(Dix-neuf heures trente-sept
minutes)
Le Président (M. Bernier) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission des finances publiques
ouverte et bien sûr je demande aux personnes dans la salle d'éteindre
la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi n° 97, Loi
modifiant certaines lois instituant des régimes de retraite applicables
aux employés du secteur public.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Therrien (Sanguinet) est remplacé par M. Leclair (Beauharnois);
M. Bonnardel (Granby) est
remplacé par M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière).
Le
Président (M. Bernier) : Merci beaucoup. Donc, je souhaite la bienvenue à tous les collègues
qui sont ici ce soir, M. le ministre, M. le représentant de l'opposition
officielle, M. le représentant de la deuxième opposition, recherchistes et les gens du ministère qui nous assistent dans nos travaux. Je vous
souhaite donc une bonne soirée de travail sur le projet de loi n° 97, Loi modifiant certaines
lois instituant des régimes de retraite applicables aux employés du secteur
public.
Remarques préliminaires
M. le ministre, vous avez la parole en tant que président
du Conseil du trésor ce soir.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Exactement, M. le
Président. C'est mon autre personnalité qui ressort.
Le Président (M. Bernier) :
C'est votre côté givré ou votre côté sucré?
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Leitão : On verra à la fin.
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y, la parole est à vous.
M.
Leitão : Alors, merci beaucoup, M. le Président. Chers collègues, bonsoir, merci d'être là, aussi les collègues
du côté ministériel, nos
collaborateurs au Conseil du trésor, surtout Mme Isabelle Marcotte, directrice
des régimes collectifs au Secrétariat
du Conseil du trésor, qui va nous
aider à répondre à certaines questions qui pourraient surgir de la part des
collègues de l'opposition.
Donc, je vais
faire une courte allocution, et puis après ça, M. le Président, vous
dirigerez les travaux de main de maître,
comme d'habitude. Je pourrais suggérer... et je ne sais pas si c'est maintenant
que je le fais ou après, mais, en
tout cas, suggérer qu'on procède par la suite par chapitres ou par blocs, mais
enfin on verra...
Le Président (M. Bernier) :
On va vous laisser faire vos remarques préliminaires puis par la suite on ira...
• (19 h 40) •
M. Leitão : Très bien. Donc, je
remercie à tous d'être ici pour l'étude détaillée du projet de loi n° 97.
Ce projet de loi vise à donner suite aux
ententes conclues en matière de retraite entre le gouvernement du Québec et les principaux syndicats représentant
des centaines de milliers d'employés du secteur public et parapublic. En
effet, dans le cadre des récentes négociations collectives, le gouvernement et
les syndicats se sont entendus sur les modifications
à apporter au Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics, le RREGOP. Les modifications négociées permettront d'ajuster certains bénéfices importants
au RREGOP pour tenir compte du contexte démographique et financier contemporain. Cela s'inscrit dans une volonté
de mieux gérer les risques et devrait contribuer à assurer la pérennité de ce régime à long terme.
J'espère donc pouvoir compter sur votre collaboration afin de
procéder rapidement à l'adoption de ce projet de loi rapidement mais de façon
rigoureuse, bien sûr.
Alors, premièrement, le projet de loi vise à
ajuster les critères d'admissibilité à une rente sans réduction. Le participant au RREGOP a droit à une rente
immédiate sans réduction dès qu'il cesse de participer au régime et qu'il
répond à l'un des deux critères d'admissibilité suivants : être âgé d'au
moins 60 ans ou avoir 35 ans de service aux fins d'admissibilité. Le projet de loi ferait passer le
critère d'âge de la retraite sans réduction de 60 à 61 ans au
1er juillet 2019. De plus, il vise à introduire un nouveau critère
d'admissibilité à la retraite sans réduction. Ainsi, les participants dont la somme de l'âge et des
années de service aux fins d'admissibilité totalisera au moins 90 pourraient se
prévaloir d'une retraite sans réduction, à condition d'avoir
minimalement 60 ans d'âge.
Deuxièmement,
le projet de loi propose de majorer de 4 % à 6 % la réduction applicable lors de
la prise de retraite anticipée. Les
dispositions actuelles du RREGOP permettent au participant d'anticiper la prise
de sa retraite avant d'avoir atteint
un critère de rente sans réduction, et ce, moyennant une réduction de sa
pension. Ainsi, celui qui prend sa retraite à partir de 55 ans reçoit une rente réduite de 4 % par année d'anticipation.
Cette réduction s'applique pour chaque année précédant l'atteinte d'un
critère de retraite sans réduction. Le projet de loi ferait donc passer de
4 % à 6 % par année la réduction
de la rente lors d'une retraite anticipée, et ce, à compter du 1er juillet
2020. La retraite anticipée demeurerait toujours possible, mais une réduction de 6 % par année se
rapprocherait davantage du coût réel du... de l'anticipation, pardon, de
la rente de retraite pour les participants qui désirent quitter plus tôt.
Troisièmement, le nombre maximal d'années de
service créditées aux fins du calcul de la rente passerait graduellement de 38 à 40 ans. Cette augmentation
s'effectuerait toutefois sous réserve de certaines conditions. À compter
du 1er janvier 2017, le nombre d'années
de service excédant 38 devrait correspondre à du service postérieur au 31
décembre 2016. Aucune application
rétroactive n'étant prévue, le service antérieur au 1er janvier 2017 et
excédant à cette date la limite de 38
ans ne pourrait pas être reconnu. Le service antérieur au 1er janvier 2017
pourrait continuer à être racheté dans la
mesure où ce rachat ne ferait pas en sorte qu'un employé cumule à cette date
plus de 38 années de service créditées aux fins du calcul de sa rente.
Cette mesure de rétention permettrait aux employés d'expérience désirant
prolonger leur carrière d'y retrouver un avantage financier.
Quatrièmement, certaines des modifications
proposées visent à ajouter l'utilisation de la banque de congés de maladie parmi les modes de paiement autorisés pour
tous les types de rachat, et ce, dans la mesure où les conditions de travail le permettent. Le rachat de service est
une disposition permettant à un participant de faire reconnaître
notamment des périodes d'absence sans
salaire ou de service antérieur à l'adhésion. Le coût payé par le participant
varie notamment selon le type de
rachat en cause et son âge. Le fait d'ajouter une méthode de paiement de ces
rachats donnerait plus de flexibilité aux participants.
Ce projet de... de loi, pardon, contient
également des modifications transitoires et de concordance nécessaires à sa mise en oeuvre et assurant une administration
cohérente des régimes de retraite. Ainsi, des ajustements de concordance
sont proposés à la Loi sur régime de
retraite du personnel d'encadrement, le RRPE; à la Loi sur le régime de
retraite des fonctionnaires, le RRF;
à la Loi sur le régime de retraite des enseignants, le RRE; et à la Loi sur le
régime de retraite de certains
enseignants, le RRCE. À l'égard du RRPE, certains participants à ce régime
peuvent dans certaines circonstances demeurer
visés par des dispositions équivalentes à celles du RREGOP. Il s'agit des
dispositions régissant l'admissibilité à la retraite et la prise d'une retraite anticipée. Comme le projet de loi
propose de modifier ces dispositions pour les participants du RREGOP, des modifications de concordance
devaient être apportées à la Loi sur le RRPE. Pour les trois régimes, le
RRF, le RRE et le RRCE, il s'agit de trois
régimes fermés n'accueillant pas de nouveau participant mais pour
lesquels certaines dispositions doivent
évoluer en concordance avec celles du RREGOP. C'est le cas du nombre maximal
d'années de service aux fins du calcul de la
retraite. Il est donc proposé d'appliquer à ces régimes les modifications
proposées à ce sujet.
Le projet de
loi prévoit également des dispositions transitoires pour les participants ayant
débuté ou désirant débuter des
ententes de mise à la retraite de façon progressive. Ces dispositions feraient
en sorte que les modifications à l'âge de retraite sans réduction et à la retraite anticipée ne s'appliqueraient
pas aux personnes dont la retraite progressive aurait débuté avant le 11 mai 2016, donc, date du
dépôt du projet de loi à l'Assemblée nationale. De plus, ces nouvelles
dispositions ne s'appliqueraient pas non plus aux personnes dont la retraite
progressive aurait débuté dans les 100 jours
suivant cette date. Toutefois, dans ce cas, la réduction de leur temps de
travail devrait correspondre au moins à 20 % du temps régulier d'un
employé à temps plein.
Maintenant,
enfin, le projet de loi contient une modification qui ne découle pas des
négociations collectives mais qui est apparue nécessaire dans les
circonstances. Pour certains participants du Régime de retraite de
l'administration supérieure, le RRAS,
provenant des secteurs de l'éducation ou de la santé et des services sociaux,
le calcul de la rente de retraite
devrait tenir compte de leur participation au RREGOP avant leur adhésion au
RRAS. Or, il existe présentement un décalage
entre le texte légal et ce principe reconnu par les parties et qui est mis en
pratique par l'administrateur du régime. Ainsi, le projet de loi propose de valider l'utilisation des
dispositions du RREGOP pour le calcul de la rente liée aux années de
service accomplies dans ce régime.
Alors, en terminant, M. le Président, je réitère
que l'objectif premier de ce projet de loi est de traduire au plan législatif
le résultat des ententes intervenues entre le gouvernement et les principaux
syndicats des secteurs public et parapublic.
Avec ces ententes, les deux parties ont fait des compromis pour finalement
s'entendre sur l'importance de travailler
ensemble de façon proactive pour assurer la pérennité du RREGOP. Il revient maintenant
aux parlementaires d'examiner la mise
en oeuvre de ces ententes et il me fera plaisir de collaborer avec mes
collègues de l'Assemblée nationale dans cet exercice. Merci, M. le
Président.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Beauharnois, porte-parole de l'opposition officielle.
M. Guy Leclair
M. Leclair : Alors, tout d'abord, bonsoir, M. le
Président, ainsi que le secrétariat de la commission, les gens qui nous accompagnent, de l'Assemblée nationale, bien entendu,
M. le ministre et toute l'équipe du ministère qui vous accompagne, les collègues de la partie gouvernementale ainsi
que de la deuxième opposition, ainsi que mon recherchiste, Mathieu.
C'est sûr que, le projet de loi,
encore une fois, pour certaines personnes, c'est très, très complexe, les
régimes de rentes. Alors, ici, une
chose est certaine, je pense que le ministre en a parlé dans son introduction,
le projet de loi semble faire affaire
avec autant les représentants des travailleurs que les modifications qu'on va
apporter, et on va finir par avoir une concordance dans les régimes de
retraite face au personnel du gouvernement.
Il y a des petits
reculs versus quelques gains, mais c'est ce qu'on appelle une négociation.
Donc, je n'ai pas l'intention de rajouter...
Je pense que les gens ont déjà travaillé en amont du projet de loi pour
s'assurer que le projet de loi puisse
arriver à bon port. J'aurai sûrement quelques questions, puis le ministre
décidera, là, comment il veut procéder. Moi, tout ce qu'on parle, parce que le projet
de loi, il est quand même
complexe et simple en même temps, il y a
beaucoup, beaucoup de concordances. Bien entendu, il y a
des chiffres qui parlent d'eux-mêmes, donc ils ne sont pas très questionnables.
Lorsqu'on parle justement... le ministre en a glissé un mot, mais le personnel d'encadrement qui n'ont pas participé au régime
pendant sept ans, ça semble assez complexe, alors j'aimerais avoir peut-être
une explication générale, encore
une fois, de ce bout-là, là, qu'on dit qu'on veut calculer les dispositions, que ce soit équivalent à ceux du
RREGOP. Alors, j'aimerais qu'on
prenne le temps, là, de regarder ça peut-être dans un ensemble juste pour qu'on
fixe bien le problème. Puis aussi,
lorsqu'on parlait... encore là, le ministre en a parlé lors de son
introduction, les participants qui viennent du secteur de l'éducation, qui cotisaient au RREGOP puis là qu'on souhaite
que les acquis du RREGOP se reflètent justement au régime de retraite du
RRAS. Donc, versus les écrits actuels, donc, juste avoir un topo de ça pour
bien comprendre. Pour moi, c'est les deux complexités que je maîtrise un peu
moins, que j'aimerais qu'on m'explique.
Autre
que ça, mais, bien entendu, comme qu'on avait déjà dit au ministre, bien, qu'on
fonctionne article par article ou par
blocs, ça m'est égal. Je n'ai pas de réticence dans ce projet de loi là. Je
pense que fonctionner en bloc peut avoir un...
• (19 h 50) •
Une voix :
...
M.
Leclair : Exact.
Donc, moi, je ne vois pas de problématique, sauf que j'aimerais comprendre quand même les deux questionnements que j'ai, parce que je sais que ça,
c'est assez complexe pour bien les comprendre, puis je laisse ça au bon
gré du ministre de décider, là, à quand il voudra, soit au début ou soit tout
au long de l'article par article.
Alors,
pour mes remarques préliminaires, M. le
Président, je m'en tiendrai à cela,
puis bon travail à tout le
monde.
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. le député de Beauharnois. M. le député de Chutes-de-la-Chaudière,
porte-parole de la deuxième opposition.
M. Marc Picard
M. Picard :
Merci, M. le Président. Dans un premier temps, je salue le président du Conseil
du trésor, tous les parlementaires qui sont ici pour cet important projet de
loi et ainsi que tout le personnel qui nous accompagne dans ce cheminement.
C'est
certain que c'est un projet de loi technique. Il y a eu des négociations. Là, on doit traduire le résultat
des négociations, le faire entrer dans le cadre législatif. Tout simplement, je vous dirais qu'on va peut-être avoir certaines questions pour bien comprendre
les dispositions, mais, sur le fond, comme disait mon collègue de
Beauharnois, les dés ont été jetés, et c'est ça, l'entente. J'aurais peut-être
une petite question tout de
suite. Je suppose que les différents
syndicats ont vu le projet de loi, puis on n'a pas eu d'écho... en
tout cas, moi, je n'ai pas eu d'écho
des différents syndicats. Donc, ça doit être conforme pour éviter les problèmes
ultérieurs.
Donc,
moi aussi, M. le Président, je n'ai pas de problème à peut-être travailler en
bloc si ça peut accélérer, parce que c'est très technique aussi, là,
comme projet de loi. Je dois dire aussi qu'on a eu un briefing technique, là,
on nous a expliqué de long en large les dispositions. Donc, sur ce, M. le
Président, je nous souhaite une bonne soirée de travail.
Le Président (M.
Bernier) : Merci beaucoup. Donc, comme vous avez annoncé tout à
l'heure, il y a effectivement une
possibilité de travailler par titres, si on veut, ou par blocs, O.K., ou par
lois. Disons qu'on en a six, blocs potentiels.
Et, à ce moment-là, ça implique qu'on y va bloc par bloc. S'il y a des
questions sur les articles à l'intérieur des blocs, bien, à ce moment-là, vous les posez ou, s'il y a des amendements
à déposer, peu importe, là, à ce moment-là, vous le faites, et par la suite, une fois que le bloc est
terminé, bien, on adopte les articles correspondant à ce bloc-là. Si ça
vous va, on peut le faire comme ça. De consentement, on peut tout faire.
M. Leclair :
...M. le Président.
Le
Président (M. Bernier) : Vous, ça vous va. Donc, avant de
débuter, je veux, de consentement également, parce que Mme Marcotte
aura certainement l'occasion de nous donner des informations, donc, le
consentement pour que Mme Marcotte puisse prendre... au lieu de revenir. Ça va
être fait déjà. Merci beaucoup.
Étude détaillée
Donc,
M. le ministre, on prend en considération le premier bloc, qui est composé
seulement d'un article, c'est le bloc sur le Régime de retraite de
certains enseignants. Donc, ce serait un premier bloc.
M.
Leitão : M. le Président, est-ce que je pourrais, peut-être, pour simplifier les choses, distribuer aux
collègues certaines explications sur les blocs? Ça pourrait simplifier notre
travail.
Le
Président (M. Bernier) : Il n'y a pas de problème.
M.
Leitão : Alors, comme vous
avez mentionné, M. le Président, il y a six... enfin, il y a sept blocs, ou sept
sujets, le septième étant, bon, le dernier, les dates, l'adoption des dates, et
tout ça, mais ça ne suit pas tout à fait l'ordre des articles. Et, si on commence par le sujet 1, le sujet 1, en fin de compte, concerne les articles 7 et 42 du projet de loi, je peux vous résumer un peu de quoi on parle au
sujet 1. Alors, le sujet 1, c'est d'ajuster les critères
d'admissibilité à une rente sans réduction.
Le
Président (M. Bernier) : Je vous arrête, M. le
ministre, parce que, là,
c'est un peu différent de ce que j'avais annoncé. Est-ce que ça vous
convient de travailler selon le plan qui vient de vous être déposé?
M.
Leclair : Moi, j'aime
bien qu'on voie dans le bloc quel article que ça touche, puis on va se promener
dans le projet de loi, je n'ai pas de problème.
Le
Président (M. Bernier) : O.K. M. le
député de Chutes-de-la-Chaudière, ça vous va? C'est bien. Continuez, M. le ministre.
M.
Leitão : En effet, M. le Président, je m'excuse, c'est un peu
différent, mais ça suit une certaine logique, une logique légale qui des
fois n'est pas tout à fait...
Une voix :
...expliquer ça, si ça vous va.
M.
Leitão : Donc, on continue, on continue. Donc, le premier sujet, c'est
d'ajuster les critères d'admissibilité à une rente sans réduction, ça
vise les articles 7 et 42 de notre projet de loi.
Alors,
comme on avait dit tantôt en introduction, le participant au RREGOP a droit à
une rente immédiate et sans réduction
dès qu'il cesse de participer au régime et qu'il répond à un des deux critères
d'admissibilité suivants : être âgé d'au moins 60 ans ou avoir 35
ans de service. Bon, les modifications apportées par le projet de loi, c'est de
faire passer le critère d'âge de la retraite sans réduction de 60 à 61 ans et
introduire un nouveau critère d'admissibilité à la retraite sans réduction,
c'est lorsque la somme de l'âge et des années de service aux fins
d'admissibilité totalisera au moins 90, à condition d'avoir minimalement 60 ans
d'âge, et que la date de prise d'effet de tout cela sera le 1er juillet
2019.
Alors, il y aura aussi des ajustements de
concordance avec la Loi sur le régime de retraite du personnel d'encadrement,
et certains participants de ce régime
peuvent dans certaines circonstances demeurer visés par des dispositions
équivalentes à celles du RREGOP. Et des
consultations auprès des associations de cadres ont eu lieu afin d'apporter des
modifications pour modifier les dispositions similaires au RREGOP qui sont dans
la Loi sur le RRPE.
J'aimerais
aussi ajouter, M. le Président, et ça fait suite à l'interrogation de notre
collègue le député de Chaudière...
Une voix :
...
M. Leitão :
... — je
m'excuse — si
on avait consulté les syndicats du Front commun. Oui, ils ont été mis au courant de tous les détails du projet de loi quand on l'a déposé, et on n'a pas eu de commentaire négatif ou de
questionnement de leur part. Voilà.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Beauharnois.
M.
Leclair : Bien, peut-être
juste... tout en poursuivant. Le ministre parle qu'ils ont parlé avec les syndicats.
Quels syndicats que ça touche — ça en touche plusieurs représentant des
travailleurs, là — si
je prends dans l'ensemble du projet de loi?
M.
Leitão : Les syndicats du
Front commun, plus la FIQ — le
syndicat dans le domaine de la santé — et
la FAE. Donc, le Front commun, la FIQ et la FAE de l'enseignement.
M.
Leclair : C'est bien.
Puis j'ai peut-être juste un petit commentaire. À l'article 7,
là, à l'alinéa 2.1°, on parle de totaliser
les années de 90 ou plus si l'âge est d'au moins 60 ans. Souvent, dans les négociations, on appelle ça le fameux chiffre
magique. Est-ce qu'il existe à plusieurs endroits que le chiffre magique ne détermine pas
d'âge minimum, donc qu'on atteint 85, 90, puis il n'y a pas d'âge
minimum?
Le Président (M.
Bernier) : Me Marcotte.
• (20 heures) •
Mme Marcotte
(Isabelle) : Donc, ça dépend des régimes de retraite. Si on regarde
l'univers des régimes des secteurs public et
parapublic, le plus proche parent du RREGOP, c'est le RRPE. Puis vous avez
aussi un facteur 90 au RRPE, mais à ce moment-là il y a un âge minimum
de 55 ans. Donc, selon les régimes, selon ce qui est négocié, ça peut être
variable. Il peut y avoir un facteur comme ça où il n'y a aucun âge minimum
aussi.
M.
Leclair : Puis, le but de
mettre un âge minimum, y a-tu une idée derrière, est-ce que
c'est calculé qu'on perdrait beaucoup de monde ou...
Mme
Marcotte (Isabelle) :
L'idée, c'est de ne pas encourager des départs avant l'âge de 60 ans. C'est
pour ça qu'on passait de 60 à 61 ans aussi. Donc, au gré de la négociation,
il a été décidé qu'un minimum de 60 ans faisait du sens dans cette
perspective-là.
M. Leclair : Merci. Ça me va.
Le
Président (M. Bernier) : Ça
vous va, M. le député de Beauharnois?
M. le député de Chutes-de-la-Chaudière?
M. Picard : Ça me va, M. le
Président.
Le Président (M. Bernier) : Ça va?
Donc, est-ce que les articles 7 et 42 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) : Adopté.
Donc, nous passons au deuxième bloc.
M.
Leitão : Au deuxième bloc, M. le Président, on parle des
articles 9 et 43 et on parle ici de majorer la réduction applicable
lors d'une retraite anticipée. Donc, l'article principal ici, c'est
l'article 9.
Alors, la situation actuelle, c'est qu'un
participant qui n'a pas 35 années de service peut prendre sa retraite à partir de 55 ans. Sa rente sera réduite de
4 % par année entre sa date de retraite et la date à laquelle il aurait
atteint un critère de retraite sans
réduction s'il était demeuré à l'emploi. La modification apportée par le projet
de loi, c'est d'augmenter le pourcentage de réduction à 6 %, donc
de 4 % à 6 %, par année de participation et que la date de prise
d'effet est le 1er juillet 2020. Il y a aussi des ajustements de
concordance. Encore une fois, c'est la Loi sur le régime de retraite du personnel d'encadrement, le RRPE, et certains
participants de ce régime peuvent dans certaines circonstances demeurer visés par des dispositions équivalentes à celles
du RREGOP. Et des consultations auprès des associations de cadres ont eu
lieu afin d'apporter ces modifications pour modifier des dispositions
similaires au RREGOP qui sont dans la Loi sur le RRPE. Donc, on parle ici de
majorer la réduction applicable lors d'une retraite anticipée.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de Beauharnois.
M.
Leclair : Oui. Bien, juste
pour bien comprendre. On dit qu'on va utiliser l'âge minimal de 60 ans, le
chiffre magique de 90, il sera sans pénalité. Pourquoi qu'ici on dit : Un
participant qui n'a pas 35 années de service? Donc, c'est un autre critère. À
35 années de service, il n'y a pas de pénalité? C'est ça que je dois
comprendre?
Le Président (M. Bernier) : Mme
Marcotte.
Mme Marcotte (Isabelle) :
Effectivement, 35 années de service, là, c'est un autre critère de retraite
sans réduction qui demeure, là, et qui n'est pas touché par le projet de loi.
M.
Leclair : Donc, si je
comprends bien — on va
mettre un chiffre simple — quelqu'un qui rentre à 20 ans, donc, à 55 ans, il n'a pas atteint l'âge de 60 ans
minimum, mais lui, il n'est pas pénalisé, il n'y a pas de pénalité qui
embarque. C'est un des deux critères, 60
ans, le chiffre magique, là, que j'appelle, à 90 ou bien 35 années de service
sans pénalité.
Mme Marcotte (Isabelle) : Ou bien 61
ans après le 1er janvier 2019.
M. Leclair : Exact. O.K. Ça me va.
Le Président (M. Bernier) : Ça vous
va? M. le député de Chutes-de-la-Chaudière?
M. Picard : Ça va.
Le Président (M. Bernier) : Ça va?
Donc, est-ce que les articles 9 et 43 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) : Adopté.
Troisième sujet. M. le ministre.
M. Leitão : Alors, on passe
maintenant au troisième sujet, et au troisième sujet on parle ici d'augmenter
de façon progressive le nombre maximal d'années de service créditées aux fins
du calcul de la rente. Là, on est dans le coeur du projet de loi, M. le
Président, et là il y a toute une série d'articles qui sont visés : les
articles 1, 2, 3, 6, 8, 23, 24, 28, 30, 31,
32, 33, 34, 35, 37, 39, 41, 44. Les articles principaux, si vous voulez, dans
ce bloc sont le 2, le 8 et le 44.
Alors, la
situation actuelle est la suivante. Un participant peut accumuler un maximum de
38 ans de service crédités pour le
calcul de sa rente. La modification apportée par le projet de loi, c'est de
faire passer le nombre maximal d'années de service créditées aux fins du
calcul de la rente de 38 à 40 ans. Le nombre d'années de service excédant 38
devrait correspondre à du service postérieur au
31 décembre 2016. Aucune application rétroactive n'est prévue. Le
service antérieur au
1er janvier 2017 et excédant à cette date la limite de 38 ans ne pourra pas être reconnu. La date de
prise d'effet est toujours le 1er janvier 2017.
Il y a aussi des ajustements de
concordance : la Loi sur le régime de retraite des fonctionnaires, le RRF;
la Loi sur le régime des enseignants, le
RRE; et la Loi sur le régime de retraite de certains enseignants, le RRCE. Il
s'agit, comme on a dit tantôt, de
régimes fermés n'accueillant plus de nouveau participant mais pour lesquels
certaines dispositions doivent évoluer en concordance avec celles du
RREGOP. C'est le cas du nombre maximal d'années de service aux fins du calcul
de la retraite.
Ici, si je peux me permettre, je pense que
l'idée derrière tout ça, en fin de compte, c'est de donner un incitatif à ceux
qui le souhaitent de demeurer au travail un peu plus longtemps. On ne veut pas
pousser les gens à la retraite. Au contraire, s'ils veulent rester, ils peuvent
rester encore deux ans de plus. Et donc il y aura un incitatif financier.
Le Président (M. Bernier) :
... à ce moment-là leur retraite davantage.
M. Leitão : C'est ça.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Beauharnois.
M.
Leclair : Merci, M. le
Président. Juste pour bien comprendre. Lorsqu'on parle : Le nombre
d'années de service excédant 38 devrait correspondre à du service postérieur
au 31 décembre 2016, alors là c'est sûr qu'il y a quelque chose en arrière de
ça, là. J'aimerais avoir les explications, là. Qu'est-ce qu'on veut couvrir en
disant ça?
Le Président (M. Bernier) :
Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Oui. Alors, l'idée, c'est que l'incitatif dont
le ministre parle vise les employés qui sont présentement en poste pour
les inciter à rester en poste plus longtemps.
Donc,
l'entente avec les syndicats prévoit qu'un participant ne pourrait pas aller se
chercher des années antérieures pour
lesquelles il n'a pas cotisé, par exemple, en absence sans salaire, les
racheter; mettons, une année entière en absence sans salaire, pour faire un chiffre rond, qui a eu lieu il y a 10 ans,
la racheter et la faire compter comme sa 39e année. Donc, on veut que ce soit du service vraiment travaillé
après le 31 décembre 2016. Donc, ça a été fait de cette façon-là aussi
il y a quelques années. Parce que ça, c'est comme une deuxième phase. On était
déjà passé de 35 à 38 à l'issue de la négociation
de 2010, et c'est exactement les mêmes termes qui avaient été négociés, à ce
moment-là, avec les syndicats.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M.
Leclair : Je sais qu'un peu
plus loin on va parler de rachat de journées de maladie. Est-ce que c'est la
même loi qui s'applique ou celle-là, ça va être...
Mme
Marcotte (Isabelle) : C'est-à-dire qu'au niveau des congés maladie on
va être au niveau de la méthode de paiement.
Là, on parle des rachats de service, là, c'est la même chose que ce que je
viens de vous expliquer, là, rachat d'absences sans salaire, etc. Pas si
c'est des périodes qui sont avant le 31 décembre 2016.
M.
Leclair : Exemple, à partir
de 2016‑2017, s'ils veulent racheter leurs journées de maladie, là il va être
applicable.
Mme Marcotte (Isabelle) : Oui.
M. Leclair : Mais, avant ça, on ne
fait pas de rétroaction pour les prendre. C'est ça que je comprends.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Bien, elles ne pourront pas compter comme la 39e
et la 40e année, mais, s'ils veulent les
payer avec la banque de congés maladie — on va le voir plus tard — ils vont pouvoir le faire, indépendamment
du moment où l'absence a eu lieu. C'est la méthode de paiement et le service
qui est inclus dans le calcul de la rente qui sont traités de façon distincte
ici, là.
M. Leclair : O.K. Et on le reverra
un petit peu plus tard, là.
Mme Marcotte (Isabelle) : Oui.
M. Leclair : Parce que je croyais
comprendre que c'était impossible d'aller en rétroaction mais que peut-être
pour le...
Mme Marcotte (Isabelle) : Au niveau
du service inclus dans le calcul de la rente, c'est effectivement impossible
d'aller en rétroaction.
M. Leclair : O.K. Même pas pour les
congés de maladie ou on est mieux d'attendre qu'on soit rendu là.
Mme Marcotte
(Isabelle) : C'est comme vous voulez.
M. Leclair : Bien, c'est pour vous.
Moi, ma question est là, parce qu'ici on parle de «pas de possibilité de rétroaction», mais je sais que le projet de loi
apporte cette nouveauté-là pour les congés de maladie. Donc, je me
demandais juste si cette rétroaction-là va être possible dans le cas des congés
de maladie.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Donc, dans le cas des congés maladie, qui est
une nouvelle méthode de paiement des rachats de service, le rachat de
service peut viser n'importe quelle année avant ou après 2016, O.K., donc, pour
avoir l'autorisation d'utiliser cette
méthode de paiement là, mais, si le rachat vise une période avant 2016, dans le
service qui est calculé pour la rente, ce ne sera pas inclus, le service
ne comptera pas.
M. Leclair : Merci.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va?
M. Leclair : Oui.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M. Picard : Moi, j'avais une
question : Pourquoi c'est le 1er janvier 2017? C'est suite aux négos ou
parce qu'il y a des gens... Pourquoi ce n'est pas à la sanction de la loi? Exemple,
je prends quelqu'un, là, qui, disons, le 1er juillet 2016, il aurait
ses 38 ans. Il va travailler six mois, donc il va être à 38 ans et demi, puis
après ça, là, on va commencer à comptabiliser. Est-ce que c'est une entente ou
c'est une décision? Parce que ça aurait pu être à la sanction de la loi.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
• (20 h 10) •
M.
Leitão : Ça a été négocié comme ça, et c'est vraiment pour des raisons
de simplification de l'administration. Mais ça a été négocié de cette
façon-là, que ce soit janvier 2017.
M. Picard : O.K.
Le Président (M. Bernier) : Ça
va?
M. Leclair : ...
Le Président (M. Bernier) :
Oui. Allez-y, M. le député de Beauharnois.
M. Leclair : ...juste pour m'assurer. Puis je ne doute pas du
professionnalisme du ministre et des gens qui l'entourent. Lorsqu'on y va en bloc, bien entendu, on prend pour acquis,
là... on ne lit pas chaque article, puis on sait que les articles
s'y réfèrent, à ce que l'on parle. Mais c'est soit que ce soit de la
concordance ou il n'y a pas de nouveauté là-dedans qu'on ne parle pas dans ledit résumé que vous nous
donnez, là.
M. Leitão : Il y a beaucoup d'articles
de concordance, il n'y a pas de...
M. Leclair : Exact. Puis, si jamais
ça arrive, vous allez nous le spécifier peut-être à cet article-là, il y aura...
M. Leitão : Ça va arriver, et on va
vous informer.
M. Leclair : C'est bien.
C'est juste pour faire certain, là, que...
M. Leitão : C'est ça.
M. Leclair : Merci.
Le Président (M. Bernier) :
Donc, ça va? Est-ce que les articles 1, 2, 3 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) :
Les articles 6 et 8 sont-ils adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) :
Adopté. 23, 24?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : 28?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : 30, 31?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : 32, 33, 34, 35?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté. 37?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : 39?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : 41?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : 44?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Sujet n° 4. M. le ministre.
M.
Leitão : Très bien, M. le Président. Alors, ces trois premiers sujets
que nous avons traités, en fin de compte, ce sont, si vous voulez, le
coeur du projet de loi.
Nous
arrivons maintenant au sujet n° 4, pour lequel nous avons un amendement,
mais le sujet n° 4, ce n'est pas que ce n'est pas important, bien
sûr c'est important, mais ici on parle des rachats de service, donc ce dont on
avait commencé à discuter un petit peu avant
avec le député de Beauharnois. Alors, le sujet 4 couvre aussi un certain
nombre d'articles : les 4, 5, 10, 11,
12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 25, 26, 27, 29, 36, 38 et 40. Pour
l'article 27, nous avons un
amendement qui vise essentiellement la version anglaise, donc, une question de
traduction pour sur l'article 27.
Alors,
qu'est-ce que le sujet 4? Donc, de quoi on parle ici?,
donc, de permettre l'utilisation de la banque de congés de maladie afin d'acquitter le coût d'un rachat de
service. Alors, la situation actuelle, c'est que la Loi sur le RREGOP
ne permet pas d'utiliser la banque de congés
de maladie pour les rachats actuellement offerts par le régime. Avec ce projet de loi,
nous proposons donc de permettre l'utilisation de la banque de congés de maladie parmi les modes
de paiement autorisés pour tous les types de rachat, dans la mesure où
les conditions de travail le permettent. Et la date de prise d'effet de cette provision,
ce serait la date de sanction de la loi. Donc, c'est ça.
Et
on pourrait peut-être maintenant parler de l'amendement à l'article
27. Et ce qu'on dit dans l'amendement, c'est que, dans l'alinéa
proposé par le texte anglais de l'article 27 du projet de loi,
nous proposons de remplacer «make cash
payment of the amount required for the redemption of years during which he was
a member» par «pay the amount required for the redemption of [the] years
during which he was a member in a lump sum». Donc, nos traducteurs nous
ont dit que ça serait comme ça qu'on devrait le faire et d'utiliser le concept
de «lump sum» plutôt que «cash payment». C'est là que se trouve la différence.
Voilà.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va. M. le député de Beauharnois.
M.
Leclair : Oui. Bien,
je ne m'obstinerai pas avec le «lump sum» puis le «cash payment», je vais
laisser ça aux gens de traduction,
mais j'aimerais, pour le bénéfice des gens qui suivent nos travaux, donner peut-être
un exemple un peu plus concret, là, de comment ça va se
décider, les modes de paiement possibles, exemple, une personne qui a 35
jours de maladie, qui ne les prend pas, qui a atteint toutes les règles, là,
puis il n'enfreint pas les règles, puis il dit : Moi, je veux les utiliser puis mettre ça sur mon service
continu, en calcul de rente, juste pour nous donner un exemple pour que
le commun des mortels, là, qui suit nos travaux, il puisse comprendre ça, puis,
en même temps, nous aussi.
Le Président (M.
Bernier) : Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Oui.
Alors, quand on fait du rachat de service, il y a déjà plusieurs
modes de paiement qui sont possibles, quelqu'un
peut payer en argent comptant, quelqu'un peut utiliser un REER, il y a
différentes possibilités.
Le
projet de loi propose d'ajouter une possibilité qui est d'utiliser une banque de congés maladie monnayables pour acquitter le coût du rachat. Donc,
concrètement, si les conditions de
travail de l'employé le permettent, il pourra faire la
demande auprès de son employeur pour aller
monnayer sa banque de congés maladie, et prendre l'argent qu'il en
retire, et faire le paiement à Retraite
Québec pour le rachat de son service. Ça fait que, tout dépendant de ce que les
conventions collectives prévoient... Un exemple
concret, par exemple, la convention collective du Syndicat de la fonction
publique et parapublique du Québec, le SFPQ,
prévoit qu'on peut monnayer 50 % de la banque de congés maladie jusqu'à
concurrence d'un maximum de 66 jours. Alors, quelqu'un qui aurait ce
maximum-là qui aurait un rachat de service équivalent ou supérieur pourrait
utiliser... ou même inférieur, là, pourrait utiliser tout ou partie de sa
banque de congés maladie, aller retirer l'argent, dans le fond, auprès de son
employeur. Là, techniquement, je ne suis pas sûre que ça se passe exactement
comme ça, mais l'effet, c'est ça.
Une voix : ...
Mme
Marcotte (Isabelle) : L'effet, c'est ça. Donc, c'est comme s'il va
retirer l'argent au niveau de son employeur, puis cet argent-là va être utilisé pour acquitter le coût du rachat
auprès de Retraite Québec. Donc, c'est une possibilité de paiement
additionnelle qui est offerte aux employés.
M. Leitão : Et ça, ça a été aussi
négocié dans le processus de négociation.
M.
Leclair : O.K. Puis ledit
coût de... tout dépendant, là, du régime qu'ils sont dedans, comment que c'est
calculé, ça? Les actuaires disent : Un
coût de rachat d'une année ou d'une journée, c'est tant, puis ça varie selon
les années.
Le Président (M. Bernier) : Mme
Marcotte.
Mme Marcotte (Isabelle) : Oui. Les
coûts de rachat vont varier selon différents facteurs, surtout l'âge de la personne, le moment où elle fait sa demande de
rachat. Il y a des grilles qui existent qui sont conçues effectivement
par les actuaires avec un certain nombre
d'hypothèses. Puis là, âge par âge, quand vous allez, là, dans le règlement de
la Loi sur le RREGOP, âge par âge,
là, vous voyez le coût qui s'applique à un rachat de service. Ça fait que tout
ça est calibré pour être sûr que le coût chargé à l'individu reflète le
vrai coût, là, d'acquisition du service dans le régime. Puis il y a un plancher
qui équivaut à 200 % des cotisations. C'est-à-dire que la personne, sauf
quelques exceptions, quand elle fait un rachat de service, elle paie sa part à
elle et la part de l'employeur.
Une voix : Merci.
M.
Leclair : O.K. Donc,
quelqu'un qui rachète avec ça, il le paie en double, parce que l'employeur ne
dit pas : Je te donne la partie que je t'aurais normalement donnée
si c'est le régime normal.
Mme
Marcotte (Isabelle) : ...comme par exemple des congés parentaux, mais,
dans la grande majorité des rachats, là, l'employé paie les deux parts.
M. Leclair :
O.K. Puis le même tableau dont vous référez, ça, c'est révisé aux trimestres ou
annuellement? Parce que j'imagine qu'il n'y a pas beaucoup de monde qui
rachète, là.
Mme Marcotte (Isabelle) : Bien là,
je ne pourrais pas vous dire c'est quoi, le volume de demandes de rachat chez Retraite Québec, là. Ils ont peut-être des
statistiques, dans leur rapport annuel, à cet effet-là. Mais les grilles
elles-mêmes sont révisées suivant le dépôt
de chaque évaluation actuarielle au RREGOP et au RRPE, qui sont les
principaux régimes. Donc, aux trois ans, aussitôt qu'il y a une nouvelle
évaluation actuarielle, dans le cas des évaluations, les actuaires révisent les hypothèses. Donc, par voie
de conséquence, il faut réviser les hypothèses qui sont sous-jacentes
aussi aux grilles de tarification des
rachats, et donc là il y a un processus qui se met en place, ça se fait par
voie réglementaire : il y a
production des nouvelles grilles par les actuaires, consultation du comité de
retraite avec la nouvelle grille, ensuite adoption d'un règlement par le
gouvernement, publication.
M.
Leclair : O.K. Mais, comme
le diable est dans les détails, je prends un exemple que ça m'arriverait que
je voudrais faire du rachat. Puis on lit les journaux depuis un an, on a eu les
chiffres actuariels, prenons un exemple en 2014 :
devraient revenir les nouveaux chiffres actuariels du régime en 2017, puis on
dit : Depuis deux ans, les taux d'intérêt bondissent, tout va bien.
Alors, est-ce
que l'employé qui veut racheter dit : Bien là, moi, j'aimerais que la
grille soit révisée, parce que je suis convaincu que les chiffres
actuariels de 2014 sont non réels? Comment que ça fonctionne, ça? C'est déjà
défini qu'on dit : Bien, c'est les
chiffres actuariels qui sont là jusqu'à la prochaine évaluation, puis on ne
tient pas compte de la réalité qui peut
avoir augmenté? Ou l'effet contraire peut être la même chose aussi,
c'est-à-dire : Non, les chiffres actuariels qu'on avait voilà un an et demi, on a bien hâte de se
remettre à jour, parce que, là, les taux ont planté. Alors, comment ça
fonctionne dans l'actuel, là, entre les deux?
Une voix : Mme Marcotte.
Mme Marcotte
(Isabelle) : Oui. Alors, le rythme de mise à jour aux trois ans a été
négocié à la dernière ronde, en 2009‑2010.
Il a été décidé de suivre la périodicité des évaluations actuarielles. Maintenant,
rien n'empêcherait les syndicats
ou le gouvernement de proposer une nouvelle mise à jour à l'intérieur de la période de trois ans s'il survenait certains événements qui le justifiaient, parce que,
dans le fond, c'est une périodicité qui est minimale, aux
trois ans. Puis c'est le même rythme qui a été négocié au niveau du
régime de retraite des cadres, qui s'est calqué un peu sur celui du RREGOP, là, pour ce sujet-là. Mais, même chose,
il n'y a rien qui empêcherait à ce moment-là, là, qu'une partie ou l'autre ou les deux — souvent,
c'est le genre de choses qui vont se discuter au comité de retraite, là — fassent
des représentations pour une mise à jour plus fréquente.
• (20 h 20) •
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Leclair :
...nos comités paritaires, ça, M. le ministre. Je la ramène. On est à la veille
de finir, là. Je n'aurai plus de chances de vous le ramener. Je vous
remercie, Mme Marcotte.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.
M. Picard : Peut-être pour
essayer d'informer le député de Beauharnois, là. Lorsqu'une employée fait une demande de rachat, elle n'est pas obligée de
l'accepter. Elle fait faire les calculs et, après ça, elle décide si ça rentre
dans ses barèmes. Moi, j'avais une question
sur la mesure. Si j'ai bien compris, ça ne serait pas en franchise d'impôt, là.
C'est que, si moi, j'ai besoin de 40
jours nets, je vais peut-être en sortir 80 de ma banque. Est-ce que ça se fait
en franchise d'impôt? Tantôt, vous
avez dit : Je fais une demande et là je reçois l'argent virtuellement.
Disons que je l'envoie, là. Mais est-ce que ça se fait en franchise
d'impôt, ça?
Une voix : Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Oui. C'est-à-dire que, par exemple, là, vous faites une demande de... on va
suivre le processus que vous décrivez, là, vous faites une demande de
rachat, puis Retraite Québec va vous faire une proposition de rachat, il va dire : Bon, bien, la période
que vous avez demandé à racheter couvre x jours, par exemple 50 jours. Le
coût de 50 jours, c'est x dollars. Là, il y a
des modalités de paiement : par versement, etc. Et, à ce moment-là, bien, vous, si vous vous
retournez vers votre employeur pour dire : Bon, bien, de quel argent je
dispose si je monnaie ma banque de congés
maladie en fonction de la convention
collective qui s'applique à moi?, ça
va me donner un montant x. Là, bien, je vais voir si c'est suffisant ou
pas pour acquitter le coût de mon rachat.
Maintenant,
l'étape de monnayer sa banque de congés maladie, est-ce qu'il y a un effet
fiscal là-dedans ou pas? Là,
vous sortez un petit peu plus de mon champ d'expertise. On pourrait le vérifier
puis vous revenir rapidement avec la question. Mais ça, c'est la mécanique de
la convention collective qui s'applique.
M. Picard : O.K. Mais, moi,
ma crainte... Parce que c'est certain que, lorsqu'on se fait payer des journées
de maladie, c'est comme du salaire, là. Quelqu'un
qui part à la retraite, il lui reste 30 jours de maladie, bien, on va lui
percevoir des impôts. Ma crainte... ou mon interrogation, plutôt, c'est de
savoir : si le transfert se fait automatiquement, il faut s'assurer que
les impôts qui doivent être payés sont payés, là, donc qu'on prend le net, là.
M.
Leitão : C'est une très
bonne question, et je ne suis pas sûr à 100 %, mais il me semble que le traitement
serait le même qui est avec un REER, parce que l'employé peut, s'il le
souhaite, utiliser son REER pour faire un rachat s'il souhaite faire ça.
M. Picard : ...il sort libre d'impôt,
c'est un transfert automatique.
M. Leitão : C'est ça.
M. Picard : Donc, ce serait
le même traitement.
M. Leitão : Il faudrait le vérifier,
là, je vous dis ça comme ça, mais...
Le
Président (M. Bernier) : ...ça, c'est le même traitement. À ce moment-là, si on prend un
montant d'argent puis on l'envoie
dans un REER, là tu ne paies pas d'impôt là-dessus. Par contre, ça, c'est exactement la même chose, c'est comme un REER, ça,
c'est exempt d'impôt.
M. Picard : ...les journées
de maladie, là.
Le
Président (M. Bernier) : Oui. Si tu le prends, tu ne le sors pas, autrement dit, tu le
transfères directement dans
ton fonds de pension, à ce moment-là c'est non imposable.
M. Picard : Exact. Je comprends le principe, M. le Président, mais, lorsqu'on parle de journées de maladie, là ce n'est
plus le même principe, là, parce que ce n'est pas de l'argent qu'on a mis pour
la retraite.
Le Président (M.
Bernier) : Mais tu peux prendre les journées de maladie puis, à
ce moment-là, les transférer directement dans un REER. À ce moment-là, tu ne
paies pas d'impôt.
M. Picard : O.K.
M. Leitão : Nous avons ici un expert
dans le domaine, peut-être qu'il pourrait nous éclairer un peu plus.
Le Président (M. Bernier) :
Oui. Allez-y.
M. Normand-Laplante (Jérôme) :
Bonjour. En fait...
Le Président (M. Bernier) :
Juste pour fins...
M.
Normand-Laplante (Jérôme) :
Ah oui! Pardon. Jérôme Normand-Laplante, Secrétariat du Conseil du trésor.
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y.
M. Normand-Laplante (Jérôme) : En
fait, ce qui arrive, c'est que le participant, lui, il va demander à son
employeur de retirer le montant, il va demander de liquider la banque de
maladie. Son employeur, dans un cas où le participant qui est à la retraite, il
liquide sa banque, il va lui retenir de l'impôt.
Dans le cas
où il va faire son rachat, son employeur ne lui retiendra pas d'impôt. Le
participant, lui, il doit s'assurer d'avoir
l'espace REER nécessaire pour acquitter le paiement de son rachat, parce que ça
va lui enlever de l'espace REER par
ce qu'on appelle un facteur d'équivalence
ou un facteur d'équivalence pour services passés. Donc, l'argent est
pris puis il est mis dans le RREGOP, dans le fond, à l'abri de l'impôt pour le participant si, évidemment,
il y a de l'espace REER pour le participant. C'est comme ça que ça va
fonctionner.
M. Leclair : Donc, s'il n'y a
pas d'espace REER, dans ce cas-là, il n'aura même pas la possibilité.
M. Normand-Laplante
(Jérôme) : Oui. C'est comme
ça pour tous les types de rachat actuellement, le participant doit s'assurer d'avoir
assez d'espace REER pour effectuer le rachat.
Le
Président (M. Bernier) : Ça vous va? Est-ce que c'est clair pour tout le monde? Oui, M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : ...pendant qu'on
a l'expert avec nous, là. Est-ce que ça arrive souvent, la situation
que vous décrivez, où les gens se rendent compte qu'ils n'ont pas
l'espace REER, puis ensuite qu'ils disent : Ah! bien, j'aurais voulu faire
un rachat? Dans ce cas-là, qu'est-ce qu'ils peuvent faire?
M.
Normand-Laplante (Jérôme) :
Bien, en réalité, dans ce cas-là, ils peuvent retirer des REER. Donc là,
c'est sûr qu'ils vont payer de l'impôt.
Et puis, en fait, à chaque année, lorsque vous faites votre déclaration d'impôt,
vous avez le montant disponible pour mettre dans un REER. C'est le même
montant. Donc, quand vous faites votre demande de rachat à Retraite Québec, vous
savez combien ça va vous coûter, et puis le participant va comparer ce
chiffre-là avec ce qu'il a dans son
relevé d'impôt. Généralement, ils vont faire ça en collaboration avec les
ressources humaines chez eux puis ils vont savoir s'ils peuvent
effectuer le rachat ou non.
Le Président (M. Bernier) :
Mais vous pouvez utiliser les REER pour racheter sans payer d'impôt.
M. Normand-Laplante (Jérôme) : Oui, exactement,
vous pouvez aussi prendre les REER.
Le
Président (M. Bernier) :
Vous prenez les REER et vous les rachetez directement, vous ne payez pas
d'impôt.
M. Normand-Laplante (Jérôme) :
Exact.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, pendant
qu'on y est, j'ai peut-être quelques autres questions, quelques
éclaircissements par rapport à certaines des questions qu'ont posées mes
collègues d'en face. On a parlé des évaluations actuarielles et de la réévaluation et de la production de nouvelles
grilles. Je crois que c'était Mme Marcotte qui parlait de ça, si je ne m'abuse,
là.
J'aurais une question par rapport à ça :
Quand les grilles sont réévaluées, puis vous avez parlé qu'elles sont
réévaluées de façon régulière — c'était il y a trois ou quatre ans, si je
ne me trompe pas, la dernière fois que ça a été fait — est-ce
qu'il y a des modifications qui sont quand même majeures qui sont
faites à ces grilles-là? Pouvez-vous nous parler des changements qui ont
été apportés, là, aux dernières grilles d'évaluation et qu'est-ce que ça peut
représenter exactement?
Le Président (M. Bernier) :
Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : La
portée et l'ampleur des modifications vont dépendre de la nature des modifications
qui ont été apportées aux hypothèses
utilisées pour l'évaluation actuarielle elle-même. Donc, ça va
dépendre, parce que les
actuaires, eux, pour faire une évaluation actuarielle, bien, ils ont des hypothèses
économiques, ils ont des hypothèses démographiques,
ils vont regarder l'état des marchés, ils vont regarder quelle est l'hypothèse la plus plausible au
niveau du taux d'actualisation qui correspond au rendement qu'on attend ou
qu'on espère réaliser sur la caisse de retraite.
Donc, tout dépendant de l'ampleur des modifications
apportées aux hypothèses dans l'évaluation, ça va conditionner l'ampleur de la mise
à jour qui va être faite au niveau de la grille de tarification. C'est
directement lié. La mise à jour la plus récente, le changement majeur,
c'est qu'on a fait une grille âge par âge. Avant, on avait une grille avec des
tranches d'âge. Par exemple, si la personne qui demande à faire un rachat a
entre 34 et 45 ans, pour dire quelque chose,
là — je ne me
souviens plus exactement de la tranche qui existait — là, il y avait un tarif qui s'appliquait
selon le sexe, etc. Maintenant, on est vraiment âge par âge, on a atteint un
niveau de précision, dans le calcul du coût, qui est plus élevé.
M. Fortin (Pontiac) : Donc, «âge par
âge», vous voulez dire «à chaque année», donc.
Mme Marcotte (Isabelle) : À 35 ans,
à 36 ans, à 37 ans, à 38 ans, etc.
M. Fortin (Pontiac) : O.K.
Mme Marcotte
(Isabelle) : Donc, on a atteint un niveau de précision dans la tarification
du rachat, là, qui est beaucoup plus élevé, puis ça aussi, ça a été négocié
comme ça avec les syndicats justement pour raffiner la méthode.
M. Fortin (Pontiac) : Ça, on a fait
ça à la dernière réévaluation.
Mme Marcotte (Isabelle) : Oui.
M. Fortin (Pontiac) : Donc, c'était
quelle année, encore, que vous m'avez dite?
Mme
Marcotte (Isabelle) : Là, l'évaluation actuarielle avait été déposée à l'automne 2013. Alors, les grilles
ont été rajustées au 1er janvier suivant, donc au 1er janvier 2014.
M. Fortin
(Pontiac) : Donc, au 1er
janvier 2014, parce qu'on a changé la
formule, est-ce qu'il y a beaucoup de gens
qui se sont retrouvés à faire des gains ou est-ce qu'il y a beaucoup de gens
qui se sont retrouvés à faire des pertes? Parce que, si on a des
tranches d'âge et là on passe d'âge en âge, il y a quand même des modifications
qui sont certainement importantes pour certaines personnes qui sont peut-être
aux extrêmes des tranches d'âge.
Donc, avez-vous des données là-dessus, quel
genre d'écart certains participants ont pu éprouver, disons?
Mme
Marcotte (Isabelle) : À
l'époque, je ne me rappelle pas si ça a été évalué de cette façon-là, les
gagnants versus les perdants, là, mais c'est sûr qu'on venait raffiner à
l'intérieur d'une même tranche... Il y en a qui, dans cette tranche-là, devaient payer trop peu, et d'autres,
trop. Alors, c'est sûr qu'à quelque
part ça s'est équilibré, ça s'est
réparti différemment. Maintenant,
je ne me souviens pas que le comité de retraite ait commandé, là, des données
plus précises que ça, mais on pourrait le vérifier puis revenir auprès
de la commission.
• (20 h 30) •
M. Fortin (Pontiac) : Parce qu'on
parle de rachat de service dans le quatrième bloc.
Avez-vous des
données qui pourraient nous dire à quelle fréquence sont utilisés les rachats
de service? Combien de gens se
prévalent de cette option-là, que ce soit pour les différents types de rachat de service, là? Mais c'est une question
comme ça qui me vient en écoutant certaines des questions de mes collègues.
Mme
Marcotte (Isabelle) : On me
dit qu'il y a environ 15 000 demandes de rachat par année, en moyenne, qui sont
reçues à Retraite Québec, là. C'est un chiffre qui est relativement stable.
M. Fortin (Pontiac) : En permettant
l'utilisation de la banque de congés de maladie, est-ce qu'on a des prévisions à savoir comment ça pourrait changer?
Est-ce que ça va être stable? Est-ce qu'on s'attend à des proportions
différentes ou ça devrait rester dans les mêmes eaux?
Le Président (M. Bernier) :
Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : En fait, on ne connaît pas la totalité des
conventions collectives dans les secteurs public et parapublic, donc je
ne peux pas vous dire combien de conventions collectives permettent d'utiliser
la banque de congés maladie.
Maintenant, ce à quoi
on peut s'attendre possiblement, c'est à une petite période, là, d'augmentation
des demandes du côté de la fonction
publique. Parce que je donnais l'exemple tantôt du syndicat, là, des
fonctionnaires, le SFPQ, qui est à
l'origine de cette modification-là. C'est eux qui ont demandé qu'on ajoute la
banque de congés maladie dans les
modes de paiement, mais en parallèle ils ont aussi négocié une réforme de leur
régime d'assurance traitement qui prévoit une
résorption des banques de congés maladie d'ici 2020... ou 2022. Donc, eux, les
gens qui ont des banques, ils vont devoir
prendre des décisions : Est-ce que j'utilise ma banque de congés pour me
prévaloir d'un congé de préretraite? Ça,
ça veut dire écouler ses jours en absence, donc être complètement absent
pendant une période ou travailler à temps partiel pendant une autre période. Ils vont devoir faire ce type de
choix là ou encore monnayer en prévision d'un rachat de service. Donc, il se pourrait, là, qu'il y ait une
petite période de pointe, là, au niveau des demandes provenant du
secteur de la fonction publique.
M. Fortin
(Pontiac) : Mais ce que vous me dites, c'est qu'à compter de 2020 ou
2022 — peut-être
que vous pouvez le préciser — ça ne pourra plus se produire quand même.
Mme
Marcotte (Isabelle) : C'est ça. L'entente avec le SFPQ prévoit que les
journées de congé maladie ne seront plus
accumulables d'année en année, vont être monnayables à la fin de chaque année.
Donc, l'accumulation de banques, là, de beaucoup, beaucoup de jours, on
ne verra plus ça.
M. Fortin
(Pontiac) : Mais en ce moment c'est accumulable. Donc là, ça se peut
qu'il y ait des gens qui se retrouvent avec
200 congés de maladie et qui vont dire : Je veux faire un rachat de
service. Avez-vous une idée de c'est quoi,
les extrêmes qui... Dans la fonction publique, actuellement, là, y a-tu des
gens qui ont justement des centaines de congés de maladie qui pourraient se prévaloir d'une option
comme ça ou avez-vous une idée de la moyenne du nombre de congés de
maladie que les gens ont ou...
Une voix :
...
Le Président (M.
Bernier) : Bien, il faut avoir...
M. Fortin
(Pontiac) : Non, ce que j'essaie de comprendre, c'est...
Le Président (M.
Bernier) : ...cependant, là.
M.
Fortin (Pontiac) : Ce que j'essaie de comprendre, c'est l'impact que
peut avoir une telle mesure pour certains des participants. Tu sais, si les gens rachètent deux congés de maladie,
bien, l'impact est limité, mais, si les gens rachètent 200 congés de
maladie...
Mme Marcotte
(Isabelle) : L'impact, il est positif au sens où on leur donne une
possibilité de plus comme mode de paiement.
Donc, ça leur donne plus de flexibilité. Maintenant, je n'ai pas de statistique
sur le nombre de jours moyen dans les banques ou dans les réserves.
C'est sûr qu'on trouvera toujours des cas extrêmes en termes de petites banques
et de grandes banques, des gens qui ont fait carrière toute leur vie dans la
fonction publique, qui ont plus de 30 ans...
qui n'ont jamais été malades, qui n'ont pas eu d'enfant, donc pas beaucoup
d'absences. Donc, oui, ça arrive, des cas.
Vous dites : 200, 300 jours. C'est sûr que ça existe. Je ne pense pas que
c'est la norme, mais là je n'ai pas de donnée à vous fournir,
malheureusement.
M.
Leitão : Mais il faudrait avoir l'espace REER. Même s'il avait un très
grand nombre de jours accumulés, il ne pourrait pas juste les utiliser
comme ça.
Le
Président (M. Bernier) : ...du côté de l'opposition, puis après ça je
vous reviens. M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M.
Picard : En écoutant mon collègue, j'ai une petite question,
mais je vais peut-être rétroagir les articles qu'on a vus tout à l'heure
mais avec... c'est : Quelqu'un qui a six mois de journées de maladie qui
arrive à 39 ans et demi, là — on est rendu dans le temps, là — il
peut prendre ses six derniers mois, puis ça cumule?
Une voix :
...
M.
Picard : O.K. C'est beau. Donc, les gens vont avoir un choix à
faire, soit, s'ils ont du rachat possible, de dire : On le fait à moitié, parce que, dans notre cas...
là, je parle pour la fonction publique en général, ou dire : Bien, je
prends mes six mois en maladie — en préretraite, qu'on appelle, je
pense — puis
là ils vont être cumulés. O.K. Ça m'informe, M. le Président. Merci.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Trois-Rivières.
M. Girard :
Donc, si une personne... bien sûr, il faut avoir des années à racheter, donc il
faut avoir été absent — congés
de maternité... etc. — mais,
si une personne a déjà cotisé le maximum à ses REER, qu'il n'y a plus d'espace REER, à ce moment-là, s'il veut prendre
ses congés de maladie pour racheter des années de service, il ne pourra pas le faire, il va devoir prendre ses REER, parce
qu'il va avoir atteint le maximum de
cotisations REER. Donc, il ne peut pas dépasser le... Et, à l'inverse, quelqu'un
qui prend une portion REER, exemple, pour son congé de maternité, à ce
moment-là, il y a un facteur d'équivalence rectifié qui va être calculé par Revenu
Canada.
Pouvez-vous
nous donner un petit peu plus de détails sur l'impact? Parce qu'un citoyen, un
contribuable ne peut pas dépasser un maximum
d'argent cotisé dans les régimes de retraite, ce qui inclut les REER et le
régime de retraite de l'employeur.
Donc, même si on a beaucoup de banque de vacances, on ne peut pas dépasser un
certain maximum. Donc, à ce
moment-là, la personne va devoir prendre son REER, même si on a des congés de
maladie accumulés. Est-ce que je comprends bien?
Le Président (M.
Bernier) : Monsieur...
M.
Normand-Laplante (Jérôme) : Jérôme Normand-Laplante. Oui, vous
comprenez bien. En fait, si le participant
n'a plus d'espace REER, il devra utiliser son REER pour effectuer son rachat,
donc il va passer d'un véhicule fiscal
qui est à l'abri de l'impôt vers un autre véhicule fiscal à l'abri de l'impôt.
Donc, c'est une opération qui est transparente.
Puis, en fait, pour qu'il respecte la règle fiscale du gouvernement canadien,
il ne pourra pas à ce moment-là, là, utiliser ses banques de congés de
maladie pour effectuer un rachat.
M. Girard :
Donc, cette mesure-là est toujours conditionnelle à l'espace REER disponible
pour chacun des contribuables qui veut racheter des années de service. Ça
répond à ma question.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? Merci, messieurs. Si ça vous va, on va...
M. Leclair :
...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, M. le député de Beauharnois. Je ne vous avais
pas entendu.
M.
Leclair : J'attendais mon petit tour. Suite au questionnement
des collègues, une autre question me vient. Mais, normalement, on voyait
du rachat justement pour du temps qui était non continu pour toutes sortes de
raisons, mais est-ce que je crois comprendre
aussi... Mon collègue des Chutes-de-la-Chaudière nous disait : Quelqu'un
qui a 39 années ou... puis il manque
six mois, il peut racheter. Mais là tantôt vous disiez : Dans certaines
conventions collectives, la plupart des parties s'entendent pour dire
que, dans un futur, on ne pourra pas cumuler pendant plusieurs années, ça va
être cumulable annuellement, donc il faudra décider à la fin de l'année.
Alors, est-ce qu'on
peut prétendre que quelqu'un pourrait avoir 25 ans de service, mais, avec
tout son rachat, il va s'acheter une banque
puis il va avoir 29 ans de service? Là, j'exagère, mais mettons-le à 26 ans, 27
ans de service. Est-ce que c'est possible?
Le Président (M.
Bernier) : Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Bien, premièrement, là, vous l'avez dit, il faut
qu'il ait des périodes à racheter. Donc, ça dépend de la durée, du type d'absence. Il y a des gens qui s'absentent
de façon discontinue, il y a des gens que c'est en continu, puis là, bien, il y a des règles qui
s'appliquent. Quand les absences sont de plus courte durée, par exemple
quand c'est moins de 30 jours consécutifs, à ce moment-là, il n'y a pas de
rachat, c'est de la cotisation qui continue comme si la personne était au
travail, O.K.?
À partir du moment où
on est à plus de 30 jours consécutifs, là, si la personne veut se voir
reconnaître ce service-là, elle doit
procéder par voie d'un rachat de service. Et là la personne qui a pris un congé
sans solde un an et qui décide de le
racheter, bien, au moment où elle a terminé d'acquitter le coût du rachat,
effectivement elle va avoir un an de plus
qui va lui être calculé dans son service. Pour faire le lien avec la 39e et la
40e année, il faudrait que cette année-là soit postérieure au 31 décembre 2016, donc après cette
date-là. Donc, mettons, dans trois ans, si, l'année 2017, la personne a
été absente toute l'année, bien, elle va pouvoir venir la racheter, puis ça va
compter pour sa 39e ou sa 40e année, selon le cas, là.
M.
Leclair : ...la compensation, si je comprends bien, même s'il y
a eu une coupure de paiement ou de plus de 30 jours en 2012, ou 2008, ou
2007, on ne peut plus racheter, parce qu'on dit qu'on a une date limite. On ne
pourra pas reculer avant le 1er janvier, je crois, qu'on a vu tantôt. Donc, ça
va être dans le futur qu'il faudra qu'il y ait une coupure qu'on pourra
racheter.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Pour se faire compter une 39e ou une 40e année.
Mais quelqu'un qui aurait 33 années de
service peut racheter l'année 2008 ou de 2012 pour la faire compter comme une
34e, ou comme une 35e, ou comme une 36e. Ça, il n'y a pas de problème.
Le Président (M.
Bernier) : Ça vous va? Oui, M. le député de
Chutes-de-la-Chaudière.
M. Picard :
Mais moi, j'ai mal saisi là. Moi, l'exemple que je donnais, moi, je suis rendu
à 38 ans et demi de service, j'ai un an de maladie, ce n'est pas du rachat que
je fais, là.
Une voix :
Tu ne pourras pas le faire.
M.
Picard : Oui, je vais pouvoir le faire. Toi, c'était du rachat.
C'est pour ça que j'interviens, là, parce que, pour moi, là, à 38 ans et
demi, j'ai un an de journées de maladie, je peux dire : Je peux rajouter
un an, là.
Le Président (M. Bernier) :
...
M. Leclair : Il n'a pas eu
besoin, lui, d'avoir de coupure de service pour le racheter.
Le Président (M. Bernier) :
Mme Marcotte, allez-y.
M. Leclair : Expliquez-nous
ça, Mme Marcotte, on est tout mêlés.
• (20 h 40) •
Mme Marcotte (Isabelle) : Mais vous
n'êtes pas mêlés, c'est que vous parlez de deux mesures différentes. Donc, vous
n'êtes pas mêlés.
M. Leclair : ...mais on va
quand même vous entendre.
Mme Marcotte (Isabelle) : Ce dont le
député de Chutes-de-la-Chaudière parle, c'est quelqu'un qui a une banque de congés maladie — reprenons
l'exemple — d'un
an complet et qui veut les prendre en préretraite totale. Donc, pendant la prochaine année, il est chez lui à
écouler sa banque de congés maladie, mais c'est comme s'il était au
travail pour les fins du régime de retraite.
Donc, il continue à cumuler son année de service, il continue à verser des
cotisations, l'employeur continue à lui
reconnaître une part, puis là, bien, ça, ça peut lui permettre de dépasser 38
années de service.
Ce dont vous
parlez, c'est quelqu'un qui s'est absenté, mais il n'avait pas de congé
maladie pour compenser ces jours
d'absence là. Donc, a posteriori, après son retour, il peut faire une demande
de rachat. Et là il pourra dorénavant l'acquitter
avec une banque de congés maladie s'il le souhaite, et, pour que ça fasse une
39e ou une 40e année, bien, ça devra être une absence qui sera survenue
après le 31 décembre 2016.
Une voix : De plus en plus
clair.
Le Président (M. Bernier) : Est-ce
que ça vous va?
Une voix : Ça va.
Le Président (M. Bernier) : Ça
va? Bon. Il y a une autre question? Oui, M. le député de Trois-Rivières.
M. Girard : ...qu'on a des experts
en retraite avec nous aujourd'hui, je veux en profiter pour amener certains questionnements.
Au niveau du gouvernement, on a des régimes à
prestations déterminées. On a vu plusieurs grandes institutions, plusieurs compagnies se diriger vers des régimes à
prestations déterminées. Ça devient de plus en plus difficile pour les actuaires de prévoir ce qui s'en vient. On vit
actuellement avec une augmentation de l'âge moyen du décès au Québec, on
vit de plus en plus vieux. On vit également
des fluctuations au niveau des marchés financiers, ce qui fait que les
rendements sont de plus en plus difficiles à
prévoir sur les argents que l'on a dans les régimes de retraite. Nous avons une
augmentation de la productivité, donc, de
moins en moins de gens qui travaillent, on le voit. On doit travailler avec
l'immigration parce qu'on a moins de
gens qui arrivent sur le marché du travail. On le voit à l'heure actuelle avec
les données démographiques, il y a beaucoup plus de gens qui quittent à
la retraite que de gens qui arrivent sur le marché du travail, donc moins de cotisants, plus de prestataires. Donc, tout ça met
une pression énorme sur nos régimes de retraite à prestations
déterminées.
Pendant plusieurs années, ces régimes-là ont
existé, et on n'a à peu près pas revu ces régimes de retraite là. Depuis
quelques années, tous les régimes de retraite à prestations déterminées sont en
révision parce qu'on se rend compte qu'on va
manquer d'actifs. Soit qu'on va devoir diminuer les prestations, soit augmenter
les cotisations, on le voit à l'heure actuelle, soit diminuer
l'indexation pour les retraités, etc.
Est-ce que,
dans les années 2000... on est en 2016, bon, on continue à voir ce qui s'en
vient, ça bouge rapidement, est-ce
que les régimes de retraite à prestations déterminées sont encore viables pour
une longue période? Est-ce que c'est quelque
chose qu'on peut encore prévoir, avec lequel on peut travailler et avec lequel
on peut vraiment faire des prévisions sur
une longue période et être capables de bien le planifier ou va-t-on devoir,
dans deux ans, trois ans, cinq ans, huit ans, encore se rasseoir ici
pour revoir les conditions, revoir les prestations? Est-ce que c'est un régime
de retraite qui est encore viable et est-ce qu'on est en mesure vraiment de
bien le planifier pour les prochaines années?
Le Président (M. Bernier) :
Mme Marcotte ou M. le ministre?
M. Leitão : Peut-être que je peux...
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y.
M.
Leitão : ...oui, essayer d'adresser cette question en vous disant que
c'est, en fin de compte, un des objectifs du processus de négociation
des conventions collectives.
Comme
vous savez, le régime actuel, le RREGOP, c'est 50-50, donc les coûts sont
supportés à 50 % par les employés et à
50 % par l'employeur, donc nous, le gouvernement. C'est pour ces
raisons-là que vous avez mentionné qu'entre
autres nous avons repoussé un peu l'âge de la retraite à 61 ans — de 60 à 61. Et nous avons aussi convenu
avec les syndicats de créer un groupe de travail pour d'ores et déjà commencer
à réfléchir à ces questions-là pour la prochaine négociation. Donc, pour les prochains cinq ans — on vient de négocier un cadre — ça reste comme ça, là, on ne va pas changer, bien sûr. Mais on commence déjà à
réfléchir, pour la prochaine ronde de négociations, à comment est-ce
qu'on peut essayer de, en effet, adresser
cette question, parce qu'elle concerne l'employeur, le gouvernement et elle
concerne aussi les employés, parce que, si on ne fait rien, donc, ça va coûter
plus cher à l'employeur et à l'employé aussi.
Donc,
c'est pour ça qu'il faut réfléchir à ces choses-là. Mais, pour les prochains
cinq ans, non, ça, ça ne change pas, ça a été négocié, et on va
réfléchir d'ores et déjà à la prochaine ronde.
M. Girard :
Donc, il faut être conscients qu'il y a des variables importantes et il y a une
évolution de ces variables-là comme les marchés financiers, les gens, qui
vivent de plus en plus vieux, moins de cotisants, plus de prestataires, etc., qui vont nous amener à revoir,
de façon assez régulière, lors des négociations, la façon dont on
travaille avec nos régimes de retraite, la
façon dont on cotise, les montants que l'on cotise, même la façon dont on
rémunère nos retraités, le type de
prestations, parce que c'est certain qu'avec la démographie, avec ce qui se
passe à l'heure actuelle, les régimes,
si on ne fait pas aucune modification et on ne prend pas le temps de revoir les
régimes à prestations déterminées, à un
moment donné, les coffres vont être vides, on va manquer d'argent pour être
capables d'honorer ce qui a été prévu.
Est-ce
que, sur une période à moyen, long terme, pour les 25, 30 prochaines années, on
peut espérer continuer à travailler avec des régimes à prestations
déterminées ou, comme travailleurs, comme société ou comme on voit dans plusieurs employeurs, question de faciliter le
travail et question de pouvoir faire une planification individuelle pour
chacun des contribuables, est-ce qu'on ne
serait pas mieux éventuellement de tendre plus vers un régime à cotisation
déterminée? Comment vous voyez la différence entre les deux et comment vous
voyez les prestations déterminées sur longue période? Est-ce qu'on peut le
soutenir encore pendant plusieurs années? Est-ce que c'est quelque chose qui
est viable pour les 20, 25, 30 prochaines années dans la forme actuelle?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Bon, ça, c'est une grande question que vous posez là. Écoutez, il y a plusieurs
facteurs, mais le facteur principal qui a
une influence importante sur ces questions-là, c'est l'augmentation de
l'espérance de vie. Donc, le facteur
démographique, ça, c'est le plus important. Et tous les régimes de pension
publics ou privés doivent faire face à ces questionnements-là. Aussi,
l'incertitude des marchés financiers, c'est important, mais je pense que
principalement l'aspect démographique est le plus important.
Maintenant, nous, en
tant que gouvernement, nous nous sommes engagés à maintenir ce type de régime
de pension. Est-ce qu'un gouvernement futur
va devoir revoir ça? Écoutez, on aurait, dans le futur, comme on a déjà
parlé, beaucoup de surprises dans le futur.
Mais, pour l'instant, écoutez, notre gouvernement... d'ailleurs, on vient de
conclure les négociations de convention
collective. Donc, nous sommes toujours engagés, comme gouvernement, à maintenir
ce type de régime de pension. D'ici
cinq ans, d'ici 10 ans, on verra, sachant très bien que c'est une question qui
concerne l'employeur et l'employé.
Donc, ce n'est pas seulement une question que le gouvernement va imposer quoi
que ce soit aux employés, il va
falloir que ça se négocie. Mais, pour l'instant, notre position, c'est que nous
voulons maintenir ce type de régime de pension.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres sujets, il y a
d'autres questions?
M. Fortin
(Pontiac) : ...
Le Président (M.
Bernier) : Oui. Allez-y, M. le député de Pontiac.
• (20 h 50) •
M. Fortin
(Pontiac) : ...pendant qu'on y est, M. le Président. Là, je veux juste
revenir, parce qu'il y a quatre groupes
qu'on a passés assez rapidement puis qu'on a... puis c'est correct, mais qu'on
a fait mention de certain gains, là, auxquels les employés... et M. le
ministre parlait tout à l'heure que le projet de loi aujourd'hui touche les
employés du Front commun, de la FAE, de
l'Ordre des infirmières et infirmiers... infirmiers, infirmières, je ne suis
plus certain. Mais essentiellement,
là, il y a certaines modifications, là, sur lesquelles on travaille aujourd'hui
puis qu'on a besoin de faire des modifications législatives, et c'est
pour ça qu'on est là.
Cependant,
je crois que, dans les négociations qui ont eu lieu, il y a beaucoup plus que
ce dont on débat aujourd'hui, et je
pense que c'est quand même...
Honnêtement, les négociations avec les différents syndicats
de la fonction publique, pour le citoyen moyen, ce n'est pas évident à suivre, M. le Président. On voit des bouts de nouvelles d'ici à gauche, à droite, on suit ce qu'on lit dans les médias, mais ce
n'est pas toujours facile de bien comprendre exactement
ce qui a été négocié, ce qui est en délibération entre les différentes
parties.
Donc,
puisqu'on a certains des experts des régimes ici avec nous,
peut-être que ce serait utile de revenir sur les gains qui ont été faits par les employés de la fonction publique. M. le ministre, peut-être que
vous pourriez nous aider à simplement,
pour le citoyen qui nous écoute, là, bien comprendre exactement qu'est-ce qui a
été fait comme gains par certains des employés de ces différents
syndicats.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Je pourrais demander à Mme Marcotte d'élaborer un peu
là-dessus, mais je vous dirais que premièrement
il s'agit d'un accord qui a été négocié. Donc, nous avons travaillé fort avec
nos employés pour arriver à une entente
qui n'est pas nécessairement idéale pour tout le monde, mais, dans les circonstances,
ça a été négocié de bonne foi et avec
une bonne collaboration des deux côtés, et donc on a réussi à faire ça, les
paramètres salariaux, qui ont même été bonifiés
par rapport à ce qui avait été présenté en tout début du processus. Donc, je
pense que, de ce côté-là, on a fait des gains en tant qu'employeurs et
en tant qu'employés aussi.
Peut-être, Mme
Marcotte, vous pouvez élaborer un peu plus dans le détail.
Une voix :
Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Alors, il y a des questions de principe, il y a
des questions plus pratico-pratiques au niveau des résultats des
négociations sur les dispositions.
Donc là, votre
question portait sur les gains faits par les employés. Évidemment, une
négociation, il y a des compromis de part et
d'autre. Donc, le gouvernement avait fait une proposition, au départ, là, qui
était plus... je dirais, qui resserrait
encore davantage les dispositions de régime, comme par exemple il proposait de
faire passer l'âge de la retraite à
62 ans, il proposait aussi que la réduction pour la retraite anticipée s'élève
à 7,2 %. Donc, le jeu de la négociation a permis, là, moyennant, là, une entente sur l'ensemble des
matières négociées, d'en arriver à plutôt un âge de retraite de 61 ans
et une réduction actuarielle de 6 %. Ce que ça donne au niveau du régime
de retraite, dans le fond, ça permet de dégager une certaine marge de manoeuvre au plan financier, que ce soit pour le
gouvernement ou pour les participants, parce que, M. le ministre l'a bien dit, c'est un régime qui est
à coûts partagés. Donc, ça permet aussi une meilleure gestion, une
gestion des risques, parce que la caisse de
retraite du RREGOP n'était pas nécessairement en mauvaise situation financière.
Sa situation financière se dégrade
tranquillement pas vite, mais de faire des modifications alors qu'on n'est pas
en période trouble ou en période de
situation financière défavorable, ça permet de faire des changements plus
graduels et qui sont une approche proactive.
Il y a aussi certains
gains qui ne paraissent peut-être pas à leur face même, là, mais, en ce qui
concerne, par exemple, la retraite anticipée, l'augmentation de 4 % à
6 % permet de faire en sorte que dorénavant le coût payé par l'employé qui décide, lui, de partir plus tôt va
refléter davantage le juste coût. À 4 %, il ne payait pas lui-même le
coût réel de son anticipation. Donc, qui
l'assumait? C'est l'ensemble des autres participants au régime de retraite,
parce que le coût non assumé par celui qui quittait était, dans le fond,
refilé à l'ensemble du groupe, là, via le taux de cotisation. Donc, il y a aussi des questions d'équité interne, si je
peux m'exprimer ainsi, là, pour lesquelles le résultat de la négociation
est positif pour les employés.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M.
Fortin (Pontiac) : Il y a certains des points que vous soulevez, Mme
Marcotte et M. le ministre, là, que je crois qui valent quand même la
peine d'être bien expliqués.
Là, vous avez touché
quelque chose avec le juste coût de la retraite anticipée, là, entre 4 %
et 6 %. La retraite anticipée, c'est un
concept qui est quand même assez large, les gens l'utilisent de façons
différentes. Donc, pouvez-vous me dire le coût exact d'une retraite
anticipée, le coût moyen? Qu'est-ce que vous êtes en train de nous dire que
c'est? Et pourquoi c'est mieux reflété par le 6 % que par 4 %?
Le Président (M.
Bernier) : Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Si on voulait refléter pour chaque individu qui
prend une retraite anticipée le coût réel pour cet individu-là, il faudrait que le régime prévoie qu'on fonctionne par équivalence actuarielle. Donc, on
regarde le profil de l'individu qui veut quitter, un peu comme on
parlait de la tarification des rachats de service tantôt, son profil, etc.,
puis là, bien, on établit un coût personnalisé pour lui. Donc, ça, c'est la
façon pure de s'assurer que chaque retraite anticipée est, dans le fond, payée
à son juste coût, mais, à ce moment-là, ça introduit une forme de complexité dans le régime, et, les gains faits en
allant chercher le coût juste, plus pur, des fois, on les perd en administration,
complexité de la chose.
Donc,
il a été décidé de poursuivre avec le modèle qui existe depuis toujours,
depuis 1973 dans le régime, qui est un taux unique pour l'ensemble des
participants, mais de l'augmenter plus près de ce que représenterait le juste
coût. Puis là, bien, dans la négociation, le gouvernement, sa position de départ était 7,2 %. Est-ce que le coût juste serait
plus 6,4 %, 6,5 %, 6,6 %?
Peut-être, mais à 6 % on subventionne beaucoup moins les départs
anticipés. Donc, c'est déjà un énorme progrès, là, de passer de 4 %
à 6 %.
M.
Fortin (Pontiac) : Est-ce qu'on avait déjà calculé les coûts? Parce
que vous dites : L'État subventionnait les départs anticipés. Bien, c'est un peu ce que vous êtes en train de nous
dire. Est-ce que vous aviez déjà évalué les coûts de le maintenir à
4 %? Savez-vous ce que c'était?
Mme Marcotte
(Isabelle) : C'est-à-dire que, comme je vous dis, pour chaque
individu...
M. Fortin
(Pontiac) : ...on n'a pas idée de ce que ça peut représenter?
Mme Marcotte (Isabelle) : Non.
M. Fortin (Pontiac) :
Avez-vous déjà étudié le scénario de faire des coûts personnalisés, comme vous
disiez, ou l'administration est vraiment beaucoup trop lourde, et ce n'est pas
du tout pensable?
Mme
Marcotte (Isabelle) : Ce n'est pas du tout une avenue qui a été
évaluée lors de la négociation, là. Elle existe, mais rapidement... en
fait, elle n'a pas vraiment sérieusement été envisagée, compte tenu de ses
impacts, là. Il a rapidement été décidé de fonctionner encore avec le système
actuel.
M.
Fortin (Pontiac) : Je trouve ça intéressant, ce que vous me dites,
parce que le député de Trois-Rivières, tantôt, mentionnait, à juste... avec raison, en fait, qu'entre autres à cause de
la longévité des gens, à cause que les gens vivent plus longtemps, il y
a des régimes de retraite qui vont avoir une certaine lourdeur, que ça va être
difficile à porter dans les prochaines années.
On
connaît tous ici, je crois, là, le défi démographique auquel le Québec va faire
face, et ce n'est pas différent dans la
fonction publique que dans le reste du Québec. Donc, pour les employés, que ce
soient les employés qui sont représentés par les syndicats du Front
commun, la FAE et de l'ordre des infirmiers, les gains qu'ils ont eus, est-ce
que vous considérez que les régimes... Parce
que, là, vous avez parlé de l'état de la situation financière du RREGOP. Est-ce
que ça veut dire que le régime va être viable à long terme?
Une voix :
M. le ministre.
M. Leitão :
Bon. Je vous dirais que le régime est viable à long terme et il sera toujours
viable à long terme, à un certain coût, bien sûr. Et donc, pour les prochains
cinq ans, nous avons négocié ce cadre-là, ça va. À la prochaine ronde, on verra bien comment on va se partager les
coûts. Mais je vous dirais que, comme Mme Marcotte l'a mentionné, donc, on n'est pas en situation de rattrapage, le
régime est en bonne santé financière. Donc, nous avons le temps
d'adresser cette question lors de la prochaine ronde de négociations.
M.
Fortin (Pontiac) : Est-ce que certains des gains que les employés ont
pu faire — là, vous
avez bien élaboré, là, Mme Marcotte, sur certains des gains que les
employés ont pu faire — est-ce
que c'est comparable à ce qui peut se faire
dans les renégociations dans d'autres régimes de retraite dans le secteur
privé? Parce que c'est des gains qui sont quand même assez importants.
Est-ce que c'est logique, dans une dynamique où tous les régimes de retraite
font face à une lourdeur à savoir qu'est-ce
qui s'en vient comme coûts, est-ce que c'est normal, là, que les employeurs
puissent allouer des gains comme ça à des groupes d'employés?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
• (21 heures) •
M. Leitão :
Bon. Écoutez, les régimes de pension du secteur public, c'est un peu différent,
bien sûr, des entreprises, parce qu'en principe un gouvernement ne fait pas
faillite, en principe — on
en a déjà vu d'autres qui le font — pendant que dans le secteur
privé il y a toujours ce risque-là.
Donc, dans le secteur
privé, des fois, les processus de restructuration des régimes de retraite sont
bien plus complexes et bien plus difficiles,
parce qu'ils doivent faire face à cette réalité que l'entreprise peut être en
mauvaise situation financière, tandis que, dans le cas du gouvernement,
théoriquement, ou d'une entité publique, théoriquement, cette question ne se
pose pas, mais, puisque les régimes de pension de nos employés sont financés à
parts égales par le gouvernement et
l'employé, donc, c'est dans l'intérêt des deux parties de s'assurer que les
régimes demeurent viables à un coût
raisonnable, parce que sinon c'est non seulement le gouvernement qui va être
forcé de contribuer plus, mais l'employé lui-même aussi. Alors, c'est
pour ça que cet équilibre-là est dans l'intérêt des deux parties.
Et
donc, au cours des cinq prochaines années, avec les tables de travail qui sont
mises en place maintenant, on va avoir le temps de discuter ça avec les
autres. Est-ce que c'est un modèle qu'on peut transporter dans le secteur
privé? Je pense que l'idée, oui, donc, de
travailler sur ces questions-là avant de faire face à une crise, donc ce
principe-là, peut être appliquée au secteur privé. Mais c'est un peu
tout, alors je ne vois pas comment on peut aller plus loin que ça.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M. Fortin
(Pontiac) : Mme Marcotte a fait référence aux gains de la part des
employés. Évidemment, c'est une négociation, il y a deux parties qui signent en
bas de la page à la fin du processus. Ce que j'aimerais, c'est qu'on renverse l'argument, donc qu'on regarde de l'autre
côté de la médaille aussi, également. Je pense que c'est utile de bien comprendre ce que ça représente comme gains,
disons, ou comme... oui, comme gains de la part de l'employeur, de la
part du gouvernement, qu'est-ce que le résultat des négociations vous permet,
entre autres, par rapport à votre cadre financier
plus global, M. le ministre, qu'est-ce que ça vous permet d'accomplir, d'avoir
les résultats que vous nous avez expliqués
un petit peu plus tôt par rapport à l'âge de la retraite, par rapport au
pourcentage en lien avec la retraite anticipée.
Qu'est-ce
que ça vous permet de faire comme gains significatifs peut-être simplement au
point de vue financier? Mais peut-être avez-vous autre chose également
que vous aimeriez mettre de l'avant comme gains de la part du gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Bon. Il y a des gains, mais ça fait partie, en fin de compte,
du processus plus large de négociation de la convention collective.
Donc, les retraites, c'est une partie qui fait
partie d'un tout qui était les paramètres salariaux, la relativité salariale.
Donc, c'est tout un package qui se tient dans son ensemble. Donc,
je ne pense pas que ça soit tout à fait approprié
de dire : Bon, pour les régimes de retraite, on a été économiser
x millions de dollars, mais par contre, du côté des paramètres salariaux, ça a été plus que ce qu'on
avait... Donc, dans son ensemble, ce que nous avons négocié d'abord est conforme à notre cadre financier. Donc, quand on
regarde nos projections budgétaires pour les cinq prochaines années, on
a pris en considération cette nouvelle
entente avec nos employés, et ça nous a permis d'arriver à un arrangement
négocié avec les deux parties. Donc, oui, il
y a des gains du côté des retraites pour l'employeur, il y a des gains du côté
des paramètres salariaux du côté des employés. Donc, c'est un tout qui
se tient et qui nous a permis d'arriver à cet accord négocié à l'intérieur de
notre capacité de payer, donc à l'intérieur de notre cadre financier pour cette
année et les quatre années qui viennent.
M.
Fortin (Pontiac) : Donc, je veux juste vous l'entendre dire,
M. le ministre, là. L'entente négociée avec ces
différents groupes, l'entente négociée vous permet d'opérer à l'intérieur de
votre cadre financier pour les prochaines années et d'arriver avec des
prévisions budgétaires qui sont équilibrées pour les prochaines années. C'est
bien ça ?
M. Leitão : Tout à
fait, tout à fait ça. Donc, dans notre budget de mars 2016, nous avons présenté
un budget équilibré non seulement dans
l'année courante, l'année 2016‑2017, mais aussi pour les prochaines années, et
ce cadre financier équilibré comprend
déjà les conventions collectives avec les employés du secteur public. Et
d'ailleurs c'est cet aspect-là qui a
été soulevé avec intérêt par les acteurs des marchés financiers à qui on a
parlé, par exemple, récemment dans notre
récent déplacement à New York quand
on a été voir les banquiers. Quand
même, il faut aller parler aux
banquiers, il ne faut pas quand même les... Mais donc les institutions financières qui achètent la dette du Québec
sont tout à fait à l'aise avec
cela et vont continuer d'acheter la dette du Québec. Mais un des aspects
qui nous a été mentionné très clairement, c'est le fait que nous allons avoir maintenant un cadre, donc, un accord avec nos employés pour
les cinq prochaines années. Donc, la
prévisibilité et la stabilité de nos projections financières sont très importantes
pour nous, bien sûr, mais aussi pour ceux qui nous
surveillent.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Oui, je vais aller du côté de l'opposition.
M. Leclair : Bien, je veux
juste m'assurer... déjà, dans le programme de rachat, ici, dans le projet de
loi, on actualise en disant qu'on peut
utiliser les journées de maladie, mais il
y avait déjà des
possibilités de rachat, sauf sans utiliser les
journées de maladie. Je comprends bien ce bout-là?
Mme
Marcotte (Isabelle) : Le projet de loi ne vient pas modifier les différents types de rachat ou les cas où
c'est possible de racheter, etc. La seule chose qu'on vient faire, c'est
ajouter une méthode de paiement additionnelle à la discrétion des employés qui
vont choisir ou pas de l'utiliser.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Oui, M. le député de Trois-Rivières.
M.
Girard : Moi, je veux
revenir un peu sur la viabilité. On en a parlé tout à l'heure. J'ai quand même travaillé pendant 25 ans dans le
secteur financier. J'ai vu plusieurs régimes de retraite qui ont eu de la difficulté
à payer les prestataires.
C'est sûr que, M. le ministre le disait tantôt,
le gouvernement ne fait pas faillite, théoriquement. J'ai vu des entreprises
qui ont fait faillite, ce qui fait que les prestataires ont vu leurs
prestations de retraite coupées de moitié. On
a vu des ajustements, on a vu des histoires d'horreur, on a vu des entreprises
qui ont été chercher du financement
dans les fonds de pension. On sait que, un
fonds de pension à prestations déterminées, l'employeur n'est pas obligé
de cotiser à chaque année, va devoir
mettre l'argent lorsqu'il y aura un calcul actuariel. Au niveau de la viabilité du fonds de pension sur une longue période, la façon de savoir si le fonds de pension est en
santé, si les actifs sont suffisants, on regarde souvent le taux de
capitalisation du fonds de pension. Il y a des normes qui existent à savoir
quel serait un taux de capitalisation viable,
à combien un fonds de pension devrait être capitalisé pour être capable de
faire face à ce qui s'en vient dans le futur, être capable de faire face
aux 10, 15, 20, 30 prochaines années.
J'aimerais savoir, en termes de capitalisation,
quel est le taux de capitalisation idéal pour pouvoir dire qu'un fonds de pension est vraiment
en bonne santé au Québec et qu'on puisse comparer, savoir quel est le taux
de capitalisation, bien sûr, du RREGOP versus un taux de capitalisation
qui serait idéal et versus la moyenne des taux de capitalisation qu'on retrouve
des fonds de pension à prestations déterminées un peu partout au Québec, ou au Canada,
ou peut-être même à travers le monde.
Est-ce que
notre RREGOP est mieux capitalisé? Est-ce
qu'il est sous-capitalisé? Est-ce qu'il respecte la norme? Et est-ce
que ce taux-là peut nous permettre de
voir l'avenir de façon positive? Et comment on se débrouille, là, par rapport à d'autres types de fonds de pension similaires? On sait qu'il y a
Teachers en Ontario aussi, qui est un fonds de pension qui est
très important. Donc, quel est notre taux de capitalisation? Quelle est, je
dirais peut-être, la moyenne canadienne? À combien on doit se situer pour être
viable à long terme?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Leitão : O.K. Écoutez, je n'ai pas ces chiffres-là, je ne les connais
pas par coeur, mais bien sûr que ça existe.
J'aimerais juste mentionner que les règles qui sont applicables au RREGOP ne
sont pas les mêmes que dans le secteur
privé ou que dans le secteur municipal ou, ce que nous avons vu récemment,
le secteur universitaire, donc c'est différent. Et la différence surtout, c'est que la part de l'employeur, donc la part de l'État, qui ne serait pas capitalisée, elle est
pleinement reconnue dans notre dette publique.
Donc, c'est ça qui
est différent des régimes de retraite des autres secteurs, c'est que, même si
le régime n'est pas capitalisé à 100 %, il l'est parce qu'on le reconnaît dans la
dette. Et donc ça fait partie de l'endettement de l'État du Québec,
l'obligation que nous avons envers nos employés.
• (21 h 10) •
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Chutes-de-la-Chaudière, vous avez
une question.
M.
Picard : C'est ce que
je voulais indiquer. Le RREGOP n'est pas capitalisé, c'est une dette, là, parce que c'est un déficit actuariel. Est-ce
que vous pourriez quantifier le déficit actuariel du RREGOP actuellement?
M. Leitão :
En 2014, je pense, c'est la dernière année où... en 2014, la caisse des
participants du RREGOP était capitalisée à 98 %.
M. Picard :
...
M. Leitão :
La dette du Québec a...
M. Picard :
Quand vous dites qu'on reconnaît la dette, c'est pour ça qu'il est capitalisé,
là, mais c'est virtuel, c'est une dette, là.
M. Leitão :
Elle est reconnue dans la...
M. Picard :
Elle est reconnue, mais ce n'est pas un actif, là.
M. Leitão :
Non, c'est ça.
M. Picard :
Elle est de combien?
M.
Leitão : Ouf! C'est une bonne question. Encore là, je n'ai pas mes
documents de budget ici, les tableaux avec toute cette information-là, mais nous avons, comme vous savez, le FARR, qui
est le Fonds d'amortissement. Dans les documents du budget, on a tous
ces tableaux-là. Mais là vous me le demandez comme ça, je n'ai pas une réponse
pour vous.
M. Picard :
Si je poursuis dans le même ordre — tantôt, le collègue de
Trois-Rivières parlait du fonds Teachers — est-ce que c'est le même principe, eux, ou
c'est un principe de régime de retraite capitalisé comme on révise actuellement, parce qu'on a plusieurs projets de
loi qu'on révise, là, pour s'assurer de la pérennité, là? Teachers,
c'est un fonds privé, ça.
M. Leitão :
Oui.
M. Picard :
O.K.
M.
Leitão : Enfin, c'est le fonds des enseignants du gouvernement de
l'Ontario, et lui, il est pleinement capitalisé. Je pense, en tout cas,
même s'il n'était pas pleinement capitalisé, s'il y avait un déficit, il n'est
pas dans la dette de l'Ontario. Donc, c'est
les enseignants et les commissions scolaires qui doivent s'assurer que ce
régime-là est pleinement capitalisé, donc c'est un peu différent de
notre situation.
M. Picard :
O.K. Puis, le dernier point, tantôt, j'avais de la difficulté à comprendre les
gains qui ont été faits par les employés
dans le RREGOP. C'est plus l'employeur, là. Puis je comprends que, dans la
négociation, vous avez dit que les fonds de retraite faisaient partie de
la négo, et la négo était... Mais parce que, dans la vraie vie, là... tantôt, Mme Marcotte disait : On voulait une
réduction de 7,2 %, mais on a réglé pour 6 %. Ce n'est pas un gain
pour l'employé, on s'entend, là. Ça,
c'est le même principe que le médecin, il dit : On va te couper le bras,
mais il termine par couper la main. Tu dis : Ouf! En tout cas, on
se comprend, là. Mais c'est juste ramener les choses, là.
Dans
les fonds de retraite, je pense que les employés ont donné. Puis je ne juge
pas, c'est une négociation, là. Au point de vue salarial, ils ont eu
certains gains. Parce que j'avais de la difficulté à comprendre. Là, on parlait
de gains de l'employé, puis tantôt M. le
ministre a clarifié, là, que c'est plus l'employeur qui a fait les gains. C'est
mon évaluation, vous n'êtes pas obligés de la partager.
Le Président (M.
Bernier) : Oui.
M.
Leclair : Moi, je veux juste m'assurer, là... Le ministre
n'était pas sûr, sûr des chiffres. On n'est pas en faillite, là?
Une voix :
...
M. Leclair :
Je veux bien dormir, M. le ministre.
Le Président (M.
Bernier) : O.K. Est-ce qu'il y a d'autres questions? Alors, on
va y aller. M. le député de La Prairie.
M.
Merlini : Une question fort simple. Tantôt, quand on a adopté le
bloc 3, il y a eu une question qui a été posée, la prise d'effet au 1er janvier 2017, et tandis
que maintenant, dans le bloc 4, on parle d'une prise d'effet à la sanction de
la loi. Pourquoi la différence entre les deux prises d'effet? Ça a été expliqué
tantôt pour le 1er janvier 2017, mais là, pour l'utilisation de la banque de
congés, là, on parle «à la sanction de la loi».
Alors, pourquoi il y
a cette distinction-là? Peut-être que Mme Marcotte pourrait nous...
Une voix :
Mme Marcotte.
Mme Marcotte
(Isabelle) : Je vous dirais simplement que ça a été négocié de cette
façon-là. Et, aussi au niveau, là, du calcul
du nombre maximal d'années de service aux fins du calcul de la rente, la date
du 1er janvier a aussi un fondement de simplification du régime,
là, pour que ce soit plus facile pour Retraite Québec de calculer du service à
compter d'un 1er janvier plutôt que d'une date en plein milieu d'une année. Ça
a été négocié comme ça. Ça aurait pu effectivement être...
M. Merlini :
Les deux auraient pu être à la même date.
Mme Marcotte
(Isabelle) : ...ça aurait pu être à la sanction de la loi, oui.
M.
Merlini : Vous ne voyez pas que ça pourrait causer de la complication?
Quand on donnait des exemples de calcul,
tantôt, là : Je vais prendre six mois, il me reste six mois... la sanction
de la loi, c'était quand... puis là ça risque peut-être de causer des complications à ce moment-là.
Au moins, avec le 1er janvier 2017, comme vous dites, vous calculez à
partir d'une date fixe. Mais là la sanction de la loi, ça peut être la semaine
prochaine, dans deux mois, ça peut être à l'automne.
Alors là, ça risque de compliquer les congés de maladie accumulés, et peut-être
qu'il y a des employés qui vont dire : Bien, je vais attendre, je
vais prendre mon rhume en patience puis je vais garder mes congés de maladie
pour faire un rachat de service éventuel.
Une voix :
...
M. Merlini :
Ou, comme vous venez de le dire, ça a été négocié comme ça, puis ça a été
entendu.
Mme Marcotte
(Isabelle) : Ça a été négocié comme ça, puis il n'y a pas
d'incohérence entre les deux dates : le
1er janvier 2017 et la sanction de la loi. La sanction de la loi, je veux dire,
on n'instaure pas un nouveau rachat de service, on ne change pas les
modalités régissant les rachats de service existants, on vient juste offrir un
mode de paiement additionnel. Donc, je crois
que les parties ont jugé que le plus tôt serait le mieux pour des questions
de flexibilité offertes aux participants. Et le 1er janvier 2017, bien, M. le ministre l'a dit, là, on le réitère, c'est vraiment pour des questions,
là, de faciliter l'administration du régime. Puis je vous dirais
que, quand on est passé de 35 à 38 ans à l'issue de la négociation de 2010, ça avait aussi été fait un 1er janvier
de la même façon. Et les parties ont convenu de reconduire, sauf les
chiffres 38 et 40, là, intégralement, là, le bout d'entente, là, de 35 à 38 ans
qui avait été convenu en 2010.
Une voix :
Merci.
M. Merlini :
Complémentaire.
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y, M. le député de La Prairie.
M. Merlini :
Vous dites que c'était d'offrir une façon additionnelle de rachat, mais, dans
l'explication que le ministre a donnée plus
tôt, c'est dans la mesure où les conditions de travail le permettent. Alors,
est-ce qu'il y a des groupes qui n'ont pas cette option-là de
possibilité de rachat ou c'est vraiment : l'offre a été faite aux groupes
qui ont négocié l'entente? Parce que je comprends que chaque contrat est
différent, là, effectivement, d'un groupe à l'autre.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Oui, effectivement, il faut que la convention
collective de l'employé lui permette d'utiliser
ses congés maladie, et ce ne sont pas tous les groupes des secteurs public et
parapublic qui ont ces dispositions-là dans leurs conventions
collectives.
M. Merlini : Donc, ça n'a pas été
ajouté.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Non,
puis ça, ça relève de la négociation qu'on appelle sectorielle. Donc, on
négocie le régime de retraite à la table
centrale puis on négocie le reste des contenus des conventions collectives, là, à chacune des tables qu'on appelle sectorielles. Donc, il faudrait que les syndicats qui n'ont pas cette possibilité-là en
fassent la demande lors d'une prochaine négociation.
M. Merlini : Une prochaine
négociation. O.K.
Mme Marcotte (Isabelle) : Mais ce
n'est pas dans tous les secteurs où on peut accumuler des congés maladie non plus. La fonction publique est un cas
particulier là-dessus puis bientôt ne le sera plus. Mais, dans d'autres
secteurs, là, les gens doivent déjà monnayer annuellement les congés restants à
la fin de l'année.
M. Merlini : Merci.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le député de Beauharnois.
M. Leclair : Donc, comme dit le
député de La Prairie, même si ce n'est pas tous les secteurs, j'imagine,
le Conseil du trésor s'attend aux prochaines négociations collectives
qu'il va y avoir ces demandes-là de dire : Nous, on veut inclure ça dans notre négociation, d'avoir la possibilité de l'utilisation de nos journées de maladie qui
seraient rachetables, parce que, s'ils ne les ont pas, j'imagine, ça va
être une demande qui va être assez facile à négocier, parce que, là, on modifie, avec le projet de loi, cette possibilité-là. Donc, ceux qui ne l'ont pas vont dire : Bien là, on voudrait
s'équilibrer par rapport au projet de loi aussi. J'imagine que vous avez des
attentes face à ça, ce serait assez naturel.
M. Leitão : ...ronde de négociations.
M. Leclair : Dans le futur?
M. Leitão : Dans le futur.
Le Président (M. Bernier) :
D'autres questions?
M. Fortin
(Pontiac) : Peut-être
juste une dernière question, M. le
Président, par rapport à quelque chose que j'ai entendu tantôt de la part du
ministre et de Mme Marcotte.
On a parlé du fait que, si le RREGOP n'est pas
capitalisé à 100 %, qu'évidemment, là, c'est la partie gouvernementale de
cette partie qui n'est pas capitalisée... s'en va vers la dette du Québec.
Donc, nous, évidemment, là, on a fait ce
choix-là de procéder par ce processus comptable là, si on veut, là. Est-ce
qu'il y en a d'autres, des régimes de retraite,
dans d'autres juridictions canadiennes qui fonctionnent comme ça? Est-ce qu'il
y a une raison pour laquelle nous, on
a choisi de compter ça dans la dette du Québec? C'est juste parce qu'on entend
souvent l'importance... et, avec raison, on devrait en parler, là, on parle souvent de l'importance de la dette du
Québec, puis je me demande si, par rapport à d'autres juridictions, ce
n'est pas... On s'entend que ce n'est pas un montant énorme, mais quand même je
me demande si c'est quelque chose qui est
fait dans toutes les autres juridictions, parce qu'on fait beaucoup de
comparaisons entre les différentes provinces quand on parle de dette.
Donc, pourquoi on a choisi ce modèle-là?
• (21 h 20) •
M. Leitão : M. le Président, en fin
de compte, on fait comme les autres provinces, c'est la même chose. Et
d'ailleurs — on
parlait tantôt de l'Ontario — en Ontario, c'est une des seules
provinces... Et là, maintenant, j'ai mon tableau
devant moi, ça aide. C'est le tableau E.8 dans le document
du budget. Non, mais c'est surtout le gouvernement fédéral, il y a le même mécanisme, et, en fin de
compte, au gouvernement fédéral, le passif net au titre des régimes de
retraite des employés fédéraux est substantiel aussi. Par exemple, nous, au
Québec, le passif net de nos régimes de retraite,
c'est 28 milliards dans notre dette publique. Dans le fédéral, c'est
150 milliards, et la dette publique fédérale...
Une voix : ...
M.
Leitão : 150 sur 900 milliards de la dette fédérale totale. Donc,
oui, c'est important dans les autres provinces aussi. En Alberta, c'est
un chiffre important aussi. Bien, ils n'ont pas de dette, mais ça, c'est un
chiffre important, ils vont en avoir maintenant.
Mais donc on
fait comme les autres provinces, et à cet égard-là le gouvernement fédéral, lui
aussi, est dans une situation similaire à la nôtre.
Une voix : O.K. Très bien.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Avez-vous d'autres questions?
M. Picard : ...
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le député de Chutes-de-la-Chaudière.
M.
Picard : ...en Ontario, mais là pouvez-vous m'indiquer c'est
quoi, la différence?
M.
Leitão : ...c'est négatif, donc, ils n'ont pas un passif net, ils ont
un actif net. Quand on met tous les régimes de pension de tous les
employés du gouvernement ontarien... et je ne pourrais pas vous dire lequel, si
c'est OMERS, ou Teachers, ou quoi, mais il y en a, des surplus. Au total, c'est
7,6 milliards de surplus.
Le Président (M.
Bernier) : D'autres questions? Est-ce que les articles 4 et 5
sont adoptés?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que les articles 10 à 22 sont adoptés?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que les articles 25, 26 sont adoptés?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'amendement à l'article 27 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'article 27, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : L'article 36?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : L'article 38?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : L'article 40?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Cinquième sujet. M. le ministre.
M. Leitão :
Alors, cinquième sujet, M. le Président.
Une voix :
M. le Président, il n'y a pas un amendement qu'on doit adopter?
Le Président (M.
Bernier) : Oui, mais je viens de l'adopter.
M. Leitão :
Le 27, oui.
Le Président (M.
Bernier) : C'est sur 27.
M. Leitão :
À l'article 27, il y avait la traduction de «lump sum» et de «cash payment».
Alors, nous sommes rendus, si je peux y aller...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, allez-y.
M.
Leitão : ... — merci, M. le Président — au cinquième chapitre et là on est dans
notre monde préféré, c'est le monde
des dispositions transitoires, et ça, ça concerne les articles 45, 46, 47, 48,
49, 50, et, en fin de compte, on peut les diviser en trois parties et
nous avons des amendements à proposer aux articles 45, 46.
Alors,
la première partie, qui concerne les articles 45 et 46, touche les ententes de
retraite progressive. La deuxième partie,
on va y arriver, les articles 47, 48, touche la réduction d'une retraite
anticipée, et la troisième partie des dispositions transitoires, les
articles 49, 50, touche les participants sur la liste de rappel.
Alors, commençons par la
première, les mesures transitoires touchant les ententes de retraite
progressive, les articles 45 et 46. Alors,
les modifications aux critères d'admissibilité à une retraite sans réduction et
à la réduction pour retraite anticipée ne s'appliqueraient pas aux
personnes dont la retraite progressive aurait été débutée avant le 11 mai 2016, qui était la date de dépôt du projet de loi
à l'Assemblée nationale. Les modifications ne s'appliqueraient pas non plus aux personnes dont la retraite progressive
aurait débuté dans les 100 jours suivant cette date. Toutefois, dans ce
cas, la réduction de leur temps de retraite
devrait correspondre au moins à 20 % du temps régulier d'un employé à
temps plein.
C'est ici où
nous proposons un amendement à l'article 45 du projet de loi, et, à l'article
46 du projet de loi aussi, c'est la
même chose — deux
fois — et on
propose de remplacer, ce que je viens de dire tantôt, «100 jours» par
«120 jours». Donc, 20 jours de plus. Et pourquoi? Parce que
l'esprit de l'entente convenue avec les syndicats était d'offrir le
bénéfice de la disposition transitoire jusqu'au début de
l'année scolaire. Considérant que la présentation du projet de loi a été
faite le 11 mai, la date suivant de 100
jours le 11 mai, on se retrouverait à la mi-août. À la mi-août, je ne pense pas
qu'il y a beaucoup d'enseignants qui prennent ces décisions-là. Donc, il
fallait augmenter le nombre de jours indiqués à l'article 45 et à 46 au moins pour arriver au début du mois de
septembre. Donc, c'est pour ça que nous ajoutons 20 jours, pour que ce
soit 120 jours plutôt que 100 jours.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M. Leitão : ...
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Beauharnois.
M. Leclair : Deux, trois
petites questions, mais ma première question ici, sur le côté... Là, vous
parlez des gens qui prennent la retraite
anticipée avec 20 % de leur temps régulier, là. Est-ce que chez les fonctionnaires
ça existe, des vacances à temps
partagé? Parce que je prends comme exemple, là... souvent, on voit ça dans le
privé, pour prendre une année
sabbatique, tu peux prendre des vacances à temps partagé. Donc, tu es payé
80 % de ton salaire, et il y a un 20 % que tu cumules pendant cinq ans, puis tu as droit à
une année sans solde. Alors, si ça, ça existe... c'est ma première
question, juste à savoir si ça existe, parce que sinon je vois un petit bémol.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Donc, l'équivalent... si j'ai bien compris, là,
le concept dont vous parlez pour le secteur privé — puis
vous saurez me le dire, là — l'équivalent dans les secteurs public et
parapublic pour le RREGOP, ce seraient des
congés sabbatiques à traitement différé. Donc, ça permet, pendant une certaine
période, de réduire son salaire. La portion non réduite de salaire, elle
est différée pour que la personne puisse la recevoir alors qu'elle serait en
congé.
Un exemple
typique, c'est une entente de congé sabbatique à traitement différé... puis je
dis «typique», c'est facile à visualiser,
là, je ne dis pas que c'est typique au sens où c'est le plus souvent ça que les
gens font, là, mais juste pour illustrer, donc, une entente de congé sabbatique à traitement différé sur une
période de cinq ans : donc, quelqu'un est au travail pendant quatre
ans, en congé pendant un an, mais il est rémunéré à 80 % du temps pendant
les cinq années. Donc, oui, ça, ça existe dans les secteurs public et
parapublic.
M. Leclair : Donc, que se
passe-t-il? Est-ce que c'est prévu... quelqu'un qui fait ça avant sa retraite,
dans ses cinq dernières années, est-ce que
c'est prévu ici qu'il n'y aura pas de pénalité non plus? Parce que, là, on
parle d'une retraite différée aussi.
Donc, est-ce
que ça vient en concordance? Est-ce que ça vient complexifier? J'imagine que
vous avez tout pensé à ça, là, juste pour me rassurer.
Le Président (M. Bernier) :
Mme Marcotte.
Mme
Marcotte (Isabelle) : Oui. En ce qui concerne la disposition transitoire
qui est présentée ici par le ministre, on parle du départ progressif,
qui est une mesure différente de celle du congé sabbatique à traitement
différé.
Dans le cadre
du congé sabbatique à traitement différé, les règles prévoient que la personne
doit revenir au travail pour une
période au moins équivalente à celle du congé. Donc, quand on reprend mon
exemple de tantôt, quelqu'un qui a été
absent un an, bien, il doit revenir au moins une année complète au travail au
terme de l'entente. Le départ progressif est une mesure différente. Il s'agit aussi de conclure une entente avec son
employeur pour, à ce moment-là, réduire son temps de travail en
prévision d'un départ à la retraite. Le congé sabbatique à traitement différé
ne va pas nécessairement déboucher sur une
prise de retraite, il peut être exécuté n'importe quand dans le courant de la
carrière. Le départ progressif, lui, il est nécessairement en prévision
d'un départ à la retraite qui doit survenir obligatoirement au terme de
l'entente. L'entente peut avoir une durée
d'un à cinq ans. Pendant cette période-là, la personne réduit son temps de
travail, donc, par exemple, travaille trois jours semaine, quatre jours
semaine, mais, aux fins de son régime de retraite, elle continue à cotiser comme si elle était restée au travail cinq
jours semaine, et son salaire va être reconnu comme si elle était au
travail cinq jours semaine, et son service va être reconnu comme si elle était
au travail cinq jours semaine. Et, au terme de l'entente, elle doit obligatoirement quitter avec ou sans réduction. Ça,
c'est un choix qu'elle fait, parce qu'en fixant le début de son entente
avec son employeur puis la durée, bien, elle se trouve à fixer sa date de
retraite.
Donc, c'est
vraiment deux mesures qui sont différentes : une qui ne vise pas la prise
de retraite, quelqu'un peut le faire
en fin de carrière, là, mais l'objectif n'est pas un processus de transition
vers la retraite, tandis que le départ progressif, c'est justement ça,
l'objectif.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, Mme Marcotte. Nous aurons
l'occasion de vous entendre encore probablement demain.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)