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(Vingt-deux heures vingt-neuf minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission des
institutions déclare sa séance ouverte. La commission est
réunie afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 55, Loi modifiant la Loi sur les
permis d'alcool et d'autres dispositions législatives. Est-ce qu'il y a
des remplaçants, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. Les
remplacements sont les suivants: M. Audet (Beauce-Nord), par M. Camden
(Lotbinière); M. Benoit (Orford), par M. Lafrenière (Gatineau);
M. Dauphin (Marquette), par Mme Bélanger (Mégantic-Compton); M.
Hamel (Sherbrooke), par M. Charbonneau (Saint-Jean); M. Messier
(Saint-Hyacinthe), par M. MacMillan (Papineau); M. Williams (Nelligan), par M.
Bergeron (Deux-Montagnes); M. Brassard (Lac-Saint-Jean), par M. Dufour
(Jonquière); et M. Houde (Berthier), par Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata).
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, au moment de
l'ajournement des travaux, lors de la précédente séance,
nous étions à l'étape des motions préliminaires et
je pense que c'était fini, les motions préliminaires. On
était pour aborder l'article 1. L'article 1, M. le ministre.
Modifications à la Loi sur les permis
d'alcool
M. Dufour: II y a des explications qu'on veut entendre.
Fonctions de la Régie des permis
d'alcool
M. Ryan: La loi, dans sa formulation actuelle, donne à la
Régie les fonctions suivantes: délivrer, renouveler, suspendre ou
révoquer les permis, fixer et modifier les conditions qui y sont
attachées et contrôler l'exploitation de ces permis. Elle donne
également à la Régie les fonctions de délivrer,
suspendre ou révoquer les permis visés dans la Loi sur la
Société des alcools du Québec et de contrôler
l'exploitation de ces permis.
L'article 1 aurait pour objet d'insérer dans l'article 3,
après le premier alinéa, les mots suivants: "Elle a aussi pour
fonction de contrôler la promotion, la publicité et les programmes
éducatifs en matière de boissons alcooliques. " C'est une
fonction que la Régie exerce déjà en grande mesure, parce
qu'il y a un article dans la loi actuelle qui lui donne le pouvoir de
contrôler la publicité, mais c'était limité. Ce
n'était pas clairement indiqué dans les buts de la Régie.
Là, on l'élargit. Ce n'est pas seulement de contrôler la
publicité, mais également de contrôler la promotion et les
programmes éducatifs en matière de boissons alcooliques.
Je suis très heureux de cet élargissement de la mission de
la Régie des permis d'alcool et, comme j'ai déjà eu
l'occasion de le dire, je souhaite que cette mission élargie soit
exercée en plénitude.
M. Dufour: Adopté
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 1
est adopté. J'appelle l'article 2. M. le ministre.
Permis d'épicerie
M. Ryan: L'article 2 vise l'article 31 de la loi actuelle. La loi
actuelle autorise le détenteur d'un permis d'épicerie à
vendre de la bière, sauf de la bière en fût, du cidre ainsi
que des vins et boissons alcooliques déterminés en vertu d'un
règlement adopté par la Société des alcools du
Québec, sauf les alcools et spiritueux, pour consommation dans un
endroit autre que l'établissement et ses dépendances. Par contre,
la loi autorise la régie des alcools à offrir des boissons en
dégustation dans ses magasins. On dit: Si la régie des alcools
peut le faire, ça devrait être permis également pour les
épiceries.
L'objet de l'article 2 est précisément l'ajout,
après le premier alinéa de l'article 31 de la loi actuelle, d'un
alinéa qui dirait ceci: "Le permis d'épicerie autorisé
également son détenteur à offrir gratuitement en
dégustation dans son établissement les boissons qu'il est
autorisé à vendre, dans les conditions et les circonstances
déterminées par règlement. "
M. Dufour: Le seul point qu'on a là-dedans ou la seule
remarque, c'est que c'est déterminé par règlement; donc,
comme on n'a pas la teneur du règlement, il faut faire confiance. Moi,
je n'ai pas d'autre assurance que celle-là.
M. Ryan: On pourrait peut-être demander, Mme la
Présidente, au président de la Régie, qui est avec nous,
M. Laflamme, que je salue avec plaisir, de même que son adjointe, que
nous avons entendue l'autre jour, Mme Lejeune, de fournir des explications
très intéressantes sur certains aspects du fonctionnement du
fédéralisme canadien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Et iI y a le conseiller juridique du ministère,
Me Saint-Laurent. On pourrait peut-être demander à Me Laflamme de
nous fournir quelques explications sur les intentions de la Régie en
matière de réglementation sur ce point précis.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Laflamme.
M. Laflamme (Ghislain): Merci, M. le ministre. Effectivement, la
Société des alcools propose des dégustations de divers
produits dans ses succursales depuis fort longtemps et les fabricants
québécois se sentent handicapés par le fait qu'ils ne
puissent pas faire valoir leurs produits aux endroits où ils sont
offerts en vente. Ils sont offerts en vente dans les 12 000 épiceries.
Alors, ils nous ont convaincus que ce serait approprié de leur donner
cette possibilité-là.
Cependant, comme les épiceries sont nombreuses et les fabricants
sont moins nombreux - il y en a à peu près une cinquantaine, de
fabricants, au Québec - ce qu'on veut, par règlement, c'est
contrôler les fabricants lorsqu'ils vont offrir ces produits-là en
épicerie, pour éviter les abus et éviter les
problèmes. Comme c'est nouveau, on se sent obligés de
prévoir un cadre réglementaire qui pourrait évoluer en
fonction du sérieux avec lequel ce sera fait ou de l'absence de
sérieux avec lequel ça pourra se faire, dans certains cas.
M. Dufour: Quand il y avait une inauguration et qu'ils offraient
de la boisson, à ce moment-là, comme un cocktail et tout
ça, comment vous interprétiez ça?
M. Laflamme: Ah, ça, ils le font à partir d'un
permis de réunion qui leur permet de fournir à leurs frais de la
boisson à tous leurs invités.
M. Dufour: Mais ça prenait un permis.
M. Laflamme: Mais ça prend un permis de
réunion.
M. Dufour: Est-ce que ça, c'était
contrôlé?
M. Laflamme: Oui. Ça, c'est contrôlé. Mais,
là, ce qu'on veut permettre, c'est qu'un fabricant
québécois de vin qui, lui, veut le faire goûter à la
clientèle, une fin de semaine, un samedi ou à un moment
donné, puisse le faire. Mais on veut que ce soit fait dans un cadre
contrôlé, pour que les épiceries ne deviennent pas des
buvettes, ne deviennent pas des tavernes.
M. Ryan: On va demander à M. Laflamme, puisqu'il est avec
nous, Mme la Présidente, de procéder avec diligence à la
préparation du règlement en question, parce que cet article de la
loi ne pourra connaître application que lorsque le règlement sera
disponible. Vu que nous voulons donner aux épiceries la faculté
d'offrir des boissons en dégustation, il faudra bien que le
règlement soit disponible le plus tôt possible. Je vous assure
que, nous autres, nous verrons à. le soumettre expéditivement
à l'approbation du gouvernement. Il faudra qu'il soit
prépublié, après ça, pendant une période de
45 jours.
M. Dufour: Ça veut dire que, même s'il est
adopté, ça va prendre...
M. Laflamme: Ça va aller au printemps.
M. Dufour: Ça va aller au printemps?
M. Laflamme: Oui.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Ça ne fait rien. On sera habilités
à agir et on saura où on s'en va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2
est adopté. J'appelle l'article 3.
M. Ryan: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3, M. le
ministre.
M. Ryan: À l'article 3, si je comprends bien, la Loi sur
les jeunes délinquants n'existe plus dans la forme qu'elle avait a ce
moment-là et, par conséquent, la mention de cette loi dans
l'article 42 n'avait plus sa raison d'être.
M. Dufour: C'est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4.
M. Ryan: L'article 4 est l'un des plus intéressants du
projet de loi, d'abord dans sa brièveté, deuxièmement dans
ses implications: nous proposons que l'article 44 de la loi actuelle soit
abrogé. La raison pour laquelle... Nous nous sommes déjà
entendus là-dessus, je pense qu'un accord a été
exprimé de part et d'autre. Par conséquent, tout commentaire que
je voudrais faire risquerait de semer la confusion, vu que la clarté
existe déjà.
M. Dufour: Donc, je vais poser une question, peut-être que
ça ne fera pas ce que vous dites.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Est-ce qu'il y a eu vraiment une consultation avec les
épiceries et est-ce qu'elles sont conscientes que l'article qu'on est en
train d'adopter va permettre à l'avenir que les grands magasins à
chaîne vont pouvoir avoir des permis?
M. Laflamme: II y a eu consultation...
M. Ryan: Mme la Présidente, voulez-vous autoriser M.
Laflamme à répondre pour le ministre?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Me Laflamme.
M. Laflamme: Merci, Mme la Présidente. Oui, il y a eu
consultation là-dessus et la demande de modification nous vient des
petits qui se sentent brimés dans leur possibilité de grandir,
parce que actuellement la loi interdit de dépasser le nombre de quatre
épiceries sous la même propriété. Les grandes.
chaînes ont trouvé moyen de passer outre à cette
prohibition en achetant...
M. Dufour: En franchisant.
M. Laflamme:... en franchisant, d'une part, mais en fusionnant
avec un petit épicier qui détenait un permis avant le mois
d'août 1974, parce que, ayant 1974, il n'y avait pas de telle
prohibition. Alors, si les chaînes pouvaient établir devant nous
qu'elles pouvaient bénéficier de cette disposition, elles
pouvaient avoir des permis. Donc, toutes les chaînes l'ont fait, toutes
les chaînes ont obtenu des permis et, maintenant, cette disposition qui
avait pour but de protéger les petits les empêche de grandir,
parce que eux n'ont pas les moyens d'acheter une petite épicerie d'avant
1974, qui a pris une importance monétaire très grande avec cette
prohibition.
M. Dufour: C'est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, I'article 4
est adopté. J'appelle l'article 5 M. le ministre.
Boisson servie dans son contenant original
M. Ryan: Là, l'article 5 propose l'insertion, après
l'article 77, de deux articles nouveaux, 77. 1, et 77. 2. L'article 77. 1
aurait pour objet de prévoir que, "dans un établissement
où la consommation sur place est permise, un détenteur doit:
servir la bière de façon que. tout client puisse identifier sur
le contenant la marque de bière qu'il a commandée, lorsque la
bière a été commandée dans son contenant
original".
Deuxièmement, le détenteur doit "servir toute autre
boisson alcoolique dans son contenant original portant la marque de cette
boisson alcoolique et l'ouvrir devant le client qui l'a commandée,
lorsque cette boisson a été commandée dans son contenant
original", ceci pour permettre au client d'identifier clairement la boisson
qu'il a commandée et, deuxièmement, pour s'assurer que la boisson
qui est distribuée au client est faite suivant les stipulations de la
loi et dans des conditions telles que le plein acquittement des redevances
devant accompagner chaque vente soit assuré.
M. Dufour: Puis, j'imagine que, si c'est de la bière,
ça veut dire que la bouteille doit être ouverte devant le client.
C'est ça? En ce qui concerne les boissons alcooliques, c'est
évident que les bouteilles sont virées de bord, sont
virées à l'envers, puis il y a des mesures. Mais ça, qui
peut assurer... Parce que, là, le contenant est original, s'il est
là, le client ne peut pas y toucher, il ne peut pas en faire le tour.
Comme la bière; la bière, lira dans sa main.
M. Ryan: Ça, c'est l'article 77. 2 qui voit à cette
question-là.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: On pourrait peut-être en prendre connaissance en
même temps, ça donne une vue complète du sujet "Un
détenteur de permis pour consommation sur place ne peut servir à
un client des boissons alcooliques d'une autre marque ou d'une autre
espèce que celle commandée par le client, à moins que ce
dernier n'y consente. "
M. Dufour: C'est quoi la particularité que vous dites:
"lorsque cette boisson a été commandée dans son contenant
original"? Je veux avoir un Rémy Martin, par exemple. Là, je ne
suis pas assuré. Comment on fait ça, là?
M. Ryan: Mme la Présidente, pouvons-nous recourir à
l'expertise du président de la Régie dos permis d'alcool?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le ministre.
Me Laflamme.
M. Dufour: C'est juste pour l'explication, parce que je ne suis
pas contre ça.
M. Ryan: La secrétaire vous donne des distractions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Laflamme: Évidemment il y a des boissons de trois types
différents: il y a la bière, qui est généralement
servie à la bouteille, et c'est relativement simple. C'est le paragraphe
1° qui le contrôlé: il apporte la bière, la
décapsule et le client peut voir la marqué. Le
deuxième,
c'est les vins. L'article se termine en disant: "lorsque cette boisson a
été commandée dans son contenant original". Donc, si vous
commandez une bouteille de vin, vous voulez que la bouteille apparaisse dans
son contenant original. Si vous commandez un Château-Lafite, vous voulez
bien que ça soit du Château-Lafite...
M. Dufour: C'est au-dessus de nos moyens. Des voix: Ha,ha, ha!
M. Laflamme:... plutôt qu'une Cuvée des Patriotes!
Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ah, ça, ça se peut! Ça, c'est pas
pire. Ha, ha, ha!
M. Laflamme: On n'est pas dans le même...
La Présidente (Mme Bélanger): Surtout si on fait du
Château...
M. Laflamme: Sauf qu'il a déjà été
porté à notre connaissance que des gens arrivaient avec des vins
en carafe et ils prétendaient que c'était du Château-Lafite
plutôt que la Cuvée des Patriotes, et il n'y avait pas
d'infraction qui était prévue comme telle. Alors,
là-dedans ça le permet. Comme lorsqu'on commande des boissons au
verre, si on commande du cognac, si on commande un Grand Marnier ou du
Cointreau, si on commande des Armagnac et tout ça, c'est difficile
d'apporter une bouteille et la plupart, si on va dans les gins et tout
ça, sont dans des distributrices.
M. Dufour: C'est ça.
M. Laflamme: Alors, on a fait une infraction au détenteur
de servir autre chose que ce que le client a commandé. Alors, là,
ça va à l'inverse: c'est le détenteur qui est en
infraction s'il sert autre chose que ce que le client a commandé.
M. Dufour: Mais, dans une bouteille de vin, si on demande, par
exemple, un quart de litre, un demi-litre, un litre de vin, il n'y a pas de
contenant original. À ce moment-là, est-ce que vous vous servez
de "à moins que ce dernier n'y consente"? C'est-y ça qui le
protège?
M. Laflamme: C'est ça. Alors, si vous commandez un verre
de vin sans spécification, il vous apporte un verre de vin. Alors,
là, vous pouvez vraiment avoir de la Cuvée des Patriotes, mais
si, sur sa liste, c'est marqué, je ne sais pas, Château Untel, au
verre...
M. Dufour: Vous êtes habitué avec des marques... Je
pense que je vais me faire nommer président de la Régie, M. le
ministre. Il prend juste du bon vin, lui. Ha, ha, ha!
M. Ryan: II y a un poste de vice-président de libre,
là, si...
M. Dufour: Moi, je veux prendre du Châ-teau-Laftte, je n'ai
pas le moyen.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Laflamme: Est-ce que ça vous donne satisfaction?
M. Dufour: Oui, oui. Ça va.
M. Laflamme: J'aimerais bien vous donner une bouteille de
Château-Lafite, mais... Ha, ha, ha!
Une voix: II n'en a pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
répond à votre question?
M. Dufour: Ça répond à ma question.
M. Ryan: Vous, vous avez tout ça gratis.
M. Laflamme: Malheureusement pas!
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vos
papilles "dégustàtives"...
M. Dufour: Ça doit être un don!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Oui, oui, c'est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, est-ce que vos papilles
"dégustàtives" sont excitées un peu?
M. Dufour: Ah, là, il les a ouvertes, mais je vais
être obligé de les fermer.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 5
est adopté. J'appelle l'article 6; il y a un amendement à
l'article 6.
Réglementation M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. (22 h
45)
M. Ryan: L'article 6, nous pouvons peut-être vous faire
part de l'amendement, pour commencer, Mme la Présidente. Il y a un
double amendement à l'article 6.
Tout d'abord, dans la première ligne du paragraphe 12°, avant
le mot "prohibitions", il faudrait ajouter le mot "restrictions". C'est bien
ça, hein? Est-ce que vous avez distribué le projet
d'amendement?
La Secrétaire: Oui, ç'a été
distribué. M. Ryan: C'est bien ça, hein? Très bien.
M. Dufour: Ça se lirait comme...
M. Ryan: "Établir des normes, limitations, restrictions,
prohibitions et une procédure d'approbation". C'est pour nuancer les
choses. Qu'on ne pense pas qu'on soit obligé d'avoir uniquement des
normes ou limitations; à un moment donné, ça peut
être des restrictions pures et simples. Ça fait que ça
élargit le champ des modes d'intervention.
M; Dufour: O. K. Ça va pour cet amendement-là.
M. Ryan: Cet amendement-ci, Mme la Présidente, nous
serions prêts à en disposer.
La Présidente (Mme Bélanger): Au premier
paragraphe, c'est adopté, là?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Oui, adopté
La Présidente (Mme Bélanger): Le
deuxième.
M. Ryan: Ensuite, il s'agirait de remplacer le paragraphe 12.
1° par le suivant; "contrôler le don de boissons alcooliques fait par
un détenteur de permis délivré en vertu de la Loi sur la
Société des alcools du Québec, ou par son agent ou
employé, ou par tout agent, courtier ou mandataire au Québec
d'une personne qui fabrique des boissons alcooliques à
l'extérieur du Québec ou par la Société des alcools
du Québec pour les produits qu'elle embouteille ou met en d'autres
contenants".
M. Dufour: Est-ce que ça fait deux sortes de permissions,
ça, que la personne qui est un agent ou un employé d'un courtier
ou d'un mandataire qui vend de la boisson, là, qui est livreur de
boisson? C'est juste celui-là qui fabrique. Celui-là qui en vend,
par exemple quelqu'un qui vendrait, justement, là, d'une maison de
cognac extérieure, comment, lui, vous le traitez par rapport à
ça?
M. Ryan: II est compris là-dedans.
M. Dufour: II est compris là-dedans?
M. Ryan: C'est "tout agent, courtier ou mandataire au
Québec d'une personne qui fabrique des boissons alcooliques à
l'extérieur du Québec".
M. Dufour: Bon. Puis la Société des alcools
elle-même?
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: C'est ça que vous avez dit, la
Société des alcools aurait le même contrôle.
M. Laflamme: Serait contrôlée de la même
façon.
M. Dufour: De la même façon.
M. Laflamme: Dans sa fonction de fabricant
québécois.
M. Dufour: Mais qui contrôlerait?
M. Laflamme: La Régie, par un règlement.
M. Dufour: Quand vous parlez de la Régie qui
contrôle par un règlement, la Société, puis la
Régie, c'est pareil ou pas pareil?
M. Laflamme: Ce n'est pas pareil.
M. Dufour: Ce n'est pas pareil? Vous avez suffisamment de... pour
ne pas qu'il y ait de conflit d'intérêts?
M. Laflamme: La Régie des permis d'alcool relève du
ministre de la Sécurité publique.
M. Dufour: Oui
M. Laflamme: La Société des alcools relève
du ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie. C'est deux
organismes vraiment complètement distincts.
M. Dufour: Vous avez suffisamment de latitude pour qu'il n'y ait
aucun danger de conflit là? Moi, je veux avoir votre information
parceque...
M. Ryan: Tout le monde sait que, s'il fait rapport au ministre,
ça va marcher.
M. Dufour: Non. C'est deux ministres séparés. C'est
parce que j'écoutais les questions qui se posent, par exemple, par
rapport à la grève, qu'il y a actuellement, des livreurs. Et
puis, là, je ne suis pas le dossier plus que ça, je ne suis pas
au courant plus que ça, mais je fais juste suivre les questions.
M. Laflamme: Mais c'est deux organismes aussi distincts
qu'Hydro-Québec et la CSST. Chacun est dans son champ et, nous, on
contrôle
la Société des alcools dans l'aspect activités
promotionnelles, comme le don de boissons alcooliques...
M. Dufour: Oui.
M. Laflamme:... dans l'aspect publicité, les messages
qu'elle imprime et ces choses-là, et dans la perception des taxes qui
doivent être faites sur les produits fabriqués au
Québec.
M. Dufour: Ce contrôle-là dont on parle, est-ce
qu'il va être fait par un règlement aussi? Le contrôle des
dons, là, comment vous allez l'appliquer? Comment ça va se faire,
ça?
M. Laflamme: Le contrôle des dons va se faire par
règlement. Ce qu'on veut...
M. Dufour: Mais ce n'est pas marqué, par exemple. C'est
marqué à quelque part?
M. Laflamme: Bien, c'est le pouvoir habilitant.
M. Ryan: Regardez, tout le texte de l'article 114, c'est: "La
Régie peut par règlement... "
M. Dufour: Ah bien, là, je ne l'ai pas tout par c?ur.
C'est une réglementation aussi.
M. Ryan: Oui. C'est un pouvoir de réglementation qui lui
est donné par l'article 114. On l'élargit avec les modifications
qui sont proposées.
M. Dufour: Ah, "peut par règlement... " M. Ryan:
Ça va?
La Présidente (Mme Bélanger): Est ce que
l'amendement à l'article 6 est adopté?
M. Dufour: II est adopté, mais, à ce moment-ci, ce
règlement-là, il n'a jamais été appliqué,
c'est un nouveau règlement. Est-ce que vous allez dans le même
sens que vous nous avez dit tout à l'heure, que ça presse?
M. Ryan: Oui, c'est ça. C'est un règlement qui est
présentement l'objet de consultations avec l'industrie, qui devrait
être amené sur la table du ministre dans quelques semaines. Le
ministre l'apportera au cabinet, parce que ce sont des règlements qui
doivent recevoir l'approbation gouvernementale; après quoi il y aura
prépublication dans la Gazette officielle du Québec
pendant la période légale de 45 jours, au terme de laquelle
on prendra la décision définitive.
Le président m'informe que la consultation est presque
terminée sur le projet de règlement et l'accord serait
déjà large.
M. Dufour: Ces contrôles de dons, ce n'est pas juste pour
les gens qui fabriquent à l'extérieur; c'est aussi des fabricants
au Québec?
M. Ryan: Ah oui!
M. Dufour: Comme c'est écrit, là...
M. Laflamme: Évidemment, des textes
législatifs...
M. Dufour: "... au Québec d'une personne qui fabrique des
boissons alcooliques à l'extérieur du Québec ou par la
Société des alcools du Québec pour les produits qu'elle
embouteille et met en d'autres contenants. " C'est toujours de la boisson de
l'extérieur qu'on parle là-dedans.
M. Laflamme: Si on en reprend la lecture, on dit: Le principe,
c'est de contrôler le don de boissons alcooliques, don fait par un
détenteur de permis en vertu de la Loi sur la Société des
alcools. C'est que tous ceux qui fabriquent des boissons, au Québec, ont
un permis en vertu de la Loi sur la Société des alcools. Donc, si
on voulait traduire ça en jargon autrement, on dirait: Contrôler
le don de boissons alcooliques fait par un fabricant québécois -
parce qu'on ne peut pas contrôler en dehors de nos frontières - ou
par son agent - parce que les fabricants québécois ont des agents
ou des employés; alors, ça, c'est le groupe
québécois - ou par tout agent, courtier ou mandataire au
Québec d'une personne qui fabrique des boissons à
l'extérieur. Donc, Cointreau, Grand Marnier, cognac...
M. Dufour: O. K. Si vous me dites que vous couvrez les deux
points, moi, je suis bien prêt à prendre votre parole.
M. Ryan: Juste une petite question de clarification, ici. M. le
Président. Est-ce que la Société des alcools est
considérée ici comme mandataire au Québec de ces personnes
qui fabriquent des boissons alcooliques à l'extérieur du
Québec?
M. Laflamme: Non.
Mme Lejeune (Natalie): Ils ont leurs propres mandataires ici, au
Québec.
M. Ryan: Pardon?
Mme Lejeune: Ils ont leurs mandataires, les fabricants
étrangers qui font affaire directement ici au Québec.
M. Ryan: Mais pourquoi on leur donnerait, à la
Régie - c'est une question qui me fatigue - le pouvoir de donner? Ils
pourraient donner du cognac ou n'importe quel boisson alcoolique
fabriquée à l'étranger, il n'y a rien qui les
restreindrait dans le libellé actuel.
M. Laflamme: Dans ce projet-là, il y a deux idées
à sauvegarder. La première, c'est le contrôle de la
qualité et la deuxième, c'est la perception de tout l'argent qui
est dû au gouvernement. La Société des alcools, dans sa
fonction organisme gouvernemental, est déjà chargée du
contrôle de la qualité. Donc, si elle donne des produits...
M. Ryan: C'est l'autre qui me fatigue.
M. Laflamme: Ha, ha, ha! L'autre!... elle doit faire la remise
des sommes d'argent sur tous les produits dont elle a été saisie
en inventaire.
M. Ryan: Mais ce que je n'aimerais pas, c'est que la loi laisse
à la Société des alcools l'impression qu'elle, elle peut
distribuer du cognac, elle peut distribuer des boissons fines pour se faire de
la publicité, se faire des amis à gauche et à droite, sans
tomber sous le contrôle de la Régie. Je n'aimerais pas
ça.
M. Laflamme: Avec cette formulation-là, c'est ça
qu'elle peut faire.
M. Ryan: Oui, mais ça, je pense qu'il faudrait resserrer
un petit peu la vis, parce que des fois il y a des présidents de ces
sociétés commerciales qui agissent avec un libéralisme
excessif avec les fonds publics, et c'est très tentant, ici.
Mme Lejeune: On pourrait simplement le retirer. On peut revenir
à la formulation initiale, M. le ministre.
M. Ryan: Oui...
M. Laflamme: La formulation Initiale touchait à la
Société des alcools dans ses deux aspects.
M. Ryan: Moi, j'aime beaucoup mieux ça, quelle que soit
l'opinion de la Société.
M. Dufour: Vous proposeriez quoi?
M. Laflamme: De le laisser comme il est.
M. Dufour: C'est-à-dire qu'on n'aurait pas...
M. Laflamme: II n'y aurait pas le papillon sur cet article 12.
1°.
M. Dufour: Alors, là, par exemple, je ne peux pas
effacer... Donc, on revient à l'original?
M. Ryan: Oui. On retire l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça fait qu'on
retire l'amendement au deuxième paragraphe.
M. Ryan: C'est ça que je me demandais, moi aussi, en
lisant ça, il y a quelque chose qui me fatigait.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, à
l'article 6...
M. Ryan: Je ne veux pas qu'ils aillent aux parties de baseball
trop souvent à nos frais.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger):... il va y avoir un
seul amendement. M. le ministre, si vous voulez écouter une seconde.
M. Ryan: Pardon, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article 6,
il va y avoir un seul amendement qui va se lire comme suit: À l'article
6 du projet de loi 55, au paragraphe deuxième, insérer dans la
première ligne du paragraphe 12°, avant le mot "prohibitions", le
mot "restrictions".
M. Ryan: Virgule.
La Présidente (Mme Bélanger): Virgule. Ah! Il faut
la dire, la virgule?
La Secrétaire: Ah oui, c'est important. Elle est
là.
La Présidente (Mme Bélanger): Même si elle
est écrite?
La Secrétaire: Oui, elle est écrite.
M. Ryan: II faut la dire parce qu'on ne saura pas...
M. Dufour: Le 12°, là, excusez, on s'entend bien,
celui-là, l'amendement a été accepté.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: It parie de restrictions.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Dufour: Le 12. 1°, on revient à l'original. O. K. ?
Bon. Si on revient à l'original, on ne couvre pas nécessairement
ce qu'on avait mis dans l'amendement, là; c'est-à-dire qu'on a
enlevé quelque chose, sans ça on l'aurait écrit pour rien.
"Contrôler le don de boissons alcooliques fait par la
Société des alcools du Québec. " G'est vraiment
séparé, la Société des alcools, ça veut dire
que vous contrôlez ces dons-là. On contrôle aussi le don
"par un détenteur de permis délivré en vertu de la Loi...
", puis "par un de leurs
agents ou employés ou par tout agent, courtier ou mandataire au
Québec d'une personne qui fabrique des boissons alcooliques à
l'extérieur du Québec". Est-ce que ça couvre la boisson
qui est faite ici, à l'intérieur du Québec?
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que ça couvre aussi la boisson faite
à l'intérieur du Québec?
M. Ryan: Oui, "un détenteur de permis
délivré en vertu de la loi", ça couvre ça, autant
celui qui fabrique que celui qui distribue.
M. Dufour: Intérieur puis extérieur. C'était
ça, tout à l'heure, que je disais.
M. Ryan: C'est ça que M. Laflamme nous a expliqué
tantôt. Mais c'est bon de le faire confirmer, par exemple, parce que,
nous autres, nous ne sommes pas dans ces choses-là à longueur de
journée, hein?
M. Dufour: Non.
M. Laflamme: Ou "par un de leurs agents ou employés", donc
un agent ou employé des fabricants québécois et,
là, la virgule, "ou par tout agent, courtier ou mandataire au
Québec - quelqu'un qui se trouve ici, au Québec - d'une personne
qui fabrique des boissons à l'extérieur du Québec".
M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Çava?
M. Dufour: Quand vous l'avez proposé, cet
article-là, vous vouliez la bonifier, dans le fond.
M. Laflamme: Bien, c'était pour exclure la
Société des alcools dans sa vocation noble de...
M. Ryan: II avait dû y avoir des tractations
secrètes qui avaient échappé à notre
contrôle.
M. Dufour: Adopté.
M. Laflamme: D'où l'importance des parlementaires.
M. Ryan: Votre vigilance nous a aidés à voir
clair.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 6
est adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 7. Alors, M. le
ministre.
M. Ryan: L'article 7 prévoit que les articles 116. 1
à 117. 1 sont abrogés.
M. Dufour: Ça veut dire que vous les subordonnez à
une procédure normale, qui est régulière. Avant, il y
avait un permis spécial dans les situations d'urgence; actuellement,
vous dites: Conformez-vous aux lois.
M. Ryan: Parce que, ici, c'est déjà prévu,
ce qu'il y a là. dans la Loi sur les règlements. C'est une
redondance. On n'en a pas besoin ici. C'est ça qui est l'objet de cette
abrogation.
M. Dufour: C'est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7 est
adopté J'appelle l'article 8. M. le ministre.
Modifications à la Loi sur les infractions en
matière de boissons alcooliques
M. Ryan: On pourrait peut-être demander une explication au
président de la Régie des permis sur ce point-ci, Mme la
Présidente, pour que ce soit bien clairement compris, la raison de cette
proposition d'abrogation.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Laflamme?
M. Laflamme: Alors, ça a l'air tout compliqué et
c'est compliqué quand on n'a pas l'essentiel. Il a été une
époque, il y a trois, quatre ans, où la Société des
alcools avait un projet de contrôle des bouteilles par une
étiquette ultra-spéciale qui devait permettre de suivre les
produits à peu près n'importe où. Il s'est
avéré, pour eux autres, que la mise en place de ce système
était compliquée et coûteuse et ils ont trouvé un
autre moyen de le faire, par le timbre que vous voyez maintenant sur les
bouteilles et qui est un timbre parlant, comme ils disent dans leur jargon,
c'est-à-dire qu'on peut connaître la date d'embouteillage, la date
de mise en marché, la succursale à travers laquelle le produit a
été vendu et tout ça. si bien que ça devient
inutile et, pour ne pas créer de problème, ils
préfèrent le voir disparaître de la loi pour ne pas se
faire invoquer cet article qui, de toute façon, n'a jamais
été mis en vigueur. (23 heures)
M. Dufour: Mais il n'y a pas d'endroit où vous marquez
qu'il doit y avoir un timbre.
M. Laflamme: Oui.
M. Dufour: Oui?
M. Laflamme: L'article 84 de la LIMBA.
M. Dufour: Bien oui. C'est pour ça Vous ôtez le
numéro, ça fait que...
M. Laflamme: C'est ça. M. Dufour: Çava.
M. Laflamme: L'article 84 de la LIMBA dit que...
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 8
est adopté. J'appelle l'article 9. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 9, il s'agit d'un article assez important du
projet de loi dans lequel on vise à élargir le contrôle
exercé sur les modes de distribution de la boisson. Le texte actuel de
la loi dit: "II est défendu à un détenteur de permis de
garder dans l'établissement où ce permis est exploité dos
bouteilles qui contiennent des boissons alcooliques autres que la bière
et le cidre et sur lesquelles n'est pas apposé le timbre de la
Société. " Ça, c'est pour fins de contrôle des
ventes de manière que les redevances dues au gouvernement sur les
produits vendus n'échappent pas au gouvernement.
Mais, depuis un certain nombre d'années, il y a beaucoup d'autres
formes de contenants que des bouteilles qui ont été mises en
circulation et, avec l'amendement qui est proposé, il serait dit: "II
est défendu à un détenteur de permis de garder dans
l'établissement où ce permis est exploité un contenant de
boissons alcooliques autres que la bière et le cidre sur lequel n'est
pas apposé le timbre de la Société. "
Alors, il y a deux amendements, par conséquent, dans le
même alinéa, là: les mots "des bouteilles qui contiennent
des boissons alcooliques" seront remplacés par "un contenant de boissons
alcooliques", un pouvant signifier plusieurs, ici, suivant
l'interprétation usuelle. Deux, le mot "lesquelles" sera
remplacé, à la quatrième ligne, par le mot "lequel".
Là, on aurait une garantie de contrôle plus complète.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 9
est adopté. J'appelle l'article 10. M. le ministre.
Admission d'un mineur chez un producteur
artisan
M. Ryan: L'article 10 a pour objet... On va lire d'abord
l'article 103. 3 dans son contexte actuel, là. On dit: "L'article 103. 2
de cette loi ne s'applique pas... " Attendez un petit peu. Pour bien saisir
celui-ci, il faut voir 103. 2 du texte actuel de la Loi sur les infractions en
matière de boissons alcooliques. Nous, modifions les dispositions de
cette loi-ci. On modifiait tantôt les dispositions de la Loi sur la
Régie des permis d'alcool. Là, c'est la Loi sur les infractions
en matière de boissons alcooliques.
L'article 103. 2 dit: "Un détenteur de permis de brasserie,
dé taverne ou de bar ne peut admettre un mineur, permettre sa
présence, l'employer, lui permettre de présenter un spectacle ou
d'y participer, dans une pièce bu sur une terrasse de son
établissement où des boissons alcooliques peuvent être
vendues. "Toutefois, le détenteur de l'un de ces permis peut admettre un
mineur ou permettre sa présence... " .
Ensuite, il y a 103. 3 qui dit ceci: "L'article 103. 2 ne s'applique pas
lorsque le permis est exploité dans un théâtre, un
amphithéâtre, une piste de course, un centre sportif ou un
pavillon de chasse ou de pêche. " Là, en vertu de l'amendement que
nous proposons, nous ajouterions, après les mots "un pavillon de chasse
ou de pêche", les mots suivants: "ou sur le site de fabrication d'un
détenteur de permis de production artisanale". Disons que c'est un
cultivateur ou un particulier qui fabrique chez lui une boisson
particulière à titre artisanal. Là, il pourrait offrir
cette boisson-là chez lui et un mineur peut être admis là,
il n'y a pas de problème.
M. Dufour: Je reviens justement à la question artisanale,
là. Quand quelqu'un cesse d'être un artisan?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Laflamme.
M. Dufour: C'est fabrication artisanale. Par exemple, on va
prendre la bière "Pontneuve" ou "Portolse", là...
M. Laflamme: La réponse est simple d'une façon
désarmante: c'est quand il demande un permis commercial. Il y a deux
types de permis...
M. Dufour: Mais iI peut en vendre dans son vignoble?
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Ryan: C'est pour un événement spécial,
hein?
M. Dufour: Comme je suis allé, moi, à une
dégustation en Nouvelle-Écosse et, là, ils nous faisaient
goûter, et on pouvait en acheter une bouteille, deux bouteilles, selon
nos besoins.
M. Laflamme: Le détenteur d'un permis artisanal, pour
avoir des exemples, c'est, entre autres, dans la région de Dunham
où il y a trois vignobles, L'Orpailleur, Côtes d'Ardoise et Les
Arpents dé Neige, et un quatrième qui va s'ouvrir bientôt,
ou dans Bellechasse ou dans quelque autre endroit des gens qui produisent
à partir de petits fruits. Le détenteur de permis artisanal,
c'est quelqu'un qui produit des boissons
alcoolisées à partir de matières
québécoises. Il a le droit de vendre ses produits sur son lieu de
production seulement ou par l'entremise de la Société des
alcools. Mais, par l'entremise de la Société des alcools, il faut
y ajouter des taxes fédérales, des taxes provinciales, la marge
bénéficiaire, si bien que...
M. Dufour: Est-ce qu'il demeure artisan s'il vend à la
Société?
M. Laflamme: S'il vend à la Société, il
demeure artisan, à cause de la matière à partir de
laquelle il produit ses boissons. Comme on ne produit pas beaucoup de raisins,
au Québec, il n'y a pas beaucoup de vignobles, ils sont tous artisanaux.
Ceux qui sont des détenteurs de permis industriel font venir leur jus de
raisin ou leurs raisins ou leur moût de l'extérieur du
Québec, de Californie ou d'Algérie.
M. Dufour: Comme le vin OuBleuet, pour essayer de donner un
exemple que je comprenne bien.
M. Laflamme: Le DuBleuet...
M. Dufour: Est-ce que ça, ce n'est pas artisanal? C'est
commercial?
M. Laflamme: Non. Ce n'est pas artisanal, c'est commercial,
celui-là.
M. Dufour: C'est commercial.
M. Ryan: II a un permis de fabrication.
M. Laflamme: Industrielle.
M. Dufour: Oui, mais l'artisan aussi. Il m'a dit tout à
l'heure qu'il peut vendre à la Société et être
artisan pareil.
M. Laflamme: L'artisan peut vendre à la
Société des alcools, mais il ne peut pas...
M. Ryan:... commercialiser son produit.
M. Laflamme: II faut aller l'acheter à la ferme,
c'est-à-dire au lieu de production.
M. Dufour: Mais ce qui donne la qualité d'artisan, c'est
le fait qu'il prend des produits locaux.
M. Laflamme: C'est la matière première
québécoise et aussi le fait qu'il demande un permis
artisanal.
M. Dufour: Mais la matière première, c'est-y la
matière principale? Parce qu'il peut y avoir plus qu'un
élément dans une fabrication. La matière première,
pour le vin, c'est le raisin
M. Laflamme: Oui.
M. Dufour: Mais il pourrait y avoir d'autres matières qui
s'ajoutent à ça.
M. Laflamme: À partir du moment où ils se mettent
à faire des assemblages ou des compositions de produits à partir
de matières qui proviennent de l'extérieur du Québec, ils
deviennent des producteurs commerciaux, des producteurs industriels. Lorsqu'ils
fabriquent leurs produits, et il n'y en a pas beaucoup, c'est à partir
de miel, c'est à partir de petits fruits québécois, c'est
à partir de raisins qui ont été cultivés, qui ont
poussé au Québec, à partir de pommes... Parce que Julac
qui produit le DuBleuet fait une production industrielle et détient un
permis industriel. Je ne connais pas toute sa recette de fabrication,
mais...
M. Dufour: Mais il pourrait y avoir des gens qui pourraient faire
une dégustation et quelqu'un pourrait aller là. Est-ce qu'il
pourrait acheter directement?
M. Laflamme: Oui. lis ne peuvent pas partir avec des
bouteilles...
M. Dufour: Oui. Mais la différence qu'il y a entre un
commercial et un artisanal par rapport à ça?
M. Laflamme: Vous pouvez partir avec des bouteilles, avec des
contenants de chez l'artisan...
M. Dufour: Qui n'ont pas de timbre dessus.
M. Laflamme:... qui n'ont pas de timbre dessus.
M. Dufour: O. K.
M. Laflamme: Et il n'y a pas de marge bénéficiaire
qui va à la Société des alcools, c'est vraiment à
lui, alors que celui qui détient un permis industriel, un permis
commercial, il n'a le droit de vendre ailleurs que par l'entremise de la
Société des alcools.
M. Dufour: Est-ce qu'il pourrait y avoir des jeunes qui sont
là, quand il est commercial?
M. Laflamme: S'il y a des visites industrielles - je suis en
train de voir tous les fabricants québécois - en vertu du
règlement de publicité, ils peuvent faire déguster leurs
produits sur place. Ils ne peuvent pas permettre aux gens d'en acheter et de
partir avec, parce que les marges bénéficiaires n'ont pas
été prises, et les jeunes qui sont sur place peuvent être
présents parce qu'il n'y a pas de permis de bar, il n'y a pas de permis
de restaurant, il n'y a pas de
permis de brasserie, il n'y a pas de permis de taverne
là-dedans.
L'intérêt pour les artisans, c'est qu'eux autres ne sont
pas assez riches pour donner leurs produits en dégustation lorsque les
gens vont visiter leur ferme. Alors, s'ils veulent pouvoir offrir un repas ou
offrir des produits en consommation, ça leur prend un permis de bar.
S'ils ont un permis de bar, les mineurs, en vertu de l'article 103. 2 et tout
ça, ne peuvent pas être admis.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Dans vos règlements, est-ce que vous avez une
définition de ce type de permis là, M. le président?
Est-ce que vous avez le texte ici?
M. Laflamme: La Loi sur la Société des alcools.
Oui, C'est les articles 25, 26, et 27 de la Loi sur la Société
des alcools.
M. Ryan: Peut-être que vous pouvez nous expliquer
ça, oui. Vous pouvez nous l'expliquer. À 26, vous dites?
M. Laflamme: À partir de 24. 1 en montant. En fait, toute
la structure des permis se trouve incluse dans la Loi sur la
Société des alcools...
M. Ryan: Oui. O. K.
M. Laflamme:... à partir de l'article 24 où on dit
qu'il y a des permis de brasseur, de distillateur, de fabricant de vin, de
fabricant de cidre.
M. Ryan: C'est défini dans la loi.
M. Laflamme: Et 24. 1 dit: "Le permis de production artisanale
autorise, conformément aux règlements, la personne qui le
détient: à fabriquer les boissons alcooliques
désignées dans ce permis et à les embouteiller; à
acheter", etc. Bref, la loi comporte beaucoup de dispositions à ce
sujet-là.
M. Ryan: Merci.
M. Dufour: Je trouve ça raisonnable. Ça va.
M. Ryan: Ça va, hein? Très bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 10
est adopté?
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
11 et il y a un amendement à l'article 11. M. le ministre.
M. Ryan: Oui. L'article 11, là, propose de remplacer le
paragraphe b de l'article 104 par le suivant: II est défendu "de faire
de la publicité, de la promotion, ou un programme éducatif en
matière de boissons alcooliques - là, nous faisons un petit
amendement au texte de notre projet de loi, "en matière de" plutôt
que "sur les", parce qu'on ne fait pas un programme sur, on le fait en
matière de boissons alcooliques - en contravention au règlement
adopté en vertu du paragraphe 12° de l'article 114 de la Loi sur les
permis d'alcool. "
Alors, iI y a deux choses, ici. Nous proposons d'abord un amendement
pour remplacer lés mots "sur les", à la deuxième ligne du
paragraphe b, par les mots "en matière de", et ensuite nous proposons de
remplacer le paragraphe b de l'article 104 par un nouveau texte qui est contenu
dans le projet de loi.
Bon, "en matière de", on le met par souci de concordance avec
l'article que nous avons adopté précédemment, modifiant...
Est-ce que c'est l'article 114, M. le président, de la foi de la
Régie?
M. Laflamme: Oui, c'est le 114 tout le temps.
M. Ryan: Très bien. En somme, on modifie deux lois, ici,
la Loi sur la Régie des permis d'alcool et, là, nous sommes
à modifier la loi sur les infractions en matière de consommation
d'alcool.
M. Dufour: O. K.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
11, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
12 M. le ministre.
Infractions et peines
M. Ryan: Alors, ici, nous sommes reportés à
l'article 108 de la loi actuelle sur les infractions en matière de
boissons alcooliques. L'article 12 du projet de loi propose d'abord
l'insertion, après le paragraphe 1. 2° du texte actuel, du
paragraphe suivant: "1. 3° contrevient à l'une des dispositions des
articles 77. 1 ou 77. 2 de la Loi sur les permis d'alcool. " Ça, c'est
les dispositions concernant, là, servir dans des contenants clairement
identifiés, permettre au client dé reconnaître ce qu'on lui
offre, s'assurer que cette boisson-là est distribuée dans des
con-
tenants qui sont dûment porteurs du timbre de la
Société. Ça va pour celui-là?
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Alors, ça, ça aboutit à un
délit d'infraction au bout de l'article, sans doute, hein? "Commet un
infraction", c'est ça, les créateurs d'infraction. "2° par
lé remplacement, dans les première et deuxième lignes du
paragraphe 2°, dés mots "des bouteilles qui contiennent des boissons
alcooliques" par les mots "un contenant de boissons alcooliques". " Question de
concordance avec une chose déjà adoptée. "3° par le
remplacement, dans la troisième ligne du paragraphe 2°, du mot
"lesquelles" par le mot "lequel". " Encore ici, c'est un acte de concordance
par rapport à une chose déjà adoptée. (23 h 15)
Là Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
L'article 12 est adopté?
M. Dufour: Bien, on avait fait certaines remarques quand on a
adopté la première lecture. C'était la question que les
gens vendent une affaire que les autres ne vendent pas. J'avais parlé
des permis, par exemple, de la bière en fût, on ne peut pas vendre
ça dans des restaurants. Est-ce que vous avez l'intention de regarder
ça un jour? De la bière en fût, on ne peut pas vendre
ça...
La Présidente (Mme Bélanger): II y en a, de la
bière en fût, dans les restaurants.
M. Dufour: Non. Dans les restaurants, vous avez de la
bière sous pression, vous n'avez pas de bière en fût. On a
eu une discussion, l'autre fois, un peu.
M. Ryan: II y aura une réforme là-dedans comme dans
tous les autres sujets que nous touchons. Mais...
M. Dufour: Mais pour le moment...
M. Ryan:... des fois ça pourrait venir plus vite que vous
pensez.
M. Dufour: II n'y a pas eu de représentations dans ce
sens-là?
M. Ryan: Oui, il y a des représentations, beaucoup, et M.
Laflamme m'informe, blague à part, qu'ils sont en train de travailler
à des modifications qui permettraient de retoucher plusieurs
dispositions de la loi, dont peut-être celle dont vous parlez.
M. Dufour: Parce que c'est embêtant pour le client, parce
que là il demande: Est-ce qu'on a de la bière sous pression? Mais
les gens ne savent pas ce que ça veut dire. Moi, je l'ai appris
ça fait peut-être un an. Il y en a qui se posent des questions
à chaque fois qu'on dit ça, là. Tout le monde est surpris,
mais c'est de là bière sous pression, ce n'est pas de la
bière en fût.
La Présidente (Mme Bélanger): Je viens d'apprendre
ça. moi aussi.
M. Dufour: Ça va. Mme la Présidente vient de
l'apprendre aussi, hein? C'est bien. Il n'est jamais trop tard pour
apprendre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 13
est adopté. J'appelle l'article 14.
M. Dufour: Non, c'est 12 qu'on vient d'adopter.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon? Ah!
Excusez-moi!
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 12
est adopté. J'appelle l'article 13.
M. Ryan: Alors, l'article 13 prévoit la création
d'une nouvelle infraction à l'intention de ceux qui violeraient la
nouvelle disposition que nous avons adoptée sur le permis qui sera
donné aux épiceries d'offrir des boissons en dégustation.
Quelqu'un qui permettrait que des boissons soient consommées dans son
établissement, contrairement aux dispositions du règlement
régissant la dégustation en épicerie.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Une nouvelle infraction, une nouvelle source de revenus
pour le gouvernement.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Non. Mettons que...
M. Ryan: N'oubliez pas de la conter, celle-là.
M. Dufour: Ah, je m'en servirai peut-être. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Dufour: Non, mais on s'est rendu compte, tout de même,
que dans les épiceries ça arrivait, des fois, qu'il y avait des
gens qui, même s'ils n'avaient pas le droit de déguster,
dégustaient très fortement.
M. Ryan: Bien, ils prennent une petite bière.
M. Dufour: Là, à ce moment-ci, vu qu'on leur donne
une permission spéciale, ça va peut-être permettre de mieux
contrôler. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. Dufour: Bon! L'article 112.
M. Ryan: Là, il y a une modification... Attendez un petit
peu. Là, c'est l'article 112, hein?
M. Dufour: Oui, paragraphe 9°. C'est un gros changement,
ça, hein?
M. Ryan: On remplace le mot "ou" par le mot "à",
étant donné que nous avons ajouté un nouvel article
après l'article 12. Nous avons ajouté l'article 121. Ça
va, ça?
M. Dufour: On va concéder.
M. Ryan: Ce n'est pas la plus dangereuse, celle-ci.
M. Dufour: On vous le concède.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15.
Dénonciation d'une infraction
M. Ryan: On nous informe que, suite à l'adoption du Code
pénal, il faut uniformiser le vocabulaire à travers tout le
Québec. Je suis sûr que le mot "dénonciation" plaira
à l'Opposition, vu que c'est vraiment une chose qu'elle commet
quotidiennement à l'endroit du gouvernement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Mais ce n'est pas une plainte.
M. Ryan: Vous autres, c'est plus fort, c'est une
dénonciation.
M. Dufour: Oui, mais une dénonciation, est-ce que
ça a la même valeur qu'une plainte comme telle? C'est quoi la
différence exactement entre les deux?
M. Ryan: Notre conseiller juridique, M. Saint-Laurent, pourrait
nous donner l'explication.
M. Dufour: Ah! O. K.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Saint-Laurent.
M. Ryan: C'est parce que je voudrais que vous le connaissiez
aussi.
M. Dufour: On est tout ouïe.
M. Saint-Laurent (Jacques): Simplement peut-être une
précision, c'est que le mot "plainte" était utilisé dans
la Loi sur les poursuites sommaires pour désigner le document juridique
qui est à la base d'une poursuite pénale dirigée contre un
individu. Avec le remplacement de la Loi sur les poursuites sommaires par le
Code de procédure pénale, le vocabulaire a été
modifié pour utiliser maintenant le mot "dénonciation", parce
que, effectivement, le texte qui est écrit sur le document correspond
davantage à une dénonciation qu'à une plainte. On
dénonce un délit qui a été commis et on demande au
tribunal de se prononcer sur la réalité de l'infraction commise
ou non.
Alors, c'est pour ça qu'on a choisi dans le Code de
procédure pénale le vocabulaire "dénonciation" qui est
utilisé maintenant dans toutes les lois; quand on parle de plaintes
pénales, de poursuites pénales, c'est le mot
"dénonciation".
M. Dufour: Mais cette dénonciation-là, elle est
faite par... ?
M. Saint-Laurent: Par le Procureur général. M.
Dufour: Ah, par le Procureur.
M. Saint-Laurent: Par celui qui constate l'infraction, selon le
cas.
M. Dufour: Est-ce qu'elle peut être faite par des individus
autres que...
M. Saint-Laurent: Oui, dans certains cas.
M. Dufour: Mais, là, si quelqu'un a fait une
dénonciation, dans le fond, ça a l'air de quelqu'un qui a
placoté.
M. Ryan: Mais, c'est ça que ça prend si on veut
qu'une personne soit accusée.
M. Dufour: Oui, mais c'est parce qu'une plainte, dans le langage
populaire, ça veut dire qu'on fait une plainte, puis normalement c'est
signé.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est un placoteux
pareil.
M. Dufour: Est-ce que la dénonciation, c'est la même
procédure?
M. Saint-Laurent: Voyez-vous, pour vous donner un...
M. Dufour: C'est parce que, si ce n'est pas
signé, ça incite les gens à dénoncer tout le
monde. Il a fait ci et il a fait ça, bon.
M. Saint-Laurent: Non, mais je pense que normalement les gens
devraient assez rapidement faire la distinction entre une dénonciation
verbale qui est faite, par exemple, à un représentant de la
Régie pour lui signaler une infraction et la dénonciation
écrite qui serait faite par un officier de la Régie qui,
constatant l'infraction qui a été dénoncée, par
ailleurs, déciderait d'introduire une procédure judiciaire.
On a un vocabulaire semblable en matière civile où on
parle d'une déclaration qui est produite par le poursuivant. C'est bien
évident que la déclaration peut être d'abord une
déclaration verbale qui est faite par le client à l'avocat et qui
se transforme par la suite par un document juridique formel qui s'appelle
encore une fois une déclaration.
M. Dufour: Ça va. C'est l'idée de la loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Moi, je ne sais pas
si ça serait le moment d'insérer cette information-là.
Vous savez que dans des comtés ruraux, où il y a des clubs de
chasse et pêche, des clubs de l'âge d'or, qui louent des orchestres
le samedi soir, il n'y a pas de permis de vente de boisson, mais ils apportent
leur boisson, ils apportent un petit carton de six bières ou un petit
dix-onces, et puis les madames apportent leur liqueur. Et, naturellement, ces
gens-là ne vont pas veiller à l'hôtel ou dans les salles de
danse où il y a des permis d'alcool. Il y a beaucoup de plaintes et puis
la Sûreté du Québec va déranger ces
personnes-là qui font une petite soirée bien tranquille. Est-ce
qu'ils sont réellement contre la loi?
M. Dufour: Ils ont le droit. M. Ryan: Oui, mais ça,
là...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais là,
c'est parce que ça deviendrait trop dispendieux. Ils ont droit à
trois permis, supposément. On a tenté ça, là. Mais,
ils ont droit à trois permis par année seulement.
M. Dufour: Oui, mais, s'ils sont 50 dans le club, ça fait
150 permis.
M. Ryan: Vous permettez à M. Laflamme de répondre,
hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Laflamme: Alors, là-dessus précisément,
pour venir en aide à toutes ces personnes-là, on a modifié
notre style de permis et on a, appelons ça ainsi, inventé un
permis qu'on appelle périodique. Un club peut venir nous voir à
la Régie, nous donner la liste des jours au cours de l'année
où il veut tenir des réunions, que ce soit 10 jours, 20 jours, 30
jours, et on émet un seul permis qui couvre cette trentaine de
journées là, si bien que la limitation de 3 ne les touche pas
là-dedans parce que, pour toute l'année, ils peuvent n'avoir
qu'un seul permis, et il y a un maximum de 200 $ pour couvrir toute
l'année dans leur activité.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! En tout
cas...
M. Laflamme: Et ça leur permet d'être en
toute...
La Présidente (Mme Bélanger): Les informations
qu'ils avaient eues, eux, c'est qu'ils avaient droit à trois permis par
année seulement.
M. Laflamme: Oui. Le règlement dit trois permis par
année, mais le règlement, dans sa subtilité, ne dit pas
combien de temps: dure chaque permis. Alors, quand je dis qu'on a
inventé ça, c'est qu'on s'est dit: Comme il n'y a pas de
limitation, on peut émettre un permis qui couvre diverses dates dans
l'année, et ça a réglé le problème.
M. Dufour: Mais, quand il y a des gens qui consomment sur place,
il n'y a pas de permis. Qui peut ôtra susceptible» d'être
arrêté ou devoir urui Intrtictlntt par rapport à
ça?
M. Laflamme: C'est le propriétaire de la salle. L'article
91 de la LIMBA dit que le propriétaire, le locataire ou l'occupant d'une
salle dans laquelle le public est admis ne peut permettre que des boissons y
soient consommées, à moins qu'elles n'aient été
obtenues en fonction de son permis ou...
M. Dufour: Ha, ha, ha! Il y en a plusieurs qui pourraient
être arrêtés!
La Présidente (Mme Bélanger): Ah oui!
M. Laflamme: Oui. Mais c'est pour ça qu'avec le permis
périodique on essaie de...
M. Dufour: II y a même des municipalités qui ont des
locaux et les gens... C'est au vu et au su, la municipalité le sait,
mais elle ne contrôle pas ça.
M. Laflamme: Mais c'est généralement un
hôtelier qui va les dénoncer à la Sûreté du
Québec ou chez nous.
M. Dufour: Non, mais, si c'est le propriétaire de la
salle, c'est moins pire. Je pensais que tous les gens qui ont de la boisson
pourraient être arrêtés, comme quelqu'un qui va à
un
spectacle qui n'est pas correct.
M. Laflamme: Alors, c'est le propriétaire de la salle. Si
c'est une municipalité qui permet ça, ce serait la
municipalité qui serait en infraction.
M. Dufour: Ça n'est pas arrivé encore trop, trop?
M. Laflamme: Pas au niveau des municipalités.
M. Dufour: Ça fait qu'il ne faut pas le soulever, Mme la
Présidente.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Laflamme: Mais, par contre, particulièrement les clubs
de l'âge d'or et tout ça, par leur fédération, on
leur a fait savoir que ce service existe et beaucoup de clubs de l'âge
d'or s'en prévalent maintenant.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais le gros...
M. Dufour: Mais est-ce qu'il y a un permis de restaurant qui dit:
Vous pouvez apporter votre boisson? Est-ce qu'il y en a un, permis, comme vous
dites?
M. Laflamme: Oui. Il y en a 225...
M. Dufour: Ils appellent ça comment? C'est un permis de
200 jours, 300 jours?
M. Laflamme: Non, c'est un permis de restaurant pour servir.
M. Dufour: Pour servir.
M. Ryan: Alors, c'est un renseignement que les
députés pourraient avoir intérêt à porter
à la connaissance de leurs commettants. Parce qu'il y en a beaucoup qui
ne savent pas ça. Moi-même, j'étais un petit peu
impressionné par l'idée de trois permis par année. Je
pensais que c'était trois événements.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Dufour: Bien, ça peut être trois permis, mais
à l'exception que dans un même club II peut y avoir plusieurs
personnes qui peuvent le demander à tour de rôle. Ça fait
qu'ils pourraient couvrir toute l'année.
M. Ryan: Oui, oui. C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
peut être demandé juste par le président, par exemple, du
club dé l'âge d'or ou si ça doit être demandé
par différents membres?
M. Dufour: On met ça à plusieurs noms. Ce n'est pas
grava
M. Laflamme: On demande que la demande soit formulée par
le responsable du club.
La Présidente (Mme Bélanger): Par le responsable,
même si c'est pour plusieurs événements.
M. Laflamme: Même si c'est pour plusieurs
événements. On dit - c'est l'article 33 de la Loi sur les permis
d'alcool - qu'on délivre un permis de réunion pour la
période que détermine la Régie. Alors, le mot
"période" nous a permis d'étendre ça à plusieurs
journées et de couvrir leur programmation annuelle.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Mais il y a
un gros problème qui se vit dans mon comté. C'est qu'il y a un
club de chasse et pêche. C'est une salle...
M, Ryan: Un cas de comté. La Présidente (Mme
Bélanger): Pardon? M. Dufour: Pour deux mois par
année. Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Alors, c'est un
club à but non lucratif, évidemment. Ce sont les membres qui ont
construit la bâtisse et, à chaque samedi soir, il y a un orchestre
et, là, ils dansent les talons, pointes, et tout ce que vous voudrez,
là, dans ce coin-là. Naturellement qu'il y a beaucoup de gens qui
vont là et ils apportent leur boisson. Naturellement que les
hôteliers avoisinants ne sont pas très heureux de ça, parce
qu'ils ont aussi un orchestre chez eux, mais ils n'ont pas de monde dans la
salle parce que tout le monde s'en va dans cette salle-là qui est
extraordinaire, le plancher de danse est très grand, il y a 400 à
500 personnes là tous les samedis soir.
Alors, on exige aussi qu'ils se prennent un permis et, eux autres, ils
n'ont pas le moyen. Mais ils peuvent prendre, aussi, le permis que vous dites,
là?
M. Laflamme: Oui, absolument. Ils peuvent prendre ce
permis-là. En fait, si vous me laissiez vos coordonnées, je
pourrais vous donner des renseignements plus spécifiques à ce
point-là, pour régler ce problème particulier.
M. Ryan: Très bien. M. le président. Des
voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait. Je ne vous
donnerai pas le nom du club.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Vous ne savez pas à quoi vous vous engagez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ne prenez pas de chance! Ha, ha, ha! Mais, dans une
salle où il y a un permis permanent, ils pourraient dire: Si vous
apportez votre boisson, vous pouvez la consommer sur place. Est-ce que
ça pourrait être une infraction?
M. Laflamme: Pour un événement...
M. Ryan: Mme la Présidente, est-ce que le
député de Jonquière pourrait fournir ses
coordonnées?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Bien, moi, c'est moins pire un peu. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, je ne veux pas vous interrompre. J'étais
très intéressé.
M. Dufour: Mettons, par exemple, les Chevaliers de Colomb, ils
ont un permis à l'année. Ils diraient: Pour un
événement spécial, si vous voulez apporter votre boisson,
vous pourrez la consommer sur place. Est-ce que ça prend un
permis...
M. Laflamme: Ça prend un permis de réunion.
M. Dufour:... autre que celui qu'ils ont?
M. Laflamme: Oui. Le permis qu'Us ont, c'est un permis qui leur
permet de vendre de la boisson. Ça ne leur permet pas de laisser des
gens en apporter. Mais, s'il y a un événement particulier, s'ils
veulent fêter, je ne sais pas, la retraite de quelqu'un...
M. Dufour: Le curé.
M. Laflamme:... ou le 95e anniversaire de quelqu'un, ils
demandent un permis de réunion pour servir. On suspend, par
l'émission de ce permis-là, le permis permanent et ça
permet aux gens d'apporter leur boisson pour cette soirée-là,
pour cet événement-là.
M. Dufour: Bien, là, vous m'apprenez quelque chose. Je
pensais qu'ils pourraient canceller leur permis volontairement. Ils ne font pas
d'argent, mais vous n'en faites pas non plus.
M. Laflamme: Mais, eux autres, à ce moment-là, ils
n'ont pas le droit d'en vendre, par exemple.
M. Dufour: Non, non!
M. Laflamme: Ils n'ont vraiment pas le droit d'en vendre.
M. Dufour: Mais vous me dites que ça prend un permis
pareil? (23 h 30)
M. Laflamme: Mais ça prend un permis de réunion
pour servir.
M. Dufour: On va trop, en savoir quand on va sortir d'ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 15
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
16. Alors, M. le ministre, l'article 16?
M. Dufour: C'est rien qu'un changement de chiffre.
M. Ryan: C'est seulement un changement de chiffre. Je pense qu'il
n'y a pas de problème ici.
M. Dufour: Ça va. Adopté. M. Ryan:
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 16
est adopté. J'appelle l'article 17. M. le ministre.
M. Ryan: Là, c'est une modification que nous apportons
à la Loi sur la Société des alcools du Québec de
manière à la rendre conforme, en son article 37, à des
dispositions déjà adoptées antérieurement dans ce
projet de loi. Et on lui crée le devoir d'obliger les détenteurs
de permis de fabricant de vin et de fabricant de cidre à apposer sur
chaque contenant...
M. Dufour: C'est l'affaire du timbre, ça.
M. Ryan:... qu'ils embouteillent une étiquette
numérotée, à fixer le coût de ces étiquettes
et à prescrire les modalités de son acquisition et de son
usage.
M. Dufour: Ça va. Adopté M. Ryan: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 17
est adopté.
M. Dufour: Ah oui, c'est le timbre qui remplace ça...
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
18.
M. Dufour:... le timbre de la Régie. Ça va. On ne
peut rien vous cacher. Ha, ha, ha! Ça va, c'est correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 18
est adopté?
M. Ryan: O. K
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le titre: Loi
modifiant la Loi sur les permis d'alcool et d'autres dispositions
législatives. Est-ce que l'ensemble du projet de loi, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, des
remarques?
Remarques finales M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui, Mme la Présidente, quelques brèves
observations. Je voudrais tout d'abord vous remercier, ainsi que le
Secrétariat des commissions de l'excellente direction que vous avez
donnée à nos travaux. Je voudrais remercier mes collègues
de la députation qui ont participé à ce travail avec nous,
en particulier le critique de l'Opposition qui a fait son travail de
manière constructive et efficace.
Je remercie d'une manière spéciale le président de
la Régie des permis d'alcool, M. Laflamme, ainsi que la
conseillère juridique de la Régie, Mme Lejeune, le conseiller
juridique du ministère de la Sécurité publique, M.
Saint-Laurent, pour l'excellente contribution qu'ils ont fournie à notre
instruction en ces matières où nous ne sommes peut-être pas
toujours les plus versés jusque dans les détails. Je pense que
les députés ont manifesté beaucoup d'intérêt
pour les renseignements que vous avez fournis, M. Laflamme, et je pense que
vous l'avez fait d'une manière extrêmement concrète et
extrêmement intéressante et utile pour nous tous. Alors, j'exprime
mes remerciements cordiaux, ainsi qu'à votre adjointe, M. le
député de Jonquière, madame...
Une voix: Rousseau.
M. Ryan:... Rousseau, à ma collaboratrice, Mme
Livernois.
Je suis très heureux que nous puissions apporter ces
améliorations à notre régime d'émission et de
contrôle des permis d'alcool. Je pense que c'est un secteur qui est
très important dans là vie collective et il est important qu'il
soit bien policé et que les règles qui président à
ce commerce soient revues régulièrement de manière
qu'elles conviennent à la réalité. Alors, merci beaucoup
encore une fois.
Et nous attendrons la suite, surtout les règlements. Nous
essaierons de les adopter le plus tôt possible de manière que
certaines dispositions nouvelles puissent avoir tout leur sens pour les
détenteurs de permis intéressés et pour la population.
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Oui, les mêmes remerciements s'adressent
à toutes les personnes, bien sûr, qui ont collaboré ou ont
travaillé à l'adoption de ce projet de loi. Mais je pense qu'on a
peut-être appris une leçon à travers cette
étude-là, c'est qu'on a pu faire oeuvre utile en écoutant
le président. On a permis aussi aux députés de s'exprimer
et d'essayer de voir de quelle façon on pourrait l'aborder. Ça a
été fait avec beaucoup de sérénité. il
aurait pu se produire bien des choses à travers ça, mais je pense
que ça nous a appris que les gens, quels qu'ils, soient et de quelque
côté qu'ils étaient situés, avaient des
préoccupations et des intérêts qu'on n'aurait pratiquement
pas pu deviner si on n'avait pas eu cette chance de pouvoir échanger. On
l'a fait dans un temps assez long, peut-être, mais qui a permis tout de
même de mieux comprendre le projet de loi, puis de mieux apprécier
aussi les intervenants par rapport aux différents articles.
Comme on nous l'annonce, tout projet est perfectible; je pense bien
qu'on ne peut pas prétendre que c'est la perfection, il y a des
éléments que, moi, j'avais soulignés qui demeurent, des
interrogations, mais c'est sûrement une amélioration par rapport
à ce qu'on vivait auparavant. Donc, de ce côté-là,
on peut se montrer satisfaits du travail ou du cheminement qu'on est en train
de faire. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
député de Jonquière. La commission des institutions ayant
accompli son mandat ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 36)