Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Wednesday, November 6, 2024
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Vol. 47 N° 78
Clause-by-clause consideration of Bill 71, An Act to improve support for persons and to simplify the social assistance regime
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-neuf minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte. La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 71, Loi visant à
améliorer l'accompagnement des personnes et à simplifier le régime d'assistance
sociale. Mme le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Dufour (Abitibi-Est) est remplacé par Mme Poulet (Laporte); Mme
Malette (Huntingdon) est remplacée par Mme Blais (Abitibi-Ouest); M. Martel (Nicolet-Bécancour)
est remplacé par Mme Tardif (Laviolette-Saint-Maurice); Mme Cadet (Bourassa-Sauvé)
est remplacée par Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce); Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey)
est remplacée par Mme Prass (D'Arcy-McGee); et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)
est remplacé par Mme Labrie (Sherbrooke).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous en étions à l'étude d'un
amendement déposé par la ministre à l'article 25. Mme la députée de
Sherbrooke, vous aviez la parole à ce moment. Donc, avez-vous d'autres
commentaires sur cet amendement?
Mme Labrie : Oui, bien sûr. J'ajouterai
que, depuis nos échanges d'hier, mon équipe et moi, on a eu l'occasion de
communiquer avec l'Ordre des travailleurs sociaux qui ne comprend pas du tout
ce que la ministre est en train de faire. Parce que, même avec les changements
apportés par le projet de loi n° 67, ils ne seront pas en mesure de faire
des diagnostics. La notion qui est ici, là, de rapport médical ne correspond
pas à ce qu'ils vont pouvoir mettre en pratique. Donc, eux-mêmes sont
extrêmement préoccupés, là, par ce qui est en train de se passer ici, ils tentent
désespérément par ailleurs de rencontrer la ministre, depuis longtemps. Donc,
moi, je maintiens ce que j'ai dit hier, l'Ordre des travailleurs sociaux nous
confirme que c'est un problème, le libellé qui est ici. Donc, on a un problème
à régler. Si on ne peut pas le faire maintenant, en reformulant, on devrait
suspendre, mais ceci ne fonctionne pas.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, on voulait amener un sous-amendement à l'amendement de la
ministre, et aussi on a un amendement de façon plus générale sur l'article 53.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais vous demander de nous déposer votre sous-amendement. Est-ce qu'il est sur Greffier?
Mme McGraw : On est en train
de l'envoyer au Greffier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 31)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 41)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et j'avais demandé à la députée de Notre-Dame-de-Grâce
de bien nous lire son sous-amendement, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Et donc, hier, on avait l'intention de déposer un amendement,
plusieurs amendements à l'article 53, puisque la ministre, elle a commencé
avec son amendement, on voudrait proposer un sous-amendement, mais je tiens à
souligner qu'on a sauté le premier élément, et on a l'intention aussi de
déposer un amendement sur l'article 53 et l'ensemble des références de
contraintes de santé et de parler de contraintes de santé ou psychosociales.
Ceci étant, donc, on y reviendra, mais la... maintenant, on est rendus au paragraphe
un. Et le sous-amendement qu'on...
La Présidente (Mme D'Amours) : J'aimerais
que vous lisiez votre sous-amendement et prendre...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...après,
s'il vous plaît.
Mme McGraw : Super! Donc, ce
qu'on propose, c'est de modifier l'amendement proposé au paragraphe 1 de
l'article 53 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles, proposé par
l'article 25 du projet de loi, par l'insertion, après «d'une évaluation
médicale» de «ou psychosociale rédigée par un professionnel de la santé ou des
services sociaux».
L'article modifié se lirait ainsi :
La prestation de base est augmentée d'une
allocation pour contrainte de santé lorsque l'adulte seul ou un membre adulte
de la famille :
1° démontre... donc, premier paragraphe,
démontre, par la production d'une évaluation médicale ou psychosociale rédigée
par un professionnel de la santé ou des services sociaux, que son état physique
ou mental l'empêche, etc.
Alors, oui, donc, il y a plusieurs
éléments... plusieurs éléments de cohérence. Premièrement, on a eu une première
discussion, je crois que c'était en lien avec l'article 12, en tout cas,
c'était un bloc et un article antérieur, qu'on a justement élargis. On ne parle
plus de rapport, on parle d'évaluation, donc, ça, ça a été l'amendement de la
ministre, et médicale, mais on a aussi accepté que ce soit une évaluation qui
n'est pas nécessairement d'ordre médical, mais bien psychosociale. Il y a
maints groupes qui ont parlé des contraintes psychosociales à l'emploi. On a
aussi, puis on le salue, le fait que le projet de loi vient élargir les
professionnels qui puissent faire une évaluation médicale ou psychosociale.
Donc, en même temps, on souligne et on salue cet élargissement. Et ces
professionnels-là ne sont pas nécessairement des professionnels médicaux, c'est
services sociaux, ce n'est pas nécessairement des évaluations médicales, et les
contraintes ne sont pas nécessairement d'ordre médical.
Alors, pour être cohérent avec les
discussions antérieures, mais aussi, on est en train, avec le projet de loi no
67, Mme la Présidente, aussi de reconnaître d'autres professionnels de la santé
et services sociaux qui ne sont pas des médecins. Alors, il y a une cohérence
aussi, aussi au niveau du projet de loi mettant... la loi no 15, on parle
justement de multi et d'interdisciplinarité pour alléger l'engouement dans le
système, puis on n'a pas besoin de passer par un médecin. Donc, tout ça, c'est
une bonne chose on le reconnaît, dans cette loi, qu'il va y avoir d'autres
professionnels. Et c'est tout à fait logique de dire que ces professionnels,
qui ne sont pas juste des médecins, qui vont pouvoir faire des évaluations, ce
n'est pas nécessairement, donc, des évaluations médicales, mais d'ordre
psychosocial.
Autre chose, au niveau des contraintes,
selon les informations du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale,
qui date de 2024 cette année, parmi les contraintes temporaires à l'emploi,
seulement 15 % relèvent de l'état de santé, seulement 15 %. Ça, c'est
selon les données du ministère. Alors, on comprend très bien, selon les faits,
que la plupart des contraintes à l'emploi ne sont... ne relèvent pas de la
santé, mais relèvent... 62 % relèvent de l'âge, surtout à partir de
l'âge... 58, et dont l'âge moyen est de 63 ans, ça relève, 19 %, de la
grossesse, qui est réglée par ce projet de loi, mais aussi des enfants
préscolaires à charge, 19 %, bien plus élevé que l'état de santé. Des
enfants handicapés, presque 3 %.
Alors, pour clarifier, la plupart des contraintes
sévères temporaires à l'emploi ne sont pas d'ordre de la santé, c'est autre,
dont psychosocial. Ça pourrait englober les autres contraintes à l'emploi.
Alors, c'est dans ce sens-là qu'on trouve que c'est primordial, premièrement,
d'être cohérent avec la recommandation de la ministre dans le projet de loi,
c'est-à-dire d'étendre, d'élargir les professionnels qui vont pouvoir faire une
évaluation. Et ce ne sont pas nécessairement des médecins, donc ils ne vont pas
pouvoir faire une évaluation médicale, donc...
Mme McGraw : ...cohérence de
ce côté-là avec ce projet loi, avec d'autres projets de loi et lois, dont le
projet de loi n° 67, loi n° 15,
pour élargir les professionnels, mais aussi tenant compte des données. On veut
prendre... comme législateurs et législatrices, on a le devoir de mettre de
l'avant des politiques publiques qui sont basées sur les données, et les
données démontrent clairement que l'état de santé, ça représente, selon les
informations du ministère, et vous me corrigerez si j'ai mal compris, que
15 % seulement des contraintes sévères temporaires à l'emploi relèvent de
l'état de santé. Alors, compte tenu de ces arguments-là, on propose ce
sous-amendement, de tenir compte du psychosocial, tout à fait cohérent aussi avec
la ministre dans un article antérieur qui a proposé justement d'ajouter
«psychosocial», et on a souligné, lorsque ça a été présenté, et on l'a salué,
on l'a souligné, que c'est un très bon précédent, puis ça nous a rassurés pour
le reste, le reste du projet de loi.
On a beaucoup soulevé des contraintes de
santé, mais on nous a toujours dit : Il faut attendre à l'article 25,
il faut attendre à l'article 25. Nous y sommes rendus. Et, comme je le
dis, pour être cohérents avec nous-mêmes à l'intérieur de ce projet de loi,
pour être cohérents avec les autres projets de loi et lois et aussi pour être
cohérents avec l'état des faits, c'est-à-dire que l'état de santé ne représente
que 15 % des contraintes temporaires l'emploi, on a aussi l'intention, sur
l'ensemble du projet de loi, en commençant avec l'article 53, à la suite
de cette discussion du sous-amendement, de proposer un amendement qui va
ajouter à «contraintes de santé ou psychosocial». Alors, tout ça, c'est pour
être cohérents et basés sur l'effet, sur les données. Il faut être basé sur les
données. Alors, voilà pour l'instant, j'aimerais avoir... bien, c'est ça,
voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je vais donner la parole à la députée de D'arcy-McGee.
Mme Prass : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Lors des consultations, c'est une question que la ministre a
posée à presque tous les groupes, si elle trouvait que c'était... bien, quelle
était leur opinion sur «contraintes de santé» plutôt que «contraintes de
travail». Et tout le monde avait dit que c'était un recul. Et on comprend, on
est un petit peu dans le même contexte aussi parce que, justement, lors des
consultations, les groupes nous ont dit : On ne peut pas se limiter à la
santé parce qu'il y a beaucoup de situations. Par exemple, même à l'extérieur
de psychosocial, il y a des enjeux situationnels, si on veut. Et le fait
justement que la ministre veut élargir les personnes qui peuvent faire cette
évaluation médicale démontre un petit peu qu'elle comprend que ce n'est pas
juste des questions de problème médical. Parce que si on veut, par exemple,
introduire les travailleurs et travailleuses sociales, on comprend qu'il y a
une dimension qui va au-delà de la santé dans l'évaluation qu'ils vont faire et
dans l'évaluation de la personne pour voir s'ils sont aptes pour recevoir la
solidarité sociale.
• (11 h 50) •
Également, la ministre a introduit la
notion de psychosocial, évaluation psychosociale dans son plan de lutte contre
la pauvreté qui a été publiée cet été. Donc, dans un geste de cohérence, je
pense qu'arrimer les deux, donc, ce qui a été fait dans le plan... parce que la
ministre mentionne souvent le plan qu'on est en train de parler, du projet de
loi. Donc, pour qu'il y ait une certaine cohérence, je pense qu'elle devrait
suivre ce qu'elle a mis de l'avant avec le plan de lutte et intégrer cette même
procédure à l'intérieur du projet de loi.
Comme vous le savez, la ministre... moi,
j'avais déposé une pétition il y a quelques mois, justement pour demander que
les évaluations qui se font pour le diagnostic des... se fassent sur une base
psychosociale plutôt que biomédicale. Donc, moi-même étant la maman d'un petit
garçon, mon fils ne démontre pas nécessairement beaucoup d'inaptitudes ou de
contraintes, plutôt... excusez, pas d'inaptitudes, mais de contraintes
physiques. Mais quand on commence à creuser un petit peu avec un
psychoéducateur, avec un travailleur, travailleuse sociale, on comprend qu'il y
a beaucoup d'éléments à l'intérieur de ce médical qui font en sorte qu'il y a une
contrainte ou une aptitude au travail. Donc, je pense que, vraiment, se baser
uniquement sur l'évaluation...
Mme Prass : ...médical et même
la connotation de rapport médical fait en sorte que beaucoup de personnes ont
une crainte que leurs réalités ne seront pas prises en compte. On a mentionné à
plusieurs reprises la réalité des femmes victimes de violence conjugale, qui
n'ont pas nécessairement des enjeux médical, mais évidemment, il y a un
traumatisme qui est là. On parle de personnes avec des enjeux de santé mentale,
on parlait... Vous parliez hier justement, par exemple, de l'exemple des
ressortissants ukrainiens qui n'ont pas d'enjeu médical ou même nécessairement
psychosocial, mais c'est situationnel. Ils arrivent et ils sont dans une situation
particulière... qui font en sorte qu'on reconnaît leur situation de
vulnérabilité. Donc, se limiter à une évaluation médicale pas seulement fait en
sorte que plusieurs personnes pourraient être exclues de... d'être acceptées
selon cette évaluation-là, mais même si vous essayez de rassurer : Bien
non, justement, j'ai mis... j'ai élargi pour que les travailleurs,
travailleuses sociales, les personnes ont des craintes, puis on l'a entendu à
maintes reprises lors des consultations. Pour eux, c'était un recul.
Donc, on vous demande, pour toutes les
raisons pour lesquelles une personne peut se retrouver sur la solidarité
sociale, d'être consciente que, si on se limite à médical, on va faire peur à
beaucoup de monde, parce qu'ils ne vont pas se retrouver dans cette
définition-là. Et on voit déjà qu'il y a une certaine... pas crainte, mais une
certaine hésitation, quand une personne se retrouve en situation de
vulnérabilité, de faire demande à l'État. Bien, s'ils disent : O.K. bien
là, c'est une évaluation médicale, je ne vais même pas m'essayer, tu sais,
c'est des gens qui peuvent se retrouver dans la rue ou dans d'autres situations
davantage vulnérables. Parce que, selon le langage que vous... qui est présenté
ici, ou évaluation médicale, on sent qu'on ne... on ne rentrera pas dans ces
critères-là. Donc, ça peut faire en sorte que la personne va se
convaincre : Ça ne vaut pas la peine parce que, moi, mon enjeu est
traumatique, psychosocial, situationnel plutôt que médical.
Donc, je pense que la ministre... Je sais
que la ministre est de bonne foi et veut justement que les personnes
vulnérables se retrouvent dans ces programmes-là. Donc, on demanderait qu'elle
adopte plutôt psychosocial ou qu'elle adopte également psychosocial, dans le
contexte où, comme j'ai dit, elle-même est prête à ouvrir pour que... à élargir
pour que des travailleurs, travailleurs sociales font ces évaluations-là. Donc,
encore une fois, pour être cohérent, si c'était un travailleur, travailleuse
sociale, ce n'est plus vraiment une évaluation médicale, c'est une évaluation
psychosociale. Donc, c'est une question d'être cohérent avec ce qu'elle dit
dans son plan de lutte et également ce qu'elle propose dans les autres articles
de ce projet de loi. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que, Mme la ministre, vous voulez intervenir? Est-ce que vous avez des
commentaires?
Mme Rouleau : Je veux
entendre Mme la députée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
n'avez pas de commentaire. Donc, Mme la députée, je m'excuse, avant de vous
donner la parole, la députée de Notre-Dame-de-Grâce avait levé la main.
Donc... bien là, c'est à vous que je donnais la parole.
Mme McGraw : Parfait. Merci,
Mme la Présidente. Je vais être court, puis je vais revenir... Je vais aussi
entendre les collègues et la ministre, évidemment. J'avais des questions. Par
exemple, la ministre, ce serait quoi, sa définition de santé ou de médical? Sa
définition de santé en relation avec contraintes, sa définition de psychosocial
et aussi toute une discussion vis-à-vis les groupes qui ont été enlevés. Là, on
parle de ce qui est dans l'article 53, maintenant, suite à l'amendement de
la ministre, et là notre sous-amendement. Donc, je comprends qu'on est là, mais
c'est sûr qu'il y a beaucoup de questionnements au niveau de tout ce qui est en
rouge, c'est-à-dire tous les groupes vulnérables qui ont été enlevés. Et c'est
ça qu'on veut aller en profondeur sur chacun de ces groupes-là vulnérables
qui... pour... qui perdent des acquis, effectivement, là, je parle des groupes,
pas nécessairement des... des prestataires présentement, qui reçoivent des
prestations. On comprend qu'ils vont continuer à recevoir des prestations, mais
on parle des groupes et des futurs prestataires qui... qui perdent, effectivement,
des acquis. Donc, c'est... Mais j'aimerais entendre la ministre sur ces
questions-là et aussi les collègues. Donc, je peux revenir avec votre
permission plus tard.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Bien sûr, vous avez tout le privilège de... tout le droit de revenir. Mme la
députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui. Donc, bien
sûr que j'ai des commentaires. Cet amendement-là va quand même dans le sens de
ce que j'ai mis sur la table hier. On a clairement un enjeu à régler ici. Je
pense qu'on est sur la bonne voie avec une nouvelle formulation comme celle-là.
Je me demande quand même suite...
Mme Labrie : ...suite à mes
échanges avec l'Ordre des travailleurs sociaux, si on n'échappe pas des choses
parce qu'il y a des types d'évaluations qui ne sont ni médicales ni
psychosociales, par exemple, on peut penser à l'évaluation d'un
physiothérapeute, je ne pense pas que ça rentre non plus dans évaluation
médicale, mais ce n'est pas non plus psychosocial, on s'entend. Donc, je ne le
sais pas, si on a ici la meilleure formulation, mais je pense qu'on est
clairement sur la bonne voie parce qu'on vient rajouter la notion de
psychosociale.
On pourrait peut-être réfléchir à parler
d'évaluation rédigée par un professionnel habilité par le règlement, là, ça
viendrait couvrir tous les professionnels que la ministre a l'intention
d'ajouter. Peu importe le qualificatif qu'on donne à leur évaluation, si la
ministre les a mis sur sa liste dans son règlement, ça veut dire qu'elle estime
que c'est le bon type d'évaluation. Mais il faut faire attention vraiment avec
le mot «médicale» qui, à lui seul, vient vraiment cibler les médecins. C'est à
ça que ce mot-là sert, c'est ça que... c'est ça que ça veut dire, donc, en lui
seul, il n'est pas suffisant. Puis je pense que, même en rajoutant
«psychosociale», si on a juste médical et psychosocial, il y a des choses qu'on
va échapper. Je ne sais pas, par exemple, un conseiller en orientation, est-ce
que ça rentre dans psychosocial? Peut-être, mais pas nécessairement. Donc, je
pense qu'on serait peut-être plus prudents d'aller avec une formulation qui
ressemblerait peut-être à l'évaluation d'un professionnel habilité par le
règlement, tout simplement. En tout cas, assurément, ça ne peut pas rester tel
quel.
Donc, je remercie mes collègues d'avoir
déposé cet amendement-là pour me permettre d'en discuter plus longuement. Puis
j'ai hâte d'entendre la ministre là-dessus aussi. Parce que son intention à
elle, quand elle a déposé son projet de loi, c'était clairement de sortir du
médical. C'est ça qu'elle a dit sur toutes les tribunes, c'est ce à quoi on a
adhéré ici comme intention. Donc, c'est surprenant d'arriver avec une
formulation qui inclut seulement médical ici parce que ce n'est pas ça du tout
qu'on avait compris de son intention.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Mme la ministre.
Mme Rouleau : Je vais
suspendre quelques instants.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 08)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et la parole est à vous, Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Rouleau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente, et je remercie mes collègues pour tous leurs commentaires
sur cet article, puis surtout de constater qu'on considère que c'est un grand
avancement que d'avoir ce projet de loi pour moderniser l'aide sociale et faire
en sorte qu'on puisse mieux accompagner nos prestataires. Là, on a eu un petit
os, là, parce qu'en fait, à l'article 25, ce qu'on a dit, c'est... que je
retrouve mon article, là. On parlait... On a changé l'évaluation médicale.
Bon. Je comprends tout le discours sur l'importance du psychosocial, c'est moi
qui l'a amené. Alors, je vous comprends très bien, et je pense qu'on peut faire
un bout de chemin, là. Mais, avant d'y arriver, avant de vous faire ma
proposition, je vais revenir sur les professionnels de la santé, il y a eu
plusieurs questions. Les professionnels de la santé, on veut élargir des
professionnels de la santé qui seront identifiés, ce sera dans le règlement. J'ai
donné des exemples de ce que ça pouvait être. J'ai dit aussi que c'était relié
aux ordres professionnels.
• (12 h 10) •
Et là il y aura des discussions à avoir. À
partir du moment où le projet de loi va être adopté, il y a les discussions qui
se font avec les ordres professionnels, en fonction, évidemment, de ce que les
professionnels ont le droit ou pas de faire, en fonction, aussi, d'un récent
projet de loi qui vient dans... dont l'étude détaillée vient d'être terminée,
le projet de loi n° 67, qui élargit, encore là, des professionnels de la santé.
Alors, il y a un travail, on sent bien qu'il y a un travail important qui est
en train de se faire au sein du gouvernement pour arriver à ces professionnels.
Alors, il y aura évidemment ces discussions qui auront lieu avec les
corporations professionnelles, ordres professionnels pour s'assurer de qui...
qui peut faire quoi dans le contexte de notre nouvelle loi.
Je veux aussi spécifier que, quand on
parle du médical, du terme «médical», l'évaluation, selon la loi, selon nos
juristes, «médical» ne signifie pas que c'est uniquement le médecin qui peut
faire le diagnostic médical selon les juristes. Alors là, c'est la loi, là, et
on a plusieurs lois, en fait, et c'est ce que ça signifie. C'est pour ça que je
n'avais pas d'enjeu à proposer...
Mme Rouleau : ...cette
proposition concernant l'évaluation médicale. Ça n'enlevait rien, en fait.
Cependant, pour être en concordance avec l'article 12, que nous avons adopté,
bien, il faudrait indiquer «professionnel»...
Donc, ce serait par la production d'une
évaluation médicale et, s'il y a lieu, psychosociale, puis, puisqu'on a un
article 12 qui déjà détaille, on n'a pas besoin de rajouter «rédigé par...» On
n'a pas... Elle est déjà... Alors, la disposition 12 a déjà été modifiée
par : «Une évaluation doit être rédigée par un professionnel de la santé
ou des services sociaux désigné par règlement.» Alors, on n'a pas besoin
d'indiquer «dans cet... dans cet amendement, là, dans ce règlement», on serait
en concordance et cohérence avec l'article 12.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, suivie de Mme la députée de Sherbrooke.
Mme McGraw : Bien,
effectivement, on est très contentes de l'entendre, puisque justement, quand
la... on avait l'intention de déposer un amendement, et la ministre est venue
avec le sien, et j'ai été surprise, parce que la ministre avait, l'article 12,
parlé de psychosocial. Donc, c'est... ça, c'est un amendement, on va dire,
amical, donc je suis très contente d'entendre la ministre qui est en faveur de
cet ajout qui, je pense, va tout à fait dans la bonne, la même direction que ce
qu'elle a mentionné dans son plan de lutte... l'article 12 aussi, les autres
projets loi ou lois de son gouvernement. Par rapport... Donc, une question,
peut-être. Si on dit «une évaluation médicale et, s'il y a lieu...», je ne sais
pas si c'est «et» ou «ou», je ne sais pas si c'est mutuellement exclusif. C'est
aux juristes...
Mme Rouleau : C'est... En
fait, ça... c'est l'article 12 qui... qui s'applique dans l'article 25, et
c'est ce qu'on a...
Mme McGraw : On avait dit
«et, s'il y a lieu...».
Mme Rouleau : «Et, s'il y a
lieu».
Mme McGraw : Parfait. Donc,
concordance. Au niveau de... les «rédigé par...» je comprends tout à fait la
logique de la ministre, qui dit : Ça a été déjà défini. Je ne sais pas si
on devrait faire référence à... «tel que défini dans l'article 12», ça
serait... Mais ce n'est pas un...
Mme Rouleau : Bien, c'est
déjà dans la loi, là, la loi est là.
Mme McGraw : La loi est là. Donc,
pour nous, ce qui est essentiel, c'est l'ajout de «psychosocial», pour toutes
les raisons qui ont été évoquées par maints groupes que... au niveau des
contraintes de santé et pour être cohérent avec tous ces professionnels qui
vont pouvoir faire une évaluation. Je comprends ce que la ministre dit, que des
évaluations médicales peuvent être faites par d'autres professionnels, mais je
pense que c'est bien d'être explicite, parce que je pense que ça rejoint
l'intention de la ministre.
Alors, on est très contents d'avoir cette
réponse-là de la ministre, qui accepte d'ajouter «psychosocial».
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Donc, je
comprends que la ministre va éventuellement proposer qu'on retire cet
amendement-là pour déposer le sien, qui viendrait ajouter «et, s'il y a lieu,
psychosocial». Ça répond à la préoccupation.
Quand même, pour le bénéfice de tout le
monde, je pense que ce serait bien que la juriste explique ce que ça veut dire
en langage juridique, «médical», parce que ça va clairement créer une
confusion, là. Je pense que dans le public en général, puis même auprès des
professionnels, «médical» a rapport à un médecin. Et donc je pense que ça
vaudrait la peine que ce soit nommé au micro par la juriste, ce que veut dire
«médical» dans ce cadre-ci. Puisque le mot va rester, là, c'est important.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que j'ai le consentement pour que Mme la juriste prenne parole?
Consentement. Veuillez... Oui, c'est ça. Merci. Veuillez vous nommer, nommer
votre titre et puis...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...prendre
la question, s'il vous plaît.
Mme Valluy (Valérie) : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Donc, Valérie Valluy, avocate à la direction des
affaires juridiques du ministère Emploi et Solidarité sociale, ministère de la
Justice. Donc, le terme médical dans la Loi sur l'aide aux personnes et aux
familles n'est pas strictement réservé aux médecins. D'ailleurs, on le voit
déjà, là, dans l'article 53 de la loi actuelle tel qu'il est en vigueur,
que quand on réfère à une attestation médicale pour une grossesse, que ça peut
être fait par une sage-femme. Donc, dans le contexte de notre loi, le terme
médical n'est pas spécifiquement réservé à un médecin, une sage-femme ou même,
je crois, à une infirmière. Là, je n'ai pas le terme, praticienne ou autre, là,
qui peut aussi constater une grossesse. Donc, c'est vraiment l'interprétation
dans notre loi à nous.
Mme Labrie : Donc, ça ne
réfère pas à une liste de corps professionnels en particulier. C'est vraiment
une interprétation libre, dans le fond.
Mme Valluy (Valérie) : Bien,
tout à fait. Le pouvoir réglementaire qu'on a rajouté à l'article 12 du
projet de loi de désigner des professionnels de la santé et des services
sociaux par règlement. Donc, il n'y aura pas que des médecins dans ce
règlement-là.
Mme Labrie : Parfait.
Merci de le préciser.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, est-ce que vous voulez que je
mette aux voix votre sous-amendement ou si vous me faites la demande de le
retirer?
Mme McGraw : Avec les...
Juste pour comprendre le processus, donc retirer, mais avec... Mais est-ce
qu'on pourrait peut-être prendre... suspendre, de juste en discuter de quoi ça
aurait l'air? Peut-être on pourrait faire un...
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
je viens de le dire, la ministre... suspendre ça, va... On reviendrait à
l'amendement de la ministre. Et ce n'est pas terminé, la discussion. Mais là on
est sous votre sous-amendement. On est avec votre sous-amendement. Si vous avez
encore quelque chose à dire avec votre sous-amendement, libre à vous.
Mme McGraw : Donc, à la
lumière de ce que la ministre vient de nous dire, de respecter et d'inclure
psychosocial et formuler autrement, en lien avec l'article 12, on retire
notre amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'accord,
j'ai besoin de consentement. Est-ce que j'ai le consentement pour retirer le
sous-amendement de la députée de Notre-Dame-de-Grâce? J'ai eu le consentement.
Nous revenons à la... à l'amendement de la ministre. Et je suspends les travaux
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 19)
(Reprise à 12 h 26)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux et nous sommes maintenant sur l'amendement de la
ministre. Mme la ministre.
Mme Rouleau : Oui. Alors, Mme
la Présidente, à l'article 25.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
on est sur votre ancien amendement.
Mme Rouleau : Ah! O.K. Je
demande de retirer cet amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Cet
amendement. Donc, est-ce que j'ai le consentement pour retirer l'amendement de
la ministre? Consentement. Merci.
Maintenant, j'ai reçu un nouvel
amendement. Est-ce que vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous
plaît?
Mme Rouleau : Alors, à
l'article 25, article 53 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux
familles : Remplacer dans le paragraphe 1° de l'article 53 de la Loi
sur l'aide aux personnes et aux familles, proposé par l'article 25 du
projet de loi, «d'un rapport médical» par «d'une évaluation médicale et, s'il y
a lieu, psychosociale».
L'amendement vise à modifier
l'article 53 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de
remplacer...
Mme Rouleau : ...remplacer les
termes «rapport médical» par «évaluation médicale et, s'il y a lieu,
psychosociale», en concordance avec les modifications apportées à l'article 31
de la loi par l'article 12 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur le nouvel amendement? Mme la députée Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Bien, on trouve
que... on est contents de voir cette concordance avec l'article 12 que... on
avait déjà discuté de parler d'une évaluation médicale et psychosociale, et je
pense que c'est tout à fait cohérent avec l'article 12 mais aussi avec le fait
qu'on qu'on élargit les professionnels qui sont capables de faire une évaluation,
pas nécessairement d'ordre médical, mais psychosocial.
Et aussi ça reflète la réalité : la
plupart des contraintes sévères à la fois, selon les données qu'on a du
ministère des services... pardon, de la Solidarité sociale, c'est que seulement
15 % sont d'ordre de santé, de l'état de santé. Donc, je pense que c'est
tout à fait cohérent avec ces faits-là. Donc, on appuie, on appuie cet
amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Donc, cet amendement-là répond à nos préoccupations. C'est vrai
que, plus tôt, on a eu la conversation, quand on était à l'article 12, par
rapport aux «et» versus le «ou», et qu'on avait... on s'était fait expliquer,
là, qu'il fallait que ce soit un «et». Juste m'assurer que la ministre va nous
le répéter en ce moment au micro, qu'il ne sera pas question d'avoir les deux,
nécessairement, là, dans toutes les situations, que l'une peut aller sans
l'autre, là. Sinon, moi, ça répond à ma préoccupation.
Mme Rouleau : Oui.
Mme Labrie : Donc, la ministre
confirme qu'il n'y aura pas besoin d'une évaluation médicale et psychosociale,
nécessairement, là, pour une même personne, pour une même situation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement de la ministre? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, je vais mettre aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est
adopté ou rejeté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous allons maintenant... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : J'ai un autre
amendement sur cet article-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 29)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 58)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux pour vous dire que je vous remercie pour votre
collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Merci, tout le monde.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 06)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. La Commission de l'économie et du travail poursuit l'étude
détaillée du projet de loi n° 71, Loi visant à améliorer
l'accompagnement des personnes et à simplifier le régime d'assistance sociale.
Lors de la suspension de nos travaux ce
midi, nous étions rendus à l'étude de l'article 25, et la députée de
Sherbrooke avait signifié son intention de déposer un amendement. Et je pense
qu'après discussion tout le monde est d'accord pour qu'on suspende nos travaux
le temps de travailler l'amendement.
On suspend nos travaux, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 07)
(Reprise à 15 h 16)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et, Mme la députée de Sherbrooke, je vais vous demandais
de nous lire votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, amendement à l'article 25 :
L'article 25 du projet de loi, modifiant l'article 53 de la loi, est
modifié dans le premier paragraphe du premier alinéa par le remplacement de
«son état physique ou mental» par «sa situation».
Donc, ça se lirait ainsi :«53. La
prestation de base est augmentée d'une allocation pour contraintes de santé
lorsque l'adulte seul ou un membre adulte de la famille :
«1° démontre, par la production d'un
rapport médical — là, entre temps, on a changé pour évaluation — et, s'il y a
lieu, psychosocial, que sa situation l'empêche, pour une période d'au moins un
mois, de réaliser une activité de préparation à l'emploi, d'insertion ou de
maintien en emploi;».
L'objectif de l'amendement ici est
vraiment de faire en sorte qu'on puisse couvrir ce que j'avais compris comme
étant l'intention de la ministre, c'est-à-dire des situations plus de nature
psychosociale justement. Par exemple, on peut penser à une personne en
situation d'itinérance ou une personne, comme la ministre l'a nommée hier, qui
veut faire une sortie de la prostitution. Dans ces deux cas-là, ce n'est pas
une question d'état physique ou mental, c'est le contexte dans lequel se trouve
la personne qui l'empêche probablement, pour une période d'au moins un mois, de
se préparer à chercher un emploi ou de maintenir un emploi.
On peut aussi imaginer toutes les
situations où... Des personnes avec un handicap, en auditions, nous ont
témoigné du fait que, parfois, ce n'est pas tant l'état physique ou le
diagnostic de la personne qui devient une contrainte que l'environnement autour
de la personne. Si, par exemple, on est quadriplégique, ce n'est pas
nécessairement ça qui nous empêche de travailler, c'est peut-être le fait qu'on
n'a pas accès à du transport adapté pour se rendre à un lieu d'emploi ou à un
lieu d'activité d'insertion par exemple.
Donc, en parlant de situation plutôt que
d'état physique ou mental, ça vient recouvrir justement une variété plus large
de contexte, ça permet de couvrir toutes les situations qui ne sont pas des
diagnostics. Et, dans nos échanges qu'on a eus avec l'Ordre des travailleurs
sociaux, c'est vraiment quelque chose qui a été mis de l'avant. Parce que,
quand on parle d'état physique ou mental, ça réfère à des diagnostics et c'est
très limitatif, en fait. Ce n'est pas cohérent avec l'intention de ministre,
là, de venir couvrir notamment mieux, là, la question des personnes en
situation d'itinérance. Ce sont des choses qui sont situationnelles, qui ne
relèvent pas vraiment de diagnostics physiques ou mentaux.
Donc, c'est pour ça qu'on arrive avec ce
mot-là plus englobant. Dans tous les cas, on reste avec le même processus,
c'est-à-dire que la ministre va faire son règlement, tel qu'on a discuté à
l'article 12, elle va établir la liste de professionnels, elle va créer le
formulaire. Ces professionnels-là vont remplir le formulaire qu'elle aura créé
puis... et ces formulaires-là seront traités et analysés par les fonctionnaires
de son ministère pour décider si la contrainte est reconnue ou pas, là, ça leur
laisse cette prérogative-là. Mais ça vient donner un peu plus de souplesse pour
que ça ne soit pas nécessairement des diagnostics qui soient considérés dans
cette démarche-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires, Mme la ministre?
• (15 h 20) •
Mme Rouleau : Oui, Mme la
Présidente. Bien, évidemment, j'apprécie tout le travail qui se fait, là, pour
trouver la meilleure formulation, mais là, avec toutes les discussions que j'ai
puis si je reviens vraiment à...
Mme Rouleau : ...à l'intention
de ce projet de loi, ce que la... ce que la députée répète souvent, là, quand
on... quand on y met le mot «situation», c'est, par exemple, une personne en
itinérance. Mais là on va... c'est comme si la modernisation du régime
d'assistance sociale, d'aide de dernier recours, c'est... parce que... c'est
strictement pour les personnes en situation d'itinérance, mais ce n'est pas ça.
Et, quand on parle de situation dans la loi, on s'en va beaucoup trop
largement. On dépasse le rôle de... du régime d'aide de dernier recours, on
dépasse largement. Alors là, il faut revenir à... tu sais, savoir à quelles
personnes on veut s'adresser, comprendre aussi que ça se peut qu'il y ait des
personnes en situation... mais pas seulement, en situation d'itinérance, là, si
je termine mon mot, mais pas uniquement. On est... On est... Avec cette... ce
mot-là, cette nomenclature-là, on y va beaucoup, beaucoup, beaucoup trop...
c'est trop vague, c'est trop large. Il faut qu'on resserre un petit peu pour
que ce soit applicable aussi, parce que, là, ça peut aller dans tous les sens.
Alors...
Et, lorsque... à chaque fois que j'ai
parlé du projet de loi, de la modernisation, j'ai parlé de la santé, de la
contrainte santé parce qu'on sort de la contrainte d'emploi, on parle de la
contrainte de santé, puis là on a... on a, à juste titre, intégré l'aspect psychosocial,
les enjeux psychosociaux, mais c'est... ce sont des contraintes santé. Alors,
je pense qu'il faut revenir un peu plus vers ce qui est la santé et qui est...
qui, encore là, va... quand on... quand on intègre la dimension psychosociale,
ça englobe les personnes qui peuvent avoir... qui vont avoir besoin de cette
aide de dernier recours, et on va toucher tout le monde à ce moment-là.
Mme Labrie : Écoutez, on veut
que ce soit fonctionnel et applicable. Il y a une... Il y a une volonté d'élargissement
à d'autres professionnels que les médecins, dont on a discuté à
l'article 12, ça va se passer dans un règlement. Mais la ministre a quand
même nommé, là, quelques titres professionnels qui, s'ils sont membres de leur
ordre, allaient pouvoir contribuer eux-mêmes, là, en remplissant des
évaluations, elle a nommé les travailleurs sociaux. Dans les échanges qu'on a
avec l'Ordre des travailleurs sociaux, ce qu'ils nous disent, c'est qu'ils ne
pourront pas faire grand-chose avec ça, eux autres, parce qu'ils ne sont pas...
ils ne sont pas en mesure de faire des diagnostics sur l'état physique ou
mental d'une personne. Ce n'est pas ça, leur expertise. Et donc ça ne leur
permettra pas d'agir, ce qui était précisément l'objectif du projet de loi. Ça
fait que moi, je pense qu'on a... on a des changements à faire dans le
vocabulaire qu'on utilise, parce que les professionnels eux-mêmes qui ont été
ciblés par le ministère pour pouvoir avoir un... une capacité d'agir, là, à
remplir les bons formulaires nous disent que ce ne sera pas fonctionnel pour
eux.
On a, par ailleurs, beaucoup de personnes
en... bien, pas de personnes, de groupes qui représentent des personnes avec
des handicaps qui sont venus nous parler de la notion de contrainte
environnementale. C'est des discussions qu'on a eues ici qui sont importantes,
donc... et ces gens-là nous ont sensibilisés. Puis, la conversation, je suis
certaine qu'on va l'avoir parce que mes collègues du Parti libéral l'ont dit
plusieurs fois, elles vont vouloir arriver avec des amendements, là, justement
parce que le vocabulaire «contrainte de santé» ne répond pas aux
préoccupations. Il y a même plein de gens qui nous ont dit : Tant qu'à ça,
vous êtes mieux de garder «contrainte à l'emploi», parce que «contrainte de
santé», ça ne regroupe pas toutes les situations. Être, par exemple,
analphabète, ce n'est pas une contrainte de santé, alors que c'est une... mais
c'est une... c'est un état, ce n'est pas un diagnostic...
Mme Rouleau : C'est
psychosocial.
Mme Labrie : Exact. Sauf que
là, quand on vient parler de ce qui empêche une personne de réaliser une
activité de préparation à l'emploi, quand on utilise les mots «état physique ou
mental», ça appelle un diagnostic, et ce que les travailleurs sociaux nous disent,
c'est : Nous, on ne fait pas ça, on ne pourra pas faire ça, des
diagnostics. Donc, ça va rendre inopérant, finalement, là, alors que c'était
ça, l'intention de la ministre. Ça fait que moi, je trouve que, tant qu'à
faire, on est aussi bien de choisir les mots qui vont leur permettre d'agir
puis qui vont... qui vont...
Mme Labrie : ...plus
englobant. Il y a vraiment beaucoup de contextes qu'on peut imaginer où c'est
la situation de la personne, et non un diagnostic physique ou mental, qui vient
l'empêcher pour une période d'au moins un mois de réaliser une activité de
préparation à l'emploi. J'ai donné des exemples, je peux continuer d'en donner.
Quelqu'un qui est en attente d'une place en désintox, par exemple, bien, ce
n'est peut-être pas utile, là, de lui faire faire des activités de préparation
à l'emploi si, dans quelques semaines, elle va avoir une place en centre de
désintox et qu'elle va y passer un certain temps. C'est le genre de chose qu'il
faut être capable de prendre en compte. Puis ça, ce n'est pas un état physique
ou mental. Elle est en attente d'une place, là.
Donc, je pense qu'il faut tenir compte de
ça. Autrement, on va s'empêcher de reconnaître des contraintes qui sont
réelles. C'est quand même ça, l'objectif du projet de loi de la ministre. Quand
elle a dit : Je veux dorénavant parler de contraintes de santé, c'est
parce que je veux me recentrer sur la personne, qu'est-ce qu'elle vit puis
c'est quoi, vraiment, son contexte. Puis elle a elle-même nommé l'exemple, là,
des personnes en situation d'itinérance dans... quand elle a présenté, là, dans
l'espace public son projet de loi. Bien, à mon sens, si on veut mieux les
aider, ces personnes-là, il faut être capable de reconnaître qu'elles ont une
contrainte quand elles en ont une. Et là l'article, tel que formulé, ne nous
permet pas de reconnaître qu'elles ont une contrainte quand elles en ont une
parce que certains d'entre eux, certaines d'entre elles vont avoir un état
physique ou mental qui les empêche de retourner au travail, mais, pour d'autres
personnes, ce ne sera pas le cas, là. Les personnes qui sont à la rue ne sont
pas nécessairement... n'ont pas nécessairement tous des diagnostics en santé
mentale ou même un problème de santé mentale. Certaines se retrouvent là, étaient
tout à fait fonctionnelles quelques jours auparavant, se sont fait évincer ou
viennent de se séparer en catastrophe, suite à une rupture qui n'est même pas
nécessairement à voir avec la violence conjugale, mais, si on se retrouve avec
aucun endroit où vivre, ce n'est peut-être pas le bon moment pour se chercher
un emploi, peut-être, la priorité c'est de chercher un emploi... pas un emploi,
un appartement. Donc, ça, c'est une situation, ce n'est pas un état physique ou
mental.
Il faut prendre en considération ça si on
veut vraiment aider les gens, moi, je... Delon les échanges qu'on a eus avec
l'Ordre des travailleurs sociaux puis ce qu'on a entendu ici en auditions, ça
m'apparaît la bonne chose à faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Oui. Bien, on
parle beaucoup de l'Ordre des travailleurs sociaux. J'ai dit effectivement
qu'on travaillerait avec les ordres des professionnels de la santé. J'ai
dit : Ça pourrait être les travailleurs sociaux. Aujourd'hui, peut-être
qu'eux ne se sentent pas habilités à agir dans le cadre de cette loi-là, mais
je veux rappeler qu'il y aura, suite à l'adoption de cette loi, des travaux qui
vont se faire avec les ordres professionnels, et, par règlement, les ordres...
les professionnels de la santé, selon les ordres et ce qui aura été... ce
qu'eux voudront bien assumer, là, comme fonctions, bien, ça entrera dans le
règlement.
Et j'ai souvent nommé aussi la loi, le
projet de loi no 67, dont l'étude détaillée vient de se terminer. Il y a des
professionnels de la santé qui, pour la première fois, là, ont été intégrés, ou
on a modifié leurs... certaines de leurs responsabilités pour qu'ils puissent
agir au niveau de la santé, ce qu'ils ne pouvaient pas nécessairement faire avant.
Alors, ça, c'est une première.
Il va y avoir une continuité, là-dedans,
parce que, bon, là, on a des professionnels qui ont été identifiés dans ce
projet de loi pour répondre à des besoins spécifiques. Là, on a d'autres
besoins, on va continuer à travailler à ce niveau-là. Et ça se fait avec les
ordres professionnels. Alors que, s'ils disent, aujourd'hui : Je ne peux
pas, ça se peut, mais ils le pourront s'ils sont identifiés comme étant des
professionnels de la santé qui veulent bien jouer ce rôle-là. Mais là ça, c'est
dans une prochaine étape, ce n'est pas maintenant, là, ce n'est pas ce n'est
pas tout de suite.
• (15 h 30) •
Puis là, bien, vous parlez beaucoup
d'itinérance. Oui, j'ai nommé l'itinérance, mais il faut se rappeler que c'est
un régime d'aide de dernier recours où on doit aller... où on doit avoir
recours à tous les autres recours avant d'arriver là. Et, quand on arrive là,
on sait qu'il y a des personnes qui sont éloignées du marché du travail pour
toutes sortes de raisons, on veut les accompagner pour les amener, les
intégrer. Et, quand j'ai parlé des personnes en situation d'itinérance, c'est
que, souvent, elles vont être isolées, et on veut aller les chercher, mais ce
n'est pas la majorité non plus...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Rouleau : ...de
toutes, toutes les personnes qui sont... qui ont... qui ont recours à cette
aide de notre... de notre régime. C'est... C'est une partie. Alors, il faut
penser à l'ensemble aussi. Et c'est pour ça que, bien, je reviens sur ce mot
«situation». Dans ce contexte-ci, ça ne peut pas s'appliquer parce que, là, ça
devient beaucoup trop, beaucoup trop vague. Et on veut parler... Là, on parle
de contrainte, de contrainte de santé. On change la contrainte d'emploi en
contrainte de santé. Je l'ai répété, on veut être axé, bien sûr, sur la
personne. On a ajouté toute la dimension psychosociale. C'est un énorme pas qui
est fait parce qu'on... En fait, certains pouvaient le considérer, puis d'autres
pas, mais encore là, j'ai des échos de personnes qui... qui travaillent dans
certaines organisations, là, puis qui doivent faire, en tout cas, qui
participent au diagnostic. Puis, tu sais, si on parle d'alphabétisation, ce n'est
pas une contrainte de santé, mais dans l'aspect psychosocial, oui, c'est... c'est
tenu en compte. Alors... Et c'est pour ça que le psychosocial est important,
mais on ne peut pas juste... La situation va nous amener dans des... dans des
dédales incroyables, là, que nous ne pourrons pas gérer.
Mme Labrie : Merci.
Bien, j'aimerais se mettre à la ministre que, dans son règlement, il lui
appartient de venir baliser ce que veut dire, ce que peut inclure le mot
«situation». Dans tous les cas, si elle n'aime pas le mot «situation», moi je
lui ai dit que je suis tout à fait parlable sur la façon dont on va le nommer.
Mais le fait est que, dans psychosocial, il y a social. Et là on parle
seulement d'état physique ou mental. On ne parle pas de social. Et donc il
manque ce volet-là. Si on arrive avec une formulation qui parle de son état
physique, mental ou sa situation sociale, on va...
Mme Rouleau : Psychosociale.
Mme Labrie : Bien...
Mme Rouleau : Psychosociale.
Mme Labrie : Bien, ça
peut... Ça peut être ça.
Mme Rouleau : Parce que,
là... Bien, oui. Si vous dites... Si on dit seulement «social», on va exclure d'autres
personnes. Psychosocial va inclure toutes les personnes. Mme la députée de D'Arcy-McGee
parle souvent de son fils autiste. Il est dans la... Il sera dans... Il sera
inclus, là, dans le psychosocial. Si on dit juste social, il n'est toujours pas
là.
Mme Labrie : Moi, je ne
veux pas qu'on dise juste social. Je veux qu'on ait quelque chose d'assez
englobant. Donc, c'est sûr qu'on ne peut pas dire juste social. Il va falloir
aussi garder la notion, si c'est ça qu'on met, d'état physique ou mental. C'est
juste qu'on ne peut pas...
Mme Rouleau : L'état de
santé physique...
Une voix : ...
Mme Rouleau : État de
santé... Ah bien! là, je...
Mme Labrie : Là, ce qu'on
a en ce moment dans le projet de loi, avec ce qui nous est soumis, c'est de
parler d'état physique ou mental, alors que tout le... tout ce qu'il y a
derrière le projet de loi, c'est d'inclure le psychosocial. Et donc le psycho
se retrouve dans le mot mental, mais le social ne se retrouve nulle part. Moi,
c'est pour ça que j'ajoute la notion de situation ici qui... Le mot situation
vient recouper à la fois l'état physique, l'état mental et ce qui concerne le
volet plus social. Si la ministre n'aime pas le mot situation, moi, je lui ai
dit, je suis parlable, mais il faut ajouter le volet social à cette
énumération-là. À ce moment-là, on pourrait parler de l'état physique, mental
ou social. Si elle rajoute psychosocial, on vient dire deux fois, là, parce que
psycho c'est le mot mental, là, c'est à ça que ça fait référence. Ça fait qu'on
va avoir un état physique, mental ou psychosocial. On a deux fois la notion de
psychologique là-dedans, là, tu sais. C'est une redondance. Je suis surprise
que les légistes autour trouvent ça cohérent parce que d'habitude ils nous...
ils ne nous font pas répéter des choses comme ça, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre. Je vous demanderais de ne pas...
Mme Rouleau : Bien, je
vais prendre...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous demanderais de ne pas vous couper la parole. Je vous laisse aller parce
que c'est votre temps. Je ne veux pas prendre votre temps, mais c'est parce qu'à
la régie c'est difficile, là, de mettre un nom sous... Parce qu'on a des
verbatim qui sont écrits aussi. Donc, je vous demande de faire une attention
particulière. J'avais la députée de Notre-Dame-de-Grâce qui voulait rajouter
quelque chose au texte de... à l'amendement. Si vous le voulez bien, avant de
prendre du temps pour vous, Mme la ministre, on va entendre la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Merci, Mme
la Présidente. Puis, vraiment, pour enchaîner sur ma collègue de... la députée
de Sherbrooke, je suis d'accord qu'on est dans le large un peu, maintenant, et
que des...
Mme McGraw : ...définition
serait très pertinente. Et beaucoup de projets de loi ont des définitions, dont
la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles. Il y a toute une section de définitions.
Moi, je propose qu'on... qu'on ajoute à ces définitions une définition de
santé.
Et la question que j'ai pour la
ministre... Et je vais peut-être commencer par citer cet aspect de mental,
psychosocial. Dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux, on
parle de la... on parle de l'état de santé... on parle de santé globale, on
parle de santé physique, on parle de l'état de santé mentale : «L'état de
santé mentale et psychosociale — et je cite — est évalué à
l'aide de données sur la santé mentale dans ses composantes positives, par
exemple, la satisfaction à l'égard de la vie, ou négative, les idées
suicidaires et les troubles mentaux notamment, sur les problèmes d'adaptation
sociale, incluant les différentes formes de violence, de négligence et d'abus,
sur l'intégration sociale et sur le développement de l'enfant.» Alors, il y a
des définitions claires au sein du gouvernement du Québec.
Et, peut-être pour nous... être efficaces
avec notre temps, est-ce qu'on pourrait savoir c'est quoi la définition de la
ministre par rapport à la santé? Une définition claire. Par quoi... on entend
quoi par «santé»? Quelles sont les composantes de la santé? Peut-être de
prendre une minute, mais c'est très important, parce que «contraintes de santé»...
Là, on est en train de... de parler d'un sous-amendement qui regarde le
psychosocial, état physique ou mental, sa situation. Est-ce qu'on peut juste
pour avoir une discussion plus éclairée, savoir — je pense que la
question est pertinente — c'est quoi la définition de «santé»?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Oui. Bien,
c'est ce qui va... c'est le... c'est un... une... ça peut être une limitation,
une restriction qui va empêcher la personne d'avoir... disons, de...
d'intégrer... d'intégrer un emploi, intégrer la société, des... Et on parle
de... des... de capacité physique, capacité mentale qui vont... qui
entravent... qui entravent le... le cheminement de cette personne.
Mme McGraw : ...à la suite de
cette loi, la mise en œuvre va dépendre beaucoup de ces interprétations... pour
éviter l'interprétation, évidemment, justement, il faudrait avoir des
définitions claires. Le gouvernement du Québec s'est déjà pensé... penché, à
plusieurs reprises, c'est quoi la santé. Alors, je vous réfère au document La
santé, c'est déterminant, auprès de la loi de... les services de santé et
services sociaux. Il y a toute une section sur les déterminants de la santé, et
ça commence avec les caractéristiques individuelles, qui... biologiques,
génétiques, compétences personnelles et sociales, habitudes de vie et
comportement, même, caractéristiques socioéconomiques. Ça, c'est juste
individuel. Ensuite, milieu de vie, ensuite, système, et ensuite, contexte
global. Ça, c'est les... la carte de la santé et de ses déterminants,
gouvernement du Québec.
• (15 h 40) •
Ensuite, il y a l'Institut national de
santé publique du Québec, et je cite leur définition. Ils se basent sur la
définition de l'Organisation mondiale de la santé, qui les... qui décrit la
santé comme étant, et je cite, un état... de... «un état de complet bien-être
physique, mental et social. Il ne consiste pas seulement à une absence de
maladie ou d'infirmité. Et cette définition a été adoptée non seulement par Santé
Canada, mais au Québec. Le ministère de la Santé et des Services sociaux se
base davantage sur cette donnée dans la Loi sur les services de santé et les
services sociaux, qui est encore plus explicite.» Et là je cite la loi :
«Le régime de services de santé et de services sociaux institué par la présente
loi a pour but le maintien et l'amélioration de la capacité physique,
psychique...
Mme McGraw : ...et sociale,
des personnes d'agir dans leur milieu et d'accomplir leurs rôles, les rôles
qu'elles entendent assumer de manière acceptable pour elles-mêmes et pour les
groupes dont elles font partie. Alors, je crois que sur... le gouvernement du
Québec, la définition de santé, on n'a même pas besoin d'interpréter, c'est
très clair. Ce que je suggère, c'est d'avoir une définition dans la section
définitions de la loi. Définir c'est quoi, santé. Définir, c'est quoi,
psychosocial, selon les déterminants, on parle justement de... Psychosocial,
comme je dis, c'est l'état mental et psychosocial qui... qui souligne ces
éléments-là, dont social.
Alors, je... je me... j'ai un peu une vue
globale, parce que je pense que c'est important que nos discussions soient
informées par des définitions claires, pas des interprétations. Alors, sur ce
sous-amendement, je suis d'accord pour dire que dans... tel qu'écrit avant
l'amendement de ma collègue, c'est incomplet, ça ne reflète même pas la
définition du gouvernement du Québec sur la santé. Oui, on ajoute
«psychosocial», mais ça, c'est l'évaluation. Je ne pense pas que ce soit...
rapport, là, je pense que c'est l'évaluation médicale, on ajoute
«psychosocial», excellent. Un pas dans la bonne direction.
Mais là, si on parle juste de l'état
physique et mental, il y a tout l'aspect social qui est souligné dans plusieurs
lois et documents du gouvernement du Québec. Alors, c'est incomplet selon le
gouvernement du Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée, vous dites tout le temps «sous-amendement», mais on est sur
l'amendement de la députée...
Mme McGraw : Oui, et ce que
j'essaie de dire, c'est que, sans l'amendement de ma collègue, la définition
qui est proposée, dans le projet de loi... est incomplet. Il n'est pas cohérent
avec la définition du gouvernement du Québec. Alors, c'est sûr qu'il faut
s'attaquer à ce paragraphe. Si... est-ce que ces situations... Où est-ce que
c'est ajouter «état physique ou mental ou social», selon les définitions du
Québec? On... tout le monde est parlable, je pense, mais je pense que,
présentement, sans amendement, ce paragraphe-là n'est pas cohérent avec les
définitions... la définition du gouvernement du Québec de «santé». Et
j'aimerais... oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre... Mme la ministre.
Mme Rouleau : Bien, si je me
réfère aux documents dont fait référence Mme la députée, là, ce qu'il faut
savoir sur ces définitions, c'est que, concernant la santé, on... Bon, il y a
plusieurs dimensions de la santé de la population selon l'optique que l'on
privilégie. On parle évidemment de santé globale, là, pour l'ensemble de la
population, à partir d'indicateurs globaux. On parle de santé physique et on
parle de l'état de santé mentale et psychosociale. Et c'est, je pense, de ça
dont on parle dans ce projet de loi. Je pense que c'est exactement de ça dont
on parle. On parle de l'état de santé physique, on parle de l'état de santé
mentale et psychosociale, parce que, là, on a ajouté «psychosociale», donc on
est très conforme à la définition gouvernementale.
Mme McGraw : Et je suis
d'accord avec la ministre que, pour l'évaluation médicale et maintenant ayant
ajouté psychosociale, excellent, mais là on parle d'une évaluation de quoi?
Donc, l'évaluation de l'état physique ou mental, et je pense qu'on regarde le
même document, il manque un autre aspect, soit décrit par sa situation... ou
sociale, ou même... écoutez, si c'est redondant de dire «mental et
psychosocial» dans le document du gouvernement du Québec... On dit
effectivement «état de santé mentale et psychosociale», et psychosociale, il y
a toute une définition qui inclut l'adaptation sociale, l'intégration sociale.
Mais donc je pense qu'on est d'accord pour dire...
Mme Rouleau : Qu'on dit la
même chose...
Mme McGraw : ...Mme la
Présidente, qu'il manque un élément dans la définition de l'État, parce que,
selon le gouvernement du Québec, qui se base sur la définition de l'organisme
mondial de la santé, on parle d'un bien-être physique, mental et social.
Alors...
Mme McGraw : ...l'état, il
manque quelque chose là-dedans, donc c'est pour ça que j'appuie l'esprit
derrière l'amendement. Je ne sais pas si ce sont les mots exacts, mais je crois
qu'on va dans la bonne direction. On reconnaît qu'il y a un élément qui manque.
Puis ça ne va pas juste être ce paragraphe-là, ça va avoir un effet sur
l'ensemble du projet de loi. Donc, c'est quand même important, cette
discussion. Est-ce qu'on est d'accord pour dire qu'il manque un mot? Si on
parle d'état physique et mental, il y a un mot qui manque pour être cohérent
avec la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires, Mme la ministre?
Mme Rouleau : On reviendra
avec d'autres...
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
n'y a pas d'autres commentaires sur l'amendement?
Mme Rouleau : Bien...
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
n'y a pas d'autre commentaire, je mets aux voix l'amendement. Est-ce que vous
avez... Allez-y, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Moi, j'en ai
encore. Je trouve l'éclairage qu'il y a... Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai
beau regarder... personne ne bougeait. C'est bon?
Mme Rouleau : ...
Mme Labrie : Parfait. Moi, je
trouve intéressant l'éclairage que ma collègue apporte. Là, elle nous a cité
une autre loi dans laquelle on dit : Physique, psychique ou sociale. Je
pense que c'est le type de direction vers laquelle il faut aller. Moi, j'ai
proposé le mot «situation» parce que c'est englobant puis ça évite une
énumération, ça nous évitait aussi d'avoir à discuter de la notion
d'environnemental, qui nous avait été soumis quand même par certains groupes,
là, parce que, pour moi, le mot «situation» englobe aussi ça. Pour eux autres,
ça ne semblait pas nécessairement clair, que le mot «sociale» l'englobait.
Donc, il y avait clairement une discussion à y avoir autour de ça. Moi, je
proposais «situation» parce qu'à mon sens ça recoupait les différents volets.
Mais on est d'accord, là, il manque le volet social. Et, même si on vient de
dire que le rapport peut être psychosocial, si ce qui est évalué dans le
rapport ne peut pas être social, ça ne sert à rien. Il faut que ce qui est dans
le rapport, là, quand on parle de la personne, que ça puisse concerner le
social.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : C'est parce que
ce que vous avez évoqué, là, dans cet aspect social, c'est : La personne
est en itinérance parce qu'elle a été peut-être évincée ou parce qu'il s'est
passé quelque chose. Il s'est probablement passé quelque chose pour que la
personne se retrouve dans la rue, là, il s'est... Parce que ce qu'on sait,
c'est que les personnes ont très généralement des enjeux de santé mentale
aussi. Vous avez évoqué la personne qui cherche une place en CPE. Je ne peux
pas dire que c'est un... ce n'est pas un enjeu. Sinon, que, si la personne,
elle est prestataire, bien, elle va avoir un réseau d'accompagnement, un réseau
régional d'accompagnement. On a intégré dans la loi, parmi les partenaires de
ce réseau, on a intégré les services de garderie, là, de... on a intégré cette
dimension-là, justement pour aider les gens, pour s'assurer qu'on puisse
couvrir tous les aspects. Mais ce ne sera pas un critère. Ça ne peut pas être
le... tu sais. Il faut avoir une... Tu sais, là, là, on doit travailler, là,
sur ce qui permet l'admissibilité, tu sais, grossièrement, là. Mais ce n'est
pas parce que je cherche une place en garderie qu'aussitôt j'ai une contrainte
qui... et puis je vais... Tu sais, ça ne peut pas être une contrainte et ça ne
peut pas... ça ne peut pas être cela. On va aider la personne. Quand j'ai
parlé, là, longuement des familles monoparentales qui sont constituées de
95 % et plus de jeunes femmes avec enfants de moins de cinq ans, puis
qu'on voulait les aider, puis qu'on les amènerait vers... tu sais, les aider à
avoir une place en garderie, et tout ça, pour un enfant et pour elle et...
Bien, ça, c'est l'ensemble du réseau, c'est tout... c'est tout l'accompagnement
qu'on fait. Mais ce n'est pas «je cherche une place en garderie» qui fait que
je suis admissible à une contrainte, là.
• (15 h 50) •
Mme Labrie : O.K. Il va
falloir avoir une plus longue conversation que je pensais parce que...
Mme Labrie : ...si la ministre
a fait la démarche plus tôt, là, dans le projet de loi, je ne me souviens plus
du numéro de l'article, de devenir spécifiquement inclure, là, les services de
garde dans les comités régionaux... les réseaux régionaux, pardon, c'est parce
qu'elle sait qu'une personne qui est, par exemple, monoparentale, qui n'a pas
de place en service de garde, ne pourra pas participer à des activités, par
exemple, d'Objectif Emploi ou autre chose. Elle sait qu'elle a besoin que les
réseaux régionaux puissent travailler à lui obtenir une place pour participer à
ça. Elle ne va pas y aller avec son bébé dans les bras quand même, à moins que
ce soit possible, tant mieux.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Bien, c'était
dans le contexte, Mme la Présidente, de ce qui était une contrainte temporaire
à l'emploi pour les familles monoparentales avec enfants de cinq ans. C'était
de dire : Ces familles monoparentales, pour la plupart des femmes, des
jeunes femmes, souvent, faire tout ce qui est possible pour les... Elles sont
prestataires, elles sont prestataires, et on veut les accompagner le mieux
possible vers l'emploi pour les faire sortir de chez elle, pour qu'elle puisse
terminer leur secondaire V, pour qu'elles puissent intégrer un emploi,
qu'elles puissent se faire un réseau. Parce que, là, elles sont seules avec
leurs enfants à la maison, avec un montant d'argent de plus par mois, un petit
montant ou un montant, on va dire... on ne le qualifiera pas, là, mais un montant.
Mme Labrie : On peut, si vous
voulez.
Mme Rouleau : Ce qu'on veut,
c'est permettre à cette personne-là d'intégrer des programmes et de
l'accompagner par le plan personnalisé d'accompagnement ou plan
d'accompagnement personnalisé, par le réseau régional d'accompagnement, faire
en sorte qu'elles puissent avoir accès. Parce qu'aujourd'hui, avec la
contrainte temporaire en emploi, elle n'a pas accès à tout ça, elle n'a pas
accès à ces services. Là, on veut lui donner accès à ces services et lui
permettre d'aller chercher des surplus qui vont largement compenser le montant
qu'elle avait à l'origine avec la contrainte temporaire d'emploi. C'est dans ce
contexte-là que j'ai expliqué, là... La question est : Pourquoi on
intégrerait les services de garde dans le réseau régional?
Mme Labrie : On est tous
d'accord qu'on veut que les personnes qui se retrouvent sur l'aide sociale
soient accompagnées et qu'on trouve des façons par tous les moyens de répondre
à leurs besoins pour qu'elles puissent retourner sur le marché du travail. Moi,
là-dessus, je pense qu'il n'y a pas de débat à avoir. Il y a un consensus qui
est très clair. On l'a tous dit ici plusieurs fois. On l'a salué,
l'accompagnement qui va être mis sur pied pour ces personnes-là. C'est vrai
qu'il y a des personnes qui n'y avaient pas accès avant qui vont y avoir accès.
C'est une bonne nouvelle.
Moi, ce que je dis, c'est, pour pouvoir y
participer, à cet accompagnement, il y a des personnes qui ont une entrave, une
contrainte à participer à tout ça. Parfois cette contrainte-là, c'est une jambe
cassée. Ça, c'est un état physique. Parfois c'est un choc post-traumatique. Ça,
c'est un état mental. Parfois, c'est quelque chose qui est plus situationnel ou
d'autres auraient dit environnementale, ou on pourrait dire social, mais là, le
problème qu'on a et que j'essaie de résoudre, c'est que, dans l'article qu'on
étudie, ce volet-là qui est plus social n'est pas nommé, et donc ça ne peut pas
être l'objet des réponses au formulaire. Même si on permet à des professionnels
des services sociaux de remplir ces formulaires, ils ne pourront pas pour
l'instant y mettre du contenu qui réfère au social, parce que ce mot-là ne se
trouve pas dans les mots «son état physique ou mental l'empêche, pour une
période d'au moins un mois, de réaliser une activité de préparation à
l'emploi».
C'est pour ça que j'ai proposé de
remplacer cette mention incomplète par «situation». J'ai aussi dit, et je le
répète, que moi, ça me ferait plaisir qu'au lieu de mettre le mot «situation»,
on rajoute le mot «social» à cette énumération. Mais il le faut, il le faut.
Autrement, on passe complètement à côté de l'intention du projet de loi. Et
ceci n'a rien à voir avec l'accompagnement. Je le sais que l'accompagnement, ça
se passe ailleurs. Ceci a à avoir avec la location pour contrainte...
Mme Labrie : ...de santé. Il y
a des gens qui ont une contrainte. Et, dans la façon dont la ministre nous a
parlé de sa définition à elle de «contrainte de santé», elle nous l'a dit.
Avant même que le projet de loi soit déposé en Chambre, elle parlait de sa
réforme en disant que ça allait inclure le psychosocial. Donc, pour elle, le
mot «santé» inclut «psychosocial». Il faut donc que...
Mme Rouleau : ...pour ça que
je l'ai ajouté.
Mme Labrie : Mais dorénavant
elle veut que ça l'inclue?
Mme Rouleau : Oui.
Mme Labrie : La ministre veut
que, quand on parle de «contrainte de santé», que ça inclut le «psychosocial»,
je veux ça aussi, je pense que tous mes collègues veulent ça, on est d'accord.
Et donc, il faut que, quand on remplit le formulaire puis qu'on est un
professionnel qui relève plus du social, on soit capable d'aller parler d'une
situation, qui est de nature sociale, qui empêche une personne de réaliser une
activité de préparation à l'emploi. Et, en ce moment, ce n'est pas prévu.
Mme Rouleau : O.K. Est-ce que
je peux faire une proposition? Je vous faire... Je peux faire une proposition
comme ça, là, de changement?
Mme Labrie : Bien sûr.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
vous pouvez faire la proposition de changement.
Mme Rouleau : On va
suspendre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 56)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 11)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et avec la discussion avec l'ensemble des parlementaires
ici, les membres de la commission, je comprends que l'amendement de la députée
de Sherbrooke... vous seriez prêt à le retirer.
Mme Labrie : C'est exact.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai
besoin du consentement. Est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'amendement
de la députée de Sherbrooke?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
l'amendement est retiré. Et j'ai aussi eu un nouvel amendement que... je vous
demande de nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Ce sera avec
plaisir dès qu'il sera à l'écran. Oui. Donc, article 25, remplacer, dans le
paragraphe 1 de l'article 53 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux
familles, proposé par l'article 25 du projet de loi tel qu'amendé, «état
physique ou mental» par «état de santé, de nature physique, mentale ou
psychosociale».
Donc, l'objectif, ici, est d'aller ajouter
la dimension sociale, là, qui était manquante. Je remercie la ministre pour son
ouverture et la rédaction de cette formulation, qui conviendra, je l'espère.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires, Mme la ministre?
Mme Rouleau : Bien, nous
avançons, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui, je pense qu'on
avance aussi. Je veux juste... Oui, je pense que c'est beaucoup plus... Ça s'approche
beaucoup plus aux définitions de santé du gouvernement du Québec, qui incluent
l'état physique, mental et social... pardon, psychosocial, donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, je mets aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté ou
rejeté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous avions aussi un amendement qui avait été déposé sur greffier par la
députée de Notre-Dame-de-Grâce. Donc, je vous demanderais, aussitôt qu'on
change l'amendement sur l'écran, de nous en faire la lecture. Voilà. Mme la
députée, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je suggère... je propose d'insérer, au paragraphe 1 de l'article
53 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles, proposé par l'article 25
du projet de loi... par l'insertion, après «contrainte de santé» de «ou
psychosociale».
L'article modifié se lirait ainsi :
La prestation de base est augmentée d'une
allocation pour contrainte de santé ou psychosociale lorsque l'adulte seul ou
un membre adulte de la famille;...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Mme McGraw : L'intention,
justement, pour... donne suite aux discussions qu'on vient d'avoir sur le
premier paragraphe et aussi l'article 12. C'est qu'on reconnaît justement que
des contraintes à l'emploi, ça...
Mme McGraw : ...peut être des
contraintes de santé ou psychosociales, bien qu'on vient d'avoir une discussion
qui base... qui est basée sur le fait que la santé, ça... il y a des éléments
physiques, mentaux et psychosociaux, selon la définition du gouvernement du
Québec, entre autres dans la loi des services de santé et de services sociaux.
Donc, c'est vraiment de... pour concrétiser les intentions de la ministre, je
crois, lorsque c'est prononcé, mais aussi dans son plan de lutte contre la
pauvreté et l'exclusion sociale, c'est de rendre explicite cet aspect de
psychosocial.
Et peut-être une question que j'aurais...
Est-ce que je pourrais poser une question en même temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Si
ça a rapport avec votre amendement, sans problème, Mme la députée.
Mme McGraw : Bien,
premièrement, je voudrais savoir comment la ministre réagit à cet amendement.
Bien, peut-être, je vais commencer avec ça, puis, par la suite, j'ai d'autres
questions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaire, Mme la ministre?
Mme Rouleau : Bien, en fait,
je comprends le... ce que... ce que veut faire la députée, mais déjà on inscrit
les... tous les enjeux de santé physique, mentale, psychosociale. Et la santé,
quand on parle de contrainte santé, ça englobe maintenant, parce qu'on le voit
dans à peu près tous nos... tous nos articles, là, où ça doit être mis, qu'on
parle de contrainte... contrainte de santé physique, mentale et, s'il y a lieu,
psychosociale. Donc, la définition, elle est déjà là pour «santé». Ça fait que
je garderais «contrainte de santé» pour plus de... pour que ce soit un peu plus
simple, parce que, déjà, là, on le voit, on le sait, là, puis c'est inscrit
dans la loi.
Mme McGraw : Bien,
justement... Donc, je suis contente d'entendre la ministre là-dessus. Je veux
savoir où c'est inscrit dans la loi, la définition de santé. Parce que j'ai
proposé... Ça serait tout ça, là, parce qu'à chaque fois qu'on va revenir à...
on va dire «contrainte de santé» dans cette... dans ce projet de loi, on va
revenir sur la définition, est-ce que ça inclut effectivement l'état physique,
effectivement, le bien-être, l'état physique, mental et social comme défini par
l'Organisation mondiale de la santé, qui a inspiré la définition qui a été
reprise, effectivement, par le gouvernement du Québec dans la loi des services
de santé et de services sociaux, tel que souligné par l'Institut national de
santé publique du Québec. Donc, dans ces documents-là, dans ces lois-là, on
parle de la santé comme étant un état mental, physique et social, même
psychique, on dit : «la capacité physique, psychique et sociale des
personnes d'agir dans leur milieu et d'accomplir les rôles qu'elles entendent
assumer», etc.
J'aimerais... Si c'est vraiment le cas que
«santé», ça inclut ces éléments-là, j'aimerais que ça soit explicite. C'est...
C'est important parce que presque tous les groupes se sont prononcés contre cet
aspect-là. Il y avait... Ils ont souligné des aspects très positifs du projet
de loi, mais il y avait un consensus, selon les groupes qu'on a entendus, soit
qu'ils étaient... une couple qui étaient neutres, mais la plupart se sont
prononcés contre le remplacement de «contrainte sévère à l'emploi» par
«contrainte de santé». Mais je me demande, si on définissait «santé» en lien
avec ce qui a été déjà convenu par le gouvernement du Québec et la loi, je
pense que ça pourrait clarifier des choses et je pense que l'inquiétude...
• (16 h 20) •
J'ai cité avant le ministère de l'Emploi
et Solidarité sociale. En août 2024, on dit, selon les informations du
ministère, que seulement 15 % des contraintes temporaires à l'emploi
relèvent de l'état de santé. Alors, je me dis... J'imagine donc que, selon le
ministère, c'est un... une définition plus étroite, parce que je me dis :
Si c'était une définition plus élargie en lien avec la loi sur les services de
santé et services sociaux, j'imagine que ce pourcentage serait beaucoup plus
élevé, puisque, justement...
Mme McGraw : ...ça, ça
reflète l'état de santé plus global, c'est-à-dire physique, mental et social.
Alors, je pense que l'inquiétude, Mme la ministre, c'est que, selon les propres
données du ministère, dont juste 15 % des contraintes sont reconnues comme
étant d'ordre relié à l'état de santé, c'est que c'était une définition assez
restreinte. Mais si la ministre nous dit qu'effectivement, dans ce projet de
loi là, les contraintes de santé, là, on parle de tout ce qui relève du mental,
physique et social tel que défini par la Loi des services de santé et services sociaux,
là, je pense que ça serait rassurant pour les groupes et aussi beaucoup plus en
ligne avec la réalité des personnes au Québec, des groupes vulnérables qui...
qui ont des contraintes à l'emploi qui ne sont pas nécessairement reliés à une
notion restreinte de la santé, une définition restreinte de la santé.
Par exemple, la ministre, elle avait dit
que ma collègue, la députée de D'Arcy-McGee, son garçon qui est sur le spectre
de l'autisme, lui, ça serait reconnu comme un enjeu psychosocial. Mais est-ce
qu'elle, la mère, ma collègue, si elle avait besoin de prendre soin de lui et
que ce n'est pas une députée, etc., est-ce que le parent qui devient proche
aidant pour un enfant qui a ces défis-là serait... Est-ce que ça serait reconnu
comme un enjeu psychosocial? Je veux juste comprendre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre, est-ce que vous avez des commentaires?
Mme Rouleau : Oui. Bien,
tout d'abord, concernant les définitions, vous avez mentionné, là, à plusieurs
reprises l'Organisation mondiale de la santé, qui définit la santé comme un
état... La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et
ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. Alors, on
parle de santé qui définit. Alors, on a ici une définition de la santé. Alors,
je... Et puis... Et puis on a vu aussi une définition dans un document du...
des services sociaux sur la santé. Alors, on parle de santé, puis on a des
déclinaisons, là, de cette... de la santé, ce qu'on fait, ce qu'on utilise, ce
qu'on a mis, ce qu'on a intégré justement dans la loi. En parlant de contrainte
de santé, on parle de contrainte physique, mentale et psychosociale, ce qui
vient englober l'ensemble des contraintes qu'il peut y avoir.
Et là, si on utilise ce que vous proposez
comme... comme terme, là, comme... comme... Là, on va manquer quelque chose,
là. Il va manquer un élément. Alors, moi, je garderais vraiment santé puisqu'on
retrouve santé physique, mentale et psychosociale dans... dans tous les articles
qui sont... qui sont concernés.
Mme McGraw : Bonne
nouvelle. Moi, je serais prête à retirer cet amendement si on pouvait, de façon
explicite, dans le projet de loi, définir la santé et tout simplement
reprendre... Mme la ministre, elle a cité, oui, l'Organisation mondiale de la
santé, mais dans le document de l'Institut national de santé publique du
Québec, on dit que le Québec s'inspire de cette définition et va même plus
loin. Alors, je reprends, au Québec, le ministère de la Santé et des Services
sociaux se base davantage sur cette... sur cette définition dans la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, qui est encore plus explicite, et je
cite : Le régime de services de santé et de services sociaux institué par
la présente loi a pour but le maintien et l'amélioration de la capacité
physique, psychique et sociale des personnes d'agir dans leur milieu et
d'accomplir les rôles qu'elles entendent assumer d'une manière acceptable pour
elles-mêmes et pour les groupes dont elles font partie. Alors, si on est prêt à
mettre cette définition adoptée par le gouvernement du Québec dans le projet de
loi, et je suggérerais que ça serait dans la section définitions. Je comprends
que ça ne fait pas partie de notre...
Mme McGraw : ...notre plan de
travail bloc par bloc, parce qu'on ajoute un élément. Nos travaux seront
beaucoup plus efficaces.
Mme Rouleau : ...Mme la... la
députée.
Mme McGraw : Encore plus
efficaces, parce qu'on va revenir... à chaque fois qu'on va voir «contraintes
de santé» on va ramener cette définition-là, pour la citer. Donc, soit je peux
le retirer ou faire un autre amendement qui pourrait parler de contraintes de
santé telles que définies dans la loi des services de santé, etc. Donc...
Mme Rouleau : ...juste une
information. C'est qu'il n'y a pas de... de définition de la santé dans la loi
des services sociaux, dans les... il n'y a pas de définition comme telle.
Alors, vous pouvez retrouver des définitions dans des... dans des préambules, pour
expliquer, mais ce n'est pas une définition qui fait partie de... d'une loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre nos travaux quelques minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 26)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 49)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Nous étions sur l'amendement de la députée de
Notre-Dame-de-Grâce. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Mme la députée.
Mme McGraw : Merci, Mme la Présidente.
Alors, oui, juste pour revenir à l'amendement. Puis je voudrais... Puis c'est
un enjeu important. Évidemment, il y a beaucoup de groupes qui sont venus nous
parler des contraintes de santé, que l'abolition de la notion de contrainte à l'emploi
pour la notion de contrainte de santé, ça a été perçu comme une notion plus
restreinte de contrainte. On nous a expliqué, on a eu beaucoup de témoignages,
beaucoup de groupes qui ont parlé de contraintes qui ne sont pas de nature de
santé ou perçues comme étant de santé. Et, comme je l'ai souligné, c'est
peut-être une crainte qui est basée sur l'approche courante, présentement, du
ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale...
Mme McGraw : ...parce que,
selon leurs propres données pour la... en date d'août 2024, donc quand même
très récemment, la répartition des contraintes temporaires à l'emploi, il y a
seulement... 15 % sont d'ordre d'état de santé. Alors, c'est peut-être une
notion plus restreinte de santé. Et l'idée, c'était d'être explicite, de mettre
l'intention de la ministre... de rendre cette intention plus explicite dans son
projet de loi et de souligner le fait que, lorsqu'on parle de contraintes de
santé, ça peut être d'ordre physique, mental et ou... je devrais dire et ou parce
que ça se peut qu'il y en a plus, plusieurs contraintes, et ou psychosociales.
Alors, c'était l'objectif de mon... de mon amendement.
• (16 h 50) •
Là, la ministre, je ne veux pas mettre des
mots dans sa bouche, elle est revenue pour dire que, si on ajoute
«psychosocial», ça pourrait restreindre «santé», qui a un sens assez large.
Alors, je veux juste que la ministre confirme bien que ma suggestion de définir
«santé» au tout début du projet de loi, ça n'a pas l'air à plaire à la
ministre, donc je veux juste comprendre son interprétation de «santé».
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre, commentaire, réponse?
Mme Rouleau : Bon, bien, on
parle du nom, de la «contrainte». Et on... Et je pense que la meilleure façon
de la nommer, cette contrainte, c'est par la santé. Parce que la santé... comme
on l'a indiqué à plusieurs reprises, la santé peut être physique, peut être
mentale, peut être psychosociale. Alors, on l'a dit à plusieurs reprises, là,
de santé... santé physique, santé mentale et, s'il y a lieu, psychosociale.
Donc, parler de santé vient englober ces différents aspects de la santé. Et, ce
qu'on fait dans ce projet de loi justement, c'est d'intégrer cette dimension
psychosociale qu'on ne voyait pas auparavant.
Mme McGraw : Et
«psychosocial», selon la ministre, ça... Là, on a parlé, la définition, la
ministre, «santé physique», «mentale», «psychosociale», merci. Pour... Je pense
que «mentale», c'est clair, «santé physique», c'est clair. Mais pour beaucoup
de personnes, «psychosociale», ce n'est pas nécessairement clair. Est-ce que la
ministre pourrait clarifier? Pour elle et dans ce projet de loi, ça relève de
quoi, la santé, les enjeux ou l'état psychosocial?
Mme Rouleau : Bien là, si on
a parlé des enjeux psychosociaux, c'est par exemple des enjeux de dépendance,
ça peut être des enjeux... l'alphabétisation peut en faire partie, là, tu sais,
c'est un élément qui est... qui est... qui est à considérer, des personnes qui
vivent des handicaps, certains handicaps ou certaines maladies puis qui vont
avoir des enjeux qui...
Des voix : ...
Mme Rouleau : Oui. Souvent,
votre collègue a parlé de son fils autiste, qui a le spectre de l'autisme.
Bien, on a parlé du spectre de l'autisme, par exemple. Alors, est-ce que la
personne... est-ce que... est-ce qu'elle sera bien comprise par notre employé
au BSQ, là, qui va la recevoir, est-ce que cette personne-là pourra... en fait,
devra considérer les enjeux qu'il y a autour de cette maladie pour s'assurer que
la personne qui vient demander l'aide de dernier recours puisse avoir le
meilleur accompagnement possible. Alors, les enjeux psychosociaux sont...
peuvent être une certaine... sont des enjeux qui font que c'est... il est plus
difficile pour des...
Mme Rouleau : ...pour
certaines personnes d'avoir accès à un emploi, d'avoir accès à l'inclusion... à
l'inclusion sociale. Alors, c'est...
Mme McGraw : Alors, si je
comprends bien, la ministre, elle confirme que son... que, dans ce projet de
loi, «santé», par santé, ça inclut l'état physique, mental et psychosocial.
Mme Rouleau : Oui.
Mme McGraw : La ministre,
elle a confirmé aussi comment elle comprend le psychosocial. C'est assez large.
Et la définition de l'Institut national de santé publique du Québec... ils
parlent de ces trois éléments là. Effectivement, ils parlent du maintien ou
l'amélioration de la capacité physique, psychique, mentale et sociale des
personnes d'agir dans leur milieu et d'accomplir les rôles qu'elles entendent
assumer d'une manière acceptable pour elles-mêmes et pour les groupes dont
elles font partie. Comment la ministre, elle réagit à ces... cette, bon,
définition ou cette approche, on va dire? Donc, juste pour... Donc, capacité
physique, je pense que c'est clair, capacité... bien, là, on parle de
psychique, c'est peut-être mental, je ne suis pas experte, psychique et
sociale, c'est peut-être les aspects psycho et social, mais c'est... si c'est
psychique ou social, mais, encore une fois, je ne suis pas une experte, puis
des personnes d'agir dans leur milieu et d'accomplir les rôles qu'elles
entendent assumer, etc. Est-ce que ça rejoint ce que la ministre entend par
psychosocial, cette dernière partie?
Mme Rouleau : Bien, ce qui
va... des aspects qui vont influencer la santé, qui vont influencer le
bien-être de l'individu et sa capacité d'avoir... d'être bien intégré.
Mme McGraw : Alors, oui, donc
je pense que...
Mme Rouleau : Et ce sera...
et ce sera via des professionnels de la santé qui seront identifiés par
règlement suite à des discussions avec les différents ordres de professionnels
qui pourront identifier, là, faire... procéder au diagnostic de ces personnes.
Mme McGraw : Dans l'ensemble,
si je comprends bien, la ministre, elle choisit de mettre l'emphase sur
contraintes de santé, justement pour ne pas se limiter, justement pour avoir
une vision large des contraintes qui pourraient survenir, qui incluent le
physique... L'état physique, mental et psychosocial, c'est justement dans un
esprit plus large, si je comprends bien.
Mme Rouleau : C'est pour
tenir compte d'un aspect... On a beaucoup tenu compte de la santé physique, la
personne a une jambe cassée, ou est lourdement handicapé, ou... bon. On a
identifié la santé mentale, mais avec difficulté, parce que ce n'était que les
médecins qui pouvaient donner les diagnostics et parfois ne pouvaient pas,
eux-mêmes, de par leurs sciences, reconnaître certaines... certaines maladies
mentales. Et, aujourd'hui, dans notre société, il y a l'aspect psychosocial
parce qu'il y a des gens.. On vit dans une... Il y a eu des changements majeurs
dans notre société. On tient compte de cet état et des gens qui peuvent vivre
des dépendances à différents niveaux, des états de violence, des... Il peut il
y avoir toutes sortes de situations semblables qui font partie de ces enjeux
psychosociaux. Alors, c'est pour cela que nous intégrons le psychosocial dans
l'aspect santé, pour avoir toute... au niveau de la dimension de la santé,
c'est... se voit au sens de l'état physique, l'état de santé physique, l'état
de santé mentale et l'état de santé psychosocial. Et santé, c'est très
important.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement? Mme la députée.
• (17 heures) •
Mme McGraw : Alors, vraiment,
à la lumière des explications de la ministre qui... bien que...
17 h (version non révisée)
Mme McGraw : ...j'aurais bien
aimé avoir une définition claire et explicite dans la section des définitions
puisque ce n'est pas l'intention de la ministre dans ce projet de loi, je...
les explications que la ministre vient de nous amener sont très importantes
pour la suite des choses et la mise en œuvre de ce projet de loi. Alors, avec
cette explication-là, je serais prête à retirer mon amendement dans un premier
temps, et, dans un deuxième temps, les groupes qui se sont exprimés, qui ont eu
des préoccupations importantes suite à cette... bien, par rapport au projet de
loi. Puis un des enjeux majeurs, central pour la plupart des groupes, c'était
justement cet... ce remplacement de «contrainte sévère à emploi» par
«contrainte de santé». J'espère que cette explication de la ministre va les
rassurer, cette explication qui veut une approche élargie de santé, état
physique, mental et psychosociale. Il y a aussi dans ce...
Mme Rouleau : ...
Mme McGraw : Oui?
Mme Rouleau : ...là, on ne
parle pas de contraintes sévères parce que vous parlez de contraintes sévères.
Ce n'est pas...
Mme McGraw : Temporaires,
oui. Tout à fait.
Mme Rouleau : On parle de
contraintes temporaires.
Mme McGraw : Tout à fait.
Vous avez raison, on parle de...
Mme Rouleau : À partir d'un
moins jusqu'à 12 mois.
Mme McGraw : Contraintes
temporaires qui peuvent être sévères ou non, mais c'est temporaire... Sévères
et persistantes.
Mme Rouleau : De santé.
Mme McGraw : C'est le PRB.
Donc, oui. Tout à fait. Donc, avec cette explication de la ministre qui
clarifie son intention derrière santé, j'espère, ces groupes-là vont se sentir
rassurés. Donc, dans un premier temps. Dans un deuxième temps, Mme la
Présidente, ces groupes-là, il y en a beaucoup qui ont été... plusieurs qui ne
se retrouvent plus dans la loi, telle qu'amendée, par le projet de loi. Et j'aimerais
prendre le temps, qu'on prenne le temps de parler à ces groupes-là, que la ministre
les rassure justement, des groupes qui vont perdre des acquis ou des futurs
groupes qui perdraient des acquis. On parle, là, de parents, de proches
aidants, des parents qui pourraient être proches aidants pour un enfant avec un
handicap, on parle de victimes de violence conjugale, on parle de personnes
âgées de 58 ans à 64 ans. La ministre nous rassure qu'il y a d'autres
projets en tête qui vont peut-être être meilleurs. Donc, il faudrait entendre
la ministre là-dessus. Je pense que c'est important parce que, si je comprends
bien, avec ce projet de loi, on va aller dans le... on va dire le qualificatif,
c'est-à-dire que les personnes qui vont être prestataires vont être mieux
accompagnées, mais il va peut-être... il risque d'avoir moins de personnes qui
le seront. Donc, j'aimerais entendre la ministre pour parler... Ce n'est
peut-être pas maintenant, dans un deuxième temps, mais je veux juste souligner
l'importance, parce que, tout ça, tout est lié, tout est dans tout, alors en
enlevant cet... en retirant cet amendement là, c'est suite à l'explication de
la ministre, mais ,dans un deuxième temps, l'entendre, l'impact potentiel de ce
projet de loi sur ces groupes vulnérables. Et aussi, ça veut dire que lorsqu'on
va parler de contraintes de santé ailleurs dans le projet de loi, ça va être
cette définition plus large, élargie, de la ministre. Sinon, on va revenir à
chaque fois qu'on entend... qu'on souligne contrainte de santé. Mais avec cette
explication-là et la future discussion qu'on va avoir, j'espère bientôt,
vis-à-vis ces groupes vulnérables, je retire donc mon amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
avez entendu? La députée veut retirer son amendement. J'ai besoin de votre
consentement. Est-ce que j'ai le consentement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Donc, l'amendement est retiré. Nous revenons à l'article 25... 53. Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, Mme la
Présidente. Je vais avoir un amendement sur le paragraphe 2.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme Labrie : Je demanderais
une suspension.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai...
je suspends des travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 05)
(Reprise à 17 h 13)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux avec l'amendement de la députée de Sherbrooke. Mme la
députée, si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui, avec
plaisir, Mme la Présidente. Donc, l'article 25 du projet de loi, modifiant
l'article 53 de la loi, est modifié, dans le deuxième paragraphe du premier
alinéa, par le remplacement de «18e semaine» par «55e semaine».
Donc, ça se lirait ainsi :
2° en fait la demande en raison de son
état de grossesse d'au moins 20 semaines et jusqu'à la 55e semaine suivant
l'accouchement.
Le reste est inchangé. Ici, c'est un
amendement qui vient répondre à une préoccupation exprimée pendant les
auditions par le collectif Petite enfance, qui est venu plaider ici pour une
harmonisation, en fait, avec le Régime québécois d'assurance parentale, en
vertu du fait que c'est assez bien reconnu à travers la recherche que la
création du lien parent-enfant est extrêmement importante dans la première
année de vie de l'enfant. Et c'est ce sur quoi repose le RQAP, là, comme
principe. Donc, ils sont venus plaider pour cette harmonisation, parce qu'en
fait c'est encore plus important, la création de ce lien-là, quand il y a d'autres
facteurs de vulnérabilité au sein d'une famille. Et on s'entend que, si un
parent est prestataire d'aide sociale, il y a vraisemblablement plusieurs
facteurs de vulnérabilité. Donc, c'est particulièrement important dans le cas
de ces familles, la création d'un lien parent-enfant. Et ça, ça se passe dans
la première année de vie.
Donc, l'objectif ici, c'est de faire en
sorte que, comme les parents qui sont assez chanceux pour avoir un emploi et ne
sont pas sur l'aide sociale, quand ils ont un enfant, ils ont... on leur
reconnaît, là, le droit de passer la première année de vie en ne retournant pas
au travail et en passant du temps auprès de leur enfant, parce que ça joue un
rôle positif sur le développement de leur enfant... l'objectif, c'est de reconnaître
la même chose aux personnes qui sont prestataires d'aide sociale que...
Mme Labrie : ...la première
année de vie de leur enfant, ils puissent eux aussi se consacrer au
développement de leur enfant, à la création de ce lien parent-enfant. Ce qu'on
nous a clairement exprimé, c'est qu'il y avait des avantages certains, du point
de vue de la santé publique et du développement de ces enfants-là, de favoriser
la création d'un lien d'attachement fort dans la première année de vie de
l'enfant. Donc, l'amendement que je fais ici, il n'est même pas tant, en fait,
pour les parents, il est pour les enfants des prestataires d'aide sociale, pour
qu'eux aussi puissent bénéficier, là, de la présence constante de leurs parents
durant la première année de vie. Je trouve ça difficile d'imaginer qu'on... pas
qu'on les en priverait, parce qu'évidemment personne ne va empêcher un
prestataire de rester auprès de son enfant plus longtemps, mais c'est certain
que, quand on leur dit : Bien, après 20 semaines, on ne te reconnaît
plus que c'est... c'est ce que tu... c'est ce qu'on s'attend que tu fasses, ça
envoie quand même un drôle de message. Donc, moi, je pense que le message qu'on
devrait envoyer comme État, en cohérence avec ce qu'on connait sur le
développement de l'enfant, sur les impacts sur la santé publique, le message
qu'on devrait envoyer comme législateurs, c'est qu'on s'attend... et on trouve
ça légitime que les parents passent la première année de vie de leur enfant
auprès de cet enfant, à développer un lien avec eux, puis à veiller à leur bon
développement. Et donc c'est l'objectif de cet amendement qui nous avait été
suggéré par le collectif Petite enfance.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre, commentaires sur l'amendement?
Mme Rouleau : Oui, Mme la
Présidente. En fait, on a... on a fait des modifications, là, et des avancées
pas mal importantes dans le projet de loi. On était initialement, et depuis un
certain temps, à au moins... En fait, la prestation pour la personne sur... qui
est sur l'aide sociale était ou est actuellement, là, d'au moins
20 semaines jusqu'à la cinquième semaine suivant l'accouchement. Ça, c'est
ce qui existe aujourd'hui.
Et ce qu'on vient changer, c'est que son
état... qu'elle soit dans un état de grossesse d'au moins 20 semaines
jusqu'à 18 semaines suivant l'accouchement, parce que c'est pour permettre
évidemment à la mère de se remettre de cet accouchement, parfois. Enfin, on
sait que ça prend... ça prend un certain temps pour se remettre de cet
accouchement. Donc, on améliore nettement, là, la condition des femmes qui
auront cette prestation augmentée jusqu'à 18 semaines suivant
l'accouchement. Ce qui nous semble fort raisonnable, parce que, si on se fie
à... par exemple, à l Organisation internationale du travail, bien, les
conséquences physiques, se remettre physiquement d'un accouchement, c'est
jusqu'à 15 semaines, et là on est à 18 semaines. Alors, on considère
que c'est une très belle avancée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, c'est vrai,
Mme la Présidente, que c'est une avancée. Moi, je le reconnais aussi. Il y a là
une belle harmonisation avec le régime québécois d'assurance parentale. Et
c'est vrai que ce qui est généralement considéré, c'est qu'après
18 semaines on s'est remis physiquement d'un accouchement, bon, à moins,
bien sûr, qu'il ait été particulièrement pénible. Mais généralement, c'est ce
qu'on reconnaît, puis c'est pour ça que, pour le RQAP, après les premières
18 semaines... ces semaines-là ne sont pas partageables, c'est pour la...
le rétablissement physique de la personne qui a donné naissance, ça lui est
réservé. Et cette harmonisation-là avec le régime québécois d'assurance
parentale, elle était souhaitable et je la salue.
• (17 h 20) •
La demande que je fais, c'est... c'est
pour l'enfant, ce n'est pas tant pour la mère. Parce que, oui, je... avec le
18 semaines qui est prévu là, elle va être physiquement remise, et on peut
penser qu'elle va être physiquement disponible à l'emploi. C'est une chose de
le dire. Après ça, ce qu'on sait, par ailleurs, c'est que, du point de vue du
développement de l'enfant, cet enfant gagne et va en bénéficier tout au long de
sa vie durant après, à avoir eu une présence assidue de ses parents dans sa
première année de vie. Parce que c'est là que se crée le lien d'attachement
avec la figure parentale. Donc, cet amendement-là, je ne le fais pas en
disant : La mère ne peut pas physiquement travailler jusqu'à
55 semaines, je le fais en disant : L'enfant mérite, même si ses
parents sont prestataires d'aide sociale, d'avoir accès à cette première...
Mme Labrie : ...année de vie
où il pourra développer son lien d'attachement avec ses parents au même titre
qu'un enfant... Les enfants ne choisissent pas leurs parents, hein? Parfois, je
pense qu'ils aimeraient peut-être ça, mais ils ne les choisissent pas. Et quand
un enfant naît, bien, il n'a pas choisi si ses parents avaient accès au Régime
québécois d'assurance parentale ou si ses parents étaient prestataires d'aide
sociale. Et en ce moment, bien, ce qui est dommage, à mon avis, c'est que les
enfants dont les parents sont prestataires vont... on ne favorise pas, là, que
leurs parents puissent passer la première année de vie avec eux et ça a des
impacts sur le développement de ces enfants-là quand les parents sont moins
présents dans la première année de vie. Il n'est pas question de forcer
personne à rester avec son enfant. Bien entendu, quelqu'un qui veut retourner
en emploi plutôt que... puis je l'ai fait moi-même, par ailleurs, je ne juge
pas du tout... je ne juge pas du tout ça, là, mais quelqu'un qui veut passer la
première année de vie avec son enfant, c'est assez bien documenté qu'il y a des
impacts positifs sur le développement de cet enfant-là à très long terme.
Et donc moi, j'aimerais que le message
qu'on envoie, comme législateurs, c'est une question d'équité pour les enfants
que leurs parents, même s'ils sont prestataires d'aide sociale, on leur envoie
le message que c'est souhaitable et acceptable qu'ils passent la première année
de vie de leur enfant auprès d'eux, et donc que la priorité n'a pas
nécessairement à être d'aller faire des activités d'insertion ou de retourner
en emploi. Comme pour un parent qui était sur le marché du travail, qui reçoit
des prestations du RQAP, bien, on reconnaît qu'il n'est pas obligé de se
garrocher à retourner au travail, même si, physiquement, après
18 semaines, la mère, notamment, est rétablie, là, de l'accouchement. C'est
ça, les arguments que je plaide ici. Là, c'est une avancée qu'on a en ce moment
sous les yeux. Mais du point de vue du développement de l'enfant, on peut aller
encore plus loin, puis je vous soumets qu'on devrait le faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui, merci, Mme
la Présidente. Alors, je trouve ça très intéressant. D'ailleurs, on a eu la
chance de rencontrer le Collectif avant qu'ils soumettent leur mémoire et,
justement, on les a questionnés sur leur prémémoire, de les questionner sur...
bien, justement, cette période de 18 semaines et non pourquoi pas que ça
ne serait pas la même période que le RQAP. Alors, je pense que, justement, on
sait que cette première année, bien, les premières années de vie, toutes les
études démontrent à quel point c'est important et surtout cette première...
toute première année. Et s'il y a déjà une situation de précarité, qui est le
cas pour beaucoup de prestataires, ce lien de sécurité est davantage plus
important, donc, oui, du point de vue de l'enfant, du bébé, effectivement, de
l'enfant, mais aussi des parents, puisque si son prestataire, soit la mère ou
le père ou les deux parents... Pourquoi pénaliser l'enfant? Parce qu'ils
sont... Leurs parents n'ont pas pu cotiser? Ou peut être qu'ils ont cotisé,
peut-être qu'ils ont même cotisé au RQAP, donc ils ont investi dans ce
système-là. Pourquoi ils ne pourraient pas avoir des avantages qui
reconnaissent l'importance de cette toute première année de vie? Et en parlant
avec le Collectif, ils ont vraiment souligné le fait que ça soit une question
de justice sociale et d'équité pour ne pas pénaliser les enfants qui n'ont pas
choisi d'être nés dans une situation de précarité. Et comme souligné, ces
parents ont peut-être même cotisé au RQAP, mais ils n'ont pas accès parce
qu'ils sont dans une autre situation.
Alors, j'aimerais entendre la... J'aurais
dû le dire du début, on souligne et on salue le fait qu'on est en... après
l'état... après la grossesse, jusqu'à 18 semaines après la naissance. Ça
va dans la bonne direction. Alors, la question c'est : pourquoi pas,
compte tenu de toutes les études qui démontrent à quel point cette première
année de lien d'attachement est si importante... surtout dans une situation de
précarité, on a davantage besoin de cette sécurité, pourquoi ne pas s'aligner
effectivement avec le RQAP puis aller jusqu'à la première année, la toute
première, 55 semaines?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Rouleau : Me
permettez-vous de répondre à une question que la députée m'a posée
précédemment?
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y,
Mme la ministre, si on est dans le 53 toujours. Donc...
Mme Rouleau : Oui, toujours
dans le 53.
La Présidente (Mme D'Amours) : Sur
l'amendement?
Mme Rouleau : Oui, sur le 53.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mais
je vous permets si c'est une courte réponse...
Mme Rouleau : ...je voulais...
Une voix : ...
Mme Rouleau : Pardon?
Une voix : ...
Mme Rouleau : O.K. Je voulais
simplement revenir sur la question que m'a posée Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce tantôt, là, sur les... les améliorations qu'on voit pour...
pour les prestataires et pour les différents organismes qui travaillent avec
les organismes communautaires, là, que je salue, d'ailleurs, en transformant
les contraintes temporaires à l'emploi vers la santé, ce que ça... ce que ça
représente, puis... Et puis je répondrai aussi à sa question sur... sur l'état
de grossesse, évidemment.
Bon, d'abord, on s'entend sur...
«contraintes de santé», on parle de contraintes de santé physiques, mentales
et, s'il y a lieu, psychosociales. L'enjeu dont elle parlait, c'est :
Est-ce que des personnes seront... seront mises à partie, là, à cause de... de
cette transformation? Pas vraiment, non, parce que des contraintes temporaires
à l'emploi qui existent aujourd'hui vont être transformées en prestations
spéciales. On pense aux femmes qui sont victimes de violence et qui sont
hébergées en maison d'hébergement. On pense aux parents d'enfants... de...
d'enfants qui sont handicapés. Ils auront des prestations spéciales. Ils
avaient une CTE, là, contrainte d'emploi... temporaire à l'emploi, et... et, à
partir du moment où... où la loi sera en fonction, là, à partir de... il y aura
des droits acquis pour les personnes qui... on pense à 58 ans et plus, par
exemple... mais donc des droits acquis, puis un travail continu pour faire en
sorte, là...
En fait, avec la mise en place des... des
plans personnalisés d'accompagnement, plans d'accompagnement personnalisés,
avec les réseaux régionaux d'accompagnement, on va s'assurer que les gens
soient vraiment bien accompagnés pour bien s'intégrer dans la... dans la
société, pouvoir aller vers des programmes qui pourront être, probablement,
plus généreux que la contrainte d'emploi qu'ils avaient et qui... qui était un
frein à leur intégration dans la société ou vers l'emploi, parce qu'ils ne
pouvaient pas avoir accès aux différents programmes.
Et pour répondre à cette question :
Pourquoi ne pas aller plus loin?... Bien, depuis... depuis un certain nombre
d'années, on avait une... une contrainte, pour les... les femmes en état de
grossesse d'au moins 20 semaines, jusqu'à cinq semaines après l'accouchement.
Et là... un pas extrêmement important, considérant que... On... on pense à la
femme, évidemment, là, qui se remet de l'accouchement. Bien, elle aura... elle
aura la prestation supplémentaire jusqu'à 18 semaines. C'est... on considère que
c'est une... une très, très belle avancée. Vous comparez avec le Régime
québécois d'assurance parentale, qui est un régime d'assurance auquel les gens
cotisent, ils participent à ce régime d'assurance, et l'employeur et... et
l'employé. Et je me permettrais de demander à... à mon sous-ministre adjoint,
qui est aussi sous-ministre adjoint au Régime d'assurance québécois d'assurance
parentale, d'expliquer un petit peu, là, le concept et le...
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
j'ai besoin du consentement pour que le sous-ministre prenne la parole. Donc,
M. le sous-ministre, vous devez vous identifier, nommer votre nom, votre titre
et, ensuite, répondre à la question, s'il vous plaît.
• (17 h 30) •
M. Gauthier (Francis) : Oui,
merci, Mme la Présidente. Alors, Francis Gauthier, sous-ministre adjoint,
Solidarité sociale et assurance parentale. Donc, la ministre l'évoquait, là,
par rapport à la mesure qui est prévue dans le cadre du projet de loi actuel,
ça se colle à la... à la... au... à la... au congé de maternité, là, qui est
pour permettre à... à la femme de se remettre des conséquences physiologiques
de l'accouchement, tel que prévu au RQAP, au Régime québécois d'assurance
parentale. En fait, le Régime québécois d'assurance parentale est, par
ailleurs, très accessible, et on peut, relativement facilement, s'y qualifier,
je vais me permettre de le qualifier ainsi. C'est-à-dire que quelqu'un qui a,
dans les 12 derniers mois, déclaré l'équivalent de 2 000 $ de revenus
de travail va pouvoir se qualifier au Régime québécois d'assurance parentale...
il y a des... à la loi de l'assurance parentale...
17 h 30 (version non révisée)
M. Gauthier (Francis) : ...des
paramètres qui permettent même d'aller plus loin dans certains... dans certains
contextes, de reculer jusqu'à deux ans auparavant. Et par ailleurs, une fois
admis, il y a des paramètres qui ont été actualisés en 2020, quand le
gouvernement est venu intervenir sur le régime d'assurance parentale pour
majorer davantage les prestations des gens qui, justement, à cause d'un faible
niveau de revenu de travail, avaient un niveau de prestation, je vais dire, pas
assez important. Ça fait que le gouvernement est venu intervenir pour donc
changer les règles, faire en sorte que les... on vienne majorer les prestations
pour les gens avec moins de revenus de travail. Ça fait que voilà. Ça fait que
c'était une précision sur ce que la ministre a déjà parlé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, c'est une
intervention qui m'amène des questions. Est-ce que, donc, c'est possible et ça
arrive que des personnes qui sont prestataires d'aide sociale, mais qui, dans
les années qui ont précédé, avaient eu suffisamment de gains d'emploi pour se
qualifier, sont à la fois prestataires de l'aide sociale et du RQAP?
M. Gauthier (Francis) : Les
prestataires, ça ne peut pas cumuler les deux. Normalement, c'est... On est au
Régime québécois d'assurance parentale ou au Régime d'assistance sociale. Ça
fait que le cumul des deux n'est pas... n'est pas possible. Cependant, bien, s'il
y a des gens qui ont quitté l'assistance sociale pour aller au RQAP, là, je n'ai
pas de données. Je présumerais que oui, mais je n'ai pas de données qui... pour
appuyer ce...
Mme Labrie : Bien, c'est
intéressant comme information, parce que ça veut dire que d'emblée, j'imagine
que, comme on nous dit, c'est assez facile de se qualifier. Ceux et celles qui
se qualifient doivent le faire. Le montant qui est versé par le RQAP doit être
plus élevé que le montant de la prestation d'aide sociale, j'imagine. On me
confirme que oui.
M. Gauthier (Francis) : Là,
il faut... Je n'ai pas le détail des chiffres, de calcul, mais oui.
Mme Labrie : Donc, on suppose
que la plupart, quand ils se qualifient, ils le font, ils migrent vers le RQAP,
le temps qu'ils y sont admissibles pour, bon, peut-être, malheureusement,
retourner sur l'aide sociale par la suite ou pas, on leur souhaite. Ça veut
dire que ceux qui restent sur les prestations d'aide sociale, qui sont
nouvellement parents, sont ceux qui sont, justement, vraiment les plus
précaires. Parce que, dans les deux dernières années, ils n'ont même pas eu
2 000 $ de revenus d'emploi... Donc, ce sont des personnes
particulièrement précaires. Donc, j'ai quasiment le goût de dire que ça... ce
niveau de vulnérabilité là milite pour qu'on vienne chercher cette exception-là,
puis j'oserais dire que ça ne concerne peut-être même pas tant de personnes que
ça, parce qu'on nous dit : C'est assez facile de se qualifier. Plusieurs
d'entre eux, d'entre elles, doivent basculer et se retrouver momentanément sur
le RQAP. Donc, ceux qui restent, là, ceux qui ne sont même pas capables de se
qualifier pour aller faire ce basculement-là ne doivent pas être si nombreux.
Si on a des chiffres, qu'on me les donne,
moi, je n'en ai pas là. Donc, moi, j'aimerais bien les voir, s'ils existent.
Mais ce que je vous dis, c'est que, pour les enfants concernés, on devrait le
faire. Tu sais, puis je voudrais peut-être juste rappeler ce qui a été plaidé,
tu sais, dans d'autres projets de loi qui ont été étudiés dans les dernières
années, ce qui avait été soumis par ce gouvernement-là. On a notamment la
réforme du droit de la famille qui était pilotée par le ministre de la Justice,
qui a répété à quel point c'était les enfants d'abord, et c'est ça qui comptait
le plus. C'est ça qui les guidait, de mettre l'enfant au centre de la décision
pour ce projet de loi là. On a le ministre du Travail, quand il a fait la
réforme du RQAP, justement, qui a dit la même chose à plusieurs reprises, et qu'il
fallait mettre l'enfant au centre des décisions, c'est ça qui les guidait pour
la réforme du RAQP. Évidemment, le ministre des Services sociaux, quand il a
réformé la DPJ, avec le projet de loi n° 37, c'est aussi ce qu'il disait,
mettre l'enfant au cœur des décisions.
Donc, moi, j'appelle la ministre à faire
la même chose, finalement, que plusieurs de ses collègues ont fait. C'est une
ligne directrice qu'on sent quand même de ce gouvernement-là. Depuis, on peut
penser au protecteur de l'élève aussi, je ne me souviens pas des mots exacts du
ministre de l'Éducation à ce moment-là, mais il y a quand même eu un fil
conducteur de mettre l'enfant au cœur... de prendre des décisions qui allaient
dans ce sens-là, de protéger le bien-être, le développement des enfants au
Québec.
Et donc, moi, c'est vraiment pour ça que
je propose cet amendement-là, c'est en pensant aux enfants qui n'ont pas choisi
que leurs parents seraient prestataires d'aide sociale quand ils naîtraient
dans cette famille-là. Je pense qu'on devrait prendre les moyens de favoriser
que leurs parents puissent passer la première année de vie auprès de cet
enfant-là, puis on...
Mme Labrie : ...comprends,
suite aux réponses que j'ai eues, que ceux qui... ceux qui ont déjà eu des
gains de travail dans les dernières années vont... vont basculer, là. Ils vont
le faire. De toute façon, ils y seront obligés, mais ce sera aussi avantageux
de le faire, là, d'aller sur le RQAP. Donc, ça ne laisse potentiellement pas
tant de personnes que ça qui sont encore prestataires d'aide sociale, là. Le
coût de ça est potentiellement extrêmement minime. Puis, peut-être, pour citer
le premier ministre, tu sais, il a... il a déjà dit : «Notre grande
ambition, ce n'est rien de moins que de donner à chaque enfant tous les outils
pour l'amener au bout de son potentiel. Je suis convaincu que, tous partis
confondus, on peut partager cette noble ambition.» Je suis convaincue aussi
qu'on partage tous ça. Puis on l'a... on a travaillé en collaboration sur plein
de projets de loi, là, pour aller dans ce sens-là, de mettre l'enfant au cœur
puis de s'assurer de leur bon développement. Donc, c'est... c'était ça,
l'esprit de la proposition du collectif Petite enfance. C'était vraiment axé
sur le développement de l'enfant, de s'assurer qu'ils vont avoir accès, comme
les autres, à la création de ce lien parental là.
Donc, moi, je pense qu'avec les réponses
qu'on a eues, on comprend que ça concerne probablement très peu de familles.
L'amendement que je propose ici, on devine que le coût serait minimal, et puis
les retombées sur le développement de ces enfants-là sont certainement au
bénéfice, pas juste de ces enfants-là, mais de tout le Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement de la collègue?
Mme Rouleau : Oui, Mme la Présidente.
Ce qu'on a proposé, là, correspond au congé qui est accordé à la mère, là, et
qui correspond aux normes du RQAP, déjà. Et nous sommes satisfaits de cette
proposition.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je... Oui. Mme la
députée.
Mme Labrie : Est-ce que
cette... là ne concerne qu'un seul adulte? Le fait de pouvoir avoir la
reconnaissance d'une contrainte, là, jusqu'à 18 semaines suivant
l'accouchement, il y a un seul adulte qui va pouvoir avoir accès à ça ou les
deux parents vont pouvoir y avoir accès?
Mme Rouleau : La personne qui
est enceinte, la femme, normalement.
Mme Labrie : Seulement la
personne qui est enceinte?
Mme Rouleau : Oui.
Mme Labrie : Parce que, dans
le fond, il est question ici que le document, l'attestation médicale va devoir
parler de la date prévue de l'accouchement. Qu'est0ce qui vient faire en sorte
que ça ne pourrait pas être le père, par exemple, qui se prévale de cette
disposition-là?
Mme Rouleau : Parce que c'est
relié à l'accouchement par la... par la femme jusqu'à maintenant.
Mme Labrie : Moi, je
comprends que le principe derrière... je comprends que le principe derrière,
là, avec l'intention de la ministre, c'était s'arrimer au RQAP puis qu'on parle
de «rétablissement physique de la femme qui a accouché». Ça, je le conçois.
Dans le texte qui est là, je me demande si c'est vraiment ce que ça fait. En
fait, je vous soumets que, dans la vraie vie, ce n'est pas nécessairement la
mère qui reste auprès de l'enfant, là.
Mme Rouleau : ...permettre à
la mère de se remettre de l'accouchement. Et c'était... c'était jusqu'à cinq
semaines après l'accouchement. Maintenant c'est jusqu'à 18 semaines après
l'accouchement.
Mme Labrie : Donc, c'est
seulement la mère qui pourra utiliser cette disposition-là?
Mme Rouleau : Bien là, on
parle de l'adulte, là, qui...
Mme Labrie : Parce que, dans
le premier alinéa de l'article 53, ça dit : «L'adulte seul ou un membre
adulte de la famille en fait la demande suivant l'accouchement.» Ce n'est pas
nécessairement son propre accouchement. On comprend que c'est la naissance de
l'enfant.
Mme Rouleau : «En fonction de
son état de grossesse», alors «son état de grossesse d'au moins semaines
jusqu'à 18 semaines après l'accouchement.»
Mme Labrie : Même pour le
volet Après l'accouchement, ça ne pourra pas être le père?
Mme Rouleau : Bien, c'est
la... c'est la femme qui est prestataire, qui a... qui a cette prestation
supplémentaire à cause de la condition physique et de se remettre de
l'accouchement, parce qu'on sait que ça... parfois, ça va très bien, des fois,
ça va... il faut se... il faut se remettre, là. Tu sais, c'est... c'est un
événement... c'est un événement important.
• (17 h 40) •
Mme Labrie : Oui, oui, bien
sûr. Oui, oui, il faut... il faut... il faut se remettre. Je vous l'accorde.
C'est juste que ce n'est pas... moi, ça ne m'apparaît pas si clair que ça.
Évidemment, pour le bout de la grossesse, oui, là, l'état de grossesse, bon,
ça, c'est... c'est la... c'est la...
Mme Labrie : ...la mère qui
vit ça, mais les semaines qui suivent l'accouchement, ce n'est pas... ici, ça
ne le dit pas, là, que c'est pour se rétablir de l'accouchement. On comprend
que c'est l'intention derrière, là, la ministre, mais ça... ce n'est pas ça qui
est écrit. Ça fait que je le soulève quand même, comme enjeu.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous ramène à l'amendement, s'il vous plaît. Vous êtes dans 53 général. Vos
questions étaient sur le 53 général, je vous ramène à votre amendement à vous,
là.
Mme Labrie : Oui, oui. Bien,
c'est-à-dire que moi, mon souhait, c'est qu'au final les parents d'un enfant
puissent être auprès de cet enfant s'ils le souhaitent, dans la première année
de vie, sans sentir qu'on leur met de la pression pour aller faire autre chose,
notamment des activités d'insertion ou se trouver un emploi. Et donc je
souhaite ça. Comme au RQAP, c'est quand même au choix des parents, lequel reste
à la maison au-delà des 18 semaines réservées.
Moi, je fais un amendement ici pour que la
première année de vie, ce soit possible. Je pense que de se demander, dans ce qui
est écrit là, est-ce que c'est juste la mère ou ça peut aussi être le père qui
prend les 20... les 18 semaines suivant l'accouchement... La ministre trouve
que ce n'est pas flou?
Mme Rouleau : C'est... en
fait, c'est un congé de maternité, pour la femme qui est enceinte, qui accouche
et qui a une prestation supplémentaire jusqu'à 18 semaines après
l'accouchement.
Mme Labrie : O.K. Ça ne dit
pas que c'est son accouchement, par contre.
Mme Rouleau : Bien, c'est son
accouchement. C'est son état de grossesse, et qui aboutit à un accouchement.
Mme Labrie : Donc, c'est
seulement la mère, le père...
Mme Rouleau : C'est la mère.
Mme Labrie : Le père, lui, ne
pourra pas passer les quelques semaines...
Mme Rouleau : Congé parental.
Mme Labrie : ...aucune
semaine.
Mme Rouleau : C'est pour la
mère.
Mme Labrie : Il n'y aura
aucune semaine où on reconnaît au père que la priorité devrait, pour lui,
d'être auprès de son nouvel enfant?
Mme Rouleau : Ce n'est pas
transférable. C'est pour la mère.
Mme Labrie : O.K., bien, je
comprends, c'est ça, que l'orientation est vraiment faite en vertu du besoin de
rétablissement physique de la mère. Je le salue, je l'ai dit, c'est une
avancée, mais il y a vraiment quelque chose qu'on échappe ici. Là, la ministre
nous confirme, pour le père, ça va être impossible qu'on lui reconnaisse que,
quand... de la naissance d'un enfant, sa priorité devrait être de passer du
temps auprès de cet enfant-là, notamment pour la création d'un lien. On... Ça
pénalise, d'une certaine manière, quand même, l'enfant dont les parents sont
prestataires d'aide sociale, versus l'enfant dont les parents sont prestataires
de RQAP, puis l'enfant n'a pas choisi ça. L'enfant n'a pas choisi ça, mais,
s'il naît dans une famille où les parents sont prestataires, bien, pour le
père, ça va être zéro semaine qu'il pourra passer sans aller faire des
activités d'insertion, puis tout ça, zéro semaine qu'il pourra passer auprès de
l'enfant. Et, pour la mère, bien, ça va être seulement le temps du
rétablissement physique, parce qu'après ça, ça va être quand même... le message
qu'on lui envoie, c'est quand même : Bien, là, retourne faire des
activités d'insertion.
Moi, je trouve que ce n'est pas ça le
message qu'on a envoyé, comme État. Je pense qu'on devrait envoyer le message à
ces nouveaux parents-là : Le lien avec votre enfant, il est important,
consacrez la première année de vie suivant sa naissance à établir ce lien. Et
on le sait, là, l'importance du rôle du père auprès d'un enfant, ça a un impact
tout au long de la vie, après, sur la charge mentale, c'est très bien
documenté. C'est pour ça que, quand le RQAP a été mis à jour, il y a eu un
accent supplémentaire qui a été mis sur les semaines pour le père, même un
bonus qui a été octroyé s'il y a partage avec le père des semaines, parce que
c'est très très, très bien démontré, l'importance du père auprès de l'enfant.
Ça fait que, là, on nous dit : Bien
là, ça, c'est sûr que ce n'est pas le père qui va pouvoir utiliser ce
paragraphe-là. Lui, dans le fond, il n'en aura aucune, semaine où il va pouvoir
rester auprès de son enfant. C'est un enjeu, pour moi, là, sincèrement. Ce
n'est pas ça, le message qu'on devrait envoyer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Alors, on va
revenir dans un autre article, je crois que c'est l'article 53, mais on
comprend que les... suite à ce projet de loi, la PCE, qui... pour les parents
monoparentaux qui reçoivent présentement la PCE lorsqu'ils ont un enfant de
moins de cinq ans, là, tout ça, ça va changer avec...
Mme Rouleau : ...
Mme McGraw : Pardon?
Mme Rouleau : CTE.
Mme McGraw : CTE, exact.
Bien, l'allocation, ils vont la perdre. Si je comprends bien, la ministre a
d'autres plans pour ces familles-là, puis c'est ça qu'on aimerait entendre...
Mme McGraw : ...lorsqu'on va
revenir à l'article 53, un peu plus de détails, mais je comprends que la
volonté est là. Mais, surtout avec ce changement-là... Donc, ça va seulement
s'appliquer si un enfant ayant jusqu'à 18 semaines, avec ce changement-là.
Donc, si je comprends bien, l'intention, c'est vraiment lié à la maternité, c'est-à-dire
que la personne qui est... bien, qui porte l'enfant puis ensuite qui donne
naissance à l'enfant... Donc, c'est pour ça que c'est calqué sur le 18 semaines
plutôt... du RQAP et non-congé parental et... ni congé parental ni congé
paternel.
Mais je reprends un peu les propos de ma
collègue, c'est que, pour l'enfant... Je nous invite à apprendre l'approche
de... la perspective de l'enfant qui vit déjà une précarité, qui est né dans
une famille qui, par définition, vit au moins une précarité financière. On
sait, selon toutes les études, que les quelques premières années de la vie...
d'ailleurs, pour briser le cycle de la pauvreté, ces premières années sont
particulièrement importantes. Alors, si on peut donner à ces enfants-là la même
sécurité qu'on les enfants qui... dont leurs parents sont prestataires du RQAP,
que moi, avec mes enfants, j'ai eu la privilège d'accéder à ces prestations-là,
et c'est sûr que ça a été très important pour notre famille. Puis on devrait
être fiers. Au Québec, on est... on est vraiment avant-gardiste au sein de
l'Amérique, pas juste du Canada, mais l'Amérique du Nord. Et, avec cette
approche avant-gardiste, la question qui se pose...
Donc, je comprends que l'intention, c'est
de calquer ça sur le congé de maternité. On comprend que, déjà, c'est un pas de
l'avant pour inclure les 18 premières semaines. On va dans la bonne direction.
Mais, si on prend l'approche de l'enfant, pourquoi on n'étendrait pas comme un
parent qui a accès au RQAP? Je comprends qu'il y a des enjeux financiers, mais
surtout si ses parents... Ça se peut très bien qu'ils ont pu cotiser, mais
qu'ils ne sont pas dans la même position, qu'ils ont cotisé pendant leurs
jours... leurs années de travail. Donc, c'est ça que ça vient les pénaliser
puis pénaliser les enfants, parce que, par définition, ils ne vont pas avoir
accès à ces prestations-là. Je trouve que c'est dommage, je trouve que c'est
dommage, parce que c'est... Il me semble que ce n'est pas cohérent, avec notre
approche au Québec, d'être très centré sur l'enfant puis centré sur la sécurité
de l'enfant. Je trouve qu'on aurait pu aller plus loin. Je pense que ça va dans
la bonne direction, mais pourquoi pas aller plus loin, surtout pour briser le
cycle de la pauvreté, qui est tellement important ces premières années
préscolaires et surtout la première année de vie. Je trouve ça dommage.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme McGraw : Mais je ne sais
pas comment la ministre réagit à ça, de prendre un pas de l'avant, mais
peut-être d'aller plus loin pour prendre en considération les enfants qui n'ont
pas choisi de naître au sein de la précarité financière.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires,
Mme la ministre?
• (17 h 50) •
Mme Rouleau : Mais tout
simplement dire que tout ce travail que nous faisons pour améliorer
l'accompagnement des personnes et simplifier le régime pour plus
d'accessibilité et améliorer, améliorer les conditions. Parce qu'en changeant
des contraintes d'emploi vers contraintes santé, on est beaucoup plus axé sur
la personne et on améliore le sort de beaucoup de gens qui seront heureux
lorsque ce projet de loi sera adopté, parce qu'ils pourraient en profiter plus
rapidement. Et des personnes qui sont très importantes pour nous, parce que le
plan de lutte à la pauvreté vise à réduire cette pauvreté-là et sortir les gens
de la pauvreté. C'est vraiment ça, l'objectif, et l'objectif de cette loi aussi
de faire en sorte que l'aide de dernier recours, bon, qui est une aide, qui
permet aux gens d'avoir un soutien, un support financier et des ressources,
mais tout en les accompagnant pour aller... pour sortir de...
Mme Rouleau : ...de cette
situation-là. On ne veut pas rester là, on veut... on veut améliorer son sort.
Et là, ce qu'on fait pour les femmes enceintes et qui accouchent, c'est
d'améliorer leur situation nettement. On améliore. Alors, je pense que la
proposition que j'ai faite, c'est une bonne proposition que nous devrions
adopter.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Mme la
Présidente, en ce moment, ça existe déjà, là, une contrainte temporaire en
raison de l'état de grossesse, ça fait qu'on a les données sur combien de personnes
ça concerne. Là, on parle de prolonger après l'accouchement pour ces
personnes-là, mais, en ce moment, il y a... il y a déjà des familles
concernées. Puis on vient de calculer la moyenne, là, puis, en moyenne, par
mois, il y a 639 femmes qui bénéficient de ça au Québec. En moyenne par
mois, là, ça joue entre 400 puis 800 femmes par mois à peu près, là, mais,
en moyenne, c'est 639. Ces 639 femmes, là, en moyenne par mois, là, c'est
les 639 familles les plus précaires de toute le Québec. Ils sont tellement
précaires qu'ils ne se qualifient même pas pour aller basculer au RQAP, parce
qu'ils n'ont pas travaillé dans les années qui précèdent. C'est les
639 enfants qui naissent dans le contexte de plus haute vulnérabilité de
tout le Québec. On ne ruinera pas l'État en reconnaissant une contrainte
temporaire à ces familles-là pour que leur mère, parce que, là, c'est juste...
c'est juste elle, ce n'est même pas le père, puisse passer la première année de
vie avec leur enfant. On parle de 639 enfants en moyenne par mois, là.
C'est vraiment les plus précaires.
Ça fait que je veux juste remettre ça sur
la table comme argument, là, on ne parle pas de milliers ou de dizaines de
milliers de familles,là, on ne parle pas de coût astronomique. On est à
quelques centaines d'enfants par mois qui naissent dans les familles les
plus... officiellement... à moins de vivre dans la rue puis de... on sait qu'il
y a quatre personnes sur 10 dans la rue qui n'ont pas demandé d'aide sociale,
mais de ne pas... J'espère qu'il n'y a pas beaucoup d'enfants là-dedans qui
naissent là, là. Et je crois qu'on l'a su, qu'il y a des femmes qui accouchent
dans la rue à l'occasion. La mairesse... l'ancienne mairesse de Gatineau nous
l'a déjà dit, mais ces 639 enfants par mois, là, c'est les... c'est les
enfants qui naissent dans les contextes les plus vulnérables au Québec. Pis je
pense sincèrement que ce ne serait pas grand-chose de se dire : On va leur
envoyer le message que c'est correct si leur mère passe la première année de
vie avec eux. Je pense que ce ne serait pas si pire que ça comme geste pour
favoriser le développement puis le lien d'attachement de ces enfants-là. Donc,
ce sera mon dernier argument, Mme la Présidente, mais on parle de
639 enfants en moyenne par mois, ce n'est pas grand-chose puis c'est les
plus vulnérables au Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je
mets... je vais mettre aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté
ou rejeté?
Mme Labrie : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Un
vote par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît!
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles)?
Mme Rouleau : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Poulet (Laporte)?
Mme Poulet : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Contre.
La Secrétaire : Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Pour.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. Nous revenons à 25, volet 53, contraintes de
santé. Mme la députée de... Notre-Dame-de-Grâce, la parole est à vous.
Mme McGraw : Il est tard,
quand même. Merci, Mme la Présidente. Alors, j'étais très contente d'entendre
la ministre qui a eu la chance de répondre un peu à mon... à mon, comme,
deuxième... suite à avoir retiré l'amendement suite aux explications de la
ministre. Et, si je comprends bien, vraiment, la ministre cherche à amener
son ministère, et toute cette approche, dans une autre direction, beaucoup plus
centrée sur la personne et élargie et... Donc, tout... vraiment pour rassurer
ces groupes-là, la ministre, elle a commencé, mais je veux juste l'entendre un
peu plus. Elle a parlé de certains groupes qui risquent de perdre des acquis,
on va dire, des futurs groupes, là, je comprends que les prestataires, présentement,
ou lors de l'adoption de la... avant l'adoption du projet de loi, qu'ils vont
garder leurs acquis. Mais je parle de ces groupes-là...
Mme McGraw : ...et je regarde
toutes les notes qu'on a... pendant que je regardais toutes les notes qu'on a
prises, les mémoires, pendant les consultations, il y avait beaucoup de
préoccupations. Donc, vraiment pour que la ministre, elle parle directement à
ces groupes-là, qui avaient peut-être une voie de passage peut-être plus
directe pour accéder à ces prestations-là, qui perçoivent qu'avec ce projet de
loi ils vont perdre des acquis, ils vont perdre des avantages, ils vont perdre
des prestations, des allocations, ce sont des groupes vulnérables. Alors, on
aimerait attendre la... Moi, j'aimerais entendre, vraiment au nom de ces
groupes-là, les engagements de la ministre envers ces groupes. Elle a mentionné
les victimes de violence conjugale. Il y a aussi les... bien, effectivement,
les... on parle des familles avec des enfants 0 à 5 ans. Il y a aussi, bon, les
personnes âgées de 58 à 64 ans. Est-ce que la ministre pourrait parler de
l'impact ou... ses intentions vis-à-vis ces groupes de personnes?
Et, aussi très spécifiquement, parce que,
selon le mémoire qu'elle a déposé au Conseil des ministres, avec la révision de
«contrainte...» Je cherche le mémoire. Mais, avec la révision de la notion de
«contrainte à l'emploi» vers... notion de «contrainte de santé», il y a
plusieurs, on va dire, épargnes qui se font... je sais que la ministre n'aime
pas entendre le mot «coupures», mais des épargnes qui se font qui vont être
redirigées ailleurs, donc à coût nul pour le gouvernement, pas à coût nul pour
ces personnes-là. Est-ce que la ministre, aussi, elle pourrait parler de ses
intentions? Est-ce qu'elle a par exemple l'intention d'injecter de l'argent
différemment pour les groupes vulnérables, ailleurs pour ces groupes
vulnérables?
Mme Rouleau : Oh! Mme la
Présidente, vous avez changé de chevelure.
La Présidente (Mme Boivin Roy) : Un
petit peu plus longs, Mme la Présidente. Bien, je vous donne... Mme la
Présidente, c'est moi-même, d'ailleurs. Je pense qu'il est tard pour un peu
tout le monde. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Rouleau : Merci.
Excusez-moi. Si on ne voit pas un petit fou rire, on ne voit rien, hein?
Alors, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, en fait, je dirais, là, globalement, il n'y a pas de
perdants, parce qu'en transformant les contraintes temporaires en emploi en
contraintes de santé, bon, évidemment, on voit des... certains groupes de
personnes, là, qui perdent ces contraintes temporaires en emploi, mais, pour
les parents qui ont des enfants handicapés qui avaient une contrainte
temporaire à l'emploi, il y aura maintenant une prestation spéciale du même montant.
Ça fait qu'il n'y a pas de perte pour ces gens-là.
Les femmes qui sont victimes de violence
conjugale qui se retrouvent en maison d'hébergement, elles avaient... elles ont
aujourd'hui, là, une contrainte à l'emploi de trois mois plus un 100 $
pour l'hébergement en maison d'hébergement. Deux prestations, deux formulaires.
Dorénavant, ce sera une prestation spéciale avec un formulaire et la...
l'intervenante de la maison d'hébergement qui va... qui pourra déterminer, là,
la situation puis remplir le formulaire, un seul formulaire. Il y a énormément
de travail qui se fait pour simplifier le régime.
• (18 heures) •
On a donc des prestations spéciales et des
droits acquis pour des personnes. Par exemple, avoir 58 ans, on a eu l'occasion
d'en discuter, là, je pense, assez largement, les personnes qui ont 58 ans
aujourd'hui ont une prestation... c'est-à-dire une contrainte temporaire à
l'emploi, n'auront plus cette contrainte temporaire à l'emploi, parce que ça
n'existera plus. Mais, si la personne qui a 58 ans a une contrainte santé, elle
a une contrainte santé...
18 h (version non révisée)
Mme Rouleau : ...bien, elle
aura une contrainte de santé et risque de... tu sais, on... il y a de fortes...
il y a des chances que cette personne ait une contrainte santé. Les femmes...
Les familles monoparentales d'enfants de moins de cinq ans ont une contrainte
temporaire à l'emploi. Et je rappelle que la contrainte temporaire à l'emploi
fait que ces personnes-là ne peuvent pas aller sur des programmes d'emploi pour
améliorer leurs conditions. Alors, j'avais déposé un amendement, là, pour
trouver des solutions pour ce groupe-là particulier. Parce que c'est ces jeunes
femmes avec enfants, là, qui se retrouvaient dans une... qui pouvaient perdre.
Je ne veux pas qu'elles perdent. Alors, je prends l'engagement de travailler,
de continuer à travailler très fort pour trouver des solutions.
Et, justement, on sait que le plan... c'est-à-dire
le projet de loi s'inscrit dans le plan de lutte à la pauvreté et à l'exclusion
sociale. C'est un tout. Et ce plan de lutte, il est évolutif. C'est une de ses
grandes caractéristiques. C'est la première fois qu'on a un plan évolutif
qui... à mi-parcours, là, on évalue les différentes mesures, qu'est-ce qui
fonctionne, qu'est-ce qui fonctionne moins bien puis est-ce qu'on peut
améliorer les choses, est-ce que... peut-être, là, on peut... Bon. Alors, on a
des outils pour continuer à travailler, et je travaille avec mes collègues
aussi, pour avoir des solutions qui ne font pas partie du projet de loi
nécessairement, mais qui vont faire partie du plan de lutte.
Mme McGraw : Merci, Mme la
ministre de vous être engagée. C'est important parce que... On a discuté de l'article 53,
on a eu toute une discussion sur l'évaluation, sur contraintes de santé, mais
évidemment il y a toute une section qui a été remplacée, enlevée. Et c'est
vraiment ces groupes-là qui sont venus, même le Protecteur du citoyen, le Front
commun des personnes assistées sociales du Québec, le collectif, la Société
québécoise de la déficience intellectuelle, la Fédération des femmes du Québec,
maints groupes qui se sont prononcés justement sur cet article-là.
Donc, je suis contente et rassurée aujourd'hui
d'entendre l'engagement de la ministre. J'espère que... Lorsque ces groupes
vont peut-être faire un suivi direct avec la ministre, je ne doute pas, je ne
doute pas qu'elle va vouloir les rencontrer directement pour les rassurer, de
parler de leur cas particulier. La ministre a parlé des familles qui ont la
garde des enfants préscolaires, elle a parlé des victimes de violence
conjugale. Il y a aussi, évidemment, la question des personnes âgées de 58 à
64, qui ont des acquis présentement, mais il y a des inquiétudes face à leur
avenir. Il y a aussi les personnes qui sont placées en résidence d'accueil, il
y a aussi les personnes qui sont responsables d'un foyer d'accueil lié par un
contrat, etc. Donc, j'imagine que ces groupes-là... s'ils ont des suivis à
faire avec la ministre pour les rassurer, que la ministre va s'engager à les
rencontrer.
Et, évidemment, je veux aussi souligner ma
collaboration et celle de ma formation. Si elle a besoin d'aller chercher d'autres
sous au sein de son gouvernement, on ne va jamais s'opposer à ce qu'on va aller
chercher des fonds pour appuyer les plus vulnérables de notre société. Alors,
elle peut compter sur ma collaboration dans ce sens-là pour l'appuyer, pour
aller chercher plus de ressources, plus de fonds. On comprend que la ministre a
une bonne volonté. Elle n'a pas nécessairement eu tout ce qu'elle aurait voulu
comme ressources pour ces groupes vulnérables au sein du gouvernement, donc pas
besoin de répondre à cette question-là, c'est notre perception, et elle peut
compter sur nous pour mettre pression, pour aller chercher d'autres ressources,
pour appuyer ces groupes vulnérables qui sont davantage plus vulnérables ces
jours-ci, avec le coût de la vie, etc. Donc, voilà pour moi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Dans la liste des...
Mme Prass : ...le groupe
que j'ai entendu ma collègue énumérer, je ne l'ai pas entendu mentionner les
parents à charge d'un enfant, excusez-moi, les parents qui ont un enfant à sa
charge qui est handicapé.
Une voix : ...je l'ai
mentionné.
Mme Prass : Vous le
mentionnez. Donc, dans le même esprit, comme vous le savez, pour la question de
qui est des contraintes temporaires, il peut y avoir un enfant qui a un bris de
service à l'école. Donc, le parent doit quitter son emploi pour une période
pour être à la maison, justement, de s'occuper de cet enfant. Également, lors
des consultations et quand on est passé à travers les mémoires, on a entendu
beaucoup de groupes. Donc, de ce que je comprends, c'est votre volonté,
justement, de continuer à tendre la main à ces familles-là et de leur donner un
coup de pouce, si vous voulez. Mais il n'y a aucune garantie parce que ce n'est
pas inscrit présentement dans le projet de loi. Et vous devez aller chercher
des fonds du gouvernement pour pouvoir continuer. Est-ce que c'est ce que je
comprends bien? Parce qu'avec... Bien, c'est ça que je comprends. Donc, vous
allez continuer...
Mme Rouleau : Oui, oui,
j'ai confirmé, il y a des prestations, ce qu'on appelle... Ce ne sont plus des
contraintes temporaires à l'emploi, ce sont des prestations spéciales du même
montant. Donc, il n'y a aucune perte pour les gens, les parents qui ont un
enfant handicapé, pour les femmes victimes de violences. On améliore la chose
pour, pour, pour... C'est ça, là, pour... Les groupes de personnes qui avaient
des contraintes temporelles à l'emploi, en grande partie, ont maintenant des
prestations spéciales. Et les personnes, par exemple 58 ans et plus,
auront des droits acquis. Et lorsque, bon, lorsque la loi sera en vigueur, là,
la personne qui approche 58 ans, bien, elle pourra voir, tu sais, faire...
Il pourra y avoir une évaluation médicale, de santé médicale, mentale ou, s'il
y a lieu, psychosociale. Donc, il n'y aura pas de... Il n'y aura pas de perdant
dans le projet de loi.
Mme Prass : Juste pour
bien m'assurer et confirmer, donc, les montants qu'ils reçoivent présentement
pour la contrainte temporaire, ils vont recevoir le même montant dans la
prestation spéciale.
Mme Rouleau : Oui.
Mme Prass : O.K. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Donc,
je pense qu'on est rendus là sur les nombreuses choses qu'on voulait discuter
sur l'article 53. La ministre a nommé effectivement les nouvelles
prestations spéciales qu'il y aurait pour les personnes victimes de violence
conjugale. Donc, ça, c'était le paragraphe 9°. Elle a nommé qu'il y avait ça
également pour les parents d'enfants handicapés qu'on trouvait au paragraphe
3°, puis qu'elle cherche une solution hors projet de loi pour les parents qui
ont un enfant à charge. C'est ce que j'ai entendu. C'est rassurant.
Mme Rouleau : ...parental.
Mme Labrie : Pardon?
Mme Rouleau : On parle
des familles monoparentales avec...
Mme Labrie : Elle va le
faire essentiellement pour les familles monoparentales. Bon, c'est limité, mais
je l'entends. Il y a quand même d'autres groupes ici qui sont touchés. Ça fait
que j'aimerais peut-être en savoir plus sur ce qui est prévu pour rattraper
autrement ces personnes-là, notamment le paragraphe 5°, là, les personnes qui
procurent des soins constants à un adulte dont l'autonomie est réduite de façon
significative en raison de son état physique et mental. On parle ici de proches
aidants. Donc, j'aimerais savoir qu'est-ce qui est prévu pour rattraper ces
gens-là.
Mme Rouleau : Pour le...
M. Gauthier (Francis) : Oui.
Mme Rouleau : Il y a des
ajustements là aussi, des ajustements de prestations équivalentes.
Mme Labrie : Donc, ça va
être équivalent.
Mme Rouleau : Oui.
Mme Labrie : Il n'y aura
pas d'argent perdu pour ces personnes-là.
Mme Rouleau : Non.
Mme Labrie : Elles vont
avoir une prestation spéciale. Ça ne sera plus une contrainte temporaire. O.K.
Mme Rouleau : C'est
important de mentionner que les contraintes temporaires à l'emploi empêchaient
la personne d'avoir accès à des programmes d'emploi. Là, elle pourra avoir
accès. Alors, ça fait... Elle aura accès à des programmes, ce qu'elle ne
pouvait pas avoir.
• (18 h 10) •
Mme Labrie : Pour le
paragraphe 7°, on parle de gens en résidence d'accueil, ressources
intermédiaires. Est-ce qu'il y a aussi une prestation spéciale pour rattraper
ces personnes-là?
Mme Rouleau : Oui, il y
a des prestations parce que ce sont des personnes qui ont des contraintes de
santé. Donc, par contraintes de santé...
Mme Rouleau : ...on... les...
des prestations ajustées.
Mme Labrie : O.K. Donc, ce
sont des personnes qui ont des contraintes de santé. Je suis contente que la
ministre le dise, parce que c'est sûr que si on vit dans une ressource
intermédiaire, on a un profil particulier qui ressemble à une contrainte de
santé, effectivement. Et donc pourquoi elle les raye? Pourquoi elle ne l'inclut
pas d'emblée? Parce que c'est comme si ça va forcer ces gens-là à faire une
démarche d'aller chercher une évaluation médicale et/ou psychosociale s'il y a
lieu, pour faire reconnaître son état, alors que, techniquement, on s'entend
que vivre dans une ressource intermédiaire en soi, c'est pas mal déjà clair,
là.
Mme Rouleau : On maintient
le... Il y a déjà un espèce de diagnostic, là, qui existe sur cette
personne-là. On maintient ce diagnostic.
Mme Labrie : Ça fait qu'il
n'y aura aucune démarche supplémentaire à faire pour ces personnes-là, même
s'il n'y a plus...
Mme Rouleau : Non. La
personne est en résidence, en ressource intermédiaire, il y a un encadrement,
là, dans cette maison, dans cette ressource, il y a de l'information sur cette
personne. Alors, c'est cette information-là qui servira.
Mme Labrie : O.K. Donc, eux
aussi sont couverts. Peut-être que la ministre peut nous expliquer davantage,
là... parce que, ça, c'est quelque chose qui n'était pas très clair pour moi,
pourquoi, ça, c'était dans la liste, là, paragraphe 6, les personnes
responsables de RTF, etc., puis paragraphe 8, responsables d'un foyer
d'accueil. C'est quoi ça? Puis pourquoi ces personnes-là étaient sur cette
liste-là avant? Puis qu'est ce qu'il advient avec ça?
Mme Rouleau : Peut-on
suspendre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 12)
(Reprise à 18 h 14)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la ministre, vous avez des commentaires, réponses
aux questions?
Mme Rouleau : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, on parle des responsables de ressources de type familial
ou foyer d'accueil. C'était votre question. C'est, grosso modo, là, un reliquat
de ce qui a existé, là, dans l'histoire il y a fort, fort longtemps. Il y a six
personnes qui sont touchées et elles ont un droit acquis jusqu'à... Jusqu'à?
Une voix : ...
Mme Rouleau : Jusqu'à la fin.
La Présidente (Mme D'Amours) : Jusqu'à
trois petits points.
Mme Labrie : Tant que
nécessaire.
Mme Rouleau : Oui.
Mme Labrie : O.K. Je
comprends. Bon, bien, mais ça clarifie quand même, effectivement, là. C'est
niché. Les deux articles totalisent six personnes, en fait. O.K. Un reliquat.
Bien, écoutez, moi, je dois dire qu'il y a eu clairement un enjeu au niveau
communicationnel, là, parce qu'on se fait répondre des choses rassurantes sur
ça. Et il y a eu une levée de boucliers phénoménale, avec raison, quand les
gens ont pris connaissance de cet article-là, parce que ce que la ministre nous
dit...
Mme Labrie : ...qu'elle a
commencé à dire depuis qu'on a commencé l'étude détaillée, puis ce qu'elle
rajoute aujourd'hui, ce n'était pas... ce n'était pas de l'information
accessible, là. Donc, clairement, beaucoup de gens ont anticipé qu'ils
perdraient un... mon dieu!, je trouve que «privilège», c'est exagéré, là, pour
161 $ par mois, mais bon, qu'ils perdraient la reconnaissance de cette
contrainte, et, dans les faits, on comprend que, pour plusieurs de ces
groupes-là, quand même, il y a quelque chose qui est prévu puis il n'y a pas
d'impact financier. C'est quand même un élément essentiel qui aurait dû être
communiqué dès le départ. Je le dis pour elle, hein, je le dis pour la ministre
parce que, elle se serait évité bien des doléances, je vais dire ça comme ça.
Moi, je vois quand même que les enjeux qui
demeurent, là, c'est sur la question de l'âge. Sur la question de l'âge, il y a
le droit acquis. Pour la suite des choses, il n'y a pas de droits acquis. Moi,
je vais vous dire, je pense que la majorité des personnes concernées, là, ils
en ont, des contraintes, puis ça va juste être plus compliqué pour elles de se
les faire reconnaître. Ça va prendre plus de démarches auprès d'un
professionnel et une analyse auprès du ministère pour, finalement, passer par
un autre chemin puis se la faire reconnaître. Ce ne sera pas en vertu de l'âge.
On peut trouver que c'est légitime de, justement, changer de stratégie, puis
que leurs contraintes autres soient reconnues, et que ce ne soit pas l'âge, en
soi, qui amène la reconnaissance d'une contrainte, ça se défend, mais, dans les
faits, ça va être plus compliqué et plus long pour ces personnes-là. Et je ne
pense pas qu'il y a d'économies à faire là, non plus, bien sincèrement, parce
que si, à 58 ans, tu es encore sur l'aide sociale, il y a des grosses chances
que tu aies déjà une contrainte, puis ça va... ça prendra la démarche
nécessaire. C'est long, fastidieux, c'est dommage pour ces personnes-là, ça va
être plus compliqué pour le gouvernement aussi parce qu'ils vont devoir traiter
individuellement chacune de ces milliers de demandes là, au lieu que ça soit
reconnu automatiquement, mais bon, ça, c'est un choix qui leur appartient.
L'autre bout, qui est encore un peu
préoccupant, c'est la question des enfants à charge. Et j'ai le goût de vous
dire : On ne l'aurait même pas, cette discussion-là s'il y avait une place
en service de garde pour tous les enfants, là. Donc, ça, c'est quelque chose
que... j'espère voir la ministre insister très fort auprès du Conseil des
ministres puis de sa collègue la ministre de la Famille, parce que l'essentiel
de la pression qu'on met sur elle par rapport à nos inquiétudes sur les parents
d'enfants d'âge préscolaire, ça vient du fait qu'il n'y a pas assez de places
pour tout le monde. S'il y en avait, on n'en parlerait pas, de ça. O.K., mais
là, c'est loin d'être réglé, cette crise-là, en ce moment, et même, à certains
moments, on a l'impression qu'on recule dans la réponse à la population pour le
nombre de places qu'il manque encore pour compléter le réseau. Le rythme de
conversion de places est lent aussi, puis tant que les places sont pas
converties, ce que ça fait, c'est que, quand c'est des garderies privées, bien,
il n'y a pas accès à des... à des... aux mêmes... aux mêmes ressources que
quand c'est une place en CPE. Pas de place réservée, notamment, des places
protocoles, là, dans les garderies privées. Il n'y a pas accès aux prestations
spéciales pour les enfants à besoins particuliers quand c'est des garderies
privées. Il y a un paquet d'enjeux qui nécessiteraient vraiment qu'on fasse de
toute urgence la conversion puis qu'on développe le réseau sous forme CPE ou
subventionné.
Donc, moi, j'insiste ici, là, la façon...
elle nous dit, la ministre, qu'elle cherche, via son plan de lutte à la
pauvreté, des façons d'intervenir là-dessus. La meilleure façon, là, c'est de
livrer des places dans le réseau de CEP, et le plus tôt possible. C'est là où
je l'invite à investir son énergie.
Bien sûr, on peut, en attendant, venir
aider ces familles-là quand même. Nous, il y a quelques années, déjà, on avait proposé
d'avoir une prestation spéciale, là, notamment pour les poupons, là, entre le
RQAP puis le moment où les gens trouvent une place. C'est souvent après 18 mois
que les gens trouvent une place, des places poupons, il n'y en a pas. On avait
proposé, à l'époque, de, justement, s'arrimer sur les montants offerts pour
contraintes temporaires. Parce que, pour nous c'est ça que c'est, c'est une
contrainte temporaire à l'emploi de se retrouver entre le RQAP puis le moment
où l'enfantin atteint 18 mois puis que, là, on réussit enfin à trouver une
place. Pour nous, c'est une contrainte temporaire, ça fait qu'on s'était appuyé
sur les montants offerts pour les gens qui ont une contrainte temporaire puis
on avait proposé une prestation poupons, là, pour faire le pont entre la fin du
RQAP puis le moment où les gens trouvent une place. Évidemment, le coût d'une
mesure comme celle-là irait en décroissant au fur et à mesure qu'on livre des
places.
• (18 h 20) •
Donc, c'est quelque chose que j'invite le
gouvernement à réfléchir en attendant de livrer des places. Il y a moyen, avec
des prestations d'urgence comme celle-là, pour aider les familles, de leur
éviter de sombrer dans la plus grande précarité. Donc, moi je lui...
Mme Labrie : ...soumets cette
possibilité-là. Mais c'est ça, là, le gros problème qui reste, à mes yeux, là.
Et, qu'on... qu'on attend que la solution hors projet de loi arrive pour ces
personnes-là, ça va passer par le développement du réseau.
Ça fait que j'espère que l'appel est
entendu. Je le dis parce que, dans l'ancienne législature, je l'ai porté, moi,
ce dossier-là devant l'ancien ministre de la Famille et je dois dire, là, on
sentait que ça bougeait pas mal plus vite sur ce dossier-là à l'époque. Depuis
cette législature-ci, on dirait qu'on stagne. Ça ne... Ça ne livre pas, là. Les
places, ça ne livre pas. Puis je ne parle pas juste les données nationales, là.
Je regarde les projets en Estrie, là, le nombre d'histoires que j'entends de
bâtons dans les roues qui sont mis dans les... dans les... aux directrices de
CPE qui essaient de développer de nouvelles installations. C'est un problème
majeur. Le frein vient des fonctionnaires qui empêchent les projets d'avancer,
qui redemandent des documents qu'ils ont déjà eus. C'est un problème majeur. Et
ça, ça a des retombées sur la ministre. J'ai l'air d'être à côté du sujet, mais
ça a des retombées sur la ministre de la Solidarité sociale. Ça en a. Donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suis à la limite de vous dire de revenir.
Mme Labrie : Exact. Mais je
le sais que j'ai l'air de faire une digression, mais c'est que ça plonge des
familles dans la précarité. Puis là, on est en train de discuter ici du dernier
filet social qui reste, mais il y en a des familles qui se rendent à ce dernier
filet social juste parce qu'ils n'ont pas eu de place en CPE. C'est du monde
qui ne sont pas éloignés du marché du travail, là, qui peuvent travailler, qui
ne demandent que ça, mais qui ont épuisé toutes leurs économies à force de ne
pas pouvoir retourner travailler parce qu'il leur manque une place. Ça fait que
ça vient concerner la ministre. Et c'est... Et c'est pour ça qu'on a eu une
telle levée de boucliers, dont j'ai fait partie puis avec mes collègues aussi,
concernant, là, l'abrogation du paragraphe trois, ici, là. Les personnes qui
ont un enfant à charge, là, d'âge préscolaire, ces personnes-là, s'ils avaient
accès à une place en service de garde éducatif, on n'aurait pas raison de
s'inquiéter pour elles. Mais il y en a qui ont... il y en a qui n'ont pas accès
et c'est pour ça qu'on s'inquiète pour elles. Et quand j'entends : Bien,
on cherche des solutions en dehors du projet de loi. Bien, tant mieux, mais va
falloir qu'il arrive vite ces solutions-là, parce qu'en attendant, on précarise
énormément de familles dans des années cruciales pour le développement de ces
enfants-là. Moi, c'est l'appel que je lance à la ministre. Il y a des choses
qu'elle nous dit qui sont rassurantes, notamment pour les proches aidants et
personnes qui vivent victimes de violences conjugales. C'est rassurant. Mais
là-dessus, ce que j'entends, c'est une belle intention. Mais la solution
rassurante, on ne l'a pas vue encore et ça va la prendre. Ça va rester une
préoccupation tant qu'on n'aura pas complété le réseau et trouvé une mesure
d'urgence, je dirais le pour. Subvenir aux besoins de ces familles-là en
attendant de leur livrer une place.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur le volet 53 du... Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci. Juste...
Désolé, j'ai manqué le début cet après-midi des... du débat. Vous avez parlé
tantôt de la prestation spéciale, justement, qui va venir remplacer celle-ci.
Est-ce que la prestation spéciale se retrouve dans le projet de loi?
Mme Rouleau : C'est dans le
règlement.
Mme Prass : C'est dans le
règlement. Donc, encore une fois, pour les personnes concernées, il peut y
avoir une certaine crainte parce que, justement, ce n'est pas inscrit noir sur
blanc.
Mme Rouleau : J'ai confirmé
l'intention réglementaire.
Mme Prass : Oui, mais
l'intention réglementaire n'est pas le règlement en tant que tel.
Mme Rouleau : Mais là je ne
peux pas vous fournir le règlement, je... Le règlement va venir.
Mme Prass : Oui, je
comprends, mais, comme le dit ma collègue, écoute, nous, on est en train de
recevoir des messages en direct de gens qui ne se sentent pas rassurés.
Mme Rouleau : Mais, tout à
l'heure, votre collègue a dit qu'elle était rassurée.
Mme Prass : Mais je n'étais
pas là. Moi, je n'ai pas entendu tout ce que vous avez mis de l'avant, donc...
Mais, par exemple, j'ai la... j'ai une question pour vous qui vient, justement,
d'un groupe de revendications, qui ont une crainte que le retrait des
alinéas 3, 7, 9 de cet article affecterait les personnes qui ont une
déficience intellectuelle. Surtout, par exemple, et là il regroupe le fait
qu'on enlève les femmes victimes de violence conjugale et les femmes qui ont une
déficience intellectuelle tendent à être plus souvent... sont plus souvent à
risque de cette sorte de violence, donc de ce genre de violence. Donc, je vais
commencer par ça. Pourquoi est-ce que vous avez choisi de retirer cette
contrainte temporaire pour la remplacer par un programme spécial, quel était
l'esprit derrière cette idée-là?
Mme Rouleau : Rapidement, on
enlève les contraintes à l'emploi pour remplacer par contraintes de santé,
contraintes temporaires en emploi pour contraintes de santé. Et la majorité,
puis j'ai répondu à plusieurs des préoccupations, là...
Mme Rouleau : ...quelques
heures, là, finalement. Malheureusement, vous n'y étiez pas, mais j'ai répondu.
Et il n'y a plus de contraintes emploi, on parle maintenant de contraintes
santé. Alors, pour s'assurer que les personnes ou les groupes de personnes qui
avaient des contraintes temporaires en emploi ne perdent pas, on a transformé
en prestations spéciales ou allocations spéciales selon le type. Alors, il y a
très peu... il n'y a pas de...Et puis... Alors, il n'y a personne qui perd. Et
puis j'ai pris des engagements à travailler dans le cadre du plan de lutte, et
avec mes collègues, pour m'assurer que certains groupes, on parle des femmes,
des familles monoparentales avec enfants de moins de cinq ans particulièrement,
trouver des solutions qui seront plus avantageuses pour elles.
Mme Prass : Et, quand vous
mentionnez... On parle d'état physique ou mental, excusez-moi, «la contrainte
de santé lorsque l'adulte seul ou un membre adulte de la famille». Donc, encore
une fois, pour les familles qui ont un enfant avec un handicap, pourquoi est-ce
qu'on spécifie ici un membre adulte de la famille?
Mme Rouleau : Qui est
prestataire...
Mme Prass : Oui.
Mme Rouleau : ...d'un enfant,
qui est parent d'un enfant...
Mme Prass : C'est ça, parce
que là, on dit «une allocation»...
Mme Rouleau : Alors, il n'y a
pas de perte. Il y avait une contrainte temporaire à l'emploi, n'existe plus,
ce sera une prestation.
Mme Prass : Oui, mais ma
question est : Pourquoi dans 53, est-ce que vous précisez «prestation de
base augmentée d'une allocation pour contrainte de santé lorsque l'adulte seul
ou un adulte membre adulte de la famille? Pourquoi pas lorsqu'un adulte qui est
à la charge d'un enfant par exemple... Donc là, c'est parce que vous venez...
vous prenez tous les gens qui étaient dans cette... qui étaient contraintes de
santé temporaire, vous les mettez dans la prestation spéciale. Mais là, donc,
est-ce que vous introduisez... Parce que j'essaie juste de comprendre pourquoi
on spécifie adulte, membre adulte de la famille et pas un enfant, par exemple.
Mme Rouleau : C'est l'adulte
qui est prestataire, qui fait la demande et qui a un enfant handicapé.
Mme Prass : Donc, il serait
considéré dans... O.K. Parce que... Bien, une des craintes qu'on a eues...
bien, une des craintes qu'on nous a partagées, c'était que, parce qu'on
spécifie membre adulte de la famille, que ça ne comprendrait pas... Parce que
la contrainte de santé, c'est l'enfant du parent, c'est... La raison que le
parent reçoit la prestation, c'est parce que leur enfant a une crainte... a une
contrainte. Donc, il y avait une certaine inquiétude que, quand on spécifie que
c'est un membre adulte de la famille, je comprends que c'est eux qui reçoivent
la prestation, mais la prestation, ils le reçoivent en raison de la contrainte
de leur enfant.
Donc, je veux juste m'assurer qu'on a le
statu quo et, comme vous avez dit, ces familles vont toujours être... vont
recevoir la même prestation dans le programme spécial. O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur 53? On serait rendu à 53.1, mais, si vous le voulez bien, il
est 18 h 29. Donc...
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...il
reste une minute. Moi ce que je vous demande, ce serait plutôt, demain, de
lire votre texte pour qu'on soit dans le... dans le vif du sujet.
Alors, je vous remercie pour votre
collaboration. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 18 h 29)