Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Wednesday, April 10, 2024
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Vol. 47 N° 51
Clause-by-clause consideration of Bill 44, an Act to amend mainly the Act respecting the Ministère de l’Économie et de l’Innovation with respect to research
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures quarante minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie et du
travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 44, Loi modifiant
principalement la Loi sur le ministère de l'Économie et de l'Innovation en
matière de recherche.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys) et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé
par M. Bouazzi (Maurice-Richard).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'un commun accord, je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 41)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 09)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et lors de l'ajournement de nos travaux d'hier, le
député de Marguerite-Bourgeoys avait signalé son intention de déposer un
amendement à l'article 22.2, par l'article... par l'article 2 du projet de loi.
M. le député, vous pouvez en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Beauchemin : D'accord.
Donc, l'amendement, de modifier l'article 22.2, tel qu'il est introduit par l'article
2 du projet de loi, par l'ajout, à la fin, de l'article... de l'alinéa suivant :
Le Scientifique en chef publie dans son
rapport annuel l'ensemble des demandes de mandat formulées par les membres du
Conseil exécutif ainsi que le sujet de ceux-ci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires,
M. le député?
M. Beauchemin : Donc, dans le
contexte où ce que nous, nous cherchions à obtenir ici, c'était de justement
avoir un plus grand niveau de transparence pour que l'ensemble des citoyens,
évidemment aussi l'ensemble des corps professoraux, puissent avoir accès à
cette information-là, dans notre vision de la chose, c'était d'être le plus
transparent envers les Québécois. Dans le rapport annuel, on voit quelques-uns
des mandats, mais pas l'ensemble des mandats qui sont là. Donc, on trouvait qu'il
y avait valeur ajoutée à avoir plus de transparence dans ce contexte-là.
• (12 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement du collègue? M. le ministre.
M. Skeete : Bien, j'aimerais...
j'aimerais remercier le collègue. Merci beaucoup. J'aimerais remercier le
collègue pour l'amendement, parce que ce que j'entends de son intention, c'est
un désir de transparence. Puis ça, cette transparence-là, elle a été demandée
par les gens qui sont venus nous voir. Je vous partage, par exemple, une
inquiétude que j'ai. J'ai une inquiétude que, sans le vouloir, on pourrait
politiser le rôle du Scientifique en chef. Je vous donne un exemple. Si on est
obligé de déclarer tout mandat qu'on donne, bien là, on vient de créer un
processus formel qui pourrait gêner certaines personnes à demander un avis, par
risque ou inquiétude que ça pourrait être su ou connu qu'on pose ces
questions-là. Puis j'aimerais avoir un exemple, là, mais c'est un exemple
totalement théorique qui ne s'applique pas au Québec, mais je me remets dans...
Iil y a 10, 15 ans, même 20 ans, quand on parlait des changements climatiques,
puis là, tu sais, c'était : C'est-tu les humains qui causent ça ou pas?
Puis là il y a certains partis politiques de gauche ou à droite qui pensent
différentes choses, puis un parti de bonne foi qui voudrait vraiment poser la
question pourrait dire : Bien, demandons au Scientifique en chef, puis là
il se dit : Oui, mais, si je lui demande puis c'est public, bien là, les
gens vont savoir que j'ai posé la question, j'ai tu... Ça fait que, là, on se
prive de l'outil qui est le Scientifique en chef, qui sert justement à ça, pour
des causes autres. Puis, ironiquement, dans ce désir de transparence là, on
pourrait virer dans la politisation du rôle.
Alors, je comprends l'intention du
collègue, et il ne veut pas aller, là, il n'est pas là du tout, le collègue, il
parle d'avoir plus d'information disponible pour le public, qu'il... qu'il peut
toujours... qu'il ne peut jamais y en avoir trop, mais je pense que, dans ce
désir-là, on cause un effet pervers qui, à mon sens, n'est pas une bonne idée.
Donc, je ne suis pas certain, là, que je peux appuyer cet amendement-là, même
si je suis d'accord avec le collègue, que trop... plus de transparence, c'est
toujours mieux.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci. Donc,
j'essaie juste de trouver une façon, puis c'était ça, l'objectif initial, de
faire en sorte que, dans le rapport du Scientifique en chef qu'on voit, là, de
façon annuelle, il va faire mention de quelques réalisations marquantes durant
l'année. Ça fait que ça, j'imagine que c'est les top cinq, là, top quelque
chose, là, qui, donc, vont avoir été réalisées par l'équipe du Scientifique en
chef.
Donc, ça, ça s'en va plus dans le public.
Donc, il y a comme une initiative qui vient du gouvernement versus une
initiative qui pourrait être, peut-être avec un enjeu plus commercial, où l'aide
du gouvernement est là pour aider stratégiquement un partenaire d'affaires du
Québec. Puis la distinction, elle pourrait se faire là, je le comprends, mais
où je veux en venir, en bout de piste, c'est que, tantôt, lorsqu'on
discutait... mentionné ça, là, tantôt, lorqu'on discutait, on faisait accès...
on faisait référence à...
M. Beauchemin : ...l'accès à
l'information pour pouvoir avoir, justement, cette liste de demandes là qui,
potentiellement, pourrait être rendue publique. Est-ce que ça, c'est quelque
chose... c'est-tu un exercice qui serait donc automatiquement, à ce moment-là,
barré, au noir, là, pour ne pas qu'on voie quel mandat aurait été plus
susceptible d'avoir des... des enjeux pour l'entreprise qui voulait s'associer,
ou peu importe, là, à ce niveau-là? Et donc il y aurait... il y aurait accès...
il y aurait la possibilité de demander l'accès à l'information pour tous les
mandats, puis ceux qui seraient donc barrés seraient ceux qui... caviardés,
seraient ceux qui seraient problématiques de votre point de vue.
M. Skeete : Bien, le collègue
a raison d'évoquer le fait que, dans le but d'avoir de la transparence, le
Scientifique en chef est régi par la Loi sur l'accès à l'information. Il y
aurait moyen, pour un citoyen qui souhaite savoir c'est quoi, les activités du
Scientifique en chef, de faire une demande d'accès à l'information. Et, à ce
moment-là, la Loi sur l'accès à l'information serait applicable. Donc, pour des
cas sensibles, effectivement, il y a des règles de confidentialité qui
pourraient être suivies, là, à ce moment-là.
Mais vous avez beaucoup parlé
d'entreprises. Le rôle du Scientifique en chef est d'accompagner le
gouvernement à prendre les bonnes décisions basées sur la science. C'est
surtout ça, son rôle, mais, des fois, là, ça pourrait à voir avec une
compagnie... mais ce n'est vraiment pas majoritairement le cas. C'est vraiment
pour accompagner le gouvernement dans sa prise de décision ou dans les prises
de politiques publiques qui sont susceptibles de... d'être... d'avoir besoin
d'un input scientifique. Ça fait que c'est surtout ça.
Puis beaucoup de ce travail-là est
informel, informel dans le sens qu'on réfléchit à une politique publique, puis
on se dit : Mais, O.K., aïe! Rémi Quirion, bien, écoute, c'est qui, qui
est expert là-dedans? À qui qu'on peut parler? Bien, l'expertise de M. Quirion,
c'est qu'il connaît tous les scientifiques dans tous les domaines. Il a accès à
ces gens-là, il participe à des colloques avec eux. Puis lui, il peut pointer
le gouvernement à la bonne place pour aller chercher ces réponses-là. Alors,
c'est un... c'est un apport indispensable, mais très informel, à ce moment-là,
son apport.
Alors, je... c'est-tu un mandat, ça? Ce
n'est-tu pas un mandat? C'est pour ça que j'ai de la misère à voir. Puis,
encore une fois, je comprends l'intention, mais, compte tenu du fait que le
Scientifique en chef va produire un rapport annuel de ses activités, compte
tenu du fait que, comme le collègue évoque, il a accès à la... il a... il est
sujet à la loi d'accès à l'information, je pense que toute cette
transparence-là dont il cherche, elle est déjà présente. Puis de... de
présenter ce qu'il propose, non seulement alourdirait le processus et aussi le
fonds, puis il connaît ma passion pour l'allègement réglementaire... mais aussi
j'ai peur aussi de l'effet contraire, de faire en sorte que... dès que c'est
délicat ou sensible, que le gouvernement se prive de cette expertise-là par
peur de... politique. Puis, ça, je trouverais ça dommage, ultimement.
Puis, de l'autre côté, je pense aussi à
notre fonction publique qui se dit... qui travaille très fort puis qui... qui,
elle, pourrait se dire : Bien là, tu sais, est-ce qu'on veut documenter
ça? Parce que, sinon, on est obligés de faire un rapport. Je ne voudrais pas
que les gens se mettent à réfléchir autre que l'information souhaitée dans la
démarche. Ça fait que j'ai peur, juste, que ça nous amène dans cette
direction-là.
M. Beauchemin : Bien, je
pense que la situation dans laquelle on se trouve, actuellement, c'en est une
de définition. Parce que, bon, si... si l'objectif était d'alourdir la machine,
bien, effectivement, je pense que l'amendement aurait dû être écrit comme tout
conseil formulé par les membres du Conseil exécutif. Et, de cette façon-là,
n'importe quel appel téléphonique aurait été obligé d'être... d'être documenté.
Mais, dès le moment où est-ce qu'on met en branle l'appareil gouvernemental
pour, dans le contexte du Scientifique en chef, faire avancer un mandat,
j'assume qu'il y a des ressources, j'assume qu'il y a plusieurs gens du
ministère qui... qui deviennent impliqués, et qu'à partir de ce moment-là on
commence, donc, à le documenter. Puis qu'à la fin de tout ça le rapport est
envoyé, le mandat est conclu, et puis on envoie copie au Scientifique en chef.
À partir de ce point-là, si, à ce moment-là, c'est quelque chose qui ne devrait
pas être rendu public, je me pose la question pourquoi.
M. Skeete : Je vais donner un
autre exemple au collègue. Mettons qu'on faisait ce qui...
M. Skeete : ...une demande,
mettons qu'un gouvernement, le nôtre ou un autre, fait appel souvent au
Scientifique en chef puis lui propose beaucoup de mandats parce qu'ils ont une
curiosité intellectuelle, scientifique où ils se posent des questions. On est
dans une transition importante, sociologique ou dans la société puis on se
dit : On a besoin de cet outil-là. Mais ce qui va arriver manifestement,
avec la publication d'un rapport comme ça, c'est que les gens vont se mettre à
comparer : Mais comment ça se fait que le gouvernement X a eu trois
demandes puis le gouvernement y, il en 25? Comment ça se fait? C'est-u parce
qu'ils n'ont pas l'expertise, c'est-tu parce qu'ils sont mal accompagnés,
c'est-tu parce qu'ils sont plus niaiseux que les autres? Ça fait qu'encore une
fois quelque chose qui est une curiosité normale qu'un gouvernement doit se
poser, une ouverture à la science et aux données. Mais, encore une fois, cette
information-là, même si ce n'est pas à ça que ça sert, pourrait être utilisée
pour des fins partisanes, politiques. Puis la dernière chose que je souhaite,
c'est qu'un gouvernement qui pose des questions scientifiques soit pénalisé
pour avoir justement opérationnalisé l'État en... Ça fait que je comprends
encore une fois qu'on veut le savoir parce que c'est nos... c'est nos impôts,
puis c'est important, puis les gens ont le droit de savoir, comment que le
gouvernement dépense ses impôts. Je suis d'accord avec l'idée derrière ce que
le collègue présente, mais, dans le cas qui nous occupe, je suis inquiet parce
qu'encore une fois il pourrait y avoir un nivellement vers le bas à vouloir
s'informer. Et ça, je pense que c'est périlleux en matière de science.
• (12 h 20) •
M. Beauchemin : Mais, dans le
contexte où est-ce que, bon, ici, on joue avec les... on essaie de trouver la
façon de formuler pour que ça soit plus facilement gérable pour le ministère,
je me dis : Bon, bien, O.K., si... supposons qu'on avait plutôt mandat
formulé par les membres du conseil exécutif ainsi que le sujet de ceux-ci, dont
le... les... je ne sais pas, là, la... les ramifications sont plus
significatives. J'essaie de comme catégoriser pour faire en sorte qu'il y en a,
des rapports... Comme on le voit, là, dans le rapport, il y en a, des... je ne
me souviens plus c'est quoi, le terme exact, là, le... marquantes des
phénomènes... je pense que c'était, là... il y avait le... La terminologie
utilisée, c'étaient les missions marquantes ou... Les réalisations marquantes.
Les réalisations marquantes. Ça fait que déjà, il y a comme les réalisations
marquantes qui... qui sont réalisées durant l'année qui font partie du... du
rapport du Scientifique en chef. Deuxième catégorie, est-ce que ce serait les
réalisations moins marquantes? Je n'essaie pas... J'essaie juste de trouver...
comme, faire en sorte qu'on puisse en avoir plus. L'objectif en arrière de ça,
c'est d'avoir de la transparence, puis que la game politique puisse rentrer
là-dedans, je pense que c'est un risque qu'on ait dans tout les rapports d'information
qui sont publiés par le gouvernement. C'est sûr et certain. Ça fait partie de
la joute politique, c'est sûr et certain. Est-ce qu'il va y en avoir plus
là-dedans qu'ailleurs? Honnêtement, je serais vraiment surpris. Il y en aurait
peut-être plus dans... dans le ministère de l'Environnement, il y en aurait
peut-être plus dans le ministère de l'Économie. Mais, tu sais, dans
Scientifique en chef, en tant que tel, qu'un gouvernement soit plus curieux
qu'un autre, ça ne veut pas dire que celui qui était moins curieux était moins
bon, ça veut juste dire qu'il n'était comme peut-être pas face à des événements
où est-ce que la curiosité devait être activée.
Donc, j'essaie de trouver une voie de
passage pour qu'on puisse démontrer qu'on a un effet de transparence
additionnelle pour les citoyens. Si l'ensemble des Québécois veulent quand même
voir qu'on s'intéresse à l'intelligence artificielle dans le rapport annuel de
l'année 2023... Bien, en fait, il y a eu un rapport spécifique qui a été
fait, là, pour... pour ça. Mais c'est... c'est... c'est tout dans ce
contexte-là où est-ce que les gens sont inquiets dans... devant... face à des
choses qu'ils ne comprennent pas. S'il y a un mandat qui a été activé par la
machine pour en arriver à avoir réponse aux questions, ça amène de
l'information aux citoyens pour que ceux-ci soient plus à l'aise avec le fait
qu'il y a donc eu un effort fait ici même, au Québec, pour comprendre le
phénomène puis qu'à partir de ce point-là, bien, on a... on a donc
l'information. C'est... C'est juste dans cet effet-là de transparence que ce
serait intéressant de pouvoir avancer là-dessus...
M. Beauchemin : ...là-dessus.
M. Skeete : Je suis d'accord,
Mme la Présidente, avec le collègue, qu'effectivement ça rajoute une couche de
transparence. Mais c'est déjà un processus qui est très transparent, rappel, le
le Scientifique en chef et est rémunéré, et son enveloppe budgétaire est
approuvée par les collègues de l'Assemblée nationale. Durant la période des
crédits. À toutes les années, il va produire un rapport annuel, puis ses... son
travail et assujetti à la loi de l'accès à l'information. Ce n'est pas comme
s'il n'y a pas de transparence actuellement. Je pense qu'on gagnerait beaucoup
plus, collègue, puis on pourrait travailler ensemble en ce sens de faire valoir
aux gens qui peut-être ne savent pas à quel point c'est transparent, ce
processus-là. Je pense qu'on gagnerait plus à mettre nos affaires, là, que
rajouter une autre couche de transparence avec les risques que je décris.
Alors, je ne demeure malheureusement pas convaincu que c'est la... c'est la
voie à entreprendre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Beauchemin : Le
Scientifique en chef favorise le rapprochement entre la science et la société
ainsi que le maintien d'une éthique et d'une conduite responsable en recherche,
puis je trouvais que c'était la place pour justement ajouter à ça, mais
j'entends le ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement? Je vais mettre aux voix l'amendement. Est-ce que
l'amendement est adopté ou rejeté?
M. Beauchemin : Adopté.
M. Skeete : Rejeté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Nous revenons à l'article introduit, 22.2. Est-ce que j'ai des commentaires? M.
le député de M. Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Nous avons un
amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il est sur Greffier, Mme la secrétaire? Vous le mettez à l'instant. Donc,
aussitôt qu'il est sur Greffier nous... nous allons poursuivre. M. le député,
si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Bouazzi : Oui. Donc, à
l'article 22.2 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de l'Innovation,
tel que nouvellement ajouté par l'article 2 du projet de loi n° 44,
ajouter, après les mots «le ministre», les mots «et dans le respect de
l'autonomie des établissements d'enseignement de niveau universitaire et de la
liberté académique universitaire».
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
M. Bouazzi : Oui, c'est un
amendement simple et facile, j'espère et je crois. Je ne le sais pas, mais
j'espère que nous serons d'accord avec la... le ministre et la majorité. C'est
juste pour réappuyer les principes forts et puis aussi rassurer évidemment
les... les chercheuses et chercheuses... et chercheurs qui se sont inquiétés
tout au long des réflexions qu'il y a eu concernant ce projet de loi. Il y a
toute la question de l'autonomie des établissements d'enseignement. Vous savez
peut-être, Mme la Présidente, qu'ils ont toutes sortes de fonctionnements sur
leur éthique, sur leur fonctionnement sur leur recherche. Évidemment, c'est une
partie de leur fonctionnement qui est garante de la liberté académique, et
donc, évidemment, ça vient appuyer en soi la liberté académique qui est la
deuxième partie du... de l'amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur... Oui, M. le ministre?
M. Skeete : Et vous savez,
Mme la Présidente, on a déjà passé une loi sur la liberté académique
dernièrement. Partout dans le document déjà on fait allusion à l'autonomie et à
la liberté de recherche. Je remarque qu'on n'inclut pas les cégeps, là, les
collèges. Donc, écoutez, je suis d'accord avec ce qui est écrit là. Laissez-moi
juste voir c'est... c'est quoi qu'on pourrait faire de davantage, peut-être
suspendre quelques minutes, Mme la Présidente, le temps de regarder, là
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends des travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 28
)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 38)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et je cède maintenant la parole au ministre. M. le
ministre.
M. Skeete : Merci, Mme la
Présidente. Je pense que ça sera opportun, après discussion hors ondes avec le
collègue, que notre juriste ici nous explique quelques enjeux en lien avec l'amendement,
puis je pense que ça va nous permettre de poursuivre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai le consentement pour que le juriste prenne parole aujourd'hui? Je vous
demande de vous nommer et ensuite de répondre à la question, s'il vous plaît.
M. Hudon (Alain) : Merci, Mme
la Présidente. Alors, Alain Hudon, légiste, ministère des Finances, Économie et
Tourisme. Alors, on a pris connaissance de la proposition d'amendement, puis
effectivement, au niveau juridique, il y a certains problèmes, là, parce qu'on...
on dit toujours que le législateur ne parle pas pour ne rien dire, ça fait que,
quand on vient introduire des nouveaux concepts, ces nouveaux concepts-là, on
le voit, ils renvoient notamment à la Loi sur la liberté académique dans le
milieu universitaire...
M. Hudon (Alain) : ...ça
laisse comme entendre qu'il pourrait avoir... que le Scientifique en chef pour
être affecté par cette loi-là, ce qui n'est pas du tout le cas. La loi
s'applique essentiellement aux universités et non pas au Scientifique en chef.
Et, dans la mission du Scientifique en chef, qui est prévue à 22.2, en aucun
cas, cette mission-là permet d'interférer avec les universités d'une quelconque
façon. Il conseille le Conseil exécutif puis il émet des opinions de nature
scientifique. Ça fait qu'outre ça, en aucun temps, on viendrait... son mandat
lui permettrait d'interférer, d'une certaine façon, à l'égard de la liberté académique
ou de l'autonomie des établissements d'enseignement universitaire. Si on
introduit ces concepts-là, on laisse entendre que, si on n'avait rien écrit, il
pourrait le faire. Donc, à mon avis, selon moi, ce n'est pas juridiquement
approprié.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Maurice-Richard.
• (12 h 40) •
M. Bouazzi : Donc, merci
beaucoup pour vos éclaircissements. Concernant, donc, le deuxième paragraphe de
l'article, toute la question qui touche au rapprochement entre la science et la
société, mais surtout à la question de l'éthique et d'une conduite responsable
en recherche, vous savez probablement que les universités ont toutes des codes
d'éthique propres en matière de recherche et qu'ils cajolent précieusement de
leur côté. Donc, je dois comprendre que le fait qu'entre autres choses, dans sa
mission, il va favoriser ça, donc, évidemment, il va aussi expliquer qu'est-ce
qu'une recherche responsable, une conduite responsable en recherche ne doit pas
être prise comme des guides pour les universités, les chercheuses et chercheurs
du Québec qui ont leur cadre d'éthique et de recherche actuellement en place,
et ça n'a pas d'influence là-dessus.
M. Hudon (Alain) : C'est une
question?
M. Bouazzi : C'est une question,
oui.
M. Hudon (Alain) : Merci, Mme
la Présidente. Bien, ça n'a pas d'influence, je ne peux pas dire que ça n'aura
pas d'influence, mais, en aucun cas, moi, quand je lis l'article, ça a un
caractère obligatoire ou ça doit être appliqué, mis en œuvre par les
universités d'une quelconque façon. Mais de dire que ça ne servirait pas de
guide, je ne peux pas aller jusque-là. Pourquoi pas?
M. Skeete : C'est clair que
le Scientifique en chef a un rôle d'influence, ce serait naïf de penser le contraire.
Mais les académiciens du Québec ne sont pas contraints, je pense que c'est le
bout qui vous occupe puis qui vous préoccupe, ne sont pas contraints. Il n'y a
pas ce pouvoir-là sur les universitaires et l'université.
M. Bouazzi : Et quand... Je
comprends tout ce que vous me dites là, c'est vraiment intéressant, mais quand
vous dites... C'est quel genre d'influence que vous espérez qu'il ait,
justement, sur... au-delà, évidemment, du fonctionnement du FRQ, mais par
rapport aux établissements universitaires?
M. Skeete : Bien, je dirais
que, dans la nature de sa description de tâche qu'on émet, en tant que
diplomate de la science, c'est une influence soft, un «soft power» d'influence,
de crédibilité qui vient avec le titre. Puis aussi, vu le processus de
sélection par ses pairs, qui est manifestement accepté par ses pairs, la
prestance qui vient avec, tu sais, je pense qu'on est là-dedans, ni plus ni
moins.
M. Bouazzi : Ça, je... O.K.
Mais, pour les institutions en tant que telles, j'ai du mal à le voir pareil,
là.
M. Skeete : Je dirais, à
défaut de trouver un exemple comparable, là, c'est un... c'est symbolique, là,
tu sais, dans le sens où est-ce qu'il y a un pouvoir qui vient avec le fait que
c'est le Scientifique en chef puis il a un pouvoir d'influence en ce sens. Mais
l'intention, ce n'est pas non plus qu'il occupe un rôle de dominance envers ses
pairs, ce n'est pas du tout ça. Puis ce n'est pas écrit nulle part comme ça, au
contraire, on favorise le rapprochement, on favorise les échanges, on n'est pas
du tout dans la coercition.
M. Bouazzi : Et donc... O.K.
Et donc, pour revenir au fait de se dire : Si on ne met pas cette
phrase-là... si on met cette phrase-là, ça voudrait dire que, si on ne l'avait
pas mise, ça aurait été vrai qu'il y ait une atteinte à la liberté académique,
c'est ça, votre point, là. C'est qu'on ne met pas quelque chose, si...
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci, Mme
la Présidente. Effectivement, il y a un principe d'interprétation, on dit
toujours : Le législateur ne parle pas pour rien dire. Donc, à partir du
moment où on vient imposer ici ... en disant que, quand il va prendre... dans
son mandat, là, il va falloir qu'il respecte l'autonomie des établissements
d'enseignement au niveau universitaire la liberté académique.
M. Hudon (Alain) : ...Donc,
si on ne le mettait pas, c'est comme si on prend pour acquis qu'il pourrait ne
pas respecter l'autonomie des... d'enseignement au niveau universitaire ou
encore la liberté académique, mais il n'a... son mandat n'a aucun effet à cet
égard-là. Ça fait qu'on parle pour ne rien dire ici, là.
M. Bouazzi : O.K. O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais
mettre aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté ou rejeté?
Des voix : Rejeté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Maintenant, nous revenons à l'article introduit, 22.2. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur 22.2? S'il n'y a pas de commentaire, je vais mettre aux voix
22.2. Non, pardon, parce que c'est un introduit. On va aller à l'article
introduit du 22.3. M. le ministre, si vous voulez bien nous en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Skeete : Merci, Mme
la Présidente. J'ai fait la même erreur hier. Faites-vous-en pas :
«Le scientifique en chef est d'office
président-directeur général du Fonds de recherche du Québec. Il exerce ses
fonctions à temps plein.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Une voix : Commentaire.
M. Skeete : Oups!
Excuse-moi. Oui, effectivement, moi, j'ai des commentaires. Pardon.
Une voix : ...page 23.
M. Skeete : Page 23.
Merci. Le nouvel article 22.3 de la Loi sur le ministère de l'Économie et
de l'Innovation reprend le contenu du troisième aliéna... alinéa de
l'article 26 de la Loi sur le ministère de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche et de la Science et de la Technologie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Il n'y a pas de commentaire? Je passerais maintenant à l'article introduit,
22.4.
M. Skeete : «En cas
d'absence ou d'empêchement du scientifique en chef, le conseil d'administration
du Fonds de recherche du Québec peut désigner l'un des directeurs scientifiques
nommés en vertu de l'article 22.6 ou un autre dirigeant du Fonds pour exercer
temporairement les fonctions du président-directeur général du fonds.» Je
continue. «Chapitre II.2 Fonds de recherche du Québec, section...
Une voix : ...
M. Skeete : ...section
I, Institution et mission».
L'article 22.4, c'est-tu ça?
Une voix : ...
M. Skeete : Oui. Oui. Je
vous demanderais, s'il vous plaît, de suspendre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 46)
(Reprise à 12 h 47)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, M. le ministre.
M. Skeete : Oui. Donc,
pour fins de clarté, je le lis 22.4 à l'exclusion de ce que j'ai mentionné
tantôt, chapitre II.2. Donc, je continue avec le commentaire.
L'article 22.4 confère au conseil d'administration du Fonds de recherche
du Québec le pouvoir de déterminer la personne, parmi les dirigeants de cette
société d'État, qui pourra agir en lieu et place du scientifique en chef dans
son rôle de président-directeur général du fonds en cas d'empêchement ou
d'absence de ce dernier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article, 22.4? Oui, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Si supposons qu'un des autres dirigeants du fonds
n'est pas issu, là, de la recherche, est-ce...
Une voix : ...
M. Beauchemin : Impossible?
Pourquoi? Expliquez-moi ça.
M. Skeete : Parce que
les personnes responsables des fonds doivent être des scientifiques dans leur
domaine... dans le domaine du fonds.
M. Beauchemin : Les
dirigeants du fonds doivent être des... D'accord. Exemple... Pourquoi alors
mettre un autre dirigeant du fonds s'il y a la possibilité que les autres
dirigeants du fonds ne soient pas...
M. Skeete : Bien, ici,
on vient dire... Parce que là, la question, si j'ai bien compris, parce que
c'est... c'est important, les personnes qui sont... qui ont le titre de...
M. Beauchemin : Parce
que, sur le conseil d'administration, ce n'est pas que juste... Il y avait
majoritairement des gens issus de la... du monde scientifique, de la recherche,
là.
M. Skeete : Oui. Moi, je
parlais des directeurs... Ça fait que, là, quand on parle de...
M. Skeete : ...directeurs
scientifiques, hein, ça fait qu'on a le choix de choisir entre les directeurs
de...
M. Beauchemin : Ou...
M. Skeete : ...ou autres. La
question que vous me posiez c'était-tu le... «et autres»?
M. Beauchemin : Le «ou
autre», oui.
M. Skeete : O.K.
M. Beauchemin : Parce que le
«ou autres», il y en a qui... On s'est entendus, là, la majorité... Donc, il y
a quand même une minorité qui peuvent être... ne pas être des gens du domaine.
Ça fait que pourquoi... pourquoi...
M. Skeete : Ça fait que là,
on n'est pas dans les gens du C.A., là. C'est les dirigeants...
M. Beauchemin : Bien, en cas
d'absence d'empêchement, le conseil d'administration, le C.A. du fonds de
recherche peut désigner l'un des directeurs...
M. Skeete : Le C.A. peut
désigner, mais il ne se désigne pas lui-même, là, dans ça.
M. Beauchemin : O.K.
M. Skeete : Alors, dans la
hiérarchie qu'on a du P.D.G. du fonds, on va avoir le scientifique en chef, qui
est aussi P.D.G. du fonds, puis il va y avoir des personnes qui relèvent de lui
ou elle directement. On parle de ces personnes-là, les dirigeants du fonds.
M. Beauchemin : O.K.
D'accord. C'est mon...
M. Skeete : On n'est pas dans
les conseils d'administration.
M. Beauchemin : D'accord.
C'est beau. Je comprends. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? M. le député de Maurice-Richard.
• (12 h 50) •
M. Bouazzi : Oui, commentaire
rapide. Est-ce que... Est-ce qu'il y a... il y a une temporalité? C'est-à-dire
qu'est-ce qu'à partir d'un certain moment on considère qu'il faut nommer
quelqu'un d'autre ou démarrer le processus?
M. Skeete : Ce n'est pas
expressément écrit pour, justement, être flexible à... à répondre à cette
question-là. Si on mettait un... un... un terme ou un temps, ça nous... on
serait obligés d'agir versus être flexible à la situation. Je donne un exemple.
Le scientifique en chef, je ne lui souhaite pas de mal, là, mais il a un
accident d'auto, bien, ça peut-tu être deux semaines, trois semaines, quatre
semaines. Là, si la loi dit qu'obligatoirement après trois semaines, il faut le
faire, mais son rétablissement se fait en quatre semaines. Bien là, on est
obligés d'avoir un processus, là, tu sais, ça fait que c'est pour éviter ça,
là. On est vagues pour être flexible à la situation.
M. Bouazzi : O.K.
M. Skeete : Mais c'est une absence
qui, selon le jugement des... du gouvernement qui serait... bien, en fait, oui,
pardon, du C.A. qui viendrait... Tu sais, tu as un problème à régler. Tu sais,
vous comprenez? Ça fait que c'est le C.A. qui déterminerait à ce moment-là la
nécessité de nommer quelqu'un d'autre.
M. Bouazzi : C'est clair.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
bien?
M. Beauchemin : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
M. le député.
M. Beauchemin : Pour
continuez un petit peu sur la question de mon collègue de Maurice-Richard, il y
a déjà... on en avait parlé, je pense, c'est hier, des procédures pour....
Malheureusement, si ça arriverait, là, de remplacer le scientifique en chef
pour des raisons... incapacité de pouvoir... Donc, dans ce cas-ci, si,
supposons que son incapacité de pouvoir œuvrer dure très longtemps, quel est
le... Il y a comme... On va juste laisser au conseil d'administration le
fardeau de prendre la décision, à savoir, sans balise, quel va être le... le...
le point de gâchette, là?
M. Skeete : Je pense que
c'est... ce n'est pas... c'est incomplet de dire «sans balise». Il y a le
droit du travail. Il y a la loi contractuelle. Donc, cette personne-là, qui est
scientifique en chef, a un contrat de travail qu'on doit respecter. Si la
personne, elle est malade, bien, la loi... les lois québécoises nous empêchent
d'agir d'une certaine façon pour quelqu'un qui est malade, pour destituer
quelqu'un pour cette raison-là. Donc, il y a toutes sortes de règles qui existent
déjà dans la... dans la loi pour protéger une personne contre ce genre de
comportement là, mais effectivement, le C.A. aurait la responsabilité de gérer
la situation et de s'assurer que le fonds peut continuer de fonctionner malgré
l'absence de cette personne-là.
M. Beauchemin : O.K., mais il
y avait une définition, je crois, quand on a parlé de ça... avant-hier.
M. Skeete : Il faut séparer
la personne du...
M. Beauchemin : Oui.
M. Skeete : ...du titre. Dans
le cas qu'on lisait hier, c'était le contrat de Rémi Quirion versus les futurs
contrats ou le rôle du scientifique en chef. Alors, ici... Hier, quand qu'on
lisait, là, les particularités qui rattachaient le contrat de la personne, on
était là-dedans. C'est différent de la prérogative du C.A. à vouloir nommer une
personne pour remplacer l'absence de la personne qui occupe le titre de
scientifique en chef.
M. Beauchemin : O.K.
M. Skeete : On est...
M. Beauchemin : Juste pour se
donner un exemple. ...je ne le souhaite pas, un accident de voiture, incapable
de pouvoir continuer à travailler pour le reste de sa vie, là.
M. Skeete : O.K.
M. Beauchemin : Qu'est-ce qui
arrive?
M. Skeete : Bon, bien là, on
serait dans la nécessité de nommer un nouveau chef... scientifique en chef,
pardon, et, à ce moment-là, le C.A convoquerait les personnes qui seraient
majoritaires pour faire le recrutement d'une personne, puis après ça, ça
monterait au C.A. Le C.A. avaliserait ce processus-là, et cette personne-là
serait ainsi nommée par le conseil... le conseil exécutif. Alors, voici le
cheminement pour la nouvelle personne. Après ça, ce qui touche la personne qui,
malheureusement, a eu l'accident, c'est le droit...
M. Skeete : ...contractuel,
ses droits, à cette personne-là, qui aurait droit à...
M. Beauchemin : Oui mais ce
n'était pas... ce n'était pas là-dessus.
M. Skeete : Ça fait qu'on
sépare les deux chemins, là.
M. Beauchemin : Oui mais ce
n'était pas là-dessus, je pense, que le collègue était. Je comprends votre
point puis je suis d'accord avec vous. Mais, dans un contexte COVID, par
exemple, O.K., deux semaines avant COVID, M. Quirion, malheureusement, a un
accident, est incapable de pouvoir travailler pour les sept prochains mois,
huit prochains mois, neuf prochains mois. Ça devient problématique.
M. Skeete : Puis ça, ça
relève du C.A. C'est le C.A. qui va déterminer si c'est problématique. Le C.A.
va dire : Oui, tu sais, votre président, qu'est-ce que ça nous empêche de
faire ça, ça va-tu bien, il est-tu capable de répondre à certains courriels,
oui ou non, est-ce qu'on est contraints, est-ce que la recherche souffre. Ces
gens-là vont prendre la décision de dire : oui, on est dans une incapacité
à... qui devient ingérable pour nous, donc on va nommer quelqu'un
temporairement. Alors, on est là-dedans, là, dans la nomination temporaire. On
est là.
M. Beauchemin : O.K. O.K., ça
répond, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur le 22.4? Donc, je passerais à l'article intitulé 22.5.
Oui, M. le député.
M. Bouazzi : Nous avons un
amendement, le 22.4.1, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
On va le... C'est sur Greffier? C'est sur Greffier, donc je vous demanderais
d'en faire la lecture, s'il vous plaît, M. le député.
M. Bouazzi : Merci, Mme la
Présidente. Donc, au chapitre 2.1 de la Loi sur le ministère de l'Économie
et de l'innovation, tel qu'ajouté par l'article deux au projet de loi
n° 44, insérer, après l'article 22.4, le suivant :
«22.4.1. La durée du mandat du
scientifique en chef est de cinq ans. Malgré l'expiration de son mandat, le
scientifique en chef demeure en fonction jusqu'à ce qu'il ait été nommé... nommé
de nouveau ou remplacé. Le scientifique en chef peut démissionner à tout moment
au moyen d'un avis écrit transmis au Président de l'Assemblée nationale. Il ne
peut être destitué que par une résolution approuvée par les deux tiers des
membres de cette assemblée.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires,
M. le député?
M. Bouazzi : Oui, Mme la
Présidente. Cet amendement fait suite à la proposition que nous avions de dire
qu'en fait le plus important pour garantir l'indépendance du scientifique en
chef, plus même que le fait que ça soit l'exécutif qui avalise et qui choisisse
une des trois personnes proposées par le C.A. et le processus de sélection,
ça... et non pas, donc, le... l'Assemblée nationale aux deux tiers, c'est
justement sa destitution, étant donné qu'il... dans la... dans l'aspect actuel
des choses, l'exécutif pourrait décider à tout moment du... de se... du... de
se départir du scientifique en chef avec un préavis de trois mois, ce qui
évidemment a un pouvoir qui est pour le moins qu'on puisse dire sérieux sur
le... évidemment, le mandat du scientifique en chef. Et puis ça permettrait,
par cet amendement, de... d'assurer que la perception du poste en tant que tel
et puis des balises qu'on a mises en place en tant que législateurs permettent
d'assurer une indépendance dans les avis scientifiques.
Évidemment, en faisant suite à la... à
l'énorme mandat qui est donné aujourd'hui au scientifique en chef en matière de
conseil et de tout... sur tout sujet scientifique, on pense que c'est important
de garantir son indépendance, et cette procédure-là pourrait donc... ne
pourrait qu'améliorer les choses.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur... M. le ministre.
M. Skeete : Je suis à la même
place que j'étais pour la nomination de ce dernier par l'Assemblée nationale,
je vois des... une problématique potentielle avec la nomination par des gens
qui ne sont pas des experts scientifiques, premièrement. Deuxièmement, j'ai un
malaise à céder cette prérogative-là, gouvernementale, qui appartient à
l'exécutif. Et troisièmement, je pense qu'on... qu'on... on invite des
problèmes aussi, potentiellement. Encore une fois, si jamais on se retrouvait
avec deux tiers de l'Assemblée nationale qui est anti-science, bien, on
pourrait décider qu'on... on fait le ménage du scientifique en chef. Alors, ce
n'est pas toujours une bonne chose, là, de... Je ne suis pas certain que ça
règle le problème que ça veut régler.
Je vais aller plus loin. Si, mettons, les
deux tiers votent contre, si les deux tiers de l'Assemblée...
M. Skeete : ...nationale vote
contre ça, puis là, tout à coup, on se retrouve avec un gouvernement
minoritaire, qui, lui, n'est pas d'accord, là, il se retrouve à ne pas avoir le
Scientifique en chef qu'il veut, il va en nommer un autre, l'Assemblée va
refaire le même tour. On se retrouve dans une... Tu sais, je ne suis pas sûr
que c'est souhaitable de vivre dans un monde où est-ce que... à ce moment-là.
Mais je comprends l'intention du collègue,
puis je vais le dire, parce qu'on enregistre, puis c'est important, le point de
vue qu'il a, c'est que l'indépendance du Scientifique en chef est importante,
puis il ne faut pas qu'une personne qui émet une opinion scientifique soit
pénalisée pour ça. Là-dessus, là, je suis enligné avec le collègue. Mais je ne
pense pas que c'est le véhicule pour privilégier ça.
M. Bouazzi : Mais...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Retenez vos commentaires, chers députés.
Nous allons suspendre nos... pardon,
compte tenu de l'heure, oui, je suspends les travaux jusqu'à 15 heures.
Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 05)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. La Commission de l'économie et du travail reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi no 44, Loi modifiant
principalement la Loi sur le ministère de l'Économie et de l'Innovation en
matière de recherche.
Lors de la suspension de nos travaux, ce
midi, les discussions portaient sur un amendement déposé par le député de
Maurice-Richard. Cet amendement vise à introduire le nouvel article 22.4.1 à l'article
2 du projet de loi. Est-ce qu'il y a des commentaires, M. le député de
Maurice-Richard?
M. Bouazzi : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. M. le ministre, vous avez dit que, si les deux
tiers de l'Assemblée nationale ne croyaient pas à la science, on ne réglait pas
le problème. Est-ce que vous pensez qu'il y a plus de chances, statistiquement,
qu'il y ait un gouvernement qui ne croit pas à la science, plutôt que les deux
tiers de l'Assemblée nationale qui ne croient pas à la science?
M. Skeete : Je dirais juste,
en général, là, c'est le principe suivant, c'est qu'on s'est déjà dit que c'est
le Conseil des ministres qui nomme. Là, on viendrait rajouter un autre, un
tiers dans le processus de destitution. Ce n'est pas cohérent, là, tu sais, ça
fait que... Puis j'ai évoqué mes raisons, un peu, pourquoi j'étais réticent
aussi à ça. Donc, malgré le repas qui était satisfaisant, j'étais encore à la
même place.
M. Bouazzi : Je suis très
content que vous ayez eu un repas satisfaisant, M. le ministre. Ceci étant dit,
ce n'est pas le gouvernement qui nomme, tout simplement, il y a un processus
rigoureux qui fait intervenir un certain nombre d'intervenants, dont des pairs
qui choisissent, donc, des personnes qui feraient leur affaire, qui seraient
proposées au C.A., qui, lui-même, propose au gouvernement, qui, lui-même,
choisit cette personne-là. Donc, le processus est... ne se limite pas au fait
que ce soit l'exécutif qui choisisse. Or, justement, ça manque de cohérence,
quand on pense que c'est l'exécutif seul qui aurait le droit, avec un simple
préavis de trois mois, d'arrêter le travail d'un scientifique. Est-ce que vous
ne pensez pas justement qu'il y a un problème de cohérence dans ce cas-là?
M. Skeete : Bien, ça revient
à un droit de gestion, collègue. Pour moi, ce n'est pas une question de...
autre que le droit de gestion, que l'exécutif se garde pour être certain qu'il
maintient, qu'il garde les responsabilités qu'il a toujours eues, soit le
pouvoir de nommer certaines personnes à certains postes. Ce n'est pas plus
différent, encore une fois, comme on avait évoqué l'autre jour, de nominations
qu'on pourrait faire, mettons, pour les délégations du Québec. C'est des
contrats qui sont routiniers pour des gens qui occupent ces rôles-là dans la
fonction publique.
M. Bouazzi : Je vous
avouerais que je ne comprends pas très bien. C'est justement différent, étant
donné qu'on a un processus quand même plus rigoureux pour le choix de cette
personne-là. Je comprends votre réticence à vouloir que ce soient les deux
tiers de l'Assemblée nationale qui décident d'avaliser la proposition du C.A.
Évidemment, nous, on aurait préféré que ce soit l'Assemblée, mais, de l'autre
côté, le pouvoir qu'exerce un exécutif sur la fin de mandat d'un
scientifique... C'est-à-dire que comment on se protège d'un gouvernement qui ne
croit pas, justement, à la science et qui serait incommodé par des propos ou
des recommandations d'un scientifique en chef? Comment on se protégerait contre...
contre une dérive qui, du coup, ou pousserait le Scientifique en chef à brider
ses prises de position publiques pour ne pas déplaire à l'exécutif et s'assurer
de ne pas être... qu'on ne lui montre pas la porte, ou, dans l'autre cas...
M. Bouazzi : ...dans l'autre
cas extrême, on se retrouvait avec un Scientifique en chef qui en montre la
porte sans aucune... sous aucun processus qui permettrait d'éviter cette
dérive, M. le ministre.
M. Skeete : Bien, je vous
dirais, puis ça va être une des dernières fois que je vais prendre la parole
sur cette question-là, parce que je pense que j'ai et on a fait le tour. Mais
encore une fois, je vous demande de considérer l'exemple que je vous ai donné
tantôt, un gouvernement minoritaire qui, avec le pouvoir qui lui incombe de
l'Exécutif, nomme un Scientifique en chef, et l'Assemblée nationale, parce
qu'il est majoritaire aux deux tiers, réussit à le défaire au fur et à mesure.
On se retrouverait dans une loop qui devient ingérable pour le gouvernement. Je
ne pense pas que ce gouvernement ou un gouvernement futur devrait subir ce
genre d'enjeux là. Je pense que les citoyens s'attendent à ce qu'on travaille.
Donc, moi je pense que les... les processus qui sont en place font en sorte
qu'on va se retrouver avec des gens qui vont agir de manière responsable. Une
personne qui va se faire destituer ou qui va avoir son contrat résilié, après
ça, nous, on va devoir vivre avec les conséquences politiques. Je suis sûr que
les oppositions vont faire leur travail pour comprendre pourquoi. Si c'est pour
une raison qui est mal fondée, on risque d'entendre des questions. Puis là, la
démocratie va avoir sa place dans le débat. Le contrat qui est résilié de
manière fautive, si c'est le cas hypothétique, la personne qui se fait enlever
son mandat pour une manière préjudiciable pourrait aller au... dans les cours,
alors avoir satisfaction à ce niveau-là. Donc, moi, je pense que tous les
mécanismes sont en place pour assurer que les dérives dont vous craignez,
collègue, ne puissent pas se produire.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Bouazzi : Le problème, M.
le ministre, c'est que, dans notre démocratie, il y a très peu de
contre-pouvoir actuellement. Et puis le... la démocratie, effectivement, c'est
une question d'équilibre du pouvoir. Et je citerai des textes aussi anciens et
fondateurs de nos démocraties occidentales tels que Montesquieu qui dit que
«pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses,
le pouvoir arrête le pouvoir». Le seul contre-pouvoir qu'on aurait d'un
gouvernement qui abuse de son pouvoir fasse, encore une fois, un scientifique
qui... qui s'attache à la science devant un gouvernement qui n'y accorde pas
d'importance, ça serait justement qu'il y ait un contre-pouvoir. Et dans notre
cas, le seul qui pourrait jouer ce rôle-là, en tout cas celui qu'on propose, ça
serait l'Assemblée nationale. On peut penser à la question de la crise
climatique, on peut penser à la question des crises sanitaires, on peut penser
à la question du droit à l'avortement, il y a toutes sortes de sujets très
sensibles où on peut imaginer qu'un gouvernement abuse de ce pouvoir qu'il
garderait pour lui seul, alors que, si on est capable d'aller chercher les deux
tiers de l'Assemblée, on viendrait mitiger justement cet abus de pouvoir
possible, étant donné qu'il est prévu dans la loi et que, par un simple préavis
de trois mois, un Scientifique en chef pourrait se retrouver à perdre cette
fonction. Ça fait que je continue à penser, M. le ministre, que par amour pour
la démocratie, et je pense qu'on y accorde tous les deux beaucoup d'importance,
il serait important de se retrouver à avoir des contre-pouvoirs. Parce que
concrètement, quel contre-pouvoir vous pensez que l'opposition aurait, si un
gouvernement, justement, résilie le contrat d'un scientifique en chef parce
qu'il est mal à l'aise avec les déclarations concernant la science justement
qu'il... qu'il... qu'il défend?
M. Skeete : Mme la Présidente,
le collègue fait allusion à la tyrannie de la majorité que l'on sai par De
Tocqueville, mais on n'est pas dans ça du tout, Mme la Présidente. Alors, en
fait, les contre-pouvoirs dont il craint sont déjà présents. Les règles qu'on
s'est données dans notre... dans notre démocratie, c'était de donner le pouvoir
à l'Exécutif de faire ce genre de nominations-là. Le contre-pouvoir, bien sûr,
législatif et juridique est applicable si jamais le contrat est brisé entre
cette personne-là et l'État. Donc, on n'est pas du tout dans ces notions de
balance et le contrebalance de pouvoir. Et j'ajouterais, Mme la collègue, que
le collègue... Mme la Présidente, et le collègue, il fait des affirmations avec
lesquelles je ne suis pas nécessairement d'accord. Moi, je ne suis pas d'accord
avec l'énoncé qu'il n'y en a pas assez de contre-pouvoirs. Il y en a. Est-ce
qu'elles sont suffisantes? Je pense que c'est sujet à débat. Je ne pense pas
qu'on peut affirmer, d'un bord ou de l'autre, qu'elles sont suffisantes ou pas,
mais il en existe, et c'est faux de prétendre le contraire.
Par contre, j'entends le collègue dans son
désir de vouloir avoir un Scientifique en chef qui est...
M. Skeete : ...qui est
indépendant. Puis c'est la raison pour laquelle, dans le projet de loi, on
indique nommément que c'est le cas, qu'il doit agir de manière indépendante et
on lui donne la latitude malgré ça. Puis je ne me souviens pas exactement de
l'énoncé précis, mais on vient dire dans la loi qu'il doit avoir la liberté
d'agir de bonne conscience. Donc, moi, je suis assez à l'aise avec les énoncés
qu'on a déjà mis dans la loi pour protéger l'intégrité des recommandations qui
vont être faites par le scientifique en chef.
M. Bouazzi : Donc, juste pour
comprendre, c'est lequel... Est-ce que vous pouvez me nommer quel... encore une
fois, si un gouvernement est en désaccord avec, je ne sais pas, moi, pense que
la... pense que les vaccins, par exemple, ce n'est pas une solution sanitaire
et qu'il y a toutes sortes de complots autour d'un vaccin et que le
scientifique en chef défende une position qui explique à quel point les vaccins
sont importants, ce gouvernement-là décide que le scientifique en chef doit
partir dans les trois mois, est-ce que vous pouvez me décrire quels sont les contre-pouvoirs
que vous voyez, M. le ministre? Je ne les vois pas.
M. Skeete : Les
contre-pouvoirs sont, premièrement, le recours juridique que la personne
pourrait avoir pour résiliation d'un contrat pour des raisons non fondées. Je
vous rappelle que, dans l'article 22.1 qu'on a adopté, on vient dire
que le gouvernement nomme, pour un mandat d'au plus cinq ans, une personne à
titre de scientifique en chef, laquelle exercerait les fonctions qui lui sont
conférés par l'article 22.2, avec indépendance, avec l'indépendance
qu'elle requiert? Cette personne-là aurait motif pour dire que le gouvernement
n'a pas honoré sa propre loi. De l'autre côté, cher collègue, vous vous
réduisez l'impact que vous pouvez avoir à titre d'opposition. Je suis certain,
le cas échéant, que les oppositions rendraient cette situation là très gênante
pour le gouvernement futur s'il agissait de la sorte. Donc, encore une fois, le
système démocratique qu'on s'est donné vous permet, avec les médias, le
quatrième pouvoir, d'avoir justice, entre guillemets, dans une décision
là-dessus ou, du moins, y affixer un coût.
M. Bouazzi : M. le ministre,
la gêne n'est pas un contre-pouvoir. Est-ce que... un contre-pouvoir, par
exemple, que l'opposition a, c'est d'utiliser les deux tiers de l'Assemblée
nationale. Ça, c'est un contre-pouvoir qu'on aurait si, par exemple, on n'est
pas d'accord avec une nomination à la SQ ou à la Commission des droits de la
personne. C'est ça, le contre-pouvoir que nous avons. La gêne ou le fait qu'il
y a un article au Journal de Montréal qui met à mal le gouvernement, si c'était
un contre-pouvoir aussi efficace, on le saurait en comparaison avec des
contre-pouvoirs prévus dans la législation. C'est ce qu'on fait. Vous dites
qu'il y a matière d'attaques. Est ce que vous pouvez... Donc, si on lit la
résiliation, là, le point 4.3 de la question du contrat, là, le
président... «le présent engagement peut être résilié en tout temps par le
gouvernement sous réserve d'un préavis de trois mois». Et en ce cas, M. Quirion
aurait droit, au cas échéant, à une allocation de départ, aux conditions et
suivant les modalités déterminées par la section V du chapitre II des
règles prévues par le décret 452 007. Je ne comprends pas très bien
quels sont les recours de cette résiliation, M. le ministre.
M. Skeete : Bien, je pense
que j'ai été très clair, Mme la Présidente. Je n'ai rien à rajouter.
M. Bouazzi : Mais je voudrais
quand même être sûr, M. le ministre. Est-ce que vous êtes en train de dire que,
sur des questions de normes de travail, le scientifique en chef... Est-ce que
vous êtes obligés de donner même une raison quand il y a résiliation?
M. Skeete : Le contrat, il
est assez clairement déterminé. Le collègue a une copie. Je ne suis pas
juriste, je ne peux pas indiquer c'est quoi, les recours exacts. Mais on vit
dans une société de droit où les personnes qui travaillent au Québec ont des
droits. J'imagine que ça n'exclut pas M. Quirion dans ce cas-ci.
M. Bouazzi : Mais est-ce que
le gouvernement est obligé de donner une raison quand il y a une résiliation?
Juste, peut-être, vos collègues pourraient nous éclairer.
M. Skeete : Ça ne sera pas
nécessaire pour que les collègues répondent. Je pense qu'on a déjà répondu, Mme
la Présidente.
M. Bouazzi : Bon. Dans l'état
des lieux, moi, je ne suis pas juriste non plus, j'essaie de faire mon travail
de législateur. Quand je lis ce paragraphe-là, je vois bien qu'il n'y a aucune
raison qui doit être donnée par le gouvernement. Ça sera mon hypothèse. Et
donc, encore une fois, nous ne pouvons pas nous protéger, M. le ministre,
malheureusement, d'un gouvernement qui abuse de ce pouvoir-là s'il est en
désaccord avec ce que la personne fait de la fonction. Et, en soi...
M. Bouazzi : ...ça peut être
une atteinte, évidemment, à son... sa... son indépendance, M. le ministre. En
tout cas, un sacré pouvoir qu'on exerce sur cette personne-là. Je... J'espère
que vous allez accepter cet amendement, M. le ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas de commentaire, je vais mettre
aux voix l'amendement du député de Maurice-Richard. Est-ce que l'amendement est
adopté ou rejeté?
M. Bouazzi : On demande le
vote nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Un
appel par vote nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Pour,
contre, abstention. M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
La Secrétaire
: M. Skeete
(Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
La Secrétaire
: Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. Nous revenons à l'article introduit, 22... non,
nous passons, pardon, à l'article introduit, 22.5. M. le ministre, s'il vous
plaît, pour nous en faire la lecture.
• (15 h 20) •
M. Skeete : «22.5. Est
institué le Fonds de recherche du Québec.»
Commentaire. L'article 22.5 crée,
juridiquement, le Fonds de recherche du Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur 22.5? Pas de commentaire? Nous passons maintenant à l'article
22.6. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «22.6. Le Fonds
est une personne morale, mandataire de l'État.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur 22.6?
M. Skeete : Excusez-moi, Mme
la Présidente, j'ai oublié de lire quelque chose, désolé. Je vais me reprendre :
«22.6. Le Fonds est une personne morale,
mandataire de l'État.
«Ses biens font partie du domaine de
l'État, mais l'exécution de ses obligations peut être poursuivie sur ceux-ci.
«Le Fonds n'engage que lui-même lorsqu'il
agit en son nom.»
Désolé pour l'oubli. Donnez-moi une
seconde, je n'ai pas terminé avec les commentaires.
Le premier alinéa de 22.6 confirme la
qualification du Fonds de recherche du Québec comme un mandataire de l'État.
Le deuxième alinéa prévoit que les biens
procédés par le fonds font partie du domaine de l'État, mais il précise,
toutefois, que l'exécution des obligations du fonds peut être poursuivie sur
ces biens. Ainsi, les biens que cette nouvelle société d'État détient aux fins
des réalisations de sa mission pourront donc être donnés en garantie de
l'exécution de ses obligations.
Enfin, le troisième et dernier alinéa de
cet article prévoit que, lorsque le fonds agit en son nom propre, il n'engage
que lui même.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur 22.6? Nous allons passer maintenant au
22.7. M. le ministre.
M. Skeete : «22.7. Le Fonds a
son siège à l'endroit déterminé par le gouvernement.
«Le Fonds peut établir des bureaux aux
endroits qu'il détermine.»
L'article 22.7 concerne la détermination
du lieu du siège du Fonds de recherche du Québec ainsi que celle des bureaux
qu'il peut établir.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Nous allons passer au 22.8. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : J'ai... Je vous
demanderais une suspension, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 23)
(Reprise à 15 h 30)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Nous étions à l'article introduit, 22.8. M. le ministre.
M. Skeete : Oui, Mme la
Présidente. Rappelez-moi la procédure à suivre. Est-ce que je vous lis
l'article puis, après ça, je vous dis que j'ai un amendement...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. Skeete : ...ou vous
préférez que je dépose l'amendement en amont?
La Présidente (Mme D'Amours) : Non,
vous allez me lire l'article, s'il vous plaît, et vous déposez l'amendement
après.
M. Skeete : À votre service,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Merci.
M. Skeete : «22.8. Le fonds a
pour mission de soutenir le développement stratégique et cohérent de la
recherche scientifique au Québec dans les domaines de recherche suivants :
«1° "nature et technologies"
comprenant notamment les sciences naturelles, les sciences mathématiques, les
technologies, le génie et les sciences de l'environnement;
«2° "santé" comprenant notamment
les sciences médicales et cliniques, l'épidémiologie, la santé publique, les
services de santé et, plus globalement, la santé durable;
«3° "société et culture"
comprenant notamment les sciences sociales et humaines, les sciences de
l'éducation, les sciences de la gestion ainsi que les arts et les lettres.
«Le fonds a également pour mission de
promouvoir la formation de la relève en recherche et l'excellence en recherche
afin de contribuer à l'avancement des connaissances et à l'élaboration de
solutions en réponse aux défis de société auxquels est confronté le Québec. Il
concourt au développement durable de la société et met à profit les principes
de l'innovation sociale. Il favorise le rayonnement de la science et des
résultats au Québec, ailleurs au Canada et à l'étranger.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaire.
M. Skeete : Oui, je vais vous
lire ça à l'instant. Le nouvel article 22.8 précise la mission du Fonds de
recherche du Québec. Celle-ci consiste, d'une part, à soutenir le développement
de la recherche scientifique au Québec dans les domaines de recherche
actuellement couverts par les Fonds de recherche du Québec — Nature et
Technologies, le Fonds de recherche du Québec — Santé et le Fonds de recherche
du Québec — Société et culture.
La mission du fonds consiste, d'autre
part, à faire la promotion de la formation et de l'excellence en recherche et à
concourir au développement durable de la société québécoise tout en favorisant
le rayonnement de la science au plan national et international.
J'aurai un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il est déposé sur Greffier?
M. Skeete : On me dit que
oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
va l'afficher sur écran et vous allez pouvoir nous en faire la lecture.
Allez-y, M. le ministre.
M. Skeete : Dans
l'article 22.8 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de l'Innovation
que l'article 2 du projet de loi propose :
1° remplacer, dans ce qui précède le paragraphe
1° du premier alinéa «domaines» par «secteurs»;
2° insérer, dans la deuxième alinéa et
après «il favorise», «, à l'égard de chacun des secteurs,».
La première modification proposée à
l'article 22.8 remplace le terme «domaines» par celui de «secteurs». Elle
répond à une recommandation formulée par plusieurs intervenants lors des
consultations particulières, dont le Bureau de la coopération
interuniversitaire, le Scientifique en chef et l'Association pour la recherche
au collégial.
La deuxième modification vise à clarifier
que la mission du Fonds de recherche du Québec en matière du rayonnement
implique les trois secteurs de recherche.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article... sur l'amendement, pardon?
M. Beauchemin : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
C'est correct? Donc...
M. Bouazzi : Un commentaire
rapide pour dire que nous accueillons cet amendement positivement, que c'est
une avancée effectivement pour clarifier puis rassurer aussi les chercheuses et
les chercheurs du Québec sur le fait qu'il y a la prise en compte des trois...
des trois secteurs dans ce rayonnement-là et pas juste de la recherche plus
largement.
M. Skeete : J'ajouterais, Mme
la Présidente...
15 h 30 (version non révisée)
M. Skeete : ...c'est le fruit
de consultations avec tous les partis qui étaient présents, ceux qui étaient
ici.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Merci. S'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre aux voix l'amendement.
Est-ce que l'amendement est adopté ou rejeté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à 22.8 tel qu'amendé. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Nous avons un
amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
est sur Greffier aussi, Mme la secrétaire? On va le mettre sur écran et vous
pourrez en faire la lecture, s'il vous plaît, M. le député.
M. Beauchemin : Donc,
modifier l'article 22.8, tel qu'introduit par l'article 2 du projet de loi, par
l'ajout, au dernier alinéa, après le mot «promouvoir», des mots «en
collaboration avec le ministre de l'Enseignement supérieur».
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires,
M. le député?
M. Beauchemin : C'était pour refléter
les représentations qu'on a reçues de plusieurs groupes d'intervenants, pour
avoir la présence plus notable du ministère de l'Enseignement supérieur dans le
projet de loi, dans cet article-là, spécifiquement, au niveau de la formation,
de la recherche, etc.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement? M. le ministre.
M. Skeete : Oui, Mme la
Présidente, je comprends l'intention du collègue. C'est important que l'Enseignement
supérieur continue d'être le porteur de ballon, en ce qui touche la recherche
au Québec en général. Ici, on parle des Fonds de recherche, puis, avec l'amendement
du collègue, on vient donner un rôle à l'Enseignement supérieur, puis ils ne
seront dans le coup. Tu sais, le processus dans lequel on s'est embarqué avec
la création de ce fonds-là est que le ministère de l'Enseignement supérieur
était d'accord pour que ce volet-là du fonds... des fonds soit géré par le
MEIE. Là, ici, on vient leur donner une vocation, avec lequel ils n'ont été
consultés, puis qui porterait ou ce qui créerait aussi, j'ose dire, une double
imputabilité, tu sais, c'est qui, ultimement, qui est responsable? Ça fait que
je comprends l'intention. C'est important que le ministère de l'Enseignement
supérieur soit impliqué. Je pense qu'on a déjà...
Puis je fais une confidence, Mme la
Présidente, on a un amendement en ce sens plus tard, où est-ce qu'on va donner
un rôle à l'Enseignement supérieur. Mais je ne pense pas qu'ici, leur donner ce
rôle-là très formel de collaboration, est de bon augure.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : On peut
suspendre, s'il vous plaît, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 37)
(Reprise à 15 h 49)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Et nous étions à l'amendement du député de
Marguerite-Bourgeoys. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement? M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Bien,
écoutez, oui, effectivement, l'objectif en arrière de l'amendement était
d'essayer de trouver une façon de faire contribuer le ministère de l'Enseignement
supérieur au niveau de la composition, comme on discutait tout à l'heure. Je
pense que c'est important de pouvoir faire une collaboration afin de promouvoir
la formation de la relève en recherche, etc. Donc, c'était... c'était l'esprit
à l'arrière de l'amendement. On a eu des petits pourparlers. On pourra par la
suite procéder à autre chose.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, je vais mettre aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est
adopté ou rejeté? Rejeté. Donc, nous poursuivons. Pour 22.8 tel qu'amendé,
est-ce qu'il y a des... d'autres discussions? S'il n'y a pas de discussion,
nous allons aller à l'article introduit, 22.9. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : 22.9 : «Le
fonds a pour fonction :
«1° de promouvoir et d'aider
financièrement :
«a) la recherche, qu'elle soit libre,
fondamentale ou appliquée dans les domaines visés à l'article 22.8 au sein
des établissements publics de recherche et d'enseignement supérieur;
«b) la diffusion des connaissances dans
tous les domaines;
«c) la formation de chercheurs par
l'attribution de bourses aux étudiants qui poursuivent des études collégiales
ou universitaires et aux personnes qui effectuent des recherches
postdoctorales, ainsi que par l'attribution de bourses de perfectionnement aux
personnes qui désirent réintégrer les circuits de recherche;
«2° de soutenir la concertation des
initiatives de recherche menée au sein des ministères et organismes
gouvernementaux et la gestion d'appels de projets en découlant;
«3° d'établir tout partenariat nécessaire,
notamment avec les universités, les collèges, l'industrie, les ministères et
les organismes publics et privés concernés, tant sur le plan national
qu'international.»
L'article 22.9 précise les fonctions
qu'est appelé à exercer le Fonds de recherche du Québec. Celles-ci consistent
notamment à promouvoir et financer la recherche au sein des établissements
publics de recherche et d'enseignement, la formation des chercheurs et la
diffusion des connaissances. J'aimerais vous aviser, Mme la Présidente, que
j'ai un amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
est à l'écran. Donc, vous pouvez nous en faire la lecture, s'il vous plaît. M.
le ministre.
M. Skeete : Dans le
paragraphe 1 de l'article 22.9 de la Loi sur le ministère de
l'Économie et de l'Innovation que l'article 2 du projet de loi
propose :
1° Remplacer, dans le sous-paragraphe a)
«domaines» par «secteurs de recherche»;
2° Insérer, dans le sous-paragraphe et...
pardon, insérer, dans le sous-paragraphe a) et après «établissement public de
recherche et», «des établissements»;
3° Remplacer, dans le sous-paragraphe c)
«bourses aux étudiants» par «bourses d'excellence aux étudiants»;
4° D'ajouter, à la fin, le sous-paragraphe
suivant : «d) Les activités de recherche intersectorielle.»
Les modifications proposées à
l'article 22.9 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de l'Innovation
remplacent le terme «domaines» par ceux de «secteurs de recherche», clarifient
les établissements d'enseignement supérieur dont les recherches pourront être
financées par le Fonds de recherche du Québec, introduisent la notion
d'excellence comme qualificatif des bourses versées par les fonds et prévoient
spécifiquement qu'une des fonctions du fonds consistera à promouvoir et aider
financièrement les activités de recherche intersectionnelle. L'ajout de la
fonction de promotion et de financement et de la recherche intersectionnelle...
intersectionnelle, pardon, répond à une demande de l'ACFAS, du Scientifique en
chef et l'Association pour la recherche au collégial.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas de commentaire, je vais mettre
aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté? Adopté. Nous
revenons à 22.9 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député
de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Bien, ça va...
Nous, on aurait besoin juste d'un peu de temps. Ça fait que, s'il y a des
commentaires, on pourra travailler en parallèle, mais sinon on va devoir
demander une suspension rapide...
M. Bouazzi : ...pour déposer.
M. Skeete : On va demander la
suspension.
M. Bouazzi : Ça vous va?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 54)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 08)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le député de Maurice-Richard, vous aviez un
amendement à déposer?
M. Bouazzi : Oui, Mme la
Présidente, nous avons effectivement un amendement, qui va comme suit : à
l'article 22.9 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de l'innovation,
tel qu'ajouté par l'article deux au projet de loi, ajouter, après le troisième
paragraphe, le paragraphe suivant, donc :
«e) des mesures visant à favoriser la
participation à la recherche par les membres des groupes historiquement exclus,
dont les femmes, les personnes vivant avec un handicap, les autochtones et les
minorités visibles.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires,
M. le député?
M. Bouazzi : Oui. Donc, ici,
on est... on... si on revient sur le début, donc c'est le fonds, a pour
fonction de promouvoir et d'aider financièrement, donc des mesures visant à
favoriser la participation de recherche...
M. Bouazzi : ...nous avons eu,
et d'ailleurs je serais curieux d'entendre nos collègues, des statistiques sur
les questions de genre. Est-ce que... Bien, je vais faire des commentaires
généraux, puis après je poserai peut-être mes questions au ministre, mais ce
qu'on avait cru comprendre, c'est que l'extrême majorité des fonds sont
délivrés à des hommes dont, dans l'état actuel des choses, étant donné... Je
pense que tout le monde ici est d'accord pour dire qu'à la naissance les
cerveaux des femmes et des hommes sont égaux et qu'ils sont tous les deux
capables de faire toutes sortes de recherches très constructives. On pense
qu'il y a... en fait, il y a des... comment dire, des... des conditions
structurelles dans notre société qui fait en sorte qu'on arrive à ce
résultat-là, c'est-à-dire que ça ne veut pas dire que les gens qui décernent
l'argent discriminent sur la base des genres, mais il y a tout un processus
social qui fait en sorte qu'arrivé à ce niveau là on se retrouve avec beaucoup
plus d'hommes. Et donc, à chaque étape, il faut se poser la question :
Est-ce qu'on est capable de renverser la vapeur et d'éviter ces iniquités
structurelles dans notre société? C'est vrai aussi, évidemment, pour les
personnes ayant un handicap, les personnes autochtones et les personnes
appartenant à des minorités visibles ou les personnes racisées. Et donc c'est
dans ce sens-là qu'on pense que c'est un bon moment, justement, aujourd'hui, en
tant que législateur, de mettre ce genre d'objectif qui, évidemment, pour la
question de l'égalité hommes-femmes, ne peut que faire avancer la cause de
l'égalité.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement. M. le ministre.
M. Skeete : Oui, bien, très
sensible à un amendement comme ça, Mme la Présidente. Vous savez, j'ai aussi le
titre, à part de délégué à l'Économie, de ministre responsable de la Lutte
contre le racisme. Donc, je salue, je salue l'initiative du collègue à vouloir
avoir des fonds de recherche qui sont plus inclusifs.
Je regarde, je vais vous dire l'enjeu que
je peux voir avec cela. Premièrement, il a raison, le cerveau d'une femme, bien
sûr, ça va de soi, à la naissance, est comme un homme. C'est effectivement le
cas, je suis d'accord, mais c'étaient les regroupements du cégep qui nous
avaient dit ça, hein, c'était l'Union des étudiants, l'union étudiante, qui
nous avait dit ça, puis je pense qu'il faut faire une différence entre la
recherche en général et la recherche au cégep, premièrement. Ce n'est pas un
phénomène qui est... qui est visible partout dans le milieu de la recherche. Je
crois que c'est un enjeu strictement relié au domaine du cégep.
L'autre enjeu que je verrais, c'est qu'on
a déjà agi en ce sens. Vous savez, Mme la Présidente, j'ai été participant dans
le Groupe d'action contre le racisme, et une des choses qu'on s'est dites dans
ce groupe d'action contre le racisme, là, c'était d'avoir de faire en sorte que
les personnes racisées soient plus représentées dans les conseils
d'administration. Le conseil d'administration qui va avoir lieu ici va ou
devrait avoir une participation de femmes. C'est un critère des lois sur les
gouvernances des sociétés d'État, présence de minorités visibles, également.
Donc, je pense qu'on agit à la bonne place avec des mesures comme ça.
D'un bord, il n'y a jamais eu autant de
femmes et des minorités visibles qui participent, et qui vont à l'université
québécoise, et qui font de la recherche au Québec. Combiné avec le fait que les
conseils d'administration, déjà, par la loi, vont avoir cette
représentation-là, je pense que la tendance va changer rapidement sur l'équité
qu'il pourrait y pourrait avoir, les enjeux d'équité et d'inclusion qu'il
pourrait y avoir.
Puis je rappellerais au collègue que le
Scientifique en chef, récemment, je pense, l'année passée, a tenté d'avoir...
d'inclure un questionnaire de EDI à l'intérieur des formulaires, et le domaine
a réagi négativement à cette demande-là. Donc, on ne serait même pas en mesure
d'aller chercher la collecte d'informations dont le collègue évoque.
Par contre, ce que je dirais, c'est
qu'encore une fois, puis ça semble être beaucoup le cas, Mme la Présidente, je
suis d'accord avec l'idée derrière le désir du collègue, mais je pense qu'on
s'est déjà bien équipé aux postes décisionnels. Les conseils d'administration
vont être bien représentés, avec des personnes qui vont être sensibilisées à
cette réalité-là. Déjà, les conseils d'administration vont avoir une
représentativité paritaire de femmes et il va y avoir des représentativités de
personnes minoritaires dans ces conseils d'administration là. Donc, je pense
que l'avenir va bien nous donner raison par rapport à ça.
Puis j'aimerais rajouter au collègue une
initiative du groupe...
M. Skeete : ...d'action contre
le racisme aussi, c'est qu'on forme davantage de personnes minorités visibles
qui peuvent siéger sur les conseils d'administration. Vous savez, les... les
bourses d'études qu'on a mises à disposition des personnes issues de la
diversité, qui vont leur permettre d'avoir la formation nécessaire, de créer un
bassin de personnes disponibles à occuper ces rôles-là, je pense que c'est de
bon augure pour s'assurer de, justement, d'avoir les bonnes personnes aux
bonnes places.
Et, en terminant, je rappellerais aux
collègues qu'actuellement les fonds sont dirigés... les fonds de recherche sont
dirigés par trois femmes. Alors, encore une fois, je suis très certain que
cette sensibilité-là, elle existe à l'intérieur des mécanismes qu'on a
actuellement. Mais, encore une fois, je ne peux qu'être d'accord avec
l'intention du collège.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Est-ce qu'on a
la proportion en nombre et en argent de ce que le... les trois fonds actuels
allouent à des femmes ou à des personnes ayant... disons, commençons par les
femmes, là, peut-être.
M. Skeete : Je vais... je
vais voir avec l'appareil gouvernemental, si on a ces données-là disponibles
rapidement, mais je vous dirais que, comme je vous... comme je l'ai évoqué
tantôt, c'est les cégeps qui nous ont fait part de ça. Par le cheminement
typique qu'on peut voir, ça ne me surprendrait pas que ça soit un phénomène
qui... qui restreint au cégep, mais je... on va voir si on n'a pas ces
données-là pour vous. Puis peut-être me poser une autre question en entre temps
puis ça va faire me plaisir d'aller chercher la donnée.
M. Bouazzi : ...avec grand
plaisir. Peut-être, le temps qu'ils cherchent, il y a aussi, et j'imagine que
c'est moins... moins facile, la question des personnes autochtones, personnes
appartenant à des minorités visibles, ou personnes ayant un handicap, si vous
avez aussi les chiffres, je suis moins optimiste, là, mais ça nous aiderait.
Je suis heureux, M. le ministre, que vous parliez
effectivement des... du travail législatif qui a été fait pour pouvoir imposer
une parité et un minimum de présence de minorité sur les C.A. des sociétés
d'État, c'est justement une preuve que, quand on légifère, on fait avancer les
choses. Et malheureusement, sans avoir légiféré, il y avait peut-être une
tendance où il y avait de plus en plus de femmes, mais on a toujours été très,
très loin de la question des parités sur les différents C.A. des sociétés
d'État. C'est vrai aussi pour le fait, et je sais que c'est votre gouvernement
qui a introduit la possibilité d'avoir une personne de moins de 35 ans,
dans mes souvenirs, aussi sur les C.A., entre autres, pour préparer la relève.
M. Skeete : ...une petite
correction, je ne prendrai pas le crédit pour celle-là, c'est mon prédécesseur,
le député de Sainte-Rose, dans le Parti libéral, qui avait proposé cette
loi-là. Alors, je vais donner le crédit dû à mon prédécesseur de Sainte-Rose.
M. Bouazzi : Et
effectivement, et puis, à chaque fois, on va aussi donner le crédit à la
société civile qui a poussé très fort pour ce genre d'égalité. Et d'ailleurs,
dans ce cas-là, je salue nos concitoyens de... de Force jeunesse qui ont
beaucoup milité sur ce sujet-là.
Maintenant... je ne sais pas... est-ce...
est-ce qu'il y a un espoir, juste pour nous dire, d'avoir les chiffres ou...
M. Skeete : On pourrait... je
crois que c'est disponible. Moi, je suis optimiste qu'on va l'avoir, mais à
défaut de dire autrement, il va falloir poser une couple d'autres questions
pour qu'on y arrive.
M. Bouazzi : Mais est-ce...
Alors, peut-être...
M. Skeete : On peut
suspendre, si vous...
M. Bouazzi : Parce que je ne
veux pas... je ne veux pas... je veux... je veux qu'on avance.
M. Skeete : J'apprécie.
M. Bouazzi : Je veux être
clair, je veux qu'on avance. Donc, est-ce qu'on peut suspendre ça et revenir
plus tard, ou on doit vraiment continuer?
M. Skeete : Je vais vous le
dire dans les deux prochaines minutes, si je l'ai. Donc, on pourrait suspendre
pour deux minutes le temps d'aller vous le trouver.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 18)
(Reprise à 16 h 25)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le député de Maurice-Richard, voulez-vous rajouter
quelque chose?
M. Bouazzi : Oui, peut-être.
M. Skeete : ...
M. Bouazzi : Exact. Bien,
peut-être... à vous... à vous de le faire, si vous voulez bien.
M. Skeete : Oui, bien, ça me
ferait plaisir.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Skeete : Mme la
Présidente, pendant qu'on était hors ondes, on a trouvé les données par rapport
aux fonds de recherche. Deux des trois fonds avaient une moyenne d'une
soixantaine de % pour les femmes. Il y en avait un... c'était lequel qui
était...
Une voix : ...
M. Skeete : ...Nature,
technologie, où ce qu'il y a encore du travail à faire, on est à 45 %,
je... j'arrondis, là, à 45 %, mais dans la zone paritaire. Donc, ce que je
disais hors ondes au collègue : Le travail se fait déjà, les choses
semblent bien aller. Et, comme je lui ai dit, là, avec les initiatives du
gouvernement ces dernières années, notamment avec les conseils
d'administration, on voit qu'il y a cette sensibilité, là, qui existe
davantage.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député.
M. Bouazzi : Merci, Mme la
Présidente. Je... J'apprécie beaucoup, effectivement, la proactivité des
collaborateurs, des fonctionnaires avec nous. C'est des chiffres fort
intéressants. Je continue à penser que, pour les autres groupes historiquement
marginalisés ou exclus, que ce soit pour les minorités visibles, pour les
personnes autochtones ou pour les personnes ayant un handicap, si les objectifs
sont déjà atteints, bien, tant mieux, ça va nous éviter de les... de les perdre
en vue. Et puis, si, pour certains de ces groupes-là, les objectifs ne sont pas
atteints, bien, ça va permettre de les mettre sur le radar et de s'assurer que
les meilleures pratiques sont mises en place en matière... pour s'assurer d'une
juste représentativité des groupes. Et donc... Et donc je suis très heureux de
maintenir ce... cet amendement pour le vote.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement? S'il n'y a pas de commentaire, je vais
mettre aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté ou rejeté?
Des voix : Rejeté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Un appel au vote nominal?
M. Bouazzi : S'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Alors,
pour, contre, abstention. M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
La Secrétaire : M. Skeete
(Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire
: M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. Nous revenons à 22.9 tel qu'amendé. Est-ce qu'il
y a des commentaires? Merci. Donc, nous passons à 22.10, M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Skeete : «22.10. Le fonds
doit, dans l'exercice de ses fonctions, contribuer au soutien et au
rehaussement de la recherche et de la science en français.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Nous passons maintenant à... Oui, M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Peut-être un
questionnement. Comment est-ce que vous voyez l'application de ce genre de...
Ça veut dire quoi exactement? Est-ce que vous avez une idée?
M. Skeete : Tu sais, on
parlait du rôle de... du scientifique en chef en termes de diplomatie. C'est un
exemple où ce que son rôle de faire la promotion de la science en français, ça
lui donnerait cette caractéristique-là dans son rôle de diplomatie à
l'international ou au national.
M. Bouazzi : O.K. Parce qu'il
y a évidemment énormément de choses qu'on voit bien qu'on gagne énormément à
les avoir en français, quand on parle de science, de culture, tout ce qui
touche au... à la sociologie, toutes sortes de choses qui touchent... Et puis
ensuite il y a... vous parlez beaucoup d'intelligence...
M. Bouazzi : ...d'intelligence
artificielle pour que les chercheurs québécois brillent et qu'ils nous fassent
honneur là où se fait la recherche. La recherche, malheureusement, autant aux
États-Unis qu'en Corée du Sud, que même en Chine, se fait en anglais là où elle
se fait. Je me demandais comment est-ce que vous voyez ce genre de cohabitation
d'objectifs. Est-ce que ça voudrait dire que vous préférez... Comment...
comment on fait avec ce genre de domaine particulier qui... qui s'opère? Est-ce
que... est-ce que... est-ce que ça veut dire qu'on mettrait l'accent sur des
traductions après? Est-ce que... est-ce que ça serait qui ne serait pas
priorisé?
• (16 h 30) •
M. Skeete : Mais en fait, la
première étape, c'est de faire un projet de loi qui nous permette de dire que
c'est une priorité, la deuxième, dans l'applicabilité, c'est d'avoir une
politique qui va venir entourer ça. Puis c'est un des constats qu'on
s'attendrait de recevoir du Scientifique en chef par la suite. Je ne vous
cacherai pas que déjà le gouvernement se soucie du fait français en Amérique,
et on propose différentes avenues de réflexion, que ça soit la traduction
systématique d'œuvres d'importance ou même d'avoir et d'encourager les
chercheurs qui viennent chercher au Québec, de l'international, à le faire en
français. Nous-mêmes, traduire en français, donner des incitatifs financiers en
français. Il y a toutes sortes d'initiatives qu'on peut faire. Mais moi, je
suis un de ceux qui pensent, comme on nous l'a dit, à plusieurs reprises,
durant les consultations, qu'il y a une pression importante pour la publication
en anglais. Si on veut se faire lire ou se faire publier par les grands
journaux, on a cette pression-là à la hausse. Si on pourrait créer un... un
incitatif, ça nous aiderait beaucoup. Alors, ça serait aussi d'inciter les
gens, que ça soit payer carrément des publications françaises scientifiques à
publier en français des œuvres. Alors, il y a toutes sortes de choses, je pense
qu'on est vraiment limité à notre imagination. Mais il me semble que le Québec
devrait être la bibliothèque d'Alexandrie du domaine scientifique en français,
puis c'est une belle occasion qu'on pourrait le faire. Alors, tout ce qui peut
faire vivre ce fait-là, on souhaite le faire.
M. Bouazzi : C'est bon.
Peut-être pour... pour conclure, effectivement, je pense que c'est vraiment
important. J'ai d'ailleurs... Je dois avouer, je ne vous parle jamais
d'expérience personnelle, mais j'ai publié un article de recherche il y a
longtemps, et ça ne se faisait qu'en anglais pour pouvoir exister sur...
M. Skeete : Oui.
M. Bouazzi : ...dans les
différentes conférences. Et je dois avouer que c'était évidemment sportif comme
exercice, étant une langue étrangère.
Ayant dit ça, en gestion, en ingénierie,
sur toutes sortes de choses, même pour devenir professeur, il faut avoir des
publications dans des publications qui s'appellent AAA ou AA, qui, dans tous
les cas ou dans des cas très, très rares, peuvent se retrouver dans d'autres
langues que l'anglais, mais dans l'extrême majorité des cas se retrouvent en
anglais. Et donc, pour que justement notre... notre peuple brille aussi par sa
recherche, je pense qu'il faut faire attention aussi à trouver des mécanismes qui
ne pénalisent pas non plus ceux qui brillent dans ce genre de revues reconnues
internationalement. Dans le... dans le Québec, malheureusement, de par la
taille de la communauté, ne peut pas vraiment faire concurrence à ça. Et encore
une fois, si ce n'est pas juste l'Amérique du Nord, là. Là, on parle de
100 % des chercheurs, qu'ils soient asiatiques, africains, européens ou
américains.
M. Skeete : Je suis d'accord
avec le constat, la barre, elle est... la marche, elle est haute, mais
l'effort, il est noble. Alors c'est pour ça qu'on le met dans les descriptions
de tâches du Scientifique en chef.
M. Bouazzi : C'est bon pour
moi, Mme.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
n'y a pas d'autre commentaire sur le 22.10, nous passerions au 22.11, M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «Le fonds doit,
au début de chaque année financière et au plus tard à la date que fixe le
ministre, lui transmettre pour approbation un plan présentant les actions
prévues pour cette année... cette même année.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Des
commentaires? Vous avez un amendement?
M. Skeete : J'ai
effectivement un commentaire. Désolé, j'ai tendance à faire cette erreur-là,
Mme la Présidente. Je m'excuse. Je vais le relire parce que j'ai oublié un
paragraphe.
«22.11. Le fonds doit, au début de chaque
année financière et au plus tard à la date fixe que fixe le ministre, lui
transmettre pour approbation un plan présentant des actions prévues pour cette
même année.
«Ce plan doit indiquer séparément les
montants prévus pour les dépenses d'administration et les montants prévus pour
chacun des programmes d'aide financière.».
Je vais lire le commentaire, puis je vais
vous faire état de mon amendement, Mme la Présidente.
L'article 22.11 demande que le Fonds de
recherche du Québec transmette annuellement, au ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie, pour approbation la planification des actions
qu'il prévoit dans l'année, notamment en distinguant les dépenses administratives
des dépenses de programmes d'aide financière...
16 h 30 (version non révisée)
M. Skeete : ...j'aimerais
suspendre quelques secondes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 34)
(Reprise à 16 h 35)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre, vous aviez terminé votre lecture?
M. Skeete : ...terminé la lecture,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des commentaires? M. le député de Maurice Richard.
M. Bouazzi : Oui, Mme la
Présidente. Nous avons un amendement à proposer.
La Présidente (Mme D'Amours) : Qui
est sur Greffier, nous l'avons à l'écran. S'il vous plaît, nous en faire la
lecture, M. le député.
M. Bouazzi : Donc, ajouter, à
la fin de l'article 22.11, tel qu'ajouté à l'article 3...
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 2.
M. Bouazzi : ...2, pardon, du
projet de loi, le suivant :
Ce plan doit également indiquer
distinctement, pour la partie de l'enveloppe budgétaire provenant des crédits
alloués au ministre par le Parlement pour le fonds, les sommes affectés à
chacun des secteurs visés à l'article 22.8, lesquels sont déterminés sur
la base d'une répartition qui tient compte des caractéristiques propres de
chacun des secteurs, en cherchant à maintenir une stabilité de la
proportionnalité du financement pour chacun d'eux. Ce plan doit prévoir une
prépondérance du financement des programmes d'aide financière au soutien à la
recherche libre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires,
M. le député.
M. Bouazzi : Oui, Mme la
Présidente. On est très heureux de déposer cet amendement. Il y a vraiment
beaucoup de groupes qui étaient très inquiets par rapport à la fusion des
différents fonds de recherche en un seul, avec une crainte très, très exprimée
de voir un des fonds, et puis spécialement celui de société et culture, mais
pas seulement, se retrouver comme étant l'enfant pauvre et perdre au change de
cette fusion. Cette proposition vient appuyer l'idée que, malgré le fait qu'il
y ait une fusion, il y a des portefeuilles qui sont associés à chacun des
domaines de recherche et qu'en soi ces domaines-là ont des caractéristiques
propres d'un côté. L'autre partie... Donc, il faut maintenir et il faut avoir
une stabilité de l'argent qui est réparti dans chacun de ces domaines.
Et puis, l'autre partie, c'est l'autre
inquiétude aussi qui nous est venue du milieu académique et des professeurs,
des chercheuses et chercheurs, qui touche à la question de la place de la
recherche libre, de la recherche fondamentale dans le financement. Et ici, on
vient introduire l'idée que la recherche libre doit être prépondérante dans le
financement de... dans la distribution du financement du nouveau fonds de
recherche.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement?
M. Skeete : Bien, j'ai
entendu comme le collègue les inquiétudes exprimées par les intervenants. Puis,
à mon sens, l'amendement va loin pour rassurer ces personnes-là. Donc, je le
reçois avec plaisir, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement? Je vais mettre aux voix l'amendement.
Est-ce que l'amendement est adopté ou rejeté?
M. Skeete : Adopté?
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à 22.11 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires? Nous
allons passer au 22.12. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «22.12. Le fonds
peut accorder, dans le cadre de son plan stratégique, aux conditions que
détermine le gouvernement, une aide financière au moyen de subventions et de
bourses.»
L'article 22.12 prévoit que le...
M. Skeete : ...les aides
financières qu'accorde le Fonds de recherche du Québec prennent la forme de
subvention et de bourses et sont versées aux conditions que détermine le
gouvernement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Nous allons passer au 22.13, s'il vous plaît, M. le ministre.
M. Skeete : «22.13 Tout
programme d'aide financière du fonds doit prévoir :
«1° la forme et le contenu des demandes
d'aide financière, les renseignements qu'elles doivent contenir et les
documents qui doivent l'accompagner... les accompagner;
«2° les modalités et les conditions
d'attribution et les critères d'évaluation des demandes d'aide financière;
«3° les barèmes et les limites de l'aide
financière.
«Les éléments visés au paragraphe 2° et 3°
du premier alinéa sont soumis à l'approbation du ministre.»
L'article 22.13 précise les exigences
que tout programme d'aide financière du Fonds de recherche du Québec doit
satisfaire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 40)
(Reprise à 16 h 44)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Nous étions à l'article 22.13. Est-ce qu'il y a des
commentaires? S'il n'y a pas de commentaires, nous passerions à 22.14, M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «22.14. Le fonds
peut former des comités chargés d'évaluer les demandes d'aide financière qui
lui sont adressées.
«Les membres de ces comités ont droit,
dans la mesure et aux conditions déterminées par le gouvernement, à une
rémunération sous forme d'allocation de présence...
M. Skeete : ...séance des
comités et au remboursement des frais raisonnables engagés par eux dans
l'exercice de leurs fonctions. Toutefois, les membres des comités provenant des
organismes publics visés à l'article 3 de la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels
(chapitre A-2.1) n'ont pas droit à une allocation de présence.»
L'article 22.14 confère au Fonds de
la recherche du Québec le pouvoir de former des comités qui seront chargés
d'évaluer les demandes d'aide financière qui lui sont présentées. Les membres
de ces comités auront droit au remboursement des frais engagés dans le cadre de
leurs fonctions et, pour ceux qui ne proviennent pas d'un organisme public, à
une allocation de présence dans la mesure et aux conditions que déterminera le
gouvernement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Nous passerions au 22.15. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «Le fonds peut,
conformément à la loi, conclure une entente avec un gouvernement autre que
celui du gouvernement du Québec, l'un de ces ministères, une organisation internationale
ou un organisme de ce... de ce gouvernement ou de cette organisation en vue de
l'exécution de ses fonctions. Il peut également, à la même fin, conclure une
entente avec un ministère ou un organisme du gouvernement du Québec, ainsi que
toute personne, toute société ou tout organisme, et participer avec eux à des
projets... communs, pardon.
L'article 22.15 confère au Fonds de
recherche du Québec le pouvoir de conclure des ententes avec toute entité,
gouvernementale ou non, en vue de l'exécution de ses fonctions. Le libellé
propose... proposé est conforme à ce qu'on retrouve généralement dans les lois
constitutives des sociétés d'État.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci, Mme la
Présidente. Juste pour comprendre, pouvez-vous me donner un exemple, par
exemple, impliquant un autre, évidemment, ministère, là, que celui de
l'Économie?
M. Skeete : Ça peut être une
entente de partage de ressources ou de faire une entente de partage de
recherche avec une entité autre...
M. Beauchemin : Dans
l'appareil gouvernemental?
M. Skeete : Bien oui, ou à
l'international. Ça pourrait être, mettons, le Fonds de recherche européen pour
évaluer les changements climatiques, bien, ça serait une entente formelle que
le fonds aurait le droit de signer.
M. Beauchemin : O.K., merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? 22.16. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : 22.16 : «Le
fonds doit se doter d'une politique d'examen et de traitement des plaintes qui
lui sont formulées à l'égard des opérations liées à ses activités.»
L'article 22.16 de la Loi sur le
ministère de l'Économie de l'Innovation reprend le contenu de l'article 48
de la Loi sur le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la
Science et de la Technologie. Les trois fonds de recherche du Québec se sont
dotés d'une politique d'examen et de traitement des plaintes liées à leurs activités.
Les plans stratégiques 2022-2025, 2022-2025 de ces fonds prévoient une
mise à jour de cette politique. On parle dans ce cas de plaintes vis-à-vis de
l'offre de services des Fonds de recherche du Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? On va passer au 22.17. M. le ministre.
M. Skeete : En plus...
pardon, 22.17 : «En plus d'exercer les fonctions prévues à la présente
section, le fonds met en œuvre les programmes d'aide financière qui lui sont
confiés par une autre loi ou avec l'autorisation du gouvernement et aux
conditions que ce dernier détermine, les programmes d'aide financière qui lui
sont confiés par un ministère ou par un organisme public. Le fonds exerce alors
ses fonctions conformément à la présente section avec les adaptations
nécessaires.»
L'article 22.17 de la Loi sur le
ministère de l'Économie et de l'Innovation reprend le contenu de
l'article 49 de la Loi sur le ministère de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche, de la Science et de la Technologie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Nous passons au 22.18. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : 22.18 : «Le
fonds donne son avis sur toute question relevant de sa compétence que lui
transmet le ministre et y joint, le cas échéant, toute recommandation qu'il
estime opportune.»
L'article 22.18 prévoit
essentiellement que le Fonds de recherche du Québec peut être appelé à
conseiller le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Éénergie sur
toute question afférente à sa compétence, qu'il lui soumet, selon lui, et qu'un
tel avis peut être accompagné de recommandations.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Oui. On
comprenait que tout l'appareil gouvernemental du Conseil exécutif pouvait avoir
des questions. Pourquoi qu'on fait un point spécifique par rapport au ministère
de l'Économie?
M. Skeete : Ici, on parle du
P.D.G. du fonds et non du Scientifique en chef.
M. Beauchemin : Ah! O.K.
D'accord.
M. Skeete : C'est le deuxième
chapeau qu'il porte.
M. Beauchemin : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Oui, pour être
sûr de comprendre, on parle du P.D.G. ou on parle du fonds? En fait, la
demande, elle est faite à l'institution...
M. Bouazzi : ...ou à la
personne.
M. Skeete : C'est au... En
tant que P.D.G. du fonds, il répondrait avec ce chapeau-là et non comme
scientifique en chef, comme on avait discuté avec l'amendement du collègue ce
matin.
M. Bouazzi : Donc là,
quand... On est bien au 22.18, là.
M. Skeete : Oui.
M. Bouazzi : Donc, le fonds
donne son avis sur toute question relevant sur la compétence. Ça, moi, je dois
comprendre et vous excuserez que je n'ai pas compris ça, là. Le P.D.G. donne
son avis. C'est-tu ça?
M. Skeete : Bien, en bout de
ligne, le processus d'approbation de la gouvernance interne fait en sorte
qu'ultimement la recommandation qui sort de là est la responsabilité du P.D.G.
Mais ce n'est pas nécessairement lui ou elle, en effet, qui fait la... qui est
auteur du document, là. On se comprend? Dans le fond, il y a un processus
d'approbation à l'interne pour les documents qui vont circuler.
M. Bouazzi : Oui, je
comprends.
M. Skeete : Ce n'est pas
nécessairement la personne qui le fait tellement, mais le P.D.G. retient...
M. Bouazzi : Mais il y a
plein d'institutions auxquelles je peux faire des demandes puis ce n'est pas le
P.D.G. qui est responsable. Donc, dans ce cas-ci...
• (16 h 50) •
M. Skeete : Donc, la
structure qu'on s'est donnée, c'est que tu as le P.D.G. qui est responsable du
fond avec le conseil d'administration qui, lui, le chapeaute. Alors, le fonds
est constitué de toutes ces personnes-là qui travaillent à l'intérieur du
fonds. Le fonds peut être susceptible à donner un avis, mais j'ai...
M. Bouazzi : Donc, ce n'est
pas le P.D.G.
M. Skeete : Pas
nécessairement.
M. Bouazzi : O.K.
M. Skeete : Ça peut l'être,
mais ce n'est pas nécessairement le cas.
M. Bouazzi : Et donc... Et
c'est le... Et là, ce n'est pas l'exécutif, c'est le ministre.
M. Skeete : Bien oui.
M. Bouazzi : Donc, c'est le
ministre de l'Économie qui pose des questions au fonds?
M. Skeete : Oui.
M. Bouazzi : Est-ce
qu'actuellement ça existe, ça? Est-ce que c'est la ministre de l'Éducation
supérieure qui a le droit de poser des questions au fonds, un des trois fonds?
C'est nouveau? C'est nouveau?
Des voix : ...
M. Skeete : Oui. Dans le
fond... Juste pour que le collègue soit clair, là, on reprend essentiellement
le verbatim de qu'est-ce qui existe à l'intérieur de la loi actuelle sur sur le
ministère de l'Enseignement supérieur, là. Donc, on ne se donne pas des
nouveaux pouvoirs, on fait juste faire dans la continuité de ça.
Pratico-pratique, là, peut-être, pourrais-tu donner un exemple là-dessus, sur à
quoi ça pourrait ressembler.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.,
si vous voulez bien vous identifier et puis répondre à la question, s'il vous
plaît. J'ai le consentement pour que M. prenne parole aujourd'hui?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y.
M. Gervais (Mathieu) : Oui.
Mathieu Gervais, sous-ministre adjoint, science, innovation, ministère de
l'Économie et de l'Innovation et de l'Énergie.
Donc, c'est vraiment le fonds, l'article
traite du fonds, donc le fonds en tant qu'institution. Et puis ça peut être sur
toute compétence relative au fonds, donc ça peut être sur le déploiement de ses
programmes, ça peut être sur tout ce qui concerne sa mission, ses fonctions.
M. Bouazzi : Le déploiement
des programmes du Fonds ou du ministère?
M. Gervais (Mathieu) : Du
Fonds.
M. Bouazzi : O.K.
M. Skeete : Dans le fond, si
ce n'est pas écrit, le ministre n'aurait pas le droit de dire... poser des
questions au fonds sur le fonctionnement, qu'est-ce qui se passe au quotidien.
Donc, on ne pourrait pas savoir : Ah bien, combien de personnes vous avez
aidées? On ne pourrait pas poser des questions comme ça, si on... si ce n'est
pas écrit.
M. Bouazzi : Mais là c'est un
avis. Donc, juste pour comprendre, imaginons, là, le ministre. Donc, le fonds
donne un avis sur toute question relevant de sa compétence. Est-ce que...
Est-ce que ça peut être des questions scientifiques plutôt que ce genre de
questions administratives, que... dont vous faites... auxquelles vous faites
allusion?
M. Skeete : Je vais laisser
M. Gervais répondre.
M. Gervais (Mathieu) : Ça ne
peut pas être sur des questions scientifiques, ça relève vraiment du rôle de
scientifique en chef. Là, on est vraiment dans les fonctions du fonds et
essentiellement de déployer les programmes de bourses et de subventions. Donc,
ça va être dans la façon de déployer, il va pouvoir fournir des... le fonds va
pouvoir donner son avis sur les meilleures pratiques, sur tout ce qui incombe à
sa responsabilité, qui n'est pas celle du scientifique en chef.
M. Bouazzi : Et les
recommandations, il les fait à qui, au ministre?
M. Gervais (Mathieu) : Au
ministre.
M. Bouazzi : Mais, si c'est
le fonctionnement... Et je vous avoue que je ne comprends pas, hein? Si c'est
le fonctionnement interne du fonds dont il s'agit, le ministre ne décide pas du
fonctionnement interne du Fonds?
M. Gervais (Mathieu) : Bien,
je vous donne un exemple. Comme exemple, le ministre doit approuver les règles
de programmes, donc il peut formuler des recommandations au ministre en
disant : On vous suggère des modifications aux règles de programmes pour
atteindre tel objectif, donc on vous recommande cela. Donc, le ministre, après,
peut autoriser, sur avis du Fonds, de modifier les règles de programmes.
M. Bouazzi : Et, dans ce
genre de situation, le C.A., c'est quoi, son rôle? Ce n'est pas au C.A. de
décider des règles?
M. Gervais (Mathieu) : C'est
le fonds. Donc, le fonds. Et ultimement, c'est le conseil d'administration qui
est imputable. Donc, c'est le fonds. Le C.A., l'institution, fait des
recommandations.
M. Bouazzi : O.K.
M. Gervais (Mathieu) : Donc
c'est... ultimement, c'est le C.A.
M. Bouazzi : Donc, ce n'est
vraiment pas le scientifique en chef...
M. Gervais (Mathieu) : Ce
n'est pas le scientifique...
M. Gervais (Mathieu) : ...en
chef, là, donc, évidemment, le C.A. va s'appuyer de son organisation, de son
P.D.G. Les recommandations vont sûrement... souvent être formulées de cette
façon-là, mais pas à titre de scientifique en chef, qui va... des avis
scientifiques, qui a un rôle différent. Donc...
M. Bouazzi : Et lui, il ne
siège pas sur le C.A., on s'entend. C'est toute l'idée, là.
M. Gervais (Mathieu) : Et le
scientifique en chef, qui est également P.D.G., siège sur le C.A.
M. Bouazzi : Oui, mais pas...
mais en tant que...
M. Gervais (Mathieu) : Mais
il ne peut pas présider...
M. Bouazzi : Exact.
M. Gervais (Mathieu) : ...il
ne préside pas le C.A., mais il siège sur le C.A.
M. Bouazzi : O.K. O.K.
Donc... O.K., je comprends. Donc là, on... O.K., je comprends. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Pas de commentaire additionnel sur le 22.18? Nous passons maintenant au 22.19.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «22.19 Le fonds
ne peut, sans l'autorisation du gouvernement :
«1° contracter un emprunt qui porte
au-delà du montant déterminé par le gouvernement le total de ses emprunts en
cours non encore remboursés;
«2° conclure un contrat pour une durée et
pour un montant supérieur à ceux que le gouvernement détermine.
«Le fonds ne peut acquérir un immeuble.»
Le premier alinéa de l'article 22.19
confère au gouvernement le pouvoir d'encadrer l'exercice de certains pouvoirs
contractuels du Fonds de recherche du Québec que celui-ci détient par ailleurs
en raison de son statut de personne morale. Ainsi, le gouvernement pourrait
établir par décret des limites auxquelles serait assujetti le fonds,
principalement en ce qui concerne sa capacité financière. Le deuxième alinéa
retire le pouvoir du fonds d'acquérir un immeuble.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
S'il n'y a pas de commentaire...
M. Bouazzi : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
M....
M. Bouazzi : ...une question.
Excusez-moi. Et puis, quand on dit un immeuble, on fait référence à... à... à
quoi exactement? J'imagine, c'est...
M. Skeete : Une bâtisse.
M. Bouazzi : C'est juste le
bâtiment? Pourquoi on se sent obligé... Pourquoi on se sent obligé de
spécifier... Je veux dire, on pourrait aussi dire : Il n'a pas le droit
d'acheter un bateau, par exemple. Pourquoi...
M. Skeete : Dans le fond,
c'est que... un, pour empêcher les risques liés à l'immobilier, et,
deuxièmement, il y a d'autres entités gouvernementales qui sont chargées de
gérer le parc immobilier de l'État.
M. Bouazzi : O.K. C'est bon.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
bon. Nous passons maintenant au 22.20. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «22.20 Le fonds
peut recevoir des dons, des legs, des subventions ou d'autres contributions,
pourvu que les conditions qui sont rattachées soient compatibles avec la
réalisation de sa mission.
«Section II. Organisation...»
Ah! excuse-moi, il ne faut pas que je lise
ça. Je l'ai fait tantôt cette erreur-là.
L'article 20.20 confère au Fonds de
recherche du Québec le pouvoir de recevoir diverses contributions de tiers,
dans la mesure, les conditions... où les conditions qui seraient rattachées à
leur versement soient compatibles avec sa mission.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Nous passons maintenant au 22.21. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «22.21. Le fonds
est administré par un conseil d'administration composé de 15 à 19 membres
nommés par le gouvernement, dont le président du conseil d'administration et le
président-directeur général. Les membres du conseil autres que le président et
le président-directeur général comprennent notamment :
«1° au moins trois personnes provenant de
chacun des domaines de recherche visés à l'article 22.8;
«2° au moins un étudiant inscrit à temps
plein dans un programme d'études supérieures au sein d'un établissement
d'enseignement du Québec provenant de chacun des domaines de recherche visés à
l'article 22.8.
«Un membre du personnel du ministère
désigné par le ministre participe aux séances du conseil à titre d'observateur,
mais n'a pas le droit de vote.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
M. Skeete : Mme la
Présidente, j'aimerais proposer un amendement, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que nous l'avons sur Greffier?
M. Skeete : Ça... Je vais
suspendre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
voulez suspendre?
M. Skeete : S'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 58)
(Reprise à 17 h 02)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Skeete : Oui. Mme la
Présidente, j'avais un amendement, que je vais lire à l'instant : À
l'article 22.21 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de l'Innovation,
que l'article 2 du projet de loi propose :
1° remplacer, dans le premier alinéa,
«domaine» par «secteur» partout où cela se trouve;
2° supprimer, dans le deuxième... pardon,
supprimer, dans le paragraphe 2° du premier alinéa, «à temps plein».
Outre le remplacement du terme «domaine»
par «secteur», il est proposé de supprimer l'exigence que les étudiants soient
inscrits à temps plein dans un programme d'études.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaire,
M. le ministre?
M. Skeete : Je l'ai déjà lu,
mais, dans le fond, c'est ça, c'est assez simple. L'idée, c'est qu'on ne veut
pas pénaliser les étudiants qui vont être à temps partiel, puis, par mesure de
cohérence, on veut rester dans les termes qu'on a choisis... qui est «secteur»
versus «domaine».
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Commentaires sur l'amendement? M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Dans le
contexte où est-ce que par exemple, là, il y aurait un étudiant qui pourrait
par exemple être nommé, puis, pour une raison quelconque, a à aller faire un
stage à l'extérieur, comment voyez-vous que ça, ça pourrait fonctionner? À ce
moment-là, doit-il être absolument au Québec pour pouvoir continuer à pouvoir
être...
M. Skeete : Ce n'est pas précisé,
donc ce n'est pas... pas permis. Ça fait que ça ne bloque pas un étudiant qui a
une condition particulière. Ici, avec la notion que l'étudiant devait être à
temps plein, on venait obliger un étudiant à concilier travail et études.
M. Beauchemin : Oui, oui.
M. Skeete : Ça fait que
c'est... c'est... l'idée, c'est d'être inclusif.
M. Beauchemin : O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, je vais mettre aux voix l'amendement.
Oui, M. le député.
M. Beauchemin : ...c'est que
j'étais trop rapide.
La Présidente (Mme D'Amours) : O.K.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté. Nous revenons à l'article 22.21 tel qu'amendé. M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, vous avez un commentaire?
M. Beauchemin : Oui, Mme la
Présidente. J'aimerais introduire un amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Est-ce qu'on l'a sur Greffier? Nous l'avons sur Greffier. On va le mettre à
l'écran, et je vous demanderais, M. le député, de nous en faire la lecture,
s'il vous plaît.
M. Beauchemin : Avec plaisir.
Donc, pour l'article 2, modifier l'article 22.21, tel qu'introduit par l'article
2 du projet de loi, en remplaçant le dernier alinéa par le suivant :
«Un membre du personnel du ministère de
l'Économie...
17 h (version non révisée)
M. Beauchemin : ...et de l'Innovation
désigné par le ministre ainsi qu'un membre du personnel du ministère de l'enseignement
supérieur, de la Recherche, de la Science et de la technologie désigné par le
ministre responsable de ce ministère participent aux séances du conseil à titre
d'observateurs mais n'ont pas droit de vote.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur votre proposition d'amendement?
M. Beauchemin : Bien, ça, c'était
pour permettre justement d'avoir une implication plus directe, là, du ministère
de l'Enseignement supérieur au conseil d'administration.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement du député? M. le ministre.
M. Skeete : Je reçois avec
ouverture cet amendement-là. Ça va dans le sens de l'inclusion, je pense, que
les gens ont demandée dans les consultations particulières. Je remercie le
collègue pour l'ajout.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Commentaires? M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Oui. Je vais me
permettre aussi d'aller dans le même sens. C'est effectivement un ajout positif
qu'on accueille positivement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à 22.21, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? M.
le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Bien, j'ai un
certain nombre de questions. D'abord, juste pour être clair, c'est pas mal
évident, on avait eu deux lectures différentes de la phrase «au moins trois
personnes provenant de chacun des domaines», on parle bien de neuf personnes,
évidemment. En tout, ce n'est pas une personne par domaine, c'est trois fois
trois, donc neuf, oui.
Un des questionnements importants, c'était
de dire qu'exclure des chercheurs qui peuvent avoir envie de recevoir du FRQ ou
qui l'ont reçu dans les dernières années serait considéré comme non... c'était
quoi, le mot? Non... Qu'il y a dans la loi? Attendez. Excusez.
Une voix : ...
M. Bouazzi : Indépendant.
Exact. Non indépendant. Sachant tout ce qui nous a été dit sur le fait que les
chercheurs qui siègent sur ce C.A. là n'approuvent pas les projets un à un mais
approuvent par blocs et que ça les... ils ne décident donc pas sur des choses
qui les touchent directement, est-ce que vous considérez qu'ils sont
effectivement non indépendants?
M. Skeete : Ici, on parle d'un
principe de gouvernance. Les... Ironiquement, les chercheurs en gouvernance
nous disent que c'est la façon de procéder. Puis, pour bien comprendre la
démarche, il faut comprendre le rôle d'un conseil d'administration. Un conseil
d'administration n'est pas dans la gestion, quotidien, d'un organisme. Il est
là pour poser des questions, apporter des perspectives externes et faire
réfléchir à l'organisation, à des façons de faire qui peuvent être différentes
ou à l'extérieur de cette culture. C'est ça, le rôle d'un conseil d'administration.
Alors, pour moi, l'indépendance va de soi. Sinon, c'est des gens qui se parlent
entre eux puis qui sont d'accord entre eux.
Ce qui est important, je pense, dans ce qu'on
a entendu... Puis j'ai encore le témoignage de M. Larivière, dans... quand je
lui ai posé la question : Oui mais donc les chercheurs, eux autres, sont
différents? Bien, si vous posez la question historiquement à tous les gens de
conseils d'administration, eux autres aussi, ils étaient toujours différents.
Il y a toujours des gens qui veulent que ça soient des gens qui pensent comme
eux. Puis dans le sens négatif du terme. Ici, on parle de chercheurs qui
connaissent des chercheurs, qui connaissent la recherche, ça fait que ce n'est
pas en soi mauvais. Mais la notion d'indépendance, c'est un critère important
pour assurer une gouvernance. Puis ça, ça n'a pas un impact sur la qualité des
projets qui vont être choisis parce que les vrais experts qui connaissent la
science vont étudier ces questions-là et non pas le conseil d'administration.
Ça fait que j'ai entendu comme vous les
craintes des chercheurs, mais je crois que c'est de mal comprendre le rôle du
conseil d'administration, de voir, dans ça, non pas une opportunité d'avoir des
points de vue différents et diversifiés et de voir une attaque envers l'institution.
Alors, pour vous rassurer puis pour rassurer les gens qui nous écoutent aussi,
ça ne sera pas le cas. Il va y avoir des gens compétents qui vont faire les
choix des projets, mais le conseil d'administration, c'est une autre entité qui
ne sert pas à ça.
M. Bouazzi : Question. Vous
dites : Les chercheurs en gouvernance nous disent que c'est ça qu'il faut
faire. Est-ce que vous pouvez, s'il y en a plusieurs, il y a... bien y en avoir
au moins un, est-ce que vous pouvez nous nommer quel chercheur en gouvernance
vous a conseillé de faire ça?
M. Skeete : Bien, en fait, je
pourrais bien, là, mais c'est un concept qui est bien établi...
M. Skeete : ...ni dans les
gouvernances. Quand on regarde toutes les études, que ce soit en affaires ou
en... dans le parapublic, c'est connu que la dernière chose qu'on veut avoir,
c'est des gens qui proviennent de l'entité ou qui proviennent de l'entreprise
elle-même ou du secteur de l'entreprise elle-même dans un conseil
d'administration. Ça va contre les meilleures pratiques de gouvernance. On peut
facilement, aisément, faire une recherche, là, puis, si vous y tenez tant que
ça, je pourrais le sortir, là, mais toutes les meilleures pratiques en
gouvernance nous le disent. C'est la raison pour laquelle on a réformé la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État, justement, pour se conformer à cette
norme-là, qui est approuvée par plusieurs ordres, notamment les ordres des
comptables, entre autres, puis d'autres personnes qui saluent ce genre
d'innovation là parce que c'est important.
• (17 h 10) •
M. Bouazzi : Peut-être, avant
de revenir sur ce sujet-là, est-ce qu'il y aurait... Donc, vous, dans... Parce
qu'un des problèmes, c'est qu'ils sont sur... Donc, ils seraient de 15 à 19,
c'est ça?
M. Skeete : Donc,
normalement, vous savez, on a eu cette conversation-là, normalement, un conseil
d'administration de plus de 15 personnes... la littérature et les façons de
faire nous indiquent qu'au-delà de 15 ça commence à perdre de l'efficacité et
de l'efficience. Mais, justement, pour laisser plus de place à des chercheurs,
on a décidé, dans la loi, d'élargir de 15 à 19, même s'il y a, d'une manière
documentée, une perte d'efficience, justement, étant sensibles à la réalité
évoquée par ce secteur scientifique là.
M. Bouazzi : Et donc... et
quand on dit trois, «au moins trois personnes provenant de chacun des
domaines», donc, ces trois personnes-là ne doivent pas avoir eu du FRQ.
M. Skeete : En fait, elles
sont exemptes de ça, elles doivent... Les directeurs ou directrices, dans ce
cas-ci, ils siègent d'office, peu importe, c'est leur titre qui leur confère le
siège, et non leur statut, mais, en bout de ligne, dans le ratio ultime du
calcul, ils sont considérés. Donc, s'ils ont reçu une aide dans les dernières
années et ne sont pas considérés dépendants, ils vont rentrer dans le ratio,
mais ils sont rentrés dans le conseil d'administration en vertu de leur statut
de directrice du fonds, et non pas par leur statut, dépendant ou pas.
M. Bouazzi : Est-ce que vous
considérez... Encore une fois, hein, je rappelle que les personnes qui sont sur
le C.A. ne décident pas directement de quel fonds va à quel projet? Est-ce que
vous considérez qu'une personne qui a de ce financement-là est susceptible de
nuire à la qualité de cette décision aux égards... aux intérêts de la société?
M. Skeete : Bien, ça, c'est
une bonne question, mais c'est un peu comme dire : Collègue, pensez-vous
que je vais être en conflit... je vais être en conflit si je parle de choses
dont je suis passionné et que j'aime? On ne le sait pas, mais ce n'est pas une
bonne idée de mettre des gens dans une situation comme ça. Puis, quand on parle
de gouvernance, c'est ça, on ne présume pas de la mauvaise foi. Quand on parle
de gouvernance, on parle... on présume de la nature humaine, et de c'est quoi
les meilleures pratiques. La meilleure pratique nous indique qu'il peut y avoir
des personnes liées dans un conseil d'administration, c'est souvent fort utile,
c'est la raison pour laquelle un tiers peuvent être des personnes liées, mais
les deux tiers, idéalement, en lien avec le pouvoir de cette majorité-là,
devraient être indépendants, ne serait-ce que pour assurer les bonnes décisions.
M. Bouazzi : Mais il n'y a
pas une question de bonne foi ou de mauvaise foi. M. le ministre, vous savez
comme moi que les conflits d'intérêts sont très clairement définis. Il y a
toutes sortes de situations qui font en sorte que des membres du C.A. doivent
s'abstenir de participer à une prise de décision, etc., je veux dire, ce n'est
pas... ce n'est pas... Dans ce cas actuel, une personne qui siège sur le C.A.,
qui a eu accès au FRQ... moi, ma question est claire, c'est que... est-ce qu'elle
est... Lorsqu'elle ne décide pas pour le projet qu'elle va recevoir,
personnellement, en siégeant sur ce C.A. là, est-ce qu'elle est susceptible de
nuire à la qualité de cette décision eu égard aux intérêts de la société? C'est
ça, c'est ça, le cœur.
M. Skeete : Oui. Je comprends
de la question. Je vais donner un autre exemple que, je pense, va toucher plus
les cordes sensibles du collègue. Quand on parle du conseil administration de
la police, est-ce que c'est une bonne idée d'avoir un conseil d'administration
rempli de policiers? Ça a souvent été ça, le cas, et on a souvent dit, avec
raison, qu'on pouvait douter de la qualité des décisions et des innovations que
ce conseil d'administration là pouvait mettre de l'avant. Or, maintenant, au
Québec, grâce à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, même les
policiers, même si c'est un domaine particulier, même si c'est un domaine
sensible, eux aussi, dans leur conseil d'administration, doivent faire de la
place pour des gens qui ne sont pas policiers, justement, pour offrir cette
diversité-là. Et je pense que la société québécoise...
M. Skeete : ...en gagne à
cause de ça. Alors, j'invite les chercheurs à voir, dans ce qu'on propose, une
belle opportunité de diversifier les opinions et les façons de faire, et non
pas de voir une intrusion sur leur liberté académique. C'est... On n'est pas du
tout là-dedans. On est dans la gouvernance d'une entité, et pas dans le
fonctionnement quotidien.
M. Bouazzi : M. le ministre,
l'exemple de la police, je comprends, et il est... si je peux me permettre...
je n'ose pas utiliser des mots, je ne sais pas tout ce qu'il y a dans le
lexique, mais... En tout cas, ils ne sont pas comparables. On s'entend que la
police a le monopole de l'utilisation de la violence, que la police est en
interaction avec les citoyens en continu, et que les chercheurs cherchent,
innovent, etc., et qu'on parle d'un fonds qui est là pour servir les
chercheurs, justement, et pour mettre en place des stratégies d'avancement de
la recherche au Québec. Encore une fois, le cœur de la question est celui-là.
Ce n'est pas une question de présomption
ou pas, c'est une question : Est-ce qu'on pense... Parce que c'est ça
qu'il y a dans la loi, on s'entend. L'idée, ce n'est pas de dire : Est-ce
qu'on doit déroger à la loi, là? L'idée, c'est : Quelle est notre
interprétation de la loi? Est-ce que quelqu'un qui est, siège sur ce C.A. là,
qui, sachant qu'il ne prend aucune décision contrairement... concernant des
fonds qu'il reçoit ou qu'il va recevoir dans la FRQ, est susceptible de nuire à
la qualité de ses décisions eu égard aux intérêts de la société? Ça, c'est le
cœur de la question à laquelle on doit répondre. Et c'est sur cette base là
qu'on doit exclure ou pas cette personne là du C.A. Donc, il n'y a pas une
question de dérogation, il y a une question de compréhension de cette
phrase-là.
Moi, je ne vois pas en quoi une personne
qui reçoit des fonds du FRQ, un chercheur qui connaît bien le terrain, qui sait
où s'en va la recherche, autant sur la question de... toutes sortes de choses,
de l'histoire, ou de l'intelligence artificielle, ou, je ne sais pas quelle
affaire, n'apporterait pas un plus, d'un côté, évidemment, et, de l'autre côté,
en quoi elle est susceptible de nuire à la qualité de ses décisions eu égard
aux intérêts de la société. Je ne le vois pas, M. le ministre, je...
c'est-à-dire... Et je dois vous avouer que j'ai été formé longtemps sur les
questions de conflits d'intérêts, parce que... et c'était très intéressant, important
dans les institutions où j'ai été, et sur les C.A. où j'ai été, et puis je ne
le vois pas, là. Ça fait que je voudrais juste comprendre il est où, le
conflit, en fait.
M. Skeete : Bien, moi, je
suis membre des Administrateurs agréés du Québec puis je peux vous dire que
c'est... Moi aussi, je suis formé dans les règles de gouvernance...
M. Bouazzi : On a été formés
pareils, alors.
M. Skeete : ...et les...
c'est clair, c'est clair que la littérature nous indique que l'indépendance,
c'est le meilleur vecteur pour assurer une gouvernance saine, efficiente et
efficace. Je ne présume pas de la mauvaise foi, je n'impute pas des motifs
aux...
M. Bouazzi : Ce n'est pas une
question de présumer de la mauvaise foi. C'est : En quoi la décision qu'il
est en train de prendre est un conflit d'intérêts par rapport à lui, en tant
que chercheur, qui a accès au FRQ? C'est juste ça que j'essaie de comprendre.
M. Skeete : On ne parle pas
de conflit d'intérêts, on parle de... les meilleures pratiques en gouvernance.
Alors, je ne présume pas que ces gens-là vont prendre de mauvaises décisions ou
se mettre dans un conflit d'intérêts, mais je ne pense pas que la société
québécoise tolérerait une personne qui vient juste de recevoir de l'aide
d'Investissement Québec, qui siégerait sur le conseil d'administration de cette
même entité-là. Je pense qu'en ça, en... ce n'est pas une bonne pratique de
gouvernance. Ça ne veut pas dire que la personne va prendre des mauvaises
décisions, ça ne veut pas dire que la personne, elle est nécessairement en
conflit, mais je ne suis pas d'accord que c'est la meilleure pratique de faire
en gouvernance. Alors, c'est très bien établi que les notions d'indépendance,
dans les conseils d'administration, sont primordiales pour la saine gestion et
les sains résultats des organisations publiques, privées et parapubliques.
M. Bouazzi : Donc, on est
d'accord qu'ils ne sont pas en conflit d'intérêts, au moins?
M. Skeete : Je suis d'accord
qu'ils ne sont pas nécessairement... Et les règles de gouvernance nous
empêchent, justement, de jouer dans le film. C'est ça, la force de cette façon
de faire là, c'est qu'on évite tout questionnement, parce qu'on est prudents,
et on a cette représentativité-là, qui est claire. On peut avoir un tiers de
personnes qui sont liées, liées, pas en conflit nécessairement, mais liées, qui
ont un intérêt, mais pas total, mais ils ne peuvent pas être la majorité,
collègue. Pour moi, ce n'est pas les bonnes pratiques de gouvernance.
M. Bouazzi : Donc, un tiers
sont liés, sur les, disons, 15, pour faire un chiffre qui ne se divise pas, ou
18, là, bon. Ça ferait quoi, d'ailleurs, 18 divisés par trois? C'est la
fatigue.
M. Skeete : Bien, six. Ça
ferait six...
M. Bouazzi : Ça ferait six
personnes qui auraient le droit...
M. Skeete : ...d'être liées.
M. Bouazzi : ...d'être liées.
Et donc, dans votre vocabulaire, «liées», ça veut dire avoir eu un...
M. Skeete : Liées, selon la définition
de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
M. Bouazzi : Non, là, je
comprends, mais... Parce que votre interprétation de la loi, c'est que, quand
on reçoit de l'argent du FRQ, on est lié. C'est bien ça? Juste pour comprendre.
M. Skeete : Quand on reçoit
une aide gouvernementale à l'intérieur du fonds, on devient lié. La
problématique évoquée par les personnes qui sont venues nous dire...
c'est : Oui...
M. Skeete : ...c'est beaucoup
de personnes, effectivement, puis nous, on pense que ces gens-là gagnent à
diversifier les sources de personnes qui peuvent siéger sur le conseil
d'administration, comme, encore une fois, la police bénéficie d'avoir des gens
qui ne sont pas nécessairement de la police présents sur leur conseil
d'administration. Puis je n'accepte pas et je n'achète pas qu'eux sont
différents des autres. La gouvernance, la bonne gouvernance, la saine
gouvernance, c'est pour tout le monde.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais vous demander deux minutes, s'il vous plaît. Je dois vous demander le
consentement pour que M. Ciccone, député de Marquette, remplace Mme Lakhoyan
Olivier, députée de Chomedey, pour le reste de la séance. Est-ce que j'ai le
consentement?
M. Skeete : Juste s'il est gentil,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
me prend un consentement, M. le ministre.
M. Skeete : Juste s'il est de
bonne humeur, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
me prend...
M. Skeete : Bien oui, absolument.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Je suspends les travaux quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 20)
(Reprise à 17 h 30)
Le Président (M. Ciccone) : Alors,
merci. Nous sommes de retour. Bonjour à tous. Je suis en relève à la présidente
qui était là précédemment. Nous étions un M. le député de Marguerite... pardon,
de Maurice-Richard. Je vous cède la parole.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. J'en profite pour vous souhaiter joyeux anniversaire en ondes. On va
déposer un amendement, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Ciccone) : Veuillez
en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Bouazzi : Oui.
Le Président (M. Ciccone) : Merci.
M. Bouazzi : Donc, à
l'article 22.21 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de
l'Innovation, tel qu'ajouté par l'article 2 au projet de loi n° 44,
ajouter, après le deuxième paragraphe, le suivant :
La majorité des membres doivent provenir
du milieu de la recherche.
Le fait d'avoir reçu de l'aide financière
dans le cadre d'un programme de fonds sur lequel il y a un concours ou d'être
admissible à une telle aide financière ne disqualifie pas un membre comme
administrateur indépendant au sens de l'article 4 de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État RLRQ CG-1.02.
Donc, c'est la suite de la conversation
que nous avions avec le ministre. Elle revient en fait non pas à demander une
dérogation, mais à clarifier le rapport de cette société-là, de cette... de
clarifier l'interprétation qu'on fait de l'article 4 de la Loi sur les
gouvernances des sociétés d'État pour ne pas exclure justement les personnes
qui sont les plus connaissantes. Le fonds de recherche, le FRQ, est, au niveau
du gouvernement du Québec, de loin le plus gros fonds de recherche, et c'est
important, je pense, pour la recherche au Québec et pour la réussite de ce
fonds-là qu'une majorité, et non pas une totalité, une majorité des chercheurs
proviennent de soit des chercheurs d'établissements. Et de l'autre côté,
évidemment qu'on n'exclut pas les personnes qui ont les deux mains dedans. Je
serais curieux effectivement d'entendre les commentaires de mes collègues, M.
le Président.
Le Président (M. Ciccone) : Merci
beaucoup. M. le ministre.
M. Skeete : Je ne vois pas...
J'ai fait un plaidoyer passionné sur les vertus importantes de l'indépendance.
Ici, on viendrait défaire ça. Je comprends que certains chercheurs pensent que
c'est important pour eux d'avoir cette différenciation-là. Je ne demeure pas
convaincu de la nécessité de le faire et de faire autrement que les autres
conseils d'administration gouvernementaux. Je ne le vois pas ici, M. le
Président. Puis je...
Le Président (M. Ciccone) : D'autres
interventions?
M. Skeete : ...me permets
avant de vous dire bonne fête puis bienvenue parmi nous.
Le Président (M. Ciccone) : Ah!
Merci beaucoup, M. le ministre. Très apprécié, merci.
M. Skeete : Vous portez bien
votre âge.
Le Président (M. Ciccone) : Merci.
Merci beaucoup, très apprécié. Bien, c'est le même âge que le projet de loi,
44. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Bouazzi : Vous êtes
assermenté, je crois.
M. Skeete : Oui, c'est ça.
Le Président (M. Ciccone) : Ha,
ha! C'est vrai. Un peu de sérieux, s'il vous plaît.
M. Bouazzi : Oui, c'est ça.
Donc, est-ce qu'une majorité des personnes qui siègent sur ce CA-là sont des
chercheurs? Attendez, j'essaie de trouver. Oui, elles seront des chercheurs.
M. Skeete : C'est déjà... La
définition, c'est déjà lié indépendant ou pas indépendant, ce n'est pas... Le
qualificatif de chercheur n'est pas pertinent. Si vous voulez, je pourrais
peut-être laisser M. Gervais, là, vous en dire un peu plus sur le qui et
le comment.
Le Président (M. Ciccone) : Allez-y.
Mme Gervais (Mathieu) : Donc,
l'article... le premier alinéa précise que les gens doivent provenir au moins
trois personnes pour chacun des domaines...
17 h 30 (version non révisée)
M. Gervais (Mathieu) : ...de
recherche, pour un total de neuf. Donc, ce n'est pas nécessairement des
chercheurs actifs, mais doivent être dans les domaines. Même chose pour les
étudiants, les étudiants, qui doivent provenir au moins un étudiant de chacun
des domaines de recherche puis dans le respect du ratio de deux tiers, là, d'indépendants.
Donc, il peut y avoir un tiers du conseil d'administration qui serait
dépendant. Donc, chercheur actif qui reçoit une aide du FRQ ou qui a un autre
lien de dépendance, donc, peut être sur le C.A. dans le respect du ratio de...
d'un tiers. Maintenant, il peut y avoir des chercheurs actifs qui n'ont pas
reçu de financement du FRQ qui siègent.
Mais pour répondre à votre question, il n'y
a pas de ratio déterminé de chercheurs actifs au C.A. Il y a des gens en
provenance des domaines, autant de façon générale que les étudiants, dans le
respect du... de la loi sur la gouvernance des sociétés d'État, donc deux
tiers-un tiers.
M. Bouazzi : Donc, imaginons
qu'ils soient 19. Si on enlève les neuf, on a dit 3 fois 3, oui, les neuf
chercheurs et les trois étudiants, les autres peuvent très bien venir tous du
milieu industriel, par exemple? Il n'y a pas de...
M. Gervais (Mathieu) : ...
M. Bouazzi : Il n'y a rien
qui empêche. Et par ailleurs, 619, et que les trois étudiants reçoivent une
bourse du FRQ, à ce moment-là, il ne nous reste plus que trois places pour les
six... les neuf chercheurs, qui seraient des chercheurs qui soient ce que vous
appelez liés?
M. Gervais (Mathieu) : À la
nuance que le P.D.G. slash scientifique en chef est également d'office sur le
C.A. Donc, lui, il est dépendant puisqu'il est à l'emploi du fonds.
M. Bouazzi : Donc, il n'en
reste plus que cinq.
M. Gervais (Mathieu) : Bien,
dans votre logique, bien, les étudiants ne sont pas nécessairement dépendants.
M. Bouazzi : Donc,
imaginons... Donc, lui, il est dépendant, ça fait que de toute façon il ne
reste plus que, des cinq, des places de dépendants. Si les trois étudiants
reçoivent des bourses, il n'en reste plus que deux.
M. Gervais (Mathieu) : «Si»,
oui.
M. Bouazzi : O.K. Je veux
dire, on comprend... je comprends les... la question que, M. le ministre, vous
avez mise de l'avant sur les meilleures pratiques. Nous avons eu un chercheur
qui nous a dit qu'il n'était pas capable de nommer un exemple de fonds de
recherche, dans les pays de l'OCDE, où la majorité des gens qui siégeaient n'étaient
pas reliés au sens où vous le... où vous le... qui n'étaient pas une majorité
de chercheurs et qui n'étaient pas exclus, évidemment. Est-ce que vous avez
trouvé, depuis la dernière fois, un exemple, un contre-exemple qui va dans ce
sens-là ou tous les fonds de recherche des pays de l'OCDE font des mauvaises
pratiques?
M. Skeete : Bien, en fait, je
dirais que les autres fonds sont des fonds qui sont établis, qui n'ont pas été
modernisés, la majorité. Deuxièmement, le Québec fait figure de... d'envie dans
le monde par rapport à son modèle de recherche. En fait, la façon de faire
québécoise, elle est souvent citée en exemple, donc les gens qui vont faire un
fonds de recherche aujourd'hui regardent beaucoup la manière dont le Québec se
comporte pour créer leur fonds de recherche. Donc, on est un exemple à suivre. Donc,
malheureusement, les comparaisons avec les autres sont boiteuses parce qu'on
est leader dans le domaine de l'organisation de la recherche.
M. Bouazzi : Donc, quand vous
dites, les gens, ils regardent, ils regardent ce qui se passe aujourd'hui ou
ils regardent dans le futur? Parce que je ne peux pas croire, quand même, que
les États-Unis et l'Allemagne, sachant tout ce qu'ils font en matière de
recherche, s'intéressent à notre projet de loi. Donc, actuellement, est-ce qu'il
y a une majorité de... sur les trois C.A. des trois fonds, est-ce qu'il y a...
est-ce qu'on exclut les personnes qui ont le droit au FRQ?
M. Skeete : En fait, ce que
je dis, c'est que le Québec se distingue parmi plusieurs juridictions sur les
meilleures façons de faire, avec les meilleurs systèmes de gouvernance en
place. Ici, on est dans la continuité de cet exemple-là, qui mène le monde.
M. Bouazzi : Mais est-ce que
c'est un changement?
M. Skeete : Effectivement, on
est dans un changement. On est dans un État qui fait un changement dans un
domaine où est-ce qu'on est connus pour étant... en étant avant-gardistes et
plus prudents que pas. Donc, je...
M. Bouazzi : Donc, c'est un
changement et une continuité?
M. Skeete : Ce que je dis, c'est
qu'on est connus pour notre rigueur et notre excellence en la matière et on est
dans la continuité de cela.
M. Bouazzi : Et donc vous
considérez, par exemple, que l'Allemagne est moins rigoureux que le Québec?
M. Skeete : Je considère que
l'Allemagne fait beaucoup de choses mieux que le Québec, souvent. Puis, s'ils n'ont
pas des conseils d'administration indépendants, ils font fausse route.
M. Bouazzi : O.K. Bon, bien,
pour conclure, je comprends, avec étonnement, que vous pensez que si on est le
seul fonds de recherche de tous les fonds de recherche de l'OCDE...
M. Bouazzi : ...incluant des
pays comme l'Allemagne et qui mettent largement plus que nous de leur P.I.B. en
recherche ou des fonds de recherche de plusieurs milliards, comme aux
États-Unis, où on n'exclut pas effectivement les... les chercheurs qui ont
accès à ces fonds-là des C.A. qui, même dans leur cas à eux, doivent considérer
que c'est une bonne pratique et qu'ils doivent quand même faire attention à la
gouvernance de plusieurs milliards dans le cas des États-Unis. Vous considérez
que nous, on doit probablement avoir raison et qu'ils doivent tous avoir tort.
M. Skeete : Je ne prétends
pas avoir la vérité infuse, mais...
M. Bouazzi : C'est ce que
vous avez dit, oui.
M. Skeete : Je ne prétends
pas avoir la vérité infuse, mais ce que je vous dirais, c'est que, si excès il
y a, ici, il y a excès de prudence, et je ne vois pas de problème avec ça.
• (17 h 40) •
Le Président (M. Ciccone) : M.
le député, avez-vous d'autres commentaires?
M. Bouazzi : Non, M. le
Président.
Le Président (M. Ciccone) : Non.
Parfait. Merci beaucoup, M. le député. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Juste pour revenir sur l'amendement et la mécanique pour en arriver
aux chiffres qu'on mentionnait tantôt sur le C.A. Donc, il y a... il y a trois
personnes qui proviennent... il y a trois personnes par secteur, O.K.? Trois
personnes par secteur, donc fois trois, ça fait neuf. Le P.D.G. du fonds et
aussi le président du C.A., ça fait que là, on est rendus à 11 personnes,
plus l'étudiant, ça fait 12.
Une voix : ...
M. Beauchemin : Pardon?
Une voix : ...
M. Beauchemin : Trois
étudiants, excusez, donc ça fait... ça fait 14, c'est ça? Donc, dans une
composition jusqu'à 19, il y aurait cinq personnes qui pourraient être de toute
autre sphère potentielle. C'est bel et bien ça?
M. Gervais (Mathieu) : Je
peux répondre, oui.
Le Président (M. Ciccone) : ...
M. Gervais (Mathieu) : Oui.
Oui, mais... Dans ce que vous avez énuméré, vous avez bien compris, mais, dans
tous les... les... les groupes que vous avez énumérés, il peut y avoir des
personnes indépendantes et des personnes dépendantes.
M. Beauchemin : Oui. Puis,
juste pour qu'on soit clairs encore une fois, les gens qui ont un... un
parcours dans la recherche, vous les définissez comme...
M. Gervais (Mathieu) : Bien,
des gens qui...
M. Beauchemin : Ils peuvent
être des deux.
M. Gervais (Mathieu) : ...qui
proviennent du secteur. Donc, je vous donne l'exemple de quelqu'un qui pourrait
être un vice-recteur ou un recteur d'université qui n'a pas reçu... qui serait
jugé indépendant parce qu'il n'a pas de lien avec le fonds de par la réception
de financement ou autres liens pourrait être très bien dans un domaine, hein,
un doyen, un vice-doyen, un recteur dans un domaine, un des trois domaines, un
des trois secteurs, pourrait répondre au qualificatif de provenir du secteur en
particulier sans être dépendant.
M. Beauchemin : Sans être en
recherche.
M. Gervais (Mathieu) : Bien,
sans être dépendant.
M. Beauchemin : Sans être...
dépendant, mais il pourrait être aussi en recherche non financée. Est-ce
possible?
M. Gervais (Mathieu) : Bien,
je pourrais vous donner un autre exemple d'un chercheur actif qui reçoit des
bourses, exemple, du gouvernement fédéral pourrait être jugé...
M. Beauchemin : Non
dépendant.
M. Gervais (Mathieu) : ...puis
sans avoir de bourses des FRQ, pourrait être jugé... pourrait... Puis moi, je
ne suis pas en mesure de me prononcer sur un cas en particulier. Il y a un
processus qui vient établir la dépendance, l'indépendance, un processus qui est
en place. C'est un des exemples qui pourrait se qualifier d'indépendant.
M. Beauchemin : Ça fait que
ce n'est donc pas le cas déjà... Quand on y pense, là, si on prend du recul
puis on regarde tout ça, là, nonobstant le fait qu'ils reçoivent ou pas de
l'argent, la composition en tant que tel, c'est des gens qui viennent donc du
domaine de la recherche, bien, qui sont actifs dans le domaine de la recherche.
M. Gervais (Mathieu) : Actuellement,
vous avez de tout. Sur les... Il y a trois C.A., un pour chacun des fonds,
constitués de 15 membres. Vous avez des gens qui vont provenir du milieu
de la recherche, qui vont être des chercheurs actifs. Vous allez avoir des...
des gens qui sont dans la permanence du fonds. Vous allez aussi avoir des gens
qui... qui sont dans des organismes externes, qui provient d'un cégep, d'une
université, et puis vous allez avoir des gens qui sont... qui proviennent
d'entreprises sur le C.A du fond actuellement.
M. Beauchemin : Mais le point
qu'on essaie de... d'éclaircir, c'est vraiment au niveau de la majorité.
M. Gervais (Mathieu) : Bien,
vous cherchez à savoir si... dans la constitution des conseils d'administration
actuelle, s'il y a une majorité d'indépendants?
M. Beauchemin : Oui.
M. Gervais (Mathieu) : Actuellement,
fonds par fonds, il y aurait des modifications à apporter à la constitution des
fonds... des conseils d'administration de chacun des trois fonds pour respecter
la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, clairement.
M. Beauchemin : O.K.
M. Skeete : Puis je
rappellerais au collègue que c'est une des raisons pour laquelle on était obligés
de présenter un projet de loi de modernisation également. C'est une des
raisons...
M. Skeete : ...que je disais,
le fameux «why now»? C'est un peu aussi parce que la loi nous contraint à
régler ce problème de gouvernance là.
M. Beauchemin : Oui, je
comprends. Je faisais juste du pouce sur ce que notre collègue de Québec
solidaire nous a mentionné tout à l'heure puis j'essayais de voir si, dans le
fond, on n'avait pas déjà un peu répondu. O.K. C'est beau pour moi, Mme... Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je suis de retour. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
Oui, M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Ça fait que,
juste pour comprendre, vous avez donné l'exemple du vice-recteur, si, lui, dans
son département, 100 % des gens reçoivent du FRQ, vous ne considérez pas
qu'il est dépendant.
M. Gervais (Mathieu) : Moi,
je considère... je ne juge pas de l'indépendance d'un vice-recteur ou non, je
peux... je ne suis pas en mesure de le faire, je n'ai pas les qualités pour le
faire non plus. Peut-être qu'un vice -recteur, pour toutes sortes de
considérations, pourrait être jugé dépendant parce qu'il y a un lien
quelconque, puis son voisin, qui est aussi vice-recteur, pourrait être jugé
indépendant parce que... en fonction des critères établis, il pourrait se
qualifier.
M. Bouazzi : Mais ma question
est... O.K., si, dans son département, 100 % des chercheurs ont eu accès
au FRQ, est-ce que... parce que vous considérez clairement que le... un
chercheur qui a accès au FRQ est dépendant, là. Puis, si je reviens à la
définition de ce que ça veut dire, c'est une question d'interprétation, parce
que la question d'interprétation revient à dire que vous considérez qu'il est susceptible
de nuire à la qualité de ces décisions... égards aux intérêts de la société. Et
donc est-ce qu'un vice-recteur est dépendant ou pas si la majorité ou même la
totalité des chercheurs de son département ont accès au FRQ? C'est... c'est un
jugement aussi qu'on peut faire.
M. Skeete : L'étude de
l'indépendance est faite au cas par cas. Ça va... ça va dépendre. Alors, de
rentrer dans des cas hypothétiques, c'est périlleux, parce qu'il va y avoir
autant d'exceptions qu'il va y avoir de cas. Alors, la notion à retenir, c'est
qu'il y a un processus pour juger l'indépendance ou la dépendance d'un membre.
Dépendamment de la conclusion de cela, on va pouvoir savoir de quel bord cette
personne-là loge, et elle va être comptée soit dans le tiers de dépendants ou
dans le deux tiers d'indépendants. Mais l'important suprême, c'est l'insistance
sur l'importance de cette dépendance-là, de cette indépendance-là, dans la
meilleure pratique des conseils d'administration.
M. Bouazzi : Ça fait que la
décision de dire : Il ne doit pas avoir eu accès au FRQ dans les trois
dernières années ou il ne veut pas l'avoir dans l'année qui suit, elle vient
d'où, cette décision-là, au juste?
M. Skeete : C'était un
exemple qu'on donnait pour déterminer, quand on s'est fait poser la question à
savoir qui serait possiblement une personne dépendante et possiblement une
personne indépendante. On tentait de répondre à cette question-là.
M. Bouazzi : Mais ça, est-ce
qu'il y a un processus? Juste pour comprendre, est-ce qu'il y a quelque chose
qui est arrivé à cette conclusion-là? C'est quelle entité?
M. Skeete : Donc, dans la loi
des sociétés... de la gouvernance des sociétés d'État, il y a un processus
établi qui décrit c'est comment qu'on détermine cette indépendance-là. Alors,
c'est dans la loi de la gouvernance des sociétés d'État qu'on vient déterminer
le niveau de dépendance ou pas, puis on applique cette politique-là dans la
manière qu'on va regarder les critères dans le fonds.
M. Bouazzi : Mais, et
vraiment, je vous avouerai que je dois avouer mon ignorance des détails de la
loi, donc l'idée de dire : Il ne faut pas avoir eu accès au FQR dans les
trois dernières années, c'est l'interprétation de qui? C'est qui qui... est-ce
que c'est la vôtre? C'est correct que ce soit la vôtre, là, mais juste pour
comprendre c'est qui qui...
M. Gervais (Mathieu) : En
fait, je n'aurais pas dû donner cet exemple-là, parce que peut-être que les
gens qui vont interpréter la politique, qui... En fait, la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État prévoit qu'il y a une politique qui établit
certains critères pour juger de l'indépendance d'un individu. Donc, parmi ces
critères-là, évidemment, avoir un avantage direct ou indirect de l'institution
fait partie des critères d'évaluation. Il n'est pas spécifié clairement dans
cette politique-là que quelqu'un qui a reçu au cours des trois dernières années
une subvention des fonds de recherche va être qualifié d'indépendant, c'est...
ce n'est pas... Il y a des gens qui vont interpréter ça, qui ont les
qualifications pour le faire...
M. Bouazzi : ...et c'est qui
qui définit ces politiques? C'est-tu le C.A.? C'est qui? Les politiques, en
tant que telles?
M. Skeete : La politique
relève de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, où est-ce qu'on va
décrire une politique, puis cette politique-là va être appliquée, ou ce qui a
lieu, par la loi qui l'encadre, d'avoir un C.A. indépendant...
M. Bouazzi : Et donc c'est
quel ministère? C'est le ministère des Finances?
M. Skeete : ...puis là il va
y avoir un répondant qui va être chargé de répondre à... Quand on va composer
un conseil d'administration, le conseil d'administration va être responsable de
suivre les politiques et les règlements en lien avec ça. On m'indique que, dans
la pratique, c'est le Secrétariat des emplois supérieurs qui est responsable,
précisément, de s'assurer qu'on suit cette politique-là.
• (17 h 50) •
M. Bouazzi : Qu'on respecte
la loi, là.
M. Skeete : Oui. Mais...
M. Bouazzi : Mais c'est qui
qui a écrit... Parce que je comprends que, dans la politique, il va y avoir des
critères. Donc, on me dit qu'est-ce que... qu'est-ce qu'on... Je comprends
l'idée de dire : Bien, il ne faut pas avoir un lien direct ou indirect
de... du fonds en question. Donc, il y a quelqu'un qui va devoir définir c'est
quoi un lien direct ou indirect, parce que... C'est qui? Donc, il y a quelqu'un
qui vérifie qu'on la respecte. La loi nous dit qu'il faut une politique. C'est
qui qui l'écrit, la politique?
M. Skeete : C'est le
gouvernement qui décrit la politique afin de se conformer à la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État.
M. Bouazzi : Et donc c'est le
ministre de l'Économie?
M. Skeete : Cette
politique-là va être appliquée par les Emplois supérieurs.
M. Bouazzi : O.K. Est-ce que
c'est le ministre de... C'est quel...
M. Skeete : C'est le ministre
des Finances qui porte...
M. Bouazzi : O.K., c'est ça, donc,
c'est le... C'est parce que c'est la loi qui dépend du ministre des Finances.
Ça fait que quelqu'un, au ministère des Finances, va écrire la politique. Je
vous vois me regarder, je ne suis pas sûr, là...
M. Skeete : Non, non, mais
c'est parce que... Honnêtement, je... soit qu'on est pour le principe... Je
comprends les questions... très pointues, on est rendus dans la granualité,
comme dirait mon collègue. Mais est-ce que l'indépendance, dans un conseil
administration, c'est une bonne chose ou pas? Moi, je nous ramène à ça, j'ai...
Alors, on peut déterminer qui, le quoi, le comment, puis on est mardi,
peut-être, à 6 heures, ce serait ça, peut-être, mais moi, je suis fermement du
camp du côté de l'indépendance. C'est une bonne chose. Alors, on peut arriver
dans le fin détail, là, mais je... puis on tente, du mieux qu'on peut, là, de
vous donner cette information-là, mais, honnêtement... Je comprends
l'inquiétude, mais je n'ai rien entendu, dans toutes nos délibérations et dans
toutes les consultations qu'on a eues, pour me faire dire que le Fonds de
recherche, lui, ne gagnerait pas à avoir un conseil d'administration qui est
dépendant, un tiers, et indépendant, deux tiers.
M. Bouazzi : La question,
c'est...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...juste
comme... Je sais que c'est large, là, puis qu'on veut aller dans les fins
détails. Je veux juste vous ramener un petit peu sur l'amendement du collègue,
là, de...
M. Bouazzi : C'est le mien.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
votre amendement. Donc, je veux juste qu'on se concentre, là...
M. Bouazzi : Il n'y a pas de
problème. On est dans le sujet, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...sur
l'amendement, s'il vous plaît.
M. Bouazzi : Il n'y a pas de
problème. Mais, pour vous rassurer, Mme la Présidente, on est vraiment dans le
cœur du sujet, parce que la question, c'est de dire qui va définir qui est
indépendant, qui ne l'est pas. On peut se retrouver dans une situation où on définit
comme une dépendance tous les recteurs qui ont des gens dans leur département
qui ont accès au FRQ, tous les stagiaires, tous les étudiants qui ont accès à
du FRQ, etc., et puis ensuite, on a le président, qui est, donc, dépendant, on
en a cinq qui seront dépendants, et puis là on arrive et puis on dit :
Bien là, Joshua Bengio, là, non, il ne sera pas sur notre C.A. parce qu'il a
accès au FRQ, attention, il est dépendant, et puis on en a déjà cinq, plus le
fait que...
Il y a des conséquences à prendre les
décisions qu'on est en train de prendre, et on est en train d'exclure, suivant
la définition qu'on se donne de qu'est-ce que c'est, la dépendance... Pour moi,
il est assez évident que tous ces gens-là ne sont pas dépendants, étant donné
qu'ils ne prennent pas des décisions directes sur le financement qu'ils
reçoivent. Donc là, on peut se retrouver à avoir un C.A. où on dit à Joshua
Bengio : Bien là, non, pas toi, parce que toi, tu as accès au FRQ, ou
alors, tu aimes tellement l'idée de siéger sur le C.A. que tu vas dire :
Bien, moi, je me prive du FRQ, de toute façon, ce n'est pas tant d'argent, moi,
je reçois de l'argent autrement. Tu sais, en gros, c'est ça qui pourrait
arriver. Évidemment, l'option deux n'arrivera pas, ça fait que... parce que les
gens qui n'ont pas besoin de cet argent-là, et qui ne s'intéressent pas à ça,
bien, probablement qu'ils ne vont pas s'intéresser au C.A. non plus. Et, de
l'autre côté, on se retrouve à exclure des gens qui l'aiment, ce programme-là,
et puis qui voudraient l'emmener ailleurs, etc., et qui ne reçoivent pas,
personnellement, de gain personnel en siégeant sur ce C.A. là, même s'ils ont
accès à cet argent-là.
Ça fait que la définition même de qui est
dépendant, qui est indépendant est au cœur des...
M. Bouazzi : ...des chercheurs
et chercheuses à qui on a parlé, des différentes publications qui nous ont été
transmises en tant que commission, et c'est dans ce cadre-là que je pense qu'on
devrait se doter, nous, d'une interprétation qui dit... Ce n'est pas une
dérogation qu'on demande, là. C'est que la personne qui va mettre en place la
politique pour assujettir ce nouveau C.A. aux lois sur la gouvernance des
sociétés d'État dise : bien oui, en fait, c'est vrai dans ce cas-là.
D'ailleurs, ils ont bien fait, législateurs, de nous le dire, quelqu'un qui,
d'une manière ou d'une autre, a reçu du FRQ n'est pas considéré comme
dépendant.
M. Skeete : Je dirais, en
terminant, Mme la Présidente, je crois qu'on a fait le tour, là, mais
j'ajouterais qu'il n'y a rien qui empêcherait un expert comme M. Bengio de
siéger, peu importe le qualificatif qu'on lui donnerait, qu'il soit dépendant
ou indépendant, il faudrait juste trouver le qualificatif qui lui... qui le
représente. C'est ça que la loi sur la gouvernance de société d'État dit.
Deuxièmement, je pense que le collègue a
raté une occasion, quand qu'on a réformé la loi sur la gouvernance des sociétés
d'État, d'introduire ce genre de réflexion là à ce moment-là. Là, il y a une
loi, au Québec, qu'on tente de... d'obtempérer et on doit intervenir en ce sens
dans ce projet de loi là. Donc, c'est la raison pour laquelle, aujourd'hui,
dans le projet de loi n° 44, on ne vient pas avoir une discussion sur
indépendance ou pas. Ce débat-là, il y a déjà eu lieu. On vient dire que, dans
le but de se conformer à cette loi-là, on a un changement dans la gouvernance à
effectuer aujourd'hui, tout simplement.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? M. le député.
M. Bouazzi : Oui. On n'a rien
raté du tout, Mme la Présidente, l'idée, c'est d'apporter des spécifications
qui n'amputent pas ce nouveau C.A. de personnes essentielles à sa réussite. Les
chercheurs et chercheuses sont bien conscients qu'ils veulent la réussite de
ce... de ce fonds-là, c'est eux qui en bénéficient d'une manière enfin très,
très, très majoritaire. Et on trouve un peu dommage que la partie
gouvernementale prend la décision d'avoir une interprétation qui les exclut.
Maintenant, si en plus vous voulez qu'on
ouvre l'autre loi, ça, ça vous appartient. Moi, je pense que sans l'ouvrir, on
est capables de dire que... on est capables d'avoir un fonctionnement positif
pour cette société d'État là, qui, on l'entend, est différente, effectivement,
de la SAQ, de la Caisse de dépôt et de toute autre... la SQDC, Loto-Québec, et
que sais-je. C'est un fonds de recherche, c'est évidemment différent. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté ou
rejeté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Rejeté.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon?
M. Bouazzi : Je demande le
vote nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Le
vote nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui. Alors,
pour, contre, abstention. M. Bouazzi, Maurice-Richard?
M. Bouazzi : Pour.
La Secrétaire : M. Skeete,
Sainte-Rose?
M. Skeete : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy, Anjou-Louis... Louis-Riel, pardon?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay,
Hull?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour,
Abitibi-Ouest?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : M.
Beauchemin, Marguerite-Bourgeoys?
M. Beauchemin : Contre.
La Secrétaire : Et Mme
D'Amours, Mirabel?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. Nous passons maintenant à l'article, toujours,
22.21, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? D'accord. Nous
passons maintenant au 22.22. M. le ministre, s'il vous plaît, si vous voulez
bien nous en faire la lecture.
M. Skeete : «22.22. Toute
vacance parmi les membres du conseil d'administration est comblée en suivant
les règles de nomination prévues à leur égard. Constitue notamment une vacance
l'absence à un nombre de séances du conseil déterminé par le règlement
intérieur du Fonds dans les cas et circonstances qui l'indiquent.»
L'article 22.22 précise d'une part
les règles à suivre pour combler une vacance au sein du conseil administration
et d'autre part une situation assimilable à une vacance.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur 22.22? Nous passons maintenant à l'article 22.23. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Skeete : «22.23. Le
conseil d'administration peut tenir ses séances à tout endroit au Québec. Le
quorum aux séances du Conseil est constitué de la majorité de ses membres, dont
le président du Conseil ou le président-directeur.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Nous passons maintenant à l'article introduit 22.24. S'il vous plaît, M.
le ministre.
M. Skeete : «22.24. Les
procès-verbaux des séances des conseils... du conseil d'administration
approuvés par celles-ci est certifié conforme par le président du Conseil, le
président-directeur général ou toute autre personne autorisée à cette fin par
le règlement intérieur... soit authentique. Il est de même des documents et des
copies des... de documents émanant du fonds ou faisant partie de ses archives
lorsqu'ils sont ainsi signés ou certifiés.»
L'article...
M. Skeete : ...24 établit les
conditions requises pour qu'un document émanant du Fonds de recherche du Québec
ait une valeur probante.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaire sur l'article 22.24? Nous passons maintenant à l'article 22.25. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «22.25. Aucun
acte, document ou écrit n'engage le fonds s'il n'est signé par le président du
conseil d'administration, le président-directeur général, un directeur
scientifique ou un membre du personnel du fonds, mais dans le cas de ces deux
derniers, uniquement dans la mesure déterminée par le règlement intérieur du
fonds. Le règlement intérieur peut prévoir la subdélégation du pouvoir de
signature et ses modalités d'exercice.
Sauf disposition contraire du règlement
intérieur, une signature peut être apposée sur un document pour tout moyen...
par tout moyen, y compris tout procédé faisant appel aux technologies de
l'information. Un règlement pris en vertu du présent article est publié à la
Gazette officielle du Québec.»
• (18 heures) •
Commentaire. L'article 22.25 détermine les
conditions à rencontrer pour qu'un document engage le Fonds de recherche du
Québec. Ainsi, pour lier le fonds, un document devrait porter la signature du
président du conseil d'administration, celle du président-directeur général,
celle du directeur scientifique ou celle d'un membre du personnel du fonds,
dans la mesure, toutefois, où ces deux derniers agissent conformément à un
règlement intérieur du fonds.
Dans un souci de faciliter la gestion du
fonds, le deuxième alinéa de l'article 22.25 permet la sous-délégation de
pouvoir de signature contenue dans le règlement intérieur.
Enfin, compte tenu des effets juridiques
qu'engendre le règlement intérieur, le quatrième alinéa prévoit sa publication
à la Gazette officielle du Québec. L'article 22.25 de la Loi sur le ministère
de l'Économie et de l'Innovation reprend le contenu de l'article 54 de la Loi
sur le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et
de la Technologie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur 22.25? Nous passons maintenant, M. le ministre, à 22.26, s'il
vous plaît.
M. Skeete : Merci.
Donc :
«22.26. Le gouvernement nomme, sur
recommandation du conseil d'administration, trois directeurs scientifiques pour
assister le président-directeur général, à raison d'un directeur scientifique
pour chacun des domaines de recherche visés à l'article 22.8.
Chaque directeur scientifique veille au
bon fonctionnement du fonds à l'égard du domaine de recherche pour lequel il
est nommé. Si le conseil d'administration refuse ou néglige de formuler les
recommandations prévues au premier alinéa, le gouvernement peut nommer les
électeurs scientifiques auprès... après que le ministre en était avisé les
membres du conseil.
Le mandat des directeurs scientifiques est
d'une durée d'au plus cinq ans et est renouvelable. À l'expiration de leur
mandat, ils demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou nommés
de nouveau. Dans les six mois précédant l'expiration du mandat du directeur
scientifique, le conseil d'administration accompagne la recommandation prévue
au premier alinéa d'une évaluation de celui-ci. La rémunération, les avantages
sociaux et les autres conditions de travail des directeurs scientifiques sont
fixés par le gouvernement. Ils exercent leurs fonctions à temps plein.»
J'aurais un amendement, Mme la Présidente,
à proposer.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'accord.
On va le mettre... c'est sur, Greffier, on va le mettre sur écran.
M. Skeete : Je vais le lire,
avec votre permission.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. Skeete : Dans l'article
22.26, la Loi sur le ministère de l'Économie et de l'Innovation que l'article 2
du projet de loi propose :
1° insérer, dans le premier alinéa et
après «directeur scientifique provenant d'un établissement public de
recherche», «ou d'un enseignement... d'établissements d'enseignement
supérieur»;
2° remplacer, dans le premier alinéa,
«domaine» par «secteur»;
3° remplacer, dans le deuxième alinéa,
«domaine» par «secteur».
Les modifications proposées à l'article
22.6 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de l'Innovation répondent à
des recommandations formulées lors des consultations particulières par divers
intervenants.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'amendement? Je vais mettre aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
revenons à 22.26 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des commentaires? M.... oui, M.
le député.
M. Beauchemin : Merci, Mme la
Présidente. J'aurais question pour le ministre... Troisième paragraphe, «si le
conseil d'administration refuse», pouvez-vous me donner un exemple de comment
ça pourrait fonctionner? Juste pour que je le voie exactement.
M. Skeete : Bien, c'est quand
même clair, là. Si jamais, pour une raison qu'on ignore, le conseil
d'administration n'est pas en mesure de formuler les recommandations, on se
donne le pouvoir de le faire. Puis c'est un cas qui serait surprenant, nécessairement
rare, mais, si ce n'est pas inscrit, on n'aurait pas le droit de le faire puis
on aurait une vacance qui ne serait pas acceptable. Donc, on se donne cette
chance-là dans le cas où est-ce que le conseil d'administration n'a pas fait
son travail.
M. Beauchemin : Mais j'essaie
de comprendre quand est-ce que le C.A. pourrait refuser de formuler une
recommandation.
M. Skeete : C'est une bonne
question. J'ai de la misère à concevoir le monde où est-ce que ça pourrait
exister, mais, si on ne le fait pas, on serait négligeant de ne pas se donner
le droit d'intervenir, sinon, il faudrait passer une loi rapide pour venir le
changer. Donc, on essaie de voir toute éventualité à l'intérieur de ce qui
pourrait arriver dans la gestion du fonds.
M. Beauchemin : Puis ça,
dans...
18 h (version non révisée)
M. Beauchemin : ...dans le
mode actuel, avant que le p.l. 44 devienne ce qu'il est, là, ça existe-tu?
M. Skeete : Je crois que
cette section-là a été copiée intégralement du ministère de l'Enseignement
supérieur, n'est-ce pas? Ça fait qu'on transfère cette section-là directement
de la loi, donc on garde les mêmes pouvoirs qu'on avait.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires?
M. Beauchemin : C'est bon.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
nous passons maintenant à 22.27. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «22.27. Les
membres du personnel du Fonds sont nommés selon le plan d'effectifs établi par
le conseil d'administration. Sous réserve de dispositions d'une convention
collective, le Fonds détermine les normes et barèmes de rémunération, les
avantages sociaux et les autres conditions de travail des membres et de son
personnel, conformément aux conditions définies par le gouvernement.»
«Section IV... C'est beau. Excuse-moi.
L'article 22.27 concerne la nomination des
employés du Fonds de recherche du Québec ainsi que l'établissement de leurs
conditions de travail. Le deuxième alinéa de l'article 22.27 correspond à la
disposition usuelle des lois constitutives d'organismes publics prévoyant
lorsque les employés ne sont pas nommés suivant la loi de la fonction publique.
Les normes et barèmes auxquels cet alinéa réfère ne sont concrètement pas
définis par le gouvernement, mais le Conseil du trésor, en vertu de l'article
37 de la Loi sur l'administration publique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur le 22.27? Oui, M. le député de... Oui.
M. Beauchemin : Nous allons
avoir donc un amendement, qui sera 22.27.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non.
Est-ce que c'est un ajout 22.27.1? Là, nous sommes à 22.27. Est-ce que vous
avez des commentaires sur le 22.27?
M. Beauchemin : Bien, dans le
sens que, bon, oui, j'aurais un commentaire pour savoir... puis ça, c'est ce qu'on
avait discuté tantôt, quand on était hors micro, là, dans le contexte des...
de... des bourses de recherche, c'est un petit peu annexe, là, à ce sujet-là,
mais actuellement, elles sont octroyées par un comité de pairs, si j'ai bien
compris la méthodologie, c'est la façon que ça fonctionne. Est-ce que, donc, si
on continue dans le sens actuel, est-ce que ça va toujours rester des
directeurs scientifiques qui vont continuer à octroyer les bourses?
M. Skeete : Je vais laisser
le sous-ministre adjoint répondre avec votre permission, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
mais allez-y, M. le sous-ministre.
M. Gervais (Mathieu) : Par
les règles de fonctionnement interne, ce qui est prévu, c'est que les
directions scientifiques constituées des comités de pairs, donc, en fonction
des thématiques des projets qui sont soumis, vont constituer des comités de
pairs, donc, es experts du domaine.
M. Beauchemin : Actuellement.
M. Gervais (Mathieu) : Actuellement,
et si c'est également prévu dans le futur. Donc, ça reste comme ça. Donc, les
experts du domaine constitué par les pairs vont sélectionner les meilleurs
projets pour recevoir les...
M. Beauchemin : C'est eux
autres, donc, qui vont sélectionner et octroyer, donc, les bourses.
M. Gervais (Mathieu) : Bien,
le fonds octroie, mais les comités sélectionnent, donc, font les listes de
recommandations, puis le fonds exécute.
M. Beauchemin : Parfait. Donc
ça, ça répond à ma question.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Nous serions prêts maintenant à passer au 22.28, mais que vous me
précisiez que vous vouliez ajouter le 22.27.1. Donc, on va le mettre sur
Greffier, et je vous demande d'en faire la lecture, s'il vous plaît, M. le
député.
M. Beauchemin : Donc, c'est
concernant un nouvel article 22.27.1 de la Loi sur le ministère de l'Économie
et de l'Innovation, c'est d'insérer, après l'article 22.27 de la Loi sur le
ministère de l'Économie et de l'Innovation que l'article 2 du projet de loi
propose, ce qui suit :
«3. Comités scientifiques consultatifs — donc
«22.27.1. Le fonds constitue un comité
scientifique consultatif pour chacun des secteurs de recherche visés à l'article
22.8.
«Chaque comité est composé de 10 à 15
membres nommés par le fonds pour un mandat non renouvelable d'une durée d'au
plus trois ans.
«Une majorité des membres doivent provenir
d'un établissement public de recherche ou d'un établissement d'enseignement
supérieur et avoir une expérience pertinente en lien avec le secteur auquel le
comité est rattaché. Au moins un de ses membres doit provenir d'un
établissement d'enseignement collégial.
«Le fonds doit faire en sorte que la
composition de chaque comité montre une diversité de ses membres sur le plan
professionnel, institutionnel et régional.
«Chaque comité est présidé par le
directeur scientifique...
M. Beauchemin : ...du secteur
auquel il est rattaché.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaire
à votre amendement, M. le député?
M. Beauchemin : Bien, ça, Mme
la Présidente, c'était pour s'assurer, ou encadrer, ou plutôt permettre d'avoir
une participation plus définie, si on peut dire, des gens qui viennent de
l'enseignement supérieur, qui est une expérience pertinente par rapport à la
recherche, d'être présents dans les comités... des sous-comités, et donc c'est
la façon de pouvoir le verbaliser. La... Chaque comité, donc, présidé par le
directeur scientifique auquel il est rattaché, aide aussi, évidemment, là, à
s'assurer qu'on ait le tout, là, bien attaché.
• (18 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement du collègue? M. le ministre.
M. Skeete : J'ai... J'adore
cet amendement-là. J'apprécie surtout le clin d'oeil au collégial, qui voulait
se faire entendre davantage. Je pense que c'est une excellente idée.
J'accueille favorablement l'amendement du collègue. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
M. le député de Maurice Richard.
M. Bouazzi : C'est quoi, les
prérogatives de ce sous-comité?
M. Skeete : Donc, je ne veux
pas vendre le punch, mais je vais rajouter quelque chose. Je vois une
opportunité, là, pour bonifier ce que le collègue a présenté. C'est mon
intention de le présenter après. Si vous voulez, on pourrait peut-être avoir la
discussion après.
M. Bouazzi : O.K. Je vais
attendre. Il n'y a pas de problème.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires sur le 22.27.1? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous passons au 22.28, M. le ministre, ou...
M. Skeete : En fait, j'aurais
un amendement .2 à rajouter au 22.7... .27.2, avec votre permission.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
C'est sur Greffier, Mme... Bon. Donc, on va le mettre sur Greffier. Si vous
voulez nous en faire la lecture, s'il vous plaît, M. le ministre.
M. Skeete : Oui. Insérer,
après l'article 22.27.1 de la Loi sur le ministère de l'Économie de
l'Innovation que l'article 2 du projet de loi tel qu'amendé... tel
qu'amendé propose, l'article suivant :
«22.27.2. Les comités scientifiques
consultatifs donnent des avis et formulent des recommandations au fond sur les
champs de recherche actifs ou en émergence, sur les programmes d'aide
financière ainsi que l'élaboration de sa planification stratégique.
Les comités scientifiques donnent
également des avis et formulent des recommandations au fonds sur toute question
de nature particulière en lien avec sa mission que celui-ci leur soumet.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaire.
M. Skeete : Bien, je pense
que ça vient éclaircir justement le rôle, là, des sous-comités tels que demandé,
comme le collègue Maurice-Richard, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur 22.27.2?
M. Bouazzi : Bien, si on...
un peu dans le fonctionnement, donc, concrètement, donc, on a le C.A., on a ces
trois comités qui recommandent des choses au C.A. Est-ce que les
sous-allocations des fonds, par exemple, pour chacun de ces... de ces
comités... Est-ce qu'il y a... Est-ce qu'il y a des décisions qui se prennent à
ce niveau-là ou pas?
M. Skeete : Bien, nous voici
dans une solution élégante à l'enjeu que vous avez soulevé tantôt sur les
conseils d'administration. On pense que, si on peut donner un forum, où est-ce
que ces experts-là, liés ou non, peuvent avoir leurs voix entendues, on en
vient à avoir tous les avantages d'une gouvernance indépendante, avec tous les
avantages des experts autour de la table. Donc, comme le lit le libellé, ils
vont donner des avis, ils vont formuler des recommandations au fonds sur les
champs de recherche actifs ou à l'émergence, sur les programmes. Donc, ils vont
offrir leur expertise puis ils vont avoir la chance de participer au processus
également.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? L'amendement est-il adopté?
M. Skeete : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
serions rendus à l'article introduit. 22.28. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Skeete : «22.28 Le
Gouvernement peut, aux conditions qu'il détermine :
«1° garantir tout emprunt du fonds ainsi
que l'exécution de toute obligation de ce dernier;
«2° autoriser les ministres des Finances à
avancer au fonds tout montant jugé nécessaire pour l'exercice de ses fonctions.
«Les sommes requises pour l'application du
présent article sont prises sur le fonds consolidé du revenu.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article? Nous passons maintenant au 22.29...
La Présidente (Mme D'Amours) : ...M.
le ministre.
M. Skeete : «22.29 L'exercice
financier du fonds se termine le 31 mars de chaque année.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaire?
Nous passons 22.30. M. le ministre.
M. Skeete : «22.30. Le fonds
doit remettre au ministre, au plus tard le 31 juillet de chaque année, un
rapport annuel de gestion pour l'exercice financier précédent.
«Ce rapport doit notamment, entre
autres... Pardon. Ce rapport doit notamment, entre autres, des... en outre,
pardon. C'est la dyslexie qui prend son œuvre, Mme la Présidente. Ce rapport
doit notamment, en outre, des... en outre, des renseignements que le ministre
peut prescrire, contenir un état d'avancement du plan stratégique. Désolé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Oui, M. le député.
M. Beauchemin : Nous allons
avoir un amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Qui
est sur Greffier?
M. Beauchemin : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
on va le mettre sur écran, et je vous demanderais, M. le député, d'en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Beauchemin : Donc, merci,
Mme la Présidente. C'est de modifier l'article 22,30, tel qu'introduit par
l'article 2 du projet de loi, par l'ajout, à la fin de l'article, de la
phrase suivante :«Il doit faire état des budgets sectoriels et être rendu
public annuellement sur le site Internet du fonds.»
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
M. Beauchemin : Donc, ça se
voulait de juste donner un peu plus de détails par secteur pour avoir plus de
granularité, pour mieux comprendre comment l'allocation a été faite puis
comment ça a été opéré. C'est juste pour avoir un peu plus d'information de
façon à... à suivre plus précisément.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Commentaire sur l'amendement du collègue?
M. Skeete : Est-ce qu'on peut
suspendre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
M. Skeete : Quelques
secondes.
(Suspension de la séance à 18 h 16)
(Reprise à 18 h 17)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre, vos commentaires.
M. Skeete : Encore une fois,
Mme la Présidente, ça témoigne de la grande collégialité qu'on peut avoir dans
cette commission. Je reçois d'un bon oeil cet amendement-là. Merci aux collègues,
au pluriel, de... pour leur participation dans ces délibérations.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? L'amendement est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
revenons à 22.30, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Bouazzi : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
allez-y, M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Question rapide.
Donc... vous disiez, en fait... Parce que c'est le rapport annuel, il est
public de toute façon. C'est ça que vous disiez? Est-il public?
M. Skeete : En fait,
c'était... Le collègue fait allusion à une discussion qu'on a eue hors micro.
Dans le fond, c'est une question de style grammatical, là, pas d'impact réel
dans la...
M. Bouazzi : O.K. Ça fait que
ma question est... peut-être qu'elle est simple, mais est-ce que le rapport
annuel est censé être public?
M. Skeete : Bien, oui, il
l'était.
M. Bouazzi : Oui, c'est ça.
M. Skeete : On l'a vérifié
tantôt, oui.
M. Bouazzi : O.K. C'est ça.
M. Skeete : Oui, oui, oui.
M. Bouazzi : O.K. C'est bon.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
serions prêts à passer au 22.31. M. le ministre.
M. Skeete : «22.31 Le
ministre dépose le rapport annuel du fonds à l'Assemblée nationale dans les
30 jours de sa réception ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours
de la reprise de ses travaux.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Nous serions prêts à passer au 22.33. M. le ministre.
M. Skeete : 22.32.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ah!
22.32, pardon.
M. Skeete : Oui, O.K. Je
n'étais pas sûr si c'était moi qui avais fait l'erreur.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
moi. Je m'excuse.
M. Skeete : «22.32. Les
livres et... et comptes du fonds sont vérifiés chaque année par le vérificateur
général et chaque fois que le décrète le gouvernement.
«Le rapport du vérificateur doit accompagner le
rapport annuel de gestion du fonds...»
La Présidente (Mme D'Amours) : 22.32.
Nous passons maintenant au 22.33. M. le ministre.
M. Skeete : 22.33. Quiconque
donne une information fausse ou trompeuse en... en vue d'obtenir ou de faire
obtenir une aide financière prévue à la section 2 du présent chapitre est
passible d'une amende d'au plus 5 000 $. Lorsqu'une personne...
morale commet une infraction visée au premier alinéa, un administrateur ou un
représentant de cette personne morale qui avait connaissance de l'infraction
est réputée être partie à l'infraction et est... passable d'une amende au plus
de 5 000 $, à moins qu'il n'établisse, à la satisfaction du tribunal,
qu'il n'a pas acquiescé à la commission de cette infraction.
La section...
• (18 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon.
Je veux juste... Vous avez dit, au premier chapitre que vous avez lu,
«passable», et c'est «passible».
M. Skeete : Vous avez raison,
c'est «passible», Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'accord.
Oui. Parfait. Je voulais juste vérifier avec vous. Allez-y.
M. Skeete : Merci de votre
vigilance. La section 5 du chapitre 2.2 de la Loi sur le ministère de
l'Économie et de l'Innovation propose de reprendre les dispositions pénales
qu'on retrouve actuellement aux articles 61 à 63 de la Loi sur le
ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la
Technologie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Oui, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, M. le ministre, juste pour que je comprenne,
donc, c'est quelque chose qui est déjà standard dans le ministère de
l'Économie, Innovation, d'avoir ces pénalités maximums de 5 000 $.
M. Skeete : L'idée ici, c'est
de maintenir l'intégrité du fonds en mettant une pénalité pour ceux qui font
des fausses représentations dans le but d'obtenir un financement.
M. Beauchemin : Mais j'essaie
juste de comprendre la proportionnalité, est-ce que c'est tout le temps
5 000 $ dans l'ensemble du ministère ou c'est spécifique à...
M. Skeete : C'est d'au plus
5 000 $, donc ça peut être moins, mais ça... c'est le maximum. C'est
5 000 $.
M. Beauchemin : Mais si
quelqu'un va chercher une bourse, ou je ne sais pas, là, de quelques millions
de dollars?
M. Skeete : Il n'y a pas de
bourse de millions de dollars.
M. Beauchemin : Bien, je...
O.K. Un exemple plus flagrant, ce serait quoi le chiffre le plus gros?
M. Skeete : Je dirais que...
les fonds peuvent être une quinzaine, une vingtaine de 1 000 $ par année,
normalement. Ça ressemble à ça? Oui, c'est ça.
M. Beauchemin : Est ce que
c'est...
M. Skeete : Ça représenterait
au maximum 20 à 25 %.
M. Beauchemin : Puis là la
personne qui ferait cette fausse information ou information trompeuse, là, est
ce que c'est la personne particulière ou c'est l'institut qu'elle représente
ou...
M. Skeete : Ça fait qu'ici,
si on lit bien dans le... l'article, on parle de la personne qui a commis
l'infraction ou, si c'est une personne morale, l'administrateur de l'entité, à
moins qu'il peut le prouver que ce n'est pas lui.
M. Beauchemin : O.K.
M. Skeete : Puis...
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres...
Oh, pardon.
M. Skeete : ...je pense que
c'est important de le mentionner, à date, là, c'est un alinéa, qu'on n'a pas eu
besoin de se servir, il n'y a jamais eu d'amendes données. Ça va bien, mais on
se doit de... pour le... maintenir l'intégrité de... du fonds.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
commentaires? Nous passerions au... à l'article 22.34. M. le ministre.
M. Skeete : 22.34. Quiconque
est déclaré coupable d'un... d'une infraction à l'article 22.33 ou d'une
infraction à l'article 380 du Code criminel, Loi révisée du Canada, 1985,
chapitre 46, relativement à une aide financière visée à la section 2
du présent chapitre ne peut obtenir une telle aide financière pendant une
période de deux ans après cette déclaration. L'article 22.34 rend
inadmissible à l'obtention d'une aide financière du Fonds de la recherche du
Québec quiconque aurait déclaré... aurait été déclaré coupable d'avoir transmis
un renseignement faux ou trompeur pour obtenir une telle aide financière ou
aurait été déclaré coupable d'une infraction de fraude en lien avec une aide
financière du fonds.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires
sur l'article 22.34? S'il n'y a pas de commentaire, je vous demande si les
intitulés des chapitres et sections... est-ce que vous avez des commentaires
sur les intitulés et les chapitres?
M. Skeete : Non, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Et
finalement, sur l'ensemble de l'article 2, tel qu'amendé, tout au long,
est-ce vous avez des commentaires pour la finale de ce... cet article 2?
Donc, je passe aux voix l'article 2. Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est... Oui, M. le...
M. Skeete : Je demanderais
une suspension, Mme la Présidente.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
les intitulés. Bon, je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 24)
(Reprise à 18 h 26)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre, si vous voulez bien nous faire la
lecture du chapitre 2.3, s'il vous plaît.
M. Skeete : Merci, Mme la
Présidente. Commission de l'éthique en sciences et en technologie :
Insérer ici, ainsi qu'il est prévu à l'article huit du présent projet de loi,
le chapitre quatre de la Loi sur le ministère de L'enseignement supérieur, de
la recherche, de la science et de la technologie (chapitre M-15.1.0.1)
comprenant les articles 64 à 77, de façon à ce qu'il devienne le
chapitre 2.3 de la Loi sur le ministère de l'Économie et l'innovation,
chapitre M-14.1, comprenant les articles... 22, 35... 22.35, pardon, à
22.48.
La Présidente (Mme D'Amours) : Des
commentaires, M. le ministre, pour...
M. Skeete : Oui. Cette
instruction à l'éditeur officiel vise à ce que les articles 64 à 77 de la
Loi sur le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la
Science et de la Technologie soient intégralement reproduits dans la Loi sur le
ministère de l'Économie et de l'innovation, sans autre... sans autre
modification que celles prévues à l'article huit de la présente loi. Ces
modifications consistent essentiellement à effectuer des ajustements dans la
numérotation des chapitres, sections et articles, et à corriger les renvois qui
s'ensuivent. Il n'y a aucune modification de fond. Les articles 64 à 77 de
la Loi sur le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la
Science et de la Technologie sont ceux qui sont... concernent l'institution et
l'organisation de la Commission de l'éthique en sciences et technologies, de
même que ses fonctions et ses pouvoirs. Donc, c'est intégral.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 2.3? M. le député.
M. Beauchemin : Je.... je
vois la page des commentaires dans le document que j'ai. Je n'ai pas juste vu
le...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous propose de prendre le projet de loi même, le document... à la page que je
vous ai indiquée, à la toute fin, vous avez...
Des voix : ...
M. Beauchemin : O.K. Bon,
bien, voilà...
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va?
M. Beauchemin : Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va, M. le député de Marguerite-Bourgeoys?
M. Beauchemin : Oui, merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
nous reprenons. Nous sommes à l'article deux. Nous avons eu tous les
articles... nous avons vu tous les articles. On a eu des amendements qui ont
été adoptés. Je vous ai demandé s'il y avait des commentaires sur les intitulés
des chapitres et des sections. On n'en avait pas. Donc, finalement, l'ensemble
de l'article deux, tel qu'amendé, est-il adopté? Adopté. Merci. Le vote par
appel nominal est demandé, s'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Alors,
pour, contre, abstention. M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Pour.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Pour.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire : M. Beauchemin
(Marguerite-Bourgeoys)?
M. Beauchemin : Pour.
La Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Abstention...
La Secrétaire : ...et Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, compte tenu de l'heure, je vous
remercie pour votre contribution à notre commission. J'ajourne les travaux au
mardi 16 avril 2024 à 9 h 30, où elle entreprendra un autre
mandat. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 18 h 30)