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(Neuf heures quarante-quatre minutes)
Le Président (M. Messier): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance ouverte. Je vais rappeler le
mandat de la commission de ce matin, procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 95, Loi abrogeant la Loi sur les
timbres et modifiant diverses dispositions législatives. Est-ce qu'il y
a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Messier): On constate que tout le monde
est là. Je vais inviter le ministre a une déclaration
préliminaire sur son projet de loi.
Remarques préliminaires
M. Rémillard: M. le Président, je vous remercie.
Tout d'abord je constate avec plaisir le très grand nombre de membres
qu'on voit ici ce matin, membres de la commission...
Le Président (M. Messier): L'enthousiasme...
M. Rémillard: ...parlementaire. Je vois toute l'importance
qu'on accorde à la Loi abrogeant la Loi sur les timbres et modifiant
diverses dispositions législatives, M. le Président.
M. le Président, j'ai aussi avec moi, que je me permets de vous
présenter dès le départ, Me Jacques Mercier, qui est un
légiste au ministère de la Justice, M. Réal
Côté, responsable du service juridique à la Direction des
bureaux d'enregistement, M. André-Gaétan Corneau qui est
directeur à la Direction générale des services
judiciaires, et Me Yves Pleau, du bureau du sous-ministre. J'ai aussi avec moi
de mon cabinet Mme Julienne Pelletier, qui est avec moi à ma gauche.
Alors, M. le Président, ce projet de loi vise à permettre
le remplacement des deux certifications attestant le dépôt de
documents en matière d'enregistrement ou en matière de
procédures judiciaires par une seule qui attestera, à la fois, de
la production de la procédure et du paiement des frais d'enregistrement
ou judiciaires. Il vise de plus à abroger les dispositions de la Loi sur
les timbres concernant l'approvisionnement et la vente des timbres et
rapatrier, tout en le modernisant, le processus de reconnaissance du paiement
des droits prévus dans la Loi sur les timbres et dans les lois
sectorielles qui sont la Loi sur les tribunaux judiciaires et la Loi sur les
bureaux d'enregistrement. Il reprend de plus la dispense de paiement des
honoraires d'enregistre- ment prévus dans la Loi sur les timbres pour
les prôts consentis par les organismes gouvernementaux de crédit
agricole, et étend cette possibilité tant en matière
d'enregistrement qu'en matière judiciaire à toute personne,
ministère ou organisme qui seront exonérés par
règlement du gouvernement lorsque les circonstances le justifient. Il
prévoit enfin la possibilité d'établir des
modalités de paiement des honoraires qui dérogent au principe
suivant lequel les services doivent être payés au moment où
ils sont rendus et ce, afin de tenir compte de certaines situations factuelles,
par exemple les services rendus à un notaire par voie
téléphonique, comptes ouverts et payables mensuellement pour les
utilisateurs à haut volume. Comme vous pourrez le constater au cours de
l'étude article par article, M. le Président, que nous allons
entreprendre, il s'agit d'un projet de loi essentiellement technique qui vise
à faciliter l'administration de la justice.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Alors, je salue les
membres de cette commission ainsi que M. le ministre. J'aurai malheureusement,
M. le Président, à vous demander dans le cours de nos travaux une
suspension pour pouvoir intervenir sur la motion de l'Opposition qui est
présentée ce mercredi matin, concernant l'intrusion
fédérale en matière de formation professionnelle. Vous
savez, M. le Président, que j'ai la responsabilité de ce dossier
également...
Le Président (M. Messier): ...parmi tant d'autres.
Mme Harel: ...pour l'équipe de l'Opposition. J'assure
cependant le ministre, et tous les membres de cette commission, de ma
collaboration la plus active...
Le Président (M. Messier): À moins d'adopter le
projet de loi avant votre allocution...
Mme Harel: ...pour procéder à un examen
sérieux du projet de loi.
M. Rémillard: Mais si vous permettez, M. le
Président, c'est la question que je voulais poser à Mme la
députée. Est-ce qu'elle croit possible d'adopter le projet de loi
avant...
Mme Harel: La suspension? M. Rémillard: ...la
suspension?
Mme Harel: Je ne sais trop là, ça dépendra
peut-être d'une réponse que je vais à l'instant demander au
ministre. Est-ce qu'il consentira à nous faire connaître la
politique qu'il entend suivre en matière de hausse des tarifs
judiciaires? Parce que, comme tel, le projet de loi ne soulève pas
beaucoup de commentaires. En tant que tel, le projet de loi lui-même fait
l'unanimité, en fait, puisqu'il y a peu de nouveautés par rapport
à la pratique actuelle dans les greffes des tribunaux et les bureaux
d'enregistrement. En fait la seule nouveauté à souligner est la
disparition des timbres judiciaires sur les procédures ou documents
produits et dorénavant ces timbres judiciaires seront remplacés
par une mention indiquant sur le document, ou la procédure, le versement
des frais.
Le Président (M. Messier): Merci. M. le... Excusez.
Discussion générale Hausse des frais
judiciaires selon l'indexation
Mme Harel: Cependant, M. le Président - excusez-moi -
cependant le ministre souhaite certainement, comme tous les membres de cette
commission, d'agir avec le plus de transparence possible en déposant ce
projet de règlement proposant des hausses de tarifs judiciaires. La
question, évidemment, que je voulais lui poser c'est: est-ce qu'il a
soumis ce projet de hausse de tarifs au comité de travail sur
l'accessibilité à la justice? C'est pour que ce comité
puisse en étudier l'impact sur les coûts de la justice pour le
citoyen.
Le Président (M. Messier): Merci, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve. M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, M.le Président. Ce
projet de loi. essentiellement là, comme je concluais tout à
l'heure mes remarques, est un projet de loi très technique qui
enlève les machines à timbrer si vous voulez, pour rendre
ça plus effectif, pour avoir une meilleure administration de la justice.
L'augmentation des montants est basée sur l'indexation des tarifs
suivant l'indice des prix à la consommation pour la période du
1er janvier 1986 au 31 décembre 1990. Alors, c'est une augmentation qui
est calculée à raison d'un taux d'indexation de 24, 3 %. Les
montants obtenus sont arrondis au dollar le plus près. Alors, c'est ce
que le règlement, le décret, va prévoir.
Le Président (M. Messier): Est-ce que ça vous
satisfait, Mme la députée?
Mme Harel: Alors, il faut donc comprendre que le... Vous
permettez, M. le Président. Il faut donc comprendre que dans la revue
des programmes 1991 1992 du ministère de la Justice - c'est
intitulé "Mesures d'augmentation des revenus" - quant au sommaire des
mesures proposées par la Direction générale des services
judiciaires, ce plan de réduction des dépenses et d'augmenta tion
des revenus est caduc, que l'indexation des tarifs existants en matière
familiale n'est pas telle que mentionnée dans ce sommaire des mesures
proposées, soit 2 755 000 $, ce qui excède le pourcentage
d'indexation que le ministre vient de nous transmettre à l'instant
même.
Le Président (M. Messier): M.le ministre.
Mme Harel: J'aimerais peut-être le déposer pour les
fins de l'examen.
Le Président (M. Messier): Oui, mais voulez vous poser
votre question, parce qu'on...
Mme Harel: D'accord. Faut-il comprendre que le ministre a
écarté de l'application les mesures proposées par la
Direction générale des services judiciaires dans la revue des
programmes 1991 1992 et qui prévoyaient, par exemple, entre autres
choses, entre autres mesures d'augmentation des revenus, une majoration des
tarifs en matière familiale dans le cadre de l'implantation d'un service
de médiation en matière familiale?
Alors, il ne s'agissait pas simplement d'une indexation, comme le
ministre vient de le mentionner, depuis le 1er janvier 1986 au 31
décembre 1990. En matière de majoration des tarifs judiciaires en
matière familiale, il s'agissait d'une augmentation très
considérable des tarifs pour financer le service de médiation. Et
la question qu'on se pose, c'est: doit-on imposer à des justiciables qui
ne sont pas nécessairement tous en mesure de payer des tarifs
considérablement accrus, doit-on leur imposer de financer à
même ces tarifs l'implantation du service de médiation en
matière familiale? Ça, c'est une question qu'on peut poser Mais,
en fait, la question concrète, c'est: le ministre aurait donc
écarté ces augmentations de revenus que l'on retrouve dans la
revue des programmes de la Direction générale des services
judiciaires et qui excèdent de beaucoup le pourcentage de hausses qu'il
vient de nous énoncer.
Le Président (M. Messier): Merci, Mme la
députée. On va laisser la parole à M. le ministre de la
Justice.
M. Rémillard: D'une façon générale,
le principe, c'est l'indexation. Il y a eu quelques rares exceptions mais,
d'une façon générale, il faut dire que le principe
général, c'est l'indexation. En matière matrimoniale,
comme dans les autres matières, c'est 24, 3 % étant donné
qu'on dit qu'on remonte à 1986, dans certains cas,
comme tel. Vous me parlez tie médiation familiale. La
médiation familiale, on sait que c'est une expérience qui existe
présentement à Québec et à Montréal et que
l'expérience est positive. J'ai l'intention, comme ministre de la
Justice, avec mon collègue, le ministre de la Santé, de pouvoir
établir ce système de médiation familiale un peu partout
au Québec.
Évidemment, ça implique des coûts. Ça
implique des déboursés qui peuvent être
considérables. Une hypothèse que nous envisageons est
certainement celle d'augmenter le tarif, dans certains cas, en ce qui regarde
certaines procédures de justice directement reliées à des
cas qui amènent la médiation familiale. Alors, la
médiation familiale serait à l'intérieur du processus
judiciaire. Elle serait aussi offerte gratuitement aux gens, bien que les
parties peuvent s'entendre pour trouver un autre médiateur à
l'extérieur et payer ses frais. Il y aurait des médiateurs qui
seraient là au service des gens et ça ne coûterait
absolument rien. Alors, ce sont des hypothèses de travail que nous avons
présentement, sur lesquelles nous travaillons, mais le principe c'est
une augmentation en fonction de l'indexation.
Mme Harel: Alors, je demanderais au ministre, d'abord, quelles
sont ces quelques exceptions au principe d'une indexation qui est
rétroactive au 1 er janvier 1986.
Le Président (M. Messier): M. le ministre.
M. Rémillard: Quand je disais exception, c'est parce que
j'ai présenté des projets de loi concernant, par exemple, les
amendes en matière pénale. On en présente maintenant un
sur les timbres, ensuite aussi en matière de nos bureaux
d'enregistrement, à d'autres niveaux. On avait mentionné,
lorsqu'on avait étudié, par exemple, la question des amendes,
qu'il y avait, à deux endroits, des exceptions où ce
n'était pas l'indexation, parce que l'amende était ridicule dans
le cas de corporations et dans un autre cas dont je ne me souviens plus
exactement. Alors, c'est à ces cas-là que je me
référais pour vous dire que, d'une façon
générale, les augmentations que nous avons établies, c'est
en fonction, donc, de l'indexation. Ici, ce que vous soulevez, c'est une
hypothèse de travail. Oui, c'est une hypothèse de travail qui est
à l'étude, présentement, pour pouvoir financer, en partie
du moins, le service de médiation.
Mme Harel: Écoutez, M. le ministre, je ne pense pas qu'on
se fasse des cachettes, ici, en commission parlementaire. Cette
hypothèse de travail, elle est sur la table depuis une dizaine de
mois.
M. Rémillard: Oui, oui.
Mme Harel: C'est en date du 29 septembre 1990...
M. Rémillard: Oui, oui.
Mme Harel: ...que nous prenons connaissance des mesures
d'augmentation de revenus qui ont été envisagées par la
Direction générale des services judiciaires. Parmi ces mesures
d'augmentation de revenus, on peut lire ceci: doubler les tarifs existants en
matière familiale, sauf pour la procédure introductive qui
passerait de 75 $ à 185 $ - là, il s'agit presque de tripler - et
imposer un tarif de 130 $ pour les requêtes en modification. Alors, on
est bien loin du principe d'une augmentation en vertu de l'indexation au 1er
janvier 1986. Là, il s'agit de doubler les tarifs existants en
matière familiale et, dans la procédure introductive, de presque
les tripler, en fait.
M. Rémillard: C'est ce que je vous dis. Je vous dis que
c'est un scénario. C'est simplement un scénario, c'est une
hypothèse. Il y a d'autres scénarios qu'on étudie aussi et
on étudie avec le Conseil du trésor. On étudie
différents scénarios. Comme vous le dites, ça fait
peut-être dix mois ou un peu plus qu'on jongle avec différents
scénarios. Moi, comme objectif que j'ai comme ministre de la Justice,
c'est de pouvoir implanter ce système de médiation familiale
partout au Québec. Maintenant, ça signifie des coûts, des
coûts importants et il faut trouver un moyen pour trouver cet argent.
C'est ça, mais c'est une hypothèse, c'est un scénario et
j'envisage d'autres scénarios. J'envisage d'autres scénarios et
il n'y a pas de cachette là-dessus.
Mme Harel: Avez-vous soumis ces scénarios au groupe de
travail sur l'accessibilité à la justice pour qu'il en
étudie l'impact sur les coûts de la justice pour le citoyen?
M. Rémillard: Bien, présentement, ce que j'en suis
à discuter, c'est avec le Conseil du trésor. Je discute avec le
Conseil du trésor.
Mme Harel: Ce n'est pas simplement une opération
comptable, là. En fait, il faut en mesurer les impacts sur les citoyens
et sur les finances publiques. Une bonne partie des procédures
introductives d'instance en matière familiale sont exigées par le
ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et
de la Formation professionnelle, particulièrement dans les cas de
violence conjugale ou familiale lorsqu'il y a séparation. Le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
ne donne accès à une prestation de dernier recours que lorsqu'il
y a épuisement de tous les autres recours et, donc, introduction d'une
procédure en matière alimentaire. Donc, ça signifie qu'il
y aura aussi des coûts pour les ministères sectoriels, d'une part,
et il y en aura également pour les
citoyens eux-mêmes. (10 heures)
Je rencontrais vendredi dernier les directeurs des centres
Travail-Québec de l'est de Montréal et ils me faisaient valoir,
par exemple, qu'en vertu des directives ils exigent pour toute demande - il y a
quand même eu 42 000 nouvelles personnes inscrites à l'aide
sociale depuis un an - et chacune doit présenter un certificat de
naissance. Ça en coûte 10 $ à aller chercher cet extrait du
registre de l'état civil, actuellement 10 $. Mais, évidemment, il
faut voir qu'à chaque hausse de tarif... II était question la
semaine dernière, lors de l'étude sur le fonds des registres,
d'une hausse éventuelle, oui, d'une hausse probable des tarifs pour
obtenir un extrait du registre de l'état civil et ainsi de suite, et,
évidemment, on arrose de cette façon-là tous les citoyens
indépendamment de leur capacité de payer. Les directeurs des
centres Travail Québec me faisaient valoir qu'il n'y a pas de
remboursement pour les citoyens les plus démunis et qui, sans ces
différents documents, ne peuvent même pas demander de l'aide.
C'est comme des conditions prérequises pour avoir de l'aide.
Moi, j'invite le ministre à beaucoup de prudence en
matière de hausse de tarifs dans ces domaines-là parce que je
crains qu'au bout de la ligne ça n'ait un effet d'exclusion sur les
institutions, c'est-à-dire que bien des gens vont laisser tomber, par
exemple, de clarifier des situations matrimoniales ou familiales ou conjugales
parce qu'ils s'engagent à ce moment-là dans des procédures
qui leur sont peut-être, finalement, trop onéreuses.
M. Rémillard: M. le Président
Le Président (M. Messier): Oui, M. le ministre.
M. Rémillard:... sur bien des points de vue, je partage
les préoccupations de Mme la députée et c'est
évident, à un moment donne, il faut qu'on prenne en
considération l'ensemble de la situation pour voir la capacité de
payer, surtout en fonction de certains groupes de citoyens qui peuvent
être dans une situation économiquement plus difficile. C'est le
rôle du ministère de la Justice, c'est le rôle du ministre
de prendre en considération tous ces éléments-là.
J'ai aussi à prendre en considération la possibilité
d'avoir un nouveau service qui est ce service de médiation partout au
Québec. Ça aussi, c'est une préoccupation qui est
importante.
Alors, d'une part, établir ce nouveau service de
médiation, médiation qui a montré, dans
l'expérience-pilote que nous avons à Québec et surtout
à Montréal parce que l'expérience est plus
complète, le bien-fondé de pouvoir recourir à une
médiation pendant le processus judiciaire, surtout en ce qui regarde,
par exemple, toute la question des enfants. Et c'est tellement impor- tant. On
s'est aperçu que tout ce qui regarde la garde dos enfants, les pensions
alimentaires pouvait être réglé de meilleure façon
lorsqu'un médiateur peut agir, ensuite sanctionné par le juge. Et
je pense que la preuve est tellement éloquente que ça
m'amène, comme ministre de la Justice, à vouloir établir
le plus rapidement possible ce service maintenant partout au Québec.
Maintenant, il faut se rendre compte des sommes importantes que
ça signifie, extrêmement importantes II faut le trouver quelque
part, cet argent là. C'est ça, le problème. Il faut le
trouver quelque part. Alors, pour le trouver quelque part, il faut regarder
différents scénarios. Vous avez soulevé un scénario
que nous regardons. Ce n'est pas le seul. On regarde d'autres scénarios
mais une chose est certaine, c'est que l'État n'a plus les moyens
d'aborder ces services, ces nouveaux services comme on aurait pu le faire, il y
a 20 ans ou il y a 30 ans. Il faut trouver un moyen pour garantir, à
ceux qui, économiquement, sont plus défavorisés, un
accès complet, universel à ces services tout en faisant en sorte
qu'on puisse trouver les sommes nécessaires pour défrayer, du
moins en grande partie si ce n'est pas en totalité, les frais de ce
nouveau service. Alors, c'est ça le problème que nous avons
devant nous.
Si Mme la députée a des solutions à me proposer,
qu'elle m'en propose des solutions. Je suis très ouvert. Elle me dit:
Peut-être qu'on pourrait en discuter au sommet de la justice. Oui, ce
serait peut-être un élément à discuter au sommet de
la justice, ça. Certainement que, au moment du sommet de la justice,
toute la problématique que nous avons sur le coût de la justice
pour le citoyen devrait être abordée. Je pense que c'est ce qu'on
a décidé même, lors de la dernière réunion
préparatoire au sommet de la justice, à laquelle participait Mme
la députée, lundi soir.
Alors, c'est dans ce contexte-là, M. le Président, que,
d'une part, je dois faire en sorte que ce service puisse s'appliquer partout au
Québec et, d'autre part, il y a une capacité limitée de
l'État, et ça, il faut s'en rendre compte et il faut trouver des
sources de financement adéquat, tout en protégeant, bien
sûr, les citoyens qui sont économiquement
défavorisés et qui seraient pénalisés par des
augmentations qui ne pourraient pas leur permettre d'avoir accès aux
services
Le Président (M. Messier): Merci, M. le ministre.
Mme Harel: Est-ce qu'il faut comprendre des propos du ministre,
qu'il n'y aura donc pas de hausse des tarifs avant le sommet et donc pas
d'élargissement du service de médiation familiale à
l'ensemble des Québécois - un service pourtant si essentiel -
avant le sommet de février pro-
chain?
M. Rémillard: Je ne comprends pas votre question. Vous
aimeriez que je retarde la mise en place du service de médiation
jusqu'après le sommet?
Mme Harel: Non, c'est la question que je vous pose. Est-ce qu'il
faut comprendre des propos du ministre qu'il renvoie à un débat
sur cette question de hausse des tarifs des mêmes personnes, pour
financer un autre service, gratuit celui-là... Est-ce qu'il faut
comprendre que le ministre n'envisage pas cette hausse avant le sommet et qu'il
n'envisage donc pas d'élargir le service de médiation à
l'ensemble des régions du Québec?
M. Rémillard: J'envisage de le faire le plutôt
possible. Maintenant, cette possibilité viendra avec les moyens que nous
allons nous donner. Le rapport MacDonald, là on me dit que je devrais
avoir le rapport en juin. Bon, alors je l'aurai en juin. Il étudie la
médiation. Il étudie la médiation, le rapport MacDonald.
Ça pourrait peut-être nous servir à faire avancer ce
dossier. On verra. Je ne connais pas encore la teneur du rapport MacDonald sur
cet aspect de la médiation. Mais, pour moi, la médiation, en
matière familiale, c'est très important. C'est très
important, et il faut trouver un moyen pour avoir les ressources
nécessaires pour l'implanter partout au Québec. Respectant des
principes auxquels je tiens comme ministre de la Justice, c'est certainement de
pouvoir assurer une accessibilité la plus complète possible. Et,
quand on parle d'accessibilité, ça veut dire un
élément de territoire, mais ça veut dire aussi que les
gens les moins fortunés, les plus démunis aient une même
accessibilité que les gens qui sont plus en moyens.
Mme Harel: M. le ministre m'invitait à lui proposer des
solutions. Il faudrait, à ce moment-là, que je puisse
connaître ces différents scénarios. Il ne peut pas me faire
grief de n'en connaître qu'un. Moi, je souhaiterais pouvoir tous les
connaître, ces scénarios. Ça me permettrait de lui faire,
peut-être, des représentations plus articulées.
M. Rémillard: Mais, si je vous faisais part de tous les
scénarios, ça couperait votre imagination! Et j'aimerais que vous
puissiez me faire valoir...
Mme Harel: Au contraire, ça pourrait la
déclencher.
M. Rémillard: Oui, on pourra faire valoir vos solutions.
C'est intéressant de dire: Voici, je pense qu'on a une solution qu'on
pourrait aborder...
Mme Harel: Est-ce que M. le ministre, à ce
moment-là, va me permettre de lui faire valoir des solutions en
s'engageant à permettre à cette commission des institutions de
faire l'examen de son projet de règlement avant qu'il soit mis en
vigueur et publié dans la Gazette? C'est un peu comme ce qu'on avait
fait avec le règlement fixant la procédure pour le choix des
arbitres et assesseurs du Tribunal des droits de la personne. On a passé
quelques moments ici, en commission des institutions pour examiner de
près ce projet de règlement. Sinon, on se rend bien compte que
nos législations sont comme des coquilles vides, à
l'intérieur desquelles... c'est comme des chèques en blanc.
Ce matin, ce qu'on va faire, M. le Président, c'est qu'on va sans
doute adopter un projet de loi qui porte sur les timbres et qui va donner un
chèque en blanc au ministre pour faire ce qu'il veut. Je ne
présume pas pour autant que ça ne sera pas le bon choix qu'il
fera, mais il me semble que le processus démocratique serait mieux servi
si nous pouvions, en commission, étudier le règlement, en fait la
modification au règlement qui concerne les tarifs des frais judiciaires
en matière civile et des droits de greffe et nous pourrions, à ce
moment-là, contribuer, nous tous, à, justement, faire valoir au
ministre peut-être des scénarios qu'il n'aurait pas
envisagés, que ses collaborateurs n'auraient pas envisagés. Ou
bien c'est cette hypothèse, ou bien le ministre confirme que le rapport
MacDonald sera étudié en commission parlementaire pour nous
permettre d'aller à fond examiner ces projets d'accessibilité
à la justice.
M. Rémillard: M. le Président, on a, dans notre
État démocratique, trois grands pouvoirs. On a un pouvoir
exécutif, le gouvernement, le pouvoir législatif et le pouvoir
judiciaire. Le gouvernement - le pouvoir exécutif - est là pour
gouverner et, dans ses prérogatives, le gouvernement doit prendre les
mesures appropriées pour mettre en application des lois et des mesures
qu'on appelle des règlements, des arrêtés en conseil, des
décrets et, par conséquent, lorsque Mme la députée
se réfère à l'application de la loi sur les droits et
libertés fondamentales, la loi sur la Commission des droits de la
personne, c'était prévu, ça, quand on a choisi des
commissaires et les assesseurs. C'était prévu dans la loi qu'on
devait procéder de cette façon-là.
Dans ce cas-ci, je ne crois pas que ce soit une bonne chose de
procéder en commission parlementaire pour étudier la
réglementation. Cependant, Mme la députée sait très
bien qu'en ce qui regarde le rapport MacDonald il est possible, on le verra
lorsque le rapport arrivera, mais il est possible qu'on puisse en commission
parlementaire étudier le rapport MacDonald. On verra en temps et lieu.
Mais on n'est quand même pas aussi pour faire du dédoublement dans
le sens que le sommet de la justice aura lieu
aussi, comme on le sait, à la fin de février, début
de mars, et le rapport MacDonald, donc, m'arrivera au mois de juin. On va
l'étudier, le faire analyser dans toutes ses significations
administratives, financières, ce qu'il implique et on verra s'il est
nécessaire, s'il serait utile de faire une commission parlementaire.
Mais c'est une possibilité. C'est certainement une
possibilité
Le Président (M. Messier): Merci
Mme Harel: Alors, vous allez comprendre, M. le Président,
que cette réponse que le ministre vient de nous faire va, en quelque
sorte, évidemment, influencer le vote sur le projet de loi 95 C'est que
nous ne pensons pas qu'il nous est autorisé de signer comme ça
des chèques en blanc. Alors, nous avons, en deuxième lecture,
voté sur division sur le projet de loi 95 justement pour faire valoir au
ministre qu'il était nécessaire d'étudier en même
temps que le projet de loi 95 son projet de règlement qui est
certainement en voie de rédaction si ce n'est pas déjà
complété puisque c'est depuis septembre dernier que les
différents scénarios sont envisagés. Nous aurions
souhaité beaucoup plus de transparence, c'est évident, M. le
Président, beaucoup plus de transparence de la part du ministre et nous
aurions aimé qu'il soumette son projet de règlement à
l'étude de la commission des institutions en même temps que le
projet de loi 95. Alors, comme le ministre vient de refuser de donner suite,
finalement, à cette demande, je vais vous inviter à disposer du
projet de loi.
Le Président (M. Messier): À moins que le ministre
voudrait réagir à ces remarques sur la transparence.
Critique du Protecteur du citoyen à l'endroit
du ministère de la Justice
M. Rémillard: Moi, je crois qu'il ne faut pas confondre.
C'est une question de transparence, M. le Président. C'est très
transparent, M. le Président, probablement plus que jamais un
gouvernement l'a été. Il ne faut pas confondre ici la Loi sur les
timbres...
Mme Harel: Ce n'est pas ce que dit le Protecteur du citoyen.
M. Rémillard: Le Protecteur du citoyen... Je dois vous
dire que j'ai vu ça, hier, aux nouvelles, dans les journaux.
Le Président (M. Messier): Ça vous a
estomaqué. (10 h 15)
M. Rémillard: Surtout que je venais de le voir. Je le vois
très souvent, le Protecteur du citoyen. Je l'avais vu lundi et j'ai
été surpris de ses remarques parce que comme ministre de la
Justice je me fais toujours un devoir de collaborer avec le Protecteur
du citoyen. Alors, j'ai demandé à mes gens au ministère de
la Justice de me relever des cas. J'ai dit: Donnez-moi des cas où il
pourrait y avoir un manque de collaboration avec le Protecteur du citoyen
Ça me surprend, parce que c'est notre désir de collaborer avec le
Protecteur du citoyen. On reconnaît qu'il peut y avoir un petit
différend entre le commissaire aux plaintes en matière
d'électricité, d'Hydro-Québec, M. Schwartz, et entre le
Protecteur du citoyen. Je pense que tout le monde est au courant qu'il peut y
avoir des juridictions qui devraient être complémentaires à
certains égards, mais qui méritent probablement un certain
ajustement. On verra. Mais, en ce qui regarde lo ministère de la Justice
en lui-même, c'est très important pour moi, comme ministre, qu'on
puisse collaborer le plus complètement possible avec le Protecteur du
citoyen.
Alors, j'ai été surpris - c'est le moins que je peux dire
- des remarques de Me Jacoby et j'ai donc demandé à mon
ministère de faire le point là dessus.
Le Président (M. Messier): À moins que le
journaliste ait mal cité Me Jacoby.
Mme Harel: M. le Président, vous étiez certainement
absent de nos travaux, parce que nous avions procédé à
l'examen de l'institution du Protecteur du citoyen dans le cadre d'un mandat de
cette commission sur l'élargissement du mandat du Protecteur. Alors,
vous savez que le Protecteur du citoyen a fait valoir qu'il y avait trois
ministères avec lesquels des obstacles se présentaient pour la
conduite des enquêtes, soit les ministères des Affaires
municipales, de la Sécurité publique et de la Justice, et qu'il y
aurait un rapport spécial déposé à
l'Assemblée nationale sur les relations que le Protecteur entretient
avec les trois ministères concernés
M. Rémillard: On sait que M. Jacoby a été
sous-ministre à la Justice et haut fonctionnaire pendant très
très longtemps. Il a fait une brillante carrière... comme
aboutissement, sous-ministre en titre pendant longtemps. Donc, il connaît
très bien les rouages de ce ministère II connaît bien les
personnes en place et il connaît aussi mon désir, comme ministre,
de collaborer le plus complètement, parce que je considère
très important que le citoyen puisse avoir ce méca nisme
informel, qui doit être le plus efficace possible, qu'on a
créé, qui est le Protecteur du citoyen. Et, pour moi, je
considère comme un devoir comme ministre de faciliter la tâche du
Protecteur du citoyen Pour moi, c'est mon devoir comme ministre. Alors, j'ai
simplement demandé à mes gens qui travaillent avec moi et qui ont
la même optique, la même façon de procéder lace aux
citoyens et au Protecteur du citoyen do faire le point et de me montrer des
cas précis où ils ont pu avoir des difficultés
à répondre aux demandes du Protecteur du citoyen.
Mme Harel: L'on doit donc conclure que vous vous engagez à
donner suite, dans les plus brefs délais, à lever les obstacles
qui pourraient se présenter dans la conduite des enquêtes du
Protecteur du citoyen, si tant est que ces obstacles vous soient
identifiés.
M. Rémillard: Je m'engage à faire le point sur
ça et de savoir ce qui s'est passé. Il faut que je sache ce qui
s'est passé. Je n'ai pas été mis au courant d'une
situation qui pourrait empêcher - au niveau du ministère de la
Justice - le Protecteur du citoyen de faire son travail, parce que, s'il y a un
ministère où il faut être particulièrement vigilant
pour que le Protecteur du citoyen puisse faire son travail, c'est le
ministère de la Justice. D'une part, vous avez le travail du Procureur
général qui est là et qui doit protéger la
confidentialité de certains documents et doit aussi faire en sorte que
la justice suive son cours de la façon la plus équitable
possible. Et, d'autre part, vous avez le citoyen qui peut parfois être
aux prises avec des situations administratives difficiles. Et, là, le
Protecteur du citoyen est là pour l'aider.
Alors, c'est en fonction de cette situation-là que j'ai
demandé qu'on me donne les informations que, je dois avouer ce matin, je
n'ai pas. Je ne sais pas vraiment à quoi se réfère le
Protecteur du citoyen dans ses critiques.
Le Président (M. Messier): Nous allons peut-être
revenir au mandat de la commission?
Mme Harel: Oui mais, en fait, je prends bonne note de l'intention
de collaboration du ministre dans ce dossier, parce que la commission des
institutions aura aussi à compter sur votre collaboration pour mener
à terme son projet de modification de l'institution du Protecteur du
citoyen déjà un peu désuète, puisque adoptée
en 1968. Alors, la commission aura à compléter, d'ici la fin de
la présente session, un rapport qu'elle entend déposer à
l'Assemblée nationale et aura à compter sur votre collaboration
pour donner suite à ses recommandations.
M. Rémillard: Je vais regarder ça attentivement,
soyez assurée. C'est une institution, pour moi, qui est très
importante, le Protecteur du citoyen.
Étude détaillée
Tarifs d'honoraires, de frais judiciaires et de droits
de greffe
Le Président (M. Messier): Merci, M. le ministre. Nous
abordons l'étude du projet de loi, l'article 1. L'article 5 de la Loi
sur l'aide juridique est modifié par la suppression, dans les
troisième et quatrième lignes du paragraphe b, de ",en vertu de
la Loi sur les timbres (chapitre T-10)." M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Il s'agit d'un
article de concordance avec l'article 10 du projet de loi qui abroge la Loi sur
les timbres.
Le Président (M. Messier): Merci.
Mme Harel: Quel impact a cstte abrogation, là?
M. Rémillard: C'est parce que c'est le paragraphe b de
l'article 5 de la Loi sur l'aide juridique qui prévoit que le
bénéficiaire de l'aide juridique est exempté du paiement
des frais judiciaires et des honoraires d'enregistrement. Alors, ces frais et
ces honoraires sont prévus dans les tarifs adoptés par le
gouvernement en vertu de la Loi sur les tribunaux judiciaires et de la Loi sur
les bureaux d'enregistrement. Alors, c'est donc une question de
concordance.
Mme Harel: Mais le bénéficiaire demeure
exempté, faut-il comprendre?
M. Rémillard: C'est ça. Mme Harel: C'est
ça. M. Rémillard: Oui.
Mme Harel: C'est juste une formalité. Alors, c'est juste
une concordance avec le projet de loi. Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté. L'article 2.
L'article 37 de la Loi sur les bureaux d'enregistrement est modifié par
l'addition, à la fin du premier alinéa, de ce qui suit: "II peut,
dans un tarif: "1° déterminer les personnes, ministères ou
organismes qui sont exonérés du paiement des honoraires ou les
documents ou les services faisant l'objet d'une exonération de paiement;
"2° prescrire, pour les services qu'il désigne, les modalités
de paiement de ces honoraires ainsi que les personnes, ministères et
organismes qui peuvent en bénéficier." M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. La modification
a pour objet de reconnaître expressément au gouvernement le
pouvoir de prévoir dans le tarif les honoraires pour les services rendus
dans les bureaux d'enregistrement. Alors, premièrement, il y a des cas
d'exonération de paiement de ces honoraires, mais, deuxièmement,
il y a aussi des modalités de paiement des honoraires pour certains
services auxiliaires, si vous voulez.
Mme Harel: Alors, on a un bel exemple de ce qu'est une
disposition législative vide de sens, d'une certaine façon. On ne
connaît pas l'intention du législateur, on ne sait pas quelles
sont les personnes, quels sont les ministères, quels sont les organismes
qui seront exonérés du paiement des honoraires ou du paiement des
documents. On ne sait pas les services qui seront désignés et qui
permettront d'être exonérés. Là. on a un bel
exemple. M. le Président, vraiment un bel exemple d'un chèque en
blanc. Il y a quelque chose de rebutant, d'une certaine façon, à
adopter ce genre de législation où on ne connaît rien. Le
ministre propose qu'on soit d'accord avec ce qu'il va faire, mais qu'il ne nous
dit pas.
M. Rémillard: M. le Président.
Le Président (M. Messier): M. le ministre.
M. Rémillard:... ce n'est pas une question de
chèque en blanc du tout, là. Il ne faut pas essayer de voir des
choses où il n'y en a pas vraiment. C'est strictement dans la
philosophie qui était dans la lettre de la Loi sur les bureaux
d'enregistrement, à l'article 37. Maintenant, on reprend, par l'article
2, certaines précisions pour mettre dans la loi une pratique qui existe
dans les faits. Il y a certains services qui sont offerts dans les bureaux
d'enregistrement qui pourront être facturés à une
clientèle spécialisée, donc payés
ultérieurement. Alors, je donne deux exemples de ça, M. le
Président. Il y a des recherches téléphoniques qui sont
faites par les notaires, par exemple. Bon, ça pourrait être
facturé. La compilation de statistiques et copies d'actes pour le compte
de certains ministères, ça aussi.
Alors, c'est une pratique qui existe déjà. Ça
existe déjà, ça, en pratique. On le met dans la loi. On
met une discrétion gouvernementale, et je pense que c'est tout à
fait normal qu on mette une discrétion gouvernementale comme
celle-là, mais il faut bien comprendre quand même que l'objet de
l'article fait en sorte que le gouvernement doit se référer
à ces services dans une optique essentiellement de services à la
clientèle. C'est d'offrir un meilleur service à la
clientèle, c'est simplement ça qui nous guide.
Mme Harel: M.le ministre, vous nous donnez des exemples
de ceux qui sont facturés. Vous nous avez donné deux exemples.
Pouvez-vous nous donner des exemples de ceux qui feront l'objet de la
discrétion ministérielle? Je crois que c'est normal qu'il y ait
cette discrétion ministérielle. Ce qui n'est pas normal, c'est
qu'on ne sache pas qui va pouvoir en bénéficier, parce que le
seul débat qui ne se fait pas à l'Assemblée, c'est le
véritable débat qui devrait se faire sur la place publique et qui
est celui de l'augmentation des tarifs judiciaires que le ministre
s'apprête à faire par voie réglementaire
Le projet de loi 95, finalement, ne nous permet pas de faire ce
débat qui devrait être le débat de fond qu'on devrait
faire. Mais donnez-nous donc des exemples de personnes, ministères ou
organismes qui seraient exonérés du paiement, pas simplement de
ceux qui seraient facturés pour le paiement.
M. Rémillard:... les gens qui m'accompagnent pour vous
donner des exemples bien précis.
Il serait intéressant là-dessus d'entendre Me Pleau. M. le
Président, je ne sais pas si vous me permettez Me Pleau, du
ministère, va nous donner des exemples assez éloquents de cette
situation là pour enlever tout doute raisonnable de la part de la
ministre Gagnon-Tremblay qui fait une très bonne entrevue dans le
journal Le Devoir de ce matin.
Le Président (M. Messier): Vous dérogez, M. le
ministre. On va entendre Me Yves Pleau Est-ce que c'est un de vos anciens
élèves?
M. Rémillard: Pardon?
Le Président (M. Messier): Est-ce que c'est un de vos
anciens élèves?
M. Pleau (Yves): Non, j'ai étudié à Ottawa.
M. Rémillard:... même université.
Mme Harel: Là c'est vieillir prématurément
le ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: Non, mais j'ai...
Le Président (M. Messier): Le ministre souligne
abondamment ses anciens élèves.
Mme Harel: II a été prématuré, mais
pas à ce point-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rémillard: J'ai été
prématuré, tiens, je ne la savais pas celle-là. Je vais
aller aux sources pour savoir si j'ai été
prématuré.
Le Président (M. Messier): Maître, on vous
entend
M. Pleau: Oui. Au niveau des cas d'exonération, il y a
actuellement, dans le règlement sur les bureaux d'enregistrement, des
cas d'exonération de prévus. Je pense à l'article 6, par
exemple, où on dit: Malgré l'article 2, aucuns honoraires ne sont
exigibles pour l'enregistrement ou le dépôt d'un avis d'adresse,
de correction d'avis d'adresse ou d'avis de changement d'adresse, pour la liste
des lots vendus lors d'une
vente pour taxes municipales, etc.
Actuellement, le pouvoir habilitant que l'on retrouve à l'article
37 de la Loi sur les bureaux d'enregistrement est un peu flou sur la
possibilité d'accorder ce genre d'exonération là. Donc, on
vient préciser dans le projet de loi quo ce sera très clair que
le gouvernement pourra préciser des cas d'exonération. Ce sont
des cas que l'on retrouve actuellement dans le règlement en vertu de la
Loi sur les bureaux d'enregistrement.
Mme Harel: Merci pour ces informations. Alors, je prends bonne
note que le gouvernement pourra plus clairement qu'auparavant le faire,
c'est-à-dire exonérer des personnes, des organismes ou des
ministères, mais ça ne me dit pas quels personnes, organismes ou
ministères seront exonérés. Là vous me dites, Me
Pleau, que ce sera, au départ, ceux qui l'étaient
déjà,...
M. Rémillard: Une pratique.
Mme Harel: ...mais ça n'empêche pas que ça en
soient d'autres aussi que je ne connais pas.
Le Président (M. Messier): M. le ministre.
M. Rémillard: II y a déjà une pratique et je
vais demander à Me Pleau de répondre encore là-dessus. Il
n'y a rien de nouveau là-dedans, c'est strictement une pratique qu'on va
confirmer, c'est tout.
M. Pleau: Si nous regardons la série d'exemptions
prévues aux articles 6 et suivants, nous avons, par exemple, au niveau
des organismes, un certificat du Procureur général qui donne
mainlevée de tout privilège ou hypothèque en faveur de la
couronne. Comme vous le savez, la couronne détient, à l'occasion,
des hypothèques contre les citoyens, soit pour des cautionnements
judiciaires ou soit pour des recouvrements de créances. Donc, en vertu
de cet article-là, on ne charge pas de frais aux citoyens pour
enregistrer le certificat de libération délivré par le
Procureur général.
Vous avez également certains documents produits par les
municipalités, les listes de lots vendus pour taxes. Maintenant, vous
avez - juste un instant - pour le moment que je vois rapidement, ce sont les
organismes qu'on vise.
Mme Harel: Oui.
M. Pleau: Le Procureur général et les
municipalités.
Mme Harel: Ça n'empêche pas qu'il pourrait y en
avoir d'autres qu'on ne connaît pas.
M. Rémillard: II y a toujours une marge de
discrétion qui est là, mais vous voyez un petit peu l'esprit dans
lequel c'est. C'est une pratique qui existe déjà, et puis le
pouvoir habilitant n'était pas évident. Donc, on le confirme dans
le projet de loi. Il n'y a absolument rien là-dedans.
Une voix: Ça ajoute à la transparence.
Mme Harel: Ça ajouterait si on avait le projet de
règlement, M. le Président.
Une voix: Le ministre a failli succomber. (10 h 30)
M. Rémillard: J'ai demandé à un
fonctionnaire, M. le Président, de vouloir répondre justement
dans le but de montrer à Mme la députée que c'était
strictement courant en matière administrative de répondre aux
besoins. C'est des besoins qui sont établis depuis fort longtemps et
pour nous, ce qui importe, c'est de servir la clientèle. En fonction de
ces services, il y a des clients qui, par intérêt pour
l'État, n'ont pas à défrayer des coûts. Alors, c'est
strictement des municipalités, le Procureur général et
d'autres cas du même genre. Il n'y a pas beaucoup, beaucoup de
problèmes, je pense, à ce niveau-là.
Mme Harel: Alors, adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté. Nous sommes
rendus à l'article 3. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 37, des suivants: "37.1 Lorsque le tarif établi
conformément à l'article 37 prescrit que des honoraires doivent
être versés pour l'enregistrement d'un document ou la prestation
d'un service dans un bureau d'enregistrement, ce document ne peut être
présenté au registrateur et, sous réserve des
modalités de paiement prescrites conformément au paragraphe
2° du premier alinéa de l'article 37, ce service ne peut être
fourni par celui-ci, à moins que ces honoraires ne soient
versés." M. le ministre.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Cet article
37.1 reprend en substance, dans la Loi sur les bureaux d'enregistrement, une
disposition qu'on retrouve actuellement à l'article 18 de la Loi sur les
timbres. Il a pour effet, donc, de s'assurer que les honoraires établis
dans le tarif sont effectivement versés lorsque le document est
présenté au bureau d'enregistrement, sous réserve des
modalités de paiement prescrites pour certains services qui pourraient
être établis en vertu de l'article précédent.
Une voix: Merci.
Le Président (M. Messier): Mme la
députée.
Mme Harel: Alors, c'est la même exemption là, pour
les prêts consentis par le crédit agricole, c'est bien le cas?
M. Rémillard: C'est ça Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté L'article 37.2 et
le ministre nous annonce un papillon.
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Alors, il y
aurait un amendement qui vise à compléter l'article 37.2
proposé de façon à respecter intégralement la
pratique actuelle qui veut que les documents relatifs au crédit agricole
consentis dans le cadre des programmes gouvernementaux soient
exonérés du paiement des droits d'enregistrement. C'est pour
être plus explicite, M. le Président.
Le Président (M. Messier): Merci C'est adopté.
Mme Harel: Adopté
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Mme Harel: Adopté
Le Président (M. Messier): Tel qu'amendé, oui?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Messier): L'article 372 est
adopté, tel qu'amendé, Mme la députée?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Messier): Et l'article 3 est
adopté, tel qu'amendé?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Messier): Nous sommes rendus à
l'article 4 L'article 43 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans les quatrième et cinquième lignes du premier alinéa,
de "que les timbres d'enregistrement sont apposés
régulièrement sur les actes, copies, certificats et livres de
recherches" par "que les honoraires pour l'enregistrement et les services
rendus ont été versés". M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, il s'agit d'une
modification de concordance résultant de l'abrogation de la Loi sur les
timbres. Elle vise à remplacer la vérification de l'apposition de
timbres par la vérification du paiement des droits.
Le Président (M. Messier): Merci.
Mme Harel: Alors, on fait disparaître la
vétusté machine à timbres dans cet article.
M. Rémillard: Elle fera partie des musées de la
Justice.
Mme Harel: C'est ça. Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté. L'article 5
L'article 111 du Code de procédure civile est modifié par le
remplacement, dans la quatrième ligne du premier alinéa, de "y
avoir apposé les timbres judiciaires" par "que les frais judiciaires
aient été versés". M. le ministre.
M. Rémillard: II s'agit d'une modification de concordance
avec le deuxième alinéa de l'article 224 proposé par
l'article 11 du projet de loi. Selon cette modification au Code de
procédure civile, le bref d'assignation préparé par le
protonotaire ou le greffier du tribunal et qui commence une poursuite civile ne
sera plus timbré. Toutefois, le protonotaire ou le greffier devra
s'assurer du paiement des frais judiciaires tel qu'établi
conformément à la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Mme Harel: Alors, on remplace les timbres par les frais
judiciaires. C'est bien ça?
M. Rémillard: C'est ça. Essentiellement, c'est
ça.
Le Président (M. Messier): Ça semble être
adopté.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté. L'article 6
L'article 112 de ce code est remplacé par le suivant: "112. En cas
d'urgence, le bref peut être délivré, sans sceau, en dehors
des heures de bureau même un jour non juridique, pourvu que le paiement
des frais judiciaires soit immédiatement fait au protonotaire ou
à la personne désignée par lui en vertu du
troisième alinéa de l'article 44, qui devra aussitôt que
possible apposer le sceau sur l'exemplaire laissé entre ses mains pour
le dossier de la Cour, après y avoir fait mention de la date du paiement
des frais et de leur montant." M. le ministre.
M. Rémillard: Cet article, M. le Président,
réfère à la procédure particulière
applicable lors de la délivrance d'un bref d'assignation en dehors des
heures de bureau du greffe du tribunal. L'obligation d'apposer un timbre
judiciaire est remplacée par celle d'inscrire sur le bref la date du
paiement des frais et leurs montants, par concordance avec l'abrogation de la
Loi sur les timbres.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté, l'article 7
L'article 64 de la Loi sur le financement
agricole est modifié par la siiporession du paragraphe 1°. M.
le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, c'est une
modification qui est de concordance avec l'article 37.2 de la Loi sur les
bureaux d'enregistrement, introduit par l'article 3 du projet de loi. Alors,
l'exonération de paiement des honoraires d'enregistrement pour les
prêts agricoles étant maintenant prévue dans la Loi sur les
bureaux d'enregistrement, le paragraphe 1° de l'article 64 de la Loi sur le
financement agricole n'a plus sa raison d'être et est donc
abrogé.
Le Président (M. Messier): Adopté? Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Messier): L'article 8. L'article 39 de la
Loi sur les pouvoirs spéciaux des corporations est remplacé par
le suivant: "39. Le tarif établi en application de l'article 37 de la
Loi sur les bureaux d'enregistrement s'applique au dépôt fait en
vertu des dispositions ci-dessus chez l'Inspecteur général des
institutions financières." M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, il s'agit
essentiellement d'une modification de concordance qui résulte de
l'abrogation de la Loi sur les timbres.
Le Président (M. Messier): Merci. Madame.
Mme Harel: Quel effet a-t-elle cette disposition de
concordance?
M. Rémillard: Bien, c'est que la Loi sur les pouvoirs
spéciaux des corporations prévoit que les nantissements, les
hypothèques et les privilèges des compagnies qui sont
régies par la Loi sur les chemins de fer doivent être
enregistrés auprès de l'Inspecteur général des
institutions financières, plutôt qu'au bureau d'enregistrement.
Or, l'article 39 de la Loi sur les pouvoirs spéciaux des corporations
prévoit actuellement que le tarif des honoraires applicable est celui
prévu à la Loi sur les timbres. La modification rend donc
applicable le tarif établi conforme à l'article 37 de la Loi sur
les bureaux d'enregistrement.
Le Président (M. Messier): Ça vous satisfait?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté, l'article 8 est
adopté. Nous sommes rendus à l'article 9, qui se lit: L'article 8
de la Loi favorisant la réforme du cadastre québécois est
modifié par la suppression, dans la cinquième ligne, de "ou de la
Loi sur les timbres". M. le ministre.
M. Rémillard: Alors, il s'agit d'une concordance qui
résulte de l'abrogation aussi de la Loi sur les timbres.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté. L'article 9 est
adopté. Nous sommes rendus à l'article 10: La Loi sur les timbres
est abrogée.
M. Rémillard: Cet article parle par lui-même, M. le
Président.
Le Président (M. Messier): Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté. Nous sommes
rendus à l'article 11: L'article 224 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires est modifié par le remplacement du premier alinéa par
les suivants: "224. Le gouvernement fixe le tarif des frais judiciaires et des
droits de greffe des tribunaux. Il peut, dans un tarif, déterminer les
personnes, ministères ou organismes qui sont exonérés du
paiement des frais ou des droits ou les actes de procédure judiciaire,
documents ou services faisant l'objet d'une exonération de paiement.
"Lorsqu'un tarif établi conformément au premier aliné
prescrit que des frais judiciaires ou des droits de greffe doivent être
versés pour la production ou la délivrance d'un acte de
procédure judiciaire ou d'un autre document ou pour la prestation d'un
service, cet acte de procédure ou ce document ne peut être produit
au tribunal ou à un officier de justice ou délivré par
celui-ci et ce service ne peut être rendu à moins que ces frais ou
droits ne soient versés. "Mention de la date de production de tout acte
de procédure judiciaire ou de tout document et, le cas
échéant, de la date du versement de ces frais ou de ces droits et
de leur montant doit apparaître sur cet acte de procédure ou ce
document." M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, l'article 224
proposé modifie donc le libellé de la loi actuelle et permet au
gouvernement de prévoir dans les tarifs des frais judiciaires et des
droits de greffe des cas d'exonération. Il abroge la procédure
d'apposition des timbres par cohérence avec l'article 10 qui abroge la
Loi sur les timbres. Il précise les mentions qui devront
apparaître sur les actes de procédure et autres documents
reçus par les greffes des tribunaux.
Le Président (M. Messier): Merci. Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Harel: M. le Président, par cohérence
avec la loi qui a fixé la procédure pour le choix des
arbitres et assesseurs du Tribunal des droits de la personne, c'est ici qu'on
devrait retrouver cette nécessaire consultation sur le projet de
règlement par lequel le gouvernement entend fixer les tarifs des frais
judiciaires et les droits de greffe des tribunaux.
Le ministre faisait valoir que dans la loi créant le Tribunal des
droits de la personne était prévu un examen parlementaire
nécessaire du règlement. Nous pourrions... Il pourrait tout
autant le prévoir maintenant. Il nous semble que c'est le genre d'examen
qui serait indiqué surtout connaissant les intentions de hausser les
tarifs. Si le ministre m'avait, ce matin, confirmé qu'il ne s'agissait
que d'une hausse équivalente à celle de l'augmentation du
coût de la vie, depuis, par exemple, janvier 1986, évidemment, ce
n'aurait pas été autant nécessaire qu'on envisage un
examen parlementaire. Mais comme il y aura vraisemblablement des
scénarios autres que ceux de l'augmentation au coût de la vie, M.
le Président, ça s'impose d'autant plus de faire cet examen
parlementaire. Alors, à moins que le ministre indique ici qu'il
accepterait de faire cet examen parlementaire, nous allons voter sur division
sur cet article 11.
Le Président (M. Messier): M. le ministre
M. Rémillard: Oui. M. le Président, la
question que me pose Mme la députée soulève une grande
question qui a été discutée à maintes reprises ici,
que ce soit des gouvernements péquistes ou libéraux, c'est le
pouvoir réglementaire du gouvernement et la possibilité, dans des
lois, d'en cerner l'application. Je n'ai pas l'intention, ici, dans une loi, de
venir répondre à toutes ces questions et de créer des
précédents parlementaires. Je pense qu'il ne m'appartient pas de
régler cette grande question ici, par ce projet de loi sur les timbres.
Je crois que j'ai répondu aux questions de Mme la députée
le plus clairement possible. Je lui ai dit que, d'une part, en ce qui regarde
les processus d'enregistrement, qu'on s'en tenait essentiellement à une
augmentation en fonction de l'indexation, depuis 1986. Je lui ai dit que
c'était notre principe général qui nous guidait. Elle a
mentionné la question de la médiation et je lui ai
mentionné notre objectif d'établir les services de
médiation partout au Québec, mais qu'il y avait à ce
moment-là des coûts. Il faudrait trouver un moyen, trouver des
scénarios pour assumer ces coûts. Je lui ai dit qu'il y avait
plusieurs scénarios qui étaient envisagés, pas simplement
un scénario, mais plusieurs scénarios. Mais je ne crois pas
devoir m'engager dans la voie que me demande Mme la députée,
parce que ce serait faire fi de la responsabilité gouvernementale.
Le Président (M. Messier): Merci Est-ce que vous demandez
un vote, Mme la députée9
Mme Harel: Oui. M. le Président, je dois vous dire
que le ministre doit se rassurer. Il ne créera pas un
précédent. Les précédents sont déjà
créés, évidemment dans bien d'autres dossiers de la
responsabilité ministérielle de ses collègues ministres.
Le mieux est l'ennemi du bien, n'est-ce pas? Alors, on ne lui demande pas une
politique d'ensemble. On lui dit, dans ce cas précis, dans le cas qui
nous intéresse qui est celui d'une hausse des tarifs projetée
au-delà de l'augmentation normale du coût de la vie, on lui
demande de faire faire l'examen de ces scénarios par la commission.
Alors, je vais vous demander un vote, M. le Président, sur l'article
11.
Le Président (M. Messier): Mme la secrétaire.
La Secrétaire: Pour ou contre l'article 11. M. Rémillard
(Jean-Talon)?
M. Rémillard: Oui.
La Secrétaire: M. Benoit (Orford)?
M. Benoit: Pour.
La Secrétaire: M. Kehoe (Chapleau)?
M. Kehoe: Pour.
La Secrétaire: M. Fradet (Vimont)?
M. Fradet: Pour.
La Secrétaire: Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve)?
Mme Harel: Contre.
Le Président (M. Messier): L'article est adopté.
Quatre voix contre...
La Secrétaire: M. Messier (Saint-Hyacinthe)? Je
m'excuse.
Le Président (M. Messier): Cinq voix contre un. L'article
est adopté.
Mme Harel: Sur division.
Le Président (M. Messier): Sur division. L'article 12. Les
dispositions de la présente loi entreront en vigueur à la date ou
aux dates fixées par le gouvernement.
M. Rémillard: C'est la procédure usuelle, M. le
Président, pour mettre en application ces genres de loi.
Le Président (M. Messier): C'est adopté? Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Messier): Est-ce que le titre du projet
de loi, Loi abrogeant la Loi sur les timbres et modifiant diverses dispositions
législatives, est adopté?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi tel qu'amendé est adopté?
Mme Harel: Sur division.
Le Président (M. Messier): Merci. Nous allons ajourner
nos travaux, sine die. Indiquez-moi s'il y aura des remarques finales avant
l'ajournement.
M. Rémillard: Des remarques finales, très
brièvement, M. le Président, pour vous remercier, remercier Mme
la secrétaire, remercier les membres de cette commission, membres du
parti gouvernemental et membres de l'Opposition, et remercier les gens du
ministère de la Justice qui m'accompagnaient et Mme Julienne Pelletier
qui accompagnait mon ministère.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Hochelaga-Maison-neuve, ça va? Les travaux sont
ajournés sine die.
(Fin de la séance à 10 h 45)