(Onze
heures quarante-neuf minutes)
Le
Président (M. Simard) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Je constate que nous avons quorum. Nous pouvons
donc amorcer nos travaux.
Comme vous le savez,
la Commission des finances publiques est réunie afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi n° 66, Loi concernant l'accélération de
certains projets d'infrastructure.
Alors,
je vous rappelle que nous travaillons dans deux salles différentes aujourd'hui, dans les deux salles jumelles, Papineau et La Fontaine.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
• (11 h 50) •
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Alors, M. Chassin
(Saint-Jérôme) est remplacé par Mme Boutin (Jean-Talon); M. Reid (Beauharnois) est remplacé
par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac); M. Fortin (Pontiac) est
remplacé par Mme Rizqy (Saint-Laurent); et M. Ouellet (René-Lévesque)
est remplacé par M. Gaudreault (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Au moment d'ajourner nos travaux, hier
soir, nous en étions rendus à l'étude de l'article 3.
Nous avions momentanément suspendu afin que la ministre
puisse vérifier certaines informations. Alors, Mme la ministre, nous revenons
vers vous.
Mme LeBel :
Oui. Simplement, M. le Président, je voulais naturellement raffiner un peu ma
réponse pour m'assurer que j'éclairais de façon adéquate mon collègue, là, dans
la structure du projet de loi n° 66, eu égard à la structure de la Loi sur
l'Autorité des marchés publics. C'est important de le comprendre.
Effectivement, l'article 3,
il faut comprendre... Bon, je vais revenir à la base. La loi sur l'AMP, elle
est bâtie d'une façon à ce que... bon, au départ, à l'article 19, les
articles 19 et 21, c'est la mission de l'AMP, les fonctions de l'AMP. Donc, l'article 21 fait référence aux
fonctions de l'AMP. Et, par la suite, certaines de ces fonctions-là nécessitent
des pouvoirs pour pouvoir les exercer, alors ils sont aux articles suivants,
les fameux pouvoirs.
Chaque étape
ou chaque paragraphe de l'article 21 fait référence à des fonctions
différentes. Ces fonctions-là n'ont pas
toutes besoin d'être augmentées ou élargies. Donc, on dit que, dans le projet de loi n° 66, nous avons attribué des pouvoirs accrus à
l'AMP, mais elle a déjà des pouvoirs de base dans la Loi sur l'Autorité des marchés publics, qui vont
continuer de s'appliquer aux contrats de l'annexe, là. Donc, on ne vient pas
mettre de côté la Loi sur l'Autorité des marchés publics, on vient y faire, en
parallèle, un ajout pour les 181 projets. Donc, les 181 projets
bénéficient de la loi actuelle mais vont bénéficier également de ce qui est
ajouté dans le projet de loi n° 66. Je vais prendre un
petit peu plus de temps que prévu, mais je pense que c'est important de mettre
le contexte, la table, et probablement que ça va nous servir pour les articles 3,
4, 5, 6 et suivants du projet de loi n° 66.
Donc, dans l'article
n° 3 du projet de loi n° 66,
on vient parler de la fonction de veille de l'AMP. La fonction de veille, elle
est au paragraphe 5° de l'article 21. Je ne veux pas me tromper, il me
semble... c'est-u le paragraphe 5° ou 4°? 5°. Paragraphe 5°, 5° de
l'article 21 de la loi. Quand je vais dire «de la loi», je vais parler de
la loi actuelle puis, sinon, je vais parler du 66, comme ça... sinon, ça va
être trop long. Donc, à l'article 21, paragraphe 5°.
L'article 21
de la loi, ce sont les fonctions. Au paragraphe 5°, c'est la fonction de
veille. Donc, on vient le faire de façon décomposée dans le projet de loi n° 66 parce que ce ne sont pas toutes les fonctions de
l'AMP qui ont besoin qu'on leur ajoute ou qu'on étende quelque chose. Il y a
des fonctions qui vont demeurer ce qu'elles sont, même pour le projet de loi n° 66, parce qu'elles
sont en soi complètes dans le sens de leur donner des pouvoirs accrus.
Donc, la fonction de veille de l'article 5, la fonction est complète, mais
son étendue est aux contrats principaux, simplement. Nous, on vient l'étendre
aux sous-contrats.
Par l'action de
l'article 3 du projet de loi n° 66, on vient
dire : La fonction de veille, elle est complète en soi. Dans la loi, elle
ne concerne que les contrats. Donc, dans le projet de loi n° 66,
on vient donner cette... étendre cette capacité d'avoir... d'exercer la
fonction de veille aux sous-contrats. Fermez l'article 3.
Dans
les autres articles, 4, 5 et suivants, on vient adresser... «adresser», je le
sais que c'est un anglicisme, mais je ne trouve jamais le bon mot...
Mme Rizqy :
Régler.
Mme LeBel :
...régler, parfait, ou répondre, répondre à l'enjeu, répondre au besoin
d'augmenter ou d'étendre d'autres types de fonctions. Donc, on l'a fait par
fonction.
Le faire en
bloc dans l'article 21, ça n'aurait pas eu de sens, parce qu'il aurait
fallu écarter des fonctions, dire que cette
fonction-là, on n'y touche pas. Donc, on est plutôt allé par... cibler de façon
chirurgicale sur chacune des fonctions de l'article 21 qui
nécessitait une intervention dans 66 pour atteindre notre objectif.
Je vais m'arrêter là parce
que je ne veux pas prendre tout le temps, mais je pense que ça cadre la
structure des prochains articles, à tout le moins 4, 5, hein, après ça, qui...
Une
voix : ...
Mme LeBel : 4 et 5, 6, même de 66.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de La Pinière.
M. Barrette : Je suis rendu à
combien de temps, M. le Président, là?
Le Président (M. Simard) : Je
pourrais vous le dire dans quelques instants, mais il vous en restait pas mal.
M. Barrette : Pas mal? O.K.
Le Président (M. Simard) : Oui. 17...
M. Barrette : 17? Merci, M. le
Président. Alors, je comprends très bien ce que la ministre vient de nous dire.
Je le comprends. C'était aussi un peu le sens de ma question hier, parce que,
hier, la question que j'ai posée, là... parce que la réponse... Bien, c'est moi
qui ne réponds pas de façon ordonnée, alors je vais réordonner les choses.
Alors, hier, la question que j'ai posée, c'est
en lien avec 21. Pourquoi pas 1°, 2°, 3°, 4°, et juste 5°? Et évidemment le deuxième alinéa de 3 fait référence
à 31. Le paragraphe 7° de 31 a la même explication que l'explication
de 5° qui vient d'être donnée : la veille.
Une voix : ...
M.
Barrette : Parce qu'à 31
c'est la veille, mais pour la responsabilité de la ministre des Affaires municipales. Alors, je comprends. D'ailleurs,
l'explication, M. le Président, je vais remercier la ministre, parce qu'elle
est très claire, parce qu'effectivement à 4 je n'avais pas beaucoup de notes,
là... juste écrit «1° à 7°», ce qui veut tout dire, comme question. Puis là j'avais écrit «non».
Alors, on peut résumer en trois lettres ce qu'on veut dire pour l'intervention
qui va prendre 20 minutes.
Non, c'est
une plaisanterie, alors, mais ça ne répond pas. L'explication que je viens de
recevoir, M. le Président, c'est l'explication de ce que fait 3 en
fonction de 21.5 et de 31.7. J'ai compris, et ça répond, pour ce qui est de la
portée, aux questions que j'aurais pu
poser à 4° et 5°, mais ça ne répond pas à la question :
Pourquoi on a choisi, par exemple, à 21, de ne pas appliquer 1°, 2°, 3°,
4°?
Mme LeBel : J'avoue que je ne
comprends pas votre question, parce qu'on applique 1°, 2°, dans
l'article 4.
M. Barrette : Oui, dans le 4, je
sais, parce que, dans le 4...
Mme LeBel : Mais on le fait, mais ce
que je disais, c'est qu'on le fait dans des articles subséquents, on ne l'a pas
fait dans un même article.
M. Barrette : On le fait. Oui, O.K.
Mme LeBel : Mais on le fait dans des
articles subséquents, c'est juste ça.
M. Barrette : Pourquoi on l'a
séparé? J'essaie de voir la raison de la séparation des affaires.
Mme LeBel : Parce que ce ne sont pas...
parce que ça répond à des fonctions différentes, et ce ne sont pas toutes les
fonctions de 21 sur lesquelles on vient agir, je vais le dire comme ça.
M. Barrette : Bon, c'est parfait,
parce que — je
m'excuse, M. le Président, d'interrompre la ministre, puis je sais que c'est
difficile, je ne le referai plus, pour les transcripteurs — je
comprends, là, que chacun des articles traite d'un des paragraphes de 21, et le
corollaire de 31 pour les Affaires municipales . Je le comprends.
Donc, à 3, là, je vais arrêter de débattre là,
je comprends l'explication, c'est clair, mais je vais revenir quand même à 4
pour voir si on a exactement les pouvoirs suffisamment étendus que je
recherchais. Parce que, quand on est 5 comme ça, lu de l'extérieur, là, parce
qu'on n'était pas à la rédaction puis on n'était pas dans la réflexion que vous avez eue pour écrire le projet de loi, bien,
notre premier réflexe, c'est de dire, bien, 21, l'AMP, là... C'est sûr que
je comprends que l'AMP... il n'y a pas une loi qui est peut-être parfaite, là,
parce qu'hier ça a été dit abondamment, que
ce n'était pas parfait. Je l'ai concédé, là, mais j'ai aussi dit que je n'étais
pas là puis que je ne peux pas prendre cette responsabilité-là, même si je l'ai, par définition, par solidarité
ministérielle. Mais il n'en reste pas moins que, de 1 à 5, ce sont des
fonctions importantes de l'AMP et que, si on veut donner des pouvoirs
équivalents dans 66, il faut que tout soit là, pas juste une partie.
Bon, bref, on se comprend, M. le Président. Je vois le
raisonnement de la ministre, là. Alors, à 3, pour le moment, je
n'ai... bien, pour le moment tout court, là, je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M. Simard) : Très bien.
Y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 3? M. le député de Rosemont?
Très bien. Conséquemment, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Mme LeBel
(Champlain)?
Mme LeBel : Pour.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M.
Thouin : Pour.
La
Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M.
Asselin : Pour.
La
Secrétaire : M. Émond (Richelieu)?
M.
Émond : Pour.
La
Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme
Boutin : Pour.
La
Secrétaire : Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme
Foster : Pour.
La
Secrétaire : Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La
Secrétaire : M. Barrette (La Pinière)?
M.
Barrette : Pour.
La
Secrétaire : Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme
Rizqy : Pour.
La
Secrétaire : M. Marissal (Rosemont)?
M.
Marissal : Pour.
La
Secrétaire : M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article est donc adopté. Nous passons maintenant à
l'article 4. Mme la présidente du Conseil du trésor.
• (12 heures) •
Mme LeBel : Merci, M. le Président.
Article 4 :
«Un soumissionnaire, un contractant, un
sous-contractant et toute autre personne ou société de personnes doivent, sur
demande de l'Autorité des marchés publics, lui transmettre ou autrement mettre
à sa disposition dans le délai qu'elle indique tout document et tout
renseignement concernant un contrat public ou un sous-contrat public jugés
nécessaires à l'exercice de ses fonctions prévues au premier alinéa de
l'article 3 de la présente loi ou aux paragraphes 1°, 2° ou 5° du premier
alinéa de l'article 21 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics.
«En outre, l'Autorité peut demander à
quiconque est visé au premier alinéa de confirmer, par une déclaration sous
serment, l'authenticité [du document] ou la véracité des renseignements
communiqués.
«Dans le cadre de ses fonctions prévues
aux paragraphes 1° et 2° du premier alinéa de l'article 21 de la Loi sur
l'Autorité des marchés publics, l'autorité peut déléguer à une personne visée
au premier alinéa de l'article 27 de cette loi l'exercice des pouvoirs
prévus au présent article, avec les adaptations nécessaires.»
À titre de commentaire, M. le Président,
l'article 4 du projet de loi confère à l'Autorité des marchés publics le
pouvoir de requérir d'un soumissionnaire, d'un contractant, d'un
sous-contractant et de toute autre personne ou société de
personnes tout document et tout renseignement relatif à un contrat public ou à
un sous-contrat public lorsqu'elle estime que ceux-ci sont nécessaires à ses
fonctions d'examen, article 21, paragraphes 1° et 2° de l'AMP... de
la Loi sur l'AMP, ou de veille, l'article 3 du projet de loi et
l'article 21, paragraphe 5° de la Loi sur l'AMP.
Cet article
confère aussi à l'autorité le pouvoir de requérir une confirmation,
l'authenticité ou la vérification...
la véracité, pardon, d'un document ou d'un
renseignement par celui qui le lui communique. Il permet enfin à l'autorité de
déléguer l'exercice des pouvoirs prévus à cet article à une personne qui n'est
pas membre de son personnel et qui s'est vu confier le mandat d'examiner
un processus d'adjudication ou d'attribution d'un contrat public ou l'exécution
d'un contrat public, article 21, paragraphes 1° et... oh! il manque
un paragraphe, ça doit être 2°, de l'Autorité des marchés publics, la Loi sur l'Autorité des marchés publics. C'est 2°?
Parfait. Paragraphes 1° et 2° de la Loi sur l'AMP, M. le Président.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires? M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Oui. Bon, pour qu'on ait un fil conducteur, là, alors, 3 nous a permis de nous
adresser à la veille. 4, on rentre... L'article 4, lui, nous permet
d'entrer dans le plus vif du sujet, si je peux m'exprimer ainsi. La veille,
je ne dis pas que ce n'est pas le vif du sujet, là, mais c'est de la veille,
alors que, bon, 1° et 2° de 21, là, c'est quand même en plein dedans.
Je vais les lire, M. le Président, pour le
bénéfice de ceux qui nous écoutent. Alors, l'article 4, la ministre l'a
lu, elle fait référence en ce qui a trait à la réquisition de documents et de
certaines fonctions aux articles 1°, 2° et 5° de l'article 21... aux
paragraphes, pardon.
Alors,
l'article 21, le premier paragraphe dit ceci. Quand je dis «vif du sujet»,
là, bien, ça veut dire que «l'autorité a pour fonctions :
«1°
d'examiner un processus d'adjudication ou d'attribution d'un contrat public à
la suite d'une plainte présentée en vertu de — j'y
reviendrai, M. le Président;
«2°
d'examiner l'exécution du contrat à la suite d'une intervention ou d'une
communication de renseignements visés au paragraphe 1°.»
5°, on en parle, c'est la veille. On en a parlé,
O.K.?
Quand on est dans 1° et dans 2°, on examine le
processus d'exécution... d'adjudication, pardon, et, quand on est dans le
paragraphe 2°, on regarde l'exécution d'un contrat. D'accord?
L'article 21 de la Loi sur l'AMP a un
paragraphe 3° qui, lui, traite, je le cite... je le lis, pardon :
«3° de veiller au maintien d'une cohérence dans
l'examen des processus d'adjudication et d'attribution des contrats publics
ainsi que dans l'examen de l'exécution de tels contrats.» Je ne comprends pas
pourquoi qu'on ne l'a pas pris. Et le quatrième paragraphe du même
article :
«4° d'examiner la gestion contractuelle d'un
organisme public qu'elle désigne ou celle d'un organisme public désigné par le
gouvernement...»
Pourquoi est-ce qu'on arrête à ces deux
articles-là? Puis la raison pour laquelle je dis «pourquoi»... Bon, évidemment,
c'est évident, pourquoi on n'y va pas «all the way», là, jusqu'au bout, hein?
On est là pour surveiller puis on est là pour intervenir quand il y a quelque
chose.
Alors, il y a deux problèmes pour moi dans le 4.
Le premier problème, c'est qu'on choisit de ne pas aller jusqu'au bout de la
fonction que je qualifierai de disciplinaire de l'AMP. On choisit de ne pas
aller jusqu'au bout. Et, en plus, je l'ai lu, et ça a été l'objet d'un
commentaire de la Vérificatrice générale, dans 4, on vient enchâsser 1° et 2° de 21, qui s'exécutent à la suite d'une plainte. Alors,
moi, à plusieurs reprises, j'ai évoqué le fait que le pouvoir du BIG, il
vient de sa nature dissuasive existentielle. Il n'a pas besoin de plainte, il
peut débarquer n'importe quand. Et il se trouve, selon les témoignages que l'on
a eus, que c'est exactement ça qu'ils font, ils débarquent n'importe quand. Puis Mme Bishop, Me Bishop, elle l'a dit.
Puis je lui ai posé la question telle quelle : N'est-ce pas là votre
force? Et sa réponse a été oui. Alors, si on est pour ramener dans 66
certains pouvoirs de l'AMP, bien, ramenons-les au complet et ramenons aussi
l'élément du BIG, qui est l'absence de plainte.
Je termine en disant que la Vérificatrice
générale, elle l'a dit, elle, dans sa lecture, là, il faudrait qu'il n'y ait
pas ça, qu'il y ait... Pour elle, il y a... Elle l'a mentionné. Elle a eu une
hésitation, elle a dit : Il ne faut pas qu'il y ait ça. Là, on vient
rentrer 21.1° et 2°. Puis 21.1°, 2°, c'est à la suite d'une plainte.
Alors, moi... Donc, deux questions, M. le
Président, puis j'arrête là-dessus : Comment ça se fait qu'on n'y va pas
jusqu'au bout? Puis, en allant comme on le fait, bien, pourquoi qu'on garde la
question de la plainte?
Mme LeBel : O.K. Alors, je vais
répondre à votre question en quelques étapes, O.K.? Je reviens à mon explication de base. Et ce n'est pas parce que je
pense que vous ne l'avez pas comprise, ça m'aide à être plus... plus...
plus structurée dans mon intervention. Alors, ne le prenez pas de cette
manière-là.
On vient dans le projet de loi n° 66, dans
les articles 3, 4, 5 et 6, travailler l'article 21, disons-le comme
ça. Dans l'article 4, les... Je reviens. Les paragraphes 1° et 2° de 21,
on les travaille avec l'article 4 et l'article 5. Ce que vous mentionnez, c'est l'article 5. On va le
faire. Et effectivement il y a eu des commentaires sur certaines imprécisions.
On pourra les... On pourra, j'allais dire encore «les adresser». On pourra...
On pourra les analyser et y réfléchir à ce moment-là.
L'article 4 fait une chose,
l'article 4 du projet de loi n° 66. L'article 1° et
l'article 2° de 21, c'est le pouvoir d'examen.
Au moment où on se parle, ce pouvoir d'examen là se fait... l'objectif, la...
Non, pas le pouvoir, pardon, il faut faire attention, la fonction
d'examen. La fonction d'examen, au moment où on se parle dans la loi actuelle,
se fait au moyen d'une
vérification. Ce qu'on vient faire à 5, c'est qu'on vient dire que la fonction
d'examen pourra se faire au moyen d'une enquête. Donc, on vient lui
donner le pouvoir d'enquête attribué à la fonction d'examen. Par contre, dans
le cadre de cette fonction d'examen là, l'AMP a aussi le pouvoir, dans sa
vérification, de... Parce que le pouvoir de vérification,
on ne l'élimine pas, là. On vient lui ajouter un complément, qui est le pouvoir
d'enquête, et, à ce pouvoir d'enquête là, on vient aussi ajouter des
compléments.
L'article 4,
présentement, vient toucher à la portion qui dit que l'AMP peut demander des
documents. Présentement, elle ne peut pas demander des documents à
n'importe qui. Ce qu'on vient dire, encore une fois, un peu comme pour la fonction de veille où on étendait aux
sous-contrats, on vient dire qu'elle peut maintenant demander à un
soumissionnaire, un contractant, un
sous-contractant ou toute autre personne et société, là, comme on le dit au
début de l'article 4, les documents que, présentement, elle ne peut
demander qu'aux organismes publics, je pense, hein? C'est ça.
Dans la loi actuelle, elle ne peut le faire qu'à
l'organisme public, donc le donneur d'ouvrage principal, disons-le comme ça, le MTQ, à titre d'exemple, ou
le ministère, ou la commission scolaire. Maintenant, avec l'article 4,
on vient dire qu'elle peut le... que la fonction d'examen à 1° et 2°, pour
lesquels elle a la capacité de faire ce qu'on appelle
du duces tecum, là, demander des documents, bien, elle peut le faire à plus de
personnes. Donc, on vient d'étendre.
Pour ce qui est de dire que sa fonction
d'examen, elle pourra le faire à la fois par de la vérification et par de
l'enquête, c'est à l'article 5. Et le fait qu'elle peut le faire à tout
moment, on va s'assurer que c'est à l'article 5 et suivants que ça va se
faire. Et effectivement, on l'a noté, l'objectif est qu'elle puisse le faire à
tout moment. Et votre comparatif, c'est le BIG. Et c'est ce qu'on fait, mais on
le fait à travers plusieurs articles différents.
Donc, l'article 4, c'est sa seule... Son
seul objectif, c'est d'étendre le pouvoir de demander des documents. Puis, plus
tard dans le projet de loi n° 66, on va donner quelles sont les
conséquences de ça, de ne pas le faire, là, si je te demande un document.
• (12 h 10) •
M. Barrette : Alors, M. le
Président, j'ai compris ça, là. J'ai compris. On donne un pouvoir... On va
parler des métaphores sportives, là. On donne à un joueur des règles pour aller
jouer sur un terrain de jeu. Le terrain de jeu, il est limité dans
l'article 4. Je salue le fait qu'on donne le pouvoir légal sous peine
de... Il y a des conséquences, là, qu'on va voir un petit peu plus loin, là. Le
sous-contractant, là, ou le contractant, peu importe, là, les documents, l'AMP va pouvoir aller les chercher. Pas de
question, c'est dans la loi, parfait. Mais le terrain de jeu, là, le terrain de
jeu délimité par la loi, il est délimité à 1° et à 2°. Pourquoi on ne
prend pas 3° et 4°?
Alors, je vais prendre un exemple. Je vais le
lire, là. Si, l'AMP, on lui dit qu'il va veiller aussi sur le maintien de la cohérence dans l'examen des processus
d'adjudication et d'attribution des contrats publics, il va avoir le pouvoir,
oui, par 4, d'aller jouer là. C'est dans la loi. Mais là on ne lui dit pas
qu'il va aller jouer là. On dit : Il va aller jouer à 1° et à 2°. Il ne
jouera pas, et je vais juste finir là-dessus, il ne jouera pas à 3°, à 4° parce
que ni 3° ni 4° ne se retrouvent à l'article 5 de la loi ni à 6. Alors là,
on limite le terrain de jeu. Je ne le comprends pas.
Mme LeBel : Bien, je comprends
votre question et je vais lui répondre parce que je ne suis pas en accord avec vous. Pourquoi? Parce qu'on ne vient pas
dire : Pour les 181 projets, c'est juste le projet de loi n° 66
qui s'applique. Non, non. C'est que la loi sur l'AMP demeure en vigueur.
Donc, 3° et 4° demeurent dans le coffre à outils — moi, je vais y aller
avec une métaphore de construction, là — dans le coffre à outils de
l'AMP. Ce qu'on fait, c'est qu'on dit à l'AMP : Tu as ton coffre à outils
de base. Ton coffre à outils de base, c'est la loi actuelle. Et on lui
dit : Pour les 181 projets, on va
te rajouter des outils supplémentaires, dont la capacité d'aller demander des
documents à plus de monde que dans
ton coffre d'outils de base, dont la capacité d'étendre ta veille aux
sous-contractants et, plus loin, on va voir, la capacité d'enquêter
plutôt que de simplement vérifier.
Donc, il faut comprendre que la Loi sur
l'Autorité des marchés publics demeure en vigueur pour l'ensemble des projets
du Québec, y incluant les 181, mais qu'il y a un sous-ensemble pour les 181 où
on vient dire : Tu as ton coffre de
base, puis on t'en donne un supplémentaire, qui est le 66. Donc, il était
inutile, dans le 66, de venir préciser ça, parce qu'il s'applique, quelque part, on va le dire, là, parce
que 3 et 4, c'est des pouvoirs
complets. Complets. Il n'y a pas... Ils sont déjà au même niveau que le
BIG. Donc, on n'a pas à repréciser, dans 3 et 4, que la loi s'applique, elle
s'applique. 66 ne tasse pas la loi. 66 vient dire : Ton coffre à outils de
base est là, et, voici, je t'en rajoute. Donc, on ne les tasse pas, ils sont
là.
M. Barrette : Je n'ai pas dit qu'on
tassait, je n'ai pas dit ça. Si... et je prends le raisonnement de la ministre,
M. le Président, qui est très clair, mais, si la ministre nous dit avec
insistance que le coffre à outils est existant et qu'on vient ajouter un
pouvoir supplémentaire, on est obligés de conclure que le pouvoir n'existait
pas dans le coffre à outils initial. Alors, il n'existait pas, bon. Alors, on
ne peut pas dire que 3° et 4° sont existants, puis on les a tassés, puis ce n'est pas grave. Là, ça veut dire que,
pour 3° et 4°, qui sont dans le coffre à outils existant, bien,
l'AMP n'a pas les pouvoirs de demander les documents, parce que,
si on dit qu'on donne un pouvoir additionnel avec 4 en donnant le pouvoir d'exiger des documents, bien, on ne donne
pas le pouvoir d'exiger des documents pour 3° et 4°.
Alors, pourquoi on ne le fait pas?
Mme LeBel : 3° et 4°, là... on vient
de le faire à 1 et 2. Ce pouvoir-là, d'exiger des documents, est à 1 et 2 puis il est applicable pour la fonction 3, 4.
Donc, à 1 et 2, on vient de dire : Vous avez déjà le pouvoir, dans votre
coffre à outils de base, d'exiger des documents, mais votre portée, si
on veut, votre bras peut se rendre simplement au donneur d'ouvrage principal, à l'organisme public. On vous dit :
Maintenant, AMP, pour les 181 projets, vous allez pouvoir demander
des documents à plus de monde.
Mais ça, ça s'applique à
la fonction de veille puis ça s'applique aussi à la fonction d'examiner. Et
cette fonction-là existe déjà, là, dans la loi. Et ces fonctions-là...
Tu sais, on
fait une comparaison entre les pouvoirs du BIG, on l'a fait depuis quelques
jours, puis les pouvoirs de l'AMP dans la loi actuelle, là, pas... si
j'exclus le projet de loi n° 66, ce qu'on constate, c'est que la
comparaison entre les pouvoirs du BIG et les
pouvoirs de l'AMP dans la loi actuelle... ne sont pas équivalentes. Il y a des
manques dans la loi actuelle par rapport aux pouvoirs du BIG quand on
fait la comparaison.
Quand on ajoute le projet de loi n° 66 — on
superpose parce qu'il faut le superposer à la loi actuelle — bien,
on se rend compte que, pour les 181 projets, bon, à l'exception de
quelques petites précisions qu'on pourra discuter, les... ils sont... on est
venus ramener une équivalence de pouvoirs entre les deux pour 181 projets.
Je le concède, là. Ça a été dit, ça, depuis le début, que c'est pour les
181 projets de la liste. Donc, on le fait.
Mais la fonction de veille, qui est à 3°, et la
fonction d'examen de gestion contractuelle, là, à l'article 26.1 de la loi
actuelle, ça dit qu'elle a pouvoir d'enquête. Ça, là, présentement, elle l'a,
là. Elle l'a au complet, son pouvoir d'enquête. C'est un des pouvoirs de la loi
actuelle où on est allés au bout, au bout ce qu'on devait aller dans la loi de
2018. Donc, je veux dire, je ne peux pas faire plus dans 66. Il est complet, ce
pouvoir-là.
Le pouvoir de veille, c'est la même chose. C'est
un des pouvoirs où on est allé au bout dans le projet de loi de 2018. Je ne
peux pas en ajouter, on est rendus au bout. Par contre, à 1° et 2° puis à 5°,
entre autres, il y avait des choses qu'on pouvait accroître, disons-le comme
ça.
M. Barrette :
O.K. Alors, je vais le prendre à l'envers, là. Prenez le temps, là. Moi, laïc
du droit — c'est
vrai, je n'ai pas de diplôme en droit — je suis actuellement, là,
dans cet échange-ci, dans une situation où on me dit : On ajoute un pouvoir, si on l'ajoute c'est parce
qu'il n'était pas là, et, dans l'explication, on me dit en même temps :
Bien, il était là. Bien, c'est parce que c'est comme ça que ça sonne,
là.
Mme LeBel : Bon, écoutez, je peux
reprendre.
M. Barrette : Oui, oui, c'est ce que
je souhaite.
Mme LeBel : L'article 21, c'est
des fonctions, ce n'est pas les pouvoirs. Mais, pour exercer les fonctions, ça prend des pouvoirs. Présentement, l'AMP, pour
certains cas de figure en matière de processus d'octroi puis d'exécution
des contrats, pour exercer la fonction
d'examen, elle a pouvoir de vérification dans la loi actuelle. On va venir, à 5
et 6, lui ajouter le pouvoir d'enquête pour répondre à la fonction de
l'article 21. C'est pour ça que j'ai dit au début : L'article 21, c'est les fonctions. C'est ce
qu'elle peut. C'est les objectifs à atteindre. Ce n'est pas là, les pouvoirs.
Mais on vient, pour exercer les fonctions, lui ajouter des pouvoirs, et
ces pouvoirs-là sont dans les articles subséquents.
Elle en a déjà, des pouvoirs de base. Elle n'est
pas dépourvue, l'AMP. Parce qu'avec tout respect vous auriez mis, en 2018, une... Non, non, mais il y en a, des
pouvoirs, là. Il y en a, des pouvoirs. Non, mais il y en a, des pouvoirs.
On est d'accord pour dire qu'il faut retravailler, on va y aller comme ça.
Maintenant, elle en a, des pouvoirs. Ce qu'on
dit, c'est qu'on vient les accroître. Bien, pour accroître quelque chose, il faut toujours bien qu'il existe à la
base, hein? Bon. Mais 21, c'est les fonctions. Donc, pour exercer la
fonction à 1° et 2°, à l'intérieur de ça, il y a le pouvoir de demander des
documents. Ce pouvoir-là, de demander des documents,
présentement, il est limité aux organismes. On vient l'accroître parce
qu'on dit : Tu vas pouvoir le
demander à plus de personnes. Je ne les renommerai pas, elles sont
nommées dans 4.
Aussi, à l'article 1
et 2, il y a la fonction d'examen, puis, pour faire cette
fonction d'examen là, il y a le pouvoir de demander des documents puis il y a
le pouvoir de faire une vérif, une vérification. Ce qu'on vient dire plus tard dans les autres articles : Bien, non seulement tu vas pouvoir faire la vérif, mais tu vas pouvoir faire une enquête.
Et ça, on va venir le faire à 5 et 6
plus tard. Donc, on vient juste le faire... puis je l'ai bien dit tantôt,
là, 4, 5, 6, 7. On va revoir 21 parce
que 21, c'est la fonction, puis on va
alterner avec la fonction puis le pouvoir qui permet d'exécuter puis
d'atteindre cette fonction-là de façon adéquate. 3 et 4, c'est des
fonctions aussi, pour lesquelles elle a déjà des pouvoirs dans la loi. Puis même, à 4, elle a déjà le pouvoir d'enquêter dans la loi. C'est la
seule fonction pour laquelle, dans la loi actuelle, elle a le pouvoir d'enquête. Donc, je ne peux pas
lui donner plus que ce qu'elle a déjà. Elle a déjà le maximum. C'est pour
ça que je ne viens pas toucher à 4 sur 6...
sur 66, parce que je n'ai pas besoin de le faire. Elle a déjà le maximum de ce
qu'elle a besoin d'avoir pour exercer la fonction de 4.
À 3 aussi,
elle a déjà le maximum. C'est une veille qu'elle fait. C'est peut-être la
fonction la plus soft de l'AMP. Elle
fait de la veille, elle va pouvoir faire des recommandations, etc. C'est moins,
je dirais, moins ciblé sur la surveillance des choses, là. C'est sa fonction de veille sur les marchés publics pour
faire... oui, c'est ça, pour faire, bon, des recommandations, puis tout
ça parce qu'elle a aussi cette fonction-là de devenir l'expert des marchés
publics.
Donc, c'est
dans cette fonction-là. On n'a pas besoin d'en rajouter dans le projet de loi n° 66, on est au maximum.
M.
Barrette : M. le Président, je vais... Ça, c'est comme faire une
preuve puis une contre-preuve, là, en mathématiques, là,
bon.
Mme LeBel : ...
• (12 h 20) •
M.
Barrette : Hein? Oui. Alors, on peut-u... juste pour ma compréhension
puis peut-être clore mon inquiétude là-dessus, là, est-ce
que la ministre pourrait faire le chemin à partir de 66... à partir de l'AMP,
la loi actuelle, pour me montrer que, dans les textes de la loi actuelle, tous les pouvoirs qui
sont ajoutés par 44 sont existants pour 3, 4, 5 mais ne le sont pas pour
1? Parce que c'est ça que la ministre me dit, là.
Mme LeBel : Oui, oui, oui, mais... Je suis
d'accord avec vous. Je veux juste... On peut-u prendre quelques minutes pour que je puisse suspendre pour préparer la démonstration, là?
M.
Barrette : Avec plaisir. Comme ça, là, si c'est le cas, ça va me
convaincre.
Mme
LeBel : Je vais la... On va...
M.
Barrette : C'est correct.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Alors, nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à
12 h 21)
(Reprise à 12 h 30)
Le
Président (M. Simard) :
Chers collègues, nous reprenons nos travaux. Nous sommes toujours
à l'étude de l'article 4. Mme la ministre.
Mme
LeBel : Oui. Alors, je vais
tenter de répondre à la question de mon collègue. Bon, je reprends la loi actuelle. Donc,
je ne vais parler que de la loi actuelle.
M. Barrette :
De l'AMP.
Mme
LeBel : De l'AMP, oui. C'est
la loi qui a été adoptée pour mettre en place l'AMP. Donc, pour les fins de
notre conversation, le projet de loi
n° 66 n'existe pas. O.K.? Mais
il faut quand même partir de la structure de la loi actuelle.
Donc, dans la
première section de la loi... Puis c'est important de comprendre la structure
de la loi. Ça nous aide à comprendre ce
qu'elle a comme pouvoirs actuellement. Dans la première section de la loi, je
reviens à l'article 21 parce que
c'est un article essentiel, parce que c'est quelles sont les fonctions de
l'AMP. Alors, je le disais, les fonctions, c'est les objectifs, ce
qu'elle peut faire comme mandat, c'est un type de mandat qui est enchâssé dans
la loi. Pour exercer ces fonctions-là, elle
doit avoir des pouvoirs. Donc, dans les articles 22 et suivants se
rattachent les pouvoirs lui permettant
d'exercer les fonctions de 21. Puis c'est important de faire du «back and
forth», en bon français, entre les deux.
M.
Barrette : M. le Président,
je vous suis, là, surtout que la section I s'appelle «Fonctions» et a un
seul article, qui est 21, et la deuxième section s'appelle «Pouvoirs».
Mme LeBel :
Je le sais, c'est fantastique.
M. Barrette :
Ça va bien.
Mme LeBel :
C'est fantastique. Donc, vous voyez que je vous dis la vérité.
M. Barrette :
Oui, je le suis, sur la loi, d'ailleurs.
Mme LeBel :
Oui, hein?
M. Barrette :
Mais nul ne peut ignorer la loi, hein?
Mme LeBel :
Nul ne peut ignorer la loi, mais, des fois, on peut être confus, on peut être
confus.
M. Barrette :
Bien oui, c'est ça.
Mme LeBel :
Alors, et ça m'arrive, donc prenons la... on va y aller par... Donc, on va
prendre l'article 21 puis on va le descendre. 21.1° et 21.2°, ce sont les
fonctions d'examen, présentement, pour accomplir — je cherchais le terme — cette
fonction. Ce sont dans le cadre du processus d'octroi et de la gestion
contractuelle, O.K.? Ce n'est pas dans d'autres processus. C'est vraiment le
processus d'octroi et la gestion contractuelle. Actuellement, l'AMP peut le
faire par le pouvoir de vérification. Le pouvoir de vérification, la grande
différence majeure avec le pouvoir d'enquête, là, c'est que tu ne peux pas
parler à n'importe qui n'importe quand puis faire n'importe quoi. Tes façons
d'agir en vérif sont vraiment beaucoup encadrées par ce que la loi te dit... te
permet de faire.
Ces pouvoirs de vérification là, qui sont
beaucoup plus restreints qu'un pouvoir d'enquête, sont décrits aux
articles 22 à 26... ou 25, 26, O.K.? Bon, donc, c'est vraiment le pouvoir...
Donc, l'autorité peut vérifier l'application de la présente loi, blablabla,
article 22, 24 : «Dans le cadre d'une vérification, toute personne
autorisée peut :
«1°
pénétrer, à toute heure raisonnable[...];
«2° utiliser tout
ordinateur[...];
«3° exiger des
personnes...»
Donc, c'est un
pouvoir qui est très circonscrit dans la façon de l'appliquer. Il est donc fait
à 22 à 26.
Dans
66, on va venir un petit peu ajouter, mais là la base, c'est vérification.
L'article 21.3°, c'est une fonction de veille de la cohérence, et ça, c'est l'article 68, entre autres,
qui vient... On vient établir la fonction. L'article 68 vient nous
dire un peu ce que ça veut dire. Ça, cette fonction de veille et de cohérence
là, elle s'est traduite dans nos consultations par des commentaires de la part
de M. Trudel et de Mme Bishop, qui sont venus dire : On se
parle, on s'arrime, on s'échange des
renseignements entre organismes,
entre le BIG, les BIG, parce qu'il y en a plus qu'un maintenant, et l'AMP. Et c'est 68 qui dit
qu'ils ont le droit de faire ça. Entre organismes chargés de faire des choses
similaires, elles ont le droit de se parler. Donc, ça donne... 66, on n'a pas
besoin de toucher à ça. Il est déjà complet. Ils ont déjà le droit de se parler
et de s'arrimer. C'est ça, la fonction de veille de la cohérence de nos interventions.
Est-ce qu'on intervient... Puis, entre autres, de ne pas dédoubler des endroits
où il pourrait y avoir peut-être une juridiction concurrente, je vais le dire comme ça. Donc, c'est ça,
la fonction de veille de la cohérence, article... Oui, M. de La Pinière. Je m'excuse, mais, oui, M. le Président, il a l'air de vouloir
poser une question.
Le Président (M. Simard) :
Pas du tout.
M. Barrette :
Elle a bien décodé la signification de mon doigt dans les airs.
Le Président (M.
Simard) : Les discussions vont bon train, il faut les laisser aller.
Mme LeBel :
Non, c'est lui qui a levé le doigt.
M. Barrette :
Est-ce qu'on parle de 66 de l'AMP?
Mme LeBel :
Je vous parle toujours de l'AMP. 68, c'est le 68.
M. Barrette :
Bien, c'est parce que 66 de l'AMP, ce n'est pas...
Mme LeBel :
Non, 68, j'ai dit. Excusez-moi.
M. Barrette :
Ah! excusez, j'ai mal compris. Excusez, pardon.
Mme LeBel :
68 de l'AMP.
M. Barrette :
O.K., d'accord.
Mme LeBel :
Mais les articles auxquels je fais référence sont toujours des articles de la
loi.
M. Barrette :
Non, non, c'est correct, j'avais compris...
Mme LeBel :
O.K., 68 de la loi.
M. Barrette :
Parce que 66, c'est les amendes, ça fait que...
Mme LeBel :
Non, non. 68 de l'AMP...
M. Barrette :
O.K., je le vois, là, je le vois, je le vois, je le vois, c'est bon.
Mme LeBel :
Parfait. Donc, 21.3°, il est... je réitère ce que j'appelais «complet», mais
c'est ça, le pouvoir de base, c'est la
veille de la cohérence. Ça dit : Vous pouvez vous parler, vous pouvez vous
arrimer. Puis, même si ce sont des
informations qui sont déjà, des fois, privilégiées entre organismes de mêmes
fonctions, vous avez le droit de vous échanger du renseignement. C'est
ça que ça dit. Parfait.
Donc,
21.4°, c'est... Je vais revenir, parce
que je ne veux pas dire des niaiseries. Ah oui! C'est la fonction d'examiner la gestion contractuelle. Ça, la
gestion contractuelle, ce n'est pas un contrat en particulier, c'est l'ensemble
de l'oeuvre d'un organisme. Entre
autres, elle a ce mandat-là particulier pour le MTQ présentement, ça lui a été
accordé, ça lui a été donné, demandé par décret. Mais elle pourrait le faire,
là, pour les organismes. On lui a demandé de le faire, je ne me souviens
plus en... mais dans la foulée de tout ce qui s'est passé, là. On ne reviendra
pas en arrière. Je ne me souviens plus de
l'année, mais on lui a demandé de... Il date de quoi, le décret? 2019,
13 novembre 2019. Merci d'avoir mis
du jaune, c'est plus facile. Donc, depuis le 13 novembre 2019, par décret,
l'AMP doit regarder la gestion contractuelle du MTQ. Mais elle pourrait le faire pour d'autres organismes, là. Ce que
je dis, c'est qu'on l'a demandé, de le faire, parce qu'on peut aussi lui
demander de le faire, le gouvernement.
La gestion contractuelle, là, c'est de regarder
comment l'ensemble de l'oeuvre... pas un contrat particulier, parce que ça,
c'est 1° et 2°, mais c'est l'ensemble de l'oeuvre. Et ça, c'est à
l'article 26.1° qu'on lui donne le pouvoir d'exercer la fonction. Et, à cette fonction-là,
elle a déjà le pouvoir d'enquêter. L'autorité peut faire enquête pour s'assurer
que la gestion contractuelle d'un organisme
public visé, qui est paragraphe 4° du premier alinéa de 21, s'effectue conformément au cadre normatif auquel l'organisme
est assujetti. Donc, elle a déjà le pouvoir d'enquête. Elle pourrait
faire une vérif si elle veut, parce qu'elle peut enquêter, elle n'est pas
obligée d'enquêter, mais elle a déjà le pouvoir maximum, la vérification étant
un pouvoir moins étendu que le pouvoir d'enquête.
Ça fait que, donc,
pour obtenir la même fonction, des fois, elle a un pouvoir moins étendu. À 1°
et 4°, elle a le pouvoir de vérification, mais... à 1° et 2°, pardon, de 21,
elle a un pouvoir de vérification pour sa fonction d'examen. Mais, pour sa fonction d'examen à 4°... C'est trois fonctions
d'examen, hein? 1°, 2°, 4°, c'est trois fonctions d'examen, mais, pour
établir ces trois fonctions-là, 1° et 2°, ce sont des contrats particuliers, si
on veut, 4°, c'est l'ensemble de l'oeuvre d'un organisme. C'est la même
fonction d'examen, mais, dans la loi actuelle, elle n'a pas le même pouvoir de
l'exercer. À 1° et 2°, elle a le pouvoir de vérif, à 4°, elle a déjà le pouvoir
d'enquêter. Donc là, je vais faire une petite parenthèse avec 66. Je ne peux
pas lui donner plus, elle a déjà le max à 4°. C'est pour ça qu'on ne voit pas
le 4° dans le 66.
5°, je reviens à 5°.
5°, on l'a traité à 3. 5°, c'est la fonction de veille, la fonction de veille
des contrats publics aux fins, notamment,
d'analyser l'évolution des marchés. C'est un peu ce que je vous disais tantôt,
là, je l'avais peut-être un peu amené à 3, mais, encore là, 3 et 5°,
c'est deux fonctions de veille, mais deux fonctions différentes. Une, c'est la
veille du maintien de la cohérence dans l'examen des processus, donc
c'est entre organismes de mêmes fonctions, comment comportons-nous
ensemble et assurons-nous d'être harmonisés. Pour le faire, il faut qu'elles
aient le droit de se parler, parce qu'ils détiennent des renseignements qu'ils
obtiennent par des pouvoirs. Donc, ce n'est pas des choses qu'on peut véhiculer
comme on le veut, ça prend une autorisation. 68. Ça, c'est à 3.
À 5°, c'est la veille des contrats aux fins,
notamment, d'analyser l'évolution des marchés, les pratiques contractuelles
des organismes publics. Et ça, ça peut donner lieu à d'autres pouvoirs de
recommander, de faire des offres, etc. Mais, à ces fonctions-là d'effectuer une
veille, présentement, le «twerk», le hic, là, et là c'est à 31.7°, quand on va
à 31.7° de la Loi sur l'AMP, ce que ça dit, c'est : «7° dans le cadre de
la veille des contrats publics...» Et ça, c'est 5. Ça nous dit qu'est-ce
qu'elle peut faire, mais là, présentement, ce n'est pas le pouvoir d'exercer la
fonction qui est limité, c'est le champ
d'action de sa fonction qui est juste au contrat. Et là on l'a étendu aux
sous-contrats.
Donc, on n'est pas
venus toucher le pouvoir de la fonction, parce que le pouvoir est, quant à
nous, complet. C'est le champ d'action, la portée d'action qui était limitée
aux sous-contrats, sa juridiction, si vous voulez, ou sa portée d'action. Et là
on l'a fait à 3. À 3, on l'a dit qu'elle pouvait faire les sous-contrats, mais,
de base, dans la loi actuelle, elle a déjà la fonction de veiller, elle a déjà
le pouvoir suffisant équivalent à celui du BIG et suffisant pour l'exercer,
c'est juste la portée qui est limitée. Et on est venus à 3, parce que,
là, je peux le dire, on l'a déjà fait à 3, le faire. «I rest my case.»
M. Barrette :
On est donc prêts, s'il y a consentement, à revenir à l'élargissement de l'AMP,
non?
Mme
LeBel : Bien, ça demeure
pertinent comme question, mais, ça demeure, on va le faire dans un autre
temps.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M. Barrette :
Alors, je considère, M. le Président, la réponse très satisfaisante.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M. Barrette :
J'aurais encore deux, trois affaires que je pourrais gosser dessus, mais ce
n'est pas nécessaire.
Le
Président (M. Simard) :
Juste avant, laissez-moi vérifier, cher collègue, si le député de
Rosemont ou encore le député de Jonquière souhaitent, à ce stade-ci, intervenir dans
le débat. Très bien. M. le
député de La Pinière, veuillez poursuivre.
M. Barrette : O.K. Alors donc, ça me va pour cet élément-là. J'avais
dit que... Merci, d'ailleurs, à toute l'équipe, là, d'avoir résumé en
si peu de temps.
Mme LeBel :
Merci aussi à toute l'équipe d'avoir briefé la ministre correctement. On n'est
rien sans eux. Donc, je voulais le souligner.
• (12 h 40) •
M. Barrette : C'est ce que je voulais souligner aussi. Pas que
vous n'êtes rien, Mme la ministre, sans eux, mais...
Mme LeBel :
Bon, on est moins, disons qu'on est moins.
M. Barrette :
Mais, quand même, c'est un travail d'équipe. O.K. Maintenant, j'avais dit, dans
4, que j'avais deux éléments. Le deuxième élément demeure à 1°, à 2°, sur la question
du déclencheur. Je le réitère, là, on peut suspendre, là, si vous le voulez,
là, pour que je puisse aller sortir la citation de la Vérificatrice générale.
Ce n'est pas obligé, là, mais je ne suis pas seul, là. Je ne suis pas seul, là,
à trouver qu'il y a un enjeu là, là. Et là, dans les textes qui sont actuellement
écrits, même modifiés par 4, 5, 6, il y a encore l'enjeu du déclencheur. Pour
moi, c'est un enjeu qui est primordial.
Mme LeBel :
Est-ce que je peux me permettre?
M. Barrette :
Bien sûr.
Mme LeBel :
Tout à fait raison. La Vérificatrice générale a soulevé la question du
déclencheur. C'est à l'article 5 qu'il
y a une ambiguïté. Et je peux vous
dire qu'on pourra en discuter, parce
qu'il y a effectivement peut-être matière à précision,
à préciser la question du déclencheur. Vous avez tout à fait raison, mais ça ne
se retrouve pas à l'article 5 que vous avez devant vous parce que
l'article 5 que vous avez devant vous, c'est celui que la Vérificatrice
générale a... sur lequel elle a relevé l'ambiguïté, disons-le. Et le BIG aussi,
je pense, qui a relevé peut-être...
M. Barrette :
Tout le monde l'a relevé.
Mme LeBel :
Oui, effectivement, cette ambiguïté-là. Et je ne la nie pas, là. Je vous dis
que oui, mais je vous dis juste que ce n'est pas à 4, c'est à 5 que cette
notion de déclencheur là, elle va pouvoir être discutée.
M. Barrette :
Je vais laisser la chance au coureur, là. Je ne vous dis pas ça méchamment,
c'est juste que, si on ferme 4, il faut s'assurer... En fait, 4 traite du
déclencheur. À partir du moment où 4 traite de 1° et 2°, 21, paragraphe 1°, paragraphe 2°, qui, lui,
est... qui eux, c'est-à-dire, sont conditionnels à une plainte, il faut que ça
puisse avoir une espèce d'effet rétroactif d'un avis à l'autre, là...
d'un article à l'autre.
Mme LeBel :
Mais 5 traite également de 1° et 2° pour... Comme je vous disais...
M. Barrette :
Je sais. Je le sais.
Mme LeBel :
À 4, on est plus dans la demande de documents. Puis, à 5, on est vraiment plus
dans la mécanique, donc.
M. Barrette :
On s'entend, là, qu'il faut faire quelque chose.
Mme LeBel :
On s'entend que... Pour moi, je vous dis que c'est 5, mais qu'on... puis qu'il
faut en discuter, effectivement.
M. Barrette :
O.K. Je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M.
Simard) : D'autres interventions?
M. Barrette :
C'est très difficile, pour moi, dire ça, mais je suis obligé de le dire.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. D'autres interventions sur
l'article 4? Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. L'article 4 est donc adopté. Nous passons maintenant
à l'article 5. Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel :
Merci, M. le Président. Alors, l'article 5 du projet de loi n° 66 :
«En outre des
fonctions qui lui sont attribuées conformément aux paragraphes 1° et 2° du
premier alinéa de l'article 21 de la Loi sur l'Autorité des marchés
publics, l'Autorité des marchés publics a pour fonction d'examiner un processus
d'adjudication et d'attribution d'un contrat public ou l'exécution d'un tel
contrat lorsque l'organisme [...] concerné n'apparaît pas agir, à l'égard de ce
processus ou de ce contrat, en conformité avec le cadre normatif.
«Lorsque l'examen de
l'autorité porte sur un processus d'adjudication ou d'attribution en cours, les
articles 48 et 49 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics et le
deuxième alinéa de l'article 50 de cette loi s'appliquent, selon le cas,
avec les adaptations nécessaires.»
Pour fins de
commentaires, M. le Président, l'article 5 du projet de loi attribue à l'Autorité
des marchés publics la fonction d'examiner un processus
d'octroi d'un contrat public ou l'exécution d'un tel contrat lorsque
l'organisme public apparaît masquer ses obligations légales.
Cet article permet
aussi à l'autorité de suspendre temporairement un processus d'octroi en cours
afin de mener son examen en vertu de 48 de
la Loi sur l'Autorité des marchés
publics et de prendre sa décision en vertu de 49 de la Loi sur l'Autorité des
marchés publics. Il oblige également l'organisme public à reporter la date
limite de réception des soumissions lorsque la décision de l'autorité
entraîne une modification aux documents d'appel d'offres. Et ça, c'est prévu à
l'article 50, alinéa deux, toujours de la Loi sur l'Autorité des
marchés publics. Alors, ça complète mes commentaires, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Des commentaires? M. le député de La Pinière.
M.
Barrette : Bon, écoutez, j'avais pris une seule note, là, elle se lit
comme suit : Déclencheur. Elle se lit comme suit : Déclencheur, parce
que et 21.1°, 21.2°, 48 et 49 font référence à un déclencheur qui est une
plainte. Alors, moi, je suis ouvert à toutes
les suggestions, là, mais là j'ai quatre articles, là, qui sont dépendants
d'une plainte, puis c'est le coeur de l'affaire.
Mme LeBel :
Oui, puis, pour le remettre en lumière, vous avez tout à fait raison, puis même
je peux même donner l'extrait de ce que la VG a dit, parce que... pour qu'on
puisse remettre ça en lumière, là. Elle a dit : «Je me questionne donc sur
le sens à donner à l'article 5 du projet de loi, qui indique que
l'autorité pourra intervenir si l'organisme concerné n'apparaît pas agir en conformité
avec le cadre normatif.»
C'est la phrase qui
posait problème dans les consultations. Donc, elle dit : «Je considère
qu'il est essentiel de s'assurer que cette disposition n'est pas de nature à
limiter l'intervention de l'Autorité des marchés publics.» Alors, pour
s'assurer d'écarter toute ambiguïté, j'aurais un amendement à déposer. Je suis
prête à le faire, M. le Président, puis on pourra peut-être le regarder par la
suite.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à
12 h 46)
(Reprise à 12 h 54)
Le Président (M.
Simard) : Alors, merci. Nous reprenons maintenant nos travaux. Mme la
ministre, vous souhaitez peut-être nous faire la lecture de l'amendement dont
nous parlions juste à l'instant.
Mme
LeBel : Oui. Alors, juste
pour remettre en contexte rapidement, dans l'objectif
de répondre aux préoccupations qui concernent l'imprécision de
l'article 5, qui a été mentionnée par plusieurs groupes, je dépose un
amendement à l'article 5, que je vais vous lire.
Juste
avant de le lire, M. le Président, je dois dire qu'il y aura aussi un
amendement qui sera 5.1 pour venir insérer, après l'article 5, un autre
article, et les deux doivent se lire ensemble pour compléter l'exercice, mais
on doit les faire un à la fois. Donc, procédons par l'amendement à
l'article 5. Par contre, j'ai exhibé à mon collègue, à mes collègues, déjà
ce que 5.1 aura l'air pour leur permettre de les lire ensemble pour la
compréhension globale.
Donc, article 5
du projet de loi :
1° remplacer le
premier alinéa par les suivants :
«L'Autorité des
marchés publics peut faire enquête sur toute question relative à l'application
du présent chapitre, notamment sur le
processus d'adjudication ou d'attribution d'un contrat public ou sur
l'exécution d'un tel contrat.
«Pour ce faire,
l'autorité est investie des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés
en vertu de la Loi sur les commissions d'enquête, sauf du pouvoir d'ordonner
l'emprisonnement.» Bon, naturellement;
2° remplacer, dans le
deuxième alinéa, le mot «examen» par «l'enquête».
Cet amendement ramène
à l'article 5 du projet de loi le pouvoir d'enquête prévu à
l'article 9 du projet de loi. Mais l'article 9 a deux sections. La
première section est dans l'article 5 et l'autre section de
l'article 9, parce qu'il sera...
éventuellement on va proposer de l'abroger, si on y va comme on le pense, sera
dans 5.1. Donc, l'article 9 demeure existant, on en a ramené une partie à 5 avec la proposition d'amendement
et on ramène l'autre partie à 5.1. Donc, ça va limiter mes commentaires
pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Y aurait-il des commentaires? Enfin, il nous
reste quelques instants avant de suspendre nos travaux.
M. Barrette :
Oui, juste pour quelques instants, là, parce que je pense que c'est une bonne
chose que je puisse poser ma question maintenant pour être sûr d'avoir une
réponse, pas qu'elle ne serait pas précise, là, mais définitive au retour, à
15 heures. Quand je le lis, je ne vois aucune référence au déclencheur.
Mme LeBel :
On va raffiner la réponse, mais le pouvoir d'enquête, je vous le disais tantôt,
n'est pas limité. Quand on a une enquête, on peut parler à qui on veut, quand
on veut. C'était dans le pouvoir de vérification qu'on a un problème de
déclencheur. Mais là on avait... dans l'article 5 d'origine, on semblait
ramener l'obligation d'un déclencheur dans le pouvoir d'enquête, alors que ce
n'était pas l'objectif. Mais, par nature... Mais on pourra en rediscuter, parce
que je vais m'assurer de bien raffiner, mais, par nature, un pouvoir d'enquête
n'a pas besoin de ce déclencheur-là. L'autorité pourrait faire ce qu'elle veut
quand elle veut dans ce cadre-là. Mais je vous... peut-être qu'à la suspension
je pourrais me permettre de raffiner, là, plus la réponse.
M.
Barrette : Moi, ce que je... là, on est peut-être pour la dernière
minute de jeu dans cette période. Je souhaiterais,
là, même... je pense que la ministre nous dit que c'est implicite, ça, mais,
comme il y a eu... c'est-à-dire implicite qu'il n'y ait pas besoin de
déclencheur. Comme on reste avec des textes qui font référence à des... ils ne
sont pas abrogés, là, les textes de 21, là. Puis je comprends ce que ça dit,
là, je comprends très bien.
En fait, je la
regarde, je n'ai pas grand-chose à dire sur la modification qui est proposée,
c'est juste que l'objet du débat qui nous amène à ça, c'est l'existence, dans
des textes de loi, de déclencheurs. On pourrait-u arriver puis dire une phrase,
là, que je laisse le soin à l'équipe de la ministre de dessiner, arriver
puis dire, là : Dans le cadre de l'application de cette loi, l'Autorité
des marchés publics peut, sans aucun... je ne sais pas quel mot utiliser, là. «Déclencheur», c'est un mot qu'on n'utilise pas ça
en droit, là. Qu'on mette une formule précise qui dit ça, ce n'est pas
bien, bien compliqué.
Mme
LeBel : Ce que vous appelez «déclencheur», finalement, c'est une
condition préalable à l'exercice d'un pouvoir.
M. Barrette :
Oui, sans condition préalable, notamment une plainte.
Mme LeBel :
Oui. Il y a, dans l'AMP actuelle, effectivement des conditions préalables,
parce que c'est un pouvoir de vérification, de vérification. Mais je comprends
votre question. On va peut-être prendre le bénéfice de l'ajournement ou de la...
pas de l'ajournement, mais de la pause jusqu'à 15 heures pour pouvoir
regarder si on peut répondre à votre préoccupation.
M. Barrette :
Ce qui serait très satisfaisant pour les observateurs et nous.
Mme LeBel :
On va examiner ça.
M. Barrette :
Et donc, et vous.
Mme LeBel :
On va faire la vérification.
M. Barrette :
N'est-ce pas merveilleux?
Le Président (M.
Simard) : Mme la ministre, vous avez brisé mon punch parce que je
voulais dire aux gens qu'on était de retour à 15 heures.
Mme
LeBel : Ah! bien, je m'excuse. Je ne savais pas, je l'ai deviné.
M. Barrette :
...
Le Président (M.
Simard) : Ah! bien, on est de retour à 15 heures, d'abord. À plus
tard.
(Suspension de la séance à
12 h 59)
(Reprise à 15 h 14)
Le Président
(M. Simard) : O.K. On reprend ça. Chers collègues, à l'ordre,
s'il vous plaît! Je constate que nous avons quorum. Nous sommes en mesure de
reprendre nos travaux.
Lors de la suspension,
ce midi, nous en étions rendus à l'étude de l'article 5. La ministre et présidente
du Conseil du trésor nous avait alors déposé un amendement
dont elle nous avait fait lecture. Alors, Mme la ministre, à vous la parole.
Mme LeBel :
Oui. Merci, M. le Président. Effectivement j'ai fait la lecture de l'amendement.
On a eu l'occasion d'avoir quelques petits échanges avec mon collègue sur ce
qu'il nomme l'élément déclencheur, donc, qui sont les conditions préalables à
l'exercice du pouvoir d'enquête. Naturellement, moi, je tentais de le rassurer
en lui disant que, de par sa nature, un pouvoir d'enquête est autoportant, il
peut s'autodéclencher, mais je comprends tout à fait ses considérations.
Et c'étaient, d'ailleurs,
les considérations qui ont motivé le dépôt du premier amendement à l'article 5,
qui étaient soulevées par, entre autres, la Vérificatrice générale où elle
lisait, dans l'article 5 d'origine... dans les mots «lorsque l'organisme
public concerné n'apparaît pas agir», donc, elle y voyait un élément
déclencheur qui ne devrait pas y apparaître. D'où le premier amendement proposé
à l'article 5, quelques commentaires.
Alors,
je vais vous demander de suspendre, parce
qu'on pourrait peut-être
proposer de modifier et de peut-être
retirer l'amendement précédent et d'en
ajouter un autre, mais je pense qu'on peut répondre à la préoccupation que mon collègue a soulevée,
de La Pinière, et ça devrait être très rapide, là, c'est quelques mots,
là.
Le Président (M.
Simard) : Très bien, madame. Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à
15 h 15)
(Reprise à 15 h 22)
Le Président (M.
Simard) : Alors, chers collègues, à ce stade-ci, un consensus émerge à
l'effet, semble-t-il, de retirer l'amendement actuellement à l'étude afin d'en redéposer un autre qui serait
plus pertinent dans la foulée des échanges dont nous avons été les
témoins. Y aurait-il consentement pour procéder de cette manière?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Simard) : Consentement. Alors, l'article est retiré, et le nouvel article
à l'étude est actuellement sur
Greffier. Mme la ministre.
Mme LeBel :
Donc, l'amendement pour l'article n° 5, l'article de
base, le nouvel amendement se lit comme suit. À l'article 5 du projet de
loi :
1° remplacer le
premier alinéa par les suivants :
«L'Autorité
des marchés publics peut, de sa propre initiative, faire enquête sur toute
question relative à l'application du présent chapitre, notamment sur le
processus d'adjudication ou d'attribution d'un contrat public ou de l'exécution
d'un tel contrat.
«Pour ce faire,
l'autorité est investie des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés
en vertu de la Loi sur les commissions
d'enquête (chapitre C-37), sauf du pouvoir d'ordonner l'emprisonnement.» Et le n° 2 reste le même :
2° remplacer, dans le
deuxième alinéa, le mot «l'examen» par «l'enquête».
Donc, à toutes fins
pratiques, par rapport à l'amendement précédent, nous avons ajouté les mots «de
sa propre initiative» pour nous assurer de l'absence d'une condition préalable
à exercer son pouvoir d'enquête et ainsi répondre à la fois aux préoccupations
de la Vérificatrice générale et celles de mon collègue de La Pinière.
Le Président (M.
Simard) : M. le député, un commentaire?
M. Barrette :
Je suis heureux et je remercie la ministre d'avoir donné suite à nos demandes.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Robert-Baldwin.
M.
Leitão : Ça va, M. le Président. Merci.
Le
Président (M. Simard) : Ça va? MM. les députés de Rosemont ou de Jonquière?
Très bien, nous sommes prêts à procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M.
Simard) : Abstention. Cet amendement est donc accepté. Et nous
revenons à l'étude de l'article 5 tel qu'amendé. Mme la ministre, y
aurait-il d'autres commentaires?
Mme LeBel :
Non. Pour ma part, ça faisait le tour, compte tenu des commentaires qui ont eu
lieu sur l'amendement lui-même, qui était quand même, en substance, l'article 5.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Ça me va, là. J'avais une autre... Ah! bien, je veux juste m'assurer d'une
chose, là. Ça vient à voir, tout ça, là, pour ce qui est des... Quand on va là,
ça aura préséance sur la conditionnalité de 48, là?
Mme LeBel :
Oui, parce que... Oui, oui, oui.
M. Barrette :
O.K. L'article 48.
Mme LeBel :
Bien, les articles 48 et 49 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics,
là?
M. Barrette :
C'est ça.
Mme LeBel :
Oui.
M.
Barrette : Ça aura préséance là-dessus. C'est correct, ça va. Alors,
je n'ai pas d'autre commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Nous allons donc procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire : M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et M. Simard
(Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 5, tel qu'amendé, est donc adopté. Mme la ministre, l'article 6.
Mme LeBel : Oui. Avant de lire l'article 6,
j'aurais la proposition à faire sur l'article 5.1, qui vient... on avait un
peu abordé la question en parlant de l'article 5, qui vient compléter
l'oeuvre sur les remarques de la Vérificatrice générale et celles de mon collègue
pour nous permettre de compléter l'article 9, qui nous a servi, là, dans le précédent.
Donc, article 5.1. Insérer, après
l'article 5 du projet de loi, le suivant :
«5.1. L'autorité peut, par écrit, confier à une
personne qui n'est pas membre de son personnel et qui remplit les conditions prévues aux paragraphes 1° et 2°
de l'article 6 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics le mandat de
conduire une enquête visée à
l'article 5 de la présente loi. Cette personne est alors investie des
pouvoirs et de l'immunité prévus au deuxième alinéa de cet article.»
Cet amendement déplace donc le troisième alinéa
de l'article 9 du projet de loi après l'article 5. Vous vous
rappellerez qu'une partie de l'article 9 a été maintenant incluse dans l'article 5
qu'on vient d'adopter.
Donc, il s'agit
d'une modification de concordance, avec l'amendement de l'article 5 du projet
de loi vu précédemment, pour permettre de ne pas échapper,
là, la suite de l'article 9, qui a été, à toutes fins pratiques,
ramenée dans 5. C'est pas mal ça.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Des commentaires?
M. Barrette : Oui, juste, M. le
Président, je n'avais pas lu tantôt en détail 5.1 parce qu'il n'arrivait pas...
mais ça, ce n'est pas de la faute à personne, là. Là, je comprends qu'il y a un
déplacement, mais il y a quand même un changement, là. Le 9 initial, là, puis
peut-être que je fais... c'est peut-être moi, là, qui...
Mme LeBel : Oui, les changements,
c'est des changements de concordance parce que l'article 9 d'origine ne référait pas à l'article 5. Maintenant,
comme il est rendu à l'article 5, il faut que la suite de l'article 9
réfère à l'article 5. Donc, on change, on ajoute «visé à l'article 5
de la présente loi», là, pour que la suite se lise bien, là. C'est une question
de structure, compte tenu de l'endroit où il était placé dans le projet de loi.
M. Barrette : Oui, je pense
comprendre, là.
Mme LeBel : Oui, absolument.
Voulez-vous qu'on...
M. Barrette : Ça va me prendre deux
secondes, là. Non, ça, c'est le nouveau, là, c'est par le nouveau. Le nouveau,
c'est : «L'autorité peut, par écrit, confier...» C'est ça, hein?
Mme LeBel : Oui.
M. Barrette : Ah! c'est l'article 6,
ça. O.K. c'est correct, des marchés publics. O.K. c'est correct. C'est bon. Et
là qu'est qui va rester à 9?
Mme LeBel : Il ne restera plus rien,
éventuellement. Le 9 qui est là, auquel on n'est pas encore arrivé, je pense
que je ne vous donne pas un grand scoop que j'aurai probablement un amendement
pour le retirer, mais je ne veux pas m'avancer.
Le Président (M. Simard) : Très bien.
D'autres commentaires? Oui, M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui, je veux juste que la ministre nous explique un petit
peu plus c'est qui «une personne qui n'est pas membre de son personnel». Est-ce
qu'elle peut nous détailler ça peut être qui, ça peut être quoi, comment
ça va se faire?
Mme LeBel : Oui, qui pourrait être
un cas de figure d'une telle personne?
M. Gaudreault : Oui.
Mme
LeBel : Oui. Peut-être juste me donner quelques secondes, suspendre,
je vais juste faire... J'ai quelques idées en tête, mais je veux
m'assurer de dire les bonnes choses. Donc...
Le Président (M. Simard) :
Volontiers, Mme la ministre.
Mme LeBel : Merci.
Le Président (M. Simard) : Nous
allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 30)
(Reprise à 15 h 31)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, avant de céder la parole à la ministre, vous savez que je n'en
finis plus d'avoir pour vous de bonnes nouvelles, et j'aimerais vous en
partager une supplémentaire.
Mémoire déposé
J'aimerais vous annoncer que nous déposons officiellement
le mémoire présenté par la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent,
que nous avons reçu récemment sous forme, donc, de lettre. Alors, voilà. Mme la
ministre.
Mme LeBel : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, pour répondre à la question de mon collègue, voici. Bon, la
condition, ce que ça dit, donc, vous l'avez compris, là, mais je le dis pour
pouvoir être plus cohérente pour les gens qui
nous écoutent, l'article 5.1 vient dire que l'autorité, donc, peut
déléguer, peut mandater quelqu'un pour faire certains de ses pouvoirs. Cette personne-là,
donc, n'est pas membre de son personnel, justement, parce qu'on délègue
quelqu'un à l'extérieur de l'organisation.
Elle doit remplir les conditions prévues aux paragraphes 1° et 2° de
l'article 6 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics. Ça veut dire d'être
de bonnes moeurs puis de ne pas avoir été reconnu coupable d'un crime ou
quoi que ce soit.
Pratico-pratique,
ça va être des enquêteurs à la retraite, des gens qui ont des expériences en
matière de vérification. Ça peut être des ententes qu'on a avec la RBQ,
entre autres, pour avoir certains de leurs membres pour venir faire des enquêtes, pour... des vérifications, là,
exercer les pouvoirs de l'Autorité des marchés publics. Dans les faits, ça
pourrait, si on est très stricts, ça pourrait être vous et moi, mais...
parce que je présume que nous sommes tous les deux de bonnes moeurs, j'espère,
mais, dans la réalité quotidienne, ce sont souvent des gens qui ont de
l'expérience. Ça peut être un policier à la retraite, ça peut être un enquêteur
ou un vérificateur dans d'autres genres de services, qui est à la retraite. Et
on va... c'est une espèce d'ad hoc, là, on va les engager pour faire un mandat
particulier, mais ils doivent remplir...
dans les faits, ils doivent remplir les deux premières... pas les deux
premières, mais les conditions mentionnées à l'article 6 de la Loi
sur l'Autorité des marchés publics.
M.
Gaudreault : C'est bien.
Mme LeBel :
Je regarde par là pour les gens qui nous écoutent, mais mon collègue est dans
le fond.
M.
Gaudreault : Parfait. Merci.
Mme LeBel :
Merci.
Le Président (M.
Simard) : D'autres commentaires? M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Ça, je présume que ce n'est pas un aveu du fait qu'on manque de personnel
parfois pour faire le travail dans les...
Mme LeBel :
Non.
M. Marissal :
Est-ce que c'est quelque chose qui est fréquent, ça, ou c'est spécifique? Parce
que, là, vous l'annoncez à 5.1. C'est-u quelque chose qu'on retrouve ailleurs?
Mme
LeBel : Oui, le BEI a ce
genre de... peut-être pas d'article particulier
comme celui-là, mais de possibilité d'étendre son personnel pour...
Parce qu'il faut penser à deux choses. Il y a le «day-to-day» puis il peut y
avoir des mandats spécifiques sporadiques,
qui fait qu'on a besoin d'avoir plus de monde, mais que ce n'est pas nécessairement
pour tout le temps. Donc, c'est, je dirais... je n'oserais dire standard, mais
ce n'est pas... on n'a pas inventé quelque chose dans ce type de mesure là.
Mme LeBel :
Puis elle est dans la loi d'origine, là, je dois vous le dire, dans la loi d'origine.
M.
Marissal : Bien oui, ça, ça répond en grande partie à ma question, que
c'est dans la loi d'origine, effectivement. De votre expérience, est-ce
qu'ils ont régulièrement recours?
Mme LeBel :
À l'AMP, je ne sais pas, ils ont deux ans d'expérience. Dans d'autres types
d'organisations, c'est déjà arrivé. Je pense que... je ne sais pas si l'UPAC
avait cette possibilité-là en vérification, je ne veux pas m'avancer, là, mais ça arrive dans ce genre
d'organisation là. Mais l'AMP comme telle, je ne le sais pas, là, si elle y a
eu recours dans ses deux années d'existence. Je ne peux pas vous
répondre à ça.
M. Marissal :
O.K. merci.
Mme LeBel :
Je n'ai pas l'information.
Le
Président (M. Simard) : Y aurait-il d'autres interventions? Sans quoi
nous allons procéder à la mise aux voix sur l'amendement 5.1. Mme
la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire : Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire :
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et
M. Simard (Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) : Abstention. L'amendement 5.1 est donc
adopté. Nous passons à l'article 6. Mme la présidente du Conseil du
trésor.
Mme LeBel : Merci. Article 6 :
«L'Autorité des marchés publics peut, au terme
d'un examen mené conformément au premier alinéa de l'article 5 de la
présente loi ou d'une vérification menée conformément aux paragraphes 1° ou 2°
du premier alinéa de l'article 21 de la Loi sur l'Autorité des marchés
publics :
«1° ordonner à un organisme public d'apporter
des mesures correctrices, de réaliser des suivis adéquats ou de mettre en place toute autre mesure telles des
mesures de surveillance ou d'accompagnement visant à s'assurer que l'exécution
d'un contrat [...] est conforme aux exigences des documents d'appel d'offres ou
des autres documents contractuels et requérir d'être informée par écrit, dans
le délai indiqué, des mesures prises par l'organisme public pour donner suite à
une telle décision;
«2° suspendre, pour la durée qu'elle fixe,
l'exécution d'un contrat ou résilier un tel contrat si elle est d'avis que la
gravité des manquements constatés justifie la suspension ou la résiliation.
«En outre, l'autorité peut rendre l'ordonnance
prévue au paragraphe 1° du premier alinéa au terme d'une enquête menée
conformément au premier alinéa de l'article 26 de la Loi sur l'Autorité
des marchés publics.
«L'autorité publie une décision rendue en vertu
des premier et deuxième alinéas sur son site Internet.
«L'article 30 de la Loi sur l'Autorité des
marchés publics et le deuxième alinéa de l'article 25.0.1 de la Loi sur les contrats des organismes publics
s'appliquent à une [question] rendue en vertu du paragraphe 2° du premier
alinéa, avec les adaptations nécessaires.
«Malgré les
premier et deuxième alinéas, lorsque l'examen, la vérification ou l'enquête
concerne un organisme municipal, la décision de l'autorité prend la
forme d'une recommandation au conseil de l'organisme.
«Au terme d'un examen mené conformément au
premier alinéa de l'article 5 de la présente loi, l'autorité peut, en
outre des pouvoirs prévus au premier alinéa, exercer les pouvoirs visés aux
articles 29 et 31 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics, aux
conditions qui y sont prévues. Lorsque l'autorité émet une recommandation, elle
peut exercer le pouvoir prévu à l'article 35 de cette loi.»
Commentaire. L'article 6 du projet de loi
prévoit deux nouvelles ordonnances que peut rendre l'Autorité des marchés publics au terme d'un examen sur un
processus d'octroi d'un contrat public ou sur l'exécution d'un tel contrat.
Il permet à l'autorité d'enjoindre un organisme
public à respecter ses obligations relatives à l'exécution d'un contrat et de
s'enquérir auprès de cet organisme des mesures qu'il prend pour y donner suite.
Il
lui permet également de suspendre l'exécution d'un contrat public ou résilier
un tel contrat lorsqu'elle est d'avis que la gravité des manquements le
justifie.
Cette suspension et
cette résiliation peuvent, en vertu du deuxième alinéa de l'article 6 du
projet de loi, être décidées à la suite
d'une enquête pour s'assurer que la gestion contractuelle d'un organisme public
s'effectue conformément au cadre normatif auquel cet organisme est
assujetti.
Une décision rendue à
l'égard d'un organisme municipal prend la forme d'une recommandation au conseil
de l'organisme par concordance avec la Loi sur l'Autorité des marchés publics.
Cet article prévoit
en outre que l'autorité doit publier sur son site Internet une décision rendue
conformément aux premier et deuxième alinéas.
L'article 6 du
projet de loi prévoit, par le renvoi à l'article 30 de la Loi sur
l'Autorité des marchés publics, qu'une décision de suspendre l'exécution d'un
contrat ou de le résilier doit être motivée et transmise sans délai aux
dirigeants de l'organisme public et aux contractants visés.
Il
permet également au Conseil du trésor, pour un motif d'intérêt public,
d'autoriser la poursuite de l'exécution d'un contrat public malgré le fait que ce contrat soit visé par une
telle décision et lui permet d'assortir cette permission de
conditions — renvoi
à l'article 25.0.1 de la Loi sur les contrats des organismes publics.
Enfin, cet article
permet à l'autorité de rendre les ordonnances et d'émettre les recommandations
prévues à la Loi sur l'Autorité des marchés publics au terme d'un examen sur un
processus d'octroi de contrat public ou sur l'exécution
d'un tel contrat mené conformément au premier alinéa de l'article 5 du
projet de loi, aux conditions qui y sont prévues. Il permet également à l'autorité de requérir d'être informée
des mesures prises par un organisme public pour donner suite à ses
recommandations — renvoi
à l'article 35 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics.
• (15 h 40) •
Le
Président (M. Simard) : Merci beaucoup. Alors, y aurait-il des
commentaires? M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Juste un instant, M. le Président... comprendre. En fait, il n'y a rien qui va
vous permettre de faire comprendre, mais ce n'est pas grave. Je vais vous
avouer que la chose qui m'interpelle le plus, elle est dans les commentaires et
non dans le projet de loi, mais, comme j'avais dit qu'on y allait alinéa par
alinéa et paragraphe par paragraphe, je ne sais pas trop comment l'aborder.
Le
Président (M. Simard) : Bien, un dans l'autre, on aurait, en théorie,
160 minutes de discussion par député pour cet article.
M. Barrette :
Alors, vous me permettez de faire... pas une digression, là, mais...
Le
Président (M. Simard) : Je suis persuadé que, dans le temps qui vous
est imparti, vous trouverez le temps de faire les digressions
nécessaires.
M. Barrette :
C'est possible. Ce qui m'achale... Il y a un certain nombre de choses, là, qui
m'interpellent. La chose... je vais commencer par celle qui m'interpelle le
plus, comme ça, ça va être déjà ça. Dans les commentaires, O.K., il y a, à la deuxième page, là, au troisième
alinéa des commentaires : «Il permet également au Conseil du trésor,
pour un motif d'intérêt public, d'autoriser
la poursuite de l'exécution d'un contrat public malgré le fait que [le] contrat
soit visé par une telle décision...» On parle de la décision de suspendre les
travaux, n'est-ce pas? Je suis dans les commentaires.
Mme LeBel :
Oui, oui. Non, mais je veux juste relire le haut pour voir, mais...
M. Barrette :
Non, non, je comprends. Je comprends, là.
Mme LeBel :
Oui, effectivement.
Le Président (M.
Simard) : On pourrait peut-être suspendre temporairement.
Mme LeBel :
Oui, peut-être suspendre, parce que je veux voir par rapport à l'article, là.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Suspendons quelques moments.
Mme LeBel :
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Bienvenue.
(Suspension de la séance à
15 h 42)
(Reprise à 15 h 50)
Le
Président (M. Simard) :
Bien, chers collègues, nous en sommes rendus à l'étude de l'article 6.
Mme la ministre.
Mme
LeBel : Oui, mais j'avais fait la lecture. Je pense que c'est à mon collègue
de faire peut-être quelques commentaires.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M.
Barrette : Alors, j'avais
dit, M. le Président, juste avant que vous suspendiez, que... j'étais
allé directement à l'élément de l'article 6 qui m'interpellait le
plus. Je l'ai lu, je ne le relirai pas, ce n'est pas nécessaire, mais je vais
l'expliquer, pourquoi ça me titille. Parce que l'article 6, c'est un article
qui est majeur au sens où ça donne le pouvoir le
plus fort du projet de loi, qui n'est pas celui de l'enquête. C'est un
pouvoir très fort, mais la conséquence est encore plus forte, là. Un arrêt de
travaux, ce n'est pas banal. Mais là on a un article qui donne un grand
pouvoir, mais, en même temps, on
donne la possibilité d'une porte de sortie, qui est, pour des motifs d'intérêt
public, de passer par-dessus la décision de l'AMP et donc de laisser
aller les travaux. Et ça, ça m'interpelle. Puis la condition est si c'est un
motif d'intérêt public.
Je comprendrais s'il
y avait en enjeu de sécurité, genre, on est en train de construire un viaduc,
puis il est mal construit, puis, mettons, il va tomber. Je caricature, là. Ça,
je comprendrais, mais, dans des projets de loi précédents, moi, je me souviens,
M. le Président, et vous étiez là, de cette législature-ci, un des premiers projets
de loi qu'on a eu à traiter, c'est le n° 17, et
rappelez-vous le nombre de fois où on a demandé ou j'ai demandé de définir ce
qu'était un projet d'intérêt public. L'intérêt public, c'était l'intérêt du gouvernement.
Il n'y en avait pas, de définition.
Alors, ici, on est
dans un contexte très particulier. On a une loi qui est, dans les faits, une
loi spéciale que le gouvernement... Sans aucun doute — et ça ne sera pas une critique de ma part, là, je
pourrais le faire en critique, mais je ne le ferai pas — le gouvernement
juge que c'est d'intérêt public, l'intérêt étant la relance économique du Québec.
Alors, si on a une loi spéciale sur la base
de l'intérêt public qui est la relance économique, il est
très possible que, pour la même
raison, si l'AMP arrête un projet sur la base de a, b, c, d, autre que
sécurité, bien, que le gouvernement aille plus loin et passe par-dessus.
On est dans un
contexte de loi spéciale, là, alors moi, je vois, là, qu'il y a un danger. Et
c'est sûr qu'au bout de la ligne le paragraphe qui y fait référence, qui est le
quatrième alinéa, je vais souhaiter qu'il soit très sévèrement remanié ou
retiré, mais je comprends de la ministre qu'elle souhaite y réfléchir.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il d'autres commentaires? M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui, bien, j'abonde dans le même sens, parce qu'entre ce qui est écrit... Je
comprends que les commentaires aident à comprendre les articles de loi qui sont
parfois... et les alinéas qui sont parfois sibyllins, même cryptiques, parfois, mais là il y a quand même
un monde entre les deux, là, entre ce qui est explicite dans le commentaire puis ce qu'on lit dans l'alinéa. En
tout cas, moi, à la lecture, comme
ça, là, je n'avais pas compris que c'est
ça que ça faisait.
Puis je ne débats
pas, même à ce moment-ci, du mérite de donner au gouvernement cette possibilité-là,
là. Je pourrais imaginer des cas où l'intérêt public, ce serait la sécurité, par
exemple, puis là auquel cas, bien, il faudrait... Mais il y a quand
même un gouffre, là, entre la
rédaction de l'article 6, quatrième alinéa, et ce qu'on apprend
après dans les notes explicatives.
Par ailleurs, il y a
d'autres trucs, là, dans les notes explicatives : «Une décision rendue à
l'égard d'un organisme municipal prend la forme d'une recommandation au conseil
de l'organisme...» L'organisme municipal, j'imagine.
Est-ce que ça veut dire qu'à ce moment-là ce n'est pas public, alors que, dans
les premiers cas, c'est public, les
décisions doivent être rendues publiques? Je crois même qu'on précise, oui, on
précise le véhicule, donc le site Internet. Ça, c'est une question. Je ne sais pas si on entend par là qu'on fait juste rendre l'avis ou
la recommandation à l'organisme municipal puis que ça en reste là. C'est
la question que j'ai pour ceci.
Ensuite : «Il
permet également à l'autorité — je suis à la toute fin des commentaires,
là — de
requérir d'être informée des mesures prises par un organisme public pour donner
suite à ses recommandations.» Est-ce qu'il y a des délais prévus à ça pour
donner suite aux recommandations? Je présume que oui, là, mais, puisqu'on est
dans un gros morceau, là, l'article 6, je comprends que la ministre... je
crois comprendre d'ici que la ministre voudrait le mettre sur la glace
momentanément, question d'aller ailleurs, mais je vais quand même en profiter
pour poser les quelques questions que j'avais là-dessus.
Par ailleurs, je
présume que, si... dans un cas où l'autorité décrète la fin des travaux, donc,
je présume que ça veut dire aussi l'exclusion du maître d'oeuvre fautif ou
est-ce qu'on continue? Si le gouvernement décide que, par intérêt public, il
faut continuer, est-ce qu'on continue avec le même monde? Je n'ai pas la
réponse à ça non plus. Je vais arrêter là pour tout de suite, M. le Président.
Attendez un instant, il y avait aussi ici... Non, c'est bon pour le moment.
Merci.
Le Président
(M. Simard) : Merci à vous, cher collègue. M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Je partage les préoccupations puis les questions soulevées par mes
collègues de l'opposition officielle et de la deuxième opposition. Moi, je
voudrais insister un petit peu plus sur... un, deux, trois, quatre, cinq,
sixième alinéa, sur la question des recommandations au conseil municipal plutôt
que l'ordonnance. Pour moi, il y a vraiment
là un déséquilibre, il y a vraiment là deux types d'interventions, parce qu'en
vertu du deuxième alinéa l'Autorité des marchés publics ordonne à un
organisme public d'apporter des mesures correctrices, mais, dans le sixième
alinéa, ce sont des recommandations au lieu des ordonnances à la municipalité.
Alors, on est dans un projet de loi spécial, je pense que ça vaut le coup qu'on
se donne tous les pouvoirs pour limiter les problèmes.
Et je voudrais également,
à cet égard, soulever quand même ce qu'on avait entendu en auditions par la
Vérificatrice générale du Québec, qui soulevait justement cette question-là.
Elle disait : «Concernant les contrats dans le domaine municipal, je
comprends que l'Autorité des marchés publics aura un pouvoir de recommandation
auprès du conseil municipal lorsque les contrats relèveront de la municipalité.
Or, ce pouvoir de recommandation diffère
grandement du pouvoir que l'autorité peut exercer sur tout autre organisme
public.» Donc, elle était préoccupée, la Vérificatrice générale, de la
même manière que je le suis cet après-midi.
Et même le comité de suivi des recommandations
de la commission Charbonneau le disait aussi. Je vous cite leur mémoire :
«Nous suggérons de renforcer les pouvoirs de l'AMP dans ce domaine en lui
octroyant un pouvoir d'ordonnance lors de ces interventions portant sur le
domaine municipal.» Alors, c'est quand même assez clair. Aussi, l'AMP devrait
pouvoir siéger comme membre observateur au C.A. du Bureau des soumissions
déposées. Bon, ça, c'est une autre affaire. Alors, voilà, M. le Président, moi,
je suis... j'aimerais ça entendre la ministre là-dessus.
Le Président (M. Simard) :
Volontiers. Mme la ministre.
Mme LeBel : Merci, M. le Président.
Donc, plusieurs choses. Je vais vous... On a pris en note, là, tous les commentaires, je peux peut-être... Avant, oui, bien, je vais y aller, d'entrée de
jeu, je vais probablement vous demander de suspendre, la permission de
tout le monde de suspendre l'article 6 pour pouvoir faire plusieurs
vérifications qui sont importantes, surtout suite aux commentaires qui ont été
soulevés par mon collègue le député de La Pinière. Je comprends tout à fait les
préoccupations. Je veux simplement m'assurer du mécanisme et de peut-être
répondre à ces préoccupations-là. Donc, je vais vous demander, pour cet
aspect-là, de suspendre l'article 6.
Par contre,
il y a plusieurs autres enjeux qui ont été soulevés. Entre autres, je peux peut-être
répondre immédiatement à la
préoccupation de mon collègue le député
de... Rosemont, c'est ça? Ah! je
l'ai eu du premier coup. Si vous vous êtes senti interpellé, c'est parce
que j'avais la bonne... alors, mon collègue le député de Rosemont sur la
publication, les décisions de l'AMP. Ne serait-ce qu'en vertu de l'article 29
de la Loi sur l'Autorité des marchés publics ses décisions sont toutes
publiques. Donc, que ce soit celle-là ou une autre, elles sont publiques. Donc,
dans ce sens-là, je peux vous rassurer sur cet aspect-là.
• (16 heures) •
Pour ce qui
est de l'enjeu soulevé par mon collègue le député
de... Jonquière — mon
Dieu! Ça va bien, aujourd'hui, c'est rare pour moi — effectivement,
vous avez raison, la Vérificatrice générale a soulevé cet aspect-là, d'autres personnes, le comité de suivi de la commission
Charbonneau. C'est un des aspects présentement qui est, je dirais, un enjeu
délicat pour l'AMP, qui est l'enjeu du monde municipal et de l'autonomie
municipale. J'ai eu l'occasion de l'aborder sur les premiers articles où on
discutait de la possibilité de rendre tout de suite les pouvoirs de l'AMP
permanents.
Une des grandes réflexions et un des enjeux,
c'est justement cette réflexion-là de pouvoir avoir une autorité
gouvernementale provinciale — parce que c'est ça que l'AMP est — pouvoir
dicter à un conseil municipal ce qu'il doit
faire. Là, vous comprenez l'enjeu, c'est un enjeu d'autonomie municipale. C'est
pour ça que les BIG, certains BIG, existent et c'est pour ça que, dans
la Loi sur l'Autorité des marchés publics, il y a l'espace nécessaire pour que
les villes se créent des BIG. Je sais bien, je vais penser à plusieurs petites
villes de mon comté, que ces municipalités-là n'ont
pas les reins pour se créer elles-mêmes des BIG, mais il y a peut-être des
façons de le voir en termes de MRC ou, bon, de regroupements. Je ne dis pas que... C'est plus facile à dire qu'à faire,
effectivement, mais la philosophie derrière ça est celle-là. Et c'est probablement celle qui a guidé en 2018,
lorsqu'on a mis la loi en place, le fait de ne pas permettre étendre ces
pouvoirs-là.
C'est une
réflexion qui est importante puis, je le dis, qui est sérieuse. Moi, j'y crois,
à cette recommandation-là du Vérificateur général, personnellement, ne
serait-ce que par mon passage à la commission Charbonneau. Je ne ferai pas
semblant que je ne pense pas que ce n'est pas une bonne idée. D'un autre côté,
je comprends très bien les impératifs
d'autonomie municipale et les enjeux qu'il y a pour un organisme provincial à
dicter, c'est des élus, hein, les conseils
municipaux, je ne vous apprends absolument rien, là, à dicter à un autre, à un
organe élu, un organisme indépendant qui a sa propre autonomie, ses
règles.
Donc, je vous le mets sur la table. Je vais vous
demander de suspendre, mais il est là, le noeud par rapport à cette chose-là. Et c'est pour ça que tant dans la
Loi sur l'Autorité des marchés publics, à l'article 29, à la fin, quand on
dit : «Malgré le premier alinéa, lorsque la vérification ou l'enquête
concerne un organisme municipal, toute décision de l'autorité prend la
forme d'une recommandation au conseil [municipal]»... et on a fait la même
chose ici. Dans les faits, les quelques
contrats municipaux qui pourraient potentiellement faire l'objet d'une telle
ordonnance sont les fameux contrats
connexes, là, tels qu'on les a décrits dans les articles 1 et 2. Ils sont
peu nombreux, ils sont quand même restreints. La recommandation sera
publique, la pression sera donc sur le conseil municipal de se conformer.
Mais on pourra en rediscuter. Pour ça, pour moi,
c'est juste une question de vous expliquer ce qu'il y a derrière ça et que je comprends très bien l'enjeu, mais je fais face à
cet autre enjeu là de l'autonomie municipale. Et, comme ce n'était pas l'objet
du projet de loi n° 66, je pense qu'avant de pouvoir songer sérieusement à
potentiellement... puis je le dis avec beaucoup de respect pour les
autorités municipales, parce qu'il va falloir que cette conversation-là ait
lieu avec elles, ces autorités, je pense qu'il faut au moins se donner
l'opportunité d'y réfléchir.
Donc, je vais clore mes commentaires là-dessus
et je vais vous demander, sur ce, M. le Président, avec le consentement de tout
le monde, de suspendre l'article 6, pour toutes ces raisons et toutes ces
réponses que je dois aller chercher à différents niveaux, et peut-être de
passer à l'article 7 pour la suite de nos travaux d'aujourd'hui.
Le Président (M. Simard) : Très bien.
Y a-t-il consentement?
M.
Barrette : J'aurais aimé faire un dernier commentaire avant.
Le Président (M.
Simard) : Je vous en prie, cher collègue.
M. Barrette :
À moins que mon collègue de Jonquière ait un autre commentaire à faire?
Le Président (M.
Simard) : Je ne crois pas.
M.
Gaudreault : ...
M. Barrette :
Je vais quand même me permettre de renchérir sur l'argument du collègue de
Jonquière, là, avec lequel je suis d'accord. Et je vais renchérir en disant à
la ministre, présidente du Conseil du trésor, qu'au moment où on se parle il y
a un autre projet de loi, le 67, qui est en étude détaillée, dans lequel le
gouvernement, pour le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation,
s'octroie maintenant des droits pour changer certaines orientations
municipales.
Ça fait qu'il n'y en
a pas, de gêne, là, du côté du 67, là. Je prends l'exemple banal, là, des
Airbnb, là, c'est municipal, ça, mais, non, là, avec 67, ça va être le
gouvernement. Ça fait qu'on le fait, hein, quand ça fait notre affaire. Alors,
je dis simplement que la gêne, dont je salue l'intention de la ministre parce
que je suis d'accord avec elle, bien, dans d'autres ministères, ça a l'air
qu'on ne l'a pas, mais je dis ça comme ça.
Ceci dit, M. le Président,
là, on a fait plusieurs commentaires. J'en aurais un autre à faire, je vais le
réserver pour quand on reviendra de la suspension. Parce que, là, on va faire
un débat au complet, là, puis ce n'est pas ça que la ministre, je pense,
souhaite, mais j'aurai d'autres commentaires à faire sur 6 à d'autres articles.
Le Président (M.
Simard) : Mme la ministre.
Mme LeBel :
Simplement pour clore, parce que je pense que je dois clore sur ça, la
différence entre ce qu'on fait dans 67 présentement, c'est que ça faisait
partie du projet de loi initial, et les municipalités ont eu l'occasion d'être
consultées et de s'exprimer, alors que, si je le fais par amendement, je suis
après les consultations dans une optique où les municipalités ne sont pas dans
cette optique-là. Bien, donc, je vous dis qu'effectivement, un jour, on aura peut-être
l'occasion d'avoir cette même conversation là, mais dans le projet de loi qui
viendra modifier la Loi sur l'Autorité des marchés publics, et ça fait partie
d'un des aspects qu'il faudra considérer. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Simard) : Merci. M. le député de Jonquière,
souhaitiez-vous peut-être un dernier commentaire?
M.
Gaudreault : Bien là, de toute façon, ce que je comprends, c'est qu'on
va suspendre l'article 6?
Le Président (M.
Simard) : Oui.
M.
Gaudreault : Ça fait que moi, je vais y revenir. Je comprends ce que
la ministre dit, ça me préoccupe, je comprends. Évidemment, je suis un partisan
de l'autonomie des municipalités. Je comprends l'argument du député de
La Pinière qu'il y a le 67 présentement à l'étude. Je comprends tout ça.
Ça fait que, là, j'ai besoin de brasser la sauce un peu pour revenir quand on
va reprendre l'étude du 6.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Alors, laissons mijoter le tout. On
va suspendre l'article 6. Avec consentement?
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Simard) : Consentement. Mme la ministre, la parole est à vous pour
l'article 7.
Mme LeBel :
Donc, sur ce, article 7, M. le Président :
«L'Autorité des
marchés publics peut conclure une entente avec un organisme public ainsi
qu'avec toute personne ou toute société de personnes en vue de favoriser
l'application du présent chapitre.»
L'article 7 du projet
de loi prévoit que l'Autorité des marchés publics peut s'adjoindre de tiers, notamment
d'organismes partenaires, pour favoriser l'application du
chapitre premier du projet de loi. Donc, on pourrait notamment souhaiter conclure
des ententes avec Revenu Québec, à titre d'exemple avec le Commissaire à la lutte contre la corruption, avec la Commission de la
construction du Québec. De telles ententes pourraient avoir pour objet la
transmission de certains renseignements, entre autres, de mettre à profit des ressources
ou, bon, ce qui pourra être jugé approprié par les organismes concernés.
C'est un peu la suite
de tantôt, de ce qu'on discutait pour l'article 6, je pense que c'est 6,
les deux conditions pour engager quelqu'un,
là, de donner un mandat à quelqu'un à l'article 6 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics. Donc, ça
vient encore étendre le spectre des accords qui pourraient être faits par l'Autorité
des marchés publics dans le cadre de son fonctionnement.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Des commentaires? Des
interventions? M. le député de La Pinière.
• (16 h 10) •
M. Barrette :
J'ai écrit une question : Trop large? Point d'interrogation. N'est-ce pas
que cet article-là, qui est simple, qui a trois lignes, un alinéa... n'est-il
pas trop large? Je viens d'entendre, M. le Président, les explications de la ministre, qui sont courtes et claires, parce
que l'alinéa, l'article, il est court et clair, mais, dans sa clarté, il reste
que peut-être que... il est peut-être diaphane en ce sens que...
Là, je vais revenir
pour que... puis je vais insister sur certains mots pour que ceux qui nous
écoutent à la maison comprennent bien où
j'accroche. «L'Autorité des marchés publics — ça, c'est le pouvoir de l'État, d'enquête,
de suspension, et ainsi de suite — peut conclure une entente avec un organisme
public...» O.K. Alors, la ministre nous dit, là, que, dans certaines
circonstances, l'AMP pourrait ne pas être capable, seule, de faire son travail,
mais pourrait être capable de le faire seule, mais aurait besoin d'un
partenaire, on va dire ça comme ça. Et, jusqu'à ce moment-là, l'Autorité des
marchés publics, qui est une entité publique, pourrait conclure une entente
avec un organisme public. O.K. On sort de l'AMP, mais on reste dans le giron
public. Mais ça continue : «...ainsi qu'avec toute personne...» Donc, ça peut être un individu. Mais
j'imagine que la... En fait, ce n'est même pas toute personne morale,
c'est : «...toute personne ou toute société de personnes en vue de
favoriser l'application du présent chapitre.» Mais c'est parce que «personne» et
«société de personnes», ce n'est pas «personne», mais c'est toujours, par
définition, potentiellement quelqu'un qui est en dehors du périmètre public.
Et
là, moi, quand... Si la ministre me dit, à la suite de ma critique : Bien
oui, mais il faut permettre à l'Autorité
des marchés publics de pouvoir avoir des ententes de partenariat,
collaboration, échanges avec le BIG, bien oui, ça, je... écoutez, ce
n'est pas moi qui vais s'obstiner avec ça, là. Puis ça ne m'inquiète pas, là, parce
que c'est des organismes similaires, à portées, fonctions et pouvoirs
similaires, pas de problème avec ça.
Mais là je suis à Trois-Rivières,
je suis à Drummondville, je suis à Sept-Îles. Ça, ça veut dire que l'AMP, qui est située à Québec, pourrait faire affaire
avec Jos Bleau, qu'elle connaît, en qui elle a confiance, mais qui n'est pas du
tout dans le territoire ou un périmètre public, pour faire une partie de sa
job. Alors là, j'ai un problème. Je n'ai pas de problème avec le fait qu'il y
ait des ententes avec des organismes publics, j'ai un problème avec l'ouverture
infinie, parce que, là, c'est béant, là. Je veux dire, il n'y a pas
de cadre de porte, là. C'est n'importe qui, là. Ça peut être «toute
personne». Parce qu'en droit, M. le Président, je n'apprendrai pas ça à la
ministre, là, ça, ça serait insultant pour moi d'invoquer ça, là, mais, pour
ceux qui nous écoutent, «toute personne», c'est n'importe qui, là, c'est clair.
Puis «toute société
de personnes», là, on pourrait venir me voir, moi, avec ma compagnie, là. J'en
ai encore une, là. Elle est inactive, mais
j'en ai encore une. Puis là je vais me mettre à faire des enquêtes. Ah! bien,
tiens, justement, je pourrais faire
affaire avec l'AMP dans le cas d'évaluation de travaux d'un CHSLD. Je suis
prêt, mais je ne pense pas que c'est ça que la ministre souhaite, du
moins dans son esprit, quant à la portée de l'article 7.
Le Président (M.
Simard) : Y aurait-il d'autres interventions? Bien sûr, Mme la
ministre.
Mme
LeBel : Bien, je suis convaincue que l'AMP recevrait votre C.V. avec
beaucoup d'ouverture, M. le député de
La Pinière, mais, ceci étant dit, je vais vous recadrer cet article-là, si vous
le permettez. On revient à tantôt, le coffre-outil de base et le coffre-outil
supplémentaire qu'est le projet de loi n° 66. Dans le coffre à outils de
base, qui est la Loi sur l'Autorité
des marchés publics, à l'article 36, cet article-là existe déjà, il est
même plus large que celui qu'on propose.
L'article 36
se lit comme suit : «Pour l'exercice de ses fonctions, l'autorité peut,
conformément à la loi, conclure une entente avec un gouvernement autre
que celui du Québec, l'un de ses ministères, une organisation internationale ou
un organisme de ce gouvernement ou de cette organisation.
«L'autorité peut
[...] même conclure une entente avec un organisme public ainsi qu'avec toute
personne ou toute société de personnes en vue de favoriser l'application de la
présente loi.»
Ça s'applique aux
pouvoirs de base. Pour les pouvoirs supplémentaires du projet de loi n° 66, l'AMP voulait avoir cette même opportunité là,
qu'elle a déjà dans sa loi de 2018, même plus large parce qu'on n'a repris que
le deuxième paragraphe de l'article 36. Donc, pour ces pouvoirs supplémentaires,
elle n'a le bénéfice que le deuxième paragraphe. Ce sont les mêmes mots, j'oserais
dire que c'est un copier-coller de l'article 36 de la loi sur l'AMP,
mais on n'a pas inclus la première portion.
Donc,
même s'il y a quelque chose, notre article 7 est moins large que
l'article 36 adopté par le gouvernement précédent dans la loi
d'origine. Mais il fallait le faire aussi pour les pouvoirs supplémentaires,
parce que, selon notre interprétation, on n'est pas venus modifier la loi sur
l'AMP ici, on fait un régime parallèle. Bien, elle n'aurait pas pu utiliser
l'article 36, me dites-vous? Aurait-elle pu utiliser l'article 36
pour ce faire? Notre interprétation était que non. Donc, pour être capable de
donner à l'AMP l'opportunité de conclure les telles ententes, telles que je les
ai illustrées, il fallait reprendre en essence l'article 36, mais de façon
beaucoup moins large.
M. Barrette :
Alors là, M. le Président, là, je vais m'inscrire en partiellement faux. La ministre
vient de nous le dire, là, elle vient de nous le dire textuellement, ce qui est
écrit dans 36, c'est pour sa loi de... (panne de son) ...la loi n° 66 sort de la base et
s'élève pour avoir quelque chose de plus large. Alors, étant plus élevée et plus
large, on vient donner, par le fait même, des pouvoirs qui étaient circonscrits à son terrain de jeu qui est plus
étroit. Là, on part d'une table de ping-pong à un terrain de football,
là.
Je comprends qu'on
n'a pas inscrit les gouvernements, et ainsi de suite, des autres provinces, je
comprends. De me dire qu'on n'a pas mis tout 36, je veux bien, mais, moi, ce
n'est pas ça qui m'importe. Moi, ce qui m'importe, c'est le bout qui est dans
un et le bout qui est dans l'autre, et l'un et l'autre ne sont pas la même
chose, les deux n'ont pas le même terrain.
Alors, moi, je pose la
question : N'est-ce pas trop large à partir du moment où on est dans un
territoire de jeu qui est augmenté? Parce que la ministre nous le dit
elle-même, c'est un territoire augmenté de façon importante.
Mme LeBel : Ce sont les mots du
député, mais effectivement ce sont des pouvoirs... on vient donner d'autres
pouvoirs dans le projet de loi n° 66. Ces
pouvoirs-là, entre autres le pouvoir d'enquête, dont on a parlé, et le pouvoir
de veille aux sous-contrats... Parce que, présentement, le pouvoir de veille
aux contrats, l'AMP pourrait conclure des ententes, mais le pouvoir de veille
aux sous-contrats, elle ne pourrait pas conclure ces ententes-là avec, entre
autres, moi, je vais dire la Régie du bâtiment, là, ou la Commission de la
construction, pardon, la CCQ, entre autres.
Donc, il
fallait que ces nouveaux pouvoirs-là lui donnent aussi l'opportunité de conclure ces telles ententes là, dans le même esprit que l'article 36,
mais il fallait que l'accessoire suive le principal, le principal étant les
pouvoirs ajoutés. Il faut que l'accessoire
suive, donc permette à l'AMP, parce
qu'elle a cet accessoire-là pour les pouvoirs de base qu'elle peut continuer à
exercer sur les 181 projets. Mais, par contre, encore une fois, à ces
fonctions-là s'accrochent des pouvoirs
et s'accrochent des possibilités, c'est dans la Loi sur l'Autorité des marchés
publics. Si elle entre par la porte du projet de loi n° 66, à ce
moment-là, il faut qu'on fasse la suite des événements, puis c'est pour ça que
vous allez voir qu'un peu plus loin on vient rentrer aussi les conséquences de
tout ça, parce qu'il faut s'assurer que ça se suit, tout ça, que ça s'attache.
Donc, par contre,
l'article 7 est quand même plus restrictif que
l'article 36, l'article... puis ça peut se
concevoir, mais là il est quand même plus restrictif, l'article 36,
mais il fallait que ça suive le principal.
M. Barrette : Je m'avise quand même,
M. le Président, parce que ces débats-là sont toujours intéressants. Alors, de
me dire que, parce qu'on s'enlève le pouvoir de demander à l'ONU de se devoir
un partenariat dans le cadre des organismes internationaux... Je veux dire, je
veux bien qu'on enlève ça, mais, moi, ce qui m'importe, c'est ce qui
reste. Quand on enlève la possibilité de s'associer à des organismes
internationaux, là, bien, «big deal». Ce qui compte, c'est ce qui reste. Et là
je vais prendre l'argument de la ministre, M. le Président. Je vais prendre
l'argument de la ministre qui nous dit que l'accessoire doit suivre
l'essentiel.
Mme LeBel : Principal.
M.
Barrette : Le principal. Elle a dit «essentiel» aussi à un moment
donné, mais principal. Alors, parlons donc de l'essence du principal, O.K.? Ce n'est pas du jaune, là, c'est du
rouge, ça, pour l'essence. Alors, M. le Président, là, la loi de l'AMP, la ministre
l'a dit elle-même, elle était une loi qui avait des pouvoirs de base. De base,
ce sont ses mots aujourd'hui.
En plus, M. le Président, en plus, et ça, ça a été quand
même noté par tout le monde et critiqué par tout le monde
qui s'intéresse à la chose de l'AMP, mettons
tout le monde... des comme moi, là, mettons que, peut-être, je
ne suis pas nombreux dans mon club,
mais il y en a quelques-uns, quand même. Rappelons-nous
que, dans les pouvoirs et fonctions dits de base, de l'aveu même de la ministre,
ils étaient conditionnels à un déclencheur. Ils étaient conditionnels à un
déclencheur qui était une plainte. Bien oui.
Alors, M. le Président, là, M. le Président, on
se retrouve maintenant dans une situation où, maintenant, on ne peut pas dire
que ce n'est pas plus grand. Alors, comme initialement sa loi de base était
plutôt conditionnelle à un déclencheur, sa portée, par définition, était
consécutivement limitée. Là, elle n'est pas juste... Là, vous allez me
dire : C'est limité à 181 projets,
mais moi, je vais répondre, M. le
Président, que c'est limité à
181 projets sur tout le territoire du Québec. Et je ne lirai pas,
je pourrais le faire, en ondes les 181 projets ainsi que leur région administrative.
Ce qui fait que l'AMP, là, c'est bien sûr qu'elle ne sera pas capable de tout
surveiller tout seul. Il va lui falloir du monde. Bien, c'est sûr, parce qu'avant, là, c'était conditionnel, et puis, bon,
bien, il arrivait ce qu'il arrivait, puis l'AMP, disons, ils n'étaient
pas inondés, là, de dossiers, là. Elle faisait sa job avec ce qu'elle pouvait
parce qu'il y a un enjeu de ressources à
l'AMP. Là, ça va être plus gros parce que c'est 181 projets partout au
Québec. La loi de base est augmentée à plus,
et on garde ça qui, précédemment, était quand même limité à des circonstances
qui m'apparaissaient plus contrôlables.
Alors, moi, là, je dis juste ceci :
N'est-ce pas trop large? Ils ont 80 dossiers de plus, là, à regarder, là,
d'un bout à l'autre de la province, et là on peut s'associer et échanger des
documents avec le détective de la place. Là, je caricature, là, mais c'est ça que ça dit. Alors, il n'y aurait pas lieu
de restreindre ça dans la qualité de toutes les personnes ou toute société? Il n'y a pas moyen de s'assurer
que toutes les personnes et toute société avec lesquelles elle conclurait
des ententes aient un minimum de qualité? Je veux dire, je pense que la
ministre comprend ce que je veux dire. Ils ne peuvent pas tous être publics. Si
c'était juste public, on n'aurait pas besoin de la deuxième moitié de la
phrase, là. Quoiqu'on pourrait, on pourrait
arriver puis dire : Organisme public ou municipal. On pourrait juste faire
ça. On pourrait juste, juste, juste faire ça. Tiens, je pense que je
vais passer un amendement.
Mais là regardez, M. le Président, ce n'est
peut-être même pas une bonne idée, parce que les contrats en région vont
souvent être municipaux, elles ne peuvent pas s'inspecter elles-mêmes. Alors,
moi, je pose la question : N'est-ce pas trop large?
Le Président (M. Simard) : Mme la
ministre.
Mme
LeBel : Bien, écoutez, M. le député, il y a plusieurs choses. Donc, je
pense que, d'entrée de jeu, vous admettez que les pouvoirs qu'on insère
dans le projet de loi n° 66, c'est une excellente
idée. D'ailleurs, vous aviez comme...
• (16 h 20) •
M.
Barrette : M. le Président, on me prête des propos et des intentions.
Le Président (M.
Simard) : Veuillez poursuivre, Mme la ministre.
M. Barrette :
Je peux admettre que le gouvernement est majoritaire, mais là...
Le Président (M.
Simard) : Alors, la parole est à la ministre.
Mme LeBel :
Bien, écoutez, peut-être que je vous prête... je suis désolée si je vous prête
des intentions, mais j'ai déduit cet état de fait là du fait que vous insistiez
pour que je les rende permanents. Donc, je me dis que, si vous insistiez pour
que je les rende permanents, il devait y avoir quelque chose là. Donc, ceci
étant dit, dans un...
M. Barrette :
Oui, mais ça ne l'est pas.
Le Président
(M. Simard) : ...de continuer de s'adresser à la présidence. À
vous la parole, Mme la ministre.
Mme LeBel :
Merci, M. le Président. Ceci étant dit, dans un esprit constructif, moi, je ne
pense pas que ce soit trop large. Je ne pense pas que ce soit trop large pour les raisons que j'ai invoquées, mais moi,
je suis prête à entendre une suggestion pour circonscrire. Parce qu'il y a, je pense que vous en conviendrez,
M. le député de La Pinière... J'allais dire : Laperrière.
Wo! La Pinière.
M. Barrette :
Non, mais ça a failli finir par La Peltrie. Ça, ça aurait été grave.
Mme LeBel :
Oui, que cette nécessité-là d'avoir la capacité de s'adjoindre des organismes,
tels que la CCQ, à titre d'exemple, est une nécessité. D'ailleurs, ça apparaît
dans la loi principale. Donc, moi, je suis prête, si vous voulez, à soumettre
une idée. Je n'ai pas, moi, d'idée comment je peux le circonscrire parce que je
pense qu'il n'est pas trop large, c'est ma position de base. Les intentions, je
les ai énoncées dans mes commentaires, à quoi ça peut servir et pourquoi c'est
judicieux et opportun que ça existe, de la même façon que c'était opportun que
ce soit inséré, par l'article 36, dans la Loi sur l'Autorité des marchés
publics. Mais moi, dans un esprit constructif, M. le Président, je suis
extrêmement prête à examiner une proposition en ce sens, honnêtement.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. M. le député de Rosemont.
M. Marissal :
Oui. J'essaie juste d'imaginer comment ça peut fonctionner. Parce que vous
dites que c'est, en partie, importé, là, de
la loi de l'AMP. Je veux bien. La loi de l'AMP, elle est récente, on l'a assez
dit, là, donc il n'y a pas tant de jurisprudence puis d'exemples comme
tels, mais, quand on dit que «l'Autorité des marchés publics peut conclure une
entente avec un organisme public», commençons juste par ça, là, avez-vous des
exemples pour que ce soit plus simple à comprendre? L'AMP est dans une enquête
ou est en train de faire une vérification, a besoin d'aide, a besoin de coopter
quelqu'un, ça serait qui, par exemple, chez les organismes publics?
Mme LeBel :
Bien, il y a ce qu'on parlait comme organismes, je ne sais pas si ça rentre
dans votre définition d'organisme public,
là, au sens de la loi, mais Revenu Québec, Commissaire à la lutte à la
corruption, la CCQ, la RBQ. Ce sont
des choses, même, qui ont été données en exemple, je pense, par M. Trudel,
je pense, pendant les consultations. Je ne veux pas lui prêter des mots,
là, mais j'ai eu l'impression de l'entendre et je pense logiquement que ça
pourrait être lui, là. Mais RBQ et CCQ sont
des exemples, effectivement, de partenaires pertinents, ils sont déjà dans le
milieu de la construction, ils ont
des yeux sur les chantiers, souvent, ils sont capables de faire des
inspections, des vérifications sur le
terrain. Je me demande si ce n'est pas, d'ailleurs, Mme Bishop du Bureau
de l'inspecteur général qui a dit qu'elle avait aussi également quelquefois de
telles ententes pour, justement... À l'Agence du revenu du Québec, ce sont
des gens qui sont sur le terrain souvent,
surtout la CCQ puis la RBQ, là. Donc, ils sont à même... Quand on parle d'enquête, on parle de
plutôt se déplacer sur les lieux physiques dans la majorité des cas. Une
enquête ne se limite pas à ça, mais ça fait
partie de. Donc, ce sont ce type d'organisme là, là, des organismes pertinents, naturellement, là. Je veux dire, je pense qu'à ce stade-ci l'Autorité des
marchés publics, de par sa fonction et sa mission, va être à même de choisir
des organismes pertinents et peut-être d'examiner tous les C.V. qui lui sont
soumis.
M. Marissal :
Oui, bon, ça, c'est assez... je dirais que ça relève de l'évidence, là, que...
Je présume que... Si l'AMP est en train de
faire une enquête puis qu'ils ont besoin d'échanger de l'information dans le
respect des lois, là, de ce qui est permis d'échanger comme renseignements
personnels, notamment, je présume que ça va de soi de passer un petit
coup de fil à Revenu Québec ou à la CCQ, à plus forte raison. Ça va.
Je peux imaginer des
inspecteurs... surtout qu'ils ne sont pas très nombreux, là, de ce qu'on nous a
dit. L'Autorité des marchés publics est sur un gros chantier où ça brasse pas
mal, ça pourrait être tentant de prendre une entente avec la police de la
place, là. Je peux imaginer ça à voir ce qui se passe parfois sur les
chantiers. Ça, ça va.
Allons-y
donc avec «toute personne», là. «Toute personne», ça le dit, c'est toute
personne, n'importe qui. L'AMP pourrait prendre un... donner un contrat
à... C'est large, là, «toute personne», là.
Mme LeBel : Oui, en effet,
en théorie, c'est très large. En pratique, l'AMP, je pense, va s'adjoindre,
probablement, les gens nécessaires.
Tu sais, s'il y a des... C'est-u un contrat d'architecture? Il y a-tu des
spécialités particulières? Le contrat dénote-tu un type d'expertise
particulier? Un contrat d'un hôpital, à titre d'exemple, peut-être que ce n'est
pas le même type d'expert qu'elle devra
s'adjoindre pour être capable de faire ses enquêtes de façon appropriée. Ça
prend-u des comptables? Des actuaires? Ça prend-u... versus construire
une école, versus construire une maison des aînés, ou un bâtiment plus simple,
ou une route, ce n'est pas nécessairement les mêmes personnes qu'elle pourra
s'adjoindre à titre d'experts pour examiner l'exécution d'un contrat.
Parce que d'examiner
le processus, d'enquêter l'exécution d'un contrat... Je pourrais vous
dire : D'examiner la conformité à un processus d'octroi contractuel, bien,
est-ce qu'on a suivi l'appel d'offres? Est-ce qu'on a été sur la loi sur les
contrats publics? Est-ce qu'on a... Est-ce que les critères de l'appel d'offres
étaient tellement restrictifs qu'on ciblait certains soumissionnaires? Est-ce
que ça avait pour effet d'écarter des soumissionnaires qui auraient pu
autrement soumissionner puis ainsi restreindre la concurrence? Est-ce qu'il y a
des soumissions de rotation? Est-ce qu'on pense qu'il y a des soumissions de
complaisance? Je pense que, peu importe le type de contrat, on est capables de
faire ce genre d'examen de l'octroi et de la gestion contractuelle.
Quand on parle de
l'exécution d'un contrat sur le terrain, s'assurer que les... Je vais vous
donner un exemple. On fait une route, là, il y a des normes sur le contrat,
hein? Est-ce que, si... Là, je le sais que je vais faire friser les cheveux des gens qui sont spécialistes là-dedans, mais, tu sais, on
prépare la route, on met du gravier en dessous puis on roule l'asphalte. Est-ce que l'asphalte est de
la qualité qui est prévue au contrat? Est-ce
qu'on a mis la bonne épaisseur de gravier sous la route? Est-ce que...
Ça, là, c'est l'exécution du contrat, ce n'est pas la gestion, ce n'est pas
l'octroi. Et ça, ça peut peut-être demander à...
Donc,
c'est peut-être difficile, justement, de restreindre parce qu'au nombre de
possibilités... Il faut comprendre que ça va être pertinent à l'examen
ou à l'enquête qu'elle devra faire. Et on ne peut pas demander à l'AMP d'avoir
un bassin d'experts à temps plein sur tous les sujets en tout temps, parce que
le nombre de contrats publics peut varier,
le nombre d'expertises nécessaires, le type d'expertise nécessaire pour
examiner... Parce qu'on est dans la question de la fonction d'exécution
des contrats, là, ici, là, donc, et l'enquête. Donc, tu sais, résilier un
contrat, il y a-tu eu... C'est ça.
Donc, je pense que je
vais m'arrêter là, mais vous comprenez ce que je veux dire. Puis je ne veux
pas... parce que je n'ai pas... mon imagination et mes connaissances techniques
s'arrêtent à un moment donné, là. Mais on ne peut pas penser qu'on va avoir un
ingénieur expert dans telle matière sur le «payroll» en tout temps. Donc, il
faut donner l'occasion que, quand la situation l'exige, d'aller chercher,
s'adjoindre... Et c'est aussi peut-être des yeux sur les chantiers, avec la RBQ
et la CCQ, pour dire : Bien, sur tel contrat, la RBQ est allée, elle,
faire des inspections pour telle affaire. Est-ce qu'elle a constaté des choses?
Puis là est-ce que... Elle peut aussi assister l'AMP dans des contrats... des
constats, pas des contrats, des constats beaucoup plus physiques sur le
terrain, parce qu'ils ont des gens, déjà,
qui se promènent, la CCQ puis la RBQ, sur les différents chantiers du Québec.
Donc là, ce sont ce qui sort de ma... de ce que je peux penser,
rapidement comme ça, comme illustrations, là.
M. Marissal :
Bien, je vous rassure, je ne suis pas un spécialiste du pavage de routes non
plus.
Mme LeBel :
...je n'aurais pas voulu argumenter avec vous là-dessus, là.
• (16 h 30) •
M. Marissal :
Puis je n'ai plus beaucoup de cheveux à faire friser non plus. Alors, ce que
vous avez dit me semble assez logique. Pour ça, ça va. Sauf que j'accroche sur
quelque chose, là. C'est un commentaire, puis, après ça, j'ai une autre
question. Vous dites : On ne peut pas avoir des experts sur tous les
sujets en tout temps. Moi, je vous soumets qu'avoir des experts sur tous les
sujets en tout temps dans une unité d'enquête, ça s'appelle l'expertise, puis ce serait bien qu'on ne l'oublie pas au
moment de la révision de la loi ou de la... pas la refonte, après deux ans, là,
mais quand on étudiera l'AMP dans sa totalité, là, dans l'ensemble de ses
opérations. Parce que moi, je pense que c'est pas mal le nerf de la guerre,
puis c'est ce qui a manqué au Québec en général dans certains ministères, comme
au MTQ ou à l'Environnement, où on n'a plus
d'expertise parce qu'on n'a pas tous les experts en tout temps. Mais ça,
c'est un commentaire pour un peu plus tard sur un autre débat plus large.
Et vous avez dit tout
à l'heure, Mme la présidente du Conseil du trésor, peut-être ce n'est pas ce
que vous vouliez dire, mais c'est ce que j'ai entendu : C'est ça que l'AMP
nous a demandé, en parlant de l'article 7. Moi, j'ai fait, je crois, toutes les consultations
particulières et je peux fort bien en avoir échappé une ou deux, là, ça se
pourrait, sur 24 ou 25 témoins, mais je ne me souviens pas de les avoir
entendu parler de ça spécifiquement. Quand vous dites : C'est ce que l'AMP nous a demandé, c'est dans une
conversation de consultation privée avec vous ou vous avez un souvenir
précis qu'ils nous ont demandé ça en consultation?
Mme LeBel :
Non, non, pas nécessairement en consultation puis pas dans des échanges
interpersonnels très serrés. Mais naturellement l'AMP est intervenue dans le
cadre du projet de loi n° 61. Elle a mentionné qu'elle avait besoin, donc
on l'a consultée, comme on consulte beaucoup d'autres organismes dans la
préparation d'un projet de loi, sur ce
qu'elle pensait nécessaire comme pouvoirs accrus et d'avoir... elle n'a pas
demandé... mais d'avoir le corollaire pour
être capable aussi de s'adjoindre des gens, tu sais. Mais, nous, c'est nous qui
avons constaté que celui de l'article 36 ne suivait pas le projet
de loi n° 66. Mais d'avoir ce que ça prenait pour faire la suite,
naturellement, elle nous l'a demandé.
Donc, elle n'a pas demandé spécifiquement
d'inclure l'article 7, je me suis peut-être mal exprimée, mais d'avoir la
possibilité de pouvoir faire la suite, c'est-à-dire de s'adjoindre, peut-être
comme je vous l'ai mentionné, certaines expertises ou de travailler. Bien, nous, après examen de tout
ça, bien, on se rend compte qu'il faut le faire dans le projet de loi
n° 66 et non pas juste se baser sur l'article 36, là, du projet de
loi principal. Mais pas de façon pointue, non.
M. Marissal : O.K. Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Est-ce que je dois
comprendre, M. le Président, des réponses que la ministre nous donne, que
l'AMP, actuellement, aurait de la difficulté à remplir son mandat s'il n'y
avait pas la possibilité de s'adjoindre d'autres personnes ou organismes?
Mme LeBel : Mais c'est un article
qui est fréquent, qui est courant pour les organismes qui ont des pouvoirs d'enquête. Le BEI, entre autres, parce que ça me
vient à l'esprit, c'est une loi que je connais un peu plus pour différentes
raisons, pas dans tous les détails, mais un
peu plus, a cette possibilité-là. C'est une possibilité que tous les organismes
ayant des pouvoirs d'enquête ont parce que, bien qu'il faut avoir,
effectivement, «in-house», pour le dire en français, le plus d'expertises possible, ça peut arriver, des cas de figure où on
a besoin d'une expertise plus pointue, où on a besoin d'avoir, pour
différentes raisons, la possibilité de conclure de telles enquêtes.
Donc, on parle d'une possibilité, et cette
possibilité existe dans tout. C'est très fréquent pour tous les organismes qui ont des pouvoirs d'enquête. Les
corps policiers ont ces possibilités de conclure des ententes avec d'autres corps policiers ou
d'autres...
Naturellement, un corps policier, dépendant de
la nature, ne conclura pas des ententes avec n'importe quel organisme. Ça va aller avec sa mission
puis avec le dossier particulier où ça se justifie, mais c'est possible. Et
tous les organismes ayant des pouvoirs d'enquête ou presque ont... En
tout cas, moi, je ne dirais pas «tous», parce que c'est difficile de faire une déclaration aussi vaste, mais je serais... Je vais dire «extrêmement fréquent», disons-le comme ça, pour me garder une marge de
manoeuvre, une marge d'erreur.
M. Barrette : Juste pour mettre les choses en perspective, M. le Président, l'année dernière, dans son rapport,
là, si c'est indiqué, l'AMP a fait combien d'enquêtes?
Mme LeBel : On va aller
chercher l'information. Je n'ai pas le rapport de l'AMP devant moi. Si vous me permettez, on va juste vérifier deux minutes parce que
je n'ai pas le rapport devant moi. La question était précisément
combien d'enquêtes?
M. Barrette : Combien d'enquêtes
ils ont faites, mettons, dans la dernière année?
Mme LeBel : O.K. On va aller
chercher le rapport, là.
Des voix : ...
Mme LeBel : Bien, ils ont une mégaenquête,
là, celle en gestion contractuelle pour le MTQ. Ils n'ont pas le pouvoir d'enquête
présentement, là, à part celui-là. Donc, ils ont sûrement un nombre de vérifications
qu'ils ont fait, par exemple, là, parce qu'ils ont exercé des pouvoirs de vérification.
Ça fait que je veux juste...
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Souhaitez-vous que nous suspendions temporairement?
Mme LeBel : Oui, peut-être suspendre, parce que c'est tout simplement les difficultés de communication
dues à la situation qui font que c'est peut-être plus complexe, oui.
Le
Président (M. Simard) : On comprend très bien ça, Mme la
ministre. On comprend très bien ça. On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 35)
(Reprise à 16 h 49)
Le Président (M. Simard) : Bien.
Nous reprenons donc sur l'article 7. Mme la ministre.
Mme LeBel : Alors, on parle de vérifications
et enquêtes, mais je dois vous dire que, pour 2019‑2020, il y a une seule enquête
en cours, c'est celle qui est en vertu de l'alinéa 4°, je pense, de
l'article 21. Je vous parlais tantôt du mandat d'enquête pour le MTQ. 85
dossiers ouverts, en 2019, en termes de vérifications et d'enquêtes. Il y a eu,
par contre, 95 plaintes reçues, mais ça a généré
85 dossiers ouverts. Peut-être que... Dans les 95 plaintes reçues,
c'est impossible de vous dire si deux plaintes sur le même dossier sont
considérées comme deux plaintes ou une seule plainte,
là, je ne le sais pas, mais 95 plaintes reçues, 85 dossiers ouverts,
12 dossiers qui ont été fermés, ça, c'est ce que j'ai, là, sur le
rapport 2019‑2020 de l'AMP.
• (16 h 50) •
M. Barrette : Eh bien!
Mme
LeBel : Je n'ai pas plus de
détails pour l'instant. Neuf ordonnances ont été rendues et une recommandation suite à ça.
M. Barrette : Eh bien! Je suis
étonné, M. le Président. Ça veut dire que leur capacité de... Ce n'est pas une critique, là, ce n'est pas une critique de ce
qu'ils font, mais, avec les équipes qu'ils ont, on peut conclure que le volume
de vérifications, enquêtes traitées et fermées n'est pas astronomique, là.
Mme LeBel : Bien, vous ne pouvez pas
conclure que c'est par rapport à leur capacité, parce qu'ils ont un délai moyen
de neuf jours pour le traitement des plaintes, et, sur 95 plaintes, ça
résultait à 85 dossiers d'ouverts, là, entre autres, donc. Mais ils ont
reçu 95 plaintes.
Il faut dire
que, là, présentement, à part, comme je vous disais, l'enquête
du MTQ, le reste est une vérification
qui se fait par un déclenchement de mécanisme
de plainte. Donc, s'ils n'ont pas de plainte, ils ne font pas de vérification. Mais ils ont eu 95 plaintes,
là. Ils n'ont pas eu des tonnes de plaintes, là.
M. Barrette : Mais ils ont eu
85 dossiers ouverts. C'est ça que j'ai compris.
Mme LeBel : Oui, mais il y a des
plaintes, des fois, qui sont non recevables. Il faudrait demander à l'AMP qu'est-ce
qu'il s'est passé entre le 85 et le 95. Mais une plainte...
Et c'est pour ça que je vous disais : Je
n'ai pas le détail de savoir si deux plaintes sur le même événement... et qui
sont comptabilisées deux fois ou c'est considéré comme une seule et même
plainte. Parce que deux individus différents pourraient se plaindre de la même
chose, on s'entend. Donc, je ne le sais pas, je n'ai pas, je vais reprendre un terme d'un de mes collègues, la granularité.
Mais ce que je peux vous dire, c'est : Tenons pour acquis, juste pour fins
de discussion, que les 95 plaintes sont 95 événements différents. Il
y en a 10, là. Mais une plainte peut ne pas être... pour toutes sortes de
raisons, ne pas être enquêtée, là, ou vérifiée. Vérifiée. Mais je n'ai pas
l'explication. Ce seraient des pures spéculations de ma part. Il faudrait
demander à l'AMP.
M. Barrette : Je comprends. Mais,
sur le nombre de dossiers fermés, là, il y en a, quoi, 15...
Mme LeBel : 12.
M. Barrette : 12? Alors, postulons
que, s'ils sont à temps plein, là, puis qu'ils roulent, ils ont une capacité de
fermer 12 dossiers juste de même, là, très sommairement.
Mme LeBel : Non. Postulons qu'ils
ont fermé 12 dossiers. Il y a plusieurs raisons qui peuvent faire en sorte
qu'un dossier demeure ouvert. Alors, je ne postulerai pas que c'est dû à la
capacité.
M. Barrette : Mais on peut penser
quand même que ça peut être dû à la capacité.
Mme LeBel : C'est une hypothèse que
vous émettez, qui n'est pas confirmée. On n'a pas la réponse.
M. Barrette : Oui, mais qui est
plausible.
Mme LeBel : M. le Président, c'est
une hypothèse qui... et non pas... Je ne veux pas m'adresser à vous.
M. Barrette : M. le Président, il ne
sert à rien de continuer ce débat, mais il est intéressant quand même.
Par
curiosité, le PQI, puis je ne l'ai pas calculé, ça, le PQI 2019‑2029 avait combien de projets de construction
individuels, là?
Mme LeBel : Oh! je n'ai pas la
réponse de même, là. Je peux vous l'obtenir, naturellement, mais je ne connais
pas ce chiffre-là par coeur. Vous voulez dire la valeur du PQI 2019‑2029...
non, non, correspond à combien de projets en nombre?
M. Barrette : Moi, M. le Président,
je ne fonctionne pas comme ça, là.
Mme LeBel : Mais je veux juste...
Précisez votre question pour que je puisse...
M. Barrette : Le nombre de projets.
Il y a des projets de 5 millions, il y a des projets de 1 million,
là.
Mme LeBel :
O.K. Combien de projets sont inscrits présentement au PQI 2019‑2029?
M.
Barrette : Non. Combien...
en 2019‑2029, combien de projets, là? Là, je ne parle pas... Je parle de
projets complets, là. Je ne parle pas de maintien d'actifs, là.
Mme
LeBel : O.K., des nouveaux projets, et non pas la... Parce que vous
savez qu'une portion du PQI aussi est...
M. Barrette : 80 %.
Mme LeBel : Oui, est en... bien, je
pense que c'est moins que 80 %, mais ce n'est pas grave, est en maintien
d'actifs. Donc, on va... si vous permettez, on va obtenir le chiffre, mais je
ne l'ai pas.
M. Barrette : Bien, c'est-à-dire que
80 % n'est pas dans des nouveaux projets. Il y a du maintien d'actifs, il
y a de la dette, il y a de ci, il y a de ça, là. Mais c'est...
Mme LeBel : Mais les nouveaux
projets... J'ai compris la question, puis on va vous trouver la réponse, mais
je ne l'ai pas présentement.
M. Barrette : O.K. Bon, O.K. Alors, M.
le Président, à cette étape-ci, je vous propose de suspendre quelques instants
pour qu'on fasse parvenir une proposition d'amendement.
Le Président (M. Simard) :
Suspendons.
(Suspension de la séance à 16 h 54)
(Reprise à 17 h 33)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous pouvons reprendre nos travaux. Durant cette courte pause, les collègues ont travaillé en collégialité
sur la rédaction d'un amendement apporté à l'article 7, et il a été convenu
que le député de La Pinière en serait le promoteur. M. le député.
M. Barrette : M. le Président, alors
je veux en profiter pour remercier l'équipe qui accompagne la présidente du
Conseil du trésor pour m'avoir aidé à avoir l'air intelligent juridiquement.
Une voix : ...
M. Barrette : C'est vous autres.
C'est vous autres, ce n'est pas moi.
Alors, article 7. Ajouter, à la fin de l'article 7
du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Pour l'application du premier alinéa, ces
personnes et ces sociétés de personnes ainsi que ses dirigeants, administrateurs, associés et employés qui
participent à la réalisation de l'objet de l'entente doivent remplir les
conditions prévues aux paragraphes 1° et 2° de l'article 6 de
la Loi sur l'Autorité des marchés publics.»
M. le Président, c'est très clair, mais, pour
que ce soit encore plus clair pour ceux qui nous écoutent, je vais vous dire ce
que l'article 6 dit.
Le Président (M. Simard) : ...
M. Barrette : Bien, je ne peux
pas, il est vissé sur la table.
Le Président (M. Simard) : ...
M. Barrette : Ah bon! Je vais
me rapprocher. O.K.
Le Président (M. Simard) : ...
M.
Barrette : Alors donc, l'article 6 dit ceci, les conditions
minimales pour être nommé, bon, président-directeur général, mais, peu
importe, on fait référence ici aux paragraphes 1° et 2 :
«1° être de bonnes moeurs»;
«2° ne pas avoir été reconnu coupable, en
quelque lieu que ce soit, d'une infraction pour un acte ou une omission qui
constitue une infraction au Code criminel ou une infraction visée à
l'article 183 de ce code créée par l'une des lois qui y sont énumérées,
ayant un lien avec l'emploi, à moins d'en avoir obtenu le pardon.»
En clair, M. le Président, la ministre a
souhaité intégrer dans la loi n° 66 un article de
base qui était présent dans la loi de l'AMP. Dans les circonstances de
l'élargissement qui sont celles du projet de loi n° 66, nous avons
souhaité qu'il y ait une espèce de sécurité, il n'y a pas de sécurité parfaite
et absolue, mais qu'au moins il y ait quelque chose qui
fasse en sorte que, s'il advenait que l'AMP ne puisse pas faire son travail
seule et qu'elle doive s'adjoindre toute personne ou toute société de
personnes, que ces gens-là, au moins, soient passés par le filtre que je viens
de lire à l'article 6 de l'AMP. Voilà.
Le Président
(M. Simard) : Merci. Y aurait-il d'autres commentaires? Mme la
ministre.
Mme LeBel :
Sur l'amendement, je n'ai pas de commentaire. Je trouve que la rédaction, elle
est parfaite.
Le
Président (M. Simard) : ...bien. Est-ce que des collègues
souhaitent intervenir? Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire :
Oui. M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le Président
(M. Simard) : Abstention. Cet amendement est donc adopté.
Et nous revenons à
l'article 7 tel qu'amendé.
Mme LeBel :
Alors, merci, M. le Président. Donc, effectivement, pour reprendre un peu les
propos de mon collègue, ce que l'amendement vient faire, c'est de mettre
certaines balises sur les personnes qui pourraient... avec lesquelles l'Autorité
des marchés publics peut conclure une entente. Donc, je reviens à l'article
général, le principal de l'article étant la possibilité de conclure une
entente, le deuxième paragraphe étant une restriction sur le type de personnes ou, à tout le moins, le filtre à travers
lequel ces personnes-là doivent passer pour être éligibles, et la conclusion
d'une entente. Donc, pour moi, on a eu quand même quelques commentaires et
débats sur la nécessité d'avoir un tel article, je n'aurai pas d'autre
commentaire à ajouter sur le principal, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres commentaires? Mme la secrétaire, veuillez procéder.
La Secrétaire :
Oui. Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire : Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire : M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et M. Simard
(Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article, amendé, est donc adopté. Conséquemment, nous passons
à l'article 8. Mme la ministre.
Mme LeBel : Merci, M. le Président.
Article 8 :
«Commet une infraction et est passible d'une
amende de 4 000 $ à 20 000 $ quiconque :
«1° entrave ou tente d'entraver l'action d'une
personne qui effectue une vérification ou une enquête;
«2° refuse de fournir un document ou un
renseignement qu'il doit transmettre ou de le rendre disponible ou encore cache ou détruit un document utile à une
veille des contrats publics ou des sous-contrats publics, à une vérification
ou à une enquête;
«3° par un
acte ou une omission, aide une personne à commettre une infraction prévue aux
paragraphes 1° ou 2°; et
«4° par un encouragement, un conseil, un
consentement, une autorisation ou un ordre, amène une personne à commettre une
infraction prévue aux paragraphes 1° ou 2°.
«En cas de récidive, l'amende est portée au
double.»
Donc,
commentaire. L'article 8 du projet
de loi prévoit donc les infractions
et détermine les amendes qui y sont associées et que ces amendes soient
portées au double en cas de récidive. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de La Pinière.
Mme
LeBel : J'aurais peut-être tout de suite, M. le
Président, parce que
je pense... c'est pertinent parce
qu'on va voir l'article dans son ensemble, j'aurais un amendement à
proposer à l'article 8.
Le Président (M. Simard) : Nous vous
écoutons.
Une
voix : ...
Le Président (M.
Simard) : Mme la ministre, à vous la parole.
Mme LeBel :
...à l'envers. Alors, article 8. Remplacer, dans le paragraphe 2° du
premier alinéa de l'article 8 du projet de loi... Ah! est-ce que vous
l'avez reçu?
Le Président (M.
Simard) : Non, mais...
Mme LeBel :
Voulez-vous qu'on suspende?
Le Président (M.
Simard) : ...continuez la lecture pendant ce temps-là.
Mme LeBel :
O.K., je m'excuse. J'ai comme eu une espèce d'épiphanie en me disant que
peut-être vous ne l'aviez pas. O.K. Refuse de fournir un document... Donc, je
reprends, M. le Président, pour être cohérente.
Remplacer,
dans le paragraphe 2° du premier
alinéa de l'article 8 du projet de loi, «refuse de fournir un document
ou un renseignement qu'il doit transmettre ou de le rendre disponible ou encore
cache ou détruit un document» par «communique
un document ou un renseignement faux ou trompeur, refuse de fournir un document
ou un renseignement qu'il doit transmettre ou de le rendre disponible ou
encore cache ou détruit un document ou un renseignement».
Donc,
cet amendement, à
toutes fins pratiques, ajoute à l'article 8
d'origine le fait de communiquer un document ou un renseignement faux ou
trompeur, ce qu'on n'avait pas prévu.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. À ce stade-ci, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à
17 h 40)
(Reprise à 17 h 45)
Le Président (M.
Simard) : Bien. Mme la ministre, auriez-vous d'autres commentaires?
Mme LeBel :
Non, absolument pas, M. le Président. J'ai déposé l'amendement. On a suspendu
pour donner l'occasion à mes collègues de le
consulter, mais, comme je le disais, il y a l'article 8 que j'ai déposé en
premier lieu, l'article qui crée les infractions et l'amende qui vont avec, qui
établit le principe de la récidive pour doubler les amendes.
Et, après ça, il y a
l'article 8, qui vient ajouter la notion... Il y avait, à l'alinéa 2°
de l'article 8, la notion de... Je reviens à ce qu'on avait dit sur
l'article 21, sur les fonctions, sur le fait qu'on peut demander, entre
autres, dans les fonctions un et deux,
d'examiner. Il y a la capacité de demander des documents, et on avait la
capacité de demander des documents juste aux organismes principaux,
pardon, les... Je commence à avoir un petit peu de difficulté à former une
phrase complète, alors je m'en excuse. Là, on y va avec les soumissionnaires,
bon, etc., on les a énumérés.
Bon,
naturellement, à l'obligation de fournir un document, il faut
qu'il y ait la conséquence de ne pas le fournir, mais il y a aussi la
conséquence de fournir un document qui n'est pas véridique, parce qu'on ne peut
pas se décharger d'une obligation de fournir en fournissant, je vais le
dire dans mes propres mots, n'importe quoi.
Donc,
à la relecture, c'était un oubli, parce que ça fait partie d'autres articles
qui forment ce même type d'infraction dans la Loi sur l'AMP, donc on l'a
ajusté par le biais de l'amendement. C'est tout ce que l'amendement fait.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Mais il le fait bien. Moi, je trouve que c'est une excellente idée. Dans le
même esprit, et là peut-être que je suis trop pointilleux, est-ce que... Parce
que, là, quand on regarde... Bien, sur l'amendement, là, je n'ai
rien de plus à dire, sauf que, s'il n'y
avait pas eu d'amendement, donc, je peux le dire là, sur le deuxième paragraphe,
j'aurais dit la chose suivante : Serait-il trop pointilleux de dire
«refuse de fournir un document ou un renseignement qu'il doit transmettre», ou de le rendre disponible, ou
encore, bon, cache, ou détruit? Est-ce que ce serait utile ou non, en droit,
dans ce paragraphe-là, d'y intégrer
la notion «dans les temps requis»? Parce que, quand on est à 4, là, c'est qu'on
détermine, l'AMP va déterminer la période. Vous devez nous fournir en
temps. Ça dit ça.
Mme LeBel :
Non, parce que le refus devient valable à partir du moment où on a dépassé le
temps requis, là.
M. Barrette :
C'est ça, l'interprétation, là? C'est sûr?
Mme LeBel :
Oui, oui. Absolument.
M.
Barrette : Donc, le fautif ne peut pas invoquer : Ah! il y avait
une grève des postes, ce n'est pas de ma faute. Il pleuvait, il y avait
une tempête de neige.
Mme LeBel : Bien là, il pourra
toujours faire défense.
M.
Barrette : Non, je comprends, mais...
Mme
LeBel : Non, mais il aura peut-être une défense à faire valoir devant
les tribunaux, là, mais, je veux dire, il faut s'entendre qu'à partir du
moment où on donne un temps requis, le refus est valable à partir de
l'expiration du temps. C'est sûr que, là,
s'il y a une conséquence extraordinaire et qu'il prouve
qu'il ne l'a pas... donc, on s'entend, là, on...
M. Barrette :
On s'entend.
Mme LeBel :
Parfait.
M. Barrette :
O.K. Je n'ai rien à rajouter là-dessus, M. le Président, pour le moment.
Le
Président (M. Simard) :
Merci. D'autres commentaires sur l'amendement apporté à l'article 8? Sans quoi
nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Mme LeBel (Champlain)?
Mme LeBel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
La Secrétaire :
Et M. Simard (Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) : Abstention. Cet amendement est donc
adopté. Nous revenons à l'article 8 tel qu'amendé. Y aurait-il
d'autres commentaires? M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
4 000 $ à 20 000 $, il me semble que, sur un contrat de
30 millions, ça m'apparaît une fourchette assez basse.
• (17 h 50) •
Mme LeBel :
Oui, mais il faut le voir pour des actions individuelles, il peut y en avoir
plusieurs, là. Ce n'est pas la valeur du contrat, c'est l'action de
l'individu, là.
M. Barrette :
Non, je comprends.
Mme LeBel :
Oui.
M. Barrette :
Mais comment ça va fonctionner? Parce que ça, ça n'est pas clair dans l'article
et même dans le texte de loi. Est-ce
que c'est par... Faisons un cas de figure. L'AMP enquête, trouve des problèmes,
demande des documents, mettons,
plusieurs documents — puis là
j'essaie d'imaginer un cas de figure, là, puis c'est facile, imaginer — voit qu'il
y a un problème dans le contrat, voit qu'il y a un problème dans l'exécution,
voit des problèmes. On n'est pas par infraction, là, on est global.
Mme LeBel :
Je ne suis pas... Je veux vraiment comprendre, mais je ne suis pas sûre de
comprendre. Je suis désolée, M. le Président.
M. Barrette :
Oui, c'est moi qui... Non, là, dans ce cas-là, c'est moi qui s'exprime mal, là.
Mais la ministre me dit, quand moi, je dis : De 4 000 $ à
20 000 $ sur un projet de 20 millions, 30 millions,
40 millions, ce n'est pas grand-chose...
puis là la ministre, M. le Président, me répond : Oui, mais il peut y
avoir plus qu'une infraction. Mais là on n'est pas par infraction dans
cette affaire-là, là.
Mme LeBel :
Oui, absolument, absolument. C'est par événement d'infraction, si on veut, par
infraction, mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a le contrat, mais c'est un
individu qui pourrait être passible de ça, là. Donc, ce n'est pas la même chose. Et je ne suis pas sûre de bien
vous comprendre, mais, je veux dire, si je demande... je ne sais pas, moi, je
fais une demande documentaire et je refuse de fournir les documents, bien, je
pourrais être passible, théoriquement, d'autant d'infractions que de
nombre de documents qu'on m'a demandés, là, mais que je n'ai pas fournis. Mais,
je veux dire, ça, rendu là, ça va être une question de circonstances, ça va
être comment la demande s'est faite.
Et là vous tombez un
peu plus dans mon passé, là, le droit pénal, mais là il va falloir que... Il va
y avoir un constat d'infraction. L'AMP va
établir puis va faire... C'est le DPCP qui va voir, en vertu de la gravité,
c'est-u 4 000 $, c'est-u 20 000 $. Mais je dois vous
dire, puis encore là, quand je vous dis ça, ce n'est pas pour... mais c'est ça
qui est dans la loi d'origine, c'est les
mêmes montants que dans la loi d'origine. Dans l'article 28 et dans
l'article 66, c'est de 4 000 $ à 20 000 $.
M. Barrette :
Je sais, j'ai vu.
Mme LeBel :
Donc, il ne faut pas oublier que ce sont des individus qui vont être passibles de
ça, et non pas... Quand vous parlez d'une compagnie, je peux comprendre, mais
là c'est des individus, là.
M. Barrette :
Je n'avais pas compris ça.
Mme LeBel :
Oui, l'individu à qui on va faire la demande, le soumissionnaire.
M.
Barrette : Oui, mais
l'individu, là, qui va devoir fournir le document... Mettons qu'on
demande les documents, puis c'est le comptable qui a les documents,
c'est le comptable qui va être condamné et pas la compagnie?
Mme LeBel :
Oui.
M. Barrette :
Ah! puis la compagnie ne sera jamais condamnable?
Mme LeBel :
Bien, pas dans ce cas-là, parce qu'on va faire une demande à l'individu. On est
dans un cadre d'enquête, là, c'est bien différent, là, mais on fait une demande
à l'individu, là, on fait une demande.
M. Barrette :
Je comprends. Je suis juste, là, là, là...
Mme LeBel :
Et c'est dans la fourchette des infractions pénales, c'est dans les fourchettes
des sanctions possibles, là, mais, il faut
comprendre, ce sont des individus qui vont entraver, ce sont des individus qui
vont refuser de fournir, ce sont des individus qui, par un acte ou une
omission, vont aider une personne à commettre ou inciter. La première, c'est ce qu'on appelle un peu la
complicité, là dans le sens... à l'article 3, l'autre, c'est l'incitation
à commettre l'infraction, mais c'est tous des individus qui vont être
passibles de ça.
Maintenant, c'est
dans... Il faut que ça soit dans le... on a un corpus pénal, si on veut, de législation
pénale et d'amendes, il faut que ça se situe à l'intérieur de ça. Et c'est probablement
la même raison pour laquelle ça a été déterminé de 4 000 $ à
20 000 $ dans la loi d'origine aussi, là.
M. Barrette :
Alors, qui calle la shot?
Mme
LeBel : Qui calle la shot?
C'est par comparaison avec d'autres lois, qu'est-ce qui se fait dans d'autres lois.
M.
Barrette : Non, je me suis mal exprimé. L'AMP arrive devant une
situation où il y a quelque chose d'irrégulier...
Mme LeBel :
C'est le DPCP.
M. Barrette : C'est le DPCP.
Mme LeBel : Excusez-moi. Vous parlez
pour le montant de l'amende?
M.
Barrette : Non, pour savoir... Moi, ce que je comprends de la réponse,
c'est que ce n'est jamais la compagnie.
Mme LeBel :
Bien non, parce qu'on va demander à un individu de fournir un document ou un
renseignement.
M. Barrette : O.K. Ça veut dire que
si, puis là c'est hypothétique, là, je comprends qu'on... Mais, comme, M. le
Président, la ministre l'a dit, vous avez une beaucoup plus large expérience
que la mienne dans ce domaine-là, vous avez dû probablement, dans le passé,
voir des stratagèmes ou des irrégularités qui mettaient en jeu plus qu'une
personne et une compagnie aussi.
Mme LeBel : Oui, ça existe, mais ce
n'est pas dans le cadre de ce type d'infraction là. Je vais vous donner, par
exemple, la... Il n'est pas adopté, le projet de loi, là, mais, parce que je
l'ai en tête, le projet de loi n° 64, je pense, sur l'accès
à l'information, où, là, on y va avec
le chiffre d'affaires d'une compagnie qui refuse de mettre en place des règles pour la protection des renseignements
personnels, on est quand même dans du pénal, mais là c'est la compagnie,
là, qui est visée.
Ici, ce que vous dites de façon hypothétique
existe, mais ce n'est pas le cas ici. Donc, ici, on est dans la fourchette où
ce sont des individus qui sont visés. Alors, les amendes, les catégories
d'amende, les catégories dans le sens les tranches, là, de types d'amendes,
c'est en fonction de ça.
Maintenant, c'est l'AMP qui va monter le
dossier, qui va bâtir le constat d'infraction, et non pas un ticket, on parle d'un rapport d'infraction qui va être envoyé
au DPCP, puis le DPCP, en fonction des circonstances,
va décider de la fourchette d'amendes
qu'il va recommander, mais la fourchette va être dans ça, là, elle ne peut pas
être plus basse ou plus haute, mais là-dedans.
M.
Barrette : Bien, je comprends que 4 000 $ à
20 000 $ a un plus grand poids s'il est appliqué à un individu, ça,
c'est évident. Je n'avais pas compris ça comme ça. Bon, là, je comprends que
c'est ça. Mais là il y a comme un fardeau sur l'AMP de s'assurer qu'il demande
un document demandable à quelqu'un, là. Il faut qu'il identifie la bonne
personne. S'il demande un document comptable, bon, c'est correct, c'est le
comptable.
Mme LeBel : Oui, mais, si le
comptable répond en disant : Je n'ai pas le document, ce n'est pas un
refus de fournir nécessairement. Toutes les circonstances vont être là, là. Je
veux dire, il faut quand même... Et ce n'est pas inhabituel, ça, je veux dire,
le pouvoir d'enquête.
M. Barrette : Non, non.
Mme LeBel : Mais on peut toujours...
Il faut comprendre ça, il faut voir ça dans une relation continue. Si le
comptable me dit : Je n'ai pas le document en question, bien là, à un
moment donné, l'AMP a assez d'expérience pour
savoir qui peut fournir de tels documents. Mais on demande le document, mais,
je veux dire, là, à ce moment-là...
Écoutez, là, je vais être très hypothétique.
Dans le cas de figure que vous dites, advenant que l'AMP est complètement dans
le champ, là — entre
guillemets, là, je ne pense pas qu'elle l'est complètement — et
qu'elle le demande a un individu x, que ce n'est pas du tout lui, qu'il dit
qu'il ne l'a pas, que l'AMP assimile ça à un refus de fournir puis que ça passe
même le test du DPCP, là, on est rendu à beaucoup de filtres, là. Mais là je
pense qu'il y a quand même les tribunaux qui vont trancher, là. Je veux dire,
ce n'est pas un ticket qu'il faut payer automatiquement. Il y a tout le
processus judiciaire qui vient devant ça. Et, oui, c'est l'AMP qui a le fardeau
de la preuve, comme dans tous les cas de cas de figure pénaux, où c'est le
poursuivant qui a le fardeau de la preuve.
M. Barrette : J'ai encore le temps
pour poser cette question-là : C'est quoi la logique à ce moment-là
dans... Comprenons-nous bien ou
comprenez-moi bien, moi, là, vraiment, là, j'apprends quelque chose, parce que
je me serais vraiment... Je n'aurais pas été surpris si on m'avait dit
que le régime d'amendes, là, s'adressait à la fois à la compagnie et aux
individus dans la compagnie. Ça, je n'aurais pas été surpris de ça, même si je
m'attendais à ce que ce soit la compagnie à
la case départ, point final, d'où ma question, 4 000 $, 20 000 $, ce n'est
pas élevé pour... Mais là ma question, c'est : Pourquoi il n'y a
jamais la compagnie dans ce régime-là?
Mme LeBel : Bien, c'est parce que,
dans ces cas-là de particuliers, une compagnie ne peut pas entraver, c'est
quelqu'un dans la compagnie qui va entraver.
M.
Barrette : Oui, mais le
quelqu'un en question dans la compagnie est sous la responsabilité et autorité du boss.
Mme
LeBel : Oui, mais on est dans un régime pénal, mais c'est la personne
qui a commis l'entrave. Maintenant, si c'est le boss qui lui a demandé,
là, on va pogner le boss, entre guillemets, par l'article 3... non, par
l'article 4, encourage, conseille, consent ou autorise,
mais tu ne peux pas, en pénal, accuser quelqu'un au pénal juste parce que tu es sous l'autorité puis ton employé commet une
infraction pénale. Il faut que la personne, pour être accusée, ait fait quelque chose, là, c'est-à-dire soit qu'elle l'a
encouragé, soit qu'elle lui a donné conseil, soit qu'elle a consenti — bon, peut-être qu'on va dire qu'elle
le savait, qu'elle regardait à côté parce que ça faisait son affaire, on va
l'assimiler à un consentement ou à une autorisation — soit
qu'elle a donné un ordre, là. Donc, on ne peut pas, là, dans ce cas-là, mais ce
qui est ici, là, ça ne peut pas... c'est commis par des gens.
M. Barrette : Je comprends ça.
Mme LeBel : Mais, par contre, rien
ne dit que le collègue ou le supérieur immédiat... Mais, souvent, on va
demander, de toute façon, de fournir un document. On va probablement le
demander à la tête de la compagnie, qui, lui,
va aller voir son comptable ou la personne. Parce que moi, je pense que, pour
demander un document dans une compagnie,
tu vas voir la tête, puis lui, il va savoir c'est qui qui l'a, le document, là.
Mais, disons, le boss ne peut pas, en
principe, ne pas être capable de trouver un document, là, à moins de
dire : Il n'existe pas, mais ça, ça sera ses conversations avec l'AMP.
Donc, moi, si j'étais l'AMP, j'irais directement là. Mais ça demeure toujours
un individu qui finit par le faire ou ne pas le faire, là.
M. Barrette : Je comprends, mais ça
veut dire... et là, là, là, c'est peut-être plus un commentaire qu'une
question, là, ça veut dire que, face à une compagnie véreuse, mettons qu'on a
une compagnie vraiment véreuse, là, genre commission Charbonneau, ça veut dire
que, dans ce régime-là, la compagnie... il va peut-être y avoir un paquet
d'individus mis à l'amende, mais la compagnie ne le sera jamais?
Mme LeBel : Bien, théoriquement, la
compagnie pourrait l'être, mais ça va redevenir l'administrateur, là, mais ça
dépend. C'est parce que, là, on est dans la théorie... peut-être des cas de
figure auxquels je ne pense pas où la compagnie serait passible d'une de ces
amendes-là, mais je vois mal comment une compagnie peut entraver. Ça va être
l'administrateur de la compagnie qui va entraver, ça va être le boss de la
compagnie, ça va être un groupe de personnes de la compagnie qui va entraver,
mais la compagnie comme telle ne commettra pas d'entrave.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme LeBel : Mais peut-être, là, je
pourrais vérifier pour m'en assurer, mais je...
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres commentaires?
Mme LeBel : Pas pour l'instant.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous serions peut-être prêts à passer au vote.
M. Barrette : Bien, moi, je vous
propose, compte tenu de l'heure, là, parce que je...
Le Président (M. Simard) : Vous
auriez d'autres commentaires? Très bien. Alors, nous allons ajourner... nous
allons ajourner... ajourner sine die.
(Fin de la séance à 18 heures)