(Dix-neuf heures trente-huit
minutes)
Le Président (M. Simard) : Chers
collègues, bonsoir à toutes et à tous. Merci pour votre présence. Je constate
que nous avons quorum. Nous pouvons donc ouvrir nos travaux.
Comme vous le savez, notre commission est réunie
afin de poursuivre l'étude du projet de loi n° 219, Loi
concernant un immeuble situé sur la rue University à Montréal.
Mme la secrétaire, bonsoir. Y aurait-il des
remplacements que vous souhaitez nous annoncer?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Asselin
(Vanier-Les Rivières) est
remplacé par M. Lemieux (Saint-Jean);
M. Barrette (La Pinière) est remplacé par M. Arcand (Mont-Royal—Outremont);
M. Marissal (Rosemont) est remplacé par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion); et M. Ouellet (René-Lévesque) est remplacé par M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
Reprise du débat sur la motion proposant
d'entendre la Société Saint-Jean-Baptiste
Le Président (M. Simard) : Alors,
bienvenue à ces nouveaux collègues. Hier soir, au moment de suspendre nos
travaux, le député de Matane-Matapédia débutait, en fait, son argumentaire sur
une motion qu'il nous avait présentée. Alors, monsieur, à vous la parole.
M. Pascal Bérubé (suite)
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. C'est un plaisir renouvelé et surtout une nécessité d'être ici ce
soir pour un projet de loi important, un projet de loi pour lequel nous sommes
contre, et, suite aux travaux d'hier et aux différents articles qui ont été
rédigés à cet égard, de plus en plus de gens sont contre. Je peux en témoigner.
• (19 h 40) •
Donc,
résultat des... en fait, résumé des épisodes précédents. Le gouvernement libéral, en 2018, souhaite faire adopter, en fin de session parlementaire, on était
en juin, un projet de loi privé qui vise essentiellement à transférer
l'ancien Hôpital Royal Victoria, un grand
nombre de bâtiments, une partie du mont Royal, à l'Université McGill. S'ensuit l'élection, nouvelle administration. Je m'étais dit, peut-être naïvement, que jamais
on ne retrouverait pareille bravade de notre patrimoine collectif. Je me suis trompé. Non seulement le
gouvernement actuel de la CAQ y souscrit, mais, en plus, il veut l'accélérer.
Alors, hier, la démonstration que je vous ai
faite, c'est que c'est important, au plan patrimonial, au plan écologique, au
plan de la consultation démocratique, au plan linguistique. Tous ces enjeux
sont importants. Ce n'est pas qu'un simple transfert immobilier. Les impacts
sont importants pour la ville de Montréal et pour le Québec. Et, à travers une
motion préliminaire qu'on avait amorcée, bien, je souhaitais aborder le thème
suivant, celui du patrimoine. Je vous ai parlé de la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
Et l'actualité d'aujourd'hui me permet de faire
le parallèle suivant. Il est pour le moins ironique, M. le Président, que le
premier ministre du Québec, flanqué de la ministre de la Culture, annonce ce
qui se veut un legs, les Espaces bleus, des espaces de patrimoine qu'on
trouvera dans chacune des régions du Québec et qui mettront en valeur
l'architecture, la culture, l'histoire, la singularité de chacune des régions.
Et le premier ministre, qui est très sensible au legs qu'il va laisser,
pourtant, il nous a quand même annoncé qu'il souhaitait un deuxième mandat,
souhaite vraiment que ça se fasse en respect de la mémoire québécoise.
J'ai écouté toute la conférence de presse et je
me suis dit : N'y a-t-il pas là un paradoxe que, simultanément, on soit à
étudier un projet qui vise essentiellement, et je vais utiliser un terme qui
peut paraître fort, mais brader un patrimoine collectif considérable, un ancien
hôpital, construit avec des fonds publics, des fonds de la population de
Montréal, qui a une vaste histoire, dans un lieu très stratégique de Montréal,
très important, à très grande valeur, ce bâtiment qui a une mission,
historiquement, qui est celle de soigner, celle de porter assistance? On
retrouve également des bâtiments de grande valeur qui sont situés à un endroit
du centre-ville de Montréal qui suscite la convoitise, M. le Président, et on
retrouve également une partie du mont Royal, un joyau inestimable.
Alors,
pendant qu'on annonce, avec une émotion difficilement dissimulée, les Espaces
bleus, bien, je voudrais dire que les
vrais bleus qui sont devant vous, à travers moi, vont vous parler de c'est
quoi, le patrimoine, et c'est quoi, les gestes qui comptent lorsqu'on
est vraiment sérieux en cette matière. Et on ne peut pas, d'un côté, annoncer
qu'on va magnifier le patrimoine, on va le mettre en vitrine, on va le mettre
en valeur, on va faire découvrir à la population du Québec des richesses
qu'elle ne soupçonne peut-être même pas, et qu'on a, à portée de main, un
patrimoine, des bâtiments, une histoire, des opportunités qu'on décide de
laisser aller à la faveur d'un projet de loi privé qui est discuté un peu en
catimini. C'est la moindre des choses.
Et, pour s'assurer que ça ne fasse pas trop de
bruit, le titre même du projet de loi est, quant à moi, une injure à ce qu'on
va faire, un projet de loi sur un bâtiment qu'on retrouve sur la rue
University. Quel bâtiment? Ah! il faut deviner. Il y a un bâtiment qui va faire l'objet
d'une transaction importante, qui aurait dû faire l'objet de
consultations, et qui se retrouve aujourd'hui entre les mains des
parlementaires, et qui fait l'objet d'un consensus non pas de la population de ce secteur de Montréal, non pas de
la communauté universitaire, non pas de la communauté... du monde
communautaire et social de Montréal, oh que non, M. le Président, mais de deux
formations politiques, le Parti libéral du
Québec, qui la ramène avec ce projet de loi, et la Coalition avenir Québec,
soucieuse d'assurer la continuité, qui non seulement approuve ce projet
de loi, mais, croyez-le ou non, veut l'accélérer.
Et les questions que j'ai évoquées hier, elles
sont toujours d'actualité ce soir, M. le Président. La question de l'équité...
Comment se fait-il que le gouvernement du Québec décide de confier à
l'Université McGill, grande université qui fait notre fierté, une université
particulièrement riche lorsqu'on la compare aux autres universités à charte et
au réseau de l'Université du Québec, une université très riche... à qui on fait
un cadeau de pas moins de 1 milliard de dollars. Et, qui plus est, dans l'entente
initiale, on rajoute, un peu comme la corbeille de la mariée, 37 millions
supplémentaires pour accompagner le labeur que ça prendra pour accueillir un
tel patrimoine dans le déjà gigantesque campus de l'Université McGill. À sa
face même, ce projet de loi est non seulement contestable, il est éminemment
questionnable. Et, si d'aventure, le Parti libéral du Québec et la Coalition
avenir Québec persistaient dans la voie d'être les fossoyeurs de ce patrimoine,
bien, au moins, ça ne sera pas faute d'en avoir parlé avant.
Les groupes qui ont participé hier, au nombre de
deux, mais particulièrement le deuxième, ont rapidement compris qu'autour de
cette table une seule formation politique défendait les intérêts de ceux qui y
voient autre chose, ceux qui ont de la créativité, ceux qui voient qu'il y a
une crise du logement à Montréal, ceux qui voient que les organismes
communautaires pourraient bénéficier d'une créativité pour le bien commun.
C'est ce qui doit nous guider. Le bien public doit servir au bien commun. C'est
tout simple comme ça.
Sinon, qu'est-ce qui va arriver? Bien sûr, McGill
nous assure qu'ils vont prendre bien soin du patrimoine, tel un héritier qui
reçoit un lot important, disant : Soyez rassurés, il n'y a personne de
mieux placé que moi pour faire fructifier ce que vous m'avez donné. Bien, je ne
suis pas si convaincu que ça, M. le Président, que c'est la bonne chose à
faire, parce que le message que ça envoie, quand c'est le gouvernement du
Québec, là, il y a le ministre du gouvernement du Québec qui est désigné pour
être autour de la table... quand le gouvernement du Québec décide de faire un
cadeau de 1 milliard de dollars et qu'il fait le choix de McGill, ça veut
dire qu'il ne fait pas le choix de l'Université de Montréal, il ne fait pas le
choix de l'UQAM, l'Université du Québec à Montréal, il ne fait pas le choix de
Concordia.
Et la même logique s'applique également dans le
domaine collégial simultanément. Quand on choisit d'envoyer 50 millions
supplémentaires au collège Dawson de Montréal, le plus populeux de tous les
collèges au Québec, 8 000 étudiants à temps plein,
11 000 avec le temps partiel, bien, je me mets à la place des
collègues de l'Assemblée nationale qui ont des collèges sur leur territoire,
que ça soit à Valleyfield, que ça soit à Montréal, que ça soit à Matane.
Comment se sentent-ils? Est-ce qu'ils doivent accepter que cette hégémonie en
cours de l'Université McGill se poursuive avec l'aide de certains
parlementaires?
Vous savez,
j'ai fait l'exercice hier d'informer
chacun des collèges du Québec de ce qui se passait présentement, et certains journalistes, qui n'étaient pas au
courant de l'exercice, mais qui s'intéressent pas à peu près. Je veux les saluer parce qu'ils sont nombreux, ce soir, à nous
écouter. Ils vont bien prendre note de chacun de nos propos. Les miens,
vous me connaissez, M. le Président, je les assume depuis 14 ans ici,
à l'Assemblée nationale. Ce n'est pas différent en public et en privé. Je veux
que les gens qui nous écrivent, et qui nous écoutent surtout, soient conscients
d'une chose : ce n'est pas un projet de
loi banal où l'opposition s'oppose. Il y a là une nécessité. Il y a un devoir
de mémoire. Il y a un sens des responsabilités. Il y a une volonté de ne
pas laisser faire les choses telles qu'elles sont prévues.
Je sais que certains parlementaires estimaient
que c'était une assignation à siéger qui n'était pas tellement contraignante,
que ça irait rapidement, qu'il y aurait peu de questions, qu'on pourrait
s'envoyer des signaux entre le parti qui propose et le parti qui appuie, parce
que, là, il y a une certaine collaboration, quand même. Si c'est le Parti
libéral qui propose le projet de loi n° 219, c'est la CAQ qui l'attend,
parce que, dans le projet de loi n° 66, pour lequel on n'a pas voté, bien,
se retrouve une liste de 200 projets d'accélération en économie, un seul
dans le domaine universitaire. Lequel? Oui, M. le Président, vous l'avez
deviné, celui du Royal Victoria, tout comme dans le domaine collégial, un seul.
Lequel? Le collège Dawson.
• (19 h 50) •
Alors, il y a là une tendance. Les deux ont
quelque chose en commun. Les deux font l'objet d'une priorisation des deux derniers gouvernements et les deux contribuent à
envoyer un message très fort au plan linguistique. Le message que ça
envoie à McGill, M. le Président, c'est que la langue de prestige, c'est
l'anglais. Pour les fonds de recherche, pour les immobilisations, pour le
fonctionnement, c'est à McGill que ça se passe, pas parce qu'ils reçoivent plus
de dons par leurs anciens étudiants, oh non,
parce que le gouvernement du Québec, il dit : Ce n'est pas encore assez,
on va vous en donner plus, jusqu'à 1 milliard de dollars de plus,
encore une fois pas à l'UQAM, pas à l'Université de Montréal, pas à l'Université Concordia. Bien, c'est ça, le scandale de ce projet de loi là. C'est le
message qu'on envoie.
J'ai croisé le ministre responsable de la Langue
aujourd'hui. Devinez de quoi je lui ai parlé : Comment pouvez-vous être crédible en matière linguistique
lorsque les oeuvres parlent plus que les intentions, lorsqu'aujourd'hui,
sur la base de ce projet de loi, il faudrait, comme parlementaire, que je
regarde aller les choses en me disant : Je vais contribuer à céder une
partie importante du patrimoine du Québec et de Montréal à une université qui
est pleine comme un boudin?
C'est ça, la vérité.
Et je ne vous ai même pas parlé de ce que ça veut dire sur l'urbanisme à
Montréal, sur la dynamique des langues, sur, peut-être, ce vieux fantasme de
certaines personnes de recréer un véritable Golden Square Mile, où ça va se
passer en anglais, sous l'égide de l'Université McGill. Bien, c'est ça qui se
trame derrière ce
projet de loi. Ça ne fait pas longtemps qu'on peut l'étudier. J'ai été informé
hier matin que j'allais siéger là-dessus, mais je suis plutôt assidu sur
les lectures, et ce que j'ai compris, c'est que je n'étais pas seul à me poser
ces questions. Plus de 50 groupes, M.
le Président, 50 groupes sérieux, engagés, qui ne sont pas des personnes
intéressées, qui sont épris de patrimoine, de justice sociale, de participation
démocratique, qui nous disent : Ne faites pas ça parce qu'on ne pourra pas
réparer après.
Puis ce que vous ne
voyez pas dans le projet de loi, c'est que ça donne une latitude de McGill de
faire un peu de spéculation avec ça. Ce n'est pas pour ça, là, ce projet-là. Ce
n'est pas parce que ce site est abandonné depuis quelques années qu'il faut le
donner à une institution sous prétexte qu'elle est voisine. Faisons preuve de
créativité, assurons-nous de donner à ce site une vocation à la hauteur des
pionnières et des pionniers qui l'ont érigé, qui y ont soigné des gens, qui ont
aidé les plus nécessiteux pendant des décennies. Voilà une vocation noble et
normale pour un site comme celui-ci.
Je ne blâme pas
l'Université McGill de vouloir mettre la main là-dessus. C'est un cadeau
inespéré. Imaginez, M. le Président,
l'Université McGill, y voyant son compte, avait même offert à l'origine de
payer jusqu'à 700 millions. Qu'est-ce
que le gouvernement du Québec a dit? Non, non, non, on ne paie pas, c'est un
cadeau. C'est indécent, M. le Président.
La grande Université Laval, université à charte, à quelques kilomètres d'ici,
je ne sais pas comment que la rectrice se sent lorsqu'elle voit ça, elle
qui était avec le premier ministre du Québec cet après-midi. Je ne sais pas
comment le recteur de l'UQAM se sent, le réseau UQ, les collèges du Québec,
créés il y a 53 ans par Daniel Johnson père.
Je ne le sais pas,
mais moi, je sais comment je me sens aujourd'hui comme parlementaire. Et vous
comprendrez que, ce soir, j'ai encore bien des choses à dire sur cette
injustice et je ne manquerai pas de rappeler à qui voudra l'entendre ce qui
s'est passé ici ce soir. Et on est encore plus nombreux qu'hier à écouter, des
gens de partout, des étudiants, des analystes, des avocats, des fiscalistes,
des journalistes, des amants du patrimoine, des Montréalais engagés, des
candidats à l'élection municipale, des jeunes, des plus âgés, des nouveaux
arrivants, des gens qui habitent le quartier depuis 50 ans. Il y a de plus
en plus de personnes qui réalisent ce qui se passe, mais ça va prendre quelqu'un
qui va leur dire qu'est-ce qui se passe et qui le rapportera fidèlement.
Heureusement, les
réalités modernes font en sorte que ce qu'on dit est filmé et enregistré pour la
postérité et en temps réel. Bien, j'ose espérer que les propos que je dirai ce
soir auront aussi un impact sur la réflexion nécessaire des parlementaires. Je
l'ai dit hier, je le répète encore aujourd'hui, non seulement il n'est pas trop
tard pour abandonner ce projet de loi, c'est une nécessité absolue. En cette
journée où on annonce en grande pompe les Espaces bleus, on détourne le regard
et on laisse faire cette commission qui s'apprête, avec un vote de ceux qui le
souhaiteront, et ça ne sera pas notre cas, à laisser aller un élément... des
éléments importants de notre patrimoine dans une entente qui n'est pas,
certainement pas, en équation avec le bien commun et le bien public.
Tel est mon propos,
M. le Président. Vous me connaissez, je ne suis pas capable de le dire
autrement, mais c'est comme ça que je le sens. Et ce qu'on apprend est quand
même révélateur. Il aura fallu attendre hier avant d'entendre, pour la première
fois, le gouvernement du Québec, à travers la présente du Conseil du trésor, indiquer
qu'on souhaite que ça se fasse. Ça dit de quoi. Tu sais, quand on me dit :
Bien, nous sommes des nationalistes, mais, je veux dire, ça commence quand? Ce
nationalisme homéopathique, ils n'en mettent pas trop, bien, il se manifeste
dans les oeuvres plutôt que dans les intentions, et cette oeuvre-là n'est
certainement pas la plus réussie.
Alors, au risque... à
moins d'assumer totalement... d'assurer la continuité avec le gouvernement
précédent, et je terminerai là-dessus, ceux qui voulaient remplacer le parti
qui propose ce projet de loi les remplacent, finalement, mais font exactement
la même chose. Alors, en cette matière, oui, il y a continuité, mais il n'y a
pas beaucoup, pas beaucoup, de quoi se réjouir, et c'est, quant à moi,
franchement désolant.
Le Président (M.
Simard) : Merci à vous, cher collègue. Y aurait-il d'autres
interventions sur cette motion? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Vous êtes fin, M. le Président, mais non merci.
Mise
aux voix
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Cher collègue de Laurier, éventuellement, Mme la
présidente du Conseil du trésor... sans quoi nous allons procéder à la mise aux
voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M.
Bérubé :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Contre.
La Secrétaire :
Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Contre.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Contre.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cette motion est donc rejetée.
Étude détaillée
Alors, y aurait-il d'autres motions
préliminaires, sans quoi nous allons procéder à l'étape subséquente? Nous
allons entrer dans l'étude détaillée de ce projet de loi qui débute par un
préambule, un long préambule qui contient 27 alinéas
différents. Donc, l'étude d'un préambule, c'est comme l'étude d'un article. Les
mêmes modalités s'appliquent. Et nous avons convenu dans une discussion,
donc, antérieure à ces travaux qu'en vertu de l'article 245 nous allions
étudier ce préambule alinéa par alinéa. Est-ce bien cela que j'ai compris et
est-ce toujours valide?
M.
Bérubé : Oui, oui,
je voulais me prévaloir de l'article 245. Vous vous souvenez que j'ai dit ça.
Le Président (M. Simard) : Bien oui,
écoutez, comment vous oublier, cher collègue? Alors, voilà, Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, la parole vous appartient. Je sais que vous aurez, en cours de route,
un amendement à nous proposer, au 22e alinéa, je crois, ou quelque chose...
Mme Maccarone : Tout à fait. Vous
avez très bonne mémoire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : O.K. À ce
moment-là, on pourra peut-être débattre de cet amendement, mais rendus à ce 22e
alinéa.
Mme Maccarone : Excellent. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci
d'être là.
Mme Maccarone : Alors, on débute.
«Loi concernant un immeuble situé sur la rue
University à Montréal.
«Attendu que le Centre universitaire de santé
McGill, ci-après appelé le "CUSM", est propriétaire des lots rénovés 1 341 182 et 1 354 912
du cadastre du Québec, circonscription foncière de Montréal, ci-après appelés
l'"immeuble", acquis avec d'autres lots de l'Hôpital Royal Victoria,
ci-après appelé "Royal Victoria", aux termes d'un acte de cession,
ci-après appelé l'"acte de transfert", reçu par Angelo Febbraio,
notaire, le 26 mai 2020, sous sa minute
1627, et publié au Bureau de la publicité des droits de la circonscription
foncière de Montréal, le 26 mai 2020, sous le numéro
25 401 715.»
• (20 heures) •
Le
Président (M. Simard) :
Bien. Alors nous ouvrons les débats. Auriez-vous des commentaires, chers collègues, à formuler
sur l'intention ou l'intuition qui se cache derrière cet alinéa? Mme la présidente du Conseil du trésor non plus?
Mme LeBel : Non.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. Peut-on obtenir cet acte de cession?
Le Président (M. Simard) : Vous
adressez donc la question...
M. Bérubé : À travers vous, à
ceux qui l'ont. Alors, je présume qu'en préparant le projet de loi on a prévu
de nous donner l'acte de cession. Sinon, on ne pourrait pas continuer.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Mme la députée.
Mme Maccarone : À ce que je
vois, je pense que les membres qui sont ici pour nous accompagner, ils ont une
copie du document en question qu'ils peuvent peut-être déposer au Greffier ou
envoyer.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Alors, effectivement, nous
sommes en présence de différents représentants et de spécialistes auxquels on
pourrait peut-être ponctuellement, en fonction d'un consentement que vous
donneriez ultérieurement... donc, nous pourrions leur poser un certain nombre
de questions. Ce sera à vous d'en juger. Y a-t-il d'autres remarques sur ce
premier alinéa?
M. Bérubé :
J'en fais la demande, évidemment, là.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. C'est bien noté.
Mme Maccarone :
Et ce sera fait, M. le Président. Je pense que nous sommes seulement en train
d'avoir... qui est envoyé.
Une voix :
...
Mme Maccarone :
Oui, s'il vous plaît.
Le Président
(M. Simard) : S'il vous plaît, au secrétariat de la commission,
oui. Cela pourra donc être transmis, et aussi déposé, et mis sur Greffier.
Voilà, donc, tout y sera. Alors, je vous rappelle qu'on fera un vote final,
hein, à la fin de la lecture complète et entière du préambule.
Y aurait-il donc
d'autres remarques? Oui, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla :
Des questions de compréhension, M. le Président. Donc, ici, on nous dit, dans
le premier paragraphe, là, qu'il y a deux lots rénovés, avec leurs numéros
respectifs, là, qui sont cédés par l'Hôpital Royal Victoria au Centre universitaire
de santé McGill. Ça, si je comprends bien, ça fait... c'est une partie du site
du Royal Victoria? Première question.
Le Président
(M. Simard) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
M. Fontecilla :
Il y a combien de lots qui sont compris dans le site au complet?
Mme Maccarone :
C'est une bonne question. Peut-être, avec le consentement, M. le Président, on
peut demander à Me Bégin de prendre la parole?
Le
Président (M. Simard) : Y aurait-il consentement afin que Me
Bégin s'adresse à nous? Il y a consentement? Me Bégin, pour les fins de
notre procès-verbal, auriez-vous d'abord l'amabilité de vous présenter?
M. Bégin (Simon) : Simon Bégin, je suis directeur des affaires
juridiques de la Société québécoise des infrastructures...
Le Président
(M. Simard) : Bienvenue parmi nous.
M. Bégin
(Simon) : ...qui est impliquée et qui collabore avec le CUSM dans le
cadre du projet de loi.
Le Président
(M. Simard) : Nous vous écoutons.
M. Bégin (Simon) : Donc, il y a quatre lots, M. le Président, qui
forment tous les titres de propriété du CUSM, mais il y a seulement deux
lots qui sont affectés, qui sont concernés par le projet de loi.
Le Président
(M. Simard) : D'accord. Cher collègue.
M. Fontecilla :
Les deux lots qui ne sont pas concernés, ils appartiennent toujours à
Royal Victoria?
Le Président
(M. Simard) : Éventuellement, Me Bégin.
M. Bégin (Simon) : Oui. Donc, les quatre lots qui constituent le
site de l'Hôpital Royal Victoria appartiennent effectivement
au CUSM.
M. Fontecilla :
Les quatre lots appartiennent au CUSM, et, par ce projet de loi, on serait en
train d'en céder deux et... O.K. Les quatre appartiennent au CUSM, là. Et
pourquoi il faut régulariser deux sur quatre et non pas les quatre dans leur
totalité?
M. Bégin (Simon) : Oui. Donc, il y a effectivement... tout le site
au complet est constitué de quatre lots, et il y a seulement deux lots,
les deux qui ont été nommés dans le préambule, qui font l'objet d'une
restriction d'usage et de stipulations d'inaliénabilité et d'incessabilité, et
le projet de loi ne fait que corriger ces vices de type.
Le projet de loi, là, dans
votre question, vous demandez... il n'y a pas de transfert de propriété. Le
projet de loi n'est pas translatif de propriété, il ne fait que lever les
stipulations qui empêchent un transfert de propriété. Le transfert de
propriété, lui, se ferait éventuellement par une transaction sous seing privé.
M. Fontecilla : J'essaie de
comprendre vos propos, maître. Donc, il y aurait deux lots sur quatre qui sont
sujets à des restrictions, et les restrictions seraient qu'ils doivent être
utilisés uniquement à des fins de santé, de soins, et deux autres restants
n'ont pas ces restrictions-là. Est-ce que je comprends bien?
M. Bégin (Simon) : C'est exact.
M. Fontecilla :
Très bien. Et l'hôpital... les installations hospitalières, dans l'ensemble, se
situent uniquement sur ces deux lots-là, les deux lots qui concernent le
projet de loi?
M. Bégin (Simon) : Oui. Les
installations se situent sur l'ensemble du site. Donc, ils sont majoritairement
concentrés, les bâtiments, le long de la rue University, là, donc les deux lots
qui font l'objet de la donation, donc, de la restriction. Mais il y a des
bâtiments qui sont étendus sur l'ensemble du site.
M. Fontecilla : Je n'ai pas
d'autre question.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci à vous, cher collègue. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. Si vous le permettez, j'aimerais m'adresser à Me Bégin.
Le Président (M. Simard) :
Bien, toujours par l'intermédiaire de la présidence, bien sûr.
M. Bérubé : Par ricochet.
Le Président (M. Simard) : Par
ricochet. On est loin pour un ricochet, mais on se comprend.
M. Bérubé : Me Bégin que
j'ai déjà côtoyé dans d'autres instances, mais ça, je vous raconterai ça une
autre fois. Est-il juste, M. le Président, et là je m'adresse à vous, mais je
veux me rendre à Me Bégin, que cet article, en fait, qui vient d'être lu contribue à légitimer et à permettre une autre
utilisation des lieux que celle prévue initialement lorsque les fiers
pionniers et pionnières de cet hôpital ont...
Le Président (M. Simard) : Merci. Me
Bégin.
M. Bégin (Simon) : Oui. Donc, j'ai
déjà croisé, effectivement, le député de Matane-Matapédia au Parlement
étudiant. Il était le lieutenant-gouverneur, digne représentant de Sa Majesté.
M. Bérubé : Non, c'est faux. Je n'ai
jamais été lieutenant-gouverneur, c'est faux. Mais vous avez déjà été président
des Jeunes libéraux, c'est vrai.
Le Président (M. Simard) : On n'est
pas ici, là, pour présenter les C.V. des uns et des autres. Alors, je vous
rappelle à l'ordre. Me Bégin, nous vous écoutons.
M. Bégin (Simon) : Donc, la
question, c'est à savoir : Est-ce que le préambule a pour effet de
légitimer d'autres usages? Donc, le préambule ne fait référence qu'à la
transaction de 2000 entre... en vertu de laquelle le CUSM est devenu
propriétaire du site.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Je suis resté un peu sur
mon appétit. Cela permet une autre utilisation que celle prévue initialement.
Est-ce que le cas?
Le Président (M. Simard) : Me Bégin.
M. Bégin (Simon) : Le préambule, là,
le premier paragraphe dont on a lu... ne permet rien. Ce n'est qu'un allégué,
là, qui fait état du fait qu'il y a eu une cession des lots entre l'Hôpital
Royal Victoria et le CUSM, qui a été matérialisée en 2000 au registre foncier.
M. Bérubé : Donc, c'est un rappel de
ce qui s'en vient tantôt. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres interventions sur ce premier alinéa? Sans quoi, nous allons poursuivre
avec le deuxième. Mme la députée de... Oh! pardonnez-moi. M. le
député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand : Oui. La question à M. Bégin, que j'aimerais
bien comprendre, c'est que... Ce dont on parle, c'est qu'évidemment l'intention de McGill, c'est éventuellement de
prendre ces espaces du Royal Victoria pour en faire une faculté, éventuellement. Ce dont on parle, par
rapport à l'ensemble des lots qui sont là, ça représente quel
pourcentage du terrain ou de l'ensemble des lots? Est-ce qu'on a une idée de ce
que ça peut représenter éventuellement?
Le Président (M.
Simard) : Me Bégin.
M. Bégin
(Simon) : Il y a effectivement, là, des... envisagé qu'une partie du
site soit cédée à l'Université McGill. Je pense que Mme Mayes, là, qui est
la directrice générale du bureau de projet de requalification du site, pourra
peut-être nous donner... parce qu'il y a des notions de bâtiment, de superficie
de terrain. Ou peut-être qu'il y a quelqu'un qui serait mieux placé qu'un
avocat pour répondre à cette question.
Le Président (M.
Simard) : Alors, Me Bégin, la présidente du Conseil du trésor, cette
femme de chiffres, a des chiffres pour nous.
Mme LeBel :
Alors, bien que je sois avocate, effectivement, également, j'ai peut-être un
début de réponse pour vous, cher collègue, puis on pourra peut-être faire
compléter. Si on parle en termes de superficie de terrain, et là ça, ça
comprend les quatre lots dont on parlait, c'est 13 % de la superficie
totale qui serait éventuellement... Parce que je pense qu'il faut bien dire que
le projet de loi actuel ne cède pas, ne cède rien. Le projet de loi actuel ne
cède pas de terrain à personne. Ce que le projet de loi permet, c'est de lever
les restrictions pour éventuellement céder, effectivement, potentiellement à
McGill ou à d'autres projets qui devront être évalués par la SQI dans le plan
directeur qui sera présenté en consultation.
Donc, si on parle en
superficie de terrains, on parle de 13 % de la superficie totale des
terrains qui pourraient éventuellement... qui sont ciblés, présentement, par
McGill comme étant intéressants pour leur projet. Et, si on parle en termes de
bâtiments, c'est 35 % des bâtiments. Donc, c'est pour ça qu'il y avait des
différences, là, à faire.
• (20 h 10) •
Le Président (M.
Simard) : Très bien. M. le...
Mme LeBel :
Et la majorité des bâtiments, naturellement, qui concerneraient éventuellement
un projet pour McGill se retrouvent dans les deux lots concernés par le projet
de loi. Je ne sais pas si ça répond à votre question.
Le
Président (M. Simard) : M. le député de Matane-Matapédia... Enfin, pardonnez-moi, la parole
appartenait au député de Westmount...
M.
Arcand :
Oui. Je veux simplement terminer cette intervention en rappelant un article de
2014, donc on parle de quelque chose il y a sept ans, dans lequel on parlait,
entre autres, du Royal Victoria et on parlait de... que le Royal Victoria était
menacé de devenir... et le Royal Victoria et l'Hôtel-Dieu de Montréal, des
fantômes urbains. Et donc, sept ans plus tard, on n'a pas encore procédé à une
amélioration de ce qui se passe sur ces terrains-là.
Et en 2014...
j'aimerais juste rappeler encore une fois cet article, que vous pouvez
retrouver dans La Presse, parce qu'hier le député de Matane
n'a pas arrêté de dire qu'il ne comprenait pas pourquoi Montréal n'était pas
plus impliquée que ça. Vous avez ici une déclaration
dans laquelle on explique que la reconversion du Royal Vic représente
des millions et des millions de dollars. Et je cite l'ancien maire, M. Coderre,
qui disait, entre autres : La complexité de
cette reconversion, la décontamination probable représentent cependant un coût
qui devra être évalué avec rigueur, et c'est
sûr que ce n'est pas les Montréalais qui vont payer pour ça. Essentiellement,
c'est ce qu'il dit. Donc, essentiellement, le message, c'est que
Montréal comprend très bien les enjeux, comprend très bien le coût énorme que
ça apporte, le fait que, même si ces terrains-là ont une valeur technique qui
est peut-être énorme, les restrictions sont telles que c'est d'une complexité
épouvantable de pouvoir faire quelque chose.
Et je terminerais simplement
en disant qu'il y a eu un rapport qui a été fait par l'ancien recteur de
l'UQAM, Claude Corbo, et qui a dit, entre autres, sur ces terrains-là, que la
seule vocation possible pouvait aller au niveau de l'éducation et que c'était l'éducation
qui devait être la priorité sur le développement futur de ces lots-là, de ces installations-là.
Alors, c'est essentiellement... et c'est ce qui a été dit il y a environ sept
ans et c'est ce qui se passe aujourd'hui. Voilà.
Le Président (M.
Simard) : Merci à vous, cher collègue. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
...M. le Président, parce qu'il est d'usage que le député ou la formation
politique qui présente un projet de loi privé est chargé de nous donner les
réponses. Je réalise que la présidente du Conseil du trésor se charge également
de nous donner des réponses, même si c'est un projet de loi privé du Parti
libéral.
Donc, ma question, à
la rigueur : Pourquoi ce n'est pas la Coalition avenir Québec qui a déposé
le projet de loi privé? Parce que, manifestement, la ministre est bien
préparée, une équipe de fonctionnaires lui a donné bien des réponses auxquelles
j'aimerais bien avoir accès.
Le Président (M.
Simard) : Alors, Mme la députée, souhaitiez-vous réagir à cela?
Mme Maccarone :
...avec plaisir. C'est quand même avec fierté que j'ai accepté de déposer le projet
de loi d'intérêt privé, suite à la demande du CUSM, car ils sont dans le comté Westmount—Saint-Louis,
ainsi que McGill, qui est dans le comté de Westmount—Saint-Louis. Alors, c'était
un plaisir de faire ceci. Mais, je regrette, je n'ai pas toutes les expertises
et peut-être pas toutes les réponses du collègue, pour qui j'ai beaucoup
d'estime. Puis je comprends que c'est un projet qui est quand même complexe,
alors je suis contente d'avoir des partenaires, en ce qui concerne ce projet de
loi d'intérêt privé, qui vont pouvoir m'aider à répondre à de telles questions.
M.
Bérubé : M. le
Président, c'est plutôt inusité. Dois-je comprendre que la préparation de ce projet
de loi a fait l'objet d'une collaboration entre la députée libérale et la présidente du Conseil du trésor
du gouvernement caquiste?
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ce n'est pas le cas.
Dans le fond, c'était une collaboration suite à des rencontres avec le CUSM
ainsi qu'avec McGill. C'est clair, CUSM, parce que c'est une entité publique,
ils vont faire référence à leurs partenaires. Alors, oui, c'était un enjeu
d'avoir plusieurs personnes autour de la table pour nous aider à écrire ce projet
de loi d'intérêt privé, mais ça reste que c'est le projet de loi qui représente
les désirs des requérants en ce qui concerne le transfert de la désignation de
ces lots.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Matane.
M.
Bérubé : En
terminant, parce que c'est la première fois que je vois ça, là, en 14 ans,
est-ce qu'il y a eu une rencontre préalable entre la députée puis la présidente
du Conseil du trésor pour préparer le projet de loi?
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée.
Mme Maccarone : La réponse est non.
M.
Bérubé : D'accord.
Merci.
Le
Président (M. Simard) : Très
bien. Merci à vous. Y aurait-il d'autres interventions que quelqu'un
souhaite formuler sur le premier alinéa?
Sans quoi, nous allons poursuivre avec le deuxième. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. «Qu'une partie du lot rénové 1 341 182 provient,
entre autres, du remplacement d'une partie du lot 1816 du cadastre de la
cité de Montréal (quartier Saint-Antoine) et qu'une partie du lot
rénové 1 354 912 provient, entre autres, du remplacement d'une
partie du lot 6 du cadastre de la municipalité de la paroisse de
Montréal.»
Le Président (M. Simard) : Merci. Y
aurait-il des interventions? M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Non, ça va pour
celle-là. Pardon.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres interventions? Madame, veuillez poursuivre.
Mme Maccarone : «Que cette partie du
lot 1816 du cadastre de la cité de Montréal (quartier Saint-Antoine) et
que cette partie du lot 6 du cadastre de la municipalité de la paroisse de
Montréal ont été acquises par Royal Victoria de George Stephen Baronet et Donald
A. Smith aux termes d'un acte de donation, ci-après appelé la
"Donation", reçu par William de M. Marler, notaire, le 23 mars
1891, sous sa minute 16 917, et publié au bureau de la publicité des
droits de l'ancienne circonscription foncière de Montréal-Ouest (aujourd'hui la
circonscription foncière de Montréal), le
8 octobre 1891, sous le numéro 121 304, et au bureau de la
publicité des droits de l'ancienne circonscription foncière de Hochelaga
Jacques Cartier (aujourd'hui la circonscription foncière de Montréal), le
21 octobre 1891, sous le numéro 39 704.»
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Et je vous informe, soit dit en passant, que l'acte de cession est sur
Greffier. Y aurait-il des commentaires sur ce troisième alinéa? M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Une question me
vient à l'esprit, M. le Président. Il y a une mécanique complexe, là, dans tout
ça, là. Bon, on voit que le site a une très longue histoire, on parle de 1891,
mais on va aller à l'histoire récente. C'est
comme des verres d'eau qui se déversent dans des verres d'eau, la propriété,
elle change d'une... Donc, il y a une entité, Royal Victoria, qui va au
centre universitaire, ou qui cède, ou qui... enfin, je les manque, les bons
termes, et qui cède au Centre universitaire de santé McGill.
Là, par ce projet de loi là, on va enlever des
restrictions qui existent sur une partie des lots, des terrains. Et ensuite on
comprend que... parce que c'est écrit plus loin, là, dans le préambule, que le
Centre universitaire de santé McGill va céder à la société québécoise
immobilière, la SQI, et ensuite ça va passer à l'Université McGill. Donc,
combien... quatre opérations immobilières, là, pour arriver à l'Université
McGill.
Je
me pose la question : Pourquoi avoir choisi cette mécanique-là, ces
intermédiaires-là? Pourquoi ne pas avoir cédé immédiatement à l'Université
McGill, par exemple?
Le Président (M.
Simard) : Merci. Chère collègue.
Mme
Maccarone : Avec consentement, M. le Président, je céderais la parole
soit à la ministre, ou bien à Me Bégin, pour répondre, ou bien les
partenaires, peut être, Dr Gfeller, comme le collègue souhaite.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Peut-être, Me Bégin.
M. Bégin
(Simon) : Actuellement, il n'y a pas de décision gouvernementale
d'autoriser une cession d'une partie du site à l'Université McGill, ce qui fait
que la SQI ne peut pas être mandatée pour réaliser une transaction entre, par
exemple, le CUSM et l'Université McGill, parce qu'il n'y a pas de projet
gouvernemental d'autorisé. Il y a des projets qui sont... les attendus qui en
font référence, là, il y a des projets qui sont à l'étude, mais personne n'est
prêt à faire une transaction.
Et, dans le fond, le
mandat que la Société québécoise des infrastructures a reçu, en 2018, c'est de
procéder à la requalification de l'ensemble du site, donc, dans un premier
temps, de prendre la possession de l'ensemble du site, de l'entretenir pour
s'assurer qu'il n'y ait pas de dépérissement, de voir à un plan directeur de
chacun des usages et ensuite de faire des cessions aux différentes parties qui
pourraient être intéressées, dont un premier projet, là, qui est à l'étude, qui
est celui de l'Université McGill.
Donc,
c'est pour ça que la séquence des transactions qui devront éventuellement être
faites, si elles sont autorisées par le gouvernement, évidemment, a été
programmée de cette façon-là et que les attendus le reflètent, là.
• (20 h 20) •
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de Matane-Matapédia...
M. Fontecilla :
Je peux finir, M. le Président?
Le Président (M.
Simard) : Oh! excusez-moi, allez-y, cher collègue, je vous en prie. Je
croyais que...
M.
Fontecilla : Je comprends qu'il n'y a pas de décision prise, mais
c'est bien stipulé dans le préambule : «Qu'il
est notamment envisagé que l'Université McGill occupe une partie du site Royal
Victoria à des fins d'enseignement, d'apprentissage et de recherche;».
Donc, il y a des intentions explicites, là, elles sont nommées. Pourquoi... À
quelle date la SQI a reçu le mandat de requalifier l'ensemble du site?
Le Président (M.
Simard) : Merci. Me Bégin.
M. Bégin
(Simon) : C'est un mandat qui a été reçu en 2018, suite à une
décision du Conseil des ministres et du Conseil du trésor.
M.
Fontecilla : O.K. Très bien. Et pourquoi Royal Victoria n'a pas cédé
cet... n'a pas fait affaire directement avec la SQI, au lieu de passer par le
CUSM qui, de toute évidence, n'avait aucun projet pour ce site-là, aucun projet
en santé, en termes de soins, là?
M. Bégin
(Simon) : Il faut dire qu'en 1997 il y a eu une entente entre
l'Hôpital Royal Victoria, l'Hôpital général de Montréal, peut-être d'autres
institutions, là, pour s'intégrer, donc une entente d'intégration en vertu de
la Loi sur la santé et les services sociaux, qui a amené à la création d'un
nouvel établissement de santé qui, plus tard, a pris, en 1999, là, le nom
de Centre universitaire de santé McGill.
Donc, l'Hôpital Royal
Victoria n'existe plus depuis 1998. Et par le transfert, par la fusion — on
pourrait assimiler ça à une fusion, là — l'intégration, en vertu de la
Loi sur la santé et services sociaux, il y a eu un transfert de tous les actifs
des hôpitaux comme Royal Victoria, Hôpital général de Montréal, vers le nouvel
établissement de santé fusionné, là, intégré. Donc, c'est à ce moment-là,
en 1998, que le CUSM est devenu réellement propriétaire du site, mais ce
n'est qu'en 2020, donc, qu'il y a eu une publication au Registre foncier
pour confirmer ce transfert de propriété du site.
Donc, l'Hôpital Royal
Victoria, pour répondre à votre question, ne pourrait pas passer... ne pourrait
pas vendre au CUSM parce que le CUSM est déjà, effectivement, propriétaire et
l'Hôpital Royal Victoria n'existe plus, ce n'est plus une personne morale. Mais
il aurait été possible au CUSM, et c'est ce qu'on... Le mandat qu'on avait eu
de faire, au départ, c'est ça, le gouvernement nous avait demandé pour réaliser
une cession entre le CUSM et la SQI. Donc, on a engagé des notaires, des
avocats pour procéder à l'étude de titres, et c'est cette étude de titres là
qui a révélé qu'une partie du site était affectée de restrictions, ce qui
empêchait la transaction entre le CUSM et la SQI. Donc, à ce moment-là, il a
été convenu de présenter le projet de loi que vous avez là pour régulariser ces
titres et pour pouvoir procéder à une transaction de cession entre le CUSM et
la SQI.
M.
Fontecilla : Très bien. Très bien.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Merci, M. le Président. Deux questions.
D'abord, on fait référence à un acte de donation appelé Donation reçue par
M. William M. Marler, notaire, le 23 mars 1891.
J'aimerais en avoir une copie...
Le Président (M.
Simard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
M.
Bérubé :
...quiconque en a une.
Mme
Maccarone : C'est une très bonne question. Je ne sais pas si,
Me Bégin, si nous avons une copie de...
M. Bégin (Simon) : Nous avons une copie. Je ne suis pas certain si je suis capable de vous
l'envoyer maintenant, mais on va prendre l'engagement de vous la
communiquer par la suite, ça, c'est sûr.
M.
Bérubé :
...prendre ça, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Je crois que vous aurez votre réponse rapidement, si je me
fie à ce que je vois derrière vous et que vous-même ne pouvez pas voir étant
donné votre position.
M.
Bérubé :
...
Le Président (M.
Simard) : Ah! je vous remercie. Souhaitez-vous que nous suspendions
momentanément, alors? Non? Allez-y.
M. Bérubé :
...gagner du temps.
Le Président
(M. Simard) : Très bien.
M. Bérubé :
On a parlé de l'usage du site. Ma question : À la SQI, à travers vous, est-ce
que d'autres projets ont été soumis à la SQI? Parce que je suis assez convaincu
qu'il y en a eu d'autres, si je me fie, notamment, au mémoire du Royal Vic pour
le bien public. Donc, nécessairement, la SQI n'a pas analysé qu'un seul projet,
il y en a certainement d'autres. Si c'est le cas, quels sont-ils?
Le Président
(M. Simard) : Merci. Me Bégin.
M. Bégin
(Simon) : Ce serait Mme Mayes qui serait la mieux placée pour
répondre.
Le Président
(M. Simard) : Oui, très bien. Alors, nous avons un léger problème
d'écran, mais je crois que néanmoins Mme Mayes est en mesure de nous
entendre. N'est-ce pas, madame?
Mme Mayes
(Sophie) : Oui, je vous entends.
Le Président
(M. Simard) : Très bien.
Mme Mayes
(Sophie) : Est-ce que vous m'entendez?
Le Président
(M. Simard) : Oui. Y aurait-il, donc, consentement afin que Mme Mayes
puisse s'adresser à nous? Il y a consentement. Alors, madame, soyez la
bienvenue, et nous vous écoutons.
Mme Mayes
(Sophie) : Merci, M. le Président. Donc, aucun autre projet concret
n'a été déposé à la SQI pour l'instant. Donc, aucun autre projet concret n'a
été mis à l'étude.
Le Président
(M. Simard) : Et, pour les fins de notre procès-verbal,
auriez-vous l'amabilité de mentionner vos fonctions, s'il vous plaît?
Mme Mayes
(Sophie) : Sophie Mayes, directrice générale de la requalification du
site de Royal Victoria.
Le Président
(M. Simard) : Merci.
M. Bérubé :
...compréhension est bonne, M. le Président, aucun autre projet n'a été soumis,
j'ai bien entendu. Mais, en pareille circonstance, est-ce qu'il existe, par
exemple, un appel de projets, un avis qui est public, où on fait appel aux
contributions des citoyens ou des organisations? Et, si oui, quand a-t-il été
rendu public? Autrement dit, est-ce qu'on a suscité l'appel de projets et
est-ce qu'on a une volonté d'avoir d'autres projets?
Le Président
(M. Simard) : Et vous souhaitiez toujours adresser votre question
à la même personne?
M. Bérubé : À quiconque pourra
me répondre, M. le Président.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Mme Mayes, peut-être?
Mme Mayes
(Sophie) : Merci, M. le Président. Alors, il n'y a pas eu d'appel
d'intérêt à projets en tant que tel pour le site, mais on a eu plusieurs
rencontres avec différents partenaires gouvernementaux pour tenter de savoir
s'il y avait d'autres projets qui se présentaient pour le site, et, pour
l'instant, on n'a pas eu de projets concrets qui se sont matérialisés pour
l'instant, pour d'autres parties du site ou pour le site.
Le Président
(M. Simard) : Merci. M. le député.
M. Bérubé :
M. le Président, c'est sûr que c'est embêtant d'avoir d'autres projets, si on
ne rend pas la possibilité aux citoyens ou aux groupes d'en proposer. Si on se
tourne uniquement vers le gouvernement du Québec, oui, il y en a un, c'est le même que le gouvernement précédent. Donc, je
comprends, et ça sera noté de notre
côté, qu'on n'a rien fait pour, publiquement, susciter d'autres projets
et d'autres vocations que le projet qui a été choisi par le gouvernement
libéral en 2018, donc aucun appel public, aucun appel de candidatures, aucun
appel de projets. Des gens découvrent ce soir qu'ils auraient pu le faire, mais
qu'on ne les a pas incités à le faire. C'est bien ça?
Le Président (M.
Simard) : Mme Mayes. Mme Mayes.
Mme Mayes
(Sophie) : Oui, pardon. J'allumais mon micro.
Le Président (M.
Simard) : Je vous en prie.
Mme Mayes
(Sophie) : Parfait. Tel que mentionné, il n'y a pas eu d'appel à
projets pour l'instant. On n'a pas encore identifié d'autres projets concrets
pour le site. Présentement, les restrictions au niveau des usages font en sorte
que c'est très restrictif pour trouver des nouveaux usages. Donc, la démarche
dans laquelle on est aujourd'hui, nous espérons, va nous permettre de pouvoir
ouvrir plus largement sur différents usages et pouvoir solliciter des projets, éventuellement.
M.
Bérubé : C'est mon opinion,
mais ça a l'avantage d'être très clair. Alors, pas d'autre question, M. le Président. C'est très clair.
Le Président (M.
Simard) : ...interventions sur l'alinéa trois? Sans quoi nous allons
procéder à la lecture du quatrième alinéa. Chère collègue.
Mme
Maccarone : «Qu'il appert de l'article 7 de la loi intitulée Acte
pour constituer en corporation l'Hôpital royal Victoria (statuts du Canada,
50-51 Victoria (1887), chapitre 125), amendé par la Loi concernant
l'hôpital Royal Victoria (statuts du Canada, 19-20-21 Elizabeth II,
chapitre 67), que Royal Victoria a été incorporée avec la mission d'offrir
des services de santé à toute personne malade ou blessée, et ce, sans
distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe ou
la religion, ci-après appelée la "Mission".»
Le
Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques sur cet alinéa? Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis, veuillez poursuivre, s'il vous
plaît.
• (20 h 30) •
Mme
Maccarone : «Que la Donation comporte, sur certaines parties des lots
rénovés 1 341 182 et 1 354 912 du cadastre du Québec,
circonscription foncière de Montréal, ci-après appelées les "Parties de
lots visés par les restrictions", des conditions, une restriction d'usage
ou charge et des stipulations d'inaliénabilité et d'insaisissabilité imposées
par les donateurs dont l'intérêt présumé était d'assurer la pérennité de la
mission de Royal Victoria.»
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des remarques à cet égard? Alors, nous allons
poursuivre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : «Que Royal Victoria a opéré son établissement selon sa
mission jusqu'au 1er juin 1972, date de l'entrée en vigueur de l'ancienne Loi
sur les services de santé et les services sociaux (1971, chapitre 48), laquelle loi a entraîné une réorganisation du
système de santé dans la province de Québec, notamment une
réorganisation des établissements de santé, quelle que soit la loi qui les
régit et nonobstant toute loi générale ou spéciale.»
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des commentaires sur cette section du préambule?
Madame, veuillez poursuivre.
Mme
Maccarone : «Que cette loi a
été remplacée par l'actuelle Loi sur les services de santé et les services
sociaux (chapitre S-4.2), laquelle régit
actuellement le système de santé au Québec de concert avec la Loi modifiant
l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux
notamment par l'abolition des agences régionales (chapitre O-7.2);».
Le
Président (M. Simard) : Avant de vous demander s'il y a des commentaires,
je vous informe que l'acte de donation
demandé il y a quelques instants se retrouve sur notre site Greffier.
Revenons-en au préambule. Y aurait-il des remarques sur l'alinéa qui
vient d'être lu? Sans quoi nous allons procéder à la lecture du suivant.
Mme
Maccarone : «Qu'il appert de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux et de la Charte des droits et libertés de la personne
(chapitre C-12) que toute personne malade ou blessée a droit de recevoir des
services de santé et des services sociaux, et ce, sans distinction, exclusion
ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe ou la religion et que,
par conséquent, Royal Victoria a continué d'opérer son établissement selon sa
mission;».
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des questions? M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
M. le Président, à la lecture que la députée vient de faire, il est clair que
la mission est d'offrir des services sociaux aux citoyens, c'est manifeste, et
ce, sur tout ce site et tous ces bâtiments qu'on voit ici, à l'écran. Ce que je comprends encore davantage,
avec plus d'acuité, dans ce projet de
loi, c'est qu'à la fois le gouvernement...
en fait, le gouvernement actuel de la CAQ et l'opposition ont le même objectif,
permettre une autre vocation que celle initialement décidée d'avoir un site
pour l'assistance, la santé.
Donc, j'aimerais au
moins qu'à la fois la députée qui propose le projet de loi et la présidente du
Conseil du trésor, qui est assidue sur le projet de loi, puissent me concéder
que c'est ça, en fait, l'objectif, c'est de permettre de changer de vocation,
qu'on sache bien à quoi s'attendre, là.
Le Président
(M. Simard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Je pense que c'était clair, je pense que c'est... Dans le fond, ce qui est
souhaité, c'est de changer la désignation du site pour ouvrir des possibilités,
au Royal Victoria, CUSM, à tous les partenaires, à faire des propositions
à ce que nous allons faire avec ce site.
Le Président
(M. Simard) : Merci. Mme la ministre, souhaitiez-vous intervenir
à ce stade-ci?
Mme LeBel :
Bien, je peux effectivement confirmer que, de toute façon, c'est l'objet du
projet de loi, effectivement, pour les portions des deux lots concernés par la
donation, parce qu'on a bien parlé qu'il y a quatre lots sur le site en question, mais deux qui sont
concernés par le projet de loi, qu'effectivement, présentement, on ne
pourrait qu'offrir des soins de santé. Ce qui est écrit comme étant la mission
est une portion très restrictive, et, de plus, on ne peut pas l'aliéner ou la
céder.
Donc, effectivement,
même les projets qui ont été discutés ici, éventuels, ne pourraient pas se
faire par les deux lots sans passer
nécessairement par le projet de loi n° 219, donc, effectivement, et on va
le voir, là, quand on arrivera aux articles, que c'est effectivement l'objet
du projet de loi. Le projet de loi ne cède rien, ne fait pas de transaction. Le
projet de loi permet simplement de libérer les lots concernés de la première...
des restrictions qui avaient été faites lors de la donation initiale en, je
pense, 1891, bon, voilà.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il d'autres remarques? M. le député de
Matane.
M. Bérubé :
Oui, pour donner raison à la présidente du Conseil du trésor qu'effectivement
il aurait été difficile, avec l'intention doublée du Parti libéral et de la
CAQ, d'aller en ce sens pour d'éventuels d'autres projets, mais on ne le saura
jamais parce qu'on n'a jamais voulu qu'il y ait d'autres projets. Il n'y a pas
eu d'appels d'offres là-dessus. Et ça, c'est une des grandes découvertes de la
soirée, c'est que le projet était déjà choisi d'avance, avec des partisans qui étaient prêts à les faire
avancer, et j'en comprends encore davantage ce soir, M. le Président. J'ai
fini.
Le
Président (M. Simard) : Bon, évidemment, là, je vous invite à la plus
grande des prudences. On n'est pas ici pour spéculer ou faire des procès
d'intention. Ceci étant dit, je referme la parenthèse et je cède la parole à la
ministre.
Mme LeBel :
Bien, c'est pour cette raison-là que je vais me permettre d'intervenir. Je
pense que je vais réitérer le fait que le projet éventuel, d'ailleurs on a bien
précisé qu'il était à l'étude, il n'est pas encore autorisé dans toutes ses
phases par le gouvernement, phases que mon collègue connaît très bien, ne
concerne que 13 % du site concerné que la SQI se doit de requalifier. Et
d'ailleurs je pense que vous pourriez peut-être me répondre, maître ou Mme Mayes, il y aura... Il y a justement un
plan directeur qui sera déposé par la SQI et qui fera l'objet d'une
consultation également. Et est-ce que c'est... Est-ce qu'on peut penser que,
dans le cadre de cette consultation, justement, les projets éventuels qui
pourraient être développés sur le site de Royal Victoria seront discutés et
feront l'objet de cette consultation? Je ne sais pas si Mme Mayes ou
maître...
Le Président (M.
Simard) : Alors, éventuellement, Me Bégin...
Mme LeBel :
On parle de 13 % du site, là, quand on parle du projet éventuel de McGill.
Il faut quand même recadrer les choses.
Le Président (M. Simard) : Me Bégin.
M.
Bégin (Simon) : Donc, effectivement, le plan directeur qui sera déposé
par la SQI à la ville de Montréal va amener à des modifications de zonage,
parce qu'actuellement on... un site qui est zoné purement institutionnel, sur
lequel on ne peut faire que de l'institutionnel et des soins de santé pour la
partie du site visée par les restrictions.
Donc, la ville de Montréal
va devoir enclencher un processus de modification de sa réglementation
d'urbanisme, et là toute la mécanique de consultation prévue à la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme s'applique, entre autres, particulièrement à la
ville de Montréal, l'Office de consultation publique, et tout le reste, et là
c'est une grande consultation publique où tout le monde va pouvoir venir se
parler et expliquer quels projets ils verraient et quels usages ils verraient
sur le site.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Mme Mayes, je vous vois difficilement, mais
suffisamment pour comprendre que vous auriez peut-être quelque chose à ajouter.
Mme Mayes
(Sophie) : Non, non. Je pense que l'intervention de Me Bégin
était très complète. Merci.
Le
Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres interventions sur cet alinéa? Sans quoi nous
allons procéder à la lecture du prochain alinéa.
Mme
Maccarone : «Qu'en vertu des articles 330 et suivants de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux, plusieurs hôpitaux, dont Royal
Victoria, ont décidé de regrouper leurs activités au sein d'une nouvelle entité
dans le cadre d'une entente d'intégration datée du 7 octobre 1997, ci-après
appelée l'"entente d'intégration", laquelle a été approuvée par le
ministre de la Santé et des Services sociaux;».
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des remarques? Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
veuillez poursuivre, je vous prie.
Mme
Maccarone : «Que, dans le cadre de l'entente d'intégration, il a été
convenu [que] l'Hôpital général de Montréal,
ci-après appelé l'"établissement intégrant", de l'intégration des
activités de Royal Victoria dans l'établissement intégrant de la
poursuite de la mission de Royal Victoria par l'établissement intégrant et du
transfert des immeubles de Royal Victoria à l'établissement intégrant;».
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il des commentaires, des remarques? Nous
procédons à la lecture du prochain alinéa.
Mme
Maccarone : «Que l'établissement intégrant a changé de nom, le
7 avril 1999, pour celui de Centre universitaire de santé McGill;».
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il des questions à cet égard? Madame,
veuillez poursuivre.
Mme
Maccarone : «Qu'en 2015, les activités hospitalières de Royal Victoria
ont été transférées dans ce nouvel établissement à la suite de la terminaison
de la construction du nouveau complexe hospitalier du CUSM;».
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des remarques à cet égard? Nous poursuivons.
Mme
Maccarone : «Que depuis 2015, l'immeuble et les autres lots visés par
l'acte de transfert, ci-après appelés le "site RV", ainsi que les
bâtiments qui s'y retrouvent, ne servent plus à soigner les personnes malades
ou blessées puisque cette activité est dorénavant exercée dans le nouveau
complexe hospitalier du CUSM;».
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il des commentaires? Nous poursuivons.
• (20 h 40) •
Mme
Maccarone : «Que les
personnes malades ou blessées qui devaient bénéficier de soins de santé à
Royal Victoria peuvent continuer à recevoir ces mêmes soins au CUSM ou dans
d'autres hôpitaux.»
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il des remarques? M. le député de Laurier-Dorion.
M.
Fontecilla : Évidemment, les mots changent à travers le temps. Par
exemple, donner des soins à des personnes malades ou blessées, on pourrait
comprendre ça dans un sens plus élargi, parce qu'aujourd'hui la santé n'est pas
seulement considérée comme l'effet de guérir une maladie, mais c'est aussi
l'effet de garder une bonne santé. Et ça ouvre la porte à toutes sortes
d'autres domaines d'intervention qui sont bien couverts par des concepts de la
santé publique, là. Et pourquoi...
Il m'apparaît que
réduire l'aspect de la santé à un centre hospitalier qui est le CUSM, centre
ultramoderne, n'est pas... est une façon un
peu, comment dire, restrictive de considérer la santé et, à tout le moins,
hospitalocentrée. Et on pourrait
aussi concevoir que ces sites conservent une mission de santé, par exemple en
santé mentale, par exemple hébergement de personnes en situation
d'itinérance, par exemple des besoins en hébergement pour des segments de la
population qui ont des besoins particuliers, par exemple des femmes qui
subissent de la violence conjugale ou des personnes handicapées, etc.
Donc, ici, le texte qui
nous est proposé dit : Il y avait un hôpital là, maintenant l'hôpital a
déménagé, il est ailleurs, un hôpital ultramoderne, donc, on n'en a plus
besoin, on peut évacuer la notion de santé. On pourrait... mais c'est une
conception hautement critiquable, là, parce que la santé ne se réduit pas à ce
qui est donné dans un hôpital. Est-ce que les promoteurs du projet, de ce
projet de loi là, ont considéré de conserver quand même une fonction de santé
pour le site considéré?
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Pour répondre à
la question du collègue, «malades et blessées» reprennent des termes de la donation initiale. Donc, le projet de
loi n° 219 est nécessaire
pour ouvrir plus largement, tel qu'il le propose...
Le Président (M. Simard) : Merci. Je
crois comprendre que M. Gfeller aurait peut-être un ajout. Y aurait-il consentement
afin que M. Gfeller puisse s'adresser à nous? Monsieur, donc, pour les
fins de nos procès-verbaux ainsi que pour les personnes qui se joignent à nous
ce soir, auriez-vous l'amabilité de vous présenter, s'il vous plaît?
M. Gfeller (Pierre) : Oui, M. le
Président. Merci. Mon nom est Pierre Gfeller. Je suis le président-directeur
général du Centre universitaire de santé McGill.
Alors, en
réponse à la question du député, il a tout
à fait raison, le concept de santé, aujourd'hui, tel que décrit par l'OMS, est beaucoup plus large que la
question des personnes malades ou blessées. Toutefois, dans le réseau québécois
de santé, les établissements ont différents éléments de mission.
En ce qui concerne le CUSM, il s'agit d'un
hôpital universitaire dont la mission est de niveau tertiaire ou quaternaire et
qui, essentiellement, traite des personnes blessées ou malades dans son centre
de traumatologie ou dans ses activités de cardiologie et de cancer. Nous avons
toutefois un très gros département de santé mentale et de psychiatrie qui est
localisé à l'Hôpital général de Montréal.
Mais il n'est pas dans notre mission, telle que
décrite par le ministère de la Santé et des Services sociaux, d'avoir des
activités de santé publique qui, elles, sont sous la responsabilité des centres
intégrés de santé et de services sociaux ou,
à Montréal, des centres universitaires intégrés de santé et
de services sociaux, qui ont une responsabilité populationnelle et donc
des responsabilités de santé publique.
Je ne sais pas si ça éclaircit certains points
soulevés par le député dans son intervention.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Laurier-Dorion.
M.
Fontecilla : Effectivement, je comprends... par les explications données, je comprends très bien
la mission très spécifique du CUSM,
là, mais il est toujours pertinent de considérer qu'une partie de ce
site-là conserve une mission en santé
plus large que qu'est-ce qui est donné dans l'hôpital ultramoderne, le CUSM. On
pourrait penser à, effectivement, d'autres types qui ne seraient peut-être
pas portés par le CUSM, là, en tant que porteur de projets dans ce site-là,
mais ça pourrait être porté par n'importe qui, mais qui ont quand même un lien
avec la santé et qui respectent quand même la vocation donnée par le fondateur
de Royal Victoria. C'est une question qui reste ouverte.
Pourquoi ne pas garder une fonction, par
exemple, la santé publique et... dans une mission large de cette partie du site
là? Et,voilà, la question se pose toujours, là, parce que, si le projet arrive
à terme, la fonction santé va être évacuée complètement. Ça va être seulement
la fonction éducation qui va être... qui va occuper... qui va être le centre de
la mission de ce qui va être développé sur ce site-là, et on pourrait concevoir
une autre façon de voir les choses, donc, conserver ne serait-ce qu'une partie ou
une vision plus large d'une mission santé sur ce site-là.
Le
Président (M. Simard) :
Merci. À ce stade-ci, je crois comprendre que la députée
de Westmount—Saint-Louis souhaite intervenir ainsi que, potentiellement,
la ministre.
Mme Maccarone : Oui. C'était juste
pour rassurer le collègue que les usages qui seront développés sur le site ne
sont pas encore connus. Des consultations publiques auront lieu... de
déterminer ces usages. Alors, ça se peut que ce serait le cas. Ce ne sont pas
encore connus tant que les consultations ne seront pas faites.
Le Président (M. Simard) : Merci. Mme
la présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel : Oui, pour renchérir sur
ce que mon collègue a dit tantôt, effectivement, pour l'instant, il y a un
projet éventuel qui est à l'étude, qui est en éducation, donc, qui occuperait
13 % du site. Quand on parle du reste du site, effectivement, il y a...
ces éventualités pourraient être exactes. Toutefois, bien que vous ayez raison
que la notion de santé plus large pourrait respecter l'esprit de la donation,
la lettre de la donation parlait de malades et de blessés. Donc, même si on
voulait développer dans le sens que vous le proposez, on doit quand même passer
par le projet de loi n° 219.
Le Président (M. Simard) : J'ai vu
Mme Mayes lever son petit doigt. Ai-je bien vu?
Mme Mayes (Sophie) : Bonjour, M. le
Président. Je voulais juste dire qu'il y a des fonctions du CUSM qui vont rester sur le site pendant un certain moment.
Il s'agit des fonctions du Allan Memorial, qui est l'institut
psychiatrique du CUSM, qui va devenir, en quelque sorte,
les locataires de la SQI lorsque la SQI va devenir propriétaire du site. Donc,
juste pour dire qu'il y a des fonctions, là, liées à la santé qui vont rester
sur le site.
Le
Président (M. Simard) : Merci. Cher collègue de Laurier-Dorion,
auriez-vous d'autres questions suite à ces...
M. Fontecilla : C'est bon, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Ça vous
va?
M. Fontecilla : Oui.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, désolé. Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, nous pouvons
poursuivre.
Mme
Maccarone : «Qu'au final, l'intérêt présumé qui avait justifié les
donateurs à imposer des conditions, une restriction d'usage ou charge et
des stipulations d'inaliénabilité et d'insaisissabilité dans la donation est
aujourd'hui satisfait autrement, voire de meilleure manière, considérant que le
CUSM est un centre hospitalier ultramoderne;».
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Merci, M.
le Président. Le 13 % qui s'en va à McGill, c'est irréversible. Il s'en va
là à demeure pour toujours. C'est un premier pas, mais ma question concerne l'ensemble
du site. On parle de quatre bâtiments qui vont être utilisés par le CUSM, si
j'ai bien compris. Or, il se trouve qu'il y en a 14.
Alors, moi, j'aimerais savoir qu'est-ce qui nous
garantit que les 10 autres vont respecter les conditions initiales des
donateurs et seront respectés? Quels sont les projets pour les 10 autres? Parce
que, là, on met la main sur quatre, mais finalement on en a 14. On précise
l'utilisation des quatre premiers, mais une fois qu'on a les autres on ne sera
pas tout le temps là, nous, à légiférer.
Alors,
j'aimerais bien savoir, pour chacun des pavillons, et je les ai tous :
administration et accueil, laboratoires, cliniques externes, pavillon médical, pavillon Hersey, pavillon chirurgical, chaufferie, buanderie, pavillon du Centenaire,
pavillon Ross Memorial, pavillon des Femmes, Institut Allan Memorial, ressources humaines et
la maison du gardien, qu'est-ce qui va arriver pour chacun de ces
bâtiments.
Le Président (M. Simard) : Alors, Me
Bégin.
M. Bégin (Simon) : Il faut dire que
la restriction d'usage qui découle de la donation ne s'applique pas à
l'ensemble du site, donc, ne s'applique pas à l'ensemble de ces bâtiments-là.
Elle s'applique essentiellement aux bâtiments qui sont situés le long de la rue
University. Donc, les restrictions, ce que les donateurs ont voulu, ils ont
donné, en 1891, uniquement les terrains qui sont sur le long de l'avenue
University. Donc, il n'y a pas de restriction pour le reste du site. Donc, il
n'y a pas lieu de remplacer des restrictions ou d'en rajouter des nouvelles.
Donc, ce que le projet de loi fait, c'est qu'il remplace les restrictions pour
les bâtiments le long de l'avenue University.
M.
Bérubé :
M. le Président, je me prends à croire que, certainement, McGill a des plans
pour ces bâtiments-là, les 10 autres. Je pense qu'il serait
opportun de communiquer à la commission qu'est-ce qu'on veut en faire. Il y en
a 10. Je les vois sur le plan. Je ne sais pas si tout le monde a le plan. On
pourrait en faire des copies. C'est très clair. Je vois bien à quoi Me Bégin
fait référence, mais, les 10 autres, ils viennent avec le lot. Donc, je
veux savoir ce qu'on veut en faire. Est-ce qu'on va faire des condos? Est-ce
qu'il y aura de la spéculation? Qu'est-ce qu'on va faire avec? Si quelqu'un le
sait autour de cette table, je serais intéressé à l'entendre.
• (20 h 50) •
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel : ...la parole à Mme Mayes
sur cette question-là, mais présentement, le projet qui est à l'étude pour
McGill comporte une portion des bâtiments simplement. Et on parle encore d'un
projet qui est à l'étude, qui n'est pas autorisé par le gouvernement, mais
effectivement il y a un projet éventuel. Sur les autres bâtiments, ça fera
l'objet, justement, des consultations et du plan directeur auquel on faisait
référence, et, Mme Mayes, vous pourriez peut-être... Donc, il n'y a pas de
projet, présentement, pour ces bâtiments-là qui sont identifiés, mais vous
pourrez peut-être compléter, Mme Mayes, pour répondre à la question du collègue
de Matane-Matapédia.
Le Président (M. Simard) : Mme
Mayes.
Mme Mayes (Sophie) : Comme je disais
tout à l'heure, il y a certains pavillons où logent des fonctions du CUSM.
Donc, c'est les pavillons du Allan Memorial qui sont situés dans le secteur
ouest du site. Donc, ces fonctions vont rester encore pendant un certain nombre
d'années. Pour les autres pavillons qui se situent sur le site, de par sa vocation, la SQI privilégie les usages gouvernementaux. Donc, la mission de la SQI, c'est de loger les ministères
et organismes.
Donc,
dans un premier temps, on cherche un projet de nature gouvernementale pour
loger dans ces pavillons. Si, du moins, on n'arrive pas à trouver des projets
de nature gouvernementale dans un premier temps, on souhaiterait ouvrir plus
largement à d'autres types d'usagers. Puis c'est à ce moment-là qu'on ferait un
appel d'intérêt, comme il a été discuté plus tôt aujourd'hui, là, pour couvrir
plus largement d'autres types de porteurs de projets pour les pavillons qui
sont non occupés sur le site.
M. Bérubé :
M. le Président, à ce moment-là... Allez-y, madame.
Mme Mayes
(Sophie) : Je voulais juste conclure en disant, là... Par rapport à la
notion du condo, là, je pense que le projet de loi est assez clair à cet égard
et ne permettra pas la réalisation de condos sur la portion de la donation
d'origine. En fait, je pense qu'on peut exclure d'office cette possibilité-là.
Le Président
(M. Simard) : ...Matane-Matapédia.
M. Bérubé :
Merci pour cette réponse. J'aurais aimé la savoir avant. Donc, ce qui est
priorisé, c'est gouvernemental, et, quand on dit gouvernemental, je présume santé
et services sociaux pour respecter la mission initiale. Donc, je me tourne vers
la présidente du Conseil du trésor, et, si elle le souhaite, elle pourrait nous
informer si, elle qui est la grande gardienne de ces enjeux-là... s'il y a des
projets du gouvernement du Québec qui sont connus, qui pourraient être destinés
à ce site.
Le Président
(M. Simard) : Mme la ministre.
Mme LeBel :
Le seul projet, présentement, comme l'a mentionné tantôt Mme Mayes, c'est
le projet de l'Université McGill qui est présentement à l'étude, là, au PQI,
mais c'est le seul projet. D'ailleurs, le plan directeur va servir à aider à requalifier la portion... les
autres portions. Et effectivement, là, pour être capables... Et
effectivement, dans le projet de loi lui-même, dans les articles qu'on va
bientôt étudier, les restrictions de la nature, là, de... d'ailleurs, c'est
l'article 3, là, donc, on... ne pourront être utilisées aux fins de
l'exercice d'un usage d'hébergement de type copropriété
ou d'établissement hôtelier commercial. Donc, il y a... Naturellement, on lève
certaines restrictions, mais on en ajoute certaines de la nature de
celles qui ont été mentionnées.
Le Président
(M. Simard) : Merci. M. le député.
M. Bérubé :
Est-ce que l'acquéreur du site et des 14 bâtiments pourrait,
ultérieurement, procéder à la vente de ces bâtiments et des terrains?
Le Président
(M. Simard) : Mme Mayes ou Me Bégin?
M. Bégin
(Simon) : Je me sens interpelé, parce qu'à tous les jours on fait ça,
à la SQI. Quand on fait des transactions immobilières, ou on cède des
immeubles, ou on vend des immeubles, on s'assure de prévoir, dans les actes de
disposition, par exemple, des options de rétrocession pour que les...
M. Bérubé :
Ce n'est pas ma question.
M. Bégin
(Simon) : Alors, peut-être préciser le...
Le Président (M.
Simard) : Alors, on va y aller dans l'ordre. Voulez-vous finir,
Me Bégin, votre réponse, s'il vous plaît?
M. Bégin
(Simon) : Non, bien, ce que je voulais dire... Il serait possible de
prévoir dans les actes, s'il y a d'éventuelles cessions de parties du site à
d'autres acquéreurs, à d'autres organismes publics, par exemple, des
restrictions pour empêcher la revente.
Le Président (M.
Simard) : M. le député.
M. Bérubé :
Je ne suis pas un spécialiste, mais je vais quand même poser une question de
profane. McGill reçoit 14 bâtiments. Pour l'instant, il y en a quatre où
on peut indiquer clairement ce qu'il en sera. Ma question, c'est... Il est donc
possible pour l'acquéreur, celui qui reçoit cet immense cadeau...
ultérieurement, rien ne l'interdit de vendre à un tiers ces bâtiments ou une
partie du site.
Le Président (M.
Simard) : Me Bégin.
M. Bégin
(Simon) : Si aucune restriction n'est prévue dans l'acte de cession,
dans le titre de propriété, c'est effectivement possible.
M. Bérubé : Et
ma question : Est-ce que ça sera le cas avec le projet de loi qu'on
s'apprête à adopter? Est-ce que cette possibilité-là est induite? Est-ce que le
projet de loi qu'on traite présentement interdit cela?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Me Bégin.
M. Bégin (Simon) : Le projet de loi
ne concerne que la levée des restrictions, ne concerne pas les futurs
transferts. Donc, il n'y a pas de disposition par rapport à ça, sous réserve
des restrictions qui sont ajoutées pour l'établissement hôtelier commercial ou
d'autres qui pourraient être ajoutés.
M. Bérubé : Donc, M. le Président,
si je comprends bien, rien n'empêcherait, avec ce projet de loi là,
qu'ultérieurement on puisse procéder à la vente à la pièce, en lots, au total,
une certaine partie du terrain et des bâtiments au profit de l'organisme qui le
reçoit. Je comprends bien? On n'a pas prévu ça.
Le Président (M. Simard) : Mme la
présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel : L'objet du projet de loi
n'est pas de procéder à une transaction immobilière. L'objet du projet de loi
est de lever des restrictions qui avaient été imposées lors d'une donation. Alors,
le projet de loi lui-même ne cède même pas les bâtiments à la SQI, il faut
comprendre. Donc, l'objet du projet de loi n'est pas de procéder à une
transaction immobilière.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député.
M. Bérubé : M. le Président, je
comprends bien quel est l'objet du projet de loi. Je veux rassurer la ministre
que mon objectif, c'est de lui rappeler l'objet de ce que devrait être l'action
d'un parlementaire pour le bien commun, et c'est ce qui engage mon action, et
c'est pour ça que je pose des questions. Je sais que ça fait dévier de
l'intention de la CAQ et du Parti libéral. Peut-être que ce n'était pas prévu
que je pose ces questions-là, mais elles m'apparaissent nécessaires.
Alors, il faut prévoir. Je vois bien quel est le
plan initial, là, dans le projet de loi, mais il m'apparaît qu'on peut prendre
le temps nécessaire pour poser ces questions, et là, manifestement, ce que je
comprends, c'est que rien n'empêchera, ultérieurement, l'acquéreur ou le
récipiendaire, je pense, c'est un terme mieux approprié, d'en disposer à loisir plus tard. Si quelqu'un
peut me dire le contraire, ça me rassure. Si je n'entends rien de ce côté-là,
j'aurai ma réponse.
Le
Président (M. Simard) : Quelqu'un
souhaite intervenir à ce stade-ci, Mme Mayes, peut-être, non? Très
bien.
M. Bégin (Simon) : ...ce genre de
restriction là ou de protection, dans le fond, se fait lors des actes de
cession ou de transaction. Donc, quand la SQI impose des restrictions dans une
transaction immobilière, elle le fait, effectivement, pour protéger le
patrimoine immobilier, là. Elle le fait dans le cadre des transactions qu'elle
réalise avec des organismes publics ou avec des tiers.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Matane.
M. Bérubé : J'ai suivi l'actualité
de la SQI au cours des dernières années et je me permettrai d'être vigilant. Je
n'ai pas d'autre question.
Le Président (M. Simard) : Je vous
remercie. D'autres commentaires? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président. Nous étudions un long préambule, là, qui dit... qui
fait l'histoire de ce site-là, quand
même, et qui... mais qui dit quand même d'autres choses, qui ne se résume pas
aux cinq articles de loi que nous allons
aborder tantôt. Il dit... On lit, par exemple, «qu'il est notamment envisagé
que l'Université McGill occupe une partie du site RV à des fins d'enseignement, d'apprentissage et
de recherche». Donc, on est en droit de se poser la question :
Qu'est-ce qu'il va advenir... Sur la suite des choses, là, qu'est-ce qu'il va
se passer, là? Et l'Université McGill va occuper une partie de ce terrain-là,
mais nous avons déjà des précédents malheureux dans l'histoire récente du
Québec, là.
Écoutez, pas plus... qu'il n'y a deux ans, là,
l'Université de Montréal, un cas troublant, là, qui est arrivé à Montréal, là, l'Université de Montréal a acheté le
monastère au 1420 Mont-Royal, là, qui appartenait à la congrégation des
Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, un édifice de toute beauté, je
peux vous le certifier parce que je l'ai visité, et pour... supposément à des
fins d'enseignement, et, étant donné... bon, parce que ça coûtait finalement
trop cher de le rénover, ils l'ont vendu à des des promoteurs privés, qui l'ont
transformé en condos.
Bonne nouvelle, dans le projet de loi qu'on va
étudier, là, dans les articles, il est prévu notamment qu'il ne pourra pas y
avoir de l'hébergement du type de condominiums. C'est une très bonne nouvelle,
mais l'Université McGill pourrait peut-être les vendre à d'autres promoteurs
qui vont installer des édifices à bureau, par exemple, ou je ne sais pas quelle
autre fonction. Mais vous nous avez informés, maître, tantôt, que la SQI est
habituée à inclure des clauses pour prévoir l'usage, la fonction d'un édifice,
surtout s'il est patrimonial. Moi, ce que je voudrais savoir, si la SQI planifie imposer des restrictions quant à...
si jamais l'Université McGill décide de se départir de ces bâtiments-là,
qu'il ne pourra pas faire... le vendre à n'importe qui.
Le
Président (M. Simard) : Me Bégin.
M. Bégin
(Simon) : Oui. Il faut bien comprendre le rôle de la SQI. La SQI,
c'est le bras immobilier du gouvernement. Alors, la SQI va faire des
transactions aux conditions que le gouvernement va lui imposer. D'ailleurs, les
transactions immobilières de la SQI, en fonction de leur importance, sont
assujetties soit au contrôle du Conseil du trésor soit à un décret du Conseil
des ministres.
Donc, lorsque le plan
de développement du site sera connu, que les organismes seront identifiés et
que les transactions auront lieu, le gouvernement pourra indiquer à la
SQI : Je veux une clause de rétrocession, je veux telle limite, je veux
telle limitation. Et la SQI, comme bras immobilier, va s'assurer de mettre en
oeuvre ces restrictions-là dans les transactions.
• (21 heures) •
Le Président (M.
Simard) : D'autres remarques, cher collègue?
M.
Fontecilla : Je me tourne vers la ministre. Est-ce que le gouvernement
prévoit inclure des clauses qui limitent fortement que... la possibilité de
reproduire ce qui s'est passé avec l'Université de Montréal au 1420, boulevard
Mont-Royal?
Mme LeBel :
On va étudier cette possibilité-là en temps opportun et on fera connaître la
décision du Conseil des ministres à ce moment-là, M. le Président. On n'est pas
rendus là, là.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Fontecilla : Ce que je comprends, c'est que...
Le Président (M.
Simard) : Oh! excusez-moi, cher collègue, je vous en prie, oui.
M.
Fontecilla : Pour terminer, ce que je comprends, c'est que la
possibilité de reproduire une vente à des intérêts privés pour faire on ne sait
pas trop quoi, c'est toujours possible aujourd'hui avec l'étude de ce projet de
loi, mais on n'a pas de garantie que ça n'arrivera pas.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel :
Quand les projets seront identifiés, quand les décisions de les accepter par le
Conseil des ministres seront prises, bien, les restrictions appropriées, le cas
échéant, s'il y a à en mettre, seront mises, mais on ne peut pas... On ne peut
pas... Là, on parle d'hypothèses et déjà, depuis le début, on mentionne qu'on
n'a pas, depuis 2015, identifié d'usage pour ce site-là, d'ailleurs, qui
dépérit, hein, qui doit être protégé. Et un des objectifs premiers de cette
action-là est de protéger ce site patrimonial là qui fait, d'ailleurs... du
patrimoine du mont Royal. Donc, il est important d'agir. La ville de Montréal
trouve important d'agir également, est d'accord qu'on agisse, et il faut
trouver des façons de développer ce site-là, et on agira de façon responsable,
en temps et lieu, quand les projets seront identifiés, mais on verra, à ce
moment-là, là, quels seront les projets, qui, quoi, comment aussi.
Le Président (M.
Simard) : M. le député de Laurier-Dorion.
M.
Fontecilla : Je partage absolument la nécessité de protéger ces joyaux
patrimoniaux, et ça fait partie de l'histoire de Montréal, ça fait partie
intégrante du mont Royal. Donc, oui, il faut agir, mais, quand même, on
aimerait avoir des garanties du... politique, le gouvernement, là. O.K.,
l'Université McGill ne va pas utiliser ce site-là, puis, dans quelque temps, ah
bien, finalement, ça coûte trop cher et le vendre au plus offrant, en excluant
ce qui est écrit dans le projet de loi, parce que ça peut arriver. Il y a des
précédents. Il y a des précédents, et on aimerait avoir des garanties, en tout
cas, l'expression du gouvernement qui nous dit : Ça ne va pas arriver. Je
comprends que les projets ne sont pas décidés encore, que... etc., mais
l'éventualité que je soulève, là, est-ce qu'elle pourrait arriver ou non?
J'aimerais que la ministre nous dise : Non, cela ne va pas arriver.
Le Président (M.
Simard) : Merci. À vous, chère collègue, Mme la présidente.
Mme LeBel :
Bien, je pense qu'en temps opportun, M. le Président, quand on sera rendus,
finalement, à étudier des articles de loi, parce qu'on est encore dans le
préambule et les commentaires qu'on fait présentement n'ont même pas rapport
avec la lecture précédente qui a été faite par ma collègue... Mon collègue
pourrait peut-être aller voir ce qui est déjà sur Greffier, déposé par ma
collègue, un amendement à l'article 3, qui vient justement circonscrire
l'éventuel projet de McGill, et vous aurez probablement les réponses dans cet
amendement-là qui sera, naturellement, ultérieurement, déposé sur Greffier. On
a une copie, et il fait expressément référence à des limitations d'un éventuel
projet à l'Université McGill, et on pourra en discuter à ce moment-là, M. le
Président.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Cher collègue de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : C'est parfait.
Le Président (M.
Simard) : Ça vous va pour maintenant. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le Président,
j'écoute la présidente du Conseil du
trésor et je me pose une question
éminemment candide. S'il faut attendre au temps opportun, s'il n'y a pas un
projet, qu'est-ce qui motivait le gouvernement à inclure ce projet dans le projet
de loi n° 66? Où était l'urgence? Où était le projet? Où était la nécessité?
Quelle est la réponse à ces trois questions?
Mme LeBel : Je peux parler du projet
de loi n° 66 et puis je pense que je vais en parler très brièvement, parce
que ce n'est pas l'objet du projet de loi.
M.
Bérubé : Ah! Je
parle plus dans l'esprit...
Mme LeBel : Le projet de loi
n° 66 a donné quatre cartes d'accélération à des projets pour pouvoir les
utiliser éventuellement. Naturellement, ça ne dispense pas ces projets d'être
autorisés selon les étapes prescrites par la directrice des projets majeurs à
chaque étape. Le projet de McGill est toujours en dossier d'opportunité. Donc,
on pourra... Si, le cas échéant, il a besoin de ces cartes d'accélération là,
il pourra en bénéficier. Et ça a été discuté, tout ça, lors du projet de loi
n° 66, M. le Président. Je vais référer mon collègue aux commentaires et
au verbatim de... C'est un projet de loi qui a été passionnant, d'ailleurs, à
faire pendant de nombreuses semaines.
Le Président (M. Simard) : C'est sûr
qu'on est dans un préambule, les interventions peuvent être générales. C'est
l'objet, d'ailleurs, d'un préambule, et nous sommes ici pour favoriser le
débat. Évidemment, en même temps, cela dit, je nous réinvite à focaliser sur le
libellé du préambule.
M.
Bérubé : Suivez-moi
bien, M. le Président, vous allez voir qu'on est toujours sur le même sujet,
vous allez voir.
Le Président (M. Simard) : Je vous
suis.
M.
Bérubé : Ce n'est pas sans raison. Je ne partage pas
l'enthousiasme de la ministre quant au projet
de loi n° 66. Je n'irai pas me référer au verbatim. Je me souviens très bien
du projet de loi. Mais, dans
ce cas-ci, ce que j'apprends,
c'est qu'il fallait se dépêcher à le mettre dedans, mais on n'était pas prêts,
mais là il est dedans. Un jour, je découvrirai pourquoi. Je n'ai pas la réponse
ce soir.
J'ai d'autres questions. Les restrictions que le
projet de loi veut enlever sont les derniers verrous pour forcer un débat
public sur le projet, parce qu'on n'a pas eu de débat public. On l'a entendu
hier, les 50 groupes qui ont demandé un débat, toutes ces personnes qui
sont éprises du patrimoine... Non, non, non, ce soir, ça s'organise entre la
CAQ et le Parti libéral, parce qu'une fois enlevés ces verrous, bien, les
citoyens n'ont plus aucun contrôle sur ce qu'en fera la SQI, le gouvernement et
McGill.
Alors, ma question... Les citoyens, là-dedans,
qui sont interpelés par ce projet, une fois que les derniers verrous sont
enlevés, qu'est-ce qui va leur rester comme possibilité d'intervenir sur
l'avenir du projet? Ça nous prend des
engagements. Je ne peux pas me fier uniquement aux paroles. Si je m'étais fié à
ça, M. le Président, il y aurait un référendum sur le mode de scrutin à
la prochaine élection. Ça n'a pas eu lieu. Alors, je me méfie. J'aime mieux
avoir des garanties qui sont vérifiables, et écrites, et qui se réalisent. Ça
prend des protections légales, et le projet de loi va dans le sens contraire.
McGill, ce n'est pas un projet éventuel, il est dans le projet de loi n° 66. Je l'ai lu. J'étais là, en Chambre, quand ça a été
dit.
Alors, dans les 10 dernières minutes, ce
que la présidente du Conseil du trésor a dit ne tient pas la route avec ce que
je viens de vous dire, et j'ai peine à croire qu'ils puissent s'associer à ce
projet, et ça va continuer tantôt. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Il y
a une précipitation. Les choses ne sont pas prêtes. La définition du projet est
mal définie. Je ne sais pas à qui ça profite, mais je ne trouve pas qu'on fait
les choses correctement de la manière que c'est rédigé.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres remarques sur cet alinéa? Mme la députée de Westmount, veuillez
poursuivre, je vous prie.
Mme Maccarone : «Que conformément à
l'entente d'intégration, un acte de transfert du site RV a été consenti par
Royal Victoria au CUSM en respectant les exigences de la loi, tel qu'il appert
de l'acte de transfert;».
Le
Président (M. Simard) : Je
vous remercie. Des remarques à cet égard? Sans quoi, nous allons
poursuivre.
Mme Maccarone : «Que l'acte de
transfert pourrait être annulé en raison des conditions, de la restriction
d'usage ou charge ou des stipulations d'inaliénabilité et d'insaisissabilité
apparaissant dans la donation;».
Le Président (M. Simard) : Merci. Y
a-t-il des commentaires? M. le député de Matane-Matapédia.
• (21 h 10) •
M. Bérubé : Très court. Est-ce qu'il
y a une date limite?
Le Président (M.
Simard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je vais référer le député
à Me Bégin.
Le Président (M. Simard) :
Me Bégin.
M. Bégin (Simon) : Une date limite à
quoi?
M. Bérubé : Bien, pour satisfaire
aux conditions quant à l'aliénation. C'est bien comme ça qu'on l'a écrit.
Mme LeBel : Il n'y a pas de date
limite, là. Ce qu'on dit, c'est que, si on ne procède pas au projet de loi et
qu'on ne lève pas la restriction, l'aliénation pourrait être annulée. Est-ce
que je me trompe, là? Il n'y a pas de date, là, associée à ça.
M. Bégin (Simon) : Effectivement, et
là on parle de l'aliénation entre Royal Victoria et CUSM qui a été faite en
vertu de l'entente d'intégration quand les établissements...
Mme LeBel : En 1997.
M. Bégin
(Simon) : ...signée en 1997,
entrée en vigueur en 1998. Donc, la loi sur la santé et services
sociaux, qui transférait la propriété des immeubles, passe par-dessus les
donations, mais, pour éviter que quelqu'un questionne en disant : Bien,
pourquoi, est-ce qu'il y a un... ça constitue un vice de titre, bien, on vient
le prévoir, là. C'est un lien direct avec l'article 2 qu'on va étudier
tout à l'heure.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? M. le député de Laurier-Dorion, ça vous va? Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis,
veuillez poursuivre, je vous prie.
Mme Maccarone : «Qu'en outre,
nonobstant l'acte de transfert, Royal Victoria n'est plus en mesure de
respecter les conditions, la restriction d'usage ou charge et les stipulations
d'inaliénabilité et d'insaisissabilité apparaissant dans la donation,
considérant le transfert de ses activités au nouveau complexe hospitalier du
CUSM et considérant la requalification du site RV;».
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques? Sans quoi, nous pouvons poursuivre. Mme la députée.
Mme Maccarone : «Que le 22 juin
2018, le gouvernement a autorisé le CUSM à développer le site RV et à en confier la requalification à la Société
québécoise des infrastructures, ci-après appelée la "SQI", laquelle
requalification entraîne, d'une part, un changement de vocation et un
réaménagement de tout le site RV et, d'autre part, le transfert de celui-ci par
le CUSM à la SQI, libre des conditions, de la restriction d'usage ou charge et
des stipulations d'inaliénabilité et d'insaisissabilité apparaissant dans la
donation;».
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Merci, M. le Président.
Le 22 juin 2018, ça nous réfère à la première tentative du Parti libéral.
C'est en fin de session, même en fin de mandat du gouvernement du premier
ministre Philippe Couillard. Je me souviens très bien.
Mais ma
question qui me tracasse depuis un bout de temps, c'est que non seulement on
fait don du patrimoine à McGill, mais, en plus, on rajoute
37 millions de dollars. Ma question au gouvernement cette fois-ci: À quoi
va servir ce 37 millions? Sur quelle base on l'évalue? Est-ce vraiment
nécessaire? C'est quand même pas mal d'argent.
Le Président (M. Simard) : Mme
la présidente.
Mme LeBel :
Je n'ai pas de commentaire, à ce stade, sur le projet de McGill, qui est
toujours en dossier d'opportunité.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Westmount.
M. Arcand : De Mont-Royal—Outremont.
Le
Président (M. Simard) : Mont-Royal. Décidément, ce soir, je veux vraiment que vous soyez à Westmount.
991 421 M. Arcand :
M. le Président, je trouve ça d'abord fascinant, parce que c'est comme si la
décision qui a été prise en 2018 était une décision partisane ou... Je ne sais
pas, ça m'étonne beaucoup, alors que cette décision-là qui a été prise relève
essentiellement des recommandations du groupe de travail. Et qui avait annoncé
la création de ce groupe d'experts? C'est le gouvernement du Parti québécois.
J'ai ici le communiqué, c'était le ministre responsable de Montréal, Jean-François Lisée, Réjean Hébert,
le ministre des Services sociaux, et Maka Kotto, qui était responsable
de la culture, qui avaient annoncé la création du groupe d'experts, qui devait
se prononcer à la fois sur les bâtiments du
CHUM, c'est-à-dire l'Hôtel-Dieu,
qui était le bâtiment excédentaire, et, dans le cas du CUSM, c'était le Royal
Victoria.
Et ce que
l'on retrouve aujourd'hui, c'est la prémisse, dans ce projet de loi,
d'essentiellement les recommandations générales qui ont été faites par
le groupe indépendant qui avait été créé, d'ailleurs, par le Parti québécois.
Ça n'a rien de partisan. C'était ce qui apparaissait, au départ, de... le
meilleur intérêt public dans les circonstances, et c'est ce qu'on fait ici ce
soir, voilà.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres remarques? M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé :
Bien sûr. Alors, comme le député de Mont-Royal—Outremont semble s'intéresser aux conclusions du
rapport, peut-être qu'il pourrait me citer l'endroit où on retrouve
expressément une recommandation de donner 37 millions de dollars, où on
peut ventiler la somme, à quoi ça va servir. J'imagine que c'est dans le
rapport à quelque part.
Le Président (M. Simard) :
Éventuellement, oui, M. le député.
M. Arcand : Bien,
M. le Président, je peux répondre à ça en disant simplement que c'est très
clair, dans le rapport, que McGill doit avoir priorité. C'est clairement
défini, d'une part, dans ce rapport-là. L'autre chose, n'importe qui de la SQI
va vous dire jusqu'à quel point le Royal Victoria a besoin d'aménagements.
C'est une vieille bâtisse qui a besoin énormément, je dirais, d'amour, entre
guillemets. Alors, je pense que c'est tout à fait normal que le gouvernement,
dans ces circonstances-là, ait décidé de donner ces sommes d'argent là pour l'Université
McGill, parce que la réfection risquait de coûter énormément d'argent.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : Ce n'est
plus tout à fait la même histoire, M. le Président. La présidente du Conseil du
trésor refuse de parler de 37 millions. Ce n'est pas rien, pas un mot là-dessus.
N'a-t-on pas une obligation de saine gestion des fonds publics? 37 millions,
ce n'est pas assez pour en parler. Je vais en parler, moi.
Le député de Mont-Royal—Outremont, il parle du rapport initié... pas le gouvernement qui
a écrit les conclusions, il l'a initié. D'ailleurs, à ce compte-là, il y a bien
des choses qu'on a initiées, puis vous auriez dû continuer pendant que vous
étiez là. J'en ai une belle liste. Mais le 37 millions, il n'est nulle
part dans le rapport. Je prends une chance. Je ne l'ai pas devant moi, mais je
suis pas mal sûr que nulle part ce n'est écrit 37 millions. Et le député
de Mont-Royal—Outremont ne
me répond pas sur le 37 millions. Il me dit que c'est normal. Moi, je
trouve que c'est normal de poser la question de 37 millions de dollars.
Qui a décidé du 37 millions, et pourquoi, puis ça sert à quoi? Je rappelle
qu'au début McGill était prêt à payer. On leur a dit : Non, non, c'est un
cadeau. Ah oui? Puis, en passant, croyez-le ou non, 37 millions en plus.
Bien, ce n'est pas la Commission des comptes
publics, mais c'est la Commission des finances. C'est aussi important de
s'assurer de la saine gestion des fonds publics. 37 millions de dollars,
c'est beaucoup d'argent. Alors, je n'aurai pas la réponse du gouvernement, qui
ne veut pas m'expliquer à quoi va servir le 37 millions, d'où il vient, et
j'ai, de l'autre côté, un député qui dit : J'ai trouvé comment répondre au
député, c'était le Parti québécois qui a parti ça. Oui, mais peu m'importe, le
37 millions, il n'est pas écrit nulle part dans le rapport, mais c'est une
décision du Conseil des ministres ou c'est un décret. Et là l'ex-ministre
pourrait me répondre davantage. Moi, je veux cette information-là. D'où vient
ce 37 millions? Je suis pas mal convaincu que mon collègue de
Laurier-Dorion trouve que c'est beaucoup d'argent, lui aussi, 37 millions.
Le
Président (M. Simard) : Je
vous remercie. Y aurait-il d'autres remarques? M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M.
Arcand : Bien, moi,
j'inviterais le député à discuter avec les gens de la SQI. Je pense que tout le
monde reconnaît que le Royal Victoria est certainement un hôpital qui a besoin
d'investissements considérables pour une remise à niveau extrêmement
importante. Et, comme le disait la présidente du Conseil du trésor, plus on
avance dans le temps, plus la détérioration du Royal Victoria est évidente.
Alors, moi, là-dessus, je pense que c'est clair que ces sommes-là sont
passablement justifiables.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le
Président, de son siège, le député fait une appréciation comme ça en
disant : Selon moi, c'est acceptable. Bien, on ne peut pas fonctionner
comme ça. Je veux dire, quelqu'un a décidé de la sorte. Pourquoi pas 50 millions,
hein? Ils en ont tellement besoin. Pourquoi pas 100 millions? Puis, à ce
compte-là, pourquoi pas Maisonneuve-Rosemont,
qui a besoin d'argent aussi? Je veux dire, si on décide d'envoyer
37 millions, il y a une raison. Il y a quelqu'un qui a pris la
décision puis il y a quelqu'un qui a décidé que c'était une bonne idée.
Alors, moi, je veux savoir qui a pris la
décision. Comment on a établi que c'était cette somme-là? Le député m'indique
que, peut-être, la SQI est au courant. Si c'est le cas, je serais intéressé à
savoir qui a pris la décision, mais je ne suis pas convaincu que c'est autre
personne que le politique qui a pris cette décision-là. Je serais surpris.
Le
Président (M. Simard) : Mme la présidente.
Mme LeBel :
...permettez, ce n'est pas une étude de crédits sur les crédits
gouvernementaux, sur les projets du PQI non
plus. C'est une étude du projet de loi pour lever une restriction dans le cadre
d'une donation pour permettre la requalification d'un site. Alors, moi,
je n'aurais pas d'autre commentaire sur ça. On n'est pas aux crédits, là.
M. Bérubé :
Au regret de décevoir la présidente du Conseil du trésor, cette fois, c'est moi
qui pose les questions. Elle est dans un
rôle inversé. Alors, je pose une question d'intérêt public. 37 millions de
dollars, c'est beaucoup d'argent.
Elle fait le choix de ne pas me répondre. C'est son choix. On retiendra que le
gouvernement, pour 37 millions,
n'a pas de réponse à offrir. Manifestement, c'est du menu fretin. Ce n'est pas
mon cas. Ce n'est pas ce que je crois.
Alors, je lance un
appel à tous, quiconque, dans cette salle, qui est autorisé à parler et sait
comment on a établi le 37 millions de
dollars qui accompagne McGill puisse s'identifier, et me répondre, et on
passera à autre chose.
Le
Président (M. Simard) : Je vous remercie. Y aurait-il d'autres
remarques sur cet alinéa? Sans quoi, Mme la députée de Westmount,
veuillez poursuivre.
Une voix :
...
Le Président (M.
Simard) : J'avais compris que vous arrêtiez là. Alors...
Mme LeBel :
Est-ce que le 37 millions fait référence à un communiqué du 22 juin
2018, où on dit que «dans le cadre du changement de vocation de l'Hôpital Royal
Victoria à la suite du déménagement de l'installation du Centre universitaire
[...] l'Université McGill bénéficie d'une aide financière de
37 millions...»? C'est à ça que vous faites référence?
• (21 h 20) •
M. Bérubé :
Absolument.
Mme LeBel :
Bon, alors, si on continue la phrase : «...pour réaliser les études
nécessaires à l'élaboration d'un dossier d'opportunité...» Alors, c'est ça, la
réponse.
M. Bérubé :
Non, ce n'est pas la ministre qui va décider de la réponse. Je l'ai...
Mme LeBel :
Bien, c'est parce que c'est la réponse que je vous donne. Vous avez la
question. Je décide de la réponse que je vous donne. C'est la réponse.
M. Bérubé :
Elle n'est pas satisfaisante. Je vais continuer de poser des questions, M. le
Président. 37 millions, c'est arbitraire, c'est deux lignes d'un
communiqué, là. Je l'ai, le communiqué ici, là. Comment on établit que c'est
37 millions? C'est-tu la demande de McGill? C'est-tu l'offre du
gouvernement du Québec? À la rigueur, la ministre pourrait me dire : C'est
l'ancien gouvernement, puis le gouvernement répondra. Mais, je veux dire, je ne
peux pas laisser passer ça. C'est 37 millions de dollars.
Savez-vous ce qu'on
peut faire, dans une institution de santé, comme l'hôpital de Matane, de
Mont-Joli ou d'Amqui, avec 37 millions de dollars? Ce n'est pas un enjeu
d'étude des crédits, c'est un enjeu d'être responsable fiscalement en tout
temps, encore plus lorsqu'on est au pouvoir. Alors, moi, je suis habité par ça.
Bon, c'est peut-être un défaut, mais je trouve que c'est important de poser des
questions.
Alors, je n'ai pas la
réponse. C'est 37 millions, ça aurait pu être 50, ça aurait pu être 100.
Mais, tu sais, à quoi bon poser la question à ceux qui l'ont déjà reçu? Moi, je
trouve que c'est important de le savoir. Alors, notons, pour les fins de la
commission, que personne n'a pu me répondre, à savoir pourquoi
37 millions. Pourquoi non seulement on envoie un cadeau de près de
1 milliard de dollars, mais, en plus, croyez-le ou non, ça vient avec 37 millions
de dollars, et personne ne sait comment ça a été établi? Franchement, encore
une fois, chapeau aux lobbyistes de McGill. C'est vraiment des champions.
Le Président (M.
Simard) : Y aurait-il d'autres remarques sur cet alinéa? Mme la
députée de Westmount, veuillez poursuivre.
Mme
Maccarone : Saint-Louis, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Et Saint-Louis, bien sûr.
Mme
Maccarone : Alors, où on se retrouve... le CUSM, et Royal Victoria, et
McGill. «Que la mission de la SQI est de soutenir les organismes publics dans
la gestion de leurs projets d'infrastructure publique et de développer, de
maintenir et de gérer un parc immobilier qui répond aux besoins de ces
organismes;».
Le Président (M.
Simard) : Des remarques à cet égard?
Mme Maccarone :
«Que les usages qui seront développés sur le site RV ne sont pas encore connus
et que des consultations publiques auront lieu avant de déterminer ces usages;».
Le Président (M. Simard) : Des
remarques? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Quels types de
consultations publiques sont prévues?
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je suis désolée, je
n'ai pas compris la question.
M. Fontecilla : Quels types de
consultations publiques sont prévues?
Mme Maccarone : Ça, c'est une bonne
question pour Mme Mayes, parce que c'est elle, je crois, qui sera responsable
de ces consultations qui sont prévues à la suite...
Mme Mayes (Sophie) : M. le Président,
il s'agit des...
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie, madame.
Mme Mayes (Sophie) : Merci, M. le
Président. Il s'agit des consultations publiques qui seront menées par l'Office
de consultation publique de Montréal, qui est le bras de la ville de Montréal
qui organise et exécute les consultations publiques dans le cadre de
changements réglementaires au règlement de zonage de la ville de Montréal.
M. Fontecilla : ...pas prévoir des
consultations faites par la SQI? Je comprends qu'il y a eu des consultations
assez intensives avec McGill, mais pourquoi ne pas concevoir que la SQI
consulte aussi, en amont, d'autres... bien, des acteurs du milieu, et non pas
s'en tenir seulement à l'Office de consultation publique de Montréal, l'OCPM,
là? Est-ce que la SQI pourrait, elle, faire des consultations avant de passer à
l'OCPM?
Le Président (M. Simard) :
Mme Mayes.
Mme Mayes (Sophie) : M. le Président,
dans le cadre de la requalification du site, nous avons effectivement rencontré
plusieurs parties prenantes du milieu, en fait des dizaines de différentes
parties prenantes, des tables de quartier, différents experts qui s'intéressent
au site, pour tâter le terrain et savoir quelle... serait souhaitable pour le
site. Et l'ensemble de ces informations-là a nourri l'élaboration du plan
directeur qui sera soumis à une consultation formelle par le biais de l'OCPM,
qui est vraiment le véhicule tout indiqué pour les consultations publiques dans
le cas de changements réglementaires à la ville de Montréal.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Cher collègue de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Est-ce que la
SQI a aidé certains acteurs du milieu à définir davantage certains projets
comme ça a été fait avec l'Université McGill, à qui on a donné 37 millions
de dollars, là?
Le Président (M. Simard) : Madame.
M. Fontecilla : Je peux répéter ma question,
peut-être.
Mme Mayes (Sophie) : On a
échangé avec plusieurs...
Le Président (M. Simard) :
Alors, Mme Mayes.
Mme Mayes (Sophie) : La
connexion n'est pas très bonne, mais je pense que j'ai compris.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous vous écoutons, madame. Par la suite, Me Bégin poursuivra.
Mme Mayes
(Sophie) : Parfait, merci.
Donc, on a tenu plusieurs rencontres avec différentes parties
prenantes du milieu pour mieux comprendre les besoins potentiels de la communauté
et de différents écosystèmes. Pour l'instant, les démarches ne sont pas allées
plus loin que ça. On souhaiterait vraiment pouvoir corriger les vices qui sont
aux titres et mettre en place un cadre réglementaire qui permettrait d'aller
plus loin dans l'investigation de ces différentes pistes, parce que, présentement,
comme l'a dit Mme Maccarone, les usages qui sont... la restriction d'usage
pour la donation d'origine, qui est restreinte au traitement des malades et des
blessés, fait en sorte que l'éventail des différents projets qui sont possibles
pour le site est très, très restreint. Donc, je pense qu'on a plusieurs étapes
à franchir avant de pouvoir faire un appel d'intérêts pour aller chercher un
éventail plus large de projets, mais c'est définitivement dans les cartons pour
les étapes futures.
M. Fontecilla : Juste pour bien comprendre, vous nous dites que
l'éventail des possibilités sont très restreintes. Donc, bien,
fondamentalement, c'est un site... Oui, allez-y.
Mme Mayes (Sophie) : La restriction
d'usage, je pense à ce qui a été mentionné aujourd'hui, là, est restreinte au
traitement des malades et des blessés. Donc, c'est sûr que c'est très étroit.
Il serait souhaitable qu'on puisse ouvrir. Il serait souhaitable...
M. Fontecilla : Une fois ces
restrictions levées, les possibilités sont multiples.
Mme Mayes (Sophie) : Tout à fait.
M.
Fontecilla : Est-ce que la SQI entend collaborer avec certains acteurs
du milieu pour faire lever des projets et financer des études de
faisabilité, etc., comme ça a été fait avec l'Université McGill?
Mme Mayes (Sophie) : Bien, je pense
qu'il est un peu tôt pour déterminer exactement comment on va mener les... Comme je l'ai mentionné plus tôt
aujourd'hui, on évalue, dans un premier temps, les projets
gouvernementaux. Donc, c'est notre mission
de loger les ministères et organismes. Si on n'arrive pas, dans des délais
raisonnables, à trouver des projets
gouvernementaux pour occuper l'ensemble des locaux sur le site, parce que c'est
quand même des grandes, grandes superficies, on pourrait évaluer la
possibilité de faire un appel d'intérêts pour regarder plus largement vers
d'autres porteurs de projets. Donc, il pourrait inclure, je pense, les groupes
auxquels vous faites référence.
M. Fontecilla : Et tout cela se
ferait avant les consultations de l'office municipal, de l'OCPM?
Mme Mayes
(Sophie) : Non, ce serait après, une fois qu'on a élargi l'éventail
des usages possibles pour le site.
M. Fontecilla : C'est bon, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Me Bégin,
souhaitiez-vous apporter un complément de réponse?
M. Bégin (Simon) : Ça va.
Le Président (M. Simard) : Ça va
pour l'instant? M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le
Président, je souscris entièrement aux propos de mon collègue de Laurier-Dorion
quant à la nécessité de consultations, parce que, bien que la SQI prône
l'intérêt public, elle n'a pas vraiment de consultation structurée des
citoyens, quoique j'apprends que certains échanges ont eu lieu.
Alors, ma question toute simple : Est-ce
qu'on peut fournir, au bénéfice des membres de la commission, la liste des
groupes qui ont été rencontrés ainsi que les dates?
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est une bonne
question. Je sais que c'est plusieurs groupes puis je sais qu'ils ont eu
plusieurs rencontres au-dessus de plusieurs jours. Alors, je ne sais pas si Mme
Mayes ou peut-être Me Bégin a un calendrier de ces événements qu'ils pourront
déposer pour répondre à la question du collègue.
Le Président (M. Simard) : Me Bégin.
M. Bégin (Simon) : Il y a
effectivement une liste des groupes consultés. Il y a même des rapports qui ont
faits... qui pourront... qui seront communiqués au secrétariat de la
commission.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres commentaires?
• (21 h 30) •
M. Bérubé : ...pour les deux, pour
la liste et les rapports, ce qui permettra de voir, par exemple, si des groupes
qui se sont opposés au projet se retrouvaient dans les groupes consultés ou si
seulement des groupes plutôt favorables au projet ont été consultés, et on
pourra en faire une appréciation. Alors, je vais surveiller le site Greffier,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merveilleux. Y aurait-il d'autres remarques sur cet alinéa? Sans quoi, nous
allons procéder à la lecture du 22e alinéa qui, quant à lui, nous réserve
un amendement. Alors, chère collègue, je vous laisse d'abord lire l'alinéa tel
quel et par la suite l'amendement.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président.
d'enseignement, d'apprentissage et de recherche;».
Et l'amendement en question, ce serait, dans le
préambule, de :
1° remplacer, dans le 22e alinéa, «l'Université McGill» par «l'Institution royale pour l'avancement des
sciences (Université McGill)»; et
2° insérer, après le
22e alinéa, le suivant :
«Que le site RV fait partie du site patrimonial
du Mont-Royal déclaré en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel
(chapitre P-9.002) et qu'il est visé par les protections prévues par cette
loi;».
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous allons d'abord entreprendre les débats sur l'amendement. Y
aurait-il des interventions? M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : J'ai une question, M. le
Président. Vous connaissez mon intérêt pour la monarchie royale. Pouvez-vous me
parler de cette organisation-là? Je ne la connaissais pas, celle-là.
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Si le collègue fait
référence à l'Institution royale pour l'avancement des sciences, je réfère
encore une fois à Me Bégin, parce que c'était un changement suite à des
recherches que la SQI ont faites par la suite du dépôt de ce projet de loi
d'intérêt privé.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Éventuellement, Me Bégin, un complément de réponse?
M. Bégin (Simon) : Oui. Dans le
fond, c'est le nom exact de l'Université McGill, là, on parle de l'institut
royal pour l'avancement des sciences, qui est reconnu dans la loi sur les
établissements d'enseignement universitaire comme l'institut royal pour
l'avancement des sciences, Université McGill. Donc, dans sa charte
d'incorporation, c'est son vrai nom légal.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Matane.
M. Bérubé : C'est un peu un choc, M.
le Président. Le véritable nom de McGill est l'institut royal pour l'avancement
des sciences, c'est bien ce que j'ai compris?
Le Président (M. Simard) : Me Bégin.
M. Bégin (Simon) : Barre oblique,
Université McGill.
M. Bérubé : O.K. Alors, ma
question : Pourquoi utiliser, à ce moment-ci, ce terme-là, ce qui tend à
enlever les références directes à McGill, tandis que, le reste du temps, on ne
l'utilise jamais, cette appellation-là? Je veux dire, ce n'est pas les Redmen
de l'institut royal scientifique, c'est les Redmen de McGill. Alors, c'est
comme si on souhaitait un peu gommer le fait que ça s'en va à McGill, en
ressortant ce nom-là. Je trouve ça étrange.
Le Président (M. Simard) : Alors, je
cède la parole à la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, je pense que
Me Bégin a répondu à cette question. C'est une question légale, c'est une question
de...
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : S'il vous
plaît! Alors, la parole est à la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Moi, je voulais
quand même faire référence à l'insertion de... après le 22e alinéa car
c'est une demande qui vient de Les Amis de la montagne, puis je sais qu'ils
sont contents que nous allons... si c'est adopté par les collègues, évidemment.
Alors, pour eux, ça répond à leur besoin de protéger le site patrimonial et le
mont Royal ainsi que les préoccupations qu'ils ont en ce qui concerne la
conservation du mont Royal.
Le Président (M. Simard) : Collègue.
M.
Bérubé : M. le
Président, si on laisse le terme «McGill», dois-je comprendre que ça offre une
protection moindre à la montagne que si on utilise ce terme que j'apprends pour
la première fois aujourd'hui? Autrement dit, je m'adresse à Me Bégin à
travers vous, si on laisse McGill, on arrive-tu au même résultat, oui ou non?
Le Président (M. Simard) : Merci.
Me Bégin.
M. Bégin (Simon) : On parle exactement
de la même organisation, donc ça arrive au même résultat. C'est uniquement à
des fins... Dans tout le corpus législatif du gouvernement du Québec, l'Université
McGill est toujours identifiée sous ce nom-là, qui est le nom de sa charte.
Alors, on est vraiment, là, dans de la sémantique de législation.
Mme
LeBel : ...Matane-Matapédia que le terme «Université
McGill» demeure, là, dans le... On
ajoute «institut royal», mais le terme, «l'institut royal pour
l'avancement des sciences», qui est ajouté, parce qu'on parle... On fait
référence au nom légal, si on veut, mais la référence à l'Université McGill
n'est pas évacuée, elle demeure dans le paragraphe du préambule, là.
M.
Bérubé : M. le
Président, j'ai travaillé au cabinet du ministère de l'Éducation, à l'époque
des contrats de performance. Je me souviens très bien comment on a traité avec l'Université
McGill, je n'ai aucun souvenir de cette appellation. Remarquez, ça fait
21 ans, c'est peut-être une nouvelle pratique, mais je suis fort surpris
qu'aujourd'hui on arrive avec ce vocable-là. Si ça ne change rien, «Université
McGill», gardons «Université McGill». C'est comme si on voulait dire... c'est
comme si c'était un peu pour brouiller les cartes sur qui est le destinataire
de ce legs, hein, cet espace McGill accordé aujourd'hui.
Alors, vous comprendrez que je vais m'opposer à
ce changement-là et je vais certainement avoir envie d'en parler beaucoup. J'ai
hâte de voir, là, si ça s'applique ailleurs à l'Université McGill, cette
appellation-là, parce que ça fait plus solennel.
Mme
LeBel : ...rassurer mon collègue. Dans plusieurs décrets
gouvernementaux, là, qui datent de 2002, de d'autres années, 1996, on fait toujours référence à l'institut royal
pour l'avancement des sciences et, entre
parenthèses, on met «Université McGill».
Donc, on n'a pas inventé ça aujourd'hui, là, et ça apparaît dans plusieurs décisions
gouvernementales.
Maintenant,
c'est... quand on a besoin de faire référence au nom légal, naturellement, le
nom courant, d'usage, est Université McGill. Donc, quand ce n'est pas
nécessaire de faire référence au nom légal, à l'entité de la personne morale, d'utiliser, dans certains documents,
peut-être comme ceux auxquels... Je ne sais pas lesquels,
particulièrement... auxquels mon collègue fait référence, mais c'est possible
que, dans certains documents, comme ceux auxquels il fait référence, il n'y ait
pas d'impact à faire «Université McGill». Mais, dans les décisions où on doit
faire référence au nom de sa charte et de l'entité légale, et j'ai plusieurs,
là, décrets, 2002, 2016, 2019, 2013 — ah! 2013 — où on
fait référence, entre autres, à ça, bien, c'est son nom, depuis sa charte.
M. Bérubé : Ah! d'accord. Je vais
surprendre la ministre, M. le Président. Je vais lui apprendre que, dans son
propre projet de loi, le projet de loi n° 66, elle n'utilise pas ce
nom-là, elle utilise «centre universitaire McGill». Comment a-t-elle pu ignorer
le véritable nom de McGill, qui est cet institut royal, là, dont j'apprends
l'existence aujourd'hui? Alors...
Mme LeBel :
Parce que ce n'est pas nécessaire, M. le Président, dans la...
Le Président (M. Simard) : ...un à
la suite de l'autre. Pensez à ceux qui retranscrivent nos travaux, ce n'est pas
évident de...
M. Bérubé : Bon, alors, je termine.
Le Président (M. Simard) : Alors,
allez-y, M. le député de Matane.
M. Bérubé : Ce n'était pas
nécessaire, dans une loi votée par l'Assemblée nationale, qui reçoit la
sanction royale, mais là il faut le faire? Je ne sais pas, je me pose des
questions.
Mme LeBel : M. le Président, ce
n'est pas nécessaire dans une annexe d'un projet de loi qui fait référence à
des projets mentionnés au PQI. Et mentionné au PQI, on peut se permettre de
dire «Université McGill» parce que ce n'est pas nécessaire de faire référence à
l'entité légale comme telle, alors... et le nom usuel fait l'affaire.
M.
Bérubé : Oui. Bien, le nom
usuel, c'est McGill, ça fait l'affaire. À titre... curiosité, il y a quelqu'un
qui a proposé que ça soit cette appellation-là, pour les fins de
l'exercice. Est-ce que c'est la députée de Westmount—Saint-Louis, le gouvernement
du Québec, la SQI, ou McGill, ou aucune de ces réponses?
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est moi qui
propose l'amendement, suite à une recommandation de la SQI.
M. Bérubé : Je veux m'adresser à la
SQI.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Me Bégin.
M. Bégin (Simon) : Tout à fait,
c'est moi qui ai grandement, avec mes équipes, rédigé, effectivement, le projet
de loi dans toute la démarche, et on a utilisé le nom usuel, quand on a rédigé
le projet de loi. Et, quand on a fait notre deuxième tour de vérification,
c'est là qu'on s'est rendu compte que, dans tout le corpus législatif,
l'Université McGill était identifiée selon son nom complet. Et l'endroit où il
est identifié dans le projet de loi n° 66, si vous me permettez de
préciser, c'est : le «Centre universitaire de santé McGill». Et le
Dr Gfeller nous a bien rappelé, au début de son
intervention hier, que le Centre universitaire de santé McGill, il n'est pas le
même... il n'est pas un établissement... est un établissement différent qui n'a
pas de lien avec l'Université McGill.
M. Bérubé : Le seul problème avec
ça, ce n'est pas un article de loi, c'est le préambule. Alors, il me semble que ça fonctionne... En tout cas, il va y avoir des explications à donner. Je ne serai pas le seul à
poser la question, M.
le Président, j'en suis convaincu. Je trouve ça plutôt inusité et je vais certainement
faire une recherche de mon côté à savoir
dans quelles circonstances on utilise ce terme-là. Parce que
ça fait 14 ans que je suis député
à l'Assemblée nationale, on a souvent parlé de l'Université McGill,
puis c'est la première fois que je vois ça apparaître, première fois.
Alors, il y a certainement une raison. Il y a quelqu'un
qui trouve que c'est plus intéressant de mettre ça que de mettre «McGill», pour
qu'on comprenne tout de suite que c'est McGill. Il m'apparaît là qu'il y a
comme une volonté que ça ne soit pas McGill. J'ai terminé, M. le Président.
• (21 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous.
Mme LeBel : Si vous permettez, je
vais peut-être rajouter un élément, là, pour rassurer mon collègue. Dans la Loi
sur les établissements d'enseignement de niveau universitaire, on a la liste
des établissements d'enseignement de niveau
universitaire, on a l'Université Laval, on a l'institution royale pour
l'avancement des sciences universitaires, entre parenthèses, Université
McGill. C'est son nom d'usage, ce n'est pas... Il n'y a pas... Il n'y a rien
d'autre que ça à lire derrière ça.
Le Président (M. Simard) : Y a-t-il
d'autres commentaires?
M. Bérubé : Je suis mystifié, M. le
Président.
Le
Président (M. Simard) : Bien, alors, nous poursuivons notre débat sur
l'amendement. Y aurait-il d'autres interventions? Sans quoi, nous allons
procéder à la mise aux voix sur l'amendement. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme LeBel
(Champlain)?
Mme LeBel : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Contre.
La Secrétaire : Et M. Simard
(Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Nous poursuivons. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : «Qu'il est de
l'intention de la SQI de réaliser la requalification du site RV en fonction des
orientations gouvernementales et en priorisant les usages publics;».
Le
Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques à cet égard? M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Bon, des orientations gouvernementales,
ce n'est pas ce soir qu'on va en apprendre davantage. Question : Pourquoi qu'on
cède l'entièreté de Royal Vic puis ensuite on va spécifier que c'est un projet
d'intérêt public? Dans l'ordre, moi, je me questionne. Et, selon nous, il n'est
déjà pas dans l'intérêt public, en partant, de céder ce
joyau-là à McGill. Ça fait que, là, on dirait qu'on se donne une bonne
conscience en inscrivant «intérêt public», mais il m'apparaît, et c'est mon
opinion que je vous partage, que, si on veut parler du bien public, le minimum
aurait été de consulter correctement la population, et ce projet de loi n'est
pas un projet de loi qui répond aux normes minimales d'intérêt public.
L'intérêt d'une institution, oui, mais l'intérêt public, certainement pas. Et
je me désole qu'on avance dans ce projet de loi sur les mêmes bases qu'il était
ici, en 2018.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires à cet égard? Sans quoi, madame, veuillez poursuivre la lecture du
préambule.
Mme Maccarone : «Que, dans le cadre
de la requalification du site RV et du transfert à intervenir en faveur de la
SQI, il est opportun et dans l'intérêt public de valider l'acte de transfert
par Royal Victoria en faveur du CUSM, nonobstant toute condition, toute restriction
d'usage ou charge et toute stipulation d'inaliénabilité et d'insaisissabilité
apparaissant dans la donation et affectant une partie de l'immeuble;».
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il des remarques? M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le
Président, j'ai une question pour la SQI. J'ai devant moi le mémoire de la
Coalition Royal Vic pour le bien public. J'aimerais savoir si la SQI a
rencontré cette coalition, avant cette commission, la coalition Royal Vic. Ma
question s'adresse à la SQI.
Le Président (M. Simard) : Alors, Me
Bégin.
M. Bégin (Simon) : Ça, c'est une
question pour Mme Mayes.
Le Président (M. Simard) : Très bien.
Mme Mayes.
Mme Mayes (Sophie) : Merci, M. le
Président. Donc, j'ai rencontré plusieurs membres de la coalition à différents
moments. La table Interaction Peter-McGill, si je ne m'abuse, est membre, plusieurs
groupes de Milton Park sont membres. Et donc j'ai rencontré, à plusieurs
reprises, des représentants de ces groupes-là et j'ai aussi participé, si je ne
m'abuse, là, à une soirée d'échange organisée par la coalition.
M.
Bérubé : M. le
Président, je comprends que Mme Mayes a rencontré des membres individuels. Il y
en a plusieurs, hein? Mais la Coalition Royal Vic, comme organisation, avec ses
représentants, il n'y a pas eu de rencontre. Est-ce juste?
Mme Mayes (Sophie) : Il faudrait que
je retourne dans mes archives, là, pour déterminer si j'ai rencontré la
coalition en tant que telle. C'est vraiment une coalition de différents
groupes, et, comme je vous le mentionne, là, j'ai rencontré plusieurs de ces
partenaires-là. D'ailleurs, plusieurs de ces partenaires-là ont été invités à
un grand forum qu'on a tenu sur le site, en novembre 2019. Donc, ils étaient
présents lors de cet événement-là, ils ont été invités. Donc, effectivement,
j'ai eu l'occasion d'échanger avec plusieurs membres.
M. Bérubé : M. le
Président, je me permets d'insister parce que c'est la deuxième fois que je
n'ai pas une réponse très claire à une question. Je ne pose pas la question si
certains membres de la coalition ont été rencontrés. Est-ce que l'organisation,
qui souhaitait rencontrer la SQI, a été rencontrée formellement? À moins que
vous me donniez une date et le nom des représentants qui étaient là
formellement, je comprends que vous avez fait le choix de ne pas rencontrer la
Coalition Royal Vic, comme institution, sur la base de ce mémoire qui est
devant moi, que je pourrais transmettre à la commission.
Le Président (M. Simard) :
Mme Mayes.
M. Bérubé : Par
oui ou par non.
Mme Mayes
(Sophie) : J'ai rencontré
toutes les parties prenantes du milieu qui souhaitaient être
rencontrées. Donc, si la coalition a demandé à nous rencontrer, on les a
rencontrés.
M. Bérubé : M. le
Président, on avance. Alors, j'aimerais qu'on me fournisse la date où a été
rencontrée la Coalition Royal Vic pour le bien public, qui a d'ailleurs proposé
un mémoire pour les fins de l'exercice. Alors, je suis convaincu qu'on pourra
retracer la date et les représentants de la coalition qui ont été rencontrés.
Et, quand j'aurai cette réponse, j'aurai une autre question.
Le Président (M. Simard) :
Mme Mayes.
Mme Mayes (Sophie) : On va
faire les vérifications dans nos archives pour trouver les dates des différentes
rencontres et pouvoir les acheminer à la commission.
Le Président
(M. Simard) : Évidemment,
je me... (panne de son) ...il est peut-être tard pour faire cette observation, que,
depuis le début du préambule, on pose parfois des questions très précises sur
certains enjeux, nommément le 37 millions, nommément des dates de réunion,
et cela peut paraître a priori un peu en marge du libellé strict du préambule.
Mais ce pour quoi j'accepte qu'il y ait ce type de débat, c'est parce que, dans
un débat... dans un projet de loi privé, le préambule occupe une place
prépondérante qu'il n'a pas dans un projet de loi public, puisque le projet de
loi privé ne contient pas de notes explicatives. Le préambule se substitue aux
notes explicatives et donne en quelque sorte la raison d'être de ce projet de
loi là.
Alors, si tant est
que certains nous écoutent et se demandent pourquoi, disons, on laisse le débat
aller comme ça, c'est parce qu'il est dans la nature des choses, je crois, de
le faire ainsi. Puis, si on devait aller trop loin, j'interviendrai, mais pour
l'instant on est encore dans le cadre. Monsieur, veuillez poursuivre.
M. Bérubé :
Merci pour votre mansuétude, M. le Président. Ce n'est pas sans raison que je
pose la question. Le principal groupe qui est opposé à ce projet, qui est bien
connu de la SQI, qui s'est fait entendre par une lettre publique, qui a soumis
un mémoire, je suppose que, s'il y avait eu une rencontre, il est possible que,
spontanément, on s'en souvienne. Il est aussi possible que ça ne soit pas le
cas. Mais je n'ai pas senti spontanément qu'on avait un souvenir vivace de les
avoir rencontrés.
Je
suggère à Mme Mayes qu'il n'y a jamais eu de rencontre formelle avec le
groupe. Mais, si d'aventure, il y en avait
eu une, bien là, j'avouerai que j'ai commis un tort, et on pourra me donner la
date et les noms des représentants. Et pourquoi je vous dis ça? C'est
que c'est quand même assez important, si on veut en faire un projet d'intérêt
public, avant de céder ce joyau.
Alors, ce groupe-là,
je n'en nomme pas cinq, là, j'en nomme qu'un seul, c'est le principal, il
regroupe beaucoup d'organismes de tous les milieux. Alors, j'imagine qu'on
pourra me fournir, un peu plus tard, on a encore 40 minutes d'ici la fin
de la soirée, la date et les personnes rencontrées, spécifiquement de la Coalition
Royal Vic pour le bien public. Je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Alors, nous pouvons poursuivre la lecture. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : «Qu'il est également opportun et dans l'intérêt public
d'abolir toute condition, toute restriction d'usage ou charge et toute
stipulation d'inaliénabilité et d'insaisissabilité apparaissant dans la
donation et affectant une partie de l'immeuble;».
Le
Président (M. Simard) : Merci. Des commentaires à cet égard? Sans quoi
nous allons procéder à la lecture du dernier alinéa du préambule. Chère
collègue, allez-y.
Mme
Maccarone : «Qu'il est opportun et dans l'intérêt public que la
présente loi soit publiée au registre foncier;».
Le Président (M.
Simard) : Je vous remercie. Y aurait-il des commentaires? Sans quoi
nous allons procéder à la mise aux voix du préambule de ce projet de loi. Mme
la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
• (21 h 50) •
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M.
Fontecilla : Contre.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé :
Contre.
La Secrétaire : Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. Le préambule est donc adopté. Conséquemment,
nous passons à la lecture de l'article 1. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : «1. Les
restrictions d'usage ou charges ainsi que toute stipulation d'inaliénabilité et
d'insaisissabilité apparaissant dans l'acte de donation reçu par William de M.
Marler, notaire, le 23 mars 1891, sous sa
minute 16 917, et publié au bureau de la publicité des droits de
l'ancienne circonscription foncière de Montréal-Ouest (aujourd'hui la
circonscription foncière de Montréal), le 8 octobre [1991], sous le
numéro 121 304, et au bureau de la publicité
des droits de l'ancienne circonscription foncière de Hochelaga Jacques Cartier
(aujourd'hui la circonscription foncière de Montréal), le
21 octobre 1891, sous le numéro 39 704, ci-après appelée la
"donation", laquelle porte sur une
partie du lot 1816 du cadastre de la Cité de Montréal (Quartier Saint-Antoine)
qui a été rénovée et fait maintenant partie du
lot 1 341 182 du cadastre du Québec, et sur une partie du
lot 6 du cadastre de la municipalité de la paroisse de Montréal qui a été
rénovée et fait maintenant partie du lot 1 354 912 du cadastre du
Québec, tous actuellement de la
circonscription foncière de Montréal, ci-après appelés les "parties de
lots visées par les restrictions", sont abolies.»
Le Président (M. Simard) : Merci. Y
aurait-il des commentaires sur cet article? Sans quoi, nous allons procéder à
la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme LeBel
(Champlain)?
Mme LeBel : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Contre.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 1 est adopté. Nous passons maintenant
à la lecture du deuxième article. Mme la députée.
Mme Maccarone : «2. Est validée la
cession des lots rénovés 1 341 182 et 1 354 912 du
cadastre du Québec, circonscription foncière de Montréal, incluant des parties
de lots visées par les restrictions, intervenue entre l'Hôpital Royal Victoria
et le Centre universitaire de santé McGill, aux termes d'un acte de cession
reçu par Angelo Febbraio, notaire, le
26 mai 2020, sous sa minute 627, et publié au bureau de la publicité des
droits de la circonscription foncière de Montréal, le 26 mai 2020,
sous le numéro 25 401 715.»
Le Président (M. Simard) : Merci. Y
aurait-il des remarques sur cet article? Sans quoi, nous allons procéder à la mise
aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme LeBel
(Champlain)?
Mme
LeBel : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M.
Fontecilla : Contre.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé :
Contre.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. L'article 2 est donc adopté. Nous passons maintenant
à l'article 3. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : «3. Les parties de lots visées par les restrictions ne
pourront être utilisées aux fins de l'exercice d'un usage d'hébergement de type
copropriété divise ou d'établissement hôtelier commercial à moins que ces
usages ne soient accessoires ou ne fassent partie d'un projet institutionnel ou
public.
«De plus, aucun
bâtiment ne pourra être érigé aux fins décrites au premier alinéa sur les
parties de lots visées par les restrictions à moins que les usages de ces
bâtiments ne soient accessoires ou ne fassent partie d'un projet institutionnel
ou public.»
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Oui?
Mme
Maccarone : Et j'ai un amendement à déposer, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Formidable. Nous vous écoutons. Il est déjà sur Greffier,
d'ailleurs.
Mme
Maccarone : Oui. À l'article 3 du projet de loi :
1° dans le
premier alinéa :
a) remplacer
«d'hébergement» par «résidentiel»; et
b) insérer,
après «divise», «ou indivise»;
2° ajouter, à la
fin, l'alinéa suivant :
«Les parties de lots
visées par les restrictions qui seront éventuellement cédées à l'Institution
royale pour l'avancement des sciences (Université McGill) ne pourront être
utilisées qu'aux fins d'un usage institutionnel de type établissement
d'enseignement ou de recherche, incluant les usages complémentaires qui peuvent
y être associés dont notamment des résidences pour étudiants ou chercheurs. Les
restrictions d'usages imposées à ces parties d'immeubles en vertu de la
présente loi devront être inscrites à tout acte de cession.»
Je suis très heureuse
de cet article ainsi que de cet amendement, M. le Président, car je pense que
ça répond un peu au questionnement que nous avons entendu du député de Laurier-Dorion. Et ceci fait
partie aussi des discussions que j'ai eues moi-même avec le regroupement,
la Coalition Royal Vic pour le bien public, en ce qui concerne les
préoccupations pour l'utilisation du site futur.
Et je remercie aussi
tous les partenaires qui ont contribué à cette réflexion qui a mené à un
amendement ainsi qu'un article, inséré dans ce projet de loi d'intérêt privé,
qui va assurer qu'il n'y aura pas de condos, qu'il n'y aura pas d'hôtels, que ce soient divise, indivise. Et
je remercie aussi Les Amis de la montagne, car c'est eux qui ont soulevé
que «ou indivise» était manquant à l'intérieur de ce projet de loi qu'ils ont
lu avec beaucoup d'attention.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de Matane-Matapédia.
M.
Bérubé :
Juste préciser, là, on est à l'article 2, c'est bien ça?
Le Président (M.
Simard) : Non, nous sommes à l'article 3.
M.
Bérubé : 3. Bon, ça s'applique quand même, mais je vais
poser la question pour les fins de compréhension. De façon générale,
l'impression que j'ai est la suivante : Est-ce que cette loi, dans le
fond, elle sert à valider la transaction de mai 2020? Est-ce que c'est son
objectif, ultimement? Parce qu'ou bien la transaction de mai 2020 elle est
légale et elle est valide, puis alors là on n'aurait pas besoin de la valider
par loi, ou bien la transaction de mai 2020 n'est ni valide ni légale,
auquel cas le législateur devrait savoir, bien, de quelle illégalité ou
invalidité il s'agit puis qui a intérêt à ce que, disons, on n'en sache pas
trop.
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Je n'ai pas la réponse pour le collègue. Je référerais à Me Bégin, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Me Bégin.
M. Bégin (Simon) : Donc, concernant
l'article 2, évidemment, il n'y aurait pas de projet de loi, si c'était
juste pour valider... Le but principal du projet de loi, c'est de lever les
restrictions, sauf qu'il y a eu une cession qui a été faite, en 2000, malgré la
présence de ces restrictions-là, cession qui est par ailleurs légale à cause de
la priorité que donnait la Loi sur la santé et les services sociaux, je vous en
ai parlé un peu tout à l'heure. Donc, pour... tant qu'à être dans une loi de clarification de titre, on clarifie, on enlève
les restrictions et on rappelle que la cession qu'il y a eu en 2000,
là... en 2020, pardon, est également valide. Donc, c'est une précaution
législative supplémentaire.
M. Bérubé : Pas plus rassuré, mais
ça va.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres remarques? Sans quoi, nous allons d'abord procéder à la mise aux
voix sur l'amendement.
M. Fontecilla : M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Oh!
excusez-moi, cher collègue de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : J'aurais quelques
questions.
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie, allez-y.
M. Fontecilla : C'est un amendement
qui est très rassurant, mais j'aimerais me concentrer sur la partie qui
dit «visées par les restrictions qui seront...» non. «Les parties de lots
qui seront éventuellement cédées à l'Institution royale pour l'avancement des
sciences...»J'aimerais savoir si... parce que là, en disant cela, on est en
train de déterminer, même si la ministre nous a dit que la décision n'avait pas
été prise par le gouvernement, là... mais on est en train d'avancer quand même
une cession de lots et on est en train de déterminer une forme particulière,
là, qui est la cession, là.
Ma question que je pose,
c'est : Est-ce qu'il existe d'autres formes de transfert ou
d'utilisation qui pourraient être octroyés... d'autorisations qui pourraient
être octroyées à McGill pour les fins d'enseignement? Est-ce que la seule
forme, c'est la cession? Ça pourrait être la vente, par exemple, mais est-ce
qu'il en existe d'autres?
Le Président (M. Simard) : Merci. Me
Bégin.
M. Bégin (Simon) : Quand on fait
référence à la cession, c'est soit donation, vente, acte d'emphytéose. Donc,
quand on parle d'une cession, on parle d'un transfert de propriété. Les autres
modes qui pourraient être utilisés, ça serait la location, peut-être, pour
réaliser un projet. Mais là on est vraiment dans les cas de cession, donc tout
acte en vertu duquel il y aurait transfert de propriété. Les parties dont
l'Université McGill deviendra propriétaire seront visées par cette restriction
d'usage... de type, pardon, établissement d'enseignement ou de
recherche.
M. Fontecilla : Donc, quand on
utilise le mot «cession» et, éventuellement, «céder», on ne détermine pas la
forme exacte de la cession, là, c'est une forme générique. Il peut y avoir
plusieurs formes?
• (22 heures) •
M. Bégin (Simon) : Effectivement,
peu importe les modalités de l'acte de cession, est-ce que ce sera une vente,
une emphytéose... Il n'y en a pas tant que ça non plus, d'autres, là, mais peu
importe si c'est une vente ou une donation à titre gratuit, peu importent les
modalités, à partir du moment où il y a transfert de propriété, il y aura
application des restrictions.
M. Fontecilla : Est-ce qu'on peut
concevoir une forme de cession où... dans laquelle l'Université McGill n'est
pas... est propriétaire à perpétuité du terrain, mais à seulement l'usage?
M. Bégin (Simon) : Dans tous les
cas, les restrictions... Peu importe le mode, comme je vous dis, dans tous les
cas, les restrictions vont s'appliquer.
M. Fontecilla : Oui, mais je
voudrais savoir si on est en train de déterminer la forme exacte. Il peut y
avoir... Est-ce qu'on peut concevoir une forme de cession où l'université n'est
pas nécessairement le propriétaire du lot, un propriétaire foncier, mais il y a
d'autres types d'utilisation du terrain?
M. Bégin (Simon) : J'en vois essentiellement
trois, là. Il y aurait la location, l'emphytéose ou la propriété, et donc... et
l'emphytéose, c'est un démembrement du droit de propriété.
M. Fontecilla : Pardon, c'est un...
M. Bégin (Simon) :
Un démembrement du droit de propriété. Donc, les restrictions s'appliqueraient.
Alors, peu importe... Excusez de me répéter, là, mais, peu importe le mode de
cession, il y aurait transfert des... il y aurait restriction qui
s'appliquerait. Le seul mode auquel on pourrait faire référence, où il n'y
aurait pas de restriction, ce serait la location, mais, dans ce cas-là,
l'université ne serait pas propriétaire. Alors, il n'y aurait pas d'utilité
d'avoir des restrictions sur un type de propriété.
M. Fontecilla : Ma question
s'adresse à la ministre. Puisque l'on évoque dans une loi explicitement la possibilité
de céder à McGill ces terrains-là, est-ce que le gouvernement entend vendre,
céder, donner la propriété à perpétuité à l'Université McGill?
Mme LeBel : Bien, je vais répondre à
la question de mon collègue de la façon suivante. L'article de loi ici, vous
l'avez bien dit, ne prévoit pas la façon dont le transfert éventuel, si le
dossier d'opportunité chemine, parce qu'il y a quand même un dossier d'opportunité...
Donc, tout le monde sait qu'il y a une évaluation faite par McGill et le gouvernement
pour utiliser certains bâtiments et non pas l'entièreté des bâtiments. J'ai
bien dit tantôt que c'était 13 % du site et, je pense, c'est un tiers des
bâtiments, là, donc, éventuellement, par l'Université McGill. Et, comme on passe le projet de loi, ça a été, d'ailleurs,
des préoccupations qui ont été soulevées, là, de dire que, si,
éventuellement, c'est McGill qui devient propriétaire, il faudrait qu'il y ait
des restrictions.
Alors, ce qu'on fait dans le projet de loi,
c'est qu'on ne vient pas déterminer à l'avance de quelle façon le projet va
cheminer, mais on vient dire : S'il chemine par le bien d'une cession, les
restrictions s'appliqueront à ce moment-là. S'il n'y a pas de cession
éventuellement, bien, cet article-là deviendra nul et sans avenue, là, dans le
sens qu'il n'y aura pas d'usage, il n'y aura pas d'utilité. Mais on le prévoit
à l'avance que, si, éventuellement, il y a une cession, bien, ces restrictions
s'appliqueront, et, si on y va éventuellement par le biais d'une location, qui
est une des façons de faire, bien, ce sera dans le bail de location que les
restrictions s'appliqueront à ce moment-là.
Mais ce qu'on a voulu prévoir ici, ce n'est pas
de quelle façon on va le faire, mais c'est de dire que, si on le fait par le
biais des... parce que la cession se fait par plusieurs modes, là, la cession
vente, bon, etc. Si on le fait par le biais d'une cession, bien, on voulait
s'assurer, comme la SQI, à ce moment-là, ne serait plus propriétaire, dans
cette éventualité-là, que les restrictions vont demeurer attachées malgré ça.
M. Fontecilla : Je comprends tout à fait
la notion que les restrictions sont...
Mme LeBel : Oui, mais on n'a pas
déterminé, là... Ce n'est pas... On n'a pas prédéterminé la façon dont ça va se
faire. C'est encore en évaluation.
M. Fontecilla : Ce que je comprends,
c'est que vous nous dites que, pour le gouvernement, ce n'est pas déterminé si McGill
va être le propriétaire.
Mme LeBel : Non, et ce n'est pas cet
article-là qui le fait.
M. Fontecilla : Parfait.
Mme LeBel : C'est un filet de
sécurité, parce que cette possibilité-là fait partie de l'éventail des possibilités.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur l'amendement concernant l'article 3? Sans quoi, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand : Pour.
La Secrétaire : Mme LeBel
(Champlain)?
Mme LeBel : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La
Secrétaire : M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé :
Contre.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et nous revenons
à l'étude de l'article 3 maintenant tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires
que quelqu'un souhaite formuler? Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux
voix.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Arcand
(Westmount)... pardon, (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M.
Fontecilla : Contre.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé :
Contre.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. L'article 3, tel qu'amendé, est adopté.
Nous en sommes maintenant à l'article 4. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : «La présente loi
doit être publiée au bureau de la publicité des droits de la
circonscription foncière de Montréal à
l'index des immeubles contre les lots 1 341 182 et
1 354 912 du cadastre du Québec, circonscription foncière de Montréal, mais sans nécessité de faire
radier les conditions, la restriction d'usage ou charge et les
stipulations d'inaliénabilité et d'insaisissabilité apparaissant dans la
donation.»
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des remarques sur cet article? Nous allons donc
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M.
Fontecilla : Contre.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M.
Bérubé :
Contre.
La Secrétaire :
Et M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. Cet article est donc adopté. Mme la députée.
Mme
Maccarone : L'article 5?
Le Président (M.
Simard) : L'article 5, et le dernier.
Mme
Maccarone : «Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur le
(indiquer la date de la sanction de la présente loi), à l'exception de celles
des articles 1 et 2, qui ont effet depuis le 26 mai 2020.»
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des remarques? Sans quoi, nous allons procéder à la mise
aux voix.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Arcand (Mont-Royal—Outremont)?
M.
Arcand :
Pour.
La Secrétaire :
Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M.
Bérubé :
Contre.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) : Abstention. L'article 5 est donc adopté.
Alors, nous n'avions pas d'amendement d'ajustement...
Nous n'aurons pas d'ajustement de références puisqu'il n'y avait pas
d'amendement ajoutant de nouveaux articles.
Cependant, je propose
que la commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé. Est-ce
que cette motion est adoptée? Mme la secrétaire... Ah oui! D'abord, écoutez,
j'allais oublier une question sur le titre.
Une voix :
...
Le
Président (M. Simard) : Je le lisais dans vos yeux, cher collègue.
Merci de m'avoir regardé de la manière... de cette manière. Donc, est-ce
que le titre de ce projet de loi est adopté?
M.
Bérubé :
...
Le Président (M.
Simard) : Je vous en prie.
M.
Bérubé :
Je peux procéder?
Le Président (M.
Simard) : Oui.
M.
Bérubé :
Alors, changer le titre par... supprimer «Loi concernant un immeuble situé sur
la rue University à Montréal» par «Loi concernant un immeuble faisant partie du
complexe Royal Victoria à Montréal».
Le Président (M. Simard) : Bien,
nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 22 h 08)
(Reprise à 22 h 28)
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Chers collègues, à ce stade-ci, nous sommes en mesure de reprendre nos travaux. Au moment de suspendre, notre collègue
de Matane-Matapédia nous informait de son intention de déposer
un amendement au titre du projet de loi. Je crois comprendre qu'à ce stade-ci
vous souhaiteriez retirer l'amendement.
M. Bérubé :
Retirer le premier qui vous a été envoyé.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Est-ce qu'il y aurait consentement pour le retrait de ce premier... Consentement.
Et vous êtes en mesure de déposer un second amendement.
M. Bérubé : Un
nouvel amendement. J'en fais la lecture?
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
M. Bérubé :
Alors, M. le Président, alors, concernant le titre, ajouter, à la fin du titre,
«(site de l'hôpital Royal Victoria)», entre parenthèses.
Le
Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, nous allons entreprendre nos débats sur
cet amendement. M.
le député de Matane, puisque vous en êtes le promoteur, auriez-vous des
éléments à ajouter?
M. Bérubé : Bien
sûr. Merci, M. le Président. Depuis le début du projet de loi, j'insiste sur
son importance, sur le devoir de mémoire qu'on a, sur la responsabilité qui est
la nôtre quant à ce site qui est chargé d'histoire. L'Hôpital Royal Victoria,
pendant des décennies, aura servi une clientèle de Montréal, des gens malades,
des gens nécessiteux. Cet hôpital aura eu cette vocation pendant très longtemps,
jusqu'en 2015.
Bien sûr, l'Université McGill veut acquérir ce
site pour en faire une certaine dépendance, pour développer des projets, mais de voir, dans ce projet de loi,
qu'il n'y a aucune référence au nom historique de Royal Victoria, pour
moi, c'est un non-sens, M. le Président. Et c'est pour ça que, tout au long du
projet de loi, tout au long du projet de loi, j'ai rappelé des éléments
fondamentaux qui guident notre action. Heureusement, on aura l'accord pour ce
titre, mais, pour tout le reste, j'ai manifesté mon désaccord. On fait fi de
l'acceptabilité sociale. On fait fi... Je ne peux pas...
• (22 h 30) •
Le Président (M. Simard) : Je
m'excuse de vous interrompre, mais, à ce stade-ci, nous avons écoulé le temps
qui nous est imparti, l'ordre qui nous est donné par la Chambre, mais, avec
consentement, nous pourrions poursuivre nos débats pour clore cette
intervention et le reste de nos démarches.
Mme LeBel : De notre côté, on a
consentement.
Le Président (M. Simard) : Il y a
consentement.
M. Bérubé : Pas de consentement.
Le Président (M. Simard) : Il n'y a
pas de consentement de votre côté? Très bien.
Conséquemment, compte tenu de l'heure, je me
dois d'ajourner nos travaux sine die et je vous remercie à nouveau pour votre
précieuse collaboration. Au revoir.
(Fin de la séance à 22 h 31)