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(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Marcil): Constatant le quorum, nous
allons ouvrir la séance. Est-ce qu'on peut s'enquérir des
remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
Le Président (M. Marcil): Merci, madame. Nous souhaitons
la bienvenue à M. le ministre et Solliciteur général, de
même qu'à sa compagnie, afin d'étudier ensemble et de
vérifier les engagements financiers. Je rappelle le mandat de cette
commission. C'est de procéder à la vérification des
engagements financiers relevant de la compétence du Solliciteur
général pour les mois de juillet à décembre.
Les ententes étaient de trois heures, et moins, si possible. Les
règles régissant notre procédure aujourd'hui sont que
chaque membre dispose de 20 minutes par engagement financier, temps de parole
qu'il peut utiliser en une ou en plusieurs interventions. Il y a la
possibilité de déroger aux règles relatives au temps de
parole, avec le consentement unanime, naturellement, des membres de la
commission.
Sans plus tarder, nous allons appeler les engagements du mois de
juillet. Il n'y a pas de remarques préliminaires. On va
immédiatement appeler les engagements 9 à 11 du mois de juillet.
L'engagement 9.
Juillet
M. Filion: Bienvenue au Solliciteur général
à cette commission ainsi qu'à son équipe, que je salue. En
ce qui concerne l'engagement 9, ma question est la suivante. Est-ce que le
cégep François-Xavier-Garneau dispense ses cours de
perfectionnement pour le personnel de gardiennage de prisons un peu partout au
Québec ou uniquement dans la région de Québec?
M. Latulippe: Je vais vous donner l'objet du contrat. C'est dans
le but de diffuser une session de relations interpersonnelles et de relations
d'aide pour le personnel gestionnaire, c'est-à-dire les administrateurs
et leurs adjoints, les chefs adjoints et les chefs de section. C'est un cours
d'une durée de trois jours. Il y a une journée de suivi pour
compléter la formation.
M. Filion: C'est une espèce de session intensive qui a
lieu au cégep même, c'est cela?
M. Latulippe: Pas nécessairement.
M. Filion: Pas nécessairement? Cela peut être sur
place également? Est-ce que cela se passe? Est-ce que c'est courant?
M. Latulippe: En fait, vous savez que, depuis déjà
quelques années, il y a un cadre triennal de développement de
ressources humaines dans mon ministère et, en particulier, dans les
services correctionnels. L'objectif était finalement de sensibiliser et
de former les personnes qui sont dans le secteur pour améliorer la
relation d'aide avec la clientèle. Ce contrat fait partie du cadre
triennal de développement. Il y en a eu d'autres dans le passé.
Lors de l'examen des derniers engagements financiers, il y en avait eu
d'autres. Il y en a eu d'autres aussi à l'époque de l'ancien
gouvernement. C'est la continuation de ce programme de développement des
ressources humaines.
M. Filion: Est-ce que cela existe ailleurs que dans la
région de Québec?
M. Latulippe: Celui-là est dispensé sur l'ensemble
du territoire du Québec.
M. Filion: Cela va. En quelques mots, c'est pourquoi vous dites
que le cours peut être donné soit au cégep, soit à
l'établissement de détention lui-même.
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Dans certains cas, ils peuvent se rendre en
régions ou à Montréal et dispenser cette session intensive
de trois jours.
M. Latulippe: Selon les besoins, effectivement, du
personnel-cadre.
M. Filion: D'accord. Cela va. Engagement
vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 9 est-il
adopté?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
Excusez-moi.
M. Filion: On adopte tellement de choses, M. le Président,
on peut bien en vérifier quelques-unes.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 10.
M. Filion: Engagement 10. "Renouvellement du contrat de services
pour agir à titre de chef du service de protection de la Direction des
services de sécurité et de protection, pour une période
d'un an."
On se souvient qu'aux derniers engagements financiers nous avions
également retrouvé le même engagement pour un montant de 47
150 $, en juillet 1985. Cette fois-ci, le montant est légèrement
supérieur. Compte tenu des imputations budgétaires
également, il est légèrement supérieur.
Nous apprenions, par contre, au mois de mars dernier, la
démission de MM. Chartrand et Mancheron, anciens responsables du service
de renseignements-sécurité. Je voudrais savoir du Solliciteur
général si le service de renseignements-sécurité
existe encore.
M. Latulippe: C'est parce qu'il ne s'agit pas du même
service. Ici, quand vous parlez de l'engagement de M. Jean-Guy Boucher, M.
Boucher dépend de la Direction générale de la
sécurité publique de mon ministère, dont le sous-ministre
est M. Pierre Verdon. II ne dépend pas de la Sûreté du
Québec.
M. Boucher dirige le service de protection des ministres, c'est la
personne responsable des gardes du corps des ministres. Donc, c'est
l'engagement de M. Boucher pour une période additionnelle d'un an.
M. Filion: Ce que vous qualifiez de Direction des services de
sécurité et de protection ne couvre que la protection
accordée aux représentants gouvernementaux.
M. Latulippe: Le chef du service de protection dirige les gardes
du corps et chauffeurs des ministres. L'ensemble du service comprend aussi la
protection des édifices publics. Lui, il est le chef du service de
protection et le service de protection comprend les gardes du corps et
chauffeurs des ministres.
M. Filion: C'est directement au ministère.
M. Latulippe: C'est directement au ministère, sous le
chapeau de la Direction générale de la sécurité
publique.
M. Filion: C'est bien. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 10 est
vérifié. J'appelle l'engagement 11.
M. Filion: L'engagement 11. "Contrat pour l'achat d'une traiteuse
automatique, papier couleur", etc. C'est une traiteuse, je présume, pour
la prise de photos, peut-être?
M. Latulippe: Oui, pour traiter les photos. Dans ce cas-ci, c'est
pour le traitement de la pellicule couleur de même que celle en noir et
blanc. En fait, la Sûreté du Québec a entrepris la
conversion de la pellicule noir et blanc à la pellicule de couleur. Il
s'agit là d'une exigence de la cour en matière de preuve.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Les
engagements 9 ô 11 du mois de juillet sont vérifiés.
J'appelle les engagements du mois d'août, l'engagement 8.
Août
M. Filion: Engagement 8. "Renouvellement du contrat pour la
location d'un système de communications
radio-téléphoniques pour les besoins de la Sûreté du
Québec, pour une période de six mois." On a vu plusieurs
engagements concernant le système de communications de la
Sûreté du Québec. Est-ce que vous êtes en mesure de
me dire quel est l'ensemble des sommes dévolues, sur une base annuelle,
au système de communications à la Sûreté du
Québec?
M. Latulippe: Oui, environ 24 D00 000 $ sur quatre ans. Vous
parlez sur quatre ans?
M. Filion: Sur quatre ans, j'avais dit sur une base annuelle,
mais...
M. Latulippe: Ah! non, sur une base annuelle, c'est 6 100 000
$.
M. Filion: 6 100 000 $ sur les systèmes de communications.
Québec-Téléphone, est-ce que je me trompe ou si c'est pour
les communications dans la région desservie par
Québec-Téléphone? On dit pour la location d'un
système de communications. Est-ce qu'on veut dire pour l'utilisation du
système de communications de Québec-Téléphone ou si
on loue carrément un système tout à fait différent
du système usuel de Québec-Téléphone''
M. Latulippe: Votre question a plusieurs volets, l'endroit, les
régions, c'est la Côte-Nord, la Gaspésie, la Beauce et la
région de Portneuf. Pour le reste de la province, c'est Bell Canada et
Télébec.
M. Filion: D'accord. En quoi consiste précisément
cette location de système?
M. Latulippe: C'est un réseau qui a été
dessiné, conçu pour la Sûreté du Québec il y
a plusieurs années. D'ailleurs, la Sûreté du Québec
utilise les services de la compagnie Québec-Téléphone
depuis 1966.
M. Filion: Ce que j'aimerais comprendre c'est...
Québec-Téléphone a des installations de communications
dans les régions qu'on a mentionnées. Alors est-ce l'utilisation
d'un réseau déjà en place ou si c'est un équipement
spécial qui sert pour la SQ?
M. Latulippe: ...de la Sûreté du Québec.
Une voix: ...qui a été dessiné en 1966.
C'est un réseau d'antennes et de transmission d'ondes, des tours...
Le Président (M. Marcil): Voulez-vous vous identifier,
s'il vous plaît?
M. Latulippe: II faudrait peut-être demander au directeur
de la Sûreté du Québec d'expliquer...
Le Président (M. Marcil): Je m'excuse. Pour les fins du
Journal des débats, quand vous prenez la parole, il est bien important
de vous identifier chaque fois.
Une voix: D'accord. Cela va.
M. Beaudoin (Jacques): Mon nom est Jacques Beaudoin, au nom du
ministre. C'est un réseau de télécommunications qui a
été conçu en 1962 spécialement pour répondre
aux besoins de la Sûreté du Québec. C'est un réseau
hybride, c'est-à-dire qu'on a le concept téléphone et le
concept radio. Pour couvrir la province, il fallait deux compagnies, bien
entendu, Québec-Téléphone, qui dessert les régions
que le ministre vous a exposées tout à l'heure, et le reste de la
province. Le contrat comprend la fourniture de l'équipement. Tout ce que
vous trouvez dans nos voitures ou dans nos postes de la Sûreté est
fourni par Bell Canada avec une clause de mise à jour sur le plan
technologique. Cela comprend un réseau de 140 antennes au Québec
qui sont des "répétitrices", c'est-à-dire que, lorsque
vous parlez au poste par téléphone, si notre poste n'a pas les
effectifs - par exemple, le soir dans un petit poste - pour couvrir 24 heures
par jour, il y a un système qui permet de répondre de la voiture.
C'est unique en Amérique du Nord et au monde. Cela a été
vraiment conçu pour avoir la souplesse nécessaire à nos
besoins. Ce réseau, bien entendu, couvre le Québec. Il a
été régénéré, Bell Canada l'a remis
à jour en 1973, conformément au contrat. À mesure qu'on a
de nouvelles voitures et à mesure que la miniaturisation des
équipements se fait, on nous change nos équipements pour prendre
moins de place. C'est à peu près la description du
réseau.
M. Latulippe: On pourrait peut-être ajouter qu'actuellement
la Sûreté, avec le ministère des Communications, a
entrepris une étude pour l'implantation d'un nouveau réseau dans
le cadre de la refonte de certains réseaux gouvernementaux. D'ici
quelques années, on croit bien être en mesure d'arriver avec un
nouveau réseau de télécommunications pour la
Sûreté du Québec.
M. Filion: Je vous remercie, M. Beaudoin et M. le ministre. Je
m'excuse de ce délai.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 8 est-il
vérifié?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 9.
M. Filion: Cela m'a toujours un peu fasciné, M. le
ministre. L'engagement 9, c'est le contrat pour l'achat de 3000 mètres
de tissus, serge de laine et polyester probablement pour faire les
vêtements de la Sûreté de Québec. On n'en a pas
à ces engagements financiers, mais à l'occasion on va retrouver
des contrats pour la confection de ce matériel. Je me demande si le
ministère du Solliciteur général a commencé
à songer sérieusement à la possibilité de faire
travailler les détenus dans les centres de détention pour qu'ils
puissent utiliser ce matériel-là - bien sûr, il faudra
toujours continuer à l'acheter - et en faire des vêtements au lieu
de confier cela à l'extérieur.
Je dois vous dire que c'est une formule qui est déjà
utilisée en partie mais qui est vraiment trop embryonnaire. Compte tenu
du fait qu'on veut faire travailler nos détenus, pourquoi ne pas
carrément investir toute la logistique et l'énergie
nécessaire pour faire en sorte qu'à l'intérieur même
de votre ministère, à cause des besoins de la Sûreté
du Québec et, dans certains cas, des besoins des détenus
eux-mêmes, on puisse commencer à arrimer des besoins avec des
offres de services et de bras qu'on peut retrouver dans les centres de
détention?
Encore une fois, en partie, je suis fort au fait que des choses se font,
mais l'heure est peut-être venue d'implanter, sur une base un peu plus
systématique, cette rationalisation, si l'on veut, de l'utilisation de
la main-d'oeuvre qu'on retrouve dans les centres de détention par
rapport aux besoins immenses des corps policiers et des détenus
eux-mêmes. Cela me fascine toujours, je n'en reviens pas combien
cela coûte, à la Sûreté du Québec - je n'ai
pas fait le calcul; je le ferai probablement avec l'aide du livre des
crédits qui a été déposé hier - de
vêtir les policiers, vêtir les détenus.
Je ne sais pas si vous voulez réagir. (10 h 30)
M. Latulippe: D'abord, je voudrais vous dire en vertu de quel
contexte nous avons à dépenser des sommes pour l'habillement des
policiers de la Sûreté du Québec. La source de toutes ces
dépenses, c'est évidemment l'article 29.01 de la convention
collective, qui dit que la Sûreté fournit gratuitement aux membres
tout uniforme dont elle exige le port ainsi que tout vêtement
spécial exigé par les règlements et normes
promulgués en vertu de la loi concernant l'hygiène, la
santé et la sécurité. Tout vêtement fourni aux
membres doit être neuf. L'entretien de l'équipement et des
vêtements est à la charge de la Sûreté. Finalement,
il y a une série d'obligations dans la convention collective.
Évidemment, ces vêtements doivent répondre à
certaines normes en ce qui concerne le tissu, la qualité, la confection.
Il est évident que c'est un travail spécialisé. Pour
confectionner le vêtement - on voit comment cela se passe dans les usines
de vêtements - cela prend des travailleurs ou des personnes
spécialisés dans la confection de ce type de vêtements.
Or, le problème auquel on fait face dans les centres de
détention, c'est que la durée de séjour est très
limitée. Évidemment, développer à
l'intérieur des centres de détention, chez les détenus,
une expertise dans la confection de vêtements spécialisés,
en particulier ceux de la Sûreté du Québec, cela exigerait
une permanence à l'intérieur du centre de détention. Si un
détenu demeure au centre de détention pendant quinze jours,
pendant trois semaines, pendant un mois, il n'acquerra certainement pas la
dextérité et l'expertise pour confectionner un vêtement de
policier. C'est une limite fort importante.
Par ailleurs, je suis entièrement d'accord avec vos objectifs de
faire en sorte d'améliorer ou d'accroître le temps de travail ou
le travail des personnes qui sont dans les centres de détention. C'est
un objectif que je vise moi-même. D'ailleurs, beaucoup de choses se font
au sein du ministère. Je vais vous donner un exemple. Il y a des
imprimeries, des buanderies et des menuiseries. Je me souviens qu'à
Rimouski, en particulier, je suis allé visiter une buanderie qui est
adjacente au centre de détention de Rimouski. On se dirige dans ce sens
et je suis d'accord avec vos objectifs.
M. Filion: En outre d'être d'accord avec des objectifs qui
semblent partagés, est-ce que le ministre a l'intention... Je dois vous
dire qu'en ce qui concerne la confection de vêtements, je pense que ce
qui a besoin d'être planifié et d'être bien
orchestré, c'est l'organisation du travail lui-même. Une fois
qu'on a bien organisé le travail, on a juste à se promener dans
les usines de vêtements qu'on retrouve un peu partout, notamment dans la
partie nord de Montréal, pour voir que les travailleurs qui sont
là n'ont pas des qualifications à tout casser. Certaines
personnes ont des qualifications remarquables pour, encore une fois, la
planification, la chaîne de montage, la pièce de vêtement et
le travail lui-même.
Je comprends également qu'il y a heureusement une rotation
à l'intérieur des centres de détention et que les
personnes qui s'y trouvent ont une durée moyenne de séjour
relativement courte. Mais cela prend un peu d'imagination pour arriver à
faire entrer certains secteurs d'activité à l'intérieur
des centres de détention. La première buanderie à
l'intérieur d'un centre de détention, cela a été
perçu à peu près comme une révolution. Aujourd'hui,
on le sait, des détenus sont en mesure, dans bien des cas, de faire
fonctionner des buanderies.
La comparaison ne peut pas faire autre chose que frapper. Quand on parie
du linge des détenus eux-mêmes, quand on pense aux casquettes...
Je lisais dans la revue de la Sûreté du Québec que
dorénavant les représentants de la Sûreté du
Québec auront de nouvelles casquettes. Donc, nous allons voir
bientôt ce renouvellement de casquettes. Je me dis qu'avec un peu
d'imagination et beaucoup de volonté politique, il serait possible
d'arrimer encore une fois ces besoins avec cette main-d'oeuvre disponible dans
les centres de détention du Québec.
Je ne voudrais pas insister outre mesure là-dessus mais...
Oui?
M. Latulippe: Disons que je suis un peu surpris de vos
commentaires voulant que la main-d'oeuvre dans l'industrie de la confection ne
soit pas spécialisée, qualifiée. Vous avez employé
le mot "qualifiés". Vous avez dit que certains étaient
qualifiés. Je suis étonné que vous disiez que certains
travailleurs de l'industrie de la confection sont qualifiés. Vous avez
été, comme moi, pendant longtemps dans le domaine des relations
de travail. Vous connaissez les efforts que les travailleurs de l'industrie de
la confection, pour dames ou pour hommes, ont faits pour finalement
améliorer leurs conditions de travail parce qu'eux-mêmes se voient
- je pense que c'est à juste titre -comme des travailleurs
qualifiés dans cette industrie. Ils y sont souvent depuis
très longtemps. Vous savez comme moi que les femmes travaillant dans
l'industrie de la confection vont travailler là-dedans pendant des
années et des années. Pour moi, ce sont
des travailleurs qualifiés. Je ne pense pas qu'on puisse faire un
commentaire comme celui que vous avez fait à savoir que certains
travailleurs de l'industrie de la confection sont des travailleurs
qualifiés. Pour moi, les travailleurs de l'industrie de la confection
sont des travailleurs qualifiés.
M. Filion: D'une part, ce que j'ai dit, c'est qu'ils
n'étaient pas qualifiés outre mesure. Deuxièmement, je
sais aussi une chose, par exemple, c'est que les détenus dans nos
prisons eux aussi ont des possibilités et des capacités. Ils ne
demandent rien de mieux que d'apprendre un métier, que de travailler.
Plus le taux d'occupation - si je peux m'exprimer ainsi - à
l'intérieur des centres de détention sera élevé,
plus les chances de réhabilitation augmenteront. Pour arriver à
réussir cette opération, cela prend beaucoup de volonté
politique.
M. Latulippe: Je suis entièrement d'accord que la
réhabilitation des contrevenants se fait et doit se faire par le
travail. Je crois beaucoup à la réhabilitation par le travail. Il
y a plusieurs façons d'y arriver. D'abord, évidemment, par le
travail dans les centres de détention. Compte tenu que les personnes
dans nos centres de détention au Québec y sont pour de courtes
périodes, il est évident qu'on doit faire cette approche par un
type de travail compatible avec la durée de séjour.
Deuxièmement, l'acquisition de connaissances par le travail peut se
faire aussi par des programmes de formation. Il faut développer chez ces
gens des habitudes de travail. Souvent, ils sont entrés jeunes dans une
carrière criminelle. Il faut développer les habitudes de
travail.
Troisièmement, je pense que par les travaux communautaires, on
peut aussi développer des habitudes de travail. C'est la raison pour
laquelle on met aussi l'accent sur les travaux communautaires.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 10.
M. Filion: À lire le début de l'engagement - on n'a
pas besoin de lire la dernière ligne - c'est carrément pour le
Laboratoire de police scientifique. La preuve, c'est qu'on a de la
difficulté à s'y retrouver. Je n'ai pas de question.
Le Président (M. Marcil): Vérifié? M.
Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 11.
M. Filion: L'engagement 11, toujours du mois d'août 1986,
traite, évidemment, des subventions aux comités régionaux
de prévention du crime à titre d'aide financière
permettant d'encourager le développement de mesures visant à
prévenir la criminalité et à améliorer la
concertation régionale des intervenants dans ce domaine.
D'abord, juste une question préalable. Les montants qu'on
retrouve annexés à l'engagement 11 ainsi que le montant total de
132 000 $, est-ce que cette somme de 132 000 $ est une partie de ce qui est
versé annuellement ou si c'est la totalité?
M. Latulippe: C'est la totalité. M. Filion: C'est
la totalité. M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Ce n'est pas beaucoup, 132 000 $. On aura
peut-être l'occasion de le mentionner lors de l'étude des
crédits. Je ne sais pas ce que ce sera l'an prochain.
Pour Énigme 007, l'opération de concertation visant
à éclaircir un petit peu les causes du fort taux de
criminalité dans l'Outaouais, est-ce que les montants versés font
partie de la somme mentionnée ici de 20 000 $ ou si c'est une somme
additionnelle?
Juste avant, je voudrais ajouter que les comités régionaux
de prévention du crime reçoivent des fonds du Solliciteur
général du Canada, sûrement des municipalités et de
divers organismes, entre autres le Club optimiste dans lequel j'oeuvre à
l'occasion dans mon beau comté de Taillon, dans la belle région
de Longueuil. Je voudrais juste éclaircir ma déclaration de
tantôt en ajoutant que tout cela fait des montants qui, de la part du
Solliciteur général du Québec, ne sont pas très
élevés.
M. Latulippe: II faudrait peut-être aussi...
M. Filion: Ma deuxième question, vous l'aviez saisie,
c'était sur Énigme 007. J'ai trouvé intéressante
l'opération du ministère là-dessus, et je voulais savoir
si l'argent visant, si l'on veut, è payer Sherlock Holmes pour qu'il
trouve la solution à cette énigme est compris dans les 20 000 $,
oui ou non?
M. Latulippe: Pour moi, M. le député de Taillon,
vous avez vu beaucoup de films de science-fiction ou de films de James Bond
parce que 007 c'est l'agent secret James Bond, tandis que l'opération
à Hull, c'est l'opération 07.
M. Filion: Oui, oui, de là, la blague, d'ailleurs.
J'étais sûr que vous l'aviez saisie.
M. Latulippe: Pour la région administrative 07 et non pas
pour le célèbre agent secret James Bond. Tout cela pour vous dire
que, pour ce qui est de l'Énigme 07, il y a des sommes qui sont prises
dans le budget de cette année, mais c'est plus minime. Une partie plus
importante sera dans le budget de l'an prochain, mais on doit compter la
contribution du ministère du Solliciteur général, non pas
en fonction de ces sommes, mais en fonction aussi du soutien technique et de
l'expertise qui sont apportés dans la conception du programme, dans la
conception de l'opération par la Direction générale de la
sécurité publique et de son personnel. Il s'agit-là d'un
apport additionnel que vous ne comptez pas à l'intérieur de cette
somme de 132 000 $. (10 h 45)
L'autre point qu'il est important de souligner, c'est que
l'activité du ministère du Solliciteur général, en
matière de prévention, c'est loin, mais loin d'être
uniquement des subventions accordées aux comités régionaux
de prévention du crime. Je pense que tes...
M. Filion: ...des comités régionaux.
M. Latulippe: ...policiers, les personnes de la
Sûreté du Québec, font des activités de
prévention importantes. C'est un volet important des activités de
la Sûreté, et c'est aussi un volet auquel le directeur
général de la Sûreté est non seulement
sensibilisé mais c'est un cheval de bataille important pour vous, si
vous me permettez l'expression, M. le directeur.
M. Filion: II n'y a aucun doute sur cela. D'ailleurs, c'est pour
cela qu'actuellement on parle des comités régionaux de
prévention du crime. Est-ce que le ministère exerce une influence
sur le choix des priorités par chacun des comités
régionaux, ou si les décisions se prennent par les
représentants des comités régionaux pour déterminer
quels seront leurs objectifs et leurs priorités dans chacune des
régions du Québec, notamment la Montérégie? Je vais
y revenir tantôt.
M. Latulippe: Effectivement, les comités choisissent leurs
priorités mais les montants varient d'une région à l'autre
parce que finalement nous avons des critères pour l'octroi de ces
subventions. Par exemple, les critères qui ont rapport avec les projets
spécifiques qui nous sont présentés, les critères
qui ont rapport avec les activités pour l'année d'exercice
programmées par le comité de prévention, les
critères en rapport avec les rapports financiers démontrant
l'utilisation de la subvention pour l'année antérieure, ainsi que
tes critères qui ont rapport avec les autres sources de financement.
L'un des objectifs, évidemment, c'est un lieu de concertation, le
comité de prévention du crime. C'est un lieu où doivent se
retrouver d'autres institutions, organismes et entreprises que le
ministère du Solliciteur général. Donc, nous souhaitons
que les municipalités ou l'entreprise privée contribuent aussi au
financement de certains de ces comités.
M. Filion: Par exemple, dans la liste des régions, on
retrouve - je donne deux exemples... En ce qui concerne, d'abord, la
Montérégie, une somme de 32 000 $ a été
accordée. Il s'agit ici d'un territoire qui couvre, à la fois,
votre comté et le mien.
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: II y a un travail tout à fait remarquable qui
se fait au comité de prévention du crime de la
Montérégie auquel vous avez sûrement été
sensibilisé et auquel également j'ai été
sensibilisé. Les opérations qui sont menées, notamment
l'opération de relance de surveillance de quartiers est
particulièrement profitable dans mon comté de Longueuil. Je
regarde d'autres régions, je prends par exemple
Laval-Laurentides-Lanaudière qui a 8000 $ alors que le comité de
prévention du crime du SaguenayLac-Saint-Jean reçoit 32 000
$. Je dois comprendre qu'il y avait un projet dans la région 02 qui
méritait une somme supérieure. Est-ce que je pourrais savoir quel
était le projet dans la région 02?
M. Latulippe: Dans la région 02 et dans la région
06, les raisons pour lesquelles vous avez des sommes supérieures sont
dues principalement au fait que vous avez dans ces régions des
permanents au comité de prévention du crime. Il est
évident, comme on l'a dit, tout à l'heure, qu'un des objectifs
est de susciter l'initiative dans les régions et la concertation,
d'amener finalement l'émergence dans les régions de projets
spécifiques. Une raison pour laquelle on accorde aussi des sommes
différentes, c'est ce qui nous provient des régions; cela
dépend de ce que les régions nous acheminent. A ce moment, on les
analyse et on les étudie au mérite.
M. Filion: Compte tenu du travail qui se fait aux comités
régionaux, est-ce que le Solliciteur général a l'intention
d'augmenter les sommes versées aux comités régionaux?
M. Latulippe: Vous pourrez me poser toutes les questions
pertinentes sur ce sujet comme sur d'autres sujets au moment de l'étude
des crédits.
M. Filion: Le livre a été déposé,
mais je dois vous dire que je n'ai pas eu l'occasion de regarder cet article.
Le Solliciteur général ne veut pas me répondre maintenant,
l'a-t-il vu dans...?
M. Latulippe: Je souhaiterais que l'on puisse analyser cela
lorsqu'on aura les documents pour l'étude des crédits; on pourra
alors être beaucoup plus précis dans notre étude. Cela sera
bénéfique autant pour vous que pour nous et pour l'ensemble de la
population qui nous écoute.
M. Filion: Y a-t-il une mesure d'analyse de la
productivité ou du rendement des comités régionaux de
prévention du crime?
M. Latulippe: Je viens de vous mentionner que, lorsqu'on
évalue les subventions qu'on va donner dans une année X à
des comités de prévention, on analyse les rapports financiers de
ces comités de prévention en les regardant sous l'angle de ce que
l'on a fait avec la subvention, de l'utilisation de la subvention durant
l'année antérieure, des projets qu'elle a engendrés et
comment on l'a utilisée pour le bien de l'ensemble de la
collectivité, comment on a pu obtenir un "pairage" de fonds, comment on
a pu obtenir d'autres fonds et d'autres sources de financement. C'est l'un des
éléments que l'on regarde au moment où on doit prendre une
décision sur la nature et l'étendue d'une subvention que l'on
accorde à un comité de prévention.
M. Filion: Existe-t-il un regroupement des comités
régionaux?
M. Latulippe: II n'y a pas d'association, si vous voulez parler
comme cela, mais il y a des réunions et des rencontres qui sont
organisées à l'occasion par la Direction générale
de la sécurité publique. Si vous me demandez s'il existe une
association des comités de prévention, il n'en existe pas.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 11 est
vérifié. Je déclare donc la vérification des
engagements du mois d'août terminée. J'appelle les engagements du
mois de septembre, l'engagement 8.
Septembre M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 8 est terminée, j'appelle l'engagement 9.
M. Filion: À l'engagement 9, "Contrat pour l'achat de 50
appareils de détection d'alco-o-test incluant systèmes
d'analyseur de rechargement, calibrateur et chargeurs AC et BC pour les besoins
de la Sûreté du Québec: 45 099,84 $." Le Solliciteur
général peut-il me dire pourquoi il n'y a pas eu soumission dans
ce cas-là?
M. Latulippe: M. le directeur de la Sûreté m'informe
que, effectivement, il n'existe qu'un seul distributeur disponible sur le
marché qui se trouve à être Les Distributeurs R. Nicholls
Inc.
M. Filion: C'est un appareil qui est fabriqué aux
États-Unis, c'est cela?
M. Latulippe: M. le directeur de la Sûreté m'Informe
qu'il y aura un deuxième distributeur qui, éventuellement, sera
disponible, sauf qu'actuellement les brevets n'ont pas été
clarifiés entre le Canada et les États-Unis.
C'est important de dire que les appareils qui sont utilisés en
vertu de l'article 238.1 du Code criminel doivent être des appareils de
détection approuvés. Donc, il s'agit d'instruments conçus
pour déceler la présence d'alcool dans le sang d'une personne et
approuvés pour l'application du présent article par un
arrêté en conseil du Procureur général du
Canada.
M. Filion: Je suis content d'entendre le Solliciteur
général le redire clairement.
M. Latulippe: Oui, et je suis aussi content qu'on utilise, de la
part de l'Opposition, le terme alcootest, d'appareil de détection,
plutôt qu'ivressomètre.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Engagement 9. La
vérification est terminée. J'appelle l'engagement 10.
M. Filion: L'engagement 10 est intéressant.
Évidemment, il s'agit d'une 6-2... Cela veut dire six motoneiges,
c'est-à-dire huit motoneiges pour les besoins de la Sûreté
du Québec en milieu nordique. J'aimerais avoir les détails
concernant ces motoneiges: "Contrat pour l'achat de 29 motoneiges de
différents modèles pour les besoins de divers ministères".
Mais limitons-nous au Solliciteur général.
J'ai l'impression que 6-2, c'est l'imputation budgétaire.
M. Latulippe: Oui, pour le ministère du Solliciteur
général, en fait la Sûreté du Québec,
c'était huit motoneiges. 6-2, c'est l'imputation.
Une voix: C'est le numéro du programme.
M. Filion: C'est le numéro du programme, c'est cela.
D'accord. Ces huit motoneiges sont utilisées, sauf erreur, par les
policiers en poste dans les milieux...
M. Latulippe: II y a trois objectifs, finalement. Il y en a dans
le Grand-Nord. Il y en a pour la prévention du crime, pour donner des
exemples, autour des chalets. Je vais vous donner des exemples. Il y en a dans
le Grand-Nord. La majorité, c'est dans le Grand-Nord. Il y en a aussi
pour la prévention du crime dans les endroits qui sont difficiles
d'accès, par exemple près des chalets, et aussi pour
l'application du Code de la sécurité routière pour ce qui
est des sentiers de motoneige. Mais la majorité sont utilisées
dans les territoires du Grand-Nord.
M. Filion: Oui, et il y a eu un beau travail de fait par la
Sûreté du Québec dans la mise sur pied de l'escouade de la
Sûreté du Québec ou, en tout cas, des policiers de la
Sûreté du Québec qui oeuvrent en milieu nordique. Est-ce
que, de ce côté-là, je dois comprendre que les policiers
utilisent la motoneige, à l'occasion, pour se déplacer, et
l'avion aussi?
Lors de mes rencontres avec certains groupes d'autochtones, on m'a
signalé l'excellence du travail fait par la Sûreté du
Québec sur ce plan. J'apprécierais, si c'était possible,
que vous mettiez quelque chose au point. Quel est l'effectif, à peu
près, dans le Grand-Nord? Où en est rendue... je ne sais pas si
on doit l'appeler une escouade, je ne crois pas; c'est plutôt une
division de la Sûreté du Québec.
M. Latulippe: Oui, effectivement, dans un premier temps, je dois
dire que j'ai constaté moi-même jusqu'à quel point les
services donnés par la Sûreté du Québec aux
autochtones dans le Grand-Nord étaient appréciés par les
populations autochtones. Un travail se fait qui est d'excellente qualité
et qui est apprécié dans ces régions du Grand-Nord. J'ai
moi-même eu l'occasion de le constater. (11 heures)
Maintenant, votre question était sur l'effectif dans le
Grand-Nord. On ne l'a pas ici. Si cela vous intéresse, on peut vous
l'envoyer. Par ailleurs, on pourrait, je pense bien, répondre à
ces questions d'une façon beaucoup plus approfondie au moment de
l'étude des crédits, puisque nous aurons alors la ventilation. Ce
sera beaucoup plus facile de le faire.
M. Filion: Ces policiers ont, au moment où on se parle,
des motoneiges.
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: C'est un renouvellement de flotte.
M. Latulippe: Oui, mais il y a l'ajout d'un dans le cadre d'un
soutien policier aux Inuit de Salluit.
M. Filion: À quel endroit?
M. Latulippe: À Salluit. Actuellement, il y en a environ
23 dans le Grand-Nord.
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 10 est terminée. Engagement 11?
M. Filion: Contrat pour l'achat de quatre enregistreuses pour les
besoins de la Sûreté du Québec. Fournisseur: Arri/Nagra
Inc., à Mississauga, en Ontario. Montant de l'engagement: 28 000 $.
D'abord, je m'excuse parce que je voudrais revenir sur l'engagement 10. Il y a
plusieurs compagnies qui fabriquent des motoneiges. Bombardier est un des
fleurons de l'économie québécoise en matière de
transport. On a fait directement affaires avec Bombardier. Est-ce qu'il y avait
une raison particulière qui justifiait le fait qu'on n'aille pas en
appel d'offres sur cet engagement de quand même 114 000 $?
M. Latulippe: En fait, tout ce que je peux vous dire
là-dessus, c'est que c'est le Service des achats du gouvernement...
M. Filion: Le ministère des Approvisionnements et
Services, je pense.
M. Latulippe: ...les Approvisionnements et Services, qui a
procédé. Comme vous le voyez, d'ailleurs, ce n'est pas uniquement
pour la Sûreté du Québec. Ce sont 29 motoneiges pour quatre
ministères.
M. Filion: D'accord. Revenons donc à l'engagement 11.
Est-ce que je dois comprendre qu'il n'y a pas de fournisseurs au Québec
pour ces enregistreuses?
M. Latulippe: M. Beaudoin m'informe qu'effectivement elles
n'étaient pas disponibles au Québec. Ce sont des appareils qui,
comme vous le savez, sont utilisés pour des fins très
spécialisées, l'écoute électronique. On m'informe
qu'on n'avait pas le choix à la Sûreté puisqu'ils
n'étaient pas disponibles au Québec.
M. Filion: De quels appareils s'agit-il? Vous dites que c'est
à des fins très...
M. Latulippe: Excusez, c'est pour la surveillance
électronique. Les appareils sont de type Nagra SNS monorail, et deux
Nagra de type SNS stéréo. Quand vous demandez le
type, c'est cela.
M. Filion: Quel est le but de cet appareil? À quoi
sert-il?
M. Latulippe: II sert à l'interception des communications
privilégiées.
M. Filion: Interception des communications
privilégiées.
M. Latulippe: Effectivement, l'interception des
communications.
M. Filion: Privilégiées?
M. Latulippe: En fait, je vais vous en donner les détails.
Dans le cadre de l'exécution de son mandat, la Sûreté est
appelée à procéder à certains enregistrements
critiques à l'intérieur d'un bar-salon, par exemple, dans les
restaurants ou dans les brasseries, etc. Je peux même vous donner des
détails. La Division de la surveillance électronique à la
Sûreté possède présentement quatre appareils de type
Nagra, dont certains sont, pour des fins de sécurité,
évidemment, situés dans différents postes de la
Sûreté du Québec.
Comme vous le savez, c'est le Code criminel qui régit
l'utilisation de l'interception de communications privées par les corps
de police, dans le cadre des articles 178.1 et 178.23. En fait, j'ai dit
communication... C'est privé, pas privilégié, et c'est
dans le cadre de ces articles du Code criminel qu'on est amené à
utiliser certains appareils, dont les appareils que je viens de vous mentionner
qui sont utilisés pour l'interception des communications privées
suivant les dispositions du Code criminel.
M. Filion: Ce qui est privilégié, c'est de pouvoir
les entendre.
M. Latulippe: Ce qui est privilégié, c'est d'avoir
l'autorisation...
M. Filion: II y a toutes sortes...
M. Latulippe: ...qui est prévue au Code criminel et la
façon de le faire.
M. Filion: Oui, et il y a des rapports là-dessus, etc.
Maintenant, il y a toutes sortes d'appareils è enregistrer. Vous
avez parlé de lieux publics. Est-ce qu'il s'agit d'enregistreuses
bâties pour capter des conversations à distance, mais à
l'intérieur d'un lieu public par rapport aux appareils qui servent
à capter des conversations ayant lieu à distance, par exemple, ou
d'appareils pouvant capter des conversations alors que le porteur de l'appareil
est partie à la communication? De quel type d'appareil s'agit-il?
M. Latulippe: Comme votre question est technique, je vais
demander à M. le directeur général d'expliquer
techniquement comment c'est utilisé, dans le cadre aussi des
restrictions qu'on doit apporter en rapport avec la sécurité
publique. Je pense que M. le directeur général sera conscient des
limites dans lesquelles on peut répondre à un type de question
semblable.
M. Beaudoin: Merci, M. le ministre. Jacques Beaudoin. Tout
simplement, la caractéristique particulière de cet appareil
permet par la suite d'épurer... Exemple: si vous appelez d'une botte
téléphonique dans un lieu public vous entendez toutes sortes de
murmures en arrière et une des caractéristiques de cet appareil,
c'est de permettre de nettoyer la bande pour en faire une conversation audible
et de qualité. Cela, c'est un premier critère.
L'autre critère, c'est l'interférence. Vous savez que dans
les bandes d'enregistrement se trouve un produit magnétique par le biais
duquel même des ondes de radio, dans l'environnement, peuvent entrer dans
votre appareil. C'est un phénomène assez original et assez
particulier. Une des caractéristiques de ces appareils, c'est
d'être sécuritaires de ce côté, pour ne pas avoir
d'interférence extérieure.
L'autre caractéristique aussi, c'est qu'ils sont multipistes,
c'est-à-dire qu'on peut, sur un appareil semblable, faire entrer
plusieurs lignes téléphoniques.
M. Filion: J'ai de la difficulté à saisir le
troisième avantage, une caractéristique de l'appareil,
c'est-à-dire de pouvoir entrer sur plusieurs lignes
téléphoniques en même temps.
M. Beaudoin: C'est-à-dire qu'on peut avoir un projet
d'écoute qui, relativement à une enquête, porte plusieurs
numéros de téléphone. Il peut s'avérer que ces
téléphones fonctionnent simultanément.
M. Filion: D'accord.
M. Beaudoin: Vous comprenez? Dès qu'il y en a un qui se
met en marche, cela entre.
M. Filion: Parfait. D'accord. À ce moment, non pas
contrairement à ce que M. le ministre disait tantôt... On parlait
de lieu public, c'est plutôt pour les téléphones.
L'appareil, c'est pour les communications téléphoniques.
M. Beaudoin: Non, le ministre avait raison tout à l'heure,
c'est-à-dire que, si un téléphone entre d'un lieu public
où il y a
beaucoup de gens et qu'il y a des murmures...
M. Filion: D'accord.
M. Beaudoin: ...l'avantage, c'est que la conversation
enregistrée qui est difficilement audible...
M. Filion: D'accord.
M. Beaudoin: ...pourra être nettoyée,
balayée, épurée et l'appareil en fera une conversation
audible.
M. Filion: Ce sont toujours des communications
téléphoniques.
M. Beaudoin: Toujours en fonction de la loi et en vertu d'un
mandat émis par un juge sur recommandation du mandataire du Procureur
général.
M. Filion: Est-ce que cette enregistreuse est l'appareil normal
d'enregistrement ou d'interception des communications
téléphoniques ou si c'est un appareil différent de ce que
vous utilisez habituellement?
M. Beaudoin: Non, c'est un appareil du même type. Ce sont
des appareils très spécialisés pour ces fins
particulières et c'est dans la même famille. On essaie toujours de
se maintenir dans la même famille d'appareils. Tout ce qui change - vous
savez que l'électronique varie énormément, se modernise
aujourd'hui - tout ce qui varie, c'est le raffinement du processus de
fabrication. Je peux vous donner un exemple. Un appareil qui pouvait avoir
à peu près deux pieds carrés il y a cinq ans est rendu
comme cela aujourd'hui; c'est le même appareil, le même concept,
mais en miniaturisation.
M. Filion: Je vous remercie, cela va. Engagement
vérifié.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 11 est terminée. J'appelle l'engagement 12.
M. Filion: Il s'agit du renouvellement des contrats, pour
services professionnels en psychiatrie afin de procéder à des
expertises auprès de certaines personnes incarcérées, pour
une période d'un an, de Dr Louis-Charles Daoust et de Dr Gilles
Paul-Hus. Je pense que ce sont des engagements qui commencent à faire
partie des meubles, en ce sens qu'on les retrouve depuis belle lurette. Je
remarque cependant que le montant a diminué. En juillet 1984, il
était de 115 000 $ et, cette fois-ci, il est de 100 000 $. Est-ce qu'il
y a une raison à la diminution de cet engagement? Est-ce qu'il y a moins
- ce qui me surprendrait -d'expertises psychiatriques ou si c'est uniquement un
adon?
M. Latulippe: Vous n'avez pas là tous les engagements...
Ici, si je ne me trompe pas, c'est pour MM. Louis-Charles Daoust et Gilles
Paul-Hus. Mais, au total, il y a huit psychiatres qui sont engagés
à contrat. Je ne suis pas capable de vous dire pour chacun des
psychiatres - je n'ai pas Ies informations devant moi - quelle est
l'étendue des contrats ou des cas qu'ils ont. Quand vous dites que cela
fait partie des meubles, voua savez qu'en vertu de la Loi sur la probation et
sur les établissements de détention, le directeur
général de la probation et des établissements est
responsable de la garde de toute personne, et, effectivement, il est tenu de
faciliter la réinsertion sociale des délinquants. Vous savez que,
dans ce cadre, une des missions, évidemment, c'est tout le service
professionnel de psychiatres et d'expertises à la cour. C'est pour cela
que ça fait un peu partie des meubles, c'est un service qui est
important.
M. Filion: Je voulais signaler également
l'ancienneté du Dr Daoust et du Dr Paul-Hus au service du
ministère. Cela va, vérifié.
M. Latulippe: Effectivement, la première fois,
c'était il y a treize ans, en 1974.
M. Filion: II y a treize ans.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 12 est terminée. J'appelle l'engagement 13.
M. Filion: Engagement 13, renouvellement du contrat de services
pour agir à titre d'agent négociateur dans le cadre de la
négociation du renouvellement de la convention collective de l'Union des
agents de la paix en institutions pénales pour une période d'un
an. Le fournisseur est Clarkson, Tétrault, Drouin et le montant, 65 780
$. Puisqu'il s'agit d'un renouvellement, est-ce que le Solliciteur
général peut me faire part de l'ensemble des contrats, toujours
dans le cadre des négociations avec l'Union des agents de la paix en
institutions pénales, qui sont antérieurs à celui-ci? (11
h 15)
M. Latulippe: La convention expirait le 31 décembre 1985.
Le bureau a d'abord été mandaté jusqu'au 31 mars 1986, et
il s'agit d'un renouvellement pour continuer de négocier la convention.
On a continué son mandat durant le temps où il négociait.
Son mandat va jusqu'au 31 mars 1987.
M. Filion: Quand la dernière convention
collective avec l'union a-t-elle expiré?
M. Latulippe: Je vous l'ai dit: le 31 décembre 1985.
M. Filion: Le 31 décembre 1985. Le Solliciteur
général nous dit que, depuis le 31 décembre 1985, l'Union
des agents de la paix en institutions pénales est sans convention
collective?
M. Latulippe: Elle est en négociation effectivement.
M. Filion: Elle est en négociation depuis un an et
demi.
M. Latulippe: Cela se fait par le mécanisme usuel de
négociation.
M. Filion: Cela fait donc seize mois que l'Union des agents de la
paix est sans convention collective.
M. Latulippe: Oui, effectivement, ils sont en négociation.
Les négociations ont toujours continué.
M. Filion: Qui au bureau de Clarkson, Tétrault s'occupe du
dossier?
M. Latulippe: C'est Me Asselin. M. Filion: Quel est son
prénom? M. Latulippe: André.
M. Filion: Est-ce que c'est cet avocat qui a toujours
été au dossier?
M. Latulippe: II l'a toujours été, oui, je pense,
en tout cas, depuis...
M. Filion: Depuis décembre 1985? M. Latulippe: Oui,
effectivement.
M. Filion: Comment vont les négociations avec l'union des
agents de la paix?
M. Latulippe: Cela va bien, cela négocie. Cela n'est pas
encore terminé. Il n'y a pas d'entente signée. Il y a eu une
entente de principe en décembre qui a été refusée
par les membres et ils sont retournés au comité paritaire et cela
continue.
M. Filion: Ils sont retournés au comité
paritaire.
M. Latulippe: Oui, là où se fait la
négociation.
M. Filion: À la table des négociations.
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Le Solliciteur général me dit: Cela va
bien, cela fait un an et demi qu'ils négocient. Ce n'est pas une
négociation permanente, quand même, à moins qu'il ne
veuille instaurer la négociation permanente dans son
ministère.
M. Latulippe: Le mécanisme de relations du travail qui est
prévu au régime, comme vous le savez probablement, c'est celui du
comité paritaire. Effectivement, les négociations allaient bon
train; elles n'ont jamais été rompues jusqu'à maintenant.
Si cela avait été le cas, il y aurait eu arbitrage parce que,
finalement, le mécanisme prévu aurait été la
demande d'arbitrage. Il n'y a pas eu de demande d'arbitrage de la part du
syndicat jusqu'à maintenant. À ma connaissance, jusqu'à
maintenant, il n'y a pas eu de demande d'arbitrage.
M. Filion: Est-ce que c'était Me Asselin qui s'occupait du
dossier avant le 31 décembre 1985?
M. Latulippe: Je l'ignore. Je pourrais vérifier. Il semble
que, dès le début des négociations, c'est lui qui ait
été désigné. Personnellement, j'ignore qui
était dans le dossier avant décembre 1985.
M. Filion: M. le Président, je pense que je pourrais poser
les questions suivantes au Solliciteur général pour qu'il en
prenne note et qu'il nous donne les réponses par écrit:
Premièrement, depuis quand le bureau de Clarkson, Tétrault
représente-t-il le ministère de la Justice ou du Solliciteur
général dans les négociations avec l'union des agents de
la paix? Deuxièmement, qui étaient les négociateurs au
dossier avant le bureau de Clarkson, Tétrault?
Il y a ici une somme de 65 780 $. Est-ce que je peux connaître le
taux de la rémunération de Clarkson, Tétrault?
M. Latulippe: C'est 85 $ l'heure. Est-ce qu'il y en a parmi vous
qui avez des souvenirs du temps de votre pratique?
M. Bélisle: Ah! les beaux souvenirs!
M. Filion: Le député de Mille-Îles
s'ennuie.
M. Bélisle: Non, je ne m'ennuie pas, M. le
député de Taillon. Aucunement.
M. Filion: 85 $ l'heure...
M. Latulippe: Est-ce que le député de Taillon
trouve que 85 $ l'heure c'est trop cher, d'après son expertise en droit
du
travail?
M. Filion: Le député de Taillon pose les
questions.
M. Latulippe: Je suis convaincu que, même s'il pose des
questions, le député de Taillon a des opinions.
M. Filion: J'aurais déjà eu l'occasion d'aller
assez loin en ce qui concerne le Solliciteur général qui,
lui-même, a été en pratique privée.
M. Latulippe: Effectivement.
M. Bélisle: ...aussi 85 $?
M. Filion: J'ai déjà eu l'occasion de...
Le Président (M. Marcil): Est-ce qu'on peut
procéder à l'engagement 13?
M. Filion: Donc, on avait trois questions.
Le Président (M. Marcil): Oui, c'est ça, les
questions sont prises en note. Vous pourrez répondre
ultérieurement. Je pense que vous avez quinze jours à partir
d'aujourd'hui.
M. Latulippe: D'ailleurs, il n'y a aucun problème à
obtenir ça. Il faudra l'obtenir du ministère de la Justice. Je
veux juste souligner, M. le Président, que je ne prévois pas de
problème. La seule contrainte, c'est qu'on va faire la demande au
ministère de la Justice puisque, évidemment, à
l'époque même où le contrat a été
donné en décembre 1985, c'était le ministère de la
Justice qui procédait à cela puisqu'il n'y avait pas de
ministère du Solliciteur général. La situation
était la même avant 1985 et même pour le premier contrat.
Donc, la demande devra être faite au ministère de la Justice.
Le Président (M. Marcil): Je répète donc les
deux questions. Depuis quand le bureau Clarkson, Tétrault, Drouin
agit-il comme négociateur? Gui étaient les négociateurs
dans ce dossier avant l'engagement de cette firme? Vous avez répondu
tantôt à la troisième question concernant le tarif horaire,
soit 85 $ l'heure. Est-ce que cela va, M. le député de
Taillon?
M. Filion: Cela va.
Le Président (M. Marcil): Est-ce qu'on
considère...
M. Filion: Non, on va continuer quand même cet
engagement-là, quitte à ce que d'autres questions s'y ajoutent.
La période pour le nouveau contrat de services n'est pas
mentionnée à l'engagement, sauf erreur.
M. Latulippe: Je vous l'ai mentionnée, c'est jusqu'au 31
mars 1987.
M. Filion: À partir de...
M. Latulippe: À partir du 1er avril 1986.
M. Filion: Du 1er avril 1986 au 31 mars 1987. Le 31 mars 1987,
c'est dans quelques jours. Est-ce que le Solliciteur général
prévoit devoir renouveler ce contrat?
M. Latulippe: S'il y a lieu ou si c'est nécessaire;
évidemment, on ne changera pas de négociateurs en cours de
négociation.
M. Filion: Est-ce que le Solliciteur général est au
courant que les membres de la firme Clarkson, Tétrault ont
contribué à la caisse électorale du Parti libéral,
en 1985, pour plus de 8000 $.
M. Latulippe: Je ne suis pas au courant. Je peux simplement vous
dire une chose. La firme Clarkson, Tétrault, dont fait partie M. Richard
Drouin, était le négociateur du gouvernement à
l'époque où le Parti québécois était au
pouvoir. M. Drouin a été impliqué dans les
négociations. La firme Clarkson, Tétrault, Drouin - et M. Drouin
- a été impliquée dans les négociations pendant
toute la période où le Parti québécois formait le
gouvernement du Québec. Je ne sais pas...
M. Filion: Ma question était la suivante, je vais la
répéter.
M. Latulippe: ...M. le député de Taillon, si la
firme - et certainement pas la firme -ou si des personnes de la firme ont
contribué, que ce soit au Parti libéral ou au Parti
québécois, à l'époque où ce dernier formait
le gouvernement. On pourrait le trouver si, effectivement, il y a eu des
contributions au Parti québécois.
M. Filion: Le Solliciteur général ne se trouvait
pas à un des dîners de 3000 $ en présence de son premier
ministre et en présence d'un des membres de la firme Clarkson,
Tétrault.
M. Bélisle: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le député
de Mille-Îles.
M. Bélisle: Je dois vous avouer franchement que c'est
totalement non pertinent au regard de l'exercice qu'on fait
ici ce matin, soit poser des questions sur des engagements financiers du
Solliciteur général. Si c'est une partie de pêche qu'on
veut faire, on peut la faire à l'Assemblée nationale, à la
période de questions. Je ne pense pas que ce soit le moment pour
commencer à tâter. C'est une tentative de lancer des
accusations.
M. Filion: M. le Président, sur la question de
règlement. Premièrement, je ne lâche pas d'accusations; je
relate des faits. Deuxièmement, nous sommes en train de discuter d'un
renouvellement du contrat de services qui s'est fait, évidemment, sans
soumission ou appel d'offres, avec une firme. Je vous rappelle qu'en vertu de
nos règles j'ai toute la latitude pour interroger le ministre
responsable de ce renouvellement de contrat sur toute matière entourant
le renouvellement de contrat.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, vous avez entièrement raison. Vous pouvez continuer.
M. Filion: Je vous remercie. Ma question était: est-ce que
le Solliciteur général s'est trouvé en présence
d'un des membres de cette firme dans un des soupers à 3000 $ qu'organise
le Parti libéral?
M. Latulippe: Non. Ce que je peux vous dire...
M. Bélisle: M. le Président, question de
règlement.
M. Latulippe: Un instant!
Le Président (M. Marcil): Oui.
M. Latulippe: Je pense que la façon dont on procède
ici, ce n'est pas une période de questions, si je comprends bien. C'est
une période d'insinuations. Je peux vous dire que ce contrat, comme tous
les autres, a été approuvé par le Conseil du trésor
et toutes les règles ont été suivies.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, il faudrait éviter, dans vos questions, d'engager un
débat. Je vous demanderais d'être plus pertinent.
M. Latulippe: Et, en plus...
M. Filion: Le débat a déjà été
engagé par le premier ministre, qui se livre à des pratiques
douteuses...
M. Latulippe: ...il s'agit d'un renouvellement.
M. Filion: ...en matière de financement, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît!
M. Bélisle: M. le député de Taillon, vous
commencez à charrier royalement ce matin, hein?
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Mille-Îles, je vous demanderais de respecter l'ordre de cette
assemblée. Également, M. le député de Taillon, si
vous voulez bien être pertinent dans les questions concernant les
engagements financiers que nous avons à vérifier aujourd'hui.
Quant au reste, on pourra débattre la question à un autre endroit
qu'à cette commission. S'il vous plaît! Vous pouvez
procéder.
M. Bélisle: Je vais vous laisser continuer et terminer,
décider de faire ce que vous avez à faire.
M. Filion: On est très ouvert, vous savez. Allez-y.
M. Bélisle: Moi aussi, je suis très ouvert, M. le
député de Taillon.
M. Filion: La vérité a toujours sa place.
M. Bélisle: Oui, sauf...
M. Filion: Si votre question aide à établir la
vérité, M. le député de Mille-îles...
M. Bélisle: ...qu'il y a des forums appropriés pour
poser les bonnes questions...
M. Filion: Nous sommes à un forum,
précisément.
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bélisle: ...questions de pertinence et non de
"salissage".
Le Président (M. Marcil): Est-ce que vous voulez
intervenir, M. le député de Mille-Îles?
M. Bélisle: Certainement.
Le Président (M. Marcil): Allez-y.
M. Bélisle: M. le Solliciteur général,
j'aimerais que vous me disiez, à moi qui ne connais rien à ce
domaine-là, combien il y a d'avocats dans cette étude, chez
Clarkson, Tétrault, Drouin.
M. Latulippe: C'est une firme qui doit avoir...
M. Bélisle: 65, 70 avocats.
M. Latulippe: C'est un des plus gros bureaux du Québec, si
je ne me trompe pas. Ils ont un bureau à Montréal et ils ont un
bureau à Québec. Certainement de l'ordre de 60, 70 avocats.
M. Filion: Pour vous corriger, M. le Solliciteur
général, l'étude d'avocats citée à la
rubrique emploie près de 50 avocats. Évidemment, elle a une
succursale à Québec.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon...
M. Filion: Je ne sais pas si vous voulez avoir la liste de tous
les noms.
M. Bélisle: Non, je les connais. M. Filion:
Non.
Le Président (M. Marcil): Je voudrais permettre...
M. Filion: Voulez-vous avoir la liste des versements que chacun
des associés a faits?
M. Bélisle: Montrez-les donc. Faites-moi une copie.
M. Filion: Intéressant. D'accord.
Le Président (M. Marcil): S'il vous ptaît! Est-ce
que vous avez terminé votre question?
M. Bélisle: Déposez le document.
Le Président (M. Marcil): Voulez-vous déposer le
document?
M. Bélisle: Ah! Mais déposez-le.
Le Président (M. Marcil): Disons que c'est absolument non
pertinent, d'une façon.
M. Bélisle: Je ne comprends pas qu'un gars qui s'en va
à la pêche refuse de mettre son poisson sur la table.
M. Filion: Est-ce que c'est une question de règlement?
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bélisle: Quand vous attrapez votre poisson, mettez-le
donc dans le congélateur.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Mille-Îles, je vous demanderais... M. le député des
Îles-de-la-Madeleine également, s'il vous plaît! Maintenant,
M. le député de Taillon, est-ce que vous poursuivez vos questions
sur l'engagement 13?
M. Filion: Le Solliciteur général m'a dit: Non, je
ne me trouvais pas à un des soupers à 3000 $ en présence
de mon chef.
M. Latulippe: J'ai répondu aux questions. Maintenant, si
mon collègue, le député de Taillon, effectivement, veut me
poser des questions, il faudrait que je sois informé de l'ensemble de la
situation et que mon collègue dépose le document auquel il fait
référence et qu'il a cité lui-même parce que, si je
ne me trompe pas, il y a une règle de procédure qui dit que, si
on cite un document, on le dépose. Que mon collègue dépose
ce document.
M. Filion: Le Solliciteur général connaît mal
sa procédure, M. le Président.
M. Farrah: ...d'intérêt public?
M. Bélisle: Parce que c'est très clair que c'est
l'intérêt du Québec que vous défendez ici ce matin,
M. le député de Taillon.
M. Filion: Est-ce une question de règlement?
M. Bélisle: C'est ce que vous faites. C'est ce que je
vois. C'est ce que je comprends de votre ligne de questions.
M. Filion: Bien oui.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît!
Pouvez-vous poursuivre votre période de questions, M. le
député de Taillon, sur les engagements financiers, tout en
étant pertinent.
M. Filion: À ce stade-ci, M. le Président, on est
à mi-chemin dans l'étude des engagements financiers, je
suggère peut-être de suspendre quelques minutes.
M. Bélisle: Pour quelle raison?
M. Filion: Est-ce que vous entrez dans ma vie personnelle?
M. Bélisle: Bien. Je ne le sais pas. C'est la vie
publique. Je suis prêt à continuer jusqu'à 12 h30.
M. Filion: Bon. Mais c'est sûr qu'on va continuer
jusqu'à 13 heures, peut-être avant. Mais on peut peut-être
aller aux toilettes.
M. Bélisle: Ah! Pour cela, on va...
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Filion: M. le député de Mille-Îles, je
prends bonne note de votre attitude
inquisitoire.
M. Bélisle: C'est ma condescendance...
Le Président (M. Marcil): S'il vous piatti
M. Filion: Voulez-vous m'accompagner? Cela, je ne l'accepterai
pas, n'est-ce pas?
M. Bélisle: Si ce sont des offres qu'on ne peut refuser,
M. le député de Taillon...
M. Filion: Je suggère donc une suspension de quelques
minutes.
Le Président (M. Marcil): S'il vous platt. À
l'ordre, s'il vous piaîti Je reconnais le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Juste pour être bref, j'aimerais faire une
demande officielle, M. le Président. Est-ce que le député
de Taillon pourrait déposer le document qu'il a cité?
M. Filion: M. le Président, je vous réfère
au texte de notre règlement.
Le Président (M. Marcil): Nous allons vérifier
tantôt pour connaître... Je vous rendrai la décision dans
quelques minutes. S'il vous plaît!
M. Filion: Je vous ferai remarquer que je n'ai pas cité le
document. J'ai référé à un document. Ce n'est pas
la même chose.
M. Latulippe: J'aimerais bien qu'on m'explique les
subtilités du vocabulaire.
M. Farrah: Vous avez cité des chiffres.
Une voix: Ils viennent d'où, ces chiffres-là?
Le Président (M. Marcil): Si vous voulez y revenir, est-ce
que l'engagement 13 est terminé?
M. Filion: Je suggère qu'on suspende.
Le Président (M. Marcil): Bon. Nous allons suspendre pour
deux minutes.
M. Filion: Trois minutes. Le temps d'aller au petit coin.
Le Président (M. Marcil): Trois minutes. Cela va.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
(Reprise à 11 h 43)
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît!
A la question qui m'a été posée tantôt par le
député de Mille-Îles et par le député des
Îles-de-la-Madeleine, à savoir si le député de
Taillon est dans l'obligation de déposer le document, non. Il y a
déjà eu des décisions rendues à cet effet. Il est
de pratique courante, à l'Assemblée et à la commission
parlementaire, de faire référence à des notes
personnelles, à un éditorial ou à un écrit de
quelque nature qu'il soit sans que ce document fasse nécessairement
l'objet d'un dépôt formel. J'aimerais quand même, M. le
député de Taillon, que nous poursuivions l'étude de
l'engagement 13 et je vous demanderais...
M. Filion: Vérifié, M. le Président.
Le Président (M. Marcil): ...s'il vous plaît
d'être le plus pertinent.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. La
vérification de l'engagement 13 est terminée. J'appelle
l'engagement 14.
M. Filion: L'engagement 14, "Renouvellement du contrat de
services pour agir à titre d'agent négociateur dans le cadre de
la négociation du renouvellement de la convention collective du Syndicat
des constables spéciaux du gouvernement du Québec, pour une
période de 13 semaines. Fournisseur: Denis & Comtois,
Montréal. Montant de l'engagement 34 830 $." D'abord, la période
de 18 semaines, j'aimerais me la faire expliquer. De quelle date à
quelle date?
M. Latulippe: C'est la période s'écoulant entre le
1er avril 1986 et le 31 mars 1987. C'est, encore là, un renouvellement
de mandat.
M. Filion: Là, cela ne fonctionne pas. Du 1er avril 1986
au 31 mars 1987, cela donne un an dans mon calendrier et là on parle de
18 semaines. Je voudrais savoir quelles sont les 18 semaines.
M. Latulippe: Oui, c'est que les séances de
négociations sont programmées durant cette période sur un
calendrier de 18 semaines, à 3 jours par semaine. C'est dans ce cadre
qu'il fait référence à 18 semaines, 3 jours par
semaine.
M. Filion: Denis & Comtois est probablement un bureau
d'avocats.
M. Latulippe: Oui, c'est un bureau d'avocats.
M. Filion: Qui a le dossier au sein de
ce bureau d'avocats?
M. Latulippe: C'est Me Michel Denis.
M. Filion: Serait-il passible d'avoir le curriculum vitae de Me
Denis?
M. Latuiippe: Je ne l'ai pas avec moi. Je pourrai vous le faire
parvenir.
Le Président (M. Marcil): La question est prise en
note.
M. Filion: D'accord. C'est un renouvellement de contrat. À
quand remonte le contrat de Me Denis?
M. Latulippe: En fait, c'est un peu comme l'autre dossier. C'est
un dossier où la convention collective entre le gouvernement et le
Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec avait
expiré le 31 décembre 1985. À ce moment,
évidemment, dans le cadre du ministère de la Justice -parce que
c'était la Justice qui était là à ce moment - le
mandat avait été octroyé à Me Michel Denis jusqu'au
31 mars 1986. Ici, c'est le renouvellement de ce mandat.
M. Filion: Pour bien se comprendre, c'est le renouvellement du
contrat de décembre 1985 à mars 1986. Est-ce que c'est bien
ça?
M. Latulippe: De décembre 1985 à mars 1986. La
convention collective, c'est le 31 décembre 1985. La date où le
premier contrat a été octroyé, je ne l'ai pas ici, mais
cela doit être aux environs de décembre ou janvier, j'imagine, ou
avant. Finalement, c'est aux fins de cette convention. Le contrat expirait. La
désignation, c'était jusqu'au 31 mars 1986. Aujourd'hui, on est
à l'engagement financier pour le renouvellement à partir du 1er
avril 1986.
M. Filion: Est-ce que, dans ce dossier, on avait commencé
à négocier avant l'expiration de la convention collective?
M. Latulippe: Comme vous le savez, les négociations, dans
le cas de cette convention, comme de celle dont on a parlé tout à
l'heure, se font dans le cadre du comité paritaire et conjoint qui est
permanent. Il est fort possible, même probable, que, dans le cas
présent, les discussions ou les négociations aient
débuté avant le 31 décembre 1986. Il est fort probable que
ce soit le cas, mais je n'ai pas la date exacte devant moi du début.
M. Filion: À ce moment, comme pour l'engagement 13
concernant Clarkson, Tétrault, Drouin, j'apprécierais que les
mêmes questions demeurées en suspens...
Le Président (M. Marcil): À savoir quelle
était la firme avant d'engager cette firme?
M. Filion: Le cas échéant.
Le Président (M. Marcil): Le cas échéant,
d'une part, et, d'autre part, qui était le négociateur. On l'a
dit tantôt, c'était Michel Denis. Par contre, vous avez
demandé le curriculum.
M. Filion: C'est cela.
Le Président (M. Marcil): C'est cela.
M. Latulippe: Je répète que je ferai la demande au
ministère de la Justice parce qu'effectivement, à ce moment,
comme vous le savez, c'était le ministère de la Justice qui
accordait les contrats.
Le Président (M. Marcil): Cela va, M. le solliciteur.
M. Filion: Quel est le tarif horaire de Me Denis? 85 $
l'heure.
M. Latulippe: 85 $ l'heure.
M. Filion: Où en sont rendues les négociations?
Est-ce qu'elles en sont au même point que les négociations avec
l'Union des agents de la paix?
M. Latulippe: II y a eu une demande d'arbitrage le 25
février 1987.
M. Filion: Quand un dossier comme cela est soumis à
l'arbitrage par l'une ou l'autre des parties, est-ce que le négociateur
continue à agir pour le ministère dans ses représentations
auprès du conseil d'arbitrage ou de l'arbitre?
M. Latulippe: C'est comme tout mécanisme d'arbitrage.
L'arbitre, comme vous le savez, fait comparaître les parties. La preuve
se fait devant l'arbitre.
M. Filion: Je le sais, mais...
M. Latulippe: Oui, en principe, j'imagine que...
M. Filion: En principe, oui. Il vient soutenir, en somme, les
représentations des parties.
M. Latulippe: II vient soutenir les représentations qu'il
a faites. Il vient soutenir finalement la position de chacun. J'imagine que
c'est tout à fait normal que ce soit la même personne qui continue
le
dossier.
M. Filion: Donc, Me Denis est toujours au dossier?
M. Latulippe: On me dit qu'il est toujours au dossier.
M. Filion: Alors, vérifié, sous réserve,
encore une fois.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 14 est terminée. Maintenant, j'appelle l'engagement 15.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 15 est terminée. J'appelle l'engagement 16.
M. Filion: C'est, évidemment, ce à quoi je faisais
allusion un peu plus tôt aujourd'hui, c'est-à-dire le
renouvellement des couvre-chefs des officiers de la Sûreté du
Québec. Je remarque, quand même, que cela fait un prix de revient
par unité qui ne dépasse pas environ 5 $. C'est, quand
même, moins cher que des casquettes qu'on essaie d'acheter pour nous. Je
remarque également que c'est une corporation québécoise
qui a obtenu le contrat. Je n'ai pas de questions.
M. Latulippe: Je peux vous donner le nom du fournisseur, si vous
voulez.
M. Filion: Le fournisseur, c'est la Filature de
L'Îsle-Verte.
M. Latulippe: Oui, effectivement.
M. Filion: On a cela à L'Îsle-Verte.
Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 16 est
vérifié. J'appelle l'engagement 17.
M. Filion: L'engagement 17, c'est pour le lait à Bordeaux
pour la période du 1er octobre au 30 décembre, donc une
période de trois mois. 38 000 $.
Est-ce que le Solliciteur général pourrait faire le point,
compte tenu des fournitures assez importantes à Bordeaux, sur
l'état de la surpopulation ou de la population carcérale à
Bordeaux?
M. Latulippe: Vous faites des liens très lointains entre
le lait et la surpopulation.
M. Filion: Le lait est consommé par du monde. Alors...
M. Latulippe: Effectivement. Je vais faire un peu l'état
de la surpopulation...
M. Filion: Et de la population.
M. Latulippe: ...de la population que nous avons en
détention. D'ailleurs, je vais prendre plusieurs exemples parce que je
pense qu'il y a Montréal, il y a Québec. Je vais vous donner
l'exemple que, quand votre collègue, le substitut porte-parole de
l'Opposition en matière du Solliciteur général...
M. Filion: Ne commencez pas... Pardon! M. Latulippe: ...M.
Garon est allé...
M. Filion: Vous vouiez commencer un beau débat.
M. Latulippe: Je ne veux pas faire de débat; je veux tout
simplement vous donner l'état de la situation au moment où votre
collègue, M, Garon - je pense que c'est une date importante - est
allé à Orsainville pour visiter la prison. J'ai, d'ailleurs,
été surpris que ce soit M. Garon, mais, de toute façon, il
y est allé dernièrement. On a fait état de la
surpopulation lors de sa visite. J'imagine qu'il vous en a fait part ou qu'il
en a fait part à votre...
M. Filion: Le Solliciteur général doit savoir que
j'étais à Orsainville, il y a quinze jours.
M. Latulippe: Oui, mais M. Garon était là le 19
février.
M. Filion: II s'occupe de nos régions, M. le Solliciteur
général.
M. Latulippe: Quand il y est allé, effectivement, il y
avait 474 personnes présentes à Orsainville. Évidemment,
cela a fait un éclat assez important parce qu'on prétendait qu'il
y avait surpopulation. La seule chose qu'on a oublié de dire, c'est
qu'en 1984, à la même date, il y avait 480 personnes
détenues à Orsainville. Il y en avait plus. En 1985, il y en
avait environ 470. Donc, il y en avait moins en 1987 qu'en 1984.
M. Filion: Mais plus qu'en 1985.
M. Latulippe: La moyenne de février -c'est la date
où M. Garon y est allé - en 1986, c'était 474 et, en 1984,
c'était 486. Je comprends que M. Garon n'était pas habitué
comme vous l'êtes...
M. Filion: M. Garon, en langage parlementaire, c'est le
député de Lévis.
M. Latulippe: Je comprends qu'il était moins
habitué que vous dans les questions qui relèvent du Solliciteur
général.
M. Filion: M. le Président, j'apprécierais que vous
rappeliez au Solliciteur général que, dans cette enceinte, on
appelle nos collègues par le nom du comté qu'ils
représentent.
Le Président (M. Marcil): Vous avez entièrement
raison. M. le Solliciteur général, si vous voulez poursuivre.
M. Latulippe: Oui, lorsque M. le député de
Lévis est allé, effectivement... C'est pour vous donner une date
de référence que tout le monde peut facilement situer parce que,
si on parle de population dans un centre de détention, je pense qu'il
faut situer cela à un endroit. Cette visite avait fait un éclat
dans les médias, on en avait fait état et c'est pour cela que
j'en parle. C'est une date que vous vous rappelez vous-même. Vous n'y
étiez pas, je pense.
M. Filion: Je n'ai pas d'objection à ce que vous essayiez
de passer la cassette que vous avez préparée, mais je vous fais
remarquer que ma question portait sur Bordeaux. Quand vous aurez terminé
votre cassette, j'apprécierais beaucoup qu'on puisse traiter du cas de
la surpopulation à Bordeaux, l'objet unique et exclusif de l'engagement
financier et des questions que je vous ai posées.
M. Latuiippe: Je veux vous rappeler que l'objet de l'engagement
financier, c'est la vente du lait à Bordeaux, la consommation de
lait.
M. Filion: C'est cela.
M. Latulippe: Vous m'avez parlé de l'état de la
population dans les prisons du Québec.
M. Filion: On pourrait parler des vaches en Beauce, aussi, parce
qu'il y a une prison ou il y en a déjà eu une en Beauce.
M. Latulippe: Si vous voulez.
M. Filion: Vous pouvez parler des vaches dans les endroits
où vous avez enlevé les prisons, mais je crois que ce ne serait
pas pertinent de le faire. J'apprécierais beaucoup avoir l'état
de la surpopulation à Bordeaux.
M. Latulippe: L'état de la surpopulation à
Bordeaux. Sur le bordereau d'enregistrement, il y avait 1281 personnes et il y
avait 836 ou 839 personnes à l'intérieur de Bordeaux. Comme dans
tous les centres de détention, la différence entre le bordereau
et le nombre de personnes qui sont effectivement dans un centre
détention s'explique par nos mesures alternatives. Entre autres, les
personnes qui sont dans notre réseau de centres de transition sont
enregistrées au bordereau d'un centre de détention. Les personnes
qui sont en absence temporaire, en réhabilitation ou qui
bénéficient de programmes de préparation au travail, par
exemple, peuvent être enregistrées au bordereau, même si
effectivement elles sont à l'extérieur du centre de
détention. (12 heures)
Quant à moi, la différence entre le bordereau et la
présence prouve qu'on a développé et qu'on
développe de plus en plus de solutions alternatives à
l'incarcération, qu'on développe un réseau de ressources
communautaires. Je pense que c'est extrêmement positif.
M. Filion: D'accord. J'ai deux questions. Est-ce que vous
pourriez ventiler la différence de 452 entre les absences temporaires de
Bordeaux des personnes qui sont toujours sous l'autorité du centre de
détention, mais qui sont dans une maison de transition, et les
autres?
M. Latulippe: Pas actuellement. Je n'ai pas ces chiffres avec
moi.
M. Filion: Mais est-ce qu'il serait possible pour vous à
partir des mêmes chiffres... Les chiffres que vous me donnez
correspondent à quelle date ou à quelle période?
M. Latulippe: C'est en date du 12 mars 1987.
M. Filion: Le 12 mars 1987. Est-ce que cette ventilation pourrait
être déposée?
Le Président (M. Marcil): Pouvez-vous formuler votre
question de façon précise?
M. Filion: Est-ce que le Solliciteur général
pourrait déposer le document? Il n'a pas besoin d'être très
explicite. Je veux seulement savoir où sont les détenus,
connaître la ventilation de 452 entre le nombre de détenus
inscrits au bordereau et le nombre de détenus effectivement
détenus entre les murs de l'établissement de détention de
Gouin.
Le Président (M. Marcil): La question est prise en note,
M. le député de Taillon.
M. Latutippe: On vous fournira les informations. Cela va?
M. Filion: D'accord. La capacité de Bordeaux ne doit pas
changer tout le temps mais je sais qu'elle se modifie quelquefois à
l'occasion...
M. Latulippe: Oui, effectivement, c'est entre 800 et 850. Cela
dépend de la capacité, du nombre par cellule, etc. Par exemple,
des sentences intermittentes peuvent être purgées dans certains
locaux; il y a aussi ceux qui sont à l'infirmerie.
M. Filion: De toute façon, on s'entend pour dire que la
capacité ne peut raisonnablement dépasser un maximum de 850.
M. Latulippe: Non, grosso modo.
M. Filion: En date du 12 mars 1987, iI y avait 839 personnes
à l'intérieur des murs.
M. Latulippe: Oui. Je ne peux pas vous donner plus de
détails sur la capacité totale comprenant, entre autres, les
sentences intermittentes.
M. Filion: C'est bien. Tout cela pour dire que cela a
coûté 38 000 $ pour acheter à la Laiterie Casavant le lait
pour Bordeaux. Je vous remercie. Engagement vérifié, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 17 est terminée. J'appelle l'engagement 18.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 18 est terminée. J'appelle l'engagement 19.
M. Filion: J'ai déjà posé la question au
Solliciteur général. Je ne sais pas si, avec son équipe,
il est en mesure de... Cela va? Est-ce qu'il y a autre chose à
ajouter?
M. Latulippe: Non, c'est que je venais juste d'avoir le nombre
total de places, qui est de 895; je vous le transmettrai.
M. Filion: C'est 895. Donc, cela peut dépasser 850.
M. Latulippe: On vous donnera toutes les...
M. Filion: D'accord. Merci.
En ce qui concerne l'engagement 19, il s'agit d'un engagement d'un
montant approximatif de 1 000 000 $ pour la location et l'entretien d'un
ordinateur d'une capacité de 7,2 MIPS et de deux contrôleurs de
télécommunication pour les besoins de la Sûreté du
Québec, pour une période de quinze mois. Ma question, je crois
vous l'avoir déjà posée, M. le Solliciteur
général. Je la pose à nouveau, à tout hasard. Les
sommes sont quand même énormes, 1 000 000 $. Est-ce que l'achat
d'ordi- nateurs, au lieu de les louer, de payer des sommes
considérables... Est-ce que le ministère a envisagé la
possibilité d'acheter les ordinateurs ou si la dépense en capital
pour un tel investissement serait trop grande? Il s'agit d'ordinateurs qui sont
toujours utilisés et qui vont l'être encore dans un, deux ou trois
ans. Quelle est la politique du ministère à ce sujet?
M. Latulippe: Je vais demander à mon sous-ministre.
M. Filion: D'accord.
M. Diamant (Robert): Mon nom est Robert Diamant. Dans ce cas-ci,
il est sûr qu'il est très difficile de prévoir longtemps
à l'avance la puissance d'ordinateur requise pour traiter le volume de
transactions qui concerne le CRPQ, en majorité, dans ce cas-ci. Donc, il
a été évalué avec le Conseil du trésor qu'il
était préférable de procéder par location
plutôt que d'immobiliser des sommes énormes pour ces
fins-là. L'expérience démontre qu'il est extrêmement
difficile d'établir une projection pour une période qui serait
suffisante pour amortir le coût d'un tel achat. Si on parle de 7,2 MIPS,
peut-être que dans deux ans une réévaluation montrera que
cela prend 9 MIPS. Si vous avez immobilisé quelques millions de dollars
sur un appareil, il ne vaut plus grand-chose au bout de deux ans. Donc, il n'y
a pas de gain financier. C'est la démarche du Conseil du trésor
dans ce domaine-là.
M. Filion: Est-ce qu'il n'y a pas un coût relié
d'abord à l'installation de l'ordinateur, à la formation du
personnel devant l'utiliser? Est-ce que ces coûts sont pris en
considération et même là le calcul est qu'il est encore
moins dispendieux de louer que d'acheter?
M. Diamant: Dans ce cas-ci, il s'agit d'une location. Cela
comprend aussi un contrat d'entretien. L'entreprise fournit l'entretien de ces
appareils. Donc, aucun membre de notre personnel n'est affecté à
l'entretien de ces appareils. Par ailleurs, au niveau de l'utilisation des
appareils, ce sont des spécialistes, des informaticiens qui travaillent
sur ces appareils. De façon générale, peu importe la
puissance de l'ordinateur, cela ne leur pose pas de problèmes
particuliers.
M. Filion: Peut-être pourrez-vous me répondre.
À quoi cet ordinateur sert-il précisément?
M. Diamant: Particulièrement pour le CRPQ,
c'est-à-dire le Centre de renseignements policiers du Québec.
M. Filion: C'est bien. Vérifié,
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 19 est terminée. J'appelle l'engagement 20.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil); La vérification de
l'engagement 20 est terminée. J'appelle l'engagement 21.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 21 est terminée. J'appelle l'engagement 22.
M. Filion: Les ceintures de service, ce sont probablement les
ceintures qui servent pour les armes. C'est cela?
M. Latulippe: J'aimerais que le directeur général
de la Sûreté s'exprime sur l'utilisation de ces ceintures.
M. Beaudoin: Jacques Beaudoin. Oui, il s'agit de la ceinture de
service que les policiers en uniforme portent. Elle permet de transporter leur
arme, leurs menottes, un chargeur rapide et une lampe de poche quand ils ont
à se déplacer avec un... C'est aussi, quand ils ont à
participer à des opérations de maintien de l'ordre, pour tenir un
bâton qu'on porte mais dont on n'aime pas se servir.
M. Filion: Comme l'arme, d'ailleurs. M. Beaudoin: Comme
l'arme, d'ailleurs.
M. Filion: On en achète 800. Cela veut dire qu'on
renouvelle une partie des ceintures qui sont maintenant inutilisables à
cause de vétusté ou, en tout cas...
M. Beaudoin: C'est cela. Il y a eu d'autres équipements.
Dans une notion de concept de sécurité il y a eu des tractations
avec le syndicat. Les ceintures que nous avions, qui remontaient à
l'époque de 1960, qui s'usaient progressivement avec le service de la
personne à qui on la donne, étaient rendues
désuètes. Il s'agissait d'un renouvellement. On a commencé
il y a deux ans, par étapes, compte tenu des crédits
nécessaires. Donc, l'année précédente on en avait
eu un certain nombre et cette année, un certain nombre. On
n'équipe pas tous les membres de cette ceinture, on équipe
uniquement ceux qui travaillent constamment en uniforme, à cause des
coûts.
M. Filion: Merci, M. Beaudoin. Cela va. Engagement
vérifié.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 22 est terminée. J'appelle l'engagement 23.
M. Filion: À l'engagement 23, j'ai un peu de
difficulté à saisir. D'abord, vous me corrigerez si je me trompe,
mais, en août 1986, c'était la compagnie
Québec-Téléphone qui raflait le contrat de 500 000 $ pour
une période de six mois quant au système de communications
radiotéléphoniques à la Sûreté du
Québec. Et maintenant, on a, à l'engagement 23 de septembre 1986,
un paiement à la compagnie Télébec Ltée
représentant un acompte un peu important, un acompte de 1 800 000 $,
couvrant une période de six mois sur les frais de location du
système de communications radiotéléphoniques à la
Sûreté du Québec, dans t'attente de signature d'un nouveau
contrat. J'aimerais que vous expliquiez un peu de quoi il s'agit.
M. Latulippe: Tout à l'heure, on a passé un
engagement financier pour ce qui est de Québec-Téléphone.
Ici, Télébec, il s'agit du territoire de Bell Canada. C'est tout
le territoire qui est autre que celui qui était visé par
l'engagement financier que nous avons étudié tout à
l'heure.
M. Filion: Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle le contrat
n'est pas signé? De toute façon, il va être signé.
Ils sont en situation de quasi-monopole, eux, en tout cas. Il n'y a pas
beaucoup de monde qui peut équiper la Sûreté en
radiotéléphone à part Télébec, mais...
M. Latulippe: Le contrat est maintenant signé.
M. Filion: Il est maintenant signé? M. Latulippe:
Maintenant.
M. Filion: Pour le même montant? Est-ce qu'on peut avoir
les détails de ce contrat?
M. Latulippe: Le contrat signé pour quatre ans, c'est 6
100 000 $; annuel, c'est 1 533 000 $; mensuel, c'est 127 755 $. Je m'excuse, je
vais me corriger parce qu'on vient de me donner
Québec-Téléphone. Pour une période de quatre ans,
à compter du 1er mai 1986 au 30 avril 1987, c'est 18 214 000 $.
M. Filion: Donc, 18 000 000 $ pour une période de quatre
ans.
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: C'est tout un compte de téléphone.
M. Latulippe: Vous savez comme moi que le système de
télécommunications est un instrument de base absolument
essentiel, sinon l'instrument le plus essentiel pour les services policiers, en
particulier la Sûreté du Québec.
M. Filion: Cela va. Vérifié.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 23 est terminée. Donc, la vérification des
engagements financiers 8 à 23 du mois de septembre est
terminée.
Octobre
J'appelle maintenant les engagements financiers du mois d'octobre, plus
précisément l'engagement 11.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 12?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 13?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
L'engagement 14?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): L'engagement 15, à la fin
de la page? L'engagement 16 est avant l'engagement 15.
M. Filion: Au sujet de l'engagement 15, qui est le contrat pour
l'achat de 30 détecteurs de vitesse (radars) de modèles
stationnaires, mobiles et pistolets - ici, c'est pistolets de vitesse, je pense
- pour tes besoins de la Sûreté du Québec, 46 564 $.
D'autre part, selon le rapport annuel d'activités de la
Sûreté du Québec pour l'an 1986, on remarque une hausse de
près du double, en ce qui concerne les constats d'infraction à la
sécurité routière. En 1985, encore une fois, toujours
selon le rapport annuel d'activités de la Sûreté du
Québec, on avait dénombré 461 474 constats d'infraction
à la sécurité routière. En 1986, ce chiffre de 461
000 contraventions est passé à 846 000, soit une augmentation de
tout près de 100 %. (12 h 15)
Donc, première conclusion, je suis forcé de
reconnaître que le nombre de contraventions émises par les
policiers, les effectifs de la Sûreté du Québec, a connu
une hausse absolument phénoménale en 1986.
On doit remarquer également, et cela m'a frappé dans le
rapport, qu'en 1980 il y a eu 856 000 constats d'infraction à la
sécurité routière et qu'en 1986 nous retrouvons à
peu près le même nombre de 846 000. La question est lonque et
étendue. J'aurai l'occasion d'y revenir avec le Solliciteur
général sur d'autres tribunes. À part le volume
d'activités des policiers de la Sûreté du Québec eu
égard à la surveillance routière et à part
également l'engagement qui est devant nous - on a vu l'équipement
de plus en plus sophistiqué, maintenant, à la disposition des
policiers de la Sûreté du Québec pour dépister les
contrevenants au Code de sécurité routière - j'aimerais
que le Solliciteur général nous explique les autres facteurs qui
ont pu contribuer à une hausse aussi phénoménale du nombre
de constats d'infraction. Je ne dirai pas du nombre nécessairement
d'infractions parce qu'il y a plus de policiers pour les constater et que les
policiers sont plus sur les routes manifestement depuis un an. Mais cela ne
veut pas dire que le nombre d'infractions, lui, est plus ou moins grand. Cela
ne veut pas dire que les Québécois conduisent plus ou moins
dangereusement parce qu'il y a plus de contraventions. Pour moi, cela signifie
qu'il y a des policiers, notamment ceux de la Sûreté du
Québec puisque c'est d'eux dont on parle, qui effectuent un travail de
surveillance routière absolument remarquable depuis un an.
Donc, à part cette augmentation du travail des policiers,
à part l'équipement aussi qui est de plus en plus adéquat,
est-ce qu'il y a d'autres facteurs qui ont contribué à la hausse
du nombre de constats d'infraction?
M. Latulippe: Oui. Il y a eu plusieurs facteurs qui ont
contribué à l'accroissement des activités et à la
performance de la Sûreté du Québec sur les routes du
Québec en matière de sécurité routière.
D'abord, en 1984 et 1985, nous n'étions, ni vous ni moi, à
l'époque, ici, au gouvernement, à l'Assemblée nationale.
Vous savez comme moi les tensions que votre chef, qui était alors
ministre de la Justice et responsable de la Sûreté du
Québec, avait vécues, et avait vécues durement au moment
des négociations avec les policiers de la Sûreté du
Québec. Je pense qu'on se rappelle encore aujourd'hui les
déclarations et ce débat que, finalement, l'ancien gouvernement
avait amené sur la place publique au moment des négociations avec
la Sûreté du Québec, en 1984-1985. Il y avait eu,
d'ailleurs, avec justesse - vous l'avez mentionné hier - des tensions
causées par l'ancien gouvernement avec les syndicats de policiers.
Évidemment, il y avait eu des moyens de pression. Les activités
en matière de sécurité routière avaient
diminué en 1984- 1985 et le climat des relations de travail,
qui était très perturbé sous votre gouvernement,
avait clairement contribué à la chute des activités en
matière de sécurité routière. Deuxièmement,
dès que nous sommes arrivés en fonction, en poste, moi, mon
gouvernement et mon collègue, le ministre des Transports, nous avons
décidé que la sécurité routière était
et devait être au Québec une priorité, ce que nous n'avions
jamais entendu de la part de l'ancien gouvernement. Après en avoir
discuté avec le directeur de la Sûreté du Québec, on
s'est rendu compte clairement que le directeur de la Sûreté du
Québec, comme nous, partageait ces objectifs sociaux fort valables dans
notre société. Je dois dire que le directeur de la
Sûreté, l'état-major, en fait, tous les policiers du
Québec ont embarqué derrière le gouvernement que nous
sommes pour atteindre ces objectifs sociaux de réduire les accidents
mortels sur les routes, de réduire, finalement, tous les coûts
sociaux qui sont générés par les problèmes
reliés à la sécurité routière, è tel
point que l'activité policière, et je témoigne aujourd'hui
de l'activité de la Sûreté du Québec, a permis de
réduire substantiellement les accidents sur les routes. Vous savez
probablement qu'il y a eu, en 1986, de 20 % à 24 % de moins d'accidents
mortels sur les routes du Québec. C'est dû à
l'intensité que les services policiers en général, mais en
particulier la Sûreté du Québec, ont mise sur la
sécurité routière, ce qui a permis à mon
collègue de geler les primes d'assurance automobile, entre autres.
M. Filion: Ma question était...
M. Latulippe: J'ai répondu à votre question.
M. Filion: Je pense que le Solliciteur général l'a
oubliée. En dehors de l'effort de prévention remarquable des
effectifs de la Sûreté du Québec en matière de
sécurité routière, en dehors de la technique qui là
comme ailleurs évolue et permet un meilleur dépistage des
contrevenants, en particulier des excès de vitesse, à part nous
faire ce long résumé, est-ce que le Solliciteur
général peut nous dire quels sont les autres facteurs qui ont
contribué à cette hausse des constats d'infraction? Sur son grand
discours, je lui ferai remarquer - ce n'est pas pour rien que je l'ai dit dans
mon préambule - qu'en 1980 il y a eu 856 000 constats d'infraction, soit
10 000 de plus qu'en 1986. Revenons à la question qui nous
préoccupe. Est-ce qu'en dehors de ces deux facteurs, le Solliciteur
général peut attribuer à d'autres facteurs les chiffres
que nous lui avons soumis?
M. Latulippe: Je vous ai longuement expliqué et je pense
avoir répondu très clairement a votre question quand je vous ai
dit qu'il y a eu, par exemple, 80 % de plus d'infractions au Code de la
sécurité routière signalées par la
Sûreté du Québec; je fais état du rapport
d'activités de la Sûreté du Québec. Les infractions
au Code de la sécurité routière ont connu une
augmentation, passant de 267 568 à 490 875 cette année, un record
et une majoration de 83,5 %...
M. Filion: ....
M. Latulippe: ...des infractions au Code de la
sécurité routière. Je fais référence au
rapport annuel d'activités de la Sûreté du Québec
pour 1986 par rapport à 1985. Quand on connaît les
problèmes de relations du travail que votre ancien gouvernement a
vécus et a fait plus que vivre, a portés sur la place publique en
1985, démotivant ainsi tous les policiers du Québec au moment des
négociations... Quand on voyait vos ministres parader sur la place
publique, cela démotivait finalement les policiers sur le terrain, ces
déclarations publiques et ce climat de relations du travail. Il est
clair qu'en 1986, alors que nous avons procédé comme
gouvernement, avec l'appui de la Sûreté du Québec, nous
avons réussi à améliorer ce climat et nous avons
réussi à faire en sorte que l'ensemble des policiers du
Québec, derrière les objectifs sociaux du gouvernement, fasse
corps avec l'ensemble de ces objectifs. C'est pour cela qu'on a atteint de tels
succès en 1986. C'est pour cela aussi que votre ancien gouvernement -
pas vous personnellement parce que vous n'y étiez pas comme moi - n'a
pas réussi à atteindre ces objectifs. Je dois souligner le
travail exceptionnel de la Sûreté du Québec en 1987 et de
son état-major.
M. Filion: Je rappellerai au Solliciteur général
qu'il aurait intérêt à regarder tes statistiques en 1976 et
1980 s'il veut faire de l'histoire et de la politique historique.
Maintenant, ma question est la suivante: Le nombre de constats
d'infraction - cela inclut les avis de 48 heures, les contraventions, les
infractions au Code criminel, mais dans la conduite d'un véhicule
automobile - est passé du simple au double. Est-ce que le Solliciteur
général peut me donner le pourcentage de l'activité des
policiers de la Sûreté du Québec qui est consacré au
travail de sécurité routière? Est-ce qu'on a un chiffre
là-dessus? Peut-être qu'il n'est pas possible de l'évaluer,
mais en deux mots. Pour faire en sorte que les résultats passent du
simple au double, il faut qu'en termes de volume d'activité et de
pourcentage de l'activité des policiers consacré à la
sécurité routière, il y ait un certain déplacement
de pourcentage. Est-ce que M. Beaudoin ou le Solliciteur général
peut m'informer, durant l'année 1986, du transfert de pourcentage
d'activité nécessaire
pour obtenir ce résultat?
M. Latulippe: Je peux certainement vous informer de la
façon dont un policier travaille sur le terrain parce que cela vous fera
comprendre que...
M. Filion: Je le sais, M. le Solliciteur général,
je dois vous dire que je le saisis très bien.
M. Latulippe: Non, vous ne le saisissez pas parce que...
M. Filion: Ma question est précise... M. Latulippe:
Oui.
M. Filion: ...est-ce qu'il y a des statistiques
là-dessus?
M. Latulippe: Oui. M. Filion: Parfait!
M. Latulippe: Votre question est précise, mais cela
illustre que vous ne comprenez pas le travail policier, parce que vous me
demandez: quel pourcentage du travail policier est consacré è
l'application du Code de la sécurité routière. Le
policier, M. le député de Taillon, c'est un
généraliste.
Vous avez un agent de la Sûreté du Québec sur la
route; il peut arrêter des gens pour la vitesse, mais cela ne
l'empêche pas, cinq minutes plus tard ou dix minutes plus tard,
d'arrêter une personne qui a commis un vol de banque avec effraction et
qui est sur l'autoroute ou sur la route. En même temps, il peut avoir un
appel d'urgence ou, en même temps, il peut arrêter sur la route
quelqu'un qui a fait une infraction au Code criminel parce qu'il a dans la
voiture des armes à feu.
Vous me dites: M. le Solliciteur général, divisez donc le
travail policier entre le temps qu'il passe à appliquer le Code de la
sécurité routière et le temps qu'il passe à
appliquer le Code criminel. M. le député de Taillon, je m'excuse,
mais cela ne fonctionne pas comme cela le travail de policier.
M. Filion: II y a des études, M. le Solliciteur
général, qui ont été faites au sein de votre
ministère et dans ces études on retrouvait une analyse du temps
d'activité des policiers de la Sûreté du Québec.
À travers ces analyses... Ma question était la suivante: Bien
sûr que si le policier de la Sûreté du Québec est
affecté sur le bord d'une route et qu'il voit un acte criminel se
produire ou qu'il reçoit un appel d'urgence, il va se déplacer.
Je pense que c'est inutile de répéter ici des connaissances aussi
primaires que celle-là. Dans ces analyses, est-ce que le Solliciteur
général est en mesure de nous dire s'il existe des statistiques
ou des chiffres sur l'activité du policier de la Sûreté du
Québec durant l'année 1986? Est-ce qu'il a étudié
ces chiffres, ces analyses? Est-ce qu'il pourrait nous en faire part?
M. Latulippe: Peut-être qu'il faudrait que vous posiez la
question de façon précise. Qu'est-ce que vous voulez savoir,
effectivement? Combien de temps un policier sur la route prend-il pour
appliquer le Code de la sécurité routière par rapport au
temps qu'il prend pour appliquer le Code criminel? Il faudrait que vous
expliquiez votre rationnel, cela n'a pas de bon sens. Etes-vous en train de me
dire...
M. Filion: Est-ce que le Solliciteur général est au
courant des études qui ont été faites au sein de son
ministère sur l'analyse du temps...
M. Latulippe: On est au courant des études qui sont faites
en général...
M. Filion: ...de l'effectif complet de la Sûreté du
Québec?
M. Latulippe: ...et surtout à l'intérieur de notre
ministère. Mais posez-nous donc la question clairement. Qu'est-ce que
vous voulez savoir, M. le député de Taillon? On vous le dira. Si
vous voulez entrer dans le détail du travail policier, je n'ai pas
d'objection, mais le policier, c'est un généraliste. Le policier
applique plusieurs lois, plusieurs règlements en même temps. Je
trouve votre question curieuse. Combien de temps a-t-il passé à
arrêter des voleurs sur la route? Combien de temps a-t-il passé
à arrêter des gens pour vitesse? Combien de temps a-t-il
passé à appliquer le Code criminel en rapport avec les
facultés affaiblies, par exemple? Encore là, il y a des
règlements concernant le Code de la sécurité
routière et il y en a d'autres concernant le Code criminel. Posez-moi
votre question clairement et je vais y répondre clairement. (12 h
30)
M. Filion: Est-ce que le Solliciteur général a pris
connaissance des travaux au sein de la Sûreté du Québec ou
au sein de son ministère sur le pourcentage ou la répartition,
devrais-je dire, des activités des effectifs de la Sûreté
du Québec?
M. Latulippe: Oui, pour les effectifs de la Sûreté
du Québec, là, cela commence à être plus clair. II y
a 1600 patrouilleurs, c'est clair. Je pense que je réponds clairement.
Si vous commencez à me demander combien chaque patrouilleur fait
d'activités dans l'application des règlements du Code de la
sécurité routière, il y a 1000 règlements des
transports, si vous voulez le savoir par règlement, mais il y a 1600
patrouilleurs sur
la route.
M. Filion: C'est tout?
M. Latulippe: C'est votre question, j'y réponds.
M. Filion: Ce sont les éléments d'analyse que vous
possédez?
M. Latulippe: Non, vous me demandez combien y a-t-il d'effectifs
sur les routes. Je vous dis qu'il y a 1600 patrouilleurs. Je réponds
clairement è votre question. Posez-moi d'autres questions clairement
comme celle que vous m'avez posée et j'y répondrai
clairement.
M. Filion: Manifestement, le Solliciteur général
n'a pas pris connaissance de ces analyses. J'aurai d'autres occasions d'y
revenir.
M. Latulippe: Non, je vous dis: Posez-moi la question clairement
et cela va me faire plaisir.
M. Filion: Ma question ne peut pas être plus claire que
celle-là, que celle que je pose depuis cinq minutes.
M. Latulippe: Je vous ai répondu: il y a 1600
patrouilleurs.
M. Filion: Ou il ne comprend pas, ou il ne veut pas comprendre.
De toute façon...
M. Latulippe: Et à partir de là...
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît! J'aimerais quand même vous signaler...
M. Filion: Cette semaine, M. le Solliciteur
général...
Le Président (M. Marcil): Excusez-moi, M. le
député de Taillon. J'aimerais vous rappeler quand même de
maintenir au moins une certaine pertinence entre la question et l'engagement
financier que nous avons à vérifier.
M. Filion: Cette semaine, le ministre des Transports,
collègue du Solliciteur général, le député
de Charlesbourg, a fait savoir qu'un protocole d'entente a été
mis au point entre son ministère et celui du Solliciteur
général concernant la surveillance routière. En vertu de
ce protocole, a-t-il expliqué, les ministères clients -
l'expression vient probablement de l'attaché de presse du ministre des
Transports - comme le sien, auront le loisir de placer des commandes
auprès des chargés d'opération à la
Sûreté du Québec. Est-ce que le Solliciteur
général pourrait m'expliquer en quoi la Sûreté du
Québec a des clients en dehors de la population du Québec?
M. Latulippe: On négocie actuellement, avec entre autres
le ministère des Transports, un protocole d'entente en rapport
particulièrement avec le contrôle routier, c'est-à-dire
l'application de la réglementation relativement au transport routier.
D'ailleurs, cela ne comporte pas uniquement le ministère des Transports
parce que d'autres ministères aussi sont impliqués - je pense au
ministère de l'Agriculture en particulier, je pense au ministère
du Revenu, je pense au ministère de l'Énergie et des Ressources,
à la CSST, entre autres - qui ont à faire du travail relativement
à l'application de leurs règlements sur les routes, à
toutes fins utiles. Quand on pense au ministère du Revenu, on pense aux
taxes sur les carburants.
Notre objectif, le mien comme celui du ministre des Transports, comme
celui des autres ministres, est de coordonner nos efforts, dans le respect de
nos juridictions respectives, dans le but d'améliorer l'application de
la réglementation relative au transport des marchandises et des
personnes.
M. Filion: Vous avez dit que le protocole est actuellement en
train d'être négocié?
M. Latulippe: Le protocole est effectivement en voie d'être
achevé avec les ministères concernés.
M. Filion: Je vous ferai remarquer que votre collègue a
annoncé que le protocole a été mis au point.
M. Latulippe: II n'y a aucun protocole actuellement de
signé entre les parties, mais ce que je peux vous dire, c'est que mes
objectifs comme ceux du ministère des Transports sont les mêmes,
c'est-à-dire d'améliorer l'application de la
réglementation des transports. D'ailleurs, il n'y a pas uniquement que
des policiers de la Sûreté du Québec qui sont
impliqués dans l'application des différents règlements. On
pense au ministère du Revenu qui a des inspecteurs, de même que la
Commission des transports. La Régie de l'assurance automobile en a
également pour la vérification mécanique. Il y a donc un
avantage pour tout le monde et pour tous les Québécois de
coordonner nos efforts en cette matière. Ce que je vous dis, c'est
qu'effectivement vous n'aviez pas pensé à cela dans le
passé parce que vous n'avez pas fait de l'application de cette
réglementation et de la sécurité routière une
priorité du temps que vous étiez au gouvernement. Qu'est-ce que
vous voulez' Nous, nous en avons fait une priorité et on
la réalise.
M. Filion: Le Solliciteur général du Québec,
qui est responsable des forces policières, est-il d'accord avec
l'approche de son collègue, le ministre des Transports, quand il dit, et
je relis le communiqué qui est dans le journal: "En vertu de ce
protocole, a expliqué le ministre des Transports, les ministères
clients comme le sien auront le loisir de placer des commandes auprès
des chargés d'opération de la Sûreté"'' Le
Solliciteur général est-il d'accord avec cette position du
ministre des Transports?
M. Latulippe: En fait, quand vous pariez de ministères
clients, il faut comprendre parce que les ministères dont on fait
état, que ce soit le ministère des Transports ou d'autres, mais
celui des Transports en particulier, sont au nombre de ceux qui voient leur
réglementation le plus souvent appliquée par la
Sûreté du Québec. La réglementation des Transports,
en bonne partie - on ne commencera pas è regarder chacun des
règlements, mais de façon générale - est
appliquée par la Sûreté du Québec. Notre objectif
est non seulement de coordonner nos efforts, M. le député de
Taillon, dans l'application de la réglementation, mais aussi de
coordonner nos efforts dans l'amélioration de la réglementation.
Si vous lisez le même communiqué, cette concertation que nous
avons entreprise avec les ministres concernés et le ministère des
Transports vise aussi la révision de cette réglementation, et, en
particulier, vise à enlever les irritants et à améliorer
la réglementation qui pourrait effectivement entraver le travail
policier sur le terrain.
Le Président (M. Marcil): Excusez, M. le Solliciteur
général et M. le député de Taillon. Les questions
doivent porter sur le sujet en discussion, c'est-à-dire sur les
engagements. Donc, je vous demanderais une autre fois d'être pertinents
en ce qui concerne les questions à poser et, également, les
réponses.
M. Filion: M. le Président, de consentement avec toutes
les parties, on en est - et il n'y pas d'objections qui ont été
soulevées - à examiner la question des détecteurs de
vitesse, lesquels, on le sait, servent, entre autres, à faire certains
constats d'infractions. Nous sommes précisément dans le vif, je
ne dirais pas dans le coeur de l'engagement, mais disons que nous sommes dans
le vif de l'accessoire de l'engagement.
M. Latulippe: Bien, c'est un peu comme le lait, cela. C'est loin
d'être le coeur ni le vif de l'engagement.
M. Filion: Mais non, je pense bien, M. le Président,
qu'à partir du moment où tout le monde est d'accord on peut filer
sur cette ligne-là.
M. Latulippe: Écoutez, il est évident... Une
seconde!
M. Filion: J'ai peut-être encore une autre question
là-dessus.
M. Latulippe: M. le Président.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le Solliciteur.
M. Latulippe: Personnellement, je m'en remets à la
commission, sauf que je pourrais dire qu'il reste des engagements et que mon
collègue, s'il le souhaite, pourra toujours poser toutes les questions
qu'il veut à la période des questions, où je pourrai y
répondre. On est ici pour les engagements financiers. Je m'en remets
à la décision de la commission là-dessus.
Le Président (M. Marcil): Vous avez raison, M. le
ministre. Je vous demanderais, s'il vous plaît, compte tenu qu'il nous
reste encore trois mois d'engagements, d'être pertinents dans vos
questions.
M. Bélisle: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Marcil): Oui, M. le député
de Mille-Îles.
M. Bélisle: Je voudrais seulement savoir...
M. Filion: Ce n'est peut-être pas nécessaire, je
vais passer à l'engagement suivant, à moins que vous ne vouliez
en discuter. Je vous dis qu'on est...
M. Bélisle: Non, je veux seulement savoir une chose.
M. Filion: ...dans le vif du sujet, et, à partir du moment
où le ministre répond à nos questions, notre
règlement...
Le Président (M. Marcil): Cela va.
M. Filion: ...et, à partir du moment où il n'y a
pas d'objection de qui que ce soit à cette commission, nous sommes
maîtres de nos travaux.
M. Bélisle: C'est sûr, c'est sûr.
Le Président (M. Marcil): Excusez, j'ai soulevé le
point de la pertinence. M. le député de Mille-Îles.
M. Bélisle: Tout simplement, M. le Président, selon
l'ordre du jour que j'ai reçu aujourd'hui, cela finissait à 12 h
30. Non, 13 heures?
M. Filion: Non, on finit à 13 h 15.
Le Président (M. Marcil): C'est à 13 heures.
M. Bélisle: On finit à 13 h 15?
M. Filion: Parce qu'on a trois heures. On a commencé vers
10 h 10. Peut-être 13 h 10.
M. Bélisle: Est-ce que c'est dans le procès-verbal
qu'on a reçu, l'ordre du jour?
M. Filion: Oui, trois heures.
M. Bélisle: Trois heures, jusqu'à 13 heures.
M. Filion: On a trois heures pour les engagements financiers.
Le Président (M. Marcil); Trois heures, cependant, cela va
prendre le consentement pour pouvoir déborder 13 heures.
M. Filion: La période des questions est à 14
heures; on va continuer.
Le Président (M. Marcil): La vérification de
l'engagement 15 est terminée. J'appelle l'engagement 16.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié.
M. Filion: L'engagement 16, excusez...
Le Président (M. Marcil): J'appelle l'engagement 17.
M. Filion: Ah oui! D'accord, cela va. Alors, l'engagement 17. Ce
qui m'intriguait dans cet engagement, c'est uniquement la façon dont
l'engagement 17 doit être relié à l'engagement 15. C'est
juste la façon que je voudrais me faire expliquer. En deux mots,
à l'engagement 15, c'est un contrat pour 30 détecteurs de
vitesse, pour 45 000 $. Là, on en a ajouté 36 en
supplément, sans passer par le mécanisme des soumissions. Je
comprends que les besoins initialement prévus à 30 ont
grimpé à 66. Mais cette façon de procéder me semble
peut-être - je dis bien peut-être - discriminatoire à
l'égard des autres soumissionnaires qui, eux, n'ont soumissionné
que pour 30.
Or, on sait que, plus on augmente la quantité pour un
contractuel, plus le prix de l'unité peut diminuer. En ce
sens-là, est-ce qu'on pourrait m'expliquer brièvement le pourquoi
de cette façon de procéder?
M. Latulippe: Je vais rapidement répondre à cela,
parce que cela a été fait par le Service des achats et c'est
conforme aux règles du Service des achats du gouvernement.
M. Filion: Sans doute, mais est-ce qu'on peut m'expliquer...
Est-ce qu'on avait mal prévu les besoins au départ?
M. Latulippe: On m'informe que notre demande était de 66.
C'est suivant les règles du Service des achats qu'on a
procédé ainsi. Je ne peux pas vous dire exactement le...
M. Filion: Quand a-t-on ouvert les soumissions pour l'engagement
15? Quand a-t-on fait l'appel de soumissions, c'est-à-dire?
M. Latulippe: Je n'ai pas les détails ici. Je pourrai, par
le biais du Service des achats, vous les obtenir, encore là, en faisant
la demande au Service des achats, parce que c'est eux qui ont
procédé ainsi*
M. Filion: Je pense qu'on se comprend bien sur le plan de la
problématique. Ce que je voudrais savoir, puisque vous en prenez avis,
c'est...
M. Latulippe: Je prends avis de... Je voudrais que vous
m'exposiez clairement la demande que vous nous faites.
M. Filion: Oui. Vous voyez l'engagement 15 et l'engagement 17. Il
s'agit des mêmes équipements, sauf que, dans l'engagement 15,
c'était un contrat pour l'achat de 30 détecteurs. On a
ajouté, sans passer par appel d'offres, 36 unités additionnelles
pour porter à 66 le nombre total, et tout cela a été
accordé aux mêmes soumissionnaires qui avaient remporté, si
l'on veut, l'ouverture des soumissions à la première soumission.
Alors, pourquoi cette façon de procéder? Est-ce qu'on avait mal
prévu les besoins au départ? Pourquoi, lors du supplément,
n'a-ton pas procédé également par appel de soumissions
plutôt que par l'octroi d'un contrat supplémentaire?
M. Latulippe: II n'est pas question que les besoins aient
été mal prévus à l'origine. Vous me demandez des
informations. Peut-être qu'il faudrait Ies consigner pour qu'on puisse
fournir Ies informations et faire la même restriction que dans le cas de
la Justice tout à l'heure. Nous allons faire la demande au Service des
achats et mon collègue pose certaines questions, M. le Président.
(12 h 45)
Le Président (M. Marcil): La question
est prise en note. Cela va. Donc, l'engagement 17,
vérifié. La vérification des engagements d'octobre sont
terminés.
Novembre
J'appelle l'engagement 11 du mois de novembre. Est-ce qu'il y a des
questions sur l'engagement 11?
M. Filion: Oui. Est-ce que c'est le premier contrat qui est
accordé pour l'administration de la batterie de tests d'aptitudes
physiques?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Avant cela, est-ce que je dois présumer que les
tests étaient administrés par l'Institut de police ou la
Sûreté?
M. Latulippe: Auparavant, je vais vous rappeler les conditions et
les normes d'embauché...
M. Filion: Non, ce ne sont pas les normes d'embauche...
M. Latulippe: Un instantl
M. Filion: M. le Solliciteur général...
M. Latulippe: Oui, oui.
M. Filion: Ma question porte sur les tests d'aptitudes
physiques...
M. Latulippe: Exactement.
M. Filion: ...et sur l'administration de ces tests.
M. Latulippe: M. le député de Taillon, vous allez
me laisser répondre?
Antérieurement, les normes d'embauche, qui existaient du temps
que le Parti québécois était au pouvoir, étaient
les suivantes: le candidat de sexe masculin devait avoir une taille minimale de
1,70 mètre, pieds nus, et une masse minimale de 60 kilogrammes. Le
candidat de sexe féminin devait avoir une taille minimale de 1,60
mètre, pieds nus, et une masse minimale de 48 kilogrammes. Vous
comprendrez que, lorsque je suis entré en fonction, je n'ai pas
accepté dans le processus d'embauche de la Sûreté qu'on
utilise des normes d'embauche si discriminatoires. Nous avons donc
modifié les normes d'embauche pour enlever ces articles qui datent de
l'ère des dinosaures, à toutes fins utiles, pour avoir...
M. Filion: Les grands ou les petits dinosaures?
M. Latulippe: Eh bien, demandez-le à votre chef. C'est du
temps où votre parti était au pouvoir. Nous avons modifié
cela pour que, maintenant, nous utilisions des tests d'habiletés
physiques pour faire l'évaluation au lieu de ces normes d'embauche
discriminatoires. Nous avons donc modifié le règlement d'embauche
pour prévoir, au lieu de ces normes discriminatoires, des tests
d'aptitudes physiques.
Je vais vous lire le règlement. Il s'agit maintenant de
réussir, dans les six mois précédant son entrée
à la Sûreté ou dans un corps de police municipal, les huit
épreuves du test d'habiletés physiques contenues dans le rapport
du mois d'octobre, enfin, dans un certain rapport. Effectivement, nous avons
donné un contrat, à la suite des changements des normes
d'embauche, à l'Université Laval pour procéder à la
confection de ces tests d'aptitudes physiques. Le contrat que vous avez devant
vous est le contrat de services pour l'administration de cette batterie de
tests d'aptitudes physiques préparés par le laboratoire de
recherche.
M. Filion: Le Solliciteur général est-il en train
de nous dire qu'il n'existait pas de test d'aptitudes physiques avant l'octroi
de ce contrat de services? Parce qu'à ce moment-là, il n'aurait
pas compris ma question.
M. Latulippe: II n'y avait pas de test d'aptitudes physiques. Les
TAP ont été amenés par le règlement que nous avons
maintenant au gouvernement et qui changeait les normes d'embauche.
M. Filion: Voulez-vous dire qu'avant cela il n'y avait aucun test
d'aptitudes physiques?
M. Latulippe: II y avait des examens médicaux, mais il n'y
avait pas de test. Le règlement sur les normes d'embauche a
été créé par notre gouvernement. Il
prévoyait précisément ces tests d'aptitudes physiques pour
remplacer la réglementation basée sur la taille et le poids des
candidats.
M. Filion: En dehors de la réglementation, qui est une
chose, parce qu'on n'est pas obligé de tout réglementer non plus,
votre ministère est censé déréglementer...
M. Latulippe: Mais vous n'avez pas l'air de comprendre.
M. Filion: Mais en dehors de la réglementation existante,
ma question est la suivante: Est-ce qu'on administrait des tests d'aptitudes
physiques avant l'octroi de ce contrat de services accordé à
l'Université
Laval? Cela va, vérifié.
M. Latulippe: II y avait les examens médicaux, bien
sûr, mais ce ne sont pas des tests...
M. Filion: Dans les examens médicaux, n'y avait-il pas des
tests d'aptitudes physiques?
Le Président (M. Marcil): Est-ce que l'engagement 11 est
vérifié?
M. Latulippe: Des tests cardiologiques, par exemple, à
l'effort, oui, mais pas des tests d'aptitudes physiques. Ce sont des normes
nouvelles d'embauche qui remplacent les normes discriminatoires que vous aviez
du temps où vous étiez au pouvoir.
Le Président (M. Marcil); Est-ce que cela va pour
l'engagement 11?
M. Filion: Pour les normes discriminatoires, on aura un autre
forum pour en parler ensemble quant à l'embauche à la
Sûreté du Québec.
Deuxièmement, puisqu'on parle de cela, combien y a-t-il de
candidats qui ont passé leur test au moment où on se parle?
M. Latulippe: Aux alentours de 800.
M. Filion: 800 candidats.
M. Latulippe: Oui. C'est cela.
M. Filion: Combien y a-t-il de candidats qui ont
été engagés au moment où on se parle?
M. Latulippe: Pas encore. Nous sommes dans le processus. Je
pourrais vous donner tout le processus de sélection. Nous sommes dans le
cadre de ce processus de sélection parce que, comme il n'y avait pas
eu...
M. Filion: C'est parce qu'il nous reste 20 minutes. Ma question
portait sur le nombre de candidats qui ont été embauchés
à la Sûreté du Québec. Vous m'avez répondu:
aucun.
M. Latulippe: M. le député de Taillon.
M. Filion: Ma question est la suivante: À quand...
M. Latulippe: M. le député de Taillon, on n'est pas
en cour aujourd'hui. M. le député de Taillon...
M. Bélisle: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît! Oui.
M. Bélisle: Ne pourrait-on pas laisser M. le ministre
continuer, car il a 20 minutes pour répondre à chacune des
questions, d'après le règlement?
Le Président (M. Marcil): Cela va. M. le ministre, vous
pouvez répondre.
M. Filion: M. le Président, on a une période de
trois heures consacrée aux engagements financiers. Il aurait
été agréable de pouvoir terminer à une heure
respectable pour les parlementaires qui doivent aborder la période de
questions dans peu de temps.
Vous comprendrez avec moi qu'on a commencé à 10 h 10, 10 h
15. Le Solliciteur général essaie de nous passer ses petites
cassettes qu'on a entendues tellement souvent...
M. Bélisle; Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Marcil): S'il vous plaît!
M. Filion: ...qu'elles ne passent plus nulle part.
Le Président (M. Marcil): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Taillon. Un instant, les amis!
M. le député de Mille-Îles, sur une question de
règlement.
M. Bélisle: Est-ce que le point qu'il vient de soulever
est une question de règlement, oui ou non, M. le Président?
Le Président (M. Marcil): Ce n'est pas une question de
règlement.
M. Bélisle: Dites-le-lui donc!
Le Président (M. Marcil): Le député de
Tailion n'a pas dit que c'était une question de règlement.
M. Bélisle: Pourquoi prend-il la parole?
Le Président (M. Marcil): Parce que c'est à lui la
parole.
M. Filion: Parce que la parole était à moi.
Le Président (M. Marcil): M. le député de
Taillon, vous pouvez poursuivre. Est-ce que l'engagement 11 est
vérifié?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 12.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. Donc, les
engagements du mois de novembre sont vérifiés. La
vérification est terminée.
Décembre
J'appelle maintenant les engagements du mois de décembre,
l'engagement 8.
M. Filion: Puisqu'on parle d'Orsainville, j'aimerais demander au
Solliciteur général s'il est en mesure de me faire la ventilation
de la différence entre les personnes inscrites au bordereau
d'Orsainville et les personnes détenues à l'intérieur des
murs d'Orsainville.
M. Latulippe: Je pense qu'on a répondu à cette
question tout à l'heure, en particulier lorsque j'ai parlé de la
visite de votre collègue, le député de Lévis...
M. Filion: Là, c'est la ventilation.
M. Lalulippe: ...au moment où il est allé à
Orsainville.
M. Filion: C'est la même question que je vous ai
posée pour Bordeaux, la ventilation de la différence.
M. Latulippe: Effectivement, je fournirai les détails en
même temps que ceux sur Bordeaux.
Le Président (M. Marcil): Donc, la question est prise en
note. Est-ce que la vérification de l'engagement 8 est
terminée?
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Vérifié. J'appelle
l'engagement 9.
M. Filion: Vérifié.
Le Président (M. Marcil): Également
vérifié. J'appelle l'engagement 13.
M. Filion: L'engagement 13: "Contrat de services pour agir
à titre de conseiller et de représentant du Solliciteur
général dans le dossier des négociations des conditions de
travail des membres et des officiers de la Sûreté du
Québec, pour la période du 1er avril 1986 au 31 mars 1988."
Ma première question au Solliciteur général: Est-ce
qu'il s'agit là... Pour terminer, le contrat a été
donné aux Conseillers en gestion et rémunération CGR Inc.
Quelles sont les personnes qui forment cette compagnie? Deuxièmement,
qui assume le contrat et pilote le dossier au sein de cette firme?
M. Latulippe: M. Jean-Marc Boily, président de la firme
Conseillers en gestion et rémunération CGR.
M. Filion: S'agit-il là d'un renouvellement de
contrat?
M. Latulippe: Oui.
M. Filion: Pourriez-vous me dire lequel?
M. Latulippe: Oui, en vertu des CT 147801 du 13 décembre
1983, 152442 du 28 août 1984, 153694 du 20 novembre 1984, 157279 du 2
juillet 1985, M. Jean-Marc Boily, président de la firme Conseillers en
gestion et rémunération CGR, a été
désigné comme membre du comité paritaire et conjoint et
représentant du Solliciteur général dans les discussions
relatives aux conditions de travail de la Sûreté du
Québec.
M. Filion: Est-ce lui le porte-parole au comité
paritaire?
M. Latulippe: Non. Au comité paritaire, c'est Me Richard
Drouin.
M. Filion: Je comprends que M. Boily s'occupe...
M. Latulippe: II y participe.
M. Filion: Pardon?
M. Latulippe: II y participe.
M. Filion: II s'occupe plus particulièrement des
questions...
M. Latutippe: ...reliées à la
rémunération.
M. Filion: C'est cela, reliées à la
rémunération. Où est rendu le dossier des
négociations avec les membres et officiers de la Sûreté du
Québec?
M. Latulippe: II commence. Il y a des rencontres
régulières qui se font actuellement au comité
paritaire.
M. Filion: Quand ont-elles commencé?
M. Latulippe: Elles ont commencé au mois de janvier, dans
le courant du mois de janvier, comme rencontres exploratoires.
M. Filion: Et quel est l'état des négociations?
M. Latulippe: Les négociations suivent leur cours. Nous en
sommes au début des négociations, aux rencontres exploratoires et
préparatoires.
M. Filion: À la connaissance du Solliciteur
général, la maison Conseillers en gestion et
rémunération CGR Inc. est-elle reliée à une autre
firme?
M. Latulippe: Je n'ai pas ces informations-là
actuellement.
M. Filion: Quelle est l'adresse des Conseillers en gestion et
rémunération CGR Inc.?
M. Latulippe: D'après mon information, c'est 500 est,
Grande-Allée.
M. Filion: 500, Grande-Allée est, à
Québec?
M. Latulippe: À Québec, oui.
M. Filion:À la table paritaire siègent donc M.
Boily, de Conseillers en gestion et rémunération CGR Inc., Me
Drouin, de chez Clarkson, Tétrault. Y a-t-il d'autres
représentants du gouvernement ou du ministère qui siègent
à cette table?
M. Latulippe: Oui, M. Paul Curzi, qui est un des DGA à la
Sûreté du Québec et qui est directeur des ressources
humaines à la Sûreté du Québec, et aussi M. Yvon
St-Gelais, qui s'occupe des relations du travail.
M. Filion:À quel rythme se font les rencontres de
négociations actuellement?
M. Latulippe: Le comité paritaire et conjoint siège
toujours. Ce n'est pas...
M. Filion: Non, mais à quel rythme se rencontrent-ils?
M. Latulippe: Selon le calendrier normal,
régulièrement. Ce que je peux vous dire, c'est que les rencontres
se font très régulièrement actuellement. Cela va bien.
M. Filion: Mais quelle est la fréquence?
Le Président (M. Marcil): Un instant, M. le
député de Taillonl Maintenant, cela prendrait le consentement des
gens pour pouvoir dépasser l'heure prévue, 13 heures.
M. Filion: Oui, mais je vous ferai remarquer, M. le
Président, qu'on a commencé à 10 h 10, en tout cas,
à peu près 10 h 10.
Le Président (M. Marcil): Peu importe l'heure où on
a commencé, M. le député de Taillon, il est bien
mentionné dans l'ordre du jour que les débats se poursuivaient
jusqu'à 13 heures. Donc, si on veut continuer, il faut avoir le
consentement.
M. Filion: Je donne mon consentement, M. le Président.
M. Bélisle: Pour le moment...
M. Filion: Dix minutes ou cinq minutes. Il reste peut-être
deux ou trois questions.
M. Bélisle: Cinq minutes ou dix minutes. Je pense, M. le
Président, qu'on va devoir le regretter. On va être obligé
de prendre notre "break" syndical. Il n'y a pas de consentement de notre
côté. On a fait assez de travail et on a du travail pour le reste
de la journée.
M. Filion: Sur cette question, M. le Président, juste pour
tenter de convaincre mon collègue de Mille-Îles, il nous reste une
période... On a commencé à 10 h 10, sans que ce soit la
faute de quiconque - je ne mets le blâme sur personne - ce qui nous donne
une période de trois heures. Deuxièmement, je pense qu'on a
cherché. Il y a eu des phases qui ont été plus longues que
d'autres et qui ne dépendent pas des membres de cette commission, ni du
député de Taillon qui a été particulièrement
discipliné durant ces engagements financiers-là.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Filion: On a entendu, par contre, comme je le disais
tantôt, des cassettes. Alors, il me reste peut-être deux ou trois
questions. Je remarque, en général, que les contacts ont
été courtois entre nous. Dans ce sens-là, je sollicite
quelques minutes...
M. Bélisle: Je vais être obligé de
désappointer, M. le Président, le député de...
Le Président (M. Marcil): Juste une seconde, M. le
député! J'aurais besoin d'au moins quelques minutes pour mettre
au point quelques détails en ce qui concerne le dépôt des
listes de questions de la commission précédente et,
également, clôturer la séance et discuter de la remise
possible de cette commission de cet après-midi, qui n'a pas eu le
consentement de la partie ministérielle.
M. Bélisle: Mais est-ce qu'on ne procède pas, M. le
Président, cet après-midi, après la période des
questions, à 15 heures...
Une voix: Tel que convoqué.
Le Président (M. Marcil): Normalement, oui, à moins
qu'il y ait une double majorité, ici, pour qu'on annule la rencontre
parce que, en ce qui nous concerne...
M. Bélisle: Je pense qu'on est prêt à
procéder.
Le Président (M. Marcil): ...on va régler le cas
ici avant et, après, on va revenir à la commission de cet
après-midi.
M. Filion: Oui, on est mieux de faire une chose à la fois.
Donc, je vous demande de poursuivre nos travaux.
Le Président (M. Marcil): Si la partie
ministérielle...
M. Filion: Comme il y a...
Le Président (M. Marcil): Juste une seconde, M. le
député de Taillon! Si la partie ministérielle ne consent
pas à poursuivre les débats sur la vérification des
engagements, je demande, comme président, le consentement, au moins pour
quelques minutes, pour qu'on puisse clôturer la séance
présente, sans poursuivre, naturellement, parce que j'ai quelques
informations à déposer avant de terminer la séance.
M. Bélisle: ...une dizaine de minutes au moins. M. le
Président, vous en avez pour une dizaine de minutes, pour le travail que
vous avez à faire?
Le Président (M. Marcil): Au maximum.
M. Bélisle: Encore là, cela nous reporte à
plus tard. Cet après-midi, à 15 heures, on doit revenir ici,
après la période des questions. Je pense que, parfois, il faut
imposer certaines limites. Ce n'est pas pour être méchant ou
incorrect, mais je pense que cela va faire.
Le Président (M. Marcil): Cela va? Donc, vous ne donnez
pas de consentement?
M. Bélisle: Non.
Le Président (M. Marcil): Nous allons...
M. Filion: Dans ce cas-là, nos travaux sont
terminés.
Le Président (M. Marcil): On va reprendre les travaux
à 15 heures.
M. Filion: En tout cas, nos travaux sont terminés ce
matin.
Le Président (M. Marcil): Oui, mais, nous, on reprend
à 15 heures.
M. Filion: Vous n'avez pas le consentement pour aller plus
loin.
Le Président (M. Marcil): D'accord. Les travaux sont
terminés et la commission siégera à 15 heures pour
entendre les engagements financiers du Conseil exécutif.
(Fin de la séance à 13 h 4)