(Onze heures quarante-cinq minutes)
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des
finances publiques ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de
bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 25,
Loi concernant principalement la mise en oeuvre de certaines
dispositions du discours sur le budget du 20 novembre 2012.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président : M. Dubourg (Viau) est remplacé par M. Arcand
(Mont-Royal).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, Mme la secrétaire. Lors de la suspension de nos travaux
hier, nous venions d'adopter un amendement introduisant l'article 55.1. Alors,
M. le ministre, d'après entente, je crois qu'on revient sur l'article 8.
M. Marceau : Oui, j'aimerais qu'on
revienne à l'article 8, M. le Président.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre, vous avez la parole.
M. Marceau : M. le Président, je
crois que vous aviez eu un amendement déposé par le député d'Outremont.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Alors, on pourrait discuter sur l'amendement qui a été déposé par M. le député
d'Outremont à l'article 8.
M. Marceau : Vous n'aviez pas...
Le Président
(M. Pelletier, Rimouski) :
En fait, lors de l'article 8, sur l'amendement, M. le député d'Outremont
avait commencé à parler sur la recevabilité de cet amendement-là. Je ne sais
pas s'il avait terminé. Alors, ce serait à M. le député d'Outremont, la parole,
sur l'amendement.
M. Bachand : Peut-être, M. le
Président, parce qu'on a fait beaucoup de travail depuis 10 jours… Est-ce
que vous aviez statué sur la recevabilité de cet amendement-là? Je pensais que
oui...
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Pas encore.
M. Bachand : ...et qu'après ça le
gouvernement nous avait demandé : Est-ce qu'on peut suspendre l'article?
On aura peut-être une autre formulation ou on veut réfléchir, ou on veut, etc.,
et devait nous revenir. Alors, on peut enclencher
sur l'article 8, tel quel, sur le fond, mais je croyais qu'ils nous avaient
demandé du temps pour voir comment ils pourraient arriver au même
objectif. On parle, pour ceux qui nous écoutent, là, évidemment, on est dans la
Loi sur l'équilibre budgétaire, peut-être qu'on peut faire une petite
introduction et...
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : M. le député d'Outremont, on pourrait peut-être suspendre l'amendement
pour le moment puis laisser le ministre
présenter l'article 8, puis en discuter, puis revenir par la suite avec votre
amendement. Est-ce que ça va?
M.
Bachand : Bien, comme le
gouvernement ne nous est pas revenu informellement à savoir où ils en
étaient, j'ai déposé l'article 8. J'ai
compris qu'ils avaient des préoccupations, mais je n'ai pas compris s'ils
étaient contre puis là on se bat sur l'article 8 et l'amendement, ou s'ils
avaient une nouvelle formulation à suggérer, ou si la formulation était
correcte puis on était...
Et on parle,
pour les gens qui nous écoutent, parce qu'ils n'ont aucune idée de quoi on
parle, là... En y allant peut-être en
une minute, là, cet article-là du gouvernement prévoit fondamentalement que,
par rapport à la Loi sur l'équilibre budgétaire, où il y a des cibles de
déficit qu'il faut atteindre… Et la cible, évidemment, cette année, c'est zéro.
La cible de 2012‑2013 était
1,5 milliard. Évidemment, en réalité, il y aura 1,8 milliard de
pertes exceptionnelles avec Gentilly, et le gouvernement dit : On n'en
tient pas compte.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors, justement, pour monsieur le...
M.
Bachand : Et mon amendement
vient à l'effet de dire : La perte est de 3,3 milliards, recalibrons
la cible, elle sera de 3,3 milliards. Et donc on ne joue pas avec
les normes comptables, il n'y a d'impact financier, et, par ailleurs, le gouvernement n'est pas obligé de récupérer
1,8 milliard de déficit. Je ne ferai pas la longue explication, je fais
juste une mise en contexte pour ceux qui viennent — puisqu'on est au salon
rouge — de
syntoniser le poste, M. le Président.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Alors, justement, pour les gens qui nous regardent et qui nous
écoutent, je pense que, M. le ministre, moi, je vous demanderais d'introduire l'article
ou réintroduire l'article 8, d'en expliquer la teneur, puis, par la suite, on
en débattra.
• (11 h 50) •
M.
Marceau : O.K. M. le
Président, merci. Tout d'abord, je vais m'exprimer sans préjuger de la
recevabilité de l'amendement, là, ce que nous verrons plus tard, et les
discussions qui s'en suivront.
L'objet de l'article
qui est introduit, c'est de faire en sorte que l'écriture comptable qui résulte
de la fermeture de Gentilly ne soit
pas prise en compte dans la Loi sur l'équilibre budgétaire. Essentiellement, c'est
simplement cela. Le fait que la fermeture de Gentilly implique une
écriture comptable de 1,8 milliard, ça apparaît très, très clairement dans
le cadre financier du gouvernement à la page A.21 du plan budgétaire, et on y
retrouve effectivement le 1,8 milliard qui résulte de cette écriture
comptable.
Cela étant,
la Loi sur l'équilibre budgétaire telle qu'actuellement rédigée implique, si on
la laisse inchangée, que le
gouvernement devra, entre guillemets, compenser pour le 1,8 milliard de
dollars dans les prochaines années, ce qui, à notre sens, n'est pas raisonnable puisque ce 1,8 milliard là ne
reflète pas l'état des entrées d'argent et des sorties d'argent des
coffres du gouvernement; il s'agit strictement d'une écriture comptable non
récurrente, exceptionnelle.
Alors, pour
cette raison, nous croyons que la chose la plus simple, c'est de modifier la
Loi sur l'équilibre budgétaire et d'y
inscrire qu'aux fins d'application de la Loi sur l'équilibre budgétaire le
déficit prévu pour 2012‑2013, de 1,5 milliard, est le seul qui... enfin, le déficit qui sera
calculé, qui est autorisé par la loi, c'est 1,5 milliard, et ça ne tient
pas compte, effectivement, de cette écriture comptable de
1,8 milliard.
Alors, je veux juste être bien clair, pour les
deux collègues — pour
le collègue de Lévis puis le collègue d'Outremont : il ne
s'agit pas de revoir les normes comptables, il ne s'agit pas de revoir la
comptabilité, il s'agit de revoir une
règle budgétaire. Ce sont deux choses bien distinctes. Ce n'est pas une norme
comptable, c'est une règle budgétaire, c'est une règle budgétaire
auto-imposée, que les gouvernements se sont imposée, tant l'ancien gouvernement
que le précédent du Parti québécois. Parce
qu'il faut se rappeler que, cette règle budgétaire là, elle vient
essentiellement du Parti québécois, donc ce sont des règles budgétaires,
non pas des normes comptables, et cette règle budgétaire doit être interprétée, doit être rédigée de façon
intelligente, de manière à ne pas imposer au gouvernement de réduire ses
dépenses de façon importante ou bien d'augmenter ses revenus de façon
importante à la suite d'une écriture comptable.
Mais je
réinsiste sur le fait que, quant à la transparence, il n'y a pas d'enjeu, M. le
Président. Moi, je n'ai jamais nié qu'il
y avait 1,8 milliard de déficit de plus en 2012‑2013. Je n'ai jamais nié
ça. J'ai été très transparent là-dessus. Mais c'est un déficit qui n'est
pas de la même nature que ceux qu'on veut éviter. Les déficits qu'on veut
éviter, ce sont des déficits qui résultent
de dépenses supérieures aux revenus. Mais là on n'est pas dans ce monde-là, là,
on est dans le monde d'une écriture comptable découlant d'une décision
qui... bon, ça, là, on pourra en débattre si vous voulez, mais d'une décision
qui est judicieuse au plan économique.
Alors, M. le
Président, pour toutes ces raisons, j'ai bien réfléchi à la suggestion...
enfin, à l'amendement qui a été proposé par le collègue d'Outremont.
Moi, je préfère les changements que nous avons apportés dans le projet de
loi n° 25. Je pense qu'ils sont tout à fait conformes à l'esprit
que... à ce que je viens de vous dire, et donc, pour cette raison-là, je vais
préférer que nous nous en tenions à la rédaction actuellement prévue au projet
de loi n° 25. Alors, voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Merci, M. le ministre. Alors, M. le député d'Outremont, en faisant
un retour en arrière, s'il vous plaît, pour les gens qui nous écoutent, je vous
demanderais de... Votre amendement, il est redéposé, mais peut-être de nous le
réintroduire. S'il vous plaît.
M.
Bachand : Oui, M. le
Président. Alors, j'avais déposé un amendement, nous avions convenu d'en
suspendre la discussion, pas juridiquement, mais de la reporter, ce que... nous
la reprenons ce matin, et alors, mon amendement à l'article 8.1 :
Après l'article 8 du projet de loi, ajouter l'article
8.1, qui se lit comme suit :
La Loi sur l'équilibre
budgétaire est modifiée par l'insertion, après le deuxième alinéa de l'article
7.2, du suivant : «Toutefois, nonobstant le premier alinéa, l'objectif
de solde budgétaire pour l'année financière 2012‑2013 est de
3 376 000 000 $.»
La raison
pour laquelle... Puis nous en étions sur la recevabilité, j'avais plaidé, M. le
Président, que ça me... j'arrive exactement aux mêmes objectifs que le
ministre des Finances, donc il n'y a pas d'impact ni financier ni budgétaire de
présenter cet amendement pour la raison suivante : nous sommes dans la Loi
sur l'équilibre budgétaire. La Loi sur l'équilibre budgétaire, dans le principe
du déficit zéro, nous dit que vous êtes en déficit zéro, là, on parle des
années 2014‑2015 et suivantes, et que, si
vous faites un déficit, vous devez le récupérer les années suivantes. Donc, il
y a une conséquence à ne pas faire de
déficit, une conséquence morale, ce n'est pas une obligation juridique pour le
gouvernement, mais une conséquence morale à
récupérer cet argent l'année suivante. Mon intention n'est pas de forcer le
gouvernement à récupérer 1,8 milliard et couper dans
les services. Ce n'est pas notre style. Au contraire, pendant la récession, M.
le Président, nous avons maintenu les
services et sauvé le Québec. Maintenant, nous revenons à l'équilibre
budgétaire. Nous étions en bonne
voie, le gouvernement l'a fait, le gouvernement ajoute des dépenses ailleurs,
il coupe, comme c'est dans la génétique
du Parti québécois... Mais on ne rentrera pas dans ce débat-là aujourd'hui. Le
vrai débat, c'est le 1,8 milliard; dû à leur décision idéologique
de fermer Gentilly, il y a une perte de 1,8 milliard, une radiation de
1,8 milliard.
Le ministre
des Finances, bien sûr, il dit qu'il est transparent. De toute façon, il ne
pourrait pas cacher ce chiffre-là, alors il est transparent. Le chiffre est là,
de 1,8 milliard. Comment le traite-t-on pour ne pas que le
gouvernement soit obligé de récupérer
1,8 milliard? Il dit : Bien, on va écrire qu'on l'exclut, que c'est
une perte exceptionnelle, et donc la cible
de 1,5 milliard de déficit est atteinte, alors que le vrai déficit est de
3,3 milliards au sens de la Loi sur l'équilibre budgétaire.
Et évidemment on comprend les raisons pour
lesquelles il fait ça, je suggère respectueusement que ce n'est pas la bonne méthodologie, parce que là — puis c'est le député de Lévis, avec son
expertise — on va
rentrer dans tout le débat comptable de ce qu'est une perte
exceptionnelle. À ce moment-là, il faudrait exclure les revenus exceptionnels, les revenus que la CAQ qualifie d'exceptionnels,
de l'harmonisation des taxes. Et là on rentre dans un débat sans
fin : l'harmonisation des taxes, c'est un revenu... parce qu'il y a
beaucoup de transferts fédéraux, des fois ils montent, des fois... On a réussi
à négocier ça. Mais on rentre dans tout un débat à cause de la présentation
comptable.
Mon
amendement, M. le Président, arrive exactement aux mêmes fins financières que
le ministre des Finances. Mais simplement de dire : Bien, le
déficit réel, au sens de la Loi sur l'équilibre budgétaire, le solde budgétaire
réel, il est de 1,5 milliard. Alors, il pourra présenter ça comme il le
fait ici, laisser même : perte exceptionnelle, fermeture de Gentilly, son
cas ne serait pas exclu, il arriverait à 3,3 milliards.
Et mon amendement vise à dire que, quand on a
fixé des cibles... Et c'est les écarts avec les cibles qu'il faut résorber dans les années suivantes... Mon
amendement vise simplement à dire que le législateur déclare aujourd'hui
que la cible pour 2012‑2013 est augmentée de
1,8 milliard. Donc, s'il atteint le déficit prévu de 1,5 milliard
plus 1,8 milliard, donc 3,3 milliards, chiffre que vous
trouvez, M. le Président, à mon amendement, le gouvernement atteint la cible que la loi lui impose, parce qu'on vient amender
la cible pour l'année 2012‑2013. Et, à ce moment-là, on arrive
exactement aux mêmes fins, il n'y a pas de conséquence financière, et on n'est
pas obligés de récupérer et de couper 1,8 milliard dans les années
futures, ce n'est pas ça qui est en jeu.
Ce qui est en
jeu, c'est juste comment on présente ça. Je plaiderais que c'est même plus
transparent, parce que le chiffre, il
est là, il est de 3,3 milliards, c'est la réalité des choses. Et, M. le
Président, la Loi sur l'équilibre budgétaire, l'esprit de la loi, la
lettre de la loi seraient respectés parce qu'on vient recalibrer l'année 2012‑2013.
Quand nous
avions, avec des pressions énormes d'ailleurs de François Legault, où l'époque,
excusez-moi, du... lorsqu'il était critique du Parti québécois, il est
aujourd'hui chef de la CAQ, mais… en disant : Vous allez en déficit, vous
allez fixer des cibles. Et, dans la loi… n° 40, je pense? C'était
n° 40, ça, ou la n° 100? On en a fait deux, lois, finalement. Dans la loi n° 40, on avait
dit : Oui, on ouvre la Loi sur l'équilibre budgétaire, on permet au
gouvernement du Québec de faire un déficit
pendant la récession, de soutenir l'emploi... On a gagné, on a gagné mieux que
n'importe qui, à peu près, en Occident sur la protection des emplois des
Québécois, parce qu'en même temps qu'on a soutenu les entreprises, en même temps, on n'a pas coupé dans les hôpitaux, on n'a
pas coupé dans l'éducation, on a maintenu le monde au travail. Et donc,
oui, on a accepté de faire un déficit, mais... et on a accepté de dire :
Par la suite, on va revenir graduellement à l'équilibre budgétaire.
• (12 heures) •
La loi de
Lucien Bouchard, l'équilibre... Cet objectif que le Québec doit être en
équilibre est un objectif que nous partageons,
M. le Président, nous partageons fortement. C'est important pour les prochaines
générations. On doit, dans les périodes normales qui ne sont pas des
crises mondiales, être en équilibre budgétaire. Pourquoi? Parce qu'il y a une dette qui s'accumule sinon, qui augmente sinon. Il
y a un transfert injuste, d'une génération à l'autre, si, année après
année, comme pendant des décennies, le
gouvernement du Québec est en déficit, alors que l'économie va bien. Donc, on
partage cet objectif-là, on revient à zéro avec des cibles graduelles pour que
l'effort aux dépenses se fasse graduellement. On est passés de 5 % à
6 % d'augmentation de dépenses à 3 %, puis là on était rendus à un
rythme de 2 %. Donc, on a, M. le Président, établi ces cibles. Je
rappelle, pour ceux qui nous écoutent, d'ailleurs, que les cibles ont été non
pas dépassées — je ne ferai pas un lapsus — mais on est arrivés à 1 milliard de
déficit de moins que la cible. Et d'ailleurs, deux années d'affilée, le
Québec a eu des déficits de 1 milliard de moins que la cible. L'année
2012-2013, qui s'est terminée avec le dépôt
de la mise à jour économique et budgétaire de mars, indique... le gouvernement
nous indique qu'il sera sur la cible,
qui était fixée, de 1,5 milliard, plus Gentilly. Donc, il est sur la cible
normale, et, oui, il y a une décision idéologique exceptionnelle qu'ils
ont prise de fermer Gentilly.
Alors, ce 1,8 milliard vient évidemment
«buster»… excusez l'anglicisme, le meilleur mot, des fois… on joue à des jeux
vidéo, puis... mais vient carrément... La cible qui était fixée pour revenir à
l'équilibre budgétaire, la cible intérimaire pour 2012-2013 de
1,5 milliard, bien sûr, est ratée par 1,8 milliard.
Le gouvernement suggère de dire, M. le
Président : Bien, on n'en tient pas compte, on l'enlève. Son texte dit : Bien, ne tenons pas compte du
1,8 milliard. Moi, je suggère, pour arriver aux mêmes fins de façon
beaucoup plus transparente :
recalibrons la cible. Et c'est l'objectif de mon amendement, donc je le...
respectueusement, M. le Président, qu'il est pertinent, admissible et qu'il
n'entraîne pas de conséquence financière pour le gouvernement.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Marceau : Oui. Je veux rester
juste sur le fond une dernière fois, là, et j'aimerais bien qu'on parle aussi
de la recevabilité de l'amendement éventuellement, mais je veux aller sur le
fond un dernier coup. Juste quant au... Parce que, là, le député d'Outremont a évoqué le
fait qu'on modifiait les règles comptables. Juste sur les règles
comptables, là, présentement, présentement, les règles comptables sont telles
que ce qui apparaît comme déficit aux comptes publics, c'est l'écart entre les
revenus et les dépenses, puis ça ne tient pas compte de nos versements au Fonds
des générations. Donc, si on veut verser au
Fonds des générations, si on veut s'imposer de le faire, c'est bien bon pour
nous, là, mais c'est revenus moins dépenses.
Alors, ce qui
va apparaître aux comptes publics pour 2012-2013, c'est l'écart entre les
revenus et les dépenses qui... vous
pouvez le calculer à l'aide des informations contenues dans le document sur le
point, là, c'est 564 millions. C'est 564 millions, le vrai
déficit avant pertes exceptionnelles, là, c'est 564. Et, dans les comptes
publics, il n'y a pas de changement aux normes comptables, là. Le
1 876 000 000 $ qui découle de l'écriture comptable va
apparaître aussi aux comptes publics comme
un déficit. Alors, que ça soit bien clair, là : dans les comptes publics
du Québec, il va y avoir 2 440 000 000 $
de déficit, c'est ce qui va apparaître aux comptes publics, qui incorporent le
vrai écart entre les revenus et les
dépenses de 564 millions et le 1 876 000 000 $ qui
découle de Gentilly. Ça, ça va être... Maintenant, donc, ça, c'est une
chose, les normes comptables.
Maintenant,
pour l'application de la Loi sur l'équilibre budgétaire, quant à l'imposition
de cette règlebudgétaire que nous
avons collectivement choisi de nous imposer, on va ajouter... on calcule le
déficit en incluant aussi les versements
qu'on fait au Fonds des générations, dans ce cas-ci 936 millions. Donc, si
je prends le véritable écart dans les revenus et les dépenses, le
1 876 000 000 $ de Gentilly puis le 936 millions de
versement au Fonds des générations, j'arrive
à un déficit de 3 376 000 000 $. C'est ça qui me pose
problème. Je vous disais : Dans les comptes publics, Gentilly apparaît. Mais là, dans la Loi sur l'équilibre
budgétaire, je trouve que ce n'est pas raisonnable qu'on inclue un
événement qui ne reflète pas l'état des revenus et des dépenses.
Et ce que je
vous demande que nous fassions, ce que je demande à tout le monde de faire ici,
c'est qu'on retire cet événement exceptionnel, cette écriture comptable.
Ce qui fait que, si on retire le 1 876 000 000 $, on
revient au déficit qui tient compte, donc,
du véritable écart entre les revenus et les dépenses de 564 millions et du
versement au Fonds des générations, tel que l'esprit de la loi le
suggère. Ça va donner un déficit de 1,5 milliard.
Alors, je
veux juste être au clair, encore une fois, là : il n'y a pas de normes
comptables qui sont changées par l'amendement que nous déposons. Il n'y
a pas de tripotage de normes comptables. Dans les comptes publics, ce qui va apparaître, c'est le véritable écart entre les
revenus et les dépenses de 564 millions et le fait qu'il y a eu une
radiation d'actifs qui découle de la fermeture de Gentilly, ça va être ça.
Mais, pour la Loi sur l'équilibre budgétaire, on pense que ce n'est pas raisonnable de modifier des comportements futurs du
gouvernement sur la base d'un événement qui est une écriture
exceptionnelle. Alors, ce qu'on veut, c'est modifier la règle budgétaire, pas
les normes comptables, et la règle budgétaire, c'est une règle qu'on s'est
imposée, qui, entre autres, incorpore les versements au Fonds des générations. Pourquoi? Parce qu'on veut s'imposer
justement de faire ces versements-là. Donc, c'est une règle budgétaire, ça n'a rien à voir avec la comptabilité, et l'amendement
que nous proposons est un amendement raisonnable et qui arrive à ce
résultat-là. Je pense que c'est très simple aussi. Alors, voilà.
Maintenant,
je n'ai pas présumé de la recevabilité, je pense que ce serait utile, à partir
de maintenant, qu'on fasse le débat sur la recevabilité, si vous le
voulez bien.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Merci, M. le ministre. Est-ce que vous voulez faire un débat sur la
recevabilité? M. le député de Sanguinet.
M. Therrien : Oui, au niveau de la
recevabilité, d'abord, dans la formulation, on parle d'objectif d'un solde budgétaire de l'année financière,
3,3 milliards; ce n'est pas ça, là, il y a une erreur, là, en partant.
Ensuite, la motion vise l'article 2.1
et eux veulent changer l'article 7.2. Donc, ça ne va pas dans le sens de la
motion. Donc, selon l'article 197 de votre
document, du livre comme tel, on ne peut pas considérer faire un amendement sur
une motion alors qu'elle ne va pas
dans le sens de la motion ou elle ne change pas un mot de la motion, mais elle
change complètement l'esprit de la motion; c'est autre chose.
Autre
chose : on rajoute une dépense au solde budgétaire, et ça, c'est l'initiative
de la couronne de faire ça. La politique financière a déjà été adoptée,
et donc cet amendement-là ne vient pas à l'encontre de ce qui a été adopté dans la politique financière, mais par contre l'amendement
le fait et ça peut amener une interprétation dangereuse des différents
intervenants du marché financier à travers les Amériques, et donc ça, ça peut
devenir problématique aussi d'agir dans le
sens de complètement changer l'aspect de cette motion-là. Donc, je vous
demande, pour ces raisons-là, de juger l'amendement irrecevable.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : En fait, on pourrait continuer un débat sur l'irrecevabilité, mais je
peux vous dire, si on peut sauver du temps,
moi, je suis prêt à rendre ma décision, à moins que vous ayez d'autres
éléments, là, mais moi, je serais prêt à rendre ma décision.
M. Trudel : …j'aimerais…
Parce que quand même, là, des choses importantes là-dedans, là…
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de… Saint-Maurice.
M. Trudel : Bravo. Merci beaucoup. À
partir du moment où est-ce que le ministre des Finances, là, statue clairement
que le projet de loi ici ne veut pas apporter de modification comptable, mais c'est
plutôt une question de modification de l'information financière, moi, ma
crainte, là, c'est que mettre un gros chiffre comme ça, là, qui ne reflète pas la réalité
des livres et ne... en tout respect des règles comptables, bien, ça va faire
paraître la réalité financière autre que ce qu'elle est, beaucoup plus
négative. Et ma crainte, c'est qu'on crée de l'angoisse fiscale et que par la suite il y ait un impact important sur la cote de
crédit du Québec, sur la perception des investisseurs, et puis que le
taux d'intérêt puisse être changé. Ça va avoir un impact important sur le
budget du Québec en retour et je crois que ce serait
dangereux que de donner suite à cette motion, d'autant plus... d'autant plus — excusez-moi,
M. le Président — qu'ici
l'article 8 vise à modifier l'article 2.1, alors que l'amendement ici touche
plus précisément l'article 7.2. Je pense que, juste à la lumière de cette
information, là, c'est clairement que cet amendement-là n'est pas recevable.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Là, entre chaque intervention, M. le ministre peut intervenir.
M. Marceau : Ça va.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Ça va? M. le député de Sanguinet.
M. Therrien : Juste rajouter quelque
chose, là. Je voudrais réinsister sur le fait que l'amendement est erroné. Advenant, là, les calculs de notre savant collègue
d'Outremont, le solde budgétaire ne serait pas de 3,3 milliards. Il y
a une erreur en partant.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
D'autres interventions? M. le député de Lévis.
M. Dubé : Oui. En fait, là, on débat
de la recevabilité.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Mais, comme je vous dis, moi, je suis prêt à rendre ma décision, là.
M. Dubé : Pardon?
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : J'ai dit : Je vous laisse la parole, c'est votre droit de parole,
mais je peux vous dire : Je suis prêt à rendre ma décision sur la
recevabilité. M. le député de Lévis.
M.
Dubé : Écoutez, si... Moi,
je pense que c'est recevable. C'est sûr que c'est discutable, mais c'est
recevable parce que, pour... et je prends
peut-être le risque d'avoir à confronter votre décision, M. le Président, et je
ne veux pas en présupposer, mais, si
on est en train de discuter un article de loi pour changer la loi, c'est parce
qu'il y a une zone grise, et cette
décision-là, de prendre la décision, je vais l'appeler économique, de fermer
Gentilly, c'était la décision à prendre et c'est ça que vous avez pris, comme décision de gestionnaire… Mais, si,
aujourd'hui, le gouvernement est obligé de modifier la loi, ce n'est
peut-être pas parce que c'est si clair que ça, et, dans ce sens-là, je pense qu'au
moins la discussion sur la motion devrait être recevable pour qu'on puisse en
discuter de la pertinence. C'est le seul commentaire que je voulais faire, M.
le Président.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
D'autres... M. le ministre.
M.
Marceau : M. le Président,
les règles comptables sont très claires, les règles comptables ne sont pas
modifiées. On parle d'une modification par ailleurs à une loi sur l'équilibre
budgétaire. Je veux juste corriger le collègue.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Alors, moi, en fait, moi aussi, M. le député de Sanguinet, j'avais un point d'interrogation sur le chiffre qui était
amené par M. le député d'Outremont, mais M. le ministre a confirmé son
chiffre tout à l'heure, lorsqu'il a dit que
le solde budgétaire, 564 millions, la perte de Gentilly,
1 876 000 000 $, puis 936 millions au Fonds des générations, c'est bien défini,
additionnez les trois chiffres, ça fait bien le chiffre qui est là,
3 376 000 000 $. Mais ce n'est pas là-dessus que je veux...
ce n'est pas sur le chiffre que je veux rendre ma décision, quoique fixer un chiffre — non, ça va aller — dans un projet de loi, c'est toujours un peu
dangereux, un chiffre précis, mais ce n'est pas là-dessus.
Moi, le
nouvel article 2.2 que l'article 8 du projet de loi vise à introduire — puis c'est un peu comme ce qui se passe à l'Assemblée nationale, souventefois, une
décision, c'est un peu long, là, je vous demande votre patience — ça
vise à introduire à la Loi sur l'équilibre budgétaire, se lit comme suit, ce
que vous avez là : «Pour l'année financière 2012‑2013, le solde budgétaire
est établi en excluant le résultat provenant des activités abandonnées, consécutif
à la décision de fermer la centrale
nucléaire de Gentilly-2, présenté aux états financiers consolidés annuels d'Hydro-Québec.»
La citation finit là.
Pour sa part, l'amendement du député d'Outremont
vise à remplacer cet article 2.2 par l'introduction d'un nouvel article à l'article
7.2 de la Loi sur l'équilibre budgétaire, qui prévoit ce qui suit :
«Toutefois, nonobstant le premier alinéa, l'objectif de solde budgétaire pour l'année
financière 2012‑2013 est de 3 376 000 000 $.» Ça finit là.
Lorsqu'une question de règlement est soulevée
quant à la recevabilité d'un amendement, la présidence doit vérifier si l'amendement respecte les règles
générales de recevabilité qui se retrouvent aux articles 244 et 197 du
règlement. Ainsi, un amendement doit se rapporter à l'objet du projet de loi et
être conforme à son esprit et à la fin qu'il vise. De plus, il doit concerner
le même sujet que la motion et ne peut aller à l'encontre de son principe ou en
introduire un nouveau.
Le principe visé par la
version initiale de l'article 8 du projet de loi n° 25 concerne
expressément les impacts de la décision de fermer la centrale nucléaire
Gentilly-2 sur le calcul du solde budgétaire pour l'année 2012‑2013. D'ailleurs, les notes explicatives du projet de
loi sont à cet effet, puis ça, vous l'avez au début du projet de loi. Alors,
les notes explicatives du projet de loi sont
à cet égard sans équivoque. Celles-ci mentionnent : «…en matière de
ressources naturelles — là,
je cite ce qui est dans le début du projet de loi — et d'énergie, le
projet de loi modifie […] la Loi sur l'équilibre budgétaire afin que pour l'année
financière 2012‑2013 le solde budgétaire soit établi sans tenir compte du résultat découlant de la décision de fermer la
centrale nucléaire de Gentilly-2...» Ça, c'est le principe, puis c'est le
principe qui a été présenté à nos 125 collègues lors de l'adoption de principe
au salon bleu.
Pour sa part, l'amendement présenté par le
député d'Outremont fait totalement abstraction de toute question découlant de la fermeture de la centrale nucléaire
de Gentilly-2, tel qu'il est écrit. C'est sûr que dans le discours, il en
parle, mais tel qu'il est écrit là. En
effet, il vise plutôt à établir un objectif de solde budgétaire pour l'année
financière 2012‑2013. Or, l'impact de
la fermeture de la centrale nucléaire sur ce solde budgétaire est pourtant,
comme je viens de le mentionner, à la base même du principe visé par l'article
8 du projet de loi.
Pour toutes ces raisons, l'amendement présenté
par le député d'Outremont est déclaré irrecevable, puisqu'il ne se rapporte pas à l'objet du projet de loi et y
introduit un nouveau principe, ce qu'interdisent les articles 197 et 244
de notre règlement.
Étant donné
que l'amendement est irrecevable sur la base des règles générales de
recevabilité, il n'est pas nécessaire pour la présidence d'évaluer s'il
contrevient également aux règles 192 du règlement, c'est-à-dire au principe de l'initiative financière de la couronne, et ce,
même si certains membres de la commission ont soulevé cet aspect lors du
rappel au règlement sur la question de recevabilité.
Alors, voilà. Et on revient à l'article 8.
M. Bachand : M. le Président?
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Monsieur le...
M.
Bachand : Sur votre décision,
que je respecte, bien sûr, surtout qu'elle a été réfléchie… Mais est-ce que,
puis pour les fins de gagner du temps aussi en un sens… Est-ce que je comprends
de votre décision, M. le Président… Et je ne
vous demande pas une décision anticipée, même si vous êtes expert dans le
ministère du Revenu, parce que sinon on peut en écrire un autre, là,
mais que, si, au lieu de dire : «Toutefois, nonobstant le premier alinéa, l'objectif du solde budgétaire pour l'année
financière 2012‑2013 est de 3 376 000 000 $»… Ce que je
comprends de votre décision : c'est
un chiffre qui est exact, mais c'est un chiffre qui ne fait pas référence à la
fermeture de Gentilly, donc — je n'ai pas le texte de votre décision, je vous ai bien écouté — c'est irrecevable. Que, si la rédaction
avait été du genre, puis, au fond, je veux gagner, là… parce qu'on peut en rédiger un, le déposer : L'objectif
de solde budgétaire pour l'année financière 2012‑2013, tenant compte de la décision de fermer la centrale
nucléaire de Gentilly, est de 3 376 000 000 $, à ce
moment-là... que c'est le fait que ça ne
mentionne pas Gentilly, qui est l'élément éliminatoire, c'est ça que j'ai
compris de votre décision.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : En fait, oui, bien, la question, c'est que ça introduit un autre
principe. Ou encore on modifie un principe.
197 est clair : lorsqu'on amène un amendement, on peut changer des mots,
rajouter des mots, enlever des mots, mais on ne peut pas changer un
principe ou changer l'esprit de la loi tel qu'il a été présenté à nos collègues
au salon bleu, parce qu'aujourd'hui on ne peut pas, ici, à 12 députés, changer
une décision ou changer un principe qui...
sans faire abstraction de la décision de nos 113 autres collègues qui se sont
penchés sur ce projet de loi lors de l'adoption de principe.
Alors, ma
décision est rendue sur la recevabilité, c'est sans appel. Maintenant, si vous
voulez présenter un autre amendement, on est ouverts à ça. M. le député
de Lévis.
M. Dubé : Est-ce que c'est... Moi, j'en
ai un, amendement sur l'article 8, est-ce que ça serait à propos de le déposer?
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Si vous avez un amendement, vous nous le présentez par écrit, puis on va en
débattre. On va juger de la recevabilité, puis on va en débattre.
M. Dubé : Bien, en fait, je peux
vous le lire...
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Oui, vous pouvez le lire.
M. Dubé : ...il est assez rapide,
puis, après ça, je pourrai le déposer si vous voulez bien.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Oui.
M. Dubé : Puis qui est vraiment en
ligne avec la discussion qu'on vient d'avoir, là, qui n'attaque pas les règles
comptables, qui ne... En fin de compte, on pourra avoir la discussion plus tard
pour en juger de la recevabilité, M. le Président.
Alors, ce qu'on dit, c'est que l'article
8 du projet de loi est modifié par l'insertion de l'alinéa 2.3 après l'alinéa
2.2 pour dire que, pour les années
financières 2012‑2013 et les années 2013‑2014, le solde budgétaire a été établi
en excluant les revenus exceptionnels liés à l'harmonisation de la TVQ.
Alors, je suis prêt à le déposer. Je peux peut-être donner l'explication, ou
vous allez évaluer de la recevabilité avant, là, je vous laisse décider, M. le
Président.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Si vous voulez, nous allons suspendre quelques
minutes, le temps de distribuer l'amendement, puis qu'on le regarde un
petit peu, nous autres aussi.
(Suspension de la séance à
12 h 19)
(Reprise à 12 h 30)
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors, nous reprenons nos travaux sur l'amendement
à l'article 8 déposé par M. le député de Lévis. On considère que le document
est déposé? Alors, vous avez la parole sur votre amendement, M. le député.
M. Dubé :
Alors, merci beaucoup, M. le Président. Je pense que c'est important, pour
lancer le débat, de faire un petit
peu l'historique, comme le mentionnait le ministre, de l'exercice entre les
résultats, qui sont les résultats comptables...
Une voix :
...question de règlement.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Oui. M. le député de...
M. Trudel :
...discuter de la recevabilité? Parce que peut-être qu'on pourrait se sauver
beaucoup de temps de débat, là. Parce
qu'à mon avis, quand je regarde l'article 187... 197, là, les amendements
doivent conserver le même sujet que la motion. Puis, quand je regarde le
titre, juste le titre de la section dans laquelle on est, là, «Section II.
Fermeture de la centrale nucléaire de
Gentilly», puis on parle d'harmonisation, là, de la TVQ, à mon avis, tout de
suite, là, à la lecture même des articles, là, c'est non compatible, là.
C'est donc clairement, nettement irrecevable.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Je vais quand même laisser faire le débat sur l'amendement,
puis on prendra une décision par la suite.
M. Dubé :
Merci, M. le Président. Et mon argument va exactement dans ce sens. Si on
regarde le principe que nous sommes en train de débattre... Puis d'ailleurs la
Loi sur l'équilibre budgétaire a été très bien bâtie à l'effet qu'il y a des résultats comptables et il y a des
résultats pour fins de... on va les appeler de cible ou d'équilibre
budgétaire. Et, entre les deux, entre le
résultat comptable dont on parle depuis plusieurs heures et les résultats pour
fins de l'équilibre budgétaire, il y a des ajustements. Alors, les
ajustements que nous avons pour le moment, bien, il y en a un que tout le monde comprend bien, c'est le fameux ajustement
pour les fonds des générations, parce qu'on dit : Même si on a une perte ou... nous avons un déficit, je m'excuse, un
déficit de 2,4 milliards, tel que présenté au budget ou à l'estimé du
budget, on vient ajouter le Fonds des générations puis on dit : On fait la
différence entre le revenu comptable et le revenu pour fins de la cible
budgétaire.
Le gouvernement, par
son article, amène un deuxième ajustement — donc, on est toujours entre
le revenu comptable et le revenu pour fins d'équilibre
budgétaire — demande,
par l'article 2.2, d'amener un ajustement, qui est pour une perte exceptionnelle de l'ordre de
1,8 milliard, ce qui fait arriver à l'exercice de 1,5 milliard de
cible budgétaire, mais c'est quand
même le même principe d'un ajustement entre le revenu comptable et le revenu
pour fins d'équilibre budgétaire. Et c'est pour ça qu'en termes de
cohérence — et
je reprends les arguments du ministre des Finances qu'on a discutés tout à l'heure — il n'y a pas de changement de par la
modification ou l'amendement qui le demande, il n'y a pas de changement
aux normes comptables. On va toujours travailler...
Une voix :
...
M. Dubé :
Est-ce que... Je peux continuer?
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député de Lévis, c'est vous qui avez la
parole.
M. Dubé :
O.K., merci. Alors, ce que je...
Une voix :
...
M. Dubé :
Je veux juste finir d'expliquer, si vous me permettez, M. le Président. Alors,
moi, ce que je dis, c'est que l'amendement
que nous demandons est exactement au même niveau que les deux ajustements que
je viens de demander, c'est-à-dire un ajustement entre les revenus
comptables et les revenus pour fins d'équilibre budgétaire.
Et, lorsque vous en aurez statué, de la
recevabilité de ce type d'ajustement là, nous pourrons discuter du fond de l'ajustement.
Mais, en ce moment, je verrais difficilement qu'on ne peut pas accepter la
recevabilité de mon amendement, parce que c'est un
ajustement entre le comptable et le budgétaire. Alors, j'aimerais bien qu'on
débatte de la recevabilité de l'ajustement, et, ensuite, on pourra discuter du
fond de l'ajustement. Alors, c'est pour ça — je le relis — ce
qu'on dit, c'est que pour l'article 8… doit être modifié, comme 2.2 l'est pour
la question de Gentilly, 2.3 serait : pour les années financières,
autant 2012 et 2013 que 2013 et 2014, le solde budgétaire est établi en
excluant les revenus exceptionnels liés à l'harmonisation.
Et, pour
étayer mon point, si vous me permettez, M. le Président, lorsque le ministre
montrait tout à l'heure… je vais
reprendre la même page, là, la page A.21, où on fait cet ajustement-là entre le
revenu comptable et le revenu pour équilibre budgétaire, c'est là que l'on
voit l'ajustement pour le Fonds de générations et l'ajustement pour Gentilly. Alors, je suis au même niveau, la même chose... L'ajout
de l'amendement nous amène à la page C.22. Puis, à la page C.22, lorsqu'on
regarde les revenus... Excusez-moi…
Une voix : …
M. Dubé : Ça va aller, c'est juste mes gros pouces qui ont
de la misère. Si on prend la page C.22, où on définit les revenus, on voit très bien que tous les
revenus, incluant les revenus autonomes qui totalisent 15 milliards, on a
un poste présenté séparément pour 733 millions. Alors, c'est
exactement l'ajustement qui serait demandé dans la troisième catégorie, et c'est pour ça que nous considérons
que l'amendement est recevable et devrait être discuté. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de... M. le ministre, évidemment, la réplique.
M. Marceau : Bien, écoutez, moi, je
considère qu'il n'est pas recevable, mais je vais laisser mes collègues
élaborer là-dessus.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Juste, écoutez,
je n'ai peut-être pas bien saisi les propos du député de Lévis, mais il me
semble que, dans son argumentation, il mentionnait que son amendement était
irrecevable. Donc, je pense que ça clôt un peu la discussion. C'est ce que j'ai
cru comprendre de son propos tantôt, là, il parlait qu'avant de justifier le
comptable et le budgétaire, il a dit que sa motion n'était pas recevable. J'ai
peut-être mal compris, là.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Excusez-moi, là, c'est parce que, M. le député de Sanguinet, après
ça, c'est toujours la réplique du ministre, après ça, on va ailleurs. Ça va, M.
le député de Sanguinet?
M. Therrien : Bien, moi, c'est ce
que j'avais compris, là, mais, bon, écoutez...
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre. Ça va? M. le député d'Outremont.
M.
Bachand : …avec plaisir,
mais, sur la recevabilité... Mais je pense que mon collègue de Lévis voulait
rajouter quelque chose. Vu que c'est vous
qui donnez le droit de parole, ce n'est pas moi, M. le Président… Mais, O.K.,
je peux...
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Mais je pensais que c'était pour vous, là.
M. Bachand : C'est sur la
recevabilité. Bien, oui, je désire parler sur la recevabilité.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Bien, c'est à vous, allez-y.
M. Bachand : Vous voulez que je
parle tout de suite.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Ah, oui, allez-y.
M. Bachand : O.K. Bon.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Oui, après le député de Sanguinet, normalement, c'était M. le
ministre...
M. Marceau : Bien, regardez, je
pense qu'on a vécu un moment de jurisprudence il y a 12 minutes, quand vous avez rendu votre décision sur l'amendement du
député d'Outremont, et que le même éclairage doit vous amener à conclure
que l'amendement du collègue de Lévis introduit, lui aussi, un nouveau
principe, et donc est irrecevable.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le député d'Outremont.
M.
Bachand : Merci, M. le
Président. Je vais faire une nuance pour les gens qui m'écoutent, là : on
plaide sur la recevabilité. Parce que, sur le fond de l'amendement, je
ne... Le député de Lévis, parce qu'on se parle aussi, sait que je ne suis pas
en accord, je ne suis pas en accord avec le fond. On l'a fait de façon
transparente… Le ministre des Finances dit : Je m'en doutais, qu'ils se parlent. Mais on le fait,
transparents, à l'habitude, nous aussi, on se parle, d'ailleurs, hors d'ondes, là, souvent, et c'est pour ça que le
projet de loi chemine bien et qu'on est rendus d'ailleurs... Parce que,
pour ceux qui nous écoutent, ce projet de loi là, qui a 201 articles, et
il en reste huit à parler de dispositions transitoires, alors réglons-les.
J'ai vu dans
le journal aujourd'hui que les libéraux bloquaient... ou un journaliste qui
a... Je ne sais pas où il a pris cette nouvelle-là, mais ce n'est pas le
cas. On a même réussi, hier, de consentement, à insérer — non,
ça ne venait pas de vous, c'est un
journaliste — les
bouteilles de vin, que vous allez pouvoir partir de votre restaurant avec la
bouteille de vin. C'est adopté ici, en commission. Ce n'est pas encore une loi,
il faut que la loi n° 25 soit adoptée.
• (12 h 40) •
M. le
Président, sur la recevabilité, ce que je voulais dire, c'est que, sur le fond
de l'article, quand on plaidera par la suite sur le fond, je ne serai
pas en accord avec le fond de ce que propose le député de Lévis. Ceci étant, le
député de Lévis non seulement a le droit à son opinion, mais il a le droit de l'exprimer,
et je pense qu'il l'exprime dans une forme qui est recevable.
Voici
pourquoi, M. le Président : l'article du projet de loi, l'article 8
modifie la Loi sur l'équilibre budgétaire — et je prends les mêmes
arguments qu'il nous avait donnés — s'en va à la ligne «solde
budgétaire», puis il dit que «le solde
budgétaire est établi en excluant le résultat provenant des activités
abandonnées, consécutif à la décision de fermer la centrale nucléaire de
[Gentilly], présenté aux états financiers consolidés annuels d'Hydro-Québec».
Qu'est-ce qu'il nous dit? Il nous dit : J'ouvre la Loi sur l'équilibre
budgétaire et, dans le solde, je ne veux pas qu'on considère les activités abandonnées de Gentilly. Je pourrais
parler une demi-heure sur la décision de Gentilly, vous me direz que je
ne suis pas... je serais hors d'ordre à ce moment-ci. On pourra le faire tout à
l'heure.
Ce que le
député de Lévis nous propose, c'est : même objet, Loi sur l'équilibre
budgétaire. Le ministre propose d'exclure
un résultat parce qu'il a une perte exceptionnelle qui n'arrive qu'une fois,
qui est aux états financiers d'Hydro-Québec.
Le député de Lévis nous dit : Bien, il y a aussi un revenu exceptionnel
qui vient de l'harmonisation. Alors, si c'est bon pour minou, c'est bon
pour pitou. Et je suis contre le fond de ce qu'il dit, mais, qu'il puisse
débattre du fond des choses, qu'on puisse entendre l'argument sur les revenus
exceptionnels : Sont-ils exceptionnels? Ne sont-ils pas exceptionnels? Moi, je plaiderai par la suite que ça
fait partie de l'ensemble des transferts fédéraux quand on parlera du fond. Mais, sur la recevabilité, on traite du même
sujet. L'objet même du ministre est de venir jouer, de venir changer le
solde budgétaire, en disant : Gentilly, là, ça ne compte pas. Le député de
Lévis, il dit : Bien, si Gentilly ne compte pas, les revenus de l'harmonisation
ne devraient pas compter non plus. Même objet, même loi, même principe sur
lesquels je plaiderais pour la recevabilité de cet amendement, M. le Président.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
M. le ministre.
M. Marceau : Moi, je crois que vous
êtes prêts à une décision, je le sens, M. le Président.
M. Bachand : ...senti tantôt, puis
je pensais que ça allait dans l'autre sens.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M. le député de Verdun.
M. Gautrin : Non, non.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Non? Mais j'ai vu votre doigt en l'air.
M. Gautrin : Non, non, mais c'est
pour plus tard, après que votre décision soit rendue.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Il n'y a pas d'autre commentaire, alors je ne vais pas rendre ma
décision, je vais faire comme à Star
Académie, après la pause. Non, je vais prendre la question en délibéré, j'ai
d'autres vérifications à faire. Si
vous le voulez bien, il reste peu de temps, ça fait qu'on peut suspendre l'amendement,
suspendre l'article 8, puis aller après… l'article 1?
M. Gautrin : …amendement, M. le
Président, à présenter à l'article 8.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Mais, si on suspend, l'article 8, on peut... Bien, c'est comme
vous voulez.
M.
Bachand : M. le Président,
au niveau du... On s'entend bien, on doit le dire, de la façon que l'opposition
et le gouvernement… sur le cheminement et
les chapitres qu'on étudie. Et, à cause de discussions parallèles... Et,
concernant les articles 1 à 7, le
gouvernement a peut-être l'intention de déposer certains amendements; ils nous
ont transmis une réflexion en cours. Moi, je ne suis pas prêt à aborder
l'article 1 à 7. Si vous voulez faire ça, je vais suggérer qu'on ajourne.
Par économie
de temps, je vous soumettrais respectueusement que… vous n'êtes pas prêt à
rendre votre décision sur ça, mais est-ce qu'on pourrait — de
consentement on peut tout faire — continuer sur l'article 8, et je
déposerais un amendement, et vous aurez deux
décisions de recevabilité à rendre à ce moment-là. Donc, pour mardi prochain,
on aura gagné du temps, à ce moment-là, tout simplement, et profité des minutes
qui suivent, où je pourrais déposer mon amendement
et l'expliquer, et ça vous permettrait, au secrétariat et à ceux qui vous
conseillent, de rendre les deux décisions, et donc ce 15 minutes de
travaux parlementaires, au lieu d'ajourner, serait utilisé.
Le Président (M. Pelletier,
Rimouski) : Je n'ai pas de
problème avec ça, M. le député d'Outremont. On peut suspendre seulement l'amendement du député de
Lévis, regarder... Si je le prends en délibéré, c'est parce que peut-être
que j'ai le malheur d'être content moi
aussi, là, parce que la première réaction du président de la commission, ce
serait de dire que c'est irrecevable.
Mais, comme comptable, il a un bon point aussi, alors j'ai besoin d'un peu plus
de temps. Alors, on peut suspendre l'amendement et puis continuer à
discuter sur l'article 8.
M. Marceau :
Excusez-moi, je veux juste savoir : Qu'est-ce... Bon, où en sommes-nous,
là, dans le...
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Là, je prends la décision en délibéré, donc on
suspend l'amendement de M. le député
de Lévis, et puis on continue à discuter sur l'article 8, si... Bien, c'est qu'on
m'a manifesté qu'ils auraient d'autres arguments à amener à d'autres
discussions sur l'article 8, ou d'autres amendements sur ça.
M. Bachand :
Oui. M. le Président.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député d'Outremont.
M. Bachand :
Oui. C'est parce que le ministre... M. le ministre, notre suggestion, c'est de
continuer sur l'article 8. Je présenterais un amendement à la lumière de sa
première décision, en espérant qu'il soit recevable cette fois-ci, et ça nous
permettrait, je pense, d'avancer plus dans le projet de loi que de changer de
chapitre puis revenir sur l'article 8 plus tard.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le ministre.
M. Marceau :
M. le Président, le député d'Outremont a abordé la question d'amendements aux
articles... au premier bloc, là, les articles 1 à 7, des amendements que nous
avons fournis mardi. C'est mardi ou mercredi?
Une voix :
Mardi soir.
M. Marceau :
Mardi soir, mardi soir, à l'opposition officielle...
Une voix :
Mercredi.
M. Marceau : Mercredi soir, mercredi soir, c'est ça, c'est il y a deux jours. J'aimerais
les déposer formellement puis, après ça, on reprendra la discussion sur
l'article 8, mais je veux juste les déposer pour que les gens puissent en
prendre connaissance.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Les déposer, pas seulement les distribuer, là,
les déposer?
M. Marceau :
Je les dépose, c'est ça.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : O.K.
M. Marceau :
Et puis on reprendra la discussion par la suite à l'article 8.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : Bien, moi, j'accepterais que vous puissiez les
distribuer, mais, je pense, j'attendrais le dépôt au moment où on sera
rendu aux articles, on abordera l'article 1, ces articles-là.
M. Marceau :
Oui, mais je...
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : On peut les transmettre, c'est ça, aux membres.
M. Marceau :
Non, non, mais je pense que j'ai la prérogative de déposer des amendements et
puis j'aimerais l'exercer. Je l'ai fait en
début de séance. Puis, encore une fois, l'opposition officielle, la deuxième
opposition, ont déjà reçu... j'ai
regardé... on n'abordera pas la question ce matin, là, je comprends bien, mais
j'aimerais qu'ils soient formellement déposés pour que le député d'Outremont
puisse déposer son amendement.
(Consultation)
M. Gautrin :
Si je comprends bien, vous déposez, mais on ne débat pas.
M. Marceau :
On reste à 8 pour que le député d'Outremont...
M. Gautrin :
On reste à 8, on ne débat pas, à ce moment-là...
M. Marceau : Non, non.
M.
Gautrin : ...vous ne faites simplement que déposer votre...
M. Marceau :
Exact. Exact.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : ...des amendements à l'article... L'article
0.1?
M. Marceau :
Au premier bloc, c'est dans le premier bloc.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) : En tout cas... O.K. C'est des amendements dans le
premier bloc, ils sont distribués, vous les avez, ils sont déposés.
Maintenant, est-ce qu'il y a consentement pour les suspendre?
M. Marceau :
On va les suspendre pour revenir à l'article 8.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors, il y a consentement pour les suspendre,
et on revient à l'article 8.
M. Marceau :
Et puis on laisse le député d'Outremont faire le dépôt de son autre amendement.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : M. le député d'Outremont.
M. Bachand : Merci, M. le Président. Donc, l'article 8 correspond donc, on le sait,
à ce désir du gouvernement de ne pas
tenir compte de la perte de Gentilly dans le solde budgétaire, pour ne pas être
obligé de récupérer 1,8 milliard. Je partage l'objectif, j'ai
suggéré une première méthodologie, vous l'avez jugée recevable.
Donc,
je déposerais un amendement, M. le Président, qui se lirait comme suit :
Article 8... À l'article 8 du projet de loi, remplacer les mots «après l'article
2.1, du suivant : "Pour l'année financière 2012‑2013, le solde
budgétaire est établi en excluant le
résultat provenant des activités abandonnées, consécutif à la décision de
fermer la centrale nucléaire de Gentilly-2, présenté aux états
financiers consolidés annuels d'Hydro-Québec"» — ça, c'est,
donc c'est les mots qu'on enlève — par «après le deuxième alinéa de l'article
7.2, du suivant : "Toutefois, pour tenir compte du résultat de
l'abandon, consécutif à la décision de fermer la centrale nucléaire de
Gentilly-2 présenté aux états consolidés annuels d'Hydro-Québec et nonobstant le premier alinéa, l'objectif de solde
budgétaire pour l'année 2012‑2013 est de
3 376 000 000 $."»
Je
plaiderais, M. le Président, pour vous permettre... Par la suite, vous allez
prendre en délibéré. J'ai écouté, avec attention, les arguments que vous
avez faits et, sans contester votre décision, je peux vous dire que
techniquement, juridiquement, bien sûr, l'amendement
que j'avais déposé était froid, de dire «on change le solde», et n'expliquait
pas le contexte. Et vous avez jugé, comme ça n'expliquait pas le contexte, c'est
le contexte sur la fermeture de Gentilly. Et, comme
le contexte est la fermeture de Gentilly, que c'était dans l'article 8, que c'était
dans le préambule du projet de loi qu'un amendement devait, au moins, se
référer à ça.
Alors, ce que je vous
dis, M. le Président, c'est que l'amendement que je dépose se réfère
spécifiquement, conformément à votre
décision à ça, et arrive, par la suite, au même point. On pourra plaider plus
longuement, si vous voulez. Alors, est-ce que vous l'avez déposé? Non.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : On va suspendre deux minutes.
(Suspension de la séance à
12 h 50)
(Reprise à 12 h 51)
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors, nous reprenons nos travaux, et l'amendement
du député d'Outremont s'en vient. Alors, M. le député d'Outremont, je pense que
vous avez quelque chose à rajouter sur votre amendement.
M. Bachand : Oui, M. le Président. Il y a quelques mots qui, si de consentement,
mais il y a… qui pourraient être encore plus précis, là, au niveau
grammatical, là, parce qu'il y a eu trois rédacteurs à cet amendement. «Compte tenu du résultat»... au lieu de l'«abandon», ça va
être «compte tenu du résultat provenant des activités abandonnées», pour
reprendre la formulation «, consécutif à la décision». Voilà, M. le Président.
Le Président (M.
Pelletier, Rimouski) : Alors, aussitôt qu'on a la version finale, M.
le député, nous allons le déposer.
M. Bachand :
En espérant que vous soyez capable de lire mon écriture, M. le Président, ce
qui est un défi pour les membres de ma famille.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
…amendement est déposé, M. le député d'Outremont. Et puis, considérant une
motion... À moins que vous voulez commenter, M. le ministre?
M. Marceau :
Oui, bien voilà. Moi, je pense que c'est important que vous preniez le temps d'évaluer
la recevabilité de cet amendement. Alors,
étant donné l'heure, je fais une motion d'amendement — d'amendement? — une
motion d'ajournement en vertu de l'article 165, M. le Président.
Le Président (M. Pelletier, Rimouski) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
M. Trudel : M. le Président, je n'entends
pas mon collègue de Lévis, qui semble être en train de discuter avec le
collègue de Mercier.
M. Bachand : ...discuter de la
décision.
Le
Président (M. Pelletier, Rimouski) : Alors, compte tenu de la motion d'ajournement, je lève la séance.
Je souhaite bonne fin de semaine à tout le monde.
Et la commission ajourne ses travaux jusqu'au
lundi, 10 juin 2013, à 14 heures.
(Fin de la séance à 12 h 54)