(Dix
heures sept minutes)
Le Président (M. Ferland) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté
le quorum, je déclare la séance de la Commission
des institutions ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Le mandat de la
commission est de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 35, Loi
modifiant le Code civil en matière d'état civil, de successions et de publicité
des droits.
Mme la secrétaire,
est-ce qu'il a des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger) remplace M. Marsan (Robert-Baldwin)
et Mme St-Laurent (Montmorency) remplace M. Duchesneau (Saint-Jérôme).
Documents déposés
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, Mme la secrétaire. Avant de poursuivre l'étude
détaillée, je dépose la lettre de Gris-Québec, la lettre de M. Mattew
McLauchlin, la lettre du collectif de travail LGBT et je fais le dépôt, Mme la
secrétaire.
Étude détaillée (suite)
Lors
de l'ajournement de nos travaux, hier, nous avions terminé par l'adoption de
l'article 30 amendé. Je vous rappelle que les articles 3 et 4 ont été
suspendus et l'amendement introduisant l'article 22.1.
Alors, M. le
ministre, la parole est à vous. Vous nous indiquez où vous voulez qu'on se
dirige.
M.
St-Arnaud : Oui. M. le Président. Alors, peut-être une ou deux
informations, là, qui font suite à notre rencontre d'hier.
D'abord,
la question qui nous avait été posée : Est-ce que les gens qui sont interprètes
en langue des signes sont membres de
l'ordre des interprètes et traducteurs? Alors, on me dit qu'il y en a très peu
qui sont membres comme tels de l'ordre.
Ce n'est pas une exigence que l'on impose pour être traducteur... pour être
interprète devant nos tribunaux. Alors, présentement, ce n'est pas nécessaire d'être membre de l'ordre pour être
interprète judiciaire. Pour être interprète judiciaire, il faut avoir un
certain niveau de compétence, là, il faut être un interprète senior, mais on n'exige
pas que la personne soit membre de l'ordre professionnel concerné.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Oui. M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le Président. Alors merci, M. le ministre, pour
cette vérification-là, mais qui m'amène tout
de même une réflexion. Et là je m'adresse au ministre responsable des lois
professionnelles et je le prends uniquement
sous l'angle du rôle auprès des tribunaux. Et là je ne veux pas prendre une
position formelle évidemment, mais je pose la question sur… Peut-être qu'il
y aurait lieu de réfléchir à la sagesse d'en faire une exigence à l'égard des
tribunaux dans la mesure où tout le monde sait que le but de l'encadrement
professionnel dans notre système professionnel,
c'est d'offrir des garanties au niveau de la protection du public. On a
notamment une obligation d'avoir un code
déontologie, et peut-être que ce serait… Et là je le dis, évidemment, de façon...
Je pose la question. Et je sais que le ministre… je vois que le ministre
est interpellé et peut-être qu'il pourra donner une suite et un jour nous
revenir avec cette idée. Alors, merci, M. le Président, merci pour cette
vérification-là.
• (10 h 10) •
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le député de Fabre. M. le ministre.
M. St-Arnaud : Bien, là-dessus, M. le Président, je prends note des commentaires, là,
exprimés par le député, là. Ça fera
l'objet de discussions, là, que j'aurai avec les gens. J'amorçais une
discussion là-dessus, là, mais ça fera partie des discussions qu'on
aura, M. le Président, pour voir si c'est réaliste d'envisager d'obliger les
interprètes judiciaires à être membres de l'ordre.
Sur
un autre sujet. On avait suspendu, M. le Président, 22.1. Alors, j'ai fait les
vérifications, là, quant au libellé de 22.1… C'est-à-dire qu'on a fait
des vérifications, M. le Président, tant du côté du ministère de la Justice que
du côté du Secrétariat à la législation. Les
vérifications ont été faites, et tout le monde est à l'aise avec le texte des
articles que nous avons adoptés et celui que nous n'avons pas adopté, le 22.1.
Et je propose donc, si ça convient aux gens... aux membres de la commission, on
pourrait l'adopter après…
Et, je le
dis, là, on a fait les vérifications à la fois au ministère de la Justice, à la
fois au Secrétariat à la législation au
Conseil exécutif, et tout le monde est à l'aise avec le texte. Et il semble
que… J'avais mentionné hier, là, qu'on avait vérifié
auprès d'un avocat aussi, senior, Me Charbonneau, au ministère, qui nous disait
que le 721 se retrouvait dans le nouveau
texte de façon intégrale. Alors, je pense que toutes les vérifications ont été
faites, là, et je proposerais, M. le Président, qu'on revienne à 22.1
après les interventions, bien sûr, des membres de la commission, et je pense qu'on
pourrait l'adopter, ces vérifications ayant été faites.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, M. le ministre, oui, on est d'accord, mais, peut-être pour les gens qui
nous écoutent aussi, je vais vous demander
de relire le 22.1 pour... Parce qu'on n'a sûrement pas le même auditoire
qu'hier, hein, on a sûrement...
M. St-Arnaud : Alors, M. le
Président, vous vous rappellerez que c'était... On ajoutait un article, donc,
qui devenait l'article 22.1 du projet de loi
et qui visait à modifier l'article 721. Parce que vous vous rappellerez, M. le
Président, que… — attendez que je le trouve — vous vous rappellerez que, par les articles
23, 24, 25 du projet de loi, tel qu'amendés, nous avons enlevé l'expression «sourd-muet» pour conserver seulement
l'expression «sourd» suite à des représentations qu'on avait eues lors
des consultations particulières et on s'est rendu compte qu'il y avait un autre
article dans le Code civil, qui était
l'article 721, qui avait toujours l'expression «sourd-muet». Alors, comme c'est
une expression qu'on souhaite faire
disparaître du Code civil, on en est venus à la conclusion de modifier
également le 721 par un amendement que j'ai proposé hier et qui se lit
comme suit :
L'article 721 de ce code est modifié :
1° au premier
alinéa par la suppression de «ou du sourd-muet» et le remplacement de «est
sourd seulement» par «est apte à le faire».
2° par le remplacement du 2° et du 3° alinéa par
le suivant :
«Dans le testament, le testateur déclare qu'il
l'a lu en présence du notaire et, le cas échéant, du témoin. Si le testateur est sourd et n'a pas l'usage de la
parole, cette déclaration lui est lue par le notaire en présence du témoin;
s'il est sourd seulement, elle est lue par lui-même à haute voix en présence du
notaire et du témoin.»
Alors, c'est un amendement, M. le Président,
donc, qui retire définitivement l'expression «sourd-muet» du Code civil.
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci,
M. le ministre. Des commentaires, M. le député de Fabre?
M. Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le
Président. Alors, oui, encore une fois, merci, M. le ministre, d'avoir fait
les vérifications qui nous rassurent. Je
pense qu'effectivement c'est une bonne chose de modifier l'article 721, même si
ce n'était pas au menu législatif au départ de nos travaux, mais, les remarques
qui ont été faites, moi, je pense que, par sensibilité
à l'égard des personnes visées par ces dispositions-là, les personnes sourdes,
quand on nous dit que l'expression n'est
pas adéquate, alors je pense qu'on témoigne d'un respect à l'égard de ces
personnes-là et pour moi, c'est... pour nous, en fait, c'est important
et donc on appuie la démarche du ministre dans ce sens-là.
Mon seul commentaire, et je l'ai évoqué hier et
j'avoue que je ne suis pas encore... je ne suis pas encore convaincu que c'est la bonne façon. Quand on dit,
dans la dernière phrase «s'il est sourd seulement», je ne suis pas
certain qu'on... En fait, c'est que ce qu'on veut dire là, c'est par opposition
à ce qu'on disait dans l'autre version par rapport à la personne sourde-muette,
mais, dans le fond…
Et je serais
tenté de revenir à la formulation qu'on utilise dans le premier alinéa,
c'est-à-dire «apte à le faire» : Si la personne est apte à le faire
ou s'il est apte à le faire, elle est lue par lui-même à haute voix. Parce que
ce qu'on veut simplement indiquer par cette
phrase-là, c'est que la déclaration à l'effet qu'elle est lue en présence du
notaire et du témoin, elle est... Ce
qu'on dit, c'est : La personne qui ne peut parler, donc qui n'a pas
l'usage de la parole, la déclaration est lue par le notaire en présence
du témoin. Ça, c'est la déclaration à l'effet que la personne sourde a lu le
testament en présence du notaire et du
témoin. Alors, c'est un peu compliqué, là, mais, pour bien comprendre ce qu'on
est en train de faire, c'est ça.
Donc, la personne sourde qui n'a pas l'usage de la parole, dans un premier
temps, elle lit une déclaration a l'effet qu'elle l'a lue en présence du
notaire et du témoin, et ce qu'on dit, c'est que le notaire, lui, fait lecture
de cette phrase-là en présence du témoin
pour indiquer que la personne sourde qui n'a pas l'usage de la parole a lu le
testament en présence du notaire et du témoin.
L'autre
situation, c'est la personne sourde qui n'est pas muette. Et ce qu'on fait pour
cette personne-là, c'est qu'on demande à cette personne-là, qui est apte
à le faire, de lire la déclaration. Tout ça pour dire, M. le Président… Puis je
le faisais aussi pour expliquer aux gens le
contenu, là, essayer de déchiffrer les mots, essayer de décortiquer l'article.
Tout ça pour dire que je ne suis pas... Et
je ne ferai pas un long débat, là, parce que je ne pense pas que ça vaille la
peine de faire un long débat, mais je
ne suis pas totalement satisfait que les termes «s'il est sourd seulement» sont
les mieux qu'on pourrait utiliser et
j'aurais une préférence pour «s'il est apte à le faire». Maintenant, comme je
le dis, je ne veux pas faire un long débat avec les membres de la
commission. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le… M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M.
Poëti : Écoutez, Je ne veux
pas faire dans la sémantique, parce que je suis pas... je n'ai pas les
qualifications de juriste, cependant... Mais, dans un premier temps, je veux
saluer puis remercier le ministre de cette préoccupation-là que les gens nous ont faite, de sourd et muet,
parce que je l'avais vraiment sentie et ressentie. Et, lorsqu'on fait des
lois qui sont vraiment... en fait, qui
guident l'État et qui guident des organismes tels que ceux-ci, ce genre de
détail-là peut paraître anodin pour certaines personnes, mais je pense
que, sur le côté humain, la demande qu'ils nous ont faite, vous l'avez bien reçue et je vous en remercie.
Parce que je pense que les lois doivent être aussi humaines et je pense
qu'on peut avoir de l'empathie et de la
compréhension pour des points. Et voici une belle occasion de pouvoir le faire,
et vous l'avez fait, et je vous en remercie pour ces gens qui, je suis
certain, vont l'apprécier.
Sur le
deuxième volet «sourd seulement» je sais qu'il y a eu de longs débats hier.
Est-ce que le terme«seulement»…
Parce que toi tu veux prendre autre chose… vous voulez mettre autre chose. Si
on enlevait «seulement», «s'il est
sourd», juste enlever le terme «seulement» est-ce que... C'est une option. Mais
je ne veux pas ouvrir un débat additionnel. Mais juste «s'il est sourd»,
on enlève le mot «seulement»… Je trouve que c'est un peu péjoratif de dire «seulement». En tout cas, c'est pour ça que
j'enlèverais le mot «seulement». Je ne sais pas si le ministre ou les
juristes pensent que c'est possible ou ce ne
l'est pas ou l'explication qui va avec… Mais il ne me semble pas approprié de
dire «seulement» honnêtement. C'est ma perception. Mais, je vous le dis, je ne
suis pas juriste. Vous avez peut-être des raisons professionnelles et juridiques
qui ne permettent pas ça. Mais, pour le commun des mortels qui n'a pas cette
formation-là… j'en suis, ça m'étonne un peu d'entendre «seulement».
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le député. Mme la députée de Montmorency.
Mme St-Laurent : Moi aussi, je remercie le ministre, en passant,
d'être… je veux dire d'être… disons, de faire droit à nos gens du respect qu'il manifeste vis-à-vis les sourds-muets.
Je me suis posé la question et je vais vous dire la phrase que je mettrais. Écoutez, ça vous pouvez en
juger : Si le testateur est sourd et n'a pas l'usage de la parole,
cette déclaration lui est lue par le notaire
en présence du témoin, sinon, elle est lue par lui-même à haute voix en
présence du notaire et du témoin.
Parce que moi aussi, «sourd seulement»… Tu sais, c'est déjà quelque chose
d'être sourd, on peut... Ça peut être
péjoratif. Je me suis demandé si on pouvait mettre… il faut mettre «sinon elle
est lue par lui-même à haute voix en présence du notaire et du témoin».
• (10 h 20) •
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre.
M.
St-Arnaud : M. le
Président... Bien, d'abord, je remercie les députés pour leurs bons mots. Je
regrette presque que la députée de
Saint-Henri—Sainte-Anne ne
soit pas parmi nous ce matin. Je pense qu'elle doit nous écouter. En
tout cas, je pense qu'elle doit constater
qu'on a bien travaillé, tous et toutes, sur cette question. Évidemment,
j'hésite beaucoup, M. le Président, à la lumière de ce que j'ai dit
tantôt, là. Toutes les vérifications ont été faites pour s'assurer que 721, le nouveau, ne changeait pas le contenu du 721
actuel, parce que l'objectif, c'est de changer une expression mais de ne
pas changer le fond de l'article 721.
Ma
compréhension, c'était, M. le Président, quand on lit la dernière phrase, qui
est en deux parties, et il y a un point
virgule entre les deux parties, la première partie disait : «Si le
testateur est sourd et n'a pas l'usage de la parole, cette déclaration
lui est lue par le notaire en présence du témoin — point virgule; s'il
est sourd seulement — l'objectif
ici voulant dire : s'il y a un des deux
éléments de la première partie qui n'est pas là, à savoir on est sourd mais
seulement, on a l'usage de la parole — elle
est lue par lui-même à haute voix en présence du notaire et du témoin.» Donc,
la dernière phrase, elle se... La
première partie de la phrase nous dit : Si vous avez les deux conditions A
et B, voici qu'est-ce qui se passe,
point virgule. Si vous n'avez seulement que A, voici ce qui se passe. C'est un
peu ça, l'idée, là, de la deuxième... du «seulement».
Mais
j'écoutais les commentaires du député de Marguerite-Bourgeoys et de la députée
de Montmorency, il y aurait peut-être une solution — parce
que j'hésite beaucoup à toucher à ça, là — ça serait de dire «s'il
est sourd et a l'usage de la parole, elle
est lue par lui-même», etc. Donc, au lieu de... on enlèverait le mot peut-être
qui sonne un peu... de manière un peu... qui sonne drôle — disons
ça comme ça, là — à
nos oreilles, «sourd seulement» et, je comprends, la députée de Montmorency l'a
dit… Alors, on pourrait, là…
Parce que les
gens ici, là, me disaient : Soyez prudent, M. le ministre, avant de
toucher à ça. C'est un équilibre, là…
Il faut faire attention. Mais je pense que, si on indiquait, Me Duguay, «s'il
est sourd et a l'usage de la parole, elle est lue par lui-même à haute voix», etc., je pense que… On enlève le
«seulement», on remet la deuxième... l'inverse de la deuxième condition
de la première partie de la phrase et je pense qu'on répond à la préoccupation
sans déranger le... sans toucher à
l'échafaudage délicat qu'on a devant nous. Alors, je vais écouter les députés
là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
merci, M. le ministre. Le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Oui, en fait,
quand j'écoutais le député de Marguerite-Bourgeoys, il a mis le doigt sur
le malaise que je tentais d'exprimer
maladroitement, c'est-à-dire c'est le terme «sourd seulement», le «seulement»
qui... Ceci dit, il me semble… Et là je vais
y aller d'une autre suggestion. Puisque c'est la même phrase qui est séparée
d'un point virgule, est-ce qu'on ne pourrait
pas tout simplement dire, au début de la deuxième phrase, «s'il a l'usage de la
parole»?
Parce que,
dans le fond, on s'adresse à la personne sourde là. Ça, c'est... On est dans la
section, on est dans un article qui
parle du testament notarié de la personne sourde, et là on est en train de
raffiner le processus. Et, le dernier membre de la dernière phrase du deuxième alinéa, ce qu'on vient
dire, c'est que la personne qui a l'usage de la parole, cette personne-là, elle, elle doit le lire à haute
voix. Il me semble que c'est évident qu'on s'adresse à une personne
sourde.
Maintenant, si le ministre veut... Je pense qu'il
faudrait qu'on enlève le terme «seulement». Je pense que tout le monde s'entend. Je ne suis pas sûr, M. le
ministre, qu'on va changer le sens parce qu'on enlève le mot «seulement»
par les termes que vous utilisez, que vous
proposez ou d'autres termes au même effet. Alors, moi, je pense qu'il faudrait
trouver une bonne façon et je pense qu'il faudrait enlever le terme... l'expression
«seulement», le mot «seulement».
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le député. Je vais laisser la
parole à la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : C'est qu'on a dit au début que «sourd», ça comprenait
aussi les sourds-muets. Ça, c'est l'embêtement.
Moi, je me suis posé des questions si on ne pouvait pas dire : Cette
déclaration lui est lue par le notaire en présence du témoin, sinon elle
est lue… — pas
de point-virgule, là — sinon,
elle est lue par lui-même à haute voix en présence du notaire et du témoin.
Sans point-virgule.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre. Sans point-virgule.
M.
St-Arnaud : Non, non, mais là-dessus, là, je ne pense pas, M. le
Président… Parce que je ne voudrais pas qu'on...
Parce que, là, on rentre dans le fond, là, puis «sinon», là... Par contre, j'ai
vérifié avec les légistes, là, qui me disent qu'effectivement on
pourrait écrire un peu dans le sens de ce que le député de Fabre dit, c'est-à-dire
qu'on pourrait commencer après le
point-virgule — et
je me penche vers la droite… en fait, la droite vient vers moi : «S'il a
l'usage de la parole, elle est lue
par lui-même à haute voix.» Alors, je trouvais ça clair de répéter «sourd»,
mais je m'en remets, là, aux légistes qui me disent : Ce n'est
peut-être pas nécessaire de répéter «s'il est sourd», puisqu'on est dans la
section… un peu ce que disait le député de Fabre, on est dans la section des
sourds.
Alors,
ça ferait : «Si le testateur est sourd et n'a pas l'usage de la parole,
cette déclaration lui est lue par le notaire en présence du témoin; s'il
a l'usage de la parole, elle est lue par lui-même à haute voix, en présence du
notaire et du témoin.» Alors, M. le Président, si ça convient à tous, je
retirerais mon amendement, M. le Président, puisque ça semble être la façon la
plus facile de procéder, et je redéposerais un amendement qui est en train de
se faire.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, est-ce que j'ai le consentement pour retirer l'amendement
proposé par le ministre?
M. Ouimet
(Fabre) : Puisque c'est déjà rendu, là, on va consentir.
Le Président (M. Ferland) : Non, mais des fois le ministre est très rapide,
hein? Mais ça permet quand même d'avancer en même temps que je fais mon
travail de président. Et je vous demande le consentement. Alors, il y a
consentement. Donc, M. le ministre, l'amendement est retiré. Donc, vous pouvez
déposer.
M.
St-Arnaud : Et je déposerai un nouvel amendement qui est parti, M. le
Président.
Le Président (M.
Ferland) : Vous pouvez en faire la lecture...
M.
St-Arnaud : Et est-ce qu'il est arrivé? Il est arrivé. La secrétaire
de la commission nous indique que l'amendement est arrivé. Est-ce qu'il est
arrivé pour l'impression?
Une voix :
Pas encore.
Le Président (M. Ferland) : Alors, en attendant qu'on arrive pour
l'impression, je vais vous demander d'en refaire la lecture, M. le
ministre.
M. St-Arnaud : Oui, M. le Président. Alors, je vais le lire, l'amendement, M. le
Président. Ça va nous sauver du temps.
Mais, en fait, ça ne... En fait, l'amendement, il est exactement le même, sauf
que, dans le 2°, puisque, le 2° — vous
vous rappellerez de l'amendement — on remplace les deuxième et troisième
alinéas du 721 actuel, donc, le nouveau deuxième alinéa va être comme je l'ai
lu. Alors, je reprends, M. le Président. Donc, l'amendement serait le
suivant :
Le projet de loi est
modifié par l'insertion de l'article suivant :
22.1. L'article 721
de ce code est modifié :
1°
au premier alinéa par la suppression de «ou du sourd-muet» et le remplacement
de «sourd seulement» par «et apte à le faire»;
2° par le
remplacement du deuxième et du troisième alinéa par le suivant :
«Dans le testament,
le testateur déclare qu'il l'a lu en présence du notaire et, le cas échéant, du
témoin. Si le testateur est sourd et n'a pas l'usage de la parole, cette
déclaration lui est lue par le notaire en présence du témoin; s'il a l'usage de
la parole, elle est lue par lui-même à haute voix, en présence du notaire et du
témoin.»
Alors,
le seul changement, M. le Président, c'est qu'on enlève finalement le mot… Par
rapport à l'amendement que j'avais
déposé, on enlève les mots «s'il est sourd seulement» et on remplace ça par
l'expression «s'il n'a pas l'usage»...
Une voix :
S'il a...
M.
St-Arnaud : Oui, «s'il a l'usage de la parole,».
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. En même temps, on
distribue les copies de l'amendement. Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'amendement? Je pense qu'on avait fait le tour, je crois. Alors, s'il n'y a pas de commentaire ou d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
introduisant le nouvel article 22.1 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Donc, le nouvel article 22.1 est adopté. Alors, M. le
ministre, nous retournons, j'imagine, à l'article...
M.
St-Arnaud : 31, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : 31, à la page 9, M. le ministre.
M. St-Arnaud : À la page 9. J'allais dire l'avant-dernière page, mais ce n'est pas
tout à fait le cas, M. le Président, mais on... En se rappelant qu'on a
suspendu 3 et 4. Alors...
Le Président (M.
Ferland) : Oui. On l'avait mentionné dès le départ, dès le début de
nos travaux ce matin.
• (10 h 30) •
M.
St-Arnaud : Excellent. Alors, M. le
Président, l'article 31 se lit comme suit :
L'article 2988 de ce
code est modifié par le remplacement, à la fin, de «et que le document traduit
la volonté exprimée par elles» par «que le document traduit la volonté exprimée
par elles et, le cas échéant, que le contenu du sommaire ou de l'avis, s'il est
notarié, est exact».
Alors,
M. le Président, cet article propose que la signature du notaire qui reçoit un
acte donnant lieu à l'inscription ou à la suppression d'un droit sur le
registre foncier ou à la réduction d'une inscription sur ce registre atteste à
elle seule non seulement qu'il a vérifié
l'identité, la qualité et la capacité des parties et que le document traduit la
volonté qu'elles ont exprimé, comme
l'énonce l'article actuel 2988 du code, mais également que le contenu du
sommaire qu'il en fait ou de l'avis
qu'il en donne est exact. Alors, l'objectif, M. le Président, de cet amendement
vise... L'objectif est à l'effet de reconnaître
à la signature du notaire qui rédige un sommaire ou un avis à des fins de publicité
une valeur s'accordant avec le statut
dont il bénéficie en tant qu'officier public chargé par la loi de conférer
l'authenticité des actes qu'il instrumente.
Le Président (M. Ferland) : Alors, est-ce que vous avez des... Est-ce que
c'est un amendement, j'ai compris?
M.
St-Arnaud : Non. Non, M. le Président. C'est l'article, il n'y a pas d'amendement
à 31.
Le Président (M.
Ferland) : O.K. J'avais cru comprendre que c'était un amendement. O.K.
Alors, est-ce qu'il y a... M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Oui. Une question, M. le Président, en fait, M. le ministre,
êtes-vous... Juste pour comprendre, là,
parce que ça me semble relativement simple, mais, avant de donner le O.K., je
veux juste être certain de bien
comprendre. Le sommaire... Parce que, là, on ajoute le sommaire à… le caractère
authentique, ce qu'on permet de faire. Et c'est cette idée du sommaire, là, peut-être juste nous expliquer, nous
rappeler... Parce que je pense qu'on en a parlé brièvement lors de l'audition,
mais... juste pour mon bénéfice, être certain de bien comprendre ce qu'on est
en train de faire.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M. St-Arnaud : Bien, ma compréhension… Mais je vais laisser les experts, là, qui sont
davantage qualifiés sur ces questions… Ma compréhension effectivement, c'est
qu'on étend au sommaire ou à l'avis à des fins de publicité une valeur s'accordant avec le statut dont le notaire
bénéficie en tant qu'officier public. Donc, on élargit, on élargit la
portée de 2988 pour l'étendre au sommaire et à l'avis donné à des fins de
publicité. Mais je vais peut-être demander à ce que Me Duguay... Est-ce que c'est
vous qui êtes la personne la plus adéquate pour répondre à ça?
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Duguay ou maître...
M.
St-Arnaud : Ah! Bonjour, Me Pagé, c'est ça? Ah!
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Duguay, étant donné que...
M. St-Arnaud : Vous comprendrez, M. le Président, qu'on est dans le pas mal technique,
hein? Parce que, là, on est dans la...
Le Président (M.
Ferland) : On est dans le très...
M. St-Arnaud : ...on est rendus, là, dans les derniers articles du Code civil. Ce n'est
pas ceux qui sont les plus lus, je
peux vous dire ça. Mais on est vraiment dans des champs vraiment assez pointus.
Alors, même les experts, entre eux... Alors, je vais laisser... Allez-y,
Me Duguay.
Le Président (M.
Ferland) : Même les experts sont confondus. Alors, monsieur... Me
Duguay, c'est-à-dire, étant donné qu'on redébute une nouvelle session de
travail, je vais vous demander de vous identifier, votre nom et votre titre, s'il
vous plaît.
M. Duguay (Yann) :
Donc, Yann Duguay, légiste au ministère de la Justice.
Le Président (M. Ferland) : Allez-y,
M. Duguay.
M. Duguay (Yann) : Ce qu'on fait
avec cet article-là, tout simplement, c'est qu'en ce moment, lorsqu'un notaire reçoit un acte, par sa signature, il
atteste qu'il a vérifié l'identité, la qualité et la capacité des parties.
Maintenant, parfois, il y a aussi une
exigence qui s'ajoute, il faut que, dans le cas d'un sommaire, d'un avis… il
doit aussi spécifier que le contenu du sommaire ou de l'avis est exact.
Donc, en pratique, ce que ça donne, c'est qu'il faut qu'il signe deux fois, il signe deux documents. Et là ce qu'on
fait, c'est que, par cette phrase-là, il va avoir juste besoin de signer
une fois. C'est juste ça.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
Me Duguay. M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Oui, merci. En
fait, je suis d'accord avec le ministre, c'est très technique, là, et c'est
sans doute pour ça qu'on a besoin de se faire expliquer. Mais, en fait, la
question, c'est : C'est quoi, le sommaire et l'avis, par rapport... Parce que ce n'était pas dans le
code, là. Là, on le prévoit... Ou c'était séparé, il fallait le faire de... Ça
sert à quoi, le sommaire et l'avis? C'était plus ça, ma question.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
Me Duguay.
M. St-Arnaud : C'est une bonne
question, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, même M. le ministre trouve que c'est une très bonne question, M. le
député de... Alors, Me Duguay.
M. Duguay (Yann) : En fait, c'est...
M. St-Arnaud : On va écouter la
réponse.
M. Duguay
(Yann) : ...ce n'est rien de
nouveau, là. Mais je ne suis pas notaire, là. Un sommaire, ça existe
déjà. C'est simplement un document qui permet la publication lorsqu'il manque
certains éléments à un acte. Donc, c'est comme un document plus simple que l'acte
au complet, c'est un sommaire, c'est un...
Le Président (M. Ferland) : Alors,
nous avons l'arrivée d'un nouvel expert, alors...
Des voix : …
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le ministre.
M. St-Arnaud : Je ne sais pas si ça
répond à la question du député.
M. Ouimet
(Fabre) : ...en rajouter. Je
n'ose pas poser d'autres questions pour faire preuve de mon ignorance,
M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Non,
définitivement, non. Sans ça...
M. St-Arnaud : ...M. le Président,
c'est que des sommaires, il y en avait déjà. C'est courant qu'il y ait des
sommaires, mais il fallait que ce soit signé...
Une voix : …une double signature.
M. St-Arnaud : Qu'il y avait une
double signature. En modifiant l'article, la signature vaut également pour le
sommaire.
Une voix : ...
M. St-Arnaud : Du «contenu du
sommaire ou de l'avis».
Une voix : Oui.
M. St-Arnaud : Excellent. Excellent.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
merci, M. le ministre. Alors, Mme la députée de Montmorency pour un commentaire
ou une question.
Mme
St-Laurent : Non, un commentaire, justement.
Le Président (M.
Ferland) : Commentaire, allez-y.
Mme St-Laurent : Quant à moi, ça me satisfait pour la simple et bonne raison que la
Chambre des notaires a très bien expliqué et sont d'accord et le Pr
Brochu également, M. le Président. Ça fait que je pense que tout est conforme, vu… Un professeur d'université, sur ce point, est
quand même mieux que nous, il faut le dire avec humilité, parce qu'on n'est pas des spécialistes en tout. Et la Chambre
des notaires dit exactement la même chose. Ça sert uniquement lorsqu'il reçoit un... «…oblige le notaire qui reçoit un
acte authentique à vérifier l'identité, la qualité et la capacité des parties
et que le document traduit la volonté
exprimée.» C'est ce que la Chambre des notaires dit et ce que le professeur
Brochu dit. Ça fait que, s'ils sont satisfaits, je pense que nous, nous devrions
être satisfaits.
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci, Mme la députée. Alors, on voit ici
l'importance d'avoir des experts qui
viennent, lors des auditions, présenter leur mémoire ou qui le font uniquement
par courrier. C'est important autant pour
nous, les législateurs, même si on a quelques experts autour de la table, et
pour les gens qui nous écoutent. Alors, M. le ministre, sur ce...
M.
St-Arnaud : Oui, effectivement, effectivement, le Pr Brochu nous avait
dit que c'était un article qui ne posait pas
de problème, qui visait — en fait, on l'a tous dit, là — à reconnaître la valeur de la signature d'un
notaire sur un sommaire ou sur avis rédigé sous forme authentique et qui
est présenté pour inscription au registre foncier.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, M. le ministre.
M. St-Arnaud : Alors, effectivement, c'est rassurant de voir que... Si les experts
nous disent, M. le Président, que ça ne pose pas de problème, je pense
qu'on peut aller de l'avant.
Le Président (M. Ferland) : Je nous sens tous rassurés, M. le ministre.
Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire ou d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 30 est adopté?
M.
St-Arnaud : 31, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : 31, excusez, 31. Oh! j'allais à reculons, M. le
ministre. Alors, l'article 31 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Adopté. Alors, l'article 31 est adopté. M. le ministre, 32
maintenant, j'imagine.
M.
St-Arnaud : M. le Président, sur l'article 32, qui modifiait... En
fait, je peux vous le lire, là, l'article 32. Le projet de loi dit ceci :
L'article 2992 de ce
code est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«La
signature qu'appose le notaire à un sommaire notarié qu'il dresse emporte cette
attestation additionnelle.»
M. le Président, ça
va m'amener à un amendement, qui va être de retirer l'article. Ce qu'on me dit — et corrigez-moi, Me Duguay, là — c'est
que l'article 31 qu'on vient d'adopter, qui modifie 2988, comprend l'article 32
et on n'a pas besoin d'ajouter cette phrase à l'article 2992. C'est bien ça?
Une voix :
C'est ce que la chambre nous disait.
M. St-Arnaud : Et c'est ce que la chambre nous disait. Est-ce qu'on l'a, le mémoire de
la chambre? Vous avez vu ça, Mme la députée de Montmorency?
Mme St-Laurent : Oui, dans le mémoire de la chambre, pour les articles 31 et 32, ils
disent : «Dans leur version actuellement en vigueur, les articles
2988 et 2992 font double emploi avec la Loi sur le notariat et imposent une
obligation inutile aux notaires.»
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, Mme la députée de Montmorency, qui a toujours
près d'elle les projets de loi ou les mémoires. C'est pratique. Alors, M. le
député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Oui, merci. Je suis heureux de voir, là, qu'on nous avait souligné
qu'il y avait… C'est une disposition
qui avait un côté inutile en ce qui concerne le notaire. Ceci dit, je vais
pousser la réflexion. Quand je lis 2992 tel qu'il existe, là : «Lorsque l'inscription sur le registre foncier
est requise au moyen d'un sommaire, l'attestation du notaire ou de l'avocat qui dresse le sommaire du document
porte en outre sur l'exactitude du contenu du sommaire», là je comprends
que la Chambre des notaires nous dit que ça
faisait double emploi entre eux avec 2988 et la Loi sur le notariat. Mais
je vois qu'on parle de l'avocat également, à 2992. Et là je comprends que l'amendement
proposé par l'article 32 est inutile parce
qu'on parle du sommaire notarié puis avec l'amendement qu'on vient d'adopter à
2988… Mais qu'en est-il de l'avocat, là? Est-ce que l'avocat, lui, est
affecté par ces modifications-là, là. C'est ma question.
M.
St-Arnaud : …c'est une autre bonne question, parce que...
Une voix :
Deux en deux.
• (10 h 40) •
M.
St-Arnaud : Effectivement. En fait, ce que la chambre des... Parce qu'effectivement,
pour ce qui est des notaires, je pense qu'on répond à la préoccupation de la
Chambre des notaires, qui nous disait : «Dans leur version actuellement en vigueur, les articles 2988 et 2992
font double emploi avec la Loi sur le notariat et imposent une
obligation inutile aux notaires. Les
amendements proposés auront pour effet de régler le problème dénoncé
précédemment par la Chambre des
notaires du Québec. La chambre se questionne toutefois sur la nécessité de
répéter, à l'article 2992 — tel
que modifié par l'article 32 du projet de loi […] — que la signature qu'appose
le notaire à un sommaire notarié qu'il dresse emporte l'attestation quant à
l'exactitude du contenu alors que ce principe est énoncé à 2988.» Alors, pour
les notaires, je pense que... La chambre
nous disait : Ce n'est pas nécessaire de répéter, et donc d'où la
modification que...
En fait, je le
répète, M. le Président, mais moi, j'ai demandé aux gens : Faites
référence aux consultations particulières.
Mais je le fais pour chacun de mes projets de loi, tout ce qui est mentionné
dans les consultations particulières, je demande toujours qu'on vérifie
chacune des propositions et qu'on regarde la faisabilité d'y donner suite ou
pas. Alors, dans ce cas-ci, c'est ce qui a
amené effectivement les légistes du ministère à nous proposer de finalement, à
la suite des propos notamment de la Chambre des notaires, retirer l'article
32 du projet de loi.
Maintenant,
pour ce qui est des avocats, et c'est ce que dit le député de Fabre... Parce
que l'article 2988 porte sur le...
c'est le notaire, et, l'article 2992, on parle de l'attestation du notaire ou
de l'avocat. Est-ce que, Me Duguay, vous pourriez peut-être répondre à la précision? Parce que je pense que notre
amendement de retirer l'article 32 — je ne sais pas si je l'ai déposé, M. le Président, l'amendement, mais ça va être de
retirer l'article 32 du projet de loi — répond à la préoccupation de la chambre et clarifie la situation pour les notaires.
Mais qu'en est-il des avocats qui sont mentionnés à 2992? Peut-être que
Me Duguay pourrait nous éclairer là-dessus, éclairer le député de Fabre.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, oui, l'amendement est déposé, M. le ministre. Alors,
Me Duguay, à vous la parole.
M. Duguay (Yann) : Alors, ce que nos collègues du MRN nous disent, en fait, c'est que
l'avocat n'est pas un officier public comme le notaire. Donc, pas besoin
de...
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Oui. En fait, je le savais, là, je sais que c'est triste, mais je le
savais. Mais la question, c'est : À 2992, on prévoit la réquisition
d'inscription au moyen d'un sommaire. Et ce qu'on dit, c'est : «…l'attestation
du notaire ou de l'avocat qui dresse le sommaire du document porte en outre sur
l'exactitude du contenu du sommaire.»
Je pensais que 2988,
pour le notaire, c'est ce qu'on faisait là. Ce qu'on dit, c'est : Quand le
notaire signe, sa signature vaut tant sur la
qualité des parties, l'identité, etc., que le contenu du sommaire qu'il
confirme comme étant exact. C'est ce qu'on vient de faire à 2988.
Ma
question : À 2992, on prévoit qu'un avocat peut attester de l'exactitude
d'un sommaire. C'est ça? Et là je veux comprendre, là. Parce qu'à ce
moment-là je me demande pourquoi on n'enlève pas le notaire à 2992 parce qu'on
le vise déjà ailleurs. C'est déjà complet,
là, par 2988, si j'ai bien compris les amendements. Et là je le dis avec un
gros «si», puis je veux être certain
que les experts nous suivent. Mais je voulais comprendre quel était le rôle de
l'avocat par rapport au sommaire. Et est-ce qu'il n'y a pas lieu de
modifier 2992 pour enlever le notaire parce qu'il n'aurait plus à être là? C'est
ma question, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le député de Fabre. M. le ministre.
M. St-Arnaud : M. le Président, je vais laisser Me Duguay poursuivre là-dessus parce
que je suis un peu... je suis rendu à peu près au même... je suis rendu…
Des voix :
...
M. St-Arnaud : Je suis rendu au même niveau que le député de Fabre, M. le Président.
La réflexion est rendue là, mais je pense que Me Duguay est rendu plus
loin.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Duguay, amenez-nous un peu plus loin que nos deux
collègues autour de la table.
M.
St-Arnaud : Ou essayez.
M. Duguay
(Yann) : Pas tellement. En fait, non, non, c'est juste que, si on
laisse l'article tel qu'il est dans le projet
de loi, l'avocat non plus n'aura pas besoin de signer deux fois. Si on le
retire, comme le suggère la chambre, l'avocat va devoir signer deux
fois. Il y a une petite distinction, là, entre l'avocat et le notaire.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
Me Duguay. Maître... M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Merci, M. le Président. En fait, je vois qu'il y
a une distinction, mais je ne comprends pas en quoi l'amendement qui est proposé, c'est-à-dire de retirer l'article
32, qui visait à ajouter la signature du notaire pour confirmer, en fait... Le projet de loi visait à
ajouter un deuxième alinéa à 2992, qui disait : «La signature qu'appose
le notaire à un sommaire notarié qu'il
dresse emporte cette attestation additionnelle.» On vient de le faire, on vient
de le faire, c'est inutile. Alors,
l'amendement, en fait, on pourrait régler… On pourrait y aller peut-être dans
l'ordre et simplement. On est tous d'accord que l'amendement...
M.
St-Arnaud : Oui. On pourrait voter l'amendement, M. le Président.
M. Ouimet
(Fabre) : ...semble atteindre l'objectif que nous poursuivons tous.
Non? L'amendement qui est celui-là, là, de retirer ce qu'on voulait ajouter
pour le notaire...
M. St-Arnaud : ...clair, la Chambre des notaires nous a dit que ce n'était pas
nécessaire de répéter à l'article 2992…
Le Président (M.
Ferland) : Juste pour mon éclairage, M. le ministre, on est toujours, là,
sur le retrait de l'article 32, l'amendement?
M.
St-Arnaud : Oui. Et là-dessus je pense qu'on s'entend tous.
Le Président (M.
Ferland) : Et là vous êtes prêts à voter ça. Mais j'avais la députée
de Montmorency qui...
M.
St-Arnaud : Mais, après ça, il reste le problème de l'avocat. Moi
aussi, là, j'ai besoin de plus d'éclairage.
Le Président (M. Ferland) : Alors, on réglera l'avocat après le notaire. Et
Mme la députée de Montmorency.
Mme St-Laurent : Oui. À 2982.1. Vous allez dire que je retourne loin. C'est parce qu'à
2982.1 on dit : «Doit être jointe à la réquisition l'attestation du
notaire ou de l'avocat…» Donc, à 2982, on parle du notaire et de l'avocat, à
2988, on n'en parle pas et, à 2992, on en parle. Mon problème, c'est 2988,
pourquoi on ne mettrait pas «le notaire ou l'avocat»?
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
Des voix :
…
M. St-Arnaud : C'est ça, je pense qu'ils ont... C'est ça, il y a des distinctions, M.
le Président, que je crois saisir, mais c'est encore un peu nébuleux.
Alors, peut-être Me Duguay.
M. Duguay
(Yann) : C'est tout simplement qu'à 2988 on parle du notaire qui
reçoit un acte, qui fait une inscription sur le registre foncier, ce qui, si je
ne m'abuse, ne fait pas partie des attributions d'un avocat.
Le Président (M. Ferland) : Alors, est-ce que ça répond à la question, Mme la
députée de Montmorency, oui?
Mme
St-Laurent : Oui.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre, est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. St-Arnaud : M. le Président, moi aussi, là, je voudrais juste être bien sûr qu'on
nous explique ce que fait le notaire
et ce que fait l'avocat et à quels moments il y a des distinctions entre les
uns et les autres, et ce qui expliquerait qu'on… j'allais dire qu'on facilite le travail du notaire, mais
l'avocat, lui, doit signer, à 2992. J'ai un petit peu de... Je ne sais
pas, je me demandais si on... qu'on clarifie le rôle du notaire et le rôle de l'avocat
dans cette procédure. Est-ce que quelqu'un est capable de...
Le Président (M.
Ferland) : Me Duguay, est-ce qu'on a une réponse ou on fait appel à...
M. St-Arnaud : En fait, je vais reprendre la question de la députée de Montmorency,
là, qui dit, au départ, à 2980... dans
l'article, là… À 2982.1, on dit que, lorsqu'il y a une réquisition
d'inscription sur le registre foncier, «doit être jointe à la
réquisition l'attestation du notaire ou de l'avocat qu'il a procédé au
transfert à partir de l'acte d'origine», ta, ta, ta, dans le deuxième paragraphe. Donc, il y a une attestation qui est jointe
à la réquisition. L'attestation, elle, elle peut être faite par un
notaire ou par un avocat.
2988,
je comprends que c'est l'attestation du notaire, on précise l'attestation du
notaire. Puis, avec l'amendement qu'on
a apporté, on vient dire grosso modo, là : La signature, elle porte sur
tout, incluant le sommaire. Parce que, là, on parle du notaire puis, après ça, à 2989, on parle
d'arpenteur-géomètre puis, après ça, à 2990, on parle des officiers de
justice, des secrétaires ou greffiers municipaux.
Et là on arrive à 2992 : «Lorsque l'inscription
sur le registre foncier est requise au moyen d'un sommaire…» Donc, quand il n'y a pas de sommaire... Quand il y
a un sommaire, donc le notaire, on lui a réglé son problème à2988 mais, pour ce qui est
de l'avocat, «l'attestation du notaire ou de l'avocat»… C'est : «…ou de
l'avocat qui dresse le sommaire du document porte en outre sur l'exactitude
du contenu du sommaire.» En fait, pour ce qui est du notaire, on a tout réglé à
2988, mais l'avocat… Là on vient dire : «…l'attestation […] de l'avocat
qui dresse le sommaire du document porte en outre sur l'exactitude du contenu
du sommaire.» Est-ce que vous pourriez m'éclairer et éclairer la commission
davantage?
• (10 h 50) •
Une voix : Le député de Fabre va
nous éclairer.
M. St-Arnaud : En fait, le député de
Fabre va nous éclairer.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : C'est-à-dire, vous
éclairer… je n'oserais pas prétendre faire une telle chose. Ma
suggestion, c'est que je pense que
l'amendement, lui, on est tous d'accord, c'est bon. C'est-à-dire, de retirer
32, là, je pense qu'on est tous d'accord que c'est la bonne chose à faire.
Et on pourrait, et je suggère… — ce n'est pas moi ni le ministre ni le
président — on
pourrait peut-être disposer de l'amendement...
M. St-Arnaud : ...vote là-dessus
puis on va continuer la discussion sur le reste.
M. Ouimet (Fabre) : Oui, parce qu'il
y a d'autres choses à dire.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
nous allons disposer de l'article 32. Alors, s'il n'y a pas d'autre...
Des voix : …
Le Président (M. Ferland) : Alors,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement supprimant l'article
32 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Donc, l'article
32 est supprimé. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : Bon, bien, en fait,
je laisserais la parole au député de Fabre, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Merci. En fait,
ce que j'allais dire...
M. St-Arnaud : ...
Le Président (M. Ferland) : M. le
député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Merci. Ce que
j'allais dire, c'est que, si je comprends bien, et là ce serait peut-être
quelque chose qu'on pourrait vérifier à la pause ou avant de compléter l'étude,
mais il me semble qu'on pourrait enlever le «notaire»
à 2992, parce que ce qui est là, 2992… Si j'ai bien compris la mécanique, là, à
2988, ce sont les actes qui sont du ressort exclusif du notaire, et, en
ajoutant l'exactitude du sommaire, pour le notaire, 2992 devient inutile. 2992 demeure utile pour l'avocat qui atteste, qui fait
une réquisition d'inscription au moyen d'un sommaire et qui doit
attester de l'exactitude. C'est ce que je
comprends de la... Je vois les personnes qui font signe oui de la tête, ce qui
me donne à penser que j'ai peut-être raison.
Une voix : Il y en a qui font non.
M. Ouimet (Fabre) : Il y en a qui
font non aussi? Oh!
M. St-Arnaud : Il y en a qui font
non. Il y en a qui font non.
M. Ouimet
(Fabre) : Bien, à ce
moment-là, on va... Je voudrais... C'est la piste que j'aimerais qu'on
explore. Parce que, quant à faire un amendement, améliorons notre code, on
pourrait enlever…
M.
St-Arnaud : ...M. le
Président. Donc, on a retiré le 32, conformément à certaines représentations
qui nous avaient été faites en consultations particulières; ça, je pense
qu'effectivement c'est ce qu'il fallait faire. Mais est-ce qu'on doit enlever le «notaire» de 2992, compte
tenu de l'amendement qu'on a apporté à 2988? Moi aussi, j'ai tendance à dire
oui et à laisser cependant «l'avocat», mais à enlever le «notaire» de 2992
parce que je pense qu'on a tout couvert à 2988. C'est ma compréhension.
C'est votre compréhension? Non? Oui? Peut-être.
Alors,
M. le Président... Mais je pense qu'effectivement on est dans le très
technique. Et honnêtement, avant de le... je
pense qu'on va y réfléchir. Et vous me ferez penser, M. le Président, peut-être
de revenir sur ce problème soulevé à 32 parce que, là, 32, on l'a
retiré, ça fait qu'on n'y reviendra pas automatiquement. Mais je demanderais qu'on
le vérifie pour bien s'assurer…
Et,
si je comprends bien l'idée du député, là, une des pistes, ce serait d'enlever
le «notaire» de 2992, de garder «l'avocat».
Est-ce que, si on fait ça, compte tenu de l'amendement qu'on a apporté à 2988,
on couvre tout, on n'échappe rien? C'est la question, je pense, là. Et
on va le vérifier parce qu'honnêtement, là, les avis divergent sur cet article.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, si je... Oui, M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Bien, en fait, je ne veux pas faire preuve de hardiesse,
mais moi, je vais proposer un amendement.
Comme ça, on est sûrs qu'on ne l'oubliera pas. Puis on le réglera d'ici la fin
de nos travaux. Alors, si vous me donnez juste... Je vais vous dire l'amendement
que je vais proposer à 2992. Je vais proposer que nous biffions les mots «du
notaire ou». Donc, l'article qui serait amendé se lirait :
«Lorsque
l'inscription sur le registre foncier est requise au moyen d'un sommaire,
l'attestation de l'avocat qui dresse le sommaire du document porte en
outre sur l'exactitude du contenu du sommaire.»
Et évidemment, et là
je le mets sur la table comme ça, on...
Le Président (M.
Ferland) : ...aller plus loin, M. le député, vous allez déposer l'amendement
que vous venez de lire.
M. Ouimet
(Fabre) : Oui, mais, si vous me donnez...
Le Président (M.
Ferland) :,Est-ce qu'il est écrit?
M. Ouimet (Fabre) :
Non. Je...
Le Président (M.
Ferland) : Alors, je vais suspendre quelques secondes… quelques
minutes...
M.
St-Arnaud : ...je vous ferai remarquer que ça nous a pris 12 secondes
pour envoyer le...
Le Président (M.
Ferland) : Effectivement.
M. St-Arnaud : Hein, on l'a écrit, il a été transmis à la secrétaire et imprimé, tout
ça en dedans de 15 secondes. Mais, quand c'est le député de Fabre... La
dernière fois, ça a duré 15 minutes, M. le Président, pas 15 secondes.
Le Président (M.
Ferland) : Bien, écoutez...
M.
St-Arnaud : Ça m'inquiète un peu, mais on va... Je pense que ça part d'une
bonne intention.
Le Président (M.
Ferland) : Mais l'expérience nous...
M. St-Arnaud : Il n'est pas compliqué, cet amendement-là, là. Il a trois mots, ça fait
que j'espère qu'il va être capable, M. le Président, de... En tout cas,
on va calculer ça.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, les commentaires du ministre ayant été faits, je
suspends quelque temps, là, pour permettre l'écriture de l'amendement.
(Suspension de la séance à
10 h 55)
(Reprise à 11 h 3)
Le Président (M. Ferland) : Alors, nous reprenons les travaux de notre
commission. Alors, nous avions le député de Fabre qui souhaitait déposer un amendement. Alors, je vous
demanderais d'en faire la lecture parce que les textes ont été
distribués, tout le monde a reçu les textes.
M. Ouimet
(Fabre) : Oui. Alors, l'amendement que je dépose se lit comme
suit :
Le projet de loi est
modifié par l'ajout de l'article 32.1 :
32.1. L'article 2992
de ce code est modifié par la suppression des mots «du notaire ou».
Le
but de l'amendement, M. le Président — et
je vais vous proposer qu'on le suspende, là, c'est parce qu'on doit faire des vérifications — c'est...
Nous pensons que ces mots sont inutiles compte tenu des changements que nous
avons proposés ou adoptés, par ailleurs.
Mais, puisque c'est très technique et qu'on veut être certains de poser le bon
geste, je vais vous proposer — et je pense que tout le
monde consent — à
ce qu'on suspende l'examen de cet amendement. Le ministre pourra faire les
vérifications et nous revenir plus tard.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, est-ce que j'ai le consentement pour
suspendre l'amendement?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M. Ferland) : Alors, il y a consentement. L'amendement à
l'article 32.1 est suspendu. Alors, M. le ministre, la parole est à vous
pour, j'imagine, l'article 33.
M.
St-Arnaud : L'article 33, M. le Président. L'article 33 se lit comme
suit :
33.
L'article 3017 de ce code est modifié par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa,
de la phrase suivante : «Elle doit aussi être faite à La Financière agricole du Québec et à la Société
d'habitation du Québec lorsqu'il s'agit d'immeubles grevés d'hypothèques
publiées en leur faveur.»
Alors,
M. le Président, cette modification à l'article 3017 vise à permettre à
La Financière agricole du Québec et à la Société d'habitation du Québec d'être notifiées par l'Officier de la
publicité foncière tant et aussi longtemps que les hypothèques en leur faveur ne sont pas radiées.
L'inscription d'une adresse ne sera plus nécessaire ni son
renouvellement. En regard de ces sociétés, cela permettra, le cas échéant, la
notification au-delà de la période de 30 ans prévue à l'article 3022 du Code civil. En effet, les hypothèques consenties à ces
entités ont souvent une durée supérieure à 30 ans.
Et
je peux peut-être compléter, M. le Président, en regardant en même temps
l'article 3017 que nous modifions. Je vais ajouter quelques lignes, M.
le Président, que j'ai ici et qui, je pense, pourraient éclairer la commission
quant à l'objectif de cet amendement. Les
nouvelles dispositions viseraient à combler l'écart entre le délai de validité
de l'inscription des avis d'adresse, 30 ans, et celui des hypothèques
constituées en faveur de La Financière agricole du Québec — La
Financière — ou
de la Société d'habitation du Québec — SHQ — qui
n'est pas limité à 30 ans, il est d'ailleurs fréquemment au-delà de ce délai.
Afin
d'éviter à La Financière et la SHQ de procéder au renouvellement de
l'inscription de leur avis d'adresse, le registre foncier a développé une nouvelle fonctionnalité de son système
informatique pour permettre l'envoi automatisé des informations
nécessaires à ces organismes pour protéger leurs créances, le cas échéant.
Ainsi, les modifications permettraient à La Financière et à la Société d'habitation
du Québec d'être notifiées par l'officier pour une période plus longue que 30 ans — c'est ce que j'ai dit — sans que celle-ci n'ait à procéder à
l'inscription ou à un renouvellement quelconque.
Cela vaut pour les documents publiés après l'informatisation des bureaux de la
publicité des droits. L'inscription d'une hypothèque en faveur de la SHQ
et de La Financière agricole n'est pas limitée à une période de 30 ans, je le répète, elles n'auront pas
l'obligation de procéder au renouvellement de leur avis d'adresse dans un délai
de trois ans, contrairement aux autres créanciers.
Alors,
ce sont les informations de départ, M. le Président. Et peut-être que, suite
aux questions de nos collègues, les
gens... Et, je vous rappelle, je suis accompagné de Me Pagé, de la Direction
des affaires juridiques du ministère des Ressources naturelles, donc de
Me Valérie Pagé et Me Line Drouin, qui est l'Officier de la publicité foncière.
Alors, peut-être que, sur la mécanique, mes
collègues, s'ils ont des questions, les experts pourraient répondre, M. le
Président.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : En fait, on va bénéficier de l'expertise. Simplement, en termes
simples, là, nous expliquer la mécanique,
comment ça se passe aujourd'hui. Et cet amendement-là vient... Ce que je comprends,
c'est que, puisqu'il y a des
hypothèques qui dépassent généralement 30 ans, il y a une particularité qu'on
exige de La Financière et de la SHQ, et là on vise à corriger cette situation en rendant ça plus simple. C'est
ce que je décode, j'aimerais juste qu'on me le confirme.
M.
St-Arnaud : Effectivement, M. le Président, peut-être, effectivement,
en repartant un peu du début quant à la
situation actuelle, quant aux règles actuelles et éventuellement ce que l'on
vient préciser, peut-être, M. le Président, peut-être Me Drouin...
Une voix :
Me Pagé va...
M.
St-Arnaud : Me Pagé? Oui, alors, Me Pagé.
Le Président (M. Ferland) : Alors, pour la première prise de parole, je vais
vous demander de vous identifier, votre titre et votre nom.
Mme Pagé
(Valérie) : Oui. Valérie Pagé, je suis juriste à la Direction des
affaires juridiques au ministère des Ressources naturelles. Alors,
premièrement, un avis d'adresse, qu'est-ce que c'est? C'est un avis qu'un
créancier, un bénéficiaire peut requérir au registre foncier pour être notifié
par l'Officier de la publicité foncière si jamais son droit est en péril. Ça peut être en raison d'une saisie
ou d'un préavis d'exercice d'un droit hypothécaire. Donc, une fois qu'une
hypothèque est publiée au registre foncier, ça prend l'inscription d'un avis d'adresse
pour que l'officier transmette cette notification-là.
Actuellement, c'est
déjà le cas pour le Procureur général du Québec, pour les créances prioritaires
publiées en faveur de l'État, qu'une fois qu'une
hypothèque est publiée, ça se fait automatiquement, sans l'inscription d'un
avis d'adresse, cette notification-là. Donc,
en raison de la quantité d'hypothèques publiées en la faveur de la Société
d'habitation du Québec et de La Financière agricole, ça va se faire de
manière automatique maintenant. Donc, ça va leur éviter de procéder à l'inscription
ou au renouvellement de l'ensemble de leurs avis d'adresse.
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci, Me Pagé. M. le député de Fabre,
est-ce que ça a servi à éclairer vos... Et vous avez d'autres questions.
• (11 h 10) •
M. Ouimet
(Fabre) : Oui, mais, en fait, je suis content de l'explication parce
que j'avais lu l'article et je ne comprenais
pas le lien avec le fait que les hypothèques étaient de plus de 30 ans. Et ce
que je comprends, c'est que ça... pas que ça n'a rien à voir, je ne veux
pas le dire comme ça, mais c'est que, dès le départ, on dit... on présume que
la Société d'habitation et
La Financière, c'est comme s'ils avaient déposé un avis d'adresse. Que
l'hypothèque soit de cinq ans, 10
ans, 20 ans, alors que la loi exige du créancier hypothécaire, la personne qui
a un droit protégé, de notifier l'officier de la... le registre pour demander d'être avisé. Là, ce qu'on dit,
c'est : Comme pour le Procureur général, La Financière et la SHQ seront présumées avoir déposé cet avis, et
donc ça se fera automatiquement. C'est ce que je comprends de l'amendement.
C'est parce que c'est le 30 ans qui me mêlait, là.
Mme Pagé (Valérie) : Il y a l'article 3022 du Code civil qui prévoit que la validité de
l'inscription d'une adresse sur le
registre foncier vaut pour une période de 30 ans. Un petit peu plus tard, on va
avoir une mesure transitoire par rapport à ça dans le projet de loi n° 35, donc on va le voir, là, dans les
prochains articles. Puis la SHQ a beaucoup d'hypothèques d'une durée de
35 ans. Donc, en considérant que l'avis d'adresse vaut pour 30 ans, elles
doivent, avant la fin de ce délai-là, procéder à un renouvellement. Donc, elles
devraient inscrire deux fois leur avis d'adresse pour pouvoir être notifiées
par l'Officier de la publicité foncière.
Le Président (M.
Ferland) : M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Et l'amendement qu'on propose à 3017 élimine cette obligation du
deuxième avis. C'est ça? Donc, on règle deux problèmes en un.
Formidable.
M.
St-Arnaud : C'est ma compréhension, M. le Président. Et effectivement,
là, c'est qu'en fait on élargit la notification qui est obligatoire au
Procureur général du Québec, on l'élargit à La Financière agricole et à la
Société d'habitation du Québec.
Mme Pagé
(Valérie) : Tout à fait.
M.
St-Arnaud : C'est ça? Ce sont les seuls cas. Ce sont les seuls cas. Présentement,
à 3017, il y avait seulement le Procureur
général, et maintenant on élargit le tout aux deux organismes que j'ai
mentionnés. C'est bien ça?
Une voix :
Oui.
M.
St-Arnaud : C'est ça.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, je vous remercie, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires. Me Pagé?
Mme Pagé (Valérie) : Oui. C'est juste un complément d'information. Il y a l'article 2799 du
Code civil qui prévoit qu'une
«hypothèque immobilière s'éteint au plus tard 30 ans après son inscription ou
après l'inscription d'un avis qui lui donne effet ou la renouvelle».
Mais il y a une exception pour La Financière du Québec et la Société d'habitation
du Québec à cet effet-là. C'est pour ça qu'on parle d'hypothèques de plus de 30
ans pour ces deux organismes-là.
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci, Me Pagé. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Alors, le député de Fabre est bouche bée, Me Pagé,
alors... mais quand même, quand même.
Des voix :
…
Le
Président (M. Ferland) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le ministre, est-ce
que tout... on peut procéder au vote?
M.
St-Arnaud : C'est très intéressant, comme vous pouvez le constater.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, on l'a tous constaté, même les gens...
M.
St-Arnaud : ...un peu, mais une fois qu'on s'y est mis...
Le Président (M. Ferland) : Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 33 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Alors, l'article
33 est adopté. Alors, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Je proposerais peut-être qu'on aille
immédiatement à l'article 40...
Le Président (M.
Ferland) : …alors, à l'article 40, oui.
M. St-Arnaud : ...qui est la mesure transitoire en lien avec l'article 33 qu'on vient
d'adopter. Alors, si ça convient à tous, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Est-ce qu'il y a consentement pour aller à
l'article... Consentement? Alors, M. le ministre, allez-y.
M.
St-Arnaud : Alors, l'article 40 se lit comme suit, dans la section des
dispositions transitoires et finales :
40. Les dispositions
introduites à l'article 3017 du Code civil par l'article 33 de la présente loi
ne sont applicables qu'à une hypothèque dont
la constitution, l'acquisition ou la transmission a été publiée à la date ou
postérieurement à la date à laquelle le bureau de la publicité des droits
établi pour la circonscription foncière dans laquelle
est situé l'immeuble visé est devenu pleinement informatisé en ce qui a trait à
la publicité foncière ou, dans le cas de
la circonscription foncière de Montréal, postérieurement au 31 août 1980 et,
dans le cas de la circonscription foncière de Laval, postérieurement au 31
juillet 1980.
Et, M. le Président,
ces modifications, donc, visent à introduire des mesures transitoires destinées
à indiquer précisément le point de départ de la règle que nous avons introduite
à l'article 3017 du Code civil par l'article 33 du projet de loi en faveur de
La Financière agricole du Québec et de la Société d'habitation du Québec.
Voilà.
Le Président (M. Ferland) : C'est tout pour les commentaires, M. le ministre?
Alors, il y avait le député de Fabre qui avait demandé la parole.
M.
St-Arnaud : J'avais des questions, M. le Président, mais je vais les
laisser au député de Fabre.
Le Président (M. Ferland) : Ah! O.K. Ah, peut-être. Il a sûrement les mêmes
questions que vous, M. le ministre. Alors, à vous la parole, M. le
député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Merci. En fait, ça va donner l'occasion au ministre de dire que j'ai
des bonnes questions. Une autre, on n'en a jamais trop. En fait, je
constate, M. le Président, qu'on a des visiteurs qui viennent nous voir. Alors,
c'est...
Le Président (M. Ferland) : C'est régulier en commission parlementaire. Nous
avons des groupes d'étudiants, là, qui... en cette période de l'année.
M. Ouimet
(Fabre) : C'est malheureux parce que c'est un projet de loi très
technique, là, ce n'est pas très... Il n'y a pas beaucoup de débat, mais, bon,
on va faire notre possible. J'ai une question sur le...
M.
St-Arnaud : On vous écoute, M. le député.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, allez-y, M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Sur la question des dispositions transitoires, là, pourquoi est-ce
qu'on doit prévoir... Parce que, pour Laval et Montréal, là, on a un
libellé qu'on vise le 31 août 1980 et le 31 juillet 1980. Je comprends que c'est la date où ces bureaux-là sont devenus
informatisés; j'imagine, là, si je lis le reste de l'article. Mais pourquoi
est-ce que c'est utile de remonter si loin en termes de mesures transitoires
par rapport à cette nouvelle disposition là? C'est ce que j'aimerais
comprendre.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, je sens que le ministre avait la même question, je
crois. Alors, Me... Oui.
M. St-Arnaud : Entre autres, M. le Président, j'avais quelques questions, mais j'ai
l'avantage de pouvoir, des fois, les poser hors micro.
Le Président (M.
Ferland) : O.K. Vous avez un privilège. O.K.
M.
St-Arnaud : Pendant que le député de Fabre parle.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, c'est vrai qu'en tant que ministre vous avez ce
privilège.
M. St-Arnaud : Mais c'est une excellente question, puis... Alors, je vais laisser Me
Pagé, M. le Président, répondre.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Pagé, à vous la parole.
Mme
Pagé (Valérie) : En fait,
l'exception que l'on vient d'accorder à La Financière agricole du Québec et à
la Société d'habitation du Québec en
adoptant l'article 33… la nouvelle fonctionnalité qui est instaurée au registre
foncier, c'est possible seulement depuis l'informatisation des bureaux. Bien,
en fait, pour tout ce qui a été fait manuellement par la suite, ce serait une tâche trop colossale pour l'Officier de la
publicité foncière de s'engager à retourner en arrière. Donc, la SHQ et La Financière agricole du Québec va
garder sa responsabilité d'inscrire les avis d'adresse et le
renouvellement pour les hypothèques, dans le fond, inscrites avant l'informatisation
des bureaux. Les bureaux ont généralement été informatisés entre 2001 et 2003,
à l'exception de Montréal et Laval, pour lesquels ça fait beaucoup plus
longtemps, là, que ça a été fait.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
merci, Me Pagé. M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Bon. Là, on va...
Dans la mécanique... et je comprends tout à fait, là, l'idée que, si ce
n'est pas informatisé, ça demanderait...
c'est trop laborieux, et donc on veut prévoir une limite. Mais je vous avoue
que je ne suis pas certain de dire, dans la loi, que ça devient... ça
entre en vigueur à partir... — et les termes exacts — avant
«la date ou postérieurement à la date à laquelle le bureau de la publicité des
droits établi par la circonscription foncière […] est devenu pleinement
informatisé». Ça veut dire quoi, juridiquement parlant, là?
M.
St-Arnaud : Je vais le dire,
M. le Président, c'est une très bonne question parce qu'effectivement ça veut
dire... Et, effectivement, nous, on met une
date précise en 1980 pour Montréal et Laval et, dans les autres districts… Moi,
on vient de me remettre ça, là, effectivement, comme la... Me Pagé vient de le
dire, là, il y a des dates, là, qui remontent à 2001, 2002, 2003 pour les autres. Mais comment, effectivement...
Pourquoi on met Laval et Montréal? Et quelqu'un qui lit la loi, là, va dire : Bon, bien 3017, là,
est-ce que ça s'applique ou ça ne s'applique pas? Puis comment on fait pour
aller... Parce qu'on dit, là, «la date ou postérieurement à la date à laquelle
le bureau de la publicité des droits établi pour la circonscription foncière
dans laquelle est situé l'immeuble visé est devenu pleinement informatisé».
Le...
Mme Pagé (Valérie) : ...
M. St-Arnaud : Bon, bien
précisez-le, Me Pagé, effectivement. Parce que ce qu'on vient de me dire, M. le
Président, c'est qu'effectivement ces dates-là ont été adoptées par décret.
Donc, il y a un règlement qui... Ma compréhension,
c'est qu'il y a un règlement qui vient nous dire quelle est la date à laquelle
un bureau de publicité des droits
établi dans chacune des circonscriptions foncières est devenu pleinement
informatisé. Alors, il semble qu'il y ait un règlement là-dessus. Et, à ce moment-là, bien ça viendrait répondre à la
question du député, donc... en tout cas, en partie, là. Il suffit de
référer au règlement. Mais peut-être qu'effectivement il y aurait lieu de faire
référence au règlement. Mais je vais laisser Me Pagé continuer là-dessus.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
Me Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : Je suis en train
de chercher, mais il y a plusieurs autres articles aussi dans le
règlement qui réfèrent à ces dates-là d'informatisation des bureaux de la
publicité des droits.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, j'ai compris que Me Pagé était en recherche, alors on a besoin d'un peu
de temps. M. le député de Fabre, est-ce que vous avez d'autres...
• (11 h 20) •
M. Ouimet (Fabre) : Oui. C'est la
question... En fait, je veux juste clarifier cette question-là. Mon point, c'est dans le texte de la loi qu'on s'apprête à
adopter. La date à laquelle le bureau est pleinement informatisé, je
pense que, juridiquement, ça ne veut rien
dire. Qu'il y ait un… Qu'on fasse référence au décret, au règlement, là on
commence à donner une information utile pour
le lecteur. Ou l'autre option, c'est qu'on annexe au projet de loi... On peut
l'annexer, là. Si le décret avec… les dates sont déjà fixées, on pourrait tout
simplement l'annexer à la disposition transitoire, là. Mais il me semble il y a
quelque chose à clarifier dans le libellé tel quel.
L'autre élément,
c'est par rapport à Laval et Montréal. Est-ce que c'est nécessaire de
distinguer un mois pour ces deux-là
ou si on n'est pas capables de dire : Écoutez, ça va être le 31 août 1980,
qui est la plus récente des deux dates, puis, pour le mois de juillet
1980, La Financière puis la Société d'habitation du Québec, pour les
hypothèques qui auront été signées dans ce mois-là, ils le feront à la main,
là? C'est juste que, dans une perspective d'éviter des maux inutiles, là, je ne
pas sûr qu'on fait oeuvre utile.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, M. le Président.
Je consultais, là, les experts, et ce qu'on me dit, c'est que ce n'est pas un
règlement, ce n'est pas, comme tel, au Règlement sur la publicité foncière.
Enfin, les dates ne sont pas là. Le Règlement sur la publicité foncière indique
que le ministre peut fixer par arrêté ministériel la date où le bureau de la
publicité des droits établi pour une circonscription foncière donnée est devenu
pleinement informatisé. Ce que je comprends, c'est qu'il y a eu... Donc, au
règlement, on parle... on fait état de l'avis du ministre. Il y a eu des
arrêtés ministériels qui existent, mais ce
n'est pas, comme tel... les dates ne sont pas comme telles dans un règlement, là.
C'est ça.
Mme Pagé
(Valérie) : ...
M. St-Arnaud : Oui, peut-être
compléter, Me Pagé.
Mme Pagé (Valérie) : Bien, en
fait...
Le Président (M. Ferland) : Me Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : ...ce libellé-là
qui réfère aux dates auxquelles les bureaux de la publicité des droits
ont été informatisés, ce n'est pas nouveau, on en trouve un exemple dans le
Règlement sur la publicité foncière, où c'est le même libellé qu'on a utilisé,
là. Donc, on utilise déjà cette référence-là sans qu'il y ait dans un règlement
les dates d'informatisation.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Merci. Je
comprends que ces dates… Les dates, là, on les connaît, là, elles sont déjà...
il y a déjà un arrêté ministériel. Pourquoi
ne pas tout simplement le prévoir en annexe, dire, à la disposition 40, là,
«les dates telles qu'énoncées à
l'annexe»? Et on pourrait joindre la liste avec... en annexe au projet de loi
n° 35, puis c'est réglé.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le ministre.
M. St-Arnaud : Bien, c'est une piste
intéressante, M. le Président. Ça serait plus simple, à première vue, là. Maintenant, je ne suis pas l'expert. Mais
effectivement, si on disait tout simplement... Puis à la limite, à ce moment-là,
on peut oublier Montréal et Laval. On peut
tout simplement dire «à la date ou postérieurement à la date à laquelle le
bureau de la publicité des droits établi pour la circonscription foncière dans
laquelle est situé l'immeuble visé est devenu pleinement
informatisé». Puis là tel que... Là, on arrêterait là. «…informatisé en ce qui
a trait à la publicité foncière tel que...
M. Ouimet (Fabre) : Tel qu'énoncé à
l'annexe.
M.
St-Arnaud : ...tel qu'énoncé
à l'annexe I du projet de loi», M. le Président. Je pense, à première vue,
là — et
je me retourne vers les experts — je pense que ça serait plus clair. Et
quelqu'un qui voudrait savoir exactement pourrait se référer à... qui
voudrait savoir exactement de quoi... quelle est la date, bien il pourrait se
référer à l'annexe du projet de loi. Ce
n'est pas au Code civil, là, c'est une annexe à la loi, parce que, si c'était
au Code civil, ce serait différent. Mais il me semble que ça serait une piste intéressante. Je ne sais pas si on
peut la regarder d'ici à notre prochaine rencontre, nous proposer...
Alors, M. le Président, les gens vont regarder la faisabilité de ça, mais je
pense que ça part d'une intention que je
partage. Et, lors de notre prochaine séance, les experts nous arriveraient avec
un amendement en ce sens-là.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, avant d'aller... Je comprends par là qu'on va suspendre aussi la...
Mais, avant d'aller là, il y avait la députée de Montmorency qui m'avait
demandé la parole.
Mme
St-Laurent : C'est justement
ce que je proposais. Parce qu'il y a sûrement d'autres municipalités qui
sont pleinement informatisées présentement. Et je pense qu'avec une annexe ça
va compléter. Moi, j'étais contre le fait qu'on
place seulement Montréal ou Laval dedans aussi. Ça règle le problème. Le
problème que je disais, il y a sûrement d'autres circonscriptions qui
sont pleinement informatisées, on le sait, et je trouvais ça… hein?
M. St-Arnaud : Elles le sont toutes.
Mme St-Laurent : Bon, elles le sont
toutes maintenant. Ça fait que je trouvais ça un peu aberrant de mettre
Montréal et Laval, de citer deux cas quand présentement elles le sont toutes,
peut-être à différents moments. Ça fait qu'on pourra régler le problème par une
annexe, tout simplement.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, merci, Mme la députée de Montmorency. Je comprends que tout le
monde semble d'accord pour suspendre l'article 40 pour permettre...
M.
St-Arnaud : Oui, M. le
Président. Je propose qu'on suspende l'article 40, et on a suspendu l'amendement
sur 32.
Une voix : 32.1.
M. St-Arnaud : C'est ça, 32.1. Et là
on suspend 40.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
est-ce que j'ai le consentement pour suspendre l'article 40?
M. Ouimet (Fabre) : Consentement.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, l'article 40 est suspendu. Alors, M.
le ministre, j'imagine...
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Alors, on peut passer à l'article
34.
Le Président (M.
Ferland) : On revient à 34. Alors, à vous la parole, M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui. Alors, M. le Président, l'article 34, tel que libellé au projet de
loi n° 35, se lit comme suit :
34. L'article 3021 de
ce code est modifié par l'insertion, dans le paragraphe 6° du premier alinéa et
après «les registres et documents sur support papier», de «, dont ceux».
Et,
M. le Président, ça, c'est l'article 3021. Mais, après vérification, M. le
Président, après étude approfondie, je vous proposerais un amendement
qui viserait à remplacer l'article 34.
Le Président (M.
Ferland) : ….est-ce que vous pouvez faire lecture de l'amendement?
M.
St-Arnaud : Oui. Je ne sais pas si... Est-ce qu'il a…
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce qu'il y avait des copies?
M.
St-Arnaud : Il n'a pas été distribué. Je pense qu'on en a quelques
copies.
Le Président (M. Ferland) : Alors, pendant que vous faites la lecture, on va
faire les copies nécessaires pour l'ensemble des parlementaires. Alors,
M. le ministre, à vous la parole.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, l'article 34 est remplacé par le
suivant :
«34. L'article 3021
de ce code est modifié :
«1° par la
suppression du paragraphe 6°;
«2° par l'insertion,
après le premier alinéa, du suivant :
«L'Officier
de la publicité foncière est tenu de conserver à des fins d'archives, dans les
bureaux de la publicité des droits ou
dans tout autre lieu, les registres et documents sur support papier, dont ceux
qui ont fait l'objet, conformément à un
arrêté ministériel pris en application de la Loi sur les bureaux de la
publicité des droits (chapitre B-9), d'une opération visant à les
reproduire sur un support informatique.»
Voilà, M. le
Président, l'amendement.
Le Président (M. Ferland) : Est-ce qu'il y a des commentaires
supplémentaires, M. le ministre, ou... On est en train de faire des
copies, là, présentement.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. Alors...
Une voix :
...
M.
St-Arnaud : En fait, le sixième alinéa, on l'enlève...
Une voix :
...
M.
St-Arnaud : Le paragraphe 6°, on l'enlève et...
Une voix :
On prend le contenu du texte et…
M. St-Arnaud :
C'est ça. On prend le contenu du texte et on le remonte après le premier
alinéa. Est-ce que c'est le même texte, mot à mot?
Une voix :
…
M. St-Arnaud : Oui, oui. Bien, M. le Président, je pense que je vais laisser Me Pagé
vous expliquer exactement la nature de cet amendement à l'article 34,
mais qui vise à modifier l'article 3021 du Code civil.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Pagé, à vous la parole.
Mme Pagé
(Valérie) : Alors, l'article 3021 s'applique à l'Officier de la
publicité foncière, mais s'applique également
à la publicité des droits réels et personnels mobiliers. Donc, en prenant le
paragraphe 6°, on le supprime, mais on
prend le même contenu, on prévoit que ça s'applique uniquement à l'Officier de
la publicité foncière puis on en crée un alinéa distinct pour être bien
sûr que les effets vont s'appliquer uniquement à l'Officier de la publicité
foncière.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
merci, Me Pagé. Est-ce qu'il y a, M. le ministre, d'autres commentaires? Alors,
tout a été dit, M. le...
M. St-Arnaud : C'est-à-dire, M. le Président, je regardais le
libellé. Je vois que, 3021, les officiers sont tenus de, de, de… Et là on ajoute un paragraphe, là, qui
commence : «L'Officier de la publicité foncière est tenu...» Je ne sais
pas si... Oui, Me Pagé.
Mme Pagé (Valérie) : En fait, l'article 3021 débute en disant : «Les officiers sont
tenus...», mais, si on prend le paragraphe
5°, on parle du registre des droits personnels et réels mobiliers. Donc, ça,
c'est un paragraphe qui s'applique uniquement
à cet officier-là. Puis le paragraphe 6°, tel qu'il était, on parle «de
conserver à des fins d'archives, dans les bureaux de la publicité[…],
les registres et documents sur support papier». L'officier de la publicité des
droits réels et personnels mobiliers n'a pas de tels registres sur support
papier. Donc, c'est un paragraphe qui s'appliquait déjà uniquement à l'Officier
de la publicité foncière.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, Me Pagé. Est-ce qu'il y a... Le député de
Fabre.
• (11 h 30) •
M. Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le Président. En fait, j'avais la même
interrogation que le ministre dans la construction
de l'article, et ça roulait carré. Donc, maintenant, je n'ai pas eu l'occasion
de... Je prends connaissance de l'amendement,
là, et je m'interrogeais à savoir si c'était la meilleure façon, la façon la
plus claire, quand on lit l'article, est-ce que c'est vraiment comme ça qu'on devrait le libeller ou si on ne
devrait pas l'ajouter à la fin parce que cette disposition-là ne vise
que l'Officier de la publicité foncière. Je n'ai pas de réponse pour l'instant,
là, M. le Président, là. J'ai...
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M. St-Arnaud : En fait M. le Président, je pense que, pour bien comprendre, là, ici on
parle de l'Officier de la publicité foncière. On est dans le chapitre
qui porte sur les devoirs et fonctions de l'officier de la publicité des
droits. Moi, j'aimerais ça, M. le Président,
qu'on nous explique, là. Il y a l'Officier de la publicité foncière, il y a
l'officier de la publicité des droits et il y a les officiers de 3021.
On peut-u nous démêler les différentes sortes d'officiers? Parce que là... On peut-u nous démêler d'abord, là? Qu'on
parte, M. le Président, du début, là. Je sais que vous êtes peut-être
rendu plus loin, M. le Président...
Le Président (M.
Ferland) : Je vous suis.
M. St-Arnaud : ...mais les modestes parlementaires que nous sommes, nous n'avons pas
votre expérience. Mais peut-être commencer dès le début, là, avec les
différentes sortes d'officiers, et ça va nous amener, après ça, à travailler
sur 3021.
Le Président (M. Ferland) : Alors, Me Pagé, est-ce que vous pouvez démêler
les législateurs que nous sommes?
Mme Pagé
(Valérie) : Je me réfère à la Loi sur les bureaux de la publicité des
droits. À l'article 1.1, on prévoit la
nomination d'«un officier de la publicité foncière chargé de la garde du Bureau
de la publicité foncière et des bureaux de la publicité des droits
établis pour les circonscriptions foncières du Québec».
Deuxième
alinéa, on prévoit la nomination d'«un officier de la publicité des droits
personnels et réels mobiliers chargé de la garde du Bureau de la
publicité des droits personnels et réels mobiliers».
Donc,
dans les deux cas, ça débute par «Bureau de la publicité des droits». Donc, la
modification qu'on proposait, c'était vraiment pour faire la distinction
pour s'assurer qu'il n'y ait pas de confusion.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, Me Pagé. M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Je vais laisser la parole au député de Fabre, là. Mais
moi, je veux juste être sûr, là, que... Je comprends qu'il y a un officier de
la publicité foncière. Ça, c'est vous, Me Drouin.
Mme Drouin
(Line) : Oui, tout à fait.
M.
St-Arnaud : Bon. Et là il y a aussi un officier de la publicité des
droits. O.K.
Des voix :
Personnels et réels mobiliers.
M. St-Arnaud :
O.K.
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce que ça va, M. le ministre?
M.
St-Arnaud : Oui. Précisez. Précisez.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : En fait, juste préciser sur l'importance qu'on a soulevée
de retirer ce paragraphe-là pour écrire un alinéa distinct. C'est que le
paragraphe 6°, tel qu'il était libellé, ne s'appliquait qu'à l'Officier de la publicité foncière. Par exemple, avec l'article... — on
était rendus à l'article 34? — la petite modification qu'on apportait à
cet article-là du Code civil, ça venait ajouter une obligation à l'Officier de
la publicité des droits réels et personnels mobiliers, donc, ce qui n'était pas
la volonté. On voulait que ce paragraphe-là, qui ne s'appliquait qu'à l'Officier
de la publicité foncière, continue à s'appliquer uniquement à l'Officier de la
publicité foncière.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, Me Pagé. J'avais la députée de Montmorency, à ce
moment-là, et...
Mme St-Laurent : Dans ce cas-là, le début de l'article 3021, c'est inscrit «les
officiers sont tenus», et là on met 1°,
2°, 3°, 4°. Et, si on arrive, par exemple, deuxièmement, «l'Officier de la
publicité foncière» quand le début de l'article c'est «les officiers sont tenus», ça ne fonctionne pas. On ne peut
pas l'amender de même, M. le Président, parce que, là, on spécifie quel
officier et non tous les officiers, comme le début de l'article.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci. M. le ministre.
M. St-Arnaud : J'avoue que je suis assez d'accord avec la députée de Montmorency. Il
me semble que, quitte à ce qu'on fasse un article distinct qui porte sur
l'Officier de la publicité foncière... Et moi, j'aurais une question
aussi : Quand on parle des officiers, à
3021, là, on parle de qui exactement? Mais effectivement moi, je me demande si
on parle... Ici, on parle, à 3021, des officiers et, si on parle d'une
fonction qui est attribuée exclusivement à l'Officier de la publicité foncière,
il me semble qu'on devrait peut-être plutôt le mettre à un 3021.1, là.
(Consultation)
M. St-Arnaud : Bien, M. le Président, je pense que... On me dit, là, que c'est une
hypothèse qui avait été déjà envisagée quand on a travaillé à la
rédaction de l'amendement. Alors, j'aurais tendance à ce que... Peut-être qu'on
pourrait le suspendre. L'intention, ce
serait, si je comprends les interventions des membres de la commission, ce
serait, M. le Président... Parce que tout ce
qu'on fait, là, c'est : le 6°, on le supprime tel qu'il est là puis on en
insérerait un nouveau, qui s'applique à l'Officier de la publicité
foncière, après le premier alinéa.
Alors,
j'aurais tendance à demander qu'on révise l'amendement, M. le Président, et
qu'on nous revienne peut-être à notre prochaine séance avec un amendement
qui viserait… Et vous me direz, tout le monde... tous les membres me diront si ça va, mais ça serait tout simplement de
supprimer le 6° de 3021 et d'ajouter un 3021.1, qui serait l'équivalent
du 2° de mon amendement à 34. Est-ce que, si on faisait ça, est-ce que les
experts ont des objections ou si ça pourrait se faire sans problème?
Une voix :
...
M. St-Arnaud : Vous allez le valider si ça pourrait se faire? Parce que je pense que
ça serait plus clair. Je pense que c'est
l'avis des parlementaires, là, unanimement, que ça serait plus clair si, à
3021, on parle des officiers. Je comprends qu'à ce moment-là on parle à
la fois de l'Officier de la publicité foncière et de l'officier de la publicité
des droits. Alors là, on enlève le 6° puis on fait un 3021.1 qui s'applique
seulement à l'Officier de la publicité foncière.
Si
ça convient à tous, M. le Président, je demanderais qu'on le regarde puis qu'on
voie comment on pourrait le faire. Et je pense que ça serait...
effectivement, je pense que ça serait plus clair et que ça serait plus
cohérent, là, avec le libellé actuel du Code civil. Si ça convient, M. le
Président, on pourrait suspendre l'amendement, le débat sur l'amendement à 34.
Le Président (M.
Ferland) : O.K. Est-ce que j'ai le consentement pour suspendre?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M. Ferland) : Consentement, M. le ministre. Alors, l'amendement
et l'article 34 sont suspendus. Alors, j'imagine qu'on va à l'article
35, M. le ministre?
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. L'article 35 se lit comme
suit :
35.
L'article 3066.1 de ce code est modifié par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, de la phrase suivante : «Elle peut aussi être radiée d'office
par l'officier lorsqu'il constate que l'indivision a pris fin.»
Alors, M. le
Président, la modification proposée par l'article ajoute une nouvelle
possibilité en matière de radiation de l'inscription d'une adresse de manière à
éviter l'expédition de nombreux avis à des clients qui n'ont plus d'intérêt à
les recevoir. Ainsi, en plus de la radiation effectuée à la demande de tout
intéressé, la disposition accorde maintenant à l'Officier de la publicité
foncière la capacité de radier d'office un avis d'adresse lorsqu'il constate
que l'indivision a pris fin. Avant de
procéder à la radiation, l'officier doit s'assurer, en consultant l'acte qui
met fin àl'indivision, par exemple,
lors d'une vente, qu'elle a vraiment cessé. En cas de doute, l'Officier de la
publicité foncière ne procéderait pas à la radiation. Voilà, M. le
Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Mme la députée de
Montmorency.
Mme
St-Laurent : D'ailleurs, M. le Président, la Chambre des notaires et
le Pr Brochu… Le Pr Brochu, à la page 38, et
la Chambre des notaires, à la page 13, sont bien d'accord, parce qu'ils disent
que c'est la «radiation d'office des
inscriptions d'avis d'adresse qui n'ont plus d'utilité» de toute façon. Et les
deux... l'indivision a cessé. À ce moment-là ça évite des prêts d'ailleurs.
Et je pense que c'est... Je ne suis pas allée sur la forme, je suis allée sur
le contenu.
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci, Mme la députée de Montmorency. M.
le ministre, est-ce qu'il y a un...
M. St-Arnaud : Oui, M. le Président. J'essayais de voir les commentaires qu'on a eus
sur l'article 35. En fait, c'est ça,
le Pr Brochu... Est-ce qu'on l'a? Le Pr Brochu, M. le Président, nous disait, à
sa recommandation 7 : «La portée de
cet amendement prévu à 3066.1 est limitée. Les avis d'adresse inutiles seront
radiés d'office. Cependant, les droits accessoires
éteints à la suite de la radiation du droit principal auquel il se rapporte
continueront d'encombrer le registre foncier.» Et ce qui a amené la
Chambre des notaires à nous proposer que «les radiations des inscriptions des
droits accessoires à la suite de la radiation d'un droit principal soient
faites gratuitement sur demande de tout intéressé».
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'article... M. le député de Fabre.
• (11 h 40) •
M. Ouimet (Fabre) : Oui, M. le Président. En fait, je suis d'accord, là, et je constate que
nos spécialistes nous encouragent à
adopter l'article 35, ce qu'on va faire. Toutefois, je souligne, comme le
faisait le juge... — le
juge! — le
Pr Brochu… Le Pr Brochu souligne qu'il y a... Il nous dit : «Il est de
notoriété publique que le registre foncier conserve
trop — ce n'est
pas un commentaire qui vous vise personnellement, là. Bon nombre d'actes et de
préavis, qui n'ont plus de raison
d'être parce qu'ils sont éteints, demeurent inscrits à l'index des immeubles.
Les faire radier entraîne des coûts jugés
inutiles par bon nombre de juristes puisqu'aucun droit ne se rattache à ces
inscriptions.» Et il nous dit : «…il y aurait lieu de favoriser la gratuité des demandes de radiation
d'inscription des droits accessoires éteints à la suite de la radiation
d'un droit principal dont ils découlent.»
Il y a des
suggestions. En fait, ce que le Pr Brochu nous dit, c'est qu'il faut aller plus
loin. Il y a des améliorations à faire. Et
j'espère que malheureusement ça ne tombera pas dans l'oubli parce qu'on a
beaucoup de travail puis que, là, on traite ces dispositions-là, puis là
on va passer à d'autres sujets plus urgents alors qu'on se fait dire : Écoutez, il y a des choses à faire, là, allons
jusqu'au bout du travail. Je voulais le souligner pour espérer que ça ne
tombe pas lettre morte. Voilà, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, M. le Président. J'aimerais peut-être que Me Pagé nous explique,
là, exactement, encore une fois, là, comment ça fonctionne, la
radiation. Pouvez-vous nous donner un petit cours 101 là-dessus?
Le Président (M.
Ferland) : Alors, Me Pagé.
Mme Pagé (Valérie) : Oui. En fait, ici, on parle de l'indivision. Donc, ce n'est pas
nécessairement la division d'un bien
matériel, mais plus dans la copropriété. Exemple, j'achète un immeuble avec mon
conjoint. Est-ce qu'on est copropriétaires à 50-50, 30-70, 20-80? Mais
la notion qu'il est important de faire ici, c'est que nous, on prévoit la radiation de l'avis d'adresse, donc de
l'obligation de l'Officier de la publicité foncière de notifier au bénéficiaire
de l'avis d'adresse. Puis on ne parle pas de la radiation du droit en
soi au registre foncier, par exemple.
Une voix :
...
Mme Pagé (Valérie) : De l'avis d'adresse seulement. Puis cette radiation-là de l'avis
d'adresse est déjà gratuite, ce qui n'est pas le cas de la radiation du
droit en soi.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, Me Pagé. M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Alors, simplement pour poursuivre dans cette veine-là, ce
que je comprends de la remarque du Pr
Pagé... du Pr Brochu, c'est qu'il y a certaines inscriptions qui pourraient
être radiées parce qu'elles ne correspondent plus à des droits, les
droits sont éteints, mais qu'on n'a pas les mécanismes qui permettent
simplement et sans frais de les radier. Et il ne visait pas la problématique à
laquelle on fait référence en ce moment, là. Il parlait d'autres radiations qui
pourraient être facilitées. C'est ce que je comprends.
Le Président (M.
Ferland) : Me Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : Effectivement. Dans sa recommandation, il était question
de radier le droit du registre foncier, alors que nous, on veut procéder à la
radiation de l'avis d'adresse.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, allez-y M. le député de Fabre.
M.
Ouimet (Fabre) : En conclusion. Simplement en conclusion. J'espère qu'on
va donner suite à cette question-là, qu'on
va l'examiner parce que je ne suis pas un spécialiste, je ne sais pas si ça a
des implications au niveau des
droits. Et, quand on parle des droits, là, c'est plus... il faut être prudent.
Mais je tiens... Le Pr Brochu étant manifestement un spécialiste, je
pense qu'il a des idées qui méritent d'être explorées pour améliorer notre
système. Et, si ça sauve du temps et de l'argent tant aux citoyens affectés qu'aux
personnes chargées de l'application de la loi, je pense, M. le Président, que
ce serait une idée intéressante à poursuivre.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le député de Fabre. M. le ministre, est-ce qu'il
y a...
M.
St-Arnaud : Non, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'article 35? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, l'article 35 est adopté. Alors, M. le ministre, l'article
36.
M.
St-Arnaud : L'article 36, M. le Président, va nous amener à tourner la
page.
Le Président (M.
Ferland) : On est à la page 10. Bien oui, définitivement.
M.
St-Arnaud : Alors, il se lit comme suit :
L'article 3074 de ce
code est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Cependant,
en matière foncière, l'officier ne peut radier d'office que les inscriptions
d'adresses qui n'ont plus d'effet en raison de la radiation d'un droit
principal.»
Alors,
on est, M. le Président, à 3074. On est dans la section des radiations et même
des formalités et des effets de la radiation.
Et, M. le Président, la modification proposée vise donc à accorder
spécifiquement à l'Officier de la publicité foncière le pouvoir de
radier d'office l'inscription des adresses relatives aux droits accessoires dès
lors que le droit principal est radié.
Alors, le système actuel d'inscription des adresses ne favorise pas leur
radiation, car, en l'absence d'un intérêt
immédiat et concret, les parties à un acte ou les autres intéressés ne
demanderont pas la radiation de l'inscription d'une adresse. Alors, c'est
un peu comme tantôt. On a vu le cas de l'indivision tantôt.
Et
ici, en matière de radiation de certains droits accessoires, deux jugements
déclaratoires sont venus indiquer qu'il
n'apparaissait pas essentiel de procéder à la radiation de ces droits. Il en
résulte que l'inscription de l'adresse de ces droits accessoires peut demeurer et nécessiter des notifications
inutiles. Le fait de ne pas radier les adresses relatives à certains droits accessoires fait en sorte que bon
nombre de notifications sont expédiées à des gens n'ayant plus intérêt à
les recevoir.
Il
faut savoir que, sur un total de 75 000 notifications annuelles, plus de
20 %, 15 000 notifications ne rejoignent pas le destinataire
pour diverses raisons. Des ressources importantes sont affectées à la
notification pour exécuter cette tâche. De
plus, les notifications nécessitent un envoi sous pli recommandé commandant un
déboursé de 11,45 $ pour chaque envoi. Alors, M. le Président, donc
on confierait la possibilité à l'Officier de la publicité foncière de radier d'office
les inscriptions d'adresses qui n'ont plus d'effet en raison de la radiation du
droit principal.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le député de Fabre?
M. Ouimet
(Fabre) : En fait, ce n'est pas un commentaire, c'est une question.
Le Président (M.
Ferland) : Allez.
M. Ouimet
(Fabre) : Alors, ce que je comprends de l'amendement, c'est qu'on veut
limiter la portée de la radiation
d'inscription prévue à 3074, premier alinéa. On me fait signe, de l'autre côté
de la table, que c'est deux choses. Peut-être que Me Pagé peut répondre.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, juste… En fait, 3074, actuellement, là : «La radiation de
l'inscription d'un droit principal autorise la radiation de l'inscription
des droits accessoires et de toutes les mentions relatives à ces inscriptions.
«Cependant,
en matière foncière, l'officier ne peut radier d'office que les inscriptions
d'adresses qui n'ont plus d'effet en raison de la radiation d'un droit
principal.»
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Donc, mon énoncé,
c'est que nous limitons la portée des radiations prévues à 3074. En matière
foncière, ce qu'on dit, c'est que ça ne vaut que pour les inscriptions d'adresses
qui n'ont «plus d'effet en raison de la radiation d'un droit principal». On restreint la portée de
la radiation d'inscriptions, à l'article 3074. C'est ce que je comprends
de l'amendement.
M.
St-Arnaud : Moi aussi, c'est
ma compréhension que finalement l'Officier de la publicité foncière avait
déjà, là, ce pouvoir-là et qu'on l'encadre davantage. Est-ce que vous pouvez
nous éclairer, Me Pagé?
Le Président (M. Ferland) : Alors,
Me Pagé…
M.
St-Arnaud : Parce que
j'étais vraiment sur l'impression, dans un premier temps, qu'on donnait des
pouvoirs supplémentaires à l'officier de la publicité foncière. Mais ce que je
comprends, c'est qu'on vient encadrer le pouvoir qui est déjà prévu à 3074?
Le Président (M. Ferland) : Me Pagé.
Mme Pagé
(Valérie) : En fait, ça va
autoriser l'officier de la publicité foncière à radier d'office les avis
d'adresses pour les droits accessoires. Mais
c'est que souvent, pour plusieurs raisons, les gens ne vont pas radier ce droit
accessoire là. Donc, quand on va voir que le droit principal l'est, l'avis d'adresse
va pouvoir être radié sans que le droit accessoire ne le soit nécessairement.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
est-ce que ça éclaire? Alors, M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : En fait, 3074,
là, c'est : «La radiation de l'inscription d'un droit principal autorise
la radiation...» L'accessoire suit le principal, c'est ce qu'on dit. C'est ça,
le principe de 3074 actuellement. Là, ce qu'on dit, c'est : En matière
foncière, on ne pourra radier les inscriptions d'adresses... «…ne peut radier
d'office que les inscriptions d'adresses qui
n'ont plus d'effet en raison de la radiation d'un droit principal.»
C'est-à-dire que ce qu'on dit, c'est qu'on ne peut plus radier les
droits accessoires qui ne sont pas les inscriptions d'adresses en matière
foncière. C'est ce que je comprends, là.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui. On va le
suspendre quelques instants, M. le Président, parce que je pense que... Moi, je
suis tout à fait le député de Fabre, mais je pense qu'il y a nécessité, là, que
les experts se consultent là-dessus.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, nous allons... Il y avait, peut-être en attendant la réponse des
experts, la députée de Montmorency, j'imagine, dans la même...
Mme St-Laurent : Oui, c'est dans la
même ligne…
Le Président (M. Ferland) : Allez-y,
Mme la députée, oui.
• (11 h 50) •
Mme
St-Laurent : …tout
simplement, en attendant que les experts travaillent. Je dois dire que la
Chambre des notaires, à la page 13,
et le professeur... la Chambre des notaires, à la page 39, et le Pr Brochu, à
la page 13, sont d'accord avec cette modification-là au départ.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
merci, Mme la députée de Montmorency. Est-ce que... M. le ministre…
M. St-Arnaud : ...suspendre quelques
instants, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : On va
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 51)
(Reprise à 11 h 58)
Le Président (M. Ferland) : Alors,
la commission reprend ses travaux.
Mais, en même temps, étant donné le temps, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 59)