(Dix heures trois minutes)
Le
Président (M. Bernier) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Je
déclare la séance de la Commission des finances publiques ouverte. Bien sûr, je demande aux personnes
présentes dans la salle d'éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'interpellation du député de La Peltrie au président
du Conseil du trésor sur le sujet suivant : Quinze ans de
laxisme libéral quant à la lutte au gaspillage de fonds publics.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Pagé (Labelle) remplace Mme Léger
(Pointe-aux-Trembles) et M. Caire (La Peltrie) remplace M. Bonnardel
(Granby).
Le
Président (M. Bernier) :
Merci. Je vous rappelle le déroulement de l'interpellation. Dans un
premier temps, le député de La Peltrie aura une période de parole
de 10 minutes, suivi du ministre, pour une période également de 10 minutes. Par la suite, des périodes de
cinq minutes sont allouées ainsi : d'abord, un député de
l'opposition; ensuite, le ministre; puis, un député du
groupe formant le gouvernement, et ainsi de suite. 20 minutes avant la fin
de la séance, j'accorderai 10 minutes de conclusion au ministre et un
temps de réplique égal au député de La Peltrie.
Et, comme
nous débutons... nous avons débuté nos travaux à 10 h 3, consentement pour les terminer à 12 h 3? 12 h 3, consentement.
Je comprends également qu'il y
a une entente à l'effet que l'opposition officielle interviendra lors des troisième et sixième
séries d'intervention.
Nous allons débuter avec M. le député de La Peltrie.
Vous avez la parole pour 10 minutes. Merci.
Exposé
du sujet
M. Éric
Caire
M.
Caire : Merci. Merci, M. le Président. Permettez-moi
d'abord de vous saluer, vous, personnellement, saluer le
président du Conseil du trésor, M. Jean — toujours un plaisir d'échanger — mon
collègue de Vanier-Les Rivières et mon collègue
de Labelle, ainsi que les gens qui accompagnent le président du Conseil du trésor pour cette interpellation.
M. le Président, je pense que, de tout temps, un des plus grands fléaux des administrations publiques a été, est et sera
toujours le gaspillage. Il faut comprendre, M. le Président, que l'argent public, c'est l'argent
du contribuable, c'est l'argent que le gouvernement va chercher dans les
poches du contribuable avec pour objectif de fournir aux citoyens les services
qui relèvent de ses missions fondamentales. Donc, en échange de cet argent, ce
à quoi le contribuable québécois s'attend,
c'est d'avoir des services, des services, évidemment, de qualité, des services
qui sont accessibles et des services
qui répondent à leurs besoins, mais aussi, mais aussi — et je n'ose pas dire «surtout», mais je le
pense — des
services au meilleur coût possible.
Et on vient
de terminer, M. le Président, la pénible période des impôts, où le contribuable
québécois a une sensibilité particulière à l'argent, à tout l'argent
qu'il envoie au gouvernement du Québec à travers l'impôt. Et s'ajoutent à ça,
évidemment, dans le courant de l'année, les différentes taxes dont le
contribuable doit s'acquitter. Je dis «période de sensibilité particulière»
parce que c'est à ce moment-là qu'on prend conscience de façon plus sensible
des montants extrêmement importants dont le contribuable se prive dans son
quotidien, dans sa vie familiale, dans sa vie personnelle,
des sacrifices que ça implique pour lui, parce que le contribuable n'a pas le
droit aux déficits autorisés, n'a pas le
droit de s'acquitter à 80 % ou à 70 % de son devoir comme
contribuable. Alors, il n'y a pas de déficit permis pour le contribuable, il n'y a pas de pourcentage à
atteindre dans le montant des impôts qu'il a à payer, c'est 100 % de ce
qu'il doit qui doit être acquitté. Et ça, ça veut dire qu'on coupe,
qu'on fait des choix, qu'on priorise, chez le contribuable.
Pourquoi je
dis ça, M. le Président? Parce que, quand ce même contribuable réalise que,
dans l'exécution de ses missions, le
gouvernement du Québec laisse échapper, par manque de professionnalisme, par
manque de compétence, par mauvaise
gestion, par mauvaise planification, par mauvaise organisation... Toutes ces
mauvaises raisons qui font que des
centaines de millions, voire des milliards de dollars sont gaspillés,
c'est-à-dire des milliards de dollars qui sont perdus, pour lesquels le
contribuable ne recevra aucun service, pour lesquels le contribuable ne verra
aucune amélioration de l'accessibilité ou de
la qualité des services qui sont fournis. Et ça, M. le Président, c'est un
sujet de grande frustration pour les
contribuables. Et donc, pour le gouvernement du Québec, ça devrait être une
préoccupation de tous les instants. Je dis : Ça devrait être une préoccupation de tous les
instants. Malheureusement, M. le Président, force est de constater que ça ne
l'est pas.
M. le
Président, récemment, ma formation politique a eu l'occasion de faire des
propositions de réduction des dépenses,
dépenses qui, à notre avis, relèvent du gaspillage de fonds publics, quatre
mesures. Et, je le dis, c'est une première proposition qui est faite par
la Coalition avenir Québec, ce n'est pas la seule, mais déjà, là, on est
capable de dire aux contribuables québécois : Dans
quatre secteurs que nous avons identifiés, 800 millions de dollars
pourraient être économisés et remis aux
contribuables soit sous forme de baisse de taxes ou d'impôt soit sous forme
d'augmentation de la qualité et de l'accessibilité des services auxquels
ils ont droit, mais dans tous les cas au bénéfice des contribuables.
• (10 h 10) •
Et, M. le
Président, ce qui est quand même étonnant, c'est qu'on a fait cette sortie-là
il y a quelques semaines déjà; je n'ai pas entendu les membres du
gouvernement critiquer, dénoncer, appeler à la fabulation, appeler à la pensée magique. Et,
croyez-moi, M. le Président, je connais mes collègues du Parti libéral depuis déjà une décennie ou deux,
je n'en mettrai pas trop parce que ça
traduirait mon âge, mais, si tant est qu'il y avait eu des failles dans
l'argumentaire, je suis convaincu
qu'aujourd'hui il y aurait déjà un document largement étoffé, réalisé avec la
collaboration, peut-être, des
fonctionnaires, on l'a vu dans un autre dossier, malheureusement, pour
critiquer, dénoncer, amender, détruire cette proposition-là. Or, ce
n'est pas le cas. J'en conclus, j'en conclus, M. le Président, que, du côté du
Parti libéral, on est d'accord, on
dit : Oui, c'est vrai, dans ces quatre mesures-là, il y a effectivement un
problème, et que ce problème-là pourrait nous amener à 800 millions
d'économies, M. le Président.
Pourtant,
M. le Président, les problèmes qui ont été identifiés... Et là je parle de
ceux-là, mais, comme j'ai dit, d'autres
sont à venir, parce que, malheureusement, je le dis, pour le contribuable
québécois, malheureusement, ce ne sont pas
les quatre seuls secteurs où il y a du gaspillage de fonds publics, il y en a
d'autres. On aura l'occasion de revenir avec de nouvelles propositions
pour les identifier et surtout pour corriger la situation. Mais, sur ces quatre
mesures-là, sur ces quatre mesures-là, M. le
Président, aucun de ces problèmes n'est un problème récent, aucun de ces
problèmes n'est un problème récemment documenté, parce que toutes ces
mesures-là ont été, je dirais, abondamment documentées, abondamment
documentées, et pour aucun de ces problèmes-là la solution que nous apportons
est nouvelle, c'est des solutions connues.
Je prends, par exemple, le regroupement des
centres de technologies de l'information. Mon collègue de Vanier—Les-Rivières en a été témoin à de nombreuses
reprises; depuis 2014, il ne s'est pas passé une étude de crédits où je n'ai pas parlé de ce qui devait être fait.
M. Jean pourra sans doute en témoigner. J'ai même visité le CSPQ à
l'époque où il en était le P.D.G., il y a deux ans, si ma mémoire est
exacte, ou trois ans...
Une voix : ...
M.
Caire : Deux,
merci, deux ans. Et à ce moment-là, déjà, on nous disait : Oui, oui, oui,
on est en marche puis on est en
processus, là, pour aller chercher des appels d'offres. Or, l'année passée, le
prédécesseur de l'actuel président du Conseil
du trésor m'a dit : Non, non, on est plutôt en planification de. Alors, on
comprend, là, qu'il n'y a pas de stratégie. Et ce qui est encore plus comique, M. le Président, c'est que le
prédécesseur du prédécesseur de l'actuel président du Conseil du trésor, qui était aussi ministre des Finances,
alors qu'il proposait de regrouper les centres de traitement de l'information,
était à la tête des Finances, donc responsable de l'Agence du revenu, qui,
elle, en créait un nouveau. Ça fait qu'on comprend,
là, que ça ne s'est pas fait. Et, jusqu'à preuve du contraire, ça ne se fera
pas non plus, à moins, évidemment, qu'il y ait un changement de
gouvernement.
Ça, M. le
Président, c'est 100 millions d'économies dont on se prive. Cette
recommandation-là date de 2012, ça fait six ans. 100 millions
d'économies.
Et j'en
profite pour remercier le ministre de la Santé, qui a vanté notre proposition
de création du centre d'excellence en technologies de l'information du Québec
en disant que, oui, c'était un modèle qui permettait de faire des choses. D'ailleurs, j'ai remarqué, dans le
document Agir ensemble... où on proposait à peu près la même chose. Moi,
j'ai proposé ça dans un rapport que
j'ai déposé ici il y a trois ans. Il y a trois ans, on proposait déjà de mettre
en place cette mesure-là. Donc, quand je vous dis que ce n'est rien de
nouveau, bien, c'est un autre 100 millions d'économies.
Évidemment,
les achats, les achats, pour lesquels on dit : Bien, on peut aller
chercher au minimum une économie, sur les 5 900 000
000 $, parce qu'on exclut les technologies de l'information, de 10 %,
590 millions...
Le Président (M. Bernier) : En
terminant, M. le député.
M.
Caire : Oui, M. le Président. Donc, M. le Président,
l'inaction, je dirais, l'incapacité chronique du gouvernement...
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Merci de vos propos. M. le ministre, la parole est à vous.
Réponse
du ministre
M. Pierre
Arcand
M. Arcand : Merci
beaucoup, M. le Président. J'en profite, moi aussi, pour saluer aujourd'hui le
député de La Peltrie, le député de Labelle,
mon collègue de Vanier—Les Rivières,
qui est ici, et également tout le personnel du Conseil du trésor qui
m'accompagne aujourd'hui.
Le député m'interpelle sur la gestion des fonds
publics effectuée par notre gouvernement, et j'espère aujourd'hui lui soumettre
plusieurs points de réflexion qui vont certainement alimenter notre discussion
aujourd'hui.
Je comprends tout à
fait, M. le Président, que le rôle
de mon collègue de la deuxième
opposition est de critiquer le
gouvernement. Mais, encore une fois, je crois que les faits sont là, les faits sont
clairs, le gouvernement a très bien géré le Québec au cours des
dernières années.
Premièrement, lorsqu'il parle des impôts, des taxes qui sont élevés et
qu'il importe que le gouvernement fasse les efforts pour ne pas alourdir la facture
pour les citoyens, je dirais que, le 27 mars dernier, nous avons présenté
un quatrième budget avec l'atteinte de l'équilibre budgétaire. Les citoyens ont droit à des baisses d'impôt de
1 milliard de dollars,
des baisses de taxe scolaire et l'abolition, l'an dernier, de la taxe santé. Il y a
donc là des efforts considérables qui ont été faits.
En plus de
ça, bien, la gestion nous a permis aussi de rembourser 2 milliards de notre dette, ce qui est quand
même un élément très significatif
quand on se compare à ce qui se passe, par
exemple, en Ontario,
hein, où les gens ont vu qu'ils devaient
faire un déficit de 6 milliards, on est rendu presque à 12. Quand on connaît les
ratés au niveau du gouvernement
fédéral dans le domaine informatique, on s'aperçoit que le Québec est certainement, actuellement, dans une situation qui est avantageuse. Le coût d'emprunt du gouvernement est inférieur de cinq points de base à celui de l'Ontario,
c'est du jamais-vu dans l'histoire du
Québec. Et cette bonne gestion des finances publiques, cette crédibilité que
nous avons eue au cours des dernières années nous a permis d'obtenir ce
résultat.
Le Québec
connaît donc, d'une part, la meilleure performance économique depuis
20 ans, et, en fait, les investissements que nous avons faits, de
façon générale, sont des investissements qui ont été très ciblés et qui ont certainement contribué à améliorer l'économie,
également, au Québec. Je rappelle qu'au niveau économique, actuellement,
nous avons une augmentation sans précédent
de notre produit intérieur brut. Alors, je pense que les gestes qui ont été
posés clairement ont aidé à la confiance des investisseurs à l'égard du
Québec.
Moi, je
rappelle, encore une fois, que, dans tout ce qu'on a fait depuis le début, nous
avons dépensé l'argent que nous avons. L'équilibre budgétaire a été
atteint, nous avons une loi qui existe sur l'équilibre budgétaire. L'économie performe au-delà de nos prévisions, et nous avons
été en mesure d'investir pour faire en sorte qu'on puisse améliorer les
services directs à la population, soit diminuer le temps d'attente dans les
hôpitaux, diminuer les délais en services diagnostiqués
et d'accès à la chirurgie, accroître la réussite éducative, améliorer les soins
dans les centres d'hébergement, raccourcir les délais en matière
criminelle et pénale, moderniser la justice également.
Et nous avons
aussi fait des investissements records dans nos infrastructures. Le dernier
budget du Plan québécois des
infrastructures, c'est une somme de 100 milliards pour les
10 prochaines années qui a été annoncée. C'est véritablement un
record au niveau des investissements. C'est, je dirais, l'effort le plus
ambitieux en matière d'infrastructures jamais déployé par le gouvernement. Et
c'est un plan qui va soutenir, bien sûr, toutes les régions du Québec.
Nous avons
des investissements sans précédent également dans le transport collectif. Nous
avons... Que ce soit le tramway,
trambus dans la capitale nationale, que ce soit l'étude pour le troisième lien,
que ce soit le prolongement de la ligne bleue à Montréal, le Réseau
express métropolitain, tout ça est déployé dans le cadre d'une politique de
développement durable.
Nous avons
également une stratégie numérique, un record sans précédent d'investissements
dans ce domaine, des investissements
de 1,2 milliard de dollars. Et, seulement pour le secteur de l'éducation
et de l'enseignement supérieur, ce
virage va coûter 600 millions de dollars. Et, on sait très bien, on n'a
pas besoin de se le faire rappeler, l'acquisition d'infrastructures
numériques est essentielle à la croissance de nos entreprises et au
développement des compétences numériques de nos jeunes et des travailleurs
appelés à faire les nouveaux métiers.
• (10 h 20) •
Également, j'aimerais dire que nous avons
dévoilé, le 23 avril dernier, la première vision immobilière du gouvernement du Québec. Et là on va avoir une
planification sur 10 ans de nos investissements immobiliers. Nous pensons
que le ratio propriété-location devrait
passer à tout le moins de 28 % à 35 %, au cours des prochaines
années, on devrait être un peu plus
propriétaires. Et les seuils d'autorisation requis pour les transactions, eh
bien, ont été révisés. Tout ce qui
est 10 millions et plus devra être approuvé par le Conseil du trésor et,
50 millions et plus, par le Conseil des ministres. Cette vision immobilière va nous permettre de
dégager des économies de centaines de millions pour le gouvernement au
cours des prochaines années.
Encore une
fois, nous avons mené une révision des programmes au début de notre mandat.
C'est des économies de près de 2 milliards de dollars qui ont
découlé de cette révision des programmes, un processus qui est aujourd'hui, M.
le Président, tout à fait permanent.
Quand je
regarde ce que proposait, d'ailleurs, le député de La Peltrie, je
rappelle, encore une fois, que, dans ses propositions, il y a deux
choses : ou bien ce sont des choses qui sont un peu dépassées ou, dans les
choses qui sont valables, on le fait déjà.
Je vais vous donner simplement l'exemple... Lorsque le député de
La Peltrie parle du regroupement de
ces données informatiques, bien, déjà, on prévoit des économies de
300 millions. Dès le mois de décembre, j'ai lancé, encore une fois, le Québec dans le regroupement
des données informatiques. On a maintenant trois centres, deux à Québec
et un à Montréal. Tout ça pour vous dire, également, que nous avons déjà fait
ça. En fait, en décembre 2017, ce qu'on a annoncé, c'est qu'auparavant il y
avait 120 centres de données au gouvernement, et là on les regroupe, donc,
sur les trois sites. Et c'est quelque chose qui m'apparaît très significatif.
Le député
parle de regrouper les achats, les achats, entre autres, qui ont été faits.
Bien, le CSPQ, c'est son travail de
faire ça. Et lui, il veut abolir, d'ailleurs, le CSPQ. On aura certainement des
questions à lui poser dans ce domaine.
Je pense, M.
le Président, que ça se résume, en fait, à plusieurs choses, la façon dont le
Québec doit être géré. Et ça, je vous
mets, encore une fois, en relief les éléments qui sont importants. Qu'est-ce
qui est important pour dire que le Québec est bien géré, au Québec?
D'abord, des budgets équilibrés. Deuxièmement, des cibles de dépenses qui sont respectées. Troisièmement, d'être capable de
réduire la dette. Quatrièmement, d'avoir une cote de crédit qui est meilleure,
un coût d'emprunt inférieur à celui de l'Ontario.
Nous avons
fait cette révision de programmes, qui a généré au-delà de 2 milliards
d'économies. Nous avons signé une
convention collective avec à peu près 99 point presque 9 % des
employés de l'État, les conventions collectives sont là. Les effectifs de l'État,
il y avait 69 000 personnes dans la fonction publique, au Québec, on
est autour de 65 000 actuellement. Donc, l'appareil ne grossit pas, il a réduit. Et, aux endroits où ça a
grossi, ça a grossi, entre autres, pour des services directs à la
population, et ce, dans le domaine de l'éducation et de la santé.
On a parlé
beaucoup, avec le député de La Peltrie, également de l'importance qu'on
n'aille pas autant à l'extérieur au niveau de nos investissements en
informatique, entre autres, au niveau du numérique, de faire affaire avec une expertise interne qui est renouvelée. C'est
exactement le processus. Il y a un taux de croissance, au niveau des employés
de TI, dans les gouvernements, qui existe et qui continue à s'améliorer.
Alors, M. le
Président, en terminant, je dirais simplement que nous pouvons être fiers du
travail qui a été accompli au cours
des dernières années. Je pense que l'État du Québec n'a jamais été en aussi
bonne forme, si on peut dire. Et nous serons
très heureux de pouvoir répondre, au cours des prochaines minutes, à toutes les
questions qui touchent la gestion du Québec, parce qu'encore une fois on
est très heureux des résultats.
Argumentation
Le
Président (M. Bernier) : Merci,
M. le ministre. Nous allons donc
débuter les blocs d'échange pour des périodes de cinq minutes. Donc,
nous débutons avec M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Alors, merci
beaucoup, M. le Président. Beaucoup de choses dans l'introduction du ministre, et on
va y aller par blocs pour essayer d'être le plus efficace possible.
Et je
commencerai donc par les achats regroupés. Le président du Conseil du trésor
nous dit : C'est le travail du CSPQ.
J'ai tendance à lui dire oui, c'est vrai. La question est : Est-ce que le
CSPQ a fait son travail? Ça, c'est une question
qu'on doit poser. Et vous comprendrez que ma réponse à cette question-là, à
moi, est non.
Juste donner un exemple, puis M. Jean va
s'en souvenir parce qu'on avait eu l'occasion, à la Commission de l'administration publique, de discuter de ces éléments-là avec lui, quand
on fait des achats regroupés, en théorie, on devrait payer moins cher
que ce que M. et Mme Tout-le-monde vont être capables de payer sur le marché.
L'idée d'un achat regroupé, c'est d'avoir du
volume et, sur ce volume-là, c'est d'être capable d'avoir des meilleurs prix. Je pense
que c'est comme ça que l'ensemble des contribuables le comprend.
Alors, je
vais vous donner cet exemple savoureux des fameuses tablettes, où le CSPQ paie
499 $, soit 60 $ de plus
que ce que M. et Mme Tout-le-monde va
payer chez Best Buy. Alors, moi, quand on me dit : Bien, c'est normal,
puis c'est parce que nous, on prend des garanties prolongées, M. le Président, là, je veux dire, on connaît ce milieu-là puis on sait que ce n'est pas exactement
comme ça... Je veux dire, j'en achète deux chez Best Buy puis je suis
capable de me négocier un rabais, là.
Ça fait que, d'après moi, au nombre que le CSPQ achète, ça devrait être assez
facile de négocier un rabais.
Je pense,
entre autres, puis j'en ai parlé avec le président du Conseil du trésor... je
pense, entre autres, aux licences
de systèmes d'exploitation qui ne sont jamais
implantés. On parle de 191 millions, 350 serveurs
sur lesquels ils ne sont toujours pas déployés. Puis là on essaie de nous faire
croire que c'est normal. Savez-vous, M.
le Président, je pense
que c'est ça qui me choque le plus,
c'est quand on est à trouver des justifications pour l'injustifiable,
dire : C'est normal, c'est normal
que nos serveurs fonctionnent avec un système d'exploitation qui est dépassé de 18 ans,
c'est normal, c'est correct, il ne faut pas s'alarmer avec ça. Bien oui,
il faut s'alarmer avec ça. Bien sûr qu'il faut...
Je pense
aux centres des congrès, Québec, Montréal, qui n'ont jamais été en appel d'offres pour leurs services alimentaires,
puis là, bien, on le soulève à l'Assemblée
nationale, puis là, subitement, on va
aller en appel d'offres. C'est autant
de choses, autant d'éléments qui font en sorte qu'on gaspille les fonds publics
puis qu'au lieu de se dire : On va revoir nos processus, on va revoir nos façons de faire, on trouve des
justifications puis on se dit : Non, c'est normal, c'est normal.
Mais c'est des centaines de millions de dollars dont on se prive.
Et, dans les
achats regroupés, on pense, nous, là, que c'est possible de réduire ça d'un 10 %. Puis on s'est validés, là, vous
comprendrez, là, on n'a pas sorti ça de notre chapeau comme ça, contrairement à
ce qui pourrait être véhiculé, puis on pense que 10 %, c'est
réaliste.
Mais, si ce que je dis n'est pas suffisant,
parce que je regarde, de l'autre côté, on semble dire : Ah! ça n'a pas d'allure, ça n'a pas d'allure, M. le Président,
trois rapports, trois rapports, trois entités différentes, la Vérificatrice
générale qui nous dit : Au CSPQ,
là, pour les achats regroupés, l'information est soit pas disponible soit pas
fiable. Comment peut-on gérer une
organisation comme le CSPQ... Derniers chiffres, j'inclus les TI :
6,6 milliards d'achats de biens ou de services avec des informations inexistantes ou pas fiables.
Puis c'est la Vérificatrice générale qui le dit, ce n'est pas moi, là, dans
son dernier rapport, pas il y a 15 ans.
BDO, dernier rapport qui a été fait, enquête indépendante, le CSPQ doit s'y
soumettre : même conclusion, même conclusion.
Puis là je regarde le comité Agir ensemble qui
vous dit : Aïe! il faut que vous changiez votre culture, dans l'acquisition, vous n'êtes pas au goût du jour; ce
qu'on fait au CSPQ, ce n'est pas ce qui se fait ailleurs, puis on se prive
de l'efficacité et des économies en lien
avec ce changement nécessaire de culture. Septembre 2017. Ça va faire un an,
un an, il n'y a rien qui a changé. C'est
encore la même chose, c'est encore la même routine. Il va y avoir un autre
rapport de la Vérificatrice générale,
puis je ne suis pas devin puis je n'ai pas d'information privilégiée, mais, en
ce qui concerne le CSPQ, ce ne sera pas le fun.
Alors, oui,
je pense qu'il faut changer la structure. Oui, je pense qu'il faut changer les
façons de faire. Oui, je pense qu'il faut changer la culture. Et, oui,
je pense qu'au nom des résultats il est urgent d'agir.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
• (10 h 30) •
M. Arcand : Bien, M. le
Président, d'abord, l'achat regroupé des services, ça se fait partout dans le
monde. J'ai eu l'occasion, moi, de me
rendre à plusieurs endroits pour voir de quelle façon les gouvernements
opèrent, et tout le monde a, entre
autres, des services partagés. Ça existe, il n'y a rien de nouveau dans ça,
tout le monde le fait. Les achats sont regroupés.
Les chiffres que j'ai ici, moi, entre autres, c'est qu'au niveau, par
exemple, d'achats regroupés nous estimons, nous, avoir économisé, en 2015‑2016, 47,9 millions de dollars, avec
les achats regroupés. On estime
d'avoir économisé
56,3 millions en 2016‑2017 et on aura bientôt le chiffre également pour la
dernière année aussi. Alors, ça existe.
Et moi,
j'aimerais bien poser des questions au député de La Peltrie parce qu'il
propose l'abolition de ça. Il dit que le CSPQ n'est pas assez efficace,
etc. Il dit, dans sa proposition, qu'il veut le remplacer par un centre
d'excellence en technologies de
l'information. Il dit qu'il est favorable aux achats regroupés. Alors, est-ce
que... Ce que j'essaie de bien comprendre,
j'aimerais qu'à un moment donné il m'explique qu'est-ce qu'il veut faire
exactement, parce que ce qu'il doit comprendre, c'est que le Centre de
services partagés ne fait pas seulement, entre autres, le travail qui est des
achats regroupés, il y a 55 autres
services qui sont faits par le Centre de services partagés du Québec, l'achat
de la publicité, par exemple, la Gazette
officielle, et etc., je pourrais tous vous les nommer, M. le Président. Et
donc j'aimerais que le député nous
dise... À partir du moment où il fait son centre d'excellence, il va donc créer
une première structure, ce qui va créer une autre structure également pour les achats regroupés. Est-ce qu'il va
créer également une autre structure pour un centre qui va s'occuper de la paie,
du recrutement pour le gouvernement? Parce que c'est ce que le CSPQ fait
également. Alors, j'essaie de comprendre le raisonnement qui est là
devant nous.
J'aimerais
qu'il nous dise également si son centre d'excellence qu'il veut faire, au
niveau de l'informatique... Il y a actuellement,
au Centre de services partagés, environ 1 800 personnes qui y
travaillent. Qu'est-ce qu'il va arriver de ces personnes-là? Quelles sont les économies, les gains d'efficacité qu'il
compte obtenir avec la création de ces nouvelles structures par rapport
à ce qui existe actuellement?
Et je n'ai
pas besoin de vous dire également qu'on a des déclarations qui ont été faites
par le parti de la seconde opposition
à l'effet que nous avons des employés qui, évidemment, n'ont peut-être pas
toute la compétence. Et je crois que, si on regarde ce qui a été fait au
cours de la dernière année, nous sommes dans un mode, actuellement, où nous embauchons de plus en plus de gens. Et on me
disait que, la moyenne, d'ailleurs, des embauches, les gens ont quand même
jusqu'à 10 années d'expertise dans le
domaine numérique, on est capable de trouver de très bonnes personnes pour
faire ce travail.
Alors, encore
une fois, j'aimerais également que... Vous le savez, les gens qui travaillent
au CSPQ sont des gens qui sont syndiqués. Alors, quand il va créer son
centre d'excellence en technologies, qu'est-ce qu'il va faire de ces employés-là? Qu'est-ce qu'il va faire du syndicat?
Est-ce qu'il va créer une nouvelle entité? Comment va-t-il opérer ça au cours de la prochaine année? Et qu'est-ce qu'il va
faire de façon précise par rapport à tous les autres services qu'offre
actuellement le Centre de services partagés du Québec?
M. le
Président, actuellement, quand on regarde les efforts qui ont été faits, quand
on regarde, encore une fois, les
économies, quand on regarde l'efficacité du Centre de services partagés, on
peut, bien sûr, se poser des questions sur certains éléments, mais
globalement, encore une fois, la structure, elle est au bon endroit, elle est à
la bonne place. Nous faisons ce que
multitudes de gouvernements font depuis nombre d'années. Et, quand on regarde
ce qui se fait ailleurs, je pense
qu'essentiellement, ce que l'on fait, c'est que l'on fait ce qui est logique,
ce qui est souhaitable pour l'ensemble des citoyens, M. le Président.
Le
Président (M. Bernier) : ...passer maintenant du côté ministériel
avec M. le député de Vanier-Les Rivières.
M. Huot :
Merci beaucoup, M. le Président. Bien, bonjour, bonjour à tous. Bonjour à vous,
M. le Président. Bonjour au ministre,
et avec toute son équipe. Salutations au député de La Peltrie, qui nous
réunit ici ce matin, je pense qu'on peut dire ça comme ça. Le député de
Labelle, salutations. Ça me fait plaisir d'être avec vous ce matin.
Et on est là
pour réagir au nom du gouvernement, je suis là pour réagir au nom du
gouvernement à l'interpellation du
député de La Peltrie, qui parle d'un certain laxisme. Je vais réagir à ça.
Prenez cette première intervention comme mon introduction. Les collègues
ont eu droit à une introduction de 10 minutes chacun, alors je vais
prendre mon premier cinq minutes, peut-être, de façon à introduire l'ensemble
des sujets que je vais vouloir...
Le Président (M. Bernier) : ...
M.
Huot : Merci. Merci de votre générosité, M. le Président. Mais je veux
simplement mentionner que... Il parle de...
il critique les 15 ans de gouvernement libéral avec... Bon, évidemment, on
sait qu'entre 2012 et 2014 il y a eu un 18 mois du Parti québécois.
Mais, si le constat qu'il fait était partagé par la population, avait été
partagé, dans les 15 dernières années,
par la population... Je veux rappeler que c'est la population qui nous a
choisis, la population. On dit : Vox
populi, vox Dei. La population ne se trompe pas quand elle fait des choix, dans
sa sagesse. Donc, 2003, 2007, 2008, 2014,
la population a choisi le Parti libéral pour gouverner le Québec. Donc, moi, je
pense qu'il faut se fier quand même à la sagesse de la population.
Et on a un bilan... Si on prend juste notre
dernier mandat, les quatre dernières années, au niveau des finances publiques,
le président du Conseil du trésor en a parlé, mais on parle de budgets
équilibrés, des cibles de dépenses respectées,
de réduction de la dette, d'une cote de crédit plus élevée, un coût d'emprunt
inférieur à celui de l'Ontario. Il a parlé
des conventions collectives aussi. On a parlé de TI. L'internalisation des
ressources en TI, ça va bien, c'est un sujet que je vais vouloir aborder aussi tantôt. Notamment, aussi, la question
de la dette, les choix de dépenses en infrastructures, c'est... je ne pense pas que le député de La Peltrie
puisse parler de gaspillage quant aux choix qui sont faits en termes d'infrastructures. Je vais certainement vouloir
parler de numérique et de TI. On va sans doute pouvoir parler des choix qui sont faits dans la capitale nationale, il y a
eu plusieurs... il y a plusieurs choix de dépenses qui sont faits dans la
capitale nationale. Ça va peut-être
permettre d'aborder le sujet de la culture aussi. Je ne sais pas si le député
de La Peltrie va critiquer l'ensemble
des choix qui sont faits en culture. Il y a des dépenses en culture qui sont faites,
et je ne l'ai pas souvent entendu parler de culture dans la capitale
nationale, le député de La Peltrie. Donc, on parlera de certains dossiers
comme ça.
Évidemment,
je ne pense pas qu'on puisse passer à côté du sujet du réseau structurant de la
ville de Québec ni du troisième lien, qui est devenu un choix
environnemental de la part de la CAQ dont... un autre sujet, peut-être, que le député de La Peltrie pourra aborder. On sait
qu'il parle régulièrement de l'importance de la protection de l'environnement.
Donc, peut-être qu'il nous parlera de...
qu'il nous fera un discours environnemental, un discours proculture aussi, j'ai
hâte d'entendre ses choix.
Mais je dois
dire que la situation économique du Québec va très bien à cause des choix qui
ont été faits par notre gouvernement,
on le voit : niveau d'emploi record, confiance des ménages, des
investissements de nos entreprises aussi, dépenses de consommation qui
sont en hausse. Et tout ça en lien, évidemment, avec des choix qui ont été
faits au gouvernement. On avait parlé de
création d'emplois, jusqu'à 250 000. On le dit toujours, ce n'est pas le
gouvernement qui crée les emplois
mais qui crée les conditions. Et, chacun des gestes qu'a posés le gouvernement,
dans les dernières années, on a une
préoccupation constante, c'est améliorer la qualité de vie de l'ensemble des
citoyennes et citoyens du Québec,
puis c'est ce principe-là qui nous a motivés dans les dernières années. Et, les
choix qui ont été faits, évidemment, on
a équilibré les quatre derniers budget, il y a des choix qui ont été faits,
mais on a dégagé des marges de manoeuvre pour nous permettre d'investir, dans les dernières années, en emploi, en
éducation, en santé, évidemment. Des choix qui ont permis d'investir dans la région de Québec aussi, parce qu'on veut
aussi léguer un Québec en bonne santé financière aux générations futures. J'ai des enfants, donc je me fais un devoir de
léguer un Québec en bonne santé à mes enfants.
Donc, avec la
saine gestion des finances publiques, on peut rajouter, comme je disais, la
bonne performance de l'économie
québécoise, qui est une des plus performantes au pays, la meilleure performance
économique des 40 dernières années
pour le Québec, on dépasse celle de l'Ontario. Pas besoin de dire la
performance économique de la ville de Québec, de la région de la Capitale-Nationale, de la RMR Québec, qui bat des
records. RMR Québec, il y a un taux de chômage de 3,6 %.
Alors, c'est l'ensemble des choix
gouvernementaux qui ont créé ces conditions-là, qui ont fait en sorte...
Le Président (M. Bernier) : En
terminant, M. le député.
M.
Huot : ...que le Québec va beaucoup mieux. La région de Québec bat des
records, comme je disais. Donc, on regarde les prochaines années, qui
vont encore aller en s'améliorant. Alors, c'est les gestes du...
Le Président (M. Bernier) : Merci.
Nous allons passer du côté du député de La Peltrie. M. le député.
• (10 h 40) •
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Écoutez, ce que je trouve intéressant, c'est que ni
dans l'intervention du ministre ni
dans l'intervention du collègue de Vanier-Les Rivières on n'a critiqué le
chiffre de 10 % d'économies dans les achats regroupés. Je trouve ça
intéressant.
D'ailleurs, j'ai apprécié la prestation du président du Conseil du trésor. Il
avait beaucoup de questions, il va être bon à l'opposition. Et moi, je vais lui
donner des réponses à ses questions. Vous allez trouver ça là, et je m'engage à
lui en fournir une copie à la fin de
l'interpellation. Vous allez trouver beaucoup de réponses à vos questions dans
ce document-là.
Maintenant,
pour mon deuxième bloc, M. le Président, j'aimerais parler des dépenses en
publicité et conférences de presse
qui ont été effectuées par le gouvernement dans les dernières années, et
surtout dans les derniers mois, M. le Président,
parce que c'est un peu indécent, ce à quoi on assiste. Et, quand on parle de
gaspillage de fonds publics, puis j'ai
utilisé d'autres termes, on m'a rappelé à l'ordre, c'est parfait, je vais
utiliser des termes peut-être plus parlementaires, mais moi, j'ai offert au président du Conseil du
trésor, il n'y a pas longtemps, peut-être de légiférer là-dessus, d'encadrer
ça, le président du Conseil du trésor, à chaque fois, me dit : Bien, je ne
sais pas pourquoi on ferait ça parce que, dans les faits, globalement, on dépense moins en publicité
que dans les années précédentes. Mais il sait très bien que ce à quoi je fais
référence, c'est la publicité de nature
partisane, et que le fait de ne pas l'encadrer, bien, fait en sorte qu'on a des
débordements comme...
Il me parlait
de la Stratégie numérique, M. le Président. D'ailleurs, juste lui rappeler, il
y a deux ans, quand la collègue du Développement économique a lancé son
fameux plan, il y avait 5 millions de dollars là-dessus, j'étais ici en étude de crédits pour lui dire : À
5 millions de dollars, vous ne pouvez pas réaliser ce que vous avez dans
le plan. C'est drôle, aujourd'hui, à
quelques mois de l'élection, là on a des investissements massifs, mais, il y a
deux ans, 5 millions, c'était
assez. Par contre, le même lancement de la Stratégie numérique a coûté
170 000 $, 170 000 $ pour annoncer en grande pompe, à
quelques mois des élections, des investissements dans la Stratégie numérique.
D'ailleurs, je trouve ça comique qu'on parle de Stratégie numérique puis
qu'on n'est même pas capables de mettre à jour nos systèmes d'exploitation. Tu sais, on travaille sur
Windows 2000, mais on va amener le Québec à l'ère numérique. Permettez-moi
d'être sceptique.
62 000 $,
une autre conférence de presse, en éducation. Puis là je pourrais vous en
donner comme ça encore, et encore, et encore.
Juste
un petit tableau. Pour la promotion du plan économique, dans lequel, je le dis
et je le répète, il n'y a aucune information utile aux citoyens, là, on ne
parle pas de campagne de prévention, on ne parle pas de campagne d'information,
on ne parle pas de
campagne où on va expliquer aux citoyens des programmes, par exemple, qui
pourraient être relatifs à un retour
à l'école ou... non, non, non, tu sais, on dit : Le gouvernement, il est
bien bon, là, il fait ça, il fait ça, il investit là-dedans, là-dedans,
là-dedans, regardez les dépenses, M. le Président, regardez la chronologie des
dépenses. Pourquoi, en 2014‑2015, là,
c'était à peu près 200 000 $, même chose là, puis là woups! on monte,
là, on est à un petit peu plus de
3,7 millions, quelque chose comme ça, puis là woups!, au 31 décembre,
puis là je n'inclus pas les derniers mois, parce que, là, c'est à fond la caisse, là, il n'y a plus de limite, là,
les vannes sont ouvertes, mais on est déjà rendu, là, pour 2017‑2018, on est déjà rendu à presque
5 millions, 2018 n'est pas... M. le Président, c'est évident, puis
les Québécois ne sont pas dupes, là, les Québécois, ils voient ça. Les
Québécois, ils comprennent, là, qu'on prend leur argent, tu sais, celui que... l'impôt qu'ils ont envoyé au ministère...
ou à l'Agence du revenu. D'ailleurs, j'aimerais ça qu'il m'explique comment
ils ont créé l'Agence du revenu. Peut-être
qu'il trouvera quelque réponse, mais, enfin, l'argent qu'on a envoyé à l'Agence
du revenu, dépensé pour ça, est-ce que le
président du Conseil du trésor est capable de regarder les Québécois dans les
yeux puis leur dire : Non, non, c'est de l'argent bien dépensé, là, ça ne
sert pas du tout à faire la promotion du bilan libéral, ce n'est absolument pas ça, l'objectif de ces publicités-là,
puis 170 000 $ pour une conférence de presse pour lancer la Stratégie numérique, c'est bien, bien, bien
raisonnable, il n'y a aucun problème avec ça, il n'y a rien là-dedans qui est
exagéré, 62 000 $ ici... il est
capable de regarder les Québécois puis de leur dire que ce n'est pas de
l'argent qu'il utilise...
Le Président (M.
Bernier) : En terminant.
M.
Caire : ...pour défendre le bilan libéral, que tout ça ne
sert qu'à servir les citoyens? J'aimerais ça qu'il dise ça aux
Québécois, parce que, d'après moi, le retour, ça va être un éclat de rire.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Arcand :
M. le Président, j'ai eu l'occasion déjà de répondre à ces questions-là au
niveau de la publicité gouvernementale. M. le Président, les chiffres sont là
pour le prouver. Quand on regarde les dépenses en publicité des gouvernements, on s'aperçoit, par exemple, qu'on était
autour de... 2000‑2001, on était à 29 millions. 35 millions en 2001‑2002, quand le Parti québécois était au pouvoir. Quand nous avons
pris le pouvoir, en 2014‑2015, on était encore à 22 millions, 23, et en date du 28 février 2018 on est à 26. Alors,
il n'y a pas une avalanche, là, de dépenses de publicité, supposément
pour aider, entre autres, le gouvernement.
Deuxièmement, quand
on parle du plan économique du Québec qui a augmenté, c'est qu'à l'intérieur du
plan économique du Québec on fait la
promotion du transport électrique, la promotion de l'immigration, la
sensibilisation au niveau de l'immigration. Nous avons... voulons
valoriser les métiers, les professions d'avenir. La lutte contre les dépendances, nous avons toutes sortes de
programmes qui ont été faits par la suite pour les différentes problématiques.
Promotion des services gouvernementaux
également auprès des entreprises, ça fait partie des dépenses de publicité qui
ont été faites. Et, encore une fois, nos dépenses de publicité n'augmentent
pas. Alors, je ne sais pas pourquoi...
Maintenant,
lui, il veut créer une autre structure, M. le Président, pour essayer, dit-il,
de contrôler ces dépenses-là, sous
prétexte qu'il y aurait des dépenses partisanes qui sont faites. Je vais juste
lui lire, encore une fois... je vais lui lire les fonctions et pouvoirs du Directeur général des élections. Le
Directeur général des élections, d'abord, peut exécuter tout mandat que
lui confie l'Assemblée nationale. Et un des éléments qui est très important,
dans la définition des pouvoirs du
président... du Directeur général des élections, c'est qu'il peut enquêter sur
la légalité des dépenses d'une entité
autorisée, des contributions, des dépenses électorales. Dès qu'il y a une
plainte, il peut enquêter. Je ne vois pas la nécessité d'avoir un autre
tribunal, une autre structure.
Et,
encore une fois, ce n'est pas la première fois que je vois le député de
La Peltrie recréer des structures, c'est la marque de commerce de
l'ensemble de la formation politique. La Coalition avenir Québec arrive
toujours avec des éléments à l'emporte-pièce
pour dire des choses dont on sait très bien que ça n'arrivera pas. Par exemple,
que ce soit, entre autres, au niveau des...
On se rappelle, les barrages d'Hydro-Québec, on était pour couper
4 000 personnes à Hydro-Québec, et puis qu'on était pour avoir une stratégie d'une façon exceptionnelle,
qu'on était pour avoir véritablement quelque chose, là. Là, on n'en parle plus. On ne parle plus du
4 000 emplois, entre autres. Le ministre de la Santé, cette semaine,
n'arrête pas de le dire : C'est
quoi, la politique de santé de la Coalition avenir Québec? Si vous pensez que
vous pouvez être à ce point bons, c'est quoi? Il n'y a pas de politique
de santé, pas de politique en environnement. Le député de Vanier-Les Rivières le disait, il n'y a pas de
politique en culture non plus. Ils ont un candidat qui a écrit qu'il était
carrément contre la gestion de
l'offre, un candidat qui était contre le public seulement, il voulait avoir du
privé en santé. On n'en entend plus
parler. Il a parlé des CPE, qu'il était contre les CPE également. Là, il vient
de changer d'idée également de ce côté-là. Il y a vraiment une
incohérence dans toute l'approche qu'ils ont.
Et, moi, ce qui me
dérange le plus, dans ce qui se passe, c'est qu'en plus je pense que, si,
demain matin, eux prenaient le pouvoir, on
se retrouverait avec la Vérificatrice générale qui serait à toutes fins
pratiques au gouvernement, parce que tout ce qu'ils veulent faire est
toujours vérifié. Je pense que chacun, à chaque fois, doit avoir son rôle. On utilise la Vérificatrice générale dans bien des
choses, mais, à un moment donné, les élus ont un travail à faire et doivent
gérer au meilleur de leurs connaissances le
Québec. Alors, M. le Président, je rejette totalement ces affirmations, de
ce côté-là, parce qu'encore une fois je pense que la démonstration est faite
qu'on est bien gérés.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Vanier-Les Rivières.
• (10 h 50) •
M.
Huot : Merci. Merci, M. le Président. Parlons de la Stratégie
numérique, puisque le député de La Peltrie a abordé la question dans son dernier bloc,
critiquait le peu de moyens. Il me semble qu'il a parlé du peu de moyens qui
avaient été donnés, au
début, à la Stratégie numérique, mais là il semble critiquer le fait qu'on
arrive avec des montants importants
dans la dernière année. Oui, c'est 1,5 milliard sur cinq ans qu'on a
annoncé pour la Stratégie
numérique. Je ne sais pas s'il
veut... s'il remet en question les choix qui ont été faits, s'il remet en question
la Stratégie numérique, s'il veut couper dans ça, mais
je vous dirais que c'est quelque chose qui était très attendu. C'est un
engagement du premier ministre dans un de nos forums des idées, qui avait
dit... à la demande du milieu, il avait dit : Il y aura une stratégie numérique, une stratégie gouvernementale; pas une
stratégie seulement d'un ministère, portée par un ministère, mais une stratégie pour l'ensemble, l'ensemble du
gouvernement. Et on est arrivés avec une stratégie. Ça a peut-être pris un peu
plus de temps mais pour une bonne raison, parce qu'on a choisi une démarche de
cocréation, M. le Président, de cocréation
avec le milieu. Au lieu de dire : Voici ce que, le gouvernement, on pense
qui est bon pour le milieu, voici ce qu'on
va faire, bien, faisons une démarche avec les personnes qui sont impliquées
dans le numérique, dans l'univers du numérique,
pour arriver dans une démarche cocréative, avec une stratégie à laquelle les
gens vont, évidemment, adhérer, puisque le milieu a fait ses propres
propositions.
Donc,
cette démarche-là a eu lieu sur plusieurs mois, par une plateforme
collaborative mais aussi par des journées contributives, dans plusieurs villes du Québec, auxquelles des personnes
ont participé. C'est plus de 300 personnes qui ont participé aux rencontres, mais il y a eu plus
de... près de 12 000 visiteurs sur la plateforme collaborative, donc,
qui ont fait des commentaires, qui
ont fait des propositions pour arriver avec sept orientations dans la Stratégie
numérique. Donc, on parle
d'infrastructures numériques performantes et évolutives. Il y a des montants
importants là-dedans. Est-ce qu'il remet en question... Est-ce que le
député va jusqu'à dire que c'est du gaspillage de fonds publics, d'investir
dans les infrastructures numériques partout à travers le Québec? Il y a des
enjeux dans certaines régions pour avoir accès à Internet haut débit. On a un plan numérique... la Stratégie numérique
avec une orientation en éducation, en enseignement supérieur pour le
développement des compétences numériques pour tous. Une administration publique
transparente, efficiente.
Donc,
beaucoup de choses. C'est un peu des suites de la stratégie de TI déposée en
2015 par le député de Nelligan, qui
était président du Conseil du trésor à l'époque. Ça, il y a une série de
mesures. Il y aura un plan d'action de déposé aussi bientôt, spécifique à l'administration publique, par le ministre
responsable des marchés publics et des technologies de l'information, le député de
Marguerite-Bourgeoys. Plusieurs projets dans ça qu'on va voir, plus
spécifiques, dans les prochaines
années, donc : un service en ligne de prise de rendez-vous médicaux; des
services pour les personnes vivant un handicap et leurs familles, qui
auront accès à un guichet unique; pour les parents, guichet unique pour
simplifier l'accès à la déclaration de
naissance, l'assurance parentale et l'ensemble des différentes démarches; des
services pour... lors de décès, parce
qu'il y a plusieurs actions qui doivent être réalisées, donc il y a un nouveau
guichet multiservice; revoir l'accès unique aux services gouvernementaux
par un projet qui est appelé, justement, Accès UniQc. On veut aussi améliorer le niveau de sécurité des transactions
entre le gouvernement et les différents citoyens. Donc, ce qu'on veut, c'est
un Québec prospère, à travers ça, donc d'offrir des meilleurs services, d'être
de notre temps.
Il
y a également des choses, dans la Stratégie numérique — je vois le temps qui file — pour les villes et territoires intelligents. On veut une économie d'excellence
numérique. On veut... Un volet en santé. Un volet, encore une fois, en culture, un plan d'action pour la culture
numérique. Donc, encore une fois, je ne sais pas si le député de
La Peltrie va nous parler spécifiquement de la culture, mais il y a
plusieurs choses qui sont faites pour nos entreprises, et, je pense, c'est
important de le mentionner, parce qu'on veut qu'il y ait une appropriation du
numérique par nos entreprises.
Donc, les PME ont
besoin de se faire aider, donc c'est pour ça qu'il y a eu une aide financière
au Conseil québécois du commerce de détail.
Est-ce que le député de La Peltrie remet en question cette aide financière
là pour un accompagnement du Conseil québécois du commerce de détail aux
entreprises, donc, que ce soit au niveau du démarrage,
du démarchage, de la planification des opérations, de l'accompagnement? Il y a
des ateliers interentreprises de
spécialisation. Donc, c'est pour vraiment assurer un virage numérique des
détaillants québécois pour qu'ils puissent être encore plus compétitifs. Donc, il y a un ensemble de mesures comme
ça qui sont faites tant pour les entreprises, pour les citoyens aussi.
Donc, on veut vraiment mettre de l'avant cette...
Le Président
(M. Bernier) : En terminant.
M. Huot :
...Stratégie numérique là.
Donc,
les montants qui sont là sont importants mais sont nécessaires. Si le député de
La Peltrie les remet en question, bien, qu'il nous le dise.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député de Labelle.
M. Pagé : Oui. Alors, bonjour, M. le Président, chers collègues,
collègues de la deuxième opposition, M. le ministre, les gens qui vous
entourent. Alors, bonjour à tous et à toutes.
Alors,
la motion, l'interpellation, ce matin, concerne les 15 ans de laxisme
libéral quant à la lutte au gaspillage de fonds publics. Honnêtement, moi,
j'aurais abordé la chose d'une façon différente, à savoir c'est plutôt le coût
réel d'un manque de vision, d'un manque
d'investissement dans les endroits où à long terme ça porte fruit, parce qu'on
a beau sortir certains éléments — puis, oui, il faut le
faire — où
on pourrait mieux gérer, effectivement, parce qu'il faut toujours tenter de mieux gérer les fonds publics,
on est d'accord avec ça, mais ça prend aussi une vision à long terme pour
avoir des véritables résultats. Et, moi, je dis souvent, ce qui m'attriste, en
politique, M. le Président, c'est qu'on a rarement
plus de vision que la prochaine élection, hein? Ça veut dire quoi? C'est que
les projets qui vont porter fruit sur du
long terme, sur une dizaine d'années, malheureusement, souvent, on n'investit
pas. Pourquoi? Parce que ce n'est pas porteur pour la prochaine
élection.
Et,
juste quand on voit les budgets de dépenses de l'État, le fameux tableau «doigt
d'honneur» auquel on a eu droit, les fameuses dépenses de l'État, quand on voit
les premières années, où, là, il n'y a presque plus de dépenses, et là, soudainement, on arrive en campagne électorale, et
là, soudainement, les dépenses explosent, certains, même, on parlé
d'orgie de dépenses, et c'est effectivement ce qui me fait dire que, comme
porte-parole de l'opposition officielle en matière
de réforme des institutions démocratiques, on devrait peut-être avoir des
élections à chaque année, M. le Président. Comme ça, au moins, on aurait
toujours des bons budgets.
Mais, pour de
la vision à long terme, le ministre nous dit : Le Québec est en forme, je
le cite, il a dit ça tantôt. Mais parlons plutôt de la forme au premier
degré. L'année dernière, le groupe pour un Québec en santé, qui regroupe un millier de municipalités, d'organisations,
d'écoles, est venu faire des représentations auprès du ministre des Finances
pour leur dire : Si on
investissait plus de 400 millions de dollars pour de la véritable
prévention, les économies, à terme, généreraient
des milliards, des milliards, en termes d'économies. Et je fais juste penser
à... Le fardeau économie de l'obésité coûte
3 milliards par année. C'est chiffré, maintenant. C'est chiffré,
maintenant. Et pourtant qu'est-ce qu'on investit avec ces politiques qu'on met de l'avant sur la
prévention? On a 60 quelques millions sur une dizaine d'années, puis, dans les
deux premières années, il n'y a rien.
Politique sport, loisir, activité physique, on annonce 500 millions, mais
finalement c'est de l'argent qui
était déjà présent pour différentes infrastructures. Donc, finalement, bien peu
de choses nouvelles, donc bien peu de
vision. À cet égard-là, je vous le dis, nous, on a déposé un plan très, très
solide, que j'ai déposé avec le chef de l'opposition l'année dernière.
Autre vision
importante qui nous a frappés de plein fouet cette semaine : Le Québec,
dernier de classe. Le Québec, dernier de classe. Et là on parle ce
matin, aujourd'hui, de la débâcle scolaire, il y a des articles dans les
médias. Les deux plus gros postes
budgétaires de l'État, hein, dans... santé et l'éducation, sont des échecs,
sont des échecs. Mais moi, je
dis : C'est plus qu'un échec, c'est un gaspillage d'une génération, M. le
Président, parce que, les jeunes qu'on n'a pas supportés dans les dernières années, pour investir chez nos jeunes, pour
investir dans la prochaine génération, il fallait investir en éducation. L'article de La Presse,
j'espère que le ministre en a bien pris connaissance, ce matin, où
véritablement on regarde les
investissements des... 2014‑2015, 1 %. 2015‑2016, moins 0,1 %. 2016‑2017,
2,9 %. Et là, soudainement, 5,4 %,
4,5 %. Alors, vous voyez qu'il n'y a pas de constance. Et, compte tenu
qu'il n'y a pas de constance, c'est ce qui fait dire, effectivement, au chroniqueur de La Presse, ce matin : Le Parti
québécois a déposé un projet de loi cette semaine. Ça tombait
pile parce qu'on travaillait là-dessus depuis longtemps, hein, le projet de loi
n° 1191, parce que nous avons des propositions, Loi établissant un
bouclier de protection budgétaire des services de l'éducation, de l'enfance et
de la protection à la jeunesse. Ça, il y a de la vision, là-dedans, parce qu'on
veut protéger les prochaines générations. Dans l'article, on dit : «Ce projet de loi est inusité. Dans un monde
idéal, il n'existerait pas. Mais nous ne vivons pas dans un monde idéal.
Nous vivons sous un gouvernement libéral qui a gelé les dépenses en
éducation...
Le Président (M. Bernier) : En
terminant.
M. Pagé :
...en [2014], puis les a réduites [les années suivantes].» Alors, est-ce que le
ministre entend défendre le projet de loi n° 1191? Est-ce que le
gouvernement va appeler ce projet de loi?
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le ministre.
• (11 heures) •
M.
Arcand : Bien, merci, M. le
Président. Inutile de vous dire que, quand j'entends le député, qui nous dit
que nous n'avons pas investi assez au
début, qu'il fallait investir davantage, encore faut-il avoir les revenus en
conséquence. Et aussi je tiens à lui rappeler que nous étions aux prises
avec un déficit de 7 milliards de dollars, lorsqu'on a pris le pouvoir, on
avait un déficit qui était important. Et ce qui nous a guidés, au cours des
dernières années, au niveau gouvernemental,
c'est d'opérer et d'exprimer les orientations, les crédits avec, évidemment,
les dépenses que nous avions... que nous pouvions faire. Alors, ça,
c'est un des premiers points.
Hier, sur la
question de l'éducation, le premier ministre a eu l'occasion de le dire et de
le réexpliquer, encore une fois, il
n'y a pas eu de baisse, comme tel. Les chiffres démontrent que les budgets qui
avaient été votés étaient des budgets dans lesquels il y avait des
croissances; des croissances moindres, mais il y avait des croissances. Ce qui
est arrivé en 2014‑2015, entre autres, je
crois, il y avait eu une grève, à ce moment-là, et évidemment il y a eu moins
de salaires qui ont été versés à cause de ça. Mais c'est ce qui s'est
produit.
Les dépenses,
quand je regarde la croissance des dépenses, encore une fois : 2,2 %,
augmentation de nos dépenses entre
2010 et 2015; en 2016‑2017, 3,3 %; l'an dernier, 4,6 %; et 5,2 %
au niveau de la croissance des dépenses. On ne le fait pas par mesure électorale parce qu'on le fait
avec l'argent que l'on a. Les gens nous demandent... nous disent :
Écoutez, comment ça se fait que cette année vous avez de l'argent? On a
de l'argent parce qu'on a eu une augmentation sans précédent des revenus du gouvernement, parce que le gouvernement a une
économie, est à la tête d'une économie qui va extrêmement bien. C'est
ça, la réalité. C'est ça, la réalité qui est devant nous.
Et, si on
avait fait ces dépenses-là... Parce qu'en éducation c'est au-delà de 5 %,
cette année, que l'on dépense en éducation.
Si on l'avait fait avec un déficit, on aurait pu, à ce moment-là, nous accuser
en disant : Bien là, vous profitez de la campagne électorale qui s'en vient pour mettre beaucoup d'argent,
mais, M. le Président, on a véritablement à la fois augmenté nos
dépenses dans ce qu'on considérait être les services essentiels de l'État, on a
en même temps remboursé la dette, on a en
même temps diminué les impôts et on a mis les efforts aux bonnes places,
c'est-à-dire en santé et en
éducation, qui était, pour nous, très important. Alors, je ne vois pas comment
on peut nous accuser de ça d'aucune façon.
Maintenant,
j'aimerais revenir à un des points qui a été mentionné également, c'est-à-dire
d'avoir une vision, comme gouvernement,
à la fois sur la santé, à la fois sur l'éducation, dans différents domaines. Je
pense qu'il y a des plans qui existent dans plusieurs domaines. Moi, je regarde le
domaine dans lequel je suis, j'ai un plan sur 10 ans au niveau des infrastructures. J'ai un plan sur, même,
l'évolution de nos infrastructures, dans le sens où maintenant on évalue
chacune des propriétés que nous avons
et on sait de façon assez claire à quel moment on va devoir faire des
rénovations. Il y a ça qui est fait. Même chose qui existe au niveau de la
prévention en matière de santé. Il y a une vision, également, qui existe
au niveau de l'éducation.
Au
gouvernement, on vient de lancer pour la première fois une vision immobilière
du gouvernement du Québec, où on dit
essentiellement : Bien, on devrait peut-être penser davantage à regrouper
les ministères, les organismes, aller un
peu plus vers l'est de Montréal, au lieu d'être au centre-ville, parce que ça
coûte moins cher dans l'est de Montréal, les loyers, de ce côté-là. On devrait être plus propriétaires, etc.
Cette vision-là, dans les différents domaines, on l'a. On travaille à
peaufiner ces visions-là pour l'avenir.
Et moi, M. le
Président, là-dessus, je suis d'accord qu'il faut faire de la prévention. Il
faut, autant que possible, travailler
dans cette direction-là. On a adopté, au cours des derniers temps, des lois.
Moi, je me rappelle, entre autres, autour de 2008...
Le Président (M. Bernier) : En
terminant.
M. Arcand : ...quand on a
adopté la loi sur la malbouffe dans les écoles, où il fallait vraiment offrir
des repas santé, même chose dans les CHSLD.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le ministre. Nous allons maintenant
passer du côté ministériel avec M. le député de
Vanier-Les Rivières.
M. Huot :
Merci encore une fois, M. le Président. Parlons de la Capitale-Nationale, de la
région de la Capitale-Nationale puis, je vais essayer peut-être même en
même temps, spécifiquement un peu plus du secteur que je représente... ou même
de la ville de Québec.
Je ne sais
pas, dans ce qu'a dit le député de La Peltrie, quand il parle des
15 dernières années, s'il critique les choix gouvernementaux qui ont été faits en termes, entre
autres, d'infrastructures routières ou même d'infrastructures sportives.
Il y a eu des choix de dépenses qui ont été
faits qui ont eu des impacts excessivement positifs dans la grande région de
Québec. Je ne sais pas s'il critique les
choix qui ont été faits, autoroutiers, par exemple. On a prolongé... C'est dans
les 15 dernières années que ça
s'est fait, le prolongement de l'autoroute Robert-Bourassa en boulevard urbain,
M. le Président. C'est chez moi, je
connais bien le secteur et l'impact que ça a eu sur le développement économique
de la ville de Québec, ce choix qui a
été fait là. Est-ce que c'était du gaspillage, de prolonger Robert-Bourassa? Je
ne crois pas. D'investir comme on le
fait actuellement sur Henri-IV, l'élargissement d'Henri-IV, est-ce que c'est un
gaspillage de fonds publics, de faire ces
choix-là, d'investir sur l'autoroute Laurentienne? Ce qui a été fait sur
l'autoroute Charest dans le secteur Cap-Rouge, Saint-Augustin, on a même annoncé qu'on rajoutait une voie dans le
secteur vers l'IKEA, est-ce qu'il considère que c'est du gaspillage de fonds publics, de faire des choix
comme ça, qui ont un impact sur le quotidien des gens? Ajoutons à ça les interventions qui ont été faites, les millions
qui ont été investis sur l'autoroute Duplessis, ce qui a été fait dans le
secteur Charest dans le... pour
l'autoroute en béton, il y a une portion en béton. Je ne pense pas que ce soit
du gaspillage de fonds publics, c'était nécessaire de faire ces
investissements-là. Ajoutons, sur la Capitale, qu'il y a eu des
investissements.
Donc, tous
les axes, toutes les autoroutes de la ville de Québec, tous les carrefours
importants, autoroutiers, il y a eu des
investissements ou on a annoncé des investissements. Je ne pense pas que ce
soit perçu par la population comme du gaspillage de fonds publics. C'est
nécessaire d'investir dans ça, donc, ça a un impact sur les déplacements, les
déplacements des gens.
Est-ce que
les choix qui ont été faits d'aide aux entreprises, d'investissement, entre
autres, avec l'Institut national d'optique,
l'INO, qui est dans mon comté aussi... Donc, le partenariat avec l'INO, est-ce
que c'est du gaspillage de fonds publics? Non. Ça a des répercussions très
importantes. Il y a eu plusieurs spin-off qui sont nés de l'INO. Donc, c'est
grâce en bonne partie à
l'investissement gouvernemental que des Optel, par exemple, sont nés ou
d'autres... des Opsens, c'est une
autre entreprise qu'on a aidée. Quand on aide APN, aussi, quand on aide
Chocolats favoris, est-ce que c'est... est-ce qu'il va jusqu'à critiquer les choix qui ont pu être
faits? Donc, c'est des choix qui ont été faits dans les dernières années, dans
la Capitale-Nationale, oui, avec des fonds publics et qui ont eu un impact de
création d'emplois, de création de richesse ou d'amélioration de la
qualité de vie des citoyens.
Parlons même
des choix des dernières années en culture. Juste dans la région de la
Capitale-Nationale, je le répète, je
ne sais pas si le député de La Peltrie va parler des questions... des
investissements en culture qui ont pu être faits, on a investi dans le
Musée national des beaux-arts pour son agrandissement, le pavillon
Pierre-Lassonde. C'est très positif, ça
bonifie l'offre touristique de la ville de Québec. On a même annoncé une
augmentation de leur budget pour... de
1,5 million. On a fait la même chose, augmentation de l'aide financière,
au Musée de la civilisation, qui a connu des années records, qui fait rayonner la ville de Québec. Il y a un
investissement, actuellement, avec le Grand Théâtre de Québec pour... d'une trentaine de millions. Est-ce qu'il
va aller critiquer l'investissement qui est fait au Grand Théâtre? La même
chose avec le Théâtre jeunesse des Gros
Becs, avec l'Orchestre symphonique aussi, avec... Il y a eu des montants qui
ont été donnés au Capitole, pour une cure de rajeunissement du Capitole
aussi. Donc, c'est une série de choses qui sont faites qui ont des... qui apportent des bénéfices, qui apportent de la
création de richesse, encore une fois, à la ville de Québec.
Et j'irais même jusqu'à ajouter l'entente entre
le ministère de la Culture et la ville de Québec, qui a des répercussions dans chacun de nos comtés, M. le
Président, chez vous aussi. Donc, si on parle de la Maison O'Neill, dans
le quartier Les Saules, c'est grâce à l'entente
entre le ministère de la Culture et la ville de Québec que la Maison O'Neill
peut fonctionner, peut
offrir une programmation, une programmation estivale de spectacles gratuits
extérieurs. Moi, je me fais un devoir
d'aider la Maison O'Neill, je réussis à aller chercher, bon an, mal an, une
dizaine de milliers de dollars, parce
que je crois fondamentalement à ce que fait la Maison O'Neill, qui est tenue
par des bénévoles. Donc, je leur dis bravo!
C'est
des choix qu'on a faits. Est-ce qu'il veut critiquer ces choix-là, l'aide qui
est faite au Centre d'art La Chapelle aussi
dans Vanier, qui offre... qui est une salle de spectacle qui est reconnue par
le ministère de la Culture, d'un peu moins de 200 personnes, comme
salle de spectacle? Donc, des choix, encore une fois, qui sont faits, est-ce
que le député de La Peltrie...
Le Président (M.
Bernier) : En terminant.
M.
Huot : ...va jusqu'à dire que c'est du gaspillage de fonds publics,
d'aider la Maison O'Neill, d'aider le Centre d'art La Chapelle, le Musée
de la civilisation, le Musée des beaux-arts, le théâtre des Gros Becs, etc.?
• (11 h 10) •
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. le député. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Merci, M. le Président. Je constate pour une deuxième séquence
consécutive que ni le président du
Conseil du trésor ni mon collègue de Vanier-Les Rivières ne
sont intervenus sur les montants des dépenses en publicité dont j'ai parlé : plan de développement économique, conférences de presse. Encore une fois, le président du Conseil du trésor
nous dit : Globalement, on ne dépense pas plus. J'en conviens, les
chiffres sont là. Mais, de façon ciblée, on constate une augmentation
exponentielle, puis le graphique est très clair.
Je
ne me souviens pas d'avoir parlé de la... Je n'ai pas vu la Maison O'Neill dans
ce graphique-là, là. Mais par contre peut-être
que mon collègue pourrait m'expliquer pourquoi 200 000 $ là puis 5 millions là, tu
sais. Ça, ça n'a pas été abordé.
M.
le Président, il y a une chose qui m'a dérangé, et je me dois d'en parler
publiquement. J'ai offert au président du
Conseil du trésor de lui donner ce document-là. Je suis content de voir qu'il y
avait accès. Ce qui me déçoit, par contre, c'est de voir que c'est le premier responsable du Secrétariat du Conseil
du trésor qui lui donne; une version annotée, en plus. Je rappelle que le devoir de réserve d'un fonctionnaire, ce n'est
pas un concept à géométrie variable. Je vous avise que nous ferons des demandes
pour s'assurer qu'aucun fonctionnaire payé par l'État n'a été mandaté pour
travailler, analyser, annoter un document de nature politique. Et je
rappelle qu'il y a un précédent assez récent, merci, au ministère du Revenu. Donc, j'ose croire que tout le monde a bien compris
que la fonction publique était au service de l'État et des citoyens et
non pas au service d'un parti politique, parce que, ça, on n'entend pas à rire
avec ça.
Maintenant,
je vais enchaîner avec mon prochain bloc. Sur les fonds dédiés, M. le Président,
le gouvernement du Québec a mis en
place toutes sortes de fonds dédiés qui théoriquement devaient servir à combler
des missions, à répondre à des problématiques particulières. Bon, par
exemple, en sécurité publique, on a le Fonds d'aide aux victimes d'actes criminels, dont l'objectif est d'aider les
victimes d'actes criminels, pour lesquels on voit un total, depuis sa création,
de 45 227 000 $ qui
ont été versés au fonds consolidé de la province, pas des victimes d'actes
criminels. On a le Fonds vert, qui a
été vertement critiqué, vous me permettrez ce jeu de mots, pour les choix
particuliers qui ont été faits. On a différents fonds comme ça qui ont... pour lesquels des ponctions importantes ont
été faites, versées au fonds consolidé de la province, ce qui nous amène, bon an, mal an, si je ne me
trompe pas, là, à un montant de 1 170 000 000 $ qui ont été
pris dans ces fonds-là, mis dans le
fonds consolidé de la province. Ça, M. le Président, ça s'appelle un impôt
déguisé, une taxe déguisée, ce qui a
fait dire, d'ailleurs, au ministre du Revenu qu'il fallait évaluer la
pertinence de ces fonds, se demander s'ils étaient toujours pertinents, qu'il y aurait une révision à
faire, et qui était tout à fait souhaitable, et qu'il était en train de faire
cette révision-là. Bon, évidemment,
il a dit ça en 2016, on est en 2018, je n'ai pas eu connaissance de résultats,
de quelque rapport que ce soit. Si ça
se trouve, dans les derniers budgets, on voit qu'il y a encore des montants qui
sont pris dans les fonds dédiés et qui sont versés au fonds consolidé de
la province.
Vous savez, M. le
Président, je reconnais entièrement le droit du gouvernement du Québec à
imposer les contribuables, à taxer les
contribuables pour s'assurer de financer ses missions. Ce que je ne lui
reconnais pas, par contre, c'est de le faire d'une façon détournée, donc
de mettre en place un fonds pour lequel on dit qu'il va servir à aider des
victimes, qu'il va servir à la sécurité, qu'il va servir au virage vert qu'on
pourrait vouloir prendre dans certaines entreprises — mon collègue de Vanier-Les Rivières va être
content, je parle d'environnement. Mais par contre ce que je n'aime pas, dans un fonds vert, et je suis sûr
que mon collègue de Vanier-Les Rivières est d'accord avec moi, c'est quand
on prend des fonds du Fonds vert et qu'ils
servent à autre chose que des missions environnementales. Ça, c'est un impôt
détourné. Ça, c'est de la taxation
détournée. Et le gouvernement du Québec y trouve son compte parce que, bon, on
nous parle d'équilibre budgétaire, voici une façon par laquelle on...
Le Président (M.
Bernier) : En terminant.
M.
Caire :
...on est arrivé à l'équilibre budgétaire.
Quel est le résultat
de la révision qui a été annoncée il y a deux ans par le ministre des Finances?
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Arcand : M. le
Président, j'essaie de comprendre la logique, là, qui guide actuellement le
député. Nous avons une série de fonds. Il a
parlé du fonds pour ce qui est des victimes d'actes criminels. On se rappelle
que ce fonds a été
créé suite à des demandes qui avaient été faites, à l'époque, lorsqu'il
y a eu l'horrible meurtre d'enfants qui avait eu lieu, je crois, à Saint-Jérôme,
entre autres. Et donc on avait créé ce fonds-là.
Ces
fonds-là existent, il y a toutes
sortes de fonds qui sont des fonds
spécifiques et dont le but, justement, est de travailler à cerner certaines problématiques
qu'on peut avoir dans notre société. Le but n'est pas, évidemment, de retourner l'argent au gouvernement à chaque fois. On essaie autant que possible de faire en sorte qu'on puisse travailler dans
la bonne direction. Le Fonds vert existe, il
y a différents fonds qui existent et
qui ont une nature qui est constante, qui est spécifique, et je ne vois
pas la problématique qu'il peut y avoir à la création de ce fonds-là.
Je
sais, entre autres, que la Coalition
avenir Québec est contre... enfin, un
de ses candidats était contre le Fonds
vert, par exemple, il trouvait qu'il
ne devait pas y avoir de Fonds vert qui existe. Nous, on pense que le Fonds vert
est nécessaire pour des mesures très spécifiques en matière
d'environnement, et c'est ce que nous faisons.
Alors,
j'essaie de cerner, actuellement, ce qu'il peut voir comme problématique, tout
comme j'essaie de comprendre son
problème par rapport au plan économique du gouvernement du Québec. Cette année,
on a une croissance extraordinaire de nos revenus, on peut donc se
payer, cette année, des initiatives plus importantes en matière économique, et
j'ai eu l'occasion d'en citer quelques-unes
au cours des dernières interventions. Alors, je ne vois pas pourquoi on se
priverait de le faire.
Je
comprendrais le député si, demain matin, on passait de 26 à 50 millions de
dollars en publicité, si on doublait la publicité en l'espace d'un an, mais la réalité, M. le Président, c'est
que ce que le député fait, c'est qu'il regarde l'enveloppe et là il essaie d'aller voir à quel endroit on peut
être en dépassement par rapport à... Alors là, on est dans la subdivision de
la subdivision des dépenses en publicité
pour essayer de savoir à quel endroit on peut être pris en défaut. C'est un peu
particulier. Je pense que la population est
assez... comprend très bien la situation, comprend très bien qu'on a, bon an,
mal an, depuis les dernières années, dépensé
autour de 26 millions en publicité. Je ne vois pas en quoi il peut y avoir
une problématique particulière par
rapport à ça. Il n'y a pas plus de dépenses cette année qu'il y en avait
l'année dernière. Et, encore une
fois, si jamais quelqu'un se trouvait, je dirais... trouvait qu'on avait fait
quelque chose de très partisan, j'ai eu l'occasion de l'expliquer encore, le Directeur général des élections
peut à tout moment faire enquête dans ce domaine.
Alors,
je ne vois pas, encore là, où est la problématique. Je crois que le député
serait mieux de m'expliquer, entre autres...
Parce que certains candidats qui sont, entre autres, pour la Coalition avenir
Québec se sont déjà prononcés contre la gestion de l'offre, défavorables
aux CPE, réduction des congés parentaux, privatisation partielle
d'Hydro-Québec, fin de la subvention de la
voiture électrique, plus de privé en santé, contre la taxe sur le carbone et
pour la fin du Fonds vert. Il va falloir qu'il nous explique. Est-ce que c'est
ça, la position de la Coalition avenir Québec dans ce domaine? J'aimerais bien savoir, encore une fois, qu'ils
nous disent véritablement dans quelle direction ils vont. En tout cas, nos
politiques sont infiniment plus claires, dans ce domaine, que leurs politiques.
Et,
en terminant, je rappelle encore une fois, puis je l'ai mentionné déjà, pour ce
qui est des publicités, où il continue de nous poser des questions, le
directeur général peut, de sa propre initiative ou à la demande d'une personne...
Le Président
(M. Bernier) : En terminant.
M. Arcand :
...faire enquête sur l'application de la présente loi. Alors, qu'il fasse une
plainte, et puis on verra qu'est-ce qui va se passer.
• (11 h 20) •
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député de Vanier-Les Rivières.
M. Huot :
Merci, M. le Président. Parlons maintenant, pour ce bloc, encore une fois de la Capitale-Nationale, mais plus spécifiquement du réseau de
transport structurant et du troisième lien.
Je
pense que c'est des... encore une fois, il y a beaucoup d'argent public dans
ces projets-là. Je ne pense pas que le
député va dire, sur ces choix, ces choix-là, que c'est du gaspillage de fonds
publics. On le sait, que la question de la mobilité, de la congestion routière, c'est un enjeu important à Québec,
si ce n'est pas l'enjeu numéro un. Actuellement, évidemment, avec les questions de pénurie de main-d'oeuvre, bien,
l'enjeu au quotidien des gens, c'est le trafic, les heures perdues dans le trafic, principalement, on
s'entend, à la tête des ponts, soit pour... vers la Rive-Sud, au retour à la
maison, ou pour entrer à Québec dans l'heure de pointe du matin.
Donc,
il y a des solutions qui sont sur la table, comme dans mon intervention, tout à
l'heure, je parlais de l'ensemble des interventions qui ont pu être
faites sur le réseau routier pour améliorer la fluidité, mais on a annoncé un
appui à la ville de Québec dans son projet
de réseau de transport structurant de tramway, trambus. On était présents,
nous. Moi, j'étais présent, je crois
que vous étiez présent aussi, M. le Président, à l'hôtel de ville de Québec
pour appuyer la ville de Québec dans
ce projet-là. Nous autres, on était très heureux d'appuyer. On se souvient que
la CAQ a attendu quelques jours pour
se positionner à savoir s'ils allaient appuyer le réseau, la ville de Québec
dans son désir de développer un réseau de
tramway, trambus. On se souvient, on se souvient de l'appui des caquistes avec
un très, très grand sourire, on le voit sur...
Le Président (M.
Bernier) : ...vous savez que, quand c'est des tableaux, ça va, mais...
M. Huot :
Bien, je dirais, M. le Président, que c'est une photo à...
Le
Président (M. Bernier) : Je vous demande de la ranger, ranger la
photo. Je vous demande quand même de ranger la photo.
M. Huot : ...parce qu'on
en apprend beaucoup sur l'état d'esprit de la CAQ au moment de l'appui à ce
projet-là. Nous, on l'a appuyé dans
l'enthousiasme, on y croit. On a senti peut-être une certaine réserve de la
part des caquistes. Mais ils ont quand même donné leur appui, on va leur
accorder. Donc, important projet pour la Capitale-Nationale.
Mais
important aussi, le troisième lien. Et ça, je veux être très clair, là, parce
que le député de La Peltrie, là-dessus, a critiqué un peu le devis technique, je pense, là, de l'appel d'offres
pour l'étude d'opportunité du troisième lien, je veux être très clair,
là : Un troisième lien, quand on regarde à long terme, à Québec, là, c'est
impossible d'être contre un troisième lien.
C'est fondamental, ça en prend un. Mais, quand on investit dans une
infrastructure aussi importante, qui a
un impact pour les 25, 50, même les 100 prochaines années... On s'entend
que, si on bâtit un troisième lien, c'est pour des dizaines et des dizaines
d'années, donc il faut le faire correctement, M. le Président. Mais, d'ici à ce
que les premières voitures, ou les
premiers autobus, ou le premier transport en commun roulent ou circulent sur un
troisième lien, ça va prendre quelques années.
Les
caquistes ont beau dire que les premiers boulons, comme le député de La Peltrie
l'a dit, les premiers boulons seraient
vissés sur un troisième lien dans un premier mandat caquiste, permettez-moi
d'en douter. Je sais que le chef de la deuxième
opposition l'a répété hier, est allé même jusqu'à dire que le troisième lien
était devenu un projet environnemental, le projet environnemental de la
CAQ. J'ai très hâte d'entendre le député de La Peltrie, dans la prochaine
campagne électorale, nous parler du projet environnemental qu'est le troisième
lien. Mais tout ça pour dire qu'on y croit, c'est fondamental, mais, d'ici, comme je dis, à ce qu'il y ait... que les
premières voitures ou le premier transport en commun circulent sur un
troisième lien, il faut poser des gestes à court, à moyen terme aussi.
Entre autres, il a ri
parce qu'il y avait des questions de télétravail dans ça, mais, je veux juste
signaler, l'Université Laval commence
quelque chose à la prochaine rentrée, de retarder l'heure de début des cours du
matin pour voir l'impact que ça peut
avoir sur le transport, sur la congestion routière. C'est sûr que ce n'est pas
beaucoup de cours, au départ, mais,
avec des petits gestes à court terme comme ça, est-ce qu'on peut régler le
problème de la congestion au niveau des ponts? Il faut qu'il y ait des
gestes à court terme et à moyen terme qui se posent aussi d'ici à ce qu'il y
ait un troisième lien, on en a pour quelques
années encore avant que les premières voitures circulent. Donc, c'est ce qu'on
veut faire avec ça. C'est pour ça
qu'on a mis la zone, quand même, qui... oui, qui est très grande, la zone qui
longe le fleuve de l'île d'Orléans
jusqu'à passé Saint-Augustin, parce qu'il y a un impact de l'ensemble des
déplacements. On met à jour aussi les
enquêtes Origine-Destination pour comprendre l'ensemble des déplacements de
tout le monde, donc, et savoir quels gestes on peut poser à court, moyen
et long terme pour avoir...
Le Président (M.
Bernier) : En terminant.
M.
Huot : ...pour diminuer cette congestion routière là, améliorer la
fluidité des transports, améliorer la mobilité des gens. Donc, il y aura
une série de mesures qui doivent être faites et qui seront faites.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de La Peltrie.
M.
Caire : Merci, M. le Président. Alors, très rapidement, pour revenir brièvement sur mon dernier
bloc sur les fonds dédiés, juste dire
au ministre que, de
ce côté-ci de la Chambre, on pense
que, quand on dit aux citoyens qu'on va les taxer en fonction d'un service
précis, l'argent collecté devrait aller à ce système-là. Je comprends qu'il
n'est pas d'accord avec moi, je
comprends que lui, il dit : Je n'ai pas de problème à taxer les gens au
nom des victimes d'actes criminels, prendre
une portion de cet argent-là puis l'envoyer ailleurs. Lui, il pense que ça se
fait; moi, je pense que ça ne se fait pas. Puis c'est vrai pour le Fonds vert, c'est vrai pour le Fonds des
victimes d'actes criminels, c'est vrai pour le Fonds de la sécurité, c'est vrai pour tous les fonds dédiés,
parce que tous ces fonds-là voient une partie des montants collectés envoyée
au fonds consolidé de la province et donc
servir aux dépenses générales, pour lesquels la Vérificatrice générale a dit
dans un rapport qu'il n'y avait pas
de reddition de comptes possible parce qu'un coup que c'est dans le fonds
consolidé de la province, à quoi ça sert, on ne le sait pas. Mais on
sait que ça ne sert pas à ce pour quoi l'argent a été collecté.
Donc,
ça, c'est ce que j'ai dit au président du Conseil du trésor. Et je ne l'ai pas
entendu, comme son collègue le
ministère du Revenu, dire que ça n'avait pas de bon sens puis qu'il fallait
faire une révision de ça, je ne l'ai pas entendu dire ça.
Pour
mon collègue de Vanier-Les Rivières, qui me parle du troisième lien, bien,
oui, c'est environnemental, le troisième
lien. Moins il y a de gens qui attendent sur le pont, moins il y a d'émissions
de gaz à effet de serre, plus c'est vert.
Puis,
oui, j'ai hâte de débattre avec lui du troisième lien. Surtout, j'ai hâte de
l'entendre m'expliquer pourquoi, avant
de construire le troisième lien, ça nous prend le portrait global du
télétravail. Ça, j'ai bien hâte de voir le lien qu'il fait entre les
deux. Ça va lui prendre quatre, cinq puis six liens avant de nous expliquer ça,
je pense.
Pour
mon dernier bloc, M. le Président, j'aimerais me concentrer particulièrement
sur les dépenses en lien avec l'éducation,
parce que le président du Conseil du trésor, d'entrée de jeu, nous a dit
qu'accroître la réussite en éducation, c'était
important. J'ai été moi-même, comme parent, à même de constater qu'au début du
mandat, oui, on a coupé dans les services,
oui, on a coupé dans l'aide aux devoirs. Puis je peux même vous dire à quelle
école on a coupé combien, hein, parce que, dans mon comté, un budget de
200 000 $ qui est passé à 100 000 $... Oui, on a coupé dans
les services. Oui, on a coupé dans les professionnels. Oui, on a généré des
surplus en surtaxant, comme à travers les fonds dédiés, où on va chercher des montants, comme dans d'autres
secteurs où on est allés chercher plus d'argent, notamment la surfacturation
chez Hydro-Québec, où le ministre, le
président du Conseil du trésor a admis qu'ils surfacturaient puis qu'ils
allaient garder la surfacturation. Ils ont même changé la loi pour être
capables de garder l'argent, au nom de l'équilibre budgétaire.
Et là, aujourd'hui, en éducation, on constate
que, pour redorer son blason, je l'ai dit, on se lance dans des campagnes de
publicité. J'ai parlé d'une qui coûte 62 000 $. Et là je vais vous
faire le même tableau... Là, vous avez l'impression que c'est le même tableau que tantôt.
Non, non, non, c'est un autre tableau, c'est un autre tableau. Parce que,
les publicités en éducation, pour le plan en
éducation, en 2014‑2015, on avait besoin de moins de... en fait, c'était en bas
de 100 000 $, pour être
capable de parler de l'éducation, au Parti libéral. En 2015‑2016, c'était la
même chose. En 2016‑2017, wo! là, ça
sent l'élection, là, ça sent l'élection, là, on est à 350 000 $. Et
là, en 2017‑2018, on est en période électorale. Là, on vient de dépasser
le 1,9 million.
Donc là, le
président du Conseil du trésor dit : Le député de La Peltrie va
fouiller macro dans les dépenses. Bien oui,
tu sais, ça fait partie de la reddition de comptes de nous expliquer pourquoi,
2014‑2015, on avait besoin d'à peu près 100 000 $ pour faire la promotion de l'éducation, puis là,
subitement, à quatre mois des élections, ça prend pas loin de 2 millions pour faire le même exercice. On ne
comprend pas. Donc, ça, ce serait déjà une première explication intéressante.
Élections
scolaires, élections scolaires, encore là, on évalue le coût des élections
scolaires à 8 millions. Là, on a reporté
les élections parce que, bon, on comprend qu'en campagne électorale, défendre
les élections scolaires, c'est difficile, donc on va pousser ça dans le temps, mais après elles vont revenir.
Donc, encore là, un gaspillage de fonds publics de 8 millions de dollars, quand on sait que
c'est un taux de participation d'en bas de 4 %, quand on sait que, dans
tous les sondages d'opinion qui sont
faits, une vaste majorité de Québécois sont d'accord avec nous sur le fait
qu'on devrait abolir ça.
Une voix : ...
M.
Caire :
Je m'excuse, M. le Président, mon recherchiste me signale que j'ai fait une
petite erreur, ce n'est pas 8 millions,
c'est 20 millions, le coût des élections scolaires, 20 millions de
gaspillage de fonds publics pour une structure qui est désuète, passée date,
qui ne répond plus aux vrais besoins des écoles.
Le Président (M. Bernier) : En
terminant.
M.
Caire :
Donc, pour l'ensemble de cette oeuvre, je pense que le gaspillage de fonds
publics, là-dessus, est assez évident, merci.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Arcand : Bien, merci, M. le
Président. Le député de La Peltrie semble s'intéresser beaucoup aux
programmes du gouvernement.
Premièrement,
je tiens à lui rappeler qu'on parle quand même d'environ 5 % du budget du
gouvernement. Ces programmes-là,
c'est 4 milliards, c'est 5 % du budget du gouvernement.
Deuxièmement, j'aimerais rappeler au député, encore une fois, que l'argent
qu'on met dans le Fonds vert, dans les
différents fonds, Fonds de la sécurité routière... l'argent demeure dans ce
fonds-là. On n'a jamais dit qu'on transférait l'argent, l'argent demeure dans les fonds. Et
c'est un fonds dans lequel il y a des rentrées d'argent qui sont constantes et qui
sont dédiées et dévouées à ça, dans un premier temps.
Alors, encore une fois, j'aimerais rappeler que nous avons, sur les différents plans, obtenu
des mesures de réduction de dépenses,
mais pas, encore une fois, des mesures de réduction qui ont été faites, je
dirais, dans un cadre... pour enlever des
services. Je regrette, mais, quand on regarde ce qu'on a pu accomplir, on a
fait une réforme extrêmement importante au
niveau des infrastructures en santé, hein? Toute l'abolition, là, des... la création des CIUSSS et
l'abolition des 240 quelques conseils d'administration et des cadres,
ça a été dans les infrastructures administratives, d'une part.
Quand je
regarde du côté des effectifs d'enseignants, 2014‑2015,
il y en avait 75 000,
personnel enseignant, il y a 75 000 enseignants
qui existent au Québec. On a évolué jusqu'à 77 000, et là on est rendus à
78 753, en 2017‑2018. Il y a toujours de plus en plus d'enseignants
qui existent, encore une fois.
Et je mets
également au défi le député de nous expliquer, dans le prochain programme de la
CAQ... Parce que le chef de la
Coalition avenir Québec dit qu'il va augmenter le salaire des professeurs de
20 %. Alors, il intégrera ça au budget,
il viendra nous expliquer comment il va aussi être en mesure de faire ça. Il va
devoir nous expliquer aussi comment il
va faire ses gains d'efficacité chez Hydro-Québec. Il a dit qu'il fermerait le
siège social de l'Université du Québec à Québec. Il va nous expliquer comment il va améliorer mieux que nous la
gestion des achats, dans un premier temps. Il va expliquer également comment il va faire mieux que nous au niveau des
médicaments, parce que, quand je regarde leur dernier programme électoral, on dit qu'on va sauver 250 millions au
niveau des médicaments; je tiens à lui rappeler que, nous, ça a été 300 millions qu'on a réussi à
sauver avec l'utilisation, entre autres, des génériques. Alors, je pense que,
quand on regarde tous ces éléments-là
ensemble, on voit, encore une fois, que leurs propositions ne tiennent pas
debout. Ce sont des propositions qui sont, en général, improvisées.
Et je tiens
encore une fois à rappeler que, cette année, nous avons, pour la réussite
scolaire, débloqué au-delà de 1,4 milliard
de dollars. Et on a également travaillé au niveau des infrastructures, des
budgets très significatifs. Je pense qu'il
n'y a pas une école au Québec où le ministre de l'Éducation n'est pas allé ou
une commission scolaire où il n'est pas
allé à plusieurs reprises pour annoncer, justement, des travaux
d'infrastructure, de mise à niveau de plusieurs de nos écoles à Québec. Et ça va se faire sur un horizon
des 10 prochaines années. Et tout le monde comprend qu'on ne peut pas
commencer à faire ces travaux-là dans les
écoles pendant que les étudiants sont là, il faut essayer de faire ça, autant
que possible... le plus pendant les périodes estivales.
Alors, les
grandes priorités de l'État, cette année, simplement au niveau de l'éducation,
c'est plus de 1,6 milliard en
plus qu'on met dans les budgets courants qui sont en éducation. Et moi, j'ai
des gens qui sont près de moi qui travaillent dans le secteur de
l'éducation et qui voient véritablement une différence de ce côté-là.
Alors,
M. le Président, je rejette cette affirmation qui est faite. Les services éducatifs
s'améliorent constamment au Québec.
Le Président (M. Bernier) : En
terminant.
M. Arcand : On va
continuer à investir fortement, ça fait partie de nos priorités majeures.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Vanier-Les Rivières.
M. Huot : Oui, merci. Merci, M. le Président. Moi,
je veux parler... Dans mon dernier bloc, je voulais parler de la question
de la dette du Québec, les efforts qui ont été faits par notre
gouvernement au niveau de la dette du... de lutter contre la dette,
les remboursements de la dette.
Quelques données. On avait... Au
31 mars 2014, la dette brute du Québec représentait 54,3 % du
PIB, et, comme gouvernement on
s'était engagés à la réduire à 45 % pour 2025‑2026. On se souvient que
c'est un gouvernement libéral, évidemment, qui a créé le Fonds des générations.
La Commission-Jeunesse du Parti libéral avait d'ailleurs fait un travail
exceptionnel, y est beaucoup pour la
création de ce Fonds des générations là. Donc, on a fait une priorité de s'attaquer
à la dette, à la réduction... on voulait
réduire la dette de façon importante, donc on a créé la Loi sur la réduction de
la dette qui instituait le Fonds des
générations. Donc, comme je disais, objectif 2025‑2026, 45 % du PIB,
pour la dette, et la dette qui représente les déficits cumulés ne peut
excéder 17 % du PIB. C'était ce qui était mis dans la loi.
Donc,
quelques données. Avec le plan économique qu'on a déposé en mars 2018, là,
qu'on vient de déposer, l'objectif de
réduction de la dette brute à 45 % du PIB devrait être atteint, c'est
devancé pour 2022‑2023. Et l'objectif de réduction de la dette qui représente les déficits cumulés à 17 %,
bien, ce sera atteint en 2025‑2026. On a même remboursé un
2 milliards récemment, 2 milliards de dette.
Je l'avais dit en entrée de jeu : Le fait
de présenter des budgets équilibrés, que nos cibles de dépenses soient respectées, que nos... l'ensemble des choix
gouvernementaux qui sont faits, bien, ça a fait une cote de crédit qui est plus
élevée. Et nos coûts d'emprunt sont inférieurs aux coûts de l'Ontario, ce n'est
pas rien. Et même avec ces choix-là l'économie
du Québec continue à rouler à plein régime, M. le Président. On a réussi à
diminuer les paiements de la dette en termes de pourcentage, là, qui sont... En
2018‑2019, c'est 9,4 milliards qui vont être payés en intérêts sur la
dette, soit 8,6 % des revenus de
l'État. Donc, ça diminue, en termes de pourcentage, compte tenu de la bonne
performance économique et compte tenu que nos coûts d'emprunt sont
inférieurs, entre autres, à ceux de l'Ontario.
Mais ça
n'empêche pas, avec ces choix-là, que l'économie du Québec tourne à plein
régime, que la confiance des ménages
et des entrepreneurs est très élevée, les dépenses de consommation des ménages
continuent à augmenter. Le secteur résidentiel,
de construction résidentielle, continue à augmenter. Création d'emplois
exceptionnelle, j'en ai parlé tout à l'heure. La croissance des
salaires, même, des individus.
En plus de la
création d'emplois, la bonne performance de l'économie, elle s'est répercutée
sur l'évolution des salaires. Depuis 2016, le salaire moyen, au Québec,
enregistre une croissance plus importante qu'au Canada et qu'en Ontario. La croissance est passée de 2,2 % en
2015 à 2,8 % en 2016 et à 2,9 % en 2017. Le pouvoir d'achat augmente,
au Québec, aussi, la vitalité du marché du
travail, évidemment, contribue à augmenter le pouvoir d'achat. Le niveau de
vie augmente. L'accélération de la croissance économique, ça se traduit par
l'amélioration du niveau de vie, qu'on mesure
par le PIB réel par habitant. Entre 2007 et 2017, le PIB réel par habitant, au
Québec, a augmenté de 5,9 %, un rythme plus rapide que celui de l'Ontario et de l'ensemble du Canada. La
confiance des consommateurs est très élevée aussi, la consommation des ménages a progressé de
3,3 %, en termes réels, en 2017. Donc, les choix gouvernementaux qui sont
faits ont un impact positif sur la performance économique du Québec.
L'accélération
de la croissance économique a un effet sur les mises en chantier. Pour
l'ensemble de l'année 2017, mises
en chantier à 46 500 unités, c'est une augmentation de 19,4 %
par rapport à 2016. C'est une première depuis 2012. Donc, en 2018‑2019, on parle... on devrait encore
une fois, en 2018, être au-dessus des 40 000 unités, ce qui n'est pas
rien. Et ça, c'est des nouveaux revenus pour
les villes aussi, c'est des nouveaux revenus de taxe foncière pour les villes.
Donc, la dynamique, le dynamisme de
l'économie du Québec a des impacts majeurs pour les villes, pour les revenus
des villes.
Donc, c'est l'ensemble des choix gouvernementaux
qui sont faits qu'on voit qu'il y a un impact positif : la croissance économique est là, le taux de chômage
est bas, le niveau d'emploi bat des records; la croissance des salaires;
le niveau de vie augmente, le PIB augmente.
Donc, tous ces choix-là gouvernementaux ont été faits pour les bonnes
raisons...
Le Président (M. Bernier) : En
terminant.
M. Huot : ...et on a un bilan
exceptionnel en termes de performance économique grâce aux choix de notre
gouvernement, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Donc, pour un dernier bloc, M. le député de Labelle.
• (11 h 40) •
M. Pagé : Oui. Alors, je
n'ai que quatre minutes, je vais y aller rondement.
Alors, je félicite le ministre pour son flegme
légendaire. De dire sans rire qu'il y avait un déficit de 7 milliards de dollars quand ils sont
arrivés, vous savez très bien, tout le monde le sait, que ce déficit n'a jamais
existé.
Il se vante
d'un PQI sur 10 ans. Alors, on va féliciter Stéphane Bédard, qui était
président du Conseil du trésor quand il a mis ça en place, en 2013,
alors, parce que ça n'existait pas avant. Et, la fameuse politique de
prévention, encore là,
je vous invite à aller voir, il n'y a à peu près pas d'argent neuf ou très peu,
sur une période de 10 ans. Et combien d'argent neuf dépensé dans
les deux premières années? Zéro.
Et je n'ai
toujours pas eu de réponse sur le projet de loi n° 1191, qui protégerait
effectivement les investissements en
éducation pour l'enfance et la protection de la jeunesse. J'aimerais bien qu'on
puisse en discuter avant la fin de la session parlementaire.
Trois propositions, M. le Président, une qui va
s'adresser à mon collègue de La Peltrie. Avant de faire des propositions, c'est important de bien chiffrer, de
bien camper nos chiffres pour être sûrs de ce que l'on avance, et je l'invite
à parler à son chef. Celui qui a le mieux
présenté les économies que nous aurions à faire, c'est son chef quand, en 2005,
il nous a présenté les finances publiques
d'un Québec souverain, qui ont... Et ces chiffres-là n'ont jamais été contestés
parce qu'il a fait un excellent
travail. D'ailleurs, il disait qu'un Québec souverain pourrait disposer, au
contraire, d'une importante marge de
manoeuvre financière qu'il pourrait utiliser notamment en éducation pour mettre
les priorités à la bonne place, en
santé, en environnement et ailleurs. Donc, je l'invite, parce que c'est le
travail le plus intéressant qui a été fait pour chiffrer... Après cinq ans, à terme, c'est une économie de
5 milliards par année. Alors, si on veut parler de gaspillage, le
dédoublement des ministères, c'est là que serait la véritable économie.
Une autre
petite proposition que notre chef a avancée il n'y a pas tellement longtemps,
d'ailleurs dans sa course à la
chefferie : 92 employés de l'État gagnent plus cher que le premier
ministre, juste là, là, il y a à peu près 5 millions qu'on pourrait sauver si, à terme, on ramenait ces
salaires-là au salaire maximum du premier ministre. Je pense que ça vaudrait
la peine qu'on s'y attarde. On dit qu'on veut un salaire minimum augmenté sur
quatre ans, nous, jusqu'à 15 $; il est peut-être
temps qu'on pense à un salaire maximum également. Alors, je pense que c'est une
proposition qui mérite qu'on s'y attarde.
On a fait
aussi, dans la dernière semaine, une proposition fort intéressante sur un
rapport d'impôt unique. J'aimerais avoir
des commentaires de la part du ministre à cet égard-là, parce que, le rapport
unique, quand la CAQ nous dit : Il y a du gaspillage, on va sauver
700, 800 millions quelque part, là, sans même rien changer de majeur,
c'est à peu près 600, 700 millions autant que les contribuables que l'État
québécois peuvent sauver, avec un rapport d'impôt unique.
Alors, ma question est fort simple, au ministre
responsable du Conseil du trésor : Est-ce qu'il a l'intention de regarder
cette proposition pour faire sauver un 600, 700 millions à l'État
québécois et également aux contribuables québécois?
Et est-ce qu'il a l'intention de regarder ces économies qu'on pourrait faire en
limitant le salaire maximum des employés de l'État?
Conclusions
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le député de Labelle. Nous en
sommes maintenant aux présentations de conclusion. Donc, M. le ministre,
vous avez un bloc de 10 minutes.
M. Pierre
Arcand
M. Arcand : Bien, merci
infiniment, M. le Président. Écoutez, je vais d'abord corriger certains faits,
là, qui sont... m'apparaissent très clairs, en début. J'aime bien
M. Bédard, mais je rappelle encore une fois qu'en décembre 2007 le gouvernement a adopté une loi qui favorise le
maintien, le renouvellement des infrastructures publiques pour planifier,
entre autres, les investissements publics en
infrastructures, encadrer la planification. La gestion du PQI a commencé en
2007, et c'était, à l'époque, Mme Jérôme-Forget qui a fait ça. Alors,
bien, écoutez...
Une voix : La loi est claire,
là.
M. Arcand : ...la
loi est claire, de ce côté-là, elle a été votée, et c'est la gestion que nous
avons faite.
Puis je
rappelle, encore une fois, qu'en 2014 nous avons, en 2014, hérité, à ce
moment-là, au sein du gouvernement... Il n'y avait pas de crédits qui avaient été votés. Je rappelle, encore une
fois, que nous avions... Et on a lancé l'élection, le gouvernement avait
fait des promesses un peu partout mais sans crédits.
Et je
rappelle au député de Labelle que cette fois-ci, et c'est pour ça qu'on a fait
ça au cours... pour la prochaine campagne
électorale, on aura un rapport de la Vérificatrice générale au mois d'août, je
crois que c'est autour du 20 août, on va avoir un rapport de la
Vérificatrice générale qui va clairement dire : Voici ce qu'il y a dans
les différentes propositions qui sont faites
par le gouvernement, est-ce qu'elles
sont financées ou pas. Et évidemment, donc, notre intérêt, bien sûr, est de s'assurer, nos finances, que notre
gestion soit très, très, très précise, parce
que la Vérificatrice générale va examiner tout ça et va faire son
rapport le 20 août prochain. Alors, je tiens donc à rappeler ces
éléments-là.
M. le Président, je sais que, pour l'opposition,
c'est difficile de critiquer la gestion que nous faisons comme gouvernement. J'écoute le député de La Peltrie, ce matin, le député de La Peltrie nous explique qu'il aimerait bien avoir des achats regroupés; c'est ce que nous faisons. Il nous a déjà
parlé d'un identifiant unique, numérique unique, et on est en train de
développer UniQc, on va éventuellement changer le clicSEQUR par UniQc.
On va fonctionner exactement comme une... un peu comme ceux qui
possèdent une carte bancaire, et les gens auront accès à Revenu Québec, auront accès à l'assurance
maladie, auront accès... dans un avenir qui n'est pas trop lointain. On espère
même qu'ils vont pouvoir changer
leurs permis de conduire, qu'ils vont pouvoir faire ça de chez eux, etc., sans
être obligés de se déplacer, même chose pour la carte d'assurance
maladie. Alors, on va tous travailler pour ça. Il parle de regroupement des
centres de traitement informatique, c'est en
cours actuellement. On a parlé, tout à l'heure, de la
construction du troisième lien à Québec. On a mis 20 millions pour faire un projet à l'étude, pour faire en sorte qu'on ait la meilleure solution pour le troisième lien à Québec. Le premier ministre a dû répéter au moins 10 fois, depuis le dernier mois, que ça
devenait une priorité également pour notre gouvernement, le troisième
lien à Québec. On nous parle depuis le début de baisses d'impôt; c'est ce que notre parti a fait. On nous parle d'une meilleure
gestion, meilleur contrôle de nos effectifs; c'est également ce que nous
avons fait.
Alors, quand
je regarde le bilan que nous avons devant nous, nous avons fait ce que nous avons
dit qu'on allait faire. Et
essentiellement, encore une fois, l'ensemble de l'oeuvre, qui est la gestion du
Québec, c'est une gestion qui est de
très grande qualité. On a réussi à mettre en oeuvre, d'une part, une économie
qui était forte, une économie qui allait continuer d'aller dans la bonne
direction, parce qu'on apporte beaucoup de stabilité à l'État.
Le député de
Labelle me disait de commenter le projet de loi qu'il a et, entre autres, de
pouvoir donner des balises en matière d'éducation et de santé. La meilleure
balise qu'on peut donner, c'est que, quand on a des revenus en conséquence, c'est très, très facile pour nous de
pouvoir investir dans les priorités de l'État. Mais on oublie trop souvent
jusqu'à quel point il est important, pour le
gouvernement du Québec, de travailler au développement d'une économie forte,
qui sera importante au cours des prochaines années.
Alors, pour
toutes ces raisons-là, encore une fois, le Québec va bien. À chaque fois qu'on
pose une question aux gens puis qu'on leur dit : Écoutez... Il y
avait cette fameuse phrase qui avait été lancée par un ancien président des
États-Unis, qui disait : La question que vous vous devez de poser à chaque
élection : Êtes-vous mieux que vous étiez quatre ans auparavant? Alors, la question qu'on peut se poser
aujourd'hui, c'est de dire : Est-ce que le Québec, sur le plan de sa gestion, sur le plan de son économie, sur le
plan de ses finances publiques... est-ce que le Québec est en meilleur état qu'il était il y a quatre ans? La réponse, à
mon avis, n'est pas contestable, le Québec est infiniment mieux que nous
étions il y a quatre ans.
• (11 h 50) •
Il y a eu une
foule de projets qui ont été réalisés. On a eu un resserrement de notre gestion
des finances publiques qui mérite
d'être souligné. On a diminué les niveaux administratifs à plusieurs égards.
Les gens oublient... Encore une fois,
j'ai parlé, entre autres, de la santé. Je pourrais parler aussi au niveau des
affaires municipales, où on a réduit les CRE, ça a représenté des sommes importantes. On a stabilisé La Financière
agricole. On a calculé, nous, qu'on était à plus de 2 milliards de dollars de réductions de type
administratif, des regroupements, entre autres, d'organismes que nous avons
faits.
Et donc en ce
sens-là, oui, on a amélioré nos états financiers à cause de l'économie, mais on
l'a aussi amélioré à cause d'une
gestion qui a été beaucoup plus saine et qui a été beaucoup plus positive pour
l'ensemble des citoyens. Et on l'a fait, d'ailleurs... Parce que, moi,
il y a une phrase qui m'a un peu fait sourire la semaine dernière. Il y a eu
une rencontre avec le premier ministre et
des dirigeants syndicaux, et le président de la CSN a quitté et il a dit :
Écoutez, on s'entend quand même bien
avec le gouvernement du Québec actuel. Et il a dit : Écoutez, pour nous,
le verre est à moitié plein. Pour qu'un président de la CSN parle de
notre gouvernement comme ça, je n'ai pas entendu ça beaucoup. Ça témoigne donc que nous avons réussi à maintenir
quand même une très bonne stabilité sociale, parce que c'est une chose, de gérer les dépenses de façon efficace, mais il
faut s'assurer également qu'au niveau de la stabilité sociale on puisse
aussi... On ne peut pas couper n'importe quand n'importe comment, de
n'importe quelle façon. Tout le monde le sait.
Alors, quand
je regarde ce qui a été fait, je pense qu'on peut être fiers du travail
accompli. Et il y a encore beaucoup à
faire, il y a encore beaucoup à faire pour l'avenir, et il est clair que nous
allons travailler très fort. Et je pense que tout le monde en a parlé,
on a parlé des efforts qu'on doit faire au niveau du numérique, je sais que mon
collègue de Vanier-Les Rivières s'intéresse particulièrement à tout ce qui
touche les technologies de l'information.
Un autre élément dont on n'a pas discuté et qui,
pour moi, est très important, une des recommandations principales, entre autres, de la commission Charbonneau, c'est de créer
l'Autorité des marchés publics. On va avoir des gens qui vont diriger l'Autorité des marchés publics pour s'assurer,
justement, que les appels d'offres du gouvernement soient les meilleurs possible, les plus équitables
possible pour les citoyens. Et l'Autorité des marchés publics, parce que je
sais qu'on est allé en commission parlementaire, mon collègue le député de
LaSalle a eu l'occasion de travailler sur ce
projet de loi, écoutez, les pouvoirs de l'Autorité des marchés publics sont
très importants. La population peut donc être assurée qu'à l'avenir, lorsqu'il y aura des appels d'offres un peu
partout au Québec, ce sera fait avec vraiment la plus grande justice de
ce côté-là.
Alors,
essentiellement, M. le Président, ce sont les éléments que j'aimerais donner.
Et je terminerai simplement en disant
que les analystes financiers ne peuvent pas se tromper. On considère le Québec,
actuellement, comme la juridiction gouvernementale en matière de
finances publiques, en matière de gestion de façon générale.
Le Président (M. Bernier) : En
conclusion, s'il vous plaît.
M. Arcand : Et, pour nous,
ils ne peuvent pas se tromper de cette façon-là. Et tout le monde, M. le
Président, le reconnaît. Merci.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de La Peltrie, pour vos propos de conclusion.
M. Éric
Caire
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Le président du Conseil du trésor plaint les
oppositions en disant que la gestion du
gouvernement libéral est difficile à critiquer. Honnêtement, là, je n'ai
vraiment pas le sentiment d'avoir eu de la difficulté à trouver des sujets. En fait, je n'avais pas
assez de temps pour tous les sujets que j'aurais voulu aborder. Ça fait qu'on
a un point de vue différent.
M.
le Président, le président du Conseil du trésor nous dit : Tout va bien,
au Québec. Tout va bien, au Québec, tout
va bien en éducation. Je vais reprendre mon tableau. Essentiellement...
Excusez-moi, ils se ressemblent tellement. Ce n'est pas le même. Ça, c'est le... de l'éducation, excusez-moi. Mon
Dieu! Quelle erreur! Ça va bien, au Québec. Ça, c'est la portion où on a
coupé dans les services. Les dépenses de publicité sont... Bien, évidemment, tu
ne fais pas de publicité pour dire :
Nous allons couper l'aide aux devoirs, le gouvernement travaille pour vous, tu
sais. Ça, c'est plus embêtant un peu. Tu ne peux pas faire une publicité
en disant : Nous devons nous monter une cagnotte électorale pour 2018, nous allons donc couper dans les
services maintenant et réinvestir plus tard, à l'approche de l'élection. Tu ne
peux pas vraiment faire ça non plus. Ça fait
que, dans ce temps-là, bien, tu mets 100 000 $ en publicité. Puis,
quand tu arrives avec ta belle grosse
cagnotte que tu t'es constituée sur le dos des malades, des élèves, des
contribuables, bien là, tu peux mettre en éducation 1,8 million de
publicité pour expliquer aux gens que ça va bien. Puis ça, ce n'est pas de la
publicité partisane, bien non.
Tu peux le
faire aussi à l'échelle plus large. Là, c'était l'éducation. Puis avez-vous
trouvé, la similarité des tableaux, M. le Président...
Une voix : ...
M.
Caire :
Les mêmes couleurs, puis c'est pas mal la même proportion, hein? C'est comme, oui, là, tu sais, on coupe dans l'ensemble des services. Là,
on coupe encore dans l'ensemble des services. Là, l'élection s'en vient, woups!
on va en dépenser un petit peu, on commence à... Là, on est à 5 millions. Et je n'ai pas
les derniers mois de 2018. Ça coûte cher, expliquer aux Québécois que le
Québec va bien, ça coûte très, très cher.
J'aurai l'occasion... Parce que le président
du Conseil du trésor dit : Vous
avez juste à faire une plainte au DGEQ. Non, on ne va pas faire une plainte au DGEQ, parce que
le DGEQ l'a dit, qu'il n'avait pas vraiment les assises pour agir dans ce domaine-là. Ce qu'on va faire, on va déposer un projet de loi, dans les
prochains jours, prochaines semaines, et le Parti libéral aura l'occasion
de nous dire si, pour lui, c'est important de s'assurer que les dépenses
publiques sont faites aux bons
endroits ou s'il est important de garder cette belle marge de manoeuvre au gouvernement pour s'assurer que les dépenses sont
faites selon ses intérêts particuliers.
M. le Président, j'ai été un peu mystifié que le président du Conseil du trésor
me dise : Non, non, non, les fonds qui sont collectés dans les fonds dédiés restent dans les fonds dédiés.
C'est parce que, l'information, je la prends dans les comptes publics. Ce n'est pas... je n'invente pas ça, là, je n'ai
pas... je ne me suis pas créé tout seul dans mon coin des chiffres, là. Quand je vous dis qu'il y a
45 millions de dollars, depuis sa création, qui ont été pris dans le
Fonds d'aide aux victimes d'actes
criminels puis qui ont été envoyés dans le fonds consolidé de la province, je
n'invente pas ça, là. Quand je vous dis qu'on a fait la même chose avec
le Fonds vert, quand je vous dis qu'on a fait la même chose... Les photoradars,
les fameux photoradars, là, on est rendus à 20 millions sortis du fonds
dédié, envoyés dans les fonds consolidés de
la province. Puis la Vérificatrice
générale du Québec
s'est penchée là-dessus. Le ministre des Finances a dit : Oui, il faudrait revoir ça, ça n'a pas d'allure. Alors, c'est
ça qui est ça. Puis ce que les Québécois doivent comprendre, là, c'est que ça
semble être normal, du côté du gouvernement.
Ce que je n'ai pas entendu... Et là mon collègue
de Vanier-Les Rivières a eu, si je ne m'abuse, trois blocs de cinq minutes. Même chose pour le président du Conseil du trésor, plus deux 10 minutes. Ça fait pas mal de
temps, ça. Qu'est-ce que je n'ai pas entendu? Le 800 millions d'économies proposé par la Coalition avenir Québec est
irréaliste, chers concitoyens
du Québec, voici pourquoi, démonstration à l'appui. Puis mon collègue
de Labelle a raison, le chef de la Coalition avenir
Québec est quelqu'un qui est assez solide sur les chiffres, on va s'entendre là-dessus.
D'ailleurs, probablement qu'il devrait voir dans son changement de
perspective une raison rationnelle, mais on aura l'occasion d'en
reparler.
M. le Président, pour régler un problème, encore
faut-il l'admettre. Et tout ce que j'ai entendu de la part du gouvernement, c'est : Vous avez raison, on va le faire. Vous avez raison, on va
le faire. Vous avez raison, on va le faire. Ça fait 15 ans que le gouvernement
libéral est en place, l'heure n'est
plus à dire : Vous avez raison, on va le faire. Je veux dire, le regroupement des centres
de traitement de l'information, ça devrait être chose faite.
Puis, en
passant, je vais faire une petite correction, parce que le président du Conseil du trésor dit : Le député de La Peltrie, dans son document, propose un identifiant numérique, on va le
faire. Non, on propose un citoyen numérique. C'est très différent, c'est très différent. C'est pas mal plus 2018.
L'identifiant numérique, là, déjà là vous êtes quelques années en retard, là. On parle d'un citoyen
numérique. Mais en tout cas. Il dit : On va le faire. Pourquoi
ce n'est pas fait? Comment se fait-il qu'on soit encore...
Le collègue
ministre délégué aux technologies de l'information, M. le
Président, a fait un voyage, il est
allé en Estonie. Sincèrement, là, en matière de modernisme informatique, l'Estonie n'aurait pas
été le premier pays auquel j'aurais pensé. Pourtant, M. le Président,
pourtant, et il va le lire dans le rapport que j'ai écrit, parce que nous y
faisons aussi référence, l'Estonie est à des années-lumière de ce que nous
faisons.
Le gouvernement libéral est encore à l'étape de
parler de mettre un comité en place pour réfléchir à cette question-là puis
voir comment on va faire ça. Ça aurait dû être fait, ça aurait dû être fait.
• (12 heures) •
Le président du Conseil du trésor nous dit : On a déjà une
organisation qui s'occupe des achats regroupés. Ça fait 15 ans
qu'on vous dit qu'elle n'est pas efficace. Pas moi. Parce que, de la façon dont
le président du Conseil du trésor parle,
on a l'impression que je suis le seul à dire que ça ne va pas bien au CSPQ.
Est-ce qu'il a lu les rapports de la Vérificatrice
générale? Est-ce qu'il a compris ce qui était écrit là-dedans, les
recommandations qui étaient faites? Il est un gestionnaire, et je dirais même un gestionnaire de qualité, si on se fie
à ses succès passés. Est-ce qu'il aurait toléré dans son organisation un département qui aurait fait
l'objet d'autant de critiques aussi virulentes? Moi, je pense que la réponse
à ça, c'est non, il n'aurait jamais toléré
ça. Pourquoi le tolère-t-il avec le gouvernement du Québec? Pourquoi
tolère-t-il ça? Si, année après année,
on lui avait dit : Tel département n'est pas efficace, n'a pas les bonnes
données, n'a pas des données valides, ne suit pas bien ses processus ou
n'a carrément pas de processus d'acquisition adéquat, n'a pas l'expertise nécessaire, s'il se faisait répéter ça année après
année, après année, lui, comme gestionnaire d'une entreprise qui a une excellente réputation, est-ce qu'il aurait toléré
ça ou il se serait dit : Aïe! Venez ici, là, il y a quelque chose qui ne
marche pas, là, puis là vous allez le corriger, parce qu'on n'a pas de
patience?
Ce sont des
centaines de millions de dollars qui échappent aux Québécois parce que cette
organisation-là, pour toutes sortes
de raisons, pour toutes sortes de raisons, qui sont documentées, ne livre pas
la marchandise. Donc, ne me dites pas : Nous avons déjà quelqu'un
qui s'en occupe. Dites-moi : Nous avons quelqu'un qui s'en occupe mal, et
il faudra y voir rapidement.
Puis on peut
être en désaccord sur les moyens, comme on est en désaccord sur la gouvernance
des TI. Je pense que le DPI n'est pas un bon modèle de gouvernance,
mais, comme j'ai dit à son collègue, c'est leur choix, c'est le choix qu'ils
font, de gouvernance, et ils vivront avec les résultats. Mais là c'est une
absence de résultat, clairement documentée, clairement documentée, et qui fait
en sorte qu'on échappe... Et je ne l'ai pas entendu : 590 millions? Impossible! Je ne l'ai pas entendu dire ça une
seule fois. C'est, lui aussi, un homme de chiffres. Si ça avait été impossible,
il me l'aurait dit, parce qu'il sait très
bien que c'est possible. Et comment faire? Il y a une partie de la réponse
là-dedans. Puis, s'il a besoin de plus d'informations, il y en a
là-dedans aussi. Ces documents-là, de toute évidence, il les a.
M. le
Président, la première chose que ça prend, c'est d'admettre qu'il y a un
problème, et ça, le gouvernement libéral
ne le fait pas. Il y a du gaspillage de fonds publics, il y a de la mauvaise
gestion, il y a de la mauvaise administration. Il n'y a pas de recherche d'efficacité. À chaque fois que j'entends un
ministre libéral s'adresser à un problème, il me fait la liste des moyens qu'il a pris par rapport au
problème, jamais la liste des résultats. Et, s'il y en a un qui a géré par
résultats, dans sa carrière, c'est
très certainement le président du Conseil du trésor, sinon son entreprise
aurait fait faillite. Mais aujourd'hui son entreprise, elle est florissante,
parce que probablement qu'il se foutait des moyens. Probablement que la chose qui lui importait, c'est les résultats.
Pourquoi aujourd'hui les résultats n'ont-ils plus aucune importance, seuls les
moyens comptent? Bien, il est là, le
problème. Il est là, le problème. Et, tant qu'on ne fera pas ça, il y aura du
gaspillage de fonds publics. Et, tant qu'on acceptera des réponses qui
n'ont aucun sens, il y aura du gaspillage de fonds publics. Et aujourd'hui les
Québécois prennent la mesure en partie, à quel point il y a du gaspillage de
fonds publics...
Le Président (M. Bernier) : En
terminant.
M.
Caire :
...on parle de 800 millions, mais je vous l'ai dit, là, il y a d'autres
annonces qui s'en viennent. L'ampleur du gaspillage de fonds publics,
dans l'État québécois, c'est pas mal plus important que ce que nous avons
annoncé.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le député. Le temps alloué à cette
interpellation étant écoulé, je remercie les parlementaires qui ont participé à celle-ci. Je remercie les
recherchistes et le personnel du Secrétariat du Conseil du trésor qui ont été présents. Je remercie également
le personnel de l'Assemblée nationale qui nous accompagne dans nos
travaux ainsi que ceux qui sont au niveau de l'enregistrement sonore et de
l'enregistrement visuel.
Donc, compte
tenu de l'heure, je lève la séance, et la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux au mardi 8 mai 2018, à 10 heures,
où elle poursuivra un autre mandat. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 4)