(Onze heures trente et une minutes)
Le Président
(M. Rousselle) : Votre attention,
s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 35, Loi visant à harmoniser et à
moderniser les règles relatives au statut professionnel de l'artiste.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Lavallée (Repentigny) est remplacée par M. Lemieux
(Saint-Jean); M. Tanguay (LaFontaine), par Mme St-Pierre (Acadie); M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), par Mme Dorion (Taschereau); et Mme Richard
(Duplessis), par M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Remarques préliminaires
Le Président
(M. Rousselle) : Nous débuterons avec
les remarques préliminaires. Mme la ministre de la Culture et des
Communications, vous disposez d'un 20 minutes.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy : On y va?
Le Président
(M. Rousselle) : Allez-y.
Mme Roy : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, je dispose de 20 minutes, mais vous comprendrez que,
comme le temps qui nous est alloué d'ici la fin de la session, eh bien, est
compté et minuté, je n'irai pas là, je vais laisser tout le temps pour qu'on
puisse travailler avec les oppositions, avec la collègue de l'Acadie, avec la
collègue de Taschereau, avec le collègue de
Matane-Matapédia, pour qu'on puisse faire les quelques ajustements qui seront
possibles de faire pour rendre le projet de loi n° 35 encore plus attrayant.
Alors, aujourd'hui, on commence, vous l'avez
dit, M. le Président, l'étude détaillée du projet de loi n° 35, qui vise à
harmoniser et à moderniser les règles relatives au statut professionnel de
l'artiste. Cette étape, elle suit les consultations particulières qui se sont
déroulées hier. Et, en tant que porteuse de ce projet de loi majeur pour le
milieu culturel, laissez-moi vous dire que j'étais très, très contente de la
qualité des interventions entendues hier, tant, naturellement, des invités qui
sont venus nous partager leurs réflexions que des collègues de l'opposition. Je
tiens à le souligner. Ce processus a été
très, très enrichissant pour nous tous, je pense. Il a aussi permis de
confirmer que les mesures qui sont proposées dans le p.l. n° 35
trouvent un écho favorable dans le milieu culturel, dans le milieu artistique.
C'est un signe qu'on a la confiance pour aller de l'avant, pour continuer
rapidement vers l'adoption du projet de loi n° 35.
Alors, je remercie à l'avance les députés de
l'opposition pour leur collaboration pour le travail que nous allons abattre
aujourd'hui. Je suis convaincue qu'on va être capable de faire certaines
améliorations à ce projet de loi là au bénéfice d'un seul groupe, c'est-à-dire
les artistes, alors, voilà, et au bénéfice aussi, je pense, de toute la
communauté culturelle. Donc, je remercie à l'avance les collègues. Et puis on
est prêts à travailler ensemble pour cette adoption article par article, cette
étude article par article. Voilà, merci.
Le Président
(M. Rousselle) : Merci, Mme la
ministre. J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition officielle et
députée de l'Acadie à faire ses remarques préliminaires.
Mme Christine
St-Pierre
Mme St-Pierre : Merci, M. le
Président. Alors, je pense qu'effectivement il est important de travailler
assez... je ne dirais pas rapidement, mais quand même avec un bon rythme, pour
travailler à l'étude article par article du projet de loi. J'ai, moi aussi,
beaucoup apprécié, hier, les interventions des gens qui sont venus en
consultations. Ils ont eu un bref... ça a
été très court, là, leur avis pour venir en consultations, mais quand même, ça
fait des mois et des mois... ça fait
quatre ans, là, que ce projet de loi là est attendu. Alors, je pense que c'est
une bonne chose. Puis il faut aussi reconnaître qu'on a vu hier des gens
qui voulaient... qui voulaient mettre, je dirais, l'épaule à la roue en nous
suggérant certaines... certains détails, en nous suggérant des amendements, en
faisant en sorte qu'on puisse le bonifier.
Parce que le projet
de loi, il est bon en soi, mais ce projet de loi là a besoin d'avoir certaines
modifications. Alors, on va travailler, on va avoir quelques amendements à
proposer. Puis je pense que la ministre va être ouverte à les adopter, ces
amendements-là. C'est des amendements qui vont faire en sorte, en fait, que les
gens qui travaillent dans ce milieu-là soient plus
protégés, mieux protégés, qu'ils puissent exercer leur métier en toute dignité,
parce qu'on a vu des histoires d'horreur. Alors, il faut une plus grande
protection puis il faut que la partie soit égale entre le créateur et celui ou
celle qui l'embauche. Alors, ça, c'est très, très important.
Donc, on va
travailler avec rigueur. Et moi aussi, je ne ferai pas 20 minutes
d'intervention. J'aurai une motion, par contre, à la fin de ce que je viens de
dire. Alors, j'ai une motion que je dois faire, c'est ça, c'est maintenant que
je dois le faire?
Une voix :
...
Mme St-Pierre :
C'est après. O.K. Après les autres interventions, je vais avoir une motion à
faire. Alors, merci, M. le Président.
Le
Président (M. Rousselle) : Merci, Mme
la députée. J'invite maintenant le porte-parole du troisième groupe de
l'opposition et député de Matane-Matapédia à faire ses remarques préliminaires.
Vous avez 20 minutes.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
Merci, M. le Président. Je veux saluer la ministre, saluer les collègues,
saluer les personnes qui nous accompagnent, les personnes qui nous écoutent.
C'est un projet de loi important pour les premiers artisans de la culture
évidemment. D'y travailler, ce n'était pas prématuré, mais nous y arrivons. Et
je suis convaincu qu'on arrivera à adopter cette pièce législative avant la fin
de la session parlementaire. C'est l'engagement que je prends pour ma formation
politique.
Les présentations ont
été éclairantes sur des éléments qui pourraient être précisés dans le projet de
loi. Alors, on assure tout notre concours et on espère qu'au-delà de la
pandémie, parce que les enjeux étaient antérieurs à la pandémie, on pourra
mieux gagner sa vie, au Québec, comme artiste, être mieux protégé, être
respecté, être protégé, faire en sorte que ces métiers, qui comportent leur lot
d'aventures ou d'insécurité, soient mieux encadrés par des règles claires,
connues de tous, des employeurs comme des artistes. Et, en ce sens, c'est une
mise à jour qui s'imposait, une mise à jour qui tient compte des nouvelles
réalités et de l'expérience vécue par les artistes.
Et nous allons
beaucoup apprendre, j'en suis convaincu, dans le cadre de ce projet de loi, à
travers nos échanges. Et je sais que les artistes sont très attentifs à ce
qu'il va se passer. Alors, ce que je peux leur indiquer, c'est que le Parti
québécois va y collaborer au mieux de ses connaissances et que nous aussi, on
veut être fiers d'une pièce législative qui nous est présentée. Donc, c'est une
oeuvre collective. Merci.
Le Président
(M. Rousselle) : Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres membres qui
souhaitent faire des remarques préliminaires? Bon. O.K. Donc, avant de
débuter l'étude article par article, est-ce qu'il y a des motions
préliminaires?
Mme St-Pierre :
Alors, je pense que c'est le bon moment. Alors, M. le Président...
Le
Président (M. Rousselle) : Woup!
Mme St-Pierre :
Oui? Non?
Le Président
(M. Rousselle) : Juste... On va
suspendre un petit peu, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
11 h 38)
(Reprise à 11 h 43)
Le
Président (M. Rousselle) : On reprend. Donc,
Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Des voix :
...
Le
Président (M. Rousselle) : Attention, s'il
vous plaît, on a repris. Mme la députée de l'Acadie, allez-y.
Mme St-Pierre :
Merci, M. le Président. Donc, tel que prévu à l'article 245 et
conformément à notre jurisprudence pour cette étude détaillée, je demande à ce
que les articles de ce projet de loi soient étudiés alinéa par alinéa et paragraphe par paragraphe, et ce... et à
ce que chacun des articles qu'on propose de modifier ou d'ajouter dans
les lois existantes soit utilisé séparément là où c'est applicable. Merci, M.
le Président.
Le
Président (M. Rousselle) : Bon, c'est
bien, donc la demande est faite, on va y aller comme la demande. Maintenant, je
prends considération de l'article n° 1 du projet de
loi. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Roy : Oui. Moi, je vous
soumettrais quelque chose, de un, je vais vous présenter les gens qui sont avec
moi, pour le bénéfice des gens qui nous écoutent puis surtout pour votre
bénéfice, on va travailler ensemble. Bonjour. On va
travailler ensemble. Juste pour vous dire que les gens qui sont là, c'est des
spécialistes du droit. Juste pour que vous le sachiez, à mes côtés, j'ai
Me Geneviève Verreault-Tremblay, qui est ministre... pardon, juriste de
l'État, il y a Me Brigitte Doucet, qui est juriste au cabinet, il y a
Ian Morissette ici, qui est sous-ministre, avec nous, Stéphanie Ménard,
directrice de la Direction du statut de l'artiste et du développement des
compétences au ministère, Mme Valérie Dandurand, ici, qui est juriste, qui
a travaillé, vous la connaissez probablement, longtemps au ministère de la
Culture, et une femme que les artistes apprécient beaucoup, ils ont beaucoup
aimé savoir qu'elle a travaillé, entre autres, à l'élaboration de ce projet de
loi, ça les a réconfortés puisqu'ils la connaissaient bien. Et naturellement je
salue les collègues du gouvernement, les collègues des oppositions. Donc, je
voulais juste vous dire qui était avec nous.
On va
procéder, mais je me disais peut-être... Tout à l'heure, ça, c'est la
procédure, votre motion, c'est la procédure standard, c'est parfait,
habituel. Puis je vous soumettrai peut-être que, tout à l'heure, lorsqu'on
arrivera — puis
je vous le dis tout de suite, je suis très transparente, là — dans
des blocs où on prend systématiquement, de façon intégrale, des articles qui
sont dans la Loi sur les normes du travail et qu'on les bascule dans cette
loi-ci, entre autres à l'égard du harcèlement psychologique, du harcèlement
sexuel, on pourrait procéder par un bloc, on en discutera, de consentement, si
vous le voulez bien. Alors, je vous le soumets tout de suite parce que ce sont
des articles qu'on prend de façon intégrale. Mais procédons.
Alors, vous me disiez, M. le Président?
Étude détaillée
Le Président
(M. Rousselle) : Vous pouvez
commencer à l'article 1, s'il vous plaît.
Mme Roy : L'article 1,
avec plaisir. Alors, on part au début. Article 1, donc je vous lis tout ça
ici :
Loi sur le statut professionnel et les
conditions d'engagement des artistes de la scène, du disque et du cinéma
1. Le titre de la Loi sur le statut
professionnel et les conditions d'engagement des artistes de la scène, du
disque et du cinéma (chapitre S-32.1) est remplacé par le suivant :
«Loi sur le statut professionnel des artistes
des arts visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d'art et
de la scène».
J'ai quelques commentaires ici que... Cet
article-là propose de modifier le titre de la loi sur le statut et les
conditions d'engagement des artistes de la scène, du disque et du cinéma de
façon à refléter le nouveau champ d'application de celle-ci.
Comme on va le voir à l'article 2, le
projet de loi propose de réunir sous une même loi les artistes des arts visuels,
du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d'art et de la scène.
En d'autres mots, on prend les deux anciennes
lois, les domaines qui étaient identifiés, puis on les fonde ensemble pour
créer ce nouveau titre.
Le Président (M. Rousselle) : C'est beau. Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : M. le
Président, j'aimerais que l'on suspende cet article-là, parce qu'à l'article
suivant je vais avoir un amendement qui pourrait entraîner, si l'amendement est
accepté, et je pense qu'il va l'être, pourrait entraîner un changement au
titre. Alors, je demande si on peut suspendre l'article.
Le Président
(M. Rousselle) : Est-ce qu'il y a un
consentement?
Mme Roy : Bien, on va suspendre
puis on va passer au 2, mais on discutera.
Mme St-Pierre : Oui, oui, on va
discuter.
Mme Roy : On va discuter sur
l'article 2.
Le Président
(M. Rousselle) : Donc, consentement.
Donc, on passe au 2. On suspend?
Mme Roy : Bien, je vais écouter
la députée, je vais voir ce qu'elle a à dire, oui, oui.
Mme St-Pierre :
Oui, oui, bien, c'est parce qu'à l'article 2 je vais faire un...
Le Président
(M. Rousselle) : Bien, c'est ça, on
va suspendre le 1 puis on va passer...
Mme Roy : On suspend le 1 puis
on passe...
Mme St-Pierre : En fait, ce
n'est pas suspendre la session, c'est suspendre l'article que je demande.
Mme Roy : Oui, oui,
c'est ça.
Le Président
(M. Rousselle) : Oui, c'est ça, on va
suspendre l'article 1 puis on va aller au 2, c'est bon? Donc...
Mme Roy : Voilà,
on va vous écouter.
Mme St-Pierre : Bien, je pense
qu'il faut un consentement.
Le Président
(M. Rousselle) : Oui, c'est un
consentement, je l'ai eu? Oui?
Des voix : ...
Le Président (M. Rousselle) : Est-ce
qu'il y a consentement? Oui? Merci, consentement. Donc, on passe à l'article 2.
Mme Roy : Alors,
l'article 1 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier alinéa,
de «et les variétés, le multimédia» par «, le cirque et les variétés, le
multimédia, l'expérience numérique»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Elle s'applique également aux artistes qui oeuvrent
dans les domaines des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et
aux diffuseurs qui contractent avec eux en vue de la diffusion d'oeuvres
préalablement créées ou qui retiennent leurs services professionnels.»
Alors, le texte proposé se lirait comme
suit : «La présente loi s'applique aux artistes et aux producteurs qui
retiennent leurs services professionnels dans les domaines de production
artistique suivants : la scène y compris le théâtre, le théâtre lyrique,
la musique, la danse, le cirque et les variétés, le multimédia, l'expérience
numérique, le film, le disque et les autres modes d'enregistrement du son, le
doublage et l'enregistrement d'annonces publicitaires.
«Elle s'applique également aux artistes qui
oeuvrent dans les domaines des arts visuels, des métiers d'art et de la
littérature et aux diffuseurs qui contractent avec eux en vue de la diffusion
d'oeuvres préalablement créées ou qui retiennent leurs services
professionnels.»
Alors, vous aurez compris qu'à l'égard des commentaires,
ce qu'on fait, c'est qu'on met ici, dans le premier alinéa... le premier
paragraphe et le deuxième paragraphe de l'article 1, on vient vraiment
montrer : voici les artistes de la première loi, et on a rajouté cirque et
multimédia, et voici les artistes de la deuxième loi. Alors, je vous écoute.
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la députée de
l'Acadie.
Mme St-Pierre : M. le
Président, je vais avoir un amendement à l'article. Je ne sais pas s'il est
déposé dans Greffier. Ça veut dire qu'il faut suspendre? Alors, merci.
Le Président
(M. Rousselle) : On va suspendre
juste pour le recevoir. Donc, on suspend.
(Suspension de la séance à 11 h 50)
(Reprise à 11 h 55)
Le Président
(M. Rousselle) : Bon, on reprend. Mme la députée de
l'Acadie, votre amendement.
Mme St-Pierre : Merci, M. le
Président. Alors, l'amendement proposé se lit ainsi, article 2 :
L'article 2 du projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin de
l'article, de l'alinéa suivant :
«Elle s'applique également aux journalistes
indépendants.»
Donc, c'est à la toute fin du nouveau libellé,
avec lequel nous sommes d'accord, de la ministre, ce serait d'ajouter les
journalistes indépendants.
Pourquoi on fait cette demande? Et je pense
qu'elle est importante, c'est parce que les journalistes indépendants demandent
une protection depuis plusieurs années. La FNCC-CSN, hier, l'a souligné aussi,
déplorait que malheureusement le texte législatif n'inclue pas les journalistes
indépendants.
Ce ne sont pas des artistes, on en convient,
mais on peut ajouter, à la fin du paragraphe, que ça couvre les journalistes
indépendants. Pourquoi? Parce qu'ils n'ont pas de protection. Toutes les
questions de harcèlement sexuel et harcèlement psychologique, bien, les journalistes
indépendants en subissent aussi, parce qu'ils sont comme un peu des écrivains
et des écrivaines, ils sont les seuls à négocier leurs conditions de travail
avec ceux qui vont acheter les articles. Ils
n'ont pas aussi, selon ce qu'on comprend, accès au Tribunal administratif du travail. Donc, ça viendrait leur donner un outil
pour se défendre, et la CSN pourrait négocier un accord pour eux.
Je pense qu'ils le méritent. La profession
journalistique est une profession qui est vraiment malmenée au cours de ces
dernières années. C'est une profession qui doit évidemment faire face à
d'énormes défis, surtout les défis sur les médias sociaux. Quand leurs articles
sont repris puis qu'ils ne sont pas payés, ça, c'est un autre dossier qu'on ne
pourra pas régler ici, mais c'est un dossier quand même.
La ministre a annoncé
hier que c'était fermé, il n'y aurait pas de possibilité, qu'elle ne le ferait
pas. Mais moi, je pense qu'aujourd'hui il faut qu'elle ait cette ouverture-là.
Ces personnes sont des vraies personnes. Et, si on considère... et j'ai beaucoup
de respect pour ceux qui écrivent des livres sur la mécanique automobile, mais,
si on considère que quelqu'un qui écrit un livre sur la mécanique automobile
est quelqu'un qui est un artiste, bien, je pense qu'on
peut considérer que les journalistes indépendants puissent être aussi protégés
par la loi. Je ne crois pas que ça viendrait chambouler complètement le texte
de loi. Je ne suis pas aussi compétente que ses éminents juristes, éminentes
juristes, mais je pense qu'il y a un effort de... il y a un effort qui peut
être fait de votre part. Nous, on n'a pas évidemment toute l'armada juridique
autour de nous, mais je pense que c'est un... ça serait, Mme la ministre, un
grand, grand, grand pas pour les journalistes indépendants.
Moi, j'ai pratiqué le
métier de journaliste pendant 30 ans. Je vois mon ancien collègue, là-bas,
qui l'a pratiqué presque aussi longtemps que moi, je pense. On était protégés
par des conventions collectives béton. Alors, il n'y a pas personne qui pouvait
venir jouer dans nos conditions de travail, puis on avait une grande
protection, et c'était vraiment... c'était
apprécié parce qu'on ne pouvait pas... un patron ne pouvait pas exercer du
harcèlement psychologique ou sexuel, ou quoi que ce soit, ou terminer un
contrat sans qu'il y ait des explications, ou même on avait la sécurité
d'emploi.
Alors, ces
journalistes-là n'ont pas la sécurité d'emploi, ils sont laissés à eux-mêmes.
Ils doivent, passez-moi l'expression, «peddler» leurs articles. Ils doivent
aller vendre leurs articles, aller vendre ce qu'ils font à des diffuseurs, ce
sont des travailleurs autonomes, et n'ont, je répète, n'ont pas de protection.
Et, si on faisait ce pas-là, je pense qu'on viendrait, là, d'écrire... La CAQ
aime bien le mot «historique», l'utilise un peu partout. Moi, je pense qu'on
serait en train de faire vraiment... poser un geste historique.
On avait voulu, à
l'époque, doter les journalistes d'un titre. Ce n'était pas un ordre
professionnel, c'était un statut, ça aurait été «JP» à la fin de leur nom,
pouvoir écrire JP. Et j'ai fait un clin d'oeil à la CSN hier parce que c'est la
CSN qui n'avait pas voulu faire cet effort-là. Et moi, je pense que ça
aurait... ça aurait... évidemment, ça n'aurait pas réglé tous les problèmes des
journalistes, mais je pense que ça aurait accordé au journaliste qui peut
utiliser la lettre «JP», puis ce n'était pas la ministre sur le coin de son
bureau qui allait donner le titre... pouvait éclairer le lecteur, dire : On
a le nom, au bout, on a ces lettres-là, donc on sait qu'on a affaire à un
journaliste professionnel. Et je...
Alors,
c'est... je pense que j'ai fait le tour de ce que je pouvais dire sur cette
question-là. Je la trouve fondamentale. Je la trouve importante. Il y a des jeunes qui veulent faire ce
métier-là. Il y a des jeunes qui rêvent de faire ce métier-là, mais ils
n'ont encore... ils n'avaient pas de protection à l'époque, ils en ont encore
moins, de protection, puis la compétition est
féroce. Alors, je lance un appel à la ministre et je pense que... Elle a été,
elle aussi, journaliste, alors elle sait de quoi je parle. Elle a connu
différents diffuseurs et différentes façons d'être traitée, j'imagine...
Une voix :
...
• (12 heures) •
Mme St-Pierre :
Alors, je pense que c'est faisable. Sincèrement, je pense, M. le Président,
que c'est faisable. Et je regarde des gens qui nous écoutent, là, je sais qu'on
nous écoute beaucoup ce matin, là, parce que ce projet de loi là, il est
attendu, et on est là pour donner à des travailleurs autonomes des conditions
décentes de travail. Puis les journalistes indépendants n'ont pas ces
conditions décentes de travail là. Alors, voilà.
Le
Président (M. Rousselle) : Merci, Mme
la députée. Mme la ministre.
Mme Roy :
...collègues, s'il y a d'autres interventions.
Le
Président (M. Rousselle) : Oui?
Mme Dorion : Bien, c'est intéressant
comme proposition, vraiment, que l'AJIQ fasse partie des regroupements
qui puissent se négocier des ententes, puis ça pourrait être vraiment
intéressant, surtout que c'est une des classes de journalistes qui ont été les
plus touchées, là. Bien, on le sait, c'est ceux qui ont été les plus touchés
par la crise des médias, tu sais, on a suivi ça, bon, eux, leurs revenus... je
lisais aujourd'hui que leurs revenus avaient baissé de 30 % dans les 10 ou quoi, 10, 20 dernières années,
je pense. Ça fait que, bon, c'est sûr que c'est une classe menacée. Qu'est-ce
qu'on peut faire? Ce sont des travailleurs culturels, à défaut d'être des
artistes, certains d'entre eux sont aussi auteurs et s'en revendiquent. Ça fait
que c'est mon petit grain de sel que j'ajoute.
Le
Président (M. Rousselle) : C'est
bien. Mme la ministre.
Mme Roy :
Alors, je suis très sensible au travail des journalistes pigistes. J'ai été
journaliste pratiquement 25 ans. Je connais ce travail. Par ailleurs, par
souci de cohérence avec moi-même, j'ai été très directe, très transparente avec
le syndicat hier, et Mme Charette, je lui ai dit, puis on a eu des
discussions, de nombreuses discussions, les journalistes ne sont pas des
artistes au sens de la Loi sur le statut de l'artiste. C'est la raison pour
laquelle je considère que ce n'est pas le bon véhicule pour les aider.
Cependant, l'AJIQ, l'association travaille avec eux pour les aider au
ministère, justement, avec certaines sommes pour pouvoir encourager le travail
de ces journalistes.
Donc, pour ces
motifs, comme je vous dis, ce n'est pas le bon véhicule. Et on veut améliorer
les conditions socioéconomiques des artistes. Et pas plus que les journalistes
indépendants ou les comptables ne seront inclus dans cette loi, parce qu'on
nous a aussi demandé d'inclure des comptables, les assistants comptables. Donc,
vous comprenez que cette loi, sa particularité, c'est que nous donnons, nous
venons donner énormément de pouvoirs, de droits à tous les artistes de la
seconde loi, parce qu'on a vu qu'avec l'usage, après plus de 30 ans, bien,
ils ne sont pas... ils sont très mal couverts par la seconde loi, puis on vient
les couvrir. Donc, on ouvre déjà à plusieurs milliers d'artistes. Et ma préoccupation, c'est vraiment d'aider davantage
d'artistes. Donc, c'est la raison pour laquelle, moi, cet amendement-là,
je vais voter contre, par souci de cohérence. Et ce n'est pas le bon véhicule,
quoiqu'on pourrait trouver un autre véhicule pour aider les journalistes, mais
pas celui-ci. Voilà.
Le
Président (M. Rousselle) : D'autres
interventions? Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Merci. Merci.
Merci, M. le Président. J'avoue que je suis un petit peu surprise, parce qu'on
dit que ce n'est pas le bon véhicule, alors que la CSN nous dit que c'est le
bon véhicule. Et je pense qu'ils connaissent bien aussi leurs droits, ils
connaissent bien comment, juridiquement, ça peut s'insérer dans la loi. Ça
n'enlève rien à la ministre, ça n'enlève rien, ça ne vient pas chercher de
l'argent des contribuables, ça n'enlève rien à personne, mais ça donne beaucoup. Ça donnerait beaucoup à ces
journalistes indépendants qui, vraiment, vraiment, en arrachent, en
arrachent, et ils en ont arraché pendant la pandémie, puis ils en arrachent
encore, puis ils vont continuer à en arracher.
Je pense qu'on est dans un exercice qui serait
vraiment, vraiment idéal. Qu'est-ce que ça vient enlever? Parce que ça va leur
donner la possibilité d'avoir des recours en cas de harcèlement sexuel et
psychologique, et on parle beaucoup, beaucoup de ces dossiers-là puis de ces
questions-là ces dernières années. Et je pense qu'il y en a beaucoup qui ont
été victimes de cela, et ça vient aussi leur donner une possibilité d'aller
devant le Tribunal administratif.
Alors, je comprends, la ministre est encadrée
dans sa loi, mais je ne vois pas la raison pour laquelle elle ne le fait pas.
C'était... Hier, ça a été un peu surprenant de dire : Bien, je ferme la
porte, mais, fermer la porte aussi rapidement,
je trouve ça un petit peu surprenant. Puis, je pense, M. le Président, qu'il
faut avoir cette ouverture-là, il faut vraiment avoir cette
ouverture-là. On peut suspendre pour peut-être y réfléchir, voir comment on
peut le... peut-être peaufiner, mon amendement n'est peut-être pas parfait, il
peut peut-être s'insérer ailleurs.
Mais on a parlé des comptables hier, mais je me
souviens pourquoi on avait exclu les comptables, là, puis je me souviens de la loi en 2009, et ils ne sont pas
des techniciens, puis c'était une loi qui touchait les techniciens, c'était
ça, la raison. Mais on est dans un exercice qui serait, à mon avis, facile,
puis ça viendrait vraiment changer la vie de dizaines,
de dizaines de professionnels, d'artistes, de journalistes professionnels. Et
ce ne sont pas des artistes, mais ils
sont... ils contribuent à la société québécoise, puis on peut l'ajouter, après
ça, dans le titre, on pourra amender le titre. C'est pour ça que j'ai demandé, tout à l'heure, qu'on
fasse... qu'on suspende le titre pour pouvoir arriver avec cet amendement-là.
Et je suis un peu déçue, j'aimerais peut-être
que les juristes nous donnent une explication. Quel serait... si la ministre le
permet, quel serait le... l'autre véhicule, dans quelle loi on pourrait
l'insérer, pour un peu donner peut-être une piste de solution, qu'un jour on
pourra l'insérer dans une loi? Mais j'aimerais ça que les juristes m'expliquent
qu'est-ce que ça vient changer, fondamentalement dans la loi, qu'est-ce que ça
vient enlever aux autres. Ça n'enlève rien aux autres et ça leur donne des
droits, davantage de droits. Alors, si c'était possible que je parle à un
juriste ou qu'on suspende peut-être pour qu'on ait une explication.
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la ministre.
Mme Roy : Bien, je vous donner
l'explication, madame, quand vous nous dites... Merci, M. le Président. Tu
sais, quand vous nous dites : La ministre décide ça comme ça, puis il n'y
a pas eu de réflexion, c'est parce qu'il y a eu réflexion, puis on a discuté
avec, naturellement, les gens du syndicat, la FNCC. Puis Mme Charette
était au courant, elle savait très, très bien que je...
Une voix : ...
Mme Roy : L'AJIQ
également, on a discuté avec les deux. J'ai fait des rencontres avec eux, ils
savaient que je n'irais pas là. Maintenant, si vous voulez savoir,
juridiquement, pourquoi on ne va pas là, quand il y a une loi, il y a un objet,
l'objet de la loi, là, le statut professionnel de l'artiste, l'artiste étant
l'objet ici, un journaliste n'est pas un artiste au sens de la loi, de la loi
même que vous avez... sur laquelle vous avez travaillé en 2009. Alors, c'est la
raison pour laquelle je vous dis : Ce n'est pas le bon véhicule, et c'est
la raison pour laquelle on n'acceptera pas cet amendement et qu'on n'ouvrira
pas aux journalistes.
Et Mme Charette le savait, et c'est de
bonne guerre que de faire ces demandes-là, mais ce ne sera pas fait parce que
ce n'est pas l'objet de la loi. L'objet de la loi ici, c'est d'aider les
artistes, mais nous travaillons, avec le ministère, à d'autres façons d'aider
davantage les journalistes pigistes. Voilà.
Le Président
(M. Rousselle) : Le député de Matane-Matapédia,
la parole aussi.
M. Bérubé : Quelques mots, M.
le Président. Je suis d'avis que le débat apporté par la députée de l'Acadie
pourrait trouver un autre lieu pour mieux tenir compte de cette réalité-là.
Toutefois, je comprends l'intention. Et on n'a pas eu vraiment de définition,
d'entrée de jeu, de ce qu'est un artiste. Alors, on pourrait présumer, par
exemple, que tous les corps de métier représentés par l'Union des artistes sont
des artistes, mais il y a des... Alors, on parle de créateurs. Moi, je
dirais «créateurs». Par contre, il y a des catégories qui sont un peu
entre les deux.
Je vous réitère, hier, la mise en garde
personnelle que j'ai faite quant à mes propres intérêts, j'ai une conjointe
membre de l'Union des artistes. Qu'en est-il de quelqu'un qui est chroniqueur
ou chroniqueuse? Ce n'est ni vraiment du journalisme, mais il y a de la
création, il y a une préparation. Si on avait eu la définition de ce qu'est un
artiste, ça peut paraître un peu... mais c'est quand même important de savoir
de quoi on parle.
Qu'est-ce qu'un artiste? Et, bon, il y a les
arts de la scène, c'est assez clair, c'est des artistes. Il y a les
auteurs-compositeurs-interprètes, il y a les écrivains, il y a les peintres, il
y a les sculpteurs, bon, il y a tout ça, mais, dans les métiers, par exemple,
de la radio ou de la télévision, il y a des gens qui sont en ondes pas pour informer,
mais pour divertir, et d'autres que... pour informer, mais pour être aussi
membres d'une organisation comme l'Union des artistes. Donc,
si on pouvait nous donner, pour la conduite de nos travaux, pour la suite, la
définition que le ministère ou la ministre a pour artiste, ça pourrait nous
permettre de bien circonscrire pour qui on travaille présentement. Donc, c'est
un peu long comme intervention, mais, je pense, c'est un cadre qui pourrait
nous être utile.
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la ministre.
Mme Roy : Si vous pouvez...
oui, j'apprécie la question, parce que, ce matin, il y a eu ce qu'on appelle
une séance d'information. Je hais le mot «briefing», breffage, je déteste ça.
M. Bérubé : Breffage, le
breffage.
• (12 h 10) •
Mme Roy : Séance d'information.
C'est important, puis je l'ai mentionné hier, pour le bénéfice des gens qui
écoutaient, mais c'est important, parce que ce que vous dites là est
extrêmement important, M. le député de Matane-Matapédia, parce que les
définitions, elles sont déjà dans les deux lois existantes, la première et la
deuxième, toutes les définitions sont là de ce qu'est un artiste. Et, comme je
vous disais hier, nous prenons ces deux lois, nous les... nous les collons
ensemble, nous les scindons avec des particularités. Alors, toutes les
définitions sont incluses dans la version finale du p.l. n° 35. Puis là il
y en a, des pages de ce qu'est un artiste, puis dans quelles conditions
l'artiste exerce. Donc, elles existent déjà, ces définitions-là, le travail a
déjà été fait en amont.
Alors, c'est... et même je vous dirais qu'à
l'article 1.1 on définit ce qu'est l'artiste. Donc, c'est pour vous dire
que les définitions, elles existent déjà. Et c'est la raison pour laquelle je
vous dis : Bien, le journaliste ne rentre pas dans toutes ces définitions,
et c'est la raison pour laquelle ce n'est pas le bon véhicule. Oui, ce sont des
travailleurs autonomes, mais ce projet de loi là ne sera pas un projet de loi
où on va entrer tout type de travailleur autonome, parce que c'est une loi sur
les travailleurs autonomes, en quelque part, qui est ouverte, mais sachez que
c'est une loi d'exception, avec des règles d'exception puis, je dirais, pour
des gens d'exception aussi. Alors, les définitions, elles existent toutes, et
c'est la raison pour laquelle je vous invite à travailler avec les deux
anciennes lois, parce qu'elles sont fusionnées, entrées dans celle-ci avec les
aménagements qui s'imposent, là.
Le Président
(M. Rousselle) : M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Si... parce que je
ne les ai pas à proximité, mais, dans le courant de la journée, là, il n'y a
pas d'urgence, si on pouvait nous partager la définition d'artiste. Parce que
je vous donne un autre exemple, je termine avec ça. Vous êtes un chef cuisinier
dans un restaurant de Québec, vous n'êtes pas considéré comme un artiste. Vous
faites la même recette à la télévision, vous êtes un artiste. Est-ce que c'est
le médium qui crée l'artiste? Ça s'applique aux chroniqueurs, ça s'applique à
beaucoup de gens qui font des prestations qui sont filmées, qui sont
enregistrées, qui sont diffusées.
Alors, c'est pour ça que c'est important, pour
moi, d'avoir une définition qui... j'imagine, là, on peut se référer aux anciennes
lois, mais aux nouveaux phénomènes. Par exemple, est-ce qu'on pourrait
s'imaginer que quelqu'un qui est un influenceur sur les réseaux sociaux puisse
revendiquer le statut d'artiste, en disant : Je crée des capsules pour,
que sais-je, TikTok, que sais-je, Instagram? Vous voyez où est-ce que je veux
en venir? C'est que, bien sûr, c'est un socle, les lois précédentes, mais les
formes d'art explosent dans des cadres qu'on ne soupçonne même pas, dans
certains cas, présentement puis pour l'avenir aussi.
Alors, aussi bien aborder ces questions-là de
façon large ou de circonscrire notre zone d'intervention pour être efficaces
avec le temps qui nous imparti et les moyens qui sont à notre disposition avec
la loi. Donc, c'est une précision que... pour le bénéfice de tout le monde, en
vous disant qu'il y aura peut-être des gens qui lèveront la main en
disant : Je ne suis représenté par aucune organisation, mais je suis un
artiste, comment pouvez-vous ne pas reconnaître que je suis un artiste? À
suivre.
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la ministre.
Mme Roy : Oui, pour ce qui est
des définitions, je vous référerai, tout à l'heure, quand on sera rendu là, à
l'article 3, entre autres, qui explique ce qu'est un artiste, là. Point.
Le Président
(M. Rousselle) : J'avais Mme la
députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Bien, je
réitère ma demande pour nous éclairer. On peut le faire en suspendant, M. le
Président, un peu pour que ce soit une conversation, peut-être, à bâtons
rompus, mais je voudrais savoir quel serait, pour
ces gens-là, le meilleur véhicule. Est-ce que ça leur prend une loi spécifique
à eux ou si ça leur prend... Qu'est-ce... J'aimerais entendre les
juristes là-dessus. Vous avez... vous dites que vous avez réfléchi sur la question.
Vous dites que vous avez eu des rencontres, vous dites que vous avez décidé de
ne pas le faire. Puis la réponse très courte, dire : Bien, c'est parce que ce n'est pas l'objet de la
loi... Mais c'est parce qu'on est quand même capable, avec cette loi-là,
de donner à ce groupe-là, à ce secteur-là une protection de travailleurs
autonomes. À mon avis, on est capable de le faire.
Si... je
répète mon exemple, si quelqu'un qui écrit un livre sur la mécanique automobile
est considéré comme un artiste, si
quelqu'un qui écrit un livre de recettes est considéré comme un artiste, je
pense qu'on est quand même capable de reconnaître
que des journalistes indépendants font un travail aussi noble que quelqu'un qui
fait ce genre de production là.
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la députée...
ministre, excusez.
Mme Roy : Écoutez, ça n'a rien
à voir avec...Oui, je suis députée aussi et très fière, députée de
Montarville. Le journaliste n'est pas l'objet de la loi. L'objet de la loi, ce
sont les artistes. C'est une réponse et une réponse légale. Et c'est un métier extrêmement noble, et que nous
avons toutes les deux pratiqué, et ce n'est pas l'objet de cette loi-ci.
Alors, si vous voulez soumettre aux voix votre amendement, soumettez-le.
Je souscris aux propos du député de
Matane-Matapédia. Ce n'est pas le véhicule, ce n'est pas pour leur assurer une
protection. Il pourrait y avoir d'autres protections qui relèvent du ministre
de l'Emploi et du Travail. Et d'autres, par
exemple, dans le milieu de la construction, il y a des normes exceptionnelles.
Dans certains domaines, il y a des normes exceptionnelles. Alors, ce
n'est pas dans la Loi sur le statut de l'artiste que nous croyons que nous
pourrions protéger les journalistes, parce qu'ils ne sont pas des artistes au
sens des définitions. Puis eux-mêmes le disent, et même le syndicat le
dit : Non, on sait qu'on n'est pas des artistes, mais est-ce qu'on peut...
Alors, je comprends que c'est un groupe de
travailleurs autonomes qui cherchent un chapeau et une protection. Je le
comprends et je vous soumets que ce n'est pas le bon véhicule, qu'il pourrait y
avoir d'autres véhicules, à commencer par au ministère de l'Emploi et de la
Sécurité sociale. Voilà. Alors, c'est ma réponse. Alors, je vous invite à mettre
aux voix votre amendement.
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la députée de
Taschereau.
Mme Dorion : Bien, je veux
juste ajouter qu'on pourrait philosopher longtemps sur ce qu'est un artiste.
Puis, tu sais, il y en a qui ont relevé aussi le mot «professionnel» comme...
bon, mais, juste pour ne pas qu'on se perde puis pour tous... Tu sais, un
artiste, tout le monde est un artiste au fond de lui, là, tout le monde a des
souvenirs d'enfance d'avoir été un artiste, mais je pense que ce qui est
important, là, c'est qu'on parle des conditions d'emploi, des conditions de
rémunération, des ententes.
Ça fait qu'on... oui, le médium est important.
Si c'est un acteur qui peut faire la publicité puis qu'on va chercher quelqu'un
qui n'est pas un acteur pour faire la publicité, bien, il faut qu'il soit
soumis aux mêmes règles. Sinon, bien, les artistes ne se feront plus engager
par personne, tu sais. Ça fait que, voilà, c'est ça, le...
Le Président
(M. Rousselle) : Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Oui, Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Je vais
terminer là-dessus, je rappelle à la ministre qu'elle est ministre de la
Culture et des Communications. Je rappelle à la ministre qu'elle a la
responsabilité aussi des médias communautaires. Alors, je rappelle à la
ministre qu'envoyer la balle du côté du ministre... du ministre ou de la
ministre de l'Emploi, ce n'est pas ma... ce n'est pas la réponse que j'aurais
souhaitée. J'aurais aimé ça avoir un éclairage de ses éminents juristes pour
qu'ils m'éclairent davantage. Je n'ai pas le droit. Je suis juste une députée
qui essaie de faire son travail. Ça a l'air que je n'ai pas le droit d'avoir
ça.
Alors, M. le Président, je vais m'arrêter ici.
Malheureusement, bien, je pense que vous avez été... Ceux qui nous suivent
voient le résultat. Puis on pourra peut-être, dans un prochain gouvernement,
voir qu'il y aura peut-être une ouverture quand... on verra les résultats de la
prochaine campagne électorale, qu'il ne faut jamais prendre pour acquis. Alors,
on sait aujourd'hui quel est le degré d'ouverture. Je suis triste de ça, parce
qu'on a vraiment un projet de loi qui va faire une différence pour beaucoup,
beaucoup, beaucoup de personnes, je le répète, je le réitère, je l'ai dit. Et
on a des gens qui sont allés rencontrer la ministre, qui ont demandé à avoir
cette protection-là, à avoir des droits eux aussi, à pouvoir se négocier des
conditions de travail. Puis ils se font dire : Bien, allez... vous n'avez
pas frappé à la bonne porte, allez donc frapper à la porte de mon... du voisin.
C'est tout. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Rousselle) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Non. Donc, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : ...
Le Président
(M. Rousselle) : Un vote nominal. Mme la greffière... la
secrétaire. Excusez-moi.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Roy
(Montarville)?
Mme Roy : Contre.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Contre.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Contre.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Contre.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé :
Contre.
Le
Président (M. Rousselle) : Abstention.
La Secrétaire :
M. Vimont (Rousselle)?
• (12 h 20) •
Le
Président (M. Rousselle) : Abstention.
La Secrétaire :
...
Le
Président (M. Rousselle) : Donc, l'amendement est rejeté.
On retourne à l'article 2. Est-ce qu'il y a des gens qui veulent prendre
la parole sur le 2?
Mme St-Pierre :
Bien, on est encore sur le 2, oui?
Le
Président (M. Rousselle) : Oui, c'est ça.
Mme St-Pierre :
Donc, les commentaires de M. Delorme, hier, là, Mme la ministre a dit
qu'on pouvait retrouver ça à l'article 24, les commentaires de
M. Delorme, quand il disait qu'ils n'étaient pas considérés comme les...
ils n'avaient pas le même statut dans... les concepteurs n'avaient pas le même
statut que les techniciens, qu'ils souhaitaient, eux aussi, être inclus dans la
loi. Puis vous avez dit : Bien, il y a un article qui vous assure cette
protection-là. Il semble ne pas l'avoir compris comme cela. Alors, ce serait
peut-être de... si on peut peut-être... Parce que moi, je me disais : Ce
serait peut-être à l'article 1 qu'il faudrait le mettre, mais peut-être
que c'est ailleurs aussi. Alors, je ne voudrais pas qu'on adopte
l'article 1 puis qu'on soit fermés si jamais il y a une ouverture ou si...
Moi, je n'ai pas la...
Des voix :
...
Mme St-Pierre :
En fait, c'est l'article 2, mais là on est... C'est l'article 2...
Le
Président (M. Rousselle) : Oui, on
est toujours sur l'article 2, oui, puis l'article 1 est suspendu.
Mme St-Pierre :
Non, c'est... on en est à l'article 2.
Le
Président (M. Rousselle) : Oui, c'est ça.
Mme St-Pierre :
Bien, c'est ça. Mais j'ai parlé de l'article 1...
Une voix :
...
Mme St-Pierre :
Bien, c'est parce que c'est l'article 1 de la loi.
Le
Président (M. Rousselle) : Oui, c'est
ça. Merci.
Mme St-Pierre : Et, juste pour
qu'on... Si on est capable d'avoir cette assurance-là que les concepteurs sont
couverts par la loi, comme M. Delorme l'a demandé, puis je trouvais que
ses commentaires étaient très pertinents... Son nom était
composé, là, je dis «Delorme», mais c'est un nom composé, Delorme-Bouchard, de
l'Association des professionnels des arts de la scène du Québec. Et moi... On
pourrait voter sur l'article 2.
Bien, c'est parce que, quand M. Delorme,
hier, a fait état du fait qu'il ne se sentait pas couvert par la loi... puis vous avez dit : Il y a un endroit dans la loi
où vous l'êtes, mais c'est parce qu'avant de continuer sur l'article 2 il
faudrait qu'on sache, comme, c'est où, la protection, c'est quoi, la protection
qu'ils ont. Parce que moi, je me disais : On peut l'inclure dans la portion où on traite des techniciens de scène, des
techniciens de l'audiovisuel et ajouter les concepteurs.
Mme Roy : Voulez-vous qu'on
vote sur l'article 2? Parce que, l'article 2... Il faut comprendre,
cet article-là, qui est l'article 1, dans le fond, ce qu'il vient dire...
tout simplement, il dit : On prend les deux lois, puis on les met
ensemble, puis on garde tout le monde qui est là, on le garde puis, en plus, on
en rajoute. Vous avez remarqué, on a mis le cirque et l'expérience multimédia,
l'expérience numérique, parce que ça fait partie... Dans le 2, il y en a de
tout ça maintenant. On a modifié le nom, parce que je pense qu'avant ça
s'appelait... ça portait un autre nom.
Et donc ce
que l'article 2 nous dit, c'est qu'à l'article 1 on colle ces deux
lois ensemble. Ça fait qu'on ne vient pas... On garde ici... on garde un
équilibre avec ce qui existe déjà, on ne bouleverse pas les domaines, les
secteurs, mais on vient dire : Tout le monde sera sous un même chapeau.
C'est ça qu'il fait, l'article 1, qui est l'article 2, là, de la loi.
Le Président
(M. Rousselle) : Oui, Mme la députée.
Mme St-Pierre : On peut
peut-être suspendre. Parce que ce que je veux... qu'on veut savoir, c'est la
protection qui était demandée hier par M. Delorme. Vous lui avez dit...
après, vous avez dit : On la retrouve, cette protection-là, à
l'article 24. Moi, ce que je veux savoir, c'est... Parce que, je me
disais, on pourrait, à 1.2 de la loi actuelle, mais pas celle-là, la loi actuelle, dans le cadre d'une production
audiovisuelle... lui disait... vous parlez uniquement d'audiovisuel, et
ça pourrait être les productions...
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la ministre.
Mme Roy : C'est qu'on reprend,
textuellement, les lois, la un et la deux, puis on les met ensemble. Ça fait
que je ne peux pas changer la un puis la deux, on les reprend telles qu'elles
sont. Ça, c'est la base du travail... c'est la base du projet de loi n° 35.
Si vous n'êtes pas d'accord avec ça, ça ne marchera pas. Ça fait que la base,
c'est qu'on reprend les deux, mais on reprend les mêmes termes, par souci de
cohérence pour l'application du reste, et c'est plus loin dans les articles
qu'on peut décliner des nouveautés. Mais, si on n'a pas la base, si on n'a pas
le départ en partant...
Mme St-Pierre : O.K. Donc, on
peut analyser la possibilité de donner gain de cause à ce que M. Delorme
disait hier.
Mme Roy : Absolument, mais...
Mme St-Pierre : Parce qu'il n'a
pas soumis de mémoire, là.
Mme Roy : Non, c'est vrai, vous
avez raison.
Mme St-Pierre : Il n'a pas
soumis de mémoire, mais ce qu'il est venu dire, c'est qu'il y a une
incongruité. S'il fait un spectacle, s'il conçoit un spectacle, des éclairages
d'un spectacle, il n'est pas couvert par la loi, alors que le technicien
éclairagiste, il... le technicien audiovisuel est couvert par la loi.
Mme Roy : En fait, c'est qu'il
est couvert en partie, il est couvert dépendamment du... de l'action qu'il
pose, de la fonction qu'il pose. Puis ça, c'est dans les ententes collectives.
C'est parce que ce qui est particulier avec cette loi-là, là, c'est que c'est
un cadre, O.K.? Cette loi-là, ce qu'elle nous dit, c'est : Voici comment
les associations pourront se créer, voici comment les associations d'artistes
pourront se faire reconnaître, voici maintenant ce qu'ils pourront faire dans
leurs ententes pour améliorer leurs conditions socioéconomiques. Ce n'est pas
moi qui vais dire : Tu vas gagner tant de l'heure puis tu vas faire telle
affaire, c'est eux, quand ils vont...
Mme St-Pierre : Conditions de
base.
Mme Roy : Puis ça va... ça
vient dire également : Bien, voici qui est vraiment représentatif, là. Le
tribunal dira : Eux, ils sont représentatifs pour représenter les
artistes, eux, ils sont représentatifs pour représenter la partie patronale,
les producteurs, les diffuseurs, puis, maintenant, entendez-vous. Ça fait que
c'est ça qu'elle dit, la loi actuelle...
c'est-à-dire c'est ça que disent les deux autres lois, on les prend ensemble,
puis nous, on bonifie ça, on améliore ça en ouvrant davantage, en
donnant plus de protection. Parce que la deuxième loi... les artistes que la
deuxième loi couvrait, il n'y avait pas de
mordant là-dedans, puis ça ne marchait pas. Effectivement, on l'a vu, ils nous
ont dit, en 30 ans, ils n'ont jamais négocié d'entente.
Donc, on
comprend que la loi maintenant, telle que libellée, va leur permettre un... Et
ils ont déjà des associations reconnues.
Donc, il y aura des mesures transitoires, comme vous pourrez voir, qui vont
leur permettre, à ces organisations-là, de vraiment faire une entente,
d'être reconnues, faire une entente. Et c'est pour ça, c'est parce qu'il y a plusieurs concepts
qui s'entrechoquent, et les articles premiers nous disent : On prend les
deux lois, on les colle ensemble, mais
on ne va pas jouer puis rajouter des détails dans ça, parce que les détails
sont plus loin. C'est ça que je vais vous dire.
Je comprends votre préoccupation... dites :
Marquez tout de suite qu'eux autres sont protégés ou... Ce n'est pas dans ces
articles-là, ce sera plus loin et, par ailleurs, ce sera dans les ententes
collectives qu'ils se négocieront. Tu sais, c'est... il y a ce bout-là, là.
Moi, je ne vais pas leur dire quoi mettre dans leurs ententes collectives,
quoiqu'il y a des articles de loi dans lesquels on dit quoi mettre dans
certains contrats. Et ça, on a gardé des normes minimales, pour les contrats
qu'on leur impose maintenant, qui sont... qui seront d'office dans les
contrats.
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la députée de
Taschereau.
Mme Dorion : Bien là, je pense,
la ministre a tout dit, là. Dans le fond, les domaines... si ça peut rassurer
la députée de l'Acadie, les artistes qui oeuvrent dans les domaines qui sont
nommés là, ça comprend tous les artistes dont parlait le monsieur qui est venu
nous jaser du fait que la réalisation de ses conceptions n'était pas incluse.
Après, ça va être à leurs associations d'artistes de dire : Bien, la... de
négocier la réalisation des conceptions, c'est... ça fait partie de telle
entente, ou il faut qu'ils en négocient d'autres ou, s'ils n'y arrivent pas,
bien là, il faudra qu'ils aillent téter la ministre pour un règlement.
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la députée de
l'Acadie.
Mme St-Pierre : Très bien, M.
le Président. Alors, on va... on peut continuer à procéder. Dans la loi
actuelle, à l'article 1.2, on pourra... Là, on a... on est à... Notre
article 2, c'est l'article 1 qui est touché. Après ça, on va toucher
l'article 1.1, puis qu'on pourra discuter à l'article 1.2. Moi, c'est
là que je le vois, peut-être que je suis dans le champ, mais c'est là que je le
vois, qu'on pourrait ajouter cette protection-là, puis on pourra en discuter à
ce moment-là. Alors, moi, je suis prête à procéder.
Le Président (M. Rousselle) : On procède, donc on y va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mme Dorion : ...
Le Président
(M. Rousselle) : Non, là, on est à
l'article 2, au premier.
Mme Dorion : Non, pas
d'intervention pour cela.
Le Président
(M. Rousselle) : Pas pour cela. Non?
O.K. Donc, on met aux voix. Est-ce que 2 est adopté?
Des voix : ...
Le Président
(M. Rousselle) : Appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
L'article 2, oui.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : M. Rousselle
(Vimont)?
Le Président
(M. Rousselle) : Abstention. Adopté.
Donc, on revient à l'article...
Une voix : ...
Le Président
(M. Rousselle) : L'article 2 est
adopté. On s'en va à l'article 3?
Mme Roy : ...revenir à
l'article 1, puisque c'est le même concept, c'est le...
Le
Président (M. Rousselle) : On pourrait revenir.
Est-ce qu'on revient à l'article 1? Oui. Est-ce que ça prend...
Est-ce que vous êtes tous d'accord? Mme la députée de l'Acadie?
• (12 h 30) •
Mme St-Pierre : Oui, oui, oui.
Le Président
(M. Rousselle) : Oui, on revient?
O.K. Donc, on revient à l'article 1.
Mme Roy : Oui, avec plaisir.
Alors, l'article 1, c'est le titre : Le titre de la Loi sur le statut
professionnel et les conditions d'engagement des artistes de la scène, du
disque et du cinéma (chapitre S-32.1) est remplacé par le suivant :
La «Loi sur le statut professionnel des artistes
des arts visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d'art et
de la scène».
Voilà. Et,
peut-être, j'ajouterais peut-être comme commentaire, pour les gens qui nous
écoutent : Bien, pourquoi vous ne mettez pas danse, pourquoi vous
ne mettez pas... C'est vraiment... des domaines, des secteurs?
Une voix : ...
Mme Roy : Des domaines, voilà,
il faut faire attention, domaine et secteur, ce n'est pas la même chose, qui
ont été identifiés et qui en incluent plusieurs autres. Quand on dit les arts
de la scène, ça inclut les danseurs, ça inclut... Alors, c'est la raison pour
laquelle c'est libellé de cette façon-là, mais ça n'exclut personne. Au
contraire, ce sont chacun des domaines qui en contiennent beaucoup et beaucoup
plus. Voilà.
Le Président
(M. Rousselle) : Il y a des
interventions?
Mme St-Pierre : Non.
Le Président
(M. Rousselle) : Non. Aucune
intervention. Donc, est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : ...
Le Président
(M. Rousselle) : Appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé :
Pour.
La Secrétaire :
M. Rousselle (Vimont)?
Le Président
(M. Rousselle) : Abstention. Donc, l'article 1 est adopté. On
s'en va à l'article 3. Mme la ministre.
Mme Roy :
O.K. L'article 3, moi, je
demanderais qu'on le suspende peut-être pour trouver... faire un amendement
éventuellement aussi, parce que c'était...
Puis, vous en conviendrez tous, les partis qui sont... les groupes qui sont
venus nous voir nous ont dit : Pourquoi
vous mettez «artiste professionnel», puis là vous mettez «artiste» puis
«professionnellement»? Ça fait qu'en fusionnant les deux lois on s'est rendu
compte que c'était le terme de la deuxième, qui était «artiste professionnel»,
«artiste professionnel», «artiste professionnel», et qu'on n'a pas besoin,
parce que le titre, disant «statut professionnel de l'artiste», nous permet
juste de mettre «artiste». Alors, entre autres, on ferait un amendement à cet
égard-là. Si quelqu'un veut même le déposer, je... on vous l'offre, c'est... On
a tous entendu la même chose, là, mais je le suspendrais tout de même pour voir
dans quelle mesure on peut peut-être faire un ajout qui serait intéressant. Je
passerais à l'article 4.
Le
Président (M. Rousselle) : O.K.
Est-ce qu'on est tous d'accord qu'on suspend la 3, oui?
Mme St-Pierre :
Donc là...
Le
Président (M. Rousselle) : Oui, Mme
la...
Mme St-Pierre : ...je comprends qu'on
suspendrait... on suspendrait cet article-là en attendant les
amendements qui ont été mentionnés hier.
Mme Roy :
Oui, oui.
Mme St-Pierre :
O.K. Puis les amendements ne sont pas prêts, là? Les amendements ne sont
pas prêts?
Mme Roy :
Non, ils ne sont pas tous prêts, là.
Mme St-Pierre :
O.K. C'est parce que...
Mme Roy :
Non, non, mais, comme je vous disais, c'est des choses qui se font
facilement sur le parquet, là, qui permettent... Si vous êtes d'accord, là...
Je voulais m'assurer que vous soyez d'accord aussi.
Mme St-Pierre :
Oui, oui, mais je pensais que les amendements seraient prêts ce matin quand
on allait arriver pour continuer. Parce que vous aviez quand même pris
connaissance des mémoires.
Mme Roy :
Oui, mais ça... Certains sont prêts, les plus...
Mme St-Pierre :
Puis ça fait des mois que vous êtes là-dessus.
Mme Roy :
Les plus litigieux sont... ont été travaillés avec les juristes, et, les
autres, je pense qu'on est capable de le faire sans les juristes.
Le
Président (M. Rousselle) : Donc, on
suspend, vous êtes d'accord?
Mme Roy : On suspend le 3.
Le
Président (M. Rousselle) : Le 3.
Mme Roy : L'article 3,
puis on peut passer au 4.
Mme St-Pierre : Nous, on va
avoir un 3.1. Donc, ça veut dire qu'on suspend si on...
Le Président
(M. Rousselle) : On suspend le 3,
c'est correct?
Des voix : ...
Le Président
(M. Rousselle) : On va suspendre les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise à 12 h 41)
Le Président
(M. Rousselle) : Bon, on reprend.
Donc, l'article 3 est mis de côté un petit peu, donc on va continuer avec
le 4.
Une voix : ...
Le Président
(M. Rousselle) : Le 3 est suspendu. Ça va à tout le monde,
oui?
Des voix : ...
Le Président
(M. Rousselle) : Oui? Bon. Donc, on continue, Mme la
ministre. L'article 4, s'il vous plaît.
Mme Roy : Oui. Alors :
4. L'article 2 de cette loi est
modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par l'insertion, selon l'ordre alphabétique,
des définitions suivantes :
«"arts visuels" : la production
d'oeuvres originales de recherche ou d'expression, uniques ou d'un nombre limité d'exemplaires, exprimées par la peinture,
la sculpture, l'estampe, le dessin, l'illustration, la photographie, les
arts textiles, l'installation, la
performance, la vidéo d'art, les arts numériques ou [...] toute forme
d'expression de même nature;
«"diffuseur" : une personne, un
organisme ou une société qui, à titre d'activité principale ou secondaire,
opère à des fins lucratives ou non une entreprise de diffusion dans les
domaines des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et qui contracte
avec des artistes;
«"diffusion" : la vente, le prêt,
la location, l'échange, le dépôt, l'exposition, l'édition, la représentation en
public, la publication ou toute autre utilisation de l'oeuvre d'un artiste dans
les domaines des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature;
«"littérature" : la création et
la traduction d'oeuvres littéraires originales, exprimées par le roman, le
conte, la nouvelle, l'oeuvre dramatique, la poésie, l'essai ou toute oeuvre
écrite de même nature;
«"métiers d'art" : la production
d'oeuvres originales, uniques ou en multiples exemplaires, destinées à une
fonction utilitaire, décorative ou d'expression et exprimées par l'exercice
d'un métier relié à la transformation du bois, du cuir, des textiles, des métaux,
des silicates ou de toute autre matière;»;
b) par le remplacement, dans la définition de
«producteur», de «à» par «au premier alinéa de»; et
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Aux fins de l'application des
chapitres II, III, III.1, III.2, IV, IV.1, IV.2 et V, le mot
"producteur" fait référence à un "diffuseur" au sens du
présent article lorsque la disposition est appliquée dans les domaines des arts
visuels, des métiers d'art et de la littérature.»
Voilà. Attends un petit peu... Voilà. Ça, c'est
l'article, le nouvel article.
Commentaire. Alors, cet article-là, il intègre,
dans un premier temps, les définitions. Elles se trouvent déjà aux
articles 2 et 3 de la Loi sur le statut professionnel des artistes des
arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur leurs contrats avec les diffuseurs. Ces définitions-là, qui existent
déjà dans la deuxième loi, elles portent sur les notions des arts visuels, de diffuseur, de diffusion, de
littérature, de métiers d'art et visent à préciser le champ d'application de la
loi.
L'article propose, dans un second temps, une
règle d'interprétation qui vise à faciliter la lecture du texte législatif.
Ainsi, dans les différents chapitres de loi, le mot «producteur» visera, pour
les domaines des arts visuels, de la littérature et des métiers d'art, le terme
«diffuseur». Ça, c'est bien important.
Je vous ai dit, il y a deux lois. Dans la
première, vous avez les producteurs au sens de télévision, là, tu sais, les
producteurs, les gros spectacles, là, les arts de la scène, l'audiovisuel,
mais, dans la deuxième loi, on a les diffuseurs. Puis un diffuseur, au sens de
la deuxième loi, ce n'est pas un diffuseur comme au sens de la première loi, ce
n'est pas une télévision. Un diffuseur, au sens de la deuxième loi, peut être
un éditeur, peut être un salon du livre. Puis ce qu'on vient dire ici, on vient
dire : Attention! Quand les articles de cette loi-ci toucheront les
domaines de la deuxième loi, bien, quand on... le terme ici, là... «L'article propose, dans un second
temps, une règle d'interprétation qui vise à faciliter la lecture du
texte législatif. Ainsi, dans les différents chapitres de la loi, le mot
"producteur" visera, pour les domaines des arts visuels, la
littérature, les métiers d'art, le terme "diffuseur".» Alors, on les
assimile, mais, naturellement, chacun reste dans son domaine. Et ce sont les
termes qui demeurent, parce que toutes les ententes collectives sont basées sur
ces termes-là, on ne peut pas tous les changer. Voilà.
Puis là, pour la suite des choses, je passerai
le micro, si vous avez plus de questions, aux juristes, parce qu'on est vraiment dans le... comme on met les deux lois
ensemble, on dit : Bien, nos diffuseurs de la... de la deuxième loi
demeurent les diffuseurs, puis nos producteurs de la première loi demeurent les
producteurs, chacun dans leur domaine respectif.
Le Président
(M. Rousselle) : Oui, allez-y, Mme la
députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Merci, M. le
Président. Ça va pour les arts visuels, diffuseur, diffusion... et là... mais
c'est à «littérature», on nous a souligné
qu'on devrait écrire «l'oeuvre»... «oeuvre littéraire écrite». Est-ce que le
mot «littéraire» devrait se retrouver
là, ou ce n'est pas nécessaire de le mettre, ou... C'est quand on nous a...
C'est l'ANEL, là, qui a parlé de cela, d'ajouter le mot «littéraire
écrite». Je ne sais pas si c'est pertinent, je fais juste me faire la
porte-parole, là, de ce qui nous a été demandé.
Moi, ma question est... J'ai un peu de misère
avec «de même nature». Vous parlez de «la création [...] la traduction
d'oeuvres littéraires originales, exprimées par le roman, le conte, la
nouvelle, l'oeuvre dramatique, la poésie, l'essai ou toute oeuvre écrite de
même nature». Peut-être que l'ANEL voulait enlever... voulait mettre
«littéraire» pour qu'on cadre, qu'on se concentre uniquement sur la
littérature. Parce que ce n'est pas nécessairement... Un livre de recettes, ce
n'est pas nécessairement de la littérature. Peut-être que c'est ça aussi, vous
avez un peu plus encadré, mais «écrites de»... «oeuvres écrites de même
nature», je ne comprends pas pourquoi est-ce qu'on met... on ajoute ça, «de
même nature». Ça veut dire quoi, exactement?
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la ministre.
Mme St-Pierre : Par exemple,
vous ne mettez pas les mémoires, les biographies. Est-ce que ça va être décidé
à la tête du client, la nature de l'oeuvre?
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. De un, vous
demandez pourquoi on ne met pas «oeuvres littéraires». Il est là, «création
[...] d'oeuvres littéraires originales», il est mis, là, à côté de
«littérature».
Mme St-Pierre : Ah! il est là,
ici, en haut. O.K.
Mme Roy : Oui, il est là, il
est là.
Mme St-Pierre : O.K., parfait.
Mme Roy : Alors, ça, on l'a là.
Mme St-Pierre : Parce qu'eux
autres voulaient qu'on écrive «oeuvres littéraires», je pense.
Mme Roy : Il est écrit.
Mme St-Pierre : Oui, c'est un
peu redondant, effectivement. Alors, «écrite de même nature»...
Mme Roy : Alors, je passerais
la parole à...
Mme St-Pierre : Pourquoi on ne
retrouve pas biographie, mémoires, livre historique ou...
Mme Roy : Alors, je passerais
la parole à Me Geneviève Verreault Tremblay, qui est avocate.
Le Président
(M. Rousselle) : Est-ce qu'il y a
consentement?
Mme St-Pierre : Oui, oui.
Le Président
(M. Rousselle) : Vous nommer, s'il
vous plaît, votre titre, et tout.
Mme Verreault
Tremblay (Geneviève) : Oui. Bonjour. Geneviève Verreault Tremblay,
avocate pour le ministère de la Justice affectée au ministère de la
Culture.
En fait, juridiquement, quand on a une
énumération qui se termine par l'expression «de même nature» ou... ce genre d'expressions là doivent être interprétées à la lumière
des termes qui ont été énumérés avant. Donc, on a, dans ce
cas-ci, le roman, le conte, la nouvelle, l'oeuvre dramatique, la poésie,
l'essai. Là, je n'ai pas d'exemple qui me vient en tête de ce que ça pourrait
être concrètement, mais ça ne pourrait pas s'écarter, par nature, des termes
qui ont été énumérés, là, tout juste avant, là, l'utilisation de l'expression
«de même nature». Donc, je vois mal, là, spontanément, comment on pourrait, par
l'expression «oeuvre écrite de même nature», interpréter, à la lumière de
roman, conte, nouvelle, oeuvre dramatique, poésie, essai, que, par exemple, le
livre de cuisine serait... On n'est vraiment pas dans la même nature qu'un
roman, qu'un conte, qu'une nouvelle, là.
Donc, je ne sais pas s'il y a des gens qui ont
des idées, qui ont des exemples en tête, là, mais, quand on retrouve vraiment
l'expression «de même nature», on se colle à l'énumération qui précède, là.
Le Président
(M. Rousselle) : Madame...
Mme St-Pierre : Mais pourquoi
vous... pourquoi vous n'incluez pas les autres oeuvres? Je parle d'une
biographie, des mémoires ou... On parle ici aussi d'oeuvres... d'oeuvres
dramatiques, mais il y a des oeuvres qui sont des...
Est-ce qu'on parle des oeuvres... les pièces de théâtre dans l'énumération?
C'est juste pour... C'est juste que je ne veux pas qu'on décide que ça soit à la tête du client que son oeuvre est
littéraire ou pas. Comprenez-vous ce que je veux dire? Si on ne le met
pas nommément dans la loi, la personne qui écrit une pièce de théâtre peut se
faire dire : Bien, vous n'êtes pas dans... vous n'êtes pas... vous ne
faites pas partie de la littérature. Vous me suivez?
• (12 h 50) •
Mme Roy : Bien, le théâtre,
le... les oeuvres théâtrales sont dans la première loi, les arts de la scène.
Ils peuvent aussi être dans la deuxième. Lorsque Michel Tremblay écrit une
oeuvre, la partie écrite... Ça fait qu'à certains égards les artistes peuvent
être couverts par deux lois.
Mme St-Pierre : Donc, ça, ça
vient s'ajouter? Parce que, là, vous dites : C'est une refonte de la loi.
Alors, ces termes-là, on les retrouve dans l'autre loi?
Une voix : C'est ça.
Mme St-Pierre :
Où?
Des voix : ...
Mme Roy : Article 2 de la
deuxième loi. Bien... Et même, d'ailleurs, c'est écrit comme ça, c'est texto.
Alors, je vous réfère... C'est pour ça, je vous dis, là, c'est un travail de
moine, là, qui a été fait par l'équipe.
Mme St-Pierre :
Je n'en doute pas.
Mme Roy : Puis il y a
des petites coquilles, mais ça existe déjà, là, «de même nature», puis vous
avez travaillé avec. Alors, la deuxième loi,
son article 2, paragraphe 3° : «"littérature" :
la création [...] la traduction d'oeuvres littéraires originales,
exprimées par le roman, le conte, la nouvelle, l'oeuvre dramatique, la poésie,
l'essai ou toute oeuvre écrite de même nature.» Ça fait que c'est comme ça
depuis 25 ans.
Le Président
(M. Rousselle) : D'autres interventions?
Mme Roy : Mais, comme je
vous dis, on a vraiment...
Une voix : ...
Mme Roy : 35? 34?
Une voix : ...
Mme Roy : On a vraiment
pris les deux lois puis on les met ensemble.
Mme St-Pierre : Oui. Ça, vous
l'avez dit plusieurs fois. J'ai tout compris ça.
Mme Roy : Bien là, on en a
l'illustration avec votre bonne question. Bien, ça, c'est un bout de la
deuxième loi qui était... qui est mis, là.
Mme St-Pierre : Oui, mais ça...
il peut y avoir des termes dans la... il peut y avoir des termes, dans une loi
qui date de 1980, qui sont dépassés, qui sont démodés puis qui ne font plus
l'affaire. On peut s'entendre là-dessus? Moi, je pose juste la question. La loi
va peut-être... On va peut-être voir une ouverture de la loi dans 15 ans,
dans 10 ans, dans 25 ans, dans 50 ans. Alors là, on travaille,
là, pour plusieurs années. C'est pour ça que je veux m'assurer que le mot «de
même nature», qui était bien compris en 1980... est-ce qu'en 2022 on est encore
dans le même vocabulaire, dans les mêmes termes?
Je
comprends ce que vous me dites. On prend les deux lois, on les met ensemble
puis... Bon. Mais, je veux dire, il y a
certainement eu quelques réflexions sur l'importance de garder des mots, garder
des termes ou pas. Vous me dites :
C'est du copier-coller. Oui, mais moi, je ne comprends pas pourquoi est-ce
qu'on n'en... on ne fait pas une énumération plus large. Je m'arrête
ici. Je considère que cette loi-là devrait avoir une énumération large, mais
c'est tout.
Le
Président (M. Rousselle) : Mme la
ministre.
Mme Roy :
Mais je voudrais ajouter là-dessus, pour ce qui est, là, «de même nature»,
de l'explication juridique qui vous a été donnée, là, ça s'écrit comme ça.
Mais, par ailleurs, puis c'est pour ça que je reviens à ça, c'est que ces deux
lois-là sont les bases sur lesquelles les associations puis la partie... on va
dire, la partie patronale, là, se fondent pour faire leurs ententes. Ça fait
qu'il y a aussi un exercice d'équilibriste pour ne pas faire en sorte que les
modifications qu'on apporte aujourd'hui fassent en sorte qu'aucune entente
n'est valide parce que tous les termes ont changé. Ça fait qu'il y a ça aussi,
là. On ne veut pas toutes leur refaire leurs ententes, ce qui est quand même un
travail de moine et onéreux. Ça fait qu'on garde la structure, les termes, les
bases, puis on en rajoute quand on peut en rajouter pour nous assurer que tout
demeure cohérent pour ce qui est de l'avenir. Ça fait que, voilà, j'arrête ici.
Le
Président (M. Rousselle) : Mme la
députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre :
Moi, je termine ici. Je crains que certains géants puissent avoir...
trouver certaines failles dans la loi. Ces géants-là n'existaient pas au début,
dans les années 80, puis les écrivains, les écrivaines n'étaient pas
inclus dans la loi. On les amène ici, c'est une très bonne chose. Il faut
absolument être prudent, je pense, puis se dire : Bien, il faut qu'on ait
la ceinture puis les bretelles pour être sûr qu'on est bien, bien, bien couvert
et qu'ils sont bien, bien, bien protégés. C'est juste ça, mon intention. Alors,
voilà. C'est tout.
Le
Président (M. Rousselle) : Mme la
ministre? Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Une voix :
...
Le Président
(M. Rousselle) : Pas
d'autres interventions sur l'article 3? 4, excusez. Donc, est-ce que c'est
adopté?
Une voix :
...
Le
Président (M. Rousselle) : Ah! vote nominal.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy :
Pour le 4.
La
Secrétaire : M. Dansereau... Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire :
M. Rousselle (Vimont)?
Le Président
(M. Rousselle) : Abstention. Donc,
l'article 4 est adopté. On passe à l'article 5. Mme la ministre.
Des voix : ...
Le Président
(M. Rousselle) : Vous voulez qu'on suspende?
Des voix : ...
Mme Roy : Alors,
l'article 5. Bon, article 5...
Je voudrais juste faire un petit aparté. Ma
collègue, Me Doucet, m'a dit, c'est important pour les gens qui nous écoutent,
là : La littérature, ça couvre aussi...
Une voix : ...
Mme Roy : Voilà. Tous
genres de livres. Ça peut couvrir...
Une voix : ...
Mme Roy (Montarville) : Oui.
Le Président
(M. Rousselle) : O.K. Donc,
consentement?
Des voix : Oui.
Le Président
(M. Rousselle) : Donc, veuillez vous nommer et puis...
Mme Doucet (Brigitte) : Est-ce que vous m'entendez? Oui?
Le Président
(M. Rousselle) : Oui.
Mme Doucet
(Brigitte) : Bonjour. Je suis Brigitte Doucet.
Une voix : ...
Mme Doucet
(Brigitte) : Oui, maître. Je travaille au
cabinet de la ministre de la Culture, mais j'ai beaucoup d'années d'expérience
en loi sur le statut de l'artiste, alors je me permets d'intervenir.
Quand on parlait, tout à l'heure, de la
définition de littérature, c'est très large, et ultimement ça sera au tribunal de trancher si une oeuvre est couverte ou non, ça
ne sera jamais à la tête d'une personne mais plutôt par catégories
d'oeuvre. Et le... À mon avis, c'est aussi
large que de pouvoir couvrir des manuels scolaires et des... du... des... mon
Dou! excusez, j'ai perdu l'autre... des manuels pratiques ou des trucs
comme ça. C'est... La reconnaissance de l'UNEQ couvre toute la littérature, et
ça sera à eux, selon leurs demandes, à négocier l'aire d'application avec les
éditeurs. Et, s'il y a mésentente sur qu'est-ce qui est couvert et qu'est-ce
qui ne l'est pas, ce n'est pas dans la loi qu'on le précise mais plutôt... ça
sera ultimement devant les tribunaux que ça va être décidé, comme toutes les
reconnaissances, finalement. Mais on ne peut pas dire, nous-mêmes, que ça
limite la couverture, ce n'est pas le cas.
Mme St-Pierre : Vous dites
que...
Le Président
(M. Rousselle) : Mme la députée de
l'Acadie.
Mme St-Pierre : Juste pour être
très claire, vous avez dit, vous travaillez au cabinet de la ministre.
Mme Doucet
(Brigitte) : Oui.
Mme St-Pierre :
Vous faites... C'est quoi, votre titre exact?
Mme Doucet
(Brigitte) : Conseillère principale.
Mme St-Pierre : Parfait. Merci.
Mme Doucet
(Brigitte) : Je vous en prie.
Le Président (M. Rousselle) : Merci. Donc, on continue à l'article...
Mme Roy :
...je voulais remercier Me Doucet. C'est une petite précision pour corriger
une petite chose qui a été dite, pour rassurer les gens.
Le
Président (M. Rousselle) : C'est une belle précision, oui,
effectivement.
Mme Roy :
Alors, article 5 : L'article 3 de cette loi est modifié par
l'insertion, après «personnels», de «ou d'offrir ses oeuvres».
Alors, je lis le
texte proposé : «Le fait pour un artiste de fournir ses services
personnels ou d'offrir ses oeuvres au moyen d'une société ou d'une personne
morale ne fait pas obstacle à l'application de la présente loi.»
Commentaire. Cet
article propose une modification de concordance qui découle de l'inclusion,
dans le champ d'application de la loi, des
oeuvres préalablement créées par les artistes des arts visuels, de la
littérature et des métiers d'art.
Alors, comme on
inclut la deuxième loi, où il y a... Vous hochez de la tête, vous savez ce que
sont ces oeuvres préalablement créées. On vient ajouter ce texte pour être de
toute concordance avec ce qu'il y avait dans la deuxième loi et l'incorporation
dans la première.
Le
Président (M. Rousselle) : Est-ce
qu'il y a des interventions?
Une voix :
Non.
Le
Président (M. Rousselle) : Non, pas d'interventions?
Est-ce qu'on... l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Rousselle) : Adopté.
L'article... Écoutez, je vous remercie beaucoup de votre collaboration.
Compte tenu de
l'heure, je suspends les travaux. Merci à vous.
(Suspension de la séance à
12 h 59)
(Reprise à 15 h 04)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, bonjour à tous et à toutes. La Commission
de l'économie et du travail reprend ses travaux.
Nous poursuivons
l'étude détaillée du projet de loi n° 35, Loi visant à harmoniser et à
moderniser les règles relatives au statut professionnel de l'artiste.
Lors de la suspension
de vos travaux, cet avant-midi, vous en étiez rendus à l'étude de l'article 6.
Et, si j'ai bien compris, l'article 3 a été suspendu. C'est bien ça?
Parfait. Alors, j'invite, donc, Mme la ministre à lire l'article 6.
Mme Roy :
Oui, un article fort intéressant, d'ailleurs, pour les artistes.
Donc : 6. L'article 4 de cette loi est modifié par le remplacement de
«et organismes» par «, ses organismes et les mandataires de l'État».
Alors,
l'article 6 de ce projet de loi, il propose une modification de
concordance. Il intègre ce qui était déjà prévu à l'article 6 de la Loi
sur le statut des artistes des arts visuels, des métiers d'art et de la
littérature et sur leurs contrats avec les diffuseurs. Donc, on vient... je
vais le dire à quelques reprises, on intègre la deuxième loi dans celle-ci,
avec la première, donc c'est une concordance.
Mais ce qui est
intéressant puis ce qui est beau avec cet article de loi là, c'est ce que ça
nous dit, en quelque part, c'est que même les sociétés d'État ne pourront pas
se souscrire à la loi. Et c'est intéressant parce qu'en culture — et
vous le savez Mme la députée de l'Acadie — il y a plusieurs sociétés
d'État où... la culture, Télé-Québec, les musées, et j'en passe. Donc, c'est
intéressant de transposer cet article-là pour qu'il soit de concordance avec ce
qu'il y avait déjà dans la première loi. Et c'est pour protéger davantage les
artistes.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions?
Mme St-Pierre :
Juste une petite question de précision. Quand on parle : La présente
loi lie le... pardon, excusez-moi, le gouvernement, ses ministères, ses
organismes et les mandataires de l'État, c'est quoi, la différence entre ses
organismes et les mandataires de l'État?
Mme Roy :
Je vais demander à ma collègue.
Mme St-Pierre :
Éclairez-moi.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce que le consentement a été donné ce matin?
Mme St-Pierre :
Oui, oui. Ce matin. Oui.
Mme Roy : Oui.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui? Parfait. Alors, allez-y.
Mme Verreault-Tremblay
(Geneviève) : Oui.Rebonjour. En fait, la qualification de
mandataire de l'État, c'est une
qualification qu'on retrouve dans certaines lois, alors que l'organisme, on va viser,
là... ça va dépendre vraiment de l'organisation juridique, en fait, là,
entourant soit un organisme, soit un mandataire. Donc...
Mme St-Pierre : Donnez-moi un
exemple d'organisme, un exemple de mandataire.
Mme Verreault-Tremblay (Geneviève) :
En fait, la notion d'organisme, elle va aussi beaucoup dépendre de la... du
champ d'application de chaque loi. Par exemple, là, dans la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics, on va avoir une définition. Là, ici, on est
allés chercher... on avait déjà ministères et organismes. En rajoutant les
mandataires de l'État, en fait, on s'assure que les sociétés comme... qui sont
spécifiquement nommées comme mandataires de l'État soient aussi visées dans
les... qui sont spécifiquement identifiées comme mandataires de l'État dans
leur loi constitutive : Hydro-Québec, la Société des alcools, on a le
CALQ, Bibliothèque et Archives nationales. Eux autres sont spécifiquement
identifiés comme mandataires de l'État dans leur loi constitutive, alors on
s'assure qu'on vient les viser, là.
Mme St-Pierre : Et un
organisme, un exemple? Est-ce que ça peut être un conseil?
Mme Verreault-Tremblay
(Geneviève) : Un organisme, un exemple... Ah! oui. L'Office des
professions, par exemple, ça serait un organisme.
Mme St-Pierre : Ça, c'est un
organisme.
Mme Verreault-Tremblay
(Geneviève) : Mais ce n'est pas un mandataire de l'État.
Mme St-Pierre : Ce n'est pas
une société... ce n'est pas un mandataire de l'État.
Mme Verreault-Tremblay
(Geneviève) : Oui, c'est ça.
Mme St-Pierre : Conseil du
statut de la femme, c'est un...
Mme Verreault-Tremblay
(Geneviève) : Conseil du statut de la femme, il faudrait voir dans
leur loi.
Mme St-Pierre : Donc,
si c'est inscrit dans les lois, soit qu'ils sont qualifiés d'organismes ou
mandataires de l'État.
Mme Verreault-Tremblay
(Geneviève) : Oui, généralement, on retrouve cette mention-là. Oui.
Mme St-Pierre : O.K. Parfait.
Merci. Je n'ai pas d'autre commentaire.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres
interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 6 est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, par appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 6 est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 7.
Mme Roy : Oui. Alors : 7.
L'article 8 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, au début, de «Sous réserve
des dispositions de la présente loi,»;
2° par le remplacement de «de son
engagement par» par «contractuelles le liant à».
Donc, le texte proposé se lirait ainsi :
«8. Sous réserve des dispositions de la présente loi, l'artiste a la liberté de
négocier et d'agréer les conditions contractuelles le liant à un producteur.
L'artiste et le producteur liés par une même entente collective, ne peuvent
toutefois stipuler une condition moins avantageuse pour l'artiste qu'une
condition prévue par cette entente.»
En gros, les artistes peuvent se négocier des
conditions supérieures puisqu'on est avec des ententes, ici, où ce sont des
minimums.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions?
Mme St-Pierre : Est-ce qu'on
peut lire le commentaire, s'il vous plaît?
Mme Roy : Oui, avec plaisir.
L'article 7 du projet de loi propose d'abord l'insertion d'une incise
référant implicitement à des dispositions proposées par le projet de loi et qui
seraient réputées faire partie intégrante de toute entente collective. C'est le cas des dispositions d'un règlement pris en
application de l'article 68.6 proposé par l'article 28 du
projet de loi. Ainsi, bien que la liberté contractuelle demeure, les
dispositions d'un tel règlement ne pourraient faire l'objet de dispositions
contractuelles dont le contenu serait à l'effet contraire.
Cet article propose aussi un ajustement afin de
rendre plus englobant le vocabulaire de l'article 8; en laissant à
l'artiste la liberté de négocier et d'agréer les conditions contractuelles le
liant à un producteur ou, selon le cas, à un diffuseur, cela permet de viser
tant les situations d'engagement d'un artiste par un producteur que les
situations impliquant une oeuvre préalablement créée.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait,
merci. Y a-t-il des interventions? Oui, députée d'Académie.
Mme St-Pierre : Je regarde les
commentaires de l'UDA, qui se questionne quant au sens à donner à l'ajout de la
mention «Sous réserve des dispositions de la présente loi» à
l'article 8 : «Puisque la deuxième phrase de l'article 8 indique
qu'on ne peut négocier une condition moins avantageuse pour l'artiste qu'une
condition prévue par l'entente collective, l'UDA se questionne quant à
l'intention du législateur à cet égard. En effet, cet ajout permet dorénavant
une ou des situations où un artiste ne conserve pas sa liberté individuelle de
négocier ses conditions contractuelles avec un producteur, ce qui est
préoccupant. Cette réserve est donc inutile et devrait être supprimée.»
Mme Roy : Bien, c'est le
contraire. En fait, ce qu'on leur laisse, c'est toute la liberté. On ne peut
pas aller en bas de ce qui est prévu. À moins que je ne m'abuse.
Mme St-Pierre : Moi, ce n'est
pas comme ça que je l'interprétais, moi non plus, là, mais ça semble qu'eux
c'est comme ça qu'ils l'interprètent. Non?
Mme Roy : Me Doucet,
pourriez-vous commenter?
Mme Doucet
(Brigitte) : Si je peux me permettre,
l'expression «sous réserve des dispositions de la présente loi» vise
expressément à permettre, au chapitre III, plus loin, la possibilité de
négocier des ententes contractuelles individuelles, et là il n'y a pas
d'entente collective à respecter puis il n'y a pas de condition minimale à
respecter, et vient aussi, en fait, permettre que, s'il y avait un règlement
adopté en vertu de 68.6, qui n'est pas le numéro du projet de
loi, mais le numéro d'article de la loi — là, je m'excuse, je ne les
retiens pas — le
nouveau pouvoir réglementaire, bien, qu'à ce moment-là ça fait en sorte que
l'artiste n'a plus la liberté de négocier, il va appliquer ce qu'il est prévu
dans les conditions fixées par règlement. Donc, cette partie-là vient mettre une
réserve à la grande... en fait, au grand principe de la liberté totale de
négocier.
Mme St-Pierre : D'accord. Donc,
l'artiste ne peut pas négocier quelque chose, par exemple, avec son producteur
en disant : O.K., le minimum UDA, c'est 550 $ pour ma prestation,
puis moi, je te charge 400 $. C'est ça que ça veut dire.
Mme Doucet
(Brigitte) : En fait, oui puis non.
L'article venait dire ça, il venait dire : Quand il y a une entente
collective qui s'applique, l'artiste peut juste négocier... l'artiste et le
producteur peuvent juste négocier au-delà, ils ne peuvent pas aller en bas.
Mais là ce qu'on vient ajouter, c'est... on met en réserve qu'il y a quand même
des cas où il n'y aurait pas d'entente collective et, à ce moment-là, il y a
des règles qui s'appliquent, comme le cas du règlement. Si un règlement vient
fixer des conditions, bien, l'artiste ne peut pas négocier non plus en deçà du
règlement.
Mme St-Pierre : Mais en bas...
en attendant le règlement, l'artiste, il est dans le vide.
Mme Doucet
(Brigitte) : Bien, c'est de la liberté
contractuelle, c'est ça qui est prévu. Bien oui, s'il n'y a pas de règlement
puis il n'y a pas d'entente collective, bien, il y a une liberté contractuelle.
Mme St-Pierre : Donc, tant et
aussi longtemps qu'il n'y a pas d'entente, par exemple, du côté des écrivains,
des auteurs... des écrivains, s'il y a un blocage pour la négociation d'une
entente avec...
Mme Doucet
(Brigitte) : Une association de diffuseurs, l'éditeur.
Mme St-Pierre : ...une maison
d'édition ou... mettons l'association, là, il y a un certain temps qui va
s'écouler parce qu'ils vont essayer de négocier.
Mme Doucet
(Brigitte) : Exact.
Mme St-Pierre : Là, le
règlement, lui, il va arriver quand il va arriver. Il n'arrivera pas
automatiquement.
Mme Doucet
(Brigitte) : En fait, il n'y aurait pas de
règlement, ils négocieraient une entente.
Mme St-Pierre :
Il ne sera pas fait en parallèle, le règlement.
Mme Doucet
(Brigitte) : Non, non, non, ils vont
négocier une entente collective. Le règlement... et c'est un régime d'exception
qui vient régler des cas très particuliers qui ont un enjeu, une impossibilité
de négocier une entente collective. Mais, dans le cas que vous mentionniez, par
exemple, les écrivains, ils vont envoyer un avis de négo, ils vont négocier,
ils vont utiliser tous les outils de la loi pour arriver à négocier, aller
devant le tribunal s'il n'y arrive pas. Si ça s'étire aussi, comme vous disiez,
s'il y a quelqu'un qui bloque, mais il y a des recours devant le TAT pour ça,
pour faire comme toutes les autres associations qui existent déjà dans la
première loi, pour arriver à la fin à une entente collective. Mais vous avez
raison de dire qu'entre le moment où il y a un avis de négo, par exemple,
jusqu'à tant qu'il y ait une entente collective négociée, la première, bien, on
est dans un marché de liberté contractuelle, puis c'est le cas pour toutes les
associations.
Mme St-Pierre : O.K. Donc,
quand il y aura une entente, le contrat, il est soumis à...
Mme Doucet
(Brigitte) : Assujetti à l'entente
collective.
Mme St-Pierre : S'il
y a une entente collective, le contrat, il est connu de l'organisme, là, qui a négocié
l'entente?
Mme Doucet
(Brigitte) : Bien oui, parce que le
contrat fait partie de l'entente collective.
Mme St-Pierre : O.K. Puis il
faut qu'il soit utilisé, transféré...
Mme Doucet
(Brigitte) : Utilisé.
Mme St-Pierre : ...il
faut qu'il soit transmis, ce contrat-là, à... pas le syndicat, là, le mot n'est
pas bon, là, l'association...
Mme Doucet
(Brigitte) : Bien oui, le mot est bon. Ils
sont des syndicats professionnels, absolument.
Mme St-Pierre : Ce sont des
syndicats? Bon, bien, on va utiliser le mot syndicat, tiens. O.K. Parfait.
Mme Doucet (Brigitte) : Non, non, ça en est, des syndicats, pour la plupart.
Mme St-Pierre :
O.K. On pourra revenir, Mme la ministre, plus tard, parce qu'hier, là, il y
avait quelque chose aussi qui chicotait tout le monde, là, c'est... On a vu
l'Association des réalisateurs qui nous disent, à plusieurs reprises :
Nous, on est une petite organisation. Puis ils vont s'attendre à ce qu'il y ait
un règlement qui vienne rapidement. C'est comme
s'ils ne s'attendaient pas, eux, à négocier toutes les ententes, parce que ça
leur coûte très cher. Alors, il va y avoir une notion de temps entre
l'adoption de la loi, l'adoption d'un règlement, puis le temps qu'on laisse à
la négociation. Me suivez-vous?
Mme Roy :
Oui, mais ce n'est pas automatique, effectivement, là, mais c'est un
processus.
Mme St-Pierre :
Oui, mais il faudra qu'on en reparle, parce que, dans l'esprit de certaines
personnes qui sont venues hier, c'est qu'ils
vont compter sur le gouvernement pour aller faire adopter un règlement en guise
de convention.
Mme Roy :
Et je vous dis très ouvertement que nous préconisons, nous souhaitons, nous
favorisons, nous voulons que les
associations, les syndicats et les associations patronales s'entendent et se
négocient des ententes parce que le...
Mme St-Pierre :
Bien, nous autres aussi on veut ça.
Mme Roy :
...et, c'est ce que nous souhaitons. Et, parce que le régime de
l'article 28, c'est... en quelque sorte, ce pouvoir réglementaire là,
c'est un pouvoir exceptionnel. En d'autres mots, vous êtes mieux de vous
entendre entre vous autres si vous ne voulez pas que c'est moi qui règle votre
dossier.
Donc,
c'est dit assez... peut-être crûment, mais vous comprenez que ce que nous
voulons, c'est que les artistes s'assoient...
Mme St-Pierre :
Mais c'est une police d'assurance, le règlement.
Mme Roy :
Pardon?
Mme St-Pierre :
Il arrive comme une police d'assurance, le règlement, c'est-à-dire,
l'association qui voudra tenter de négocier de bonne foi puis qui se retrouve
devant un mur, bien là, le gouvernement... l'association va dire : Bien, j'ai
quand même une possibilité d'avoir une entente, parce que, là, j'ai une
assurance.
Mme Roy :
...première négociation aussi. Il y aura aussi des recours possibles en
arbitrage, parce qu'on ajoute des règles qui font en sorte qu'il y a une obligation
de négocier de bonne foi maintenant.
Mme St-Pierre : Une autre question :
Est-ce que... En attendant la négociation, se pourrait-il qu'un
producteur, disons un grand éditeur, puisse se dépêcher pour aller négocier
avec... individuellement des ententes qui, finalement... un peu les forcer à
signer, à signer des ententes? Autrement dit, si un éditeur dit : Bien,
moi, on va attendre un peu, on va finir par négocier peut-être... on va
commencer à négocier peut-être un jour, puis là, après ça, peut-être qu'il va
avoir le règlement. C'est que le tarif en dessous des conditions minimales
pourrait survenir en attendant qu'il y ait l'entente collective. Parce qu'il y
aura, je ne sais pas, de l'intimidation auprès de son artiste, mais ça pourrait
arriver.
Mme Roy :
Mais, en fait, la négociation doit se faire aussi avec une association
reconnue. Alors, autant les artistes devront aussi s'organiser... Puis vous
allez voir, dans le projet de loi, il y a quand même des mesures transitoires
pour nous assurer que certaines des associations qui sont déjà des associations
reconnues, par exemple, ceux de la deuxième loi, mais qui n'ont pas tout en
main pour avoir ces ententes, ont a vu, ils n'ont pas été capables d'en avoir
au bout de 30 ans, mais elles demeurent, pendant ce délai, cette
transition, là, elles demeurent en poste. Elles sont les associations
reconnues, donc elles peuvent négocier des ententes.
Alors, je pense qu'un
diffuseur serait mal placé pour ne pas négocier avec l'entente reconnue, à moins
que je ne m'abuse, mais c'est la compréhension que nous avons. Parce que'il y a
une zone tampon qui se trouve dans les mesures transitoires. On ne part pas de
zéro, là. Demain matin, les associations qui existent, ce n'est pas : on
repart à zéro puis là ça prend de nouvelles associations. On les conserve, et
c'est avec elles que devront se faire les négociations. Puis, par la suite, au
bout de trois ans, je pense, s'il y a d'autres associations qui désirent
prendre le flambeau et être les plus représentatives, bien là, la joute
syndicale s'appliquera, mais, pour le moment, on joue avec les joueurs qui sont
là, là. On les protège, si vous voulez, dans une certaine mesure.
Mme St-Pierre :
Je vais prendre juste quelques instants, Mme la Présidente. Peut-être que
des collègues ont des questions. J'ai quelque chose à vérifier ici.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? Pas
d'autre d'intervention. Est-ce que vous souhaitiez une suspension, le
suspendre? Est-ce que vous voulez... désirez, madame...
• (15 h 20) •
Mme St-Pierre : C'est juste que je regarde les commentaires de
l'UDA encore, peut-être que c'est de ça dont on parlait, tout à l'heure, les conditions contractuelles : «Les
expressions utilisées pour référer aux conditions consignées dans une
entente collective ont parfois été modifiées dans le p.l. 35, mais il y a
une absence d'uniformité...» Mais ça on va corriger
ça, l'uniformité, là, quand ils disent qu'il y a une absence... quand l'UDA dit
qu'il y a une absence d'uniformité.
Mme Roy : Oui. Il y a plusieurs
uniformités qu'on va corriger.
Mme St-Pierre : O.K.
Mme Roy : Entre autres, sur les
termes. Il y a un ou deux endroits où il y a des termes qu'on va corriger. Oui.
Mme St-Pierre : Oui. Parce
qu'ils disent ici : «On passe de "condition de son engagement" à
"conditions contractuelles".»
Mme Roy : À cet égard-là, il
n'y avait pas de problème particulier juridique, à moins que je ne m'abuse.
Non, c'est plutôt d'autres types de termes, mais...
Mme St-Pierre : Alors, le terme
«conditions contractuelles», c'est le terme qui va être consacré, là, plutôt
que «conditions de son engagement».
Mme Roy : Il ne faut pas
oublier que, dans la deuxième loi, vous avez la possibilité d'avoir des
ententes collectives, bien, vous avez quand
même encore la possibilité d'avoir des contrats, il y a ça aussi. Tu sais, ça
ne disparaît pas, les contrats, là. Donc, c'est pour ça qu'on parle
aussi d'ententes contractuelles, de conditions contractuelles, parce qu'il y a
des conditions qui sont dans la deuxième loi pour des contrats qu'on conserve
pour les artistes de la deuxième loi. Ça fait que le terme «contrat» est aussi
un terme qui demeure d'actualité, avec ça, parce que vous avez et des ententes
et des contrats.
Mme St-Pierre : Se pourrait-il
qu'un artiste qui est membre d'une association puisse négocier des conditions
de travail en dehors des critères? Je comprends qu'il peut négocier à la
hausse, là, mais il peut se dire : Moi, je ne veux pas avoir affaire à l'association parce que je ne veux pas payer les
cotisations syndicales qui viennent avec les tarifs. Tu sais, quelqu'un,
mettons, qui est très, très, très... qui a une grande notoriété puis qui
veut... qui est capable d'aller se négocier un
cachet important puis il se dit : Bien, ma cotisation syndicale, elle va
être vraiment grosse, là, ça ne me tente pas de payer ça, alors je vais
négocier mes affaires à moi, tout seul, en dehors de l'entente. Est-ce que ça
se peut que ça arrive, ça?
Mme Roy : Ça existe
actuellement.
Mme St-Pierre : Oui, je sais que ça arrive actuellement, mais là
c'est parce qu'on essaie de corriger des choses.
Mme Doucet
(Brigitte) : Pour arriver à faire ça... Ce
n'est pas impossible, mais, pour arriver à faire ça, il faut que ça soit un
artiste qui est non membre de son syndicat et un producteur qui est non membre
d'une association qui a signé des ententes collectives. Si le producteur est
membre de l'association, il a l'obligation d'utiliser les contrats qui vont
prévoir un versement de sa part et de... voyons, mon doux, pas un retrait, mais
une retenue à la source, pardon, sur le cachet qu'il paie à l'artiste.
L'artiste, il n'a pas le choix. Mais, si c'est un artiste... Les artistes
connus, généralement, ils sont membres des associations, parce que c'est quand
même... On peut penser que la cotisation est élevée, mais ils ont beaucoup de
privilèges aussi au niveau des services qu'ils obtiennent, puis au niveau des
REER, des vacances, des... il y a toutes sortes de caisses...
Mme St-Pierre : Des avantages
sociaux.
Mme Doucet
(Brigitte) : Voilà. Et puis ils trouvent
avantage à ça, là, donc... Mais, techniquement, si un artiste n'est pas membre
d'une association et un producteur n'est pas membre d'une association, ils
pourraient le faire...
Mme St-Pierre : De gré à gré.
Mme Doucet
(Brigitte) : ...de gré à gré, mais il faut... Là, il y a... là,
je ne peux pas mettre toutes les nuances que ça comporte, mais ça pourrait.
Mme St-Pierre : Parfait. Donc,
je n'ai pas d'autre question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
est-ce que l'article 7 est adopté?
Mme Roy : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Adopté.
Parfait. Alors, nous poursuivons, Mme la ministre, avec l'article 8.
Mme Roy : Oui.
L'article 8. Bien, écoutez, c'est un article où on pourrait faire des
modifications, parce que je sens que vous allez me parler du fait que c'est
l'article dans lequel on parle du plus grand nombre versus une majorité, donc.
Puis les groupes qui sont venus nous voir nous ont dit : Bien, peut-être,
il faudrait éclaircir ça, faire des précisions. Alors, je vais lire, puis on
pourrait suspendre, puis voir ensemble, je dis vraiment ensemble, si on peut
faire une modification pour que ce soit encore plus clair et précis pour les
groupes qui sont venus nous voir.
Alors, je lis. Article 8 :
L'article 9 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
deuxième... dans le paragraphe 2° — pardon — de
«la majorité des artistes» par «le plus grand nombre d'artistes».
Et ça nous donne le texte proposé :
«A droit à la reconnaissance, l'association
d'artistes qui satisfait aux conditions suivantes :
«1° elle est un syndicat professionnel ou une
association dont l'objet est similaire à celui d'un syndicat professionnel au
sens de la Loi sur les syndicats professionnels (chapitre S-40);
«2° elle
rassemble le plus grand nombre d'artistes d'un secteur de négociation défini
par le Tribunal administratif
du travail.»
Et pour, peut-être, le bénéfice des gens qui
nous écoutent, on va suspendre pour faire une petite discussion, pour voir dans
quelle mesure on peut aider à ce que ce soit plus clair, parce que ce sont deux
termes différents, puis on va expliquer pourquoi on va en choisir un.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 25)
(Reprise à 15 h 38)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
nous avons reçu un amendement à l'article 8. Mme la ministre, je vous
invite à le lire, s'il vous plaît.
Mme Roy : Oui. Alors, pour plus
de clarté, voici l'article 8 amendé : Remplacer l'article 8 du
projet de loi par le suivant :
8. L'article 9 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le paragraphe 2°,
de «rassemble la majorité» par «est la plus représentative»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«L'association la plus représentative est celle
qui, de l'avis du tribunal, rassemble le plus grand nombre d'artistes du
secteur de négociation visé.»
Et ce que ça donnerait tel que lu, donc
l'article 9 de la loi se lirait ainsi :
«A droit à la reconnaissance, l'association
d'artistes qui satisfait aux conditions suivantes :
«1° elle est un syndicat professionnel ou une
association dont l'objet est similaire à celui d'un syndicat professionnel au
sens de la Loi sur les syndicats professionnels (chapitre S-40);
«2° elle est la plus représentative des artistes
d'un secteur de négociation défini par le Tribunal administratif du travail.
«L'association la plus représentative est celle
qui, de l'avis du tribunal, rassemble le plus grand nombre d'artistes du
secteur de négociation visé.»
Voilà l'amendement proposé.
17
939
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des
interventions sur l'amendement? À vous la... Mme la députée, oui.
Mme St-Pierre : Merci,
Mme la Présidente. Il me semble que ça ne va pas dans le sens de ce que l'AQTIS
nous disait hier, ils disaient craindre un équilibre si on utilisait ces
termes-là. Ils avaient... ils semblaient vouloir qu'on utilise le terme «la
majorité». Est-ce que je me trompe ou si j'ai mal compris leur intervention?
Parce que, tout à l'heure, je pense, ce que vous disiez, bien, la majorité,
quand c'est une toute petite organisation, c'est peut-être moins représentatif qu'une organisation qui aurait plusieurs membres.
Eux, ils ont 8 000 membres, je
pense. Ce n'est pas là, le problème, là.
12
187
Mme Roy : C'est ça,
je pense qu'ils n'ont pas à craindre, dans leur cas, ça va très bien, leur représentativité,
mais c'est comme... nous mettons deux lois ensemble, puis comme je vous
expliquais tout à l'heure, on veut s'assurer que les termes concordent. Mais,
outre ça, le fait que, dans certains secteurs, il n'y a pas nécessairement une
association qui a une majorité parce qu'on n'est pas capable de savoir c'est
quoi, la majorité. On est capable de savoir, par exemple, dans le milieu des
techniciens, on en a combien au Québec, mais, dans le milieu des arts visuels,
par exemple, ou dans un autre domaine ou secteur, c'est difficile de savoir le
nombre exact. Donc, avoir la majorité, ce n'est pas toujours la chose la plus
facile. C'est pour ça qu'on disait «le plus grand nombre». Parce que les
associations, lorsqu'elles se formeront, parce que c'est vraiment elles qui
décideront de se former puis de se mettre ensemble ou de se regrouper pour
négocier des ententes avec une partie patronale, bien, lorsqu'elles se
formeront, on verra combien il y en a puis laquelle aura le plus grand nombre
de personnes qui désireront la suivre. Alors, c'est pour ça qu'on met le... là,
je ne l'ai pas sous les yeux, là, mais «le plus grand nombre». Voilà.
• (15 h 40) •
17
939
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce
que ça vous convient? Est-ce qu'il y a d'autres...
Mme St-Pierre : ...juste pour
comprendre, dans le texte, donc, se lirait ainsi, quand on arrive à se lirait
ainsi, on a, en caractères gras, à la fin, là... ça s'ajoute :
«L'association la plus représentative est celle qui, de l'avis du tribunal,
rassemble le plus grand nombre d'artistes du secteur de négociation visé.»
Donc, il faudra qu'il passe devant le tribunal administratif ou si...
12
187
Mme Roy : Bien,
pour se faire reconnaître, ils doivent tous le faire.
Mme St-Pierre : Pour se faire
reconnaître.
12
187
Mme Roy : C'est
ça, ça fait partie du processus. Là, on ouvre la porte à d'autres ententes
possibles, donc à d'autres regroupements, d'autres associations.
Mme St-Pierre : Il faut qu'ils
aillent chercher leur accréditation.
12
187
Mme Roy : Exactement.
Alors, c'est le tribunal qui va dire : Bien oui, c'est eux et c'est elle,
cette association, qui est l'association qui les représentera.
17
939
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est beau?
Mme St-Pierre : Oui, ça va.
17
939
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement déposé par
la ministre à l'article 8 est adopté?
Mme St-Pierre : Par appel
nominal, s'il vous plaît.
17
939
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Appel nominal, parfait.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
12
187
Mme Roy : Pour
l'amendement, adopté. Pour.
17
939
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme Dansereau (Verchères)?
17 907 Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
18 561 Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
17 959 Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
17 879 M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
17 895 Mme Dorion :
Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
17
939
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à
l'article 8 est adopté.
Nous
poursuivons, cette fois-ci, avec l'article 8 tel qu'amendé. Y a-t-il
d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder probablement... Est-ce que l'article 8 tel qu'amendé est
adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Nous
allons procéder, oui, allons-y.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
12
187
Mme Roy :
Tel qu'amendé, pour.
17
939
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme Dansereau (Verchères)?
17 907 Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
18 561 Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
17 959 Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
17 879 M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
17 895 Mme Dorion :
Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
17
939
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 8 tel qu'amendé
est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec l'article 9.
Mme Roy : Oui. Donc,
l'article 9 se lirait... se lit ainsi, pardon :
9. L'article 10 de cette loi est modifié
par l'insertion, dans le paragraphe 3° et après «rémunération», de «ou aux
autres contreparties monétaires».
Et le texte proposé se lit ainsi :
«10. Une association ne peut être reconnue que
si elle a adopté des règlements:
«1° établissant des conditions d'admissibilité
fondées sur des exigences de pratique professionnelle propres aux artistes;
«2° établissant des catégories de membres dont
elle détermine les droits, notamment le droit de participer aux assemblées et
le droit de voter;
«3° conférant aux membres visés par un projet
d'entente collective le droit de se prononcer par scrutin secret sur sa teneur
lorsque ce projet comporte une modification aux taux de rémunération ou aux
autres contreparties monétaires prévus à une entente liant déjà l'association
envers une association de producteurs ou un autre producteur du même secteur;
«4°
prescrivant l'obligation de soumettre à l'approbation des membres qualifiés
toute décision sur les conditions d'admissibilité à l'association;
«5° prescrivant la convocation obligatoire d'une
assemblée générale ou la tenue d'une consultation auprès des membres lorsque
10 % d'entre eux en font la demande.»
Commentaires. Donc, à l'article 9 du projet
de loi, on propose une modification de concordance qui découle de
l'article 2 du projet de loi. Cette modification permet de refléter
l'intégration au champ d'application de la loi des situations impliquant la diffusion d'oeuvres
préalablement créées dans les domaines des arts visuels, de la littérature
et des métiers d'art. En d'autres mots, on s'assure
que la réalité qui est vécue dans la deuxième loi, avec la littérature, les
métiers d'art et l'art visuel, où on parle d'arts... d'oeuvres, pardon,
préalablement créées, soit incorporée dans cette loi. Et donc il faut ajouter
«ou [...] autres contreparties monétaires», parce qu'on parle de ces
oeuvres-là. C'est de la concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions? Alors, il n'y a pas d'intervention. Donc, est-ce
que l'article 9 est adopté?
Une voix : Appel nominal, s'il vous
plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 9 est adopté. On a une question... Oui?
Mme Dorion : En fait, je
voudrais juste faire une proposition. Je sais que les groupes sont un peu
anxieux et espèrent que ça avance rondement, ça fait que, peut-être, si on
n'était pas obligés de faire l'appel nominal quand c'est des trucs de
concordance au moins. Je ne sais pas si vous...
Mme St-Pierre :
...
Mme Dorion : Pardon?
Mme St-Pierre :
On va l'adopter, le projet de loi, je pense que c'est clair, Mme la Présidente.
Mme Dorion : Oui, mais c'est
perdre du temps pour perdre du temps.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
parfait. On le demande...
Mme Dorion : C'est une
suggestion.
La Présidente (Mme IsaBelle) : On
est déjà à l'article 9. Nous allons poursuivre... C'est la demande, c'est
la demande, on n'a pas le choix, on doit respecter. Merci, députée de
Taschereau.
Alors,
nous poursuivons. Donc, l'article 9 est adopté. Je ne me rappelais plus si
je l'avais mentionné. Nous y allons avec l'article 10, Mme la ministre.
Mme Roy :
Oui. Alors, ici, encore une fois, c'est de la concordance.
10. L'article 16
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «si
les effectifs de l'association constituent la majorité des artistes du secteur
visé» par «la représentativité de l'association».
Alors, le texte
proposé se lirait ainsi, pour ajouter ce petit bout, la représentativité de
l'association :
«Lorsqu'il est saisi
d'une demande de reconnaissance, le Tribunal peut prendre toute mesure qu'il
juge nécessaire pour déterminer la représentativité de l'association. Il peut
notamment tenir un référendum.
«Le Tribunal doit
donner avis dans au moins deux quotidiens de circulation générale au Québec du
dépôt d'une demande de reconnaissance. Il doit pareillement donner avis de son
intention de procéder à une détermination de la représentativité de
l'association et des mesures qu'il juge nécessaires de prendre à cette fin. Il
doit indiquer, dans l'avis, la date limite pour présenter une demande de
reconnaissance pour le secteur visé ou partie de ce secteur ou pour intervenir
en vertu de l'article 17.
«Lorsque la
reconnaissance porte sur un secteur de négociation défini pour une partie
seulement du territoire du Québec, un avis prévu au deuxième alinéa peut être
donné une fois dans un quotidien de circulation générale au Québec et une fois
dans un quotidien circulant dans la partie du territoire visé par la
reconnaissance.»
Commentaires. L'article 10
du projet de loi propose une modification de concordance découlant de
l'article 8 du projet de loi. Le projet de loi propose, à cet article, de
retirer la mention du critère de la majorité des artistes utilisé aux fins de
la reconnaissance des associations. On vient d'en parler, tout à l'heure, de
ça, là, la majorité. Et donc c'est de la concordance. Voilà.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui.
Mme St-Pierre :
Merci, Mme la Présidente. La loi a... cette loi, comme vous l'avez dit,
fusionne deux lois qui sont anciennes. Et, quand on parle, dans un quotidien,
de circulation générale au Québec, et une fois dans un quotidien circulant dans
la partie du territoire visé par la reconnaissance, est-ce qu'on ne devrait pas
indiquer les médias... Ça, c'est les médias... on parle de médias traditionnels
ici. À l'époque, ça n'existait pas, les sites Web, les plateformes Web, les moyens de communication que l'on connaît
aujourd'hui. Est-ce que, dans le langage juridique, lorsqu'on parle d'un
quotidien, on est encore dans la mentalité que c'est un bon vieux journal
papier qui va servir à allumer le foyer?
Mme Roy :
Je conviens... Bien, allez-y donc, Me Doucet.
Mme Doucet
(Brigitte) : Bien, en fait, je ne peux pas
être certaine que j'ai la réponse, mais, à mon avis, le tribunal, le TAT, est
habitué de faire ça, puis il a la latitude que ça demande pour s'assurer que
les personnes vont vraiment être rejointes, donc qui va interpréter le quotidien,
là, comme on peut l'interpréter aujourd'hui, j'imagine, là.
Mme Roy :
Et, à cela, j'ajoute qu'on est... puis vous aviez commencé, d'ailleurs,
avant notre arrivée, la transformation numérique des journaux. On est en train
de faire cette transformation numérique pour nous assurer qu'un quotidien, ça
existe toujours, mais que, maintenant, on le retrouve sur notre tablette, par
exemple. Alors, moi, je considère qu'implicitement c'est inclus, le numérique,
dans le quotidien, parce que, le quotidien, c'est le nom du journal, mais nos
journaux, maintenant, on les a de façon numérique pour la plupart.
Mme St-Pierre :
Bien, écoutez, moi, je ne ferai pas de débat là-dessus, mais je pense que
ça peut être interprété comme uniquement sur la version papier, que ça ne se
retrouve pas sur la version électronique, mais je...
Mme Doucet
(Brigitte) : Mais l'intention est vraiment
d'atteindre les gens. Donc, au... ce qu'il pourra arriver, ce qu'il pourrait
arriver, c'est que ça soit dans les journaux, mais aussi dans les... toutes
sortes de médias électroniques, là, parce que le tribunal veut s'assurer que
les gens vont pouvoir le voir. Alors, moi, ça ne m'inquiéterait pas.
• (15 h 50) •
Mme St-Pierre : Doit prendre les moyens,
le tribunal doit prendre des moyens pour que les gens soient informés.
Mme Doucet
(Brigitte) : Moi, ça ne m'inquiète pas,
là.
Mme St-Pierre :
D'accord.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il...
Mme Doucet
(Brigitte) : Bien, à moins que...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Voulez-vous vérifier quelque chose ou...
Mme Roy :
Oui. Me Véro Tremblay m'indique que le tribunal peut prendre toute mesure
qu'il juge nécessaire pour déterminer la représentativité de l'association. Ça
fait que l'idée, ici, c'est qu'on envoie dans les quotidiens, peu importe la
forme du quotidien, là, lui doit rejoindre pour annoncer ce qui s'en vient.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Parfait. Merci. Y
a-t-il d'autres interventions à l'article 10? Est-ce que
l'article 10 est adopté?
Une voix : Appel nominal, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Merci.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc,
l'article 10 est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 11.
Mme Roy : Oui. Encore ici,
c'est une modification de concordance, encore, pour faire référence à
l'article 8. Donc : 11.
L'article 17 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «majoritaire des adhérents à» par «représentatif
de».
Donc, le texte proposé se lirait ainsi :
«Lors d'une demande de reconnaissance, les
artistes et les associations d'artistes de même que tout producteur et toute
association de producteurs peuvent intervenir devant le tribunal sur la
définition du secteur de négociation.
«Toutefois, seuls les artistes et les
associations d'artistes du secteur ainsi défini sont parties intéressées en ce
qui a trait au caractère représentatif de l'association requérante.
«Ces interventions doivent être présentées au
tribunal dans les 20 jours suivant la publication de l'avis prévu à
l'article 16.»
Donc,
l'article 11 du projet de loi, dans les commentaires, nous dit qu'il
propose une modification de concordance découlant de l'article 8 du
projet de loi. Le projet de loi propose à cet article de retirer la mention du
critère de majorité des artistes utilisé aux fins de la reconnaissance des
associations.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions à l'article 11?
Une voix : Non, pas d'intervention.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions? Alors, s'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article est 11 est adopté? Appel nominal, oui.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé :
Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 11 est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre,
avec l'article 12.
Mme Roy :
Oui. Encore ici, même genre d'article, modification de concordance.
12. L'article 18
de cette loi est modifié par le remplacement de «rassemble la majorité» par
«est la plus représentative».
Texte proposé :
«18. S'il constate
que l'association est la plus représentative des artistes du secteur et s'il
estime que ces règlements satisfont aux exigences de la présente loi, le
tribunal accorde la reconnaissance.»
Commentaires.
L'article 12 du projet de loi propose une modification de concordance
découlant de l'article 8 du projet de loi. Le projet de loi propose, à cet
article, de retirer la mention du critère de la majorité des artistes utilisés
aux fins de la reconnaissance des associations.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions à
l'article 12? Il n'y a pas d'intervention. Est-ce que l'article 12
est adopté?
Mme St-Pierre :
Par appel nominal, parfait.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc,
l'article 12 est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 13.
Mme Roy : Oui.
Et je vous annonce qu'il y aura un amendement. Vous vous souvenez sûrement des
groupes qui nous ont dit :
25 % de l'association, comment on va faire? Bien, il y a effectivement un
ajustement ici à faire pour nous assurer
que ça réponde à leurs craintes, puis qu'on corrige ça. Donc, je vais vous le
lire, puis ensuite on fera... nous allons...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Le
dépôt de l'amendement.
Mme Roy : On va suspendre, mais
on va déposer l'amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) : O.K.,
parfait.
Mme Roy (Montarville) :
Bien, il est prêt, par exemple. Peut-on le...
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
reçu? Bon, bien, c'est parfait. Alors, lisez-nous l'article.
Mme Roy (Montarville) :
Il est déjà reçu. Bon, parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent, vous êtes rapide. Alors, lisez-nous l'article, puis, après ça, comme
on a reçu l'amendement, on pourra le déposer rapidement.
Mme Roy : Bien, on peut se
suspendre. On suspendra, Christine.
La Présidente (Mme IsaBelle) : S'il
faut, on suspendra, c'est ça. Là, on va lire l'article d'abord pour ne pas se
mêler, puis, après ça, il y aura l'amendement. Ça va? O.K.
Mme Roy : Ça fait que j'y vais
avec l'article tel que rédigé initialement :
13. L'article 20 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant :
«Sur demande d'un nombre d'artistes
professionnels du secteur dans lequel une reconnaissance a été accordée
équivalant à au moins 25 % des effectifs de l'association ou sur demande
d'une association de producteurs visée par la reconnaissance, le tribunal doit
vérifier la représentativité de l'association.»;
2° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «ne rassemble plus la majorité» par
«n'est plus représentative».
Le texte proposé se lirait ainsi : «Sur
demande d'un nombre d'artistes professionnels du secteur dans lequel une
reconnaissance a été accordée équivalant à au moins 25 % des effectifs de
l'association ou sur demande d'une association de producteurs visée par la reconnaissance,
le tribunal doit vérifier la représentativité de l'association.
«Une demande de vérification ne peut être faite
qu'aux périodes visées au paragraphe 2° de l'article 14.
«Le tribunal annule la reconnaissance d'une
association s'il estime que celle-ci n'est plus représentative des artistes du
secteur.»
C'est cet article-là
que nous allons modifier un petit peu. Il propose de reprendre le texte du
premier alinéa de l'article 21 de la Loi sur le statut professionnel des
artistes, des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur leurs
contrats avec les diffuseurs. Le critère qui est utilisé est d'application plus
simple puisqu'il implique de constater qu'une demande est présentée par un
nombre d'artistes équivalant à au moins 25 % — et là ce ne sera pas
des effectifs de l'association reconnue, là, c'est ça
qu'on va changer, là. L'article 13 du projet de loi propose aussi des
modifications de concordance découlant de l'article 8 du projet de loi qui
prévoit le retrait de la mention du critère de la majorité des artistes utilisé
aux fins de la reconnaissance des associations.
Donc, vous comprenez
qu'on va faire un petit amendement, parce qu'ils nous ont bien dit, les
groupes, que ça ne fonctionnait pas, libellé de cette façon. Donc, je vous
demanderais peut-être de... Je peux le lire, vous l'avez.
Mme St-Pierre :
...
Mme Roy
(Montarville) : D'accord.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Ça vous va?
Mme Roy
(Montarville) : On peut suspendre, si vous voulez, madame.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il est à l'écran.
Mme Roy :
Puis nous rappeler, tous, que
c'étaient les groupes qui nous ont dit que ça ne marche pas, ce calcul-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce
que tout le monde nous suit? L'amendement est à l'écran. Ça va? Parfait.
Mme Roy :
L'avez-vous? Vous l'avez, O.K.
Article 13, article 20 de la loi : Remplacer l'article 13
du projet de loi par le suivant :
13. L'article 20
de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Sur demande d'un
nombre d'artistes du secteur dans lequel une reconnaissance a été accordée
équivalant à au moins 25 % des effectifs de l'association dans le secteur
concerné ou sur demande d'une association de producteurs visée par la reconnaissance,
le tribunal doit vérifier la représentativité de l'association.»;
2° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «la majorité» par «le plus grand
nombre».
Donc, il se
lirait :
L'article 20 de
cette loi est modifié :
1° par le remplacement
du premier alinéa par le suivant :
«Sur demande d'un
nombre d'artistes du secteur dans lequel une reconnaissance a été accordée
équivalant à au moins 25 % des effectifs de l'association dans le secteur
concerné ou sur demande d'une association de producteurs visée par la
reconnaissance, le tribunal doit vérifier la représentativité de
l'association»;
2° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «la majorité» par «le plus grand
nombre».
Ça, c'est abrogé.
Donc, sur... ça, c'est l'explication. Donc, c'est ce qu'ils nous demandaient,
vous vous en souvenez, parce qu'on disait...
de tout le monde : C'est bien trop gros, là, de l'association, 25 %
des effectifs de l'association, ça faisait bien trop de monde, ça ne
fonctionnait pas. Donc, sur demande d'un nombre d'artistes du secteur dans
lequel une reconnaissance a été accordée équivalant à au moins 25 % des
effectifs de l'association dans le secteur concerné. Donc, on vient, là,
rapetisser le 25 %, là, il est... C'est vraiment pointu pour le secteur
concerné, ou sur demande d'une association de producteurs visés par la
reconnaissance, le tribunal doit vérifier la représentativité de l'association,
une demande de vérification ne peut être faite qu'aux périodes visées à tel
paragraphe... Et ensuite, bon, c'est de la concordance, admettre le plus grand
nombre...
Mais c'est parce que
c'était beaucoup trop grand pour le vote qui était demandé, et là on vient, là,
vraiment répondre à une de leurs craintes et on vise, là, vraiment le 25 %
des effectifs de l'association dans un secteur concerné, pas dans tous les
secteurs, parce qu'une association représente une foule de secteurs. Donc, ce
n'est pas 25 % des effectifs de l'asso, mais bien du secteur.
• (16 heures) •
Mme St-Pierre :
Est-ce qu'on peut suspendre, Mme la Présidente?
Mme Roy :
Bien sûr.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
16 h 01)
(Reprise à 16 h 11)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, on a reçu une modification à l'amendement
à l'article 13. On doit, donc, procéder, avec votre consentement, au
retrait de l'amendement reçu à l'article 13 par la ministre. Est-ce que
j'ai votre consentement? Consentement. Donc, le premier amendement est retiré.
Nous venons de recevoir le nouvel amendement à l'article 13 de la
ministre. Mme la ministre, est-ce que vous voulez faire la lecture, s'il vous
plaît?
Mme Roy :
Oui, avec plaisir. Alors, pas d'inquiétude, c'était une coquille de style. Alors,
on reprend.
Article 13,
article 20 de la loi. Remplacer l'article 13 du projet de loi par le
suivant :
13. L'article 20
de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Sur demande d'un
nombre d'artistes du secteur dans lequel une reconnaissance a été accordée
équivalant à au moins 25 % des effectifs de l'association dans le secteur
concerné ou sur demande d'une association de producteurs visée par la
reconnaissance, le tribunal doit vérifier la représentativité de
l'association.»;
2°
par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «ne rassemble plus la
majorité» par «n'est plus représentative».
Voilà.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions?
Mme Roy :
Je pourrais peut-être...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Y a-t-il un...
Mme St-Pierre :
...suspendre. Excusez-nous.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : On doit suspendre? Pas de problème, on va
suspendre quelques instants pour voir s'il y a... Nous suspendons quelques
instants.
(Suspension de la séance à
16 h 13)
(Reprise à 16 h 14)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, Mme la ministre, vouliez-vous prendre la
parole?
Mme Roy :
Brièvement, c'est pour vous dire
que l'amendement qu'on a fait, on enlève «effectifs de l'association»...
par «effectifs du secteur concerné». Je
pense que ça va répondre aux craintes des associations qui sont venues nous
voir, et puis ils avaient totalement raison,
là, il faut circonscrire davantage ce 25 %, et c'est ce que nous faisons.
Voilà, c'est tout.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Il y a...
Mme St-Pierre :
...pour bien comprendre «secteur concerné». Donc, une association qui a
plusieurs... pas corps de métiers ou plusieurs types de professions, on va se
concentrer sur le groupe qui est visé et non pas sur l'ensemble de
l'association, tu sais, c'est ça, pour être bien claire.
Mme Roy :
Exact, mais...
Mme St-Pierre :
Puis vous, vous avez... Excusez-moi.
Mme Roy :
Non, mais j'allais dire...
Effectivement, Me Doucet pourrait vous donner un exemple de la
différence, finalement, entre l'association au complet puis le secteur, parce
que c'est ça dont il est question.
Mme Doucet
(Brigitte) : En fait, vous avez bien
compris, on est dans une situation où il y a un groupe de personnes qu'on veut
identifier, qui pourraient exiger devant le tribunal de faire vérifier la
représentativité d'une association, puis ce
qu'on nous expliquait, c'est... il y a plusieurs associations qui ont plusieurs
secteurs de négo distincts et que,
dans certains secteurs de négo, il y a très peu de membres. Par exemple, si je
me souviens bien, l'UDA avait donné l'exemple des metteurs en scène qui
sont un petit nombre, puis, pour faire vérifier leur représentativité, les
metteurs en scène, ce serait impossible que tous les autres artistes de tous
les autres secteurs de négo se mêlent de ça. Donc, 25 % de l'association, des membres de l'association, c'est un
résultat impossible à atteindre, ce qui ferait qu'il n'y aurait pas de possibilité d'aller vérifier la
représentativité. Alors, ce qui va arriver, c'est que, s'ils ont, je ne sais
pas moi, 150 metteurs en scène qui sont membres, je n'en ai aucune
idée, là, bien, ça va prendre 25 % de ce nombre-là pour avoir accès au
recours.
Mme St-Pierre :
Et les 25 %, ça, c'est standard, là, c'est quelque chose... ce n'est
pas quelque chose unique à la loi que nous sommes en train d'adopter, c'est
standard partout, ce genre de chose là.
Mme Doucet
(Brigitte) :
Là, je ne peux pas
répondre à ça. C'était déjà dans les deux lois. Ce critère-là était déjà dans
les deux lois.
Mme St-Pierre :
O.K., mais ça fait 50 ans, les deux... Les deux lois ont 50 ans
ou 40 ans.
Mme Doucet
(Brigitte) : Oui, mais j'imagine que c'est
un critère raisonnable, parce que plus qu'on l'élève, plus c'est difficile
d'aller vérifier la représentativité. Donc, c'est comme de nier l'accès ou
l'accessibilité à ce recours-là aux artistes. Mais je ne sais pas si... en
droit du travail, s'il y a quelqu'un qui peut répondre à ça. C'est parce que
c'est différent aussi en droit du travail, c'est un vase clos, c'est une
compagnie avec un nombre x identifié, puis je pense que ça ne passe pas de la
même façon.
Mme St-Pierre :
S'ils sont satisfaits avec...
Mme Doucet
(Brigitte) : Ça fait que je n'ai pas... je ne peux pas vous en
dire plus.
Mme St-Pierre : Parfait, je
n'ai pas d'autre commentaire.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres
interventions à l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Par
appel nominal, alors, l'amendement à l'article 13, s'il vous plaît.
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il a ses écouteurs.
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Ah!
tu nous écoutes avec ça? D'accord, je comprends, moi aussi. On y va. Alors, est-ce
que... bien, on va y aller par appel nominal pour l'amendement à
l'article 13 déposé par la ministre. Alors, attention, s'il vous plaît,
nous y allons.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre : Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La
Secrétaire : Mme IsaBelle (Huntington)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement à
l'article 13 est adopté. Nous poursuivons maintenant. Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 13 tel qu'amendé? Est-ce qu'il y a des
interventions? Alors, nous allons procéder...
Mme St-Pierre :
Est-ce qu'on peut avoir l'appel nominal...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait,
nous y allons, par appel nominal, s'il vous plaît. Député de Saint-Jean,
ça vous va?
M. Lemieux :
...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : On respecte la demande, s'il vous plaît. Je vous
remercie beaucoup, député de Saint-Jean. Alors, nous y allons par appel nominal
pour l'article 13 tel qu'amendé, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé :
Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 13, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons, Mme la ministre, avec l'article 14.
Mme Roy :
Oui. Alors, 14 : L'article 24 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion,
dans le paragraphe 6° et après «services», de «ou la diffusion d'oeuvres»;
2° par l'insertion, à
la fin du paragraphe 7°, de «ou la diffusion d'oeuvres».
Texte proposé :
«24. Dans le secteur de négociation qui y est défini, la reconnaissance confère
à l'association d'artistes les droits et pouvoirs suivants:
«1° défendre et
promouvoir les intérêts économiques, sociaux, moraux et professionnels des
artistes;
«2° représenter les artistes chaque fois qu'il
est d'intérêt général de le faire et coopérer à cette fin avec tout organisme
poursuivant des intérêts similaires;
«3° faire des recherches
et des études sur le développement de nouveaux marchés et sur toute matière
susceptible d'affecter les conditions économiques et sociales des artistes;
«4° fixer le montant qui peut être exigé d'un
membre ou d'un non-membre de l'association;
«5° percevoir, le cas échéant, les sommes dues
aux artistes qu'elle représente et leur en faire remise;
«6° élaborer des contrats-types pour la
prestation de services ou la diffusion d'oeuvres et convenir avec les
producteurs de leur utilisation lorsqu'il n'y a pas d'entente collective;
«7° négocier une entente collective, laquelle
doit prévoir un contrat-type pour la prestation de services par les artistes ou
la diffusion d'oeuvres.»
Et ici c'est
de la concordance, cet article-là. Il propose d'introduire la notion de
diffusion d'oeuvres à l'article 24 de la loi, et cette
modification, c'est vraiment de la concordance avec l'article 2 du projet
de loi. Je rappelle que l'article 2 du projet de loi, il intègre au champ
d'application de la loi les relations entre les artistes des arts visuels, des
métiers d'art et de la littérature et les diffuseurs d'oeuvres préalablement
créées, les oeuvres préalablement créées. Donc,
ce qu'on vient faire, comme on introduit les articles de la deuxième dans
celle-ci, il faut ajouter ces nouvelles notions par concordance, ces nouveaux termes, qui sont la diffusion d'oeuvres,
la diffusion d'oeuvres, parce que, dans la deuxième loi, c'est ça qu'on fait, c'est de la diffusion d'oeuvres,
alors que, dans la première, ce n'est pas de la diffusion d'oeuvres.
Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a-t-il des interventions à l'article 14? Y a-t-il des interventions?
Alors, pas d'intervention. Est-ce que l'article 14 est adopté? Par appel
nominal, c'est ça?
• (16 h 20) •
Mme St-Pierre : Appel nominal.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Le député de Saint-Jean, je vous invite à la prudence. Merci. Nous allons y
aller par appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire :
M. Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc,
l'article 14 est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 15.
Mme Roy : Avec
votre permission et la permission des collègues, on pourrait peut-être prendre
une petite pause santé, ça fait 1 h 30 qu'on est assis ici, une
petite pause santé, le temps de...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Ah
bon! Une petite pause santé.
Mme Roy : ...un petit
15 minutes. Je ne sais pas comment ça fonctionne.
La Présidente (Mme IsaBelle) : D'habitude,
on n'en prend pas, mais, c'est correct, nous allons prendre une petite pause
santé de cinq à 10 minutes maximum si tout le monde est d'accord. Oui.
Alors, une petite pause santé. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 37)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
nous recommençons. Mme la ministre, je vous invite à lire l'article 15.
Mme Roy : Oui.
15. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 24, des suivants :
«24.1. Pour l'exercice de ses fonctions,
l'association reconnue peut notamment :
«1° représenter ses membres aux fins de la
négociation et de l'exécution de leurs contrats;
«2° dispenser des services d'assistance
technique à ses membres;
«3° organiser des activités de perfectionnement.
«L'association reconnue qui n'est pas un
syndicat professionnel au sens de la Loi sur les syndicats professionnels
(chapitre S-40) peut aussi établir et administrer des caisses spéciales de
retraite. Les articles 14 et 16 à 18 de la Loi sur les syndicats professionnels
s'appliquent alors, compte tenu des adaptations nécessaires.
«24.2. Une
association d'artistes reconnue ne doit pas agir de mauvaise foi ou de manière
arbitraire ou discriminatoire ni
faire preuve de négligence grave à l'endroit des artistes qu'elle représente,
peu importe qu'ils soient ses membres ou non.
«L'artiste
qui croit que son association d'artistes a contrevenu au premier alinéa peut
adresser une plainte au tribunal.»
Alors,
commentaire. L'article 24.1 proposé reprend certains des pouvoirs qui
étaient prévus aux paragraphes 2°, 6° et 7° du premier alinéa de
l'article 26 de la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts
visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur leurs contrats avec les
diffuseurs (chapitre S-32.01) et qui ne figuraient pas déjà à la Loi sur
le statut professionnel et les conditions d'engagement des artistes de la
scène, du disque et du cinéma (chapitre S-32.1). Il précise aussi qu'une
association d'artistes qui n'est pas un syndicat professionnel peut, de la même
manière qu'un syndicat professionnel, administrer une caisse de retraite, comme
le permet la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, des
métiers d'art et de la littérature et sur le contrat de diffuseurs.
Et là, je me demande... Je n'ai pas lu le...
Une voix : ...
Mme Roy : Je n'ai pas lu le
texte proposé.
Une voix : ...
Mme Roy : Je lis jusqu'à
la fin? Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
parce que le texte proposé, c'est l'insertion même.
Mme Roy : C'est la même chose?
O.K., parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
c'est ça, c'est la même chose. C'est pour ça que je ne suis pas intervenue.
Une voix : ...
Mme Roy : O.K. Dans ce... Et,
dans cet article-là, on a entendu des groupes, puis des groupes étaient
inquiets, c'était le fameux devoir de juste représentation. C'est au 24.2 qu'il
y avait un petit pépin, et je pense qu'on en a... vous avez tous posé des
questions à cet égard-là, vous avez tous vu qu'il fallait faire un ajustement.
Parce qu'on a transposé, je pense, à moins que je ne m'abuse, on a transposé,
un peu, pratiquement l'article 47.2 du Code du travail. Mais, dans la
vraie vie, Code du travail, c'est pour des travailleurs salariés, la loi sur le
statut de l'artiste, pour des travailleurs autonomes, et il ne s'appliquait pas
totalement de la même façon, puis les groupes sont vraiment venus nous
dire : Attention, ici, il y a une adaptation particulière à faire.
Alors, avec votre permission, Mme la Présidente,
je suspendrais, parce que je sens que nous allons avoir un amendement. On en
avait discuté...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Il est déjà prêt, Mme la ministre.
• (16 h 40) •
Mme Roy : Il est
déjà prêt. Alors, voilà. Alors, ça, c'est l'article. Maintenant, je pense,
je... qu'il y a un amendement qui pourrait être déposé.
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Voilà. C'est ça. On a déjà reçu l'amendement de la députée de Taschereau, si je
ne me trompe pas. Alors, est-ce que la... et il est déjà disponible ici à
l'écran. Nous avons travaillé pendant que nous étions suspendus.
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
la députée de Taschereau, vous êtes prête à lire votre amendement?
Mme Dorion : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors, on vous écoute.
Mme Dorion : Alors, ce serait
de :
Insérer, dans l'article 24.2 proposé par
l'article 15 du projet de loi, après «qu'elle représente», «à l'occasion
de la négociation d'une entente collective ou de son application».
Ce serait l'amendement.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions sur
l'amendement déposé par la députée de Taschereau?
Mme St-Pierre : Est-ce qu'on
peut avoir une explication de l'esprit de l'amendement?
Mme Dorion : Oui. C'est, en
fait, que les syndicats d'artistes ne veulent pas se retrouver à devoir
défendre des artistes qui ont finalement signé un contrat avec quelqu'un pour
lequel il n'y a aucune entente collective qui existe. Ça fait que, là, ici...
C'est parce que ça serait à l'infini, là, il faudrait qu'ils aillent partout.
Ça fait qu'ils ne peuvent pas, eux autres, supporter le poids de tout ce qui
existe au Québec comme contrats. Mais, quand il y a une entente collective qui
a été signée, là, ils sont responsables puis là ils veulent continuer à être
responsables, défendre leurs membres, même les non-membres, si c'est dans... si
ça concerne l'entente collective.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la ministre, est-ce que vous voulez
intervenir sur l'amendement?
Mme Roy : Bien, c'est un très
bon amendement qui rejoint, je pense, les discussions qu'on a tous eues ici
hier, éclairés des juristes aussi qui ont aidé à la rédaction, puis je pense
qu'ils nous ont bien... Puis je me souviens, j'avais posé la question. Dans le
fond, la façon dont il était libellé, en calquant le 47.2, c'était un trop gros
fardeau qu'on imposait aux associations. Donc, là, on leur impose non pas un
fardeau, mais une responsabilité qui est à la hauteur de leur... de leur
devoir. Voilà. Je dirais ça comme ça.
Mme St-Pierre : Moi, je suis...
Est-ce que je peux prendre la parole?
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...
Mme St-Pierre : Merci.
Alors, merci de me donner la parole. Moi, je suis tout à fait d'accord avec
l'amendement.
Maintenant, Mme la Présidente, j'aimerais faire
une mise au point, parce qu'on reçoit des appels, et je comprends les
inquiétudes, là, puis je comprends les angoisses, mais on a un processus
législatif en cours. Je pense que la ministre peut témoigner que ça roule assez
bien, et les collègues aussi. Elle a fait d'autres expériences dans d'autres
projets de loi où ça allait pas mal moins bien que ça.
Et je suis un petit peu... pas choquée, mais
moi, je n'ai pas eu tout le briefing que les associations ont eu, je n'ai pas
eu tout le débat qui s'est fait au ministère de la Culture, je n'ai pas assisté
à des réunions. J'ai besoin, comme législateur,
de comprendre certaines choses, puis parfois ça nous prend... vous allez voir,
ça nous prend un certain temps. On suspend pour aller plus vite,
finalement; quand on suspend, c'est que ça veut dire qu'on va plus vite.
Alors, ne vous inquiétez pas, il n'y a personne
ici qui se traîne les pieds, nous travaillons avec rigueur. J'ai des questions
à poser, ces questions sont légitimes, je suis dans un processus législatif. Et
vous allez voir qu'on va y arriver, mais on a besoin de comprendre. Puis, une
fois aussi... J'ajoute aussi que, quand on est dans un processus législatif,
tout ce qui est dit ici, dans une cause devant un tribunal, peut être... pas
retenu, mais peut être utilisé. Alors, c'est très, très, très important qu'on aille vraiment en profondeur. Mais ne vous
inquiétez pas. S'il vous plaît, laissez-nous travailler, vous allez
voir, on va y arriver. On comprend que vous êtes anxieux, mais... que vous êtes
angoissés, mais on travaille avec rigueur. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce que...
Mme St-Pierre :
Alors, je suis en faveur de l'amendement.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Vous êtes... Parfait. Donc, est-ce que
l'amendement est adopté?
Une voix :
Adopté.
Mme St-Pierre :
Appel nominal.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Appel nominal. Parfait.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La
Secrétaire : M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La
Secrétaire : M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La
Secrétaire : Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à
l'article 15 par la députée de Taschereau est adopté. Maintenant, y a-t-il
des interventions à l'article 15 tel qu'amendé? Y a-t-il des
interventions? Oui, Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre :
Ici, là, c'est la... L'inquiétude de l'Union des artistes, est-ce que c'est ce
à quoi on vient de répondre, là? Ici, ça dit : «Il y a une problématique
majeure pour les associations d'artistes s'il impose un devoir de
représentation envers tous les artistes qui font partie des secteurs de
négociation pour lesquels une association d'artistes détient une
reconnaissance, même si aucune entente collective n'existe.» Donc, c'est ça,
c'est ça qu'on vient de régler avec l'amendement, je pense, de la députée de
Taschereau.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme la ministre, vous voulez répondre, oui?
Mme Roy :
Totalement.
Mme St-Pierre :
O.K., parfait.
Mme Roy :
Et, si vous voulez, pour plus de précisions, peut-être, Me Doucet peut
poursuivre. Mais c'est vraiment... On l'a tous entendu puis on a tous compris,
donc on ne va pas alourdir leur fardeau, lui qui... ou, s'il y a un fardeau administratif, là, ce sera à la hauteur de
leurs responsabilités, tout simplement. Alors, c'est ça qu'on vient de
faire.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait? C'est beau?
Une voix :
C'est beau.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, est-ce que l'article 15 tel qu'amendé
est adopté?
Mme St-Pierre :
Sur appel nominal.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Par appel nominal. Parfait, allons-y.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La
Secrétaire : M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La
Secrétaire : M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La
Secrétaire : Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 15 tel
qu'amendé est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 16, s'il vous plaît.
Mme Roy :
Avec plaisir.
16 .
L'article 26.1 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le premier
alinéa et après «rémunération», de «ou la contrepartie monétaire».
Texte proposé :
«26.1. À compter du
moment où l'avis de négociation prévu à l'article 28 a été transmis, une
association reconnue d'artistes et une association de producteurs ou un
producteur ne faisant pas partie d'une association de producteurs peuvent
convenir par écrit qu'un producteur devra retenir, sur la rémunération ou la
contrepartie monétaire qu'il verse à un artiste, le montant visé au paragraphe
4° de l'article 24.
«Dans le cas où une
entente écrite est conclue entre les parties ou qu'une décision est rendue par
un arbitre en vertu du troisième alinéa, le producteur est tenu de remettre à
l'association reconnue d'artistes, selon la périodicité établie, les montants
ainsi retenus avec un état indiquant le montant prélevé pour chaque artiste.
«Un an après la
transmission de l'avis prévu à l'article 28, à défaut d'entente sur la
retenue ou d'entente collective, l'une des parties peut demander au ministre de
désigner un arbitre qui fixe le montant et détermine les modalités d'application de la retenue. Les
dispositions du titre II du livre VII du Code de procédure civile
(chapitre C-25.01) s'appliquent à cet arbitrage, compte tenu des
adaptations nécessaires.
«Les parties assument
les frais et la rémunération de l'arbitre.»
Alors, c'est de la concordance.
L'article 16 du projet de loi propose une modification de concordance qui
découle de l'article 2 du projet de loi. Cette modification permet de
refléter l'intégration au champ d'application de la loi
des situations impliquant la diffusion d'oeuvres préalablement créées dans les
domaines des arts visuels, de la littérature
et des métiers d'art. Donc, vous avez compris la mécanique, là, on parle ici de
diffusion d'oeuvres préalablement établies et on les inclut avec cet
article 26. On inclut la contrepartie monétaire de ce type d'oeuvres.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions? Mme la ministre...
Mme St-Pierre : Non, pas
d'intervention.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Pas d'intervention. Est-ce qu'il y a des interventions sur... Non, pas
d'intervention. Alors, est-ce que l'article 16 est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Par appel nominal, s'il vous plaît...
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc,
l'article 16 est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 17.
• (16 h 50) •
Mme Roy : Oui, avec plaisir. Je
vous annonce tout de suite qu'il y aura une petite modification, puis on va la
faire tout de suite. Mais on le fera pour les autres articles, je pense qu'il y
a 13 et 3 aussi. 3 est suspendu, là, mais je pense qu'il y a 13 aussi.
Une voix : ...
Mme Roy : On l'a fait.
Lui, il est beau, ça a été réglé. 17, il y a le mot «professionnels» de trop,
tu sais, quand on disait qu'il y avait
peut-être une confusion en mettant les deux lois ensemble : certains parlaient
d'«artistes professionnels», j'ose...
d'autres juste d'«artistes». Dans ce cas-ci, on parle de «contrats
professionnels», donc il y a un «professionnels» qu'on va faire sauter. Mais, à tout événement, je vous
dépose l'article 17... je vous lis l'article 17 tel que rédigé au
projet de loi n° 35 .
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
Mme Roy :
17. L'article 27 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier alinéa,
de «pour l'engagement» par «[application] à la conclusion de contrats
professionnels avec»;
2° dans le deuxième alinéa :
a) par l'insertion, après «doivent», de
«s'assurer que soit prévue une rémunération ou une autre contrepartie monétaire
pour tout type de prestation ou de diffusion dans le secteur visé. Elles
doivent également»;
b) par le
remplacement de «des petites entreprises de production» par «qui caractérisent
les producteurs émergents et les divers types de production».
Alors, le texte proposé se lirait ainsi :
«Dans le secteur de négociation, l'association
reconnue d'artistes et une association non reconnue de producteurs ou un
producteur ne faisant pas partie d'une telle association peuvent négocier et
agréer une entente collective fixant des conditions minimales applicables à la
conclusion de contrats professionnels avec des artistes. Lorsqu'il existe une
association reconnue de producteurs pour un champ d'activités, l'association
reconnue d'artistes ne peut négocier et agréer une entente collective qu'avec
cette association.
«En négociant une entente collective, les
parties doivent s'assurer que soit prévue une rémunération ou une autre
contrepartie monétaire pour tout type de prestation ou de diffusion dans le
secteur visé. Elles doivent également prendre en considération l'objectif de
faciliter l'intégration des artistes de la relève ainsi que les conditions
économiques particulières qui caractérisent les producteurs émergents et les divers
types de production.»
Je vous ferai
les commentaires. L'article 17 de ce projet de loi propose d'abord une
modification de concordance qui
découle de l'article 2 du projet de loi. Cette modification permet de
refléter l'intégration au champ d'application de la loi des situations
impliquant non seulement l'engagement des artistes, mais aussi la diffusion
d'oeuvres préalablement dans les domaines des arts visuels, de la littérature
et des métiers d'art. Le référence... Le référence! La référence aux contrats
professionnels se veut donc englobante afin de couvrir une variété de
situations.
La deuxième modification proposée par cet
article vise à faire en sorte que toute entente collective conclue en
application de la loi prévoie une rémunération ou autre contrepartie monétaire
pour tous les types de prestation ou de diffusion. Ça, c'est superimportant. La
seconde modification, à la fin du deuxième alinéa de l'article 27 de la
loi, vise à refléter la réalité du milieu. Il s'avère en effet que bon nombre d'entreprises
dans le domaine artistique sont des petites entreprises de production. Or,
l'intention de cet alinéa est plutôt de s'assurer que les parties à la
négociation prennent en considération les conditions économiques qui sont
propres aux producteurs émergents. La référence aux divers types de production
appelle enfin les parties à la négocier... à la négociation à prendre en
considération la diversité et la variabilité des caractéristiques des
productions artistiques.
Je vous disais qu'il y aura une petite
modification pour enlever «professionnels». Mais, par ailleurs, tu sais, quand
on a reçu les groupes, puis il y avait cet artiste qui nous disait : Dans
mon continuum artistique, des fois je suis couvert, puis des fois je ne suis
pas couvert, cet article-là, en mettant la notion «pour tout type de
prestation», fait en sorte que l'artiste va demeurer couvert. C'est extrêmement
important et ça va régler ce problème. Voilà.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Donc, on a reçu un amendement. On va y aller avec l'amendement en premier, puis, après
ça, on pourra discuter de l'article tel qu'amendé. Donc, Mme la ministre, on a
reçu votre amendement à l'article 17. Est-ce que vous voulez le lire?
Mme Roy : Oui, avec plaisir.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...à l'écran, là. Oui.
Mme Roy : Alors,
amendement, article 17, article 27 :
Supprimer, dans le paragraphe 1° de
l'article 17 du projet de loi, le mot «professionnels».
Et vous aurez compris que c'est une forme de
concordance, parce que c'est... nous considérons que tous les artistes, dans
cette loi, sont des professionnels.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement déposé à l'article 17
par la ministre? Pas d'intervention. Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Adopté. Parfait. Nous poursuivons cette fois-ci avec l'article 17
tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, allez-y.
Mme St-Pierre : S'il vous plaît. Merci, merci, Mme la Présidente. Bon, bien, c'est ici
qu'entrent les inquiétudes de l'Association des professionnels des arts
de la scène. Je pense que l'article ne répond pas à leurs inquiétudes, d'après
les documents, là, les communications qu'on vient de nous envoyer, là :
«Cette disposition, qui règle la question de la rémunération
pour la portion réalisation de l'oeuvre, ne confère pas, par exemple, de
protection en matière de harcèlement psychologique et sexuel lors de cette
exécution. Nous pensons que les membres de l'APASQ qui oeuvrent dans le domaine
des arts de la scène doivent bénéficier de l'ensemble des dispositions et
protections prévues à la loi dans toutes les sphères des activités de création,
y compris la portion réalisation, comme le sont les concepteurs, créateurs qui
oeuvrent dans le domaine de l'audiovisuel.»
C'est ça, hier, là,
qui nous était présenté. Si on peut en... Si on en discute au retour, si on...
lorsqu'on va revenir à 1... c'est-à-dire à l'article 3, on pourra, à ce
moment-là, en discuter. Mais il ne semble pas que ça, ça vient les... ça vienne
satisfaire des inquiétudes de l'Association des professionnels des arts de la
scène. On peut en rediscuter quand on va revenir à l'article 3. Moi, ma
proposition, c'était de les amener dans la portion où on... Je sais que vous ne
voulez pas aller dans la loi que... de 2009. Mais il y a quand même quelque
chose ici, une inquiétude qui est palpable, qui est claire. Moi, je pense qu'il
faut peut-être qu'on trouve une voie de passage.
Alors, ce qu'on peut
faire, c'est... Vos juristes vont pouvoir se pencher là-dessus d'ici demain
puis peut-être arriver avec quelque chose qui va les satisfaire. Parce que, je
reviens au même discours que j'avais plus tôt, on... cette loi-là ne sera pas
rouverte à tous les ans, là. Il y a le mécanisme de cinq ans. Je pense que ça,
il va falloir qu'on le... il va falloir qu'on l'analyse, ce qu'il est demandé.
Mais c'est le... c'est... en fait, c'est la communication qu'on nous a faite.
Je vous... Vous dites, vous, que ça les protège, eux ne se sentent pas
protégés. Alors...
Mme Roy :
Vous allez me permettre... C'est une nouvelle disposition, c'est important
de le spécifier. En fait, c'est justement ce que nous expliquait hier le
témoin. Lorsqu'il fait... Son continuum est brisé. C'est le même artiste quand
il crée son costume, mais, quand il le réalise, là, il n'est plus couvert.
Alors, l'artiste, nous voulons nous assurer que, durant la durée de sa
prestation, il soit couvert. Je pourrais peut-être passer la parole...
Mme St-Pierre :
...parlaient de la conception aussi hier.
Mme Roy :
Il est couvert. Il est couvert pour la conception. C'est quand il réalise
qu'il ne l'est plus, alors que c'est la même personne puis le même artiste. Et,
à cet égard-là, j'aimerais passer la parole à maître, ici, qui est avec nous,
Me Poisson.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'on a... son consentement ce matin?
Non? Alors...
Mme Roy :
Non.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : ...de maître... maître... Est-ce que...
Mme Roy :
Jean...Me Jean-Martin Poisson.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Bien, allez-y donc, présentez-vous, puis...
M. Poisson
(Jean-Martin) : Oui. Bonjour.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : ...et on a son... vous avez... On a votre
consentement, plutôt, oui?
Mme St-Pierre :
Oui.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Allez-y.
M. Poisson
(Jean-Martin) : Bonjour. Jean-Martin Poisson, avocat au ministère de
la Justice, Direction des affaires juridiques, Éducation, Enseignement
supérieur, Culture et Communications — il ne faut pas que je
l'oublie, celui-ci. Alors, l'amendement qui est fait au deuxième alinéa de
l'article 27 constitue en quelque sorte un ordre ou une demande expresse
qui est faite par le législateur aux parties négociantes, c'est-à-dire que ce
que le législateur demande aux parties négociantes, c'est que, lorsqu'elles
négocient une entente collective, elles doivent s'assurer qu'il y a une
rémunération ou une contrepartie monétaire qui est offerte à l'artiste pour
chaque type de prestation qu'il fait. Donc, l'entente collective, normalement,
ne devrait plus viser qu'un ou deux actes, un acte principal ou une série
d'actes, mais doit viser le plus possible, selon l'ordre que le législateur
donne, l'ensemble des prestations qui sont effectuées par l'artiste, du début de sa prestation jusqu'à la fin. Donc, les
parties auront une préoccupation de s'assurer que, pour chaque acte qui
est fait par l'artiste dans le cadre de son mandat, si on peut l'appeler comme
ça, une rémunération est prévue.
Alors, c'est
l'avancée que permet cet alinéa, donc, c'est de demander expressément aux
parties de ne pas prévoir une rémunération que dans certains cas, mais de
prévoir l'ensemble des services qui sont rendus par l'artiste.
Mme St-Pierre : Alors là, on parle de
rémunération, mais on dit que ça n'assure pas une protection en matière
de harcèlement psychologique et sexuel.
Est-ce qu'on est dans l'erreur ici, ou si vous dites que ça protège aussi sur
ces aspects-là?
M. Poisson (Jean-Martin) : Bien,
c'est-à-dire que l'entente collective... dans l'entente collective, la loi
prévoit que sont intégrées les dispositions
sur le harcèlement sexuel et psychologique. Donc, tout artiste qui est visé par
l'entente collective est également protégé par les dispositions en matière de
harcèlement psychologique.
Mme St-Pierre :
Donc, si l'Association des professionnels des arts de la scène se présente
pour négocier une entente collective, elle a la même protection que toutes les
autres associations vont obtenir dans cette loi-là. Alors, vous êtes clair
là-dessus...
M. Poisson (Jean-Martin) : Elle
a la même protection...
Mme St-Pierre :
...parce qu'hier vous avez écouté comme moi, vous étiez là.
M. Poisson (Jean-Martin) : Elle
a la même protection et n'a pas à s'en soucier, parce que la loi va prévoir que
les dispositions sur le harcèlement psychologique sont intégrées à l'entente
collective... pardon. Alors, les parties n'ont pas à s'en soucier, les
protections en harcèlement font partie de l'entente et s'appliquent à tous les
artistes couverts par l'entente.
Mme St-Pierre : Bon. Parfait.
Alors, moi, je...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau? Oups!
Mme St-Pierre :
...je m'incline, je... on a les explications. Ces explications-là pourront
peut-être satisfaire les personnes qui nous écoutent, parce qu'on écoute très
attentivement ce qu'il se passe ici.
Mme Roy : Sur un plan pratico-pratique et pour souci de...
par souci de perfection dans la réponse, je... Me Doucet ajouterait
quelque chose. Il y a de petites nuances, mais on va ratisser le plus grand
nombre.
• (17 heures) •
Mme Doucet
(Brigitte) : En fait, je voulais juste
être certaine que c'était clair, l'APASQ représente des techniciens et des
créateurs et a déjà obtenu des reconnaissances pour des créateurs comme
l'artiste concepteur.
La réponse de
Me Poisson est très... est claire pour l'artiste concepteur. Mais, pour les
techniciens, la ministre a dit au
tout début que c'était une loi qui visait les artistes puis qu'ils ne seraient
pas visés. Donc, ce n'est pas tous les membres de l'APASQ qui sont
concernés, là. Je voulais juste que ce soit clair.
Mme St-Pierre : ...eux autres,
eux, c'est la même protection que...
Mme Doucet
(Brigitte) : Ah! ils voudraient tous les
techniciens.
Mme St-Pierre :
...l'AQTIS. C'est cette même protection-là?
Mme Doucet
(Brigitte) : Exact, exact.
Mme St-Pierre : C'est ça
qu'ils... C'est ça qu'ils désirent, c'est d'avoir...
Mme Doucet
(Brigitte) : Bien, c'est... ils demandent
deux choses, mais ça, c'en est une, effectivement. Puis...
Mme St-Pierre : Pourquoi on ne
leur donne pas?
Mme Doucet
(Brigitte) : Ah! bien, la ministre a
répondu à ça au tout début, là : ce n'est pas des artistes — je le
dis... je vais le dire courtement comme ça — tandis que les concepteurs,
eux autres, ont déjà leur reconnaissance.
Mme St-Pierre : Mais
l'audiovisuel, ils le sont, reconnus comme artistes.
Mme Doucet
(Brigitte) : Oui. Oui.
Mme St-Pierre : Mais, si on
travaille sur la scène, on ne l'est pas.
Mme Doucet
(Brigitte) : Comme le comptable, comme...
Il y a beaucoup d'emplois dans la...
Mme St-Pierre : Oui, oui. Ça,
je comprends, là, mais...
Mme Doucet
(Brigitte) : ...les productions qui ne sont pas couverts, parce
qu'ils ne sont pas des artistes.
Mme Roy : Mais, ici, avec cet
ajout, on va chercher l'artiste pour lequel le continuum est cassé à un moment
donné. Donc, pour tout, tout type de prestation, l'artiste fera sa prestation,
puis son continuum ne sera pas brisé.
Mme St-Pierre : Et on
enlèverait... Qu'est-ce qui serait le dommage si on ajoutait, pour leur...
l'assurer la plus grande protection possible — on pourra en reparler tout à
l'heure, quand... à un moment donné, quand on va revenir à l'article 3 — si on
ajoutait, dans le chapitre de l'audiovisuel, ces travailleurs-là?
Mme Roy : Alors,
encore une fois, pour être cohérente avec moi-même, je vous ai dit que je
n'ouvrais pas le chapitre sur l'audiovisuel, et je n'ouvre pas le chapitre sur
l'audiovisuel.
Mme St-Pierre : Mais
je n'ai pas encore... Cohérence avec vous-même. Mais, puisque vous avez des
représentations ici qui vous le demandent, c'est la raison... je cherche la
raison pour laquelle vous ne voulez pas le faire. C'est ça, la... mon grand
questionnement.
Mme Roy : Le but du projet de
loi est d'aller chercher le plus grand nombre d'artistes possible, de couvrir
le plus grand nombre d'artistes possible.
Nous y allons en fondant la deuxième avec la première, et là on ouvre encore
davantage en nous disant que le continuum,
pour tout type de prestation, sera couvert, et c'est là qu'on va. Et, dans cet
exercice... c'est un exercice
d'équilibrisme, parce que, dans la même loi, se trouvent deux parties. Alors,
il faut essayer de trouver la meilleure façon d'aider le plus grand nombre de monde et de colmater les plus
grandes failles, et c'est le projet que je vous présente.
Maintenant, je comprends que des groupes vont
toujours demander davantage, plus de reconnaissance, entrer davantage de
travailleurs autonomes, et je les comprends, c'est tout à fait légitime. Mais,
pour ce qui est de l'audiovisuel, en 2009, vous avez donné beaucoup, vous leur
avez donné beaucoup, et c'est parfait, c'est parfait, ils le méritent. Ils sont
excellents, on a parmi les meilleurs au pays, même, je vous dirais, au monde,
en audiovisuel. Cette loi-ci tend à aller chercher peut-être ceux qui ont été
plus négligés par l'application, entre autres, de la deuxième loi qui, au bout
de 30 ans, nous a démontré que sa portée était plutôt limitée.
Alors, voilà. Je vous l'explique comme ça, bien
humblement, bien simplement et bien... de façon la plus transparente possible.
C'est un choix, c'est mon choix, je l'assume.
Mme St-Pierre :
Alors, très bien. Alors donc,
toute façon, on va revenir à l'article 3. On pourra, à ce moment-là,
nous, faire notre travail. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 17 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 17, tel qu'amendé,
est adopté?
Mme St-Pierre : Appel nominal.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Appel
nominal, s'il vous plaît. Parfait.
La Secrétaire : Pour,
contre, abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 17, tel
qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 18, s'il vous plaît.
Mme Roy : Oui, avec plaisir.
18. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 27, du suivant
:
«27.1. Dans les domaines des arts visuels, des
métiers d'art et de la littérature, les conditions minimales prévues par
l'entente collective doivent inclure les exigences déjà prescrites au
chapitre III.3 de la présente loi.»
Alors, le texte proposé est totalement
semblable : «Dans les domaines des arts visuels, des métiers d'art et de
la littérature, les conditions minimales prévues par l'entente collective
doivent inclure les exigences déjà prescrites au chapitre III.3 de la
présente loi.»
Donc, la modification proposée par
l'article 18 du projet de loi reprend une exigence qui était prévue au
premier alinéa de l'article 43 de la Loi sur le statut professionnel des
artistes des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur leurs
contrats avec les diffuseurs. Ainsi, les conditions minimales prévues aux
ententes collectives devront respecter les exigences prévues au
chapitre III.3 de la loi modifiée. Ces exigences sont celles actuellement
prévues aux articles 30 à 42 de la Loi sur le statut professionnel des
artistes des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur les
contrats avec les diffuseurs.
Comme nous le verrons à l'article 25 du
projet de loi, un petit peu plus loin, ces exigences prévoient des conditions
de formation de contrats individuels et portent sur le contenu de ces contrats.
Alors, en gros, si je ne regarde même pas mes
notes, si je vulgarise, c'est que, dans la deuxième loi, on a déjà, aux articles 30
à 42, ce qu'on doit mettre dans les contrats, des clauses qui sont importantes
et on reprend toute cette section-là, entre autres.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions?
Mme St-Pierre : Non.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Aucune intervention? Alors,
est-ce que l'article 18 est adopté ou nous allons...
Mme St-Pierre : Appel nominal.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
nous allons procéder à la mise aux voix? Parfait.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc,
l'article 18 est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 19.
Mme Roy : Oui. Attention, nous
devrons ici... on m'a signalé que nous devrons faire un 18.1, compte tenu du
fait qu'on a fait des modifications qui impliquent qu'on doit en rajouter un
tout petit. À cet égard-là, est-ce que...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Donc,
on a un amendement introduisant un nouvel article 18.1, c'est bien ça? Il
est reçu?
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, on vient de me le donner, Mme la ministre. Il sera sur... il doit être
déjà sur Greffier, il sera publié bientôt. Alors, c'est un amendement
introduisant un nouvel article à 18.1. Alors, Mme la ministre, est-ce que vous
êtes prête pour la lecture?
Mme Roy : Oui.
Alors, c'est un article de concordance, compte tenu du fait qu'on a changé des
termes, donc il faut en rajouter un ici. Article 18.1, nouvel
article, article 32 de la loi : Insérer, après l'article 18 du
projet de loi, le suivant :
18.1. L'article 32 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «d'engagement» par
«applicables à la conclusion de contrats avec».
L'article 32 de la loi tel qu'il se
lirait :
«32. Le médiateur désigné par le ministre
convoque les parties intéressées et tente de les amener à un accord.
«Les parties sont tenues d'assister à toute
réunion où le médiateur les convoque.
«Le médiateur peut faire des recommandations aux
parties sur les conditions applicables à la conclusion de contrats avec des
artistes. Il doit remettre son rapport au ministre et aux parties.»
Alors, vous aurez vu qu'on biffe simplement...
«conditions d'engagement», on biffe «engagement», et ça devient :
«conditions applicables à la conclusion de contrats avec les artistes». C'est
de la concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a-t-il des interventions à l'amendement?
Mme St-Pierre : On
va vous demander une suspension pour être capable... Si on avait eu
l'amendement avant... Mais je comprends que les juristes sont en
rédaction aussi, là, parce que...
Mme Roy : Je ne l'avais pas
plus que vous, je l'ai lu là.
Mme St-Pierre : Ah oui!
Alors... Bien, c'est ça aussi, quand on nous demande de travailler trop vite.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
nous allons suspendre quelques instants. C'est bien.
(Suspension de la séance à 17 h 10)
(Reprise à 17 h 12)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
députée de l'Acadie, vous voulez intervenir?
Mme St-Pierre : Bien,
en fait, je veux vous dire que ça va, il n'y a pas de difficulté. Je n'ai pas
d'autre commentaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Donc, il n'y a pas d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Une voix : Par appel nominal, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Alors, est-ce que l'amendement déposé à l'article 18.1 ou introduisant un
nouvel article est adopté, ou... Allons-y. Par appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement
introduisant le nouvel article 18.1 est adopté. Merci. Nous y
allons donc, Mme la ministre, avec l'article 18, s'il vous plaît...
M. Roy : Oui...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
19, pardon, oui, oui.
Mme Roy : 19, 19, oui, parce
qu'on a créé 18.1.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Excusez-moi.
Mme Roy : 19. L'article 35
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«transmises au ministre du Travail» par «déposées auprès du ministre du Travail
et transmises au ministre».
Ça serait ainsi, le texte proposé :
«35. Une copie conforme de l'entente collective
et les annexes de celle-ci doivent être déposées auprès du ministre du Travail
et transmises au ministre dans les 60 jours de sa signature. Il en est de
même de toute modification qui est apportée par la suite à cette entente
collective.
«L'entente collective déposée a effet
rétroactivement à la date qui y est prévue pour son entrée en vigueur ou, à
défaut, à la date de sa signature.
La partie qui dépose l'entente collective en avise l'autre
partie.»
Commentaire. La modification proposée par
l'article 19 a pour effet d'obliger la transmission d'une entente collective au ministre de la Culture proposée par
l'article 19 a pour effet d'obliger la transmission d'une entente
collective au ministre de la Culture et des communications.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions à l'article 19?
Mme St-Pierre : Il n'y a pas de
commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Pas
d'intervention? Alors, est-ce que l'article 19 est adopté ou... Alors,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 19, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 19 est adopté. L'article 20, Mme la ministre.
Mme Roy : Oui. Là, c'est
intéressant, parce que là on arrive dans les nouveautés, on arrive... Je vous
disais toutes et tous qu'on va prendre des pans d'autres lois, de la loi sur
les normes, du Code du travail, puis on va les appliquer au milieu culturel,
aux artistes, aux associations. Alors, l'article 20, c'est le premier de
ce bloc très important qui, lui, traite, entre autres, de l'arbitrage de
griefs. Et ça, on a entendu les groupes qui sont venus nous dire dans quelle
mesure ça va les aider dans le pratico-pratique, dans la vraie vie, pour faire
rouler les choses plus rapidement puis pour dénouer des impasses.
Donc, je vais prendre ma respiration.
L'article 20 : L'article 35.1 de cette loi est modifié par le
remplacement des deuxième et troisième alinéas par le suivant :
«Les dispositions des articles 100 à 101.9
du Code du travail (chapitre C-27)et les dispositions auxquelles renvoient
ces articles sont réputées faire partie intégrante de toute entente collective
et constituer tout ou partie de la procédure d'arbitrage de grief prévue au
premier alinéa, compte tenu des adaptations nécessaires dont les suivantes :
«1° pour l'application du deuxième alinéa de
l'article 100 du Code du travail, à défaut d'accord entre les parties sur
le choix de l'arbitre, celui-ci est nommé par le ministre de la Culture et des
Communications à partir de la liste dressée en application de
l'article 68.2 de la présente loi;
«2° l'article 36.1 de la présente loi est
celui auquel renvoie l'article 100.10 du Code du travail concernant le
maintien des conditions de travail;
«3° pour l'application de l'article 101.6
du Code du travail, l'arbitre doit également transmettre en même temps une
copie de la sentence au ministre de la Culture et des Communications.»
Texte proposé. 35.1 : «L'entente collective
doit prévoir une procédure d'arbitrage de griefs.
«Les dispositions des articles 100 à 101.9
du Code du travail (chapitre C-27) et les dispositions auxquelles
renvoient ces articles sont réputées faire partie intégrante de toute entente
collective et constituer tout ou partie de la procédure d'arbitrage de grief
prévue au premier alinéa, compte tenu des adaptations nécessaires dont les
suivantes:
«1° pour l'application du deuxième alinéa de
l'article 100 du Code du travail, à défaut d'accord entre les parties sur
le choix de l'arbitre, celui-ci est nommé par le ministre de la Culture et des
Communications à partir de la liste dressée en application de
l'article 68.2 de la présente loi;
«2° l'article 36.1 de la présente loi est
celui auquel renvoie l'article 100.10 du Code du travail concernant le
maintien des conditions de travail;
«3° pour l'application de l'article 101.6
du Code du travail, l'arbitre doit également transmettre en même temps une
copie de la sentence au ministre de la Culture et des Communications.»
Je vous disais, d'entrée de jeu, que ce sont
vraiment des dispositions hypertechniques du Code du travail qui permettront
aux associations de régler les différends, de travailler à l'égard de
l'arbitrage de griefs.
Donc, l'article 20 — commentaire — du
projet de loi propose d'intégrer aux ententes collectives le contenu des articles 100 et 101.9 du Code du travailpour que ceux-ci deviennent l'encadrement minimal applicable à
l'arbitrage de grief. Pour rappel, on entend
par «grief» toute mésentente relative à l'interprétation ou à l'application
d'une entente collective.
De manière générale, la lecture des
articles 100 à 101.9 du Code du travail impliquera le remplacement des expressions «salarié», «employeur» et «convention
collective» par, respectivement, l'«artiste»,
«producteur» ou «diffuseur», selon le cas, et «entente collective».
L'article précise aussi certaines adaptations
qui doivent être faites pour tenir compte du champ d'application de la loi.
C'est ainsi qu'à défaut d'entente entre les parties sur le choix de l'arbitre
qui entendra le grief, ce choix sera fait par la ministre de la Culture et des
Communications et non par le ministre du Travail.
Le paragraphe 2° de l'alinéa proposé vient
préciser le numéro de l'article qui prévoit le maintien des conditions de
travail puisque l'article 100.10 du Code du travail renvoie aux articles
de ce code.
Le
paragraphe 3° propose une adaptation de concordance avec l'article 35 de
la loi, tel que modifié par l'article 39 du projet de loi en ce qui a
trait à la transmission de documents au ministre de la Culture et des
Communications, article 19 que nous venons d'adopter précédemment.
Voilà, c'est
très technique. Alors, je suis convaincue que vous avez des questions, et les
spécialistes pourront y répondre dans
le pratico-pratique. Mais, en quelque part, des groupes nous ont dit jusqu'à
quel point ça allait leur simplifier la vie.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions à l'article 20? Il n'y a pas d'intervention? Pas
d'intervention? Parfait. Alors, est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Nous
allons procéder par l'appel nominal pour l'article 20, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 20 est adopté. Parfait. Alors, Mme la ministre, nous
poursuivons avec l'article 21.
• (17 h 20) •
Mme Roy : Oui. Alors,
article 21, c'est assez simple.
21. L'article 35.2 de cette loi est abrogé.
Alors, je n'ai pas de texte à vous proposer
parce que ça dit : L'article est abrogé.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Une voix : ...
Mme Roy : Oui,
tout à fait, mais je... parce qu'ici, quand vous voyez, tout est biffé, alors
je ne vous le lirai pas... Mais, oui,
le commentaire, absolument : L'article 21 du projet de loi propose
l'abrogation de l'article 35.2 de la loi. Cette modification s'effectue
en concordance avec l'inclusion, à l'article précédent, des règles prévues aux
articles 100 à 101.9 du Code du travail. En effet, la norme prévue à
l'article 35.2 sera désormais réputée faire partie intégrante de toute
entente collective puisque l'article 100 du Code du travail porte sur la
nomination d'un arbitre et prévoit la règle applicable lorsque les parties ne
s'entendent pas.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions à
l'article 21? Pas d'intervention? Alors, est-ce que l'article 21 est
adopté ou... Alors, nous allons procéder par appel nominal pour
l'article 21.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion :
Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 21 est adopté et l'article 35.2 de
cette loi est abrogé. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 22. Ça va?
Mme Roy :
Oui, absolument. Article 22. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 36, du suivant :
«36.1. L'entente
collective continue de s'appliquer après son expiration jusqu'à ce que soit
exercé un moyen de pression visé à l'article 38, qu'une nouvelle entente
collective soit conclue ou qu'une sentence arbitrale en tenant lieu soit
rendue.
«Toutefois, les
parties peuvent prévoir dans une entente collective que les conditions de
travail contenues dans cette dernière vont continuer de s'appliquer jusqu'à la
signature d'une nouvelle entente.»
Texte proposé :
«36.1. L'entente
collective continue de s'appliquer après son expiration jusqu'à ce que soit
exercé un moyen de pression visé à l'article 38, qu'une nouvelle entente
collective soit conclue ou qu'une sentence arbitrale en tenant lieu soit
rendue.
«Toutefois, les
parties peuvent prévoir dans une entente collective que les conditions de
travail contenues dans cette dernière vont continuer de s'appliquer jusqu'à la
signature d'une nouvelle entente.»
Alors, je vous fais
le commentaire : L'article 22 du projet de loi propose l'insertion
d'un nouvel article 36.1. Cet article prévoit que l'entente collective
continue de s'appliquer malgré son expiration, et ce, jusqu'à ce que survienne
la première des trois situations suivantes :
1° l'exercice
d'un moyen de pression visé à l'article 38 — boycott ou moyen ayant
pour effet de priver de travail les artistes;
2° la
conclusion d'une nouvelle entente collective; ou
3° le
prononcé d'une sentence arbitrale tenant lieu d'entente collective.
Le deuxième alinéa de
l'article 36.1 permet aux parties de prévoir, dans l'entente collective,
que les conditions de travail qui y sont prévues continueront à s'appliquer
malgré l'exercice du moyen de pression visé à l'article 38.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions à
l'article 22? Oui, députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre :
Merci Mme la Présidente. C'est un commentaire de l'AQTIS qui, je trouve,
est très pertinent. Ça dit que «l'article 22 comprend une avancée
importante — alors,
ça, je pense que tout le monde est d'accord avec ça — pour
les artistes et artisans du Québec, en ajoutant une protection législative
précisant qu'une entente collective continue de s'appliquer à son expiration
nominale de manière analogue à ce que prévoit l'article 59 du Code du travail».
Ça, jusqu'ici ça va bien. «Toutefois, et contrairement à l'article 59 du
Code du travail et à l'article 32.b de la Loi sur le statut de l'artiste
fédérale, l'article 22 du p.l. n° 35 ne contient
aucune protection contre la modification unilatérale des conditions
d'engagement pendant la période de grande vulnérabilité qui suit l'envoi d'un
avis de négociation collective avant qu'une entente collective ne soit
conclue.»
Donc, ce que l'AQTIS demande, c'est peut-être de
faire une modification qui ajouterait comme la ceinture puis les bretelles,
c'est-à-dire de s'assurer qu'il n'y ait pas de modification unilatérale, comme
le prévoit le fédéral. Je demande à la ministre s'il y a une possibilité de
donner cette ouverture-là à l'AQTIS, là, qui a analysé le projet de loi puis,
je pense, connaît ça un peu, beaucoup plus que moi, bien sûr. Alors, je ne sais
pas s'il est possible d'avoir une garantie ou un amendement qui viendrait comme
solidifier, là, cet aspect-là. On peut peut-être...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
la ministre.
Mme Roy : J'essaie de voir
si...
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...qui
va répondre. Alors, est-ce que c'est maître...
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord.
Mme Doucet (Brigitte) : En
fait, je dirais deux choses. La première des choses, c'est que de modifier un
contrat signé unilatéralement, c'est
illégal. Donc, si quelqu'un fait ça, on peut le poursuivre, là. Alors, cet
enjeu-là, on se disait : Bon, est-ce que... En tout cas, c'est
difficile de trouver une solution à quelque chose comme ça, quand ils ne
peuvent pas faire ça.
L'autre chose, c'est que de geler des conditions
quand il y a un avis de négos qui est envoyé à une association qui représente
une multitude de producteurs qui ont une multitude de productions, qui
travaillent avec plein de gens, c'est les conditions... quelles conditions?
Lesquels contrats qui vont tous se terminer pendant les années que va durer
l'entente collective... la négociation d'ententes collectives? Quelles sont les
conditions à geler? Ça aussi, ce n'était pas facile d'identifier une façon de
faire ça.
Ça, c'est peut-être les deux informations que je
peux donner à ce point-ci. On ne voyait pas la capacité de faire ça, et, de
toute façon, un contrat modifié unilatéralement, c'est illégal.
Mme St-Pierre : Donc, pour
rassurer, ici, ceux qui nous ont soumis ça, vous dites : De toute façon,
ils ne peuvent pas le faire, peu importe la situation.
Mme Doucet
(Brigitte) : Ou il y a des recours si
jamais quelqu'un fait ça.
Mme St-Pierre : Il
pourrait être poursuivi devant le Tribunal du travail ou devant la Cour
supérieure? Devant où?
Mme Doucet
(Brigitte) : Là, je ne peux pas donner une
réponse précise, ça dépend dans quel contexte. Est-ce que c'est un contrat
civil, contrat d'entente collective? Si c'est dans le cadre d'une entente
collective, c'est un arbitre; civil, là, à ce moment-là, ça pourrait être les
tribunaux de droit commun. Ça dépend du cas de figure, là.
Mme St-Pierre : O.K. Bien, moi,
je n'ai pas d'autre commentaire.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça va? D'accord. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Pas d'autre intervention? Alors, est-ce que
l'article 22 est adopté? Nous allons par appel... parfait, nous allons
procéder par appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention.Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Oui, pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
Mme St-Pierre : Abstention.
Donc, l'article 22 est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre, avec
l'article 23.
Mme Roy : Oui. Alors, 23 :
L'article 37.1 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«L'avis concernant un moyen de pression visé à
l'article 38 doit mentionner la date à laquelle doit commencer ce moyen de
pression. Un nouvel avis d'au moins trois jours est requis lorsque le moyen de
pression n'a pas commencé à la date annoncée.»
Texte proposé :
«37.1. Une association reconnue d'artistes doit, avant d'exercer une action
concertée, donner un avis préalable de cinq jours au producteur visé
ainsi que, le cas échéant, à l'association dont est membre ce producteur.
«L'association de producteurs et le producteur
qui n'est pas membre d'une association doivent, de la même manière, donner
semblable avis à l'association reconnue dont sont membres les artistes visés.
«L'avis concernant un moyen de pression visé à
l'article 38 doit mentionner la date à laquelle doit commencer ce moyen de
pression. Un nouvel avis d'au moins trois jours est requis lorsque le moyen de
pression n'a pas commencé à la date annoncée.»
Commentaire. L'article 23 du projet de loi
propose de modifier l'article 37.1 de la loi de manière à prévoir que les
avis dont la transmission est prévue aux premier et deuxième alinéas de
l'article 37.1 doivent, lorsqu'ils portent sur un moyen de pression visé à
l'article 38, mentionner la date à laquelle le moyen de pression doit
commencer. Les moyens de pression qui sont visés sont, pour les associations
d'artistes, le boycott et, pour les producteurs, tout moyen de pression ayant
pour effet de priver de travail les artistes liés par l'entente qui fait
l'objet de négociations. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a-t-il des interventions à l'article 23? Oui, députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : On parle d'un
moyen de pression, mais il y a quand même des associations qui ne peuvent
pas... qui sont dans l'impossibilité de faire des moyens de pression. Je pense
aux écrivains. Les écrivains ne peuvent pas se mettre ensemble pour décider
qu'il n'y a plus personne qui produit. Puis ça, ça s'adresse à des
techniciens... bien — des
techniciens — c'est-à-dire,
des groupes qui ont la capacité de faire des moyens de pression pour soit
retarder une production ou pour... Mais quels sont les mécanismes de moyens de
pression que pourrait faire une organisation comme l'UNEQ? Je pense qu'il n'y
en a pas, de possibilité de moyen de pression.
Mme Roy : Dans les... Puis vous
avez raison, à certains égards, parce qu'en fusionnant ces deux lois on a quand
même... on a des artistes qui ont des environnements, qui oeuvrent dans des
environnements très variés, très diversifiés, mais très différents. Ceux de la
première loi ont comme patrons des producteurs. Pour eux, c'est beaucoup plus
facile de faire des moyens de pression parce que, là, on a, comment dirais-je,
un horaire, on est, bon... Et ceux de la
deuxième loi sont... la littérature, les arts visuels et les métiers d'art,
sont des créateurs. Alors, puis on l'a vu, on l'a mis dans nos articles,
des oeuvres déjà créées, par exemple, hein, tu ne peux pas faire la grève pour
une oeuvre déjà créée. Donc, effectivement, ça ne touche pas nécessairement...
les moyens de pression ne touchent pas nécessairement tous les artistes de la
même façon, parce que certains n'en ont pas besoin ou ça ne s'applique
physiquement pas à leur état, à leur condition. Mais ça... de toute évidence,
ceux de la première loi sont tous capables de se servir des dispositions de
l'article 23.
• (17 h 30) •
La Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce
qu'il y a... Vous vouliez ajouter quelque chose, Me Doucet?
Mme Doucet
(Brigitte) : Non.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau? Parfait. Mme la ministre? Parfait.
M. Roy :
Je vérifiais que je n'ai pas dit...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Allez-y.
Mme Doucet
(Brigitte) : Ce que je précisais, c'est
que ce n'étaient pas tous les syndicats de la première loi, de... la première
loi, là, si je peux me permettre...
M. Roy : ...
Mme Doucet
(Brigitte) : ...oui, c'est ça, qui se servent de moyens de
pression. Ça va être les associations qui sont plus grandes. Bien entendu, les techniciens
et les artistes interprètes, ceux qui sont en grand nombre au même endroit, ont
plus de facilité à pouvoir utiliser un moyen de pression groupé comme une
grève. Mais il peut exister d'autres moyens de pression. On voit des fois des
gens aller travailler habillés autrement ou je ne sais trop, là, je ne pourrais
pas expliquer c'est quoi. Peut-être que ça peut être complété par des experts
en droit du travail. Je ne sais pas c'est quoi, toutes les possibilités qui
existent de moyens de pression. Mais, si on parle de grève, ceux qui
travaillent chez eux, à la maison, qui travaillent à la maison, c'est plus
difficile de faire une grève.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 23. Par appel nominal, c'est bien ça?
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention.Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Oui, pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dorion
(Taschereau)?
Mme Dorion : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 23 est adopté. Mme la ministre, nous poursuivons avec
l'article 24.
Mme Roy : Oui. Ça, c'est un
article dont, vraiment, on est contents, parce que c'est une mesure de protection
accrue pour les artistes, qu'on vient mettre dans la nouvelle loi.
Donc, 24 : L'article 42 de cette loi
est remplacé par le suivant :
«42. Aucun producteur
ni aucune personne agissant pour un producteur ne doit refuser d'engager un
artiste à cause de l'exercice par celui-ci d'un droit qui lui résulte de la
présente loi ni chercher par de l'intimidation, des mesures discriminatoires ou
de représailles, des menaces de renvoi ou d'autres menaces, par l'imposition
d'une sanction ou par quelque autre moyen à
contraindre un artiste à s'abstenir ou à cesser d'exercer un droit qui lui
résulte de la présente loi.
«S'il est établi à la satisfaction du Tribunal
que l'artiste exerce un droit qui lui résulte de la présente loi, il y a
présomption simple en sa faveur que la mesure a été prise contre lui à cause de
l'exercice de ce droit et il incombe au producteur de prouver qu'il a pris
cette mesure à l'égard de l'artiste pour une autre cause juste et suffisante.»
Texte proposé, c'est exactement la même chose,
je vais vous le relire :
«42. Aucun producteur ni aucune personne
agissant pour un producteur ne doit refuser d'engager un artiste à cause de
l'exercice par celui-ci d'un droit qui lui résulte de la présente loi ni
chercher par de l'intimidation, des mesures discriminatoires ou de
représailles, des menaces de renvoi ou d'autres menaces, par l'imposition d'une
sanction ou par quelque autre moyen à
contraindre un artiste à s'abstenir ou à cesser d'exercer un droit qui lui
résulte de la présente loi.
«S'il est établi à la satisfaction du Tribunal
que l'artiste exerce un droit qui lui résulte de la présente loi, il y a
présomption simple en sa faveur que la mesure a été prise contre lui à cause de
l'exercice de ce droit et il incombe au producteur de prouver qu'il a pris
cette mesure à l'égard de l'artiste pour une autre cause juste et suffisante.»
Alors, je l'ai mentionné d'entrée de jeu, c'est
vraiment une mesure de protection pour nous assurer qu'un artiste qui
exercerait des droits qui lui sont conférés ne soit pas victime de représailles
parce qu'il exerce des droits. Et on a un renversement du fardeau de la preuve
ici, là, c'est... Maintenant, il y a une présomption à l'effet que c'est pour
ça qu'il y aurait des sanctions contre lui parce qu'il exercerait des recours
en vertu de cette loi, et c'est à l'employeur de démontrer que, non, on exerce
des recours contre lui ou une sanction non pas parce qu'il a exercé des droits
que lui confère cette loi. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Merci. Y a-t-il des interventions? Oui, vous voulez qu'elle lise les
commentaires, oui?
Mme St-Pierre :
Oui, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Mme la ministre.
Mme Roy : D'accord. Je l'avais
dit dans mes mots. Si vous n'aimez pas que je le dise dans mes mots, je ne le
dirai plus dans mes mots.
Commentaires. L'article 24 du projet de loi
propose de remplacer l'interdiction prévue à l'article 42 de la loi qui
interdit à un producteur de refuser d'engager un artiste à cause de l'exercice
de ce dernier d'un droit lui résultant de la loi. La proposition de
l'article 24 a pour effet d'élargir la protection contre les représailles
à un éventail de mesures plus larges que le seul refus d'engagement. La nouvelle
disposition interdit, donc, à un producteur ou à une personne agissant pour un
producteur d'user d'intimidation, de mesures discriminatoires, de mesures de
représailles, de menaces de renvoi ou d'autres mesures, d'imposer une sanction
ou d'utiliser tout autre moyen pour contraindre un artiste à s'abstenir ou à
cesser d'exercer un droit qui lui résulte de la loi.
Le deuxième alinéa de l'article 42 proposé
crée une présomption en faveur de l'artiste. Si ce dernier fait la
démonstration devant le Tribunal administratif du travail qu'il exerce, dans
les faits, un droit qui lui résulte de la loi, il bénéficiera de la présomption
qui est inscrite. C'est-à-dire que, jusqu'à preuve du contraire, le tribunal
considère que la mesure exercée contre cet artiste découle de l'exercice d'un
droit prévu à la loi. Il reviendra dès lors au producteur de démontrer que la
mesure a plutôt été exercée pour une autre cause. Et, comme nous le verrons
plus loin, la procédure relative au dépôt d'une plainte en vertu de l'article 42
est prévue à l'article 63.1 tel qu'introduit par l'article 27 du
projet de loi. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions?
Mme St-Pierre : Oui. En fait,
l'intervention est très positive, parce que je pense que c'est un article qui
est important dans la loi. C'est un ajout important, un ajout majeur.
Cependant, il ne faut pas non plus être des licornes, là, puis penser que le
pauvre artiste qui va aller essayer d'exercer son droit... Je pense que c'est...
Ils sont dans une situation... Ce sont des
contrats. Alors, on peut toujours décider de ne pas renouveler le contrat pour
une autre raison. Je comprends que la présomption est en faveur de
l'artiste. Ça, c'est un plus, mais ce n'est pas ça qui va, je dirais, enlever
la précarité de leur travail. Ce ne sont pas des employés permanents. Ce ne
sont pas des employés qui jouissent d'une convention collective avec des
possibilités... l'impossibilité de congédier quelqu'un sans avoir des motifs
raisonnables de le faire. Mais je comprends pourquoi c'est là. Je pense que
c'est important que ce soit là, mais ce n'est pas miraculeux, là, ce qu'on est
en train de faire là. Alors, je n'ai pas d'autre commentaire.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 24? Sinon,
donc, pour l'article 24, nous allons procéder à la mise aux voix.
Merci.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Roy (Montarville)?
Mme Roy : Pour.
La
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dorion (Taschereau)?
Mme Dorion :
Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 24 est adopté. Nous poursuivons, Mme la ministre,
avec l'article 25.
Mme Roy :
Bon, je peux vous dire d'entrée de jeu que cet article,
l'article 25...
Une voix : ...
Mme Roy :
O.K., on entre... Avant de vous le lire, j'aimerais faire une petite mise
en contexte parce que, là, on entre, comme je vous disais, avec l'arbitrage de
griefs, tout à l'heure, dans des... et tous les articles qui en ont découlé,
là, dans ces blocs d'articles ou du Code du travail ou de la Loi sur les normes
qu'on insère, puis c'est vraiment parmi les grandes mesures qui étaient
demandées par tout le milieu. Comme ici, à 25, tu sais, on arrive tout de suite
au harcèlement psychologique, harcèlement sexuel, donc, des pans de la loi sur
le Code du travail, mais on va l'amender parce qu'on va rajouter d'autres
choses dedans. Le 25 introduit plusieurs choses, puis, à la lumière des
discussions, c'est parce qu'on ne peut pas le rentrer partout, là. À l'article
sur lequel on travaillait, là, on va faire un amendement pour entrer une autre disposition qui va protéger
les artistes. Puis, on l'avait entendu, ils nous ont tous parlé de
l'article 154, l'article 154 de la loi sur les compagnies par
actions. C'est ça, j'ai bonne mémoire?
Une voix : ...
Mme Roy :
Sociétés par actions? O.K. Et donc je peux lire 25, mais je vous dis que, un,
il est immensément long, et que nous allons l'amender. Mais je vais faire mon
travail. Je vais le lire, puis on va y rentrer l'amendement qu'ils nous ont
tous demandé, de mettre un article 154.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : ...lire effectivement l'article 25, mais
peut-être pas le texte proposé puisqu'il est identique, de ce que je vois,
hein? C'est bien ça? Il est identique. Je ne sais pas si les députés sont
d'accord avec ça, là, ça éviterait de le lire deux fois.
• (17 h 40) •
Mme Roy :
Oui, c'est un ajout complet, là. On a pris des pans...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est un ajout complet. C'est-à-dire, si elle
lit l'article 25, est-ce que vous voulez qu'elle lise encore une fois le
texte proposé qui est la même, même, même chose?
Mme St-Pierre :
Bien, c'est-à-dire...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Comme
vous voulez, là. Si elle peut le répéter, là, c'est correct, mais...
Mme St-Pierre :
Il faudrait qu'on...
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Attendez,
s'il vous plaît! Oui?
Mme St-Pierre : Bien, je pense
que, si on suit normalement les processus, on devrait faire 43, on devrait
faire 44, on devrait faire 45.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Ah!
un après l'autre?
Mme St-Pierre : Bien...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Plutôt
que de tout lire d'un coup, vous voulez que...Oui?
Mme Roy : ...parce que je pense
que j'ai des informations que vous n'avez pas, là. Comme on va rajouter...
Bien, comme on va rajouter, à la lumière de ce qu'on a dit, là,
l'article 154, là, on ne peut pas le placer avec harcèlement
psychologique, hein? Il faut le placer plus bas. Il faut le placer en dessous
du chapitre III. Ça fait que c'est là qu'on s'en va le mettre. C'est juste
pour vous dire... Donc, quand vous dites... Le chapitre III, il va être
modifié, là. Je peux le lire, mais il va être modifié parce qu'on va placer
notre 154 en dessous. Je voulais vous dire ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mais
ce n'est pas ça qu'elle... oui.
Mme St-Pierre : Techniquement,
on devrait traiter l'amendement en premier. Vous allez lire votre article puis,
après ça, vous allez arriver avec l'amendement. On devrait traiter l'amendement
en premier, mais l'amendement, il est à la fin. Alors, c'est pour ça que je
vous propose qu'on procède, 43, 44, 45. Là, vous arrivez à votre autre
paragraphe ou chapitre... votre autre chapitre, puis là vous allez arriver à
votre amendement qui va être à 40. En fait, votre amendement va être à 45.
C'est ça?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Il
va être... introduisant un nouvel article...Comme elle avait demandé
alinéa par alinéa, donc, on va lire 25. On va commencer par l'article 43.
On s'arrête, on en discute, c'est bien ça. Ensuite, on fera l'article. On n'a
pas besoin de voter chacun, mais on en discute. Ça vous va? Alors, lisez 25
jusqu'avant...
Mme Roy : Jusqu'à la fin.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mais
jusqu'avant 44.
Mme Roy : Oui, oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) : On
y va, 43, 44, c'est bien ça, hein, députée de...
Mme Roy : Non, non, bien là il
faut que je lise 44. Je ne peux pas...
Mme St-Pierre : ...demandé
quand on a... On avait demandé paragraphe par paragraphe.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
ça.
Mme St-Pierre : Bon, alors,
c'est sûr qu'on n'a pas fait ça, là, dans les autres... pour vraiment être
allés de façon... d'y aller de façon fluide.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Plus
rapide, oui.
Mme St-Pierre : Puis je pense
que c'est ce qu'on fait comme travail, mais là, ici, là, on est vraiment dans
un superimportant chapitre, je pense, puis il faut le faire comme on avait
demandé au début des travaux.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Tout
à fait. Alors, Mme la ministre, donc, vous allez lire jusqu'à 44. Ça vous va?
On en discute. Après ça, on refera 44.
Mme St-Pierre : Non, elle va
lire son article 25.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Au complet?
Mme St-Pierre : Puis, après ça,
on recommence ou on commence à... Bien, c'est ça... c'est comme ça qu'on fait
ça d'habitude. On commence à 43...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Ah! O.K. Vous voulez qu'elle lise tout d'un
coup, puis, après ça, on discutera 43, 44. Excellent. C'est bien ça, oui, j'ai
bien compris? Parfait. Je m'excuse, députée... la ministre.
Mme St-Pierre : Comme ça, on
n'aura pas besoin de revenir à 43. On va l'étudier, 43, puis, après ça, on
passera aux autres.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Excellent,
je comprends. Merci. Mme la ministre.
Mme Roy : Bon, alors, on y va.
25. Le
chapitre VI de cette loi est modifié par le remplacement de tout ce qui
précède l'article 56 par ce qui suit :
«Chapitre III.2
«Harcèlement psychologique
«43. Tout
artiste a droit, dans le cadre de ses relations avec un producteur et avec les
personnes avec qui celui-ci le met en relation aux fins de l'exécution
de son contrat, à un milieu de travail exempt de harcèlement psychologique.
«Le producteur doit prendre les moyens
raisonnables pour prévenir le harcèlement psychologique et, lorsqu'une telle
conduite est portée à sa connaissance, pour la faire cesser. Il doit notamment adopter
et rendre disponible aux personnes qui participent à la production ou à la
diffusion d'une oeuvre une politique de prévention du harcèlement psychologique
et de traitement des plaintes, incluant entre autres un volet concernant les
conduites qui se manifestent par des paroles, des actes ou des gestes à
caractère sexuel.
44. Dans la présente loi, le harcèlement...
Pardon.
«44. Dans la présente loi, l'expression
"harcèlement psychologique" a le sens que lui donne
l'article 81.18 de la Loi sur les normes du travail (chapitre N-1.1),
compte tenu des adaptations nécessaires.
«45. Les dispositions des articles 43, 44,
63.3 et 63.4 sont réputées faire partie intégrante de toute entente collective, compte tenu des adaptations
nécessaires. Un artiste visé par une telle entente doit exercer les recours qui
y sont prévus.
«L'artiste
qui n'est pas visé par une entente collective et qui croit avoir été victime de
harcèlement psychologique peut déposer une plainte au tribunal.
«Chapitre III.3
«Contrats individuels dans les domaines des arts
visuels, des métiers d'art et de la littérature
Alors : «(Insérer ici, ainsi qu'il est
prévu à l'article 40 du présent projet de loi, les articles 30 à 36 et 38
à 42 de la Loi sur le statut professionnel
des artistes des arts visuels, des métiers d'art et de la littérature et sur
leurs contrats avec les diffuseurs
(chapitre S-32.01) de façon à ce qu'ils deviennent les articles 46 à
55.2 de la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts
visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d'art et de la
scène (chapitre S-32.1).)»
Alors, c'est
le texte proposé, voilà. Et ensuite il y a le chapitre VI, «Fonctions et
pouvoirs du Tribunal administratif du travail».
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Est-ce que, là, vous voulez qu'elle lise les commentaires ou on y va article
par article, donc, l'article 43 en premier?
Mme St-Pierre : Normalement,
elle devrait lire les commentaires, mais on va y aller tout de suite dans le
vif du sujet. Moi, ce qui me préoccupe dans le 43, et je ne le sais pas, si ma
préoccupation est justifiée, c'est qu'on prétend... on laisse entendre que le
producteur, lui, il n'en fait pas, de harcèlement psychologique, parce qu'on
lui met... On lui dit qu'il faut qu'il prévienne, qu'il prenne les mesures
raisonnables. Le producteur est l'employeur puis il faut qu'il prenne des
mesures pour que son équipe ne fasse pas de harcèlement psychologique, puis
qu'il y ait un plan d'action, et tout ça. Mais le producteur, lui, il se
retrouve où, s'il en fait, lui, du harcèlement psychologique? Parce qu'on
présume... Moi, de la façon dont je le lis, là, puis peut-être que je suis dans
le champ, là, on présume que lui, le producteur, il est blanc comme la neige,
il est parfait, il n'a aucun défaut, mais il est... On le charge de surveiller
ses ouailles, son équipe, mais lui, il est où dans la loi s'il en fait, lui, du
harcèlement psychologique? Il s'autosurveille? Puis là on en a, des
producteurs, en tête, là, qui sont capables de le faire, on le sait. Alors, c'est
là que j'ai un petit problème avec le 43. On peut suspendre peut-être pour
avoir des explications supplémentaires ou si...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Je
vais attendre Mme la ministre.
Mme St-Pierre : Bien, peut-être
que...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous avez une réponse? Voulez-vous qu'on suspende ou vous avez une réponse?
Non, vous avez la réponse? Parfait.
Mme Roy : Non, non, je l'ai, la
réponse, parce que la réponse, elle se trouve dans l'autre loi, parce qu'on...
Une voix : ...
Mme Roy : Non, mais là on ne
fusionne pas. Là, comme j'ai expliqué, ce qu'on fait à l'étape du harcèlement,
on va chercher des articles de la Loi sur les normes du travail et on les
inclut dans cette loi-ci, donc, dans la Loi sur les normes,
et on fait les modifications, les adaptations nécessaires. Dans la Loi sur les
normes, on parle d'employeur, l'employeur doit prendre... Ça, c'est la Loi sur
les normes, là, pour tout le monde qui travaille ici, là : «L'employeur
doit prendre les moyens raisonnables pour prévenir le harcèlement psychologique
[...] lorsqu'une conduite est portée à sa connaissance», etc. On parle de
l'employeur. Ça fait que l'employeur, ça peut être lui, l'agresseur aussi, là,
c'est la même chose. On fait la transposition. Dans le milieu culturel, c'est
le producteur. Mais, cependant, l'employeur, souvent, c'est une personne
morale, c'est une compagnie, l'employeur, ce n'est pas vous en tant...
L'employeur peut...
Une voix : ...
Mme Roy : C'est ça, c'est une
personne morale qui, elle, a sous sa responsabilité des personnes physiques. Ça
fait que l'employeur, c'est lui qui a une responsabilité, sauf que ça n'empêche
pas le fait que ça peut être un producteur. Je comprends ce que vous dites,
c'est un producteur qui est un agresseur, mais ce que je vous dis, c'est que,
dans cette loi-ci, le producteur est assimilé à un employeur, mais ça ne lui
enlève pas aucune responsabilité puis ça ne fait pas de lui quelqu'un qui ne
peut pas commettre d'acte répréhensible non plus. On fait une adaptation.
L'employeur, dans le milieu artistique, c'est le producteur, mais c'est la même
chose.
• (17 h 50) •
Mme St-Pierre : Mme
la Présidente, permettez-moi... ça veut dire qu'il y a quelque chose aussi qui
ne fonctionne pas dans l'autre loi,
parce qu'on met... on dit au producteur, l'employeur : Vous avez la
responsabilité de surveiller, de prévenir,
de prendre des moyens raisonnables pour prévenir le harcèlement psychologique
lorsqu'une telle situation se... une telle situation arrive, bon, portée
à votre connaissance, de prendre tous les moyens pour la faire cesser. Il est
tard puis la journée a été longue, là, je pense que je commence à avoir un
petit peu le cerveau dans la mayonnaise. Mais il reste que... Le producteur, là, quand on regarde un générique
d'émission, là, on voit le producteur délégué, M., Mme Untel. Ce
n'est pas une personne morale. Il y a des producteurs qui sont des personnes
physiques et qui peuvent exercer du harcèlement psychologique sur leurs employés
ou sur tous ceux et celles qui travaillent sur une production. Je pense qu'on
devrait aller plus loin dans la protection pour mettre aussi du fardeau sur le
producteur, qui n'est pas uniquement une personne morale.
Mme Roy : Bon, ceci dit, c'est
votre opinion à cet égard-là, puis j'aimerais entendre Me Poisson plus en
détail, parce que, comme je vous dis, le producteur, c'est lui, le boss bien
souvent, mais il engage bien du monde aussi. Ça fait que ça ne lui enlève pas
la responsabilité. Là, il a une obligation, mais il peut être aussi poursuivi
pour ses gestes. Un n'empêche pas l'autre, et, à cet égard-là, je passerais la
parole à Me Poisson.
Mme St-Pierre : Ce n'est pas
écrit nulle part.
Mme Roy : Bien, c'est... mais
je vais laisser Me Poisson vous donner les explications.
La Présidente (Mme IsaBelle) : D'accord.
Me Poisson.
M. Poisson (Jean-Martin) : Oui,
avec plaisir. La ministre l'a bien expliqué, l'article est en deux temps.
D'abord, un premier temps, on vient offrir une garantie à l'artiste, là, dans
le cas présent, qu'il a droit à un milieu de travail, entre guillemets, qui
soit exempt de harcèlement psychologique, notamment dans ses relations avec le
producteur et dans ses relations avec qui le producteur met l'artiste en
contact. Donc, on a droit à un milieu exempt de harcèlement psychologique.
C'est une garantie. Maintenant, on nomme un responsable dans l'entreprise ou
dans l'entreprise de production de s'assurer qu'effectivement ce droit-là est
mis en oeuvre, et donc de s'assurer que c'est un milieu qui est exempt de
harcèlement psychologique. Alors, on dit au producteur : C'est toi qui vas
t'assurer que le milieu est exempt de harcèlement et tu vas adopter une
politique sur le harcèlement psychologique, mais évidemment...
Mme St-Pierre : J'ai tout
compris ça, maître, là.
M. Poisson (Jean-Martin) : Bon,
évidemment, et j'y viens, lorsque le producteur doit s'assurer que le milieu
est exempt de harcèlement, ça veut dire que lui-même doit s'abstenir de
harcèlement psychologique. S'il harcèle, il ne s'assure pas que le milieu est
exempt de harcèlement. Il harcèle. La même chose, s'il adopte une politique...
Mme St-Pierre : Il peut parler
des deux côtés de la bouche, là.
M. Poisson (Jean-Martin) : Vous
dites que je parle des deux côtés de la bouche?
Mme St-Pierre : Bien, il peut
décider qu'il met un plan...
M. Poisson (Jean-Martin) : Oui,
mais, attendez, attendez, évidemment, il va adopter une politique aussi. La
politique s'applique au producteur puisqu'il est dans l'entreprise lui-même.
Ceci étant dit, si le producteur fait du harcèlement,
malheureusement, psychologique ou sexuel, il y aura une plainte, parce que ce
que ça donne à l'artiste, c'est le droit de se plaindre d'un
comportement de harcèlement psychologique ou sexuel. Alors, à partir du moment
où le producteur aura harcelé, s'il y a une
entente collective, il pourra y avoir une plainte et un arbitrage, selon les
dispositions en vigueur, ou, si c'est un salarié, un
artiste, pardon, qui n'est pas couvert par une entente collective, il pourrait
y avoir une plainte au tribunal administratif qui visera le producteur.
Alors, je comprends que, dans l'entreprise, il y
a un responsable, qui est le producteur en l'occurrence, parce qu'il faut qu'il
y ait un responsable. On ne peut pas dire : Le producteur est responsable,
il y a une autre personne qui surveille le producteur. Ça n'aurait pas de bon
sens. Mais le fait est que, si le producteur lui-même contrevient à la
politique, lui-même contrevient à la garantie qu'il doit mettre en oeuvre de
prévenir le harcèlement psychologique, il pourra faire l'objet d'une plainte en
arbitrage ou devant le Tribunal administratif du travail, et c'est exactement
le même fonctionnement que pour les salariés qui sont visés par la Loi sur les
normes du travail. C'est exactement le même système ici qu'on a mis en oeuvre.
Je dois avouer qu'on n'a rien inventé. On a fait un calque et on a repris ce
qui se fait pour le salarié, donc, la même protection, de la même façon, qui
est garantie encore une fois par la possibilité de porter des plaintes à
l'endroit approprié.
Mme St-Pierre : Quand on parle
de salariés, on parle de sécurité d'emploi aussi. On n'est pas dans un domaine où on a la sécurité d'emploi. On est dans un
domaine où ce sont des pigistes. On n'est pas dans... Je comprends que
c'est vraiment important de l'inclure dans la loi, puis je suis très heureuse
qu'on ait inclus ça dans la loi, mais, je veux dire, je pense que je connais un
petit peu le milieu, là, pas mal le milieu, et je peux vous dire qu'un
producteur peut vraiment être un visage à
deux faces, là. Il peut être... faire semblant qu'il a protégé tout le monde,
puis il l'a mis, là, son plan d'action, puis il fait le message à tout
le monde, mais, quand il se revire de bord, bien, il peut en faire, du
harcèlement puis...
M. Poisson (Jean-Martin) : Bien,
ce qui sera merveilleux, c'est que l'artiste pourra porter plainte. Malgré les
paroles du producteur, malgré sa politique, malgré tout ce qu'il pourra dire,
s'il a fait du harcèlement, l'artiste pourra porter plainte, et c'est l'arbitre
qui évaluera le mérite de la plainte, ou le Tribunal administratif, dépendant
si l'artiste est couvert par une entente collective ou non. Mais le fait est
que, si le producteur fait du harcèlement psychologique ou sexuel, il est
passible d'une plainte.
Mme St-Pierre : Moi, je pense
que ce n'est pas clair, mais...
M. Poisson
(Jean-Martin) : Bien, écoutez, la Loi sur les normes du travail
fonctionne avec ces dispositions-là depuis des années, et il y a eu des
employeurs...
Mme St-Pierre : Mais on ne
parle pas du même... Ce n'est pas le même milieu. On n'est pas dans le même
paysage. On n'est pas dans le même type de relation employeur-employé,
absolument pas. On est dans un autre type de relation parce que ce sont des
pigistes, puis ces pigistes-là n'ont pas la sécurité d'emploi puis n'ont pas la
garantie qu'ils vont avoir un contrat la prochaine fois.
M. Poisson (Jean-Martin) : Je
comprends parfaitement ça.
Mme St-Pierre : Ça
devrait peut-être être quelqu'un d'autre que le producteur qui mette en place
ce mécanisme-là dans l'organisation.
M. Poisson (Jean-Martin) : Bien,
avec respect, même si c'était une autre personne qui mettait en place le
mécanisme, si c'est le producteur lui-même qui a fait le harcèlement psychologique,
c'est lui que la plainte va viser de toute façon. C'est le producteur qu'on va
poursuivre parce que c'est lui qui a fait du harcèlement.
Mme St-Pierre : J'aimerais ça
qu'on suspende quelques instants, là, pas longtemps. Je vous jure que...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
nous allons suspendre quelques instants, parfait.
(Suspension de la séance à 17 h 57)
(Reprise à 18 h 08)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons repris.
Mme St-Pierre :
...je pense que Mme la ministre voudrait donner des explications.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Mme la ministre, donc vous voulez apporter d'autres
explications pour...
Mme Roy : Oui, pour rassurer la
députée de l'Acadie, qui semble très très inquiète, de un, je voudrais
souligner aux gens qui nous écoutent que ces amendements-là, le fait de
transposer, parce qu'on transpose aussi, mais pas mal de façon intégrale, ce
que la Loi sur les normes du travail prévoit contre le harcèlement psychologique,
le harcèlement sexuel, c'est ce qu'on est en train de faire actuellement. Puis
il faut comprendre que c'est immensément important et qu'il n'y a personne qui
va échapper à ces articles, la Loi sur les normes, parce que, par exemple, il
serait producteur ou l'employeur. Je comprends qu'on est
dans un milieu artistique où les gens sont des travailleurs autonomes, mais
j'aimerais rappeler à la députée... puis, quand vous disiez : Oui, mais on
les connaît puis il peut y en avoir que... juste avant, on vient d'adopter
ensemble l'article 24, qui disait qu'on vient renforcer, ici, les droits
des artistes, en disant : Si l'artiste exerce un recours en fonction de
cette loi-ci que nous tentons d'adopter, il ne pourra pas y avoir de
représailles contre lui, là. Il y a renversement du fardeau de la preuve puis
il y a une présomption en sa faveur. Ça fait qu'en partant, ça, c'est une
disposition assez exceptionnelle compte tenu du fait que l'employeur et
l'employé sont dans une relation qui, elle, est exceptionnelle aussi. Je vous
rappelle qu'on est dans une loi d'exception pour un milieu de travail
exceptionnel avec des gens exceptionnels.
Donc, ce que nous faisons... puis vous nous
dites : Bien là, le producteur, il ne peut pas mettre des normes puis il
ne sera jamais trouvé coupable ou personne ne va porter plainte contre lui,
bien non, bien au contraire, nous transposons des articles. Puis les articles
qui sont écrits, là, ce n'est pas pour le fun de rire, là. On transpose les
articles de la loi sur les normes et on doit garder cette terminologie-là parce
qu'actuellement le tribunal devant lequel la loi sur les normes est débattue,
il y a de la jurisprudence actuellement contre le harcèlement psychologique.
• (18 h 10) •
Puis je vous
entendais dire : Bien là, il est où, le harcèlement sexuel? Bien, le
harcèlement sexuel est contenu à l'intérieur
du harcèlement psychologique à l'article 88.18 de la Loi sur les normes du
travail. Alors, ce n'est pas pour rien,
quand on dit : Tels, tels, tels
articles sont intégrés, là, ils deviennent part entière... Et les décisions
jurisprudentielles du tribunal en
question, elles existent et elles pourront servir aux artistes, aux
associations. On ne peut pas changer tous les termes, mais ce qu'on fait, c'est qu'on transpose et, dans le
cas, les artistes, l'employeur et le producteur, dans le cas qui nous
concerne.
Puis juste pour vous réconforter puis vous
rassurer, 81.18, la définition de harcèlement psychologique... parce que vous
avez dit : Où est le harcèlement sexuel là-dedans? Ce n'est pas écrit.
Définition : «Pour l'application de la présente
loi, on entend par "harcèlement psychologique" une conduite vexatoire
se manifestant soit par des comportements, des paroles, des actes ou des
gestes répétés, qui sont hostiles ou non désirés, laquelle porte atteinte à la
dignité ou à l'intégrité psychologique ou physique du salarié — ici,
de l'artiste — et
qui entraîne, pour celui-ci, un milieu de travail néfaste. Pour plus de
précision, le harcèlement psychologique comprend une telle conduite lorsqu'elle
se manifeste par de telles paroles, de tels actes ou de tels gestes à caractère
sexuel — il
est là, le harcèlement sexuel.
«Une seule conduite grave peut aussi constituer
du harcèlement psychologique si elle porte une telle atteinte et produit un
effet nocif continu pour le salarié.» On va mettre l'artiste.
C'est ça qu'on fait, on transpose toutes ces
dispositions pour les artistes, et l'employeur de l'artiste, bien, c'est le
producteur. L'employeur a des obligations, mais il a aussi des sanctions. Parce
que vous nous disiez : Mais oui, mais on va faire quoi contre lui? Bien,
les articles 63 et suivants, on a toutes les sanctions parce que, là,
l'artiste aura un recours, pourra porter plainte, pourra se faire entendre. Et c'est
la jurisprudence qui est en vigueur actuellement en fonction de la loi sur les
normes qui va s'appliquer et c'est les recours qui sont en vigueur actuellement
qui pourront s'appliquer à lui, à elle. Ils sont transférés, ils sont adaptés
pour les artistes dans ce projet de loi.
Alors, j'espère que je vous ai rassurée. Mais on
met ici, puis avec l'article 24 qu'on vient d'ajouter, et
l'article 27 qui suit dans lequel on a toutes les sanctions de
l'article 63, on met tous les morceaux, on les attache tous.
Mme St-Pierre : ...
Mme Roy : Je ne suis pas
fâchée. Je vous dis qu'on...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Elle
est dynamique, elle est dynamique.
Mme Roy : Je ne suis pas
fâchée.
Mme St-Pierre : ...pour être
capable de comprendre puis le citoyen ordinaire qui nous écoute doit aussi être
en mesure de comprendre.
Mme Roy : Bien, j'espère qu'il
a compris.
Mme St-Pierre : Bien, là, je
pense qu'il l'a compris, parce que vous l'avez dit avec autorité, mais je maintiens
qu'on est dans un autre type de milieu de travail, mais on verra à l'usage, on
verra comment les choses vont se produire. Puis il y a des gens qui ont demandé
un mécanisme de révision dans cinq ans, bien, ça serait peut-être l'occasion
aussi de voir si ces mesures-là sont bien, bien appliquées au milieu
artistique, au milieu auquel on s'adresse aujourd'hui. C'est normal de poser
des questions dans un projet de loi. Vous en avez fait quand vous étiez dans
l'opposition, des projets de loi, vous avez posé beaucoup de questions, vous
avez fait beaucoup de commentaires, puis c'est normal parce que c'est normal
que les gens comprennent très bien ce qu'on est en train de faire. Puis j'ai
des explications qui... Je n'ai pas besoin d'être rassurée, à mon âge, Mme la
Présidente. Je n'ai pas besoin d'être rassurée, je suis très rassurée, mais
j'ai besoin aussi de comprendre ce qu'il se passe.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Pour
apporter des précisions, aussi, pour les gens, pour les artistes, mais c'est
une belle précision pour le harcèlement... voyons, le harcèlement
psychologique, parce qu'effectivement moi-même je ne le savais pas. Alors, très bien. Est-ce qu'il y a d'autres points
sur l'article 43 de l'article 25? Alors, nous poursuivons avec
l'article 44. Est-ce qu'il y a des points ou interventions pour 44?
Mme Roy : En
fait, si vous me permettez, c'est... l'article 44 nous dit : C'est
l'article 81.18 et je vous l'ai lu, alors...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Voilà. Tout à fait. Excellent.
L'article 45, est-ce qu'il y a des interventions?
Mme St-Pierre :
On parle des articles du Code du travail, c'est ça, les 43, 44, 63?
Mme Roy :
...la loi qui eux font référence... de cette présente loi, là, de votre
p.l. n° 35, là, qui eux font référence par la suite au code. Et ce qui est
intéressant là-dedans, puis je pense qu'on peut le souligner, là, c'est que
les articles, là, qui traitent de régler ces dossiers-là, là, puis de protéger
les artistes, bon, ils font partie intégrante de toute entente collective. Et
ça, c'est vraiment quelque chose que les artistes demandaient, là.
Mme St-Pierre :
Mme la Présidente, on ne peut pas adopter un article qui fait référence à des
articles qui ne sont encore adoptés. 63.3, 63.4, ce sont des articles du projet
de loi actuel. Alors, il va falloir le suspendre pour qu'on aille... ou on va
adopter les articles 63.3, 63.4. Mais moi, ce que je propose, c'est que...
Parce qu'on ne peut pas présumer que les articles 63.3 puis 63.4 vont être
adoptés tant qu'on n'y est pas passé.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Les articles 43, 44. Non, non, vous avez
raison. 43, c'est bien le 43 de ce projet de loi ci? Oui, tout à fait.
Des voix : ...
Mme St-Pierre :
En fait, 43, 44, 63.3, 63.4.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mais moi, je n'en ai pas, de 63.3, là.
Des voix : ...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce que...
Mme Roy :
C'est au 27, Mme la Présidente. Le 27 introduit tout ça.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Le 27 introduit tout ça? Donc, on suggère...
Mme Roy :
Le 27, il vient après.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Ah! oui, le 63, il est là. O.K. On suggère quoi?
Est-ce qu'on...
Mme Roy :
Bien, vous avez eu les explications, en tout cas, je pense, pour ce qui est
du harcèlement puis de la transposition des articles de la loi sur les normes,
à l'égard des explications.
Des voix : ...
Mme St-Pierre :
Oui, oui, on a toutes les explications, mais on ne peut pas l'adopter
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Non, mais on ne pourra pas voter.
Mme Roy :
Non, je comprends. Je comprends.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'on peut aller voir, au moins,
l'amendement?
Mme St-Pierre :
Donc, ce qu'on va faire, c'est on va peut-être suspendre 25 puis, après ça,
on reviendra, là. Je ne sais pas.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'on peut aller voir au moins
l'amendement proposé? On pourrait peut-être voter l'amendement à
l'article 25.
Des voix : ...
Mme St-Pierre :
L'amendement, il est... Ah! oui, il est plus loin. Oui. Ça, ça va.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui? On le regarde, on le dépose officiellement?
Donc, l'amendement...
Mme St-Pierre : On pourrait même
l'adopter, l'amendement, mais on ne pourra pas procéder à l'adoption de
25.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : De l'article 25 amendé. Est-ce qu'on peut
déposer... Est-ce qu'on peut... l'amendement
à 25? On l'a, nous l'avons. Est-ce qu'on peut le mettre... Alors, nous avons
reçu un amendement à l'article 25, qui introduit un nouvel
article 45.1. Mme la ministre, est-ce que... pas «est-ce que», je vous
invite à lire l'amendement.
Mme Roy : Oui, on est en train
de l'ouvrir, mais ça va me permettre de vous dire que ça, c'est un amendement qu'on fait puis qu'on fait tous ensemble, à la
lumière de ce que tous les groupes sont venus nous dire, qu'il devrait y
avoir un mécanisme similaire à l'article 154 de la Loi sur les sociétés
par actions, pour nous assurer qu'on puisse lier l'administrateur avec
l'entreprise, ce qui n'est pas le cas actuellement. Tous les groupes nous l'ont
dit puis on a même questionné aussi, je vais l'appeler la partie patronale, les
producteurs, pour leur demander si c'est quelque chose avec laquelle ils
seraient à l'aise ou c'est quelque chose qu'ils ne voulaient absolument pas
voir dans la loi. Puis on nous a même dit, puis je me souviens de la
réponse : On n'est vraiment pas contre le principe.
Alors, je pense que c'est quelque chose qui est
demandé par le milieu depuis longtemps pour nous assurer que les artistes
puissent se faire payer par quelqu'un qui déciderait... une entreprise qui
déciderait de fermer ses portes, ne pas payer et repartir sous un autre nom. On
va être capable de lier les gens de l'entreprise avec ce... c'est-à-dire, on
sera capable de lier les administrateurs de l'entreprise avec l'entreprise.
Même si l'entreprise disparaît, ils seront liés et ils seront responsables de
verser des cachets, peu importe si ces administrateurs décident d'ouvrir
d'autres entreprises. C'est un peu l'histoire des coquilles, là, dont on nous a
amplement parlé.
Donc, article 25, qui est un tout nouvel
article pour répondre à une problématique, puis ça, ça fait des années et des
années que c'est demandé par le milieu. Alors, loi visant... Bon, attendez un
petit peu. Article 25, pardon. Amendement, article 25 :
Remplacer l'intitulé du chapitre III.3 de
la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, du cinéma, du
disque, de la littérature, des métiers d'art et de la scène qui précède
l'article 30, proposé par l'article 25 du projet loi par ce qui suit :
«Règles
particulières applicables à la responsabilité des administrateurs de sociétés
par actions et à certains contrats
«Section I
«Responsabilité des administrateurs de sociétés
par actions
«45.1. Les
administrateurs d'une société visée à l'article 1 de la Loi sur les
sociétés par actions (chapitre S-31.1) qui agit comme producteur ou
diffuseur sont solidairement responsables envers les artistes liés par contrat
avec cette société, jusqu'à concurrence de la rémunération ou de toute autre
contrepartie monétaire qui leur est due pour six mois en vertu d'un tel contrat
pendant leur administration respective.
«Toutefois, leur responsabilité n'est engagée
que si la société est poursuivie dans l'année du jour où la dette est devenue
exigible et que l'avis d'exécution du jugement obtenu contre elle est rapporté
insatisfait en totalité ou en partie ou si la société, pendant cette période,
fait l'objet d'une ordonnance de mise en liquidation ou devient faillie au sens
de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité (L.R.C. 1985, c. B-3) et
qu'une réclamation de cette dette est déposée auprès du liquidateur ou du
syndic.
«La responsabilité d'un administrateur n'est
toutefois pas engagée en vertu du présent article s'il a agi avec un degré de
prudence et de diligence raisonnable dans les circonstances.»
Et, par la suite, il y aura :
«Section II
«Contrats individuels dans les domaines des arts
visuels, des métiers d'art et de la littérature».
On doit
l'insérer là parce que ce n'est pas des droits ou un sujet qui est propre à la
personne. Comme avant, c'était un sujet qui était vraiment propre à la
personne, le harcèlement psychologique, harcèlement sexuel. Donc, on l'insère à
un endroit où on parle plus de situations
monétaires, de droit monétaire avec ce qui suit en dessous, là, les contrats.
Voilà.
Et les commentaires. Donc, l'amendement propose
une nouvelle section au chapitre III.3. L'article 45.1 proposé
prévoit que les administrateurs d'une société par actions qui agissent comme
producteur ou diffuseur sont solidairement responsables envers les artistes
liés par contrat avec cette société pour toute rémunération ou autre
contrepartie monétaire due pour une période de six mois en vertu de ce contrat.
Le deuxième alinéa prévoit les deux situations
dans lesquelles la responsabilité de ces administrateurs peut être engagée, à
savoir si la société est poursuivie dans un délai d'un an débutant à la date à
laquelle la dette est devenue exigible et que l'avis d'exécution du jugement
est reporté, insatisfaisant ou tout ou en partie, ou, deux, si, dans le même
délai d'un an, la société fait l'objet d'une ordonnance de mise en liquidation
ou faillite et qu'une réclamation de cette dette est déposée auprès du
liquidateur ou du syndic. Cette disposition, elle reprend le principe qui est
déjà énoncé à l'article 154 de la Loi sur les sociétés par actions
(chapitre S-31.1).
Le dernier alinéa de l'article 45.1 proposé
reprend, quant à lui, le principe énoncé à l'article 158 de la Loi sur les
sociétés par actions. La responsabilité de l'administrateur ne saurait être
retenue lorsque celui-ci démontre avoir agi de manière prudente et diligente eu
égard aux circonstances. Voilà.
• (18 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Y a-t-il des interventions à l'amendement proposé par la ministre à
l'article 25? Oui, députée de...
Mme St-Pierre : On se pose des
questions sur les six mois. Donc, ça voudrait dire que la rémunération ne
dépasserait pas six mois si on est dans une société coquille qui décide de
lever les pattes.
Mme Roy : Me
Verreault-Tremblay, s'il vous plaît.
Mme Verreault-Tremblay
(Geneviève) : Bien, ça, ça va vraiment dépendre de la situation de la
preuve qui va être déposée, de la situation de chaque artiste. Évidemment, on
est... C'est parce que l'article 154 de la Loi sur les sociétés par
actions parle de salariés, là, salaire pour six mois, ce qui se conçoit bien,
là, par exemple, sur une base de rémunération
annuelle, dans le cas des artistes, effectivement, il y aura une démonstration
à faire, là, sur ce qui peut être réclamé
pour un six mois, selon la façon dont, par exemple, le travail a été accompli.
Ça va faire partie, là, de la preuve que devra apprécier le tribunal, là, chargé de mettre en application cet
article-là. Ça va vraiment varier d'une situation à l'autre, là.
Mme St-Pierre :
Mais pourquoi il faut mettre un laps de temps? Pourquoi il faut mettre un
nombre de mois ou une période? Pourquoi il
faut mettre une période? Pourquoi on ne laisse pas ça ouvert? C'est-à-dire, si
la personne qui a travaillé dans la
coquille, si elle a travaillé sur une production qui a duré un an, un an et
demi, puis cette personne-là n'a pas toute sa rémunération, là, ce qu'on
veut, c'est que la société-maître, le producteur ou la société maître, soit
responsable de cette rémunération-là. On ne
peut pas ne pas être payé pendant un an, un an et demi, là, il va y avoir un
résidu. Alors...
Mme Verreault-Tremblay (Geneviève) : C'est-à-dire
qu'avec cet article-là on va chercher les administrateurs
personnellement de la société, d'une part. D'autre part, il y a aussi, là, une
équité dans la législation, là, c'est-à-dire que, pour les salariés, on parle
d'une période de six mois. Il est limité dans le temps, là, cet article-là, au
niveau de la Loi sur les sociétés par actions. Donc, c'est un peu un
corollaire, là, qu'on vient introduire ici.
Mme Doucet
(Brigitte) : En fait, si je peux me
permettre d'ajouter, je dirais qu'autant que je puisse le savoir... parce que
je ne suis pas une experte en droit des compagnies, mais le principe d'une
compagnie est d'enlever la responsabilité des personnes physiques pour les
donner à la personne morale. Donc, un régime... une mesure comme ça, c'est une
exception, et la loi est venue dire : O.K., on comprend qu'il y a certains
cas où il faut aller chercher la personne physique et... mais on limite dans le
temps ou dans la quantité, là, si je peux dire ça comme ça, pour ne pas
complètement défaire le principe de base de protection d'une compagnie. C'est
ce que moi, je comprends.
Mme St-Pierre :
Donc, si le contrat est d'un an et demi, le contrat est de 18 mois,
par exemple, la personne est payée pendant six mois, la société... la coquille
disparaît au bout de six mois, il resterait en principe 12 mois à son
contrat. Alors, si la coquille ferme au bout de six mois, il restait
12 mois à son contrat, la rémunération ne pourrait pas être plus
importante que... plus grande que six mois.
Mme Doucet (Brigitte) : Il faut que la rémunération soit due. Si la personne... là, ça dépend
comment le contrat est écrit, mais, si la personne n'a pas fait le
travail...
Mme St-Pierre :
La prestation.
Mme Doucet
(Brigitte) : On ne parle pas de
rémunération pour un contrat futur, mais on parle d'une rémunération qui est due. S'il a travaillé six mois, il n'y a pas été
payé six mois, il se fait... il peut aller chercher ce six mois-là
auprès des administrateurs. Évidemment, ça présuppose qu'il a essayé puis qu'il
a eu une décision finale par un tribunal, un
arbitre ou celui qui a l'autorité et que la compagnie... il n'est pas capable
d'exécuter cette décision-là, il ne peut pas aller chercher l'argent,
là, il va aller la chercher auprès des administrateurs. Mais, autant que je
sache, là, selon mes règles de droit, qui est plus général, autant que je
sache, il faut qu'elle soit exigible, la dette. Quand on n'a pas fait le
travail, le salarié ne peut pas dire : Mon Dou! Moi, je pensais travailler
chez vous jusqu'à ma retraite, et puis là, bien, je vous réclame 25 ans
qu'il me reste à travailler parce que vous fermez. Non, parce que ce n'est pas
une dette qui est exigible, là. Il faut que ce soit travaillé et que ce soit dû
puis qu'il y ait eu une décision qui dit que ça aurait dû être payé.
Mme St-Pierre :
Oui. O.K., je comprends très bien puis je pense que ça tient la route.
Cependant, il faut se replacer dans le contexte de ce type d'emploi là, par le
pigiste. Puis la personne, si elle a signé un contrat de 12 mois ou de
18 mois pensant qu'elle va travailler 18 mois, bien, elle n'a pas
cherché d'autres contrats pendant ce temps-là, là, pendant une certaine période
de temps parce qu'elle se disait : Bien, j'ai encore tant de mois à faire,
bien, je commencerai à chercher mon autre contrat plus tard. Alors, ce n'est
pas... on n'est pas tout à fait dans la même logique que si on avait affaire à
des employés, c'est juste ça. Mais c'est une avancée.
Mme Doucet
(Brigitte) : Les cas qui ont été portés à
notre attention étaient plutôt des cas où on n'était pas en plein milieu d'un
contrat, mais plutôt des cas où la coquille, c'est une coquille de production.
La production est terminée, puis il y a un contrat qui n'a pas été payé... bien,
je vais le dire comme ça, et là il allait devant les tribunaux compétents puis
il obtenait une décision, mais il n'était pas capable de le faire exécuter
parce que la production était terminée et non pas parce que la compagnie était
fermée en plein milieu d'une production. Moi, je n'ai jamais entendu de cas
comme ça sauf faillite, là, qu'il y a un problème, parce que, quand tu reçois
du financement de l'État pour produire, tu as intérêt à finir ta production.
Mme St-Pierre :
Mais ça peut être un contrat d'auteur aussi.
Mme Doucet
(Brigitte) : Oui.
Mme St-Pierre :
Ça peut être un contrat d'auteur. L'auteur, il n'est pas payé à la semaine.
Il peut avoir un contrat où on le paie à différentes étapes.
Mme Doucet
(Brigitte) : Ah! bien oui, il y a plein
de... Absolument, il y a beaucoup de... Les façons de payer les artistes
varient selon les fonctions, là, si je peux dire ça comme ça, selon la
catégorie d'artiste. Il y a des artistes, par exemple les artistes interprètes,
les techniciens, on est plus dans semaine, jour, tandis que si on parle de
scénaristes, de réalisateurs, qui, souvent, obtiennent des montants
forfaitaires, bien là, oui, il va y avoir des versements qui vont être dus de
façon périodique. Mais là, ça, ça varie puis c'est négocié dans les ententes
collectives, là. Mais l'idée est quand même de payer...
Mme
St-Pierre : Bien, on pourra... de toute façon, je pense qu'on
achève, on pourra peut-être réfléchir là-dessus, en discuter demain,
pour prévoir aussi le contrat, un contrat d'auteur, par exemple, parce qu'ils
sont payés... ils peuvent être payés 10 % pour la première étape, il y a
25 %, 30 % qui arrive, puis tu vas être payé, la finale, quand on va
avoir... tu vas avoir livré ton scénario ou ton oeuvre. Puis l'oeuvre arrive,
puis le producteur, il n'est plus là, c'est-à-dire, la coquille n'est plus là.
Ça peut arriver, mais je pense que la SARTEC a un cas comme ça.
Mme Doucet
(Brigitte) : En fait... bien oui.
Mme St-Pierre : Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
ayant bien et beaucoup travaillé aujourd'hui, je vous remercie de votre
collaboration. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine
die.
M. Lemieux : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Adopté,
oui, vous pouvez bien dire ça, M. le député de Saint-Jean. Merci. Bonne soirée.
Prenez soin de vous.
(Fin de la séance à 18 h 30)