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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M Bissonnet): Je déclare la
commission des institutions ouverte et je rappelle le mandat de la commission,
soit de vérifier les engagements financiers de la compétence du
Solliciteur général pour les mois de janvier à juillet
1987.
Est-ce que, Mme la secrétaire, vous avez des remplacements
à annoncer?
La Secrétaire: Oui, M le Président M Godin
(Mercier) est remplacé par M Brassard (Lac-Saint-Jean) et M Laporte
(Sainte-Marie) par Mme Trépanier (Dorion).
Organisation des travaux
Le Président (M Bissonnet): Merci. Alors, je rappelle
brièvement les termes de l'entente intervenue entre les deux leaders
concernant cette vérification. La durée totale de la
vérification sera de sept heures et est répartie comme suit cinq
heures allouées à l'Opposition et deux heures allouées au
parti ministériel. Je rappelle que l'appel des engagements se fera par
alternance en commençant par I'Opposition. II est important de
spécifier que les particularités de cette entente ne constituent
pas un précédent. À la fin des sept heures, tous les
engagements de janvier à juillet 1987 doivent être
déclarés vérifiés.
Je propose l'ordre du jour suivant demande de renseignements ou de
documents sur les engagements financiers déjà
vérifiés, décembre 1986, engagements 13 à 17,
vérification des engagements financiers pour les mois de janvier
à juillet 1987, de la compétence du Solliciteur
général en présence de ce dernier, M Marx.
Est-ce que l'ordre du jour est adopté?
M. Bélisle: Un instant.
Le Président (M Bissonnet): M le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: M le Président, pour les fins du
dossier, lorsque je lis le point 30 à l'ordre du jour,
vérification des engagements financiers pour les mois de janvier
à juillet 1987, je comprends très bien que, dans le document
jaune qui est ici, que j'ai devant moi, intitulé "Liste des engagements
financiers du mois de juillet 1987", il y a également des engagements
financiers qui rétroagissent au 1er mai 1984 jusqu'au 11 décembre
1965 et qui sont Inclus également.
Le Président (M Bissonnet): Ce sont des engagements
financiers qui ont été transmis pour la période des mois
de janvier à juillet 1987 par le Conseil du trésor et ce sont les
engagements financiers que nous discuterons ici aujourd'hui.
M. Bélisle: Et qui apparaissent dans le document
jaune.
Le Président (M Bissonnet): J'ai vérifié et
selon l'information de la secrétaire, tous les engagements financiers
sont à l'intérieur de ces sept mois-là. On peut donc en
discuter ici aujourd'hui. La parole est à l'Opposition.
M. Filion: Maintenant comme on peut appeler les engagements par
alternance et au choix selon l'entente préétablie, le fait que
l'engagement financier qui retiendrait la préoccu pation d'un groupe ou
de l'autre de parlementaires se situe dans janvier ou juin 1987 ou dans une
autre période n'a aucune espèce d'importance pour les fins de nos
travaux.
Le Président (M Bissonnet): M. le député de
Taillon, je vous souligne que le Conseil du trésor a transmis à
la commission des rapports de décembre 1986 à juillet 1987 et
tous les documents qui sont à l'intérieur peuvent être
discutés à cette commission M. le ministre, avez-vous quelque
chose à ajouter?
M. Marx: Oui, M. le Président. J'aimerais souligner que
les engagements financiers sont des contrats de 25 000 $ et plus. Et
effectivement, les engagements que vous avez dans vos cahiers sont des
années 1984, 1985, 1986 et 1987, pour les années 1984 et 1985, je
pense qu'ils sont dans les engagements financiers de juillet. Donc, je suis ici
pour expliquer ce que M Marc-André Bédard a fait, ce que M Pierre
Marc Johnson a fait et ce que Gérard Latulippe a fait et non pas ce que
j'ai fait parce que tout était corrigé avant mon entrée en
fonctions et vous avez reçu l'information en ce qui concerne les
contrats de 25 000 $ et plus.
Je comprends qu'avant mai 1984 le Conseil du trésor a reçu
toute cette information sur les contrats de 25 000 $ et plus et que le
président du Conseil du trésor était obligé d
envoyer ces documents à la commission des engagements financiers. Je
comprends aussi qu'en mai 1984 le règlement a été
modifié et c'était à chaque ministère d'envoyer ses
documents sur ces contrats aux différentes commissions. Donc, on a
changé le système en mai 1984, mais je dois ajouter - et c'est
très important non seulement pour moi, mais pour tous mes
prédécesseurs, c'est-à-dire MM Marc-André
Bédard, Pierre Marc Johnson et Gérard Latulippe - que, sur le
plan administratif, tout a été fait. Le contrôle
gouvernemental est parfait tout a été vérifié par
le gouvernement. Le seul problème, c'est que cette information n'a pas
été envoyée aux
commissions pour discussion. Ce n'est pas un problème seulement
au ministère du Solliciteur général, c'est un
problème dans tous les ministères au gouvernement et vous allez
voir, M. le Président, lorsqu'on va étudier les engagements
financiers des autres ministères, que ce sera la même chose. Il y
a des centaines de contrats de 25 000 $ et plus pour lesquels l'information n'a
pas été envoyée aux commissions concernées, mais
tout est fait maintenant et tout a été corrigé. Donc,
c'est important que l'on soit au courant de ces faits.
En terminant, je peux aussi ajouter qu'à ma connaissance et
à la connaissance de mes fonctionnaires au ministère du
Solliciteur général tous ces contrats ont été
attribués en conformité avec les lois, les règlements, les
politiques, les directives et les procédures édictés par
le gouvernement.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le ministre. Nous
allons commencer la vérification des engagements financiers. La parole
est à l'Opposition. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Merci, M. le Président. Avant de commencer,
je voudrais, quand même, donner un avis au ministre, à savoir que
j'aurai plus tard de nouvelles questions à poser concernant l'engagement
financier no 14 de septembre 1986, II a déjà été
vérifié, mais la coutume permet de revenir et de reposer
certaines questions sur des engagements financiers déjà
vérifiés. Alors, je vous donne un avis. Cela peut aller à
cet après-midi.
Le Président (M. Bissonnet): Cela va, M. le
député, j'ai bien entendu votre avis.
M. Brassard: Merci.
Le Président (M. Bissonnet): Vous pouvez
procéder.
Engagements à vérifier Juillet 1987
M. Brassard: M. le Président, je voudrais commencer par
l'engagement 13 de juillet 1987, numéro séquentiel 14, concernant
un contrat de 65 000 $ accordé à la firme Prémar.
M. le Président, je vous rappelle, en guise d'introduction, que
le Solliciteur général par intérim et ministre de la
Justice, à l'occasion d'une période de questions en date du 22
octobre - et il l'a répété par la suite - avait
signalé à mon collègue de Taillon que, concernant ce
dossier et particulièrement ce contrat accordé à
Prémar par l'ex-Solliciteur général, il serait
préférable - il l'a répété à
plusieurs reprises - d'attendre l'étude des engagements financiers qui
aura lieu te 17 novembre prochain. Je le cite. J'invite le député
de Taillon - je m'excuse si c'est moi, M. le Président, qui pose des
questions - à ce moment-là à poser toutes tes questions
qu'il aimera poser.
Alors, je prends bonne note, évidemment, de la bonne
volonté du ministre de répondre à toutes les questions
pertinentes concernant cet engagement financier, puisque lui-même avait
indiqué à la Chambre que la commission parlementaire
étudiant les engagements financiers était peut-être le lieu
privilégié pour faire la lumière sur cette question. J'ai
une série de questions concernant cet engagement financier.
J'espère que le ministre ou ses collaborateurs...
M. Marx: M. le Président...
Le Président (M. Bissonnet): Oui.
M. Marx: ...étant donné que j'ai invité les
députés à me poser ces questions à l'étude
des engagements financiers, je peux vous dire que j'ai préparé
une réponse. Si je donne ma réponse pour commencer, cela va
expliquer...
M. Brassard: Non.
M. Marx: Je peux la donner après la première
question ou avant. SI je fais un résumé de tous les faits dans ce
contrat, ceta va aider les députés...
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre. M. Marx:
...à poser leurs questions.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre, la parole est
au député de Lac-Saint-Jean et vous répondrez à la
question.
M. Brassard: M. le Président, j'ai des questions
précises. Je ne veux pas un résumé ou une synthèse
du ministre sur le dossier. J'aimerais qu'il me réponde au fur et mesure
des questions précises que je vais lui poser. Cela concerne, d'abord,
évidemment, la firme Prémar.
M. Lefebvre: Question de règlement.
Le Président (M. Bissonnet): Oui, M. le
député de Frontenac.
M. Lefebvre: À titre d'exemple, le temps de la
réponse que vient de donner M. le ministre est-it pris sur le temps de
l'Opposition ou sur le temps des ministériels? C'est à titre
d'exemple, pour se comprendre pour toute la durée des sept heures.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac, lorsque l'Opposition pose une question et que le ministre
répond, la réponse et la question vont dans la
période...
M. Lefebvre: Je comprends.
Le Président (M. Bissonnet): ...de l'Opposition et c'est
la même chose à l'Inverse.
M. Lefebvre: C'est la règle, sauf que, si le ministre veut
faire un commentaire qui n'est pas nécessairement à la suite
d'une question, comme on vient de le faire, je veux qu'on se comprenne.
Le Président (M. Bissonnet): Ce que je comprends
bien...
M. Lefebvre: Car nous n'avons que deux heures, nous.
Le Président (M. Bissonnet): Lorsque la parole est
à l'Opposition, le temps de la question et de la réponse est
imputé à l'Opposition.
M. Lefebvre: Sans exception?
Le Président (M. Bissonnet): Sans exception.
M. Lefebvre: Merci.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, concernant la firme
Prémar, première question bien simple: Est-ce que le ministre
pourrait m'indiquer combien il y a d'employés chez Prémar?
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre. M. Marx: Je
ne le sais pas. M. Brassard: Cela commence bien. M. Marx: On va voir si on a
l'information.
Le Président (M. Bissonnet): Vous préférez
attendre qu'on vérifie ou...
M. Marx: On va vérifier tout de suite. Je n'ai pas le
nombre d'employés de chaque fournisseur qui a rendu des services au
ministère du Solliciteur général. De temps en temps, il
arrive qu'on donne un contrat et que le nombre d'employés change entre
le moment où on donne te contrat et le moment où le contrat est
rempli.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: J'imagine que vous allez revenir avec la
réponse.
M. Marx: Si je peux avoir la réponse. C'est-à-dire
que, quand on demande à une compagnie de fournir un service, on ne lui
demande pas combien d'employés elle a. Si vous devez me poser cette
question sur tous les contrats, je peux fournir des réponses par
écrit à ta secrétaire de la commission.
M. Brassard: M. le Président, je laisse le temps aux
collaborateurs de fournir une réponse.
M. Marx: Non, mais je vous ai déjà donné la
réponse. Si vous devez me demander le nombre d'employés...
M. Brassard: Non, non! M. Marx: ...de chacun des fournisseurs...
M. Brassard: Écoutez, M. le Président. M. Marx: ...je vais
vous fournir la réponse...
M. Brassard: Je vous pose une question sur Prémar.
M. Marx: ...par écrit.
M. Brassard: Je vous pose une question sur Prémar,
engagement financier 14; je ne vous pose pas de question sur les autres
contrats. Je voudrais savoir combien il y a d'employés chez
Prémar.
M. Marx: On n'a pas cette information.
M. Brassard: Même pas approximativement?
M. Marx: Si vous me demandez: Avez-vous acheté quelque
chose chez Eaton?, je vais vous dire oui. Si vous me demandez: Combien y a-t-il
d'employés chez Eaton?, je vais vous dire: Je ne le sais pas.
M. Brassard: Pouvez-vous le savoir?
M. Marx: Je vais demander à mes fonctionnaires
d'écrire à Prémar pour demander combien d'employés
il y avait chez Prémar à la date où on a demandé
à Prémar de fournir des services au ministère du
Solliciteur général. Dès que j'aurai la réponse, je
l'enverrai à la secrétaire de la commission.
Le Président (M. Bissonnet): La secrétaire prend la
question en note. M. le député.
M. Brassard: Une autre question concernant Prémar. Quel
genre de contrat cette firme avait-elle l'habitude d'effectuer avant l'octroi
du contrat en question? Quelle était la vocation ou la
spécialité de cette firme?
M. Marx: Je dois répondre d'une façon plus globale
et vous allez comprendre pourquoi. Le 12 juin 1986, le répondant du
ministère de la Justice au fichier central des fournisseurs du
gouvernement tentait d'obtenir des noms de compagnies susceptibles de
répondre à un devis relativement à l'étude sur la
rénovation policière du Québec: étudier et analyser
les mandats, les rôles, les types d'organisation et les modes de
fonctionne-
ment des différents corps policiers au Québec -
Sûreté du Québec et police municipale - de même que
les Interactions entre ces corps de police et faire des recommandations
appropriées en vue d'une réforme en profondeur de l'organisation
policière au Québec.
La réponse reçue d'un responsable du fichier est que cette
demande peut être reliée à la catégorie
Système, méthode et organisation. Cependant - cela est la
réponse - nous n'avons pas de spécialité pour les corps
policiers.
Donc, le 17 juin 1986, trois firmes étaient invitées
à soumissionner; ce sont les firmes Consultan; Mallette, Major, Martin
et Prémar Inc. Le 19 juin 1986, le directeur du bureau du
sous-solliciteur général a communiqué avec chacune des
firmes pour s'assurer de la réception des documents. Deux compagnies ont
offert leurs services, soit Mallette, Major, Martin et Prémar inc. Un
comité de sélection siégeait le 20 juin 1987. Les membres
du comité ont procédé à l'examen des soumissions
à l'aide de la table de décisions: la firme Mallette, Major.
Martin était cotée à 78 % et Prémar à 84
%.
Au plan de la rémunération, la firme Mallette, Major,
Martin demandait 100 $ l'heure, alors que Prémar demandait 93,20 $
l'heure. Compte tenu des taux de rémunération, l'offre de
Prémar est acceptée.
Je peux ajouter qu'un contrat de services a été
octroyé à la firme Prémar pour un montant de 65 000 $ et
ce, à compter du 20 juin 1986, devant se terminer au plus tard le 31
janvier 1987. La dépense réelle de ce contrat a été
de 73 783,06 $. L'engagement initial de 65 000 $ a été
augmenté conformément aux règlements sur les contrats de
services au gouvernement, c'est-à-dire lorsque le montant total du
contrat et des suppléments demeure inférieur à 75 000 $.
Voilà toute l'information que j'ai. (10 h 30)
M. Brassard: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je suppose que c'était la déclaration
que vous vouliez faire au début.
M. Marx: Plus ou moins! Je voulais faire une déclaration
plus longue, mais étant donné que vous...
M. Brassard: Bon!
M. Marx: ...avez tellement de questions...
M. Brassard: Très bien!
M. Marx: ...j'ai écourté ma réponse.
M. Brassard: Je reviens à ma question.
M. Marx: Mais je peux faire une autre déclaration.
M. Brassard: Non, non. M. Marx: Non?
M. Brassard: J'aimerais que vous répondiez plutôt
à mes questions.
M. Marx: C'est ce que je fais.
M. Brassard: Je reviens à ma question, vous n'y avez pas
répondu. En matière de réforme policière, vous avez
affirmé que le fichier central, la célèbre Rosalie, ne
comportait pas de ' sections pouvant indiquer au gouvernement des firmes
susceptibles de procéder à une étude semblable. Comme
c'est Prémar qui a été choisie, la question que je posais,
c'est: Quel genre de contrat Prémar avait-elle l'habitude d'effectuer
avant qu'on lui octroie ce contrat-là du 20 juin 1986? C'était
quoi, la spécialité de Prémar? Qu'est-ce qu'elle faisait
comme travail avant cela?
M. Marx: Oui. Je vais vous donner l'expérience de travail
général et certaines précisions que les fonctionnaires ont
dans leur dossier: relations du travail au ministère du Travail et
à la ville de Saint-Laurent, administration générale dans
le contexte municipal, consultation et planification stratégique dans
plusieurs municipalités, organismes sociaux et secteur de la
santé, consultation en développement organisatlonnel et de
ressources humaines; pour les précisions parce qu'il touche la police,
service de police, ville de Cowansville, l'opportunité d'établir
des mini-postes de police sur le territoire de la Communauté urbaine de
Montréal. Je n'en vois pas d'autres dans le domaine de la police.
Service du personnel, ville de Montréal; service de l'approvisionnement,
ville de Montréal.
M. Brassard: SI je comprends bien, c'est le secteur de la
santé, le secteur des ressources humaines.
M. Marx: Ce qu'il faut retenir, c'est: planification
stratégique dans plusieurs municipalités et développement
organisationnel.
M. Brassard: M. le Président.
Le Président {M. Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: ...est-ce que le ministre pourrait nous indiquer, de
façon très claire et précise, les liens qui unissent ou
unissaient, à l'époque, la firme Prémar et f'étude
légale McDougall Caron?
M. Marx: M. le Président, si le député veut
s'avancer sur le terrain des conflits d'intérêts possibles ou
appréhendés ou Je ne sais quoi, je l'invite à poser ses
questions au premier ministre. Je me souviens même que le premier
ministre t'a Invité à poser ses questions, mais il a
refusé. Moi, je ne suis pas ici pour expliquer les conflits
d'intérêts possibles entre qui que ce soit. Je ne connais pas tes
liens. Qui est marié à qui? Qui est le partenaire de qui? Qui est
quoi? Je n'ai pas cette information pour ce contrat ou les autres contrats.
C'est bien possible que le député lui-même ait
travaillé pour Prémar, à un moment donné. Je ne le
sais pas. M. le Président, je peux vous assurer que je ne le sais
pas.
M. Brassard: Non, cela ne fait pas partie de mon curriculum
vitae, M. le Président.
M. Marx: Peut-être un de vos collègues?
M. Brassard: Je ne sais pas pourquoi le ministre arrive
soudainement avec la question des conflits dintérêts. Ma question
est très simple. Est-ce que, à sa connaissance, il y a des liens
légaux ou financiers ou de quelque nature que ce soit entre la firme
Prémar et l'étude légale McDougall Caron? Est-ce qu'il y a
des liens?
M. Marx: Non, je ne sais pas si Prémar a des actions dans
quelque compagnie que ce soit. Je n'ai pas cette Information. Je n'ai pas
demandé à mes fonctionnaires d'écrire à
Prémar et de demander: Est-ce que Prémar détient des
actions dans Bell Canada? Est-ce que quelqu'un qui travaille pour Prémar
a travaillé pour une autre compagnie avant? Est-ce que l'employé
de Prémar est cousin avec un employé dans une autre firme et
ainsi de suite? Je n'ai pas cette information.
Mais si le député me pose des questions et s'il veut avoir
certaines informations, je suis prêt à demander à mes
fonctionnaires d'écrire à Prémar afin d'avoir cette
information, le cas échéant. Il peut aussi le faire
lui-même. Mais je n'ai pas cette information, soit sur Prémar,
soit sur les autres fournisseurs du gouvernement. Imaginez-vous, si on doit
faire une vérification sur les liens entre les fournisseurs du
gouvernement et toute autre firme possible au Québec, il n'y a pas de
fin à cela, M. le Président.
Le Président {M. Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, est-ce que le ministre est
au courant que l'étude légale McDougall Caron et la firme
Prémar avaient, au moment du contrat, la même adresse et
occupaient la même suite? Est-ce que vous savez cela? Êtes-vous au
courant de cela?
M. Marx: Mon sous-ministre me signale qu'il n'était pas au
courant, mais, s'il n'était pas au courant, forcément, moi, je
n'étais pas au courant parce que je n'étais pas Solliciteur
général à l'époque.
M. Brassard: Est-ce que le ministre est au courant du fait que le
président de la firme Prémar, M. Serge Martel...
M. Marx: SI le député veut faire une
déclaration sur tout ce qu'il sait, ce n'est pas une question de...
M. Brassard: Je vous ai posé des questions d'une certaine
façon, tout à l'heure et je n'ai pas eu de réponse; alors,
je m'y prends d'une autre façon. Je vous demande si vous êtes au
courant pour voir si, vraiment, vous... Au début, vous avez
indiqué que vous étiez disposé à donner toutes les
réponses. C'est ce que vous avez affirmé en Chambre à deux
ou trois reprises. Je me rends compte que c'est mal parti.
Est-ce que vous êtes au courant du fait que Serge Martel, le
président de la firme Prémar, était associé de
l'étude légale McDougall Caron, d'avril 1986 à mai 1987?
Est-ce que cette information est exacte?
M. Marx: Si vous me dites... Moi, je n'ai pas d'information sur
ces liens. Je n'ai jamais été au courant de cela. Mon
sous-ministre me signale aussi qu'il n'était pas au courant. Le cas
échéant, on ne sait pas si c'est vrai ou si c'est faux. Je crois
que...
M. Brassard: Vous ne pouvez pas le confirmer? Parce que le
président de Prémar, c'est bien Serge Martel, c'est
ça?
M. Marx: À l'époque - on va vous dire tout de suite
qui était le président - M. Martel était le
président du conseil d'administration de Prémar.
M. Brassard: Mais vous n'étiez pas au courant que M.
Martel était également un associé de l'étude
légale McDougall Caron?
M. Marx: Dans le document que nous avons de Prémar, ce
n'est pas mentionné. Tout ce qu'on a, c'est Serge Martel, avocat et MBA,
conseiller en gestion. Je peux vous donner sa date de naissance, sa formation
scolaire, son expérience professionnelle, toutes ces choses.
M. Brassard: À l'expérience professionnelle, il
n'est pas indiqué qu'il est associé de l'étude McDougall
Caron' Ce n'est pas indiqué?
M. Marx: Ce n'est pas indiqué. Je peux vous donner son
expérience professionnelle, mais ce n'est pas indiqué.
M. Brassard: Non, mais est-ce que vous pouvez vérifier
s'il y a eu un oubli?
M. Marx: Ah, si le député veut qu'on fasse les
vérifications...
M. Brassard: On est là pour ça, M. le ministre,
vérifier les engagements financiers.
M. Marx: Si Cela vous intéresse tellement, je peux
demander à mes fonctionnaires de lui écrire et de demander cette
information et, dès que je l'aurai reçue, je vais l'envoyer
à la secrétaire de la commission.
M. Brassard: Cela nous intéresse beaucoup. Cela
Intéresse, j'en suis convaincu, beaucoup de monde de savoir si M.
Martel, président de Prémar, était également
associé de l'étude légale McDougall Caron au moment
où le contrat a été accordé. Cela
m'intéresse, mol, en tout cas, de le savoir.
M. Marx: Je ne vois pas la pertinence, mais si vous trouvez cela
pertinent...
M. Brassard: Bien, vraiment...
M. Marx: ...je n'ai pas objection. Je suis Ici au service des
députés.
M. Brassard: Je vous en remercie beaucoup. M. Marx: II n'y a pas
de quoi.
M. Brassard: Donc, à votre connaissance, II n'existe
cependant pas de contrat liant la firme Prémar à l'étude
légale McDougall, Caron?
M. Marx: Nous n'avons aucune information sur ce sujet.
Aucune.
M. Brassard: Est-ce que l'ex-Solliciteur général,
député de Chambly, M. Latulippe, a déjà eu, dans sa
carrière professionnelle, des liens avec M. Martel?
M. Marx: Quand vous me posez des questions sur la vie
professionnelle de M. Latulippe, je pense que vous posez la question à
la mauvaise personne. Je ne connais pas sa vie professionnelle comme je ne
connais pas sa vie privée. Dans le cadre de l'étude des
engagements financiers de M. Bédard ou de M. Johnson, supposons que vous
me posiez tes mêmes questions, je vais vous donner la même
réponse: Je ne connais pas la vie professionnelle de M. Bédard,
ni de M. Johnson, ni de M. Latulippe. Mais je peux écrire aux trois si
vous vouiez. Si vous voulez que j'écrive aux trois anciens solliciteurs
généraux pour avoir leur curriculum vitae à jour...
M. Brassard: Vous parlez beaucoup d'écrire, M. le
ministre. Vous ne trouvez pas que ça serait plus simple de
téléphoner?
M. Marx: Nous voulons avoir un document pour que ce soft vraiment
clair, sûr et certain et qu'on a l'information exacte. Je ne veux pas
juste demander à quelqu'un d'aller téléphoner parce qu'un
document, c'est la meilleure preuve; c'est ce qu'on m'a toujours
enseigné. On va avoir la meilleure preuve pour vous que c'est exactement
ça et pas autre chose.
M. Brassard: Alors, vous retenez bien les deux questions: les
liens entre l'étude McDougall Caron, d'une part, le fait qu'ils ont une
adresse commune et qu'ils occupent la même suite.
M. Marx: Si vous allez voir des bureaux d'avocats à
Montréal - j'ai déjà visité des bureaux d'avocats -
souvent, à l'extérieur, il y a, par exemple, la firme
Bélanger Jones, avec une liste de 50 compagnies qui ont la même
adresse. Cela arrive fréquemment et, si vous me dites que c'était
le cas, ici, bon, c'est le cas ici. Cela ne me choque pas.
M. Brassard: La firme Prémar a été
constituée en avril 1980, en vertu des lois canadiennes. Sa
première adresse était 1500 de Maisonneuve ouest, la même
adresse que l'étude McDougalt Lemay, qui est devenue, par la suite,
McDougall Caron et, quand McDougall Caron a déménagé au
2000 rue Mansfield, suite 800, Montréal, la firme Prémar l'a
suivie. Vous pourrez vérifier pour voir si je me trompe là.
M. Marx: Je peux demander qu'on vérifie cela, mais si vous
me dites que c'est comme cela. J'imagine que vous avez déjà la
réponse. Je me demande pourquoi vous me posez des questions quand vous
avez déjà les réponses.
M. Brassard: C'est pour constater si vous avez les
réponses ou pas. Je constate que vous ne les avez pas. La
deuxième question...
M. Marx: C'est-à-dire que je n'étais pas
Solliciteur général à l'époque, non plus.
M. Brassard: Oui, je te sais. La deuxième question, c'est:
Est-ce qu'à l'époque M. Martel, président de
Prémar, était également associé de l'étude
légale McDougall Caron? Je pense que c'est une question...
M. Marx: À quelle époque?
M. Brassard: À l'époque de l'octroi du contrat de
Prémar en juin 1986. Est-ce que M. Martel était également
associé chez McDougall Caron? C'est une question intéressante et
on pourrait avoir une réponse dans les plus brefs délais.
M. Marx: C'est une question que nous avons déjà
notée.
M. Brassard: D'accord. Alors, on espère avoir une
réponse. (10 h 45)
M. Marx: On a noté quatre questions. La première,
c'est: Combien d'employés à Prémar? La deuxième
question, c'est: Est-ce que McDougall Caron et Prémar avaient la
même adresse à l'époque de l'octroi du contrat? La
troisième question, c'est: Est-ce que le président Serge Martel
était associé avec McDougall Caron, à -l'époque
où on a donné te contrat? Quant à la quatrième
question, ce n'est pas à moi de m'interroger ou d'écrire à
quiconque pour voir si l'ancien Solliciteur général, M.
Latulippe, avait des liens avec Prémar. Je ne pense pas que ce soit
à moi de...
Je vois que le député de Taillon est d'accord. Ce n'est
pas à moi de poser ces questions à mes collègues à
l'Assemblée nationale. Vous comprenez, M. le Président, que le
député de Chambly a déjà fait une
déclaration à l'Assemblée nationale et il faut tenir
compte de ces déclarations aussi.
M. Filion: M. le Président puisque le ministre...
Le Président (M. Bissonnet): Je suggère, M. le
député de Taiilon...
M. Marx: J'ai présumé que le député
de Taillon était d'accord. Je m'excuse.
M. Filion: Puisque le ministre se livre à un jeu auquel il
se livre pourtant rarement avec moi, celui d'Interpréter ma physionomie,
je veux profiter de l'occasion...
M. Marx: Je retire mes propos, M. le Président.
M. Filion: ...pour signaler au Solliciteur général
par Intérim qu'en plus, évidemment, d'avoir été
continuellement ministre de la Justice pendant toute la période que l'on
discute il est également le successeur administratif de tous ses
prédécesseurs. Lorsque mon collègue, te
député de Lac-Saint-Jean, lui pose des questions en tant
qu'"héritier - si vous me passez l'expression entre guillemets -
administratif de tous ceux qui l'ont précédé à ce
poste - Je trouve déplacée la désinvolture avec laquelle
il accueille certaines des questions de mon collègue, parce qu'il a le
devoir et l'obligation de fournir aux élus du peuple la réponse
concernant l'administration gouvernementale.
M. Marx: M. le Président, si c'est permis par les
règlements, je peux me plaindre rétroactivement, parce que, quand
j'étais critique en matière de justice ici, les ministres
Bédard et Johnson ne m'ont pas fourni toute l'information à
laquelle j'avais droit à l'époque. Mais je ne vais pas le faire
parce que je peux avoir l'infor- mation maintenant. La question que le
député a posée, porte sur la vie professionnelle de
l'ancien Solliciteur général. Ce n'est pas à mol de
répondre sur la vie professionnelle. Vous allez peut-être me poser
des questions comme: Quand M. Untel était ministre de la Justice, a-t-il
proposé la nomination comme juge d'un de ses anciens collègues?
Mais ce n'est pas moi qui ferai cette enquête parce que franchement, cela
ne m'intéresse pas.
M. Brassard: M. le Président, juste pour aider le ministre
- vous voyez qu'on a de la bonne volonté - je veux lui signaler que,
dans l'annuaire Cote de 1987, pour l'agglomération montréalaise,
M. Martel et la firme McDougall Caron ont le même numéro de
téléphone. Cela pourra peut-être l'aider.
M. Marx: Si vous avez l'information, c'est inutile de me poser
des questions.
M. Brassard: Non. La question demeure quand même
entière, M. le Président.
M. Marx: C'est le même numéro de
téléphone.
M. Brassard: J'aimerais aborder toute la procédure de l'octroi du
contrat à la firme Prémar. Donc, iI y a trois firmes qui ont
été invitées. Juste une petite question en guise
d'ouverture: En juin 1987, le journal The Gazette affirmait, dans un de
ses articles, que M. Latulippe avait demandé à ses collaborateurs
d'inviter Prémar à soumettre une offre. Êtes-vous en mesure
de confirmer cet énoncé?
M. Marx: L'information que j'ai est que l'on a invité
trois...
M. Brassard: Oui.
M. Marx: Ce que l'on trouve dans les journaux ne
m'intéresse pas, de temps en temps, ce n'est pas tout à fait
exact parce qu'il y a des politiciens qui donnent de l'information inexacte aux
journalistes. Donc, je ne veux pas me baser sur ce que des politiciens peuvent
faire pour tromper les médias.
M. Brassard: Bien.
M. Marx: Donc, je vais vous donner l'information telle qu'elle
apparaît dans les livres du ministère.
M. Brassard: Je vais reprendre ma question. Vous dites: On a
invité trois firmes. C'est qui, "on"?
M. Marx: Voilà. Le 17 Juin 1986, trois firmes
étaient invitées à soumissionner.
M. Brassard: Par qui?
M. Marx: Ce sont: Consultan, Mallette, Major, Martin;
Prémar inc. C'est le ministère qui a lait l'invitation.
M! Brassard: Qui, au ministère, a fait l'Invitation?
M. Marx: Les structures administratives habituelles. C'est le
directeur du bureau du sous-solliciteur général qui a
communiqué avec chacune des firmes pour s'assurer de la réception
des documents.
M. Brassard: Est-ce que vous êtes en mesure d'affirmer ou
d'infirmer le fait que le Solliciteur général de l'époque
ait demandé expressément qu'une firme soit invitée?
M. Marx: Je n'ai aucune Information sur ce point, M. le
Président. Tout ce que j'ai, ce sont des lettres qui ont
été expédiées le 17 juin 1986 à Consultan,
à Mallette, Major, Martin et à Prémar Inc., et, comme je
vois, c'est le même contenu dans chaque lettre. Je peux vous lire la
lettre, M. le Président. "Le ministère est à la recherche
d'un conseiller senior en gestion comme chargé de projet de la
rénovation de l'organisation policière au Québec. Nous
serions intéressés à ce que votre compagnie offre ses
services à cette fin. Afin de vous guider dans votre soumission, nous
vous annexons le devis, ainsi que le projet de contrat de services qui sera
éventuellement signé. Pour être valide, la soumission doit
être reçue à mon bureau avant 10 heures, vendredi te 20
juin 1986." C'est signé Jean-Guy Roy, avocat, le directeur du bureau du
sous-solliciteur général, du ministère du Solliciteur
général. Je pense que les lettres sont identiques.
M. Brassard: C'est M. Roy qui a signé les lettres? Vous
n'êtes pas en mesure de me dire si le Solliciteur général
de l'époque a expressément demandé qu'une firme soit
invitée à soumettre une offre?
M. Marx: Le député de Taillon a dit que je dois
répondre sur le plan administratif pour tous mes
prédécesseurs. Si vous me demandez: Quand Marc-André
Bédard a donné un contrat à trois firmes, est-ce qu'il a
dit à son sous-ministre de demander qu'on mette telle ou telle firme sur
la liste? Est-ce que M. Johnson a fait cela? Est-ce que M. Latulippe à
fait cela, et ainsi de suite? Je n'ai aucune information sur ce point. Nous
n'avons aucune information sur les conversations entre les anciens solliciteurs
généraux et d'autres personnes. Cela dépasse l'information
que j'ai comme administrateur responsable ou comme Solliciteur
général responsable pour l'institution. Vous pouvez me poser la
même question en ce qui concerne les contrats octroyés quand
Marc-
André Bédard était Solliciteur
général ou Pierre
Marc Johnson ou qui ce soit. On peut remonter jusqu'au XIXe
siècle. Je n'ai pas cette Information.
M. Brassard: M. le Président, le ministre essaie de
confondre tout. Je tiens à lui préciser qu'il s'agit d'un contrat
qui a fait l'objet de questions en Chambre, d'un contrat qui est relié
à la démission d'un ministre du gouvernement. Ce n'est pas
n'importe quel contrat. Je ne poserais pas tes mêmes questions sur
n'importe quel contrat.
M. Lefebvre: Question de règlement.
M. Brassard: II s'agit d'un contrat bien particulier qui est
relié à la démission d'un ministre.
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: II m'apparaît important que le ministre puisse
répondre aux questions.
Le Président (M. Bissonnet): J'ai une question de
règlement, M. le député de Lac-Saint-Jean. Lorsque
j'appelle une question de règlement, vous devez cesser de parler. M. le
député de Frontenac.
M. Lefebvre: M. le Président, de façon très
malicieuse, te député de Lac-Saint-Jean prétend que la
démission du Solliciteur générai serait reliée de
près ou de loin au contrat Prémar. Je vous demanderais, M. le
Président, d'inviter le député à s'en tenir aux
faits. Quant à sespréten-tions, cela ne fait pas l'objet du
débat, d'aucune façon. Jamais, à ce jour, il n'a
été question qu'on puisse faire une relation entre Prémar
et la démission du Solliciteur général, pour aucune
considération. On doit s'en tenir aux propos que le Solliciteur
général a tenus lorsqu'il a annoncé sa
démission.
M. Filion: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Sur la question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: On n'est quand même pas ici par hasard, ce 17
novembre, à traiter du contrat de Prémar. En Chambre, le leader
du gouvernement, de même que le ministre de la Justice ont clairement
indiqué qu'à la séance des engagements financiers qui
viendrait.. À l'époque, cela semblait loin pour le gouvernement.
Aujourd'hui, on est rendu au 17 novembre. Je vais même reprendre les
paroles exactes en Chambre, non
pas du leader du gouvernement - il n'est pas ici - mais bien
plutôt du ministre de la Justice et Solliciteur général par
intérim it est ici. En ce qui concerne les contrats - on en a beaucoup
parlé - il a dit ceci il va y avoir I'étude des engagements
financiers du 17 novembre prochain, j'Invite le député à
poser à ce moment là toutes les questions qu'il aimerait poser.
Je termine sur la question de règlement, M. le Président. Lorsque
te ministre de la Justice, pour se défiler dit. Ecoutez, je ne peux pas
répondre à la question. Combien Marc André Bédard
ou Pierre Marc Johnson ont donné de contrats en 1985? Il savait fort
bien.
Le Président (M Bissonnet): M. le
député.
M. Filion: ...que des questions lui seraient posées lors
de la séance des engagements financiers.
Le Président (M Bissonnet): Sur la question de
règlement, s il vous plaît!
M. Filion: ...aujourd hui. II avait même
invité...
Le Président (M Bissonnet): Messieurs, madame.
M. Filion : ...le député à le faire
Le Président (M Bissonnet): ...les membres de la
commission, nous sommes à I'engagement 14 concernant Prémar et
les questions doivent être pertinentes à l'obtention du contrat de
Prémar. Je cède la parole au député de
Lac-Saint-Jean.
M. Marx: M. le Président juste un point. Je pense que cela
va clarifier certaines discussions que nous avons eues. J'ai dit en Chambre qu
en commission parlementaire ce serait lte lieu pour discuter de ces questions.
Effectivement. Je suis venu ici avec les fonctionnaires du ministère du
Solliciteur général, ainsi que tous les documents pertinents afin
être capable de répondre à vos questions. Je ne peux pas
répondre à des questions qui concernent des conversations
privées d'autres personnes, je ny suis pas habilité et je n'ai
pas l'information. Si je suis au courant d'une conversation, je suis peut
être prêt à répondre, quoique ce soit privé et
ce ne sera pas très élégant. Je n'ai pas l'information en
ce qui concerne les conversations privées de mes
prédécesseurs, comme, je l'espère ils n'ont pas
d'information sur mes conversations privées avec mes fonctionnaires. Je
pense que c'est élémentaire.
Le Président (M Btssonnet): Merci. M. le ministre M le
député de Lac Saint-Jean.
M. Marx: Le député de Lac Saint Jean a
été ministre.
M. Brassard: Je vais quand même poser ma question sous une
autre forme. Est-ce que des collaborateurs du ministre fonctionnaires ou
membres de l'ancien ou de I'actuel cabinet ont iInformé le ministre du
fait que I'ex Solliciteur général avait demandé
expressément qu'on invite Prémar à soumettre une
offre?
M. Marx: La seule information que j'ai sur Prémar, c'est
I'information que je vous ai donnée il y a quelques minutes. Je n'ai pas
d'autre information. L'information que j'ai c'est que le 17 juin 1986, trois
firmes étaient invitées à soumissionner. Je vous ai lu une
lettre type qui a été envoyée à ces trois
compagnies. C'est toute I' information que j' ai.
M. Brassard: Très bien. Est ce que vous pourriez poser la
question à un moment donné à vos collaborateurs pour voir
si vraiment il ny a pas une information.
M. Marx: Je viens de vous répondre d'après les
documents que j'ai. C'est moi qui réponds à cette question et
c'est la seule information que j'ai. Si vous le voulez, vous pouvez poser la
question à M. Latulippe à M Bédard ou à M. Johnson
en ce qui concerne d'autres conversations privées qu'ils auraient peut
être pu avoir avec leurs fonctionnaires.
Le Président (M Bissonnet): M. le député de
Lac Saint Jean.
M. Brassard: M. le Président il y a donc trois firmes qui
ont été invitées Prémar Consultan inc. de
Montréal et Mallette Major Martin. Est ce que les trois firmes ont
déposé une offre? (11 heures)
M. Marx: Non M. le Président. Je vous ai
déjà dit que deux compagnies seulement ont offert leurs services,
soit Mallette Major Martin et Prémar.
M. Brassard: Pourquoi Consultan inc. n'a-t-elle pas donné
suite à I'invitation?
M. Marx: Un instant je vais voir si on a eu une réponse.
Ils ont été rappelés le 19 juin 1986 par le directeur du
bureau du sous solliciteur général, mais on n'a pas eu de soumis
sion.
Le Président (M Bissonnet): M. le député de
Lac Saint Jean.
M. Brassard: Donc il y a deux soumissions Mallette Major, Martin
et Prémar. Qui était membre du jury qui a choisi la soumission
Prémar en juin 1987?
M. Marx: Il y a eu un comité de sélection. Ce
comité était formé du sous ministre associé
à
l'administration, du sous-ministre associé à la
Direction générale de la sécurité publique,
du chef de la gestion des stocks et du secrétaire du comité.
M. Brassard: Est-ce que vous pouvez donner des noms à ces
titres?
M. Marx: Oui. Je peux vous donner des noms. Ce comité
était formé de M. Raymond Conti, sous-ministre associé
à l'administration, Pierre Verdon, sous-ministre associé à
la Direction générale de la sécurité publique,
Jean-Claude Mondor, chef de la gestion des stocks et Jean-Guy Roy qui
était le secrétaire du comité. Je peux vous dire que,
à ma connaissance, lorsque j'étais dans l'Opposition, ces gens
faisaient aussi partie du ministère du Solliciteur général
ou du ministère de la Justice. Ce sont des fonctionnaires de longue date
et avec beaucoup d'expérience, qui ont bien servi aussi M.
Bédard, M. Johnson et M. Fréchette - je pense que c'est important
- avec loyauté, dois-je ajouter.
M. Brassard: Est-ce qu'il est exact que le dossier de
Prémar, l'offre de Prémar, la soumission de Prémar est
arrivée après celle de Mallette au ministère?
M. Marx: Est-ce qu'on a estampillé... M. Brassard: Les
dates. M. Marx: ...les soumissions?
M. Brassard: Est-ce qu'on pourrait avoir les dates de
réception des deux soumissions?
M. Marx: On me dit que les deux enveloppes étaient
scellées et qu'elles sont arrivées au même moment.
M. Brassard: Au même moment?
M. Marx: C'est arrivé au comité au même
moment.
M. Brassard: Ah oui!
M. Marx: C'est-à-dire que le comité a reçu
les deux enveloppes scellées...
M. Brassard: Oui, c'est bien évident. Ce n'est pas cela,
ma question. C'est évident que, lorsque le jury s'est réuni, on
lui a remis deux soumissions scellées. C'est l'arrivée au
ministère, la réception au ministère des deux soumissions.
Est-ce que celle de Prémar est arrivée après celle de
Mallette? J'imagine qu'il y a quelqu'un quelque part qui tamponne quand on
reçoit des documents de cette nature.
M. Marx: La soumission de Prémar est datée du 18
juin et celle de Mallette était datée du 19 juin 1986.
M. Brassard: La soumission de Prémar est datée du
19?
M. Marx: La soumission de Prémar est datée du 18 et
celle de Mallette est du 19.
M. Brassard: C'est la date sur le document. La date de
réception au ministère?
M. Marx: Elles ne sont pas en estampillées.
M. Brassard: Elles n'ont pas été
estampillées.
M. Marx: Je présume qu'ils n'ont pas ouvert les enveloppes
étant donné qu'elles étaient envoyées
scellées au comité. Ils n'ont pas voulu ouvrir les enveloppes
avant que le comité ait siégé. Je pense que c'est logique
de penser ainsi. Et on a jeté...
M. Brassard: II n'y a eu aucune estampille pour nous
permettre...
M. Marx: ...les enveloppes.
M. Brassard: ...de connaître la date de
réception?
M. Marx: Non, et on n'a pas les enveloppes.
Le Président (M. Bissonnet): Avez-vous d'autres questions,
M. le député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Oui, bien sûr. Combien de temps s'est
écoulé entre l'appel d'offres ou l'invitation, si on veut,
à soumissionner et la décision du jury?
M. Marx: La décision du jury est datée du 20 juin
à 11 h 30, parce qu'on a le procès-verbal du secrétaire du
comité.
M. Brassard: Donc, la dernière soumission a
été reçue le 19 juin. L'invitation à soumissionner
s'est faite à quel moment?
M. Marx: Le 17.
M. Brassard: Le 17 juin et le jury a décidé le 20
juin. Trois jours.
M. Marx: Oui.
M. Brassard: Trois jours de délai. Est-ce que c'est
là un délai habituel en matière d'invitation
semblable?
M. Marx: Mon sous-ministre me dit que, pour ce genre de contrat
oui, trois jours, ce n'est pas anormal.
M. Brassard: Cela arrive fréquemment.
M. Marx: Cela arrive.
M. Brassard: Fréquemment?
M. Marx: Bien, fréquemment, cest quoi? Voulez-vous me
définir "fréquemment"? C'est 10 %.5 %, 15 % 20 %.30 %?
M. Brassard: De façon régulière.
M. Marx : Régulière, c'est 5 %. 10 %, 20 %
M. Brassard: Est-ce que cest le .délai habituel en
matière d'invitation?
M. Marx: Bien, il n'y a pas de délai fixe qu'on trouve
dans le Petit Robert.
M. Brassard: Non, non. Le délai habituel en pratique.
M. Marx: C'est à-dire que cela arrive. Si vous voulez. Je
vais demander au ministère du Solliciteur général et
peut-être aux autres ministères, si vous insistez, de me faire un
tableau de tous les contrats qui ont été demandés, un
jour, et les soumissions étaient trois ou quatre jours plus tard. Je
peux faire cela, si vous le voulez.
M. Brassard: Pour...
M. Marx: Cela peut prendre beaucoup de travail - cela peut durer
tout un mandat - pour avoir toute cette information si l'on veut remonter
jusqu'à 1976.
M. Brassard: Ne nous égarons pas, M. le ministre. Ne nous
égarons pas Je vous demandais simplement si c'était un
délai habituel, trois jours.
M. Marx: C'est un délai raisonnable.
M. Brassard: On peut lire, M. le Président dans un article
deLa Presse du 4 juillet 1987, que, selon un haut fonctionnaire
responsable du fichier central, un délai aussi bref, trois jours, pour
présenter une soumission, bien que possible, n' est
définitivement pas habituel.
M. Marx: Nommez-le!
M. Brassard: II est certain qu'en trois jours une firme ne peut
pas faire ia soumission la plus rigoureuse possible, a-t- il ajouté.
M. Marx: Cest cela. Cest quelqu'un qui n est pas
identifié. Je ne sais pas.
M. Brassard : Mais cité!
M. Marx: Cité mais non indentifié. Je comprends
cela aussi .Je ne blâme pas le...
M. Brassard: Même. M Roy qui était secrétaire
du comité comme vous m'avez dit tantôt a affirmé, et c'est
sous forme de citation dans le même article. "On a agi trop vite nous
manquions d'expérience et nous étions pressés par le
temps. "
M. Marx: M. le Président, avec toute
déférence pour le journaliste et le député. Je
pense que, peut-être, le député a mal compris I'article
parce que M Roy n'a pas fait référence en particulier, à
ce contrat de Prémar. Donc peut-être que le député
de Lac-Saint Jean a fait...
M. Brassard: C'était quoi, I'urgence finale ment pour un
délai aussi court? Il y avait vraiment urgence.
M. Marx: Pour I'ancien Solliciteur général
c'était un dossier prioritaire. Je pense qu'il a toujours dit sur la
place publique que, pour lui c'était un dossier prioritaire.
M. Brassard: Proritaire, mais d'une urgence telle qu'il ne
fallait pas plus de trois jours pour accorder le contrat.
M. Marx: M. le Président vous devez comprendre que nous
avons changé beaucoup de règles au gouvernement, surtout en ce
qui concerne la législation. Par exemple, autrefois au ministère
de la Justice il y avait deux projets de loi omnibus qui couvraient toute la
législation. On ne fait pas cela maintenant. II y a même des
députés qui nous blâment de ne pas le faire surtout des
députés de l'Opposition.
Une autre chose que nous avons modifiée, c'est que, si un
ministre - et le député de Lac Saint Jean va bien comprendre cela
parce que c'est un ancien ministre - veut que son projet de loi soit
déposé à l'Assemblée nationale pour adoption lors d
une session pour la session de I'automne il faut que cela arrive au Conseil des
ministres le 15 juillet. Donc, si cela arrive le 15 juillet au Conseil des
ministres, son projet son mémoire peut être adopté durant
la session qui suit
Si c'est une législation qui sera adoptée au printemps il
faut que cela arrive au Conseil des ministres pour le 15 janvier. Donc vous
comprenez qu'il y a des ministres qui travaillent très vite vers le mois
de juin le mois de mai. Tous les ministres travaillent très fort pour
être capables de déposer leur projet et leur mémoire au
Conseil des ministres pour l'adoption durant
la session de l'automne. C'est la même chose,
peut-être...
M. Brassard: li ne fallait pas dépasser trois jours pour
accorder le contrat.
M. Marx: Ce n'est pas pour trois jours, quatre jours, cinq jours.
Mais je peux vous dire que, maintenant, je suis pris avec la législation
que je vais déposer le 15 janvier au Conseil des ministres. Je peux vous
dire que, quand je donne des commandes maintenant, ce sont des commandes d'un
jour, deux jours, trois jours, trois heures, parce qu'il faut que j'aie toutes
les pièces du dossier en place pour le 15 janvier. C'est une
façon plus efficace de travailler
M. Brassard: Vous donnez des commandes à des firmes
extérieures ou à vos fonctionnaires?
M. Marx: Ce sont surtout mes fonctionnaires pour les projets que
j'ai maintenant.
M. Brassard: Vous confondez, là. Ne confondons pas les
choses, quand même.
M. Marx: Ça peut m'arriver d'engager un expert de
l'extérieur comme j'engage des experts de l'extérieur pour
l'Opposition. On fait cela à la Justice. Je vais même vous dire
que, M. le Président, quand nous engageons des experts pour
l'Opposition, je n'ai jamais demandé si l'expert choisi par l'Opposition
était l'ami de quelque député de l'Opposition que ce
soit.
M. Brassard: Un peu de sérieux, M. le ministre.
M. Marx: Effectivement, c'est cela, M. le Président.
M. Brassard: Vous pratiquez la confusion.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean, vous avez la parole.
M. Brassard: Ce n'est pas très subtil, je dois vous
dire.
M. Marx: Le député de Lac-Saint-Jean est confus par
la vérité.
M. Brassard: Ça manque de subtilité, votre
tactique.
M. Marx: Je pense que c'est cela.
M. Brassard: Je vous parle du délai de trois |ours, c'est
de cela qu'il est question. Il ne faut pas confondre les délais de trois
jours quand il s'agit de faire soumissionner des firmes externes et des
délais d'une journée ou de 24 heures à ses fonctionnaires.
Ce n'est pas pareil du tout.
Le Président (M. Bissonnet): Avez-vous d'autres
questions?
M. Brassard: Oui, M. le Président, concernant le tarif. Si
j'ai bien compris la déclaration du ministre, la firme...
M. Marx: Je vais répondre à cette question parce
que mon sous-ministre me dit que ce qu'il y avait à déterminer
vraiment, c'est le nombre d'heures multiplié par le tarif. C'est comme
quand on demande à un bureau d'avocats, j'imagine, de faire quelque
chose, ces gens vont nous dire: Cela prendra tant d'heures à tant
l'heure. Ce n'était pas compliqué pour ces firmes de faire la
soumission. C'était effectivement plutôt facile, si je comprends
bien.
M. Brassard: Oui, d'accord.
M. Marx: Non, mais je pense que...
M. Brassard: Non, mais je n'ai pas fini ma question, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Pardon? (11 h 15)
M. Brassard: Ma question porte sur les tarifs, mais la question
est la suivante: La firme Mallette soumissionne, quant à elle, à
100 $ l'heure. La firme Prémar, elle, soumissionne à 93,20 $ -
c'est vraiment bien calculé, avec précision - pour le même
nombre d'heures Est-ce que c'est le même nombre d'heures?
M. Marx: Je vais vous donner cela.
M. Brassard: II est arrivé que, finalement, à cause
de ça, c'est la firme Prémar qui était le plus bas
soumissionnaire. C'est ça? Il y avait le même nombre d'heures. Ce
qui fait la différence, c'est que l'une soumissionne à 100 $
l'heure et l'autre à 93,20 $.
M. Marx: C'était sensiblement le même nombre
d'heures, mais on ne peut pas dire que c'était exactement le même
nombre d'heures. C'est le tarif horaire qui fait...
M. Brassard: ...la différence.
M. Marx: Oui.
M. Brassard: Est-ce que le ministre...
M. Marx: Et aussi la cote qu'on a donnée à
chacun.
M. Brassard: Est-ce que les deux soumissions peuvent être
déposées?
M. Marx: Je vais vérifier avec mes fonctionnaires et
voir...
M. Brassard: Vous vérifiez cela et vous nous en faites
part.
M. Marx: Oui, cet après-midi.
M. Brassard: D'accord. Est-ce que...
M. Marx: Je vais vérifier avec les pratiques...
M. Brassard: Oui, c'est ça.
M. Marx: ...de mes prédécesseurs, Marc-André
Bédard, Pierre Marc Johnson, Gérard Latullippe, pour suivre la
même procédure.
M. Brassard: Est-ce que le ministre est au courant...
M. Marx: Marc-André Bédard n'a jamais donné
trop de documents en commission parlementaire. Cela a pris des mois et des
mois. Je reçois encore des documents.
M. Brassard: Pour le moment, on ne vérifie pas les
engagements financiers de Marc-André Bédard. Est-ce que le
ministre est au courant que la firme Prémar, pour deux contrats
accordés en bas de 5000 $ - je conviens que ça n'est pas
vérifié ici puisque c'est en bas de 5000 $ - son tarif horaire
était de 100 $ dans ces deux cas-là?
M. Marx: Je peux vous dire tout de suite, M. le Président,
que je ne réponds pas aujourd'hui aux contrats de moins de 25 000 $. Je
réponds aux engagements financiers. S'il y a d'autres questions à
me poser.
M. Brassard: Oui, mais ma question porte sur le tarif de 93.20
$...
M. Marx: Je ne réponds pas aux questions...
M. Brassard: Est-ce que vous êtes au courant que
c'était 100 $ pour les deux contrats accordés en bas de 5000 $?
Vous n'êtes pas au courant de ça?
M. Marx: Je ne réponds pas pour les autres contrats, mais
pour sauver au député de Lac-Saint-Jean une question principale
à la période de questions, je vais répondre. Voilà
comment je pense au député de Lac-Saint-Jean et à ses
questions principales.
J'ai l'information, effectivement, que c'est 100 $ l'heure. Deux
contrats: un à 4950 $ et un autre 4800 $.
M. Brassard: Donc, l'engagement que nous avons sous les yeux est
de 65 000 $, sensiblement le même nombre d'heures. Ce qui fait la
différence, c'est le tarif et le plus bas soumis- sionnaire, c'est
Prémar. Le contrat a été octroyé le 20 juin
1986...
M. Marx: Mallette, Major, Martin était cotée
à 78 % et Prémar inc. était cotée à 84
%.
M. Brassard: Et la cote. Le contrat est donc accordé le 20
juin et l'engagement est du 20 août 1986. Or, le contrat - vous nous
l'avez indiqué tantôt - a été effectué pour
environ 73 000 $.
M. Marx: 73 783,06 $.
M. Brassard: Si, au moment des soumissions, Prémar avait
soumis pour 73 000 $, est-ce que la firme aurait toujours été le
plus bas soumissionnaire? En d'autres termes, Mallette a soumissionné
pour combien?
M. Marx: On m'explique qu'il y a deux choses qui étaient
déterminantes, la cote et le tarif horaire.
M. Brassard: Mallette a soumissionné pour combien? Le
contrat a été accordé pour 65 000 $ à
Prémar. Mallette avait soumissionné pour moins.
M. Marx: C'est cela.
M. Brassard: Pour plus, c'est-à-dire.
M. Marx: Quand on a demandé la soumission, ce
n'était pas écrit 65 000 $. C'est le contrat qui a
déterminé le montant.
M. Brassard: J'imagine que vous avez pu évaluer ou
chiffrer le montant pour Mallette. Etait-il supérieur à 65 000
$?
M. Marx: Au moment où on a établi le contrat, on a
évalué le montant global à 65 000 $, si vous voulez. Cela
arrive souvent qu'il y a ces dépassements, de toute façon. Il y a
un règlement qui prévolt de tels dépassements. Il y a une
procédure à suivre, donc, cela arrive. Je peux vérifier,
si vous voulez, si cela est arrivé dans d'autres contrats.
M. Brassard: Quand cela est-il arrivé? Quand le
ministère a-t-il été informé que ce ne serait pas
65 000 $, mais 73 000 $? Après le 20 août, j'imagine, au moment de
l'engagement?
M. Marx: C'était à la fin du contrat. On s'est
aperçu qu'on avait besoin de plus d'information et de plus de services,
donc, cela a été prolongé.
M. Brassard: Vous avez ajouté des heures? M. Marx:
Effectivement.
M. Brassard: Je ne me souviens pas que vous ayez répondu
à ma question précédente: À combien aviez-vous
évalué la soumission de Mallette?
M. Marx: Pour Mallette, cela aurait coûté 7 $ moins
quelques sous de plus par...
M. Bélisle: M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Je veux bien laisser le député
de Lac-Saint-Jean continuer de poser toutes les questions qu'il veut, mais
serait-ce possible que nous aussi nous ayons quelques minutes, sans consommer
20 minutes, mais au moins pour poser quelques questions? Cela fait une heure et
demie et la règle de l'alternance doit s'appliquer.
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Taillon, sur le sujet
M. Filion: Je ne comprends pas l'Intervention du
député de Mille-Îles. On a fixé les règles du
jeu; alors: deux heures, cinq heures, règle de l'alternance. Quand le
député de Lac-Saint-Jean de ce côté-ci aura
terminé avec cet engagement-là, à ce moment-là,
vous en appellerez un autre, à moins que son enveloppe ne soit
épuisée à l'intérieur d'un même engagement.
À ce moment-là, le reste du temps sera à l'autre parti,
c'est tout. Je ne comprends pas du tout l'intervention du député
de Mille-Îles. Je voudrais que l'on poursuive les travaux sans...
Le Président (M. Bissonnet): Je vais permettre une autre
intervention sur le sujet, mais je peux rendre ma décision sur ce
sujet-là.
M. Filion: Oui, oui.
M. Lefebvre: Ce qui a été décidé et
convenu, c'est que l'alternance était la règle pour l'appel de
chacun des engagements financiers. Autrement dit, à partir du moment
où l'Opposition aura terminé son temps de parole, aura
décidé que l'interrogation est terminée sur Prémar,
c'est aux ministériels à choisir l'engagement financier qui sera
appelé. C'est l'alternance. Mais à l'intérieur du
débat sur Prémar, M. le Président, vous devez appliquer la
règle 30 relativement à l'étude des engagements financiers
qui veut que chaque parlementaire ne puisse disposer que de 20 minutes et
à partir du moment où le temps du député de
Lac-Saint-Jean, par hypothèse, est terminé, vous devez offrir aux
ministériels la possibilité d'intervenir à leur tour.
C'est cela, la règle de l'alternance, à l'intérieur de
l'engagement financier, en l'occurrence, Prémar.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac...
M. Marx: J'aimerais apporter une précision sur ma
réponse précédente.
Le Président (M. Bissonnet): Je vais revenir à
vous, M. le ministre. Compte tenu que j'ai eu une question de règlement
du député de Mille-Îles, si je regarde le règlement,
il est bien sûr qu'à l'article 30 il y a alternance de 20 minutes
par député de chaque côté. Évidemment, cette
fois-ci, les deux leaders ont fait une entente qui est un appel des engagements
qui se fait par alternance. Il faudrait que je rappelle les deux leaders si
dans leur entente il est question que l'on aille par alternance d'un
côté et de l'autre côté sur un sujet; si on a mis
à part les 20 minutes, je ne pourrais pas vous le dire, mais ce sont les
informations que j'ai du secrétariat des commissions.
M. Lefebvre: Ce qui apparaît, M. le Président,
à l'écrit que vous avez sous les yeux, c'est l'alternance quant
à l'appel des engagements financiers, mais à l'intérieur
de chacun des engagements financiers, et le document ne contredit pas la
règle. Donc, vous devez appliquer la règle qui est la
règle 30 que je viens de vous soumettre, à savoir: 20 minutes
pour chaque parlementaire, et vous devez appliquer la règle de
l'alternance, à savoir: offrir aux ministériels la
possibilité de faire 20 minutes sur Prémar.
M. Filion: Sur votre temps.
M. Lefebvre: Sur notre temps, oui, et après revenir au
député de Taillon, par hypothèse.
M. Brassard: Si j'ai terminé mon temps.
M. Lefebvre: Si vous avez terminé votre temps,
effectivement.
Le Président (M. Bissonnet): Si vous aviez un
consentement, cela règlerait la situation.
M. Lefebvre: Si le député de Lac-Saint-Jean a
terminé son temps.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député,
s'il vous plaît!
M. Filion: Mais voyons donc!
M. Lefebvre: M. le Président, j'aimerais que le
député de Taillon, puisqu'il n'est pas d'accord avec mon
raisonnement, trouve dans l'entente écrite une partie du texte qui
contredirait l'article 30. Il n'y a rien dans le texte qui contredit l'article
30.
Le Président (M. Bissonnet): Ce que je veux vous dire, M.
le député de Frontenac - s'il vous
plaît - c'est que l'entente qui a été faite sur
l'appel des engagements se fera par alternance, mais il n'est pas question de
temps.
M. Lefebvre: Alors, c'est la règle 30.
Le Président (M. Bissonnet): Non. Vu qu'il n'est pas
question de temps, cela veut dire, je présume, que l'entente a
été faite pour que l'on puisse... À ce moment-là,
ils ne pouvaient parler que 20 minutes chacun sur cet engagement, parce qu'ils
ne sont que deux. Et s'ils étaient cinq, ils pourraient parler 100
minutes.
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Bissonnet): À cet effet, de par
l'entente, je n'étais pas présent quand cette entente fut prise,
si vous voulez que j'ajourne pour dix minutes, on va prendre du temps de la
commission.
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean, s'il vous plaît, si vous convenez, s'il y a un
consentement ici de permettre après vos 20 minutes de passer de l'autre
côté pour donner à ces députés 20 minutes sur
le même sujet et de revenir, c'est comme vous voudrez.
M. Lefebvre: M. le Président, si le raisonnement de
l'Opposition était vrai, cela voudrait dire que vous pourriez faire avec
le député de Lac-Saint-Jean cinq heures sur Prémar.
Aujourd'hui, on ne pourrait pas ouvrir la bouche.
M. Filion: M. le Président, le député de
Frontenac...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Taillon.
M. Filion: ...essaie de mêler les choses, de confondre les
issues. C'est évident que les députés du parti
ministériel peuvent poser des questions sur un engagement financier qui
a été appelé en vertu de la règle de l'alternance
par le député de Lac-Saint-Jean. S'ils veulent le faire, ils le
prennent à même leur enveloppe. Si vous voulez le faire
maintenant, vous le faites, mais...
Le Président (M. Bissonnet): Un à la fois. M. le
député.
M. Filion: C'est bien évident qu'aucun
député, dans le cadre de l'entente qui est intervenue, n'est
limité à 20 minutes. Autrement, cela n'aurait pas de sens; cela
n'aurait aucun sens, l'entente qui est intervenue. D'ailleurs, d'aucune
façon cela n'a pu être prévu de cette
façon-là. Bien au contraire, ce qui est prévu, c'est qu'un
député...
M. Lefebvre: Si ce n'est pas 20 minutes, quand l'alternance se
fera-t-elle?
M. Filion: Sur les 20 minutes, il n'y a pas de problème.
SI vous le voulez, à ce stade-ci, allez-y dix minutes, trois minutes,
mais il y a le fil des idées qu'il faudrait respecter et aussi
l'efficacité de nos travaux. Mais dans ce sens-là, si à ce
stade-ci...
M. Lefebvre: M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac. S'il vous plaît, à l'ordre!
M. Lefebvre: J'apprécie que l'on concède qu'il y a
une alternance à l'intérieur de chaque engagement financier. Vous
admettez qu'il y a une alternance. Si ce n'est pas la règle des 20
minutes qui s'applique, cela sera laissé au bon vouloir de l'Opposition
et des ministériels, selon l'engagement qui aura été
appelé. Je soutiens, M. le Président, que c'est dangereux, cela.
(11 h 30)
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Frontenac, si je comprends bien, si on accepte d'alterner par engagement, il
est fort possible que l'Opposition rappelle le même engagement qui n'est
pas terminé pour elle.
M. Lefebvre: Oui.
M. Filion: C'est un exercice où l'argument est futile.
Cela me frappe. On peut revenir sur un engagement déjà
vérifié, alors...
M. Lefebvre: Si le député de Lac-Saint-Jean
décide...
M. Filion: Non, soyez logique.
M. Lefebvre: M. le député de Taillon, si le
député de Lac-Saint-Jean décidait, par hypothèse,
de faire toute l'enveloppe de cinq heures, qui pourrait l'interrompre et
appliquer la règle que vous venez d'établir, s'il n'y a pas de
règle, pas d'entente?
M. Filion: On peut toujours revenir sur un engagement qui est
déjà vérifié.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que je pourrais avoir
un consentement pour la poursuite efficace des travaux? Je vais vous permettre
dix minutes sur l'engagement que vous êtes en train d'étudier et
passer aux députés ministériels pour un autre engagement
ou pour le même, s'ils le désirent, et revenir à vous qui
pourrez rappeler le même engagement.
M. Brassard: Un autre... Ce serait peut-être
préférable pour la cohérence de nos travaux que cela soit
le même.
Le Président (M. Bissonnet): S'il désire appeler le
même.
M. Bélisle: On n'appellera pas d'engagement. M. le
Président, je ne veux pas appeler d'engagement, je veux seulement poser,
après une heure trente de débat, dix minutes de question. Je vais
laisser le député de Lac-Saint-Jean et le député de
Tallion continuer de poser leurs questions sur l'engagement 14. Ils semblent y
attacher beaucoup d'importance. Ils ont la discrétion de choisir
l'engagement qu'ils veulent. Je n'ai pas d'objection.
M. Lefebvre: M. le Président, j'ai une question de
directive. À partir du moment où on n'est pas plus clair que cela
et que la règle n'est pas plus sévère que cela, dites-moi
à partir de quand vous déciderez qu'un député, d'un
côté ou de l'autre, devra céder le droit de parole à
la partie d'en face, si ce ne sont pas les vingt minutes.
Le Président (M. Bissonnet): S'il y a un
consentement...
M. Lefebvre: On va s'entendre sur quoi?
Le Président (M. Bissonnet): Si je me réfère
à l'entente entre les leaders, l'interprétation que l'ai, c'est
qu'on fonctionne par appet des engagements. Je trouve à ce
moment-là qu'on dévie un peu de l'article 30, mais si vous me
demandez d'appeler des engagements et de consolider l'article 30 à cet
effet, il y aura un transfert, l'alternance toutes les vingt minutes, en tenant
compte qu'ils ont cinq heures et que vous en avez deux.
Des voix: C'est cela.
M. Lefebvre: Ces messieurs les députés de
l'Opposition...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Lefebvre: Après vingt minutes, vous devriez laisser
votre droit de parole au parti ministériel et vous pourriez revenir
après en continuant...
Le Président (M. Bissonnet): Pour le bon fonctionnement
des travaux, M. le député de Lac-Saint-Jean, pour les vingt
prochaines minutes et on fera l'alternance.
M. Lefebvre: Cela nous va.
M. Brassard: Juste une dernière question pour finir sur ce
dont on était en train de discuter, M. le ministre de la Justice...
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre, si vous voulez
prendre place. M. le député de Lac-Saint-Jean, vous avez la
parole.
M. Brassard: Avant de passer la parole au parti
ministériel, je voulais juste qu'on réponde bien à ma
question. Je l'ai posée à deux ou trois reprises...
M. Marx: Je voulais répondre à une autre
question...
M. Brassard: Je voulais savoir à combien avait
été évaluée la soumission de Mallette.
M. Marx: C'est-à-dire...
M. Brassard: Vous l'aviez certainement chiffrée.
M. Marx: Oui. C'est le ministère qui a
déterminé le nombre d'heures, en signant le contrat...
M. Brassard: Combien d'heures?
M. Marx: ...en connaissant le tarif horaire. Quand ils ont
signé le contrat, étant donné que c'était 93,06 $,
ils ont évalué...
M. Brassard: 20 cents.
M. Marx: 20 cents, je m'excuse pour les quatorze sous.
M. Brassard: C'est bien important.
M. Marx: Quand ils ont évalué cela, ils ont dit: Ce
sera autour de 65 000 $. Mais je dois souligner, M. le Président, qu'il
était possible que la facture finale soit de 45 000 $, 53 000 $ ou 62
000 $. Ils ont évalué cela à 65 000 $, mais ils ne
savaient pas le montant exact.
M. Brassard: Ils se sont basés sur combien d'heures
à l'origine?
M. Marx: 65 000 $ divisé par 93,20 $. M. Brassard: Non, le
nombre d'heures. M. Marx: Cela donne à peu près 700
heures. M. Brassard: 670 heures. M. Marx: 670 heures.
M. Brassard: 670 heures. Donc, c'était 67 000 $ pour
Mallette et 65 000 $ pour Prémar.
C'est ce que je voulais savoir. Cela a fini à 73 000 $.
M. Marx: Ce n'est pas tout à fait cela. C'est faux.
M. Brassard: Comment cela?
M. Marx: Parce que, avec Mallette, cela aurait été
évalué à 670 heures, à 100 $ l'heure...
M. Brassard: Ce qui fait 67 000 $. Cela fait 67 000 $.
M. Marx: Donc, à 67 000 $ et non pas à 65 000 $ ou
à moins de 65 000 $.
M. Brassard: C'est cela.
M. Marx: II faut tenir compte du tarif horaire. Pour le
même nombre d'heures, cela coûterait... Vous pouvez multiplier
cela. Je n'ai pas mon calculateur de poche parce que je ne suis pas ministre
d'un dossier économique. Mais c'était à peu près
cela.
M. Brassard: À quel moment le ministère a-t-il
été informé que cela allait prendre plus d'heures, plus de
670 heures?
M. Marx: À la fin du contrat. Ils ont dit: Nous avons
besoin...
M. Brassard: À la fin du contrat?
M. Marx: C'est cela. Cela aurait pu être...
M. Brassard: En janvier 1987.
M. Marx: ...vers la fin du contrat. Cela aurait pu être
moins que 65 000 $.
M. Brassard: Oui, je le sais. Mais quand la firme Prémar
a-t-elle dit au ministère: Cela nous prend plus que 670 heures?
M. Marx: C'est vers la fin de l'exécution du contrat que
les fonctionnaires du ministère ont trouvé que le dossier
n'était pas assez avancé et que cela prendrait plus d'heures.
M. Brassard: M. le Président, pour le moment, je rappelle
au ministre que nous avons demandé le dépôt de ces
documents, les lettres d'invitation, de même que les offres
reçues. Alors, il a un préavis de la question. Je veux simplement
lui rappeler notre demande.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean. M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Merci, M. le Président.
M. Marx: Les lettres d'invitation, je les dépose tout de
suite parce que je les ai déjà lues.
M. Brassard: Et vous réfléchissez à notre
demande de dépôt des soumissions, c'est cela?
M. Marx: Je vais suivre la pratique qui a toujours
été suivie par mes prédécesseurs devant les
commissions parlementaires.
Le Président (M. Bissonnet): Les lettres sont
déposées. Le secrétariat vous transmettra, ainsi qu'aux
membres de la presse, une copie des lettres. M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Merci, M. le Président. M. le ministre,
dans le but d'éclairer les membres de la commission et également
de rendre à la justice la place qu'elle mérite dans ce cas-ci,
à votre connaissance, dans les milieux juridiques, n'était-il pas
de notoriété publique qu'en 1984 le député de
Chambly avait démissionné de l'étude McDougall, Caron?
M. Marx: J'ai entendu parler de cela. Je pense qu'il a fait une
déclaration dans ce sens.
M. Bélisle: M. le ministre, est-ce que c'est une
procédure habituelle, dans le milieu juridique, chez les firmes
d'avocats, d'inscrire le nom de membres du Barreau sur l'en-tête du
papier à lettre d'une étude d'avocats, de personnes qui occupent
des bureaux dans une firme d'avocats et qui ne sont ni salariées ni
associées dans les études en question?
M. Marx: Le député de Taillon veut-il
répondre pour moi? Non? Le député de Taillon a plus
d'expérience. Moi, j'étais professeur de droit et non pas avocat
praticien comme lui. Mais je pense qu'il arrive souvent, effectivement, qu'il y
ait deux ou trois noms d'avocats sur un en-tête; mais ils ne sont pas
associés, ils partagent certaines dépenses. Je pense que c'est
plus ou moins courant. Le député de Taillon pourra me corriger,
le cas échéant.
M. Bélisle: M. le ministre de la Justice, n'est-il pas
exact également que dans plusieurs firmes d'avocats au Québec il
existe des noms, sur les en-têtes de papier à lettres ou sur la
porte des bureaux d'avocats, de firmes de consultants dans le domaine des
relations du travail, par exemple, et aussi de quelqu'un qui n'est pas
nécessairement avocat, mais qui a son nom sur la porte d'entrée
parce qu'on s'en sert comme consultant pour ses connaissances autres? Par
exemple, quelqu'un comme Serge Martel, qui - j'ai écouté
très attentivement tantôt - avez-vous dit, est détenteur
d'un MBA, c'est-à-dire qu'il a des connaissances dans un autre domaine
que seulement les sciences juridiques. Est-ce qu'il arrive que, dans des
études d'avocats, on utilise des firmes de consultants? Je peux aller
aussi loin que dire - je ne citerai pas le nom de la firme - qu'il y a
même des firmes de cinéma qui ont leur nom sur la porte
d'entrée de bureaux d'avocats et qui occupent, qui louent des bureaux,
et qui n'ont rien à voir
avec Ie fonctionnement des firmes d'avocats en question, sur les
lieux.
M. Marx: Effectivement, c'est très fréquent.
M. Bélisle: M. le ministre, ce matin, j'ai été
étonné des questions posées par le député de
Lac-Saint-Jean qui, semble-t-il, n'a pas parlé à M. Latulippe
pour les questions suivantes: Etait-il associé? Avait-il des relations
avec M. Martel, etc? Est-ce que vous savez, M. le ministre de la Justice, qu'il
n'y a jamais eu aucun lien entre le député de Chambly et M. Serge
Martel de Prémar, aucun lien juridique de contrat entre tes parties?
M. Marx: Eh bien, moi, je ne sais pas si... M. Bélisle:
Vous ne le savez pas. D'accord. M. Marx: Je ne sais pas si...
M. Bélisle: Vous ne le savez pas. Est-ce que vous avez
connaissance, M. le ministre de la Justice, d'autres liens qui pourraient
exister entre Prémar et la firme d'avocats McDougall, Caron?
M. Marx: Moi, je n'en connais pas, mais je vais le demander
à mon sous-ministre.
M. Bélisle: Un lien, un style de contrat d'avocats ou de
contrat de consultants en relations du travail ou des choses semblables.
M. Marx: C'est-à-dire que je n'étais pas
Solliciteur général à l'époque.
M. Bélisle: D'accord.
M. Marx: Le sous-solliciteur général m'informe
qu'il n'a pas cette information.
M. Béiisle: D'accord.
Le député de Lac-Saint-Jean a porté
énormément d'attention aux deux petits contrats de 5000 $
accordés à Prémar par le ministère du Solliciteur
général. Le tarif était de 100 $ l'heure, alors que, dans
le contrat obtenu, le numéro 14, il s'agissait d'un tarif de 93,20 $.
À votre connaissance, de par votre expertise, votre expérience
dans le domaine juridique, est-ce que ce n'est pas une pratique courante,
lorsqu'on soumissionne, dans le domaine de la consultation ou dans le domaine
des relations du travail, pour un petit contrat, de maintenir son tarif horaire
au montant fixe que la personne Impose, le consultant en administration, le
diplômé en administration ou l'ingénieur, et que, quand on
en arrive à une somme plus importante, un contrat de 30 000 $, 40 000 $
ou 50 000 $, on soit prêt à diminuer un peu le montant du tarif
horaire, c'est-à-dire dans le présent cas de diminuer à
93,20 $? Est-ce que ce n'est pas quelque chose de tout à fait logique et
qu'on voit se dérouler souvent, même dans le milieu universitaire
d'où vous venez, M. le ministre de la Justice?
M. Marx: Je peux dire que si c'était moi qui étais
soumissionnaire et que j'avais l'impression que l'autre pourrait soumissionner
à 100 $ ou que les gens pouvaient soumissionner
généralement à 100 $ ou à peu près cela,
j'essaierais de soumissionner pour moins. Je pense que c'est bien possible que
quelqu'un soumissionne différemment d'un autre.
Maintenant, dans ce cas-ci...
M. Bélisle: M. le ministre...
M. Marx: Mon sous-ministre me dit que cela est assez
fréquent et il a l'expérience d'avoir octroyé des
contrats, ce que moi...
M. Bélisle: Je pense qu'il a raison, M. le ministre de fa
Justice. M. le Président, j'aimerais déposer un document devant
cette commission pour éclairer les membres de l'Opposition ainsi que le
public en général des relations...
M. Brassard: ...ne vous éclairera pas.
M. Bélisle: J'ai très bien compris parce que je
sais comment cela fonctionne dans le domaine et je ne suis pas né de la
dernière pluie.
M. Brassard: Oh!
M. Bélisle: J'aimerais, M. le Président,
déposer ce document qui est un affidavit, une déclaration
assermentée de M. Serge Martel de la firme Prémar qui dit: "Je
soussigné, Serge Martel, résidant au 582, rue Dawson...
Le Président (M. Filion): Voulez-vous me passer le
document, monsieur?
M. Bélisle: Vous voudriez le voir d'abord, oui.
Après, Je vais en faire la lecture, M. le Président.
M. le Président, je fais la demande formelle de
déposer...
Le Président (M. Filion): Est-ce que...
M. Bélisle: ...pour le bénéfice M. le
Président, un instant...
Le Président (M. Filion): M. le député de
Mille-Îles, juste avant...
M. Bélisle: Oui, oui.
Le Président (M. Filion): ...je viens de prendre
connaissance... Comme vous le savez, ce n'est pas un caprice de ma part, mais
le règlement oblige le président à donner son consen-
tement à la réception d'un document. Je suis même
disposé à... Comme je remplace comme président de
séance...
M. Bélisle: Oui, c'est exact.
Le Président (M. Fillon): ...celui qui s'est
absenté pour quelques minutes, je vous suggérerais
peut-être d'attendre le président de séance qui va prendre
connaissance de ce document. Il y a peut-être des...
M. Bélisle: On va suspendre le débat, M. le
Président, s'il vous plaît.
Le Président (M. Filion): Non, ce n'est pas nécessaire, on
peut peut-être passer à autre chose. Mais disons que votre demande
est là et Je pense que ce serait plus à propos...
M. Bélisle: On va...
Le Président (M. Filion): ...lorsque le président
de séance va être Ici, que vous reveniez à la charge. Je ne
vous dis pas non, je ne vous dis pas oui.
M. Lefebvre: M. le Président, compte tenu du fait que le
président de séance s'est absenté pour cinq minutes et que
c'est très important, chronologiquement, que ce document soit
déposé au moment où l'on se parle et compte tenu du fait
que vous ne voulez pas vous prononcer, je vous demanderais de suspendre, en
attendant le retour du président de séance.
Le Président (M. Filion): Bon, écoutez, à ce
moment-là, je pense qu'il y aurait lieu que j'entende les arguments sur
la recevabilité du document. Alors, à ce moment-là, vous
pourriez en soumettre une copie à votre collègue.
M. Lefebvre: On ne fera pas le même débat deux fois,
M. le Président.
Le Président (M. Filion): Non, non. Il n'y aura pas le
même débat deux fois, mais la première portion touche la
recevabilité du document et son dépôt ici en commission.
Alors, dans ce cas, moi, je vous suggère...
M. Lefebvre: C'est vous-même qui avez
suggéré...
Le Président (M. Filion): ...peut-être de voir votre
collègue, le député de Lac-Saint-Jean, qui a le dossier
et, à ce moment-là, que le président de séance
puisse entendre des arguments sur la recevabilité du document.
Le Président (M. Bissonnet): Je m'excuse, j'étais
allé à un endroit que je ne peux pas...
M. Bélisle: D'accord, on comprend les
nécessités...
Une voix: ...de la vie.
Le Président (M. Bissonnet): Vous comprenez. Comme je n'ai
pas d'adjoint...
M. Bélisle: M. le Président, je devais demander la
suspension de la séance pour montrer à mon collègue de
Lac-Saint-Jean un document que je m'apprête à déposer
devant cette commission dans le but d'éclairer les membres de la
commission et les membres du public en général. Or, je demande la
suspension pour cinq minutes, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, j'accorde une
suspension de cinq minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 47)
(Reprise à 11 h 56)
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que cela sera
très long? Je vous entends, M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Vous n'avez pas à m'entendre, M. le
Président. Je demande le dépôt du document et, si quelqu'un
veut s'opposer à la recevabilité du document, c'est à lui
de soumettre son point de non-recevabilité.
Je plaiderai sur les arguments à rencontre de la
non-recevabilité, ou mon savant collègue de Frontenac le fera
pour moi avec beaucoup de brio. Il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Bissonnet): Premièrement, vu qu'un
député membre de la commission propose un dépôt de
document, je me dois en vertu du règlement de me référer
au président de la commission des institutions, qui est le
député de Taillon. Ce document ne peut être
déposé qu'avec sa permission. Alors, je voudrais entendre le
député de Taillon. Est-ce qu'il permet le dépôt du
document auquel fait référence le député de
Mille-Îles?
M. Filion: Pour que ce soit clair, M. le Président, si
vous jugez ce document recevable, je ne m'opposerai pas à son
dépôt. Je vais y apporter mon consentement. Mon point vise la
recevabilité du document et, évidemment, vous devez en
décider. Mon point est le suivant. C'est très bref, c'est
très court et c'est très simple. Le député de
Mille-Îles arrive et veut déposer un affidavit d'une tierce
personne. Je pense que les engagements financiers sont là pour
interroger le ministre responsable de l'administration du ministère et
obtenir de lui des réponses aux questions qui sont posées.
Déposer des affidavits de tierces personnes m'apparaîtrait comme
une
façon de procéder pour les parlementaires qui n'est
peut-être pas conforme à leurs devoirs et à leurs
obligations. Alors, voilà.
Le Président (M. Bissonnet): Sur votre argumentation, M.
le député de Taillon, je ne réfère au
règlement et celui-ci dit que c'est au président de ta commission
d'accepter un dépôt de document et vous avez été
élu président de la commission. C'est à vous de
décider.
Une voix:...
Le Président (M. Bissonnet): Je m'excuse, mais c'est
à vous de décider de la pertinence du dépôt de
document et non à moi, parce que c'est vous qui devez donner la
permission.
M. Filion: Document déposé. Maintenant, je
maintiens que la recevabilité d'un document relève du
président et non pas du président de la commission.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît, s'il
vous plaît!
M. Filion: Pour éviter le débat, pour
écourter le débat qui pourrait durer longtemps, si le parti
ministériel demande le dépôt du document...
Le Président (M. Bissonnet): L'article 162, M. le
député de Taillon...
M. Filion: Document déposé.
Le Président (M. Bissonnet): Avec la permission du
président de la commission, M. le député de Taillon, je
permets le dépôt de ce document et je voudrais quand même
citer aux membres de la commission, l'article 162 qui est très strict:
"Un document ne peut être déposé en commission qu'avec la
permission de son président."
Alors, dépôt de document. Le document est
déposé et distribué à tout le monde.
M. Filion: Y compris au ministre.
M. Bélisle: C'est très important que le ministre en
ait une copie.
M. Filion: C'est très important que le ministre en ait une
copie.
M. Marx: M. le Président, j'aimerais avoir ma copie.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre, ce ne sera
pas long, vous allez l'avoir.
M. Marx: Cela va me permettre de répondre à
certaines questions, possiblement.
Le Président (M. Bissonnet): Le député de
Mille-Îles a toujours ta parole. Je vous cède la parole, M. te
député.
M. Bélisle: Rapidement, M. le Président. Tout
simplement, le document qui est déposé devant - je n'ai plus de
copie, c'est la secrétaire de la commission qui a les copies...
M. Filion: Le document qui nous est distribué est une
photocopie. Est-ce que vous êtes en possession, vous, de l'original?
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que, M. le
député de Mille-Iles, vous avez l'original avec vous?
M. Bélisle: On va faire diligence pour tenter de vous
obtenir l'original. M. le député
M. Filion: D'accord. Pour le moment, pour les fins du
secrétariat de la commission, il s'agit d'une photocopie d'un
affidavit.
Le Président (M. Bissonnet): Une photocopie, et l'original
demeure à être produit à la secrétaire de la
commission. Est- ce que ça vous va?
M. Lefebvre: Avec la permission du président de la
commission
M. Bélisle: Prima facie, M. le Président, à
sa face même, il s'agit d'un serment fait par quelqu'un sur les saints
Évangiles, Serge Martel, qui déclare ceci: "1- Je suis le
président de Prémar Inc. "2- L'étude McDougall, Caron n'a
aucun intérêt dans Prémar Inc. "3- Les services de Me J.
Olier Caron de cette étude ont été requis lors de
l'incorporation de Prémar Inc. Ils ont été
également requis lorsque la compagnie a eu besoin d'un avocat. "4-
Prémar loue des locaux à l'étude McDougall, Caron depuis
1983. "5- Les seules sommes que Prémar a versées à cette
étude l'ont été en paiement d'honoraires facturés
pour les services qui lui ont été rendus et pour le loyer
dû en vertu du bail. "6- II est faux d'affirmer que Prémar est le
bras administratif de l'étude McDougall, Caron. "Montréal, le 5
novembre 1987." C'est signé, Serge Martel, assermenté devant
Sylvie Garant, commissaire à l'assermentation. Assermenté, bien
entendu, à la même date, le 5 novembre 1937.
Voici pour le document qui est déposé... Commissaire
à l'assermentation pour tous les districts judiciaires du
Québec.
Je pense, M. le Président, que ce document répond à
de nombreuses questions. On pourra peut-être, par la suite, entrer en
communication avec M Martel pour lui poser d'autres questions concernant sa
déclaration, mais il me semble qu'à première vue, dans
notre système, on doit considérer qu'une déclaration faite
par un
individu représente réellement la vérité et,
peut-être, pour une des premières fois, a-t-on la
vérité devant nous.
Est-ce qu'il est à votre connaissance, M. le ministre de la
Justice... M. le ministre de la Justice...
Le Président (M. Bissonnet): M. le Solliciteur
général.
M. Bélisle: ...M. le Solliciteur général par
intérim, est-il à votre connaissance ou à la connaissance
des gens qui sont autour de vous, que le Solliciteur général,
Gérard Latulippe, a demandé spécifiquement que ce que nous
connaissons ce matin comme l'engagement 14, Prémar inc., 65 000 $ - ce
sur quoi nous passons de nombreuses minutes depuis le début de
l'avant-midi - que ce contrat spécifique soit soumis à la
commission des institutions pour vérification comme engagement
financier?
M. Marx: Est-ce que la question est...
M. Bélisle: Est-il à votre connaissance que le
député de Chambly. l'ex-Solliciteur général du
Québec...
M. Marx: Oui.
M. Bélisle: ...a demandé spécifiquement que
ce contrat-là, le contrat de Prémar, soit soumis pour
vérification à la commission des institutions comme engagement
financier?
M. Marx: C'est-à-dire que c'est automatique. Ce
n'était pas à lui de le demander, parce que le gouvernement a
pris la décision de déposer ces contrats qui n'avaient pas
été déposés depuis 1984, soit par Marc-André
Bédard, soit par Pierre Marc Johnson, même par Raynald
Fréchette, en ce qui concerne le ministère de la Justice, parce
que, si je me souviens bien, M. Fréchette n'était pas Solliciteur
général.
M. Bélisle: M. le Solliciteur général par
intérim, nous arrivons au véritable débat que nous devons
avoir. J'ai devant moi la directive 84-4-80 du 18 avril 1984 qui porte comme
titre: Concernant les demandes de certification d'engagements certains
engagements de 25 000 $ ou plus et les demandes de paiement, l'en-tête du
gouvernement du Québec, Conseil du trésor, répertoire des
politiques administratives et c'est tiré du volume 03, chapitre 03,
sujet 07, pièce 01. À l'article 5: "Engagements de 25 000 $ ou
plus". Je vais vous lire, M. le Solliciteur général par
intérim, les règles qui sont peut-être modifiées
officieusement présentement, mais telles qu'elles existaient en 1984 et
jusqu'à maintenant ou jusqu'à cet été.
Sous-alinéa 1: "Chaque ministère et organisme doit transmettre au
Conseil du trésor, pour l'information des commissions permanentes de
l'Assemblée nationale, deux copies des formules d'engagements
budgétaires de 25 000 $ ou plus pris en matière de subvention ou
de contrat à même les crédits soumis à
l'Assemblée nationale lorsqu'il s'agit de subventions, de contrats ou
encore de suppléments qui ne nécessitent pas l'approbation
préalable du Conseil du trésor ou du gouvernement."
L'article 2 ou sous-alinéa: "Ces formules d'engagements doivent
être transmises au greffe du Conseil du trésor à chaque
semaine dès la prise de tels engagements. Elles doivent être, en
outre, numérotées séquentiellement et porter en
évidence la mention suivante: Apposé au moyen d'une estampe
"engagement de 25 000 $ ou plus à transmettre au Conseil du
trésor pour l'information des commissions permanentes de
l'Assemblée nationale, numéro séquentiel..." On laisse un
espace pour mettre le numéro.
M. le Solliciteur général par intérim, selon cette
directive 4-80 du 18 avril 1984, il m'apparaît, par rapport à tout
ce qu'on doit vérifier aujourd'hui, qui remonte jusqu'au mois de mai
1984 et qui va jusqu'à maintenant, qu'il y a une erreur de substance
quant aux règles de base qui ont été
édictées par le gouvernement de l'époque. Il manque
à l'intérieur de cet arrêté du Conseil du
trésor... Quand je lis l'article 1, cela me dit: "Chaque
ministère et organisme doit transmettre au Conseil du trésor pour
l'information des commissions permanentes...", il n'y a aucun
sous-alinéa où on oblige le Conseil du trésor à
transmettre ces documents, ces informations aux commissions permanentes par la
suite pour qu'ils soient vérifiés, et non seulement pour
information. Quand on dit à l'article 1: "Chaque ministère et
organisme doit transmettre au Conseil du trésor pour l'information...",
c'est le problème du Conseil du trésor d'être
informé. Mais nous, nous faisons de la vérification, du
contrôle comme parlementaires. Comment se fait-il qu'il manque un
sous-alinéa 3 qui dirait tout simplement: Le Conseil du trésor
doit transmettre aux commissions permanentes de l'Assemblée nationale
les documents pour vérification? Comment se fait-il que l'ancien
gouvernement n'a pas fait sa "job", qu'il ait mal fait son travail? C'est pour
cela qu'on se retrouve face à un tel imbroglio administratif.
Expliquez-moi cela.
M. Marx: Effectivement, M. le Président, quand M. Parizeau
était président du Conseil du trésor, je pense que
c'était lui qui était président à
l'époque...
Une voix: C'était M. Bérubé.
M. Marx: Peut-être un autre, mais quelqu'un...
C'était M. Bérubé et non pas M. Parizeau. Voilà. De
toute façon, je me souviens que c'était un professeur
quelconque.
Une voix: ...à la tête du ministère de la
Justice.
M. Marx: Peut-être le député de
Mille-Îles a-t-il raison de dire qu'il y a une Imprécision dans
l'article et que l'imprécision a donné lieu aux problèmes
qu'on connaît, c'est-à-dire que depuis l'adoption de cette
directive il y a beaucoup de contrats de 25 000 $ ou plus qui n'ont pas
été transmis aux commissions permanentes de l'Assemblée
nationale. Comme je l'ai dit ce matin, c'était la même situation
sous MM. Marc-André Bédard, Pierre Marc Johnson et Raynald
Fréchette, de même que dans tous les ministères du
gouvernement. C'est important, parce que le député de
Lac-Saint-Jean était ministre à l'époque et qu'on peut
vérifier s'il a lui-même transmis ces contrats de 25 000 $ ou plus
à la commission permanente des institutions. S'il le veut, je peux en
prendre note et demander que les vérifications soient faites.
M. Bélisle: N'y a-t-l! pas lieu...
M. Marx: Je vois qu'il ne me répond pas. M. le
Président, est-ce que...
M. Brassard: J'attends pour poser d'autres questions sur un autre
sujet, sur le vrai sujet.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: N'y a-t-il pas lieu. M. le Solliciteur
général par intérim, de corriger cette lacune
administrative, cette erreur administrative qui s'est glissée dans le
processus gouvernemental et de faire, peut-être, une recommandation
commune à la commission des institutions pour qu'il y ait maintenant une
obligation par le gardien de but de l'équipe gouvernementale, qui
s'appelle le Conseil du trésor, pour que ces informations qui sont
transmises par les ministères et organismes nous soient transmises pour
qu'on puisse faire notre travail, et pour que cela ne se reproduise pas? M. le
Président, j'en fais une recommandation formelle. Je ne sais pas ce que
M. le Solliciteur général par Intérim en pense, mais il me
semble qu'il faudrait peut-être corriger la situation.
Le Président (M. Bissonnet): Avez-vous d'autres remarques,
M. le député?
M. Bélisle: Je ne sais pas ce que M. le Solliciteur
général en pense. Est-il d'accord, oui ou non?
M. Marx: Je serais plutôt d'accord pour qu'on clarifie la
directive 4-80, surtout l'article 5. Si on peut être plus clair, je pense
que cela pourrait aider les fonctionnaires qui ont la responsabilité
d'acheminer ces documents, soit aux commissions permanentes, soit au Conseil du
trésor. Le député a soulevé un point important
à mon avis, et peut-être peut-on demander que ce soit
clarifié.
Vous comprendrez que le Secrétaire général du
gouvernement a déjà demandé que ce soit envoyé, si
je me souviens bien, que tous les contrats soient envoyés, mais je pense
que c'est mieux que ce soit dans les directives pour que ce soit clair pour
tout le monde à l'avenir.
M. Bélisle: Vous savez, M. le Solliciteur
général par intérim, les règles du jeu uniformes et
sans équivoque pour tout le monde sont bien mieux que simplement une
directive adressée dans une lettre par un fonctionnaire ou par le plus
Important des fonctionnaires du Québec. Qu'on ait cette
règle-là d'incluse et que ce soit un sous-alinéa de
l'article 3, ce n'est pas difficile à rédiger, mais avec cela on
va régler un mosus de tas de problèmes, par exemple. Je pense
qu'on devrait, comme membres de la commission des institutions et par
responsabilité gouvernemenale, faire cette recommandation pour
régler le problème. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, le député de
Mille-Îles a- t-il terminé? Oui?
M. BéIisle:Pour le moment.
M. Brassard: Je veux tout simplement dire au début qu'on
est parfaitement d'accord pour améliorer le contrôle parlementaire
des dépenses de l'État. S'il y a lieu de le faire, le concours de
l'Opposition est acquis. Je reviens au dossier Prérnar, si le
ministre...
Le Président (M. Bissonnet): Toujours à
l'engagement 14.
M. Brassard: Toujours, et je reviens évidemment au
document qui a été déposé et qui est un affidavit
de M. Serge Martel. Je considère que c'est un document
intéressant, mais, à mon avis, incomplet. Si M. Martel a
décidé de donner des Informations à la commission, il y
aurait peut-être lieu que ces informations soient complètes. Ma
question. La question que je vous ai posée...
M. Marx: À qui? À moi?
M. Brassard: A vous. Je ne sais pas si c'est le meilleur canal
pour obtenir des informations de M. Martel ou si le député de
Mille-Îles est un meilleur canal, mais en tout cas je la pose à la
commission, peut-être que cela pourra donner lieu à un nouvel
affidavit.
Le Président (M. Bissonnet): Pour les crédits,
c'est le Solliciteur généra! qui répond aux questions.
M. Brassard: C'est le Solliciteur général qui
répond, mais il pourrait peut-être demander à M.
Martel de nous présenter un autre affidavit plus complet, qui
répondrait aux questions que j'ai posées tout à l'heure et
qui n'ont pas de réponse dans ('affidavit en question. La question que
je vous posais: Est-ce que M. Caron a été ou est encore un
associé, comme avocat, de l'étude McDougall, Caron? Ce n'est pas
indiqué dans son affidavit, il n'y a rien là-dessus.
M. Marx: M. Martel ou M. Caron? M. Brassard: Pardon?
M. Marx: Vous avez dit: Est-ce que M. Caron est encore...
M. Brassard: Non, est-ce que M. Martel - pardon - a
été ou est encore associé de l'étude légale
McDougall, Caron? C'est une question que je vous avais posée au
début. Vous n'avez pas pu y répondre, il n'y a pas de
réponse dans l'affidavit à ce sujet. Est-ce qu'il a
été associé? Employé? Est-ce qu'il a
travaillé chez McDougall, Caron pour le compte de MacDougall, Caron?
Est-ce qu'il y travaille encore et, surtout, est-ce qu'il est associé de
cette firme? Cela me paraît une question importante et on ne trouve pas
la réponse à cette question dans l'affidavit en question. (12 h
15)
M. Marx: Je dois vous dire, M. le Président, que ce n'est
pas le genre d'information qu'on demande quand on octroie des contrats. Quand
on donne des contrats, on ne demande pas avec qui il a été
associé depuis qu'il travaille.
M. Brassard: Oui, mais depuis...
M. Marx: Et ainsi de suite. Ce n'est pas l'information qu'un
Solliciteur général ou un ministre de la Justice ou un ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche demande.
M. Brassard: Mais, par après?
M. Marx: Ou que les sous-ministres demandent.
M. Brassard: Si c'est une question qu'on peut se poser, c'est une
question à laquelle on peut répondre.
M. Marx: Si vous vous posez la question, comme je n'ai pas la
réponse, parce que cela ne nous a jamais intéressés...
M. Brassard: C'est une question importante qui...
M. Marx: ...je prends l'engagement de vous écrire ou de
demander à mon sous-solliciteur général de vous
écrire. Vous pouvez même faire cela vous-même, M. le
Président, en tant que président de la commission.
M. Brassard: On peut demander la collaboration du
député de Mille-Îles. Il pourra vous aider pour que cela
aille plus vite.
M. Marx: Pardon?
M. Brassard: Le député de Mille-Îles pourra
peut-être vous aider pour que cela aille plus vite.
M. Bélisle: Cela va être plus rapide que
l'Opposition.
M. Brassard: Pour qu'on ait des réponses plus
rapidement.
M. Marx: Le député de Mille-Îles est ici, non
pas pour m'aider...
M. Brassard: Dans l'affidavit...
M. Marx: II est ici pour vous aider, en tant que membre de la
commission.
M. Brassard: ...c'est une question importante, à notre
avis, de savoir si M. Martel était un associé de l'étude
légale McDougall, Caron, à l'époque du contrat...
M. Marx: Vous demanderez...
M. Brassard: ...ou maintenant. C'est une question qui ne trouve
pas de réponse dans l'affidavit déposé par le
député de Mille-Îles. Deuxièmement, toujours
à propos de cet affidavit, intéressant mais incomplet, il y est
écrit au point 3: Ils ont été également requis,
lorsque la compagnie a eu besoin d'un avocat. Est-ce que cela signifie, ce
besoin d'un avocat, pour les contrats qui ont été accordés
par le gouvernement? Est-ce que ce besoin d'un avocat a été
ressenti au moment où la firme Prémar obtenait des contrats de la
part du gouvernement? Le point 5 est aussi important où il est dit que
les seules sommes que Prémar a versées à cette
étude l'ont été en paiement d'honoraires facturés
pour les services qui lui ont été rendus et pour le loyer
dû en vertu du bail. Paiement d'honoraires facturés pour les
services qui lui ont été rendus, la même question qu'au
point 3 se pose. Lorsque Prémar a obtenu des contrats du gouvernement et
particulièrement du Solliciteur général, deux de moins de
5000 $ et un de 65 000 $ qui est devenu 73 000 $ par la suite, est-ce que
Prémar a eu recours aux services de McDougall, Caron pour
l'accomplissement de ces contrats? Quels montants des honoraires
facturés l'ont été, si tel est le cas, pour le paiement de
ces services? Si M. Martel veut nous informer des relations entre...
M. Marx: M. le Président.
M. Brassard: McDougall, Caron et Prémar, je pense que la
commission a le droit d'avoir des informations complètes, ce qui n'est
pas le cas avec l'affidavit en question.
M. Marx: M. le Président, si les membres de la commission
sont d'accord, je vais demander à mon sous-solliciteur
général de prendre des transcriptions et d'envoyer ces questions
à M. Serge Martel. Quand on aura les réponses, on les
déposera.
M. Brassard: On s'entend bien sur les questions.
M. Marx: Est-ce que vous voulez les donner clairement, de un
à trois?
M. Brassard: Est-ce que M. Martel était ou est encore
associé de l'étude légale McDougall, Caron? Est-ce que les
services...
M. Marx: Oui, la question a été changée un
peu en cours de route. La question que vous avez posée plus tôt ce
matin, c'était: Etait-il associé avec McDougall, Caron au moment
où le contrat a été accordé? Maintenant, est-ce que
vous voulez savoir s'il était associé avec McDougall, Caron plus
tôt ou s'il était associé avec des associés de
McDougall, Caron avant que ce soit McDougall, Caron? On peut remonter
jusqu'à sa naissance aussi.
M. Brassard: Auparavant, cela s'appelait McDougall, Lemay, je
pense.
M. Marx: Je ne suis pas au courant de tout cela, M. le
Président. Mais je suis prêt à poser ces questions, ie cas
échéant. Peut-être serait-ce mieux que ce soit le
président de la commission qui pose ces questions à M. Martel
puisque ce n'est pas le ministère du Solliciteur général
qui y est tellement intéressé; ce sont plutôt certains
membres de cette commission, je pense. Je me pose une question maintenant:
Est-ce qu'il ne serait pas mieux que ce soit le président de cette
commission qui pose ces questions?
M. Brassard: L'autre question importante, c'est...
M. Marx: M. le Président, je me demande si ce ne serait
pas mieux que ce soit le président de la commission qui pose ces
questions.
Le Président (M. Bissonnet): Je pense que la question vous
a été posée, M. le ministre. C'est à vous d'y
donner suite ou non.
M. Marx: Je peux peut-être... Le député de
Lac-Saint-Jean a prétendu que je ne suis pas assez efficace et que cela
prend du temps. C'est pourquoi j'aimerais me décharger de cette
tâche et laisser cela au président de la commission qui pourrait
peut-être être plus efficace.
M. Brassard: Si, en plus d'être Inefficace, vous vous en
lavez les mains, vous jouez au Ponce Pilate...
M. Marx: Non. À votre droite, vous avez le
président de la commission. Je sais qu'il est très efficace. Il y
a un secrétaire. Si vous voulez avoir ces informations, il y a
peut-être un moyen de les avoir plus rapidement qu'avec moi. Je peux
demander à mon sous-solliciteur général d'écrire
à M. Martel et de lui poser ces questions, si vous voulez. On n'a pas
d'objection.
M. Brassard: Je comprends mal...
M. Marx: Mon sous-solliciteur général est
très efficace. Ha! Ha! Ha!
M. Brassard: Je comprends mal la désinvolture du ministre.
S'il s'avérait que M. Martel avait été associé de
McDougall, Caron au moment où la firme dont il est le président.
Prémar, recevait un contrat de l'ex-Solliciteur général,
lui-même continuant d'avoir des liens contractuels avec la firme
McDougall, Caron, je ne sais pas si, à ce moment- là, il y aurait
lieu d'être aussi désinvolte qu'il l'est présentement.
M. Marx: C'est cela. Si vous êtes sur ce sentier, il est
possible qu'il y avait des conflits d'intérêts. Ce n'est pas mon
dossier. Si vous avez des questions à poser...
M. Brassard: C'est votre dossier. Prémar a reçu un
contrat du Solliciteur général.
M. Marx: Oui.
M. Brassard: Cela est votre dossier.
M. Marx: Oui, c'est parfait.
M. Brassard: Alors, le président de...
M. Marx: On a suivi...
M. Brassard: ...Prémar, c'est M. Martel.
M. Marx: On a suivi...
M. Brassard: Alors, il me semble tout à fait
légitime que cette commission, qui étudie l'engagement financier
Prémar, obtienne le plus d'informations possible sur M. Martel,
président de Prémar. C'est d'ailleurs ce que le
député de Mille-Îles a compris parce qu'il est
arrivé avec un affidavit sur M. Martel, donnant un certain nombre
d'informations...
M. Marx: Oui.
M. Brassard: ...sur M. Martel. Je vais dans
le même sens que lui, sauf que je trouve cela incomplet; il manque
des choses.
M. Marx: Oui, mais..
M. Brassard: Je voudrais savoir si, au moment où le
contrat a été accordé, il était associé de
la firme McDougall, Caron, avec laquelle votre prédécesseur avait
conservé un lien contractuel.
M. Lefebvre: M le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Bissonnet): Oui.
M. Marx: M. le Président...
M. Lefebvre: M le Président .
Le Président (M Bissonnet): M le député de
Frontenac, s'il vous plaît.
M. Lefebvre: M le Président .
Le Président (M. Bissonnet): Question de règlement,
M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: ...finalement, le député de
Lac-Saint-Jean arrive à une question, parce que, depuis cinq minutes, ce
sont des hypothèses, des "peut-être", des "peut-être
bien"... L'affidavit, il est là, il faut le prendre tel qu'il est.
M. Brassard: Il est incomplet.
M. Lefebvre: Si le député de Lac-Saint-Jean
considère que l'affidavit est incomplet, M le Président, ce sera
aux membres de la commission à évaluer le contenu de l'affidavit
pour ce qu'il est. Quant au reste, si le député de Lac-Saint-Jean
a des questions précises, qu'il les pose au ministre. Le ministre
décidera s'il a les connaissances pour répondre ou non à
la question que le député de Lac-Saint-Jean voudra bien lui
poser. Quant au reste, on n'est pas ici pour faire des hypothèses, on
n'est pas ici non plus pour plaider, on est ici pour poser des questions.
Alors, je vous inviterais à ramener le député de
Lac-Saint-Jean à poser des questions et à laisser de
côté les hypothèses et les "peut-être bien".
Le Président (M Bissonnet): M. le député de
Lac-Saint-Jean... M. le ministre.
M. Marx: J'aimerais insister sur deux points.
Le Président (M Bissonnet): Oui, M le ministre.
M. Marx: Premièrement, mon prédécesseur a
fait une déclaration à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Bissonnet:) C'est cela
M. Marx: Si vous avez besoin de certaines informations,
vérifiez cette déclaration. Deuxièmement - j'insiste sur
ce point - le contrat, qui a été attribué à
Prémar, était en conformité avec les lois, les
règlements, les politiques et les directives ou procédures
édictés par le gouvernement. Je suis responsable pour ces
questions. Est-ce qu'on a suivi les lois? Est-ce qu'on a suivi les
règlements? Est-ce qu'on a suivi les politiques? Est-ce qu'on a suivi
les directives? Est-ce qu'on a suivi les procédures? Mes fonctionnaires
me disent "oui", c'est cela, ma responsabilité. Ma responsabilité
ne touche pas les questions qui ont trouvé réponses, si vous
voulez, dans l'affidavit. Ce n'est pas ma responsabilité. Ce n'est pas
la responsabilité de mes fonctionnaires. Mes fonctionnaires n'ont jamais
été au courant des éléments qui se trouvent dans
l'affidavi.t Ils n'étaient pas même intéressés par
ces questions, le cas échéant. Donc, moi, j'ai une
responsabilité. Je suis prêt à prendre ma
responsabilité, mais je ne peux pas dépasser mes
compétences.
M. Brassard: ...
Le Président (M Bissonnet): M le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Tenant compte des responsabilités du
Solliciteur général, je pense que les questions que je lui pose
sont pertinentes et sont du ressort de ses responsabilités concernant le
contrat accordé à la firme Prémar. Je lui demande - et
j'espère avoir la réponse le plus rapidement possible - si le
président de la firme Prémar, M Martel, est également ou
était également associé de l'étude McDougall,
Caron, au moment et durant la période ou ce contrat a été
accordé. Première question. Deuxième question, toujours
par rapport à I'affidavit: Est-ce que, pour ce qui est des contrats
accordés à la firme Prémar, deux de moins de 5000 $, un de
65 000 $, qui s'est chiffré finalement à 73 000 $, est-ce que,
pour ces contrats, la firme Prémar a eu recours aux services de la firme
McDougall, Caron, à qui elle aurait versé des paiements
d'honoraires? Comme c'est indiqué, au point 5 de l'affidavit de M
Martel, où l'on parle d'honoraires facturés pour services rendus
par McDougall, Caron, est-ce que, dans le cas des contrats accordés par
le Solliciteur général, la firme Prémar a eu recours aux
services de McDougall, Caron et que, par conséquent, elle lui a
versé des honoraires? Combien? Cela vous concerne, cela concerne le
Solliciteur général.
M. Marx: Je veux que ça sort clair, M le Président
On va agir comme courroie de transmission On va poser des questions On va
écrire à M Martel et on va attendre les réponses. Une fois
que nous aurons ces réponses, on va les
transmettre à la secrétaire de ta commission; on va poser
les questions relatives au contrat qu'on a donné à Prémar
qui se chiffre à 73 000 $.
Le Président (M. Bissonnet): Et sur ce, MM. les membres de
la commission, je suspends les travaux jusqu'à 15 h 30.
M. Brassard: Parfait, bonne décision. (Suspension de la
séance à 12 h 27)
(Reprise à 15 h 31)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous poursuivons nos travaux à l'engagement 4 du mois de janvier.
Je vais reconnaître le député de...
M. Brassard: Merci, M. le Président. Je voudrais revenir
sur la lettre d'invitation que le ministre a déposée cet
avant-midi, lettre d'invitation qui a été envoyée à
chacune des trois firmes retenues. La lettre d'invitation est datée du
17 juin. Si je comprends bien, elle est partie du ministère du
Solliciteur général le 17 juin, de Québec.
M. Marx: C'est cela.
M. Brassard: Pardon?
M. Marx: Out, je comprends cela aussi.
M. Brassard: D'accord. Elle est partie le 17 juin et elle est
parvenue aux intéressés, j'imagine, le lendemain, le 18.
M. Marx: Cela a été livré par messager.
M. Brassard: Cela a été livré par messager
dans la journée même du 17, donc reçu le 17, pour pouvoir
soumettre au bureau avant 10 heures le vendredi 20 juin, ce qui laissait peu de
temps pour... Si je me réfère à la lettre, il y avait
également d'annexés le devis ainsi que le projet de contrat de
services qui serait éventuellement signé. Cela laissait
évidemment peu de temps. J'imagine que ce devis concernant la
restructuration policière devait être assez volumineux. Est-ce que
vous pouvez déposer ce devis du projet de contrat?
M. Marx: Oui, je peux déposer le devis parce que le
député lui-même aurait pu être soumissionnaire, le
cas échéant. Donc, il n'y a pas de... C'est d'ordre public.
M. Brassard: D'accord. Je vous remercie.
M. Marx: Est-ce que vous voulez que je lise le devis?
M. Brassard: Non, non, ce n'est pas nécessaire.
M. Marx: C'est juste trois pages.
M. Brassard: Est-ce que le projet de contrat...
M. Marx: C'est juste trois pages, donc, cela veut dire que ce
n'est pas un livre.
M. Brassard: Ne nous "filibustez" pas, M. le ministre, je vous en
prie. Est-ce que vous pouvez également déposer la copie du
contrat de services à être éventuellement conclu?
M. Marx: Oui.
M. Brassard: Parfait. Merci.
M. Marx: Le contrat est...
M. Brassard: Relativement à cette invitation, la question
précise que je voudrais vous poser... Oui?
Le Président (M. Marcil): Pardon, M. le
député. Nous allons accepter le dépôt de vos
documents.
M. Brassard: Merci. La question que je pose au ministre...
M. Marx: Est-ce que vous voulez te contrat annexé au
devis? C'est cela?
M. Brassard: C'est cela. oui.
M. Marx: Dont on parle dans la lettre?
M. Brassard: Oui, c'est cela.
M. Marx: D'accord.
M. Brassard: Est-ce que vous avez objection à
déposer aussi celui qui a été signé?
M. Marx: Le projet de contrat? Oui, on va vous déposer
cela.
M. Brassard: Le projet, mais le contrat tel que signé,
est-ce que vous avez objection à le déposer également?
M. Marx: On a le projet de contrat tel que décrit dans la
lettre.
M. Brassard: Des fois, il...
M. Marx: Je vais le déposer avec le devis. Pouvez-vous
faire copier cela et déposer une copie?
M. Brassard: Je vous remercie.
Toujours relativement à cette lettre, j'aurais une question
précise à poser au ministre.
Est-ce que le ministre est Informé ou est au courant du fait
qu'on ait prévenu avant la date du 17 Juin la firme Prémar
concernant cette soumission?
M. Marx: Mais non.
M. Brassard: Vous avez une information?
M. Marx: Non. Je n'ai aucune information à ce sujet. Je
pense que j'ai répondu à cette question ce matin.
M. Brassard: Vous n'êtes pas informé à savoir
qu'avant le 17 juin, soit par téléphone ou autrement, on ait
prévenu Prémar du contenu de la soumission?
M. Marx: Non. Toute l'information que j'ai, c'est l'information
que l'on trouve dans ces documents et l'information que j'ai c'est que l'on a
envoyé cette lettre à Prémar le 17.
M. Brassard: Merci.
M. Marx: Comme à Consultan et aux autres.
Le Président (M. Marcil): Je vais reconnaître le
député de Mille-Iles.
M. Bélisle: Après l'intervention du
député de Lac-Saint-Jean, M. le Président, si vous me le
permettez.
Le Président (M. Marcii): Cela va. J'avais compris
que...
M. Marx: M. le Président, mon sous-solliciteur
général n'a pas d'autre information non plus. Je pense que c'est
important.
M. Brassard: Merci. Je vais vous poser une question bien
précise, M. le ministre, concernant évidemment l'ex-Solliciteur
général, le député de Chambly, une question directe
aussi. Est-ce que le ministre peut affirmer que dans les sommes d'argent
versées à Prémar, soit 83 000 $: 73 000 $ pour un premier
contrat et deux contrats d'à peu près 5000 $, par le
ministère du Solliciteur général, aucun avantage direct ou
indirect n'a bénéficié à l'ex-Solliciteur
général?
M. Marx: L'ex-Solliciteur général a
déjà fait une déclaration portant sur cette question
à l'Assemblée nationale. Vous pouvez lire cette
déclaration. Je n'en connais pas plus que ce qu'il y a dans la
déclaration qu'il a faite.
M. Brassard: Ma question est: Est-ce que vous, comme ministre et
Solliciteur général, pouvez affirmer de façon
péremptoire que, dans
Ees sommes d'argent versées à Prémar, aucun
avantage direct ou indirect n'a bénéficié à
l'ex-Solliciteur général?
M. Marx: Tout ce que je peux dire c'est que j'ai entendu
l'ex-Solliciteur général quand il a fait sa déclaration en
Chambre et, à la face même des documents que j'ai au
ministère, rien ne permet de dire autrement.
En devenant Solliciteur général, je me trouve en
possession de documents et. quand vous me posez des questions maintenant, je me
réfère aux documents. En ce qui concerne l'ex-Solliciteur
général, iI a fait une déclaration en Chambre que j'ai
entendue comme vous et je n'ai pas d'autre information.
M. Brassard: Vous... Oui.
Le Président (M. Marcil): Excusez, M. le
député de Lac-Saint-Jean, de même que M. le ministre.
Compte tenu qu'il y a eu une déclaration à l'Assemblée
nationale et selon le règlement, on ne peut pas mettre en doute la
parole d'un député lorsque c'est dit comme cela à
l'Assemblée nationale. Donc, c'est à vous de poursuivre.
M. Brassard: Loin de moi l'idée de mettre en doute les
déclarations de mes collègues de l'Assemblée nationale. Je
posais simplement une question pour savoir si lui, comme ministre en exercice,
comme Solliciteur général en exercice, pouvait carrément
et clairement affirmer sans équivoque possible que, dans les sommes
d'argent qui ont été versées à Prémar, cela
n'a pas eu comme effet d'accorder des avantages directs ou Indirects à
l'ex-Solliciteur général, soit le député de
Chambly. C'est cela.
M. Marx: C'est-à-dire, M. le Président - je vais
répondre comme je viens de répondre - ma seule connaissance,
c'est la déclaration du ministre en Chambre et les documents que nous
avons en notre possession au ministère. Et, à la face même
des documents que nous avons au ministère, je peux affirmer que c'est
non. De toute façon, le député est en train de glisser sur
des questions de conflits d'intérêts possibles. Je l'invite encore
une fois à poser ces questions au premier ministre. Il a manqué
l'occasion aujourd'hui même; il avait une bonne occasion, le premier
ministre était là.
M. Brassard: II en viendra d'autres, sans doute.
Votre réponse me permet d'en arriver à toute la question
de l'enquête sur un certain nombre de faits allégués
à partir de juin 1987 et qui sont connus parce qu'on peut les retrouver
dans la plupart des médias, à ce moment-là. Quel genre
d'enquête a été menée pour faire la lumière
sur ces faits allégués, connus et révélés
publiquement dans les médias?
M. Marx: Nous sommes au dossier no 14, je pense, M. le
Président.
M. Brassard: Oui, c'est cela.
M. Marx: C'est la première fois que j'entends ces
allégations. Je ne comprends pas vos allégations. Vous n'avez pas
fait d'allégations, vous avez posé des questions.
M. Brassard: J'ai posé des questions, mais j'ai fait
référence à un certain nombre d'allégations...
M. Manc: De qui? Qui a fait des allégations?
M. Brassard: ...qu'on retrouve dans les journaux de
l'époque, en juin, juillet.
M. Marx: Quelles allégations, exactement? Tout ce que j'ai
fait...
M. Brassard: Une série de faits qui commence d'abord par
la démission de votre prédécesseur, le
député de Chambly, suivie, d'une explication par te premier
ministre, si je me souviens bien, disant que le député de Chambly
a démissionné de son poste de Solliciteur général
parce qu'il y avait apparence de conflit d'intérêts, suivie,
après coup cela a circulé dans tous les médias - d'un
certain nombre de faits, en particulier celui dont on parle, les contrats
à la firme Prémar qu'on reliait à McDougall, Caron,
l'ex-firme du Solliciteur générai, avec qui il avait
conservé un lien contractuel, et les contrats de Denis et Comtois
également, sur lesquels j'aurai quelques questions à vous poser
par la suite. Effectivement, à la suite de questions en Chambre - je
vous rafraîchis la mémoire - vous avez fait état, entre
autres, d'une enquête menée par le secrétaire du Conseil
exécutif, M. Benoît Morin.
M. Marx: II a fait une vérification. Une
vérification systématique a été effectuée de
tous les contrats de 25 000 $ et plus attribués par le ministère
du Solliciteur général. Cette vérification a permis
d'établir clairement deux choses. Dois-je les répéter
encore?
M. Brassard: Cette vérification a-t-elle été
effectuée par le secrétaire du Conseil exécutif, M. Morin?
À la demande de M. Morin?
M. Marx: C'est cela.
M. Brassard: Donc, à la demande du secrétaire du
Conseil exécutif, M. Morin, te ministère du Solliciteur
général a effectué une vérification de tous les
contrats de 25 000 $ et plus accordés par l'ex-Solliciteur
général. Est-ce que c'est cela?
M. Marx: Non. C'est une vérification qu'on a
demandé de faire dans tous les ministères, donc au
ministère du Solliciteur général. Après cette
vérification, on a trouvé que tous les contrats ont
été attribués en conformité avec les lois, les
règlements, les politiques, les directives ou les procédures
édictés par le gouvernement.
M. Brassard: Quels contrats? Les contrats dont on parle, entre
autres celui de Prémar?
M. Marx: C'étaient des contrats de 25 000 $ et plus qut
n'étaient pas transmis aux commissions permanentes. Comme je vous l'ai
dit, vous avez maintenant en votre possession les documents qu'on ne m'a pas
fournis quand j'étais dans l'Opposition en ce qui concerne les contrats
qui ont été octroyés par Marc-André Bédard,
Pierre Marc Johnson, Raynald Fréchette et ainsi de suite. J'aurais eu
à me plaindre comme vous, quand j'étais dans l'Opposition, mais,
franchement, je ne savais pas et je n'avais pas tous les documents. Maintenant,
vous avez tous les documents. (15 h 45)
M. Brassard: Est-ce que...
M. Marx: Maintenant, vous avez tous les documents et
j'espère que ce sera possible pour vous de faire l'étude qui
s'impose.
M. Brassard: Mais je voudrais bien qu'on se comprenne sur
l'intervention de M. Morin. Est-ce que l'exigence de M. Morin de faire une
vérification a pris une forme écrite? Est-ce que c'est une
directive écrite?
M. Marx: Étant donné que c'était une mesure
administrative, je n'ai pas été au courant tout de suite. Mais on
va vérifier s'il y avait une directive. Il y avait une demande par
écrit.
M. Brassard: II y avait une demande écrite? M. Marx:
Oui.
M. Brassard: Est-ce qu'elle peut être
déposée?
M. Marx: C'était un document interne au gouvernement. On
peut vérifier, M. le Président, si on a le droit de
déposer de tels documents.
Le Président (M. Marcil): Vous pouvez prendre le temps de
vérifier, M. le ministre.
M. Brassard: Je n'ai pas réussi. Cela n'a pas
été de l'autre côté.
Le Président (M. Marcil): En attendant, je vais recevoir
le dépôt, conformément à votre proposition. On va
effectuer le dépôt des documents, tel que demandé,
tantôt, par...
M. Brassard: Donc, la directive de M. Morin, c'est sous
réserve ou...
M. Marx: Oui, je vais juste vérifier.
M. Brassard: D'accord. À votre connaissance, en plus de
cène directive de M. Morin, à titre de secrétaire du
Conseil exécutif, à tous les ministères, me dites-vous, et
à propos des contrats accordés par l'ex-Solliciteur
général et des événements les entourant, est-ce
qu'à votre connaissance, le cabinet du premier ministre a
procédé à une enquête?
M. Marx: Pas à notre connaissance. Pas à la
connaissance du sous-solliciteur général, donc pas à ma
connaissance non plus, parce que |e n'étais pas là, à
l'époque.
M. Brassard: Donc, à votre connaissance, le cabinet du
premier ministre ou un membre du cabinet du premier ministre n'a pas, de son
côté, procédé à une enquête sur ces
événements, ces faits et ces contrats.
M. Marx: Sur ce contrat, non. On discute de ce contrat.
M. Brassard: M. le Président.
M. Marx: L'engagement 14.
M. Brassard: Oui.
M. Marx: Quoique, oui...
M. Brassard: Quoique?
M. Marx: Non, non.
M. Brassard: C'est non?
M. Marx: Pas à notre connaissance, non.
M. Brassard: C'est ça. M. le Président, quant
à nous, compte tenu des questions qui sont demeurées sans
réponse...
M. Marx: Quelles questions?
M. Brassard: ...et que le ministre a prises en note... Non, non,
je fais référence à certaines questions. Je ne vous en
fais pas de reproche...
M. Marx: Bien, d'accord. Parce qu'on va faire ce que vous avez
demandé, on va écrire à M. Martel et demander.
M. Brassard: II n'y a pas de reproches dans mon commentaire.
C'est une espèce de conclusion que j'apporte. Compte tenu d'un certain
nombre de questions qui, pour le moment, en tout cas, sont sans réponse,
entre autres, le rôle joué par M. Martel au sein de la firme
McDougall, Caron, et, également, concernant toujours l'affidavit
déposé, concernant les paiements d'honoraires facturés
pour services rendus, de la part de Prémar, à la firme McDougall,
Caron, pour voir si un certain nombre de ces honoraires découlent de
contrats accordés par l'ex-Solliciteur général-Compte tenu
que, pour le moment, ces questions sont sans réponse - je prends note,
toutefois, de la bonne volonté du ministre d'y apporter dans le plus
bref délai des réponses précises - nous
considérons, quant à nous, M. le Président, la
vérification de l'engagement 14 comme n'étant pas
complétée. Nous considérons, en quelque sorte, ce dossier
comme demeurant ouvert et...
M. Marx: Oui, mais, M. le Président...
Le Président (M. Marcil): Une seconde, M. le ministre.
M. Filion: Vérifié sous réserve.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît, s'il vous
plaît! Laissez donc terminer le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: C'est que nous considérons ce dossier comme
ouvert, comme n'étant pas un dossier fermé. Par
conséquent, à partir des réponses que nous obtiendrons aux
questions que nous avons posées, à partir des réponses que
le Solliciteur général nous donnera, nous envisagerons les
possibilités et les occasions de revenir sur cet engagement financier
pour...
M. Marx: Mais il y a un problème, là. M. Brassard:
...le compléter.
M. Marx: Il y a un problème, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le ministre?
M. Marx: Je n'ai pas le pouvoir de donner les réponses que
les députés demandent. Tout ce que je peux faire et - je vais le
faire par respect des membres de cette commission - c'est de demander au bureau
du Solliciteur général d'écrire la lettre en demandant des
réponses. Si on n'a pas de réponse de cette personne, je ne peux
pas faire quoi que ce soit. Les députés me posent des questions.
Je n'ai pas les réponses. Je n'ai pas le pouvoir d'exiger ces
réponses de qui que ce soit. Donc, je vais faire pour le mieux, mais, si
je n'ai pas de réponse d'ici dix ans, le dossier va rester ouvert.
Comprenez-vous ce que je veux dire?
Le Président (M. Marcil): D'une façon ou d'une
autre, M. le ministre, à la fin des engagements financiers du
Solliciteur général, les
engagements sont considérés comme étant
vérifiés, sous réserve des réponses aux questions
posées. En tout temps, même dans ce cas-ci comme dans d'autres
cas, lors de l'étude des engagements financiers, on peut toujours
revenir sur un engagement déjà vérifié. Donc...
M. Brassard: C'est ce que j'annonce, en quelque sorte.
Le Président (M. Marcil): Ce n'était pas
nécessaire de l'annoncer; d'une façon ou d'une autre, c'est une
pratique courante.
M. Brassard: À partir des réponses qu'on
obtiendra...
M. Filion: II peut bien l'annoncer s'il le veut.
Le Président (M. Marcil): Ah oui! Il peut l'annoncer s'il
le veut.
M. Marx: Aujourd'hui seulement, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Ah oui, c'est cela!
M. Marx: Aujourd'hui, parfait!
M. Brassard: C'est cela.
M. Marx: II n'y a pas de problème.
Le Président (M. Marcil): C'est fait, c'est fait!
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Cela va. Je vais
reconnaître le député de Mille-Îles.
M. Fiiion: Sur un engagement ou...
Le Président (M. Marcil): Est-ce que c'est sur le
même engagement, M. le député de Mille-Îles?
M. Bélisle: Non, c'est sur un autre.
Le Président (M. Marcil): Sur un autre engagement. Cela
va. Est-ce que cet engagement est vérifié?
M. Filion: Sous réserve.
Le Président (M. Marcil): Sous réserve. Cela va?
Maintenant, je vais appeler l'engagement...
M. Bélisle: Bien, c'est nous qui décidons, M. le
Président, d'appeler l'engagement qu'on veut.
Le Président (M. Marcil): Pardon, excusez-moi, M. le
député, je pensais que...
M. Bélisle: II n'y a pas de problème, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): ...le président pouvait
encore appeler les engagements.
M. Bélisle: Cela me fait plaisir. Le Président (M.
Marcil): Allez.
M. Bélisle: On va ouvrir une porte, si vous nous le
permettez, M. le Président, qui nous semble très importante.
Cette porte touche l'octrol des contrats par le ministère du Solliciteur
général...
Le Président (M. Marcil): Juste une seconde, M. le
député, quel engagement voulez-vous appeler?
M. Bélisle: On va appeler l'engagement 13 à
l'annexe 3, l'engagement du 1er avril 1985 portant...
Une voix: L'engagement 18?
M. Bélisle: Oui, c'est exact. ...le numéro
30-091637-07.
Le Président (M. Marcil): Donc, j'appelle l'engagement 18
du mois d'avril.
M. Bélisle: C'est mieux connu et communément
appelé, dans le milieu gouvernemental. Pizzeria Rouanda inc., montant:
94 000 $, décret 2400-84, article 3, alinéa 5, pièce
P3-85-13, le tout en avril 1985.
Est-ce que tout le monde est situé au bon endroit?
Le Président (M. Marcil): C'est avril 1985?
M. Bélisle: Oui. La date de l'engagement, sous l'ancien
chef de l'Opposition, qui était Solliciteur général...
Le Président (M. Marcil): Ce ne sera pas long, on va
se...
M. Bélisle: ...à l'époque,
l'ex-député d'Anjou. Annexe 3.
Le Président (M. Marcil): Cela va.
M. Bélisle: Est-ce que cela va bien pour tout le monde?
Est-ce qu'on suit bien? M. le ministre?
M. Marx: Oui.
M. Bélisle: Cela va bien?
Le Président (M. Marcil): Cela va bien, M.
M. Marx: Oui, j'y suis.
Le Président (M. Mardi): ...du mois d'avril 1985?
M. Marx: Je suis à la Pizzeria Rouanda inc.
M. Bélisle: D'accord. M. le ministre de la Justice et
Solliciteur général par intérim, est-ce que vous avez eu
connaissance d'une entente portant le numéro 400-01 signée entre
le directeur général des achats du gouvernement et le
ministère de ta Justice, en date du 20 décembre 1984?
M. Marx: Oui.
M. Bélisle: Cela concerne les achats de certains produits
sans limite de montant tels que vivres, fruits et légumes pour des
régions autres que Québec et Montréal.
M. Marx: Oui, un instant. Règlement
d'approvisionnement.
M. Bélisle: C'est publié, M. le ministre, sous un
décret, dans cette forme-ci par la suite. J'ai la formule originale qui
a été signée par quelqu'un au ministère de la
Justice de l'époque, en 1985, bien entendu.
M. Marx: Je pense que c'était mon
prédécesseur, M. Pierre Marc Johnson, autrefois chef de
l'Opposition.
M. Bélisle: C'est exact, M. le ministre. À la page
2 de cette entente, au paragraphe 3, on énumère les principes de
base guidant te ministère de la Justice. À cette époque,
il n'existait pas de ministère du Solliciteur général; la
loi n'a été adoptée que le 10 décembre 1986, soit
après le 2 décembre 1985. Donc, c'était le
ministère de la Justice qui procédait à l'octroi de ces
contrats.
Je lis, aux principes de base qui gouvernent l'achat de vivres, de
fruits et de légumes pour des régions autres que Montréal
et Québec, quatre principes au paragraphe 3. Je fais lecture directement
du texte: "Pour sa part, te ministère, par la signature de cette
entente, a la responsabilité d'octroyer les contrats selon les principes
de l'approvisionnement public, basé sur les appels d'offres - c'est le
premier principe, le ministère doit suivre les appels d'offres - et ta
compétition entre les fournisseurs". C'est le deuxième principe
de base. Je continue: "II incombe au ministère de respecter les
règlements en vigueur (notamment le règlement 2400-84)"; c'est le
troisième principe.
Et quatrième principe: "et les procédures émises
par le directeur général des achats". Je suppose, que c'est le
directeur général des achats du gouvernement.
Vous connaissez les principes de l'entente 400-01, M. le ministre de la
Justice? M. le Solliciteur général par Intérim, vous
connaissez ces... Est-ce que cela va?
M. Marx: Oui, oui.
M. Bélisle: Dans le cas de la Pizzeria Rouanda Inc., Je
lis qu'on a procédé par soumission sur invitation. C'est exact?
Vous voyez cela dans la colonne "articles de réglementation". On n'est
pas allés en appel d'offres par voie des journaux. Est-ce que vous me
comprenez?
M. Marx: Vous dites que c'est un contrat qui était...
M. Bélisle: Ce n'est pas moi qui le dis. ce sont les
documents.
M. Marx: Vous dites que c'est un contrat qui était... Le
contrat à la Pizzeria Rouanda inc., à Rouyn.
M. Bélisle: Soumission sur invitation, à
l'avant-dernière colonne, articles de la réglementation.
M. Marx: Soumission sur invitation, c'est ça.
M. Bélisle: Cela va? M. Marx: Oui.
M. Bélisle: Au document que je viens de vous
référer qui est le fameux décret 400-01 du 20
décembre 1984, dans le même article que je viens de vous lire
tantôt, il y a un dernier paragraphe qui dit ceci: "De plus, le directeur
général des achats invite le ministère à recourir
à l'appel d'offres publié dans les journaux, même pour les
achats de moins de 100 000 $, lorsque les circonstances le permettent."
Première condition. Deuxième condition: "lorsqu'il est plus
avantageux de le faire".
Je voudrais savoir, dans ce cas spécifique d'octroi de contrat de
pizzas pour un montant total de 94 000 $, quelles sont les circonstances
particulières qui ont permis à votre prédécesseur,
l'ex-député d'Anjou, de ne pas passer par la procédure
d'appel d'offres dans les journaux.
M. Marx: J'imagine, c'est difficile à croire, en relisant
tout cela. Peut-être M. Johnson avait une faiblesse pour les pizzas de la
Pizzeria Rouanda inc. À part cette réponse, M. le
Président, il faut que je vérifie avec mes fonctionnaires
pourquoi...
M. Bélisle: M. le Solliciteur général par
Intérim, deuxième question. Dans ce cas de contrat
accordé...
Le Président (M. Marcil): Vous prenez la question en
note?
M. Marx: Je prends la question en note et je vais demander aux
fonctionnaires du ministère de vérifier pourquoi cela a
été donné par soumission sur Invitation - c'est ça?
- sans qu'on ait suivi l'entente 400-01. (16 heures)
M. Bélisle: Et quelles circonstances particulières
ont permis de ne pas procéder par appel d'offres dans les journaux. Vous
voyez que 94 000 $, c'est très près de 100 000 $, et on dit:
"lorsque les circonstances le permettent." Je veux savoir quelles sont ces
circonstances particulières.
Deuxième question, M. le Solliciteur général par
intérim, comment a-t-iI été plus avantageux pour le
gouvernement et le ministère de la Justice - parce qu'on dit, à
la deuxième condition: lorsqu'il est plus avantageux de le faire" -
comment cela a-t-il été plus avantageux de ne pas procéder
par cette méthode de publication d'appels dans les journaux, d'avis par
les journaux? Pourquoi ne pas avoir respecté l'entente signée
entre le ministère et le directeur général du Service des
achats du gouvernement?
Ce sont mes deux premières questions. Ensuite, j'aimerais savoir
- vous ne connaissez pas la réponse, M. le Solliciteur
général par intérim?
M. Marx: Non, mais c'est une bonne question, M. le
Président.
M. Bélisle: D'accord.
M. Marx: Peut-être que j'aurais posé cette
même question quand j'étais dans l'Opposition mais M. Johnson ne
m'a jamais fourni ces documents.
M. Bélisle: M. le Solliciteur général par
intérim.,,
M. Marx: Je vais trouver la réponse.
M. Bélisle: ...j'aimerais savoir, est-ce que vous
connaissez le manuel de l'approvisionnement du Service général
des achats du gouvernement? Vous savez qu'il y a un manuel.,.
M. Marx: Oui.
M. Bélisle: ...qui donne effectivement... Vous avez l'air
de ne pas l'avoir connu, vous autres, pendant que vous étiez là.
On va vous le montrer aujourd'hui.
Le Président (M. Marcil): Posez la question au
ministre.
M. Marx: Oui, je sais que ça existe. Oui.
M. Bélisle: Cela existe, C'est un manuel complet qui
permet aux fonctionnaires ou aux administrateurs ou aux chargés, aux
responsables des ministères de procéder à l'achat de biens
et de services gouvernementaux. J'ai dans les mains une copie du manuel de
l'approvisionnement, chapitre III, sujet 3, paragraphe 3, daté du 21 mai
1987, nouvelle édition, mais c'est la même édition que
l'ancienne qui existait à l'époque. Je vais vous faire lecture
d'une page qui est fa page 4: "Appels d'offres de 2000 $ à 99 000 $ pour
des achats lorsqu'il y a protocole d'entente entre le directeur
général des achats et le ministère ou l'organisme." C'est
le cas qui nous préoccupe dans le cas de la Pizzeria Rouanda et du
ministère de la Justice parce qu'il existe un protocole d'entente qui a
été signé. Je vous lis l'article 13: "La Direction
générale des approvisionnements exige que ces appels d'offres
soient faits par écrit, soit par appels d'offres sur invitation selon
tes procédures établies par les ministères respectifs ou
soit par appels d'offres publics."
Dans le présent cas, M. le Solliciteur général par
intérim, j'aimerais savoir quelle était la procédure
spécifique d'appels d'offres sur invitation du ministère de la
Justice de l'époque. Conformément au manuel, il doit y en avoir
une Qui décide qui est sur la liste? Combien de noms met-on sur la
liste? On devrait être capable de nous dire combien de personnes
pouvaient être possiblement invitées à soumissionner pour
fournir de la nourriture pour la prison, le centre de détention de
Rouyn-Noranda. Avez-vous une petite idée là-dessus, M. le
Solliciteur général par Intérim? Pas de petite
idée, hein?
M. le Solliciteur général par intérim, toujours au
même article...
M. Marx: Je ne sais pas. Quand Je suis allé à
Rouyn-Noranda la dernière fois j'ai vu quelques petites pizzerias et
j'ai mangé dans une couple, mais je ne peux pas vous dire combien de
restaurants il y a qui...
M. Bélisle: M. le Solliciteur général par
intérim dans ce fameux manuel que tous les fonctionnaires doivent
suivre, l'article 13 continue, en b), de la façon suivante: "La
Direction générale des approvisionnements recommande que le
nombre minimum de fournisseurs appelés à soumissionner soit le
suivant: 2000 $ à 4999 $, au moins cinq fournisseurs; 5000 $ à
9999 $, au moins sept fournisseurs; 10 000 $ à 49 999 $, au moins dix
fournisseurs; 50 000 $ à 99 999 $, au moins quinze fournisseurs."
J'aimerais savoir combien de personnes ont été invitées,
dans ce cas-ci spécifiquement, à fournir de la nourriture pour le
centre de détention de Rouyn-Noranda, le 1er avril 1985. Est-ce que vous
avez une petite réponse là-dessus, à savoir qui
étaient les gens qu'on a invités?
M. Marx: Cela va faire travailler du monde
pour trouver cette réponse, mais on prend note. M.
Bélisle: Mais est-ce que vous avez... M. Marx: On prend note.
M. Bélisle: ...est-ce que vous avez dans vos dossiers le
nombre de personnes qui ont été invitées?
M. Marx: Un instant! M. le Président, on a trois
soumissionnaires intéressés: Pizzeria Rouanda inc., La Pitance
enr. et La Maison québécoise. Pizzeria Rouanda, c'était
4,25 $ le repas; La Pitance, c'était 4,84 $ et l'autre, c'était
7,25 $. Mais je n'ai pas la réponse, M. le Président. Les
fonctionnaires sont en train de vérifier le dossier. On n'a pas
transporté tous les classeurs du ministère. Ici. On a un certain
nombre de dossiers mais on va vérifier. On va essayer de vous donner la
réponse.
M. Bélisle: M. le Solliciteur général par
intérim, je lis, ici, au même article 13 du même document,
du manuel de l'approvisionnement, que la Direction générale des
approvisionnements recommande - bien entendu, il y a une obligation de principe
de respecter la recommandation, donc je suppose que le ministère se sent
un petit peu moralement obligé d'appliquer la recommandation qu'il s'est
engagé de suivre en vertu de l'entente de principe qui est à
côté. On dit: "La Direction générale des
approvisionnements recommande que les paragraphes 11b et 12b à 12d de la
présente procédure s'appliquent à ces appels
d'offres."
Allons voir 11b; 11b "recommande que les appels d'offres se fassent
selon le principe de rotation afin de contacter tous les fournisseurs
susceptibles d'offrir les meilleures conditions". J'aimerais savoir, dans le
présent cas, si le principe de la rotation a été
appliqué et qui avait le contrat avant le 1er avril 1985.
M. Marx: ...le service de la pizza ou des hot dogs.
M. Bélisle: Oui, peut-être. Ou peut-être de la
nourriture plus saine que la pizza. On n'est pas rendu à la question de
la valeur nutritive de ces aliments. On y viendra tantôt.
M. Marx: D'accord, d'accord, je comprends la question.
M. Bélisle: Vous comprenez le principe de la rotation?
Quand on... La pizza, M. le Solliciteur général par
intérim, qu'est-ce que ça vient faire dans tout cela, dans les
vivres, tels les fruits et les légumes?
Quand je regarde l'ancien arrêté en conseil...
M. Marx: II y a des tomates, là-dedans.
M. Bélisle: J'essaie de suivre et je comprends
très, très mal. Je vois un changement, M. le Solliciteur
général par intérim, entre les arrêtés en
conseil qui prévalaient auparavant, le 2591-77 et le 2593-77, où
on disait que tout contrat d'achat est conclu par le directeur
général des achats du gouvernement et où on arrivait aux
achats de vivres, de fruits et de légumes - il y avait des exceptions -
pour livraison hors des régions de Montréal et de Québec.
On parlait de vivres, de fruits et de légumes.
Maintenant, dans le 2400-84, on a changé les termes pour "l'achat
de certains biens spécialisés, périssables, ou
utilisés exclusivement par quelques ministères". Est-ce que vous
croyez que c'est approprié de procéder de la façon dont on
l'a fait pour accorder des contrats, M. le Solliciteur général
par intérim, d'achat de pizzas pour des montants de 94 000 $? Est-ce que
c'est une bonne mesure, une bonne norme? Est-ce que c'est de la bonne
administration? Je ne comprends pas.
M. Marx: C'est-à-dire que, dans les régions
où on a des prisons sans cuisine, c'est la pratique. Et c'est encore la
pratique, j'imagine, de demander aux restaurants de fournir des repas. Je n'ai
jamais visité une prison sans cuisine, encore. Mais, maintenant,
peut-être que je vais en visiter.
C'était pour fournir des repas. C'était peut-être de
la pizza, peut-être des salades ou du poulet. Ce n'était pas
nécessairement de la pizza, même si c'est venu d'une pizzeria.
M. Bélisle: Est-ce que la durée du contrat pour
lequel on a demandé des soumissions sur invitation, dans le cas de la
pizza, c'était pour une période d'une année?
M. Marx: Oui, une année financière.
M. Bélisle: Est-ce que c'était la règle au
ministère de la Justice, dans le passé, avant le 2
décembre 1985, d'accorder des contrats de nourriture pour des
périodes fixes d'une année? Cela pourrait nous permettre de
comparer une période à l'autre et voir si cela augmente d'une
année à l'autre. Autrement dit, est-ce que, avant le 2
décembre 1985, il y a des contrats qui ont été
accordés pour sept mois dans une région, pour six mois dans une
région et pour un an dans une autre région?
M. Marx: Normalement, c'étaient des contrats annuels; mais
cela aurait pu arriver que ce ne soit pas annuel, que ce soit pour quelques
mois, par exemple si une cuisine de prison a été fermée.
S'il restait seulement sept mois, on a donné un contrat de sept
mois.
M. Bélisle: C'est arrivé...
M. Marx: Quand un fournisseur se désistait ou que quelque
chose arrivait à un fournisseur, on donnait le contrat à un autre
fournisseur.
M. Bélisle: Est-ce que ce n'est pas le contraire qui est
arrivé dans le cas du restaurant Pot-au-feu Inc., qui vient aussi dans
les autres - les engagements 17 et 1 - où la durée, dans ces cas,
n'était pas d'une année, mais de sept mois et demi?
M. Marx: Dans le cas du restaurant?
M. Bélisle: Pot-au-feu Inc.
M. Marx: Porte...
M. Bélisle: Les engagements 17 et 1.
M. Marx: D'accord.
M. Bélisle: II y a deux engagements. Il y en a un,
l'engagement 17, qui est de 62 000 $, et l'engagement 1 est de 67 000 $. Vous
comprenez bien, M. le Solliciteur général par intérim, si
on veut faire de la bonne administration, il faut comparer des quantités
comparables dans des périodes comparables.
M. Marx: Au Pot-au-feu, je vois cela.
M. Bélisle: Je veux juste comprendre si, dans certains
cas, comme dans le cas de la pizza, c'est accordé pour un an et si, dans
d'autres cas, on n'avait pas de règle, pas de mesure, pas de normes
administratives et qu'on accordait cela pour sept mois et demi dans un cas,
cinq mois dans un autre cas, huit mois dans un autre cas et six mois dans un
autre cas.
M. Marx: L'ancien Solliciteur général n'avait pas
d'intérêt dans ces restaurants, si |e comprends bien - personne ne
m'a posé la question encore - ou ses amis - ou ses cousins ou ses
anciens partenaires. Je trouve que les questions sont intéressantes et
très détaillées. Pour le restaurant Pot-au-feu inc., ce
contrat couvre ta période du 15 août 1984 au 31 mars 1985, donc ce
n'est pas pour une année au complet. On va essayer de vérifier si
les contrats ont été octroyés selon les règlements
et directives en vigueur à l'époque, c'est-à-dire en 1984,
quand M. Johnson était ministre de la Justice, Procureur
général et Solliciteur général.
M. Bélisle: Vous devez comprendre, M. le Solliciteur
général par intérim, qu'il est très facile de
prendre un contrat - en vertu de la réglementation, article 9,
décret 2400-84 - estimé à une valeur d'au-delà de
100 000 $ pour une année, de le scinder et de diminuer le nombre de
mois; au lieu de douze mois, on peut le réduire à sept ou six
mois et éviter ainsi la procédure d'appel d'offres par les
journaux. Est-ce que vous me suivez bien?
M. Filion: Moi, si je voulais suivre, je voudrais bien savoir
à quel engagement on est. C'est tout.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 18.
M. Bélisle: On est toujours à l'engagement 18.
M. Filion: C'est parce que vous avez parlé du restaurant
Pot-au-feu. Si c'est un autre numéro...
M. Bélisle: J'essaie de comprendre les
durées...
M. Filion: D'accord.
M. Bélisle: ...faire une bonne...
M. Filion: Non, parfait. Alors, je veux juste savoir...
M. Bélisle: ...comparaison administrative. M. Filion:
...sur quel engagement on est.
M. Bélisle: On va revenir au restaurant Pot-au-feu,
tantôt.
M. Filion: Pas de problème. Je veux juste savoir sur quel
engagement on est.
M. Bélisle: Le pot est au feu!
Une voix: Il se promène d'une cuisine à
l'autre.
M. Filion: II n'y a pas de problème, pour autant qu'on me
dit que le président..
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît!
M. Filion: ...est satisfait et qu'on est à l'engagement
18.
Une voix: On va arriver au dessert tantôt!
M. Marx: M. le...
M. Filion: On est dans la pizzeria.
M. Marx: M. le Président...
Le Président (M. Marcil): Continuons notre...
M. Marx: ...ce n'est pas si important si le député
de Taillon ne comprend pas la question parce qu'on ne lui demande pas la
réponse.
Une voix: II n'était pas là, à
l'époque.
M. Marx: Juste pour comprendre, vous dites qu...e Le
député dit que, si c'est un contrat de douze mois, il faut
procéder par le...
M. Bélisle: M. le ministre, ce que je veux savoir, c'est,
si au ministère de la Justice avant le 2 décembre 1985, lorsque
des contrats de nourriture étaient accordés et que l'estimation
du fonctionnaire du service des achats était d approximativement de 100
000 $ pour une année, il pouvait, dans certains cas, dire. Je ne
considère pas le contrat sur une base dune année, je le
considère sur une base de cinq ou six mois, et éviter la
procédure d'appel d'offres public publié dans les Journaux tel
qu'exigé par l'article 9. (16 h 15)
Quand je regarde les 94 000 $. Ici, c'est drôlement près de
100 000 $, M. le ministre, et, quand je compare à d'autres, je me pose
de sérieuses questions. Je voudrais savoir s'il y a des directives.
Est-ce que le ministre de l'époque s'est occupé de
vérifier ces cas-là? Est-ce que te sous-ministre a regardé
la procédure administrative? Est-ce que le ministre de l'époque
s'est occupé de faire préciser les normes administratives pour
l'octroi de contrats dans son ministère ou était-ce simplement du
"free for all?
M. Marx: On me dit, M. le Président, qu'en ce qui concerne
les prisons autour de Montréal il y avait une entente avec le Service
des achats du gouvernement et que les directeurs de prison pouvaient faire
appel aux soumissions pour les besoins de leur institution.
M. Bélisle: Vous ne répondez pas à ma
question.
M. Marx : J'essaie, j'essaie. J'en ai rien à...
M. Bélisle: On peut peut-être vous laisser faire une
recherche, M. le ministre.
M. Marx: ...cacher en ce qui concerne cette question.
M. Bélisle: Comment expliquer, M le Solliciteur
général
M. Marx: Si je ne donne pas de réponses complètes
à ce moment-ci, on va vous écrire les réponses en
détail. Je vais déposer les réponses auprès de la
secrétaire de la commission
M. Bélisle: Comment expliquez-vous, M. le
Solliciteur...
M. Marx: Je peux déposer un document qui fait état
des contrats, du nombre de repas, du coût et des institutions en
question. J'ai cela pour les années 1983-1984, 1984-1985, 1985 1986,
1986-1987 et cela couvre un grand nombre de prisons.
M. Bélisle: Comment se fait-il, à votre avis, M. le
Solliciteur général par intérim, que, dans le
décret 2400-84, lorsque le gouvernement de l'époque a
modifié les arrêtés en conseil 2591-77 et 2593-77 pour
tenter soi-disant d'améliorer la situation, le gouvernement de
l'époque n'ait pas obligé les ministères concernés
qui achetaient de la nourriture, des vivres, des fruits et des légumes
à procéder comme dans le cas des agences de
sécurité et d'investigation? On y viendra tantôt parce
qu'il y a un arrêté en conseil spécifique là-dessus.
Comment se fait il qu'il n'ait pas été obligé de recourir
au fichier du Service des achats du gouvernement? Avez-vous une opinion
là-dessus?
M. Marx: J'imagine que c'était à cause d'un
protocole d'entente entre le directeur général des achats du
gouvernement, d'une part, et le ministère de la Justice, d autre
part.
M. Bélisle: Qui est le 400-01. Exact?
M. Marx: Oui, c'est cela. Avez-vous ce contrat?
M. Bélisle: Oui, 400-01 signé le 20 décembre
1984. Cela va?
M. Marx: C'est cela. On va vérifier si les contrats ont
été accordés conformément à cette
entente.
M. Bélisle: Alors que le décret 2400 84 lui a
été adopté le 31 octobre 1984 environ deux mois avant
l'entente spécifique avec le ministère de la Justice et le
directeur général des achats du gouvernement. Autrement dit on a
fait une exception après la règle générale. C'est
ce qu'on a fait dans le temps. Est ce vous me suivez bien, M le Solliciteur
général par intérim?
M. Marx: Oui.
M. Bélisle: Quelle est la raison spécifique pour
cela?
M. Marx: On a fait cette entente, M. le Président, parce
qu'il s'agissait de produits périssables. C'était difficile
d'aller en soumission. On a voulu faire bénéficier les
régions. C'est pourquoi on a demandé cette dérogation
qu'on trouve dans l'entente.
M. Bélisle: Pour le moment, cela va aller
Le Président (M Marcil): Cela va, M. le
député de Mille Îles. Est ce que I' engagement...
M. Filion: On a encore une autre question.
Le Président (M Marcil): Sur le même engagement.
M. Filion: Oui, sur le même engagement. Je n'ai pas fait
d'enquête, mais je suis content de voir que le ministre répond aux
demandes d'avis du député de Mille-Îles, alors qu'on a
tellement de difficulté à en obtenir sur d'autres sujets...
M. Marx: Je réponds...
M. Filion: Est-ce que le fait...
M. Marx: Minute, M. le Président. Les questions du
député de Mille-Îles portent sur des sujets dont les
réponses se trouvent dans les documents. Je fais la lecture des
documents. Le député de Mille-Îles a déjà les
documents. Pour les questions que le député de Taillon va
poser...
M. Fllion: Puisque vous prenez avis de l'engagement 18 et qu'on
va avoir une réponse, à l'oeil, uniquement à l'oeil...
M. Marx: L'engagement 18, c'est quoi?
M. Filion: Celui qu'on vient d'étudier. La pizzeria.
À l'oeil uniquement, je vais vous soumettre trois
éléments. Premièrement, dans tes quatre lignes qu'on a -
on a à peu près 15 mois sur cet engagement - il est écrit
"biens périssables". Je remarque que lorsqu'il s'agit de biens
périssables on procède, me semble-t-il - après avoir revu
la liste des engagements rapidement -par soumission sur invitation. Dans l'avis
que vous allez nous donner - vous n'êtes pas obligé de nous donner
une réponse complète - est-ce qu'il est possible qu'il y ait un
lien entre te fait que lorsque des biens périssables étaient
requis... Probablement qu'on en avait besoin pas dans neuf mois, mais, comme
c'étaient des biens périssables, par définition le contrat
devait commencer assez rapidement, ou parce que l'autre fournisseur avait
manqué à son contrat, comme cela est arrivé
occasionnellement. Premièrement, la notion de biens périssables.
Deuxièmement, je remarque également que les soumissions sur
invitation ont été faites après le mois de décembre
1985, encore une fois pour des biens périssables, donc de la nourriture,
principalement pour les centres de détention. Troisièmement, je
pense que vous l'avez signalé, les pizzerias en Italie et un peu partout
au Québec ne font pas uniquement de la pizza. J'ai eu l'occasion de
visiter un des centres de détention pendant l'excellente tournée
qu'on a faite et je l'ai constaté qu'effectivement - il me semble que
c'est dans la région de l'Estrie ou à Sherbrooke - un contrat
semblable avait été octroyé. Je vous donne uniquement ces
trois éléments, non pas parce que je veux recommencer tout le
débat. SI vous vouiez réagir...
M. Marx: On a donné ces contrats pour la nourriture parce
que les détenus avaient faim!
M. Filion: Oui. Je pense qu'il est bon de le signaler, il semble
qu'on aurait pu l'oublier!
M. Marx: II y a une autre réponse que j'aimerais donner au
député, M. le Président. Ce sera la dernière fois
qu'il visitera la vieille prison de Sherbrooke. J'ai demandé qu'on la
ferme depuis des années. Nous avons pris la décision de
construire une nouvelle prison à Sherbrooke et même une à
Trois-Rivières. Vous savez que j'ai demandé à mon
prédécesseur, pendant des années, de fermer ces deux
prisons moyenâgeuses. Nous avons pris la décision de le faire.
Une voix: Bonne nouvelle.
M. Marx: Bonne nouvelle. Je suis sûr que le
député de Taillon est d'accord avec cela.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Le député de Lac-Saint-Jean va suivre
vos paroles de près.
M. Marx: Ah, mais J'espère.
Le Président (M. Marcil): Cet engagement est
vérifié sous réserve des réponses. Bien. Vous
intervenez. M. le député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Non, cela va. C'est simplement pour l'autre.
Le Président (M. Marcil): Vous appelez quel
engagement.
M. Brassard: Comme je l'avais annoncé, M. le
Président, j'aurais quelques questions sur un engagement
déjà vérifié, l'engagement 14 de septembre 1986
J'avais avisé te ministre que j'avais quelques questions à poser
à ce sujet.
Le Président (M. Marcil): Donc, on appelle l'engagement 14
de septembre 1986.
M. Brassard: II s'agit, comme vous le savez, d'un contrat de
services pour agir à titre d'agent négociateur dans le cadre de
la négociation du renouvellement de la convention collective du Syndicat
des constables spéciaux du gouvernement du Québec, pour une
période de 18 mois, qui a été accordé à la
firme Denis et Comtois, de Montréal. En fait, on revient à des
engagements déjà vérifiés.
Le Président (M. Marcil): L'engagement de ce matin qui
avait été vu et pour lequel il avait déjà
annoncé qu'il reviendrait cet après-midi. L'engagement 14 de
septembre 1986.
M. Brassard: Donc, un contrat de 34 830 S à Denis et
Comtois. Première question: Est-ce que, M. le ministre, vous êtes
au courant du fait qu'une partie de ce contrat accordé à Denis
et
Comtois a été accordée en sous-traitance,
pourrait-on dire, à la firme McDougall, Caron?
M. Marx: Je ne suis pas au courant du tout. Une voix: Pardon?
M. Marx: Je ne suis pas au courant de cela, M. le
Président.
M. Brassard: Vous n'êtes pas au courant de cela?
Mme Bleau: Pardon, monsieur.
M. Brassard: Oui.
Mme Bleau: Pourriez vous... Je l'ai, moi...
M. Brassard: Vous ne pouvez pas le trouver parce que cela fait
partie des engagements déjà vérifiés. J'avais
avisé la présidence, au début de la séance ce
matin, que je comptais revenir avec quelques questions sur un engagement
déjà vérifié. Comme c'est l'habitude. C'est
l'engagement 14 de septembre 1986.
Le Président (M. Marcil): Oui. C'est l'engagement 14 de
septembre 1986.
Mme Bleau: Moi, je l'ai, M. le...
Une voix: Le fournisseur, c'est Denis et Comtois.
M. Brassard: C'est Denis et Comtois. Oui, c'est cela.
Mme Bleau: M. le Président, j'aimerais qu'il repose la
question, qu'on n'a pas comprise.
M. Brassard: Très bien, madame. Alors, la question est
très simple. Donc, il y a un contrat de 34 830 $ qui est accordé
à Denis et Comtois dans le cadre de négociations de convention
collective. La question que je pose au ministre: Est-ce exact, compte tenu d'un
certain nombre d'affirmations ou d'allégations qui ont circulé
dans les médias, cet été, qu'une partie de ce contrat a
été finalement assumée par sous-traitance, en quelque
sorte, par la firme McDougall, Caron? Est-ce que c'est exact et pour combien
des 34 830 $?
M. Lefebvre: M. le Président, je vous invite à
rappeler... Un instant, M. le ministre, s'il vous plaît!
Le Président (M. Marcil): Juste une seconde, je vais
reconnaître le député de Frontenac, sur une question de
règlement.
M. Lefebvre: Le député de Lac-Saint-Jean, c'est
assez fréquent d'ailleurs, dans ses questions, inclut des affirmations.
Alors, it ne faudrait pas qu'on prenne pour acquis que ce qu'il affirme comme
étant vrai l'est en réalité et, particulièrement,
lorsqu'il fait référence à des textes de journaux. Il ne
dépose pas les textes des entrevues qui auraient été
faites ou peu Importe, les commentaires de Journalistes qui remonteraient aussi
loin que juin, juillet 1987. Alors, M. le Président, on sait, dans un
premier temps, que de citer un journaliste, ce n'est pas la preuve du fait
révélé dans le texte du journal en question et à
plus forte raison, lorsqu'on y va que de mémoire, qu'on ne dépose
pas les copies des journaux en question, des textes en question. On ne peut pas
prendre, alors, pour acquis que ce qu'a dit le député de
Lac-Saint-Jean est vrai. J'aimerais qu'on formule une question comme cela doit
être fait et ne pas inclure dans la question plein d'affirmations qui ne
sont pas véridiques, qui ne sont pas prouvées.
Le Président (M. Marcil): Cela va. J'aimerais reconnaître
le député de Taillon. (16 h 30)
M. Filion: II y a à peine cinq minutes, le
député de Mille-Îles questionnait - je vous écoutais
- le Solliciteur général sur un contrat octroyé en 1984
à Pizzeria Rouanda. Et, en expliquant toutes sortes de choses, le
ministre a répondu: Les engagements financiers sont un exercice
parlementaire pour permettre aux députés de vérifier
l'octroi des contrats et l'utilisation des fonds qui en sont faits ainsi que
l'exécution de ces contrats.
Le Solliciteur général, s'il est assez grand, M. le
Président, pour répondre aux questions du député de
Mille-Îles, je prétends qu'il est assez grand pour répondre
aux questions du député de Lac-Saint-Jean qui portent sur
l'engagement du contrat de 34 000 $ à Denis et Comtois. C'est clair.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, ce que j'ai retenu comme question...
M. Marx: J'ai la question.
Le Président (M. Marcil): ...à moins que j'aie
perdu une partie de la question...
M. Marx: Non, non.
Le Président (M. Marcil): Une seconde, M. le ministre. Ce
que j'ai retenu de la question du député de Lac-Saint-Jean est ce
qui suit: la firme Denss et Comtois aurait donné une partie du contrat
à une autre firme qui s'appelle McDougall, Caron et vous avez
posé comme question: Quelle était la portion du montant d'argent
qui avait été octroyée pour ce sous-contrat? Est-ce la
question que vous posez?
M. Brassard: À savoir d'abord si c'est exact
qu'il y a eu une partie du contrat qui a été
accordée à la firme McDougall, Caron, et combien?
M. Marx: Dans le cas du contrat de 34 830 $, it s'agit d'une
prolongation de l'engagement...
M. Brassard: C'est un renouvellement.
M. Marx: ...de Me Michel Denis, de la firme Denis et Comtois, et
du remboursement de certains de ses frais aux conditions décrites
à titre d'agent négociateur pour les négociations de
renouvellement de la convention collective du Syndicat des constables
spéciaux du gouvernement du Québec, expirée le 31
décembre 1985.
Je comprends que M. Denis était négociateur, porte-parole
à la table des négociations et c'est lui-même qui a fait
tout te travail. Je n'ai pas d'autre information, je n'ai pas d'information
qu'il y avait un sous-traitant dans ce dossier, mais Je ne vois pas comment
parce que c'était lui qui était le négociateur et le
porte-parole. Comprenez-vous, M. le Président?
Le Président (M. Marcil): Je comprends très bien
votre réponse. Elle est très claire.
M. Marx: C'est l'information que l'on me donne et que j'ai dans
le dossier.
M. Brassard: M. le Président. M. Marx: Dans le...
Le Président (M. Marcil): Vous pouvez continuer, M. le
ministre, si vous voulez qu'on...
M. Marx: Dans le CT, c'était écrit de prolonger
l'engagement de M. Michel Denis comme agent négociateur et porte-parole
gouvernemental dans la négociation de renouvellement de la convention
collective et ainsi de suite. Donc, il agit lui-même. À la table,
on l'a vu, j'imagine. On n'a pas vu sa soeur, son frère, son oncle, son
père, on n'a pas vu d'autres personnes, on l'a vu, et il a
facturé le ministère pour le temps qu'il a passé dans ces
négociations.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, on sait comment cela
fonctionne, des négociations. C'est clair qu'il y a un porte-parole
à la table, autour et derrière tout cela, on sait fort bien qu'il
y a des recherches, des démarches et des analyses qui se font. Le
porte-parole à la table des négociations peut demander à
d'autres de les faire. Si je comprends bien, vous n'êtes pas en mesure de
me dire si, sur les 34 830 $ accordés à Denis et Comtois, il n'y
en a pas eu une partie qui a été accordée à
d'autres personnes, à une autre firme. Vous n'êtes pas en mesure
de me dire cela. Il n'y a pas de fonctionnaire dans votre ministère en
mesure de vous Infirmer cela. Franchement.
M. Marx: Le sous-solliciteur général me confirme et
m'assure qu'à la connaissance des gens, au ministère, le contrat
a été exécuté par Michel Denis, de Denis et
Comtois, lui-même. Les honoraires de M. Denis étaient de 85 $
l'heure et il a facturé 85 $ l'heure.
M. Brassard: M. le Président. M. Marx: C'est toute
l'information qu'on a. M. Brassard: M. le Président,
écoutez... M. Marx: Si vous avez plus d'informations. M.
Brassard: Là, vraiment...
M. Marx: Si le député de Lac-Saint-Jean a plus
d'Informations que nous, il faut...
M. Brassard: ...il y a des limites à l'Ignorance de la
part du ministre. J'ai Ici, entre les mains, un communiqué de presse
émanant de l'ex-SollicIteur général, M. Gérard
Latullppe, intitulé "Me Gérard Latulippe explique sa
démission".
M. Marx: Oui.
M. Brassard: Au point 3, c'est écrit: Quant au contrat de
services octroyé à la firme d'avocats Denis et Comtois, Me
Latulippe nie être intervenu de quelque façon que ce soit pour
suggérer à celle-ci de requérir les services de sa
compagne pour remplir le mandat qui lui avait été confié.
De fait - c'est le communiqué de presse, je pourrai le déposer -
trois avocats de chez McDougall, Caron ont travaillé à ce dossier
à la demande de Me Michel Denis.
M. Marx: M. le Président, le député se
trompe royalement!
M. Brassard: Ah! je me trompe!
M. Marx: II y avait d'autres contrats avec Denis et Comtois, mais
ce n'est pas pour cet engagement.
M. Brassard: Concernant ce dossier de Denis et Comtois...
M. Marx: Ce n'est pas le dossier dont on discute.
M. Brassard: Ce n'est pas l'engagement 14 de septembre 1986?
M. Marx: Non, pas à notre connaissance, sûrement
pas.
M. Brassard: C'est dans un autre engagement que Denis et Comtois
a refilé des sous-contrats à la firme McDougall, Caron?
M. Marx: Si l'ancien Solliciteur général a dit
cela, ce devrait être vrai.
M. Brassard: Vous n'êtes pas au courant, vous?
M. Marx: Pour moi, le contrat est à l'étude. M.
Brassard: Vous n'êtes pas au courant?
M. Marx: Je suis au courant de cette déclaration qu'il a
faite.
M. Brassard: Si cela ne concerne pas l'engagement 14 de septembre
1986...
M. Marx: Non, cela ne concerne pas, à notre...
M. Brassard: ...cela concerne quel engagement?
M. Marx: Cela concerne un contrat de moins de 5000 $, à ma
connaissance.
M. Brassard: Cela concerne un contrat de moins de 5000 $?
M. Marx: En dessous de 5000 $. À ma connaissance, c'est
cela. Il a fait référence à cela.
M. Brassard: C'est à un contrat en dessous de 5000 $ qu'il
fait référence quand il parle du contrat de services
octroyé à la firme d'avocats Denis et Comtois?
M. Marx: L'information que j'ai, c'est cela, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela va pour
l'engagement 14?
M. Marx: Cela fera une bonne question à poser lors de la
période des questions demain. Je ne peux pas répondre à
cela aujourd'hui, étant donné les contraintes de cette
commission. J'aimerais, mais...
M. Brassard: Est-ce qu'à votre connaissance il y a
d'autres contrats accordés par l'ex-Sol-liciteur général
à certaines firmes qui ont finalement bifurqué vers McDougall,
Caron?
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît,
j'aimerais, M. le député de Lac-Saint-Jean, que vous vous
intéressiez au même... Je m'excuse! Il faudrait au moins que vous
posiez des questions sur l'engagement dont on discute présentement,
à moins que d'autres engagements vous amènent à poser ces
questions. En ce qui concerne l'engagement 14, je pense que la réponse
est assez claire.
M. Marx: Pour ce qui est du contrat de 34 000 $, à notre
connaissance - je répète, à notre connaissance iI n'y a
pas eu de contrats qui ont été donnés à d'autres
personnes. Pour ce qui est de l'autre contrat, le contrat que j'ai
mentionné, de moins de 5000 $, j'ai fait la vérification
après que le député de Taillon m'eut posé la
question en Chambre.
M. Brassard: C'est le contrat du 28 novembre 1986...
M. Marx: C'est cela.
M. Brassard: ...de 4850 $? C'est le contrat dont parle Me
Latulippe dans son communiqué de presse?
M. Marx: C'est cela, 4850 $, des frais de voyage de 88 $ et des
frais pour les photocopies de 2,95 $, donc un total de 4940,95 $. Le
député de Taillon m'a déjà posé une question
sur cela en Chambre. Par la suite, j'ai fait la vérification. Il me fera
grand plaisir de répondre encore demain, à la période des
questions...
M. Brassard: C'est pour ce contrat que trois avocats de
McDougall, Caron ont reçu des mandats?
M. Marx: Je ne sais pas combien d'avocats ont travaillé.
Il est bien possible que ce soit trois.
M. Brassard: C'est l'affirmation de M. Latulippe.
M. Marx: II y a effectivement une partie du contrat qui a
été exécutée par des avocats de
McDougall, Caron, pour ce petit contrat de moins de 5000 $.
M. Brassard: Pour les 34 830 $, votre affirmation, comme
Solliciteur général, c'est que c'est entièrement et
exclusivement Denis et Comtois qui a assumé le contrat?
M. Marx: Oui, je n'ai aucune autre Information. J'ai
demandé à mes fonctionnaires de vérifier et ils n'ont
aucune autre information.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela va pour
l'engagement 14 du mois de septembre 1986?
M. Brassard: Oui, merci.
Le Président (M. Marcil): Avez-vous un engagement? Non. La
formation ministérielle passe son tour, donc, je vais revenir...
M. Brassard: Ce sera pour mon collègue de Taillon.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le député
de Taillon,
M. Filion: On peut peut-être suspendre quelques minutes, M.
le Président.
Le Président (M. Marcil): On va suspendre les travaux pour
deux minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 41)
(Reprise à 16 h 51)
M. Filion: Oui, M. le Président, d'abord, je voudrais dire
au...
M. Marx: Est-ce que le député de Lac-Saint-Jean
nous a quittés?
Le Président (M. Marcil): Non, non. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Filion: Non, cela ne me dérange pas de répondre
à la question. De toute façon, c'est public depuis une couple de
jours. Le porte-parole de l'Opposition en ce qui concerne le Solliciteur
général, c'est le député de Lac-Saint-Jean.
Étant donné qu'à l'intérieur de notre formation
politique on jouit d'une grande solidarité et étant donné
qu'il y a certains dossiers qu'il ne connaissait pas. je vais terminer les
engagements financiers pour le bénéfice de mon collègue,
M. le député de Lac-Saint-Jean. En même temps, je signale
au ministre qu'il ne me perdra pas, quand même, en matière de
justice ni pour ce qui est des questions linguistiques. Quand je parle des
questions linguistiques, comme il est responsable de l'application des lois, il
devrait être responsable de l'application de la loi 101; je suis
convaincu, pour toutes ces raisons, que le fait que je me sépare de lui,
comme Solliciteur général, ne devrait pas - et je l'espère
- le rendre trop malheureux et que nous aurons l'occasion de continuer à
nous côtoyer dans le dossier de la justice ainsi que dans le dossier
linguistique. Donc, ceci explique le fait que je vais terminer l'étude
des engagements financiers...
M. Marx: Cela me fait un peu de peine que...
M. Filion: ...que j'avais préparée. Il y en a
énormément, on va essayer d'en étudier la plupart.
Voilà.
M. Marx: M. le Président, cela me fait un peu de peine que
le député de Taillon ne s'occupe plus du dossier du Solliciteur
général, mais je crois maintenant que l'Opposition a finalement
compris que la division du ministère est permanente, qu'il faut deux
critiques comme il faut deux ministres...
Le Président (M. Marcil): Cela va.
M. Marx: ...et qu'il est très difficile pour une personne
de porter les deux chapeaux.
Le Président (M. Marcil): Je vais reconnaître le
député de Taillon.
Engagement déjà vérifié
Décembre 1986
M. Filion: Je voudrais appeler l'engagement 13 de décembre
1986.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 13 de
décembre 1986.
M. Filion: M. le Président, II s'agit d'un contrat de
services pour agir à titre de conseiller et de représentant du
Solliciteur général dans le dossier des négociations des
conditions de travail des membres et des officiers de la Sûreté du
Québec, pour la période du 1er avril 1986 au 31 mars 1988. Le
fournisseur: Conseillers en gestion et rémunération CGR inc.; le
montant de l'engagement: 100 000 $. Cela va?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Je voudrais savoir du Solliciteur
général combien ont coûté, au total, les
négociations avec les forces policières.
M. Marx: J'aimerais dire, M. le Président, que le
négociateur en question était Jean-Marc Boily. Il a
déjà négocié pour le gouvernement
précédent dans ce même dossier. Donc, c'est quelqu'un qui a
vraiment la compétence voulue dans ce dossier. Vous voulez savoir...
M. Fiiion: Combien ont coûté, au total... M. Marx:
D'accord, je vais vous donner...
M. Filion: ...les négociations avec les forces
policières?
M. Marx: M. le Président, on m'explique que les
négociations étaient faites par un comité paritaire, dont
chacune des personnes était nommée membre et c'est difficile de
dire exactement le montant de ces honoraires, dans les négociations avec
la Sûreté du Québec.
M. Filion: Approximativement. Je vous réfère, pour
vous aider, à l'engagement 10 d'avril 1987 avec CGI, 80 000 $ cette
fois-là, et à l'engagement 14 de mai 1987 pour 40 000 $. Au
total, approximativement - si le ministre ne peut pas me donner des chiffres
exacts - combien ont coûté tes négociations de la
convention collective avec les membres de la Sûreté.
M. Marx: Bien, Je...
Le Président (M. Mardi): M. te député de
Taillon, en attendant que...
M. Marx: Je ne peux pas donner le total. On peut dire que les
honoraires, pour la personne que je viens de nommer, étaient de 17
530,87 $. en 1986-1987, et de 50 040,89 $. en 1987-1988, pour un total, pour
ces deux ans, de 67 571,65 $. Mais, comme je viens de le dire, M. le
Président, il était négociateur pour le gouvernement
précédent aussi.
M. Filion: Ma question, c'était au total, ce
n'était pas sur le rôle de M. Boily comme tel. Je pense qu'il est
conseiller, presque, en matière actuarielle, en matière de
conditions de travail, en tout cas...
M. Marx: Comme je viens de vous le dire, ce poste est dans un
comité paritaire de quelques personnes. Donc, c'est difficile de
faire...
M. Filion: En ce qui concerne...
M. Marx: Comprenez-vous ce que je veux dire? Parce qu'il y a des
fonctionnaires qui ne sont pas à contrat et il y a d'autres personnes...
Oui?
M. Filion: Est-ce que vous prenez avis de ma question? Ce serait
Intéressant, je pense, de le savoir.
M. Marx: Oui, cela m'intéresse aussi, si on peut faire la
part des choses.
M. Filion: Approximativement.
M. Marx: Bien. En ce qui concerne le comité paritaire, on
peut sortir les honoraires qui ont été payés aux personnes
à qui on a payé des honoraires, les gens qui étaient
membres du comité paritaire. Il y avait des fonctionnaires et il y avait
des gens de l'extérieur, mais, pour les deux personnes de
l'extérieur, on va essayer de vous fournir le montant de leurs
honoraires. D'accord? On prend avis pour cela...
M. Filion: Si possible, ma question était plus
globale...
M. Marx: II faut sortir les factures et tout cela.
M. Filion: D'accord, mais ma question était plus globale.
Concernant l'ensemble du dossier des négociations, bien sûr, il y
a des représentants qui siègent au comité paritaire, mais
l'ensemble du dossier... En tout cas, je laisse cela à votre...
M. Marx: Mais Je...
M. Filion: C'est-à-dire à l'avis que vous prenez.
Si c'est possible d'avoir le protrait global.
M. Marx: Je vais essayer de fournir ce portrait.
M. Filion: D'accord.
M. Marx: Parce que te comité paritaire siège
à longueur d'année.
M. Filion: Est-ce que le ministre dispose, au moment où
l'on se parle, de la liste des administrateurs de la corporation Conseillers en
gestion et rémunération CGR inc.? (17 heures)
M. Marx: Est-ce que cette question a déjà
été posée, M. le Président, lors d'une autre
étude des engagements financiers?
Le Président (M. Marcil): Ce sont des... M. Filion: Non,
c'était CGI. M. Marx: C'était CGI. Ah bon!
M. Filion: La question porte sur CGR là et après
cela, elle va porter sur les liens entre les deux.
M. Marx: Bon, pour les directeurs de CGR, je prends note de la
question et on va vous fournir la réponse. On va écrire à
la secrétaire de la commission. Cela va faire beaucoup de lecture pour
le député de Taillon durant ses vacances de Noël.
M. Filion: Est-ce que le ministre est en mesure de nous informer
du lien qui existe entre la corporation CGR inc. et CGI inc.?
M. Marx: Pour cela, vous devez demander à votre
recherchiste de faire l'étude ou à la
Bibliothèque de l'Assemblée nationale qui a des chercheurs
qui sont très efficaces. Il faut les utiliser.
M. Filion: Le contrat dont on parle, c'est un contrat
négocié?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Ce n'est pas un contrat sur Invitation, sur appel
d'offres, etc.?
M. Marx: Comme les péquistes ont fait quand ils
étaient au pouvoir.
M. Filion: C'est un contrat négocié.
M. Marx: Comme les péquistes ont fait quand ils
étaient au pouvoir.
M. Filion: Je pose au ministre des questions sur...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: ...l'existence de cette compagnie et les liens qui
peuvent exister entre cette compagnie et d'autres compagnies et le ministre me
dit qu'il s'en fout.
M. Marx: Non, j'ai dit que je ne peux pas demander aux
fonctionnaires de mon ministère de faire des études parce que
cela Intéresse le député de Taillon. Il peut nous demander
n'importe quoi: Où les directeurs achètent-ils leurs souliers?
Qui travaille pour eux? Est-ce qu'ils font ça et qu'est-ce qu'ils font
là? Je pense que ce n'est pas pertinent pour mol, Si vous voulez faire
la recherche pour savoir quels sont les liens entre des gens qui travaillent
pour le gouvernement, c'est à vous de le faire.
M. Filion: Est-ce que...
M. Marx: Parce que ce sont les mêmes conseils...
M. Filion: ...c'est la procédure habituelle de la part du
ministre de confier des mandats à des corporations...
M. Marx: Ce n'est pas moi qui al confié...
M. Filion: ...sans connaître le nom des administrateurs de
ces corporations? Est-ce que c'était dans la pratique habituelle du
bureau du ministère du Solliciteur général...
M. Marx: Cela...
M. Filion: Laissez-moi terminer ma question, peut-être.
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...de négocier directement des contrats avec
des corporations sans connaître le nom des administrateurs, des
actionnaires de ces corporations et les liens qui peuvent exister entre ces
corporations et d'autres corporations?
M. Marx: Mais, en vertu des CT 147001 du 12 décembre 1983,
152442 du 28 août 1954, 153394 du 20 novembre 1984 et 157279 du 2 juillet
1985, M. Jean-Marc Boily. président de la firme Conseils en gestion et
rémunération CGR Inc. était désigné comme
membre du comité paritaire et conjoint, représentant du
Solliciteur générai dans des discussions relatives aux conditions
de travail des officiers de la Sûreté du Québec. On a suivi
la procédure déjà établie par les péquistes
avant nous et on a fait exactement la même chose. Ce sont les CT d'avant
et les CT d'après. Il n'y a rien d'extraordinaire dans tout cela.
M. Filion: Quelle est l'adresse de ta corporation?
M. Marx: Vous pouvez même poser des questions à
Pierre Marc Johnson, il va vous donner les mêmes réponses que
mol.
M. Filion: Quelle est l'adresse de la corporation?
M. Marx: L'adresse de la corporation, c'est à
Québec. C'est 500 est, Grande-Allée, suite 1410, Québec,
Québec, G1R 2J7. Si vous voulez lui écrire, le code postal est
Inclus. Est-ce qu'on a le téléphone? Non.
M. Filion: Donc, M. le Président, sous réserve des
documents qui devront être produits... Est-ce que je me trompe? Quand le
ministre prend avis comme cela, il a quinze jours pour envoyer à la
commission les réponses...
M. Marx: Le ministre a le temps nécessaire...
M. Filion: ...aux questions qui ont été
laissées en suspens?
M. Marx: Le ministre a le temps nécessaire.
Le Président (M. Marcil): Le ministre a un délai
raisonnable, mais je pense que c'est à peu près quinze jours.
M. Filion: Non, mais ma question ne porte pas sur le délai
raisonnable de quinze jours... C'est une question de directive. Est-ce bien
quinze jours?
M. Marx: Oui, mais M. Bédard, avant moi, a pris des mois.
Il a pris six mois et huit mois de délais. Comme je l'ai dit ce matin,
Je reçois encore des réponses.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît!
M. Marx: Non, mais on va prendre le temps nécessaire et on
va fournir des réponses. On n'a pas de délai, mais je m'engage
à vous fournir
des réponses avant la fin de la session. Je pense qu'on peut le
faire très rapidement.
Le Président (M. Marcil): L'article 26 se lit comme suit:
"Un ministre dispose d'un délai de quinze jours pour répondre aux
demandes de renseignements formulées par les membres de la
commission..."
M. FiIion: C'est notre règlement.
Le Président (M. Mardi): "...lors de la
vérification trimestrielle d'engagements financiers. "Il fait parvenir
ses réponses au secrétaire de la commission qui en transmet copie
à tous les membres de la commission ainsi qu'aux services de recherche
des groupes parlementaires." C'est la pratique qui a cours.
M. Marx: Lorsqu'il a l'information en sa possession.
Le Président (M. Marcil): C'est cela. Exactement.
M. Marx: Mais si j'ai l'information en ma possession...
Le Président (M. Marcil): II n'y a rien pour obliger
quelqu'un à le faire, sauf que c'est ce qu'on prescrit comme
délai dans notre règlement.
M. Marx: Je vais faire cela avant la fin de la session.
Le Président (M. Marcil): Lorsqu'il y a
vérification trimestrielle.
M. Marx: Je vais essayer de faire cela le plus rapidement
possible.
Le Président (M. Marcil): Cela va pour l'engagement
13?
M. Marx: Oui. Il n'y a pas de problème pour cela.
Une voix: II a déjà été
vérifié.
Le Président (M. Marcil): Celui-là a
déjà été vérifié avec l'ancien
Solliciteur. M. le député de Taillon. avez-vous un autre
engagement à appeler?
M. Filion: Donc, celui-ci est vérifié sous
réserve?
Le Président (M. Marcil): II a déjà
été vérifié à l'époque de l'ancien
Solliciteur général.
M. Filion: II est déjà vérifié,
d'accord. Je voudrais appeler l'engagement 40 du mois de mars 1987.
Engagements à vérifier (suite) Mars
1987
Le Président (M. Marcil): Engagement 40 du mois de mars
1987?
M. Filion: À l'engagement 40, on va parler des automobiles
de la Sûreté du Québec. On va essayer de vous aider, M. le
ministre, à débloquer les fonds nécessaires. Je pense
qu'il ne m'a pas compris. Je disais qu'on allait essayer de vous aider, M. le
ministre, à débloquer les fonds nécessaires.
M. Marx: Oui, mais ce ne sont pas des voitures; ce sont des
camionnettes.
M. FiIion: À l'engagement 40, j'ai ici... Écoutez,
vous savez que, nous autres, comme modestes parlementaires, tout ce qu'on
reçoit, ce sont des feuilles de papier. Sur ces feuilles de papier, on a
quatre lignes qui décrivent les choses...
M. Marx: Mais il faut les lire...
M. Filion: Laissez-moi terminer. C'est écrit: "Soumissions
publiques: Contrat pour l'achat de 356 voitures..." Je fais la distinction avec
l'engagement 42 qui parle de camions. Je connais la différence.
Là, j'ai 356 voitures, camionnettes et fourgonnettes...
M. Marx: D'accord. Parfait.
M. Filion: À moins que vous ne me disiez qu'il n'y a pas
de voiture là-dedans. S'il n'y en a pas, c'est une autre erreur. Et des
erreurs dans les engagements financiers, on en a en masse.
M. Marx: Oui. Je m'excuse, M. le Président. Je n'ai pas vu
le mot "voitures"...
M. Filion: Non seulement on n'a pas vu certains engagements
financiers...
M. Marx: Je n'ai pas vu le mot "voitures"...
Le Président (M. Marcil): Cela va, M. le ministre? Le mot
"voitures" est écrit, bon, cela va. Donc, pouvez-vous répondre?
Quelle est votre question, M. le député?
M. Filion: On va essayer de se comprendre dans le dossier.
Combien y a-t-il de voitures à la Sûreté du Québec?
On parle de 356, mais combien y a-t-il de voitures proprement dites?
M. Marx: Au 31 mars, il y avait: autobus, 17; camions, 35...
M. Filion: Pas si vite.
M. Marx: ...fourgonnettes, 88, tout-terrain, 10 plus 11,
voitures. 1410 plus 2 familiales station wagons", 31, pour un total de 1591 en
plus des 13 que je viens de mentionner, 1604 véhicules. Voulez-vous les
numéros des plaques d'immatriculation aussi? Non, ce n'est pas
nécessaire?
M. Filion: M. le ministre de la Justice, vous avez un humour
à l'occasion qui, je vous avertis, ne ferait pas monter les cotes
d'écoute de Samedi de rire.
Donc, je retiens 1410 voitures sur environ 1604 véhicules.
M. Marx: Oui.
M. Filion: En date du 30 septembre 1987 une équipe de la
Régie de I'assurance automobile du Québec a procédé
à une inspection de deux autos patrouilles de la Sûreté du
Québec ayant démontré une impressionnante série de
problèmes mécaniques graves. Je vous en fais la lecture.
"L'analyse de divers points touchant la sécurité routière
a démontré que l'une des autos était toute proche de
ressortir du local d'inspection accrochée à une dépanneuse
à cause de son piteux état. Les freins, la suspension, les feux
de circulation, la modification au système antipollution, la carrosserie
percée par la rouille, des ennuis au dispositif...
Une voix: Par la nouille
M. Filion: ...du lave glace tels sont les problèmes
décelés par l'inspecteur du centre d'inspection de la
Régie de l'assurance automobile à Pointe aux-Trembles. " Ma
question au Solliciteur général est la suivante: Sur ce parc
automobile d'environ 1500 véhicules, quelle est la proportion de
voitures qui doivent être remplacées?
M. Marx: II y en avait deux dans cette condition.
M. Filion: Ces deux qui ont été inspectées?
M. Marx : C est cela, parce que...
M. Filion: On en a inspecté deux et il y en a une qui a
failli sortir sur une dépanneuse.
M. Marx: ...quelqu'un a voulu faire une manchette avec cela,
donc, la personne en question qu'on ne nommera pas a pris les deux minounes
qu'on a dans la flotte et elle est allée les faire inspecter. Je pense
que cela pourrait arriver dans la meilleure des familles.
M. Filion: Alors, ce que vous me dites...
M. Marx: Même si j'imagine qu ils ont deux.
M. Filion: Vous êtes responsable d'une partie de
I'application des lois de la route vous êtes Solliciteur
général et ministre de la Justice. Je vous demande qu'elle est la
proportion de voitures qui ont besoin d'être remplacées et vous me
dites que le 30 septembre il y en avait deux et que maintenant, il n y en a
plus.
M. Marx: Non, il y en avait deux. Il y en a peut être
d'autres qu'on va remplacer, mais quand même ma voiture n'est pas
nouvelle et on va remplacer. On remplace entre 350 et 400 voitures par
année.
M. Filion: C'est environ.
M. Marx: En vertu du kilométrage et ainsi de suite pour
chaque type de voiture.
M. Filion: Cela vous coûte environ 4 000 000 $ par
année pour remplacer 25 % de votre parc automobile.
M. Marx: Oui autour de 4 000 000 $. Cela dépend des
années et tout cela.
M. Filion: À ce moment là je dois comprendre de vos
chiffres que les voitures font quatre ans puisque vous me dites. On remplace
350 voitures par année et on a un parc au dessus de 1500 d'environ 1600
véhicules cela veut dire que c'est entre quatre et cinq ans.
M. Marx: M le Président les voitures pa trouilles sont
changées tous les deux ans mais les voitures banalisées peuvent
être gardées trois ou quatre ans, même. Vous comprendrez
qu'une voiture patrouille, c'est toujours sur la route, tandis que les voitures
banalisées ne sont pas nécessairement sur la route 24 heures par
jour et elles ne font pas le même travail.
M. Filion: En ce qui concerne les voitures qui ont plus de cinq
ans d âge est ce que vous me dites que ce sont toutes des voitures
banalisées? (17h 15)
M. Marx: II ne doit pas y en avoir beaucoup, mais ce sont des
voitures banalisées. Peut être que dans certains cas, c'est bon
d'avoir ces vieilles voitures pour faire le travail de policier "Miami Vice";
c'est toujours une vieille voiture! Il y en a une qu! est décapotable et
il y en a une autre qui est une vieille voiture banalisée.
M. Filion: Est ce que le ministre a l'intention
d'accélérer le renouvellement de la flotte automobile oui ou
non?
M. Marx: On va suivre le programme du renouvellement selon les
normes qui ont été établies au ministère. On me dit
que cette année
ce sera 525 voitures qu'on va acheter, c'est-à-dire qu'on a
ajoutées.
M. Filion: Quand vous dites "cette année", vous voulez
dire jusqu'au 1er avril 1988?
M. Marx: C'est cela. On va ajouter 525 voitures. L'an prochain,
on va ajouter 1 000 000 $ pour l'achat de ces véhicules.
Le Président (M. Marcil): Sur le même engagement
financier, concernant l'achat de voitures, est-ce que vous donnez
préférence ou est-ce qu'il y a des critères par rapport au
pourcentage de différence entre les prix pour favoriser, par exemple,
General Motors à Sainte-Thérèse?
M. Marx: On fait des appels d'offres. Parfois, c'est General
Motors pour faire plaisir à la députée de Groulx. D'autres
fois, c'est Ford ou Chrysler. À ma connaissance, on ne donne pas de
préférence à qui que ce soit. Tout cela est
négocié par le Service des achats du gouvernement, non pas par le
ministère. Il y a une certaine rotation dans les faits entre ces trois
grandes compagnies.
Mme Bleau: M. le ministre, la seule usine d'automobiles au
Québec, c'est General Motors. Je pense qu'on pourrait peut-être
faire un petit spécial de temps à autre puisque c'est la seule
usine que nous avons au Québec.
M. Marx: Je vous assure que ce sera meilleur d'avoir ces voitures
que d'avoir des Pony de la firme Hyundai pour la police.
Mme Bleau: J'en suis certaine.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon. L'engagement 40.
M. Marx: Surtout pour les policiers qui ont six pieds et deux
pouces.
M. Filion: II y a toutes sortes de modèles chez
Hyundai.
M. Marx: II y a les Pony et les Excel. C'est une excellente
voiture, aussi, en passant.
M. Filion: C'est un peu plus petit que votre limousine.
M. Marx: Je n'ai pas de limousine, M. le Président.
M. Filion: On se comprend.
M. Marx: J'ai une voiture banalisée.
Une voix: Pour ne pas dire une voiture banale.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement 40 est
vérifié?
M. Filion: Oui. M. Marx: Oui. Le Président (M. Marcil):
Vérifié.
M. Filion: Pendant que nous sommes à mars 1987, appelez
l'engagement 42.
Le Président (M. Marcil): Nous allons appeler l'engagement
42 de mars 1987.
M. Filion: Une question très simple et très courte.
C'est un contrat pour l'achat de douze véhicules de tourisme de
pénétration de marques et modèles différents pour
les besoins de la Sûreté du Québec. Je voudrais savoir ce
que sont des véhicules de tourisme de pénétration.
M. Marx: C'est pour le travail de "Miami Vice". Je peux vous dire
que la Sûreté du Québec a procédé à
l'achat de douze véhicules de tourisme en remplaçant des
véhicules nécessaires aux opérations spéciales:
surveillance, infiltration, détection d'actes criminels de la
Sûreté du Québec.
M. Filion: Ce sont des voitures banalisées? C'est
ça, la réponse?
M. Marx: C'est ça, pour faire le travail.
M. Filion: Parce que, de temps en temps, on emploie l'expression
"voiture banalisée" et ici on parle de "véhicule de tourisme de
pénétration".
M. Marx: C'est par rapport aux camions. On n'a pas voulu que vous
vous trompiez entre camion, fourgonnette et véhicule.
M. Filion: Ça va. M. Marx: C'est ça. M.
Filion: Ça va.
Le Président (M. Marcil): Engagement 42,
vérifié. Donc, je tiens pour acquis que, si vous n'appelez pas
d'engagement, le parti au pouvoir, c'est automatiquement... Ça va?
M. Filion: Toujours dans mars 1987, pour éviter de se
promener, l'engagement 24?
Le Président (M. Marcil): L'engagement 24 de mars
1987?
M. Filion: Alors, l'engagement 24 de mars 1987, je lis bien:
Contrat pour l'achat de différents structures et accessoires pour
fabriquer un kiosque d'exposition. Fournisseur: Spectralite
70 limitée, Trais-Rivières. Montant de l'engagement: 32
000 $. Est-ce qu'on peut avoir les détails que vous avez sur la
première feuille des documents qu'on vient de vous remettre sur cet
engagement-là?
M. Marx: C'est un kiosque d'exposition. Le contrat était
négocié par le Service des achats du gouvernement.
M. Filion: À quel endroit?
M. Marx: Trois-Rivières. Je m'excuse, c'est Inscrit sur la
feuille que vous avez.
M. Filion: Non, le fournisseur est à
Trois-Rivières.
M. Marx: L'exposition? L'exposition était au Salon des
aînés de Montréal, l'Exposition commerciale et industrielle
de Valleyfield, le Salon Info-Plus de Val-d'Or, le congrès de la
Fédération des policiers du Québec, le congrès de
l'Association des chefs de police et pompiers du Québec, l'Expo
provinciate du Québec, la journée "Portes ouvertes" à
l'Institut de police de Nicolet, la Journée "Portes ouvertes" au Palais
de justice de Montréal et ainsi de suite. Je ne vois pas. Si on
était dans le comté du député de Taillon, mais
étant donné le nouveau palais et tout cela, c'est bien
possible...
M. Filion: Non, non. C'est parfait. Ma question, vous avez
répondu en plein dedans. Ça coûte 32 000 $ pour construire
un kiosque. Des kiosques, vous en avez souvent, vous exposez souvent. Mais
là, je comprends que vous avez fait votre kiosque d'exposition que vous
promenez un peu partout.
M. Marx: C'est ça.
Le Président (M. Marcil): Cela va pour l'engagement
24?
M. Filion: Parce qu'à 32 000 $, si vous deviez
répéter cette dépense trop souvent, je dirais: On se
construit presque une maison mobile. Mais ça va,
vérifié.
M. Marx: Ils avaient une convention sur la prévention.
M. Filion: Pour la Sûreté du Québec ou pour
le ministère? Pour le ministère du Solliciteur
général?
M. Marx: Pour le ministère du Solliciteur
général.
M. Filion: Parfait. Vérifié.
Le Président (M. Mardi): Vérifié.
M. Filion: Toujours dans mars 1987, l'engagement 32.
Le Président (M. Marcil): Engagement 32 de mars 1987?
M. Filion: Je voudrais savoir, en ce qui concerne le
soumissionnaire M & S qui s'est désisté après
enquête d'une soumission qui était évidemment plus basse,
ce qu'est l'enquête.
M. Marx: Ce fournisseur s'est désisté.
M. Filion: Excusez, je parie de l'engagement 32, mars 1987, un
contrat de 31 000 $ à Sous-Vêtement UM inc. - ça ne doit
pas vouloir dire Université de Montréal - 31 000 $ et autres
soumissionnaires, 25 956 $. Et il y a une note après cela: non conforme,
ce fournisseur s'est désisté après enquête. Je
voudrais savoir ce qu'est l'enquête.
M. Marx: Premièrement, ce contrat était
négocié par le Service des achats du gouvernement et le
fournisseur en question, Couture M & S, s'est désisté
après enquête, c'est-à-dire qu'il n'a pas été
capable de produire cette commande à cause d'un manque de
financement.
M. Filion: Est-ce que c'est la procédure habituelle du
ministère ou, dans ce cas, du Service des achats du gouvernement?
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: Là, c'est le Service des achats du gouvernement
qui a fait l'enquête ou c'est le ministère?
M. Marx: Le Service des achats.
M. Filion: Le ministère n'a pas été
impliqué dans cette enquête?
M. Marx: Non.
M. Filion: C'est la procédure habituelle du Service des
achats du gouvernement...
M. Marx: Oui.
M. Filion: ...de vérifier les données
financières d'une entreprise qui soumissionne?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Est-ce que le ministère du Solliciteur
général ne croit pas opportun de le faire lui-même dans les
cas où il est le maître d'oeuvre du contrat?
M. Marx: On suit les règles du gouvernement.
M. Filion: Je pose la question. Est-ce que le ministère du
Solliciteur général ne vérifie pas les données
financières et les liens financiers?
M. Marx: Non. Je suis heureux quand je signe un CT et que c'est
négocié par le Service des achats du gouvernement. Je sais que
ces gens font un excellent travail, ce sont des spécialistes.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, lorsqu'on parle
de problèmes financiers, on impose, quand on va en appels d'offres, que
des compagnies qui fournissent une soumission aient des bons de garantie. C'est
probablement à ce niveau, les bons de garantie n'étaient
pas...
M. Marx: Cela peut effectivement être cela.
Le Président (M. Marcil): Cela pourrait être
cela.
M. Filion: Dans ce cas, cela n'a rien à voir avec les bons
de garantie.
M. Marx: Mais ils sont Incapables de produire la commande
à cause d'un manque de financement. S'ils peuvent avoir un bon de
garantie de 200 000 $ pour un contrat de 25 000 $, j'imagine qu'ils pourront
avoir le contrat. On a peur de recevoir des gilets sans boutons ou sans manches
ou la moitié des gilets, etc. C'est cela, le problème.
M. Filion: Quand c'est un contrat pour fournir un service, il
semble que votre vigilance soit moins grande.
M. Marx: Les pratiques ne sont pas les mêmes.
M. Filion: Les pratiques ne sont pas les mêmes. À ce
moment, on donne le contrat? C'est cela que vous nous dites.
M. Marx: On respecte les normes. S'il ne fournit pas de services,
il n'est pas payé.
M. Filion: Cela va pour...
Le Président (M. Mardi): Cela va. L'engagement 32 est
vérifié.
M. Filion: Toujours dans mars 1987, l'engagement 41.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 41 du
mois de mars 1987.
M.. Filion: C'est une dépense de 643 000 $ pour des pneus
Firestone alors que, selon les renseignements qui nous sont fournis, Uniroyal
Goodrich avait un prix pondéré de 619 000 $. Je dois comprendre
que 643 000 $ était également un prix pondéré.
J'aimerais savoir pourquoi le contrat dans ce cas n'a pas été
accordé au plus bas soumissionnaire.
M. Marx: Pondéré, cela veut dire que l'indice de
pondération est déterminé pour chaque soumissionnaire
à partir de l'indice économique et du contenu
québécois. Cet Indice est ensuite appliqué au total du
prix soumissionné. Le Service des achats du gouvernement utilise cette
méthode qui lui permet d'évaluer les soumissions selon les nonnes
du gouvernement du Québec sur le contenu québécois. Je
pense que le député de Taillon m'a souvent posé cette
question aux engagements financiers pour prévoir que ce soient des prix
pondérés et qu'on fasse bénéficier davantage les
Québécois. Il n'est pas contre cela, sûrement. (17 h
30)
M. Filion: Écoutez, le prix pondéré des
vendeurs d'Uniroyal, c'est 619 000 $. Ils n'ont pas eu la soumission alors
que... J'ai l'impression que le prix pondéré de Firestone,
c'était 643 000 $. Je voudrais savoir...
M. Marx: Non, Firestone, c'est 665 000 $, le prix soumis. Le prix
pondéré, c'est 615 000 $.
M. Filion: Ah bon! Et 643 000 $ représente quoi,
exactement?
M. Marx: C'est la disponibilité budgétaire, mais on
a dépensé 615 000 $. On a dépensé 643 000 $, je
m'excuse. C'est 615 000 $, c'est pour établir qui est le plus bas
soumissionnaire.
M. Filion: 643 000 $, c'est l'argent que cela coûte au
gouvernement?
M. Marx: Oui. Le prix pondéré ne sert qu'à
déterminer le plus bas soumissionnaire et nous payons au fournisseurs
choisi le prix soumissionné.
M. Filion: Le prix soumissionné, c'est 665 000 $. Comment
se fait-il que le montant... Ah, je comprends! D'accord, parfait.
M. Marx: Selon les...
M. Filion: II manquait 20 000 $ dans le budget pour
l'année. Parfait. Là, la lumière fut! Cela m'a pris du
temps! Cela va pour cet engagement. Je voudrais que vous appeliez l'engagement
43.
Le Président (M. Mardi): L'engagement 41,
vérifié.
M. Filion: L'engagement 43.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 43 de mars?
M. Filion: Contrat pour l'approvisionnement en fromage des trois
centres de détention de Montréal.
Le Président (M. Marcfl): L'engagement 43 de mars
1987.
M. Filion: C'est ce que je suis en train de lire. Contrat pour
l'approvisionnement en fromage des trois centres de détention de
Montréal et du centre de détention de Québec, couvrant la
période du 1er avril 1987 au 30 avril 1988,
M. Marx: Du lait, c'est cela?
M. Filion: Oui, c'est cela.
M. Marx: Des produits laitiers, dirai-je.
M. Filion: Bien, je pense que c'est du fromage.
M. Marx: Ah, c'est du fromage, oui. je m'excuse.
Une voix: Pour mettre sur les pizzas.
M. Marx: Ha! Ha! Ha! C'est du fromage pour Bordeaux, la Maison
Tanguay et le centre de prévention Parthenais. On ne sait pas si c'est
le fromage pour les pizzas que Pierre Marc Johnson a fait acheter.
M. Filion: Je voudrais savoir du ministre, maintenant Solliciteur
général par intérim, en ce qui concerne Parthenais,
quelles sont ses intentions.
M. Marx: Ah bien! Vous allez me poser cette question aux
crédits, pas aux engagements financiers.
M. Filion: Non, mais écoutez!
Le Président (M. Marcil): Vous avez l'exemple de la
pertinence.
M. Marx: C'est parce que je ne peux pas...
J'aimerais bien, mais je n'aimerais pas créer de
précédents, parce qu'après cela il va les utiliser contre
mol.
Le Président (M. Marcil): C'est bien. Est-ce que
l'engagement 43 est...
M. Filion: Je voudrais savoir du ministre s'il a l'Intention de
garder ouvert le centre de détention de Parthenais.
M. Marx: Ce sera ouvert au moins jusqu'à l'étude
des crédits et, là, on va voir.
M. Filion: Est-ce que le ministre pose des gestes, actuellement,
visant la fermeture de Parthenais?
M. Marx: M. le Président...
M. Filion: Non, mais écoutez, on parle de Parthenais.
M. Marx: M. le Président, j'ai une lettre de
Marc-André Bédard de 1977 - cela fait dix ans - où
il dit qu'il va fermer Parthenais dans une semaine.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, je vous rappelle
à l'ordre, de même que le député de Taillon. S'il
vous plaît, je voudrais que vos questions portent sur l'engagement 43 en
ce qui concerne l'achat de 129 000 $ de fromage pour trois centres de
détention.
M. Filion: Vous aimeriez qu'on parle juste du fromage, M. le
Président?
Le Président (M. Marcil): Malheureusement, nous sommes aux
engagements financiers et non pas à la période des
crédits.
M. Marx: Ce sont de "petits Québécois".
M. Filion: Moi, je parle du centre de détention. Avez-vous
objection à cela?
Le Président (M. Marcil): Si vous voulez parler de fermeture ou
d'ouverture d'un centre de détention, ce n'est pas la place pour le
moment. Donc...
M. Filion: On parle de fromage. Je sais que vous aimeriez qu'on
parle du fromage. Moi, Je n'en parlerai pas. Mais je parle du centre de
détention, par exemple, des murs et du monde qu'il y a dedans.
Le Président (M. Marcil): Je ne pourrai pas recevoir votre
question, M. le député.
M. Filion: Vous ne pourrez pas recevoir ma question...
Le Président (M. Marcil): Non.
M. Filion: ...qui porte sur le centre de détention qui
reçoit de l'approvisionnement, bien sûr, mais qui
reçoit...
Le Président (M. Marcil): M. le ministre. Mais vous parlez
des trois centres de détention. Quels sont les centres
déjà que vous aviez...
M. Marx: Bordeaux, la Maison Tanguay et le centre de
détention à Montréal.
M. Filion: Cela, c'est Parthenais.
Le Président (M. Marcil): C'est tout. Donc, posez les
questions à savoir si l'achat est conforme aux règlements au
cahier de charges et ainsi de suite. Là, vous déviez
complètement.
M. Marx: Mais, M. le Président, j'aimerais attirer
l'attention des députés de cette commission...
Le Président (M. Marcil): M. te ministre, s'il vous
plaît, M. le ministre, s'il vous plaît, à l'ordre!
M. Marx: ...sur l'article écrit par le
député de Taillon sur le réaménagement de
Parthenais.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, s'il vous
plaît, à l'ordre!
M. Filion: Je vais procéder autrement pour me conformer,
M. le Président, à votre directive que je respecte. La
période couverte par le contrat d'approvisionnement à Parthenais,
c'est laquelle?
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, pouvez-vous
répondre à cette question?
M. Marx: Combien de...
Le Président (M. Marcil): C'est très pertinent.
M. Marx: Du 1er avril 1987 au 30 avril 1988; donc, on n'a pas
mangé tout le fromage encore.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
Une voix: II va sentir bon.
M. Filion: Alors donc, jusqu'au 30 avril 1988.
M. Marx: Oui. Si le député visite Parthenais une
autre fois avant le 30 avril 1988, il sera en mesure de goûter le
fromage.
M. Filion: Non, mais je reviens sérieusement, M. le
ministre, au...
M. Marx: Je suis très sérieux.
M. Fiiion: ...centre de détention de Parthenais.
M. Marx: Oui.
M. Filion: Bien sûr, ça, c'est un exemple. S'il y a
des contrats qui se signent, etc., il y a toutes sortes de mesures à
prendre pour garder le centre de détention ouvert. L'engagement qu'on a
devant nous en est l'exemple le plus concret. Est-ce que le ministre a
l'intention de continuer à faire en sorte que Parthenais demeure
ouvert?
M. Marx: Bien, c'est-à-dire, M. le Président, que
je ne contreviendrai pas aux règles que vous avez établies...
M. Filion: Compte tenu de l'engagement.
M. Marx: M. le Président m'a dit qu'il ne fallait pas
répondre à cette question. Je n'irai pas à l'encontre des
directives du président de cette commission. Ce serait...
M. Filion: M. le Président, c'est la dernière fois
que je vais avoir une chance de poser des questions au ministre là-
dessus.
Le Président (M. Marcil): Vous pouvez toujours lui poser
la question.
M. Filion: Non, non, c'est...
Le Président (M. Marcil): M. le député, vous
avez toujours l'occasion, à la période de questions, de poser
cette question. Et je crois qu'elle serait pertinente parce que tous les
députés de cette commission seraient intéressés
à connaître la réponse du ministre lors d'une
période de questions. Mais par contre, ici, vous comprendrez que j'ai un
travail à faire, soit de faire vérifier les engagements
financiers, et je me dois de faire en sorte que les questions soient
pertinentes et se rapportent réellement au sujet malgré
qu'à certaines occasions cela peut paraître difficile d'invoquer
la pertinence. Mais, dans ce cas-ci, je pense que c'est évident.
M. Filion: Comme je vous l'ai signalé tantôt, c'est
la dernière fois que j'interrogerai le ministre, comme Solliciteur
général. Je le ferai comme porte-parole de mon parti, comme je le
ferai... Le ministre connaît mon intérêt pour la question de
Parthenais. Je connais son intérêt pour Parthenais puisqu'il a
signé plusieurs documents...
Le Président (M. Marcil): Mais vous ne lâchez pas,
M. le député!
M. Filion: Non, mais je soulève cela là...
Le Président (M. Marcil): Non, non, vous pouvez toujours
lui poser la question...
M. Filion: ...et je le soulève pour mes collègues,
s'il n'y a pas d'objection.
Le Président (M. Marcil): D'accord, vous pouvez toujours
lui poser la question à savoir s'il a l'intention d'acheter du fromage
à partir du
1er avril 1988 pour le centre de Parthenais. Là, je
comprendrais.
M. Fillon: Alors, compte tenu de ce que je viens de dire, M. le
Président, ma question ne passera pas par le fromage et s'il n'y a pas
d'objection autour de la table, y compris vous, et si le ministre veut bien me
répondre, je voudrais connaître ses intentions en ce qui concerne
Parthenais. Mais c'est clair. Il a déjà pris position. Nous
avons, de notre côté, déjà pris position. S'il veut
me donner son avis maintenant, qu'il me le donne. S'il ne le veut pas, qu'il ne
me le donne pas. Or, ce n'est pas une question politique. On ne renversera rien
Ici aujourd'hui avec ça. Mais le ministre connaît ma grande
préoccupation pour ce centre de détention qui, à mon avis,
doit être fermé. C'était son avis à lu! aussi quand
il était ministre de la Justice ou dans l'Opposition, mais maintenant il
est Solliciteur général aussi. Je veux juste lui demander s'il va
continuer à tenter, au moins, de trouver une solution propice aux
problèmes rencontrés par l'existence même du centre de
Parthenais à l'intérieur duquel chaque année des milliers
d'individus qui ne sont pas condamnés, qui sont présumés
innocents, vivent des conditions de détention absolument impitoyables.
Je comprends qu'on voudrait me ramener dans le fromage et sur des questions de
règlement, mais je suis sur le fond du dossier ici. Si vous voulez, on
pourrait se déplacer comme commission et aller voir cela ensemble. Vous
verriez que ma question est bien plus à propos que les trous dans le
fromage. Dans ce sens-là, donc...
Le Président (M. Marcil): M. le
député...
M. Filion: Dans ce sens-là, donc, j'adresse ma question au
ministre. Je le sais, il n'est pas obligé de me répondre. S'il
veut me répondre, qu'il me réponde; s'il n'y a pas d'objection
autour de la table, je vais vous en savoir gré, messieurs.
Le Président (M. Marcil): M. le
député...
M. Filion: Je ne pourrai pas revenir sur ce sujet-là.
Le Président {M. Marcil): M. le député de
Taillon, s'il vous plaît!
M. Filion: Voilà!
Le Président (M. Marcil): Cela pourrait être un
très bon mandat à donner à la commission, un jour, de
visiter les centres de détention. Maintenant, je regrette, j'ai
également un mandat, soit de présider cette assemblée.
À moins qu'il n'y ait une objection, est-ce que les
députés de cette commission consentent à ce que cette
question soit posée, d'une part", et, d'autre part, est-ce que M. le
ministre consent à y répondre?
Donc, c'est quoi? Êtes-vous consentants pour que la question soit
posée malgré...
M. Doyon: Le problème là-dedans, M. le
Président, c'est que la question est déjà posée.
Maintenant qu'elle est posée, que te vin est tiré, il faut le
boire. Je pense que le ministre a sûrement quelque chose à dire
là-dessus parce que le député de Taillon a fait sa
démonstration de long en large. Il a expliqué...
M. Filion: Pas de long en large...
M. Doyon: ...pourquoi il pensait...
M. Filion: ...j'en aurais pour trois heures.
M. Doyon: ...qu'il devait se faire des choses. Maintenant que le
problème est exposé à sa façon, je pense qu'on est
dans l'obligation de laisser l'occasion au ministre, qui est responsable de la
question, de nous répondre, tout simplement pour une raison - je
voudrais que ce soit bien compris - parce que, grâce à vous, M. le
Président, le député de l'Opposition a réussi
à faire un exposé qu'il avait l'intention de faire et qui est
fait maintenant. Peut-être que, si le ministre y consent, iI pourrait
répondre; je n'ai aucune objection, compte tenu des circonstances.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, c'est oui ou
c'est non?
M. Marx: C'est peut-être, non. Mais, M. le
Président...
Le Président (M. Marcil): Non, non, c'est-à-dire
que ma question est précise: Est-ce que vous voulez répondre ou
non?
M. Marx: C'est-à-dire, M. le Président... J'ai un
article devant moi du 23 avril 1987, écrit par le député
de Taillon, c'était dans La Presse. Le premier paragraphe se lit comme
suit: Le Solliciteur général, M. Gérard Latulippe, faisait
part récemment de ses décisions relativement au centre de
détention situé dans la tour de ta Sûreté du
Québec, rue Parthenais, à Montréal. Non seulement les 10e,
11e, 12e et 13e étages resteront-ils ouverts pour y détenir les
prévenus qui attendent une décision de la cour, mais encore, le
gouvernement investira plus de 5 000 000 $ pour des fins de
réaménagement. Ne voulant me satisfaire, etc., le
député allait visiter le centre, etc.
À vrai dire, M. le Président, en me préparant pour
l'étude des engagements financiers, Je ne me suis pas fait une
idée sur le centre de détention à Parthenais. Il me ferait
grand plaisir de discuter de cela avec le député de Taillon,
même s'il n'est pas le critique du ministère du Solliciteur
général. Comme il l'a dit, vraiment, il y a un problème
avec Parthenais. Il ne faut pas éviter de discuter de ce
problème. Je pense que
les mesures que nous avons prises depuis 20 ans, par exemple, la
construction d'une nouvelle prison à Sherbrooke, d'une autre à
Trois-Rivières, le nouveau Code de procédure pénale qui va
faire en sorte qu'il y aura moins de gens en prison, toutes ces mesures
ensemble vont nous permettre de trouver une bonne solution pour Parthenais. Je
dirais: C'est déjà passé parce que j'ai visité
Parthenais quelques fois il y a quelques années, quand j'étais
dans l'Opposition, et, effectivement, j'ai rencontré des gens qui
étaient là pendant 20 mois, même 23 mois pour une personne.
Je pense que c'est faire du "hard time" à Parthenais, du temps
impossible, même, dans certains cas. Avec les mesures que nous avons
prises, la construction des prisons, moins d'incarcérations et tout
cela, il faut trouver une solution pour Parthenais. C'est ce que l'on va
faire.
Je suis tout à fait d'accord avec les propos du
député de Taillon sur cette question, en général.
Dans son article, il fait état de la situation. Il a fait état de
la situation en 1987 comme moi je l'ai fait en 1981.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
M. Marx: De 1981 à 1987, on n'a pas fait beaucoup de
progrès, mais, de 1987 à 1990, on va faire
énormément de progrès.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
M. Marx: Je l'espère.
Le Président (M. Marcil): Donc, nous allons revenir
à nos fromages. Est-ce que l'engagement 43 est
vérifié?
M. Filion: Oui, on n'informe que le ministre a une
conférence de presse.
M. Marx: Merci.
M. Filion: Alors, je suggère qu'on suspende nos travaux,
qu'on reprenne...
Le Président (M. Marcil): Jusqu'à 20 heures. M.
Filion: ...à 20 heures.
Le Président (M. Marcil): Donc, les travaux sont suspendus
jusqu'à 20 heures.
M. Marx: Est-ce que c'est nécessaire de reprendre à
20 heures? Oui?
Le Président (M. Marcil): Oui. (Suspension de la
séance à 17 h 45)
(Reprise à 20 h 12)
Le Président (M. Marcil): Nous continuons nos travaux. Je
vais reconnaître le député de Taillon.
M. Filion: Avant de continuer nos travaux, normalement, on
vérifie si on a le quorum.
Le Président (M. Marcil): Ah, c'est quand quelqu'un le
demande.
M. Filion: Je l'ai déjà mentionné à
cette commission-ci.
Le Président (M. Marcil): Nous avons le quorum. Nous
sommes cinq.
M. Filion: Bien non, nous sommes quatre.
Le Président (M. Marcil): C'est cela. Il est
constaté. Un, deux, trois, quatre, cinq. À moins que vous ne
considériez...
M. Filion: Bon, on sera cinq. Parfait, on est cinq.
Une voix: Ah!
M. Filion: Non, non, je l'ai déjà dit, vous
êtes 99, si vous n'êtes pas capables d'avoir trois
députés qui s'intéressent aux engagements
financiers...
Le Président (M. Marcil): Cela va. M. le
député de Taillon.
M. Filion: Février 1987.
Février
Le Président (M. Marcil): Oui. Nous appelons les
engagements de février 1987.
M. Filion: Février 1987, numéro 16: "Contrat pour
l'achat de 10 500 paires de chaussettes d'hiver et 8240 paires de chaussettes
d'été pour les besoins de la Sûreté du
Québec. Plus bas soumissionnaire: H.N. Biron et Fils inc., Nicolet."
S'il vous plaît, attendez que je termine pour faire vos farces. "Montant
de l'engagement, 30 286 $. Soumissions demandées: 8. Soumissions
reçues: 2. Autre soumissionnaire: Tricot Richelieu Inc., 39 143,60 $."
J'aimerais que le Solliciteur général par intérim nous
dise s'il possède la liste des administrateurs de cette corporation.
M. Marx: J'aimerais dire que l'achat des chaussettes était
nécessaire pour que les policiers n'aient pas de "cold feet". Cela
serait pas mal triste... Ha! Ha! Ha! Mais c'est très important. "Cold
feet" quand ils travaillent, vous savez. Non, je n'ai pas les noms des
directeurs, mais je
vois le nom Blron. Cela peut être l'ancien ministre
péqulste, mais je n'en suis pas certain.
Une voix: Non, c'est Nicolet.
M. Marx: C'est Nicolet? Non, ce n'est pas lui. Est-ce qu'on a les
membres du conseil d'administration de cette compagnie? Non. Mais le
député peut s'informer au bureau du ministre des institutions
financières ou à la bibliothèque du Barreau du
Québec, au palais de justice à Montréal.
M. Filion: J'ai raté sa dernière réponse.
Est-ce que le ministre s'engage à déposer la liste des
administrateurs de H.N. Biron & Fils inc?
M. Marx: Non. Ce n'est pas à mot de faire cela. Je peux
dire au député où il peut avoir l'information. Mais, de
toute façon, le contrat a été négocié par le
Service des achats du gouvernement. S'il veut avoir d'autres renseignements, il
a tout simplement à téléphoner au Service des corporations
du ministère des Finances.
M. Filion: Ce n'est pas aux Finances. Ma demande au ministre est
la suivante: Quels sont les administrateurs de cette corporation''
M. Marx: Ce n'est pas pertinent.
M. Filion: C'est très pertinent, M. le ministre.
M. Marx: Pourquoi?
M. Filion: Parce qu'une compagnie, c'est un voile corporatif.
M. Marx: Ha! Ha! Ha!
M. Filion: Ce n'est pas péjoratif, un voile corporatif.
Une compagnie, c'est une personne morale. Je veux savoir quelles sont les
personnes physiques derrière cette corporation.
M. Marx: Demandez aux recherchistes de la Bibliothèque de
l'Assemblée nationale.
M. Filion: Non. D'abord, souvent en ce qui concerne les
corporations, les rapports annuels n'ont pas été envoyés.
Ils remontent à une couple d'années. Ils sont incomplets. Ce que
je fais, c'est que je demande au ministre de me dire qui sont les
administrateurs de la corporation qui ont reçu, de la part de son
ministère, la somme de 30 286 $. Il s'agit d'une entreprise de
Nicolet.
M. Marx: Oui. Mais pour le Solliciteur général et
pour le ministère de la Justice, on a un budget d'environ 1 000 000 000
$. On fait affaire avec plusieurs compagnies. À chaque fois que le
député de Taillon va me faire une crise pour connaître les
noms des directeurs d'une compagnie, je ne peux pas dégager mes
fonctionnaires, qui sont très occupés à des dossiers
importants, pour aller faire la recherche qu'il peut faire lui-même.
M. Filion: Mais, pour vous, le montant de 30 000 $ qui est
l'argent de nos contribuables, ce n'est pas important?
M. Marx: Je n'ai pas cette Information sur les compagnies. C'est
comme si vous me demandiez: Est-ce que vous avez acheté des pantalons
chez Eaton? Je n'ai pas les noms des directeurs. Chez Simpsons, non plus. Chez
Pilon, non plus. On a des factures de centaines de milliers de compagnies au
ministère. On ne fait pas d'enquêtes ou de
vérifications.
M. Filion: Oui, vous faites des enquêtes à
l'occasion. On l'a vu cet après-midi, M. le ministre. Je ne sais pas
pourquoi vous dites cela.
M. Marx: Mais si vous pensez...
M. Filion: Parce que, dans le fond, une compagnie qui fait
affaire avec le gouvernement et qui reçoit l'argent des contribuables,
je suis convaincu que, même si, pour vous, signer des CT, cela se fait le
plus vite possible, dans le genre débarrassons-nous-en et j'aime mieux
ne pas savoir ce qu'il y a dedans, vous nous avez déjà
expliqué votre philosophie... Mais moi, en tant que parlementaire, je
veux savoir où vont les fonds. Une compagnie, vous le savez, hein,iII y
en a de toutes les sortes.
M. Marx: Quand je signe un CT, comme le CT en question, je fais
une demande pour un produit et le contrat est négocié par le
Service des achats du gouvernement. Entre parenthèses, M. le
Président, peut-on fumer dans cette salle?
Le Président (M. Mardi): Non. M. Marx: Non, d'accord.
Le Président (M. Marcil): C'est défendu en vertu de
la loi.
M. Marx: D'accord. Quelqu'un m'a posé la question en
arrière. Je voulais seulement savoir.
Le Président (M. Marcil): Non. Votre question est
très pertinente.
M. Filion: Je dois avouer que je l'avais allumée avant
qu'on ait quorum.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Marcil): Vous voyez comment la discipline
est appliquée ici.
M. Filion: Non, c'est réglé.
Des voix: II fume à la cachette.
M. Filion: Non, mais l'Idée, M. le ministre, est que je ne
demande pas ce renseignement dans le cas de toutes les corporations. J'ai des
raisons de vous le demander pour celle-ci. SI je vous donne les raisons, cela
va donner lieu à un long débat que j'ai, d'ailleurs,
déjà eu avec vous...
M. Marx: Donnez-moi les raisons... M. Filion: ...et que je veux
éviter. M. Marx: Donnez-moi les raisons.
M. Filion: Ah non! Je ne vous les donne pas. Ce que je dis comme
parlementaire, c'est que je veux savoir qui sont les gens derrière cette
compagnie.
M. Marx: Je veux m'assurer, M. le Président...
M. Filion: Si vous me dites non, M. le ministre, vous aliez vivre
avec votre réponse. Vous allez dire non à un parlementaire qui
veut avoir de l'information sur une compagnie qui a eu un contrat de 30 000 $.
Le Service des achats du gouvernement, lui, je ne peux pas l'asseoir ici. Il ne
vient pas, sauf erreur, en commission parlementaire défendre ses
engagements financiers. Celui qui est devant moi, c'est le Solliciteur
général qui signe; c'est lui qui est responsable et c'est
à lui que je pose la question.
M. Marx: Étant donné les menaces que le
député de Taillon m'a proférées, je ne peux pas
vivre avec de telles menaces, M. le Président; donc, je me soumets et je
trouverai l'Information.
M. Filion: L'engagement 20.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 20.
M. Filion: On va lire cela. C'est quand même
intéressant: "Supplément pour porter à 230 880,16 $ le
coût de la fourniture des services de gardiennage de la tour nord de
Place Desjardins, Montréal, afin de tenir compte d'une majoration du
nombre d'heures sur une base annuelle de 15 648 à 22 424. Fournisseur:
Agence de sécurité Oméga Inc. Montant de l'engagement: 45
112,32 $."
Et je réfère le ministre du même souffle, pour ne
pas revenir inutilement sur la même chose, à l'engagement 18 de
mai 1987. Je comprends que cela en fait deux, mais je pense qu'on est capables
de les traiter non pas en même temps, mais l'un à la suite de
l'autre, comme on parle de la même chose. L'engagement 18 de mai 1987,
uniquement pour bien saisir la portée de ma première question,
c'est un "con- trat pour la fourniture des services de gardiennage à la
tour nord de Place Desjardins, à Montréal, pour une
période de trois ans." Le plus bas soumissionnaire était
Sécurité Alfid Itée, à Montréal. C'est un
contrat de 643 600,65 $.
Est-ce que, premièrement, le ministre peut nous dire ce qu'il y a
exactement dans la tour nord de la Place Desjardins, qui mérite du
gardiennage sur cette base? J'ai l'impression que ce sont les bureaux du
Solliciteur général, mais on verra. Deuxièmement, quelle
est la période couverte par ces deux contrats: le contrat 20 de
février 1987 et le contrat 18, s'il peut s'y référer?
M. Marx: M. le Président, en ce qui concerne l'engagement
20, lors de la signature du contrat initial, le nombre d'heures avait
été fixé à 15 648. Toutefois, afin de pallier
à des coupures d'effectifs et aux exigences signifiées à
la Direction des services de sécurité et de protection par les
intervenants du palais de justice de Montréal, pour des besoins
pressants à l'intérieur de ce palais de justice, il a
été nécessaire de rapatrier le personnel permanent qui
était affecté à la tour nord de Place Desjardins et de le
remplacer par du personnel contractuel, ce qui a nécessité un
ajout de 6776 heures sur une base annuelle.
Je vais vous donner des renseignements, premièrement, sur les
ministères et organismes occupant la tour nord de Place Desjardins.
Cette tour est occupée en presque-totalité par le
ministère du Revenu et, en raison des besoins particuliers de
sécurité que nécessitent les activités de ce
ministère, fait partie de la liste des édifices dont la
sécurité a été placée par décret sous
la responsabilité du Solliciteur général. Par ailleurs,
d'autres ministères et organismes occupent des locaux aux étages
supérieurs. Il s'agit du ministère des Affaires municipales, du
ministère de l'Energie et des Ressources, de la Société
d'habitation du Québec, ainsi que du Bureau de l'évaluation
foncière.
Deuxièmement, quant à la nature des besoins pressants au
palais de justice de Montréal, malgré sa responsabilité
à cet égard, le service de sécurité n'est pas
toujours en mesure d'assurer une présence de constables spéciaux
dans les salles d'audiences des tribunaux siégeant en matière
criminelle. Or, durant cette période, divers procès similaires
ont nécessité des mesures de sécurité
particulières et additionnelles.
Troisièmement, quant au motif de l'utillisation de personnes
contractuelles plutôt qu'occasionnelles, le ministère fait
couramment appel à des agences de sécurité sur une base
contractuelle lorsque les travaux exécutés ne requièrent
pas de personnel ayant un statut d'agent de la paix, de constable
spécial. Cette pratique rationnelle permet d'économiser la
différence entre ce que coûte un constable spécial et un
agent de sécurité. Le coût des services d'un agent de
sécurité représente moins de 50 % du coût des
services d'un constable spécial. Le ministère n'a jamais
embauché de constables spéciaux occasionnels. La convention
collective ne prévoit, d'ailleurs, pas cette
éventualité.
M. Filion: D'accord. Je vous remercie. C'est pour quelle
période, finalement, les 230 000 $...
M. Marx: 230 000 $? Une minute.
M. Filion: ...qui se trouvent à être la
totalité du contrat qui a été donné à
l'Agence de sécurité Oméga?
M. Marx: Où est le contrat? Engagement 20, c'est 45 000
$.
M. Filion: D'accord, vous avez raison, 45 000 $, mais c'est
écrit: "Supplément pour porter à 230 000 $...
M. Marx: C'est cela, il faut...
M. Filion: ...le coût de la fourniture des services de
gardiennage...
M. Marx: ...trouver les autres CT. 1er novembre 1984
jusqu'à mai 1987.
M. Filion: Bon. Donc, c'est...
M. Marx: Un instant. Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Prenez tout le temps pour
répondre, M. le ministre.
M. Marx: Avril 1986 à mai 1987.
M. Filion: Donc, pour une période d'un an, 230 000 $, pour
des services de gardiennage à Agence de sécurité
Oméga pour la tour nord de la Place Desjardins. C'est ça?
M. Marx: Oui. C'est cela. Une addition de 45 000 $. Oui.
M. Filion: Je m'excuse de devoir vous référer
à l'engagement 18 de mai 1987, mais comme il s'agit de la même
bâtisse, c'est-à-dire la tour nord de la Place Desjardins,
j'aimerais connaître la période de l'engagement 18 de mai 1987
pour le même immeuble, encore une fois, un contrat de 643 000 $ à
Sécurité Alfid Ltée.
M. Marx: Cela a commencé le 23 mai 1987... M. Filion:
D'accord.
M. Marx: ...pour trois ans. Ce sera pour une période de
douze mois avec possibilité de renouvellement pour deux périodes
additionnelles et successives de douze mois chacune. L'autre contrat
était de 230 000 $, comme vous l'avez bien dit. Donc 643 000 $ pour
trois ans, je pense qu'il peut y avoir une économie ici.
Le Président (M. Marcil): Simplement pour fins
d'information, là, vous fonctionnez sur deux engagements.
M. Filion: Oui, mais...
Le Président (M. Marcil): Un du mois de mal...
M. Filion: ...M. le Président, on va rester à
février 1987...
Le Président (M. Marcil): D'accord, cela va.
M. Filion: Je m'en sers uniquement pour fins de
référence...
Le Président (M. Marcil): À titre de
référence. D'accord cela va.
M. Filion: ...et aux fins d'un questionnaire cohérent et
compréhensible. Vous ne trouvez pas cela, M. le ministre, un petit peu
cher, finalement? C'est presque t 000 000 $ que cela coûte...
M. Marx: Pour trois ans.
M. Filion: ...aux "payeurs de taxes".
M. Marx: Non. 600 000 $ pour trois ans.
M. Filion: En plus des 230 000 $ pour quatre ans, cela
coûte 1 000 000 $...
M. Marx: Pour quatre ans.
M. Filion: C'est du gardiennage ça. À la tour nord
de la Place Desjardins, si j'ai bien saisi votre réponse - vous me
corrigerez si je l'ai mal saisie - ce sont des bureaux qu'il y a là.
Vous avez dit: le ministère du Revenu, le ministère des Affaires
municipales...
M. Marx: Oui, mais il y a, entre guillemets, "des malades" qui
montent dans les bureaux de ces ministères. Au ministère du
Revenu, il faut donner une certaine sécurité.
Le Président (M. Mardi): Oui, mais il y a également
le ministère des Affaires municipales, le ministère de
l'Énergie et des Ressources...
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: II y a des ministères, je te comprends. Mais il
n'y a pas, en soi, de matière litigieuse ou de matière
conflictuelle en partant, d'une part. D'autre part, la Place Desjardins
n'appartient pas au gouvernement du Québec, la tour nord, non plus. Le
gouvernement du Québec
est un locataire de cette tour-là et, si vous me laissez
terminer, cela va coûter 1 000 000 $ de gardiennage. Je trouve cela cher
un petit peu. (20 h 30)
M. Marx: Oui, mais il faut dire que, pour le ministère du
Revenu, iI faut donner une certaine protection, prendre des mesures de
sécurité en ce qui concerne les banques de données, les
dossiers. On ne veut pas qu'il y ait des fuites comme cela s'est passé
au fédéral. Écoutez, on a trouvé les dossiers des
contribuables à Toronto, à Vancouver, Je pense aussi. C'est un
service de gardiennage de 24 heures par jour.
M. Filion: Est-ce que les propriétaires de la Place
Desjardins, n'offrent pas eux-mêmes, une certaine sécurité
à l'ensemble de leurs édifices?
M. Marx: II y a une certaine sécurité. Quand vous
allez au complexe Desjardins, vous allez voir qu'il y a des agents en bas, mais
ils ne contrôlent pas l'accès à ces tours, comme iI faut le
contrôler. Cela coûte 200 000 $ par année ça.
Comprenez que Sécurité Alfid, c'est 8,44 $ de l'heure. Je pense
que ce serait difficile d'avoir des permanents au gouvernement à 8,44 $
de l'heure. Ce sont juste les députés qui travaillent pour
ce...
Des voix: Moins que cela.
M. Filion: Je ne mets pas en doute, disons, la piètre
qualité du contrat ou le fait que cela coûte cher pour payer des
gardiens. Ce sur quoi je m'interroge, c'est l'ensemble de l'opération.
Ce n'est pas, parce que 8,44 $ de l'heure, c'est cher ou pas cher. Cela
dépend du point de vue où l'on se place. Pour celui qui le
reçoit, ce n'est pas beaucoup. Celui qui le paye, c'est pas mal.
Mais je me place plutôt dans le cadre suivant: le gouvernement est
locataire d'un édifice. C'est seulement une tour. Il y en a d'autres. Il
y a au moins trois tours à Place Desjardins, sauf erreur. Donc, ce n'est
pas au rez-de-chaussée. Ce n'est pas dans les basilaires, etc. C'est sur
tes étages, qu'on paye 230 000 $ de gardiennage par année.
M. Marx: Oui. Ce sera moins pour les trois prochaines
années. Mais, on ne veut pas qu'il arrive ce qui est arrivé au
gouvernement précédent où des dossiers des ministres
fédéraux ont circulé partout. Cela a causé beaucoup
de problèmes à nos collègues, au parlement du Canada, qui
étaient ministres à l'époque, parce qu'il y avait des
fuites. Donc, on prend toutes Ees mesures possibles pour éviter de
telles fuites.
M. Filion: C'est pour cela que vous réussissez de bien
meilleures fuites, dont celle du budget lui-même.
M. Marx: Ah, ça, ce n'était pas la même
chose.
M. Filion: Ah! Ah!
M. Marx: Ce n'est pas le même genre de fuite. Moi, je suis
sûr que le député de Taitlon préférerait
qu'il y ait une fuite du budget qu'une fuite de son rapport d'impôt.
M. Filion: Je pense que le gouvernement libéral a eu le
record, en matière de fuites. En tout cas, je pose la question, vous
m'avez répondu...
M. Marx: C'est ça.
M. Filion: Je pense que cela va.
M. Marx: Oui.
M. Filion: II y a un contrat de trois ans.
M. Marx: Vous avez visité Parthenais...
Le Président (M. Marcil): L'engagement 20 est
vérifié.
M. Marx: Maintenant, c'est le temps de visiter le
ministère du Revenu et de voir ce que c'est.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 20 du mois de
février. Est-ce qu'on continue dans le mois de février, M. le
député de Taillon?
M. Filion: Je reviens à l'engagement 20. Quelle
était la date du contrat original?
M. Marx: Je pense que c'est M. Johnson qui a signé le
contrat original, non? On a changé de firme. Je pense que c'est M.
Johnson qui a fait ces changements. Je peux vous lire cela. "Le 1er novembre
1984 entrait en vigueur un contrat de services octroyé à la firme
Cambec sécurité et Investigation inc., pour le gardiennage de la
tour nord, de la Place Desjardins, pour un total de 15 648 heures,
annuellement. Le taux horaire soumis par la firme, était de 6,28 $. Ce
taux horaire a été indexé, conformément aux clauses
du contrat, à deux reprises: le 22 février 1985: 6,94 $; le 29
janvier 1986: 7,42 $.
M. Filion: C'est quelle date?
M. Marx: Le 29 janvier 1986: 7,42 $.
M. Filion: À quelle firme?
M. Marx: Canbec sécurité et investigation Inc. "Le
CT 160856 du 29 avril 1986 autorisait le ministère à
déroger à l'article 62a du règlement concernant les
contrats de services afin d'autoriser la signature d'un contrat avec la
firme
Agence de sécurité Oméga, afin de poursuivre le
contrat signé avec ta firme Canbec sécurité et
Investigation, compte tenu que cette dernière cessait toutes ses
opérations le 30 avril 1986. Le nombre d'heures était
Inchangé, soit 15 648, et le taux horaire demeurait le même, 7,42
$. Le taux sera indexé à nouveau te 1er janvier 1987." Il sera
porté à 8,01 $. Ce contrat prendra fin le 31 octobre 1987."
Voilà. J'apprends ces choses en même temps que vous, M. le
Président.
M. Fillon: Donc, si Je comprends bien, le contrat avec
Oméga a été négocié. Il n'y a pas eu de
soumission, ni d'appel d'offres, ni d'invitation.
M. Marx: Ils avaient soumissionné pour le contrat
original.
M. Filion: Ils avaient soumissionné deux ans
auparavant.
M. Marx: C'est cela. L'autre a cessé de...
M. Filion: C'était le deuxième pour le contrat
original.
M. Marx: C'est cela. M. Filion: Alors, cela va.
Le Président (M. Marcil): Cela va pour l'engagement 20?
Nous allons appeler l'engagement.
M. Filion: L'engagement 7 de mars 1987. Mars (suite)
Le Président (M. Marcil): L'engagement 7, s'il vous
plaît, de mars 1987.
M. Filion: II serait intéressant d'avoir le montant des
autres soumissions, ce qu'on n'a pas dans tes renseignements qui nous sont
fournis.
Une voix: Mars 1987?
M. Filion: Oui, madame. L'engagement 7.
M. Marx: Vous voulez avoir quoi?
M. Filion: Vous n'avez pas écouté ma question.
M. Marx: Pardon?
M. Filion: Ma question concernait le montant des autres
soumissions.
Le Président (M. Marcil): Ah, les montants, oui Canada
Dentaire, 21 022 $; Dépôt dentaire Canada, 21 626 $; Compagnie
Dentaire America inc., 21 084 $; Globdent ltée, Montréal,
soumission partielle. Le gagnant était...
M. Filion: Le gagnant, cette fois-ci, est à 29 000 $.
C'est cela qui est surprenant, alors que les trois que vous venez de me
nommer...
M. Marx: C'était le vrai gagnant. Ha! Ha!
M. Filion: Ah, il a gagné. Mais expliquez-nous cela.
M. Marx: Je vais vous expliquer cela. Il n'y a pas de
problème.
M. Filion: II y a des soumissions partielles on peut l'expliquer
d'un mot?
M. Marx: Cela veut dire qu'ils n'ont pas soumissionné
complètement. Ha! Ha!
M. Filion: Non, mais écoutez... Des voix: C'étaient
des partiels.
M. Marx: C'étaient des dentiers incomplets. Ha! Ha!
Ha!
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît, M le
ministre!
M. Marx: C'était pour manger le spaghetti! Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Marcil): Êtes-vous certain que ce
n'était pas pour manger de la pizza de chez...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Une voix: La Pizzeria Buona.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît!
M. Marx: En ce qui concerne l'information... M. le
Président, les soumissions étaient partielles,
c'est-à-dire incomplètes, sauf celle de Servident/Ash Temple
ltée, de la ville de Saint-Laurent.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que cela répond
à votre question, M. le député de Taillon?
M. Filion: Oui. Engagement 21.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 7 est
vérifié. On va appeler l'engagement 21 du mois de mars.
M. Filion: L'engagement 21: "Contrat pour l'achat d'un
spectromètre de masse quadrupolé avec système de
traitement des données pour les besoins du Laboratoire de police
scientifique."
Contrat négocié avec Technical Marketing Associates,
à Pointe-Claire 540 000 $.
M. Marx: On va vous expliquer cela, M. le Président.
M. Filion: Mais commencez par m'expliquer c'est quoi, un
spectromètre de masse quadrupolé avec système de
traitement des données.
M. Marx: J'ai toute I' information nécessaire.
M. Filion: Si non, je ne pourrai pas vous suivre pour le reste.
Sans vos notes.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Marx: M. le Président, ce sont mes notes
personnelles.
Des voix: Ha! Ha! Hal
M. Marx: C'est pourquoi je ne peux pas donner ces notes. C'est
mai écrit en plus.
L'équipement concerné, appelé communément
GCMS, est un système modulaire composé d'un chromotographe
à phase gazeuse (GC) couplé à un spectromètre de
masse (MS), le tout relié à un système sophistiqué
de traitement des données. Cet appareil a deux fonctions essentielles a)
le GC permet de séparer des produits organiques entre eux, b) le MS
permet d'iIdentifier de façon indubitable la nature précise des
produits organiques présents dans le mélange à analyser
grâce à la détermination de leur masse moléculaire.
Cet appareil est tout à fait indispensable pour réaliser les
analyses chimiques de plusieurs substances soumises par les spécialistes
du Laboratoire de police scientifique.
Sans I'analyse faite à l'aide du GCMS, plusieurs produits
organiques ne pourraient être mis en évidence et identifiés
positivement soit que leur concentration soit trop faible, soit que les
produits soient dénaturés ou soit que les autres méthodes
instrumentales ne puissent les détecter.
L'instrument est particulièrement utilisé en toxicologie
ou iI arrive souvent qu'on soit en présence d'un mélange de
plusieurs substances médicaments, drogues, produits domestiques,
insecticides et ainsi de suite. L'utilisation du GCMS est nécessaire
pour assurer une séparation des substances et leur identification
positive. Dans certains cas de médicaments ingérés par une
victime, la substance pourrait s'être décomposée en
sous-produits métabolites qui ne pourront être mis en
évidence que par le GCMS.
Dans le cas d'incendie d'origine suspecte le GCMS est nécessaire
pour déceler les traces retrouvées en quantité infime d'un
accélérant dont on aurait pu se servir pour allumer un incendie
criminel. L'appareil est également utilisé en balistique pour
identifier les poudres sans fumée, dans le domaine des fibres et
peintures et ainsi de suite.
Depuis 1978, le Laboratoire de police scientifique fait appel à
la technologie d'un appareil du type GCMS. Le présent achat visait
à remplacer I'équipement actuel qui arrive à la fin de sa
période de vie utile. Les améliorations technologiques d'un
nouvel équipement amèneront une amélioration de la
capacité analytique globale d'environ 30 % à 35 %. L'appareil
actuel permet tait d'avoir une certitude scientifique dans seulement 60 % des
cas soumis alors que le nouvel appareil permettra de hausser ce pourcentage
entre 90 % et 95 %.
II n'y a eu qu'un seul soumissionnaire car il n'existe qu une seule
compagnie pouvant fournir un tel équipement avec le service d entretien
et de réparation au Québec. (20 h 45)
Le Président (M Marcil): M. le ministre, pourriez-vous
répéter pour M le député de Marquette?
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Une voix: Dans la langue seconde, s'il vous plaît?
M Filion: Je vous félicite pour vos notes
personnelles.
Des voix: Ha! Ha Ha!
M. Marx: Merci. J'ai travaillé toute la nuit seulement
pour me préparer.
M. Filion: Avis à tous vos fonctionnaires quand ils vous
rencontrent que vous prenez des notes personnelles.
M. Marx: Ils mont donné les livres pour que je puisse me
préparer.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M Marcil): Cela va pour I'engagement 21
?
M. Filion: Oui. Engagement 36.
Le Président (M Marcil): Engagement 36 du mois de
mars.
M. Filion: "Contrat pour l'achat de huit voitures de marque
Chevrolet Caprice Classic Brougham 1987, à l'usage des membres du
Conseil exécutif. Le plus bas soumissionnaire par article R Desjardins
Auto inc Sainte Thérèse Soumissions demandées 106. Bravo
"Soumissions reçues 7". II s'agit des voitures utilisées par les
membres du Conseil des ministres. Est ce que tous les membres du Conseil des
ministres évidemment à I'exception du ministre de la Justice
et
du Solliciteur général... On épargne de l'argent,
parce que vous occupez la même voiture.
M. Marx: J'ai droit à une Cadillac. Des voix: Ha! Ha!
Ha!
M. Fillon: Est-ce que tous les membres du Conseil exécutif
ont la même sorte de véhicule?
M. Marx: Je pense qu'il y en a peut-être un ou deux qui ont
un autre véhicule. Je pense qu'il y a un ou deux ministres qui ont des
voitures qui appartiennent au ministère. Par exemple, ici les 8 voitures
appartiennent au ministère du Solliciteur général. C'est
nous qui fournissons le service aux ministres. Mais je pense qu'il y a deux
ministres dont les voitures sont la propriété de leur
ministère.
M. Fillon: Donc, tous les membres du Conseil exécutif,
sauf deux, me dites-vous, sont véhiculés dans la même sorte
de voiture. C'est cela?
M. Marx: Oui, c'est cela. Autrefois, on achetait des Pontiac
Brougham Parisienne, mais elles ne sont plus manufacturées. On
achète des Chevrolet Caprice. Pensez-vous qu'il faut acheter un autre
genre de voiture?
M. Fillon: Non, mais à les voir passer sur la
Transcanadienne, vous ne pouvez sûrement pas en acheter des plus
puissantes.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Marx: Ce n'est pas une voiture de ministre, ce doit être
la voiture d'un député qui n'est pas ministre.
M. Filion: Non, on reconnaît les voitures de ministres.
Cela va pour l'engagement 36, M. le Président.
Le Président (M. Mardi): Cela va pour l'engagement 36,
vérifié.
M. Marx: Mais j'aimerais faire remarquer qu'il y a huit voitures
pour 93 000 $, ce n'est pas cher.
Le Président (M. Mardi): Ce n'est pas cher. Est-ce qu'on
peut faire acheter nos propres voitures a l'intérieur de votre budget et
on vous rembourserait?
M. Marx: Cela fait 11 000 $ chacune.
M. Filion: Oui, mais il faut se comprendre, il y a des
échanges.
M. Marx: Oui, c'est un échange.
M. Filion: Parce qu'à 11 000 $ chacune, aujourd'hui, on va
finir en Hyundai.
M. Marx: Oui, mais il faut dire que les voitures des ministres
sont vraiment des bureaux de ministre.
M. Filion: Oui, oui.
M. Marx: Comme hier, j'ai passé plus de temps dans ma
voiture que dans mon bureau, en travaillant, bien sûr.
M. Filion: Oui, je n'en doute pas. De fait, puisque vous amenez
le sujet, je n'avais pas divisé le montant de 93 000 $ par huit, parce
que je savais qu'il y avait des échanges, mais combien valent neuves,
sans échange, ces voitures?
M. Marx: Environ 20 000 $.
M. Filion: Je pense qu'on va vous donner le chiffre exact.
M. Marx: Cela peut varier d'une année à
l'autre.
M. Fiiion: Non, mais je parle de celles-là. M. Marx:
D'accord.
M. Filion: Probablement 20 000 $, oui, M. Marx: Environ 19 000 $, 20 000
$. M. Filion: Cela va. Le Président (M. Marcil): Cela va? M. Filion:
Oui. Avril 1987, engagement 10. Avril
Le Président (M. Marcil): Nous allons appeler l'engagement
10 du mois d'avril 1987.
M. Filion: II s'agit d'un "contrat de services pour fins
d'acquisition et d'implantation d'un cadre de gestion de l'Informatique au
ministère du Solliciteur général. Fournisseur: Le Groupe
CGI inc., à Québec." Il s'agit d'un contrat négocié
Ma question est simple. Pour quelle raison, dans ce cas-ci, avoir
négocié un contrat avec CGI plutôt que d'avoir fait appel
à l'ensemble des compagnies qui peuvent fournir un tel service?
M. Marx: D'après mes notes personnelles, M. le
Président, je peux vous expliquer que le ministère du Solliciteur
général doit prendre en charge la gestion de ses ressources
informatiques, actuellement. Elles étaient, à l'époque,
sous la responsabilité du ministère de la Justice. À
cette fin, le ministère du Solliciteur général a
désiré adopter un modèle de gestion de la fonction
informatique offert par une firme privée. Cela a été
négocié, On a beaucoup d'informatique au gouvernement. Je pense
qu'en général les ministres se fient au Conseil du trésor
et au Service des achats du gouvernement.
M. Filion: Dans ce cas-ci, on va se comprendre, M. le ministre.
Je conviens qu'il est un peu tard. C'est un contrat négocié
directement avec une compagnie.
M. Marx: Oui, mais...
M. Filion: Laissez-moi terminer. Il n'est pas passé par le
Service des achats du gouvernement. C'est 80 000 $ et c'est "pour fins
d'acquisition et d'implantation d'un cadre de gestion de l'informatique au
ministère." Au cas où vous ne le sauriez pas, il y a un paquet de
compagnies, aujourd'hui, au Québec, qui sont capables de fournir un tel
service. Sûrement, dans un cas semblable, on pourrait procéder par
appel d'offres, par Invitation, par Rosalie, enfin, il y a un tas de
façons de procéder. Pourquoi CGI inc., aurait-il obtenu 80 000 $?
On connaît les liens de CGI. J'ai commencé à en parier
tantôt et on va peut-être y revenir si vous en avez besoin. Je
partais de CGR un peu plus tôt cet après-midi. Je
répète ma question au ministre. Pourquoi avoir
négocié directement un contrat avec une entreprise, alors qu'il
en existe plusieurs capables de fournir ce service?
M. Marx: Essentiellement parce que le cadre de gestion
conçu par CGI fait actuellement l'objet d'une expérimentation
gouvernementale à laquelle participe le ministère du Solliciteur
général avec deux autres organismes. L'issue de cette
démarche serait l'obtention, par le Bureau central de l'informatique,
des droits d'utilisation du cadre de gestion pour l'implantation dans les
ministères.
M. Filion: Vous êtes en train de me dire: On a pris CGI
inc., parce qu'un autre ministère l'a pris.
M. Marx: Parce qu'il y a d'autres...
M. Filion: Cela ne répond pas du tout à ma
question. C'est un contrat de 80 000 $; ce ne sont quand même pas des
cacahuètes, on en conviendra. Je le répète: II y a
énormément d'expertises qui se sont développées au
Québec sur l'implantation d'un cadre de gestion de l'informatique.
L'Assemblée nationale a fait appel à une compagnie, je ne sais
pas si c'est CGI. Pourquoi, dans ce cas-là, avoir agi comme si CGI inc.,
était la seule boîte où il y a un peu d'expertise en
matière d'Informatique au Québec?
M. Marx: Je peux vous dire, M. le Président, que le Groupe
CGI a conçu un cadre de gestion Incluant les éléments
précités et couvrant sept domaines de gestion informatique,
à savoir les statégies, les données, les besoins des
utilisateurs, les applications, les ressources, les technologies et les
bénéfices. Etant donné que le Groupe CGI peut adapter son
cadre de gestion aux spécificités du ministère et qu'un
tel produit n'est pas autrement disponible sur le marché actuel,
étant donné que le...
M. Filion: Vous allez me faire accroire cela.
M. Marx: ...ministère des Communications, par le Bureau
central de l'informatique, a émis un avis reconnaissant la valeur
potentielle, pour le gouvernement du Québec, d'un produit
développé par le Groupe CGI, on a procédé.
M. Filion: Vous allez me faire accroire, M. le ministre, que le
Groupe CGI inc., était la seule entreprise au Québec capable de
fournir un cadre adapté au ministère du Solliciteur
général pour son informatique. Franchement, il doit y avoir une
meilleure réponse que celle-là. Il n'y a rien de sorcier pour
l'informatique au ministère du Solliciteur général, pas
plus que dans n'importe quel autre ministère ou dans n'importe quelle
autre boîte. On réussit à s'y retrouver. Non, non, je lui
demande d'en trouver une meilleure que celle-là parce que
celle-là, 80 000 $ à CGI inc., sur le bras des contribuables,
comme on disait dans le temps.
M. Marx: M. le Président, quand j'ai fait les engagements
financiers du ministère de la Justice, le député de
Taillon m'a toujours posé des questions. Pourquoi avez-vous
négocié avec une compagnie de l'État du Michigan? Pourquoi
avez-vous négocié avec une compagnie de l'État de New
York? Pourquoi pas avec les compagnies québécoises? Ici, on a
négocié avec une compagnie québécoise, il trouve
une autre raison pour que ce ne fasse pas encore. C'est difficile de satisfaire
le député de Taillon, mais on essaie.
M. Filion: Vous me donnez comme réponse,
M. le Solliciteur général par intérim: On ne
voulait pas négocier avec des gens du Michigan ou du Texas, je veux
bien!
M. Marx: C'est vous qui avez dit cela.
M. Filion: Ce que je vous dis, c'est qu'il existe au
Québec...
M. Marx: Comment est-ce que vous savez cela?
M. Filion: C'est évident!
M. Marx: Ce n'est pas toujours évident. Je vous ai
donné un paquet d'exemples où ce n'était
pas disponible au Québec quand on a examiné les
engagements financiers du ministère de la Justice.
M. Filion: Mais oui, il y a des appareils qui ne sont pas
disponibles au Québec. M. le Solliciteur général, vous
êtes en train de dire qu'au Québec il n'y a qu'une seule
boîte où l'on possède le cerveau nécessaire pour
l'acquisition et l'implantation d'un cadre de gestion d'un système
informatique pour un ministère comme celui du Solliciteur
général où on ne réinvente pas la roue, quand
même. Moi, je veux bien qu'il y ait un tas d'informations au
ministère du Solliciteur général, je veux bien qu'on
s'occupe des centres de détention, mais, quand même, it faudrait
se parler français à un moment donné et se parler dans les
yeux. Au ministère du Solliciteur général, sans que j'en
connaisse tous les rouages, il n'y a rien qui pourrait justifier qu'on accorde
un contrat de 80 000 $ à une firme en particulier sur invitation, sans
aller en appels d'offres. Je vous ai posé la question sur CGR inc., cet
après-midi. Est-ce que le Solliciteur général
connaît des gens à CGI inc.?
M. Marx: Je ne connais personne. Qui est-ce, CGI? Je ne connais
personne, là. Tout ce que je vais vous dire, M. le Président,
c'est que le ministère a voulu connaître la façon de
gérer l'Informatique. Si le député de Taillon a d'autres
compagnies qui pourraient remplir de tels contrats, qu'il nous soumette les
noms et nous tiendrons compte de ses suggestions, même s'il s'agit de
compagnies où it a des amis qui travaillent. Nous n'avons pas
d'objections. Nous n'allons pas vérifier qui sont les directeurs. Nous
allons seulement vérifier s'ils sont des gens compétents.
M. Filion: Est-ce que le Solliciteur général
connaît les administrateurs de CGI inc?
M. Marx: Non. Peut-être qu'il y a quelqu'un ici dans la
salle qui est directeur. Je ne sais pas. Il n'y a pas de député
qui l'est? Les députés disent qu'ils ne sont pas directeurs. Je
ne pense pas que les fonctionnaires soient directeurs, ce serait Interdit. De
toute façon, je n'ai pas donné le contrat, à
l'époque. Je pense que c'est M. Johnson ou M. Latulippe.
M. Filion: Ecoutez, ce soir, vous devriez vous forcer. Vous
n'avez pas mentionné une seule fois le nom de Marc-André Bedard
là. Forcez-vous parce que vous aimez...
M. Marx: La soirée n'est pas finie.
M. Filion: Tout de même, elle achève. Alors, il
faudrait que vous vous dépêchiez un peu.
M. Marx: M. Johnson et M. Bédard ont laissé des
traces au ministère. Je pense qu'on ne peut pas nier cela, M. le
Président. {21 heures)
M. Filion: Est-ce que le Solliciteur général est au
courant si le Groupe CGI inc., a une filiale qui s'appelle CGI, Conseillers en
gestion et en informatique, et peut-il nous dire pourquoi le contrat a
été accordé au Groupe CGI plutôt qu'à CGI,
Conseillers en gestion et en informatique?
M. Marx: Ce sont les conseillers en gestion et en informatique
CGI.
M. Filion: Ah bon! Ce n'est pas le Groupe CGI qui a eu le
contrat. Qui a eu le contrat? Il faudrait bien qu'on me le dise. Sur mes
papiers, c'est écrit le Groupe CGI inc.
M. Marx: Mais ce sont des conseillers, j'imagine, qui...
M. Filion: J'imagine! Il ne faut pas avoir d'imagination,
là-dedans.
Le Président (M. Marcil): II faut prendre cela
calmement.
M. Filion: Cela ne vous frappe pas, M. le Président, que
80 000 $ s'en aillent, comme cela, au Groupe CGI?
Le Président (M. Marcil): Cela dépend. Vous savez,
souvent, le gouvernement fait appel à des firmes, à des cabinets
d'avocats et il ne va pas en appels d'offres pour le faire. Il négocie
un tarif horaire. Cela peut être dans le même style, remarquez
bien.
M. Marx: CGI, cela veut dire Conseillers en gestion et en
informatique. Donc, on a Inscrit: Fournisseur: Conseillers en gestion et
informatique CGI ou Groupe CGI. Cela veut dire que c'est la même
chose.
M. Filion: Non, mais il y a un "inc.", au bout. Je veux savoir si
la compagnie est le
Groupe CGI inc., ou si c'est plutôt Conseillers en gestion et en
informatique inc. Ce n'est pas la même chose.
M. Marx: C'est la même chose, je pense. M. Filion: Non.
C'est quoi, le nom exact?
M. Marx: Le Groupe CGI Inc., c'est le nom officiel.
M. Filion: Bon.
M. Marx: C'est une corporation légalement
constituée ayant son siège social au 1, Place Ville-Marie, Bureau
290, Montréal, Québec, représentée par M. Guy
Laberge qui a signé le contrat.
M. Filion: Est-ce que le Solliciteur général peut
nous dire si c'est exact ou pas, peut Infirmer ou confirmer le fait que
l'ancien secrétaire général du Conseil exécutif, M.
Roch Bolduc est membre du Groupe CGI inc?
M. Marx: Je n'ai pas vérifié où il
travaille, mais c'est bien possible qu'il travaille là. Je ne le sais
pas, c'est possible.
M. Filion: Mais, tantôt, vous m'aviez dit que vous ne
connaissiez personne au Groupe CGI.
M. Marx: Non, mais s'il travaille là, je le connais. Je
connais une banque où il y a quelqu'un qui était un ancien
secrétaire général, M. Louis Bernard. Cela va m'aider si
j'ai besoin d'un prêt.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Marx: Je connais beaucoup de monde, mais je ne sais pas
où ils travaillent, quels sont leurs titres. Je ne sais même pas
quel est le titre de M. Louis Bernard ou de M. Roch Bolduc, maintenant.
M. Filion: Quelle est la date de l'octroi du contrat de service
au Groupe CGI Inc., par le ministère du Solliciteur
général?
M.. Marx: La décision du Conseil du trésor date du
14 avril 1987. Je pense que le gouvernement a toujours fait affaire avec cette
compagnie.
M. Filion: C'est la décision du Conseil du trésor.
Le contrat, lui, a été signé...
M. Marx: Le 6 mai.
M. Filion: Le 6 mai. Est-ce qu'on a approché d'autres
corporations? Est-ce qu'on a fait des démarches auprès d'autres
corporations avant de requérir... Sans faire de soumissions ou d'appels
d'offres, est-ce qu'on a fait des démarches auprès d'autres
corporations?
M. Marx: II y a d'autres ministères qui sont
impliqués dans ce dossier. On a fait des études. Tout le monde a
fait des études et cela a conduit à cette compagnie. Qu'est-ce
que vous voulez?
M. Filion: Alors, la réponse est non. Il n'y a pas eu de
démarches auprès d'autres...
M. Marx: Ils ont fait...
M. Filion: ...organismes ou corporations?
M. Marx: Les ministères impliqués au gouvernement
ont fait des études. Ils ont examiné les produits sur le
marché et tout a conduit à donner le contrat à cette
compagnie.
M. Filion: Mais là, on ne parle pas de produit, M. le
ministre. On parle d'un "contrat de services pour l'acquisition et
l'implantation d'un cadre de gestion.
M. Marx: Un mode de gestion donc, c'est un produit.
M. Filion: C'est un mode de gestion. D'accord, mais...
M. Marx: On a vérifié dans le Petit Robert, c'est
un produit. Mode de gestion, c'est un produit. Voilà, la
députée de Groulx et le député de Mille-Îles
sont d'accord.
M. Filion: Non, mode de gestion, c'est un service.
M. Marx: Appelez cela comme vous voulez.
M. Filion: C'est parce que c'est écrit comme cela dans vos
engagements financiers, en plus de ça. Ils appelent ça un
"contrat de services."
Enfin! Alors, est-ce que le contrat a été
exécuté?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Combien a-t-il coûté?
M. Marx: 80 000 $.
M. Filion: 80 000 $?
M. Marx: Oui.
M. Filion: De quelle façon ce montant de 80 000 $ est-il
réparti?
M. Marx: Cela a été payé par chèque.
Des voix: Ah! Ah!
M. Filion: Est-ce que c'est dans vos notes personnelles?
Qu'est-ce qui a été payé par chèque?
M. Marx: Mais les travaux sont terminés, en ce qui
concerne le ministère de Solliciteur général. Le contrat
n'est, cependant, pas terminé, en ce sens que le dernier versement de 15
000 $ ne sera versé qu'après acceptation, par le ministère
des Communications, du bien livrable, soit le cadre de gestions global de
l'informatique.
M. Filion: À quelle date le contrat s'est-il
terminé, à toutes fins utiles? Je comprends qu'il y a cette
portion qui dépend du ministère des Communications mais à
quelle date le contrat a-t-il été terminé?
M. Marx: Fin d'octobre 1987. C'est très récent.
C'est pourquoi c'est frais dans ma mémoire.
M. Fillon: Est-ce que vous avez le détail de la facture de
CGI? La note d'honoraires?
M. Marx: C'était un contrat de 80 000 $. M. Fillon: Vous
avez le contrat? M. Marx: Il y a un contrat qui a été
signé. M. Fillon: Oui. Pouvez-vous le déposer?
M. Marx: Je peux vérifier. À ma connaissance, les
ministres n'ont jamais déposés de contrats, Ici.
M. Filion: C'est déposé souvent
M. Marx: J'ai été à l'école avec M.
Marc-André Bédard et...
Des voix: Ah! Ah!
M. Marx: ...j'étais un excellent élève.
C'est pourquoi j'essaie de suivre leurs conseils et vous allez faire la
même chose dans 20 ans.
M. Filion: II faudrait bien... Des voix: Ah! Ah!
M. Filion: Cela me place à l'époque
Jérôme Choquette. Vous n'étiez pas l'élève de
Jérôme Choquette, si l'on regarde vos réformes.
M. Marx: Trop jeune.
M. Filion: Je pense que ce serait d'intérêt public
que vous déposiez ce contrat-là qui a été
octroyé, encore une fois, sans appel d'offres, sans soumission et qui a
été négocié directement avec la firme CGI.
M. Marx: Je vais suivre les politiques de mes
prédécesseurs.
M. Fillon: Bon. Alors, pourriez-vous me donner le détail
du contrat?
Le Président (M. Marcil): Effectivement, M. te ministre,
c'est à votre discrétion. Si vous jugez que c'est
d'intérêt public, vous pouvez le faire.
M. Filion: J'aimerais bien savoir pourquoi ce ne serait pas
d'intérêt public.
M. Marx: J'ai dit que mes prédécesseurs n'ont
jamais...
M. Filion: C'est l'argent du monde. 80 000 $. Dites-mol en quoi
cela nuit à l'intérêt public qu'on dépose le contrat
qui est Intervenu entre votre ministère et CGI? Expliquez-moi cela?
M. Marx: M. le Président, Je n'ai pas de secret pour le
député de Taillon. Il y a la loi sur l'accès à
l'information. Que le député de Taillon fasse la demande en vertu
de la loi et, s'il a droit au document ou si d'autres personnes ont droit
à ce document, il n'y a pas de doute, on va lui envoyer le document par
messager.
M. Filion: Qu'est-ce que le Solliciteur général
essaie de cacher?
M. Marx: Rien.
M. Filion: Alors, pourquoi?
M. Marx: Parce que Je vous ai dit que j'étais...
M. Filion: La vérité n'a-t-elle pas sa place dans
ce Parlement, comme le disait votre ex-collègue?
M. Marx: Parce que j'ai été à la même
école que Marc-André Bédard, Pierre Marc Johnson et
d'autres. Ils m'ont enseigné à ne pas déposer ces
documents.
M. Filion: Oui, certains documents, mais des contrats intervenus
entre le ministère et une firme, en ce qui concerne l'informatique, je
l'accepte en blague depuis le début de la Journée, M. le
ministre, mais ne venez pas vous référer à vos
prédécesseurs qui auraient refusé de rendre publics des
contrats semblables payés avec l'argent des contribuables. Je dois vous
le dire: Je trouve que cela n'a aucun sens. Je suis convaincu que. quand vous
dites ceci, M. le ministre, vous n'êtes pas tout à fait, à
100 %, en tout cas, de bonne foi. Ce n'est pas possible. Je ne demande pas un
document confidentiel, ce n'est pas une enquête policière. Ce
n'est rien. Je veux avoir le contrat de 80 000 $.
M. Marx: M. le Président, je...
M. Filion: S'il n'y a rien à cacher, déposez-le et
on va le lire. SI on a des questions, on les posera.
M. Marx: C'est cela.
M. Filion: II y a quand même une limite, convenez-en, M. le
ministre, à vouloir cacher des choses si elles n'ont pas besoin de
l'être.
M. Marx: Non, mais je pense qu'il s'agit d'une question de
principe, M. le Président. SI la loi d'accès prévoit qu'il
faut rendre ces documents publics, je vais les rendre publics.
M. Filion: Oui, mais cela l'est. M. Marx: Faites la demande.
M. Filion: Oui, mais la loi... Vous êtes le ministre de la
Justice.
M. Marx: On va vous envoyer la formule.
M. Filion: Voyons donc! Voir si la loi d'accès
protège un contrat accordé avec l'argent des contribuables! M. le
ministre, vous êtes ici, en commission parlementaire, devant des
députés et vous en êtes un vous-même. Vous avez
été assis probablement à cette place-ci pendant X
années.
M. Marx: Mais, je n'ai pas le droit...
M. Filion: C'est cela, te contrôle parlementaire des gestes
de l'Exécutif. Refuser de rendre publics des contrats. Mon Dieu, si on
n'a rien à cacher...
M. Marx: M. le Président, je n'ai pas le droit, comme
ministre, de voir tous les documents qui existent au gouvernement.
M. Filion: Je ne vous les demande pas tous, je vous demande
celui-là.
M. Marx: Par exempte, si je veux voir la formule d'Impôt du
député de Taillon, je n'ai pas le droit. Je n'ai pas le droit de
voir des documents qui font état de... Il y a un certain nombre de
documents, au gouvernement, auxquels on n'a pas accès. Il y a des
journalistes qui écoutent. S'ils veulent faire une demande en vertu de
la loi sur l'accès à l'Information...
M. Filion: Qu'est-ce que c'est cela? La loi d'accès
à l'information pour voir un contrat qui implique un ministère et
une compagnie! La loi d'accès à l'information, M. le ministre, on
n'a pas besoin de la lire ou de la relire, vous la connaissez aussi bien que
moi, vous étiez fà quand elle a été adoptée,
la première fois.
M. Marx: J'ai été mal...
M. Filion: On n'est pas dans la loi d'accès. Je ne vous
demande rien de personnel. Il n'y a pas de protection de renseignements
personnels dans un contrat signé par votre ministère sur lequel,
probablement, votre signature ou la signature d'un de vos fonctionnaires et la
signature de la corporation, du Groupe CGI Inc. apparaissent. Je me demande
vraiment ce que vous voulez cacher là-dedans ou ce que vous cherchez
à cacher. Si c'est un petit jeu, je le trouve extrêmement
déplaisant, M. le ministre, et pour le plus...
M. Lefebvre: II n'a rien à cacher là-dedans.
Il vous l'a dit.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît' S'il vous
plaît, M. le député de Frontenac!
M. Marx: Je n'étais pas Solliciteur général
quand cela a été signé.
M. Filion: Pour le plus grand intérêt des
contribuables, je vous répète, je remets sur la table, je vous
reformule ma demande de rendre public ce contrat.
M. Marx: On a pris note de votre demande.
M. Filion: Non, mais il me faudrait une réponse.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, toute demande formulée par un membre d'une commission peut
donner lieu à la production de documents, sauf si le ministre juge que
cela serait contraire à l'intérêt public.
M. Filion: Hé!
La Président (M. Marcil): Un instant! C'est à lui de juger
si c'est contraire à l'Intérêt public. S'il juge que ce
n'est pas contraire à l'Intérêt public, il devra, à
ce moment-là, déposer le document, tel que c'est
spécifié à l'article 27.
M. Filion: Oui, mais il n'a jamais dit que c'était
contraire à l'intérêt public, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Je pose la question au ministre,
à ce moment-là. C'est à lui de juger si le document...
M. Filion: II me parle de la loi d'accès à
l'information, il ne me parle pas de l'intérêt public.
Le Président (M. Marcil): Oui, mais ici, vous savez, autour de
cette table, on a parlé de beaucoup de choses depuis le début. M.
le ministre, si vous jugez que le document est contraire à
l'intérêt public, c'est à vous de décider.
M. Marx: Bon! Si ce n'est pas un précédent... Je ne
veux pas que le député déchire ses vêtements ce soir
et sorte sans vêtements. On va déposer ce contrat pour terminer
amicalement la commission. (21 h 15)
Le Président (M. Marcil): C'est bien. Cela va, M. le
député de Taillon?
M Filion: Bien, ça va! Cela a pris du temps, cela
m'inquiète, j'ai hâte de le lire.
M. Marx: Mais je veux Insister, M. te Président,
Marc-André Bédard et Pierre Marc Johnson n'ont jamais
déposé de contrats.
M. Filion: Oui, mais écoutez, notre règlement est
là, M. le ministre, si c'est contraire à l'ordre public, mais
qu'est-ce qu'il peut y avoir de contraire à l'ordre public? Mais
remarquez, une fois que vous l'invoquez je ne mets pas votre parole en doute.
Que peut-il y avoir de contraire à l'ordre public?
Le Président (M. Marcil): Cela n'a pas paru, M. le
député de Taillon.
M. Marx: Voilà.
M. Filion: Je n'ai jamais mis la parole du ministre en doute. Il
me parle de ta loi de l'accès à l'Information. Je dis que cela
n'a absolument aucun rapport. Bon, c'est réglé.
Le Président (M. Marcil): Cela va?
M. Filion: Cela a pris du temps. On continue. L'engagement
26.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 10 est
vérifié. L'engagement 26 maintenant, toujours du même mois.
D'avril?
M. Filion: Ouf. Comment est-ce qu'il me reste de temps?
Le Président (M. Marcil): Vous terminez à la demie,
à peu près à 21 h 30. Il vous reste environ quinze
minutes.
M. Filion: Alors, engagement 26. "Supplément pour porter
à 192 500 $, te coût de la fourniture d'un service de repas
à l'établissement de détention de Sherbrooke. Fournisseur:
Les entreprises M.B. enr., Sherbrooke, 42 500 $."
D'abord, quelle était la durée de ce contrat-là? De
quand à quand?
M. Marx: Un an.
M. Filion: De quand à quand?
Une voix: Cela va?
M. Filion: Réponse?
M. Marx: Un an.
M. Filion: La question c'est...
Le Président (M. Marcil): Vous avez demandé quelle
était la durée du contrat.
M. Filion: Non, J'ai demandé quelle était la
durée du contrat et de quand à quand.
M. Marx: De quand à quand? Du 1er avril 1986 au 31 mars
1987.
M. Filion: Bon. Donc, une nouvelle...
M. Marx: Peut-être que ça peut intéresser le
député: le coût unitaire prévu par repas
était de 2,70 $ excluant la taxe.
M. Filion: Bon, donc...
M. Marx: Ce n'est pas cher ça. Je pense que...
M. Filion: D'accord. Donc, le contrat de Les entreprises M. B.
enr. n'a pas été renouvelé ou est-ce qu'il a
été renouvelé?
M. Marx: Pardon?
M. Filion: Est-ce qu'il a été renouvelé ce
contrat-là? Est-ce qu'il est en vigueur actuellement?
M. Marx: Non.
M. Filion: Vous me dites qu'il est terminé depuis le 31
mars 1987.
M. Marx: Ce n'est pas en vigueur. Ce contrat n'est pas en
vigueur.
M. Filion: C'est ça.
M. Marx: On peut vérifier s'il y a un autre contrat avec
ta même entreprise.
M. Filion: Le ministre est-il au courant - pendant qu'il regarde
ses notes personnelles - ...
M. Marx: Oui?
M. Filion: Le ministre est-il au courant qu'il y a eu une
grève de la faim à Sherbrooke en septembre 1987 et que,
notamment, les détenus se sont insurgés contre la qualité
de la nourriture, qu'une plainte a été adressée à
la direction de l'établissement? Je voudrais savoir du Solliciteur
général s'il y a eu une enquête de faite à ce
sujet-là?
M. Marx: Une grève de la faim, quand? À
Sherbrooke?
M. Filion: II y a eu une grève en septembre 1987, une
grève de la faim d'un détenu, entre autres.
M. Marx: Selon l'information que j'ai, cela n'a pas duré
longtemps.
M. Filion: Alors, qui est le fournisseur de bouffe
là-bas...
M. Marx: Pardon?
M. Filfon: ...actuellement? Qui est le fournisseur de bouffe,
actuellement...
M. Marx: Le contrat dont on parle... M. Filion: ...est
expiré.
M. Marx: Je ne veux pas faire de blagues, M. le Président,
mais je ne suis pas au courant de cette grève. J'aimerais savoir
d'où vient l'information, cela m'intéresse.
M. Filion: Alors, écoutez...
M. Marx: Où avez-vous trouvé l'information?
Personne ne m'a parlé de ce problème.
M. Filion: Informez-vous auprès des gens autour de vous.
Il y a eu une grève de la faim.
C'est Michel Gagné, d'ailleurs, qui a entrepris cette
grève de la faim. Les détenus ont...
M. Marx: Grève de la faim? À quelle date? À
Sherbrooke?
M. Filion: Bon, vous voulez cela exactement.
M. Marx: Combien de détenus ont fait la grève de la
faim? Est-ce que ce sont un, deux, trois ou les cinquante qui sont dans
cette... Je pense que la...
M. Filion: Six détenus du secteur P7, rue Winter.
M. Marx: Est-ce que vous avez cela dans une coupure de
journal?
M. Filion: Écoutez, vous posez une question, je vous donne
la réponse. Six détenus de l'aile P7.
M. Marx: Est-ce à cause de la nourriture ou pour d'autres
raisons?
M. Filion: La nourriture! Je vous l'ai dit tantôt. À
cause de la bouffe.
M. Marx: Est-ce que c'était à cause de la
localisation de la cafétéria?
M. Filion: Non, la cafétéria, je l'ai vue
là-bas. Quand on parle de localisation de la cafétéria, Je
vous dis que c'est un gros mot. Hein?
M. Marx: Mais c'est pourquoi...
M. Filion: C'est entre deux portes de...
M. Marx: Mais c'est pourquoi...
M. Filion: C'est entre deux portes, presque dans une ancienne
cellule. Alors...
M. Marx: Oui, mais, M. le Président, quand j'ai
visité cette prison en 1981, j'ai demandé au ministre
Bédard de la fermer et de construire une autre prison. Il a toujours
refusé.
M. Filion: M. le Président... Le Président (M.
Marcil): Oui.
M. Filion: M. le Président, je vous fais un appel à
l'ordre. Il y a des députés...
M. Marx: Quand nous sommes arrivés au pouvoir, c'est la
première chose que nous avons faite.
M. Filion: Je vous remercie, M. le ministre. Je voudrais, M. le
Président, que vous rappeliez mes collègues de l'autre
côté à l'ordre. Il y a des députés qui ont
l'air de trouver cela drôle que les détenus... Une voix: Non, non,
absolument pas.
M. Filion: ...dans des prisons, qui n'ont pas d'autre moyen de
communiquer leur insatisfaction, fassent une grève de la faim. Depuis
dix minutes, j'entends des blagues cyniques du député de
Mille-Îles, du député de Frontenac sur la qualité de
la nourriture à Sherbrooke. Je vais vous dire que je ne trouve pas cela
drôle, parce que les détenus n'ont pas d'autre façon...
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît, s'il vous
plaît! M. le député de Frontenac.
M. Lefebvre: Ce qui est triste, c'est de voir que le
député de Taiilon va verser des larmes de crocodile sur une
situation qui existe depuis combien d'années, M. le ministre?
M. Marx: Au moins depuis 1976.
M. Filion: Posez donc vos questions, M. le député
de Frontenac. Vous allez avoir 25 minutes...
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Filion: Vous allez avoir 25 minutes pour poser toutes les
questions que vous voulez poser au ministre.
M. Lefebvre: Continuez, continuez...
M. Filion: Si vous trouvez cela drôle, si vous continuez
à trouver cela drôle, si vous voulez être cyniques, soyez
cyniques, mais faites du bruit à l'extérieur. Le ministre et moi,
on est en train d'échanger sur une question qui est
Importante, parce qu'elle Implique des êtres humains.
M. Lefebvre: Continuez, continuez...
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Frontenac, s'il vous plaît, à l'ordre!
M. Lefebvre: Arrêtez de pleurnicher, c'est vous autres qui
avez créé la situation.
Le Président (M. Marcil): On continue, M. le député
de Taillon. Oui, M. le ministre?
M. Marx: Non.
M. Filion: Alors donc, je donne l'information. Ce sont six
détenus de l'aile P7 à la prison de Sherbrooke et c'est sur la
nourriture encore une fois.
M. Marx: Combien de jours ont-ils fait la grève?
M. Filion: Malheureusement, je ne peux pas vous donner tous les
détails, mais selon les Informations qui m'ont été
transmises...
M. Marx: S'il y a eu un problème, on me dit que cela a
été réglé rapidement. On ne s'en souvient pas
vraiment, parce que cela n'a pas duré. C'est vrai qu'il y a des
problèmes qui surgissent dans les prisons, soit à cause de la
nourriture, soit à cause d'autres causes, mais, une fois qu'on a appris
qu'il y a un problème, on essaie de le régler rapidement.
M. Filion: S'il y avait une petite rébellion dans la
prison là-bas et si on trouvait un gardien de prison ou une gardienne de
prison - parce qu'il y en a une là-bas - blessé ou peu importe,
je pense que mes collègues trouveraient cela moins drôle que je
sorte les galées...
M. Lefebvre: Question cynique et hypothétique.
M. Filion: ...de leur comportement ce soir à la commission
parlementaire, M. le Président.
M. Lefebvre: Question de règlement, M. le
Président. Non seulement la question est cynique, mais en plus elle est
hypothétique et ridicule. Alors, qu'on s'en tienne aux faits, M. le
Président.
M. Filion: Posez vos questions, vous avez 30 minutes. Posez vos
questions.
M. Lefebvre: Je soulève une question de règlement
sur des questions cyniques, hypothétiques et ridicules.
M. Filion: Je pose mes questions et je vais continuer à le
faire à part ça.
M. Lefebvre: Tenez-vous-en aux questions de fait.
Le Président (M. Marcil): J'ai pris note de votre question
de règlement. M. le député de Taillon.
M. Filion: La grève de la faim, c'est une question de
fait. Qui est le fournisseur, finalement, actuellement? Est-ce qu'on a la
réponse? Je m'excuse.
Le Président (M. Marcil): Vous prenez note de la question,
M. le ministre.
M. Marx: Le nouveau contrat. On n'a pas le contrat Ici
aujourd'hui.
M. Filion: Ma deuxième question, est-ce qu'il y a eu une
enquête qui a été faite au ministère ou à
l'intérieur du centre de détention sur la situation
là-bas? Cela demande une enquête, quand iI y a plainte.
M. Marx: S'il y a eu un problème, II a été
réglé rapidement. Il n'est pas nécessaire de faire une
enquête poussée pour voir s'il y a un problème. On
vérifie et on prend les mesures qui s'imposent. On trouve les solutions
qui s'imposent. Cela a duré une journée, m'a-t-on dit. Je ne dis
pas que les détenus avaient tort. Ils avaient peut-être raison de
faire une grève de la faim pendant un jour; c'est bien possible parce
qu'il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas. Mais je peux dire qu'au
ministère on a pris des mesures pour trouver des solutions.
La seule façon de régler le problème, à
Sherbrooke, c'est de construire une autre prison, ce que M. Bédard et M.
Johnson ont refusé de faire. C'est seulement quand on a pris le pouvoir
qu'on a tout mis en marche pour construire une autre prison. Effectivement, la
prison sera construite dans les mois à venir. Le député de
Taillon conviendra avec moi que la seule façon de régler le
problème est de construire une autre prison.
M. Filion: Sur la prison de la rue Winter, je suis d'accord. La
seule chose que je soulevais, c'était la question de la nourriture. Pour
ce qui est de la prison elle-même, je dois vous le dire, on se comprend
rapidement. Si l'autre prison peut ouvrir le plus tôt possible, je pense
que ce sera dans le meilleur Intérêt de tous ceux qui sont
impliqués dans cette prison. On se comprend là-dessus. Mes
questions portaient sur l'aspect nutrition.
M. Marx: Quant à l'argent qu'on dépense pour
nourrir les détenus, je pense qu'il faut qu'ils soient nourris d'une
façon convenable.
M. Filion: D'accord. Alors, cela va. Il me reste combien de
temps?
Le Président (M. Marcil): Sept minutes, M. le
député de Taillon.
M. Filion: Sept minutes? Le Président (M. Marcil):
Oui.
M. Filion: Donc, vous prenez avis pour la question du fournisseur
de bouffe... Le Président (M. Marcil): L'engagement 26 est-il
vérifié?
Une voix: Sous réserve. M. Filion: ...du fournisseur de
nourriture. Le Président (M. Marcil): Cela va. Juin
M. Filion: Je vous demanderais d'appeler l'engagement 15 de juin
1987.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 15 de juin
1987.
M. Marx: C'est un contrat pour l'achat de 2600 caisses de
coutellerie assortie en plastique, caisses de 1000 unités, pour les
besoins des établissements de détention.
M. Filion: C'est cela. Je me souviens de ma question. Je
m'excuse, cela a pris du temps à me revenir. Ma question est la
suivante. Bon, cela va, de la coutellerie, etc. Est-ce que c'est un contrat
négocié?
M. Marx: Oui.
M. Filion: Et la compagnie était la seule qui pouvait
fournir...
M. Marx: Oui.
M. Filion: C'est cela? D'accord.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement est
vérifié?
M. Filion: Oui. L'engagement 13.2 de juillet 1987.
Juillet (suite)
Le Président (M. Marcil): Donc, nous allons au mois de
juillet 1987, l'engagement 13.2. Ce sont des annexes. À l'annexe 2.
M. Filion: Oui, cela doit être à l'annexe 2. Summum
Sécurité inc., séquence 2, c'est cela.
Le Président (M. Marcil): D'accord, c'est à l'annexe 1, no
2, Summum Sécurité inc. Oui, à l'annexe 1 de l'engagement
13, le deuxième élément.
M. Filion: Est-ce qu'il y a eu des soumissions? On va y aller
rapidement pour les gens qui vous entourent.
Le Président (M. Marcil): M. le député, il y
a, à l'annexe 2, le no 13 qui est le même...
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Est-ce que c'est celui-là
que vous voulez avoir?
M. Filion: Ce sont les deux, en fait. Disons qu'on va commencer
par un, si vous voulez.
Le Président (M. Marcil): Cela va. (21 h 30)
M. Filion: Je ne sais pas si vous et les gens qui vous entourent
les avez. Je voudrais parier des deux contrats à Summum
Sécurité inc. Je voudrais savoir s'il y a eu des soumissions pour
l'octroi de ces contrats-là.
M. Marx: Un instant. Je vais vous trouver l'Information.
M. Filion: II y a eu des appels d'offres dans un cas, des
invitations dans un autre. Je voudrais savoir s'il y a eu des
soumissionnaires.
M. Marx: II y avait Sécuribec Inc., à 47 160 $, je
ne parle pas des cents; Pinkerton du Québec Itée, à
Trois-Rivières, 43 021 $; Garda du Québec Itée, aussi
à Trois-Rivières, 42 391 $; Agence de sécurité
Mauricienne inc., 41 338 $ et l'autre, Summum Sécurité, de
Trois-Rivières, 41 099 $.
M. Filion: Cela, c'est pour le contrat de 46 000 $. Est-ce
ça?
M. Marx: Oui. C'est ça le...
M. Filion: Le montant de l'engagement, 46 000 $.
M. Marx: L'engagement était de 46 000 $, mais on a
dépensé 41 099 $.
M. Filion: D'accord. Est-ce qu'il y a eu des soumissionnaires
aussi dans le cas de l'engagement ou du contrat - je ne sais pas - 13 du 12
août 1986, au montant de 34 543,68 $, pour Summum Sécurité
Inc. également?
M. Marx: Le 13 mai 1986.
M. Filion: Le 12 août 1986. Je voudrais savoir s'il y a eu
des soumissions dans le cas de
ces 34 543 $?
M. Marx: Vous êtes au contrat de 34 543 $, c'est
ça?
M. FiIion: Oui. Je veux savoir s'il y a eu des soumissions.
M. Marx: Oui, bien sûr. Il y avait Summum
Sécurité Inc., Pinkerton du Québec, Garda du
Québec, Agence de sécurité Garda, Agence de
sécurité Phillips Inc., et Summum Sécurité inc.
était le plus bas soumissionnaire.
M. FiIion: D'accord. Cela va. Cela va pour celui-là
également, M. le Président. L'engagement 15.
Le Président (M. Marcil): II vous reste une minute.
M. Filion: L'engagement 15. Juste pour savoir ce que
c'était ça? 44 779 $, Infras inc.
Le Président (M. Marcil): L'annexe 2.
M. Marx: Oui. Qu'est-ce que vous voulez savoir?
M. Filion: Est-ce qu'il y a eu des soumissions dans ce cas-
là?
M. Marx: Oui. Les firmes Invitées à
présenter une offre de services étaient Sécuribec Canada,
Infras...
M. Filion: D'accord. Cela va.
M. Marx: II y en avait toute une liste.
M. Filion: Juste une dernière question, M. le
Président. Dernier engagement, c'est l'engagement 2, du 12
décembre 1985 au 9 décembre 1986. Alors, remboursement
d'honoraires de la pratique privée pour la Commission de police du
Québec, Me Richard Mongeau, 134 000 $.
Le Président (M. Marcil): Quel numéro, M. le
député?
M. Filion: Le numéro 2.
Le Président (M. Marcil): Le numéro 2.
M. Filion: Le numéro 2, du 12 décembre 1985 au 9
décembre 1986.
Le Président (M. Marcil): À l'annexe 4-B, le
numéro 2. Remboursement d'honoraires de la pratique privée pour
la Commission de police du Québec. M. Richard Mongeau. Ce sera votre
dernière question.
M. Filion: 134 874 $.
M. Marx: La Commission de police du Québec procède,
à chaque année budgétaire... Une voix: Où
prenez-vous ce montant? M. Marx: Parce que... Une voix: Qu'avez-vous comme
montant? M. Filion: 134 874 $.
M. Marx: 134 874 $, c'est correct. C'est correct. Oui, je
comprends.
La Commission de police du Québec procède à chaque
année budgétaire, à un engagement global pour le
remboursement des honoraires et déboursés des avocats de la
pratique privée qui sont appelés à agir comme procureurs
dans diverses causes de la commission, lorsque cette dernière ne peut
recourir aux services d'avocats à l'emploi du gouvernement à
cause de conflits d'intérêts. Ces avocats de la pratique
privée sont mandatés par le ministère de la Justice et
leurs mémoires de frais sont également approuvés par la
direction générale du contentieux du ministère de la
Justice. Par la suite, la Commission de police du Québec procède
au paiement des comptes dûment approuvés à même son
engagement global pour services juridiques, c'est-à-dire pour les
avocats. Donc, durant l'exercice budgétaire 1986-87, elle a
recommandé le paiement des honoraires et déboursés pour un
montant total de 134 874 $. Donc, il y avait un remboursement de 50 000 $
à peu près.
On n'a pas tout dépensé. Le montant prévu
était 184 000 $, mais on a juste dépensé 134 000 $.
M. Filion: Est-ce pour un avocat? M. Marx: Oui.
M. Filion: Donc, pour un avocat, à un seul endroit.
À la Commission de police, il ne travaille pas là à temps
plein. C'est un avocat de l'extérieur.
M. Marx: C'était presque cela, oui, J'imagine.
M. Filion: Son compte est de 134 874 $. Dans combien
d'instances?
M. Marx: C'était surtout dans la cause de Sainte-Foy.
M. Filion: Vous voulez dire que c'était surtout pour une
cause.
M. Marx: Oui, je pense que oui. C'est l'enquête de la
Commission de police à Sainte-Foy. Cela a pris des mois et des mois,
cela.
M. Filion: Cela a surtout pris 134 000 $, oui.
M. Marx: Je peux vous...
M. Filion: Pour combien de temps? Pour quelle période de
temps environ?
M. Marx: Je pense que l'avocat en question est payé au
tarif normal prévu par le gouvernement...
M. Filion: D'accord, oui.
M. Marx: Pour un avocat qui a tant d'années
d'expérience, comme lui, c'est, je pense, 100 $ l'heure.
M. Filion: Sur quelle période de temps s'étend le
compte?
M. Marx: 100 $ l'heure, on peut dire...
M. Filion: Non, ce n'est pas: On peut dire. Vous avez sa note
d'honoraires là.
M. Marx: C'est à peu près de sept à huit
mois.
M. Filion: Comment?
M. Marx: Peut-être huit mois.
M. Filion: II agissait, à ce moment-là, comme quoi
exactement?
M. Marx: Comme procureur de la commission
M. Filion: Comme procureur de la commission durant une
enquête de la commission, est-ce cela?
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): Compte tenu que le temps de
l'Opposition est terminé, est-ce que l'engagement est
vérifié? Oui.
M. Filion: Non, l'engagement n'est pas... Je n'ai pas fini mes
questions, là.
Le Président (M. Marcil): J'applique les règles que
vous avez négociées entre leaders.
M. Filion: D'accord, on va le vérifier. Il y a
peut-être un seul autre engagement...
Le Président (M. Marcil): Je ne peux absolument pas,
monsieur. S'il reste du temps à la fin, M. le député de
Taillon, avec le consentement. Cela va? M. le député des
Mille-Îles.
M. Bélisle: M. le Président, évidemment, il
se fait tard, mais je voulais poser quelques petites questions juste pour
terminer la journée en beauté et laisser mes collègues de
l'Opposition sur le qui-vive. M. le ministre, si vous voulez bien être
encore patient avec nous quelques minutes. M. le ministre, Solliciteur
général par intérim, serez-vous patient encore avec nous
quelques minutes?
M. Marx: Jusqu'à l'épuisement.
M. Bélisle: Annexe 3, engagement 1, 21 juin 1984, sous
l'ancien gouvernement, Restaurant
Pot-au-feu Inc., 67 000 $. Est-ce que vous avez cet engagement?
M. Marx: Oui, juin 1984...
M. Bélisle: Cela va, devant vous?
M. Marx: ...juste avant l'accession de Pierre Marc Johnson comme
chef du parti...
M. Bélisle: D'accord, j'ai bien compris. Articles de la
réglementation, décret 2400-84. C'est inexact, parce que le
décret 2400-84 a été approuvé et mis en vigueur le
31 octobre 1984. Est-ce que je me trompe, M. le ministre?
M. Marx: C'était conforme au décret dans le
temps...
M. Bélisle: Qui a été passé par la
suite. M. Filion: Laissez-le...
M. Bélisle: Voulez-vous me laisser poser mes questions, je
vous ai laissé poser vos questions.
M. Filion: Oui, mais laissez-le terminer son point.
M. Bélisle: Si vous avez des remarques, adressez-vous au
Président, laissez-moi faire ma "job".
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît!
M. Bélisle: Vous avez essayé de faire la
vôtre et vous avez fait patate aujourd'hui.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît!
M. Filion: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Marcil): À l'ordre! Bien oui,
c'est cela.
M. Marx: Ah! d'accord. M. le Président...
M. Filion: J'aimerais qu'on laisse terminer notre
invité.
Le Président (M. Marcil): C'est à moi de diriger
les travaux de la séance, donc, s'il vous plaît, M. le
député. M. le ministre, vous avez la...
M. Marx: Oui, mais je pense que la réponse, M. le
Président, c'est que le décret a été changé
e 31 octobre 1984, et on a donc donné ce numéro sur les feuilles
qu'on vous a envoyées, mais on a suivi les règles de l'ancien
décret.
M. Bélisle: Ah! d'accord. Donc, il y a une erreur dans le
document qui est ici. Cela va. Le Restaurant Pot-au-feu, te numéro t, la
période de temps de ce contrat de 67 000 $ sur invitation?
M. Marx: 15 août 1984 au 31 mars 1985.
M. Bélisle: Donc, sept mois et demi à peu
près?
M. Filion: Lequel Pot-au-feu? Il y en a Jeux.
M. Bélisle: Le premier, on va arriver au deuxième
tantôt
M. Fîlion: Quel numéro?
M. Bélisle: Le premier, c'est le numéro 1.
M. Filion: D'accord.
M. Bélisle: Sept mois et demi, M. le Solliciteur
général par intérim?
M. Marx: Oui.
M. Bélisle: Est-ce exact?
M. Marx: Bien, du 15 août 1984 au 31 mars 1985, cela fait
ça.
M. Bélisle: D'accord. J'appelle l'engagement 17, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 17.
M. Bélisle: Restaurant Pot-au-feu, 1er avril 1985, 62 000
$. Combien de mois, cet engagement?
M. Marx: Une minute! On cherche la période. C'était
pour une année, du 1er avril 1985 au 31 mars 1986.
M. Bélisle: 31 mars 1986. Cela veut dire, si le comprends
bien dans ce cas-ci, que, pour une année, les détenus au centre
de détention à Rouyn-Noranda ont consommé pour 62 000 $ de
nourriture, tandis que, pendant les sept mois et demi précédents,
ils en ont consommé pour 67 000 $. Est-ce que c'est cela que je com-
prends?
Une voix: C'est cela.
M. Bélisle: II y en a qui mangent plus qu'avant, je ne
comprends pas pourquoi, mais j'aimerais que vous me trouviez la réponse
à cette question. J'appelle, M. le Président, un autre
engagement.
M. Marx: Un Instant, M. le Président.
M. Filion: Vous pourriez peut-être le laisser
répondre.
Le Président (M. Marcil): M. le ministre, est-ce que vous
pouvez répondre immédiatement ou si vous prenez note de la
question?
M. Filion: S'ils veulent se parler, ils peuvent le faire tous les
jours.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît, M. le
député de Taillon.
M. Filion: Non, non, mais ce n'est pas un questionnaire.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon. Non, non. Tantôt, c'était à votre tour...
M. Filion: II pose une question et il y répond...
Le Président (M. Marcil): ...et les gens vous ont
laissé poser les questions. Donc, c'est la même chose. M. le
ministre, est-ce que vous répondez immédiatement ou si vous
prenez note de la question?
M. Bélisle: Ou si vous prenez la question en
délibéré? (21 h 45)
M. Marx: Voilà, M. le Président, nous avons
l'information et c'est toujours logique. En 1984-1985, il y avait 11 645 repas
à 3,55 $ chacun. En 1985-1986, il y avait 10 887 repas à 4,96 $
chacun.
Le Président (M. Marcil): Cela va.
M. Bélisle: Mais 1000 repas de différence, M. le
ministre, à 4,50 $...
M. Marx: Bien, cela veut dire 1000 repas de moins, mais des repas
qui coûtent plus cher.
M. Bélisle: Oui, mais, en tout cas, si on calcule
l'écart, je suis sûr que cela ne justifie pas la différence
de 40 000 $.
M. le Président, l'engagement 16. à l'annexe 3: l'auberge
des Carrefours inc. - nom très romantique pour une institution
d'hébergement _ 99 500 $; c'est 500 $ de moins que 100 000 $,
au-delà desquels on est obligé d'aller en soumission dans
les journaux publics. C'est sous l'ancien gouvernement, avant le 2
décembre 1985. J'aimerais savoir, M. le ministre, à combien
s'élevait l'estimation dans votre dossier au ministère du
Solliciteur général de l'époque pour ce contrat. Est-ce
qu'on prévoyait 100 000 $, 105 000 $, 80 000 $ à cette
époque-là? Parce que c'est ça la règle,
d'après ce que je comprends, dans les règlements qui
s'appliquent.
Si le fonctionnaire l'estime, c'est lui qui décide si on va dans
les journaux en appel d'offres public ou si on va sur invitation. Et,
également, quel a été le nombre de soumissionnaires qui
ont été Invités pour un contrat de 99 500 $? J'aimerais
connaître les noms des 15 soumissionnaires.
M. Marx: Vous voulez avoir le nombre de soumissionnaires.
M. Bélisle: Combien y en a-t-il eu, M. le ministre?
M. Marx: II y a eu 3 soumissions reçues: Auberge des
Carrefours inc..
M. Bélisle: Ensuite.
M. Marx: ...à 3,15 $ le repas; les Cuisines Ron Ash
à 3,40 $ le repas; Restaurant Doucet, non soumis.
M. Bélisle: Alors, c'était pour de la nourriture,
M. le ministre. Est-ce bien cela?
M. Marx: Des repas, oui.
M. Bélisle: D'accord, oui. Et l'estimation
préalable, avant de décider d'aller en soumission sur invitation
ou soumission dans les journaux, c'était quoi l'estimation du
fonctionnaire au ministère?
M. Marx: Oe toute façon, ce sera moins cher cette
année, parce que la prison est fermée.
Des voix: Ah! Ah!
M. Bélisle: Alors, si je comprends bien, M. le
ministre...
M. Marx: C'est ouvert de temps à autre. C'est fermé
les fins de semaine.
M. Bélisle: Vous n'avez pas, M. le ministre, la
réponse à la question que je pose, Vous pourrez peut-être
vérifier et nous apporter la réponse par la suite.
M. Marx: Oui. J'en prends note.
M. Bélisle: M. le Président, j'appelle un
engagement qui est à l'annexe 4-A, et je vais aller au premier. Je ne
serai pas sélectif, je vais prendre te premier sur la liste: Boucherie
Saint-Antoine Itée.
M. Marx: Oui.
M. Bélisle: Est-ce que ça va, l'annexe 4-A?
M. Marx: Je n'ai pas la feuille. Un instant, je n'ai pas...
M. Bélisle: Annexe 4-A. Boucherie Saint-Antoine
Itée, 48 840,33 $. Là, il y a une longue série qui est
sous le même numéro d'engagement où on voit des noms de
compagnies pour la fourniture, c'est-à-dire des dépenses
d'alimentation pour des denrées périssables pour le secteur ouest
des services correctionnels. Ce que je veux savoir, M. le ministre, c'est
comment le ministère du Solliciteur général, avant le 2
décembre 1985, fonctionnait pour accorder des contrats à, par
exemple, la Boucherie Saint-Antoine Itée. Est-ce qu'il y avait des
soumissions sur invitation? Ouet était le nombre de soumissionnaires qui
étalent invités à soumissionner? Parce que. là,
cela n'apparaît pas qu'il y a eu des soumissions qui ont
été demandées. Je connais un tas de boucheries qui
existent dans le secteur de Sainte-Thérèse, Blainville,
Saint-Jérôme, Sainte-Adèle qui se seraient fait un plaisir
de soumissionner. Là, la seule information que j'ai comme parlementaire,
comme pour les 20 contrats qui suivent, c'est un montant qui est là et
on dirait qu'il y a quelqu'un qui a une autorisation d'acheter sans soumission
et de passer les commandes qu'il veut dans ta machine et à qui il veut,
en plus et cela, sans avoir le nombre et sans respecter les règlements
que je vous ai cités ce matin et cet après-midi.
M. Marx: Ce sont des ententes...
M. Bélisle: C'est le 11 avril 1984, 48 840,33 $. C'est le
premier élément, Boucherie
Saint-Antoine Itée et, par la suite, on a une longue série
continue.
M. Marx: C'est selon le protocole d'entente qui nous a permis de
demander des soumissions pour des produits périssables. On a
peut-être trois ou quatre pieds de documents dans une boîte, des
soumissions.
M. Bélisle: D'accord. C'est impossible pour nous dans ce
cas de savoir s'il y a eu des soumissions qui ont été faites, par
exemple, pour la viande ou la boucherie.
M. Marx: On peut les chercher. M. Bélisle: On pourra les
trouver.
M. Marx: Si c'est 1000 pages à photocopier, II n'y a pas
de problème.
M. Bélisle: C'est la séquence 2, annexe A-4. C'est
la séquence 2 sous le numéro 30-191621 -01.
Une voix: Non, non. C'est parce qu'on ne le voit pas. Je ne l'ai
pas Ici.
M. Bélisle: Mais oui, il est en haut, là. M. le
Président...
Le Président (M. Marcil): C'est parce qu'il y a une
erreur...
M. Bélisle: Vous aviez une erreur sur votre feuille.
Le Président (M. Marcil): Cela va.
M. Bélisle: D'accord. M. le Président, je me
suis...
Le Président (M. Marcil): Oui, allez-y.
M. Bélisle: M. le Président...
M. Filion: Est-ce qu'il y a eu une réponse?
M. Bélisle: II y a eu une réponse disant qu'il y
avait dans des boîtes un tas de trucs, mais que cela n'apparaît pas
comme information pour nous comme parlementaires. Je suis convaincu...
M. Filion: Ah! Bien non. On n'a aucune information pour tout ce
qui concerne le "backlog".
M. Bélisle: Je dois comprendre que cela ne fonctionnait
pas, qu'il n'y avait pas d'ordre au ministère C'est de là que
part le problème.
M. le Président, est-ce que je dois constater...
M. Marx: Ce que vous avancez...
M. Filion: Donnez une conférence de presse demain pour
expliquer cela.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît!
M. Bélisle: On ne donnera pas une conférence de
presse, parce qu'on va mettre un point final à ce triste cirque qui
s'est déroulé aujourd'hui. Je comprends votre état de
frustration, M. le député de Taillon. M. te Président, je
e comprends avec beaucoup de sympathie, parce que cela a été un
exercice de...
M. Filion: C'est le temps des discours, M. le
Président?
Le Président (M. Marcil): Non, non.
M. Filion: Je veux juste savoir si c'est le temps des
discours.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, ce n'est pas...
M. Filion: J'en ai de bons là-dessus, je vous
préviens.
M. Bélisle: Vous avez épuisé votre temps de
parole.
Le Président (M. Marcil): Si vous voulez laisser la parole
au député de Mille-Îles.
M. Filion: Non, mais une question...
Le Président (M. Marcil): Non. Votre temps est
terminé. Donc, ils ont Jusqu'à 22 heures. Il reste six minutes
encore.
M. Filion: À faire des discours ou à poser des
questions?
Le Président (M. Marcil): Non, non, à poser des
questions.
M. Filion: D'accord. Parfait.
Le Président (M. Marcil): A discourir.
M. Bélisle: M. le Président, je comprends avec
beaucoup de sympathie la frustration du député de Taillon, entre
autres, et du député de...
M. Filion: Non, cela... Objection.
M. Bélisle: ...Lac-Saint-Jean. Il n'a plus de temps pour
faire des objections.
M. Filion: Objection à maître de l'autre
côté. Il n'a pas à me comprendre et à me
prêter des Intentions. C'est dans notre règlement
Le Président (M. Marcil): Est-ce une question de
règlement?
M. Filion: Je ne lui prête pas d'intention...
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, est-ce que c'est une question de règlement?
M. Filion: Je ne lui prête pas de sentiment. Oui.
Le Président (M. Marcil): En vertu de quoi?
M. Filion: Je ne prête pas de sentiment ni d'intention, ou
n'Importe quoi, au député de Mille-Îles. S'il veut faire
son "pitch", qu'il le fasse, mais qu'il ne me prête aucune intention ni
quoi que ce soit.
Une voix: Des états d'âme.
Le Président (M. Marcil): Cela va.
M. Fillon: Aucun état d'âme, c'est contraire
à notre règlement.
M. Bélisle: Non, M. le Président, la seule
chose...
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Mille-Îles.
M. Bélisle: Je ne lui prêterai aucun état
d'âme, mais tout simplement, je vais constater que la chasse aux poux
à laquelle on a assisté aujourd'hui s'est
révélée une chasse nulle, vierge totalement. On a
tenté - et le député de Lac-Saint-Jean était
tellement frustré qu'il a quitté cet après-midi pour s'en
aller ailleurs; il a abandonné le bateau - de prouver qu'il y avait des
liens entre notre collègue, l'ex-Solliciteur général, le
député de Chambly, et Serge Martel, de la firme Prémar. On
a déposé un affidavit qui prouvait hors de tout doute que
Prémar est une firme de gestion dans le domaine des relations du
travail, que Prémar loue des locaux à la firme McDougall, Caron,
que même Prémar, Serge Martel, lorsqu'il utilise des services
d'avocat, paie les honoraires d'un avocat dans l'étude de McDougall,
Caron par surcroit.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Mille-Îles, je comprends également votre état d'âme,
sauf...
M. Bélisie: Je vais compléter, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): ...que nous sommes aux
engagements et on n'a pas de période pour les remarques finales.
M. Bélisie: Mais, M. le Président, ce que je veux
ajouter concernant le dernier engagement que l'on vient de toucher, M. le
ministre de la Justice ou plutôt M. le Solliciteur général
par Intérim, c'est que tout cet imbroglio qu'on a vécu au cours
de la journée, que vous avez vécu d'une façon assez
spéciale comme Solliciteur général par intérim, a
été causé - j'ai posé la question ce matin - par
une erreur administrative de l'arrêté du Conseil du trésor
qui a été mal fait par l'ancien gouvernement. Quand on nous
arrive ici, aujourd'hui, avec Boucherie Saint-Antoine, entre autres, et quand
on ne nous donne aucune Information, je me demande sérieusement, M. le
Solliciteur général, si on peut, nous, les parlementaires, faire
adéquatement notre travail dans des circonstances semblables. Je pense
qu'il y a une place énorme pour l'amélioration, en tout cas, du
ministère que vous dirigez par Intérim, avec toutes les questions
qui ont été posées. Boucherie Saint-Antoine Itée,
moi, je dois vous dire que, comme parlementaire, quand on m'arrive avec des
listes semblables, j'aimerais bien cela savoir le nombre de soumissionnaires,
si cela a été par soumission, par invitation, et j'aimerais que
les règlements soient respectés, que les arrêtés en
conseil soient respectés, que le contrat 400-01 soit respecté,
qu'il y ait une rotation qui soit établie conformément au contrat
400-01. On n'a jamais de preuve de cela. C'est comme si depuis 1984 ou
même avant cela, parce que je n'ai pas le mémoire avant cela, mais
d'après ce que vous nous dites, il n'y avait personne qui ait
donné de directives, ni de gouvernail. Nous autres, on essaie de
comprendre un peu, puis on essaie de se situer à l'intérieur de
cela.
Alors, M. le Solliciteur général par intérim, moi,
ce que je vous demande comme dernière question peut-être
reliée à cette dernière question des fournisseurs, quels
qu'ils soient, dans le domaine de la viande, des vivres, Boucherie
Saint-Antoine, est-ce que c'est possible de faire une pression plus
particulière et de faire un meilleur contrôle au ministère
du Solliciteur général pour que les règles du jeu qui ont
été établies pour tous les ministères, les
règles du jeu de l'entente 400-01 soient respectées avec plus de
rigueur, entre autres, les quatre principes fondamentaux que j'ai
énoncés ce matin, soit d'octroyer les contrats selon les
principes d'approvisionnement public basés sur les appels d'offres,
basés aussi pour inciter la compétition entre les fournisseurs,
également de respecter les règlements et les procédures
émis par le directeur général des achats? Il me semble que
ce serait si facile d'aller en soumissions publiques dans les journaux, puis
cela éviterait la critique et les doutes peut-être raisonnables
que certains ont quant à l'administration de certains contrats. Comme le
député de Taillon le dit si bien, c'est de l'argent qui vient des
coffres publics, et je pense qu'on doit être très rigoureux quand
on administre ces sommes-là.
M. Marx: M. le Président, nous avons noté les
questions et j'ai demandé qu'on prépare une lettre pour
répondre à toutes les questions de tous les députés
et qu'on envoie cette lettre à la secrétaire de la commission. En
terminant, j'aimerais remercier les fonctionnaires du ministère du
Solliciteur général qui ont travaillé très fort
aujourd'hui, de ce matin Jusqu'à 10 heures ce soir. Surtout, J'aimerais
remercier le sous-soliiciteur général qui a été
à mes côtés toute la journée et les membres du
cabinet du Solliciteur général qui m'ont fourni une aide
précieuse.
M. le Président, il est très difficile pour un ministre
d'être au courant de toutes les dépenses dans toutes les
institutions dans tout le Québec, quand il y a un budget de 550 000 000
$ pour un ministère. Je crois, en terminant, qu'il est très clair
qu'on n'a rien à cacher. L'information qu'on a, on met cela sur la table
et même j'ai établi des précédents, j'ai fourni des
contrats au dépulé de Taillon et aux autres députés
de la commission.
Le Président (M. Marcil): Merci, M. le ministre.
M. Fillon: À mon tour, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): II vous reste trente secondes.
J'aimerais terminer...
Non, non, j'accorde la parole au député de Taillon.
M. Filion: C'est drôle, d'habitude il y a un
président généreux à cette commission.
Le Président (M. Marcil): Je vous donne trente secondes. Il a
été gentil.
M. Filion: Je ne me livrerai ni à une séance
d'autogratification sur la journée, ni à une séance de
flagellation, dépendamment d'où venaient les questions durant la
journée. Ce n'est pas à nous d'apprécier cela, je pense
que c'est aux quelques personnes qui nous ont écoutés et aux
quelques personnes encore moins nombreuses qui vont nous lire. Ce n'est pas aux
parlementaires de le faire. Je voudrais cependant féliciter les gens qui
entourent le Solliciteur général d'avoir réussi à
lui préparer d'aussi excellentes notes personnelles, et le remercier
également -mais un peu moins, étant donné que je vais le
revoir au ministère de la Justice concernant la question linguistique.
Il m'a fait plaisir de ' travailler, pendant presque deux ans, sur les
matières relevant du Solliciteur général. Ce ne sont pas
là des matières faciles, mais ce sont des matières qu'on a
intérêt à discuter le plus ouvertement, le plus
généreusement possible, en cette enceinte comme à
l'extérieur. C'est une belle façon de démystifier à
la fois ce que sont nos prisons et ce que sont nos corps policiers. Si on parle
un peu plus, les gens vont comprendre un peu plus. On va avancer comme
société. Merci à vous, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Je remercie également
tous les gens qui ont participé à cette commission. Je
déclare que la vérification des engagements financiers de la
compétence du Solliciteur général pour les mois de janvier
à juillet 1987 est terminée, sous réserve de l'obtention
de réponses aux questions prises en note. N'oubliez pas, demain de 10
heures à 12 heures, nous aurons à vérifier les engagements
du ministre des Relations Internationales et délégué aux
Affaires intergouvernementales canadiennes.
(Fin de la séance à 22 h 2)