Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Neuf heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Camden): Alors, je déclare la
présente séance ouverte de la commission des institutions qui a
pour mandat de procéder à l'étude des prévisions
budgétaires du Directeur général des élections pour
l'année financière 1991-1992, après avoir constaté
le quorum. Alors, M. le secrétaire, si vous voulez bien nous indiquer
les remplacements à la présente séance.
Le Secrétaire: Oui. M. Gauvin (Montmagny-L'Islet) est
remplacé par M. Camden (Lotbinière); M. Maciocia (Viger) est
remplacé par Mme Bégin (Bellechasse); et M. Claveau (Ungava) est
remplacé par M. Chevrette (Joliette).
Le Président (M. Camden): Alors, je vous rappelle que nous
avons une enveloppe d'une heure trente minutes prévue pour cette
étude qui était prévue initialement débuter
à 9 h 30 et aller à 11 heures, donc, pour 90 minutes,
consé-quemment à une entente entre les leaders.
M. Côté (Charlesbourg): Je voudrais vous signaler,
M. le Président, qu'il est 10 h 30.
Une voix: 9 h et 30.
M. Côté (Charlesbourg): 9 h 30.
Le Président (M. Camden): Qu'il est 9 h 30, excellent.
Alors, j'invite donc M. le Directeur général des élections
à nous faire part de ses remarques préliminaires.
Exposé du Directeur général des
élections M. Pierre-F. Côté
M. Côté (Pierre-F): M. le Président, Mmes et
MM. les membres de la commission des institutions, c'est avec plaisir que je me
présente aujourd'hui devant vous afin de vous faire part de mes
prévisions budgétaires pour l'année financière
1991-1992. J'aimerais, au début, vous présenter les personnes qui
m'accompagnent. À l'extrême gauche, M. Jean Jolin, qui est adjoint
aux scrutins; la personne à côté, c'est M. Jean-Luc
Lemieux, adjoint à la représentation; à l'extrême
droite, M. Yvon Desbiens, qui est adjoint au financement, et M. Eddy
Giguère, qui est mon assistant.
Bien que l'année 1990 n'ait pas été marqué
d'événements électoraux majeurs, il n'en demeure pas moins
qu'elle aura été une année où l'institution fut
associée à des activités variées et d'envergure.
Comme par les années passées, vous me permettrez de faire d'abord
un survol rapide de certaines de ces activités. Je vous communiquerai
ensuite les prévisions budgétaires pour 1991-1992, avant de vous
faire état du rapport financier préliminaire pour l'exercice
financier 1990-1991.
Rappel des activités de l'année écoulée dans
le domaine provincial d'abord. Les scrutins. Au début de l'année
1990, les directeurs du scrutin ont procédé à une
révision de la délimitation des sections de vote de leur
circonscription, révision rendue nécessaire du fait que plusieurs
centaines de sections de vote comportaient plus de 300 électeurs lors
des élections générales de 1989. L'analyse des
recommandations soumises par les directeurs du scrutin à la suite de
l'expérience des dernières élections
générales nous a permis de réviser et de corriger les
procédures administratives pour la tenue d'un scrutin. Nous avons
commencé à revoir la présentation des directives au
personnel électoral pour qu'elles soient plus accessibles à la
clientèle à laquelle elles sont destinées. Ces projets de
modifications seront évidemment soumis ultérieurement au
comité consultatif que j'espère réunir dans les plus brefs
délais.
Une évaluation des résultats de
l'expérien-ce-pilote de 1989 concernant l'usage de l'informatique dans
le bureau principal du directeur du scrutin a été
réalisée. A la lumière des conclusions obtenues, nous
avons convenu de permettre, à tous les directeurs du scrutin qui le
désireront, l'usage de l'informatique pour le prochain
événement électoral.
Le financement des partis politiques et des candidats. Au cours de
l'année, un nouveau parti politique a été autorisé
conformément à la loi électorale. Il s'agit du parti
"Rainbow Coalition" Coalition arc-en-ciel. Pour votre information, par la
suite, ce parti a été désautorisé. Par ailleurs,
quatre partis se sont vu retirer leur autorisation au cours de cette
période. Il s'agit du Parti indépendantiste et du Parti
progressiste-conservateur du Québec, "the Progressive Conservative Party
of Québec", pour non-respect des dispositions de la loi concernant le
financement, ainsi que du Parti Égalité, "Equality Party", et du
"Unity Party", le Parti Unité, dont les retraits ont été
rendus nécessaires à la suite de la fusion de ces deux partis le
7 mai 1990. Le nouveau parti issu de la fusion se nomme, comme vous le savez,
Parti Égalité, "Equality Party".
En conséquence, au 31 mars 1991, il y avait 14 partis politiques
autorisés au niveau du Québec. En fait, actuellement, il en reste
12. Deux autres sont disparus: le parti arc-en-ciel
que je vous ai mentionné tantôt et le Parti 51.
Il faut souligner qu'une étude en matière de financement a
été publiée sous forme d'article dans "Parlements et
francophonie", la revue de l'Assemblée internationale des parlementaires
de langue française. Cette étude traite de la législation
québécoise en matière de financement et de contrôle
des dépenses électorales.
Les activités de communication. Conformément aux
dispositions de la Loi électorale, nous veillons, tout au cours de
l'année, à diffuser les renseignements nécessaires
à l'information du public. Parmi les publications que nous avons
produites, trois méritent qu'on en souligne la parution. Il s'agit d'un
"Manuel des connaissances de base du système électoral
québécois", d'un document de réflexion sur "L'intervention
des tiers en période électorale... au regard des chartes" et
d'une recherche sur "Le suffrage féminin". Ce dernier ouvrage a
été diffusé en même temps qu'une affiche afin de
commémorer le 50e anniversaire du droit de vote des femmes au
Québec.
Au cours du dernier exercice financier, plus de 7500 personnes se sont
adressées à notre centre de renseignements pour obtenir des
renseignements ou de la documentation. À la fin du mois de mai 1990, la
presse était conviée à l'inauguration de l'édifice
René-Lévesque (qui, comme vous le savez, est situé au 3460
de La Pérade, à Sainte-Foy) en présence du premier
ministre du Québec, M. Robert Bourassa, du chef de l'Opposition
officielle, M. Jacques Parizeau, et de Mme Corinne Côté
Lévesque. Cet édifice, comme vous le savez, abrite les bureaux du
Directeur général des élections et de la Commission de la
représentation électorale.
Dans le domaine municipal maintenant, les scrutins. Entre le 1er avril
1990 et le 31 mars 1991, plus de 450 municipalités ont tenu des
élections et/ou des référendums. Le Service des scrutins
municipaux a répondu à plus de 2200 demandes d'aide des
présidents d'élection dans le cadre des élections
municipales et des greffiers ou secrétaires-trésoriers, soit dans
le cadre d'élections municipales ou de référendums, afin
de leur fournir toute l'aide dont ils avaient besoin dans l'exercice de leurs
fonctions. Cette assistance s'est concrétisée au niveau des
conseils, de la formation et de l'aide technique et matérielle.
Comme dans le passé, le Service des scrutins municipaux a
également participé, en collaboration avec le ministère
des Affaires municipales, à la préparation et à la tenue
de sessions de formation organisées dans 6 régions
administratives du Québec auxquelles 330 présidents et
secrétaires d'élection ont assisté. De plus, à la
demande du Service de l'organisation municipale du ministère des
Affaires municipales, le Service des scrutins municipaux a collaboré
à la formation spéciale des présidents d'élection
de municipalités nouvellement constituées sur le territoire de la
Basse-Côte-Nord. Enfin, pendant l'année 1990, le Service des
scrutins municipaux a participé à la rédaction de la
partie du "Guide sur les élections et les référendums" se
rapportant aux référendums municipaux conjointement avec le
ministère des Affaires municipales.
Dans le domaine municipal, le financement des candidats et des partis
politiques. Au 31 mars 1991, 57 municipalités de 20 000 habitants ou
plus étaient assujetties au chapitre XIII du titre I de la Loi sur les
élections et les référendums dans les
municipalités. Au cours de l'année qui vient de s'écouler,
5 d'entre elles ont tenu des élections partielles au cours desquelles 11
candidats indépendants ont été autorisés. Le 4
novembre 1990, 20 municipalités de plus de 20 000 habitants ont tenu des
élections générales au cours desquelles 250 candidats
indépendants ont été autorisés. En vue de cet
événement, nous avons rencontré les trésoriers de
ces municipalités, en juin 1990, pour leur faire part des exigences de
la loi en matière de financement des partis politiques et des candidats
indépendants et du contrôle des dépenses
électorales. Nous avons également rencontré les agents
officiels des candidats pour les renseigner sur la façon de
compléter le rapport de dépenses électorales. Au 31 mars
1991, 60 partis politiques municipaux étaient autorisés
conformément à la loi. Ce chiffre fait suite au retrait
d'autorisation de 12 partis et à l'autorisation de 6 partis durant
l'année. Le chiffre, au 31 octobre 1991, est de 65.
La représentation des électeurs. Au cours de la
dernière année financière, la Commission de la
représentation a étudié les dossiers de
délimitation des districts électoraux de 54 municipalités
du Québec. Dans 36 cas, les règlements de division étaient
conformes aux prescriptions de la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités et ne
nécessitaient donc pas l'approbation de la Commission pour être
mis en vigueur par les municipalités concernées. Dans 18 autres
cas, les municipalités avaient préparé des
règlements de division en districts électoraux qui ne
répondaient pas aux exigences de la loi quant au nombre
d'électeurs pour un ou plusieurs districts électoraux. La
Commission de la représentation, après avoir obtenu les
justifications requises, a jugé bon de les approuver pour qu'ils
puissent entrer en vigueur. De plus, à la demande de la Commission de la
représentation, trois municipalités ont révisé leur
règlement de délimitation pour le rendre conforme aux exigences
de la loi. Les municipalités concernées étaient Carignan,
Des Ruisseaux et Jonquière.
Les activités de communication, toujours dans le domaine
municipal. Les activités de communication ont été
principalement concentrées à deux moments dans l'année.
À l'automne 1990, une campagne d'information sur les règles de
financement des dépenses électorales a été
menée auprès des électeurs des villes de 20 000
habitants et plus où se tenaient des élections. Plus de 400
électeurs se sont adressés au centre de renseignements pour
formuler des demandes d'information à ce sujet. Au début de
l'année 1991, divers moyens ont également été mis
en oeuvre pour informer les électeurs des municipalités qui
devaient procéder au découpage de leur territoire en districts
électoraux.
Dans le domaine scolaire maintenant, qui est un autre sujet de
préoccupation, je quitte le domaine municipal. Bien que la Loi sur les
élections scolaires ne lui accorde aucune responsabilité
auprès des présidents d'élection des commissions
scolaires, le Directeur général des élections a
répondu favorablement, suite à une entente avec le ministre de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, à la demande
de la Corporation des secrétaires généraux des commissions
scolaires. Ces derniers désiraient obtenir l'aide du Directeur
général des élections pour l'organisation et la tenue
d'élections générales dans toutes les commissions
scolaires en novembre 1990. Le Service de scrutins municipaux a
été chargé de cette tâche et a dû
répondre à un peu plus de 110 demandes d'aide de la part des
présidents d'élections scolaires.
Tout dernièrement, nous avons reçu une demande du
ministère de l'Éducation sollicitant notre collaboration pour
l'étude comparative des lois électorales provinciale, municipale
et scolaire, et pour l'analyse des méthodes de recensement et de
confection des listes électorales dans le domaine scolaire
évidemment.
Des mandats spéciaux. Dans le cadre du mandat spécial que
m'a confié l'Assemblée nationale, le 18 décembre 1987,
relativement au Nouveau-Québec, j'ai tenu une élection partielle
dans la région de la Baie d'Hudson, le 26 juin 1990. Cette
élection avait pour but de combler un poste vacant au sein du groupe de
travail élu lors de l'élection du 10 avril 1989. Le rapport sur
l'organisation et le déroulement de cette élection partielle a
été déposé le 12 décembre 1990 à
l'Assemblée nationale.
Le domaine, maintenant, des relations extérieures ou de l'aide
à l'étranger. Tout au cours de l'année, nous avons
répondu à certaines demandes visant à faire
bénéficier de l'expertise développée au
Québec en matière de scrutins, de financement et de
représentation électorale. Ainsi, l'institution fut
associée à deux missions d'observation à
l'étranger, soit en République d'Haïti et au Bénin.
De plus, j'ai rencontré, lors de leur passage au Québec, des
délégations de pays étrangers. Ce fut le cas du Rwanda, de
l'Australie, du Gabon, du Zaïre et du Mali. Certaines de ces rencontres
avaient pour but de faire part de l'expérience québécoise
en matière électorale et d'autres avaient comme objectif
d'échanger sur l'aide que pourrait apporter le Québec en
matière de préparation d'élections.
Un rapport sur l'implication du Directeur général des
élections du Québec dans le cadre de la mission d'observation de
l'Organisation des États américains en République
d'Haïti a été préparé et
déposé à l'intention des membres de l'Assemblée
nationale du Québec. Ce rapport contient des informations sur la nature
de l'aide apportée.
Comme par les années passées, le Directeur
général des élections a participé aux
activités de la Conférence des administrateurs d'élections
du Canada et à celles du Council on Governmental Ethics Laws, le COGEL
Incidemment, j'ai été nommé, à la dernière
réunion, président du Fonds international COGEL. Il a, par
ailleurs, participé à différents colloques
organisés par la Commission royale sur la réforme
électorale et le financement des partis et j'ai eu l'occasion de
prononcer un certain nombre d'allocutions. Ceci complète le rappel de
nos principales activités de l'année 1990-1991.
J'aimerais maintenant vous faire part des prévisions
budgétaires pour 1991-1992 et du rapport financier préliminaire
pour l'exercice 1990-1991. Les prévisions budgétaires. Le 19
février 1991, j'ai fait parvenir au secrétariat du Conseil du
trésor les prévisions budgétaires pour l'exercice
financier 1991-1992 aux fins de la publication du livre des crédits. Ces
renseignements se retrouvent donc dans la section du livre des crédits
réservées aux personnes désignées par
l'Assemblée nationale, au programme 3, Administration du système
électoral, lequel comprend trois éléments: 1. Gestion
interne et soutien; 2. Commission de la représentation; 3.
Activités électorales. Les prévisions totales du programme
pour la prochaine année financière s'élèvent
à 13 556 000 $ et sont ventilées par catégorie de
dépenses à chacun des trois éléments de notre
programme.
À l'élément 1, Gestion interne et soutien, les
prévisions de dépenses pour 1991-1992 totalisent 9 700 000 $,
comparativement à celles de 1990-1991 qui s'élevaient à 9
200 000 $, ce qui représente une augmentation de 500 000 $. À
l'élément 2, Commission de la représentation, on retrouve
des prévisions de 535 000 $ comparativement à 560 000 $ pour
l'exercice financier 1990-1991. Conformément à la Loi
électorale, ces prévisions font l'objet d'un rapport distinct et
sont présentées dans le document intitulé
"Prévisions budgétaires 1991-1992 et rapport financier
préliminaire 1990-1991, Commission de la représentation
électorale."
Comme vous le savez sans doute, cette année, le
dépôt à l'Assemblée nationale des prévisions
budgétaires de la Commission de la représentation tient lieu de
leur approbation, puisque l'article 547 de la Loi électorale stipule
que: "L'étude en commission parlementaire des prévisions
budgétaires de la Commission de la représentation n'a toutefois
pas lieu lorsque la procédure de délimitation des
circonscriptions électorales est en cours. Dans ce cas, le seul
dépôt à l'Assemblée nationale des
prévisions budgétaires tient lieu de leur approbation." Fin de la
citation.
L'élément 3 comprend toutes les sommes prévisibles
pour la tenue des activités électorales. Vous comprendrez que les
montants fixés à cet élément ne le sont qu'à
titre indicatif puisqu'ils peuvent varier considérablement d'une
année à l'autre suivant les activités tenues ou les
mandats qui peuvent m'être confiés en cours d'exercice.
Pour l'exercice financier 1991-1992, nous prévoyons à cet
élément des dépenses qui totaliseront environ 3 320 000 $
incluant un montant de 1 170 000 $ pour le paiement des allocations à
verser aux partis politiques. Outre cette prévision de 1 170 000 $ qui
est enregistrée comme dépense de transfert, nous retrouvons un
montant de 2 150 000 $ qui représente notamment des sommes pour la
délimitation des sections de vote, pour certaines activités
reliées aux élections municipales, le recrutement des directeurs
du scrutin, la tenue d'une élection partielle et, finalement, un montant
de 600 000 $ pour le réapprovisionnement du matériel
électoral.
Le rapport financier préliminaire. Les résultats que vous
trouvez à la page 11 du rapport financier préliminaire
présenté à la deuxième section de votre document
sont estimés à partir des dépenses comptabilisées
au système informatique du gouvernement le 28 février 1991. Les
dépenses estimées au 31 mars 1991 pour l'élément 1,
Gestion interne, et 3, Activités électorales,
s'élèvent à 12 663 500 $, alors que les prévisions
présentées à la commission des institutions de
l'Assemblée nationale le 5 juin étaient de 13 380 000 $.
À l'élément 1, nous estimons que les
dépenses devraient se situer à environ 8 608 500 $, ce qui
représente une diminution de 591 500 $ par rapport aux
prévisions. Cet écart s'explique par les efforts qui ont
été déployés pour collaborer à la demande de
compressions budgétaires adressée aux autres ministères et
organismes.
À l'élément 3, Activités électorales,
l'estimé des dépenses au 31 mars 1991 est de 4 055 000 $, alors
que les prévisions étaient de 4 180 000 $.
Le rapport financier de l'élément 2, la Commission de la
représentation, indique que les dépenses estimées au 31
mars 1991 s'élèvent à 319 500 $, alors que les
prévisions étaient de 560 000 $. L'écart de 240 500 $
provient de la décision de l'Assemblée nationale de suspendre les
travaux pour la préparation d'une nouvelle carte électorale.
Voilà l'essentiel des explications justifiant les
prévisions budgétaires pour le prochain exercice financier et les
dépenses effectuées en 1990-1991. En complément, je vous
ai transmis, comme c'est maintenant la coutume, des notes explicatives pour
vous faciliter la compréhension des écarts paraissant à
chaque poste budgétaire.
M. le Président, Mmes et MM. les membres de la commission des
institutions, je vous remercie de votre attention. Bien entendu, nous demeurons
à votre entière disposition pour répondre à toutes
les questions que vous jugerez approprié de nous adresser.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
Directeur général des élections. Maintenant, j'invite le
ministre délégué à la Réforme
électorale à y aller de ses commentaires ou de ses questions.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. Je vais me priver du plaisir de faire des commentaires pour
davantage consacrer le temps qui m'est imparti à poser un certain nombre
de questions. Si jamais mon collègue de l'Opposition avait une
déclaration, il procédera donc de la même
manière.
M. Chevrette: Je veux partager le même plaisir.
M. Côté (Charlesbourg): Le même plaisir.
M. LeSage: Je vous dis qu'on va être heureux à
matin!
Des voix: Ha, ha, ha!
Nomination des directeurs du scrutin
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, on
sait qu'il y a actuellement en cours un processus de nomination des directeurs
de scrutin pour, si ma mémoire est fidèle, plus ou moins
72...
M. Côté (Plerre-F.): 74.
M. Côté (Charlesbourg): ...pour 74 directeurs de
scrutin alors que, l'an dernier, c'était 26. C'est quand même une
opération qui nécessite une publicité et ainsi de suite
pour que les gens soient informés. Quel est le coût de cette
campagne, cette année, sur le plan publicitaire, compte tenu du fait
que, dans les données que nous avons, l'an dernier, pour les 26,
ça avait coûté 190 000 $, si mon analyse ou ma recherche
est bonne? J'imagine qu'il y a une publicité. Que tu le fasses pour 26
ou que tu le fasses pour 74, c'est la même parution, sauf qu'il y a plus
de comtés dedans. A ce moment-là, est-ce qu'il y a des
économies, année après année, sur le plan de la
présentation parce que ce qu'on regarde c'est à peu près
toujours la même chose en termes d'appel public de candidatures? Quel est
le coût pour 74 par rapport au coût pour 26? C'est sûr que je
comprends que ces 190 000 $ peuvent se ventiler par le coût des
comités de sélection, ainsi de suite. Ce n'est pas uniquement
la
publicité. Mais je veux savoir si... Il me semble que ça
devrait être à peu près pareil...
M. Côté (Pierre-F. ): Vous avez raison, M. le
ministre. L'an dernier, ça a coûté en publicité, en
information, 91 555, 72 $ et, cette année, on a déboursé
91 484, 71 $.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ça, c'est le
même coût au plan de la publicité, le reste étant du
traitement, j'imagine, de comités de sélection, ainsi de suite,
tant d'hommes ou de personnes. Mais, normalement, ça doit se faire par
des personnes qui sont déjà en service. Ce n'est pas du
salaire.
M. Côté (Pierre-F. ): Voici quelle est la
procédure. Comme vous savez, on a un examen écrit qui est fait
avec l'aide de l'Office des ressources humaines. Les quatre premières
personnes qui se qualifient passent devant un jury. Ces jurys sont
composés actuellement de la façon suivante: il y a au moins une
personne de notre personnel et des gens de l'extérieur, et aussi
également, dans tous les jurys, on essaie d'avoir une femme, au
moins.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, au-delà de
ça, ces personnes-là sont quand même, si elles viennent des
ressources humaines ou d'un autre ministère ou de chez vous...
M. Côté (Pierre-F. ): Non, je m'excuse. On me donne
la précision que, sur le jury de trois, il y en a deux de chez nous et
une personne de l'extérieur.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Mais ces
personnes-là sont quand même déjà
rémunérées de par leur propre fonction.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Ce que ça
comporte, c'est des dépenses de déplacement.
M. Côté (Charlesbourg): Parce que ces
concours-là sont faits dans les régions ou c'est fait
centralement?
M. Côté (Pierre-F. ): C'est fait dans les
régions, à travers tout le Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Des entrevues? M.
Côté (Pierre-F. ): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): O. K. Alors que le concours
écrit, lui, est centralisé au niveau de...
M. Côté (Pierre-F. ): Il est fait aussi à
travers le Québec dans des locaux, après entente avec l'Office
des ressources humaines. (10 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'on peut estimer
dans ces conditions-là que, si c'est 74, si le coût
d'opération sur le plan publicitaire est le même, on peut quand
même se retrouver avec un coût supérieur pour la couverture
du concours, parce qu'en faire 26 et en faire 74, ça ne doit pas
être le même coût?
M. Côté (Prerre-F. ): Oui, ça va être
plus élevé cette année. Alors, ce qu'on a prévu,
cette année, dans les prévisions budgétaires pour les
concours des directeurs du scrutin, y compris la publicité, c'est un
coût global de 225 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, ce n'est pas
substantiel comme augmentation par rapport à l'augmentation de 26
à 74. On sait qu'ils sont nommés pour cinq ans.
M. Côté (Pierre-F. ): Dorénavant, ils sont
nommés pour 10 ans.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai besoin de
dépoussiérer mes affaires un peu. Évidemment, ça
fait un bout de temps que j'avais laissé ça. J'y reviens
tranquillement. Je vais me réhabituer à l'évolution. Dans
la mesure où ils sont nommés pour 10 ans, quel est le pourcentage
de ceux qui étaient en poste, qui postulent et qui sont retenus comme
candidats?
M. Côté (Pierre-F. ): Il y en a 64 qui ont
postulé.
M. Côté (Charlesbourg): Sur les 74?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui. Et 62 sont rendus
à l'étape des jurys, parce que nous sommes en plein processus.
C'est 62 qui sont à l'étape du jury.
M. Chevrette: Quel est le pourcentage de ceux qui étaient
en place, qui sont tout simplement reconduits, à toutes fins
pratiques?
M. Côté (Pierre-F. ): Il n'y a personne de
reconduit, là. Ce pourquoi il y en a 74, c'est que les autres n'ont pas
terminé leur "terme" de 5 ans, parce qu'il y a eu des démissions,
il y a eu des concours entre-temps.
M. Chevrette: Prenons les 26 de l'an passé, pour me faire
comprendre.
M. Côté (Pierre-F. ): Pardon?
M. Chevrette: Vous avez ouvert 26 postes l'an passé. Sur
les 26, combien il y a de nouveaux et combien d'anciens?
M. Côté (Pierre-F. ): Sur les 26, il n'y en a pas de
nouveaux parce que, l'an dernier, ils ont été nommés pour
cinq ans.
M. Chevrette: Je sais, mais...
M. Côté (Charlesbourg): Dans la sélection des
26 de l'an passé. Vous avez fait une sélection de 26 l'an
passé. Parmi ces 26, combien sont des nouveaux et combien d'autres ont
été reconfirmés dans leur position?
M. Chevrette: C'est ça.
M. Côté (Pierre-F.): Cest M. Jolin qui est
responsable de ce secteur; il va vous fournir la réponse, s'il est
capable de la trouver.
M. Chevrette: Moi, si je vous pose la question, c'est purement
parce qu'il y en a qui s'imaginent que c'est une course au trésor, que
c'est une nouvelle ouverture, et, dans le fin fond, par rapport aux
compétences de la personne déjà en poste, c'est reconduit
et c'est reconduit.
M. Côté (Pierre-F.): Oui, mais je vais être
très précis là-dessus. C'est certain que les personnes qui
sont déjà en poste ont une longueur d'avance. Si on veut
être bien honnête, c'est vrai. Mais, par ailleurs, elles ont
été prévenues très formellement que le concours se
tiendrait de façon rigoureuse. Et le concours écrit a
été refait en collaboration avec l'Office des ressources humaines
et il est très rigoureux. Même chose pour les jurys.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez la totale
liberté de choisir, je pense.
M. Côté (Pierre-F.): Non, non, je m'excuse.
Dans les trois, les quatre qui vont se présenter, celui qui
arrive le premier, je suis obligé de le nommer.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui, je comprends. Je
me souviens très bien, alors qu'avant c'était un choix parmi
trois. Ça, ma mémoire me rappelle encore ça comme il faut.
Ce n'est pas là-dessus, c'est qu'évidemment, quand on renfor-cit
le concours écrit, on s'assure que, sur le plan des exigences de base,
qui peuvent être apparentées à des exigences
académiques ou de cette nature, notre candidat éventuel directeur
de scrutin a tout ce qu'il faut comme "background" pour être capable de
remplir la fonction.
Moi, je vous dis: La deuxième étape, qui est l'entrevue,
permet de savoir s'il a du jugement ou s'il n'en a pas. C'est là, de mon
point de vue à moi, le plus important. Je vous ferai un parallèle
avec un autre dossier qui me préoccupe depuis deux ans et depuis
toujours. Quand on sélectionne des étudiants pour aller en
médecine, on exige qu'ils aient au moins 90 ou 92. C'est un premier
critère. On dit aux gens qu'il faut aussi qu'ils soient capables de se
servir de ça de temps en temps, au-delà de
l'académique.
Dans le domaine de la santé, c'est une chose qui est importante.
C'est encore bien plus important sur le plan du jugement parce que, quand on
est en période électorale, nous autres, on se chicane pour faire
comprendre au monde qu'on est meilleur qu'eux autres. Évidemment,
là, on a affaire à un arbitre qui a tous les pouvoirs et qui doit
se servir de son jugement aussi. Et ça, ça me paraît
être une qualité absolument fondamentale pour y arriver. Et ce
n'est pas uniquement par le concours écrit que tu peux déterminer
s'il a du jugement ou s'il n'en a pas.
Et ça me paraît être, à ce niveau-là,
un élément majeur de la sélection qui vous appartient et
c'est vrai, compte tenu de tout le brouhaha de l'époque, que celui qui
arrive premier, c'est celui qui a l'obligation d'être choisi. Alors,
c'est un processus avec lequel on vit, puis tant mieux, et je
préfère que ça reste comme ça que changer ces
méthodes-là. Mais on peut renforcir les critères sur le
plan académique, un concours écrit plus exigeant, mais je pense
que le majeur, ce n'est pas là. C'est d'être capable de tester si
ton homme ou ta femme qui postule est capable de faire face à des
situations très "hot", parce qu'elles sont "hot" et puis elles viennent
vite. Je prends juste mon expérience chez nous, à la
dernière élection, sur mes pancartes, c'était "hot" un
petit peu, hein? Bon. Alors, évidemment, c'est ça.
Là-dedans, tu gagnes ou tu perds. Donc, pour les candidats, tu ne peux
leur demander, là, d'être plus "cool", parce que c'est vraiment
une bataille qui dure 50 jours, 47 jours, bon, et, évidemment, une
partie de ta vie...
M. Chevrette: Oui, c'est une autre affaire dont je veux vous
parler.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): ...est concernée par
ça. Donc, que ce soit un processus indépendant entre vos mains,
c'est parfaitement légal, légitime et mettez ce que vous voulez.
Juste un petit message que je veux vous dire ce matin: Quant à moi, oui,
la première sélection par l'examen écrit, c'est majeur,
mais le jugement de l'individu est aussi majeur.
M. Côté (Pierre-F.): Là, vous avez tout
à fait raison parce que, pour nous, les deux composantes du concours
sont très importantes dont celle que vous mentionnez du jury qui a pour
objectif de se faire une bonne idée de la personne. On l'a devant soi et
c'est un des éléments les plus importants, l'évaluation de
la personne. Ça ne veut pas dire que quelqu'un qui a passé
l'examen écrit va automatiquement passer le jury, hein. Loin de
là.
M. Côté (Charlesbourg): Je vais poser la question
que mon collègue de Saint-Jean voudrait
poser, là, d'Iberville. C'est parce que j'étais
mêlé par rapport à la carte électorale, là.
Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je ne savais plus qui
absorbait l'autre, là.
M. Côté (Pierre-F.): La proportion...
M. Côté (Charlesbourg): La
rémunération...
M. Côté (Pierre-F.): Ah, pardon. Parce que vous avez
posé la question, tantôt, de la proportion des 26, là; je
pense qu'on aurait la réponse là-dessus.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. O.K.
Oui.
M. Jolin (Jean): J'en compte cinq, M. le Président.
M. Côté (Charlesbourg): Sur 26? M. Jolin: Sur
26. Des voix: Nouveaux?
M. Jolin: Nouveaux. Maintenant, il faut comprendre qu'à ce
moment-là il y avait quelques fins de mandat, mais c'était
surtout des personnes qui avaient démissionné, qui avaient
décidé qu'elles ne voulaient plus assumer l'emploi.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, cinq nouveaux, mais
ça ne nous dit pas combien il y en a parmi ces cinq nouveaux où
c'est effectivement un directeur de scrutin qui était en place, qui n'a
pas été choisi. Ça peut être cinq nouveaux parce que
le directeur de scrutin qui était là a décidé de ne
pas y retourner. C'est ça?
M. Jolin: Je ne pas sûr de vous... M. Côté
(Pierre-F.): Bien oui.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Je vais vous traduire
ça assez vite. Il y en a 21, sur les 26, qui étaient là
avant. Non?
M. Jolin: Non, non. Il y en a 21, sur les 26, qui sont des
nouveaux...
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! Là, je
comprends.
M. Jolin: ...et cinq anciens.
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce que j'avais
compris cinq nouveaux.
M. Côté (Pierre-F.): Non, c'est l'inverse.
M. Jolin: Je m'excuse.
M. Côté (Pierre-F.): C'est l'inverse.
M. Côté (Charlesbourg): Bon. Là, ça a
un petit peu plus de bon sens, parce que je vous aurais proposé
tantôt de faire des économies de 225 000 $ assez vite, là,
si ça avait été ça. Bon.
M. Chevrette: Mais la proportion, là, de ceux, qui ont
démissionné, vous ne la savez pas?
M. Jolin: Non, malheureusement, je n'ai pas la...
M. Chevrette: Parce que ça peut être ça dans
la grande majorité.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, oui. O.K.
M. Côté (Pierre-F.): Mais est-ce que vous me
permettez juste un commentaire là-dessus? On me dit toujours de ne pas
trop parler, que c'est la meilleure façon de ne pas avoir des questions
embêtantes, mais, pour être bien franc avec vous, moi, je...
M. Chevrette: On vous le dira après. Ha, ha, ha!
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Mais on ne vise pas à
poser des questions embêtantes; on veut juste avoir de l'information.
M. Côté (Pierre-F.): Non, non, non, non. Mais, moi,
je dois vous dire que la qualité des directeurs du scrutin dans
l'ensemble - je ne dis pas qu'il n'y a pas quelques problèmes, il y en a
toujours - est excellente et je suis convaincu que cette
qualité-là ne fait qu'augmenter; les exigences sont un un petit
peu sévères d'année en année et il faut dire aussi
qu'on procède à plusieurs reprises à des sessions de
formation qui améliorent cette qualité.
M. Côté (Charlesbourg): Ils sont
définitivement mieux supportés et mieux encadrés que par
le passé...
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): ...par vos directions, parce
que ce n'est quand même pas facile pour quelqu'un.
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Forcément, c'est
quelqu'un qui n'a jamais fait d'organisation politique ou à peu
près; sans ça, il serait "tagged" un peu, hein? À partir
du moment où
c'est ça, quand il est dans le feu de l'action, là,
ça demande bien des qualités, du sang-froid et surtout du
jugement. En tout cas, c'était mon petit message.
Mon collègue d'Iberville me soufflait la question qui
était: Comment ça gagne? C'est ça? Pose-la tout de
suite.
M. Lafrance: Est-ce qu'ils sont rémunérés
seulement durant la période électorale ou à l'année
longue?
M. Côté (Pierre-F.): Ils sont
rémunérés quand il y a une activité comme, par
exemple, le travail des sections de vote, évidemment lors d'une
élection partielle ou d'une élection générale,
ça va de soi, et ils reçoivent un petit montant par année
pour leur aider, parce qu'on leur fournit une filière, ils n'ont pas de
bureau, pour leur aider à garder chez eux les documents qu'on leur
envoie. En dehors de ça, il n'y a pas d'autre
rémunération.
M. Lafrance: Et durant la période électorale, ils
sont rémunérés à quel montant?
M. Côté (Pierre-F.): C'est 25 $ de l'heure,
l'équivalent de 25 $ de l'heure. Vous vous rappelez que la
rémunération des directeurs du scrutin, autrefois, dans le
décret, c'était l'équivalent d'un poste de la fonction
publique. Ceci a été modifié.
M. Côté (Charlesbourg): Y a-t-il un maximum d'heures
rémunérées par jour?
M. Côté (Pierre-F.): C'est 24,75 $. Il y a un
maximum qui est prévu dans le règlement pour l'ensemble d'une
activité, qui est 600 heures. Le maximum est de 600. Ça peut
aller de 400 à 600 heures. C'est un peu difficile avec nos directeurs du
scrutin. On évite de dire: Vous êtes payés 600 heures
multipliées par 24,75 $ parce qu'un bon nombre font plus que ça.
Alors, on dit que c'est la période qui est couverte. Mais la
difficulté, c'est que la rémunération... Je veux revenir
sur cette question de la rémunération des directeurs du scrutin
parce que, autrefois, c'était prévu que le directeur du scrutin
avait la rémunération équivalente à celle
d'attaché d'administration, de sorte que, quand dans les conventions
collectives il y avait des augmentations ou des rémunérations
additionnelles, ils étaient automatiquement ajustés. Mais,
là, ce n'est plus le cas. Il faut que ce soit fait par décret
à chaque fois et j'ai l'intention de revenir à la charge parce
que ce n'est plus adéquat pour le moment.
Une voix: Ils ont la rémunération de 1989.
M. Côté (Charlesbourg): Ça serait
peut-être intéressant, si c'est disponible et si ça
n'enfreint aucune règle, par exemple, pour l'élection de 1989 qui
est une année extrême, de déposer c'est quoi le salaire de
chacun des directeurs de scrutin à travers le Québec. Ça
donnerait une bonne idée de ce que ça peut être.
M. Côté (Pierre-F.): Ah, de chacun des 125 pour
1989?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Côté (Pierre-F.): D'accord. On va vous faire
parvenir ça.
M. Côté (Charlesbourg): O.K.
M. Chevrette: On me dit que ça a été plus
long en 1989 que les autres...
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Chevrette: ...à cause de la nouvelle Loi
électorale de 1987.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le nombre de
jours.
M. Chevrette: Oui, il y avait 49 jours, 47 jours.
M. Côté (Pierre-F.): D'accord, on va vous fournir
l'information.
M. Côté (Charlesbourg): Deuxième petite
question. Vous êtes en processus de sélection d'une agence de
publicité.
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas si c'est
fini.
M. Côté (Pierre-F.): Non, ce n'est pas
terminé, c'est la semaine prochaine. On est en plein processus.
M. Côté (Charlesbourg): Ça se termine quand?
En règle générale, vous engagez une firme comme ça
pour combien de temps? Et quelle était celle qui était là
auparavant?
M. Côté (Pierre-F.): Celle qui est encore en poste
jusqu'au 1er décembre, c'est Cossette Communication. C'est pour une
durée normale de deux ans, sauf que, dans ce cas-là, on a
prolongé de quelques mois à cause de la période des
vacances et de l'élection partielle dans Montmorency. Mais on a
l'intention, si les circonstances l'exigeaient, par exemple, parce qu'on ne
veut pas être pris avec une nouvelle agence la veiile d'une
élection, d'avoir la possibilité de prolonger de quelques mois.
Mais, en règle générale, c'est deux ans. C'est la
règle qui est suivie dans le...
Une voix: C'est trois ans.
M. Côté (Pierre-F.): Trois ans. Je m'excuse, c'est
trois ans. J'ai fait un lapsus. Remplacez, dans tout ce que je viens de dire,
le chiffre deux par trois. Mais c'est la règle qui est habituellement
suivie au gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Quel est globalement,
annuellement, l'argent qu'une agence de publicité... Parce que j'imagine
qu'elle fait la conception et elle fait le placement aussi, c'est un mandat qui
est global. Par exemple, au cours du dernier mandat terminé, qu'est-ce
que cette agence-là, Cossette, ou quelqu'un d'autre
éventuellement, ou encore Cossette, a obtenu comme montant d'argent?
M. Côté (Pierre-F.): On va vous fournir les
indications, mais ce que je veux vous signaler, c'est que, pour une agence, ce
qui est intéressant, c'est quand il y a une élection
générale.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Côté (Pierre-F.): Mais je vous signale que
l'agence précédente, c'était BCP de Montréal et,
pendant trois ans, il n'y en a pas eu. Alors, ça n'a pas
été très rémunérateur.
M. Chevrette: Mais les 120 900 $ de prévisions
additionnelles ou d'augmentation, vous les justifiez comment?
M. Côté (Pierre-F.): Je m'excuse, M. le
député, je ne sais pas où.
M. Chevrette: Vous avez au programme 3, à
l'élément 1, 120 900 $ d'augmentation et, si j'ai bien compris,
c'était justifié par l'ajout des prévisions pour le
concours en vue du choix d'une agence de publicité, parce que je veux me
rattacher à ce que le ministre dit. Est-ce que le concours coûte
120 900 $ ou si c'est, notamment pour un concours, une partie des 120 900 $?
C'est ça que je ne comprends pas. (10 h 15)
M. Côté (Pierre-F.): Je vais d'abord répondre
à une question, pour revenir à celle de tout à l'heure.
Vous avez demandé, si je ne me trompe pas, combien l'agence a pu
recevoir. Je vais vous donner les chiffres pendant les trois dernières
années, de juillet 1988 à maintenant. Alors, en placement...
Là, il faut bien distinguer deux choses parce que c'est de l'argent
qu'on leur a versé, mais ils nous l'ont reversé.
M. Côté (Charlesbourg): Ils ont pris une commission
dessus en passant.
M. Côté (Pierre-F.): La commission, je vais vous la
donner. Le placement, c'est 2 942 300 $ pendant ces trois ans et ce qu'ils ont
pu avoir en commission, c'est environ 400 000 $. Ce que toute agence aurait.
Quand ils placent soit...
M. Côté (Charlesbourg): Non, je comprends. N'importe
quelle agence, c'est des tarifs qui sont standards.
M. Côté (Pierre-F.): À titre de comparaison,
dans les années antérieures, à l'autre agence on avait
versé 844 600 $, pour un retour de son côté d'environ 120
000 $.
Une voix: Les 120 000 $.
M. Côté (Pierre-F.): Je m'excuse, vous me permettez
de répondre à la question de M. Chevrette sur les 120 000 $?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Côté (Pierre-F.): O.K. Alors, pour l'écart
du 120 900 $, monsieur, je vous donne la ventilation: il y a des frais de
déplacement, il y a les postes et messagerie, il y a les services
reliés à la publicité. Dans les frais de
déplacement, il y a 14 000 $, dans les frais de postes et de messagerie,
6000 $, les services reliés à la publicité, 86 200 $.
Cependant, ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'on a pris dans ce poste
budgétaire et on a fait un transfert là pour des publications des
indicateurs de voies de circulation, des dépliants multilingues, des
répertoires des municipalités, des publications sur les
élections en milieu scolaire, primaire et secondaire. En ce qui concerne
le déboursé pour le programme de l'agence de publicité,
dans ce montant-là, il est d'environ 20 000 $.
J'ai une autre information, si vous la voulez. Ce que ça a
coûté pour la publicité, pour le recrutement cette
année en publicité dans les journaux, je l'ai même par
journal, 19 321,70 $.
M. Côté (Charlesbourg): Je changerais de coin. Le
choix final de votre agence, c'est prévu pour bientôt,
j'imagine?
M. Côté (Pierre-F.): Oui, je pense que la
décision doit être communiquée au début de
décembre. C'est au début ou au milieu de décembre que la
décision finale va être... Incidemment, le jury pour le choix de
l'agence est composé de la façon suivante. Il y a cinq personnes
en tout, deux du DGE et trois de l'extérieur.
M. Côté (Charlesbourg): Règle
générale, il y a toujours des gens du ministère des
Communications.
M. Côté (Pierre-F.): Oui. On a le directeur des
relations publiques de l'Université Laval, par exemple, on a quelqu'un
du Conseil exécutif, on a quelqu'un des Communications. Les trois
personnes.
M. Côté (Charlesbourg): Évidemment, celui qui
va gagner, lui, il risque de frapper le gros lot, peut-être un
référendum et une élection.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est dans le domaine des
hypothèses.
M. Chevrette: Dans la meilleure des hypothèses si j'ai
bien compris. Ça dépend pour qui vous parlez.
M. Côté (Charlesbourg): Si c'est oui ou si c'est
non.
M. Chevrette: Non, j'aurais le goût d'épilo-guer sur
le sujet.
Sections de vote
M. Côté (Charlesbourg): Au niveau des
événements électoraux, dans le rapport 1990-1991, on parle
d'activités électorales pour 2 921 000 $. Vous l'avez
esquissé un petit peu tantôt, mais je veux davantage insister sur
un montant. On parle de 1 004 725 $ qui est consacré à la mise
à jour des sections de vote 1990. Vous y avez fait un peu allusion dans
votre présentation. Bon! C'est quand même beaucoup d'argent. Le 1
000 000 $, ça comporte quoi? Est-ce que ça comporte des salaires
ou si ceux qui ont travaillé là-dessus, sur le plan des salaires,
sont pourvus par les traitements du personnel? Donc, si c'est 1 000 000 $,
c'est
I 000 000 $ qui sert à d'autres fins, à d'autres choses
concernant les sections de vote. Je vous pose ma question très,
très ouvertement. La loi vous oblige à le faire, mais on va
peut-être devoir s'interroger à un moment donné dans
d'autres circonstances. Est-ce qu'on devrait continuer de créer cette
obligation-là, compte tenu du coût relié à des
sections de vote qui, éventuellement, devront peut-être être
modifiées compte tenu du fait que la carte elle-même va
l'être? Je trouve que ça fait pas mal d'argent pour ces
fins-là au moment où on s'apprête à nouveau à
changer la carte électorale qui, elle-même, peut amener des
changements de sections de vote. Donc, s'il y a dans la loi des
éléments qui vous obligent à faire ces sections de vote ou
à les requestionner, je pense qu'on devra se questionner sur le plan des
deniers publics s'il n'y a pas d'économies à faire là.
M. Côté (Pierre-F. ): Bon! Alors, vous avez raison
en disant que c'est une somme importante.
II faut dire que cette opération sections de vote en a
été une qui a été d'envergure cette année.
Je vais vous donner tout de suite une des conséquences
intéressantes dont vont bénéficier des résultats
sur le plan financier non seulement nous, mais également les partis
politiques. C'est qu'on a éliminé ou fait disparaître, sur
le nombre global des sections de vote, 800 sections de vote.
On en avait 20 541, on en a 19 709 maintenant. Pour différentes
raisons, les sections de vote ont été... La principale raison,
c'est que les sections de vote étaient trop petites, n'avaient pas un
assez grand nombre d'électeurs.
M. Côté (Charlesbourg): Mais il y en a aussi que les
directeurs de scrutin se créent comme petites banques à 11 ou 12
électeurs.
M. Côté (Pienre-F. ): Des sections de vote? M.
Côté (Charlesbourg): Oui, oui. M. Côté
(Pierre-F. ): 11 à 12 électeurs?
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! Je vais vous en
donner...
M. Côté (Pierre-F. ): Ça n'existe plus,
ça, monsieur. Je m'excuse de vous contredire, mais ça n'existe
plus, à moins que vous ayez une section de vote bien identifiée
à me souligner où il y aurait une exception.
M. Côté (Charlesbourg): Ah! Pas seulement une. Pas
seulement un exemple. Sur le plan des élections...
M. Chevrette: II y a des endroits où ça ne vote pas
fort.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, pas ça. Il
n'y a pas des endroits où ça ne vote pas fort. Il y a des
endroits où, effectivement, il y a des sections de vote qui contiennent
très, très peu de monde. J'en ai dans mon comté.
M. Côté (Plenre-F. ): Vous avez raison. Ça
se peut parce qu'on doit avoir des sections dans les municipalités et il
y a des municipalités où il y a...
M. Côté (Charlesbourg): Un petit peu de banques que
tu te créais sur le plan de laconfection de ta carte et de
tes sections de vote pour faire en sorte qu'il puisse y avoir un
déversoir, à un moment donné, si tu en avais besoin. Mais,
effectivement, ça existe; j'en ai eu dans mon comté.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, oui. Il y en a
quelques-unes.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, évidemment,
à 125 circonscriptions, à 4 par circonscription, ça en
fait déjà 500. Donc, c'est pour ça que je ne sais pas si
c'est celles-là qui sont disparues ou si c'est d'autres où il n'y
avait pas d'électeurs du tout.
M. Côté (Pierre-F. ): Mais la moyenne, juste pour
une information générale, parce que ça
m'intrigue, votre question, et je voudrais retrouver le nombre de
sections de vote avec un si petit nombre d'électeurs. Je crois que
ça se trouve surtout dans le nord. Mais on va le vérifier et on
va essayer d'avoir la liste précise parce que la moyenne des
électeurs, actuellement, dans les 19 709 sections de vote, c'est de 230
quelque chose.
M. Chevrette: M. Côté, si vous me permettez, c'est
arrivé à la dernière minute qu'au lieu de refaire des
sections de vote quand ça débordait, ils en créaient en
annexe aussi. Ça, je sais que c'est arrivé, mais, règle
générale, c'est intolérable qu'il y ait des sections de
vote de 15, 20, 30, quand tu sais qu'il y en a d'autres qui sont à 300
et puis 280.
M. Côté (Pierre-F.): Il faut bien distinguer si on a
deux bureaux de vote et une section de vote, là, parce que, quand
ça déborde, il faut créer un autre bureau.
M. Chevrette: Non, non. Mais je... On se comprend bien.
M. Côté (Pierre-F.): En tout cas, on va le
vérifier. Mais, pour répondre à votre question, je peux
donner des détails ou des aperçus globaux de ce qu'a
coûté cette opération. La rémunération des
directeurs de scrutin pour cette opération a été de
l'ordre de 300 000 $.
M. Chevrette: 300 000 $?
M. Côté (Pierre-F.): 300 000 $. Les adjoints aux
directeurs de scrutin ont eu 183 000 $ et ça a requis du personnel
supplémentaire pour 380 000 $, ce qui voulait dire qu'on avait une
moyenne de 8,7 employés supplémentaires qui ont travaillé
à cette opération.
M. Côté (Charlesbourg): Dites-moi si je me trompe,
là, et ma question n'est pas mai intentionnée pour être
capable de la poser bien à l'aise, là. Moi qui fais de
l'organisation politique depuis bien longtemps, qui vais continuer d'en faire
aussi...
M. Chevrette: Le changement des postes. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Chevrette: II y en a qui peuvent vous placer en mauvaise
situation, on ne sait pas. Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Je vais continuer de faire
de l'organisation, donc à devoir travailler avec des sections de vote.
J'ai l'impression qu'on travaille continuellement dans ces sections de vote. Je
suis passé à travers toute la période où il y a eu
des sections de vote; on est arrivés avec des secteurs électoraux
qui devaient être à l'origine - je me rappelle les belles
démonstrations qu'on avait eues quand j'étais allé chez
vous - des blocs avec lesquels on allait jouer pour confectionner nos cartes
électorales, à l'intérieur desquels il y avait des
sections de vote ne pouvant contenir au-delà de 3500 électeurs,
représentant ta, ta, ta, ta, ta, là. Et, au bout de la ligne,
j'ai l'impression qu'on est continuellement en travail sur la
redéfinition des sections de vote.
Ma question est fort simple, parce que, évidemment, c'est les
deniers publics, là. Quand on parle de 1 000 000 $, en faisant exception
des salaires des permanents qui sont déjà défrayés
par les salaires du personnel - dans nos réflexions que nous
amorçons sur la révision d'un certain nombre de choses, est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu de faire en sorte qu'à partir du moment
où on a fait une carte électorale qui va s'appliquer dans une
élection on définisse des sections de vote, puis qu'on dise: Bon,
parfait, elles sont là pour un certain temps, ces sections de vote,
malgré le fait qu'il puisse y avoir 300, qu'il puisse y avoir 350
électeurs ou qu'il puisse y en avoir 400? Parce que la loi dit: Vous
êtes obligés d'en créer une autre, quand il y en a
au-delà de 300; il n'y a pas de marge de manoeuvre, là. Est-ce
que ce ne serait pas plus intelligent, comme législateur, de vous dire,
pour que sur le plan pratique vous puissiez travailler: C'est 300, mais avec
plus ou moins un certain nombre d'électeurs avec lequel vous pouvez
jouer pour ne pas retoucher à ça de manière
continuelle?
M. Côté (Pierre-F.): C'est une des propositions que
nous avons l'intention de soumettre. Alors, on se rejoint rapidement
là-dessus, parce qu'on croit que ça crée des subdivisions,
au moment de l'élection, qui ne sont pas nécessaires. Puis,
là, comme je vous dis, c'est une opération majeure. Il ne sera
pas dit qu'on fera une opération majeure comme celle-là à
tous les ans. Mais la raison de la reconfection ou de refaire les sections de
vote, il y a deux raisons majeures. Il y a souvent des fusions de
municipalités, par exemple, lorsqu'on doit déborder, là,
ça aussi, il faudrait peut-être le regarder, et il y a aussi la
question de la grande mobilité des électeurs. Par exemple, dans
un secteur il y a des constructions nouvelles. Alors, il a tous ces
facteurs-là pour permettre, évidemment, aux électeurs de
voter dans leur section de vote. Quand...
M. Côté (Charlesbourg): Mais, évidemment, ils
vont voter, régie générale, aux quatre ans. Bon.
M. Côté (Pierre-F.): Oui. Non, mais je suis d'accord
avec votre idée qu'on essaie de trouver une solution pour les rendre le
plus permanentes possible.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai d'autres questions,
là, mais je vais laisser la chance à mon collègue.
Le Président (M. Camden): M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: D'abord, à l'élément 3 du
programme 3, vous avez une diminution de 800 000 $ qu'on explique par une
réduction d'activités prévisible. J'aimerais qu'on
élabore un peu plus sur la réduction d'activités. (10 h
30)
M. Côté (Pierre-F.): Bon, alors, si vous permettez,
les prévisions de 1990-1991 sont de 3 010 000 $, les prévisions
de 1991-1992, 2 150 000 $; d'où un écart de 860 000 $, votre
question. La ventilation de ces écarts se fait de la façon
suivante. D'abord, l'opération sections de vote. On avait prévu
l'autre année 625 000 $ et on prévoit 200 000 $. On n'a pas
l'intention de faire une grosse opération. Le domaine des
élections municipales, on avait prévu et on prévoit le
même montant, 250 000 $. Le concours des directeurs de scrutin,
évidemment, augmente. On avait prévu 100 000 $, c'est 225 000 $.
Mais le gros item qui fait une différence, c'est le
réapprovisionnement du matériel électoral. Au lieu de
prévoir 1 800 000 $, on en prévoit 600 000 $, parce qu'une fois
que c'est dans les entrepôts on n'est pas obligés d'en acheter
d'autre.
M. Chevrette: En dehors de votre budget ou de vos
prévisions budgétaires, vous savez à cause de
l'implication de plus en plus grande de la DGE au niveau international, je
dirais même au niveau mondial, il y a eu des idées de
lancées à l'effet de créer un institut
québécois au niveau de la démocratie telle
qu'appliquée ici, qui est enviée par plusieurs provinces et
plusieurs pays maintenant. Est-ce que, pour l'année 1992, vous avez des
projets pour lancer cette idée ou jeter les premières bases,
là, de cette école, de cet institut?
M. Côté (Pierre-F.): Je dirais que nous n'en sommes
qu'à l'étape de la rélexion pour le moment dans ce
domaine. Ce qui se fait pour le moment, c'est qu'on est en train aussi de
penser à un document de base qui permettrait l'élaboration d'une
certaine politique dans le domaine de l'aide qui peut être
apportée à l'étranger. Il faut distinguer, à notre
avis, trois sortes d'aides qui peuvent être apportées. Une aide,
d'abord, d'observation de la situation, avant de s'engager pour de bon dans une
opération. Je parle d'opération ad hoc, des demandes, par
exemple, comme celle que je mentionnais tantôt, là, on en a en
cours présentement de certains pays. Alors, à ce
moment-là, la première chose, c'est de savoir de quoi il s'agit
parce que très souvent, pour les demandes, le ciel est la limite,
alors... La deuxième étape, c'est une étape qui peut
être d'aide technique, comme on l'a fait, par exemple, en Haïti;
c'est d'aider les responsables d'une opération électorale, dire
comment ça fonctionne, même aider parfois à la
rédaction de la loi électorale. La troisième étape,
c'en est une d'agir comme observateur.
Il y en a eu une autre. J'ai dit qu'il y en avait trois, mais il y en a
une autre qui peut être intéressante, dans le sens de celle que je
vous ai mentionnée tantôt, qui est peut-être l'organisation
de colloques, de séminaires ou de voir de quelle façon on
pourrait... Mais je dois vous dire que, dans ce domaine, nous sommes vraiment
à la recherche, je dirais, de la meilleure façon possible, parce
qu'il y a beaucoup de demandes, il y a peu de ressources. Ce qu'on viserait
surtout, ce qu'on a réussi à date, c'est d'avoir du financement
d'organisations internationales ou du fédéral. Je prends
seulement l'exemple d'Haïti. Si vous permettez juste un chiffre que je me
plaisais à répéter à l'occasion, vous savez que
l'opération d'Haïti a transité...
M. Chevrette: C'était ma prochaine question.
M. Côté (Pierre-F.): Ah bon, alors! Je vais vous le
donner tout de suite.
M. Chevrette: Allez-y.
Élection en Haïti
M. Côté (Pierre-F.): Le montant qui a
été transigé par le DGE pour cette
opération-là a été de 280 830 $ US. Toute cette
somme-là a été payée au complet par l'OEA. Je peux
vous dire que le seul montant qu'on ne sait pas trop ce qui est arrivé
avec ou qu'on va débourser, nous - et, s'il le faut, je le
débourserai de ma poche si jamais c'était pour créer des
problèmes monstres - c'est 46,67 $ pour cette opération qui a
duré un an et qui a exigé 300 000 $ US. Je pense qu'on s'en est
bien tirés sur le plan et du financement et de l'administration de ce
projet.
M. Chevrette: J'ai lu avec attention votre rapport que vous avez
déposé à l'Assemblée nationale sur la
participation, justement, en Haïti. Et il y a un paragraphe, à la
page 26, où, vu par après ce qui c'est passé, c'est
marqué: "Maintenant que le peuple haïtien a franchi avec
succès ce premier pas vers le rétablissement du processus
démocratique, accompagné dans sa démarche par la
communauté internationale, il ne faudrait surtout pas l'abandonner." On
sait ce qui s'est passé. Vu que vous y êtes allé à
neuf reprises et que le processus démocratique a semblé
s'appliquer au moment de l'élection, est-ce trop vous demander ce matin
de nous donner, selon vous, des commentaires? Pourquoi on en est rendu encore
à une situation quasi identique?
M. Côté (Pierre-F.): Je vais donner une explication
plus générale et l'appliquer après ça à
Haïti. Je pense qu'il va falloir, à l'avenir, bien s'entrer dans la
tête que c'est un peu illusoire de penser, dans des pays occidentaux ou
des pays qui sont évolués dans le domaine démocratique,
que c'est suffisant d'apporter une aide à une élection
générale, parce que, et c'est le cas d'Haïti, dans trop de
pays on croit que l'élection, c'est une panacée. On a élu
démocratiquement, librement des membres de l'Assemblée nationale,
des sénateurs et un président, et on dit: Bien les
problèmes sont réglés. Or, les problèmes ne sont
pas réglés.
Et l'autre dimension qu'il va falloir ajouter - et, là-dessus, je
pense qu'il faudrait faire appel éventuellement à l'aide des
membres de l'Assemblée nationale, par l'intermédiaire, par
exemple, de l'AIPLF ou des organisations du genre - il faut penser vraiment que
l'opération assistance à une élection, il faut absolument
que ce soit suivi dans les plus brefs délais et c'est l'erreur, si c'en
est une, parce que c'est très exigeant comme demande... C'est ce qu'on
aurait dû faire, ce qu'on aurait pu faire, si je peux me permettre, en
Haïti. Vous savez, Mme McDougall, par exemple, a dit à la
télévision, il y a quelques semaines, un soir, que l'aide que
l'OEA et tous les pays apportent présentement en Haïti dans le
domaine de l'évolution démocratique et de la consolidation des
institutions démocratiques, il aurait fallu le faire le lendemain et non
pas sept mois après. Je pense que c'est une leçon à tirer
de ça.
Je vais vous donner un exemple très simple que j'ai souvent
cité. Quand, le lendemain de l'élection en Haïti, on se fait
poser par une personne la question suivante: Je suis élu
député, c'est quoi, ça, un député et
qu'est-ce que ça fait? on a besoin d'avoir un peu de renseignements.
M. Chevrette: II y en a eu un député au
Québec qui a été élu à Ottawa et il est
arrivé à la "Porte du Sauvage", ici.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je ne vous donnerai pas le nom ce matin.
M. Côté (Pierre-F.): Mais c'est une aide qui
pourrait être apportée non seulement dans le domaine des
institutions, si vous me permettez de terminer là-dessus, mais aussi
dans d'autres domaines, le domaine de la justice, le domaine de la
santé. Mais ce qu'il faut réaliser, et je termine
là-dessus pour Haïti, on n'a souvent pas idée, pour la
moindre petite aide, des conséquences qu'elle peut avoir. Tout d'abord,
par exemple, qu'un employé du Secrétariat de l'Assemblée
nationale aille donner un coup de main là-bas, il vient de
révolutionner tout le fonctionnement de l'Assemblée nationale
là-bas. On n'est pas conscients, je pense, de la somme de connaissances
qu'on a et qu'on peut transmettre parce qu'ils partent de zéro.
M. Chevrette: Je suis content que vous ayez eu ces
commentaires-là, mais, dans un tout autre ordre d'idées, combien
y a-t-il eu d'enquêtes menées par la Direction du DGE? Combien il
y en a de réglées et combien il en reste en suspens, suite aux
élections? J'ai eu le bonheur d'apprendre que Senior Citizen Club avait
été condamné suite à une de mes plaintes. En pleine
campagne électorale, ils se permettaient des lettres personnelles
partisanes. Celle-là est réglée, d'après ce que
j'ai pu comprendre. Mais combien il y en a eu en tout? Combien il y en a eu de
conduites ou d'abandonnées et combien il en reste en suspens?
M. Côté (Pierre-F.): Est-ce que vous me posez la
question spécifiquement pour l'année? Je peux vous le donner pour
toute l'année? Je peux vous donner la réponse pour l'ensemble de
l'année?
M. Chevrette: Comme vous voulez.
M. Côté (Pierre-F.): Oui. Écoutez, d'abord,
dans l'année, d'avril 1990 à mars 1991, on a... Il faut bien
distinguer parce que si on se méprend... On ouvre des dossiers et on
prend des poursuites. Alors, les dossiers qui ont été ouverts,
ça a été 72, dans le domaine provincial, dans le domaine
du financement. Dans fe domaine du scrutin, il y en a eu un. Dans les
poursuites, il y a eu une poursuite en relation avec le rapport financier et
qui est réglée. Dans le domaine municipal, dans le domaine du
financement, il y a eu 38 dossiers d'ouverts, 3 terminés. Je vais vous
donner un chiffre plus global si vous permettez. Alors, pendant l'exercice, on
a pris en tout, dans le domaine soit du scrutin ou du financement municipal, 34
poursuites; 31 sont terminées et 2 sont encore à
régler.
Le commentaire général que je ferais là-dessus, si
vous permettez, c'est que ça va bien. Mon impression, c'est que ce n'est
pas énormément de poursuites. La Loi électorale du
Québec et la loi municipale sont, dans l'ensemble, assez bien
observées. Vous savez, la plupart des poursuites, par exemple, qu'on a
prises sont dans le domaine d'omettre de soumettre ou de remettre le rapport
des dépenses électorales. C'est la majorité. Il y en a eu
d'autres qui concernent: autoriser une dépense électorale sans
être agent. Bon. Je les repasse rapidement parce que la plupart que je
repasse, c'est de...
M. Chevrette: Sur le financement, est-ce que le parti Equality a
envoyé les noms?
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Chevrette: Alors, c'était une simple information.
M. Côté (Pierre-F.): Oui. Ça s'est
terminé de cette façon-là.
M. Chevrette: Bien, automatiquement. Côté
(Pierre-F.): Ça a été publié.
M. Chevrette: C'est parce que je suis curieux de nature.
Dernière petite question, en ce qui me concerne, avant de donner la
parole à M. le ministre. Chez les Inuit, suite au
référendum qui a été organisé, est-ce qu'il
y a encore une implication par la suite ou si ça s'est terminé
par la tenue du référendum?
Côté (Pierre-F.): Alors, ce qu'il y a
d'extraordinaire, je dirais, dans notre implication dans le domaine des Inuit,
c'est que, comme vous le savez, je le rappelle rapidement, on a aidé
à la tenue d'un référendum, à la tenue des
élections. Ils ont choisi six représentants pour écrire
une constitution et ils l'ont fait pendant deux ans. Et, au mois d'avril
dernier, ils ont tenu un référendum pour faire approuver la
constitution et avoir le mandat, les mêmes six personnes, de continuer
à négocier avec les gouvernements et on n'a pas fait appel
à nous pour la tenue de ce référendum. Alors, moi, je
trouve que l'opération est bien réussie. Ils sont capables de
procéder seuls maintenant pour la tenue soit d'un
référendum ou des élections. Alors, notre mandat, du
côté des Inuit, est terminé, mais je crois, moi, que
l'expérience qui a été vécue là - je l'ai
dit au ministre concerné, à un moment donné, M. Sirros -
est vraiment un "pattern", si on me permet, ou un modèle qui, sans
être copié exactement, pourrait certainement être
utilisé dans des cas analogues ou des problèmes qui peuvent
surgir pour les Amérindiens, par exemple, ou d'autres cas analogues.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez été
appelés à mettre votre expertise au profit des fêtes du
bicentenaire du Parlement?
Côté (Pierre-F.): Oui. Nous sommes en train,
présentement, de collaborer activement avec le président de
l'Assemblée nationale. Nous sommes associés à ces travaux
présentement.
Le Président (M. Camden): M. le ministre
délégué à la Réforme.
M. Côté (Charlesbourg): II m'en resterait plusieurs,
mais je vais faire la sélection. J'ai trois questions. Pour que vous
puissiez voir venir, je vais vous les donner dans l'ordre: l'informatique, le
personnel et, par une petite lecture que j'ai faite là, il y a quelques
années, vous nous aviez informés qu'il restait un solde
d'hypothèque sur des édifices, de 2 000 000 $, si je me rappelle,
qui a été réglé. Donc, ce seront mes questions dans
l'ordre.
Coûts de l'informatique
L'informatique, c'est toujours un mystère et un miracle. J'ai
été fort étonné, soit aux Transports, soit au
ministère de la Santé et des Services sociaux ou avec l'immense
réseau de la santé et des services sociaux, de voir les sommes
qui sont investies au niveau de l'informatique, du moins de tenter
d'apprécier les sommes qui sont investies dans l'informatique sans pour
autant avoir de certitude sur ce qui est investi. Quand je regarde chez vous,
à moins que vos réponses ne me le traduisent de manière
plus claire sur le plan de l'informatique, la présentation
budgétaire est par sous-catégories: communications, services,
entretien, loyers, fournitures, équipement. Dans le cas des
communications, il n'est pas question d'informatique, mais, lorsqu'on arrive
sur le plan des services, on dit: Bon, services professionnels, administratifs
et autres, taxes, gardiennage, informatique. Lorsqu'on arrive dans l'entretien,
entretien d'immeubles, 3460 La Pérade, Kepler, centre de distribution
François..., entretien de matériel informatique. Donc, on en
retrouve. Quand on arrive à loyers, location de matériel
informatique. Quand on arrive à fournitures, il y a imprimés,
livres, papier, évidemment, qui concernent l'informatique. Quand on
arrive à équipement, on a achat de matériel informatique.
Je ne sais pas si c'est possible chez vous, ça n'a pas l'air possible
ailleurs là, de savoir au bout de la ligne - c'est utile, l'informatique
aujourd'hui, tu ne peux pas progresser si tu n'as pas l'informatique - combien
ça coûte, l'informatique, combien ça coûte pour
l'opérer, l'informatique.
M. Côté (Pierre F.): Bon, alors, évidemment,
on est obligés de le répartir dans différentes
catégories pour des exigences comptables, mais j'ai le détail
ici. Je les énumère et je vous donne le montant global pour les
deux années. Bon, il y a des frais de transport, il y a des traitements
encore avec la RAMQ, il y a la main-d'oeuvre, il y a de l'entretien
d'informatique, de l'entretien de logiciels, il y a de la location
d'informatique, de la fourniture et il y a des volumes pour 2000 $. En
1990-1991, on a un budget de 284 500 $. En 1991-1992, nos prévisions
sont de 299 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça, ça
corn prend l'achat d'équipement, l'entretien, le matériel
nécessaire.
M. Côté (Pierre F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ça ne coûte pas
plus cher que ça? (10 h 45)
M. Côté (Pierre F.): Non. Je suis content que vous
posiez la question. C'est qu'on a... Au départ, chez nous, quand on a
décidé d'établir l'informatique pour notre administration,
on l'a fait sur un plan quinquennal, maintenant, on a un plan triennal. Mais on
l'a fait aussi avec un équipement qui, à la surprise de tous les
spécialistes, est très petit et très peu coûteux,
qui venait de sortir, à cette époque, un petit ordinateur qui est
gros comme ma main, au lieu d'avoir des grosses machines. Alors, finalement, on
est capables de fonctionner et c'est très satisfaisant pour l'ensemble
du bureau. De telle sorte, par exemple, qu'on envisage très
sérieusement, et c'est dans le programme triennal, d'avoir la
géomatique au Service de la cartographie. C'est dans le prévu; au
bout de deux ou trois ans, ça va être en fonction, mais on
très soucieux des coûts.
M. Côté (Charlesbourg): Vous êtes très
performants par rapport à d'autres.
M. Côté (Pierre F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Les spécialistes tout
surpris, j'imagine que ce sont ceux qui vendent de gros "kits" aux autres.
M. Côté (Pierre F.): Et d'autres ministères,
aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, j'imagine.
M. Côté (Pierre F.): Parce qu'on rencontre ces
gens-là et ils viennent nous interroger de plus en plus: Comment
réussissez-vous ça?
M. Côté (Charlesbourg): Sous-question: II y a eu,
lors de la dernière campagne électorale, une expérience
auprès de plus ou moins une trentaine de directeurs de scrutin, une
expérience informatique.
M. Côté (Pierre F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce que ça
donne?
M. Côté (Pierre F.): Ça donne des
résultats tellement satisfaisants qu'on a l'intention de
l'étendre à tous les directeurs du scrutin, à tous ceux
qui voudront bien l'avoir, lors du prochain événement
électoral d'importance.
M. Côté (Charlesbourg): C'est quoi, les avantages
au-delà de tout ça? Vous me dites ça, mais, ça,
c'est un bel énoncé que je veux vous permettre
d'étayer.
M. Côté (Pierre F.): Alors, voici l'information
qu'on me fournit. Prenons l'exemple d'une élection
générale ou d'un scrutin général. Si on
procède à la location de l'équipement requis pour
l'ensemble des directeurs de scrutin, alors, pour 125 circonscriptions
électorales, ça coûterait 116 250 $. On
récupère un montant de location de dactylos, parce que ça
va faire des dactylos de moins, des 116 250 $, ce qui fait que, si tous les
directeurs de scrutin veulent avoir le traitement de texte ou l'informatique,
c'est un coût de 800 $ par circonscription.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous êtes
installés en communication permanente avec les directeurs de scrutin ou
si vous envisagez de l'être sur le plan du transfert de
l'information?
M. Côté (Pierre F.): Ça, on a
étudié ça sérieusement et on n'est pas rendus
à ce point-là parce qu'il faudrait se connecter, excusez
l'expression, sur un ordinateur central pour les communications et...
M. Côté (Charlesbourg): C'est là que...
M. Côté (Pierre F.): ...c'est là que ce
serait...
M. Côté (Charlesbourg): ...votre petit ordinateur
atteint ses limites.
M. Côté (Pierre F.): Non. M. Desbiens peut le
préciser. C'est sa spécialité, ce domaine-là.
M. Côté (Charlesbourg): Je me rappelle, à
part ça, M. le Président. J'étais au Parlement comme
recherchiste, à l'époque, et j'avais étudié les
dossiers d'informatisation de l'Assemblée nationale. C'est un dossier
qui faisait l'objet de discussions assez corsées, à
l'époque, et je me retrouve avec quelqu'un qui va nous parler
d'informatique, qui est la même personne.
M. Côté (Pierre. F): II était là
à l'époque.
M. Desbiens (Y von): M. le Président, le ministre rappelle
de bons souvenirs et, à ce moment-là, on essayait d'être
efficaces et on continue encore. Puis, je pense qu'on est fiers de pouvoir dire
qu'on l'est. La question déjà, c'était?
M. Côté (Charlesbourg): D'être capable de
communiquer...
M. Côté (Pierre F.): Communiquer.
M. Côté (Charlesbourg): L'efficacité lui a
fait perdre la mémoire.
M. Côté (Pierre F.): Oui. Il est trop fier de son
coup, c'est pour ça.
M. Desbiens: La communication, je pense que ça
impliquerait, M. le Président, vraiment
pour une période d'utilisation d'environ deux, trois mois
à tous les quatre ans des déboursés qui seraient
disproportionnés. Alors, ce que les directeurs de scrutin pourraient
avoir à leur service, ils loueraient un appareil, on fournirait les
disquettes. Ça leur permet de faire un travail plus efficace à
l'intérieur et ils nous envoient chez nous la disquette ou les documents
qu'ils ont imprimés dans chacune de leur circonscription. Mais ce n'est
pas plus que ça présentement, parce que ça deviendrait
presque une impossibilité, si vous me permettez, de prévoir quand
est-ce qu'on va être capables de communiquer, avant que Bell ou les
compagnies qui pourraient nous installer ça soient capables de fournir
ça. Et le premier ministre est le seul à déclencher des
élections. Il ne nous avertit pas avant.
M. Côté (Charlesbourg): J'allais dire nous autres,
non plus.
M. Desbiens: Alors, ça deviendrait impossible. Mais
j'imagine qu'il y en a qui sont un peu plus au courant.
M. Côté (Pierre F.): Mais l'expérience a
été tentée au niveau fédéral de façon
assez désastreuse.
M. Desbiens: Sur le plan des communications.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas toujours un
exemple a suivre, le fédéral.
M. Chevrette: Heureux de vous l'entendre dire!
M. Côté (Charlesbourg): Vos commentaires ont une
portée plus générale que les miens.
M. Chevrette: Oui, c'est vrai.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je souhaiterais,
c'est, s'il y a un rapport sur l'expérience auprès des 30, que
ça puisse nous être déposé, je
l'apprécierais.
M. Côté (Pierre F.): Celle qu'on vient de vivre
auprès des 30, d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le "fun" parce que,
habituellement, un ministre répond aux questions de l'Opposition. Pour
une fois qu'on peut se payer la traite, se rappeler les bons souvenirs de
l'Opposition, et qu'on peut questionner.
Personnel
Je me suis amusé à faire un petit tableau pour revenir
à ma deuxième question sur le plan des effectifs. Là, ce
que j'ai fait, je vais vous le dire très honnêtement. J'ai pris
vos prévisions budgétaires de 1990-1991, vos prévisions
budgétaires 1991-1992, les dépenses réelles de 1990-1991.
Là, je me suis amusé, j'ai joué à l'extrême
et, là, j'ai fait une belle petite colonne qui me dit: Voici
l'écart entre ce que vous demandez en 1991-1992 et ce que vous avez
dépensé en réel en 1990-1991. Au niveau des traitements,
par exemple, la somme demandée était de 5 990 000 $ en 1990-1991;
elle est de 6 325 000 $ cette année. La dépense réelle est
de 5 866 000 $; ce qui fait donc un écart, entre le réel
1990-1991 et l'estimé de vos dépenses pour 1991-1992, de 459 000
$. Bon, il ne peut pas s'expliquer uniquement par l'indexation des salaires
pour la simple et bonne raison que, de janvier 1992 à mars 1992, tout le
monde est gelé. Alors, à ce moment-là, ça peut
être une partie de 1991, mais qu'est-ce qui explique que vous soyez... La
première chose que j'aurais dû dire, c'est vous féliciter
pour être restés en bas de votre budget. Alors, il y a quand
même un écart de 100 000 $ dépensés de moins que ce
que vous aviez réclamé. On parle souvent de ce qui
dépasse. Nous vous félicitons pour ce qui n'a pas
été dépensé. Mais qu'est-ce qui justifie 450 000 $
ou 460 000 $ additionnels à ce moment-ci, sachant en contrepartie que,
même si vous avez une élection partielle, si vous avez une carte
électorale, ça sera probablement pourvu d'autres manières,
par d'autres sources sur le plan financier?
M. Côté (Pierre-F.): Si vous permettez, je vais
essayer d'être le plus clair possible, parce qu'il y a un petit
problème de terminologie que je viens de saisir moi-même, pour
être bien clair. Évidemment, ce que vous comparez, ce sont les
estimés, donc les dépenses réellement effectuées
vis-à-vis les prévisions.
M. Côté (Charlesbourg): C'est-à-dire
que...
M. Côté (Pierre-F.): Évidemment, les chiffres
seraient différents si on comparait prévisions vis-à-vis
prévisions. Mais je vais prendre votre...
M. Côté (Charlesbourg): C'est la réponse que
je fais, quand on me pose la question.
M. Côté (Pierre-F.): Oui, mais je vais vous donner
les détails quand même. Je vais vous donner l'information plus
précise quand même. La différence entre l'estimé et
les prévisions s'explique de la façon suivante. Dans
l'année, on a eu un nombre de postes vacants; le nombre moyen de postes
vacants dans l'année était de huit. En date du 31 mars 1991, il y
a eu quatre postes vacants, dont deux qui étaient en dotation. Et, en
date du 31 octobre 1991 - je vais vous donner ceux-là aussi - il y a
trois postes vacants dont trois sont en dotation, un à la
Direction du contentieux, les deux autres aux scrutins.
M. Chevrette: Huit postes, ça équivaut à 450
000 $?
M. Côté (Pierre-F.): C'est en moyenne huit postes.
C'est une moyenne pendant l'année. Mais, évidemment, il y a
l'augmentation de salaires qu'il faut ajouter à ça.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends que
l'explication de l'écart entre la dépense réelle et la
dépense estimée, ce sont des postes qui n'ont pas
été pourvus pour une période de x temps: deux mois, trois,
cinq mois, six mois.
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Ça, je comprends
ça. Mais ces postes-là sont pourvus maintenant. Avec tous les
postes pourvus, c'est ça que ça prend. Cependant, quand on se
reporte sur vos prévisions actuelles, il y a quand même un
écart de 459 000 $ par rapport aux dépenses réelles. Mais
prenons le budget; de budget à budget, il y a un écart de 359 000
$. Ces 359 000 $, c'est quoi? C'est des augmentations de salaires, c'est
l'indexation des salaires? Ce sont des nouveaux postes? C'est quoi?
M. Côté (Pierre-F.): Si on prend les
prévisions de 1990-1991 qui étaient de 599 000 $, les
prévisions de 1991-1992 qui...
M. Côté (Charlesbourg): Non, 5 900 000 $.
M. Côté (Pierre-F.): Pardon, 5 900 000 $, 1991-1992,
6 325 000 $ pour un écart de 335 000 $. Cet écart-là est
dû au fait qu'on a créé quatre nouveaux postes pendant
l'année: un emploi professionnel à l'informatique, un autre aux
services auxilliaires, deux autres aux communications. Alors, on a
créé quatre nouveaux postes pendant l'année. Quand vous
parlez des prévisions de 1991, on part de l'hypothèse que tous
les postes sont comblés et qu'on n'a pas de jeu. Mais il y a toujours un
jeu, parce qu'il y a des gens qui quittent.
M. Côté (Charlesbourg): L'effectif est quoi
actuellement, de plein temps et d'occasionnels?
M. Côté (Pierre-F.): 156 et 11 occasionnels. M.
Chevrette: 11 quoi?
M. Côté (Pierre-F.): 11 temporaires. Temporaires ou
occasionnels, parce que ça dépend du vocabulaire qu'on
emploie.
M. Côté (Charlesbourg): Le 17 mai 1989, au moment de
l'étude des crédits, à la page 17, il était dit:
"D'autre part, à la catégorie 11, autres dépenses, nous
avions prévu un montant de 300 000 $ pour le remboursement des
intérêts sur nos hypothèques, alors qu'au mois de juillet
1988 le ministère des Finances nous a recommandé de rembourser
les deux hypothèques." Si ma mémoire est fidèle, ce qui
restait à l'époque, c'était 2 000 000 $ à
rembourser. Il a été pourvu comment? Par des fonds nouveaux
donnés par le ministère des Finances ou...
M. Desbiens: M. le Président, je vais essayer d'expliquer
ça un peu. Il y avait eu au mois de mars une loi qui autorisait le
gouvernement...
Une voix: La loi 31.
M. Desbiens: La loi 31 qui permettait justement au gouvernement
d'emprunter à un taux moindre et de payer des dépenses comme
ça. Entre autres, pour notre catégorie de dépenses qu'on
avait, notre hypothèque, si on l'avait renouvelée, on aurait
payé un taux d'intérêt beaucoup plus élevé
que ce que le gouvernement pouvait faire. Alors, le ministère des
Finances nous a autorisé. Il y a mis le montant à notre
disposition, on a payé l'hypothèque. Et pour nous c'est fini.
M. Côté (Charlesbourg): O.K. On est mieux avec un
immeuble payé à un taux moindre qu'à un taux plus
élevé.
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la logique même.
C'est les Finances qui avaient pouvu à cette...
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne veux pas savoir ce que
sera le résultat de ce que vous allez recommencer demain. Ça,
c'est un autre domaine.
Quel est le coût d'une opération de confection de carte
électorale, moyen? Je ne vous le demande pas à la cent
près, là. Quel est le coût qu'on peut estimer de confection
d'une carte, de manière générale? C'est quoi: 400 000 $,
500 000 $, 1 000 000 $, 2 000 000 $, 3 000 000 $? Évidemment, quand on
fait le tour du Québec...
M. Côté (Pierre-F.): Nos prévisions sont
à l'effet que ça va coûter 535 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Et ce sont des
prévisions qui sont réalistes, optimistes, pessimistes ou
inspirées...
M. Côté (Pierre-F.): Règle
générale, on
essaie de l'administrer de la même façon que le restant du
budget, en économisant le plus possible et puis en essayant de ne pas
excéder, évidemment, ces montants-là.
M. Côté (Charlesbourg): Non, non, non. Ça, je
comprends ça et puis j'espère que vous allez continuer dans cette
voie-là!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): Mais ça ferait une
bonne réponse de politicien qui ne veut pas répondre,
ça!
M. Côté (Pierre-F. ): Ha, ha, ha! Je m'excuse.
M. Côté (Charlesbourg): Autrement que ça, ce
n'est pas la première fois qu'on en fait une carte, qu'on fait ce genre
d'exercice là, est-ce que ça se situe à peu près
dans ce que ça a coûté dans les années
passées?
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, si on compare à il
y a trois ou quatre ans, c'était de l'ordre de 350 000 $ à 400
000 $; là, on est de l'ordre de 535 000 $.
M. Chevrette: C'est plus dispendieux à cause des salles,
je suppose.
M. Côté (Pierre-F. ): Oui, des salles, puis aussi il
y a les avis publics, les placements, les voyages de la Commission. Tout a
augmenté, alors... Mais c'est un ordre de grandeur qui, enfin, moi, me
semble raisonnable. Je veux dire, si on compare en dollars constants là,
qu'il rejoint les opérations antérieures.
M. Côté (Charlesbourg): Ça va. M.
Chevrette: Merci.
M. Côté (Pierre-F. ): C'est moi qui vous
remercie.
Le Président (M. Camden): Alors, M. le Directeur
général des élections, on vous remercie de vos
commentaires et réponses. Est-ce que les membres de la commission des
institutions approuvent les prévisions budgétaires du Directeur
général des élections pour l'année
financière 1991-1992? Alors, on les considère donc comme
approuvées et adoptées.
Et, sur ce, j'ajourne les travaux de la commission des institutions sine
die.
(Fin de la séance à 11 h 3)