(Onze
heures vingt-six minutes)
Le
Président (M. Bernier) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des finances
publiques ouverte. Et, bien sûr, je demande aux personnes présentes d'éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée
du projet de loi n° 141, Loi
visant principalement à améliorer l'encadrement du secteur financier, la
protection des dépôts d'argent et le régime de fonctionnement des institutions
financières.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Non, aucun remplacement.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le secrétaire. Dans un premier temps, si vous me permettez, bon
matin à tous. Bienvenue à tous les parlementaires et au personnel du ministère des Finances, personnel recherchiste, personnel
de l'Assemblée nationale qui nous accompagnent dans nos travaux.
Permettez-moi
de vous rappeler de quelle façon il a été convenu d'étudier ce projet de loi pour qu'on puisse bien suivre nos règles que nous nous sommes
données.
D'abord,
M. le ministre donne des explications générales sur un
thème qui regroupe un certain nombre d'articles. Par la suite, nous procédons à une discussion générale sur ce thème,
puis nous passons en revue plus précisément chacun des articles qui sont regroupés sous le thème.
C'est à cette occasion que des amendements peuvent être présentés. Les amendements
et les articles amendés sont adoptés au fur et à mesure. À la fin, nous
procédons au vote sur les autres articles du thème.
Je
vous rappelle enfin que le projet de
loi touche plusieurs
lois existantes et qu'il édicte deux nouvelles lois. Par conséquent,
certains articles seront donc votés à la fin de l'étude détaillée.
Est-ce
que cette façon de procéder est toujours... est bien celle que nous nous sommes entendus?
Oui? On s'est bien entendus? Donc, toujours
le consentement pour que Me Paquin puisse prendre la parole... ou d'autres personnes
du ministère des Finances? Bon. Tout ça est réglé.
Étude détaillée (suite)
Donc,
lors de l'ajournement de nos travaux, hier soir, nous étions rendus à l'étude
de l'élément 2, l'application de
la loi aux groupes financiers; de la partie B, la surveillance et le
contrôle de ces institutions financières; de la rubrique I, les institutions financières. M. le ministre, la
parole est à vous sur le sujet. Et nous en sommes à une discussion générale
sur le thème.
M.
Leitão : C'est ça, merci. Peut-être que je commencerais, M. le
Président, juste en rappelant que, pour ce projet de loi, il y a six grands thèmes. Nous sommes
toujours au premier grand thème, les institutions financières. Ce grand thème,
institutions financières, lui, comprend six rubriques, et nous avons déjà
analysé la première, qui était les dispositions introductives. Nous sommes maintenant dans la deuxième, qui est la
surveillance et le contrôle de ces institutions. Alors, dans cette deuxième
rubrique, dans surveillance et contrôle, il y en a 11, 11 éléments. Nous
avons aussi déjà fait le premier, qui
est l'obtention de l'autorisation de l'autorité, et nous avions commencé hier
le deuxième, qui est l'application de
la loi aux groupes financiers. C'est ce qu'on avait fait, j'avais lu
l'introduction concernant cette partie. Et donc je pense que maintenant
nous sommes...
Le Président (M.
Bernier) : ...discussion d'ordre général.
M. Leitão :
C'est ça. Je n'ai pas d'autre chose à annoncer, sauf pour dire qu'à cette
section nous avons un amendement à déposer.
Le Président (M.
Bernier) : Nous aurons l'occasion, tout à l'heure, de revenir
sur le sujet.
M. Leitão :
C'est ça. Voilà.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Rousseau.
• (11 h 30) •
M. Marceau : Oui, merci, M. le Président. Alors, écoutez,
question très simple, en fait, c'est — puis je vais souvent poser cette question-là, là, par rapport à ce qui
est présentement le statu quo, par rapport à la situation actuelle : Y
a-t-il du neuf
dans les articles que nous sommes à regarder présentement ou est-ce simplement
une réécriture qui permet de tenir compte de la nouvelle manière de
rédiger la loi ou les lois?
M. Leitão : Oui, je demanderais à Me
Paquin d'illustrer... Il y a des changements...
M. Paquin
(Mathieu) : Oui. M. le Président, alors, essentiellement, ces articles-là, de par leur présentation, de par leur texte, ce sont des articles
de droit nouveau. Cependant, le principe qu'ils édictent ou qu'ils contiennent
se retrouvait déjà dans la Loi sur les assureurs. On retrouvait d'ailleurs
dans de nombreux articles de la Loi sur les assureurs des dispositions où on disait, par
exemple : Une société
de portefeuille contrôlée par un assureur ne peut pas faire ceci,
ou : Elle ne peut pas faire cela, ou on lui demandait de signer des
engagements. Plutôt que d'avoir ces dispositions-là qui sont essaimées un peu partout dans la loi, on a regroupé ça sous quatre articles
qui édictent les principes que l'on entend suivre. Donc, il n'y a pas de changement des obligations de l'assureur
du fait qu'il confie à un tiers l'exercice de toute partie de ses activités,
donc l'impartition n'aura pas d'impact là-dessus. Ça reste la responsabilité de l'assureur
de veiller que les interdictions qui lui incombent soient respectées
aussi par les groupements à l'égard duquel il est le détenteur du contrôle.
Donc, précédemment, on a étudié des notions qui avaient peut-être l'air un peu
alambiquées, seules, quand on parlait
des détenteurs de contrôle. Là, on a une idée de ce à quoi ça sert. Donc, lorsque
l'assureur est détenteur du contrôle sur
un groupement, il est responsable de s'assurer du respect des interdictions à l'égard
de ces groupements-là. Ça peut valoir aussi à l'égard du détenteur... en
fait, du détenteur du contrôle sur l'assureur si ce détenteur-là exerce des activités
pour le compte de l'assureur. C'est un
principe qu'on va retrouver là. On a la responsabilité pour les
manquements qui est précisée à 47. Et on a aussi un article qui va
étendre les fonctions d'inspection de l'autorité à certains membres du groupement quand les pouvoirs que la loi confère déjà à
l'autorité ne lui suffisent pas pour compléter sa vérification. Donc, si elle estime que
c'est nécessaire pour compléter une vérification, ça étend les
pouvoirs, pour s'assurer vraiment d'aller partout dans ce qu'on considère
être le groupe financier auquel appartient l'assureur.
Et finalement
on va avoir un article qui permet à l'autorité d'interdire que des obligations qui sont imposées à un
assureur ou à une autre institution financière, parce qu'essentiellement
ce sont les mêmes dispositions qu'on retrouve dans
nos différentes lois... qui va empêcher que ces obligations-là soient exécutées
par un tiers pour l'institution financière lorsque ça rend difficile ou inapplicable l'application de la présente
loi. Donc, l'autorité est capable de contrôler ça pour être capable
d'exercer correctement son rôle de surveillance et de contrôle.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Bien, moi,
ça me va, M. le Président. Merci beaucoup.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Granby.
M. Bonnardel : Ça
va aussi.
Le
Président (M. Bernier) : Ça va? Donc, nous allons passer au
premier élément de... premier point de l'item 2, l'article 45 du projet de loi sur les
assureurs proposé par l'article 3 du projet de loi. Donc, est-ce qu'il y a
des commentaires additionnels sur ça?
M. Leitão : Je n'ai pas de
commentaire additionnel, non.
Le Président (M. Bernier) : Pas
de commentaire additionnel sur ça? Me Paquin non plus?
M. Paquin (Mathieu) : Non.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Rousseau. Ça va?
M. Marceau : Ça va. On
vient de faire les articles 45 à 49, là. Ça va très bien.
Le
Président (M. Bernier) : Parfait. Nous avons maintenant un projet
d'amendement à l'article 46 du projet de loi sur les assureurs.
M. Leitão :
C'est tout à fait ça, M. le Président. Donc, nous proposons un amendement, que
nous allons distribuer, un amendement qui est relativement simple et
court. Alors, j'attends que cela soit distribué.
Donc,
l'amendement se lit comme ceci : À l'article 46 de la Loi sur les
assureurs proposé par l'article 3 du projet de loi, supprimer le
troisième alinéa.
Alors, cet
amendement supprime le troisième alinéa de l'article 46 parce que les
dispositions qui y sont prévues seront
reprises par un nouvel article 403.1 propre à la fédération de sociétés
mutuelles et exprimant plus clairement sa responsabilité à l'égard des
manquements résultant de l'action collective de ses membres. Donc, cela sera
repris plus clairement un peu plus tard, c'est juste ça.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M. Marceau :
...430.1?
M. Leitão :
À quelle page, 430.1?
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, un instant.
M. Marceau :
...ajouté plus tard.
Une voix :
26.
Le Président
(M. Bernier) : La page 26, M. le député.
M. Marceau :
Non, ça, c'est 46. Je parle de 430.1 qui est...
Une voix :
...
M. Marceau :
Pardon? 105?
Une voix :
En fait, ce serait 106. Entre 430 et 431.
M. Marceau :
Il n'est pas encore introduit...
M. Paquin
(Mathieu) : C'est un amendement à venir.
M. Marceau :
O.K. Qui va venir. Alors, pendant quelque temps, on va être en ballottement,
inquiets de ne pas voir apparaître 430.1, éventuellement. Je fais des
blagues.
Est-ce que vous
pouvez nous dire quand même de quoi aura l'air 430.1?
M. Leitão :
Oui. Me Paquin est en train de trouver l'information.
Le Président
(M. Bernier) : Allez-y, Me Paquin.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui. Alors, l'amendement va introduire un article 430.1. L'article 430.1 va se lire
ainsi : «La fédération est seule responsable d'un manquement dont
est tenue responsable, en vertu des dispositions du chapitre III du
titre II, une société qui en est membre.
«Elle
doit de plus s'assurer du respect des interdictions que la présente loi impose
à une telle société par chacun des groupements de son groupe financier non seulement
lorsque chacun d'eux agit seul, mais également lorsque les actes ou les omissions de tous ou de certains d'entre eux,
s'ils avaient été le fait d'un seul, auraient contrevenu à cette interdiction.»
Le Président
(M. Bernier) : Merci.
M. Marceau :
Me voilà rassuré, M. le Président.
Le
Président (M. Bernier) : Vous êtes pleinement rassuré, M.
le député de Rousseau?
C'est bien. Poursuivez.
M. Marceau :
Moi, ça va.
Le Président
(M. Bernier) : Ça va? M. le député de Granby, ça va?
M. Bonnardel :
Ça va.
Le
Président (M. Bernier) : Donc, est-ce que l'amendement à l'article 46 du projet de loi sur les assureurs est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Bernier) : Est-ce que l'article 46, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Documents déposés
Le
Président (M. Bernier) : Avant de poursuivre avec le prochain élément, je désire mentionner que
les cahiers avec lesquels nous travaillons ici, pour fins d'information
au niveau du public, votre cahier d'explications, le cahier d'annotations vont être disponibles sur le site de
la Commission des finances publiques pour fins d'information au grand
public. Ça va?
Donc,
nous poursuivons. Les articles 47 à 49 du projet de loi sur les assureurs
proposés par l'article 3 du projet de loi.
M. Leitão :
Je n'ai pas de commentaire additionnel.
Le Président
(M. Bernier) : Pas de commentaire additionnel, ça va. M.
le député de Rousseau.
M. Marceau :
Non, ça va. Merci.
Le Président
(M. Bernier) : Ça va? M. le député de Granby, ça va?
Donc,
l'article 3 est toujours retardé dans son adoption. Nous allons donc
passer aux articles 6.14 à 6.18 de la Loi sur les coopératives de services financiers, les intitulés ainsi que
l'article 21 du projet de loi qui les propose. Commentaires additionnels?
M. Leitão :
Non. Merci.
Le Président
(M. Bernier) : M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Je veux juste les regarder deux secondes.
Le Président
(M. Bernier) : Oui, oui, il n'y a pas de problème.
M. Marceau : ...la même chose que les articles correspondant à la Loi sur
les assureurs, là, c'est la même chose que 45 à 49 de la Loi sur les
assureurs? C'est bien ça?
M. Leitão :
C'est bien ça, oui.
M. Marceau :
Parfait, dans ce cas. Merci.
Le Président
(M. Bernier) : Ça va? M. le député de Granby.
M. Bonnardel :
Ça va aussi.
Le
Président (M. Bernier) : Ça va. Donc, nous passons à l'article 28 à 32 du projet de loi sur les sociétés de fiducie et les sociétés d'épargne
proposés par l'article 360 du projet de loi.
M. Leitão :
Là aussi, je...
Le Président
(M. Bernier) : ...commentaire additionnel?
M. Leitão :
Je n'ai pas de commentaire additionnel.
Le Président
(M. Bernier) : Pas de commentaire additionnel?
M. Marceau :
On est à 28.6 à 28.10...
Une voix :
...pas sauté un, là?
M. Leitão :
On en a sauté un. 28.6 à...
Le
Président (M. Bernier) : Ah! Les articles 28.6 à 28.10 de la Loi sur les institutions de dépôts et la protection des dépôts que propose l'article 323
du projet de loi. Commentaires?
M. Leitão :
Ça va.
Le Président
(M. Bernier) : Ça va? Pas de commentaire? Donc, sur ce
point...
M. Marceau : Juste me confirmer que c'est bel et bien, encore une fois, la même chose mais cette fois-là dans le contexte de cette loi,
pour les institutions de dépôts. C'est bien ça?
Le Président
(M. Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
C'est bien ça, oui.
M. Marceau : O.K. C'est
bon pour moi.
Le Président
(M. Bernier) : M. le député de Granby, ça va?
M. Bonnardel : Ça
va.
Le
Président (M. Bernier) : Donc, prochain élément, articles 28 à 32 du projet de loi sur les sociétés de fiducie et les sociétés d'épargne
proposés par l'article 360 du projet de loi. Commentaires?
M. Leitão : Là aussi, je n'ai
pas d'autre commentaire à ce stade-ci.
Le Président (M. Bernier) :
Pas d'autre commentaire?
M. Marceau : Moi, ça va,
M. le Président.
Le
Président (M. Bernier) : Ça va? M. le député de Granby, ça va? Et l'article 360 n'est pas
adopté immédiatement.
Donc, nous avons passé à travers cet élément-là.
Nous allons donc adopter les articles de loi correspondants. Donc,
l'article 45 du projet de loi sur les assureurs proposé par
l'article 3 du projet de loi est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bernier) : Adopté. Les articles 47 à 49 du projet de loi sur les
assureurs proposés par l'article 3 du projet de loi sont-ils
adoptés?
Des voix : Adopté.
• (11 h 40) •
Le
Président (M. Bernier) : Adopté. Les articles 6.14 à 6.18 de la Loi sur les coopératives de
services financiers, les intitulés ainsi que l'article 21 du projet
de loi qui les propose sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté
Le
Président (M. Bernier) : Adopté. Les articles 28.6 à 28.10 de la Loi sur les institutions de dépôts et la protection des dépôts que propose l'article 323
du projet de loi sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bernier) : Adopté. Les articles 28 à 32 du projet de loi sur les sociétés
de fiducie et les sociétés d'épargne proposés par l'article 360
du projet de loi sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) : Adopté.
Donc, nous en sommes au troisième point, les pratiques commerciales, M. le
ministre, pour lesquelles vous avez, bien sûr, des informations à nous donner.
M. Leitão : Très bien. Alors,
nous sommes maintenant, donc, dans le troisième... Toujours dans la rubrique Surveillance et contrôle, nous parlons maintenant
des pratiques commerciales. Peut-être, dans un souci de clarté, pour aider nos
démarches, nos travaux, avant de faire la lecture de ce chapitre, peut-être que
je pourrais donner certaines informations sur les articles qui se trouvent à
l'intérieur de la section.
Donc,
l'élément concerne les pratiques commerciales des institutions financières. Les règles sont prévues
par les articles suivants.
Pour les
assureurs, on parle ici des articles 50 à 73, c'est-à-dire les
pages 27 à 33, et articles 388 et 393, page 99, à la Loi
sur les assureurs que propose l'article 3 du projet de loi. Ça, c'est pour
les assureurs.
Pour les
coopératives de services financiers, on parle des articles... l'article 54,
aux pages 152 et 153, articles 93 et 212, à la page 187 du projet de loi, qui édictent respectivement
les articles 66.1 et 66.2, 131.1 à 131.7 et 385.1 à 385.6 de la Loi
sur les coopératives de services financiers.
Donc, on a
les assureurs, les coopératives de services financiers. On parle aussi des
institutions de dépôts. Institutions de
dépôts, c'est les articles 28.11 à 28.20, aux pages 241 et 242, de la
Loi sur les institutions de dépôts, et que propose l'article 323 du
projet de loi.
On parle aussi,
dans cette section, des sociétés de fiducie. Alors, pour les sociétés de
fiducie, ce sont les articles 33 à 44, pages 307 à 310, de la
Loi sur les sociétés de fiducie et sociétés d'épargne.
Ensuite, pour
celles de ces règles qui concernent les plaintes, leur traitement et le
règlement des différends, le projet de
loi modifie les dispositions en ces matières dans les lois suivantes. La Loi
sur la distribution de produits et services financiers, là, on parle de l'article 495, à la page 394 et
395, qui introduit les articles 103 à 103.7 de la Loi sur la distribution
de produits et services financiers. Les modifications nécessaires à la
concordance des textes sont également prévues. Aussi, la Loi sur les instruments dérivés, à l'article 615 du
projet de loi, qui introduit les articles 74 à 77.4 de la Loi sur les instruments dérivés. Les modifications
nécessaires à la concordance des textes sont également prévues. Et finalement
la Loi sur les valeurs mobilières. Ça, ça se trouve à
l'article 633, pages 446 à 448 du projet de loi, qui introduit les articles 168.1.1 à 168.1.8 de la Loi sur les
valeurs mobilières. Donc, les modifications nécessaires à la concordance de
ces textes sont également prévues.
Enfin, M. le
Président, j'entends présenter un amendement à l'article 495 du projet de
loi qui, en matière de distribution de produits et services financiers, rend
applicable le pouvoir de révision des dossiers de plainte que la Loi sur les assureurs accorde à la fédération des
sociétés mutuelles lorsque ces sociétés sont des cabinets d'assurance au sens
de la Loi sur la distribution de services financiers.
Donc,
ça, c'est un peu ce que contient cette section 3, cette partie 3 dans
les pratiques commerciales. Alors là, je vais vous lire un peu le résumé
de cela.
Alors, les dispositions du projet de loi regroupent dans un même chapitre les
exigences relatives aux saines pratiques commerciales en plus de réviser les
règles particulières au traitement des plaintes et au règlement des différends.
Ainsi, le projet de
loi prévoit l'obligation de toute institution financière — assureur,
coopérative de services financiers, autre institution de dépôts et société de
fiducie — dans
toutes ses activités, de suivre de saines pratiques commerciales et d'être en
mesure d'en faire la démonstration à l'autorité. Il précise ensuite que ces
pratiques doivent comprendre, dans
l'exercice des activités dites d'institution financière, le traitement
équitable de la clientèle, notamment par la communication d'une
information adéquate, par l'adoption d'une politique sur le traitement des
plaintes et le règlement des différends ainsi que par la tenue d'un registre
des plaintes.
Le
projet de loi détaille ensuite les dispositions que doit comporter cette
politique et prévoit la possibilité de faire examiner un dossier de plainte par l'autorité ou une fédération dont est
membre l'institution financière. En ce dernier cas, il peut y avoir
réexamen par l'autorité.
Le projet de loi
prévoit que l'autorité peut agir comme conciliatrice ou médiatrice entre
l'auteur d'une plainte et l'institution financière qui en fait l'objet. Il
prévoit les dispositions nécessaires pour assurer la confidentialité du
processus de conciliation et de médiation.
Enfin, le projet de
loi prévoit la reddition de comptes envers l'autorité à laquelle sont tenues
les institutions financières relativement aux plaintes qui leur sont formulées.
Par
concordance, le projet de loi introduit des dispositions similaires dans la Loi
sur la distribution de produits
et services financiers, la Loi
sur les instruments dérivés et la Loi sur les valeurs mobilières.
Le
projet de loi reconduit le droit actuel relativement à la maîtrise du capital
d'une rente et à son insaisissabilité lorsque
le débirentier est un assureur autorisé ou une société de fiducie autorisée au
sens des dispositions du projet de loi.
Le projet de loi
prévoit également des règles particulières aux pratiques commerciales que
doivent suivre les assureurs. À cet égard,
il prévoit l'obligation pour un assureur qui entend souscrire un contrat
d'assurance de traiter par l'entremise
d'une personne physique qui est un représentant en assurance ou sans
l'entremise d'une personne physique, ce
qui permet la souscription de contrats d'assurance par des moyens
technologiques. Il prévoit également les obligations de l'assureur qui
traite sans l'intermédiaire d'un représentant concernant l'information devant
être communiquée et l'assurance provisoire
ainsi que la responsabilité de l'assureur pour ses distributeurs, c'est-à-dire
des personnes qui ne sont pas des
représentants. De même, il prévoit un
droit de résolution pour le client lorsque le contrat a été souscrit autrement
que par l'intermédiaire d'une personne physique.
Enfin,
le projet de loi comporte des dispositions concernant la surveillance par
l'autorité des polices et de certains avenants utilisés en assurance
automobile qui sont semblables à celles prévues par la Loi sur les assureurs.
De même, le projet de loi maintient le
pouvoir conféré au gouvernement de prendre des règlements relativement aux
conditions des contrats d'assurance collective.
Il
faut noter que les dispositions concernant le traitement équitable de la
clientèle ne s'appliquent pas lorsque le client est une autre
institution financière.
Voilà. Ça, c'est la
section 3 des pratiques commerciales.
Le
Président (M. Bernier) :
Merci, M. le ministre. Donc, sur l'ensemble de l'oeuvre, M. le député de Rousseau.
• (11 h 50) •
M. Marceau : Oui, merci,
M. le Président. En fait, il y a deux
éléments... En fait, il y a beaucoup, beaucoup de choses là-dedans, là, disons qu'on
entre dans le vif du sujet, donc beaucoup, beaucoup d'éléments. Il y en a au
moins deux qui me paraissent nécessiter une
discussion plus développée que ce qu'on a fait jusqu'à maintenant. Évidemment,
il y a la question du mécanisme de règlement
des différends et puis il y a la question de l'entremise de la personne par
laquelle il va être possible de souscrire un contrat d'assurance.
Peut-être commencer
par la question du règlement des différents, puis après ça j'irai sur la question
de la personne... enfin, des caractéristiques de la personne physique avec
laquelle on peut souscrire un contrat d'assurance. Sur le règlement des différents, est-ce que le ministre
peut nous expliquer les mécanismes qui sont présentement en place chez les assureurs et puis à quelle étape
intervient l'Autorité des marchés
financiers, comment ça fonctionne,
pour que tout le monde comprenne bien de quoi on... où on est présentement puis vers quoi on s'en va avec le projet de loi, s'il vous plaît?
Le Président
(M. Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão : Très
bien. Alors donc, tout d'abord, quand
il y a un différend, quand il y a une problématique entre un assuré, un consommateur, et la compagnie
d'assurance, le consommateur doit, bien
sûr, en aviser la compagnie
d'assurance, doit exprimer son
mécontentement ou ses problèmes. Là, il y a une première décision, une première...
d'où sa décision, par l'assureur, de suspendre, donc, la situation en question
et de procéder au traitement de cette plainte. Par la suite, s'il n'y a toujours pas d'entente, le
consommateur peut faire appel à l'ombudsman, qui va donc refaire le même
exercice de révision de cette plainte-là, et puis ultimement aussi on
peut faire appel à l'AMF.
Je demanderais à Me
Paquin de compléter si j'ai bien résumé la situation actuelle ou si j'ai oublié
une partie importante.
Le Président
(M. Bernier) : Me Paquin, en complément.
M. Paquin
(Mathieu) : Oui, M. le Président. Ça résume assez correctement la situation
actuelle. Donc, le plaignant pourra faire une plainte à son assureur, et là il
y aura une hiérarchie du traitement de plainte auprès de l'assureur, et le
dossier de plainte pourra être réexaminé par l'Autorité des marchés financiers.
Il faut souligner
que, si on est auprès d'un assureur qui est membre d'une fédération, il y aura
une étape intermédiaire, avant de se rendre
à l'autorité, qui est de passer par la fédération. Il peut être intéressant aussi de savoir que
l'autorité, dans le cadre de sa mission, peut recevoir aussi toute plainte des
consommateurs directement. Alors, ce qu'on met là, c'est essentiellement un système qui est en place pour que ça se règle auprès des
assureurs avant d'aller à l'autorité,
mais il n'en demeure pas moins que l'autorité, suivant l'article 4
de la Loi sur l'Autorité des marchés financiers, peut recevoir des
plaintes à tout moment de tout consommateur.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. Juste pour clarifier pour tout le monde, de quel ombudsman parle-t-on ici?
M. Bonnardel :
Juste clarifier...
Le Président
(M. Bernier) : Oui, M. le député de Granby.
M. Bonnardel : Juste pour compléter mon collègue, pour le
consommateur, le client, les coûts, est-ce qu'il y a des coûts pour la
médiation, tout ça, ou... c'est ça, juste pour qu'on...
M. Leitão : O.K. On va y arriver, parce que la médiation,
c'est quelque chose de nouveau qu'on va introduire. Maintenant, il n'y a
pas encore... on n'a pas encore fait ça.
M. Marceau :
O.K. Bien, moi, je voulais peut-être... Ah! Excuse-moi.
M.
Bonnardel :
Non, vas-y, vas-y, vas-y, Nicolas, O.K., je te laisse aller.
Le Président
(M. Bernier) : Si vous voulez compléter, là, faites-nous signe.
M. Marceau :
Non, vas-y, c'est...
M. Bonnardel : Alors, présentement, pour le citoyen lésé, avec la formule que nous avons présentement, il n'y a pas de frais pour compléter une plainte. C'est ça?
M. Leitão :
C'est ça.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
O.K. Juste pour être certain que le processus au travers duquel un assuré
insatisfait doit cheminer, là, il y a
évidemment... puis on s'entend que toute plainte n'a pas à faire le chemin que
je vais décrire, mais il y a la plainte chez l'assureur, donc elle est traitée chez l'assureur. Si le plaignant
n'obtient pas gain de cause... Vous avez mentionné l'ombudsman. Alors, peut-être je vais vous poser d'autres questions, mais nous
clarifier de quoi il s'agit précisément, l'ombudsman, dans ce cas-ci, de quel ombudsman, parce que,
des ombudsmans, il y en a chez Radio-Canada, je pense, il y en a un autre pour les citoyens au Québec, enfin, il y en a plusieurs.
Donc, juste qu'on clarifie.
Ensuite,
l'ombudsman, je suppose, est une étape bien facultative, non pas que
l'ombudsman ne fasse pas un bon travail,
mais je ne crois pas qu'il soit, j'imagine, obligatoire de passer à travers ça.
Ensuite de ça, les gens vont à l'Autorité
des marchés financiers, puis des fois ça peut finir carrément devant les
tribunaux, les tribunaux plus... supérieurs, mettons, la Cour supérieure
ou...
Alors,
peut-être juste nous clarifier ce qu'il en est du cas de
l'ombudsman puis comment ça fonctionne à l'autorité quand une plainte est reçue, parce qu'effectivement, donc, le plaignant qui
n'est pas satisfait de la décision de l'autorité, qui peut aller plus
haut dans la hiérarchie juridique... Donc, peut-être nous expliquer ça, M. le
Président.
Le Président
(M. Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Oui, merci, M. le Président. Alors, je demanderais à M. Richard Boivin, sous-ministre
adjoint au ministère des Finances, de nous expliquer un petit peu, donc, la
question de l'ombudsman, de quel ombudsman on parle et puis quelle est
la procédure que l'AMF suit dans l'analyse des plaintes.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. M. Boivin, la parole est à
vous. Bienvenue.
M. Boivin
(Richard) : Oui, M. le Président. Merci.
L'ombudsman est une organisation
privée qui a été mise en place par les assureurs. Donc, c'est un service additionnel que les assureurs se sont donné pour
aider un consommateur qui a une difficulté avec son assureur, donc, à faire régler
son dossier.
Alors,
le consommateur a plusieurs choix. Il peut faire affaire directement avec l'assureur. Normalement, il y a une procédure
de plainte que les assureurs doivent mettre en place. Alors, si je suis
insatisfait de la réponse de mon assureur, je peux monter les étapes prévues par la procédure qui a été initiée par
mon assureur. Si je ne suis pas satisfait des réponses que je reçois, je peux faire appel à cet ombudsman-là,
qui va regarder mon dossier. Je peux aller directement aussi à l'autorité
pour me plaindre. L'autorité va regarder mon dossier, va intervenir auprès de
l'assureur, va poser des questions, peut offrir
même la médiation éventuellement, donc, entre les parties, qui n'est pas
obligatoire. Mais, à la fin du processus, si jamais il y a toujours
une mésentente, c'est sûr qu'on risque de se retrouver, malheureusement, devant les tribunaux, mais je dirais que plus souvent
qu'autrement les dossiers se règlent à l'intérieur de ce processus.
Le Président
(M. Bernier) : Merci, M. Boivin. Oui, M. le député.
M. Marceau : Oui, O.K. Puis à
l'intérieur même de l'AMF il y a
une seule étape ou il y a plusieurs étapes? Ou si quelqu'un de l'AMF veut
s'asseoir, c'est...
M. Boivin
(Richard) : Bien, en fait, je peux répondre.
M. Marceau :
Oui, oui. C'est parfait, c'est parfait.
M. Boivin (Richard) : Si vous
voulez, là, on me dit qu'effectivement il peut y avoir deux étapes, là, deux révisions du dossier, mais
c'est un service que l'autorité rend, là, aux citoyens, aux assurés et aux
consommateurs.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Oui, merci. Est-ce qu'on pourrait avoir un
ordre... en tout cas, une petite idée de la fréquence avec laquelle
c'est l'autorité qui traite les plaintes, plutôt que les mécanismes internes
des assureurs ou l'ombudsman qui a été mis
en place par les assureurs? Est-ce que vous avez un peu de documentation là-dessus
ou en tout cas au moins une idée générale de l'importance
de ces mécanismes-là dans la résolution des plaintes? Je vous dis ça parce que,
je veux que ce soit clair, là, il y a eu
certains cas qui ont été portés à notre attention récemment dans l'actualité,
et, bon, j'aimerais ça qu'on en discute éventuellement, mais, pour
arriver à cette discussion, j'aimerais bien comprendre, j'aimerais qu'on s'entende tous sur ce qui est en place
présentement puis comprendre aussi l'importance des mécanismes en place,
d'autant que vous-mêmes, vous amenez des
changements à ces mécanismes-là par l'introduction de la médiation. En tout
cas, bref, mieux comprendre ce qu'il y a présentement est important, il
m'apparaît.
Le Président
(M. Bernier) : M. Boivin.
• (12 heures) •
M. Boivin (Richard) : En fait, M. le Président, je dirais qu'il n'y a
pas énormément de changements entre ce qu'on propose actuellement et ce qui
existe actuellement. Il y a beaucoup de réécriture. Je pense que la grosse
différence, c'est l'introduction d'un registre des plaintes, qu'on
oblige les assureurs à maintenir et à divulguer à l'autorité.
Actuellement,
quand il y a mécontentement d'un assuré à l'égard du traitement de son dossier,
on encourage les assureurs à régler le dossier, on veut que les
assureurs... En fait, c'est leur obligation, d'avoir un traitement équitable de leur clientèle. On les encourage à ce que les
dossiers soient réglés à l'interne. C'est, à mon avis, beaucoup préférable
à mettre une cascade, là, donc, de
procédures qui iraient jusqu'à l'autorité. Mais il y a des dossiers, effectivement, qui se rendent, malheureusement, à l'autorité et que
celle-ci doit regarder. Je ne peux absolument pas vous dire quelle est la
proportion qui se règle à l'interne, chez
les assureurs, versus les dossiers qui se retrouvent à l'autorité. Est-ce que
c'est 5 %, 10 % ou 15 %? On n'a pas ces données-là,
malheureusement.
M. Marceau :
Par contre, l'AMF a certainement le nombre de fois qu'elle a des plaintes à
traiter, sans savoir c'est quoi, la proportion.
M. Boivin (Richard) : Selon le rapport annuel 2016‑2017 de
l'Autorité des marchés financiers, donc, le groupe qui s'occupe de
l'assistance aux consommateurs, pour cette année-là, l'autorité avait reçu
723 plaintes.
Le Président
(M. Bernier) : Merci, maître... M. Boivin.
M. Boivin
(Richard) : Ils en avaient traité 833 dans l'année, là, mais il y
avait des plaintes qui...
Le Président
(M. Bernier) : Il y avait un «backlog».
M. Boivin (Richard) : C'est ça.
M. Marceau :
Mais ça, c'est des plaintes à la... Ça ne vous dérange pas que j'aille...
Le
Président (M. Bernier) : Non, non, il n'y a pas de trouble,
allez-y, M. le député, mais c'est parce que, si je nomme votre nom à chaque fois, là — je pense que je vous ai identifié — ça vient couper la discussion. Donc, je ne
veux pas... Je veux éviter de couper les discussions sur le sujet.
M. Marceau :
O.K. Oui, c'est ça, oui. O.K., parfait. Ça, ce sont l'ensemble des plaintes
émanant des consommateurs, et ça peut être de l'assurance, mais ça peut
être d'autres produits financiers, n'est-ce pas?
M. Boivin
(Richard) : Absolument, oui. Oui.
M. Marceau :
O.K., c'est ça. O.K. Puis est-ce qu'on a une...
Une voix :
...
M. Marceau :
Oui, c'est ça. Peut-être si vous pourriez...
M. Boivin
(Richard) : Si vous me permettez...
M. Marceau :
Oui, allez-y.
M. Boivin (Richard) : ...je pense que le chiffre en absolu est
important, quand on parle de 700 ou de 800 plaintes, mais, avec le nombre de consommateurs assurés qui
achètent des produits d'épargne, qui font des dépôts, etc., à l'intérieur
du Mouvement Desjardins, je pense que c'est un nombre quand même relativement
petit, là.
M. Marceau :
Je suis plutôt d'accord avec vous. Moi, je trouvais au contraire que c'était un
petit chiffre, d'autant que vous me dites que c'est pour l'ensemble des
produits financiers.
M. Boivin
(Richard) : Absolument, oui.
M. Marceau :
Ce qui me fait croire que la vaste majorité des plaintes sont traitées à
l'interne, parce que... Mais, bon,
est-ce que... Peut-être, vous pourriez vous renseigner auprès des assureurs
pour avoir une idée du volume de plaintes qui sont traitées à l'interne,
pour qu'on puisse être éclairés pour la suite.
M. Boivin (Richard) : Bien, en fait, avec ce qu'on introduit, le
registre des plaintes, ça va être une information disponible.
M. Marceau :
On va avoir une meilleure idée, c'est ça. Mais, en attendant... Enfin, écoutez,
si vous êtes capables...
M. Leitão :
On ne l'a pas...
M. Marceau :
Oui, je comprends. Peut-être demander à des assureurs. Je pense qu'ils sont de
bonne foi et sont certainement prêts à nous dire... Puis je comprends
qu'ils ne vont pas nous dire que tout va mal, puis qu'il y a plein, plein, plein de plaintes, puis que tout le monde
est très satisfait de leurs produits, je ne suis pas... je sais bien que ce
n'est pas ça qu'ils vont nous dire,
mais ils peuvent nous dire... nous donner une idée de l'ampleur des mécanismes
qui sont en place, là, j'imagine. Puis effectivement la même chose
serait utile pour l'organisme privé financé par les assureurs.
Maintenant, juste...
Pour en arriver à la question qui nous interpelle, là, vous parlez, donc... on
introduit la conciliation, la médiation,
parce qu'il y a la médiation dans le projet de loi. Qui n'existe pas
présentement, n'est-ce pas?
M. Boivin (Richard) : La médiation, elle est possible, actuellement, c'est
possible. Ça peut être demandé, ce n'est pas obligatoire. Et je peux vous dire par expérience... Avant d'être
sous-ministre, j'étais dans le privé, je m'occupais de la conformité dans un groupe financier important, et
la médiation était rarement, si vous voulez, demandée, d'une part, et, quand
elle l'était, c'était rare, en tout cas le groupe pour lequel je travaillais,
qu'on acceptait, qu'on allait en médiation.
Le Président
(M. Bernier) : M. le député de Granby, oui, allez-y.
M. Bonnardel :
Si vous permettez, juste faire du pouce sur ce que mon collègue de Rousseau a
dit, là. M. Boivin, vous avez
dit tantôt que la médiation n'existait pas; là, vous avez dit oui. Parce que,
la LDPSF, l'article 103.2 dit, je vous le lis au complet : «Tout
cabinet avise, par écrit et sans délai, un plaignant qu'il peut demander que le
cabinet transmette à l'autorité une copie de son dossier s'il est
insatisfait de l'examen de sa plainte ou du résultat de cet examen.
«À la demande du
plaignant, le cabinet transmet à l'autorité une copie du dossier de sa plainte.
«L'autorité
examine le dossier de cette plainte et peut, lorsqu'elle le juge opportun, agir
comme médiateur si les parties intéressées en conviennent.» Donc, déjà,
l'AMF peut le faire.
M. Boivin (Richard) : Mais
c'est ce que j'ai affirmé.
M. Bonnardel :
Est-ce que l'AMF peut nous transmettre des informations à savoir est-ce que
cette médiation avec eux et un plaignant, l'assureur, s'est fait souvent
dans les dernières années ou...
M. Boivin (Richard) : Bien,
c'est les chiffres que je vous ai donnés.
M. Marceau : C'est 723.
Ça fait partie de ça.
M. Boivin (Richard) : C'est ça.
M. Bonnardel :
Puis est-ce que le taux de succès ou... Comment on en arrive à déterminer...
L'AMF, là-dessus, est-ce qu'il y a des informations additionnelles qui
nous permettent de mesurer, si je peux dire, le taux de succès, là?
Le Président (M. Bernier) :
Résultante des travaux faits par l'AMF, c'est ce qu'on a besoin de connaître.
M. Boivin.
M. Boivin
(Richard) : On m'avise que c'est des données qui peuvent être
disponibles, on va vous les fournir. Mais actuellement on ne les a pas
ici, aujourd'hui, là.
M. Bonnardel : Mais
est-ce que c'est de la médiation à
chaque fois, ou c'est une plainte qui est envoyée, ou il y a un médiateur en bonne et due forme
qui...
Le
Président (M. Bernier) :
M. Boivin, je veux juste vous mentionner que, s'il y a
des informations, il faut les envoyer ici, au secrétariat, et on s'assure que l'ensemble
des membres de la commission reçoit copie de ces informations.
M. Boivin (Richard) : Oui, M.
le Président. Absolument.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le député de Granby. Avez-vous...
M. Bonnardel :
Bien, c'est juste pour l'information. Est-ce que c'est vraiment une médiation,
les 732, là?
M. Boivin (Richard) : Non, pas...
Non, non, non, pas à chaque fois.
Une voix : C'est tous les
produits...
M. Boivin
(Richard) : C'est la plainte
qui est formulée à l'Autorité des
marchés financiers. Cette plainte-là
ne donne pas nécessairement accès à une médiation. Si elle est refusée... Il faut que les deux
parties consentent à la médiation.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M. Bonnardel : Et
juste une dernière question : À la fin, le consommateur n'avait rien à
débourser?
M. Boivin (Richard) : Actuellement,
non. C'est gratuit.
M. Bonnardel :
Gratuit.
M. Boivin (Richard) : Oui.
M. Bonnardel :
Merci.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Rousseau.
M. Marceau : Oui. Bien, en fait, pour revenir à... Là, je
relisais les articles, là, en particulier 55, là, qui parle de médiation... ou le 56. Là, votre... Parce que
j'aimerais bien savoir comment vous comprenez les choses, là, comment, de
l'autre côté de la table, on comprend
les choses. Moi, ma compréhension, c'est que 55 et 56 prévoient que la
médiation demeure facultative et que
les deux parties doivent y consentir. Alors, j'aimerais juste comprendre de
quelle manière ça change le monde
dans lequel nous sommes présentement, en
tout cas, le fait que ce soit
facultatif, que les deux parties doivent y consentir.
Le Président (M. Bernier) :
M. Boivin.
M. Boivin (Richard) : Il n'y a
rien de nouveau, là, dans ce qu'on propose actuellement.
M. Marceau : Il n'y
a rien de neuf. O.K.
Bon, O.K., O.K. Bon. Et puis quel est votre jugement sur les
avantages qu'il y a à avoir de la médiation? Est-ce que
vous pensez que c'est un mécanisme qui est préférable au fait de judiciariser
le dossier puis de
s'en aller devant les tribunaux? Parce
que moi, j'imagine que ça, c'est une
espèce de recours ultime auquel on
parvient lorsque la plainte a passé à travers tous les autres
processus internes chez les assureurs, après ça est rentrée... elle est arrivée à l'autorité; avec
l'autorité, on n'est pas arrivé non plus à une réponse satisfaisante, en tout cas, pour une des deux parties, je ne sais pas laquelle. Et là la question
qui se pose, c'est : Est-ce
qu'on ne voudrait pas plutôt avoir
une espèce de voie de médiation obligatoire, avant de s'en aller... bien, ou plutôt
que de s'en aller vers les tribunaux comme
on le ferait présentement? Est-ce
que... Enfin, j'aimerais vous
entendre là-dessus, parce
qu'évidemment il y a une question
très philosophique là-dedans, ce n'est pas tranché, mais vous n'êtes pas sans
savoir que des gens sont venus nous dire ici qu'ils aimeraient que ce soit
obligatoire, de manière à éviter des frais... Puis, bon, vous connaissez la
lenteur de nos tribunaux présentement, là,
puis je ne blâme personne, je sais qu'il y a plein d'enjeux là-dedans, mais le
fait est qu'un consommateur qui veut obtenir réparation ou une
entreprise qui s'estime lésée va devoir attendre de nombreuses années avant
d'obtenir un verdict sur la cause. Est-ce que la médiation obligatoire ne
serait pas préférable dans ce contexte-là?
Le Président (M. Bernier) :
M. Boivin.
M. Boivin
(Richard) : En fait, quand
on a analysé la loi actuelle, on a analysé les besoins des consommateurs, c'est
le genre de réflexion qu'on a eu, effectivement. On n'avait pas de données qui
nous démontraient qu'il y avait vraiment
un besoin pour forcer cette médiation-là. Oui, il y a des cas malheureux,
effectivement, il y a des moments où l'assuré et assureur ne pourront
pas s'entendre et qu'ils vont ultimement se retrouver devant les tribunaux,
mais, dans l'ensemble, les contrats
d'assurance souscris annuellement, tant en assurance de dommages qu'en
assurance de personnes, et les
réclamations qui en découlent, les tribunaux ne sont pas nécessairement, là,
encombrés par ce genre de demande là.
Actuellement,
le code de déontologie des avocats prévoit qu'ils doivent favoriser la
médiation, le règlement des conflits
le plus possible à l'extérieur des tribunaux. Donc, déjà, au niveau du
processus judiciaire, il y a, notamment de la part des avocats du
Barreau, un intérêt à essayer de déjudiciariser tout le processus.
Quand on
parle du traitement des plaintes, donc quelqu'un qui... avant vraiment d'en
être rendu à la limite de pouvoir ou
de devoir poursuivre, en fait, ce qu'on lui offre, c'est un moyen alternatif.
Mais, de le rendre obligatoire, on n'est plus vraiment dans la
médiation, là, on est...
• (12 h 10) •
M. Leitão : Je pense que, c'est
ça, de toute façon, vous avez mentionné... Philosophiquement, la médiation
obligatoire, ce n'est pas de la médiation, ça devient de la...
M. Boivin (Richard) : Ça
devient une alternative aux tribunaux.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député.
M. Marceau :
Bien, c'est... Oui, il y a deux façons de voir les choses, je comprends votre
point. Mais peut-être nous dire
quelles seraient les conséquences de tous ordres si on inscrivait que c'est
obligatoire. Quels sont les désavantages, outre le fait, évidemment, qu'on prive quelqu'un de l'opportunité de
passer directement vers les... aux tribunaux, là? Quelles seraient les conséquences de tous ordres,
financier, sur le désengorgement des tribunaux, sur... bon, d'autres aspects,
quelles seraient les conséquences de rendre ça obligatoire? Puis
qu'est-ce qui vous freine là-dedans?
M. Boivin (Richard) : C'est
parce que la médiation ne réglera pas nécessairement le dossier.
M. Marceau : ...en tout cas,
pas tous les cas, on s'entend.
M. Boivin
(Richard) : Donc, c'est
juste... Vous introduiriez dans le processus une étape obligatoire
additionnelle, que les gens peuvent décider de sauter, pour favoriser le
règlement ultime du litige, s'il y en a un.
M. Marceau : Excusez-moi, je
n'ai pas compris votre dernier point.
M. Boivin
(Richard) : Si vous obligez
la médiation, c'est que vous rajoutez obligatoirement dans le processus
de règlement du litige une étape additionnelle de plus.
M. Marceau :
Oui, mais on l'ajoute si les parties ne sont pas parvenues, à l'intérieur du
processus à l'autorité...
M. Boivin (Richard) : Mais ça
ne veut pas dire qu'elles vont s'entendre davantage avec un médiateur.
M. Marceau : Non, non, mais je
comprends que la médiation, ce n'est pas de l'arbitrage, là, on comprend...
M. Boivin (Richard) : Ce n'est
pas de l'arbitrage, vous n'avez pas une décision, ce n'est pas définitif.
M. Marceau :
Ça, je comprends ce bout-là. Sauf qu'on les force à s'asseoir l'un en avant de
l'autre et puis avec une partie qui
est impartiale, ce qui souvent n'est pas arrivé... Bien, peut-être que
l'autorité joue ce rôle-là peut-être un peu indirectement, mais en même temps ce n'est pas un mécanisme aussi
formel, là. Les mécanismes internes à l'autorité, puis je ne peux pas blâmer l'autorité, ils sont un
peu opaques pour le consommateur, j'imagine, qui ne sait pas exactement comment ça se passe à l'intérieur de la boîte,
alors que, quand tu arrives devant le médiateur, les deux parties sont là, le
médiateur est là, il exprime des jugements, il exprime des opinions sur le
dossier qui est en litige.
Mais
donc outre le fait... Deux choses. Outre le fait... Parce que, là, vous me
dites : Ça ne garantit pas que ça va mener à la conclusion de... J'en suis bien conscient. Mais, outre ça,
quels sont... Parce que, ça, évidemment, il n'y a rien qui nous garantit qu'on va arriver à un résultat,
là. Tout le processus pourrait être critiqué à l'aide de ce même argument, là.
L'ensemble du processus qui est en place,
les processus internes, l'ombudsman, vous pourriez me dire... je pourrais vous
dire : Tout ça, là, ça ne garantit pas
une solution, donc on devrait faire sauter ça. Ça fait que ce n'est pas un...
Je ne dis pas que c'est un mauvais argument,
mais, je veux dire, ce n'est pas le seul argument qu'on puisse utiliser, là, en
toute logique.
M. Boivin (Richard) : À partir du moment où vous obligez les assureurs à avoir une politique
de traitement des plaintes qui est
affichée sur leur site Internet, qui prévoit, donc... qui donne au consommateur
toutes les étapes qu'il pourra devoir
rencontrer pour régler son dossier à l'interne, on favorise le règlement, donc,
du litige à l'interne, chez l'assureur. Ultimement, s'il n'est pas satisfait, déjà les organismes privés se sont
donné des ombudsmans qui peuvent aider au règlement du litige. Si le consommateur ne veut pas passer
via ce processus-là, il peut aller directement à l'autorité, il peut aller dès
la première journée directement à l'autorité.
Et je peux vous dire que, quand vous êtes dans le privé, chez un assureur,
où vous vous occupez de la conformité, et
l'assuré vous appelle pour avoir des informations sur un dossier, un client
avec lequel vous ne vous entendez
pas, déjà ça met beaucoup de pression, et peut-être que vous n'avez pas besoin
d'avoir une médiation obligatoire. Si votre dossier n'est pas solide,
peut-être que vous allez le réviser.
M. Marceau :
Et une alternative que je vous soumets, ce serait que l'autorité puisse imposer
la médiation, qu'on puisse donner le
pouvoir à l'autorité d'imposer la médiation dans les cas où elle juge que c'est
opportun de le faire. Est-ce que c'est quelque chose auquel vous avez
déjà réfléchi?
M. Boivin
(Richard) : Vous allez ralentir le processus.
M. Marceau :
Oui, mais l'alternative à...
Une voix :
...
M. Marceau :
C'est ça, voilà. Donc, l'autorité n'est pas obligée de le faire, d'une part.
Elle le fait si elle estime que les parties pourraient, en face d'un
médiateur, faire des progrès dans la résolution.
Puis
la deuxième affaire, c'est : L'alternative, c'est quoi? C'est les
tribunaux puis cinq, 10 ans d'attente? C'est quoi...
Le Président
(M. Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Moi, je pense qu'il y a peut-être une autre étape. C'est-à-dire, si on se rend
compte... Parce que, la médiation,
pour qu'elle soit de la vraie médiation, il faut qu'elle soit volontaire. Si
l'une des deux parties n'est pas intéressée à entrer dans un processus de médiation, bien, il n'y aura pas de
médiation. Donc, il faut que les deux parties volontairement décident
d'aller en médiation.
Pour
ce qui est de l'Autorité des marchés financiers, dans ce processus-là, si on se
rend compte, en effet, que la médiation
ne donne rien ou qu'il n'y a pas de médiation, parce qu'une des deux parties ne
veut pas aller en médiation, à ce
moment-là l'Autorité a la possibilité, si elle le juge approprié, d'intervenir
dans le dossier. Mais, encore une fois, je ne pense pas que ça réglerait
quelque chose de rendre la médiation obligatoire.
Le Président
(M. Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Bien là, il y a un désaccord, puis ça ne veut pas
dire que je vais... je veux juste qu'on s'entende, là, je ne veux pas faire nécessairement la bataille
pendant des heures et des heures, mais de prétendre que la médiation
obligatoire, ce n'est pas de la médiation, c'est faire fi de l'ensemble de nos
lois. Dans le monde du travail, vous savez très bien qu'il y a fréquemment des étapes qui sont obligatoires, de
conciliation, je pense qu'ils appellent, le terme, dans les lois du
travail, où les deux parties doivent nécessairement se rencontrer quand il y a
un conflit, enfin, dans certaines circonstances.
Donc, ça, ça existe ailleurs dans nos lois. Et ce n'est pas de la fausse
conciliation parce que c'est rendu obligatoire ou... ce n'est pas de la fausse
médiation parce que c'est rendu obligatoire, je pense que ce n'est pas le cas.
Puis
moi, je vous soumets, encore une fois, que l'alternative, quand on n'a pas de
solution, c'est d'aller dans les tribunaux
puis d'attendre pendant des années, des années et des années. Puis je vais vous
conter une histoire personnelle, qui ne m'est pas arrivée à moi, mais
qui est arrivée à mes parents. Un jour, ils sont rentrés de trois jours... deux
jours à l'extérieur, et puis la maison avait
congelé. Il faisait moins 30 dehors, puis le système de chauffage avait arrêté,
puis les calorifères avaient éclaté.
Ça a pris plus que 10 ans à se régler, plus que 10 ans. Et la chance
a voulu que mes parents aient un peu
de sous puis qu'ils n'étaient pas embêtés, mais je vous garantis que ça n'a pas
été simple. Alors, moi, j'ai retenu
de cette histoire-là que ça prenait des poches profondes, dans certaines
circonstances, pour affronter un assureur, qui est nécessairement plus
imposant, qui se doit d'être en grande santé financière. Pour le contribuable,
pour le consommateur, ce n'est pas
simple. Alors, je ne veux pas faire le... Ce que j'essaie de vous faire
comprendre, c'est qu'il me semble
que, s'il y avait eu d'autres mécanismes qui auraient permis de résoudre le
problème, je pense qu'ils auraient été bienvenus.
Ça
fait que, si vous estimez que la situation actuelle, dans le fond, est
correcte, parce que, dans le fond, vous nous dites : On ne change rien, bien, moi, je vais vous trouver des
situations, sans trop de difficultés, dans lesquelles il y a des problèmes. Ça fait que je vous réitère cette
suggestion de donner à l'autorité peut-être le pouvoir de décréter l'obligation
de médiation dans certains dossiers. Est-ce que ce serait quelque chose qui
serait envisageable?
Le Président (M. Bernier) :
M. Paquin... M. le ministre.
M. Leitão :
Bon, bien, écoutez, c'est quelque chose qu'on peut envisager, que l'autorité,
dans le cas où un conflit serait en
train de s'envenimer entre les deux parties... Mais, s'ils sont déjà en
médiation, et si la médiation ne donne pas de résultat, là il n'y a pas de... je ne vois pas qu'est-ce que...
comment... Donc, je pense, ça s'appliquerait dans un cas où il n'y a pas
de médiation, où les parties ne veulent pas entrer dans un processus de
médiation.
M. Marceau : ...on les
oblige à se rencontrer, on les oblige à se parler.
Le Président (M. Bernier) :
M. Boivin.
M. Marceau : Écoutez, ça existe. Dans le monde du travail, ça existe, là, vous avez des parties qui
sont... Il y a un lock-out, il y a
une grève, il n'y a personne qui se parle, c'est la chicane, c'est l'escalade,
les... bon, et ainsi de suite, et là
les lois prévoient qu'il va y avoir des périodes où les gens vont devoir se
parler, c'est obligatoire de se parler devant une personne neutre. C'est
la même chose, là, dont il est question ici.
M. Leitão :
Mais ce... Moi, je pense que cela existe avec l'ombudsman. Bon, c'est un
organisme qui a été créé par les assureurs mais qui est indépendant des
assureurs, et donc il représente...
• (12 h 20) •
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Rousseau.
M. Marceau :
Bien, écoutez, moi, ce que je vous
propose, c'est un compromis. Moi, il m'apparaît que ça arrive, des situations où il
y a un conflit puis personne ne se
parle, puis qu'il y aurait des grands gains à faire si les gens se
parlaient, des gains pour le consommateur puis pour l'assureur aussi.
M. Leitão : Écoutez, moi, je...
M. Marceau : Si vous voulez, on
peut y réfléchir encore. Moi, je n'ai pas besoin de régler ça maintenant, là.
M. Leitão : Écoutez, moi, je n'ai pas d'objection... J'ai des
objections à ce qu'on rende la médiation obligatoire. Ça, je
pense, ça ne réglerait rien. Par contre,
je ne vois pas... je n'ai pas d'objection à ce que l'Autorité des marchés financiers puisse,
si elle le juge approprié, suggérer ou...
M. Marceau : Imposer la
médiation.
M. Leitão : Imposer la médiation, là ça devient obligatoire.
Mais l'AMF pourrait suggérer fortement que les parties entrent en
médiation.
M. Boivin (Richard) : M. le
Président...
Le Président (M. Bernier) :
M. Boivin, la parole est à vous.
M. Boivin
(Richard) : Je pense qu'il faut
considérer que, si on a un différend entre nous et qu'on ne réussit pas à
s'entendre... Si un tiers vient nous imposer une médiation, je ne suis pas sûr
qu'on va réussir à s'entendre davantage. À
partir du moment où quelqu'un d'autre, que ce soit... Et ce n'est pas nécessairement un assureur, ça peut être l'assuré également. Il y a des cas où
la médiation est offerte, elle est proposée par l'autorité, puis c'est assuré
qu'ils refusent de participer au
processus, ça arrive. Donc, si vous forcez les gens à s'asseoir à une table
alors qu'ils ne sont plus capables de
se parler, qu'est-ce qu'on va faire? Est-ce qu'on va tout simplement rallonger les délais? Le médiateur va faire son chiffre, va
faire son rapport, ça va être terminé, puis on n'aura pas nécessairement gagné
quoi que ce soit davantage.
Je pense que c'est intéressant comme idée, mais il faut voir en pratique ce que ça peut véritablement donner, là. Et, votre
parallèle avec le monde du travail puis les syndicats, je pense qu'on est dans
un autre monde, là. La comparaison, à mon avis, tient plus ou moins, là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Bien, c'est le seul parallèle que j'ai. Si vous
m'en fournissez... Fournissez-m'en un qui soit meilleur que le mien,
puis je vais accepter votre argument.
O.K., la
première des choses, c'est... Puis là il
y a une question,
évidemment, de justice là-dedans, là, bon, est-ce que quelqu'un a été lésé, pas lésé, et ainsi de suite, puis ça,
ce bout-là, évidemment, il est fondamental et important.
Puis, si on le
regarde sous l'angle des coûts carrément, si la médiation obligatoire coûte un
centième de ce que coûterait le fait d'aller
devant les tribunaux, ça va en prendre beaucoup, de médiation, là, pour que ce soit plus coûteux
avec la médiation. Je ne sais pas si
la question des coûts intervient dans votre réflexion, mais,
moi, il m'apparaît que, si on est capable, ne serait-ce...
O.K., premièrement, on ne parle pas de... Là, là, dans la proposition qui est sur la
table, il s'agirait que l'autorité, dans
son jugement, dans certains cas, impose la médiation, ça n'a pas à être obligatoire
pour tous les cas, c'est seulement
quelques cas. Il y a de bonnes chances que l'autorité ait suffisamment de jugement pour identifier les cas où la médiation a des
chances de réussir aussi, là. Puis, je répète, l'alternative, c'est les
tribunaux, c'est la judiciarisation.
Le Président (M. Bernier) :
M. Boivin.
M. Boivin
(Richard) : Si la médiation,
même obligatoire, ne réussit pas, on va, de toute façon, aller devant
les tribunaux.
M. Marceau : Oui, tout à
fait.
M. Boivin
(Richard) : Alors, ça, vous
n'avez pas les garanties que la médiation obligatoire va éviter d'aller devant
les tribunaux.
M. Leitão : Et, si je peux
rajouter...
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : ...dans ce processus-là, il y a
aussi... Avant d'arriver aux tribunaux, une fois qu'on a constaté que la
médiation n'a rien donné ou qu'il n'y a pas
eu de médiation du tout parce qu'une des parties ne jugeait pas ça approprié,
bon, l'AMF est toujours
là, l'AMF peut toujours faire une révision de la plainte et l'AMF peut toujours
imposer des solutions ou des
résolutions, avant d'arriver à l'étape ultime qui serait le recours aux
tribunaux. Donc, l'AMF est toujours dans le portrait, dans les 700 et quelques
plaintes qui ont été logées à l'autorité, donc, elle est toujours là.
Je pense que
de rendre cette médiation obligatoire, je
pense, ou imposer ou quoi, bien, ça
pourrait même retarder le processus,
parce qu'une fois qu'on arrive à
l'AMF, parce qu'on a vraiment exercé tous les autres... toutes les autres
étapes, une fois qu'on est arrivé à l'AMF,
bon, alors là je pense que ce n'est plus le temps d'aller en médiation. Là, on
est rendu à toute une autre étape.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Rousseau.
M. Marceau : Bien,
regardez, faisons la chose suivante. Êtes-vous capables de nous documenter le
taux de succès de la médiation présentement, puisque ça existe, là, à l'autorité? Est-ce que ça existe? Est-ce qu'il y en a? Pouvez-vous nous dire
si ça marche ou pas, puis, si ça marche, à quel point ça marche, puis, si ça ne
marche pas, bien, pourquoi vous continuez à en faire? Parce qu'à un
moment donné il faudrait qu'on comprenne pourquoi... de quoi on parle plus précisément, c'est ça. Parce que, moi, si vous me
dites : Ça ne marche pas, on peut faire sauter l'article 55, on va
passer à autre chose, là. Moi, je pars du principe que le mot
«médiation» est là parce que c'est utile, et là j'essaie de mesurer à quel point c'est utile. Je sais que les
tribunaux, c'est l'enfer pour les consommateurs... puis pour les assureurs
aussi, qui doivent investir des
sommes considérables aussi, là. Je ne prétends pas que c'est juste les
assureurs, là-dedans, qui peuvent être lésés, les assureurs aussi peuvent
être lésés. Alors, moi, j'aimerais mesurer les avantages et les inconvénients
des deux modes. Je sais que les tribunaux,
c'est horrible, pour le consommateur moyen, c'est terrible, là, des gens qui se
font carrément laver, ça fait que, si
on peut éviter ça ne serait-ce dans 5 % des cas, peut-être que ça vaut le
peine de l'inclure, là. Alors, voilà. Donc, vous avez ma question.
Puis
peut-être... Je n'en ai pas encore parlé, mais mon collègue de Granby en a
parlé tantôt. Évidemment, quand on va
parler de médiation, il faudrait bien que ce soit gratuit, que ce soit quelque
chose d'accessible au consommateur, qui
habituellement, au moment où il est dans son processus de plainte, est
quelqu'un qui a subi des dommages, des pertes et puis qui est possiblement en situation financière précaire. Mais, cet
aspect-là, je pense qu'on va le régler plus facilement, mais, moi, c'est
vraiment : Est-ce qu'on introduit un mécanisme ou pas?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão :
D'accord. Je n'ai pas cette information, nous n'avons pas cette information
ici, sur l'efficacité ou pas de la
médiation, mais on peut certainement demander à l'AMF de nous fournir, s'ils en
ont... cette information, de nous la fournir. Je n'ai pas cette information-là.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Granby.
M. Bonnardel : Oui, bien, si on est encore, M. le Président, dans les dispositions générales, là, on n'a pas commencé article
par article, là, mais... puis on peut entamer la discussion immédiatement, tant
qu'à être là, sur le processus de
médiation, vous nous avez expliqué... Une des premières questions de mon
collègue, ça a été le fonctionnement d'avant la fusion avec les deux chambres, ce que sera
maintenant la conciliation, et la médiation, avec la fusion. On a parlé de
coûts, j'en ai parlé, là. Je pense
que tout le monde est conscient, autant du côté d'Option Consommateurs que
beaucoup, beaucoup d'organismes qui
sont venus, que... Puis je le lis à l'article 55 de votre loi, vous
dites : «L'autorité examine les dossiers de plainte qui lui sont
transmis.
«Elle peut, avec le consentement des parties et
sur paiement par chacune d'elles des frais déterminés par règlement du
gouvernement...»
Vous me voyez
venir assez vite. Pourquoi avant le consommateur qui se croyait lésé n'avait
rien à débourser, puis du jour au
lendemain, avec cette loi, le consommateur aura des coûts pour amener, encore
une fois, un dossier où il se croit lésé, encore une fois?
M. Leitão :
C'est une excellente question. En effet, on avait jugé utile d'introduire une
espèce de concept de ticket modérateur,
si on peut ainsi le parler, ainsi le mentionner, mais, après réflexion et après
ce qu'on a entendu en commission parlementaire,
je ne trouve pas que ce soit particulièrement nécessaire d'introduire un tel
ticket modérateur. Donc, si c'était gratuit avant, je pense, ça peut
continuer à être gratuit. Donc, on pourrait faire des changements à cet
égard-là.
M. Bonnardel :
Donc, pour vous, la gratuité d'avant pourrait être applicable aussi à la LDPSF,
j'imagine. À la page 242, on a
les mêmes dispositions. Donc, autant pour les articles 55, 56 que la
LDPSF, pour vous, à partir d'aujourd'hui, vous convenez que c'était
ridicule d'aller chercher un combat...
M. Leitão : Je ne dirais pas...
M. Bonnardel :
...bien, écoutez, pas ridicule, mais un combat David contre Goliath dans une
certaine mesure. Ce n'était pas opportun, oui, de demander au
consommateur, au citoyen lésé, au client, peu importe, d'avoir des...
• (12 h 30) •
M. Leitão : Voilà. On avait
pensé que c'était un moyen de peut-être rendre le processus plus efficace.
Mais, encore une fois, après les consultations en commission parlementaire et les commentaires qu'on a reçus des différents groupes, différents groupes de protection des
consommateurs, on juge que c'est quelque
chose qu'on peut maintenir, la
gratuité, donc on peut éliminer cette notion de ticket modérateur.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le député de Granby.
M. Bonnardel : Bon, pour ce qui est les dispositions générales, moi, ça me... J'ai d'autres questions, là, pour les
autres articles. On peut commencer...
Le Président (M. Bernier) : On
peut commencer le...
M. Bonnardel : ...l'étude...
Le Président (M. Bernier) : ...l'étude
de cette section-là, de cette partie-là.
M. Bonnardel :
Oui. Pour moi, oui, en tout cas, là.
Le
Président (M. Bernier) :
Parce que j'imagine qu'à ce moment-là ceux... les articles
pour lesquels il y a du questionnement, à ce moment-là, on
pourra simplement les mettre en suspens. Puis, à ce moment-là, quand on...
M. Bonnardel :
Oui, ou déposer des amendements, comme...
Le Président (M. Bernier) : Ou
déposer des amendements. Donc, on peut commencer à...
M. Marceau : Moi, je n'ai pas
terminé.
Le Président (M. Bernier) :
Vous n'avez pas terminé? Bien, poursuivez, M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Non, non, je voulais juste donner... Enfin, ce
n'est pas à moi à donner les droits de parole, mais je pensais que mon collègue
voulait continuer là-dedans puis je voulais juste laisser les choses aller un
peu.
Est-ce qu'on peut imaginer que vous allez nous revenir avec l'information puis qu'on va avoir une autre discussion...
M. Leitão : Sur la gratuité de...
M. Marceau :
...c'est ça, puis que vous allez, de
votre côté, réfléchir à l'opportunité de donner à l'autorité
le moyen de décréter que la médiation est obligatoire dans certains cas?
M. Leitão : Ça, je ne pense pas que ce soit... Moi, je ne
vois pas la pertinence de faire ça. Je
pense que l'AMF peut et doit
intervenir dans un dossier où on est déjà rendu à l'étape où soit que la
médiation n'a rien donné ou soit qu'il n'y a même pas eu de
médiation parce qu'une des deux
parties n'était pas intéressée. Donc, à ce moment-là, il y a une analyse des plaintes que l'AMF peut... et qu'elle
fait. Donc, je ne vois pas vraiment... Parce que la médiation, pour qu'elle
soit efficace, si c'est le cas, doit être
volontaire, les deux parties doivent volontairement vouloir le suivre, sinon on
rentre dans un autre domaine.
M. Marceau :
Là, je suis en désaccord avec vous sur le dernier point. Il y a des mécanismes
de résolution des conflits qui sont
obligatoires et puis qui donnent des résultats, alors ce n'est pas
nécessairement le cas, que ça doit être volontaire. Donc, nous sommes en
désaccord là-dessus.
Et
puis je vous trouverai... Puis peut-être Me Paquin, qui connaît mieux que moi
les lois du Québec, pourrait vous trouver
les mécanismes présents dans les lois du travail qui obligent les parties à se
parler à l'occasion. Puis je conviens que
ce ne sont pas les mêmes parties, mais l'alternative... Enfin, le parallèle que
je fais est quand même, je pense, important puisqu'il s'agit de parties qui ont des intérêts importants, là,
lorsqu'on parle de lois du travail, et très divergents, souvent.
Puis
moi, écoutez, je... On a déjà parlé du processus nécessaire pour déposer des
amendements. Je n'en suis pas encore là, mais je vous annonce que, bon, en tout
cas, dépendant de la conversation qu'on aura, une fois qu'on aura les informations sur la médiation, je vous demanderais
peut-être de rédiger un amendement, que vous pourrez bien battre si vous le désirez, mais que moi, je présenterai puis
que... au moins m'assurer que cette proposition qui a été faite essentiellement
par les...
Le
Président (M. Bernier) : Et qui porterait, comme information...
Parce que, si on poursuit notre processus... Et qui porterait sur quels
articles, à ce moment-là?
M. Marceau :
Oui, bien, moi, ça porterait, en fait, sur... Écoutez, c'est ça, de quelle
manière ce serait rédigé, je peux m'essayer, là, je n'ai pas de problème
avec ça, là, mais c'est vraiment...
Le
Président (M. Bernier) : Non, non, mais je ne vous demande pas de
le rédiger ce matin, là, je vous demande... C'est parce que, dans le
processus...
M. Marceau :
...c'est de faire en sorte que l'autorité peut, dans certains cas, décréter ou
obliger les parties à...
Une voix :
Ce serait 55.
M. Marceau :
Ce serait dans le 55, probablement, que l'autorité peut obliger, dans certains
cas...
Le
Président (M. Bernier) :
O.K. C'est juste pour qu'on puisse isoler, à ce moment-là, l'article, dans le cadre de...
M. Marceau :
C'est ça.
Le Président
(M. Bernier) : ...qu'on puisse poursuivre, là, et qu'on puisse
isoler cet article-là...
M. Marceau :
En fait, il y aurait deux éléments.
Le
Président (M. Bernier) :
...le suspendre, suspendre cet article-là jusqu'à tant qu'on puisse revenir avec des
informations, puis, si vous avez l'amendement, vous le déposerez. Donc, vous me
parlez de l'article 55?
M. Marceau : C'est 55. De rendre la médiation obligatoire lorsque l'AMF le demande et, évidemment, conciliation... pardon, médiation gratuite aussi, là. Et ça, ce
sont les éléments que j'incorporerai le moment venu.
Le Président
(M. Bernier) : O.K. Mais là ça ne nous empêche pas de poursuivre
l'étude de cette partie-là.
M. Marceau : Non. Non, non. Je voulais juste l'annoncer, là,
qu'on sache que ça vient. Puis, je répète, si du côté des légistes, du gouvernement,
on veut bien rédiger ça, bien, ça va faciliter les affaires.
Le Président
(M. Bernier) : O.K. On va poursuivre avec pratiques commerciales,
les articles 50 à 73 et 388 à 393 du projet de loi sur les assureurs proposés par l'article 3 du projet de loi. Donc, l'article 55
ne serait pas inclus dans cette... serait suspendu dans cet élément-là.
M. Marceau : C'est ça, c'est ça. Maintenant,
il y a une deuxième conversation, M.
le Président, dans cette section-là...
Le Président (M. Bernier) :
Que vous voulez poursuivre? Générale?
M. Marceau :
Sur le sommaire, oui. Oui, oui, générale encore.
Le Président
(M. Bernier) : Je vous laisse là-dessus.
M. Marceau :
Parce que c'est tout aussi important, là. C'est toute la question de qui peut
vendre quoi et puis quelles sont les caractéristiques de la personne physique qui peut vendre ou pas. Puis là, écoutez,
il y a eu quand même... il y a
plein de choses qui ont circulé, alors je pense que le ministre
pourrait profiter de cette occasion-là pour clarifier les choses... ou peut-être M. Boivin, là,
puis là je vous laisse, évidemment, faire comme vous voulez, mais les articles 59,
60 ont fait couler pas mal d'encre. Et peut-être nous redonner votre
explication de qui peut vendre de l'assurance.
Alors, deux
cas. Premièrement, le consommateur qui appelle son assureur ou bien
son courtier, est-ce que ça peut être une personne qui n'est pas un
représentant certifié ou c'est nécessairement une personne qui est un représentant
certifié qui peut vendre une police
d'assurance? Et puis nous expliquer comment vous voyez les choses très
précisément dans le cas où la transaction se fait par Internet.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre, M. Boivin? M. le ministre.
M. Leitão : O.K. Peut-être que je peux commencer, et puis je demanderai à M. Boivin de compléter, d'aller un peu
plus dans le détail.
Si on
commence par la dernière partie de votre question, en ce qui concerne la vente
par Internet, je vous dirais que,
d'abord, ça se fait déjà, c'est une activité qui se fait déjà et qui n'est pas
du tout... qui n'est pas encadrée. Alors, nous, ce que nous proposons, c'est d'encadrer cette activité pour éviter
justement des histoires malheureuses qui pourraient arriver.
L'enjeu qui a
été soulevé par plusieurs qui sont venus nous parler de ça en commission
parlementaire et pendant les
audiences et les analyses de mémoire et discussions avec l'industrie, avant
même d'arriver au projet de loi, c'était le risque qu'un consommateur pourrait s'embarquer dans l'achat d'un produit
qu'il ne comprend pas trop et qu'il ne pourrait pas avoir accès à une personne, un être humain, dans ce processus-là de vente
par Internet. L'obligation demeure toujours. Quand une personne discute d'assurance avec un consommateur, cette
personne doit être certifiée. Donc, ce n'est pas vrai que c'est n'importe qui qui va dire n'importe
quoi. La différence, si vous voulez, avec la vente par Internet, c'est qu'il
peut y avoir deux sortes de questions.
Un
consommateur peut avoir une question sur l'aspect purement technique de la
chose : Mon site Web ne fonctionne pas, je n'ai pas accès à la chose, je ne comprends pas trop dans quelle
page je suis, donc des conseils, si vous voulez, mais de nature technique pour
pouvoir remplir le formulaire, pouvoir, des fois, accéder à la page Web, et
tout ça. Pour ce type de question là,
nous pensons que ce n'est pas approprié que ce soit un certifié, comme on dit,
qui adresse cette question.
Maintenant,
si le consommateur a des questions de nature d'assurance, alors, qu'il veut
qu'on explique un peu plus le produit qu'il est en train de souscrire,
là, quand il va parler à quelqu'un, l'obligation est toujours la même, la personne qui lui répond doit être un certifié, ce
n'est pas un non-certifié qui peut donner les conseils de nature d'assurance
au consommateur.
M. Boivin, je pense... Est-ce qu'il y a une
précision que vous voulez apporter ou...
• (12 h 40) •
Le Président (M. Girard) :
Allez-y, M. Boivin.
M. Boivin
(Richard) : M. le ministre,
vous avez très bien résumé la question. Effectivement, il n'y a absolument
rien dans le projet de loi qui permet à
quelqu'un qui n'est pas un représentant certifié de vendre un produit
d'assurance. Il n'y a absolument rien qui amène cette interprétation-là,
absolument pas.
C'est clair, par ailleurs, qu'on permet la
distribution éventuellement par Internet. Donc, un consommateur pourrait
décider lui-même de procéder à souscrire à
une police d'assurance automobile uniquement en rentrant ses données sur le site, sans
parler à personne, c'est son choix.
Ce qu'on dit par ailleurs : Si jamais tu n'es pas capable de continuer seul, pour différentes
raisons, comme le disait le ministre,
si c'est pour une question technique, ce qu'on dit à un assureur, c'est que
tu dois toujours mettre quelqu'un à sa disposition pour l'aider. Si tu as un problème technique, ce sera
quelqu'un... un technicien qui connaît le système. Si c'est pour transiger, continuer à transiger sur sa
proposition de police, la Loi sur la distribution des
produits et services financiers prévoit que seul un représentant
certifié peut transiger avec... être l'intermédiaire entre un assureur et un
consommateur, et personne d'autre, et ce représentant-là a l'obligation de
donner du conseil.
Le Président (M. Girard) : M.
le député de Rousseau.
M. Marceau : Ah! Bonjour, M. le
Président. Qui vous incarnez dans une autre personne soudainement.
Le Président (M. Girard) :
Bonjour. Petit changement, oui. Changement de format.
M. Marceau : O.K., juste pour bien comprendre ce que vous... Parce que,
bon, l'article 67 dit à la fin de l'article, dans ses... puis là je m'excuse d'aller dans le précis, mais c'est dans
le contexte de la discussion générale, là : «Dans ces circonstances, l'assureur doit aussi veiller à ce
que le preneur, s'il le souhaite, puisse communiquer avec une personne physique.» Il n'aurait pas été... Parce que,
là, vous me dites : Dans le
fond, pas besoin de dire que c'est un
représentant certifié, parce
que de toute façon la loi prévoit déjà que
la seule personne qui peut parler de ses besoins d'assurance à un assuré potentiel, c'est un représentant certifié, donc pas besoin de le redire, sauf qu'il y a
bien des gens qui sont inquiets du
fait qu'on ne le dise pas là puis plus tard dans l'autre loi, dans l'autre...
plus loin, là. Puis là pourquoi... Je comprends le désir de parcimonie des légistes, là, puis la
haine, là, de la redondance, mais il
y a des fois où il y a
des gains. Il y a des avantages, des inconvénients à être
redondant ou à ne pas être parcimonieux, et là il me semble que ça viendrait
aider le projet de loi que de le mettre de façon très claire ici, que, si on parle
d'identifier correctement... si la personne qui est en train de jouer dans le site Internet a des
questions concernant ses besoins d'assurance, bien, dans ce cas-là, la personne
physique en question, c'est un représentant certifié. Moi, il me semble que ce
ne serait pas éminemment complexe de le
faire puis de l'ajouter là. Évidemment, je vous laisse le soin de le dire comme vous
voulez, dans les mots qui vous plaisent, mais il me semble que ce serait
utile.
Le Président
(M. Girard) : M. le ministre.
M. Leitão : O.K. Bon, il
y a l'enjeu... Est-ce que ça ajoute vraiment
quelque chose? Parce que, comme M. Boivin vient de mentionner, la personne qui est autorisée
à rendre ce genre de... ce genre de service, c'est une personne qui doit
par définition être certifiée.
Le
risque que je vois, si nous allons dans la direction que vous suggérez, c'est
que, là, on risque d'empêcher le technicien
de pouvoir parler au consommateur, parce
que ce n'est pas toujours
le cas que le consommateur ait besoin de vraiment avoir des conseils
sur l'assurance, c'est... On va reculer un petit peu. L'objectif
d'offrir la possibilité de vente sur Internet, on ne force personne à
aller sur Internet, mais ceux qui choisissent d'y aller, généralement, sont arrivés à la conclusion qu'ils peuvent s'en passer,
d'intermédiaire, et ils peuvent y aller directement par eux-mêmes. Et, la plupart du temps, le genre d'obstacle, le genre de
pépin qui se manifeste, c'est de nature technique. Alors, si on ajoute ce
que vous suggérez, alors là ça rendrait le processus beaucoup plus compliqué, parce
qu'alors là un simple technicien, et je ne
veux pas blesser personne, mais donc un technicien ne pourrait pas parler au
consommateur, il faudrait qu'il aille chercher
un agent certifié, qui peut-être n'a pas non plus la connaissance technique
pour faire ça. Et donc la vente par
Internet ne serait plus de la vente par
Internet, ce serait de la vente par téléphone, et ce n'est pas ça, l'objectif.
L'objectif est de donner cette option, cette possibilité aux consommateurs qui le souhaitent de contracter une police
d'assurance par Internet, parce que ça se fait déjà, et ça se fait déjà
d'une façon qui n'est pas toujours bien encadrée.
Le Président
(M. Girard) : M. le député de...
M. Marceau :
...mon collègue voulait parler, je reviendrai après.
Le Président
(M. Girard) : M. le député de Granby, allez-y.
M. Bonnardel :
Je pense que cette question a été posée une dizaine de fois, autant par mon collègue
de Rousseau que par moi-même. Puis, si je ne me trompe pas, le président de
Desjardins, M. Cormier, je pense, la question,
je lui ai posée : Question
de centre d'appels, un jour, on pourrait penser que quelqu'un
pas qualifié... Il a dit : Jamais. Puis je lui ai posé la question :
Est-ce que dans la loi on devrait l'écrire? Il a dit : Écrivez-le,
écrivez-le.
Alors, je suis
conscient... Comme M. le sous-ministre l'a mentionné, j'ai un problème ou un pépin
technique, je vais parler à quelqu'un
pour régler le problème technique. Mais, pour un conseil d'assurance, je
ne vois pas en quoi vous ne pourriez
pas minimalement juste l'indiquer : Conseil d'assurance égale représentant
certifié. On règle ça immédiatement.
Puis à quelque part je pense que vous allez sauver du temps.
Ce n'est pas
compliqué. Il me semble que c'est... Je ne vois pas en quoi vous, légistes, M.
le ministre, en tout respect, là, je ne vois
pas en quoi ça... on n'écrirait pas ce... pour un conseil d'assurance, là, on
va rassurer tout le monde, les assureurs, qui la majorité, sinon la totalité
ont dit : Mettez-le dans la loi.
Le Président
(M. Girard) : M. le ministre.
M. Leitão : Vous avez raison... Écoutez,
moi, je trouve que c'est un peu redondant parce que
c'est déjà le cas, c'est un certifié qui doit faire
ça, mais, écoutez, je ne suis pas marié à ce concept-là. Heureusement qu'il n'y
a pas de caméra, donc ma femme ne peut pas voir mon...
Une voix :
Ça va prendre de la médiation.
M. Leitão : Ma femme ne peut pas voir mon visage, mais elle
peut m'écouter, par contre, donc je rentre... je me cause du trouble. Mais, écoutez,
non, d'ajouter que, pour le conseil... que le conseil en assurance soit
prodigué par un certifié, bon, c'est
la réalité, enfin, c'est... mais on peut le... Je ne sais pas comment on
pourrait élaborer un amendement qui dirait ça, mais on peut certainement
considérer un tel amendement.
Le Président
(M. Girard) : M. le député de Granby.
M. Bonnardel : ...un des sujets, là, qui est revenu maintes, et
maintes, et maintes fois, je pense que tout
le monde en est conscient, ceux qui
ont suivi les travaux, puis je pense, ma foi, qu'on règle une situation,
par un texte qui serait, selon moi... puis un libellé assez simple, là,
pour satisfaire, rassurer tout le monde.
M. Leitão : On peut faire ça. Honnêtement, je ne peux pas,
moi, le faire, je ne sais pas vraiment comment le rédiger, cet amendement-là, mais je
pense qu'il y a des personnes qui
sont beaucoup plus... Parce
que, l'autre enjeu, je ne suis
pas sûr qu'on doive aussi, après ça, changer
d'autres articles plus tard, je ne suis pas sûr, là. Donc, c'est ça qu'on va
vérifier. Et, oui, j'ai de l'ouverture à considérer un tel amendement.
Le Président (M. Girard) : Donc, si je comprends bien, il
y aurait probablement un amendement pour l'article 59 qui va venir. À l'heure actuelle,
on a une discussion sur les articles de 50 à 73.
Une voix : 67.
Le Président (M. Girard) : O.K.
67.
Une voix : Là, on est dans la
discussion générale...
Le
Président (M. Girard) :
Oui. Donc, ce que je vous propose, c'est de continuer, probablement, la discussion sur l'ensemble de ces
articles. Et, étant donné que nous allons revenir, il nous reste environ une
dizaine de minutes à la séance
d'aujourd'hui, et qu'on va revenir, peut-être qu'on aura le temps, des deux
côtés, de revenir avec un amendement éventuellement pour pouvoir...
M. Leitão :
...si je peux me permettre, M. le Président, on parle de deux amendements,
donc, dans les discussions que nous
avons déjà eues ici, on parle de deux amendements, je ne sais pas exactement à
quel article, 50 quelque chose...
Le Président (M. Girard) : On
avait le 55 tout à l'heure.
M. Leitão :
...55, sur les frais de médiation, et un autre article sur le 67 concernant le
rôle d'un représentant certifié. Ce sont ces deux articles-là qu'on va
concocter...
Le
Président (M. Girard) :
Laisser en suspens le temps que l'on ait les amendements. Bien, le 55, on avait
besoin aussi, là, des données concernant l'efficacité de la médiation et...
M. Leitão : L'efficacité. Ça,
c'est...
M. Marceau : ...pour l'AMF
d'imposer...
Une voix : ...
M. Marceau : Pardon?
M. Leitão : Imposer, suggérer...
• (12 h 50) •
M. Marceau :
Non, non, non, imposer. Moi, c'est imposer; vous, c'est suggérer. Ce n'est pas
pareil. Mais moi, en tout cas, j'envisage de faire cet amendement-là.
Le
Président (M. Girard) :
On va trouver le terme, à ce
moment-là. Donc, on va continuer la
discussion sur les différents
articles de 50 à 73 puis on va pouvoir ensuite revenir éventuellement au 55 et au 67. Excellent. M.
le député de Granby, allez-y.
M. Bonnardel : Bien, je vais continuer, si vous permettez, là,
juste... Je pensais qu'on allait aller sur les articles, mais de toute façon on
les règle en même temps, donc ça revient pas mal au même, là.
Si je
vais à l'article 50, à la page 27, quand on parle d'un assureur
autorisé qui doit suivre de saines pratiques commerciales,
bon... «Dans l'exercice des activités d'institution financière de l'assureur,
ces pratiques comprennent le traitement équitable de sa clientèle, notamment
par :
«1° la communication d'une information adéquate;
«2°
l'adoption d'une politique portant sur le traitement des plaintes dont les
auteurs font partie de cette clientèle ainsi que sur le règlement des
différends avec ces derniers;
«3° la tenue d'un registre des plaintes.»
Pour ce qui
est de la distribution sans représentant, si, l'exemple qu'on avait donné, là,
je veux acheter une auto, une
voiture, on me vend une panoplie ou on me propose une panoplie d'avenants ou
d'ajouts, est-ce que ce distributeur sans représentant va être assujetti à ce registre des plaintes ou les
dispositions de traitement des plaintes? Est-ce que vous pouvez
m'informer, me rassurer là-dessus ou...
Le Président (M. Girard) :
M. Boivin.
M. Boivin
(Richard) : On fait un gros
changement en ce qui concerne la distribution sans représentant. En fait,
on ne change pas l'univers des produits qui
peuvent être vendus par des vendeurs d'autres produits et qui de façon
accessoire vont pouvoir offrir un
produit d'assurance complémentaire à leurs produits, exemple l'assurance
voyage, par exemple, là, c'est un cas évident. Ce qu'on fait, par
ailleurs, c'est qu'on rend l'assureur responsable de ce réseau de distribution.
Actuellement, il ne l'est pas. Le marchand
qui vend le produit d'assurance peut bien agir ou plus ou moins bien agir, peu
importe, il y a très peu de moyens pour l'autorité d'aller chercher cet
individu-là ou cette entreprise-là, qui n'est pas un assujetti comme tel à la loi. C'est comme un
prolongement d'assureur, c'est un réseau de distribution additionnel que
l'assureur s'est donné. Dans cette nouvelle
loi sur les assureurs, les assureurs qui distribuent ce genre de produits, on
les rend responsables de leur réseau. C'est eux qui vont devoir analyser les
plaintes qui vont venir des consommateurs qui auront du trouble, des
problèmes avec les produits qu'ils auront achetés de cette façon-là.
M. Bonnardel :
Pour rendre ça juste concret, là, d'habitude, ces produits, on va prendre le
concessionnaire, là, c'est un directeur commercial... Après la vente,
quand on a acheté de notre représentant, plus souvent qu'autrement on change de bureau, on s'en va à côté, puis c'est
un directeur commercial qui, là, nous fait le dernier pitch, excusez, en
anglais, là, mais de tous les produits
inimaginables qu'on peut acheter. Donc, cette personne doit connaître,
nécessairement, ses produits, quand
elle en arrive à l'assurance, tous les avenants disponibles qu'on pourrait
acheter, valeur à neuf, et tout ça. Vous dites que cette personne, elle,
premièrement, elle ne sera pas certifiée, à moins que...
M. Boivin
(Richard) : Elle ne l'est pas actuellement.
M. Bonnardel :
Elle ne l'est pas actuellement. Si moi, je considère avoir été lésé, cette
personne qui m'a vendu le produit,
elle, elle peut rester là, c'est l'assureur qui va définir... Comment, à
quelque part, on va... Parce que cette personne, elle n'a pas suivi de formation, là, comme chez un courtier, un
représentant certifié, là, c'est une personne qui... pour le secteur, que je connais quand même un peu, là,
d'une ancienne vie, là, c'est... il y a du mouvement, des fois, assez important,
dans ce boulot, qui sont reliés plus souvent qu'autrement... je ne veux pas
dire une ristourne, là, mais plus tu vends d'avenants
ou de produits additionnels, bien, nécessairement, le directeur commercial,
bien, fait un peu plus de sous, là.
M. Boivin (Richard) : L'Autorité des marchés financiers est intervenue,
il y a une couple d'années, plus ou moins, là, deux ans, sur les
pratiques commerciales des concessionnaires automobiles qui distribuent les
produits de garantie prolongée, qu'on appelle, là, ou de valeur à neuf des
véhicules vendus. Ça a un impact. Nous, on pense que de rendre l'assureur également responsable de ce réseau-là,
ça va amener une plus grande discipline, parce que l'assureur, actuellement,
il peut un petit peu s'en laver les mains.
Alors,
si vous achetez un produit sous pression de la part du représentant commercial,
c'est lui qui est responsable, ultimement,
il va payer éventuellement peut-être une pénalité. Mais, si vous rendez
également l'assureur responsable de cet individu-là, ça va amener
l'assureur à surveiller que les produits que lui, il met entre les mains de ces
gens-là sont vendus de façon correcte, de
façon équitable, qu'on traite les clients de façon équitable. Ça fait qu'on
vient rajouter, si vous voulez, une couche de protection pour le consommateur
dans la mesure où l'assureur va aussi éventuellement être responsable des
manquements que ces gens-là pourraient commettre.
M. Bonnardel :
Puis comment le client va savoir qu'il est protégé soit... bien là, sa plainte,
il doit la faire à l'assureur, il pensait peut-être qu'il pourrait la faire à
l'AMF. Est-ce qu'il y aura... Est-ce qu'on va obliger l'assureur à identifier... pas le registre, là, ce n'est pas
le bon mot, là, mais à identifier tout le processus d'une plainte qui peut être
faite à l'assureur? Parce que ce n'est quand
même pas évident, là, pour le client qui va acheter puis qui pense avoir été
lésé, quelques jours plus tard, là, il se dit : Bon, je fais quoi, là?
M. Boivin (Richard) : Si on parle des pratiques commerciales des
assureurs, donc, l'Autorité des marchés financiers, dans cette loi-là,
comme c'est le cas aujourd'hui, a le pouvoir d'émettre des lignes directrices.
Les lignes directrices qui sont émises aux
assureurs sont des attentes de l'autorité à savoir comment elles pensent que
les assureurs devraient traiter, entre autres, leur clientèle.
La
nouvelle loi va permettre à l'autorité, quand elle jugera qu'il y a lieu de
normer, donc, de rendre obligatoire un comportement, et non pas juste que ce
soit une attente, de le normer pour que ce soit obligatoire. Et éventuellement
même une sanction pénale pourrait être, si
vous voulez, ajoutée à cette norme-là en cas de manquement, elle aura un
pouvoir réglementaire pour le faire.
Donc,
ce que vous suggérez, j'imagine que mes collègues de l'autorité prennent des
notes, et éventuellement ça pourrait devenir soit des lignes directrices
soit un règlement de l'autorité.
M. Bonnardel :
Donc, le concessionnaire automobile, le directeur commercial qui vend un
produit à un client, s'il y a erreur ou il a fait erreur, c'est
l'assureur en haut qui va être responsable de parler... de régler la
problématique directement avec son client?
M. Boivin
(Richard) : Qui en est responsable.
M. Bonnardel :
O.K. Ça fait que, donc, la personne morale, le concessionnaire, la personne qui
a vendu ça, elle, on s'en lave les mains, il n'y a personne qui...
M. Boivin
(Richard) : On ne s'en lave pas nécessairement les mains...
M. Bonnardel :
Bien, excusez le terme, là.
M. Boivin
(Richard) : ...mais on rend
l'assureur aussi responsable. Il est comme le mandant. Le concessionnaire
automobile étant le mandataire, c'est la
règle du mandat, donc, le mandant est responsable des actes posés par son mandataire. Donc, l'assureur va devoir, à l'avenir,
surveiller la façon dont les produits sont vendus, ce qu'il n'a pas
l'obligation de faire aujourd'hui.
M. Bonnardel :
Présentement, le processus qui existe présentement, si le citoyen ou le client
se sentait lésé, c'était quoi? Il appelait l'assureur aussi ou...
M. Boivin (Richard) : Il
appelait l'autorité.
M. Bonnardel : Il
appelait l'autorité?
M. Boivin (Richard) : Oui.
M. Bonnardel :
Est-ce qu'on a des statistiques là-dessus aussi? On est-u capable d'évaluer...
ou est-ce que l'AMF est capable de nous dire si... il y avait x nombres
de plaintes, année après année, de clients qui pouvaient...
M. Boivin (Richard) : On va les
fournir.
M. Bonnardel : ...les
fournir? Non, parce que c'est quand même... il y a quand même... Après la
maison, là, tout le monde s'achète une
voiture ou presque, dans la vie, puis je ne connais pas beaucoup de monde...
c'est ça, je ne connais pas beaucoup
de monde qui refuse de passer au directeur commercial, puis qui, là, après ça,
bien, se fait vendre tous les produits inimaginables.
Je ne veux pas que... Mon intention, ce n'est
pas d'amener ces personnes, mettons, d'avoir une formation spécifique, mais à quelque part, je me dis, si on
se rend là, je ne sais pas, il faudrait peut-être étudier pour s'assurer que
ces personnes, comme tel... que l'assureur
soit capable d'avoir plus qu'un lien direct, en disant : Aïe! tu es
responsable de vendre mes produits en
bas, de quelle façon tu vas le faire? Je te fais-tu suivre une formation de
20 heures, de 15 heures? Je
ne le sais pas, là, mais c'est... Tout dépend... Vous allez peut-être me dire
que, M. le député, il n'y a rien à craindre parce qu'il y a eu 100 plaintes dans l'année sur les milliers de
transactions automobiles que les concessionnaires ont faites, mais je
serais curieux, je serais curieux de savoir si...
Le Président (M. Girard) : M.
le ministre. Une minute.
M. Leitão :
Si vous permettez, à cet égard-là, comme M. Boivin a mentionné, l'autorité
a le pouvoir d'émettre des règlements et des directives, donc elle peut
agir si elle trouve qu'en effet il y a nécessité de le faire.
Mais comme
vous avez besoin... Ce serait aussi utile pour nous d'avoir cette
information-là, est-ce qu'il y en a, en effet, des plaintes ou pas, de
quoi on parle au juste. Voilà.
Le Président (M. Girard) : Je
vous remercie.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux. La commission ajourne jusqu'à demain, 13 heures, pour une séance de travail qui concerne un tout autre
mandat, demain après-midi. Merci.
Bonne fin de journée à tous.
(Fin de la séance à 13 heures)