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Commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu
Etude des crédits du Conseil du
trésor
Séance du jeudi 22 mai 1975
(Vingt heures vingt-quatre minutes)
M. Brisson (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Les membres de la commission sont les suivants: M. Bacon
(Trois-Rivières), M. Bédard (Chicoutimi), M. Bellemare (Johnson),
M. Boutin (Abitibi-Ouest), M. Bérard (Saint-Maurice), M. Garneau
(Jean-Talon). M. Malépart (Sainte-Marie), M. Marchand (Laurier), M.
Mercier (Bellechasse), M. Morin (Sauvé), M. Houde (Limoilou), M. Roy
(Beauce-Sud), M. Saindon (Argenteuil), M. Tremblay (Iberville).
Nous sommes réunis pour étudier les crédits du
Conseil du trésor pour l'année 1975/76. La parole est au
ministre.
M. Garneau: M. le Président, je voudrais d'abord
présenter les officiers qui m'accompagnent, M. Guy Coulombe, à ma
gauche, qui est secrétaire du conseil; M. Michel Poitras, qui s'occupe
de la division du budget; M. Daniel Perlstein, de la section administrative, M.
Pierre-Yves Va-chon, qui agit comme greffier au secrétariat du
conseil.
M. le Président, je n'ai pas de remarque additionnelle
particulière à faire au début à ce que j'avais fait
lorsque nous avons étudié les crédits du ministère
des Finances. Je préférerais peut-être répondre aux
questions que les membres de la commission auraient à poser
immédiatement. A moins que le chef de l'Opposition ait des commentaires
d'ordre général à faire.
Le Président (M. Brisson): Le chef de l'Opposition a-t-il
des commentaires?
M. Morin: J'aurais certainement des questions, M. le
Président, et si j'ai des commentaires, je pourrai les faire à
l'occasion des réponses qui me seront données par le
ministre.
Voulez-vous que je procède maintenant?
Le Président (M. Brisson): Oui. D'accord! Alors nous
passons immédiatement au programme 1.
Conseil du trésor
M. Morin: II n'y a qu'un programme, cela va être tout
court. Est-ce que je pourrais demander au ministre des Finances, d'abord, de
nous dire quels sont les ministres membres du Conseil du trésor à
l'heure actuelle?
M. Garneau: En fait, tous les membres du
Conseil exécutif, d'office, sont membres du Conseil du
trésor, mais, pour fins administratives et pour s'assurer de la
répartition des tâches, il y a le ministre de la Fonction
publique, le député de Hull, M. Parent; le ministre des
Transports, M. Mailloux; le ministre des Communications, M. L'Allier; le
ministre des Terres et Forêts, M. Drummond, et moi-même. Cela fait
cinq, cela.
M. Morin: Cela fait cinq, c'est cela.
M. Garneau: C'est un comité du conseil des ministres.
Services professionnels
M. Morin: Comme première question, M. le Président,
je pourrais vous interroger sur l'octroi des contrats de services
professionnels. Nous avons été saisis, dans le presse
récemment, de toute une série de faits, notamment à
l'occasion du rapport Gans et comme le Conseil du trésor exerce un
certain contrôle, même un contrôle certain, sur l'octroi de
ces contrats. Je voudrais demander au ministre comment sont octroyés les
contrats de services professionnels.
S'il m'était permis de lire quelques extraits de ce rapport qui a
été au centre d'une controverse très vive, mais sur lequel
justement le ministre, ce soir, pourrait nous éclairer, je lirais les
passages suivants. On décrit la méthode, aux travaux publics
à Québec: "A partir d'une liste de noms de bureaux d'étude
ainsi que les informations rattachées aux dossiers de ces bureaux, le
ministère fera un choix d'au moins trois noms qu'il soumettra au
ministre avec ses recommandations. Le choix du bureau revient au ministre qui
est libre de choisir parmi les noms suggérés ou qui pourra opter
pour une autre maison, son choix étant prioritaire." Plus loin, on y
dit: "II faut beaucoup de sollicitations, d'entregent ou de "lobbying" pour
obtenir un travail de génie." Et l'ingénieur-conseil aurait
déclaré, au cours de l'enquête à laquelle a
procédé ce comité de l'Ordre des ingénieurs, qu'au
niveau du comté, l'ingénieur-conseil s'adressera à un
beau-frère du ministre, au président de l'organisation du
comté, au responsable de la caisse de comté pour le parti, etc.
Au niveau supérieur, les ingénieurs conseils doivent être
en bons termes avec certaines éminences qu'ils considèrent comme
ayant le dernier mot dans l'obtention ou la non-obtention d'un travail
important. Et ainsi de suite, j'en passe.
J'aimerais savoir si, au niveau du Conseil du trésor, vous avez
un contrôle là-dessus et quels sont vos modes de subventions. Y
a-t-il des listes de professionnels? Comment ces listes sont-elles
établies?
Bien sûr, je sais que les choses n'étaient pas très
brillantes dans le passé, mais il y a eu certaines améliorations
dans l'administration financière depuis quelques années, et il
semble que cet aspect de l'administration financière tire de la patte,
ne soit pas à la hauteur des progrès qu'on a faits dans d'autres
aspects de l'administration financière.
M. Garneau: M. le Président, le choix des professionnels
est fait par les ministères concernés, le Conseil du
trésor approuve et vérifie si les honoraires qui sont
versés pour l'exécution de contrats sont au-delà de
$5,000. L'approbation est nécessaire pour s'assurer que les honoraires
qui sont versés à ces firmes sont donnés en
conformité avec les règlements sur les tarifs des
différents corps professionnels, que ce soient des ingénieurs de
différentes disciplines ou des architectes, mais ce n'est pas le Conseil
du trésor comme tel qui détermine si ce sera la firme X, Y ou Z
qui sera choisie. Le travail du secrétariat et du conseil est de voir si
les règlements qui établissent les honoraires professionnels,
établis à partir des suggestions faites par les corporations
professionnelles, c'est déterminé par arrêté en
conseil, de s'assurer que ces honoraires sont conformes à ces
arrêtés en conseil, à cette réglementation.
M. Morin: Si je vous comprends bien, M. le ministre, le Conseil
du trésor n'a absolument aucun contrôle sur le choix des
professionnels.
M. Garneau: Le Conseil du trésor pourrait, comme il le
peut dans n'importe quel contrat, dire non à une dépense
effectuée par un ministère, lorsque son approbation est requise.
Il se pourrait, si on parle théoriquement, que nous disions à tel
ministère: Au lieu d'engager sur la base d'un per diem, on croit que,
pour ces genres de travaux, c'est mieux de le faire à partir des tarifs,
sous la forme du coût du contrat, des honoraires tels que
déterminés pour les professionnels sur la base de
l'arrêté en conseil, mais pas dans le choix comme tel.
Normalement, on pourrait dire non à la dépense, comme on
peut dire non à un ministère qui veut dépenser $2 millions
pour la construction d'une route. Mais le Conseil du trésor ne remplace
pas les ministères dans le choix qu'ils font des professionnels qu'ils
engagent, comme d'ailleurs on ne s'opposera pas à la construction d'une
route uniquement parce qu'on croit que la route n'est pas
nécessaire.
Si cela appartient au ministère, c'est l'autonomie du
ministère d'exercer son choix sur les travaux qu'il va faire dans le
comté X au lieu du comté Y. C'est la même chose au niveau
des professionnels.
M. Morin: Ce que vous me dites vaut pour l'ensemble des
professionnels, aussi bien ingénieurs qu'architectes?
M. Garneau: Pour l'ensemble des professionnels. La même
chose pour la nomination de conseillers juridiques, où le
ministère de la Justice nomme les conseillers juridiques. Ce qu'on fait,
c'est qu'on s'assure que les tarifs qui sont approuvés pour les avocats,
les notaires, soient respectés dans le CT, ou la demande de
dépenses. Ce n'est pas nous qui disons: Ce sera tel avocat qui sera
là au lieu de tel autre.
M. Morin: Et vous n'avez donc rien à dire sur la
répartition des contrats entre les professionnels?
M. Garneau: Non.
M. Morin: Si, par exemple, le Conseil du trésor
s'aperçoit que tous les contrats par exemple, les contrats de
publicité vont à la même firme, mois après
mois et année après année, il ne se posera pas de
question?
M. Garneau: Le Conseil du trésor pourrait s'opposer
et on peut s'opposer mais il s'adonne qu'on est d'accord. Alors, les
contrats sont octroyés.
M. Morin: Voulez-vous dire que le Conseil du trésor
accepte l'idée qu'il y ait consolidation de tous les contrats entre les
mains d'une même firme?
M. Garneau: Le Conseil du trésor admet le principe qu'on
ne choisit pas ses ennemis pour faire sa publicité.
M. Morin: J'imagine que vous auriez très peu d'amis dans
ce cas-là. Dois-je interpréter la réponse du ministre
comme signifiant que dans le domaine de la publicité, ils n'ont qu'un
ami?
M. Garneau: Je pense que dans le domaine de la
publicité...
M. Morin: J'aurais cru que les mouches seraient plus
nombreuses.
M. Garneau: Dans le domaine de la publicité, le chef de
l'Opposition exagère quand il dit qu'il n'y a qu'une, deux ou trois
firmes qui ont l'ensemble des contrats de publicité. Il y en a
plusieurs.
M. Morin: Je n'ai pas dit deux ou trois, M. le ministre, j'ai dit
une.
M. Garneau: C'est votre prétention, mais il y a une foule
d'agences de publicité qui ont des contrats de différentes
natures. Je n'ai pas la liste ici, mais...
De toute façon, le choix de l'agence de publicité ne
relève pas du Conseil du trésor comme tel, à moins qu'on
ait des raisons de croire que le travail ne sera pas bien fait et qu'on attire
l'attention du ministère concerné.
Mais encore là, ce n'est pas le Conseil du trésor, comme
organismes qui exécute ces choix. Ce n'est pas nous qui mettons les noms
sur les demandes qui nous parviennent. Ils nous parviennent des
ministères.
M. Morin: Est-il arrivé, au cours de l'année
écoulée, que le Conseil du trésor ait demandé qu'on
revoie l'octroi d'un contrat, parce qu'il avait des doutes sur la
capacité ou la compétence de la personne, à l'égard
de l'ouvrage qui lui était confié?
M. Garneau: Oui, c'est arrivé à quelques reprises,
mais pas dans le domaine dont vous venez de parler, en particulier dans le
domaine d'études spécialisées, plus
spécialisées.
Je n'ai pas les noms, les cas précis en mémoire, mais je
sais que c'est arrivé à quelques reprises d'avoir attiré
l'attention d'un ministère en pensant que telle firme n'avait
peut-être pas toute la compétence dans un des secteurs et que le
ministère nous réponde: La firme comme telle, peut-être,
mais c'est telle personne de la firme qui a une compétence
particulière, que ce soit dans un secteur donné de
l'administration publique ou dans d'autres domaines. On nous dit: On prend
cette firme à cause de telle personne qui est là et c'est cette
personne qui va faire le travail. La plupart du temps, on nous transmet le
curriculum vi-tae des principaux officiers de cette firme qui vont être
affectés à l'étude en particulier.
Mais, d'une façon générale, c'est le
ministère... C'est peut-être arrivé deux ou trois fois. Il
faudrait revoir l'ensemble des dossiers, mais ce n'est pas une chose absolument
générale, c'est occasionel.
M. Morin: Vous avez le pouvoir voulu pour refuser un paiement si
le Conseil du trésor s'aperçoit...
M. Garneau: C'est-à-dire qu'on n'autorise pas le paiement
comme tel, on approuve la dépense. Le paiement est, par le suite,
effectué selon les normes...
M. Morin: D'accord, et vérifié aux engagements
financiers.
M. Garneau: C'est cela.
M. Morin: Mais, vous avez le pouvoir de ne pas approuver la
dépense.
M. Garneau: On a le pouvoir de refuser, c'est cela.
M. Morin: C'est cela. Est-il arrivé que vous ayez
refusé des dépenses?
M. Garneau: Des dépenses? Très
fréquemment.
M. Morin: Mais je parle des contrats aux professionnels, en
particulier, parce que, pour l'instant, je ne parle pas de l'ensemble, de toute
l'administration publique.
M. Garneau: Si votre question est dans le sens de l'ensemble de
la dépense, dans une dépense ou l'exécution d'une
activité quelconque où il y a des services professionnels de
différentes natures, que ce soit de droit, de génie, etc., il est
arrivé qu'on a refusé une dépense, mais non pas à
cause du nom de la personne.
Si on veut faire la construction de routes, puisque vous êtes dans
le domaine des profes- sionnels et que c'est la firme X, Y, Z qui est
ingénieur-conseil pour la construction de l'autoroute de la Beauce, on
ne refusera pas la dépense, parce que c'est cette firme, mais on va
poser des questions sur la conformité de la construction, par exemple,
de telle route avec la programmation qui nous avait été soumise
lors de la préparation des estimations de dépenses.
Si on n'avait eu aucune indication, lors de la préparation du
budget et qu'on allait construire une autoroute entre deux municipalités
et que, à un moment donné, on nous arrive avec un
dépôt de plans d'expropriation et de la nomination de
professionnels pour la préparation des plans, il se pourrait qu'on
refuse la dépense, parce qu'elle n'est pas en conformité avec la
programmation telle qu'elle avait été présentée, ce
qui arrive assez fréquemment, mais pas parce qu'il y a un nom dessus ou
qu'il n'y en a pas.
M. Morin: Revenons pour un instant aux agences de
publicité. Est-ce qu'il serait possible que vous déposiez devant
la commission la liste des contrats de publicité accordés au
cours de l'année écoulée, avec les totaux? Les totaux,
j'entends des montants accordés à chacune des firmes auxquelles
on a confié ces travaux. Pardon?
Le Président (M. Brisson): C'est aux comptes publics.
M. Garneau: En fait, la question peut être posée au
feuilleton de l'Assemblée nationale. On va faire les recherches dans
tous les ministères. Disons que le Conseil du trésor, comme
organisme, n'aurait pas en main tous les contrats, parce qu'il y en a qui ne
viennent pas au conseil lorsque c'est en bas de...
M. Morin: $60,000, oui.
M. Garneau: En fait, c'est une question qui...
M. Morin: Je pense aux contrats supérieurs à
$5,000.
M. Garneau: II faudrait tracer la liste dans tous les
ministères. L'organisme qui est le plus en mesure de fournir cela, je
pense que c'est le contrôleur des finances, à qui on peut demander
d'inventorier tous les contrats qui ont été donnés entre
telle date et telle date, comme cela se fait souvent dans les questions
posées au feuilleton de l'Assemblée nationale. A ce moment, on
donne l'infornation, mais je n'ai pas d'objection à ce qu'une question
semblable soit posée. On va essayer de trouver...
M. Morin: C'est parce qu'aux engagements financiers, je pense que
le ministre se rend compte qu'il est impossible d'avoir un tableau complet.
M. Garneau: Dans les comptes publics, vous avez le total qui est
versé par chaque ministère aux firmes. Evidemment, cela arrive
toujours lors-
que les comptes sortent, disons sept ou huit mois après la fin
d'un exercice financier. On peut l'avoir facilement en consultant les comptes
publics. Si vous le demandez pour l'année en cours, évidemment il
faut faire un travail de recherche dans chacun des ministères depuis le
début de l'exercice.
M. Morin: Parmi les contrats que vous devez approuver, du moins
parmi les dépenses consécutives à des contrats que vous
devez approuver, il s'en trouve qui sont à coût plus ou à
"cost plus", comme on dit. A ma connaissance, ce type de contrats est surtout
utilisé pour des réparations, des rénovations, à
l'occasion pour d'autres fins, mais j'imagine qu'en principe, c'est surtout
dans des cas comme cela qu'on l'utilise. Je pense, par exemple, à
l'édifice B à côté. C'est l'exemple presque
classique que j'ai sous les yeux quotidiennement de mon bureau, d'un contrat
à "cost plus" qui dure et dure depuis déjà de longs mois.
On voit bien que c'est à "cost plus", je l'aurais deviné rien que
par la durée. Je me demande qui exerce le contrôle sur ces
contrats.
Est-ce qu'au niveau du Conseil du trésor vous avez des moyens
d'exercer un contrôle, ou si vous devez vous en remettre à
quelqu'un d'autre?
M. Garneau: En fait, le Conseil du trésor est un organisme
d'approbation et de vérification pour s'assurer que c'est en
conformité avec la programmation budgétaire, avec les
règlements qui sont émis par arrêté en conseil ou
par une décision du Conseil du trésor comme tel, mais la
surveillance des travaux s'effectue par le ministère qui a la
responsabilité de l'aménagement des immeubles, donc, le
ministère des Travaux publics. Si, par la suite, on s'apercevait que
certaines dépenses ou la façon d'avoir administré certains
contrats aurait pu... Si on a des questions à poser, le contrôleur
des finances peut faire une enquête administrative et il a, de par la
loi, les pouvoirs d'avoir tous les renseignements comptables des firmes qui ont
travaillé, d'avoir tous les documents pour vérifier si le montant
qui a été versé est bien en conformité avec ce qui
a été payé. Cela devient une enquête administrative
et il y a un nombre important, chaque année, de ces
vérifications.
M. Morin: Lorsque vous approuvez un contrat, une dépense,
dis-je, consécutive à un contrat négocié ou
à des soumissions publiques, vous avez une idée du montant que
vous approuvez.
M. Garneau: C'est ça.
M. Morin: Parfois, il peut y avoir des variations, mais en
principe, le montant est fixé et, s'il y a une augmentation,
j'imagine...
M. Garneau: Cela revient.
M. Morin: ... que cela va revenir devant le Conseil du
trésor...
M. Garneau: C'est ça.
M. Morin: ... pour une approbation supplémentaire.
M. Garneau: C'est ça.
M. Morin: Dans le contrat à "cost plus", le sens de ma
question, c'est: Vous n'avez pas de montant fixe devant vous?
M. Garneau: On a une estimation du ministère.
M. Morin: Bon!
M. Garneau: Si le ministère dit que l'estimation qu'on a
faite est de $150,000 auxquels on ajoute, je ne sais pas, moi, 5% de frais
d'administration et 5% de profit, et que les...
M. Morin: C'est 15% en tout, je pense, dans le "cost plus".
M. Garneau: Je ne sais pas, pour celui-là en
particulier.
M. Morin: C'est 15%, en général.
M. Garneau: On me dit que, selon le type de travaux, il y a des
conditions différentes, mais si le montant estimé sur le CT
était mis, disons, à $150,000, le ministère est
autorisé à dépenser $150,000. Si cela dépasse, le
ministère est obligé de revenir au conseil pour demander une
augmentation dans le montant de la dépense et aussi d'expliquer pourquoi
il avait prévu $150,000 et que c'est rendu à $200,000, par
exemple.
M. Morin: Cela, je l'ai parfaitement compris. Et là, vous
avez un contrôle. Vous avez un moyen de dire: Bon! Bien là, cela
dépasse les bornes, ou il y a quelque chose qui ne va pas et vous
avez... Bon!
Dans le contrat à "cost plus", quel genre de contrôle
pouvez-vous avoir? Prenons, par exemple, la toiture en face: $1,800,000
déjà.
M. Garneau: Si on prend l'édifice B...
M. Morin: Vous ne vous posez pas de questions?
M. Garneau: ...j'ai déjà demandé au ministre
des Travaux publics comment il se faisait que cela prenait tant de temps
à réparer cet immeuble. Je ne me rappelle plus si c'était
le sous-ministre lui-même ou un de ses adjoints qui m'expliquait qu'il
fallait que les ouvriers ferment les joints, parce que le mortier entre les
pierres était tombé. Lorsqu'ils ont commencé à
réparer cela, ils se sont aperçus que l'eau avait coulé
dans les murs, ce qu'ils ne savaient pas, au point de départ, parce que,
avant de commencer les travaux, ils n'avaient pas défait l'immeuble. Ils
se sont aperçus que l'eau avait coulé dans les murs, il a fallu
le sortir par l'intérieur... Ceux qui ont circulé dans
l'édifice B et dans la bibliothèque.
M. Marchand: Comme dans mon bureau.
M. Garneau: Les ouvriers ont été obligés de
sortir le crépi qu'il y avait entre les murs, a l'aide de dalles qu'ils
ont été obligés de construire pour le laisser descendre
d'une couple d'étages et le sortir à la brouette. Il semble que
c'étaient des choses qui n'étaient pas prévues au point de
départ. C'est comme cela dans les vieux immeubles. Imaginez-vous, quand
nous allons commencer et c'est une des programmations à venir
à rénover tout l'édifice A, ce sera un joli
problème, parce que la tuyauterie fait défaut; les ascenseurs
dans l'édifice où le Conseil du trésor est situé,
bien souvent...
M. Morin: Ce que vous êtes en train de me dire, c'est que
ce sera un beau contrat!
M. Garneau: Ce sera une chose très difficile à
effectuer, de toute façon. Cela peut être un contrat
intéressant pour l'entrepreneur, sur le plan du travail, mais c'est
très compliqué.
M. Marchand: Pour les ouvriers qui y travaillent aussi,
d'ailleurs.
M. Garneau: Evidemment.
M. Morin: Le sens de ma question, M. le ministre, n'est pas de
vous mettre dans la situation où vous auriez à répondre au
nom du ministre des Travaux publics, qui, j'imagine, lui, pourrait nous dire:
II est arrivé ceci. Il est arrivé cela. Le mortier était
pourri.
M. Garneau: Je vous donne le genre de rapport qui se
présente, bien souvent, lorsqu'il y a des dépassements sur les
travaux qui sont faits en soumissions publiques. Bien souvent, dans le
construction de routes, cela arrive assez fréquemment. Les ouvriers ne
font pas de forages à tous les dix pieds. S'ils font des forages
à tous les 200 ou 300 pieds et qu'entre les deux il y a un monceau de
roc qui n'a pas été prévu sur les plans, il faut le
dynamiter. Si ce n'était pas sur les-plans, l'entrepreneur n'a pas
soumissionné pour ces mêmes quantités de déplacement
de matériaux, c'est évident qu'il y a des dépassements
à ces contrats. Ce sont les ingénieurs sur place, soit ceux du
ministère ou ceux qui ont la surveillance des travaux qui doivent faire
des rapports au ministère. Entre autres, pour le ministère de la
Voirie, depuis deux ans à peu près, on a mis sur pied, a la
demande du ministre ce qui a été ratifié par le
Conseil du trésor un comité de spécialistes du
ministère qui revoit tout le travail fait par les ingénieurs sur
place, pour s'assurer que les rapports techniques sont véridiques et
conformes à la réalité. On ne sait cela
qu'après.
M. Morin: Si je comprends bien, en somme, les contrats à
coûts plus honoraires sont vérifiés essentiellement par les
ministères qui les octroient.
M. Garneau: Ils sont vérifiés par les
ministères qui les octroient et, si l'estimation qui a été
inscrite sur la demande, au Conseil du trésor, est respectée, si
on a demandé $100,000 pour faire tel type de travaux et que cela entre
à l'intérieur des $100,000, le Conseil du trésor, comme
tel, ne revoit plus ces dossiers, ces contrats. Il appartient, par la suite, au
contrôleur des finances de faire les vérifications comptables.
M. Morin: Arrive-t-il que le Conseil du trésor intervienne
dans un contrat à "cost plus"?
Est-ce qu'il est arrivé, au cours de l'année
écoulée, que vous ayez eu à intervenir pour demander des
explications ou pour refuser une dépense?
M. Garneau: Je pourrais peut-être demander à M.
Coulombe de répondre directement.
Dans certains cas, il est arrivé que le ministère, par
exemple, désirait aller à "cost plus" et que le Conseil du
trésor a dit: Vous allez aller en soumissions publiques. C'est
arrivé quelquefois. Cela dépend évidemment de la nature du
travail. Ce sont des discussions qui se passent entre le secrétariat et
le ministère au point de vue technique. On dit: Ecoutez, êtes-vous
vraiment sûrs qu'aller en soumissions, ce n'est pas mieux que "cost
plus"? Parfois, ils nous convainquent, de par la nature des travaux, que c'est
impossible et d'autres fois, ils admettent qu'évidemment, ils peuvent
aller en soumissions publiques et ils y vont.
M. Morin: Pendant que vous y êtes, pourriez-vous nous dire
quels sont les critères qui vous servent à établir si un
contrat doit être octroyé par soumissions publiques ou par voie de
négociations?
M. Garneau: C'est-à-dire que vous y avez touché un
peu tantôt dans le cas de certains types de contrats de réparation
et ainsi de suite. Il y a des choses pour lesquelles, évidemment,
même les entrepreneurs eux-mêmes refusent d'aller en soumissions en
disant: C'est impossible de faire les travaux dans le sens d'une soumission
publique. Evidemment, la conjoncture actuelle n'aide pas dans ce domaine, mais
d'une façon générale, indépendamment de la
conjoncture, il y a certains types de travaux qui ne se prêtent pas aux
soumissions publiques, les réparations, même certains types
d'entretien, et ainsi de suite.
M. Morin: Dans le domaine des routes, par exemple, est-ce qu'il y
a des contrats qu'il convient mieux d'exécuter à coûts plus
honoraires?
M. Garneau: II y a des situations extrêmement complexes qui
arrivent parfois. Il y a une route dans une région extrêmement
éloignée où les entrepreneurs sont sur place et ils ont eu
une certaine dimension de la route à construire. Il arrive un
problème dans une autre partie de la route. Alors, il y a des
problèmes de coûts pour le gouvernement. Dire: Retournez en
soumissions publi-
ques, cela peut doubler, tripler les coûts parfois. Il y a
certains problèmes délicats qui se posent dans certaines
circonstances. Comme la plupart des contrats vont en soumissions publiques, il
ne se pose pas tellement de problèmes au niveau de la construction des
routes. Des contrats négociés se passent dans des circonstances
extrêmement particulières comme dans les régions
éloignées, l'entrepreneur est là. Retourner en
soumissions, cela peut, selon les ingénieurs-conseils qui sont
là, doubler ou tripler les coûts. Alors, le gouvernement a une
décision à prendre: Est-ce qu'on respecte le principe de la
soumission publique ou si on accepte de payer deux fois ou trois fois plus
cher? Mais c'est quand même marginal en termes de nombre de contrats.
M. Morin: Est-ce que, dans le domaine des routes en particulier,
il n'y a pas une règle qui fait qu'au-dessus de $25,000 seulement, on
doit avoir des soumissions publiques, et qu'en-deça de $25,000, cela
peut être négocié?
M. Garneau: Oui, c'est exact.
M. Morin: Est-ce qu'il est arrivé que...
M. Garneau: C'est un arrêté en conseil qui
détermine les niveaux où il est possible...
M. Morin: II me semble. Cela m'est resté accroché
dans la mémoire. Cela doit faire plusieurs années que c'est comme
cela déjà. Cela doit...
M. Garneau: C'est 1041, je pense. D'ailleurs, cet
arrêté en conseil, si ma mémoire est fidèle, a
été déposé avec toute la série des
directives lorsqu'on a entrepris l'étude du rapport du
Vérificateur général. Cela avait été une
demande qui avait été formulée par les membres de la
commission et cela avait été déposé. Dans le cas
des soumissions, c'est l'arrêté en conseil 1041.
En fait, tous les contrats doivent passer en soumissions publiques. Si
c'est négocié, cela doit passer devant le Conseil du
trésor et être justifié, au-dessus d'un certain niveau.
M. Morin: Est-ce qu'il est arrivé que le conseil
refuse...
M. Garneau: Si le chef de l'Opposition me le permettait, il y a
un autre élément aussi. Vous demandiez tout à l'heure si
les contrats, surtout dans le domaine des travaux publics, doivent être
souvent négociés ou à coût plus pourcentage.
Lorsqu'on est locataire d'immeuble et que le propriétaire de
l'immeuble n'accepte pas que des entrepreneurs étrangers, lorsqu'il est
équipé, touchent à son immeuble cela arrive de
temps en temps on doit négocier à ce moment pour avoir les
transformations que l'on veut avec le propriétaire de l'immeuble.
L'évaluation est faite avec les ingénieurs des travaux publics et
discuter entre eux; finalement, si le montant est plus que tant, ça doit
être approuvé par le Conseil du trésor. Si c'est une
réparation mineure de $2,000 ou $3,000, c'est approuvé au niveau
du sous-ministre ou du ministre, selon les délégations de
signatures qui ont été données.
M. Morin: Est-ce qu'il est arrivé que le Conseil du
trésor refuse une dépense à l'occasion d'un contrat
négocié de moins de $25,000, parce qu'il s'agissait en
réalité d'un seul et même contrat plus important qui avait
été subdivisé en contrats de moins de $25,000 pour
permettre qu'ils soient négociés plutôt qu'envoyés
aux soumissions publiques?
M. Garneau: S'il s'agit de contrats qui sont en bas de $25,000 et
qui ne viennent pas au Conseil du trésor, parce que, suivant
l'arrêté en conseil qui réglemente la répartition
des responsabilités, les ministères peuvent prendre des
décisions jusqu'à tel niveau de dépenses, je ne sais pas
si c'est $25,000 pour la voirie... c'est $50,000 pour la voirie. Si c'est en
bas de $50,000, ça ne vient pas au Conseil du trésor, c'est une
décision du ministère. Si c'est plus que $50,000, mais moins
que... pour les constructions de routes, entre $50,000 et $5 millions, c'est le
Conseil du trésor et, au-delà de $5 millions, ça prend un
arrêté en conseil. Si vous me demandez si on peut le voir,
évidemment, à moins que quelqu'un nous en informe et attire notre
attention, à ma connaissance, ce n'est pas arrivé, mais que deux
contrats de $49,000 aient été donnés... D'abord, il
passeraient à la commission des engagements financiers, mais, s'il n'y a
personne qui attire notre attention, c'est le contrôleur des finances
qui, au moment du paiement, peut attirer l'attention si tel était le
cas.
M. Morin: Donc, si un ministère fractionne un contrat
important en plusieurs contrats de $49,000...
M. Garneau: Ce serait le ministère de la Voirie qui ferait
cela, parce que, pour les autres ministères... au niveau de la
construction, à ma connaissance en tout cas, il n'y a pas eu de cas qui
sont venus au Conseil du trésor dans le sens que l'indique le chef de
l'Opposition. Ils m'informent qu'on n'en a pas eu non plus au niveau du
secrétariat. L'attention était attirée par le fait que,
sciemment, on avait morcelé des contrats pour éviter d'aller en
soumission publique, ou encore pour éviter de venir au Conseil du
trésor. On n'a pas attiré mon attention là-dessus et c'est
le contrôleur des finances qui pourrait le faire si le cas se
présentait, au moment du paiement.
Budgets des ministères
M. Morin: M. le Président, j'aimerais entretenir le
ministre quelques instants des budgets des divers ministères. Si j'ai
bien compris le système, c'est le conseil qui décide des
priorités budgétaires de chaque ministère. Chaque
ministère, à une certaine époque de l'année, doit
fournir un projet de budget et le Conseil du trésor est une sorte de
statut consultatif quant aux priorités qui doivent être
établies dans chaque ministère.
M. Garneau: Ce qui arrive, c'est qu'au début de
l'année, ce qui est présentement le cas depuis la fin du mois de
mars, le Conseil du trésor a mandaté son secrétariat de
transmettre aux ministères leurs prévisions trisannuelles, en
donnant ce que les ministères considéraient comme étant
leurs priorités pour l'année à venir et les deux
années subséquentes, surtout en attirant l'attention du conseil
sur les projets d'envergure dans la première étape.
Ces projets sont recensés au conseil, par le secrétariat
du conseil, par ministères, regroupés par secteurs, domaines et
missions et un document de travail est présenté par le
secrétariat au Conseil du trésor, avec des suggestions quant aux
différents secteurs d'activités suggérés par les
ministères, qui pourraient faire l'objet de recommandations au conseil
des ministres.
Si le Conseil du trésor accepte les recommandations du
secrétariat, on va au conseil des ministres pour faire approuver ces
orientations du budget.
Si le Conseil du trésor veut avoir des modifications ou plus de
renseignements, cela peut prendre quinze jours, trois semaines de plus, et
finalement, un document est présenté par le Conseil du
trésor au conseil des ministres, suggérant la politique
budgétaire pour l'année à venir.
A ce moment-là, c'est le conseil des ministres qui tranche et qui
fait les arbitrages sur les grands projets. Une fois que la quadrature du
cercle est fermée, le secrétariat du conseil transmet à
chacun des ministères ce qui a été accepté et ce
qui a été refusé et demande aux ministères de
préparer leur budget détaillé pour l'année à
venir.
Les négociations, pour savoir si, avec 25 personnes à tel
programme, on doit mettre au budget $200,000 ou $210,000, c'est le
secrétariat qui le négocie avec les fonctionnaires des
ministères concernés; finalement, on en arrive avec une enveloppe
définitive pour chacun des ministères, chacun des programmes, et
c'est ratifié vers la fin de novembre, la mi-décembre, par le
conseil des ministres et le processus de mise au point et d'impression est
engagé.
M. Morin: Le secrétariat a donc un rôle tout a fait
déterminant dans l'établissement des priorités du
budget?
M. Garneau: Le secrétariat a un rôle...
M. Morin: Et il le fait, j'imagine, sous les directives du
Conseil du trésor, soit des cinq ministres qui forment le conseil.
Est-ce que, dans l'établissement des priorités, le
secrétariat tient compte des exigences de l'économie? Par
exemple, dans une période comme celle-ci, période de
récession, en tout cas période de ralentissement, pour utiliser
les expressions qui sont plus chères au ministre, est-ce que le
secrétariat va tenir compte de priorités qui créent des
emplois?
M. Garneau: Disons que je ne peux pas dire que le
secrétariat comme tel fait ce choix. Le secrétariat est là
comme organisme-conseil de l'expertise. Mais il y a un autre secteur de
l'administration gouvernementale qui intervient et qui est la section des
recherches économiques et fiscales du ministère des Finances, qui
prépare un document qui est présenté au Conseil du
trésor d'abord, et par la suite, au conseil des ministres, et qui fait
une analyse de ce que l'on entrevoit pour l'année à venir sur le
plan de l'économie, sur le plan de l'emploi, d'une façon
générale, sur l'évolution des marchés financiers
aussi, habituellement. Il fait des recommandations sur ce qui devrait retenir
l'attention des membres du conseil.
Quand ce document est approuvé par le conseil, avec les demandes
des ministères, cela devient un tout qui est présenté au
conseil des ministres. En ce sens, c'est évident que les
priorités qui sont retenues, cela va de soi qu'elles le sont en relation
avec ce qu'on prévoit être la situation économique.
M. Morin: Si je vous pose la question, M. le ministre, c'est
parce qu'on nous dit souvent ceci lors de l'étude des crédits des
divers ministères. Je pense, par exemple, aux Transports, aux Travaux
publics à qui nous demandons: Pourquoi est-ce que vous n'avez pas une
politique expansionniste, une politique de création d'emplois? Comment
se fait-il que le budget pour les routes a diminué cette année,
par rapport à l'année dernière? Invariablement, on se fait
répondre: Ah! ce n'est pas notre faute. Nous sommes limités, nous
autres. On se débrouille avec ce qu'on a. C'est la faute au Conseil du
trésor. Adressez-vous au Conseil du trésor.
Aujourd'hui, je m'adresse au Conseil du trésor et j'essaie
d'établir si vraiment le Conseil du trésor reflète une
politique économique dans l'établissement des priorités ou
s'il se contente de recevoir les demandes et d'arbitrer un peu pour que tout le
monde ait à peu près ce qu'il demande et que tout le monde soit
à peu près content.
M. Garneau: Ce n'est pas aussi facile que cela.
M. Morin: Déjà c'est une tâche difficile de
satisfaire tout le monde et de priver tout le monde, parce que, en fait, on dit
que l'économie c'est l'art de gérer des biens rares. Les
finances, c'est l'art de choisir entre de grands inconvénients, le plus
souvent. Mais, je me demandais dans quelle mesure les choix du Conseil du
trésor reflètent vraiment la conjoncture, les exigences de la
conjoncture.
M. Garneau: En fait, c'est tout le noeud de l'exercice. C'est ce
qu'on essaie de faire à travers, d'une part, la situation
économique, d'autre part, les demandes des ministères et la
rareté des ressources qui est certaine. On peut nous reprocher de ne pas
avoir fait les bons choix. C'est évident, on peut se tromper. Tout le
monde peut se trom-
per, mais chose certaine, on est obligé de faire des choix.
Quand on regarde la situation de la construction au Québec je ne
crois pas que c'était à propos, dans le contexte de la
surchauffe, surtout dans les grandes régions métropolitaines,
pour le gouvernement de tripler, par exemple, ses projets de construction
d'édifices à bureaux, dans la région de Montréal.
C'est la même chose du côté de la construction des routes.
Même si le budget n'a pas connu un taux de croissance très
élevé par rapport à l'année passée, il reste
que la plupart des entrepreneurs en construction de routes au Québec,
surtout dans les grands travaux, sont passablement tous occupés.
Si on avait augmenté, par exemple, notre programme de
construction d'autoroutes, on aurait peut-être créé une
surchauffe additionnelle ou encore, on aurait peut-être été
obligé d'avoir recours à des entrepreneurs extérieurs au
Québec pour assurer une véritable concurrence dans les
soumissions.
Mais, c'est un choix, ce sont des choix que le gouvernement est
appelé à faire. Quand il n'y en a plus, il n'y en a plus. Cette
année, la décision d'apporter des modifications fiscales
étant prise, il fallait en tenir compte dans notre budget de
dépenses. C'est évident.
Par choix politique et par choix économique, nous avons
décidé de mettre l'accent du côté du soutien de la
demande, plutôt que d'accroître une activité
économique qui risquait d'amener plutôt une inflation que de
régler les problèmes au niveau de la consommation qui nous
apparaissait êtreà la baisse.
M. Morin: Est-ce que, compte tenu du fait que le budget qui a
été prévu pour certains secteurs de l'économie est
tout de même en baisse par rapport à l'année
dernière, on peut prévoir qu'il y aura des budgets
supplémentaires pour tenir compte de l'augmentation du chômage ou
de la non diminution du chômage, puisque nous sommes en mai
déjà et que les chiffres d'avril nous laissaient voir qu'au lieu
de diminuer comme le fait d'habitude à cette époque de
l'année le chômage, il se stabilise en haut de 10.4%, je crois,
aux dernières nouvelles? Est-ce que le ministère des Finances, le
Conseil du trésor prévoit accorder des budgets
supplémentaires aux postes qui, traditionnellement, permettent
d'influencer la conjoncture? Je pense, en particulier, évidemment, aux
routes, aux travaux publics, il y en a d'autres aussi peut-être.
M. Garneau: Si le chef de l'Opposition me pose la question en
date du 22 mai à 21 h 10 du soir, je vais lui répondre non. Je ne
dis pas que des changements à cette attitude ne pourront pas se
vérifier dans l'avenir. Vous me demandez ce soir si c'est notre
intention de présenter un budget supplémentaire pour les fins que
vous mentionnez, je vous répondrai non, certainement, en tout cas, pour
ce qui est des grands travaux publics. Si nous voulions répondre
à un problème de chômage dans l'immédiat, dans les
semaines à venir, nous ne pourrions pas régler le problème
du chô- mage en lançant la construction d'un immeuble de $10
millions ou de $15 millions, parce qu'avant que les plans et devis ne soient
faits, que les soumissions publiques ne soient demandées, on serait
rendu probablement au début de 1976, si ce n'est pas au printemps 1976,
on ne pourrait pas répondre immédiatement. Si une attitude devait
être prise, ce serait plutôt dans de petits travaux qui peuvent
être rapidement mis en chantier, mais, dans le contexte actuel, ma
réponse est certainement non.
M. Morin: M. le ministre, vous avez fait allusion tout à
l'heure au contrôle que vous exercez dans le cas des professionnels. Vous
nous avez dit: Nous n'avons rien à voir avec le choix des professionnels
qui sont employés par le ministère, du moins surveillons-nous
l'application des barèmes. Il y a donc des normes que vous appliquez
dans le cas de l'octroi des contrats. Je pense aux contrats
négociés, mais on pourrait aussi élargir la question
à l'ensemble des contrats.
Je veux vous dire d'abord pourquoi je pose la question pour que vous me
compreniez bien, c'est que, lorsque nous sommes aux engagements financiers,
nous avons quelquefois énormément de difficultés à
saisir la façon dont les montants sont déterminés, sont
contrôlés...
M. Garneau: Vous vous référez aux paiements des
honoraires professionnels?
Honoraires professionnels
M. Morin: Oui, par exemple les honoraires professionnels pour les
contrats d'ingénierie, pour les contrats d'architectes et tout cela.
Lorsqu'on vous pose des questions pour essayer de savoir comment on peut
justifier tel montant, c'est presque impossible. On nous renvoie aux
ministères automatiquement. Comme on ne peut pas voir les
ministères tous les jours ou tous les mois comme pour les engagements
financiers, nous sommes souvent dans le noir. C'est la raison pour
laquelle...
M. Garneau: Les formes de paiement des honoraires professionnels
d'ingénieurs, d'architectes également...
M. Morin: On va prendre l'ingénierie d'abord.
M. Garneau: Pour les ingénieurs et les architectes, la
façon de payer les honoraires est déterminée par
l'arrêté en conseil 1273, qui doit faire partie d'ailleurs des
documents que j'ai déposés à la commission des comptes
publics.
M. Morin: Je ne l'ai pas vu celui-là.
M. Garneau: A l'arrêté en conseil 1273, il y a eu
probablement des amendements au cours des années, mais je ne sais pas de
quelle année il date. Est-ce de 1973?
On les a augmentés l'année passée. Actuellement,
c'est en renégociation.
M. Morin: La norme, j'imagine, c'est tant de l'heure pour telle
qualification et tant de l'heure pour telle autre qualification.
M. Garneau: II y a différentes façons. Cet
arrêté en conseil détermine que, si les professionnels sont
engagés, suivant une des formules qui est à un pourcentage du
coût des travaux, si c'est un travail de l'ordre de $1 million, et que
l'architecte est payé à 2% du coût des travaux, ses
honoraires professionnels sont déterminés selon le coût de
l'oeuvre réalisée. S'il est engagé à la
journée, il y a des tarifications qui sont déterminées,
également à l'heure, et cela est prévu, dans cet
arrêté en conseil, pour les seniors, les juniors. C'est $35
l'heure pour les patrons, $30 l'heure pour l'ingénieur senior. Il y a
une gradation dans le niveau de compétence ou de responsabilités
des professionnels. La même chose pour les avocats, les notaires. Il y a
des tarifs de déterminés par ces arrêtés en conseil
et le Conseil du trésor vérifie si le CT, par lequel la
dépense est autorisée, est conforme à ces
arrêtés en conseil. Lorsque vient le moment de payer, c'est la
comptabilité, le contrôleur des finances qui s'assure de cette
exactitude avec la réglementation établie.
M. Morin: Je vois que ces gens n'auront pas de difficulté
avec le salaire minimum. Mais est-ce que vous pourriez me dire c'est une
parenthèse ou m'indiquer quel est le pourcentage d'un ouvrage
public qui passe en frais d'ingénierie, ou qui devrait? Vous devez avoir
des normes là-dessus:
M. Garneau: S'il s'agit d'un immeuble, il y a des frais
d'architecte, d'ingénieur en électricité, en
mécanique, en structure, enfin, en surveillance des travaux. On me dit
que cela correspond à peu près à 10% du coût de
l'ouvrage, répartis dans les différentes catégories de
professionnels. Il y a la responsabilité, également, qui est
assumée par ces professionnels sur la qualité de l'ouvrage. Il y
a eu des problèmes avec certains des immeubles où il y a eu des
poursuites d'engagées contre les professionnels pour, disons, un manque
de rigueur dans leurs travaux. Pour ce qui est des autres types de profession,
comme les avocats, évidemment, eux sont payés, la plupart du
ternps, soit à la journée soit à l'heure, là
encore, selon le niveau de compétence dans des domaines plus
spécialisés ou moins spécialisés. Ces tarifs sont
suggérés, pour ce qui est des avocats, par le ministère de
la justice.
M. Morin: Pour la construction d'un immeuble, en gros, donc, si
on prend l'ensemble des professionnels qui sont appelés à se
prononcer, l'avocat sur les titres, les divers ingénieurs sur...
M. Garneau: Je ne pense pas qu'on puisse inclure les questions
légales de titres et de signature des contrats. Pour
l'exécution...
M. Morin: Bon!
M. Garneau: ... des travaux, ces tarifs sont aussi prévus
par les arrêtés en conseil qui réglementent la tarification
des services professionnels.
M. Morin: Oui. Je vous pose la question parce que cela nous sert
de critère, ensuite, pour mieux étudier les dépenses
lorsque nous en arrivons aux engagements financiers. Lorsqu'on tente d'avoir
ces critères, sur lesquels je vous interroge, aux engagements
financiers, on nous renvoie voir les ministères. Lorsqu'on demande aux
ministères, ils nous renvoient au Conseil du trésor. C'est
l'occasion d'en avoir le coeur net.
Donc, en gros, les honoraires professionnels, liés directement
à l'exécution des travaux, cela représente 10%, environ,
plus ou moins. Lorsqu'on parle...
M. Garneau: Ce qui fait la préparation des plans et la
surveillance des travaux, l'ensemble, à partir de zéro
jusqu'à la fin de l'immeuble.
Sols et bétons
M. Morin: Oui, bien sûr, c'est ce que j'entendais.
Maintenant, si on passe à l'analyse des sols et bétons.
Quelles sont les normes qui prévalent dans ce domaine? Est-ce que vous
avez un arrêté en conseil là-dessus aussi ou est-ce que
vous avez un cahier de normes?
M. Garneau: Les normes. M. Perlstein va répondre à
la question parce que...
En ce qui concerne les travaux de laboratoire, dans le même
arrêté en conseil I273 modifié, les tarifs de laboratoire
sont fixés et, en plus, le détail même du nombre d'heures
de travail ou le type de travaux de laboratoire sont fixés par une
réglementation subséquente du ministère des
transports.
M. Morin: M. le Président, je voudrais demander au
ministre... Je ne me souviens pas d'avoir vu dans le dossier le 1273, je vais
vérifier. Si par hasard je ne l'avais pas, est-ce que je pourrais vous
le réclamer un de ces jours en Chambre.
M. Garneau: Je suis pas mal convaincu qu'il est là-dedans,
mais s'il n'y est pas, la seule restriction que je pourrais apporter, c'est
qu'actuellement tout cela étant... On avait mis sur pied un groupe de
travail, il y a plusieurs mois déjà, au Conseil du trésor,
pour revoir l'ensemble de cette rémunération parce qu'il y a des
choses qui mériteraient d'être rajustées. On me dit que
l'arrêté en conseil 1273 est de 1968 et qu'il a été
révisé en I974. On voulait revoir l'ensemble du dossier. Il a
paru dans la Gazette officielle. L'arrêté en conseil 1273 a paru
dans la Gazette officielle également. Et les modifications en 1974
aussi.
M. Morin: Très bien. Il a paru sous forme
consolidée ou seulement les modifications?
M. Garneau: Ce sont les modifications qui ont été
publiées dans la Gazette officielle.
M. Morin: En tout cas, je vais voir dans mon dossier si j'ai la
consolidation puisque c'est cela que vous avez dû me donner, en fait. Si
je ne l'ai pas, je vous le dirai.
M. Garneau: Si ma mémoire est fidèle,
c'était à la date où j'ai déposé le
document. On a siégé au mois de juin l'an dernier ou en
septembre? C'était à l'automne que nous...
M. Morin: C'était à l'automne.
M. Garneau: A l'automne, alors ils étaient, je crois, de
la fin du mois précédant la date de cet...
M. Morin: Est-ce qu'ils sont en cours de révision à
nouveau en 1975?
M. Garneau: Ce sont les méthodes, en fait, tout le
principe de la rémunération qu'on voulait revoir pour... Un des
points qui nous tracassaient beaucoup, entre autres, ce n'est pas facile
à modifier parce qu'on ne sait pas s'il y a des méthodes
meilleures, mais c'était qu'un professionnel soit payé à
pourcentage sur le coût des travaux. Cela nous apparaît un peu
inciter à l'augmentation du coût de l'oeuvre plutôt
qu'à une restriction dans les coûts. Il s'agit d'essayer de
savoir... La France s'est attaquée à ce problème.
M. Morin: Je vois qu'on ne peut rien cacher au ministre.
M. Garneau: Des études ont été faites
ailleurs. Je me rappelle que, quand M. Giscard d'Estaing était ministre
des Finances, on a fait tout un branle-bas là-dessus, mais je ne suis
pas sûr qu'ils aient réussi à le résoudre. La
méthode a été modifiée. Je me rappelle avoir lu de
ces propos là-dessus dans des revues, mais cela m'avait l'air
compliqué là aussi. C'est un peu à cause de tout cela
qu'on a remis l'ensemble de la rémunération de ces professionnels
sur le métier pour voir comment on pourrait la modifier pour la rendre
plus juste.
M. Morin: Et cela va aboutir en 1975 d'après vos
prévisions.
M. Garneau: Cela va aboutir dès qu'on aura pu passer
à travers au niveau du Conseil du trésor et que ce sera
accepté au conseil des ministres. Si tout cela est accepté dans
une forme ou dans une autre, ce sera publié dans la Gazette officielle.
Evidemment, les corps professionnels se basent là-dessus, non seulement
pour le secteur public, mais pour le secteur privé également.
M. Morin: Dans votre préparation d'une nouvelle
méthode, est-ce que vous faites cela par-devers vous-même ou bien
si vous consultez les chambres, les ordres professionnels?
M. Garneau: Le groupe de travail... Est-ce qu'il y a eu des
consultations? Oui.
En fait, il y en a eu avec chacun des corps professionnels,
ingénieurs, architectes, évaluateurs, ingénieurs
forestiers, etc., il y a eu, depuis trois mois, trois rencontres avec chacun
des représentants des corps professionnels où on a soumis des
propositions. Ils étaient d'accord ou ils n'étaient pas d'accord.
En fin de compte...
M. Morin: C'est votre service qui est responsable de cela.
M. Garneau: Exact! La discussion est en cours à l'heure
actuelle, mais maintenant participent au comité, qui dépend du
Conseil du trésor des représentants des Travaux publics et des
Transports.
M. Morin: Je n'irai pas plus loin dans les questions que j'avais
envisagé de vous poser pour les architectes, pour les contrats de
voirie. J'imagine que tout cela est en voie de révision, aussi bien le
déplacement d'agrégats pour les contrats de voirie, des couches
d'usure pour les pavages. Vous êtes en train de...
M. Garneau: C'est en dehors de la tarification des honoraires
professionnels quand même.
M. Morin: Ce ne sont plus des professionnels, d'accord! Je
comprends. Enfin, peut-être qu'on peut laisser cela de côté,
mais il y a encore un domaine où, à la suite de mon
expérience aux engagements financiers, j'aimerais obtenir quelques
éclaircissements. C'est très frustrant, les engagements
financiers, M. le ministre, vous avez été dans l'Opposition un
certain temps, je crois. Je ne sais pas si vous avez fait...
M. Garneau: Pas comme député, mais...
M. Morin: Oui, mais comme conseiller. Je ne sais pas si vous
aviez fréquenté les engagements financiers.
M. Garneau: Pas tellement.
M. Morin: Non. C'est une expérience qui vous manque
certainement. Enfin, moi je la considère comme très
frustrante...
M. Garneau: D'ailleurs les nombreuses présences à
la commission indiquent...
M. Morin: Je recommanderais cela au ministre, même s'il
n'est plus dans l'Opposition, comme expérience. Cela suppose une forte
dose d'humilité, de crédibilité et de quelques autres
qualités qui ne sont en général pas très
pratiquées du côté de l'Opposition.
M. Marchand: Je suis certain que cela a fait du bien au chef de
l'Opposition.
M. Morin: Cela m'a appris beaucoup de choses. Je dirai au
député de Laurier que cela m'a appris comment un certain
gouvernement est mené. Cela m'a appris, évidemment, comment il
faudrait me conduire plus tard si j'entendais corriger certaines choses que
j'ai pu constater. Mais je ne vais pas plus loin, je ne voudrais pas lancer un
débat.
M. Marchand: Vous n'aurez pas cette occasion.
M. Morin: M. le Président, trêve de
plaisanteries...
M. Mercier: Question hypothétique.
M. Marchand: Cela fait du bien je voulais vous
dérider.
Location d'espaces
M. Morin: Je suis beaucoup moins frustré ce soir qu'aux
engagements financiers parce que c'est une expérience
particulière que je recommande à quiconque tient à essayer
de comprendre les rouages gouvernementaux.
Revenons-en à ce dernier domaine, celui de la location d'espaces.
Le gouvernement doit louer des bureaux, des guichets un peu partout dans tout
le Québec et il loue des pieds carrés de plancher et quelquefois
en très grandes quantités. Ce que j'aimerais savoir c'est si vous
avez, au Conseil du trésor, des normes pour cela. Vous voyez passer,
sans doute, pour votre approbation, un certain nombre de contrats de baux, et
vous avez certainement, pour évaluer la dépense, des normes.
Est-ce qu'elles se trouvent aussi dans 1273? Non. C'est un autre domaine. C'est
pour cela que je le considère à part.
M. Garneau: Non, parce que tout dépend du marché
aussi. Il peut arriver que dans des régions on ait besoin, pour des
raisons quelconques, d'addition de pieds carrés de plancher. S'il n'y en
a pas, si on est en concurrence avec plusieurs autres personnes qui cherchent
les mêmes espaces et qu'il n'y en a pas, c'est clair que cela peut faire
augmenter les prix et qu'au lieu de payer $5 on soit obligé de payer
$5.50. Mais c'est le marché qui guide l'action du ministère des
Travaux publics qui fait les suggestions au Conseil du trésor en
donnant, par exemple, à l'occasion, ce qu'a été le prix de
location dans le même secteur, dans le même arrondissement, ce que
paie l'entreprise privée pour un immeuble semblable. Si on va à
la Bourse de Montréal, par exemple, et qu'on loue à cet endroit,
c'est évident qu'on connaît le prix de location des espaces qui
ont été loués dans les semaines, dans les mois qui ont
précédé et cela détermine le prix qu'il faut payer
si on veut aller là. La même affaire dans les autres
immeubles.
M. Morin: Oui, mais supposons que vous voyiez justement tel
service qui veut s'installer à la tour de la Bourse, vous pouvez
peut-être vous po- ser des questions et dire à ce service: Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu d'aller à Place Dupuis, par exemple?
M. Marchand: Est-ce que vous pensez que cela peut être
moins cher?
M. Morin: C'est ce que je me demandais. Peut-être que le
député de Laurier va me dire que cela coûte plus cher.
M. Garneau: Avoir su ce qu'on sait présentement, je pense
qu'il aurait fallu louer toute la Place Dupujs et au prix qu'on nous demandait
à ce moment-là, du moins si on regarde ce que Hydro a
payé. Mais il est arrivé, à un certain nombre de reprises,
entre autres à Place Desjardins, que des services voulaient se loger au
prix que vous savez et on a soumis que cela nous apparaissait
exagéré pour le genre de service. Par exemple, si un bureau
d'aide sociale veut aller s'établir à la Place de la Bourse ou
à Place Desjardins, on lui suggérerait d'aller ailleurs.
M. Morin: C'est fréquent que vous fassiez de telles
suggestions?
M. Garneau: C'est arrivé à un certain nombre de
reprises.
M. Morin: Mais bien sûr que, lorsqu'on va se loger à
la Place de la Bourse, on doit s'attendre à payer plus cher étant
donné les lieux, etc. Mais est-ce que vous n'avez pas tout de même
des normes de base qui tiennent compte, par exemple, non seulement du lieu,
mais de l'âge du bâtiment, de la qualité du chauffage, de la
qualité de l'éclairage?
M. Garneau: Ce sont là des critères dont le
ministère des Travaux publics tient compte, mais on ne peut pas avoir
des normes fixes parce que si nos normes sont en dessous de ce qu'est le prix
du marché, tout simplement nous ne pourrons pas louer.
M. Morin: Si vous n'avez pas de normes fixes, comment pouvez-vous
vérifier quoi que ce soit?
M. Garneau: Les spécialistes du ministère des
Travaux publics, sont constamment en contact en ce qui concerne les
renouvellements de baux, les locations nouvelles, et finalement, il se
développe une expertise dans la connaissance de l'évolution des
prix du marché, surtout dans les grands centres. Dans les petits
centres, selon les espaces libres, on peut avoir plus de pouvoir de marchandage
ou moins de pouvoir de marchandage dans la négociation, mais c'est le
ministère des Travaux publics, par ses services, qui s'occupe de la
location, qui fait le travail et fait des recommandations. Il arrive qu'on va
retourner une demande de CT pour avoir des explications additionnelles pour
savoir pourquoi ça nous apparaît élevé. Alors, il va
y avoir un échange de discussions entre le secré-
tariat du conseil et les fonctionnaires du ministère des Travaux
publics pour essayer de démontrer ou non que le prix est trop
élevé et on retourne à la négociation. Cela arrive
assez fréquemment.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le secrétariat du conseil ne
double pas l'expertise des ministères...
M. Morin: Vous n'avez pas vos propres spécialistes qui
peuvent vous mettre la puce à l'oreille, à telle ou telle
occasion disant: C'est un peu trop pour la région, qu'est-ce qui se
passe ici?
M. Garneau: C'est une question de jugement et de connaissance de
l'administration qui fait que...
M. Morin: ... d'information.
M. Garneau:... des questions d'information se posent
également.
M. Marchand: Sur la même question, si le chef de
l'Opposition me le permet, il y a aussi le sens pratique, comme en affaires. Si
vous vous installez à Place de la Bourse, à Place Victoria,
à Place Ville-Marie, dans tous nos gros édifices, naturellement,
les échanges commerciaux sont plus faciles à faire que si vous
allez vous installer dans un petit building, soit dans le nord ou n'importe
où dans Montréal où c'est très difficile de
rejoindre tout le monde. Tandis que tous les échanges commerciaux sont
là et je pense qu'il y a quand même le sens pratique. C'est comme
un homme d'affaires qui va s'installer au centre commercial Laval ou au
Carrefour, il est plus assuré de réussir que s'il s'installe dans
un centre éloigné. A ce moment-là, je pense que ce qui
détermine l'objectif du gouvernement, c'est le sens pratique de
s'imposer et de s'installer dans des centres où il y a moyen de faire
des affaires. Cela coûte peut-être plus cher, mais ça
rapporte plus.
M. Garneau: C'est la raison pour laquelle le ministère de
l'Industrie et du Commerce a cru bon de louer des locaux depuis plusieurs
années à Place Ville-Marie. C'est la raison pour laquelle la
Commission des valeurs mobilières est installée à la Tour
de la Bourse; à cause de la clientèle qu'ils desservent, ces
organismes doivent être au centre de ces places d'affaires. Comme je le
mentionnais tout à l'heure, le ministère du Revenu va s'installer
à Place Desjardins avec une centralisation presque totale, mais d'autres
services peuvent facilement être décentralisés.
M. Morin: La Régie de la langue française à
la Place de la Bourse, par exemple, est-ce que ça se justifie de la
même façon?
M. Garneau: Oui, à la Place de la Bourse... vous ne
trouvez pas que c'est un excellent choix?
M. Morin: Je m'interroge, j'essaie de... vous avez dû vous
interroger vous aussi?
M. Garneau: On aurait dû louer à Place Du-puis, cela
aurait été plus conforme au principe du bill 22.
M. Morin: Je me demandais... remarquez que c'est une question de
jugement, mais là, le ministre...
M. Garneau: A la Place de la Bourse, il faut parler latin,
apparement, c'est la propriété de...
M. Morin: Vous savez qu'à la Place de la Bourse, c'est
plus de $10 le pied carré. Est-ce que ça peut se justifier pour
la Régie de la langue française? Il me semble que cela aurait pu
être ailleurs sans que vous risquiez de compromettre l'image publique de
la régie.
M. Garneau: Bien honnêtement, j'ai su récemment que
la Régie de la langue française était à cet
endroit; je ne sais pas au juste quelle a été la raison qui a
présidé à ce choix, je ne sais pas combien de pieds
carrés elle occupe, mais ce n'est peut-être pas si bête que
ça. En fait, un des objectifs est de s'attaquer au monde des affaires.
Dans le centre des affaires, ce n'est peut-être pas mauvais. Je ne sais
pas au juste quelles sont les discussions, peut-être qu'il s'agissait
d'espace qui était libre et qui pouvait être occupé
rapidement. Cela peut être aussi une raison de cette nature. La Curatelle
publique est également à la Bourse.
M. Morin: On pourrait poser la même question. C'est un peu
étonnant.
M. Garneau: II s'agit de savoir à ce
moment-là...
M. Morin: Lorsque cela s'est passé, vous n'avez pas
posé de questions là-dessus.
M. Garneau: Je ne sais pas depuis combien de temps la Curatelle
publique est à la Place de la Bourse. Cela doit faire un bon moment.
Tout dépend du nombre de pieds carrés dont on a besoin et
des espaces disponibles. On ne peut pas non plus louer dans des immeubles
complètement vétustes.
M. Morin: Non, mais il y a d'autres immeubles dans le
centre-ville.
M. Garneau: II faut qu'il y ait des espaces libres
également.
M. Morin: Je comprends. Je voudrais bien savoir à qui je
devrais m'adresser pour qu'on puisse justifier ce genre de décision.
M. Garneau: Je pense que c'est une responsabilité du
ministère des Travaux publics. D'ailleurs, la loi lui donne cette
responsabilité. Comme je l'ai mentionné, dans certains cas, il
est arrivé qu'on ait suggéré d'envoyer des services
ailleurs
que dans certains immeubles pour des raisons de coût et aussi du
genre de service.
Mais d'une façon générale, c'est quand même
la responsabilité du ministère des Travaux publics.
M. Bérard: Est-ce que je pourrais poser une question au
ministre? On parle beaucoup de location de pieds carrés. Je voyais dans
un article, il n'y a pas tellement longtemps, qu'il faudrait cinq complexes G
pour loger tous les services gouvernementaux existants.
Est-ce que le gouvernement a l'intention de construire des complexes
comme le complexe G, dans l'avenir, pour loger tous les services
gouvernementaux?
M. Garneau: Je pense que, lors de l'analyse des crédits du
ministère des Travaux publics, le ministre des Travaux publics a
donné les besoins à moyen terme, dans la région
métropolitaine de Québec et aussi, la façon dont le
gouvernement poursuit ses discussions pour en arriver à résoudre
ces problèmes de logement. Il a indiqué que nous étions en
discussion avec deux entreprises d'assurance-vie de la région de
Québec, l'Industrielle et la Laurentienne, pour la construction et le
financement, en vue d'une location d'espace, c'est 700,000 pieds à un
endroit et 250,000 à l'autre. Il y a également des projets avec
la ville de Québec. La ville de Québec a besoin d'espace elle
aussi. On pourrait s'associer avec eux dans la construction et la location
d'espaces additionnels.
C'est le cas de la bibliothèque de la ville de Québec
où, pour rendre plus économique la réalisation du projet,
on ajoute à l'espace bibliothèque, des espaces de pieds
carrés de plancher qui seront pour des raisons administratives. Si les
prix conviennent et si on s'entend, on va louer et cela va permettre à
la ville de Québec de réaliser son projet et satisfaire nos
projets en termes d'espaces de bureaux.
Le taux de croissance de la fonction publique est quand même assez
important et l'addition des nouveaux services...
M. Bérard: C'est cela qui est un véritable
problème, je pense. Le taux de croissance est réellement
extraordinaire depuis les dernières années et je pense que cela
crée un problème...
M. Garneau: 5%, en moyenne, le taux de croissance, avec les
services additionnels, les nouvelles lois qui amènent...
M. Bérard: C'est la raison pour laquelle les
autorités sont obligées de faire des locations un peu
partout.
M. Garneau: II y a cela et il y a aussi le fait qu'il y a des
immeubles qui sont devenus difficilement... suivant les standards de 1975,
où on a des plaintes, des griefs, de la part des syndicats, dans
certains cas, avec raison. Il faut prendre des mesures.
C'est le cas de la Sûreté du Québec au coin de
Saint-Cyrille et Turnbull, où c'est rendu bien trop
étroit. Il y a un projet qui est en marche... Je ne sais pas si les
soumissions publiques ont été demandées. Je ne le crois
pas, mais je sais que les plans et devis sont à se réaliser en
vue de déplacer la Sûreté dans un immeuble beaucoup plus
conforme à ses besoins. C'est un cas où il fallait agir, à
cause de la vétusité de l'immeuble où elle était
logée.
Le Président (M. Brisson): Je pense que le
député d'Abitibi-Ouest avait demandé la parole, il y a une
demi-heure, sur une question. Etant donné que c'était le chef de
l'Opposition...
M. Boutin: Cela fait longtemps que c'est dépassé,
M. le Président. Quand vous me reconnaîtrez la prochaine fois, je
la poserai.
Le Président (M. Brisson): Vous n'avez pas de question sur
les sujets qui ont été traités?
M. Boutin: C'est trop vieux. Le Président (M. Brisson):
Vous vieillissez vite! L'honorable chef de l'Opposition.
Octroi des contrats
M. Morin: Je n'ai pas d'objection à être interrompu,
soit dit en passant. Si vous avez des questions à ajouter par-dessus les
miennes, il n'y a pas de problème.
En d'autres circonstances, c'est différent. Mais là,
à l'étude des crédits, c'est plus facile.
On nous dit souvent, aux engagements financiers, lorsque nous posons des
questions à l'égard de contrats à négocier: C'est
meilleur marché. C'est meilleur marché, dans ce cas, de
négocier que d'aller en soumissions publiques. Ce que j'aimerais savoir,
c'est comment vous faites pour déterminer que c'est plus avantageux.
Vous devez avoir au Conseil du trésor, au secrétariat du Conseil
du trésor ou ailleurs, des chiffres qui permettent de dire: Dans telle
catégorie de contrats, quand on compare ce que cela coûte en
soumissions publiques avec ce que cela coûte en négociation, cela
donne tel avantage pourcentuel à la négociation, par rapport
à la soumission publique.
Ce que j'aimerais savoir, c'est si vous avez de tels chiffres, si vous
avez pu établir des comparaisons de coûts entre les deux
systèmes d'octroi de contrats.
M. Garneau: Non, parce que, comme principe général,
sur 100 contrats qui se donnent, probablement qu'il doit y en avoir 95 ou 97
qui respectent les conditions des arrêtés en conseil,
c'est-à-dire les soumissions publiques, etc. Lorsqu'il y a des raisons,
comme une question d'urgence, s'il y a une inondation quelque part et que la
moitié de la route est enlevée par la crue des eaux, c'est
évident qu'on n'ira pas en soumissions publiques pour reconstruire la
roue. On va passer par les services de la voirie.
M. Morin: C'est le cas d'urgence.
M. Garneau: C'est le cas d'urgence. Il y a d'autres cas aussi. Il
peut se présenter d'autres cas d'urgence ou, encore, des cas où
il est clair que ce n'est pas possible, à cause de l'éloignement,
et si on demande des soumissicns publiques, on risque de payer beaucoup plus
cher que le prix véritable, parce que, souvent, il va y avoir seulement
un ou deux entrepreneurs intéressés à faire des travaux
aussi éloignés. Mais, d'une façon générale,
c'est le principe de la soumission publique, de telle sorte qu'on n'a pas de
normes, parce que les cas sont tellement différents d'un endroit
à l'autre et pour faire des comparaisons, il faudrait avoir pu faire en
même temps les mêmes travaux des deux façons, ce qu'on n'a
pas pu faire.
M. Morin: Quand vous me dites que, sur 100 contrats, il y en a 97
qui passent par toute la procédure des soumissions publiques, est-ce que
vous dites cela de connaissance certaine ou si c'est au pif? Est-ce que vous
avez des statistiques qui vous permettent de dire cela?
M. Garneau: On le constate par le fait que, sur le volume de
demandes de CT qui nous sont adressées, il y en a très peu qui
sont en dehors des cas... Cela passe presque comme des cas réguliers.
Lorsqu'on a décidé de construire une route à tel endroit
ou de refaire une route à tel endroit et que le principe de la
dépense a été accepté dans la programmation et que
c'est dans les soumissions publiques que c'est le plus bas soumissionnaire qui
est accepté, cela passe presque automatiquement avec l'avis qui est
donné à savoir que les soumissions ont été
présentées en temps utile et que c'est la plus basse qui
était conforme, il n'y a pas de difficulté. Ce qui attire notre
attention, ce sont les exceptions. D'une façon générale,
ces exceptions sont très minimes. Il n'y en a pas beaucoup.
M. Morin: Je comprends. Est-ce que vous avez des chiffres, des
chiffres globaux qui vous permettent de comparer?
M. Garneau: II n'y en a pas de compilés
systématiquement. Le problème en fait, c'est que, pour tous les
contrats, la règle générale étant la soumission
publique, c'est vraiment l'exception, le contrat à négocier.
Sauf, évidemment, si vous parlez d'achat, c'est un peu différent.
Parce que, dans le domaine des achats, il y a plusieurs cas où ce sont
des contrats négociés; lorsque c'est un produit unique, par
exemple, les produits pharmaceutiques, les produits vétérinaires,
et ainsi de suite, où il y a des producteurs uniques, le
ministère fait une spécification telle que, vraiment, c'est le
type d'appareils où il y a un ou deux fournisseurs. Donc, il faut
négocier les contrats.
Dans les contrats de construction, la règle
générale et absolue, même si parfois, c'est possible de
démontrer qu'économiquement, dans un cas précis, c'est
plus dispendieux d'aller en sou- missions publiques, la règle
générale, l'hypothèse générale est que,
à long terme, les soumissions publiques, à cause de la
concurrence et à cause d'un paquet de facteurs, c'est plus
économique pour le gouvernement. C'est l'hypothèse
générale. Donc, le reste, ce sont des exceptions. Pour les
achats, c'est différent, parce qu'il y a certains produits qui sont
uniques. Il y a un fabricant au Québec, il faut négocier le
prix.
Là où il y a eu le plus de problèmes dans les
contrats c'est peut-être à cela que le chef de l'Opposition
se réfère c'est pour la pose des couches d'asphalte. Vous
n'avez pas des usines d'asphalte qui sont en mesure, bien souvent, de se
concurrencer les unes les autres.
Vous ne pouvez pas avoir deux usines d'asphalte, par exemple, en
Gaspésie, à quelque dix ou vingt milles de distance, de telle
sorte que si vous demandez des soumissions publiques pour la pose d'asphalte
sur une route, c'est évident que celui qui est sur place est en
situation telle que son concurrent qui serait à Québec ou
à Chicoutimi ou même à Rimouski n'osera même pas
soumissionner à cause du prix du transport. Cela amène le
ministère des Transports... D'ailleurs, le ministre en a fait souvent
état en Chambre. J'imagine que cela a dû arriver ici à la
commission des engagements financiers, ces débats qu'on a eus
également au Conseil du trésor, parce que ce n'était
presque pas praticable d'aller en soumissions publiques. Cela augmentait les
prix d'une façon importante. Ce qui est arrivé, c'est que le
ministère a négocié avec les entreprises et a dit: On paie
tant le mille pour la couche d'asphalte. Par la suite, les contrats
étaient donnés à ceux qui étaient les plus
près des travaux. C'est un cas particulier avec lequel on a eu un
certain nombre de problèmes et où on nous a fait la
démonstration que c'était nettement impossible d'aller en
soumissions publiques. Si vous êtes dans une région où il y
a plusieurs plans d'asphalte, comme on les appelle, vous pouvez aller en
soumissions et avoir peut-être une certaine concurrence. Cela
dépend aussi du nombre de travaux. Si tous les plans son occupés,
les compagnies vont faire une concurrence pour se donner le nombre de contrats
pour couvrir leur activité. Si elles vont en surplus, si au lieu de
travailler huit heures par jour, elles passent à 15 heures, la
concurrence devient de moins en moins forte. Le ministère suggère
la plupart du temps de négocier des tarifs généraux avec
ces entreprises.
M. Morin: Je crois qu'on a dit aussi à un moment
donné qu'on pouvait négocier des contrats dans certains cas pour
éviter qu'une entreprise qui commençait à étendre
ses activités de façon très étendue, qui
commençait presque à approcher du monopole de façon
à l'empêcher d'éliminer peu a peu ses concurrents en
soumissionnant plus bas que le prix prévu, de façon à
pouvoir les acheter et ensuite, de la sorte fixer les prix à sa guise.
Est-ce que cela a été un facteur déterminant dans la
négociation de certains contrats?
M. Garneau: C'est un facteur dans le cas de l'asphalte. Cela a
été un des éléments sur lequel le ministère
des Transports s'est attardé en faisant la démonstration qu'il
fallait négocier. Sans cela, on risquait peut-être d'avoir une
seule, ou deux ou trois entreprises qui contrôleraient tout l'asphalte au
Québec.
M. Morin: Est-ce que vous surveillez cela de très
près, parce que quand même la marge d'appréciation demeure
assez large?
M. Garneau: Chose certaine, dans le cas de ces entreprises, si
vous avez un plan d'asphalte dans une région et qu'il n'y en a pas en
dedans de 75 ou 100 milles et que vous avez à faire des travaux de
béton bitumineux dans ces endroits, c'est évident que cela va
être cette entreprise qui va l'avoir. En termes de choix de l'entreprise,
c'est inscrit dans les faits. Si tel est le cas, on est mieux de
négocier à partir de l'expérience des coûts dans
d'autres régions où on a pu aller en soumissions publiques; c'est
avantageux de négocier. C'est clair.
M. Morin: Lorsqu'on vous présente un CT de ce genre,
est-ce que vous posez des questions?
M. Garneau: Dans le cas de l'asphalte, oui. Je me rappelle
l'étude qui a été faite, la vérification qui a
été faite par le secrétariat et qui nous a
été soumise, sur l'impact de l'augmentation du prix du
pétrole dans le coût de production de l'asphalte. Ce furent des
discussions assez intéressantes entre les groupes de fonctionnaires qui
avaient des points de vue, sur certains aspects, différents. Finalement,
de ces discussions est arrivée une tarification pour une période
donnée. Cela a été fait par le secrétariat du
conseil. En fait, c'est un genre de vérification de l'exposé
technique faite par le ministère.
M. Morin: Bien. J'achève, ne désespérons
pas.
M. Garneau: S'il y a du temps supplémentaire, on va
être bon pour le voir.
M. Morin: Non, je pense que j'achève. Je voudrais
peut-être, comme dernière question, revenir aux contrats de
publicité qui nous donnent particulièrement du fil à
retordre, pour ne rien vous cacher, aux engagements financiers. Je me demandais
s'il y avait dans ce domaine des normes précises d'octroi des contrats.
Vous avez fait allusion tout à l'heure à certaines conditions de
l'octroi. Je me demandais s'il y avait des normes et si le Conseil du
trésor surveille de très près l'octroi des contrats de
publicité.
Vous savez que, dans le passé, M. le ministre, on avait fait
allusion à la création d'un office de publicité, d'un
office gouvernemental de publicité, qui aurait pu voir à l'octroi
direct des contrats de publicité aux journaux et aux autres media
d'information. Mais ce projet pour diverses raisons, ne s'est jamais
réalisé. On n'a jamais pu savoir exac- tement pourquoi, mais,
d'année en année, c'est remis. Je me demande s'il n'est pas temps
que le Conseil du trésor pousse, fasse pression pour que cet office de
publicité soit créé au sein du gouvernement.
M. Garneau: Je voudrais dire au chef de l'Opposition que,
lorsqu'il s'agit... On va distinguer la production du placement, et la partie
importante, en termes de coût, c'est le placement, c'est-à-dire la
location d'espace dans les journaux, de temps à la radio et à la
télévision, et dans ce domaine du placement, ce n'est pas le
gouvernement qui paie les agences de publicité. Ce sont les media,
à travers une tarification établie entre l'Association des
agences de publicité elles ont une corporation et les
media, qui paient un pourcentage des sommes d'argent. Disons que si je prends
un grand quotidien qui loue une page d'annonce à $100, supposons que le
gouvernement loue lui-même la page dans le journal, cela va coûter
le même prix que s'il passe par une agence. Cela, c'est l'entente qui
existe entre les agences de publicité et les grands media, de telle
sorte que s'ils respectent leurs propres ententes, ils ne donnent pas le rabais
à une personne... D'ailleurs, vous pouvez peut-être tenter
l'expérience. J'imagine bien que vous l'avez fait, certainement, au
cours de vos campagnes électorales. En termes de placement, c'est le
même prix. Donc, ce n'est pas nous qui, en termes de gouvernement, pas
plus que quand c'est une entreprise privée, payons l'agence pour le
travail qu'elle fait en termes de placement. S'il s'agit maintenant de la
conception du type d'annonce, c'est une autre chose. Je ne sais pas exactement
comment les ministères résolvent ce problème. Dans
plusieurs cas, c'est compris dans la proposition qui est faite par une ou deux
agences. Le ministère va choisir celle qui semble le plus conforme
à ses besoins. Mais, en termes de coût, ce qui est, je pense,
trompeur, dans ce qui passe à la commission des engagements financiers,
c'est le fait qu'on dise qu'une agence de publicité a eu $1 million, $2
millions, $500,000 de contrats du gouvernement, alors que c'est le prix qu'on a
versé à l'agence pour acheter ce que cette agence a payé
aux media, et la rémunération de l'agence se fait par ces media
et non pas par le gouvernement.
M. Morin: Oui, mais, précisément, vous êtes
le gouvernement, et vous avez une force de marchandage considérable,
étant donné la quantité de publicité qui
émane de l'ensemble des organismes gouvernementaux, des
ministères, des organismes parapublics, etc. Est-ce que vous
n'êtes pas en mesure de discuter les conditions auxquelles vous
octroierez votre publicité aux divers media? Est-ce que vous
n'êtes pas en mesure de dire: Si nous la donnons directement, si nous
faisons directement le placement, on peut épargner 15%?
M. Garneau: A ce moment-là, cela voudrait dire que les
media, journaux, radio et télévision, briseraient l'entente
qu'ils ont avec ces agences,
qui, par ailleurs, leur rendent d'immenses services. En effet, ce serait
extrêmement coûteux, je pense bien, pour les postes de
télévision et de radio, de couvrir tout le domaine de la
publicité qu'ils transmettent sur les ondes, et aussi de mettre dans un
seul réservoir humain l'imagination créatrice qui est à la
base, en fait, des publicistes et des agences, sans compter le fait que si le
gouvernement agissait de la sorte, ce serait sans doute un dur coup à
porter aux agences de publicité qui sont là
propriété de francophones au Québec.
M. Morin: Et si vous créez votre propre agence, une agence
gouvernementale, une agence publique qui serait sujette aux mêmes normes
que les autres agences?
M. Garneau: A ce moment-là, on changerait quatre trente
sous pour $1.
M. Morin: Ce n'est pas sûr. Etant donné ce qu'on
voit aux engagements financiers, je me le demande.
Une Voix: ... la spéculation...
M. Morin: II y aurait, en tout cas, un meilleur
contrôle.
M. Garneau: En fait, le fond du problème, pour le chef de
l'Opposition, est un problème politique, ce n'est pas un problème
d'administration et de coût. Ce qui déplaît, semble-t-il,
d'après ce que je vois dans les journaux, quand ils suivent les
commissions des engagements financiers, ce n'est pas tellement le fait que le
gouvernement ait lancé une campagne d'information pour dire que la
Régie des loyers va procéder avec un bail unique, etc. Ce n'est
pas tellement ce fait qu'il semblerait que l'Opposition critique, c'est le fait
que ce soit l'agence Pierre Tremblay Publicité ou une autre agence,
Cossette et associés ou nommez les autres agences qui ont des...
M. Morin: Un monopole, en fait.
M. Garneau: ... contrats de placements qui les aient. Si on fait
abstraction, si on tient pour acquis, comme je le crois, que ces agences sont
des agences responsables et compétentes, pour tout le reste il s'agit de
savoir si, économiquement, c'est mieux de passer d'une façon ou
de l'autre. Pour ma part, je pense qu'on est assez bien servi en fait. Cela ne
donnerait pas grand-chose de bâtir une espèce de géant, une
espèce d'agence de publicité géante qui,
évidemment, impliquerait un nombre assez important de personnes et de
re-cherchistes, une imagination pour créer le type de publicité
qui doive coller le mieux au marché. C'est aussi un autre facteur
important de transmettre le message suivant... La mode change de ce
côté et il faut avoir, je pense, une certaine possibilité
de modifier, de changer, dans certains cas, dans les agences.
M. Morin: Je tiens pour acquis que, si le gouvernement faisait
cela, qu'il créait une agence de publicité, il le ferait
intelligemment et qu'il saurait aller chercher des créateurs, des gens
qui seraient suffisamment qualifiés pour tenir compte de tous les
facteurs que vient de mentionner le ministre. Dois-je comprendre que l'Office
de publicité c'est un projet qui, à l'heure actuelle, n'est plus
dans les cartes?
M. Garneau: Pas dans les miennes en tout cas. Je ne sais pas si
dans d'autres services gouvernementaux... Je ne veux pas parler pour tous mes
collègues parce que je ne suis pas au courant de tous les projets qui
peuvent être à l'étude dans des ministères, mais
certainement pas... Comme président du Conseil du trésor, ce
n'est pas un domaine sur lequel il y a des recherches de faites, il n'y a pas
d'intention d'agir dans ce domaine.
M. Morin: Est-ce que le Conseil du trésor exerce un
certain contrôle sur la façon dont les agences procèdent
dans le choix des media, par exemple, qu'elles utilisent pour faire passer le
message, ou dans le choix des journaux, par exemple qu'elles utilisent?
M. Garneau: Pas le Conseil du trésor, non. M. Morin:
Alors, qui fait cela?
M. Garneau: Ce sont les ministères qui indiquent à
l'agence qu'ils ont retenue qu'ils veulent avoir une campagne de
publicité axée surtout sur la télévision, sur la
radio, sur des journaux du matin, sur des journaux du soir, compte tenu de la
campagne qui est en cours.
M. Morin: Est-ce que vous surveillez cela au Conseil du
trésor?
M. Garneau: Non.
M. Morin: Vous laissez cela entièrement aux
ministères.
M. Garneau: Aux ministères, oui. On en couvre assez large,
vous savez, on est à ce point...
M. Morin: Je n'en doute pas. C'est vous qui approuvez les
dépenses gouvernementales. C'est une responsabilité très
lourde.
M. Garneau: II y a quand même une différence entre
approuver une programmation, approuver une dépense qui est en
conformité avec cette programmation et avec la réglementation en
cours et aller par-dessus l'épaule des ministères agir comme
surveillant. Evidemment, je pense qu'il faut laisser aux administrations des
ministères la possibilité d'exercer leurs responsabilités
parce que c'est à elles qu'appartient cette responsabilité.
M. Morin: Oui, bien sûr, mais c'est toujours
très difficile de leur extraire la moindre réponse quant
aux raisons pour lesquelles ils choisissent tels media plutôt que tels
autres ou tel journal plutôt que tel autre. J'aurais pensé,
étant donné que vous approuvez les dépenses, que c'est le
genre de question que vous pouvez vous poser à l'occasion. Si tel
ministère, par exemple, donne automatiquement tous ses contrats à
tels journaux plutôt qu'à tels autres, il me semble que vous
pouvez être amené, en tant que Conseil du trésor, à
vous poser des questions.
M. Garneau: S'il y avait des choses qui nous apparaissaient
complètement anormales, on pourrait poser des questions, mais ce n'est
pas un domaine où il nous est apparu, en tant que Conseil du
trésor, qu'il y ait des choses qui ne sont pas conformes à ce qui
devrait être fait. S'il y en avait, certainement qu'on surveillerait.
M. Morin: Si on vous disait qu'il y a du patronage dans l'octroi
de ces con rats, vous n'en concluriez pas moins que ce n'est pas des affaires
du Conseil du trésor?
M. Garneau: Vous voulez dire si le ministère
décide, pour prendre un problème concret qu'il y a dans l'esprit
du chef de l'Opposition, de placer une annonce dans le Journal de
Montréal ou dans le journal Le Jour? C'est évident que ce n'est
pas la responsabilité du Conseil du trésor de prendre cette
décision. Ce n'est pas à nous de dire: Une annonce de telle
dimension dans tel journal a plus d'impact publicitaire que dans tel autre. Ce
n'est pas au Conseil du trésor de prendre ce type de
décision.
M. Morin: Ce n'est pas au Conseil du trésor de surveiller,
au moins en gros, ce qui se passe dans ce domaine, parce qu'il se passe des
choses?
M. Garneau: Je ne sais pas au juste. Evidemment, je ne sais pas
à quoi le chef de l'Opposition se réfère d'une
façon précise, mais, à ma connaissance, il n'y a pas eu de
plainte de formulée par quelqu'un des ministères en disant: Si
vous aviez placé l'annonce dans la Gazette au lieu de la placer dans le
Montreal Star, vous auriez atteint plus de clients anglophones auxquels la loi
vous oblige à vous adresser. Je ne sais pas.
M. Morin: Non, mais si par hasard il se révèle que
toutes les annonces vont au Star, mais pas à la Gazette? Je ne devrais
pas le dire comme cela, c'est un peu trop réaliste. Oisons que toutes
les annonces vont à la Gazette et non au Star. Vous ne vous poserez pas
de questions à la longue?
M. Garneau: Pas en tant que Conseil du trésor.
M. Morin: Y a-t-il quelqu'un dans le gouvernement qui va se poser
des questions là-dessus à un moment donné?
M. Garneau: Ce sont les ministères qui font ce choix. Les
administrations des ministères prennent des centaines et des centaines
de décisions par jour. Evidemment, quand vous arrivez dans les
crédits des ministères, vous pouvez leur demander s'ils ont
placé tant d'annonces à la télévision au canal 10
ou à Radio-Canada. C'est évident.
Gestion administrative
M. Morin: M. le Président, je vois que nous battons la
campagne et que peut-être il est temps de passer à l'adoption du
programme no 1. Je voudrais poser, cependant, une toute petite question sur les
montants qui figurent au programme 1. Je devrais dire au programme unique,
puisqu'il n'y en a qu'un au Conseil du trésor. Me référant
à l'élément 4, provision pour augmenter tout crédit
pour la réalisation, par les ministères, de projets ou
d'expériences pilotes destinés à améliorer la
gestion administrative, j'ai observé qu'il y a une diminution sensible
des crédits de l'année dernière à cette
année. Une diminution effectivement qui, en termes absolus, n'est pas
énorme, $100,000, mais qui, en termes de pourcentage, est
considérable puisqu'on tombe de $250,000 à $150,000. Quels sont
les projets en question, quels sont ces expériences pilotes? Est-ce que
vous en avez une liste? Est-ce que vous pourriez nous fournir un état de
ces projets.
M. Garneau: Le plus important, c'est ce groupe de travail
spécial qui a été formé par le secrétariat
en collaboration avec le ministère de l'Education pour faire une analyse
systématique et essayer d'améliorer la façon de
vérifier les états financiers des commissions scolaires, de
trouver une méthode de comptabilisation et d'essayer d'améliorer
la rentrée de ces états financiers, pour qu'ils soient
présentés dans des formes plus facilement compilables pour en
arriver à l'ensemble de la province. C'est un travail commencé
l'an dernier et qui se poursuit; probablement qu'il se terminera au cours de
l'été. Cela a été et demeure le projet le plus
important. L'an dernier, il y en a eu aussi un certain nombre au niveau du
ministère des Communications et du ministère du Travail. Cette
année, il s'agit d'une expérience avec le ministère du
Tourisme pour l'administration des bureaux régionaux, pour la
comptabilité régionale.
Est-ce que vous pourriez indiquer les autres...
L' objectif de cet élément de programme est de susciter
dans les ministères des expériences d'amélioration de la
gestion. Si, par exemple, un ministère dit: Ecoutez, dans mes bureaux
régionaux, pour percevoir nos comptes, pour facturer, pour
améliorer la gestion de telle activité, on aimerait faire une
expérience, mais on est coincé dans notre budget, en termes
d'expérience, je pense que ça intéresse le Conseil du
trésor de savoir comment un problème spécifique dans un
ministère peut être réglé et comment il pourrait
être généralisé dans d'autres ministères.
En fait, on ne court pas les ministères pour
leur offrir cette chose, mais quand on en sent le besoin, dans un
ministère où il y a une possibilité d'expérience
concrète, on peut fournir une partie de l'argent. Si, par exemple, ce
ministère est obligé de donner un contrat, d'engager du monde, on
peut dire: On va payer 50% de ça, mais on va surveiller avec vous le
résultat de cette expérience pour voir si c'est
généralisable. On l'a fait dans le cas de mémoires de
programmes qu'on demande au ministère. Le Conseil du trésor,
depuis quelques années, a demandé au ministère des
mémoires de programmes sur certaines activités. Au
ministère du Travail, sur la qualification professionnelle, par exemple,
il y avait un sujet précis à étudier dans le cadre de la
qualification professionnelle. Il y avait des difficultés de budget
parce que l'on était serré. On a fourni l'argent pour faire
l'étude, parce que c'était intéressant en termes de
gestion. C'est un fonds qui est là, notre objectif n'est pas
nécessairement de tout dépenser, c'est d'essayer de susciter dans
les ministères des expériences qui sont
géné-ralisables par la suite.
M. Morin: Est-ce que les cas que vous avez mentionné sont
des cas de gestion administrative, et non pas la gestion interne du
ministère? C'est la gestion qu'on pourrait appeler externe d'organismes
qui relèvent du ministère de l'Education.
M. Garneau: Non, ce son des problèmes de gestion interne
au ministère, mais qui son extrêmement importants pour le Conseil
du trésor, dans le cas de l'éducation. Il en était ainsi
dans le cas du ministère du Tourisme. C'était plutôt une
expérience dans des bureaux régionaux où il y avait une
possibilité, je ne dis pas que ça se réalise toujours, de
généralisation dans d'autres ministères qui ont des
problèmes identiques. Le fait que le secrétariat participe avec
le ministère à l'étude, à la conception et au suivi
de l'étude, permet aux gens du secrétariat de dire à
d'autres ministères: II y a eu telle expérience dans tel
ministère, cela pourrait être intéressant, chez vous.
M. Morin: Je comprends. Est-ce que c'est lié, de quelque
manière que ce soit, aux recommandations du Vérificateur
général, voulant que les services de vérification interne
des divers ministères doivent être améliorés?
M. Garneau: L'existence de cet élément de programme
n'est pas liée directement à cette recommandation, mais, si un
ministère veut faire une expérience qui irait dans le sens de la
recommandation du Vérificateur général, de contrôle
interne, ce fonds pourrait servir à faire une expérience, pour
améliorer une situation existante dans un ministère. Mais ce
n'est pas lié directement.
M. Morin: Je vous suggérerais de courir après
certains ministères parce qu'ils n'ont toujours pas donné suite
aux recommandations du Vérificateur général, en vue
d'améliorer sensiblement leur vérification interne, parce qu'ils
savent que ce programme existe.
M. Garneau: II va peut-être manquer d'argent.
C'est sûrement un sujet qu'on va aborder lors de l'étude du
rapport du vérificateur, mais qui pose un certain nombre de
problèmes en termes de définition, parce que des
responsabilités de cet agent de vérification interne, avec lequel
je suis d'accord en principe... On a essayé de travailler
déjà, depuis quelques temps, sur un genre de mandat qui pourrait
être déterminé, un genre de type de responsabilité
qui pourrait déterminer à ce vérificateur interne, ce
n'était que pour déterminer d'une façon plus
précise les critères sur lesquels la commission de la fonction
publique va utiliser dans son recrutement, lorsqu'elle va annoncer un
concours.
Selon les ministères, on s'aperçoit que le mandat ou la
responsabilité de ce vérificateur interne peut être fort
différent d'un ministère à l'autre, dépendamment du
rôle du ministère. Le ministère de l'Education, par
exemple, où la très grande partie de son budget est un budget de
transfert aux commissions scolaires, basé sur des normes
approuvées avec les commissions scolaires, ou encore sur les bases
déterminées par la loi, le rôle d'un vérificateur
interne serait fort différent de celui d'un ministère de
production, comme, par exemple, les transports, les travaux publics.
Est-ce que ce vérificateur interne serait un peu le Conseil du
trésor à l'intérieur du ministère? Il y a eu pas
mal de travaux faits. Je sais qu'au ministère des Finances, on tente
d'en recruter un présentement. Plusieurs ministères ont
donné suite déjà. On pourra le voir dans l'analyse des
ministères par ministère. Il y a un certain nombre qui y ont
donné suite, avec des mandats qui ne sont pas toujours exactement les
mêmes et aussi, la place que ce gars doit occuper dans l'organigramme
d'un ministère. Doit-il répondre au sous-ministre directement? Au
sous-ministre administratif?
Encore là, ce sont des questions qui n'ont pas été
résolues d'une façon générale.
M. Morin: De toute façon, nous pourrons reprendre cette
discussion avec le Vérificateur général. M. le
Président, l'Opposition est prête à adopter les
crédits du Conseil du trésor.
Le Président (M.Brisson): Je voudrais souligner que le
rapporteur de cette commission, le rapporteur qui a été choisi
évidemment, c'est M. Malépart du comté de
Sainte-Marie.
Y a-t-il d'autres questions?
M.Morin: II a l'airtout surpris, tout étonné, M. le
Président. II ne s'attendait pas à cet honneur. Nous le
félicitons volontiers. Nous souscrivons à ce choix.
M. Garneau: M. le Président, je remercie les membres de la
commission de leur collaboration au cours de l'étude des crédits,
de même que les officiers du secrétariat du conseil qui m'ont
assisté au cours de ce débat.
Le Président (M. Brisson): La commission, ayant
étudié les crédits budgétaires 1975/76 du Conseil
du trésor, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 06)