Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Wednesday, October 30, 2024
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Vol. 47 N° 75
Clause-by-clause consideration of Bill 71, An Act to improve support for persons and to simplify the social assistance regime
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-neuf minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte. La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 71, Loi visant à améliorer
l'accompagnement des personnes et à simplifier le régime d'assistance sociale.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Malette (Huntingdon) est remplacée par Mme Blais
(Abitibi-Ouest); M. Martel (Nicolet-Bécancour) est remplacé par Mme Poulet
Laporte; Mme Tremblay (Hull) est remplacée par Mme Tardif
(Laviolette-Saint-Maurice); Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par Mme
McGraw (Notre-Dame-de-Grâce); Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey) est remplacée par
Mme Prass (D'Arcy-McGee); et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacée par
Mme Labrie (Sherbrooke).
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de débuter nos travaux, je voulais juste... pour les gens qui nous
suivent à la maison et dans les bureaux, que j'aurais dû ouvrir la séance et la
fermer tout de suite après. C'est parce qu'il y a eu des discussions entre le
gouvernement et les partis d'opposition. Ce n'est pas qu'on était en retard ou
qu'on ne travaillait pas, les gens travaillaient. J'aurais dû.... je m'en
excuse, là, j'aurais dû ouvrir la séance et la fermer, parce qu'on était quand
même en travail tout le monde. Je voulais spécifier. Tout le monde travaille
ici très fort.
Maintenant, lors de l'ajournement de nos
travaux, hier, nous en étions à l'étude d'un amendement proposé par la ministre
à l'article 12. Mme la ministre, si vous voulez bien nous faire la lecture de
l'amendement pour remettre en situation et en contexte, là, tout le monde, s'il
vous plaît.
Mme Rouleau : Merci, Mme la
Présidente. Alors, l'article 12 : L'article 31 de la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles : Remplacer l'article 12 du projet de loi par le
suivant : À l'article 12 : L'article 31 de cette loi est
modifié : 1 : dans le premier alinéa : a) par le remplacement de
«un rapport médical» par «une évaluation médicale ou, s'il y a lieu,
psychosocial»; b) par l'ajout, à la fin, de la phrase suivante : «Cette
évaluation doit être rédigée par un professionnel de la santé ou des services
sociaux désigné par règlement.»
2 : par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Rouleau : ...«La personne
doit également, lorsque le ministre l'estime approprié, se soumettre à une
nouvelle évaluation médicale ou psychosociale effectuée par le professionnel de
la santé ou des services sociaux qu'il désigne, pour vérifier si elle présente
des contraintes de santé ou des contraintes sévères de santé. Lorsque la
décision du ministre est défavorable, elle doit être accompagnée de l'évaluation
médicale ou psychosociale rédigée par le professionnel de la santé ou des
services sociaux qu'il a ainsi désigné.»
L'amendement vise à remplacer les termes
«rapport médical» par «évaluation médicale» ou, s'il y a lieu, «psychosociale»
dans le premier alinéa de l'article 31 de la Loi sur l'aide aux personnes
et aux familles. Il permet également au ministre de demander que la personne se
soumettre... se soumette à une nouvelle évaluation médicale ou psychosociale,
selon le cas, si l'évaluation soumise n'est pas concluante. Le ministre
déterminera la forme que devra prendre ces évaluations.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement de la ministre? Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, dans la... dans ce qui est amené, on parle... on souligne
le psycho... le psychosocial, ce qui est une bonne... pour nous, une bonne
initiative, un ajout important. Justement, on allait faire un amendement dans
ce sens-là. Donc, c'est... je pense que c'est très bien reçu. Est-ce qu'on
pourrait parler des modalités puis aussi un peu des délais? Parce qu'il y a des
groupes qui ont soulevé des questions, qui ont soulevé des préoccupations par
rapport à qui peut évaluer? Donc, hier, la ministre, elle nous donnait des
exemples de qui... un professionnel dans le système de la santé ou des services
sociaux. Je pense qu'elle a parlé de psychoéducateurs, travailleurs social...
sociaux, psychologues, etc. Donc, il faudrait, pas dans l'amendement, mais de
vraiment comprendre qui serait ces professionnels. Et aussi le consentement
aussi de la... Est-ce que ça serait sur... donc ça serait sur demande, se
soumettre? «La personne doit également, lorsque le ministre l'estime approprié,
se soumettre à une nouvelle évaluation médicale ou psychosociale». Donc, si je
comprends bien, si le ministre juge que c'est important, cette personne-là
doit... va devoir se soumettre à cette évaluation-là, et même selon le cas,
si... à une nouvelle évaluation médicale. J'aimerais comprendre plus cet
aspect-là entre autres.
Mme Rouleau : Bien. D'abord,
on modifie, là, le... le rapport médical en évaluation, ce qui simplifie. Vous
remarquez qu'on... qu'on inscrit la dimension psychosociale. Permettre de se
soumettre à une nouvelle évaluation, c'est parce qu'il peut y avoir des... des
contraintes de... Il y a la contrainte de santé, contrainte sévère et la... on
est... Oui. Et la contrainte de santé est moins d'un mois. La contrainte sévère
persiste, peut persister, mais elle n'est pas nécessairement permanente, c'est-à-dire,
elle peut être importante, mais pas nécessairement permanente. Alors, c'est
pour évaluer le degré de cette... de la contrainte sévère.
Mme McGraw : Je voudrais...
Je me permets aussi de soulever quelques enjeux qui ont été soulevés par
plusieurs groupes. Par exemple, l'Ordre des psychoéducateurs et
psychoéducatrices du Québec. Donc, moi, je souligne, on a... formation qu'on
trouve que c'est une bonne chose d'élargir les professionnels qui puissent
faire cette évaluation. Et là, on voit qu'il y a un élargissement aussi de...
Ce n'est pas nécessairement une évaluation médicale, mais ça peut être d'ordre
psychosocial. Donc, ça, c'est dans la bonne direction. Donc, cet ordre-là, et
je cite dans leur mémoire : «Il est essentiel d'attirer l'attention du
législateur sur le fait que l'expression "rapport médical" restreint
cette contribution au seul médecin. À ce titre — donc, ça, c'est
avant. — à ce titre, selon les intentions du projet de loi, l'ordre
recommande de remplacer le terme "rapport" par une formulation plus
inclusive dans la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles. Donc, c'est ce
que...
Mme Rouleau : ...
Mme McGraw : ...évaluation
qui reconnaît...
Mme McGraw : ...compétences de
l'ensemble des mandats professionnels issus du domaine de la santé mentale et
des relations humaines. Cette modification permettrait de refléter la réalité
interprofessionnelle où d'autres professionnels tels que les psychoéducatrices
et psychoéducateurs jouent un rôle essentiel dans l'évaluation. Donc, selon ce que
j'entrevois, c'est comme un pas dans la bonne direction.
Il y a quand même des préoccupations suite
à ce changement proposé. Donc, c'est bien, là, je parle d'un mémoire qui a été
soumis par Normand Landry, etc. «Des aspects de mise en œuvre des dispositions
du projet de loi nous préoccupent également. L'élargissement des catégories...
professionnels habilités à établir l'existence, etc., est positif. Nous
rappelons toutefois que les travailleurs et travailleuses sociaux, comme
d'autres professionnels, œuvrent dans le secteur public... œuvrant dans le
secteur public, sont susceptibles d'être visés par la mesure, sont en
sous-effectifs et surchargés. Donc, j'aimerais revenir sur cet enjeu-là. Tous
les professionnels dans le domaine de la santé, dont les médecins, qui étaient,
avant, les seuls à pouvoir faire ces rapports... Là, on l'élargit, mais, quand
même, il y a un enjeu de surcharge dans le secteur public.
Alors, il y a des préoccupations aussi au
niveau de la fonction... le Syndicat de la fonction publique et parapublique,
qui s'inquiète de... «un marché de la reconnaissance de contraintes de santé,
éventuellement sous-traité à des entreprises privées dotées d'un mandat
spécifique, risque de s'ouvrir». Alors, c'est une préoccupation.
Je cite aussi... Donc, c'est ça, je vais
juste... je vais juste... Cette inquiétude-là, donc, suite à une bonne
initiative d'élargir, est-ce que c'est une préoccupation pour la ministre?
Cette idée de... à cause du fait que les professionnels sont surchargés, que c'est
une inquiétude qu'on soulève, l'idée d'un marché de la reconnaissance des
contraintes de santé et un enjeu de sous-traitance à des entreprises privées
dotées d'un mandat spécifique, c'est... est-ce que... selon la ministre, est-ce
que c'est un risque? Est-ce que... Comment est-ce qu'elle réagit?
Mme Rouleau : Ce qu'on fait,
en fait, c'est qu'à l'heure actuelle c'est le médecin qui est... qui est
sollicité, seulement, et là on parle de professionnels de la santé avec
lesquels les gens qu'on veut desservir sont la plupart du temps déjà en lien,
déjà en contact. Alors, ce n'est pas nécessairement une surcharge, c'est... ça
va dans le sens du projet de loi no 67, là, dont j'ai parlé, qui est en étude
détaillée aussi en ce moment. En ce moment, dans ce projet de loi, les
infirmières pourront diagnostiquer les troubles mentaux, sauf dans le cas de la
déficience intellectuelle. Les psychologues pourront diagnostiquer les troubles
mentaux aussi... aussi, et, pour certains, les... ceux qui détiennent une attestation
pourront diagnostiquer les troubles neuropsychologiques. Les conseillers,
conseillères d'orientation pourront aussi diagnostiquer les troubles mentaux ou
la déficience intellectuelle. Ça fait que, là, déjà, là, dans ce projet de loi
qui est en cours actuellement, on a de nouveaux professionnels de la santé qui
peuvent diagnostiquer.
• (11 h 40) •
C'est au bénéfice des personnes qui sont
prestataires, d'avoir accès à cet élargissement des professionnels. Et là on en
est là, puis là ce qu'on a dit hier, c'est qu'on voulait travailler avec les
ordres, les ordres professionnels pour s'assurer, là, qu'on puisse avoir, par
exemple, les travailleurs sociaux et d'autres ordres professionnels qui
pourraient faire ces diagnostics.
Que tous les professionnels soient
surchargés, à l'heure actuelle, je pense que ce n'est pas... ce n'est pas ça,
l'enjeu. Ce qu'on veut s'assurer de faire, c'est de faciliter puis d'améliorer
l'accès pour les prestataires, parce qu'à l'heure actuelle c'est eux qui
subissent les inconvénients, c'est eux qui doivent attendre de voir un médecin,
alors que, là, il y aura une diversification, une diversité de
professionnels...
Mme Rouleau : ...de la santé
qui pourront répondre, au besoin.
Mme McGraw : Merci, Mme la
ministre. Si je comprends bien, on élargit donc le type d'évaluation, on
élargit médical à psychosocial, l'un ou l'autre, et aussi on élargit les
professionnels qui sont capables de faire ce rapport ou cette évaluation.
Peut-être une dernière question avant de
laisser la parole à ma collègue. Lorsqu'on parle d'évaluation, une des
questions, c'était... Mais avant, c'était quel type de rapport, mais là c'est
un rapport qui va être basé sur... Il va quand même avoir un rapport suite à
l'évaluation. Est-ce que vous avez des commentaires? C'est une question qu'on a
posée pendant les consultations, de savoir quel type de rapport. Donc, ça peut
être médical ou psychosocial. Et aussi on a posé des questions, peut-être, sur
la fréquence. Donc, si je comprends, est-ce que l'idée que... Ça a été soulevé
aussi, la fréquence, pas nécessairement une fréquence qui est établie, par
exemple, annuelle, mais vraiment selon la personne, en fonction de la personne
qui était évaluée.
Est-ce que vous avez des intentions réglementaires,
on va dire, par rapport aux fréquences de ces évaluations ou est-ce que ça va
être, selon la personne, la situation individuelle de la personne?
Mme Rouleau : On en discute à
l'article 25.
Mme McGraw : Parfait. On va
revenir là-dessus. Merci. Je crois que ma collègue...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de laisser la parole à la députée, à votre collègue... Vous avez une
bienveillance envers votre collègue, mais la députée de Sherbrooke avait
demandé la parole avant. Donc, je vais céder la parole à la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Quand on a suspendu les travaux hier soir, on était en train de
discuter justement de qui pourrait faire ces évaluations-là. Je ne sais pas si
la ministre a évalué le nombre de personnes par année qui vont faire une
évaluation. Combien d'évaluation par année, environ, sont soumises au
ministère, juste pour qu'on puisse avoir une idée de l'ordre de grandeur de ce
que ça représente? Je comprends que quelqu'un va trouver l'information.
Mme Rouleau : Un chiffre?
Mme Labrie : Oui, bien, tu
sais, sans avoir un chiffre exact, j'aimerais avoir un ordre de grandeur. On
est en dizaines de milliers, en centaines de milliers de demandes. Bon, c'est
quoi, l'ordre de grandeur de ça? Hier, on avait discuté que les professionnels
qui sont membres de leur ordre, selon les intentions de la ministre, vont
pouvoir procéder à la signature de ces documents-là, quel que soit leur
employeur. Mais, ensuite, on avait amorcé un échange, qui n'avait pas pu se
terminer hier soir, sur le fait que des organismes qui ont une expertise
puissent eux-mêmes remplir cette documentation-là. Puis la ministre, hier,
juste avant la suspension, elle venait d'expliquer que c'était déjà un peu
prévu comme ça pour les organismes en violence conjugale, donc, que l'organisme
peut lui-même faire la démarche puis qu'il n'y avait pas nécessité qu'une
personne, en particulier, dans l'organisme, soit membre d'un ordre ou quoi que
ce soit.
Donc, moi, ce que je voulais vérifier avec
elle, c'est : Est-ce que ça pourrait aussi être possible dans son
intention réglementaire? Est ce que c'est quelque chose qui va être maintenu,
notamment, pour les organismes en violence conjugale, mais je pense aussi aux
organismes en itinérance qui sont face à des personnes qui vivent le même type
de détresse et d'urgence, là?
Mme Rouleau : Mais en
travaillant avec les ordres professionnels, le professionnel peut travailler
dans une clinique médicale, communautaire ou dans une organisation. Il faudra
toutefois s'assurer, là, s'assurer de balises. On ne veut pas que ce soit... tu
sais, il ne faut pas que ce soit des diagnostics qui soient donnés, tu sais, il
faut... Il y a l'organisme, mais il y a la personne, il y a le professionnel,
c'est le professionnel qui va... Parce que là, dans votre question,
c'est : Est-ce qu'on va permettre à l'organisme de donner ses diagnostics?
Mais, quand j'ai parlé des maisons d'hébergement pour les femmes victimes de violence,
c'est l'intervenante qui... Ce n'est pas la maison d'hébergement qui signe,
c'est la personne, c'est l'intervenante.
Mme Labrie : Exact, sauf que
cette intervenante-là, elle n'est pas membre d'un ordre professionnel et elle
peut, en ce moment, signer ces documents-là.
Mme Rouleau : Et là on est
dans une situation plus particulière aussi, là, parce que c'est de reconnaître
que la femme est victime ou la personne est victime de violence conjugale et
qu'elle a... qu'elle doit aller dans...
Mme Rouleau : ...dans cette
maison.
Mme Labrie : Exact. Puis moi,
de ce que je comprends de la procédure actuelle, une intervenante en maison
d'hébergement, et elle n'a pas besoin d'être membre d'un ordre professionnel,
on lui reconnaît l'expertise, peu importe, de signer ce document-là pour la
reconnaissance d'urgence, là, si je peux dire, là, pour la prestation.
Mme Rouleau : Oui. C'est une
situation d'urgence. Puis ça ne...
Mme Labrie : Exact.
Mme Rouleau : Et là, on ne
détermine pas la condition de santé, là. C'est une situation d'urgence parce
que la femme... souvent la femme, parfois des hommes aussi doivent sortir
rapidement de la maison. Ça ne va pas avec les enfants, et tout ça, bon. Il y a
une situation d'urgence. Il y a les policiers qui accompagnent, etc., là. Tu
sais, on est dans...
Mme Labrie : Exact. Bien,
moi...
Mme Rouleau : Alors, ce n'est
pas exactement la même chose, mais dans ce cas-ci, on dit que l'intervenante
qui reçoit la femme est celle qui confirme mais elle ne signera pas pour
dire : Bien, la personne a un trouble.
Mme Labrie : Bien, je vais
donner... je vais... on va poursuivre sur cet exemple-là. Parce que la ministre
nous dit : En ce moment, c'est possible, dans la situation où la femme
vient de quitter un foyer violent, elle arrive là, l'intervenante, ordre
professionnel ou pas, on lui reconnaît l'expertise de dénoncer dans le bon
document cette situation-là. Moi, ce que je veux savoir, c'est, si, au terme
des quelques semaines où la victime qui vient de fuir son domicile, est
couverte? Il se peut qu'elle soit encore en situation par exemple de choc
post-traumatique ou qu'elle ait... qu'elle... qu'elle soit encore dans une
période de haute vulnérabilité, si je peux dire, qui l'empêche, là, de se
mettre en démarche active de rechercher un emploi, peut-être que c'est même un
logement qu'elle va chercher. Je veux dire, il y a... il y a... il y a un
contexte autour de cette victime-là qui fait en sorte que c'est probable que,
même après le nombre de semaines prévues, elle ne sera peut-être pas encore
prête à retourner travailler. Si, au début de son parcours, on reconnaît à
l'intervenante la capacité de signer le document...
Mme Rouleau : ...une situation
d'urgence.
Mme Labrie : Oui. Moi je veux
savoir est-ce qu'on va pouvoir aussi lui permettre de le faire à la fin? Parce
que là, il y a... il y a une victime qui a développé un lien de confiance avec
cette intervenante-là, vraisemblablement, qui... Est-ce qu'il est la personne
la mieux placée, là, pour connaître son parcours et ses capacités? Donc, en
toute cohérence, si on lui reconnaît l'expertise de signer ça en situation
d'urgence au départ, moi, je soumets à la ministre que ça simplifierait les
choses. Et c'était aussi le souhait de la ministre, pour cette victime-là, que
la même intervenante puisse... après que la mesure d'urgence prend fin, s'il y
a encore une contrainte importante, là, pour travailler, il faudrait qu'elle
puisse aussi signer ce document-là.
Mme Rouleau : La personne,
cette femme, va en maison d'hébergement de manière urgente. Il faut répondre à
un besoin urgent. L'intervenante, qui peut-être vient d'un ordre professionnel,
peut-être pas, peut dire : Il y a vraiment une situation d'urgence puis...
Et là, ce qu'on a fait dans ce cas-ci, c'est qu'il y avait une contrainte
temporaire à l'emploi de trois mois et il y avait une prestation de 100 $,
parce que la personne est en hébergement, par mois. On enlève la contrainte
temporaire en emploi, on transforme ça en prestation spéciale, une prestation
qui combine les deux, l'ancienne CTE et le montant pour l'hébergement, et un
seul formulaire, une seule demande à faire, une seule réquisition, disons, là,
qui est faite par la personne qui reçoit, l'intervenante. Bon. La personne est
en... Puis aussi longtemps qu'elle est en hébergement d'urgence.
• (11 h 50) •
Mme Labrie : Donc ce ne sera
plus trois mois?
Mme Rouleau : Ça peut être
trois mois, trois mois et demi, quatre mois, six mois. Les gens, lorsqu'elles
vont dans cette maison d'hébergement d'urgence, là, c'est...
Mme Labrie : Donc, cette
nouvelle mesure, finalement, qui combine, là, les deux montants qui étaient
donnés avant...
Mme Rouleau : Oui. Ce n'est
pas que trois mois. Ça peut être trois mois et demi, quatre mois, cinq mois,
selon le temps que va demeurer la personne en situation d'urgence.
Mme Labrie : Il n'y aura pas
de limite prévue, là, dans le temps pour ça?
Mme Rouleau : Bien non...
Mme Labrie : Je pose la
question parce qu'on sait que, comme il n'y a pas beaucoup de places dans les
maisons de deuxième étape, parfois, c'est très long avant qu'une personne
puisse quitter une maison, là, de première étape, là. Ça peut prendre des mois,
là. Donc, c'est pour ça que je pose la question : Il n'y aura pas dans le
règlement de limite prévue, là, à la...
Mme Labrie : ...la durée de
ça.
Mme Rouleau : Pas de limite.
Alors, c'est un avancement, c'est une amélioration.
Mme Labrie : Oui, bien, ça
répond un peu à ma préoccupation de la transition, là, après le trois mois.
Parce qu'on peut convenir ici que tant mieux si la victime est rétablie après
trois mois puis peut se chercher un emploi, mais c'est probable que non, là.
Mme Rouleau : Quand la
personne est sur... si vous permettez?
Mme Labrie : Oui.
Mme Rouleau : Quand la
personne est prestataire, elle va avoir accès, elle peut demander un plan
d'accompagnement personnalisé. Et là... Et là, elle va être... tu sais, elle va
être accompagnée. Et c'est là qu'elle... ça fait aussi partie du réseau, là, du
réseau régional où on a des professionnels. Alors, elle est... elle est
accompagnée par des professionnels. Et si elle a une contrainte sévère, c'est
là que ça va être identifié. Est-ce que c'est la première intervenante qui l'a
accueillie le soir ou la nuit qu'elle est arrivée? Je ne peux pas garantir, là,
mais il y aura quelqu'un, il y aura un professionnel de la santé qui pourra
poser le diagnostic.
Mme Labrie : Bien, en toute
honnêteté, oui, comme la ministre m'a dit qu'il n'y a pas de limite temporelle
finalement à cette nouvelle mesure, là, qu'elle développe, moi, ça répond ma
préoccupation pour les victimes de violence conjugale.
Maintenant, pour les personnes en
situation d'itinérance, il n'y avait pas de voie rapide, là, à ma connaissance,
comme il en existait une pour les personnes en situation de violence conjugale.
Donc, moi, ça, ce que je constate, c'est qu'il y a... c'est assez bien
documenté qu'il y a quand même beaucoup de personnes qui vivent dans la rue,
là, qui sont en situation d'itinérance et qui n'ont pas... qui ne reçoivent pas
de prestations d'aide sociale, même si elles y auraient techniquement droit.
Mme Rouleau : ...personnes
sur 10 ont des prestations d'aide sociale, personnes en itinérance.
Mme Labrie : Exact. Donc, ça
en fait quand même quatre sur 10.
Mme Rouleau : Alors, on veut
aller chercher le plus possible ces quatre autres.
Mme Labrie : Exact. Et par
ailleurs, sur ces 10 personnes là, il y en a potentiellement plusieurs qui
ont des contraintes importantes qui les empêchent également de travailler.
Donc, moi, ce que je voudrais, c'est qu'on développe aussi une voie d'accès,
là, facilitée pour ces personnes-là. Est-ce que c'est possible d'imaginer un
peu la même chose que dans les ressources en itinérance... qu'ils puissent
avoir une procédure similaire, là, à ce que la ministre développe pour la
violence conjugale?
Mme Rouleau : Dans le plan de
lutte à la pauvreté et l'exclusion sociale, on a une mesure précise pour
faciliter l'accès aux personnes qui sont en situation d'itinérance, aller vers
l'aide de dernier recours.
Mme Labrie : Et ça se déroule
comment, cette procédure?
Mme Rouleau : C'est une
mesure qui est en train de se développer, mais qui fait partie du plan de
lutte.
Mme Labrie : Donc, elle
n'existe pas encore.
Mme Rouleau : Bien,
aujourd'hui, précisément, non, mais elle va... elle va faire partie de ce qui
va être offert.
Mme Labrie : Puis est-ce
que... Est-ce que, dans ce qui est réfléchi actuellement...
Mme Rouleau : Elle est
prévue, et puis il reste à la mettre en place.
Mme Labrie : Puis est-ce que
ça va être une possibilité pour les intervenants des ressources en itinérance
de faire... de faire une demande, un peu comme ça se fait en violence conjugale
actuellement? Parce que c'est sûr que, si une personne qui ne reçoit pas l'aide
sociale, qui est dans la rue, qui se retrouve dans une ressource en
itinérance... on peut imaginer qu'elle est dans la même détresse, là, qu'une
victime de violence conjugale qui vient de quitter un foyer violent, là. Cette
personne-là est dans une haute période de vulnérabilité. Il me semble que, si
les intervenants dans les ressources en itinérance avaient la même capacité
finalement d'avoir accès à une mesure spécifique, ça pourrait aider ces
personnes-là, là, à se remettre sur pied.
Mme Rouleau : La mesure,
donc, fait partie du plan de lutte et elle va se déployer.
Mme Labrie : Bien, c'est
juste que, si elle était sur le point d'être déployée, j'imagine, la ministre
pourrait nous en dire un peu plus sur la nature de la mesure, là. Si je ne suis
pas capable d'avoir...
Mme Rouleau : Bien là on est
dans le plan de lutte, j'aimerais qu'on revienne au projet de loi.
Mme Labrie : Bien, moi, je
vous parle du projet de loi. C'est pour ça que je voudrais qu'on inscrive dans
le projet de loi aussi...
Mme Rouleau : Mais elle est
déjà dans le plan de lutte.
Mme Labrie : La mesure dont
la ministre me parle, elle est... elle existe sur papier, là, je ne le conteste
pas, mais dans les faits, la ministre n'est pas capable de me donner des
détails sur ça va être quoi exactement, cette mesure-là. Donc, j'en comprends
que le travail est en cours et que ce n'est pas sur le point d'aboutir. Et
donc, moi, ce que je demande à la ministre, c'est... Là, on est en train
d'étudier un projet de loi où elle a l'intention, puis elle l'a nommée souvent,
de faciliter la vie aux personnes prestataires et aux personnes qui...
Mme Labrie : ...doivent devenir
prestataires parce que leur situation le justifie. Donc, moi, ce que je lui
dis, c'est : Pour faciliter la vie à ces personnes-là, est-ce qu'on ne
peut pas prévoir, dans le cadre de sa réforme de l'aide sociale, un chemin
accéléré, un peu comme elle en a créé un, simplifier et accélérer pour les
victimes de violence conjugale, est-ce qu'on ne peut pas faire la même chose en
itinérance? Moi, je trouve que c'est tout à fait en lien avec le projet de loi.
Des voix : ...
Mme Rouleau : En fait, les
mesures vont servir à l'assouplissement de règles, à l'accompagnement, à
faciliter les démarches des personnes en situation d'itinérance. C'est le
principe, là, dans le plan de lutte. Alors, la mesure doit se mettre en place
concrètement. Puis là je ne peux pas... je ne suis pas en mesure de vous donner
tous les détails de la mesure aujourd'hui.
Mme Labrie : Exact. Bien,
donc, ce que j'en déduis, c'est que le travail n'est pas beaucoup avancé, là,
sur cette mesure, parce qu'autrement on aurait quand même quelques
informations.
Mme Rouleau : ...travaillé
quand même très fort, là, sur la base de recherches, c'est sur la base de
consultations, c'est sur la base de l'ensemble de la consultation qu'on a faite
pour le plan de lutte, toutes les rencontres avec... par secteur, avec les
différents intervenants. Et là, bien, c'est de... vraiment de développer cette
mesure et de la déployer pour permettre l'accès plus... faciliter l'accès.
Parce que c'est une réelle préoccupation, d'aller chercher ces quatre personnes
sur 10 qui sont... en fait, qui n'ont pas accès, à l'heure actuelle, à cette
aide de dernier recours. Alors, c'est une mesure qu'on va déployer, mais je ne
peux pas vous la vous la traduire dans toutes ses... dans...
Une voix : ...
Mme Rouleau : Ah! là, j'ai de
la difficulté à comprendre.
Des voix : ...
Mme Rouleau : Bien, c'est ça,
c'est qu'il faut travailler avec certaines exigences administratives, tant sur
le plan gouvernemental que sur le plan municipal aussi, de ce que... j'ai vu
ça, là. Alors, il y a des... Il faut... il faut travailler sur certaines règles
administratives qui existent aujourd'hui, qui sont un frein, carrément, un
frein. Alors, il faut... il faut travailler.
Mme Labrie : Ah bien, ça,
c'est sûr.
Mme Rouleau : Il faut
travailler avec nos partenaires pour s'assurer d'éliminer certains obstacles
qu'on a, parce que, malgré la bonne volonté, malgré la bonne volonté qu'on a...
Puis notre intention, c'est vraiment de faciliter l'accès, mais, en ce moment,
là, aujourd'hui même, c'est... il est plus difficile, là, d'agir pour aider ces
gens-là. Alors...
• (12 heures) •
Mme Labrie : Exact. C'est
pour ça que je propose une solution, à vrai dire. Là, j'entends que la ministre
a consulté des gens, elle constate qu'il y a des défis importants, bon. Le
municipal est concerné à bien des égards par rapport à l'itinérance, mais par
rapport aux demandes d'aide sociale, j'en serais surprise, là, bien
franchement, je ne vois pas qu'est-ce qu'ils ont rapport là-dedans.
Moi, ce que ce que je suggère à la
ministre, puisqu'elle est en train de développer une idée pour livrer dans la
vraie vie un élément de son plan, c'est de développer une mesure qui s'inspire
ou qui ressemble fortement à celle qu'elle a développée pour les victimes de
violence conjugale, qui fait en sorte que, quand la personne arrive dans la
ressource, il y a un intervenant qui est là, qui peut reconnaître l'état dans
lequel se trouve la personne, faire la demande, y compris avec la
reconnaissance d'une contrainte, puis que ça puisse durer le temps que ça dure
puis que la personne est dans la ressource.
Il me semble qu'il y a beaucoup de
parallèles à faire avec la situation d'itinérance et que développer une mesure
similaire que ce qu'elle a déjà réfléchi pour la violence conjugale serait très
efficace.
Aussi, par ailleurs, un des gros défis
qu'on a, là-dedans, c'est que les personnes en situation d'itinérance, souvent,
la ministre le sait très bien, là, elles sont en rupture avec le système. C'est
très difficile de les amener dans le réseau, voir un professionnel de la santé.
Parfois, la seule personne avec laquelle ils vont avoir un lien de confiance,
c'est un organisme en itinérance ou en travail de rue. Donc, ça m'apparaît
d'autant plus important pour aider...
12 h (version non révisée)
Mme Labrie : cette
personne-là à sortir un peu du trou puis que cet intervenant-là puisse l'assister,
là, dans ses démarches puis remplir les documents dont le ministère a besoin.
Mme Rouleau : Bien, c'est...
C'est intéressant, là, puis j'apprécie. C'est dans... C'est cette mesure, dans
le plan de lutte, qu'il faut travailler. C'est dans ce cadre-là qu'il faut
travailler. Et ce n'est pas dans le projet de loi comme tel, c'est dans le plan
de lutte qui vise à briser... à briser l'isolement, à lutter contre la
pauvreté. Alors, c'est dans... C'est là, c'est là qu'on a l'outil qu'il nous
faut pour faire ce que vous proposez.
Mme Labrie : Bien, c'est
juste que les...
Mme Rouleau : On n'est
plus dans le projet de loi.
Mme Labrie : Bien, oui,
parce que les règlements qui vont découler de cet article-là et qui vont dire
quel professionnel, qui peut remplir la paperasse, c'est ces règlements-là qui
vont permettre de dire qui peut le faire, justement. Ce n'est pas dans le plan de
lutte, là, ça. Donc, moi, ce que je dis à la ministre, c'est : Dans ces
règlements-là, qui découlent de cet article-là, je l'invite fortement à prévoir
un processus similaire en itinérance que ce qu'elle a prévu pour la violence
conjugale. On est tout à fait là-dedans, là. Ça ne tombera pas du ciel avec le
plan de lutte, ça, là, là. Il faut que ça passe par un règlement. Et ce
règlement-là, il est lié à ce dont on discute en ce moment dans le projet de
loi, qui peut remplir les documents. C'est ça dont on parle. Ça fait que, moi,
j'ai soumis mon idée. Je laisse la ministre réfléchir à ça. De toute façon,
effectivement, le règlement, il n'est pas dans la loi. Malheureusement, on ne
le saura pas avant qu'il soit éventuellement déposé. Mais c'est les règlements
qui découlent de cet article-là.
Mme Rouleau : Mais on en
prend bonne note.
Mme Labrie : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Et je cède maintenant la parole à la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Et on va continuer dans le même sens parce que, lors des
consultations, justement, il y a un groupe de femmes qui est venu vous poser la
question de ma collègue, si les évaluations pouvaient se faire directement dans
les maisons d'hébergement pour les femmes victimes de violence. Et vous avez
dit : Ces personnes-là doivent faire partie d'un ordre professionnel. Et
vous venez de dire qu'un intervenant peut remplir l'évaluation, mais qu'il doit
être signé par quelqu'un d'autre. Donc, j'imagine, dans ce cas-là, que c'est un
médecin, une travailleuse sociale, quoi que ce soit.
Mme Rouleau : De ce
que... La discussion que je viens d'avoir, c'est ce que vous dites?
Mme Prass : Oui. Oui,
parce que vous avez dit qu'un professionnel dans une maison d'hébergement pour
femmes victimes de violence peut remplir l'évaluation, mais qu'il ne peut pas
la signer?
Une voix : ...
Mme Rouleau : C'est ça.
C'est que la, disons, la dame, là, la femme qui vient en maison d'hébergement,
mesure d'urgence, elle arrive en pleine nuit. Il y a une intervenante qui va
reconnaître qu'elle est dans cette situation d'urgence. Elle va signer.
Mme Prass : O.K.
Mme Rouleau : Elle va
signer. Cette dame, qui est... qui est prestataire ou qui demande l'aide, qui a
pu obtenir, à sa demande, là, peut demander un plan de... un plan d'accompagnement
personnalisé. Et c'est là que... Est-ce qu'elle a une contrainte sévère ou pas?
Parce que peut-être que oui, puis peut-être que non, là. Et là, dans ce plan d'accompagnement,
il y a un professionnel. C'est peut-être la même dame qui est la même
intervenante qui... qui signera. Je ne sais pas qui exactement, là, ce sera,
mais ce sera un professionnel de la santé.
Mme Prass : Donc, c'est
toujours quelqu'un qui fait partie d'un ordre professionnel.
Mme Rouleau : D'un ordre
professionnel.
Mme Prass : Donc, une
intervenante qui ne fait pas partie d'un ordre professionnel...
Mme Rouleau : Si elle ne
fait pas partie d'un ordre professionnel qui sera identifié, là, parce que là,
déjà, on avance, là, avec le projet de loi n° 67, mais il y aura d'autres
professionnels qui seront identifiés. Alors, si elle ne fait pas partie de ces
professionnels, de ces ordres-là, ça ne sera pas elle.
Mme Prass : Donc, son
expertise n'est pas reconnue parce qu'elle ne fait pas partie d'un ordre
professionnel.
Mme Rouleau : Bien, c'est...
Son expertise, elle est reconnue parce qu'elle... Elle, elle est celle qui...
qui est... On reconnaît son expertise pour dire : Bien, la dame, elle
a... elle est en situation d'urgence, puis elle peut faire la demande de la
prestation spéciale.
Mme Prass : Mais elle ne
peut pas faire l'évaluation.
Mme Rouleau : Elle ne
fera pas l'évaluation. Peut-être pas. Peut-être que oui, si elle est de l'ordre
professionnel.
Mme Prass : Oui. Vous
dites... Là, on parle d'un cas où elle ne l'est pas. Donc, elle peut faire la
demande d'urgence, mais elle ne va pas faire l'évaluation. C'est ça que je
comprends.
Une voix : ...
Mme Rouleau : ...de l'ordre
professionnel, d'un ordre professionnel.
Mme Prass : O.K. Donc, c'est
ça. Donc, une... Quelqu'un qui...
Mme Prass : ...une certaine
expertise peut faire la demande dans une situation d'urgence. Mais s'ils ne
font pas partie d'un ordre professionnel, ils ne peuvent pas faire
l'évaluation. Donc là, on distingue entre les deux. C'est bien ça?
Mme Rouleau : Distinction
entre les deux?
Mme Prass : Entre la demande
d'urgence et l'évaluation médicale.
Mme Rouleau : Oui, il y a une
distinction.
Mme Prass : O.K. Donc... et
donc...
Mme Rouleau : Et qui est...
peut-être médicale ou psychosociale.
Mme Prass : Donc, une fois
qu'on sort d'une situation d'urgence, là, il faut que ça soit quelqu'un qui
provient d'un ordre professionnel.
Mme Rouleau : Ce qu'on dit,
c'est que c'est un... En fait ce qu'on... L'objectif, là, ici, c'est simplement
d'élargir les professionnels de la santé. Ce n'est pas que le médecin.
Aujourd'hui, ce n'est que le médecin, il n'y a personne d'autre. Alors,
aujourd'hui... et là, ce qu'on dit, c'est qu'on veut élargir à d'autres
professionnels de la santé...
Mme Prass : Puis justement
vous... on appelle ça des...
Mme Rouleau : ...et des
services sociaux.
Mme Prass : ...des services.
Bien, c'est justement. Alors, dans le... ce que vous proposez, on précise
«rapport médical». Et comme vous le savez, à plusieurs reprises, il y a des
groupes qui ont plutôt prôné pour que ça soit une évaluation psychosociale, et
justement, le fait que vous êtes en train d'ouvrir ceux qui peuvent faire
l'évaluation plus... à par les médecins, donc les travailleurs et travailleuses
sociales, des experts, bien, des experts, des professionnels en santé mentale,
etc. Est-ce que vous... est-ce que vous auriez une ouverture pour changer le
titre de cet élément-là d'évaluation médicale à évaluation psycho...
Mme Rouleau : ...
Mme Prass : O.K. O.K. O.K.
Parfait. On... on est... on est sur le même pied.
Mme Rouleau : J'ai déposé
hier soir.
Mme Prass : Et voilà! Je
n'étais pas là, désolée, je n'étais pas là, j'ai dû quitter pour quelque chose
donc.
Mme Rouleau : Ah! oui, je ne
peux pas parler des personnes absentes.
Mme Prass : Voilà! Alors là,
vous avez parlé aussi de prestation spéciale qui va remplacer l'aide de dernier
recours. À part, on a donné l'exemple de victimes de violences conjugales.
Mme Rouleau : ...
Mme Prass : Non, excusez-
moi, pas de dernier recours, mais de...
Mme Rouleau : J'ai... Oui,
mais ça ne fait pas partie de l'amendement. C'était en complément
d'information, là.
Mme Prass : O.K. Bien... puis
on y reviendra, c'est juste pour voir qui... qui va être couvert dans tout ça.
Donc, même exemple qu'on vient de parler
pour les maisons d'hébergement femmes... pour les femmes victimes de violences
conjugales. En itinérance, est-ce qu'un intervenant peut faire une demande
d'urgence pour une personne itinérante?
Mme Rouleau : C'est
sensiblement la même question que votre collègue.
Mme Prass : Oui, mais je veux
juste mettre... parce que quand... lors des consultations, vous avez dit :
Tout, ça va venir en règlement par la suite. Ça fait qu'on veut juste s'assurer
de bien comprendre ce qui va être compris dans le règlement. Puis dans le même
sens, par exemple, s'il y a des, autre exemple, organismes qui oeuvrent en
santé mentale, il y a quelqu'un qui arrive puis il évalue que la personne a un
enjeu, est en situation d'urgence, mais ils ne font pas partie d'un ordre
professionnel. Est-ce qu'eux aussi peuvent faire cette demande-là pour la
personne?
Mme Rouleau : Il faut faire partie
d'un ordre professionnel.
Mme Prass : Non, mais vous
avez dit que pour la demande d'urgence...
Mme Rouleau : Demande
l'urgence, puis là c'est la question que posait votre... votre collègue, la
députée de Sherbrooke, et ce que j'ai dit, c'est que j'en... j'en prends... tu
sais, je vais réfléchir parce qu'elle m'a proposé d'y réfléchir, puis j'ai
accepté d'y réfléchir.
• (12 h 10) •
Mme Prass : Mais c'est juste
pour avoir une certaine équité dans le sens qu'on ait un enjeu de santé
mentale, situation d'itinérance, femme victime de violences conjugales, puis on
est en situation d'urgence qu'on n'a pas besoin... qu'on reconnaisse que les
experts, pas nécessairement des gens qui font partie d'un ordre professionnel,
mais les experts qui oeuvrent dans ces domaines-là, quand c'est un cas de faire
une demande d'urgence, qu'eux ils peuvent le faire. Parce que sinon, quand on
parle d'urgence, le temps de trouver un médecin, une travailleuse...
travailleur... travailleuse sociale, etc., ça ne rentre pas toujours dans le
cadre de la réalité puis surtout pas dans le cas d'une urgence. Donc, je pense
qu'on veut juste s'assurer que, pour ces situations spécifiques d'urgence, il y
a une ouverture que ça soit des gens à l'extérieur des ordres professionnels
également qui peuvent faire cette demande-là.
Mme Rouleau : On va... on va
réfléchir à ça. Mais, dans le plan de lutte à la pauvreté, il y a une mesure
spécifique pour permettre certains assouplissements pour que les personnes en
situation d'itinérance puissent faire la demande... puissent obtenir l'aide de
dernier recours. C'est une mesure qu'on est en train... sur laquelle on est de
travailler, mais c'est... c'est dans le Plan de lutte à la pauvreté. Alors, on
va travailler à ce niveau-là et puis on...
Mme Rouleau : ...on tient
compte de vos commentaires pour qu'on puisse, en fait, améliorer la situation,
parce qu'aujourd'hui, aujourd'hui, il n'y a rien, on est à zéro, point barre.
Alors, l'objectif, c'est d'améliorer les choses, et c'est ce sur quoi on
travaille.
Mme Prass : Puis, ces
évaluations psychosociales, est-ce que ça va être... est-ce qu'il y a un
gabarit ou est-ce que c'est vraiment le professionnel qui va de lui-même
formuler une...
Mme Rouleau : Bien, il va y
avoir des balises, il va y avoir sûrement un formulaire à remplir, là, il va y
avoir un document à remplir, mais là je ne peux pas aujourd'hui vous dire
quelle est la forme de ce document. Ce sont des choses qui vont... qui vont venir.
Mme Prass : Mais c'est juste
pour s'assurer, parce qu'on parle...
Mme Rouleau : Puis on veut
que ce soit le plus... Tu sais, ce qu'on veut, là, c'est... on veut aussi
réduire le nombre de formulaires, on veut réduire la bureaucratie, on veut
faciliter les choses. On est toujours dans cette optique-là.
Mme Prass : Je suis d'accord
avec vous qu'il doit y avoir certaines balises, mais, personnellement, moi,
j'éviterais un gabarit en tant que tel parce qu'encore on parle de différentes
populations qui vivent de différentes expériences, puis ce n'est pas parce
qu'on met... ce n'est pas parce qu'une personne vit une situation de
vulnérabilité que la façon dont elle va l'exprimer, qu'elle va le vivre, va
être pareille que quelqu'un d'autre. Ça fait que je voudrais juste qu'on prenne
acte des différentes réalités, donc ne pas imposer, disons, un gabarit pour
s'attendre à ce que certains critères soient remplis, parce que chacun
manifeste sa vulnérabilité de façon différente dépendamment de la population à
laquelle elle relate.
Donc, je comprends bien puis, comme j'ai
dit, je n'étais pas là hier après-midi, donc vous allez me... vous allez être
patiente avec moi. Donc, les infirmières également... tout professionnel de la
santé qui appartient à un ordre professionnel pourrait faire ces évaluations?
Mme Rouleau : C'est... Les
professionnels de la santé seront identifiés dans le règlement, mais là on part
sur la base, là, qu'on a un projet de loi n° 67, à l'heure actuelle, où on identifie
des professionnels de la santé qui peuvent émettre des diagnostics, dont des
diagnostics de troubles mentaux. Bon. Alors, on a un début, là, de quelque
chose, qui est fort important, parce que ça aussi, ça n'existait pas avant,
alors... Et le travail qu'il y a à faire est avec les ordres professionnels
aussi. Il faut s'assurer d'avoir leur collaboration. S'ils disent : Non,
on n'est pas intéressés, c'est une chose. Je ne pense pas qu'on aille dans
cette direction-là. L'objectif aujourd'hui, c'est de dire : On élargit
les... à des professionnels de la santé, la possibilité de donner... de faire
des diagnostics d'évaluation médicale ou, s'il y a lieu, psychosociale.
Mme Prass : Et, comme on
sait, ça peut prendre longtemps pour avoir un rendez-vous avec un médecin.
Moi... Je vous donne mon exemple. Moi, avec mon fils, on est... mon fils qui,
depuis 10 ans, fréquente... il a eu des travailleurs, travailleuses sociales,
nous sommes rendus à notre neuvième sur 10 ans parce qu'il y a un gros taux de
roulement, il y a beaucoup qui partent en congé de... congé de maternité, quoi
que ce soit.
Est-ce que vous prévoyez qu'il y aurait
certains rendez-vous qui seraient réservés, disons, pour que ces personnes
n'aient pas à attendre trois mois en situation de précarité financière avant
d'avoir accès à un professionnel de la santé pour faire leur évaluation? Parce
que c'est quelque chose qu'on entend, que le temps de trouver... même si on
élargit, à part les médecins, travailleurs, travailleuses sociales, etc., ça
prend du temps pour avoir ces rendez-vous-là. Puis, durant tout ce temps-là, la
personne n'a aucun moyen, n'a aucun revenu. Donc, est-ce que vous prévoyez un
mécanisme pour, dans certains cas, qu'il y ait un accès pour que ces
personnes-là puissent voir ces professionnels pour produire leur évaluation?
Mme Rouleau : Là, ce qu'on
fait, c'est qu'on élargit à des professionnels de la santé. En ce moment, c'est
le médecin, avec la liste d'attente qu'on connaît. «Des professionnels de la
santé», on présume que ce sera un peu moins long, là, qu'il y aura moins de...
Bien...
Mme Prass : Ça dépend. Avec
les psychologues, psychiatres, les listes sont longues. Comme j'ai dit, il y a
une pénurie travailleurs, travailleuses sociales. Donc, on est tout à fait
d'accord pour dire qu'il faut l'élargir pour permettre à avoir... pour
permettre à taper plusieurs portes, mais de s'assurer que ces personnes-là ne
seront pas pénalisées parce qu'ils doivent attendre d'avoir accès à quelqu'un
qui fait partie d'un de ces ordres professionnels là.
Mme Rouleau : L'objectif
n'est certainement pas de pénaliser les personnes qui ont besoin de cette aide,
au contraire...
Mme Rouleau : ...ce qu'on
fait, ce pour quoi on le fait, c'est pour faciliter l'accès, c'est pour réduire
les délais, c'est pour réduire les formulaires, etc. C'est...
Mme Prass : Je comprends...
Mme Rouleau : Bien oui.
Alors, on va dans cette direction-là.
Mme Prass : OK Mais...
Mme Rouleau : Aujourd'hui, ce
n'est pas comme ça, alors, ce sera mieux, ce sera beaucoup mieux.
Mme Prass : Il y aura plus de
choix. Est-ce que l'accessibilité se fera de façon plus vite? Ça, c'est une
autre question. Puis est-ce que j'ai bien compris, par exemple, travailleurs,
travailleuses sociales qui se retrouve dans le secteur privé, par exemple,
seraient aussi reconnus, donc, pas juste les travailleurs de la santé dans le
réseau public? Est-ce que je comprends bien que ce n'est pas juste les
professionnels de la santé dans le réseau public, par exemple, quelqu'un en
privé, un travailleur, une travailleuse sociale dans le privé pourrait
également faire cette évaluation?
Mme Rouleau : Ce sera lié à
l'ordre professionnel.
Mme Prass : OK Donc, le
réseau n'importe pas. Et, quand vous dites, par exemple, dans... vous dites: La
personne ne doit... doit également, lorsque la ministre l'estime approprié, se
soumettre à un nouvel examen médical. Quels sont les cas que la ministre
pourrait estimer appropriés, que cette évaluation se fasse?
Mme Rouleau : Bien, en fait,
c'est... Bon, il y a contrainte santé, là, de moins d'un mois, c'est un mois
calendrier... Pardon?
Une voix : ...
Mme Rouleau : Un mois
minimum, oui, et les contraintes de santé sévères qui peuvent avoir une durée
limitée. Parfois, ça peut être une durée... ça peut être, je ne sais pas, moi,
six mois, un an, deux ans, mais c'est... puis, parfois, c'est pour beaucoup
plus longtemps. Alors, c'est de pouvoir évaluer l'état de la personne. On est
toujours axé sur la personne, alors, est-ce que son état s'est amélioré.
Mme Prass : Donc, ça va se
faire, encore une fois, sur une base individuelle et pas des réévaluations
prescrites, disons, à chaque année, ou deux ans, ou quoi que ce soit.
Mme Rouleau : Oui, c'est cas
par cas, c'est selon la situation.
Mme Prass : Et est-ce que,
par exemple, le prestataire pourrait demander lui-même une réévaluation s'il
pense que leur situation a évolué?
Mme Rouleau : Oui.
Mme Prass : Oui. Et
évidemment les agents... parce que là on précise que c'est la ministre, mais,
j'imagine, les agents également...
Mme Rouleau : Bien, ce ne
sera peut-être pas moi personnellement, là.
Mme Prass : C'est ça. On le
précise. OK C'est beau. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : ...point très
intéressant, donc, ça m'a fait réfléchir, donc, de prendre bonne note aussi de
la suggestion de la collègue... la députée de Sherbrooke par rapport aux
personnes qui vivent l'itinérance, on trouve ça très intéressant aussi.
Pour revenir, justement, on a mis de côté
pour l'instant, on s'est... on s'est mis d'accord, hier, pour se dire que tout
ce qui est définition de contraintes de santé, parce qu'il y a beaucoup de
groupes, la plupart des groupes ont soulevé le fait que cette restriction, on
va dire, de la notion de contraintes à l'emploi qui serait... qui se limite
maintenant à contraintes de santé, on va revoir, on va... plus tard dans nos
discussions.
• (12 h 20) •
Par contre, je prends bonne note du fait
que l'évaluation qu'on élargit d'un rapport médical à psychosocial, ça
s'annonce peut-être bien, parce que s'il y a un rapport ou une évaluation
médicale, on inclut le psychosocial. Il me semble que ça veut dire qu'il y a
une grande ouverture, on espère, pour que...
Mme Rouleau : ...médicale, on
dit évaluation.
Mme McGraw : Évaluation,
pardon, médicale, on ajoute psychosociale. Ça fait que si c'est juste des
contraintes de santé, mais, en fait, on permet une évaluation psychosociale, on
prend bonne note de ça. Et, pour les groupes majeurs, les groupes pour
lesquels, présentement... ce projet de loi représenterait un recul ou une perte
d'acquis, selon la mémoire de la ministre au Conseil des ministres, les fonds
qui seraient mis ailleurs. Donc, pour ces groupes-là, puis ça, on parle encore
des personnes qui sont victimes de violence conjugale, les parents qui
agissent, de proches aidants, vis-à-vis des enfants qui sont en situation de
handicap ou de déficience intellectuelle ou autres...
Mme McGraw : ...les jeunes
familles monoparentales, les proches aînés de 58 à 64 ans, pour ces
groupes-là, cette évaluation-là, cet élargissement, comment vous entrevoyez...
comment la ministre entrevoit l'impact de cet élargissement pour ces
groupes-là, qui, présentement, sous le projet de loi, perdraient des acquis?
Pas les personnes qui ont des prestations présentement, on comprend qu'eux
autres ils sont comme protégés, mais pour les futurs prestataires qui font
partie de ces groupes-là.
Mme Rouleau : On aura
l'occasion d'en parler à l'article 25.
Mme McGraw : J'en... J'en...
Je n'en doute pas. Et on est prêts à avoir cette discussion-là. Donc, au niveau
de... Mais on prend bonne note de l'évaluation, l'élargissement, et des
personnes et de l'évaluation.
Au niveau de la décision du ministre, ou
de son ministère, ou autre, on dit que la décision, si la... lorsque la
décision du ministre est défavorable, il faut que cette décision-là soit accompagnée
de l'évaluation médicale ou psychosociale rédigée par le professionnel de la
santé ou des services sociaux. Quels seraient, à part de l'évaluation, d'autres
critères de décision? Est-ce que c'est juste l'évaluation à elle seule qui
va... qui va informer la décision du ministère? Quels seraient les autres
facteurs?
Mme Rouleau : On veut voir...
Tu sais, on regarde l'état de la personne, son état... l'état de la personne,
qui... bon, comment, à partir de son état de santé médical ou psychosocial,
comment peut-on l'aider à mieux s'intégrer, là, parce que souvent, c'est des...
ça peut être des personnes qui sont éloignées du marché du travail, alors
comment on peut mieux l'aider et qu'elles sont... comment on peut l'aider pour
qu'elle puisse être en mouvement. C'est ce qu'on cherche, hein, c'est... c'est
pour briser l'isolement, la pauvreté, etc. Alors, c'est... c'est un... c'est...
l'évaluation médicale, psychosociale nous permet... c'est une évaluation qui
nous permet d'établir ce parcours qu'elle est... qu'elle sera en mesure de
faire, à quelle hauteur elle pourra le faire.
Mme McGraw : Donc, est-ce que
je... est-ce que... Donc, cette évaluation médicale ou psychosociale ou, comme
la ministre dit, c'est l'évaluation de la santé médicale ou psychosociale de la
personne, à part de cette évaluation, est-ce que... quels sont... seraient les
critères et d'autres... est-ce qu'il y aurait d'autres outils pour informer la
décision du ministre?
Mme Rouleau : Bien, il y a
toute l'entrée à l'aide sociale, là, il y a des conditions aussi pour avoir
l'aide de dernier recours. L'évaluation permet d'établir quelle est la
capacité, là, quel est le... comment cette personne peut... peut évoluer. Mais
il y a toutes sortes d'autres critères pour avoir accès à l'aide sociale aussi,
qui est une aide de dernier recours, est-ce que la personne a... a eu recours à
tous les autres recours, est-ce qu'elle a fait les démarches, tu sais, mais
elle a perdu son emploi, elle est... elle a eu de l'assurance chômage, elle se
retrouve... Tu sais, il y a toutes sortes de... il y a plusieurs autres
critères, à part l'aspect de santé.
Mme McGraw : Mais, pour
évaluer les contraintes de santé, que la ministre dit de santé médicale ou
psychosociale, est-ce qu'il va y avoir d'autres critères et ou d'autres outils
pour cet aspect-là de contraintes de soit dite santé médicale ou psychosociale,
ou c'est la... c'est seulement l'évaluation médicale, psychosociale...
Mme McGraw : ...par un
professionnel de santé et des services sociaux.
Mme Rouleau : Alors, on a des
spécialistes au sein du ministère aussi, comité formé de médecins, d'experts
socioprofessionnels, etc., qui vont... qui peuvent... qui peuvent venir
documenter davantage l'état de la personne s'il y a un... Mais je crois que
j'ai de la difficulté à comprendre votre question, plus précisément.
Des voix : ...
Mme McGraw : Peut-être, pour
préciser, Mme la ministre, est-ce qu'il y a des experts du ministère qui
pourraient... Si une décision... est défavorable, on a... ils reçoivent les
évaluations médicales ou psychosociales de l'état de santé médicale ou
psychosociale de la personne, qu'est-ce qui pourrait... ferait... Si, par
exemple, l'évaluation est favorable à ce que cette personne-là reçoive des
prestations, quels seraient d'autres facteurs qui pourraient avoir... qui
pourraient faire en sorte qu'il y aurait une décision défavorable?
Mme Rouleau : Je vais laisser
M. Gautier, le sous-ministre adjoint, expliquer le processus, là, plus interne.
Mme McGraw : Oui, le
processus. C'est peut-être ça, la question plus large : Quel est le
processus envisagé, concrètement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais vous donner la parole. Je vous demande de vous nommer, nommer votre titre,
et ensuite répondre à la question, s'il vous plaît.
M. Gauthier (Francis) :
Merci, Mme...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Il y a consentement? Pardon. J'ai le consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Merci.
M. Gauthier (Francis) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, Francis Gauthier, sous-ministre adjoint à la
Solidarité sociale et à l'assurance parentale. La façon que ça fonctionne, actuellement,
quand une personne fait une demande d'assistance sociale, elle va joindre un
diagnostic donné par un médecin. Quand le diagnostic n'est pas évident, il va
être transmis à un comité d'évaluation médicale qui est constitué de
professionnels et de médecins qui vont regarder le dossier, la situation, le
diagnostic de la personne. Et le médecin puis le professionnel de l'équipe le
regardent de façon plus globale, c'est-à-dire qu'ils vont regarder dans quelle
mesure la contrainte est un enjeu d'accès, non seulement au marché du travail,
mais aussi à la réalisation de certaines mesures d'emploi. Ça fait qu'ils vont
regarder ça, et, dans ce processus-là, ça va arriver que le médecin du
ministère va communiquer avec le professionnel qui a fait le diagnostic, ou
encore ils vont... ou le professionnel va parler... le professionnel du
ministère va parler au prestataire qui a fait la demande pour clarifier, parce
que, des fois, il y a des choses qui sont dites ou non dites dans les
formulaires qui peuvent avoir leur importance dans ces contextes-là. Ça fait
qu'il y a vraiment un échange.
• (12 h 30) •
Puis, par la suite, la décision est rendue
à l'effet... est-ce qu'il y a une contrainte sévère qui est reconnue ou est-ce
que c'est une contrainte de santé plus temporaire puis... ou encore il n'y a
pas reconnaissance que c'est une contrainte à l'emploi? Par la suite, quand la
décision n'est pas favorable par rapport à ce que souhaite le prestataire,
bien, le prestataire a des recours, évidemment qui sont prévus. il peut aller
en révision, puis on regarde à nouveau, c'est une autre équipe qui regarde le
dossier dans ce contexte-là.
Mme McGraw : Une question
tout de suite, c'est que, si je comprends bien, l'évaluation qui se fait par un
professionnel, ensuite c'est le ministère qui va regarder ça avec le comité
d'experts, de professionnels, etc., puis, justement, on va regarder s'il y a
des contraintes, si je comprends bien. Premièrement, l'évaluation médicale ou
psychosociale, mais on vient de mentionner des contraintes à l'emploi,
peut-être, qui ne sont pas d'ordre directement de santé. Je veux mieux
comprendre parce que c'est critique, parce qu'on a changé «contrainte à
l'emploi» en «contrainte de santé», mais là je viens de comprendre qu'il y a
quand même un comité qui va se pencher sur, pas juste la santé, mais des
contraintes à l'emploi. Je veux comprendre cette relation-là puis, vraiment,
cet aspect du processus très important.
M. Gauthier (Francis) : Bien,
les allocations que le ministère verse pour reconnaître des contraintes, c'est
toujours dans l'optique de l'accès au marché du travail. C'est...
12 h 30 (version non révisée)
M. Gauthier (Francis) : ...toujours
dans une optique de dire : Est-ce qu'on donne de l'aide, de l'assistance
sociale pour les gens qui ne sont pas capables de répondre à leurs besoins de
base, qui n'ont pas les ressources? Ça, c'est la base du régime d'assistance
sociale. Et on va venir bonifier cette prestation-là d'une allocation quand les
gens n'ont pas la capacité d'aller sur le marché du travail. Ça fait que c'est
un principe du régime d'assistance sociale. Ça fait que c'est sûr que la
reconnaissance d'une contrainte de santé, qu'elle soit sévère ou qu'elle soit,
je vais dire temporaire, est toujours regardée dans la logique du marché du
travail, puisque c'est une des finalités du régime d'assistance sociale.
Mme McGraw : On utilise les
mots «temporaires» et «sévères», la sévérité... et dans le temps, ce n'est pas
la même chose du tout. On peut avoir une contrainte sévère qui est temporaire
ou qui est permanente ou persistante. Puis on peut avoir une contrainte qui n'est
pas sévère, qui peut être permanente. Ça fait que... est-ce qu'on peut
clarifier ces mots aussi, s'il vous plaît?
M. Gauthier (Francis) : ...je
vais parler de la situation actuelle, donc la contrainte temporaire de santé
puis la contrainte sévère à l'emploi, là, actuellement, mais dans la... dans la
proposition législative qui est faite, il va y avoir une contrainte de santé et
une contrainte sévère de santé. La contrainte de santé va être à peu près ce
qui... ce qui est... ce qui est offert actuellement comme contrainte dans
les... comme contrainte temporaire de santé.
Mme McGraw : On vient de dire
à peu près...
Mme Rouleau : ...temporaire.
Mme McGraw : Oui, et ça
aussi, ça, on va revenir avec le fusionnement des programmes, parce qu'on n'a
plus le programme de solidarité sociale où c'étaient des contraintes sévères,
mais pas nécessairement permanentes ou persistantes. On va le savoir seulement
après 72 mois. Mais là ça...
M. Gauthier (Francis) : ...sur
72.
Mme McGraw : Oui, mais il faut
que ce soit après... l'évaluation se fait... oui, bien, c'est les premiers... C'est
vrai. Merci pour la correction. Donc, là, je viens de perdre mon... Donc, on
vient de dire à peu près, on vient juste de dire «contraintes de santé», mais à
peu près, je veux comprendre le sens d'à peu près. Ce n'est pas pour être
combien difficile, mais c'est très important parce qu'on fait un changement
majeur qui a des impacts potentiels majeurs sur des groupes vulnérables. Donc,
il faut bien comprendre les mots.
M. Gauthier (Francis) : Oui.
Bien, la proposition législative prévoit deux types de contraintes, une
contrainte de santé puis une contrainte sévère de santé. La contrainte de santé
est allouée pour une période minimale d'un mois, pour une problématique qui est
moins pérenne dans le temps, alors que la contrainte sévère de santé, il y a
une durée minimale d'un an, la contrainte, la contrainte de santé, mais c'est
donc des éléments qui seront... qui sont prévus à l'article 25.
Mme McGraw : Donc, le...
Mme Rouleau : On va discuter
de ça à l'article 25.
Mme McGraw : Oui, mais ça
nous prépare un peu pour cette discussion très importante, Mme la Présidente.
Donc, merci pour les précisions. Puisque tout ça, ça va prendre du temps. Et ma
collègue, elle a souligné la question d'accès ou d'accessibilité, que, oui...
et on le souligne puis on le salue, cet élargissement d'évaluation, mais aussi
des personnes qui puissent faire cette évaluation-là, mais dans le même esprit
de continuer à améliorer au niveau de l'accès, tout ça, ça va prendre du temps,
malgré, malgré ces élargissements de professionnels, etc. Et là, il y a le
comité, etc., qui est impliqué aussi.
Donc, pour revenir à la question de ma
collègue : Est-ce qu'à part d'une voie de passage peut-être plus directe
ou des places qui sont réservées pour des personnes qui font des demandes...
Est-ce qu'il va y avoir une période de... tampon, on va dire, ou de grâce
pendant que ces évaluations soient faites pour des personnes qui sont dans des
situations de précarité financière? Est-ce qu'on regarde ça avec tous ces...
Donc, une période de grâce ou de tampon, en attendant, avec ces défis d'accessibilité.
Mme Rouleau : Pour qui, là?
Mme McGraw : Pour les
prestataires.
Mme Rouleau : Une période de
tampon?
Mme McGraw : ...ou une
période de grâce? C'est-à-dire qu'on fait une demande, il y a une évaluation
qui se fait. Malgré l'élargissement et de la nature de l'évaluation et les
personnes qui puissent faire cette évaluation-là, ça va dans la même direction,
mais il y a encore quand même des... l'accès n'est pas immédiat. Est-ce qu'on
prévoit un peu de flexibilité, une compensation ou une...
Mme Rouleau : ...fait la
demande pour l'aide sociale, l'assistance sociale, elle obtient très rapidement
la prestation de base, puis, si elle... si elle déclare avoir une contrainte
sévère de santé... bon, il faut quand même un temps d'évaluation... elle aurait
la contrainte... elle peut avoir la contrainte santé. Alors, c'est à peu près
la zone tampon dont vous parlez, là.
Mais la personne arrive, là, au bureau de
Services Québec, elle a besoin d'aide, on va lui octroyer assez rapidement. En
répondant aux différents critères, là, pour... d'accès à l'aide de dernier
recours, là, elle... elle obtiendra l'aide... la prestation de... O.K., elle
obtiendra la contrainte santé en attendant d'obtenir la contrainte sévère de
santé. Ça fait que c'est votre... c'est la zone tampon dont vous parlez.
Mme McGraw : Et si ça s'avère
que la contrainte de santé est, effectivement, sévère...
Mme Rouleau : Est-ce que
c'est rétroactif?
Mme McGraw : ...est-ce que
c'est rétroactif? Exactement. C'est rétroactif?
Mme Rouleau : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Tout à l'heure, j'avais posé une question sur le volume estimé de
nombre de demandes par année. Je ne sais pas si la...
Mme Rouleau : ...le 23...
9 959 demandes de reconnaissance de contraintes sévères.
Mme Labrie : O.K., donc
environ une dizaine de milliers par année.
Mme Rouleau : 9 000,
10 000, oui.
Mme Labrie : Merci. Juste
pour clarifier... C'est un échange qui a eu lieu avec mes collègues tout à
l'heure, là, mais je vais poser la question peut-être plus explicitement :
Les personnes qui ont une situation permanente, est-ce que la ministre va
demander de réévaluer leur dossier ou pas? Une personne qui a, par exemple, une
évaluation pour trouble du spectre de l'autisme, est-ce que c'est quelque chose
pour laquelle la ministre va demander une nouvelle évaluation? Ou un handicap?
Ou...
Mme Rouleau : Pour une
personne qui est déjà diagnostiquée depuis l'âge de cinq ans et que... qui a,
aujourd'hui, 25 ans...
Mme Labrie : Bien, des fois,
ça vient tard, ces diagnostics-là, là. Même... même l'autisme, des fois, ça
peut être assez tard.
Une voix : ...
Mme Labrie : Bien oui. Tout à
fait, oui. C'est ça, oui.
Mme Rouleau : On peut le
demander, mais on ne le demande pas nécessairement. On voit que la situation
est permanente, on ne réévaluera pas nécessairement cette situation. C'est de
se permettre de voir, pour certaines contraintes de santé, est-ce qu'il y a
amélioration ou pas. Mais ce n'est pas... La personne, elle est... elle est
dans un état difficile, là, depuis... depuis sa naissance. On ne... on ne
réévaluera pas nécessairement...
• (12 h 40) •
Mme Labrie : Je comprends.
Mme Rouleau : ...mais c'est
de se permettre de le... Si nécessaire, on le fait, mais ce n'est pas... Tu
sais, le professionnel de la santé ne... bon, dans certaines circonstances,
pourra dire : Tiens, contrainte... tu as une contrainte, là, de santé
sévère, mais j'aimerais ça te revoir dans deux ans, ou j'aimerais ça te revoir
dans trois ans. Ça peut être ça.
Mme Labrie : Moi, je peux
imaginer beaucoup de situations pour lesquelles ça vaut la peine de réévaluer,
puis, parfois, même ça, ce sera à l'initiative de la personne en question, là.
Mais je peux aussi imaginer beaucoup de situations pour lesquelles ce sera
des... ce serait des démarches inutiles de le faire. Et puis là la ministre,
dans le fond, elle me confirme les craintes que j'ai entendues, de la part de
certaines personnes, qu'une nouvelle évaluation pourrait leur être demandée.
Puis, tu sais, en toute transparence, une
des craintes, là, c'est que, quand les personnes approchent, là, l'atteinte du
fameux 66 mois pour avoir accès au revenu de base, que même s'ils ont un
diagnostic pour quelque chose qui est sévère et permanent, qu'on leur redemande
une évaluation, puis qu'ils risquent de ne pas cumuler, là, leur 66 mois sur
72. Ça fait que ça, c'est une inquiétude qui existe. Ça fait que là, quand la
ministre me répond : On ne le fera pas vraiment, mais on pourrait, ça
confirme cette...
Mme Labrie : ...cette
inquiétude-là des gens.
Mme Rouleau : C'est que... tu
sais, la... Je pense comprendre que la crainte, là, c'est lorsque la personne
arrive à 66 mois, elle est à 65 mois puis qu'elle pourrait se faire
refuser le PRB, mais non, non. Non, parce que, là, rendu là, c'est certain que
la... c'est persistant. C'est une contrainte persistante. Il n'y a pas... et puis
il n'y a pas de... Aussitôt qu'on a mis en place le Programme de revenu de
base, les personnes qui étaient en solidarité sociale et qui atteignaient le
66 mois sur 72, tout de suite, ont basculé, il n'y a pas eu de...
Mme Labrie : Donc, ce n'est
pas l'intention de la ministre de demander des évaluations, là.
Mme Rouleau : Non, non. Non,
non.
Mme Labrie : Bien, après
combien de temps qu'on considère que c'est persistant puis elle ne demandera
pas d'évaluation?
Mme Rouleau : Non, mais c'est
qu'il y a certaines contraintes de santé qui peuvent, qui peuvent s'améliorer,
là. Il y en a pour qui ça ne s'améliore pas, on s'entend là-dessus, mais il y
en a pour qui ça peut s'améliorer. Alors, si la situation s'améliore, bien, on
agit en conséquence, là, tu sais, on... bien, on agit. Ça veut dire que la
personne peut aller vers... tu sais, elle pourra... elle pourra avoir d'autres
types d'aide, là, pour la... pour évoluer dans la société. Parce que c'est ça,
l'objectif, c'est... tu sais, c'est de bien accompagner pour que les gens ne
soient pas stagnants chez eux, puissent être intégrés, tu sais. Alors, on parle
d'insertion, d'intégration, on parle de formation, de... et d'aller vers
l'emploi, oui, parce que ça permet d'améliorer son revenu, d'améliorer sa
condition. Puis ce n'est pas parce que... ce n'est pas toujours parce que t'as
une contrainte de santé. Puis on le voit avec le PRB, là, les gens... tu sais,
les gens qui ont le Programme de revenu de base étaient délaissés. Là, c'est...
il y a un certain nombre de ces personnes qui peuvent travailler, qui peuvent
être impliquées dans des organismes ou aller à l'emploi, là, par les centres
de.. comme on appelle ça, le... comme Recyclage Vanier, par exemple, là...
Une voix : ...
Mme Rouleau : Les entreprises
d'insertion, par exemple. Alors, c'est de favoriser, favoriser, là, que la
personne, compte tenu de son état... Puis on regarde comment elle est... quel
est son vécu, quel est son état de santé médical ou psychosocial et comment on
peut l'aider à s'intégrer. C'est ça, c'est... Tu sais, tout est dans cet
objectif-là.
Mme Labrie : ...l'article
qu'on a sous les yeux prévoit que ça peut être fait de manière générale, dans
n'importe quelle circonstance, la ministre n'a l'intention d'appliquer ça de
manière systématique ou à une certaine fréquence dans tous les dossiers, là.
Mme Rouleau : C'est déjà
comme ça aujourd'hui, ça peut être demandé. Alors, on peut le demander. On ne
le demande pas nécessairement.
Mme Labrie : O.K. Parfait.
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Excusez-moi, dans
ce même sens, est-ce que vous aurez une ouverture, par exemple, quand on parle
d'une personne avec une maladie sévère et permanente, par exemple une personne
qui est aveugle, une personne qui est sur le spectre de l'autisme niveau deux,
trois, est-ce que vous aurez une ouverture d'exclure l'élément qu'à un moment
donné il y aurait une nouvelle évaluation à faire?
Mme Rouleau : Bien, ce que je
dis, c'est qu'il n'y a pas nécessairement... la personne, elle est... Un
diagnostic est donné, là, que la personne, elle est dans un état de santé très
sévère, on ne demandera pas nécessairement une réévaluation.
Mme Prass : Mais êtes-vous
prête, êtes-vous prête à le mettre dans le projet de loi, pour exclure, pour
exclure la possibilité... Il permet également de... On dit : Il permet
également au ministre de demander que la personne... et là on mettrait :
Mais pas les personnes qui souffrent de situations sévères et permanentes,
justement pour rassurer ces familles-là. Parce que ce n'est pas vous, c'est les
agents qui vont faire cette demande, et peut-être les agents ne partagent pas le
même point de vue ou la même compréhension que vous. Donc, c'est une façon de
rassurer ces personnes et ces...
Mme Prass : ...là qui ne
seront pas soumis à cette réévaluation.
Mme Rouleau : On a un comité
de spécialistes, médecins et spécialistes, qui font ces évaluations-là, qui
viennent confirmer les évaluations. Alors, ça vient simplement permettre à ces
gens-là de faire leur travail.
Mme Prass : Puis est-ce que
c'est les mêmes personnes ou le même profil du comité que vous avez mis en
place pour faire la révision de la liste des diagnostics évidents?
Une voix : Non.
Mme Prass : C'est qui qui
siégera sur ce comité?
Mme Rouleau : C'est un comité
qui existe. Il y a... c'est un ou deux médecins? C'est un médecin... c'est...
j'ai vu ça, là, médecins et des spécialistes socioprofessionnels.
Mme Prass : Qui proviennent
du ministère? Qui provient du réseau de la santé? Parce que, dans le cas de la
liste des diagnostics évidents, justement, la plainte que nous avons entendue
de plusieurs groupes et organismes, c'est que par exemple ça aurait dû être
l'INESSS, ça aurait dû être l'INSPQ. Donc, on veut juste s'assurer que les
personnes autour de la table ont vraiment une compréhension de la réalité.
Parce que, comme vous le savez, moi, je ne suis pas en... je ne suis pas en
accord avec la décision qui a été prise, par ce comité, d'exclure l'autisme,
par exemple, et d'autres maladies. Donc, on veut juste s'assurer qu'on ne... on
ne soumet pas ces personnes avec des contraintes sévères et permanentes à un
comité qui n'est pas nécessairement composé... ou qui n'est pas le bon comité
pour vraiment faire cette évaluation-là.
Mme Rouleau : Bien, des
médecins... des médecins, des spécialistes, des psychiatres, des gens qui font
partie du réseau ou qui font... ou qui sont... qui font partie de...
Une voix : ...
Mme Rouleau : Oui, il y a des
employés du ministère aussi, des spécialistes, là, qui font... qui font un
travail rigoureux.
Mme Prass : O.K. Parce que,
comme j'ai dit, moi, je pense que ce qu'on essaie de faire, c'est aussi
rassurer ces parents-là qui nous ont partagé leurs craintes que... qui dit, de
façon annuelle ou de façon... bien, moins souvent, de faire cette évaluation.
Alors, c'est la raison pour laquelle je vous ai demandé s'il y aurait une
ouverture d'exclure les personnes qui souffrent de situations sévères et
permanentes.
Mme Rouleau : ...là, il
existe depuis 20 ans. Je ne sais pas si ce sont toutes les mêmes personnes
qui sont là depuis 20 ans mais... bien, c'est... c'est... c'est un
processus qui est en place, là, à l'heure actuelle.
Mme Prass : O.K. Donc, c'est
l'agent, mais l'agent doit passer par le comité pour faire approuver ses
demandes d'une nouvelle évaluation. C'est ce que je comprends?
Des voix : ...
Mme Prass : Mais, si l'agent
propose une nouvelle évaluation, ça doit passer par le comité et être autorisé
par eux?
Mme Rouleau : Une nouvelle
évaluation, oui, oui. Une nouvelle évaluation.
Mme Prass : O.K. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Oui. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Juste pour enchaîner sur ma collègue, donc ce comité-là, est-ce que
c'est un bassin d'experts ou c'est les mêmes personnes qui vont siéger?
J'imagine qu'il y a plusieurs... c'est un bassin, quand même plusieurs
demandes, donc.
• (12 h 50) •
Mme Rouleau : ...un comité
qui est composé de médecins, de spécialistes socioprofessionnels. Ce comité
existe depuis 20 ans. Il y a sûrement de nouvelles personnes, là, qui
sont... qui intègrent ce comité au fil... au fil des années.
Mme McGraw : Mais là, on
change la définition de contrainte, on le rétrécit, à date, dans le projet de
loi. Bien, contrainte de santé, on verra pour la suite, je comprends, à
l'article 25, etc., mais il y a... la plupart des groupes qui ont exprimé
des inquiétudes suite à ce qui s'annonce dans le projet de loi. On verra pour
la suite, pour voir, pour bonifier. Mais c'est perçu comme «contrainte de
santé» qui remplace «contrainte à l'emploi», qui peut être plus large, qui peut
être... inclure des contraintes de santé qu'on... typiques. Tu sais, on pense à
des contraintes de santé, mais il y a des contraintes en emploi qui ne sont pas
nécessairement d'ordre santé. Là, on comprend qu'on ajoute «santé», c'est
défini par «santé médicale et psychosociale», si on comprend bien. En tout cas
l'évaluation est de nature...
Mme Rouleau : ...
Mme McGraw : Pardon?
Mme Rouleau : Ou, s'il y a
lieu, psychosociale.
Mme McGraw : Ou, s'il y a
lieu, mais on laisse la place, avec cette évaluation, que ce serait une
évaluation de la santé médicale ou psychosociale. Ça, c'est les mots que... à
moins que j'aie mal compris, les mots de la ministre, «l'état de...
Mme McGraw : ...médical ou
psychosocial. Donc, si ce comité existe depuis 20 ans, pas les mêmes personnes,
mais les types de personnes, les professionnels, est-ce qu'il va y avoir une
évolution et ce serait quoi, cette évolution suite à ce projet de loi?
Mme Rouleau : Bien, en
fonction de l'évolution de ce projet de loi... on est toujours à l'amendement
de l'article 12, alors, en fonction de cette évolution, on élargit, on a dit
qu'on élargissait à des professionnels de la santé. Donc, le comité sera ajusté
en fonction de la nouvelle réalité qui est proposée par ce projet de loi.
Mme McGraw : Votre... le
sous-ministre de la ministre, il a parlé de... lorsque j'ai posé des questions
s'il y aurait une décision qui pourrait peut-être être défavorable, que la
décision de la ministre ou du ministère doit être accompagnée de l'évaluation
médicale ou psychosociale. Là, on regarde, on parle de l'amendement qui est
rédigé par le professionnel. Donc, s'il y a une décision qui est défavorable du
ministère, du comité, si je comprends bien, le sous-ministre, il a parlé de
contrainte à l'emploi qui pourraient être des... Donc, est-ce que le comité va
refléter des contraintes, une expertise qui regarderait des contraintes qui ne
sont pas nécessairement d'ordre santé, médical ou psychosocial?
Mme Rouleau : ...élargir ce
comité à d'autres professionnels de la santé.
Mme McGraw : Mais toujours de
la santé médicale ou psychosociale, pas d'autres types d'expertises...
Mme Rouleau : Médicale et
psychosociale.
Mme McGraw : ...qui
pourraient représenter des contraintes à l'emploi. Est-ce qu'on est d'accord
pour dire qu'il y a des contraintes à l'emploi qui ne sont pas d'ordre de
santé? Est-ce qu'il y a juste... Est-ce que la ministre... est-ce qu'elle
perçoit qu'il y a des contraintes à l'emploi qui sont seulement de l'ordre de
santé physique... pardon, médicales ou psychosociales?
Mme Rouleau : De quelles
contraintes parlez-vous?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suis désolée, vous n'avez plus de temps. Donc, Mme la députée de D'Arcy-McGee,
la parole est à vous.
Mme Prass : ...contrainte
par...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre avait le temps de répondre, c'est juste que... je n'avais pas
terminé, mais Mme la ministre peut toujours répondre. Donc, elle peut répondre
à la collègue sans...
Mme Prass : Oh! Parfait. Et
ensuite j'aurai...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mais
vous pouvez avoir la parole, oui, c'est ça. Exactement.
Mme Prass : Je vous
laisserais répondre et ensuite je poserai ma question.
Mme Rouleau : Bien, en fait,
l'objectif de passer de contrainte... Contrainte à l'emploi, c'est pour... la
contrainte à l'emploi identifie simplement la capacité de la personne à
travailler ou pas. Là, on est sur la contrainte santé, incluant les enjeux
psychosociaux, santé mentale, pour permettre de mieux accompagner cette
personne-là. Et ce qu'on met en place, et on va le voir au cours des différents
articles, lorsque nous avancerons, c'est de faire en sorte que la personne
soit... puisse... si elle a des enjeux particuliers, qu'on puisse l'aider à
régler... voire même régler ces enjeux particuliers pour avancer dans la
société.
Et par les différents programmes, on a
parlé du programme... on a parlé d'Objectif emploi, ouvrir plus largement
l'accès à ces programmes pour permettre à ces personnes qui sont... qui
obtiennent un plan, un plan d'accompagnement à leur demande, d'avancer. Et,
ultimement, ce qui est, ce qui est souhaité, c'est que ces personnes puissent
travailler. C'est ça, c'est l'objectif. Puis vous êtes d'accord avec moi, je
crois.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Rouleau : Bien, votre
collègue l'est, peut-être...
Mme Prass : ...en parlant du
comité de nouveau, je me suis fait dire par certains organismes, certaines
personnes, que c'est un comité, et je ne sais pas si vous aurez le nombre de
refus que le comité émet par année, par exemple, et le nombre d'évaluations et
le nombre de refus.
Des voix : ...
Mme Rouleau : C'est 51 %
d'acceptation.
Mme Prass : Presque la moitié
qui sont rejetées, bien, la moitié 49 %. C'est quand même... c'est quand
même... je trouve ça très élevé comme... comme pourcentage de refus dans un tel
processus. Et encore je vous rappelle que c'est le même comité qui a retiré
52 diagnostics.
Mme Rouleau : Ce n'est pas le
même comité.
Mme Prass : Ah! ce n'est pas
le même comité.
Mme Rouleau : Non.
Mme Prass : O.K. Parfait.
Mme Rouleau : C'est ce que je
vous ai répondu tantôt.
Mme Prass : Excusez-moi,
c'est vrai. Donc, dans ce 49 %, parce que ce qu'on entend sur le terrain,
c'est que... je vous donne un exemple, celui que j'ai entendu particulier, des
gens avec des enjeux de santé mentale.
Mme Rouleau : Mais sachez que
c'est pour ça qu'on intègre les enjeux psychosociaux...
Mme Prass : Justement pour
prendre en compte la situation et la santé mentale.
Mme Rouleau : ...parce que ce
n'était pas pris en compte.
Mme Prass : Oui, non... Et ça,
on est... on est content de votre ouverture à cet égard parce que vous l'avez
entendu beaucoup au cours des dernières années, qu'on ne pouvait pas seulement
se baser sur le biomédical, surtout pour les maladies invisibles comme la santé
mentale, autisme, etc.
Mais ce qu'on entend, c'est que les
personnes qui ont en dessous de 40 ans. Moi, je parle spécifiquement des
cas de personnes avec des santés mentales qu'eux, ils se demandent... ils
demandent qu'on fasse des évaluations de façon régulière puis que leur taux de
refus est quand même assez élevé si ce n'est même pas plus élevé que le
49 %. Est-ce qu'il y a une directive qui existe ou qui serait mise en
place pour, un petit peu comme ma collègue l'a suggéré avant, pas les personnes
qui sont rendues à 66 mois, mais si tu es... si tu es en dessous d'un
certain âge, bien, on va... puis... puis avec une situation qui n'est pas
permanente, par exemple, est-ce qu'il y a une directive pour que les
évaluations se fassent de façon régulière pour ces personnes-là? Parce que
c'est l'impression que des groupes ont sur le terrain. En matière de santé
mentale, à tout le moins, la directive non écrite semble être que, si tu es si
tu es en dessous de 40 ans, tu dois reprouver périodiquement tes
contraintes.
Mme Rouleau : Attends, je n'ai
pas saisi ce que...
Mme Prass : Si une
personne... La directive non écrite semble être que si tu es... si tu as en
dessous de 40 ans avec enjeu de santé mentale, tu dois reprouver
périodiquement tes contraintes.
Mme Rouleau : Mais il n'y a
pas de directive pour... concernant les personnes de moins de 40 ans qui
auraient des enjeux.
Mme Prass : Parce que
c'est...
Mme Rouleau : On inscrit...
Mme Prass : J'ai dit
«directives non écrites parce que c'est l'impression sur le terrain.
Mme Rouleau : Bien, c'est ça,
c'est non écrit, mais ce n'est pas... En fait, aujourd'hui, la proposition,
c'est d'inclure la dimension psychosociale et la santé mentale, ce qui n'était
pas le cas.
Mme Prass : Oui.
Mme Rouleau : Alors, il y a
le avant puis il y a le après.
La Présidente (Mme D'Amours) : Sur
ce, chers collègues, il est 13 heures. Donc, je vous remercie pour votre
collaboration. Compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 15 heures. Merci, tout le monde.
(Suspension de la séance à 13 heures
)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 02)
La Présidente (Mme D'Amours) : La
Commission de l'économie et du travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 71, Loi visant à améliorer l'accompagnement
des personnes et à simplifier le régime d'assistance sociale.
Lors de la suspension de nos travaux,
nous... ce midi, nous étions à l'étude de l'amendement présenté par la ministre
à l'article 12. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la
députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Je voudrais reprendre là où on s'est laissés en début de journée.
Vous avez dit qu'il y a 49 % des évaluations qui sont rejetées par le
comité. Je voudrais savoir... J'imagine... pas «j'imagine», je sais, il y a un processus
d'appel. Est-ce qu'on sait quel est le pourcentage suite aux processus d'appel
qui sont acceptés?
Mme Rouleau : Alors, j'ai
mentionné que 49 % des contraintes... des demandes de contraintes sévères
pouvaient être refusées, mais, de ces 49 % de contraintes sévères,
36 % deviennent des contraintes temporaires.
Mme Prass : Mais, pour ce qui
est du processus d'appel, c'est combien... quel est le pourcentage de ceux qui
sont acceptés suite à leur appel du premier refus?
Des voix : ...
Mme Rouleau : On va revenir à
cette question.
Mme Prass : O.K. Et quels
sont les critères qui sont établis pour faire cette évaluation?
Des voix : ...
Mme Rouleau : ...25. On
pourra voir ça à l'article 25.
Mme Prass : ...et, pour ce
qui est de la nature des refus, est-ce que c'est surtout basé sur des éléments
psychosociaux ou biomédicaux?
Mme Rouleau : Bien, jusqu'à
maintenant... Bien là, je...
Des voix : ...
Mme Rouleau : On fournira l'information
pertinente en temps et lieu.
Mme Prass : D'accord. Et
est-ce que les gens sont informés de façon automatique qu'il y a un processus d'appel
quand ils reçoivent le refus?
Mme Rouleau : Oui.
Mme Prass : Oui? D'accord. Donc,
vous avez dit, 49 %, c'était 10 000 ou presque 11 000 si je ne me
trompe pas?
Mme Rouleau : Non, c'est...
Mme Prass : 9 000, 9 000.
Mme Rouleau : ...9 950
quelque chose, là...
Mme Prass : D'accord. Et vous
avez dit 35 % ou 36 % sont plutôt dirigés vers...
Mme Rouleau : C'est-à-dire qu'il
y a 9 959 demandes, 49 % qui sont acceptées en contraintes
sévères, et 36 % des contraintes qui ne sont pas acceptées en contraintes
sévères sont acceptées en contraintes temporaires.
Mme Prass : Temporaires. Et
est-ce qu'il y a un processus pour... On est transféré dans la catégorie de
contraintes temporaires. Est-ce qu'il y a un processus pour que la personne,
suite à une certaine période, puisse redemander d'être reconnue avec une
contrainte sévère?
Des voix : ...
Mme Rouleau : ...il y a un
délai?
Mme Prass : Bien, si une
personne fait une demande de contrainte puis qu'elle est refusée et qu'on la...
qu'on les dirige plutôt vers une contrainte temporaire, suite à une période,
disons, de six mois, quoi que ce soit, est-ce que là elle peut refaire une
demande pour être reconnue avec une contrainte?
Mme Rouleau : S'il y a de...
S'il y a de la... des éléments nouveaux, il faut un nouveau rapport médical
aujourd'hui.
Mme Prass : Donc, uniquement s'il
y a des éléments nouveaux. On ne peut pas juste... O.K. Donc, uniquement des
éléments nouveaux. O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Je vais
revenir à la conversation qu'on a eue plus tôt sur la question des gens qui ont
une contrainte permanente, finalement, puis la question de réévaluer ces
personnes-là. La ministre nous disait que ce n'était pas son intention de
réévaluer pour rien des personnes qui ont une situation de contrainte sévère
permanente. Donc, ça, c'est ce qu'elle a dit. Donc, je veux vérifier avec elle
si elle est ouverte à ce qu'on amende le projet de loi pour ajouter une phrase
à la fin de cet article qui viendrait le préciser, en fait...
Mme Labrie : ...qu'il n'y a
pas de nouvelle évaluation qui peut être demandée quand il y a une
reconnaissance de contrainte permanente, pour... L'objectif, ce serait vraiment
d'éviter un stress inutile aux personnes qui sont dans cette situation-là...
Mme Rouleau : C'est prévu
qu'une contrainte permanente soit permanente. Les personnes vont... après 66
mois sur 72, vont au programme de revenu de base, puis il n'y a pas...
Mme Labrie : Mais, avant
qu'ils soient au revenu de base... C'est ça, le stress qui est vécu, en fait.
Mme Rouleau : Comme
contrainte sévère de santé, de ce qui sera contrainte sévère de santé.
Vous voulez indiquer que... Vous voulez
indiquer... Vous cherchez à avoir quoi comme information?
Mme Labrie : Dans le fond, ce
que la ministre me dit, c'est qu'il n'y a personne pour qui c'est reconnu comme
permanent avant qu'elles soient sur le revenu de base? Parce qu'il y a quand
même des gens pour qui le diagnostic, il est... il est évident, là, puis c'est
très clair, mais ils ne sont quand même pas encore sur le revenu de base.
Mme Rouleau : On va juste...
On va suspendre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 08)
(Reprise à 15 h 11)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et je cède maintenant la parole à la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Donc, après échange avec la ministre et son équipe, on convient que
pour un amendement à ce sujet-là, ce serait plus approprié à l'article 25, donc
on y reviendra. Mais on aura la conversation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
merci beaucoup. D'autres commentaires sur... Oui, Mme la députée de
D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Maintenant que vous ajoutez...
Mme Prass : ...l'aspect
psychosocial, parce que je sais, les refus peuvent être de différentes natures,
mais j'imagine que, comme on se basait vraiment sur l'aspect biomédical
auparavant, que certains refus ou beaucoup de refus, même, étaient de nature
parce qu'on ne prenait pas en considération tous les éléments et les aspects
psychosocial. Donc, pensez-vous justement avec cet ajout-là... Bien,
premièrement, je ne sais pas si vous aurez ces données-là, mais, sur le... les
49 % qui sont refusés, est-ce que c'est parce qu'on faisait vraiment
l'évaluation de façon biomédicale? Donc, il y avait certaines contraintes
psychosociales qu'on ne reconnaissait pas. Donc, ce qui amènerait à ce
49 % de refus. Est-ce que c'est parce que... Est-ce que... O.K., ce que je
veux comprendre, les évaluations avant ce projet de loi, est-ce que c'était
vraiment uniquement sur la base biomédicale?
Mme Rouleau : Principalement,
oui.
Mme Prass : O.K.. D'accord.
Donc, on peut faire l'hypothèse qu'une grande partie des refus était parce
qu'on ne prenait pas en considération ces éléments-là.
Mme Rouleau : La situation
était différente. C'est pour ça qu'on parle de modernisation, s'ajuster à la
réalité d'aujourd'hui.
Mme Prass : Donc... parce
qu'il y a des contraintes, à part biomédicales et psychosociales, je vous donne
un exemple. Il y a des contraintes situationnelles, par exemple. Encore une
fois, une personne qui se trouve, par exemple une... un parent d'un enfant
handicapé, un proche aidant, il n'y a pas de contrainte physique, c'est leurs
enfants qui ont une contrainte, mais eux, ils deviennent leurs proches aidants.
Donc, est-ce que ces situations seront également prises en considération,
situationnelles?
Mme Rouleau : L'article 25.
Mme Prass : Article 25,
mais dans ce que vous...
Mme Rouleau : Dans
l'article 25, on pourra... vous... vous y retrouverez ce que vous
cherchez, probablement.
Mme Prass : O.K., donc ce...
est-ce que vous avez de l'information que vous pouvez partager avec nous à
propos de la nature des refus? Comme j'ai dit, je comprends que...
Des voix : …
Mme Prass : Parce que, si ce
n'est pas une question de confidentialité, on apprécierait avoir des données
avant, justement, qu'on arrive à l'article 25 pour... oui. Donc, je
comprends qu'on va revenir à l'article 25 pour les enjeux situationnels.
Mais d'après vous, dans ce que vous proposez, pensez-vous que ces situations
seraient prises en considération, comme j'ai dit, à l'extérieur biomédical et
psychosocial, qu'on regarde le situationnel de la personne également?
Mme Rouleau : On va voir ça à
l'article 25.
Mme Prass : O.K., on reviendra
à ce moment-là. D'accord. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'amendement de
l'article 12 est adopté? Adopté. Donc, je dois vous demander : Est-ce
que l'article 12 tel qu'amendé est adopté?
Mme Rouleau : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 13. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Mme la
Présidente, à l'article 13 : L'article 33 de cette loi est
modifié : 1 : par l'insertion, dans ce qui précède le paragraphe un,
et, après «possible» de «et dans des termes clairs et concis»;
2 : par le remplacement, dans le
paragraphe 2, de «programme d'aide financière prévu au chapitre un, deux,
cinq ou six du» par «programme d'assistance sociale prévu au».
L'article 13 du projet de loi modifie
l'article 33 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin,
premier paragraphe, d'une part, d'améliorer la qualité de l'information que
doit transmettre le ministre en vertu de cet article et, deuxième paragraphe,
d'autre part, remplacer la référence à un programme d'aide financière prévu au
chapitre un, deux, cinq ou six par celle d'un programme d'assistance sociale en
concordance avec l'article 17 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 13? Pas de commentaire. Donc l'article 13
est-il adopté?
Mme Rouleau : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 14.
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : L'article 14 :
L'article 35 de cette loi est abrogé.
L'article 35 tel... non, on s'arrête
là. Oui. L'article 14 du projet de loi abroge l'article 35 de la Loi
sur l'aide aux personnes et aux familles. Le pouvoir de conclure des ententes
dans le cadre de projets pilotes prévu à cet article est déplacé à
l'article 43.4 de...
Mme Rouleau : ...cette
loi introduit par l'article 18 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur la... l'abrogation? Ça se dit-tu?
Des voix : ...
Mme Rouleau : L'abrogation.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
abroge l'article 14. Est-ce qu'il y a des commentaires sur ça? S'il n'y a
pas de commentaire, je vais mettre aux voix l'article 14. Est-ce qu'il est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 15,
Mme la ministre.
Mme Rouleau : À
l'article 15, Mme la Présidente :
L'article 36 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «programme d'aide financière
prévu au titre II ou» par «programme d'assistance sociale prévu au
titre II ou à un programme spécifique prévu au titre II.1 ou encore».
L'article 15 du projet de loi modifie
l'article 36 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin de
tenir compte du remplacement de l'expression «programme d'aide financière» par
«programme d'assistance sociale» et du déplacement des programmes spécifiques du
titre II au titre II.1 de la loi. Il s'agit d'une modification de
concordance avec celle des articles 17, 34 et 40 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 15? Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci, Mme
la Présidente. Je sais que ça viendrait... Ça viendra plus tard parce que vous
précisez que ça va être par règlement, mais quand vous dites «les personnes qui
bénéficient d'une aide financière, sauf dans les cas prévus par règlement»,
qu'est-ce que vous prévoyez comme cas qui pourrait être considéré dans ces
cas... dans ces situations-là?
Mme Rouleau : Attendez
un petit peu, là, ce que je...
Mme Prass : C'est la
première phrase de 36.
Mme Rouleau : L'article 36
qui est modifié.
Mme Prass : Oui, qui dit
«la personne qui bénéficie d'une aide financière doit, sauf dans les cas prévus
par règlement, aviser le ministre avec diligence de tout changement». Je me...
Je vous pose la question, qu'est-ce...
Mme Rouleau : Quel
article? C'est l'article de loi qui existe déjà, là.
Mme Prass : Donc, il y a
un règlement qui existe déjà.
Mme Rouleau : C'est
déjà... C'est déjà le règlement qui existe.
Mme Prass : Puis
qu'est-ce qui est... Dans ce règlement-là, quels sont les différents cas qui
peuvent être considérés justement comme... comme une exception?
Mme Rouleau : Bien, à
cette loi qui existe depuis 20 ans? Ah!
Une voix : ...
Mme Rouleau : ...la
personne doit... Ce que ça indique, c'est que la personne doit informer de tout
changement de son...
Mme Prass : ...il est
dit «sauf dans les cas prévus par règlement». Moi, je veux savoir des exemples
de cas prévus.
Une voix : ...
• (15 h 20) •
Mme Rouleau : Dans le...
Dans ce qu'on présente, il n'y a rien qui concerne cette... Ce serait... Ce
serait une... Ce serait une habilitation réglementaire pour donner des
exceptions dans des cas particuliers.
Mme Prass : Donc, par
exemple, une femme qui sort d'un hébergement pour femmes victimes de violence,
qui intègre un logement, par exemple, est-ce que ça serait...
Mme Rouleau : Je ne...
Ce n'est pas... Ce n'est pas...
Une voix : ...
Mme Rouleau : Pardon?
Une voix : ...
Mme Rouleau : Exercer le
pouvoir réglementaire?
Une voix : ...
Mme Rouleau : Oui, c'est
ça. C'est parce que ça ne concerne pas le... Ce qu'on est en train d'étudier ne
concerne pas la question que vous posez.
Mme Prass : Oui, mais je
ne peux pas poser la question pareil? Ça fait quand même partie du langage
qu'on va adopter. Je pose la question pour ceux qui nous regardent également
pour savoir quels sont peut-être les cas d'exception, justement.
Une voix : ...
Mme Rouleau : On ne l'a
pas exercé. On n'a pas eu à exercer ce pouvoir réglementaire.
Mme Prass : Donc, en
fait, il n'y a pas vraiment de cas prévu par règlement.
Mme Rouleau : Mais ça,
c'est le cas qui est actuel que vous...
Mme Prass : Oui, oui, je
sais.
Mme Rouleau : ...sur
lequel vous...
Mme Prass : Je sais,
mais ce n'est pas parce que c'est juste les amendements. Moi, je pose la
question sur l'article en tant que tel pour bien comprendre, pour que les gens
comprennent bien. Donc il n'y a pas de cas pour l'instant qui prévus. O.K.
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'article 15
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...l'article
16, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : À l'article
16 : L'article 37 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin du
deuxième alinéa, de la phrase suivante :
«Cette information doit être donnée dans
des termes clairs et concis et être aussi complète que possible.»
L'article 16 du projet de loi modifie
l'article 38 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles afin
d'améliorer la qualité de l'information que doit transmettre le ministre en
vertu de cet article, et ce, en cohérence avec la modification effectuée par
l'article 13 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 16? S'il n'y a pas de
commentaire, est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article
17. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : L'article
17 : L'intitulé du titre 2 de cette loi est modifié par le remplacement de
«d'aide financière» par «d'assistance sociale».
L'article 17 du projet de loi modifie
l'intitulé du titre deux de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles
afin de remplacer la référence aux programmes d'aide financière par celle des
programmes d'assistance sociale.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 17? S'il n'y a pas de... Oui, Mme la députée de...
Je vous regarde. Vous ne me regardez pas, mais moi, je vous regarde. Allez-y,
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, notre formation l'avait soulevé pendant... lors de l'étude
détaillée de l'article 1. On voulait juste revenir sur ce point qui a été
soulevé par la société... entre autres, de la Société québécoise la déficience
intellectuelle, que, justement, avec... que l'article vient en... puis là je
vais le reciter, leur mémoire : «Vient expliquer en partie l'objectif du
gouvernement, c'est-à-dire en modifiant la notion d'aide financière par la notion
d'assistance sociale, la ministre... sans vouloir élargir la portée de la loi
et inclure plus de dimension de soutien aux personnes et aux familles». Et ce
concept-là, c'est repris ici, à l'article 17. «Il serait pertinent de mieux
définir ce qu'est l'assistance sociale, puisque, dans la littérature, ce terme
est généralement utilisé pour désigner les prestations d'aide financière de
dernier recours. Le terme «social assistance», en anglais, fait également
référence aux programmes d'aide financière. Si l'intention est vraiment
d'élargir la portée de la loi, il faudrait préciser la portée de ce terme et
voir à utiliser un autre complémentaire ou alternatif.», donc, la
recommandation, et puis ce serait... et puis on a proposé un amendement,
directement, de savoir... C'est ça, la réponse de la ministre à notre... la
recommandation de remplacer «assistance sociale» par «assistance et
accompagnement social».
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires,
Mme la ministre?
Mme Rouleau : Bien, le terme,
comme je l'ai expliqué, c'était à l'article 1, je pense. Donc, nous avons déjà
eu cette discussion. J'ai déjà expliqué que le terme «assistance» induit déjà
la logique d'accompagnement, alors il y aurait redondance et...
Mme McGraw : Redondance ou
clarification? Donc, c'est ça, d'être encore une fois... d'être très explicite.
Si c'est inclus, si ça fait partie de la notion d'assistance, pourquoi ne pas
être plus clair pour dire qu'il y a accompagnement? Parce que, et en français,
et en anglais, ça peut porter à confusion ou à penser à autre chose. Par
exemple, dans la littérature, généralement, assistance sociale, c'est pour
désigner les prestations d'aide financière de dernier recours, et là on est en
train de...
Mme Rouleau : On parle d'aide...
d'aide, on parle de programme d'assistance sociale, c'est le Programme
d'assistance sociale.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, la ministre ne serait pas ouverte à un amendement. Et donc on
veut souligner le fait que la compréhension ou l'objectif, ça inclut... par
«assistance sociale», c'est... ça inclut le concept d'accompagnement, mais on
ne va pas le mettre explicite, la ministre préfère que ce soit implicite.
Est-ce que c'est...
Mme Rouleau : C'est déjà
suffisamment explicite.
Mme McGraw : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 17...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...il
n'y a pas d'autre commentaire. Est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 18. Mme la ministre, si vous voulez bien nous en faire la
lecture, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : Cette...
L'article 18, Mme la Présidente. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'intitulé du titre deux, du chapitre suivant :
«Chapitre 0.1.
«Plan d'intervention, Réseaux régionaux
d'accompagnement et projet pilote.
«43.1 Sur demande d'un prestataire d'un
programme d'assistance sociale prévue au titre deux, le ministre établit un
plan d'intervention individualisé afin de l'accompagner dans la résolution de
difficultés susceptibles de nuire à son insertion ou à sa participation
sociale.
«40.2... 43.2, pardon. Le ministre met en
place des réseaux régionaux d'accompagnement composés de représentants :
«1° du ministère de l'Emploi et de la
Solidarité sociale;
«2° d'autres ministères et organismes
concernés, notamment ceux œuvrant dans les milieux scolaires de la santé et des
services sociaux ou communautaires;
«3° de toute association, de toute société
ou de tout organisme désigné par le ministre.
«Article... c'est-à-dire 43.3. Les
représentants des réseaux régionaux d'accompagnement peuvent collaborer à la
mise en œuvre d'un plan d'intervention individualisé, notamment afin :
«1° d'évaluer la situation d'un
prestataire afin que ce plan d'intervention individualisé réponde adéquatement
à ses besoins;
«2° de fournir un accompagnement adapté à
un prestataire en adoptant une approche centrée sur la connaissance de ses
besoins, de l'outiller face aux difficultés reliées à sa condition et de
l'encourager dans la réalisation des démarches prévues à son plan;
«3° d'informer un prestataire des services
pouvant répondre à ses besoins, de le diriger vers les ressources appropriées
et, le cas échéant, de l'assister et de l'accompagner dans ses démarches auprès
de celle-ci;
«4° d'effectuer un suivi régulier auprès d'un
prestataire afin de s'assurer que les activités et les services prévus à son
plan sont adéquats et de proposer des ajustements à ce plan.
«Les représentants des réseaux régionaux
peuvent également :
«1° offrir des séances d'information et
des activités de formation culturelle ou sociale permettant aux prestataires de
développer leurs habiletés sociales;
«2° créer des groupes d'entraide destinés
aux prestataires qui vivent une situation ou des difficultés semblables;
«3° développer des initiatives permettant
aux prestataires d'atténuer les facteurs qui nuisent à leur insertion et à leur
participation active à la société dans le but de favoriser leur intégration en
emploi.
• (15 h 30) •
«Aux fins des premier et deuxième alinéas,
le ministre peut soutenir les représentants des réseaux régionaux
d'accompagnement visés au paragraphe trois de l'article 43.2.
«L'article 43.4. Le ministre peut
élaborer et mettre en œuvre des projets pilotes visant à étudier ou à définir
des normes applicables en matière d'assistance sociale ou pour expérimenter ou
innover en cette matière afin d'améliorer le fonctionnement, l'efficacité et
l'efficience des programmes d'assistance sociale prévus au titre deux.
«Dans le cadre d'un projet pilote, le
ministre détermine les normes et les obligations applicables, lesquelles
peuvent différer de celles prévues par la présente loi ou par un règlement pris
pour son application. Dans un tel cas, le projet pilote est mis en œuvre par
règlement du ministre.
«Le ministre détermine également les
mécanismes de surveillance et de reddition de comptes du projet pilote ainsi
que les renseignements nécessaires à l'exercice de ces mécanismes qui doivent
lui être transmis par toute personne.
«Le ministre peut conclure des ententes
avec toute personne, toute association, toute société ou tout organisme afin de
favoriser la réalisation du projet pilote et sa reddition de compte.
«Un projet pilote est établi pour une
durée maximale de trois ans que le ministre peut prolonger d'au plus deux ans.
Le ministre peut en tout temps modifier un projet pilote ou y mettre fin après
avoir avisé la personne, l'association, la société ou l'organisme avec qui une
entente a été conclue ainsi que les participants au projet pilote...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Rouleau : ...le ministre
produit et rend public un rapport sur les résultats d'un projet-pilote mis en
œuvre par règlement dans l'année suivant la fin de celui-ci.».
L'article 18 du projet de loi
introduit au début du titre II de la Loi sur l'aide aux personnes et aux
familles, le chapitre 0.1 relatif aux plans d'intervention, aux réseaux
régionaux d'accompagnement et aux projets pilotes, lesquels comportent les
articles 43.1 à 43.4.
Article 43.1. Par l'introduction de l'article 43.11,
un prestataire d'un programme d'assistance sociale pourra demander l'établissement
d'un plan d'intervention individualisé. Ce plan notamment... pourra notamment
comprendre des mesures d'accompagnement permettant la résolution d'enjeux
psychosociaux, que ce soit pour faciliter l'accès à un emploi ou un retour à l'emploi.
Article 43.2. Le nouvel article 43.2
permettra au ministre de mettre en place des réseaux régionaux d'accompagnement.
Ces réseaux seront notamment composés des représentants du ministère de l'Emploi
et de la Solidarité sociale, de représentants d'autres ministères ou
organismes, ainsi que de représentants des organismes communautaires.
Article 43.3. Le nouvel article 43.3
précisera le rôle des représentants des réseaux régionaux d'accompagnement.
Ainsi, ils pourront collaborer à la mise en œuvre des plans d'intervention
individualisés des prestataires d'un programme d'assistance sociale. Des
ententes pourront être conclues afin de soutenir les organismes communautaires
dont relèvent ces représentants.
L'article 43.4. L'article 43.4
octroiera au ministre le pouvoir d'élaborer et de mettre en œuvre des projets
pilotes en matière d'assistance sociale. Cet article introduit par ailleurs un
pouvoir réglementaire ministériel permettant de déterminer des normes et des
obligations qui peuvent différer de celles prévues par la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles ou par un règlement pris pour l'application de
celle-ci.
Madame...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
On a eu l'information qu'après que vous ayez lu l'article 18 que vous
aviez déposé sur Greffier... ils sont maintenant sur Greffier quatre...
Mme Rouleau : Quatre
amendements, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...quatre
amendements, pour que les oppositions puissent en prendre connaissance. Mais je
vais vous demander de lire la première. On va la travailler, et je vous
demanderai de lire les... les autres après.
Mme Rouleau : Parfait. D'accord.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
un instant. Mme la députée de...
Mme Labrie : Pour la façon
dont on va se gouverner, je n'ai pas eu le temps d'aller voir les amendements,
mais ça, c'est un article qui en introduit quatre. Peut-être je suggérerais de
les traiter un à la suite de l'autre, pour pas qu'on fasse des allers-retours
entre quatre choses différentes. Je vous le soumets.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
parlez des amendements?
Mme Labrie : Bien, l'article 18
introduit 43.1, 43.2, 43.3, 43.4. Donc, c'est des choses différentes, peut-être
pour que ce soit plus facile à suivre, je suggérerais qu'on traite 43.1,
ensuite 43.2 ou, en tout cas, peut-être qu'avec les amendements de la ministre,
c'est formulé différemment, mais qu'on les traite un à la suite de l'autre. C'est
ce que vous suggère.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je...
je comprends votre... votre demande, sauf qu'aussitôt que la ministre ou le
ministre lit un article on ne peut pas aller de cette façon-là. Il faut que...
qu'on y aille globalement. Donc, je ne peux répondre à votre... à votre
demande.
Mme Labrie : Il aurait fallu
que je le demande avant qu'elle ne le lise. C'est ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
avant. Mais quand j'appelle l'article 18, vous auriez pu intervenir en
disant : La prochaine article, avant que le ou la ministre lit, là, peu
importe le projet de loi...
Mme Labrie : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...que
vous auriez dû me le demander avant.
Mme Labrie : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Maintenant
que tout est lu, on va y aller par... avec le projet de loi. Mais j'ai quatre
articles, ça fait que votre équipe peut regarder... les quatre amendements, c'est-à-dire,
votre équipe peut les regarder en attendant. On a le premier... le premier...
le premier amendement. Je vais demander quelques minutes de suspension pour qu'on
puisse vous donner la chance de regarder l'amendement, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 36
)
(Reprise à 15 h 44)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Mme la ministre, si vous voulez bien nous faire la
lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Mme
la députée de Sherbrooke, vous avez une demande?
Mme Labrie : Oui. Bien, ça
peut être après qu'on aura traité cet amendement là aussi, mais je m'y suis
prise trop tard pour demander qu'on traite l'article 18, avec chacun des
articles séparément. Avec le consentement des collègues, je vous soumets qu'on
pourrait peut-être procéder. Mais je n'ai pas d'enjeu avec le fait qu'on traite
l'amendement en premier, là, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Avec
l'amendement? Parfait. Est-ce qu'il y a consentement pour traiter l'article 18
paragraphe par paragraphe? Est-ce que vous... est-ce que j'ai le consentement,
ou si... On a consentement? On a consentement. Donc, Mme la députée... Mme la
ministre, pardon, votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Rouleau : L'article 18,
article 43.1 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles :
À l'article 43.1 de la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles proposé par l'article 18 du projet de loi, tel
qu'amendé :
1° remplacer «plan d'intervention individualisé»
par «plan d'accompagnement personnalisé»; et
2° ajouter, à la fin, l'alinéa
suivant :
«Les ministères et organismes concernés
s'échangent les renseignements personnels nécessaires à la mise en œuvre de ce
plan.»
L'amendement vise à remplacer la référence
qui est faite dans l'article 43.1 à un plan d'intervention individualisé par
celle d'un plan d'accompagnement personnalisé. Il vise également à préciser que
les ministères et organismes...
Mme Rouleau : ...pourront
s'échanger des renseignements personnels sur la personne visée par le plan, ce
qui devrait faciliter la mise en œuvre du plan d'accompagnement personnalisé
élaboré pour répondre aux besoins de celle-ci. Ces échanges seront évidemment
effectués dans le respect des dispositions de la Loi sur l'accès... l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels ou de la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le
secteur privé, selon le cas.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement? Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui, merci, Mme
la Présidente. Alors, peut-être la première chose à souligner, donc, on trouve
ça intéressant de... ces amendements proposés, dont on retrouve le mot
«personnalisé», on aimerait questionner la ministre là-dessus.
Mais tout d'abord, on avait... on allait
proposer nous-mêmes un amendement, mais c'est pour s'attaquer aux premières...
aux premiers mots, c'est-à-dire «Sur demande». On a déjà soulevé, et des
groupes... plusieurs groupes ont soulevé, dont le bureau... parce que j'ai la
lettre devant moi... pardon, dont le... mon Dieu! Pardon. Je viens de le... Je
viens de le perdre. «Sur demande.» Donc, on a entendu dire que, par plusieurs groupes,
même la discussion plus tôt ce matin, que...
(Interruption)
Mme McGraw : Merci. C'était
le protecteur du citoyen qui a souligné cet enjeu, entre autres. Et c'était
l'aspect, entre autres, par rapport au plan d'intervention individualisé. On
souligne l'aspect «sur demande». Et, dans la lettre qu'ils ont écrite par
rapport à ce projet de loi, je vais citer : «Le projet de loi introduit
une nouvelle offre de services. Il s'agit du plan d'intervention individualisé.
Si le projet de loi est adopté, toute personne prestataire d'un programme
d'assistance sociale pourra bénéficier sur demande d'un tel plan. Cette
initiative devrait avoir pour effet de bonifier l'accompagnement. - etc. - Tout
en prenant acte que le projet de loi prévoit qu'un tel plan ne soit établi que
sur demande du prestataire, je suis d'avis qu'il sera essentiel que cette
mesure soit publicisée afin de pouvoir en faire la demande. Chaque prestataire
pour qui elle serait pertinente doit en effet en être informé qu'une telle
mesure existe et à quelles conditions elle est offerte. Je demeurerais donc
vigilant quant à la mise en œuvre de cette initiative.»
• (15 h 50) •
Et nous, on irait plus loin. Ce n'est pas
juste une question de publiciser vis-à-vis des prestataires courants et potentiels,
mais c'est que ces plans soient offerts à tous les prestataires. On vient de
comprendre que six sur 10 personnes vivant l'itinérance ont des accès ou
sont... sont des prestataires, effectivement, et potentiellement, il y a un
autre quatre sur 10. Ce sont souvent des cas très complexes. Et ces personnes
marginalisées, pas juste les personnes qui vivent l'itinérance, mais d'autres
personnes avec des cas complexes pourraient bénéficier davantage de plans
individualisés. Et je tiens encore, souligner que c'est... ça, c'est un pas
dans la bonne direction, d'avoir ces plans individualisés. Mais les personnes
qui risquent d'en bénéficier le plus ne seraient peut-être pas au courant.
Alors, nous, ça serait d'offrir... d'offrir... Nous, notre position, c'est
d'offrir à tous les prestataires la chance d'avoir un plan individualisé.
C'est... qu'un droit de refus, mais sans se faire pénaliser.
Alors, ça, ce serait... on propose...
bien, on avait un amendement à proposer. Là, c'est sûr qu'on va étudier l'amendement
proposé par la ministre...
Une voix : ...
Mme McGraw : Tout à fait.
Mais, avant de le proposer, parce qu'on est en train de regarder comment
l'intégrer, bien, ce serait surtout d'enlever les mots «sur demande». Donc,
c'est vraiment ça, l'enjeu. On aimerait entendre la ministre là-dessus, parce
que je pense que l'intention est excellente, c'est-à-dire d'offrir cette
approche individualisée. Mais les personnes qui risquent d'en bénéficier le
plus, par cette approche individualisée, risquent aussi de ne pas être au
courant, soit parce qu'il y a un bris avec le système, il y a peut-être une
mécompréhension ou même...
Mme McGraw : ...méfiance
vis-à-vis l'État, mais on comprend que l'approche individualisée est surtout
importante et pertinente pour les personnes avec des cas complexes, peut-être
des cas qui persistent depuis longtemps. Donc, on applaudit cette approche,
cette approche individualisée, mais c'est vraiment une question de : si
c'est sur demande, est-ce qu'on va vraiment... est-ce que les bonnes personnes,
les personnes qui ont le plus de besoin de cette approche vont avoir... est-ce
qu'elles vont le savoir qu'elles ont ce droit-là de faire une demande? Donc,
c'est dans ce sens-là. On aimerait entendre la ministre là-dessus, d'abord. On
a beaucoup d'autres questions, mais dans un premier temps.
Mme Rouleau : Mais question
de logistique, là, est-ce qu'on parle de l'amendement ou on parle...
La Présidente (Mme D'Amours) : On
parle de l'amendement, sauf que c'est parce que, vous savez, quand on est...
Moi, je comprends ce que la députée veut... veut parler, parce qu'il y aurait
un amendement possible qui serait déposé, et là, si votre amendement répond à
son questionnement, elle ne déposerait pas l'amendement qui aurait été déposé,
là... qui aurait été proposé. Donc, je vous dis juste... Parce qu'on est dans
notre bulle, mais ça fait partie de son questionnement. Si l'amendement que
vous déposez répondrait à son questionnement, bien, elle ne déposerait pas son
amendement.
Mme Rouleau : O.K. Alors, on
parle d'un plan d'accompagnement personnalisé. Ça va au-delà d'individualisé.
Puis là «accompagnement» prend vraiment tout son sens. C'est un plan
d'accompagnement qui est... dont, évidemment, on va faire la promotion auprès
de tous les prestataires. Et c'est un droit, c'est un droit qui est donné à
chaque prestataire d'obtenir ce plan d'accompagnement. Alors, la personne, on
ne l'oblige pas parce que c'est dans... c'est à partir de sa volonté, de ce
qu'elle veut obtenir comme service. Ça fait qu'on ne peut pas... on ne peut
pas... on ne peut pas l'obliger, mais on lui donne le droit...
Des voix : ...
Mme Rouleau : On doit
demander la suspension des travaux, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'un
commun accord... d'un commun accord, d'accord, je suspends les travaux quelques
minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 54)
(Reprise à 16 h 18)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et, après discussion entre les membres de la commission
et la ministre, nous allons maintenant... J'ai besoin de votre consentement. Il
y a eu une entente pour travailler par blocs, donc, avec l'article 18, dont
l'amendement qui a été déposé par la ministre, et dans le bloc 18. J'ai quand
même le privilège, là, de vous demander maintenant, si vous avez le... si j'ai
le consentement, votre consentement pour travailler par blocs le plan qui a
été... le plan de travail qui a été déposé à tous les collègues. Est-ce que
j'ai le consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement,
merci. Alors, Mme la ministre, nous étions à l'amendement. Les collègues...
certains collègues avaient émis des commentaires sur l'amendement. Est-ce qu'il
y a d'autres commentaires? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, les
commentaires sur l'amendement de la ministre.
Mme McGraw : J'ai peut-être
une question pour la présidence, et... On a des commentaires. Quelles seraient
vos suggestions pour parler des autres éléments de cette phrase-là qui ne sont
pas amendés? Parce qu'on aimerait savoir la réponse ou la réaction de la
ministre, parce qu'on on avait prévu un amendement sur un autre aspect de ce...
de cet article, on veut s'assurer avoir la chance de parler. C'est les tout
premiers mots de cet article-là. Alors, s'il y a un autre moment plus opportun,
on peut revenir et on pourrait donc porter notre... On était en train de
discuter de «sur demande». Donc, je veux juste comprendre quel sera le... quel
serait le moment opportun de continuer, de poursuivre cette discussion.
Mme Rouleau : Dans l'article,
peut-être?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 28)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Juste avant de reprendre la discussion, je voulais vous
aviser que le plan de travail est sur Greffier, donc, si vous voulez bien en
prendre note, là, pour que tout le monde ait le même plan de travail.
Maintenant, nous en étions à la députée de Notre-Dame-de-Grâce sur l'amendement
de la ministre.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je tiens à souligner à quel point on est contents de
l'écoute et de l'ouverture de la ministre qui, avec ses amendements, démontre,
bien, comme je dis, cette ouverture. Je trouve... On trouve que le... un plan
d'accompagnement, c'est... c'est préférable à intervention et personnalisé, préférable
à individualisé. Alors, sur ces changements-là, on salue le travail de la
ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : J'ai une
question. Plus tôt, hier, on a parlé du plan de service plutôt que le plan
d'accompagnement, puis ici on parle du plan d'accompagnement afin d'accompagner
dans la résolution des difficultés susceptibles de nuire à son insertion ou à
sa participation sociale. Moi, j'aurai pensé que ces éléments-là auraient été
dans le plan de service puis le plan d'accompagnement. Donc, peut-être...
Mme Rouleau : ...
Mme Prass : Bien, c'est ça,
vous en avez parlé un petit peu hier. Par exemple, vous avez dit : Le plan
de service, tu sais, ça peut être le transport, ça peut être le retour aux
études. Je veux juste bien comprendre quelle est la distinction entre les deux,
parce que moi, j'aurais... dans la définition qu'on a ici, afin d'accompagner
dans la résolution de difficultés susceptibles de nuire, moi, j'aurais pensé
que ça aurait été dans le plan de service, justement, pour préparer la personne
à entreprendre un emploi. Donc, si vous pouvez peut-être juste aller un petit
peu davantage pour ce qui est compris dans le plan de service et ce qui est
compris dans le plan... dans le plan d'accompagnement.
Mme Rouleau : Le plan de
service est plus une question de logistique. On se réfère beaucoup à ce que
l'OPHQ a fait et fait. Déjà, il y a des plans de services, et le plan de services
peut servir à du transport adapté, peut servir à aider la personne, on parlait
de formations, là, si elle veut aller suivre des cours postsecondaires, ou
collégiaux, ou universitaires, etc. C'est l'organisation de services, des
services pour cette personne qui a besoin... auquel on veut... et on veut
répondre à ses besoins, il y a eu une discussion.
• (16 h 30) •
Le plan d'accompagnement personnalisé. La
personne, elle est éloignée du marché du travail, elle est dans une
situation... elle peut être dans une situation de dépendance. Par exemple, une
situation de dépendance, on va l'accompagner pour l'aider à sortir de cette
situation de dépendance. Le plan d'accompagnement est axé sur sa santé et
comment on peut, et c'est pour ça qu'on a inclus psychosocial... comment on
peut l'aider à traverser cet épisode.
Mme Prass : Donc, au-delà de
dire à la personne : Bien, la ressource dont vous avez besoin est ici,
est-ce qu'ils vont, dépendamment des situations de la personne, faire le lien
puis dire, par exemple : Vous avez besoin de services en toxicomanie?
Est-ce qu'ils vont juste les diriger vers un service de toxicomanie ou est-ce
que l'agent va vraiment... si la personne est en situation où ils n'ont pas la
capacité de le faire eux-mêmes, est-ce qu'ils vont vraiment faire de
l'accompagnement pour contacter le centre de désintoxication?
Mme Rouleau : Oui.
Mme Prass : Oui. O.K. Donc,
ce n'est pas juste : On vous pointe les services, on vous...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Prass : ...accompagne
vraiment dans l'atteinte des services dont vous avez besoin.
Mme Rouleau : Oui. Et pas
seulement du référencement mais de l'accompagnement. C'est pour ça qu'on a
aussi un réseau régional d'accompagnement avec des...
Mme Prass : Des acteurs.
Mme Rouleau : ...oui, les
acteurs du milieu, parce qu'ils connaissent... ils connaissent le... cet
environnement.
Mme Prass : Oui. Les
différents services. Parfait. Ça... C'est ce que je voulais m'assurer, que ce n'est
pas juste du référentiel. O.K. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autres... Oui. Mme la députée.
Mme McGraw : Juste une
dernière question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y.
Mme McGraw : Et j'aurais dû
le faire en même temps que d'avoir souligné l'ouverture de la ministre. Je...
Juste curieuse : Est-ce que... Qu'est-ce qui vous a inspirée à faire ces changements-là?
J'imagine que vous avez écouté beaucoup de groupes. Qu'est-ce qui a été dans
votre réflexion qui a mené à ces changements, ces amendements?
Mme Rouleau : Bien oui, l'écoute,
parce qu'on parle d'accompagnement depuis le début, parce qu'on veut être
centrés sur la personne, alors ce sont... On a voulu rendre ce... C'était... C'était
peut-être un petit peu trop... comment pourrais-je... C'est un peu
administratif, la façon que... on voulait... on voulait que ce soit vraiment
plus...
Mme McGraw : Plus humain.
Mme Rouleau : Oui. On parle
beaucoup d'humaniser ce régime, alors c'est... c'est dans ce contexte-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Donc, nous revenons à 43.1, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des discussions? Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, juste pour revenir sur les premiers mots «sur demande».
Alors, juste pour reprendre, on a entendu plusieurs groupes et aussi le
Protecteur du citoyen qui parlait de justement les défis de «sur demande».
Alors, on comprend qu'on ne veut pas imposer un plan d'accompagnement
personnalisé centré sur la personne, mais le défi, c'est que, si c'est
seulement sur demande, même avec les publicités, la sensibilisation qui est
suggérée par même le protecteur du citoyen, est-ce que les personnes marginalisées,
les personnes vulnérables, les populations vulnérables qui risquent, avec des
cas complexes, souvent persistants, est-ce que ces gens-là, qui pourraient
vraiment profiter d'un plan d'accompagnement personnalisé, qui sont peut-être
même visées par ces... ciblées, des personnes ciblées, mais de façon positive,
est-ce qu'ils vont faire ces demandes-là? Parce qu'on comprend que déjà, par
exemple, les personnes qui... en situation d'itinérance, il y en a quatre sur 10
qui ne sont pas même des prestataires, qui pourraient peut-être l'être. Donc, s'il
y a un bris ou une cassure avec l'état, ou une méconnaissance ou une méfiance,
c'est ça, l'enjeu de «sur demande». Est-ce qu'on va aller chercher ces
personnes-là? Et est-ce que ce ne serait pas... est-ce qu'il y aurait une
ouverture de regarder que tous les plans... les plans d'accompagnement
personnalisé soient offerts à tous les prestataires? Et évidemment, ils ont le
droit de refus, mais sans se faire pénaliser, si jamais ils refusent. Alors, c'est
de trouver une façon d'aller vraiment chercher ces personnes-là qui risquent de
ne pas demander ce plan. Alors, peut-être, en mode solution, comment trouver le
juste milieu pour aller chercher ces personnes-là?
Mme Rouleau : O.K. J'aimerais
vous ramener à l'article 13 qui dit que... tel que... tel qu'amendé... tel
qu'amendé : «Le ministre informe, aussi complètement que possible et dans
des termes clairs et concis, la personne à qui une aide financière est accordée
et selon la situation qu'elle déclare des droits et obligations prévus à la
présente loi, de l'existence des mesures, programmes et services prévus à la
présente loi, de même que du crédit accordé... accordant une allocation aux
familles et celui attribuant une prime au travail», bon, etc. Quand on a eu la
discussion ici, là, c'était vraiment pour signifier qu'il fallait que l'information
soit claire... claire et concise. Et...
Mme Rouleau : ...il y a eu
discussion. Est-ce que les... Est-ce que... Est-ce que les gens... Les personnes-là,
comment... Comment s'assure-t-on que les personnes auront toute l'information?
Mais c'est parce que c'est indiqué dans la loi. Les personnes doivent obtenir
toute l'information. Alors, quand il y a un plan d'accompagnement personnalisé,
bien, on leur dit qu'en fait les personnes peuvent l'obtenir, mais on ne peut
pas leur imposer quelque chose, on... elles.... Il faut quand même, quand même
que la personne dise : Oui, je le veux, quelque part, là, il faut qu'il y
ait un signe de...
La Présidente (Mme D'Amours) : Juste
pour rappeler, Mme la ministre, l'article 13 a été adopté, mais il n'était
pas amendé, juste...
Mme Rouleau : Amendé dans
le...
La Présidente (Mme D'Amours) : Elle
est modifiée, mais elle n'a pas été amendée ici.
Mme Rouleau : Modifié, O.K.
pas amendé, mais modifié.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
ça.
Mme Rouleau : Je m'excuse.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
il faut le dire pour les gens qui nous écoutent et pour ceux qui font la
transcription, s'ils veulent bien nous suivre, nous devons dire les bons
termes, modifié.
Mme Rouleau : Modifié,
modifié.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mais
elle n'a pas été amendée, mais l'article 13 a été adopté, comme vous
l'avez lu.
Mme McGraw : Je crois qu'on
est d'accord qu'on ne veut pas imposer un plan d'accompagnement personnalisé.
On ne peut pas l'imposer. C'est pour ça que le mot «offert» peut-être... mais
de façon proactive, parce que j'imagine qu'on est tous et toutes d'accord pour
dire que, s'il y a des personnes vulnérables qui pourraient vraiment bénéficier
d'un problème... d'un programme d'accompagnement, bien, ils ne sont peut-être
pas au courant, de faire la demande. On sait déjà que quatre sur 10 personnes
qui vivent l'itinérance, qui pourraient peut-être avoir accès à des
prestations, ne le sont pas. Donc, ce groupe... ce groupe-là, qui est peut-être
en... une relation difficile avec l'État. Peut-être ils ne vont pas faire cette
demande-là. C'est sûr qu'on ne peut pas l'imposer, mais est-ce qu'il y a moyen
d'offrir à tout le monde? C'est sûr qu'on peut refuser. La personne... détient
ou maintient son droit et on peut refuser et surtout pas pénaliser si la
personne refuse. Mais la question c'est : Est-ce que c'est sur demande ou
on l'offre et la personne puisse dire : Ah! je le savais pas, parfait,
merci, ou non?
Mme Rouleau : Elle dit
qu'elle le veut... elle dit qu'elle le veut, le plan, elle. Il faut qu'il y
ait... il faut qu'il y ait un accord. Alors, oui, j'aimerais avoir ce plan,
Oui, je souhaite avoir cette aide.
Mme McGraw : On est d'accord
pour dire qu'il faut que la personne accepte. La question, c'est que...
comment? Est-ce que c'est sur demande ou c'est en réponse à une offre? Et nous,
ce qu'on propose, c'est que c'est offert, et non pas juste... Donc, le...
l'emphase, c'est sur... pardon?
Mme Rouleau : C'est offert.
Mme McGraw : Donc, est-ce
qu'on pourrait dire que c'est offert? Parce que nous...
• (16 h 40) •
Mme Rouleau : C'est que, si
on revient à cet article, à l'article 13, là, l'article 33 de cette
loi est modifié... on a l'obligation, là, de le faire, de donner l'information.
Il faut que l'information soit claire et concise. Il faut que la personne ait
toutes les informations qui vont avec son état.
Mme McGraw : Et là, juste, on
a un amendement qu'on aimerait proposer, qui va dans la direction qu'on
enlèverait les motions d'amende, ça reste plus général. Mais nous, notre
intention, c'est que ce soit offert. On est d'accord pour dire que ce soit
offert. Si je comprends bien, c'est une offre. La personne peut toujours...
détient le droit de dire non sans pénalité. Alors...
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que vous faites la demande du dépôt de votre... de votre amendement?
Mme McGraw : Oui...
La Présidente (Mme D'Amours) : Qui
est déjà sur greffier. Mme la députée de Sherbrooke, vous m'aviez demandé la
parole. Est-ce que vous attendez après l'amendement?
Mme Labrie : On peut traiter
leur amendement avant.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
pourrait le traiter. Parfait. Donc, je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 41)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 24
)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, si vous
voulez bien lire votre amendement, s'il vous plaît.
Mme McGraw : Alors,
concernant l'article 18, article 43.1. À l'article 43.1 de la Loi sur l'aide
aux personnes et aux familles, proposé par l'article 18 du projet de loi tel qu'amendé,
dans le premier alinéa :
1° remplacer «Sur demande d'un prestataire
d'un programme d'assistance sociale prévu au titre II, le ministre établit» par
«Le ministre établit... offre - pardon - Le ministre offre à un prestataire un
programme d'assistance sociale prévu au titre II la possibilité d'établir, s'il
y a lieu,»;
2° ajouter, à la fin, la phrase suivante :
«Avec son consentement, le ministre établit ce plan.».
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement déposé par la députée? S'il
n'y a pas de commentaire, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci. Étant donné qu'il y a eu la lecture du 43.2...
Mme Labrie : ...sur le 43.1,
j'avais encore des questions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Tel
qu'amendé? Oui, parfait.
Mme Labrie : Oui, tel qu'amendé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Excusez-moi,
excusez-moi. Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme Labrie : Pas de problème.
En fait, ma question concerne l'exécution de ce bel article qu'on vient d'adopter
et d'amender ensemble. J'imagine que ça va être rétroactif et donc que ça va
être offert aux personnes qui sont actuellement prestataires. Est-ce que la
ministre peut me le confirmer?
Mme Rouleau : Oui, oui, oui.
Mme Labrie : Oui, elle me le
confirme. Maintenant, j'aimerais savoir comment ça va fonctionner, dans la
mesure où, à ma connaissance, en ce moment, il n'y a pas d'agent d'aide sociale
qui ont des dossiers attitrés. Donc, qui va offrir à chaque personne ce plan d'accompagnement
personnalisé?
Des voix : ...
Mme Rouleau : Au ministère,
on a des agents d'aide qui sont en lien avec les prestataires. Ce sont ces
personnes qui vont offrir... offrir le plein d'accompagnement.
Mme Labrie : Donc, si je
comprends bien, ils vont se diviser les dossiers pour contacter les personnes
et leur offrir...
Mme Labrie : ...parce que, là,
il y a des milliers de prestataires actuellement qui ne se sont pas fait offrir
ça qui vont devoir se le faire offrir.
Mme Rouleau : Bien, lorsque la
loi sera adoptée, que... qu'on aura tous les règlements afférents, bien... et
par...
Une voix : ...
Mme Rouleau : Oui, il y
aura... il y aura beaucoup de communication. En fait, par la fusion de
programmes, on va pouvoir dégager des ressources et se concentrer sur ces
nouvelles façons de faire. On change de paradigme, on change de façon de faire.
Mme Labrie : ...l'intention,
c'est de contacter comment les prestataires pour leur offrir? Ils vont être
contactés pour se le faire offrir, par exemple, au téléphone, ou on va leur
envoyer une lettre, ou... Comment on va procéder pour s'assurer...
Mme Rouleau : Ce sera à
déterminer, comment ils sont contactés, mais souvent ce sont des rencontres. Ça
peut être par téléphone, ça peut être des rencontres, mais ça va être à
déterminer, comment ça va être fait.
Mme Labrie : O.K. Je pose la
question parce que c'est quand même quelque chose qui a été soulevé beaucoup,
là, le fait qu'il n'y a pas de dossier attitré, ça vient déshumaniser le suivi,
là, et l'accompagnement. C'est les mots qui sont utilisés par les personnes qui
le vivent. Donc, je me demande un peu comment ça va marcher, parce que... la
personne qui en veut un, là, plan d'accompagnement individualisé, là, elle
apprend que ça existe, elle veut... elle veut le faire, la personne qui va le
faire avec elle, là, est-ce qu'elle va être au téléphone à 250 kilomètres
de là, sans jamais l'avoir rencontrée en personne, ou... Comment ça va...
Comment ça va marcher pour faire le plan avec la personne?
Une voix : ...
Mme Rouleau : On a des
équipes d'agents qui s'échangent l'information. On a déjà dit qu'il y avait
échange d'information. Il y a des... Le plan de travail est à... est à
déterminer, là, comment les... tout va se faire. Mais ça peut être par des
rencontres, ça peut être par le téléphone, c'est...
Mme Labrie : Puis on estime à
combien de personnes le nombre de personnes qui vont devoir se faire offrir ce
plan-là?
Des voix : ...
Mme Rouleau : On vient tout
juste, là, d'établir comment ce service peut être offert aux gens et comment
ils peuvent... comment ils peuvent l'obtenir. Alors, on va... on va regarder
très comme il faut, là, comment on va agir auprès de ces prestataires, auprès
de ces personnes. Mais c'est à établir, là, on vient tout juste, là, de
procéder à...
• (17 h 30) •
Mme Labrie : ...je comprends
qu'on vient d'amender l'article. Par contre, tout à l'heure, la ministre
répondait à ma collègue qu'en vertu de l'article 13 c'était déjà prévu
qu'il y aurait l'obligation d'informer tout le monde. Donc, a priori, ça... a
priori, le ministère devrait déjà savoir combien de gens ça concerne.
Des voix : ...
Mme Rouleau : ...un plan
d'accompagnement personnalisé. Alors là, il y a l'information à donner, il y a
le lien avec la personne, lui offrir ce plan d'accompagnement. Encore là, tu
sais, on veut... on veut simplifier le régime, on fusionne des programmes, on
dégage de... une certaine marge de manœuvre, là, de ressources, de ressources
humaines, ce qui va nous permettre d'aller dans cette direction-là, de réaliser
ces plans d'accompagnement.
Mme Labrie : J'avoue être
quand même assez inquiète que la ministre ne puisse pas me dire à combien de
personnes on va offrir ça.
Mme Rouleau : Bien, combien
de personnes...
Mme Labrie : Il y en a
combien, de prestataires, là...
Mme Rouleau : On a...
Mme Labrie : ...du programme
prévu au titre II? Techniquement, c'est toutes ces personnes-là.
Mme Rouleau : Je n'ai pas le
chiffre précis. On a 233 000 personnes qui sont sur l'aide sociale à
l'heure actuelle.
Une voix : ...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Rouleau : Alors, il y
a...
Mme Labrie : En fait, je
pose ces questions, puis ça m'inquiète pour la faisabilité.
Mme Rouleau : Il y a...
Je veux juste vous montrer... Ceci, là, c'est ce qui indique, là, une série de
programmes que nous avons, Emploi et Solidarité sociale, pour accompagner les
personnes. Ici, première colonne, les personnes très éloignées du marché du
travail. Les personnes qui sont éloignées du marché du travail et les personnes
qui sont près du marché du travail. Alors là, on va s'adresser... C'est plus
ici, là, ces deux colonnes-là. Alors, on... Il faut établir le nombre de
personnes, effectivement, qui vont être susceptibles d'obtenir ces plans d'accompagnement
personnalisé, et plan d'accompagnement personnalisé en fonction de leur... de
leur profil, de leurs besoins, de leur situation. Alors, ils sont situés à peu
près ici. Mais là je n'ai pas de... je n'ai pas de chiffres.
Mme Labrie : Mais je
suis préoccupé honnêtement parce que...
Mme Rouleau : Bien, je
veux des chiffres, mais...
Une voix : J'ai des stats,
là.
Mme Rouleau : C'est des
statistiques, oui.
Mme Labrie : Parce que l'article
qu'on vient d'amender, là, je pense que tout le monde, ici, s'entend que c'est
une excellente chose, l'établissement de... l'offre à tout le monde de... de
ces plans d'accompagnement personnalisé. Je n'ai plus les bons mots à utiliser.
C'est souhaitable, là. Je veux que ça se mette en œuvre. Et donc c'est pour ça
que ça m'inquiète de voir qu'il n'y a pas l'air d'avoir tout à fait de plan de
match pour y arriver. On a de la misère à estimer, donc, à combien de
personnes, finalement, ça s'adresse. Parce que si on a 200 000 plans
d'accompagnement personnalisé à faire, ça demande quand même beaucoup de
ressources au ministère. Combien de temps on se donne pour réussir à offrir ça
à tout le monde et les élaborer, ces plans-là?
Mme Rouleau : ...
Mme Labrie : O.K.
Mme Rouleau : Avec ce qu'on
avait initialement prévu, sur demande, c'était 11 500 personnes par
année qu'on touchait directement avec un plan de... un plan d'accompagnement
personnalisé. Là, peut-être qu'on élargit un peu plus. Je ne sais pas. On va
voir.
Mme Labrie : O.K. Donc,
vous prévoyez quand même que très peu de gens, en proportion, vont en faire la
demande.
Une voix : Bien, en fait...
Mme Labrie : Je
comprends qu'ils ne sont pas obligés, c'est bien correct, là, mais il y a...
Donc, les attentes sont que peu de personnes concernées le demandent.
Mme Rouleau : Et on a
des gens qui sont près du marché du travail, on a des gens qui sont éloignés
puis des gens qui sont très éloignés. Alors, encore là, c'est...
Mme Labrie : Puis les
ressources qui vont être amenées à établir ces plans-là ne sont pas encore
libérées. C'est ça? Elles vont être libérées dans le cadre de la réforme.
Mme Rouleau : Je vous
rappelle que nous sommes en train de travailler sur la... sur un projet de loi,
le projet de loi n° 71, qui vise à la modernisation et à la simplification
du régime d'assistance sociale. Alors, on est en train de faire les travaux
pour arriver à faire tout ça. Alors, je ne peux pas présumer que tout, tout,
tout ce qu'on... tout ce qu'on propose passe comme du beurre dans la poêle.
Mme Labrie : Je
comprends que la ministre ne peut pas présumer de rien. Elle a quand même
connaissance qu'elle est dans un gouvernement majoritaire, là. Donc, il y a
certaines choses qui peuvent être anticipées quand même. On peut discuter de
bien des choses ici, mais ça fait quand même plusieurs lois que j'étudie ici,
là. Normalement, les ministères se préparent quand même et savent, là. Ils
anticipent combien ça va coûter, mettre en place telle mesure, par exemple.
Mme Rouleau : ...à
amener, c'est 50 000 personnes, c'est plus de 50 000 personnes
qui...
Mme Labrie : O.K. Donc,
ça a été quand même documenté.
Mme Rouleau : Oui, oui,
c'est documenté.
Mme Labrie : Parfait.
Bien, moi, je vous exprime que j'ai une préoccupation parce qu'en ce moment,
comme il n'y a pas de dossier attitré, pour que ça soit vraiment personnalisé,
j'espère que ça va pouvoir être des rencontres en personne qui vont servir à
établir ces plans-là et que ça ne sera pas fait avec un agent qui est à
distance parce que ça prend un contact humain, là, pour faire un plan d'accompagnement
personnalisé. Donc, ça, ça...
Mme Rouleau : Je vous
entends bien.
Mme Labrie : Parfait. Je
vous remercie. On va voir la mise en œuvre, mais c'est préoccupant parce que,
tu sais, il y a une intention claire qui est partagée ici, on veut que ça
marche puis on ne veut pas juste réformer ça sur papier. On veut que ça se
concrétise.
Mme Rouleau : Bien, oui.
Oui, oui, mais on a... On a fait... Oui, on a des évaluations. Puis amener, tu
sais, 50 000 personnes, là, du... du plan de lutte, 50 000 personnes
qu'on veut amener vers l'insertion, formation, emploi, ça fait partie de... de
tout ça...
Mme Labrie : ...O.K., merci,
ça répond à...
Mme Rouleau : Ce sont les
moyens qu'on se donne.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci, Mme la
Présidente. Donc là, vous dites que vous vous attendiez à ce qu'il y ait à peu
près 11 000 personnes par année qui vont demander.
Mme Rouleau : 11 500.
Mme Prass : 11 500.
Parce qu'on sait que les agents qui vont être responsables du nouveau
programme, ça va être les employés qui existent déjà, la solidarité sociale,
dernier recours, qui vont être mis ensemble. Si jamais la demande est plus
haute que le 11 500, parce qu'on parle quand même de plus de 200 000
personnes à qui ça va être offert, pensez-vous que vous aurez la capacité, avec
le nombre de personnels que vous avez présentement pour aller au-delà de
11 500, comme vous vous y attendiez?
Mme Rouleau : Bien, encore
là, avec la fusion des programmes, on dégage des ressources qui pourront se
consacrer à ces nouvelles fonctions.
Mme Prass : Mais pensez-vous
que, si ça va au-delà de 11 500 plans d'accompagnement personnalisés par
année, que vous avez les effectifs pour remplir, disons, 15 000 qui...
demandes que vous recevrez dans une année?
Mme Rouleau : On répond, on
répond bien à ce qu'on doit faire, nos obligations. Et là on a un changement de
paradigme, une façon nouvelle de fonctionner, on a des... bien, enfin, on a un
plan de travail, là, bien ficelé, suite à l'adoption du projet de loi. On ne
peut pas le faire avant, il faut le faire après.
Mme Prass : Donc, hypothèse,
vous avez 15 000 demandes en une année, est-ce qu'elles pourront toutes
être traitées de façon... dans un délai raisonnable?
Mme Rouleau : Ça dépend... ça
dépend de la personne, de son profil, ça dépend des régions, ce n'est pas... ça
ne se passe pas exactement de la même façon partout. On n'a pas opté pour avoir
un plan uniforme pour tout le monde, on a opté pour un plan personnalisé. En
fonction de ça, bien, on travaille à s'assurer d'avoir les ressources. Il y
aura, tu sais... on... il y aura des... Comment dire? Il y a un plan de travail
à développer, alors nous allons développer ce plan de travail.
Mme Prass : C'est ça, le but
de ma question, c'est, si vous êtes victime de votre propre succès avec ce que
vous proposez, est-ce que vous êtes... pouvez-vous... est-ce que vous êtes
certaine, vous pensez que vous aurez le nombre d'effectifs pour pouvoir
compléter les plans d'accompagnement? Parce que ça peut être 15 000, ça
peut être 20 000 encore. On parle de plus de 200 000 personnes, on ne
sait pas bien combien d'entre eux vont accepter, combien...
• (17 h 40) •
Mme Rouleau : Bien, on
travaille, on fait en sorte d'avoir, bon, le plan personnalisé. On fait en
sorte d'avoir un réseau d'accompagnement en utilisant les ressources. Puis les
ressources existent déjà, mais mieux coordonner, s'assurer de briser les silos,
faire en sorte que... Puis on parle d'un plan régional, là, la région, ça peut
être une grande région ou une petite région, selon, parce qu'on n'a pas les
mêmes... les mêmes... ce n'est pas le même profil d'individu partout.
Alors, on va y aller avec... On a une
assez bonne connaissance du terrain, on a une assez bonne connaissance de qui
fait quoi, on est... On travaille en collaboration et en coordination avec les
services sociaux, avec différents autres collaborateurs, gouvernementaux ou
autres, parce que... J'ai déjà fait une nomenclature de tous les types
d'organismes qui peuvent faire partie de ce réseau.
Mme Prass : L'agent qui va
partager le plan avec la personne, donc, tu sais, ils vont s'asseoir
ensemble... vous pouvez peut-être... si j'ai tort, vous m'éclaircirez, le
prestataire va s'asseoir avec son agent suite au développement du plan pour que
l'agent puisse lui expliquer, bien, voici ce que... pour discuter ensemble,
n'est-ce pas?
Mme Rouleau : Il y aura une
discussion, oui...
Mme Prass : ...la question,
c'est : Est-ce que... puis c'est quelque chose qui a été amené lors des
consultations, puis hier également... est-ce que ça va toujours être le même
agent qui va accompagner cette personne ou est-ce que ça se peut qu'en trois
visites ils vont voir trois personnes différentes? Parce qu'encore une fois,
justement, on parle de plan...
Mme Rouleau : ...de gens.
Mme Prass : Des équipes.
Donc, ce ne sera pas nécessairement...
Mme Rouleau : Bien, ce n'est
pas toujours... pas nécessairement toujours la même personne. À moins qu'on me
dise le contraire, là.
Mme Prass : Parce qu'on
parle... parce que là, on parle, encore une fois, de créer des liens, et, si on
parle d'une personne qui est... qui a une déficience intellectuelle, qui est
sur le spectre de l'autisme, premièrement, ce n'est pas évident, tu sais, juste
de rencontrer quelqu'un... nouveau pour la première fois, ça peut être une
expérience qui est stressante pour eux. Donc, si on veut créer ce lien de
confiance, tu sais, puis pouvoir dire : Ça, ça fonctionne, ça, ça ne
fonctionne pas, qu'il puisse le lui expliquer sur une base qu'il va comprendre.
Je pense qu'on a besoin d'une certaine... c'est quoi, le mot... stabilité.
Donc, c'est... c'est la nature de ma question.
Parce que ma crainte, c'est que, s'il y a
des équipes, puis qu'une personne qui a de la difficulté sociale, de la
difficulté à comprendre, puis il y a un agent qui a travaillé avec eux ou les a
rencontrés une fois, puis ils ont compris comment la personne fonctionne, c'est
quoi, leur capacité, donc, comment agir avec eux, comment leur expliquer, et
que là, leur deuxième visite, leur troisième visite, à chaque fois, c'est une
nouvelle personne, ça se peut qu'eux ils perdent...
Mme Rouleau : ...que ce sera,
à chaque fois, une nouvelle personne. C'est dit que...
Mme Prass : Mais ça pourrait
l'être.
Mme Rouleau : Bien, oui,
c'est possible qu'il y ait une... que... C'est possible, c'est possible. Mais
ça peut... ça peut être en fonction aussi, justement, du profil de la
personne...
Mme Prass : Donc...
Mme Rouleau : ...et je pense
qu'il faut... il faut se donner le temps d'organiser correctement. Puis on
entend bien... j'entends très, très bien votre préoccupation. Pour certains
types de personnes, il faut vraiment que ce soit, bon...
Mme Prass : Une stabilité.
Parce que ce lien doit être créé.
Mme Rouleau : Oui, il faut
essayer le plus possible d'établir cette stabilité. Ça, c'est...
Mme Prass : Est-ce que, dans
ce sens-là, vous... Je ne sais pas comment on l'écrirait, mais est-ce qu'il y
aurait...
Mme Rouleau : Non, non, non.
Parce que là, là, vous entrez dans la gestion, dans la gestion des équipes,
dans la gestion des... administrative, et j'aimerais bien qu'on puisse
s'entendre sur les principes qui sont à établir.
Mme Prass : O.K. Mais vous
vous engagez, à un certain point, de donner le mot que, pour certains groupes
de personnes, on va essayer le plus possible que ce soit une personne qui leur
est attitrée.
Mme Rouleau : C'est la nature
humaine. Quand... Tu sais, il y a un agent qui peut être attitré, mais, oups!
il part en vacances, ou, oups! il a un congé de maladie, ou je ne sais trop. Ça
fait qu'il y a une autre personne qui va le remplacer, remplacer cet agent-là.
Alors, à moins qu'on trouve le... la façon de...
Mme Prass : Dans le réel. Je
comprends qu'une personne peut partir en maladie, peut partir en vacances, en
congé de maternité ou quoi que ce soit, il y a plein de situations, mais juste
que l'esprit soit que, pour certaines personnes, on comprenne le plus possible
qu'il faut une certaine stabilité, parce qu'on veut créer ce lien de confiance
et ce lien de compréhension entre les deux. Donc, c'est plus... c'est dans ce
sens-là. D'accord. Et... O.K., mais... En fait, je vais laisser ma collègue...
Mes prochaines questions vont être pour le prochain...
Mme McGraw : D'ailleurs, on
comprend, Mme la ministre, qu'on ne veut pas aller dans la gestion de la
fonction publique ou... mais vous avez parlé... la ministre, elle a parlé de
principes, alors, peut-être, on aimerait entendre la ministre sur quels
seraient les principes qui pourraient guider, dans le réel, là, suite à vos
questions de mes collègues... dans le réel, qui pourraient guider cette...
Parce que c'est quand même nouveau, c'est assez nouveau, c'est novateur, alors
c'est important d'établir des principes qui vont guider la mise en œuvre.
Alors, elle parle de la stabilité, surtout pour certains groupes vulnérables.
Est-ce qu'il y aurait d'autres... d'autres attentes ou principes qui... je vous
lance ça comme ça, mais... qui seraient importants... parce que je n'en doute
pas que la ministre a réfléchi à ça, donc... qui seraient souhaitables, comme
principes?
Mme Rouleau : Que ce soit
fait le mieux possible, selon tout le grand professionnalisme dont sont
capables les employés de l'État, et particulièrement dans... ceux qui sont à la
Solidarité sociale et à l'Emploi, que j'ai eu le plaisir de rencontrer...
Mme Rouleau : ...et je
reconnais tout ce grand talent qu'ils ont pour très bien faire les choses.
Mme McGraw : Et d'ailleurs,
en parlant de la fonction publique, on a reçu, on a écouté, tous et toutes, en
consultations particulières, le Syndicat de la fonction publique et
parapublique. Et là je sors leurs commentaires. Ils avaient des préoccupations,
justement, ils ont soulevé quelques points. Donc, ils ont parlé de la
formation, justement, des agents. Je sais qu'on va y revenir aussi, peut-être,
en 43.3, mais juste soulever quelques points. Ils ont fait des recommandations
précises pour que... Premièrement, dans la création de ces plans
d'accompagnement personnalisé, ça va demander quand même des efforts
importants, au niveau de la formation, pour les agents du gouvernement, et,
compte tenu de leur nature sensible et des potentiels impacts sur les
prestataires, les plans... devraient être réalisés par des professionnels
habilités. Et ils suggèrent «voire des membres d'ordres professionnels». Et
suite à ça, et avec... on va revenir dans l'article 43.3 aussi, mais ils
recommandent de «veiller à ce que les agents soient formés ou que les agents
responsables des plans d'accompagnement personnalisé soient des membres de
l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du
Québec». On souligne cet aspect-là et il y a aussi des recommandations.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...s'il
vous plaît.
Mme McGraw : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Vous êtes à 43.3, vous le mentionnez vous-même.
Mme McGraw : C'est vrai, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
a eu une demande de le faire paragraphe par paragraphe, là, donc, je vous
ramène à 43.1.
Mme McGraw : Et vous avez
tout à fait raison. Donc, au niveau des principes, si je comprends, la ministre
a dit que ça soit le mieux fait possible, et avec les professionnels. Là, on a
parlé... là, je suis rentrée dans les professionnels, pour revenir à la
personne et prestataire, pour que ce soit... que ça soit plus simple et plus
humain.
Est-ce qu'il y a d'autres... des
principes? Par exemple, ma collègue, elle a parlé des personnes qui vivent
avec... bon, sur le spectre, ou une déficience, ou un handicap, ou autre.
Est-ce qu'il y aurait des principes qui pourraient informer cette relation ou
ce développement de plan d'accompagnement qui seraient importants, puisqu'on
n'est pas... pour, par la suite, la mise en œuvre de tout ça, ce soit guidé par
des principes de base? Alors, le mieux fait ça serait, quelles seraient que...
des caractéristiques qui seraient le mieux fait?
• (17 h 50) •
Mme Rouleau : L'ensemble de
notre personnel est assujetti à des engagements sur la qualité de service.
L'ensemble du personnel s'engage à servir avec respect, s'engage à garantir un
service fiable, s'engage à offrir des services simplifiés et faciles d'accès,
s'engage à offrir des services adaptés aux besoins, s'engage à traiter les
demandes de façon équitable et s'engage à protéger les renseignements
personnels. Alors, ça fait partie des grands principes obligatoires pour chaque
employé.
Mme McGraw : Donc, pour moi,
le reste des questions, ça serait la suite des choses, 43.2...
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Merci. D'autres commentaires sur 43.1? Nous passerions à 43.2. Mme la ministre,
vous aviez déposé sur Greffier il y a quelque temps déjà l'article...
l'amendement, pardon, 43.2. Si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il
vous plaît.
Mme Rouleau : Oui. Et juste
avant, juste un petit commentaire, si je peux me permettre, Mme la Présidente.
Attendez un petit peu, là, je cherche mes papiers dans... Je voulais seulement
souligner que... Est-ce qu'on l'a adopté, là, le premier?
La Présidente (Mme D'Amours) : On
n'adopte pas article par article.
Mme Rouleau : Ah! on n'adopte
pas encore?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
dis «article», là, mais c'est article introduit par article introduit. On va
l'adopter complètement à la toute fin...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...on
a... on a convenu qu'on travaillait article introduit par article introduit. Ça
fait que, donc, nous serions à l'article introduit 42... 43.2. Vous nous
aviez envoyé un amendement tout à l'heure.
Mme Rouleau : Oui, oui, oui,
je ne veux pas revenir là-dessus, je voulais juste... donc, je ferai mon
commentaire qui était un commentaire obligeant plus tard. Alors...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Donc, nous serions... Donc, allez-y pour l'article... pour votre amendement sur
43.2, si vous voulez bien nous en faire la lecture.
Mme Rouleau : Oui. Alors, à
l'article... à l'article 18, l'article 43.2 de la Loi sur l'aide aux
personnes et aux familles : Insérer, dans le paragraphe deux de
l'article 43.2 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles, proposé
par l'article 18 du projet de loi tel qu'amendé, et après «milieu», «des
services de garde éducatifs à l'enfance».
L'amendement vise à ajouter le milieu des
services de garde éducatifs à l'enfance dans la composition des réseaux
régionaux d'accompagnement, afin que les représentants de ce réseau puissent
collaborer, au besoin, à la mise en œuvre des plans d'accompagnement
personnalisé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais comprendre la vision de la ministre, là, sur cet ajout.
Est-ce que ça veut dire, par exemple, qu'on pourrait prévoir des places en
services de garde éducatifs pour des personnes prestataires dans le cadre de
programmes? Est-ce que c'est de mettre à contribution les éducatrices
elles-mêmes dans l'élaboration et l'exécution de ces plans-là? Je veux juste
comprendre un peu ce que la ministre a en tête.
Mme Rouleau : Bien, c'est en
termes de ressources au sein des réseaux... des réseaux régionaux, d'y
ajouter... parce qu'on a nommé différentes... différentes organisations qui
peuvent faire partie de ce réseau. Et on y ajoute le milieu des services de
garde éducatifs à l'enfance. Ça peut servir à ce que des personnes puissent
avoir accès aux... à des services de garde. Ça peut servir... en fait, ça
peut... ça peut être... il nous semble, vraiment... c'est un complément qui
nous semble très important parce que ça va... On sait qu'il y a des femmes qui
ont des enfants en bas âge qui ont besoin de ces services-là, par exemple.
Alors, c'est dans ce sens.
Mme Labrie : Est-ce
qu'au-delà d'offrir une place, la ministre voit un rôle pour les éducatrices
elles-mêmes dans l'accompagnement ou... C'est ça, un peu, que j'essaie de voir.
Mme Rouleau : O.K. Là, je ne
peux pas... Je ne sais pas si les éducatrices ont un rôle. Il y a un réseau qui
se crée, qui est... de partenaires. On a le ministère de la Solidarité sociale,
on a les Services sociaux, on a des... différents organismes qui sont sur le
terrain, là, qui sont dans ce secteur-là. On a déjà fait une nomenclature des
différents organismes qui pouvaient faire partie du réseau, dont les organismes
communautaires. Puis là, bien, je ne donnerai pas le nom des organismes
communautaires, nécessairement, mais d'y intégrer les services de garde me
semble judicieux.
Mme Labrie : Il n'y a pas de
problème. Moi, je ne dis pas que ce n'est pas judicieux, j'essaie juste de
comprendre ce que la ministre a en tête comme rôle pour ce milieu-là autour de
la table, là.
Mme Rouleau : ...amène de
l'information qui peut permettre de... je ne sais pas, moi, ça peut
permettre...
Mme Labrie : Ils peuvent être
consultés pour établir le plan, par exemple, c'est ça.
Des voix : ...
Mme Rouleau : C'est du
maillage, c'est du... c'est de s'assurer que les personnes qui peut-être n'ont
pas... ne savent pas toujours comment... comment aller chercher des services,
c'est... ce type de service là, que ce soit plus disponible, mieux disponible,
parce que parfois c'est une incompréhension, là, de comment... comment ça
fonctionne. Alors, ça fait partie de l'accompagnement.
Mme Labrie : O.K., merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. On n'a pas d'enjeu...
Mme McGraw : ...sur cet
amendement, et la question, c'est : Est-ce que la ministre serait ouverte
à élargir davantage, de regarder la composition? D'autres... On a entendu
d'autres groupes qui se sont proposés, par exemple les jeunes, chambres de
commerce, l'insertion... les organismes qui travaillent en employabilité.
Est-ce que ça serait là, ou on accepte de notre côté l'amendement, puis on
pourrait revenir à...au sujet de la composition? C'est de savoir s'il y a une
ouverture.
Mme Rouleau : On a mentionné
déjà, là, dans... Dans cet article, bon, on a au 43.2, troisième
paragraphe : «de toute association, de toute société ou de tout organisme
désigné par le ministre».
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, il y a une ouverture, évidemment. Et il y a des enjeux
particuliers qui ont été soulignés par d'autres groupes, mais ça ne regarde pas
les services de garde nécessairement. Donc, on va y revenir après, je pense.
Donc, pour nous, il n'y a pas d'enjeu.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
n'y a pas d'enjeu. D'autres commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'autre commentaire, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à l'intitulé tel qu'amendé, 42.3. Est-ce qu'il y a des
commentaires? 43.2, pardon. Merci. Commentaires? Mme la députée de
D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci. Je
voudrais comprendre un petit peu mieux comment le réseau régional
d'accompagnement va fonctionner. Est-ce qu'ils vont se réunir, est-ce... pour
faire un échange d'information? Est-ce que... Quand tantôt vous avez parlé
d'équipe, est-ce que vous considérez que les réseaux régionaux vont être une
équipe, puis les différents membres... Bien, c'est ça. En fait, je veux
savoir : Est-ce que le rôle des réseaux régionaux, c'est pour se concerter
entre eux puis partager de l'information, les différentes ressources, ou c'est
vraiment pour travailler, disons, sur le plan uniquement... ou de façon
personnelle avec un prestataire?
Mme Rouleau : En fait, ce
sont les organismes qui seront autour de la personne. Ils ne sont pas... Ce
n'est pas une table de concertation. Ce n'est pas une nouvelle table de
concertation qu'on crée...
Mme Prass : Donc...
Mme Rouleau : ...ce sont
des... des organismes qui sont... qui vont... qui vont voir à comment on peut
le mieux possible, là, accompagner cette personne en lui offrant des services
ou en la... la guidant, s'il le faut, là, vers des services.
Mme Prass : Donc, quand ils
vont se rencontrer, ça va être pour travailler sur le dossier d'un prestataire?
Bien...
Mme Rouleau : Et c'est un
réseau régional. Alors, il y aura des prestataires.
• (18 heures) •
Mme Prass : Oui, tout à fait.
Mais c'est ça, parce que... Donc, ce n'est pas... c'est pour travailler sur des
dossiers de prestataires plutôt que de se rencontrer. Comme vous avez dit, ce
n'est pas une nouvelle table puis ce n'est pas question... Donc, c'est ça. Ce
que je veux savoir... Donc, c'est pour travailler sur des dossiers de prestataires,
et non se rencontrer, disons, pour faire le bilan des services qui sont
disponibles puis ensuite travailler sur le dossier des prestataires, c'est
vraiment pour travailler sur les dossiers de prestataires?
Mme Rouleau : Ils vont... Il
va y avoir des rencontres, et il y aura... Puis là on parle de... tu sais,
de... des services sociaux, on parle de solidarité sociale, on parle d'emploi,
on parle de... donc la petite enfance, on parle de... d'organismes
communautaires qui sont dans... sur ce territoire, d'associations de... bon,
qui sont susceptibles de rendre différents services ou d'accompagner, de...
Alors, un des organismes pourra être plus proche du prestataire, peut-être,
hein, pas tous en même temps. On ne veut pas lui faire peur non plus.
Mme Prass : Donc, ils vont
être là pour aider la personne avec leurs plans d'accompagnement personnalisés
pour les diriger vers les différentes ressources. Est-ce que c'est l'unique
fois qu'ils vont traiter d'un... du dossier d'un prestataire, au début, une
fois que le plan est élaboré, pour dire : O.K. Bien, voici le plan, voici
ce qu'on vous propose comme ressources, ou est-ce que ce réseau régional va
suivre l'évolution du dossier de la personne?
18 h (version non révisée)
Mme Prass : ...par exemple, on
a notre plan d'accompagnement personnalisé, le réseau régional se rencontre
pour dire : Voici, selon votre plan ou le plan de la personne, voici les
ressources auxquelles on peut vous diriger. Mais, disons, six mois plus tard,
la personne, disons, soit l'emploi... leur insertion en emploi ne fonctionne
pas, est-ce que le réseau régional serait rappelé à nouveau pour faire le suivi
de ce dossier-là ou est-ce que c'est seulement au début qu'ils vont dire :
O.K. Bien, voici les ressources, puis là on passe à la prochaine personne?
Moi, je veux savoir si le but et le rôle
de ce réseau régional-là, c'est uniquement au début, avec le plan d'accompagnement
personnalisé pour dire : Voici ce qu'on propose comme ressources selon le
plan, ou est-ce que c'est vraiment O.K., on va revoir le dossier dans six mois
pour voir si ce qu'on leur a proposé fonctionne?
Mme Rouleau : Il devrait y
avoir un suivi.
Mme Prass : O.K., c'est ça ma
question.
Mme Rouleau : Oui, oui, il
devrait y avoir un suivi. Ce serait...
Mme Prass : Donc, suivi, donc,
continu.
Mme Rouleau : Bien, on
parle...
Mme Prass : Dans le sens?
Mme Rouleau : Depuis le début
aussi, on parle de services... tu sais, du continuum de services, alors... Et
quand on parle d'accompagnement, bien, ça ne s'arrête pas... on ne fait pas
juste l'amener... amener la personne... tu sais, on veut l'amener plus loin
possible.
Mme Prass : Bien, c'est ça.
Je veux juste m'assurer exactement que c'était...objectif.
Mme Rouleau : L'objectif, c'est
de faire en sorte que, dans la mesure de ses... de sa capacité, la mesure... qu'elle
puisse aller en emploi. Ça, c'est l'idéal, c'est ce qu'on cherche. Alors, c'est...
Dans tout cet accompagnement- là, il y a... il y a nécessairement un suivi qui
est fait avec la personne.
Mme Prass : O.K.
Mme Rouleau : Parce qu'elle
va aussi aller dans différents programmes...
Mme Prass : C'est ça.
Mme Rouleau : ...donc
nécessairement il y a un suivi.
Mme Prass : O.K. D'accord.
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, on a beaucoup de groupes qui ont souligné ces réseaux
régionaux, et je voudrais commencer par citer Centraide Grand Montréal. Je
pense qu'on se souvient très bien des paroles de Claude Pinard. Il a dit que
lorsqu'on parle de... Donc, beaucoup de groupes avaient des suggestions, qu'ils
pourraient siéger, la coordination entre les secteurs, éviter le dédoublement,
c'est... Je vais revenir, mais je pense que ce qui résume très bien, c'est
effectivement Centraide Grand Montréal.
Ils ont proposé, par exemple : «Sur
la base de nos années d'expérience, de partenariat et de mobilisation avec des
organisations de différents secteurs et de divers réseaux, nous pensons que la
création de ces réseaux aurait un effet positif et significatif si y
participent...» et là ils parlent des représentants des personnes prestataires
inscrits dans un plan d'accompagnement : «L'inclusion de ces personnes
nous apparaît en parfaite cohérence avec le troisième objectif du plan de
lutte, c'est-à-dire de favoriser la mobilisation de l'ensemble des acteurs,
incluant les personnes concernées.» Ensuite, ils parlent des représentants des
organismes communautaires engagés dans les plans d'accompagnement, ensuite des
représentants du secteur du marché du travail, etc., mais, finalement et
surtout, ce qu'ils disent : «Les personnes qui y siègent devraient avoir
un réel pouvoir pour aplanir les contraintes et aligner l'action de leurs
organisations et réseaux respectifs en appui aux objectifs des plans d'accompagnement.
En d'autres mots, ces personnes peuvent lever les contraintes qui constituent
une partie importante des écueils qui freinent le cheminement de la personne
prestataire, qui finissent par user sa confiance dans le système lui-même,
voire pire, dans sa conviction qu'elle s'en sortira un jour.»
Alors, je voulais, tout d'abord, demander
à la ministre comment elle réagit ou comment elle entrevoit cette
recommandation de Centraide Grand Montréal. Comme je dis, il y a beaucoup de
groupes qui ont recommandé des expertises en particulier ou des groupes en particulier,
des secteurs, mais point final, en bout de ligne, Centraide Grand Montréal dit :
Il faut... les personnes qui y siègent doivent avoir un réel pouvoir pour
aplanir les contraintes et aligner l'action de leurs organismes et des réseaux
respectifs en appui des objectifs des plans d'accompagnement. Alors, je
voulais... J'ai répété parce que je voyais que la...
Mme McGraw : ...elle
réfléchissait sur, peut-être, les autres points. Donc, je voudrais juste avoir
votre réaction à ces propos de Centraide Grand Montréal.
Mme Rouleau : Bien, j'ai
mentionné tantôt que le réseau régional, ce n'est pas une table de concertation,
ce n'est pas un conseil d'administration, ce n'est pas... ce n'est pas ça, là,
ce n'est pas... On ne crée pas une...
Mme McGraw : ...je comprends.
Mme Rouleau : Ce n'est pas...
Non, ce n'est pas... il n'y a pas de siège...
Mme McGraw : ...participe?
Mme Rouleau : Bien, la
personne va certainement participer parce qu'elle va bénéficier d'un plan
d'accompagnement personnalisé et qu'il y a des ressources qui vont... autour
d'elle, qui vont s'assurer qu'elle ait ce plan-là. Bon, c'est... Est-ce... On
n'est pas dans le 43.3, là, hein?
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
limite.
Mme Rouleau : C'est limite.
Mais, lorsqu'on sera dans le 43.3, vous allez constater que tous les rôles et
responsabilités sont définis dans ce...
Mme McGraw : Bien là, on
parle... Pardon.
Mme Rouleau : ...dans ce...
de ce réseau.
Mme McGraw : Bien là, on
parle de la composition, si je comprends bien, au 43.2, donc la composition des
réseaux régionaux d'accompagnement, donc c'est sûr que tout est interrelié,
mais...
Mme Rouleau : Alors,
j'imagine que, lorsque le représentant de Centraide a fait sa... son discours,
là, peut-être qu'il n'avait pas tout à fait bien saisi comment on fonctionnait.
Parce que j'ai pu constater aussi, puis pour certains organismes, d'autres
organismes qui ont pensé que c'était ce type de table de concertation, mais ce
n'est pas ça, ce n'est pas ça. Alors, c'est un... c'est un réseau régional
d'accompagnement qu'on veut mettre en place dans...
Une voix : ...
Mme Rouleau : ...oui, à
travers le Québec et autour du prestataire. Alors, le prestataire, il participe
parce qu'il donne son accord. Il dit : Oui, j'embarque et je vais... je
vais suivre les recommandations. Puis on va l'aider. Il a... La personne a un
problème de dépendance ou de je ne sais pas quoi, là, ça peut être toutes
sortes de choses, problème d'enjeu... de jeu ou de... On va... On va l'aider.
On va... On va l'accompagner vers différents services. Et, en ayant ce réseau
régional d'accompagnement, bien, on aura plusieurs... plusieurs organisations
qui vont contribuer à ce plan. Et peut-être que c'est une organisation qui sera
plus impliquée qu'une autre. Ça dépend, parce que c'est un plan personnalisé.
• (18 h 10) •
Mme McGraw : Donc, je pense
que ce que la ministre vient de dire, c'est très important. La ministre a
confirmé que le prestataire même va participer, si je comprends bien.
Mme Rouleau : Bien, il se
doit de participer, sinon pour qui on le fait?
Mme McGraw : Donc, la
suggestion de Centraide qui dit : «des représentants des personnes
prestataires»... mais ce n'est pas le représentant, c'est la personne
elle-même.
Aussi, donc, si je comprends bien, puisque
c'est personnalisé et axé sur la personne, la suggestion que... les autres
personnes qui participent, on va dire, à ce réseau, qui va être personnalisé...
encadrer la personne... est-ce que les autres qui participent vont avoir un
réel pouvoir pour, je cite, «aplanir les contraintes et aligner l'action de
leurs organismes et réseaux respectifs», en appui aux objectifs du plan?
Mme Rouleau : En fait, les
organismes vont être mandatés pour... Alors, ils auront un mandat de la
ministre. C'est donc une responsabilité qu'ils auront.
Puis, pour revenir sur les propos de M.
Pinard, qui soumettait, là, l'idée que les prestataires fassent partie de
l'organisation, en fait, je pense que ce qu'il faut comprendre, c'est
l'importance que les personnes, même éloignées, puissent participer à certains
types de gouvernance. Et ça, ça fait partie du plan de lutte à la pauvreté et à
l'exclusion... exclusion sociale, pardon.
Mme McGraw : Et ils l'ont...
ils l'ont cité, Mme... Mme la Présidente, la ministre, que, justement, ça fait
partie du...
Mme McGraw : ...et cohérent
avec le troisième objectif du plan, c'est-à-dire la... «favoriser la
mobilisation de l'ensemble des acteurs, incluant les personnes concernées.»
Donc là, peut-être... peut-être, on a mal
compris cette initiative, on va dire, c'est novateur, mais il y a des... il y a
des organismes qui se sont présentés en commission, ils ont aussi... il y avait
quand même des inquiétudes aussi au niveau du dédoublement ou substituer ce qui
existe déjà. Par exemple, Renaissance Québec, ils ont souligné... de façon
générale... ils ont... que c'étaient des intentions louables, de créer ces
réseaux et aussi ces plans, mais ils ont exprimé certaines réserves quant à
l'impact des nouveaux réseaux sur les collaborations existantes. Alors, je ne
sais pas si les inquiétudes sont fondées ou non, mais je souligne par exemple
ce qu'ils ont dit. Ils ne veulent pas que «ces nouveaux réseaux régionaux
viennent se substituer au travail déjà accompli par des organismes comme le
nôtre - c'est-à-dire Renaissance Québec - depuis des années, qui collabore
étroitement avec des partenaires locaux et nationaux comme Service Québec pour
offrir des services d'accompagnement à l'emploi et d'insertion
socioprofessionnelle.» Ils voulaient s'assurer que ces entreprises d'insertion
soient explicitement incluses, bien, dans le projet de loi, mais afin qu'elles
puissent automatiquement faire partie de ces réseaux d'accompagnement. Donc, si
je comprends bien, ça ne serait pas automatique parce que ça va dépendre la
personne.
Mme Rouleau : Puis, lorsqu'on
parle du réseau régional, ça dépend du portrait dans la région aussi. Ce
n'est... Ça ne se passe pas de la même façon partout. Les entreprises
d'insertion sociale comme Renaissance n'existent pas dans toutes les régions du
Québec. Et puis là, dans le... dans le projet de loi et dans cet article, on ne
nomme pas les organismes, mais on nomme le type d'organisme qui peut faire
partie. Et, dans le cas de Renaissance, c'est un organisme en employabilité. Et
là, on est... on veut aller chercher les personnes qui sont assez éloignées
pour les amener... puis tant mieux, à un moment donné, ces gens-là pourront
aller travailler chez Renaissance. J'aimerais bien, mais il y a un petit bout de
chemin à faire, peut-être, pour certaines personnes.
Mme McGraw : D'ailleurs, il y
a les réseaux, donc, la Fédération... pardon, la Fédération des chambres de
commerce, ils ont exprimé des inquiétudes face au dédoublement. Ils ont dit
qu'ils ne voulaient pas que le gouvernement dédouble le nombre de consortiums
et de services qui sont déjà offerts, notamment par le ministère de l'Emploi.
Et ils ont suggéré que ce serait approprié de recourir aux instances et aux
organisations existantes qui sont sous ce ministère de l'Emploi pour
permettre... pour mettre en œuvre les plans, on va dire, d'accompagnement, les
réseaux régionaux et toute autre initiative provenant du ministère de la
Solidarité sociale, de l'Action communautaire qui porte sur l'employabilité.»
Alors, si un prestataire, selon sa
situation personnelle, individuelle, il est plus près du marché du travail,
donc les entreprises, les organismes qui se spécialisent en réinsertion au
travail, en employabilité, est-ce qu'ils seraient... est-ce qu'ils feraient
partie de ce réseau?
Mme Rouleau : Bien, encore
là, ce n'est pas un lieu de concertation, là. C'est... Parce que la Chambre de
commerce, ce qu'elle mentionnait, c'est qu'elle, elle a mis en place des lieux
de concertation. Puis ce qu'elle a dit, la Chambre de commerce, c'est : Il
ne faudrait pas doubler le travail qu'on fait. Alors, il n'est pas question de
doubler le travail qui est déjà fait. Il est question d'une coordination entre
différents partenaires. Et ce n'est pas de doubler, ce n'est pas du
chevauchement, c'est plutôt briser certains silos, faire en sorte que la...
Mme Rouleau : ...la
communication se fasse plus efficacement. Parce que j'ai pu remarquer, quand
j'ai fait la tournée à travers le Québec, dans certaines régions, à partir du
bureau de Services Québec, qu'il était... ce n'était pas si évident d'être en
lien avec les ressources, les ressources, elles existent, les organismes
existent, les services des services sociaux existent, les différents programmes
existent, mais de faire, cette... d'assurer cette coordination et d'avoir les
joueurs. Et ce n'est pas du mur-à-mur. Ça dépend, ça dépend de la région, ça
dépend du profil, profil des prestataires. Il y a des endroits... il y aura des
particularités. Alors, c'est de tenir compte de ces particularités, de ces
enjeux que connaissent les personnes et des ressources qu'on a, qui peuvent
être communautaires, qui peuvent être des organismes gouvernementaux, qui
peuvent être des entreprises... tu sais, ça peut être tout cela, mais on ne les
nommera pas ici. Ce sera des mandats qui seront donnés, parce qu'on sait qui et
sur le terrain aussi.
Mme McGraw : Ils ont
mentionné... Bien, vous avez parlé de... la ministre a parlé de briser les
silos. Donc, justement, ils ont suggéré que... Bien, si je comprends bien,
bien, selon le profil de la personne et la région, est-ce que la ministre
pourrait envisager de travailler de très près, évidemment, avec le ministère de
l'Emploi pour tous... là, c'est leur recommandation, pour toute initiative
portant sur l'intégration et le maintien en emploi des prestataires, là, des
programmes et de l'un des programmes d'assistance sociale, ils ont cité en
particulier les conseils régionaux des partenaires du marché de travail, de les
utiliser, et peut-être les inviter, selon leur profil, de participer dans ces
réseaux-là? Mais, si je comprends bien, c'est vraiment selon le profil.
Mme Rouleau : Juste vous
rappeler que le nom du ministère où je suis... Je suis ministre de la
Solidarité sociale et de l'Action communautaire, mais c'est le ministère de
l'Emploi et de la Solidarité, alors j'imagine qu'il y a certains liens qui sont
faits assez naturellement.
Mme McGraw : Donc, les
inquiétudes...
Mme Rouleau : Il y a des gens
ici qui travaillent aux deux... pour les deux, les deux ministres, en fait.
• (18 h 20) •
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, les inquiétudes qui ont été exprimées dans les mémoires et lors
des consultations, certaines inquiétudes d'éviter et le dédoublement, mais
aussi de ne pas être exclus s'ils ont des expertises, des réseaux qui seraient
pertinents dans la région et selon le profil, ils n'ont pas à s'inquiéter. Si
leur expertise, leur expérience est pertinente, on va les demander de
participer et aussi on ne va pas dédoubler ce qui existe déjà. C'est ça un peu,
la...
Mme Rouleau : Ce n'est
nullement l'intention, de dédoubler et de réinventer la roue, là, ce n'est pas
ça. Ce vers quoi on se dirige, c'est pour répondre à des besoins et de le faire
de manière plus efficace que ce qui existe à l'heure actuelle et de mieux
accompagner les personnes. Parce qu'on a pu constater que, malgré les efforts
qui étaient faits dans la loi qui existaient, de la façon qu'on fonctionnait
dans cette loi-là, on ne... parfois même, on empêchait des gens de sortir de la
pauvreté, sortir de l'aide sociale. C'est ça qu'on veut régler. C'est pour ça
qu'on parle d'une modernisation et d'une simplification du régime.
Mme McGraw : Peut-être une
dernière question là-dessus, là, de mon côté, pour le 43.2. Lorsque la ministre
envisage des services... On a parlé de... au point 43.2, deuxième point,
composer, là, quand on... les réseaux régionaux, qu'ils soient composés de
représentants d'autres ministères, entre autres entre... bien, même entre
ministères, effectivement, et organismes concernés, notamment oeuvrant dans les
milieux scolaires, de la santé et des services sociaux ou...
Mme McGraw : ...ou
communautaire. Au niveau du communautaire, il y a beaucoup de groupes qui ont
souligné leur expertise, ils sont très... ils sont sur le terrain, c'est une
clientèle qu'ils connaissent très bien. En même temps, il y avait des
organismes communautaires autonomes en santé des... qui ont exprimé le désir de
ne pas être nommés ou inclus. Je ne sais pas si la ministre se souvient de
cette présentation-là ou de ce mémoire, qui ont souligné, exactement, d'exiger
des organismes de contribuer aux réseaux régionaux d'accompagnement en leur
offrant du financement par entente. Ce qui a été souligné dans le mémoire, au
Conseil des ministres, et ce que la table... la Table des regroupements
provinciaux d'organismes communautaires et bénévoles disent, que leur...
orienter inévitablement les activités des organismes. Alors, ils ont souligné
le fait que ces organismes communautaires autonomes ne soient pas exigés ou
nommés, parce qu'ils disaient que ça va à l'encontre, bon, de leur... de leur
autonomie, effectivement. Je ne sais pas comment la ministre réagit à...
Mme Rouleau : Bien, s'ils ne
veulent pas, on ne les appellera pas.
Mme McGraw : Bien, c'est à
eux, évidemment, de... Mais c'est ce que j'avais compris selon ce qu'ils ont...
ce qu'ils avaient soumis. J'ai trouvé ça intéressant et je... ça m'a... ça m'a
frappée. Ça fait que j'ai pris le temps de... pour moi, au niveau des réseaux,
bien, sur... pour ce point-là, c'est toutes mes questions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke, tout va bien? Ça fait que nous serions rendus à
43.3. Vous aviez un amendement, Mme la ministre, à 43.3, qui a déjà été déposé
sur Greffier au même moment des deux autres. Alors, est-ce que vous pouvez nous
en faire la lecture, s'il vous plaît?
Mme Rouleau : Oui, Mme la
Présidente, 43.3. Alors, à l'article 18, article 43.3 de la Loi sur
l'aide aux personnes et aux familles, à l'article 43.3 de la Loi sur
l'aide aux personnes et aux familles, proposé par l'article 18 du projet
de loi tel qu'amendé :
1° remplacer, dans le premier alinéa,
«plan d'intervention individualisé» par «plan d'accompagnement personnalisé»
partout où cela se trouve;
2° insérer, dans le paragraphe un du
premier alinéa et après «besoin», «y compris ceux d'un prestataire monoparental
ayant un ou des enfants à charge d'âge préscolaire».
L'amendement vise à remplacer la référence
qui est faite à un plan d'intervention individualisé par celle d'un plan
d'accompagnement personnalisé, cela en concordance avec la modification
apportée à l'article 43.1 de la Loi sur l'aide aux personnes et aux
familles. L'amendement vise également à considérer, lors de l'évaluation des
besoins d'une personne, le statut de prestataire monoparentale.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Est-ce qu'il y
aurait une ouverture pour ajouter «des parents d'enfants avec un handicap»?
Mme Rouleau : ...«d'enfant
monoparental ayant un ou des enfants à charge d'âge préscolaire.»
Mme Prass : Oui, mais on
parle uniquement de parents monoparentaux. Moi, je demande une famille qui a
des enfants. Parce que là on parle de monoparentale?
Mme Rouleau : Oui.
Mme Prass : Mais là, je
parle, disons, une famille, des conjoints qui ont un enfant avec un handicap,
donc pas nécessairement monoparentale, ou préscolaire.
Des voix : ...
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre, est-ce que vous avez besoin de plus de temps? Parce qu'avec ce
qu'il y a comme...
Mme Rouleau : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...qui
reste comme temps, c'est ça. Est-ce que vous avez besoin de plus de temps pour
réfléchir à la réponse? Sinon, on ajournerait, vous auriez tout le temps pour
examiner.
Mme Rouleau : On va ajourner.
Avant... avant d'ajourner, par exemple, je veux juste dire ce que je voulais
dire tantôt là, je veux remercier le Collectif pour la petite enfance parce que
c'est le collectif qui a eu... qui a proposé des plans d'accompagnement personnalisés.
Alors, je les remercie, bien... bien humblement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Oui, Mme la députée de Sherbrooke, avant de terminer.
Mme Labrie : Oui, très vite,
juste avant qu'on suspende, pour ajouter aux réflexions de la ministre et de
son équipe, moi, j'accueille positivement ça, en particulier le deuxième
paragraphe. Mais je vais vous dire tout de suite, si la ministre ne le fait pas
d'elle-même, moi, je vais arriver avec un sous-amendement pour retirer le mot
«monoparental», parce que sinon j'y vois un risque que, dans les familles qui
est... qui sont un couple et qui ont un enfant d'âge préscolaire, moi, je
comprends l'intention de ça, c'est de leur trouver une place en services de
garde. Moi, j'ai la crainte que la femme va rester à la maison, finalement, là,
si elle n'a pas accès à ça. Donc, je pense que, quand il y a un enfant à charge
d'âge préscolaire, devrait se déployer cet accompagnement pour trouver une
place, pas seulement quand elle est monoparentale. Donc, j'ajoute ça à la
réflexion. Si ça vient de l'initiative de la ministre de le corriger, ce sera
tant mieux. Sinon, moi, je vais faire un sous-amendement pour ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, je vous remercie tous pour votre collaboration. Compte tenu de l'heure,
la commission ajourne ses travaux sine die. Merci tout le monde.
(Fin de la séance à 18 h 29)