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(Quinze heures quarante-six minutes)
Le Président (M. Dauphin): Nous commençons. Alors,
le quorum étant constaté, je déclare donc la séance
de la commission des institutions ouverte; elle a pour mandat de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 159, c'est-à-dire la Loi modifiant le Code civil du Bas Canada en
matière de tutelle et de curatelle. Est-ce qu'il y a des remplacements,
M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacements.
Le Président (M. Dauphin): D'accord. Alors, M. le
ministre, si vous voulez faire vos remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. Gil
Rémillard
M. Rémillard: Oui. Alors, M. ie Président, je
voudrais peut-être vous souligner que j'ai le plaisir d'avoir avec moi la
Curatrice publique, Mme Fontaine. Elle pourra donc répondre aux
questions des membres de cette commission.
M. le Président, on se souviendra que la loi portant
réforme de la curatelle publique est venue imposer au Curateur public,
entre autres, l'obligation de procéder, d'ici le 15 avril 1993, à
la révision de tous les régimes de protection existants lors de
l'entrée en vigueur de la loi et, de façon triennale ou
quinquennale, de tous les régimes ouverts après l'entrée
en vigueur de la loi. Or, en se basant sur les statistiques des dossiers
examinés au cours de la première année d'application de la
loi, on évalue que 60 % des 16 000 cas de personnes
représentées par le Curateur public verront leur régime
révisé par le tribunal et que, dans plus de deux tiers de ces
cas, il s'agit de personnes qui n'ont plus de famille ou de liens avec elle.
Cette situation occasionne donc des délais pour le Curateur public qui,
pour assurer un régime de protection conforme à la loi, doit
procéder à la convocation d'un conseil de famille sans pouvoir
retracer, pour autant, le nombre de parents et alliés nécessaire
à la tenue d'un tel conseil.
C'est pourquoi, M. le Président, la modification proposée
vise à permettre au Curateur public de s'adresser au tribunal pour
obtenir la révision ou l'ouverture de tels régimes sans avoir
préalablement réuni un conseil de famille, en autant qu'il puisse
démontrer son impossibilité de le faire. C'est ainsi que nous
présentons ce projet de loi 159 modifiant le Code civil du Bas Canada en
matière de tutelle et de curatelle.
Le Président (M. Dauphin): Merci beaucoup, M. le ministre
de la Justice. Maintenant, Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Discussion générale
Mme Harel: Alors, merci, M. le Président. Ma
première question serait pour demander au ministre: À
défaut de pouvoir convoquer ce conseil de famille et à
défaut de pouvoir rejoindre parents et alliés, comment la
Curatrice fonctionne-t-elle présentement?
M. Rémillard: Alors, je vais demander à Mme
Fontaine, si vous voulez, M. le Président, de répondre à
cette question.
Mme Fontaine (Nicole): Alors, effectivement, nous avons là
une situation très difficile et même d'urgence. Alors, ce que nous
faisons, nous retraçons des personnes... Mettons que nous
interprétons de façon très élastique la notion de
famille et de proches et qu'avec l'aide des établissements hospitaliers
du réseau sociosani-taire nous incluons dans cette approche parfois des
professionnels du réseau et des voisins, temporairement, pour pouvoir ne
pas retarder indûment. Ça, c'est dans une petite proportion des
cas. Dans les autres cas, eh bien, nous ne pouvons tout simplement pas
procéder parce qu'il n'y a personne pour constituer le conseil de
famille; il n'y a pas les cinq membres. Parfois, nous en trouvons deux, mais
souvent il n'y en a pas du tout.
Mme Harel: Et, lorsque vous ne pouvez pas...
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée.
Mme Harel: ...procéder, que se passe-t-il?
Mme Fontaine: Les personnes sont en attente. Comme elles ont
déjà un régime de protection, elles jouissent au moins
d'une protection, mais elles sont en attente que, justement, nous arrivions
à trouver une autre façon de procéder plus souple et qui
permettrait que, même si elles n'ont pas des proches prêts à
venir constituer le conseil de famille, on puisse quand même
procéder et aller au tribunal, et voir à ce que le régime
de protection soit révisé.
Mme Harel: Alors, ce régime de protection doit être
révisé, comme le ministre le mentionnait, depuis l'application de
la loi, à tous les trois ans. Donc, le délai se termine le 1er
avril 1993, faut-il comprendre, puisque la loi a été
mise en application à partir du 1er avril 1990. Mme Fontaine:
15 avril 1990. Mme Harel: 15 avril 1990. Mme Fontaine: C'est
ça.
Mme Harel: Alors, le ministre pariait de 16 000 cas, dont 60 %
demandent une révision par le tribunal. Et ça, c'est 60 % de 16
000 cas; alors, il s'agit donc de 9600 cas. Pour ce qui est des 6400 autres,
ils auraient été réglés à la satisfaction de
la curatelle avec les dispositions contenues dans la loi sur la curatelle.
Mme Fontaine: C'est ça. Ça veut dire que, dans ce
nombre de cas, il est possible, il a été possible ou il va
être possible, parce qu'on sait que la famille est là, proche, de
procéder à la révision de leur régime de
protection. Dans les autres cas, nous avons constaté ou nous savons
qu'il n'y a pas de proches ou que les proches qui existent ne sont pas
intéressés. Vous avez sans doute en mémoire des gens - on
en a tous dans nos familles - qui sont hospitalisés depuis 20 ans ou 30
ans et que la famille a carrément oubliés, malheureusement, mais
c'est quand même des situations que nous vivons couramment.
Mme Harel: Et, parmi ces proches, y en a-t-il qui ont maintenu
une relation affective avec la personne institutionnalisée, mais qui ne
voudraient pas devenir tuteurs au majeur, c'est là l'expression, ou
encore curateurs privés du fait des obligations financières que
ça pourrait leur imposer?
Mme Fontaine: Bon. Oui, il y en a. Il y en avait aussi avant la
nouvelle loi puisque les frais pour ouvrir le régime de protection,
lorsqu'il s'agit d'un régime privé, sont à peu près
les mêmes avant ou après la loi. Alors, en ce qui concerne les
frais reliés à l'ouverture - c'est de ça que nous parlons,
je pense - il y en a, oui, que ça rebute.
Par ailleurs, lorsque le patrimoine de la personne à être
représentée est assez important, s'il en existe un, ces
personnes-là peuvent se faire rembourser à même le
patrimoine de la personne pour laquelle ou ouvre un régime de protection
et, là, ce n'est pas un frein à ce que le proche puisse se
présenter comme requérant.
Mme Harel: Le remboursement qu'elles peuvent obtenir à ce
moment-là, il est à partir de quel niveau de patrimoine? Est-ce
qu'il y a un seuil au-delà duquel il peut y avoir remboursement des
dépenses et en deçà duquel il ne peut pas y en avoir?
Mme Fontaine: C'est jusqu'à concurrence des frais
encourus, évidemment. Alors, les frais sont en général,
autant pour le privé que pour le public, entre 600 $ à 1000 $ par
personne, dépendamment de la complexité de la situation et des
biens aussi qui sont en cause.
Mme Harel: 600 $ à 1000 $ pour l'ouverture d'un
régime de protection. Est-ce que vous avez pu évaluer combien va
coûter la révision triennale?
Mme Fontaine: C'est à peu près la même chose
pour réviser puisque ce sont les mêmes démarches, donc
évaluation médicale et psychosociale de la personne, rapport
d'inaptitude, l'examen par le Curateur public et les frais judiciaires lorsque
la personne a besoin de voir son régime révisé.
Mme Harel: La loi impose la révision à tous les
trois ans.
Mme Fontaine: Oui, c'est ça. Pour les personnes qui sont
sous un régime de tutelle, c'est-à-dire qui sont donc
temporairement et partiellement inaptes, là, il y a lieu effectivement
de réviser aux trois ans. Pour les personnes sous curatelle qui
présentent une inaptitude complète et permanente, là, on
va aux cinq ans. La loi demande aux cinq ans, ce qui devrait être
suffisant.
Mme Harel: Donc, il y a ce déboursé de 600 $,
minimum, c'est ce qu'il faut comprendre, quelle que soit la valeur du
patrimoine?
Mme Fontaine: Environ. Ça varie, mais cest entre 600 $et
1000 $.
Mme Harel: Et je comprends à ce moment-là que, si
un être qui est cher à la personne, un ami ou un allié
accepte à ce moment-là, c'est qu'il a ce montant à
débourser. Parce que, si la personne pour qui il y a une ouverture de
régime de protection n'a, par exemple, que sa pension, alors,
évidemment, il n'y pas de remboursement sur la pension. Il y a un
remboursement juste s'il y a un patrimoine qui va, j'imagine, au-delà de
ce que le Code de procédure civile prévoit comme n'étant
pas saisissable.
Mme Fontaine: Si effectivement le proche veut devenir tuteur ou
curateur à la personne et qu'il ne peut pas se faire rembourser à
même le patrimoine de la personne qui est inapte parce qu'elle n'en a pas
suffisamment, il n'en a pas.
Mme Harel: Quel est le seuil?
Mme Fontaine: Je ne sais pas. Est-ce qu'il y a vraiment un... On
n'a pas de seuil, je pense. Il n'y a pas de seuil là-dessus.
Mme Harel: Mais, pour bien comprendre,
avec le fait, par exemple, d'être allié, ami avec une
personne qui est sous le régime de protection et qui reçoit sa
pension seulement, le remboursement peut-il se faire ou ne peut-il pas se
faire?
Mme Fontaine: Le remboursement ne peut pas se faire
généralement, parce qu'on voit bien que le patrimoine n'est pas
suffisant. Mais je pense que pour...
Mme Harel: Dans le fond, ce que je veux vraiment vérifier,
c'est: est-ce que, à notre insu - à l'insu des
législateurs - l'effet obtenu n'est pas l'inverse de celui qui
était recherché? L'effet qui était voulu, souhaité
était celui d'engager de plus en plus une responsabilité du
milieu familial ou amical auprès de la personne...
Mme Fontaine: Non.
Mme Harel: ...tandis que le fait, par exemple, d'avoir à
faire ce déboursé... Vous savez, ce n'est pas rien, 600 $, parce
que 600 $, c'est le minimum. Alors, même pour une personne qui n'a aucun
patrimoine, c'est ce que je comprends, c'est 600 $. Et puis il y a une
réalité qui est assez incontournable. Souvent, les personnes
institutionnalisées sont visitées par des personnes du même
âge. Je crois que vous avez une expérience encore plus grande que
la mienne, mais c'est la réalité que je constate dans le milieu
où je suis. Les personnes hébergées sont en
général visitées par leurs pairs du même milieu
généralement et du même âge.
Mme Fontaine: Ou leurs enfants.
Mme Harel: Leurs enfants, quand ils sont présents, mais,
dans les cas qui nous intéressent, souvent, comme il y a de plus en plus
de personnes seules dans notre société... D'ailleurs, encore
hier, des chiffres éloquents venaient souligner la pauvreté des
femmes d'âge moyen seules. On dit que c'est la catégorie des
personnes dans notre société qui sont les plus pauvres. Et, ceci
dit, si une femme, par exemple, d'âge moyen, seule, qui peut avoir des
amis, se trouve à les mettre en situation d'avoir à
débourser 600 $ pour devenir responsables, c'est sûr que ces
personnes-là vont décliner. Et ce n'est pas nécessairement
par désintérêt, mais ça peut être parce
qu'elles n'ont pas tout simplement les moyens financiers de leur affection.
Mme Fontaine: La loi prévoit effectivement une alternative
à ces situations qui seraient effectivement déplorables. Alors,
lorsque les personnes proches ne peuvent pas ou ne veulent pas, en raison de
diverses circonstances, qu'elles soient financières ou autres, se porter
requérantes pour devenir tuteur ou curateur d'un proche, c'est le
Curateur public que le fait à leur place.
Le Curateur public va le faire et va quand même soutenir ce
proche-là; même si c'est le Curateur public qui fait la
requête devant le tribunal, le Curateur public peut quand même
recommander que ce soit ce proche-là, qui est intéressé,
qui soit nommé tuteur ou curateur privé à la personne. Il
y a donc un moyen...
Mme Harel: Même si les frais encourus seront, à ce
moment-ià, de la responsabilité du Curateur public?
Mme Fontaine: C'est ça. Mme Harel: Ah oui.
Mme Fontaine: Ce qui fait qu'on évite l'effet pervers que
vous mentionnez qui aurait pu être présent, avec la
présence du Curateur public dont c'est, entre autres, la fonction
publique de s'assurer que les familles et les proches, bien sûr, sont
soutenus dans l'intérêt qu'ils portent à la personne inapte
et, même s'il y a des raisons économiques comme celles-là
qui se présentent, le Curateur public demeure présent pour
pallier.
Mme Harel: Et est-ce que ça s'est produit dans un certain
nombre de cas et combien de cas que le Curateur est intervenu et a pu demander
au tribunal de désigner une personne comme curateur privé?
Mme Fontaine: Ça se produit très
régulièrement.
Mme Harel: Ah oui! Excellent!
Mme Fontaine: Je n'ai pas avec moi un chiffre précis. Mais
il serait possible de le... 50 % à peu près? Dans 50 % des cas.
C'est-à-dire que, si vous vous souvenez, la loi du Curateur public
avait, entre autres, comme objectif de privatiser dans un très grand
pourcentage. Alors, que ce soit pour une raison ou une autre...
Mme Harel: Moi, je dirais "responsabiliser" plutôt que
"privatiser".
Mme Fontaine: Si vous voulez. (16 heures)
Mme Harel: Parce que privatiser, ça supposerait que, par
exemple, les curateurs privés soient responsables de débourser la
somme pour le devenir, même s'ils ont des problèmes
économiques qui les amèneraient à être incapables de
le faire, tandis que, là, on les responsabilise même s'ils n'ont
pas les moyens économiques de débourser l'argent, ce que je
trouve excellent.
Mme Fontaine: II y a aussi un autre moyen dont nous disposons.
Nous pouvons aussi partager la tâche d'un curateur avec une personne de
la
famille, avec la personne responsable, je retiens votre expression.
Donc, il arrive aussi que nous recommandions que le curateur public soit
curateur aux biens, surtout s'il s'agit d'un patrimoine complexe et que la
vieille soeur ou le jeune homme ou le fils ne veut pas être pris avec
cette charge-là qui peut être assez lourde. Alors, à ce
moment-là, le curateur public peut être nommé curateur aux
biens et le fils ou le proche peut être nommé curateur à la
personne et, donc, continuer à très bien s'occuper de la personne
inapte dans la famille, tout en étant déchargé de la
tâche de gérer les biens.
Mme Harel: Alors, vous demandez dans ce projet de loi d'un
article, de...
Le Président (M. Dauphin): Je vais l'appeler, si vous
permettez.
Mme Harel: Ah oui? On n'avait pas encore... Ha, ha, ha!
Étude détaillée
Le Président (M. Dauphin): Pas encore Par contre,
ça allait tellement bien que je vous laissais aller là, mais
j'appelle l'article 1 du projet de loi.
Impossibilité de réunir le conseil de
famille
M. Rémillard: M. le Président, cet article a pour
but d'assouplir le mécanisme d'ouverture et de révision des
régimes de protection demandées par le Curateur public en
permettant au tribunal de procéder sans que le conseil de famille soit
tenu, comme l'exige, en principe, l'article 332.9 du Code civil du Bas Canada.
Cet assouplissement vise à permettre de procéder efficacement et
dans les délais plus courts, dans tous les cas où la personne
inapte n'a pas de famille ou n'a pas de lien avec celle-ci. Cette disposition
n'affecte aucunement l'obligation du Curateur public, prévue aux
articles 14 et 15 de la Loi sur le Curateur public, chapitre C-81, de
rechercher un proche apte à assumer la responsabilité du
régime de protection et de tenter de réunir le conseil de
famille.
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée.
Examen de cas particuliers
Mme Harel: Je recevais, en date du 20 octobre 1991, une lettre
adressée au ministre de la Justice; en fait, c'est une copie qui
m'était envoyée, qui disait ceci... En fait, c'est une copie qui
a été envoyée, d'ailleurs, je pense, à tous les
grands journaux du Québec, une lettre signée par Mme Denise
Chalut, curatrice privée. Alors, c'est certainement une situation que
vous connaissez bien parce qu'elle l'a portée à l'attention
publique de bien des gens. Alors, je ne dévoile rien en vous
interrogeant sur la situation qu'elle met en relief.
Alors, je vais rapidement, M. le Président, présenter
cette lettre. Alors, cette dame dit: "Dernièrement, j'accompagnais une
amie à la curatelle. Son père, âgé de 97 ans, est
sous curatelle publique depuis juillet 1988. Depuis cette date, aucun rapport
financier n'avait été émis par la curatelle publique et
c'est avec beaucoup d'insistance qu'elle avait enfin réussi à
avoir un rapport financier. Dans ce rapport, certaines dépenses faites
par la curatelle publique semblent bizarres; exemple, dépenses
personnelles, 16 715 $, achat de vêtements, 500 $, une personne de cet
âge qui bouge à peine et qui est en chaise roulante ou
alitée. Lors de cette entrevue, la personne de la curatelle
préposée au dossier était incapable de clarifier les
énigmes de ce rapport financier. Ce dossier contient beaucoup de
chiffres identifiés en code secret". Il faut comprendre, le langage
technocratique, cest un peu comme de la sorcellerie moderne; ce n'est pas
évident que c'est accessible à l'ensemble de nos concitoyens. "Ce
dossier contient beaucoup de chiffres identifiés en code secret que
cette personne ne semble pas connaître. Comment la curatelle peut-elle
retracer les 20 000 personnes qui étaient sous sa protection entre 1969
et 1982, afin de leur rendre leur 24 000 000 $ amassés dans ses coffres,
alors qu'il lui est très difficile de fournir les détails d'un
rapport financier d'une personne sous curatelle publique seulement depuis
juillet 1988?"
Et, là, la personne ajoutait. "La curatelle, pour se faire bonne
conscience, dit vouloir personnaliser en proposant à la famille de
devenir curateur privé, mais les obligations du curateur privé
sont sans limites car c'est la loi et il doit s'y soumettre, sans quoi il est
sévèrement pénalisé. 1. Toutes les
procédures pour devenir curateur privé sont de 1000 S et plus. 2.
Il doit fournir à chaque année un rapport financier
détaillé, ainsi que toutes les factures de son administration.
À chaque année, donner en cadeau à la curatelle un tiers
de un pour cent du patrimoine administré - ce qui est le montant qui est
prélevé par la curatelle, je crois - une taxe directe sur le
patrimoine familial. 4. Le curateur privé doit tout faire gratuitement.'
Je comprends que ce n'est pas le cas. Il pourrait y avoir un remboursement. "5.
Le curateur privé doit donner sa propre maison en garantie..." Alors,
là il y a une sûreté, j'imagine, qui est
nécessaire.
Mme Fontaine: C'est ça
Mme Harel: "...pour prouver sa bonne administration. Et sa propre
maison, il ne peut la vendre sans passer par la cour et en payer tous les
frais. 6. Son rapport financier est analysé à
la loupe et il doit justifier toutes les dépenses car c'est la
loi. Sans quoi, il est sévèrement puni." Et la lettre ajoutait:
"M. le ministre, il est temps de faire enquête sur les agissements de la
curatelle. Le public, les journalistes, les psychiatres, les travailleurs
sociaux, tous ignorent et se ferment les yeux devant ces abus de pouvoir. Nous,
les curateurs privés, on nous fait ramper et .obéir sans
réplique, car c'est la loi." Alors, vous avez pris connaissance de cette
lettre.
Mme Fontaine: Oui.
Mme Harel: Elle est à peu près au même effet
parfois que certaines autres que j'ai pu recevoir, mais disons que
celle-là va nous servir peut-être d'exemple pour que vous puissiez
répondre peut-être à chacun des points qui y sont
mentionnés.
Le Président (M. Dauphin): Mme ia Curatrice.
Mme Fontaine: Nous connaissons bien, Mme Chalut, ce n'est pas la
première fois. Effectivement, elle est irritée...
Mme Harel: Là, il ne faut pas déprécier le
témoin.
Mme Fontaine: Pas du tout.
Mme Harel: II faut juste juste répondre aux questions
qu'elle pose, dépendamment de la personne, évidemment.
Mme Fontaine: Non, mais je comprends que Mme Chalut est
irritée par quelques éléments, effectivement, et
peut-être, si on regarde un à un chacun des irritants,
effectivement, les honoraires de supervision des curateurs privés ont
augmenté avec les nouveaux règlements de la nouvelle loi et ils
sont passés de 5 $ qu'ils étaient pour tout patrimoine ou toute
situation d'un curateur privé à un minimum de 20 $ et un maximum
de 400 $. Alors, pour les personnes qui supervisent un patrimoine assez
important, effectivement, il peut arriver qu'elles paient maintenant 400 $ et
qu'elles payaient, il y a deux ans, 5 $. Effectivement, ça peut
être un peu irritant. Mais si...
Mme Harel: C'est 400 $ par année?
Mme Fontaine: 400 $ par année, c'est un maximum. Quelqu'un
peut avoir jusqu'à 500 000 $ ou 1 000 000 $ à gérer et les
honoraires de supervision demandés par le Curateur public
n'excéderont quand même pas 400 $. C'est le plafond qui est
fixé.
Mme Harel: À quel niveau l'atteint-on, le plafond?
Mme Fontaine: À peu près à 120 000 $.
À 120 000 $, 121 000 $, le plafond de 400 $ est atteint à ce
moment-là. Alors, oui, pour certains, c'est un bond important. Il faut
quand même voir que ces honoraires n'avaient pas été
indexés depuis 1972. Ça, c'est un élément. Et
l'autre élément, c'est que le Curateur public s'est doté
de critères aussi de renonciation qui tiennent compte de certaines
situations et de la nature des actifs sous gestion. Il y a aussi que les
services de supervision du Curateur public ont été étendus
à d'autres aspects qu'uniquement de recevoir les états
financiers.
Nous offrons aide et assistance aux curateurs privés puisque
notre objectif, justement, est de responsabiliser. Nous offrons aide et
assistance sur plusieurs plans, que ce soit financier, que ce soit
représentation de la personne et, donc, les honoraires sont en
conséquence. Ça, c'est un irritant. Un autre irritant important,
je pense, c'est la question de la sûreté qui est exigée. Eh
bien, vous savez, chaque année au Curateur public, nous devons destituer
des curateurs privés pour mauvaise gestion. Et, à ce
moment-là, les membres de la famille sont bien heureux, justement, que
nous ayons exigé une sûreté.
Heureusement, ça ne se produit pas dans de très,
très, très nombreux cas. Je pense que l'année
dernière nous avons eu 50 à 60 situations où ça
s'est présenté. Mais les curateurs privés, certains
d'entre eux sont un peu irrités par cette situation-là, alors que
souvent des membres de la famille sont assez heureux qu'il y ait une garantie
qu'il y ait une bonne gestion, une supervision de la gestion qui est faite.
Un autre irritant, je pense qu'elle invoque, c'est la question qu'elle
doit nous soumettre des états financiers vérifiés. Oui, la
première année, nous demandons que les états financiers
soient vérifiés lorsque les biens excèdent 100 000 $. Par
la suite, lorsque nous constatons une bonne gestion, nous ne les exigeons pas.
Nous constatons que la gestion est correcte. Nous recevons le rapport
financier, mais nous ne demandons pas qu'ils soient vérifiés en
plus à l'extérieur. Alors, ça, c'est un certain
allégement aussi.
Quant à la rétribution du curateur privé qui doit
gérer un patrimoine complexe, le curateur privé, devant la
complexité et la lourdeur de sa tâche, pourrait demander au
tribunal d'avoir une certaine rémunération. Mais ce n'est pas le
Curateur public qui décide de ça. La curatrice, Mme Chalut, entre
autres, pourrait le demander au tribunal. Nous lui avons, d'ailleurs,
communiqué ces faits. Nous avons aussi répondu à tous les
éléments de sa lettre. Si je reviens à la toute
première partie où elle dit qu'elle est venue avec une amie qui
l'accompagnait, oui, la loi prévoit que nous rendions des comptes sur
demande à un proche, ce que nous faisons généralement. Il
peut arriver que la personne chez nous, la responsable de ce client-là
ait peut-être mal rendu compte.
Alors, j'ai demandé à Mme Chalut qu'elle veuille bien nous
communiquer le nom de la personne. Nous avons un service des plaintes. Nous
allons examiner la situation, voir ce qu'il en est et ça nous permettra
de corriger cette situation-là si elle s'est
présentée.
Mme Harel: L'an dernier, M. le ministre, la curatelle
annonçait le remboursement de 25 000 000 $ qui avaient été
perçus entre 1969 et 1982. Alors, est-ce que c'est fini, finalement,
cette distribution, oui?
Le Président (M. Dauphin): Mme la Curatrice.
Mme Fontaine: Oui, la distribution est finie.
C'est un projet qui a été d'envergure, qui a pris trois
ans et qui nous a permis de retracer la très grande majorité, 87
% des gens ont pu être retracés.
Mme Harel: Pour leur annoncer une bonne nouvelle.
Mme Fontaine: Oui, effectivement. Actuellement, je pense que pour
eux ça a été une très bonne nouvelle. Nous n'avons
reçu à peu près pas de plaintes ou de
récriminations là-dessus. On a été capables de
retracer vraiment la majorité des gens visés, ceux qui sont
encore sous notre juridiction, ceux qui ne le sont plus, ou les
héritiers qui ont été touchés par cette
remise-là. Et donc la grosse portion, comme je vous dis, 87 %, est
remise et les montants restants vont être conservés encore pendant
10 ans, dans l'éventualité où une personne se
manifesterait pour réclamer cette portion.
Le Président (M. Dauphin): Merci. Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: Merci, M. le Président. J'aurais une question
concernant un dossier qui me préoccupe depuis quelques semaines, mais je
ne connais pas beaucoup le fonctionnement. Vous savez, il y a plusieurs
années, disons, il y a 20 ans, parfois, il y avait certains conflits de
famille au niveau de certains héritages qui pouvaient être
extrêmement intéressants et on demandait, à ce
moment-là, une tutelle sur un membre de la famille et on trouvait
parfois un médecin compatissant qui était prêt à
signer un rapport de psychiatre, etc. Qu'est-ce qu'on fait lorsqu'on a
connaissance d'un dossier comme ça et que la personne, après 20
ans, trouve enfin le courage de le dire à quelqu'un, demande une
certaine aide, mais a quand même une certaine crainte par rapport aux
personnes qui, finalement, ont permis ça?
Mme Harel: La personne est en régime de protection...
Mme Caron: Oui.
Mme Harel: ...depuis 20 ans, mais elle est en institution...
Mme Caron: Elle est en institution.
Mme Harel: ...et assez jeune, je pense, 64 ans. Par exemple, dans
le cas qu'illustre Mme la députée de Terrebonne, une personne de
64 ans qui a été institutionnalisée et qui, dans le fond,
aurait très bien pu vivre à part entière dans la
société, en toute intégrité.
Le Président (M. Dauphin): M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président.
Malheureusement, des cas comme la députée de Terrebonne vient de
le souligner, il y en a eu plusieurs au Québec, comme dans d'autres
sociétés aussi. C'est ce qu'on appelait la curatelle automatique,
c'est-à-dire avec un simple certificat médical des gens pouvaient
se retrouver sous la curatelle publique, être privés de leurs
biens et aussi de l'administration de leur propre personne. On a mis fin
à ce régime, comme Mme fa députée le sait, avec la
nouvelle loi. Maintenant, il n'y a plus de curatelle publique. On ne peut pas
être sous le système, donc, de curatelle ou tout autre
régime de protection si ce n'est par le tribunal, l'action du tribunal.
(16 h 15)
Mais, dans ce cas-là, c'est pour ça qu'on a exigé
qu'il y ait la révision aux trois ans et cinq ans. Dans le cas où
c'est un cas de curatelle et que c'est une situation donc permanente, à
tous les cinq ans, ça peut être suffisant. Dans les autres cas,
c'est trois ans et c'est exactement l'objet du projet de loi pour qu'on puisse
procéder le plus rapidement et le plus efficacement possible a ces
révisions. Je vais demander à Mme Fontaine, M. le
Président, de compléter mes remarques.
Le Président (M. Dauphin): Mme Fontaine.
Mme Fontaine: D'ailleurs, une situation comme celle-ci ne
pourrait plus se passer de nos jours, parce qu'on demande une évaluation
médicale et une évaluation psychosociale par une personne
différente. De plus, lorsque c'est le directeur général
d'un établissement qui nous présente ces
recommandations-là, nous les examinons. En plus, nous contactons les
membres de la famille, nous avons l'environnement social de la personne, ses
liens avec ses proches. Alors, on a tous les moyens maintenant pour
vérifier si vraiment la personne est inapte réellement et qu'elle
a besoin d'un régime de protection. Alors, je pense qu'on a maintenant,
avec la nouvelle loi, des mesures efficaces pour s'assurer que des situations
malheureuses comme celles que vous
mentionnez ne se reproduisent plus.
Mme Caron: Puisque les dossiers seront révisés
à tous les cinq ans, cinq ans, c'est quand même un petit peu long.
Je ne sais pas dans quel ordre ça va se faire, là. Si, par
exemple, il doit passer uniquement - je pense au cas qui m'intéresse -
dans cinq ans, alors il va se retrouver à 69 ans. Est-ce qu'il y a une
procédure qui peut être entreprise pour vous demander une
révision plus rapidement?
Mme Fontaine: Oui, dès qu'un doute ou une
inquiétude existe quant à la pertinence d'un régime de
protection pour une personne, vous pouvez en faire part directement au Curateur
public ou encore au directeur général de l'établissement
où elle se trouve - si elle est hébergée quelque part,
elle reçoit des soins - qui, lui, a l'obligation de s'assurer qu'il y a
une évaluation médicale et psychosociale de la personne et qu'on
révise son état de situation.
D'ailleurs, au début du projet de révision, dès
avril 1990, lorsque nous avons amorcé le plan d'ensemble de ce
projet-là partout à travers la province, nous avons
rencontré les 900 établissements et nous avons demandé
à toutes les directions générales de ces
établissements-là, si possible, tout de suite, dès les
premières étapes de la révision, qu'elles nous envoient
les cas des personnes pour lesquelles il y aurait une grande possibilité
de mainlevée de régime, de façon à ce que, pour les
personnes comme celle, entre autres, que vous mentionnez, nous puissions tout
de suite procéder à leur révision parce qu'il
apparaît très évident qu'elles pourraient
bénéficier grandement d'un changement de régime. Donc,
cette mesure nous a permis de passer, peut-être, des priorités.
Mais, en tout temps, la personne, le proche que vous mentionnez pourrait le
signaler à notre attention ou encore à la direction de
l'établissement.
Mme Caron: Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Oui. J'ai une autre question. L'article du projet de
loi 159 propose que le Curateur public, une fois qu'il a démontré
des efforts suffisants pour réunir le conseil de famille, puisse
demander l'ouverture ou la révision d'un régime de protection au
tribunal. Je comprends que tous les motifs et les arguments ont
été développés autour de la révision d'un
régime de protection. Mais l'ouverture présente-t-elle les
mêmes difficultés que la révision? Parce que j'ai compris,
à la lecture que j'ai pu faire avant cette commission, la
nécessité de faciliter les choses étant donné
l'institutionnalisation des personnes qui sont en régime de protection
et pour lesquelles il y aura une révision maintenant à tous les
cinq ans. Cette institutionnalisation aurait certainement pu avoir comme effet
de distancîer leurs proches. Mais, lors de l'ouverture d'un
régime, je me suis demandé pourquoi vous teniez à avoir,
finalement, le même dispositif pour l'ouverture que pour la
révision.
Mme Fontaine: Parce qu'il arrive des situations aussi, au moment
de l'ouverture d'un régime, où les proches ne désirent pas
s'occuper de la personne. Ils ne veulent rien savoir de la personne. Il y a
ça ou encore les proches, il y en a un en France, un en Australie, bon,
on n'arrive pas... Mais c'est dans une beaucoup moindre mesure tout de
même que la situation de la révision où, là, nous
avons des personnes qui sont sous notre juridiction depuis 20 ans et plus, et,
à ce moment-là, les proches, effectivement, comme vous le
soulignez, s'en sont désintéressés en beaucoup plus grand
nombre.
Mme Harel: II n'y a pas de danger au moment de l'ouverture qu'on
en revienne, non pas sous votre sage direction, à un système
où ça facilite les choses, finalement, au point où... que
ça les facilite trop en fait. J'ai compris, par exemple, qu'il y a un
test que vous devez passer, c'est-à-dire vous devez démontrer que
des efforts suffisants ont été faits pour réunir le
conseil de famille. Alors, il faut donc que vous ayez fait ces efforts. De quoi
s'agit-il? Enfin, de quelle sorte d'efforts s'agit-il?
Mme Fontaine: Oui, je vais vous dire ce qu'on fait
présentement et ce qu'on va continuer à faire. Comme on maintient
toujours l'objectif de responsabiliser, de soutenir la responsabilité
des familles, alors, bien sûr, notre objectif est de trouver des membres
de la famille presque à tout prix, là. Alors, on va continuer
à faire ces efforts. Ce que nous faisons présentement, c'est que,
dans l'évaluation psychosociale, il est demandé de nous indiquer,
puisque les gens sont en institution dans la grande majorité des cas,
les liens familiaux, les gens qui les visitent ou, s'ils ne les visitent plus,
la connaissance que l'institution a du proche. Donc, à partir de
ça, nous, nous communiquons avec les proches. Nous communiquons de
nouveau avec les professionnels si on ne les a pas trouvés. On va faire
une recherche intensive. On y consacre des heures, vous savez. On va parler
à un frère pour qu'il nous aide à retrouver les autres.
Parfois, on se fait répondre: Bien, vous savez, il est à New York
depuis 20 ans, je ne l'ai pas vu depuis 20 ans. Ça, ça se passe
aussi.
Alors, les efforts qu'on va faire, c'est de continuer à les
rechercher très activement, vraiment jusqu'à une certaine limite
et, si on ne les trouve vraiment pas, que ce n'est pas possible, là,
à moins de mettre un détective privé, bon, là, on
va expliquer les recherches qu'on va
avoir faites, qui on a contacté, comment et les diverses
circonstances entourant cette recherche et, sur affidavit circonstancié,
on va exposer au tribunal la situation. Mais le fait que le tribunal conserve
la décision de trouver que l'effort est suffisant ou pas ou qu'il
pourrait nous dire: Écoutez, madame, retournez faire vos devoirs, je
pense que c'est une bonne garantie que, pour la personne, on a vraiment fait
les efforts qu'il fallait.
Le Président (M. Dauphin): Ça va Est-ce que
l'article 1 est adopté? Adopté. J'appelle l'article 2.
M. Rémillard: M. le Président, l'entrée en
vigueur immédiate du projet est nécessaire pour permettre de
faire bénéficier dans les meilleurs délais un grand nombre
de personnes inaptes, soit le régime de protection dans les cas des
demandes d'ouverture, soit d'un régime approprié s'il s'agit
d'une demande de révision.
Le Président (M. Dauphin): L'article 2 est adopté.
Donc, est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Est ce que
l'ensemble du projet de loi est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Dauphin): Adopté. Donc, la
commission des institutions a accompli le mandat qui lui était
confié par la Chambre et ajourne ses travaux sine die Oui, M. le
ministre.
M. Rémillard: M. le Président, vous me permettrez
de remercier Mme Nicole Fontaine, Curatrice publique, qui est
accompagnée de Mme Marjolaine Loiselle, du bureau du Curateur public, Me
Aidée Frenette, Me Yves Claude, du ministère de la Justice, et
Mme Julienne Pelletier, de mon cabinet.
Le Président (M. Dauphin): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Je veux également m'associer à tous ces
remerciements que le ministre vient de faire et dire en particulier à Me
Fontaine et à la personne qui l'accompagne qu'il y a sans doute de ces
irritants dont elle a parlé, mais il y a aussi chez un grand nombre de
nos concitoyens qui font appel à nos bureaux de comté, la
satisfaction de voir que leur participation est vraiment favorisée.
Alors, je voulais qu'elles sachent que je considère qu'il se fait du
très bon travail à la curatelle.
Mme Fontaine: Merci beaucoup. Je suis très heureuse
d'apprendre ça.
Le Président (M. Dauphin): Alors, merci beaucoup. Donc, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 25)