(Dix
heures)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : À l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille
Tourisme pour l'exercice financier 2020-2021. Une enveloppe de
1 h 30 min a été allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Poulin
(Beauce-Sud) remplace M. Bélanger (Orford); M. Provençal (Beauce-Nord) remplace Mme Dansereau
(Verchères); Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne) remplace M. Derraji
(Nelligan); Mme Melançon (Verdun) remplace Mme Sauvé (Fabre);
M. Marissal (Rosemont) remplace M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve); et
Mme Perry Mélançon remplace Mme Richard (Duplessis)
Organisation
des travaux
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. L'étude de ce portefeuille sera
divisée en deux parties pour permettre la présence en salle des
représentants des organismes visés par ce crédit. Pour les premières
45 minutes, la ministre sera accompagnée de la société de mise en valeur
du Parc olympique, et, pour les 45 minutes suivantes, la ministre sera
accompagnée de la Société du Palais des congrès de Montréal.
Pour chaque partie,
nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition et la ministre
par blocs d'environ 15 minutes pour
permettre à chaque groupe d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps
d'échange inclut les questions et les
réponses. Je fais appel à votre collaboration, tel que mentionné tantôt, pour
que le temps des réponses soit proportionnel au temps des questions mais
aussi de la valeur de la question.
Discussion générale
Alors,
je suis maintenant prête à reconnaître une première intervention de
l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange. Mme la députée
de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme Anglade :
Alors, merci, Mme la Présidente. Alors, d'entrée de jeu, vous allez me
permettre de saluer Mme la ministre, les personnes qui l'accompagnent, les
députés du gouvernement, les députés de l'opposition, et une salutation toute particulière aux membres de la
fonction publique, parce que je sais que ces périodes de crédits sont
toujours des périodes de crédits qui font en sorte qu'il y a beaucoup de
travail pour notre fonction publique. Alors, merci à vous également.
Alors, d'entrée de
jeu, Mme la Présidente, je suis ici parce que je pense que le tourisme est
fondamental au développement économique du
Québec, fondamental pour toutes les régions du Québec, et c'est la raison pour
laquelle j'avais décidé d'aller à la rencontre,
sur le terrain, des différents organismes. Parce qu'il y a des annonces qui ont
été faites par le gouvernement, mais,
au-delà des annonces et au-delà des paroles, parce qu'un gouvernement, ce n'est
pas une boîte de communication, un gouvernement, ça agit sur le terrain,
je voulais voir ce qui se passait directement sur le terrain. Alors, je suis allée à la rencontre de dizaines
d'organismes, pas des rencontres virtuelles, des rencontres physiques.
Puis j'ai envie de témoigner un peu de ce que j'ai entendu, hein? Je ne vais
pas parler directement des noms, mais je vais un peu donner l'essence de ce qui
est ressorti de ces rencontres.
J'ai
rencontré un festival qui m'a dit avoir beaucoup, beaucoup
de craintes pour 2021, un autre organisme
qui m'a dit à quel point ils avaient besoin
d'aide directe, un autre organisme qui m'a parlé de la nécessité qu'il y ait davantage
Internet haute vitesse dans toutes les
régions. Un des festivals que j'ai rencontrés m'a parlé de la nécessité d'être
soutenu par le gouvernement, et que les mesures en place ne répondaient pas aux exigences qu'ils
avaient, et que, lors d'un de ces festivals-là, il y avait quatre fois
moins de personnes que ce qu'ils avaient eu par le passé.
Un autre organisme
m'a dit à quel point ils ont peur pour 2021, et qu'il va falloir être créatif,
et qu'ils ne sentent pas la volonté du gouvernement d'être créatif pour les années qui s'en viennent. Un autre organisme
qui me dit que la ministre n'a pas respecté ses engagements et qu'elle
sentait qu'ils n'étaient pas défendus, que la ministre ne défendait pas sa
clientèle mais défendait les positions du gouvernement.
Je
poursuis. Un organisme me dit : Nous avons beaucoup d'enjeux dans toutes
nos régions et nous n'avons pas les moyens
de passer à travers la crise. Un autre nous a dit : Vous savez, le
tourisme au Québec, on a l'impression que ça a bien été cet été. Bien, oui, parce que des gens, les Québécois,
ont décidé de rester au Québec, d'aller profiter des vacances. Mais ce qu'on ne dit pas, c'est que le tourisme au niveau
scolaire, à partir de septembre, n'aura pas lieu. Ce qu'on ne dit pas suffisamment, c'est que, le tourisme
d'affaires, puis là je ne parle pas de tourisme à l'international, je parle du
tourisme d'affaires québécois qui loue des hôtels partout dans les différentes
régions, bien, ils ne vont pas en avoir au mois de septembre et ils n'ont pas
de vision sur ce qui s'en vient.
Je
vais être très candide avec vous, il y en a qui m'ont dit que, clairement, la ministre avait de bonnes intentions au
départ, qu'ils avaient l'intention de donner la chance au coureur mais que la
ministre n'a pas été à la hauteur dans ce qui a été présenté.
Un autre
organisme a dit : Il nous faut un véritable plan de relance. Nous n'avons
pas de plan de relance aujourd'hui pour l'industrie touristique. Et un
autre m'a finalement dit qu'il avait l'impression qu'il n'y avait aucune écoute
de la part du gouvernement.
Alors, après
avoir écouté tous ces commentaires-là, toutes ces perspectives-là, je me suis
dit : Il faudrait qu'on pose des
questions à la ministre. Parce que c'est une chose que la ministre abdique son
rôle comme ministre du Tourisme, c'est une
chose, mais c'en est une autre que le gouvernement abandonne l'industrie
touristique. Alors, j'aimerais savoir qu'est-ce que la ministre va faire
pour remédier à la situation sur le terrain.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Je salue d'abord l'arrivée de
la porte-parole officielle en matière de tourisme, la députée de Verdun,
plaisir de collaborer avec vous.
De commencer
en disant que la ministre a abdiqué
sur l'industrie touristique... On va recommencer par le début.
L'industrie touristique était en pleine croissance. L'Organisation mondiale du
tourisme prévoyait une croissance des touristes
internationaux à 3 %. Notre
gouvernement, nos actions, on était à 5 %. Donc, les chiffres étaient
très, très bons pour le Québec.
Je n'ai pas
rencontré quelques entrepreneurs l'an dernier, j'ai fait 18 arrêts,
22 régions touristiques, 1 400 entrepreneurs qui ont été rencontrés par la ministre de façon
individuelle. J'ai parlé à chacun de ces 1 400 entrepreneurs,
connaître leurs inquiétudes, qu'ils
puissent nourrir, surtout, notre réflexion, celle du ministère du Tourisme du
Québec, pour arriver avec une stratégie de croissance économique de
notre industrie. Parce que notre gouvernement était celui qui a reconnu le secteur de l'industrie touristique comme étant un
vecteur de l'économie. On a toujours reconnu que c'était le troisième secteur d'activité le plus important. Après
l'aéronautique et l'aluminerie, c'est le secteur de l'industrie touristique.
Donc, on s'y est mis très, très tôt, à la
tâche pour la rédaction, donc, d'une stratégie de croissance économique de
notre industrie.
Je
n'apprendrai rien que... on a été frappés, évidemment, par une grave pandémie.
L'objectif premier qui demeure, l'objectif premier du gouvernement,
c'est de sauver des vies, et c'est ce qu'on continue à faire.
Je vais prendre, pour la députée de Sainte-Marie—Sainte-Anne,
pardonnez-moi, chacun des éléments que vous avez...
Une voix : ...
Mme Proulx (Berthier) : Sainte-Marie—Sainte-Anne.
Une voix : Saint-Henri.
Mme Proulx
(Berthier) : Ah! excusez-moi. Je suis infiniment désolée. Saint...
j'ai mélangé deux comtés. Je vous demande infiniment pardon.
Je vais
reprendre, donc, certains des éléments auxquels vous avez fait référence. Les
festivaliers, croyez-moi, ce n'est pas avec bonheur que la Direction de
la santé publique nous interdisait la tenue des festivals et des événements
jusqu'au 31 août. Je suis issue d'entreprises comme le Festival
international de jazz de Montréal, les FrancoFolies de Montréal, le Cirque du Soleil. Je connais les Québécois, combien c'est
dans leur ADN de participer et de fêter aux festivals et aux événements.
Par contre,
malgré l'annonce de l'annulation de la tenue des festivals et des événements,
très rapidement, là, début avril, on a rassuré ces gens-là en leur
versant 80 % de leurs subventions, et le 20 % additionnel également,
où on demandait minimalement des comptes rendus pour des sommes qui auraient
été engrangées avant la tenue de leurs festivals, de leurs événements.
Et
d'ailleurs, pour le prochain appel à projets des festivals et des événements,
on ne demandera pas d'avoir des études d'achalandage de l'été 2020.
Je pense que tout le monde saisit clairement les raisons pour lesquelles on ne
demandera pas ça.
Alors, vous
parliez d'une aide directe, c'en est une, forme d'aide directe aux festivals et
aux événements. Pas plus tard que la semaine dernière, grâce au plan très
bien rédigé par les équipes de festivals et événements, par l'équipe de
mon ministère — d'ailleurs que je salue, vous avez salué le
travail des fonctionnaires, je les salue tous, ils sont tous ici
présents, très précieux pour moi — on
a pu annoncer donc, la semaine dernière... j'étais d'ailleurs en compagnie de
la députée de Gaspé, où, dans le cadre d'une tournée pour voir
comment se passait l'été touristique, on a pu annoncer la réouverture
des festivals et des événements, certes à
250. Il faut garder en tête que nous sommes toujours en pandémie et qu'à
250 personnes vous pourriez
avoir quatre scènes, non en contiguës, où on va gérer évidemment les clientèles
qui vont y entrer et y sortir. Et déjà on a des échos très, très
positifs. D'ailleurs, le Regroupement des événements majeurs internationaux a
salué, le 7 août dernier, finalement la possibilité de faire des festivals
et des événements.
• (10 h 10) •
Vous
dites que ça a bien été mais que la ministre n'a pas de vision. Ça a bien été
pour une seule raison. C'est parce qu'on avait un plan qui était là pour
permettre aux Québécois... Vous avez dit : Oui, les Québécois ont passé
leur été au Québec. D'abord, je tiens à
préciser que le Québec est tout sauf un prix de consolation. J'ai beaucoup de
difficultés à entendre
des députés, comme vous, dire : Il faut passer l'été au Québec. Le Québec
est une destination de calibre mondial, et on a la responsabilité, comme Québécois, de continuer à véhiculer le
message que nous sommes une destination de calibre mondial.
Donc,
avec le plan qu'on a présenté en juin dernier, les cartes de la SEPAQ, édition
spéciale à 50 % de rabais, que ce
soient les mesures Explore Québec sur la route, qui est un nouveau pendant
d'Explore Québec, qu'on avait présenté à l'automne dernier... Première annonce d'un premier ministre en tourisme
en 20 ans. Et en plus, les Passeports Attraits, bien, les Québécois ont saisi cette opportunité-là pour
se déployer sur l'ensemble du territoire québécois, générer de
l'activité économique, réserver des hôtels, aller dans des restaurants et faire
en sorte que l'été touristique au Québec soit, franchement, un été qui est bien au-delà des espoirs de bien des
entrepreneurs qu'on a accompagnés tout le long de cette pandémie-là. On pourra en discuter avec la députée
de Gaspé, mais ça a été une tournée exceptionnelle. Je les ai
rencontrés, moi aussi, les intervenants du milieu, ils étaient très contents.
Je
vais clore, Mme la Présidente. Donc, de ne pas avoir été à l'écoute de
l'industrie touristique, moi, je corrigerais le tir, parce qu'on a eu un plan très ambitieux, qu'on a présenté avec
énormément de fierté, auquel les Québécois ont dit oui et disent oui
puisqu'ils planifient leurs vacances encore en août, en septembre et en
octobre.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Alors, députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme Anglade :
Merci. Merci, Mme la Présidente. Alors, j'écoutais les réponses de la ministre,
qui vante ce qui s'est passé pendant
l'été. Puis, encore une fois, on a dit : Les Québécois, oui, ils sont
restés au Québec, mais, lorsque
j'entends la ministre qu'il y a un plan de stratégie de croissance, lorsque
j'entends la ministre nous dire que les gens ont été rassurés, bien, ce n'est clairement
pas le message qui a été envoyé sur le terrain, mais clairement pas.
Mais,
au-delà de ça, pas plus tard qu'hier, là, il y avait l'article
qui disait : Vague de licenciements collectifs dans les hôtels du Québec. Vague de licenciements collectifs. Ce n'est que
le début de ce qu'on est en train de voir dans l'industrie touristique. Ce
que les gens disent, dans l'industrie touristique, c'est que... Le gouvernement va dire : Ça a bien été
cet été, ce n'est pas si mal. Ce que l'on ne voit pas venir, c'est que tous les
congrès québécois qui vont avoir lieu sur le territoire
n'auront pas lieu cette année, que tout le tourisme international ne se fera
pas, que tout le tourisme scolaire ne sera pas au rendez-vous.
Et,
lorsque le milieu s'est rassemblé... Il
y avait un rapport qui a été déposé
par RCGT. Lorsque le milieu s'est rassemblé, il avait demandé quatre choses. Il a demandé, la première,
une prolongation à la subvention salariale d'urgence. On peut vous accorder que ce n'est pas directement relié au Québec, c'est le fédéral. Mais les mesures de soutien aux
frais fixes, le soutien des entreprises
ayant un effet multiplicateur, le soutien à l'implantation de normes sanitaires,
pour tous ces trois volets là,
qu'avez-vous fait de manière très spécifique? Mesures de soutien aux frais
fixes, soutien des entreprises ayant un effet multiplicateur, soutien à l'implantation
des normes sanitaires. Parce qu'honnêtement sur le terrain ils n'ont rien vu.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme la ministre, vous avez
3 min 30 s.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Totalement en désaccord avec la
députée. C'est 753 millions de
dollars pour le plan de relance spécifique à l'industrie touristique, qui a été
d'ailleurs un des plans les plus ambitieux. Si les devoirs sont faits pour regarder ce qui est fait dans les autres
provinces canadiennes, c'est le Québec, encore une fois, qui sort bon
premier. Nous, on a agi sur l'offre, sur la demande, sur le consommateur, sur
les entreprises, sur la reprise et la relance.
25 millions
de dollars en aide directe pour soutenir les entreprises via les ententes,
partenariat régional en tourisme. J'étais
avec la députée de Gaspé pour en faire l'annonce. Quatre fois plus que ce que
les libéraux ont donné sur deux ans. Quatre fois plus que ce que les
libéraux ont donné sur deux ans.
Aide
directe aux hôteliers, c'est près de 14 millions de dollars. Vous parlez
des frais fixes. 14 millions de dollars qui ont été retournés
directement dans la poche des hôteliers, des gîtes du Québec avec le
remboursement de la taxe de l'hébergement.
446 millions
de dollars de prêts d'urgence, des conditions exceptionnelles. On ne parle pas
de 12 mois, on parle de
24 mois de moratoire sur le capital, sur l'intérêt, un pardon jusqu'à
25 %, ce qui peut représenter 100 000 $ par hôtel. Vous
êtes propriétaire de quatre hôtels, c'est 400 000 $.
200 millions
pour investir en infrastructures tourisme d'affaires en milieu hôtelier. Le
tourisme d'affaires, on s'y est attaqués.
50 millions en
prêts pour appuyer le développement des attraits touristiques, le fameux PADAT.
20 millions en aide directe aux entreprises touristiques, des rabais aux
consommateurs. La meilleure aide
directe, c'est d'envoyer les Québécois et les Québécoises, les familles sur le
terrain pour consommer le produit touristique, et on voit les résultats, Mme la
Présidente, avec un été touristique exceptionnel au Québec.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Députée de Saint-Henri—Sainte-Anne,
il vous reste 1 min 40 s.
Mme Anglade :
Alors, rapidement, là, rapidement, Mme la Présidente. Lorsqu'il y a eu la
rencontre initiale avec la ministre
et différents collègues ministres de la ministre du Tourisme, je pense que le
milieu avait espoir. Il avait espoir qu'il
y avait quelque chose qui allait se passer. Lorsqu'il y a eu l'annonce au mois
de juin, ils ont estimé que ça a été un virage à 180 degrés et qu'en fait, puis il faut dire les choses
comme elles sont, c'est que le ministre de l'Économie ne croit pas au
tourisme et que la ministre du Tourisme n'a pas été capable... n'a pas été
capable de répondre...
Des voix : ...
Mme Anglade : ...de répondre à cet
enjeu-là...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : D'accord, merci. Mme la députée...
Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, je vous
rappelle qu'on ne peut pas prêter des intentions comme celle-ci. Alors, je vous
invite à poursuivre, il reste une minute.
Mme Anglade :
... — je vais
poursuivre — et que,
dans la discussion qu'il y avait eu, le virage qui a été effectué à 180 degrés, c'est qu'on n'a pas
l'impression que la ministre a été capable de défendre l'industrie du tourisme
au sein de son gouvernement, et c'est ce que nous déplorons. Que
va-t-elle faire de différent à partir de maintenant?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
En 40 secondes.
Mme Proulx
(Berthier) : Nous avons un premier ministre, Mme la Présidente, dont
je suis fière, qui est issu de l'industrie touristique, qui a reconnu,
d'entrée de jeu dans ses premières conférences de presse, combien l'industrie touristique était importante. Toutes les semaines,
j'ai siégé auprès du ministre des Finances, moi, ministre du Tourisme,
pour faire les revendications et les représentations dont on avait besoin.
Soit dit en passant, la présidente-directrice
générale de l'association de l'industrie touristique du Canada, Mme Bell, vient de sortir ce matin. Elle
s'adresse au fédéral, elle demande un programme de prêt gouvernemental
qui est crucial pour la survie des hôteliers. Mais, Mme la Présidente, nous, on
a présenté ça le 11 juin dernier.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Mme la ministre, merci. Alors, nous
donnons maintenant la parole au député de Rosemont. Vous avez
7 min 20 s.
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre, chers collègues, heureux d'être ici.
Ça n'a pas été un été ordinaire, tout le monde le sait. Le Québec n'est
pas un plan B, mais pas mal de monde se sont retrouvés avec des plans B, C, D. Je pense que je me suis rendu
pas loin de Z à force de changer mes plans, notamment parce que le
Québec n'est pas toujours capable d'accueillir tout son monde.
Il y a une
bonne nouvelle puis une mauvaise nouvelle cet été. La bonne nouvelle, c'est
qu'on a redécouvert notre Québec et
qu'il est magnifique. La mauvaise nouvelle, c'est qu'on n'a pas les infrastructures pour accueillir tout le monde,
notamment parce qu'on traite mal les gens de
la SEPAQ depuis des années puis qu'à chaque printemps ils menacent de
faire la grève. Puis là on s'est reviré vers
les gens de la SEPAQ en disant : Pourriez-vous, s'il vous plaît, faire des
efforts pour accueillir votre monde?
Moi, j'en ai
fait huit, SEPAQ, cet été. J'en fais toujours beaucoup, là, j'en ai fait plus.
Je peux vous dire que ces gens-là travaillent d'arrache-pied dans des conditions extrêmement difficiles. Alors,
ce serait pas mal, pour une fois, de prendre
note que, ces gens-là, on n'en pas besoin juste quand il y a de la COVID puis
quand il y a des pandémies puis que tout le monde se garroche sur les SEPAQ, mais qu'en général ces gens-là devraient
être traités correctement, dignement, ils font un travail essentiel.
Si le
tourisme est le troisième vecteur économique du Québec, qu'on tienne compte des
gens qui travaillent dans ce secteur-là parce que, trop souvent, et
c'est vrai aussi de tous les étudiants, étudiantes qui font rouler l'économie
du tourisme au Québec l'été, on les
considère comme des travailleurs, des travailleuses de deuxième et de troisième
ordre. Alors, j'espère qu'on aura compris
cette leçon-là, parce que, cet été, quand les gens déferlaient dans les SEPAQ
et ailleurs, là, il y avait du monde,
là, avec des masques, là, sous 30°, qui accueillaient le monde puis qui
faisaient une sacrée bonne job. Et, contrairement à certains campings
privés, les sanitaires étaient ouvertes... ouverts, je devrais dire, il y avait
un excellent service, et puis tout le monde était, malgré tout, assez de bonne
humeur.
Alors, moi,
je fais appel à vous, Mme la ministre, pour passer les messages aux ministres
économiques et à votre nouvelle
collègue au Trésor, je pense qu'il est plus que temps de donner des conditions
de travail valables aux gens du secteur du tourisme, et ça commence par
votre responsabilité auprès de la SEPAQ.
Cela dit, je
dis qu'il y a une bonne et mauvaise nouvelle, c'est vrai qu'on a redécouvert le
Québec et qu'on s'est rendu compte,
curieusement, dans un immense espace comme le Québec, là, qui est comme trois,
quatre fois plus grand que la France,
qu'on manque de place, qu'on n'avait plus assez de place pour mettre tous les
touristes. Ma collègue de Gaspé en
sait quelque chose, j'ai moi-même passé un peu de temps à Carleton-sur-Mer, je
pense qu'il n'y avait pas un mètre carré de berge qui n'était pas occupé
soit par une tente, soit par un motorisé, alors, évidemment, ça crée un
achalandage.
• (10 h 20) •
Mais, Mme la
ministre, vous avez déposé votre plan, pour un été au Québec, le 21 juin,
là. C'était tard, là. Moi, j'ai un communiqué ici daté du 21 juin,
mais, peu importe, les vacances en famille, là, ça se prépare à partir de
janvier, d'habitude, si on veut avoir un
genre d'été à peu près correct. Vous dites que le tourisme est superimportant,
troisième vecteur économique du Québec, je
fais référence à ce que disait la chef de l'opposition officielle, on a eu des
liens, pendant toute la pandémie,
avec votre collègue à l'Économie qui nous disait, pantois, que l'industrie du
tourisme et de la culture allait être fermée pour 10 à 18 mois.
C'était fataliste, c'était ça.
Alors,
pour un vecteur économique si important, visiblement, vous n'aviez pas toute
l'écoute de vos collègues économiques,
qui avaient lancé la serviette. 10 à 18 mois, là, ça nous mène en 2021,
peut-être même en 2022. Et vous, vous arrivez
avec un plan, qui n'était pas nécessairement mauvais, là, il y avait des
efforts, j'en conviens, à la mi, sinon à la fin juin, est-ce que ce n'était pas un peu tard pour bricoler un plan, alors que vous saviez que
les familles québécoises allaient nécessairement faire des
plans B, C, D, E, F pour être au Québec?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Mme la ministre, il vous reste
3 min 10 s.
Mme
Proulx (Berthier) : Merci, Mme la Présidente. SEPAQ, phénomène à succès dans les mesures directes aux Québécois,
qui relève de Forêts, Faune et Parcs, M. le député de Rosemont, mais je ferai
le message.
M. Marissal :
Oui, mais c'est votre outil, hein?
Mme Proulx
(Berthier) : Et ça a été une mesure qui a été présentée par Tourisme,
mais la SEPAQ relève du ministre des Forêts, Faune et Parcs. Le plan n'a pas été
déposé le 21 juin, le 11 juin, et, dans une stratégie
de relance, des jours, des semaines font une différence, donc je tiens à
préciser que c'est le 11 juin que la conférence de presse a été faite pour
annoncer nos mesures.
Bien sûr,
on veut préparer au maximum d'avance nos vacances, mais, quand arrive une
pandémie comme celle qui frappe non seulement
le Québec, mais la planète tout entière, c'est très
difficile. On a fermé les frontières, on a annulé les festivals et les événements, des gens ont dû
revoir leurs plans de voyage. Je vous rappelle, M. le député de Rosemont,
que la direction nationale de la santé publique nous a donné l'autorisation
dans des circonstances très particulières. C'est important de se ramener en
arrière, là. On ne peut pas regarder la situation aujourd'hui sans avoir et remettre les lunettes d'avril, de mai et de juin. Donc, la direction nationale de la santé
publique nous a autorisé la réouverture de l'hébergement touristique
début juin, opérationnelle le 8, si ma mémoire ne fait pas défaut, mais il y avait
des conditions liées à ça, M. le député de Rosemont. Vous vous rappellerez que c'était une même
cellule, hein, un même ménage. Donc, un ménage, ça peut être quatre
colocs qui vivent ensemble ou encore une famille qui vit sous le même toit, qui
pouvait faire de l'hébergement touristique, que ce soit en chalet ou encore en
pourvoirie.
On
a répété une chose qui est extrêmement importante. On devait rouvrir de façon séquencée, prudente
et graduelle l'industrie
touristique. L'objectif premier, c'est de protéger la population
et de voir la situation épidémiologique, comment elle se comportait. Donc, oui, la Direction de la
santé publique nous a autorisés la réouverture de l'hébergement touristique au 1er juin. Au risque de le répéter, ce
n'est pas une décision gouvernementale, ce n'est pas une décision de la ministre,
mais c'est bien le directeur national de la santé publique, M. Arruda, qui
nous donne l'autorisation ou non de rouvrir.
Même la cheffe du Parti
libéral, Mme Anglade, dans sa tournée, a convenu que, pour le moment, la saison
touristique, ça va bien et que l'aide
financière que le gouvernement a octroyée, 750 millions, est un pas
dans la bonne direction. Ça fait que visiblement les gens sont assez
contents.
En terminant, le
tourisme n'a pas été un vecteur de transmission. Parce qu'on se rappelle qu'on
est encore en pandémie, on pourrait peut-être
l'oublier. Le tourisme n'a pas été un vecteur de transmission, il a été un
vecteur de relance. Il n'y a pas de cas de COVID-19 dans les
50 secteurs d'activité qui sont regroupés sous le ministère du Tourisme du
Québec, il n'y en a pas. Donc, non seulement
les plans sanitaires par chacune de nos industries ont été
exceptionnellement bien préparés en amont,
très en amont, et, lorsque la direction nationale de la santé publique nous
permettait de rouvrir un secteur d'activité, nous étions opérationnels
dès l'autorisation de la Santé publique.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci, Mme la ministre. Il reste trois secondes. Merci.
Alors, nous laissons maintenant la parole à la députée de Gaspé. Vous avez
7 min 20 s.
Mme
Perry Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Et, bien sûr, je salue tous les collègues, là, ici présents,
c'est un bonheur de vous retrouver, également
les gens de la fonction publique, puis j'étirerais ça même à l'industrie touristique aussi.
En
fait, les acteurs sont peut-être à l'écoute, là, aujourd'hui, puis c'est à eux
que j'ai envie de lever mon chapeau, avant
le gouvernement, parce
que, dans la crise sanitaire, si ça
n'a pas été un vecteur de transmission, c'est parce que ces gens-là ont mis
les efforts nécessaires, ont déployé eux-mêmes leurs plans sanitaires, parce qu'ils ont dû se débrouiller pas mal seuls dans tout ce que ça
impliquait, et c'était à eux de mettre en place leurs plans sanitaires, et il
n'y a pas eu beaucoup d'indications de la Santé publique, du gouvernement dans ce début, cette préparation de saison là, qu'on savait qui s'en venait. Mais ça a été très, très
long avant qu'on ait des nouvelles du gouvernement sur l'avenir du secteur touristique. Donc,
j'ai envie de les féliciter, parce que c'est justement eux qui ont fait en
sorte, malgré le fait qu'il y ait un surachalandage,
qui n'a pas été prévu du tout, qui n'a pas été pensé, dans le Québec,
dans les régions les plus touristiques... J'en connais quelque chose, effectivement,
parce que j'ai dû gérer cette crise-là chez nous.
Et
de dire que la saison a été merveilleuse, ce serait quand même,
je pense, en mettre beaucoup, là. Parce que je me suis promenée chez nous, les restaurants ne pouvaient pas être ouverts très, très
tard le soir parce que... par manque de main-d'oeuvre. Il y a eu
beaucoup, beaucoup de problèmes à gérer, des heures réduites, des
horaires réduits à effectifs réduits,
des gens qui ont travaillé des sept jours-semaine. Ça a été difficile pour l'industrie touristique. Malgré qu'on peut sembler
avoir eu une bonne saison touristique, la capacité d'accueil, elle était
réduite, et il n'y a pas eu plus d'argent qui est rentré du fait qu'il y a eu beaucoup
d'achalandage, là. Dans les régions, il
y a eu une perte d'argent, qui n'a
pas l'air à être considérée à sa
juste valeur. Donc, on sait que l'industrie
sera perturbée sur 18, 24 mois, on le sait déjà, l'industrie l'a
dit, le gouvernement le reconnaît. Alors, il faut dire qu'il y a le tourisme
international aussi qui n'était pas au rendez-vous, il y a des industries qui ont été très touchées, les croisières. La
Capitale-Nationale, qui est une... qui accueille beaucoup de touristes étrangers,
a été lourdement affectée aussi. Donc, on ne peut pas dire de façon générale
que la saison touristique, elle s'est bien déroulée partout au Québec.
Alors,
pour ces grands oubliés, pour ces gens qui... par exemple, dans le secteur
hôtelier, avec des annonces, en juin,
qui sont vraiment sous forme de prêts, donc ils ont un fardeau de
plus, aussi, pour les entreprises, parce que ce n'est pas de la
liquidité, à long terme, ça va être difficile pour eux.
Alors, je
veux savoir si on a présentement, du côté du gouvernement... la ministre
que j'ai eu le bonheur d'accueillir en
Gaspésie, puis ça, je veux le mentionner, je suis très
contente d'avoir reçu la visite de la ministre
du Tourisme, la seule qui est venue me visiter en Gaspésie. Alors,
je voulais savoir si on a des prévisions, du côté du gouvernement, sur le nombre de fermetures
et de faillites d'entreprises touristiques prévues, là. Parce qu'on a quand même
eu des chiffres dans d'autres secteurs, d'autres entreprises. Qu'est-ce
qu'on s'attend, là, pour les pertes dans l'industrie touristique?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Oui, ça a été une charmante rencontre avec vous
sur le terrain, d'ailleurs, au retour de mes vacances. Bas-Saint-Laurent,
Gaspésie, Rimouski, et Rivière-du-Loup, au Bic, chez des restaurateurs, Colombe
St-Pierre entre autres, Gaspésie, le bilan est très positif.
Je veux
revenir sur la situation de la Gaspésie. Je veux juste vous dire que j'ai parlé
avec le maire de Gaspé en amont des
débordements qu'ils ont eus là-bas. Je tiens à préciser, là, que c'est une
minorité de Québécois qui ont agi de la sorte, une minorité de Québécois. Mme la ministre
responsable de la Sécurité publique, les autorités locales ont fait de
la sensibilisation. La Sûreté du Québec
était sur le terrain pour gérer le dossier. Mais je tiens à dire que c'est des
gens qui n'ont pas planifié leurs
déplacements. Alors, quand on va en vacances, on planifie ses déplacements. Il
ne faut pas croire que, parce qu'on
est au Québec... Et, justement, l'ensemble des Québécois vont passer leurs
vacances sur le territoire québécois, il fallait planifier leurs
vacances. Mais je tiens à préciser que c'est vraiment une minorité. Je salue
les municipalités de Gaspé, d'ailleurs, et de Percé qui ont eu des solutions
très innovantes.
Pour ce qui
est des restaurateurs, bien sûr, la direction nationale de la santé publique
leur demande d'opérer à 50 %. C'est clair que c'est plus difficile.
Pour ce qui est du plan de relance, au risque de
me répéter, la direction nationale de la santé publique nous a autorisés à déconfiner nos secteurs et de pouvoir
présenter ça le 11 juin dernier. Est-ce que j'aurais aimé avant? Bien
sûr que j'aurais aimé avant. Mais c'est un
secteur très particulier, basé sur la mobilité des gens. On est en pandémie,
donc il fallait analyser chacun de ces secteurs-là basé sur la mobilité des
gens, donc il fallait agir avec grande prudence.
On est à
faire l'analyse des chiffres. Cinq mois plus tard, on peut dire que tous les
secteurs d'activité de l'industrie touristique
sont rouverts. Ils peuvent opérer parce qu'ils ont des protocoles sanitaires
qui sont en main, qui sont en respect avec
des directives de la Santé publique. Il n'y a pas eu, passez-moi l'expression,
de «glitch» majeur. Oui, on a déposé un plan de 753 millions de dollars, mais il faudra être patients, oui,
il va falloir être patients, jusqu'à ce que la demande de l'international puisse être réactivée. On fait des
efforts, déjà, présentement, sur le marché principal hors Québec, qui,
je le rappelle, est l'Ontario, et on voit déjà plusieurs plaques de l'Ontario
qui viennent au Québec.
On va
continuer non seulement de stimuler les Québécois à continuer de consommer le
produit québécois, mais l'Ontario, le reste du Canada, les États-Unis,
c'est 80 % du marché hors Québec qui provient du reste du Canada, qui génère 60 % de nos dépenses touristiques. On
va continuer de faire les évaluations, parce qu'on est encore en coeur
de l'été. Je rappelle qu'aujourd'hui on est le 17 août, 17 août...
• (10 h 30) •
La Présidente (Mme IsaBelle) : En
conclusion.
Mme Proulx (Berthier) : ...on est
encore en train de faire les analyses sur l'état de situation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Dans la foulée,
justement, de ces travaux-là, là, est-ce que, présentement, cet été, la
ministre, avec son ministère, a travaillé... La demande de l'Alliance de
l'industrie touristique, c'était d'avoir un plan d'aide sur deux ans.
Est-ce qu'on est déjà en train de travailler sur ce plan actuellement?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Il
reste 30 secondes.
Mme Proulx (Berthier) : Merci, Mme
la Présidente. Le plan était déjà sur deux ans, donc il y a des mesures directement pour cet été, les 200 millions de
dollars, par exemple, pour le tourisme d'affaires en milieu hôtelier, le
PACTE tourisme, ce sont des mesures où on va
faire le pont, et les Passeports Attraits et Explore Québec pour l'automne,
pour l'hiver, pour le printemps. La
stratégie de ce gouvernement-là, c'est d'accompagner l'industrie touristique
sur deux ans.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Merci pour l'échange. Nous
retournons avec l'opposition officielle, avec la députée de Verdun.
Mme Melançon : Alors, à mon tour de
saluer tous les membres de cette commission, y compris la ministre. Je suis très, très heureuse de pouvoir,
aujourd'hui, faire le tour. On entend beaucoup le 753 millions de dollars.
Encore, on va devoir ventiler ce montant-là.
Je l'ai fait, parce que, quand on lit un communiqué de presse, là,
753 millions de dollars, là, ça,
là, ça, ça parle en marketing, mais, quand on regarde, au final, ce que ça
donne, c'est moins de 8 % en argent direct. Parce qu'il faut les
prendre ligne par ligne, là.
Moi, je vous ai fait un petit tableau,
Mme la ministre, juste pour vous, là, pour vos yeux. Quand on regarde
que le PACTE, c'est 446 millions, quand
on regarde... Bon, le PACTE, qui est le Programme d'actions concertées
temporaires pour les entreprises, là, c'est
des prêts, 446 millions en prêts. 200 millions pour le Programme
d'appui de développement des attraits
touristiques. Ça, ça fait 646 millions en prêts. Là-dedans, il y a même de l'argent qui a été recyclé. On
parle de 48 millions de dollars en
résiduel. Ça fait qu'au final le vrai
montant, ce n'est pas 753 millions de dollars. Le vrai montant
auquel on aurait dû vraiment... sur lequel on aurait dû s'appuyer, c'est
58,8 millions de dollars, et ça, c'est pour faire face à la pire crise que le tourisme n'a jamais eu à affronter. C'est
bien de faire le tour quand ça va bien en tourisme. Quand ça va mal, honnêtement, il faut s'ouvrir. Puis, en
tout respect, en tout respect, j'ai, moi aussi, rencontré plein
d'organisations qui m'ont dit à quel point
ce qu'ils avaient demandé, c'était très, très loin de ce qui a été servi le
11 juin, très, très loin.
Et,
en ce sens-là, moi, j'aimerais demander à la ministre... Le Programme d'appui
au développement des attraits touristiques, là, le 200 millions,
là, moi, j'aimerais ça savoir il y a combien d'argent qui est sorti de là puis
comment ça fonctionne, ce programme-là.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Mme la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : ...combien de temps? Bien, c'est parce que, là, le
programme de...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Il vous reste quand même... il vous reste
11 min 30 s.
Mme
Melançon : ...30 secondes, par contre, là, mais continuons,
continuons.
Mme
Proulx (Berthier) : Merci, Mme la Présidente. On sait que les libéraux
aiment beaucoup ça, les subventions, subventionner,
subventionner. Nous, on croit, comme gouvernement responsable, que c'était donner
de l'argent dans les poches des
Québécois pour se déployer sur les territoires québécois, consommer nos
restaurants, nos hôtels, nos attraits, tous
les attraits touristiques. La meilleure aide directe, c'est vraiment de mettre
de l'argent dans les poches des Québécois.
Alors, ventilons,
comme vous dites, Mme la députée de Verdun. 25 millions en aide directe
pour soutenir les entreprises via les ententes de partenariat régional en
tourisme. Quatre fois plus que les libéraux. Au lieu d'être sur quatre ans,
deux ans. On sait très bien que les ATR, les 22 ATR, cette année, ils
n'auront pas beaucoup de taxes sur l'hébergement,
c'est clair. Alors, pas d'appariement, on ne demande pas d'appariement. Avant,
c'était 1 $ pour 1 $. 100 % du 25 millions de dollars, c'est le ministère du Tourisme qui le
donne pour lever ou continuer de lever des projets qui vont faire qu'à
terme, quand les touristes internationaux vont revenir sur le territoire
québécois, on sera prêts.
14 millions
en aide directe — vous
aimez ça, les aides directes — remboursement du premier trimestre, la
taxe sur l'hébergement pour les hôtels et les gîtes. Aide directe, près de
14 millions de dollars.
200 millions
en prêts pour investir dans les infrastructures en tourisme d'affaires en
milieu hôtelier. On sait que le tourisme
d'affaires, c'est particulièrement prisé à l'automne, dans ce qu'on appelle
l'intersaisonnalité. Donc, avec une fréquentation
ou un achalandage moins grand cette année, on a présenté, donc, ce plan-là, qui
va permettre des mises à niveau, de respecter les nouvelles normes
édictées par la Santé publique pour faire du tourisme d'affaires, et déjà des
hôteliers ont commencé à cogner à la porte d'Investissement Québec.
50 millions en prêts pour appuyer le développement des attraits touristiques, le programme d'aide au développement des attraits touristiques, qui est un bon programme, soit dit en
passant, qui avait été lancé par les libéraux, qui est un bon programme.
20 millions en aide directe pour les entreprises touristiques. 10 millions, Explore. Ça, c'était une mesure qui était chez les libéraux puis qui dormait sur les tablettes depuis bien
des années, soit dit en passant, mesure qui appartenait à Transports, et
qu'il n'y avait pas grand-chose de fait avec ça.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Vous savez... Mme la ministre...
Mme Proulx
(Berthier) : 5 millions de dollars...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Vous savez que je ne peux pas... Je veux juste... Pardon, je veux juste
intervenir. Vous savez que je ne peux pas
évaluer la pertinence de la réponse. Alors, je vous inviterais, si vous
voulez... Bon, je vais vous demander, Mme la ministre, de conclure sur
cette question-là.
Mme Proulx
(Berthier) : Parfait, parfait.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Et je vous invite, Mme la
députée, de reformuler votre question
si vous jugez que vous n'avez pas obtenu votre réponse. Mme la ministre,
je vous invite rapidement à conclure.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. 5 millions, SEPAQ, succès
exceptionnel. Chaque jour, visites en SEPAQ, c'est 163 $ de retombées dans
la communauté, directement dans les poches des entrepreneurs. 5 millions pour les Passeports Attraits, des
incitatifs financiers. Bref, un plan qui a été salué par l'ensemble des
acteurs de l'industrie touristique. Est-ce
qu'un demi-milliard, tel qu'il était demandé pour le secteur uniquement... du
secteur hôtelier, un demi-milliard de dollars... Nous sommes un
gouvernement qui est responsable et qui gérons de façon responsable les deniers
québécois.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Députée de Verdun.
Mme Melançon :
Donc, vous venez d'entendre, tout comme moi — et là je vais m'adresser aux gens de l'industrie — la ministre vient de dire que vos demandes
n'étaient pas mesurées. Elle vient de défendre son gouvernement, elle n'a pas défendu le milieu, on vient de
l'entendre. Et on vient aussi d'entendre que c'est vrai, ce que j'ai
mentionné, quand j'ai dit que c'est 8 %
en aide directe, simplement, qui a été annoncé dans le 753 millions. On a
beau, là, parler du... Même
58 millions, là, j'ai beau dire : 5 millions là,
10 millions là, ça reste que c'est le même 58,8 millions pour faire
face à la pire crise que le Québec, et le monde de l'industrie touristique, n'a
jamais vécue. Triste.
Triste aussi
d'entendre, bien entendu, comme l'ont mentionné mes collègues, que le ministre
de l'Économie, lui, avait dit, et là je vais le citer, comme ça, mon collègue va être
fier et ne pourra pas appeler au règlement : «L'aide financière
sera inférieure aux demandes.» Non seulement
elle était inférieure aux demandes, Mme la Présidente, mais elle n'a pas
répondu à la demande. Et, actuellement, on voit,
sur le terrain... Je ne sais pas, là, si vous êtes au fait de l'ampleur de
la crise, parce que, là, on a l'air d'être
au pays des licornes, puis tout va bien, puis ça a bien été au Québec cette année. On a perdu le mois d'avril,
de mai puis de juin, là, quand même, partout au Québec, là, on les a perdus,
ces mois-là, ils ne reviendront pas, puis le tourisme d'affaires ne va
pas revenir, puis le tourisme hivernal, là, bien, ils sont très inquiets, eux
aussi.
• (10 h 40) •
Alors, ma question
est assez simple. Moi, j'aimerais savoir de la ministre si, lorsqu'on parle de
8 % en aide directe... Puis, lorsqu'elle dit qu'un demi-milliard de
dollars c'était beaucoup trop demander, je ne sais pas si elle le sait, là,
mais, dans l'ampleur de la crise,
actuellement, à Montréal... Je le sais, que vous n'aimez pas ça qu'on parle de
Montréal, là, je le sais, que votre
formation n'aime pas ça qu'on parle de Montréal, mais je dois vous dire
qu'actuellement le taux d'occupation à Montréal, et ce, depuis le début
de la crise, c'est de moins de 10 %. C'est affreux, ce qui se passe actuellement.
Puis on a
parlé de Gaspé — qui est
une région merveilleuse — tout à l'heure, mais ce n'est pas parce que ça n'a pas été égal partout qu'on doit dire : Tout a
bien été, au contraire. Et là on est en train de vouloir jouer avec
Investissement Québec, comme si on était aux
dragons, à Radio-Canada, puis on dit : Bien, vous autres, vous allez mal
actuellement, là, je vais prendre des
parts dans ton entreprise puis je vais te prêter de l'argent. C'est ça qu'on
est en train de faire, c'est ça que le ministre de l'Économie est en
train de faire.
Bien, je
m'excuse, là, mais on a des entreprises extraordinaires sur le terrain, des
entrepreneurs qui sont là depuis plusieurs
générations et qui sont pas mal insultés de voir que ce qu'on va faire, là...
On n'est pas capables de payer des frais fixes, puis le gouvernement, bien, il nous propose un prêt pour payer
les frais fixes. Puis vous savez quoi? En plus de ce prêt-là, là, bien, on va vous proposer un prêt
pour aller faire, ah! de la rénovation. Bien oui! Vous n'êtes pas capable
de payer vos prêts hypothécaires, puis, en
plus, là, bien, on va vous prêter de l'argent pour faire de la rénovation.
Alors, le prêt du prêt pour le prêt,
ça, on appelle ça une spirale de l'endettement, là, puis, si, ça, vous trouvez
ça bon, je veux juste vous dire une chose :
En économie, là, il y a une certitude, une certitude, une faillite, là, ça ne
va jamais rembourser un prêt. Alors, si ça, vous pensez que c'est
vraiment la solution, moi, je peux vous dire, là, pour être en lien avec le
milieu actuellement, là : Ils ne sont pas contents.
Puis, si vous pensez... Puis, je vous demande,
là, ne parlons pas aux journalistes quelques secondes, là, parlez directement à l'industrie puis dites-leur :
J'ai entendu, ce n'est pas suffisant, mais, s'il vient une deuxième vague, là,
moi, là, comme ministre, là, bien, je serai
là, puis on va aller chercher plus d'argent pour vous aider. C'est ça qu'ils
espèrent entendre aujourd'hui. Est-ce que c'est ce que vous allez leur
répondre? Là, ça vous appartient.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mme la ministre, il vous reste 3 min 45 s.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. J'aimerais ça voir votre
tableau, Mme la députée de Verdun, puis
j'aimerais surtout savoir si vous avez celui des autres provinces, parce que,
l'aide directe, on n'a pas les mêmes chiffres. Moi, j'arrive à 72,2 millions d'aide directe. Donc, j'aimerais ça,
aussi, voir votre tableau, parce que, franchement... Je tiens à le répéter, là, l'Association des hôtels
du Canada qui demande au gouvernement fédéral un prêt gouvernemental qui est crucial pour la survie des hôteliers. Or,
vous dites : Vous êtes encore dans la spirale de l'endettement en
proposant des mesures de prêt pour les
hôteliers. Donc, Charlotte Bell, présidente-directrice générale de
l'Association de l'industrie touristique
du Canada, je pense qu'elle connaît un peu son affaire. Susie Grynol,
présidente de l'Association des hôtels du Canada, a déposé, ce matin... c'est dans laCyberpresse,
pour ceux qui sont intéressés, elle demande un prêt du gouvernement qui
est crucial pour les aider. Donc, le gouvernement du Québec a été clairement
dans la parade là-dedans.
Très
insultant de dire «faire de la rénovation», là. Vous faites référence aux
200 millions de dollars pour le tourisme d'affaires en milieu hôtelier. Primo, 80 % du financement en dehors
des grands centres que sont Québec et Montréal, qui vivent dans l'intersaisonnalité du tourisme
d'affaires, extrêmement, extrêmement important. Donc, 80 % des frais
qui sont admissibles, ce n'est pas juste
remplacer, là, un bas de porte, là : l'amélioration, adaptation des
équipements, infrastructures pour
permettre le respect des mesures sanitaires, infrastructures et équipements
liés au tourisme d'affaires, par exemple les salles de réunion, salles de réception — on sait que le couvre-visage, les mesures de
distanciation sociale vont être là pour
un moment — les
chambres, les salles de bain comprises — évidemment, les mesures de distanciation
font qu'on ne peut pas utiliser tous les lavabos qui sont un à côté de
l'autre — cuisines,
salles à manger — je
pense que ça se passe d'explication — halls d'entrée, réceptions, aires de repos,
toilettes publiques, les bars, les autres aménagements extérieurs...
intérieurs, pardon, qui constituent des aires publiques, oui, des structures
extérieures également.
Mais c'est
d'abord et avant tout, puisque le tourisme d'affaires va lentement reprendre...
À l'intra-Québec, je pense qu'il va
reprendre doucement à l'automne. On offre déjà, donc, à ces hôteliers qui
pratiquent du tourisme d'affaires partout en région des mesures concrètes et directes pour les aider, donc, à
répondre aux normes de la santé publique dans le cadre d'une pandémie et
de les aider pour le tourisme d'affaires en milieu hôtelier. 200 millions
de dollars pour un an, là, 2020-2021, je pense que c'est une mesure qui est
bien accueillie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci, Mme la ministre. Il reste 58 secondes. Députée
de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, je vais
aller très rapidement parce
que, bon, la ministre
m'a quand même... a quand
même bien expliqué une chose, c'est que ce n'est pas 753 millions de
dollars auxquels on devrait faire mention.
Moi, ce que j'aimerais, Mme la ministre, c'est
que vous puissiez me dire combien de programmes, avec le Passeport Attraits,
combien ont été... combien de programmes ont été vendus.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
la ministre, 30 secondes.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. On est encore en plein coeur de
l'été, on est le 17 juin, les gens prennent leurs vacances encore
présentement...
Une voix : ...
Mme Proulx (Berthier) : Pardon,
17 août, pardon. Septembre également. Donc, on est à faire les calculs. On
présentera le bilan quelque part à la mi-septembre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Députée de Verdun, huit secondes.
Mme Melançon : Bien, je pense que ça
va aller, on va se reprendre tantôt.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Je vous remercie pour le bel échange. Ceci
met fin à la première partie de l'étude du portefeuille Tourisme.
La commission suspend ses travaux quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 46)
(Reprise à 10 h 56)
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous recommençons. La commission reprend ses travaux. Nous sommes prêts à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour le premier bloc d'échange... ou le
prochain bloc. Mme la députée de Verdun, à vous la parole.
Mme
Melançon : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, bien, on a quitté le bloc tout à l'heure, et je suis un peu déçue de
voir que la ministre n'a pas de chiffres quant aux forfaits qui ont
été vendus jusqu'à présent, là. Je comprends qu'on n'est pas à la fin de
l'été, mais je pensais qu'on pouvait quand même suivre, parce que moi, j'ai eu
comme information qu'on était à 1 509 forfaits de vendus.
Bref, on pourra les vérifier en septembre, alors on se donne une date où
on pourra voir le bilan de tout ça.
Et, tout à l'heure, vous avez dit, Mme la
ministre : La meilleure façon de
donner une aide directe, c'est encore de dire aux Québécois d'aller en région puis de profiter du Québec
magnifique, qui est à notre portée. Bien, je trouve ça drôle que vous
disiez ça avec autant de conviction puis que, pourtant, sur, je le rappelle, le
58,8 millions, parce que c'est ça qui
est en argent, bien, c'est 20 millions qui a été consenti à ça, uniquement, si c'est
vrai que c'est la meilleure façon. C'est pour ça que moi, j'aurais voulu
voir les chiffres pour pouvoir dire : Ah! bien, voilà où ça a fonctionné,
où ça n'a pas fonctionné, et, si ça n'a pas fonctionné, qu'est-ce qu'on fait
pour aider autrement, notamment pour les frais fixes.
Et
j'entendais, tout à l'heure, la ministre parler : Ce n'est pas juste de la
rénovation. Moi, j'ai juste repris les termes qui étaient écrits, noir sur blanc, dans son communiqué de presse, émis
le 11 juin, où on parle de soutenir financièrement des travaux de
rénovation. Bref...
Cela étant
dit, très rapidement, Mme la
ministre, j'aimerais... Puis on va revenir, tout à l'heure, sur les
chiffres. Je voudrais parler des transports nolisés touristiques. Il y a une
association, j'ai parlé avec les gens de transport nolisé touristique, donc, qui sont vraiment frappés
directement avec la COVID, et la Fédération des transporteurs par
autobus m'expliquait qu'il y avait eu plus
de 20 000 contrats qui ont été annulés. On ne voit pas que ça va
redémarrer, puis là on a vu que les
frontières étaient fermées encore pour, minimalement, un mois. C'est
86 millions de dollars qu'ils ont perdus. C'est beaucoup d'emplois directs, on parle de
4 000 emplois directs. Et là je sais que la fédération a tenté de
savoir : O.K., je m'adresse à
qui chez les ministres? Alors, ils sont allés voir les gens chez vous, qui ont
dit : Non, non, non, ce n'est pas chez nous, nous, on en a assez, allez au niveau des Transports. Et, au niveau
des Transports, votre collègue a dit : Non, non, non, moi, j'en ai
assez, j'aimerais ça que vous alliez voir la ministre du Tourisme.
Alors, la question est la suivante : Mme la
ministre, est-ce que vous acceptez de rencontrer la Fédération des transporteurs, un? De deux, allez-vous vouloir les
soutenir? Parce qu'ils sont dans un manque à gagner où ils ne sont pas soutenus, parce que, là, actuellement, c'est la
maison des fous chez Astérix, là, ça vous prend... Alors, j'aimerais
juste m'assurer que la ministre pourrait rencontrer ce groupe, qui a besoin
d'aide.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
la ministre.
• (11 heures) •
Mme
Proulx (Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Oui, Mme la députée de
Verdun, on les a déjà rencontrés, on va
poursuivre les rencontres avec eux. Je veux juste vous dire que, dans les
dernières semaines, donc, la Fédération des transporteurs par autobus ont eu une aide financière discrétionnaire, de
la ministre du Tourisme, de 50 000 $... consolider l'expertise, mise en place d'un groupe de travail
spécifiquement sur le tourisme, dans le but, évidemment, de relancer
cette industrie-là, Mme la députée de
Verdun, et la création d'un rendez-vous pour la relance avec la FTA en
novembre 2020. Donc, après la tenue de
rendez-vous 2020, on va présenter le fruit de nos échanges puis des
actions très, très ciblées qu'on va
avoir avec eux. Donc, on va évaluer les besoins. Mais je tiens juste à dire que
moi, je lève la main, comme ministre du Tourisme pour dire qu'il y a une
aide financière discrétionnaire qui a été octroyée, donnée avec le MEI et le
MTQ, 50 000 $, donc, pour les accompagner.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Députée de Verdun.
Mme
Melançon : Donc, 50 000 $, il y a un manque à gagner de
86 millions. Je tiens juste à... Mais, merci, merci de votre
réponse, et je pense qu'il y a des gens qui vont être heureux d'entendre votre
réponse aujourd'hui.
J'aimerais
rapidement parler de... Puis là ce n'est pas ma question, puis là, bien, je
veux juste expliquer aux gens qui sont à la maison : Actuellement,
avec les mesures sanitaires, on ne peut pas avoir autant de gens qu'on
voudrait, accueillir parfois des collègues
pour venir poser des questions, et là cette question-là vient de ma collègue de
Westmount—Saint-Louis, qui est dans le centre-ville de
Montréal et qui vit une problématique, un fléau, je vais même appeler ça
un fléau, Airbnb. Actuellement, là, dans le
centre-ville de Montréal, c'est terrible. Les gens qui achètent des condos et
qui s'aperçoivent qu'il y a du Airbnb...
C'est terrible. Moi, ce que je voudrais savoir : Qu'est-ce que la ministre
entend faire? Parce que, là, en plus, Airbnb ne paie pas de taxes, ils
font de la concurrence déloyale auprès des hôtels. Qu'est-ce qu'elle entend
faire?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Premier dossier, entrée en poste, Mme la députée de Verdun,
premier. L'hébergement touristique dit
collaboratif avait besoin d'encadrement, c'est clair. Désolée de le dire, mais
le précédent règlement manquait de
précision. Donc, à mon entrée en poste, rapidement on s'est attaqués au
problème de l'hébergement touristique
dit collaboratif. On va utiliser le mot «Airbnb», là, mais c'est beaucoup
plus large que ça, là, vous en
conviendrez. Donc, rapidement... Et je suis très heureuse de dire que le règlement
est en vigueur depuis le 1er mai dernier. Donc,
votre collègue de...
Mme Melançon : Westmount—Saint-Louis.
Mme Proulx
(Berthier) : ...Westmount—Saint-Louis pourra faire des... oui, donc, pourra faire des vérifications.
C'est clair qu'il
y avait une inéquité, là, entre les hôteliers et ceux qui pratiquaient de
l'hébergement touristique dit collaboratif.
Donc, on est arrivés avec un règlement,
on a défini la résidence principale.
Ça n'existait pas jusqu'à
présent. Donc, on a défini la résidence
principale faisant partie maintenant de l'offre de l'hébergement touristique,
parce que l'offre de l'hébergement
évolue au fil des ans. Donc, on est venus définir la résidence principale. Mais
attention, là, si vous avez... par
exemple, vous vivez dans une copropriété — vous avez fait référence à des condos — vous vivez dans une copropriété, vous
devez avoir l'autorisation écrite du syndicat de copropriété vous permettant de
faire de l'hébergement touristique collaboratif.
Si le syndicat de copropriété le refuse, il est impossible de faire de
l'hébergement touristique collaboratif. Vous habitez dans un duplex, un
triplex, un quadruplex, vous devez avoir l'autorisation écrite du propriétaire
pour faire de l'hébergement touristique collaboratif. Ça, c'est impératif comme
condition de base.
L'autre :
afficher le numéro d'enregistrement que vous allez chercher sur la CITQ, où on
peut faire rapidement, là... voir les
annonces qui sont légales ou illégales... pleins pouvoirs d'inspection,
d'enquête qui vont permettre d'émettre des constats d'infraction. Vous devez afficher le numéro d'enregistrement
sur toutes les plateformes. Vous faites une annonce ici, à l'Assemblée nationale du Québec, sur votre
fil Facebook, votre Twitter, à l'épicerie, le numéro d'enregistrement...
si le syndicat de copropriété ou le propriétaire donne l'autorisation, vous
devez absolument avoir votre numéro d'enregistrement.
La Présidente (Mme IsaBelle) : En
conclusion, Mme la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : C'était justement
important pour protéger le parc immobilier, particulièrement à Montréal.
On a rendu... et ça, c'est une précision très importante, par
souci d'équité, on a rendu le prélèvement de la TSH obligatoire, obligatoire sur toutes, toutes, toutes
les plateformes numériques. Toutes les plateformes numériques — vous les
connaissez toutes, là, on ne fera pas de publicité — doivent la prélever.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Melançon : Merci, Mme la
Présidente. Mme la ministre, combien y a-t-il d'inspecteurs pour faire les
vérifications actuellement sur le terrain?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
la ministre.
Mme
Proulx (Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Le numéro
d'enregistrement et la définition... L'importance de la définition de la résidence principale, c'est
parce que c'est là que vous avez votre correspondance avec Revenu
Québec, la société d'assurance maladie du
Québec, vos immatriculations, vos plaques. Donc, il y a un lien direct avec
Revenu Québec.
Donc, dès que
vous entrez une adresse spécifiant que vous êtes résidence principale, il y a
une vérification qui est faite automatiquement par le ministère du
Revenu du Québec pour s'assurer que c'est bel et bien votre résidence principale. C'est là qu'on reçoit les documents
officiels, entre autres la correspondance avec le gouvernement du
Québec. Il y a 25 agents de Revenu
Québec qui font ces inspections-là pour s'assurer que c'est bel et bien la résidence
principale. Et, en terminant, Mme la
Présidente, c'est ça qu'on est venus définir avec le règlement, on a défini ce
qu'était «résidence principale», maintenant faisant partie de l'offre de
l'hébergement touristique au Québec.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Mme la députée.
Mme Melançon : Moi, je veux juste
vous dire, là, au nom de Jennifer Maccarone... je devrais dire...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Députée.
Mme
Melançon : ...«la députée de Westmount—Saint-Louis», pardonnez-moi... Je vous
demanderais, Mme la ministre,
peut-être de parler avec vos collègues pour vous assurer... parce
qu'actuellement, là, son bureau,
c'est des appels, et des appels, et
des appels sur ce dossier-là spécifiquement. Donc, s'il était possible
d'envoyer un mémo pour demander plus d'inspections
dans le coin du centre-ville de Montréal, je pense que ce serait bien reçu. Parce qu'actuellement, là, non seulement c'est des formulaires de dénonciation qu'ils
doivent remplir les uns derrière les autres, là, mais vraiment,
là, il y a un fléau. Et, cet été, mais aussi au printemps et l'année précédente,
ça a été un peu compliqué. J'ai entendu que c'était au mois de mai, j'ai tout entendu ça. Mais je veux
juste vous demander gentiment et simplement de veiller peut-être au grain là-dessus, s'il vous
plaît, Mme la ministre.
Je voudrais
revenir sur les gîtes. J'ai eu l'occasion... Parce qu'il
y a une nouvelle association de gîtes
qui est en train de s'organiser. Je pense qu'ils ont fait des demandes
de rencontre auprès de votre cabinet. Est-ce que vous les avez rencontrés
dernièrement?
Mme Proulx (Berthier) : Bien, je...
Mme la Présidente... Excusez-moi, madame.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Allez-y, allez-y, Mme la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : Dans les
quatre dernières semaines, non.
Mme
Melançon : D'accord.
Moi, je vous dis, actuellement, là, c'est 3 300 chambres, il y a beaucoup de gens, là, qui en vivent. Et ce qui serait intéressant, c'est
que vous puissiez les rencontrer rapidement, ils ont des problématiques.
Eux paient des taxes et des impôts, bien
entendu, alors que certains en hébergement collaboratif, comme on le dit, là,
c'est un peu plus difficile. Ils ont besoin
d'aide, eux aussi, et je ne vous ferai pas de cachette, et je suis persuadée
que vous savez, mais ils sont aussi
des gardiens de notre patrimoine. Alors, je pense qu'il serait intéressant que
vous puissiez rencontrer les gens, justement,
des gîtes rapidement. Et ils ont des mises en situation à vous faire, à vous
exprimer aussi, et, dans le cadre d'une deuxième ou d'une troisième
vague, eux aussi vont avoir besoin d'aide, eux aussi vont devoir être entendus
par le gouvernement. Et des gîtes... fut un
temps où c'était un peu plus du folklore, les gîtes. Maintenant, c'est très,
très bien organisé, comme vous le
savez, un peu partout au Québec, et je pense que ces gens-là ont besoin de la
ministre du Tourisme. Donc, je vous invite à les rencontrer rapidement,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y avait une question ou...
Mme Melançon : Non. Bien, j'aimerais
ça, savoir...
Mme Proulx (Berthier) : Bien oui!
La Présidente (Mme IsaBelle) : D'accord.
Alors...
Mme Melançon : Mais on comprenait
notre non-verbal, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je laisse la parole à Mme la ministre. Il reste
2 min 9 s.
• (11 h 10) •
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Merci, Mme
la députée de Verdun.
13,8 millions de dollars,
quand même, qui ont été retournés en TSH, là. Donc, c'est également pour les
gîtes, là, c'est important de le préciser. Et
il y a aussi... Dans les mesures qu'on a annoncées, les gîtes ont reçu, donc,
près de... l'ensemble des gîtes, là, de retours de la TSH, près de 14 millions de dollars. Il me
fera plaisir de les rencontrer plus spécifiquement,
là. Mais vous savez également qu'ils
ont accès au FLI, là, hein, au Fonds local d'investissement, là... qui sont
administrés par les MRC. C'est 150 millions
de dollars sur l'ensemble du territoire québécois, donc des prêts, là, à
50 000 $ et moins qui correspondent clairement, là, aux
demandes des propriétaires opérateurs de gîtes qu'ils pourraient avoir.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Il reste quand même
1 min 13 s.
Mme Melançon : Ah! bien là,
vous êtes généreuse, Mme la Présidente.
Je le disais d'entrée de jeu tout à l'heure, je
suis très, très heureuse de devenir porte-parole, pour ma formation politique,
en matière de tourisme. Et je veux dire une chose, puis on s'est déjà parlé, la
ministre et moi, par téléphone, on a déjà
établi le contact : Je serai avec vous, à côté de vous, Mme la ministre,
pour pouvoir faire des représentations auprès
de votre gouvernement pour avoir plus d'argent en tourisme. Vous allez pouvoir
compter sur moi, et, je vous le dis,
là, je veux être à vos côtés pour pouvoir en avoir plus, parce que le milieu du
tourisme mérite plus. Et moi, je suis très inquiète pour l'automne. Je suis persuadée qu'il y avait un plan qui
était destiné au tourisme, qui a été légèrement modifié, disons ça comme ça, par l'Économie puis par les
Finances, mais je suis persuadée qu'ensemble on peut aller chercher encore plus d'argent. Et, je veux vous le dire,
là, je serai collaboratrice avec vous, comme on l'a été depuis le jour 1,
là, quand on s'est parlé, et non seulement
on va partager une date d'anniversaire, mais on va partager aussi... on va
partager aussi l'avenir en tourisme.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, je vous remercie, Mme la
députée, je vous remercie beaucoup. Alors, nous y allons maintenant avec
le député de Rosemont. Vous avez 7 min 25 s.
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre a dit tout à l'heure : On ne
peut pas faire a posteriori aujourd'hui
le bilan parce qu'on ne savait pas ce que la pandémie allait donner. On a
entendu la même réponse du ministre des
Finances hier pour la Caisse de dépôt. On a compris que ça va être la réponse
du gouvernement pour tout l'automne. Cela dit, on ne fera pas l'économie
de certains bilans non plus, puis, dire aujourd'hui que le Québec a connu un
été extraordinaire en tourisme puis que tout
a bien été, je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord pour la raison
suivante : c'est qu'il y avait un triangle hyperimportant qui,
d'après moi, n'a pas fonctionné. Et je n'ai pas résolu la quadrature du
cercle, là, mais je vais vous parler d'un triangle : MEI, Culture,
Tourisme. Comme ça, ça allait bien; comme ça, ça allait bien. Vers le bas, j'ai l'impression que ça jammait dans le coude
un peu et que vous n'avez pas obtenu tout ce que vous auriez voulu et tout ce que le milieu vous demandait de la branche économique et de ceux qui signent les
chèques au gouvernement.
Je dis ça
parce que, de mes échanges avec le ministre de l'Économie, qui avait déjà lancé
la serviette début juin pour votre
secteur, même chose pour la culture, c'était difficile, je présume, pour vous
d'aller cogner à la porte en disant : Non, non, il faut qu'on ait un été touristique, il faut de l'argent, il faut
des programmes. Et je rappelle, là, je l'ai, le communiqué devant moi : «Québec, 21 juin 2020, CNW,
Telbec : Plan de relance touristique — Le gouvernement du Québec
lance les mesures pour inciter les Québécois
à découvrir le Québec touristique, le
21 juin. «Les forfaits Explore
Québec sur la route [seront] rendus disponibles aujourd'hui — le
21 juin; les Passeports Attraits, qui seront accessibles en ligne dès le 22 juin», le lendemain. 22 juin, là,
c'est tard. Ce n'est pas tard dans l'été, mais c'est tard pour la
planification. Ensuite, il fallait se
trouver une place pour crécher au Québec cet été, ce qui n'était vraiment
pas facile. Je ne dis pas que vous n'avez pas essayé, je dis qu'on ne vous a pas écoutée, je dis qu'on avait lancé
la serviette sur la question du tourisme et de la culture.
Je vous donne juste un exemple... Je vous donne
juste un exemple... Avez-vous un... Il y a-tu un problème?
M. Poulin : Non, mais je vous
laissais terminer, on trouvait la référence. C'est pour ça.
M. Marissal : Ah! c'est pour ça.
M. Poulin : Mais je vous laissais
terminer.
M.
Marissal : Je vous en prie.
Je vous donne juste un exemple. Parce que vous me dites, tantôt : La SEPAQ,
ce n'est pas moi, c'est Parcs. Là, je peux
vous parler de culture, vous allez dire : Ce n'est pas moi, c'est Culture.
Sauf que, je vous le dis, il y a un triangle ici qui devrait
fonctionner.
Êtes-vous allée récemment dans le centre-ville
de Montréal?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
la ministre.
Mme Proulx (Berthier) : J'y habite
le trois quarts du temps. J'allais donner le nom des rues, je pense que je vais
me retenir.
M. Marissal : Oui, retenez-vous.
Mme Proulx (Berthier) : Oui.
M.
Marissal : J'habite quelque part à Montréal, moi aussi, je ne dirai pas la rue, mais je suis régulièrement dans le centre-ville, dans le Quartier des spectacles. On
se croirait dans le film I am Legend, avec Will Smith. Les zombies
en moins, là, on se croirait dans I am
Legend, c'est une désolation épouvantable. Et il y a des gens qui font des
gros efforts pour essayer d'animer le
centre-ville de Montréal, dans le Quartier des spectacles. On leur a dit :
N'invite pas des artistes trop connus,
il va y avoir trop de monde. Qu'est-ce qu'on veut faire? On invite des artistes
pas connus pour qu'il n'y ait pas de monde? Puis on se fait accroire
qu'on a un plan pour le tourisme à Montréal?
Alors, c'est quoi, la suite du plan
pour Montréal? Parce que je ne suis pas inquiet pour la Gaspésie. Malgré
les problèmes de débordement, cette
région-là va continuer d'attirer du monde, et les Québécois sont retombés en
amour avec la Gaspésie et plein d'autres régions au Québec. Mais je suis
vraiment inquiet pour Montréal, vraiment. C'est quoi, le plan pour la suite?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Mme la ministre. Il reste quand même
3 min 50 s.
Mme
Proulx (Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Étude McKinsey :
durant la pandémie... fait en sorte que les gens, les touristes préparent leurs vacances 10 jours avant leur
départ. Donc, il y avait beaucoup d'impératifs qui faisaient que... Et j'en suis, qui avons préparé
10 jours avant notre départ. Le deux tiers de mon temps hors session
parlementaire est passé à Montréal,
sans quoi dans mon comté, à Berthier, à Saint-Jean-de-Matha. Je suis témoin de ce qui
se passe, témoin direct de ce qui se passe à Montréal, c'est clair que
je suis préoccupée par Montréal. Il y a des endroits que c'est plus difficile. Quoique, Québec, les chiffres
reprennent, les taux d'occupation dans les hôtels reprennent, mais c'est vrai
qu'il y a une chute d'achalandage majeure à Montréal.
Puis
ce n'est pas le propre de notre métropole. Je sais que vous êtes un grand
lecteur de quotidiens internationaux et que vous constatez le même état de situation, que ce soit à Rome, à
Paris, à Toronto, à Vancouver. Montréal ne fait pas exception à ça. Ce n'est pas juste lié au tourisme, des enjeux liés à
l'absence de gens au centre-ville de Montréal. Il y a d'abord
et avant tout notre utilisation du télétravail. La majorité des gens qui sont
ici, on a dû rapidement se tourner en télétravail, en tout ou en partie.
Donc, ça nous mène à repenser l'occupation des espaces, hein?
M.
Marissal : La question, Mme la ministre, en tout respect, là : C'est quoi, le plan pour Montréal,
pour la suite? Parce qu'il va y avoir une suite. Cet été est foutu, on
l'a compris. On comprend tous pourquoi. Le télétravail n'a pas beaucoup
d'influence sur le Quartier des spectacles, ça n'a pas beaucoup rapport. Mais
c'est quoi, le plan, là, pour 2021, 2022, 2023?
Mme
Proulx (Berthier) : Oui. Je travaille avec Tourisme Montréal. On
est conscients, là, que la relance va passer par Montréal. Il y a des impératifs, là. Je ne peux pas les nier, là, M.
le député de Rosemont, là. Tant que les frontières sont fermées puis que le tourisme international ne peut
pas rentrer à Montréal... C'est difficile pour toutes les grandes
métropoles du monde. Tous les Passeports Attraits, Explore Québec, il
y avait des offres qui ont été faites spécifiquement pour Montréal. Festivals et événements à
250 personnes, là, on jase avec le Quartier des spectacles pour faire
quatre scènes non en contigu, 250 personnes à l'extérieur pour
pouvoir générer de l'activité à Montréal.
Mais
ce n'est pas uniquement le tourisme, c'est des impératifs qui sont beaucoup
plus larges que ça qui font que Montréal
est déserte, et vous le savez autant que moi. On les a rencontrés,
Tourisme Montréal, on continue de les rencontrer. C'est clair que
je m'engage, et tout le gouvernement s'engage à ne pas laisser tomber Montréal.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Député de Rosemont, à vous la parole.
M. Marissal :
Au début de la pandémie, vous avez donné des entrevues en disant : Les
gens du Québec vont pouvoir, par exemple,
sillonner Westmount, Outremont, voir les belles maisons au Québec, comme ils le
font quand ils vont à
Beverly Hills ou Malibu Beach. Bon. Je ne sais pas ce que Brian
Mulroney et compagnie en pensent, là, d'avoir des bus de touristes en face de chez eux pour regarder leur aménagement
paysager, là, mais moi, je trouvais que c'était un peu court comme plan
touristique. Dites-moi qu'il y a plus que ça, là, pour la suite, parce que
Montréal se meurt.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Mme la ministre, il vous reste 25 secondes.
Mme Proulx
(Berthier) : Je suis très consciente que c'est extrêmement difficile.
Je ne laisserai pas tomber Montréal. On a présenté le projet de loi n° 15 — vous
étiez là — pour
redynamiser l'est de Montréal, on a changé la vocation
de la RIO pour un parc olympique. D'ailleurs, premier show en haut de la tour!
J'espère que, dans l'histoire de la tour, vous avez eu l'occasion de le
voir. On va continuer d'accompagner Montréal, c'est la métropole du Québec. Mme Rouleau, M. Fitzgibbon, moi-même, on
va continuer d'accompagner Montréal, c'est le fer-de-lance de la relance
au Québec.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Merci, Mme la ministre, merci.
Alors, nous allons maintenant avec la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Alors, je vais aller rapidement.
Je vais mettre la table sur deux sujets sur lesquels je voudrais qu'on discute.
Donc, je vais y aller assez rondement, là.
Par
rapport à l'annonce qui a été faite que les ATR allaient avoir une augmentation
assez importante, là, de leurs sommes,
des sommes qu'elles allaient pouvoir distribuer, donc, on parle d'un
15 millions cette année et un 12 millions l'année prochaine...
Une voix :
...
Mme
Perry Mélançon : ... — O.K., merci de corriger, à votre
intervention — alors,
on dit que ça va pouvoir permettre
d'encourager des projets structurants. Il y a quand même une crainte qui arrive
par rapport à ça, parce qu'on a beaucoup d'entreprises, plein d'entreprises
touristiques qui sont là depuis longtemps qui sont très fragilisées partout
dans les régions. Deux tiers des entreprises
sont dans les régions, là, du Québec. Alors, j'ai des craintes par rapport à
ça, parce qu'on va aller financer des
projets structurants, alors que les gens ont besoin... sont en mode survie et
non pas en mode développement. Alors, il y a cette crainte-là.
Puis
il y a aussi, on s'entend, le rôle... le modèle d'affaires régional des ATR qui
est remis un peu en cause, là, depuis
quelques années. Donc, j'aimerais vous entendre aussi sur la formule des ATR,
là. On a déjà eu l'occasion d'en discuter, mais j'aimerais vous entendre
aujourd'hui sur la forme actuelle. Est-ce que ça répond, le réseau des ATR, aux
besoins de l'industrie présentement? Puis est-ce que leur mandat, actuellement,
répond aux attentes du ministère du Tourisme?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Mme la ministre.
Mme
Proulx (Berthier) : Merci, Mme la Présidente. Vous faisiez référence
aux ententes de partenariat régional en tourisme, hein? On est allés Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, on a fait une
série d'annonces pour un programme qui marche... qui fonctionne,
pardonnez-moi, qui fonctionne vraiment bien, pour continuer de bonifier, Mme la
députée de Gaspé, continuer de déployer
l'offre touristique partout sur le territoire québécois. Il y en a qui ont déjà
des projets, qui sont en train de
monter des projets. On va les soutenir davantage pour, une fois... les
touristes internationaux reviendront au Québec, et les Québécois continueront de visiter leurs régions. Donc, on a
bonifié ces enveloppes-là. Bas-Saint-Laurent, Gaspésie,
Îles-de-la-Madeleine, les enveloppes ont été bonifiées, on parle de quatre fois
plus d'argent, et, plutôt que d'être étalées
sur quatre ans, elles sont étalées sur deux ans. Ça, ça fait partie de la
stratégie de relance de l'industrie touristique. On a donc quadruplé les
enveloppes pour les ententes de partenariat régional en tourisme.
Soutien
aux PME touristiques pour l'ouverture de la saison 2020. Les projets
admissibles visent à rendre conforme au
plan sanitaire proposé par le gouvernement du Québec. Il ne faut pas oublier
qu'on est toujours dans l'adaptation de produits touristiques en marge...
ou en vivant, là, avec les effets de la COVID-19.
Maintenant, les ATR...
Mme Perry
Mélançon : ...en fait, une réponse plus précise...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Allez-y, Mme la députée, oui.
Mme Perry Mélançon : ...je vais reformuler ma question. Bien, en fait,
oui, vous vous en alliez sur le sujet des ATR...
Mme Proulx
(Berthier) : Oui, je pense qu'elle commençait, là.
Mme
Perry Mélançon : ...le
mandat actuel et les attentes du ministère, là, pour revoir au besoin, là, le
rôle qu'ils auraient dû avoir
peut-être un peu plus durant la pandémie, qu'il y ait une meilleure
concertation peut-être avec la Santé publique. Donc, comment, à long
terme, on prévoit travailler avec... revoir le mandat des ATR?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Mme la ministre.
Mme
Proulx (Berthier) : Merci,
Mme la Présidente. Les associations touristiques régionales, les 22 au
Québec, ont été en lien constant avec
l'Alliance de l'industrie touristique du Québec, qui va... comme vous le savez,
est mandataire du ministère du Tourisme pour le déploiement du Québec à
l'international. Compte tenu de la COVID, on a recentré les activités de
l'alliance, l'alliance a accompagné les ATR. Je les ai rencontrées toutes.
D'ailleurs, on s'est rencontrées, nous aussi, virtuellement à plus d'une
occasion entre le mois de mars et le mois de juin, chacune des ATR.
On
a renouvelé les ententes des associations touristiques régionales, comme vous
le savez, au printemps dernier. Compte
tenu de la pandémie, là, on a fait un renouvellement des ATR d'un an. On va
revoir tout ça à l'automne, quand on va
lancer, officialiser notre stratégie de croissance économique. On devait le
présenter au printemps, comme vous savez. Pandémie oblige, on est à corriger certains éléments. Certains éléments
doivent être revus, compte tenu de la pandémie. En novembre, donc, on va présenter cette
stratégie-là. Mais on devait revoir l'ensemble de nos mandats avec les ATR,
mais là on a renouvelé juste pour un an,
comme vous comprenez, là, compte tenu de la pandémie, et on va s'y pencher plus
tard à l'automne, voire au printemps 2021.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci.
Mme
Perry Mélançon : Merci, Mme
la Présidente. Alors, puisque vous m'amenez sur le sujet, le
304 millions qui était prévu pour cette
stratégie-là, justement, bon, ça a été reporté, comme vous dites, la Stratégie
de croissance économique de
l'industrie touristique 2020-2025. Après les sommes qui ont permis des
aides plus rapides, là, durant la COVID, la pandémie, est-ce qu'il va en
rester, de ces 304 millions là? Est-ce que c'est de l'argent qui a été
investi pour la crise ou est-ce que ce sera vraiment, véritablement
304 millions pour la stratégie de croissance?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Mme la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Vous comprenez que la pandémie a dû faire en sorte qu'on
a dû agir rapidement, là. Quand on faisait
référence, tantôt, aux 754 millions, là, je rappelle que c'est en quatre
mois, là, qu'on a présenté ça pour accompagner l'industrie touristique, pour
traverser la crise et faire un pont jusqu'à l'hiver, et même au
printemps prochain. Donc, oui, on devait avoir un plan de développement de
l'industrie touristique 2020-2021 qui arrivait à échéance au 31 mars.
Donc,
on avait fait, vous vous rappellerez, la tournée de toutes les régions. Là, ce
qu'on fait, c'est qu'on prend une pause.
Il y a des éléments de la stratégie qu'on devait présenter aux assises en mai
dernier qui sont encore valides et qui sont
encore bons. Ce que je vous dis, c'est : Compte tenu de la pandémie, il y
a des éléments qu'on doit retravailler et revoir. Mais je vais vous dire qu'en novembre, voire en décembre, on
aura l'occasion de la présenter. Les réallocations totalisent environ
200 millions de dollars en impact financier pour le gouvernement. Donc, on
parle d'un coût additionnel, toujours en impact financier, de l'ordre de
100 millions de dollars. Donc, tous les crédits, les nouveaux crédits
prévus au plan budgétaire 2020-2021 ont été réaffectés aux mesures
d'atténuation de la COVID-19.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Il reste 30 secondes. Députée de Gaspé, avez-vous...
Mme Perry
Mélançon : Bien, en fait, donc, vous me dites que le 304 millions
prévu pour la stratégie, de ça, il y a eu de
l'argent pris pour pallier à la crise. Donc, quand vous dites : Les
annonces pour aider le milieu, c'est qu'on est allé chercher de l'argent qui était déjà prévu pour une stratégie de
croissance, qui va être impactée par les sommes qu'on vient... Ce n'est
pas du nouvel argent. Les sommes qui ont été dépensées finalement pour la
COVID, ça vient de cette enveloppe-là?
Mme
Proulx (Berthier) : 100 millions de nouvel argent,
100 millions de nouvel argent, mais, oui, on a fait des
réallocations budgétaires pour pouvoir traverser la précédente crise...
présente crise.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Alors, je vous remercie. Nous revenons avec
l'opposition officielle. Députée de Verdun, vous avez
14 min 40 s.
Mme
Melançon : Merci. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis un peu
surprise d'entendre la ministre dire que
les affaires reprennent actuellement à Montréal. J'ai lu des documents, là, qui
viennent de différentes associations, on voit que l'occupation, c'est à
moins de 10 % encore, là. Donc, je ne vois pas beaucoup de reprise
actuellement.
Il
faut aussi rappeler que les frais fixes, c'est aussi le paiement des taxes,
taxes foncières qui s'en viennent, là, qui avaient été remises puis qui... Ça va être le 1er septembre, là.
Ça, c'est demain matin. Ils en ont pour 50 millions de dollars à verser. Donc, quand on parle du 13 millions
de dollars, on comprend qu'il y a
un manque à gagner énorme de ce côté-là.
Moi,
ce que j'ai besoin d'entendre aujourd'hui... Parce
que je pense que, comme le milieu,
j'ai besoin de me faire rassurer, Mme la ministre. Ils parlent de 12 à 36 mois pour qu'on puisse voir une véritable
reprise, actuellement, dans le
milieu. Vous avez convenu tout à l'heure que le vrai chiffre, ce n'est pas 753 millions de dollars, on
est autour de 58,8 millions
de dollars en argent sonnant. Et je veux savoir : Est-ce qu'il va y avoir une aide supplémentaire? Êtes-vous en train de travailler sur quelque
chose? Parce qu'avec une deuxième vague...
Puis je serais
surprise... Je suis curieuse. Vous savez que vous avez décidé... votre
gouvernement a décidé d'y aller avec un
budget le 10 mars dernier, alors que vous saviez, comme gouvernement,
qu'il y avait la COVID, là, qui était à nos portes. Moi, je veux savoir : Est-ce que vous avez fait des
demandes auprès du ministre des Finances avant le 10 mars pour
pouvoir pallier à la crise de la COVID?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mme la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Il y a plusieurs volets dans la question. Je tiens à
souligner que le budget, deuxième budget
du ministre des Finances, mon collègue Eric Girard... je tiens à souligner que
c'est un budget record qui avait été consenti
au ministère du Tourisme du Québec, un budget record avec un volet
développement durable, d'ailleurs, qui avait été inséré là-dedans. Comme vous le savez autant que moi, vous avez été
ministre, vous savez que les demandes budgétaires se font bien en amont.
La décision qui a été prise, du gouvernement du Québec, de cesser les activités
économiques, c'était d'abord et avant tout
pour sauver un maximum de gens. Donc, dans les demandes prébudgétaires, qui,
comme vous le savez, parfois
remontent en décembre ou en janvier 2020, il n'y avait pas, sur le radar
du ministère du Tourisme, là, une pandémie qui allait frapper le Québec
comme elle l'a frappé. Il n'y a personne qui a de boule de cristal, personne
n'a de boule de cristal là-dedans. C'est quand même...
Maintenant,
avec la crise de la COVID, le plan qui a été présenté le 11 juin... Les
annonces de passeport et attraits, le temps qu'on les mette ensemble en
ligne, on les a présentées début juin, M. le député de Rosemont. Donc, il
y a 735 millions en capacité d'intervention lors du budget 2020. Je
trouve que c'est une somme assez record... et assez fière de ce
gouvernement-ci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Pour conclure — merci — députée
de Verdun.
• (11 h 30) •
Mme Melançon :
Donc, je comprends qu'il n'y a pas que la ministre des Aînés qui a été surprise
par la COVID, mais la ministre du
Tourisme aussi. C'est un peu désolant. Puis je comprends, je comprends, là,
qu'il y ait des demandes qui sont
faites avant, mais je pensais que vous aviez suffisamment de souplesse, surtout dans le ministère du Tourisme,
là, pour pouvoir agir rapidement, chose qu'on ne retrouve pas.
Concernant les
chambres à Montréal, actuellement, là, la situation est tellement désastreuse
qu'il y a des gens qui disent : Bien, moi, je ne vais pas faire faillite,
mais je vais transformer mon hôtel, ça va être une résidence pour personnes âgées,
ça va être... Ils sont en transformation. Et j'imagine que vous comprenez que
moins on a d'offres, moins on va devenir
attrayants pour les grands congrès, pour le tourisme plus d'affaires. Moi, je
suis inquiète à ce niveau-là. S'il y a une deuxième vague, y a-tu de
l'argent de disponible pour, justement, aider le tourisme au Québec?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Mme la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Bien, le plan de relance va être présenté quelque part à
l'automne. Il y a beaucoup de questions,
tourisme d'affaires, les hôtels qu'on change en résidences pour personnes
aînées, il y a... ce n'est pas clair.
Donc,
ce que je veux dire, pour les hôteliers, là, le PACTE, là, ça a été créé... le Programme
d'action concertée temporaire pour
les entreprises, le PACTE, là, ça vient soutenir les hôteliers,
là. Moratoire 24 mois, au lieu de 12, ce n'est pas rien. Un pardon à l'équivalent de 25 %
des sommes remboursées, ce n'est pas rien. Un maximum de 100 000 $
par établissement ou par attrait touristique, ce n'est pas rien. Si
vous avez plusieurs hôtels à Montréal, si vous êtes propriétaire de trois hôtels
à Montréal, on peut aller jusqu'à 300 000 $, si vous êtes
propriétaire de trois hôtels à Montréal.
Au
risque de me répéter, on devait lancer la stratégie au printemps, il y a
eu la COVID. Grand bien en fasse au Parti
libéral si eux, ils étaient devins,
au mois de janvier, de voir que la pandémie frapperait aussi durement le
Québec. Donc, on est en train de
retravailler cette stratégie-là. Ça me fera plaisir de m'asseoir avec vous
puis d'aller chercher vos idées,
comme vous l'avez mentionné un peu plus tôt, pour arriver, donc, avec cette stratégie
qu'on va présenter à l'automne. On va voir comment ça se déroule, là, on
veut voir aussi la deuxième vague, on veut avoir un bilan clair de l'été
touristique, Montréal, Québec, Trois-Rivières, les régions, pour avoir des
actions qui vont être extrêmement précises, avoir des leviers précis.
Parce
que, maintenant, là, prenons
l'exemple de Montréal, on ne veut pas donner des coups d'épée dans
l'eau. On ne sait pas pour le moment quand
les réouvertures des frontières vont se faire, ça a été repoussé jusqu'au
21 septembre, on n'a pas d'idée quand les touristes internationaux
pourront rentrer à Montréal. Je vous rappelle que le fédéral a annulé toute forme de croisière jusqu'au 31 octobre
prochain, ce qui prive, évidemment, des grands centres comme Montréal de
touristes internationaux.
Donc,
il y a beaucoup, encore, d'informations à aller chercher. Est-ce que
les frontières canado-américaines vont être
encore fermées passé le 21 septembre? Je ne sais pas si vous, vous avez
des dates, nous, on ne les a pas encore. Mais on a une stratégie qui est
en pleine élaboration, et vous le savez — vous avez fait vos devoirs,
vous êtes quelqu'un de rigoureux, ça, je
sais vite le reconnaître — sachant
très bien que les marchés principaux du Québec, c'est
l'Ontario. Bien sûr, on va travailler sur
les marchés de proximité que sont l'ensemble des Québécois sur le territoire québécois, mais les marchés de proximité,
c'est l'Ontario. On a une grande campagne de séduction à continuer à faire
auprès des Ontariens, idem pour le
reste du Canada. Les provinces que sont l'Alberta et la Colombie-Britannique... On me racontait qu'à Québec on voit de plus en plus de plaques
d'automobilistes de l'Alberta. C'est un des objectifs de la stratégie qu'on va
présenter à l'automne. Et, évidemment, le
marché américain, mais vous comprendrez que, présentement, il serait inutile
d'avoir une stratégie de séduction du
côté des Américains. Vous suivez l'actualité tout autant que nous. Pour le
moment, ce serait un coup d'épée dans
l'eau que d'avoir une stratégie de séduction pour le marché américain. Mais,
pour le reste, l'Ontario, le reste du Canada, on est à travailler
là-dessus et on le présentera quelque part à l'automne.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, Mme la Présidente. En tout respect, Mme la
ministre, je vous invite à aller lire
L'Actualité, je vous invite à aller lire
Alec Castonguay, et je pense que, si... Moi, honnêtement, là, je n'ai pas
de boule de cristal non plus. Vous
êtes au gouvernement, vous aviez des données, vous saviez que ça s'en
venait, vous avez décidé de mettre
1 000 personnes, la journée du budget, dans une grande salle, tout le
monde, les mains dans le même buffet, puis «let's go», ce n'est pas grave, la sécurité des gens, puis on va
présenter un budget qui va être mort-né, parce qu'on savait que,
trois jours après, trois jours après le dépôt de votre budget, le
Québec en entier était mis sur pause. C'est ça qui est arrivé. Et ce qui me fâche dans tout ça, là, c'est
quand vous dites : Bien, on ne pouvait pas savoir, on ne pouvait
pas... Honnêtement, là, allez lire
Alec Castonguay, je pense que ça va vous remettre en perspective. Ça, c'est la première chose.
La deuxième chose,
vous me parliez tout à l'heure du PACTE, donc le Programme d'action concertée temporaire, là, puis c'est une demande qui est
faite, vraiment, par le milieu. Bien, je veux juste vous dire qu'à Montréal,
là où est le plus fort de la crise, on est à
16 % de demandes qui ont été effectuées, 16 %. Ça ne répond pas... Ça
répond à certaines personnes, certes,
à certaines entreprises, certes, mais, actuellement, là, à 16 %, puis
là-dessus, il y en a 47 %... 44 %
qui ont des réponses positives, ça ne fait pas beaucoup. Il y a une aide
nécessaire immédiatement, il faut absolument aider là, sans quoi on va
perdre notre parc, notre parc de chambres d'hôtel à Montréal. C'est là où se
fait l'attrait.
Donc,
peut-être que, tout à l'heure, je suis arrivée avec plusieurs thèmes, là, vous
disiez que tout était mêlé, là, mais c'est
avec ça qu'ils font affaire aussi, le milieu. Le milieu, là, ils ne font pas
juste regarder une colonne de chiffres, dire : On fait avec ça.
Non, non, c'est une grande variété. Je voudrais savoir... Puis tantôt je
l'avais demandé, semble-t-il qu'on n'a pas
beaucoup de chiffres, aujourd'hui, à nous donner sur les programmes qui ont été
mis en place, puis, bon, on va
attendre au mois de septembre, mais, si on est toujours pour attendre plus
tard, quand est-ce qu'on va poser les bons gestes? Et je suis
extrêmement inquiète pour l'automne, extrêmement inquiète pour l'automne.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors, Mme la ministre, il vous reste
3 min 40 s.
Mme Proulx (Berthier) : On a posé
les bons gestes puis on les a posés rapidement. On dirait que la députée de
Verdun semble oublier que la réouverture de l'industrie touristique devait se
faire de façon graduelle, séquencée, organisée, qu'on a 50 secteurs d'activité,
comme elle le sait très bien. Elle et moi, d'ailleurs, se textions cet été pour
savoir quand les parcs aquatiques allaient rouvrir, et vous étiez d'accord avec
moi, à ce moment-là, qu'il fallait prendre le temps de bien faire les choses,
de bien préparer les documents pour la réouverture de ces secteurs-là.
Alors, à la
question... Vous dites que vous n'êtes pas sûre qu'on a posé les bons gestes,
mais on a posé des gestes qui sont responsables, en accord avec la
Direction de la santé publique, pour rouvrir de façon graduelle, séquencée,
prudente chacun des secteurs d'activité de l'industrie touristique. On a été
extrêmement prudents là-dessus.
Maintenant,
pour ce qui est de l'aide aux hôteliers, les hôteliers de Montréal, bien sûr
qu'on les a entendus, on les a
entendus à plusieurs, plusieurs reprises. On les a accompagnés avec, vraiment,
des programmes qui n'existaient pas avant, où on a saisi que ce n'était
pas uniquement sur 12, mais bien 24 mois qu'on décidait d'accompagner,
entre autres, les hôteliers. Je tiens à
préciser qu'au PADAT, le programme d'aide au développement des attraits
touristiques, Mme la députée de
Verdun, il y des hôteliers qui ont demandé de l'aide à l'investissement, il y a
des hôteliers qui ont demandé de l'aide à l'investissement, donc, pas pour les frais fixes, parce que nos
programmes répondent à ça pour passer au travers de l'été, l'automne et les années jusqu'au printemps
prochain. Donc, au PADAT, tourisme d'affaires, il y a des gens, des hôteliers qui ont fait une demande d'aide à
l'investissement.
Maintenant,
les représentants des hôteliers, de l'Association des hôtels du Canada, c'est sorti ce matin, là, c'est
très flatteur pour mon gouvernement, c'est très flatteur pour les actions qui
ont été prises par le ministère du Tourisme du Québec, où ils revendiquent haut et fort auprès du gouvernement fédéral,
ma consoeur Mélanie Joly, d'avoir des prêts gouvernementaux rapidement
pour la survie des hôtels. On a été bien avant les demandes auprès du fédéral.
On a présenté il y a deux mois ce que demande l'Association des hôtels du
Canada auprès du fédéral, on a répondu à cette demande-là il y a deux mois.
PACTE tourisme, moratoire, remboursement, capital, intérêts, on est passés de
12 à 24 mois. Les intérêts peuvent être capitalisés pour une période de
24 mois...
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
la ministre, en conclusion.
Mme Proulx (Berthier) : Bref...
La Présidente (Mme IsaBelle) : En
conclusion, rapidement.
Mme Proulx
(Berthier) : ...tant pour
les hôtels que pour les attractions — je
termine, Mme la Présidente — on
a eu un plan qui était colossal et dont je suis extrêmement fière.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Il
reste 30 secondes, Mme la députée.
Mme Melançon : Bien, on vient de réaliser que la ministre
est prête à aller au gouvernement
fédéral. On vient de réaliser
que la ministre a bien défendu son gouvernement aujourd'hui, n'a pas défendu le
milieu du tourisme au Québec. Ce n'est pas les demandes qui ont été faites.
Frais fixes, soutien aux entreprises à effets multiplicateurs, on n'a
rien entendu de tout ça. Et ce qu'on retient
surtout, c'est que c'est 58,8 millions, et non pas 753 millions, dont il est
question.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci,
Mme la députée.
Mme Melançon : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci pour votre belle collaboration.
Compte tenu
de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 16 heures, où
elle reprendra l'étude du volet Stratégie numérique des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil du trésor... Qu'est-ce que vous voulez me
dire?
Une voix : ...
Documents déposés
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a eu un dépôt de document? Ah! il faut quand même
le dire, quand même? O.K. Alors, je m'excuse, j'ai fait... j'ai oublié.
Alors, en terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Alors, compte
tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 16 heures, où elle entreprendra l'étude
du volet Stratégie numérique des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil
du trésor et Administration gouvernementale. Merci, bon après-midi.
(Fin de la séance à 11 h 42)