(Dix-neuf heures trente minutes)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, il est 19 h 30. Bonjour... ou bonsoir, tout le monde. Alors, nous avons le quorum. Je déclare la séance de la...
Des voix : ...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Je m'excuse, c'est commencé, les hommes. Merci. Alors, attention, je
déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils.
Alors, la
commission est réunie afin de procéder à l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Tourisme pour l'exercice financier 2019‑2020. Une
enveloppe de trois heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Lemieux (Saint-Jean) remplace M. Allaire
(Maskinongé); M. Girard (Lac-Saint-Jean) remplace Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré);
M. Benjamin (Viau) remplace M. Derraji (Nelligan); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) remplace M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve); et Mme Perry
Mélançon (Gaspé) remplace Mme Richard (Duplessis).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Je demande le consentement afin de savoir si vous acceptez que nous prenions 10 minutes de pause vers
8 h 30, 8 h 45. Le temps sera pris sur le temps du gouvernement. Est-ce qu'on a le
consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Je rappelle que ce sera 10 minutes, pas 11 ni 12 mais bien 10.
Merci.
Alors,
écoutez, nous allons débuter les remarques préliminaires, puis nous allons
procéder par la suite à une discussion d'ordre général avec l'échange de
questions et réponses par blocs de 20 à 15 minutes.
Remarques
préliminaires
Nous y
allons. Nous allons débuter, donc, avec les remarques préliminaires. Mme la
ministre du Tourisme, vous disposez de 12 minutes.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx
(Berthier) : Merci infiniment, Mme la Présidente. Collègues, amis,
merci de vous présenter ce soir. Sans grand étonnement pour beaucoup de gens,
depuis le 1er octobre dernier, je vis une perpétuelle série de premières,
de belles grandes premières, et ce soir c'est une première d'étude de
crédits.
Pour ceux qui
me connaissent un peu mieux, la politique m'a toujours passionnée, et c'est
avec beaucoup d'honneur que j'ai
accepté cette formidable fonction qui m'a été conférée par le premier ministre
du Québec. C'est donc avec beaucoup d'émotion que je me présente devant
vous. Oui, je suis la ministre du Tourisme du Québec, mais je suis la ministre
du Tourisme de toutes les régions du Québec,
que ce soit de l'Abitibi, du Témiscamingue, de Montréal, de Québec, du Saguenay,
du Lac-Saint-Jean, de Saint-Jean, de Labelle, je suis la ministre du Tourisme
de toutes les régions. Et voyager fait réellement partie de l'ADN et des valeurs des Québécois.
S'amuser, se divertir, visiter nos festivals, nos événements, c'est ce que sont
véritablement les Québécois, et je suis
heureuse de pouvoir partager ce que l'industrie touristique a offert et aura à
offrir.
D'abord, un
énorme merci, Mme la Présidente, à mon équipe ministérielle. Je dois admettre
que, dans une vie passée, j'ai été très, très critique des
fonctionnaires et des sous-ministres. Maintenant que j'y suis, je tiens
humblement à saluer l'énorme travail rigoureux, compétent qui est effectué par
la part du ministère du Tourisme du Québec, en commençant par Mme Manon Boucher, ma sous-ministre, et
tous les collègues, et je veux prendre le soin de me retourner vers eux, tous
mes collègues avec qui j'ai amorcé cette
tournée de consultation pendant 11 semaines. C'est des gens qui
connaissent de fond en comble
l'univers, le domaine touristique, cette industrie riche. Et je vais également
remercier du soutien exceptionnel de
mon équipe de cabinet, ils sont tous présents ici ce soir : Mélanie,
Jonathan, Marie-Julie, Sylvie, Véronique. Et je tiens également, Mme la Présidente, à saluer la présence
de ma directrice de cabinet, Mme Mee-Rang Ricard-Bouillon, sans qui
toute cette job-là ne serait pas possible.
L'industrie touristique, vous le savez, c'est une
industrie qui est hyperperformante, 32 000 entreprises responsables
de près de 400 000 emplois au Québec. Des partenaires, des hommes,
des femmes d'affaires qui investissent du temps, des efforts, de la créativité pour développer une
offre touristique de premier choix aux visiteurs qui décident de choisir le
Québec. J'ai d'ailleurs débuté
l'important mandat que m'a confié le premier ministre du Québec avec la
présentation du Prix excellence tourisme, où
d'entrée de jeu, Mme la Présidente, j'ai pu constater le dynamisme et
l'engagement surtout du secteur de l'industrie touristique. À ce gala, j'ai
d'ailleurs eu le grand privilège de remettre le prix Grand Bâtisseur à une
femme d'exception. Je ne sais pas si vous connaissez Colombe St-Pierre, qu'on a
vue beaucoup à la télévision aux côtés de Christian
Bégin, propriétaire, gestionnaire d'un restaurant qui s'appelle Chez St-Pierre,
dans le Bic. Des passionnées comme elle,
Mme la Présidente, dévouées, qui, en plus, met en valeur les
produits du terroir, il y en a beaucoup, des gens comme ça, dans l'industrie touristique. C'est des gens comme elle et ceux
que j'ai rencontrés sur le terrain qui m'inspirent, qui créent des
expériences et qui créent toute la richesse de l'industrie touristique du Québec.
Mme la Présidente, l'industrie touristique est plus que jamais
en croissance, en action, les données le démontrent clairement, l'année 2018 a été vraiment
fantastique, les estimations du ministère
du Tourisme du Québec, aura
accueilli près de 96 millions de visiteurs. Des recettes touristiques de 15,7 milliards de dollars, c'est une hausse de près de 5 % par rapport à l'année 2017. Des
visiteurs, il y en a eu 35 millions qui étaient des touristes, donc, qui
voyagent par plaisir, et qui ont dépensé
près de 10,5 milliards de dollars. Des dépenses générées par des touristes
hors Québec, on les aime beaucoup, eux aussi,
ça a dépassé les 5,5 milliards de dollars, avec plus de 3,8 milliards
de dollars d'argent neuf attribuable, donc, à ces touristes
internationaux. 2018, donc, encore plus de Québécois ont choisi de voyager au
Québec par rapport à l'année précédente,
parce que voyager au Québec, Mme la Présidente, c'est magique. Le Québec, c'est
un des plus beaux terrains de jeu au
monde. Et je suis heureuse de dire qu'en 2018 il y a encore plus de Québécois
qui décident de choisir notre territoire québécois.
Le
ministère du Tourisme prévoit d'ailleurs que les recettes touristiques
devraient atteindre près de 16,4 milliards de dollars en 2019. C'est une excellente nouvelle pour le Québec, mais
c'est une excellente nouvelle pour l'ensemble des régions touristiques
du Québec.
Pour
arriver, donc, à continuer cette croissance-là, il faut se tourner vers
l'avenir, parce que le Plan de développement de l'industrie touristique 2012‑2020 arrive, comme vous le savez, à
échéance en mars 2020. Par la suite, on va donc mettre en oeuvre pour faire en sorte que le Québec
continue de consolider sa position au sein des meilleures destinations et
devienne, en fait, une destination de
calibre mondial. Je ne vous cacherai pas qu'on a envie de faire plus, de miser
plus que jamais sur cette
croissance-là de notre industrie, parce qu'on sait que l'industrie touristique,
c'est un vecteur économique très important.
Donc, il fallait
penser à nos actions futures, à celles du post-2020. On a donc... avec le
cabinet et le ministère, Mme la Présidente,
des partenaires, on a fait une vaste démarche de consultation pour connaître
les enjeux, les défis auxquels font face les entreprises touristiques
dans chacune des régions du Québec. D'ailleurs, je tiens à saluer la présence
du député de Viau, M. Benjamin, qui a
fait presque autant de terrain que moi dans cette vaste consultation là, encore
merci, M. Benjamin, député de
Viau, d'avoir participé à cette vaste consultation là, donc, consultation, vous
avez été à même de la constater, pour
élaborer, donc, notre réflexion pour établir la stratégie de croissance
économique de l'industrie touristique. Le
gouvernement du Québec est un gouvernement d'hommes et de femmes d'affaires.
Bien sûr, l'éducation et la santé sont des
priorités pour notre gouvernement, mais la croissance économique est également
prioritaire pour notre gouvernement. Et la croissance économique de
notre industrie est prioritaire.
Donc,
j'ai entamé une consultation, qui a été lancée le 17 février dernier. Oui,
M. Benjamin, nous avons fait 18 arrêts mais couvert
22 régions touristiques au Québec pour consulter, donc, des entrepreneurs,
des hommes, des femmes, des créateurs de moments, afin de recueillir, donc,
toute l'information nécessaire pour créer notre plan de croissance économique. C'est une première, Mme la Présidente,
qu'une ministre du Tourisme allait sur le terrain à la rencontre des gens,
des hommes et des femmes d'affaires afin de
développer et d'écrire la stratégie de croissance économique de notre
industrie.
• (19 h 40) •
À
la fin de la tournée, donc, il me reste Gatineau. Des circonstances
exceptionnelles, comme vous le savez, on fait en sorte que, la semaine dernière, on n'a pas pu se diriger à Gatineau.
Nous y serons d'ailleurs la semaine du 20 mai. On a rencontré
jusqu'à présent presque 1 400 entrepreneurs. On a rencontré des gens,
des hommes, des femmes, de terrain. Il y a beaucoup de pistes de solution qui
ont émané de ces consultations-là. Sans grand étonnement, on a parlé de main-d'oeuvre,
bien sûr, on a parlé de mobilité, on a parlé de transport, on a parlé, avec
M. Boulet, de stratégies pour attirer davantage de gens dans notre industrie,
de les retenir aussi. Il y a des mesures, avec le premier budget du gouvernement
de la Coalition avenir Québec, qui
sont destinées à l'industrie touristique, pour ramener des gens dans notre industrie.
On est alliés, évidemment, avec tous les ministères, Mme
la Présidente, je tiens à le
préciser, qu'on est alignés avec tous les ministères pour faire
rayonner, donc, l'industrie touristique.
Les
indicateurs sont au vert, notre industrie va bien, on prévoit que le tourisme international
va augmenter d'à peu près 3,3 %
par année d'ici 2030, pour atteindre près de 1,8 milliard de touristes
internationaux. On doit continuer d'investir, donc, dans des projets porteurs dans notre industrie.
On va profiter du plein potentiel des croisières fluviales, de l'axe du Saint-Laurent. On va redynamiser l'est de Montréal, l'accessibilité. Et je sens que tout le monde, Mme la Présidente, est mobilisé
pour faire avancer notre industrie. Nos collègues de l'opposition, d'ailleurs, vont travailler, j'espère, avec nous
pour faire avancer cette stratégie.
On parlera certainement de budget, de beaux budgets qui ont été accordés
au ministère du Tourisme.
En
terminant, Mme la Présidente, je tiens à souligner que le 7 mai prochain
aura lieu, donc, les Assises du tourisme. Ce sera le grand bulletin, le grand rapport de ce qu'on a constaté sur
le terrain lors de cette vaste consultation. Des appels à mémoires, des avis, des commentaires,
d'autres rencontres sont d'ailleurs prévus pour recueillir tous les points de
vue des acteurs de l'industrie.
L'objectif, Mme la
Présidente, c'est simple, c'est faire
en sorte que le Québec se dote d'une vision commune forte de croissance économique
pour 2020 à 2025 et inviter des gens internationaux à visiter le Québec.
On a tous les efforts qui sont mis en
place, vous pouvez compter sur moi, je suis investie de cette mission-là.
L'année 2018 a été excellente, tout est en place pour les
années 2019 et 2020. Je vous remercie, Mme la Présidente, de votre
attention.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Merci, Mme la ministre. Je veux juste
rappeler que nous ne pouvons pas nommer
les députés par leur nom ni les ministres par leur nom, mais bien par soit le nom de leur circonscription ou le titre du ministre.
Alors,
nous invitons maintenant le porte-parole de l'opposition
officielle en matière du tourisme de
faire ses remarques
préliminaires. Vous avez un maximum de huit minutes, alors la parole est à
vous. Le député de Viau.
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre. Je salue les collègues de la
majorité ainsi que les collègues de
l'opposition. Avec moi ce soir, donc, mon collègue député de Vimont, qui est
avec moi. Donc, merci. Et je veux saluer aussi l'ensemble du personnel du
ministère du Tourisme, certains d'entre eux que j'ai côtoyés au cours des
dernières semaines, donc, lors de ces
consultations. Je veux saluer aussi la présence parmi nous de certains
représentants d'instances, donc,
relevant du ministère du Tourisme, je pense, entre autres, à la Régie des
installations olympiques, donc, et son président — donc, salut, mon cher, cher ami, donc — le représentant de la Société du Centre des
congrès de Québec, la Société du Palais des congrès de Montréal,
exactement.
Écoutez,
j'ai écouté avec beaucoup d'attention, Mme la ministre, vos propos, vos
remarques préliminaires, donc je
tiens à vous remercier, notamment pour cette chaleur presque contagieuse, cette
passion avec laquelle vous parlez de l'industrie touristique. Et, au
cours des prochaines minutes, nous aurons à aborder plusieurs aspects. Donc, ce
que je souhaite avant tout pour la qualité
de nos échanges, donc, c'est d'avoir des réponses courtes, donc, parce qu'on a
beaucoup de choses à regarder ensemble dans ce dossier-là, c'est un
dossier important.
Vous
l'aviez dit, et je suis d'accord avec vous, c'est une industrie qui va bien, et
une industrie qui va même très bien, quand on regarde aussi les indicateurs
pour l'avenir, mais qui a besoin de s'assurer qu'elle a les bons leviers pour assurer son développement et le développement de
son potentiel. Nous aurons à parler de plusieurs aspects de l'industrie touristique ce soir, mais, si vous permettez,
comme nous sommes sûrement dans la complémentarité, pour éviter... Je vais
vous alléger la tâche, je vais parler, afin que vous n'ayez pas à en parler, du
bilan de votre prédécesseur, du précédent gouvernement au niveau de l'industrie
touristique, du bilan libéral des quatre dernières années, puisque souvent je constate presque une manie à parler du bilan de
nos prédécesseurs, donc... Alors, je vais vous faciliter la tâche, je vais en
parler un peu. Et d'ailleurs je dois vous
remercier, Mme la ministre, pour votre élégance, puisque, lors de la
consultation en Mauricie, donc, j'y
étais avec vous, et vous avez salué, d'ailleurs, le travail de votre
prédécesseure, Mme Julie Boulet, qui a fait un travail
extraordinaire au cours des dernières années dans l'industrie touristique.
Rappelons,
au niveau du bilan 2014‑2018, quelques éléments, rapidement : mise en
place d'un nouveau modèle d'affaires,
nouvelles réalisations d'affaires, un total de 48 millions qui a été mis à
la disposition de ce ministère pour soutenir différentes activités, dont, entre autres, 40 millions pour les ATR
et 8 millions pour les ATS; création officielle de l'alliance touristique du Québec, une alliance... une
instance importante, il va sans dire, notamment dans toute la stratégie d'unité
des forces des principaux acteurs de l'industrie touristique pour
faciliter la promotion du tourisme québécois, notamment à l'international;
harmonisation de la taxe sur l'hébergement, au total, pour les années 2016
à 2020, ce sont quelque 329 millions
qui seront perçus et retournés en région, au bénéfice de tous les entrepreneurs
et promoteurs touristiques du Québec.
Parlons
aussi de l'accent qui a été mis sur la promotion touristique destinée aux
marchés hors Québec, délégation de ce
mandat de promotion et de mise en marché de la destination sur les marchés hors
Québec à l'alliance, en donnant à ce nouvel
organisme les moyens de ses ambitions, comme destination, avec un budget de
l'ordre de 108 millions de dollars. J'aurais pu parler aussi de toutes ces stratégies d'ensemble en matière
d'accueil touristique aussi, qui ont été dévoilées en automne 2017, avec des investissements de
9 millions d'ici 2020, entre autres, par le programme de soutien à
l'accessibilité des établissements
d'hébergement, accompagnement des PME touristiques pour le virage numérique de
l'industrie touristique grâce à des investissements de 15 millions
de dollars, mesures en lien avec le Sommet sur le transport aérien régional.
On
parle aussi, en termes de réalisations, aussi, du règlement du dossier de la
toiture du Stade olympique. Nous aurons l'occasion d'en revenir,
puisqu'il est... un nouveau toit devait couvrir le stade en 2021, qui aurait
permis au Stade olympique de jouer son rôle clé pour la métropole en
accueillant des événements à l'année, nous y reviendrons un peu tout à l'heure,
Mme la ministre. Soutien de l'industrie touristique en matière de
main-d'oeuvre, ça aussi, nous allons y
revenir, puisqu'il y a des ententes et des services d'accompagnement
d'entreprise qui ont été conclus, avec 3 millions de dollars d'ici 2020, avec partenariat avec
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, le Conseil québécois des
ressources humaines en tourisme, le
Mouvement québécois de la qualité et le Centre de transfert d'entreprise du Québec,
à Montréal. Donc, voilà quelques éléments. J'aurais pu aller encore à
travers d'autres réalisations, mais je m'arrête ici.
Et,
puisqu'il nous faut parler de budget — c'est de cela, avant tout, dont il est
question — je vous
amène sur les crédits, Mme la
ministre. Vous comprendrez, dans un contexte où votre gouvernement nage dans
les surplus budgétaires, nous sommes étonnés, nous sommes...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce que vous êtes encore dans vos
remarques préliminaires ou vous préparez une question?
M. Benjamin :
Je prépare une question, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, ce n'est pas le moment.
M. Benjamin :
Parfait.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce que vous avez encore quelques
messages pour les remarques préliminaires? Sinon, on peut garder votre
deux minutes qui reste.
M. Benjamin :
Bien, écoutez, je vais reporter mes deux minutes pour les prochaines questions.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Alors, je vous remercie pour
vos remarques. Et nous gardons pour vos autres blocs d'échange
2 min 31 s. Ça vous va?
Alors, je crois qu'il
n'y a pas de remarques préliminaires pour les deuxième et troisième groupes
d'opposition, c'est bien ça? Parfait. Alors,
je vous remercie quand même, hein, je pense que j'ai oublié de vous le dire, le
député de Viau.
Discussion générale
Alors,
nous sommes prêts, maintenant, à reconnaître une première intervention de
l'opposition officielle, pour un premier bloc d'échange. Alors,
M. le député de Viau, on vous accorde déjà 20 minutes.
M. Benjamin :
Merci, Mme la Présidente. Donc, alors, je m'étais déjà annoncé, Mme la ministre,
donc, j'avais déjà annoncé mon étonnement lorsque... Et là je vais vous citer,
je vais prendre le temps de vous citer. Donc, suite au dépôt du budget,
vous faites partie, votre ministère fait partie des trois ministères qui auront
moins d'argent à débourser en 2019‑2020. Et
vous dites, et je vous cite : «Je suis allée cogner à la porte [du
ministre des Finances] en lui demandant 40 millions de dollars additionnels.» Vous comprendrez, Mme la
ministre, dans un contexte de surplus... Ce gouvernement-là nage dans des surplus. On parle d'une industrie où
ça va bien et qui a besoin... Alors, comment vous expliquez cette baisse
des crédits?
• (19 h 50) •
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, M. le député de Viau. D'abord et avant tout, je
tiens à apporter des clarifications mais
surtout à rassurer tout le monde qui
est présent ici et qui sont à l'antenne, à écouter l'étude des crédits du ministère
du Tourisme, et à rassembler, donc,
l'ensemble des gens présents et de notre industrie, le budget
du portefeuille du tourisme n'a pas subi de diminution dans le budget 2019‑2020.
Je veux revenir sur
la citation que vous avez apportée, M. le député de Viau, où vous me citez
moi-même. D'abord, lorsque je suis entrée en
poste, je veux juste apporter une précision qui est extrêmement importante, non seulement le budget
du tourisme n'a pas diminué, mais notre gouvernement l'a même bonifié,
en matière d'investissement en tourisme.
D'abord, à mon
entrée, à l'arrivée au cabinet, on a vu que l'enveloppe destinée à supporter
jusqu'en 2020 le développement d'attraits via le Programme de soutien aux
stratégies de développement touristique, mieux connu sous l'acronyme PSSDT, était pour ainsi dire, M. le député de Viau, épuisé par ma prédécesseure. Donc, on a dû, pour répondre
à la très, très forte demande de notre industrie, comme vous le savez, qui est
en croissance et qui avait donc le souhait d'investir
et de développer également le produit touristique... on a donc regarni les
coffres, parce que, comme vous le savez, le plan du précédent gouvernement arrive à terme en mars 2020, il était
inacceptable, impensable pour notre gouvernement
de ne pas avoir de fonds dans ce programme-là,
tant et si bien que, oui, nous sommes allés chercher un 40 millions de dollars additionnels
pour, donc, regarnir les coffres du programme avec ce 40 millions de
dollars là.
Il
y a également, puisque vous parlez de... qu'on a fait des coupures...
Au contraire, moi, je peux vous annoncer, parce qu'on sait que notre gouvernement... Ça peut être difficile pour de jeunes entreprises d'aller cogner à
la porte de banques ou de caisses,
lorsqu'on décide de faire du démarrage d'entreprise. Parfois, elles peuvent
être frileuses. C'est la raison pour laquelle, dans le premier budget
de la Coalition avenir Québec, on a donc prévu de soutenir la capitalisation
d'un nouveau fonds. L'investissement va se faire sous la forme d'une
prise de participation dans un fonds de 11,5 millions de dollars, capitalisé, ça, c'est important, à parts égales
par le gouvernement du Québec et par Filaction. Pour le bénéfice des gens qui sont
présents ici, Filaction, c'est un fonds de développement qui soutient des
PME québécoises, notamment de diversité, de l'économie sociale, de culture
et de tourisme. Mais, finalement, juste pour rassurer l'ensemble des
partenaires qui sont tous autour de cette table, le Programme d'aide
financière aux festivals et événements, signature très, très importante de l'industrie
touristique, va être bonifié de 4 millions de dollars sur deux ans à
compter de l'an prochain, entre autres, M. le député de Viau, pour positionner
encore plus clairement, donc, le tourisme gourmand.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Merci.
M. Benjamin :
Et pourtant, Mme la ministre, ce qui apparaît clairement, donc, dans les
crédits ici, on parle de crédits 2019‑2020,
11 353 000 $, tandis que les crédits 2018‑2019
étaient de 45 211 000 $, c'est ce qui apparaît clairement
au livre des crédits.
Mais
je vais encore plus loin, Mme la ministre. Quand vous dites qu'il n'y a pas eu
de coupure, ce programme, soutien aux projets et au développement du tourisme,
lorsqu'on se rend sur le site Web de votre ministère, il est écrit ceci :
«À compter du 5 mars 2019, le ministère
ne recevra plus aucune demande d'aide financière dans le cadre [de ce volet] en
raison des disponibilités budgétaires
limitées», alors notamment
pour le volet Appui à la Stratégie
touristique québécoise au nord du 49e parallèle.
Comment vous expliquez cela, Mme la ministre?
Mme Proulx (Berthier) : Vous
savez, les réductions auxquelles vous faites référence, M. le député de Viau,
elles s'expliquent principalement par le fait que les sommes dans le programme
PSSDT, donc le Programme de soutien aux stratégies de
développement de tourisme, sont passées, le 26 juin 2018, d'un mode de
versement subvention directe à un mode de versement sous forme de prise en
charge du service de dette sur une période maximale de 10 ans. Et ça, ça a été le 26 juin 2018. Les
crédits 2019‑2020 ne comprennent aucun montant pour le PSSDT, alors qu'en
2018‑2019 un montant de 28 millions de dollars était initialement, donc, destiné pour un remboursement
sous forme de subvention directe. Aucune
somme n'est perdue, mais c'est la ventilation, donc, des crédits qui se fera
sur plusieurs exercices afin, donc, de respecter le mode de financement sous forme de prise en charge du service de la dette. Donc, si on peut
l'expliquer clairement, les besoins étaient donc désormais étalés dans
le temps. C'est ce qui a été décidé d'être fait.
M.
Benjamin : Si je comprends
bien, est-ce que vous êtes en train de nous dire, Mme la ministre, que l'ensemble des groupes qui ont pu bénéficier d'un
appui financier dans le cadre de ce volet, donc, ces groupes-là, donc, pourront
éventuellement, donc, en 2019‑2020, appliquer pour obtenir éventuellement un
financement?
Mme Proulx
(Berthier) : Je vais me tourner
vers ma sous-ministre, Manon. Je dois demander le consentement, Mme
la Présidente? Je vous demande pardon.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Oui. Est-ce que nous avons le consentement pour faire intervenir
la sous-ministre? Merci. Madame, je vous invite à prononcer
votre prénom, votre nom et votre titre.
Mme Boucher
(Manon) : Manon Boucher, sous-ministre au ministère du Tourisme. Je m'excuse, j'ai manqué un bout de la question.
Est-ce que je pourrais ravoir la question, s'il vous plaît?
M. Benjamin : Oui. Alors, la question était... À la lumière
de ce que la ministre vient de nous dire, je demandais à la ministre de confirmer que, pour 2019‑2020,
l'ensemble des groupes qui ont pu obtenir ou du moins qui
ont fait des demandes pourront le faire éventuellement, et il n'y a pas
de coupure annoncée, donc, dans le cadre de ce volet-là.
Mme Boucher (Manon) : Vous
parlez du volet... de l'ensemble du PSSDT?
M. Benjamin : Oui.
Mme Boucher
(Manon) : Alors, pour le
PSSDT, ça fonctionne par appel à projets. Et, avec les nouvelles sommes que la ministre
du Tourisme a obtenues lors du budget
de cette année, il va y avoir un nouvel... à projets qui va être lancé au
cours des prochaines semaines, et les entreprises
vont pouvoir déposer leurs projets. Et c'est comme dans n'importe quel
programme gouvernemental, les projets vont être analysés selon les
critères du programme qui sont en vigueur, et le processus va suivre son cours, et les gens qui vont avoir fait les demandes
vont pouvoir obtenir les réponses, en fonction de l'enveloppe de 40 millions
qui a été dégagée.
Mme Proulx (Berthier) : Je veux
juste préciser, M. le député de Viau, qu'en octobre 2018 on n'avait aucun
argent disponible dans le PSSDT jusqu'en 2020. Il était impensable pour notre gouvernement,
impensable pour cette industrie-là de ne pas avoir de l'argent additionnel. Je
suis convaincue que Mme Boulet a très, très bien dépensé ces sommes-là. Néanmoins, dans le cadre du programme
du précédent gouvernement, puisqu'il arrive à terme en 2020, c'est
40 millions de dollars additionnels, donc, qu'on a. Et on pourra répondre,
comme le précise Mme la sous-ministre, aux demandes de l'industrie avec des
appels à projets, donc, qui vont venir sous peu.
M. Benjamin : Merci, Mme la
ministre. Un autre dossier qui me tient à coeur, et, pour ce dossier-là,
j'avais eu l'occasion de vous poser une
question, et j'avais eu la réponse, mais une réponse que, vous comprendrez...
Je vais revenir, justement, sur cette réponse-là.
La CAQ s'était engagée, donc, lors des dernières
élections provinciales, à créer quelque 500 entreprises en agrotourisme. Et j'ai reçu effectivement la
réponse que vous nous avez fait parvenir. Et là encore je vais devoir vous
citer, Mme la ministre. Et, dans la
lettre, vous nous dites : «Par ailleurs, considérant le fait que la
création de nouvelles entreprises agrotouristiques
repose sur la volonté des exploitants agricoles à ouvrir leurs portes aux
touristes et aux excursionnistes, le ministère du Tourisme collabore.» Alors,
dois-je comprendre... ce qui était l'un des rares, presque le seul engagement de votre administration en matière touristique,
dois-je comprendre que cet engagement-là ne reposait pas sur un plan, sur une
vision, mais plutôt sur la bonne volonté des entrepreneurs à partir, à démarrer
une entreprise?
• (20 heures) •
Mme Proulx
(Berthier) : D'abord, je tiens à préciser que ce n'est pas le seul
engagement de notre gouvernement en
matière touristique. Je vais préciser que la redynamisation de l'est de
Montréal, parce que Montréal est un attrait touristique, entre autres, à
travers ses festivals, ses événements, le Stade olympique également, alors, ça
fait partie des engagements de la Coalition avenir Québec. C'est clair
que c'était un engagement politique de notre gouvernement.
Vous connaissez la réalité, M. le député de
Viau, certainement mieux que moi, des agriculteurs, des gens qui nourrissent et
qui remplissent la table des Québécois. Alors, oui, on a cette volonté-là. Mais
il faut que les agriculteurs puissent
embarquer dans ce mouvement-là. Or, ils ont des réalités. On ne peut pas forcer
les agriculteurs, comme vous le savez.
On les invite. On souhaite que tous les Québécois, les touristes qui débarquent
ici, au Québec, puissent profiter de la qualité de la nourriture, de l'attrait agrotouristique des routes gourmandes du Québec, mais, bien sûr,
il va falloir qu'il y ait, je vous dirais, une réalité de temps de
certains agriculteurs. Ce qu'on a dit, c'est que, conjointement avec le MAPAQ, on va faire en sorte de
miser sur cette opportunité-là de faire du Québec une destination
gastronomique incontournable. On va donc adapter la capacité de l'industrie
à croître à la vitesse... puis les meilleurs scénarios afin de mettre en place...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vous invite à conclure. Je vous invite à conclure sur cette question.
Mme Proulx (Berthier) : Alors,
oui, c'est un engagement politique. Nous allons continuer de développer cet
engagement politique là, absolument, M. le député de Viau.
M.
Benjamin : Bien, écoutez, merci, Mme la ministre, mais, à la lumière
de votre réponse et aussi de ce que j'ai devant moi comme lettre, je comprends
que c'était beaucoup plus... c'est beaucoup plus qu'un souhait, beaucoup plus
qu'un engagement, puisque... Vous savez, un
engagement, lorsqu'il y a un engagement, on s'active, on arrive avec un plan.
J'ai vu plusieurs engagements de votre
gouvernement, donc, dans d'autres dossiers, où ils sont arrivés avec des plans,
une vision, et là ce n'est qu'un souhait. Donc, c'est ce que je constate. Donc,
alors, on y reviendra au cours de ce mandat, sur ce que vous appelez un
engagement à ce niveau-là.
Le temps nous
fait la guerre, Mme la ministre, vous comprendrez qu'on doit voir plusieurs
dossiers. Et un dossier que j'ai le goût de voir avec vous tout de suite, c'est
le fameux dossier du Palais des congrès. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le président de Tourisme Montréal qui dit
que l'agrandissement du Palais des congrès fait partie de... est la pierre,
donc, la pierre angulaire pour le développement, l'élargissement de
l'offre touristique à Montréal, dans la grande région de Montréal. Or, depuis, il y a eu des engagements
qui avaient été pris. Donc, la Société du Palais des congrès estimait
d'ailleurs pouvoir déposer son dossier d'opportunité dès janvier. Et là, tout à
coup, avec l'arrivée de votre gouvernement, on a reporté cet agrandissement aux calendes grecques.
J'aimerais, pour les gens qui nous écoutent aujourd'hui, ce soir, que vous nous
donniez l'heure juste. Ce dossier, qui est un dossier important, qui est un
dossier prioritaire pour l'industrie touristique montréalaise, quelles
sont vos intentions? Quelles sont les intentions de votre gouvernement?
Mme Proulx
(Berthier) : Nous avons rencontré le P.D.G., le nouveau P.D.G.,
M. Mercure, qui est ici, derrière moi, du Palais des congrès. Sincèrement, M. le député de Viau, vous me voyez
un peu offensée en disant qu'on n'avance pas et qu'on a remis aux calendes
grecques... Je vous invite à réfléchir à ce commentaire-là, dans le plus grand
des respects, M. le député de Viau,
parce que je ne vois pas clairement ce que le précédent gouvernement avait
réellement fait dans ce dossier-là.
Le
développement économique, c'est dans l'ADN de notre gouvernement. Dans les
remarques préliminaires, j'ai dit que
nous étions un gouvernement d'hommes et de femmes d'affaires. Le tourisme et le
tourisme d'affaires, ce sont des secteurs économiques très importants.
Le tourisme d'affaires, vous avez raison, jouit présentement d'une fenêtre d'opportunités, et les chiffres parlent
d'eux-mêmes. Puisque vous aimez les chiffres, M. le député de Viau, c'est
1,5 million de visiteurs hors Québec qui ont généré des dépenses
touristiques de près de 900 millions de dollars, 5,1 millions de
nuitées, 27 000 emplois directs et indirects. En ce sens-là,
d'ailleurs, on a lancé une vaste campagne de tourisme d'affaires, où
vous étiez, à Laval, ces dernières années.
Je n'ai pas à vous rappeler que le Palais des
congrès, M. le député de Viau, c'est une institution extrêmement importante pour la vitalité économique,
touristique de Montréal. Son agrandissement, c'est une opportunité
supplémentaire pour que Montréal
puisse s'illustrer à l'international, et il faut la saisir. Je veux que nous
soyons fiers, tous, de nos infrastructures,
et le Palais des congrès s'inscrit là-dedans. Donc, oui, nous souhaitons aller
de l'avant avec son agrandissement. On va le faire à l'image de notre gouvernement, M. le député de Viau, c'est-à-dire
de façon responsable, en s'assurant que les Québécois et les Québécoises en ont pour leur argent. C'est un
dossier extrêmement important, que je suis de très près. On met tous les
efforts nécessaires dans ce projet-là. Les équipes du palais, de M. Mercure,
celles des ministères, donc, travaillent
étroitement, donc, dans l'élaboration de ce projet-là. Mme Rouleau est
impliquée là-dedans, nos collègues au Trésor,
aux Finances sont aussi au dossier. D'ailleurs, je tiens à vous informer,
monsieur, que, le 11 avril 2019, ont été réunis autour d'une même table Tourisme, Finances, Affaires municipales et Habitation, ainsi que le président du Conseil du trésor. On s'est rencontrés, donc, pour faire le point, M. le député de Viau, sur l'avancement des travaux pour des enjeux qui
sont associés à cette rencontre-là, rencontre très productive.
Donc, je le répète,
on est engagés à favoriser, donc, le développement de la métropole
et de l'économie du Québec et le Palais des congrès de Montréal.
M. Benjamin :
Alors, Mme la ministre, je vais rétablir les faits pour vous. Quand vous vous
demandez qu'est-ce qu'on avait fait dans ce dossier-là, donc, il y a des
choses qui ont été faites, je vous rappelle, on parle d'inscription de 52 millions dans le PQI. Et il y avait un
engagement formel de notre équipe, de l'opposition officielle, du Parti libéral
du Québec, donc, à prioriser le
Palais des congrès, parce qu'actuellement, plus on retarde, c'est des
engagements, c'est des occasions d'affaires que Montréal, que la grande
région de Montréal perdent.
Alors, ce que
j'ai le goût de vous demander maintenant : Avez-vous un calendrier, un
échéancier, un échéancier à nous déposer pour l'agrandissement du Palais
des congrès?
Mme Proulx
(Berthier) : Vous aviez fait
un engagement, M. le
député de Viau,
avec tout respect, en campagne
électorale. Maintenant, la Coalition
avenir Québec est au gouvernement. Il y a une lettre datée du 3 décembre 2018, M. le député, je peux vous rassurer, de la mairesse de Montréal,
Mme Plante, qui indiquait la volonté de son administration de
travailler avec le gouvernement du Québec dans le projet de l'agrandissement du
Palais des congrès, un dossier qui est prioritaire pour la métropole. Et elle
offre, Mme Plante, on l'a rencontrée à plusieurs occasions, M. le député
de Viau, à faire avancer ce projet-là. Depuis ce
temps-là, le dossier chemine très, très bien. On a d'excellentes relations avec
la mairesse de Montréal. Il y a des discussions qui se poursuivent, M. le
député de Viau, avec la Société du Palais des congrès,
donc, la ville de Montréal, Tourisme Montréal, la Société québécoise d'infrastructures, donc, pour convenir des paramètres
à respecter en ce qui concerne un enjeu qui était majeur, l'intégration architecturale du prolongement du bâtiment. Je peux vous rassurer que
les discussions se poursuivent avec les partenaires et que les discussions sont
extrêmement positives.
M. Benjamin : Merci,
Mme la ministre. Un autre dossier qui
me... Quand on parle d'infrastructures, donc, on doit parler aussi... et en ouverture, en préliminaires, j'avais fait la
remarque, c'est au sujet du toit du stade. Au sujet du toit du stade, il était
prévu qu'en 2021, qu'en 2021 le toit du stade soit recouvert. Et maintenant,
surprise, donc, on nous annonce que
ce n'est plus en 2021, en 2024. Qu'est-ce
qui explique ce si grand retard? Et, là encore, vous savez l'utilisation
importante du Stade olympique pour
différents événements. Donc, c'est des occasions qui vont être probablement
perdues. Qu'est-ce qui explique ce si grand retard, Mme la ministre?
Mme Proulx
(Berthier) : Moi, je ne souhaite pas que vous utilisiez le mot... que
ce sont des «occasions perdues», parce
que M. Labrecque, dont on vient d'ailleurs de renouveler le mandat,
travaille très, très fort à faire en sorte qu'on cesse de ne pas aimer le Stade olympique, qui est un des
plus grands symboles touristiques non seulement de la métropole qu'est Montréal, mais tout le Québec entier. On fait les
choses correctement, M. le député de Viau. Vous savez que le Parc olympique,
c'est un attrait qui est riche, qui s'est
bien développé au fil des années. Ce que je peux vous dire, M. le député de
Viau, c'est qu'on travaille très bien avec la RIO et M. Labrecque, les
dossiers avancent rondement. J'imagine que M. Labrecque aura l'occasion un peu plus tard de vous en parler.
Mais on fait les choses dans l'ordre, M. le député de Viau. Et je vous rappelle
que, dans l'ordre, ça correspond également à la capacité des Québécois de
payer.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Je vais vous annoncer, là, qu'il vous
reste trois minutes, là... trois secondes, pardon.
M. Benjamin : Trois secondes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Trois secondes. Plus de temps pour les questions, M. le député de Viau.
M. Benjamin : On y reviendra,
on y reviendra.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Vous avez d'autres blocs également,
vous avez d'autres blocs, là. Vous n'en avez pas juste un seul, vous en aurez deux autres. Ça va? Merci pour
l'échange. Je vous invite à bien faire attention au temps pour ne pas
que vous ayez de surprises.
Alors, on y
va maintenant avec le premier bloc du gouvernement, et la parole est au député
du Lac-Saint-Jean... Ah! On y va avec qui, maintenant? Oui?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Bien, je vais laisser M. Lévesque... excusez, le député de...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, la parole est maintenant au
député de Chauveau. Pas de problème. Alors, la parole est au député de
Chauveau pour 16 minutes.
• (20 h 10) •
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Permettez-moi tout d'abord les salutations
d'usage, saluer Mme la ministre ainsi que les membres de son cabinet.
Évidemment, je salue mes collègues de la partie ministérielle, mes collègues de
l'opposition officielle. Très heureux de vous revoir ce soir, chers collègues
de la deuxième et de la troisième opposition.
Merci beaucoup. Je me permets également de saluer les membres de vos équipes
respectives, parce que nous sommes à la conclusion de ces crédits budgétaires,
et je le sais, que l'ensemble du personnel, l'ensemble de toutes les équipes ont travaillé très fort, de nombreuses
heures de préparation, et je tiens ce soir à vous remercier tout un chacun, peu importe la formation
politique, pour votre travail. C'est colossal. Et je pense qu'on a tous appris
ensemble, pendant cette période de crédits
budgétaires. Et je salue également, bien sûr, tous les membres de la fonction
publique qui sont ici ce soir, qui
ont travaillé tout autant à se préparer dans le but d'alimenter les réflexions
et les discussions de l'équipe, ce soir, pour notre grand plaisir.
Je suis très
heureux, Mme la Présidente, d'intervenir en tourisme parce que ma
circonscription électorale est une circonscription
touristique très forte, le récréotourisme, est un endroit magnifique, je dis
toujours, entre lacs et montagnes, Chauveau,
venez voir ça, ça vaut la peine, le ski, le golf, le vélo, sports d'hiver,
Wendake. Si vous n'avez jamais eu la chance de venir voir la magnifique nation huronne-wendat, il y a vraiment
beaucoup de choses à voir avec son musée, son hôtel-musée. Et, bien sûr,
Mme la Présidente, vous-même, la ministre, êtes venue faire un petit tour, lors
de la tournée, M. le député de Viau y était
également, on a eu le plaisir de vous accueillir à Lac-Delage. J'espère que
vous avez apprécié l'expérience.
Et ce soir,
bien, on parle de tourisme, et j'ai le goût de vous parler du Parc olympique.
Vous en avez parlé. Je suis une
personne de Québec, originaire de la Côte-Nord, mais j'ai des petits souvenirs,
quand même, du Parc olympique, parce que c'est mes premiers souvenirs,
quand je suis arrivé à Montréal, de voir le Stade olympique. Et j'ai eu le
privilège pendant six mois, seulement six mois, de vivre sur l'île de
Montréal mais à quelques pas du Stade olympique, proche du métro Cadillac. Et, lorsque je vivais là, évidemment je
me promenais... Et on le sait, à l'est de Montréal c'est un peu... plus qu'un
peu, c'est l'emblème de l'est de Montréal. Et
le gouvernement actuel a pris l'engagement de revitaliser l'est de Montréal,
et il y a eu une annonce,
en décembre dernier, avec la mairesse de Montréal et notre collègue députée de
Pointe-aux-Trembles et ministre déléguée aux Transports, où on a signé
une déclaration pour revitaliser l'est de Montréal.
Malheureusement...
Mme la ministre, elle en a parlé tout à l'heure, elle veut donner un peu
d'amour au Parc olympique, parce que c'est un peu mal aimé,
malheureusement, des Québécois, je ne sais pas pourquoi autant, mais on
le sait un peu. Les Québécois, je me rappelle des bons vieux symboles : Ça
nous a coûté cher, plus de 1 milliard de dollars, avec nos taxes, ça a pris 30 ans à payer. Il y a comme un
manque de fierté, à quelque part, de ce grand symbole qu'est le Stade
olympique. Pourtant, vous l'avez mentionné, Mme la ministre, c'est emblématique,
c'est magique, le Stade olympique. J'oserais dire que c'est un des plus
grands symboles du Québec avec le Château Frontenac, avec le Château Frontenac. Mais moi, j'ai des bons souvenirs du
Big O — le Stade
olympique, c'est comme ça qu'on le surnomme, hein? — les matchs des Expos que je suis allé
voir, je suis allé à un match de la Machine de Montréal — je ne
sais pas si vous vous souvenez, ça n'a pas
duré longtemps, cette équipe de football là — les Alouettes, l'Impact. Puis on le sait,
là, le Parc olympique, ce n'est pas
que le stade. Il y a le Stade Saputo maintenant, qui est là. Donc, moi, j'ai
des bons souvenirs avec cet endroit-là. Et il faut être capable de
redonner, je pense, ses lettres de noblesse à ce site, qui est magnifique.
On a pu voir,
dans les dernières années, Mme la Présidente, quand même beaucoup de travail
qui a été fait. On a réussi à donner
une vocation supplémentaire au Parc olympique, notamment avec l'arrivée dans la
tour de Montréal des 1 200 employés du Mouvement Desjardins, ce qui
est quand même intéressant, avec des espaces qui ont été convertis en bureaux, qui étaient inoccupés depuis plus de
30 ans. Très intéressant. Et on le sait, que les installations olympiques
ont beaucoup de projets, quand même,
sur la table. J'ai fait quelques recherches, Mme la Présidente. On parle d'une
candidature pour la Coupe du monde de
soccer en 2026. Le Canada n'est pas une puissance en soccer, mais, malgré tout,
on a la capacité d'accueillir ce
grand sport, je ne sais pas, peut-être avec Toronto ou d'autres villes aux
alentours, ça pourrait être intéressant. Il y a plein, plein
d'événements qui sont possibles au Parc Olympique. Ça, c'est intéressant.
Mais, tout à
l'heure, notre collègue député de Viau le mentionnait, le Stade olympique n'est pas toujours
occupé, mais il y a quand même
un mythe, selon moi, puis j'ose le mentionner. Puis moi-même,
en faisant des recherches, j'avais l'impression
qu'on l'utilisait une dizaine de journées par année. J'ai été très surpris
d'apprendre qu'il y avait une utilisation de plus de 200 jours pour... dans les deux dernières années, en
fait, il y a eu plus de 200 jours d'occupation par année
pour le Stade olympique. Moi, j'avais cette impression-là, là, que
c'était utilisé pour peut-être un match ou deux de soccer pendant l'hiver et un
grand événement, un show, deux shows. Bien oui, je ne reste pas à Montréal, qu'est-ce
que vous voulez? Un gars de Québec
qui n'est pas à Montréal, il ne le sait peut-être pas autant. Mais
c'est un mythe, pour moi, que j'ai le
goût de briser ce soir. Et, plus de 1 million de visiteurs par année, il n'y a
pas beaucoup d'organisation au Québec qui peut se permettre de se targuer
d'avoir plus de 1 million de visiteurs par année en son sein.
Alors, évidemment,
cette perception négative là, c'est un enjeu. Mme la Présidente, il faut
être capable de redonner ses lettres
de noblesse là, d'enlever la mauvaise presse, de favoriser... bien, de redonner
de la fierté, je vais oser dire ça, redonner de la fierté aux Québécois
pour cette infrastructure, ces infrastructures qui sont le Parc olympique.
Mme la ministre, vous en avez parlé tout à
l'heure, vous avez renouvelé le
mandat de M. Michel Labrecque, qui vous accompagne ce soir. Et, évidemment, je voudrais savoir comment vous avez l'intention
de poursuivre votre appui au développement du Parc olympique, de redonner ses lettres de
noblesse et de faciliter... bien, de redonner de l'amour un peu à ce
beau Parc olympique.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, M. le député de Chauveau. En 1976, j'étais aux Olympiques, la
XXIe Olympiade, j'ai eu le grand bonheur de voir Bruce Jenner, en 1976.
C'est dans ma cour. Je suis une fille de Rosemont, alors le Parc olympique, c'est chez nous. C'est là que j'ai
appris à faire du patin à roues alignées, à faire de la raquette, du ski de
fond, à m'éclater.
Il y a des démarches, M. le député de Chauveau, Mme
la Présidente, pour le remplacement de la toiture du Stade olympique. La toiture actuelle a été installée en 1998, et, tout le monde le sait, là, la durée de vie a été dépassée, pour la toiture du stade. Il y a
des démarches de remplacement qui ont été commencées en 2011, 2011, on est en
2019. Et je tiens à préciser, M. le député de Chauveau, qu'il est temps de finaliser le processus.
Ça fait huit ans que la démarche est amorcée et je suis convaincue qu'en
2024 tous les Québécois, toutes les Québécoises vont être fiers du Stade
olympique qui va pouvoir accueillir des événements
internationaux et rentabiliser l'actif en changeant le toit, en
mettant le Stade olympique opérationnel
12 mois par année. Et de partout à travers le Québec,
du comté de Viau mais de Matane, Gaspésie, partout, vous allez
venir à Montréal, comme moi, je vais chez vous pêcher, pour venir
voir, donc, des événements majeurs qui vont se tenir à Montréal.
Il faut préciser que, oui, il y a des
composantes du Stade olympique qui sont d'origine, de 1976, certains ici
n'étaient pas au monde, et n'ont jamais été restaurées. Il y a des mises à
niveau qui sont nécessaires pour le plus grand symbole emblématique touristique
du Québec. Le stade, c'est le seul endroit couvert au Québec qui peut
accueillir des événements de très, très grande envergure, des spectacles, des
concerts des U2 de ce monde.
M. Labrecque
fait un travail exceptionnel. Vous l'avez mentionné, M. le député de Chauveau. Quand la Fédération des caisses Desjardins décide de s'installer dans la tour
olympique, bravo à M. Labrecque et à toute son équipe d'avoir réussi ça, réussi, donc, à intéresser des gens à
utiliser l'espace de location et faire en sorte que le Stade olympique devienne
de plus en plus rentable.
• (20 h 20) •
Ce qu'on souhaite, avec le changement de la
toile... de toute façon on n'a pas le choix, elle arrive à terme, sa fin de vie est là, donc, avec le changement de la
toiture du stade, ce n'est pas rien, de rendre opérationnel 12 mois par
année, donc, le Stade olympique, attirer,
comme vous l'avez mentionné, peut-être, M. le député de Chauveau, la FIFA, qui
est un événement international. En imaginant une seule seconde des
droits de diffusion télévisuels qui seraient consentis à Montréal avec la diffusion de la FIFA, c'est non
seulement les marchés qui sont émergents
dans l'industrie touristique du Québec que sont ceux du Mexique et du Brésil, comme vous
le savez, qui sont de grands champions de foot, les Américains également,
mais rêvez une seule seconde aux droits de diffusion que nous pourrions avoir
avec toute l'Europe également,
qui sont de grands, grands, grands amoureux
du foot, du soccer, comme on appelle ici. Les vitrines sont incroyables pour
Montréal, pour notre industrie touristique.
Et nous
travaillons en collaboration étroite avec les gens de la RIO. On aura, au cours
des prochaines semaines, des prochains
mois, la possibilité de discuter davantage, donc, sur le projet de remplacement de la toile
du Stade olympique.
De beaux moments sont vécus là-bas. Je vous
invite d'ailleurs à vous approprier, tous les Québécois, tous les Québécois,
cet espace qu'est le Stade olympique de Montréal et tout son parc.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Le député de Chauveau, vous pouvez poursuivre. Il vous reste
4 min 21 s.
M. Lévesque
(Chauveau) : Avec plaisir, Mme la Présidente. Moi, je n'étais pas au Stade
olympique pendant les Olympiques, je suis né en 1973, mais une de mes
premières photos d'enfant, c'est avec un tee-shirt avec mon logo olympique.
Donc, je m'en souviens très bien. Je pourrai vous la montrer, Mme la ministre,
un de ces quatre.
Évidemment,
il y a eu beaucoup de développement au
niveau du Parc olympique au cours des
années, après les Olympiques, post-Olympiques, tout le parachèvement de
la tour elle-même, le centre sportif qui a été réaménagé, le changement de vocation du Vélodrome en Biodôme et
l'Esplanade qui a été aménagée, le développement,
tout à l'heure j'en parlais, du
Stade Saputo, qui est magnifique, par ailleurs. C'est ma dernière visite au
Parc olympique, en fait, puis je me
rappelle très bien, c'est l'année où je suis allé voir un match de l'Impact
contre les Fire de Chicago, et on avait malheureusement perdu. Ils
n'étaient pas très forts, l'année passée, l'Impact. Cette année, ça va mieux,
là. Ça va un peu mieux, n'est-ce pas, M. le député Saint-Jean?
Alors, c'était une belle expérience.
Mais, chose
certaine, on sent que le Parc olympique a une forte attraction. Vous en
parliez, du tourisme, du 1 million. La question que j'ai le goût de
demander à Mme la ministre, Mme la Présidente : Est-ce qu'on est capable
d'avoir des indications sur quelles sont les...
l'origine des touristes, de quel endroit... Parce que, sur le 1 million,
j'imagine qu'il y a une ventilation. Est-ce que
c'est seulement du tourisme local, régional, ou peut-être un peu du Québec,
ou encore on réussit à attirer un certain nombre de touristes étrangers
qui décident de... Je vous parlais d'un ensemble, là, de lieux à voir. Le Biodôme, c'est magnifique. L'Insectarium, c'est
magnifique. Est-ce qu'il y a beaucoup de touristes étrangers qui viennent nous
voir, visiter cette infrastructure?
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, M. le député de Chauveau. Il faut habiter dans Rosemont — vous
n'êtes pas très loin, M. le député de Viau — pour
voir combien, le long de la rue Sherbrooke... en fait, tout le grand
quadrilatère de ce magnifique espace,
c'est incroyable, le nombre de touristes internationaux qui garent leurs bus le
long de la rue pour aller admirer ce magnifique édifice.
Il faut voir
aussi que les images du Stade
olympique... Prenons la
formule 1, par exemple, ils font toujours des images du Stade
olympique. Ça devient un
incontournable. Et, lorsque des gens à l'international mais aussi de partout au
Québec qui n'ont pas eu la chance de fouler le sol de l'espace du Stade olympique s'amènent massivement là-bas... Il y
a des concerts, des événements, comme vous le savez, sur
l'Esplanade, qui se tiennent. Je me rappelle d'un concert avec Kent Nagano qui
avait attiré des dizaines de milliers de personnes sur l'Esplanade, à Montréal.
Le Parc olympique, c'est un incontournable, puis
je veux juste saluer ce soir M. Labrecque, qui, ce soir, devait recevoir au gala ESTim de la Chambre de commerce
de l'est de Montréal — parce
que, oui, M. Labrecque travaille comme nous à la redynamisation de
l'est de Montréal — le
prix Orchidée à cause de son travail pour le Parc olympique et le développement de l'est de Montréal. Je tiens à saluer
le travail de M. Labrecque, une minute pour le souligner. Merci de
votre présence, M. Labrecque, et... Est-ce qu'il nous reste du temps ou on
a passé tout notre temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
45 secondes.
Mme Proulx (Berthier) : Il me
reste 45 secondes. Oui, je veux, comme Québécois, comme nation, qu'on se réapproprie le Stade olympique. Je suis fière du
Stade olympique. Partout dans le monde, les architectes viennent voir le concept de ce stade olympique là. Et je crois que
les Québécois, tous les Québécois
doivent se réapproprier cet espace-là. Merci, M. le député.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci pour l'échange. Nous allons maintenant vers le deuxième groupe d'opposition. La parole est maintenant à Mme la députée
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Vous avez 14 min 45 s.
Mme Lessard-Therrien : Merci, Mme
la Présidente. Bonsoir, Mme la ministre, ainsi que les membres du cabinet.
Ce soir,
j'aimerais vous parler d'Airbnb. Alors, bien que les pouvoirs d'inspection et
d'enquête aient été transférés à Revenu Québec, la Loi sur les établissements d'hébergement touristique relève de votre ministère,
et l'hébergement illégal vous concerne directement. C'est donc de
votre devoir d'intervenir vigoureusement dans ce dossier. Selon une étude de
l'Université McGill, plus de
24 000 annonces d'Airbnb ont reçu une réservation, l'an dernier, et
ce, seulement dans la ville
de Montréal. Le phénomène prend aussi des proportions alarmantes dans les
quartiers centraux de Québec et s'étend même aux régions, notamment
dans la location des chalets.
Avez-vous
pris conscience, Mme la ministre, de l'importance du nombre de réservations sur la plateforme
Airbnb, et ce, seulement l'an dernier?
Mme Proulx
(Berthier) : Alors, merci, Mme la députée, de cette question. On a eu
d'ailleurs l'occasion, en privé, d'en discuter, vous et moi. Lorsque je suis
arrivée en poste, en novembre dernier, on a rapidement constaté, j'ai rapidement
constaté qu'avec le projet de loi n° 150 adopté par
le précédent gouvernement il manquait des règlements, c'était clair qu'il manquait des règlements et que le travail
n'avait pas été complété. Donc, ça manque de clarté, cette loi-là, et vous êtes à même de le constater à travers les
chiffres que vous nous avez présentés aujourd'hui. Donc, très rapidement, avec... ma consoeur la ministre
des Affaires municipales et de
l'Habitation et moi-même avons décidé de travailler ensemble. Et, je peux vous le dire, on travaille, Mme la
députée, main dans la main, Mme Laforest et moi. Ce qu'il est important de
souligner, c'est que les enjeux sur
l'établissement d'hébergement touristique de type Airbnb, c'est bien au-delà,
comme vous le savez, de l'industrie
touristique, que ça transcende l'industrie touristique. C'est important, donc,
de préciser qu'on travaille, donc, avec Mme la ministre Laforest, des
mois de travaux depuis mon arrivée...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Mme la ministre, on va vous demander
de conclure rapidement sur cette question.
Mme Proulx (Berthier) : Des
mois, Mme la députée, de travail. Vous le savez, on l'a annoncé à l'Assemblée nationale, on l'a annoncé en Chambre, d'ici la fin
de la présente session notre gouvernement va déposer un règlement qui va être simple, qui va être clair, qui va être
applicable mais surtout qui va être équitable pour l'ensemble des joueurs de
l'industrie touristique.
Mme Lessard-Therrien :
En fait, avec ces milliers, ces dizaines de milliers de locations, les
inspecteurs du secteur de
l'hébergement touristique, qui relèvent maintenant de Revenu Québec, ne
parviennent pas à endiguer le fléau. Revenu Québec nous l'a confirmé
d'ailleurs hier en commission.
Une toute
récente demande d'accès à l'information révèle que le nombre d'inspections avec
avertissement pour toutes les
catégories d'hébergement touristique, incluant les hôtels, les gîtes et les
résidences de tourisme à Montréal, a été de 19 en décembre, sept en janvier et trois en février. Les chiffres
sont semblables dans la région de la Capitale-Nationale, où le nombre d'avertissements a été de neuf en
décembre, 23 en janvier et sept en février. Pire, pour tout le Québec, en
date du 8 avril dernier, aucun constat d'infraction n'avait été émis pour
les locations illégales.
Avez-vous
pris connaissance de ces chiffres alarmants? Et le P.D.G. de Revenu Québec a
déclaré hier que le cadre réglementaire ne lui donne pas les outils pour
assurer sa fonction de contrôle. Qu'allez-vous faire?
Mme Proulx
(Berthier) : Raison pour laquelle on va donc, je le répète, déposer un
règlement qui va être simple, qui va
être clair, qui va être applicable et équitable dès avant la fin de la session
parlementaire, et avec ce règlement-là, Mme la députée, avec une application uniforme de la loi à la grandeur du
territoire québécois. Et ça, je suis convaincue que ça va augmenter le taux de conformité, les gens
vont se conformer, on va définir clairement ce qu'est une résidence principale,
une résidence secondaire. Je comprends que
présentement il y a énormément de flou. C'est mon désir et c'est mon
engagement, je prends un engagement envers vous que, d'ici la fin de la
présente session, et avec votre collaboration, je le souhaite, Mme la députée...
déposer ce projet de règlement là, parce que l'équité fiscale, c'est
extrêmement important pour notre gouvernement. Et je pense que vous serez
satisfaite de ce règlement qu'on va déposer d'ici la fin de la présente session
parlementaire.
• (20 h 30) •
Mme Lessard-Therrien :
Bien, je suis contente de vous entendre parler de réglementation. En même
temps, pour faire appliquer cette réglementation-là, ça va prendre des inspecteurs. Actuellement, c'est inacceptable que le travail des 25 inspecteurs de Revenu
Québec s'appuie uniquement
sur la dénonciation individuelle. C'est évident, Mme la ministre, qu'ils ne disposent pas des informations nécessaires pour faire respecter la loi. La saison
touristique, vous le savez, elle approche
à grands pas, et, pour l'instant, ce qu'on sent, c'est que le gouvernement fait davantage preuve de complaisance envers les multinationales milliardaires comme
Airbnb en les laissant échapper à leurs responsabilités et en leur
permettant de s'enrichir avec des locations illégales qui ont des effets
dévastateurs sur nos quartiers.
Qu'attend votre gouvernement pour les rendre
imputables, pour les rendre imputables des offres de logement qu'elles affichent sur leur site, pour les obliger
à communiquer à Revenu Québec les renseignements sur les transactions, comme le prix payé, l'adresse et le nombre de
nuitées, qui permettront aux inspecteurs de disposer d'informations traitables pour faire respecter notre souveraineté législative?
Mme Proulx
(Berthier) : Alors, Mme la députée, le règlement qu'on va déposer d'ici la fin de la session va
donner vraiment toutes les assises pour faciliter, donc... Revenu Québec, vous savez que ça relève de Revenu
Québec, mais, je veux insister, lorsqu'on va déposer le règlement, là, les gens
n'auront pas le droit... n'auront pas le choix, pardon, de se conformer à ce règlement-là. La loi était floue,
il manquait beaucoup de précisions. Je vous répète que ça va être clair, ça
va être simple, ça va être applicable, mais surtout ça va être équitable.
Et
j'entendais encore des gens de l'industrie touristique qui disaient qu'il y
avait une iniquité fiscale. Je vous le dis, je crois que vous allez être satisfaite de ce règlement qu'on va déposer
d'ici la fin de la présente session. L'équité, c'est extrêmement important pour notre gouvernement, et
je crois que vous allez être satisfaite, Mme la députée, avec le dépôt
de ce règlement-là.
Mme Lessard-Therrien :
Vous dites que vous parlez beaucoup avec Mme Laforest. Est-ce que vous
parlez aussi avec vos collègues chez
Revenu Québec, pour ces inspecteurs-là, qui sont quand même des éléments
essentiels dans le respect de la loi?
Mme Proulx
(Berthier) : Bien sûr que je parle avec des gens de Revenu Québec. M.
le ministre des Finances est tout à
fait au courant, on a eu des rencontres ensemble. Mais je vous le précise
encore, quand le règlement va être déposé... Vous comprendrez que, pour
le moment... J'aimerais pouvoir vous en parler ici. Ce n'est ni le lieu, ni le
temps, ni le moment. Puis d'ailleurs
j'invite le député de Viau, lorsqu'on déposera ce règlement-là, de travailler
tout le monde ensemble, parce que
c'est important que tous les députés des oppositions, nous travaillions
ensemble dans une recherche d'équité fiscale. C'est important pour nous. J'imagine que c'est la même importance pour
le député de Viau et la même importance pour vous, Mme la députée de
Rouyn-Noranda...
Mme Lessard-Therrien :
Témiscamingue.
Mme Proulx (Berthier) : ...Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Merci. J'aimerais maintenant vous parler du tourisme nature aventure. Vous
savez, nos lacs, nos rivières, nos
montagnes, nos grands espaces, nos paysages, c'est notre image de marque au
Québec. C'est une image qui permet de
positionner aussi le Québec comme un incontournable en tourisme d'aventure.
C'est un secteur touristique qui est
en réelle expansion. Son chiffre d'affaires a augmenté de 50 % au cours
des cinq dernières années, ce n'est pas peu dire. C'est une industrie qui fait vivre plusieurs régions du Québec en
faisant venir notamment 43 % de leur clientèle de l'extérieur du
Québec.
Qu'avez-vous
de prévu pour développer ce secteur de l'industrie touristique qui favorise le
développement économique régional?
Mme Proulx
(Berthier) : D'ailleurs, notre gouvernement a nommé une ministre
déléguée, hein, au développement économique
régional, ma consoeur Mme Marie-Eve Proulx, preuve que le gouvernement a
vraiment à coeur le développement économique régional.
C'est très
important de pouvoir... Et on voit que d'ailleurs c'est un secteur d'activité
de notre industrie qui est en constante
progression. Vous savez que les ententes arrivent à terme en 2020. Toutes les
ententes, d'ailleurs, seront renouvelées en 2020, et donc on pourra regarder comment on va faire en sorte pour
faire rayonner encore davantage ce secteur-là de notre industrie.
Je veux juste
aussi vous souligner au passage qu'il y a 75 millions de dollars
additionnels qui ont été... qui seront injectés
dans... des investissements additionnels, pardon, dans les établissements de la
SEPAQ, qui sont, donc, de grande, grande signature touristique non
seulement pour l'intra-Québec, mais à l'international également.
Mme Lessard-Therrien :
Donc, je crois comprendre que vous voyez là une force, dans le tourisme
d'aventure nature. En fait, ce qui
m'embête un peu, c'est que votre gouvernement démontre aussi un appétit féroce
pour les grands projets qui vont
avoir d'importants impacts sur notre paysage québécois et sur la faune et la
flore. On peut penser au projet de gazoduc qui va tracer une grande
ligne de l'Abitibi au Saguenay, avec un tracé de 750 kilomètres de long,
avec une emprise de 30 mètres de large,
qui va complètement défigurer et
diviser notre territoire. On peut penser aussi à la désormais
triste et célèbre saga de
Saint-Adolphe-d'Howard ou encore le projet de port de Québec,
qui aura un impact significatif sur la pêche en Gaspésie. Est-ce que
vous êtes consciente de ces contradictions-là, oui ou non?
Mme Proulx
(Berthier) : Je ne suis pas
sûre de très bien saisir votre question, Mme la députée. Il y a des cicatrices qui ont été causées par de précédents gouvernements. Je pense à
l'énorme cicatrice de Port-Daniel, entre autres, qui a été créée par le gouvernement du Parti québécois,
qui vient vraiment cicatriser une des plus belles régions
touristiques du Québec. Toutes les régions touristiques du Québec
sont belles. Mais je ne suis pas certaine de bien saisir votre question, Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien : Bien, en fait, c'est qu'on parle encore de grands
développements économiques qui ne font pas nécessairement
de sens avec un développement d'aventures nature, où les gens viennent ici pour
admirer la beauté de nos grands paysages, de
nos grands espaces, et là ces projets économiques là, comme le gazoduc, entre
autres, vont avoir des réels impacts sur ces paysages-là, et c'est un
peu un double discours.
Mais j'avais
aussi envie de vous entendre parler de tourisme autochtone, et le temps file,
je n'ai presque plus de temps. Donc, j'aimerais vous en parler. S'il y a
un engagement de votre plateforme que nos deux partis partagent, c'est l'importance de mettre en oeuvre la Déclaration des Nations Unies pour les droits des peuples
autochtones. Cette déclaration-là, elle
énonce entre autres l'importance des relations de nation à nation, et, de leur
côté, les nations autochtones voient l'industrie
touristique comme un levier économique
identitaire et culturel qui est très fort. Est-ce que vous avez rencontré
Tourisme autochtone Québec avant de déterminer le budget de votre ministère?
Mme Proulx
(Berthier) : Dave Laveau est
un partenaire très important de notre industrie. Et d'ailleurs, lors des consultations partout au Québec
qu'on a faites, les 11 dernières semaines, on est allés à Oujé-Bougoumou,
sur la Côte-Nord, à Val-d'Or, dans Lanaudière, chez moi, dans le comté de Berthier — vous
connaissez évidemment la Manawan — on a
rencontré des Cris et des Innus. Et je tiens à préciser, Mme la députée,
que, lors des consultations, j'ai demandé au ministère
d'avoir un service de traduction pour pouvoir favoriser l'intégration des
communautés autochtones à participer à notre consultation, parce qu'ils
sont importants. Je crois que c'était à Chibougamau, si on peut me préciser...
C'est à Chibougamau, donc, où notre ministère et nous avons insisté pour avoir
un système de traduction. D'ailleurs, les Cris et les Innus ont formidablement bien travaillé
avec nous. On a une consultation spécifique, comme vous le savez, pour aller
de l'avant avec les Premières Nations. On
travaille en collaboration, donc, avec Mme la ministre D'Amours, elle se joint
à moi, et on va avoir une consultation... La
date de la consultation, donc, avec M. Laveau, Mme D'Amours et
moi-même, il me fera plaisir de vous la partager très prochainement.
Mme Lessard-Therrien :
Vous savez, le tourisme autochtone est présent dans 17 des 21 régions
touristiques du Québec, mais leur
principal défi, malgré que leur industrie est en pleine expansion, c'est de
rejoindre les touristes par l'entrée principale,
qui est Montréal. Depuis près de trois ans, Tourisme autochtone Québec et
DestiNations portent un projet majeur d'infrastructure touristique et
culturelle autochtone à Montréal de près de 50 millions de dollars. Ce
projet est d'ailleurs appuyé et financé
officiellement par l'Assemblée des premières nations du Québec et Labrador, la
ville de Montréal. À pareille date, l'an passé, devant l'inaction du
gouvernement libéral dans ce dossier, la critique en matière de tourisme, justement Mme D'Amours, questionnait beaucoup le
gouvernement libéral à ce sujet-là. J'aimerais connaître votre position
et l'avancement de ce grand projet pour le Québec et les nations autochtones.
Mme Proulx
(Berthier) : Alors, vous faites là référence à un projet qui s'appelle
DestiNations, donc, dans Le Vieux-Port de Montréal,
qui est une infrastructure qui est porteuse, qui est structurante, tant sur
le plan culturel que touristique, d'ailleurs, et on poursuit le développement avec
M. Laveau à cet égard-là. C'est le ministère de la Culture et des Communications, maintenant, qui est porteur du dossier. Ils ont une expertise pour accompagner et
pour soutenir, donc, les organismes culturels dans leurs projets de
construction. Il y a eu plusieurs rencontres, les rencontres sont bonnes. Il y
a des firmes qui ont travaillé donc pour analyser le plan d'affaires de 2016,
l'impact des budgets des organismes culturels autochtones, qui souhaitent, donc, déménager dans une nouvelle infrastructure. On est vraiment concertés, on est en action, donc, avec ma
consoeur la ministre de la Culture et des Communications, Mme D'Amours, évidemment,
et moi-même.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 35 secondes.
Mme Lessard-Therrien : 35 secondes. Bon, j'aurais aimé vous parler peut-être
plus longuement d'agrotourisme. Peut-être me rappeler ce que... les visions que votre gouvernement a en ce sens-là, je ne suis pas tout à fait certaine d'avoir
bien compris quand vous avez échangé avec le collègue de Viau.
• (20 h 40) •
Mme Proulx (Berthier) : Oui.
Donc, ce qu'on veut... Pardon?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 20 secondes.
Mme Proulx
(Berthier) : Je trouve ça
dommage qu'on épuise un sujet aussi important que celui-là en 20 secondes.
Je pense qu'il y a tout le mérite de s'y
attarder longuement. Si jamais on n'a pas la chance ici, ça me fera plaisir de
faire d'autres rencontres avec vous, Mme la députée, puis on pourra en
discuter autour d'une table.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Je veux souligner encore... Je vais rappeler que nous ne pouvons pas
nommer nos collègues par leurs noms,
on doit vraiment soit les appeler par leurs noms de circonscription ou le titre de leurs ministères. Alors, je l'ai entendu à plusieurs
reprises, là, dans cet échange aussi.
Également,
j'aimerais vous... Je sais que le sujet, il est intéressant, c'est le tourisme.
J'aimerais également... Quand vous posez vos questions, laissez la
chance à la ministre de bien répondre. Parce que, depuis tantôt, là, on me
demande d'accélérer et d'accélérer la ministre de répondre, mais donnez-lui la
chance aussi de répondre. Ça vous va? Merci.
Alors, nous
allons maintenant avec le deuxième bloc du gouvernement, avec le député du Lac-Saint-Jean. Vous avez 15... Il ne vous reste plus
rien que 15 min 20 s.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Merci, Mme la Présidente. Puis justement c'est ce dont je vais parler, d'agrotourisme
et de tourisme gourmand. Donc, en tout cas, salutations d'usage à mes collègues de l'Assemblée nationale,
salutations à Mme la ministre, la sous-ministre ainsi que son équipe de cabinet et tous les gens
du ministère. Donc, ça me fait plaisir de pouvoir
m'adresser à vous puis de jaser avec vous, Mme la ministre.
Et, avant de
débuter, j'aimerais quand même souligner quelque chose ce soir dans ma
région, entre autres, dans mon comté, c'était le Gala des Grands Prix agroalimentaires au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Et il y a une catégorie qui est la contribution à l'offre touristique régionale, et simplement
souligner que c'est la Ferme Michel Rivard et fille, la grande gagnante,
et aussi il y a un prix public Radio-Canada, et qu'elle est arrivée deuxième pour sa poutine aux bleuets. Donc,
dans ma région, le pays des géants, le pays des bleuets, alors, on en est très
fiers.
Et, Mme la ministre, j'aimerais aussi souligner la belle visite que vous avez faite à moi
et à ma collègue députée de Roberval quand vous êtes venue dans la région et, entre autres, dans le comté de Lac-Saint-Jean.
On n'a peut-être pas de stade olympique, mais on a un grand lac avec une
grande patinoire, l'hiver. Et ça a été très,
très intéressant. Et je ne me
rappelle pas la dernière fois qu'on a eu la visite, dans mon comté, d'un ministre
au niveau touristique. Donc, ça a été très, très bien accueilli de la part aussi des gens. Et vous
avez eu la chance de discuter aussi avec les gens de tous les secteurs du
tourisme et, entre autres, au niveau
d'agrotourisme gourmand. Et, en plus, dans ma région, je tiens à le souligner encore une fois, on a un créneau
d'excellence, qui est le tourisme d'aventure. Donc, c'est important quand même
de le signifier.
Alors, vous
savez, j'ai dit tout à l'heure... et tout
à l'heure ma collègue avait commencé
d'en parler, tout à l'heure, de
l'écotourisme, l'agrotourisme, le tourisme gourmand, et c'est des secteurs qui,
avec raison, prennent de plus en plus de place dans le paysage touristique québécois.
Et c'est sûr et certain que j'y accorde une importance particulière, parce que ça
touche beaucoup le domaine agricole, agroalimentaire, tout ça, et
c'est des dossiers qui travaillent conjointement, mixtes. Et c'est une
belle offre qu'on peut faire, surtout dans les régions comme la nôtre.
Vous savez,
la différence aussi entre l'agrotourisme et le tourisme gourmand, bien,
l'agrotourisme, hein, c'est la visite
de fermes, l'accueil. Ça permet aussi de donner de l'information, de voir aussi comment qu'au
niveau agricole ça se passe. Et puis il y a vraiment, en ce moment, une effervescence à ce
niveau-là. Et aussi, quand vous êtes
venue chez moi, vous avez eu... on a
fait la visite, justement, d'une
entreprise agrotouriste qui est la ferme Miel des Ruisseaux, qui est un
producteur de miel et d'hydromel. Donc, je pense que vous avez très apprécié.
Mme Proulx (Berthier) : Oui.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : En même temps, ils ont un économusée, puis ça nous
montre le monde des abeilles, et tout
ça. Donc, on voit le potentiel énorme à ce niveau-là, puis on voit aussi que ce
secteur-là, l'agrotourisme, les gens qui
travaillent dans le milieu agricole sont... quand ils peuvent le faire, quand
ils ont les moyens aussi de le faire, donc, ils sont très intéressés à le faire, et ils aiment ça, ils sont des
passionnés, puis ils vendent l'image au niveau agricole. Et on en a aussi au niveau de l'autocueillette. On a
beaucoup de petits fruits chez nous, hein, puis il y a beaucoup d'entreprises
qui font de l'autocueillette, donc,
de l'agrotourisme, puis qui, en même temps, permettent de faire de
l'autocueillette des petits fruits, entre autres du bleuet.
Il y a le
tourisme gourmand aussi qui se développe de plus en plus, le tourisme gourmand,
qui nous permet aussi de développer puis d'avoir, au niveau des... on
parle de repas, de gastronomie puis de faire vivre un peu une expérience culinaire aussi au niveau de la ferme, et
aussi qui travaille avec, maintenant, des appellations... on parlait des appellations
du terroir, mais des appellations qu'on
appelle des appellations réservées, qui vont chercher le côté culturel de
l'endroit d'où ils servent les
produits. Donc, c'est quand même des choses qui sont intéressantes et des choses
qu'il faut développer. Puis, entre
autres, dans ma région, bien, on a
une table champêtre qui est unique, donc, À L'Orée des champs, puis c'est la
seule dans région. Donc, c'est ce tourisme gourmand dont on parle.
Je le disais tout à l'heure, l'agrotourisme,
tourisme gourmand, le Québec, moi, je pense qu'il jouit d'une force incroyable pour promouvoir le territoire
comme étant une destination de choix, je vous ai entendu le mentionner lors de
votre visite, puis il faut
vendre le Québec, hein, c'est important. On a beaucoup de diversité, on a beaucoup
de paysages, on a des endroits
merveilleux. Puis j'ai parlé beaucoup de mon secteur, de ma région, mais aussi on a quand même
dans toutes les régions des
vignobles. On parle des cabanes à sucre, hein, pour la Beauce, je connais la
Beauce, mais il y a bien d'autres endroits. Il y a des cidreries, aussi, il y a
des vergers et maintenant de plus
en plus de microbrasseries un peu
partout, qui sont déployés à travers
le Québec. Donc, c'est quand même quelque
chose qui est assez intéressant. Il y a des chocolateries aussi qui font partie de l'agrotourisme, du tourisme gourmand, des
circuits gourmands. Puis, quand on parlait, tout à l'heure, des vignobles,
il y a une route des vins. Et on voit aussi de plus en plus des festivals,
puis des festivals gourmands. Donc, c'est quand même... je pourrais vous
en parler, puis vous en passer, il y en a, puis ça se développe de plus en plus.
Toutes les
régions du Québec, tant urbaines que rurales, peuvent promouvoir le caractère
distinctif de leur territoire en valorisant les atouts de leurs produits et le
savoir-faire des artisans et des producteurs. Il y a beaucoup
de savoir-faire. Donc, c'est
important de valoriser ça. Et on sait aussi que le tourisme gourmand possède effectivement un immense potentiel pour stimuler... Puis ça, c'est important, parce qu'on parle d'agrotourisme, tourisme gourmand, tout ça, mais c'est quand même... ça stimule les économies d'un point de vue
local, régional puis même national, parce
qu'on fait rayonner le Québec au niveau... à travers le monde, par ces
secteurs d'activité.
Puis, simplement
peut-être vous faire... parler un peu
de chiffres, parce que moi, je... on est quand même au niveau des crédits, quelques statistiques, on compte
789 entreprises agrotouristiques au Québec, donc c'est quand même
important, et on en compte 1 052 en tourisme gourmand. Donc, on
voit qu'il y a un engouement pour ça. Donc, les deux secteurs ensemble,
on parle de 1 800 entreprises. Donc, c'est quand même
intéressant. C'est près de 320 membres exploitants, O.K.,
qui font partie de l'Association de l'agrotourisme
et du tourisme gourmand et... dont 53 %
en tourisme gourmand et 47 % de
ces 320 là en agrotourisme, et c'est 293 millions de chiffre d'affaires,
de l'ensemble des entreprises de tourisme gourmand. Donc, c'est quand même important, parce que c'est
quand même des entreprises de petite et de moyenne taille. Mais ce qui est encore plus surprenant, c'est qu'il y a
25,9 millions de visites en comparaison à 14 millions pour les
institutions muséales. Donc, c'est un secteur qui se développe.
Et tout à l'heure on parlait de chiffres, on
parlait de 43 %, mais, des clientèles touristiques, il y a 11 % qui proviennent de l'extérieur du Québec. Puis
j'aimerais quand même qu'on porte une attention particulière à ce 11 % là
de tourisme hors Québec. C'est une
donnée qui est très intéressante, mais je sais qu'on est capables de faire
mieux puis faire plus, parce que c'est
de l'entrée aussi d'argent neuf dans les coffres du Québec, pour inciter encore
plus les touristes internationaux à
bénéficier de notre touristique particulière, notamment, parce que le secteur
de l'agrotourisme est en pleine croissance.
Et c'est
quand même un secteur qui est intéressant puis qui est en augmentation. Entre
2012 et 2015, on a eu une augmentation de 13 % du chiffre
d'affaires et 12 % d'augmentation de l'achalandage des touristes gourmands
dans les entreprises agroalimentaires du Québec. On parle aussi de... Pour
75 % des petites municipalités sondées, le tourisme gourmand est le
secteur ayant connu la plus grande croissance depuis les cinq dernières années.
Et on dit que, pour les cinq prochaines
années, c'est encore plus de municipalités, on parle soit de 86 % qui
identifient le tourisme gourmand comme le
secteur touristique qui aura la plus grande croissance prévue. Donc, c'est
quelque chose. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Puis
l'industrie va très bien. Il y a un sondage, justement, qui a été fait par
Lemay Stratégies. Entre 2011 et 2016, le secteur de l'agrotourisme
a connu une croissance de 75 %, et de 2016 à 2021 on parle de 86 % de
croissance estimée. Donc,
c'est un secteur, écoutez, qui est en effervescence. Et, pour les
10 prochaines années encore, les chiffres le disent, ils le démontrent,
ça va ne faire qu'augmenter.
Je
sais, Mme la ministre, à l'heure actuelle... les sortes de financement
disponibles pour les entrepreneurs, ça travaille avec le ministère de l'Agriculture, tout ça, c'est conjoint, il y a des
volets, vous en avez parlé un peu tout à l'heure. Moi, j'aimerais ça savoir un peu... parce que le
gouvernement du Québec veut faire... on veut faire, le Québec, une destination
numéro un, puis je voudrais juste savoir un
peu comment vous allez y parvenir. Puis un peu, en même temps, bien, ça va
vous permettre de répondre à ma collègue, alors...
• (20 h 50) •
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, M. le député du Lac-Saint-Jean. Merci de votre
accueil quand je suis allée chez vous.
Alors, mesdames et messieurs, on a eu Mange, prie, aime; maintenant, on
va avoir Mange, goûte, découvre. Non, je fais une blague, mais c'est vraiment ça, c'est de découvrir les
plaisirs gastronomiques du Québec. Et, pour ceux qui me suivent sur Instagram, quand je peux acheter des
produits avec un drapeau du Québec, sur mon fromage, sur mon cidre, sur
mon vin, vous dire la fierté que j'ai d'acheter qualité Québec.
Et
c'est vrai que c'est un engagement de la Coalition avenir Québec, avec, donc,
un fonds, plus précisément, là, un fonds d'investissement agricole qui va
mettre en place, donc, l'accessibilité pour l'ensemble des productions
agricoles, y compris les entreprises
agrotouristiques. Donc, en gros, on parle d'un montant minimal de
50 millions par année qui va permettre,
donc, d'encourager la création de nouvelles entreprises dans le domaine de
l'agrotourisme. Il va être financé par un surplus actuel de La
Financière agricole, donc on est vraiment collés sur le MAPAQ.
Et
ce qu'il est important de préciser, que je n'ai pas eu l'occasion de faire, M.
le député de Viau, les agriculteurs du Québec
nourrissent le Québec, nourrissent une partie de la planète aussi, ce sont des
gens qui travaillent très, très fort. On n'a pas idée de
l'investissement, on ne parle même pas financier, là, mais humain, chez les
agriculteurs au Québec. La création de
nouvelles entreprises tient d'abord et avant tout de la volonté de ces gens-là
d'accueillir des touristes sur leurs lopins
de terre. On sait qu'ils travaillent très, très fort, et c'est malheureusement,
au Québec... le plus haut taux de suicide, c'est chez les agriculteurs. Ils ont des cris de détresse année après
année. Et c'est une entreprise que je veux soutenir mais à la capacité
d'accueillir des touristes chez eux. Si ça devient une charge additionnelle
pour eux, il faut qu'il y ait cette volonté-là.
Il y en a beaucoup, d'agriculteurs qui ont cette volonté-là d'accueillir des
touristes chez eux. Il y en a qui sont dans
le début de leur entreprise, moi, je souhaite les accompagner à grandir, le
MAPAQ fait exactement la même chose, et on veut continuer de mettre des
produits québécois dans les assiettes de tous les Québécois.
Et
d'ailleurs, dans un des volets de nos programmes festivals et événements, c'est
4 millions sur deux ans pour faire, entre autres, que, par exemple,
dans les marchés de Noël, on retrouve des produits du Québec, dans les
festivals et les événements, qu'il y ait des produits du Québec clairement
identifiés comme étant des produits du Québec.
Alors,
c'est dans cet esprit-là, M. le député de Lac-Saint-Jean, que notre
gouvernement a annoncé, donc, ses mesures en agrotourisme et en tourisme
gourmand.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On peut continuer avec le député de Lac-Saint-Jean. Il vous reste
2 min 13 s.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Donc, je suis quand même content d'entendre ça.
Puis, tout à l'heure, mon collègue député
de Viau — c'est
bien cela? — vous
avez quand même mentionné le secteur agricole puis l'agrotourisme, parce que
ça en fait partie, et vous avez mentionné
des réalités, mais il y a des réalités aussi d'entreprise, il y a des réalités
aussi de contraintes, des fois, de
temps et de météo, tout ça, mais c'est un secteur qui est en voie de... qui se
développe de plus en plus, mais c'est
long, c'est quand même long à développer aussi, ce secteur-là, des contraintes
physiques, etc. Et, en même temps,
bien, ça nous permet aussi de découvrir le côté bucolique du territoire
québécois, qui est très intéressant, quand on se promène dans les routes
rurales en campagne, tout ça.
Puis
je reviens aussi un peu, Mme la ministre... Quand vous êtes venue dans ma
région, dans mon comté, vous aviez des
gens, justement, des agriculteurs qui font de l'agrotourisme qui vous ont
entretenue et qui vous ont souligné, nécessairement...
pas nécessairement en termes d'argent, mais plus en termes, des fois,
d'accompagnement, parce que le ministère
de l'Agriculture accompagne, tout ça. Peut-être, un peu, juste me... Une
question : Qu'est-ce que le ministère peut offrir en termes d'accompagnement
au niveau des entreprises?
Mme Proulx
(Berthier) : Bien, justement,
c'est... Merci, M. le député. C'est dans cet esprit-là, donc, dans le volet
festivals et événements. Accompagner les agriculteurs, c'est de rendre
leurs produits accessibles à l'ensemble du territoire québécois. Donc, ce 4 millions de dollars là
sur deux ans, c'est justement pour donner partout, aux festivals, aux
événements, accès aux produits
québécois, dans les marchés de noël, dans les festivals, dans des événements.
Puis les Québécois, on a beaucoup de savoir-faire là-dessus.
Puis
je veux juste souligner, d'ailleurs, je l'ai salué, M. Sirois, de l'ITHQ,
qui a gagné un Bocuse d'Or, qui maintenant va être à l'international
pour aller gagner un prix encore plus prestigieux, je le souhaite. C'est le
rayonnement, c'est la fierté de tout le Québec, des agriculteurs en allant aux
chefs cuisiniers qui nourrissent l'ensemble des Québécois.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vous remercie pour cet échange enrichissant.
Écoutez,
le temps alloué est déjà écoulé. Il est 20 h 57. Nous allons prendre
une pause de 10 minutes, alors nous revenons à 9 h 7, nous
commençons à 9 h 7. C'est bien.
(Suspension de la séance à
20 h 57)
(Reprise à 21 h 7)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, tout le monde est de retour? Alors, écoutez,
nous allons commencer. Merci. Alors, nous allons commencer,
21 h 7. Nous sommes maintenant rendus avec le deuxième bloc de l'opposition
officielle. Nous laissons la parole au député de Viau. Vous avez
17 minutes.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je veux, à mon tour, saluer cette belle récompense qu'a eue M. Labrecque ce soir, donc. D'ailleurs,
l'événement se tient dans ma circonscription, par ailleurs, donc, alors... Mais
très content de vous avoir avec nous.
Et puis, comme vous, je salue aussi la grande contribution de M. Labrecque
à Montréal et au Québec, donc, à
diverses fonctions, notamment, dans le cas qui nous concerne aujourd'hui, à la
Régie des installations olympiques. C'est un... Je salue le visionnaire
qu'il est et le grand développeur qu'il est.
Et vous avez
évoqué tout à l'heure, Mme la ministre, le grand concert avec l'Orchestre
symphonique de Montréal, avec Kent
Nagano. J'y étais. Donc, c'était un événement important, majeur, un très bel
événement. Et je salue aussi tout ce
qui a été réalisé au cours des dernières années autour du... avec le Parc
olympique, en termes de vision, pour l'est de Montréal. Et, moi qui ai grandi, donc, dans la circonscription de Viau,
donc, pour moi, il n'y a qu'un autobus qui me mène vers le Parc
olympique, c'est le 139. Donc, voilà.
Vous avez...
Vous venez de terminer, je crois, les consultations, Mme la ministre, et je
vais tout de suite, si vous permettez,
faire une toute petite rectification. Au moment d'annoncer ces consultations,
vous avez dit que vous étiez la première.
Je dois vous dire que vous êtes la deuxième, puisqu'avant vous... et il y a la
députée de Laporte, ancienne ministre du
Tourisme, Mme Nicole Ménard, qui, elle, avait réalisé aussi des
consultations, des tournées, alors... Mais, quand même, je salue ces
consultations-là. Donc, ça a été un bon moment de rencontres de différents
acteurs.
La première question... J'ai plusieurs questions
autour de... dans ce bloc-ci. Si vous permettez, j'aimerais vous demander des réponses pas trop longues, parce que...
surtout quand on va essayer de parler pour l'ensemble... pour beaucoup
d'acteurs.
Est-ce qu'au
terme de ces consultations, Mme la ministre, où nous avons, vous et moi,
beaucoup entendu beaucoup d'acteurs... est-ce que vous vous engagez à
déposer un bilan de ces consultations-là?
• (21 h 10) •
Mme Proulx
(Berthier) : Quelques précisions. Dommage que je ne vous verrai pas
sur le bus 139, parce que je l'ai pris beaucoup, moi aussi,
M. le député de Viau.
La
consultation de la précédente ministre du Tourisme, c'étaient les associations
touristiques régionales. Or, dans le
cadre de cette grande consultation-là, M. le député de Viau, vous avez été
présent, c'est les ATR, les ATS. On a également rencontré les maires,
les préfets de chacune des régions touristiques qu'on a visitées, en plus, en
plus d'avoir rencontré 1 400 entrepreneurs de ce ministère du bonheur.
Alors, c'est
la première fois, si je peux apporter ces précisions-là. C'est un... Oui. Alors,
il y aura les assises du tourisme qui auront lieu les 6 et 7 mai
prochains, où on pourra présenter à l'ensemble des acteurs de l'industrie ce
que nous aurons récolté sur le
terrain, tous les témoignages, les bons coups, des enjeux, les défis, les
envies, la vision de l'industrie touristique.
On a récolté... Comme vous le savez, M. le député, le canevas pour le plan de
la stratégie de croissance économique de
notre industrie est vierge. Et donc toute cette vaste consultation là a permis
de nourrir, au ministère, au cabinet, notre réflexion pour arriver, donc, avec
un plan de croissance économique de notre industrie qui va être à la lumière de
ce que les créateurs de beaux moments
nous ont témoigné sur le terrain. Vous aurez une première partie de ce qu'on a
récolté sur le terrain lors des
assises qui auront, donc, lieu les 6 et 7 mai prochains. Je serais très
heureuse, d'ailleurs, de vous voir présent à ces assises-là, M. le
député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
ministre. Une des choses qui revenait souvent lors de ces consultations dans
différentes régions, de différents partenaires, de différents acteurs, c'est
que, souvent, il y a des embûches, des obstacles qui auraient pu être réglés ou bien qui peuvent être réglés. Est-ce que,
sans attendre, sans attendre un plan d'action, vous vous êtes engagée... est-ce que vous pouvez vous
engager à avoir une table interministérielle pour permettre à régler rapidement
les dossiers qui doivent être réglés pour l'industrie?
Mme Proulx
(Berthier) : C'est parce qu'il faudrait préciser votre question, M. le
député de Viau. Des embûches? Là, le
spectre est très, très large. Je vous proposerais de juste préciser un petit
peu votre question, que je puisse vous donner une réponse précise, M. le
député.
M. Benjamin :
Bien, alors, par exemple, quand il y a des acteurs, par exemple, qui nous
disent qu'il y a des embûches avec
tel ministère, avec le ministère de l'Environnement, et telles embûches avec le
ministère de l'Agriculture, avec le ministère
des Affaires municipales, donc, je crois qu'il y a là nécessité qu'il puisse y
avoir une table interministérielle où vous
allez prendre, comme ministre responsable du ministère du bonheur, j'en
conviens avec vous, donc, le leadership pour voir à régler ces
situations-là, à aplanir les obstacles.
Mme Proulx
(Berthier) : Dès notre entrée en poste, ce gouvernement-ci a ouvert
les canaux de communication, vraiment,
avec nos partenaires, que ce soit la Régie des installations olympiques, le
Centre des congrès de Québec, le Palais des congrès de Montréal, tous les ministres avons un canal de
communication direct parce que, oui, les enjeux, en tourisme, il y a Transports, il y a Culture, il y a
Communications, il y a Développement économique, évidemment, il y a le
ministère de l'Agriculture également.
Il y a des conversations, M. le député de Viau, qui ont lieu à tous les jours.
Alors, avant les caucus,
nous partageons, et avec les députés, d'ailleurs, les députés qui sont présents
ce soir peuvent en témoigner, viennent s'asseoir
avec les ministres, parlent des enjeux directement liés à l'industrie
touristique. Et, si Mme la députée de Labelle a un enjeu particulier,
vous savez quoi? Elle s'assoit entre le ministre des Transports et la ministre
du Tourisme et directement nous propose...
nous présente sa question, et directement le ministre des Transports et
moi-même, on se met à l'ouvrage pour
tenter de trouver une solution à la difficulté que pourrait peut-être parfois
vivre, quoique jamais, Mme la députée de Labelle.
M. Benjamin :
Je ne parlais pas des enjeux de représentation mais plutôt d'une table
interministérielle. Je vais vous donner un...
Et, quand vous dites qu'il y a une belle communication, bon, je veux bien, mais
il y a un dossier en particulier que
je voulais aborder avec vous, celui de Nautisme Québec, qui est une association
sectorielle, donc, au niveau du secteur maritime, quelque 800 000 plaisanciers québécois. Ils ont
participé, d'ailleurs, à une des consultations, dans quelle région je ne
me rappelle plus, mais j'ai vu les représentants...
Mme Proulx
(Berthier) : Saint-Jean, M. le député, Saint-Jean.
M. Benjamin :
À Saint-Jean?
Mme Proulx
(Berthier) : Oui.
M. Benjamin :
Donc... Et je pense l'avoir vu à Montréal aussi, je pense l'avoir vu à Montréal.
Mais, en tout cas, une des
revendications de cette industrie, c'est l'enjeu d'accès aux plans d'eau, l'accès aux plans d'eau. Et il y a
des modèles qui existent. Un des
modèles connus qui existent, c'est un modèle qui existe en Ontario
et au fédéral, où, par exemple, le fédéral finance notamment l'accès aux
installations sanitaires, donc, dans plusieurs municipalités.
Votre gouvernement a
annoncé un plan, une vision du Saint-Laurent, une vision qui est portée, au
niveau du développement économique, par le député de Nicolet-Bécancour, je crois,
et aussi par la ministre déléguée aux Transports. Or, sachant... Et je vous ai déjà
entendue, d'ailleurs, Mme la
ministre, parler de l'importance de
l'eau pour la vision que vous aviez, donc, pour le développement de l'industrie touristique. Or, est-ce que le ministère...
Ma question, en fait, une question
et une sous-question : Est-ce que le ministère du Tourisme est
présent, est autour de la table au
niveau du Projet Saint-Laurent? Et, deuxièmement, qu'est-ce que
vous répondez à Nautisme Québec, pour qui les 800 000 plaisanciers, donc, ont beaucoup de difficultés — ce sont des touristes, qui peuvent être des
touristes aussi — à avoir
accès aux plans d'eau?
Mme Proulx
(Berthier) : Oui, Nautisme Québec, j'étais très heureuse, d'ailleurs,
de les voir dans le comté de mon confrère le député de Saint-Jean. C'est
vrai qu'on a de superbes plans d'eau, au Québec.
C'est vraiment un
enjeu qu'ils ont partagé de façon très transparente avec nous, et c'est la
raison pour laquelle, M. le député de Viau,
cette consultation-là était si importante, parce que, ces gens-là, peut-être,
peut-être n'auraient-ils pas été entendus aussi clairement que de se
présenter dans le cadre de cette consultation-là.
Et,
je le répète, le plan de croissance économique de notre industrie, la feuille
est blanche. On a tellement un grand privilège,
j'ai un grand privilège, le ministère, les sous-ministres, les conseillers, les
directeurs régionaux, mon cabinet, d'avoir la chance de pouvoir écrire un plan stratégique de croissance économique
à la lumière de tous les intervenants de l'industrie qui se sont
présentés dans nos 18 arrêts, représentant nos 22 régions
touristiques.
C'est
vrai que l'industrie nautique s'est présentée, vrai aussi que Montréal est une
île, et peut-être qu'on a tendance à
l'oublier, on est insulaires. Mme Rouleau, d'ailleurs, travaille très fort
pour redynamiser l'est de Montréal. L'accès au Saint-Laurent, vous le savez très bien aussi, M. le député de Viau,
combien le premier ministre du Québec est amoureux du Saint-Laurent. Je pense qu'on est tous amoureux du
Saint-Laurent. Et c'est la raison pour laquelle, M. le député, qu'on va travailler, donc, à développer une stratégie de
croissance économique qui va très certainement mettre en valeur le
Saint-Laurent
M. Benjamin :
Merci, Mme la ministre. Donc, un
autre dossier que je trouve important, donc... Vous savez, quand on aime le Québec, et particulièrement le tourisme sur le territoire québécois, c'est de savoir cette belle diversité non seulement des régions, chacune des régions, à leurs couleurs, leurs teintes, leurs
particularités, à leurs saveurs, mais aussi leur musique. Et ce
que j'entends par «musique»... Je vais vous parler de culture, où, par exemple, nous étions, vous et moi, dans la région de la Mauricie, donc, où il y a
une volonté, en même temps, d'avoir nature et culture ensemble. Aujourd'hui, est-ce qu'il y a des efforts? Qu'est-ce qui est fait, au niveau
du ministère de la Culture, avec
votre collègue du ministère de la Culture, pour favoriser le
développement du tourisme culturel?
• (21 h 20) •
Mme Proulx
(Berthier) : DestiNations,
dont on parlait un peu plus tôt, est un des beaux exemples qu'on a pu vous
présenter. C'est clair qu'on est dans la
main, culture et tourisme... c'est directement dans l'offre touristique, ne serait-ce que dans le cadre du festival et des événements.
Vous parliez de la musique, hein, de chacune des régions du Québec.
Bien, parlons-en, de la musique, car,
dans le cadre d'événements, la musique prend une grande place, ne serait-ce que
l'exceptionnel FrancoFolies de Montréal,
le grandiose Festival international de jazz de Montréal, le blues de Tremblant,
c'est de la culture et du tourisme
qui se greffent ensemble. On travaille également, donc, sur des institutions muséales
ensemble, les églises, qui font
partie... Moi, quand je voyage à l'étranger ou même au Québec,
je suis allée à l'île d'Orléans, j'ai fait le tour de l'île d'Orléans, je suis arrêtée à chacune de ces magnifiques églises, qui fait partie
du patrimoine québécois, mais qui est également, donc, dans une offre touristique.
Je
suis consciente qu'il y a des attentes du milieu avec le tourisme et les
cultures et pour la mise en place, donc, de stratégies, comme vous le mentionnez, qui sont plus sectorielles, en
tourisme culturel. Donc, heureusement, on a un plan qui est à écrire. Et, dans cet esprit-là, Mme la
ministre de la Culture et des Communications... on travaille ensemble, donc
vous avez la pleine collaboration de Mme la ministre de la Culture et des
Communications et moi-même.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci. Il vous reste 3 min 16 s.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Vous avez parlé des événements majeurs. Un des enjeux qu'ont les événements majeurs, c'est les coûts qui ont
explosé en matière de sécurité. Or, il y a eu des représentations qui ont été
faites, donc, notamment par le REMI
auprès du fédéral. J'aimerais savoir : Est-ce que vous avez, comme
ministre du Tourisme... Avez-vous
fait des représentations auprès de votre collègue du fédéral sur les besoins de
l'industrie touristique québécoise? Et quelles ont été vos demandes?
Mme Proulx
(Berthier) : En tout début de mandat, lors d'une allocution que ma
consoeur fédérale a faite devant la
chambre de commerce de Montréal... Il faut savoir que, la ministre fédérale, je
l'ai connue également dans une autre vie, on a eu l'occasion de se parler. Mais, je vous dirais, très brièvement,
cette fois-là, on a eu une rencontre. J'aurai l'occasion, d'ailleurs,
dans les prochains jours, de revoir ma consoeur fédérale. Très hâte de la
revoir et de pouvoir discuter avec Mme la ministre, des discussions, donc, sur
le REMI, entre autres. On aura ces discussions-là avec Mme la ministre.
M. Benjamin :
Donc, vous comprendrez, Mme la ministre, que nous avons des attentes autour de
cette rencontre qui aura lieu. Et,
pour le moment, il n'y a pas de... il n'y a rien qui a été avancé, depuis les
six mois que vous êtes là. Donc, il n'y a pas de chantier avec le
fédéral, donc, il n'y a absolument rien?
Mme Proulx
(Berthier) : En fait, je vous dirais que mon arrivée en poste a été
faite le 18 octobre dernier. Vous comprendrez qu'il y a quand même
un apprentissage pour bien représenter l'industrie touristique, apprentissage
avec Mme la sous-ministre, tous les
directeurs, pour être capable d'être le bon porte-voix de ce formidable
ministère là. Comme je vous dis, je vais la rencontrer à nouveau la
semaine prochaine.
Pour ce qui
est des enjeux liés à la sécurité, vous savez que ça relève de la ministre de
la Sécurité publique, qui est
d'ailleurs en discussion présentement avec les gens du REMI, avec Martin... Donc,
Mme Guilbault a des discussions présentement
avec le REMI, qu'on a rencontré tout juste après Noël, je crois, qu'on a
rencontré les gens du REMI, tout juste
après Noël, on les avait rencontrés, les gens du REMI, ils nous avaient fait
part, donc, de ces inquiétudes-là, et, à la lumière de cette rencontre, donc, avec le REMI, ça a été lancé avec Mme
la ministre de la Sécurité publique, qui est en discussion avec le REMI. Mais je tiens à préciser une chose très
importante : il est sécuritaire de voyager au Québec. Je ne
voudrais pas qu'il y ait une perception publique ici que c'est dangereux de
voyager au Québec. Et une des raisons qui fait
que le Québec rayonne à l'international, c'est que nous sommes, au Canada, au
Québec, un pays qui est sécuritaire. Je comprends les enjeux liés à la
sécurité auxquels vous faites référence, M. le député de Viau, mais une des
marques de commerce les plus publiques à
l'international, c'est tout cet aspect, donc, de la sécurité des voyageurs à
l'intra-Québec, mais ceux également
qui viennent de l'international, que, lorsqu'ils entrent en territoire
québécois, ils peuvent se sentir en sécurité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Nous avons empiété 10 secondes sur le temps de notre bloc. J'ai
laissé quand même la ministre répondre à la question, qui était pertinente.
Alors, nous sommes rendus au troisième bloc du gouvernement. La députée
Abitibi-Ouest, la parole est à vous. Il vous reste 14 min 20 s.
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Mme la Présidente, Mme la ministre, chers collègues,
représentants du ministère, bonsoir.
Vous avez
terminé le 26 avril cette grande démarche de consultations qui s'est
amorcée le 22 février dernier et qui vous amenée aux quatre coins du pays, des Îles-de-la-Madeleine à
Sherbrooke, en passant par la Gaspésie, Baie-Comeau, Charlevoix, Québec, la Mauricie, le
Centre-du-Québec, Montréal, les Laurentides, Val-d'Or. J'ai d'ailleurs bien
hâte de vous entendre sur les constats
préliminaires que vous avez recueillis. Dans ce cadre de votre tournée, vous
vous êtes adressée principalement aux
entreprises touristiques, aux entrepreneurs qui, eux, n'ont que rarement accès
à leur ministre. Par cet accès
privilégié, cette tournée s'est avérée être une première dans l'industrie que
vous représentez, et je peux vous assurer qu'en Abitibi ça a été très,
très, très apprécié.
D'ailleurs,
je tiens à vous lever mon chapeau pour avoir été si présente sur le terrain.
J'ai vu passer plusieurs photos de
votre tournée sur les réseaux sociaux et j'ai été très impressionnée de
constater l'engouement des gens à l'égard de ces rencontres. Ça démontre, d'une part, la mobilisation des acteurs qui
caractérisent l'industrie et, d'autre part, le désir de tous et chacun de vouloir contribuer. De par cette
initiative, vous avez su rassembler tous les acteurs autour d'un objectif
commun, faire de l'industrie touristique
québécoise un levier économique encore plus puissant, ce qu'il est
présentement.
Les collègues députés de toutes les formations
politiques étaient également les bienvenus partout où vous êtes passée. Ceux-ci ont pu constater tout
l'enthousiasme et l'énergie que vous mettiez à chaque table où vous vous
assoyiez pour discuter des différentes caractéristiques propres au
tourisme.
Vous
présenterez les constats de la tournée des régions et validerez les
orientations envisagées auprès des industries touristiques lors des Assises du tourisme 2019, qui auront lieu
dans quelques jours à Montréal, et je suis persuadée que vous serez notre
ambassadrice et notre ministre pour refléter la fierté du Québec. Par la suite,
vous lancerez un appel de mémoires, d'avis et de commentaires afin que
tous aient une voix.
Je tiens aussi à vous
remercier et à vous inviter, parce que vous êtes venue chez nous en hiver, puis
je sais que votre tournée n'a pas été
facile, parce que vous aviez des jours ensoleillés, mais vous aviez aussi des
jours où il neigeait, et que ce
n'était pas toujours... et qu'il faisait froid. Alors, je vous invite à venir
en Abitibi découvrir notre beau coin de pays, où nous avons des événements culturels comme, entre autres, Amos vous
raconte, aussi La Troupe à coeur ouvert, qui parle de l'histoire de
l'Abitibi, et aussi de beaux festivals, festivals autochtones aussi.
Alors, ma
question : Que retenez-vous de celle-ci? Et comment pourrez-vous outiller
tout le monde à répondre aux réels besoins des enjeux par la suite?
• (21 h 30) •
Mme Proulx (Berthier) : Merci,
Mme la députée. J'inviterais tout le monde à être attentif lorsque les députés s'adressent, dans le cadre de ces crédits-ci...
Tout le monde a consenti à énormément de travail pour se présenter ici. Merci
infiniment, Mme la députée. C'était un chaleureux accueil, chez vous.
Et, même s'il
y a des enjeux qui se sont recoupés dans certaines régions du Québec, il y a
des particularités, mais il y a
surtout des gens qui, si vous me permettez l'expression, dans votre région,
nous font des propositions pour réfléchir en dehors de la boîte, les enjeux liés au transport, où votre
communauté, votre groupe, votre territoire se sont mis ensemble pour faire en sorte que... Lorsque des gens
débarquaient chez vous, la communauté s'est mise ensemble, s'est déployée sur
le terrain pour répondre à ces enjeux de transport.
Les assises,
donc, dès la semaine prochaine, et je souhaite... et j'invite tous les députés
à y assister. Vous allez découvrir tout
ce qu'on a été en mesure de récolter sur le terrain. Et, même si on parle
beaucoup d'enjeux dans l'industrie touristique, il y a de très bons
coups. Les artistes et artisans du bonheur sont créatifs, ils sont très, très
créatifs, les Québécois sont accueillants, et c'est ce que je crois qu'on va
découvrir lors des assises.
Et, vous
savez, on a une responsabilité aussi, au Québec, tous les Québécois, tous les
Québécois, quels qu'ils soient, ont
la responsabilité de bien accueillir le Québécois qui part de la Gaspésie pour
s'amener à Montréal, ou le Montréalais qui s'amène en
Abitibi-Témiscamingue, ou encore le touriste international qui s'amène,
évidemment, par les deux grandes portes
d'entrée que sont Montréal et Québec, bien sûr, les associations touristiques
régionales sectorielles, les élus, mais, vous savez, l'accueil, de faire en sorte... du Québec une destination
incontournable, c'est tout le Québec qui doit y participer, c'est le pompiste, c'est la boulangère, c'est les
gens sur la rue qui vont indiquer comment se diriger, et c'est ça, l'industrie
touristique au Québec. Il faut... On parlait
de croissance économique, Mme la députée. Pour que l'industrie continue de
progresser comme elle progresse depuis de
nombreuses années, nous avons une responsabilité, comme Québécoises et Québécois, dans l'intra-Québec et à
l'international, de voir quelqu'un s'amener dans notre territoire, de bien
l'accueillir, parce que l'accueil, c'est ce qui va faire en sorte que
des gens vont vouloir retourner chez vous.
Dans la tournée, il y a parfois, très rarement
mais parfois où j'ai senti que des régions étaient en compétition avec une autre région. Nous vendons d'abord et
avant tout le Québec. C'est ce que nous vendons. Et je faisais un exercice durant la tournée. Il y avait plusieurs
entrepreneurs qui étaient là, souvent 100, 125 personnes. Je leur
demandais : Combien parmi vous
avez visité deux fois le même pays? La majorité des gens ont levé la main.
Alors, si nous, comme nation québécoise, comme industrie, comme Québécois et Québécoises, on s'assure de bien
accueillir les touristes qui choisissent le Québec, bien, il est fort probable qu'ils reviendront. Et,
si la porte d'entrée, la première fois, est Montréal, et qu'ils décident
d'aller à Mont-Tremblant, terminer la boucle à Québec, mais que l'accueil était
exceptionnel, qui nous dit que, la prochaine fois, ils n'auront pas envie d'aller en
Abitibi-Témiscamingue, d'aller en Estrie, dévaler les belles montagnes de
l'Estrie, d'aller en Gaspésie,
d'aller se payer une semaine aux Îles-de-la-Madeleine? C'est ça, l'industrie
touristique. Tout le monde, nous devons travailler ensemble pour
s'assurer que les gens reviennent et qu'ils aient une impression, un sentiment
de fierté lorsqu'ils sont débarqués chez nous.
Alors, j'ai
très, très hâte de vous présenter, donc, les résultats, ces assises-là, la
semaine prochaine. Et, Mme la députée, c'est avec beaucoup de plaisir
que je vous y accueillerai. Merci pour votre question.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons avec le député d'Orford. Il vous reste
six minutes.
M. Bélanger :
Merci, Mme la Présidente. Je tiens à saluer mes collègues, Mme la ministre. Ça
me fait plaisir de participer à cette étude de crédits.
Pour moi, le
tourisme a un lien très, très étroit avec l'économie et avec le développement
économique. Mais, avant de traiter de
ce sujet-là, j'ai une petite anecdote, parce que vous parliez du Stade
olympique. Ça a été mon premier emploi, le Stade olympique. Puis, en passant, il n'y a pas juste Greg Joy, il y
avait Bruce Jenner, il y avait Nadia Comaneci aussi. Mais je pense que vous aviez une préférence pour
Bruce Jenner, c'est ça. Je ne dirai pas qu'est-ce qui s'est passé après, mais
en tout cas.
Au niveau de l'impact économique, j'ai travaillé
au cours des dernières années avec, justement, la ministre, la ministre Boulet, et l'équipe, j'ai travaillé avec le MESI et j'ai travaillé avec le MTO, et on a
réussi, avec les deux ministères, à
démontrer que l'impact touristique, au niveau économique, était significatif.
Parce que, de la façon comment le MESI travaillait les projets de développement
touristique, il le faisait un peu de la même façon que lorsqu'on investit dans
une usine, puis c'était vraiment...
le focus était fait sur le site. En tourisme, quand quelqu'un vient, prend
l'avion, et puis il va vers un site
touristique, bien, il passe par l'aéroport, il loue une automobile, il arrête
au restaurant, il arrête à l'hôtel. L'impact, l'impact économique, est
significatif. Moi, j'utilisais toujours la règle de 1 $ investi, c'est
7 $ d'impact économique direct et
indirect lorsqu'on a une clientèle internationale. Vous pouvez dire : Si
elle est moins internationale, peut-être que le ratio est un pour cinq,
mais c'est quand même significatif.
J'ai aussi un peu un mea culpa à faire, parce
qu'on parlait du PSSDT puis du PADAT. Bien, au mois du juin, l'an passé, le
projet d'Owl's Head sur lequel j'ai piloté, j'ai travaillé, ça a été 31,6 millions
de PSSDT puis de PADAT, il
y a eu deux PADAT à 5 millions, donc j'en ai grugé peut-être
un petit bout, mais c'est quand même un projet de 200 millions qui a un impact significatif pour cette municipalité-là, qui est la municipalité
de Potton. Potton avait un budget opérationnel de 3 millions. Ça, c'est le budget d'opération de la... Il
y a une petite ville, Mansonville, et ça va leur permettre de doubler, avec les revenus fonciers, à 6 millions. L'impact économique direct et indirect dans la région, c'est 26 millions par année. C'est significatif. Puis je pense qu'on a à apprendre
d'un projet comme ça. Je pourrais vous parler aussi de la SEPAQ, SEPAQ d'Orford; avec ses un demi-million de
visiteurs par année, le parc a doublé. Donc, moi, je l'ai dit d'entrée de jeu,
à ma première intervention au salon bleu,
qu'Orford était la plus belle circonscription au Québec, j'en suis encore persuadé.
Mme la ministre, j'avais une question pour vous,
parce que j'ai quand même analysé pas mal les documents et puis je réalise que vous avez une stratégie sur cinq
axes. Il y en a un, bon, qui touche le Saint-Laurent, l'autre, hivernal, 45e parallèle,
événementiel et puis nature et aventure. Il
y a le volet affaires, mais, je pense, le volet affaires, on pourra le traiter
à part. Mais j'aurais aimé savoir...
parce que vous avez développé... vous êtes en train de développer une
stratégie 2020‑2025, et puis
j'aimerais savoir comment cette stratégie-là... Bien, je vais vous la lire, la
question : Comment entendez-vous tirer profit de cette opportunité
qu'est la stratégie de croissance économique de l'industrie
touristique 2020 jusqu'à 2025?
Mme Proulx
(Berthier) : Bien, au risque de me répéter, en plus d'avoir vécu une
série de premières, depuis le 1er octobre dernier, d'avoir
l'honneur d'être ministre du Tourisme, j'avais en plus la particularité d'avoir
un plan de développement économique par le précédent gouvernement qui arrive à
terme à la fin de mars de 2020. C'est un grand privilège dans la mesure où on
peut aller sur le terrain et prendre le pouls de l'industrie, parce que
l'industrie a grandi, l'industrie s'est
modifiée, l'industrie s'en va vers autre chose, l'industrie touristique, et,
dans cette perspective-là, d'aller tâter
le pouls des entrepreneurs, de ces hommes et femmes d'affaires là qui sont des
créateurs de bonheur, c'est le grand privilège de pouvoir, donc, bâtir à
partir de zéro, avec un canevas qui est complètement vierge, donc, une
stratégie de croissance économique de notre industrie.
Vous avez
parlé du tourisme d'affaires, vous avez parlé de la SEPAQ, je vais revenir sur
ces deux éléments-là, parce
qu'effectivement le tourisme d'affaires est deux fois plus payant que le
tourisme d'agrément. D'ailleurs, M. le directeur général du Palais des congrès de Montréal pourrait
vous en parler, c'est un secteur d'affaires qui est très important. Et on va
évidemment se pencher très sérieusement là-dessus. On a lancé un programme un
peu plus tôt cette année, mais on est à réfléchir, donc, comment on va déployer
tout ça pour le prochain plan.
M. Bélanger :
...en région, le tourisme d'affaires aide beaucoup dans les saisons et pôles,
c'est vraiment stratégique. Gaspésie ou ailleurs, en été, ça va quand
même très bien, et le tourisme d'affaires a un impact vraiment important.
Mme Proulx
(Berthier) : Si on parle de la saisonnalité, c'est un des thèmes qui a
été abordé durant cette grande consultation-là,
on me disait : Mme Proulx, comment on fait dans les creux de saisons?
Et effectivement, vous avez raison, le
tourisme d'affaires, c'est une belle opportunité. On aura très certainement la
chance de parler de la SEPAQ à une autre occasion...
(Interruption)
Mme Proulx (Berthier) : ...Mme
la sous-ministre. Ça fait du bien.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Je vous remercie de tenir le temps,
mais il faudrait que ce soit plus silencieux. Merci quand même.
Alors,
nous y allons rapidement avec le troisième groupe d'opposition, avec la députée
de Gaspé. Vous avez 14 min 45 s.
• (21 h 40) •
Mme Perry
Mélançon : Bonsoir, Mme la Présidente, bonsoir, Mme la ministre,
bonsoir à tous les collègues de l'Assemblée nationale, et des salutations
particulières à tous les acteurs du milieu du tourisme plus particulièrement.
Je suis contente de vous voir, contente de voir les gens qui
travaillent, qui se dédient entièrement à l'industrie touristique.
Moi, je suis
particulièrement intéressée par ce domaine-là. J'ai été formée, d'ailleurs, à
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie
du Québec, à Montréal, alors... et, en plus, je viens d'une des destinations
touristiques les plus reconnues, la Gaspésie, la région de la Gaspésie. Et je
sais que la ministre n'aime pas qu'on parle des régions de manière individuelle,
mais, tout de même, il reste qu'il y a des
régions qui en dépendent plus que d'autres, et c'est le cas de la région de la
Gaspésie. Donc c'est une industrie qui rapporte énormément pour notre
économie locale.
Alors, je
sais qu'il y a eu une consultation publique très importante partout au Québec,
et d'ailleurs j'ai eu l'occasion de rencontrer la ministre à Matane,
dans la région voisine, le comté de mon collègue chef du Parti québécois.
Alors, j'aimerais mentionner qu'il y a eu plus de 80 % des acteurs qui
étaient présents qui proviennent de mon comté. Donc, vraiment, quand je dis que c'est une industrie importante et porteuse,
je crois que les acteurs l'ont bien démontré en se rendant et en faisant beaucoup de kilomètres pour vous
rencontrer. Alors, c'était bien important pour nous. Et j'aimerais parler des
préoccupations qui ont été mentionnées, non
pas pour qu'on se dédouble dans le travail, mais plutôt pour qu'on porte la
réflexion un petit peu plus loin que ce qu'on a vécu ensemble dans la région.
Alors, j'aimerais
revenir sur l'intention qu'avaient les acteurs de tenter de modifier le
calendrier scolaire, la modification du
calendrier scolaire. Alors, bon, on connaît un peu la réponse de la ministre à
ce moment-là. On nous a dit que ça
pouvait être une mesure qui soit implantée par chacun des établissements
scolaires pour essayer de pallier au fait qu'il y a plusieurs étudiants qui sont dans le domaine de l'industrie
touristique et qui recommencent l'école trop tôt, parce qu'on sait que, de plus en plus, la saison s'étire, et
chez nous, justement, il fait de plus en plus beau. Durant, même, l'automne,
là, on voit que
c'est des belles journées pour profiter de l'industrie. Donc, vraiment, c'est
une préoccupation première. Et je ne veux
pas seulement m'attarder à la réponse qu'on nous a donnée sur les établissements
qui devraient faire ce travail-là, parce
que je pense que, dans le contexte de pénurie de main-d'oeuvre qu'on connaît en
ce moment au Québec, c'est un cri d'alarme,
vraiment, et je pense qu'on ne peut pas écarter aucune mesure, ne serait-ce que...
bien, aussi drastique soit-elle que le fait de tenter de travailler,
tous les ministères ensemble, pour travailler sur la modification du calendrier
scolaire. Alors, je cite la ministre du
Tourisme, le 3 avril dernier, qui disait : «C'est un souhait qui est
là depuis 20 ans. Depuis 20 ans, on n'a pas répondu à cette question. Je pense qu'il y a d'autres moyens
qu'on peut mettre en place pour avoir une rétention de main-d'oeuvre.» Je veux savoir, donc, Mme la
ministre, pour quelle raison, si ce souhait-là est là depuis 20 ans sans
avoir été exaucé... pourquoi on ferme
la porte à des modifications au calendrier scolaire pour tous les
établissements du Québec.
Mme Proulx
(Berthier) : Parce que... Merci, Mme la députée. D'ailleurs, j'étais
très contente de vous voir à la consultation. Merci de vous être
présentée là-bas.
Vous
dites que votre région en dépend beaucoup, du tourisme. Je vous dirais que
toutes les régions du Québec en dépendent.
D'entrée de jeu, dans les remarques préliminaires, j'ai dit que j'étais la
ministre du Tourisme, mais je suis la ministre de toutes les régions
touristiques du Québec.
Vrai,
vous avez été témoin, et on l'a entendu à plusieurs occasions, donc, des gens
qui nous ont parlé du calendrier scolaire, des entrepreneurs qui,
croyant, en changeant le calendrier scolaire... répondrait donc à une partie de
leurs inquiétudes, des enjeux qui sont,
donc, liés à la main-d'oeuvre. Ce qui est ressorti de ça, Mme la députée de Gaspé,
c'est qu'il y a eu des projets
pilotes, des projets pilotes qui n'ont malheureusement pas donné les résultats
que toutes les entreprises du Québec, là, pas nécessairement celles liées à
l'industrie touristique... Ça n'a pas donné les résultats qu'on aurait
souhaités. Les étudiants, les milléniaux,
que j'aime tant, entre autres, ont décidé de prendre des vacances. Donc, il y a
une région du Québec qui a décidé de
modifier son calendrier scolaire. Les étudiants ont travaillé le nombre de
semaines qu'ils souhaitaient travailler,
ont ramassé l'argent qu'ils souhaitaient ramasser, et là, quand ils sont
arrivés au montant où ils avaient amassé... ils ont dit à leur employeur : Bien, je vais prendre un petit deux
semaines de vacances avant de rentrer au collègue ou au cégep.
J'invite les
collèges, les cégeps en région à tenter des expériences comme celle-là. Il y a
d'autres bancs d'essai, Mme la députée, qui sont en cours.
Vous comprenez
également, en terminant, que je pense qu'il faut trouver d'autres pistes de
solution. Ça fait 20 ans qu'on en
parle. Maintenant, je crois qu'on doit tourner ça de côté. Il y a des
propositions qui ont été entendues sur le terrain, dont on partagera, aux assises... Mais je pense que, pour le
moment, ça va être très difficile, parce que vous comprenez que c'est des parents, c'est des syndicats, c'est
des écoles, c'est des commissions scolaires. C'est complexe de changer, un
calendrier scolaire. Mais, à terme, je suis convaincue qu'on va trouver des
solutions pour la rétention de ces gens dans l'industrie touristique.
Mme Perry
Mélançon : Je suis tout à fait d'accord que c'est extrêmement
complexe. La pénurie de main-d'oeuvre est
vraiment un sujet, une problématique extrêmement complexe. Donc, quand je parle
de faire un travail interministériel pour
se repencher sur cette question-là, alors que l'industrie en parle, toutes les fois que j'ai l'occasion
de parler de tourisme, partout au Québec, je ne parle pas seulement
pour la Gaspésie, mais quand même, dans ma région, quand je parle... Ce n'est pas seulement des étudiants qui vont dans le cégep de la
Gaspésie, là, et des Îles, là, c'est des étudiants qui vont aussi dans les universités à l'extérieur de la ville. Donc, je ne pense pas qu'ils se
prennent des vacances, ces gens-là. Ils vont préparer leurs appartements ou ils
vont essayer de se trouver un logement, ils vont essayer... Puis c'est des gens
qui paient énormément pour les études, hein, quand ils quittent la
région, donc je pense qu'ils aimeraient travailler jusqu'à
ce qu'ils ne peuvent plus, parce que
l'industrie n'a plus rien... n'a plus la capacité ou n'a plus le nombre de touristes, là, qui viennent dans la région, je veux dire, il faut vraiment
qu'ils puissent travailler. Tant qu'il y a de l'argent, il y a du travail pour
eux.
Alors,
vous avez parlé, oui, qu'il y a d'autres mesures à mettre en place. Eh bien, je
vais continuer là-dedans, parce qu'on en parle toujours, du manque de
main-d'oeuvre. Pas plus tard, encore, que mardi dernier, avec le cocktail de la
restauration, l'Association des
restaurateurs du Québec, on en parlait énormément. Tout le monde est touché, la
restauration, les hébergements et
même l'industrie des croisières, qui a encore beaucoup de croisières qui
viennent à l'automne partout au
Québec. Alors, comme c'est un secteur qui est durement touché par le manque de
main-d'oeuvre, quelles mesures concrètes, donc, on prévoit adopter pour améliorer, je dirais, les conditions de
travail dans ces secteurs? Parce que, là, on se penche beaucoup sur la pénurie de main-d'oeuvre, mais il
y a aussi toute la valorisation de cette industrie-là qu'on doit travailler.
Donc, vraiment, améliorer les conditions de travail de ces secteurs-là, quels
sont vos plans?
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la députée de Gaspé. Les enjeux de
main-d'oeuvre, vous l'avez bien mentionné, ne sont pas le propre de l'industrie
touristique. Il s'agit de se promener sur la 20, la 40, la 73, la 158, la 15, la 25, nommez les axes routiers au Québec,
partout, partout, partout c'est marqué «nous embauchons». L'industrie
touristique du Québec n'est pas épargnée, avec ces enjeux liés, donc, à
la main-d'oeuvre.
On
a fait une annonce conjointe, et vous parlez de comité interministériel, et
j'étais très heureuse, le 5 avril dernier, d'annoncer avec mon confrère le
ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, M. Boulet,
donc, une mesure de 2,5 millions
de dollars avec le Conseil québécois des ressources humaines, l'Alliance de
l'industrie touristique du Québec. Il
y a plusieurs volets là-dedans. Donc, il va y avoir une campagne de
valorisation de l'industrie touristique, parce que, vous étiez présente à Gaspé, les entrepreneurs nous
disaient : On dirait, Mme la ministre, que l'industrie n'est pas
valorisée. Et on a entendu, donc, dès
le début de la tournée ces cris du coeur de l'industrie. Et rapidement, donc,
avec le ministère, l'alliance, le
Conseil québécois en ressources humaines et le ministère, évidemment, donc, de
lancer une vaste campagne de valorisation.
Il y a
également, dans le premier budget de la Coalition avenir Québec, des mesures
pour amener ce qu'on appelle les
travailleurs expérimentés, donc les soixantenaires qui auraient décidé, pour
toutes sortes de raisons, qui leur appartiennent, de
prendre leur retraite, alors, les inviter à réintégrer le marché du travail, le
marché très dynamique qu'est l'industrie touristique, avec des mesures, donc,
fiscales qui ne les pénaliseront pas en revenant sur le marché du travail, donc
une échelle de taxation... En fait, on donne une pause de 11 000 $,
ce qui va permettre, en tout cas, à terme, de ramener ces gens-là dans notre
industrie, qui, eux, souhaitent travailler en dehors des grandes saisons
touristiques. Alors, ça, c'est quelques-unes des mesures.
Il va y avoir
de la formation également, de la formation, donc, pour des chefs et des
sous-chefs conjointement, si ma
mémoire ne fait pas défaut, avec l'institut de l'hôtellerie, où vous avez été
formée, Mme la députée de Gaspé, donc, pour créer la passion de ces
gens-là.
Donc, ce sont
les premières mesures, d'autres mesures viendront, mais je crois que ce sont de
belles mesures, qui ont été annoncées au cours des dernières semaines.
• (21 h 50) •
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Donc, oui, d'ailleurs, je voulais
présenter une question, mais je pense
que je vais y aller plutôt sous forme de commentaire pour aller plus rapidement
dans les autres questions. Justement, quand
j'ai fait... Bien, j'ai fait six ans à Montréal, alors j'ai bien vu qu'il y
avait une excellente offre, aussi, touristique dans les grands centres. Je reconnais vraiment toute la
beauté, bon, des lieux, du patrimoine, l'offre culturelle et tout. Et je
trouvais, par exemple, dommage que,
pour mon stage que je voulais effectuer — moi, j'étais dans une entreprise familiale
en tourisme en Gaspésie — je ne pouvais même pas faire mon stage dans
ma région. Et je crois que c'est le cas pour beaucoup de jeunes, qui
seraient peut-être tentés d'aller en région durant leur stage en tourisme, mais
qui n'ont pas nécessairement la possibilité de le faire ou l'offre qui se
présente dans les institutions en tourisme. Donc, je pense qu'il faudrait
vraiment essayer de promouvoir le
déploiement des stages et des étudiants dans les régions. Donc, c'était un
commentaire très rapide mais...
Mme Proulx
(Berthier) : ...commentaire, Mme la députée. Il est très, très
pertinent, votre commentaire, et j'en prends bonne note.
Mme Perry
Mélançon : Merci. Merci beaucoup. Alors, j'aimerais savoir, en fait,
dans... Pour la répartition de l'enveloppe
budgétaire du ministère, je sais que les grands centres bénéficient de beaucoup
de subventions pour les événements. Et
ce sont des événements, les festivals, qui sont gratuits. Donc, ça, c'est une
chance qu'on a, de pouvoir aller dans les grands événements sans payer un sou. Puis ça rapporte dans toutes les
entreprises avoisinantes, on le sait, c'est vraiment important pour les
régions. Mais je voulais savoir : Est-ce que... Je crois que vous avez
parlé de 4 millions sur deux ans pour les événements. Est-ce qu'on sait un peu de quelle manière ce sera réparti?
Est-ce que les régions pourront vraiment aussi toucher cette
enveloppe-là, là, au même titre que les grands centres?
Mme Proulx
(Berthier) : Bien, il y a un 40 millions, donc, et il y a un
appel à projets. C'est toute la région... c'est tout le Québec. Il y en
a partout, partout, déployé à travers le Québec.
La référence
à laquelle vous faites... le 4 millions, là, pour festivals et événements,
donc, c'est un 4 millions sur deux
ans, mais ça, c'est pour mettre en valeur les produits agroalimentaires
québécois. Dans le cas des festivals et événements, en fait, les gens de
l'industrie nous en ont fait part... ils nous ont dit : On va dans des
festivals québécois et on aimerait retrouver des produits québécois.
Donc, c'est une mesure qui a été annoncée dans le premier budget du gouvernement,
annoncée récemment, donc, ce 4 millions là pour festivals et événements.
Mme Perry Mélançon : Merci. Je
dispose de combien de temps?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste encore deux minutes.
Mme Perry
Mélançon : Ah! Deux minutes.
O.K. Excellent. Alors, pour continuer, maintenant, j'en ai déjà
fait mention à la ministre,
de cette problématique-là, les hébergements, les restaurants ont beaucoup
besoin de se moderniser, de mettre à
niveau leurs infrastructures. Alors, je voulais savoir... Je le vois dans le
PQI 2019‑2020, pour ce qui est du tourisme, on a 165,6 millions qui vont être alloués, je crois,
dédiés spécifiquement à ça. Est-ce
qu'il est possible de connaître le détail de la répartition pour les
infrastructures touristiques?
Mme Proulx (Berthier) : Je
pense que je vais me retourner... C'est impossible de pouvoir détailler de
façon extrêmement pointue et précise dans le
PQI. Peut-être qu'on pourra vous... oui, vous fournir... merci, Mme la sous-ministre...
Mme Perry Mélançon : Ou déposer
un document, peut-être un plan ou quelque chose...
Mme Proulx (Berthier) : Oui, on
pourra déposer un document avec chacun des détails.
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...déposer
le document à la commission, et ensuite on pourra acheminer.
Mme Proulx (Berthier) : Oui. Mme
la Présidente, pardonnez-moi. Guidez-moi dans la façon d'opérer.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Il n'y a pas de problème. Donc, vous déposerez le document
à la commission, et ensuite nous allons le faire parvenir à
tout le monde.
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Il vous reste une minute.
Mme Perry
Mélançon : Une minute.
Alors, bien, pour l'instant... Il y a tellement de sujets passionnants, hein, dans le
domaine du tourisme. Et vous avez fait, justement, une consultation, grande
consultation dans toute la région, alors je sais que vous avez été très à l'écoute de toutes les préoccupations. Mais
je veux quand même revenir là-dessus parce que, pour moi, c'est très important. Quand on parle que le Québec est une
destination qu'on doit vendre de manière unique, que c'est une seule destination, il ne faut quand même
pas oublier que la clientèle internationale, oui, elle est importante, mais
on a encore une majorité de Québécois qui se
promènent à l'intérieur du Québec, alors on ne peut pas penser qu'on n'est pas
en compétition. Puis, quand on le dit, ce n'est pas parce qu'on n'aime pas nos
voisins, les régions voisines puis... on reconnaît qu'il y a des destinations et d'autres attraits ailleurs qui
sont tout aussi charmants, mais, quand on parle, par exemple, du parc de la Gaspésie qui est unique pour le tourisme
hivernal, je veux qu'on le reconnaisse comme étant unique, même s'il y a d'autres attraits qui peuvent être tout
aussi uniques ailleurs dans le Québec. Donc, merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Je vous remercie beaucoup...
Mme Proulx
(Berthier) : Si je peux prendre quelques secondes, Mme la Présidente,
quelques secondes...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, vous pouvez y aller. Vous
allez empiéter sur le temps du gouvernement. Alors, allez-y.
Mme Proulx
(Berthier) : Oui. Je tiens à saluer le travail de la députée de Gaspé,
qui est très collaborative avec nous
au ministère. Vous êtes rigoureuse, Mme la députée, comme tous les autres
députés, mais, votre engagement pour votre région, je le salue vraiment. Et j'étais très contente de vous voir dans
cette tournée-là. Il me fera plaisir, Mme la députée, de travailler
conjointement avec vous pour le développement de votre très beau secteur du
Québec. Merci.
Mme Perry
Mélançon : Merci beaucoup.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, merci pour l'échange enrichissant. Nous y
allons maintenant avec, effectivement, le quatrième bloc du gouvernement, avec
le député de Saint-Jean. Il vous reste 9 min 21 s.
M. Lemieux :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bonsoir, collègues. Bonsoir, Mme la
ministre.
Je
sais que vous êtes une beaucoup plus grande voyageuse que je ne le serai
jamais, mais j'ai quand même fait des petits
tours autour des quatre grands coins du monde, de la planète, mais c'était
professionnel, alors je n'avais pas de mérite, et j'ai été très chanceux.
Les quatre coins du continent, un petit peu mieux, un petit peu plus. Les
quatre coins du pays, d'un bord à l'autre,
dans toutes les directions, le Grand
Nord, mettez-en, je le connais par
coeur. Mais ma plus grande fierté, même si c'était professionnel, c'est
d'avoir découvert et d'avoir goûté à ce que le Québec a à offrir comme régions.
Et je la connais par coeur, ma province. Et effectivement vous avez raison, Mme la
ministre, on a un des plus beaux
coins du monde à vendre au reste du monde. À vendre dans le sens de l'industrie
touristique.
Mais
là je suis devenu député de Saint-Jean, et on apprend vite à être chauvin,
quand on ne l'est pas déjà, quand on est député. Alors là, je suis ambassadeur du Haut-Richelieu.
Haut-Richelieu, placez-vous, là : Saint-Jean-sur-Richelieu, les montgolfières. Oui, bien, les montgolfières,
je vous le dis tout de suite, c'est plus qu'une semaine par année, c'est à
longueur d'année qu'il y a
des montgolfières dans La Vallée-du-Richelieu. Mais effectivement c'est un des plus beaux festivals du Québec, une semaine par
année.
Toujours
est-il qu'on est tous, autant que nous sommes, des ambassadeurs de nos régions,
les 125 députés, et c'est très
bien ainsi. Et on peut voir que votre
travail à vous, il est comme ça à plein temps, chanceuse que vous êtes.
D'ailleurs, je ne suis pas envieux,
surtout pas de mes collègues ministres, c'est quelque
chose que je ne souhaite pas à mes
meilleurs amis, mais votre ministère,
Mme la ministre, me rend professionnellement curieux, pour ne pas dire jaloux. Mais
je me console en disant que votre portefeuille vous va à ravir, avec votre bonheur à la pelletée, comme ça. Sauf pour
les acronymes. Je vous entendais, et
vous êtes venue à Saint-Jean-sur-Richelieu, comme le reste de votre tournée, et
je vous entendais encore tout à l'heure, je sais qu'il faut s'habituer,
au gouvernement, là, mais peut-être qu'on s'habitue, mais on n'aime pas ça plus qu'il ne faut non plus... Bon, vous, les ATR
ce n'est pas de la magie, les ATS non plus, mais là il y a
plein de choses autour de ça. Je vous
entendais même parler, à un moment
donné, pendant votre tournée à
Saint-Jean, des associatifs. Je
disais... J'ai même demandé à une de vos
attachées, je pense : C'est qui, les associatifs, avec qui on va manger à
midi, là, tu sais, c'est qui, ce monde-là? J'ai fini par comprendre que
c'étaient les associations, des associations avec les... Bon.
Mais,
justement, ma question, c'est au sujet de ce que vous appelez, vous, l'Alliance
industrie touristique, qui arrive, si j'ai bien vu passer, à échéance...
votre fin du monde à vous arrive en 2020, là, et ça, c'est une des choses qui
arrivent à la fin de votre monde. Est-ce que
vous allez... pas nécessairement renouveler, parce que ce n'est pas quelque
chose... je ne sais pas si vous devez
le renouveler, mais comment vous voyez ça? Après avoir fait votre tournée,
savez-vous comment vous allez
travailler avec les gens qui sont déjà là, vos ATR, ATS, ATM, je ne sais pas
quoi, là, mais, l'association et l'industrie touristique, l'alliance,
comment vous allez travailler avez ça à l'avenir?
Et ne vous en faites
pas, Mme la ministre, j'ai d'autres questions, puisqu'il me reste encore...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
5 min 48 s.
M. Lemieux :
Alors, j'ai une autre question pour vous après ça, Mme la ministre.
Mme Proulx
(Berthier) : Cher M. le député de Saint-Jean, vous me faites bien
sourire, puis tous les membres de mon
cabinet et du ministère ici se mordent les lèvres pour ne pas rire, parce qu'à
mon entrée en poste je leur ai dit : Écoutez, là, les acronymes, vous allez me tuer, là, vous
allez vraiment me tuer. Et vous avez raison de le noter, que moi-même, je
suis en train d'utiliser un vocable de l'industrie.
Alors,
les ATR sont les associations touristiques régionales, les ATS sont
sectorielles. Les ATM, c'est pour de l'argent.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme Proulx
(Berthier) : Et, pour ce qui est de la CPTAQ, c'est le premier
acronyme que j'ai appris quand je me suis
lancée en campagne électorale pour le beau comté de Berthier. Je n'avais aucune
idée de ce dont les gens me parlaient, et c'est vrai qu'on parle
beaucoup en acronymes. Vous savez quoi, M. le député de Saint-Jean? Je vais
prendre un soin particulier, parce que,
d'abord et avant tout, on s'adresse au peuple du Québec. Et j'étais très
critique, à l'époque, où j'utilisais ça
de façon... pour gagner ma vie, où je me moquais d'ailleurs joyeusement des
députés et des ministres qui parlaient par acronymes. Alors, M. le
député de Saint-Jean, je vous mets en charge, dorénavant, de corriger Mme la
ministre, qui chaque fois qu'elle utilisera
un acronyme devra mettre de l'argent dans un petit pot pour payer un voyage au
Québec à un des députés, quel qu'il soit.
L'Alliance
de l'industrie touristique du Québec, c'est un mandataire du ministère du Tourisme du Québec, c'est un
bras marketing, si je peux m'exprimer ainsi, qui s'assure de faire du Québec le
premier de classe, en termes d'attrait touristique.
On vend le Québec à l'international. L'Alliance
de l'industrie touristique du Québec
identifie, donc, des marchés qui sont
en croissance, des marchés qui sont émergents, d'ailleurs on le voit, et avec
le ministère on le travaille, des marchés émergents comme ceux du Brésil, du Mexique, qui, pour des raisons de
sécurité évidentes, là, comme je le mentionnais un peu plus tôt,
décident de venir visiter le Québec.
Vous avez raison, M.
le député de Saint-Jean, l'entente, la fin du monde, comme vous l'avez
mentionné, arrive en 2020, mais c'est à ce
moment-là, donc, que nous allons... Mais on a déjà signifié à l'alliance, là,
qu'on allait renouveler leur mandat.
Mais il y a des cibles qui ont été fixées dans l'entente 2018‑2019, donc,
accroissement des recettes touristiques hors Québec de 5 %, accroissement du nombre de nuitées en
hébergement commercial en provenance des marchés hors Québec de 1 %, accroissement annuel de la
notoriété. Ils ont d'ailleurs à leur mandat 14 expériences en tourisme.
Alors, on va continuer de travailler
avec l'alliance, donc, avec notre plan de croissance économique de notre
industrie. On va redéfinir, donc, les termes et les cibles à atteindre
par l'alliance.
• (22 heures) •
M. Lemieux :
Merci, Mme la ministre. Je ne sais pas, vous, mais je pense que la plupart des
députés, nouveaux députés, comme moi et
comme vous, ont été confrontés, à l'arrivée, après l'élection, à ouvrir un
bureau, et une des questions qui se
posait, c'était l'accessibilité du bureau. À ma grande surprise, ce n'est pas
une obligation pour un bureau de député, au Québec, puis je pense que ça va changer bientôt, si j'en ai bien
compris la réaction de pas mal tout le monde, d'avoir des bureaux
accessibles aux fauteuils roulants et autres. Mais ça m'a fait penser,
puisqu'on allait se parler ce soir... je me suis
dit : C'est vrai, on est une population vieillissante. Ce n'est pas juste
l'accessibilité aux fauteuils roulants, et tout le reste, c'est la mobilité réduite, c'est des
populations de plus en plus âgées. Je sais qu'il y a quelque chose qui
s'appelle Kéroul, qui est un
partenaire, mais vous allez en avoir de plus en plus besoin, là, et pas juste...
L'industrie en général, les hôtels, bien sûr, mais les attraits
touristiques aussi, de plus en plus, là, on n'a pas le choix.
Mme Proulx
(Berthier) : On ne peut pas limiter les personnes à mobilité réduite,
qui sont en chaise roulante, par exemple, de... ne pas avoir accès au territoire
québécois et de découvrir l'industrie touristique.
D'ailleurs, je prends soin, ce soir,
de saluer M. Leclerc, qui est le fier, fier ambassadeur de Kéroul. Il
travaille très, très fort. Il est venu cogner à ma porte, et, d'ailleurs, dès janvier 2019 on a
apporté des modifications qui sont substantielles au programme d'accessibilité
des établissements touristiques. On a décidé, donc, de bonifier le montant. Subvention
maximale, on l'a fait passer de 20 000 $ à 50 000 $.
Ma
mère est à mobilité réduite, M. le député de Saint-Jean, c'est un enjeu qui
m'interpelle beaucoup. Et, oui, tous les
Québécois, quelque condition qu'ils ont, doivent pouvoir parcourir le
territoire québécois. C'est un dossier qui est très important à mon
coeur. Merci, M. le député.
M. Lemieux :
Merci, Mme la ministre.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci pour l'échange. Nous y allons maintenant
avec le dernier bloc de l'opposition officielle,
et la parole est au député de Viau. Il vous reste 37... 37! Sac à papier!
17 minutes. Vous auriez été content, hein?
Des voix :
Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, il vous reste 17 minutes. Allons-y.
M. Benjamin : Voilà. Et, puisqu'il s'agit de mon dernier tour,
je commencerai par vous remercier, Mme
la Présidente, et remercier aussi Mme la ministre, et tout le personnel, donc, de votre cabinet, et toute l'équipe qui est
ici ce soir. Donc, nous veillons
tard, mais c'est pour une bonne cause, c'est pour la cause du développement du Québec. Donc, je veux remercier le personnel de l'Assemblée
nationale aussi, donc, les pages. Donc, merci beaucoup.
Alors, vous avez, Mme la ministre, lors des consultations montréalaises...
Il y a un enjeu qui est important, je crois, et je vous ai entendu l'évoquer à quelques reprises, et vous aviez raison, sur l'idée qu'il y a
des portes d'entrée sur le Québec, Montréal en est une, Québec en est une, et
s'assurer de l'accessibilité des portes d'entrée, c'est aussi permettre, aussi,
aux autres régions... aux touristes qui arrivent au Québec
de pouvoir voyager dans les autres régions, découvrir les autres régions
du Québec.
Cela
en vient à vous parler de l'enjeu du REM. Il y a eu un échange entre
vous et les gens du REMI sur le prolongement d'un kilomètre, le prolongement d'un kilomètre du REM, qui permettrait, justement, au
REM d'aller jusqu'à la gare. D'ailleurs, Via Rail est totalement ouverte
à cela.
Lors
des études de crédits, votre collègue
le député... le ministre des
Transports a été moins catégorique
que vous, que vous l'aviez été. Donc,
il s'est montré ouvert, il s'est montré ouvert, enfin, suite à une question que
lui a posée mon collègue le député de
La Pinière, à regarder et à travailler à la réalisation de
ce prolongement-là, sachant l'importance de ce un kilomètre. Quelqu'un, par
exemple, qui veut se rendre à Trois-Rivières, O.K., il pourrait, si ce un kilomètre
serait réalisé, à partir de la gare, se rendre à Trois-Rivières.
Pour l'industrie
touristique du Québec, est-ce que vous serez prête à vous engager ce soir à
travailler avec votre collègue du ministère des Transports pour que, comme enjeu du développement du tourisme, donc, cela puisse se faire?
Mme Proulx
(Berthier) : Merci, M. le député de Viau. Je pense que vous vous trompez de ministre du Tourisme parce que jamais je n'ai parlé du REM, je suis
infiniment désolée. Le REM me plaît, m'interpelle. J'écoute mon confrère le
ministre des Transports en parler. Le fédéral, je tiens à préciser, M. le
député de Viau, est à faire une étude là-dessus.
Maintenant,
je suis étonnée de constater que vous me posez la question si je travaille avec
mon confrère le ministre des
Transports. Vous savez très, très
bien, comme critique de l'opposition
officielle en matière de tourisme,
que le tourisme et le transport sont directement liés, ils sont indissociables. C'est impossible de dissocier
l'industrie touristique et le ministère
des Transports. On travaille vraiment bien ensemble.
Je
suis très, très heureuse de voir les canaux de communication qui
sont ouverts entre le ministère, le cabinet, d'ailleurs, et M. le
ministre des Transports. Je vais laisser le soin, d'ailleurs, au ministre des
Transports de faire les études, les annonces qui pourraient être reliées au prolongement ou non du REM, je laisserai
ça au ministre des Transports ou encore à la ministre déléguée des
Transports et députée de Pointe-aux-Trembles.
M. Benjamin :
...et pourtant, Mme la ministre, nous n'allons pas nous entêter là-dessus,
donc, plus longuement, mais je vous
garantis, je vous garantis que, oui, donc, il y a eu un échange entre vous et
le représentant du REMI, donc, sur ce
dossier-là. Et c'est un enjeu en matière de développement touristique
important. Donc, je crois que vous, qui portez le dossier, donc, du développement touristique, vous
avez votre poids, autour de la table du Conseil des ministres, à faire valoir
sur l'importance, donc, qu'un prolongement du REM aurait des retombées
intéressantes pour l'ensemble de l'industrie touristique
québécoise. D'ailleurs, je pense que, dans la plupart des consultations, dans
la plupart des régions, un des sujets qui
est revenu souvent autour de la table, c'est l'accessibilité, l'accessibilité
aux régions. Donc, les transports sont au coeur de ça, et vous avez là une opportunité intéressante, je crois, de faire
valoir, donc, l'importance de ces retombées-là, donc, pour l'industrie touristique. Donc, moi, ce que je
vous demande : Est-ce que vous serez prête à vous engager à faire valoir,
c'est ça, la question, à faire valoir l'importance de cet enjeu-là pour le
développement touristique du Québec?
Mme Proulx
(Berthier) : Mais je ne peux pas croire que vous me demandiez si je
vais m'engager. Je suis engagée, je
le suis déjà, depuis le jour 1 de mon mandat. Vous l'avez vu, d'ailleurs,
lors de ma tournée. C'est la même chose avec le ministère des Relations internationales, avec Mme la députée de...
j'oublie sa circonscription... la ministre des Relations
internationales, la ministre de la Métropole, Mme la ministre des Affaires
municipales, le ministre du Travail, Culture et
Communications. Vraiment, nous travaillons tous ensemble. Nous faisons de la
politique différemment, et tous les canaux de communication sont ouverts, parce que nous sommes un gouvernement
d'entrepreneurs et on veut s'assurer, M. le député, que la croissance économique du Québec croisse. Et
l'industrie touristique du Québec n'y échappera pas, et je m'impose
auprès de mes confrères et consoeurs ministres.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, Mme la ministre.
• (22 h 10) •
M. Benjamin :
Alors, je suis très heureux de l'entendre. Maintenant, la question que j'ai
pour vous : Suite, puisque vous
arrivez dans un ministère où... Ce n'est pas les pages blanches, il y a des
choses qui ont été faites, à la lumière de ce que j'ai évoqué lors des préliminaires, tout à l'heure. Donc, vous êtes
en train de travailler. Maintenant, qu'est-ce que vous aurez à dire à l'association de la restauration du
Québec suite aux travaux, aux chantiers qui ont été déjà réalisés notamment
par l'ancien ministre, Martin Coiteux, notamment au niveau des problématiques au
niveau du fisc? Il y a des choses à poursuivre à ce niveau-là. Qu'est-ce que
vous aurez à dire à l'association de la restauration du Québec?
Mme Proulx
(Berthier) : Êtes-vous vraiment
sérieux, M. le député de Viau, dans votre question, là? Vous voulez
parler de fiscalité?
M. Benjamin :
...Mme la ministre, c'est l'association de la restauration du Québec.
Mme Proulx
(Berthier) : Oui, je l'ai rencontrée, l'association, oui.
M. Benjamin :
...ils ont trois enjeux, trois enjeux : des enjeux au niveau du fisc, des
enjeux au niveau de la main-d'oeuvre — donc
j'ai choisi de ne pas vous parler de main-d'oeuvre, puisque je sais où est-ce que nous, nous logeons
à ce niveau-là — et aussi des enjeux par rapport à tout ce qui
concerne les permis d'alcool. Moi, je vous parle en particulier... L'association de la restauration du Québec est au
coeur du développement touristique, Mme la ministre. Donc, il y a
un travail à faire avec vos collègues pour faciliter la vie des
restaurateurs du Québec.
Mme Proulx
(Berthier) : Ah! mais ça,
j'en conviens, de travailler avec les collègues pour faciliter tous ceux qui
sont des créateurs de bonheur de notre industrie, je suis totalement d'accord
avec vous. On les a rencontrés, d'ailleurs, l'Association
des restaurateurs du Québec. Eux aussi, donc, ont des enjeux liés à la main-d'oeuvre. Même si vous, vous ne souhaitez pas en parler, eux m'en ont
parlé très, très longuement, je vous dirais, M. le député de Viau. Il y a eu
des propositions qui ont été présentées par l'industrie des restaurateurs du
Québec qui étaient fort intéressantes.
Maintenant,
pour ce qui est de la fiscalité, je souhaite avoir une autre rencontre avec les
gens de l'industrie. On pourra
en discuter plus précisément. Et, si vous avez une question
très, très précise, pointue à me proposer, il me fera
plaisir... Mme la Présidente, vous me rappelez le processus? Comment je
dois faire pour...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : S'il a une question pointue, effectivement, vous pouvez la lui poser, puis elle pourra
probablement répondre en nous soumettant un document, mais...
M. Benjamin : Alors, j'aurais une question
précise. Puisque la ministre a parlé... aurait suggéré que je ne veux pas
parler de main-d'oeuvre, donc, ma question,
je vais la poser sur la main-d'oeuvre. Quelles sont vos intentions précises pour
aider à la pénurie de main-d'oeuvre dans le domaine de la restauration?
Mme Proulx
(Berthier) : Il y a...
Je vais vous faire part d'un témoignage que j'ai entendu d'un restaurateur, en termes
de pénurie de main-d'oeuvre, qui
attire beaucoup des jeunes milléniaux, comme vous le savez, M. le député de Viau. Et, dans un entretien, dans une grande radio, il
racontait combien il était difficile pour lui de retenir, donc, les employés.
Plutôt que de se battre contre les
milléniaux, il a donc décidé de s'agglutiner, de se greffer aux jeunes
milléniaux, et ce qu'il a fait, c'est...
Parce que, vous l'avez entendu autant que moi sur le
terrain, les milléniaux passent les entrepreneurs en entrevue, leur demandent des jours de vacances. Et donc cet entrepreneur-là en restauration, ce qu'il a décidé de faire pour pérenniser les emplois, garder ces emplois-là, c'est d'offrir
deux journées consécutives de repos à ses employés en restauration, que ce soit
lundi et mardi, mardi et mercredi, deux journées consécutives. Vous savez ce
qui est arrivé, M. le député de Viau? Il
a gardé ses employés, ça fait plus d'un an maintenant, parce qu'il a répondu... il s'est tourné vers les milléniaux. Parce qu'ils ont des façons de travailler et d'opérer qui
sont complètement différentes des modèles où vous et moi... — je
ne veux pas vous vieillir, M. le député de Viau, vous êtes sûrement beaucoup
plus jeune que moi — des
modèles, donc, des façons d'opérer et
de travailler qui sont complètement différentes, aujourd'hui, alors, oui, c'est
un défi pour l'industrie. Mais vous savez quoi? Ils sont agiles, ils sont mobiles, les gens de l'industrie. Et sincèrement je crois qu'ils vont être en mesure, en se tournant vers des milléniaux, de trouver des
moyens de garder ces gens-là. Toute la campagne de valorisation, là, à laquelle on a fait
référence un peu plus tôt aussi, avec les restaurateurs... Donc, il y a
une série de mesures qui sont mises en place pour aider des gens de l'industrie,
entre autres, de la restauration.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Il vous reste 6 min 25 s.
M. Benjamin : Merci,
Mme la Présidente. Un autre enjeu qui
m'apparaît important...Vous avez évoqué l'ITHQ, tout à l'heure, l'ITHQ qui
célébrait l'an dernier ses 50 ans d'existence, l'ITHQ qui s'est engagé
dans une dynamique de valorisation de qualité aussi de la formation.
Maintenant, vous comprendrez, en lien toujours
avec... Et c'est là que je vous dis qu'il y a
des actions à poser ou à continuer à poser, donc, pour faire en sorte que quelqu'un qui sort de l'ITHQ, qui décide d'aller travailler dans le domaine de la
restauration, cette personne-là puisse y rester. Vous savez, quand un
restaurateur... quand on rencontre un
restaurateur et qu'il vous dit : Moi, j'ai embauché quelqu'un
comme chef, donc, cette personne-là, après
trois mois, il a démissionné parce que, justement, il y a
un enjeu par rapport à toute la question des pourboires... Donc, il y a des choses qui ont été faites, et c'est là que je vous demande,
donc, comme ministre du Tourisme, sachant l'importance de la restauration, donc, pour le développement de
l'industrie du Québec, d'agir. Donc, maintenant, j'aimerais savoir quelles
sont les intentions de votre gouvernement à ce niveau-là.
Mme Proulx
(Berthier) : C'est vrai que c'est difficile pour les restaurateurs, M.
le député de Viau. Vous le savez, d'ailleurs,
vous l'avez lu aussi précisément que nous, au ministère et au cabinet, que
notre gouvernement a dévoilé, dans le
premier budget de la Coalition avenir Québec, une aide additionnelle de près de
1,7 milliard de dollars sur cinq ans pour accroître, donc, des gens à participer au marché du travail. C'est une
enveloppe, entre autres, notamment, qui comprend un soutien de 3,2 millions de dollars par année
accordé aux entreprises à compter de 2019‑2020 sous forme de bonification du
crédit d'impôt relatif à la déclaration des
pourboires — je lis
précisément le texte — afin d'aider les employeurs des secteurs de la restauration et de l'hôtellerie à offrir des
conditions de travail plus avantageuses pour faire face à la rareté de
main-d'oeuvre. Donc, notre gouvernement, dans le premier budget, avait entendu
ce cri du coeur là, entre autres, de l'Association
des restaurateurs du Québec. Et d'ailleurs, le 1er mai dernier, vous le
savez très bien, qu'il y a eu une hausse non seulement du salaire minimum, au Québec, mais il y a eu une hausse
du salaire à pourboire depuis le 1er mai dernier, qui est donc passé à 10,05 $ l'heure. C'est
donc une mesure très, très précise du gouvernement de la Coalition avenir Québec
qui a été prise dans notre premier budget, qui a été présenté il y a plus d'un
mois maintenant.
M. Benjamin :
Merci. Alors...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il vous reste 3 min 25 s.
M. Benjamin :
Trois minutes. Un dossier, évidemment, qui a déjà été abordé ce soir, et
je m'en voudrais de ne pas l'aborder avec vous, Mme la ministre, c'est
le dossier d'Airbnb.
Donc,
alors, il y a des actions qui avaient été posées par le précédent gouvernement,
je rappelle, entre autres, la mise en place de la Loi visant à améliorer
l'encadrement de l'hébergement touristique, je rappelle aussi le transfert des pouvoirs d'enquête à Revenu Québec, je rappelle
aussi l'entente de perception de taxe sur l'hébergement pour les nuitées
réservées sur la plateforme Airbnb. Alors,
effectivement, il y a deux choses, je crois, qui sont importantes, et viendra
ensuite ma question. Premièrement, quel
est le travail... est-ce qu'il y a un travail qui a été déjà amorcé avec la
municipalité? Ça, c'est la première
question. Et, la deuxième question, je comprends, tout à l'heure, vous avez
annoncé que, d'ici la fin de la
session, il y aura un projet de règlement, mais j'aimerais vous entendre sur la
vision qui sera derrière ce projet de règlement. Qu'est-ce que vous
entendez nous présenter?
Mme Proulx
(Berthier) : La vision derrière ce règlement... Je demanderais un peu
plus de précision à votre question. Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Benjamin :
Vous avez annoncé, tout à l'heure, qu'il y aura un projet de règlement, donc,
qui sera déposé d'ici la fin de la session.
Mme Proulx
(Berthier) : Oui. Exact.
M. Benjamin :
Alors, votre projet de règlement, pouvez-vous nous en parler? De quoi
sera-t-il...
Mme Proulx
(Berthier) : Vous comprenez très bien que je ferais un outrage au
Parlement, M. le député de Viau, si
je devais ici... avant de présenter au Conseil des ministres et au Conseil
exécutif quelque élément de ce règlement-là...
Oui,
vous aviez, le précédent gouvernement, le projet de loi n° 150,
mais, je dois admettre, M. le député de Viau, si le gouvernement de la Coalition avenir Québec doit et va déposer un
règlement d'ici la fin de la présente session parlementaire, c'est parce que votre loi manquait clairement de
dents. Depuis ce temps-là, M. le député de Viau, ne cessent de s'exprimer
partout les gens sur le fait que ce règlement-là avait besoin... cette loi-là
avait besoin de définitions.
Donc,
je répète que nous aurons l'occasion de présenter, donc, un règlement. Quatre
grands principes qui ont guidé nos
réflexions, tant avec les municipalités qu'avec les gens de l'hôtellerie :
clarté — clarté — simplicité, applicable et équitable. Vous savez qu'on est un gouvernement
qui souhaite que l'équité soit respectée de tous. J'espère d'ailleurs avoir,
M. le député, parce qu'on arrive à la conclusion...
• (22 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On peut peut-être lui laisser...
Mme Proulx (Berthier) : ...votre collaboration lorsque nous aurons
l'occasion de déposer ce règlement, d'ici la fin...
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci, Mme la ministre. Il vous reste 30 secondes si vous voulez
poser une question.
M. Benjamin : Alors, écoutez, c'était... vous avez répondu à ma
question, en fait. Je ne vous avais pas demandé de faire un outrage au Parlement, je voulais savoir quelle était... qu'est-ce
qui était votre volonté, donc, derrière ce projet de règlement.
Maintenant,
puisque le premier ministre du Québec,
votre premier ministre, notre premier ministre, s'est engagé à respecter
l'autonomie des municipalités, entendez-vous respecter l'autonomie des
municipalités?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : C'est terminé. Je vous remercie.
Merci pour l'échange enrichissant. Il nous reste un seul bloc du
gouvernement, et le dernier, avec la députée de Labelle. Vous avez sept
minutes.
Mme Jeannotte :
Alors, merci, Mme la Présidente. Bonsoir, Mme la ministre, membres... députés du
ministériel et les députés de l'opposition, membres de la fonction
publique et tous les partenaires.
Mesdames
et messieurs, quand il reste sept minutes aux crédits et qu'on a épuisé à peu
près tous les sujets... Je vais quand
même essayer de vous entretenir... parce que, vous savez, dans la région de
Labelle... c'est la plus belle région, parce
que, moi, de mon côté, je n'ai peut-être pas les poutines avec le bleuet, mais
j'ai la station de ski du Mont-Tremblant.
Alors, écoutez, je vais essayer de battre mon collègue député du Lac-Saint-Jean
avec ma montagne de ski.
Des
voix : Ha, ha, ha!
Mme Jeannotte :
Et, vous savez, Mme la ministre, je voudrais également souligner la présence...
l'honneur que vous m'avez fait de venir dans ma circonscription, le
25 avril dernier. Et puis, c'est quand même extraordinaire, Mme la ministre a fait une tournée, une première
au Québec d'une telle envergure, je tiens à le souligner, et dans chacune
des salles, là, c'est plus de... c'est
presque... plus de 100 personnes
à chaque fois, là, donc c'est tous des gens de l'industrie qui étaient
présents.
Vous
savez, juste pour parler de la montagne de ski Mont-Tremblant, là, moi, j'ai
l'honneur d'avoir des grands ambassadeurs,
hein, comme Erik Guay, Jasey-Jay Anderson, et puis, vous savez, juste à la
montagne de ski on parle de 3 000 emplois,
c'est extraordinaire. Et on a également l'Ironman, le fameux Ironman, et les recettes
touristiques, entre 2012 et 2018, là,
on parle de 71,5 millions de
dollars, on parle de 89 pays qui
viennent visiter mon petit village, au Mont-Tremblant, et on parle de 8 000 athlètes qui sont
venus à Mont-Tremblant. Et, Mme la
ministre, comme je vous le disais, il
y a un aéroport qui s'en vient, il est privé encore, mais on travaille
sur, peut-être, une prochaine porte d'entrée, on ne le sait pas.
Moi,
là, je les connais, les défis puis les enjeux, on en a parlé toute la soirée,
ça fait deux heures qu'on en parle. Ça fait
que je ne pourrai pas vous parler de
saisonnalité, de recrutement, de valorisation des carrières, intégration des
personnes handicapées, rareté de la main-d'oeuvre, on a tout fait ça, mais je vais vous parler de ce que je vis, parce
que j'habite le petit village de Mont-Tremblant
depuis 20 ans, et puis, moi, quand les touristes arrivent, c'est comme de
la visite, on est contents quand ils repartent, des fois, puis je vais
vous expliquer pourquoi.
Mme Proulx
(Berthier) : ...Mme la députée de Labelle.
Mme Jeannotte :
Oui, madame, parce qu'il y a des pancartes... Je vous appelle à un sujet qui
n'a pas été parlé encore, c'est la
signalisation. Vous savez, moi, ça fait 20 ans que je suis dans le vieux
village, et puis, quand j'ai une personne qui nous arrive de l'étranger,
qu'elle soit asiatique, qu'elle soit américaine : Hi, may I know where is
the mountain? Ils l'ont drette dans la face, mais ils veulent savoir par
où passer. Ça fait que, Mme la ministre, je ne sais pas si vous avez été
sensibilisée à cet enjeu-là, mais, vous savez, la signalisation, c'est
important.
Un
autre enjeu : la langue française. À la montagne, on a énormément
d'Américains, et moi, je tiens à ce qu'on garde notre couleur du français
aussi.
Ça fait que je vous amène sur d'autres terrains, Mme la ministre, puis
j'aimerais vous entendre. La signalisation, en effet, est-ce que dans votre grande consultation... est-ce que vous avez
entendu cet enjeu-là, de bien indiquer à nos touristes qui nous viennent de l'étranger par où passer pour
se rendre à nos montagnes, nos lacs puis nos sentiers de motoneige, etc.?
Mme Proulx (Berthier) : Merci, Mme
la députée de Labelle.
Et je rappelle que c'est tout le Québec qu'on vend. C'est vrai qu'il y a des belles régions.
C'est vrai que, et je dois l'admettre, les Laurentides, c'est une pépinière à
champions olympiques, entre autres, en ski, le très, très grand skieur, qui a
annoncé sa retraite, M. Erik Guay. C'est vrai que les Laurentides ont
vraiment été une pépinière à
champions, à champions du monde, à champions olympiques également.
Et d'ailleurs je salue au passage M. Guay.
On en a parlé, dans
la vaste tournée de consultation, donc, des... en fait, ce qu'on appelle les
routes touristiques signalées, ces fameuses
pancartes bleues qu'on peut retrouver sur certains circuits. Ça permet, entre
autres, effectivement, Mme la députée
de Labelle, de découvrir des caractères très, très distincts de certaines
régions, sortir des grands axes routiers pour aller à la découverte
d'une montagne de ski, pour aller à la découverte d'une fromagerie. Moi-même,
quand j'ai commencé à travailler à Québec,
avant cette carrière-ci, Fromagerie Grondines m'a interpelée, je suis sortie de
l'autoroute 40 en direction est,
j'ai fait peut-être un kilomètre. Et j'ai vu, au fil des ans, cette
fromagerie-là grandir, offrir des produits du terroir, et clairement ça
a eu une influence et une valeur puisqu'encore aujourd'hui je m'arrête là.
Donc,
on a 18 routes touristiques qui sont signalées, aujourd'hui, la 19e, Mme
la députée de Labelle, a été approuvée, elle sera signalée prochainement, c'est
près de 4 600 kilomètres, donc, majoritairement dans des régions, qui
sont identifiées par ces petits panneaux bleus en bord de route. Elles
sont gérées, d'ailleurs, par les associations touristiques régionales, M. le député de Saint-Jean, et les municipalités
régionales de comté, également connues sous le nom de... l'acronyme des MRC, et les centres locaux de développement et
organismes à but non lucratif — je vous passe l'acronyme, M. le député.
Donc,
oui, la production et l'installation des affiches, des enseignes ou des
fanions, ça aide, évidemment, les touristes qui s'amènent sur le beau grand territoire du Québec à faciliter le
repérage. Dans notre plan de croissance économique de notre industrie,
le programme prend fin, donc, le 31 mars 2020. On sera en mesure de revoir
tout ça. Mais j'apprécie infiniment votre
commentaire aujourd'hui, et ça va très certainement faire partie de nos
réflexions dans la prochaine année, donc, pour arriver avec notre
stratégie de croissance économique de l'industrie.
Mme Jeannotte :
J'avais énormément d'autres questions, mais je crois qu'il me reste...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...32 secondes.
Mme Jeannotte :
32 secondes? Bien, j'ai le temps de quelque chose.
Vous
savez, quand la station de ski ferme ses portes, eh bien, on le ressent le
lendemain dans le village, les restaurants ferment immédiatement. Alors, c'est vraiment le dernier point, dans le
fond, de soutenir, de continuer de soutenir nos moteurs économiques, nos
grands moteurs économiques.
Et
puis, encore une fois, merci, Mme la ministre, parce que vous aussi, vous êtes
une ambassadrice. Et puis vous avez raison de souligner qu'on travaille différemment, je le constate tous les jours
au caucus. Et je vous remercie de votre collaboration.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci, Mme la députée. Alors,
merci à tout le monde.
Adoption des crédits
Il est maintenant le temps... Le temps alloué
pour l'étude des crédits du portefeuille Tourisme est maintenant presque
terminé. Nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits. Alors,
nous y allons tranquillement.
Le programme 1, intitulé Direction,
administration et gestion des programmes, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Sur division. Le programme 2,
intitulé Développement du tourisme, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Sur division. Le programme 3,
intitulé Organismes relevant du ministre, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va sortir une belle chanson bientôt!
C'est le
dernier document, attention. L'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille
Tourisme pour l'exercice financier 2018‑2019 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, écoutez, c'est vraiment, là,
la fin, si vous voulez, là, de la période des études de crédits pour cette année. Je tiens vraiment à
féliciter tout le monde, tous ceux, entre autres, qui font partie de la
commission Économie et travail. Merci aux députés, merci à tous les
ministres qui sont venus ici également.
Document
déposé
Et, en
terminant, avant, je dois déposer, si vous voulez, les réponses aux demandes de
renseignements de l'opposition. Alors, les voici.
Alors, encore
une fois, je vous remercie, tout le monde. Compte tenu de l'heure, c'est la
fin, j'ajourne, la commission ajourne
ses travaux au vendredi 3 mai. N'oubliez pas que demain, à 10 heures,
nous avons une interpellation. Alors, merci à tout le monde, merci à
tous ceux qui ont assisté à la commission. Et à l'année prochaine.
(Fin de la séance à 22 h 30)