(Onze heures quarante-trois
minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Je constate que nous avons quorum
et je déclare nos travaux ouverts.
Comme vous le
savez, la Commission des finances publiques est aujourd'hui réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi n° 60, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique
et d'autres dispositions.
Mme la secrétaire, bonjour.
La Secrétaire : Bonjour.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il des remplacements ce matin?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Alors, M. Fortin (Pontiac)
est remplacé par Mme Rizqy (Saint-Laurent) et M. Ouellet (René-Lévesque)
est remplacé par M. Gaudreault (Jonquière).
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, je vous rappelle qu'en vertu de l'entente du 2 avril nous
allons aujourd'hui procéder par des votes qui seront faits par appel nominal.
Remarques préliminaires
Sur ce, nous entreprenons la première période de
cette étude, étude article par article, mais nous allons d'abord procéder aux
remarques préliminaires. Chaque collègue dispose, en théorie, d'une période de
20 minutes. Alors, Mme la ministre, à vous la parole.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui, merci, M. le
Président. Je ne prendrai pas 20 minutes, mais je pense qu'il est important,
comme c'est un projet de loi...
Bien,
d'ailleurs, merci. Bonjour, tout le monde. Je suis contente de revoir mes
collègues, que j'ai eu l'occasion de faire... sur un précédent projet de
loi, avec qui j'ai eu l'occasion de travailler à cette étude détaillée. Pour
moi, c'est toujours le moment de l'étude
d'un projet de loi qui est crucial pour le peaufiner, le faire avancer et
s'assurer que, même si on n'est pas capables de s'entendre sur tout, à
tout le moins, on obtient le meilleur projet de loi possible dans les
circonstances. Donc, je vais vous avouer que c'est toujours ma période
préférée, l'étude détaillée, bien que les consultations soient également très
importantes parce qu'elles ont nourri notre étude détaillée.
Donc, on commence le projet de loi n° 60,
M. le Président, qui est la Loi modifiant la Loi sur la fonction publique et d'autres dispositions, projet de loi
qui a été déposé par mon précédent collègue le 12 juin 2020 à l'Assemblée
nationale. On a pris le temps, comme je vous
l'ai dit, de considérer attentivement les commentaires qui ont été formulés
par les groupes d'opposition, d'ailleurs, et
les différentes organisations ainsi que la professeure... Mme Bourhis, là, lors des séances de consultations particulières du mois dernier.
C'est un projet de loi qui est
extrêmement technique, mais quand même assez... extrêmement important parce que c'est le projet de loi qui veut
moderniser le système de dotation de la fonction publique, donc la façon dont
le gouvernement engage les gens qui... la fonction publique,
travailleront pour elle et pour longtemps, nous l'espérons.
Donc, les préoccupations ont été
entendues. Je pense qu'une des préoccupations principales était... bien, je pense de ne pas m'avancer trop en disant qu'on
peut dégager un certain consensus sur le principe qu'il faut moderniser
le système de dotation, mais j'ai beaucoup entendu d'inquiétudes sur d'autres
principes et je dois vous dire que, je veux rassurer tout le monde, on vise,
là, malgré la modernisation de ce processus de dotation, d'embauche pour la
fonction publique, on vise que le projet de loi n° 60 réponde encore aux
plus hauts standards d'intégrité, d'équité, de transparence et d'impartialité.
C'est des principes qui se retrouvent déjà dans l'article 3 de Loi sur la
fonction publique, et cet article-là n'est
pas aboli, demeure l'article de principe, l'article principal qui doit guider
les décisions, peu importe le processus de dotation qui aura été
utilisé. Donc, l'intégrité du nouveau processus est assurée par de nombreuses dispositions. On pourra naturellement
discuter de quelle façon on peut peut-être renforcer ces dispositions-là
pour s'assurer que l'intégrité du processus, en vertu des principes de
l'article loi, est toujours respecté, mais c'est important aussi de ne pas
compromettre l'un des objectifs principaux, également, qui est de donner
beaucoup plus d'agilité, de modernisme dans la façon dont la fonction publique
va recruter les personnes qui travailleront pour elle.
Donc, plusieurs principes dans la
loi, l'article 3, je l'ai dit, à cela s'ajoute les dispositions de
l'article 9, qui dit bien qu'un «fonctionnaire ne peut directement ou
indirectement accorder, solliciter ou accepter, en sa qualité de fonctionnaire,
une faveur, un avantage indu pour lui-même ou pour une autre personne». Donc,
je le dis, c'est très technique, on aura l'occasion d'en
reparler aux articles concernés, mais c'est très important de comprendre qu'il
y a déjà, dans la Loi sur la fonction publique, dans nos principes, dans nos
règlements sur l'éthique, la discipline dans la fonction publique, des règles,
des principes qui vont continuer à viser les fonctionnaires et les cadres, les
dirigeants d'organisme qui auront à appliquer ce nouveau... utiliser ce nouveau
processus de sélection là, et il y aura encore également des... Et la
Commission de la fonction publique garde, M. le Président, ses pleins pouvoirs,
en vertu de l'article 115, je crois, je
me trompe toujours de numéro, là, je suis portée à dire 116, mais je pense que
c'est 115... 115,
exactement, garde toujours ses pleins pouvoirs pour vérifier... et que ces
principes-là ont bien été respectés dans le processus, entre autres. Donc, on
va permettre... il y a des mécanismes, là, qui vont permettre, je l'ai dit, de
prévenir le favoritisme, je pense que c'est ce qu'on veut.
L'accès... La fonction publique doit être
équitable dans son accès pour tous. Donc, on doit engager les gens en fonction de leurs compétences, de leurs
qualités professionnelles au sens large, et non pas parce qu'elles ont un
contact. Donc, ce qui doit primer,
d'abord et avant tout, comme principe, c'est la compétence, c'est les critères
d'embauche. Donc, on doit correspondre aux critères d'embauche.
Donc, on a quelques exemples, là, que je peux
vous donner, M. le Président, pour rassurer tout le monde, mais, naturellement,
on va travailler dans l'objectif, avec les oppositions, comme on le fait toujours,
dans l'objectif de bonifier, si c'est possible, ces principes tout en
maintenant l'agilité. C'est ce qui est toujours aussi l'équilibre qu'il va
falloir continuer d'atteindre. Donc, sous-ministres, dirigeants d'organisme
sont dans l'obligation de publier l'offre d'emploi à pourvoir à l'endroit prévu
à cet effet par le Conseil du trésor. Donc, ce sont
des offres d'emploi qui se doivent d'être publiques. On ne peut pas se dire,
comme dirigeant d'organisme : Bien, j'ai un emploi à pourvoir, je n'en
parle pas à personne, j'engage mon chum. Non. Il est public, donc il est connu.
Il y a quelque chose qui va... Puis d'ailleurs on a intérêt que ce soit connu
parce qu'on va avoir plus de candidats, hein? C'est ça qui est l'idée. Donc, seules les candidatures reçues en réponse à
la publication de la manière indiquée à l'offre d'emploi peuvent être considérées. Donc, premier critère
d'accessibilité, on doit avoir répondu à l'offre d'emploi, et les moyens
d'évaluation administrés aux candidats répondront aux meilleures
pratiques dans le domaine. Il y a eu plusieurs commentaires sur ce processus de
sélection là, sur la façon dont on pouvait le bonifier, puis je pense qu'on
pourra en parler en toute ouverture quand on sera rendus à cet endroit-là.
Donc, je le
disais, si un candidat considère que la procédure a été entachée d'une
irrégularité ou d'une illégalité, on peut en... on peut communiquer avec
le responsable du processus, comme toujours, mais ultimement, ce qui est important de comprendre, et même la Commission de la fonction publique l'a mentionné, elle garde son plein pouvoir,
en vertu de l'article 115, pour faire
enquête et agir, là, en vertu de cette plainte-là si elle se rend ultimement à
la Commission de la fonction
publique. Les recours d'ordre public qui s'appliquent également, je pense qu'il
faut le mentionner. Les candidats pourront, par exemple, déposer une plainte à la Commission
des droits de la personne et droits de la jeunesse pour discrimination,
etc. Donc, tout ça demeure.
• (11 h 50) •
Bon, oui, il
y a effectivement un pouvoir de vérification de la présidente du Conseil du
trésor qui sera introduit à travers le projet de loi n° 60. C'est
un pouvoir qui a semblé inquiéter la Commission de la fonction publique, mais
c'est un pouvoir qui est parallèle, je m'explique, qui ne vient pas
compromettre le pouvoir de la Commission de la fonction publique, mais, comme le processus est maintenant décentralisé,
je pense qu'il est de bon aloi que le
Conseil du trésor puisse aller
faire ses propres vérifications à l'intérieur de ses organisations et ses
ministères pour voir si les processus sont respectés et ajuster en conséquence,
si ce n'est pas le cas. Ce qui n'empêchera jamais, comme c'est le cas
aujourd'hui, la Commission de la fonction publique de faire son travail. Donc,
elle conserve, malgré tout, toute la latitude
et l'indépendance requises pour procéder à cette vérification-là, si elle le
désire, et faire son travail, c'est important de le nommer. Donc, on ajoute, plutôt, un pouvoir de vérification au
Conseil du trésor parce que le processus est décentralisé, mais on
n'enlève rien à la Commission de la fonction publique. Alors, ce n'est pas des
pouvoirs qui viennent en contradiction. Ils vont vivre ensemble, si on veut,
dans un certain sens.
Donc, les gestionnaires continueront d'être
imputables de leurs actions, de leurs choix, devront documenter
systématiquement leurs choix et leurs actions à chaque étape du processus. Il y
a des outils qui vont être fournis par le Secrétariat du Conseil du trésor en
plus du soutien continu de la direction des ressources humaines de leurs
ministères et organisations. Comme je le dis, quand on arrivera aux articles
concernés, on pourra répondre aux préoccupations et voir si ça demande des
modifications ou si les mécanismes en place sont suffisants pour répondre à ces
préoccupations-là. Mais nous les avons en tête et nous sommes disposés à en
discuter et à trouver des solutions, si c'est nécessaire, naturellement.
Donc, je tiens à réitérer, moi, par contre, M.
le Président, et je l'ai dit d'entrée de jeu, qu'une modernisation du processus de dotation est un impératif
gouvernemental. Je pense que c'est hyperimportant, on en a parlé, pour
plusieurs raisons, mais on doit maintenir — et moi, j'en
suis — maintenir
les plus hauts standards d'intégrité, d'équité, de transparence et
d'impartialité.
Je pense, c'est important de dire que, depuis
2015, c'est plus de 550 000 candidatures qui ont été traitées et
analysées. De ce nombre, seulement 5,6 % d'entre elles étaient nécessaires
pour des embauches. Donc on traite, en vertu du processus actuel, un très grand
nombre de... candidatures — mon
Dieu! il y a eu un «glitch» — un très grand
nombre de candidatures qui est plus que ce qui est nécessaire, donc c'est beaucoup
de travail pour ce qu'on recherche, finalement. Donc, il faut se rendre
à l'évidence, il faut le moderniser. De plus, souvent, compte tenu du
processus, de la longueur du processus,
souvent, quand on arrive à embaucher quelqu'un et qu'on le cible à l'intérieur
de la banque, bien, il est déjà parti ailleurs parce que ça a pris six mois,
huit mois, un an, et on perd beaucoup d'excellents éléments en raison
des délais trop longs. C'est ce que Mme Bourhis appelait l'expérience
client, pour vous rappeler un peu les consultations.
Donc, par l'introduction du processus de sélection, M. le Président, les
candidats perdront moins de temps, on va
perdre moins de temps à entendre, on va avoir plus de choix au niveau
gouvernemental, on va mettre moins d'énergie à traiter un 95 % de
candidatures, je ne dirais pas inutiles parce que ce n'est pas le bon terme,
mais non nécessaires au moment où le poste est disponible, disons-le comme ça,
et on va pouvoir être beaucoup plus efficaces.
On veut, on vous assure, mais on va le démontrer
sinon le bonifier, que ce processus respecte les principes et dispositions
énoncés dans la Loi sur la fonction publique. On parlait des principes, tantôt,
que je mentionnais, qui sont extrêmement importants, d'intégrité, d'équité, de
transparence et d'impartialité. C'est un objectif de ne pas compromettre ces
principes-là. Nous pensons que tous les mécanismes en place pour les respecter
sont là, mais on pourra en rediscuter, naturellement. Donc, je pense que c'est
le temps d'aller de l'avant avec «moderniser».
Je suis certaine qu'on va faire un excellent
travail tout le monde ensemble, comme on l'a fait sur le projet de loi
précédent. Donc, j'ai très hâte qu'on commence les travaux. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole au porte-parole de
l'opposition officielle, le député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Merci, M. le
Président. Alors, rebonjour, M. le Président. Toujours un plaisir d'être avec
vous dans ces commissions depuis maintenant un certain nombre d'années, là, on
peut dire ça maintenant...
Le Président (M. Simard) : On peut
le dire.
M. Barrette : ...alors... parce que
ça va évidemment très bien. Mme la Présidente du Conseil du trésor, salutations
à vous et à votre équipe, à la députée de Saint-Laurent qui m'accompagne,
évidemment, qui va ajouter sa grande expertise en matière juridique et de
principe sur ce dossier, et évidemment les collègues des oppositions qui nous
accompagnent.
Alors, M. le Président, je vais faire comme je
le fais d'habitude, et, dans les projets de loi, à date, j'ai toujours annoncé
mes couleurs dans les remarques introductives, c'est ce que je vais faire
encore aujourd'hui, mais je vais faire une mise en situation qui est un petit
peu différente de celle que vient de faire la présidente du Conseil du trésor,
M. le Président, parce que...
(Interruption)
Le Président (M. Simard) : On avait
de la grande visite, M. le député La Pinière.
M. Barrette : C'était qui?
Le Président (M. Simard) : Quelqu'un
souhaitait nous entendre.
M. Barrette : Ah bon!
Une voix : ...
M. Barrette : Ah! O.K. Alors, la
mise en situation que je vais faire, je dois...
(Interruption)
M. Barrette : C'est quoi, là? J'en
ai raté une.
Des voix : ...
M. Barrette : Ah! puis il est allé à
l'autre en plus? Ça va mal, son affaire.
Alors, je vais faire une mise en situation qui
est un petit peu différente, puis elle est importante parce qu'elle est
différente, en ce sens que je pense que la ministre a dressé un tableau...
brossé, pardon, un tableau qui est très positif. Le tableau, je le vois un peu
moins positif, quoique le fond sur lequel... le canevas sur lequel le tableau a
été peint est méritoire. Et je mets les
choses en place, encore une fois, puis je viendrai sur les éléments, les trois
éléments, M. le Président, qui, à mon avis, méritent d'avoir une
attention particulière.
Alors, pour le bénéfice de ceux qui nous écoutent,
pourquoi sommes-nous là? Parce qu'au Québec, depuis... et je vais paraphraser
une des personnes qui est comparue en consultation publique devant nous, les
lois dont nous disposons en matière de dotation de postes dans la fonction
publique au Québec, bien, c'est un peu le résultat de l'ère duplessiste. Et, à
un moment donné... Je ne sais pas pourquoi je dis ça, d'aucuns pourraient
prendre ça comme étant intentionnel, mais n'y voyez pas d'intention, mais il
n'en reste pas moins que l'histoire est telle qu'il y a eu une époque, au
Québec, où il y avait du favoritisme dans l'appareil étatique, et je pense que
l'histoire l'a bien documenté, nos romanciers l'ont documenté, c'est un fait.
Et, à un moment donné, l'État a voulu, comme on le fait aujourd'hui, en utilisant le même
langage, moderniser sa situation, s'assurer d'avoir une fonction publique
indépendante, et compétente, intègre, et tout ce que l'on dit, et les
règles que l'on a actuellement ont été mises en place.
Les règles que l'on a mises en place, bien, ont
des conséquences. Une des conséquences de ces règles-là est à l'effet qu'évidemment il y a une lourdeur, puis
c'est vrai qu'il y a une lourdeur. Il y a une lourdeur qui est probablement,
et c'est la raison pour laquelle on est là
aujourd'hui, incompatible avec un fonctionnement... je ne dirai pas normal, là,
mais, disons, souhaité, en termes
d'efficacité et d'efficience de l'organisation qui est le gouvernement, dans
ses ministères et organismes. O.K., alors, ça, on est d'accord avec ça.
Alors, ce que
le projet de loi, essentiellement, propose, c'est de défaire le passé, je
dirais, presque complètement, mais pas complètement, et de le remplacer
par quelque chose de nouveau, quelque chose de nouveau qui pourrait nous amener
ou nous ramener potentiellement vers la situation qu'on a voulu corriger il y a
un certain temps, en fait, une cinquantaine d'années.
Alors, est-ce qu'on le fait correctement? Bien,
la question, c'est la question qu'on pose aujourd'hui, qui se pose, pas qu'on
pose mais qui se pose. La réponse de la ministre, évidemment, elle est très
positive, c'est sûr que c'est la solution. On ne peut pas lui reprocher de dire
ça, c'est tout à fait normal. Puis nous, je pense qu'on ne peut pas nous
reprocher de poser des questions et de mettre des bémols.
• (12 heures) •
Ceci dit, bon, évidemment, c'est un projet de
loi qui a fait toutes les manchettes de toutes les premières pages de tous les
journaux du Québec. Je le dis avec beaucoup d'ironie. En général, quand on a un
projet de loi comme ça, nous sommes inondés
de mémoires et de demandes de consultation, alors je le dis aussi de façon
ironique. Alors, nous avons reçu six mémoires et rencontré quelques
groupes en nombre équivalent, à toutes fins utiles. Et essentiellement les gens qui sont venus nous rencontrer, à
l'exception de Mme Bourhis, venaient de l'appareil, on peut le comprendre,
c'est eux qui sont concernés au premier titre, mais est-ce que ça... Ça ne veut
pas dire que le projet de loi n'a pas son importance. Au contraire, au contraire.
Alors, j'irais même jusqu'à dire que je suis déçu que l'attention médiatique
soit si faible, mais on peut dire qu'on ne contrôle pas les médias. Il y en a
qui sont meilleurs que d'autres à ça, mais on ne fait pas ce qu'on veut dans la
vie, on fait ce qu'on peut. Alors, peut-être que le gouvernement ne veut pas qu'on ait tant d'attention, mais là ce serait
comme prêter des intentions, puis je ne fais jamais ça, jamais, jamais, jamais.
Ceci étant dit, M. le Président, donc, on est
là. Alors, comment le système fonctionne? Essentiellement, on a un système qui
a voulu avoir une indépendance, et, pour avoir cette indépendance-là, pour
recruter des gens, on les a recrutés d'une
façon indépendante, non liée à un ministère ou un à organisme, en passant des
concours qui, lorsque les gens les
réussissaient, voyaient leurs compétences établies et leurs nominations mises
dans une banque, essentiellement,
dans lesquelles les gens pouvaient rester là
des années sans qu'on puisse démontrer qu'ils ont maintenu leurs compétences
et éventuellement pouvaient afficher... pas afficher, mais postuler sur un
poste. Je ne rentre pas dans le détail, mais c'est clair que ça, ça amenait un
certain nombre de dysfonctions, dysfonctions qu'on a souhaité résoudre avec le
projet de loi, et j'y reviendrais dans un instant.
Bon, alors,
j'ai parlé de trois éléments qui sont particuliers, je l'avais dit en
entrée de jeu, là. Il y a un système qui était là en place, qui est
lourd, peu efficace, qui ne garantit pas la compétence, du moins dans le temps,
surtout si une personne a passé un concours et reste dans une banque pendant
sept, huit, neuf, 10 ans, ça existe, et que, là, les situations ont changé
puis, là, parce qu'il a été établi une compétence, elle n'est pas revérifiée,
la personne, bon, bref, on ne revient pas là-dessus, on est d'accord, tout le
monde est d'accord, il n'y a pas un groupe qui est venu nous dire qu'il n'était
pas d'accord avec ça. Fin de cette discussion-là, il n'y en aura pas, de
discussion là-dessus.
Maintenant,
est-ce que ce que l'on remplace fait exactement ce que la ministre souhaite
faire? Alors, je prends trois cas de figure, M. le Président, parce
qu'il va falloir les développer. J'ai même averti au préalable la ministre que
j'allais prendre l'exemple... elle sait l'exemple que je vais prendre
actuellement, et c'est un exemple qui est très simple. C'est un cas particulier, c'est un cas particulier dans le
système actuel qui vient être défait par le projet de loi, et ça, ça
crée une injustice. Quel est-il, ce cas-là? Il concerne peu de gens, mais, en
général, quand on fait des lois, on fait des lois qui essaient de faire en
sorte qu'on ne va léser personne. Et là le projet de loi, tel qu'il est écrit,
va léser potentiellement des gens. Je dis «potentiellement». Je suis tout à
fait ouvert à quelque explication que ce soit qui montrerait que j'ai mal
compris. Ça se peut que j'aie mal compris, mais ça se peut aussi que j'aie bien
compris. Et, si j'ai bien compris, il y a des gens qui sont lésés, et voici le
cas.
M. le
Président, il y a des gens dans notre entourage politique, peu importe la
formation politique d'aujourd'hui, du passé et/ou du futur, quoique,
pour le futur, ça ne s'appliquera plus, qui se sont engagés dans la sphère
politique, soit comme un élu, soit comme un membre d'une équipe, d'une formation
politique, le personnel d'un député, le personnel d'un cabinet, il y a plusieurs
configurations possibles. Ces gens-là, qui étaient à la case départ dans la fonction
publique, avaient, depuis le début, là, depuis des années, avaient la possibilité
de faire le saut de la fonction publique vers la vie politique et de revenir.
Ça, là, c'est quelque chose qui était établi. On parle donc de gens qui,
techniquement, pouvaient et, la plupart du temps, avaient une permanence. Donc,
on comprend que...
Ça, je fais une parenthèse là-dessus. Dans tous
les pays du monde, là, pour garantir l'intégrité des fonctionnaires, dans tous
les pays du monde démocratiques, pour garantir leur intégrité, on leur a donné,
en échange, la permanence. C'est un principe, ça, qui a été utilisé dans la
plupart des pays modernes. Alors, la permanence, c'est un échange, c'est une
valeur ajoutée qui est loin d'être négligeable. Je pourrais même aller jusqu'à
dire que, des fois, syndicalement, on oublie ça dans la négociation. Puis je
n'entrerai pas là-dedans parce que ce n'est pas l'objet de ce projet de loi là.
Mais la permanence, là, ce n'est pas quelque chose d'anodin. C'est quelque
chose qui a été mis en place pour assurer
l'intégrité dans le sens trafic d'influence. Il y a la permanence et tout ce
qui peut venir avec... alors, ça, ce n'est pas rien.
Alors,
nous vivons dans un régime où un individu, homme ou femme, qui avait cette
permanence-là pouvait faire le choix d'aller en politique, soit comme élu, un
député, soit comme membre d'une organisation politique, et cette personne-là
avait la garantie, tel que c'était établi jusqu'au projet de loi, de pouvoir
réintégrer son poste sans perte pécuniaire, tant du côté du salaire que du côté
de la retraite.
Ça, c'est
hyperimportant, parce qu'une personne qui, par exemple, il y a 10 ans,
aurait quitté son poste, et, quand elle a quitté son poste où elle était, cette
personne-là, permanente, elle était au deuxième échelon de son poste, bien, si,
les échelons, il y en a jusqu'à 22, on va dire ça comme ça, après 10 ans,
cette personne-là, si elle était restée dans son poste, se serait rendue au
12e échelon, c'est tout à fait normal, alors, la personne qui fait le saut
en politique avait ou a encore aujourd'hui, techniquement, dans le régime
actuel, la possibilité de réintégrer son poste mais en gardant l'ancienneté
acquise. Donc, elle revient dans son poste au 12e échelon dans l'exemple
que j'ai donné. Non seulement elle revient au 12e échelon, mais elle
garde, conserve le bénéfice qui vient avec le RREGOP, le régime de pension des
employés de l'État. Ça, ce n'est pas rien, là.
Alors, si, tel que le
projet de loi est écrit, là, actuellement, là, si la personne, on lui
dit : Tu reviens dans ton poste, mais tu n'as plus la garantie de
l'ancienneté et du RREGOP — et
c'est ça qui est écrit, on me dit non, mais vous
m'en ferez la démonstration, je l'ai dit tantôt, là, faites-moi la
démonstration parce que ce n'est pas ça que je vois, moi, qui est écrit — bien,
la personne est lésée.
Alors, pour moi, là,
c'est un cas de figure particulier parce qu'on fait des lois qui ne devraient
pas léser des individus en particulier,
surtout quand les gens ont joué selon les règles établies au moment où ils sont
embarqués là-dedans. Je comprends que, dans le futur, ça ne sera pas ça.
Je le dis tout de suite, je ne ferai pas le débat du futur. C'est la
prérogative du gouvernement, pour le futur, de ne plus le faire. Ils ont le
choix. Ça aura une conséquence, qui fait en sorte qu'il y a plus de monde qui
vont passer de la fonction publique et qui vont aller dans l'appareil
politique. Ça, ça peut arriver, mais disons qu'il va y avoir ipso facto un
désincitatif à faire la chose. Bon, maintenant, pour les gens qui sont là, là,
il faut qu'ils soient protégés.
Bon, l'autre élément,
parce qu'il y a un troisième à cette affaire-là, il y a la pension, il y a le
salaire et il y a aussi la progression de la compétence, et là, là, je vais le
débattre, ça, jusqu'au fond, autant qu'il le faudra, là. Au moment où on se parle, une personne qui est allée,
là, pendant 10 ans en politique, a acquis une expérience et
potentiellement une compétence, avait
le droit, dans les ententes, de se faire réévaluer et reconnue pour telle,
telle compétence et pouvoir aller à un autre poste. Ce que le projet de
loi dit aujourd'hui : Tu retournes à ton poste.
Je vais prendre un
cas de figure que vous allez juger, M. le Président, d'extrême. Je fais exprès.
Et je le dis sans aucun... je ne porte aucun
jugement auprès de qui que ce soit, là. Moi, j'ai vu ça, M. le Président,
l'exemple que je vais vous donner,
pas le point de départ, mais le point d'arrivée. Alors, si vous prenez, par
exemple, M. le Président, un jeune qui, actuellement, là, pendant deux,
trois ans, est préposé à l'entretien au Conseil du trésor, correct, préposé à l'entretien, là, lave les planchers, O.K., il
s'en va en politique et, par les soirs, il fait son bac en droit... Moi, je
connais quelqu'un qui a fait ça, et cette personne-là a eu des
fonctions, là, de chef d'équipe, de gestion, et ainsi de suite, là. Cette personne-là, dans sa vie personnelle, a
progressé. Elle a acquis une formation additionnelle, elle a progressé dans
ses responsabilités, elle a acquis des compétences. Cette personne-là, dans le
régime actuel, va se faire réévaluer et, à la lumière des compétences et de
l'expérience nouvellement acquise, normalement, on ne devrait pas lui
dire : Tu vas retourner préposée à l'entretien dans le bâtiment du Conseil
du trésor. Puis on ne pourra pas lui dire : Bien, non, non, il n'y a plus
de place au Trésor, tu vas être préposée à l'entretien au complexe G. On ne
pourra pas... Aujourd'hui, on pourrait lui dire ça, mais... c'est-à-dire, dans
le futur, on pourra lui dire ça, mais ça n'existera plus, mais aujourd'hui il y
aurait une évaluation.
Alors, moi, je veux
voir que les trois piliers, là — c'est un trépied, cette
affaire-là, qui, aujourd'hui, régit cette situation-là — soient
protégés : le salaire, la retraite, l'évaluation. Parce que, M. le
Président, de la manière que projet de loi est écrit, là, lisez-le bien, ça dit :
Vous retournez d'où vous venez. S'il n'y a pas de place, vous restez où est-ce
que vous êtes sans salaire. C'est ça qui est écrit. C'est ça qui écrit,
là : Vous retournez d'où vous venez, et nous... Alors qu'aujourd'hui, là,
vous retournez d'où vous venez, mais, s'il n'y a pas de place, vous êtes à la
charge du Trésor, il faut qu'on vous fasse faire quelque chose pour le salaire
qui va vous êtes garanti. Là, non, non, non, c'est écrit tel quel : Oui,
oui, vous retournez d'où vous venez, puis ce n'est pas écrit qu'on ne reconnaît
rien, puis, si c'est plein, bien là, en attendant, vous n'avez pas de
traitement. Je ne ferai pas le débat ici, M. le Président, mais c'est ça qui
est écrit dans la loi actuelle, puis ça, c'est le futur. Si c'est ça, le futur,
je l'ai dit, M. le Président, c'est la prérogative du gouvernement.
• (12 h 10) •
Maintenant, pour le
passé, je souhaite que, dans l'étude du projet de loi, formellement, pour le
temps que ça va durer, parce qu'on ne parle pas de 500 personnes, là, on
parle d'un certain nombre de personnes qui sont dans les appareils politiques
et peut-être, peut être des élus que je ne connais pas, bien, que ces gens-là
puissent garder une espèce de situation grand-père, grand-mère, là, choisissez
le mot qui sera à la mode, là, que ces personnes-là puissent avoir leurs droits...
Parce que c'est un peu un droit, c'est un contrat, là. Les gens, quand ils sont
embarqués là-dedans pour une période x, ils sont embarqués en connaissance de
cause. Ils doivent, à la fin, voir ce dont ils... ce qu'ils ont planifié
pouvoir s'appliquer en fonction des règles de départ.
Alors, ça, pour moi,
M. le Président, c'est fondamental. Je souhaite ça. Je vais me battre jusqu'à
la fin pour ça. Puis, en plus, c'est dans
les premiers articles. Ça fait que, là, il ne faudra par que la présidente du
Conseil du trésor vienne dire qu'on perd du temps, là, à moins qu'on me
démontre que j'aie mal compris. Alors, je sens qu'on va faire des suspensions,
et puis on va réfléchir, puis on va aboutir. Voilà. Ça, c'est la première
chose.
La deuxième chose, M. le Président, c'est le
commentaire important qu'a fait la présidente du Conseil du trésor à l'effet
que la Commission de la fonction publique garde ses pouvoirs. Là, j'imagine
qu'eux autres ils ont mal lu, eux aussi, le texte de loi, là, parce que ce n'est pas ça qu'ils
sont venus nous dire. Alors, eux autres, ils sont venus nous dire
leurs... ils sont venus exprimer devant nous, ils l'ont un peu écrit dans leur
mémoire, leurs inquiétudes, compte tenu du fait... puis, c'est comme ça qu'ils
l'ont dit : Bien là, on fait quoi, nous autres? Là, je paraphrase, hein?
Là, j'utilise des mots plus communs, parce qu'ils ont été très élégants et ils
ont pris beaucoup de précautions pour ne pas vexer personne, là, quand ils sont
venus, mais ça se résumait : Bien, coudon, là, avec tout ce que vous
changez par rapport à nos fonctions, on sert à quoi, nous autres, là? Ça se
résumait à ça. Et moi, quand je lis le projet de loi, en ce qui a trait aux pouvoirs de la Commission de la fonction publique, moi, je les
vois extrêmement diminués par la duplication que le projet de loi en
fait.
Alors,
essentiellement, dans la plupart des secteurs, les pouvoirs et les fonctions de
la Commission de la fonction publique,
ils sont dupliqués au Trésor, et le Trésor se donne essentiellement la capacité
de pouvoir exercer des fonctions de ce qu'est la Commission de la
fonction publique, qui est un tribunal administratif. Or, normalement, le
Tribunal administratif est là pour être à
côté de la patinoire. Alors là, le patron de la patinoire, qui est le Trésor,
va être potentiellement, dans bien
des cas de figure, juge et partie, et ça, ce n'est pas nécessairement sain.
Alors, le Trésor, lui... pas le Trésor, mais la Commission de la
fonction publique, elle avait son indépendance. Elle n'est peut-être pas
parfaite, là, il n'y a personne de parfait,
mais là, dans le projet de loi, on vient altérer, je vais dire, la portée de
ses pouvoirs parce qu'il y a un certain nombre de ces pouvoirs-là qui
sont dupliqués dans le Trésor. Alors, on peut même se demander, à la fin de
l'exercice, là : Bien, coudon, là, est-ce que le Trésor va être capable...
va en arriver à un point de dire : Bien moi, je vais régler ça, puis ça
n'ira pas... Même, juste ça, là, qu'est-ce qui va aller, à la fin, à la
Commission de la fonction publique, ça va demander des éclaircissements.
Et c'est un peu le problème de ce projet de loi
là, et la Commission de la fonction publique l'a dit tel quel. La Commission de
la fonction publique dit, dans son mémoire, qu'elle ne peut pas se prononcer.
Elle comprend l'importance et la pertinence de poser un geste par rapport à
l'état de situation de la dotation de postes, mais elle dit en même temps : On ne peut pas porter de
jugement sur le projet de loi parce que tout ce que ça prend pour l'appliquer,
on ne l'a pas, on n'a pas de règles et on
n'a pas de détails. Puis en plus leurs pouvoirs sont dupliqués, dans une
certaine mesure, au Trésor. Alors...
Le Président (M. Simard) : En
conclusion.
M. Barrette : Oui, en conclusion. Et
je termine, effectivement, sur ma conclusion, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : C'est une
bonne idée.
M. Barrette : Je vais continuer...
Là, je pense qu'il ne me reste pas plus que quelques secondes.
Le Président (M. Simard) : Ah! c'est
même techniquement fini mais...
M.
Barrette : Ce n'est pas grave, M. le Président, parce que, les
autres sujets, on les traitera à l'article approprié.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci beaucoup. J'essaie de...
M. Barrette : Mais ma collègue de
Saint-Laurent, elle a lu dans ma pensée puis elle va prendre la suite, je suis
sûr.
Le
Président (M. Simard) : Oui,
puis elle pourra intervenir, si elle le souhaite, un peu plus tard, mais,
d'abord, je cède la parole au député
de Rosemont et porte-parole officiel de la deuxième opposition pour une période
de 20 minutes, cher collègue.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : O.K. Bonjour, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Bonjour à
vous.
M. Marissal : Bonjour, chers
collègues. Je pense que c'est bon. Je pensais ne pas avoir le temps de retomber
sur mes pattes, étant arrivé comme un cheveu sur la soupe, d'ailleurs, mais je
suis... je vais m'organiser pour faire ça. Je
remercie le député de Jonquière, là, qui avait accepté, peut-être, de prendre
ma place, mais je vais occuper ma place maintenant en essayant d'être
concis et le plus clair possible, là.
Je pense qu'on l'a dit, là, puis ça a été redit,
puis on l'a dit lors du principe, au salon bleu, il y a un constat qui a été fait dans la fonction publique depuis
longtemps, je pense qu'on s'entend pas mal tout le monde sur le constat.
Bon, après ça, il y a la solution. On
s'entend sur le bobo, on ne s'entend pas sur le remède. Ce n'est pas la
première fois.
Je pense qu'on est ici, malheureusement, devant
le proverbial cas du bébé dans le bain, là, puis l'approche du gouvernement, c'est de jeter le bébé avec l'eau du
bain. C'est vrai que la banque de temps... la banque... pas de temps, la banque de candidats, candidates de la fonction
publique peut être lourde, peut être lente. C'est gros, le gouvernement.
C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde. C'est énormément de décisions, de
délais. Il y a assurément moyen de viser une meilleure efficacité, là. Puis personne n'est pour une
meilleure efficacité, ça, la question n'est assurément pas là, sauf que, ce faisant, on fait tabula rasa puis
on fait sauter, au passage, un certain nombre de processus, de programmes,
de façons de fonctionner qui n'étaient pas
ni trop lourdes ni inutiles, au contraire, mais j'y reviendrai tout à l'heure,
là, notamment la Commission de la fonction publique du Québec, qui est
un arbitre là-dedans, qui était bien nécessaire à bien des égards, on fait
sauter ça.
Le
député de La Pinière l'a dit tout à l'heure, il n'a pas eu le temps tout à
fait de terminer, mais on y reviendra assurément parce qu'il y avait un
autre constat de la part de nos témoins, c'est le manque de détails sur le
cadre réglementaire. Ça arrive souvent, dans
à peu près tous les projets de loi qu'on étudie, que parfois on y va un peu à
l'aveugle. On navigue à vue, là, dans la purée de pois parce qu'on n'a
pas les balises, on n'a pas certaines des balises qui nous permettraient
d'avoir une meilleure idée de ce qu'est le projet de loi. On a parlé, par
exemple, d'enchâsser qu'est-ce qu'une compétence, quelles sont... des
compétences. C'est un des détails qui nous a été donné par des témoins. Puis,
en anglais, on dit que le diable est dans les détails. Bien, des fois, le démon
est aussi dans le manque de détails, parce qu'après
ça on vote quelque chose qu'on ne connaît pas exactement puis on se retrouve
avec quelque chose d'incomplet, puis ce n'est pas souhaitable. Je ne
pense pas que c'est souhaitable. En tout cas, moi, je suis un peu vieux jeu,
là, je ne hais pas ça, savoir ce sur quoi je
vote puis ce sur quoi je débats. Ça doit être mes années de journalisme, là. Je
suis un peu téteux, là, mais c'est comme ça. Moi, je ne hais pas ça,
avoir exactement de quoi...
Le Président (M.
Simard) : ...
M. Marissal :
Pardon?
Le Président (M.
Simard) : Vous ne pouvez pas être antiparlementaire contre vous-même.
M. Marissal :
Est-ce qu'il y a un règlement là-dessus? Parce que, si l'autodérision n'est pas
parlementaire, on va avoir un sacré problème
ici, parce que je pense que l'autodérision est un mode de survie en politique.
Je poursuis donc, M. le Président. Je retire mes paroles : je ne
suis pas téteux. Je suis tatillon, je suis précis, je suis rigoureux. En fait,
j'essaie de l'être le plus souvent puis je prends mon rôle de législateur au
sérieux aussi.
Je suis persuadé que
ce qu'on fait ici va avoir une influence sur beaucoup, beaucoup, beaucoup de
gens, puis des gens qui travaillent pour
nous, ça fait que c'est quand même assez important que d'avoir des règles
claires. Ça a été demandé. Si ce n'était que moi, vous pourriez toujours
dire : Bon, bien, il fait son travail d'opposition, puis il veut le cadre réglementaire, là, parce qu'il est tatillon,
mais il n'y a pas que moi, là. Ça revient souvent. C'est quelque chose qui
est revenu très, très, très souvent.
Un des problèmes
majeurs avec ce projet de loi là, qui nous a été dit, mais je partage aussi
cette opinion-là, c'est que ça créerait une trop grande centralisation entre
les mains de quelques personnes qui seraient donc appelées à choisir des candidats et des candidates. Et
l'équation, elle est simple : plus de centralisation égale nécessairement
plus d'arbitraire, et trop
d'arbitraire nous ramène à un régime de favoritisme. C'est de même. La preuve a
été faite à maintes, et maintes, et maintes reprises. C'est souvent comme
ça que ça fonctionne dans certains secteurs, davantage au privé qu'au public,
puis justement on a mis des balises au public pour que chacun, chacune ait la
chance égale d'avoir un emploi dans la machine gouvernementale ou
paragouvernementale, ce qui est un privilège qui vient avec des devoirs. C'est
pour ça qu'on a mis ces balises-là en place, M. le Président.
• (12 h 20) •
On
nous a dit, là... pendant les audiences, pendant les auditions particulières,
on nous a dit : Il y aurait un effet... je ne me souviens jamais de
l'expression, un effet de système ou un effet de... ce n'est pas «système», le
mot que je cherche, là, un effet de réseau,
voilà, je l'ai retrouvé, un effet de réseau qui serait créé par ça.
C'est-à-dire qu'il y a des gens qui se
faufileraient parce qu'on fait plus facilement affaire avec les gens qu'on
connaît, on est plus sympathiques aux
gens qu'on connaît. C'est un effet de réseau. Sur le coup, M. le
Président, je ne comprenais pas trop c'était quoi, un effet de réseau,
je comprenais mal, puis finalement ça m'a flashé, quand... Plus jeune, on
appelait ça du «pushing». C'est comme ça que je l'ai traduit, on appelait ça du
«pushing» ou, en bon français, du pistonnage. Alors, on se fait pistonner. Puis je pense qu'on ne veut pas ça dans
la fonction publique, que, malheureusement, ça devienne la norme. Je suis certain
que, dans l'exception, ça existe, là. L'être humain étant comme ça, on va plus naturellement
vers les gens qu'on connaît. On se fait dire par un cadre qu'on aime bien :
Tu devrais passer cette personne-là en entrevue, elle est vraiment chouette,
elle est extraordinaire, ce qui peut être vrai tout à fait, par ailleurs, mais
qui pourrait défavoriser les huit autres personnes vraiment chouettes et
compétentes qui sont sur la liste. Ça, c'est de l'effet de réseau ou, autrement dit, du «pushing». Ça, on ne
veut pas ça dans la fonction publique. On ne veut pas ça parce qu'après
quelques années vous comprenez qu'on vient de reculer, là, on vient de reculer
de quelques décennies, là. Puis là il y a trois, quatre personnes,
finalement, là, qui sont maîtres à bord puis qui décident, là, quiconque
embarque dans le bateau puis quiconque n'aura pas la chance d'embarquer. De un,
c'est bête puis c'est contre-productif parce qu'on se priverait des bonnes
ressources, qui pourraient même venir d'ailleurs. On se met des oeillères puis
on voit juste, là, dans le tunnel, des gens qu'on connaît. C'est ça, l'effet de
réseau. Puis l'effet de réseau, là, c'est fort, c'est très fort parce que c'est
confortable. On se dit : Bien, on connaît telle personne, elle m'a été
référée. Tu sais, telle personne m'a dit que c'est une bien bonne fille ou un
bien bon gars. O.K., mais on parle de compétences, ici, pour aller de l'avant
avec une fonction publique compétente et diversifiée aussi, diversifiée, je
n'en parlerai jamais trop. On nous l'a dit, que... De toute façon, les chiffres
sont éloquents, là. Je ne m'en souviens pas comme ça. Je pense qu'on visait 25 % de diversité dans la
fonction publique, on est à 6 %. Alors, «I rest my case», comme on dit en
anglais. Je pense que je n'ai pas besoin d'en ajouter beaucoup.
Est-ce qu'on peut penser,
puis je ne prête pas d'intentions à personne, mais on a la société dans
laquelle on vit, est-ce qu'on peut penser que quelqu'un d'une autre origine, ou
d'une autre orientation, ou quelqu'un qui est de la diversité, qui est
différent aurait autant de chances, s'il n'est pas connu, que quelqu'un qui est
connu puis qui a bénéficié de l'effet de réseau? Moi, ma réponse à ça est sans
aucun doute et aucune équivoque. La réponse, c'est non, cette personne n'aura
jamais autant de chances. Même dans les départements comme les secteurs de la
police ou autre et la fonction publique où on applique une forme de
discrimination positive ou, au moins, sans aller jusque-là, où on est ouverts à la diversité, la diversité est
sous-représentée. Ça fait qu'imaginez si on leur met une barrière de plus.
Parce que quand vous avez été élevé en marginalité par votre situation
financière, ou votre genre, ou votre origine, bien, vous n'avez pas de réseau.
C'est ça, le problème, justement. C'est ça qu'on voit en ce moment, là,
notamment à Montréal-Nord, et ailleurs, et dans tellement d'autres endroits.
C'est qu'ils n'en ont pas, de réseau. Ils n'ont jamais été accueillis dans
aucun réseau.
Alors, moi, je fais... je vous dis :
Faisons attention à ça. Ce n'est pas un chiffre qu'on a lancé en l'air, là, les
25 % de représentation de la diversité
dans le service public. Puis savez-vous quoi? On se rendrait service en le
faisant parce qu'à un moment donné,
il y a des disparités, il y a des différences dans la société que, moi, comme
homme blanc, de 50 ans, plus ou
moins riche, je peux difficilement comprendre ou plus difficilement comprendre
que d'autres qui ont vécu autre chose
puis qui ont un autre parcours. Je
suis certain que la présidente du
Conseil du trésor sera sensible à ça.
Elle a gravi des échelons qui étaient dans des domaines plus traditionnellement
masculins et elle a très bien réussi, puis je
lui souhaite de continuer. Je pense qu'on peut être sensible à ça, tout le monde, c'est quelque chose qu'on veut.
Alors, je
reviens à mon idée : plus grande centralisation égale plus d'arbitraire,
trop d'arbitraire égal favoritisme. C'est
pour ça qu'on nous a suggéré, notamment, la création d'un comité paritaire. C'est d'autant
plus important, M. le Président, que
le contrepoids, qui est la Commission
de la fonction publique, disparaît, à
toutes fins pratiques, ou, en tout cas, ses pouvoirs les plus importants,
les plus mordants disparaissent.
Autre chose, les compétences approximatives ou
les compétences inachevées auxquelles on ouvre la porte avec le projet de loi,
notamment en disant que quelqu'un qui n'a pas tout à fait le niveau souhaité — ce
n'est pas le terme exact, là, du projet de loi, là — mais comme quelqu'un
qui n'aurait pas tout à fait complété la formation, ou n'aurait pas exactement
le niveau de compétence souhaité pourrait néanmoins obtenir le poste,
comprenant ainsi que cette personne pourrait, par la suite, compléter sa
formation, moi, je pense qu'on a assez de gens qualifiés au sein de l'appareil gouvernemental, puis les banques de
candidatures sont remplies de gens qui remplissent les critères qu'on n'ait
pas besoin d'ouvrir la porte à ça en plus. Parce qu'encore là on pourrait
ouvrir une autre porte qui est dangereuse qui est celle de l'âgisme. Quelqu'un
qui a, je ne sais pas, moi, mon âge, mettons, là, 54 ans puis qui a
25 ans de maison au sein du
gouvernement, qui est parfaitement compétent ou compétente pour un nouveau
poste, pourrait se voir passer devant par quelqu'un qui est beaucoup
plus jeune, qui est en train de finir sa maîtrise et qui est probablement une
candidature extraordinaire et tout à fait valable, mais cette personne n'a pas
encore acquis le niveau de compétence requis.
J'y vois là, moi, une forme de discrimination parce que ça se pourrait qu'un
employeur dise : La moyenne d'âge de mon département est de x,
j'aimerais ça, faire x moins 2, mettons. Ça ne doit pas être un critère
d'embauche. Le premier critère d'embauche devrait être la compétence.
Puis le député de La Pinière parlait de la
permanence tout à l'heure. La permanence, ça permet aussi d'acquérir une
expérience puis d'avoir un engagement envers le gouvernement. Puis on sait que
c'est déjà difficile d'avoir du monde, qu'on
les paie mal ou qu'on ne les paie pas assez. Dans certains départements — moi,
j'ai vu ça à la Commission de
l'administration publique — certains départements
ont des taux de roulement de 25 %,
M. le Président, 25 %. Ce n'est même plus des portes tournantes,
c'est un ventilateur, ça sort plus vite que ça rentre, là. On ne peut pas
administrer un département avec un taux de roulement de 25 %, c'est
impossible. Alors, si, en plus, on envoie le message
qu'on veut nécessairement toujours aller vers les plus jeunes, puis il en faut,
des jeunes, il faut renouveler, mais ça ne doit pas devenir un critère
d'embauche prioritaire.
L'autre problème avec le projet de loi,
évidemment, c'est l'importation des mesures du public vers le privé. Le gouvernement n'est pas une business. Je ne le
répéterai jamais assez, le gouvernement n'est pas une business, ça ne
devrait pas être géré de la même façon.
Puis, rapidement, il y a un autre problème qui
nous a été soulevé, puis j'ai bien hâte qu'on en débatte, je ne suis pas sûr
que la solution se trouve dans le projet de loi n° 60, c'est les problèmes
qui ont été nommés à propos des ressources, des ressources humaines, des
départements des ressources humaines qui n'ont plus les moyens de faire leur travail. Ça nous a été dit, ça a été répété à
maintes reprises. Ces départements n'arrivent plus à faire ce qu'ils devraient
faire normalement. Est-ce qu'on est en train
d'envoyer le message que, bon, comme dans tellement d'autres ministères,
dans tellement d'autres situations, on n'est pas capables de le faire, ça fait
qu'on ne le fera plus? On n'est plus capables
de faire les évaluations environnementales parce qu'on n'a pas assez de monde,
ça fait qu'on n'en fera plus? On a déjà vu ça, ça s'est déjà vu, ça s'est déjà
dit. L'évaluation des ressources humaines au sein du gouvernement ne
devrait pas être considérée comme accessoire, c'est parfaitement nécessaire. Et
on ne peut pas, tout simplement, tout importer du privé vers le public.
• (12 h 30) •
J'écoutais, hier soir, en balado, une excellente
émission de CBC Radio que j'aime beaucoup qui s'appelle The Cost of Living,
et il y avait un segment sur cette nouvelle façon très pandémique de
sélectionner ses candidats à l'aide de logiciels et d'algorithmes. Donc, les
gens se trouvent à faire des... Je vois la présidente du Conseil du trésor qui
prend des notes. Je ne suis pas en train de dire que c'est une bonne idée. Au
contraire, je suis en train de dire que c'est
une très mauvaise idée que des gens qui font leur entrevue d'embauche devant
leur écran, devant une caméra de leur écran, qui ne rencontrent jamais
personne et qui sont jugés notamment par les algorithmes, parce que les
algorithmes disent
que, si tu te grattes le nez trois fois, pendant que tu parles, à l'heure, ça
détermine telle chose sur ta personnalité. C'est rendu assez flyé, là. Ce n'est pas de la science-fiction, je ne
suis pas dans Kubrick, là, je suis dans The Cost of Living de
CBC. Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas juste bêtement faire copie
carbone avec tout ce qui se fait dans le privé puis de l'amener au public. Ça
ne peut pas fonctionner comme ça.
Puis je vais terminer
là-dessus, l'autre chose qu'on nous a dite... Puis c'est vrai que, comme le
disait le député de La Pinière, ce n'est peut-être pas le projet de loi
qui attire le plus les foules journalistiques, c'est vrai. Cela dit, il y a eu quand
même quelques répercussions journalistiques avec ce projet de loi là.
Notamment, ça aura permis de délier quelques langues au ministère des
Transports, des gens qui nous ont parlé, tout juste avant la pause de la
relâche, de commandes politiques qui perdurent et perdurent au sein du ministère
des Transports. On nous a dit ça, il y a eu des détails, il y a eu même des
questions en Chambre là-dessus. C'est grave. C'est éminemment grave. Et là, là-dessus,
je n'aurai jamais à convaincre la présidente du Conseil du trésor, de par ses
fonctions précédentes à la célèbre commission
Charbonneau. Veut-on retourner au régime des commandes politiques, M. le Président? C'est impossible.
Alors, ça nous prend
des balises dans la fonction publique pour éviter ce genre de choses. Ça nous a
été dit. Je pense qu'on a le devoir d'entendre ces gens-là. Je pense qu'on a le
devoir, ici, de leur pondre le projet de loi le plus sérieux et rigoureux
possible qui empêcherait le retour du favoritisme et le retour des commandes
politiques, qui sont, de toute façon, les deux doigts de la même main, M. le
Président. Merci.
Le
Président (M. Simard) : Merci à vous, cher collègue. Je cède
maintenant la parole au député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, merci. Merci beaucoup, M. le Président. À mon tour
de saluer les collègues, saluer les équipes qui accompagnent les collègues,
notamment les employés de la fonction publique, justement, qui sont avec la
ministre, collègues des autres partis d'opposition.
Nous
avons, dans le fond, devant nous, un projet de loi qui est une belle
démonstration de l'utilité des consultations publiques. S'il y en a qui
doutaient de ça encore, bien, il faut replonger dans les consultations
publiques du projet de loi n° 60 pour se convaincre que c'est vraiment
pertinent d'aller à l'écoute de différents groupes. Et je dois vous dire, moi
le premier, dans le sens qu'on avait regardé globalement le projet de loi
n° 60, on avait fait une analyse du projet de loi, on avait, évidemment,
lu les notes explicatives, on avait écouté les présentations du ministre qui
ont précédé le ministre précédant, là, la ministre actuelle, et on trouvait que
c'était effectivement un projet de loi, oui, à la fois technique mais, bon, de
façon générale, qui amenait une modernisation du processus de dotation des
employés de la fonction publique. Il y avait déjà des éléments sur lesquels on
était extrêmement critiques, notamment sur le retour, dans la fonction
publique, du personnel politique, puis il y avait un certain nombre d'éléments,
là, sur lesquels on avait des questions,
mais, en écoutant les groupes qui sont venus nous rencontrer, que ce soit le
syndicat, par exemple, des professionnels du gouvernement, l'Alliance
des cadres de l'État, l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement,
le député de Rosemont vient d'y faire référence, je reviendrai là-dessus tout à
l'heure, ça a été une bombe atomique à l'échelle, évidemment, de la commission.
On a entendu, également, la Commission de la fonction publique, qui a été très
éclairante pour nos travaux.
Alors, nous, on a
refait nos devoirs, du côté du troisième groupe de l'opposition, et on en est
venus à la conclusion que ce n'était pas un bon projet de loi. C'est un projet
de loi qui pose des bonnes questions à certains égards, notamment sur la
question de la sélection, du processus de sélection, notamment sur la question
des banques, mais qui arrive avec des mauvaises solutions ou qui vient
complexifier les choses, dans certains cas, qui vient même nous amener quelques
années passées, ou qui risque, à tout le moins, de nous amener à quelques
années passées quant à la garantie qu'on
doit avoir une fonction publique qui est neutre, une fonction publique qui est
professionnelle, une fonction publique qui est exempte d'influence
politique.
Donc, quand on
regarde ça, finalement, bien, on a pris une position pour voter même contre le
principe, et notamment sur la question des
pressions politiques qui nous ont été communiquées par des ingénieurs du
gouvernement du Québec. Alors, on n'a pas eu le choix, là, nous, de
prendre cette position-là.
Ceci étant dit, on
fait notre travail en commission parlementaire et on va tenter, tout dépendant
de l'ouverture de la ministre, on va tenter de bonifier puis de modifier le
projet de loi pour au moins aller chercher, là, un certain nombre de garanties
supplémentaires pour avoir une fonction publique totalement indépendante, qui a
un processus équitable pour tout le monde, parce que c'est un gain énorme du
Québec moderne, c'est un gain énorme du Québec moderne. On est...
Puis je voyais, en
fin de semaine, d'ailleurs, un statut Facebook du premier ministre, qui nous
partageait sa lecture de la dernière biographie de Duplessis, que je souhaite,
moi-même, lire. Je m'intéresse beaucoup... je fais plus que je m'intéresser,
moi, j'ai une formation en histoire. Alors, je suis très intéressé par les
nouvelles biographies de ce type de
personnage et je vais courir chez mon libraire pour me le procurer. Mais je
suis convaincu que le premier ministre a sûrement constaté, dans la
lecture de cette biographie de Duplessis, à quel point c'était important, dans
le Québec moderne, d'être passé à une autre étape, quand même, d'avoir une
fonction publique neutre, une fonction publique professionnelle, une fonction
publique compétente, une fonction publique qui a contribué, à partir de la Révolution
tranquille, à construire l'État que nous avons aujourd'hui, qui est un État
solide, un État moderne. Est-ce qu'il est
parfait? Non. Est-ce qu'on doit l'améliorer? Est-ce qu'on doit bonifier ses
différentes structures, ses différents processus? Quand il y a des
alourdissements comme dans le processus, par exemple, de sélection par les
banques, oui, il faut le faire, mais il faut
quand même avoir la garantie qu'on ne ferait pas de recul à cette époque de
Duplessis.
Alors, tout ça pour dire
que, nous, il y a plusieurs éléments qui nous posent des questions. Je pense
que mes collègues, que ce soient le collègue de La Pinière, le collègue de
Rosemont, en ont énoncé plusieurs. Il y a plusieurs éléments que nous
partageons.
D'abord, je
dois dire que, nous, on aurait aimé avoir les intentions réglementaires, à tout
le moins les intentions réglementaires,
de ce gouvernement. Et moi, je constate — ça
fait quand même quelques années que je suis ici, là, puis je regarde
autour de la table, c'est encore moi le doyen de cette commission — je
constate vraiment une tendance préoccupante
du gouvernement à faire des projets de loi avec beaucoup de pouvoirs
réglementaires, qui se... il se donne beaucoup de pouvoirs réglementaires. Moi,
je suis d'accord, quand même, pour dire : Ce n'est pas aux parlementaires d'aller
dans le fin détail de tout puis... bon, sauf qu'il y a des limites.
Moi, je viens juste de sortir, là, des travaux
en étude détaillée du projet de loi n° 65 sur la consigne. Le gouvernement s'est doté de très grands pouvoirs
réglementaires, de très grands pouvoirs réglementaires. Là, on est dans
l'étude du projet de loi n° 60, c'est la même chose, il y a beaucoup de
pouvoirs réglementaires. Donc, un moment donné, là... J'ai fait le projet de
loi n° 44 aussi, qui a été adopté, sur la gouvernance climatique : là
aussi, de grands pouvoirs réglementaires. J'ai des collègues qui sont sur
d'autres projets de loi et qui sont beaucoup plus... ils connaissent mieux
leurs projets de loi — on
ne peut pas être partout, là, malheureusement — et qui me disent la même chose. Donc, on a un gouvernement qui a
tendance à légiférer en se donnant du pouvoir réglementaire qui ne passe
pas devant les parlementaires. Et le cas du projet de loi n° 60
est un beau cas d'espèce où c'est la même chose.
Alors, il faudra voir de la part de la ministre.
Moi, je l'interpelle tout de suite, je lui lance la main tout de suite. Je ne sais pas si ça se dit. En tout cas, je lui tends la main. Lancer la main, c'est peut-être
un peu halloweenesque, mais je lui tends la main pour qu'elle nous
dépose, puis je pense que mes collègues des oppositions seront sûrement d'accord
avec moi là-dessus, qu'elle nous dépose ses intentions réglementaires quant à
l'étude du projet de loi n° 60. Je pense que c'est le
minimum, là, c'est le minimum qu'on doit avoir, qu'on ait ces règlements-là.
Donc, ça, ça m'apparaît extrêmement, extrêmement important, puis je veux
insister là-dessus puis le redire.
• (12 h 40) •
Sur la question,
maintenant, de la sélection du personnel, les banques, effectivement, c'est complexe. J'ai passé, moi-même, dans mon jeune temps, là,
à travers ce processus des banques, il y a quelque chose de kafkaïen là-dedans,
et, effectivement, je pense que c'est une procédure qui mérite
d'être revue. Mais la manière dont la ministre le propose, par ce qu'elle appelle une
décentralisation... Et là il faut quand même bien comprendre ce que signifie le
mot «décentralisation». Moi, je suis un tenant de la décentralisation. Si je
suis un indépendantiste, c'est parce que je crois profondément à la
décentralisation. Puis le geste le plus fort de décentralisation pour le Québec,
c'est de devenir indépendant. Alors, si je
crois ultimement à ce principe-là, je veux également qu'il s'applique
dans différentes matières, mais la manière dont la ministre l'amène par
ce projet de loi, bien, risque d'apporter des dérives en faisant en sorte que
des sous-ministres ou des dirigeants d'organismes vont spécifier... vont avoir
des portraits d'emploi ou des offres d'emploi avec des critères tellement
spécifiques que, finalement, on va nuire à la mobilité qui peut être intéressante,
importante et enrichissante pour la fonction publique et où on va se retrouver,
justement, avec des critères tellement spécifiques que ça revient à ce que
démontrait le collègue de Rosemont tout à l'heure en parlant de l'effet de
réseau. Alors, on a ciblé quelqu'un, on le connaît parce qu'on est dans une direction
territoriale ou une direction régionale de tel
ministère et on va faire une offre d'emploi tellement spécifique qu'il y a un
effet de réseau indirect qui se crée par là. Donc, ça, c'est une des questions
que nous avons.
Sur la question
du personnel politique, là-dessus aussi, nous, on sera intraitables, on
sera également intraitables sur le personnel politique.
Je ne peux pas comprendre qu'on ne donnera pas nous-mêmes une chance, au fond,
aux personnes les plus proches de nous comme députés, que ces personnes soient elles-mêmes des élues ou qu'elles
soient parmi celles qui nous
accompagnent au quotidien, pour revenir sans pénalité au sein de la fonction
publique. Le député de La Pinière parlait du passé, puis il
dit : Pour le futur, c'est un choix du gouvernement, mais moi, je veux
même influencer le choix du gouvernement pour le futur parce que, pour moi, il
y a un signal derrière ça, il y a un signal derrière
ça. Il faut qu'on permette au personnel, aux employés de la fonction publique
de venir s'engager politiquement, que ça soit comme élu, que ce soit
comme employé politique, et que ça ne soit pas pénalisant. Pour moi, c'est une
question de valorisation de la fonction politique, c'est une question de
valorisation du travail politique. Puis une personne qui a eu un emploi dans la
fonction publique comme agent de recherche, par exemple, dans un ministère,
puis on en a beaucoup dans le personnel qui nous accompagne, et qui veut
retourner après, moi, je pense que cette personne-là va retourner après, dans
la fonction publique, à son poste ou ailleurs, après une nouvelle vérification
de ses aptitudes, comme le prévoit le système actuel, avec une expérience plus
forte, avec une connaissance plus fine de l'ensemble des rouages démocratiques
de notre société, incluant l'Assemblée nationale.
Un agent de recherche d'un ministère, par
exemple, qui vient travailler quelques années auprès d'un député à l'Assemblée
nationale, il va retourner dans la fonction publique, puis ça va être un atout
pour la fonction publique parce qu'il va bien connaître le fonctionnement de
l'Assemblée nationale. Et je dis ça sans aucune partisanerie. C'est vrai pour
des attachés politiques du gouvernement, c'est vrai pour des attachés
politiques de l'opposition officielle, c'est vrai pour n'importe quel attaché
politique qui travaille avec nous. C'est un enrichissement d'avoir travaillé en
politique et de revenir dans la fonction
publique. Ça, pour moi, c'est fondamental. C'est à la fois un geste de
confiance à l'égard du travail politique et c'est aussi un geste de
confiance à l'égard de la fonction publique.
Puis il peut y avoir un aller-retour. Il peut y
avoir un aller-retour. Puis je ne voudrais pas qu'on affecte ça parce que je
trouve que ça vient encourager le cynisme envers le travail politique. Et, pour
moi, ça, c'est... Là-dessus, je serai très, très, très attentif. Le député de
La Pinière avait raison, ce sont les articles qui arrivent quand même
assez rapidement dans l'étude détaillée. Alors, on va avoir des bonnes discussions
là-dessus, puis il va falloir qu'on... bien, j'allais dire : Il va falloir qu'on
s'entende, en tout cas, j'espère, mais il va falloir qu'on le revoie
puis qu'on comprenne bien ce qui est derrière ces articles-là. Puis,
pour moi, c'est une question aussi de respect puis de loyauté envers les
personnes qui travaillent avec nous le plus près.
Vous me faites un signe comme de quoi que
j'arrive à la fin de mes propos?
Le Président (M. Simard) : Pas du
tout, pas tout. Il vous reste 5 min 37 s.
M. Gaudreault : Ah! O.K. C'est beau,
c'est beau. J'interprétais votre non-verbal, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Ah! non, non, non.
Continuez, nous sommes suspendus à vos lèvres.
M. Gaudreault : Je n'en demande pas
tant.
L'autre chose, c'est sur la question de la Commission
de la fonction publique, la Commission de la fonction publique, bon, qui nous a
quand même dit que le nouveau pouvoir de vérification qui sera confié à la
présidente du Conseil du trésor soulève des questions. Elle nous dit, la Commission
de la fonction publique, qu'elle est préoccupée notamment sur la vérification,
sur les façons dont seront recrutés et promus les fonctionnaires.
La Commission de la fonction publique, avec
raison, nous a vanté le fait que leur mode de nomination des membres de la Commission de la fonction publique permet d'assurer l'indépendance et la neutralité de la Commission de la fonction publique dans ses
activités de surveillance. J'ai bien écouté, tout à l'heure, la remarque
introductive de la présidente du Conseil du trésor, qui nous a dit : Non,
non, non, vous allez voir, je vais vous faire la démonstration qu'on n'affecte
pas les pouvoirs de la Commission de la fonction publique, mais c'est juste
qu'on se donne un pouvoir supplémentaire ou une possibilité du côté du Conseil
du trésor de faire nous-mêmes des vérifications de notre propre initiative. En
tout cas, je paraphrase un peu ce que la ministre nous a dit, puis je pense
qu'elle va me le pardonner, à moins que je commette une erreur fondamentale,
mais je pense que, globalement, elle a dit ça. Moi, ça, ça me questionne.
Comment ça se fait que, si on a la Commission de la fonction publique qui nomme
des... qu'il y a des commissaires qui sont nommés de façon indépendante et
neutre, qui fait des activités de surveillance, pourquoi, alors, on ajoute un
pouvoir d'initiative du Conseil du trésor de faire lui-même ses propres
vérifications?
Moi, je trouve que ça ouvre la porte à être juge
et partie, de la part du Conseil du trésor, puis moi, pour moi, ça, ce n'est
pas une avancée. Pour moi, ça, ce n'est pas une avancée. Pour moi, c'est un
recul. C'est une fausse bonne idée, hein? C'est une expression consacrée, ça,
les fausses bonnes idées. Je trouve que le Conseil du trésor est tombé là-dedans, avec le projet de loi n° 60, sur un paquet d'éléments, là, notamment la question, justement,
des... que je disais tout à l'heure, pour le personnel politique, mais
la question aussi, justement, de la soi-disant décentralisation entre les mains
de dirigeants ou de sous-ministres. C'est une autre fausse bonne idée. C'est le
projet de loi F-B-I, fausses bonnes idées. C'est le projet de loi des fausses
bonnes idées. Alors, je me souviens qu'au projet de loi n° 66
on s'était trouvé, chacun, des expressions, là : c'était un cheval de
Troie, c'était un laboratoire. Bien là, celui-là, s'il faut le qualifier, là,
pour le projet de loi n° 60, c'est une fausse bonne
idée. Je mets au défi mes collègues de trouver des expressions pour qualifier
aussi le projet de loi n° 60. Je suis sûr qu'ils
seront capables d'en trouver, mais, pour moi, c'est le projet de loi FBI,
fausse bonne idée, puis au pluriel, à part de ça, fausses bonnes idées. Donc,
c'est... Et celui sur la commission... la
question de la... sur la Commission de la fonction publique, c'est une des
fausses bonnes idées de ce projet de loi.
• (12 h 50) •
Je veux également dire un mot sur la question
des pressions politiques. Là, moi, j'étais estomaqué, quand même. Et je me
souviens qu'on était en auditions publiques jeudi, projet de loi n° 60
qui est perçu comme étant très technique et plate. Qui est perçu, hein?
J'insiste sur «qui est perçu». Puis là on reçoit l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec, jeudi,
16 h 55, et bang! piton rouge. Un grand moment, un grand moment.
Je pense que ça a brisé la fin de semaine de la présidente du Conseil du trésor,
qui commençait tout de suite après, parce que,
là, ils nous ont dit quelque chose que... Je veux dire, c'était quand même
assez fascinant, là. Tu sais, une certaine candeur, une certaine candeur
là-dedans. Puis, en soi, la candeur qu'a utilisée le représentant de l'association
des ingénieurs du gouvernement est, en soi, évocatrice, d'avoir cette candeur
en disant : Oui, oui, c'est courant qu'on a de la pression pour faire tels travaux plutôt qu'un autre, comme professionnels.
Tantôt, le député de Rosemont disait au ministère des Transports :
Bien, c'est parce qu'après ils ont donné des entrevues, puis finalement c'est beaucoup
plus, là, ce n'est pas juste au ministère des Transports, c'était aussi au ministère des Affaires municipales. Moi, ça me sidère. Puis là, en plus, je veux faire attention
pour ne pas, tu sais, tomber un peu dans le cliché, dire, hein, on le sait bien, la ministre était la procureure vedette de la Commission
Charbonneau, etc., mais il reste que c'est ça pareil, tu sais? Puis là
le président de l'association ou le responsable de l'association des ingénieurs
nous dit : Il n'y a rien, dans le fond, qui a changé depuis la Commission
Charbonneau. Oh mon Dieu! Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu!
Alors, je conclus en disant que le plus grand amendement
qu'on pourrait faire avec ce projet de loi, ça serait de créer l'agence des
transports.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Gaudreault : Mais là je sais
qu'on n'est pas là, là. On ne le fera pas.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Merci, cher collègue.
M. Gaudreault :
Mais tout ça pour dire qu'on va travailler très fort. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous. Y aurait-il d'autres interventions dans le cadre des remarques
préliminaires? Mme la députée de Saint-Laurent peut-être?
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Oui.
Le Président (M. Simard) : Avec
plaisir.
Mme Rizqy : Si vous le permettez, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : Bien sûr.
Vous disposez de 20 minutes.
Mme Rizqy : Ah! bien, de toute
façon, je pense qu'on suspend nos travaux dans huit minutes. Alors...
Le Président (M. Simard) : Mais vous
pourrez poursuivre après, si vous le souhaitez.
Mme Rizqy : Ah! bien, j'aime ça, peut-être,
être concise...
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Mme Rizqy : ...surtout que je vais
faire suite à des propos fort pertinents, notamment... C'est difficile pour moi, je fais suite immédiatement après le député
de Jonquière, le doyen de notre commission. Donc, la barre est
quand même très haute, par la
pression aussi. Alors, si vous permettez... Bien non, mais vous aussi, député
de Rosemont, là, je vous ai entendu. Vous aussi, vous êtes très, très bon. Puis
évidemment, hein, on sait que le député de La Pinière, il est très, très
bon pour soulever plusieurs points.
Moi, j'aimerais parler d'IRAC, pas le pays,
mais, IRAC, c'était ce qu'on m'a enseigné à mes débuts à la Faculté de droit à
l'Université de Sherbrooke. Et c'était Robert Kouri, un grand homme, un
professeur vraiment... Tout le monde se
battait pour être dans son cours, allait même, des fois, trouver un billet
médical pour faire semblant, là, d'avoir un empêchement pour être dans
son groupe, finalement. Moi, j'étais chanceuse, je l'ai eu deux fois plutôt
qu'une comme professeur. Et il nous écrit IRAC au tableau, et c'était
I-R-A-C : I pour «issue», R pour «rule of law», A pour «application» et C,
«conclusion». Il disait : La première des choses, quand on a un enjeu, il
faut d'abord bien déterminer c'est quoi, notre problème, c'est quoi, l'enjeu.
Après ça, bon, c'est quoi, les lois applicables? Quelle est la jurisprudence
pertinente? Après ça, on applique ça aux faits. Et puis, finalement, c'est
important d'arriver à une conclusion.
Pourquoi que je dis ça? C'est que, quand j'ai regardé le projet de loi, je me
suis vraiment posé la question : Quel était l'enjeu? Et j'ai eu
l'impression qu'il y avait un enjeu très pertinent par rapport, notamment, à...
puis ça, je souligne, effectivement, que quelqu'un fasse un test, le concours,
et que, par la suite, reste dans une banque pendant des années, vous conviendrez, puis j'en conviens moi-même, que ce n'est
pas très utile, ce n'est pas non plus efficace et ce n'est pas non plus
ce que j'appellerais d'essentiel. Alors, ça, effectivement, c'est quelque chose
qu'on pourrait changer. Puis je me suis dit : Est-ce que, quand on veut
régler un problème, est-ce qu'on en règle... est-ce qu'on crée aussi d'autres problèmes? Puis je me suis rendu
compte qu'ici il y a un gros potentiel d'apporter des nouveaux enjeux
qu'on connaissait, mais dans une époque qui était révolue. Je n'ai pas
l'avantage d'avoir déjà commandé le livre auquel mon collègue le député de
Jonquière faisait référence. Bien, écoutez, ça sera dans une commande et...
mais, en fait, c'est parce que j'ai le livre d'Alec Castonguay, que je dois
lire.
M. Gaudreault : Moi aussi.
Mme Rizqy : Vous aussi? Alors, vous
comprendrez que les fins de semaine commencent à être pleines de lecture, mais
c'est sûr que je me ferais un grand plaisir de lire celui qui est fortement
recommandé ou chaudement recommandé par le premier ministre par rapport à un
ancien premier ministre, Maurice Duplessis.
Et, s'il y a une chose que j'aimerais vraiment
voir à l'intérieur de nos travaux, c'est peut-être une occasion de cesser de
mettre nos intentions, pas dans une loi, mais dans un règlement, parce que,
malheureusement, moi, là, je ne sais pas quelle sera la portée du règlement,
maintenant, et c'est surtout que j'ai un très grand respect pour la ministre. Et je sais que ce n'est pas une personne qui est
de mauvaise volonté, mais je ne connais pas ses futurs... ceux qui vont la
remplacer. Ça, je ne sais pas, mais je sais que c'est pas mal plus facile de
changer un règlement que de changer une loi.
Et ça ne me tenterait pas, un jour, de me
réveiller dans la Gazette puis dire : Bien, voyons! Ce n'est pas ce
que la ministre voulait à l'époque. Et là,
tadam! quelqu'un qui n'a pas suivi la volonté de la ministre... et là, de
prendre le téléphone puis de
dire : Hé! chère ancienne collègue — disons qu'on est un peu plus vieilles à ce
moment-là — dire :
Te rappelles-tu du projet de loi que nous
avions étudié ensemble? Et là elle va dire : Bien oui, députée de
Saint-Laurent, j'aurais dû vous
écouter puis de mettre le maximum dans ma loi et le minimum dans le règlement.
Ça, ça serait mon souhait.
Mais mon autre souhait est encore plus
important. Je crois que le «rule of law» s'applique parce qu'on a besoin de prévisibilité et je vais aller dans un
endroit très précis. Les employés de la fonction publique qui ont décidé,
qui ont fait le choix de venir travailler parmi nous,
ici, à l'Assemblée nationale du Québec, certains les appelleraient «fonctionnaires», mais, en anglais, on appelle ça
«public servant». Et je trouve ce terme très révélateur, «public servant»,
se mettre au service de l'État, peu importe notre couleur politique, que vous
soyez orange, bleu ou bleu foncé, parce que je ne sais plus trop, là, entre la
CAQ et le PQ, qui a désormais l'emprise du bleu le plus foncé.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Mais j'aime bien vos
bleuets. Le bleu foncé, je le laisse au PQ. Vous allez avoir le bleu pâle.
Une voix : Bleu cyan.
Mme Rizqy : Le bleu quoi?
Une voix : Cyan.
Mme
Rizqy : Le bleu cyan. Je ne
le connaissais pas, celui-là. O.K., je vais l'ajouter dans ma palette de couleurs.
Mais, je me dis, pour eux, si... Au moment où
ils ont pris la décision de venir faire leur service public à l'Assemblée
nationale du Québec, ils ont pris une décision libre et éclairée à ce
moment-là, selon les règles du jeu. Aujourd'hui,
avec ce projet de loi, leur statut change. Et je me demande, pour toutes les
autres personnes qui par la suite n'auront
pas... si, par exemple, vous ne changez pas votre projet de loi, puis qu'il n'y
aurait pas une clause grand-père, c'est quoi, le signal qu'on envoie?
Est-ce qu'on envoie un signal que leur ajout, leur apport au sein de nos
travaux n'est pas si important que ça parce qu'au fond on ne les a pas protégés
suffisamment? Est-ce qu'on envoie aussi le signal que les années passées ici, à
l'Assemblée nationale, n'aient pas une valeur ajoutée? Est-ce qu'on envoie le
signal qu'au fond les travaux, aussi importants soient-ils, ne peuvent pas être
comptabilisés au sein de la fonction publique lorsqu'ils retourneront, si le
plaisir... évidemment, si d'aventure ils y vont? Moi, je pense que c'est un mauvais signal. Il est très difficile d'attirer et
même de retenir les gens... travailler à l'Assemblée nationale, parce qu'on
sait que c'est quand même des heures importantes. Quand nous, on termine à
10 h 30, eux, ils terminent probablement à 11 h 30,
ils terminent encore plus tard que nous les élus, puis ça, il faut qu'on en
soit conscients.
Alors, s'il y a une chose que j'aimerais... Oui,
hein? Je vois que les collèges sourient. Donc, c'est vrai que vous terminez...
Vous commencez plus tôt puis vous terminez encore plus tard, puis on
m'indique encore beaucoup, beaucoup plus tard que 11 h 30. Eh
bien! Alors, vous comprendrez, M. le Président, à plus forte raison, je réclame
la clause grand-père pour eux.
Et je connais ma collègue et je sais que c'est
une femme qui est sensible à la prévisibilité. Et c'est pour ça que, s'il y a
une chose que j'aimerais avoir le plus tôt possible, ce n'est pas ses
intentions, parce que je les connais, ses intentions — c'est
une femme juste, hein, elle a quand même été ministre de la Justice, après
tout, mais aussi procureure, j'aime ça, dire ça, je trouve que c'est important
de le souligner — j'espère
voir un amendement qui va déjà être préparé puis qu'on pourra prévoir la clause
grand-père pour tout de suite rassurer tous ceux qui sont dans cette situation.
Ils ne seront peut-être pas nombreux. Ce n'est pas la question du nombre ici,
c'est la question de savoir quel est le message qu'on veut leur envoyer non
seulement à eux, mais à tout autre fonctionnaire ou, si vous le permettez, ces
gentilles personnes qui se mettent au service de l'État. Merci, M. le
Président. Aïe! Pile-poil.
Le Président (M. Simard) : Tout à
fait. Merci à vous, chère collègue.
Alors, ceci étant dit, compte tenu de l'heure,
nous allons suspendre nos travaux. Et je vous rappelle que nous serons de
retour dans la même salle à 14 h 30. À plus tard.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 43)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, bienvenue à tous. Je constate que nous avons quorum. Nous
pouvons donc reprendre nos travaux. Et, au moment de suspendre cet avant-midi,
la parole appartenait à la députée de Saint-Laurent qui avait terminé son intervention
dans le cadre des remarques préliminaires.
À ce stade-ci, je devrais vous demander si d'autres collègues souhaitent faire une
remarque. Non? Pas d'autre remarque préliminaire?
Une voix : Pas de remarque
préliminaire.
Le Président (M. Simard) : Est-ce
qu'il y aurait, par ailleurs, une motion préliminaire que l'un d'entre vous
souhaiterait déposer?
M. Barrette : ...M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Une
motion préliminaire?
M. Barrette :
Oui.
Le Président (M. Simard) : Oui. Très
bien.
M. Barrette : Et je l'ai déjà fait
parvenir à Mme la secrétaire.
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Barrette : Ah! bien, M. le
Président, est-ce que... Pas de remarque préliminaire? C'était fini?
Des voix : ...
M. Barrette : O.K. Là, ça va être
où, ça, dans le Greffier?
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, ce que je vous propose, c'est que, pour accommoder, là, notre
secrétariat, parce que nous fonctionnons, comme vous le savez, avec une
nouvelle technologie dont on doit maîtriser les tenants et les aboutissants, on
va suspendre momentanément afin de mieux revenir sur votre motion préliminaire.
Je vous en remercie.
(Suspension de la séance à 14 h 45)
(Reprise à 14 h 49)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous pouvons reprendre nos travaux.
La motion préliminaire, comme vous le constatez,
se retrouve sur Greffier. Elle est d'ailleurs devant vous, pour ceux qui ont la
chance de la remarquer. Ce n'est peut-être pas le cas pour ceux qui nous
écoutent au petit écran, mais, en tout cas, nous, on a la chance d'ici la voir.
Et, comme le veut la tradition, bien, je vais laisser au proposeur le soin de
lire cette motion. Et vous savez, cher collègue, que vous disposez d'une
période de 30 minutes, continue, pour en débattre.
Motion proposant de demander à la présidente du
Conseil du trésor
de transmettre à la commission des documents explicatifs
en soutien à l'exécution de son mandat
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Merci, M. le Président,
de m'informer de la chose. Vous savez, ce matin, j'avais mal calculé mon
20 minutes. Ça fait que, techniquement, je pourrais continuer là où
j'étais rendu, mais ce ne sera pas nécessaire.
• (14 h 50) •
Le Président (M. Simard) : Non, malheureusement
pas.
M. Barrette : Alors, M. le Président,
je dépose donc la motion préliminaire suivante, qui est en ligne droite directe avec ce dont nous avons parlé ce matin,
pas seulement moi, mais aussi les collègues des deux autres oppositions. Alors, M.
le Président, conformément à l'article 244 du Règlement de l'Assemblée
nationale, je fais motion afin :
«Que la Commission des finances publiques, dans
le cadre de l'étude détaillée du projet de loi n° 60, Loi
modifiant la Loi sur la fonction publique et d'autres dispositions,
demande à la présidente du Conseil du trésor de produire, au plus tard le
16 mars 2021, des documents explicatifs permettant d'apporter un éclairage
supplémentaire à la commission dans l'exécution de son mandat;
«Qu'à cette fin, le Conseil du trésor transmette
à la commission une note explicative complète concernant les projets de
directives, les règles, les mesures ou les modalités du processus de sélection
à venir ainsi que le projet de cadre de gestion du processus de sélection.»
Sans vouloir, M. le Président, reprendre tout ce
qui a été dit, je me sens dans l'obligation de réitérer le fait que le projet
de loi n° 80 est, d'abord et avant tout, comme beaucoup de projets de loi
de la législature actuelle, un livre avec beaucoup, beaucoup de pages blanches.
Alors, c'est comme si, dans cette législature-ci, le principe de base était d'écrire des souhaits sans aller dans le détail. C'est comme si on voulait
avoir des cadeaux à Noël, là, mais il
y a juste une personne qui sait ce
qu'il va y avoir dedans, puis les autres, on ne le saura pas. On va le savoir à un moment donné.
Puis là ce n'est pas que je veux prêter des
mauvaises intentions, au contraire, je vais reprendre à mon propre compte les commentaires
de mes collègues et particulièrement ceux de ma collègue de Saint-Laurent. Je
pense qu'on ne doute pas des bonnes intentions de la ministre, mais moi-même,
j'ai pris l'argument à plusieurs reprises, dans le passé : le problème des projets
de loi de bons ministres,
c'est que parfois ils peuvent être remplacés par des moins bons ministres
qui, avec le pouvoir acquis par un projet
de loi très ouvert, peuvent en faire
un usage parfois discutable.
Et là l'idée, ici, d'avoir
un peu plus de précisions, bien, évidemment, sur le plan juridique, c'est que
ça laisse une trace. À un moment donné, lorsqu'il y aura, un jour, un enjeu basé
sur une quelconque contestation, peut-être même un enjeu juridique parce que quelqu'un
sera allé à la cour, bien, il y aura eu, M. le Président, des écrits
relevant... découlant de nos débats qui pourront préciser la pensée juridique,
la portée juridique du projet de loi qui aura été déposé et éventuellement
adopté. Parce que, techniquement, les chances que ce projet de loi là soit
adopté sont assez grandes. Vous savez, pour ne pas qu'il soit adopté, M. le
Président, ou bien il est très controversé, et auquel cas ça fait... ça résulte
en un battage médiatique qui permet... ou qui amène le gouvernement à battre en
retraite, mais, comme je l'ai dit ce matin, le battage médiatique est assez
silencieux actuellement, alors les chances que le projet de loi ne soit pas
adopté sont relativement faibles, et comme, de toute façon, ce projet de loi là
est profondément dans l'esprit de la formation politique au pouvoir, je vois
mal comment il ne le soit pas.
Alors, nous, on aimerait avoir des précisions tout
simplement, là. Alors là, la ministre va nous dire, là : Ne nous demandez
pas de tout écrire dans un projet de loi parce que, là, on ne fait pas ça,
nous. Bon, c'est correct, on ne le fait pas, mais entre ne pas tout écrire dans
un projet de loi et n'avoir aucune idée des orientations, des lignes
directrices que la ministre veut mettre, là, dans ses règlements qui vont
permettre l'application de sa future loi, bien, il y a une marge, là, il y a un
univers qu'on essaie de combler. Et là, actuellement, bien, on aimerait que ça
puisse se faire de cette façon-là.
Alors, on ne demande pas, je dirais, la fin du
monde, là. On dit à la ministre : Regardez, là, vous avez réfléchi à
ça, vous et votre équipe, en long, en large et en hauteur, il m'apparaît peu
probable que vous n'ayez pas déjà les lignes directrices, alors mettons-les sur
la table. Prenez le temps de les écrire, là, parce qu'on donne une semaine, et
puis revenons, et puis, comme ça, on saura essentiellement où on s'en va.
Bon, ça, c'est tout à fait en cohérence avec les
commentaires que la Commission de la fonction publique a dit. C'est ça qu'ils
ont dit à la commission. Ils ont dit : C'est difficile, presque impossible
de juger du projet de loi, même si on comprend la finalité, parce qu'on ne sait
pas où on s'en va en termes de règlement. Les syndicats ont dit la même chose.
Je ne peux pas dire que Mme Bourhis a dit la même chose, elle est allée
dans une autre direction, là, mais tout le monde était d'accord avec ça.
Alors, moi, je pense que la demande que l'on
fait là, là, elle est raisonnable, elle est tout à fait raisonnable. D'autant
plus, M. le Président, que... O.K., d'une certaine manière, on ouvre un nouveau
territoire. Alors, je ne vais pas dire qu'on fait du R&D dans le cas
présent, pouvant être du retour au duplessisme, mais on fait quelque chose de nouveau, cette recherche et développement de
nouvelles façons de faire peut nous amener dans une certaine direction.
Moi... On va regarder l'article 1, là, à un moment donné, puis tout de
suite, juste ça, là, il y aura des questions à poser sur l'article 1, qui
est d'une banalité, là... c'est simple, mais il y aura des questions à se
poser. Pourquoi telle chose? Bon... Et là on va avoir, peut-être, des réponses,
mais ça serait encore mieux si on pouvait avoir une idée de ce que sont les
lignes directrices de la ministre.
Alors, c'est une demande qu'on fait, là. Je ne
vais pas passer une demi-heure là-dessus, M. le Président, parce que ça serait
consommer du temps bien inutilement, là, et ce n'est pas ça, notre objectif.
Alors, j'arrêterai mes commentaires ici, quoique je pourrais toujours
continuer, là, mais j'arrêterai là.
Le
Président (M. Simard) : Je vous remercie, cher collègue. Je cède
maintenant... Bon, à ce stade-ci, la ministre pourrait intervenir tout
de suite ou encore nous pourrions poursuivre avec le député de Rosemont. M. le
député de Rosemont, à vous la parole.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Ah! juste pour enlever
mon masque, je vais prendre la parole. Si vous me voyez devenir bleu en dessous
de mon masque, je vous prierais d'intervenir, à un moment donné.
Le Président (M. Simard) : Et vous
disposez également de 30 minutes.
M. Marissal : Je suis content, il y
a un médecin en face de moi qui pourrait toujours...
Blague à part, bien, je n'ai pas grand-chose de
plus à dire que ce que le député de La Pinière a dit. En toute
transparence, on s'en était même parlé dans l'entredeux, là, avant de reprendre
ces travaux-ci, sachant que c'est une demande
qui pourrait forcément venir et qu'elle était légitime par la voie de la motion
préliminaire sur, évidemment, des éclaircissements
sur le cadre réglementaire qui nous aideraient, je crois, à mieux faire notre
travail ici, à savoir exactement «de que c'est», de quoi on parle.
Parce que ça nous a été dit, ça nous a été dit à
maintes reprises par les témoins, notamment Mme Fréchette, là, de la Commission
de la fonction publique, qui disait : «Nous n'avons pas», je la cite, «
Nous n'avons pas les règlements devant nous et cela cause des questions pour la
suite.» Bon, c'est assez évident que, quand on nous dit : On voudrait
faire ça, mais qu'on ne nous dit pas comment, bien, à moins de n'être vraiment,
vraiment pas curieux, ça soulève des questions, ça me paraît assez simple, là.
Je pense qu'il y a un manque de transparence, un peu comme si on dessine,
grosso modo, largement des plans d'une route puis on nous indiquera après la
signalisation. C'est un peu ça. D'ailleurs, j'ai comme une impression de déjà-vu,
là, avec d'autres projets de loi, je l'ai dit ce matin.
Je dis ça notamment parce que j'ai comme une
impression, avec ce projet de loi là... Le député de Jonquière, ce matin, nous a lancé un défi, là, d'essayer de
le qualifier par épithètes sympathiques, il va de soi. Le député de Jonquière
disait : F-B-I, non pas FBI, là, ne pas confondre, le FBI : de
fausses bonnes idées. Je ne prendrai pas des acronymes. La dernière fois qu'on a travaillé ensemble avec la ministre,
la présidente du Conseil du trésor, sur le projet de loi n° 60, j'avais
une métaphore historico-anthropologique. Là, j'en aurais une plus de l'ordre
architectural, l'impression que ce projet de loi est un trompe-l'oeil qui ne
nous dit pas exactement... On est un peu dans la même veine, hein? On est un
peu dans la même histoire que mon cheval de Troie de l'autre fois. Il ne
faudrait pas qu'on se retrouve dans une situation où «tu pensais que c'tait ça
que c'tait, mais c'tait pas ça que c'tait», comme chante si bien... je ne me
souviens même plus du nom du groupe, mais ce groupe, c'est un très bon groupe
de Québec.
• (15 heures) •
Moi, ça m'aiderait, d'avoir certaines
clarifications quant au chemin qu'on va parcourir. Et certaines... Il y a quand
même des changements assez lourds, dans le projet de loi, sur la façon,
notamment, dont on va mesurer les compétences de certains candidats ou
candidates, leurs recours. Il y a tout un débat, à savoir, par exemple, ces
gens qui font l'aller-retour ou qui souhaiteraient faire l'aller-retour entre
une carrière de fonctionnaire, un passage à la politique et le retour à la
carrière dans la fonction publique.
Bref, je m'arrête là-dessus, M. le Président, en
disant simplement que, pour le moment, je ne l'ai pas qualifié de
trompe-l'oeil. Je souhaiterais, par la connaissance des détails du projet de
loi, que les choses s'éclaircissent, ce qui fait que mon épithète deviendrait
alors inutile, là.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous, cher collègue. Je cède la parole au député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui. Merci, M. le Président. Trompe-l'oeil, j'aime bien.
J'aime bien trompe-l'oeil. M. le député de Rosemont a relevé le défi,
alors c'est bien dit.
Je dois dire, au début, j'ai été étonné par la
rédaction de la motion préliminaire du député de La Pinière parce qu'elle
ne fait pas référence explicitement au projet de règlement ou aux intentions
réglementaires. Mais, en fouillant un petit
peu plus, j'ai reconnu la sagacité du député de La Pinière parce qu'on
fait beaucoup plus référence, effectivement, dans le projet de loi
n° 60, à des documents explicatifs au sens large, ce qui inclut les
intentions réglementaires, mais plus que ça,
les projets de directives, les règles, les mesures, les modalités du processus
de sélection, les projets de cadre de gestion du processus de
sélectioné. Puis là c'est là que j'ai reconnu, justement, cette sagacité
légendaire du député de La Pinière, parce que j'ai fait mon exercice dans
le projet de loi, puis effectivement on a tendance à dire, parce que c'est ce
qu'on a vécu dans d'autres projets de loi, moi, je l'ai vécu encore il y a
quelques jours dans le projet de loi
n° 65, le gouvernement se donne le pouvoir d'agir par règlement, mais,
dans le cas du projet de loi n° 60, c'est un cran supérieur.
Puis là vous me permettrez de vous faire la
nomenclature, M. le Président. Et je ne prétends pas qu'elle est exhaustive,
mais, dans le projet de loi n° 60, il y a beaucoup, beaucoup d'articles
qui font référence, justement, à ce qui nous manque pour faire un travail
clair, un travail de parlementaire aguerri. Article 8, qui remplace
l'article 30, là, on dit, au deuxième alinéa : «...il appartenait
selon le délai et les modalités déterminés par le Conseil du trésor.» Article 12, qui introduit l'article 44,
troisième alinéa : «Le Conseil du trésor détermine également la durée»,
blablabla, «ainsi que toute autre condition ou modalité relative à sa
publication». Article 46, qui suit, toujours dans l'article 12, premier
alinéa : «Le profil d'une personne recherchée pour pourvoir à un emploi
doit être conforme aux directives prises par
le Conseil du trésor...» Je poursuis, toujours article 46, mais le dernier
alinéa : «Le Conseil du trésor définit ce que constituent une entité et une zone géographique».
Article 49, toujours introduit par l'article 12, deuxième alinéa,
le Conseil du trésor «peut également déterminer toute autre condition ou
modalité liée à l'évaluation d'un candidat». Même
article, dernier alinéa, dernière ligne : «Des objectifs d'embauche,
déterminés par le Conseil du trésor, à l'égard de diverses composantes de la société québécoise».
Article 50 : «...si ce résultat est obtenu à l'intérieur du délai
déterminé par le Conseil du trésor».
Paragraphe qui suit : «Le président du Conseil du trésor établit la liste
des examens considérés identiques ou équivalents». Article 50.2 : «Le
Conseil du trésor peut déterminer toute autre norme liée au processus de sélection».
Toute autre norme. Article 50.3, à la fin : «Le Conseil du trésor
peut également déterminer les règles et les modalités que les
sous-ministres et dirigeants d'organismes doivent suivre». Article 50.4,
lui, il y va fort, il a trois références : «Lorsqu'un emploi redevient à
pourvoir à l'intérieur d'un délai déterminé par le Conseil du trésor...» À la fin du même paragraphe : «Suivant les
conditions et les modalités déterminées par le Conseil du trésor». Paragraphe
qui suit, à la fin : «Par le Conseil du trésor et suivant les conditions
et les modalités qu'il détermine». Alors, je reviens dans le corps du projet de
loi, article 15, à la fin : «Aux normes édictées par le Conseil du
trésor». Article 16, qui introduit l'article 54.1 : «Le Conseil du
trésor détermine les normes pour le classement des fonctionnaires». Article 27, qui introduit
l'article 32.1 : «Le président du Conseil du trésor peut autoriser,
selon les conditions et les modalités qu'il
détermine...» Article 32.2 : «...approuvé par le Conseil du trésor
selon les conditions et modalités qu'il détermine.»
Article 32.3 : «...à l'intérieur d'un délai et suivant les conditions
et modalités déterminées par le Conseil du trésor.» Article 53 du projet de
loi : «...obtenu lors du
processus de qualification antérieur si ce résultat a été obtenu à l'intérieur
du délai déterminé par le Conseil du
trésor.» Article 55 : «Le Conseil du trésor détermine
les [sources] pour le classement des fonctionnaires.»
Ça fait beaucoup, M. le Président. Ça fait beaucoup
de modalités, beaucoup de pouvoirs où le Conseil du trésor peut déterminer où il
se donne le moyen de faire des directives, d'établir des directives, déterminer
des conditions, des modalités, la durée. Alors, ce n'est pas juste un
pouvoir réglementaire.
Et c'est pour
ça que le député de La Pinière, je pense, a présenté sa motion en disant «qu'à
cette fin, le Conseil du
trésor transmette à la commission une note explicative complète concernant les
projets de directives, les règles, les mesures ou les
modalités du processus de sélection». Alors, c'est direct sur les bons picots,
comme on dit, parce que ce n'est pas que des intentions réglementaires. Oui, ça
peut être des intentions réglementaires, mais c'est plus que ça, c'est des politiques
intérieures, c'est des modalités, c'est des directives, c'est des projets de
délai en vue de rendre applicable cette loi éventuelle.
Donc,
c'est sûr qu'il faut que la présidente
du Conseil du trésor nous donne une
petite chance de bien travailler, de bien faire notre travail de
législateurs et qu'elle nous fournisse, comme le demande le député de La Pinière
dans sa motion, les documents explicatifs
permettant d'apporter un éclairage supplémentaire, notamment les notes explicatives concernant les
projets de directives, les règles, les mesures, les modalités de processus de
sélection, etc. Sinon, on va alourdir, sinon, on va poser constamment des questions,
sinon, on ne sera pas en mesure de bien légiférer.
Par exemple, dans ses
remarques préliminaires, la présidente du Conseil du trésor nous a dit :
Non, non, on n'enlève aucun pouvoir à la Commission de la fonction publique.
Alors, je pense que les projets de directives qu'elle caresse à l'intention du Conseil
du trésor, qui va pouvoir de lui-même, de sa propre initiative, vérifier, par
exemple, les processus de sélection d'embauche, bien, si on avait une idée de
ça, ça nous permettrait, exactement, de bien baliser
puis de bien mesurer ce qu'elle nous dit par rapport aux pouvoirs, par exemple, de la Commission de la
fonction publique. Alors, ce n'est pas rien, là.
Puis là, comme je
vous dis, M. le Président, j'ai fait ça rapide, rapidement. Il y a peut-être
même d'autres places, là, dans le projet de loi, où la ministre donne au
Conseil du trésor des pouvoirs de directives et de modalités. Mais, si je fais
juste un petit calcul rapide, là, pour un projet de loi de 59 articles, il
y a au moins une vingtaine de références à
des directives, puis à des pouvoirs discrétionnaires, puis à des délais discrétionnaires du Conseil du trésor.
Oui, au moins, facilement, une vingtaine de places. C'est à peu près la moitié
des articles qui font référence à des pouvoirs de directive discrétionnaires de
la part de la ministre. Alors, il faut qu'on soit capables de bien légiférer.
• (15 h 10) •
Moi, j'aimerais
savoir de la part de la ministre si effectivement elle serait prête à nous
déposer ça, ce projet de directives, les
notes explicatives, les règles, les mesures, les modalités du processus.
Ce n'est pas juste des intentions réglementaires. C'est n'est pas juste
des intentions réglementaires. Puis même, à la limite, c'est pire. Au moins,
des intentions réglementaires, c'est des processus qui sont normés par le Conseil des ministres, par des prépublications, etc., mais là on
parle de directives, de règles, de mesures, de modalités.
Alors, le député de La Pinière
a bien réfléchi durant notre pause pour nous faire cette motion préliminaire
qui couvre plus large, à la fois plus large et plus précis, plus large que des
intentions réglementaires, mais plus précis en fonction du vocabulaire utilisé
dans le projet de loi n° 60. Donc, moi, c'est sûr que
je vais être d'accord avec cette motion
préliminaire là. Puis je ne pense pas
que... en tout cas, je ne veux pas... évidemment, je ne peux pas
présumer, là, des intentions de mes collègues, là, mais moi, je vous le
dis, là, je n'ai pas l'intention de multiplier les motions préliminaires puis je ne pense pas que ce soit la
même chose... je ne pense pas que ce soit différent pour mes collègues. Je ne veux pas multiplier les motions
préliminaires, comme on le fait parfois en commission parlementaire, mais
celle-ci, elle est particulièrement importante, particulièrement bonne.
Il y a moyen de
s'arranger, hein? Si la ministre dit : Oui, mais il faut faire attention,
il faut que je garde une certaine
confidentialité, ou quoi que ce soit, on serait capables de travailler dans un
contexte comme ça, au moins pour que
nous, nous ayons l'information, et ça nous permettrait d'avancer plus rondement
pour bien savoir de quoi on parle quand on étudie les articles qu'on a
devant nous.
Alors, moi, M. le
Président, je pense qu'il faut absolument avoir ces informations-là pour bien
avancer. Voilà. Merci.
Le Président (M.
Simard) : Merci à vous, cher collègue. Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
À moins que la présidente du Conseil...
Mme LeBel :
C'est-tu moi en premier ou c'est en dernier? Moi, je n'ai pas de problème.
Le Président (M.
Simard) : C'est comme vous le souhaitez. En théorie, par alternance,
ça pourrait être à votre tour, mais vous souhaitez...
Mme LeBel :
Je vais conclure.
Le Président (M.
Simard) : Vous souhaitez conclure?
Mme Rizqy :
Bien, en fait, moi, ce n'est pas pour conclure, c'est, à tout le moins, pour
avoir un échange, là.
Le Président (M.
Simard) : Oui.
Mme Rizqy :
Juste pour savoir c'est quoi, déjà, où est-ce que la ministre loge. Puis
surtout que, vu qu'on a terminé, puis elle me disait, avec un sourire, que je
réclamais, tu sais, ma clause grand-père, puis peut-être que ça aurait pu être une clause grand-mère, donc, on va
changer de terme pour réclamer un droit acquis, puis, vu qu'il y avait
un sourire, moi, j'ai interprété ce sourire comme une ouverture. Est-ce que je
me trompe?
Mme LeBel : Là, est-ce qu'on est sur
la motion, M. le Président?
Mme
Rizqy : Non, mais, vu que la
motion parle d'intention, moi, j'aime ça, savoir un petit peu c'est quoi, les
intentions de la ministre.
Mme LeBel : Mais je peux... Bien, écoutez,
je peux...
Le Président (M. Simard) : En fait, s'il
vous plaît, peut-être tout simplement un petit point d'ordre. Puis je comprends
votre intention, chère collègue, mais, comme on est dans le cadre d'une motion,
nos règles d'intervention sont assez bien
rigides et encadrées, donc, le dialogue, à ce stade-ci, peut-être
n'est pas permis au sens plus classique du terme. Alors, vous pouvez
faire votre intervention. Vous avez 30 minutes pour en disposer.
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Ah! bien, alors...
Moi, mon intervention va être plus courte tout simplement parce que
je veux avoir des réponses.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Mme Rizqy : Alors, moi, ça serait
vraiment sur l'intervention à laquelle que j'ai conclue. Puis évidemment je souscris énormément à ce que mon collègue
de Jonquière vient de mentionner et ce que tous mes autres collègues
aussi ont mentionné.
De façon plus précise, c'est que je crois que le
point que j'ai soulevé en introduction est très important. Puis, si la présidente du Conseil du trésor pouvait tout de suite nous donner son éclairage puis où est-ce qu'elle loge et, si elle peut déjà
nous dire qu'effectivement, un droit acquis serait envisageable, dans la mesure
que ces employés qui prennent un congé sans solde pour venir relever un
défi important, c'est-à-dire travailler avec nous, pas parce qu'on est malcommodes, mais c'est quand même
des horaires très chargés, puis qu'ils travaillent... On va se le dire
franchement, ils travaillent beaucoup dans l'ombre, pour ne pas dire dans notre ombre,
mais c'est un support considérable. C'est un travail qui est rigoureux, qui est exigeant, et évidemment il y a un
apprentissage qui se fait, et c'est une valeur ajoutée, et, pour cela,
ce droit acquis qui est demandé, qu'il soit instauré le plus rapidement
possible dans ce projet de loi. Puis, moi,
si on me dit... envoie des codes, je
ne sais pas, un clin d'oeil, deux clins d'oeil, tu sais, un clin d'oeil, c'est
«oui», deux clins d'oeil, mettons, on
va dire, c'est «non», ça aussi, je suis capable de le prendre. Mais ça m'aiderait
parce que, même moi, hein, M. le
Président, je suis en congé sans solde de l'Université de Sherbrooke. Ça vous
dit quelque chose, ça.
Le Président (M. Simard) : Ah! ben
oui!
Mme Rizqy : Puis, pourquoi? Pour
services publics. Et la journée que je décide que l'aventure se termine ici ou
que le peuple décide que l'aventure se termine pour moi — hein,
ça peut arriver, d'un bord ou de l'autre, là, il ne faut rien prendre pour
acquis, mais je salue mes citoyens de Saint-Laurent : Bonjour, tout le
monde, mais je retourne à l'Université de
Sherbrooke, pas à l'année où j'ai quitté, dans le sens que... 2018, je retourne
quand même avec mes années d'expérience qui sont comptabilisées parce
qu'ici aussi je fais un travail qui est reconnu par mon université et qui est aussi conventionné. Et, au moment où j'ai pris la
décision de faire le saut en politique, c'était quand
même très réconfortant que
j'avais le loisir de pouvoir retourner chez moi, à l'université, sans perdre
les acquis et sans non plus avoir l'impression de reculer dans ma carrière
professorale. Et je pense que, ça, c'est une bataille qui est importante de
mener, mais je n'ai pas le goût de la mener si la ministre a déjà décidé
pendant le lunch puis elle dit : Bien non, je vais donner raison à la
députée de Saint-Laurent, ça va être réglé. Je vais me taire. Vous comprenez?
Alors, je vais dire : Parfait.
Je prêche à une convertie puis je vais avoir un amendement en ce sens-là qui
va dire : Effectivement, là-dessus, c'est
important d'envoyer un message clair que les travaux à l'Assemblée nationale, pour les gens qui viennent travailler
avec nous, c'est un travail considérable et qu'il est reconnu.
Alors, je
vais laisser la présidente du Conseil
du trésor me répondre pas par un clin
d'oeil ou deux, mais de vive voix. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous, chère collègue. Mme la Présidente.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui, merci, M. le
Président. Surtout que j'ai oublié le code puis je ne veux pas développer un tic de clignement, là, donc... on va peut-être
répondre brièvement sur la motion. Écoutez, je partage l'objectif
qui est décrit dans la motion, naturellement. J'ai moi-même... J'ai
assisté aux consultations. J'ai compris... C'était, je vous dirais, la ligne
directrice entre tous les groupes qui sont venus avec des termes différents
sous... même, je pourrais qualifier ça de
variation sur un thème, à l'effet qu'il fallait expliquer, clarifier, préciser
et même mieux baliser, là, à l'intérieur du projet de loi, les intentions
du gouvernement et ce que le Conseil du trésor pourrait
établir par règlement, par directive ou... par règlement,
directive, mesure ou modalité, etc. Donc, ce message-là a été bien compris.
D'ailleurs,
je l'ai dit d'entrée de jeu, dans mon allocution de départ, qu'on avait bien
compris ces intentions-là, et donc c'est pour ça que je dis que je partage l'objectif
de la motion, mais je pense qu'on va le faire à l'article
par article, donc...
Bon, j'ai l'habitude de
donner mes couleurs, on va voter contre, mais pour la raison suivante,
c'est-à-dire que l'intervention de mon collègue de Jonquière, je pense qu'il en
a bien fait la démonstration, il a parlé d'une vingtaine d'articles, chaque article a un objectif
différent, des délais, d'autres types de modalités, et on pourra, avec grand
plaisir, discuter, à ce moment-là, des intentions à chaque fois, des
modalités, des objectifs réglementaires et de voir si effectivement, à
l'intérieur du projet de loi, il est opportun ou non de mieux préciser ces
intentions-là. Et c'est avec un grand plaisir qu'on va le faire, mais à
l'article par article.
Et le type de notes explicatives qu'on me
demande, c'est un peu... moi, je le vois comme étant faire l'article par
article au complet dans une note explicative, d'entrée de jeu. Donc, on le fera
à l'article par article, je pense que ce se sera la meilleure chose, mais je
peux stipuler — hein,
ça se dit-tu, stipuler? — d'entrée
de jeu, que j'ai compris le message qu'il fallait mieux encadrer le pouvoir,
qu'il fallait mieux le baliser. J'ai bien dit, dans mon allocution de départ,
sans toutefois compromettre l'objectif d'agilité, parce que c'est un peu...
Bien, d'agilité au sens d'efficacité du processus, parce que c'est un élément
principal de notre intervention. C'est un processus qui, à mon avis, avait sa
raison d'être quand on l'a mis en place il y a beaucoup d'années. Maintenant,
on est dans un marché compétitif de l'emploi qui est complètement différent.
Oui, il y a d'autres raisons pour lesquelles la fonction publique pourrait être
beaucoup plus attractive, mais je pense que le processus de dotation fait
partie de ce paysage-là pour les raisons qu'on a déjà mentionnées.
Donc, on va, avec plaisir, faire l'article par
article, discuter de ces balises-là. Je vais même les dire sur enregistrement.
Ça va faire partie des notes, ça va faire partie de l'encadrement et des
intentions du législateur, donc. Et on
pourra même enchâsser dans le projet de loi des modalités ou, en tout cas, des
balises et des précisions à... Bon, pour chaque cas de figure, ces
précisions-là pourraient être différentes, quand cela est opportun de le faire,
bon, le cas échéant.
Maintenant, peut-être sur le dossier plus
particulier de la clause grand-mère — c'était un clin d'oeil que je
faisais à ma collègue, effectivement, en
début, compte tenu de nos discussions de cette semaine — mais, écoutez, il n'est pas
l'intention du gouvernement — je l'ai dit, d'ailleurs, au député de
La Pinière ce matin, dans une conversation privée qu'on a eue avant le début du projet de loi — il n'est pas l'intention du gouvernement de
changer les règles du jeu en cours de partie, donc, et je ne pense pas
que c'est ce qu'on fait. Je pense que c'était peut-être ce qui était... ce qui donnait impression. Il y aura peut-être un
ajustement à faire à certains articles pour s'assurer de ça, mais ce n'est pas
l'intention du gouvernement de changer les règles du jeu en cours de partie.
Maintenant, voyons les articles, voyons où c'est. Et là on parle pour ceux qui
sont présentement... Donc, «en cours de partie», ça le dit bien, là, donc...
Maintenant, pour le futur, je ne pense pas non
plus qu'on change tant que ça les règles du jeu pour le futur. Certaines modalités sont ajustées parce qu'il n'y aura
plus de qualification, il n'y aura plus de banque. Donc, nécessairement, il
faut faire les ajustements nécessaires. Mais on pourra, à ce moment-là, les
étudier, voir quelles sont les différences, puis les impacts qu'il y a s'il y a
impact, effectivement. Mais, pour ce qui est des... Et tout ça ne se retrouve,
là, pas dans le corps des articles, là, mais le fait de ne pas changer les
règles du jeu, naturellement, c'est dans les règles de transition, je pense que
c'est à partir des articles 40 et suivants ou dans ces eaux-là, c'est
autour de l'article 50, 58, je pense, qu'il y aura des ajustements à faire
pour s'assurer que ça remplit bien cet objectif-là.
• (15 h 20) •
Mais je pense que je peux me commettre sur ça,
oui, et je cligne maintenant en alternance, comme un sapin de Noël, mais je pense que, là-dessus, c'est très
clair pour moi, il n'est pas l'intention de changer les règles du jeu en cours
de partie. Maintenant, pour le futur, on
pourra discuter des impacts réels, si on les... s'ils sont justifiés ou non,
comme on le fait pour les article par article.
Alors, sans grande surprise, je vais voter
contre.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, à ce stade-ci, nous serions prêts à procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : En fait,
cher collègue, c'est un temps continu...
Une voix : ...
Mme LeBel : Oui, un «one shot».
Le
Président (M. Simard) : ... sur lequel on ne peut pas revenir une
fois que son temps de parole est terminé. C'est ce qu'il se passe dans le cadre de nos motions. Voilà. Mme
la secrétaire.
Mise aux voix
La Secrétaire : Oui. Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire : Mme LeBel
(Champlain)?
Mme
LeBel : Contre.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Contre.
La Secrétaire :
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. Cette motion est donc rejetée.
Étude
détaillée
Y aurait-il d'autres
motions préliminaires avant d'entamer l'étude détaillée? Sans quoi nous
amorçons donc la période de l'étude
détaillée. Et je prends immédiatement en considération l'article 1. Oui,
cher collègue de La Pinière.
M. Barrette :
M. le Président, comme nous le faisons toujours, article par article, alinéa
par alinéa...
Le Président (M.
Simard) : Oui, en vertu de l'article 245.
M. Barrette :
...et virgule par virgule, oui?
Le Président (M.
Simard) : Oui, tout à fait, cher collègue.
M. Barrette :
Inspiration par expiration?
Le
Président (M. Simard) : Bien
entendu. Avec grand plaisir. C'est noté. Alors, Mme la ministre, à vous la parole pour l'article 1.
Mme LeBel :
Oui, lettre par lettre. Donc, on aura également... on aura, d'entrée de jeu, je
pense qu'il est déjà rendu sur Greffier, d'ailleurs, M. le Président, un
amendement pour cet article, mais je vais lire... donc je vais lire l'article
principal et peut-être lire, dans la même foulée, l'amendement immédiatement,
si vous le permettez.
Donc,
l'article 1, Loi sur la fonction publique : L'article 13 de la
Loi sur la fonction publique est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «six mois» par «un an»;
2° par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «de six mois» par «un an»;
3° par l'ajout,
à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le
Conseil du trésor détermine la manière dont se calcule la durée du stage
probatoire, de même que toute autre condition et modalité relative à ce
stage.»
Commentaires :
L'article 1 du projet de loi propose d'abord de modifier l'article 13
de la Loi sur la fonction publique afin de
faire passer de six mois à un an la durée minimale du stage probatoire que
toute personne recrutée comme fonctionnaire doit effectuer.
Cet article 1
propose ensuite, en concordance avec la première modification, d'octroyer au
Conseil du trésor le pouvoir de déterminer
les classes d'emploi où un stage probatoire de plus d'un an est requis et de
fixer la durée d'un tel stage.
Cet
article propose enfin d'octroyer au Conseil du trésor le pouvoir de déterminer
la façon dont se calcule la durée du stage probatoire de même que toute
autre condition et modalité liée à ce stage.
Le Président (M.
Simard) : ...je crois, un amendement.
Mme LeBel :
Absolument, M. le Président.
Le
Président (M. Simard) : Et, si cela ne vous dérange pas, nous allons
momentanément suspendre, le temps de pouvoir accommoder le secrétariat.
Mme LeBel :
Absolument.
(Suspension de la séance à 15 h 24)
(Reprise
à 15 h 25)
Le Président (M.
Simard) : Bien. Nous sommes en mesure de poursuivre nos travaux. Mme
la Présidente, à vous la parole concernant l'amendement.
Mme LeBel :
Oui. Merci, M. le Président. Donc, amendement à l'article 1 :
Remplacer, au
troisième alinéa de l'article 13 de la Loi sur la fonction publique
proposé par le paragraphe 3° de
l'article 1 du projet de loi, «détermine la manière dont se calcule la
durée du stage probatoire, de même que» par «définit ce que constitue le
fait d'effectuer un stage au sens du premier alinéa et détermine».
Le Président (M.
Simard) : Le commentaire?
Mme
LeBel : Oui. L'amendement, donc, vise à préciser le pouvoir qui est octroyé au Conseil du trésor. Il définit ce que constitue le fait d'effectuer un stage probatoire et
détermine toute autre condition et modalité relative à ce stage.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Y aurait-il des interventions? M. le député
de La Pinière.
M.
Barrette : Oui. Bien, écoutez,
M. le Président, comme je l'ai dit tantôt, déjà, à l'article 1,
c'est intéressant, là, pour ce qui
est des lignes directrices. Là, ici, on a une espèce d'article
totipotentiel pour une affaire qui, en apparence, est d'une banalité
infinie, là, mais, de la manière que c'est écrit, c'est infiniment... les
possibilités sont infinies. Un stage, là, probatoire, c'est un stage
probatoire. On prend une personne qui a des compétences, on la met en fonction
puis, à la fin, on dit : Tu es correct, tu n'es pas correct. Là, on va
définir ce que constitue le fait d'effectuer un stage au sens du premier
alinéa.
O.K. On peut-tu faire
un coup de pratique? On peut-tu prendre un exemple bien simple, là, puis donner
une définition de ce que constitue le fait d'effectuer un stage? Parce que moi,
quand je lis ça, là, ça veut dire que, pour n'importe quelle job, il peut y
avoir une définition différente.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Mme la Présidente.
Mme LeBel :
Oui...
M. Barrette :
En effet.
Mme
LeBel : Non, non, non. Pas
«en effet». J'essaie de vous trouver... Comme d'habitude, j'essaie de fournir
les explications les plus fiables possible,
là. Présentement, il n'y
a pas de... Présentement, on a des cas de figure où... On ne parlera pas du six mois, un
an, là, on parle du stage probatoire comme tel, là. La définition d'un stage
probatoire, c'est qu'il faut que ça soit un service, il faut que ça soit fait
comme un service continu. Parce qu'il faut comprendre, puis je pense que vous
le savez, le stage probatoire mène à ce que j'appelle le saint Graal, là. C'est
la permanence, hein? Donc, une fois que le stage probatoire est terminé dans la
fonction publique, on accède à la permanence. Après ça, il y a une autre période où, s'il y a une coupure dans...
simplement, s'il y a l'abolition du poste... mais on ne parlera pas de ça. Mais ce qui est important, là, c'est
qu'on accède à quelque chose qui est extrêmement important, extrêmement
capital, là, qui est un des avantages de la fonction publique, pour des raisons
qui se justifient, c'est la permanence.
Donc, ici, c'est
important d'être capable d'évaluer si ledit stage probatoire, qu'il soit d'un
an, de six mois ou de 18 mois, parce que, là, il y a beaucoup de stages
probatoires qui sont aussi à 18 mois puis à deux ans à la fonction
publique, une grande majorité sont à un an, une infime partie sont à six mois,
ce qu'on propose de faire, donc, c'est de ramener six mois à un an, donc tout
le monde à un an. Il y en a à 18 mois, là, je pense qu'il faut qu'on le
sache, puis il y en a même à 24 mois,
des stages probatoires pour la fonction publique. Il reste... il y a un petit
corps d'emploi, bien, plus qu'un corps d'emploi, mais quelques classes
d'emploi, surtout dans la catégorie des techniciens, qui sont à six mois, et
donc on veut ramener tout le monde à un an.
Maintenant, c'est
quoi, un stage probatoire? Il faut qu'il soit effectué dans l'emploi que tu
occupes. Il ne faut pas qu'il soit juste effectué dans la fonction publique.
C'est ce genre de modalité là qu'il faut. Parce qu'on a vu des difficultés, là,
actuelles d'application de ce stage-là, c'est-à-dire : Est-ce que je le
fais là? Si je m'en vais chez nous, est-ce qu'il est suspendu? Il n'est pas
suspendu? Est-ce que je suis en maladie? Est-ce que mon stage... pendant mon stage probatoire... est-ce qu'il continue ou il ne
continue pas, mon stage probatoire? Donc, je pense qu'il faut être capable
de définir ces modalités-là puis de dire : Écoutez, si tu t'en vas à la
maison, bien, tu ne perdras pas ton emploi, mais tu ne vas quand même pas terminer ton stage probatoire en maladie parce
que l'idée, c'est de t'évaluer dans ta fonction avant d'être capable de pouvoir t'accorder ce que j'appelle le saint
Graal de la fonction publique, c'est-à-dire la permanence.
• (15 h 30) •
Donc, c'est ce genre
de modalité là, quelques exemples, mais c'est ce genre de modalité là dans la
définition de ce que constitue un stage
probatoire qu'il faut être capable de définir et que... On voit présentement,
par la pratique, soit de six mois, un an ou 18 mois, là, que des
fois ça crée des difficultés puis ça crée des injustices aussi entre les gens qui font leur stage probatoire réellement sur
place et d'autres, pour des raisons tout à fait légitimes, quittent. On ne
veut pas leur faire perdre la possibilité de le continuer en revenant, mais il
ne faut toujours bien pas... il faut toujours qu'on le fasse de façon... je
n'allais pas dire «continue», parce que ce n'est pas ça, le bon terme, mais
effective, là, c'est-à-dire... bon. Donc, c'est un peu le genre d'explication
que je pourrais vous donner.
M.
Barrette : Bien, M. le Président, là, là je comprends un peu mieux ce
que la ministre dit. Ce qu'elle vient de nous dire, ça s'écrit dans la loi,
alors que, là, la manière que c'est écrit, là, c'est un bar ouvert. Pourquoi ce
n'est pas écrit : un stage probatoire
est une durée pendant laquelle la personne assume les fonctions de l'emploi pour
lequel elle a postulé? «That's it,
that's all». Ce n'est pas établi, puis ici, dans tel ministère,
un stage probatoire, ça va être telle affaire, là ça va être telle autre
affaire, et ainsi de suite. C'est un bar ouvert. C'est de l'abus écrit.
Une voix :
...
M. Barrette :
Non écrit.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M.
Barrette : C'est comme de la
météo de l'abus. C'est tellement ouvert, là, que, regardez bien, là, vous ferez
bien ce que vous voudrez, moi, je vais l'établir comme ça puis je vais
l'établir d'une manière qui va me sembler faire mon affaire. Et ça, ça
veut dire qu'on peut écrire des patentes, là, qu'on sait que la personne, là,
va peut-être trébucher.
Alors, moi, un stage
probatoire, pour moi, là, ce n'est pas bien, bien compliqué, là, tu as des
compétences, tu as postulé pour un poste, tu occupes le poste pendant x temps
puis, à la fin, tu passes ou tu ne passes pas. «That's it, that's all». Bien,
ça, ça s'écrit dans la loi.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Mme la députée de Saint-Laurent, à moins que la ministre
ne souhaite, à ce stade-ci, intervenir en réaction aux commentaires de son collègue.
Mme LeBel :
Non, pas en réaction aux commentaires, ce serait... Non, non, non, mais je
pense qu'on peut... je pense qu'on comprend, tous les deux, les intentions. Je
ne sais pas si mon collègue aurait des intentions de déposer un amendement pour
nous aider à arriver vers l'objectif. Si c'est le cas, on peut suspendre,
sinon, je pense qu'on peut trouver une solution parce qu'il y a quelque chose
qui m'est venu en tête.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
Mme LeBel :
Je cligne des yeux. Mais...
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme
LeBel : Non, mais je pense
qu'on peut essayer de trouver une solution. Mais je ne voulais pas suspendre indûment, mais souvent on travaille... je pense
qu'on doit le dire, on travaille très
bien dans les suspensions. Mais peut-être pourriez-vous, plutôt que m'apostropher
de la sorte, me suggérer une voie de passage.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, à ce stade-ci, ma collègue de Saint-Laurent souhaitait intervenir, et, par la suite,
je recède la parole au député de La Pinière. Mme la...
M. Barrette :
Mme la ministre, je ne veux pas vous apostropher, au contraire.
Le Président (M.
Simard) : En fait, la parole appartenait, à ce stade-ci, à Mme la
députée de Saint-Laurent.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Simard) : Allez-y, ma chère collègue.
M. Barrette :
Virgule, parenthèse.
Mme Rizqy :
Le député de La Pinière est rendu députée de Saint-Laurent. Ça, c'était
drôle.
Mme LeBel :
Mais c'est parce que vous avez annoncé tantôt que vous quittiez.
Mme
Rizqy : Non, bien, avant de
suspendre, c'est que... Non, c'est qu'avant de suspendre il y a quelque chose que j'aimerais soulever,
parce que tant qu'à amender on va le faire correctement. La ministre a
mentionné, dans son propos en réponse à mon collègue le député de La Pinière,
qu'il y a différentes catégories d'emplois, puis, selon ces catégories
d'emploi, ça pourrait être soit six mois ou plus d'un an, tel que c'est maintenant
stipulé dans le projet de loi.
Moi, je veux savoir,
dans les catégories d'emplois, est-ce qu'il y a eu une analyse différenciée des
sexes qui a été faite pour savoir qui va avoir le plus grand impact dans ces
différentes catégories d'emploi. Et, si on ne l'a pas fait, je pense qu'avant
d'aller plus loin dans cet article il serait impératif de le faire pour que,
tout le monde ici, on connaisse exactement la portée du nouvel article 13
et qu'on ne donne pas un accord qui pourrait avoir des impacts qu'on n'a pas
souhaités, personne ici.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Oui, Mme la ministre.
Mme LeBel :
C'est-tu à moi? Je ne veux pas interrompre personne.
Le
Président (M. Simard) : En
fait, je voulais également m'assurer que nos collègues, par souci d'alternance,
nos collègues de Rosemont, de Jonquière puissent intervenir, s'ils le
souhaitent.
M. Gaudreault : Oui.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : ...j'essaie de
m'ajuster sur ce qui s'en vient. Puis je ne veux pas...
Une voix : Sens-toi libre.
M. Gaudreault : Oui, ça, je me sens
libre sans problème. Je peux-tu y aller, finalement?
Le
Président (M. Simard) : Je
vous en prie, cher collègue, je vous en prie. C'est sûr que les dynamiques ne
sont pas pareilles lorsqu'on n'est pas autour de la même table. Donc...
M.
Gaudreault : Mais, en fait,
c'est parce que... Peut-être, avant d'aller plus loin avec un éventuel amendement,
moi, je n'ai pas bien saisi pourquoi la ministre passe de six mois à
un an au moins. On peut-tu savoir ça? C'est quoi qui... C'est quoi, le problème? Pourquoi elle veut
prolonger de six mois à un an? Ça, on dirait, je... Puis les notes
explicatives, là, elles ne nous le
disent pas, là, sur le fond, pourquoi elle veut passer de six mois à
un an au moins. Sur cette base-là, d'abord, moi, je veux bien
comprendre le motif de la ministre.
Puis là on est déjà... c'est pour ça que j'avais
l'air un peu sur une patte, là, parce qu'on est déjà en train de parler,
peut-être, d'éventuels amendements, mais moi, je ne comprends même pas pourquoi
elle nous introduit ça, de six mois à un an. C'est quoi, le problème
qu'elle veut régler avec ça, un, et, deux, quand elle nous dit : Ah! il y
a même des corps d'emplois que ça peut aller jusqu'à 18, 24 mois, bon,
bien, il y en a combien qui serait touché par le changement du six mois à
un an? Combien de corps d'emplois? Ça représente combien d'employés? On a
besoin... Moi, j'ai besoin d'avoir ces
bases-là avant de dire : Bon, bien, là, on va accepter ou on va étudier
tel ou tel amendement. Parce que je
ne comprends pas pourquoi elle nous change ça de six mois à un an.
Pourquoi pas, quant à ça, huit mois? Pourquoi pas un an et
demi? Alors, voilà.
Le Président (M. Simard) : Merci. Mme
la ministre.
Mme LeBel : Oui. Bien, écoutez, la
raison pour laquelle on est sur l'amendement des pouvoirs de déterminer du Conseil
du trésor, c'est parce qu'on est sur l'amendement et non pas sur l'article
principal, parce que... c'est avec plaisir que je vais pouvoir... Mais je vais
vous répondre quand même, là. C'est pour ça qu'on a, si on voudrait... je ne
dirais pas «dévié» parce que c'est péjoratif, mais qu'on a ciblé les propos
qu'on est en train de cibler. Mais c'est une très
bonne question. Je vais en profiter pour dire que je n'ai pas fait la
vérification précise, mais je serais fort étonnée... l'article... le projet de loi a été déposé en juin
dernier, je ne pense pas qu'il y ait
eu une ADS précisément sur ce projet de loi là. Mais, par contre, je
peux vous dire que les classes d'emploi qui, à première vue, sont visées ne
visent pas nécessairement plus des femmes que d'autres par rapport au stage de
six mois à un an.
Ça va répondre, donc, en même temps, à la
question de mon collègue de Jonquière. Présentement, les professionnels, la
catégorie des professionnels du gouvernement sont tous à 12 mois.
Ingénieurs, avocats, etc., c'est tous à
12 mois. Les agents de la paix, c'est 12 mois ou 18 mois. Il y a
cet... Là, je ne vous dirai pas dans tous les détails de classes d'emploi, là, mais la catégorie des
agents de la paix, c'est minimum 12 mois, et il y en a même à
18 mois. Les enseignants, c'est 24 mois. Les cadres, c'est
24 mois. Ça, c'est les grandes catégories.
La catégorie où on retrouve des gens à six mois,
c'est en grande majorité dans les techniciens, dans les classes de techniciens, où il y a 37 classes. Je vous en nomme,
pour ne pas vous en nommer... tout au complet, là, il y a techniciens de
travaux publics, en informatique, en droit, techniciens de la faune, en
ressources minérales, en évaluation foncière. Il y a des infirmières et des
infirmiers, je ne dis pas qu'il n'y a pas de femmes, mais ce n'est pas...
ça ne cible pas nécessairement des classes d'emploi
de femmes parce que... d'ailleurs, si on parle des enseignantes, c'est
24 mois présentement, mais elles ne sont pas touchées par ce projet
de loi, elles vont rester à 24 mois, des techniciens en informatique, en électrotechnique, en
assainissement des eaux, en arts appliqués, en ressources minérales, en tout
cas, la classe «techniciens», et la catégorie «personnel de soutien» où il y a
27 classes, donc préposés aux autopsies, auxiliaires en
informatique, opérateurs en informatique, préposés au relevage d'arpentage,
agents de secrétariat, photographes, auxiliaires de bureau,
greffiers-audienciers, préposés à la photocopie.
En tout cas, ce sont des classes, là, d'emploi
du gouvernement, mais je vous les nomme. Donc, 37 classes dans la
catégorie «techniciens» et 27 classes dans la catégorie «personnel de
soutien». Et même, dans la catégorie «techniciens», il y a déjà 28 classes
à 12 mois puis il y a deux classes à 18. Et même, dans la catégorie
«personnel de soutien», il y en a 27, classes, à six mois, mais il y a
déjà 17 classes à 12 mois. Ça fait que, même dans la catégorie
«personnel de soutien», il y en a qui sont déjà à 12, et, dans la catégorie de
techniciens, il y en a à 12 puis à 18.
Ce qu'on se propose de faire, c'est ramener tout
le monde à un an. Pourquoi? Parce que, souvent, on s'est rendu compte, par la pratique, que six mois, là,
c'est souvent le délai minimal pour apprendre ton emploi, puis l'évaluation
est peut-être biaisée
parce que tu es en apprentissage, tu n'es pas en plein rendement, si on veut.
Donc, on considère... Et, dans les
autres classes d'emploi, c'est aussi ça. Donc, on considère que le six mois
supplémentaire va vraiment nous servir
à évaluer maintenant, après ça, si tu dois acquérir la permanence parce qu'on...
c'est pour savoir si on te garde à vie.
Donc, le
premier six mois, à l'usage, là, c'est trop vite. C'est trop vite parce
que, souvent, on est en apprentissage de notre travail. Tu sais, il y a
une différence... tout le monde le sait, qu'il y a une différence entre l'école
puis la pratique, là. Donc, tu es en apprentissage de ton travail dans la
fonction publique. Les attentes, ce qu'on attend de toi, tu n'as pas eu la
première évaluation, et on est encore dans la... je dirais, dans... bien,
l'apprentissage, il n'y a pas de meilleur mot que ça, et, pour ces classes-là,
bien, c'est trop vite. Et là ils acquièrent la permanence, puis souvent, dans
les six mois d'après, 12 mois qui suivent, on se rend compte que ce
n'était peut-être pas idéal, mais il est trop tard, puis on n'a pas eu le temps
de faire l'évaluation correcte parce qu'il n'y a pas eu de période où on a...
il y a le plateau d'apprentissage, puis on a eu l'évaluation comme telle, ce
qui n'existe pas dans les cas de 12 mois, puis de 18 mois, puis
24 mois. En règle générale, on a le temps suffisant pour faire le tour de
la question. Donc, c'est pour ça, la raison.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, dans la poursuite de nos travaux, je vous rappelle l'importance de
focaliser notre attention sur, d'abord, l'amendement avant de réfléchir plus
globalement à l'article. Alors, Mme la députée Saint-Laurent, vous souhaitiez
intervenir.
Mme Rizqy : Oui, parce que, moi, ma
question était quand même... pardon, ma question était quand même précise.
C'est que... Je suis contente que la ministre me donne plusieurs chiffres sur
les différentes classes, mais, pour me faire
une idée, ça me prendrait le tableau du comparatif. Alors, c'est pour ça que
j'ai posé la question : Est-ce que l'analyse différenciée des sexes
a été faite? Est-ce que, ça, c'est... Donc, vous dites...
Mme
LeBel : Bien, la réponse que je vais donner, c'est que non. Bien, je
m'avance, là, mais je n'ai pas vérifié, mais je suis convaincue qu'il
n'y a pas eu d'analyse différenciée selon le sexe formel, là, comme on
l'entend, là.
Mme Rizqy : O.K., mais pourquoi ça
n'a pas été fait? Parce qu'on a quand même... on s'est dotés, depuis 2008,
là, de cette pratique de le faire, non?
Mme LeBel : Non, non, non. C'était
une intention. Je ne veux pas rentrer là-dedans. Ça a été une intention, mais
ça n'a jamais été donné de façon formelle à tous les ministères à l'époque.
Maintenant, ce qu'on veut faire, avec le
secrétariat, c'est de faire en sorte de le faire, de l'étendre de façon systématique, mais ça n'existe pas de façon
systématique. C'est un outil qui existe au Secrétariat de la condition féminine,
mais qui n'est pas systématisé, là, pas du tout.
Mme Rizqy : O.K. Je ne n'ai
peut-être pas assez d'ancienneté, alors je vais peut-être me tourner vers le député de Jonquière, qui a plus d'années derrière
la cravate que moi, surtout que je n'en porte pas. Alors, honnêtement,
moi, ma compréhension, c'est que c'était une pratique que le Parlement...
Mme LeBel : Non.
Mme Rizqy : ...a toujours souhaité
se doter...
Mme LeBel : Oui.
Mme Rizqy : ...comme saine et bonne
pratique. Puis ici l'enjeu peut sembler, si je me permets l'expression d'un
collègue que j'aime quand il le dit dans sa bouche, banal. C'est que,
six mois ou plus d'un an, il peut y avoir un enjeu de précarité
d'emploi et pas parce que quelqu'un était... Vous me dites : Ah! mais il y
en a qui sont déjà à un an, on va tout
ramener, au minimum, un an, mais c'est quand même... c'est marqué :
«...ou [d'un] stage [...] de plus d'un
an [qui] est requis pour fixer [...] un tel stage». Il y a un impact qui est
important, quand même, dans le statut d'une personne.
Vous avez aussi mentionné que, par exemple, les
enseignants ne sont pas visés, chose qui est vraie, là, mais vous avez dit : Les enseignants, par exemple,
ça prend 24 mois pour leur permanence. Ça, c'est ce que les gens pensent,
mais réellement ce n'est pas le cas.
Réellement, comment ça fonctionne, ça
peut prendre cinq ans, sept ans, même 11 ans, qu'on a vu. Pourquoi?
Parce que, souvent, qu'est-ce qui va arriver en pratique, c'est qu'on met fin
au lien d'emploi au mois de juin, puis on les rappelle au mois d'août, puis ce
n'est pas comme comptabilisé. Or, ça, c'est une pratique qui existe, malheureusement, et qui fait en sorte
qu'on n'est pas capables d'attirer et de retenir nos enseignants au Québec.
Ça, c'est quelque chose qui devrait changer.
Puis pourquoi je vous le dis, au passage, même
si ça n'a pas rapport avec l'amendement? Je me le permets parce que vous êtes aussi la présidente du Conseil
du trésor, bien, en fait, vous êtes principalement ça, et vous négociez aussi avec les enseignants, puis ça, c'est quelque
chose... Si vous-même vous pensez qu'après le 24 mois ils sont permanents,
je tiens à vous le dire tout de suite, ce
n'est pas le cas dans bien, bien des cas au Québec, là, dans... En fait,
majoritairement, ça ne prend pas
24 mois. La journée que ça va prendre 24 mois, je vous garantis
qu'ils vont être heureux, là, ils vont être contents de savoir ça.
Mais, à ce stade-ci, peut-être
que quelqu'un dans l'équipe pourrait vérifier dans les classes d'emploi, là,
nous revenir avec au moins une ventilation
dans ces classes-là, le pourcentage femmes-hommes, donc juste nous faire peut-être un tableau Excel des classes
femmes-hommes, le pourcentage, et, là-dedans, qui qui est à six mois, qui qui
est à 12 mois, qui qui est à
18 mois, puis, là-dedans, qui va avoir l'impact de 13, paragraphe 2°. Ce serait... Ça nous permettrait d'avoir
une meilleure idée.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, je... Les propos sont très pertinents, puis, au final, tout est
relié à tout, là, on finit par s'y retrouver, mais je vous invite à nouveau à
bien focaliser vos interventions, pour l'instant, sur l'amendement qui a été
déposé par la ministre en vue, éventuellement, là, d'un sous-amendement ou d'un
autre amendement. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, c'est pour ça
que ce n'est pas nécessairement facile à suivre, parce que la ministre met une
carte au jeu puis nous dit qu'elle en a une autre dans sa manche. Moi, je ne
l'ai pas vue. J'essaie de suivre. Oui, vous avez dit, tout à l'heure, que vous
aviez pensé à quelque chose, et je vous en sais capable, pour avoir travaillé
avec vous. Je sais que c'est comme ça que vous fonctionnez, mais là j'essaie de
guesser où vous allez avec ça, ça fait que ce n'est pas si simple que ça.
Remarquez que ça ne m'empêchera pas de dormir, là, ce n'est pas si compliqué
que ça non plus, là, mais j'essaie juste de voir où vous allez avec ça.
Question technico-technique, là, d'abord, je
pense qu'il y a une coquille dans votre amendement. Le «ou» prendrait un accent
grave, si je ne m'abuse. Le voyez-vous? Dans le dernier...
Le Président (M. Simard) : Dans
l'amendement... où?
M. Marissal : Dans le dernier
rectangle, là.
Le Président (M. Simard) : Ah! non,
c'est dans les commentaires, ça.
M.
Marissal : Non, non. Texte de l'article 13 de la loi
modifiée : «Toute personne recrutée comme fonctionnaire doit
effectuer un stage probatoire d'au moins», six mois est barré, c'est un an.
Le Président (M. Simard) : C'est ça,
mais on est dans les commentaires, cher collègue.
Mme LeBel : Oui, mais ce n'est pas
ça... Moi, ce n'est pas le texte de l'amendement, ça.
M. Marissal : O.K. Moi, je lis
ici : Texte de l'article 13 de la Loi sur la fonction publique
modifié. À moins que je n'aie pas le bon truc dans Greffier, là.
Des voix : ...
M. Marissal : Bien, j'ai le dernier,
là. Ça fait que...
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Pour ce qui est de la coquille, on en prend bonne note.
Mme LeBel : Oui, mais ce n'est
pas... C'est le texte principal.
Le Président (M. Simard) : On
pourrait peut-être poursuivre sur, dans le fond, le fond de l'argumentaire.
M. Marissal : Bien, oui, en fait,
vous avez répondu en partie à la question du député de Jonquière sur pourquoi
de six mois à un an, mais est-ce que j'ai bien compris que ça prend plus de six
mois pour évaluer les compétences d'un commis à la photocopie? C'est ça
que vous avez dit, entre autres?
Mme LeBel : Non. Je veux dire, ce
que j'ai dit, c'est...
M. Marissal : Photocopie. J'ai dit
quoi, photographie? Photocopie.
Mme LeBel : J'ai donné des
explications sur pourquoi on... Puis il y a une question d'équité aussi. On
parle... Principalement, c'est la question d'évaluation. Bon, il y a peut-être
un ou deux postes là-dedans où on peut dire qu'effectivement six mois, c'est
suffisant, mais il ne faut pas oublier, là, qu'on parle d'accéder à la fonction
publique, puis ce n'est pas de garder ton... et d'avoir une permanence, au bout
du compte. Tu sais, un employé dans un autre
secteur qui n'est pas la fonction
publique, si, après un an et demi ou
deux ans, pour x, y raisons, on considère qu'il ne fait pas l'affaire, bien, quand on est dans le privé, il perd
son emploi, là. Peu importe, il n'a pas de permanence, alors qu'ici,
dans la fonction publique, après six mois, bien, il devient quasi immuable.
Donc, c'est sérieux, là. C'est sérieux, c'est important. C'est intéressant,
mais c'est sérieux, et on parle de ça.
Donc, oui, effectivement, peut-être
qu'on peut faire du «nit-picking» puis en voir un ou deux où six mois, c'est
suffisant, mais je pense que, comme principe général, de ramener tout le monde
à un an, bien, ce n'est pas dévastateur, là. On parle de quelqu'un qui a un
poste, et là on parle de quelqu'un qui applique, naturellement, sur un poste
permanent, parce que ça ne s'applique pas au poste temporaire ou au poste
occasionnel, là, mais on parle à quelqu'un qui applique sur un poste permanent.
Bien là, il va se faire dire que... Bien, c'est bon, tu as un poste permanent
dans la fonction publique, mais on a un an, si tu ne fais pas l'affaire, pour
pouvoir... Mais, s'il était dans le privé, probablement qu'il perdrait son emploi aussi au bout d'un an, sauf qu'il n'est pas
dans un processus d'acquérir la permanence. La majorité des emplois, comme je
vous disais, sont déjà à un an. Il y en a beaucoup à 18 puis à
12... à 12 puis à 18 mois.
Pour répondre sur l'amendement — parce
que j'avoue qu'on a été un peu dans tous les sens, là, puis c'est correct, tout
ce qu'il a dit est pertinent, mais on va le ramener — quand
je disais, tantôt, que j'avais une idée pour préciser, là, c'est par rapport à
l'amendement que je viens de déposer et aux questions que le Conseil du trésor
peut définir, là, ce qu'est un stage
probatoire. Et ce que je donnais comme exemple tantôt, c'est qu'un stage probatoire, peu importe sa durée, 12, 18 ou 24, pour qu'il soit
pertinent, doit avoir été effectué. Et malheureusement, dans l'état actuel des choses, ce n'est pas clair, quand quelqu'un part en maladie ou en congé
de maternité pendant son stage probatoire, à titre d'exemple, si on continue à calculer son stage probatoire alors
qu'il n'est pas en emploi puis il n'est pas en train de se faire évaluer. Donc, l'idée, ce n'est pas de
pénaliser quelqu'un qui part en maladie, mais c'est qu'on ne peut pas
non plus laisser l'horloge tourner.
Donc, je pense que la question, c'est que le
stage probatoire soit fait en travail effectif...
Une voix : ...
Mme LeBel : ...en milieu de travail,
effectivement, pour l'emploi sur lequel tu fais ton stage, là, probatoire. Je
pense que c'est plus ça. Puis il y a peut-être quelque chose à vous suggérer
pour le préciser dans cette action-là. Mais
là je parlais de l'amendement. C'est pour ça que tantôt... Mais, ne soyez pas
inquiet, vous n'êtes pas le seul, des fois, qui n'a pas la... difficile
à me suivre, même mon conjoint.
Le
Président (M. Simard) : Alors, toujours sur l'amendement, Mme la
députée de Saint-Laurent, ensuite le député de La Pinière.
Une voix : Oui, mais en... Ah! bien...
Le Président (M. Simard) : Oh!
excusez-moi. Vous avez raison, cher collègue. Cher collègue de Rosemont, je
vous prie de m'excuser. J'avais oublié que vous souhaitiez...
M. Marissal : Vous me voyez? Me
voyez-vous?
Le
Président (M. Simard) : Oui, mais c'est effectivement... avec tous ces...
avec tout le nouveau dispositif, là, on se voit beaucoup moins bien
qu'avant.
M. Marissal : C'est clair.
Le Président (M. Simard) : Alors,
cher collègue, veuillez poursuivre et excusez-moi encore à nouveau.
M. Marissal : Je vous en prie, je
vous en prie. Mais la prétention de certains des témoins qui sont venus, puis la lecture qu'on fait, c'est que la Loi de la
fonction publique permet déjà cette flexibilité. C'est la prétention de certains
groupes, dont le Syndicat de la fonction
publique, qui prétendent qu'il n'y a pas nécessité d'amender pour faire passer
nécessairement de six mois à un an, puisque ça existe déjà, la possibilité de
faire un an quand c'est nécessaire. Puisque, de votre avis...
Une voix : ...
M.
Marissal : ... — bien, ça se vérifie, là, vous êtes mieux équipée que moi pour
vérifier ça, là — de votre
avis, parfois, un an, c'est peut-être un peu long, là... On va s'entendre, là,
il y a des trucs que ça ne prend peut-être pas... Faire de la... comment ça s'appelle, la prise de
données, par exemple, tu sais, ce n'est pas si... Tu sais, je ne veux certainement pas dénigrer aucune des fonctions qui
sont représentées dans la fonction publique, mais il y a des trucs plus
simples. Mais vous n'êtes pas d'accord avec l'affirmation selon laquelle la loi
permet déjà cette flexibilité?
Mme LeBel : Bien, je ne suis pas
d'accord... je ne sais pas, je pense que non, mais on pourra le vérifier, là.
• (15 h 50) •
M. Marissal : Oui. Bien, c'est ça,
oui.
Mme
LeBel : Mais vous me connaissez assez pour ne pas affirmer quelque
chose que je n'aurais vérifié avant, mais je vais douter de cette
affirmation jusqu'à ce que je vérifie.
M. Marissal :
Alors, nous douterons tous les deux tant que vous n'aurez pas vérifié. Merci.
Mme LeBel : On pourrait suspendre,
puis je pourrais vous proposer, M. le Président...
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Toutefois, avant de le faire, deux
collègues avaient souhaité intervenir, peut-être même un troisième. Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci, M. le Président.
Ça, c'est drôle, là, parce que je viens d'avoir mon blanc de mémoire là. Mais
j'allais...
Le Président (M. Simard) : Ce n'est
pas grave. Voulez-vous qu'on passe à votre collègue ou on revienne?
Mme Rizqy : Oui, s'il vous plaît.
C'est rare que ça m'arrive, hein?
Le Président (M. Simard) : Très bien.
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : J'ai de la misère à
basculer d'un à l'autre, mais, en tout cas, peu importe, je l'ai assez regardé
pour pouvoir aller directement au point. Je suis sur l'amendement, et là c'est
bien important parce que ce que la ministre, M. le Président, nous propose
comme amendement est bien plus que ce qui est en rouge. Puis là je ne veux pas
que la ministre, là, pense que je l'apostrophe, là. Mon intention, ce n'est pas
du tout de l'apostropher de quelque manière que ce soit, là.
Ceci dit, c'est bien plus pourquoi? Regardons le
texte de départ et regardons le texte amendé. Dans le texte de départ, là, il y
avait une notion que je comprends, avec les commentaires de la ministre, O.K.,
qui était le calcul du temps. Alors, quand on arrive avec l'amendement,
«définit ce que constitue le fait d'effectuer [le] stage», là, ça peut se dire,
dans la loi, d'une façon très claire, et la ministre le dit : Effectif, O.K.,
un an effectif en fonction pour le poste postulé, «that's it». Alors, je vais
arriver avec cet amendement, là, simple de même. Mais ça vient enlever le
calcul. Le calcul, ça l'intéresse, ça, le calcul.
Là, je comprends que, la ministre, ce qu'elle
veut, là, c'est empêcher les trous. Quelqu'un qui arrive et puis qui, pour toutes sortes de raisons, là, qui sont
toutes légitimes, là... La plus légitime de toutes, c'est le congé de maternité,
c'est la plus légitime. Je prends un poste, je suis enceinte, et puis ce
n'était pas prévu ou c'était prévu, et là j'ai automatiquement ma... je le
comprends, ça, mais ça, ça s'écrit très simplement par le côté effectif.
Alors là, j'ai deux questions. La
première : Pour ce qui est du calcul, est-ce que c'est juste de ça qu'on
parle? Parce que, si on ne s'y adresse pas... mais, moi, ça me fatigue
beaucoup, ça, «et détermine toute autre condition et modalité relative à ce
stage». Ça veut dire quoi, ça? Moi, un stage probatoire, c'est un stage
probatoire. J'ai postulé pour un poste, on a
estimé que j'avais les compétences, j'occupe le poste, on me regarde aller, je
l'ai fait en continuité effective pendant un an, bien, que c'est que ça
peut bien y avoir d'autres conditions et modalités relatives au stage? Je ne le
vois pas. Alors, j'aimerais ça, comprendre.
Là, je vais
le faire à répétition, là, c'est pour ça qu'on voulait les lignes directrices.
Le texte tel qu'il est écrit, là, c'est le pouvoir absolu sans balise.
Est-ce qu'une des conditions, ça va avoir été : Bien là, c'est parce que
tu es préposé au comptoir de la RAMQ, et puis c'est bien plate, là, mais, nous
autres, on évalue aussi ton sourire à tous les matins, puis on l'a colligé, là,
puis on ne te l'a pas dit, là, mais... ou on te l'a dit, puis, si tu ne souris
pas tous les matins, même si tu as fait un
bon stage, tu ne passeras pas. Je caricature, j'exagère, je charrie, là, je
comprends, là, mais il ne reste pas
moins que «toute autre condition ou modalité relative à ce stage», c'est quoi,
l'idée, à partir du moment où une
probation, c'est : j'ai postulé, on m'a évalué, je fitte, j'occupe, j'ai
le poste? Alors, si «toute autre modalité», c'est... Qu'on m'explique.
Alors, cet amendement-là, il est lourd de... L'article 1
est lourd. Il est lourd, puis c'est... Comme le collègue de Jonquière disait,
ce genre de choses là, là, il y a ça... lui, il l'a vu une vingtaine de fois,
je l'en remercie parce que c'est là où, moi
aussi, j'allais, il y a ça tout le temps, tout le temps, tout le temps. Puis
là, en plus, là, le Trésor, là, il tasse la Commission de la fonction publique. Là, vous comprendrez qu'on veut
qu'un système fonctionne, là, mais peut-être que ça pourrait être plus
clair, d'où les questions que je pose. Et je les pose sans apostrophe.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme la ministre.
Mme LeBel : Je vais vous demander de
suspendre, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : En fait,
tout juste avant...
Mme LeBel : Bien, moi, je n'ai pas
d'autre commentaire.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Avez-vous de la documentation par rapport à ce que vous...
désolée, pourtant, on est encore tôt, il n'est pas tard, par rapport au
temps? Parce que, moi, ma compréhension, c'est que lorsqu'on a un stagiaire qui
doit quitter, son temps, à ce moment-là, est suspendu le temps du congé de
maladie. Donc, je ne sais pas, s'il y a eu de la recherche qui a été faite là-dessus, si on peut
juste nous la déposer, comment ça fonctionne à l'interne parce que, dans
d'autres endroits, c'est comme ça. Alors, je ne sais pas, je ne suis pas une
spécialiste de la fonction publique, là, loin de là, mais j'aimerais juste voir
s'il y a peut-être des cas...
Mme LeBel :
...suspension pour...
Mme Rizqy :
Parfait. Excellent.
Mme LeBel :
Je veux m'assurer de vérifier au lieu de vous répondre comme ça, là.
Le Président (M.
Simard) : D'autres demandes d'intervention avant de suspendre? Sans
quoi...
Nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à
15 h 56)
(Reprise à 16 h 56)
Le Président (M.
Simard) : Alors, chers collègues, nous sommes de retour. Cette pause
nous a permis d'avancer et les travaux ont été, je crois, très, très
productifs. Et, à ce stade-ci, je crois comprendre, Mme la ministre, que vous
auriez peut-être une suggestion à nous formuler.
Mme LeBel :
Oui, M. le Président, en fonction des discussions qu'on a eues, là, comme vous
l'avez dit, très fructueuses et productives pendant la pause, ça nous a permis
de comprendre un peu les enjeux et nos positions respectives. Je sais que mon collègue
le député de La Pinière a l'intention de déposer un amendement qui
pourrait remplacer celui que j'ai déposé.
Donc, avec le consentement de tout le monde, on va retirer l'amendement que
j'ai déposé.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Alors, il y a consentement afin de
retirer l'amendement déposé? Il y a consentement. Merci pour votre
collaboration. Maintenant, je cède la parole au député de La Pinière. Cher
collègue.
M. Barrette :
Alors, M. le Président, vous me permettrez de remercier la ministre et son
équipe d'avoir eu cette discussion fructueuse, ainsi que mes collègues des
deux autres oppositions. On est arrivés à la rédaction de ce qui, je
pense, fera l'affaire de tout le monde. Alors, l'amendement a été retiré, ça,
c'est fait?
Une voix :
...
M.
Barrette : Alors, je dépose
donc l'amendement suivant : Article 1 (article 13 de la Loi sur
la fonction publique) :
Remplacer
l'article 1 du projet de loi par le suivant :
1. L'article 13
de la Loi sur la fonction publique (chapitre F-3.1.1) est modifié par
l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le stage probatoire
se calcule en jours effectivement travaillés dans le cadre d'attributions pour
lesquelles la personne recrutée effectue ce stage. Le calcul se fait en fonction
des particularités des différents emplois.»
Le
Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, puisque vous êtes le proposeur de cet amendement, auriez-vous
l'amabilité, peut-être, d'en discuter ou d'élaborer?
M. Barrette :
Très sommairement, M. le Président, mais, pour ceux qui ont suivi
précédemment nos discussions, ils vont se
rappeler que j'avais invoqué le fait que le texte initial laissait la porte
ouverte à toutes sortes de décisions, non pas que les décisions auraient
été nécessairement négatives, mais il est toujours mieux, dans notre esprit,
que les choses soient claires dans la loi. Alors, les éléments qui
étaient... qui portaient ouverture à toutes sortes de dispositions étaient,
justement, ça, la possibilité d'avoir des modalités déterminées par le Conseil
du trésor, la définition, qui n'était pas claire et précise, de ce qu'est un
stage probatoire, et ainsi de suite.
L'amendement, tel
qu'il est décrit et écrit actuellement, dit très clairement qu'un stage
probatoire est ceci : c'est une personne qui fait un stage en... qui est
en fonction, dans le poste pour lequel elle a postulé, pour une durée de temps x, durée de temps qui est calculée
en fonction des modalités du poste telles qu'elles sont affichées. Alors, en
français, si un poste est affiché, par exemple, temps plein, cinq jours
sur cinq, pendant... à temps plein, bien, six mois, c'est six mois, cinq jours
sur cinq, à temps plein dans le poste en question. Si le poste... Ça
existe, par exemple, en santé, on appelle ça des 7-14 ou
des 10-14. Bien, 10-14, c'est 10 jours travaillés sur 14 jours,
mais de façon plus aléatoire, on va dire, ça peut être des fins de semaine, des
semaines. Bien là, c'est 10 jours sur 14 calculé pendant six mois. La
ministre prenait elle-même un exemple tout à fait à propos, un travailleur
forestier qui va en forêt pendant sept jours et qui ressort de la forêt, là,
c'est un peu le jargon qu'on utilise, sept jours. Bien, c'est ça, le temps
plein, c'est affiché comme ça, mais c'est ça pendant six mois.
• (17 heures) •
Donc, en faisant ça, on
enlève évidemment toute possibilité que je qualifierai de discrétionnaire,
positive ou non, et ça clarifie les choses
de façon permanente pour tout le monde. Alors, pour le lecteur, c'est clair, pour
le contestataire, c'est clair, et le contesté, c'est clair, mais, évidemment,
tout va bien aller, et puis il n'y aura pas ces problèmes-là.
Le Président (M. Simard) : Très bien,
merci. Y aurait-il d'autres interventions? Mme la Présidente.
Mme LeBel : Non, M... Bien oui, il y
a une autre intervention, mais, effectivement, c'est pour confirmer ce que mon collègue vient de dire. La raison
principale ou l'enjeu principal auquel le Trésor faisait face, face à la
fonction publique présentement, c'était, justement, ce type de stage là, peu
importe le temps, la durée, là, qu'il soit de
six, 12, 18 ou 24 mois, n'était pas nécessairement, par tous, des fois,
complété, et comme... pour des raisons légitimes. On peut penser à un
congé de maladie ou on peut penser à un congé de maternité. Maintenant,
l'objectif, c'est de dire : Bien, s'il y a trois mois de faits au moment
du congé de maladie, bien, quand tu reviens de ton congé, tu repars à trois
mois. Mais que vaut ce trois mois-là? Il était difficile à quantifier d'une
seule façon dans le projet de loi, parce que ce trois mois-là ne peut pas
valoir le même nombre de jours ou le même nombre d'heures pour tout le monde.
Le mettre en nombre d'heures, ça posait des difficultés. Donc, c'est pour ça
qu'on a ajouté, là, que le calcul se fera en fonction des particularités des
différents emplois. Les illustrations que mon collègue a faites sont des
illustrations tout à fait pertinentes. Et
cette problématique-là ne se posait pas présentement parce qu'on parlait de six
mois, puis on partait à une date puis on finissait à une, mais, dans les
faits, si la personne n'avait pas réellement fait son six mois, elle pouvait
quand même atteindre la permanence, si on veut, donc, qui est, je le disais, le
saint Graal.
Vous allez remarquer, M. le Président, puis je
pense qu'il faut que je le dise, que cet article-là va remplacer
l'article 1 d'origine. Parce que, là, j'ai retiré mon amendement, mais
j'avais quand même déposé un article 1, qui se proposait de monter de six
à un an la durée minimale d'un stage. Après discussion, clarification,
effectivement, la majorité des corps d'emploi, on pense, devraient passer à un
an. Il y en a peut-être quelques-uns, c'est très marginal, qui pourraient
justifier encore un six mois, mais je tiens à le dire que le Conseil du trésor
a déjà, de toute façon, à l'article 13,
la possibilité de définir ces corps d'emploi là. Parce qu'on parle d'un stage
probatoire minimal de six mois, mais que «le Conseil du trésor peut
déterminer les classes d'emploi où un stage de plus de six mois» est
nécessaire. Et ça, c'est l'article... c'est la loi actuelle, là.
Donc, on y ajoute plutôt les modalités de
calcul, parce qu'on doit dire que c'était vraiment la portion qui était la plus
problématique présentement au quotidien. Donc, tout le monde est satisfait de
nos discussions et du résultat, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci,
Mme la ministre. Y aurait-il d'autres interventions sur l'amendement? Très bien. Alors, c'est quand même un amendement
substantiel. Toutefois, on va devoir procéder comme on le fait, règle
générale, c'est-à-dire d'abord voter sur l'amendement et ensuite voter sur
l'article tel qu'amendé, si tant est que ce soit le cas à l'issue du vote. Ça
vous va? Donc, Mme la secrétaire, sur l'amendement.
La Secrétaire : Oui. Alors,
pour les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire :
Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et nous revenons à l'étude de l'article 1
tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires généraux? Très bien. Nous sommes
conséquemment prêts à passer à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Mme LeBel
(Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire : M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 1, tel qu'amendé, est donc adopté.
Nous allons maintenant prendre en considération l'article 2.
Mme la Présidente.
Mme LeBel : Oui. Article 2, M.
le Président : L'article 14 de cette loi est modifié par le
remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Un fonctionnaire acquiert le statut de
permanent lorsqu'il remplit les conditions suivantes :
«1° il a complété avec succès son stage
probatoire;
«2° il a été employé dans la fonction publique
de façon continue pendant deux ans.»
Non, excusez,
je vais le relire comme il faut : «Un fonctionnaire acquiert...» Je
reprends, je reprends, M. le
Président, je m'excuse, je
suis allée trop vite, là.
L'article 14 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant :
«Un fonctionnaire acquiert le statut de
permanent lorsqu'il remplit les conditions suivantes :
«1° il a complété avec succès son stage
probatoire;
«2° il a été employé dans la fonction publique
de façon continue pendant deux ans;»
2° par l'insertion, dans le deuxième alinéa et
après «sens du», de «paragraphe 2° du».
J'ai perdu mon latin.
Le Président (M. Simard) : C'est
très clair.
Mme
LeBel : Oui, je sais. Le commentaire : Le présent article propose d'apporter deux modifications à l'article 14 de la Loi sur la fonction publique.
Donc, la
première propose d'ajouter une condition pour qu'un fonctionnaire acquière le
statut de permanent, soit celle d'avoir complété avec succès son stage
probatoire.
Et la seconde est une modification de
concordance liée à la première. La condition d'avoir été employé dans la fonction
publique de façon continue pendant
deux ans est déplacée au paragraphe 2° du
premier alinéa de l'article 14 de la loi. Il convient donc
d'ajuster le renvoi prévu au deuxième alinéa de l'article 14 en
conséquence.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Alors, y aurait-il des interventions
sur l'article 2? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors, j'ai
essentiellement deux interventions. Et ça, c'est important, à moins que ce soit
déjà clair dans la loi, il faudra, à ce moment-là, M. le Président, qu'on me
l'indique d'une façon formelle. On a eu cette discussion-là
dans la dernière suspension, mais j'aimerais que ça soit formalisé dans nos
travaux. Le deux ans inclut-il la période probatoire, peu importe sa
durée?
Mme LeBel : Oui, parce que le
numéro 1°, c'est : «il a complété avec succès son stage probatoire».
Là, je comprends que... Donc, la suite du
deux ans devrait commencer à se calculer à la fin du stage probatoire,
donc. Donc, il faudrait voir s'il y a
des ajustements nécessaires. C'est le même esprit, là, mais, compte tenu des
modalités qu'on a faites, des modifications, des ajustements qu'on a
faits au premier article, peut-être qu'on devrait vérifier, effectivement, s'il
n'y a pas un mot à ajouter.
Parce que
l'intention, c'est de... Je vais prendre un stage probatoire de six mois.
Donc, quand on aura considéré que le six mois est fait, il restera
donc 18 mois à faire de temps continu pour atteindre le deux ans. Et
je pense que, pour être logique, on ne peut
pas... Si la personne est absente
pendant un an, puis qu'on a interrompu son stage probatoire, le deux ans ne peut pas continuer à courir. Donc, je suis
exactement sur la même longueur d'onde, mais je pense qu'on pourrait voir s'il
y a des ajustements à faire, là, pour s'assurer que c'est l'effet...
M. Barrette : Moi, M. le Président,
puis peut-être que ma collègue, qui a plus d'expérience que moi dans le droit du travail, pourrait, si elle le juge nécessaire,
compléter, là, là, je fais référence à mon passé d'employeur. Quand on a
une personne qui est en période de probation, on peut... Puis là je vais dire clairement
où je vais, là, c'est la question des normes du travail. On peut cesser une situation
dite d'emploi dans une période probatoire sans que ce soit un congédiement, là.
Une personne ne peut pas réclamer des compensations lorsqu'elle est dans une
période de probation, ce qui fait qu'au sens de la Loi sur les normes du
travail, là, une personne qui est en période de probation, ce n'est pas... En
pratique, puis là je fais de la pratique tout à fait inappropriée du droit, là,
j'ai peut-être tort dans ce que je dis, mais ce n'est pas un employé comme tel,
avec toutes les protections des normes du travail, pendant la période de
travail... de probation.
Alors, quand ici on dit dans le texte : Il
a sa permanence lorsqu'il a été employé de façon continue, c'est dans ce
sens-là que je dis : Employé, oui, mais au sens propre du terme. Puis là
peut-être que ce n'est pas les bons termes, là.
Vous comprenez ce que je veux dire? Alors, ça, je voudrais juste qu'on le
clarifie, parce que, pour moi, ça a des implications, notamment en
termes de cessation d'emploi, lorsque la personne peut aller aux normes puis
dire : Bien oui, mais j'ai été engagé, ta, ta, ta. Puis là c'est une
protection des deux, là, c'est une protection de l'employeur et de l'employé.
Alors, ça doit, à mon avis, être clarifié.
Et l'autre question que j'ai, M. le Président,
ça, là, c'est un autre exemple où... puis je ne veux pas le ramener à chaque
fois, mais je me sens l'obligation de le justifier en le ramenant : C'est
quoi, compléter avec succès son stage? Est-ce que là, là, il y a quelque part,
dans une règle qui s'en vient ultérieurement, un article qui va dire :
Voici, nous autres... Puis là je fais référence à d'autres articles, M. le
Président, où le Conseil du trésor se donne le droit de déterminer c'est quoi,
dans l'évaluation, un examen, puis un ci, puis il y a une méthode d'évaluation,
puis blablabla. Puis c'est tout correct, là,
mais le Trésor, là, plus loin, on va le voir, se donne ce genre de pouvoir là.
Maintenant, ça se peut qu'il se donne le pouvoir aussi de déterminer sur
quelle base, par quelles modalités, par quels mécanismes on détermine le succès
du stage probatoire. Alors, est-ce qu'on l'éclaircit, là, plus tard? Mais, ça,
pour moi, il y a une question là. Il est complété avec succès. Bravo! On est d'accord,
mais c'est déterminé comment, ça, «avec succès»?
Et l'autre question, évidemment, là, c'est le
statut. Donc, peut-être que mes collègues vont vouloir faire des commentaires,
puis on suspendra, là, mais ce sont deux questions légitimes, là, je pense, là.
Le Président (M. Simard) : Très bien,
merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi, c'est juste une
précision. Je n'ai pas l'expérience en droit du travail, je suis juste fiscaliste, mais j'ai des connaissances générales,
oui. Parce que je ne veux pas que le syndic du Barreau
me coure après, me dise : Eh! Eh! Eh! vous n'êtes pas une experte
en droit du travail, mais seulement en droit fiscal.
Des voix : ...
• (17 h 10) •
Mme Rizqy : Non, mais sinon j'avais
une question plus générale qui porte sur le continu de deux ans, même s'il
existait déjà à l'article 14, appelons-le l'original. Dans les
emplois, appelons-les plus saisonniers, est-ce qu'on sait s'il y a une pratique à la fonction publique
de faire une mise à pied dans certains emplois qu'on appelle saisonniers,
par exemple? Donc, ceux qui sont juste... Puis, là-dessus, écoutez, je vais me
hasarder dans un terrain plus méconnu pour
moi. Disons, dans le Grand Nord ou, mettons, forestier, ou quoi que ce soit... pour
voir est-ce qu'il y aurait un impact aussi pour eux qui avaient... qui
existait avant même le projet de loi, au fond.
Mme LeBel : Bien, je vais vérifier,
mais là on n'est pas dans la même catégorie d'emploi, on est dans la catégorie des emplois sur le chemin des emplois
permanents. Parce qu'il existe plusieurs types d'emploi dans la fonction
publique : des emplois occasionnels,
pour lesquels ça ne s'applique pas, des emplois temporaires, des emplois...
Donc, on n'est pas vraiment dans la même catégorie. Là, on est vraiment
sur la catégorie des types d'emplois permanents, affichés comme des types
d'emplois permanents.
Mme Rizqy : O.K. Parfait.
Mme
LeBel : Donc, il faut... Le reste, c'est autre chose là, mais oui, il
en existe, mais ce n'est pas... parce que ce sont d'autres types de
catégories d'emploi, qui ne mènent pas au chemin de la permanence de toute
façon.
Mme Rizqy : O.K. Donc, au fond, là,
ici, on peut présumer qu'une personne qui applique dans un emploi qui est
catégorie «permanent» complète son stage probatoire avec succès. Là, ma petite
interrogation : Est-ce qu'on va avoir des critères objectifs pour «stage
probatoire avec succès»?
Mme LeBel : Bon, je vais... On va
être dans la suspension, je vais faire quelques vérifications, parce que, dans
le fond... Puis il faut voir aussi l'impact.
Mme Rizqy : O.K. Parfait. Peut-être
même qu'il en existe déjà.
Mme LeBel :
C'est ça, puis l'impact avec la modification qu'on vient de faire. Parce que
l'idée de base, présentement, dans la fonction publique... Je vais prendre
l'exemple d'un stage d'un an puis de deux ans. Le stage probatoire d'un an,
c'est la période à partir de laquelle tu peux être congédié, je ne dirais
pas sans motif, là, mais, encore là, je ne veux que tous les gens
spécialistes en droit du travail se lèvent, mais, dans les faits, tu peux être congédié sans motif, disons-le. Et, après un an,
dans la deuxième année de ton stage, de ta probation, c'est juste... il y a
des raisons très particulières pour
lesquelles tu pourrais perdre ton emploi, telle une coupure de poste dans la fonction publique. Donc, ce n'est plus de
la même façon.
Et, après deux ans, là, tu deviens permanent,
et, si ton poste est coupé, on doit te replacer dans la fonction publique. Là,
tu atteins ta pleine permanence après deux ans. À l'intérieur de ce deux
ans-là, tu as soit six mois, soit 12 mois, soit 18 mois, puis, des
fois, ton stage de... ou de 24, qui équivaut 24, à faire. Donc, je veux juste
vérifier, par rapport à ce qu'on vient de dire, quand le stage probatoire est
interrompu, comment on calcule, là. Parce que je ne suis pas... c'est trop
pointu pour que je puisse vous répondre, mais c'est ça, le principe.
Mme Rizqy : Si vous permettez,
j'aurais une autre question, tant qu'à suspendre, parce que je l'ai déjà, puis
ça pourrait peut-être nous permettre d'avoir la réponse. Dans les universités
qui ont des stages coopératifs, il y a des étudiants qui appliquent pour des
postes quand même permanents. Puis je vais vous donner un exemple très concret,
là, celui que je connais le mieux, Université de Sherbrooke. Par
exemple, les étudiants en droit qui
peuvent appliquer... qui sont en droit coopératif, qui, par exemple,
appliquent dans un stage coop dans la fonction publique. Ces stages sont sur
une période de trois ans. Est-ce que là-dedans... Je ne sais pas si on a évalué
l'impact du stage probatoire deux ans. Là-dedans, est-ce qu'il y a des
exceptions, en fait?
Mme LeBel : Pas ce type de stage
étudiant.
Mme Rizqy : Parce que je l'ai vu à
l'université, là.
Mme LeBel : Mais pas sur le chemin
d'une permanence, là.
Mme Rizqy : Bien oui.
Mme LeBel : Pas sur le chemin d'un
emploi permanent, là.
Mme Rizqy : Je pense bien que oui,
parce qu'il y en a qui ont été pris, que je connais personnellement, puis qui ont eu des stages, là, alors qu'ils étaient
étudiants, puis ensuite ils ont fait aussi leur stage du Barreau
au sein de la fonction publique.
Mme LeBel : Oui, mais un stage
étudiant puis un stage probatoire, ce n'est pas le même type de stage, là.
Mme Rizqy : Non, non, vous avez
raison, mais est-ce qu'eux ça rentrerait dans leurs deux ans ou pas?
Mme LeBel : Ah non! Pas du tout,
parce qu'ils ne sont pas sur le chemin d'un poste permanent, ils sont sur un
stage étudiant.
Mme Rizqy : O.K. Parfait. Maintenant,
je comprends. O.K. Parfait. Merci.
Mme LeBel : Des fois, il faut juste
se parler.
Mme Rizqy : Exact.
Le Président (M. Simard) : Bien. À
ce stade-ci, deux collègues souhaitaient peut-être intervenir avant la
suspension, le député de La Pinière et le député de Rosemont.
M. Barrette : Et c'est pour le
bénéfice de nous tous autour, là, et mes collègues des oppositions aussi, là,
parce que je m'étais promis, d'entrée de jeu, de clarifier une affaire, parce
que c'est une conversation que j'ai eue avec
la présidente du Conseil du trésor. Ce dont on traite, ce sont pour des offres
d'emploi à l'externe, donc on ne parle pas nécessairement d'une
mécanique qui s'applique aux gens, dans la fonction publique, qui changent de
poste. Il faudra que la ministre
puisse nous clarifier ça aussi, là, formellement. Là, actuellement, on débat de
choses qui s'adressent... c'est des procédures pour des offres d'emploi
à l'externe.
Mme LeBel : Oui, on n'est pas
dans... On ne touche pas aux... Je vais appeler ça, moi, la promotion puis la
mobilité, là, ça ne touche pas à ça, là.
M. Barrette : C'est important que tout
le monde comprenne ça, là.
Mme LeBel : On est pour des gens qui
veulent intégrer la fonction publique.
M. Barrette :
C'est beau.
Mme LeBel : C'est vraiment ce
processus-là qu'on regarde, puis ça ne change rien pour le reste.
M. Barrette : Merci.
Mme LeBel : Merci. Je l'ai dit à
haute voix.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, merci, M. le
Président. Je n'ai pas trop, trop de questions, là, avec l'article qui est
devant nous, il est assez simple, mais peut-être une question plus générale,
qui va peut-être vous surprendre un peu, Mme la ministre, mais il y a un débat,
hein, sur qu'est-ce qu'un fonctionnaire. Puis, des fois, on dit : Non, ce
n'est pas un fonctionnaire, c'est dans la
fonction publique, mais ce n'est pas dans la fonction publique. Par exemple,
tout à l'heure, là, quand on a fait
les exemples de toutes les classes, de tous les stages, est-ce qu'on met, par
exemple, toutes les enseignantes là-dedans? Ça, c'est vraiment fonction
publique de l'appareil, là?
Le Président (M. Simard) : Mme la
ministre.
Mme LeBel : Ça vise 65 000 personnes. Donc,
c'est les employés des ministères et organismes qui sont assujettis à la Loi sur la fonction publique.
Donc, il faudrait aller voir qui est assujetti à la Loi sur la fonction
publique. C'est à peu près 65 000,
là, donc ce n'est pas tout le monde, là. Tu sais, on conçoit, nous, des fois,
la fonction publique très large, mais ça, là, c'est vraiment ministères et
organismes assujettis à la Loi sur la fonction publique.
M. Marissal : Je comprends, mais...
Mme LeBel : Là, je ne peux pas tous
vous les nommer, là.
M.
Marissal : Parce que,
tout à l'heure, d'entrée
de jeu, là, on faisait la liste, par exemple, des classes puis on parlait, là...
Mme LeBel : Oui, mais il y a... Oui.
M. Marissal : C'est pour ça que
j'étais un peu...
Mme LeBel : Oui, vous avez raison,
mais je donnais l'exemple de stages, qui était plus différent, là.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : 1001 Oui.
Ça fait du bien de parler, ça permet d'enlever le masque. Moi, ça me tire sur
les oreilles, je ne sais pas si, vous autres... Bon, enfin, excusez, là,
de m'épancher sur mes états d'âme masqués.
Est-ce que je
dois comprendre que, dans la version actuelle, pour acquérir le statut de
permanent, présentement, on ne
tient pas compte d'avoir complété avec succès le stage probatoire?
Mme
LeBel : Bien, c'est parce que, présentement, il n'y a pas de question
de la portion de tantôt, de l'interruption de calcul. Là, on vient de
l'introduire, cette notion-là, puis c'était ça qu'on avait l'intention
d'introduire. Donc, maintenant, c'est six mois, je vais le dire de même,
six mois bê-bête puis deux ans bê-bête, là, dans le sens où c'est à partir de la date d'entrée. On calcule six puis on
calcule 12, ou 12 puis... non, 24. Six, puis on calcule 24, ou bien, non,
12 puis 24, dépendamment, là. Alors que, là, comme le stage probatoire de six
mois pourrait prendre, théoriquement, neuf mois, s'il est interrompu, ou
10 mois, ou 12 mois, s'il est interrompu, on ne peut plus faire ça,
là, faire date d'entrée, date de fin, date de fin. On ne peut plus faire ça comme
ça, là.
M. Gaudreault : O.K. C'est parce que
ce que je veux dire, c'est que, dans le texte actuel, on ne fait pas mention
d'avoir complété avec succès un stage probatoire, dans le texte.
Mme LeBel : Non, parce que, dans le
texte actuel, il n'y a pas de notion d'interruption du stage. Bien, mettons qu'on dit... Donc, maintenant, il faut
dire : Il faut qu'il soit complété avant. Et comment il est complété? Bien,
en jours effectifs de travail.
M.
Gaudreault : Mais, dans le texte actuel, à l'article 13, on
dit : «Toute personne recrutée comme fonctionnaire doit effectuer un stage probatoire d'au moins six
mois». Puis, après ça, on dit, à l'article 14 : «Un fonctionnaire
acquiert le statut de permanent dès qu'il [est] employé dans la fonction
publique de façon continue pendant deux ans.»
Mme LeBel : Oui, parce que le stage
est inclus.
M. Gaudreault :
Parce que le stage est inclus, c'est ça?
Mme LeBel : C'est ça.
Une voix : ...
M. Gaudreault : Exact, oui, c'est
ça.
Mme
LeBel : Non, il n'y a pas de... Oui, mais mettons qu'on rediscutera de
la notion de succès, mais il n'y a pas de notion d'avoir complété.
C'est-à-dire que là, présentement, on vient...
M. Gaudreault : C'est que là, on en
fait un critère. Je m'excuse de vous interrompre, là. C'est que là, on en fait
un critère : «Il a complété avec succès son stage probatoire.» Ça, ça
devient un critère.
Mme
LeBel : Oui, le... Bon, là, on va le définir, «avec succès», puis on
va vérifier, mais moi, je le comprends comme
«a fait les jours effectifs», là, parce que, sinon, il n'est pas complété, le
stage probatoire. On vient de définir... On va suspendre, mais on vient
de définir que le stage de six mois pouvait, théoriquement, en prendre neuf à
le faire.
M. Gaudreault : Exact.
Mme LeBel : Donc, on ne peut plus...
Là, il est encore à l'intérieur de deux ans. Vous allez dire : Là, ça
fonctionnerait bien pareil, mais mettons que la personne part en congé de
maternité deux ans. Là, elle aura peut-être pris deux ans et trois mois pour faire
son stage probatoire de six mois. Ça fait que, là, il faut quand même que, un,
il y ait deux ans, puis, après ça, il y a aussi la... j'allais dire «la
complétition», ça ne se dit pas, hein? Qu'elle ait aussi complété le stage
probatoire. Donc, probablement que la permanence va arriver après deux ans et
trois mois. Parce que le premier deux... Le deux ans va être fait, parce que
ça, c'est du temps calculé, il n'y a pas d'interruption, là.
M. Gaudreault : Oui, mais,
présentement, là, avec la loi actuelle, si quelqu'un commence aujourd'hui, là, bon, donc, il y a un stage probatoire d'au moins
six mois, puis après ça il acquiert le statut de permanence, s'il est... il a
un contrat, s'il a été employé, au fond, de
façon continue pendant deux ans. Tandis que, là, la nouvelle modification qu'on
apporte, c'est qu'il faut avoir... on
précise qu'il faut qu'il ait complété avec succès son stage. Ça veut dire
qu'aujourd'hui...
• (17 h 20) •
Mme LeBel : Il faut que les deux
conditions soient présentes.
M. Gaudreault : C'est ça.
Mme LeBel : C'est ça.
M. Gaudreault : Mais ça veut dire
qu'aujourd'hui il n'y a pas cette notion de compléter avec succès le stage
probatoire, c'est implicite.
Mme
LeBel : Non, ce qui était problématique, parce que, pendant la
première année, pour les stages probatoires de 12 mois, il y a des gens qui pouvaient être absents, pendant six
mois, de ce stage d'évaluation là. Puis c'est important, parce que,
comme je le disais tantôt à votre collègue, ce stage probatoire là, là, le six,
12, 18, 24, là, celui dont on parlait à
l'article précédent, c'est celui où la précarité, elle est maximale,
c'est-à-dire que tu peux être mis dehors parce que tu ne fais pas
l'affaire, peu importe, là. Puis là les normes du travail évalueront, mais
disons que tu peux être mis dehors, O.K.? Après ce six mois-là ou cette
année-là, tu es dans la deuxième portion du deux ans, et là tu ne peux plus être mis dehors pour les n'importe quelles
raisons, c'est juste si ton poste est coupé. Donc, ce n'est pas Sonia LeBel qui
peut être mise dehors, c'est ma chaise qui peut être éliminée, c'est bien
différent.
Stage de
deux ans, stage probatoire d'un an. Aujourd'hui, c'est facile à
calculer, ma première année se calcule à partir d'une date x, se finit à
une date y, puis la deuxième année se calcule à partir de y puis finit à z. Il
n'y en a pas, de problème, sauf que, présentement, il arrive que, pendant la
première année, la portion où le gestionnaire peut te mettre dehors parce que
tu ne fais pas l'affaire, tu pourrais, théoriquement, avoir une raison où tu le
fais à la maison. C'est pertinent de le faire en travail effectif sur le
terrain, parce que tu as... C'est comme si ta permanence, tu l'avais en
deux étapes, je vais le dire comme ça. La première, c'est la première
étape où tu peux être mis dehors, puis la deuxième,
c'est juste si ton poste est coupé. Puis, après ça, quand tu es... j'allais
dire full permanent, comme mes enfants, quand tu es pleinement
permanent, après ça, là, si ton poste est coupé, tu dois être recasé. Donc, ta
permanence, on l'obtient en degré.
Comme on vient d'établir, le principe que, pour
le premier degré, il faut toujours bien que tu sois sur la job, c'est le degré où on t'évalue, bien, c'est
difficile de t'évaluer quand tu es à la maison, même si c'est une raison
légitime. Ça fait qu'on n'interrompt pas ton emploi, mais on suspend le
calcul de ton stage. Bien, il faut toujours bien que tu l'aies fait, ce travail
effectif là, donc, mais on laisse le deuxième deux ans ou le deux ans
général. Lui, on le laisse en temps réel. Tu
rentres en 2021, bien, en 2023, ton deux ans est fini à la date
anniversaire du deux ans, sauf qu'on te dit : Par contre, il
faut que dans ces deux ans-là...
M. Gaudreault :
Tu aies fait ton six mois.
Mme
LeBel : Bien, tu aies fait ton six, ton 12, ton 18. Tu vas me
dire : Six puis 12, c'est moins problématique, il y a plus de
chance que tu l'aies fait à l'intérieur du deux mois, mais les gens qui
sont à 18, là, ça ne prend pas beaucoup de temps avant qu'ils aient dépassé le
deux ans, mais pas fait le 18 mois. Donc, il faut au moins qu'à
l'intérieur de ton deux ans ou un petit peu plus on ait eu au moins
18 mois effectifs pour t'évaluer, là. C'est ça que ça dit, mais je veux
juste m'en assurer qu'on est corrects dans le libellé.
M. Gaudreault : Mais juste avant, M.
le Président, il y a quand même un élément de plus dans ce qui est ajouté, là,
c'est «compléter avec succès».
Mme LeBel : Bien, c'est pour ça que
la suspension va me permettre de vérifier puis de vous le justifier, si... le
cas échéant.
M. Gaudreault : C'est ça. Parce qu'à
la limite, dans la forme actuelle, on pourrait dire, admettons, que c'est six mois, le stage probatoire. Tu l'as passé
avec... Tu as fait ton six mois de stage probatoire, tu l'as passé
correctement puis tu bascules tout de suite dans la suite des choses, tu
sais. Tandis que, là, ce n'est pas juste le faire correctement, c'est le faire
avec succès.
Alors, moi, je vais arrêter ici, parce que je
sais que, là, on va suspendre pour bien comprendre c'est quoi ça veut dire
«avec succès», mais il y a... ce n'est quand même pas juste... La ministre nous
dit : Ah! C'est parce que, là, il faut
qu'on s'ajuste avec le fait qu'on a revu le calcul pour tenir compte, par
exemple... s'assurer que la personne a bel et bien fait son stage probatoire de la durée nécessaire, mais là il y a
quand même un élément de plus qui est «avec succès».
Mme
LeBel : Oui, dont j'ai admis
le fait qu'il fallait que j'aille me renseigner sur qu'est-ce qu'on entend par...
quelles sont les conditions de succès, disons-le comme ça.
M. Gaudreault : C'est ça, exact.
O.K.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : ...parce qu'à un
moment donné, à la fin, il y a eu un moment où je me suis dit : Ce n'est
pas clair, là, mais je voulais juste que ce soit clair, puis je pense que c'est
clair, là, ce que le député de Jonquière a dit, là. C'est une addition, là. Puis, à la fin, là... Aujourd'hui, là, c'est
zéro, pas de fractionnement de la période, puis, à deux ans, on a la
permanence. Là, c'est une patente à trois étapes. L'approbation peut être
fractionnée. Le total, ça doit être six mois effectifs, là, il y a une
étape additionnelle qui est le succès. Puis là, après ça, si... mettons que
c'est six mois effectifs, donc, après, c'est plus 18 pour se rendre à 24, à la
permanence.
Alors, c'est six mois fractionnables pour le
succès du stage probatoire. Un stage probatoire de six mois, s'il se fait un mois cassé, là, brisé, ça va aller à un
an pour le faire, prenons quelque chose d'exagéré, là. Alors, après un an,
la personne a fait six mois là-dedans, donc,
un mois sur deux, la personne a été absente. Là, elle a son succès, là, vous
allez vous entendre sur savoir c'est quoi, le succès, et après c'est
18 mois d'emploi.
Mme LeBel : Non.
M. Barrette : Ah! Bien, voilà, ça ne
marche pas.
Mme LeBel : Bien non, ce n'est pas
ça que j'ai dit, ce n'est pas ça que j'ai dit.
M. Barrette : Alors là, c'est le
temps de suspendre.
Mme LeBel : Non, mais ce n'est pas
ça que j'ai dit. Je vais reprendre. Il y a deux compteurs qui partent au jour de l'emploi, le jour de l'embauche, il y a le
compteur du stage probatoire puis il y a le compteur du deux ans, O.K.?
Eux autres, ils partent en même temps. Si tout va bien, personne n'est malade
puis personne ne quitte, ils se font en même temps. Ton six mois avance, à un
moment donné, pouf! il est fait, puis ton deux ans se termine.
Maintenant, présentement, tu as deux compteurs
qui partent en même temps. Le compteur du deux ans, il n'est pas interrompu,
lui, même si tu quittes. Lui, il part à une date x, mars 2021, puis il finit en
mars 2023. Tu as le compteur du six mois qui part en même temps, woups! il est
interrompu, lui, il continue, woups! tu recommences. Wo! Ça se peut que
celui-là dépasse un petit peu, ça se peut. Si tu as été... Mettons que c'est
six mois, ton stage, puis tu es absent 18 mois, c'est sûr que tu vas finir
par dépasser le deux ans, les probabilités sont quand... Mais là, à un moment donné, c'est normal, parce que, si, sur ton
deux ans, tu as été trois mois présent au travail, torrieu! c'est normal
qu'on te demande de faire au moins les six du minimum du stage probatoire.
C'est ça qu'on dit.
M.
Barrette : Oui, mais là, M. le Président, là, il va vraiment falloir que vous clarifiiez ça, parce que, vraiment...
Mme LeBel : Bien, c'est ça que ça
dit.
M.
Barrette : Même vu de votre angle, vous vous tirez dans le pied.
Mme LeBel :
Pantoute!
M. Barrette :
Oui, parce que, s'il y a un compteur qui n'arrête jamais puis qui nous amène à
deux ans... Je prends l'exemple de la ministre, M. le Président, jour un, là,
moi, je postule sur un poste. Alors, jour un, là, ça veut dire que, si je n'ai
pas d'anicroche, dans deux ans, j'ai la permanence. C'est ça que la ministre
vient de dire, là. Ça veut dire que le jour un, moi, là, si, pour toutes sortes
de raisons, un mois sur quatre, je suis absent, bien, ça va me prendre deux ans
faire six mois, je vais avoir travaillé, effectivement dans mon poste postulé,
là, pléonasme, pendant deux ans, mais, dans les faits, je vais avoir fait six
mois, je vais avoir fait ma probation puis je vais arriver à la permanence.
Bien, moi, je vais vous dire une affaire, si j'étais employeur, je
n'accepterais pas ça.
Mme LeBel :
Oui, mais c'est pire maintenant, c'est pire maintenant.
M. Barrette :
Non, non, mais, si c'est ça qui est proposé...
Mme
Rizqy : ...c'est juste que je pense que, qu'est-ce qu'il essaie de
dire, à moins que je paraphrase mal Dr Barrette...
Mme LeBel :
Est-ce que c'est du «womansplaining»?
Mme Rizqy :
Peut-être.
M. Barrette :
Mais, moi, ça ne me dérange pas.
Mme
Rizqy : Moi, si je comprends bien ce que tu veux dire, là, c'est qu'on
dirait que, là-dedans, le deux ans, on ne vérifie pas si la personne est
effectivement au travail.
M. Barrette :
Exactement.
Mme Rizqy :
Et c'est vrai que, dans l'exemple que la ministre donne, il pourrait arriver
que quelqu'un a fait six mois...
Mme LeBel :
Ça fait que vous seriez encore plus sévère que nous?
M. Barrette :
Bien, certain, moi, je dirais...
Mme LeBel :
Vous interrompriez le deux ans aussi?
M.
Barrette : ...moi, personnellement, je dirais : Tu peux
fractionner ton six mois, parce que c'est la vie, congé de maternité, c'est la
vie, tu le fractionnes, mais, après le six mois, tu me donnes le 18 mois,
mais en permanence, là.
Mme LeBel :
O.K., là, je comprends que vous êtes plus sévère que moi.
M. Barrette :
Non, bien, je suis plus... je ne dirais pas de la sévérité, là, mais...
Mme LeBel :
On va vérifier.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Alors, à ce stade-ci, je sens que
nous serions mûres pour une suspension, alors, suspendons.
(Suspension de la séance à
17 h 29)
(Reprise à 17 h 51)
Le
Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, nous pouvons poursuivre nos travaux. Avant de
suspendre, la ministre nous avait signifié son intention de nous
présenter un amendement. Alors, Mme
la ministre, à vous la parole.
Mme LeBel :
Oui. Alors, article 2, je propose l'amendement suivant suite aux
discussions qu'on a eues :
Remplacer, au
paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 14 de la Loi sur la fonction
publique, proposé par le paragraphe 1° de l'article 2 du projet de loi,
«complété avec succès» par «réussi».
Peut-être quelques commentaires,
M. le Président. On avait... Donc, avant de quitter pour la pause, je devais
m'enquérir sur la signification de «complété avec succès». Je vous dirais qu'on
a choisi le terme «il a réussi» plutôt que «complété avec succès». Je pense que
ça va faire l'affaire. Mais l'objectif était de faire la différence entre avoir
complété, tout simplement, un stage par le passage du temps, c'est-à-dire fait les jours,
et avoir complété avec satisfaction, c'est-à-dire avoir aussi réussi un
stage, parce que, pour moi, je fais la différence entre faire six mois au
travail et faire six mois concluants, si on
veut, et qui fait que tu peux être réputé avoir réussi ton stage. Donc, je pense que le mot «réussi» va venir remplir cet objectif-là. Il est peut-être
plus clair qu'«avec succès».
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Des commentaires?
M.
Barrette : Je dois avouer
qu'«avec satisfaction» je trouve ça bon, mais ce n'est pas grave, je vais vivre
avec. Non, mais c'est vrai, «avec satisfaction»...
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il d'autres remarques? Sans quoi nous
pourrions procéder à la mise aux voix de l'amendement. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. Cet amendement est donc adopté.
Conséquemment,
nous revenons à l'article 2 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres
interventions? Nous allons donc procéder à la mise aux voix de l'article 2
tel qu'amendé. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. L'article 2, tel qu'amendé, est donc adopté.
Nous prenons donc maintenant en considération l'article 3.
Mme la Présidente.
Mme LeBel :
Oui. Avec respect, M. le Président, je vais vous demander de suspendre avant
même le dépôt de l'article 3 parce
qu'on est dans une cascade de modifications et de précisions. Je vais faire les
ajustements nécessaires avant même de
déposer l'article 3, là. Il y a des choses qu'il faut qui soient... Ce
n'est pas de la concordance, mais presque...
Le Président (M. Simard) : Oui, M.
le député de La Pinière.
Mme LeBel : ...compte tenu des amendements
précédents.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. le député.
M. Barrette : O.K. Alors là, je vous
rappellerai, M. le Président, et à tout le monde ensemble, là, que, tantôt, j'ai posé une question... j'ai fait un commentaire
pour que ça soit clarifié que ce dont on parle, actuellement, c'est pour des gens qui viennent de l'extérieur. O.K.? Ça va? Puis
la ministre nous avait confirmé la chose. Puis ce n'est pas une critique, là, ça ne change rien. Mais là, à 3, on
parle d'une promotion. Ça veut dire que, là, on est dans... on s'adresse à du
monde qui sont à l'intérieur.
Mme LeBel : Quand vous m'avez posé
la question sur les articles 1 et 2, ce dont on parlait, ce dont...
c'était pour les gens de l'extérieur. Effectivement, dans le cas de
l'article 3, qui n'est pas déposé, d'ailleurs, mais qui va être déposé, on
parle de stage qui... Puis l'article 15, qui existe déjà, là, pour des
promotions, il y a des stages qui peuvent être déterminés. Puis on veut...
M. Barrette : Je comprends, mais je
veux juste...
Mme LeBel : Donc, oui, mais je ne
vous ai pas menti tantôt.
M. Barrette : Non, non, non.
Mme LeBel : Mais là on est sur un
autre article.
M. Barrette : Non, non.
M. Président, la ministre me prête inconsciemment des intentions.
Mme LeBel : Pas du tout. Je
clarifie, je clarifie consciemment.
M. Barrette : Je n'ai pas du tout
voulu dire que la ministre nous avait menti, pas du tout. Je veux juste qu'on
s'entende sur le fait que, là, on... C'est parce que...
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Barrette : Non, non, je n'ai pas
fini.
Le Président (M. Simard) : Oui,
votre temps est... Oui.
M.
Barrette : C'est parce qu'on
avait dit aussi que... en fait, certains articles ne touchent pas aux
conventions actuelles, certains articles vont y toucher.
Mme LeBel : Simplement pour le
stage. Mais cet article-là, c'est pour le stage, oui.
M. Barrette : Ça, c'en est un. Je
veux juste qu'on s'entende sur le cadre dans lequel on discute.
Mme LeBel : Absolument.
M.
Barrette : Puis là je vais
laisser la ministre nous déposer... faire ses ajustements parce qu'il y a
beaucoup de questions, non plus... aussi qui vont se poser là, là.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
(Reprise à 18 h 10)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers amis, nous sommes en mesure de reprendre nos travaux. Et, encore une fois,
les démarches furent très productives et fructueuses. Alors, Mme la ministre,
auriez-vous donc l'amabilité de reprendre, peut-être là où nous en étions
rendus, par la lecture de l'article 3?
Mme
LeBel : Oui. Alors, pour les fins de procédure, M. le Président, je
vais lire l'article 3, mais je vous annonce
également que je vais déposer immédiatement un amendement, qui a déjà été envoyé, là, en
bonne et due forme.
Donc, article 3 :
L'article 15 de cette loi est modifié par l'insertion, après d'un «tel
stage», de «de même que toute autre condition ou modalité».
L'amendement. Je ne
lirai pas les commentaires parce que je pense que je vais les faire sur l'amendement,
ça va être plus pertinent. Alors, l'amendement que je propose est de remplacer
l'article 3 du projet de loi par le suivant :
L'article 15 de
cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le stage probatoire
se calcule en jours effectivement travaillés dans le cadre d'attributions pour
lesquelles la personne promue effectue ce stage. Le calcul se fait en fonction
des particularités des différents emplois.»
Commentaires : Naturellement,
ici, le but de l'article principal, quand on disait, bon, «de même que toute autre condition ou modalité», c'était de faire le
même exercice que sur un stage d'entrée à l'emploi. Il y a des promotions
qui demandent un stage probatoire qui a la même finalité que le stage dont on
parlait pour l'entrée à la fonction publique, c'est-à-dire on a une probation
pour savoir si tu vas garder ta promotion, disons-le comme ça. Donc, le principe, qui a été discuté, d'ailleurs, avec tous les députés, mais,
entre autres, avec le député de La Pinière, qui a déposé l'amendement
duquel je me suis inspirée, cher député, pour l'article 3, était sur le
même objet de pouvoir dire que ce qu'on
veut, dans le fond, c'est un stage probatoire effectué et non pas fait à la
maison, pour toutes sortes de bonnes raisons. Donc, c'est le même principe de calcul. Et, comme c'était brillant comme
rédaction, j'ai répété la même. Donc, voilà.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
Mme LeBel :
Je me sens moins apostrophée que tantôt, là.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il des commentaires sur l'amendement de
l'article 3?
M. Barrette :
...bien, je trouve que c'est vraiment très bien fait, M. le Président, là,
c'est excellent, mais j'ai une question. Puis ce n'est pas vraiment un
commentaire, c'est plus une question, et, honnêtement, là, je n'ai pas la
réponse. Puis ça... ma question vient de l'intervention de... je ne me
rappelle pas, des deux syndicats, là, il y a un des deux syndicats, qui... un
des... les professionnels, là, puis les fonctionnaires, là, un des deux. La
personne qui prenait la parole nous... était bien inquiète de la procédure
actuelle de mobilité, et ainsi de suite.
Parce que, là, qu'on
me corrige, là, si je me trompe, là, mais, quand on parle de promotion, ça peut
être une promotion... mais aussi transversale, ce n'est pas juste une promotion
à l'intérieur d'un ministère ou d'un organisme. Ça peut être quelqu'un qui
monte dans l'échelle, mais d'un organisme ou d'un ministère à l'autre. Et là
elle, elle était bien inquiète de ça. Puis là, évidemment, elle fait référence
à des règles de convention collective que je ne maîtrise pas, les leurs, du moins, j'en maîtrise d'autres,
là, mais certainement pas les leurs. Est-ce que, là, je peux avoir l'assurance
que ça a été pris en compte puis que ça ne joue pas?
Mme LeBel :
Ici, on n'est pas... L'objet principal du projet de loi, c'est de changer le
mode de dotation pour les gens qui arrivent de l'externe. Donc, là-dessus, je
peux vous dire qu'on ne touche pas aux règles de promotion transversales, ou
verticales, ou horizontales, disons-le comme ça, O.K.? Toutefois, là on est
dans une section où on parle des stages probatoires, O.K., qui ont rapport avec
l'entrée en fonction, mais c'est souvent après que la personne est recrutée,
dans les deux cas. Alors, dans les deux cas, tu as un stage probatoire au
moment où tu as été sélectionné. Donc, le
poste a été doté, qu'il soit doté par le système actuel de banque ou qu'il soit
doté par le système qu'on propose. Une fois qu'il est doté, la personne
doit faire un stage probatoire. Donc, on aurait pu parler du stage à la fin de
tout ça, dans le fond, là, parce qu'on est comme après la dotation. Là, après
cet article-là, on va rentrer dans la dotation.
Donc, on ne touche
pas, dans le projet de loi, au principe de promotion verticale ou horizontale,
disons-le comme ça. Par contre, à l'article 15, dans la promotion telle
qu'elle existe maintenant dans la Loi sur la fonction publique et qu'on ne
viendra pas toucher, la notion de stage probatoire existe déjà. Et la problématique dont on a discuté au premier article,
des stages probatoires qui étaient inopinément interrompus par une absence,
bien, c'est une problématique réelle, que ce soit en poste d'accueil, disons-le
comme ça, ou en promotion. Et, dans les deux cas, le principe veut que, si
tu as un stage probatoire à faire, il y a une raison, c'est pour t'évaluer dans
le cadre de tes fonctions, et, si tu n'es
pas là pour qu'on t'évalue, bien, le stage probatoire perd de son sens. Alors,
c'est la même notion de dire : Le stage probatoire qui existe déjà,
là, bien, il faut que tu le fasses de façon effective, en jours effectivement
travaillés dans le cadre de tes fonctions.
Donc,
je vous rassure, on ne touche pas au mécanisme qui permet d'atteindre le poste, mais, une fois
que tu es dans le poste, bien, il
faut toujours bien que tu fasses ta probation correctement, et le correctement, ça, c'est mes termes, c'est en fonction
du calcul
M. Barrette :
Ça, ça va.
Mme LeBel :
Donc, je vous rassure.
M. Barrette :
C'est beau.
Le Président (M. Simard) : D'autres
interventions sur l'amendement? Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux
voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel : Oui, pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire : M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'amendement est adopté. Et nous revenons, comme convenu, à
l'article 3 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres interventions? M. le
député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Merci, M. le
Président. Je me demandais juste, là, en lisant le libellé de l'article, là,
«dans le cas d'une promotion, le Conseil du trésor peut déterminer les classes
d'emploi où un stage probatoire est requis et fixer la durée d'un tel
stage» : Est-il possible que, dans certains cas, il n'y ait pas du tout de
stage probatoire dans le cas d'un probatoire?
Mme LeBel : C'est possible, c'est
les règles... C'est la loi actuelle, mais c'est possible qu'il y ait des cas.
Dans les faits, il y en a partout.
M. Marissal : O.K. Puis, la durée,
pourquoi n'est-elle pas fixée, puisqu'on l'a fixée ailleurs?
Mme LeBel : Bien, je ne sais pas, ça
a été adopté comme ça, à l'époque, là, et elle est fixée, il n'y a pas de minimum. Ailleurs, c'est quand même
le Conseil du trésor qui la fixe, mais le minimum est de six mois. Ici, il n'y
a pas de minimum.
M. Marissal : Vous ne voyez pas la
nécessité ou l'utilité de le faire?
Mme LeBel : Non.
M. Marissal : O.K.
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : ...
Mme LeBel : Mais on n'est plus là,
on l'a enlevé.
Mme Rizqy : Ah! O.K.
Mme LeBel : La notion «de même que
toute autre condition ou modalité», là, c'était plutôt par rapport à la notion
de calcul. Donc, on l'a précisé, de la même façon qu'on l'a fait à
l'article 1, mais là ce que votre collègue de... — Ah!
mon Dieu...
Le Président (M. Simard) : Rosemont.
Mme LeBel : ...Rosemont, merci, je
m'excuse — votre
collègue de Rosemont faisait référence, c'est l'article 15, mais tel qu'il
est dans la loi, là, on ne modifie pas ces portions-là. La différence avec
l'article 14 ou 13 précédent, c'est qu'il dit : Six mois minimum.
Ici, il n'y a pas de minimum, mais, dans l'autre article aussi, c'est le
Conseil du trésor qui fixe les durées de stage, sauf qu'il y a un plancher à
six mois. Donc, on dit : Personne ne peut faire
moins que six mois de stage probatoire pour l'entrée à la fonction publique,
mais il ne faut pas oublier qu'ici c'est des gens qui ont déjà une permanence,
là. On n'est plus dans l'acquisition de la permanence, on est plutôt dans
«maintenir la promotion», disons-le comme ça.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Moi, je suis un petit peu à côté, mais j'ai une question de pure curiosité, là,
un peu technique. S'il y a promotion, il y a stage, c'est ce qu'on nous dit, il
y a systématiquement stage. On peut présumer qu'une promotion ça vient avec une
augmentation de salaire. Bien, en tout cas, la plupart du temps, j'imagine.
Mme LeBel :
Pas toujours, pas toujours.
M. Marissal :
...ou un titre.
Des voix :
...
M. Marissal :
Bien, normalement...
Mme
LeBel : Je vous dirais que pas nécessairement. Je ne pourrais pas
dire : Dans tous les cas de figure, mais, la plupart du temps, oui.
M. Marissal :
D'accord. Est-ce que... Quel est le salaire, donc, que touche la personne
pendant la probation, son salaire précédent ou le salaire...
Mme
LeBel : Bien, le salaire...
Moi, je dirais : Le salaire de la promotion. Le salaire de la promotion,
de la même façon que le fonctionnaire, qui rentre dans son sage
probatoire, il touche le salaire du poste, là.
M. Marissal :
Bien, je comprends, sinon, il n'en aura pas, il n'en aurait pas, de salaire, je
comprends.
Mme LeBel :
Voilà, tout à fait. Non, il touche le salaire de la promotion parce qu'il est
dans le poste pendant le six... Bien là, je dis six mois, mais ce n'est peut-être
pas six, là, je dis six parce qu'on parlait de six tantôt, là, mais il est dans
le poste, il effectue le travail pendant le stage probatoire, mais il est dans
sa période où il est évalué, entre guillemets.
Donc, il y a deux critères, là, c'est-à-dire l'avoir réussi, comme on disait tantôt, mais, ça,
on ne revient pas là-dessus parce que c'était déjà prévu dans loi
actuelle, là, mais il est dans le poste. Maintenant, une fois la probation
terminée, si tout s'est bien déroulé, il continue. Sinon, j'imagine qu'il
retourne dans son emploi d'origine?
Une voix :
...
Mme LeBel :
Il retourne dans son emploi d'origine.
M. Marissal :
...à son salaire.
Mme LeBel :
À son salaire d'origine, oui.
M. Marissal :
O.K. Je suis un peu à côté, mais j'avais une curiosité par rapport à...
Mme LeBel :
On va tous devenir des experts de la fonction publique à la fin de ça.
M. Marissal :
C'est le but.
Le
Président (M. Simard) :
Merci. D'autres interventions sur l'article 3 tel qu'amendé? Nous allons donc procéder
à la mise aux voix.
La Secrétaire :
Oui. Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
• (18 h 20) •
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La
Secrétaire : M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 3 tel qu'amendé est adopté.
Nous allons maintenant prendre en considération l'article 4.
Mme la Présidente.
Mme LeBel :
Bon, je vais proposer quelque chose, M. le Président, à ce stade-ci, si vous le
permettez. Les articles 4 à 9 sont des articles
qui traitent d'un sujet, du même sujet, O.K.? On parle, justement, des employés
politiques, pour le résumer de cette façon-là. Ce sont les
articles 4 à 9 qui en traitent, mais les articles substantifs sont les articles 7 et 8. Donc, je vous proposerais de
suspendre 4, 5, 6 et de passer directement à l'article 7. Ça va être beaucoup plus facile par la suite, quand on va revenir en
arrière, si mes collègues l'acceptent. Et je vais demander quand même, même si on n'est pas rendus là : Est-ce qu'on
regarde l'article 58? Parce que ça va faire référence aux mesures
transitoires.
Donc, les
articles 4 à 9 traitent de ce qui va se passer à partir de l'adoption du
projet de loi, mais, pour ceux dont la game est déjà commencée, la partie se
joue actuellement, c'est l'article 58 qui va leur permettre de garder la fameuse stabilité dont je vous parlais, mais,
comme on va en parler plus tard, je vous demande juste de le garder en tête,
et que là on parle du processus futur, disons-le comme ça, O.K.?
Le Président (M.
Simard) : Bien, alors, si j'ai bien compris, y aurait-il consentement
afin de suspendre l'étude des
articles 4, 5 et 6 et d'amorcer immédiatement l'étude de l'article 7,
de procéder ensuite à l'étude de l'article 8?
Mme LeBel :
Oui, et, après ça...
Le Président (M.
Simard) : Et, pour mieux rebondir, mieux revenir à l'article 4, 5
et 6. Ça vous va?
M. Barrette :
Bon, d'abord, M. le Président, là, je suis d'accord avec la manoeuvre.
Le Président (M.
Simard) : Oui?
M. Barrette :
«Manoeuvre», c'est vraiment un mauvais mot. Je suis d'accord avec...
Mme LeBel :
La demande?
M.
Barrette : La proposition. «Manoeuvre», c'est vraiment un mauvais mot,
très, très mauvais, vraiment mauvais.
Mme LeBel :
Oui. Proposition, j'aime bien.
M. Barrette :
La proposition. Maintenant, là, je vais aller dans le sens de mes collègues des
oppositions et des autres oppositions, parce
que c'est sûr que, là, il va y avoir... M. le Président, la ministre, elle a
raison, là. Moi, dans mes remarques
introductives, j'ai passé plusieurs minutes à parler d'un cas de figure
particulier qui est traité par 4 à 9.
Mme LeBel :
Et 58.
M.
Barrette : Et 58. Les collègues, dont certainement le collègue de
Jonquière, lui, va souhaiter, puis là je ne veux pas mettre des mots dans sa bouche, mais va souhaiter une certaine
pérennité de la situation actuelle qui, elle, est à 58...
Mme LeBel :
Non...
M. Barrette :
Mais techniquement parlant... Oui, parce que 58, c'est le futur.
Mme LeBel :
Non, 58, c'est la transition. C'est ce qui... c'est la clause grand-mère.
M. Barrette :
Bien, la transition, c'est...
Le Président (M.
Simard) : Je vous arrête tout de suite parce qu'on n'est pas rendus à
58.
Mme LeBel :
Voilà.
M. Barrette : Non.
Le Président (M.
Simard) : On va devoir y aller étape par étape.
Mme LeBel : On pourra le faire dans
la suspension, ça, par exemple.
M. Barrette : Oui, mais c'est parce que,
M. le Président, là, 4 à 9 se traitent avec 58.
Le Président (M. Simard) : Je
comprends.
M. Barrette : Alors, c'est une
espèce d'entité complète ça, là, là.
Le Président (M. Simard) : Tout à
fait, mais...
Mme LeBel : Pour la réflexion, oui.
M.
Barrette : Pour la
réflexion. Moi, je veux bien y aller... On aurait pu... En tout cas, on peut faire le débat du futur après, c'est correct, mais...
Mme LeBel : Mais pas le futur...
M. Barrette : Oui, oui, oui, il va y
avoir un débat du futur. En tout cas, bon, «anyway». Alors, c'est correct. Allons... Une réserve, là, allons à 7, 8, 9, là,
mais ça ne veut pas dire qu'on va les adopter.
Je vais demander à ce qu'on ait la possibilité de pouvoir les suspendre
en attendant qu'on ait fait le tour de l'oeuvre, parce que tout ça est attaché,
là.
Le
Président (M. Simard) :
Alors, nous allons manger l'éléphant une bouchée à la fois. On va commencer par
s'entendre... avoir consensus sur la suspension des articles 4 à 6. Je
comprends qu'il y a consentement à cet effet? Non? M. le député de Jonquière,
je vous écoute, la parole vous appartient.
M. Gaudreault : Bon, je suis
d'accord pour dire qu'effectivement 4 à 9, c'est le même bloc. On va aborder 7,
8, 9 parce qu'ils sont plus substantifs que 4, 5, 6, mais moi, puis là je ne
sais pas si j'interprète bien ce que mon collègue de La Pinière a dit,
mais moi, je veux même qu'on suspende le vote sur ces articles-là pour attendre
de disposer de 58. Moi, là, ce n'est pas juste étudier 7, 8, 9 en premier puis
voter 7, 8, 9. On l'a déjà fait dans plein de commissions parlementaires, on
étudie les articles, mais on ne les adopte pas tout de suite quand ça va venir
le temps de voter pour... parce que moi, je
veux avoir un portrait total, à la fois du projet de loi puis à la fois de ce
qu'on va discuter à l'article 58, avant de voter, final, bâton, sur
les articles.
Alors, c'est
pour ça que j'ajoute un bout à la proposition de la ministre, de dire : On
va faire 7, 8, 9 en premier. Oui, mais 7, 8, 9 sans le voter final, on
va le voter final après 58.
Mme LeBel : Est-ce que vous me
permettez un commentaire?
Le Président (M. Simard) : Bien,
tout à fait.
Mme LeBel : C'est parce que c'est
pour les fins de planifier les travaux, M. le Président. Sur un autre projet de loi, qui était un projet de loi en matière
pénale, on avait fait des blocs d'articles comme ça, hétéroclites, parce que...
Bon, je ne le sais pas, je le soumets à la commission, puis on pourra en
reparler, à ce moment-là, moi, je n'ai pas d'objection à ce qu'on fasse
4 à 9 dans un ordre x, puis qu'après ça, si vous permettez, qu'on suspende tout,
on fasse 58, puis après ça on vote, mais je ne voudrais pas qu'on laisse
suspendu les articles, puis faire 10, 12, 13, puis quand on va arriver à 58...
Mais, en tout cas, on pourra s'en reparler, mais commençons par 7, 8, là.
Le Président (M. Simard) : Non, mais
je pense qu'il y a un très bon consensus qui émerge. La proposition qui nous
est présentée par le député de Jonquière est quand même une proposition
récurrente, ça arrive très souvent, c'est arrivé ici, déjà, à la commission, on
ne créera pas de jurisprudence. Enfin, je n'ai pas à vous dire sur quoi voter, mais j'entends très bien la proposition du
collègue, c'est quelque chose hautement faisable, là. Alors, oui, Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Oui, moi, je loge au même endroit que mon collègue de
Jonquière. Je pense qu'on devrait, là-dessus, aller puis étudier
l'article... 4 à 9 avec la partie du droit de transition pour s'assurer
qu'on ait la vue globale. Puis, à ce moment-là, je pense que ça va être
bon pour nos travaux, là.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, mais je suis
d'accord pour dire : On va faire 7, 8, 9, 4, 5, 6 et 58, mais moi, ce que
je demande, c'est de voter à la fin de tout le projet de loi.
Le Président (M. Simard) : Oui,
c'est ça, c'est ça, de suspendre.
M.
Gaudreault : Je ne veux pas
qu'on fasse 7, 8, 9, 4, 5, 6, 58, on vote puis on revient à 10, 11, 12. Moi, le
bloc, je veux le voter à la fin.
Mme LeBel : Bien, c'est parce que
10, 11, 12 n'a pas rapport.
M.
Gaudreault : Je sais, mais
on peut quand même continuer d'étudier le projet de loi puis attendre
avant de voter.
Mme LeBel : Mais là j'avoue que je
ne comprends pas la pertinence parce que... La raison est la suivante : je
comprends la pertinence de ramener 58 dans le débat rapidement parce que c'est
intrinsèquement lié, puis un a une conséquence
sur l'autre, mais, après ça, 10, 11, 12, on... Je ne comprends pas la
pertinence de laisser suspendus 4 à 9 et 58, là, honnêtement, là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. À ce stade-ci, chers collègues, je vous propose une chose, il est presque
18 h 30, mais, quand même, je vous propose, momentanément, de
suspendre nos travaux.
(Suspension de la séance à 18 h 28)
(Reprise à 18 h 31)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, compte tenu de l'heure, nous allons ajourner nos travaux sine
die. Merci pour la très belle journée.
(Fin de la séance à 18 h 32)