(Quatorze heures neuf minutes)
Le
Président (M. Ferland) : Alors, à l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des institutions ouverte. Je demande à toutes les
personnes présentes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie
de leurs téléphones cellulaires.
Le mandat de
la commission est de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 28,
Loi instituant le nouveau Code de procédure civile.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Duchesneau (Saint-Jérôme) sera remplacé par
Mme St-Laurent (Montmorency).
Le Président (M. Ferland) :
Juste…
Des voix : …
• (14 h 10) •
Le
Président (M. Ferland) : Il y a trop de bruit. S'il vous plaît!
Parce que j'entends… Mon micro est ouvert, mais je vous entends même
d'ici.
Étude détaillée (suite)
Alors,
vendredi dernier, la séance s'est terminée avec l'adoption de
l'article 485. Je vous rappelle que nous avons suspendu l'étude des articles suivants : 399,
400, 402, 407, 408, 429, 432, 438, qui avait été amendé, 441 et 444 et 451, qui ont également été
amendés, 458, 471 et 472. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : Oui. Bonjour, M.
le Président. Vous allez bien?
Le Président (M. Ferland) :
Ah! Très, très bien, en pleine forme.
M.
St-Arnaud : Excellent. Alors, ce que je vous proposerais... M.
le Président, on était rendus à l'article 486, mais je vous
proposerais... Comme vous venez de le mentionner, on a suspendu un certain
nombre d'articles. On pourrait les
reprendre dans l'ordre, M. le
Président, et essayer de... On les a
retravaillés. Dans la plupart des cas, c'est suite à des propositions qui nous avaient été formulées par les membres de la commission,
et notamment les membres de l'opposition. Alors, je
vous proposerais d'aller, peut-être, à 22, M. le Président, dans un
premier temps.
Le Président (M. Ferland) : À
l'article 22, oui, effectivement.
Une voix : ...
Le Président (M. Ferland) :
Ah! Il n'était pas suspendu, cet article-là.
M. St-Arnaud : Non. On vous
demanderait de le rouvrir, celui-là.
Le
Président (M. Ferland) : O.K. Est-ce
que j'ai le consentement pour rouvrir 22? Il y a consentement, alors, M. le ministre, la parole est à
vous.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Alors, ça, c'est suite à une discussion qu'on avait eu la semaine
dernière avec la députée de Bourassa-Sauvé pour couvrir plus large à 22.
Et donc l'amendement se lirait comme suit :
Insérer, dans
la première phrase du premier alinéa de l'article 22 du projet de loi, après les mots «est commun», les mots «ou qui est commis par le
tribunal». Voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, est-ce qu'il y a des questions, commentaires sur l'amendement à
l'article 22? M. le député de Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui, bien,
bonjour, M. le Président — je
vais commencer par le plus important — bonjour
à tous, bonjour à ceux qui nous écoutent. En
fait, je note, M. le Président, que nous... la commission a un nouveau membre.
C'est maintenant officiel, je pense.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, effectivement, oui, le député de Blainville,
qui est avec nous aujourd'hui.
M.
Ouimet
(Fabre) : Alors, ça
vaut la peine de prendre une... En
tout cas, je souligne sa présence
parmi nous. Je lui souhaite la bienvenue, je sais qu'il aura beaucoup de
plaisir avec nos travaux.
M.
St-Arnaud : Mais il a
manqué, M. le Président, les 485 premiers articles. Vous ne savez
pas ce que vous avez manqué, M. le député de Blainville.
Une voix : …
M.
St-Arnaud : Non, on
ne les reprendra pas. On ne les reprendra pas, on vous fera un résumé dans le
corridor.
Le Président (M. Ferland) : Effectivement.
Alors, bienvenue, M. le député de Blainville.
M. St-Arnaud : Ça me
rappelle, M. le Président, des bons souvenirs de voir le député de Blainville.
Le Président (M. Ferland) :
Ah! J'aime autant ne pas les invoquer, M. le député.
M.
St-Arnaud : Il en a peut-être
des moins bons, mais on a fait quelques commissions parlementaires ensemble avec... dont au moins une est particulièrement célèbre.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, on s'en souvient tous. Alors, M. le député de Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui, merci, M. le Président. En fait, je voulais simplement...
Parce que, là, je vois qu'on ajoute le... Troisième option, on a l'expert qui est choisi par l'une
des parties, celui qui est commun et celui qui est commis par le tribunal. Mais, dans le fond, là on se retrouve à avoir indiqué l'expert avec toutes les possibilités de nominations, mais, dans le fond, est-ce qu'il ne serait pas plus simple, tout simplement, de dire : «L'expert [...] a pour mission, qu'il s'agisse d'une affaire contentieuse ou non
contentieuse, d'éclairer le tribunal dans sa prise de décision», indépendamment
de la façon qu'il a été nommé? C'est
juste... Quand j'ai vu qu'on voulait ajouter la troisième option, c'est... Dans le fond, on couvre toutes les options, je
pense, maintenant. Et donc il me semble qu'il serait plus simple d'affirmer que l'expert, sa mission,
c'est, dans tous les cas, d'éclairer le tribunal.
Maintenant,
je ne veux pas faire de débat, même si, à date, on n'a pas eu de trop longs
débats, on ne peut pas dire que ça a été trop... on a retardé beaucoup
les travaux. Alors, c'était ma remarque, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, M. le député de Fabre. D'autres commentaires?
M. St-Arnaud : En fait, M. le
Président, ce qu'on me dit, à ma droite, c'est qu'il y a quand même un aspect
potentiellement pédagogique. Je ne suis pas nécessairement en désaccord avec ce
que dit le député. On pourrait effectivement rayer puis parler juste de l'expert, mais
l'élément pédagogique étant qu'on décline les différentes façons dont
l'expert peut agir.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement à l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Adopté.
Est-ce que l'article 22, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : Oui, M. le
Président. Je vais vous amener à l'article 33, qui, dans ce cas-ci, me
semble-t-il...
Le Président (M. Ferland) :
...il faut le rouvrir parce qu'il n'était pas...
M. St-Arnaud : 31, M. le
Président.
Le Président (M. Ferland) :
Là, même 31, on n'était pas...
M. St-Arnaud : Oui, allons-y
avec 31.
Le
Président (M. Ferland) : Est-ce que j'ai le consentement pour
rouvrir l'article 31? Alors, il y a consentement. Alors, M. le ministre, allez-y.
M. St-Arnaud : Oui, M.
le Président. Vous vous rappellerez
que, la semaine dernière, on avait rouvert 30 et 31. 30 n'avait pas posé de problème,
mais 31 avait posé certains problèmes, là, suite aux discussions que nous avions eues.
L'idée, à 31, étant d'adapter le nouveau
texte de 31 aux amendements que nous avons apportés par la suite, alors, l'amendement
se lirait comme suit : L'article 31 est modifié :
1° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «L'appel portant
sur un jugement rendu en cours d'instance ne le suspend pas, à moins qu'un juge de la Cour d'appel ne l'ordonne. Si» par «Le jugement doit être porté en appel sans
délai. Celui-ci ne suspend pas l'instance à moins qu'un juge d'appel ne
l'ordonne; cependant, si»; et
2°
par le remplacement, dans le quatrième alinéa, de «d'instance» par
«d'instruction, à l'exception de celui qui accueille une objection à la
preuve,».
Voilà, M. le
Président. Je peux peut-être demander à Me Chamberland de nous préciser pourquoi
on doit retoucher cet article 31, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Vous avez le droit à un aide, M. le ministre.
Allez-y, oui, oui.
M. St-Arnaud :
M. le Président, je m'en sers.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Chamberland.
M. Chamberland (Luc) : Alors, c'est pour être fidèle à la mécanique qui
était aux articles 29 et 501 et suivant du code actuel
de bien distinguer le jugement en cours d'instruction et le jugement en cours
d'instance. Parce que le jugement en cours
d'instruction, l'appel est très limitatif, c'est-à-dire que c'est juste
si c'est une objection à la preuve ou une
question de secret d'État ou de secret
professionnel. Dans les autres cas, ça devra faire un appel lors du jugement
final.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, Me Chamberland. Des questions, commentaires
sur l'amendement à l'article 31? Alors, s'il n'y a pas... M. le député de Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) :
Juste une seconde, M. le Président, ce ne sera pas long. Le quatrième, l'amendement du quatrième
alinéa, là, vous pouvez... Je m'excuse, Me Chamberland, vous pouvez
répéter le but de l'amendement?
Le Président (M.
Ferland) : Me Chamberland.
M. Chamberland
(Luc) : C'est de bien distinguer le jugement en cours d'instruction et
le jugement en cours d'instance. On a vu
qu'en cours d'instruction, c'est lors du procès, alors il faut préciser que
tout jugement rendu en cours d'instruction — ça signifie pendant le procès — ne peut être remis en question que sur appel
du jugement au fond, sauf la question d'objection à la preuve.
M.
Ouimet
(Fabre) : Ça va.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, merci, Me Chamberland.
D'autres questions, commentaires? Alors s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
à l'article 31 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Alors, est-ce que l'article 31, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Alors, M. le ministre, la parole est
toujours à vous.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Alors, ça nous amènerait à l'article 429,
où, suite aux discussions que nous avions eues la semaine dernière, je
proposerais l'amendement suivant :
Remplacer,
à l'article 429 du projet de loi n° 28, les mots «, conformément
à l'article 19 de» par les mots «visé par».
Donc,
M. le Président, on y va plus largement, avec cet amendement, pour ne pas
référer à un article précis, mais plutôt
référer aux établissements qui sont visés par la Loi sur les services de santé
et les services sociaux. Ça donnait suite à des discussions que nous avions
eues la semaine dernière. Voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Questions,
commentaires à l'amendement à l'article 429, qui avait été suspendu, d'ailleurs? Alors, s'il n'y a
pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 429 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Est-ce que l'article 429, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. La parole est à vous, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, je pense que je ne les
donne pas dans l'ordre, mais on va revenir un peu en arrière, à 399, qui avait été suspendu, M. le
président, 399. Vous vous rappellerez, on est dans la section sur l'habeas
corpus. Et, suite aux discussions,
notamment aux propos qui avaient été tenus par le député de Fabre, nous allons
présenter l'amendement suivant, qui serait le suivant :
L'article 399
du projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de «ne
pouvant pas excéder trois jours».
Alors, M. le
Président, il s'agit tout simplement... Vous vous rappellerez que
l'article 399, au deuxième alinéa, eu égard à l'habeas corpus, parlait d'ajourner l'instruction à une date
rapprochée. Et nos réflexes de criminalistes, le député de Fabre et moi, nous ont fait penser qu'il
faudrait peut-être ajouter «ne pouvant pas excéder trois jours», ce qui est en
lien avec des dispositions similaires du
trois jours relatif à l'enquête sur remise en liberté dans le Code criminel.
Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. La députée de Montmorency.
• (14 h 20) •
Mme
St-Laurent :
Oui. C'est qu'à ce moment-là on lit : «Il ajourne alors l'instruction à
une date rapprochée ne pouvant pas
excéder trois jours.» Moi, je vous
dis, «une date rapprochée», c'est de trop. «Il ajourne alors l'instruction
dans un délai ne pouvant pas excéder trois
jours.» Qu'est-ce que ça donne de dire «à une date rapprochée»? Parce qu'«à une date rapprochée», de toute façon, on se répète en disant «trois jours», c'est quand même
une date rapprochée, et je trouve que
ce sont des... presque des synonymes. «Il ajourne alors l'instruction dans un
délai n'excédant pas trois jours.» Parce
qu'à une date rapprochée… De toute façon, dans un délai de trois jours, c'est
une date rapprochée.
Le Président (M. Ferland) :
M. le ministre, est-ce qu'on se rapproche?
M.
St-Arnaud : Oui, bien, M. le Président, la députée a raison. Est-ce
qu'on peut enlever le mot
«rapprochée»? Mais «à une date ne pouvant pas excéder trois jours», ça
se dit mal, hein?
Mme Longtin (Marie-José) : Ça se dit
mal.
M. St-Arnaud : Ça se dit mal,
Mme la députée. Tout le monde trouve que ça se dit mal.
Mme
St-Laurent : …une
autre formule, parce que, là, «à une date rapprochée ne pouvant pas
excéder trois jours», bien...
M. St-Arnaud : Alors,
avez-vous quelque chose à proposer?
M. Ratthé : Si on enlevait simplement le mot
«rapprochée» : «à une date ne pouvant pas excéder trois jours»?
Le
Président (M. Ferland) : Alors, le député de Blainville propose... Pouvez-vous répéter, M. le député de Blainville?
M. Ratthé : Oui. Alors, si on enlevait simplement le mot
«rapprochée», alors on pourrait dire tout
simplement que ce sera à une date qui ne peut pas dépasser trois jours.
Mme
St-Laurent : Ne
pouvant pas.
M. Ratthé : Ou «ne pouvant
pas», là, mais...
Le Président (M. Ferland) : M.
le ministre.
M.
St-Arnaud : Je ne
sais pas, M. le Président, si... Parce
qu'«à une date ne pouvant pas excéder trois jours», ça se dit mal, alors qu'au moins, «à une date rapprochée
ne pouvant pas excéder trois jours»... Parce qu'«à une date ne pouvant
pas excéder trois jours»...
En fait, l'idée, là, c'est qu'il ajourne alors
l'instruction à une date...
Mme
St-Laurent : On
pourrait regarder l'enquête sous cautionnement, dans le Code criminel, c'est quoi, les termes.
M.
St-Arnaud : Comment
c'est écrit. «À une date rapprochée ne pouvant pas excéder trois jours», vous
n'avez pas de... vous ne pouvez pas vivre avec ça, Mme la députée de Saint-Laurent?
Mme
St-Laurent : Moi,
je peux vivre très bien avec tout, M. le ministre...
M. St-Arnaud : Ah! Vous nous
rassurez.
Mme
St-Laurent : ...mais je trouve qu'on se répète. Je trouve
qu'on se répète : «à une date rapprochée ne pouvant pas excéder
trois jours».
M. St-Arnaud : Oui, c'est vrai qu'il y a une certaine
répétition, mais je pense que ce n'est pas la fin du monde si on le
laisse comme ça, comme le propose l'amendement. Me Longtin.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Longtin, est-ce que...
Mme Longtin
(Marie-José) : Non, non, ce n'est pas la fin du monde.
M. St-Arnaud :
Me Longtin, qui a rédigé l'amendement, trouve que c'est une très bonne
idée de conserver l'amendement.
Mme
St-Laurent :
Je conservais l'amendement, mais pas le «rapprochée».
Le Président (M.
Ferland) : Alors, est-ce qu'on rejoint le libellé de
Me Longtin?
M. St-Arnaud :
Je pense qu'on peut le voter comme ça, en ayant du respect pour la position de
la députée, M. le Président...
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce qu'il y a d'autres...
M.
St-Arnaud : ...«à une
date rapprochée ne pouvant pas excéder trois jours.» Oui, je pense qu'on peut
vivre avec ça.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Mme la députée de Montmorency, est-ce qu'on
peut vivre avec...
Mme
St-Laurent :
Je vais céder. Je vais vivre avec, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, la députée de Montmorency peut vivre, M. le
ministre, avec le libellé.
M. St-Arnaud :
Oui. Alors, vivons et votons, M. le Président.
M.
Ouimet
(Fabre) : ...un excès de magnanimité
M. St-Arnaud :
Ici, c'est... Vous allez voir, M. le député de Blainville, ici, c'est
l'harmonie totale.
Le
Président (M. Ferland) : S'il n'y a pas d'autre commentaire ou intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 399
est adopté?
Des voix :
Adopté
Le Président (M.
Ferland) : Alors, est-ce que l'article 399, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix :
Adopté
Le Président (M.
Ferland) : Alors, adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Toujours à la section sur l'habeas corpus, un amendement
à l'article 400, qui avait été suspendu : L'article 400
du projet de loi est modifié par le remplacement de «exiger qu'elle fournisse
un cautionnement» par «établir les conditions».
Alors,
M. le Président, donc, cet amendement vise à ce que le juge peut exiger
qu'elle... il peut établir les conditions pour garantir qu'elle se présentera à l'instruction et obéira aux ordres
qui pourraient lui être donnés. Est-ce que ça vous convient, M. le
député de Fabre? C'était votre idée.
M.
Ouimet
(Fabre) : Ça rejoint l'idée... ce qu'on veut faire, M. le
Président.
Le
Président (M. Ferland) : O.K. Alors, merci,
M. le député de Fabre.
Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire, intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 400
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Ferland) : Adopté. Est-ce
que l'article 400 tel...
Woups! Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : Oui,
oui. Non, il est adopté, M. le
Président. C'est parce que
je voudrais dire quelque chose.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, allez-y.
Mme
St-Laurent : Oui, oui. Je reviens sur 399, avec la permission
de tous. Est-ce qu'on me donne la permission?
M. St-Arnaud :
Non, madame, on est à 400, là.
Le Président (M.
Ferland) : Il est adopté. Oui, on est à 400.
Mme
St-Laurent : Non,
non, je le sais, mais c'est parce que je viens de trouver quelque chose. C'est mon collègue...
Le Président (M.
Ferland) : Mais est-ce que... Non, mais excusez, madame.
Mme
St-Laurent :
...«pour une période n'excédant pas trois jours», M. le ministre.
Le
Président (M. Ferland) : Mme la députée de Montmorency, on va terminer l'adoption de l'article 400,
O.K…
M. St-Arnaud :
Oui, ce n'est pas bête, ça, «pour une période n'excédant pas trois jours».
Le
Président (M. Ferland) : …et, si le ministre... les gens sont d'accord, on reviendra à 399.
Alors, est-ce que l'article 400,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, article 400, tel qu'amendé, est adopté.
Alors, M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Bien, je crois comprendre que la députée aimerait dire un mot sur 399.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, allez-y, madame… oui.
Mme
St-Laurent :
...un mot sur 399, avec votre permission, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Allez-y, c'est à vous.
Mme
St-Laurent : 399, «pour une période n'excédant pas trois
jours», on voit ça, d'ailleurs, dans d'autres codes. Parce que «date
rapprochée» puis «trois jours», ça se répète.
M.
St-Arnaud : Ce qu'on me dit, M. le Président, c'est que, quand
le juge ajourne l'instruction, il l'ajourne à une date et non pas pour une période, il l'ajourne à
une date. Là, ce qu'on a mis, c'est : «à une date rapprochée ne pouvant
excéder trois jours». C'est ce qu'on a
écrit? Je pensais que vous pouviez vivre avec ça, Mme la députée de
Saint-Laurent. Vous avez encore un petit… Il reste un petit quelque
chose, hein?
Mme
St-Laurent :
Un petit quelque chose.
M. St-Arnaud : Mais je vous propose qu'on l'adopte, si jamais… Quand on
sera rendus à l'article 830, je serai peut-être ouvert à… qu'on fignole davantage le nouveau Code de procédure
civile. Gardez-le à l'esprit et réfléchissez-y, peut-être, en
s'inspirant du Code criminel.
Mme
St-Laurent :
C'est ça, exactement.
M. St-Arnaud :
M. le Président, je pense qu'on peut passer à un autre article.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, allez-y. Bien, la parole est à vous.
D'ailleurs, vous l'aviez.
M.
St-Arnaud : Bien, si la parole est à moi, M. le Président, je
vais la prendre pour vous dire, encore une fois… C'est toujours dans la
section sur l'habeas corpus. C'est une section ou le député de Fabre est
intervenu quand même régulièrement, à chaque article, M. le Président, pour
nous faire des propositions toujours intéressantes.
Le Président (M.
Ferland) : Excusez, M. le ministre, à quel article vous nous
amenez?
M. St-Arnaud :
Vous ne m'écoutez pas, vous?
Le
Président (M. Ferland) : Non, je ne vous suivais totalement
pas, mais… quoique ça m'intéresse, ce que vous faites, hein?
M. St-Arnaud :
Je n'en doute pas, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Mais j'ai été absent quelques secondes en parlant avec mon adjoint. Alors, M.
le ministre…
M. St-Arnaud :
M. le Président, 402.
Le Président (M.
Ferland) : 402, d'accord, excusez-moi, allez-y.
M.
St-Arnaud : Je n'étais pas rendu là encore, j'étais dans
l'introduction pour dire, M. le Président, qu'à l'amendement… Je déposerai un amendement à l'article 402, dans la
foulée de ce que le député de Fabre nous a mentionné la semaine dernière, et peut-être la députée de Bourassa-Sauvé
aussi, sur cet article, qui est d'enlever au premier alinéa les mots «ou acquiescent au jugement». Vous vous
rappelez qu'on avait convenu de ça. Alors, l'amendement se lirait comme
suit :
L'article
402 du projet de loi est modifié par la suppression, au premier alinéa, de «ou
acquiescent au jugement». Alors, on en avait convenu, je pense, tous et
toutes, que c'était une bonne idée d'enlever ces mots à l'article 402.
M.
Ouimet
(Fabre) : Adopté.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, ça va… on veut faciliter le
travail du président. Est-ce que l'article… l'amendement à
l'article 402 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Est-ce que l'article 402, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. M. le ministre, la parole est toujours à
vous.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, oui. Ça nous amène au
chapitre IV, «Les personnes morales». Alors, vous vous rappelez, M.
le Président… En fait, vous ne vous en rappelez pas parce que vous n'étiez pas
là.
Le
Président (M. Ferland) : Non, non, non, je suis toujours là, M.
le ministre. On ne mentionne jamais l'absence d'un… et surtout pas celle
du président. Alors, allez-y, M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Excusez, M. le Président. Alors, ça doit être ma mémoire qui fait défaut. M. le
Président, les articles 407 et 408
avaient soulevé, de la part de la députée de Bourassa-Sauvé, un certain nombre
de questions, et on avait proposé de
les suspendre pour faire venir un expert, qui peut peut-être s'avancer, M. le
Président, sur ces questions. Oui, il y
a le député de Beauharnois qui est un expert, mais, au-delà du député de
Beauharnois, il y a un expert du ministère qui pourrait, M. le
Président… Est-ce qu'on l'a distribué?
Une voix :
Non…
M. St-Arnaud :
En fait, qui nous amènerait à modifier 407 et à ne pas modifier 408. C'est bien
ça?
Une voix :
Tout à fait.
M.
St-Arnaud : Excellent. Alors, M. le Président, je vais lire
l'amendement à 407, et on pourra faire la discussion sur 407 et 408, que
nous ne modifierions pas, suite aux vérifications que nous avons effectuées.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, excusez, M. le ministre, ça va
me prendre le consentement pour étudier les deux en même temps.
Une voix :
Ah! On a le consentement.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, il y a consentement. Allez-y, M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Alors, M. le Président, je lirais l'amendement à 407, qui est le suivant :
L'article 407 du
projet de loi est modifié par l'ajout du troisième alinéa suivant :
«L'intéressé
qui demande l'annulation d'un acte constitutif ou d'un acte le modifiant doit
être expressément autorisé par le Procureur général, lorsque ces actes
sont des lettres patentes.»
Alors,
tel est l'amendement à 407. Et, M. le Président, il y avait eu des
interrogations de la part de la députée de Bourassa-Sauvé sur ces articles. Je ne sais pas si elle veut les
réitérer, parce qu'on a avec nous un expert — qui pourrait peut-être, M. le
Président, s'identifier — sur
ces questions liées aux personnes morales.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Étant donné que vous
allez être… À moins que la députée de Bourassa-Sauvé avait un commentaire à…
Mme de Santis :
Bien, d'abord, je crois qu'on devrait procéder sur l'amendement. Et, sur
l'amendement, peut-être, on peut nous expliquer pourquoi c'est suggéré.
M. St-Arnaud : Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, vous identifier, votre nom et votre titre, s'il vous plaît.
• (14 h 30) •
M. Côté
(Charles) : Alors, Charles
Côté, je suis avocat à la Direction des affaires juridiques, Finances. Et, bien
que je suis très heureux de voir que mon ministre
m'affuble d'un titre d'expert, je dirais que je viens ici témoigner uniquement parce que j'ai une certaine connaissance en personnes morales, étant
de la Direction des affaires juridiques du ministère des Finances, qui a
la responsabilité de ces lois.
Alors, en ce qui concerne l'amendement, c'est
qu'il reste toujours des lettres patentes qui est d'origine de la prérogative royale. On avait ça dans les parties I
de la Loi sur les compagnies qui, elles, devront se continuer, au maximum… (panne de son)
…14 février 2006. Il va falloir qu'elles se continuent pour devenir
des compagnies constituées en vertu
des certificats de constitution, et nous avons encore les OBNL, qui sont encore
des personnes morales, dans lesquelles on
délivre des lettres patentes. Et ça, toute la réforme, les parties III ne sont
pas encore complétées à la date qu'on se parle, ce qui fait
qu'historiquement, lorsque des personnes demandent des annulations de lettres
patentes, comme c'est une prérogative de
l'État, l'État naturellement, est intéressé à intervenir dans tout ce qui
touche leur nature de prérogative. Alors,
comme il existe encore de ces lettres patentes là, qu'est-ce qu'on dit à 407,
c'est : lorsque le juge ou toute personne intéressée veut demander les applications d'une loi… les sanctions qui
sont prévues par la loi dans les cas prévus dans 1°, 2°, 3°, 4°, naturellement
ils peuvent le faire sans problème, mais, lorsqu'il s'agit de demander
l'annulation de cet acte constitutif
là, lorsque l'acte constitutif est une lettre patente, ça exige qu'à tout le
moins on ait l'autorisation du Procureur général. Ce qui est la règle
actuelle en ce moment dans le Code de procédure civile, c'est qu'est-ce que
prévoient les articles 829 actuellement.
Alors, ça avait été comme échappé, puis il ne fallait pas oublier nos lettres
patentes, comme c'est une prérogative royale, de s'assurer... Alors,
c'est la raison pour l'amendement.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, Me Côté. M. le député de Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui. Mais, en fait, je comprends de ces explications
que, malgré tout le soin qu'on apporte à cette réforme, à ce projet de code depuis 10 ans maintenant, tout le
monde qui a travaillé, les milliers d'heures qu'on y a consacrées, on constate qu'il y a encore des
petits… Ça vaut la peine de bien faire le travail, de prendre
le temps de le faire. Alors, merci pour cette explication-là.
Je comprends,
parce que j'ai eu la réponse avant que nous commencions nos
travaux, mais Me Côté a également
répondu à une question qu'on avait soulevée, qui se rapporte au paragraphe 4°
du premier alinéa. Je crois avoir…
Mme de Santis :
Adoptons l'amendement.
M.
Ouimet (Fabre) : Ah!
Oui. Non, je m'excuse. Vous avez raison.
Une voix : …adopter
l'amendement.
M.
Ouimet (Fabre) : Ma
collègue me rappelle à l'ordre et elle a raison.
Le Président (M. Ferland) :
Et voilà! Je laisse toujours terminer, quand même, les discussions.
M. St-Arnaud : N'hésitez pas
à le rappeler à l'ordre, Mme la députée.
Le Président (M. Ferland) :
Il y avait la députée…
Mme
St-Laurent : Pas
sur l'amendement, monsieur.
Le
Président (M. Ferland) : Avant, O.K.? C'est parce que vous
aviez demandé la parole. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article
407 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, l'amendement est adopté. Alors, Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : Oui,
M. le Président. Je tiens à remercier maître…
Le
Président (M. Ferland) : Oh! Non, non. Oups! Excusez. J'avais,
avant, la parole… le député de Fabre. Après, je vous reviens.
Excusez-moi. Et je me faisais faire des yeux…
Mme
St-Laurent : Des
gros yeux, comme on dit.
Le Président (M.
Ferland) : …que je ne peux décrire, là. Alors, M. le député de
Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : C'est parce que j'étais hors d'ordre, mais je ne
voulais pas perdre… La punition, c'est que je perds mon tour.
En fait, je
disais, M. le Président, qu'avant le début de nos travaux, Me Côté a
répondu à une question qui avait été
soulevée par rapport au paragraphe 4o du premier alinéa lors de
notre… La semaine dernière, on s'était interrogés sur la pertinence de ce paragraphe-là, et j'ai eu droit à
la réponse en primeur avant le début de nos travaux. Alors, je pense qu'il
serait important que Me Côté la fournisse, la réponse, à tous les membres de la
commission.
M. St-Arnaud : 407.4°.
M.
Ouimet (Fabre) :
Voilà.
Le Président (M. Ferland) :
D'autres… Mme la députée de Montmorency…
Mme
St-Laurent : Oui,
M. le...
M. St-Arnaud : Non, non, on
veut la réponse.
Le Président (M. Ferland) :
Ah! La réponse? Excusez. Me Côté, allez-y.
Une voix : …ça va être réglé.
M. Côté (Charles) : Alors, merci.
Alors, on a deux figures…
Des voix : …
Le Président (M. Ferland) :
Me Côté, allez-y.
M. Côté
(Charles) : Alors, on a deux cas où qu'on peut appliquer le quatrième
paragraphe de l'article 407. La première
des circonstances, naturellement, c'est l'inactivité de la personne morale. Si
la personne morale reste totalement inactive après un certain nombre
d'années, une personne intéressée pourrait demander son annulation.
On sait tous
qu'on peut… En vertu de la Loi sur la publicité légale des entreprises, on
prévoit que chaque personne morale
doit faire des déclarations annuelles. Et, à défaut de faire cette déclaration annuelle pendant deux ans de temps, le
registraire pourrait décider de radier
d'office cette personne morale là. Sauf que ça a été encore utile dans ce
cas-là, ne serait-ce que le cas où
que les personnes morales continuent à faire leurs déclarations, mais qui ne… toujours
sans activité. Elle pourrait… Une personne intéressée pourrait
demander son annulation en vertu du quatrième paragraphe de l'article
407. Et nous avons eu un cas assez important,
en 2005, qui vient du jugement de la Cour
d'appel dans Citadelle, coopérative
de producteurs de sirop d'érable contre la
fédération des productions agricoles de Québec, où qu'on a eu un cas où on
vivait une impasse, c'est-à-dire qu'il y a eu démission en bloc du conseil d'administration, impossibilité d'en constituer un autre, plus de directeur général, plus d'employé. Alors, de facto, il n'y avait plus possibilité d'opérer cette compagnie-là. Et donc cette compagnie-là, qui avait été… dans laquelle il y avait
eu des lettres patentes qui avaient été émises, c'était une partie III de la Loi sur les compagnies, elle ne pouvait
plus, finalement, opérer. Et le tribunal, la Cour d'appel a dit : Dans
un cas comme celui-là, dans un cas d'impasse, dans ce cas-là, le
quatrième alinéa de l'article 407 est ouvert, et on pourrait demander l'annulation des statuts ou… c'est-à-dire du certificat de constitution, mais, dans ce cas-là, c'étaient des
lettres patentes.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, Me Côté. D'autres commentaires? Mme la députée de Montmorency, c'est à vous.
Mme
St-Laurent : Merci,
M. le Président. Je voudrais
remercier Me Côté, et Me Côté que je connais depuis de nombreuses années, d'ailleurs, et que je suis
très heureuse de revoir. Et je tiens à dire qu'il est comme habituellement,
je l'ai toujours connu comme quelqu'un
de méticuleux, et on le voit aujourd'hui, et d'humble aussi, parce qu'au début il n'a pas
voulu se faire appeler l'expert. Il a toujours agi… Ça fait plusieurs dizaines
d'années que je connais Me Côté, et je tiens à dire qu'il est vraiment méticuleux, et c'est vraiment un expert, malgré
qu'il hésite à se faire qualifier d'expert, M. le Président. Ça fait que
je tiens à le saluer et à le remercier aujourd'hui.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, merci, Mme la députée de
Montmorency. Alors, Me Côté, vous allez être obligé d'accepter qu'on
vous attribue le titre d'expert, parce que ça fait le ministre et la députée de
Montmorency.
Alors, est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 407 amendé? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 407, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix :
…
M. St-Arnaud :
Avez-vous de la misère, M. le Président?
Le Président (M. Ferland) :
Excusez. C'est parce qu'on avait fait 407 et 408 en même temps.
M. St-Arnaud : Bien, on peut
adopter 408 aussi.
Le Président (M. Ferland) : 685 Oui. Bien là, 407 amendé est adopté. Est-ce que
l'article 408 est adopté?
M. St-Arnaud : Adopté.
Mme de Santis :
408, j'ai des questions.
Le Président (M. Ferland) :
Oh! Excusez.
M. St-Arnaud : 407, c'est
réglé, hein, M. le Président?
Le Président (M. Ferland) :
407 est réglé. Donc, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
M. St-Arnaud : O.K. 408, la
députée a des… Excellent!
Mme de Santis :
D'abord, j'aimerais savoir pourquoi, dans la première phrase du deuxième
alinéa, on parle des administrateurs et des autres dirigeants. Un
administrateur, ce n'est pas un dirigeant. Un administrateur peut être un
dirigeant. Et je ne comprends pas pourquoi on utilise le mot «autres».
Le Président (M. Ferland) :
Alors, la question est à… Mme la députée de Bourassa-Sauvé, à Me Côté ou…
Mme de Santis :
Je la pose...
Le Président (M. Ferland) :
…le ministre? M. le ministre.
M. St-Arnaud : Je pense que… Moi, je ne suis pas
un expert. Alors, je vais demander à Me Côté de répondre sur cette
question.
Le Président (M. Ferland) :
De toute façon, je veux juste vous rappeler, M. le ministre, que…
M.
St-Arnaud : J'espère que vous avez une bonne réponse, Me Côté,
parce que la question nous revient pour une deuxième fois, puis c'est
une bonne question.
M. Côté (Charles) : C'est la
question piège, parce que…
Le Président (M. Ferland) :
Mais je fais juste vous rappeler… Attendez!
M. Côté (Charles) : …on n'a pas de
réponse, puis notre titre d'expert vient de prendre le camp.
Le Président (M. Ferland) : Je
pense que je ne suis pas entendu aujourd'hui, hein? Je devrais retourner à
Saint-Félicien. Non, juste vous rappeler ici que toutes les questions sont toujours
adressées au ministre, et c'est au ministre à céder son droit de parole à ses
experts qui l'accompagnent.
M.
St-Arnaud : …M. le Président. Alors, sur ces questions qui… En fait, la députée repose une question
qu'elle a posée la semaine dernière, qui était particulièrement importante.
Et je pense que Me Côté pourrait répondre à cette question, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, voici. Allez-y, Me Côté.
• (14 h 40) •
M. Côté
(Charles) : Bien, en fait,
on se trouve dans une situation que, lorsqu'on décide de mettre fin à l'existence d'une personne morale, on doit s'assurer que les
professionnels qui vont voir à sa liquidation puissent être en mesure d'agir
au dossier. Et, si on se ramasse avec une situation où qu'il n'y a pas de bien
ou qu'il y a une insuffisance de biens, la personne
qui va être nommée par la cour pour procéder à cette liquidation-là ne sera pas
en mesure de payer les frais de justice
qui sont liés à cette liquidation-là qui a été ordonnée par le tribunal. Alors,
il fallait trouver une situation où
qu'on ne pouvait pas arriver dans une impasse économique du fait qu'on
n'avait pas assez de biens pour couvrir les frais du liquidateur nommé par jugement. Alors, c'est pour ça qu'en cas
d'insuffisance on a prévu que ça soit les administrateurs et autres
dirigeants qui puissent, là...
Le Président (M. Ferland) :
Merci, Me Côté. Alors, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Mais cela n'est pas une réponse à ma question précise. Ça, je vais venir avec
une deuxième question. Ma question précise,
c'est : Pourquoi on parle des administrateurs et des autres dirigeants?
Moi, j'aurais dit «des administrateurs et des dirigeants». Mais pourquoi
«autres»?
M. Côté (Charles) : C'est parce
qu'un dirigeant peut être un administrateur. C'est pour ça que…
Mme de Santis :
Est-ce que les administrateurs dont le patrimoine personnel peut être utilisé
doivent être uniquement les administrateurs
qui sont à la fois dirigeants et administrateurs ou c'est n'importe quel
administrateur? Si c'est n'importe
quel administrateur, le mot «autres» ne devrait pas être là. Ça devrait être
«administrateurs et dirigeants».
M. Côté (Charles) : Ça couvre les
dirigeants.
Mme de Santis :
Seulement?
M. Côté (Charles) : Et les
administrateurs.
Mme de Santis :
O.K., alors, le mot «autres» ne devrait pas être là.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. La question de la députée,
c'est : Est-ce que le mot «autres» est nécessaire? Est-ce que Me
Côté peut nous dire si le mot «autres» est nécessaire et, si oui, pourquoi?
M. Côté (Charles) : Non, parce que
moi, je pense que la façon que ça a été rédigé, c'était pour prévoir qu'il pourrait y avoir des dirigeants qui n'étaient pas
administrateurs. Ça fait que «autres» pourrait être enlevé. Et, d'après moi,
à première vue, je ne verrais pas de problème.
Mme de Santis :
Je voudrais souligner qu'ailleurs dans le Code de procédure civile on utilise
la même expression, «administrateurs
et autres dirigeants», et je crois que ça devrait être corrigé partout. À moins
qu'il y ait une explication que je ne comprends… que je n'ai pas…
M. Côté (Charles) : Alors,
naturellement, j'ai… On m'a pris un peu à chaud. À première vue, ça me semble effectivement être dans la lignée que je vous ai
dit, mais, peut-être, il faudrait vérifier, là, la raison pour laquelle ça a
été rédigé comme ça. Je ne suis pas le législateur, ce n'est pas moi qui
ai rédigé la…
Mme de Santis :
Merci.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre, est-ce que vous avez...
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Bien, ce que je comprends de
la proposition de la députée, c'est que vous proposeriez d'enlever le
mot «autres» au deuxième alinéa de 408, c'est ça?
Mme de Santis :
Oui, je proposerais qu'on enlève «des autres», parce que «des administrateurs
et dirigeants», c'est qu'on a même…
M. St-Arnaud : «Des autres»,
«des autres».
Mme de Santis :
Oui.
M.
St-Arnaud : Alors, je vais laisser… M. le Président, on va
regarder ce qu'on peut…On va l'analyser de ce côté-ci. Je vais laisser…
Je crois que la députée de Montmorency veut intervenir.
Le Président (M. Ferland) :
Exactement. Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent :
Moi, comme je l'ai compris de la part de Me Côté au départ, c'est qu'il y a des
dirigeants qui sont administrateurs.
Ça fait qu'à ce moment-là ce que la loi dit… on dit… C'est sur le patrimoine
personnel des administrateurs et des autres dirigeants parce qu'il y a
des dirigeants qui sont administrateurs, tout simplement.
M. Côté (Charles) : Qui ne sont pas
des administrateurs.
Mme
St-Laurent : Qui
ne sont pas des administrateurs. Et moi, je le vois très bien comme ça.
Mme de Santis :
Mais, en français, administrateur… «des autres dirigeants», ça voudrait dire
qu'administrateur… tous les administrateurs sont des dirigeants, ce qui
n'est pas vrai. Mais c'est ça que je lis, «anyway».
Le
Président (M. Leclair) : Alors, M. le ministre, d'autres
commentaires?
M. St-Arnaud :
Bien, M. le Président, j'aimerais avoir l'opinion du député de Fabre.
Le Président (M.
Leclair) : M. le député de Fabre, est-ce que vous avez une
bonne opinion là-dessus?
M.
Ouimet (Fabre) : Sur quoi? Sur ça? Non, non. Je pense, M. le
Président, que la députée de Bourassa-Sauvé a raison, qu'il serait plus juste, pour exprimer l'idée, à la lumière des
commentaires de Me Côté, qu'on dise tout simplement «sur le patrimoine personnel des administrateurs
et des dirigeants». Et, qu'ils soient administrateurs et dirigeants ou qu'ils
ne soient que dirigeants, à ce moment-là,
ils sont visés par la disposition, et on pourrait régler le problème
simplement. Voilà ce que j'en pense, M. le Président.
Le Président (M.
Leclair) : Merci, M. le député de Fabre. Alors, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, donc, nous allons préparer
un amendement pour rayer les mots «des autres». On me dit qu'il n'est
pas tout à fait prêt, mais…
Le Président (M.
Leclair) : Donc, on va suspendre 408?
M.
St-Arnaud : Bien, je ne sais pas s'il y a d'autres commentaires
sur 408 pendant qu'on a Me Côté avec nous?
Le Président (M.
Leclair) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis : Merci, M. le Président. Un autre
commentaire, c'est que… On me dit que les frais de justice liés à une liquidation ne sont pas tellement
importants, et donc que, si le patrimoine de la personne morale est
insuffisant, les administrateurs et les dirigeants devraient être
responsables.
Si
je regarde une situation où on est dans le... du paragraphe
4° du premier alinéa de l'article 407, ce dont on vient de discuter, «[une] personne morale fait ou omet de
faire un acte dont la commission ou l'omission équivaut à une renonciation [des] droits», et qu'on est dans une situation
où ils n'ont pas fait affaire depuis longtemps, mais qu'il y a encore des biens, des actifs, et il y a possiblement aussi des dettes, du passif, dans la
société ou dans la personne morale, et que,
très souvent, les gens qui sont vraiment les têtes dirigeantes de cette
personne morale, c'est eux qui sont responsables pour la mise à jour chez le registre ou tout ce qui touchait la personne
morale, je me demande à quel point c'est bien que des personnes qui sont des administrateurs en nom
seulement ou que des dirigeants qui n'ont pas participé vraiment... Le mot même, «dirigeants», c'est très large, c'est
qui, un dirigeant? À quel point ces gens-là devraient être personnellement
responsables? Parce que ceci, c'est une
modification à la loi existante. Ici, on dit que des administrateurs et
dirigeants seront responsables pour
les frais de justice liés à l'affaire. L'affaire, je ne sais pas exactement
qu'est-ce que ça veut dire. Est-ce que c'est simplement la liquidation
ou c'est autre chose? C'est un changement.
Le
Président (M. Leclair) : Merci, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé. Alors, M. le ministre, est-ce que vous voulez reprendre
la parole tout de suite? Il y aurait peut-être un autre commentaire de la
députée de Montmorency.
M. St-Arnaud :
Bien, peut-être entendre la députée de Montmorency, M. le Président.
Le Président (M.
Leclair) : Alors, Mme la députée de Montmorency, la parole est
à vous.
Mme
St-Laurent : Ce n'est pas un si gros changement quand on
regarde l'article 831. Il y a 830, 831 dans le code actuel. Et, dans le code actuel, d'ailleurs, ils
parlent ou de «ses administrateurs» ou «autres dirigeants». Mais on va sur
leur patrimoine aussi. Dans le code actuel, ça se ressemble drôlement.
Le
Président (M. Leclair) : Alors, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, je crois que vous vouliez ajouter quelque chose.
Mme
de Santis : …à 831, réfère une personne morale sans
capital-actions, ce n'est pas une personne morale avec capital-actions, et c'est quand c'est illégalement
formé. C'est une situation seulement. Ça n'inclut pas ce dont je viens de
parler.
M. St-Arnaud :
Mais ça, c'est la…
Mme
St-Laurent :
Mais les termes…
M. St-Arnaud :
C'est exactement ça, la deuxième phrase du deuxième alinéa.
Mme de Santis :
Oui, ça, c'est la deuxième phrase. Je parle de la première phrase.
M.
St-Arnaud : Vous,
vous parlez de la première phrase. Et la première phrase, est-ce qu'elle se
retrouve ailleurs dans le droit actuel?
Une voix :
…
M.
St-Arnaud : En fait,
ce qu'on dit, M. le Président, dans la première phrase, c'est : Les frais de justice, donc, qui sont liés à cette affaire — donc, qui sont liés à ce dossier-là, ou
enfin, c'est ma compréhension — sont prélevés sur le patrimoine de la personne morale parce que
c'est la personne morale qui est visée ici. Mais, en cas d'insuffisance, on
peut aller au-delà du patrimoine de la
personne morale et donc aller sur le patrimoine personnel des administrateurs
et des dirigeants.
Une voix : …
M.
St-Arnaud : Là, on va
enlever «des autres». Alors, ça va être : «des administrateurs et
dirigeants». Me Chamberland, voulez-vous nous instruire sur ce qui nous
a amenés à aller jusque-là?
• (14 h 50) •
M.
Chamberland (Luc) : Alors,
les frais de justice, ce n'est pas tous les frais. C'est vraiment
les frais de justice qui sont définis, qu'on a vus ailleurs. Ce n'est
pas tous les frais de l'affaire, ce n'est pas des dommages et intérêts.
Deuxièmement, c'est un choix d'orientation. Quand on ne s'occupe pas de son entreprise de personne morale, quand il y a
un capital-actions ou non, ça peut engager le patrimoine des administrateurs
personnellement, comme on l'a prévu dans d'autres dispositions du code, par
exemple en matière de la loi sur les normes quand il y a des obligations importantes qui ne sont pas respectées, et là on
est quand même sur l'obligation de l'existence même de la compagnie, hein?
Tertio, comme
je l'ai dit, je pense, la semaine passée, c'est quand même pas des dossiers
très fréquents en termes de… On ne
s'acharne pas sur les compagnies qui ont une activité plutôt modérée et on y va
sur des cas où ça peut menacer le public.
Mais c'est quand même l'existence de la corporation. Ils ont choisi un
véhicule corporatif, il faut qu'ils assument les obligations qui vont avec. Puis les obligations, bien, elles sont
plusieurs : de pouvoir dire c'est qui, les administrateurs; de faire des rapports annuels pour que les
gens qui... C'est quand même des personnes qui ne s'engagent pas
personnellement. C'est une
personnalité juridique distincte, là. Alors, il y a des gens qui font
affaire avec ce monde-là. Alors, il faut quand même avoir un certain minimum pour garantir que les gens
respectent leurs droits lorsqu'ils font affaire avec des corporations.
Le Président (M. Ferland) :
Merci. M. le ministre.
M.
St-Arnaud : En fait, M. le Président, si je comprends bien, là, c'est que, d'abord, on parle des cas
spécifiques qui sont visés par le premier alinéa de 408, hein, c'est à
ça qu'on fait référence dans le deuxième alinéa, c'est les cas spécifiques du premier. Et ensuite on parle, dans
le deuxième alinéa, des frais de justice seulement, frais de justice liés
aux cas mentionnés au premier alinéa de 408
eu égard au jugement qui annule l'acte constitutif, hein, et donc on y va sur
le patrimoine de la personne morale,
et là, en cas d'insuffisance, en cas d'insuffisance du patrimoine de la
personne morale… Mais, dans les cas
visés par le premier alinéa de 408 ou même de 407, on peut aller jusqu'au patrimoine personnel des
administrateurs et dirigeants.
Donc, c'est
quand même une situation, vous me disiez, Me Chamberland, qui est quand même
particulièrement rare, qu'on ait à aller jusque-là, pour ne pas dire
rarissime, là.
M. Chamberland (Luc) : Je ne
l'ai jamais vu en 25 ans.
M.
St-Arnaud : Alors, mon éminent voisin de droite, M. le
Président, me dit qu'il n'a jamais vu ça en 25 ans de pratique quotidienne devant les tribunaux, lui qui
occupe la fonction de directeur du contentieux au ministère de la Justice.
Alors, je ne
sais pas si ça répond à la question, mais, dans les circonstances, j'aurais
tendance, M. le Président, avec ces
explications, à voter le 408 tel que rédigé, avec l'amendement que je vais
déposer, cependant, là, qui s'en vient, me dit-on.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, merci, M. le ministre. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
J'accepte ce que le ministre vient de dire. Quand même, je veux qu'on regarde
les mots «à l'affaire», «les frais de justice liés à l'affaire».
Pourquoi on ne dit pas «liés à la liquidation»? Pourquoi on parle de
«l'affaire»? «L'affaire», c'est quoi?
M.
St-Arnaud : Bien, en fait, M. le Président, moi, ça m'apparaît
assez clair, respectueusement, là, ça m'apparaît... «L'affaire», c'est l'affaire qui est visée par
les... en fait, les frais de justice liés au dossier, au dossier qui est visé
dans le 408 et, vous me dites, Me Chamberland, à 407 également, là.
M. Chamberland (Luc) : Exact.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée.
M.
St-Arnaud : Mais on pourrait... M. le Président, si ça... Moi,
je pense que «liés à l'affaire», c'est «liés au dossier», là, mais on
pourrait effectivement le mettre dans les commentaires pour que ça soit plus
clair, là.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Si on peut le mettre dans les commentaires, je trouve que c'est une bonne
solution, et qu'on corrige aussi, dans les commentaires, «autres
dirigeants».
M.
St-Arnaud : En fait, oui, M. le Président. D'ailleurs, dans
«autres dirigeants», là, j'attends l'amendement... il ne vient pas vite,
M. le Président. C'est le début de la semaine, hein? Ça prend du temps à roder
la machine.
Le Président (M. Ferland) :
...
M. St-Arnaud : Il y en a une,
photocopieuse.
Le Président (M. Ferland) : ...elle
ne fonctionne pas très bien. Alors, souvent, on est obligés d'aller...
M. St-Arnaud : Elle ne
fonctionne pas? À qui on se plaint, M. le Président? C'est-u à vous?
Le
Président (M. Ferland) : Non, mais on a même fait la
recommandation, nous. Mais, ça aussi, ça ne va pas très vite non plus,
M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Bon. Alors, M. le Président, l'amendement que je
vais déposer à 408 va être de rayer
les mots, dans le deuxième alinéa, «des autres». Est-ce que vous avez
besoin, M. le Président, que je vous l'écrive?
Le Président (M. Ferland) :
...le texte. Est-ce que vous préférez suspendre, et on revient après ou...
M. St-Arnaud : On peut
suspendre 10 secondes, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : O.K.
On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 54)
(Reprise à 14 h 56)
Le
Président (M. Ferland) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! La commission
va reprendre ses travaux. Alors, lors de la suspension, la parole était
à vous, M. le ministre. Je crois que c'était pour un amendement à l'article 408.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Alors, suite aux commentaires de la députée
de Bourassa-Sauvé, nous allons
proposer un amendement qui se lirait comme suit :
L'article
408 est modifié par la suppression, au second alinéa, de «des autres». Voilà, M. le Président, je pense qu'on peut
le voter.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a des questions,
commentaires? S'il
n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement à l'article 408 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Adopté.
Est-ce que l'article 408, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Adopté.
Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Alors, 408. Ça nous amène à 432, qui avait été suspendu. C'est bien
ça, Mme la secrétaire? Et, à 432, suite aux discussions que nous avions
eues, nous avions… nous étions dans le chapitre sur les demandes relatives à l'adoption, et il y avait
eu certaines interrogations, certaines précisions qui avaient été mises de
l'avant relativement à cet article.
Nous n'aurions pas d'amendement, M. le
Président, mais je veux demander à Me
Longtin de peut-être
nous expliquer. Honnêtement, je ne me rappelle pas exactement
ce sur quoi portaient les préoccupations, mais, à tout événement, il y a des vérifications
qui ont été faites, et nous maintiendrions, dans ce cas, le libellé de 432.
C'est bien ça, Me Longtin?
Le Président (M. Ferland) :
Me Longtin, allez-y.
Mme
Longtin (Marie-José) : En
fait, la question qui avait été posée la semaine dernière, c'était de savoir
pourquoi on ne notifiait pas le
secrétariat à l'adoption pour les conventions internationales. D'une part, le
secrétariat est en quelque sorte un organisme qui n'a pas d'existence juridique comme telle et
c'est un organisme qui suit les dossiers des différentes organisations qui ont été agréées par le ministre
de la Santé pour pouvoir prendre des contacts avec d'autres États afin d'organiser l'adoption internationale. Mais,
lorsqu'on arrive au Québec, la DPJ est toujours dans le dossier, qu'il s'agisse
d'une reconnaissance ou qu'il s'agisse d'un
enfant qui aurait été… dont une certaine partie de la procédure d'adoption
aurait été faite dans un pays étranger, mais qui arrive ici et qui est
finalisée ici. Donc, c'est pour ça qu'on n'a pas besoin de faire
intervenir le secrétariat d'aucune façon.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, Me Longtin. Questions, commentaires? Allez-y, oui.
Mme de Santis :
La question aurait été aussi posée par le Barreau du Québec, et vous dites que
le Secrétariat à l'adoption internationale n'est pas une entité comme
telle. C'est ça que…
Mme Longtin (Marie-José) : Oui.
Mme de Santis :
O.K. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Ferland) : S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 432 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. La parole est à vous, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, nous irions à 438. Alors,
ça, ce n'est pas très compliqué, je pense qu'on avait tous convenu qu'il fallait remplacer le mot «notifiée» par le mot
«signifiée». Et donc l'amendement est le suivant à 438 :
Remplacer, au
deuxième alinéa de l'article 438, le mot «notifiée» par le mot «signifiée». Je
pense que ça donnait suite à une
proposition de la commission, des membres de la commission. Ça donne suite à
une proposition des membres de la commission. Je pense qu'on peut voter,
M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 438 qui avait été
amendé, d'ailleurs? Mme la députée de Montmorency.
• (15 heures) •
Mme
St-Laurent :
Oui. Le seul commentaire… Vous laissez dans le deuxième paragraphe : «Dans
le cas où le consentement à
l'adoption est spécial, la demande en révocation est notifiée à l'adoptant et à
l'enfant…» À ce moment-là, on ne le signifie pas, on fait seulement le notifier.
Il faut distinguer les deux, là.
M.
St-Arnaud : C'est ça. Ce qui n'exclut pas la signification
néanmoins, parce que la notification inclut la signification.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre.
Mme
St-Laurent : Pas
nécessairement.
M. St-Arnaud : Mais pas
nécessairement.
Le
Président (M. Ferland) : Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Mme la députée de Bourassa-Sauvé, sur l'amendement, bien
sûr.
Mme de Santis :
L'amendement est au deuxième alinéa. Donc, le «notifiée» est «signifiée» au
deuxième alinéa.
M. St-Arnaud : ...
Mme
St-Laurent : Vous
l'aviez déjà fait?
M. St-Arnaud : Oui,
effectivement, l'amendement est au deuxième alinéa.
Mme
St-Laurent :
Alinéa, oui.
M.
St-Arnaud : Alors, au premier, on garde le «notifiée», mais, au
deuxième, on remplace le «notifiée» par «signifiée». Et, voilà, c'est ce
que nous avions convenu la semaine dernière, là, après différents échanges.
Mme de Santis : Et on avait un
autre amendement au premier aliéna, qu'on a adopté ou... parce qu'il y avait
aussi... Ou on ne...
M. St-Arnaud : Est-ce qu'on
avait… L'amendement, c'est ça?
Des voix :
...
M.
St-Arnaud : C'est ça? Ah! Voilà, voilà. Alors, c'est pour ça
qu'il faut... c'est pour ça qu'il y a imprécision, M. le Président. Le
«notifiée», au premier alinéa, va être déjà remplacé par «signifiée» par un
amendement?
Mme de Santis :
Non.
M. St-Arnaud : Non?
Mme de Santis :
Non, ça reste une notification. Est-ce que vous avez les amendements qu'on a
adoptés?
M. St-Arnaud : Moi aussi,
là...
Le Président (M. Ferland) :
...les amendements, oui, ici. Je veux vous le relire.
M. St-Arnaud : À 438, M. le
Président.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, je vous relis l'amendement qui avait été adopté, d'ailleurs :
L'article 438 du projet de loi est modifié par
le remplacement, au premier alinéa,
de «à l'adoptant et à l'enfant» par
«à ceux qui ont reçu notification de la demande de placement». Et c'était l'amendement qui avait été adopté, d'ailleurs.
M.
St-Arnaud : Donc, on
avait gardé le «notifiée» compte tenu de ça. Et là, après discussion, on a convenu, au
deuxième alinéa, de mettre plutôt «signifiée» pour ce qui est de la deuxième
partie. C'est ça.
Le Président (M. Ferland) : O.K.
Est-ce qu'il y a... Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : Oui. Je pose la question, parce que,
dans le droit actuel, c'est une signification dans tous les cas. Quand on regarde le droit actuel, la demande est
signifiée au directeur de la protection et elle est signifiée également
à l'adoptant et à la personne dont
l'adoption est demandée. Dans le droit actuel, c'est une signification dans les
deux cas. Donc, pourquoi vous avez abaissé, je parle, le niveau, à ce moment-là, pour faire une simple notification à un moment donné?
M. St-Arnaud :
Me Chamberland, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Me Chamberland.
M.
Chamberland (Luc) : Nous les
avons analysés cas par cas, mais, comme vous le savez, on a décidé de faire
un code où on a assoupli les modes de
notification et on les a limités à certains cas particuliers, les requêtes
introductives d'instances, certaines
autres affaires. Et c'est pour ça que, si on fait une comparaison avec le code
de procédure civile, ce sera presque toujours
de la signification, sauf les transmissions par fax et les quelques
exceptions. Notre code actuel ne prévoit qu'un mode formel avec preuve à
l'appui, qui est la signification.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, Me Chamberland. D'autres commentaires? Oui, Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : C'est parce
que, M. le Président, là, on arrive
avec deux modes de notification, dans
le fond. On arrive avec deux modes. C'est un peu mêlant
pour les gens qui font des demandes en révocation d'une ordonnance, et ça arrive. À ce moment-là, dans un cas,
ils vont dire : On le notifie, puis, dans l'autre cas : On le
signifie. Et je trouve que ça
fait deux modes différents pour un même dossier.
M.
St-Arnaud : En même temps, M. le Président, c'est
l'idée générale derrière... Si vous me permettez, c'est l'idée générale derrière le nouveau Code de procédure civile.
C'est-à-dire qu'on garde la signification pour un certain nombre de procédures particulièrement importantes et on
va avec la notification plutôt qu'avec la signification pour un certain
nombre d'autres en disant cependant que la notification inclut la
signification. Mais c'est l'esprit général du code.
Et ici on a
convenu, là, que, suite aux discussions que... aux propos qu'avait tenus la
députée de Bourassa-Sauvé la semaine
dernière, dans le deuxième alinéa, il fallait parler de signification. Maintenant...
Et, tantôt, je vais déposer un amendement
à 441 pour indiquer aussi que c'est outre la signification à la personne
concernée à 441, mais la signification doit
être réservée à un certain nombre de procédures bien définies, et le reste
étant non pas signifié mais notifié, ce qui n'exclut pas la possibilité,
au gré des parties, de le signifier.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
J'aimerais aussi revenir à l'explication que j'ai reçue la semaine dernière,
qui m'a convaincue. C'est que, dans
le premier alinéa, on parle d'une
notification au directeur de la protection de la jeunesse, O.K., et
c'est lui ensuite qui avise l'adoptant et l'enfant. Et c'est une situation où c'est le consentement général à une adoption qui a été donné.
Dans le deuxième alinéa, l'adoption est spéciale, et là la demande en
révocation est signifiée à l'adoptant de l'enfant parce que le directeur de la protection
de la jeunesse n'est pas impliqué. Donc, la procédure étant différente, j'ai
accepté et je trouvais normal que… L'explication que Me Longtin m'a donnée
était satisfaisante.
Le Président (M.
Ferland) : Merci. M. le ministre.
M. St-Arnaud :
On peut voter, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 438 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Est-ce que l'article 438, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud :
Oui, M. le Président. Alors, ça nous amène à 441, et, dans ce cas également,
c'est suite aux interventions de la députée
de Bourassa-Sauvé que nous avons été à même de faire certaines vérifications et
de convenir que le mot «notification», qui est le troisième mot de
l'article 441, devrait plutôt être le mot «signification». Et donc l'amendement
que je dépose à 441 est le suivant :
Remplacer, au début
de l'article 441 du projet de loi, le mot «notification» par le mot
«signification». Voilà, M. le Président. Je pense que ça correspond à nos
discussions de la semaine dernière.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Montmorency.
Mme
St-Laurent : On laisse, à ce moment-là… Donc, ça prend une
signification à la personne concernée, «la demande en adoption d'une personne majeure est, le cas échéant», et,
dans l'autre cas, on laisse… Ici, on remplace le mot «notification» par «signification» au début. Dans
l'autre cas, on laisse la notification à l'«époux ou conjoint uni civilement,
à ses enfants», etc. C'est parce qu'on retrouve encore deux modes ici. C'est
voulu?
M. St-Arnaud :
Oui, c'est voulu, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre, oui.
M. St-Arnaud :
C'est voulu. On peut voter.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, oui, M. le député de
Blainville. Je sais que M. le ministre est toujours prêt à voter, mais
c'est…
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
St-Arnaud : …qu'on a avancé beaucoup la semaine dernière, puis
là on n'a pas commencé encore à avancer, ça fait que...
Le
Président (M. Ferland) : Moi, je le sais, que ça a avancé
beaucoup, j'ai fait une proposition, d'ailleurs, très efficace la
semaine dernière.
M.
Ouimet
(Fabre) : Je l'ai dit, M. le Président, que ça allait trop
vite.
M.
St-Arnaud : Oui, ça a l'air… Oui, c'est ça, là, comme… On va
ralentir aujourd'hui, je sens ça, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre, j'avais la parole au député
de Blainville.
M.
Ratthé : M. le Président, simple question, un peu dans
la lignée de ce que la députée de Montmorency nous disait, puis c'est pour m'éclairer en tant que
tel. Au 438, on lit, là, le deuxième alinéa qui est — à mon avis, mais peut-être que je me trompe — très semblable au 439 dans le
deuxième : on parle de consentement, d'adoption spéciale, etc. Et donc
438, on notifie, et, au 439, on signifie.
Alors, peut-être pour ma culture personnelle, là, et je n'étais pas là la
semaine dernière, pourquoi est-ce
que, dans deux cas qui semblent être un consentement à une adoption spéciale,
dans un cas on dit : On va notifier,
au 438, puis, dans l'autre cas, on signifie? Et là on vient de changer, au 441,
le mot «notifier» puis «signifier». Alors,
des trois dans l'ensemble, là, peut-être que je voudrais comprendre la
différence entre les trois puisqu'on vient changer deux fois «notifier»
pour «signifier» et on ne l'a pas fait dans le 438.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, Me Longtin va vous éclairer, M. le député de Blainville. Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : Le 439, M. le Président, c'est un article qui
prévoit un rapport, et donc la notion de
«signification», c'est une forme de notification, sauf qu'elle est faite par
huissier. Les autres modes peuvent admettre différentes façons de faire. Un rapport, on ne pensait pas que ce soit
nécessaire de nécessairement le signifier, parce que ça s'inscrit à
l'intérieur d'une procédure déjà entreprise et qui fonctionne.
Le
441, la différence, c'est qu'on signifie la personne concernée par la demande
parce que c'est elle-même… c'est son
état qui est en jeu, et on notifie à son époux, conjoint, ses enfants et
ascendants parce que… bien, pour les informer, d'une part, parce que, de toute façon, ça va peu changer leur statut par
rapport justement peut-être à des grands-parents ou à des personnes avec
qui ils avaient des liens dans la famille initiale.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, Me Longtin. M. le député de Blainville.
• (15 h 10) •
M.
Ratthé : Oui, M. le Président. Je pense que, quand je vous ai
donné les deux articles, j'ai peut-être fait une erreur. Je référais surtout au 437, 437 où on parle encore d'adoption
spéciale, et je pense que j'ai parlé du 438, 439, mais, en réalité,
c'est 437 auquel je référais.
Au
437, on nous dit, au deuxième alinéa : «Si la procédure d'adoption est
fondée sur un consentement spécial
ou s'il y a une déclaration d'admissibilité
à l'adoption, l'avis de la demande de placement est notifié...» Et je revoyais,
dans le 438, donc : «Dans le cas [d'un]
consentement à l'adoption est spécial…» Donc, ça me semblait semblable, et
là on signifie. Mais peut-être que ce n'est pas semblable du tout, là.
Mme Longtin (Marie-José) : À 438, on parle d'une demande de révocation.
Donc, on a un processus en cours, puis
la révocation, ça mettrait fin à ça, alors qu'à 437 il y a
eu déclaration d'admissibilité à l'adoption. C'est donc là que
la demande a été faite, qu'un enfant, par exemple, qui est à l'abandon par ses parents, on demande l'admissibilité à l'adoption, et le placement s'inscrit dans le
processus qui suit. Une fois qu'il est déclaré admissible à l'adoption, on va
faire un placement qui va éventuellement donner lieu à l'adoption, et donc
c'était un acte déjà...
M. Ratthé :
Déjà fait.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, merci, Me Longtin. Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 441 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Est-ce que l'article 441, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, ça nous amène à l'article 444. Nous avions eu de beaux débats sur cet
article 444 en comparant le texte du code actuel avec le texte proposé. Est-ce
qu'il y a eu un amendement à 444?
Le Président (M.
Ferland) : Il a été amendé, là. Mais il y en a un autre, il y
en a un autre, je crois.
M.
St-Arnaud : Bon. M. le Président, je voudrais faire un autre amendement qui le remplacerait au complet. On peut
faire ça?
Le Président (M.
Ferland) : Oui.
M.
Ouimet
(Fabre) : Ça prend le consentement.
Le
Président (M. Ferland) : Bien, il avait été adopté? Non, il avait été suspendu. Mais non, je n'ai
pas besoin de...
M.
St-Arnaud : Bon, vous
n'avez pas besoin du consentement, M.
le Président. Alors, je le lis, M. le Président, cet amendement qui se lit comme suit :
L'article 444 du projet
de loi est remplacé par le suivant :
«444.
Il ne peut être statué sur une demande d'obligation alimentaire, à moins que
chacune des parties n'ait déposé
au greffe sa déclaration contenant les informations prescrites par règlement et, dans le cas de l'obligation alimentaire des
parents à l'égard de leur enfant, le
formulaire de fixation des pensions
alimentaires pour enfants dûment
rempli par chacune d'elles, ainsi que les autres documents prescrits.
«Aucune
demande ne peut être entendue si ces documents ne l'accompagnent pas et aucune
contestation ne peut être entendue si
le défendeur n'a pas produit ces documents. Néanmoins, le tribunal peut
relever un défendeur de son défaut, aux conditions qu'il détermine.
«Les
déclarations produites sont détruites si le tribunal
n'accorde aucune pension alimentaire ou si aucun jugement n'est rendu.»
Alors, voilà, M. le Président, l'amendement à
444.
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci. Mais, avant de passer la parole à
la députée de Bourassa-Sauvé, ça va
me prendre le consentement pour retirer...
Alors, le député de Fabre avait raison... Même, souvent, le président peut
se ramener, mais... Alors, ça me
prendrait le consentement pour retirer l'amendement qui avait été adopté, O.K.? Est-ce que j'ai le consentement?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Ferland) : Consentement. Alors, à ce
moment-là, nous pouvons procéder aux
discussions sur le nouvel amendement proposé par le ministre, et la députée
de Bourassa-Sauvé avait demandé la parole.
Mme
de Santis :
Je suis encore confuse, parce que ma question demeure la même. Si le défendeur ne
dépose pas la déclaration, d'après l'article 444 tel que rédigé, on ne peut pas statuer sur
une demande d'obligation alimentaire. C'est ça, ma question de vendredi dernier, et c'est ma
question aujourd'hui. Présentement dans le droit actuel, on dit qu'aucune contestation de la demande ne peut être entendue
si le formulaire n'a pas préalablement été produit par le défendeur avec
les documents prescrits.
M. St-Arnaud :
Non, mais ça reprend... Donc, on le reprend dans 444, là.
Mme de Santis :
Comment?
M.
St-Arnaud : Quand on
dit, au deuxième alinéa, M. le
Président, si vous me permettez, de
825.9 : «...aucune contestation
de la demande ne peut être entendue si le formulaire n'a pas été préalablement
produit par le défendeur avec les
documents prescrits. Le tribunal peut toutefois, aux conditions qu'il détermine, relever le
défendeur de son défaut.» C'est ce que je retrouve dans 444.
Mme de Santis :
O.K. Maintenant… O.K., parfait. O.K., je l'ai lu trop vite.
M.
St-Arnaud : Parce qu'en fait ce que je comprends, M. le
Président, l'amendement que je dépose correspond un peu à la demande que
nous avions formulée de reprendre le 825.9. C'est ça?
Mme de Santis :
Oui. O.K.
M. St-Arnaud :
Ça va?
Mme de Santis :
Ça va. Et ça répond aux demandes du Barreau aussi, là.
M.
St-Arnaud : Je pense.
En tout cas, on a repris essentiellement — c'est ce que je comprends, Me Longtin? — le... Je ne sais pas si je vais vous laisser intervenir là-dessus. Ça
m'inquiète. Ça m'inquiète encore plus que quand c'est la députée de
Bourassa-Sauvé.
Finalement, M. le
Président, je pense qu'on peut voter.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, vous craignez le sourire de Me Longtin?
M. St-Arnaud :
Sur cet article-là seulement.
Le Président (M.
Ferland) : O.K. Voilà.
M.
St-Arnaud : Non, mais je pense qu'on a compris. L'idée, c'était
de reprendre 825.9. Et là je pense que c'est ce qu'on a fait, si je
compare 825.9 et 444 par rapport à la version initiale qui était un peu
confuse.
Des voix :
…
Le Président (M.
Ferland) : O.K.
M. St-Arnaud :
On arrête là, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, j'aimerais bien aller au vote,
mais il y avait la députée de Montmorency... C'est beau?
Des voix :
…
Le Président (M.
Ferland) : Et il y a le... sauf le député de Fabre. Alors, à
vous la parole. J'ai ça tout près, M. le ministre, mais... Allez-y.
M.
Ouimet (Fabre) :
J'ai une question et un... une question commentaire. Je ne suis pas certain
que... Est-ce que la disposition
permet de statuer si le défendeur est dans la brume, là, il n'est pas là? Parce
que je comprends l'idée. Ce qu'on
veut, c'est qu'on veut forcer les parties à fournir l'information des deux
côtés avant qu'on statue. Ça, c'est l'idée qui est exprimée clairement par l'article. Et on prévoit que le tribunal
peut relever le défendeur de son défaut. Mais, si le défendeur a pris la poudre d'escampette, est-ce
que cet article-là empêche de procéder? Et je veux juste qu'on me le dise,
comment, là, ça ne l'empêche pas. Parce que, quand je lis, on dit...
M. St-Arnaud :
C'est la contestation, Me Ouimet.
M.
Ouimet
(Fabre) : Pardon?
M.
St-Arnaud : C'est la contestation au deuxième alinéa. Et on
reprend, finalement, la préoccupation du Barreau. Parce que c'est la contestation qui ne peut pas
être entendue si le défendeur n'a pas produit ses documents. Mais il n'y aura pas de contestation, donc la demande peut être
entendue. Ça va procéder sans contestation. Ça va procéder par défaut,
comme dans le droit actuel.
M.
Ouimet (Fabre) : Alors, quand on dit «aucune demande ne peut
être entendue si ces documents ne l'accompagnent
pas», c'est les documents qui accompagnent la demande. O.K. Ça va. Donc, ma
première question est réglée.
L'autre
point, c'est le dernier alinéa. On dit : «Les déclarations produites sont
détruites si le tribunal n'accorde aucune
pension alimentaire…» Ça, ça va bien, parce qu'au terme le tribunal décide
qu'il n'y a pas lieu d'accorder une pension
alimentaire. Mais on dit : «…ou si aucun jugement n'est rendu.» À quel
moment on sait qu'aucun jugement n'est rendu?
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Me Longtin, M. le Président, je ne sais pas si on...
Le Président (M.
Ferland) : Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : C'est généralement s'il y a un désistement. C'est
généralement un désistement, oui.
Mme de Santis :
Alors, pourquoi on ne dit pas «désistement»?
M.
Ouimet (Fabre) : Parce que, M. le Président, ma crainte,
c'est, quand l'affaire est pendante... si l'affaire est pendante... puis là je ne veux pas aller à un
autre article, mais, pendant sept mois, il n'y a pas de jugement rendu, mais
on peut... Tant qu'on attend la décision, on
est dans la situation où aucun jugement n'est rendu. C'est juste qu'il faut que
ça se concrétise à un moment donné,
ce fait-là, qu'aucun jugement n'est rendu. Et, tel que libellé, ça semble
être... — comment
dire? — dans
les airs, là, dans les limbes. C'est comme ça que je le lis.
Le Président (M.
Ferland) : Il y avait... C'est une réponse, Mme la députée
de...
Mme
St-Laurent :
Oui, je vais apporter une réponse.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : Ça ne crée pas de problème, parce que, si aucun
jugement n'est rendu, si, au bout de sept mois, huit mois, il n'y a pas de jugement rendu, de toute façon, ils ne
pourront pas détruire ces déclarations-là, parce que ça va être sur le bureau du juge. En attendant que le
juge décide et délibère, s'il prend un an, c'est lui qui va avoir le dossier
entre les mains. Ça fait qu'il n'y aura pas question de destruction à ce
moment-là.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre...
Mme
St-Laurent :
...dans les dossiers...
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre ou Me Longtin?
M. St-Arnaud :
On va faire une vérification, M. le Président...
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce qu'on suspend?
M. St-Arnaud :
Voulez-vous suspendre quelques secondes?
Une voix :
…
Le Président (M.
Ferland) : Alors, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 19)
(Reprise à 15 h 28)
Le
Président (M. Ferland) : Alors, la commission reprend ses travaux. Lors de la suspension, la
parole était à vous, M. le ministre. Nous étions à l'amendement de l'article
444.
M. St-Arnaud : Alors, M. le
Président, je vais vous demander de suspendre 444.
Le Président (M. Ferland) :
…le consentement pour suspendre l'amendement?
Une voix : Consentement.
Le
Président (M. Ferland) : O.K. L'amendement et l'article, O.K. Donc, il
y a consentement. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : Alors, M. le
Président, ça nous amènerait à 451, où je déposerais un amendement, suite aux
discussions que nous avons eues la semaine dernière, qui serait le suivant :
L'article 451 du projet de loi est modifié par
l'insertion, au premier alinéa et après «de son exercice est», de «signifiée
aux titulaires de l'autorité parentale et au tuteur de l'enfant et».
Et l'article
451 est également modifié, au second alinéa, par le remplacement des mots
«notifiée non seulement» par le mot «signifiée» et par le
remplacement de «, mais également» par les mots «et notifiée».
Alors, M. le Président, cet amendement vise à rappeler la nécessité de signifier les
titulaires de l'autorité parentale et
le tuteur de l'enfant comme le fait l'actuel article 826 du Code de procédure civile. Voilà, M.
le Président, cet amendement à 451.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le ministre. Est-ce que les gens ont des copies?
Mme de Santis :
Ça a été distribué vendredi.
Le Président (M. Ferland) :
Ah! Vendredi. Donc, on a la réponse du…
Une voix : …ça a été
distribué.
Le
Président (M. Ferland) : On a la réponse de ceux qui étaient
absents, sans nommer aucun nom, bien sûr. Alors, est-ce qu'il… On va attendre. Est-ce que tout le monde a l'article, a
l'amendement? O.K. Est-ce qu'il y a des questions ou commentaires sur l'amendement à 451? Alors, s'il
n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement à l'article 451 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. Est-ce que l'article 451, tel qu'amendé, est adopté?
Mme de Santis :
Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
M. le ministre, la parole est à vous.
• (15 h 30) •
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Alors, 458. À 458, M. le
Président, nous avions eu des
discussions et à la suite desquelles je proposerais l'amendement
suivant :
L'article
458 du projet de loi est modifié par la suppression de la dernière
phrase du troisième alinéa. Alors, c'est la phrase «Le jugement qui rejette l'opposition est sans appel.»
On a décidé qu'il y aurait un appel, comme c'est le cas actuellement.
Hein, c'est ça?
Mme de Santis :
C'est ça.
M. St-Arnaud : Alors, voilà, M.
le Président. Je pense qu'on peut voter.
Le
Président (M. Ferland) : Est-ce qu'il y a des questions, commentaires? Est-ce
que… Ah! Il
manquait des copies d'amendement pour…
M. St-Arnaud : Bien, je pense,
M. le Président, tout le monde…
Le Président (M.
Ferland) : On va le…
M.
St-Arnaud : C'est vraiment,
là… On a enlevé… Finalement, on réinstaure le droit d'appel qu'on avait
enlevé.
M.
Ouimet (Fabre) :
J'ai assisté à la discussion, c'est la copie de l'amendement que je n'avais
pas.
Le Président (M. Ferland) :
Qu'il n'avait pas.
M.
Ouimet (Fabre) : La
technologie, c'est merveilleux.
Le Président
(M. Ferland) : Donc,
s'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'amendement
à l'article 458 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Adopté.
Est-ce que l'article 458, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Adopté.
Alors, M. le ministre, la parole est toujours à vous.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, donc 444, on l'a suspendu, on va y revenir. Me Longtin va se faire un
plaisir de regarder ça avec attention ce soir.
471 et 472,
on va les maintenir suspendus, M. le
Président, parce qu'on me dit que les gens du registre ne sont pas en mesure de nous
revenir aujourd'hui. Alors, j'espère qu'ils le seront demain à 10 heures.
Le Président (M. Ferland) :
Alors là, vous nous ramenez à 444, c'est ça?
M.
St-Arnaud : Et donc il y aura trois articles suspendus, et on continue
à partir de 486. C'est ça? 444, 471 et 472 sont les trois articles suspendus. 444, il faut le retravailler; 471,
472, on a besoin d'une expertise que nous n'avons pas encore. Et donc on
est rendus, M. le Président, à 486.
Le Président (M. Ferland) :
Donc, vous nous ramenez à 486. Allez-y, M. le ministre.
M. St-Arnaud : Est-ce que ça…
Si ça vous convient?
Le Président (M. Ferland) :
Bien oui!
M. St-Arnaud : On part.
Le Président (M. Ferland) :
On est partis.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, l'article 486 se lit comme
suit. D'abord, c'est un nouveau chapitre, le chapitre VIII, qui
s'intitule «La reconstitution de certains documents». Et l'article 486 se lit
comme suit :
«Lorsque la
minute ou l'original d'un acte authentique ou d'un registre public a été perdu,
détruit ou enlevé, celui qui en
détient une copie ou un extrait authentique, ou tout intéressé, peut demander
au tribunal d'en permettre ou d'en ordonner le dépôt chez l'officier
public qu'il désigne, pour tenir lieu d'original.
«Le demandeur paie les frais du dépôt; en outre,
il fournit une nouvelle copie à celui qui détenait la copie déposée et
l'indemnise de ses débours.»
Alors, M. le Président, cet article reprend
essentiellement le droit actuel. Il évite cependant de renvoyer aux notions d'extrait et de copies pour tenir compte des
règles du Code civil et de la Loi concernant le cadre juridique des
technologies de l'information sur la neutralité technologique et
l'interchangeabilité des supports pouvant servir à la reconstitution.
Et, M. le
Président, je vous signale que cet article 486 est une reprise intégrale de
l'article 485 du l'avant-projet de loi, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Des questions,
commentaires, à l'article? M. le député de Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui, M. le Président. En fait, je suis curieux de
savoir : Est-ce que l'article 486 n'offre pas la réponse à la
problématique de la destruction des actes authentiques à Lac-Mégantic?
M. St-Arnaud : Pas vraiment,
M. le Président, parce qu'ici il faut s'adresser au tribunal, «peut demander au
tribunal». À Lac-Mégantic, on évite le
tribunal avec le projet de loi n° 65, que nous aurons l'occasion
d'étudier, d'ici la semaine prochaine, à travers le 61, le 35, le 28 et
le…
Une voix :
49?
M.
St-Arnaud : Non, pas le 49, le 51. Voilà, c'est tout ce que
nous avons à adopter d'ici 10 jours. Alors, M. le Président, voilà…
M.
Ouimet (Fabre) : …
M.
St-Arnaud : J'espère que ça répond à la question. Mais non,
ici, il faudra repasser par le tribunal; avec le projet de loi
n° 65, on évite le tribunal.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, des questions, commentaires à
l'article 486? Alors, s'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 486 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : M. le
Président, l'article 487 se lit comme suit :
«Lorsqu'un
acte authentique ou un registre public ne peut être remplacé, l'officier public
qui détenait l'acte ou le registre établit une procédure de
reconstitution et en assure l'exécution.
«Tout
intéressé peut, si l'officier public tarde, demander au tribunal de désigner
une personne pour établir une procédure de reconstitution.
«Le tribunal
homologue le document reconstitué, dès lors qu'il est assuré que la procédure
suivie était adéquate et qu'elle permet une reconstitution valable.»
M. le
Président, il s'agit d'une reprise du droit actuel en simplifiant la rédaction.
Et c'est également une reprise intégrale de l'article 486 de
l'avant-projet de loi. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Questions, commentaires à l'article 487? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 487 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Adopté.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud :
«488. Le document reconstitué et homologué tient lieu de l'original; il est
déposé auprès de l'officier public qui le détenait ou auprès de son
cessionnaire.
«L'homologation
n'empêche pas un intéressé de contester le contenu du document ou de demander
que des corrections ou des ajouts y soient apportés.»
M. le Président, il s'agit d'une reprise du droit actuel et une
reprise intégrale de l'article 487 de l'avant-projet
de loi.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Questions, commentaires?
S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article
488 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. M. le ministre, titre IV, chapitre I.
M. St-Arnaud :
Oui, M. le Président. Le titre IV du livre V, qui s'intitule «Les demandes
intéressant le droit international privé».
Et le chapitre I, «Dispositions générales». Le premier article
de ce chapitre est l'article 489, qui se lit comme suit :
«Toute personne que la loi applicable à sa capacité autorise
à ester en justice peut exercer cette faculté devant les tribunaux du Québec. Si, selon cette loi, elle
doit être représentée, assistée ou autorisée, elle doit, devant les tribunaux
du Québec, l'être de la manière fixée par cette loi ou par le droit québécois.
«Celle qui, en vertu de la loi d'un État étranger, a le
pouvoir d'ester en justice en une certaine qualité peut exercer cette
faculté devant les tribunaux du Québec.
«Le groupement de personnes autorisé par sa loi constitutive
à ester en justice peut également exercer cette faculté devant les
tribunaux du Québec.»
M. le Président, cet article 489 — qui
est presque un copier-coller, là, sauf les mots «physique ou morale» qui
étaient à l'article 488 de l'avant-projet de loi, qu'on a remplacés tout simplement par «toute
personne», sinon, c'est un copier-coller
de l'article 488 de l'avant-projet
de loi, — reprend essentiellement le droit actuel, mais il le modifie pour tenir compte de l'article 3083 du Code civil
qui précise que l'État et la capacité d'ester d'une personne sont régis
par la loi de son domicile et l'article 3085.
Le deuxième alinéa de l'article proposé 489 étend la
portée du droit actuel qui se limite présentement à la représentation d'une personne décédée. La
proposition permet d'inclure, notamment, les représentants d'une association — article 2270 du Code civil — ou
encore un fiduciaire chargé de représenter le patrimoine qui fait l'objet
d'une affectation — articles
1278 et 1316 du Code civil.
Le troisième alinéa s'inspire pour sa
part de l'article 2225 du Code
civil qui permet, au Québec,
à une société d'ester en
justice même si elle n'est pas à proprement parler une
personne morale. Il reconnaît la possibilité que des cas similaires existent dans le
droit d'États étrangers. Voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Questions, commentaires
à l'article 489? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons… Oui, Mme la
députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : Moi, je me pose des questions.
Deuxième paragraphe — c'est
première question : «Celle qui, en vertu de la loi d'un État étranger, a le pouvoir d'ester en justice
en une certaine qualité», bon, là, on parle d'une seule personne. Mais là j'arrive avec «Le groupement de
personnes» plus loin… «Le groupement de personnes autorisé par sa loi constitutive à ester en justice». Ça fait que «groupement de personnes», ça peut être n'importe qui : personnes
morales, groupe… C'est parce que, quand on voit «Toute personne physique
ou morale»…
Avant, on indiquait : «Toute
personne physique ou morale», on parlait de «société» aussi, et ici on parle
de «groupement de personnes». Pourquoi
vous avez parlé de «groupement de personnes autorisé par sa loi constitutive»?
Est-ce que vous voulez tout mettre les groupements, toutes les associations, les sociétés sans but lucratif… Pourquoi
vous avez fait une seule catégorie de groupement de personnes?
M.
St-Arnaud : Me Longtin, M. le Président?
Le
Président (M. Ferland) : Oui. S'il n'y a pas d'autre…
M.
St-Arnaud : Bien, il faut aller à Me Longtin.
Le
Président (M. Ferland) : Ah! Me Longtin. Excusez.
Mme
Longtin (Marie-José) : Oui. Oui, M. le Président.
M. St-Arnaud : Moi, je n'ai pas de problème, si vous voulez
qu'on vote, M. le Président, mais c'est parce qu'il y avait une question.
Des
voix : Ha, ha, ha!
Le
Président (M. Ferland) : Allez-y, Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : Alors, je pense que nous voulions à la fois
couvrir… En fait, ici, on parle évidemment de groupement de personnes, qui sont peut-être
ici des personnes morales, des associations, des sociétés, etc., mais
on ne veut pas se prononcer sur la forme de constitution que la loi d'origine
lui donne. Donc, dans la mesure où la loi de son État lui permet d'ester en justice, on va le
reconnaître quelle que soit sa forme, qu'elle soit une association ou une société ou…
Mme
St-Laurent :
Ah! Très bien.
M. St-Arnaud :
Là, c'est bon, M. le Président, vous avez raison; là, il faut voter.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, je sens qu'on est prêts à aller au vote. S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 489 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
• (15 h 40) •
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Avant d'aller à 490, on me dit que, tantôt, on a amendé 451 et on
a adopté 451, mais il
y avait eu un amendement de déposé, vendredi, à 451, qu'il
aurait fallu retirer — c'est bien ça? — avant de voter. Alors, de consentement, M. le Président, on retire l'amendement
qui avait été déposé à 451, vendredi, puisque nous avons redéposé un nouvel amendement, tantôt, qui a
été adopté. Ça va? C'est technique, là. On vient de m'envoyer le petit
papier.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, mais ça me prend le… Je vais expliquer
pourquoi.
M. St-Arnaud :
Allez-y, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Le ministre était bien parti. Alors,
juste pour expliquer… Parce que l'amendement qui avait été… Il y avait déjà eu un amendement d'adopté. M. le ministre
a déposé un autre amendement, mais il y a comme un doublon, c'est-à-dire que le premier alinéa est
le même que celui qui avait été… dans le premier amendement. Donc, ça me
prendrait…
M. St-Arnaud :
…retirer l'amendement de vendredi, c'est ça?
Le Président (M.
Ferland) : Oui. Mais ça me prendrait le consentement pour
réouvrir 451.
M.
Ouimet
(Fabre) : Consentement.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, il y a consentement. Alors,
maintenant, est-ce que j'ai le consentement pour retirer l'amendement à
l'article…
M.
Ouimet
(Fabre) : Le premier?
Le Président (M.
Ferland) : Le premier amendement.
Mme
St-Laurent :
Oui.
M.
Ouimet
(Fabre) : Vous avez notre consentement.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, il y a consentement. Alors,
est-ce que l'article 451, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Alors, M. le ministre, ceci étant fait, la
parole est à vous. Allez-y.
M.
St-Arnaud : 490, M. le Président. «Lorsqu'un tribunal du Québec
est saisi d'un litige qui comporte un élément d'extranéité, le délai dont le défendeur qui n'a ni domicile, ni
résidence, ni établissement au Québec bénéficie pour répondre à l'assignation est de 30 jours et celui qu'ont
les parties pour déposer le protocole de l'instance est de trois mois depuis
la date de la signification de la demande
introductive d'instance; ces délais peuvent être réduits si les parties y
consentent ou si, dans un cas d'urgence, le juge les abrège.»
Alors,
M. le Président, cet article 490… J'ai un commentaire à vous lire sur cet
article, qui se lit comme suit : Les demandes qui soulèvent un litige international peuvent susciter des
difficultés particulières, notamment en début d'instance. C'est pour cette raison que la disposition porte à
30 jours le délai pour répondre à l'avis d'assignation et à trois mois celui
pour déposer le protocole d'instance. Et, M. le Président, j'ai cru comprendre,
en le lisant, que ces délais pourraient néanmoins
être réduits si les parties y consentent ou, dans un cas d'urgence, si le juge
lui-même les abrège. Voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Des questions,
commentaires sur l'article 490? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
On parle ici d'un défendeur qui n'a ni domicile, ni résidence, ni établissement
au Québec. Pouvez-vous nous donner un exemple où le tribunal du Québec serait
saisi d'un litige qui comporte cet élément où le défendeur n'a aucun domicile,
aucune résidence, aucun établissement au Québec?
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : …répondre à la question, M. le Président. Me
Chamberland, vous auriez un élément de réponse à proposer?
M. Chamberland (Luc) : Même si on n'a aucun domicile, ni résidence, ni
établissement, il y a des gens qui peuvent faire des contrats au Québec sans avoir toutes ces conditions-là. Ça,
c'est des conditions pour justement prévoir l'application du titre IV
sur les éléments d'extra… extranéité. J'ai de la misère...
M. St-Arnaud :
Extranéité.
M. Chamberland
(Luc) : Oui, M. le ministre, extranéité.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme
de Santis : Si le contrat a été conclu au Québec,
mais la partie défenderesse n'est pas au Québec, le Québec aurait juridiction de… Si un contrat est conclu au
Québec avec une partie qui n'est pas résidente au Québec… Parce que le
lieu de la conclusion du contrat, c'est le Québec, les cours du Québec auraient
juridiction sur ces litiges.
M. Chamberland
(Luc) : Je vous donne un cas de figure, parce que ce que je sais des
dispositions de droit international privé,
il y a plusieurs conditions qui peuvent s'appliquer, hein? Il y a des règles
qui sont très, très particulières, là :
l'élection de domicile… il peut y avoir toutes sortes de choses. Ça peut être
un préjudice qui est occasionné par quelqu'un qui vient de l'étranger. Ça, c'est des règles où c'est prévu, de façon
très stricte, pour que le juge puisse décider. Puis, en plus, il y a des règles qui sont discrétionnaires
sur le forum le plus convenable, en plus. Alors là, on est plus dans le fond
du droit substantif.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, maître...
Mme Longtin (Marie-José) : J'aurais
un autre…
Le Président (M. Ferland) :
Oui, Me Longtin, allez-y.
Mme
Longtin (Marie-José) : Oui.
En fait, un autre exemple, c'est… Par exemple, on peut avoir, au Québec…
Lorsqu'on a obligation de réparer un préjudice
en matière de responsabilité civile, on peut aller à l'endroit où le préjudice
est subi. Donc, le préjudice peut avoir été subi au Québec, mais la personne
qui en est responsable… aucun domicile, aucune résidence, aucune place
d'affaires au Québec. C'est une chose qui peut se présenter assez
régulièrement.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, Me Longtin. S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 490 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M.
St-Arnaud : M. le Président, ça nous amène au chapitre II du
titre IV du livre V, intitulé «Les moyens préliminaires et le cautionnement».
Le premier article de ce chapitre est l'article 491, qui se lit comme
suit :
«La demande
pour que le tribunal québécois décline sa compétence internationale, sursoie à
statuer ou rejette la demande pour
cause d'absence de compétence internationale est proposée, comme tout moyen préliminaire,
dès la conférence de gestion.
«Outre les
dispositions de l'article 3135 du Code civil, le tribunal qui décide de sa
compétence internationale prend en considération les principes
directeurs de la procédure.»
Alors, M. le Président, cet article 491, qui reprend pratiquement mot à mot l'article 490 de l'avant-projet de loi, avec peut-être les mots, là, «sursoie à
statuer» qui sont différents, l'article 491…
M. Chamberland (Luc) : …qu'il y
aurait peut-être un amendement, là : de biffer le dernier…
M. St-Arnaud : Vous n'êtes
pas dans le bon article, là.
M. Chamberland (Luc) : Non, non, je
dis qu'on bifferait…
(Consultation)
M. St-Arnaud : Il y aura un amendement?
M. Chamberland (Luc) : Oui.
M.
St-Arnaud : Il y aura un amendement, mais, dans l'intervalle, je vais vous lire les commentaires, qui sont
les suivants : Il est d'intérêt pour
tous que, s'il y a lieu de demander au tribunal de décliner compétence ou de
reconnaître l'absence de compétence
internationale, de le faire en début d'instance. S'agissant d'un moyen
préliminaire, une telle demande doit,
comme le prévoit l'article 166 du projet
de loi, être présentée en temps utile
et préalablement à la conférence de gestion prévue sur le protocole de
l'instance.
De plus, il
précise, pour l'application procédurale de l'exception du forum non conveniens
prévue à l'article 3135 du Code
civil, qu'au surplus des critères déjà prévus ou admis par la jurisprudence le
tribunal doit aussi prendre en considération les principes directeurs de
la procédure. L'article 3135 prévoit que, exceptionnellement, le tribunal québécois,
même compétent, peut décliner cette
compétence s'il estime que les autorités d'un autre État sont mieux à même de
trancher le litige.
Alors, M. le Président, on me disait qu'il y
aurait un amendement à apporter?
Le Président (M. Ferland) :
Oui…
M. St-Arnaud : C'est ça?
Est-ce qu'on l'a?
Le Président (M. Ferland) :
…une copie de l'amendement…
M. St-Arnaud :
Est-ce qu'on l'a? On ne l'a pas?
Mme Longtin (Marie-José) : Il est en
train de se fabriquer.
M.
St-Arnaud : Il serait
en train de se fabriquer, me dit-on, M.
le Président. Il est en processus de
fabrication. Je ne sais pas s'il y a des questions sur l'article 491, M.
le Président?
Le Président (M. Ferland) :
Il est en incubation.
M.
St-Arnaud : Mais peut-être
que Me Longtin peut nous expliquer l'objectif de ce cet amendement, qui est en processus,
me dit-on, de fabrication.
Le Président (M. Ferland) :
Mais on n'a pas eu la copie, M. le ministre. Je préférerais qu'on ait la copie
de l'amendement. Après, on pourrait…
M. St-Arnaud : Peut-être
juste l'expliquer, M. le Président, pendant que…
Le Président (M. Ferland) : Oui,
oui. O.K., parfait.
M.
Ouimet (Fabre) :
…donner un avant-goût, peut-être?
M. St-Arnaud : Un avant-goût,
un avant-goût.
Le
Président (M. Ferland) : Un avant-goût. Alors, le député de Fabre veut un avant-goût.
Alors, allons-y. Me Longtin.
Mme
Longtin (Marie-José) : Ce
serait tout simplement, M. le
Président, de mettre un point, à la
fin du premier alinéa, après
«préliminaire», parce que l'article 166 a été revu et un nouvel article 166
a été adopté qui prévoit trois façons de présenter le moyen
préliminaire. Donc, on s'adapterait à cela.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, Me Longtin.
M.
St-Arnaud : Ça va, M. le Président? Je ne sais pas s'il y a d'autres questions sur 491? Oui, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Parce
qu'il va y avoir un amendement, là. Mais on peut continuer, si…
M. St-Arnaud : On peut
continuer. Oui, oui, on aime ça.
Le
Président (M. Ferland) : O.K., allez-y. On aime ça. Allons-y,
continuons à nous aimer. Maître… «Maître»! La députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Merci, M. le Président. Dans le deuxième alinéa, on fait référence aux
dispositions de l'article 3135 du Code
civil. Pourquoi on fait référence uniquement à l'article 3135 quand il y a
d'autres dispositions qui sont là, de 3134 en plus, du Code civil?
Et j'aimerais bien comprendre qu'est-ce qu'on
veut dire par «les principes directeurs de la procédure». Le Barreau aussi a indiqué, dans ses commentaires,
que… Il propose que l'alinéa deux de l'article 491 soit supprimé et que ce qu'on semble faire, c'est... on semble
introduire plus de critères de droit substantif que ceux prévus au Code civil
du Québec par le Code de procédure civile et que cela n'est pas
approprié.
Le Président (M. Ferland) :
M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Est-ce que, M. le Président… Parce que, moi, il ne
me semble pas que ça pose problème de dire que le tribunal prend en considération les principes directeurs de la
procédure. Ce sont des principes qu'on a introduit au Code de procédure civile, au tout début du code,
qui s'appliquent à tous les dossiers qui se retrouvent devant nos tribunaux
en ces matières.
Alors, moi, ça ne m'apparaît pas problématique
de dire, au deuxième alinéa, que «le tribunal qui décide de sa compétence internationale prend en considération
les principes directeurs de la procédure». En tout cas… Je ne sais pas,
Me Chamberland, voulez-vous compléter?
M. Chamberland (Luc) : Sur ce
volet-là, je n'ai pas grand-chose à ajouter. C'est le coeur de notre réforme. Articles 17 et suivants, c'est les principes
directeurs de la proportionnalité, et tout ça. Je pense que c'est une bonne
chose qu'on les applique aussi au droit international privé.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, Me Longtin, vous avez… Oui?
• (15 h 50) •
Mme Longtin (Marie-José) : Bien, j'ajouterais, M. le Président, que c'est
déjà un fait avéré qu'en matière de droit international privé il y a des
règles de compétence qui sont prévues au Code civil, mais il y a d'autres
règles qui viennent se superposer également et qui sont au Code de procédure.
Les
principes qui sont à 3135... est assez... le seul critère de 3135, on décline
la compétence si la cour «estime que les autorités d'un autre État sont
mieux à même de trancher le litige». Ce qu'on lui demande ici, c'est de prendre
en considération les principes directeurs,
donc de vérifier aussi la
proportionnalité, est-ce que c'est... par rapport aux intérêts des
parties...
(Consultation)
Le
Président (M. Ferland) : Est-ce qu'il y a d'autres questions,
commentaires, sur l'article? Les copies d'amendement s'en viennent, M.
le ministre.
M. St-Arnaud :
Oui. Alors, l'amendement, je sens qu'il va arriver par ma gauche.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, il est tout chaud. Allez-y.
M.
St-Arnaud : Le voici. Voici, je le sens, je le sens et je l'ai,
M. le Président. Et cet amendement, M. le Président, se lirait comme
suit…
Le Président (M.
Ferland) : Allez-y.
M. St-Arnaud :
…et on le distribue à l'instant :
Supprimer,
à la fin du premier alinéa de l'article 491 du projet de loi, ce qui suit : «, dès la conférence de
gestion».
Voilà l'amendement, M.
le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, on en a reçu copie.
M.
St-Arnaud : Ce n'est
pas compliqué. M. le Président, ce n'est pas un amendement compliqué, là, je
pense.
Le Président (M.
Ferland) : Allez-y, oui.
M. St-Arnaud :
Les parties le reçoivent... les membres de la commission le reçoivent à
l'instant.
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce qu'il y a...
M. St-Arnaud :
Bien, si ça ne pose pas problème, on pourrait voter l'amendement, M. le
Président.
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Une voix :
Sur l'amendement.
Mme de Santis :
Ah! Sur l'amendement, ça va.
M. St-Arnaud :
L'amendement est adopté?
Le Président (M.
Ferland) : Sur l'amendement? O.K. Donc, s'il n'y a pas
d'intervention sur l'amendement, est-ce que l'amendement à l'article 491
est adopté?
Des voix :
…
Le
Président (M. Ferland) : Adopté. Alors, est-ce qu'il y a des
interventions, questions à l'article 491 tel qu'amendé? Il y avait
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Pourquoi on fait référence seulement à 3135 du Code civil?
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Je comprends que la députée
dit : Pourquoi on ne met pas 3135 et 3136, c'est ça?
Mme de Santis :
Oui.
M. St-Arnaud : Peut-être, M.
le Président, que Me Longtin pourrait répondre à cette question qui, en
fait, rejoint un peu ce que le Barreau nous
disait, qu'il s'interrogeait «sur l'asymétrie dans le traitement des articles
3135 et 3136». Alors,
peut-être la question, M. le Président, à Me Longtin, ça serait :
Pourquoi on ne met pas 3135 et 3136 du Code civil au deuxième alinéa de
491?
Le Président (M.
Ferland) : Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : 3135 indique effectivement le critère de base que
le tribunal considère. C'est qu'il estime que les autorités d'un autre
État sont mieux à même de trancher le litige.
3136
nous dit que, «bien qu'une autorité [...] ne soit pas compétente — donc, qu'il a décidé que, oui, ça serait
peut-être plus compétent l'autre — elle peut, néanmoins, si une action à
l'étranger se révèle impossible ou si on ne peut exiger qu'elle y soit introduite, entendre le litige si celui-ci
présente un lien suffisant avec le Québec». Alors, c'est un critère où,
justement, il va prendre compétence.
Mme de Santis :
Merci.
Mme Longtin
(Marie-José) : Alors qu'ici on vise, quand il le décline, une
compétence. C'est pour ça.
Le Président (M.
Ferland) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis :
Mais le deuxième alinéa parle d'un «tribunal qui décide de sa compétence
internationale». Alors, si un
tribunal décide de sa compétence internationale, il peut décider soit de ne
pas... bien qu'elle soit compétente, de décliner cette compétence, ou, bien qu'elle ne soit pas compétente, mais que,
dans les circonstances, elle va entendre le cas. Alors, je ne comprends
pas cette distinction; les deux traitent d'un tribunal qui décide de sa
compétence internationale.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Si on enlevait tout
simplement le «3135» :«Outre les
dispositions du Code civil?»
Mme de Santis :
Si on dit simplement : «Le tribunal qui...»
M. St-Arnaud : «Outre les dispositions
du Code civil, le tribunal qui décide de sa compétence prend en considération»,
alors on ne fait référence à aucun article. Alors, c'est tous les articles.
M. Chamberland
(Luc) : C'est ça.
Mme de Santis :
Bravo!
M.
St-Arnaud : On s'est
encore compris, M. le Président, on s'est encore compris. Ce n'est pas pour rien
qu'on a avancé vendredi, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Écoute, c'est extraordinaire, extraordinaire.
M.
Ouimet
(Fabre) : Je n'ai pas eu besoin de m'en mêler.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme de Santis :
Merci.
M.
St-Arnaud : Est-ce qu'on peut préparer l'amendement? «Outre les dispositions du Code civil», on
enlève les mots «de l'article 3135». Ça va?
Mme
St-Laurent :
Oui.
M. St-Arnaud :
Alors, s'il n'y a pas d'autre...
Mme
St-Laurent :
Hein?
Le Président (M.
Ferland) : …
Mme
St-Laurent :
Oui? Il y a un autre commentaire, en attendant.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Ferland) : Mme la… Oui, allez-y.
Mme
St-Laurent : «La
demande pour que le tribunal québécois décline sa compétence internationale, sursoie
à statuer ou rejette la demande...» Moi,
j'ai de la difficulté quand on le lit. Je
comprends ce que vous voulez dire,
c'est surseoir, par exemple, à… c'est : sursoie à statuer ou rejette la
demande. Il décline sa compétence. Il faut que le tribunal québécois
décline sa compétence. Puis ça se dit mal, quand on continue, «sursoie», c'est
comme si «le tribunal sursoie à statuer ou rejette la demande». Ça se
lit très mal.
M. St-Arnaud : …
Une voix : C'est trois
affaires différentes.
Mme
St-Laurent : Hein?
Une voix : C'est trois choses
différentes.
M. St-Arnaud : …
Mme
St-Laurent : Oui, oui, c'est trois choses différentes. Non,
non, je le sais. Je suis d'accord, mais c'est de la façon… «...le tribunal québécois
décline sa compétence...»
Une voix : «Sursoie à
statuer».
Mme
St-Laurent : Je le
sais. Ou rejette. Je le sais, mais je trouve que ça se dit mal quand on le
voit.
(Consultation)
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre.
M. St-Arnaud : Est-ce que, M.
le Président, on a répondu à toutes les questions? Ça vous va?
Le Président (M. Ferland) :
Je n'ai pas entendu de réponse.
M. St-Arnaud : Ça va. Ça va.
Alors, M. le Président…
Le Président (M. Ferland) :
Ça va?
M.
St-Arnaud : …peut-être,
écoutez, suspendons 491 parce que l'amendement que j'ai proposé s'en vient. «Il est en
fabrication», pour reprendre l'expression qu'on m'a donnée tantôt.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, en attendant qu'on fabrique l'amendement, est-ce que
j'ai le consentement pour…
M. St-Arnaud : Suspendre.
Le Président (M. Ferland) :
…suspendre 491?
Mme de Santis :
Oui.
M.
Ouimet (Fabre) :
Vous l'avez.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, c'est suspendu. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M.
St-Arnaud : 492, M. le Président. «Le défendeur peut, à tout moment de l'instance, requérir pour la sûreté
des frais de justice dont le tribunal
pourrait ordonner le paiement par un demandeur qui ne réside pas au Québec
ou, s'agissant d'une personne morale,
qui n'y est pas domiciliée, qu'il soit imposé à ce dernier, dans le délai fixé
par le tribunal, de fournir un cautionnement, sous peine de rejet de la demande.
Celui qui, en vertu des règles sur la représentation devant les tribunaux, agit pour autrui peut, lui aussi, être
tenu de fournir un cautionnement si lui-même ou l'un de ses mandants ne réside pas au Québec
ou, s'agissant d'une personne morale, n'y est pas domiciliée.
«Pour fixer
le montant du cautionnement, le tribunal tient compte de la nature, de la
complexité et de l'importance de
l'affaire, dont les coûts qui s'y rattachent, ainsi que de la situation économique
du demandeur et de la valeur de ses biens
au Québec; si le demandeur agit pour le compte d'un mandant
qui ne réside pas au Québec, il tient compte de la situation économique de ce mandant. Il peut, à la
demande d'une partie, augmenter ou réduire le montant du cautionnement
si l'évolution du dossier ou la situation de la partie demanderesse le
justifie.»
Alors, M. le Président, c'est un article qui s'inspire très largement… Je pense
qu'à part les quelques mots dans la toute fin du premier alinéa
il s'inspire très largement de l'article 491 de l'avant-projet de loi.
Et quelques commentaires sur cet article
492, M. le Président : Il reprend essentiellement le droit
actuel. Il regroupe trois articles
concernant le cautionnement pour frais qu'un défendeur peut demander lorsque le
demandeur ne réside pas au Québec
ou n'y est pas domicilié dans le cas de la personne morale. Il prévoit
également les critères que doit examiner le tribunal lorsqu'il se
prononce sur une demande de cautionnement. Voilà, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : M. le Président, j'appelle ça un amas de mots qui ne finit plus. Je veux dire, ça n'a
pas de bon sens. J'avais un autre
terme en tête qui commence par «o», je ne le dirai pas. Mais c'est un amas de
mots, ça n'a pas de bon sens! Je vous le dis. On lit ça : «Le
défendeur peut, à tout moment de l'instance, requérir pour la sûreté des…»
M. St-Arnaud :
…
Mme
St-Laurent : Ça ne
finit plus! Avant, on disait de «fournir» caution pour sûreté, et maintenant
on arrive, des mots, des mots, des
mots, des mots. Je veux dire, on ne pourrait pas en enlever un peu et dire la même chose? Avant, c'était : fournir caution pour la sûreté, et là on…
Je trouve que ça n'a pas de bon sens.
M. St-Arnaud :
Non, non, mais…
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre, oui.
M. St-Arnaud :
Oui, parce qu'il y a encore plus de mots dans le droit actuel, on s'entend là-dessus?
Mme
St-Laurent :
…plus concret…
• (16 heures) •
M. St-Arnaud :
Hein, là, on ramasse, là, 65, 152, 153 du code actuel puis on fait ça
en un article.
Je
vais vous dire, M. le Président, je
pense qu'à ce moment-ci, là, c'est
un article, 492, qui reprend le 491 du droit actuel, qui était deux gros alinéas, là. Je pense
que… J'hésite à recommencer à réécrire l'article, là. Peut-être qu'il y
a… Peut-être que la députée a
raison qu'on aurait pu peut-être faire un exercice plus condensé, M. le Président, de ramasser ça en moins de
mots, mais quand même, là, on ramasse trois articles
du code actuel, on en fait un article.
C'est un gros article,
mais il était déjà dans l'avant-projet
de loi; il n'y a personne qui
l'a retouché. Là, on le retrouve dans le projet de loi. Je me dis, là,
si on recommence à commencer à rédiger les articles parce qu'ils sont trop longs ou pas… On n'en sortira pas, là; on a 830 articles à étudier. Moi aussi, là, peut-être
que, si je m'y mettais, M. le
Président, on pourrait le réécrire,
là, puis enlever quelques
phrases, quelques mots. Mais là si on fait ça à chaque article, on n'en sortira
pas, M. le Président, alors je me fie aux légistes qui ont
rédigé les articles. Puis des fois, vous le savez aussi, M. le Président, quand
on commence à jouer avec les mots, des fois, on pense qu'on fait un bon coup,
mais on se rend compte après coup qu'en enlevant
quelques mots on a changé le sens de l'article, et là il
y a une catastrophe en vue que, nous,
de bonne foi, nous n'avons pas vue.
Alors,
492, que j'ai lu, M. le Président, reprend 491 presque mot à mot de l'avant-projet de loi. On n'a pas eu de commentaire sur cet article-là.
Il reprend trois articles du code actuel en en faisant... en les fusionnant
dans un article. Avec respect pour la
position de la députée, là, honnêtement, je pense qu'on devrait se fier au texte tel que
rédigé, même si, oui, si on s'assoyait puis on passait quelques
heures, on pourrait le réécrire. Mais je pense qu'on devrait, M. le Président, s'en tenir à 492, qui reprend le 491 de l'avant-projet de loi
et sur lequel on n'a eu aucun commentaire. Voilà.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. La parole était à la députée de Montmorency. Après, je m'en viens à la députée de...
Mme
de Santis : M. le ministre, je suis tout
à fait d'accord qu'on essaie de
réduire le nombre de mots, mais sauf que,
quand on lit quelque chose, ça devrait être compréhensible à quelqu'un qui
a, «you know», la 11e année. Et ce n'est pas clair, parce que, quand on lit ça... D'abord, la loi telle qu'elle
est aujourd'hui, le droit actuel, ça
dit : «Le demandeur […] qui ne réside pas au Québec est tenu de
fournir caution...» C'est clair, O.K.?
M. St-Arnaud :
Le défendeur.
Mme de Santis :
«Le demandeur ou le demandeur-appelant qui ne réside pas au Québec est tenu de
fournir caution...» La loi actuelle est
claire. Il y a un sujet, un verbe et un objet. C'est clair. Quand on lit 492,
on dit : «Le défendeur peut, à
tout moment[...], requérir pour la sûreté des frais de justice dont le tribunal
pourrait ordonner le paiement...» En vertu de quoi le tribunal pourrait ordonner le paiement? La façon que
c'est mis, c'est mis d'une façon que ce n'est pas un langage facile à comprendre. «Pourrait ordonner
le paiement par un demandeur qui ne réside pas au Québec», «you know», les
phrases devraient être... Éducaloi nous enseigne que les phrases devraient être
courtes et compréhensibles. On veut
un code qui est clair. Peut-être, c'est... Moi, je peux toujours dire que, «you
know», n'étant pas... le français étant ma troisième langue, j'ai plus de difficulté à comprendre, mais je crois
que moi aussi, je devrais être capable de comprendre le premier coup.
Le Président (M. Ferland) :
M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui,
M. le Président, mais je pense, quand on lit 492, là, l'idée, c'est de requérir
un cautionnement de la part du
défendeur... du demandeur. Mais, quand on lit 492 : «Le défendeur peut, à
tout moment de l'instance, requérir pour
la sûreté des frais de justice dont le tribunal pourrait ordonner le paiement
par un demandeur qui ne réside pas au Québec
ou, s'agissant d'une personne morale, qui n'y est pas domiciliée, qu'il soit
imposé à ce dernier — ce
dernier, c'est le demandeur — dans le délai fixé par le
tribunal, de fournir un cautionnement, sous peine de rejet de la demande.»
Il
me semble que, quand on lit, là... Le défendeur, M. le Président, peut, à tout
moment, requérir pour la sûreté des frais
de justice que le tribunal ordonne le paiement à un «demandeur qui ne réside
pas au Québec ou, s'agissant d'une personne
morale, qui n'y est pas domiciliée, qu'il soit imposé à ce dernier — le demandeur — dans le délai fixé par le tribunal, de fournir un cautionnement, sous peine
de rejet de la demande. Celui qui, en vertu des règles sur la représentation
devant les tribunaux, agit pour autrui,
peut, lui aussi, être tenu de fournir un cautionnement si lui-même ou l'un de
ses mandants ne réside pas au Québec ou, s'agissant d'une personne
morale, n'y est pas» représenté.
Et,
ensuite, le deuxième alinéa, c'est comment on fixe le montant du cautionnement.
Il «tient compte de la nature, de la
complexité et de l'importance de l'affaire, dont les coûts qui s'y rattachent,
ainsi que de la situation économique du demandeur et de la valeur», etc.
Non? Ça va, le deuxième alinéa?
Mme de Santis :
Le deuxième alinéa, c'est très clair.
M.
St-Arnaud : Bon, le deuxième alinéa est clair, on s'entend
là-dessus. Le premier, il me semble, quand on le lit, c'est clair. Me
Chamberland me dit oui, M. le Président.
Une
voix : …
M. St-Arnaud :
On me dit, M. le Président... Est-ce que, si on séparait le premier alinéa en
deux...
Mme
St-Laurent :
...par la suite, ça serait un autre paragraphe.
M. St-Arnaud :
«Celui qui...», là, faire un autre alinéa.
Mme
St-Laurent :
Au moins, faire un autre alinéa, au moins.
M. St-Arnaud :
Est-ce qu'on peut... Est-ce que ça aiderait à clarifier? Parce qu'honnêtement,
quand je lis la première phrase, moi, je la trouve, là...
Mme
St-Laurent :
C'est sûr, il faudrait faire deux paragraphes, au moins.
M.
St-Arnaud : Je comprends que ce que vous dites, c'est :
Pourquoi on ne commence pas avec le demandeur comme dans le code actuel, alors que, là, on commence avec le défendeur.
Mais Me Longtin a une raison à nous donner, et nous allons l'écouter
avec attention à l'instant, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Longtin, allez-y.
Mme Longtin (Marie-José) : C'est parce que, M. le Président, cette règle-là,
le cautionnement, en droit actuel, a
déjà été quelque chose d'assez demandé. Actuellement, ça devient exceptionnel.
Et donc c'est le défendeur qui peut
prendre l'initiative de demander que le
demandeur donne un cautionnement, et ce n'est pas un principe que le demandeur
fournisse un cautionnement. Alors, c'est
pour ça que la règle du droit actuel est quelque peu inversée pour
marquer cette différence-là d'avec l'article 65 d'aujourd'hui.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, Me Longtin. Il y avait la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : Oui.
Ce que je disais tout à l'heure, quand je parlais qu'il y avait beaucoup,
beaucoup, beaucoup
de mots tous ensemble, c'est que le premier
paragraphe, c'est ça, tu regardes le premier paragraphe
et tu as l'impression, à ce
moment-là, que…
M. St-Arnaud :
Si on séparait, ça vous conviendrait? On va le séparer.
Mme
St-Laurent : Si on
le séparait, au moins mettre celui… Au moins, séparer en deux, ça serait beaucoup
plus clair.
M. St-Arnaud :
On pourrait le séparer. Ça va, M. le Président?
Mme
St-Laurent :
Ça ne paraît de rien, mais ça fait toute la différence pour la lecture.
M. St-Arnaud :
Je vais demander, M. le Président, qu'on fabrique une séparation, oui, au
premier alinéa.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, on est en après-midi de fabrique… fabrication, c'est-à-dire. Alors, ça serait quoi? Ça serait un amendement, M. le ministre?
M. St-Arnaud :
Bien, il faut faire un amendement, hein, pour séparer les alinéas?
Une voix : …
M. St-Arnaud : Oui? Alors, on
est en train de le fabriquer, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, est-ce que vous préférez qu'on suspende 492?
M. St-Arnaud : On peut le
suspendre, 492.
Le Président (M. Ferland) : Parce
que nous avons reçu l'amendement à 491. Nous pourrions…
M. St-Arnaud : On peut
revenir à 491, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, est-ce que j'ai consentement pour suspendre 492?
Des voix : Oui.
Le Président (M. Ferland) : Il
y a consentement. Alors, M. le ministre, on revient à 491.
M. St-Arnaud : Et, à 491, je
déposerais un amendement qui se lit comme suit :
Supprimer, au second alinéa de l'article 491 du projet
de loi, les mots «de l'article 3135», ce qui ferait, M. le Président,
que ça se lira, le deuxième alinéa : «Outre les dispositions du Code civil...» Voilà, je
pense que ça correspond à nos
discussions.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a des commentaires? Alors, s'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 491 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Adopté.
Est-ce que l'article 491, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Adopté.
Et, sur ce,
je vais suspendre un petit cinq minutes, parce qu'on a un bloc de
quatre heures, et vous en faites ce que vous voulez, d'ailleurs. Alors,
on suspend cinq minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 7)
(Reprise à 16 h 18)
Le
Président (M. Ferland) : Alors, la commission reprend ses travaux. Alors, lors de la
suspension, la parole était à vous, M. le ministre, et je crois que nous
revenons à...
M. St-Arnaud : À 492.
Le Président (M. Ferland) :
492, avec un amendement, hein? Allez-y.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. En fait, qui va, finalement,
diviser le premier alinéa de 492, mais on me le présente de la façon
suivante :
Remplacer le premier alinéa de l'article 492 du
projet de loi par les deux suivants :
«Le défendeur peut, à tout moment de l'instance,
requérir pour la sûreté des frais de justice dont le tribunal pourrait ordonner le paiement par un demandeur qui
ne réside pas au Québec ou, s'agissant d'une personne morale, qui n'y est pas domiciliée, qu'il soit imposé à ce
dernier, dans le délai fixé par le tribunal, de fournir un cautionnement, sous
peine de rejet de la demande.»
Et là on aurait un deuxième alinéa, M. le
Président, qui serait le suivant :
«Celui qui, en
vertu des règles sur la représentation devant les tribunaux, agit pour autrui,
peut, lui aussi, être tenu de fournir
un cautionnement si lui-même ou l'un de ses mandants ne réside pas au Québec
ou, s'agissant d'une personne morale, n'y est pas domiciliée.»
Le Président (M. Ferland) :
Alors, Merci, M. le ministre. Des questions, commentaires sur l'amendement à
l'article 492?
M. St-Arnaud :
Je pense qu'on peut le voter, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, s'il n'y a pas de commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement à 492 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. Est-ce que l'article 492, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : Article 493,
M. le Président : «Aucun cautionnement ne peut être imposé pour garantir
le paiement des frais de justice à
l'occasion de procédures judiciaires en matière familiale ou dans les
situations visées par la Loi sur les
aspects civils de l'enlèvement international et interprofessionnel…» Je
reprends, M. le Président : «...la Loi sur les aspects civils de l'enlèvement international et interprovincial
d'enfants (chapitre A-23.01) ou par la Loi assurant l'application de
l'entente sur l'entraide judiciaire entre la France et le Québec (chapitre
A-20.1).»
M. le
Président, cet article étend le droit actuel en matière familiale en prévoyant
qu'une demande de caution pour couvrir
le paiement des frais ne peut être accordée si les procédures judiciaires sont
visées par la Loi sur les aspects
civils de l'enlèvement international
et interprovincial d'enfants ou par la Loi assurant l'application de l'entente
sur l'entraide judiciaire entre la France et le Québec. Voilà, M. le
Président.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le ministre. Questions, commentaires sur l'article 493? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 493… M.
le député de Fabre,
avant que… J'allais faire tomber la guillotine, hein?
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui. Bien,
en fait, je comprends qu'il y a un choix qui est fait, là, spécifiquement à l'égard des Français qui font des demandes. C'est la loi
sur l'entraide judiciaire entre la France et le Québec et c'est strictement cette loi-là et l'autre, là, sur les
enlèvements qui font l'objet de la…
Une voix : De l'exception.
M.
Ouimet (Fabre) :
…l'exception au cautionnement.
M. St-Arnaud : C'est ce qui
était prévu, M. le Président, à l'article 492 de l'avant-projet de loi.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. D'autres commentaires?
M.
Ouimet
(Fabre) : Bien, en
fait, c'était la question. C'est : Est-ce qu'on a… ça correspond
au choix que l'on veut faire?
M.
St-Arnaud : Bien, je comprends, M. le Président, que la première loi, là, couvre large,
enlèvement international et interprovincial d'enfants, ça couvre large.
Quant à l'entraide judiciaire France-Québec, là, je
comprends qu'on a une relation privilégiée avec la France qui fait que
le tout est particulièrement bien encadré depuis déjà plusieurs
décennies. Je pense, M. le Président, que ça avait été signé dans les
années 70, avec Alain Peyrefitte comme garde des sceaux, Alain Peyrefitte et
Marc-André Bédard, à la fin des années 70. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : M.
le député de Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : En fait, je
pose la question aussi dans le contexte de l'entente que nous
venons de négocier avec l'Europe. Est-ce qu'il y a lieu, dans un contexte de relation étroite commerciale, à revoir
ces dispositions-là pour faire bénéficier nos partenaires
privilégiés?
M. St-Arnaud : Mais là on est
en matière familiale ici, là.
M.
Ouimet (Fabre) :
Strictement?
M.
St-Arnaud : Oui. On
est en matière familiale, et c'est
pour ça que ça prend les règles particulières qu'on a avec la France ou
qui sont visées par l'autre loi.
M.
Ouimet (Fabre) : Ça
va.
Le Président (M. Ferland) :
…aucunement prévu d'échange familial dans l'entente qui a été…
M.
St-Arnaud : Pas ici, M. le Président…
Le Président (M.
Ferland) : Non, pas ici.
M. St-Arnaud :
…peut-être un autre projet de loi, mais pas celui-ci.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 493 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud :
M. le Président, ça nous amène au chapitre IV du titre IV… chapitre
III, pardon, intitulé «La notification
internationale», du titre IV du livre V. Et le premier article de ce chapitre
est l'article 494, qui se lit comme suit :
«La
notification internationale s'effectue, dans les États qui y sont parties,
conformément à la Convention relative à la
signification et la notification à l'étranger des actes judiciaires et
extrajudiciaires en matière civile ou commerciale, faite à La Haye
le 15 novembre 1965, dont le texte est reproduit en annexe, laquelle a force de
loi au Québec;
«La notification, dans un État qui
n'est pas partie à cette convention, s'effectue suivant les modes prévus au
livre I ou conformément au droit en vigueur au lieu où elle doit être
effectuée. Le tribunal peut, sur demande, si les circonstances
l'exigent, autoriser un autre mode de notification;
«Le
procès-verbal de la notification est transmis à celui qui l'a requise par les
mêmes voies que celles par lesquelles la demande de notification a été
acheminée.»
M. le Président, cet article
a donc trois alinéas. Le premier alinéa, de droit nouveau, confirme que la
convention de La Haye du 15 novembre 1965, relative à la
signification de la notification à l'étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale, a force de loi au Québec. Cette
disposition pallie au manque constaté par
la cour d'appel dans l'arrêt S.A. Louis Dreyfus & cie contre Holding
Tusculum B.V., décision dans laquelle la cour d'appel estimait que la convention n'avait pas, malgré l'adoption du
décret 491-88 du 30 mars 1988, été intégré formellement dans la législation québécoise. Il aurait fallu, selon la
cour d'appel, qu'elle le soit par une loi de mise en vigueur ou par des modifications législatives.
Soulignons qu'au Québec le ministre de la Justice a été désigné autorité
centrale par le même décret 491-88, en
application des articles 2 et 18 de la convention. S'agissant, par ailleurs,
d'une convention, il est aussi
nécessaire d'établir la règle prévue au deuxième alinéa pour couvrir les
notifications dans les États qui ne
sont pas partie à la convention, comme il est aussi opportun de prévoir, en
dernier ressort, l'application d'une règle subsidiaire.
Enfin, M. le Président, la disposition
prévoit que celui qui demande la notification devrait obtenir le procès-verbal
de notification par les mêmes voies qu'il a
utilisées pour transmettre sa demande de notification. Voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Mme la députée
de Montmorency.
Mme
St-Laurent :
Est-ce qu'il était nécessaire, à la deuxième ligne, lorsqu'on dit «conformément à la
convention relative à la signification
et la notification à l'étranger»... Parce qu'on sait que «notification», ça
comprend aussi la signification.
Est-ce que c'est le nom de la convention, convention sur la signification et la
notification à l'étranger? Parce que la notification comprend la
signification.
M. St-Arnaud :
C'est le titre de la convention, M. le Président.
Mme
St-Laurent : C'est vraiment le titre. C'est ça que je
demandais comme question. Puis je ne les connais pas toutes, on en
connaît plusieurs, conventions de La Haye...
M. St-Arnaud :
On en connaît quelques-unes.
Le Président (M.
Ferland) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis : Merci, M. le Président. Quand on parle
des États, est-ce que les autres provinces du Canada sont considérées comme des États? À l'article 137
du droit actuel, on fait référence aux provinces du Canada, mais ici on parle
uniquement des États et... Alors, je pose la question. Peut-être «États» inclut
les provinces, mais je n'ai aucune idée.
M. St-Arnaud :
Alors, M. le Président, Me Longtin pourrait répondre à cette question.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : Dans le droit international privé, oui, on
considère les provinces comme des États et on applique les règles
générales, sauf des cas particuliers qui seraient prévus ici et là.
Mme de Santis :
Merci.
Le Président (M.
Ferland) : Excellent. Alors, merci, Me Longtin. M. le ministre.
M. St-Arnaud : Ça va, M. le
Président, on peut voter.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 494 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : L'article 495
se lit comme suit :
«Lorsqu'une demande introductive d'instance a
été transmise dans un État étranger pour y être notifiée conformément à l'un des modes admis par le droit
de cet État pour la notification sur son territoire des actes venant de l'étranger et qu'il est démontré que, malgré des
efforts raisonnables auprès des autorités compétentes de cet État pour l'obtenir, aucun procès-verbal de notification n'a
été reçu dans les six mois de la transmission de la demande, le tribunal
peut néanmoins rendre jugement contre le
défendeur. Toutefois, ce délai est de trois mois lorsque la notification est
faite dans un État qui n'est pas lié par la convention.
«La partie
ainsi condamnée par défaut, faute de répondre à l'assignation ou de contester
au fond, peut, dans l'année de la date du jugement, en demander la rétractation
si elle démontre que, sans qu'il n'y ait eu faute de sa part, elle n'a pas eu
connaissance de la procédure en temps utile
pour se défendre ni pour exercer un recours à l'encontre de la décision et que
ses moyens de défense n'apparaissent pas dénués de tout fondement.»
M. le
Président, cet article, dans son premier alinéa, reprend essentiellement le
droit actuel. Il prévoit cependant un
délai plus court pour que le tribunal puisse rendre jugement, trois mois plutôt
que six, dans les cas où la notification est faite dans un État non
partie à la convention.
Quant au
deuxième alinéa, il prévoit une règle particulière de rétractation du jugement
rendu alors par défaut. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
D'abord, pourquoi on a fait une distinction de six mois et de trois mois,
dépendant si un État est lié ou pas par la convention?
Le Président (M. Ferland) :
M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, M. le
Président…
Mme de Santis :
Dans le premier alinéa.
M. St-Arnaud : Dans le
premier alinéa, on met six mois. C'est ça? Oui, six mois, si on est dans la
règle… six mois et, pas lié, trois mois. C'est ça?
Mme de Santis :
Pourquoi cette distinction?
M. St-Arnaud : Alors, Me
Chamberland.
M.
Chamberland (Luc) : Alors,
évidemment, vu que c'est une convention internationale qui facilite puis qui
réglemente la notification internationale,
on encourage évidemment les pays qui ont signé cette convention-là, qui encadre
la notification internationale, plutôt que ceux qui négligé de la signer,
finalement. C'est normal que, quand il y a une convention internationale pour faciliter les choses, bien, on favorise
les pays qui l'ont signée plutôt que ceux qui ont décidé de ne pas la
signer puis de se soumettre à un régime différent.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, Me Chamberland. Mme la députée
de Bourassa-Sauvé, ensuite j'avais la députée de Montmorency. Allez-y.
Mme de Santis :
Je ne crois pas qu'on utilise un code de procédure civile au Québec pour mettre
de la pression sur d'autres États. Je
ne comprends pas la... Parce qu'ici ce n'est pas les États qui sont en
question, c'est peut-être d'autres personnes,
soit individus, ou personnes morales, ou groupements, qui sont en jeu. C'est
eux qui subissent les six mois ou les trois mois.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, Me Chamberland.
• (16 h 30) •
M.
Chamberland (Luc) : Je ne
prétends pas que c'est pour faire des pressions sur qui que ce soit des États
étrangers, mais ce que je comprends
du droit international privé et public, c'est, quand on a fait des conventions
pour favoriser la signification puis la
notification, bien, les États, souvent, qui refusent, pour leurs raisons qui
leur sont propres, de se soumettre à ce régime-là, le droit interne prévoit des
règles particulières. Me Longtin, si vous voulez compléter.
Le Président (M. Ferland) :
La députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Ce que je trouve un peu étonnant, c'est que les États qui sont liés par la
convention, c'est beaucoup plus
clair, c'est quoi, la procédure, et là on dit six mois. Où ce n'est pas clair
et qu'on a les droits de personnes, individus, ou personnes morales, ou autres groupements qui sont en jeu, on réduit
le délai à trois mois. Je trouve ça un peu erroné. Moi, je ne regarde pas ça au niveau des États, je
regarde ça au niveau des personnes à qui on veut faire une signification.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre ou Me Chamberland. Me Chamberland, allez-y.
M. St-Arnaud : M. le
Président, peut-être Me Chamberland pourrait… ce que vous venez de me
dire, là.
M.
Chamberland (Luc) : Puis,
c'est ça, c'est que, finalement, en tout cas, dans le fonctionnement des
relations internationales et du droit
interne, comme dans la loi qui concerne la France, quand on est signataire d'un
traité ou d'une convention qui
favorise les choses, souvent, que ça soit dans cette loi-là ou ailleurs — puis je ne porte pas de jugement de valeur, là — on favorise, évidemment, dans le droit
interne, ceux qui sont signataires de ça. Ceux qui sont signataires de conventions internationales, on a tendance, que
ça soit dans ce type de lois là ou des lois économiques, à les favoriser.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, Me Chamberland. Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent :
M. le Président, c'est épouvantable aux justiciables. Je trouve ça terrible. On
veut… on punit les États parce qu'ils
n'ont pas adhéré à la convention, mais on punit surtout les gens qui font une
demande introductive d'instance. Ces
gens-là qui font une demande introductive d'instance, là, écoutez, il n'y a
même pas le même délai, ça fait que,
les défendeurs, on ne donne même pas le même délai. Ils font une demande
introductive d'instance, mais on vous dit :
Vu que vous êtes hors convention, on vous avantage, vous autres, de trois mois,
et on donne moins de chances au défendeur.
J'appelle ça de l'injustice pour mettre pression dans une convention
internationale. Je trouve ça… Puis c'est encore pire, quand un pays
n'est pas partie à une convention internationale, c'est encore plus difficile,
des fois, pour certaines personnes résidant dans ces pays étrangers là, qui
sont souvent des pays défavorisés, de répondre dans les trois mois. Et là on
nous dit : Écoutez, ils ne font pas partie de la convention. En plus, il y
a beaucoup d'États, et on le sait — je m'y connais un petit peu en
international — et ces
États-là sont pénalisés, les individus qui ne font pas partie de la convention de ces États-là, qui font partie
des États qui ne sont pas soumis à la convention, ils sont pénalisés. Bien,
en plus, parfois, d'être dans un pays... Ça
peut être un pays de dictature, ça peut être un pays qui ne veut pas, bien, ces
individus-là en plus… les individus sont
pénalisés. On pénalise les citoyens. Bien, je trouve ça terrible. 12183Ça fait que moi, je mettrais le même
délai dans les deux.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, M. le
Président. Bien, je regardais l'avant-projet de loi, puis vous avez vu que,
dans l'avant-projet de loi, il y avait un
trois mois qui était indiqué à l'article 495 de l'avant-projet de loi, qui
était trois mois, et là on parlait
d'États qui étaient liés par la convention, et on n'avait pas prévu le cas des
États qui n'étaient pas liés par la convention,
où là on a modifié pour six mois, puis on a mis trois mois pour ceux qui ne
sont pas liés. Vous, ce que vous dites, c'est qu'on devrait mettre le
même pour les deux.
Mme
St-Laurent : Bien
non… Bien oui. Ça n'a pas de bon sens.
M. St-Arnaud : Alors, est-ce
qu'on met trois mois-trois mois?
Mme
St-Laurent :
Trois mois-trois mois ou six mois-six mois. Faites ce que vous voulez, là, mais
trois mois-trois mois… que ce soit la même chose.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre.
M.
Chamberland (Luc) : On va
mettre six mois pour ne pas prendre de chance… pas contraire à l'autre
convention.
M.
St-Arnaud : Oui, bien là le… Ce que les experts me disent, M.
le Président, c'est qu'il serait préférable de mettre six mois-six mois
pour s'assurer que le six mois, qui a été l'amendement, là, qui a été fait à
495 par rapport à l'avant-projet de loi, a
potentiellement été fait justement pour s'assurer de la conformité avec la
convention. Alors, pour s'assurer
qu'on ne va pas à l'encontre de ça… C'est bien ça? Me Longtin est en train
de lire la convention, mais des fois c'est
long, ces conventions-là. Je ne veux pas que vous la lisiez au complet parce
que, là, on… Mais je pense qu'on va… Ce
qu'on va faire, M. le Président, c'est qu'on va préparer un amendement — ça va? — pour mettre six mois, pour qu'on se comprenne bien, là, pour mettre six mois… en
fait, un six mois dans la dernière phrase du premier alinéa de 495. C'est
bien ça? On peut le préparer.
Mme de Santis :
Il faut le…
Mme
St-Laurent : Ou
enlever la dernière phrase.
M.
Ouimet (Fabre) :
Juste enlever la dernière phrase.
Mme
St-Laurent :
«Toutefois, ce délai est de trois mois lorsque la notification est faite dans
un État qui n'est pas lié par la convention.»
M. St-Arnaud : Ah oui! Ou enlever la dernière phrase, finalement, qu'on
avait introduite au projet de loi, mais qui n'était pas dans l'avant-projet de loi. Alors, ça va, en arrière? On
enlèverait la dernière phrase du premier alinéa de 495. Je pense, M. le
Président, qu'il y a une autre intervention.
Le Président (M. Ferland) :
Oui, il y avait le député de Blainville, en premier, qui avait levé la main.
Alors, M. le député de Blainville.
M. Ratthé : Bien, écoutez, je
pense, c'est en train de se régler,
mais ma question était plus pratico-pratique. N'étant pas
membre du Barreau, je suis un peu comme l'oreille du citoyen qui essaie de
comprendre, si vous voulez, et je me demandais
simplement si une disposition semblable avait été prise dans des pays membres
de la convention, si on s'était inspirés
de quelque chose ou si on est en train de créer quelque chose qui était complètement différent, là, des pays qui étaient membres de la convention. Mais je pense
qu'on est en train de dire : On va mettre la… C'était plutôt ça, ma question.
Le Président (M. Ferland) : M.
le ministre.
M. St-Arnaud : On va régler, M.
le Président, en enlevant la dernière phrase. Ça va être clair.
Le Président (M. Ferland) :
Et j'avais la députée de…
M.
St-Arnaud : Ah! Et, M. le Président, on me dit que… Me Longtin me dit que la convention, c'est six
mois. C'est ça? C'est pour ça qu'on
avait modifié le texte. Alors, on va le garder à six mois et on va enlever la
dernière phrase. Donc, voilà, réglé, M. le Président. Problème suivant.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis : J'aimerais maintenant faire référence au
deuxième alinéa. On dit que «la partie [...] condamnée par défaut, faute
de répondre à l'assignation ou de contester au fond, peut, dans l'année de la
date du jugement, en demander la
rétractation si elle démontre [qu'il
n'y a eu aucune faute de sa part et
si] elle n'a pas eu connaissance de la procédure
en temps utile». Moi, je me dis : Pourquoi on parle de l'année de la date
du jugement? La règle générale de la rétractation
à la demande d'une partie, on retrouve ça aux articles 345 et suivants
du code proposé et on n'a pas cette limite dans le temps. Comment on peut nier à quelqu'un qui apprend, deux
ans plus tard, qu'il y a eu… qu'il
y a un jugement et que la
personne n'avait jamais été assignée correctement… cette personne ne peut pas
demander la rétractation?
Le Président (M. Ferland) : M.
le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, M. le
Président. C'est une question…
Le Président (M. Ferland) :
C'est une bonne question?
M.
St-Arnaud : C'est une
bonne question, encore
une fois. Est-ce que
quelqu'un pourrait répondre? Pourquoi on prévoit des règles plus restrictives en matière de rétractation de jugement lorsqu'on parle de dossiers impliquant des
étrangers, finalement… internationaux?
Le Président (M. Ferland) : Là,
je pense que Me Longtin aurait une réponse.
M. St-Arnaud : Me Longtin?
Mme Longtin (Marie-José) : Bien, si on regarde l'article 347, c'est un délai de six mois depuis le jugement qui est prévu pour introduire la rétractation. Dans le
droit international, on a doublé les délais, d'où le délai d'un an. Maintenant,
on sait que ces délais sont dits de rigueur en matière de rétractation et que, par
ailleurs, on a une règle qui prévoit
que, quand la personne était dans l'impossibilité d'agir, le tribunal
peut lever et prolonger le délai, à l'article 84.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, Me Longtin. Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Donc, dans l'année de la date du jugement… pourrait aussi être prolongé.
Mme Longtin (Marie-José) : Sa demande va être présentée à un tribunal québécois,
et donc il a un an pour la présenter. Maintenant, s'il démontre qu'il était
dans l'impossibilité d'agir à ce moment-là, on va arriver avec…
Une
voix : C'est dans l'état du droit actuel.
Mme
Longtin (Marie-José) : Et ce serait l'état du droit actuel.
Mme
de Santis : …entendu.
M.
St-Arnaud : Me Longtin.
Mme
Longtin (Marie-José) : Alors, toujours est-il, donc, que le... Étant
les délais de rigueur en matière de rétractation,
par l'article 84, le tribunal peut, si la personne était
dans l'impossibilité d'agir, accorder un délai supplémentaire. Donc, pouvait bénéficier, cette personne-là, je pense,
de la même façon que n'importe quelle personne
qui demande la rétractation... Et on me souligne que c'est l'article 484.1, aujourd'hui,
qui prévoit le même délai.
Mme
de Santis : Merci.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, est-ce qu'il y a… M. le député
de Fabre.
• (16 h
40) •
M.
Ouimet (Fabre) : Oui. M.
le Président, il me semble que le
deuxième alinéa devrait être un article distinct. Ce n'est pas… On traite de deux choses différentes, là, c'est la
rétractation et… En fait, je note, là, dans l'avant-projet de loi, on n'abordait pas la rétractation. Et je
ne sais pas où on l'a pris, le deuxième alinéa, mais il n'était pas dans l'article 495
de l'avant-projet de loi. Et je suis d'accord avec le libellé, là.
Mon point, c'est simplement que je
pense qu'il faudrait le mettre dans un article
distinct parce que ça traite d'une question distincte, qui est
liée, mais qui est distincte. La
première partie, c'est la signification, les délais pour la signification...
procédé. Les conséquences du jugement par défaut et la rétractation, il
me semble que ça devrait être dans un article distinct. C'est ma suggestion.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Sauf que le deuxième alinéa
commence : «La partie ainsi condamnée par défaut…»
M.
Ouimet (Fabre) : Non, mais on peut ajuster le libellé, là,
mais l'idée de ce deuxième alinéa, M. le Président, c'est que ça se
rapporte à la… C'est une autre question, c'est distinct du… C'est ma
suggestion.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Longtin, je crois, oui, ou M. le
ministre?
M.
St-Arnaud : Non, c'est ça. Moi non plus, je ne pense pas que
c'est vraiment distinct. Il y a un… Le deuxième alinéa découle du premier. Et un article distinct, c'est vraiment
distinct. Moi, j'aurais tendance à le garder, là, plutôt : «La partie ainsi condamnée par défaut — deuxième alinéa — peut», ta ta ta, rétractation de
jugement. Je pense que… Moi, je l'aime bien comme ça, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : M. le député de Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) : C'est-à-dire que, quand on lit les articles,
dans les sections, ils ont tous un lien les uns avec les autres, là. C'est logique, ça se suit. Là, on
traite… Au premier alinéa, là, on parle de la signification. C'est
l'introduction de la procédure, et on
donne les délais avant de procéder. Le deuxième alinéa, là, le jugement a été
rendu, et on indique à la partie condamnée ce qu'elle doit faire une
fois que le jugement a été rendu.
M. St-Arnaud :
Mais le jugement a été rendu dans le premier alinéa.
M.
Ouimet (Fabre) : C'est-à-dire, le premier alinéa nous
dit : Voici ce qu'il faut faire pour introduire l'instance puis les
délais avant de procéder. Là, après ça, on a eu le jugement qui est intervenu
et tous les incidents, toute la procédure.
Puis là on arrive, au deuxième alinéa, où le jugement a déjà été rendu. Ça fait
même presque un an qu'il a été rendu. Alors, maintenant, je ne sais pas…
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : M. le Président, les experts sont unanimes qu'il
faut le laisser dans le même article. Me Longtin, voulez-vous dire
un mot là-dessus?
Le Président (M.
Ferland) : Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : C'est que le premier alinéa nous dit qu'on fait
la notification et on doit normalement avoir le procès-verbal. On ne l'a
pas reçu dans les six mois, et donc, là, la conclusion de ça, c'est que le
tribunal peut néanmoins rendre jugement
contre le défendeur, et donc il le fera par défaut parce qu'on n'a pas reçu
l'assignation. Et, ayant ainsi été condamné par défaut, là s'ouvre la
possibilité de réparer, donc, cette chose-là par la rétractation.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le député de Fabre, je vous sens
convaincu, non?
M. St-Arnaud :
Oui, il est convaincu.
M.
Ouimet (Fabre) : Non, c'est-à-dire, il y a toujours un lien
entre les articles, là. Chaque article, quand on fait des… Ça fait 495 articles qu'on fait. Il y a
toujours des liens, là, ça se suit, il y a une logique dans le code. Le point
n'est pas là. Le point, c'est que le
premier point… le premier alinéa vise l'introduction de l'instance, comment on
peut obtenir un jugement. Et le
deuxième alinéa, c'est : La partie qui a été condamnée, que peut-elle
faire lorsqu'il y a eu jugement contre
elle? C'est des articles qui sont manifestement liés, et je comprends qu'on les
mette de façon consécutive, mais c'est
deux idées qui sont distinctes. Je l'ai dit, je l'ai répété, je ne me répéterai
pas une troisième fois, M. le Président.
M.
St-Arnaud : On peut voter, M. le Président. C'est-à-dire que,
M. le Président, j'aurais un amendement, hein?
Le Président (M.
Ferland) : Oui, j'allais vous ramener, M. le…
M. St-Arnaud :
Mais pas dans le sens de ce que vient de dire le député.
Le Président (M.
Ferland) : Non, parce que tout a été dit, hein?
M. St-Arnaud :
Avec respect, tout a été dit.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, allez-y, M. le ministre.
M. St-Arnaud :
L'amendement, M. le Président, conformément à nos discussions de tantôt, est le
suivant :
Supprimer la dernière
phrase du premier alinéa de l'article 495 du projet de loi.
Je pense qu'on peut
voter l'amendement, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 495 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Est-ce que l'article 495… M. le député
de Fabre. Oh! Je sens que…
M.
Ouimet (Fabre) : …permets, M. le Président, de… Je prends
les appuis où je peux, mais Me Charles Belleau, un éminent professeur de l'Université d'Ottawa
maintenant à la retraite, me dit qu'il est d'accord avec moi. Je suis comblé.
M. St-Arnaud :
Il vient de vous écrire? C'est quand même extraordinaire, M. le Président!
Le Président (M.
Ferland) : Je pense qu'on devrait permettre encore d'utiliser
ces équipements.
M.
St-Arnaud : On devrait songer, M. le Président, à… Ça me
rappelle nos discussions sur l'article… sur le projet de loi n° 35,
où les gens nous suivaient puis on recevait des commentaires à peu près à
toutes les minutes.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, on a vécu quelques projets de loi…
M. St-Arnaud :
C'était surtout pour blâmer l'opposition, les commentaires qu'on recevait, M.
le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Sûrement, oui, c'était très efficace.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 495, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, l'article 496 se lit
comme suit : «Le ministre de la Justice peut, lorsque demande en est faite au gouvernement par voie
diplomatique ou consulaire, requérir un huissier de notifier à une personne
au Québec tout acte de procédure émanant d'un État étranger.
«Cet acte doit être certifié par un officier de
la cour de justice d'où il émane et, s'il n'est rédigé ni en français ni en
anglais, être accompagné d'une traduction vidimée...»
Le Président (M.
Ferland) : Comment?
Mme
St-Laurent :
...chercher dans le dictionnaire.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, est-ce que quelqu'un pourrait nous donner la définition?
M. St-Arnaud : Voilà, M. le
Président, le mot du jour : «vidimée».
Le Président (M. Ferland) :
Oui, vidimée.
M. St-Arnaud : Je continue, M.
le Président :
«Le procès-verbal de notification mentionne, le
cas échéant, qu'une traduction a été jointe à l'acte notifié.
«Celui qui requiert la notification en avance
les frais ou s'engage à les rembourser, à moins d'une disposition contraire
dans un engagement international qui lie le Québec.»
M. le Président, cet article 496, qui est pratiquement mot à mot
l'article 496 de l'avant-projet
de loi, indique les règles à suivre lorsqu'il y a lieu de notifier
au Québec un document en provenance de l'étranger dans les cas où la
convention sur la signification ne
s'applique pas. Il reprend essentiellement le droit actuel, mais en le simplifiant pour
tenir compte des usages. La notification se fait selon les règles
prévues dans le livre I du projet de loi n° 28.
La partie qui
demande au ministre de la Justice de notifier un document doit avancer les
frais de cette notification ou
s'engager à les rembourser, à moins qu'un engagement international qui
lie le Québec ne prévoie une règle contraire. Alors,
voilà, M. le Président.
Si vous me demandez c'est quoi, une traduction
vidimée, v-i-d-i-m-é-e...
Le Président (M. Ferland) :
…pour les gens qui nous écoutent et pour plusieurs d'entre nous, j'imagine, est-ce
que vous pouvez nous éclairer, M. le ministre?
M. St-Arnaud : Non, M. le
Président, mais la députée de Montmorency, toujours à l'affût...
Le
Président (M. Ferland) : Oh, alors, la députée de
Montmorency... qui a eu recours, j'imagine, à Google? Et voilà.
Mme
St-Laurent : Oui,
je vais... Ça veut dire certifiée...
Le Président (M. Ferland) :
Allez-y.
Mme
St-Laurent :
Je vais vous le dire. Ça veut dire certifiée officiellement, vérifiée... Moi,
je vous dis, M. le Président, là... Je peux le dire immédiatement?
Le Président (M. Ferland) :
Oui, oui, allez-y.
Mme
St-Laurent :
J'en reviens, là, des mots compliqués, là. C'est beau, dire qu'il faut enrichir
notre vocabulaire, mais ça me fait
penser à un certain prof d'université, on ne comprenait pas la moitié de son
volume, là. Je vais vous dire que le
mot «vidimée»... J'aimerais bien qu'on prenne des expressions aussi de l'ancien
code et que tous les Québécois connaissent.
Je vais vous dire, j'ai déjà plusieurs décennies de faites, et je n'ai jamais
entendu le mot «vidimée». Et je vous mets en défi, ici, dans la salle,
si quelqu'un de vous avez entendu ce mot-là. Pourquoi ne pas...
Une voix : ...
Mme
St-Laurent : Je
n'ai pas dit «boudinée», «vidimée».
Une voix : Ah bon!
Mme
St-Laurent : Et ça ne veut pas dire... Pourquoi qu'on ne
mettrait pas «certifiée officiellement», là? Voyons donc!
Le Président (M. Ferland) :
Alors que vous nous certifiez que «vidimée» pourrait être... O.K.
Mme
St-Laurent :
Tu sais, je veux dire, écoutez, c'est bien beau vouloir trouver des nouveaux
mots, là, mais là, là, il faut se
comprendre un peu. Les avocats vont être obligés d'apporter avec eux autres non
seulement leur Code de procédure civile, mais un dictionnaire avec ça.
Bien, voyons donc!
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre, est-ce que vous allez nous vidimer cet article?
Mme
St-Laurent : Ah!
Et puis les juges aussi, là. Ça va vous coûter cher de dictionnaires.
M. St-Arnaud : Ah! M. le
Président, on s'est ennuyés de la députée la semaine dernière.
Mme
St-Laurent : Ça va vous coûter cher. Ça va vous coûter cher
de dictionnaires, les juges.
M. St-Arnaud :
Écoutez, je ne sais pas trop quoi répondre, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, je...
Mme
St-Laurent :
...une traduction certifiée.
M. St-Arnaud :
Il paraît que c'est le terme qui est utilisé au Code civil. C'est bien ça.
Mme
St-Laurent :
Bien, ils le changeront au Code civil, là.
M. St-Arnaud :
C'est bien ça, Me Longtin?
Mme
St-Laurent :
Mais le Code civil français, vous voulez dire, là, en France?
M. St-Arnaud :
Non, non, notre Code civil.
Mme
St-Laurent : Mais moi, j'enlève ça, «vidimée», là. On le
corrigera dans le Code civil, on va mettre «certifiée officiellement». Non, non, non. Je veux dire... Je
vais vous dire, je suis bien d'accord, mais, écoutez, même un simple...
Vous savez qu'il y a des citoyens qui font, des fois, leurs procédures eux
autres mêmes.
M. St-Arnaud :
M. le Président, il était beau, le... Il était quand même beau, le mot.
Le
Président (M. Ferland) : Oui, je le trouvais... Parce que, dans
une... quand on fait une phrase complète, ça fait très sexy dans une
conversation...
M. St-Arnaud :
Ça faisait beau, mais je n'ai pas envie qu'on passe une heure là-dessus, là.
Mme
St-Laurent :
«Vidimée», ce n'est pas très sexy, hein?
Le
Président (M. Ferland) : ...mais je comprends que la députée de
Montmorency ne veut pas vidimer l'article.
Mme
St-Laurent :
Non, «vidimée», là, un instant...
M.
St-Arnaud : D'ailleurs, c'était dans l'avant-projet de loi
déposé par le chef parlementaire de l'opposition officielle.
Mme
St-Laurent :
Le mot «vidimée»?
M.
St-Arnaud : «Vidimée», oui, oui. Il a survécu au fil des
projets. Alors, M. le Président, on va suspendre 496, on va trouver un
synonyme qui est compréhensible par tous. Voilà.
Le Président (M.
Ferland) : O.K. Alors, est-ce que j'ai le consentement pour
suspendre 496?
Mme
St-Laurent :
…
Le
Président (M. Ferland) : Alors, la députée de... Alors, il y a
presque consentement. Alors, l'article 496 est suspendu.
M. St-Arnaud :
...M. le Président, écoutez, on va trouver un synonyme, là, pour faire plaisir
à tous.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, vidimez-nous vers 497.
• (16 h 50) •
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. 497, qui est le premier
article du chapitre IV du titre IV du livre V, intitulé
«La convocation des témoins», et le premier article de ce chapitre est
l'article 497, qui se lit comme suit :
«Une
personne résidant dans une autre province ou un territoire du Canada peut être
citée à comparaître comme témoin. Le
témoin comparaît à distance, à moins qu'il ne soit établi, à la satisfaction du
tribunal, que sa présence physique est nécessaire
ou qu'elle peut être assurée sans inconvénient majeur pour ce témoin. La
citation à comparaître est accompagnée de l'avance pour l'indemnisation
du témoin.
«Toutefois, la
convocation ne peut être faite que sur ordonnance spéciale du tribunal,
inscrite sur la citation à comparaître, laquelle est notifiée conformément à la
loi du lieu de résidence de la personne citée à comparaître.
«Sauf
s'il est présent au Québec au moment de son défaut, le témoin défaillant qui
réside hors du Québec ne peut être puni que par le tribunal de son lieu
de résidence sur le vu de l'attestation du défaut délivré par le tribunal
saisi.»
Alors, M. le Président, cet article 497 reprend la règle actuelle, qui ne vise
que l'Ontario, et l'étend aux autres provinces et
territoires canadiens. Il adapte également la formulation pour tenir compte des
autres livres du projet. La présence du témoin doit être nécessaire à la résolution
du débat devant être tranché par le tribunal ou pouvoir être assurée sans inconvénient majeur pour ce témoin. De plus,
pour être valable, la citation à comparaître doit être accompagnée de
l'avance pour l'indemnisation du témoin prévue au livre II du projet de
loi n° 28. Voilà. M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Des questions, commentaires?
M. le député de Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) : Je comprends qu'on prévoie la sanction pour
le témoin défaillant qui réside hors du Québec et qui n'est pas présent au Québec, et ce qu'on dit, c'est : C'est
soumis au tribunal de résidence du témoin défaillant. Je comprends tout à fait ça et je pense que ça...
pour utiliser un anglicisme, ça fait du sens. Ceci dit, pourquoi, dans ce
contexte-là, prévoir que la sanction est sur le vu de l'attestation du défaut
délivré par le tribunal saisi? Est-ce qu'on ne devrait pas s'en remettre
aux règles du tribunal qui a la charge de...
M.
St-Arnaud : C'est la preuve, là. Je comprends que c'est la
preuve. Comment on prouve le défaut? C'est sur le vu de l'attestation du
défaut délivré par le tribunal saisi.
M.
Ouimet (Fabre) : Oui, mais nous sommes au Québec et nous
prévoyons les règles qui vont être appliquées par le tribunal d'ailleurs, que c'est sur le vu du défaut? Je veux dire, c'est la juridiction du tribunal là-bas,
là. On ne peut pas leur dire sur quoi le tribunal va se baser pour...
M.
St-Arnaud : Ce que
vous proposeriez, c'est d'enlever les mots «sur le vu de l'attestation du
défaut délivré par le tribunal saisi»?
M.
Ouimet (Fabre) :
Bien, à moins qu'on me convainque que ça a un poids par rapport au tribunal extérieur, là.
M.
St-Arnaud : Alors, M.
le... Oui. À première vue, là, ça m'apparaît plein de bon sens, M. le Président, de mettre un point après «résidence». Est-ce que tout le monde
est d'accord?
Le Président (M.
Ferland) : Oui, M. le député de Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) : À
moins que ce soit là en lien avec le témoin qui est présent au Québec,
parce qu'on dit : «Sauf s'il est présent au Québec au moment de son défaut», et que c'est dans ce
contexte-là que le défaut est prononcé sur le vu de l'attestation. Si c'est
ça qu'on voulait dire... En tout cas, ce n'est pas comme ça que je l'ai...
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre, est-ce que...
M.
St-Arnaud : Non, parce que,
quand on lit, là, on est rendu à
l'extérieur du Québec à la fin, là, M. le Président.
C'était dans l'avant-projet de loi.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, c'est aujourd'hui qu'on le...
M. St-Arnaud :
Mais, M. le Président, je pense... Hein, vous êtes d'accord pour l'enlever?
Le Président (M.
Ferland) : Alors, maître...
Mme de Santis :
Regardons dans l'article...
Le Président (M.
Ferland) : Juste une minute, attendez. Mme la députée de Bourassa-Sauvé,
attendez.
M. St-Arnaud :
200... Oui. Non, M. le Président, ça va.
Le
Président (M. Ferland) : Oui? Je pensais que vous vouliez qu'un de vos experts qui vous
accompagnent...
M. St-Arnaud :
Non, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Non, ça va?
M.
St-Arnaud : Avant de
le fabriquer, on va entendre peut-être... Je pense que la députée de Bourassa-Sauvé avait l'air à dire quelque chose.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, la députée de Bourassa-Sauvé. Allez-y.
Mme
St-Laurent :
Oui. Au moins, l'ancien code... Il est écrit en bon français, le code actuel.
Mme de Santis : Le code actuel, à 284, parle d'un «témoin
défaillant qui réside [en] Ontario n'est punissable que par le tribunal
de sa résidence, sur certificat de la cour attestant son défaut». Le certificat
de...
M.
Ouimet (Fabre) : Oui, mais ça ne veut pas dire que le
tribunal en Ontario… C'est le code du Québec.
Mme
de Santis :
Non, je suis d'accord, mais je me demande pourquoi
on avait... dans le code actuel, comment c'est appliqué, et, si on l'enlève... Je ne comprends pas exactement
«sur le vu de l'attestation du défaut délivré par le tribunal saisi», si
ça veut dire la même chose, mais c'est là pour une raison.
M. St-Arnaud : En fait, M. le Président, là, cet article-là, qui remonte à 1965, mais qui a été modifié,
284 actuel, à quelques reprises, c'est qu'en fait, si on ne le prévoit pas, là,
hein, M. le Président... Comment le tribunal étranger peut punir pour le défaut si on ne prévoit pas, nous au
Québec, qu'on lui envoie l'attestation du défaut délivrée par notre tribunal?
Mme
St-Laurent :
Mais ce n'est pas marqué, ça.
Le
Président (M. Ferland) : Excusez, là, excusez, excusez! Là, il y a trop de gens qui
prennent la parole quand ils ne l'ont pas eue.
Mme
St-Laurent :
Excusez-moi, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, c'est toujours pour les fins d'enregistrement, mais juste
respecter les... Là, il y avait la députée de Bourassa-Sauvé qui avait
la parole suite à la réponse du ministre.
Mme
de Santis : J'ai fait mon commentaire, je suis
d'accord avec le ministre. Alors, j'attends
une réponse à sa propre question.
Le Président (M.
Ferland) : Ah! Vous avez soulevé une question? O.K., allez-y.
M. St-Arnaud :
Mais c'était une réponse qui répondait au député de Fabre, en fait.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, avant de...
M. St-Arnaud :
En fait, M. le Président, la députée de Bourassa-Sauvé dit le contraire du député
de Fabre.
Mme de Santis :
Non, non, je dis : Attention, c'est là pour...
Le Président (M.
Ferland) : Faisons attention de ne pas se...
M.
St-Arnaud : Et la députée a raison, c'est-à-dire qu'il faut juste
être sûrs, là. C'est vrai qu'il est là depuis 1965, là, hein, il est là depuis 1965. Je ne sais pas si c'est sur ces éléments-là
que c'est là depuis 1965. Mais la question de la députée n'est pas mauvaise, là, je ne sais pas comment le député de Fabre y
répond, à savoir que comment on peut traiter du défaut hors Québec si nous, on ne se donne pas comme règle, quand il y a
un défaut ici, de transmettre l'attestation du défaut hors Québec.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, juste avant, il y
avait le député de Blainville, et je reviens au député de Fabre.
Le député de Blainville.
M.
Ratthé : Bien, M. le Président, c'est dans la même lignée que ce que le ministre dit. Si on veut que
le résident hors Québec
soit condamné ou puni par son tribunal dans une autre province, il faut
bien qu'il sache de quoi on va le punir, et, pour qu'il sache de quoi on va le punir, ça prend, hein, une
délibération du tribunal où il a été puni. Alors, c'est ce que ça dit,
là. Ça dit… Bien, ce n'est pas… Le tribunal du Québec a une juridiction à
l'extérieur du Québec pour punir ce contrevenant-là,
toutefois c'est son tribunal à lui qui va le punir en fonction du défaut qui aura eu lieu au Québec,
qui lui aura été fourni par le tribunal du Québec. C'est ma
compréhension bien simple, là, mais…
Le Président (M.
Ferland) : Alors, est-ce que le…
M.
St-Arnaud : M. le Président, le député de Fabre a un grand
fardeau à renverser parce que tous les membres de la commission semblent
d'accord sur le fait qu'il est utile d'avoir ce dernier bout. On va l'écouter.
Le
Président (M. Ferland) : C'est ce que nous allons entendre.
C'est ce que nous allons entendre à l'instant…
M. St-Arnaud :
Mais il est fort, M. le Président, alors peut-être qu'il va renverser ça.
Le
Président (M. Ferland) : D'ailleurs, il a une réputation depuis
le début. On est quand même à l'article 497 et… M. le député de
Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : Bien, en fait, M. le Président, si le ministre peut
me garantir que le Québec a juridiction pour imposer aux tribunaux étrangers leur mode de preuve... Je ne vois
pas comment on peut, dans le Code de procédure civile,
imposer au tribunal étranger de condamner le témoin sur le certificat émis par
le tribunal d'ici. Ceci dit, qu'on prévoie
que le tribunal d'ici émette un certificat de défaut, ça, je n'ai aucun
problème, mais le tribunal étranger va en faire ce qu'il veut en fonction des règles de reconnaissance de… Mais ce
serait une reconnaissance du tribunal, c'est un fait, que le tribunal étranger pourra utiliser selon les
règles, selon la loi du tribunal étranger. On ne peut pas, au Québec, décider
ce sur quoi le tribunal va se pencher.
M. St-Arnaud :
C'est ce que ça dit, le troisième alinéa, «ne peut être puni que».
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui.
M.
St-Arnaud : Alors, le «que» implique qu'ils font ce qu'ils
veulent, mais sur le vu de l'attestation. Je pense qu'on est bons. Oui,
tout le monde est d'accord.
M.
Ouimet
(Fabre) : …pas comme ça, mais…
M. St-Arnaud :
Vous me faites confiance.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui, c'est ça.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, sur ce, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 497 est adopté?
Une voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Alors, on vient de recevoir, M. le ministre,
l'amendement à 496.
M. St-Arnaud :
Qui se lit comme suit : Remplacer… Alors, il faut revenir à 496, M. le
Président, et…
Le Président (M.
Ferland) : Oui, qui avait été suspendu, d'ailleurs.
M.
St-Arnaud : Remplacer, au second alinéa de l'article 496,
le mot «vidimée», M. le Président, par le mot «certifiée».
Le Président (M.
Ferland) : Enfin, nous allons certifier que «vidimée»…
M. St-Arnaud :
Voilà, M. le Président. Est-ce que ça satisfait la députée?
Mme
St-Laurent :
Oui, oui, ça satisfait…
M. St-Arnaud :
J'ai eu peur.
Mme
St-Laurent :
...il ne faudra pas oublier de le changer dans le Code civil aussi.
M. St-Arnaud :
Une loi à la fois. On va commencer par finir le Code de procédure civile.
Le
Président (M. Ferland) : Déjà, c'est compliqué, alors… Bien, ce
n'est pas compliqué, mais ça va bien. Ça se déroule quand même assez
bien, M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Ça pourrait être pire, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, est-ce que l'amendement à l'article 496
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Est-ce que l'article 496, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. La parole est à vous, M. le ministre.
M. St-Arnaud :
L'article 498 se lit comme suit :
«Le
tribunal entérine la citation à comparaître provenant d'une autorité d'une
autre province ou d'un territoire du Canada si elle est accompagnée
d'une ordonnance spéciale inscrite sur la citation à comparaître et de l'avance
pour l'indemnisation du témoin.»
Alors, M. le Président, cet article 498
reprend intégralement l'article 499 de l'avant-projet de loi et il
prévoit donc que le tribunal doit
entériner les citations à comparaître provenant des tribunaux d'une autre
province ou d'un territoire du Canada
si une ordonnance spéciale est inscrite sur cette citation et si l'avance pour l'indemnisation du témoin accompagne la demande. Voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Des questions, commentaires à l'article 498? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis :
Je vois qu'on dit qu'il n'y a rien dans le droit actuel concernant cette
situation. Je me demande qu'est-ce
qu'on fait actuellement, quand il y a une citation à comparaître provenant
d'une autorité ou d'une autre province ou territoire du Canada. Est-ce
que ceci, c'est une disposition qui reprend la pratique actuelle ou… D'où ça
vient?
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Oui, M. le Président. Qui peut répondre? Me Longtin?
Le Président (M.
Ferland) : Me Longtin.
• (17 heures) •
Mme Longtin (Marie-José) : Bien, ça vient d'une recommandation du Comité de
révision de la procédure civile et de la Loi uniforme sur les
assignations interprovinciales de témoins, qui ont des règles similaires.
M.
St-Arnaud : En fait, oui, c'est ça, M. le Président. On voit
qu'il y avait... la recommandation 6-96 du comité de révision du Code de procédure civile nous
amenait... nous proposait de faire... de clarifier les choses de la façon dont
nous les clarifions avec 498.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Il y avait le député de
Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) : Deux choses, spécifiquement. Sur 498, là,
je ne sais pas... mais ça réfère à quoi, l'ordonnance spéciale? Est-ce
que ça a un sens consacré quelque part? Ça, c'est ma première observation.
Ma
deuxième observation, M. le Président, et là je comprends que je ne suis pas
dans l'article 498 qu'on examine, mais
il y avait une disposition de l'avant-projet de loi qui ne se retrouve nulle
part, qui est l'article 497 de l'avant-projet de loi. Juste me dire où
est-ce qu'on le... à quel article on l'a mis, si on l'a repris. Voilà.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Bien, sur «ordonnance spéciale», est-ce que, Me
Longtin, vous pouvez répondre, ça veut dire quoi, «ordonnance spéciale»? Est-ce que ça correspond à quelque chose de
particulier ou c'est tout simplement un libellé pour définir ce que ça
veut dire?
Et
est-ce que quelqu'un pourrait nous dire pourquoi l'article 497, qui se lisait
comme suit : «Le ministre de la Justice peut refuser la demande de
notification si elle est de nature à porter atteinte à la sécurité du Canada ou
du Québec», pourquoi cet article 497 de l'avant-projet de loi ne se retrouve
plus dans le projet de loi? Me Longtin?
Le Président (M.
Ferland) : Merci. Me Longtin, vous avez deux questions.
M. St-Arnaud :
Deux questions pour le prix d'une.
Le Président (M.
Ferland) : La première.
Mme Longtin (Marie-José) : Pour répondre à la première, qui concerne
«ordonnance spéciale», je pense que ça
doit être une expression que nous avons reprise de la loi sur les assignations
interprovinciales, dans la version française. Mais je pense que ce que
ça signifie, c'est que c'est une ordonnance spécifiquement pour la comparution.
L'autre aspect,
pourquoi n'avons-nous pas repris l'article 497...
Des voix :
…
Mme Longtin (Marie-José) : Je le cherche. Les discussions qui avaient eu
lieu, si j'ai bonne mémoire, à la commission parlementaire sur l'avant-projet nous indiquaient que ce n'était pas,
peut-être, de la meilleure eau que d'arriver à cette situation-là, puisque, de toute façon, s'il y
avait une question de sécurité publique, il y aurait d'autres moyens que de
régler la difficulté.
M. St-Arnaud :
C'était un peu inutile, en fait.
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce que... M. le député de Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) :
Oui, ça règle la deuxième question, mais je reviens à la première, là. Si on
s'est inspirés... Alors, je comprends qu'on s'est inspirés de la loi sur
les... Rappelez-moi le titre de la loi.
Mme Longtin (Marie-José) : Ça s'appelle la Loi uniforme sur les assignations
interprovinciales de témoins, ce qui
est une loi de la Conférence sur l'harmonisation des lois au Canada et qui a
été adoptée par un certain nombre de provinces.
M.
Ouimet
(Fabre) : Incluant le Québec.
Mme Longtin (Marie-José) : Le Québec ne l'a pas adoptée, parce que le Québec
a toujours pris les dispositions et les a intégrées, généralement, à
l'endroit où il pensait opportun de le faire.
M.
Ouimet (Fabre) : Et donc, quand on... En fait, c'est que
l'idée étant il faut que ça soit clair, ça correspond à quoi? Une ordonnance spéciale, c'est une
ordonnance… En fait, c'est une ordonnance expresse? C'est une ordonnance...
Ça veut dire quoi, «spéciale»?
Le Président (M.
Ferland) : Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : Il est possible que nous n'en ayons pas besoin,
dans la mesure où l'ordonnance est inscrite sur la citation à
comparaître.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le député de Fabre, est-ce que... Oui, la
députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : J'ai l'impression que ça veut dire... parce
qu'on peut en envoyer, nous, des... on peut envoyer des citations à comparaître, vous savez. Et je
pense que c'est juste pour que... On peut envoyer des citations à comparaître,
on peut envoyer des subpoenas, et, je pense,
c'est juste pour que ça soit une citation autorisée par le tribunal, quand ils
disent «spéciale». Je pense que c'est ça. Il
faudrait peut-être le mettre plus compréhensible que «spéciale». Il faut que ça
soit autorisé par le tribunal, parce qu'il y
a des gens qui pourraient envoyer des citations à comparaître d'une façon à
troubler des gens, vous le savez comme moi.
Ça
fait qu'à ce moment-là la citation à comparaître, ça prend une ordonnance, à
mon avis, une ordonnance du tribunal
pour ne pas que les gens se déplacent pour rien, là, pour ne pas que ça soit un
canular ou autre chose. On prend
des précautions pour des gens qui demeurent
ailleurs, dans une autre province et partout au Canada. Ça fait qu'au lieu de
mettre «ordonnance spéciale», on pourrait peut-être
mettre «ordonnance du tribunal». Ils peuvent demander au greffier, ça
peut être le greffier, ça peut être…
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Bien, M. le Président, je pense que l'ordonnance spéciale, on comprend que c'est l'ordonnance
du tribunal. Peut-être qu'on pourrait l'indiquer dans les commentaires, que
l'ordonnance spéciale, ça veut dire une ordonnance spéciale du tribunal. Ça va?
Ça va, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, il y avait le député de Fabre. Est-ce que…
M.
Ouimet (Fabre) :
Je persiste à croire que le mot «spéciale» ne correspond à rien parce qu'on exige… L'idée qu'il y ait une ordonnance, la connotation claire,
c'est qu'il y a une autorisation de la part du tribunal ou d'un greffier
autorisé dans la juridiction à émettre l'assignation. Le fait d'ajouter
le mot «spéciale», je vous avoue, M. le Président, que je pense que ça ne correspond à rien, et c'est un
beau mot, là, mais juridiquement parlant, je pense qu'on ne rajoute rien.
Ceci dit, j'ai fait mon commentaire.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre, est-ce que…
M.
St-Arnaud : Bien, en fait, M. le Président, là, quand on lit
498 : «Le tribunal entérine la citation à comparaître provenant d'une autorité d'une autre province ou
d'un territoire du Canada si elle est accompagnée d'une ordonnance spéciale — donc, de ladite autorité — inscrite sur la citation à comparaître et de
l'avance pour l'indemnisation du témoin.» Je pense que, quand on le lit,
ça se clarifie.
Le Président (M.
Ferland) : M. le député de Fabre.
M.
St-Arnaud : Mais quitte, M. le Président, à le préciser, là,
que l'ordonnance spéciale… «spéciale» veut dire que c'est spécial.
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce que l'explication du ministre est assez…
M.
Ouimet
(Fabre) : Ça prouve… Non, mais ce que je…
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le député de Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) : Non, mais ce que j'allais dire, c'est… Ce
qu'on veut, c'est une ordonnance…
M. St-Arnaud :
Particulière.
M.
Ouimet (Fabre) : Particulière, une ordonnance à cet effet et
non pas une assignation par un avocat, comme on peut le faire ici, là.
On veut qu'il y ait une ordonnance qui porte spécifiquement sur le fait que ce
soit au Québec.
M. St-Arnaud :
On pourrait mettre «ordonnance à cet effet», mais c'est un anglicisme.
M.
Ouimet (Fabre) :
Ah! Mais trouvez un autre mot en français, comme vidimer ou… Mais «spéciale»,
ça ne veut rien dire. Je m'excuse, là, mais ça ne veut rien dire. Voilà.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, c'est spécial.
M.
St-Arnaud :
«Ordonnance de cette autorité», est-ce que ça conviendrait à tous? «…provenant
d'une autorité d'une autre province, d'un territoire du Canada s'il est
accompagné d'une ordonnance de cette autorité inscrite sur la citation à
comparaître…» Ça alourdit le texte.
Une voix :
Ou expresse.
M. St-Arnaud : Expresse?
Ordonnance expresse? Mais, moi, «expresse» puis «spéciale», là, franchement, ça
ne fait pas une grosse différence, M. le Président, là.
M.
Ouimet
(Fabre) : C'est différent.
M. St-Arnaud :
Ça vous plairait, «expresse», M. le député?
M.
Ouimet
(Fabre) : Ça dit plus que «spéciale».
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre, est-ce que…
M.
St-Arnaud : Oui, ça
dit plus. Ça dit plus, j'en conviens. Est-ce qu'on peut remplacer «spéciale»
par «expresse», à la demande du
député de Fabre? On va suspendre 498, M. le Président. On va revenir avec un amendement avant l'ajournement.
Le
Président (M. Ferland) : On suspend le 498. Alors, j'ai le consentement. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
• (17 h 10) •
M.
St-Arnaud : M. le Président, Ça nous amène au chapitre V du titre IV du livre V, intitulé «La commission rogatoire». Section I, «La commission
rogatoire émanant du Québec». Premier article, 499 :
«Lorsque
les parties ne peuvent s'entendre pour interroger une personne ou recueillir un
élément de preuve à l'aide de moyens
technologiques ou qu'il n'est pas possible de le faire, le tribunal peut, sur
demande, nommer un commissaire pour y procéder.
«Si
la demande vise une personne qui a son domicile ou réside dans un État
étranger, le tribunal peut donner une commission
rogatoire soit à toute autorité compétente de cet État, soit aux autorités
diplomatiques ou consulaires canadiennes.
La décision est, si l'État étranger le requiert, accompagnée d'une traduction
faite aux frais de celui qui veut procéder à l'interrogatoire.
«La
commission pour l'interrogatoire d'une personne en service actif dans les
Forces canadiennes en dehors du Québec est adressée au juge-avocat
général pour être exécutée par la personne qu'il désignera.»
Alors,
M. le Président, cet article 499 précise les cas et les modalités
d'octroi, par le tribunal du Québec, d'une commission rogatoire devant être exécutée hors du Québec,
Il faut noter que cette procédure ne devrait trouver application que si l'on ne peut procéder plus simplement par l'utilisation consensuelle de moyens technologiques, telle la visioconférence.
Le premier alinéa, M.
le Président, de cet article 499 étend la portée du droit actuel non seulement
aux actes d'instruction, tels les
interrogatoires, mais aussi à d'autres actes judiciaires, à l'exclusion des
actes d'exécution ou de mesures conservatoires. Sur ce point, la disposition
emprunte ses termes à l'article 1 du titre III de l'annexe à la Loi assurant l'application de l'entente sur l'entraide judiciaire entre la France et le Québec,
chapitre A-20. Ce langage est aussi similaire à celui employé à l'article
1 de la Convention de La Haye sur l'obtention des preuves à l'étranger en
matière civile ou commerciale du 18 mars
1970, qui permet de demander par commission rogatoire «de faire tout acte
d'instruction ainsi que d'autres
actes judiciaires». Les règles de cette dernière convention permettent
d'entendre des personnes, leur poser des questions et d'examiner les
documents ou d'autres objets.
M.
le Président, le deuxième alinéa de cet article 499, de droit nouveau,
s'inspire du droit français et de la convention sur l'obtention des preuves. Il prévoit la procédure à suivre pour faire
exécuter une commission rogatoire à l'extérieur du Canada. Une fois l'ordonnance de commission rogatoire notifiée au
ministre de la Justice, ce dernier la transmettra à l'État étranger. Il faut souligner que le Canada
n'est pas partie à la convention sur l'obtention des preuves; dès lors, un
État partie à cette convention ne serait pas
lié par celle-ci pour agréer une demande de commission rogatoire qui lui serait
transmise par le ministre de la Justice du Québec.
Finalement,
M. le Président, le troisième et dernier alinéa de 499 reprend le droit actuel.
Voilà, M. le Président, 499.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Questions, commentaires? M.
le député de Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : J'ai une question sur le premier alinéa, là. On
dit : «Lorsque les parties ne peuvent s'entendre pour interroger une personne ou recueillir un
élément de preuve à l'aide de moyens technologiques...» Je m'en rappelle,
qu'on avait discuté de cette question-là,
là, des moyens technologiques puis du consentement des parties. Vous pouvez
me rappeler les règles, que je n'ai pas
encore toutes apprises par coeur? Parce que là ce qu'on dit, ce que je
comprends, c'est qu'on exige que les parties s'entendent.
Le Président (M. Ferland) :
M. le ministre.
M. St-Arnaud : Me
Chamberland, pourriez-vous répondre à cette question?
M.
Chamberland (Luc) : Alors,
la question, c'est-u sur la discussion qu'on a eue sur le fait qu'on doit voir
le témoin, dans la mesure du
possible? Est-ce que c'est là votre interrogation? Parce qu'on a eu un amendement,
on a fait un amendement pour dire
qu'on… Évidemment, le principe, il fallait que le tribunal voie la personne.
Ça, ça a été précisé, ça.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le député de Fabre, est-ce que ça… Allez-y.
M.
Ouimet
(Fabre) : Bon. Alors, à l'article 499, là, si on a un moyen
technologique qui permet de voir le témoin à distance, on a la visio, là, il est à l'extérieur du Québec, qu'est-ce
que ça fait par rapport à la nécessité de la commission rogatoire, là?
Est-ce que…
Mme
St-Laurent :
C'est-à-dire que les parties peuvent s'entendre au lieu de faire une commission
rogatoire.
M.
Ouimet
(Fabre) : Non, je sais, mais c'est parce que, si les parties
veulent une commission rogatoire, mais qu'on
a la possibilité de faire l'interrogatoire par visioconférence, est-ce que je
comprends de l'article 499 que, si les parties ne s'entendent pas, il y
a nécessairement commission rogatoire? Le tribunal ne peut pas imposer la
visioconférence?
Le Président (M. Ferland) : Me
Chamberland.
M.
St-Arnaud : M. le Président, c'est le… c'est «peut», c'est une possibilité qui est offerte au
tribunal sur demande, n'est-ce pas? «Le tribunal peut, sur demande,
nommer un commissaire pour y procéder.»
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le député de Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui, c'est-à-dire que ce que ça dit, c'est : Nous avons la possibilité d'interroger le témoin…
M.
St-Arnaud : Il faut
le lire, M. le Président, avec l'article 279, là,
qui parle d'un interrogatoire d'un témoin à distance, et le moyen technologique doit permettre de l'identifier, de
l'entendre et de le voir. Alors, s'il n'y a pas de moyen technologique…
M.
Ouimet
(Fabre) : Non, mais il y a un moyen technologique, là. Ce qu'on
dit à 279, c'est : Lorsqu'il y a lieu d'interroger un témoin à distance, le moyen technologique doit permettre
de le voir, de l'entendre, bon. Donc, nous avons la visioconférence. J'en suis à 499, et ce qu'on dit, c'est : Les
parties doivent s'entendre pour le moyen technologique. Mais, si elles ne s'entendent pas, le tribunal peut
ordonner une commission rogatoire. C'est ce que je comprends du premier alinéa.
Ma question,
c'est : Est-ce qu'il est possible que le tribunal décide que le moyen
technologique, là, est préférable?
Le Président (M. Ferland) :
M. le ministre ou Me Chamberland, oui.
M.
Chamberland (Luc) : Si vous
permettez, moi, je vois que c'est une discrétion, compte tenu qu'on encourage
des moyens technologiques. Bon, si les
parties ne s'entendent pas, il n'y a pas de problème, mais «ou recueillir un
élément de preuve à l'aide de moyens
technologiques ou qu'il n'est pas possible de le faire», moi, j'ai bien de la
misère à ce qu'il y ait un moyen
technologique de prévu puis ils demandent une commission rogatoire qui va
coûter beaucoup plus de sous. Je pense
que le juge peut... Si ça permet de
voir la personne, conformément à 279, je ne vais pas me prononcer sur tous les
cas de figure du tribunal, mais me
semble-t-il que le tribunal ne devrait pas permettre un moyen… permettre une commission rogatoire comme… alors que le moyen technologique est présent. Me
Longtin me souligne l'article 26, alinéa deux. C'est ça.
M.
St-Arnaud : Oui, exactement.
«Le tribunal peut utiliser un tel moyen — technologique — ou
ordonner qu'il le soit par les parties, même d'office...»
Le Président (M. Ferland) :
Merci. M. le député de Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : Bien, ça
dit l'inverse. Ce qu'on dit… Au deuxième
alinéa, c'est ça? «Le tribunal peut utiliser un tel moyen ou ordonner qu'il le soit par les parties, même d'office,
notamment dans la gestion des instances; il peut aussi,
s'il le considère nécessaire, exiger, malgré l'accord des parties, qu'une
personne se présente physiquement à une audience.»
Mon point,
puis je suis tout à fait d'accord avec le commentaire de Me Chamberland,
mais, tel que libellé, c'est qu'on le
dit à l'envers. Si on veut encourager le recours aux moyens technologiques
lorsqu'ils sont disponibles, encourager n'est pas ordonner. Encourager, il faudrait le libeller différemment.
Là, c'est dit : Ah! Si les parties ne s'entendent, bien là, le juge
va examiner la possibilité d'accorder une commission rogatoire.
À mon point de
vue, M. le Président, la commission rogatoire devrait être un moyen de dernier
recours. En 2013‑2014, et quand le
code va être en vigueur, peut-être en 2015, l'utilisation des moyens
technologiques qui permettent évidemment
de bien voir le témoin et de l'entendre… On n'est pas au téléphone, là, on est…
La visioconférence de qualité, il me
semble que ça devrait être un moyen qui est privilégié et qu'à défaut c'est la
commission rogatoire. C'est ma suggestion.
Le Président (M. Ferland) :
Il y avait la députée de Montmorency peut-être qui a un éclairage.
Mme
St-Laurent :
Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord, parce que parfois, là, les parties ne
s'entendront pas, et une partie va
exiger la commission rogatoire, parce que, lorsque la personne est interrogée à
l'autre bout, il pourrait avoir des
notes et des papiers. Tu sais qu'un témoin, lorsqu'une personne témoigne, la
personne témoigne sans document, on
le sait au départ, et la personne pourrait avoir préparé même son interrogatoire
avec quelqu'un d'autre et avoir noté bien
des choses. Et une commission rogatoire, moi, j'ai déjà eu une ordonnance de
commission rogatoire en Grèce, entre autres, et, pour moi, ce n'est pas
sûr que j'aurais accepté un moyen électronique à ce moment-là.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, merci, Mme la députée de Montmorency. M. le…
Mme
St-Laurent :
…c'était le juge Delisle qui devait venir avec nous, d'ailleurs, à l'époque.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, est-ce que la Grèce vous a éclairé, M. le député de Fabre?
Mme
St-Laurent : …
Le Président (M. Ferland) :
Et voilà. M. le député de Fabre, allez-y.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui. Écoutez, je ne suis pas en désaccord avec ce que
dit la députée de Montmorency, c'est juste,
de la façon que c'est formulé, on le formule à l'envers. Il me semble qu'on
devrait énoncer le pouvoir du tribunal d'ordonner une commission
rogatoire lorsqu'il a considéré que les moyens technologiques ne sont pas
appropriés, lorsqu'il a considéré le point
de vue des parties, mais il ne faut pas… De la façon que c'est libellé, là, ah,
bien, les parties ne se sont pas
entendues, bien là, à ce moment-là, on va aller à la commission rogatoire si le
tribunal l'ordonne. C'est à l'envers. Voilà.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre, il semble qu'on…
M. St-Arnaud : M. le
Président, je vais vous demander de suspendre.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, j'ai le consentement? Oh! Attendez.
Mme de Santis : …
Le Président (M. Ferland) :
Oui, allez-y. Oui.
Mme de Santis :
O.K. Je vois qu'à 426 de la loi… du droit actuel, on dit que le tribunal peut…
ou est-ce que c'est… Maintenant, on parle de donner une commission
rogatoire. C'est ça, la bonne formulation, je présume, on donne une commission
rogatoire à toute autorité. Ça semble sonner étrange, mais c'est…
M.
St-Arnaud : Ça sonne étrange, mais ce que… Moi aussi, ça
sonnait étrange, quand je l'ai lue, mais je comprends que c'est la bonne
formulation. Me Longtin, «donner»…
Le Président (M. Ferland) :
Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : C'est un
langage qui est utilisé dans le domaine, oui.
• (17 h 20) •
Mme de Santis :
Ma question, c'est… Quand je lis les commentaires, deuxième alinéa, à la fin,
on parle : «Une fois l'ordonnance de commission rogatoire notifiée au
ministre de la Justice, ce dernier la transmettra à l'État étranger.» Je
ne vois pas tout ça, tout ce que vous dites,
dans cet alinéa-là. Je ne retrouve pas ça vraiment du deuxième alinéa de l'article 499. D'où
vient cette disposition-là?
Le Président (M. Ferland) :
M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui. D'où vient cette disposition-là?
Le Président (M.
Ferland) : Me Longtin.
M.
St-Arnaud : Me
Chamberland.
M. Chamberland (Luc) : Oui. J'avais… ça arrive quelquefois, Mme la députée. J'avais un petit point d'interrogation à côté de cet endroit-là. J'imagine que c'était pour montrer le contexte
global du fonctionnement de ça, mais, vous avez raison, ça ne se rattache pas directement à ces dispositions-là. Alors, moi aussi, j'avais trouvé que ce
n'était peut-être pas judicieux d'avoir mis cet élément-là,
là, sur la façon que ça fonctionne avec le ministère de la Justice.
Mme
de Santis :
Pas formulé tel qu'on le retrouve dans les commentaires. Peut-être,
vous voulez faire un lien, mais il faut que ce soit compréhensible, parce
que, moi, j'étais complètement confuse.
M. St-Arnaud :
On va en tenir compte, M. le Président, dans la reformulation des commentaires.
Le
Président (M. Ferland) : La formulation de l'amendement. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires? Il avait été…
M. St-Arnaud :
Je comprends, M. le Président, qu'on va le suspendre…
Le Président (M.
Ferland) : Oui, j'avais le consentement pour suspendre, oui.
M.
St-Arnaud : …mais on va tenter de voir si on peut réécrire, et
le député de Fabre s'offre ce soir pour travailler là-dessus, le premier
alinéa de 499, M. le Président. Alors, on va suspendre.
Le Président (M.
Ferland) : Il a été suspendu. La parole est à vous, M. le
ministre.
M. St-Arnaud :
Oui, M. le Président. Est-ce que 498 est prêt, l'amendement?
Une voix :
Oui, c'est parti.
M. St-Arnaud :
C'est parti, mais non reçu. Il n'est pas reçu. Alors, M. le Président, 500…
Une
voix : …
Le
Président (M. Ferland) : …reçu, mais il n'est pas recevable
parce qu'il faut faire un amendement par article.
M. St-Arnaud :
On va les changer, on va les préparer, 497, 498. On a suspendu 499.
Le
Président (M. Ferland) : O.K. Je vais vous expliquer, parce
qu'on a 497 et 498, donc ça prend un amendement pour 497 et un pour 498.
M.
St-Arnaud : Alors, il y aura un amendement à 497, qui viendra…
qui sera en conformité avec l'amendement qu'on propose à 498, deux
amendements séparés. 499, on suspend, M. le Président. Ça nous amène à 500.
Le Président (M.
Ferland) : Eh oui! Le chiffre…
M. St-Arnaud :
L'article 500, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Quand même, ce n'est pas rien.
M. St-Arnaud :
Oui, on avance, mais vous savez qu'il y a 830 articles, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, on se le rappelle souvent, oui, régulièrement.
M.
St-Arnaud : «500. La décision qui nomme un commissaire
désigne les personnes à interroger et la manière dont elles prêteront serment, donne les instructions nécessaires pour
guider le commissaire dans l'exécution de sa mission et fixe le délai dans lequel son rapport devra
être fait; elle peut en outre fixer un montant pour couvrir les frais et
déboursés du commissaire et en ordonner le dépôt au greffe par la partie
qui a demandé la commission.
«La partie qui a
demandé la commission ou, à défaut, celle qui a concouru à l'obtenir, est tenue
de la faire transmettre et exécuter avec diligence.»
Alors, M. le
Président, cet article, qui reprend pour l'essentiel l'article 501 de
l'avant-projet de loi, reprend également essentiellement le droit actuel.
Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Questions, commentaires sur l'article 500? Alors, député
de… ça va? Alors, député de Fabre. Allez-y.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui, juste une question. On voit que l'article… Ah!
Pardon.
Le
Président (M. Ferland) : Non, non, allez-y. Ça va. Non, c'est
parce que j'avais vu la main levée du député de Blainville, mais c'est
la vôtre qui… Non, non, allez-y. Il n'y avait pas d'intervention. Député de
Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) : En fait, c'est le deuxième alinéa, qui
reprend l'article 431 actuel, là, qui, lui… qui existe depuis 1965 sans modification. Je comprends qu'il
n'y a pas eu beaucoup de litiges en Cour suprême sur cet article. Ce
qu'on dit, c'est : «La partie qui a demandé la commission, de même que
celle — en
fait, je lis le code actuel, là, ou à défaut — qui a concouru à
l'obtenir est tenue de la faire transmettre et exécuter [sans délai].»
M. St-Arnaud :
Avec diligence.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui.
Mme de Santis :
Ça dit la même chose.
M.
Ouimet (Fabre) : Je comprends, mais là il y a une nuance,
c'est-à-dire que, dans le code actuel, on dit : «La partie qui a demandé la commission, de même que
celle qui y a concouru», et là on dit… c'est : à défaut, celle qui y a
concouru, à l'obtenir. Là, donc, il y a une nuance par rapport au droit actuel.
Alors,
ma question, c'est : Pourquoi change-t-on le droit actuel, le libellé du
droit actuel? Ça, c'est la première question. Et qu'est-ce que ça veut
dire, «de la faire transmettre»?
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M. St-Arnaud :
M. le Président, peut-être que Me Longtin pourrait répondre à cette question.
Le Président (M.
Ferland) : Aux deux, oui. Il y en a deux, il y a deux
questions.
M. St-Arnaud :
Aux deux questions, M. le Président, deux questions.
Le Président (M.
Ferland) : Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : Alors, pour la première question, je répondrais
que c'est d'avoir la responsabilité, évidemment,
de celui qui demande la commission
d'agir plutôt que de celui qui concourt simplement
à son geste. Et la faire transmettre,
c'est que ce n'est pas... en matière
internationale, on ne procède pas en envoyant copie ou, enfin, une
lettre à l'État étranger tout simplement, là. Il y a des modes à respecter.
M. Chamberland
(Luc) : Il faut passer par le ministère.
Mme Longtin (Marie-José) : Il faut passer par les autorités centrales ou les
personnes qui sont habilitées à faire un cheminement avec les États
étrangers.
Le Président (M.
Ferland) : Merci. M. le député de Fabre, est-ce que...
M.
Ouimet (Fabre) : Je ne suis pas sûr que ça me dit beaucoup
ce que ça veut dire, «la faire transmettre», là, parce que... d'autant
plus que c'est une question diplomatique.
Ceci
dit, je vais revenir au premier bout de ma question. C'est que, là, on a une
partie qui a demandé la commission rogatoire
qui n'agit pas, et là on dit : Ce n'est pas grave, c'est à la partie qui a
eu le malheur de concourir à cette demande-là, qui a l'obligation, à ce moment-là, d'agir. Il me semble que la partie
qui demande une commission rogatoire qui n'agit pas... on devrait peut-être se poser la question s'il n'y
a pas lieu de sanctionner ce défaut-là plutôt que de dire : On va trouver
quelqu'un d'autre qui va être pris pour agir. La partie qui a demandé la
commission rogatoire n'agit pas.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre, oui.
M. St-Arnaud :
Mais on comprend, M. le Président, que c'est le droit actuel, là.
M.
Ouimet
(Fabre) : Depuis 1965.
M.
St-Arnaud : Depuis 1965, ce qui fait en sorte que l'une ou
l'autre des parties peut s'assurer de faire transmettre et exécuter avec
diligence la demande de commission rogatoire. Alors, j'hésite à changer ça, M.
le Président.
Là,
le député est rendu très loin, là. Il dit : Si la partie qui a demandé la
commission rogatoire décidait qu'elle ne veut plus la demander... On
prend pour acquis que si la commission... si la partie l'a demandé, elle
souhaitait l'avoir, M. le Président. Le député est rendu...
Le
Président (M. Ferland) : M. le ministre vous sent très loin, M.
le député de Fabre. Est-ce que vous pouvez vous rapprocher?
M.
Ouimet (Fabre) :
Malheureusement, M. le Président, c'est le libellé de l'article qui m'amène à
aller loin. C'est qu'on prévoit le
défaut de la partie qui a demandé la commission. Alors, je pose la
question : Est-ce qu'on devrait... Plutôt que de chercher à imposer à la partie qui a concouru à la demande,
est-ce qu'on ne devrait pas s'interroger sur l'opportunité de maintenir la commission rogatoire lorsque la
partie qui l'a demandée fait défaut d'agir? On a une partie qui est allée
devant le tribunal, qui a dit : Ça nous
prend une commission rogatoire. Là, le tribunal a sous-pesé les enjeux, puis,
style : Oui, O.K., on va vous la
donner avec les frais, tout ça. Là, on se dit : Bien là, elle n'agit pas,
si on va... on va demander à quelqu'un d'autre de prendre le flambeau.
M.
St-Arnaud : C'est-à-dire qu'on donne... On donne la possibilité
à l'autre partie, si la première partie qui en a fait la demande n'agit pas avec diligence, de bouger. Parce qu'il est
bien possible qu'une partie demande une commission rogatoire juste pour étirer dans le temps, M. le
Président, puis retarder les affaires. Alors là, ce qu'on dit, c'est que, si
elle ne bouge pas puis elle n'exécute
pas avec diligence, l'autre partie, à défaut pour la première de le faire, peut
lui donner un coup de pied au bon
endroit, M. le Président, pour faire avancer les choses. Alors, c'est ce qu'on
dit. On reprend... C'est ce que
disait 431 : «La partie qui a demandé la commission, de même que celle qui
a concouru à l'obtenir, est tenue de la
faire transmettre et exécuter avec diligence.» Alors, les deux parties, dans
431, avaient l'obligation de faire exécuter la commission rogatoire avec
diligence.
Ici, la
précision qu'on apporte dans le nouveau 500, deuxième alinéa, c'est de
dire : La partie qui a demandé la commission,
elle doit exercer avec diligence puis, à défaut, si elle n'agit pas, bien, la
deuxième partie... Là on précise que, dans
un premier temps, ça devrait être la partie qui a fait la demande qui devrait
agir, mais qu'à défaut, si elle n'agit pas, la deuxième peut le faire. Il me semble, M. le Président, que cet article
est une amélioration par rapport au droit décidé en 1965, chapitre 80, article 431, par les
mots «à défaut». Donc, on nous dit que c'est la première qui doit agir, mais,
si elle n'agit pas, la deuxième peut
le faire à défaut de la première de le faire. Je propose, M. le Président,
qu'on vote l'article 500.
Le
Président (M. Ferland) : Donc, toute une avancée, M. le
ministre. Alors, M. le député de Fabre, est-ce que...
Une voix : ...
M.
Ouimet (Fabre) :
Non, mais je ne veux pas contrarier le ministre.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 500 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : Oui, M. le
Président. 501, qui est un copier-coller, je le mentionne au départ, de 502 de l'avant-projet de loi, 501, qui se lit comme
suit :
«La partie qui désire être représentée à
l'interrogatoire en avise le commissaire en temps utile et lui donne le nom
et l'adresse de son représentant; le
commissaire est alors tenu de donner à ce dernier un avis d'au moins cinq jours
de la date et du lieu où il procédera à l'exécution de sa mission.»
Reprise, M. le Président, du droit actuel, 432 de l'actuel Code de procédure civile, jamais
modifié depuis 1965, mais que nous modifions, M. le Président.
• (17 h 30) •
Le
Président (M. Ferland) : Et voilà. Merci, M. le
ministre. Questions, commentaires sur l'article 501? Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Le ministre a dit qu'il y a un amendement?
M. St-Arnaud : 501? Non, non,
non. C'est une reprise du droit actuel et c'est une reprise intégrale du 502 de
l'avant-projet de loi.
Le
Président (M. Ferland) : Et il n'y a pas d'amendement de
proposé à l'article 501. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Ici, on parle de date et lieu où il procédera à l'exécution de sa mission.
Est-ce qu'on ne devrait pas aussi dire l'heure? La date, l'heure et le
lieu? Parce qu'une date, ça ne suffit pas.
Le
Président (M. Ferland) : M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Alors, M. le Président, ce n'est pas la première fois qu'on a cette demande.
Habituellement, on y donne… on y agrée.
Est-ce qu'on peut y agréer dans ce cas-ci? Oui, M. le Président. Alors, M. le
Président, nous allons suspendre l'article 501 pour donner suite à la
demande de la députée.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, est-ce que j'ai le consentement
pour suspendre 501? Il y a consentement. L'article 501 est suspendu.
Des voix :
…
Le
Président (M. Ferland) : Alors, M. le ministre, je crois que
nous venons de recevoir les amendements à 497 et 498.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Alors, c'est l'amendement
Ouimet… deux amendements Ouimet. Alors, M. le Président, article 497, si
ça vous convient, amendement :
Remplacer,
au second alinéa de l'article 497 du projet de loi, le mot «spéciale» par le mot
«expresse». On peut voter, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre, avant de… 497, il avait été
adopté.
M. St-Arnaud :
Il fallait le rouvrir.
M.
Ouimet
(Fabre) : Consentement.
M. St-Arnaud :
Consentement.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, j'ai le consentement pour rouvrir 97?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, 497, M. le ministre. Ah! Je l'avais eu, oui.
M. St-Arnaud :
Oui, M. le Président. Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Qu'est-ce qui est…
M.
Ouimet (Fabre) : L'amendement de remplacer le mot «spéciale»
par le mot «expresse» dans le second alinéa de l'article 497.
L'amendement déposé par le ministre.
M. St-Arnaud :
À la demande du député de Fabre. Nous l'adoptons.
Le Président (M.
Ferland) : O.K., mais vous aviez lu l'amendement…
M. St-Arnaud :
Oui, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : …oui, O.K. Ah bon! O.K., alors, est-ce
que l'amendement à l'article 497 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Est-ce que l'article 497, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. M. le ministre.
M. St-Arnaud :
498, M. le Président, est-ce que… On l'avait suspendu, hein?
Le Président (M.
Ferland) : Il était suspendu. Ça, c'est correct, oui.
M. St-Arnaud :
Alors, on n'a pas besoin de consentement.
M.
Ouimet
(Fabre) : Pour reprendre l'article, oui.
Le
Président (M. Ferland) : Non, quand il est suspendu, on n'a pas
besoin. Quand il a été adopté, j'ai besoin d'un consentement pour le
rouvrir, mais, quand il n'est que suspendu, je n'ai pas besoin de consentement.
M.
Ouimet (Fabre) : Même si on ne suit pas l'ordre? Il faut
revenir en arrière.
M. St-Arnaud :
Non, le ministre a le pouvoir total là-dessus.
Le Président (M.
Ferland) : Non, il n'y a pas de problème.
M.
Ouimet
(Fabre) : …pour revenir en arrière…
M. St-Arnaud :
On peut se promener, on peut aller à 830, on peut…
Le Président (M.
Ferland) : J'ai vu souvent revenir pour mieux repartir, M. le
député de Fabre.
M.
St-Arnaud : Si vous voulez, on pourrait le faire dans le
désordre aussi, ça… M. le Président, 498, l'amendement se lit comme
suit :
Remplacer, à
l'article 498, le mot «spéciale» par le mot «expresse». Voilà.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, est-ce qu'il y a des commentaires?
M.
Ouimet
(Fabre) : Non.
M. St-Arnaud :
Adopté.
Le
Président (M. Ferland) : S'il n'y a pas de commentaire, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article
498 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce que l'article 498, tel qu'amendé, est adopté?
M.
Ouimet (Fabre) :
Aussi.
M. St-Arnaud :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud :
M. le Président, l'article 502 :
«Une
partie peut demander au tribunal de joindre à la commission des interrogatoires
et des contre-interrogatoires.
«Néanmoins, qu'il y
ait eu ou non des questions formulées à l'avance, le commissaire peut lui-même
poser et laisser poser toutes questions
pertinentes; il réserve les objections à la preuve, les parties conservant le
droit de les faire valoir devant le tribunal.»
M.
le Président, cet article 502 reprend le droit actuel, principalement l'article
433 du Code de procédure actuel. Voilà.
Le Président (M.
Ferland) : Merci. M. le député de Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) : Simplement, un point très pointu, mais
c'est toute la question du privilège. Je comprends qu'on veut faciliter que la preuve soit
recueillie, et c'est la règle pour les interrogatoires hors cour. Le témoin est
tenu de répondre, et le tribunal
dispose de l'objection. Ceci dit, qu'est-ce qu'on fait… Tel que libellé, avec
une question de privilège, est-ce qu'on n'a pas une petite difficulté?
Est-ce qu'on ne serait pas mieux de…
M. St-Arnaud : Non, mais les règles habituelles s'appliquent, là. Les
règles adoptées antérieurement s'appliquent.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Longtin ou Me Chamberland?
M. St-Arnaud :
Me Chamberland, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Me Chamberland.
M. Chamberland (Luc) : On est en droit international privé, on est à
l'extérieur. On n'a pas la disponibilité d'un juge québécois. Alors, c'est pour ça qu'on a mis des règles où il doit
répondre. Si ça peut rassurer le député, c'est déposé sous pli scellé au
paragraphe suivant, là.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, M. le député de Fabre, est-ce
que ça… Ou j'avais la députée de
Montmorency.
Mme
St-Laurent : Oui, je vais peut-être expliquer à mon collègue,
c'est que, bien souvent, moi, j'ai vu… comme je parlais d'un cas tout à
l'heure, le juge s'était nommé lui-même pour aller faire l'interrogatoire. Et
là on parle de commissaire,
mais, bien souvent, le juge peut nommer un collègue ou se nommer lui-même,
et les objections, bien souvent, sont réglées sur les lieux mêmes.
M. St-Arnaud :
Ce que vous dites, c'est que ça ne pose pas de problème.
Mme
St-Laurent :
Ça ne pose pas de problème.
M.
St-Arnaud : O.K. Excellent!
Le
Président (M. Ferland) : Est-ce qu'il y a d'autres problèmes?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'article 502 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud :
M. le Président, 503 se lit comme suit :
«Dans le délai fixé par la décision, le commissaire notifie au greffier
le rapport de sa mission auquel sont joints les interrogatoires des témoins consignés ou enregistrés qu'il atteste
ainsi que les pièces produites par eux; ces documents sont sous pli
scellé portant indication de son contenu et de l'intitulé de l'affaire.
«Le défaut injustifié de faire rapport
de la commission ne peut empêcher le tribunal de procéder à l'audience de
l'affaire.»
Alors,
M. le Président, je vais déposer un amendement, mais, juste avant, je vous
signale que cet article 503 reprend essentiellement le droit actuel aux articles 434, 436, 437 du Code de procédure civile et il
adapte la formulation pour tenir compte des autres livres du code. Et, M.
le Président, on me tend un amendement qui se lirait comme suit :
L'article 503 du projet de loi est modifié par le remplacement, au deuxième alinéa, de «scellé» par «cacheté».
Et cet amendement vise à assurer
l'uniformité de l'expression «pli cacheté» utilisée depuis le début du projet de loi n° 28. Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le ministre. Des questions,
commentaires sur l'amendement? Alors, s'il
n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 503 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, adopté. Est-ce que l'article
503, tel qu'amendé, est adopté?
M.
Ouimet (Fabre) : …
Des
voix : Adopté.
Le
Président (M. Ferland) : Oh! Attendez. Il y avait le député de Fabre
qui…
M.
Ouimet (Fabre) : J'en suis, M. le Président, au défaut,
pour revenir à la… mon interrogation de tantôt, là, sur le défaut de la partie de procéder, et je
m'interrogeais sur comment est-ce
qu'on sanctionne le défaut. Et je
vois, là, que c'est par le deuxième
alinéa de 503 qu'on prévoit que le défaut de faire rapport ne peut empêcher le
tribunal de procéder. Alors, ce qu'on
dit, c'est que le tribunal peut décider de procéder quand même
à l'instruction si on n'a pas donné suite ou si, pour une raison
quelconque…
Je m'interroge à savoir s'il est nécessaire
de prévoir que le défaut soit injustifié dans… de la façon suivante : il
est évident que le tribunal… Ce qu'on
fait là, là, c'est qu'on veut donner au tribunal le pouvoir de contrôler la
suite du procès et de décider quand
il est opportun de continuer ou pas, eu égard aux circonstances. Est-ce qu'on veut qu'il y ait un débat sur «le défaut est justifié», «le défaut est injustifié»? Il me semble
que ça va de soi que c'est dans un cas de défaut que le tribunal peut décider qu'il est opportun… Évidemment,
il faut qu'il entende les parties, il ne peut pas décider ça de façon unilatérale
sans entendre les parties. Mais c'est sur le… Je ne suis pas certain, quand on
dit «le défaut injustifié», si ça ne crée pas une difficulté. Voilà.
M. St-Arnaud : En fait, M.
le Président, le député
aura vu, là, qu'on reprend le droit actuel, 437. Depuis 1965 que c'est là, et, M. le Président, c'est également
un libellé qui était à l'avant-projet
de loi, à l'article
504, et qui n'a pas amené de commentaire. Alors, dans les circonstances,
j'aurais tendance à jouer conservateur, M. le Président, et à conserver le
libellé du 437 actuel qui deviendra le 503 nouveau, conformément au 504 de l'avant-projet
de loi.
Le
Président (M. Ferland) : Est-ce que le 503 nouveau est…
Une
voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : S'il
n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article… l'amendement à l'article 503
est adopté?
M.
Ouimet
(Fabre) : C'était fait, ça. Non?
Le Président (M.
Ferland) : L'article 503, tel qu'amendé…
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Article 503, tel qu'amendé, est adopté. M. le
ministre.
• (17 h
40) •
M. St-Arnaud :
Alors, M. le Président, ça nous amène à la section II, intitulée «La commission
rogatoire en provenance d'un État étranger»,
section II du chapitre V du titre IV du livre V. Et le premier article de cette
section est l'article 504, qui se lit comme suit :
«Une
partie ou une autorité étrangère peut demander au tribunal l'exécution d'une
commission rogatoire. Le tribunal peut
nommer un commissaire pour interroger une personne ou recueillir un élément de
preuve si la commission n'en a pas désigné.
«Les
mêmes règles s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires, lorsque la
demande provient d'une commission d'enquête instituée par le gouverneur général
en conseil ou un lieutenant-gouverneur en conseil.»
Voilà,
M. le Président, cet article 504 qui prévoit donc qu'une partie ou une autorité
étrangère peut présenter au tribunal une demande pour exécuter une commission
rogatoire. Le tribunal peut alors nommer un commissaire pour interroger une personne ou pour recueillir un
élément de preuve si la commission présentée n'a pas désigné le commissaire.
Le deuxième alinéa
que je viens de lire, M. le Président, prévoit que les mêmes règles
s'appliquent lorsque la demande provient
d'une commission d'enquête constituée par le gouverneur général en conseil ou
un lieutenant-gouverneur en conseil. Voilà, M. le Président, 504.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Questions,
commentaires à l'article 504? M. le député de Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) : Je vois, M. le Président, qu'on a éliminé
le deuxième alinéa de l'article 506 et je présume, au risque de me
tromper, que c'est la même raison que pour l'article 497.
M.
St-Arnaud : Je présume que c'est la même réponse, M. le
Président, eu égard à la sécurité. Et on me dit oui, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis : Merci, M. le Président. Dans l'article
506 de l'avant-projet, c'est le ministre de la Justice qui présentait au tribunal toute demande de commission
rogatoire qui lui était adressée par l'autorité étrangère. Maintenant, on
dit que c'est l'autorité étrangère qui peut demander au tribunal.
M. St-Arnaud :
Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre, oui.
M.
St-Arnaud : Alors, c'est maintenant la partie ou une autorité
étrangère qui peut le demander et non plus le ministre de la Justice.
Me Longtin, pourquoi, à 504, on a enlevé le ministre de la Justice? Il
travaillait trop?
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. St-Arnaud :
On a dit : On va lui en… On va le soulager un peu, c'est ça?
Le Président (M.
Ferland) : Alors, ça donne un peu de répit au ministre de la
Justice. Est-ce que...
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président, parce que, de ce temps-ci, il
n'en a pas beaucoup. Allez-y, Me Longtin.
Mme Longtin
(Marie-José) : Alors, c'est tout simplement, je pense... Nous avons
vérifié, évidemment, ces règles-là avec
aussi les gens qui font ce type… livrent ce type de droit international privé.
Et on me dit que c'est plus... on va
de façon plus directe aujourd'hui qu'on avait prévu de le faire. On sait que
506 a une certaine origine... Parce qu'on est... Ces questions sur les
commissions rogatoires étrangères nous sont venues beaucoup par la Loi sur
certaines procédures, donc on a assoupli la chose, oui.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, Me Longtin. Alors, Mme la députée de
Montmorency.
Mme
St-Laurent :
Moi, ce que je trouve curieux, je comprends qu'un État, ça peut être une
province, etc., mais c'est parce que
le titre de la section II, c'est «La commission rogatoire en provenance
d'un État étranger». Et là on parle, lorsque les mêmes règles s'appliquent, là :
«…lorsque la demande provient d'une commission d'enquête instituée par le gouverneur général en conseil ou un
lieutenant-gouverneur en conseil.» C'est beau dire qu'ils sont les
représentants de la reine, puis ça
serait un État étranger, mais il me semble que ça irait dans un article à part,
c'est... Parce que, lorsqu'on lit le
titre, «La commission rogatoire en provenance d'un État étranger», on parle
bien d'un État étranger ou d'une autre province.
Et là, habituellement, on a des articles qui spécifient... c'est spécifique au
lieutenant-gouverneur, au gouverneur général,
etc. Je trouve ça curieux qu'on le place là. C'est le commentaire que je
voulais faire. Je ne sais pas ce que mes collègues en pensent. À moins
qu'on considère immédiatement que c'est un État très étranger, là.
M.
St-Arnaud : Peut-être, M. le Président, que Me Longtin pourrait
compléter ce commentaire, M. le Président, avant qu'on vote.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, Me Longtin.
Mme
Longtin (Marie-José) : Je
comprends, évidemment, que la chose peut surprendre, mais, en fait, ce qu'on
fait, c'est qu'on vient simplement indiquer
que, compte tenu que ça vient de l'extérieur du Québec, on applique la même
règle à une demande. C'est une question plus
de commodité, là, que de définition. Je ne vois pas trop où on pourrait le
placer autrement, hein?
Des voix :
…
M. St-Arnaud : Ça va, M. le
Président?
Le
Président (M. Ferland) : Alors, oui, ça va. Est-ce
qu'il y a d'autres… Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Est-ce que, quand on fait référence «ou un lieutenant-gouverneur en conseil»,
on exclut le lieutenant-gouverneur en conseil du Québec ou est-ce que le
lieutenant-gouverneur en conseil du Québec est inclus?
Mme
St-Laurent : Il a
l'air d'être inclus.
M. St-Arnaud : Non. J'aurais
tendance, M. le Président…
Une voix : …
M.
St-Arnaud : Bien, non, c'est un État étranger. Ça fait que
c'est les autres lieutenants-gouverneurs. C'est un lieutenant-gouverneur en conseil d'une autre
province, hein? C'est ma compréhension, parce qu'on est dans la section
«Commission rogatoire en provenance d'un État étranger».
Mme
St-Laurent : Je ne
suis pas sûre.
Le Président (M. Ferland) :
Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent :
Je ne suis pas sûre, parce que, si le lieutenant-gouverneur est le représentant
de la reine, à ce moment-là… le
lieutenant-gouverneur de la province de Québec est le représentant de la reine
comme tous les autres, et à ce moment-là,
si vous le considérez de cette façon-là, ça provient d'un État étranger. C'est
pour ça qu'on dit : Est-ce que ça comprend celui de la province de
Québec? À mon avis, je dirais oui à cette question.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre. Est-ce que ça comprend la province de Québec?
M.
St-Arnaud : Alors, ce qu'on me dit, M. le Président, c'est
qu'effectivement c'est à l'étranger. Là, on est dans l'État étranger.
Une voix : …
M. St-Arnaud : On me dit que,
c'est ça, c'est 499, là, la commission rogatoire émanant du Québec, là.
Une voix : …
M.
St-Arnaud : Alors, ici, on parle d'une «demande [qui] provient
d'une commission d'enquête instituée par le gouverneur général en conseil ou un lieutenant-gouverneur en conseil».
On parle d'un lieutenant-gouverneur en conseil de l'extérieur du Québec.
Mme
St-Laurent : Je
trouve ça quand même embêtant, là. Vous comprenez…
M. St-Arnaud : O.K. On peut
l'adopter, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 504 est adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président, si on peut revenir à 501 pour
ajouter l'amendement, là, que la députée…
Le Président (M. Ferland) :
Oui. On a reçu les copies, là.
M.
St-Arnaud : …oui, que la députée de Bourassa-Sauvé nous avait
proposé. Il s'agirait d'insérer à l'article 501 du projet de loi, après
le mot «date», ce qui suit : «, de l'heure».
Le
Président (M. Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 501 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. Est-ce que l'article 501, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. La parole est à vous, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Juste avant de poursuivre où
nous en sommes, on me signale qu'à l'article 494 nous avons adopté l'article et nous avons indiqué... Au premier alinéa,
c'est indiqué : «…dont le texte est reproduit en annexe…» Et, comme c'est le seul endroit qui porte
sur l'annexe I, on m'a dit qu'il faut adopter, si je comprends bien, l'annexe
I qui est à la page 211 du projet de loi et suivantes, pages 291 et
suivantes.
Le Président
(M. Ferland) : Mais ce qu'on me dit, c'est que, normalement, on
procède à l'adoption des annexes à la fin. Mais, si j'ai le
consentement…
M. St-Arnaud : Le
consentement?
Le
Président (M. Ferland) : Parce qu'on ne peut pas modifier les
annexes, hein? Ce n'est pas comme les articles, là, on ne peut pas les
modifier.
M. St-Arnaud : …de
consentement, M. le Président, en profiter, pourvu qu'on a…
Le Président (M. Ferland) :
Cette annexe-là, on ne peut pas la modifier.
M. St-Arnaud : O.K. Bien,
c'est juste… Alors, on peut l'adopter, l'annexe I?
Mme
St-Laurent :
…ça serait peut-être mieux de ne pas l'adopter, parce qu'on ne pourra jamais le
modifier. C'est parce que, tant qu'on n'a pas fini les articles…
M.
St-Arnaud : …parce que, de toute façon, c'est la convention
relative à la signification et la notification…
Le Président (M. Ferland) :
Excusez.
Mme
St-Laurent : O.K.
M.
St-Arnaud : …à l'étranger des actes judiciaires et
extrajudiciaires en matière civile ou commerciale conclue le 15 novembre 1965. Décidément, ça avait été une
année productive. Et, M. le Président, c'est l'article 494. Donc, l'annexe I,
on y a fait mention à l'article 494 qu'on
vient d'adopter. Et l'annexe I, qui est à 211 et suivantes du projet de
loi, là, on ne peut pas la modifier.
Ça fait qu'adoptons-la de consentement, si tout le monde est d'accord, ça fera
ça de fait. On aura l'impression d'avoir fait sept pages de plus.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, est-ce que j'ai consentement pour adopter l'annexe I?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Ferland) :
Alors, il y a consentement. Est-ce que l'annexe I est adoptée?
Une
voix : Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
Mme de Santis :
M. le Président…
Le Président (M.
Ferland) : Oui.
Mme
de Santis : On ne parle pas d'annexe I à l'article
494. Est-ce qu'il y a lieu de dire… Oh! On dit : «…reproduit en
annexe…» O.K. Je retire ma question.
Le Président (M.
Ferland) : O.K. M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Ça va?
Le Président (M.
Ferland) : Oui, allez-y.
M. St-Arnaud :
Vendu. M. le Président, 505.
Le Président (M.
Ferland) : Quel pas de géant nous avons fait, M. le ministre.
Alors, allez-y.
M. St-Arnaud :
Sept pages d'un coup, M. le Président. Personne ne s'en est rendu compte.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, 505, j'imagine, M. le ministre.
• (17 h 50) •
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. «505. La commission rogatoire
est exécutée selon les règles prévues au présent code, à moins que l'autorité étrangère n'ait demandé de
l'exécuter autrement. Cependant, l'autorité étrangère doit fournir un
engagement pour garantir le paiement des frais.
«La personne qui a
demandé l'exécution de la commission informe l'autorité étrangère du lieu, du
jour et de l'heure auxquels il y sera procédé.»
Alors,
M. le Président, cet article est nouveau. La demande de tenir une commission
rogatoire au Québec doit être
accompagnée d'un engagement de l'autorité étrangère pour garantir le paiement
des frais, sinon la demande pourra être
refusée. L'autorité étrangère peut demander que la commission
rogatoire soit tenue selon une forme particulière;
à défaut, les règles prévues au code s'appliqueront.
Le
deuxième alinéa, M. le Président, prévoit pour sa part que le tribunal informe
l'autorité étrangère du lieu et du moment de la commission rogatoire.
Voilà, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme
de Santis : «…l'autorité étrangère doit fournir un engagement pour garantir le
paiement des frais.» Dans l'avant-projet de loi, on parlait d'un
cautionnement. Pourquoi on a changé le cautionnement pour l'engagement?
M. St-Arnaud :
Peut-être, M. le Président…
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : …je vais
laisser Me Longtin répondre. Évidemment, ces articles-là, vous l'avez compris, M. le Président, c'est très,
très, très technique. Et ce que je
comprends, c'est qu'entre l'avant-projet
de loi et le projet de loi il y a eu des discussions avec les gens qui sont vraiment
les spécialistes de ces questions particulièrement techniques, là, qui, je pense, nous échappent tous en partie, et que la
suggestion, ça a été de faire cette modification. Mais, Me Longtin, avez-vous… est-ce
que c'est ç. ou vous… Avez-vous d'autre chose à ajouter?
Le Président (M.
Ferland) : Me Longtin.
Mme Longtin (Marie-José) : Bien, c'est effectivement ça. C'est parce qu'avec un État étranger ce n'est pas tout à fait comme avec une autre personne. Donc, si
l'engagement qu'il prend… peut prendre différentes formes et sembler
acceptable. Et donc c'est une question de souplesse et de respect, peut-être,
aussi pour cette autorité étrangère.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, Me Longtin. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Si l'autorité étrangère ne respecte pas son engagement, quel est le recours que
nous avons?
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre ou Me Longtin.
Mme de Santis :
Il n'y a pas de…
Mme
Longtin (Marie-José) : Dans le fond, on ne la poursuivra pas…
M.
St-Arnaud : Il n'y aura pas de commission rogatoire. C'est ça.
S'ils ne nous envoient pas d'argent, tant pis pour eux autres.
Mme de Santis :
Non, mais ce n'est pas ça. Il doit fournir un engagement, ils fournissent
l'engagement. La commission rogatoire a lieu, mais l'engagement, après, n'est
pas respecté.
M.
St-Arnaud : Non, mais ma compréhension, là, c'est que
l'autorité étrangère doit fournir un engagement pour garantir le
paiement des frais avant que la commission rogatoire ne se tienne.
Mme de Santis :
Exact. C'est un engagement.
M.
St-Arnaud : Et, si l'autorité étrangère ne fournit pas
l'engagement, bien, il n'y a pas de commission rogatoire.
Mme
de Santis : Mais il fournit l'engagement, mais il
ne respecte pas l'engagement, après que la commission rogatoire aura lieu. Il ne paie… L'engagement,
c'est une promesse, une promesse à faire quelque chose, c'est différent
que donner une caution.
M. St-Arnaud : Mais là on est… On admettra, M. le Président, que, là, on
est rendus dans comment poursuivre un État étranger qui ne respecterait
pas son engagement.
Une voix :
C'est ça.
Mme de Santis :
Oui.
M.
St-Arnaud : Bien, on est loin un peu, là. Mais effectivement un
État qui ne respecte pas un de ses engagements peut être poursuivi.
Une voix :
Ce n'est pas le Code de procédure civile…
M. St-Arnaud :
Mais on s'éloigne du Code de procédure civile, avec respect, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. D'autres
questions, commentaires? Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme de Santis :
Je trouve que fournir une caution est toujours mieux, mais je laisse ça au
ministre.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article
505 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
St-Arnaud : «506. Les documents constatant l'exécution de la
commission rogatoire ou la décision du tribunal refusant de l'exécuter sont transmis à l'autorité étrangère par les mêmes
voies que celles par lesquelles la demande d'exécution de la commission
a été transmise.»
Alors,
M. le Président, cet article 506 reprend, pour l'essentiel, 508 de
l'avant-projet de loi, et c'est un article qui est nouveau. Les
documents constatant l'exécution de la commission rogatoire ou la décision du
tribunal refusant de l'exécuter sont transmis à l'autorité étrangère par les
mêmes voies que celles prises par la demande de la commission rogatoire. Voilà,
M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Questions,
commentaires sur l'article 506? Alors, M. le député de Blainville.
M.
Ratthé : Simple question de curiosité. Est-ce qu'il y a des
exigences minimales? Est-ce qu'il y a des choses qui sont déjà prévues dans…
savoir comment on va les transmettre, justement? On dit simplement : Ça va
être de la même façon, mais est-ce
que c'est… je ne veux pas nécessairement dire dans le code qui est là, mais est-ce
que… J'imagine qu'il y a des façons de faire qui sont prévues.
M.
St-Arnaud : Me Longtin?
Mme Longtin
(Marie-José) : Dans ces matières-là, ça peut dépendre aussi beaucoup
d'ententes d'entraide judiciaire entre les
États. Il y en a un certain nombre qui existent et qui avaient été conclues il
y a quand même des décennies et qui sont encore en usage. Par ailleurs, si la personne s'est adressée directement au tribunal,
on va procéder par le tribunal. Donc, c'est très varié comme
possibilité.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, merci, Me Longtin. D'autres commentaires, questions? S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 506 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud :
M. le Président, ça nous amène au dernier chapitre, chapitre VI.
Le Président (M.
Ferland) : Bien oui!
M. St-Arnaud :
«La reconnaissance et l'exécution des décisions et des actes publics
étrangers».
Deux articles
seulement. D'abord, 507, qui se lit comme suit :
«La
demande de reconnaissance et d'exécution d'une décision rendue hors du Québec
est introductive d'instance.
«Elle peut aussi être
présentée de manière incidente dans une instance par l'une ou l'autre des
parties.»
Alors, M. le Président, c'est un copier-coller de
l'article 510 de l'avant-projet de loi et c'est une reprise, essentiellement,
du droit actuel, voilà, M. le Président, à l'article 785 du Code de procédure
civile actuel. Voilà.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Des questions,
commentaires sur l'article 507? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 507 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
St-Arnaud : M. le Président, ça nous amène au dernier article
du livre V, croyez-le ou non, à l'article 508, que, j'espère, nous
pourrons adopter avant d'ajourner aujourd'hui, qui se lit comme suit :
«La
partie qui demande la reconnaissance ou l'exécution d'une décision étrangère
joint à sa demande, outre la décision,
l'attestation d'un officier public étranger compétent affirmant que la décision
n'est plus, dans l'État où elle a été rendue, susceptible d'appel ou
qu'elle est définitive ou exécutoire.
«Si
la décision a été rendue par défaut, les documents certifiés permettant
d'établir que la demande introductive d'instance a été régulièrement
notifiée à la partie défaillante sont joints à la demande.
«Les
documents dans une autre langue que le français ou l'anglais sont accompagnés
d'une traduction vidimée au Québec.»
Alors,
M. le Président, je vais commencer par vous lire les commentaires pour vous
dire essentiellement que cet article
reprend le droit actuel aux articles... notamment à l'article 586, et il adapte
la formulation pour tenir compte des autres livres du code.
Et,
M. le Président, on ne pourrait pas finir cette journée sans arriver avec un
amendement qui fera plaisir à la députée
de Montmorency, dont nous saluons la présence parmi nous, et l'amendement, M.
le Président, on l'a vu venir d'avance,
imaginez-vous. Il faut dire à quel point on est rendus, là, ferrés. On est
rendus tellement rapides que je pense qu'on devrait continuer encore une
heure ou deux — je
ne sais pas, M. le député de Beauharnois — parce que là...
L'amendement, M. le
Président, se lirait comme suit : Remplacer, au troisième alinéa de
l'article 508, le mot «vidimée» par le mot «certifiée». Voilà, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Cela étant, je propose de voter cet article 508 et...
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce qu'il y a... Il n'y a pas de commentaire...
M. St-Arnaud :
Sur l'amendement.
Le Président (M.
Ferland) : Sur l'amendement, oui. Est-ce qu'il y a... S'il n'y
a pas d'intervention...
M. St-Arnaud :
Adopté.
Le
Président (M. Ferland) : O.K. Attendez, je n'ai pas demandé
encore le... Est-ce que l'amendement à l'article 508 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Ferland) : Adopté. Vous êtes rendu plus vite que
le président, M. le ministre, c'est incroyable. Alors, il y a une
question sur la motion? M. le député de Fabre.
M.
Ouimet
(Fabre) : Oui. Bien, en fait, c'est parce que c'est toujours
embêtant, je ne sais jamais quand poser ma question quand c'est un
article qui n'est pas repris dans le projet de loi, donc je suis hors d'ordre.
Une voix : 509.
M.
Ouimet (Fabre) :
509 de l'avant-projet de loi, M. le ministre... M. le Président.
M. St-Arnaud : Est-ce qu'on
peut adopter 508 avant de répondre?
M.
Ouimet (Fabre) :
Bien, je veux juste que vous répondiez à ma question.
M. St-Arnaud : 509, pourquoi
509 n'est plus là?
M.
Ouimet (Fabre) :
Alors, on peut adopter 508 si on répond à ma question.
M. St-Arnaud : 508...
Le Président (M. Ferland) : À
ce moment-ci, le 508, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) :
Adopté. Alors, maintenant, vous pouvez poser la question sur pourquoi 509 est
disparu. Il y a toujours le 509, mais on comprend que c'est dans l'ancien...
M. St-Arnaud : De
l'avant-projet de loi.
M.
Ouimet (Fabre) : De
l'avant-projet de loi.
M. St-Arnaud : Me Longtin,
pour conclure la journée, une petite réponse.
Mme
Longtin (Marie-José) : Oui.
Cet article portait sur la Loi sur les dossiers d'entreprise. Et, après maintes
discussions avec plusieurs intervenants, il
a été considéré qu'il valait mieux ne pas y toucher et la laisser survivre là
où elle est.
M. St-Arnaud : Excellente réponse,
M. le Président.
M.
Ouimet (Fabre) :
Est-il nécessaire, M. le Président, de...
Le Président (M. Ferland) :
Oui, M. le député de Fabre, en quelque... en une minute, peu importe.
M.
Ouimet
(Fabre) : Parfait. Est-ce qu'il est nécessaire de présenter une
motion pour que nous ajournions à ce moment-ci ou, de consentement, nous
pourrions...
M. St-Arnaud : M. le
Président, en vous disant que nous avons adopté cinq livres sur huit.
Une voix : Incroyable!
Mme de Santis :
Bravo!
M.
St-Arnaud : Demain, nous allons commencer à 10 heures,
encore deux heures passionnantes de procédure civile sur le livre VI.
Le Président (M. Ferland) :
Et, M. le ministre, vous ne m'en trouvez pas peu fier. Alors, je vous félicite...
M. St-Arnaud : Bien, nous
nous félicitons tous, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) :
...chacun d'entre vous pour votre efficacité.
Mais, sur ce,
compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mardi 26 novembre
2013, à 10 heures, afin de poursuivre ce mandat. Alors, sur ce, 508
est adopté.
(Fin de la séance à 18 heures)