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(Dix heures vingt-neuf minutes)
Le Président (M. Kehoe): A l'ordre, s'il vous plaît!
Je déclare la séance ouverte. Je rappelle le mandat de la
commission, qui est de procéder à l'étude des
crédits budgétaires concernant la Protection du consommateur, le
programme 11 du ministère de la Justice, pour l'année
financière 1990-1991. Je demande à Mme la secrétaire
d'annoncer s'il y a des remplacements.
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): En ce qui concerne la
répartition du temps entre les deux formations, je pense qu'il y a
seulement un programme et trois éléments. Donc, comme d'habitude,
si ça fait l'affaire de tout le monde, on va procéder à
l'étude des crédits du programme 11 et des trois
éléments. Par la suite, nous allons procéder à
l'adoption ou à l'acceptation de ces crédits.
Avant de commencer la séance, je veux profiter de l'occasion pour
souhaiter la bienvenue à M. le ministre, à la porte-parole de
l'Opposition, aux différents députés et aux
différents membres du personnel ministériel. Je demanderais au
ministre s'il a des déclarations d'ouverture à faire avant de
commencer la séance...
M. Rémillard: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): ...et en même temps -
excusez-moi - de présenter les gens de son ministère. Je
m'excuse.
Remarques préliminaires M. Gil
Rémillard
M. Rémillard: C'est exactement, M. le Président, ce
que je me proposais de faire. Je voudrais donc vous présenter les gens
qui m'accompagnent ce matin. Tout d'abord, à ma droite, j'ai M. Gilles
Moreau, président de l'Office de la protection du consommateur et,
à ma gauche, Mme Linda Dion, attachée politique à mon
cabinet.
M. le Président, il me fait particulièrement plaisir
d'être avec vous ce matin pour procéder à l'étude
des crédits de l'Office de la protection du consommateur. Si vous me
permettez, M. le Président, j'aimerais, dans un premier temps, faire
état des nombreuses actions de l'Office au cours de la présente
année. À même ce bilan, vous constaterez, M. le
Président, que l'Office de la protection du consommateur répond
réellement aux besoins des consommateurs en fonction des
réalités auxquelles ceux-ci sont confrontés, et ce partout
en région. C'est un aspect qui est pour nous très important, il
faut dire que l'Office prend régulièrement le pouls de la
population et sait orienter en conséquence ses interventions
présentes et à venir. Je rappellerai tout à l'heure, M. le
Président, dans leurs grandes lignes évidemment, les conclusions
de récentes études sur les problèmes de consommation qui
ont été dévoilées lors de la Semaine nationale de
la consommation, en avril dernier.
Nous vivons dans une société de consommation et cela
représente, bien sûr, des avantages mais aussi des
inconvénients. Les biens et services qui sont offerts sont tous à
notre portée facilement et, peut-être bien, trop facilement. Aussi
est-il important d'effectuer une prise de conscience de nos besoins
réels. L'Office de la protection du consommateur contribue grandement
à favoriser cette démarche. Il le fait de façon
particulière auprès de nos jeunes et de nos aînés.
Il est intéressant de souligner les actions de l'Office de la protection
du consommateur à leur égard, à l'égard de ces deux
catégories de citoyens. Mais, d'abord et avant tout, M. le
Président, j'aimerais rappeler le triple mandat que poursuit l'Office de
la protection du consommateur.
L'Office poursuit un mandat, tout d'abord, d'information;
deuxièmement, un mandat d'éducation et troisièmement, un
mandat de prévention et de protection. L'objectif poursuivi est toujours
de rendre les consommateurs plus autonomes et moins vulnérables, leur
permettant ainsi de faire de meilleurs choix de consommation. L'exercice de ces
choix de la façon la plus éclairée possible
présuppose, pour les consommateurs, une bonne connaissance de leurs
droits et de leurs recours. À cet égard, il est bon de rappeler
la philosophie d'intervention de l'Office relativement aux plaintes relevant de
sa juridiction. Elle repose avant tout sur la responsabilisation des
consommateurs et leur prise en charge personnelle. Le but poursuivi est
toujours de rétablir l'équilibre entre les consommateurs et les
commerçants. C'est l'objectif premier de l'Office de la protection du
consommateur, de chercher cet équilibre entre les consommateurs et les
commerçants. L'approche en est une de médiation et de
conciliation, visant à éviter autant que possible le recours aux
tribunaux. Dans les faits, M. le Président, l'Office tente de fournir
aux consommateurs toute l'information pertinente concernant leurs droits et
obligations, afin qu'ils puissent entreprendre eux-mêmes les
démarches nécessaires en vue de solutionner leurs
problèmes. Si
on se fie aux récentes statistiques disponibles, les
différends sont ainsi solutionnés sept fois sur dix. Dans les
autres cas, là où les démarches de médiation, de
conciliation effectuées par les consommateurs échouent, l'Office
intervient à son tour par conciliation ou par médiation ou
encore, si la nature des interventions signalées et le nombre des
consommateurs lésés le justifient, par le biais d'une
intervention civile. Dans les cas où des infractions à la loi
sont constatées, des actions appropriées sont alors prises, qu'il
s'agisse de mises en demeure aux commerçants, d'engagements volontaires
ou même de poursuites pénales. En 1989-1990, l'Office de la
protection du consommateur a traité un total de 8597 dossiers de
plaintes touchant 14 369 consommateurs. De ce nombre, 943 dossiers ont fait
l'objet d'enquêtes qui ont entraîné le dépôt de
423 poursuites, ce qui constitue d'ailleurs, M. le Président, une
augmentation de 30 % sur l'an dernier. Les amendes consécutives à
des poursuites se chiffrent à 991 975 $, comparativement à 534
850 $ l'an dernier.
On se souviendra, M. le Président, particulièrement de
l'implication de l'Office dans le domaine de l'agence de placement où
sept commerçants ont été condamnés à plus de
500 000 $ d'amendes. Dans ce secteur, le dossier de l'agence Ciné-Mode
avait nécessité le recours à une injonction pour faire
cesser les fausses représentations. On se rappellera aussi le dossier du
Centre d'Enquête International de Parapsychologie où le tribunal a
rendu une ordonnance de cont republicité que l'accusé a dû
publier, à ses frais, dans les mêmes médias que la
publicité trompeuse. Il ne faut pas oublier également la cause
Irwin Toy dans laquelle la Cour suprême a déclaré valide la
disposition de la Loi sur la protection du consommateur interdisant la
publicité aux enfants. Bien que constituant une limite à la
liberté d'expression garantie par la Charte, la Cour suprême a
jugé qu'il s'agissait d'une protection importante et, qu'en
conséquence cette limite à un droit fondamental, à une
liberté fondamentale, était acceptable dans une
société démocratique.
Pour l'Office et son réseau de bureaux régionaux - il y a
douze bureaux régionaux dans tout le Québec - le service à
la clientèle constitue une priorité. Partout au Québec, M.
le Président, les consommateurs et consommatrices ont accès aux
mêmes services d'information et de protection. C'est un aspect important
de l'action de l'Office. D'autre part, l'Office de la protection du
consommateur se soucie de sonder régulièrement le pouls de toute
la population pour mieux veiller à ses intérêts. Une vaste
enquête sur les habitudes de consommation a d'ailleurs été
réalisée dernièrement. Quelque 1165 foyers de toutes les
régions du Québec ont été questionnés sur un
vaste éventail de sujets L'Office dispose d'une banque de données
considérable pour lui permettre de tracer un portrait exact des
habitudes de consommation des Québécois et des
Québécoises et d'évaluer leurs besoins d'information,
d'éducation, de prévention ou de protection. Les domaines de
consommation qui suscitent le plus de problèmes sont reliés
à des besoins essentiels de base: se nourrir, se loger, se vêtir
et se déplacer. Il semble que les consommateurs rencontrent
également des problèmes relativement aux services obtenus mal
faits ou mal rendus, et ce, notamment en ce qui concerne les assurances, les
meubles, les voyages, les restaurants et les hôtels. L'enquête a
permis également de dénombrer neuf pratiques de commerce les plus
courantes. Elle a permis notamment de cerner l'évolution du commerce
itinérant ou encore de vérifier si certaines dispositions de la
Loi sur la protection du consommateur, telles la mise en place d'une
étiquette sur les voitures d'occasion et la remise d'une
évaluation écrite pour une réparation automobile, sont
connues, bien perçues et utilisées.
Il faut dire que l'Office a poursuivi cette année ses
interventions visant à assainir tes pratiques commerciales dans les
secteurs faisant l'objet d'une intention particulière, de façon
à ce que, dans le domaine du voyage, on ne puisse plus attirer le
consommateur en lui faisant miroiter un prix qui n'inclut ni les taxes, ni
certains autres frais. Des amendements ont été apportés au
règlement d'application sur les agents de voyages, afin de mieux
encadrer la divulgation du prix indiqué. Les amendements ont
également permis d'ajuster les montants des cautionnements requis et de
resserrer les contrôles sur les comptes en fiducie. Les échelles
de cautionnement n'avaient pas été ajustées depuis 1976.
L'augmentation du chiffre d'affaires rendait nécessaire cet ajustement
en conséquence.
Dans le domaine de l'automobile, plus précisément de la
location à long terme de véhicules, l'Office est
déjà intervenu pour corriger certains problèmes
reliés notamment à de fausses représentations. Il a
demandé aux commerçants d'améliorer leurs contrats, mais
je dois vous dire - je l'ai déjà d'ailleurs annoncé - que
je proposerai des modifications à la loi pour permettre de
préciser les obligations contractuelles des commerçants et de
réglementer la publicité dans ce domaine.
Soulignons également l'entrée en vigueur des modifications
à la Loi sur la protection du consommateur et à son
règlement d'application au chapitre des garanties prolongées en
matière d'automobile, des modifications qui ont eu pour effet de
resserrer les mécanismes d'administration des comptes en réserve
pour une meilleure protection des sommes versées par les consommateurs
puisque, désormais, elles doivent être placées en
fiducie.
Dans le domaine de la publicité à sensation, on ne pourra
plus faire croire faussement aux consommateurs qu'ils peuvent, entre
autres,
maigrir facilement et sans effort grâce à tel ou tel
produit miracle, quand on sait fort bien que seul un changement réel au
niveau des habitudes alimentaires peut leur permettre d'y parvenir. Une
campagne d'information sur ce sujet a été menée à
travers tout le Québec, suite à une étude effectuée
conjointement par l'Office et trois corporations professionnelles du -domaine
de la santé, médecins, diététistes et
pharmaciens.
Il faut dire que l'information sur la consommation occupe une place
importante à l'Office de la protection du consommateur. On intensifie la
diffusion de documents informatifs et les chroniques dans les médias.
Cette année, six dossiers spécifiques ont fait l'objet
d'interventions soutenues auprès des médias; les agences de
placement, la rénovation domiciliaire, le pavage des entrées
résidentielles, les studios de santé, la vente de voitures
d'occasion, la réparation automobile. Et on ne saurait passer sous
silence l'impact des magazines Protégez-vous et Protect
Yourself, qui rejoignent une moyenne de 637 500 personnes tous les
mois.
Quelques statistiques recueillies auprès des bureaux
régionaux illustrent bien les services qu'ils rendent aux consommateurs.
Cette année, ils ont reçu quelque 380 621 demandes de
renseignements ou plaintes de consommateurs. Ils ont traité 8597
plaintes touchant 14 369 consommateurs, comparativement à 6030 plaintes
l'an dernier. Dans 71 % des cas, l'intervention de l'Office de la protection du
consommateur a permis d'indemniser les consommateurs ayant un problème,
ce qui représente une augmentation de 8 % sur l'an dernier. On constate,
donc, M. le Président, un accroissement sensible de tous les chiffres
relatifs au traitement des plaintes, ce qui a pour effet de réduire le
nombre éventuel de recours aux tribunaux.
Étant très sensibles à la publicité, les
jeunes sont souvent des clientèles vulnérables et leur
naïveté est malheureusement trop souvent exploitée. Aussi,
l'Office de la protection du consommateur cherche à les sensibiliser par
différents moyens. Dans ses efforts d'éducation à la
consommation, l'Office, en collaboration avec le ministère de
l'Éducation, a préparé un guide pédagogique
destiné aux personnes inscrites au cours Option consommation. Le
quotidien La Presse publiera ce cours d'initiation à la
consommation dans ses pages sous la forme d'une série de douze articles.
Ce cours fera également partie du programme de formation à
distance du ministère de l'Éducation et conduira à
l'attribution d'une attestation officielle. Enfin, l'Office travaille
actuellement à l'élaboration d'un nouvel outil
pédagogique, le "guide parent-enfant", destiné à soutenir
les parents dans leurs démarches d'éducation à la
consommation auprès de leurs enfants âgés de 5 à 8
ans. Parallèlement, l'Office continue à assurer un soutien au
personnel enseignant responsable du secteur consommation dans le cadre du
programme de Formation personnelle et sociale. C'est ainsi que
l'Opéra-tion-Pub, qui vise à inciter les élèves du
primaire et du secondaire à développer leur esprit critique face
à la publicité, a eu lieu pour une quatrième année
consécutive. (10 h 45)
En ce qui concerne les personnes âgées, clientèle
privilégiée depuis quelques années, l'Office a poursuivi
les efforts entrepris l'an dernier dans le cadre de la campagne d'information
sur la sollicitation à domicile, dont le thème était
"Laissez-moi réfléchir". L'Office s'est également
préoccupé de bien outiller les aînés pour les aider
à faire face au choc de la retraite. Ainsi, la collaboration avec le
magazine Le bel âge pour la réalisation de la mise en
marché du Guide du passage à la retraite a
constitué une activité d'importance au cours du dernier exercice.
Comme son titre l'indique, M. le Président, ce guide s'adresse aux
personnes en transition vers la retraite et contient une foule de
renseignements sur le sujet, sur le budget, la planification financière
et fiscale, l'alimentation, la santé, le logement, l'organisation de la
vie quotidienne et des loisirs à l'âge de la retraite. Dans le but
d'aider les intervenants auprès des aînés à mieux
comprendre la situation de cette clientèle spécifique et en vue
de les supporter de façon plus efficace, un recueil de textes relatifs
à la consommation a été préparé à
leur intention. L'Office a également élargi la liste de ses
chroniques régulières dans les médias écrits et
électroniques qui s'adressent aux personnes âgées. Enfin,
cette année encore, l'OPC a participé au Salon des
aînés de Montréal et de Québec et a collaboré
régulièrement aux journaux publiés par deux regroupements
d'aînés, soit Âge d'or Vie nouvelle de la
Fédération de l'âge d'or du Québec et Reflets
de l'Association des retraités du gouvernement du Québec.
Par ailleurs, M. le Président, l'Office a réalisé
différentes études portant sur des problématiques de
consommation et a entrepris une recherche sur les avantages économiques
consentis aux consommateurs aînés. Cette recherche permettra de
déterminer si les multiples rabais offerts aux aînés, tant
pour l'achat de produits que pour l'utilisation de services, constituent une
réelle économie et non pas une incitation à surconsommer.
De plus, l'Office a fait la promotion auprès des animateurs
d'activités éducatives du Guide d'animation sur la
sollicitation à domicile, destiné aux personnes
âgées de 55 ans et plus. En ce qui a trait à la
sollicitation dont sont l'objet plusieurs personnes âgées, je
tiens à souligner que les commerçants assujettis à la Loi
sur les arrangements préalables de services funéraires et de
sépulture ont, quant à eux, été soumis à un
programme d'inspection rigoureux destiné à assurer le respect de
la loi et la sécurité financière des consommateurs. En
outre, l'Office a procédé, à ma demande, à une
enquête auprès des consommateurs ayant acheté des
"préarrangements" funéraires par vente itinérante
pour s'assurer de la qualité et de l'éthique des entreprises
vendant ces services. Bien que les résultats de l'enquête soient
positifs, l'Office accorde une attention toute particulière à ce
secteur d'activité et exerce une surveillance étroite de ces
entreprises afin d'éviter que les consommateurs ne soient victimes de
vente sous pression, de harcèlement ou de chantage émotif.
En ce qui concerne le dossier des communautés culturelles, la
stratégie d'intervention de l'Office auprès des membres de
celles-ci repose sur l'utilisation des médias qui rejoignent
efficacement les communautés culturelles et sur la collaboration avec
les organismes qui visent à faciliter l'intégration de leurs
membres à la société québécoise. C'est ainsi
que l'Office a agi comme conférencier lors des rencontres
organisées par des organismes communautaires afin d'informer les membres
des communautés culturelles de leurs droits et recours en matière
de consommation. En plus de réaliser la chronique de consommation qui
paraît bimensuellement dans Info-Relayeurs, une publication du
ministère des Communications distribuée à une centaine de
groupes communautaires de quartiers défavorisés de ITle de
Montréal, l'Office a développé deux nouvelles chroniques
à la radio. L'une d'elles, une émission hebdomadaire d'une
demi-heure, présentée sous la forme d'un magazine ayant pour
thème la consommation est présentée à "Radio
centre-ville", la radio communautaire multiethnique et multilingue de
Montréal. Dans la même veine, mais à l'intention des
Attikameks et des Montagnais de la Haute-Mauricie, l'Office participe
régulièrement à l'émission "Nouvelles Attikameks"
produite à La Tuque par SOCAM, une radio communautaire qui rejoint ces
peuples autochtones en diffusant de la programmation dans leur langue.
Parallèlement, l'Office a poursuivi ses activités
d'information et d'éducation auprès des milieux d'affaires afin
que les commerçants soient en mesure de bien respecter leurs
obligations. Ainsi l'Office a maintenu ses participations à divers
congrès, colloques et réunions tenus par les associations de
commerçants, tant banquiers, courtiers en immeubles, agents de voyage
que réparateurs d'automobiles, soit à titre de
conférencier, de personne-ressource ou d'observateur. Puis, dans le
cadre de la stratégie d'intervention de l'Office pour faire respecter
les dispositions de la Loi sur la protection du consommateur en matière
de ventes de véhicules d'occasion, une lettre d'affaires, dans laquelle
on insiste sur l'obligation d'apposer bien en vue sur chaque automobile mise en
vente une étiquette comportant tous les renseignements qui permettent
à l'acheteur de prendre une décision éclairée, a
été préparée et diffusée aux
commerçants de ce secteur Toujours à l'intention des milieux
d'affaires, l'Office a préparé une brochure intitulée
Les pratiques de commerce et la
publicité Cette brochure vulgarise le chapitre de la Loi
sur la protection du consommateur portant sur les pratiques de commerce, en
insistant sur le fait que le respect de ces dispositions de la loi a un impact
positif à la fois sur la satisfaction de la clientèle et sur
l'assainissement des pratiques concurrentielles.
Je ne peux terminer sans souligner de façon particulière
le dynamisme des associations de consommateurs qui ont contribué et
contribuent encore à aider de nombreuses personnes, souvent parmi les
plus démunies. Les associations de consommateurs occupent une place
importante dans toutes les régions du Québec, tant par les
services qu'elles dispensent que par le rôle qu'elles jouent dans la
défense des intérêts des consommateurs. À cet effet,
de nombreux Québécois aux prises avec une situation d'endettement
problématique ont bénéficié d'une aide
précieuse. De plus, au cours des dernières années, elles
ont pris position sur plusieurs sujets d'importance. Leurs interventions ont
contribué à alimenter certains débats et même
parfois ont conduit à des changements appréciables. Par leurs
diverses activités et prises de position, ces organismes viennent
intensifier et compléter le rôle Joué par l'Office de la
protection du consommateur.
Je tiens aussi à souligner, M. le Président, le travail
remarquable accompli par le personnel de l'Office de la protection du
consommateur. Je veux souligner en particulier le travail de son
président, M. Gilles Moreau, celui de son vice-président, M.
Jacques Vignola et celui de la vice-présidente, Mme Marie Bédard.
Je tiens à les remercier très sincèrement de leur
étroite collaboration et de leur dévouement. Je vous remercie, M.
le Président.
Le Président (M. Kehoe): Merci, M. le ministre. Je
cède maintenant la parole à la porte-parole officielle de
l'Opposition, Mme la députée de Terrebonne, si elle a des
remarques préliminaires à faire.
Mme Jocelyne Caron
Mme Caron: Oui, M. le Président, et merci. Je tiens, bien
sûr, à remercier le ministre et les gens qui l'accompagnent, M.
Moreau, Mme Dion, et le personnel qui est avec lui ce matin. Ils sont ici parmi
nous pour entreprendre l'étude des crédits de la Protection du
consommateur. C'est un exercice parlementaire extrêmement important et
nécessaire, et nous tenons à y accorder beaucoup d'attention.
C'est pourquoi nous avons demandé de pouvoir obtenir trois heures pour
l'étude des crédits cette année, contrairement à
deux heures les années passées. En effet, le dossier de la
consommation occupe de plus en plus de place au Québec.
Depuis que je suis porte-parole officielle dans ce dossier, j'ai
observé que, malgré les efforts considérables de l'Office,
les consom-
mateurs se sentent de plus en plus malmenés. Ils ne se sentent
plus protégés, mais sont extrêmement inquiets. Pour eux,
les attaques viennent pratiquement de toutes parts. Les attaques viennent, bien
sûr, du côté privé, du côté des
commerçants, mais elles viennent aussi maintenant du côté
des sociétés d'État, donc de l'appareil gouvernemental. Je
donnerai quelques exemples tantôt. Les consommateurs sont
également extrêmement inquiets de l'application de la TPS
fédérale qui entrera en vigueur en janvier prochain et de ses
effets sur la consommation.
Plusieurs dossiers ont été traités et
étudiés cette année par l'Office qui a obtenu de
très bons résultats. Je pense, bien sûr, aux agences de
voyage, à la rénovation des maisons, aux studios de santé,
etc. Par contre, plusieurs dossiers restent des dossiers très chauds
à l'heure actuelle. Je pense à la vente itinérante des
"préarrangements" funéraires - je reviendrai tantôt sur
tous ces dossiers, je ne fais que les énumérer - qui, quant
à moi, est un dossier qui est loin d'avoir été
réglé. Peu importent les annonces du ministre tantôt, ce
dossier-là mérite une attention vraiment particulière.
Il y a, bien sûr, la publicité destinée aux enfants,
puisque la loi n'est pas encore respectée par toutes les compagnies. Il
y a, bien sûr, les pratiques commerciales d'Hydro-Québec qui
laissent très songeurs et qui entraînent plusieurs interrogations.
Il y a également le gouvernement qui s'est associé à une
firme privée, dont les pratiques mettent en danger le respect de la
protection des renseignements personnels et de la vie privée. Il y a les
actions du CRTC qui ont permis l'autorisation de l'implantation d'un service
par Bell Canada, qui fera lui aussi en sorte que la vie privée des gens
sera moins respectée.
Il y a également, bien sûr, dans cette
société de superconsommation à laquelle le ministre
faisait référence avec justesse, le harcèlement dont les
consommateurs sont victimes: sollicitation téléphonique, vente
itinérante de toutes sortes de produits, avalanche de circulaires que
l'on retrouve dans nos boites à lettres, publicité agressive tant
à la radio qu'à la télévision. Il y a
également de nouveaux champs d'activité où les
consommateurs sont de plus en plus sollicités et où une
réglementation serait peut-être nécessaire. Qu'on pense aux
cours de plus en plus nombreux, aux programmes des centres de croissance
personnelle. Ceux-ci relèvent bien sûr du ministère de
l'Éducation, mais le ministre de l'Éducation a
énormément de travail au niveau des programmes réguliers
et les centres de croissance personnelle devraient probablement relever
davantage de la Protection du consommateur. Il y a également les
guichets automatiques qui apportent une nouvelle technique maintenant dans
notre mode de consommation, où il peut y avoir et où il commence
d'ailleurs à y avoir certains abus, les achats de condos, les produits
naturels, les régimes amaigrissants - le ministre en a fait mention
tantôt - les plans d'alimentation et les produits dits
écologiques.
Il ne faut pas se cacher, M. le Président, que nous sommes
à une période où les consommateurs ont tellement besoin de
croire à quelque chose, l'économie étant très
difficile, que tout ce qui touche à la croissance personnelle, aux
produits naturels ou aux produits dits écologiques a un attrait
particulier pour eux. Il suffit qu'on nous dise que c'est bon pour notre
santé, que c'est bon pour l'environnement et, déjà,
l'attrait est là et on peut nous vendre, au nom de ce principe, des
produits à des coûts faramineux, souvent sans fondement
réel.
J'étais heureuse d'entendre le ministre nous souligner
tantôt l'importance du travail fait par les associations de
consommateurs, puisque, lors du dépôt de la motion sur la semaine
nationale de protection des consommateurs, le ministre avait
complètement omis dans son discours de parler du travail de ces
associations, qui font un travail essentiel, un travail énorme avec
très peu de moyens et des budgets vraiment insuffisants. Leur travail se
fait tant du côté de l'information, de l'éducation, de
l'aide au dépôt de plaintes qu'au niveau de l'information
budgétaire. Les associations de consommateurs rejoignent des
consommateurs sur tout le territoire du Québec. Elles sont beaucoup plus
nombreuses que les bureaux régionaux de l'Office et souvent très
près des besoins des consommateurs. Je consacrerai une grande partie de
mes questions tantôt, M. le Président, au sous-financement des
associations de consommateurs.
La consommation, au fi! des ans, a été
considérée avec plus ou moins d'importance. Si on se le rappelle,
au tout début, on avait créé le ministère de la
Consommation, des Corporations et des Institutions financières. Par la
suite, le ministère a été transformé en
ministère de l'Habitation et de la Consommation, deux secteurs, à
mon avis, qui se complétaient très bien. Avec l'arrivée du
gouvernement actuel, on a transféré la Protection du consommateur
au ministère de la Justice, puis à la Sécurité
publique, puis retour au ministère de la Justice. (11 heures)
Compte tenu que le présent ministre assume de très lourdes
fonctions, j'en suis bien consciente, tant du côté de la Justice
que du côté des Affaires intergouvernementales canadiennes, qui
occupent - il ne faut pas se le cacher - beaucoup de temps depuis quelques
mois, la Protection du consommateur devient un programme parmi les 11
programmes du ministère de la Justice. Je souhaiterais
sincèrement que le gouvernement songe à redonner plus de place
à la protection des consommateurs, en recréant un
ministère qui pourrait chapeauter l'habitation et la consommation.
Présentement, il y a beaucoup de demandes du côté des
consommateurs pour des
actions très précises de protection, et je pense que, dans
l'état actuel d'un programme qui se retrouve un programme parmi tant
d'autres, il n'y a pas suffisamment de place pour la consommation. Je
souhaiterais sincèrement qu'on puisse recréer le ministère
de l'Habitation et de la Consommation.
M. le Président, je m'en tiendrai à ces données
pour les notes préliminaires, car je tiens à utiliser une grande
partie du temps pour les questions; nous avons de nombreux dossiers à
traiter. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): Merci, Mme la
députée. J'invite les autres membres de la commission à
faire leurs remarques préliminaires, s'il y a lieu. Sinon, nous allons
appeler immédiatement le programme 11 du ministère de la Justice.
Mme la députée de Terrebonne, avez-vous des questions ou des
remarques?
Discussion générale
Situation budgétaire et
orientations de l'Office de la
protection du consommateur (OPC)
Mme Caron: Bien sûr! Le premier dossier que je souhaiterais
aborder, M. le Président, est la situation budgétaire et les
orientations de l'Office de la protection du consommateur. Si on regarde le
livre des crédits, on nous indique une augmentation des crédits
de 507 700 $, soit 3,8 %, une diminution de trois postes occasionnels, ce qui
représente une mesure d'équilibre budgétaire, et
l'indexation des paiements de transfert de 4,6 %, soit 33 300 $.
Depuis cinq ans, le budget de l'Office n'a augmenté que de 22 %.
Compte tenu de l'inflation, il s'agit donc d'une croissance nulle, ce qui nous
ramène à la donnée de base que je présentais
tantôt, soit que la consommation ne semble pas une priorité pour
le gouvernement puisqu'il y a eu croissance nulle. Le ministre reconnait-il
que, depuis cinq ans, le budget alloué à l'Office a
été, à toutes fins pratiques, gelé et que cela a
pour effet de restreindre ses activités?
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Rémillard: M. le Président, lorsqu'on regarde
les chiffres que nous avons et les budgets qui ont été
accordés, pas simplement dans les cinq dernières années,
je pourrais dire dans les dix dernières années, on
s'aperçoit qu'on a donné à l'Office une augmentation de
budget qui peut se situer dans le contexte de l'augmentation de budget qu'on
donne à d'autres organismes, à d'autres éléments
administratifs ministériels. Il y a eu, par exemple, cette année,
une indexation de 4,6 %, ce qui est, en fonction des paramètres que nous
respectons, le coût de la vie. Et bien sûr que, si on avait trois
fois le budget que nous avons, on pourrait le dépenser aussi bien quatre
fols, mais, à un moment donné, il faut quand môme avoir une
certaine rationalité dans l'élaboration de nos
éléments budgétaires et faire en sorte qu'on puisse
rationaliser.
Nous avons fait des efforts considérables pour rationaliser
l'administration, dépenser le moins possible en administration et le
plus possible en services à la population. Ça a été
l'objectif premier des dernières années. Nous avons voulu rendre
l'Office le plus fonctionnel possible en faisant quelquefois des retouches
à son administration interne, en développant aussi la perception
administrative régionale, tout en respectant le cadre budgétaire
qui nous est alloué en fonction d'une augmentation qui n'est pas
indexée formellement, mais qui l'est en pratique avec, entre autres, en
ce qui regarde cette année une indexation de 4,6 %.
Maintenant, si vous me le permettez, je vais demander à M. Moreau
de compléter en ce qui regarde les différentes politiques mises
en application quant à l'administration de l'Office.
M. Moreau (Gilles): Merci, M. le ministre. Je dois vous dire, en
commençant, qu'il y a environ deux ans l'Office a obtenu 18 postes
supplémentaires, soit un budget de 500 000 $, pour l'extension de sa
juridiction au domaine de l'immobilier en autant que les pratiques de commerce
sont concernées.
Au-delà de cet élément budgétaire
particulier, je dois vous dire que chaque fois que l'Office a subi des
compressions budgétaires depuis la crise de 1981, il a toujours fait en
sorte d'éviter que des services à la population soient
coupés ou soient diminués et il a toujours plutôt
sauvé par des rationalisations administratives de l'argent qui a pu,
à ce moment-là, être donné pour ces compressions
budgétaires. À titre d'exemple, à un certain moment,
l'Office a fusionné deux de ses bureaux régionaux à
Montréal et a réussi, malgré une coupure dans le budget,
à donner exactement le même service à la population,
puisqu'il avait converti des postes d'employés de soutien en postes
d'employés pour donner le service à la population,
c'est-à-dire en postes d'employés préposés aux
renseignements.
De la même façon, il a rationalisé ses
dépenses de téléphonie pour faire en sorte que les
équipements puissent être modernisés sans qu'il n'en
coûte de sommes supplémentaires. En somme, je pourrais vous nommer
plusieurs actions administratives qui ont été prises et ce qui
est significatif, je pense, c'est que les services à la population n'ont
jamais été coupés.
M. Rémillard: Au contraire, si vous me le permettez, M. le
Président, pour enchaîner sur ce que vient de dire le
président de l'Office, non seulement les services n'ont pas
été coupés, mais ils ont été
développés de par ces remaniements des structures
administratives, le but étant
toujours d'assurer la meilleure qualité de services possible et
aussi de développer l'accès à ce service que, de fait, on
pourrait qualifier, M. le Président, de service public pour le
consommateur. Il faut que le consommateur puisse avoir un bon accès
à l'Office et ça, ce n'est pas toujours facile. Il y a l'aspect
régional, oui, mais il y a aussi tout l'aspect administratif dans chaque
bureau. Chaque regroupement administratif a ses problèmes. À
l'Office, il y a eu des efforts considérables qui ont été
faits, en particulier dans les deux dernières années, pour
développer cet accès et rendre de plus grande qualité
encore les services qui sont offerts à la population.
Le Président (M. Kehoe): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Oui, M. le Président. Le ministre a reconnu
lui-même, dans sa première intervention, que nous vivons
maintenant dans une société de consommation, donc que les besoins
se sont accrus au fil des ans. Lorsqu'on regarde les chiffres et qu'on
découvre que de la période de 1985 à 1989, qui
n'était pas une période de crise économique ni une
période de récession, au contraire, et qu'on regarde même
le budget de 1986-1987, alors qu'il y a eu diminution par rapport à
celui de 1985-1986, on a peut-être des raisons de s'étonner un
petit peu.
J'enchaînerais avec une autre donnée, justement, sur les
plaintes reçues.
M. Rémillard: Est-ce que vous me permettez simplement de
faire une remarque à ce que vous venez de dire?
Mme Caron: Oui.
M. Rémillard: En reprenant ce que le président, M.
Moreau, vient de dire tout à l'heure, on a quand même
créé 18 postes nouveaux il y a deux ans pour répondre,
justement, à des besoins nouveaux qui étaient dans ce
contexte-là dans le domaine de l'immeuble. Alors, nouvelle juridiction
qu'on donne à l'Office et 18 postes nouveaux qu'on lui donne justement
pour s'adapter à l'évolution des problèmes que peuvent
poser nos habitudes de consommation.
Mme Caron: Mais les budgets sont quand même restés
en croissance nulle.
M. Rémillard: Non, ils ont été
augmentés considérablement, de quelque 550 000 $, si ma
mémoire est bonne.
Mme Caron: On s'est toujours tenu au taux de l'inflation.
M. Rémillard: Pas en fonction des 18 postes, c'est quand
même 507 700 $ qui ont été ajoutés, ce n'est quand
même pas rien, respectant, justement, l'observation que vous avez faite.
Vous avez parfaitement raison quand vous vouss dites que l'évolution des
besoins des consommateurs est là et que par conséquent, c'est le
rôle de l'Office de pouvoir répondre à ces nouveaux
besoins. Nous, comme gouvernement, nous devons faire ce que nous pouvons faire
pour répondre à ces nouveaux devoirs et obligations de l'Office.
Alors, c'est en fonction de ça. Je vous rappelle que, il y a deux ans,
18 postes nouveaux ont été ajoutés pour que l'Office
exerce sa juridiction dans le domaine de l'immobilier.
Plaintes reçues par l'OPC
Mme Caron: II y a eu effectivement augmentation au niveau des
postes. Si on regarde d'un peu plus près les plaintes reçues, du
1er avril 1989 au 28 février 1990, les 12 bureaux régionaux ont
reçu 157 146 plaintes.
M. Rémillard: Pouvez-vous me dire à quelle page
vous vous référez, s'il vous plaît?
Mme Caron: À la page 15. M. Rémillard: Page
15.
Mme Caron: Dans les renseignements particuliers.
M. Rémillard: Renseignements particuliers.
Mme Caron: Ça va? Donc, à la lecture de ces
chiffres, on nous dit que 14 920 plaintes ont été
traitées, donc, 9, 4 % des plaintes reçues. Est-ce que c'est
exact? Qu'arrive-t-il aux autres plaintes, puisque seulement 9, 4 % des
plaintes reçues ont été traitées, et quelles sont
les causes de ce faible taux de rendement?
M. Rémillard: II faut bien comprendre le rôle de
l'Office. L'Office, comme je l'ai mentionné dans mes notes d'ouverture,
a pour rôle de renseigner le consommateur, aussi de recevoir sa plainte
et de pouvoir vérifier, dans un premier temps, si cette plainte peut
avoir à première vue quelque fondement valable, qu'il y aurait
vraiment eu lésion pour le consommateur. Par conséquent, dans ce
cas-là, s'il reçoit la plainte et s'il considère qu'elle
est fondée, l'Office va utiliser la médiation, la conciliation
pour essayer de régler le litige entre le consommateur et le
commerçant et, si ça ne se règle pas, il peut prendre
différents moyens, ça peut aller jusqu'à une action en
justice. Dans le cas que vous citez, il y a eu un nombre considérable de
plaintes; ces plaintes sont étudiées par l'Office et,
après étude, certaines sont retenues pour qu'il y ait travail
ultérieur de la part de l'Office.
Je vais laisser M. le président vous expliquer plus en
détail ce qui s'est passé dans le cas que vous soulignez. (11 h
15)
M. Moreau: Merci, M. le ministre. Lorsque l'Office reçoit
des plaintes des consommateurs, en l'occurrence 174 882 d'avril 1989 à
mars 1990, les préposés aux renseignements expliquent aux
consommateurs quels sont leurs droits et obligations en regard de leur plainte
individuelle et demandent aux consommateurs de faire eux-mêmes leur
propre démarche, de façon qu'ils puissent régler
eux-mêmes leur problème. Lorsqu'un consommateur ne réussit
pas à régler son problème, nous lui faisons parvenir un
formulaire de plainte en trois exemplaires et il en envoie un au
commerçant. Il en conserve une copie pour lui et il envoie une copie
à l'Office. Nous avons fait parvenir au cours de cette année 28
594 formulaires de plaintes. Ce qui laisse entendre pour tous les autres cas,
ou bien que le problème a été réglé, ou bien
que le consommateur, ayant eu l'information, a été satisfait de
la réponse et s'est rendu compte qu'il n'avait pas nécessairement
raison.
Je reviens maintenant à ces 28 000 formulaires de plaintes.
Lorsqu'ils sont envoyés, la plupart des dossiers se règlent
à ce niveau. Quand le commerçant reçoit le formulaire de
plainte, habituellement, il s'entend avec le consommateur et, lorsqu'il ne
s'entend pas avec le consommateur, celui-ci recommunique à ce
moment-là avec nous et le préposé aux renseignements fait
une médiation auprès du commerçant. On voit quel est le
taux d'indemnisation, par le simple fait pour le consommateur d'utiliser le
formulaire de plainte ou, en cas d'échec, suite à la
médiation de l'OPC; 70 % des dossiers sont réglés.
De ces 28 000 dossiers maintenant, il y a 16 546 dossiers de plaintes
qui font l'objet d'une analyse plus détaillée par nos
préposés aux renseignements, pour être en mesure de donner
une information plus particularisée lorsque c'est plus compliqué.
Lorsque des dossiers concernent des problèmes de consommation vraiment
sérieux - et cette année, il y a eu 8597 cas - un dossier
à ce moment-là est ouvert et est transféré dans les
autres directions de l'organisme pour traitement, habituellement un traitement
pénal ou, encore, un traitement civil, mais, de façon plus
globale, par notre contentieux. Donc, 8597 dossiers ont été
ouverts concernant 14 369 consommateurs et ensuite c'est à partir de ces
dossiers qu'il y a des enquêtes, des actions faites par le contentieux et
qu'il y a également des moyens d'intervention en termes de communication
aussi. C'est ce qui nous permet de déceler des problèmes de
consommation qui nécessitent une information plus
généralisée à travers notre réseau et les
médias.
Le Président (M. Kehoe): M. le député
d'Anjou, je comprends que vous avez une question, une intervention.
M. Larouche: C'est au sujet de la comparaison de
l'efficacité entre le bureau de Québec et celui de
Montréal. Dans le même tableau de la page 15 entre le 1er avril
1989 et le 20 février 1990, si on compare le nombre de plaintes
seulement - je ne parle pas des renseignements, mais des plaintes,
considérant que "plaintes traitées" réfère à
plaintes - 16 000 plaintes, 2031 plaintes traitées versus 77 000
plaintes à Montréal et 4994 plaintes traitées, le bureau
de Québec comparé à celui de Montréal semble deux
fois plus efficace dans le traitement des plaintes. Est-ce qu'il y a une raison
à cette efficacité de Québec?
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre. Une bonne
question?
M. Rémillard: Ça demande consultation, je pense,
monsieur.
Le Président (M. Kehoe): Pouvez-vous leur
répondre?
M. Moreau: Au cours de cette année, dans la région
de Québec, certains gros dossiers ont nécessité un
traitement plus considérable, parce que les problèmes qui
surgissaient étaient sérieux, impliquaient des faillites et
concernaient un ensemble de consommateurs un peu plus considérable.
Alors, il peut arriver, de façon ponctuelle, que dans une région,
évidemment, il faille traiter beaucoup plus de dossiers que dans une
autre région. Proportionnellement, lorsque les problèmes se
posent, ils sont particulièrement aigus. Alors, ce sont des raisons
comme celles-là qui peuvent expliquer cela, et je pense que je peux vous
affirmer que la performance de nos préposés aux renseignements,
qu'ils soient d'une région ou d'une autre, est à peu près
la même. Les gens traitent à peu près le même nombre
de dossiers.
M. Larouche: En termes de solution, on le voit aussi entre avril
1988 et mars 1989, c'est encore sensiblement les mêmes proportions. Il
semble vraiment que le bureau de Québec soit plus efficace. Je ne veux
pas dire que les autres sont moins efficaces, mais celui de Québec est
très efficace, ce pour quoi je vous félicite.
Mais il y a une tendance. Je n'ai pas les autres chiffres, mais il y a
certainement des raisons qui expliquent... À moins que ça
fonctionnait moins du côté de Montréal. Il faudrait
peut-être y mettre plus de ressources. Plus tard, j'aurai d'autres
questions concernant les ressources. Mais, à ce niveau-là, c'est
l'"output", c'est la production du bureau, des bureaux régionaux, et je
fais seulement que comparer Montréal et Québec. Mais je vous
félicite pour la perfor-
mance de Québec.
M. Moreau: Je dois vous dire que les préposés aux
renseignements, qui fournissent la même performance à travers le
réseau, donnent également énormément de
renseignements, parce qu'on reçoit aussi beaucoup de demandes
d'information. Ils répondent à beaucoup de plaintes des
consommateurs et, comme je le disais tantôt, les réponses que l'on
donne sur les plaintes permettent au consommateur de connaître ses droits
et obligations et de pouvoir régler lui-même son
problème.
Évidemment, il est difficile de faire l'adéquation entre
le nombre de plaintes traitées dans une région et celui d'une
autre région. Vouloir conclure qu'un bureau est plus efficace qu'un
autre à cause de ça, le traitement de plaintes n'est qu'une
petite partie du travail des préposés aux renseignements, qui
font surtout de l'information autant sur les demandes de renseignements que sur
les plaintes qui sont logées.
Alors, principalement, ils font de l'information, parce que
rappelons-nous que le but visé par nos bureaux régionaux est
principalement de donner au consommateur une information individuelle qui va
lui permettre de l'outiller dans notre société de consommation et
lui donner les moyens de régler lui-même ses problèmes, de
se prendre en main et de savoir comment se débrouiller, parce que la
difficulté, c'est que les gens ne connaissent pas leurs droits et ne
connaissent pas leurs recours. C'est principalement ce qu'essaie de faire notre
réseau de bureaux régionaux.
Le Président (M. Kehoe): Merci. Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: Du côté de la philosophie de ce principe
de donner aux gens les outils pour se débrouiller eux-mêmes, il
n'y a pas de problème, sauf qu'il y a ce que les consommateurs nous
disent dans la pratique. Une des raisons principales peut-être du peu de
plaintes qui vous reviennent après, c'est, lorsque le consommateur
appelle au bureau pour déposer une plainte et qu'on lui explique la
procédure à suivre, qu'il doit se débrouiller
lui-même; 80 % des consommateurs décident alors d'arrêter
leurs démarches là.
Lorsqu'ils reçoivent un formulaire, lorsqu'on leur dit qu'ils ont
droit à un formulaire et qu'ils doivent... Juste de refaire le processus
de téléphoner à l'Office pour dire: Non, ça n'a pas
fonctionné. Avez-vous d'autres outils? On perd une grande partie du
pourcentage des consommateurs. Même processus pour vos 28 514 personnes
qui reçoivent un formulaire; ces gens-là doivent le retourner et
le compléter. La démarche est beaucoup trop complexe pour
plusieurs consommateurs qui décident tout simplement d'abandonner, et
c'est une des raisons principales pour lesquelles vous vous trouvez avec des
chiffres présentant des écarts assez impressionnants.
Une dernière question là-dessus. Sur les 8597 plaintes qui
ont bénéficié des services du contentieux, combien se sont
retrouvées avec des plaintes formelles en cour?
Le Président (M. Kehoe): M. Moreau.
M. Moreau: Périodiquement, nous demandons à nos
consommateurs, par l'envoi de coupons-réponses, leurs commentaires sur
le service qu'ils ont reçu du bureau régional, et le taux de
satisfaction est très élevé. Il est dans les 90 %. Je
pourrai vous donner le chiffre plus précisément tantôt.
Mme Caron: Sauf que vous perdez! Vos 90 % ou 80 %, ils sont sur
le nombre qui arrive à avoir des démarches. Mais pour tous ceux
que vous avez perdus entre-temps, est-ce qu'il y a des statistiques là
dessus?
M. Moreau: Ce que je vous dis là-dessus, c'est que,
à certaines périodes dans l'année, nous envoyons des
coupons-réponses à tous ceux qui nous ont
téléphoné sur une période donnée pour
vérifier s'ils ont été satisfaits et s'ils ont des
commentaires. Ils sont satisfaits dans la très grande majorité
des cas. Et dans les cas où ils ne le sont pas, le directeur des bureaux
régionaux communique personnellement avec eux. Je pourrai vous donner
les chiffres précis tantôt là-dessus.
Mme Caron: J'aimerais bien.
M. Moreau: Je dois vous dire aussi que nous avons fait un sondage
sur les raisons pour lesquelles les formulaires de plaintes, par exemple, n'ont
pas été retournés. Dans 63 % des cas, les personnes qui
n'ont pas retourné leur formulaire de plainte à l'Office disent
avoir réglé leurs problèmes depuis qu'elles ont
contacté le bureau régional de l'OPC. Donc, plus de 50 % de ces
gens-là ont réussi à régler leurs problèmes,
et beaucoup de problèmes se règlent avant même que le
formulaire de plainte ne soit retourné à l'OPC.
M. Rémillard: Si vous me le permettez, M. le
Président. Je comprends très bien les interrogations de Mme la
députée de Terrebonne. Je crois qu'elle touche un point
particulièrement important et sensible. C'est souvent pas facile pour
des gens qui sont face à des problèmes et qui se retrouvent,
finalement, à remplir des formulaires qu'ils peuvent avoir de la
difficulté à remplir. Peut-être pour le
bénéfice de Mme la députée, avez-vous un exemplaire
de votre formulaire? Est-ce que vous avez ça?
M. Moreau: Du formulaire de plainte?
M. Rémillard: Oui, du formulaire de plainte.
Peut-être qu'on pourrait le déposer.
M. Moreau: On pourrait le déposer dès aujourd'hui
si vous le permettez.
M. Rémillard: Vous l'avez avec vous? M. Moreau:
Nous ne l'avons pas ici. M. Rémillard: Non. M. Moreau:
Nous l'avons au bureau.
M. Rémillard: Voulez-vous, éventuellement, le plus
tôt possible, en déposer un parce que je pense que ce
point-là est particulièrement important.
Mme Caron: Parce qu'il ne faut jamais oublier, en cette
Année internationale de l'alphabétisation, que nous nous
retrouvons dans une société où il y a 300 000
analphabètes, 28 % de notre population, donc une personne sur quatre et
que, pour tous ces gens-là, dès qu'on parle de procédure,
de formulaire, c'est extrêmement difficile et, souvent, ils n'osent
même pas l'avouer. Ils n'iront pas dire, lorsque l'Office les rappelle
pour voir s'ils sont satisfaits ou pourquoi ils n'ont pas retourné le
formulaire, ils ne diront pas; Je ne sais pas lire, je ne sais pas
écrire. Ils vont dire: Mon problème est réglé.
C'est plus simple.
M. Rémillard: Oui, c'est vrai ce que vous dites, que
ça se peut que ça se produise comme ça dans certains cas.
Maintenant, je sais aussi que, lorsqu'il s'agit de personnes qui n'ont pas la
capacité, pour différentes raisons, de répondre au
formulaire et qui en informent l'Office, l'Office les aide. Mais vous avez
raison de souligner que, pour bien des gens, ça peut être
difficile de dire ça, de ne pas l'avouer et ça peut poser un
problème.
D'autre part, il faut bien comprendre qu'à un moment
donné, pour que l'Office puisse agir et sache vraiment les
données de base et qu'on s'entende sur les données de base, il
faut qu'on puisse avoir un formulaire, quelque chose d'écrit sur lequel
on peut se fier. On ne peut pas le faire pour chaque personne qui vient se
plaindre parce que ce serait effrayant avec le nombre de plaintes qu'il peut y
avoir. Est-ce qu'on peut penser en termes d'un formulaire qui pourrait
être encore plus simplifié? En fait, je crois que c'est une
question qui est très intéressante. Il faudrait probablement y
revenir un peu plus tard, mais c'est certainement une question importante.
Le Président (M. Kehoe): M. le député
d'Anjou.
M. Larouche: Alors, peut-être comme je le disais, si on
peut regarder maintenant en termes budgétaires, on voit qu'il y a quatre
fois plus de plaintes à Montréal qu'à Québec - je
prends seulement l'année 1989-1990 - et le budget est du simple au
double entre Québec et Montréal. L'efficacité de
Québec et Montréal est du simple au double aussi. Alors, je pense
qu'il y a une corrélation entre les budgets qui sont donnés
à Québec et les budgets qui sont donnés à
Montréal pour atteindre ce niveau d'efficacité. Voyez-vous, le
nombre de plaintes à Québec, 16 210; à Montréal, 77
996, ce qui est environ quatre fois plus. Au niveau de votre budget au 31 mars
1990, 513 473 $ pour Québec; 1 015 210 $ pour Montréal. Alors,
peut-être qu'au niveau de la répartition des budgets entre les
différents bureaux régionaux et, en particulier, entre les deux
pôles, la capitale et la métropole, il pourrait y avoir un examen
à ce niveau-là concernant les ressources. Alors, c'est tout
simplement une question de ressources internes et d'y aller en fonction des
problèmes qui sont posés. Je pense qu'on peut tirer profit de
l'expérience de I'ombudsman à ce niveau-là.
M. Rémillard: M. le Président, comme toujours, le
député d'Anjou a bien préparé ses dossiers. Il a
étudié avec beaucoup de minutie tous les chiffres. Tout à
l'heure, il a souligné les différences d'efficacité selon
ses termes ou, je devrais dire, de résultats en ce qui regarde les
bureaux de Montréal et de Québec. Maintenant, il ajoute l'aspect
budgétaire pour questionner sur la répartition des ressources et
budgétaires et de personnel entre les bureaux, en particulier entre
Montréal et Québec. Je vais demander au président de
l'Office d'apporter une réponse.
M. Moreau: Merci. Nos directeurs régionaux, comme je le
disais tantôt, qui sont confrontés à une tâche
multiple, principalement à une tâche d'information, mais
également à la tâche de répondre aux plaintes des
citoyens et de traiter ces plaintes-là, nous informeraient de leur
manque de personnel ou de ce déséquilibre s'il existait. Il peut
arriver, par exemple, qu'un dossier de plainte soit beaucoup plus complexe
parce qu'il comporte un problème pour un ensemble de consommateurs. Une
plainte peut demander beaucoup plus de travail que, par exemple, dix plaintes
dans une autre région. Je ne dis pas que c'est ça l'explication,
mais ça peut être l'explication.
S'il y avait un déséquilibre dans la répartition
des effectifs entre nos bureaux régionaux, principalement ceux de
Québec et de Montréal, très rapidement notre directeur des
bureaux régionaux non seulement serait informé, mais il le
réaliserait lui-même et il pourrait, à ce moment-là,
procéder aux ajustements nécessaires de répartition
d'effectifs entre les bureaux. (11 h 30)
Encore une fois, il est difficile de comptabiliser la rentabilité
ou l'efficacité en termes de nombre de dossiers de plainte parce que...
Comme, par exemple, des procès à la cour, parfois un
procès peut prendre une semaine et un autre peut prendre une
journée. Il y en a un qui est en cours présentement depuis de
nombreuses années, celui de la MIUF, qui occupe un juge à temps
plein depuis de nombreuses années. Tout ça pour dire, toutes
comparaisons étant égales, qu'il y a des dossiers qui demandent
beaucoup de travail et d'autres très peu de travail. Ce qui est
important, c'est qu'on répartisse bien les ressources,
c'est-à-dire le personnel et les budgets entre les bureaux. Je peux vous
affirmer qu'il y a une harmonie à ce point de vue là dans la
perception qu'ont nos directeurs régionaux pour la répartition
des ressources. Personne ne se plaint ni ne pense qu'une région est
favorisée à ce point de vue là; on le saurait très
rapidement si ça existait.
Le Président (M. Larouche): Est-ce qu'il y a une
ventilation ou une typologie des plaintes qui sont formulées dans les
bureaux régionaux? Je prends l'expérience de l'ombudsman, qu'on a
entendu ici à la commission des institutions. Il arrive avec six types
de recours à l'ombudsman. Il y a certainement une typologie qui existe,
et j'aimerais, si le document existe, qu'il soit ' déposé pour
nous dire quels sont les types de plainte qu'on dépose, et
peut-être aussi les types de renseignements qui sont demandés.
Peut-être qu'à partir de ça... C'est, en fin de
compte, une approche qui est centrée sur le client versus une approche
qui serait centrée sur l'organisation elle-même. Quels sont les
besoins de la population en regard de l'Office de la protection du
consommateur? Ce dossier-là, à mon point de vue, doit exister;
s'il n'existe pas, il devrait être monté dans les plus brefs
délais, au moins, si on veut considérer l'adoption de ces
crédits.
M. Moreau: Effectivement, nous avons ventilé les plaintes
des consommateurs par secteur et, bon an mal an, c'est à peu près
toujours les mêmes secteurs que l'on retrouve comme, par exemple, les
véhicules de transport qui sont toujours au premier plan. C'est le
principal problème de consommation des citoyens. Ensuite de ça,
les organismes et entreprises, ensuite, des problèmes de mobilier, des
problèmes d'habitation, des problèmes de services financiers et,
ensuite, la liste continue de façon...
Le Président (M. Larouche): Est-ce que vous pouvez
déposer cette liste?
M. Moreau: Oui, certainement.
Le Président (M. Larouche): On voudrait avoir une copie de
ça.
M. Moreau: Dans cette liste, en plus d'indiquer le total des
demandes des consommateurs et le pourcentage, nous donnons aussi la nature de
cette demande-là, le type de problème soulevé.
Le Président (M. Larouche): C'est un document
intéressant et ça démontre le sérieux de votre
travail. Déjà, vous êtes orienté en fonction de la
clientèle. Ça répond à bien des questions. Alors,
Mme la députée aurait une autre question.
Nombre et localisation des bureaux régionaux de
l'OPC
Mme Caron: Oui, toujours sur les bureaux régionaux, une
question bien simple. M. le Président, est-ce qu'on envisage de
maintenir et/ou de développer le nombre de bureaux et la localisation de
ceux-ci si on entend en développer au cours des prochaines
années?
M. Rémillard: M. le Président, tout à
l'heure, j'ai dit qu'un aspect très important pour que l'Office puisse
faire son travail, c'était de développer son accessibilité
pour les consommateurs. Bien sûr, l'Office doit offrir un service de
bonne qualité. Mais l'Office doit offrir aussi des services qui sont
accessibles. Et parler d'accessibilité au Québec, ça
signifie se référer à un territoire qui est très
grand, qui n'est pas facile souvent d'accès, mais l'Office a toujours
fait des efforts considérables pour développer son accès
par le développement régional. Il y a présentement 12
bureaux régionaux. Donc, chaque région administrative a son
bureau régional qui a ses ressources, qui est actif, qui a une
possibilité donc d'action la plus efficace possible. On se
réfère aux régions administratives. Est-ce qu'il faudrait
rouvrir de nouveaux bureaux? C'est une question qui nous est souvent
posée, d'ouvrir des bureaux dans tel ou tel endroit. Cependant, il faut
dire qu'on développe aussi considérablement l'accès par
voie téléphonique et qu'on prend les téléphones qui
sont faits. On accepte les appels à frais virés. Ça, c'est
un aspect qui est très important. Le consommateur qui veut se plaindre
à l'Office et qui a à faire un appel interurbain au bureau
régional n'a pas à payer les frais d'interurbain, c'est
évident. On accepte toujours les frais d'interurbain. Or, dans ce
contexte-là, on n'envisage pas, pour un avenir prévisible,
d'augmenter le nombre de postes en régions.
Mme Caron: Vous avez devancé ma question concernant les
coûts d'interurbain. Je dois peut-être vous préciser, bien
égoïstement, qu'il y a la région de Lanaudière
maintenant qui existe dans les régions administratives et qui n'a pas
son propre bureau.
M. Rémillard: J'en prends bonne note, Mme la
députée. J'en prends bonne note.
Systèmes de transfert électronique de
fonds
Mme Caron: Je reviens, disons, à la situation
budgétaire et aux orientations générales de l'Office.
À la page 3 du livre des crédits, nous voyons que M. Jean Leblond
a participé à plusieurs réunions d'un groupe de travail
pour étudier la question des systèmes de transfert
électronique de fonds. Donc, la question, bien évidemment: Est-ce
qu'on envisage de réglementer les systèmes de transfert
électronique de fonds?
M. Rémillard: Si vous me le permettez, je vais demander
à M. Moreau de répondre à cette question très
technique.
M. Moreau: Oui, merci. Concernant les systèmes de
transfert électronique de fonds, il y a présentement un
comité d'étude fédéral-provincial qui a
été mis sur pied l'année dernière par les ministres
de la Consommation et qui a pour but de favoriser la rencontre et les
échanges entre les associations de consommateurs à travers le
Canada et les associations de commerçants, afin d'essayer de s'entendre
sur un code pratique de consommation dans ce domaine-là de façon
à régler à l'amiable tous les problèmes qui
pourraient exister, un peu comme ça se fait en Nouvelle-Zélande.
Les principaux problèmes qui sont identifiés sont la
confidentialité des données, la sécurité des
systèmes de transfert électronique de fonds, les
difficultés de preuve de paiement, l'irrévocabilité du
paiement, la perte de privilège d'insaisissabilité. Or, tout
ça présentement, ça fait l'objet de réunions entre
commerçants et associations de consommateurs, autour de la même
table, qui essaient de démêler les enjeux et de s'entendre sur les
protections qui sont nécessaires dans ce domaine. Et le tout est fait,
si vous voulez, avec la collaboration de ce groupe de travail
fédéral-provincial. Jusqu'à maintenant, plusieurs
réunions ont été tenues, notamment à Toronto. La
prochaine réunion aura lieu à Québec au cours du mois de
juin prochain, réunissant autour de la même table tous ces
intervenants. Il faut se rappeler que, dans ce domaine évidemment, il y
a des juridictions autant provinciales que fédérales.
Mme Caron: Est-ce que vous avez un échéancier et
est-ce qu'on peut espérer une réglementation à court
terme?
M. Moreau: Alors évidemment, nous n'avons pas
d'échéancier parce que ceux qui sont les acteurs dans ce dossier
sont les associations de consommateurs et les associations de commerce. Ce que
l'Office peut faire pour les associations de consommateurs, c'est de leur
donner un soutien technique. Alors finalement, c'est eux qui ont le
contrôle de l'échéancier, et, dès la prochaine
réunion des ministres de la Consommation, un rapport sera fait sur
l'état d'avancement de ce dossier. Il faut dire qu'il n'a
débuté que cette année. Ces rencontres entre associations
de consommateurs et commerçants n'ont débuté que cette
année.
M. Rémillard: M. le Président, la question de Mme
la députée de Terrebonne est très pertinente, très
importante parce qu'elle se réfère à certains
problèmes qui ne sont pas faciles à solutionner dans le cas de
l'évolution des technologies de notre société
contemporaine. Et en particulier, toutes ces questions des transferts
électroniques de fonds, ça se réfère à un
point qui m'est particulièrement cher, un point sur lequel Mme la
députée de Terrebonne a insisté dans ses notes de
présentation, au tout début de cette séance: c'est
concernant le respect de la vie privée et ça, c'est un point
très important. Le comité qui aura donc à travailler sur
ce code, comme on vient d'expliquer, devra tenir compte, en particulier, de
cette préoccupation que nous avons de protéger la vie
privée. Alors on sait, M. le Président, que, par
différentes données qui sont compilées par voie
électronique, par ordinateurs, on peut en arriver, par une banque
centrale, à avoir des informations sur la vie privée des citoyens
qui peuvent être fort inquiétantes. Je pense au citoyen, par
exemple, qui va chez son assureur pour avoir l'assurance-vie, donc il passe un
examen médical. L'examen médical est répertorié par
ordinateur dans une banque de données. Je pense au consommateur qui
s'adresse à sa banque pour avoir son prêt de consommation, et
là aussi c'est répertorié dans une banque de
données électronique. Je pense aussi à celui qui est en
instance de divorce et, au palais de justice, là aussi, c'est
répertorié sur une banque de données.
En fait, bref, M. le Président, je pourrais
énumérer beaucoup de situations où toutes ces
données qui ne sont pas nécessairement confidentielles entre
elles, pas nécessairement, dans certains cas, mais qui, lorsqu'on les
compile, peuvent représenter un véritable portrait de la vie
privée d'un citoyen, et c'est ça qui est dangereux. Alors c'est
dans ce contexte-là qu'il faut être extrêmement prudent et
c'est là un sujet qui est directement relié à ces
transferts électroniques de fonds. Il faut être très
prudent dans ça, en plus des autres problèmes que ça pose
concernant les éléments de preuve par exemple, sur le plan
juridique.
M. le Président, en ce qui regarde la protection de la vie
privée, vous savez sans doute que nous aurons éventuellement une
commission parlementaire sur le respect de la vie privée. Cette
commission parlementaire, je la voudrais la plus complète possible, pour
étudier tous les éléments de respect de la vie
privée. Ça,
ça va autant en ce qui regarde l'électronique dans les
différents éléments que je viens de mentionner que
ça peut concerner aussi l'écoute. On sait que maintenant on a
développé des microphones extrêmement importants. Par
exemple, M. le Président, normalement nous pourrions avoir un micro ici,
qui nous permettrait de saisir à la perfection ce que disent à
voix basse nos deux collègues du bout de la table, que nous entendons
ici très bien, mais pas tout à fait assez clairement. Il
s'agirait d'utiliser un micro, M. le Président, et nous pourrions capter
chaque mot prononcé par nos deux amis au bout de la table de cette
salle. Et ça pourrait s'ajouter 200, 300 ou 500 pieds plus loin. Il y a
toutes sortes de techniques qui existent grâce au développement
technologique. Alors, le respect de la vie privée signifie beaucoup
d'aspects que je crois que, comme parlementaires, c'est notre devoir de pouvoir
examiner de plus près. Il y aura donc, éventuellement, une
commission parlementaire, comme je l'ai déjà annoncé,
d'ailleurs, à deux ou trois reprises, pour étudier tous ces
aspects. (11 h 45)
Le Président (M. Larouche): Mme la
députée.
Mme Caron: Oui, M. le Président. D'ailleurs, en 1988, le
ministre de la Justice, lors du dîner-bénéfice
commémorant le 40e anniversaire de la Déclaration universelle des
droits de l'homme et le 25e anniversaire de la Ligue des droits et
libertés, a pris l'engagement de mettre en vigueur le chapitre du Code
civil sur le respect de la réputation et de la vie privée et de
légiférer, avant novembre 1989, pour étendre les principes
de la Loi sur l'accès à l'information au secteur privé.
Novembre 1989 est passé; quand le ministre entend-il respecter son
engagement? On nous ouvre la porte pour une commission parlementaire. Est-ce
qu'on peut avoir un peu plus de précisions?
M. Rémillard: C'est une autre très bonne question
de la part de Mme la députée, M. le Président. De fait, on
s'est aperçus qu'il y a beaucoup d'éléments qui se
réfèrent à ce sujet, le respect de la vie privée,
que nous voulons étudier. Et j'en ai donné quelques exemples tout
à l'heure. Il y a aussi ma collègue, la ministre des
Communications, qui veut que soit revue la Loi sur la commission d'accès
à l'information. Il y a d'autres collègues qui, dans leur
domaine, utilisent aussi certains moyens et qui veulent pouvoir en discuter et
vérifier, aussi, en ce qui regarde la protection de la vie
privée... Alors on s'est rendu compte que le problème
était, quand même, considérable, qu'il touchait plusieurs
aspects et que, si vraiment on veut solutionner le problème, il faut une
commission parlementaire. Une commission parlementaire qui, comme je l'ai
mentionné tout à l'heure, va siéger le nombre de jours
qu'il faudra, va faire venir des experts, des gens qui vont, en fonction de la
nouvelle technologie, comme en fonction de l'administration que nous avons,
à différents points de vue, qui vont nous dire comment, de la
meilleure façon, nous pouvons respecter la vie privée. Mais je me
suis aperçu que ce n'est pas en promulguant une simple loi ou certains
principes sur le respect de la vie privée qu'on va atteindre ce but. Il
faut que ce soit beaucoup plus concret et pratique que ça. Donc, je
crois que le seul moyen, c'est d'avoir une commission parlementaire.
Le Président (M. Larouche): À l'égard,
peut-être, du problème plus pointu du transfert
électronique des données, au niveau bancaire en particulier, je
voudrais savoir si, concernant la collaboration qu'il y a entre les provinces,
en tout cas Québec et le fédéral, déjà au
Québec, ici, on fait appel aux ressources qu'on a. Par exemple, j'ai eu
l'occasion de rencontrer Me Nicole L'Heureux, de la faculté de droit de
l'Université Laval, qui est...
M. Rémillard: Une excellente juriste.
Le Président (M. Larouche):... une experte dans ce
dossier, justement, du transfert électronique des données, de la
validité de la signature au bas, par exemple, d'un transfert de fonds
dans un guichet automatique, et ainsi de suite. Souvent, on a tendance à
regarder ailleurs et on oublie les experts qui sont à nos portes. Alors
Me Nicole L'Heureux serait sûrement une excellente collaboratrice avec
l'Office de la protection du consommateur, dans ce dossier bien
spécifique.
M. Rémillard: M. le Président, c'est évident
que l'utilisation accrue de l'électronique par nos institutions
financières, ça suscite beaucoup de réactions de la part
des personnes et des organismes qui sont concernés par la protection des
intérêts des consommateurs. Et mentionnons toute la question
concernant les guichets automatiques ou le débit direct
préautorisé, le crédit préautorisé, la carte
de débit, directement. Les problèmes que nous identifions, c'est
tout d'abord la confidentialité des données, la protection de la
vie privée, comme on vient de le mentionner, mais c'est aussi la
sécurité des STEF, comme nous les appelons et aussi les
difficultés de preuve de paiement, l'irrévocabilité du
paiement, la perte de privilèges d'insaisissabilité. Alors, M. le
Président, face à ces problèmes-là, quelle solution
peut-on apporter? On peut légiférer, oui. Et je crois qu'il va
falloir, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, se pencher sur
ce problème. On a déjà commencé, d'ailleurs.
L'Office le fait. Moi, dans ma réforme du Code civil... Au niveau du
ministère, nous sommes aussi à revoir certaines données
qui vont être directe-
ment reliées à ces problèmes-là. Mais,
à court terme, pour prendre votre expression, M. le Président,
pour être plus pointus en fonction des problèmes que nous avons,
je crois qu'il serait intéressant, comme nous l'avons mentionné,
d'avoir un code pratique des consommateurs, qui pourrait guider le consommateur
et, en particulier, qui pourrait comporter les éléments suivants:
tout d'abord, un ensemble des règles types relatives aux conditions des
conventions avec les titulaires de cartes; deuxièmement, des
procédures normalisées pour résoudre les
différends, troisièmement, l'assurance que les consommateurs
recevront rapidement des renseignements sur les conditions de la convention et
les frais de service; quatrièmement, l'obligation de fournir un
reçu de forme normalisée pour les transactions TEF-PV;
cinquièmement, que les relevés portent des indications de
transaction uniques et le nom des commerçants; sixièmement,
l'assurance que les informations personnelles ne seront pas transmises à
une tierce personne sans le consentement du consommateur; et
septièmement, l'obligation de fournir un relevé de crédit
obtenu au cours de la dernière période.
Si nous pouvons avoir ce genre de code, pour aider le consommateur, pour
l'Informer, un véritable code pratique du consommateur, dans ces
cas-là, je crois qu'il y a déjà un bon pas de fait. Mais
ça ne suffit pas. Il faut aussi légifé rer.
Le Président (M. Larouche): Mme la députée
de Terrebonne.
Tenue d'une commission parlementaire pour
étudier les moyens d'assurer le respect
de la vie privée
Mme Caron: Merci, M. le Président. Je tiens, en premier
lieu, à vous dire que vous vous êtes donné la parole, mais
je n'avais point terminé, M. le Président, sur le non-respect de
l'engagement du ministre. Est-ce que cette commission parlementaire, puisque
l'engagement est changé, aujourd'hui, on nous parle davantage, au lieu
de mettre en vigueur le chapitre du Code civil, d'une commission parlementaire.
Est-ce que vous pouvez prendre l'engagement, aujourd'hui, de nous donner la
date de cette commission parlementaire ou, du moins, à quelle session
elle doit se tenir?
M. Rémillard: Cette commission parlemen taire, je voudrais
qu'elle soit la plus complète possible, comme j'ai mentionné tout
à l'heure Elle implique plusieurs collègues. J'ai eu l'oc casion
d'en parler avec certains de mes collègues dont, en particulier, hier
même, avec ma collègue des Communications. Je dois en parler avec
d'autres de mes collègues, qui ont aussi des problèmes qui sont
directement reliés au respect de la vie privée. J'aimerais en
parler aussi, bien sûr, avec l'Opposition, parce que ce que nous devons
chercher, avec une telle commission parlementaire, c'est d'avoir le maximum
d'informations pour que notre législation soit la plus efficace
possible. Quand ça pourrait avoir lieu? Autant que possible, je crois
que nous visons l'automne prochain.
Mais nous aimerions avoir une commission parlementaire qui serait bien
préparée, donc, qui pourrait nous permettre, comme
parlementaires... Je pense qu'à ce niveau-là, ce n'est pas une
question de partisanerie politique, d'un côté ou de l'autre de la
Chambre, nous avons tous le môme objectif. On peut avoir des
différences de points de vue sur les moyens qu'on peut prendre, mais
nous sommes, je crois, préoccupés, des deux côtés de
la Chambre, du respect de la vie privée, c'est évident. Donc,
cette commission parlementaire, je la voudrais capable d'informer le plus
possible les parlementaires sur ce que nous devons faire.
Vous savez, Mme la députée, nous entendons beaucoup
parier, de ce temps-ci, dans les dernières heures, en particulier, d'un
regroupement des Québécois et Québécoises
au-delà des partis politiques. Je trouve ça très,
très intéressant. Ce qu'on peut penser lorsqu'on évoque le
dossier constitutionnel, on peut le penser dans notre vie de tous les jours, en
fonction de secteurs d'activité qui sont très importants. Et,
lorsqu'on parie de la vie privée, je pense que c'est un secteur qui
mériterait notre attention, non pas comme membres d'un parti politique,
mais comme parlementaires soucieux de donner un maximum de protection. Alors,
lorsque vous me dites: Quand, exactement, la commission parlementaire? Je vous
dis: Nous allons travailler ensemble pour établir une date qui pourra
nous permettre à tous de bien nous préparer et de penser cette
commission parlementaire comme nous la voulons, pour qu'elle soit la plus
complète possible.
Mme Caron: Parfait, M. le ministre.
Le Président (M. Larouche): Est-ce que je pourrais poser
une question, Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: Ah! là-dessus, j'ai terminé, il n'y a
pas de problèmes.
Une voix: Bon!
Critères d'attribution des subventions de
l'OPC
Le Président (M. Larouche): Étant donné que
c'est l'étude des crédits, parce que je voudrais qu'on parie
aussi un peu des crédits, à partir des documents qui nous sont
donnés, si je vous réfère à la page 7 du document,
il y a une ventilation de différentes subventions par l'Offtce
de la protection du consommateur. On volt: Association des consommateurs
du Québec, 90 000 $, mais on ne donne rien pour les différentes
régions: Québec, Sainte-Foy, Trois-Rivières, Chicoutimi,
La Tuque et Montréal. Alors, comment est-ce ventilé à ce
niveau-là? Si vous pouviez déposer le document.
D'autre part, j'aimerais avoir des renseignements concernant les
critères. Ce qui me surprend un peu... Outre qu'être
président de la commission dans le moment, je suis président du
caucus ministériel de l'est de Montréal. Alors, ça touche
quand même beaucoup de comtés, beaucoup de population, et je vois
que, pour l'ACEF de l'est de Montréal, c'est 20 000 $, l'ACEF de
l'Estrie, 26 500 $, puis le service d'aide aux consommateurs de Shawinigan, 27
000 $. Je ne veux pas comparer la ville de Montréal avec la ville de
Shawinigan. Il y a certainement des critères, des bonnes raisons qui
font que l'est de Montréal a 20 000 $, Shawinigan a 27 000 $. Moi,
à l'oeil, je donnerais la raison: S'il y a un siège social
à Montréal, déjà, ça peut contrebalancer une
moins grande subvention. Mais j'aimerais avoir des renseignements sur les
critères d'attribution, quand même, d'une somme de près de
trois quarts de million de dollars.
M. Rémillard: Oui, M. le Président, je pense que
votre question est très pertinente, importante. Elle demande un petit
peu de concertation de la part des gens de l'Office pour y répondre le
plus complètement possible. Est-ce que vous nous permettriez de
suspendre pour quelques minutes, le temps de vous concerter et de vous donner
une réponse la plus complète possible?
Le Président (M. Larouche): D'accord. Ça va, Mme la
députée de Terrebonne?
Mme Caron: Oui. (Suspension de la séance à 11 h
58)
(Reprise à 12 h 9)
Le Président (M. Larouche): La commission des institutions
reprend ses travaux. Comme on devra quitter absolument à 13 h 30 parce
que le caucus du Parti québécois tient sa réunion ici - on
doit absolument quitter à 13 h 30 - ce que je vais demander, c'est que
les questions et les réponses soient courtes parce que Mme la
députée de Terrebonne a encore de nombreuses questions.
M. Rémillard: Ça nous a donné l'occasion
d'avoir une réponse courte mais, je pense, tout à fait
complète.
Le Président (M. Larouche): Au point.
M. Rémillard: Au point
M. Houde: Pour renchérir, on va s'abstehir de poser des
questions pour donner toute la latitude à la députée de
faire ses vingt et quelques minutes complètes.
Le Président (M. Larouche): Je me réserverai
peut-être une ou deux minutes à la fin.
M. Houde: Toi, c'est correct. Le président a le droit.
Le Président (M. Larouche): Allez, M. le
président.
M. Moreau: Alors, M. le Président, les subventions sont
octroyées à partir d'un programme de subventions normées,
donc des normes approuvées par le Conseil du trésor. Dans ce
programme de subventions apparaissent une série de critères
à partir desquels les membres du conseil d'administration de l'Office de
la protection du consommateur, donc qui ne sont pas des permanents de l'Office,
analysent les diverses demandes et octroient les subventions en tenant compte
de ces critères de subventions normées au programme et,
également, en comparant évidemment la performance d'un organisme
avec l'autre.
Le Président (M. Larouche): Merci beaucoup. Mme la
députée de Terrebonne.
Composition du conseil d'administration de
l'OPC
Mme Caron: Merci, M. le Président. Concernant la
composition du conseil de l'Office, avant 1985, il y avait sur le conseil un
représentant des organismes de consommation. Pourquoi n'y a-t-il plus de
représentant des organismes de consommation? Est-ce que le ministre
compte corriger cette situation? Et est-ce que ce serait possible d'obtenir
copie des curriculum vitae des membres du conseil?
M. Rémillard: M. le Président, il pourrait y en
avoir. La difficulté, c'est que nous voulons sur ce conseil
d'administration des gens qui sont représentatifs et non pas des gens
qui sont représentants. La distinction est très importante. Des
gens qui sont représentants, ce sont des gens qui sont mandatés.
Ils appartiennent à une association; l'association est reliée au
milieu dans lequel oeuvre l'Office; ils se retrouvent au conseil
d'administration et, par conséquent, ou bien ils sont obligés de
se retirer à plusieurs reprises parce que des décisions sont
prises, mais ils sont aussi dans des situations souvent difficiles parce que
bien que ce ne soit pas le cas formellement, moralement, ils se sentent
liés face au conseil d'administration de l'organisme de
consommateurs auquel ils appartiennent et, par conséquent,
ça peut causer une certaine difficulté. Je ne vous dis pas que
cette difficulté fait qu'on ne devrait pas en nommer. Il y en a
déjà eu et on pourrait le faire encore. Mais cependant,
après beaucoup de discussion, on est arrivés à la
conclusion que cette difficulté est quand même sérieuse. Il
faut qu'on puisse avoir, au niveau du conseil d'administration, des gens qui
sont compétents, des gens qui sont disponibles et des gens qui sont
représentatifs. C'est un problème que nous avons en partant de
l'Office de la protection du consommateur, mais ce n'est pas unique, c'est un
problème que nous avons dans beaucoup d'autres organismes où nous
devons nommer des gens qui peuvent se retrouver, ou se considérer, comme
mandataires, ce qui vient complètement fausser les règles du jeu.
Alors, dans la mesure où quelqu'un accepte pleinement, sans autres
attaches, son rôle d'être représentatif d'un milieu de
consommation, représentant des intérêts des consommateurs,
par conséquent, je crois que ça pourrait se faire.
Mme Caron: Dans le même sens, M. le Président, ne
considérez-vous pas qu'une directrice générale ou
conseillère en voyages d'un dub de voyages n'est pas autant partie
prenante qu'un représentant des associations de consommateurs?
M. Rémillard: Ça dépend. Une directrice
d'une agence de voyages, qui a un commerce comme tel, n'est pas
nécessairement dans la même situation que quelqu'un qui est sur un
conseil d'administration qui regroupe x centaines de consommateurs aussi.
Alors, la recherche que nous faisons, c'est essentiellement de trouver des gens
qui sont compétents et représentatifs. Je ne vous dis pas qu'il
faut éliminer complètement, que des représentants de... Je
ne dis pas des représentants, j'ai fait un lapsus. Que des gens venant
de regroupements de consommateurs ou d'organismes oeuvrant dans le domaine de
la protection du consommateur ne soient pas représentés, je ne
dis pas ça. Je dis qu'il faut être prudent, et on m'a
informé des difficultés que ça peut poser. Maintenant vous
avez raison de dire que ça peut poser aussi des difficultés de
l'autre côté; il faut être extrêmement prudent de
l'autre côté aussi, parce que, comme je l'ai mentionné dans
mes notes d'ouverture, ce que nous recherchons, c'est un juste
équilibre. Alors, il ne faut pas non plus parler en termes du mauvais
commerçant, pas plus que nous devons non plus exagérer la
situation du consommateur face au commerçant. Il y a un équilibre
à rechercher, et le conseil d'administration doit refléter cet
équilibre.
Mme Caron: Merci, monsieur...
Le Président (M. Larouche): Oui, aile/
Mme Caron: Merci, M. le Président.
Le Préaident (M. Larouche): Réponse courte,
question courte.
Mme Caran: Puisque quatre personnes "originent"
déjà du secteur privé, je pense qu'on devrait revenir
à la formule où il y avait quand même un
représentant des associations de consommateurs. C'est vraiment deux
poids, deux mesures, si on ne tient pas compte de cet aspect-là, je
crois, en tout cas.
M. Rémillard: Votre commentaire, j'en prends très
bonne note, et dans les prochaines nominations, je peux regarder. Mais je pense
que vous comprenez aussi mon souci d'avoir quelqu'un qui est
représentatif. Mais je prends très bonne note de ce que vous
venez de me dire.
Mme Caron: Est-ce que c'est possible, M. le Président
d'obtenir les c.v. des quatre personnes qui occupent des fonctions à
l'Office?
M. Rémillard: Oui, je crois bien que oui. Le plus
tôt possible, M. le Président. Est-ce que c'est possible de... On
va faire le nécessaire pour que ça vous soit
déposé.
Mme Caron: Est-ce qu'on peut l'obtenir pour tous les membres du
conseil?
M. Rémillard: Ce sera le deuxième document qu'on
enverra, c'est-à-dire le formulaire, et on ajoutera maintenant les c.v.
des quatre membres nommés au conseil d'administration.
Mme Caron: Est-ce que, sur ce document, nous allons avoir la
durée de leur nomination? Est-ce que c'est indiqué?
M. Rémillard: Oui. Je peux vous donner toutes les
informations.
Financement des associations de consommateurs
Mme Caron: Le mandat, d'accord. Merci. Concernant le financement
des associations de consommateurs. Les organismes, si on examine les chiffres
de financement, on se rend compte que leurs subventions ont été
gelées deux fois en cinq ans, à deux reprises. En cinq ans, les
crédits ont augmenté de 17,5 %, soit à un rythme
inférieur à l'inflation. Cette année, les associations de
consommateurs reçoivent 5,4 % du budget total alloué à
l'Office, alors qu'en 1977, les associations recevaient 10.4 % du budget.
Est-ce que le ministre estime que 5 % du budget total de l'Office pour les
associations est suffisant et ne croit-il pas qu'il y aurait lieu de revonir
à l'objectif de 10 %, tel que revendiqué
par la Fédération des ACEFV
M. Rémillard: M. le Président, si nous regardons
l'évolution des subventions depuis 1981-1982, on s'aperçoit qu'en
1981-1982, il y avait 554 500 $ de subventions, en 1982-1983, 560 000 $ de
subventions, pour une augmentation de 1 %; ensuite, en 1983-1984, 603 200 $,
pour une augmentation de 7, 7 %; ensuite, en 1984-1985, 617 400 $, pour une
augmentation de 2, 4 %; en 1985-1986, une augmentation de 4, 4 %, et nous en
arrivons à 1990-1991, pour faire une histoire courte, M. le
Président, à 5 % d'augmentation. C'est évident qu'on
pourrait essayer d'en demander plus, mais comme on l'a mentionné tout
à l'heure, nous avons voulu aussi rationaliser les services
administratifs de l'Office pour aider de plus en plus ces organismes,
travailler avec ces organismes. Il n'y a pas d'indexation des subventions, et
on le voit, depuis 1981-1982. Il n'y a pas d'indexation. C'est difficile
d'indexer quand on ne sait pas quelle sera l'évolution des finances
publiques d'une année à l'autre. Vous savez, en 1982-1983, j'ai
les chiffres devant moi, ç'a augmenté de 1 %. Bon, on sait qu'en
1982-1983, on passait une période difficile. Ce n'était pas
facile. Quand vous considérez 1989-1990, l'augmentation n'était
pas forte non plus parce qu'on avait un problème économique
sérieux. Il y a des ajustements qui doivent être faits. Par
contre, en 1990-1991, on a 5 %. Alors, l'évolution se fait en fonction,
évidemment, des possibilités que l'État a. Ce n'est pas
toujours facile, M. le Président. Mais avec 5 % cette année, je
pense qu'on est sur une voie plus acceptable, en tout cas, que l'an dernier,
où c'était une période vraiment difficile.
Mme Caron: Je pense que le ministre n'a pas tout à fait
saisi ma question. En 1977-1978, les associations de consommateurs recevaient
10, 42 % du budget total de l'Office. Depuis, II y a eu une diminution
constante. En 1984-1985, c'était 6, 14 % du budget total, et en
1985-1986, 5, 76 %. Aujourd'hui, 1989-1990, il y a même diminution par
rapport à 1988-1989, qui était de 5, 92 %, et en 1989-1990, 5, 36
%. Donc, le pourcentage, pour les associations, par rapport au budget total de
l'Office, est passé, de 1977 à 1989, de 10, 42 % à 5, 36
%.
M. Rémillard: Les chiffres bruts peuvent être
trompeurs parce qu'il y a des dépenses qui étaient
assumées, à un moment donné, d'une autre façon. Et
si vous voulez, pour vous donner les informations exactes, la réelle
signification de ces chiffres, je vais demander, au président, à
M. Moreau, de vous les expliquer.
M. Moreau: Merci. M. le Président, on constate, par
exemple, qu'en 1984-1985, les loyers étaient administrés par la
Société immobilière du Québec, et les sommes
d'argent étaient imputées à sob budget. À compter
de l'année 1985-1986, cette somme d'argent là ou ces
dépenses qui existaient pour l'Office ont été incluses
dans le budget de l'Office, ce qui a fait passer, à ce moment-là,
le budget de fonctionnement de 1 927 000 $ à 2 674 000 $. De la
même façon, en 1987-1988, le ministère des Communications
assumait les dépenses de téléphonie de l'Office, comme
d'ailleurs de tous les ministères et organismes, et, à compter de
1988-1989, cette dépense, qui existait réellement pour l'Office,
a été incluse dans le budget de l'Office, faisant passer,
à ce moment-là, son budget de fonctionnement de 3 281 000 $
à 3 839 000 $. De la même façon, en 1983-1984, s'est
ajouté, d'un seul coup, un montant de 500 000 $, pour les
dépenses de la MILUF, qui n'existaient pas avant, et qui ne servent pas
à l'Office. L'Office ne fait qu'administrer cette somme
d'argent-là pour le paiement des causes types à la cour. Tout
ça pour dire, finalement, qu'en termes de budget de fonctionnement brut,
c'est vrai que le budget de l'Office, en fonctionnement, a augmenté
beaucoup, mais, en termes réels, à cause de ça, il n'a pas
augmenté. Le budget de fonctionnement de l'Office a même
diminué pendant cette période-là, parce que, comme M. le
ministre le disait tantôt, les compressions budgétaires subies par
l'Office depuis 1981 ont toutes été prises dans le fonctionnement
de l'organisme et jamais dans des coupures aux services à la population,
faisant passer le budget de fonctionnement de quelque 2 000 000 $ à
environ 1 000 000 $, imposant ainsi une diminution de 40 % de son budget de
fonctionnement. Évidemment, les traitements, eux, ont augmenté -
c'est normal - lors de la négociation des conventions collectives et
selon les paramètres du Trésor. Mais, en termes de
fonctionnement, les budgets ont diminué de 40 %. Et l'Office n'a pas
été plus riche parce que les salaires augmentaient, mais il a
été plus pauvre parce qu'il a, à ce moment-là,
compressé son fonctionnement depuis 1981, de sorte que sa situation
n'est certainement pas plus favorable que celle des associations de
consommateurs. D'où le fait que l'on ne puisse pas dire que le budget
des associations de consommateurs était 10 % de celui de l'Office et que
maintenant, il est rendu à 5 %.
Mme Caron: Merci. M. le Président, je pense qu'on peut
quand même le dire, puisqu'il y a quand même eu transfert de vos
responsabilités de fonctionnement. Mais même s'il y a eu
transfert, concrètement, les pourcentages, par rapport à ce que
les associations reçoivent, ont quand même eu cet
écart-là.
M. Moreau: C'est-à-dire que ça dépend
comment on le calcule.
Mme Caron: Même s'il a eu plus de tâches.
M. Moreau: En termes réels, le pourcentage n'a pas
changé, parce que... Prenons l'exemple des loyers: 793 000 $ en 1985;
cette dépense existait pour l'Office, mais elle n'était pas
comptabilisée au budget de l'Office, à ce moment-là. Et du
moment qu'elle fut comptabilisée, elle eut pour effet de faire passer
artificiellement le pourcentage de 10 % à 5 %, pas seulement les loyers,
mais si j'ajoute également, entre autres, la téléphonie.
Mais ce n'est qu'artificiel, finalement.
Mme Caron: C'est quand même utilisé et
dépensé par l'Office.
M. Moreau: Oui. Mme Caron: Merci.
M. Moreau: Et la proportion, à ce moment-là, des
subventions des associations par rapport à l'Office était de 5 %,
elle n'était pas de 10 %.
Dossier de la MIUF
Mme Caron: Vous avez abordé brièvement,
tantôt, le dossier de la MIUF. J'aurais une petite, une brève
question là-dessus puisque vous l'avez abordé. La
Fédération nous a contactés et nous a informés
qu'elle vivait un manque de fonds et qu'elle se voyait dans l'obligation de
cesser l'opération de ses services d'information
téléphonique pour un certain laps de temps. On sait que ce
dossier a préoccupé l'Office durant de nombreuses années.
Le procès de la MIUF dure depuis six ans et demi. L'Office a
dépensé des millions de dollars, bien sûr, au moins des
centaines de miniers de dollars pour couvrir les frais. On sait que le jugement
sera bientôt rendu. Par contre, la Fédération estime que,
plus que jamais, le maintien de ses bureaux est nécessaire puisqu'elle
devra assurer le suivi de l'information. Est-ce que la Fédération
recevra des fonds cette année? Combien? Et combien l'Office a-t-il
investi dans le dossier de la MIUF jusqu'à maintenant?
M. Rémillard: M. le Président, on m'informe que la
demande de subvention vient tout juste de nous parvenir, récemment, en
tout cas. Alors, présentement, elle est étudiée en
fonction des critères que nous avons, et l'Office va y répondre
dans les plus brefs délais. On sait qu'en 1989, elle a eu 10 000 $. On
va regarder et voir quelle est la situation. Vous avez mentionné
vous-même que les auditions pour cette cause sont terminées, les
plaidoiries terminées. Le juge est en délibéré.
C'est une cause extrêmement complexe, difficile. Il y a eu des expertises
très complexes qui ont été entendues. En fait, bref, vous
nous dites que le jugement va être rendu sous peu. On ne le sait pas
vraiment. Le juge va rendre, à sa discrétion, le jugement quand
il sera prêt à le rendre; ce n'est pas une cause facile. Mais ce
que je peux vous dire, c'est que, dans la mesure où cette demande nous
est parvenue récemment, on va l'étudier à son
mérite.
Mme Caron: Combien l'Office a-t-il investi jusqu'à
maintenant dans le dossier de la MIUF?
M. Rémillard: Jusqu'à présent, le dossier de
la MIUF a coûté à l'Office 5 936 756, 41 $ et c'est
ça que...
Mme Caron: Est-ce qu'on peut déposer le document?
M. Rémillard: Oui, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Larouche): Ça va pour la MIUF?
Mme Caron: Ça va pour la MIUF. Nous revenons au
financement des associations de consommateurs.
M. Rémillard: Excusez-moi, on me donne un
complément d'information qui pourrait vous intéresser. Je vais
demander à M. le président de compléter ma
réponse.
M. Moreau: Alors, concernant le dépôt,
effectivement, des renseignements, en autant qu'il n'y ait pas dans ces
renseignements des secrets, des confidences, si vous voulez, d'avocats... Les
avocats ne peuvent pas tout dévoiler de leur preuve. Je pense qu'il n'y
en a pas, mais sous réserve de vérifier si certaines choses ne
sont pas sous le couvert de la confidentialité...
Mme Caron: D'accord. M. Moreau: Je ne crois pas.
M. Rémillard: Non. Je regarde ça ici et on va le
vérifier, mais... Il y a des honoraires, des... C'est parce qu'il y a
peut-être la question des expertises qui mérite d'être
vérifiée. Très bien.
Attribution et répartition des subventions
à venir
Mme Caron: Merci, M. le Président. En 1989-1990, l'Office
a financé 49 organismes. Combien d'organismes seront financés en
1990-1991? Quand comptez-vous faire la répartition? Et est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu de répondre à une demande de plus en plus
courante des associations de consommateurs, à savoir d'allouer un budget
différent pour les associations qui font de la consultation
budgétaire?
M. Rémillard: Oui. Dans ce domaine de subventions, M. le
Président, comme ministre, je
me fais toujours un devoir de ne pas m'immiscer ni de loin ni de proche
auprès de l'Office, qui garde son entière discrétion. Mon
rôle, comme ministre, c'est de voir à ce que tout fonctionne d'une
façon équitable, correctement, mais je laisse à l'Office
le soin d'administrer ses subventions et de décider, en fonction de ses
critères, à qui il donne ses subventions. Alors, je vais donc
demander au président de répondre à cette question.
M. Moreau: Merci. M. le Président, les associations de
consommateurs qui désirent obtenir des subventions doivent "loger" leur
demande au plus tard de 31 mars de chaque année. Un comité du
conseil, comme je le mentionnais tantôt, est alors formé pour les
étudier, et le comité du conseil est censé étudier
ces demandes de subvention demain et au cours de la prochaine fin de semaine.
La réunion dure habituellement trois jours. Combien d'associations
seront subventionnées? Évidemment, on ne peut présumer des
décisions du comité de subvention qui fait ensuite ses
recommandations au conseil d'administration. Dès que le conseil
d'administration recevra, pour sa réunion de juin, les recommandations
du comité de subvention, il les étudiera en réunion
plénière et, à ce moment-là, prendra une
décision sur l'octroi des subventions qui seront par la suite
distribuées. Donc, il est impossible d'indiquer pour le moment combien
d'associations seront subventionnées. (12 h 30)
Quant à la consultation budgétaire, à
l'intérieur du programme, nous pouvons subventionner pour de la
consultation budgétaire comme pour de l'information au consommateur,
comme pour de la représentation des intérêts des
consommateurs devant les organismes publics, de sorte que, pour le moment, les
critères de subvention ne précisent pas que tel montant est
affecté à la consultation budgétaire. Si une demande
formelle était faite en ce sens, et certaines représentations ont
été faites à l'Office... Le comité de subvention
doit revoir ses critères à chaque année, à
l'automne, les soumettre au conseil d'administration et ensuite les faire
approuver par le Conseil du trésor, puisque c'est un programme norme.
Alors donc, au cours de l'automne prochain, si une demande formelle
était faite dans ce sens, certainement que le comité de
subvention examinerait cette demande, ferait, au besoin, une recommandation de
modification de critères, qui devrait par la suite être
approuvée par le Conseil du trésor.
Mme Caron: Est-ce que vous considérez qu'un financement
assuré sur une base de trois ans pourrait être envisagé,
tel que demandé par la FNACQ? La même demande a été
faite par les organismes communautaires au ministère de la Santé
et des Services sociaux afin d'assurer une meilleure stabilité.
M. Moreau: C'est effectivement une demande que la FNACQ nous a
formulée récemment, et nous avons répondu à la
FNACQ que nous allons examiner cette demande dans le cadre de la
révision des critères au cours de l'automne prochain.
Et j'ajouterais juste l'élément suivant, c'est que, bon
an, mal an, les associations, principalement les fédérations,
reçoivent au moins le même montant, et même on peut dire que
leurs subventions augmentent d'année en année, de sorte qu'il y a
en pratique une récurrence. Même si elle n'est pas inscrite dans
les critères, elle existe quand même dans les faits. Tout de
même, sur la question du principe, nous allons l'examiner à la
demande des associations.
M. Rémillard: II y a, M. le Président, bien
sûr, cette récurrence dont parle M. le président Moreau,
mais je dois dire que si l'organisme - et je ne veux pas m'immiscer dans
l'administration de l'Office - peut bénéficier quand même
sur trois ans de la possibilité de savoir où il va, comment il
peut planifier, il me semble que c'est un élément qui peut
être très intéressant. Même si on comprend que
l'Office ne diminuera pas nécessairement la subvention une année
par rapport à l'autre, if reste que ces gens-là peuvent toujours
s'interroger pour savoir: Bon, l'an prochain, quel sera notre budget? Alors, si
c'était possible de prévoir sur trois ans, et je le fais sous
réserve de votre discrétion, M. le Président, c'est
certain que ça pourrait être très bénéfique
pour ces organismes.
Le Président (M. Larouche): Je peux faire un commentaire,
madame? Moi, je ne peux pas m'empêcher de constater, ici, qu'Aima,
Chicoutimi et Jonquière vont chercher 41 000 $, ce qui est près
de la moitié du budget des services budgétaires. C'est tout. Je
ne veux pas de réponse, mais je voudrais que ce soit examiné.
M. Rémillard: Oui.
M. Moreau: M. le Président, effectivement, on
s'aperçoit qu'à ce point de vue là certaines
régions peuvent être plus favorisées, sauf qu'il faut tenir
compte, aussi, de la répartition de l'ensemble des associations de
consommateurs sur tout le territoire. C'est un critère parmi bien
d'autres ou c'est un élément parmi bien d'autres que doit
considérer le comité de subvention de l'Office. On ne peut pas
pour autant conclure qu'une région est plus favorisée qu'une
autre parce qu'elle a plus de services budgétaires dans une
région en particulier. Rappelons-nous que des associations de
consommateurs qui ne sont pas des services budgétaires, ailleurs,
donnent également ces services-là.
Le Président (M. Larouche): Très bien. Merci
beaucoup.
M. Rémillard: M. le Président, est-ce que vous me
permettez de déposer le Programme d'aide aux organismes de protection du
consommateur?
Le Président (M. Larouche): Bien, merci.
Mme Caron: Dans le même sens, M. le Président,
lorsqu'on regarde les montants qui sont versés en subventions, les
disparités sont assez fortes. Nous passons de 0,03 $, en moyenne, en
fonction du nombre d'habitants, jusqu'à 1,58 $, "dépendamment"
des différentes régions.
M. Moreau: "Dépendamment" des différentes
régions.
Mme Caron: Oui. Pour la consultation budgétaire.
M. Moreau: Pour la consultation budgétaire. Mme Caron:
C'est le graphique 6.
M. Moreau: Oui. il y a certaines régions qui ne sont pas,
sans doute, aussi bien équipées, en termes d'organismes qui font
de la consultation budgétaire, que d'autres régions. Il peut y
avoir, également, une différence de performance d'une
région à l'autre. L'un des critères est justement la
répartition régionale. Mais, comme je le mentionnais
tantôt, il faut tenir compte, également, de la performance des
organismes les uns par rapport aux autres, de sorte qu'il peut arriver que la
répartition puisse être inégale, si la performance, aussi,
est inégale. Mais l'une des choses qui sont recherchées, et
ça fait partie des critères, c'est effectivement la
répartition régionale.
Mme Caron: Donc, le dynamisme est un facteur clé.
M. Moreau: Tout à fait. C'est un facteur très
important parce que les associations doivent soumettre le rapport
d'activités de l'année précédente, le rapport
d'activités qu'ils veulent réaliser pour l'année en cours,
et les membres du conseil d'administration ne peuvent pas faire autrement que
tenir compte et des réalisations, et de la programmation pour
l'année qui vient, et, au-delà des répartitions,
récompenser également ou favoriser les associations qui semblent,
d'après les rapports, les plus dynamiques ou les plus efficaces sur le
territoire.
Alors, il y a des éléments comme ça qui entrent en
ligne de compte. Mais je peux vous assurer que - et c'est d'ailleurs dans les
critères de subvention - le conseil est très sensible à
cette répartition régionale.
Autofinancement des associations de
consommateurs
Mme Caron: On parle de plus en plus, dans différents
secteurs, de l'autofinancement, comme source de financement, pour les
organismes à but non lucratif. Dans le cas des associations de
consommateurs, n'y voyez-vous pas un danger, un certain conflit
d'intérêts, puisque les entreprises qui financeraient les
associations de consommateurs pourraient jouir d'un statut particulier et que
les consommateurs comme tels, qui utilisent davantage les services des
associations de consommateurs, sont bien souvent des familles à faible
revenu, donc qui ne peuvent financer les associations?
M. Moreau: Oui, effectivement, l'autofinancement, ce n'est pas
quelque chose de facile pour les associations de consommateurs. Ça me
fait penser un petit peu au magazine Protégez-vous, qui a un
objectif d'autofinancement et, parmi les moyens qu'il prend, il y a, entre
autres, la parution de publicité dans le magazine. Nous avons
commencé à faire de la publicité informative, non
commerciale et dans l'intérêt public societal. Nous
réalisons qu'il n'y a pas beaucoup d'argent à aller chercher avec
ce type de publicité. Nous essayons de voir jusqu'à quel point
nous pouvons donner une extension à ce volet d'autofinancement, mais
dans les limites, également, de la crédibilité que nous
devons soutenir.
Il en est de même pour les associations de consommateurs qui
essaient, partiellement, de s'autofinancer. D'ailleurs, elles y arrivent
jusqu'à un certain point, parce que le revenu moyen par organisme est de
81 000 $, dont 22 000 $ qui proviennent de l'autofinancement, soit de la
perception du coût des cartes de membre ou encore d'activités
rémunérées. C'est certain que les associations ne veulent
pas obtenir de la commandite des commerçants, parce qu'elles se
sentiraient en conflit d'intérêts. Elles sont à la
recherche de moyens d'autofinancement, et ce n'est pas facile. Certains moyens,
peut-être modestes, ont été employés jusqu'à
maintenant; par exemple, le fait...
Le Président (M. Larouche): En conclusion,
peut-être.
M. Moreau: ...oui, de collaborer avec la revue
Protégez-vous pour essayer de se faire payer pour les documents
fort importants et fort utiles qu'elles produisent et qui sont publiés
dans la revue Protégez-vous. C'est un moyen. D'autres peuvent
exister, mais en étant conscients des limites
Vente itinérante de préarrangements
Itinéraires
Mme Caron: Merci. Maintenant, M. le Président, j'aimerais
aborder un dossier qui me préoccupe particulièrement,
c'est-à-dire la vente itinérante et les préarrangements
funéraires. Vu que le temps court, je voudrais l'aborder
immédiatement. À une question posée en Chambre, le 8
décembre 1989, concernant la demande de plusieurs groupes à
l'effet d'interdire la vente itinérante de préarrangements
funéraires, M. le ministre nous indiquait à ce moment qu'aucune
plainte n'avait été déposée à l'Office et
qu'il avait demandé à l'Office de faire enquête et de faire
le point sur la situation. Lorsqu'on regarde les documents qui ont
été déposés, on nous indique 44 plaintes relatives
aux préarrangements funéraires, dont 5 dossiers concernant la
vente itinérante. On sait que le marché des
préarrangements funéraires augmente de 25 % par année. La
Corporation des thanathologues et la Fédération de l'âge
d'or du Québec ont toutes deux affiché publiquement leur
opposition à la vente itinérante dans ce domaine. L'Association
des compagnies de cimetières du Québec s'est donnée un
code d'éthique concernant le respect de la loi. En dépit des
nombreux engagements qui ont été pris, on ne prévoit
aucune sanction. Le ministre nous avait mentionné, et je cite: "Lorsque
j'aurai le rapport de l'Office, je prendrai les moyens qui s'imposent pour
protéger nos gens âgés." Donc, ma première question:
l'enquête demandée par le ministre est-elle terminée? Quels
en sont les résultats? Auprès de qui l'enquête a-t-elle
été menée et est-ce qu'on peut obtenir le
dépôt de ce rapport?
M. Rémillard: Oui, M. le Président, c'est un sujet
qui est très important, et on sait que depuis la mise en vigueur, le 1er
mars 1988, de la Loi sur les arrangements préalables de services
funéraires et de sépulture, il y a eu beaucoup de discussions
concernant cette possibilité de vendre des préarrangements
funéraires à domicile. C'est un sujet qui est évidemment
émotif, qui vise une clientèle de personnes âgées.
Donc, il faut être particulièrement prudent. On a fait valoir que
certains vendeurs pourraient avoir recours à des tactiques qui
pourraient être proches de la vente sous pression, ou que les gens ne
comprendraient pas exactement tous les différents éléments
de ce qu'ils signent. Souvent, les vendeurs pourraient profiter, nous dit-on,
de situations émotives. Mais j'ai eu l'occasion de rencontrer des
groupes de consommateurs, des aînés, des thanatologues, aussi,
pour tenter de faire le point dans ce dossier. Je dois dire tout d'abord
qu'à la demande de l'Office, les thanatologues qui sont impliqués
dans la vente itinérante se sont regroupés en association et
qu'ils ont élaboré, qu'ils se sont donné un code
d'éthique qui prévoit, entre autres, qu'il n'y aura aucune visite
au domicile du consommateur sans y avoir été préalablement
autorisé lors d'un appel téléphonique, au cours duquel le
représentant doit s'identifier et nommer l'entreprise pour laquelle il
agit. Alors ça, au départ, il n'y a pas de visite qui se fait
s'il n'y a pas eu appel auparavant du consommateur qui veut
bénéficier de ce service à domicile. Parce qu'il ne faut
pas oublier, M. le Président, qu'il faut être prudents, parce
qu'il peut y avoir des abus. Mais il faut aussi dire que ça peut
arranger les gens, nos aînés qui n'ont pas besoin de se
déplacer et qui peuvent avoir ce service à domicile. Il faut
aussi voir que ça peut aussi avoir un effet positif évident. (12
h 45)
L'autre aspect de ce code d'éthique des thanatologues, c'est de
dire qu'il y a interdiction de toute sollicitation dans les hôpitaux, les
centres d'accueil et les résidences de personnes âgées,
auprès d'une personne malade ou qui vient de perdre un proche. Donc,
c'est déjà un sujet émotif. On va essayer d'éviter
un contexte qui serait trop émotif; de là, donc, ces
interdictions qui sont spécifiées dans le code que se donnent nos
thanatologues Ensuite, autre élômont impor tant, aucune
sollicitation par le biais d'une remise de cadeaux, prohibition de toute forme
d'intimidation ou de harcèlement. Et ça aussi, c'est un aspect
important. On nous a rapporté certaines choses qui pourraient avoir
été faites. Alors, en fonction de ça, il y a donc,
là aussi, un élément important. Au cours des derniers
mois, l'Office a procédé, donc, à une enquête
auprès de 50 acheteurs de préarrangement. Et les
résultats, M. le Président, confirment l'absence de reproches des
acheteurs dans 48 cas sur 50. Donc, il ressort clairement de cette
enquête que les consommateurs qui ont contracté des arrangements
préalables de services funéraires et de sépulture l'ont
principalement fait pour s'assurer une tranquilité d'esprit. Ils veulent
à la fois s'assurer d'obtenir, à leur décès, des
services funéraires et de sépulture qu'ils ont
spécifiquement requis et éviter des tracasseries à leurs
survivants au moment de leur décès.
Donc, la position de l'Office à ce niveau-là, vous l'avez,
je crois, dans votre document, Mme la députée. Ou je pourrais la
déposer, si vous voulez. Je n'en ferai pas toute la lecture, ici, pour
sauver du temps. Mais si vous permettez, je vais déposer ici cette
résolution du conseil d'administration de l'Office de la protection du
consommateur, qui arrive à la conclusion suivante: "En
conséquence, l'Office de la protection du consommateur indique au
ministre: premièrement, qu'il n'apparaît pas nécessaire,
pour le moment, de modifier la législation qui régit les
préarrangements funéraires; deuxièmement, que l'Office
continuera d'accorder une attention spéciale à ce domaine
d'activités; troisièmement, que l'Office souhaite que le
comité de surveillance du code d'éthique de l'Association des
compagnies de
cimetières du Québec soit formé de
représentants de l'industrie et de consommateurs." Alors, M. le
Président, c'est la conclusion à laquelle en est arrivé
l'Office, et je vais demander au président de compléter ma
réponse.
M. Moreau: Merci. Alors, M. le Président, dans ce dossier,
nous avons reçu essentiellement, au cours des dernières
années, des plaintes concernant six commerçants seulement, depuis
1985. Et après enquête, on réalise que, sauf en 1987 et
1988, où certaines d'entre elles pouvaient être fondées,
aucune, sauf une, n'était fondée, en 1989 et 1990. La plainte qui
était fondée a d'ailleurs fait l'objet du dépôt de
poursuites pénales et est présentement devant les tribunaux.
Également, suite à la demande pressante de l'Office auprès
des associations de consommateurs, normalement, de nous indiquer des cas de
plaintes qu'elles pourraient recevoir, nous avons reçu une série
de nouvelles plaintes, dans les derniers mois, et nous les avons toutes
enquê-tées, parce que nous accordons à ce secteur une
priorité absolue. Et toutes ces plaintes, suite aux rapports
d'enquête, étaient non fondées. Et je pourrais vous donner
quelques exemples, ici -je les ai toutes devant moi - évidemment, sans
mentionner les renseignements nominatifs. Mais à titre d'exemple, et
c'est représentatif, là, il s'agit d'une personne qui, en 1986,
s'est fait accoster avec insistance par un directeur de funérailles,
lors d'une visite au salon suite au décès d'un membre de la
famille. Donc, on voit que ce n'est pas de la vente itinérante. Le
commerçant était à sa place d'affaires, et il ne s'agit
aucunement de vente itinérante. Beaucoup de cas sont semblables à
celui-là. Il y a des variantes, évidemment, mais aucune d'entre
elles n'est fondée. Donc, l'Office ne reçoit plus de plaintes
fondées, à toutes fins pratiques. Il n'y a que cinq
commençants qui font de la vente itinérante dans ce secteur.
Donc, il est très facile pour nous de les surveiller, parce qu'ils sont
très peu nombreux. Ils respectent leur code d'éthique, au
meilleur de notre connaissance. Et suite à l'enquête, comme le
mentionnait M. le ministre, les résultats nous indiquent que les
consommateurs ne se plaignent pas des pratiques de commerçants qui ont,
évidemment, très considérablement amélioré
leurs pratiques de commerce. Parce qu'il est vrai que, il y a quelques
années, il y avait des abus, qui ont par la suite été
corrigés, suite aux représentations de l'Office et des
associations de consommateurs auprès de ces commerçants.
Le Président (M. Larouche): Oui. Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: Merci, M. le Président Sur les 50 personnes qui
ont eu l'enquête, est-ce qu'on peut nous dire combien de personnes
avaient annulé leur contrat? Est-ce qu'on peut aussi nous dire si le
comité de surveillance dont il est question dans le rapport de l'Office
est déjà en place? Est-ce qu'on peut nous dire également
ce que le ministre pense des pratiques de l'Association commemorative
internationale qui, sous prétexte de sondage, va à la recherche
de clients pour Jardin du souvenir et qui, officiellement... Il y a eu des
plaintes officielles qui ont été déposées à
l'Office.
M. Moreau: Suite au rapport d'enquête, je crois ne pas me
tromper en vous disant que les contrats n'avaient pas été
annulés, parce que les consommateurs visités n'avaient pas
l'intention d'annuler ces contrats. Deux d'entre eux, cependant, se sont
déclarés insatisfaits. Pour ces deux-là effectivement, ils
ont été remboursés, et ces cas-là ont
été réglés. Évidemment, dans les autres cas,
les gens se sont déclarés satisfaits. Remarquez que les 50 cas
ont été choisis au hasard. Nous ne sommes pas allés voir
des gens satisfaits; nous sommes allés voir des gens qui avaient
acheté des contrats de ces entreprises, en prenant les noms au hasard
dans les registres des commerçants.
M. Rémillard: En ce qui regarde le Jardin du souvenir, je
voudrais dire qu'il y a présentement une action en justice et, par
conséquent, je dois respecter le sub judice.
Mme Caron: Le ministre ne s'inquiète-t-il pas du fait que,
justement, dans les contrats qui ont apporté une plainte officielle
à l'Office, on dénotait 10 irrégularités à
la loi? Si ce dossier qui a eu une plainte effective contenait 10
irrégularités, il est bien évident, à mon ave, que
ce contrat n'a pas été fait uniquement pour la personne qui a
porté plainte. Donc, plusieurs consommateurs ont signé de bonne
foi ces contrats et ne sont peut-être même pas au courant que ces
contrats contiennent des irrégularités.
M. Moreau: Dans le cas auquel vous faites allusion, il s'agit
d'un contrat conclu le 9 août 1988. Le consommateur a donné une
procuration générale à sa fille - le cas d'espèce,
c'est ça - qui a servi une mise en demeure au commerçant
d'annuler le contrat et de le rembourser. Un avocat de l'aide juridique de
Sherbrooke représente ce consommateur. La plainte est à l'effet
que le contrat n'est pas conforme - ce qui semble fondé - que le
dépôt en fiducie n'a pas été fait et, enfin, que le
consommateur a été victime de pression indue. Ce cas-là
est présentement devant les tribunaux.
Mme Caron: Ma question est bien plus à l'effet que si ce
contrat contenait autant d'irrégularités... Il n'a pas
été préparé uniquement pour cette
personne-là. Toutes les personnes qui ont signé des contrats
durant cette période de
temps ont des contrats avec des irrégularités!
M. Moreau: C'est qu'à ce moment-là, ils utilisaient
d'anciennes formules de contrat qui étaient antérieures à
la loi. Lorsque ce cas nous a été soumis, ils ont cessé
d'utiliser ces formules, à ce moment-là.
Mme Caron: Combien de personnes ont signé ces contrats,
les ont encore en leur possession et ne savent même pas que ces contrats
ne respectaient pas la loi?
M. Moreau: Alors s'il y a des gens qui ont ces contrats, qui ont
signé ces contrats, qu'il y a des irrégularités, je vais
vérifier et je peux vous assurer que l'Office de la protection du
consommateur va tout faire ce qu'il faut pour essayer de les retracer, de
communiquer avec eux et d'essayer de vérifier s'ils ont signé les
contrats sous de fausses représentations.
Comité de surveillance du code d'éthique
des thanatologues
Mme Caron: J'aimerais revenir sur une question qui n'a pas eu de
réponse, tantôt. L'Office souhaite que le comité de
surveillance du code d'éthique soit formé. Est-ce qu'il est
formé, au moment où on se parle? Et quand doit-il
l'être?
M. Moreau: Bon, alors, ce comité n'est pas formé.
L'Office a déjà mentionné à l'association des
propriétaires de cimetières, il y a un certain temps, qu'il y
aurait utilité à ce qu'il y ait des représentants de
consommateurs sur ce comité de conciliation des plaintes, afin que le
code d'éthique soit respecté. Et je sais que le président
de la corporation des propriétaires de cimetières a
communiqué avec, entre autres, la FADOQ, pour leur demander de
participer, d'être membre de leur comité de conciliation. Je ne
peux pas vous dire si, au moment où on se parle, elle a accepté,
mais je sais que l'invitation a été "logée" et qu'eux ne
demandent pas mieux qu'il y ait des représentants de consommateurs sur
ce comité.
Mme Caron: Est-ce que vous êtes conscient, compte tenu du
résultat du sondage qui a été effectué par l'Office
lui-même, l'année dernière, sur la clientèle qui
utilise les services de l'Office, c'est-à-dire une clientèle
jeune, qu'il y a vraiment un problème, qu'on ne peut recevoir de
plaintes comme dans d'autres secteurs à ce sujet, puisque les personnes
âgées utilisent très peu les services de l'Office? Le
problème n'est-il pas là?
M. Moreau: Oui. Même si les personnes âgées
utilisent un peu moins les services de l'Office - pas "très peu", un peu
moins - que les autres groupes d'âge, nous avons constaté qu'elles
utilisent tout de même les services de l'Office et que, dans les autres
domaines de consommation, elles se plaignent. Nous en sommes venus à la
conclusion que si les personnes âgées se plaignent dans à
peu près tous les secteurs de la consommation, on peut s'attendre
à ce qu'elles vont se plaindre dans ce domaine-là
également, si elles ont des problèmes. D'autant plus que,
contrairement à tous les autres domaines de consommation, les
commerçants ont l'obligation de faire parvenir à un proche parent
du consommateur, dans les 15 jours, une copie du contrat. Ces proches parents
peuvent être de très bons conseillers à ces personnes
âgées, pour faire appel soit aux services de l'Office ou encore se
prévaloir de la loi, par exemple, en demandant l'annulation du contrat
à l'intérieur des 30 jours. Et l'enquête que nous avons
faite auprès de 50 personnes âgées nous a
démontré que 40 % des personnes qui ont signé un contrat
en ont discuté avec leurs parents ou avec leurs amis avant la signature,
et qu'après, ce pourcentage était rendu à 90 %. Donc, les
personnes âgées se plaignent daps les autres secteurs de la
consommation, et tous les mécanismes sont là pour qu'elles
puissent se plaindre dans ce secteur en particulier, également.
Campagne d'information auprès des personnes
âgées sur les arrangements funéraires
Mme Caron: Dernière question sur ce sujet. Comme il est
bien évident, à mon avis, que les personnes âgées ne
connaissent pas toutes les règles et réglementations de cette
loi, est-ce qu'on peut avoir un engagement de l'Office de faire une campagne
d'information auprès des personnes âgées sur cette
question?
M. Moreau: L'Office de la protection du consommateur a
déjà donné, dans ce secteur d'activité, beaucoup
d'information aux personnes âgées, entre autres, via les
relayeurs, comme les associations d'âge d'or. Il faut dire
également que le contrat obligatoire, les mentions obligatoires sur le
contrat sont une source de renseignements pour les consommateurs. Les contrats
doivent indiquer, contrairement à tous les autres domaines de la
consommation, ou contrairement à la plupart d'entre eux, en tout cas,
tous les aspects contractuels que doit connaître un consommateur pour
bien saisir ses droits. Or, comme - je dois me répéter - une
copie du contrat est envoyée en plus à un proche parent et que le
contrat, c'est quasiment le texte de loi lui-même, en plus, il est
difficile, je pense, de considérer que, dans ce secteur, elles soient
moins informées que dans d'autres. À mon avis, elles ont plus de
chances de connaître leurs droits dans ce secteur que dans d'autres. Mais
si, effectivement, l'Office réalise ou qu'on nous signale qu'il y a lieu
d'informer davantage les consommateurs dans ce domaine, nous allons nous
faire un devoir de fournir une meilleure informa tion, si c'était
le cas, aux consommateurs, parce que nous sommes très
préoccupés du problème des personnes
âgées.
Mme Caron: Vous m'obligez à y revenir puisque, si la
personne n'est pas au courant que la compagnie doit faire parvenir une copie
à quelqu'un de la famille et que la compagnie ne le fait pas, ia
personne âgée ne se plaindra pas. Et si on revient à ce
qu'on disait au tout début de cette étude des crédits,
qu'il y a quand même, au Québec, 28 % de la population qui est
analphabète, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de faire une
publicité à la télévision? (1.3 heures)
M. Moreau: Écoutez, l'Office va certainement
étudier les propositions que vous faites, et s'il s'avère
important, effectivement, de faire de la publicité, de la promotion de
quelque moyen que ce soit, l'Office ne manquera pas à son devoir
à ce point de vue.
On me rappelle que l'Office a fait, l'an passé, sa campagne sur
ce sujet. "Laissez-moi réfléchir", c'était le thème
de la campagne disant aux personnes âgées qu'avant d'acheter quoi
que ce soit par vente itinérante, il fallait prendre le temps de
réfléchir. La campagne a été faite et il y a lieu,
je pense, au besoin, de diffuser davantage d'informations, si ça
s'avère nécessaire.
M. Rémillard: Je peux déposer un dépliant,
ici, pour information de la commission, M. le Président. De même
que je vais en profiter... On vient de me fournir les documents que j'avais dit
qu'on déposerait, concernant les formulaires de plaintes. Alors, aussi,
M. le Président, ces formulaires de plaintes...
Je pense qu'il y a un élément important, ici, pour
informer adéquatement Mme la députée de Terrebonne.
À l'Association des hôpitaux du Québec, on avait
communiqué avec eux pour savoir si ça leur causait des
problèmes, la loi sur les préarrangements. Ils sont très
clairs pour dire que ça ne leur cause aucun problème. "Aucune
plainte, ni information pertinente n'a été portée à
notre attention relativement à la vente par des thanatologues de
préarrangements funéraires aux centres hospitaliers." Et c'est
signé de M. Nadeau, qui est le vice-président
exécutif.
La même chose pour l'Association des centres d'accueil du
Québec, où nous avons reçu une réponse semblable
disant que ça ne pose pas de problème. Et c'est signé par
M. Michel Clair, le directeur général des centres d'accueil Sa
lettre est particulièrement éloquente pour nous dire qu'il faut
être vigilants, mais qu'il n'y a pas de problème au moment
où nous nous parlons Selon M. Michel Clair, il n'y a pas de
problème.
Mme Caron: Cette deuxième lettre est d'autant plus
inquiétante, quand on sait qu'il y a quand même eu, dans certains
centres d'accueil, des activités de bingo, des soirées avec
chanteur pour terminer la soirée par des ventes de
préarrangements funéraires. Est-ce que le ministre, qui nous a
assurés qu'il prendrait les mesures pour protéger nos
aînés, peut, dans un premier temps, s'assurer que le comité
de surveillance va être mis en place très rapidement et, dans un
deuxième temps, engager, tout au moins - puisqu'il ne semble pas vouloir
apporter d'amendement comme tel à la loi, d'après ce que j'ai pu
comprendre - une publicité non seulement écrite, j'y reviens,
mais une publicité télévisée?
M. Rémillard: Je dis, M. le Président, qu'il
faut être très, très vigilants. Mais si vous me permettez,
très brièvement, je vais citer un court passage de cette lettre
de M. Michel Gair, le directeur général de l'Association des
centres d'accueil. Il dit ceci, je le cite: "En ce qui concerne plus
spécifiquement les préarrangements funéraires, les
informations recueillies nous indiquent que beaucoup de personnes
âgées ont déjà procédé à tel
achat avant d'être admises au centre d'accueil, puisque la moyenne
d'âge de nos bénéficiaires hébergés est de 85
ans. Pour les personnes n'ayant pas acheté de préarrangements
funéraires, c'est habituellement la personne âgée,
aidée de sa famille, qui procède à l'achat. Dans
l'éventualité où la personne âgée n'a pas de
famille, un membre du personnel de l'établissement est mandaté
pour l'accompagner dans les différentes démarches et pour l'aider
à faire un choix."
Là, je le cite encore, sur un aspect que Mme la
députée vient tout juste de souligner: "De plus, six
établissements nous mentionnent que des thanatologues sont
impliqués dans l'organisation d'événements sociaux de type
bingo ou spectacle." Il est aussi mentionné qu'un membre du personnel
est toujours présent pour s'assurer du bon déroulement de
l'activité. "Nous sensibiliserons donc, malgré tout, ces centres
d'accueil aux conséquences potentielles reliées à
l'implication de thanatologues à ces activités sociales."
Mais, qu'est-ce que vous voulez? Je terminerais en citant un dernier
passage: "Nous pouvons donc vous assurer que les centres d'accueil ne sont pas
des lieux où sont organisés des événements servant
de prétexte à du harcèlement ou à des pressions
indues de la part des thanatologues ou de tout autre type de vendeurs
itinérants." Quand j'ai une note comme ça, bon, je me dis: II
faut s'y fier, pour le moment. Soyons prudents, mais il reste quand même
que la situation semble sous contrôle, pour le moment. On m'informe en
plus qu'il y a une autre vérification qui a été faite,
pour en arriver à la même confirmation.
Mme Caron: Comptez-vous demander une publicité
télévisée ou apporter des amendements?
M. Rémillard: Écoutez, une campagne
télévisée, je pense que c'est aller très,
très loin. Ça prend beaucoup, beaucoup de sous. Cependant, vous
avez raison de me dire qu'il faut qu'on puisse informer le plus
adéquatement possible nos aînés. Je vous ai
déposé une brochure. Nous sommes en contact avec les associations
d'aînés. Je prends bonne note de votre désir qu'on active
nos contacts avec ces groupes et qu'on les informe le mieux possible, mais vous
comprenez qu'on ne peut quand même pas faire une campagne
télévisée avec tout ce que ça coûte. Mais
déjà, l'Office est présent dans des émissions de
radio, même à certaines émissions de
télévision, et le mot d'ordre est déjà passé
pour que, dès que l'occasion se présente, les gens qui
participent à ces émissions puissent développer ce
thème et puissent informer nos aînés de leurs droits.
Le Président (M. Larouche): Ça va?
M. Houde: M. le Président, si le dossier est
terminé pour elle, j'aimerais avoir la parole, parce qu'il reste encore
du temps. Tantôt, je pensais qu'il restait 25 minutes, mais il restait
une heure et vingt minutes.
Le Président (M. Larouche): Là, il reste 15
minutes.
M. Houde: Bon, je devrais avoir le temps d'avoir deux minutes,
j'espère.
Le Président (M. Larouche): II reste 15 minutes, parce
qu'on doit libérer la salle. Disons de 15 à 18 minutes. Alors, il
faudra libérer et ensuite, il faudra ramasser nos documents. Il faut que
les gens nettoient un peu la place ici pour faire place à nos
collègues du Parti québécois. Alors, oui.
M. Houde: J'ai la parole.
Le Président (M. Larouche): Oui, M. le
député.
Coût des campagnes de publicité de
l'OPC
M. Houde: En ce qui concerne le montant de campagnes de
publicité, ça se chiffre à combien par année, en
publicité, par les pamphlets, par les émissions de radio, par les
émissions de télévision? Avez-vous une idée combien
vous pouvez mettre d'argent par année dans la publicité, environ?
Je ne veux pas avoir ça à la cenne près.
M. Moreau: Alors, M. le Président, nos programmes de
communication se font principalement par des entrevues que nous faisons dans
les médias électroniques, puisque nous avons
négocié des collaborations avec des postes nationaux et avec des
postes régionaux de radio et de télévision. De sorte que
nous rejoignons à chaque semaine au-delà de 1 000 000 de
personnes, par ces différentes collaborations avec les médias
électroniques. À toutes fins pratiques, nous ne dépensons
jamais d'argent en contrepu-blicité ou en publicité payée
parce que, au cours des années, nous avons réalisé que
ça coûte très cher et ça ne donne pas toujours les
résultats escomptés, surtout lorsqu'on peut avoir la
collaboration des médias. Donc, au-delà des collaborations
gratuites avec les médias qui nous permettent de rejoindre plus de 1 000
000 de personnes par semaine, nous dépensons évidemment des
sommes d'argent que j'évaluerais, bon an mal an, à environ 30 000
$, pour des dépliants.
Le Président (M. Larouche): En conclusion.
M. Houde: Merci beaucoup. Allez, allez, continuez.
Publicité destinée aux enfants
Mme Caron: Comme les compagnies semblent, elles, ne pas avoir
trop de problèmes pour faire de la publicité, on aborde un autre
sujet, la publicité destinée aux enfants. Dans la liste des
contrats de moins de 25 000 $ attribués, on note que M. Jean-Roland
Bernier a reçu des contrats pour surveiller la publicité
diffusée par cinq postes de télévision,
particulièrement la publicité destinée aux enfants de
moins de 13 ans. Malgré cette surveillance, selon les informations de
l'ACEF et de l'Association des consommateurs du Québec, TVA,
Quatre-Saisons et CBC permettent des publicités destinées aux
enfants, particulièrement à la période des fêtes.
Est-ce que M. Bernier remet un rapport pour donner les résultats de sa
surveillance? À qui? Quel suivi en fait-on? Suite aux
dénonciations de l'ACEF et de l'Association des consommateurs, est-ce
que, l'Office a examiné les plaintes? Est-ce qu'il entend prendre des
mesures pour resserrer le contrôle, l'an prochain, à la
période des fêtes?
M. Rémillard: M. le Président, tout d'abord, avant
de demander au président de l'Office de répondre, je veux
simplement dire qu'en ce qui regarde le consommateur enfant et l'application de
la loi en matière de publicité destinée aux enfants, notre
problème, c'est que l'Office est limité dans son action, tout
d'abord au plan pénal, parce qu'il n'est pas toujours possible de
poursuivre une entreprise qui fait de la publicité destinée aux
enfants, si cette entreprise n'a pas de place d'affaires au Québec, et
ça c'est un problème majeur. Au plan civil, il est par ailleurs
pratiquement impossible, sauf exception, d'obtenir une injonction pour faire
cesser la diffusion de ces messages au Québec lorsque l'annonceur
n'a
pas de place d'affaires au Québec. Et, en plus, il faut bien
comprendre que lorsqu'il s'agit d'un diffuseur ou d'une corporation de la
couronne fédérale, nous ne pouvons pas intervenir. Par
conséquent, notre marge de manoeuvre est fort mince. Je laisse au
président le soin de terminer.
M. Moreau: Comme mécanisme de surveillance, M. le
Président, effectivement, comme vous le mentionnez, Mme la
députée, nous avons une personne qui est engagée par
contrat pour regarder les émissions de télévision
où on est susceptible de retrouver de la publicité
illégale destinée aux enfants. Ce surveillant réussit
à faire le balayage de toutes les émissions sur une
période de deux semaines et, à chaque deux semaines, il se
présente à l'Office, rencontre le comité de surveillance
de la publicité aux enfants, qui est formé d'avocats de l'Office
et d'un pédopsychiatre également, qui est sur ce dossier, qui
travaille sur ce dossier depuis l'origine, c'est-à-dire depuis 1980. Et
lorsque des publicités peuvent être considérées
illégales, un appel téléphonique est immédiatement
"logé" dans les cas flagrants auprès des annonceurs afin de leur
demander de retirer ce message.
Évidemment, il faut tenir compte des cotes BBM, pour savoir
quelle est la part d'audience enfantine à l'écoute. Au cours de
l'automne dernier, nous avons eu un petit problème ponctuel, c'est que,
contrairement à son habitude, BBM n'a pas publié de
résultats partiels mensuels, et son rapport consolidé n'est sorti
qu'à la fin de décembre 1989. Nous n'avons été
informés de cette nouvelle politique qu'à la mi-novembre. C'est
un cas d'espèce, mais je dois vous dire que, malgré cela, nous
avions détecté la plupart des publicités que nous avaient
signalées, à ce moment-là, les associations de
consommateurs qui, soit dit en passant, parfois avaient constaté
certaines publicités supposément illégales. Mais comme
elles les consignaient dans un rapport, ce rapport nous est arrivé
quelques semaines après le début des illégalités
présumées, de sorte que, pour la plupart des émissions,
nous avons immédiatement fait cesser ces illégalités, et
nous avons déposé, nous sommes sur le point de déposer des
poursuites contre tous les contrevenants.
Le Président (M. Larouche): O.K. Une autre question,
madame?
Mme Caron: Combien de poursuites seront
déposées?
M. Moreau: Huit poursuites. Mme Caron: Huit
poursuites.
M. Moreau: Actuellement, nous avons huit dossiers d'enquête
terminés et huit poursuites seront déposées. Il reste deux
dossiers d'enquête à compléter.
Le Président (M. Larouche): Merci. Une autre question sur
le même thème?
Mme Caron: Je reviens sur la dernière petite question:
Est-ce que l'Office entend prendre des mesures de viligance
préparatoires à la période des fêtes?
M. Moreau: Je dois vous dire que l'Office, effectivement, a
déjà pris ces mesures de vigilance et s'est posé des
questions pour savoir comment il peut améliorer le mécanisme.
Est-il possible de le faire? Je vous dirai que ce n'est pas si facile, parce
qu'il est déjà très bon, le mécanisme; nous l'avons
revu au complet. Mais nous nous sommes dit que dès le début
de l'automne, dès le mois d'août, il va falloir, quand
même, s'assurer que tout est en place et qu'il fonctionne, si possible,
aussi bien que l'an passé et, si possible, mieux que l'an passé.
Mais il est déjà très bien.
Mme Caron: Nous préférerions "mieux", c'est
toujours préférable.
Le Président (M. Larouche): Je ne sais pas, Mme la
députée, si vous m'autorisez toujours deux minutes à la
fin, alors c'est pour ça que j'accélère un peu pour
être sûr que j'aie mes deux minutes à la fin.
Mme Caron: Oui. Bon, alors vu que le temps nous presse, abordons
un autre élément, c'est-à-dire l'élément 2:
Le commissaire aux plaintes des clients des distributeurs
d'électricité. On sait que ce bureau a "débuté" ses
activités en septembre 1989. Le commissaire possède un simple
pouvoir de faire des recommandations, ce qui a d'ailleurs été
dénoncé par les ACEF lors de la création du bureau. Est-ce
que le ministre peut nous dire le nombre de plaintes qui ont été
reçues par ce bureau? Et le nombre de plaintes qui ont été
traitées? D'où vient le budget, aussi, du bureau?
M. Rémillard: M. le Président. Le
Président (M. Larouche): Oui.
M. Rémillard: Est-ce que c'est l'endroit pour discuter de
ce sujet-là?
Mme Caron: Ça fait partie de l'étude des
crédits, le commissaire aux plaintes. Dans l'élément 2
M. Rémillard: Oui, dans l'élément 2.
Le Président (M. Larouche): Ça peut être une
réponse assez courte, et si elle a besoin de renseignements
supplémentaires, je pense que l'Office peut toujours lui faire
parvenir.
M. Rémillard: C'est parce que ce n'est pas notre
juridiction, le problème... (13 h 15)
Le Président (M. Larouche): Ah, si ce n'est pas...
Mme Caron: Mais qu'est-ce que ça fait dans le cahier des
crédits? C'est l'élément 2.
M. Rémillard: C'est ça que je comprends. Qu'est-ce
que ça fait dans les crédits? Ce n'est pas de la juridiction de
l'Office. C'est une juridiction complètement à part. Comme vous
le savez, la juridiction de ce commissaire aux plaintes regarde les relations
contractuelles avec Hydro-Québec.
Le Président (M. Larouche): Ah, c'est l'ombudsman.
M. Rémillard: Oui, oui. Alors, c'est celui qui est
responsable de recevoir les plaintes de l'utilisateur des services
d'Hydro-Quebec. Lorsqu'il s'agit, par exemple, d'un contrat en ce qui regarde
les services d'Hydro-Québec, c'est lui. Mais s'il s'agit d'une
consommation, ça peut être l'Office qui peut être
impliqué, HydroQuébec agissant comme commerçant, si vous
voulez. Mais en ce qui regarde le service public
d'hydroélectricité, il n'y a pas de raison.
Le Président (M. Larouche): Ce qu'on me précise,
c'est l'élément 1 qu'on étudie.
M. Rémillard: Est-ce que je pourrais vous demander si
c'était possible qu'on puisse voir cet élément aux
crédits de la Justice?
Le Président (M. Larouche): Oui, ça va revenir, M.
le ministre, parce qu'on étudie l'élément 1. La prochaine
fois, c'est le commissaire aux plaintes, c'est l'élément 2.
Ça va revenir, on continue mercredi prochain. C'est
l'élément 2. L'élément 3 ensuite, c'est le
commissaire aux plaintes pour un territoire agricole. Alors, ça va
revenir ayec le ministre.
Mme Caron: Parfait, nous reviendrons.
Le Président (M. Larouche): O.K. Nous reviendrons avec
ça.
Afficheurs numériques de Bell Canada
Mme Caron: Nous continuons à l'élément 1.
Les services de Bell Canada ont déposé une demande au CRTC qui a
été acceptée concernant les afficheurs numériques.
Dans sa décision, le CRTC a fixé des conditions à Bell
Canada dont l'une était de permettre à toute personne
désireuse de ne pas faire afficher son numéro de
téléphone de pouvoir "loger" des appels locaux avec assistance de
la téléphoniste. Il semble, par contre, que ce service sera
-soumis à un tarif. Donc, la personne qui veut protéger sa
confidentialité devra payer doublement. Est-ce que le ministre avait
fait des représentations auprès du CRTC pour préserver,
protéger la vie privée des gens? Est-ce qu'il croit qu'il est
normal que les consommateurs se voient imposer un double tarif?
M. Rémillard: Tout d'abord, je dois dire très
brièvement que Bell Canada est une corporation qui a été
déclarée à l'avantage général du Canada,
donc, selon la constitution canadienne, qui n'est pas de juridiction
québécoise. L'Office n'a pas de juridiction sur Bell au
départ. Maintenant, dans ces cas-là, habituellement, ce qui se
passe, c'est que ce sont les associations de consommateurs qui se
présentent devant le CRTC. Le CRTC leur facilite la tâche, les
aide, et ils font valoir leur point de vue. Il y a l'Office aussi qui, à
l'occasion, je pense, peut les aider lorsqu'ils se présentent devant le
CRTC. Mais ma collègue, la ministre des Communications, peut être
impliquée dans ce dossier aussi. Nous, comme tel, l'Office directement,
ne pouvons pas être impliqués dans un dossier parce qu'on n'a pas
de juridiction à cet effet.
Mme Caron: Mais est-ce que l'Office a donné un avis?
M. Rémillard: L'Office, dans certains cas, a aidé
à ma connaissance les associations de consommateurs. Je vais demander
à M. le président de compléter brièvement.
M. Moreau: M. le Président, habituellement, ce que
l'Office propose aux associations qui veulent faire des représentations,
c'est de leur offrir quand c'est possible un soutien technique. Quand la
question est trop technique en termes de téléphonie, ce n'est pas
possible. Mais dans le présent cas, comme c'est un problème un
peu plus philosophique, effectivement, les associations qui croient avoir
besoin d'un soutien, nous leur donnons de l'aide. Quoique là-dessus,
c'est plutôt une question d'opinion. Beaucoup de gens pensent au
contraire qu'il est important que le numéro soit affiché. Je
pense qu'il n'y a pas unanimité sur la question. Les opinions sont
très partagées. Mais l'Office est prêt à fournir aux
associations un soutien technique, si elles le désirent, dans ce
dossier, quoique la décision soit maintenant rendue par le CRTC.
Mme Caron: Est-ce que l'Office va donner un avis sur le fait que
les consommateurs qui voudront se protéger de cette nouvelle mesure
auront à payer un nouveau tarif alors qu'ils paient déjà
pour avoir un numéro confidentiel?
M. Moreau: Comme je le mentionnais tantôt, ce sont
habituellement - traditionnellement, en
tout cas - des dossiers défendus davantage par les associations
de consommateurs que par l'Office. Et l'Office pourrait toujours... Ce n'est
pas défendu que l'Office le fasse et que l'Office mette ses ressources
là. Habituellement, il les met ailleurs, et les associations se chargent
de ce secteur.
Le Président (M. Larouche): Vous avez un autre
thème?
Mme Caron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Larouche): Je voudrais que vous passiez
à travers votre cahier.
Octroi de contrats pour effectuer des tests
Mme Caron: Oui? Ah, ça, ça va être bien
difficile, il semblerait, compte tenu du temps qu'H nous reste. Nous avons
remarqué, dans les contrats de moins de 25 000 $ qui ont
été attribués, qu'il y a eu plusieurs contrats avec des
montants substantiels, surtout pour la réalisation de tests. Donc,
j'aurais quelques questions à ce sujet-là. Comment sont
choisies... Qui choisit les entreprises retenues? Qui décide d'effectuer
les tests? Quel test plutôt qu'un autre? N'y aurait-il pas eu lieu
peut-être qu'Hydro-Québec utilise vos recherches de tests pour les
pommes de douche?
M. Rémillard: C'est normalement par soumission publique,
et on prend le plus bas soumissionnaire. Si M. le président a quelque
chose à ajouter brièvement, pour compléter...
M. Moreau: C'est ça. Donc, les tests sont accordés,
comme disait M le ministre suite à la réception de soumissions
publiques. Ils sont accordés au plus bas soumissionnaire. La
façon de choisir les tests est faite suite à un sondage
auprès de notre clientèle, de nos lecteurs. On demande à
nos lecteurs leur opinion sur les tests qu'ils croient utile d'avoir. On
compile les résultats. On vérifie la faisabilité parce que
ça dépend évidemment toujours du coût des tests. Par
la suite, le comité de direction de l'Office prend la décision
sur le choix des tests pour l'année.
Mme Caron: Qu'est-ce qui détermine le nombre?
M. Moreau: Le nombre de tests. Habituellement, nous nous donnons
comme objectif de publier deux tests par mois. Donc, en principe, 24 tests par
année.
Mme Caron: Est-ce qu'on peut avoir un peu d'information sur le
contrat qui a été accordé à la firme Urbaniteck,
pour la réalisation d'une enquête sur les avantages
économiques consentis aux aînés du Québec?
M. Moreau: Le contrat Urbaniteck était pour
réaliser une enquête sur les avantages économiques, comme
vous le disiez. C'est un contrat de 10 800 $. Ce contrat a été
octroyé par un comité de sélection, suite à un
appel de propositions avec prix sur invitation. Le nom des firmes a
été retenu du fichier central des entreprises.
Mme Caron: Cette enquête, elfe est utilisée par
quels services maintenant?
M. Moreau: Cette enquête... Mme Caron: Est-ce que
c'est terminé? M. Moreau: ...n'est pas encore terminée.
Mme Caron: Non.
M. Moreau: Nous attendons les résultats de l'enquête
pour être en mesure, avec ces résultats, de savoir quel genre
d'information donner aux aînés. On comprend que ces avantages
économiques, c'est lorsqu'on leur offre, par exemple, d'aller acheter
dans tel magasin avec un rabais s'ils y vont le mardi, ce genre de truc.
L'Office se demande - c'était le but de l'enquête - si, pour les
consommateurs aînés, c'est utile ou c'est plutôt un
attrape-nigaud? Dès que nous aurons les résultats de cette
enquête, nous allons mettre en marché les résultats
auprès des personnes âgées.
Le Président (M. Larouche): Merci, M. le
président.
Revue Protégez-vous
Mme Caron: Concernant la revue Protégez-vous, quels
montants sont versés aux pigistes? Quelle proportion des articles sont
l'oeuvre des pigistes et est-ce qu'il a été envisagé s'il
serait moins coûteux d'engager des personnes sur une base permanente?
M. Moreau: Pour les pigistes, nous dépensons à
chaque année pour Protégez-vous 130 000 $ et 100 000 $
pour Protect Yourself. Nous avons constaté au cours des
années - et d'ailleurs, ce système existe depuis la mise en vente
de Protégez-vous, au début des années 1980 - que la
façon la plus économique et la plus efficace était de
confier les articles à des pigistes parce que nous essayons, autant que
possible - ce n'est pas toujours possible mais quand ça l'est - de
trouver des gens qui s'y connaissent dans un domaine donné. Ce qui nous
permet également de diversifier le nombre de personnes qui peuvent
signer des articles dans Protégez-vous. Si c'était les
employés, ce serait toujours trois ou quatre personnes qui signeraient
tous les articles, alors qu'H est préférable
qu'il y ait des dizaines et des dizaines de signataires
différents, selon leur spécialité, d'autant plus qu'il y a
au Québec un bon bassin de pigistes qui sont au service des
différents magazines.
Le Président (M. Larouche): Merci, M. le
président.
Mme Caron: Vous nous mentionnez, M. le Président, que 130
000 $ ont été accordés pour les articles de la revue
Protégez-vous; alors, si on regarde le tirage, il est de 154 467,
alors qu'on a accordé 100 000 $ pour des articles de Protect Yourself
alors que le total du tirage est de 22 663?
M. Moreau: Parce que la plupart des articles sont traduits du
français à l'anglais et de l'anglais au français, selon
l'intérêt des sujets. Nous avons deux équipes: une
affectée à Protégez-vous et l'autre, à
Protect Yourself. Ceux qui sont affectés à Protect
Yourself comprennent bien la mentalité de leur clientèle,
préparent des articles en conséquence et, très souvent,
l'autre équipe les repique pour la revue soit française ou
anglaise, de sorte que ce sont des vases communicants et ça permet
d'avoir des articles toujours intéressants pour les deux magazines.
Le Président (M. Larouche): Merci, M. le président.
Est-ce que ça clôt? Parce qu'il faudra procéder à
l'adoption et les gens commencent à arriver pour le nettoyage et tout.
Est-ce que vous avez une remarque finale, Mme la députée de
Terrebonne?
Mme Caron: Je tiens à remercier tous les intervenants qui
nous ont permis d'avoir des éclaircissements sur plusieurs dossiers. Il
nous en restait, bien sûr, mais nous aurons quand même d'autres
moyens pour avoir des réponses. Je vous remercié grandement de la
collaboration. Merci.
Adoption des crédits
Le Président (M. Larouche): Est-ce que, Mme la
députée de Terrebonne, on peut procéder à
l'adoption de l'élément 1 du programme 11 du ministère de
la Justice?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Larouche): C'est adopté. Alors,
ajoutons en remarque finale seulement un petit détail. Peut-être
que ce n'est pas nécessaire de me répondre. À la page 8,
vous parlez de subvention pour des tests, des études ou des recherches
pour 1989-1990 et vous dites que c'est nil, il n'y a rien. À la page
suivante, vous dites réaliser une étude et partout on voit qu'il
y a eu des tests. Alors, peut-être une petite réparation à
ce niveau-là.
Enfin, je voudrais souligner peut-être un élément au
niveau des affaires qui sont traitées dans le détail des
activités de l'OPC. On voit ça à la page 1 de votre
détail. Il y a un nouveau phénomène, je pense, c'est au
niveau des conseillers en immigration. J'ai eu, comme député,
à recevoir des gens qui se sont plaints de ce nouveau type
d'entreprises. C'est important, je pense. Concernant le
phénomène, à Montréal en particulier, il existe des
conseillers en immigration qui offrent des services bidon et qui chargent des
prix qui vont dans les 3000 $ de dépôt et qui, en vendant ces
services, font croire aux gens d'ici qu'ils peuvent faire venir des gens plus
facilement. Déjà, en tant que député, j'ai
"logé" une plainte auprès du service des fraudes de la CUM. Je
pense que l'Office de la protection du consommateur devrait avoir l'oeil ouvert
sur ça.
Sur ces mots, je tiens à souligner l'excellente collaboration du
ministre de la Justice qui n'a d'égale, évidemment, que la
remarquable préparation de la députée de Terrebonne. Sur
ces mots, je vous remercie. Les travaux de la commission des institutions sont
ajournés au 30 mai 1990, 10 heures, pour l'étude des
crédits du ministère des Affaires internationales, programme 1,
élément 4, Office franco-québécois pour la
jeunesse. Merci.
(Fin de la séance à 13 h 29)