(Quatorze
heures seize minutes)
Le
Président (M. Bernier) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous allons entreprendre nos travaux.
Alors, bienvenue à tous à la Commission des finances publiques. Je déclare la Commission des finances publiques ouverte et, bien sûr, comme d'habitude, je demande à toutes les
personnes de vouloir bien éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La
commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 74, Loi
concernant principalement la mise en oeuvre de certaines dispositions du
discours sur le budget du 26 mars 2015.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Carrière (Chapleau) est remplacé par M. St-Denis
(Argenteuil).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Bernier) : Merci beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux mardi le 1er décembre
dernier, nous avions convenu
d'étudier simultanément les articles 13 à 21. Je vous rappelle que les articles
10 et 11 sont suspendus.
Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur les articles 13 à 21?
Et je vois immédiatement M. le
député de Rousseau qui
lève la main pour débuter cette commission
parlementaire. Je vous souhaite une
bonne après-midi à tous et de bons échanges. M. le député
de Rousseau, la parole est à vous.
M.
Marceau : Oui. Merci, M. le Président. Alors, bonjour à vous. Bonjour à tous les
collègues. Ça me fait plaisir d'être
ici pour étudier le projet de loi
n° 74. Et là évidemment ça fait un certain temps, je ne me rappelle plus
de la date à laquelle nous nous sommes réunis la dernière fois, mais on
va...
Le Président (M.
Bernier) : ...
M. Marceau :
Pardon?
Le Président (M.
Bernier) : 1er décembre.
M. Marceau :
1er décembre. Alors, on va se rafraîchir un peu la mémoire.
Alors,
M. le Président, nous sommes à étudier des articles dans le projet de loi qui visent l'objectif de ramener vers le site Espacejeux de Loto-Québec toute activité de jeu en ligne qui se fait présentement au Québec, et, malheureusement, dont on
sait que cette activité, elle n'est pas, dans son entièreté, sur le site
public d'Espacejeux, mais plutôt sur des sites concurrents privés et
illégaux.
Alors,
je voudrais, avant de continuer mon intervention, réaffirmer que, du point de vue du Parti québécois, de mon
point de vue, l'idée de canaliser le jeu en ligne vers
Espacejeux, vers le site de Loto-Québec, c'est quelque
chose auquel je souscris, auquel nous
souscrivons, on est entièrement d'accord avec ça, et, cet objectif que le gouvernement poursuit, nous sommes favorables à ce qu'il soit atteint. Les questions
que je vais poser à partir de maintenant portent plus
sur les moyens qu'on utilise dans le projet
de loi pour parvenir à atteindre cet objectif-là,
mais j'aimerais juste réitérer et répéter
que je suis favorable à ce qu'on trouve des moyens qui permettraient de
canaliser le jeu en ligne présentement
illégal vers le site légal Espacejeux de Loto-Québec.
Alors,
peut-être juste un petit peu d'histoire. Il y a
eu un rapport qui a été déposé, un rapport d'experts qui portait sur
cette question-là, par un groupe de travail dirigé par Mme Nadeau.
Et, dans ce
rapport-là, Mme Nadeau présentait la meilleure solution comme étant celle qui
consisterait à ce qu'Espacejeux, donc le
site de Loto-Québec, conclue des ententes avec les sites privés présentement illégaux, donc, que des
ententes soient convenues et que, par la suite, les sites présentement illégaux, ils seraient hébergés sur le site d'Espacejeux, et Loto-Québec
percevrait un certain montant d'argent pour chacune des transactions effectuées
sur le site en question. Alors, cette
solution-là, aussi désirable soit-elle puis aussi fortement recommandée
soit-elle par Mme Nadeau, elle pose problème actuellement étant donné la loi... enfin, étant donné le Code
criminel, là, si j'ai bien compris. Étant donné les lois fédérales, il n'est pas possible pour
l'instant, pour Loto-Québec, de conclure des ententes du type de celles qui
sont recommandées par Mme Nadeau.
Alors, dans
ce contexte-là, le gouvernement a proposé une solution temporaire, qui est la
solution qu'on retrouve à l'article
13 puis... enfin, dans les articles 13 jusqu'à 21 du projet de loi n° 74,
et cette solution temporaire, elle consiste à demander aux fournisseurs
de services Internet de bloquer des sites Internet illégaux, et c'est ce que
nous sommes à étudier présentement. Donc, le
gouvernement a été clair quant au fait que cette solution était temporaire en
attendant qu'on arrive
à la meilleure solution, et ça, je respecte ça, mais la question de cette
solution temporaire... enfin, les problèmes que pourrait poser cette solution temporaire méritent d'être abordés, et
c'est le sens de mon intervention de cet après-midi.
Alors, l'entreprise Cogeco a déposé une
lettre...
• (14 h 20) •
Le Président (M. Bernier) :
...
M. Marceau : Oui, allez-y.
Allez-y.
Le Président (M. Bernier) :
...quelques instants, M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Oui, allez-y.
Le
Président (M. Bernier) : J'ai effectivement reçu cette lettre de
Cogeco, mais je veux que chacun des parlementaires
puisse en prendre connaissance. Je vais donc la déposer ici, à la Commission
des finances publiques, pour que chacun des parlementaires puisse en
recevoir copie. Je vous laisse la parole.
M. Marceau : Excellent. Merci.
Document déposé
Le
Président (M. Bernier) : Donc, je dépose la lettre de Cogeco,
qui était adressée en date du 27 novembre 2015. Merci.
M. Marceau :
Parfait. Merci, M. le Président. Alors, un certain nombre de choses qui sont
soulevées dans la lettre en question,
puis ça soulève un certain nombre de questions, puis je vais demander peut-être
au ministre de réagir plus tard, s'il le veut bien.
Première
chose peut-être à dire, c'est qu'au plan technique, au plan donc purement, là,
mécanique, il y a peut-être des
difficultés plus grandes qu'on pense avec la solution qui est proposée dans le
projet de loi n° 74. Alors, juste pour être clair, là, et puis, même si je ne suis pas un expert en
informatique, dans le jeu encore moins... en informatique, au moins, j'ai un ordinateur, M. le Président, une
tablette et je suis capable de programmer un petit peu, mais je ne joue pas,
alors je ne pourrais pas vous parler de jeu,
mais, si on pense à ce que c'est qu'Internet, dans le fond, les consommateurs
accèdent à des sites Internet à l'aide d'un
tuyau, à l'aide de câbles ou à l'aide d'autres mécanismes, là, des ondes qui
passent dans les airs, mais appelons
ça pour la conversation un tuyau. Alors, il y a un tuyau qui est géré par des
fournisseurs de services Internet,
et, par le tuyau, on finit par, un jour, arriver à la destination qu'est le
site Internet. Alors, le projet de loi propose
que les fournisseurs de services Internet, qui sont les gestionnaires du
tuyau... que ce soient ces gens-là qui bloquent le tuyau, dans le fond,
lorsque la destination envisagée par le consommateur est un site qui est
illégal.
Ce que nous
dit Cogeco puis ce que m'a dit Cogeco, c'est que cette idée de bloquer le
tuyau, c'est quelque chose qui ne se
fait pas présentement ni au Québec ni au Canada, que typiquement, lorsqu'un
site est illégal, on ne bloque pas le chemin
qui permet de s'y rendre, on détruit le site qui est illégal à la place. C'est
l'approche qui est utilisée présentement au Québec, au Canada, et on me donnait le cas le plus extrême, là, qu'on
puisse imaginer, celui de la pornographie infantile ou juvénile. Dans
ces cas-là, les fournisseurs de services Internet ne vont pas bloquer le tuyau,
carrément on va aller détruire le site
Internet qui est illégal. Alors, ce que m'a dit Cogeco, c'est que, dans le
fond, eux autres, ils n'ont jamais fait
ça, que de bloquer le tuyau, hein? Ce qui s'est fait dans le passé, ça a été de
détruire le site qui était illégal. Donc, c'est une approche qui est
différente de celle qui est proposée dans le projet de loi.
Le Président (M. Bernier) :
...
M.
Marceau : C'est de détruire carrément le chemin plutôt que de détruire
le point d'arrivée. Alors, ça, ça ne se fait pas présentement, me dit-on, au Canada, et, je vous le réitère, là,
par exemple, M. le Président, je ne suis pas un expert de ces choses-là,
je répète ici des choses qui m'ont été dites et je pose des questions au
ministre.
Alors, me dit-on, la faisabilité de bloquer le chemin, de
bloquer le tuyau n'est pas démontrée, et, pour arriver à le faire, ça
va prendre possiblement, bon, du
personnel, ça va prendre possiblement des investissements et ça va imposer des coûts.
On me disait
que, dans le marché de la distribution de services Internet au Québec, il y a bien sûr
un certain nombre de grands joueurs
que nous connaissons tous, les Telus, Bell, Vidéotron, Cogeco de ce monde, mais
il y a aussi quelque chose
comme 70 petits distributeurs un peu partout en région, et on me disait que
pour ces petits distributeurs là, les 70 petits distributeurs, possiblement, ça
va être très complexe. Je ne suis pas
capable d'en juger, M. le Président. Je veux simplement que vous sachiez qu'on me dit qu'au plan technique
ça pourrait s'avérer compliqué pour ces petits distributeurs là. Et, même si c'était faisable, il y a évidemment
la question des coûts que ça impose aux fournisseurs de services Internet que
de satisfaire et de respecter les dispositions du projet de loi n° 74, qui
nous est présenté.
Et là-dessus j'aimerais dire que le gouvernement
s'est doté d'une politique gouvernementale sur l'allègement réglementaire et administratif
à laquelle je souscris, M. le Président, puis à laquelle, je pense, tous les
parlementaires souscrivent. C'est-à-dire,
c'est une politique qui vise à faire en sorte que les lois et les règlements
adoptés par le gouvernement n'imposent pas des coûts trop importants au
secteur privé, qui doit respecter la réglementation. Alors, cette politique gouvernementale sur l'allègement réglementaire et
administratif, elle prévoit que, lorsqu'on édicte une nouvelle loi, lorsqu'on édicte de nouveaux règlements, on doit
avoir documenté de façon claire et nette les coûts que ça imposerait au secteur privé, qui va devoir respecter les
règlements et les lois. Il y a un document, qui s'appelle une analyse d'impact
réglementaire, qui, en principe, doit être préparé par le gouvernement puis qui doit être déposé, présenté aux parlementaires avant qu'on puisse adopter un nouveau règlement
ou une nouvelle loi, évidemment dans la
mesure où ça impose des coûts
au secteur privé.
Alors,
M. le Président, j'appelle de mes voeux, c'est le deuxième point que je voulais soulever
ici, j'appelle de mes voeux le dépôt, donc, de cette analyse d'impact
réglementaire de manière à ce que les parlementaires, on puisse, de notre côté, tous les parlementaires, là, on puisse
juger de l'importance des coûts que ça implique puis qu'on puisse les
comparer aux bénéfices que va procurer le projet de loi s'il est adopté. Ça,
c'était le deuxième point.
Puis,
le troisième point, peut-être, et j'arrêterai là-dessus, on me soulignait que,
dans le cas des fournisseurs de services
Internet, évidemment ils sont assujettis à des lois fédérales parce que, bon,
c'est le conseil de radiotélédiffusion du
Canada, le CRTC, qui réglemente, qui est le régulateur pour ces entreprises-là. Donc, on me faisait remarquer qu'il y a une
loi, la Loi sur les télécommunications, je pense, que ça s'appelle, tout simplement — oui,
c'est ça — et, dans cette loi-là, il y a un article, qui est l'article 36,
qui dit la chose suivante — je vais vous le lire, M. le Président : «Il est interdit
à l'entreprise canadienne, sauf avec l'approbation du conseil, de régir le
contenu ou d'influencer le sens ou l'objet des télécommunications qu'elle achemine pour le public.» Autrement dit, un fournisseur de services Internet n'a pas le droit d'agir sur le contenu d'une manière ou d'une autre,
sauf s'il obtient l'approbation du conseil, donc, l'approbation du CRTC.
Alors,
moi, je ne présume pas que le CRTC va donner son appui, ne va pas donner son
appui, je ne présume pas de ça. Ce
que je remarque par contre, c'est que, là, il va y avoir des dispositions dans le projet de loi n° 74
qui vont obliger les entreprises à
aller dans une direction, et ces entreprises-là doivent par ailleurs obtenir
l'approbation du CRTC pour agir en ce
sens-là, et ce n'est pas clair que le CRTC va être d'accord. Peut-être qu'il va
l'être, mais peut-être qu'il ne le sera pas. Et il y a même possiblement des enjeux de... il y a peut-être
un conflit, carrément, entre les deux lois, là, entre le projet de loi n° 74
et la Loi des télécommunications.
• (14 h 30) •
Et,
bon, vous me connaissez, M. le
Président, je suis un
indépendantiste, je crois à l'indépendance du Québec, et
moi, les lois fédérales, en général, je ne suis pas là pour en faire la promotion,
mais il demeure qu'on a un cadre légal existant,
et, même si je voulais qu'on fasse fi des lois fédérales, pour l'instant on ne
peut pas, elles existent. Alors, je ne sais
pas si le ministre a un avis juridique qui nous démontrerait que le projet de loi n° 74 et les dispositions qu'il contient en regard du jeu en ligne ne contreviennent pas à la loi des
télécommunications canadienne. Je ne le sais pas. Mais ça aussi, c'est
une question que je pose au ministre. C'est quelque chose que j'aimerais
obtenir.
Alors,
M. le Président, je me rends bien compte que j'ai dit plein de
choses. Il y a beaucoup de questions que j'ai posées peut-être trop spécifiques, peut-être
que... Et je vous dis, M. le
Président, qu'évidemment, si le ministre pense qu'il vaut mieux prendre 24 ou 48 heures de réflexion ou s'il a besoin d'aller
chercher des réponses à certaines des questions que j'ai posées, je n'ai pas de problème,
puis je serais évidemment prêt à suspendre.
Je vais juste finir
par un dernier point, ça va être ma conclusion. Je vous ai parlé des deux
approches du rapport Nadeau : il y avait l'approche préférée qui
consistait à s'entendre avec les sites de jeu en ligne privés qui sont présentement illégaux — première
approche, pas faisable pour l'instant; la deuxième, qui est celle que nous
étudions, qui a peut-être
des enjeux aussi avec les lois fédérales, hein... On avait l'approche préférée
qu'on avait décidé de mettre de côté parce qu'il
y avait des enjeux avec la législation fédérale,
mais là cette approche que nous sommes à étudier présentement a elle-même possiblement aussi des difficultés, puisqu'il y
a peut-être conflit entre la loi qu'on a devant nous puis la loi
fédérale, puis il y a peut-être d'autres approches.
Et
je voulais juste vous dire une solution qui m'a été soufflée à l'oreille, qui
mériterait peut-être d'être étudiée, puis
peut-être qu'elle a été étudiée puis que, du côté du gouvernement, on a conclu
qu'elle n'avait pas de sens, mais cette solution, elle a été utilisée... elle est utilisée, je devrais dire
plutôt, aux États-Unis. Il y a une loi qui s'appelle l'Unlawful Internet Gambling Enforcement Act of 2006, donc,
c'est une loi fédérale américaine, et, si j'avais à résumer un peu ce que ça fait, ce que ça fait, c'est que ça demande
à ceux qui émettent des cartes de crédit d'empêcher les transactions avec
les sites de jeu en ligne qui sont illégaux.
Alors, un petit peu de recul. Si vous voulez jouer en ligne... et je ne suis
pas un joueur, mais, si vous voulez
jouer en ligne, vous devez rentrer un numéro de carte de crédit, et, si vous
pariez puis vous que perdez de
l'argent, votre carte de crédit va être débitée. Si vous êtes chanceux, vous
allez faire un gain, et ça va être crédité
sur votre carte de crédit. C'est clair que, si, disons, l'institution émettrice
de la carte de crédit a l'ordre de ne pas permettre de transaction avec un site de jeu en ligne qui est illégal,
bien, évidemment, il n'y a plus... enfin, il n'y a plus d'intérêt pour le joueur qui aime jouer à
l'argent, en tout cas. Si vous aimez jouer au Monopoly, il n'y a pas d'enjeu,
mais, si vous aimez jouer à l'argent
au poker, bien là vous ne pouvez plus encaisser les gains que vous aimeriez
réaliser en jouant en ligne.
Alors,
cette approche fédérale américaine, elle est utilisée, elle fonctionne. Je suis
entièrement conscient, M. le Président,
qu'elle imposerait, là aussi, d'aller vers le gouvernement fédéral et de lui
demander d'apporter des changements à
la Loi des banques, je suis entièrement conscient de ça, parce que ce sont les
banques qui sont les émettrices de cartes de crédit au Canada. Mais c'est une autre approche, et je voulais
simplement vous la mentionner. Et vous qui aviez été présent avec nous tous, en fait, lorsqu'on a parlé
de commerce électronique, lorsqu'on a tenu nos auditions sur le rapport de la commission Godbout, vous vous rappellerez
que, dans le dossier du commerce électronique, un des enjeux... ou une des possibilités, pardon, la solution brésilienne,
c'est de faire récolter les taxes par les institutions émettrices de cartes
de crédit. Alors, peut-être que, si ces
discussions-là sont entreprises avec le gouvernement fédéral, il y aurait moyen
en même temps d'avoir des discussions
concernant le blocage de transactions avec des institutions, avec des
entreprises qui offrent du jeu en ligne qui est illégal.
Alors,
voilà. Je voulais simplement l'évoquer devant le ministre pour qu'il le sache.
Et je m'arrête là-dessus, M. le Président. Je suis disposé à procéder comme les
autres le voudront ici aujourd'hui. Voilà.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Très bien.
Merci beaucoup, M. le
Président. Moi aussi, je veux dire
bonjour à tous les collègues. On reprend nos activités. Bonjour aussi
aux collègues du côté ministériel.
Pour
ce qui est de la mise en contexte du député de Rousseau, je la trouve
pertinente, et j'y reviendrai. Mais, avant de faire ça, M. le Président, je
pense que ce serait nécessaire
pour nous de déposer déjà quelques amendements concernant surtout les
articles 10 et 11, qui maintenant ne sont plus nécessaires, puisque,
comme quelqu'un a déjà dit, nous sommes en 2016. Donc, parce que c'est 2016, les articles 10 et 11 ne sont plus nécessaires,
donc nous proposons de les supprimer. Et
puis aussi à l'article 183, qui est le dernier article, où il y a
aussi toute une série, donc, de dates de mise en vigueur, je pense
qu'il y a aussi lieu de faire un amendement
qu'on pourrait expliquer la pertinence. Me Lebrun pourrait nous en
expliquer la pertinence, mais surtout les 10 et 11, qui ne sont plus...
Le
Président (M. Bernier) : Moi, ce que je vous propose, M.
le ministre, c'est qu'on va vider la question
en ce qui regarde 13 à 21. Par la
suite, selon ce qui va être décidé, on mettra ça de côté, puis là, à ce moment-là, on reviendra aux articles 10
et 11 de façon à ce que la discussion puisse se poursuivre. Sinon, on est
obligés d'arrêter dans un sujet, sauter dans un autre sujet, puis
revenir. C'est ce que je vous propose. Ça va?
M. Leitão :
Ça va.
Le Président (M.
Bernier) : D'accord. Consentement? Consentement. O.K.
M.
Leitão : Alors, si on
revient, donc, à l'article 13 et à la mise en contexte du député de Rousseau,
moi aussi, je partage ces
préoccupations-là, je trouve ça pertinent. Pour ce qui est des enjeux
techniques, oui — moi
aussi, je ne suis pas un expert en
ordinateurs et moins encore en jeux électroniques, je ne joue pas, moi non plus — ces
considérations ont été amenées au ministère des Finances avant, mais je suis prêt à attendre un peu, à
prendre un peu de temps, 24 heures, 48 heures, pour regarder à
nouveau les enjeux techniques, surtout les derniers soulevés par Cogeco. On
peut faire ça.
Peut-être avant d'y
aller, là, je devrais peut-être affirmer que notre objectif dans tout cet
exercice n'est pas de promouvoir le jeu électronique. Au contraire, notre objectif
ultime est de mieux encadrer et de mieux contrôler le jeu électronique surtout avec un point de vue de santé publique et de protection du consommateur. C'est ça que nous
voulons. Notre objectif, ce n'est pas de rendre l'activité de jouer
électroniquement plus ou moins difficile pour les consommateurs, mais c'est de mieux contrôler ça, de mieux
s'assurer que les personnes qui s'adonnent à cette activité respectent les
règles que nous avons mises en place d'un point de vue de protection du
consommateur et de santé publique. Contrer le jeu pathologique, c'est ça, notre objectif. Alors, dans cet objectif-là, évidemment
il faut que les solutions proposées soient techniquement faisables, bien
sûr, et c'est là où on peut prendre un peu de temps pour discuter de la pertinence des
dernières recommandations de Cogeco. Je n'ai pas de problème avec ça.
Pour
ce qui est de, bon, la destruction des sites illégaux, comme objectif ultime,
ça aussi, ça serait l'objectif principal, mais, avant d'y arriver,
puisqu'il y a toutes sortes de questions, justement, de... comment on dit ça,
voyons...
Une voix :
...
M.
Leitão : ...de juridiction — merci — je pense que la solution que nous avons
proposée serait plus faisable, mais on peut en discuter.
Pour
ce qui est de l'allègement réglementaire et les coûts additionnels entraînés
par ça, bon, cette étude, cette analyse a été faite et elle est
disponible sur le site du ministère des Finances du Québec. Donc, ça, ça a été fait.
Pour les...
• (14 h 40) •
Le Président (M.
Bernier) : Ça pourrait être déposé, M. le ministre?
M. Leitão :
Oui, oui, bien sûr.
Le Président (M.
Bernier) : Ça pourrait être déposé pour permettre aux gens d'en
prendre connaissance.
M. Leitão :
Très bien. L'autre aspect mentionné par le député de Rousseau, donc, l'aspect
légal, Loi sur les télécommunications, les
cartes de crédit aussi, si on veut faire ça, ça demande aussi un changement
substantiel à la Loi des banques, qui
est aussi de juridiction fédérale. Donc, nous pensons qu'encore une fois la proposition que nous faisons est plus pratique, plus pragmatique que celle
que le député de Rousseau propose, mais certainement, du point de vue
technique, nous sommes prêts, s'il le faut, à suspendre un peu pour regarder
les dernières suggestions et à revenir à la commission d'ici 24 ou 48 heures.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Je sais que M. le
député de Granby a
demandé la parole sur le sujet. M. le
député de Granby.
M.
Bonnardel :
Première question rapide, M. le ministre : Avez-vous rencontré Cogeco?
M.
Leitão : Personnellement, non, mais ils sont venus au ministère, oui. Le ministère les a rencontrés plusieurs fois.
M.
Bonnardel : Vous
n'étiez pas là.
M. Leitão : Moi personnellement,
non.
M.
Bonnardel : M. le
Président, le but de cet article,
c'est particulier que le ministre n'en parle pas, on est comme un peu gêné, mais la vraie raison de cet article aujourd'hui, c'est que Loto-Québec n'est pas capable de concurrencer les sites de jeu en ligne. C'est aussi simple que ça.
Les Full Tilt Poker de ce monde, PokerStars, 888poker sont trop forts pour
ce que Loto-Québec peut offrir.
Donc, au nom
d'une libre circulation sur Internet qu'on veut censurer, on veut leur
dire : Bien, venez-vous-en sous
le chapeau d'Espacejeux, on va mieux vous encadrer puis, selon le budget, on devrait aller chercher un
13 millions de dollars. C'est ça
qui est écrit, là, noir sur blanc. Bien, si, M. le Président, les gens des
Finances ont déjà rencontré Cogeco, ils
savent très bien qu'il y a une problématique. Mon collègue de Rousseau l'a
mentionné, là, il y a un enjeu du CRTC. Il y a un enjeu où on serait la première province, à ma connaissance, au
Canada, qui pourrait censurer la libre circulation sur Internet. Coudon,
qui censure la libre circulation sur Internet? Cuba? La Corée? Le Québec en
2016?
M. le Président, mon collègue l'a mentionné, il
y a 70 — gros,
moyens, petits — fournisseurs
au Québec. Le ministère des Finances a déjà
rencontré ces gens, Cogeco. On est, ce matin, à entreprendre l'article 13 et on
me dit qu'on veut suspendre... on
peut bien suspendre, mais qu'il n'y a rien de préparé pour répondre à cette
question, que le ministère n'a pas
pensé à une suite, puis que le ministre me dit aujourd'hui : Bien, vous
savez, soudainement, ça arrive, puis je ne sais pas trop de quoi... Bien, M. le Président, il y a des
intermédiaires, mon collègue l'a mentionné tantôt, par cartes de crédit, il y a des PayPal de ce monde qui
existent. Je ne dis pas que c'est impossible, là, de mettre en application,
mais... C'est peut-être faisable, là,
je ne suis pas un spécialiste encore de cette question, mais, au-delà de ça, la
grande question aujourd'hui qu'on
demande à ces fournisseurs Internet, c'est : Faites le boulot parce que
moi, je ne suis pas capable ou je ne
veux pas m'entendre avec ces sites de jeu en ligne et de leur dire :
Écoutez, voici ce que d'autres législations dans le monde ont fait, demander des licences spécifiques,
au moins s'entendre avec eux, leur parler. Et là c'est vrai qu'on est dans une juridiction fédérale, oui, il faut
s'asseoir peut-être avec Ottawa, mais ce n'est pas le boulot du gouvernement,
ça, immensément fédéraliste? Ce n'est pas le
boulot du gouvernement d'aller s'asseoir puis dire : On va retirer
l'article 13 à court terme, sinon on reviendra avec une loi spécifique?
Mais au nom de quoi aujourd'hui on veut censurer la libre circulation? Tant qu'à faire, pourquoi ne pas bannir
ou barrer les sites de pornographie juvénile, de propagande islamique,
tant qu'à y être? On est rendus là.
Bien, je vous dis, M. le ministre,
respectueusement, moi, j'arrive, ce matin... eux m'ont rencontré voilà une semaine, ils ont fait la même chose, Cogeco, même
chose avec mon collègue. Le gouvernement a rencontré ces gens, puis vous arrivez ce matin en nous disant : On va
prendre 24 heures. Voyons donc! On va prendre 24 heures, je veux bien croire,
là, mais, je veux dire, c'est majeur, là. On
va dire aux Québécois : Savez-vous quoi? Loto-Québec n'est pas assez forte,
pas assez compétitive pour concurrencer les
sites de jeu en ligne que tout le monde utilise dans le monde. Puis loin de
moi, là, d'en faire la promotion, là, loin
de moi, là. Moi non plus, je ne joue pas. Mais, comme société aujourd'hui, on
demande à ces fournisseurs de dire :
Aïe! c'est vous autres qui allez faire le sale boulot. Vous allez faire une
demande au CRTC, qui, lui, pourrait
très bien dire, comme mon collègue de Rousseau l'a mentionné, là : «Il est
interdit à l'entreprise canadienne, sauf avec l'approbation du conseil, de régir le contenu ou
d'influencer le sens ou l'objet des télécommunications qu'elle
achemine pour le public.»
M. le Président, ce n'est pas sérieux, là, il faut pousser plus loin la réflexion, là.
Je pense qu'on a un gouvernement
qui est assez équipé, a assez de
fonctionnaires pour être capable de trouver des solutions. Puis je me serais
attendu, ce matin, avec un enjeu
aussi majeur, majeur pour le Québec, là, de censurer Internet, certains sites
surtout, certains sites... Que le gouvernement n'ait pas de réponse à ça ce matin... Alors, moi, je m'attends à ce mon
gouvernement me dise : On va aller s'asseoir avec le gouvernement fédéral. On a un ministre des Relations, là, intergouvernementales, je
pense que c'est le leader parlementaire. Bien, c'est à lui de prendre son sac à dos puis d'aller s'asseoir puis
d'aller trouver des solutions. On
parle d'allègement réglementaire, on l'a mentionné maintes et maintes fois,
pour les PME au Québec. Bien, voyons donc! Vous n'êtes même pas capables d'évaluer le coût. Vous n'avez pas
d'avis juridique non plus vis-à-vis le positionnement du CRTC. Eux nous disent : On ne pouvait même pas imaginer... on
n'a pas évalué le coût nous-mêmes comme société, comme fournisseur de
services Internet, parce qu'on s'est
dit : Ça ne se peut pas, le gouvernement provincial ne va pas aller au bout de cette pensée qu'il avait de
restreindre la libre circulation. Quand vous avez mis dans votre budget :
Ces trois mesures : filtration
de sites illégaux... sites illégaux, des sites qui fonctionnent partout dans le
monde, qui ont une capitalisation
boursière, vous le savez, plus élevée que Bombardier aujourd'hui, plus élevée
que Bombardier. C'est vrai pareil, c'est vrai pareil.
Alors, M. le
ministre, il faut être sérieux, là, il faut aller s'asseoir avec eux, il faut
s'asseoir avec le fédéral, mais il ne
faut pas nous dire puis il ne faut pas dire aux Québécois : Bien, vous
savez, nous, on va mettre ça sous le chapeau d'Espacejeux. Voyons donc! C'est parce que vous n'avez pas trouvé
d'autre solution, parce que Loto-Québec vous a dit : On perd beaucoup de sous, là, on n'est pas
capables de trouver une solution pour amener les joueurs. O.K., question de
jeu compulsif, d'accord, ça, il faut
travailler de ce côté, mais je suis persuadé que ces sociétés sont prêtes à
faire leur part, même dans notre législation, qui est celle du Québec,
pour dire : Le jeu en ligne peut être dangereux, tout comme les compagnies
de bière le font aussi, les compagnies de cigarettes le font.
Alors, M. le
ministre, comme le mentionnait le rapport Daneau, là, les fournisseurs, eux,
sont prêts, ils veulent s'entendre avec le gouvernement. Alors, je me
serais attendu ce matin que vous ayez minimalement eu... peut-être que vous allez me dire que oui, que le ministre
des Finances ou le sous-ministre, peu importe, ont eu des rencontres avec
ces gens et qu'on retire, s'il le faut,
l'article 13 immédiatement. M. le ministre, c'est... Pour moi, je suis arrivé
cet après-midi puis je me suis
dit : O.K., mon collègue de Rousseau a les mêmes informations que moi.
Moi, j'ai eu ces informations, je suis persuadé qu'ils vont nous
dire : Bien, voici le plan de match, voici les amendements qu'on vous
dépose dès maintenant pour trouver une solution. Pour moi, il est hors de
question qu'on demande à ces revendeurs de services Internet haute vitesse... Puis imaginez, là, imaginez les petits
fournisseurs, là, qui ont des 200, 300 clients, là, il faut qu'ils fassent une demande au CRTC... peut-être mettre ça
en application. Des amendes de 100 000 $, de ce que j'ai vu, aux
petits fournisseurs? Voyons donc! Ce n'est
pas sérieux, ça. Parce que la vraie raison aujourd'hui, là, de pourquoi on est
là à discuter de cette loi
aujourd'hui, c'est parce que Loto-Québec n'est pas capable de concurrencer ces
sites de jeu en ligne. C'est aussi simple que ça.
Donc,
pour un montant de 13 millions de dollars qu'on devrait aller chercher, ce
que vous avez écrit noir sur blanc, on se dit : Bien, on va faire
une première, on va censurer, on va restreindre la libre circulation.
Ça
fait que je vous laisse me répondre, nécessairement, M. le ministre, on pourra
continuer notre discussion, parce que,
pour moi, cet après-midi, c'est archi-important que vous ne me disiez pas
seulement : On revient dans 24 heures. Comment vous allez faire, dans 24 heures, à moins que vous ayez déjà un
plan de match préétabli que vous ne nous avez pas dévoilé déjà, à savoir
que cet article ne passera pas comme une lettre à la poste aujourd'hui?
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre, des réactions?
• (14 h 50) •
M.
Leitão : Oui. Bien sûr, M. le Président. Écoutez, je pensais que ça
aurait donné une idée d'esprit d'ouverture pour qu'on puisse regarder ces questions techniques un peu plus près,
mais, si vous ne voulez pas, vous ne voulez pas. Moi, ça ne me dérange
pas, on va y aller.
Juste
de préciser encore une fois qu'il ne s'agit pas d'une question d'efficacité ou
d'inefficacité de Loto-Québec.
Les problèmes que Loto-Québec a avec son site Espacejeux, c'est que la
compétition n'est pas loyale, c'est que les sites qui ne sont pas réglementés ne suivent pas les
mêmes règles que Loto-Québec doit suivre. Encore une fois, du point de
vue de santé publique et de contrôle
du jeu compulsif, ces sites qui présentement ne sont pas réglementés ne suivent pas les
mêmes
règles. Donc, c'est ça, comme j'ai dit au départ, c'est ça, notre motivation
dans tout ça. Ce n'est pas, encore
une fois, de promouvoir le jeu électronique, mais c'est de
s'assurer que les Québécois qui trouvent cette activité divertissante...
qu'ils suivent les règles, que tout le monde suive les mêmes règles.
L'approche
que nous préconisons avec l'article 13 et les autres articles qui suivent, nous
pensons qu'elle est la meilleure, la
plus pragmatique dans le contexte actuel. Le contexte actuel, c'est qu'il y a,
en effet, des enjeux de juridiction, il y a, en effet,
une division de pouvoir fédérale-provinciale, et la façon que nous proposons ça
ici, à court terme, est la plus pragmatique
et la plus porteuse qu'on puisse arriver à une solution qui puisse fonctionner.
Vous avez dit que nous sommes les
premiers. En effet, nous faisons figure de pionniers dans cet environnement-là, et je vous dis que les autres provinces sont très intéressées à ce que nous faisons ici.
Et il y a beaucoup de conversations avec nos collègues des autres
provinces pour... ils nous regardent,
ils voient ce que nous faisons, et ça peut ouvrir la voie à des mesures
similaires ailleurs au Canada.
J'ai
trouvé ça un peu inapproprié, beaucoup, votre comparaison avec Cuba et la Corée
du Nord. Franchement, il faut le
faire. Ce n'est pas une question de censurer l'Internet, c'est une question de
canaliser le jeu qui est présentement illégal
dans un canal qui serait légal. Mais vous avez raison que plusieurs entreprises,
plusieurs sites Web qui maintenant fournissent
ces jeux-là sont intéressés à une approche plus collaborative avec Loto-Québec,
et ça prend cette législation-là pour
mettre en place cette approche-là. Il y a plusieurs autres pays,
particulièrement en Europe, qui font la même chose. Donc, le blocage de sites illégaux, nous ne
serions pas les premiers à le faire. Ça se fait en Belgique, ça se fait au
Danemark, en Espagne, en France, ça
se fait en Italie. Donc, nous, nous ne sommes pas la Corée du Nord, M. le
député, très loin de ça.
Alors,
voilà. Si on veut prendre un peu de temps pour les aspects techniques, nous
sommes prêts à le faire. Si on veut y
aller tout de suite, commençons aussi. Moi, ça ne me dérange pas, il n'y a
pas d'agenda caché de notre côté, là. Les
entreprises, Cogeco et les autres, on les a déjà
consultées à plusieurs reprises. Comme j'ai dit, moi personnellement, je ne l'ai pas fait, mais
l'équipe au ministère l'a fait. Les autres entreprises
autres que Cogeco, donc les Telus, Bell, Vidéotron de ce monde, ne semblent pas soulever le même
genre de problématique technique. Il
y a, en effet, une problématique
un peu plus complexe en ce qui concerne l'accès wifi, l'accès sans fil, mais c'est pour ça qu'on pourrait voir
si on peut s'ajuster à ça.
Mais,
encore une fois, la solution proposée ici n'est pas idéale, mais
elle est celle qui a, à notre avis, le plus de chances de pouvoir fonctionner de
façon pratique, pragmatique et qui
puisse nous mener à une évolution dans la bonne direction.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M.
Bonnardel :
...j'entendais mon collègue tantôt, de Rousseau, dire : Ah! ce serait une des solutions
temporaires. Moi, les solutions
temporaires, là, j'en ai vu beaucoup qui sont devenues des solutions permanentes parce
qu'on n'a pas poussé plus loin le défi ou la réflexion.
Ma
première question rapide au ministre, c'est : Est-ce qu'il
entend, lui, si on allait de l'avant, dédommager les fournisseurs, les fournisseurs qui auront un coût
à mettre en place et de restreindre certains sites comme vous le souhaitez?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão : Nous sommes ouverts à considérer de telles propositions. Nous ne sommes pas fermés à ça. Comme vous avez remarqué, cette nouvelle façon de faire augmenterait
les revenus de Loto-Québec dans un certain montant. Alors, nous sommes prêts à utiliser ces sommes
additionnelles pour aider les entreprises à s'ajuster. Oui, on est ouverts à ça.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : Donc
là, M. le ministre, ce que vous venez de dire là, c'est assez
particulier, là. Vous dites : Oui, O.K., on est prêts à
dédommager 70 fournisseurs — gros,
moyens, petits — pour
restreindre la libre circulation de ces sites supposément illégaux sur Internet. Vous n'avez pas le coût de ça.
Ça, j'imagine que vous ne l'avez pas, vous ne l'avez pas étudié.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Nous sommes prêts à
partager ces coûts-là avec les entreprises plus petites, nous sommes prêts à le faire.
M.
Bonnardel :
Oui, c'est une belle...
M. Leitão :
Avec les revenus additionnels. Nous sommes prêts à partager les coûts.
M.
Bonnardel : O.K.
Vous me voyez venir. C'est pour ça que vous êtes revenus avec «partager», parce que,
là, vous avez dit la... Les mots sont importants ici.
M. Leitão :
Très importants.
M.
Bonnardel : Vous
le savez, hein? Alors, partager les coûts, c'est important aussi, parce que,
bon, s'il y a...
M. Leitão :
Avec les revenus additionnels.
M.
Bonnardel :
Hein?
M. Leitão :
Avec les revenus additionnels, s'il y en a.
M.
Bonnardel : Oui.
Bien, c'est ça, bien, s'il y en a. Parce
que vous dites, donc, que ça pourrait
coûter, je dis un chiffre, là, 20 millions pour ces sociétés de mettre en application le fait que vous voulez
barrer ces sites. Il faut faire une demande
au CRTC. Autre sous-question que je vais vous demander, parce que,
si le CRTC disait non... Alors là, si on s'en va avec un coût approximatif, 20 millions, vous dites : J'en paie la moitié. De
l'autre côté, vous dites aux Québécois : On devrait aller en chercher 13,5,
millions, en 2016‑2017 et 27 annuellement par la suite — approximatif.
Je
ne sais pas, je vous écoute puis je... Vous êtes généreux en cette année, qui
sera peut-être un surplus budgétaire, M. le ministre, là, mais je trouve surprenant que vous
souhaitiez aller de l'avant avec ça. Si c'est le cas, d'accord,
mais vous ne pouvez pas nous assurer,
donc, du coût. Puis ça, je vais vous le demander, parce que
j'imagine qu'en 24 heures ça sera impossible de faire des vérifications pour être capable d'avoir des coûts justes. Donc, c'est pour ça que je
vous dis que c'est un petit peu de l'improvisation, là. Si on se dit : En 24, 48 heures, on va
être capable d'adopter cet article, c'est
impossible, pour moi, là, impossible, à moins que vous ayez une armée de fonctionnaires d'ici vendredi, là, qui nous amènent...
puis qui parlent à toutes ces compagnies ou qui parlent aux plus gros, en tout cas, disent : Écoutez, comment on
va faire, comment ça se fait, comment on va l'appliquer, quels sont les coûts
approximatifs de tout ça, puis que vous ayez des documents en main qui
pourraient nous amener à avoir une réflexion qui va être bonne.
Alors,
dédommager en partie, partager les coûts, vous dites : O.K., on
pourrait embarquer là-dedans. Il va falloir le rajouter dans la loi si on va... parce que, écoutez,
je ne sais pas comment vous allez... Juste par votre parole, là? Je la crois,
votre parole, mais il y a
pas mal de compagnies ici qui vont se dire : Un instant, là. Le ministre
l'a dit, moi, je veux avoir ça par écrit, là. Alors, première chose.
Deuxième
chose, bien, vous le savez, on l'a mentionné, mon collègue
de l'opposition et moi-même, l'article 36, on
pourrait contrevenir à ça. Donc, j'imagine que vous n'avez pas non plus... Je
pense que la question vous a peut-être
été posée, mais je vous la répète : Avez-vous
un avis juridique face au fait que ces 70 revendeurs devront faire une demande
au CRTC? Avez-vous un avis là-dessus?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : M. le Président, nous sommes en pourparlers avec le CRTC. Nous n'avons pas d'avis
formel, mais nous avons une bonne
impression, que cela pourra se régler de
façon positive pour nous. On n'a pas
d'indication du contraire non plus, donc nous continuons d'avancer dans
cette direction-là. Et, comme j'ai dit tantôt, à l'intérieur de ce qui est
possible, c'est quelque chose qui, à notre avis, est plus pragmatique qu'une
autre solution qu'on pourrait considérer.
Pour le
partage des coûts, écoutez, oui, les discussions se poursuivent avec les entreprises.
Il y a déjà eu quatre ou cinq
rencontres, et ça va continuer. Encore une fois, ce n'est pas
un enjeu pour tout le monde, mais, surtout pour les plus petites, si ça devient un
obstacle important, comme je l'ai dit tantôt, oui, nous sommes prêts à partager
les coûts avec eux. On n'a pas d'objection à ça.
• (15 heures) •
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Granby, ça va?
M.
Bonnardel : Oui.
Bien, je n'ai pas fini.
Le Président (M. Bernier) : O.K.
Continuez.
M.
Bonnardel : M. le
Président... bon, bien là vous avez
dit plusieurs choses : O.K., on partage les coûts, on
est en discussion avec quatre,
cinq... Donc, ça fait un petit bout de temps, j'imagine, que vous avez commencé
à discuter de ça avec certains. Plusieurs,
j'imagine, après nos discussions aujourd'hui, vont dire : Eh! moi aussi, je veux aller
expliquer ma situation. Puis j'imagine que le ministre...
Le Président (M. Bernier) : Oui, M.
le ministre.
M. Leitão : ...juste rapidement de
mentionner : quatre ou cinq rencontres qui ont eu lieu, mais avec une
liste beaucoup plus grande que ça, pas seulement quatre ou cinq joueurs.
M.
Bonnardel : O.K.,
quatre, cinq rencontres?
M. Leitão : Oui.
M.
Bonnardel : Bon, vous êtes prêt à partager... Vous venez
juste de dire aussi, là : On a eu des discussions avec le CRTC, un comité fédéral indépendant. Vous avez
dit : On n'a pas d'indication que ça pourrait être refusé. Ce serait
une première canadienne, vous me corrigerez, là, mais ce serait une première
canadienne qu'une législation demande de restreindre la libre circulation sur
Internet. Donc pas de jurisprudence sur laquelle on peut s'attacher.
Sur quelle
base vous pouvez peut-être imaginer que le CRTC dise oui? Alors, encore une
fois, s'il n'y a pas d'avis puis on a juste... Premièrement, je voudrais savoir
qui a eu ces discussions. Est-ce que c'est le ministère des Finances? Est-ce que vous avez envoyé votre collègue ministre
discuter avec le CRTC ou c'est par l'entremise de certains fonctionnaires? Juste
pour élaborer là-dessus.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Pour ce qui est de l'approche, M. le Président, je dirais que
l'approche qu'on propose de faire ici, en termes de coûts et façons de
faire, l'approche est similaire à ce qu'on a fait avec les MEV dans les bars et
dans les restaurants. Donc, d'abord, on passe la législation, le Parlement
approuve la législation si c'est
ça, le souhait du Parlement, et par la suite les négociations, les consultations se poursuivent avec l'industrie, et les règlements qui mettent
en application ces lois-là sont précisés après de nouvelles négociations,
consultations avec l'industrie.
C'est une
approche qui a bien fonctionné dans le cadre des MEV, donc, les modules
d'enregistrement de ventes, dans les
restaurants et bars, donc je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas dans
ce cas-ci. Encore une fois, pour ce qui est des indications du CRTC, vous voyez le
verre à moitié vide, moi, je le vois à moitié plein. C'est vrai que nous
n'avons pas d'indication claire du CRTC comme quoi : Oui, oui, vous pouvez
le faire. Nous n'avons pas non plus d'indication : Non, non, non,
vous ne pouvez pas le faire.
Donc, je
pense que nous sommes en territoire assez confortable pour qu'on puisse aller
de l'avant, surtout que, comme j'ai dit au départ, notre objectif, ce
n'est pas un objectif de promouvoir et d'élargir l'offre de jeu, mais de protection du consommateur, où le Québec a de la juridiction, protection des consommateurs
et de santé publique, où aussi le Québec a de la juridiction. Alors, nous ne voyons pas
une grande contradiction entre ce qui est proposé ici et la législation fédérale.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Granby.
M.
Bonnardel : Donc, M.
le Président, pas d'avis juridique.
On sait très bien que les sociétés, je le répète, ces revendeurs vont demander au CRTC une autorisation.
Ça pourrait prendre des mois avant que ça soit autorisé, sinon même
refusé. Pas d'avis juridique. On parle de
partage des coûts pour brimer la libre circulation. Pas d'évaluation des coûts. Vous savez très bien
que ces fournisseurs... pas ces fournisseurs, mais ces sites de jeu illégaux,
que vous appelez, qui sont puissants,
qui sont énormes, sont assurément capables, M. le ministre, de s'asseoir
avec vous, de discuter de la situation et de
trouver un terrain d'entente pour aller chercher un montant, taxe fiscale, peu importe, que vous souhaitez
avoir. Parce que la grosse question, c'est ça. Vous vous dites :
Eux, ils sont illégaux, moi, Loto-Québec est légale.
Vous
dites : Ah! on parle de santé publique, il faut légiférer pour ça. Bien,
en quoi Espacejeux va être mieux que les
autres si, nécessairement, vous êtes capables... Puis je suis persuadé, là, que, les PokerStars,
et autres, là, vous leur dites :
Écoutez, vous comprenez, vous êtes des grands de ce monde pour ce qui est du poker, ou autres, nous, là, voici nos valeurs pour ce qui est
d'amener les gens à moins jouer...
oui, on ne les empêchera pas, mais à moins jouer, parce que
le jeu compulsif peut être un
problème tout comme boire, tout comme fumer... Bien, j'imagine, M. le Président, qu'Espacejeux fait un travail raisonnable puis amène les gens à se conscientiser au
jeu — puis ça, entièrement d'accord — puis
qu'on dépense des sous pour ça — entièrement
d'accord — qu'on
puisse restreindre les joueurs compulsifs au Casino de Montréal,
à Hull, dans Charlevoix, aucun problème avec ça, mais
qu'on ne me dise pas qu'on ne peut pas entreprendre cette même discussion avec ces grandes compagnies, qui ont
des capitalisations boursières plus fortes que Bombardier pour certaines, de ne
pas s'asseoir puis dire : Bien, voici ce qu'on veut que vous mettiez en
place si on vous autorise à offrir vos jeux au Québec. Je suis persuadé
que ces sociétés diraient : On étudie, donnez-nous quelques jours, une
semaine, deux semaines, puis on vous donne une réponse.
Alors, pour
moi, restreindre la libre circulation, encore une fois, on embarque dans
quelque chose, M. le Président, qui
est extrêmement périlleux. Et, à quelque part, je suis persuadé qu'on peut
trouver des terrains d'entente. Puis on est dans beaucoup trop d'interrogations présentement face à cet article pour
être capables d'être rassurés, comme législateurs, puis de rassurer les gens qui nous écoutent puis
disent : Un petit instant, là, il y a tellement de points d'interrogation
face à cet article que, oui, ce n'est
pas juste, pour moi, une solution temporaire que de l'adopter demain matin ou
dans 48 heures, là, ça va devenir permanent, puis, après ça, ça va être
oublié à quelque part puis on n'en parlera plus. Non, il faut réagir aujourd'hui, demain, dans une semaine, dans deux
semaines, trouver une solution, sinon la solution va être de retirer cet
article, c'est aussi simple que ça, encore une fois, pour une seule raison, M.
le Président, c'est que Loto-Québec ne peut pas concurrencer ces sites de jeu, et on met l'intérêt, là, de santé
publique derrière tout ça en disant : Ah mon Dieu! c'est tellement,
tellement dangereux, ces sites, qu'il faut absolument les mettre sous le
chapeau d'Espacejeux. C'est aussi simple que
ça. Tout ça pour 13,5 millions
de dollars et 27 millions, selon les chiffres approximatifs que vous nous avez donnés dans
le dernier budget. Donc, pour moi, la réflexion de juste se reparler dans
24 heures, M. le Président, est... C'est
impossible en 24 heures qu'on m'amène les réponses que je vous ai
demandées là ou le questionnement que je vous ai amené là. C'est impossible. Alors, j'espère juste qu'il y a une armée
au ministère, là, qui, dès maintenant, là, se met au
travail, puis que, d'ici le retour... Parce que je sais qu'on va travailler encore le 74 demain. Si on
a déjà des réponses à tout ça, ma foi, bravo!
Mais je suis
surpris aujourd'hui de voir jusqu'à quel point on a pu improviser cet
article, l'amener aujourd'hui,
en discuter sans avoir de réponse au
questionnement que ces grandes sociétés ont puis surtout au fait aussi que... La vraie
raison, je vous l'ai mentionnée tantôt. Donc,
pour moi, qu'on n'ait pas d'avis, qu'on estime certains coûts qu'on pourrait
partager avec ces sociétés,
en quoi la santé publique, l'Espacejeux va être plus bénéfique aux yeux des
joueurs compulsifs versus ces
compagnies qu'on veut légiférer, amener à être sous le chapeau d'Espacejeux,
bien je pense qu'on aura encore l'occasion d'en discuter, M. le Président. Mais, pour
moi, il est hors de question qu'on laisse ça aller comme ça ou qu'on ramène ça dans 24 heures sans qu'il y ait des
réponses plus fortes face à cet article, qui pourrait être une première dans
l'histoire du Québec, à savoir de censurer Internet.
Le Président (M. Bernier) : Ça va.
Oui?
M. Leitão : Je peux réagir ou...
Le Président (M. Bernier) : Bien,
vous pouvez réagir, oui.
M. Leitão : Rapidement.
Le
Président (M. Bernier) :
Mais la question que je vais poser au député de Granby... C'est qu'il y a une
demande de suspension. Vous, est-ce que vous êtes d'accord avec une
demande de suspension par rapport à l'étude?
M.
Bonnardel : Bien,
je ne suis pas encore prêt à suspendre, moi.
Le Président (M. Bernier) : Pardon?
M.
Bonnardel : Je ne
suis pas encore prêt à suspendre, à moins que...
Le
Président (M. Bernier) : Vous n'êtes pas encore prêt à suspendre. Non, mais c'est juste pour clarifier votre position que je veux connaître
votre position par rapport à ça. M. le ministre.
M.
Leitão : Bon, très bien, alors moi non plus. Moi, je n'insiste pas que
ça soit suspendu. Et, en même temps, pas question non plus de retirer
l'article 13, là. L'article 13, c'est le coeur de ça.
Donc, pour ce
qui est de l'armée, bon, l'armée est ici, là, l'armée, c'est le rapport Nadeau.
Cette situation, cette question a été
étudiée pendant au moins deux ans. Les réponses sont là, sont dans le rapport
Nadeau. Il n'y a rien d'improvisé ici, il n'y a rien qui sort comme ça à
la dernière minute. Moi, j'ai fait preuve probablement de naïveté et,
croyez-moi, j'apprends bien la leçon. L'année commence bien. Moi, dans un
esprit de collaboration, j'étais prêt à regarder un peu s'il y avait des aménagements techniques de dernière minute que moi
personnellement, je n'étais pas au courant. Vous avez interprété ça
comme étant de l'improvisation. Tant pis.
Alors, on continue, M. le Président, avec
l'article 13.
Le Président (M. Bernier) : M. le
député de Rousseau, vous vouliez ajouter sur le sujet.
• (15 h 10) •
M.
Marceau : Bien, regardez, je suis un peu surpris de la tournure des
événements. Moi, j'ai des questions, puis c'est sûr que j'aimerais bien
avoir des réponses.
Moi, je pense
que de donner au ministre... de prendre du temps un peu pour y réfléchir...
Puis là 24 heures... Ça peut
être 48, ça peut être une semaine, là. À ma connaissance, on siège demain
matin pour deux heures puis après ça on ne se revoit pas avant la semaine prochaine. Alors, il me semble que, dans
la semaine qui vient, le ministre aurait pu rencontrer des intervenants, puis poser les bonnes questions,
puis obtenir des réponses. Moi, c'est ce que je suggère. Évidemment,
si c'est pour demain matin, ça va être plus dur, là. Je peux imaginer que ce
n'est pas simple d'obtenir des réponses en quelques heures. Mais, étant donné le volume du projet de loi, puis, bon, je ne pense pas qu'on va avoir fini demain midi, alors
on pourrait reporter à la fois suivante, qui sera, j'imagine, en tout cas, bientôt, mais pas cette semaine. Et puis ça permettra au ministre d'aller chercher les
réponses que... enfin, si lui-même se pose des questions, hein, parce que,
bon, évidemment, je ne sais pas à quel point il doute ou ne doute pas de
la solution qui est proposée.
Moi, je vais
le réitérer, là, moi, l'idée d'amener le jeu en ligne illégal vers Espacejeux,
je suis favorable à ça pour des
raisons de santé publique puis parce
que les montants récoltés servent à
financer nos services publics. Alors, moi, je trouve que c'est une bonne
affaire. Le moyen, par contre, c'est ce qui est en cause ici, quant à moi.
Je peux vous
dire, M. le Président, qu'il me semble qu'une chose qui pourrait être
faite, ce serait que le ministre... ou
bien le ministre seul avec son équipe ou bien nous tous, qu'on
reçoive en commission les représentants de l'industrie
pendant une demi-heure, trois quarts
d'heure, une heure, je ne sais pas, moi, et puis qu'on leur pose un certain
nombre de questions.
Moi, je pense qu'il y
a des enjeux communs pour les membres
de l'industrie, il y a peut-être des
enjeux qui divergent. Et moi, je n'ai aucun problème avec le fait que le
ministre les rencontre seul puis qu'il nous rapporte les réponses. Moi, je n'ai pas de problème avec ça. Si, par
ailleurs, le ministre est ouvert à ce que nous les rencontrions pendant une heure, ça aussi, ce serait possible. Je pense
que ce sera utile pour la compréhension du dossier pour tout le monde. Mais, moi, ce que je veux, c'est que le ministre
se penche sur la question. Puis je suis plutôt d'accord avec le député de
Granby quand il dit qu'en 24 heures
c'est peut-être un peu serré. Voilà. Mais, cela étant, moi, s'il veut se
pencher sur la question, je vais être bien content qu'il le fasse.
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Leitão : Moi, ce que j'avais dit, c'était que ces consultations-là ont
déjà eu lieu, les entreprises en question ont déjà rencontré le ministère à plusieurs reprises. La commission, le
rapport Nadeau a bien étudié la situation depuis deux ans. Donc, je ne pense pas que ce soit nécessaire de recommencer le
processus de consultation. J'étais prêt, moi, à suspendre pendant quelques heures, quelques jours pour que je fasse,
moi, un dernier tour de piste avec mes collègues,
mais pas question de recommencer à faire des consultations. Le projet de loi,
tel qu'il est proposé ici, il me semble qu'il est approprié, sinon on ne
serait pas ici, on ne l'aurait pas proposé.
Donc, oui, je
peux attendre un peu et vérifier avec mes collègues s'il y a des solutions de
dernière minute, mais pas plus que ça. On parle de 24, 48 heures,
c'est tout.
Le
Président (M. Bernier) : O.K. Donc, ce que vous proposez, c'est de
suspendre l'étude pour que vous puissiez revérifier l'ensemble du processus que vous avez fait au ministère des
Finances sur l'aboutissement des articles que nous retrouvons dans ce projet de loi. C'est votre
proposition. Donc, il y a une proposition qui est sur la table. M. le député de
Rousseau? M. le député de Granby.
M.
Bonnardel :
Oui. Bien, M. le Président, j'aimerais ça qu'on soit capables, si on suspend
l'article, d'avoir des réponses, minimalement, là.
Bon, vous
dites qu'il n'y a pas d'avis juridique, puis il n'y en aura pas, parce que ce
serait une première. Donc, moi, il
faut que je me fie au fait que vous ayez des discussions. Bien, vous ne me
donnerez certainement pas le procès-verbal de vos discussions. Ça, je ne
m'attends pas à ce que vous soyez aussi transparent, mais ce serait le fun
quand même.
Le partage
des coûts, j'imagine que ça va prendre un certain temps si vous vous mettez au
téléphone puis vous commencez à
appeler tous ces fournisseurs puis dire : Écoute, as-tu fait une
évaluation, là? Ces gens ne pensaient pas qu'on se rendrait là aujourd'hui. On est là. Donc ça va prendre plus que
24 heures, selon moi. Puis, cette évaluation de coûts, bien là, c'est là qu'on va voir si, oui ou non, au
nom de la libre circulation sur Internet, vous allez être capable de nous
donner des chiffres. Parce que vous avez dit
tantôt que vous étiez prêt à partager. Partager, ça va amener une dépense. Puis je pense que, dans
notre réflexion, M. le Président, pour moi, je vous le répète, il faut évaluer
la possibilité de s'entendre plutôt
que de bloquer. Je pense personnellement, là, que vous avez les effectifs, les moyens d'appeler
ces gens puis de s'entendre avec eux
au lieu de les bloquer, au lieu d'attendre possiblement que le CRTC vous donne
une réponse. Puis vous savez très bien que, si cette réponse était
négative, on repart à zéro.
Alors,
pourquoi, début 2016
aujourd'hui, ne pas prendre quelqu'un
au ministère des Finances avec sa valise puis d'aller rencontrer ces
fournisseurs? Il y en a quelques-uns avec lesquels les Québécois s'amusent jour
après jour. Pourquoi ne pas s'entendre,
aller discuter avec eux puis de trouver une assiette où tout le monde va manger dedans, là, qui va être content? Vous allez avoir
fiscalement des revenus additionnels. Vous voulez que la santé publique puis le
public soient protégés. Bien, moi, je suis
persuadé qu'avec ce que vous avez mis déjà en place sur Espacejeuxon prend ça, puis vous dites : Bien, voici ce qui est
nos valeurs chez nous, voici ce que vous devez défendre si vous voulez que les
Québécois participent à vos activités.
M. le ministre, c'est fort simple, fort simple. Ça prend juste peut-être un
petit peu plus de temps puis de
volonté que de bloquer par un article la libre circulation sur Internet. M. le
ministre, je ne peux pas croire que,
minimalement, vous n'allez pas penser ou évaluer cette possibilité de vous
entendre avec ces gens. Ce serait tellement plus
facile. Et je suis persuadé que le téléphone peut sonner immédiatement pour que
vous puissiez, dans deux semaines, si on se
reparle, même pas commencer à évaluer ça, dire : Écoutez, on a commencé à
discuter avec eux, là, on sait qu'on
va s'entendre. Pas besoin d'envoyer d'impact financier sur le fait que ces
revendeurs pourraient bloquer certains
sites, pas besoin d'attendre après le CRTC, parce que les revendeurs devront
faire cette demande, puis d'être dans l'interrogation à se
dire : Le CRTC pourrait très bien dire : Écoutez, c'est une
première, on n'autorise pas ça.
Alors, moi,
je suis persuadé, M. le Président, que le ministre est conscient de la
situation, du fait que ce serait une première
à demander à des revendeurs de bloquer certains sites Internet, puis que, de
l'autre côté, ces sociétés, puis même le
rapport le mentionne, le rapport Nadeau le mentionne, ces fournisseurs sont
prêts, là. Pas vrai, là, qu'ils ne sont pas prêts à s'asseoir avec le gouvernement, là. Je suis persuadé qu'ils sont
prêts à s'asseoir avec le gouvernement. Mais c'est à vous de faire le premier coup de téléphone, puis
de vous entendre avec eux, puis d'amener nécessairement le fait que, pour moi, s'entendre plutôt que de bloquer va être
une solution beaucoup plus forte qu'une solution temporaire qui risque d'être permanente par la suite, où on aura été les
premiers, comme législation, à bloquer certains sites. Alors, ma réflexion
est fort simple.
Mon collègue de Beauce veut réagir, puis je vous
dirai si, oui ou non, après, M. le Président, on va suspendre l'article.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Beauce-Nord, vous voulez réagir?
• (15 h 20) •
M.
Spénard :
Merci, M. le Président. Alors, à mon tour à souhaiter la bienvenue à tous les
collègues autour de cette table en ce début d'année 2016.
Ça fait un
peu drôle, pour cette commission parlementaire qui débute, de parler de
fermeture, d'encadrement, de fermeture
de sites Internet, alors que, depuis quelques jours, le discours qu'on entend,
c'est que nous sommes une société ouverte
sur le monde, nous sommes une société qui est non inclusive et qui est ouverte.
Ça fait un peu drôle, un peu drôle, laissez-moi vous le dire.
L'autre
chose qu'on parle ici : M. le ministre a dit tout à l'heure que les sites
illégaux n'ont pas la même réglementation qu'Espacejeux de Loto-Québec. Donc, ça, ça présuppose qu'en ayant moins
de réglementations, moins de contraintes administratives ils sont plus
payants pour le joueur ou payants pour l'entreprise. En tout cas, s'ils ont la
faveur des trois quarts des Québécois qui
jouent aux jeux en ligne — parce que je pense que sur 250 millions approximativement
de jeux en ligne il y en a seulement
50 millions qui sont joués à Espacejeux — alors il doit y avoir une raison quelconque.
L'autre
chose, et j'aimerais bien que M. le ministre me réponde là-dessus, c'est :
«Selon le code criminel canadien, seule
une province, ou son mandataire, peut gérer et exploiter des jeux d'argent sur
son territoire.» La réglementation est là. Elle a toujours été là,
d'ailleurs. Alors, tous les sites de jeu en ligne sont donc illégaux — on en
conçoit — selon
la réglementation. Cependant, «à ce jour, aucun
site de jeu en ligne au Canada n'a fait l'objet d'un recours devant les
tribunaux canadiens».
Alors, ma
question est la suivante pour le ministre : Comment se fait-il qu'on parle
de fermer tous ces sites-là, qu'on
parle de demander aux fournisseurs de services Internet de fermer ces sites-là,
alors qu'il n'a même pas testé la loi canadienne
qui lui permettait d'aller devant les tribunaux avec ces sites-là pour au moins
amorcer une discussion, comme mon
confrère de Granby le disait, au moins pour amorcer une discussion sur
qu'est-ce que ces sites-là pourraient faire pour se rendre légaux aux
yeux du ministre des Finances? Alors, est-ce que le ministre peut m'expliquer
pourquoi qu'il n'y a jamais eu d'intervention avec la loi qui existe déjà en ce
qui concerne les sites illégaux?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre, avez-vous une réponse à cette simple question?
M.
Leitão : Simple question de pourquoi on ne... Parce que justement on
n'a pas les outils législatifs pour le faire. Et c'est en faisant ce qu'on propose de faire ici, c'est là qu'on
pourrait commencer à bloquer ces sites-là. Alors, encore une fois, comme j'ai dit depuis le début, c'est
une question pragmatique, c'est de cette façon-là que nous jugeons que nous
allons avoir la plus grande probabilité de succès pour bloquer les sites de jeu
qui sont présentement illégaux.
Je reviens à
la soi-disant non-compétitivité de Loto-Québec. Cette non-compétitivité
provient entièrement du fait que les
sites qui sont offerts de façon non réglementée ne suivent pas les mêmes
règles, donc n'ont pas les mêmes contraintes,
n'ont pas les mêmes obligations de contrôler leur offre de jeu. C'est pour ça
qu'ils sont plus populaires et qu'ils ont le succès soi-disant qu'ils
ont. Alors, pour rendre ça plus équitable, nous proposons de faire ça. Et
surtout, encore une fois, nous sommes, à
notre avis, en terrain très solide, parce que notre objectif premier, ce sont
des objectifs de protection des
consommateurs et de santé publique, qui sont des champs de juridiction
provinciale sans contestation. Alors, c'est pour ça que nous jugeons
être en territoire solide.
Pour ce qui
est du CRTC, le CRTC, comme vous le savez très bien, ne va pas émettre d'avis
avant que la loi soit approuvée par
le Parlement. Une fois que la loi est approuvée, alors là ils pourront juger de
son application. Ils ne vont jamais
faire ça avant. Donc, il faut, nous, d'abord, passer notre loi, et après ça le
CRTC jugera. Mais, encore une fois, puisque
nous avons des objectifs de santé publique et de protection des consommateurs,
nous pensons être en territoire très solide de ce côté-là.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
C'est parce que je n'ai pas eu une réponse satisfaisante à ma principale
question. Moi, ce que je voulais
savoir, c'est... À la place de tout faire uniformément, puis de clairer le bébé
avec l'eau du bain, puis etc., il y a déjà une loi canadienne qui existe, qui est une loi sur
le Code criminel aussi, qui nous permet d'intervenir avec les sites de jeu en
ligne qui sont déclarés illégaux, qui sont illégaux parce que le gouvernement
ne les autorise pas.
Moi,
ce que je m'aperçois, c'est qu'il n'y a pas eu de gradation, il n'y a pas eu de
discussion dans les sanctions
apportées à ces sites de jeu illégaux. Il n'y a absolument rien eu de fait par
rapport à la loi existante sur ces sites de jeu
illégaux là qui nous aurait peut-être permis d'aller jusqu'à dire : Écoutez,
si vous n'êtes pas d'accord avec nos propositions, nous allons tout fermer les sites de jeu
illégaux. Il n'y a eu aucune gradation, ils n'ont pas été
rencontrés, on n'a pas mis en place
la loi qui existe déjà, on n'a absolument rien fait, on arrive avec une solution matraque,
puis... je ne suis pas un joueur puis
je ne connais pas ça, les sites de jeu illégaux, moi, là, moi, je pense que
c'est juste un jeu de cartes, là, mais, en tout cas... mais je trouve
qu'il y a...
Le Président (M.
Bernier) : Il ne semble pas y avoir grand monde autour de la
table qui connaissent ça.
M.
Spénard :
Il n'y en a pas qui jouent autour de la table, là, mais...
Le Président (M.
Bernier) : ...il y a des gens qui nous conseillent.
M.
Spénard : ...moi,
je trouve qu'il n'y a pas eu de gradation dans les approches qu'on
aurait pu faire avec ces sites de jeu
là pour dire : Écoutez, on ne s'est pas entendus. Vous êtes illégal, on
ne s'est pas entendus, alors c'est la loi matraque, on vous coupe tout,
puis bonjour.
Alors,
moi, le principal questionnement que
j'ai, moi, c'est qu'on n'a pas profité du tout, du tout de la loi qui existe
sur le Code criminel canadien où ces
sites-là sont déclarés illégaux, et on arrive avec une loi matraque, on passe
l'aspirateur au complet puis on
claire le tapis. Alors, je ne le sais pas, si M. le ministre aurait un
moyen de dire qu'il pourrait y avoir une
gradation, qu'on pourrait explorer la loi canadienne au Code criminel pour dire
que... Écoutez, il y a eu des essais de
faits, ça n'a pas marché. Mais là il semble que rien n'a été essayé avec ces
sites-là puis qu'on arrive avec un projet de règlement, parce qu'on a dit : Regarde, on n'a pas de temps à
perdre avec ça, nous autres, puis on s'en va là-dessus. C'est bien beau
protéger la santé publique, je suis pour.
Maintenant,
est-ce que les sites de jeu en ligne actuels auraient pu avoir un code
d'éthique semblable à celui de Loto-Québec?
Peut-être que oui, peut-être que non. On ne le sait pas, il n'y a eu aucune
discussion. Il n'y a eu aucune discussion entre le ministre, son
ministère et les sites de jeu en ligne. Est-ce qu'on aurait pu avoir des
redevances sur le site de jeu en ligne au
même titre que Loto-Québec en verse? Parce que ça crée, un peu comme mon
confrère de Granby le disait... C'est
parce que ça crée une diversité d'offres à la clientèle qui aime le jeu et qui
ne sont pas nécessairement des joueurs
pathologiques, mais qui aime jouer comme quelqu'un aime prendre un verre de vin
de temps en temps. Ça ne veut pas
dire que c'est un alcoolique pour autant. Mais ça crée une diversité. Là, on va
se retrouver : il n'y a aucune diversité possible, seul l'État a le droit, et ça... M. le ministre n'a pas aimé
de se faire comparer à des pays totalitaires tantôt, mais les pays totalitaires
agissent exactement comme ça : C'est nous qui contrôlons, parce que nous
savons qu'est-ce qu'il faut pour vous autres, et c'est tout.
Alors,
moi, ça me pose énormément de questionnements dans le sens qu'on n'a pas
exploré du tout la loi canadienne sur
les sites de jeu en ligne, on n'a pas fait de gradation des sanctions, rien, on
arrive avec une réglementation gouvernementale qui nous fait penser qu'en tout cas c'était peut-être d'aller un peu
trop vite, un peu trop loin ou... à tout le moins, un peu vite.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Leitão : Ces questions-là ont été examinées en grand détail par la
commission Nadeau. Ils sont arrivés à la conclusion que d'utiliser le Code criminel pour essayer de contrer ces
sites-là, d'abord, c'est quelque chose sur lequel nous n'avons pas de juridiction et, deuxièmement,
ce qu'on vous avait bien mentionné, ça ne semble pas avoir eu un grand succès jusqu'à maintenant. Donc, d'un point de vue
très pragmatique, la solution que nous proposons est celle qui a la plus
grande chance, la plus grande probabilité d'avoir un effet concret, réel.
Pour ce qui est des
pays totalitaires... Bien, écoutez, en France, ils font un blocage de sites illégaux.
Une voix :
...
• (15 h 30) •
M.
Leitão : Je sais qu'il y a certains changements, mais, en tout cas, je
ne pense pas qu'en France on puisse parler d'un pays totalitaire.
Certainement pas Belgique, Danemark, Espagne, Italie. Donc, je ne pousserai pas
trop, trop sur cet aspect-là.
Pour
ce qui est des sites illégaux, n'oublions pas non plus qu'un grand nombre...
pas tous, mais, un grand nombre de
ces sites-là, cette offre de jeu là est à l'étranger. Donc, même le code
criminel canadien... ça ne serait pas si facile que ça de pouvoir y arriver. Et la façon que nous
proposons, donc, de bloquer l'accès à ces sites-là, encore une fois, c'est la
plus pratique et celle qui a la plus grande chance d'avoir un résultat positif
dans tout cet environnement-là.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M.
Spénard : Oui. Bien, j'ai un peu de misère avec ça, parce
qu'on lit un peu partout que ça va être un... bon, la liste des sites à bloquer
va être gérée et analysée par Loto-Québec. C'est eux autres qui vont régler ça.
Maintenant, lorsqu'ils vont dire
qu'un site doit être bloqué, alors ils vont envoyer une commande à tous les
fournisseurs d'Internet pour dire : Bloquez tel site et vous avez
30 jours pour le faire.
Est-ce qu'il y a des sites
qui proviennent des réserves autochtones? Une question comme ça, parce que je
sais qu'il y a des casinos sur les réserves
autochtones qui ne sont pas administrés par Loto-Québec et qui agissent en
toute impunité ici, au Québec. Alors,
moi, ce que je me demande, c'est : Est-ce qu'il y a un fournisseur de
services sur une réserve autochtone pour l'Internet au Québec?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : Écoutez, je pourrais
répondre à cette question-là, mais ça veut dire, donc, qu'on continue avec
l'«examination» article par article de la... On suspend? On ne suspend pas?
Le
Président (M. Bernier) : Bien, présentement, la position est que vous,
vous avez une certaine ouverture à suspendre
l'étude des articles 13 à 21; du côté du député de Rousseau, également. Par
contre, du côté du député de Granby et
du député de Beauce-Nord, il ne semble pas y avoir d'ouverture là-dessus. Ça me
prend un consentement pour suspendre l'étude
de ces articles-là et d'y revenir. Donc, présentement, je n'en ai pas, de
consentement. Donc, c'est pour ça que je ne peux pas aller plus loin, je suis obligé de poursuivre dans ce sens-là
et, à ce moment-là, de comptabiliser le temps de parole de chacun en
regard des sujets qui sont donnés. Ça va?
M. Leitão : Très bien. Donc,
continuons.
Le Président (M. Bernier) : Vous
continuez, M. le ministre.
M.
Leitão : Alors, je réponds à votre question. Bien sûr qu'il y a des
fournisseurs de services Internet qui sont sur les réserves autochtones
comme ils sont ailleurs, et ils devront tous suivre les mêmes règles,
c'est-à-dire de bloquer l'accès aux clients
québécois. On ne parle pas de bloquer l'accès à leurs clients qui sont
ailleurs — ça, c'est
leur problème — mais
aux clients québécois, oui.
Le Président (M. Bernier) : M. le
député.
M.
Spénard :
Merci, M. le Président. M. le ministre, est-ce que le casino à Kahnawake est
bloqué aux parieurs québécois?
M. Leitão : Je ne vois pas la
pertinence de la question, puisqu'on ne parle pas ici de casinos.
M.
Spénard : Est-ce
que vous pensez que...
M. Leitão : On...
M.
Spénard :
Bien, c'est parce que vous dites qu'ils devront bloquer à tous les Québécois
l'accès aux sites Internet provenant d'une réserve autochtone.
Maintenant, le casino qui est sur les réserves autochtones, ce n'est pas géré
par Loto-Québec, ça, à ce que je sache,
c'est un casino indépendant, et l'entrée au casino n'est pas bloquée aux
Québécois. Ce n'est pas juste pour
eux autres, c'est pour tout le monde qui veut y aller. C'est parce que, la
réponse du ministre : Ça va être bloqué pour les Québécois, je
trouve ça un peu facile comme réponse.
L'autre
chose, les pays que vous m'avez mentionnés tout à l'heure... oui, les sites ne
sont pas bloqués totalement, mais les
pays que vous m'avez mentionnés tout à l'heure se sont tous entendus avec les
maisons qui fournissaient les sites de paris considérés illégaux, alors qu'ici
c'est : on ne s'est pas entendus avec personne, on n'a pas discuté avec
personne, on arrive avec une loi matraque. Alors, c'est un peu différent
comme approche, vous conviendrez, M. le ministre.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le ministre, autres commentaires sur le sujet?
M. Leitão : Non.
Le
Président (M. Bernier) : Vous n'avez pas d'autre commentaire sur le
sujet. M. le député de Rousseau, là, avez-vous votre commentaire sur le
sujet?
M.
Marceau : Non. Bien là, je pense que les questions sont claires, là,
et je n'ai pas besoin de les réitérer, je pense bien.
Le Président (M. Bernier) : O.K. Je
vais revenir au député de Granby.
M.
Bonnardel :
Oui. Merci, M. le Président. Mon collègue de Beauce vient d'amener un point
important, à savoir que, dans les
questions que nous avons posées — avis juridiques, partage des coûts avec les revendeurs, solutions peut-être avec
le CRTC, discussions — bien,
une entente avec la communauté mohawk, bien, ça aussi, ça va
être intéressant de savoir
comment vous allez vous entendre ou si vous avez déjà eu des discussions ou peut-être
que, pour la première fois, eux entendent ça. Donc, ça fait partie nécessairement
des enjeux plus qu'importants, à savoir : Est-ce qu'eux, comme nation, voudront obtempérer et s'assurer d'opérer
de la même façon que vous allez demander aux... pas aux fournisseurs, mais aux sites de jeu
illégaux, de participer sous l'égide et le chapeau d'Espacejeux de Loto-Québec,
d'être tout le monde ensemble? Alors, je pense que ça, ça va mériter
aussi plus...
Le
Président (M. Bernier) : ...mon information, M. le député de
Granby : Est-ce qu'ils ont des casinos virtuels, du côté des réserves?
M.
Bonnardel :
Ils ont sûrement un... en tout cas, je ne veux pas m'avancer...
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce qu'ils ont un site virtuel?
M.
Bonnardel : ...mais je pense qu'ils ont des sites de poker
aussi, mais je ne veux pas m'avancer, je ne veux pas m'avancer.
Le Président (M. Bernier) : O.K. C'était juste pour une information, pour que
tout le monde soit sur les mêmes longueurs d'onde.
M.
Bonnardel : Bien, vous comprenez, les questions que j'ai
là-dessus, c'est de savoir... Oui, ils sont sur notre territoire, puis,
oui, on devra s'entendre aussi avec eux.
Et,
pour votre information, M. le Président, et pour les gens des Finances, je
viens de trouver une publication, là, sur McCarthy Tétrault, en 2009,
qui dit — Le
CRTC établit les règles canadiennes régissant la «neutralité du Net» :
«Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications [...] a récemment
rendu des décisions, mettant ainsi fin à deux importantes instances portant sur Internet
qui sont étroitement liées à la "neutralité du Net".» On parle
d'«interdisent le blocage du contenu;
prescrivent un préavis suivi d'un délai d'attente avant le lissage du trafic;
[...]l'obtention d'une approbation préalable avant le lissage du trafic
de gros de façon plus stricte que le trafic de détail».
Bon.
Alors, il y avait déjà, j'imagine, des demandes qui avaient été faites, et ça
ne semble pas avoir été autorisé. Alors,
vous comprendrez, dans nos discussions, M. le Président, on ne reviendra pas de
a à z sur ce qui a été dit, mais je m'attends
à ce qu'on ait des réponses de la part du gouvernement, du ministre face aux
interrogations que nous avons pour
qu'on puisse donner notre accord, mais, encore une fois, je persiste et signe,
là, en vous disant que, pour nous, on est persuadés qu'on peut s'entendre, au lieu de bloquer, avec ces
compagnies. Je souhaite de tout coeur que le gouvernement prenne cette situation au sérieux et puisse
trouver un terrain d'entente pour que, oui, ces sociétés puissent mettre en
valeur les mêmes, mêmes, mêmes... pas
questionnements, mais mettre en place ce qu'Espacejeux pousse pour contraindre
le fait que plusieurs personnes pourraient utiliser ces sites trop
souvent. Ça arrive trop souvent. Donc, pour nous, c'est important que ces compagnies puissent être sous le même chapeau
qu'Espacejeux en termes de valeurs pour ce qui est d'éduquer ces personnes, mais, de l'autre côté,
qu'on ne souhaite pas restreindre, donc, la libre circulation d'Internet.
Alors, mon collègue me dit que la
réserve ou la communauté a déjà hébergé des serveurs de jeu en ligne. Donc, ça
sera, je pense, une question importante sur laquelle le gouvernement
devra se pencher.
Alors,
pour moi, j'ai passé au travers des questions que j'avais à vous poser, M. le
ministre. Alors, j'espère qu'on sera
capables, oui, là, de suspendre cet article présentement mais de revenir avec
beaucoup, beaucoup de réponses aux interrogations que nous avons là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Leitão : D'accord, si on veut suspendre... Comme j'ai dit, on ne parle
pas de suspendre pendant des semaines ni
de recommencer un processus de consultation. C'est une question de quelques
heures, 24 heures, 48 heures, que je puisse voir si, lors des
toutes dernières rencontres avec ces fournisseurs de services Internet... S'il
y a des éléments, du côté technique, qu'on
peut améliorer, on le fera — et, je précise, du point de vue
technique — on le
fera, sinon... Donc, je ferai rapport à la commission d'ici 24,
48 heures. C'est tout.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Donc, il y a accord pour que nous
suspendions l'étude des articles 13 à 21. Consentement? Consentement.
M.
le ministre, vous avez annoncé tout à l'heure des amendements aux
articles 10 et 11, qui étaient suspendus, que vous aviez des amendements à proposer sur ces deux
articles-là. Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. Revenons aux
articles 10 et 11. M. le ministre, la parole est à vous.
• (15 h 40) •
M. Leitão :
M. le Président, merci. Donc, nous proposons de supprimer les articles 10
et 11 du projet de loi, puisque les dispositions transitoires qui étaient
contenues dans ces articles-là ne sont plus nécessaires.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Commentaires, M. le député de Rousseau?
M. Leitão :
Et, s'il y a des questions plus précises, Me Lebrun pourrait expliquer.
Le
Président (M. Bernier) : Très bien. Est-ce
que vous allez déposer les amendements,
qu'on puisse les distribuer aux parlementaires?
M. Leitão : Oui.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Êtes-vous prêts...
M. Marceau :
Bien, écoutez, M. le Président, le...
Le Président (M.
Bernier) : Bien, parce que le texte est assez limité, hein?
M.
Marceau : C'est ça,
le texte est assez explicite, là. Je comprends que, le projet de loi ayant été adopté, il n'y
a plus lieu d'adopter les amendements, parce que la date est passée. C'est
ça? Il n'y a rien d'autre que ça?
Le
Président (M. Bernier) : Me Lebrun, on a une question. Est-ce qu'il y a consentement
pour que Me Lebrun puisse prendre la parole?
M. Marceau :
Oui.
Le
Président (M. Bernier) : Consentement, oui, pour que le personnel du ministère
puisse le faire. Donc, ça va
régler le cas pour cet après-midi. Me Lebrun, allez-y.
M. Lebrun
(Jean-Philippe) : Merci, M. le Président. Alors, en fait, c'est que
les articles 10 et 11 étaient des dispositions
transitoires pour remplacer le nom de la Commission des normes, de l'équité, de
la santé et de la sécurité du
travail, qui était à l'article 1 du projet de loi quand on ajoutait un
article 4.1 de la Loi sur le ministère des Finances. Et, en regard aussi à Retraite Québec, c'étaient
des organismes qui ont été mis en place au 1er janvier 2016. Donc,
ces dispositions-là transitoires avaient une vie jusqu'au 1er janvier 2016.
Donc, maintenant, ça n'a plus d'utilité.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau, autres
commentaires?
M. Marceau :
Je suis très heureux, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Vous êtes très heureux. Bien, tant mieux. Je suis
heureux de vous voir heureux. M. le député de Beauce-Nord, avez-vous des
commentaires?
M.
Spénard :
Aucun. C'est correct.
Le
Président (M. Bernier) : Donc, consentement pour supprimer les articles 10 et 11? Est-ce
que c'est adopté?
M. Leitão :
Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté. Nous allons donc passer à l'article...
M. Leitão :
Il y a...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, M. le...
M.
Leitão : On a aussi un amendement
à déposer à l'article 183. Je pense que Me Lebrun l'avait aussi... Est-ce que vous l'avez déposé quand vous
aviez...
Une voix :
...
M. Leitão :
O.K., on va le déposer maintenant. L'article 183, c'est le dernier article.
Le
Président (M. Bernier) : Oui. Je vais juste ouvrir une parenthèse, là, parce que,
techniquement, nous sommes à l'article 22. Pour aller à 183, bien là ça me prend un consentement pour aller
étudier l'article 183, pour faire le dépôt d'un amendement.
M. Leitão :
C'est juste pour déposer, M. le Président, ce n'est pas pour...
Le
Président (M. Bernier) : Juste pour le déposer, puis à
ce moment-là on reviendra. Donc, je
reçois le document, O.K., et, à ce moment-là, quand viendra le temps
d'étudier...
M. Marceau :
...là, M. le Président, mais on va attendre.
Le Président (M.
Bernier) : À l'article 183, à ce moment-là, nous aurons un
amendement à étudier.
M. Leitão :
Exact.
Le
Président (M. Bernier) : Merci beaucoup. Donc, sur l'article 183,
je vous donne ça, M. le secrétaire.
Nous allons donc
poursuivre l'étude avec l'article 22, chapitre IV, Permis unique pour
la vente d'alcool pour consommation sur
place, concernant la Loi sur les permis d'alcool. L'article 22,
si vous voulez en faire lecture.
M.
Leitão : M. le Président, je suggérerais, si les collègues sont d'accord, qu'on regarde ça en
bloc, le chapitre IV dans son ensemble.
Le Président (M.
Bernier) : Donc, à ce moment-là, ça concerne les articles 22
à 44.
M. Leitão :
22 à 69.
Le
Président (M. Bernier) : À 69. Parce que je vois la Loi sur la Société des alcools, la loi sur la société des loteries et courses, la Loi sur le cinéma, la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques, les Règles sur les appareils de loterie
vidéo et les dispositions transitoires. Donc, à 69.
Donc,
ça concernerait tout le chapitre IV, concernant les lois que je viens de
mentionner, donc l'article 22 à l'article 69. Donc,
on veut une discussion générale sur tout ça au départ, puis, par la suite, on reviendra à chacun des articles. M. le
député de Rousseau, la parole est...
M. Marceau :
Bien là, je vais laisser le ministre nous expliquer, M. le Président...
Le Président (M.
Bernier) : Oui?
M. Marceau :
Mais, moi, ça me convient, là, il n'y a pas de...
Le Président (M.
Bernier) : Ça vous convient.
M. Marceau :
Oui, oui.
Le Président (M.
Bernier) : O.K. Bien, une explication générale sur tout ça,
monsieur...
M. Leitão :
C'est ça.
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y, M. le ministre.
M.
Leitão : Alors donc, ce
qu'on propose de faire ici, au chapitre IV, c'est d'aborder la question du
permis unique pour la vente d'alcool pour la consommation sur place.
Alors,
le chapitre IV réunit les permis de bar, de brasserie et de taverne sous
un même permis de bar. Ce regroupement permet d'harmoniser les types de
boisson alcoolique qui peuvent être vendus par les titulaires d'un permis de
bar, de restaurant, de club et de réunion et
ainsi mieux représenter la réalité d'aujourd'hui. Il prévoit qu'un seul permis par catégorie
est délivré pour l'ensemble de l'établissement. Ce nouveau permis devra être
affiché à la vue du public à l'entrée principale
de l'établissement. Il interdit
toutefois l'exploitation simultanée de plus d'un permis dans une même pièce ou
sur une même terrasse d'un
établissement. Donc, les modifications de concordance sont apportées à la Loi
sur les permis d'alcool.
Ensuite,
le chapitre IV modifie la Loi sur le cinéma, la Loi sur les infractions en
matière de boissons alcooliques, la Loi sur la Société des alcools du
Québec et la Loi sur le tabac afin d'en assurer la concordance avec l'élimination
des permis de brasserie et de taverne et
avec la mise en place d'un permis unique par catégorie d'établissement. De plus, ce chapitre modifie la Loi sur les loteries, les concours
publicitaires et les appareils d'amusement et les Règles sur les appareils de loterie vidéo afin, d'une part,
d'effectuer les concordances nécessaires aux modifications apportées aux permis d'alcool et, d'autre part, de prévoir qu'une seule
licence d'exploitation de site sera délivrée par établissement. Ce chapitre
ajuste les droits perçus pour la... pour la délivrance, pardon, de la licence.
Ainsi, il élimine la limite de cinq appareils de
loterie vidéo par licence. Le chapitre IV modifie aussi la Loi sur la Société des loteries du Québec afin de prévoir que le gouvernement approuvera les critères socioéconomiques utilisés par la société pour octroyer les
appareils de loterie vidéo en attente
d'installation dans les établissements détenant une licence. Enfin, ce chapitre prévoit
des dispositions transitoires nécessaires à la mise en
oeuvre de ces mesures.
J'ajouterais
aussi, M. le Président, que le nombre maximum d'appareils de loterie
vidéo demeure plafonné à 12 000,
cela ne change pas et que ces mesures
qu'on propose ici, donc, de permis unique pour la vente d'alcool, en fin de
compte, font suite aux représentations de l'industrie. Dans un esprit,
justement, d'allègement réglementaire, l'industrie nous demandait de faire ça depuis déjà un certain temps. Et donc nous mettons
en application des mesures qui correspondent aux souhaits de
l'industrie.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau. Cette fois-ci, sur
le sujet.
M.
Marceau : Oui. Bien, ce que vous venez de lire, M. le ministre,
est-ce que vous en avez une copie? C'est-u possible, c'est-u
envisageable?
M. Leitão : Oui, bien sûr.
M. Marceau : Parce
qu'un tel résumé n'existe pas ni dans le cahier que j'ai... Peut-être qu'il y
est, en fait, mais je ne crois pas. Dans le cahier qui nous a été fourni
par le gouvernement, je ne crois pas que ça y soit.
Le Président (M.
Bernier) : Au global?
M. Leitão :
Il n'y est pas.
M. Marceau :
Ça n'y est pas, hein, je n'ai pas rêvé. C'est un résumé intéressant, là.
Le
Président (M. Bernier) : Il n'y est pas. Est-ce que vous êtes d'accord pour donner une copie
de vos notes, M. le ministre?
M. Leitão :
Oui, oui.
M. Marceau :
De toute façon, maintenant, ça se trouve dans les galées, alors...
M. Leitão :
...une copie de ceci et puis...
Le
Président (M. Bernier) : Donc, vous m'en faites le dépôt, et, à ce moment-là, on va
s'assurer de faire une distribution auprès des parlementaires. Donc, je
reçois copie de ce dépôt.
M.
Marceau : O.K. Tout d'abord, j'apprécie. Merci, M. le
ministre. Deuxièmement, pour bien comprendre, je vais vous
demander des exemples parce que je ne suis pas parfaitement au clair sur ce
qu'on est en train de faire. Présentement, il existe
un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, 10... en tout cas, 12 sortes de permis, à
peu près, là : brasserie,
taverne, restaurant pour vendre, restaurant
pour servir, bar, club, bon, épicerie, vendeur de cidre, réunion, Terre des
hommes, Parc olympique, grossistes,
détaillants... Alors, il y en a beaucoup. Parmi tous ces permis que je viens d'évoquer,
là, lesquels sont concernés par tous
ces changements qu'on retrouve ici? J'ai vu qu'à 25, 26, 27, 28, 29... En fait,
si je prends la Loi sur les permis d'alcool, je vois qu'il y a le permis
de brasserie, le permis de taverne, le permis de... Enfin, écoutez, peut-être
nous expliquer...
Je
fais un pas de recul, M. le Président, je recommence. Expliquez-nous, concrètement, ce
que ça va impliquer pour les établissements qui
vendent de l'alcool présentement, parce que je ne suis pas parfaitement au
clair. Il y a présentement beaucoup de permis, il
y a beaucoup de complexité. Dites-nous
ce que vous enlevez puis ce que vous créez, dans le fond, s'il vous
plaît.
• (15 h 50) •
Le Président (M.
Bernier) : ...l'impact pour les tenanciers? M. le
ministre.
M.
Leitão : On parle ici de
permis de... pardon, de bar. C'est surtout les bars, permis de bar, permis de
brasserie et permis de taverne qui sont consolidés : il y a juste
un seul permis.
M. Marceau :
...et bar, désormais, ça ne va porter quel nom?
M.
Leitão : C'est ça. Et ce qui
était aussi une problématique, c'est que, dans certains de ces établissements-là, un bar ou une brasserie,
il y avait plusieurs endroits... Ça veut dire qu'un bar qui avait une
terrasse, il devait avoir les deux : permis pour le bar, permis
pour la terrasse. Et, des fois, s'il y avait même trois, il y avait
deux terrasses et... Donc, c'était assez
compliqué et c'est ça qu'on change, hein, et qu'on crée le permis unique pour
ces établissements-là — bars,
brasseries et tavernes — indépendamment de combien de places ils
ont.
M.
Marceau : O.K. Il
va y avoir un permis qui va s'appeler permis de brasserie, taverne ou bar? Quelque chose comme ça? C'est ça?
M. Leitão :
Permis de bar.
M.
Marceau : On va l'appeler
permis de bar maintenant. Puis, avec ce permis de bar là, le propriétaire
va acheter un permis puis il va pouvoir, avec ça, dans toutes les pièces
qu'il possède, vendre de l'alcool. C'est bien ça?
M. Leitão :
C'est bien ça. Oui, tout à fait.
M.
Marceau : Parfait. Puis les
types d'alcool qui vont pouvoir être vendus, est-ce que ce sont tous les
alcools, enfin, bière, bière en fût, vin, vin en fût, cidre léger,
alcool et spiritueux? C'est tout ça en même temps?
M. Leitão :
Ça, ça ne change pas. C'est vraiment pour les emplacements physiques. Et la problématique
était principalement que plusieurs de ces tenanciers de bar avaient bar,
terrasse, un autre bar au premier étage ou...
M. Marceau : O.K. Bien, écoutez, je suis
bien favorable, là, je veux juste être sûr de bien comprendre. C'est que, dans
les permis de brasserie, les anciens, je parle, là, ceux qui existent, en fait,
actuellement, brasserie, taverne puis bar, bon, il y a certains alcools qui ne peuvent pas être
vendus puis il y en a certains qui peuvent l'être dans... dépendant, là.
Je vous donne un
exemple : dans le permis de bar, on ne peut pas vendre de bière en fût
puis de vin en fût. Maintenant, tout le monde va pouvoir vendre tout? C'est ça?
M. Leitão :
C'est ça, il n'y a plus de restriction. Donc, un permis pour tous les...
M. Marceau :
O.K. Ça, c'est bon. Donc, ce bout-là est clair.
M.
Leitão : C'est ça. Pour les
bars, tavernes et brasseries. Ils peuvent vendre bière en fût, vin en fût,
enfin le... tout type de boisson alcoolique.
M.
Marceau : O.K.
Puis, pour les permis de club aussi — j'ai
vu qu'ils existaient — est-ce que c'est la même chose?
M. Leitão :
Je pense que oui.
M. Marceau :
Ça, c'est l'article 30.
M. Leitão :
C'est ça. Tous les permis sont ajustés, on élimine les restrictions.
M. Marceau :
Donc, juste pour reprendre : brasserie, taverne, bar et club, c'est devenu
un seul permis.
M. Leitão :
Un seul permis, oui.
M. Marceau :
O.K. Parce qu'on n'avait pas dit «club» tout à l'heure.
M.
Leitão : C'est-à-dire les clubs, ici, ce qu'on fait... Il y a deux choses. D'abord,
c'est la fusion des permis pour les bars, brasseries et tavernes. Ça, ça
devient un seul permis, indépendamment de combien de terrasses ou autres choses
ils ont, un seul permis. Les clubs, ils ont
encore leur permis séparé. Maintenant, dans les... appelons-les les bars, ainsi que les clubs et les autres endroits, les
restrictions quant à la vente de type de boisson alcoolique sont aussi
éliminées.
M.
Marceau : O.K.
C'est bon. J'ai appris quelque chose, là. Je ne savais pas que des clubs, ça existait.
En tout cas, dans ma tête, un club, ça pouvait être un endroit
où on allait prendre un verre sans être membre, là. Alors, je comprends
qu'il existe des permis pour les gens qui ont un membership en club, là, ça, ça
existe dans la loi. O.K.
Le Président (M.
Bernier) : ...différentes activités, là, qui peuvent exister
socialement.
M.
Marceau : Oui, un club de
golf. O.K. Parfait pour ça. Deuxièmement, pour les
restaurants, est-ce qu'il y a des changements?
M.
Leitão : Ils doivent quand même
avoir leur permis, mais on enlève les exceptions... les restrictions, plutôt,
pour les types de boissons alcooliques. Ils peuvent aussi vendre...
M.
Marceau : O.K.
Donc, le restaurant va s'acheter un permis de brasserie, taverne ou bar,
mettons, là, réunis.
M.
Leitão : Non, non, avec son
permis de restaurant, il peut vendre toutes les boissons alcooliques. Avant,
c'était par exception qu'ils étaient
autorisés à vendre de la bière en fût, par
exemple. Maintenant,
on n'a plus besoin d'exception.
M. Marceau :
O.K. Puis, pour les terrasses, eux autres aussi, ils ont droit à la
simplification, là.
M. Leitão :
C'est ça.
M.
Marceau : O.K.
Bon, bien, moi, je n'ai pas de grand problème avec cette partie-là du chapitre. Par contre, j'aimerais que vous me réexpliquiez, parce que c'est allé un peu rapidement,
ce qu'il en est des ALV, des appareils de loterie vidéo, s'il vous plaît.
Une voix :
...
M.
Marceau : J'aimerais
que vous nous réexpliquiez ce qu'il en est des ALV, des appareils de loterie
vidéo. Je suis capable de le lire, mais peut-être que c'est mieux que
vous nous le réexpliquiez.
Le
Président (M. Bernier) : Préciser les modifications que ça entraîne au niveau de
l'opérationnalisation des ALV.
M. Leitão : Donc, la situation avant
le projet de loi était que chaque permis de bar autorisait un maximum de cinq ALV par permis. Donc, il y avait
un peu la possibilité d'une multiplication de permis, si vous voulez,
dans le sens où il
pouvait y avoir un permis pour le bar, un permis pour la terrasse puis un autre
permis pour une autre terrasse, et ça aurait pu occasionner une multiplication du nombre d'ALV par établissement. Alors, cela maintenant change, on va avoir donc l'allocation
d'ALV par établissement. Et donc, à notre avis, ça va être plus simple de
vérifier la distribution de ces machines-là dans les établissements.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Est-ce que ça va, M. le député de Rousseau?
M.
Marceau : Bien là, j'ai
quelques questions là-dessus. Est-ce
que le nombre de cinq ALV par établissement demeure?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Non, on élimine ça.
M. Marceau :
Et puis ça devient quoi?
M. Leitão :
Selon les critères socioéconomiques, ça sera déterminé, quel serait le nombre
approprié.
M. Marceau :
O.K. Ça, ce sont quels articles, précisément, M. le Président?
M. Leitão :
...donc, les normes de la RACJ qui vont déterminer ça.
Le Président (M.
Bernier) : La RACJ qui...
M.
Marceau : Non, ça, je
connais... non, je connais bien le sujet pour m'y être penché correctement à l'époque.
M. Leitão :
Et c'est pour ça que j'ai mentionné... Excusez-moi de vous interrompre.
M. Marceau :
Allez-y, allez-y.
M.
Leitão : J'ai mentionné que
le nombre total, les 12 000,
reste inchangé. Donc, on n'ouvre pas ici une possibilité d'augmenter le
nombre total de ces machines-là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M.
Marceau : O.K. Je vais vous poser une question très simple avant
d'aller là-dessus. Là, vous nous dites : Le chapitre modifie la
Loi — enfin,
vous nous le dites sur la feuille, là — sur la Société des loteries
du Québec afin de prévoir que le
gouvernement approuvera les critères socioéconomiques utilisés par la société
pour octroyer les appareils de loterie vidéo en attente d'installation
dans ces établissements détenant une licence.
M. Leitão :
...59, cette...
M. Marceau :
À l'article?
M. Leitão :
59.
Le Président (M.
Bernier) : De la Loi sur la Société des loteries du Québec.
• (16 heures) •
M.
Marceau : O.K. La première des choses, c'est : bon, Loto-Québec
utilise des critères comme ceux-là depuis longtemps. Je les ai déjà eus en ma possession puis je ne vous
demanderai pas de me les rappeler maintenant; peut-être plus tard.
Présentement, Loto-Québec, donc, je le
réitère, a des critères comme ceux-là, qui lui permettent d'éviter d'installer
des appareils de loterie vidéo dans des
secteurs qui sont plus fragiles et puis dans lesquels il y a plus de chances
que se développe du jeu pathologique.
Là, juste pour être au clair là-dessus : Ici, la nouveauté, c'est quoi?
C'est que le gouvernement désormais approuve, alors qu'auparavant le
gouvernement n'approuvait pas? C'est tout simplement ça?
M.
Leitão : C'est exactement ça.
M.
Marceau : O.K. Parfait. O.K. Est-ce que vous êtes au courant des
critères présentement utilisés?
M. Leitão : Il y a
plusieurs niveaux de critères, si vous voulez. Personnellement, je ne suis pas
au courant de tous ces critères-là,
mais il y a donc les normes. Bon, d'abord, les 12 000, ça, ça ne change
pas. Il y a des normes, donc, de commercialisation
responsable, si vous voulez, de la part de Loto-Québec et puis il y a un
troisième niveau de normes, celles établies par la RACJ.
Donc, 12 000, ça reste; Loto-Québec elle-même a des
codes de commercialisation responsable; et, en troisième lieu, la RACJ
aussi a des normes pour l'allocation de ces machines-là.
M.
Marceau : Oui. Il y a des critères qui ont à voir avec les degrés de
défavorisation, il y a le... ma foi, j'essaie de me rappeler, là... Il y a une question de densité aussi : il ne
faut pas qu'il y en ait trop par habitant dans certains quartiers ou dans d'autres. Mais peut-être ma question plus
simple, c'est : Est-ce que vous êtes d'accord avec les critères
présentement utilisés ou est-ce...
M.
Leitão : Oui. Moi, je suis d'accord, oui.
M.
Marceau : Ils vous conviennent?
M. Leitão : Il y a, dans
ce qui concerne, par exemple, de limiter l'installation de ces machines-là dans
des secteurs où, disons-le, le tissu
socioéconomique est fragile, donc, de limiter ces machines-là dans ces
endroits-là; aussi de limiter, là, la concentration de machines dans un
quartier ou une ville — donc,
je pense que c'est utile de faire ça comme ça; de maintenir la limite de 12 000 — je pense
que ça aussi, c'est très utile; par exemple, c'est des règles aussi simples que
le fait que ces machines-là ne
doivent pas être visibles de l'extérieur de l'établissement. Je pense que c'est
aussi quelque chose d'utile.
Encore une fois, ici, un peu comme ce
qu'on avait discuté sur l'article 13, l'objectif ici n'est pas de
faciliter l'accès au jeu, mais de
faciliter un peu, oui, la gestion des
permis. Parce qu'avec ce qu'on propose de faire ici on va, en fin de compte, éliminer... je pense que c'est
8 043 permis. Donc, on va faciliter l'aspect administratif de cela,
mais sans nécessairement faciliter l'accès à ce type d'activité là.
Donc, il y a un certain nombre de restrictions.
M. Marceau : Est-ce que
vous êtes disposé à déposer les critères de... parce que je pourrais les
retrouver, là, mais est-ce que vous êtes disposé à les déposer, les
critères utilisés pour la répartition des ALV?
M.
Leitão : Enfin, moi, oui. C'est public.
M.
Marceau : Bien, si c'est possible, là. Je vous laisse consulter
derrière vous.
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre.
M.
Marceau : Il y a peut-être des bouts qui ne sont pas montrables, mais
tout ce qui est montrable...
Le Président (M.
Bernier) : Je sais qu'ils sont disponibles à Loto-Québec. Bien, les
tenanciers qui font des demandes pour
avoir des permis, à ce moment-là, on les informe, Loto-Québec les informe sur
la nature de ces critères en question.
M.
Marceau : Oui, oui, oui. Bien, écoutez, M. le Président, je les ai
déjà eus entre mes mains puis je...
M. Leitão : Oui, on peut
déposer ça, M. le Président. Donc, ça va clarifier la situation. Et évidemment
tout ça devra être... Par la suite, il devra y avoir des règlements qui
vont mettre ça en application.
Le
Président (M. Bernier) :
...déposer ou on peut faire des copies pour chaque membre de la commission.
On n'est pas obligés de le déposer
formellement au niveau du site, mais on peut le rendre disponible aux membres
de la commission si vous préférez. C'est l'une des alternatives.
M. Leitão :
Tout à fait.
M. Marceau :
Comme vous voulez.
Le Président (M.
Bernier) : Il s'agit de m'informer sur l'alternative que vous décidez.
Oui, M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Juste pour revenir sur l'article 59. C'est donc dire
que ce qui était, d'une certaine façon, des règles informelles... peut-être pas informelles, ce n'est
pas le bon terme, en tout cas, des règles internes, en tout cas, à Loto-Québec,
ça va désormais faire l'objet d'un
règlement. C'est ce que j'ai entendu le ministre dire. Il y a un projet de
règlement qui est en fabrication, qui est en préparation?
M.
Leitão : Ça serait par décret gouvernemental, oui. C'est pour ça que,
pour ces critères-ci, je préférerais peut-être nettoyer un petit peu ça, si vous voulez. Il y a des notes de bas de
page. Bon. On ne va rien cacher, mais ce serait peut-être mieux, avec votre accord, M. le Président, si on
peut faire ça demain matin. On va s'assurer qu'on élimine les notes de
bas de page, on les enlève.
M. Marceau :
Les secrets. Il faut enlever les secrets, M. le Président.
Le
Président (M. Bernier) : Je vous donne mon accord, et on pourra le
rendre disponible, à ce moment-là, aux parlementaires
pour fins d'information. Ils ne seront pas nécessairement déposés dans le sens
de dépôt officiel au niveau de la commission.
M. Leitão :
C'est ça.
Le Président (M. Bernier) : Ça vous
va? M. le député de Rousseau, ça vous va?
M. Marceau : Oui, ça me va.
Oui. Peut-être juste expliquer...
Le Président (M. Bernier) : Ça vous
va, M. le député de...
Une voix : ...
Le Président (M. Bernier) :
Avez-vous des objections à ce que je viens de dire?
M.
Spénard : Bien, je
n'ai pas compris ce que vous venez de dire. Je m'excuse, M. le Président.
Le
Président (M. Bernier) : O.K. Ce n'est pas grave. Ce que je
viens de mentionner, c'est qu'en ce qui regarde le document qui est proposé celui-ci soit distribué aux membres de la
commission et non pas déposé à la commission dans une forme, parce qu'il
fera l'objet, par la suite, d'un décret gouvernemental pour fins d'adoption. Et
M. le député de Rousseau a toujours la
parole. Aussitôt qu'il va avoir terminé, je vous reviens, M. le député de
Beauce-Nord. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. Merci, M. le Président. Peut-être deux points. Je dois avouer que je vais
réfléchir à tout ça, à cette partie-là, une partie qui est plus
délicate. Et puis je comprends l'objectif.
Présentement, il y a des contraintes dans la
répartition des appareils de loterie vidéo pour Loto-Québec parce qu'il y a cette limite de cinq ALV par permis,
même si ça a été un petit peu patenté, à l'occasion, dans certains
établissements parce qu'ils ont
rajouté une deuxième pièce puis une troisième pièce, bon. Ça, je comprends très
bien, là. Parce qu'il y a cette
contrainte de cinq ALV par permis, ça lie un peu les mains de Loto-Québec. Ils
ne sont pas capables de les répartir de
façon à ce qu'elles soient aussi rentables que Loto-Québec le désirerait.
Alors, Loto-Québec fait face à des contraintes que vous avez évoquées dans vos critères, les critères de santé
publique, qui sont tout à fait raisonnables et puis avec lesquels c'est une très bonne idée, je pense, de les
inclure désormais... enfin, d'en faire des règlements, là, je suis tout à fait
d'accord avec ça. Par ailleurs, en plus de ces normes de santé publique
qui existent, Loto-Québec a des contraintes à cause du cinq ALV par permis et ils ne sont pas capables de les répartir de la
façon la plus payante, si on veut, du point de vue de Loto-Québec.
Bon. C'est
sûr que, si on lève la contrainte du cinq permis par ALV... je veux dire,
pardon, du cinq ALV par permis, Loto-Québec
va faire plus de sous, ce qui va témoigner, d'une certaine façon, de... Bien,
c'est sûr. En tout cas, en principe, ils devraient être capables, parce
que, quand on a les mains déliées, on est meilleurs que quand on a les mains
liées, M. le Président, en principe.
Alors, ça
pose un certain nombre de questions. Et je vous demanderais peut-être, M. le
Président : Est-ce que le ministre a un avis de la Santé publique à ce
sujet-là? Est-ce qu'il y a une consultation quelconque à ce sujet-là? Moi, je
soulève la question puis je lui laisse le temps de vérifier. Mais il y a des
enjeux de santé publique qui sont liés à ça.
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
• (16 h 10) •
M.
Leitão : Je n'ai pas d'avis récent. Puisque la limite de 12 000
ne change pas, donc, il n'y a pas lieu de
trouver ou de demander un nouvel avis. Je
pense que ce critère-là, le total de
12 000, c'est accepté un peu partout des intervenants comme étant un nombre suffisant de machines. Et ici, ce qu'on fait
surtout, j'y reviens donc, l'objectif principal, c'était de simplifier
la vie à l'industrie, donc, en multiplication de permis, de permis de bar,
terrasse, et tout ça.
Donc, on fait
un permis unique dans un esprit d'allégement de réglementation. Évidemment, en
faisant ça, ça a un effet sur les
ALV, sur les machines de loterie vidéo, puisque ces machines-là étaient
attribuées cinq par permis. Alors, il faut aussi réallouer tout ça. Mais l'objectif n'est pas, ce faisant, d'aller
chercher plus ou moins de revenus, c'est de s'assurer qu'on peut continuer de suivre les critères
socioéconomiques de façon plus efficace, comme deux établissements par zone
de 5 000 habitants, et les autres critères. Mais je n'ai pas eu
d'avis nouveau de la part de la Santé publique.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Je peux peut-être vous suggérer, pendant la semaine où vous
regarderez la question du blocage de sites Internet ou pendant les... de
faire aussi une petite consultation de ce côté-là.
Moi, je vous dirais que la limite de
12 000... Je vais juste réitérer, là. Vous avec la contrainte du
12 000, vous avez les contraintes qui
découlent des critères socioéconomiques pour la localisation puis vous avez le
critère du cinq ALV par permis. Si vous faites sauter une contrainte, ça
permet de répartir les machines de manière à ce qu'elles soient plus payantes et rentables. C'est ça, l'idée. Je
suis désolé, là, je ne veux pas faire accroire rien à personne, là. Je pense
que c'est pas mal clair que c'est ça, l'idée. Et il y a des machines
présentement qui ne sont... il y a des endroits où on pourrait mettre huit machines où présentement on ne peut pas le faire,
puis il y a plusieurs endroits où ce que Loto-Québec pourrait faire,
dans le fond, c'est enlever des machines pas payantes à certains endroits et
les ajouter dans les endroits où il y avait
une limite de cinq pour aller à six, pour aller à sept, pour aller à huit et
obtenir un meilleur rendement sur la machine. Il y a ça d'un côté, puis de l'autre côté il y avait toute l'espèce de contournement qui se
faisait par la création d'une deuxième pièce puis d'une troisième pièce.
Ça fait que je ne suis pas naïf, puis je ne
suis pas en train de vous blâmer, je fais juste dire : C'est les effets
qui sont en place, c'est les phénomènes qui sont en place.
Moi, je pense
que ça vaudrait la peine d'avoir l'opinion de la Santé publique. En tout cas,
certainement, moi, de mon côté, je
vais faire des consultations. De toute façon, c'est quand même assez loin, là,
dans le projet de loi. C'est quel article, peut-être, en passant, M. le
ministre, qui vient faire disparaître le cinq?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M. Leitão : L'article 64.
M.
Marceau : O.K. Ça, c'est 29 et 29.1 de la loi. O.K. Bien, regardez, je
vais laisser la parole à mes collègues.
M. Leitão : Peut-être sur...
M. Marceau : Oui, allez-y.
Le Président (M. Bernier) : Oui.
Allez-y, M. le ministre.
M.
Leitão : Juste comme information. Pour ce qui est de la Santé publique,
évidemment leur préoccupation... Parce
qu'on n'a pas un nouvel avis formel, mais évidemment qu'on a à en discuter avec
la ministre. Et, tant que la limite de 12 000 restait en place et que les
critères socioéconomiques restaient en place aussi, la Santé publique ne
jugeait pas opportun de faire quelque analyse que ce soit.
Peut-être une
précision aussi pour la question des cinq machines par permis. Là où il y avait
eu une multiplication, disons, où
donc un établissement aurait, par exemple, trois permis, donc aurait
15 machines, ce qu'on veut faire ici, on va... On ne pouvait pas laisser la limite par permis à
cinq, parce que ça aurait voulu dire qu'il faudrait, pour cette personne-là,
cet établissement-là, lui enlever 10
machines. Donc, il avait les 15; il garde les 15. Après ça, évidemment, il va
falloir que les critères
socioéconomiques s'appliquent aussi. Ils s'appliquaient avant et ils
s'appliquent toujours aussi. Donc, c'était juste pour éviter qu'on soit forcés d'aller dans certains endroits et
enlever des machines pour les réallouer par la suite. Donc, la capacité ou la facilité pour Loto-Québec
de commencer à bouger les machines de place, ce n'est pas énorme, hein,
ce n'est pas ça qui va...
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Juste un dernier
point...
Le Président (M. Bernier) : Oui, un
dernier.
M. Marceau : ...parce que je
sais que mes collègues veulent parler, là. Je comprends le point que vous avez soulevé. En même temps, je sais aussi que
Loto-Québec a des enjeux quant à... il y a des machines moins rentables. Bon,
on va dire ça.
Sur les
critères... et puis là moi, je n'ai aucune preuve à l'effet que Loto-Québec a
disposé de ces machines sans respecter les critères, mais ce sont des
accusations qui ont été portées dans le passé. Et, dans le passé, il y a des
gens qui ont dit : Loto-Québec a de
bien beaux critères, mais les critères ne sont pas nécessairement respectés et
satisfaits. Je vous soulève la question : Est-ce qu'il y a des
vérifications qui ont été faites? De mémoire, là, c'était en Abitibi, là, l'accusation qui avait été portée. On nous disait
que, dans certains secteurs en Abitibi, il y avait plus de machines qu'il
aurait dû y en avoir étant donné les
caractéristiques locales. Donc, en gros, là, ce qui était dit, je ne suis pas
en train de dire que c'était vrai, là, c'étaient des affirmations. Et ça avait
soulevé la question, à l'époque, de savoir si effectivement les critères
étaient satisfaits ou pas, s'ils étaient respectés par Loto-Québec.
Moi, je vous
pose la question : Est-ce que, de votre côté, ça a été documenté ou pas,
le fait que Loto-Québec respectait les critères qu'elle s'est donnés à
l'interne?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : À ce que je sache, M. le Président, c'est la RACJ qui a comme
tâche de vérifier que les règles sont suivies. Je n'ai pas d'information
que...
M. Marceau : ...de telles...
M. Leitão : Je n'ai pas
d'information qu'il y aurait des enjeux de non-conformité aux règles.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. Marceau : Je vous
retrouverai l'article pendant que les collègues vont vous poser des questions.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Beauce-Nord.
• (16 h 20) •
M.
Spénard :
Oui. Merci, M. le Président. Bien, comme mon confrère député qui m'a précédé,
moi aussi, j'ai un peu... Parce que
qu'est-ce qu'on voit dans nos régions ou même dans les milieux à forte densité
comme les grandes villes, c'est qu'on
voit beaucoup de problèmes avec les machines vidéo dans les bars. Et là on se
dit qu'il y a des critères socioéconomiques
qui existent déjà — on ne
les connaît pas — de
Loto-Québec, et je ne le sais pas, comment c'est fait, mais que ça devra
dorénavant avoir des critères socioéconomiques.
J'ai deux questions là-dessus. Premièrement,
est-ce qu'il en existe déjà, des critères socioéconomiques de Loto-Québec, pour
les machines vidéo dans les bars?
Ma deuxième
question : Est-ce qu'on a des statistiques sur la dépendance à ces
machines vidéo là dans les bars? Est-ce
que Loto-Québec a des statistiques qu'elle a fournies au ministère pour ça? Ça,
j'aimerais bien le savoir. Et, comme je le répète, moi, avoir des
critères socioéconomiques pour l'octroi d'appareils de loterie vidéo, je n'ai
pas vu, dans le projet de loi, la définition de ces critères-là, sur quoi ça se
basait. Est-ce que c'est un voeu pieux qui viendra de Loto-Québec pour établir des
critères socioéconomiques? Et, dans ce sens-là, il y a
deux choses. Dans «socioéconomique», il y
a deux mots : il y a
«social» et il y a «économie». Sur quel bord va pencher la balance pour Loto-Québec? Si c'est juste économique, est-ce qu'elle va se foutre de ruiner
des joueurs compulsifs dans ses machines, étant donné qu'elle est purement économique? Et, si elle est sociale,
est-ce qu'elle peut avoir assez de force pour faire respecter dans les bars du
Québec où est-ce qu'il y a des machines vidéo... pour faire respecter que tel
individu n'a pas le droit de jouer? Parce qu'encore là c'est le tenancier puis
les serveuses qui font respecter cette obligation-là.
Alors, est-ce
que le ministre a des informations à me donner là-dessus? Parce que je
considère que les machines dans les
bars, dans plusieurs milieux, c'est plus un problème que les joueurs compulsifs
qu'on peut facilement identifier aux
casinos de Montréal, de Hull, ou de Charlevoix, ou de La Malbaie. Alors,
est-ce que le ministre a des réponses sur ces questions-là, que j'ai
posées?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Oui, M. le Président. Alors, pour ce qui est, donc, du taux
de joueurs pathologiques ou de joueurs compulsifs,
selon les derniers estimés, je pense, de Statistique Canada, ce taux-là au
Québec est de 0,7 %. Ce que ça veut dire, c'est que c'est le plus bas au Canada. Nulle part d'autre dans
aucune autre province canadienne le taux n'est si bas. Donc, je ne veux
pas dire que ça soit excellent, là, mais c'est certainement le plus bas au
Canada.
Pour ce qui est des critères
socioéconomiques — et
ce n'est pas un voeu pieux, et d'ailleurs ils sont déjà en vigueur — je n'ai pas donné cette information parce
que, comme je l'ai dit tantôt, on voulait changer un peu cette fiche, mais je peux vous les dire. Par exemple, il y a
quatre critères. Le premier critère, qui est essentiel, c'est un maximum de
deux établissements par région de
5 000 habitants — donc, dans une région périphérique, c'est extrêmement important,
un tel critère, seulement deux
établissements peuvent avoir le permis; un maximum de deux machines par
1 000 habitants dans la
zone où se trouve le demandeur; aucun appareil dans des secteurs où le revenu
moyen est inférieur à la moyenne provinciale.
Donc, ce sont
des critères qui existent, ce ne sont pas des voeux pieux et ce sont des
critères qui vont être maintenus et qui vont être par la suite consacrés
dans un décret gouvernemental.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député...
M.
Leitão : Et aussi, donc, avec ces critères-là, il y a le plafond qu'on
maintient à 12 000. On se trouve à être aussi la province où non seulement c'est seulement
0,7 % de joueurs compulsifs, mais aussi le nombre le plus petit de
machines ALV par habitant de toutes les provinces canadiennes.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M.
Spénard : Merci, M.
le Président. 0,7 % de quoi? Par rapport à quoi? À la population? Aux
joueurs? C'est 0,7 % de quoi?
M. Leitão : ...par population, donc
par rapport aux populations.
M.
Spénard : À la
population du Québec.
M.
Leitão : Donc, parce qu'on ne peut pas juste mentionner un chiffre en
termes absolus, ce n'est pas utile, donc, on normalise ça en proportion
de la population. Ça donne 0,7 % de la population québécoise...
Une voix : Adulte.
M. Leitão : ...adulte. Les adultes.
Les enfants, quand même, n'ont pas le droit.
M.
Spénard :
0,7 % des adultes. O.K. Vous ne savez pas combien ça représente de
personnes? Il faudrait faire le calcul.
M. Leitão : Il
faudrait faire le calcul.
M.
Spénard :
O.K. Vous avez mentionné, dans les critères socioéconomiques, qu'il n'y a pas
de machine dans les régions où le salaire moyen est en bas de? Je n'ai pas
compris ce critère-là.
M. Leitão : Dans les secteurs où le
revenu moyen est inférieur à la moyenne provinciale.
Le Président (M. Bernier) :
Moyenne nationale.
M.
Spénard : Le revenu moyen est inférieur à la moyenne
provinciale. Et, quand vous parlez de territoires comme ça,
est-ce que c'est considéré par région administrative,
par MRC, par ville, par municipalité? C'est comparé à quoi, ça?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
(Consultation)
M.
Leitão : Pour ce qui est des secteurs, ce sont les régions de
recensement. Donc, ça peut coïncider avec une ville comme ça peut
coïncider avec : dans une grande ville, il y aura plusieurs...
M.
Spénard :
Quartiers, j'imagine?
M. Leitão : Plus ou moins.
M.
Spénard : C'est par
le recensement.
M. Leitão : Oui, les zones de
recensement.
M.
Spénard : O.K. Je
n'ai pas d'autre question.
M.
Leitão : ...une municipalité. Et, dans les plus grandes municipalités,
comme Québec par exemple... à Québec, il y aura plusieurs zones de
recensement et pas seulement une.
M.
Spénard : Puis ça,
c'est strictement observé, ces critères-là.
M. Leitão : Oui, c'est selon les
définitions de Statistique Canada.
M.
Spénard :
O.K. On souligne — je veux
le souligner, là, qu'on n'est pas toujours contre, là — que le permis unique, là, je pense,
c'est une bonne chose. On appuie ça, monsieur. Mais on a beaucoup de questions
sur les critères socioéconomiques pour les appareils vidéo, là, évidemment.
Le
Président (M. Bernier) : Pour votre information, M. le député de
Beauce-Nord, Loto-Québec, au moment où
elle a pris le contrôle des appareils de loterie vidéo — j'étais, à ce moment-là, moi, à Revenu
Québec et j'avais travaillé à l'étude — il y en avait au-delà de 25 000 au
Québec en opération d'une façon non contrôlée et illégale et il y avait pour
près de 1 milliard d'économie
souterraine. Et, au moment où Loto-Québec en a pris possession, il y a des
critères qui ont été évalués
justement pour éviter que ça soit dans des régions ou dans des secteurs qui
causaient problème par rapport aux joueurs compulsifs. Donc, c'est de là
que viennent ces critères-là.
M.
Spénard : O.K.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. J'étais en train de chercher... J'ai trouvé. Attendez, je vous dis ça. Il
y avait un cas abitibien, là, mais là
le cas que j'ai, c'est un cas Baie-James, puis la question avait été soulevée
par notre ex-collègue Gérard Deltell...
Le Président (M. Bernier) : Ah oui? Que
de bons souvenirs!
M. Marceau :
...oui, en 2010, question, donc, qu'il avait posée à notre ex-collègue, aussi,
Raymond Bachand, et il disait — je vais vous lire la question,
c'est dans le Journal des débats — il disait :
«Merci
beaucoup, M. le Président. M. le Président, la localité de Radisson, à la
Baie-James, compte 335 habitants. J'y suis allé cet été dans ma
tournée du Québec. J'ai pu apprécier la [grandeur] de La Grande 2, la Baie
James, mais malheureusement j'ai pu aussi constater une triste réalité :
pour 335 habitants, [...]il y a 10 machines de vidéopoker. C'est 23 fois plus que la norme habituelle au
Québec. Une machine pour 33 habitants, ça n'a pas d'allure. Par sa nature
même, Radisson est isolée, et les activités
sont peu nombreuses. Les 335 habitants sont là, relativement isolés, et
donc ils peuvent justement aller là
et aussi vider leurs poches. C'est absolument navrant de constater que
Loto-Québec profite de cet isolement-là, et ça ne
respecte en rien la responsabilité qu'a Loto-Québec de contrôler l'offre de
jeu — et
là il continuait. Il est vrai que le Centre
régional de santé et de services sociaux de la Baie-James s'est opposé.
Malheureusement, ils se sont opposés
à cette venue après le délai prescrit, et c'est la raison pour laquelle la
régie et Loto-Québec ont permis cette installation-là.»
Alors,
il continue, mais, en gros, là, c'était ça, c'était le cas qui avait été
soulevé par Gérard Deltell. De mémoire, il y en avait un autre en
Abitibi.
Maintenant,
moi, je n'ai pas fait de vérification de ce que disait Gérard Deltell à l'époque pas plus que de vérification de ce que le journaliste avait
rapporté dans le journal concernant l'Abitibi.
Alors,
c'était simplement ça, c'était pour que vous soyez conscient, M. le ministre, que les critères, c'est beau, mais
il faut qu'ils soient respectés. Et je ne prétends pas qu'ils ne le sont pas,
là, je prétends simplement que la question
se pose et que peut-être que la RACJ pourrait vous informer de ça.
• (16 h 30) •
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le ministre.
M.
Leitão : O.K. Je
le prends note. On va suivre ça. Il
peut y avoir des exceptions dans le cas, donc, de municipalités éloignées comme c'est le cas de la Baie-James,
mais je vais faire le suivi. Je ne sais pas quelle exception a été mentionnée
dans ce cas spécifique là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Autres questions?
M.
Marceau : Non. Bien, pas pour moi, en tout cas. On pourrait
peut-être commencer les points article par article.
Le
Président (M. Bernier) : Article par article. O.K. Vous êtes d'accord,
M. le député de Beauce-Nord, M. le député de Granby? Oui, ça va. Bon.
M.
Marceau : Si je peux me permettre, par contre, sur la question
des ALV, moi, j'aimerais bien avoir 24... en tout cas, attendre à demain, si vous permettez, là. Enfin, on peut se
rendre à 59 puis, rendus à 59, on pourrait, si vous voulez bien,
suspendre, en particulier 64, de manière à ce que je fasse certaines
vérifications.
M. Leitão :
...
M. Marceau :
Oui.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va, M. le ministre?
M. Leitão :
Ça va.
Le
Président (M. Bernier) : O.K. On va appeler l'article 22, donc, du
chapitre IV, Permis unique pour la vente d'alcool pour consommation sur
place. Article 22, si vous voulez en faire lecture... ou je peux en faire
lecture.
M. Leitão :
Oui. Je vais... que je me retrouve avec mes...
Le Président (M.
Bernier) : Oui. Prenez le temps qu'il vous faut, M. le
ministre.
M. Leitão :
Parce qu'on a changé de page plusieurs fois, M. le Président. Alors, on va
commencer.
O.K.
Alors, on est à l'article 22, qui est le premier article du chapitre IV.
Alors : L'article 25 de la Loi sur les permis d'alcool (chapitre
P-9.1) est modifié par la suppression de «de brasserie [et] de taverne,».
Alors,
la modification proposée consiste à supprimer les catégories de permis
désuètes, soit les permis de brasserie et de taverne, lesquels seront dorénavant des permis de bar. La
modification résulte, par ailleurs, de l'uniformisation des types de boisson alcoolique pouvant être vendus
dans un établissement visé par un permis permettant la vente et le service
de boissons alcooliques pour consommation
sur place délivré en vertu de la Loi sur les permis d'alcool, notamment la
bière, les spiritueux, le vin et le
cidre, ainsi que de prévoir les dispositions du paragraphe 6° de
l'article 184 du projet de loi. Cet article entrera en vigueur à la
date ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Écoutez, moi, j'y suis favorable, je trouve que c'est bien de le simplifier.
Très bien.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Oui, oui.
Le Président (M.
Bernier) : Donc, est-ce que l'article 22 est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M.
Bernier) : Il faut me répondre «adopté» ou...
M. Marceau : ...vous dire
«sur division», comme vous le savez, tout le temps, là...
Le
Président (M. Bernier) : «Sur division», oui, ça va, mais en autant
que quelqu'un dise de quoi, parce qu'il faut que ça soit enregistré.
M. Marceau : ...même si je
suis favorable...
Le Président (M. Bernier) :
Oui. Adopté sur division. O.K. Article 23. M. le ministre.
M.
Leitão : L'article 23 est sensiblement la même chose. Donc, à
l'article 23, on dit que les articles 26 et 27 de cette loi sont
abrogés.
Alors, le
commentaire est pratiquement le même. Les modifications proposées consistent à
supprimer les catégories de permis désuètes selon les permis de
brasserie et de taverne, lesquels seront dorénavant des permis de bar. Je peux
continuer, mais c'est un peu ce qu'on avait... Bon, je vais continuer, puisque
c'est...
Une voix : ...
M. Leitão : Les modifications
résultent, par ailleurs, d'une uniformisation des types de boisson alcoolique pouvant être vendus dans un établissement visé par
un permis permettant la vente et le service de boissons alcooliques pour consommation sur place délivré en vertu de la
Loi sur les permis d'alcool, notamment la bière, les spiritueux, le vin et le
cidre. L'élément qui distinguait auparavant ces catégories de permis, en outre
des différentes sortes de boisson alcoolique pouvant être vendues, était
les heures d'exploitation, lesquelles ont été uniformisées en 2002.
Un ensemble
de mesures de concordance sera également nécessaire notamment dans la Loi sur les permis d'alcool, la
Loi sur le cinéma, la Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques, la Loi sur les loteries, les concours publicitaires et les
appareils d'amusement, la Loi sur la Société des alcools du Québec et la Loi
sur le tabac.
Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de
l'article 184 du projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date
ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Rousseau.
M. Marceau : C'est très bien,
pour moi. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Beauce-Nord, ça va? Est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) :
Adopté sur division. Article 24. M. le ministre.
M.
Leitão : Alors, l'article 24, le suivant, nous dit que l'article 28 de
cette loi est modifié par la suppression, dans le premier alinéa, de «,
sauf la bière en fût,».
Alors, la
modification proposée à cet article vise à permettre la vente de toute boisson
alcoolique par un titulaire de permis
de restaurant pour vendre, laquelle résulte de l'uniformisation des types de
boisson alcoolique pouvant être vendus dans
un établissement visé par un permis permettant la vente et le service de
boissons alcooliques pour consommation sur place délivré en vertu de la
Loi sur les permis d'alcool, notamment la bière, les spiritueux, le vin et le
cidre.
En outre, la
modification supprime la notion de bière en fût, laquelle est désuète et ne
correspond plus aux pratiques actuelles
des restaurateurs. En fait, les restaurateurs sont autorisés à vendre de la
bière pression, mais ce concept est souvent confondu avec la bière en fût. De plus, puisque ce concept est rattaché
au permis autorisant la consommation sur place et au permis d'épicerie, autorisant la consommation à domicile, il
devient difficile de comprendre si c'est de la vente du contenant en soi
ou la vente au verre qui est autorisée par le permis.
Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet
de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par
le gouvernement.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. Merci, M. le Président. J'ai simplement une question. Dans l'article 24,
ici, on fait disparaître «sauf la
bière en fût» dans le premier alinéa mais pas dans le deuxième, puis j'essaie
de voir pourquoi. Pourquoi est-ce qu'on le laisse dans le deuxième?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Marceau :
Parce que, dans le fond, ce qu'on dit, c'est — dans le deuxième paragraphe, là :
L'établissement va pouvoir vendre,
pour emporter ou pour livrer, des boissons alcooliques qui accompagnent un
repas, mais pas de bière en fût, alors que... En tout cas, j'ai de la misère à voir la logique,
là, même si j'imagine qu'on peut en trouver une, mais je ne la vois pas.
M. Leitão :
Je pense que le deuxième alinéa se réfère à la livraison.
M. Marceau :
...d'autres alcools, mais pas de la bière en fût.
M. Leitão :
C'est ça. Sauf que livrer la bière en fût, ce n'est pas simple.
M. Marceau :
Elle ne sera peut-être pas bonne, mais... Écoutez, c'est ça, la logique, là?
C'est ça?
M. Leitão :
Oui. Peut-être, s'il y a des...
Le Président (M.
Bernier) : Me Lebrun, si vous voulez préciser.
M. Leitão :
L'expert sur la bière en fût.
M. Marceau :
Parce que vous ne voulez pas de la bière en fût flat avec votre pizza froide.
C'est ça?
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y, Me Lebrun.
M. Lebrun (Jean-Philippe) : Merci, M. le Président. Bien, en fait, c'est que
les catégories d'alcool, bière en fût, alcools
et spiritueux, c'est des gros volumes, donc vous allez avoir... par exemple,
bière en fût, ça va être un tonneau de, je ne sais pas, peut-être 30 litres; les alcools et spiritueux, ça va être
des 40 onces, comme on dit, là. Donc, de livrer ça avec un repas, ce n'est pas approprié, là. C'est
plus... dans les établissements, bien, on va servir un verre de spiritueux,
mais livrer un verre de vodka avec un
repas, c'est un petit peu particulier, là. C'est pour ça qu'on ne fait pas
cette suppression-là.
Le Président (M.
Bernier) : Oui. Peut-être en Russie.
• (16 h 40) •
M. Marceau :
Mais l'alinéa dit qu'on peut livrer des alcools et des spiritueux, non?
Le Président (M.
Bernier) : Monsieur, peut-être... Continuez. J'ai dit : Peut-être
en Russie, la vodka.
M. Marceau :
Sait-on?
Le Président (M.
Bernier) : Sait-on? Allez-y, M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Bien, O.K.,
relisons-le, là : On peut vendre de tout, sauf de la bière en fût. Est-ce que
vous êtes en train de me dire que quelqu'un pourrait commander une
bouteille de vodka, un 40 onces de vodka?
M. Lebrun (Jean-Philippe) : Non. C'est ça, c'est qu'au premier alinéa, quand
on consomme sur place, la personne peut
prendre un verre de spiritueux, mais le deuxième alinéa, ça concerne uniquement la livraison, avec un repas, d'alcool,
et, dans ces circonstances-là, quand on va livrer un repas, on ne pourra pas
livrer en même temps un spiritueux, un verre de vin ou...
M. Leitão :
Sauf la bière, les alcools et les spiritueux.
M. Lebrun (Jean-Philippe) : C'est pour ça qu'on ne fait pas la suppression,
c'est pour toujours conserver l'interdiction
de livrer par un livreur... je ne sais pas si St-Hubert le fait, là, mais,
mettons, un restaurant, là, bien connu, là, d'une bouteille de vin avec
le repas... pardon, pas de vin, mais une bouteille de vodka.
M.
Marceau : O.K. Donc, une bouteille de vin, ça se peut, mais pas
une bouteille de vodka. On se comprend? Parfait. Puis pas de la bière qui serait mise dans un verre, mettons. Je
suis d'accord pour dire que ça ne sera pas bon, le consommateur est roi.
M. Leitão :
Ça arriverait très...
M. Marceau :
O.K. C'est beau.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Pas de commentaires? C'est beau? Est-ce que
l'article 24 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Sur division. Article 25.
M.
Leitão : Article 25 : L'article 29 de cette loi est modifié
par la suppression, dans le premier alinéa, de «sauf la bière [en
vue]»... excusez-moi, «, sauf la bière en fût et le vin en fût,».
La
modification proposée vise à permettre la vente de toute boisson alcoolique par
un titulaire de permis de bar, laquelle
résulte de l'uniformisation des types de boisson alcoolique pouvant être vendus
dans un établissement visé par un permis
permettant la vente et le service de boissons alcooliques pour consommation sur
place délivré en vertu de la Loi sur les permis d'alcool, notamment la
bière, les spiritueux, le vin et le cidre.
En outre, la modification supprime les notions
de bière en fût et de vin en fût, lesquelles sont désuètes et ne correspondent plus aux pratiques actuelles des
titulaires. En fait, ces derniers sont autorisés à vendre un verre de bière
pression ou un verre de vin à partir d'un
carton de quatre litres, mais ces concepts sont souvent confondus avec la bière
en fût et le vin en fût. De plus, puisque
ces concepts sont rattachés au permis autorisant la consommation sur place et
au permis d'épicerie, autorisant la
consommation à domicile, il devient difficile de comprendre si c'est la vente
du contenant en soi ou la vente au verre qui est autorisée par le
permis.
Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du
projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M. Marceau :
Donc, on ne peut pas rapporter une demi-bière, mais on peut rapporter une
demi-bouteille de vin.
M. Leitão : C'est ça.
Le
Président (M. Bernier) : Le terme utilisé pour rapporter de la
bière, normalement, ce n'est pas «une demi-bière».
M. Marceau : Non. Je suis
d'accord. Ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Oui. Moi, j'ai une question, là, qui est... On peut toujours rapporter une
bouteille de vin débouchée qui va être fermée hermétiquement. Ça, ça me
va. Mais pourquoi qu'on ne peut pas rapporter une bouteille de cidre?
M. Leitão : Pourquoi... Pardon?
M.
Spénard :
Pourquoi qu'on ne peut pas rapporter une bouteille de cidre? Étant donné que c'est
à peu près le même contenant de 750 millilitres, pourquoi exclure
le cidre au même titre que le vin? Parce que le cidre, ça...
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre, à la question qui concerne la bouteille de cidre.
(Consultation)
M.
Leitão : O.K. M. le Président, pour répondre à la question du collègue de Beauce-Nord : il n'y a pas vraiment de raison, c'est
comme ça. Quand ça a été fait, on considérait seulement les bouteilles de
vin. Il n'y a pas vraiment de grande raison philosophique.
M.
Spénard : O.K. Non,
c'était juste une question comme ça, M. le ministre. Mais est-ce qu'on ne peut
pas considérer le cidre comme un vin de pomme?
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre.
M.
Leitão : Il n'y a pas de
raison. Et, quand on a regardé ce qui se faisait ailleurs, c'était seulement
le vin qui était considéré. C'est un
peu, si vous voulez, un peu... on est dans une zone un peu entre le
vin et l'alcool, les boissons alcoolisées. Mais il n'y a pas vraiment de
grande raison.
M.
Spénard : Le cidre?
M. Leitão : Non, il n'y a pas de
grande raison que ce soit un et pas l'autre.
M.
Spénard : O.K.
Le
Président (M. Bernier) :
...technique qui permet d'expliquer une réponse à votre question
en ce qui regarde le cidre.
M. Leitão : Voilà.
M.
Spénard : C'est parce
qu'on commence à faire de l'excellent cidre. C'est pour ça.
M.
Leitão : Et, je pense, c'est un peu ça, parce que ce qu'on dit ici,
c'est que, donc, c'est permis de faire ça, à
l'article 29, dans la mesure où le contenant a été rebouché de façon
hermétique. Bon, reboucher une bouteille de vin, je pense, ça peut se faire facilement, plus ou moins. Reboucher une
bouteille de cidre, bon, je présume que c'est un peu plus complexe de le
faire, mais...
M.
Spénard :
On prend un bouchon de vin puis on le met dessus.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? D'autres questions, M. le député de Beauce-Nord?
M.
Spénard :
Non, je n'ai pas d'autre question. C'est parce que, au Québec, il faut le dire,
qu'on s'en vient... Pourquoi ça ne s'est pas
fait dans les autres pays? Peut-être parce qu'ils ne font pas de cidre. Mais
ici, au Québec, on s'en vient avec
des cidres qui commencent à être classés... et des excellents cidres. Alors, je
me demandais pourquoi que, tu sais,
si on peut ramener une bouteille de vin parce qu'on n'a pas fini de la
consommer... pourquoi on ne peut pas ramener une bouteille de cidre. En
tout cas, c'est correct, je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Donc, est-ce que l'article 25 est adopté?
M. Leitão :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Sur division.
Une voix :
...
Le Président (M.
Bernier) : Toujours.
Une voix :
Même pour le cidre.
Le Président (M.
Bernier) : Article 26.
M.
Leitão : Article 26. Alors : L'article 30 de cette loi est
modifié par la suppression de «, sauf la bière en fût et le vin en
fût,».
La
modification proposée vise à permettre la vente de toute boisson alcoolique par
un titulaire de permis de club... pardon,
permis de club, lequel résulte de l'uniformisation des types de boisson
alcoolique pouvant être vendus dans un établissement
visé par un permis permettant la vente et le service de boissons alcooliques
pour consommation sur place délivré en vertu de la Loi sur les permis
d'alcool, notamment la bière, les spiritueux, le vin et le cidre.
En outre, la
modification supprime les notions de bière en fût et de vin en fût, lesquelles
sont désuètes et ne correspondent plus aux
pratiques actuelles des titulaires. En fait, ces derniers sont autorisés à
vendre un verre de bière pression ou
un verre de vin à partir d'un carton de quatre litres, mais ces concepts sont
souvent confondus avec la bière en
fût et le vin en fût. De plus, puisque ces concepts sont rattachés au permis
autorisant la consommation sur place et au permis d'épicerie, autorisant la consommation à domicile, il devient
difficile de comprendre si c'est la vente du contenant en soi ou la
vente au verre qui est autorisée par le permis.
Ainsi
que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184
du projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Je vais profiter du fait que vous êtes bien entouré pour
vous demander : Est-ce qu'il y a une définition, dans une loi à
quelque part, de ce que c'est qu'un club?
M. Leitão :
C'est une bonne question.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Si on peut suspendre quelques secondes, minutes pour que...
M. Marceau :
Ah oui! on pourrait en profiter, de toute façon, hein?
Le Président (M.
Bernier) : ...permettre à vos gens de répondre. On va suspendre
pour une pause santé. Je suspends.
M. Leitão :
Très bien. C'est une bonne idée, M. le Président.
(Suspension de la séance à
16 h 50)
(Reprise
à 17 h 4)
Le Président (M.
Bernier) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos
travaux.
Donc,
le député de Rousseau avait une
question au ministre concernant la définition du terme «club». M. le ministre,
parlez-nous des clubs.
M.
Leitão : Merci, M. le Président. La définition d'un permis de club.
Donc, dans les permis d'alcool de la RACJ, nous avons à la
section 30 :
«La
régie ne délivre un permis de club qu'à une personne qui satisfait aux
conditions suivantes — il y en a quatre, conditions :
«1° elle doit être
une personne morale sans but [non] lucratif en vertu de sa loi [constituante] — donc,
les Chevaliers de Colomb, par exemple, un truc comme ça;
«2°
elle doit exploiter un établissement exclusivement pour ses membres et leurs
invités et ceci [dans l'intention de
faire un gain pécuniaire] — pardon, "et ceci sans intention de faire un gain
pécuniaire" — pour
aucun de ses membres;
«3°
elle doit être une personne morale d'au moins 100 membres en règle, ayant
payé et devant payer annuellement une
cotisation minimale de 25 $, le tout dûment attesté à la régie par un
comptable visé par le Code des professions; et
«4° [cette
personne morale] doit avoir adopté des règlements dans lesquels il est
prévu :
«a)
que l'admission d'une personne comme membre du club doit être assujettie à
l'approbation [de son] conseil d'administration;
«b) l'émission d'une
carte de membre annuelle», etc.
Donc, c'est vraiment
pour les clubs privés sans but non lucratif... sans but lucratif.
Le Président (M.
Bernier) : Sans but lucratif.
M. Leitão :
C'était une double négation.
M. Marceau :
C'est ça. Sinon, ça faisait «but lucratif», ce que vous disiez, là.
M. Leitão :
Sans but lucratif.
M. Marceau :
O.K. Puis juste me dire c'était où? C'était dans la RACJ, des règlements de...
M. Leitão :
C'est ça. Le Règlement sur les permis d'alcool. C'est : section VI,
Permis de club, l'article 30.
M. Marceau :
Section VI, article 30, règlement sur... Parfait, merci beaucoup.
Le Président (M.
Bernier) : Ça répond à vos attentes?
M. Marceau :
Ça répond à toutes mes attentes. Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Bon. M. le député de Beauce-Nord?
M.
Spénard :
C'est correct.
Le Président (M.
Bernier) : C'est correct. Donc, est-ce que l'article 26 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. Article 27.
M.
Leitão : L'article 27 : L'article 33 de cette loi est
modifié par la suppression de «, sauf la bière en fût et le vin en fût,».
Alors,
la modification proposée consiste à permettre à un titulaire de permis de
réunion de vendre ou de servir toute
boisson alcoolique, laquelle résulte de l'uniformisation des types de boisson
alcoolique pouvant être vendus dans un
établissement visé par un permis permettant la vente et le service de boissons
alcooliques pour consommation sur place délivré en vertu de la Loi sur
les permis d'alcool, notamment la bière, les spiritueux, le vin et le cidre.
L'autre
modification supprime la notion de bière en fût et de vin en fût, lesquelles
sont désuètes et ne correspondent plus
aux pratiques actuelles des titulaires. En fait, ces derniers sont autorisés à
vendre un verre de bière ou un verre de vin provenant d'un petit baril ou d'un
carton de quatre litres acheté auprès d'un titulaire de permis d'épicerie, mais
ces concepts sont souvent confondus
avec la bière en fût et le vin en fût. De plus, puisque ces concepts sont
rattachés au permis autorisant la
consommation sur place et au permis d'épicerie, autorisant la consommation à domicile,
il devient difficile de comprendre si c'est la vente du contenant en soi
ou la vente au verre qui est autorisée par le permis.
Ainsi
que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184
du projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Ça me va.
Le Président
(M. Bernier) : Ça vous va. M. le député de Beauce-Nord, ça va?
M. Spénard :
Ça va.
Le Président
(M. Bernier) : Est-ce que l'article 27 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. Article 28.
M. Leitão :
Article 28 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 35, du suivant :
«35.1.
Pour chaque catégorie de permis pouvant être exploité dans un établissement, la
régie ne délivre qu'un seul permis. Lorsqu'il est délivré, ce permis
vise l'ensemble des pièces et des terrasses pour lesquelles il a été demandé.»
Alors,
cette nouvelle disposition introduit la notion de permis unique, c'est-à-dire le fait qu'un seul permis par catégorie sera délivré par la régie pour un établissement. Par conséquent, ce permis pourra être exploité dans les pièces et les terrasses qu'il visera. Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date
ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Est-ce que ça
exclut la possibilité qu'un même établissement ait deux permis ou cette possibilité-là n'est absolument...
Est-ce que toutes les exclusions sont... enfin, tous les cas sont éliminés avec
ce qui vient d'être fait?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : C'est ça. Donc, on
parle ici des bars. Donc, bars, brasseries, tavernes, donc,
tout ça est un seul permis, et il y a
un seul permis par établissement. Donc, même si cet établissement-là a plusieurs étages et trucs, c'est un seul permis.
M. Marceau :
O.K. Puis un bâtiment dans lequel il y aurait un restaurant au rez-de-chaussée
puis un bar au deuxième étage, ça, c'est deux permis, c'est ça?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
• (17 h 10) •
M. Leitão :
Ça, c'est deux permis : permis de restaurant et permis de bar, oui.
M. Marceau :
O.K. Donc, il faut qu'il y ait... C'est correct. Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Oui.
Mais moi, je regarde ça, puis c'est le fun, puis là il me vient une question
à l'esprit : Est-ce que c'est
comptabilisé? Parce que, là, si on émet un seul permis pour l'ensemble des
tavernes, des brasseries, puis tout ça, j'imagine qu'il y a une économie de personnel puis une économie
de permis. Est-ce que c'est chiffré, ça, l'économie que ce projet de loi là a sur l'émission d'un seul permis de bar pour tout l'ensemble?
J'imagine que ça va prendre moins de monde, ça va prendre moins de temps
aussi puis ça va être plus effectif.
M.
Leitão : En effet, comme on
a dit depuis le début, l'objectif, c'est d'alléger la réglementation, donc simplifier la vie aux entreprises.
Et la RACJ estime que cela va réduire le nombre total de permis de 8 000,
ça fait qu'on va diminuer...
M.
Spénard :
8 000 permis de moins à gauche et à droite qui vont résulter en...
M. Leitão :
C'est ça.
M.
Spénard :
O.K. Merci. Ça me va.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va?
M.
Spénard :
Oui.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Bernier) : Adopté
sur division. Article 29.
M. Leitão : Alors, l'article 29 : L'article 40 de
cette loi est modifié par le remplacement des paragraphes 2° et 2.1° par
les suivants :
«2°
indiquer l'adresse de l'établissement et indiquer chaque pièce et chaque
terrasse où elle compte exploiter le permis;
«2.1°
produire un plan détaillé de l'aménagement des pièces et des terrasses où elle
compte exploiter le permis.»
Alors,
les modifications proposées sont de concordance avec le nouveau
principe du permis unique, c'est-à-dire
un permis par catégorie, par établissement. Ainsi, elles adaptent le libellé au nouveau concept en prévoyant que
la personne devra indiquer dans sa
demande chaque pièce et chaque terrasse où elle souhaite exploiter son permis
et produire avec la demande de permis
un plan détaillé de l'aménagement de ces pièces et de ces terrasses notamment
dans le but que la régie détermine la
capacité de chaque pièce et de chaque terrasse conformément à
l'article 46.1 de la Loi sur les permis d'alcool tel que modifié
par l'article 30 du projet de loi.
Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet
de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui. En
fait, ça me semble pas mal clair. Juste pour revenir à l'exemple de l'établissement qui a deux étages... ou, en
fait, du bâtiment qui a deux étages. Est-ce que je comprends que, pour avoir un
bar au deuxième puis un restaurant au rez-de-chaussée, ça prend deux
adresses distinctes ou est-ce que c'est possible, grâce au plan, d'avoir les
deux?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
O.K. Donc, non, c'est une seule adresse. Donc, l'exigence relative à
l'affichage va être affichée à l'entrée principale de l'établissement.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va, M. le député de Rousseau?
M. Marceau :
Ça va.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va. M. le député de Beauce-Nord, oui.
M.
Spénard : Oui.
Merci, M. le Président. Moi, j'ai juste une petite question
sur le 2.1° : «2.1° produire un plan détaillé de l'aménagement
des pièces et des terrasses où elle compte exploiter [ce] permis.»
Avant ça, le plan
détaillé, c'était la grandeur de la pièce pour voir le nombre de personnes qui
peut y aller, les sorties de secours, les
sorties d'urgence, etc. Mais là, quand on introduit ça, «produire un plan
détaillé de l'aménagement des pièces et des terrasses où elle compte exploiter
le permis», est-ce que le ministre peut nous rassurer... C'est quoi, un plan détaillé? C'est quoi que ça va être pour la
régie, un plan détaillé? Parce qu'on sait que, quand on met ça dans un projet de loi, si la régie décide de dire
qu'un plan détaillé de l'aménagement des pièces, ça prend un plan d'architecte,
vous comprendrez que ce n'est pas la même affaire.
Alors, c'est quoi qui
va être un plan détaillé pour l'acceptation d'un permis de bar?
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M.
Leitão : M. le Président, je dirais que c'est exactement la même chose. Le seul changement qu'il y a
ici, c'est qu'avant c'était un plan détaillé de chaque pièce...
M.
Spénard :
De chaque pièce?
M.
Leitão : ...parce que
chaque pièce avait son propre permis. Maintenant, c'est le même plan détaillé de toutes les pièces, parce qu'il y aura un seul
permis. Donc, il n'y a rien de nouveau. C'est juste pour nous assurer
qu'avec le nouveau permis le même plan détaillé doit être fourni pour le
premier étage, la terrasse, le sous-sol, tout ça.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M.
Spénard :
O.K. Est-ce que ça prend un plan par un professionnel?
M. Leitão :
Oui, oui, comme avant.
M.
Spénard :
Comme avant?
M.
Leitão : Ça prend, oui, un
architecte ou un ingénieur. Oui. Mais, encore
une fois, ce n'est pas nouveau. Donc,
un établissement qui maintenant aurait trois permis parce qu'il a deux terrasses et une salle, il va avoir les mêmes... Donc, il
a déjà dû fournir ce plan détaillé là et il va continuer de le faire.
M.
Spénard :
O.K. Merci, M. le ministre. Suite à ça, est-ce que les plans... Parce que, là,
évidemment, quelqu'un qui avait trois
sortes de permis va avoir un seul permis à demander, avec l'adoption du projet
de loi. Si les plans restent les mêmes, ça ne change pas, il n'est pas
obligé de refournir un autre plan?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Oui, je pense que c'est ça. S'il n'y a pas eu de changement, il n'y a pas eu de
changement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M.
Spénard :
O.K. Ça va. Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va?
M.
Spénard :
Oui.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. Article 30.
M.
Leitão : Alors, l'article 30 : L'article 46.1 de cette
loi est modifié par le remplacement de «dans une pièce ou sur une
terrasse» par «dans chaque pièce et sur chaque terrasse».
La
modification proposée est de concordance avec le nouveau principe de permis
unique, c'est-à-dire un permis par
catégorie, par établissement. L'exigence relative à la capacité d'occupation
d'un établissement visera spécifiquement chaque pièce et chaque terrasse de celui-ci. Ainsi que le prévoient les
dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet de
loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
C'est bien logique, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : C'est bien logique, n'est-ce pas? M. le député?
M.
Spénard :
Ça va.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'article 30 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. 31.
M.
Leitão : L'article 31 : L'article 47 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «dans quelle pièce [et] sur quelle terrasse» par «les
pièces et les terrasses où» et de «en ces lieux» par «dans chacun de ces
endroits».
Alors,
les modifications proposées sont, encore
une fois, de concordance avec la modification relative au nouveau principe selon lequel un seul permis par
catégorie de permis est délivré par établissement. Ainsi que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet de loi, cet
article entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Ça me va. Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va. M. le député de Beauce-Nord.
(Consultation)
Le Président (M.
Bernier) : Ça va?
Une voix :
Oui.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'article 31 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bernier) : Adopté sur division. Article 32.
• (17 h 20) •
M.
Leitão : Alors, l'article 32 : L'article 50 de cette
loi est modifié par la suppression, dans le cinquième alinéa, de «de
brasserie ou de taverne,».
La
modification proposée est de concordance avec la suppression des permis de
brasserie et de taverne. Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet de
loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Je vais vivre avec ça, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Vous allez vivre avec ça?
M. Marceau :
Oui.
Le Président (M.
Bernier) : C'est bien, j'en suis fort heureux. M. le député de
Beauce-Nord.
M.
Spénard :
C'est beau.
Le Président (M.
Bernier) : C'est beau. Est-ce que l'article 32 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. L'article 33.
M. Leitão :
33. Nous sommes toujours dans la Loi sur les permis d'alcool. Alors,
l'article 33 nous dit que l'article 63 de cette loi est modifié par
la suppression, dans le deuxième alinéa, de «, de brasserie ou de taverne».
La
modification proposée est de concordance avec la suppression des permis de
brasserie et de taverne. Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du
projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Ça me va, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va. M. le député de Beauce-Nord?
M.
Spénard :
Oui.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'article 33 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. 34.
M.
Leitão : 34 — toujours dans la Loi sur les permis d'alcool. L'article 66 de
cette loi est remplacé par le suivant :
«66. Le permis doit
être affiché à la vue du public à l'entrée principale de l'établissement qui y
est visé.
«Dans
le cas d'un permis autorisant la vente de boissons alcooliques pour
consommation sur place, une liste des prix
des boissons alcooliques vendues dans l'établissement visé par ce permis doit
également être affichée dans chaque pièce
ou sur chaque terrasse où ce permis est exploité. Toutefois, s'il s'agit d'un
permis de restaurant pour vendre, cette liste de prix peut être
autrement mise à la disposition de la clientèle.
«Dans
le cas d'un permis d'épicerie, une liste des prix des bières vendues dans
l'établissement visé par ce permis doit être affichée dans chaque pièce
où ce permis est exploité.»
La
loi modifiant... Excusez-moi. La modification proposée découle du principe de
permis unique, c'est-à-dire qu'un seul
permis par catégorie est délivré par la régie pour un même établissement. Elle
adapte l'obligation relative à l'affichage de permis. Par conséquent, le titulaire devra afficher son permis à
l'entrée principale de l'établissement qui est visé plutôt que dans
chacune des pièces ou sur chaque terrasse.
Ainsi
que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184
du projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui. Me
permettez-vous d'ouvrir une miniparenthèse? Non pas que c'est allé rapidement,
là, parce que ce n'était pas très
compliqué, mais la question de l'aménagement, puis des pièces, puis du permis
unique s'appliquant, puis surtout du plan détaillé qui doit être produit, là, est-ce que ça
s'applique aussi au permis de club? Parce qu'il n'en a pas été question. Puis, autrement dit, est-ce que
dans un club ils peuvent, eux autres, vendre de l'alcool partout dans les
lieux qu'ils occupent? Il n'y a pas de contrainte, dans leur cas?
M. Leitão : Ces règles-là ne
s'appliquent pas aux clubs, non.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. Marceau : Pas plus que l'article
qu'on est en train d'étudier, d'ailleurs.
M. Leitão : Oui. C'est ça.
M.
Marceau : Puis, non pas que j'aie l'intention d'imposer des
restrictions aux clubs, mais pourquoi? C'est quoi, la logique qui est
sous-jacente?
M.
Leitão : C'est parce que, bon, le club est privé et il opère dans un
environnement à but non lucratif. Donc, on présume que ça n'a pas une
grande activité commerciale.
Une voix : ...
M.
Leitão : C'est ça. Et surtout que c'est limité aux membres de ce club-là,
donc, ce n'est pas ouvert au public.
M. Marceau : O.K. Parfait.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M.
Marceau : Pour revenir au contenu de l'article — donc, je ferme la miniparenthèse, là — ça va me très bien, le 66... bien,
enfin, le 34. Pardon.
Le Président (M. Bernier) : Ça vous
va, M. le député de Beauce-Nord?
M.
Spénard :
Juste une petite question qui me chicote un petit peu, là. Avant ça, on
affichait le prix des boissons alcooliques
sur place : près du bar, j'imagine, là, tu avais une liste de prix. Là,
c'est que la boisson... doit être affichée dans chaque pièce ou sur
chaque terrasse où ce permis est exploité.
C'est parce que
je trouve que ça devient, à un moment
donné, là, chaque pièce et chaque...
Parce que, là, le nombre de pièces dans un bar... Tu
sais, il y a des bars qui, sans être fermés, ont des pièces... Est-ce que, dans
chaque pièce, il y aura la liste de
boissons? Parce que, là, vous comprendrez qu'une liste de boissons,
là, ça part du cognac puis ça finit par
un rhum, là, mais, tu sais, il y en a pas mal. Est-ce qu'un affichage de boissons par permis, c'est possible, ou sinon
ça prend un affichage de tout le menu dans chaque pièce?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão :
Bon. À mon avis, il n'y a pas de changement, c'est la même chose qu'avant.
Donc, si, dans une pièce... c'est
peut-être une terrasse, bon, le menu va être affiché, que ce soit sur un
carton, enfin, une affiche, ou une ardoise, ou quoi que ce soit. À l'intérieur, si c'est un bar, le menu est
probablement un peu différent, donc il serait affiché là aussi, mais il n'y a pas de changement. Avec ces nouveaux
règlements, on ne change pas ce qui se fait déjà sur le terrain en termes
d'affichage de prix.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Spénard :
C'est parce qu'avant ça c'était : «Un titulaire de permis doit tenir son
permis affiché à la vue du public, dans la pièce ou sur la terrasse où
il exploite ce permis.»
«Dans la pièce
ou sur la terrasse». Alors là, ça serait «dans la pièce et sur la terrasse».
C'est ça que je comprends?
M.
Leitão : Ça, ça ne change pas. C'est que, ce qu'il faisait avant, il
continue de le faire. Peut-être, là, il y a aussi un changement ici, on me dit, de modernisation du
langage légal, mais il n'y a pas de changement de pratique. Ce qu'il faisait avant, il continue de le faire. Ceux qui
avant avaient plusieurs permis dans un seul établissement, les règles sont les
mêmes, on n'alourdit pas leur obligation d'afficher les prix.
M.
Spénard : O.K.
Merci.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bernier) : Adopté sur division. 35.
M.
Leitão : 35. L'article 68 de cette loi — la Loi sur les permis d'alcool — est modifié par le remplacement, dans
le premier alinéa, de «, de bar, de brasserie ou de taverne» par «ou de
bar».
La modification
proposée est de concordance avec la suppression des permis de brasserie et de
taverne.
Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du
projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par
le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. Bien, ça semble aller. Oui. Ça me va.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Oui, c'est correct. C'est pour les mariages, ça, surtout, là.
Le Président (M. Bernier) :
Est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. 36.
M. Leitão :
36. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'intitulé de la
sous-section 3 de la section IV du chapitre III, de l'article
suivant :
«69.1. Il ne peut y
avoir, pour chaque pièce ou chaque terrasse, plus d'un permis exploité
simultanément.»
Alors,
cette nouvelle disposition prévoit qu'il ne peut y avoir pour chaque pièce ou
chaque terrasse plus d'un permis exploité
simultanément. Elle découle du nouveau principe de permis unique, c'est-à-dire
qu'un seul permis par catégorie sera
délivré par la régie pour un même établissement. Elle tient compte également de
la possibilité qu'un établissement puisse
être visé par plus d'un permis d'alcool au cours d'une année notamment en
fonction des différentes saisons ou de la nature des activités exercées.
Auquel cas, la révocation volontaire d'un des permis est requise.
Ainsi
que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet
de loi, cet article
entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.
• (17 h 30) •
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Mais ça me va, M. le Président, je pense bien.
Le Président (M.
Bernier) : Ça vous va. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : J'ai de
la misère à saisir, là. J'avais dans la tête une cabane à sucre qui demande un
permis pour un mois et demi, deux
mois, mais on pourrait-u me donner des exemples concrets, étant donné que c'est
une nouvelle disposition, de où cette disposition s'applique?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Alors, oui, en effet,
je pense qu'un bon exemple, c'est, donc, pour éviter
l'exploitation simultanée d'un permis
d'alcool permanent, donc quelqu'un qui a restaurant, et un permis d'alcool
temporaire, pendant que ce restaurant, temporairement, organise une
réunion, une activité, qu'il obtient un permis de réunion. Donc, il ne peut pas
faire les deux en même temps.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M. Leitão :
Il ne peut pas avoir le...
M.
Spénard : Bien, je
ne saisis pas, parce qu'il peut faire une réunion avec son permis de bar
qu'il a entre les mains. Je ne sais
pas pourquoi qu'il demande un autre permis. Parce qu'on vient de passer l'article...
lors d'une réception, il peut
dire : Écoutez, il y a juste les personnes autorisées qui entrent là,
puis là on vient dire qu'il aurait besoin d'un autre permis.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : C'est que, des
fois, pour ces permis temporaires, ce sont des activités où des personnes
peuvent vendre leur...
Une voix : ...
M.
Leitão : Excusez-moi.
(Consultation)
M.
Leitão : Là, c'est clair.
Donc, la simultanéité des permis, c'est que souvent, dans des activités
comme ça, un organisme fait une
campagne, disons, de financement, par
exemple, et, donc, il loue une partie
du restaurant, une salle du restaurant...
M.
Spénard :
Où est-ce qu'il y a déjà un permis de bar d'établi mais pour...
M.
Leitão : ... — c'est
ça, c'est ça — mais
l'organisme en question, lui, obtient un permis temporaire pour pouvoir
lui-même vendre de l'alcool, et donc les revenus qu'il va tirer de cette chose
revient à l'organisme. Le restaurant, lui, il ne pourra pas vendre son
alcool pour cette activité temporaire.
M.
Spénard : Mais ça va
être encore permis que l'organisme en question loue seulement la salle et vende son propre alcool.
M. Leitão :
C'est ça.
M.
Spénard :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va?
M. Marceau :
Je vais vous poser une question.
Le Président (M.
Bernier) : Oui, M. le député de Rousseau, allez-y. Allez-y.
M.
Marceau : En fait,
une question qui me titille depuis longtemps,
c'est la question des... puis je comprends le principe, là,
mais c'est cette histoire que, donc, dans un établissement qui a un permis de
restaurant, on ne peut pas prendre un verre,
en accompagnant quelqu'un, sans commander un repas. Vous connaissez cette
règle. Je pense, ça nous est
tous arrivé d'aller rejoindre des amis puis de se faire dire : Si vous voulez avoir un verre, il faut que vous commandiez quelque chose. Bon.
Le Président (M.
Bernier) : Une frite.
M. Marceau :
Pardon?
Le Président (M.
Bernier) : Une frite.
M.
Marceau : Oui, voilà, c'est
ça. C'est bon pour l'industrie des patates, mais pour le reste... Ça fait que cette règle-là, elle n'est
pas assouplie d'aucune manière dans le projet
de loi, puis là il y a
deux cas possibles, parce que, là, vous
avez parlé de simultanéité des permis, mais là il pourrait y avoir... on peut
envisager qu'il y ait, par
exemple, un... Mon recherchiste me faisait part d'une situation
où vous avez un établissement qui a présentement deux pièces, mettons, l'une qui était restaurant, l'autre qui était bar,
bon — je
ne sais pas si, dans le futur, ça va demeurer ainsi, mais, si vous voulez, vous pouvez imaginer que c'est deux étages, là,
bon, pour que ça soit faisable de le faire — puis là, quand la cuisine ferme, bien là ils sont obligés d'envoyer leurs
clients... parce que, mettons, ça ouvre à 18 heures, le
restaurant, puis, rendus à 21 h 30, 22 heures, ils ferment la
cuisine, mais là il y a un bar, puis là les gens, ils ne peuvent plus rester là
où ils sont, il faut qu'ils prennent
leurs clients puis qu'ils les envoient à l'autre étage, mettons. Vous
comprenez un peu la situation?
Alors,
ma question, c'est : Est-ce que ce qu'on a ici, ça empêche qu'un lieu qui
est soit, par exemple, un restaurant jusqu'à
22 heures... puis, de 22 heures à 3 heures du matin, ça devienne un bar? Est-ce
que c'est possible? Donc, ce n'est pas en même temps, il y a une
séquence, là, dans le temps. C'est le même lieu, mais ce n'est pas
simultanément.
M. Leitão :
Donc, la réglementation qu'on propose ici n'empêcherait pas...
M. Marceau :
Ça n'empêcherait pas ça.
M. Leitão :
Non.
M. Marceau :
Donc, à 22 heures, ils pourraient dire : Les cuisines ferment...
M. Leitão :
Si la cuisine ferme...
M. Marceau :
...puis on devient... coup de baguette magique, on devient un bar. C'est-u ça?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Marceau : Vous pouvez consulter, si vous voulez.
M.
Leitão : Ça ne change pas la situation, il faut que les personnes
prennent leur verre et se déplacent pour aller à côté.
M.
Marceau : O.K. Donc, il n'y a pas moyen qu'un même lieu, à des
moments différents, ait des permis différents.
M.
Leitão : Non, sauf garder la cuisine ouverte. Donc, ça demeure un
restaurant, passé... Mais donc ça sera le propriétaire ou le gestionnaire du restaurant qui décidera. Mais, si, en
effet, oui, il décide qu'à partir d'un certain moment la cuisine ferme, donc ce n'est plus une activité
de restauration, les gens peuvent demeurer... mais ils doivent aller à l'autre
endroit, où il y a un permis de bar.
M. Marceau :
O.K. Donc, là-dessus, c'est le statu quo. C'est ça que vous me dites. C'est
correct?
M. Leitão :
C'est ça, ce que je voulais dire.
M.
Marceau : Bon. O.K. Je sais que c'est un irritant. Cela étant,
ça peut être justifié d'avoir un irritant comme celui-là. Je voulais
juste le soulever pour m'assurer que les changements ou pas changements qui
sont prévus dans le projet de loi s'appliquent à ça ou pas. O.K. Bien, pour
moi, c'est beau.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va?
Une voix :
Oui.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va. Est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. 37.
M.
Leitão : Alors, article 37 : L'article 74 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «la pièce ou la
terrasse» par «chaque pièce ou chaque terrasse».
La
modification proposée est de concordance avec l'introduction du régime de
permis unique, c'est-à-dire qu'un seul
permis par catégorie sera délivré par la régie pour un même établissement.
Conséquemment, les conditions en vertu desquelles
la régie peut délivrer une autorisation pour la pratique de la danse, la
présentation de spectacles ou la projection de films devront viser
chaque pièce ou chaque terrasse de l'établissement visé.
Ainsi
que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du
projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? M. le député de Rousseau, oui, ça vous va?
Une voix :
...
Le Président (M.
Bernier) : Oui. Allez-y, M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Oui. J'ai juste une question pour éclairer un peu ma lanterne.
On
sait qu'il y a des municipalités ou des MRC... Parce qu'on parle ici de
règlements de danse, ne pas nuire à la tranquillité
publique, et tout. On sait qu'il y a des municipalités qui interdisent, sur
leur territoire, des permis de bar-spectacle, il y a même des MRC qui interdisent les permis de bar-spectacle, et ce
que je ne comprends pas, c'est que cet article-là n'en tient pas du tout compte. On ne parle pas que
la régie doit consulter la municipalité, et tout, pour accorder un permis
de bar avec danse, spectacle, et c'est la régie qui décide de tout.
Mais qu'arrive-t-il
lorsque c'est interdit par un règlement municipal, le permis de bar avec spectacle?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Leitão :
O.K. À l'article 39, un peu plus loin, on tient ça en considération.
M.
Spénard :
L'article 39 ne vient pas du tout
préciser que la régie doit consulter les règlements municipaux ou les règlements de la MRC. Je
ne vois pas ça à nulle part. Je l'ai peut-être lu rapidement, là, mais...
M.
Leitão : L'article 39, oui, mais pas de notre projet de loi,
l'article 39 de la Loi sur les permis d'alcool. Donc, c'est ça, la Loi sur les permis d'alcool.
L'article 39 de cette loi-là, troisième paragraphe, dit : Donc, pour
obtenir un permis, une personne doit
«détenir, le cas échéant, une attestation de classification délivrée en vertu
de la Loi sur les établissements d'hébergement touristique et, lorsque la
municipalité sur le territoire de laquelle est situé l'établissement le
requiert, un certificat d'occupation de l'établissement délivré par
celle-ci».
Donc, si la
municipalité dit : Non, il n'y aura pas de danse ce soir, il n'y aura pas
de danse ce soir.
M.
Spénard :
O.K. Et c'est l'article...
M. Leitão :
Dans l'article 39...
M.
Spénard :
...c'est l'article 39 qui vient parler des articles 39 et 40, là.
M. Leitão :
...de la Loi sur les permis d'alcool.
M.
Spénard :
O.K.
M. Leitão :
Merci.
Le Président (M.
Bernier) : O.K. Ça vous va?
M.
Spénard :
Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'article 37 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. Article 38.
M.
Leitão : 38. L'article 74.1 de cette loi est modifié par le
remplacement de «d'aménagement de la pièce ou de la terrasse» par
«détaillé de l'aménagement des pièces ou des terrasses».
La
modification proposée est de concordance avec l'introduction du principe de
permis unique, c'est-à-dire qu'un seul
permis par catégorie sera délivré par la régie pour un même établissement. Il
est donc prévu que le plan d'aménagement doit viser l'ensemble des pièces et des terrasses de l'établissement.
Ainsi que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article
184 du projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Est-ce que c'est le plan qui a été présenté... je ne sais pas à quel article
précédent, là?
M. Leitão :
Oui, c'est le plan qui a été présenté avant.
M. Marceau :
C'est le même plan en question qu'il doit garder à quelque part dans ses
dossiers...
M. Leitão :
C'est ça.
M.
Marceau : O.K. Puis est-ce qu'il doit être plus visible pour
les gens ou... Parce que c'est quoi, l'intention, autrement?
M. Leitão :
Conserver les plans d'aménagement.
M.
Marceau : Mais est-ce qu'il doit être visible, ce plan-là,
comme dans un hôtel, là, où ils nous disent «c'est par là les sorties,
puis vous êtes ici»?
M.
Leitão : Non. Donc, ces plans détaillés doivent être disponibles au
cas où un inspecteur, ou un policier, ou quelqu'un en autorité
demanderait si ces plans-là existent, ils doivent être présentés.
M. Marceau :
O.K. Je ne savais pas qu'on faisait ça, M. le Président, je viens d'apprendre
quelque chose.
Le Président (M.
Bernier) : C'est le but de nos commissions, d'apprendre des
choses.
M. Leitão :
On me dit que c'est déjà comme ça.
M. Marceau :
Oui, je vous crois. Je ne savais juste pas que ça pouvait exister. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Pas de
problème.
Le
Président (M. Bernier) : Ça vous va? L'article 38 est-il
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. 39.
M. Leitão :
39. L'article 82 de cette loi est modifié :
1°
par le remplacement de «dans un endroit autre que celui qu'indique son permis»
par «dans d'autres endroits que ceux qu'indique son permis»; et
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Le
titulaire qui demande l'autorisation de la régie afin d'exploiter son permis
dans un endroit additionnel dans son établissement doit se conformer aux
conditions prévues aux articles 39 et 40 lui étant applicables.»
Alors, les
modifications proposées sont, d'abord, de concordance avec le nouveau principe de
permis unique, c'est-à-dire un permis par catégorie, par établissement. De plus, elles prévoient la possibilité pour un titulaire d'ajouter un endroit d'exploitation rattaché à
son permis d'alcool en demandant l'autorisation de la régie. Par conséquent, ce
titulaire de permis devra se conformer aux
conditions prévues aux articles 39 et 40 de la Loi sur les permis d'alcool qui
lui sont applicables.
Ainsi
que le prévoient les dispositions de l'article 6... pardon, du paragraphe
6° de l'article 184 du projet
de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par
le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
C'est très bien. Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
C'est beau.
Le Président (M.
Bernier) : C'est beau? Est-ce que l'article 39 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté sur division. Article 40.
M. Leitão :
40. L'article 83 de cette loi est modifié par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«83. Un
titulaire de permis qui demande le changement définitif de l'un ou de tous les
endroits où il exploite son permis doit se conformer aux conditions
prévues aux articles 39 et 40 lui étant applicables.»
La
modification proposée est de concordance avec
l'introduction du principe de permis unique, c'est-à-dire qu'un seul permis par catégorie sera délivré par la
régie pour un même établissement. Les conditions en vertu desquelles la régie
peut autoriser un changement d'exploitation de façon définitive viseront l'ensemble
des pièces et des terrasses de l'établissement.
Ainsi
que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet
de loi, cet article entrera en
vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Marceau : Peut-être
une question : Pourquoi est-ce
qu'on utilise le qualificatif
«définitif»? Puis est-ce que
je dois comprendre que, dans le cas d'un
changement, mettons, temporaire, il y
aurait d'autre chose qui s'appliquerait? Ce n'est peut-être pas le bon sens que j'applique non plus. Moi, je fais
une opposition entre «définitif» et «temporaire», mais ce n'est peut-être pas la bonne opposition qu'il
faut faire, là. «Permanent»? En tout cas, bon, regardez, je vais vous laisser
répondre.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Ici, je pense qu'on considère des changements comme des changements d'adresse
et des choses comme ça, donc des choses qui
sont, bon, définitives, permanentes. Les autres choses plus temporaires, c'est
à l'article 84 de la Loi sur les permis d'alcool, qui
vient après.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M. Marceau :
Très bien.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : C'est
beau.
Le Président (M.
Bernier) : C'est beau? Est-ce que l'article 40 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) : Adopté
sur division. 41. M. le ministre.
M.
Leitão : Alors, 41, on
revient à : L'article 84 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «de l'endroit» par «de l'un des endroits».
La modification proposée est de concordance avec l'introduction du principe du permis
unique, c'est-à-dire qu'un seul permis par catégorie sera
délivré par la régie pour un même établissement. Les conditions en vertu desquelles
la régie peut autoriser un changement
d'exploitation de façon temporaire viseront l'ensemble des pièces et des
terrasses de l'établissement.
Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet de loi, cet article
entrera en vigueur à la date
ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Marceau : Ça va très bien.
Merci.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va?
M.
Spénard : C'est
correct.
Le Président (M. Bernier) : L'article
41 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) : Adopté
sur division. 42.
• (17 h 50) •
M.
Leitão : 42. L'article 96 de
cette loi — donc la Loi des permis d'alcool — est
modifié, dans ce qui précède le paragraphe 1° du premier
alinéa :
1° par l'insertion, après «demande de permis,»,
de «d'une demande pour ajouter une terrasse à un permis,»;
2° par le remplacement, partout où cela se
trouve, de «cet endroit» par «un des endroits visés par un permis».
Alors, les modifications proposées, encore une fois, sont de concordance avec l'introduction du
principe du permis unique, c'est-à-dire qu'un seul permis par catégorie sera délivré par la régie pour un même
établissement. Elles visent également à prévoir la publication de toute demande pour
ajouter une terrasse comme endroit d'exploitation d'un permis afin de
permettre à ceux qui pourraient s'opposer à une demande de permis de se
manifester.
Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet de loi, cet
article entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va? M. le député de Rousseau.
M. Marceau : C'est bon.
Le Président (M. Bernier) :
C'est bon. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : C'est
beau.
Le Président (M. Bernier) :
C'est beau. L'article 42 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) : Adopté
sur division. 43.
M.
Leitão : 43. L'article 97 de cette loi est modifié par la
suppression, dans le paragraphe 3°, de «, de brasserie ou de
taverne».
Alors, la
modification proposée est, encore une fois, de concordance avec la suppression des
permis de brasserie et de taverne.
Ainsi que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de
l'article 184 du projet de loi, cet article entrera en vigueur à la
date ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui. Peut-être une question : Puisqu'on s'acharne à
éliminer «brasserie», «taverne» puis «bière en fût» un peu partout dans le projet de loi, dans la loi, pourquoi
est-ce qu'on a décidé de garder «Terre des hommes» dans la loi? Puis je suis un nostalgique, moi
aussi, là, j'aime bien Terre des hommes, ça me rappelle des souvenirs quand
j'étais petit, mais...
M. Leitão : «Parc olympique» aussi.
M. Marceau : ...regardez,
tant qu'à faire, là, tant qu'à la réviser, à moins que vous me disiez que ça
existe encore, là, Terre des hommes, à ma connaissance...
Le Président (M. Bernier) :
C'est vrai que ça rappelle des bons souvenirs.
M. Marceau : Ça rappelle des
bons souvenirs.
Le
Président (M. Bernier) : Moi, j'avais eu l'occasion de visiter
l'exposition internationale à ses débuts. Vous, c'est un petit peu plus
tard, vous, Terre des hommes.
M.
Marceau : Bien, je pense qu'ils vendent moins de bière ces temps-ci à
Terre des hommes, mais je dis ça de même.
Le Président (M. Bernier) : M. le
ministre, allez-y.
M. Leitão : Alors, on me dit que
c'est pour des raisons historiques, parce qu'il y en a encore.
M. Marceau : Ah! il y en a encore?
M. Leitão : Oui, en effet, il y en a
encore. «Terre des hommes» et «Parc olympique», les deux.
M. Marceau : Non, «Parc olympique»,
ça, ça va, mais...
M. Leitão : Terre des hommes...
M. Marceau :
Puis, je vous répète, je partage la nostalgie de tout le monde autour de cette
table envers Terre des hommes, mais, voilà, il ne me semble pas...
M. Leitão : Peut-être quelques-uns
de nos collègues plus jeunes peut-être nous...
Le Président (M. Bernier) : Ça fait
partie du patrimoine du Québec de ces années.
M. Marceau : Bien oui, ça,
c'est clair. On laisse ça dans nos lois. Autrement, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) : O.K.
Oui.
M.
Leitão : Et je peux même vous dire, M. le député, qu'il y a encore
19 permis en vigueur à Terre des hommes.
M. Marceau : Ah bon? Je serais bien
en peine de les trouver, mais je...
M. Leitão : Moi non plus, je ne suis
pas sûr où ils sont, mais il y en a encore 19.
M. Marceau : O.K. Excellent. Merci.
Le Président (M. Bernier) : Donc, on
vous invite à aller visiter Terre des hommes cet été.
M. Marceau : Vous me direz c'est où.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le
Président (M. Bernier) : M. le député de Beauce-Nord, ça doit vous
dire quelque chose, ça, Terre des hommes?
M.
Spénard : Sans
trahir mon âge; je suis même allé.
Le Président (M. Bernier) : Est-ce
que ça va?
M.
Spénard :
Mais je m'aperçois qu'il y a la moitié de la salle ici qui n'était même pas au
monde à Terre des hommes. Je suis même revenu avec un gros toutou, parce
qu'il y avait des...
Le Président (M. Bernier) : Est-ce
que ça va? Oui. L'article 43 est-il adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Article 44.
M.
Leitão : 44. L'article 102 de cette loi — la Loi sur les permis d'alcool — est modifié par l'ajout, à la fin du
paragraphe 2°, de «ou de retrait d'un endroit visé par le permis».
O.K.
La modification proposée est de concordance avec l'introduction du principe de
permis unique, c'est-à-dire qu'un
seul permis par catégorie sera délivré par la régie pour un même établissement.
Ainsi, un membre du personnel de la
régie pourra, sur simple examen du dossier, accueillir une demande de retrait
d'un endroit visé par le permis. Ainsi que
le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du
projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date ou aux dates
fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Ça me va. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Ça vous va. M. le député de Beauce-Nord?
M.
Spénard :
Ça va.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va. Est-ce que l'article 44 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Article 45.
M.
Leitão : 45. L'article 92 de la Loi sur le cinéma est modifié par
la suppression, dans le paragraphe 2°, de «d'une brasserie, d'une
taverne,».
Alors,
la modification proposée est de concordance avec la suppression
du permis de brasserie et de taverne. Ainsi que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article
184 du projet de loi, cet article entrera en vigueur à la date
ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Ça va.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Ça me va.
Le Président (M.
Bernier) : Est-ce que l'article 45 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bernier) : Adopté. 46.
M.
Leitão : 46. L'article 83 de
la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques (chapitre I-8.1)
est modifié par le remplacement, dans
ce qui précède le paragraphe 1°, de «du paragraphe i» par «des
paragraphes i et j».
Alors,
la modification proposée est de concordance de sorte qu'elle
précise que la garde de boissons alcooliques par une personne qui les a acquises légalement d'un titulaire de permis
de restaurant pour vendre ou de bar demeurera autorisée. En effet,
rappelons que, depuis juin 2013, il est possible de rapporter une bouteille de
vin entamée dans l'établissement visé par l'un de ces permis. Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article 184 du projet de loi, cet article entrera
en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui. Peut-être
que le ministre peut nous dire qu'est-ce que disent les paragraphes i et j.
Enfin, j'essaie de les trouver, là.
M.
Leitão : O.K.
Alors, dans, donc, l'article 91 de la Loi sur les infractions en matière de
boissons alcooliques, il y a un i et j. I, ça dit : «i) [pour] une
personne dans sa résidence, pourvu qu'il s'agisse de bière, de cidre ou de vin
de fabrication domestique et qu'il
n'est pas gardé dans le but d'en vendre.» J, c'est : «j) par une
personne si elle a été acquise légalement d'un titulaire de permis de
restaurant pour vendre ou de bar.»
M. Marceau : O.K. Là, si je
comprends...
M.
Leitão : L'article
91, en fin de compte, avec tous ces alinéas-là, dit qu'«aucune boisson
alcoolique ne peut être gardée, ni possédée au Québec, excepté», et puis
là on a plusieurs...
M. Marceau : Excepté par une personne dans sa résidence et
excepté par une personne qui l'a acquise légalement d'un titulaire de
permis. Puis là l'article 46 vient ajouter j, c'est ça?
M. Leitão : C'est ça.
M. Marceau : O.K. C'est
clair. Merci.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
Donc, M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : C'est
correct.
Le Président (M. Bernier) : C'est
correct. Est-ce que l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) : Adopté.
47.
M.
Leitão : 47. L'article 85 de
cette loi — on est encore dans la Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques — est modifié par le remplacement de «la pièce ou sur la terrasse
désignée» par «les pièces ou sur les terrasses désignées».
Alors, la modification proposée est de concordance avec l'introduction du principe de permis
unique, c'est-à-dire qu'un seul permis par catégorie
sera délivré par la régie pour un même établissement. Dans les circonstances, l'interdiction de vendre ou de servir des boissons alcooliques
ailleurs que dans les endroits visés par le permis visera l'ensemble
des pièces et des terrasses de l'établissement. Ainsi que le prévoient les dispositions du paragraphe 6° de l'article
184 du projet de loi, cet
article entrera en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député...
M. Marceau : C'est très bien.
Merci.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député...
Une voix : ...
Le Président (M. Bernier) :
Est-ce que l'article 47 est adopté?
• (18 heures) •
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) :
Le dernier pour aujourd'hui, l'article 48.
M.
Leitão : 48. L'article 103.2
de cette loi — toujours la Loi des infractions en matière
de boissons — est modifié :
1° par la suppression, dans le premier alinéa,
de «de brasserie, de taverne ou»;
2° par le remplacement, dans le deuxième alinéa,
de «l'un de ces» par «ce».
Alors, les
modifications proposées sont de concordance avec la suppression des permis de
brasserie et de taverne et avec
l'introduction du principe de permis unique, c'est-à-dire qu'un seul permis par
catégorie sera délivré par la régie pour
un même établissement. Conséquemment, l'interdiction relative à la
présence de personnes mineures dans un bar vise l'ensemble des pièces et
des terrasses de l'établissement.
Ainsi que le
prévoient les dispositions du paragraphe 6°
de l'article 184 du projet de loi, cet article entrera en vigueur à
la date ou aux dates fixées par le gouvernement.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député...
M. Marceau : Ça me va.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va. M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Ça va.
Le Président (M. Bernier) :
Est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Donc, je remercie tous les parlementaires qui ont participé à cette
session de travail cet après-midi. Donc, merci infiniment pour votre
participation.
Donc, compte
tenu de l'heure, j'ajourne les travaux de la commission à demain,
10 heures. Je suspends les travaux.
(Fin de la séance à 18 h 2)