(Quinze
heures trente et une minutes)
Le Président
(M. Simard) : Alors, chers collègues, bienvenue, j'allais dire, à
toutes et à tous. Nous voilà réunis afin de procéder... et d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 17, Loi concernant la mise en oeuvre
de certaines dispositions du discours sur le budget du 25 mars 2021 et
modifiant d'autres dispositions.
Je constate que nous
avons quorum. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Alors, M. Émond (Richelieu)
est remplacé par M. Provençal (Beauce-Nord) et M. Skeete (Sainte-Rose) est
remplacé par M. Tremblay (Dubuc).
Le Président
(M. Simard) : Ce qui me permet de constater que nous avons
aujourd'hui la présence de deux collègues
présidents de commission : député de Beauce-Nord, qui est président de la
Commission de la santé, notamment, et des services sociaux, et le
président de la Commission de l'administration publique, que je salue
particulièrement.
Remarques préliminaires
Alors, nous en sommes
rendus à l'étape des remarques préliminaires. M. le ministre, vous
disposez d'une période de 20 minutes.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Merci, M. le Président. Et je n'aurai pas besoin
de 20 minutes. Bon, je pourrais partir sur une allocution ad lib, mais mon équipe a préparé une allocution d'une
telle qualité que je vais vous la lire, M. le Président.
Alors, nous
entreprenons aujourd'hui l'étude détaillée du projet de loi n° 17, Loi
concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le
budget du 25 mars 2021 et modifiant d'autres dispositions.
Je veux tout d'abord
saluer et remercier tous les collaborateurs qui nous accompagnent et dont le
travail est essentiel à la bonne marche de nos travaux. Il y a beaucoup de
travaux préparatoires qui ont été faits, M. le Président, ça devrait aller
rondement. Et, dans chaque cas de notre travail, nous allons donner l'intuition
que tous comprennent bien où nous voulons aller.
Il s'agit d'un projet
de loi important qui permettra notamment de mettre en oeuvre des mesures du
dernier budget. Présentées individuellement, les modifications proposées
nécessiteraient l'adoption de plusieurs projets de loi. Le regroupement en un
seul projet de loi est une façon de faire préconisée depuis plusieurs années.
Je ne ferai pas la liste de toutes les mesures présentées dans le projet de loi
n° 17, mais sachez qu'il touche une multitude de sujets, dont l'aménagement forestier, la lutte contre les dépendances,
les finances publiques, l'Institut de la statistique du Québec, le
secteur financier, la culture et le Régime de rentes du Québec.
Par ce projet de loi,
le gouvernement pourra notamment : simplifier les modalités de
détermination du remboursement des taxes foncières aux producteurs forestiers; transformer
le Fonds de revenus provenant de la vente de cannabis en Fonds de la lutte
contre les dépendances, qui soutiendra des initiatives visant à prévenir, à
réduire et à traiter les conséquences associées à la consommation de substances
psychoactives, à la pratique de jeux de hasard et d'argent et d'autres formes de dépendances; permettre que l'Institut de la statistique du Québec puisse rendre disponibles aux chercheurs des banques des données provenant
de Revenu Québec afin de bonifier le guichet d'accès aux données de recherche; aider les ayants droit de produits
financiers non réclamés à récupérer leurs biens et faciliter
l'administration provisoire de certains de ces biens; répondre à certains
enjeux du Régime de rentes du Québec touchant les personnes invalides afin de
simplifier et d'améliorer leurs prestations de retraite et d'invalidité à
partir de 60 ans.
Alors, voilà, M. le
Président, pour le résumé du projet de loi n° 17. Nous avons beaucoup de
travail devant nous pour en étudier tous les articles, mais je suis convaincu
que le bel esprit de collaboration et de performance qui anime la Commission
des finances publiques — vous
rajouterez le mot «performance» pour les futurs discours, monsieur — nous
permettra de nous acquitter de cette tâche dans les meilleurs délais. Merci, M.
le Président.
Le Président
(M. Simard) : Merci à vous, M. le ministre. Alors, j'invite
maintenant le porte-parole de l'opposition officielle à s'adresser à nous.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Très bien. Et je dispose aussi de 20 minutes?
Le Président (M. Simard) :
20 minutes, 20 minutes, tout à fait.
M. Leitão :
Seulement 20 minutes?
Le Président (M. Simard) :
Seulement, malheureusement, 20 minutes.
M. Leitão : O.K.
Le Président (M. Simard) : À
moins qu'il y ait un consentement pour vous en donner plus.
M. Leitão : Non.
Le Président (M. Simard) : Je
constate qu'il n'y a pas de consentement. Je ne sais pas pourquoi.
M. Leitão : Alors, bon, à mon
tour aussi de prendre la parole pour le projet de loi n° 17. C'est un
projet de loi important parce que c'est un projet de loi qui met en oeuvre des
dispositions du budget de mars dernier, un budget qui a été longuement discuté,
bien sûr, et dont un grand nombre de ses mesures sont déjà en oeuvre, sont déjà
en application. Mais il fallait les traduire en texte légal, ce qu'on va faire
ici aujourd'hui.
Alors, oui, on va travailler, on va collaborer,
on va participer à ce débat. Un omnibus budgétaire comme celui-ci, comme M. le
ministre l'a dit, ça a été fait, ce n'est pas la première fois, et ça ne sera
pas la dernière non plus. C'est la façon d'opérer. Et donc opérons. Voilà.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député de Robert-Baldwin. Y aurait-il d'autres collègues
qui souhaitent intervenir dans le cadre des remarques préliminaires? Non? Sans
quoi nous allons procéder à l'étape des motions préliminaires. Y aurait-il des
motions? Pas de motions?
Étude détaillée
Alors, nous
allons entreprendre l'étude détaillée article par article. M. le ministre, la
balle est dans votre camp.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Alors, est-ce que je dois proposer des...
Le Président (M. Simard) : ...
M. Girard (Groulx) : Pardon?
Le Président (M. Simard) : 19,
20.
M. Girard (Groulx) : O.K. On
s'en va...
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Girard (Groulx) : Tout le
monde a... Les procédures sont déjà convenues. On suit cette feuille?
Le Président (M. Simard) : Tout
à fait. Tout à fait.
M. Girard (Groulx) : Il n'y a
pas besoin... O.K. Parfait. Alors, on va à l'article 19.
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Girard (Groulx) : Alors,
nous sommes au... dans la section chapitre IV. «Équilibre budgétaire. Loi
sur l'équilibre budgétaire.»
Article 19.
L'article 7.1 de la Loi sur l'équilibre budgétaire
(chapitre E-12.00001) est remplacé par le suivant :
«7.1. Les articles 6 et 7, qui prohibent un
déficit budgétaire constaté ou prévu, ainsi que les articles 8 et 10 à 13,
qui prévoient les mesures de résorption d'un dépassement, ne s'appliquent pas
du 25 mars 2021 jusqu'à la fin de l'année financière déterminée par le
ministre au plus tard à l'occasion du budget de l'année financière 2023‑2024.»
Commentaire. L'article 19 du projet de loi
remplace l'article 7.1 de la Loi sur l'équilibre budgétaire afin que
l'interdiction de constater ou de prévoir un déficit budgétaire ainsi que les
mesures de résorption d'un dépassement soient suspendues à compter du
25 mars 2021, date du discours sur le budget, jusqu'à la date déterminée
par le ministre, au plus tard à l'occasion du budget de l'année
financière 2023-2024.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, M. le Président.
Alors, bon, on l'avait déjà dit, je l'avais déjà dit dans l'adoption du principe du projet de loi que c'était justement
sur cette question-là, sur ce chapitre, le chapitre IV, où on aurait peut-être
un peu de discussion avec le ministre. Pas
que les autres sujets ne sont pas importants, ils le sont aussi, et on va y
arriver, mais celui-ci, en tout cas, pour moi,
personnellement, ça m'intéresse particulièrement. Je ne sais pas si les autres
collègues trouvent ça si intéressant que ça, mais moi, je trouve... moi, oui.
Alors, parlons-y un peu.
Ça a déjà été fait dans le passé, bien sûr, et,
en fin de compte, on n'a pas le choix, il faut le faire, il faut donc
suspendre... Mais j'aimerais parler un peu, puisqu'on a l'occasion... parler un
peu de, donc, la loi, justement, la Loi sur l'équilibre budgétaire. C'est une
loi qui vient de loin, et je suis presque persuadé, comme, d'ailleurs, beaucoup
d'autres analystes, économistes, etc., que cette loi-là nous a bien servis
collectivement au Québec. Elle a vraiment contribué
à remettre les finances publiques du Québec sur une bonne voie, et ça, depuis
déjà un certain temps. Mais, comme toute
loi, il serait peut-être le temps aussi de la revoir un peu, pas seulement de
la suspendre, mais de la revoir un peu.
Alors, dans un premier temps, j'aimerais savoir,
de la part du ministre des Finances, s'il est d'accord aussi que, bon, ça nous
a bien servis, au Québec, collectivement et s'il pense aussi que le temps serait
venu pour qu'on revoie cette loi, qui est quand même... Ça date de 1996, et
donc beaucoup de choses... ça a été ajusté ici et là, mais beaucoup de choses
ont changé depuis 1996, donc. Et c'est vrai aussi que c'est une loi un peu
contraignante. Est-ce que le moment ne serait pas venu de la mettre à jour?
• (15 h 40) •
Le Président (M. Simard) : M. le
ministre.
M. Girard (Groulx) : Je dirais, sur
l'essence de la loi, je ne vois pas de nécessité de compromis dans le sens que
des finances publiques saines sont un pilier d'une bonne gouvernance de la
gestion de l'État. Et cette loi, qui a été instituée en 1996, comme vous l'avez
dit, il faut comprendre son historique.
Le Québec, qui représente 23 % de la
population canadienne mais seulement 20 % de son économie, était aussi non
seulement historiquement moins performant économiquement, mais plus endetté, et
les Québécois ont décidé de se prendre en main collectivement, d'avoir une
gestion des finances publiques rigoureuse, de réduire le poids de la dette pour
plusieurs bonnes raisons. Puis je soupçonne que le député de Robert-Baldwin
voudra aussi parler de la loi sur la gestion de la dette et du Fonds des
générations. Je ne vais pas partir sur cette autre loi tout de suite, mais,
donc, sur l'importance de la loi, la nécessité d'être à l'équilibre budgétaire
lorsqu'un déficit est constaté, de revenir à l'équilibre, pas de compromis.
D'autant plus que, cycliquement, nous sommes
dans une période où l'endettement des gouvernements, dans l'ensemble, a
augmenté et qu'il y aura un cycle de hausse de taux d'intérêt pour ralentir
l'inflation. Alors, le contexte cyclique de niveau d'endettement élevé,
puisqu'on a eu une pandémie, une récession, des efforts budgétaires qui ont
amené des déficits, et que là, maintenant, on aura, puisqu'on a une reprise
synchronisée, hausse de l'inflation mondiale... on aura des hausses de taux, il
est extrêmement important de maintenir une gestion rigoureuse. Est-ce qu'à la
marge des changements visant à améliorer des éléments de la loi... Je ne suis
pas contre. J'ai entendu les mêmes propositions, probablement, que le député de
Robert-Baldwin, notamment sur le fait que le seuil de 1 million a
probablement été conçu à...
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) :
...1 milliard, merci, a probablement été conçu à un moment où le budget du
Québec était beaucoup plus petit.
M. Leitão : Oui, en effet. Donc,
vous êtes d'accord, et, de notre côté aussi, nous sommes d'accord que des
finances publiques bien ordonnées et des finances publiques saines et surtout
soutenables à moyen terme, c'est primordial. Donc, au moins, je pense que nos
deux formations politiques sont d'accord là-dessus. Les autres, on verra bien.
Mais je pense que je ne me trompe pas en disant que nous sommes d'accord que
fournir des services publics, de façon récurrente, continuellement à crédit, ça
ne marche pas. Éventuellement, on se trouve dans de très mauvais draps. Et
c'était un peu pour ça que cette loi a été conçue en 1996, surtout parce qu'elle
envoyait un signal politique très, très fort comme quoi le Québec s'engageait à
atteindre l'équilibre budgétaire.
Ma question au sujet de la pertinence de la
revoir ou de la moderniser, c'est que, bon, ça a déjà été fait dans le passé
qu'on a dû suspendre l'application de la loi, on le fait maintenant à nouveau.
Donc, est-ce qu'on ne pourrait pas concevoir un changement à la loi, qui la
rendrait plus souple, et donc qui éviterait de devoir la suspendre? Et donc la
loi elle-même pourrait prévoir des mécanismes d'ajustement qui seraient plus
souples à mettre en oeuvre.
M. Girard (Groulx) : Bien, je pense
que ceux qui préconisent cette souplesse, et je les entends comme vous... cette
souplesse suggérée n'aurait pas eu d'applicabilité dans le cas présent, là. On
a quand même un déficit constaté, en 2021, de 7,5 milliards. On a déposé
les comptes publics récemment, et donc il n'y a pas personne qui parle d'un
seuil... de faire passer le seuil de 1 milliard à un chiffre supérieur à
7,5 milliards. Donc, c'est une amélioration. Les chiffres qui sont
suggérés qu'on... Je pense que le plus gros chiffre qui a été suggéré, c'est
qu'on pourrait aller jusqu'à 1 % du PIB, là, ce qui serait presque cinq
fois la taille du seuil actuel, ce qui est un peu... peut être un peu trop.
Donc, c'est certainement pertinent à la réflexion, mais ça n'aurait pas eu
d'applicabilité à la situation présente.
Et j'en profite, puisque le député de
Robert-Baldwin a dit que nos deux formations politiques étaient en total accord
sur la nécessité d'avoir des finances publiques saines, mais je pense que ça va
même au-delà des formations politiques. Je
dirais que l'ancien ministre des Finances et le ministre des Finances actuel
sont d'accord que... ou d'avis que des finances publiques saines sont
une contribution importante à une saine gestion du gouvernement.
M.
Leitão : En effet, parce qu'aussi parler de la dette, ce n'est pas
quelque chose qui attire les foules non plus, M. le Président, mais il faut
quand même reconnaître que, malgré les efforts importants des gouvernements qui
se sont succédé depuis 1996, la dette publique du Québec est encore élevée.
Elle est gérable, bien sûr, mais elle est encore élevée, et donc il faut
continuer à comprendre que les 10 milliards de dollars qu'on met en
service de la dette, ce sont 10 milliards de dollars qu'on ne peut pas
mettre ailleurs. Et donc, ça aussi, c'est important.
Maintenant, comme je
l'ai dit tantôt, ça a déjà été fait dans le passé. Notamment, moi, je l'avais
fait en 2014. À ce moment-là, quand on avait suspendu la loi, on avait
indiqué... Et d'ailleurs on le voit très bien dans l'article 7.1, qu'on
modifie maintenant, mais le 7.1 qui existait, nous, on disait, à ce moment-là,
que... donc on établissait en partant, on
établissait que, pour l'année financière 2014-2015, le déficit
n'excéderait pas 2 350 000 $. Donc, on indiquait déjà un
ordre de grandeur du déficit à venir, pendant qu'ici, bon, ce que le
gouvernement fait ici, c'est de suspendre l'application de la loi et «jusqu'à
la fin de l'année financière déterminée par le ministre [ou] au plus tard à
l'occasion du budget de 2023-2024».
Donc, c'est beaucoup
plus... Comment je dirais ça? C'est plus flexible, justement, ce que je
demandais avant, c'est plus flexible, mais peut-être, dans ce cas-ci, c'est un
peu trop flexible. C'est-à-dire, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, dans ce
projet de loi ici, donc dans l'article 19, d'être un peu plus précis sur
l'engagement du gouvernement? Parce que, là, on dit, bon : Ça sera à être
déterminé plus tard, au plus tard 2023-2024, mais ça veut dire... il n'y a pas vraiment de... Je sais que le gouvernement, M. le
ministre, s'est déjà engagé publiquement, je pense, c'est sur sept ans,
qu'on va revenir à l'équilibre budgétaire, je n'ai pas d'objection à ça non
plus, mais est-ce que ce ne serait pas pertinent que cet engagement soit aussi
inscrit dans le projet de loi? Une obligation légale?
• (15 h 50) •
M. Girard
(Groulx) : Bien, je pense qu'étant donné l'incertitude résultante de
la pandémie il est nécessaire de conserver une certaine flexibilité. Pas plus
tard que le 19 novembre — je pense, c'est le 19 — je
déposais la mise à jour de l'automne. Et, à ce moment-là, on ne parlait pas
d'une cinquième vague ou de la présence du variant Omicron au Québec. Et on a vu que ce que les économistes anticipaient et
même les épidémiologistes, à ce moment-là, s'est avéré trop optimiste.
Alors l'idée, c'est de se garder une flexibilité.
On a une pandémie
dont certainement on souhaite qu'elle soit... que la majeure partie soit
derrière nous, mais on n'a pas de certitudes. Et on a des progrès, on a les
vaccins, on a les enseignements des deux dernières années. Mais il reste que je pense que de se donner deux
ans permet d'être bien certains que la pandémie et ses effets... Parce
qu'on a quand même pandémie, récession, défis de finances publiques, et là on a
reprise, inflation... reprise coordonnée, inflation, hausse de taux d'intérêt.
Et donc je pense qu'en 2023-2024 on sera en mesure de donner des règles, des
directives précises, nous ou qui sera... qui aura le privilège de servir comme
ministre des Finances et qui aura été élu. Mais ce qui est important, c'est
l'esprit de ce qu'on a dit. On a dit... À ce moment-là, on pensait, lorsqu'on
l'a dit, que le déficit serait de l'ordre de 15 milliards ou 3 % du
PIB, et on a finalement révisé, on a précisé un déficit structurel de 5 à
7 milliards, déficit qui a été révisé à 4 milliards lors de la mise à
jour.
Alors, je pense qu'on
a été suffisamment clairs, M. le député, sur nos intentions, qui est de
suspendre la loi pour utiliser deux années supplémentaires pour revenir à
l'équilibre budgétaire, donc de viser un retour à l'équilibre budgétaire après
contribution au Fonds des générations, c'est important. Parce que la définition
du Québec, de l'équilibre budgétaire... Je dis ça pour le bénéfice des gens qui
nous écoutent, vous savez cela, évidemment, mais on a une définition qui est
plus rigoureuse que les autres juridictions, puisque notre définition de l'équilibre
budgétaire est après contribution au Fonds des générations. Sept ans, c'est
raisonnable, d'autant plus que ni le gouvernement de l'Ontario ni le gouvernement fédéral ne se sont engagés sur une période
de temps. Alors, nous : suspension... L'intention : suspension, deux ans; retour à l'équilibre
budgétaire, sept ans, tout en sachant qu'il y a énormément d'incertitudes
reliées à la pandémie. On souhaite qu'il y ait moins d'incertitudes devant nous
que celle à laquelle nous avons fait face.
M. Leitão :
Très bien. Bon, moi, j'aurais peut-être fait les choses un peu différemment,
mais, regardez, ça va. La seule chose que je suggérerais, c'est que, donc,
quand le temps viendra, donc avant le budget de 2023-2024, qu'on puisse avoir,
à l'Assemblée nationale, une discussion en commission parlementaire ou autre,
mais un dialogue autour, donc, de la Loi sur l'équilibre budgétaire. Si, à ce
moment-là... si on pourrait la moderniser, la mettre à jour, je pense ça serait
utile. Donc, voilà.
M. Girard
(Groulx) : Soit avant, soit suite au dépôt du budget.
M. Leitão :
Oui. Mais que cette discussion...
M. Leitão :
Ait lieu.
M. Girard
(Groulx) : ...puisse avoir lieu à l'Assemblée nationale. Ça va, M. le
Président, pour l'article 19. Je n'ai pas d'autre...
Le Président
(M. Simard) : Merci. Merci à vous, chers collègues. Y aurait-il
d'autres interventions sur l'article 19? Sans quoi, nous allons procéder à
la mise aux voix. Est-ce que l'article 19 est adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté? Adopté. Nous passons maintenant à l'article 20. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Article 20 : L'article 7.5 de cette loi est
modifié par la suppression, dans le premier alinéa,
de «ou, le cas échéant, les sommes manquantes pour atteindre l'objectif établi
pour l'année financière 2014-2015 par l'article 7.1».
Commentaire. L'article 20 du projet de loi
modifie l'article 7.5 de la Loi sur l'équilibre budgétaire en concordance avec la modification proposée à
l'article 19 du projet de loi afin de retirer la mention concernant les
sommes manquantes pour atteindre l'objectif établi pour l'année 2014-2015
par l'article 7.1. De plus, cette mention n'est plus nécessaire à la
définition de «dépassement».
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des interventions?
M. Leitão : Oui, M. le
Président. Bon, bien sûr, 2014-2015, c'est un peu derrière nous, bien sûr.
Alors, on comprend aussi pleinement la pertinence de l'article 20. Mais ça
me permet peut-être d'aller un peu plus loin et de parler un peu, maintenant,
de l'autre loi, donc la loi sur le contrôle de la dette et...
M. Girard (Groulx) : ...
M. Leitão : ...c'est ça, instituant
le Fonds des générations. Parce que, là, j'ai l'intuition que nous sommes aussi
sur la même longueur d'onde, mais j'aimerais que cela soit clair. Parce que
j'ai l'impression que, d'ici le dépôt du prochain budget du ministre des
Finances, il va y avoir beaucoup d'acteurs de la société civile et des autres formations
politiques qui vont demander... qui vont suggérer toutes sortes de différentes
choses au gouvernement. Alors est-ce que, M. le ministre, vous comptez
continuer à faire les versements au Fonds des générations?
M. Girard (Groulx) : Définitivement.
M. Leitão : Très bien. C'est clair.
Et, encore une fois, nous sommes d'accord. On va continuer. Et je pense que c'est très important, c'est très utile, c'est
très nécessaire, parce que, comme on a parlé, comme on a mentionné
tantôt, la gestion de la dette, c'est encore important. Est-ce que la notion de
réserve de stabilisation va être maintenue?
M. Girard (Groulx) : Bien, on ne
modifie pas la loi, et donc la définition est maintenue. Est-ce que c'est un
élément de la loi qui est particulièrement pertinent? Je pense que ce n'est pas
l'élément le plus important de la loi. Le plus important, c'est que les
versements au Fonds des générations visent à réduire la dette du gouvernement
du Québec. La... j'ai même... C'est quoi, le nom exact, encore?
• (16 heures) •
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : La réserve de
stabilisation est une construction comptable qui correspond à la somme des
surplus des années précédentes. Alors, ce n'est pas particulièrement important
dans l'esprit de la loi. C'est-à-dire qu'on fait des versements au Fonds
générations... qu'on a des cibles de dette à long terme, parce que c'est
important d'avoir des cibles à long terme, et qu'on vise à atteindre ces
cibles, et que, puisque ces cibles sont des niveaux de dette inférieurs au
niveau actuel, il est nécessaire non seulement d'avoir l'équilibre budgétaire,
mais d'avoir des contributions au Fonds des générations. La réserve de
stabilisation est la somme des surplus des années précédentes, qui a été particulièrement
pertinente lorsqu'on était en surplus, mais, en soi, ce n'est qu'une somme
comptable.
M. Leitão : ...raison et qui devient
des fois difficile à expliquer parce que... surtout quand cette réserve-là a atteint une certaine proportion, là, quand... 10
milliards, 12 milliards. Alors là, ça génère beaucoup d'intérêt
soudainement, et donc ça devient difficile d'expliquer que ce n'est pas un
compte d'épargne, ce n'est pas...
M. Girard (Groulx) : Il n'y a pas de
compte de banque.
M. Leitão : Il n'y a pas... Ce n'est
pas 12 milliards quelque part dans un tiroir, mais c'est là, donc, la
notion, le fait qu'on a des surplus budgétaires. Et puis, quand quelque chose
arrive, comme une pandémie ou une récession, bon, ces surplus accumulés
constituent une marge de manoeuvre qui permet, en fin de compte, au
gouvernement de réemprunter, et donc d'augmenter le niveau de la dette à
nouveau, sans effet sur les ratios, et tout ça, bon.
M. Girard (Groulx) : Pour être
précis, cet aspect de la réserve de stabilisation n'est pas l'élément le plus
important de la loi, là, c'est un élément comptable. Ce qui est important,
c'est d'avoir des cibles de réduction de dette à long terme.
M. Leitão : Tout à fait, on est
d'accord. Et aussi, puisque le gouvernement va maintenir les versements au
Fonds des générations, ce qui est très bien, donc, l'obligation actuelle qui
prévoit que les sommes accumulées au Fonds des générations servent
exclusivement à la dette, à payer la dette, payer la dette d'une façon ou d'une
autre... Mais le seul but, le seul objectif, c'est de payer la dette. Donc,
cette obligation demeure en place. C'est-à-dire qu'on n'utilise pas le Fonds des générations pour d'autres choses qui
pourraient être alléchantes, intéressantes, utiles, même. Mais, si on
trouve que c'est utile, je ne sais pas, moi, de créer quelque chose d'autre
pour l'environnement, par exemple, bon, on créerait un
autre outil, ça ne serait pas le Fonds de générations qui servirait à d'autres
missions autres que la dette publique.
M. Girard (Groulx) : Dans les faits,
la réduction du poids de la dette dans l'économie du Québec permet d'avoir une situation financière solide et
crédible. Et ça, ça donne des moyens de faire d'autres choses, comme
financer les principales missions de l'État, lutter contre les changements
climatiques, réduire le fardeau fiscal des Québécois, faire face aux intempéries telles qu'une récession, une pandémie. Alors,
c'est cette position de finances publiques, cette position d'avoir... ce
concept d'avoir une position de forteresse, d'avoir des finances publiques
solides qui permet d'assumer les responsabilités de l'État à long terme. Mais
je suis d'accord avec vous que le but unique du Fonds des générations
est de réduire le poids de la dette et d'avoir un poids de la dette qui, lui,
est réduit, permet de multiples responsabilités.
M. Leitão : Juste deux choses de
plus sur cette question du Fonds des générations et la dette publique. La
première, bon, on a une... on a des cibles à atteindre, le ratio dette-PIB, par
exemple, cible, précise 45 % dette-PIB, 45 %,
40 %. Est-ce qu'on devrait continuer d'avoir une cible spécifique précise
ou est-ce que ça serait plus utile d'avoir une fourchette, de dire que, bon, l'État du Québec s'engage à ce que le
ratio dette-PIB soit entre 40 % et 45 %, je lance des chiffres
un peu comme ça, mais donc une fourchette plutôt qu'un point très, très précis?
M. Girard
(Groulx) : Bon, alors, dans
l'état actuel, nous avons des cibles, pour l'année financière 2025‑2026,
sur la dette brute et la somme des déficits
cumulés. Aujourd'hui, en ce 15 février 2022, il est fort probable que nous
allons atteindre la cible de dette brute et manquer la cible de la somme des
déficits cumulés, ce qui fait que nous devrons amender la loi d'ici à 2025‑2026 pour redéfinir les cibles. Alors, il y a quelques
éléments qui pourraient être améliorés.
D'abord, il y a le concept de deux cibles qui
crée une certaine confusion, d'autant plus qu'on doit en plus rapporter une
troisième mesure. En fait, lorsqu'on parle de la dette du Québec, on parle de
la dette brute, la dette nette et la somme des déficits cumulés. Le standard de
l'OCDE, c'est la dette nette. C'est ce que les autres provinces utilisent et,
pour des raisons historiques que je ne connais pas, c'est la seule mesure pour
laquelle nous n'avons pas de cible, qui est la mesure la plus utilisée et la
référence de l'OCDE.
Alors, d'une part, il y a une réflexion à avoir.
Est-ce qu'on doit avoir deux cibles ou juste une? Et, si nous n'avions qu'une
cible, ne devrions-nous pas avoir la cible de la dette nette, qui est celle
qu'utilisent les autres provinces et qui est le point de référence de l'OCDE?
Maintenant, je dis ça comme si c'était une évidence, mais il faut ajouter à
toute cette discussion que le gouvernement fédéral utilise, lui, la somme des
déficits cumulés comme point de référence, qui a un certain avantage, c'est
que, généralement, c'est le plus petit chiffre des trois. Alors, vous rapportez
un chiffre plus petit. Ce n'est pas négligeable comme choix, mais il reste que,
si nous n'avions qu'une cible, puis je suis ouvert aux suggestions pour
consultation, je pense que la cible serait dette nette.
Maintenant, est-ce qu'on doit avoir un chiffre
précis ou un intervalle? J'avoue que je n'ai pas reçu de suggestions jusqu'à
aujourd'hui pour un intervalle. Un intervalle, ce n'est pas une mauvaise idée
non plus. Il faudrait quand même que l'intervalle soit centré autour d'un point
médian, et on dit à peu près la même chose. Est-ce que la cible de 45 % de
dette brute par rapport au PIB aurait pu être définie comme 43 %,
47 %? Bien, certainement.
M. Leitão : Et puis une dernière
chose, donc, en ce qui concerne le Fonds des générations, et c'est une idée qui
a déjà été mentionnée, ce n'est pas la première fois que c'est mentionné,
est-ce qu'on va avoir un Fonds des générations qui va croître éternellement ou
est-ce qu'on devrait songer à avoir un certain plafond? Est-ce que c'est
20 milliards, 30 milliards? Est-ce qu'on le laisse aller
continuellement? On sait qu'évidemment c'est toujours utilisé pour le service,
pour contrecarrer la dette publique, mais est-ce qu'une fois qu'on aurait
atteint 30 milliards dollars... est-ce qu'on continue à faire des
versements ou est-ce que les sommes qui devraient entrer au Fonds des
générations seraient dirigées directement pour payer la dette de façon directe?
Parce que moi, je pense que ces sommes, donc les revenus du fonds, doivent
toujours demeurer là et ils ne doivent pas être utilisés à d'autres fins. Donc,
les redevances hydrauliques et l'impôt minier, bon, les différentes sources du
Fonds des générations, doivent être utilisées exclusivement dans la dette
publique. Maintenant, est-ce que c'est en les laissant accumuler indéfiniment
ou est-ce qu'on fait un paiement direct?
Vous avez déjà fait un paiement direct. Nous l'avions fait aussi déjà, un
paiement direct à la dette. Est-ce que vous avez une position là-dessus
ou, pour l'instant...
• (16 h 10) •
M. Girard
(Groulx) : Oui, j'ai une
orientation, parce que c'est des sujets qui doivent être discutés
amplement avant de faire de tels changements. Je pense qu'on vient à l'essence
de ce qui est fait. Alors, on accumule des sommes dans le Fonds des générations
pour réduire le poids de la dette et, bien sûr, on pourrait envoyer directement
les sommes, les versements sur la dette et réduire la dette.
Alors, pourquoi on passe par le Fonds des
générations? Parce que... pour capter ce qu'on appelle l'«equity risk premium».
C'est-à-dire qu'on confie à la Caisse de dépôt d'investir les sommes du Fonds
des générations dans l'anticipation que les rendements des sommes versées au
Fonds des générations seront supérieurs au coût d'emprunt ou au passif de la
dette, autrement dit, que le rendement du portefeuille excédera le coût de
financement de la dette du gouvernement du Québec. Et, à long terme, ce qu'on
observe empiriquement, c'est que cette prime de rendement des actifs, l'«equity
risk premium», est plus grande que zéro.
Et donc, théoriquement, c'est une position
d'investissement qui est saine, et l'historique, d'ailleurs, du Fonds des
générations, c'est qu'on a cumulé un rendement d'approximativement 2 % à
3 % supérieur — je
vais dire 3 % pour simplification — au rendement de la dette du
gouvernement du Québec. Et donc c'est à l'avantage du Québec d'investir
ces sommes, de faire 3 % de plus que ce qu'on paie sur notre dette, et ça
permet de réduire la dette relativement plus rapidement.
Évidemment, en investissement, là, je vais vous
donner... Là, on rentre dans mon ancien métier, celui qui était gestionnaire de risque professionnel pour
une institution financière. En investissement, la question la plus
importante, ce n'est pas combien vous voulez
faire d'argent ou de rendement. La question la plus importante, c'est combien
êtes-vous prêt à perdre, parce que, lorsque vous avez des anticipations
de rendement, c'est bien, si vous faites mieux, c'est bon, un peu moins bien,
ça reste positif. Mais, lorsque vous investissez du capital dans des actifs
risqués, et c'est ce qu'on fait dans le Fonds des générations, bien, il y a un
risque que, certaines années, le rendement soit négatif.
Et donc il faut se poser la question puisque, si
on regardait, là, l'historique, par exemple, de l'indice le plus liquide au
monde, le S&P 500, les 500 plus grandes entreprises, on verrait que,
dans les 50 dernières années, il y a eu...
Puis là je vais m'avancer, là, mais il y a eu six années avec des rendements
négatifs, et puis il y a des années que le rendement négatif excède 10 %, 2008... 2007, 2008. Et donc, par
exemple, si on laissait cumuler 20 milliards dans le Fonds des
générations... 20 milliards, c'est un bon chiffre de référence parce qu'on
a 200 milliards de dette nette. Alors, si on laisse le Fonds des
générations représenter 10 % de la dette nette, c'est-à-dire qu'on aurait
220 milliards de dette brute, qu'on
soustrait le Fonds des générations pour dire... on soustrait 20, 200, bien, si
on perd 10 %, on vient de perdre 2 milliards sur
20 milliards. Bon, 2 milliards, le gouvernement du Québec, budget,
125 milliards, pas grave, mais, si le fonds est à 40 milliards puis
que ce n'est pas 10 % qu'on perd, c'est 20 %, bien là on vient de
perdre 8 milliards. 8 milliards, ça, c'est peut-être moins bon, là,
2 milliards, oui, hein?
Il faut trouver le seuil de tolérance. On
anticipe que le Fonds des générations va surperformer le rendement de la dette
du Québec de 3 %, mais il reste néanmoins que, cycliquement, il y aura des
années de rendement négatif. Il faut se demander, lors de ces années à
rendement négatif, combien sommes-nous prêts à perdre, d'autant plus que, ces années, là, je vais faire une affirmation
philosophique, les mauvaises nouvelles sont corrélées, c'est que l'année
du rendement négatif du Fonds des
générations risque d'être une année qui est peut-être une année très difficile
économiquement, et donc être une
année où on a déjà moins de revenus, moins de rentrées fiscales, où nos
investissements dans les entreprises vont
moins bien, et nos actifs qu'on a, contre nos passifs de retraites, on risque
d'avoir un passif qui surperforme l'actif.
Alors, on va avoir des problèmes avec nos... Il
va y avoir des années, je ferme, une année sur 10, 15, 20, où on va avoir des
défis dans la gestion de la caisse de retraite, la gestion de l'économie, la
gestion des finances publiques. On n'a pas besoin en plus de prendre un choc,
dans le Fonds des générations, au-delà de notre seuil de tolérance, et c'est ce
seuil de tolérance qu'on devra définir pour se dire : Lorsque le Fonds des
générations a atteint tel niveau, il serait une bonne idée de faire des
versements sur la dette.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Vanier-Les Rivières.
M. Asselin : ...vérifier, moi,
si, M. le Président, vous êtes contre le fait que M. le ministre des Finances
fasse de la philosophie, enfin, parce que je vous ai vu réagir avec vos
sparages.
Le
Président (M. Simard) :
Je suis l'humble maître du temps, cher collègue, et il me faut assumer un
minimum...
M. Girard (Groulx) : C'est vrai
que j'ai été un peu long.
Le Président (M. Simard) :
...d'équité entre l'opposition et la partie gouvernementale.
M. Asselin : Très bien.
Le Président (M. Simard) : Sur
ce, je cède la parole au critique de l'opposition.
M. Leitão : ...continuer
longuement à discuter de cet enjeu-là, mais donc d'où, je pense, la nécessité
de réfléchir à cette notion d'établir un
plafond pour le Fonds des générations, mais... oui, de faire ça, mais toujours
en gardant les versements. Donc, les revenus qu'il y a longtemps on a
décidé, collectivement, que ces revenus-là allaient être dédiés au
remboursement de la dette, donc, ces revenus-là, les redevances hydrauliques,
etc., continueraient d'être perçus et envoyés directement à la dette.
M. Girard (Groulx) : C'est ce
qu'on a fait lorsqu'on a fait le versement, effectivement.
M. Leitão : Très bien, on continuerait de faire ça. Alors, ça
va, M. le Président. Pour ce qui est de l'article 20, je n'ai pas
d'autre commentaire non plus.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous. M. le député de Vanier, souhaitiez-vous intervenir?
M. Asselin : N'abusons pas.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 20
est adopté? Adopté. Nous passons donc...
Nous sommes toujours dans le bloc 1 et nous passons à l'item suivant
concernant le Fonds du patrimoine culturel québécois. Il s'agit de
l'article 56. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Moi, je n'ai pas les...
Le Président
(M. Simard) : 153.
M. Girard
(Groulx) : Je n'ai pas exactement les mêmes numéros de pages que vous.
Nous sommes au niveau du chapitre X :
«Fonds du patrimoine
culturel. Loi sur le ministère de la Culture et des Communications.»
56.
L'article 22.5 de la Loi sur le ministère de la Culture et des
Communications (chapitre M-17.1) est modifié par le remplacement de
«19 500 000 $ par année pour les années financières 2019‑2020
à 2022‑2023 et 23 500 000 $ pour l'année financière 2023‑2024»
par «24 800 000 $ pour les années financières 2021‑2022 et 2022‑2023
et 25 300 000 $ pour l'année financière 2023‑2024».
Commentaire.
L'article 56 du projet de loi propose d'augmenter la partie du produit de
l'impôt sur le tabac qui sera porté au crédit du Fonds du patrimoine culturel
québécois pour la période débutant en 2021‑2022 jusqu'à l'année
financière 2023‑2024 inclusivement. Les augmentations seront de
5,3 millions en 2021‑2022 et 2022‑2023 et de 1,8 million en 2023‑2024.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des commentaires? M. le député de Robet-Baldwin.
M. Leitão :
Oui, M. le Président. Donc, l'impôt sur le tabac sert déjà en partie à
alimenter le Fonds du patrimoine culturel
québécois. Ce qu'on fait ici, c'est qu'on augmente cette contribution, donc,
comme M. le ministre l'a mentionné, de 5,3 millions en 2021‑2022 et
1,8 million en 2023‑2024. Bon, très bien, mais pourquoi 5,3 millions
et 1,8 et pourquoi pas sept, ou 10, ou 20?
• (16 h 20) •
M. Girard
(Groulx) : J'aurais dû vous partager l'intuition... C'est-à-dire qu'il
y a eu adoption de la nouvelle Loi sur le patrimoine culturel, qui exige, de la
part des municipalités, d'adopter et de mettre à jour un inventaire d'immeubles
à valeur patrimoniale érigés sur le territoire. La somme additionnelle totale
de 12,4 millions qui sera portée au
crédit du Fonds du patrimoine culturel québécois jusqu'à l'année
financière 2023‑2024 devrait leur permettre de satisfaire à
cette obligation.
M. Leitão :
Très bien. Donc, c'est vraiment... ce sont vraiment des sommes qui vont servir
à s'assurer que l'inventaire va être fait comme il faut.
M. Girard
(Groulx) : Effectué.
M. Leitão :
Très bien. Bon, bien, en tout cas, je comprends. Je ne suis pas entièrement
d'accord, mais je comprends. Alors, voilà.
Le Président (M.
Simard) : D'autres commentaires? Nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 56 est
adopté? Adopté sur division. Nous procédons, donc, à l'onglet suivant
concernant, en fait, Financement-Québec. Nous débutons une longue série
d'études d'articles. Il y en a 25 dans cette sous-section, et nous débutons par
l'article 29, M. le ministre, à la page 77, du moins, de mon cahier.
M. Leitão :
...quelque chose, M. le Président?
Le Président (M.
Simard) : Volontiers, cher collègue, volontiers.
M. Leitão :
Puisque, comme vous venez de le mentionner, il y a une longue série d'articles,
peut-être ce serait utile de parler un peu
de façon générale de pourquoi on fait tout ça, là, des articles 29 à 53 au
lieu d'y aller à la pièce.
Le Président (M.
Simard) : Oui, c'est une très bonne suggestion. M. le ministre, qu'en
dites-vous? Donc, il y aurait une réflexion générale, un temps similaire, mais
nous pourrions parler globalement de l'ensemble des articles contenus dans
cette sous-section.
M. Leitão :
...aller article par article, ça ne me dérange pas, c'est comme vous voulez.
M. Girard
(Groulx) : Non, je pense qu'on peut donner une mise en contexte.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Et je comprends votre consentement pour que nous
puissions étudier de manière simultanée l'ensemble...
M. Girard
(Groulx) : Oui, vous comprenez mon consentement.
Le Président (M.
Simard) : Très bien, allons-y.
M. Girard
(Groulx) : Bon, d'abord, un rappel de ce qu'est Financement-Québec.
Financement-Québec, sa clientèle, ce sont les organismes qui sont exclus du
périmètre comptable du gouvernement. Les principaux organismes qui empruntent
présentement chez Financement-Québec sont les universités autres que
l'Université du Québec, qui, elles, font partie du périmètre comptable, alors,
par exemple, l'Université McGill, les sociétés de transport en commun telles
que la STM, le Réseau de transport de la Capitale, l'Autorité régionale de
transport métropolitain et le Réseau de transport métropolitain, le Musée des
beaux-arts de Montréal. En date du 31 mars 2021, l'encours des prêts de
Financement-Québec était de 8,1 milliards, et, pour donner un ordre de
grandeur, nous parlions d'une dette nette du Québec de l'ordre de
200 milliards.
Ensuite,
quant au... Alors, maintenant que j'ai dit ce dont on parle, c'est-à-dire
Financement-Québec, ce qu'on vise à faire, c'est... D'une part, il est
proposé de transformer Financement-Québec en personne morale sans capital
social, dirigé par un président-directeur général nommé par le ministre des
Finances parmi les dirigeants du ministère.
Le président-directeur général bénéficierait du support d'un comité de
gouvernance composé d'un maximum de
neuf membres provenant principalement des ministères liés aux organismes
bénéficiant des services de Financement-Québec. Ces membres seraient nommés par le ministre des Finances à la
suite, dans certains cas, de la recommandation des ministres dont ils
relèvent. Une mesure transitoire prévoit que les membres du conseil
d'administration de Financement-Québec en poste lors de l'entrée en vigueur des
modifications législatives deviendront des membres du comité de gouvernance. De
plus, il est également proposé que l'actuel président-directeur général
continue d'exercer ses fonctions.
Donc, alors, O.K., qu'implique le changement de
structure de la personne morale à fonds social pour une personne morale de
droit public? Le capital-actions et les actions émises de la société doivent
être annulés. Alors, il n'y aura plus de capital et il n'y aura plus de conseil
d'administration.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. Girard (Groulx) : Alors, c'est
simplement simplifier la structure. L'objectif des modifications que nous
apportons vise à simplifier le fonctionnement de Financement-Québec.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci. Donc,
ça devient... Donc, ce n'est plus une... Je suis un peu confus. Donc, ça
devient une espèce... une agence du ministère des Finances, c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Je pense qu'on
pourrait demander, s'il y a consentement, à Me Hudon d'expliquer les
implications légales.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Ah! vous êtes
ici. Merci.
M. Leitão : Il y aurait
consentement, oui.
Le Président (M. Simard) : Il y a consentement.
Alors, Me Hudon, pour les fins de nos travaux, auriez-vous l'amabilité,
d'abord, s'il vous plaît, de vous présenter?
M. Hudon
(Alain) : Oui. Alors, Alain Hudon. Je suis légiste au
ministère des Finances, Économie et Tourisme.
Le Président (M. Simard) : Bienvenue.
M. Hudon (Alain) : Merci, M. le
Président. Donc, je veux juste rajouter sur ce que le ministre a exposé par
rapport à l'objectif qui est cherché, qu'on recherche ici. Donc,
Financement-Québec, effectivement, actuellement, c'est une personne morale à
capital social qui a un capital-actions dont le ministre des Finances est le
seul actionnaire, et ses activités, là, sa mission, dans le fond, c'est de
fournir des services financiers aux organismes publics qui ne font pas partie
du périmètre comptable tels qu'ils ont été identifiés précédemment par M. le
ministre.
Quand on regarde dans sa loi constitutive,
l'autonomie dont dispose Financement-Québec, il y en a très, très peu. Presque
toutes les décisions d'importance, les orientations, sont soit approuvées par
le gouvernement ou encore par le ministre. Donc, notamment, si on veut ajouter
un organisme, ça prend le consentement du gouvernement. Le règlement intérieur
de Financement-Québec doit être approuvé par le gouvernement également. Les
conditions d'octroi des prêts, ce n'est pas Financement-Québec qui les
détermine, c'est également une autorité supérieure.
Donc, on se rend compte que la plus-value du
conseil d'administration ici, dans la gestion quotidienne d'un organisme comme
Financement-Québec, sans dire absente, elle est très, très, très réduite. Donc,
pour donner plus de souplesse, puis on s'est
inspirés de ce qui a été fait très récemment dans le Centre d'acquisitions gouvernementales, on a regardé
le mécanisme de gestion, la structure organisationnelle, puis on a considéré
que ça pouvait être une structure qui pouvait
être adaptée, compte tenu du peu de latitude dont dispose Financement-Québec
dans l'application et la gestion de ses opérations, bien, de lui donner
une souplesse comme un peu le Centre d'acquisitions gouvernementales.
Donc,
c'est pour ça que c'est proposé ici d'enlever le capital social. En enlevant le
capital social, on peut enlever le conseil d'administration, mais le
remplacer par un P.D.G. qui va disposer des mêmes... du gros des pouvoirs, et
ce P.D.G. là va être quand même soumis à un
comité de gouvernance, là, sous la surveillance d'un comité de
gouvernance, et ce comité-là, bien, on le
verra tout à l'heure, sa responsabilité première, c'est de s'assurer que, dans
l'accomplissement de sa mission... bien,
respecte, notamment... Financement-Québec respecte, notamment, toutes les
conditions déterminées par le gouvernement au niveau des conditions, des
prêts, etc. Donc, le comité de gouvernance, c'est un peu, entre guillemets, je n'aime pas appeler ça comme ça,
mais un chien de garde. Il va surveiller effectivement est-ce que le
P.D.G., dans toute son autorité, bien, il
respecte effectivement les balises qui lui ont été données par les autorités
compétentes.
M. Leitão : Très bien. Et le P.D.G.,
donc, serait quelqu'un du ministère des Finances, un fonctionnaire, un sous-ministre
adjoint, enfin...
• (16 h 30) •
Le Président (M. Simard) : Me Hudon.
M. Hudon (Alain) : Oui. Alors,
merci, M. le Président. Effectivement, on va le voir tout à l'heure, ça peut
être... ça va être un haut fonctionnaire du ministère des Finances.
M.
Leitão : Très bien. Alors,
bon, Financement-Québec, c'est donc un véhicule qui permet à ces
organismes-là, comme les universités, les
sociétés de transport, etc., de pouvoir bénéficier de la capacité de l'État du
Québec d'emprunter à des taux
attrayants. Et donc ce serait beaucoup plus compliqué pour la STM d'aller
emprunter directement, donc ils le font à travers à travers
Financement-Québec. C'est un peu... C'était déjà sa mission. Donc, cette
mission-là demeure.
M. Girard (Groulx) : La mission
demeure. La structure légale est simplifiée.
M. Leitão : C'est ça. Très bien, M. le
Président, je n'ai pas d'autre... Et donc la série d'articles que nous avons
ici, donc les articles 29 à 53, bon, on pourrait y aller article par
article, mais je pense que c'est... Donc, tous ces articles-là vont mettre en
oeuvre ce dont on vient de discuter, c'est ça? Donc, il n'y a pas de surprise
ici de...
M. Girard (Groulx) : On propose des
modifications à l'organisation et la structure organisationnelle, mais on
conserve la mission.
M. Leitão : O.K.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres commentaires? Ça vous va? Sans quoi nous allons procéder à la
mise aux voix des articles suivants : les articles 29, 30, 31, 32,
33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52
et 53. Sont-ils adoptés? Adopté sur division. Passons maintenant à l'onglet
suivant, qui concerne le Musée des Beaux-Arts de Montréal. Cette sous-section
implique l'étude de deux articles, les articles 54 et 55, M. le ministre,
à la page 149, du moins, de mon cahier.
M. Girard (Groulx) : Exactement, et
151 du mien.
Le Président (M. Simard) : Ah! du
vôtre? Ah bon!
M. Girard (Groulx) :
«Chapitre IX.
«Musée des beaux-arts de Montréal.
«Loi sur le Musée des beaux-arts de Montréal.»
Article 54 : L'article 29 de la
Loi sur le Musée des beaux-arts de Montréal (chapitre M-42) est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe 7°, de «de l'article 30» par «des
articles 30 et 30.1».
Commentaire. L'article 29 de la Loi sur le
Musée des beaux-arts de Montréal détermine les différents pouvoirs que peut
exercer le musée. Parmi ceux-ci, on retrouve le pouvoir d'emprunter.
L'article 54 du projet de loi apporte une
modification de concordance au paragraphe 7° de cet article 29 afin de tenir
compte de l'exigence prévue dans le nouvel article 30.1 de la Loi sur le
Musée des beaux-arts de Montréal que propose l'article 55 du projet de
loi. Ce nouvel article demande que le musée obtienne l'autorisation du ministre
des Finances et du ministre de la Culture et des Communications pour contracter
des emprunts temporaires pour financer un projet d'immobilisation subventionné.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Robert-Baldwin.
M.
Leitão : Ça va, M. le
Président. Sur cet article-là, je pense que le nerf de la guerre, c'est
l'article 55, le prochain.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. Leitão : Le 30.1, qu'est-ce que
ça... Donc...
Le Président (M.
Simard) : Merci. D'autres commentaires? Conséquemment,
l'article 54 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous passons maintenant à l'article 55, la page 151 de mon document.
M. Girard (Groulx) :
Article 55 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 30, du suivant :
«30.1. Le musée doit obtenir l'autorisation du
ministre et du ministre des Finances pour contracter des emprunts à court terme
ou par marge de crédit afin de financer un projet d'immobilisation pour lequel
il bénéficie d'une subvention.»
Commentaire. L'article 30 de la Loi sur le
Musée des Beaux-Arts de Montréal demande que le Musée obtienne l'autorisation
du ministre des Finances et du ministre de la Culture et des Communications
pour emprunter à long terme pour financer un projet d'immobilisation
subventionné. L'article 30.1 assujettit le Musée des Beaux-arts de
Montréal à la même exigence lorsqu'il entend contracter des emprunts
temporaires pour financer de tels projets. J'ai une note additionnelle que je
vais lire pour contexte.
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie.
M. Girard (Groulx) : À la suite d'un
changement récent de la norme comptable sur les paiements de transfert, les
organismes hors périmètre comptable, dont le Musée des beaux-arts de Montréal
fait partie, ne seront bientôt plus appelés à emprunter à long terme pour
financer les projets subventionnés. Les subventions seront dorénavant versées en remboursement des emprunts
temporaires contractés selon l'avancement des travaux. Il importe donc que les emprunts temporaires contractés pour
les projets d'immobilisation subventionnés soient encadrés de la même
façon que le sont présentement les emprunts à long terme réalisés pour ces
besoins afin de s'assurer qu'ils sont effectués aux meilleures conditions
disponibles.
M. Leitão : O.K. Donc, dorénavant,
le Musée des Beaux-Arts, s'il veut... s'il a un projet d'immobilisation, avant
d'aller de l'avant, le musée a besoin de s'assurer que sa subvention a été
approuvée. Et puis il peut emprunter de façon temporaire jusqu'à ce que la
subvention soit versée. C'est bien ça?
M. Girard (Groulx) : C'est à dire
qu'il avait obligation d'obtenir l'approbation pour les emprunts à long terme.
Et maintenant ces emprunts seront de plus court terme suite à la modification
de la règle sur les paiements de transfert et puisqu'on va financer au rythme
de la construction plutôt au niveau de la dette à long terme. Et là, pour faire
un suivi adéquat, le ministère des Finances a besoin que et les emprunts à long
terme et les emprunts à court terme nécessitent l'approbation du ministre des
Finances.
M. Leitão : Très bien. Donc, s'il
n'y a pas, je ne sais pas, moi, un nouveau pavillon...
M. Girard (Groulx) : Un nouveau
pavillon, c'est un bon exemple.
M. Leitão : ...qui coûte
50 millions...
M. Girard (Groulx) : ...construit en
quatre ans. C'est ça.
M. Girard (Groulx) : Financement de
construction sur l'horizon de la construction, quatre ans, selon la loi
actuelle, n'aurait pas besoin d'obtenir les approbations pour le financement à
court terme.
M. Leitão : O.K., très bien. Mais,
avant de s'engager dans ce projet de nouveau pavillon, le musée doit s'assurer
que la subvention a été approuvée.
M. Girard (Groulx) : Bien sûr.
M. Leitão : O.K., très bien. O.K.,
ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, conséquemment, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 55. L'article 55 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Bien. À ce stade, je dois vous demander un consentement parce que nous
dérogeons un peu à notre tradition d'études. Y aurait-il consentement afin que
le ministre puisse présenter un amendement qui introduit un intitulé d'un
chapitre? Puisque l'étude des intitulés, comme vous le savez, s'effectue
normalement à la fin de l'étude du projet de loi. Il y a un consentement. Très
bien. Et j'aurais également besoin d'un consentement, un
autre consentement, mais le dernier, ce coup-ci pour qu'un seul amendement
puisse introduire un intitulé de chapitre et un article car cela aurait dû être
présenté, évidemment, par deux amendements. Donc, c'est un gain de temps et
d'efficience logistique et parlementaire.
M. Leitão : Je suis en faveur de la
logistique, M. le Président. Il n'y a pas de...
Le
Président (M. Simard) : Bon,
bien, merci. Alors, conséquemment, nous pouvons procéder, M. le
ministre, à cet amendement, qui se retrouve
normalement sur Greffier, mais, n'ayant pas mes lunettes... Il s'en vient. Ah!
bien, il est là.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Le Président (M. Simard) : Voilà, M.
le ministre. À vous la parole.
M. Girard
(Groulx) : Alors, nous sommes
dans le chapitre IX.1 et l'article 55.1, article 83 de la Loi
sur l'administration financière :
Insérer, après l'article 55 du projet de
loi, le chapitre suivant :
Chapitre IX.1.
Emprunts temporaires.
Loi sur l'administration financière.
55.1. L'article 83 de la Loi sur l'administration
financière (Chapitre A-6.001) est modifié par l'ajout, à la fin, de
l'alinéa suivant :
«Malgré le premier alinéa, lorsqu'il s'agit
d'effectuer un emprunt à court terme ou par marge de crédit, le pouvoir peut
être exercé par un membre du personnel autorisé par l'organisme pour agir seul
en cette matière.»
Commentaire. Cet amendement vise à modifier la
délégation du pouvoir d'emprunter prévu à l'article 83 de la Loi sur
l'administration financière afin d'assurer aux organismes la réalisation des
emprunts à court terme ou par marge de crédit dans les meilleurs délais. Ainsi,
un seul signataire pourra être suffisant pour conclure un tel emprunt, et il
appartiendra au conseil d'administration de l'organisme de désigner parmi les
membres du personnel les signataires autorisés dans la résolution instituant le
régime d'emprunt.
• (16 h 40) •
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Robert-Baldwin, commentaires? Des questions?
M. Leitão : O.K. Donc, cela ne
s'applique pas nécessairement au... ou seulement au Musée des Beaux-Arts, là.
Ici, on parle de tous les organismes, c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Exactement.
D'abord, autrefois, c'était deux. On suggère qu'un, c'est suffisant.
M. Leitão : Un, c'est suffisant.
O.K. Et donc il y a toujours le... Bon, l'organisme, évidemment, va déléguer
quelqu'un, mais les mêmes procédures de vérification au ministère des Finances,
cela demeure...
M. Girard (Groulx) : Et au conseil
d'administration de l'organisme...
M. Leitão : Très bien.
M. Girard (Groulx) : ...puisque
c'est un pouvoir délégué par le conseil d'administration.
M. Leitão : Très bien. Alors, c'est
pour simplifier les opérations des organismes?
M. Girard (Groulx) : Exactement.
M. Leitão : Très bien. Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? Alors, est-ce que l'amendement introduisant l'intitulé du
chapitre IX.1 et l'article 55.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous passons maintenant à un autre amendement, l'article 55.2. M. le
ministre.
M. Girard (Groulx) : Loi concernant
la mise en oeuvre de certaines dispositions... Ah! mais ça, c'est le...
Excusez-moi, c'est le titre du projet de loi n° 17. Alors, je peux passer
tout de suite à l'article 55.2, article 85 de la Loi sur l'autorité
régionale de transport métropolitain :
Insérer, après l'article 55.1 du projet de
loi tel qu'amendé, ce qui suit :
Loi sur l'autorité régionale de transport
métropolitain
55.2. L'article 85 de
la Loi sur l'Autorité régionale de transport métropolitain
(Chapitre A-33.3), est modifié par
l'insertion, à la fin du deuxième alinéa, de «sauf s'il s'agit d'emprunts
visant à financer un projet d'immobilisation pour lequel elle bénéficie
d'une aide financière d'un ministère ou d'un organisme du gouvernement,
auxquels cas le taux d'intérêt et les autres conditions d'emprunts doivent être
autorisés par le ministre des Finances».
Commentaire. La modification proposée par
l'article 55.2 du projet de loi vise essentiellement à exiger que le taux d'intérêt et les autres conditions des
emprunts à court terme ou par marge de crédit effectués par l'Autorité
régionale de transport métropolitain soient autorisés par le ministre des
Finances lorsque ces emprunts temporaires visent à financer un projet
d'immobilisation pour lequel l'autorité régionale bénéficie d'une subvention du
gouvernement.
Le Président (M. Simard) : Alors, M.
le Président.
M. Leitão : Merci, M. le Président.
Donc, c'est un peu dans la même lignée que ce qu'on vient de voir, c'est pour
simplifier les opérations, et donc c'est... Encore une fois, il faut que le
projet en question ait été approuvé, et donc il y a une subvention qui s'en
vient.
M. Girard
(Groulx) : Mais, dans ce
dans ce cas-ci, on revient à ce qu'on discutait plus tôt, c'est
l'encadrement des emprunts à court terme. C'est d'avoir la concordance que nous
avions pour... avec ce que nous avions pour les emprunts à long terme.
M. Leitão : C'est ça, O.K. Mais ces
organismes-là, l'ARTM ou... ils empruntent de Financement Québec.
M. Girard (Groulx) : Financement
Québec.
M. Leitão : C'est ça, O.K. Donc,
c'est... O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur l'amendement introduisant l'article?
M. Girard (Groulx) : Il peut y avoir
des emprunts bancaires aussi, là. Mais c'est... les emprunts court terme ne
sont pas uniquement chez Financement Québec, pour être précis.
M. Leitão : Dans les marges de
crédit, des choses... Non, ça va.
Le
Président (M. Simard) : Ça
vous va? D'autres commentaires introduisant l'article 55.2? Cet
amendement est-il adopté?
M. Girard (Groulx) : Adopté.
Le
Président (M. Simard) :
Adopté. Nous passons donc maintenant à l'amendement introduisant
l'article 55.3. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
Article 55.3, article 53 de la Loi sur le réseau de transport
métropolitain :
Insérer, après l'article 55.2 du projet de
loi tel qu'amendé, ce qui suit
Loi sur le réseau de transport métropolitain
55.3. L'article 53 de la Loi sur le Réseau
de transport métropolitain (chapitre R-25.01) est modifié par l'insertion,
à la fin du deuxième alinéa, de «sauf s'il s'agit d'emprunts visant à financer
un projet d'immobilisation pour lequel il bénéficie d'une aide financière du
gouvernement, auxquels cas le taux d'intérêt et les autres conditions d'emprunt
doivent être autorisés par le ministre des Finances».
Commentaire. La modification proposée par
l'article 55.3 du projet de loi vise essentiellement à exiger que le taux
d'intérêt et les autres conditions des emprunts à court terme ou par marge de
crédit effectués par le Réseau de transport
métropolitain soient autorisés par le ministre des Finances lorsque ces
emprunts temporaires visent à financer un projet d'immobilisation pour lequel le Réseau de transport métropolitain
bénéficie d'une subvention du gouvernement.
Le Président (M. Simard) : Très bien.
Des commentaires?
M.
Leitão : ...c'est la même
chose qu'on avait pour l'ARTM, on le fait pour le Réseau de transport
métropolitain.
M. Girard (Groulx) : Exactement.
M. Leitão : O.K. Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres interventions? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix à
l'article 55.3. Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous passons maintenant au dernier amendement de
cette sous-section. M. le ministre, l'amendement introduisant
l'article 55.4.
M. Girard (Groulx) :
Article 55.4, article 124 de la Loi sur les sociétés de transport en
commun :
Insérer, après l'article 55.3 du projet de
loi tel qu'amendé, ce qui suit :
Loi sur les sociétés de transports en commun
55.4. L'article 124 de la Loi sur les
sociétés de transport en commun (chapitre S-30.01) est modifié par
l'ajout, à la fin de l'alinéa suivant :
«Toutefois, lorsqu'il s'agit d'emprunts visant à
financer un projet d'immobilisation pour lequel une société bénéficie d'une
subvention du gouvernement, le taux d'intérêt et les autres conditions de ces
emprunts doivent être autorisés par le ministre des Finances.»
Commentaire. La modification proposée par
l'article 55.4 du projet de loi vise essentiellement à exiger que le taux
d'intérêt et les autres conditions des emprunts à court terme ou par marge de
crédit effectués par les sociétés de transport
en commun soient autorisés par le ministre des Finances lorsqu'ils visent à
financer un projet d'immobilisation pour lequel ces sociétés bénéficient
d'une subvention du gouvernement.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des commentaires sur cet amendement?
M.
Leitão : Donc, c'est la même
chose. C'est la même chose. Donc pas d'autre commentaire, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : En fait,
c'est ça, on était dans le dernier amendement concernant l'encadrement des
emprunts temporaires, alors on est vraiment dans la même foulée. Pas de
commentaire? Sans quoi, est-ce que l'article 55.4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors nous passons maintenant au point concernant la délégation de signature
pour les organismes bénéficiant d'un régime d'emprunt, et j'aurais besoin,
comme il y a quelques minutes, de deux consentements.
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Excusez-moi, excusez-moi, excusez-moi. Tout à fait. Alors... mais ce n'était pas la ceinture et la bretelle. La ceinture et la
bretelle. Donc, conséquemment, nous allons suspendre momentanément nos
travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 48)
(Reprise à 16 h 56)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous sommes de retour. Nous sommes en mesure de reprendre nos
travaux et nous sommes rendus dans le bloc 2, à l'onglet Mesures
concernant le Fonds de lutte contre les dépendances.
Alors, M. le
ministre, nous avons une série d'articles, de l'article 9 à l'article 17
inclusivement. À vous la parole.
M. Girard (Groulx) : Très bien.
Chapitre II, Fonds de lutte contre les
dépendances. Oui, je suis au bon article.
Section I.
Dispositions modificatives.
Loi sur la Société des alcools du Québec.
L'article 23.30 de la Loi sur la Société
des alcools du Québec (chapitre S-13) est modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, de «Fonds des revenus provenant de la vente [du] cannabis»
par «Fonds de lutte contre les dépendances»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 3°
et après «psychoactive,», de «du jeu pathologique et d'autres formes de
dépendance,».
Commentaire. L'article 9 du projet de loi
change la dénomination du fonds de revenus provenant du cannabis par celui de Fonds de lutte contre les dépendances
puisque les sommes portées au crédit de ce fonds permettront désormais
de prévenir le jeu pathologique et d'autres formes de dépendances.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Très bien. Merci, M. le Président. O.K. Donc, je pense que, par la suite, on...
dans les autres articles... bon. Donc, on
a... on avait... enfin, on a toujours, on n'a pas encore voté la loi, mais donc
il y avait... la Société québécoise du cannabis
avait... Donc, on avait créé un fonds avec les revenus qui provenaient de cette
société-là pour combattre les dépendances, surtout au cannabis. Là, maintenant,
on... donc, la dépendance au cannabis. Là, on élargit pour prévenir le jeu
pathologique et d'autres formes de dépendance. Et je pense que, plus tard, on
va voir aussi que... vous pouvez... si je me trompe, mais que le nouveau Fonds
de lutte aux dépendances va aussi être alimenté par des revenus qui
proviendraient de la Société des alcools du Québec, c'est ça, et de
Loto-Québec?
M. Girard
(Groulx) : Exactement. Alors, à partir du budget 2022‑2023, la
SAQ et Loto-Québec verseraient respectivement 10 et 22 millions.
M. Leitão :
Très bien. Donc, on va avoir un fonds de prévention des dépendances.
M. Girard
(Groulx) : Qui va être capitalisé par les trois sociétés d'État...
M. Leitão :
Par les trois sociétés...
M. Girard
(Groulx) : ...qui sont impliquées dans le domaine des dépendances.
M. Leitão :
C'est ça.
• (17 heures) •
M. Girard
(Groulx) : Et le fonds qui était... l'autre fonds, qui était dédié à
la... je vais donner le terme exact, le Fonds de prévention et de recherche en
matière de cannabis, qui, lui, était subordonné au fonds de revenu, lui, existe
toujours...
M. Leitão :
O.K., parce que le...
M. Girard
(Groulx) : ...pas modifié. C'est le fonds en haut qui est modifié pour
ajouter des revenus de Loto-Québec et de la SAQ, mais le fonds qui sert... qui
avait été créé dans le cadre de la création de la Société québécoise du
cannabis existe toujours. Lui n'est pas modifié.
M. Leitão :
O.K. Et donc... Et lui, il continue à être alimenté par les...
M. Girard
(Groulx) : Le fonds qui, maintenant, aura un nouveau nom, qui est le
Fonds de lutte contre les dépendances.
M. Leitão :
O.K. La question que j'ai, c'est que, bon, avant ce changement, il y avait
quand même... c'était très spécifique. Donc, on allait lutter contre, bon, la
dépendance à l'alcool, le tabagisme, et tout ça. Là, maintenant, on va créer un nouveau Fonds de lutte aux
dépendances. Je veux juste m'assurer que, dans ce changement-là, on
n'oublie pas, donc, les programmes, les choses qui existaient déjà et qui sont
financées par, donc, des programmes de lutte à l'alcoolisme, par exemple, au
jeu compulsif, qu'on n'oublie pas ça. Parce que, maintenant, il me semble qu'en
créant un nouveau fonds qui va avoir une mission plus large... En fin de
compte, qui va décider, qui va décider quelle dépendance est plus importante
qu'une autre et qui mérite un financement plus élevé qu'une autre?
M. Girard
(Groulx) : Mais, dans les faits, ce qu'on fait, c'est augmenter la
taille du fonds, O.K., et les ressources dédiées. La prévention et la recherche
en matière de cannabis sont toujours là et correspondent à 50 % plus un
des revenus de la SQDC, et les restes du fonds pourront servir à la lutte à d'autres
dépendances. Alors, quand vous dites : Qui va décider de l'allocation des
fonds? L'allocation... Dans le fond, on donne plus de moyens ou on implique
deux autres sociétés d'État dans la lutte contre les dépendances, et ça fait...
C'est un objectif qui est noble. Et c'est
le... On pourrait dire : Qui va décider? Mais le ministre responsable des
Services sociaux, dans le cas de notre gouvernement, c'est le ministre
délégué à la Santé.
M. Leitão :
Donc, c'est ça. Donc, c'est un peu, enfin, la Santé publique qui... À
l'intérieur du ministère de la Santé, c'est la Santé publique qui va un peu
diriger ça. Parce qu'il y a des programmes qui existent depuis longtemps et qui
fonctionnent bien, Éduc'alcool, par exemple, et je veux juste m'assurer que ces
programmes-là vont continuer à être financés.
M. Girard
(Groulx) : L'idée, c'est d'en faire plus, ce n'est pas d'en faire
moins, là. Lorsqu'on parle d'intuition derrière les modifications, l'idée,
c'est d'en faire plus.
M. Leitão :
Donc, au ministère des Finances, vous vous assurez que le fonds, le nouveau
fonds va avoir une augmentation des ressources financières. Mais après ça, pour
ce qui est de l'allocation de ces ressources-là, là, c'est... bon, c'est le
ministre délégué à la Santé, donc c'est au ministère de la Santé.
M. Girard (Groulx) : Ce n'est pas le ministre des
Finances qui fait les programmes de
lutte aux dépendances.
M.
Leitão : Oui, et je
comprends, vous avez déjà d'autres choses à faire, mais ça serait quand même
important de garder un oeil là-dessus pour
vous assurer que les missions et les programmes existants ne sont pas oubliés
parce que, soudainement, il y a une nouvelle pathologie, une nouvelle
dépendance qui devient le sujet de l'heure, et donc qu'on décide d'y accorder
beaucoup plus de ressources en délaissant un peu ce qui se fait déjà depuis
plusieurs années et qu'on fait très bien. Donc, c'est juste que quelqu'un
continue de surveiller ça.
M. Girard
(Groulx) : Mais, de la façon
que le... pour vous donner, encore une fois, l'intuition que le ministre
délégué à la Santé nous a présenté ça, l'idée, c'est d'avoir plus de
ressources.
M. Leitão : Oui, c'est...
M. Girard (Groulx) : Quant à
l'allocation, puis le suivi des fonds, puis lorsqu'on a des fonds dédiés comme
ça, c'est certain qu'avant de transférer les fonds on s'assure que l'esprit des
fonds dédiés est respecté.
M. Leitão : Et surtout que la SQDC,
c'est quand même une société d'État qui continue de surprendre en termes de revenus. Donc, les choses se passent
bien de ce côté-là. Peut-être qu'initialement on était tous trop
conservateurs, je ne sais pas, mais les résultats réels sont quand même...
dépassent les attentes, et donc les disponibilités financières sont plus
importantes.
M. Girard (Groulx) : On approche
50 % du marché illicite.
M. Leitão : C'est ça. Ce qui était
ça, d'ailleurs. L'objectif, c'était de prendre cette place-là.
O.K., M. le Président. Ça va. Juste, donc, on
continue de ne pas oublier ceux qui travaillent depuis déjà bon nombre d'années
dans la prévention d'autres dépendances et...
Le Président (M. Simard) : Tout à
fait. D'autres commentaires sur l'article 9? Sans quoi nous allons
procéder à la mise aux voix.
L'article 9 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'article 10. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
L'article 23.31 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui précède le
paragraphe 1° du texte anglais, de «Cannabis Sales Revenue Fund» par
«Fund»;
2° par l'insertion, après le 1°, du
suivant :
«1.1° les montants déterminés par le
gouvernement en vertu de l'article 58.1 de la présente loi et de
l'article 23.1 de la Loi sur la Société des loteries du Québec
(chapitre S-13.1);».
Commentaire.
L'article 23.31 de la Loi sur la Société des alcools du Québec détermine
les sommes qui seront déposées au Fonds de lutte contre les dépendances.
Le paragraphe 1° de l'article 10 du
projet de loi propose un ajustement de concordance au texte anglais de cet
article 23.31 découlant du changement de dénomination du Fonds des revenus
provenant du cannabis.
Le paragraphe 2° de cet article prévoit de
nouvelles sources de revenus pour le Fonds de lutte contre les dépendances.
Seront dorénavant portées au crédit du fonds une partie du dividende payé par
la Société des alcools du Québec ainsi qu'une partie de celui payé par
Loto-Québec. Ces montants seront déterminés par le gouvernement en vertu de
l'article 58.1 de la Loi sur la Société des alcools du Québec et de
l'article 23.1 de la Loi sur la Société des loteries du Québec.
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Leitão : Donc, c'est une
partie, une proportion du dividende et pas des revenus des sociétés d'État.
Donc, c'étaient des dividendes de... Mais c'était déjà comme ça, non? Je pense
que c'était déjà comme ça que le...
M. Girard (Groulx) : Bien, pas
dans ce fonds-là.
M. Leitão : Pas dans ce
fonds-là, mais dans le...
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Leitão : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix.
L'article 10 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Simard) :
Adopté. Nous en sommes maintenant rendus à l'article 11 en page 35 de
mon document.
• (17 h 10) •
M. Girard (Groulx) :
Article 11. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 23.31, du suivant :
«23.31.1. Les
sommes visées au paragraphe 1.1° de l'article 23.31 ne peuvent être
affectées qu'aux fins prévues au paragraphe 3° de l'article 23.30.»
Commentaire. Le nouvel article 23.31.1 de
la Loi sur la Société des alcools du Québec proposé par l'article 11 du projet de loi vise à s'assurer que les sommes
provenant du dividende de la Société
des alcools du Québec et de celui de Loto-Québec ne puissent être
affectées qu'à des dépenses liées à la prévention de l'usage de substances psychoactives, du jeu pathologique et d'autres
formes de dépendance ainsi qu'à la lutte contre les méfaits qui s'y
rapportent.
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Leitão : Ça va. Pas de...
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires? Est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. M. le ministre, l'article 12.
M. Girard (Groulx) :
L'article 23.32 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa du texte anglais, de «Cannabis Sales Revenue Fund» par «Fund».
Commentaire. L'article 12 du projet de
loi propose un ajustement de concordance au texte anglais de
l'article 23.32 de la Loi sur la Société des alcools du Québec découlant
du changement de dénomination du Fonds de revenus provenant de la vente du
cannabis.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires sur l'article 12?
M. Leitão : Pas de commentaire,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Ce
dernier est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Article 13.
M. Girard (Groulx) :
L'article 23.33 de cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après «psychoactives», de «,
du jeu pathologique ou d'autres formes de dépendance»;
2° par le remplacement, dans le texte anglais,
de «Cannabis Sales Revenue Fund» par «Fund».
Commentaire. L'article 23.3 de la Loi sur
la Société des alcools du Québec détermine les types d'activités qui pourront
être financées par le Fonds de lutte contre les dépendances et établit un
mécanisme permettant d'y affecter des sommes qu'il renferme.
L'article 13
du projet de loi propose d'ajouter dans cet article le financement d'activités
permettant la mise en oeuvre de
mesures liées à la lutte contre le jeu pathologique, les autres formes de
dépendances et les méfaits qui en découlent.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M.
Leitão : Pas de commentaire
autre que... Donc, avant le changement... les changements qu'on fait ici,
donc, la lutte au jeu pathologique n'était pas nécessairement inscrite dans...
nulle part.
M. Girard (Groulx) : Elle ne
pouvait... Elle n'était pas un usage accepté des fonds.
M. Leitão : O.K. Et maintenant
elle le devient. O.K. Très bien.
Le Président (M. Simard) :
Merci. L'article 13 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. L'article 14.
M. Girard (Groulx) :
L'article 23.34 de cette loi est modifié par l'insertion, après «fonds»,
de «en excluant les sommes visées au paragraphe 1.1° de
l'article 23.31».
Commentaire.
L'article 23.34 de la Loi sur la Société des alcools du Québec permet de
déterminer annuellement le montant du fonds des revenus provenant du cannabis
que le ministre des Finances doit virer chaque année au Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis,
constitué en vertu de la Loi encadrant le cannabis.
Ce montant correspond actuellement à la majorité
de tous les revenus du Fonds de prévention et de recherche en matière de
cannabis après déduction des dépenses visant la résorption de tout déficit que
pourrait subir la Société québécoise du cannabis.
L'article 14 du projet de loi modifie cet
article 23.34 de façon à ce que les revenus du Fonds de lutte contre les
dépendances provenant des dividendes de la Société des alcools du Québec et de Loto-Québec
ne soient pas considérés dans la détermination des sommes à virer au Fonds de
prévention et de recherche en matière de cannabis.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires?
M. Leitão : Très bien. Donc,
quand on parle de la majorité, donc le montant correspond actuellement à la
majorité de tous les revenus, majorité, c'est les fameux 50 % plus 1.
C'est ça?
M. Girard (Groulx) : 50,1.
M. Leitão : C'est ça. O.K. Très
bien.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? L'article 14 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
L'article 15, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 58, du suivant :
«58.1. Le gouvernement détermine le montant des
sommes payées par la société à titre de dividendes qui est versé annuellement
au Fonds de lutte contre les dépendances.»
Commentaire. L'article 58.1 de la Loi sur
la Société des alcools du Québec proposé par l'article 15 du projet de loi
confère au gouvernement le pouvoir de déterminer annuellement la partie du
dividende versé par la Société des alcools qui sera porté au crédit du Fonds de
lutte contre les dépendances.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires?
M. Leitão : Donc, ce transfert-là ou
ce montant-là sera donc déterminé entièrement à la discrétion du...
M. Girard (Groulx) : Bien, il est
déterminé... généralement, il est indiqué dans le cadre du plan budgétaire, là,
alors sur un horizon de cinq ans.
M. Leitão : C'est ça.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques?
M. Leitão : Ça va.
Le Président (M. Simard) :
Conséquemment, l'article 15 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté. M.
le ministre, l'article 16.
M. Girard (Groulx) : «Loi sur la
Société des loteries du Québec».
La Loi sur la Société des loteries du Québec
(chapitre S-13.1) est modifiée par l'insertion, après l'article 23,
du suivant :
«23.1. Le gouvernement détermine le montant des
sommes payées par la société à titre de dividendes qui est versé annuellement
au Fonds de lutte contre les dépendances institué en vertu de la Loi sur la
Société des alcools du Québec (chapitre S-13).»
Commentaire. L'article 23.1 de la loi sur
les sociétés des loteries du Québec proposé par l'article 16 du projet de
loi confère au gouvernement le pouvoir de déterminer annuellement la partie du
dividende versé par la Société des loteries du Québec qui sera porté au crédit
du Fonds de lutte contre les dépendances.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques?
M. Leitão : Ça va, M. le Président.
Le
Président (M. Simard) : Est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous en sommes à l'article 17.
M. Girard
(Groulx) : Section II. Disposition transitoire.
Article 17 :
À moins que le contexte ne s'y oppose, dans toute loi, règlement, décret ou
autre document, une référence au Fonds des
revenus provenant de la vente de cannabis est une référence au Fonds de lutte
contre les dépendances.
Commentaire.
L'article 17 du projet de loi est une disposition de type omnibus qui vise
à assurer l'adaptation des dispositions de toute loi, règlement, décret et
autre document à la nouvelle dénomination «Fonds de lutte contre les
dépendances».
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des commentaires?
M. Leitão :
Ça va.
Le Président (M.
Simard) : L'article 17 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous en sommes maintenant rendus à la section
concernant l'aide pour les résidences endommagées par la pyrrhotite. M. le
ministre, concernant l'article 18.
M. Girard
(Groulx) : Oui. «Chapitre III
«Aide pour les
résidences endommagées par la pyrrhotite
«Loi sur la fiscalité
municipale».
Article 18 :
L'article 253.31 de la Loi sur la fiscalité municipale (chapitre F-2.1)
est modifié par l'insertion, après le sixième alinéa, du suivant :
«L'étalement de la variation
de la valeur imposable qui résulte d'une diminution de la valeur de l'unité
d'évaluation ou de l'établissement d'entreprise cesse lorsque, par la prise
d'effet d'une modification au rôle visée au paragraphe
1° du deuxième alinéa dont l'objet est de refléter l'augmentation de la valeur
à la suite de travaux effectués sur un bâtiment faisant déjà partie de
l'unité, la valeur ajustée est remplacée par une nouvelle valeur ajustée qui est égale ou supérieure à la valeur imposable
inscrite au rôle précédent la veille de l'entrée en vigueur du rôle
visé.»
Commentaire...
M. Leitão :
...je n'ai pas trop compris.
M. Girard
(Groulx) : Pardon?
M. Leitão :
Oui, parce que je n'ai pas trop compris qu'est-ce que...
M. Girard (Groulx) :
Vous allez voir. L'intuition s'en vient.
M. Leitão :
O.K.
M. Girard
(Groulx) : C'est une intuition quand même en cinq paragraphes.
Le présent article a
pour objet de modifier les règles applicables à l'étalement de la variation de
la valeur imposable d'une unité d'évaluation afin de mettre fin à un potentiel
effet négatif sur le calcul des taxes municipales, dans les municipalités
pratiquant l'étalement, et des taxes scolaires.
L'étalement peut
s'appliquer à l'égard de la variation des valeurs lors de l'entrée en vigueur
d'un nouveau rôle d'évaluation foncière,
soit tous les trois ans. La hausse et la baisse de la valeur peuvent faire
l'objet d'un étalement.
Lorsque l'étalement
résulte d'une diminution de la valeur imposable, par exemple lors de la
manifestation de dommages importants au
bâtiment dus à la présence de pyrrhotite, les travaux effectués sur le bâtiment
afin d'y remédier peuvent avoir pour effet d'augmenter la valeur de
l'immeuble au-dessus de celle qui était inscrite au rôle avant la découverte
des dommages. La différence peut être importante.
Cette
situation peut se manifester lorsque les travaux sont réalisés après l'entrée
en vigueur du rôle d'évaluation foncière.
Afin de remédier à
cette problématique, le présent article propose de mettre un terme à
l'étalement qui résulte d'une diminution de
la valeur lorsque la valeur de l'immeuble devient égale ou supérieure à la
valeur imposable inscrite au rôle précédent à la suite de tels travaux.
M. Leitão :
O.K. Si j'ai bien compris, il y a eu un problème avec la pyrrhotite, le
propriétaire fait toutes sortes de travaux
pour régler ça, il se pourrait que ces travaux-là aient comme résultat, donc
conséquence, une augmentation de la valeur de l'immeuble, et donc... ce
qui se traduirait par une augmentation des taxes.
Alors, ce qu'on vient
faire ici, c'est d'empêcher un tel résultat. Donc, le propriétaire de la maison
ne sera pas pénalisé avec les taxes plus
élevées parce qu'il a tout simplement réparé un problème qui était dû à la
pyrrhotite. C'est ça?
• (17 h 20) •
M. Girard (Groulx) : En
fait : « La présence de pyrrhotite peut entraîner une baisse importante de
la valeur foncière d'un immeuble à la suite de l'entrée en vigueur d'un nouveau
rôle d'évaluation. Dans un tel cas, la diminution de la valeur foncière aux
fins de calcul est étalée, ce qui entraîne, pour certaines années,
l'utilisation d'une valeur taxable supérieure à la valeur réelle de l'immeuble.
Il en est de même à l'égard du calcul des taxes municipales dans les
municipalités.»
Alors, l'idée... Je pense que l'intuition, puis
là je vais demander à mon... je pense que c'est Étienne, je pense que
l'intuition ici, c'est que la baisse de valeur soit immédiate et non étalée
afin de diminuer le compte de taxes de quelqu'un dont il y aurait... la valeur
de la résidence serait affectée par la présence de pyrrhotite. Et je vais
passer la parole à Étienne Paré, du ministère des Finances, qui est avec nous,
s'il y a consentement.
Le Président (M. Simard) :
Alors, y aurait-il consentement afin que Me Paré puisse s'adresser à nous?
Une voix : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Il y
a consentement. Alors, Me Paré... Ah! vous êtes ici. Je vous cherchais.
M. Paré (Étienne) : Bonjour.
Premièrement, ce n'est pas maître. Deuxièmement, je vais laisser le juriste du
MAMH exposer la situation.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, monsieur, pour les fins de nos travaux, auriez-vous l'amabilité de
vous présenter, s'il vous plaît?
M. Veilleux (Jean-Pierre) :
Oui, bonjour. Jean-Pierre Veilleux, légiste au ministère de la Justice. En
fait, la problématique vient du fait que, lorsqu'il y a un étalement de la
valeur, que soit à la baisse ou à la hausse, mais principalement dans le cas
d'à la baisse, eh bien, la baisse ne sera pas immédiate. Par exemple, un
immeuble qui baisserait de 200 000 $ à 125 000 $ en raison
de la présence de pyrrhotite, eh bien, on aurait une baisse graduelle. La
première année, on tomberait à 175 000 $; deuxième année,
150 000 $; troisième année, on arriverait à la valeur réelle s'il n'y
avait aucune rénovation.
La problématique, c'est que, lorsque... bien,
lorsque le propriétaire se retrouve devant la situation, eh bien, il fait des travaux. Et, s'il fait les travaux, par
exemple, à la première année, eh bien, cette modification-là va amener
une hausse importante de valeur qui, elle, ne sera pas étalée dans le temps.
Donc, à la première année, on a toujours une imposition qui n'est pas sur la
valeur réelle, mais sur une valeur supérieure, donc, par exemple, 175 000 $.
Et, si les travaux sont de l'ordre, par
exemple, de 100 000 $, eh bien, cette année-là, il va être imposé sur
une valeur de 275 000 $.
Là, je vous rappelle qu'on avait un immeuble qui
était de 200 000 $ initialement, et qui valait, initialement... et
qui vaut, en valeur réelle, 125 000 $, et qui devrait valoir, avec
des travaux, par exemple, de 100 000 $, qui devrait valoir
225 000 $. Bref, l'entièreté de la situation fait que le contribuable
se retrouve à payer beaucoup plus cher en termes de taxe foncière que la valeur
réelle de l'immeuble.
M. Leitão : Et donc, avec cette
modification, on s'assure que cela n'arrive pas. Est-ce que c'est limité à la
pyrrhotite ou d'autres types d'événement? Je ne sais pas, moi, des inondations,
des trucs comme ça, ça, ça ne...
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Ça pourrait
viser les événements, finalement, qui auraient un dommage important sur
la valeur de l'immeuble.
M. Leitão : Donc, ce n'est pas
limité seulement... ce n'est pas spécifique à la pyrrhotite.
M. Veilleux (Jean-Pierre) :
Non. Non.
M. Leitão : Ça pourrait être d'autres...
Donc, c'est cet étalement-là de la perte de valeur, ce qui ne se fait plus.
C'est ça?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : En fait,
la mesure vient annuler l'étalement. Donc, par exemple, en arrêtant l'étalement, on se retrouve avec une situation où
est-ce que... Bon, on va prendre notre base de 125 000 $,
qui était la base ajustée à la baisse,
puis on vient ajouter la valeur qui est ajoutée par les travaux, finalement,
comme s'il n'y avait pas d'étalement.
M. Leitão : O.K. Très bien. Et ce n'est
pas limité à la pyrrhotite. Ça, c'était...
M. Girard (Groulx) : On modifie la
fiscalité municipale.
M. Leitão : O.K. Très bien. Merci,
M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : D'accord.
M. Leitão : Voilà pourquoi est-ce
que... Pourquoi est-ce que le chapitre III dit : «Aide pour les
résidences endommagées par la pyrrhotite»? Ce serait : «Aide pour les
résidences endommagées», point.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Bien, en
fait, c'est... En fait, la pyrrhotite était ce qui était visé par la mesure
fiscale initialement.
M. Leitão : Ah! O.K. Donc, ce qui
est visé ici, c'est les effets de la pyrrhotite. Donc, c'est spécifique à la
pyrrhotite. Ce n'est pas...
M. Veilleux (Jean-Pierre) : C'était
l'idée, effectivement, mais la mesure pourrait effectivement avoir un spectre
plus large dans un cas de dommages importants que subissent des bâtiments.
M. Leitão : O.K. Donc, ça n'exclut
pas, disons-le comme ça, ça n'exclut pas d'autres types de dommages.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Non.
M. Leitão : O.K. Ce serait
intéressant que les... Parce que ça peut porter à confusion, que les gens
peuvent penser que c'est seulement la pyrrhotite, que ça se limite à ça. Donc,
en tout cas, on va s'assurer que cela va être connu, que ce n'est pas limité à
la pyrrhotite. Très bien. Merci. M. le Président.
Le Président (M. Simard) : M. le
ministre.
M. Girard (Groulx) : Je vais vous
demander de suspendre...
Le Président (M. Simard) : Alors, on
va suspendre quelques instants.
M. Girard (Groulx) : ...pour
confirmer ce point-là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Nous suspendons quelques moments.
(Suspension de la séance à 17 h 25)
(Reprise à 17 h 29)
Le Président (M. Simard) : Bien! M.
le ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : Oui. Bien,
simplement, le nom de la mesure est inspiré par les demandes des victimes de la
pyrrhotite, mais l'application est générale.
M. Leitão : D'accord.
M. Girard (Groulx) : Mais, en...
c'est une application générale théorique parce qu'en pratique c'est vraiment
applicable aux victimes de la pyrrhotite. Parce que, par exemple, si on pense
aux inondations, les gens ne vivront pas dans la maison, tandis que la
pyrrhotite est présente alors que les gens vivent dans la maison.
M. Leitão : O.K. Mais on peut... on
peut penser, par exemple... C'est ce bout-là que j'ai un peu de difficulté. Je
comprends très bien le...
M. Girard (Groulx) : Le principe
s'applique. C'est une modification de la Loi sur la fiscalité municipale.
Pourquoi le titre «aide pour les résidences endommagées de la pyrrhotite»?
C'était une demande des victimes de la pyrrhotite.
M. Leitão : C'était une demande, O.K.
Et, pour ces personnes-là, je...
M. Girard (Groulx) : C'est
important.
• (17 h 30) •
M. Leitão : C'est important, et je
comprends absolument que, oui, ça va... ça va avoir un effet positif.
Maintenant, parce que c'est aussi une mesure
générale, on pourrait penser que, dans certains cas, ça pourrait être négatif
pour les propriétaires, parce que, s'il y a une...
O.K. On va...
La question que j'ai : Est-ce que, donc, cet étalement-là, qu'on ne fait
plus, est-ce que c'est automatique, donc on ne fait plus, c'est fini, il
n'y a plus d'étalement, ou c'est encore... c'est encore... Donc, les municipalités, dans des cas autres que de pyrrhotite, les
municipalités peuvent faire cet étalement ou pas. Ils ne sont pas obligés de
faire l'étalement, mais elles peuvent le faire. C'est ça?
M. Girard (Groulx) : Bien, il faut
qu'il y ait baisse de valeur, là.
M. Leitão : C'est ça.
M. Girard (Groulx) : C'est la baisse
de valeur qui n'a plus d'étalement.
M. Leitão : Mais... O.K. C'est ça.
Donc, quand il y a une baisse de valeur, présentement... quand il y avait une
baisse de valeur, il y avait un étalement. Là, maintenant, il n'y en a plus.
Pour tous les cas d'espèce, que ce soit pyrrhotite ou autre chose, on ne...
Donc, c'est le... le hit a lieu en 2023, donc, pouf! c'est en 2023...
M. Girard (Groulx) : Je vais
demander au juriste de préciser.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : En fait,
la mesure arrête l'étalement dès le moment où l'augmentation de la valeur à la
suite d'une diminution aura pour effet d'augmenter la valeur, dans le fond, à
un montant supérieur à ce qu'il y avait dans le rôle précédent. Bon, c'est
tout... c'est ces situations-là.
M. Leitão : Donc, on peut... Donc,
ce serait quand même assez compliqué de trouver un... ou peut-être même
impossible de penser à une situation où un propriétaire pourrait être
négativement affecté. Donc, il pourrait... Ce genre de mesure va bénéficier...
M.
Veilleux (Jean-Pierre) : Mais la mesure... La diminution de la valeur,
c'est qu'on vient baisser graduellement la valeur de l'immeuble, et, en
fait, essentiellement, ce que ça vient faire, c'est que ça évite, finalement,
que cette personne-là ait à payer des taxes foncières supérieures à ce qu'il
devrait payer.
Il faut revenir au principe. L'idée, c'est de
permettre... en arrêtant l'étalement, on retourne à la valeur réelle de
l'immeuble, donc qu'il se retrouve à payer des taxes foncières sur la valeur
réelle de l'immeuble et non pas sur une valeur surévaluée.
M. Leitão : O.K. Très bien. Quelle
que soit la raison, pyrrhotite ou autre, quelle que soit la raison de cette
perte de valeur initialement?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Oui,
effectivement. Les propriétaires vont toujours être favorisés.
M. Leitão : O.K., M. le Président.
Ça va.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur l'article 18? Sans quoi nous allons procéder à la mise
aux voix. Ce dernier est-il adopté?Adopté. Nous en sommes maintenant à
la section concernant le rapport sur la mise en oeuvre de la Loi sur les
entreprises de services monétaires. Il s'agit ici des articles 22 et 23.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
«Chapitre VI
«Rapport sur la mise en oeuvre de la Loi sur les
entreprises de services monétaires
«Section I
«Disposition modificative
«Loi sur les entreprises de services
monétaires».
Article 22.
L'article 83 de la Loi sur les entreprises de services monétaires
(chapitre E-12.000001) est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «1er avril 2017» par «13 septembre 2026».
Commentaire. L'article 83 de la Loi sur les
entreprises de services monétaires prévoit qu'un rapport sur la mise en oeuvre
de cette loi... J'ai mal lu. L'article 83 de la Loi sur les entreprises de
services monétaires prévoit qu'un rapport sur la mise en oeuvre de cette loi,
sur l'opportunité de la maintenir en vigueur et, le cas échéant, de la modifier
doit être fait au gouvernement au plus tard le 1er avril 2017 et, par la
suite, tous les cinq ans. La Loi sur les entreprises de services monétaires a été
substantiellement modifiée par le chapitre V des lois de 2020 notamment afin
d'en confier l'application à Revenu Québec. Ces modifications sont entrées en
vigueur le 13 septembre 2021. Il est proposé de reporter la date de
production du prochain rapport au 13 septembre 2026, soit cinq ans à
compter du moment où l'application de cette loi est confiée à Revenu Québec.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires sur l'article 22?
M. Leitão : Peut-être juste d'une
façon très générale, là...
M. Girard
(Groulx) : ...l'AMF qui
surveillait les entreprises de services monétaires. Il y avait une
obligation de faire un rapport à tous les cinq ans, et on l'a transférée
puisque c'était... ça ne faisait pas partie des missions de l'AMF, transfert à
Revenu Québec, cinq ans plus tard, rapport.
M. Leitão :
O.K., ça va, M. le Président.
Le Président
(M. Simard) : Merci.
D'autres remarques? L'article 22 est-il adopté?Adopté. Nous en
sommes à l'article 23.
M. Girard (Groulx) :
«Section II.
«Disposition transitoire».
Article 23. Le ministre du Revenu est
soustrait de l'obligation de faire au gouvernement, au plus tard le
1er avril 2022, le rapport visé au premier alinéa de l'article 83 de
la Loi sur les entreprises de services monétaires (chapitre E-12.000001).
Commentaire. Compte tenu de la modification
apportée à l'article 83 de la Loi sur les entreprises de services
monétaires par l'article 22 du projet de loi, il y a lieu de retirer
l'obligation de présenter au gouvernement, au plus tard le 1er avril 2022,
un rapport sur la mise en oeuvre de la Loi sur les entreprises de services monétaires.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires?
M. Leitão : Ça va. Donc, puisqu'à
l'article 22 on spécifie le 13 septembre 2026, donc, cette obligation
est là. On n'a pas besoin de le répéter. Ça va, M. le Président.
Le
Président (M. Simard) : Cet
article est-il adopté? Adopté. Nous changeons d'onglet. Nous sommes
maintenant rendus dans la section concernant la récupération et
l'administration de certains produits financiers non réclamés. Nous allons
traiter des articles 24 à 28 inclusivement. M. le ministre.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : 63 de mon
document. On a la même version, hein, très bien, mais le ministre est en avance
de deux pages sur nous, lui. Il a une version électronique.
M. Girard (Groulx) :
«Chapitre VII
«Produits financiers non réclamés
«Section I
«Dispositions modificatives
«Loi sur les biens non réclamés».
Article 24.
L'article 3 de la Loi sur les biens non réclamés (chapitre B-5.1) est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par le remplacement du paragraphe 4° par le
suivant :
«4° tout bien, y compris une action ou le droit
à une telle action, devant être accordé en raison de la transformation d'une
mutuelle d'assurance en société par actions, lorsqu'un tel bien n'a pas fait
l'objet de la part de l'ayant droit d'aucune réclamation, opération ou
instruction quant à son utilisation dans les trois ans qui suivent la date de
la dernière réclamation, opération ou instruction à l'égard de ce bien, y
compris l'encaissement d'un intérêt, d'un dividende ou de tout autre revenu
produit par un tel bien; ce bien est réputé détenu par la société;»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe 5°,
de «leur réception par le conseiller ou le courtier» par «la dernière
réclamation, opération ou instruction à l'égard de ces biens, y compris
l'encaissement d'un intérêt, d'un dividende ou de tout autre revenu produit par
de tels biens»;
3° par l'insertion, après le paragraphe 5°, du
suivant :
«5.1° Les actions et les titres de participation
émis par un émetteur assujetti, au sens de la Loi sur les valeurs mobilières
(chapitre V-1.1), qui sont négociables sur une bourse ou sur les marchés de
capitaux et qui ne font pas l'objet d'un titre intermédié, lorsque ces biens
n'ont fait l'objet de la part de l'ayant droit d'aucune réclamation, opération ou instruction quant à leur utilisation
dans les trois ans qui suivent la date de la dernière réclamation,
opération ou instruction à l'égard de ces biens, y compris l'encaissement d'un
intérêt, d'un dividende ou de tout autre revenu produit par de tels biens; ces
actions et titres de participation sont réputés détenues par l'émetteur
assujetti;».
Commentaire...
Le Président (M. Simard) :
Commentaire, cher collègue? Très bien. Allons-y, M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Girard (Groulx) : Le commentaire
s'arrête ici. O.K. Le paragraphe 4° du premier alinéa de l'article 3 de la Loi sur les biens non réclamés est modifié afin
de préciser que les biens énumérés à ce paragraphe visent également les
actions et les droits à de telles actions. Le paragraphe 5.1° a été
introduit au premier alinéa de cet article 3 afin d'assujettir à la Loi
sur les biens non réclamés les actions de sociétés publiques qui ne sont pas
des titres intermédiés, à savoir des actions détenues directement par les
sociétés publiques.
Enfin, des modifications sont apportées aux
paragraphes 4° et 5° afin d'en uniformiser les critères avec ceux prévus au nouveau paragraphe 5.1° de manière
à ce que les biens qui sont visés à ces paragraphes puissent se
qualifier de biens non réclamés lorsqu'ils
ne font pas l'objet d'aucune réclamation, opération ou instruction quant à leur
utilisation pendant trois années consécutives. À cette fin, l'encaissement d'un
intérêt, d'un dividende ou de tout autre revenu produit par de tels biens
constitue une opération.
M.
Leitão : O.K. D'abord, pourquoi est-ce qu'on fait ça? Qu'est-ce que...
parce qu'ici quand on parle de biens non réclamés, généralement, enfin, ce que
j'ai en tête, et, peut-être, c'est une «oversimplification», c'est des biens
qui finissent par revenir à l'État parce qu'il n'y a personne qui réclame ces
biens pour toutes sortes de raisons.
M. Girard
(Groulx) : C'est à la suite d'un décès.
M. Leitão :
C'est ça.
M. Girard
(Groulx) : Il arrive que des bénéficiaires ou des ayants droit ne sont
pas informés qu'ils ont droit à ces actifs, puis là, afin de s'assurer que les
produits financiers non réclamés soient revenus... soient remis à Revenu Québec
et, ultimement, aux ayants droit...
M. Leitão :
Donc, c'est ça, donc, ça revient à Revenu Québec, parce que la façon que
j'avais interprété ça, et ce n'est peut-être
pas une bonne façon, c'est que, bon, ces actions, et tout ça, retournaient à la
compagnie, à la compagnie publique. Donc, s'il y avait des actions...
M. Girard
(Groulx) : Non, elles restaient chez les institutions financières.
M. Leitão :
Donc, c'est ça, est-ce qu'elles restent chez les institutions financières ou
est-ce qu'elles sont, donc, remises à Revenu Québec qui, par la suite, va
essayer de trouver...
M. Girard
(Groulx) : Là, le but, c'est... L'esprit, c'est que les biens... Il y
a décès. Les biens devaient être remis à Revenu
Québec. Certains titres de biens, ce qui n'était pas... la loi n'était pas
claire, n'étaient pas remis par les institutions financières. Et là on
vient apporter les précisions nécessaires pour que les biens soient remis à
Revenu Québec, qui, eux, vont retrouver les ayants droit.
M. Leitão :
O.K. Donc, c'est le contraire de ce que j'avais compris, O.K., parce que moi,
j'avais compris que ces biens-là demeuraient... ne seraient pas
transférés à Revenu Québec, mais ce n'est pas ça du tout, c'est le contraire.
M. Girard
(Groulx) : La loi n'était pas claire, et donc tous les biens qui
auraient dû être transférés à Revenu Québec ne l'étaient pas.
M. Leitão :
Et donc... Et dorénavant ils vont l'être.
M. Girard (Groulx) : Dorénavant, ils vont l'être, et, par conséquent,
Revenu Québec va pouvoir les remettre aux ayants droit, s'ils existent.
M. Leitão : Oui, très bien. Donc, oui, c'est une amélioration, très bien, oui.
J'avais compris le contraire. Ça va.
Le Président
(M. Simard) : Merci. D'autres commentaires sur l'article 24?
Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix. Cet article est-il adopté?
Adopté. Nous en sommes maintenant à l'article 25.
M. Girard
(Groulx) : L'article 6 de cette loi est modifié :
1° par la
suppression, dans le deuxième alinéa, de «, au moyen du formulaire qu'il
prescrit,»;
2° dans le troisième
alinéa :
a) par la suppression
du paragraphe 1°;
b) par le
remplacement du paragraphe 2° par le suivant :
«2° déterminer la
forme et les modalités de transmission de l'état;».
Commentaire.
L'article 6 de la Loi sur les biens non réclamés est modifié afin de
supprimer l'obligation de présenter l'état
des biens au moyen du formulaire prescrit et de plutôt permettre au
gouvernement d'en établir la forme par
règlement. Cet article est également modifié afin de supprimer le pouvoir
réglementaire de déterminer les documents qui doivent accompagner l'état
des biens et les modalités afférentes à la remise des biens.
M. Leitão :
...ça va faciliter cette remise des biens. Donc, sans vouloir imputer des
intentions à qui que ce soit, mais, des fois, si c'était difficile, ou
compliqué, ou il y avait toutes sortes de formulaires, les biens finissaient
par rester là où ils étaient, et donc n'étaient pas remis à Revenu Québec. Là,
maintenant, on simplifie un peu le processus, et donc on s'assure qu'en effet
les biens non réclamés sont...
M. Girard (Groulx) :
C'est-à-dire que le projet de loi est modifié afin d'établir la forme et
les modalités de transmission de l'état des biens.
M. Leitão :
C'est ça, et ça va rendre le...
M. Girard
(Groulx) : Les transferts à
Revenu Québec obligatoires plus simples, ce qui permettra de remettre
aux ayants droit...
M. Leitão :
Plus simples, éventuellement. O.K., ça va.
Le
Président (M. Simard) :
D'autres remarques? L'article 25 est-il adopté? Adopté. Nous en sommes à
l'article 26.
M. Girard (Groulx) : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 13, du suivant :
«13.1. Le ministre n'est pas tenu de maintenir
les sommes qui proviennent d'un régime de retraite régi par la Loi sur les
régimes complémentaires de retraite (chapitre R-15.1) ou d'un régime de
retraite établi par une loi en vigueur au
Québec, et qui lui sont remises en vertu du paragraphe 10° du premier
alinéa de l'article 3, dans un régime d'épargne-retraite ou un fonds de revenu de retraite accepté par le ministre
du Revenu du Canada aux fins d'enregistrement pour l'application de la
Loi [sur] l'impôt sur le revenu (Lois révisées du Canada (1985),
chapitre 1, (5e supplément)), au-delà de la date du
100e anniversaire de naissance du crédirentier ou dès que les sommes
composant un tel régime d'épargne-retraite ou un tel fonds de revenu de
retraite ont une valeur inférieure à 20 % du maximum des gains admissibles
établi conformément à la Loi sur le régime [des] rentes du Québec.
«Le premier alinéa ne s'applique pas aux sommes
pouvant faire l'objet du droit au rétablissement prévu à l'article 147.0.6
de la Loi sur le régime de retraite des employés du gouvernement et des
organismes publics (chapitre R-10).»
Commentaire. L'article 13.1 de la Loi sur
les biens non réclamés est introduit afin de permettre que certains régimes de retraite complémentaires... certains
régimes complémentaires de retraite puissent, au-delà du
100e anniversaire du participant au régime ou lorsque leur valeur est
inférieure à 20 % du maximum admissible établi conformément à la Loi sur
le régime des rentes du Québec, être liquidés par Revenu Québec dans le cadre
de l'administration provisoire des biens non réclamés.
M. Leitão : O.K. Donc, au-delà du 100e anniversaire du
participant, O.K, ça arrive de plus en plus, mais est-ce que... Je ne
sais pas comment poser cette question sans avoir l'air...
M. Girard (Groulx) : Peut-être
qu'on pourrait demander à notre légiste de nous expliquer l'intuition.
M. Leitão : Bien, parce que la question que j'ai, et je ne
veux pas être irrespectueux, mais... Donc, la personne est toujours
vivante?
M. Girard (Groulx) : Non. Là,
il faut qu'il y ait un...
M. Leitão : La personne est
décédée, c'est ça?
M. Girard (Groulx) : La
personne, il faut qu'elle soit décédée? On va...
Le Président (M. Simard) :
Alors, Me Forget, peut-être auriez-vous l'amabilité... je sais que vous êtes
une habituée des lieux, mais auriez-vous l'amabilité d'abord de vous présenter,
s'il vous plaît?
• (17 h 50) •
Mme Forget (Johanne) : Johanne
Forget, directrice principale de la rédaction des lois à Revenu Québec.
Le cas de figure ici, ce sont des montants qui
se retrouvent dans des régimes de retraite régis soit par la Loi sur les
régimes complémentaires de retraite, des régimes privés, ou des régimes de
retraite établis par une loi du Québec, donc un régime public. Le cas type ici,
c'est la personne qui travaille au gouvernement, fait partie du RREGOP, par
exemple, et, au bout de quelques années, quitte son emploi. Les sommes restent
dans le régime, et ce sont des sommes qui sont immobilisées dans un compte
immobilisé. Donc, au moment de la retraite, peut-être 30 ans, 40 ans
plus tard, au moment de l'âge de la retraite, on s'aperçoit que ce compte-là
est inactif, il ne s'est rien passé là depuis. Donc, trois ans plus tard, les
sommes vont arriver à Revenu Québec.
Puis c'est la norme, là. Après trois ans
d'inaction dans un compte, les sommes reviennent à Revenu Québec. Ici, Revenu
Québec doit détenir ces montants-là dans des comptes immobilisés aussi. Ces
comptes-là, on ne peut que les liquider au fur et à mesure de l'écoulement du
temps. C'est comme un FERR, là, à 71 ans, on peut retirer un petit peu à
chaque année. Donc, le compte va s'épuiser tranquillement, et ça peut durer
longtemps. Donc, Revenu Québec doit détenir des comptes immobilisés pendant
tout ce temps-là. Le premier cas, c'est de dire : Bien, si on arrive à un montant qui, cette année, là, est établi à
12 980 $, quand on va arriver, là, en bas de 12 980 $, on
va permettre à Revenu Québec de
liquider ces montants-là pour ne pas avoir à les épuiser, là, pendant encore je
ne sais pas combien d'années.
Le même cas... Si la personne arrive à
100 ans, on ne sait pas si elle est vivante ou pas, on va pouvoir liquider. C'est certain que, quand ça arrive chez
Revenu Québec, on est équipés pour faire des recherches. On va faire un
minimum de recherche. Alors, si la personne est encore vivante, bien, on va
remettre les montants qui restent.
M. Leitão : Mais donc ce
processus de recherche commencerait seulement dans ces deux cas-là, ou bien le
montant est déjà rendu à moins que 12 000 $, c'est ça, ou alors on
arriverait au centième anniversaire de la personne?
Une voix : ...
M. Leitão : ...de transfert à
Revenu Québec, c'est ça?
M. Girard
(Groulx) : Non.
M. Leitão : Non?
Mme Forget (Johanne) : Bien, en
fait, le transfert va se faire au moment où les sommes sont exigibles. Donc, si le... Je ne sais pas, en vertu du RREGOP,
si l'âge de la retraite est à 65 ou 68, là, je... Donc, à partir de
68 ans, trois ans plus tard, parce qu'il ne s'est rien passé dans le
compte, les sommes s'en viennent à Revenu Québec. Revenu Québec va faire des
recherches à partir de ce moment-là.
M. Leitão : J'ai besoin d'un
exemple. Moi, par exemple, donc, je prends ma retraite, j'ai le... j'aurai
droit au RREGOP, mais, après ça, je ne sais pas, moi, je m'en vais je ne sais
pas trop où et j'oublie, bon, le RREGOP reste là, donc, inactif pendant les
trois ans. Disons que je prends, je ne sais pas, moi, un voyage autour du monde
ou quoi et puis je décide de rester à Tahiti ou quelque chose comme ça. Donc,
après trois ans, c'est inactif, donc le compte est transféré à Revenu Québec,
mais vous devez le garder immobilisé jusqu'à ce que je donne signe de vie, ou
quelque chose, là, ou... et, si je décide de rester à Tahiti pour le restant de
mes jours, bon, c'est à ce moment-là que les dispositions ici entrent en
vigueur. C'est ça?
Mme Forget
(Johanne) : Effectivement.
Alors, nous, à Revenu Québec, quand ces sommes-là, particulièrement
celles qui arrivent des fonds immobilisés, on doit les garder dans des fonds
immobilisés, ce qu'on demande ici, c'est que, quand on va arriver à ce qu'on
appelle des petites sommes, on va pouvoir les liquider ou, la même chose, si le
crédirentier, comme on l'appelle, là, arrive à l'âge de 100 ans, on va
pouvoir liquider aussi. Ça ne veut pas dire que, si, à 101 ans, la
personne se manifeste, elle peut... elle va avoir droit à ces montants.
M. Girard (Groulx) : ...immobilisés.
Mme Forget (Johanne) : Exactement.
M. Leitão : O.K. Donc, ça s'applique
aux différents régimes de retraite...
M. Girard (Groulx) : ...complémentaires
de retraite.
M.
Leitão : ...mais ça ne
s'applique pas, par exemple, aux comptes bancaires. Ça, c'est toute une autre
mécanique.
M. Girard (Groulx) : Exactement.
M. Leitão : Un compte en banque,
qu'il soit enregistré ou pas, que ce soit un CELI, ou juste un compte d'épargne
normal ou pas, ou quoi que ce soit, bon, c'est des règles des comptes bancaires
qui... Une fois qu'ils sont inactifs, bon, l'institution financière doit aussi
faire toute une mécanique, là, qui s'applique. C'est ça?
Le Président (M. Simard) : Me
Forget.
Mme Forget (Johanne) : En fait,
exactement, les détenteurs des comptes en banque ont l'obligation, à chaque
année, de remettre à Revenu Québec les comptes dans lesquels il y a eu inaction
pendant trois ans. Donc, on va arriver plus tôt dans le... On n'a pas...
Comme les sommes ne sont pas immobilisées, on n'a pas à respecter les règles,
là. Après trois ans, ça arrive chez Revenu Québec, et on procède, là, à la
recherche.
M. Leitão : Très bien. O.K., merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur l'article 26? Sans quoi nous allons procéder à sa mise aux
voix. Ce dernier est-il adopté? Adopté. Nous en sommes à l'article 27. M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je vais vous
demander de suspendre cinq minutes, M. le Président. Merci beaucoup.
Le Président (M. Simard) : On va
suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 55)
(Reprise à 18 h 07)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, nous sommes de retour. Et, au moment de suspendre, nous en étions
rendus à l'étude de l'article le 27. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : «Règlement
d'application de la Loi sur les biens non réclamés».
27. L'article 5 du Règlement
d'application de la Loi sur les biens non réclamés (chapitre B-5.1, r. 1)
est modifié par le remplacement du deuxième alinéa par les
suivants :
«L'état
qui se rapporte au bien est produit au moyen du procédé électronique prévu à
cette fin sur le site Internet de Revenu Québec.
«Il peut également
être produit au moyen du formulaire prescrit par le ministre lorsque le
débiteur ou le détenteur n'a, pour une année, que 10 biens ou moins à remettre
au ministre en vertu de l'article 6 de la Loi.
«Malgré le deuxième
alinéa, l'état qui se rapporte au bien doit être produit au moyen du formulaire
prescrit par le ministre lorsque le débiteur ou le détenteur remet au ministre
un bien visé au paragraphe 7° du premier alinéa de l'article 3 de la loi.»
Commentaire.
L'article 5 du règlement d'application de la Loi sur les biens non
réclamés est modifié afin de prévoir que l'état des biens doit être produit au
moyen du procédé électronique prévu à cette fin sur le site Internet de Revenu
Québec.
Cependant, un
débiteur ou un détenteur qui a au plus 10 biens à remettre pour une année
pourra choisir de produire cet état de biens au moyen du formulaire prescrit.
Enfin, l'état des
biens doit continuer à être produit au moyen du formulaire prescrit lorsqu'il
s'agit de fonds, titres et autres biens déposés dans un coffret de sûreté
auprès d'une institution financière.
Une note
additionnelle : Le nouveau procédé électronique sera disponible dans la
section Mon dossier pour les entreprises du site Internet de Revenu Québec à
compter du 1er avril 2023. Voilà.
Le Président (M.
Simard) : Des commentaires?
M. Leitão :
Juste une question un peu... Quand on parle de l'état, l'état qui se rapporte
aux biens, il peut également... c'est un état de compte, c'est ça? C'est
l'état...
M. Girard
(Groulx) : Mme Forget.
Mme Forget (Johanne) : Effectivement, c'est le document qui décrit les
biens qui sont remis à Revenu Québec.
M. Leitão :
Et, quand on dit, bon, «10 biens ou moins», 10 biens, ça pourrait
être quoi? 10 comptes? 10 fonds, actions, je ne sais pas trop quoi?
O.K. Ce n'est pas... Il n'y a pas la notion monétaire, ce n'est pas une
question d'argent, c'est une question de comptes ou de produits...
• (18 h 10) •
Mme Forget
(Johanne) : De titres, ou d'actions, ou de comptes.
M. Leitão :
C'est ça. O.K., M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres remarques sur l'article 27? Sans quoi, nous allons
procéder à la mise aux voix. Celui-ci est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous en sommes à l'article 28. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : «Section II
«Disposition
transitoire».
28. Pour
l'application des articles 5, 6 et 8 de la Loi sur les biens non réclamés
(chapitre B-5.1), un bien visé au paragraphe 5.1° du premier alinéa de
l'article 3 de cette loi, édicté par l'article 24 de la présente loi,
qui se qualifie de bien non réclamé le (indiquer ici la date de la sanction de
la présente loi), doit être remis au ministre du Revenu au plus tard
18 mois suivant cette date.
Ah! il faudrait que
je lise le commentaire.
Le Président (M.
Simard) : Si vous le souhaitez, ce n'est pas obligé.
M. Girard
(Groulx) : Non, non, je le souhaite. Cette mesure transitoire vise à
permettre aux émetteurs assujettis qui détiennent des actions et des titres de
participation qui se qualifieront de biens non réclamés à la date de la
sanction de la présente loi d'avoir suffisamment de temps pour remplir leurs
obligations à l'égard de la remise de ces biens à Revenu Québec.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de Robert...
M. Leitão :
Ça va, M. le Président, merci.
Le Président (M.
Simard) : ...de Robert-Baldwin, voilà. Alors, l'article 28 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Simard) :
Adopté. Nous changeons d'onglet. Nous en sommes maintenant rendus à la
section concernant le remboursement de taxes foncières aux producteurs
forestiers, et ces articles touchent inclusivement, donc, les articles 1 à
8. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : D'accord. Un
instant...
Le Président (M. Simard) : En
page 9 de mon document.
M. Girard (Groulx) : C'est
parti :
«Chapitre I
«Remboursement de taxes foncières aux produits
forestiers
«Section I
«Dispositions modificatives
«Loi sur l'aménagement durable du territoire
forestier».
Premièrement : L'article 131 de la Loi
sur l'aménagement durable du territoire forestier (chapitre A-18.1) est
modifié :
1° par
l'insertion, dans ce qui précède le paragraphe 1° et après «payées», de «au
cours d'une année civile, dans le cas où il est une personne physique
ou, dans les autres cas, au cours d'un exercice financier»;
2° par le remplacement du paragraphe 3° par le
suivant :
«3° détient un rapport d'un ingénieur forestier
faisant état de ses dépenses de protection ou de mise en valeur admissibles
applicables à l'année civile ou à l'exercice financier, selon le cas;».
Commentaire. L'article 1 du projet de loi
modifie l'article 131 de la Loi sur l'aménagement durable du territoire
forestierafin de préciser la période de référence applicable pour
l'identification des taxes foncières payées dont le remboursement peut être
demandé, soit celles payées au cours d'une année civile pour une personne
physique ou au cours d'un exercice financier pour les producteurs forestiers
agissant sous une autre forme.
De plus, l'article 1 vise à permettre
l'obtention d'un remboursement de taxes foncières même si la valeur des dépenses de protection ou de mise en valeur
admissibles réalisées est inférieure au montant des taxes foncières
payées au cours de la même période. Cette
modification élimine la condition actuellement applicable limitant le
remboursement des taxes aux cas où le montant des dépenses de mise en valeur
est égal ou supérieur aux taxes payées.
L'article 1 du projet de loi supprime par
ailleurs la notion de dernière année civile et de dernier exercice financier en
concordance avec les modifications proposées par l'article 6 du projet de
loi à l'article 4 du Règlement sur le remboursement des taxes foncières
des producteurs forestiers.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires concernant l'article 1?
M. Leitão : Ce n'est pas tellement
un commentaire, mais une question : Pourquoi est-ce qu'on fait ça? Quel
est l'objectif de ces changements-là?
M. Girard
(Groulx) : Alors, l'objectif
est de simplifier l'environnement d'affaires des producteurs forestiers... Excusez-moi. Les modifications
prévues sont de permettre l'obtention d'un remboursement de taxe
foncière même si la valeur des travaux d'aménagement forestier de l'année est
inférieure au montant des taxes foncières. Le montant de remboursement
correspondra alors à 85 % de la valeur des travaux admissibles, jusqu'à
concurrence de celle des taxes foncières. Cette modification évitera la
nécessité de devoir reporter sur cinq ans les dépenses inférieures au montant
des taxes, diminuer les formalités administratives pour les producteurs
forestiers détenant plusieurs unités d'évaluation en leur permettant de faire
une réclamation calculée sur l'ensemble de leurs unités au lieu du calcul
actuel se faisant sur une unité à la fois.
M. Leitão : Très bien. Je comprends
l'utilité pour les producteurs forestiers. Est-ce que les municipalités se sont
exprimées là-dessus? Est-ce qu'elles sont d'accord avec ces changements ou
elles ont exprimé des réticences?
M. Girard
(Groulx) : Attendez un
instant. Alors, j'ai un question-réponse ici, je pense, qui va directement à
ce que vous demandez : Pourquoi
accorder un assouplissement additionnel aux producteurs forestiers? Et je pense
que c'est...
Alors, on parle ici des producteurs privés.
Cette intervention favorisera la contribution de la forêt privée à
l'approvisionnement des usines de transformation du bois du Québec, là. Alors,
on parle de la forêt privée et non des terres publiques.
12 % des besoins des usines ne seront pas
comblés pour la période 2018-2023, selon le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Ces gestes ont pour
objectif d'améliorer l'environnement d'affaires des producteurs
forestiers par une fiscalité gouvernementale encourageant la production de bois
en forêt privée. 85 % des producteurs de la forêt privée sont des
particuliers en affaires, pour qui de trop grandes formalités administratives
peuvent rapidement nuire à leur volonté d'entreprendre des travaux
d'aménagement forestier.
Globalement, le bois récolté en forêt privée
contribue à 20 % des approvisionnements, et on dit qu'en 2019 la quantité
de bois livrée aux usines de transformation, celles dont on disait qu'elles
fonctionnaient à 12 % en dessous de leur capacité, était de
6,4 millions de mètres cubes et que cette mesure va permettre d'augmenter
ce montant à 7,8 millions de mètres cubes.
M.
Leitão : O.K. Comme je dis, je comprends l'utilité de la
mesure pour les producteurs forestiers, mais est-ce que... pour les
municipalités, est-ce que cela... est-ce que ça va les priver de...
M. Girard (Groulx) : Ce n'est pas
pour les municipalités, là, c'est pour l'approvisionnement des usines de
transformation du bois du Québec.
M.
Leitão : O.K. O.K. O.K.
Donc, le remboursement... D'accord. Donc, ici quand on parle de
remboursement, ce n'est pas la ville, ce n'est pas la municipalité qui
rembourse?
M. Girard (Groulx) : C'est nous qui
remboursons le producteur.
M. Leitão : C'est ça. O.K. Je
comprends. Ça prend un peu de temps, mais je comprends. D'accord. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? L'article 1 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Nous en
sommes maintenant... Adopté. Nous en sommes rendus à l'article 2.
M. Girard (Groulx) :
L'article 220.3 de la Loi sur la fiscalité municipale
(chapitre F-2.1) est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant :
«Un particulier ou une personne morale visé à la
présente sous-section peut, sous réserve de l'article 131 de la Loi sur
l'aménagement durable du territoire forestier (chapitre A-18.1), recevoir
un remboursement d'une partie des taxes
foncières payées au cours d'une année civile dans le cas d'un particulier ou,
dans les autres cas, au cours d'un exercice
financier, au sens que donne à cette expression la partie I de la Loi sur les
impôts (chapitre I-3), à l'égard des immeubles compris dans une
unité d'évaluation dont la superficie à vocation forestière est enregistrée
conformément à l'article 130 de la Loi
sur l'aménagement durable du territoire forestier, s'il en fait la demande au
ministre du Revenu, au moyen du formulaire prescrit contenant les
renseignements prescrits.»;
2° par la
suppression, dans le deuxième alinéa, de «, au sens que lui donne la partie I
de la Loi sur les impôts»;
3° par le remplacement du troisième alinéa par
le suivant :
«Ce remboursement est égal à 85 % du
moindre des montants suivants :
«1° le total des montants dont chacun représente
le produit obtenu en multipliant le montant total des taxes foncières payées et
non remboursées autrement qu'en vertu du présent article, à l'égard d'une unité
d'évaluation, par le rapport existant entre la valeur du terrain et la valeur
totale de cette unité telles que portées au rôle d'évaluation;
«2° le total des dépenses de protection ou de
mise en valeur admissibles du producteur, déterminées pour l'application de
l'article 131 de la Loi sur l'aménagement durable du territoire forestier,
qui sont applicables, dans le cas où il est un particulier, à l'année civile
ou, dans les autres cas, à l'exercice financier du producteur.»
Commentaire. L'article 220.3 de la Loi sur la
fiscalité municipaleest modifié afin de permettre à un producteur
forestier d'obtenir un remboursement du montant des taxes foncières payées à
l'égard d'une propriété forestière même si les dépenses de mise en valeur
réalisées par ce dernier sont inférieures au montant de taxes foncières payées
à l'égard d'une unité d'évaluation foncière. Le montant du remboursement est
cependant limité à 85 % du moindre du montant des taxes foncières et du
montant des dépenses de mise en valeur.
Il est
également proposé de simplifier le remboursement en permettant de le calculer
en fonction de l'ensemble des unités d'évaluation foncière d'un
propriétaire plutôt qu'une unité à la fois.
C'est, je dirais, la même justification que ce
dont nous parlions à l'article 1 et dans l'intuition de tout cela.
• (18 h 20) •
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des commentaires?
M. Leitão : Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
L'article 2 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes à l'article 3, à la page 15 de mon document.
M. Girard (Groulx) :
L'article 220.4 de cette loi est abrogé.
Commentaire.
L'article 220.4 de la Loi sur la fiscalité municipaleprévoit que
la demande de remboursement doit porter
sur l'ensemble des taxes exigées à l'égard d'une unité d'évaluation pour un
exercice financier municipal ou scolaire.
Cet article est abrogé en raison des
modifications apportées à l'article 220.3 de la Loi sur la fiscalité
municipalepar l'article 2 du projet de loi. Comme un remboursement
est dorénavant possible lorsque les dépenses de
protection ou de mise en valeur admissibles sont inférieures au montant des
taxes foncières, l'article 220.4 de cette loi n'a plus d'utilité.
Le
Président (M. Simard) : Des commentaires? L'abrogation est-elle
adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous en sommes à l'article 4.
M. Girard (Groulx) : «Règlement sur le remboursement des taxes foncières des producteurs
forestiers reconnus».
Article 4 :
L'article 1 du Règlement sur le remboursement des taxes foncières des
producteurs forestiers reconnus (chapitre A-18.1 et r. 12.1) est modifié
par le remplacement de «qu'il a payées au cours de la dernière année» par
«payées».
Commentaire.
L'article 4 du projet de loi constitue une modification de concordance
découlant du retrait de la notion de dernière année civile et de dernier
exercice financier effectué par l'article 6 du projet de loi à
l'article 4 du Règlement sur le remboursement des taxes foncières des
produits forestiers reconnus.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des remarques?
M. Leitão :
Ça va, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Merci. L'article 4 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous en sommes à l'article 5.
M. Girard
(Groulx) : L'article 2 de ce règlement est modifié par la
suppression du paragraphe 4°.
Commentaire.
L'article 5 du projet de loi constitue une modification de concordance en
lien avec le retrait de la notion de dernière année civile et de dernier
exercice financier effectué par l'article 6 du présent projet de loi à
l'article 4 du Règlement sur le remboursement des taxes foncières des
producteurs forestiers reconnus.
Le Président (M.
Simard) : Des remarques? L'article 5 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. L'article 6.
M. Girard (Groulx) : L'article 4 de ce règlement est modifié par
le remplacement du premier alinéa par les suivants :
«Le producteur
forestier reconnu qui, au cours d'une année civile donnée qui se termine avant
le 1er janvier 2022 ou d'un exercice financier donné qui se termine avant
cette date, selon le cas, a réalisé des dépenses pour un montant inférieur à celui des taxes foncières
payées pendant cette période, peut reporter ce montant au cours des cinq années civiles qui
suivent l'année donnée ou des cinq exercices financiers qui suivent l'exercice
donné.»
Le Président
(M. Simard) : Des commentaires?
M. Girard
(Groulx) : Je n'ai pas terminé.
Le Président
(M. Simard) : Oh! oui, excusez.
M. Girard
(Groulx) : «Le producteur forestier reconnu qui, au cours d'une année
civile donnée ou d'un exercice financier donné, selon le cas, a réalisé des
dépenses pour un montant supérieur à celui des taxes foncières payées pendant
cette période, peut reporter l'excédent au cours des 10 années civiles qui
suivent l'année donnée ou des 10 exercices financiers qui suivent
l'exercice donné. Les excédents de dépenses accumulées sont appliqués selon la
règle de leur ancienneté.»
Commentaire.
L'article 6 du projet de loi propose d'abord une modification de
concordance en lien avec le retrait effectué par l'article 1 du projet de
loi de la condition limitant le remboursement des taxes aux cas où le montant
des dépenses de mise en valeur réalisées est égal ou supérieur aux taxes
payées.
L'article 6
propose également une modification qui a pour objectif de permettre à un
producteur forestier ayant bénéficié de la possibilité de reporter un montant
de dépenses de mise en valeur inférieur à celui des taxes payées dans les cinq
années civiles ou dans les cinq exercices financiers précédant les
modifications apportées par le projet de loi, de demander un remboursement de
taxes pour ce montant. Le remboursement de taxes pour ce montant doit toujours
être demandé dans les cinq années civiles ou dans les cinq exercices financiers
suivant l'année civile ou l'exercice financier au cours duquel la dépense a été
réalisée.
Enfin, cet article
maintient le droit pour un producteur forestier de reporter le montant de
dépenses excédant celui des taxes foncières. De plus, il élimine la notion de
dernière année civile et de dernier exercice financier et intègre la notion
d'année civile donnée et d'exercice financier donné en concordance avec le
nouvel alinéa un de cet article afin de faciliter l'identification des
montants pouvant être reportés.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Des remarques? Sans quoi, nous allons
procéder à la mise aux voix. Cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
L'article 6 est adopté. M. le ministre, pour l'article 7.
M. Girard (Groulx) :
L'annexe 2 de ce règlement est remplacée par la suivante... Et il y a un
schéma que vous pouvez observer, et je ne tenterai pas de le lire.
Le Président (M. Simard) : Y
a-t-il des commentaires sur le schéma proposé?
M. Girard (Groulx) : C'est le
rapport de l'ingénieur forestier, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. L'article 7 est-il adopté?
M. Girard (Groulx) : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Nous en sommes donc à l'article 8, Disposition transitoire.
M. Girard (Groulx) : Les
dispositions des articles 1 à 3 s'appliquent à compter de l'année
civile 2022, dans le cas d'un particulier, et à un exercice financier qui
se termine après le 31 décembre 2021, dans le cas d'une personne morale.
Commentaire. L'article 8 du projet de loi
vise à prévoir l'année civile ou l'exercice financier, selon le cas, à partir
duquel s'appliqueront les modifications prévues aux articles 1 à 3 du
projet de loi.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques? L'article 8 est-il adopté?
M. Girard (Groulx) : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Nous changeons donc d'onglet. Nous en sommes rendus à la section
Communication de renseignements pour la recherche. Il s'agit de
l'article 21.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : 59.
Le Président (M. Simard) : 57,
chers collègues, pour notre version à nous. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Merci. Ah!
oui. O.K.
«Chapitre V
«Communication de l'enseignements
«Loi sur l'administration fiscale».
Article 21 :
La Loi sur l'administration fiscale (chapitre A-6.002) est modifiée par
l'insertion, après l'article 69.5, du suivant :
«69.5.0.1.
L'Institut de la statistique du Québec peut, sans le consentement de la
personne concernée, communiquer à des
fins de recherche à un chercheur lié à un organisme public, au sens du
paragraphe 2° de l'article 2.2 de
la Loi sur l'Institut de la statistique du Québec (chapitre I-13.011), un
renseignement obtenu en vertu du paragraphe kdu deuxième alinéa de l'article 69.1 pour
l'application de l'article 2.1 de la Loi sur l'Institut de la statistique
du Québec et désigné à cette fin par le gouvernement en vertu de
l'article 13.1[...].
«Pour l'application du premier alinéa,
l'Institut de la statistique du Québec doit, avant de communiquer un
renseignement à un chercheur lié à un organisme public, s'assurer que les
conditions suivantes sont remplies :
«1° l'objectif de la recherche ne peut être
atteint que par la communication de ce renseignement;
«2° il est déraisonnable d'exiger du chercheur
qu'il obtienne le consentement de la personne concernée;
«3° la communication et l'utilisation du
renseignement dans le cadre de la recherche ne sont pas préjudiciables à la
personne concernée et les bénéfices attendus de la recherche sont dans
l'intérêt public;
«4° le renseignement sera utilisé de manière à
en assurer la confidentialité;
«5° le renseignement est nécessaire à la
recherche.»
Le nouvel article 69.5.0.1 de la Loi sur
l'administration fiscalepermet à l'Institut de la statistique du Québec
de communiquer, sans le consentement de la personne concernée, à un chercheur
lié à un organisme public un renseignement obtenu de Revenu Québec en vertu du
paragraphe k du deuxième alinéa de l'article 69.1 de cette loi dans la
mesure où ce renseignement est désigné à cette fin par le gouvernement en vertu
de l'article 13.1 de la Loi sur l'Institut de la statistique du Québec. Ce
nouvel article 69.5.0.1 prévoit également les règles applicables à une
telle communication.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Des remarques concernant
l'article 21?
M. Leitão :
Oui, M. le Président. Donc, ici, on parle de... donc, de données, de
l'information de nature fiscale. C'est ça? Donc, ce n'est pas d'autres types de
données, je ne sais pas, de l'information médicale ou quoi que ce soit? Non?
Ici, c'est spécifiquement les données de nature fiscale?
• (18 h 30) •
M. Girard
(Groulx) : C'est les données de Revenu Québec.
M. Leitão :
C'est ça.
M. Girard
(Groulx) : Alors, pour revenir à ce qu'on fait à l'Institut de la
statistique du Québec, c'est-à-dire qu'on a des banques de données administratives
du gouvernement qui sont mises... centralisées ou à la disponibilité de
l'Institut de la statistique du Québec, qui sont disponibles pour les
chercheurs publics. Alors, ce sont des données administratives du gouvernement,
disponibles pour des chercheurs publics dans un environnement sécurisé qu'on appelle les CADRISQ, sous la responsabilité de
l'Institut de la statistique du Québec. Et évidemment ces données sont protégées au niveau de la confidentialité. Elles
sont soit dépersonnalisées ou — c'est
quoi, le terme? — déanonymisées
ou dépersonnalisées. Et elles sont disponibles pour les chercheurs publics dans
un environnement sécurisé qu'on appelle les CADRISQ, et il y en a actuellement
cinq : il y en a une à l'Université de Montréal, une à l'Université de
Sherbrooke, une à l'Université McGill et deux dans les locaux de l'ISQ.
M. Leitão : Très
bien. Et la notion de chercheur lié à un organisme public, bon, il y a les
universités que vous venez de mentionner,
mais est-ce que d'autres chercheurs qui ne seraient pas nécessairement liés à
ces universités-là, mais à d'autres
universités ou d'autres institutions d'enseignement supérieur... est-ce qu'ils
seraient aussi éligibles? C'est-à-dire, la question que j'ai, en fin de
compte, c'est : C'est quoi, la définition d'un chercheur lié à un
organisme public?
M. Girard
(Groulx) : O.K. Juste pour rappeler, là, présentement, on a les
données du ministère de l'Éducation, on a les données de la Santé et Services
sociaux, Régie de l'assurance maladie, on a l'Éducation et maintenant on aura
les données de Revenu Québec.
O.K. Là, vous, votre
question, c'est : Qui est un chercheur public?
M. Leitão :
C'est ça, un chercheur lié à un organisme public.
M. Girard
(Groulx) : Là, les règles de l'ISQ sont approuvées par la Commission
d'accès à l'information, qui surveille les règles. Qui est un chercheur public?
M. Leitão : Bon,
par exemple, là, là, l'Université Concordia, par exemple, ça n'a pas été
mentionné, mais je présume aussi que les...
M. Girard
(Groulx) : Oui, oui. Mais ce que j'ai... ce que j'ai nommé, c'est les
lieux où les CADRISQ sont. Alors, par exemple, un chercheur de l'Université de
Montréal pourrait utiliser la CADRISQ de l'Université McGill, O.K.,
ça, c'est le... parce que ce sont des centres de... où la sécurité de
l'information est extrêmement serrée. En fait, on a même eu des gens qui
trouvent que c'est trop sécurisé. Mais, ensuite, qui sont les personnes nommées
ou désignées par l'Assemblée nationale? Les personnes morales de droit public.
Non, ça, ce n'est pas la... Est-ce que quelqu'un de l'Institut de la
statistique du Québec pourrait répondre à la question : Qui est un
chercheur public? M. Hudon?
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Alors, M. Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci M. le Président.
Alors, la définition de qu'est-ce qu'un chercheur lié à un organisme
public se retrouve dans la loi sur l'ISQ, plus précisément à
l'article 2.2. Je peux vous en faire la lecture si vous voulez, ce n'est
pas très long. Donc, on dit à 2.2, le paragraphe 2° :
«2° un chercheur est
lié à un organisme public dans les cas suivants :
«a) il fait de la
recherche pour cet organisme dans le cadre d'un contrat de travail ou de
service conclu avec celui-ci — le cas des universités, c'est un bon
exemple; et
«b) lorsque
l'organisme est un établissement visé par la Loi sur les services de santé et
les services sociaux ou la Loi sur les services de santé et services sociaux
[par] les autochtones cris, il est un médecin, un dentiste ou un pharmacien
exerçant sa profession dans un centre exploité par cet établissement.» Et le
troisième cas, c'est dans les cas qui seraient déterminés par le ministre par
règlement, et, à ma connaissance, il n'y en a pas actuellement.
M. Leitão :
O.K. Donc, c'est quand même relativement large comme définition.
M. Girard
(Groulx) : Bien, c'est soit une agence gouvernementale ou
universitaire.
M. Hudon
(Alain) : Il faut que ça soit lié à un organisme public.
M. Leitão : C'est ça, oui, mais
ce n'est pas limité aux universités.
M. Girard
(Groulx) : Non.
M. Leitão :
O.K., très bien. O.K., ça, c'est une chose. L'autre question que j'ai, c'est...
Bon, on parle des conditions qui doivent être remplies, très bien, protéger la
confidentialité, tout ça, tout ça, mais, par exemple, la cinquième condition,
que le renseignement est nécessaire à la recherche, est-ce que c'est l'ISQ qui
va faire cette détermination-là? Est-ce que c'est l'ISQ qui va déterminer si le
renseignement qui est demandé est vraiment nécessaire?
Ça veut dire... Je pense que ça met pas mal d'influence... je ne veux pas dire
pouvoir, mais d'influence à l'ISQ.
M. Girard (Groulx) :
Bien, si on a des protocoles de recherche, là, le chercheur qui vient accéder à
ces banques de données là signe un protocole de recherche avec l'ISQ, et
évidemment ça permet de centraliser la requête de demande d'information, là,
plutôt que d'aller puis d'essayer de faire une entente avec la RAMQ, puis le
ministère du Revenu, puis etc. Alors,
effectivement, le renseignement est nécessaire à la recherche. C'est-à-dire
qu'on ne donnera pas accès à des renseignements qui ne sont pas
nécessaires à la recherche.
M. Leitão :
Mais ça veut dire... Le chercheur peut dire qu'il a besoin de telle information
parce que c'est nécessaire pour sa recherche, et l'ISQ pourrait dire que...
bien non, j'ai regardé ton projet recherche et je ne pense pas que ce soit tellement
pertinent.
M. Girard
(Groulx) : C'est un pouvoir de l'ISQ.
M. Leitão :
C'est un pouvoir de l'ISQ?
M. Girard (Groulx) : Oui, mais sous la... tout le... voyons, la
supervision de la commission à l'accès de l'information.
M. Leitão :
Donc, si jamais il y avait un différend ou le chercheur dit : Moi, j'ai
besoin de cette information, l'ISQ dit : Bien non, je ne pense pas que
c'est vraiment pertinent pour votre projet de recherche, ultimement, on
pourrait aller à la Commission d'accès à l'information pour une espèce de...
pour arbitrer cette...
M. Girard
(Groulx) : Je ne suis pas convaincu, non.
M. Leitão :
Non?
M. Girard
(Groulx) : Non, c'est un pouvoir de l'ISQ.
M. Leitão :
Donc, l'ISQ a le dernier mot?
M. Girard
(Groulx) : Exactement.
M. Leitão :
O.K. Je les connais bien. Je ne pense pas que ça soit un problème, mais on peut
avoir cette situation où, des fois...
M. Girard
(Groulx) : Bien, c'est-à-dire qu'effectivement I'ISQ peut refuser
l'accès à des banques de données, mais ce n'est pas le... La raison qu'on donne
ces pouvoirs-là à l'ISQ, c'est pour avoir une recherche de meilleure qualité au
Québec. Les meilleures données permettent aux chercheurs d'avancer la recherche...
meilleures recherches, meilleures données, meilleures politiques publiques au
bénéfice de tous. Maintenant, l'ISQ fait tout ce travail pour donner un accès aux données administratives du gouvernement
aux chercheurs publics. Alors, le but, c'est de donner... Le but, c'est
de favoriser l'accès aux données et non pas de le restreindre, mais le pouvoir
d'évaluer si le renseignement est nécessaire, il appartient à l'ISQ et non au
demandeur.
M. Leitão :
O.K., et il n'y a pas de processus, disons, d'appel si jamais il y a un
différend.
M. Girard
(Groulx) : Pas à ce que je sache, non. La réponse, c'est non.
M. Leitão :
O.K. Ce serait peut-être intéressant de prévoir ça, mais... O.K. J'avais une
autre question, mais là ça m'a un peu... Ah
oui! Donc, l'ISQ transmet ces renseignements-là, enfin, qu'on juge que c'est
pertinent, et tout ça...
M. Girard (Groulx) : Mais ne transmet pas... donne accès, dans un
environnement sécurisé, aux banques de données.
M. Leitão :
O.K., mais on ne parle pas ici de vendre ces données-là.
M. Girard
(Groulx) : Non.
M. Leitão :
C'est vraiment donner accès aux données dans le cadre d'un projet de recherche,
ce n'est pas une activité, disons, une source de revenus pour l'ISQ. L'ISQ ne
va pas chercher des revenus additionnels avec cette activité- là.
M. Girard
(Groulx) : Non.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Hudon?
M. Girard (Groulx) : Ça va nous
prendre quelqu'un...
M. Hudon (Alain) : Je n'ai pas
l'information actuellement. Je vais vérifier.
M. Leitão : Il se pourrait
qu'il y ait des frais pour, je ne sais pas, moi, couvrir...
M. Girard (Groulx) : Ah! mais
il peut y avoir des frais administratifs, là.
M. Leitão : Oui, mais ça, on
comprend, mais est-ce que ce n'est pas...
• (18 h 40) •
M. Girard (Groulx) : Ce n'est
pas une activité...
M. Leitão : ...une activité
commerciale?
M. Girard (Groulx) : Non, non.
M. Leitão : Très bien, parce qu'il y a un de vos collègues
qui a déjà mentionné à un moment donné que l'État détient beaucoup d'information et que cette
information-là pourrait être... Je pense que ses termes étaient «une mine
d'or».
M. Girard (Groulx) : Je pense
que... Non, mais c'était une référence aux données de la santé.
M. Leitão : C'est ça.
M. Girard (Groulx) :
Effectivement, les compagnies privées sont intéressées par les données de la
santé, et puis il y a tout un projet de loi relié aux données de la santé qui
est en cours.
M. Leitão : C'est ça, ici, on
parle...
M. Girard (Groulx) : Ici, on
donne accès aux données administratives. Les pouvoirs ont déjà été donnés à
I'ISQ pour les données administratives du réseau de la santé et de la RAMQ,
mais on ne parle pas de protocole de recherche de compagnies pharmaceutiques
ici, là.
M. Leitão : Oui, je comprends. O.K.,
très bien. Il peut y avoir des frais ou pas, peut-être ça dépend de la
complexité de la requête, je ne le sais pas.
M. Girard (Groulx) : Très bien,
je reconnais mon gouvernement, le coût des services est facturé.
M. Leitão : O.K. Donc, c'est
ça, le coût de préparer cette information-là et de la transmettre aux
chercheurs, donc, ce n'est pas gratuit.
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Leitão : O.K.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'article 21?
M. Leitão : Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) :
L'article 21 est-il adopté? Adopté sur division. C'est bien noté. Bien,
avant de procéder, j'aurais besoin, comme tout à l'heure, d'obtenir de votre
part deux petits consentements, le premier afin que le ministre puisse
présenter un amendement qui introduit un intitulé d'un chapitre puisque l'étude
des intitulés, comme vous le savez, s'effectue normalement à la fin du projet
de loi. Donc, y aurait-il consentement à cet égard? Consentement. Et j'aurais
également besoin d'un consentement afin qu'un seul amendement puisse introduire
à la fois un intitulé de chapitre et un
article car cela aurait dû être normalement présenté dans deux amendements. Y
aurait-il consentement à cet effet? Consentement. Alors, M. le ministre,
concernant l'article 112.1.
M. Girard (Groulx) : Merci.
Chapitre XI.1 et article 112.1, article 51.1 de la Loi sur
l'Agence du revenu du Québec.
Insérer, après l'article 112 du projet de
loi, le chapitre suivant :
«Chapitre XI.1
«Services
administratifs
«Loi sur l'Agence du
revenu du Québec».
112.1.
L'article 51.1 de la Loi sur l'Agence du revenu du Québec
(chapitre A-7.003) est modifié :
1° par le
remplacement de ce qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa par ce
qui suit :
«51.1. L'agence peut
fournir à un organisme public, à l'Assemblée nationale ou à une personne nommée
ou désignée par l'Assemblée nationale pour exercer une fonction en relevant,
les services administratifs suivants :»;
2° par l'insertion,
après le paragraphe 1° du deuxième alinéa, du paragraphe suivant :
«1.1° une personne
morale de droit public;».
Commentaire.
L'article 51.1 de la Loi sur l'Agence du revenu du Québec prévoit que
l'Agence du revenu du Québec peut fournir à
certains organismes publics des services administratifs. Le deuxième alinéa de
cet article prévoit qu'un organisme public visé à l'article 4 de la
Loi sur les contrats des organismes publics et toute autre personne ou toute
autre entité désignée par le gouvernement sont des organismes publics pour
l'application de l'article 51.1 de la Loi sur l'Agence du revenu du
Québec.
Est-ce que je dois
poursuivre à la page suivante? Ça fait partie des explications? Oui.
L'amendement proposé
vise à ce que Revenu Québec puisse fournir des services administratifs à
l'Assemblée nationale ainsi qu'à une personne nommée ou désignée par
l'Assemblée nationale pour exercer une fonction en relevant. Cet amendement
vise également à ajouter à titre d'organisme public une personne morale du droit public. Ainsi, Revenu Québec pourra fournir
des services administratifs qui étaient auparavant sous la
responsabilité du Centre de services
partagés du Québec à l'Assemblée nationale, à une personne nommée ou désignée
par l'Assemblée nationale ou à une personne morale de droit public sans
qu'une désignation par le gouvernement soit nécessaire.
Je vous donne
l'intuition, M. le Président?
Le Président
(M. Simard) : Avec plaisir.
M. Girard (Groulx) : Revenu Québec assume des fonctions qui étaient
autrefois au Centre de services partagés et, en vertu de ces responsabilités, Revenu Québec doit pouvoir remplacer
ce... Revenu Québec peut être partie au contrat visant à fournir les
services administratifs.
Le Président
(M. Simard) : Merci. Y aurait-il des commentaires? M. le député
de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Oui, O. K. Alors, on parle de quel type de services administratifs?
M. Girard
(Groulx) : Les services de courrier.
M. Leitão :
De courrier.
M. Girard
(Groulx) : Voulez-vous ajouter une précision, monsieur... madame?
Excusez-moi, je suis fatigué.
Le Président
(M. Simard) : ...
Mme Forget (Johanne) : Johanne Forget. En fait, la liste des services
administratifs se trouve à l'article 51.1 de la loi sur l'agence.
On parle des services de numérisation, de messagerie, d'entreposage, de
courrier, d'impression.
M. Leitão :
O.K., je comprends et je pense que ce n'est pas une mauvaise idée du tout, mais
là il me semble qu'on revient un peu à ce
qui existait avant, non? Ce type d'activité là, de services, à un moment donné,
c'était envoyé au CSPQ, au Centre de services partagés. Bon, le CSPQ, il
y a toute une histoire autour de ça. Et alors là, maintenant, si j'ai bien
compris, on revient, là, à ce qui existait avant. C'est bien ça?
Mme Forget
(Johanne) : Bien, en fait, au moment où on a aboli le Centre des
services partagés, on a... ça a été transféré à Infrastructure Québec. Le
Centre de services partagés à Infrastructure Québec, ça, c'est en 2010... en
2020, c'est arrivé.
M. Leitão :
C'est plus récent, oui, c'est ça.
Mme Forget
(Johanne) : Et, à ce moment-là, la loi de 2020 a fait en sorte que ces
services-là soient transférés à Revenu Québec, et il y avait une disposition
qui permettait à Revenu Québec de continuer les contrats du Centre de services
partagés et, parmi ces contrats-là, bien, il y avait des contrats avec des
organismes publics, mais il y avait des contrats aussi avec des municipalités,
notamment, ou des personnes nommées en vertu de l'Assemblée nationale, et le
texte de loi ne permet à Revenu Québec que de fournir des services aux
organismes publics. Donc, au moment de renouveler les contrats avec des
organismes qui ne sont pas des organismes publics, bien, il faut modifier la
loi parce qu'on est dans une impasse, donc, pour renouveler certains contrats
et pour faire des nouveaux contrats.
M. Leitão :
Il fallait...
Mme Forget (Johanne) : Faire cette
modification-là.
M. Leitão : ...faire
cette modification-là, O.K., eh oui, parce que, là, pour ces types de services
là, je pense que l'Agence du revenu a quand même une expertise et des moyens
humains et techniques de le faire. Donc, oui, je n'ai pas d'objection du tout,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres commentaires? Conséquemment, est-ce que l'amendement
introduisant l'intitulé du chapitre XI.1 et l'article 112.1 est
adopté? Adopté. Nous passons donc au bloc 3.
M. Girard (Groulx) : Je vais vous
proposer de suspendre, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Nous
suspendons.
(Suspension de la séance à 18 h 50
)
(Reprise à 18 h 53)
Le
Président (M. Simard) : Très
bien. À ce stade-ci, nous sommes en mesure de reprendre nos travaux. M.
le ministre, je crois que vous souhaitiez nous déposer une motion.
M. Girard (Groulx) : ...la
complexité du bloc 3, M. le Président, je vous proposerais qu'on l'attaque
dans sa perspective d'ensemble, et donc qu'on ajourne.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Est-ce que j'en déduis qu'il y a une motion d'ajournement de nos travaux
que vous souhaitez déposer?
M. Girard (Groulx) : Il faut
déposer une motion?
Le
Président (M. Simard) :
Bien, en fait, verbalement, là, ça se fait verbalement, c'est bien ça, et elle
est adoptée?
M. Girard (Groulx) : Consentement.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Alors, conséquemment, nous ajournons nos
travaux. Au plaisir de vous revoir et merci à nouveau pour votre précieuse
collaboration.
(Fin de la séance à 18 h 54)