(Onze heures treize minutes)
Le
Président (M. Poëti) :
Merci. À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Je souhaite
la bienvenue aux membres de l'opposition, aux membres, évidemment, du
gouvernement. Également, j'aimerais
souligner, dans la salle, la présence de Lalia Katchelewa, qui est
stagiaire — excusez,
je n'ai probablement pas dit bien votre nom de famille — des stagiaires d'un jour des Jeunes
Explorateurs, qui va participer avec
nous à cette étude de crédits.
La commission est réunie afin d'étudier les crédits
budgétaires du portefeuille Tourisme pour l'exercice financier 2016-2017.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Martel (Nicolet-Bécancour) remplace M. Lamontagne (Johnson).
Le
Président (M. Poëti) :
Merci, Mme la secrétaire. Nous procéderons à une discussion d'ordre général par
blocs d'environ 20 minutes, incluant
les questions et les réponses, puis ce volet est d'une durée de deux heures.
Nous comprenons que nous avons débuté
vers 11 h 15, donc, avec consentement, vous comprenez que nous
terminerons à 13 h 15. Il n'y aura pas de remarques préliminaires. Les crédits de ce portefeuille seront
votés à la fin de ce volet. Puisque nous avons débuté nos travaux comme je le disais, nous allons les
terminer exactement dans deux heures. Bienvenue également à la ministre,
avec nous ce matin pour l'étude de ces crédits.
Discussion générale
Je suis
maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. M. le député de Bertrand, vous avez
la parole.
M.
Cousineau :
Oui. Merci, M. le Président. Bien, ça me fait plaisir de vous voir à la
présidence aujourd'hui, et puis vous faites... Je suis persuadé que vous
allez faire ça d'une façon admirable.
Le Président (M. Poëti) : C'est
grâce à vous, d'ailleurs. Alors, merci.
M.
Cousineau :
Oui, oui. Je salue aussi Mme Laplante, qui est notre secrétaire de la
commission, qui nous assiste et qui travaille d'une façon admirable,
elle aussi.
Mme la
ministre, bonjour, et M. le sous-ministre, M. Croteau, bonjour. Je salue aussi les gens du ministère
qui nous accompagnent, mes confrères, des députés des deux côtés de la
Chambre, de la deuxième opposition et du parti ministériel, et puis les gens du
cabinet aussi.
C'est un
petit bloc de 17 minutes, mais qui est très intéressant parce que je vais vraiment
axer mes questions sur des précisions, puis on aimerait connaître l'état
d'avancement de certains travaux, parce qu'avec la mise en place de la loi
n° 67... Évidemment, vous comprendrez qu'il y a des choses qui ont été
mises en place par la loi n° 67, et puis il y a du questionnement quand
même qu'on doit faire pour voir quel en est le suivi.
Mais je
commencerais, Mme la ministre, avec le Grand Prix du Canada. Bon, on lit
différentes choses dans les journaux
par les temps qui courent. Il y avait encore un article, ce matin, qui
mentionnait que le Grand Prix du Canada ne fait pas ses frais, le
promoteur, bon, a de la difficulté à atteindre ses objectifs. Puis, on se
souviendra — puis
vous me corrigerez tantôt, lorsque vous allez prendre la parole — c'est
quand même autour de 18 millions par année que les deux gouvernements versent pour le Grand Prix du Canada. Entre autres,
pour la partie du gouvernement du Québec, bien, on parle peut-être de 5, 6 millions de dollars — ce sont des sous — sur une entente de 10 ans. Je crois que
nous en sommes à la deuxième année, il reste encore huit ans à venir.
Bon, on
apprend des choses puis on se questionne. Je sais qu'il y a une étude qui a été
commandée pour voir quelles sont les
retombées économiques pour le Québec concernant le Grand Prix du Canada. Loin
de moi l'idée de dire que, bon, il faut que ça cesse, le Grand Prix du
Canada. Au contraire, c'est un apport économique, touristique extraordinaire,
le Grand Prix du Canada à Montréal. C'est un événement annuel qui est très,
très couru. Mais il y a un questionnement. Il
y a beaucoup de personnes qui se demandent : Est-ce que les retombées
économiques pour la région de Montréal, pour le Québec, c'est au
rendez-vous? On parlait, il y a quelques années, d'autour de 80 millions
de retombées économiques. Maintenant, on
parle plutôt de 30, 35 millions de dollars. On aimerait savoir exactement
si on va recevoir... ou si on va voir
l'étude qui a été commandée et puis... pour nous donner un petit peu, là, tous
les tenants et les aboutissants au niveau financier puis les retombées
économiques.
Alors, je peux vous entendre là-dessus, Mme la
ministre?
Le Président (M.
Poëti) : Mme la ministre.
Mme Boulet :
Alors, merci, M. le Président. Alors, ça me fait plaisir... Bien, tantôt, si
vous me permettez, M. le Président,
je prendrai quelques minutes sur le temps de mes collègues pour faire une mise
en contexte de l'industrie touristique
au Québec. Je pense qu'au bénéfice des gens puis, je pense, des collègues c'est
intéressant d'avoir un petit peu de mise à niveau, ça ressemble à quoi
en termes de chiffres, en termes de retombées.
Mais je suis contente que le collègue aille
d'entrée de jeu avec le Grand Prix. Comme le collègue le disait, évidemment, c'est l'événement sportif qui a la
plus grande incidence touristique au Québec. Alors, c'est important, là,
parce que c'est un événement qui est
stratégique pour la grande région métropolitaine. On parle d'un taux
d'occupation dans les hôtels de
Montréal, pendant cette période-là, de 93 %, 300 millions de
téléspectateurs, diffusé dans plus de 150 pays. Alors, c'est
vraiment, là, un événement touristique déterminant, stratégique pour la ville
de Montréal.
Et, comme
dans tous les grands événements — parce que ce n'est pas juste pour le Grand
Prix — souvent
on se questionne. Bon, les événements
sortent des chiffres sur les dépenses touristiques, sur les retombées
économiques, puis souvent on peut se
poser la question : À partir de quelles bases on a estimé ces montants-là?
Et c'est dans ce contexte-là que les
partenaires, pas juste le ministère du Tourisme, mais les partenaires, que ce
soit la ville de Montréal, Tourisme Montréal,
le groupe Octane, se sont dit : Bon, on va mettre en place... on va faire
un guide méthodologique. On va faire l'expérimentation
avec l'événement du Grand Prix, puis après ça, ce guide-là, s'il s'avère
concluant, on pourra l'étendre à tous les grands événements du Québec
pour aller mesurer la portée ou l'impact économique de ces événements-là au Québec, pour qu'on ait des comparaisons — on va dire, comparer des pommes avec des
pommes — donc,
d'un événement à un autre, qu'on ait les mêmes bases d'analyse, les
mêmes bases de comparaison.
Alors, ce
guide-là était... Ça a coûté 41 000 $, faire ce guide méthodologique
là, qui était divisé en quatre partenaires financiers, donc la ville de...
Si je ne me trompe pas, là — Marc,
tu me diras — il
y avait la ville... Je dis «Marc», je
parle de... Je l'ai ici, ça ne sera pas long. Il y avait la ville de
Montréal, Tourisme Montréal, le ministère et Octane, qui est...
• (11 h 20) •
Une voix : Le promoteur.
Mme Boulet :
Le promoteur. Donc, ce guide-là, le rapport est prêt et devrait être rendu
public incessamment.
On est en
pourparlers également avec la ville de Montréal, là. Parce qu'évidemment, les
chiffres qui sont à l'intérieur du
guide, je ne vous cacherai pas qu'ils sont différents de ce qui était véhiculé
par le promoteur. Mais on va s'entendre puis on va rendre ça public avec la ville de Montréal, avec le
promoteur, avec Tourisme Montréal, les partenaires, finalement, qui ont financé l'étude, et, sous peu, là, d'ici
les prochaines semaines, ça sera rendu public. Et le promoteur est au courant
des nouvelles données, là. Et je pense que
ça sera... je pense que c'est correct de faire cette démarche-là, parce qu'à un
moment donné il faut se repositionner, il
faut faire une analyse, une évaluation qui soit juste, qui soit identique pour
tous les événements, et c'est dans ce
sens-là que le guide avait été commandé par l'ensemble des partenaires. Et,
sous peu, monsieur le collègue, on rendra ces éléments-là publics.
Le Président (M. Poëti) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Bertrand.
M.
Cousineau :
Merci, M. le Président. C'était évidemment une de mes questions sous-jacentes
aussi, à savoir : Le guide méthodologique pour faire l'évaluation
de l'ensemble des grands événements, ce guide-là a été commandé, si on peut s'exprimer ainsi, en 2012. Puis là on
est en 2016, on a hâte de voir rapidement, là, à quel moment va être déposé
ce guide pour faire des comparatifs entre
les grands événements. Et puis, parallèlement à ça, Mme la ministre,
parallèlement à ça aussi, il y a
l'étude concernant le Grand Prix. Alors, on parle de l'étude concernant le Grand Prix pour voir exactement,
là, de quoi on parle lorsqu'on
parle de retombées économiques. Est-ce
que c'est 80 millions, ou est-ce que c'est 30 millions, ou est-ce que c'est 50 millions? Ça,
on veut voir ça. Puis on veut voir... Et puis, le guide, évidemment, que vous
avez mentionné, qui a été commandé en 2012,
puis là on est rendus en 2016, on attend ça le plus rapidement possible,
si c'était possible, et puis... parce que ça va nous permettre de faire
des comparatifs.
Souvenez-vous...
Évidemment, on a rencontré les gens du REMI, vous, de votre
côté, puis moi, j'ai eu l'occasion
de jaser avec Louise Beaudoin, aussi, qui
est la présidente, et puis avec son directeur
général, M. Roy. Et puis ça va
être intéressant de faire des comparatifs, à savoir que, bon, vous
avez 25 événements d'ordre... internationaux, là, financés autour de 12, 13, 14 millions
de dollars. Je vous rappelle que l'objectif en 2012, c'était de financer
l'ensemble de ces événements-là avec une enveloppe
de 17,5 millions. Et puis je lisais le document qui avait été préparé par
la firme Secor pour le REMI, les retombées économiques sont tout
simplement extraordinaires pour le Québec, on parle de plus de 475 millions de dollars pour les grands
événements, et puis le nombre d'emplois puis les taxes payées aux deux
gouvernements, c'est faramineux. Puis
cette étude-là, en parallèle avec l'argent que ça génère, les grands
événements, ça va être intéressant de
voir, là, si... Puis ma question qui est sous-jacente à tout ça : Est-ce
qu'on va tendre vers le 17,5 millions qui avait été annoncé pour
l'ensemble de ces événements-là, Mme la ministre?
Le Président (M. Poëti) : Mme la
ministre.
Mme Boulet :
Alors, je vais répondre juste à la première partie de la question du collègue
pour dire que le guide, la réponse de tout cet exercice-là pour le Grand Prix,
ça fait à peu près deux mois qu'on l'a, au ministère, donc ça ne remet pas en question la tenue de
l'événement. Et, quoique les chiffres qui vont être divulgués ou être rendus
publics prochainement sont différents
des chiffres qui étaient véhiculés par l'événement, ce sont des chiffres très
significatifs, et c'est une bonne nouvelle pour
l'économie du Québec à tous les niveaux. Alors, le Grand Prix, c'est un
événement important qui doit continuer, et
l'entente du gouvernement du Québec était à la hauteur de 48 millions de
dollars de 2015 à 2024. Et, vous
l'avez dit tantôt, avec l'ensemble des partenaires, c'est 187 millions de
soutien financier qui vient soit de la
ville, soit de Tourisme Montréal, des gouvernements fédéraux et provinciaux,
187 millions sur 10 ans qui est donné à cet événement-là. Donc, c'est très structurant, et
ça, il n'y a pas de doute que ça ne remet pas, aucunement, en question la
tenue de l'événement.
Pour ce qui
est du programme des festivals et des événements, je pourrais vous en parler
tellement longtemps, parce que c'est
vraiment important, c'est un budget de 15 millions de dollars, à chaque
année, qui est dévolu aux événements, festivals
et événements. Et effectivement, par les années passées, on avait annoncé une
budgétisation qui allait jusqu'à la
hauteur de 17 millions. Malheureusement, ces 17 millions là, on n'a
jamais eu les crédits pour concrétiser. Maintenant, on fait avec le
15 millions qu'on a, qui est quand même un montant qui est substantiel,
et, dans le 15 millions, il y a 123 événements
qui réussissent à s'inscrire au programme. Parce que, pour être accepté à
l'intérieur du programme, bien, il
faut avoir des budgets. Bon, le volet 1, c'est 300 millions de budget
d'opération... 300 000 $ et plus de budget d'opération. Dans le volet 2, on prend les plus petits
événements qui ont 100 000 $ de budget d'opération. Il y a des
achalandages. On leur demande de faire
des études, également quels sont les visiteurs, est-ce que ce sont des
visiteurs, des excursionnistes, des
touristes. Alors, il y a des critères qui sont imposés. Alors, il y a
123 événements qui ont réussi à être inscrits dans le programme. Et là je suis consciente qu'il y a
des plus petits événements, plus locaux, plus régionaux qui ne réussissent
pas à atteindre les critères pour être financés ou accompagnés financièrement
par le biais du programme.
Et, je vais
le dire en même temps, au global dans le gouvernement, il y a 62 millions
de dollars qui sont dédiés et dévoués
aux festivals, événements pour soutenir à peu près 550 événements. Parce
qu'il n'y a pas juste au Tourisme qu'il
se donne de l'argent, il y a à la Culture, il y a le Sport et Loisir, il y a
l'Éducation. Alors, l'ensemble des ministères, c'est 62 millions de
dollars pour 550 événements. Et, au Tourisme, nous, on fait partie d'une
enveloppe, à peu près 45 millions, qui soutient à peu près 300,
320 événements.
Alors, le
défi — et j'en
ai déjà parlé avec le collègue puis je pense que le collègue de
Nicolet-Bécancour va être d'accord
avec nous — le défi,
c'est que, dans ce budget-là, on a des gros événements, et des moyens, puis des
plus petits. Et le défi, c'est que
les gros événements, et ça, je pense qu'on peut tous le dire ici, les gros
événements, une quinzaine d'événements
viennent chercher la moitié de l'enveloppe du 15 millions de dollars.
Alors, les grands événements qui font partie du REMI, entre autres,
viennent chercher une bonne portion du budget.
Alors, je me
suis questionnée, puis je pense qu'ici les gens derrière moi ont une bien
meilleure expertise que moi, une bien
meilleure connaissance que moi sur l'exercice qui doit être fait, et je pense
que... ma volonté d'aller de l'avant avec
ça. Alors, on doit tous se questionner, et je vais vous interpeller, chers
collègues, comment on peut trouver d'autres leviers pour les plus grands événements. Est-ce que ça serait possible
de sortir du programme les plus grands événements et de leur trouver d'autres leviers financiers en
les considérant notamment comme des entreprises, au Québec, qui génèrent
des emplois, qui génèrent des revenus? Mais
je me questionne, je n'ai pas de réponse à vous fournir aujourd'hui, mais je
pense qu'il faut augmenter la marge de manoeuvre de ce programme-là pour
soutenir mieux les événements qui sont actuellement
sous-financés. Donc, j'ai la moitié des événements, actuellement, qui sont
sous-financés par rapport aux critères du programme, et mon objectif est
d'aider ces programmes-là.
Ce que j'ai
fait cette année, on a pris la Coupe Rogers, qui recevait, et ça, c'est public,
un montant à la hauteur de
700 000 $... C'est un événement qui, bon an, mal an, que ça soit avec
les femmes, l'année où c'est la présentation du tennis féminin, ou du tennis masculin, rapportait des revenus
substantiels, à la hauteur de 4, 5, 6, et même plus que ça, millions de dollars. Alors, dans les critères, on
dit que, si un événement va se tenir même s'il n'a pas le soutien financier
du ministère du Tourisme, normalement, il
n'est pas admissible au programme. Alors, si on fait cette lecture-là pour cet
événement-là, ça me permettait de conclure que normalement le ministère pouvait
se retirer de ce soutien financier là puisque
l'événement va se tenir pareil, même s'il n'a pas le soutien du ministère.
Donc, cette année, on a proposé... ou on a dit à cet événement-là qu'on
les soutiendrait à la hauteur de 250 000 $ au lieu de
700 000 $, donc j'ai libéré là 450 000 $.
J'ai pris également 150 000 $ dans mon enveloppe discrétionnaire,
donc ça fait un total, là, une banque de 600 000 $. Et, avec
les 600 000 $, j'ai demandé au ministère de faire l'exercice de
rajouter ces sommes-là aux 45 événements qui étaient sous-financés par rapport aux critères du
programme. Alors, il y a 45 événements, dans les 123 cette année, qui
vont recevoir davantage parce qu'on a réussi à libérer des sommes.
Alors, ça,
c'est l'exercice qu'on a fait cette année, dans un premier temps, pour les
aider davantage. Mais je suis consciente
qu'il faut approfondir l'exercice. Il faut approfondir l'exercice et il faut
trouver le moyen de fournir à nos gros événements de meilleurs outils, des
outils plus performants pour les aider à se développer et faire de la... aller
chercher des clientèles, des
touristes à l'international. Mais je n'ai pas de réponse, je vous dis qu'on
doit faire l'exercice. Et je la ferai avec vous autres. Et je la ferai
avec vous.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Poëti) : M. le
député de Bertrand, pour 1 min 39 s.
M.
Cousineau :
Merci, M. le Président. Merci, Mme la ministre. Laissez-moi toujours une petite
croûte, parce qu'il reste à peu près 1 min 30 s.
Le Président (M. Poëti) : Exact.
M.
Cousineau :
Donc, ce que je comprends, là, dans tout ce qu'on a discuté, c'est sûr que,
dans le 62 millions dont vous parliez, il y a les sociétés d'État,
là-dedans. Quand vous parlez de votre discrétionnaire, ça, il n'y a pas de récurrence là-dedans, c'est toujours du discrétionnaire,
donc il faut faire en sorte de consolider tout ça. Puis ce que je comprends, là, c'est que — pour terminer mon bloc — bien, on va rapidement, dans les prochaines
semaines, avoir le guide pour voir
exactement où on s'en va. L'étude concernant le Grand Prix du Canada, ça va
être déposé prochainement pour qu'on
puisse faire des comparatifs. Et puis je comprends aussi que vous allez vous
pencher, vous allez réfléchir, vous allez
convaincre votre confrère le ministre des Finances que, le 15 millions
pour les grands événements, bien, il faut tendre vers un peu plus pour faire en sorte, là, qu'on puisse aller chercher le
maximum au niveau des retombées économiques.
Mme Boulet : C'est tout à fait ça. Alors, c'est un peu plus d'argent
pour le programme existant ou un autre levier financier qui nous permettrait d'aider certains événements qui viennent
gruger une bonne partie de budget que j'ai pour... Et la démarche et les
représentations sont déjà faites.
M.
Cousineau :
Alors, sur mon autre bloc... J'imagine qu'il ne reste plus de temps.
Le Président (M.
Poëti) : Malheureusement. Bien, il reste 24 secondes, M. le
député.
M.
Cousineau : Bon, bien, sur mon autre bloc, j'aborderai aussi
la question des protocoles d'entente avec les ATR et puis leurs responsabilités, et puis évidemment
on parlera aussi de la taxe sur l'hébergement, puis on pourra parler de
l'alliance aussi, qui nous préoccupe.
Le Président (M. Poëti) : Merci, M. le député de Bertrand. Nous allons
passer maintenant à la partie gouvernementale pour une période de
20 minutes.
Mme Boulet :
Alors, M. le Président, je demanderais le consentement de mes collègues, puis
il faut que je le demande à l'opposition
également, ça me fait plaisir de le demander, de prendre la parole, dans un
premier temps, pour... J'aimerais ça
dresser un portrait de l'industrie touristique au Québec. Je pense que c'est
très pertinent pour les gens qui sont à l'écoute. Alors, il faut que je
demande le consentement.
Le Président (M. Poëti) : Bon. Alors, bien, écoutez, nous allons le
demander, s'il y a consentement. Cependant, il n'y a pas de problème parce que c'est votre bloc, Mme la ministre.
Mais je comprends qu'il n'y a pas de... Est-ce que, oui, il y a
consentement pour que la ministre s'adresse...
M.
Martel :
Bien sûr, bien sûr.
Le Président (M. Poëti) : Merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. Merci,
M. le président. La parole est à vous, Mme la ministre.
Mme
Boulet : Alors, merci beaucoup de me permettre de... je pense
que c'est important de faire une mise en contexte.
Dans un premier
temps, je voudrais dire merci à tout le personnel du ministère, M. le
Président, si vous me permettez. Tantôt, je
leur dirai merci pour les crédits, mais, dans un premier temps, je vais leur
dire merci pour le travail exceptionnel qu'ils font au quotidien. Et je
pense que, si l'industrie touristique au Québec va bien, ils ont un rôle déterminant à jouer à tous les niveaux, à tous les
instants. Ce sont des gens qui sont à l'écoute des besoins des industries,
des entreprises, des événements, des
organisations. On est en mode solution, au ministère du Tourisme, et j'ai la
chance et le privilège de pouvoir compter sur une équipe extraordinaire
qui a, au cours des dernières années... Et je pense que, quand je vais vous faire le bilan, vous allez voir
le travail qui a été accompli et je pense qu'ils sont les principaux acteurs
de ces résultats, et on peut tous en être très fiers.
Alors, évidemment,
l'industrie touristique, c'est une industrie qui est significative au Québec,
et ce qu'il y a d'intéressant, c'est que,
dans toutes nos régions... parce qu'on est trois collègues, trois députés qui
venons de régions, donc on ne vient
pas des grands centres, et que l'industrie touristique, c'est un secteur
économique important, on cherche à le
développer beaucoup pour diversifier notre économie. Souvent, dans nos régions,
l'économie est moins diversifiée, alors l'industrie touristique est
vraiment un pôle d'intérêt pour la diversification économique dans nos régions.
Il y a un bilan
positif qu'on peut tracer à partir des actions qui ont été faites au cours des
dernières années, et l'industrie touristique
en chiffres, M. le Président, c'est 32 000 entreprises, c'est 350 000
emplois, c'est 92 millions de touristes,
à chaque année, qu'on reçoit au Québec, c'est plus de 13,5 milliards de
dollars en recettes annuelles, 2,5 % du PIB, et c'est le quatrième
produit d'exportation du Québec.
En
2012-2020, on a déposé le plan de développement de l'industrie touristique et
qui avait des objectifs. Donc, 2012-2020,
ça nous dit : On se projette dans le temps, on se voit où en termes
d'industrie touristique en 2020. Et les objectifs dans ce plan-là étaient un taux de croissance
annuel moyen des recettes touristiques de 5 %, donc 5 % de plus par
année de recettes touristiques, pour un objectif pour atteindre
18,9 milliards de dollars d'ici 2020. Alors, on sait qu'on était, à l'époque, à peu près à 11 milliards de
dollars, on est à 13,7 milliards aujourd'hui, et la projection, c'est
d'atteindre à peu près
18,9 milliards d'ici 2020 et de créer 50 000 nouveaux emplois
avec un accueil de plus de 7 millions de visiteurs de plus. Donc,
on atteindrait à peu près 100 millions de visiteurs d'ici 2020.
Évidemment,
la conjoncture a fait qu'actuellement, à mi-mandat de ce plan-là, on n'a pas
atteint les objectifs, mais on a bon
espoir, parce qu'on a connu une très bonne année 2015 et on a bon espoir
que 2016, 2017, 2018 seront de très bonnes années touristiques, parce qu'il y a une
conjoncture, il y a des éléments qui font en sorte que, normalement, il y aura
affluence de touristes pour ces années-là.
On peut penser notamment à l'évolution du taux de change qui nous est
favorable, le prix de l'essence qui
est bas, la reprise de l'économie nord-américaine. Il y a également les fêtes
du 375e à Montréal, qui vont être
l'année prochaine, et également le 150e anniversaire de la Confédération
canadienne. Donc, il y a des événements
qui vont être ponctuels mais qui vont faire en sorte qu'il y aura affluence.
Et, avec les fêtes du 375e, il y aura des legs, pour la ville de
Montréal, qui vont permettre d'améliorer nos infrastructures d'accueil ou nos
infrastructures touristiques. Donc, on pense... et le dollar canadien qui est
très bas, puis on pense que ça va se maintenir.
Donc, on
devrait être capables d'attirer plus de touristes américains chez nous, on
devrait être capables également de
faire un peu plus de rétention de la part de nos Québécois qui voyagent
beaucoup, qui se déplacent aux États-Unis. Peut-être qu'ils auront davantage le goût de visiter leur province, de
visiter notre Québec, avec la campagne de promotion Blind Love que... si tantôt je peux dire un petit
mot, cette campagne-là, elle est extraordinaire, elle a été vue actuellement
par plus de 9 millions de personnes à
travers le monde, et ça nous donne des images fabuleuses sur ce que le Québec a
à offrir aux touristes qui vont venir chez nous.
Alors, au
cours de la dernière année, il s'est passé beaucoup de choses. Et les collègues
ont été partie prenante des
changements structurants qui ont été faits aux touristes. On n'a qu'à penser à
l'alliance... Là, je vais peut-être... Si je prends trop de temps, vous
me le direz. On n'a qu'à penser... Hein?
Le Président (M. Poëti) :
14 min 38 s, Mme la ministre.
Mme Boulet : D'accord. Alors, je vais prendre, juste, peut-être,
une... Alors, on n'a qu'à penser à la mise en place de l'alliance, qui est une nouvelle gouvernance en
ce qui a trait à la promotion internationale. Alors, c'est une organisation
qui est unique, qui est forte et très
représentative pour soutenir le développement de l'offre et la mise en marché touristique
au Québec. Alors, on a rassemblé tous les partenaires, il y a
eu de la concertation, de la collaboration, et tous ces gens-là vont représenter les entreprises
et les associations du secteur
touristique afin de valoriser et défendre les intérêts... Alors, la mise en place de l'alliance... Vous avez été là,
au front de la première ligne, bien avant moi, alors je tiens d'abord à vous
remercier pour votre collaboration,
remercier également Mme Vien, qui est la ministre qui m'a précédée et qui
a permis la mise en place de cette organisation-là. Je pense que ça sera
déterminant dans les années à venir.
Parce que
notre objectif, c'est d'aller chercher davantage de touristes à l'international.
Donc, au lieu que chaque ATR, à sa
façon, chez elle, de son côté, travaille en silo puis fasse de la promotion à
l'international, dorénavant ça sera mis
sous le même parapluie, qui est cette alliance-là. Donc, c'est 30 millions
de dollars qui va être utilisé pour faire de la promotion à l'international, 13 millions qui vient du ministère du
Tourisme, 10 millions qui viendra des ATR par le biais de la nouvelle taxe sur l'hébergement et
7 millions de la part des partenaires. Donc, cette organisation-là qu'est
l'alliance aura un 30 millions
de dollars de budget annuel pour être plus performant pour aller chercher les
touristes à l'extérieur.
Il y a eu
également le projet de loi n° 67 qui était d'actualiser... ou
l'encadrement des établissements d'hébergement touristique, principalement améliorer l'encadrement. Et on sait que,
dans le contexte d'hébergement collaboratif, via les sites Internet... Alors, les sites comme Airbnb,
pour que les gens nous comprennent bien, ces sites-là ne sont pas illégaux,
mais le projet de loi s'adressait aux gens
qui utilisent ces plateformes-là pour faire de l'hébergement illégal et qui
entrait en compétition avec tous les
établissements, au Québec, qui doivent se conformer tant au niveau de la
classification qu'au niveau de soutirer
des taxes, des assurances. Alors, c'est une question d'équité, d'abord et avant
tout, pour l'ensemble des gens qui
travaillent dans les établissements, qui font de l'hébergement, une question
d'équité mais aussi une question de
sécurité pour les gens qui viennent chez nous, une sécurité puis une question
de qualité d'offre touristique également. Alors, ce projet de loi là était déterminant, et je pense qu'on est une
des rares organisations à avoir légiféré au niveau de l'hébergement illégal. Et ça, je tiens également à
saluer votre collaboration. Je sais que vous avez travaillé très fort
là-dessus.
• (11 h 40) •
Et également
tout ça était en lien avec... L'industrie nous disait et les ATR nous
disaient : Si on fait plus, davantage de promotion à l'international, il faut s'assurer que, dans les régions, où il y a moins de touristes
internationaux, on ait de
l'argent pour faire de la promotion, pour développer le produit touristique.
Alors, ces
trois éléments-là étaient liés ensemble, l'alliance, le projet de loi
n° 67 et un soutien financier de la part du ministère des Finances, pour soutenir, accompagner les projets
structurants, les projets stratégiques, les projets innovants dans nos régions pour améliorer le produit
touristique. Alors, c'est dans ce cadre-là qu'on était très heureux de voir au
budget 60 millions de dollars qui ont été rendus disponibles à l'industrie
touristique pour soutenir les stratégies.
Alors, on se rappellera qu'il y a eu la
stratégie hivernale qui est sortie, rendue publique, mais il n'y avait pas
nécessairement de soutien financier. On sait qu'il y a une stratégie qui doit
venir également, bientôt, c'est culture événementielle.
Et il y a celle de nature et aventure également. Puis ultérieurement il y aura
celle... la stratégie d'affaires et de
congrès. Donc, ces stratégies-là, c'est intéressant de les sortir, de les
publiciser, mais il faut avoir des sous pour soutenir les initiatives qui pourront émerger de la part de
ces stratégies-là. Alors, le budget est venu nous donner les sommes d'argent
par le biais du 40 millions, par le
biais du 8 millions. Et il y a également un 12 millions qui va nous
permettre de mettre en oeuvre les
fameuses ententes, les EPRT, que vous connaissez, qui sont attendues beaucoup
dans les régions par le biais des
ATR. Je pense que les EPRT ont permis de faire lever beaucoup de projets dans
nos régions. Alors, ces ententes-là vont pouvoir être renouvelées.
Et, dans le
budget, on avait également 9,6 millions de mise à niveau du PADAT, qui est
le programme d'aide au développement
des attraits touristiques, parce qu'on avait un PADAT avec des sommes d'argent,
c'était 85 millions sur cinq
ans, donc 17 millions par année, mais c'était en prêts et en garanties de
prêt. Donc, les prêts étaient utilisés mais très peu les garanties de prêt. Ça convenait moins dans le montage financier
des entreprises, des projets. Donc, le ministère des Finances est venu nous donner
9,6 millions, dont 4,8 millions pour deux années, pour faire en sorte
que la portion garanties de prêt soit
transférée en prêts, donc pour que le PADAT réponde encore davantage et qu'on
ait plus de marge de manoeuvre à l'intérieur du PADAT.
Alors,
essentiellement, ça fait un petit peu le tour de ce qui s'est fait, pour vous
montrer à quel point le ministère, l'ensemble
des parlementaires... Parce que je pense sincèrement que le tourisme, ça doit
s'élever au-dessus de la partisanerie politique.
On est tous là pour les mêmes objectifs, pour les mêmes résultats. Et, je l'ai
dit d'entrée de jeu, je remercie la collaboration des partenaires. Mais
tout ça a fait en sorte qu'avec ce qu'on a mis en place l'année 2015-2016
aura été déterminante pour l'avenir de
l'industrie touristique. Et, avec ces leviers-là, ça ne peut que nous amener
encore plus loin puis être encore
plus performants. Et c'est dans ce sens-là que je remercie le travail de tous
les gens ici et la collaboration des deux partis d'opposition.
Alors,
si vous me permettez, M. le Président, je vais laisser du temps à mes
collègues, parce que je sais qu'ils ont des intérêts dans des secteurs... Et, chacun chez eux, ils sont
interpellés pour l'industrie touristique. Alors, je leur laisse la
parole, et ça me fera plaisir de discuter avec eux sur les enjeux qui les
préoccupent ou qui les intéressent.
Le Président (M. Poëti) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, je vois
la députée de Fabre qui voudrait nous adresser la parole. Il nous reste
8 min 27 s. À vous la parole, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé :
Merci, M. le Président. Mme la
ministre, chers collègues. Écoutez,
d'entrée de jeu, je veux parler de
quelque chose de bien extraordinaire, qui est la campagne de publicité Blind Love. Je
pense que vous l'avez tous vu et je
pense qu'il y a une belle unanimité sur l'émotion que ça vient nous chercher.
Si l'objectif de la campagne publicitaire était de se démarquer et de se rendre attractifs à
l'international d'une autre façon, je pense qu'on peut dire : Objectif
accompli.
Alors,
à ce jour, il y a 6 millions de vues depuis sa publication, donc c'est
exceptionnel. En fait, c'est la publicité qui a été la plus vue de l'histoire des publicités en matière de tourisme pour le Québec. Alors, pour ceux qui ne l'ont pas vue, je vous incite vraiment à voir cette
magnifique, magnifique vidéo qui met en scène le jeune Danny Kean, qui est un
touriste américain aveugle de naissance et
qui nous fait... On parle souvent de découvrir le Québec,
mais, dans ce cas-ci, c'est de venir
nous inciter à sentir le Québec par tous les sens et de le découvrir d'une
nouvelle façon. Alors, Un voyage jamais vu est tout à fait exceptionnel.
Cette
campagne publicitaire vise trois marchés, donc l'Ontario, les États-Unis
et la France, où, effectivement, les perspectives
de croissance sont les meilleures pour l'industrie touristique québécoise. Il y a
deux éléments de facteurs favorables
à ce choix de marchés : bien sûr, la proximité, mais aussi la faiblesse du dollar.
Alors, ce sont des éléments qui font
que, bien sûr, au-delà
du caractère exceptionnel de cette vidéo et de cette publicité, on souhaite
attirer des clientèles en sol
québécois. La campagne, dans sa durée de temps, a débuté le 31 mars et se
terminera le 5 juin, donc, 2016. Et la campagne promotionnelle,
elle est d'abord numérique.
Je l'ai dit tantôt,
le but de la campagne, c'est de se démarquer et c'est aussi, de façon très
réelle, concrète et quantitative, de pouvoir
viser une croissance annuelle moyenne de 5 % des recettes touristiques
d'ici 2020. Quels sont les objectifs
plus détaillés et très opérationnels de cette campagne? C'est bien sûr
d'augmenter concrètement les recettes touristiques
québécoises, d'accroître les entrées aux frontières, d'accroître les nuitées au
Québec, d'augmenter la consommation de prestations touristiques et, bien
sûr, les revenus de la taxe spécifique sur l'hébergement.
Tantôt,
j'ai parlé de cette percée qui est prévue et qui est souhaitée, mais je dois
quand même dire qu'il y a déjà une
belle tendance, il y a déjà une augmentation. Si on regarde les derniers
chiffres, par exemple le nombre d'entrées à la frontière du Canada par le Québec était en hausse de 10,5 % par
rapport à l'année dernière, alors que les entrées des touristes
américains ont également augmenté de près de 8 % sur un an. Alors donc...
en souhaitant très sincèrement que cette campagne puisse amener l'élan à
croître encore davantage.
Dans
les actions posées qui sont autour et qui constituent l'environnement d'une
telle publicité, il y a évidemment l'image
de marque touristique forte qui est soutenue par Québec Originalet qui
fait en sorte que, bien sûr, on veut être audacieux dans une promotion nouvelle telle que la publicité que l'on
connaît le permet. Il y a aussi, évidemment... c'est ancré dans le Plan de développement de l'industrie
touristique 2012-2020, qui a une ambition, celle des objectifs d'une
croissance annuelle de 5 % des recettes touristiques d'ici 2020.
Écoutez,
je pourrais vous faire une revue de presse, mais je pense qu'on n'aurait pas
assez de temps, M. le Président, parce qu'il y a beaucoup d'articles, il
y a beaucoup, évidemment, d'appréciations. Je vais nommer, entre autres, Alain Gravel qui dit : «Jamais je ne n'aurais
pensé un jour être aussi touché par une publicité, une publicité
extraordinaire, la plus belle
publicité que je n'ai jamais vue de ma vie.» Mme Gaudreau, du Soleil,
dit : «Tourisme Québec vient de frapper un grand coup avec une publicité originale qui séduit tout sur son
passage : le tour du Québec d'un aveugle.» La Presse, LeJournal
de Montréal, le Globe and Mail, TVA. Mais ce qui est très
intéressant, M. le Président, c'est qu'au-delà de l'enthousiasme très unanime des médias d'ici,
tranquillement, mais très sûrement les retombées commencent à se faire sentir aussi à l'étranger, à l'international. Et
c'est ça, le but. Alors donc, que ce soit en France, en Allemagne, en Slovénie,
il y a vraiment des retombées qui sont déjà senties par rapport à cette belle,
belle publicité, très, très attractive.
Alors, ma question,
mais c'est en fait un commentaire, je voulais témoigner de cette belle
initiative, mais j'aimerais demander à la
ministre s'il y a d'autres échos que ceux qu'on a entendus. Est-ce qu'il y a
d'autres retombées qu'on sent encore plus grandes et qui s'en viennent
par rapport à cette publicité?
Le Président (M.
Poëti) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre, pour
2 min 30 s.
• (11 h 50) •
Mme Boulet :
Alors, merci. Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, c'est important, c'était
important pour moi, M. le Président,
de parler de cette campagne-là, Blind Love ou Voyage jamais vu, parce que le
ministère en est très fier. Et je pense que tous les Québécois doivent en être
très fiers. Et ma collègue a parlé de 6 millions de... de visionnements,
pas de téléspectateurs mais de
visionnements. Et ça bouge tellement vite, il y a entre 600 000 et 700 000 visionnements de plus à tous les jours. Alors, on est rendus à plus
de 9 millions. Bientôt, on va franchir le cap de 10 millions de
visionnements. Alors, c'est du
jamais-vu pour une campagne publicitaire de ce genre-là au tourisme, mais
partout, dans toutes les campagnes publicitaires au Québec.
Alors, moi,
si vous me permettez, M. le Président, je voudrais féliciter la gang du ministère du Tourisme, qui sont dédiés... la gang, oui, je
vais... parce que... le groupe, d'abord, qui sont dédiés à la promotion, parce
que, vous savez, avec la venue de
l'alliance, ces gens-là vont être relocalisés, et c'était leur dernière
campagne promotionnelle complète qu'ils faisaient au nom du ministère du
Tourisme, et j'ai juste envie de leur dire : Chapeau à vous tous! Bravo,
bravo, bravo! Vous avez fait un travail
exceptionnel qui restera gravé dans nos mémoires longtemps. En plus d'être
magnifique, c'est quelque chose qui vient nous chercher dans nos tripes, et c'est rare que, dans un
message publicitaire, on est capable de conjuguer la beauté de l'image
avec les émotions qui sont vécues avec les acteurs qui sont dans la... Puis je
dis «un acteur», mais c'est un aveugle de
naissance. Ce n'est pas arrangé avec le gars des vues, c'est vraiment
quelque chose de vrai et c'est totalement et parfaitement réussi. Alors, mon mot, tout
simplement, c'est : Bravo à ces
gens-là! et je vais leur souhaiter
d'avoir une belle continuité puis d'avoir une belle fin de carrière, même si ce
n'est pas au sein du ministère
du Tourisme, mais que ces gens-là sont assurément d'une très grande compétence.
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Poëti) :
Merci, Mme la ministre. Il reste 30 secondes. Je ne sais pas si vous
vouliez les utiliser. C'est bien?
Alors, nous
allons passer au deuxième groupe d'opposition, avec le député de
Nicolet-Bécancour, donc, dont la région
de Nicolet est bien identifiée en bordure des routes. C'est à vous la parole,
M. le député, pour une période de 23 minutes.
M.
Martel : Merci, M.
le Président. Je veux d'abord commencer par vous saluer puis vous exprimer
toute la reconnaissance pour cette belle
signalisation là pour une des régions les plus belles au Québec. Je veux saluer
mon collègue de l'opposition
officielle, les députés de la partie gouvernementale, tout le cabinet de la
ministre. Je vois des présidents d'organisme,
des gens du ministère, je veux vous saluer, tout le monde, particulièrement Mme
la ministre. Puis je veux... Normalement,
en politique, on doit se garder une petite gêne, là, puis être un peu plus
offensif. Mais, je suis obligé de l'avouer,
moi, je suis content de vous voir là,
j'aime le profil que vous avez, dans le sens que vous venez d'une communauté
rurale. Le tourisme, pour les communautés
rurales, c'est un poumon, puis, je pense, quand on regarde qu'est-ce qui se passe au niveau des communautés
rurales au Québec, s'il n'y a pas de tourisme, il ne restera vraiment plus
beaucoup de choses. Vous avez un
profil d'affaires aussi : la famille Boulet, à Saint-Tite, qui est à
l'origine peut-être d'un des plus grands,
un des plus beaux festivals. Donc, sincèrement, je suis très content, puis on a
eu déjà l'occasion de se parler, vous êtes
députée du comté d'où je viens. Donc, tout ça pour vous dire que je suis très
content de travailler avec vous, et vous avez un beau défi à relever.
Votre
prédécesseur a fait un bon travail pour se donner les structures, et ça adonne
qu'on arrive à une époque où le dollar
canadien est quand même assez bas, on a des belles opportunités d'affaires pour
le développement touristique. On sait
que, le tourisme, l'argent qui rentre, c'est de l'argent pur, là, tu sais, je
veux dire, c'est autant, sinon plus que d'exporter des produits. Donc,
je ne dis pas qu'on a sous-estimé ce secteur-là, mais on peut certainement
faire plus.
Et je me
joins à ce que vous avez mentionné pour la publicité, puis vous faites bien de
féliciter les gens qui ont fait la
conception de ça. Ça nous rend très, très fiers. Et on habite un beau
territoire puis on a toutes les raisons du monde à le mettre en valeur.
Je veux y
aller... Dans le fond, c'est beaucoup plus des éclaircissements que je cherche. Quand
on a créé l'Alliance de l'industrie touristique, je pense qu'on a posé un
jalon important pour attirer le tourisme au Québec, mais après ça il faut
l'organiser à l'intérieur du Québec. C'est
facile de se compétitionner, c'est facile d'avoir beaucoup à Montréal ou à
Québec, mais il faut avoir, quand
même... Tu sais, le Québec, je pense qu'il est intéressant à cause de ses
régions. Bien sûr, Montréal, bien sûr, Québec, mais il faut penser à la
Gaspésie, il faut penser à la Mauricie, etc.
Première
question que j'avais pour vous, Mme
la ministre, c'est au niveau du
financement des ATR. Peut-être
une sous-question. Je l'ai déjà mentionné, M. le sous-ministre ne sera pas surpris de m'entendre dire ça, moi, je m'étais prononcé défavorablement
à l'harmonisation de la taxe sur l'hébergement. Ce que je disais, c'est que ça
ne me dérangerait pas que tout le monde ait le même taux, mais pourquoi pas une
fois s'inspirer du plus bas au lieu de nécessairement aller dans le plus haut? Est-ce que vous avez pris des
décisions par rapport à ce dossier-là au niveau de l'harmonisation de la taxe
d'hébergement?
Le Président (M. Poëti) : Mme la
ministre.
(Consultation)
Mme Boulet :
Alors, je remercie le collègue. Bon, évidemment, les ATR, c'est important,
c'est des organisations qui
soutiennent les événements. Puis, les organisations, les festivals dans nos
régions, on les connaît tous. La décision a été prise, au ministère, d'harmoniser. Alors, la décision, elle a été
prise avant mon entrée en titre, là, mais la décision a été prise
d'harmoniser à 3,5 % la taxe dans toutes les régions du Québec.
Il faut
comprendre que, quand on harmonise... Je l'ai par régions, si le collègue, il
le veut. Ce que ça donne, il y a des
régions, évidemment, que ça ne change pas grand-chose, il y a des régions qui
auront des entrées d'argent... ou les ATR auront des entrées d'argent
supérieures de façon significative. Et, de façon générale, là, la première
année où on mettra ça
en place, évidemment ça donne beaucoup plus d'argent, puis après ça, bien, il y
aura une croissance d'à peu près
3 % à 4 % par année de cette TSH là. Et c'est à partir de ces
revenus-là que les ATR vont prendre le 10 millions de dollars
qu'ils vont donner à l'alliance.
Le
défi dans l'harmonisation, alors je suis contente de savoir que le collègue
n'était pas d'accord, là, parce que je n'avais pas été informée, mais le
défi de l'harmonisation de la taxe, c'est parce que, là, on doit avoir un vote
dans chacune des régions, qui n'est pas...
Avant, quand on votait la taxe... Parce qu'elle était différente, la taxe,
d'une région à l'autre : des
endroits, c'était 2 $; des endroits, 3 $; d'autres endroits, c'était
2 %; d'autres, c'était 3 %. Donc, chacun avait choisi un peu le modèle qui lui convenait le
mieux. Maintenant, quand ils avaient pris le vote avant, c'étaient juste les
gens qui étaient membres, les hôteliers ou
ceux qui ont de l'hébergement qui étaient membres de l'ATR, qui votaient.
Maintenant, avec l'harmonisation à 3,5 %, ce que dit le règlement, c'est
que tout le monde devra...
Une voix :
Les percepteurs.
Mme
Boulet : Tous les percepteurs devront voter, membre ou
non-membre de l'ATR, en fonction des chambres de leurs... c'est ça, en fonction du nombre de chambres qu'ils ont à
offrir dans le réseau de... Non? Alors, le sous-ministre pourra peut-être vous l'expliquer. Alors là, le
défi est que chacune des ATR aille voir dans sa région, aille rencontrer...
bien, rencontrer... ou divulguer l'information pour que ça soit bien compris
par l'ensemble des responsables des sites d'hébergement, et il y aura un vote
qui doit être fait. Si vous voulez, je peux passer la parole au sous-ministre
pour...
Une voix :
...
Mme Boulet :
Oui, oui. M. le Président, excusez-moi.
Le Président (M.
Poëti) : Oui, pas de problème. En fait, effectivement, c'est plus
facile.
M.
Martel :
Ce que je comprends, c'est...
Le Président (M.
Poëti) : Et je peux vous dire aussi, Mme la ministre : Si jamais
que vous voulez que le sous-ministre s'exprime...
M.
Martel :
Oui, oui, tout à fait, tout à fait.
Le Président (M. Poëti) : ...on a juste besoin d'un consentement pour le
faire. Alors, allez-y, M. le député de Bécancour.
M.
Martel : Dans le fond, ce que je comprends, c'est que la
décision d'orientation est prise, à 3,5 %, mais chacun doit
entériner cette décision-là.
Mme Boulet :
C'est ça.
M.
Martel :
S'il y a quelqu'un qui ne l'entérine pas, il se passe quoi?
Le Président (M.
Poëti) : Mme la ministre.
Mme
Boulet : C'est la bonne question. M. le Président, alors, c'est
ça, dans le règlement, tel qu'il a été stipulé, c'est 3,5% ou rien. Alors, je vous dirais que, si ce n'est rien, il y a
une problématique, tout à fait. Alors, si une région a de la difficulté à faire adopter le 3,5 %, l'alternative, c'est qu'elle n'a pas les
sources de revenus de la TSH, qui sont significatives. Rappelons que la TSH plus le soutien financier du ministère
sur une base annuelle, qui est de 10 millions à peu
près par année, 10 022 000 $, ça donne à peu près
60 % du financement de nos ATR, la TSH plus le soutien de base du ministère.
Donc, je comprends l'importance de cette entrée d'argent là. Et, si une région ne réussit pas à faire accepter la TSH puis qu'elle a le 0 %, bien, écoutez, ça sera le
défi. La région peut retourner faire voter ses... tu sais, bien, je ne dirai
pas ses commettants...
Une voix :
Ses percepteurs.
• (12 heures) •
Mme
Boulet : Ses percepteurs. Il n'y a pas de délai, elle ne sera
pas à zéro, là, pendant un an. Il n'y a pas un délai où elle ne pourra pas. Donc, elle pourra retourner
faire voter ses gens. Nous, on va être en soutien à la démarche. On va appeler... on va faire un appel à tous les ATR, on
va donner des cahiers d'information avec des pamphlets qui vont être
envoyés à tous les percepteurs pour expliquer l'objectif de la démarche. Parce
que je vous l'ai dit d'entrée de jeu, tout ça était lié ensemble. Comme vous le
dites, étant donné que l'alliance va faire de la promotion à l'international, il fallait que les régions où il n'y a pas
nécessairement beaucoup de touristes internationaux, ces régions-là y trouvent
leur compte par le biais de l'offre... des sous qui étaient en soutien
aux produits touristiques. Alors, ça allait tout dans un ensemble.
Et ce qu'on a
reçu comme écho de l'Association des hôteliers du Québec, c'est que cette
taxe-là était pour, selon eux, être
accepté par l'ensemble, par la grande majorité de leurs membres. Et je crois
que... c'est ça, tant les hôtels que les ATR, leur lecture à eux était que c'était
quelque chose qui était pour être accepté sur le terrain, dans l'ensemble des
régions, par le biais des ATR.
Le Président (M. Poëti) : M. le député.
M.
Martel :
Merci pour la réponse. Je pense qu'ils n'ont pas beaucoup le choix. Vous avez
trouvé un moyen un peu sévère, là. Je
ne suis pas nécessairement content du résultat. C'est votre décision. Parce que
je vois mal... j'imagine difficilement
la réaction que vous pourriez avoir si la Gaspésie, par exemple, disait :
Nous autres, on n'y va pas. Il n'y a plus de promotion par rapport à la
Gaspésie, on se retrouve avec un méchant problème. Mais vous m'avez donné
l'information que je vous ai demandée.
Il y a un
dossier que je veux vous parler. J'aimerais ça finir... que vous me laissiez
peut-être une minute ou deux, là, pour
parler des événements, le financement des événements, mais je veux vous parler
du dossier du Stade olympique, le
toit du Stade olympique. On a fait des demandes, on a fait des demandes d'accès
à l'information. Moi, je suis préoccupé par rapport à la non-décision de... On le sait que le toit du Stade
olympique, il est à refaire ça fait longtemps. Il y a eu depuis des déchirements quand même assez majeurs là. Il y
a eu beaucoup d'études. À ma connaissance, il y a eu trois études. Il y a eu beaucoup de réparations, tous les ans il
faut faire des réparations. Et il y a eu aussi beaucoup de manquements
de location pour des activités quelconques. Moi, j'aimerais ça si vous étiez
capable de me donner puis... dans le fond, d'informer les Québécois sur la
non-décision de ne pas avoir remplacé... ou pris une décision par rapport au
Stade olympique. Tu sais, on peut bien dire
que ça coûte 200 millions, c'est épouvantable, mais combien qu'on a
dépensé depuis ce temps-là?
Puis
sincèrement... puis là je vais déclarer mon conflit d'intérêts, là, mais j'aime
beaucoup le baseball et je serais vraiment
triste si, parce que le toit, il n'est pas adéquat ou quelque chose, on était
privés, là, d'une occasion de recevoir une équipe du baseball majeur.
Ça fait que
j'aimerais ça savoir... puis si vous avez des orientations pour le futur, là.
Mais, juste à titre d'information, les 10 dernières années, la
non-décision, ça a coûté combien de sous?
Le
Président (M. Poëti) :
Alors, merci, M. le député de Bécancour. Je pense avoir gardé le numéro de
téléphone de M. Coderre aussi. Je vous le laisserai après la séance.
Alors, Mme la ministre, à vous la parole.
Mme Boulet : Je voudrais
juste savoir combien il reste de temps. Parce que, pour ne pas...
Le Président (M. Poëti) :
11 min 27 s, Mme la ministre.
Mme Boulet : Bon, O.K. Non,
mais c'est correct.
Une voix : ...
Mme Boulet : Ça va, je vais
prendre deux minutes. Je n'ai pas la... Si le collègue veut juste la réponse de
la non-décision, comment ça a coûté, je ne
sais pas si on a ça. Mais je peux... En fait, je vais faire un peu... Le
dossier, il part de 2011, quand Mme Ménard
était là. Elle a mis en place le dossier d'affaires initial, a initié ça, là,
le dossier d'affaires initial, un
dossier qui démarrait, là, l'analyse au complet de qu'est-ce qu'on fait, c'est
quoi, l'avenir, c'est quoi qu'on réserve comme toit, est-ce qu'on le remplace, est-ce que... Bon, alors il y a eu
le dossier d'affaires initial qui a été fait dans un premier temps.
En a suivi, à
partir de... en fait on l'a reçu. Alors, suite au dossier d'affaires initial,
il y a eu le dossier d'opportunité qui
a été déclenché par la RIO. Ce dossier d'opportunité là, sur l'opportunité de
remplacer le toit, a été déposé au ministère du Tourisme en novembre 2015. Et actuellement le dossier
d'opportunité, il est à l'étude au Secrétariat du Conseil du trésor ainsi qu'à la Société québécoise des
infrastructures. Donc, normalement, à l'automne 2016, il devrait y avoir
une décision gouvernementale dans ce sens-là.
Est-ce qu'on
va à l'autre étape, qui est le dossier d'affaires final? Ce dossier d'affaires
final là, si on donne le go à l'automne,
pourrait prendre, les délais, là, entre 15 et 18 mois. Puis
éventuellement, si on remplace la toiture, selon les choix qui seront privilégiés dans le dossier
final, ça peut prendre à peu près cinq ans de travaux pour qu'il y ait un
toit... 60 mois, à peu près, de
travaux. Il y a actuellement 9,8 millions de dollars qui ont été budgétés
pour ce dossier-là. Il y a 4 millions qui sont réservés quand on
ira éventuellement en dossier d'affaires final, parce qu'on sait qu'il y aura
des firmes... Si on va en appel d'offres pour soumissionner, il y a des firmes
qui ne seront pas retenues et qui doivent être dédommagées, et ça, ça fait partie des règles du Conseil du trésor.
Donc, du 9,8 millions, il y a un 2 millions, déjà, qui est dépensé en études. Il en reste 7,8, dont
4 millions qui sont réservés pour dédommager les firmes qui,
éventuellement, iraient en appel d'offres ou en appel d'intérêt et qui
ne seraient pas retenues. Ça, c'est les sommes d'argent.
Maintenant,
le toit, il est inspecté deux fois par année. Il y a des règles très
rigoureuses, de la Régie du bâtiment, qui
font en sorte qu'il n'y a pas d'événement s'il y a un peu de neige, s'il y a un
peu de pluie ou s'il y a de l'accumulation sur les toitures. Mais on est très conscients de l'enjeu, de
l'importance de cette infrastructure-là au niveau touristique, au niveau
sportif au Québec et on ne prend pas ça à la légère, M. le député, on suit ça
de très, très près.
Maintenant,
si je peux me permettre, le maire de Montréal, lui, pense qu'il ne devrait pas
y avoir de baseball au Stade
olympique, alors c'est... mais nous, on y croit. Alors, on suit le dossier de
très près. Et je ne suis pas en mesure... Le directeur, M. Labrecque, est là. Et je ne sais pas si une... À votre
question précisément : Est-ce que la non-décision... Est-ce qu'on peut le
chiffrer? Ce qu'on sait, c'est que, s'il y avait un toit neuf, la Régie des
installations olympiques pourrait recevoir
presque le double des événements qu'elle reçoit actuellement. Là, il y en a 10
à 15, elle pourrait en recevoir 15 à... en tout cas, une vingtaine de plus par année, avec des revenus
supplémentaires à la hauteur de 8,3 millions de plus. Ce qui ferait qu'on serait capables de financer, sur
une période de 25 à 30 ans, le remplacement éventuel d'une toile, ce qui
est une bonne nouvelle en soi.
Ce qu'il y a
d'intéressant également... Au cours des dernières semaines, vous avez sûrement
vu que la RIO vient de conclure une
entente avec Desjardins pour faire la location de six ou sept des étages de la
tour qui n'ont jamais été loués depuis
la mise en place de l'infrastructure. Alors, en soi, c'est un bail de 15 ans
qui peut être renouvelé trois fois cinq ans, pour un autre 15 ans
additionnel. Donc, c'est une excellente nouvelle pour les installations.
Maintenant,
je ne sais pas si M. Labrecque a une réponse plus courte et plus spécifique à
la question que vous avez posée. Vous me permettez de lui passer la
parole? Alors, M. le Président.
Le
Président (M. Poëti) :
Alors, avec consentement? M. le député, vous permettez, avec consentement, que
le sous-ministre prenne la parole?
Une voix : Pas le
sous-ministre...
Le Président (M. Poëti) : Je
m'excuse.
Une voix : Le P.D.G. de la
RIO.
Le
Président (M. Poëti) : Ah!
le P.D.G.? Bon, je m'excuse. Alors, M. Labrecque... Je croyais qu'on parlait du
sous-ministre, M. Croteau. Donc, M.
Labrecque, que je connais très bien. Consentement général? Alors, parfait.
Donc, M. Croteau... M. Labrecque,
pardon, P.D.G. de la Régie des installations olympiques, la parole est à vous,
sur le temps, évidemment, de la deuxième opposition, pour
6 min 50 s.
M.
Labrecque (Michel) : ...M.
le Président, très rapidement. La ministre vous a présenté toutes les données
exactes. Les coûts d'entretien
depuis, donc, la déchirure de 2009 totalisent un peu plus de 4 millions.
Quant aux revenus nets, non pas bruts, anticipés, selon une simulation
des événements que nous recevrions de plus avec une toiture stable, fiable, de novembre à mars, on parle d'expositions, de
salons, de foires, d'événements sportifs, de divertissement, de spectacles,
on les évalue, de façon conservatrice,
autour de 8 millions de dollars. Ça fait que, si vous retournez à la
question que vous posiez : Quels
sont les revenus qui ont été manqués depuis 10 ans?, disons, mettez entre
5 et 8 millions sur cette période-là, on peut estimer entre
50 et 80 millions de dollars nets, non pas bruts, les dépenses en
étant soustraites.
Le Président (M. Poëti) : Alors, M.
le député de Bécancour.
• (12 h 10) •
M.
Martel :
Merci, M. le Président. Peut-être, je serais... Dans mon esprit, il y avait eu
plus d'études, mettons, sur une
période de 10 ans, là, que la dernière de 2011. Il me semble que, les
Québécois, ça fait longtemps qu'on entend parler qu'il y a eu des demandes de soumission. Mais peut-être que je suis dans
l'erreur. Mais, sinon, quand même que je n'ai pas la réponse aujourd'hui, ce n'est pas si grave que ça, mais
j'aimerais ça savoir, depuis la grande déchirure, là, combien ça a coûté
en études pour le remplacement du toit du stade.
Je voulais
absolument vous parler des événements, je vous dirais, un peu plus régionaux.
Vous en avez fait allusion tout à l'heure, mais, vous savez, Mme la ministre,
les événements au Québec ont quand même changé les dernières années, notamment à cause de l'ampleur que le festival de
Québec a prise. Puis c'est correct, là, on se réjouit, tout le monde, de ça,
mais, quand on discute avec les autres
festivals au Québec, il y a eu... je ne veux pas faire de généralités, là, mais
il y a eu des diminutions parce que le festival de Québec a
une capacité d'attirer des événements, des groupes que c'est sûr que les festivals un peu plus régionaux n'ont pas les
moyens de s'attirer. Moi, je pense, entre
autres, au Festival du cochon,
les soirs de spectacle ont évidemment
diminué et j'ai peur que les nouveaux critères fassent en sorte que les
événements comme ça, parce que
le festival de Québec ou différents festivals à Montréal
prennent plus d'ampleur... que ça pénalise à la fin les festivals en milieu rural. Moi, j'aimerais ça pouvoir
dire... Chez nous, là, j'ai, entre
autres, le Challenge 255,
j'ai le Festival du cochon, puis là je
regarde les collègues, il y en a d'autres festivals à d'autres endroits. Il y a
eu une espèce de moratoire depuis
2014. Pour l'été 2016, est-ce
que vous êtes en mesure de nous
donner une information à savoir s'il va y avoir des coupures ou
des choses comme ça?
Le Président (M. Poëti) : Mme la
ministre.
Mme Boulet : Alors, je suis très contente d'entendre la question
du collègue. L'objectif, ce n'est pas de couper, là, l'objectif, là, ce que je souhaite sincèrement, c'est de faire plus pour ce genre de festivals là. Souvent, on me
répond que ça n'attire pas nécessairement du tourisme, que ce sont plus des visiteurs, des excursionnistes, mais
moi, je ne le vois pas comme ça. Pour moi, un événement, même s'il est local ou
régional, il a une portée économique importante dans une communauté. Alors, moi, je le
vois comme ça, et c'est dans cette vision-là que je vais tout faire pour les
soutenir mieux qu'ils ne sont soutenus actuellement.
Alors, les
critères, on va les ajuster puis on va les adapter pour répondre davantage
à ce genre de festivals là. Mon objectif de sortir les grands, c'est qu'on leur donne
d'autres leviers puis qu'ils ne... Comme il y a 15 événements, comme
je vous le disais, qui
prennent la moitié de mon enveloppe,
bien, si j'étais capable de trouver un autre levier, parce que ce n'est pas nécessairement un seul levier, ça peut être
deux, trois leviers... On va regarder ce qui se fait ailleurs dans le monde et,
si on peut trouver une autre façon de les
soutenir, bien, on va les sortir, puis moi, à ce moment-là, je vais être
davantage en mesure d'aider les événements dans nos régions, dans nos
localités.
(Consultation)
Mme Boulet :
Alors, je vais vous donner juste un exemple, là, le challenge... Bien, je ne
sais pas... C'est-u chez vous? Est-ce
que c'est dans votre comté? Alors, dans le cadre de la révision, comme je vous
ai dit tout à l'heure, que j'ai réussi
à dégager une marge de manoeuvre de 600 000 $ puis qu'on a
attribué... mais, en fait, on l'a distribué en fonction des événements qui étaient... alors le challenge
va recevoir 11 000 $ de plus que ce qu'il recevait l'année passée.
Mais il faut qu'il... C'est sûr que
c'est un programme paramétré. Je ne suis pas allée de façon discrétionnaire
puis dire : Cet événement-là, on
va lui donner plus. Alors, c'est allé avec les critères, puis, ceux qui étaient
sous-financés, bien, on est allés
avec 30 % de la marge qu'il y avait entre ce qu'ils avaient, ce qu'ils
auraient dû recevoir et on a comblé de 30 % cette différence-là. Ça fait que les événements qui étaient
sous-financés ont été bonifiés à la hauteur de 30 % de la marge qui
existait entre ce qu'ils avaient et ce qu'ils auraient dû avoir.
Alors, c'est
l'exercice qu'on fait cette année parce que je viens d'arriver, les événements
se tiennent à très court terme, il
est minuit moins cinq pour ces événements-là. Mais je m'engage et je vais,
avant de faire quoi que ce soit... Le sous-ministre
et moi, on avait convenu qu'on était pour s'asseoir avec vous deux, collègues,
puis voir un peu comment vous voyez
ça, vous autres, puis quelles seraient les... comment on pourrait articuler la
démarche qui est à venir. Mais assurément il faut qu'on aide davantage.
Et ça, c'est
beau pour les événements qui réussissent à s'inclure, mais moi, je vous disais,
d'entrée de jeu, que j'en échappe, je ne sais pas combien, mais il y a
au moins une vingtaine d'événements qui ne réussissent même pas à s'inscrire dans le programme. Alors, ceux-là
aussi, il faut que je trouve le moyen de les soutenir, parce qu'ils ne
répondent pas aux critères qui sont
là actuellement. Alors, ces festivals et événements là, il faut... Parce que,
vous savez, moi, j'ai connu le
Festival western j'étais toute petite, quand mon père l'a parti, il y avait
5 000 personnes, puis aujourd'hui il y en a 600 000. Alors, un événement, c'est... Il
faut soutenir et protéger ceux qui peuvent émerger, ceux qui peuvent grandir,
et c'est là qu'on est... des fois, qu'on
peut faire la différence. Alors, c'est dans ce sens-là que je vais amorcer la
démarche.
Le
Président (M. Poëti) :
Merci, Mme la ministre. Un peu dans ce sens-là, vous allez terminer aussi. On
n'a plus de temps pour... C'est
terminé. Alors, nous allons passer maintenant à la partie gouvernementale.
Alors, pour une période de 20 minutes, la parole est à la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Mme
Simard : Merci, M. le Président. D'abord, je voudrais saluer à mon
tour mes collègues, la ministre ainsi que le personnel politique et de
cabinet. C'est un plaisir pour moi, donc, même un privilège de pouvoir m'entretenir
aujourd'hui sur la Stratégie maritime, volet Tourisme, stratégie
en laquelle je crois et qui a eu une grande influence dans mon parcours
à ce jour.
Le programme
Stratégie maritime, volet Tourisme vise le développement et le renforcement de l'offre touristique québécoise afin de faire du tourisme une industrie
compétitive, durable, innovante et attractive pour les visiteurs du Québec et des marchés extérieurs.
La stratégie
mise sur des produits jugés prioritaires qui démontrent un potentiel de développement régional et une capacité de susciter des investissements à court terme
en plus d'être attractifs sur nos marchés prioritaires. Et ces produits sont : les croisières internationales — pour
lesquelles j'ai collaboré au développement de l'industrie des croisières internationales dans le couloir du Saint-Laurent depuis 2003, donc
jusqu'à mon élection, et pour lesquelles également j'ai vu que des
retombées positives avaient lieu dans les
régions; les croisières-excursions, les croisières fluviales et maritimes — chez
moi, dans Charlevoix, de même que du côté de la Côte-de-Beaupré, il y a
des projets de croisière fluviale. Et, pour avoir assisté déjà à une conférence
de presse donnée par un Européen au
port de Québec sur les croisières fluviales, je peux vous dire que le Saint-Laurent a matière à
recevoir de ce genre de navire et à offrir ce produit touristique; l'observation
des mammifères marins, bien sûr,
présente dans ma circonscription et à proximité, les sites naturels et
patrimoniaux, le tourisme nautique, les festivals et événements dont mon
collègue a parlé tout à l'heure.
Alors, le
programme vise l'atteinte des objectifs
spécifiques suivants : stimuler, donc, l'économie des régions — régions
si importantes à mes yeux et aux yeux de plusieurs
collègues — et
la création d'emplois par l'accroissement du nombre de visiteurs et des recettes touristiques; hausser
l'attractivité des pôles du fleuve figurant à la Stratégie de mise en valeur du Saint-Laurent touristique
2014-2020; favoriser le développement et la croissance des croisières
internationales, croisières fluviales et
maritimes, les croisières-excursions, l'observation des mammifères marins,
comme je le citais tout à l'heure, les sites naturels ou patrimoniaux,
nautisme ainsi que les festivals et événements touristiques; et soutenir la structuration de l'offre des routes et des
circuits touristiques liant les pôles du Saint-Laurent ou encore faisant en
sorte de relier ces pôles par des
lieux où les gens ont envie de s'arrêter, où on peut consolider une offre
touristique des pôles et entre ceux-ci, donc.
Et, dans ma
région, c'est ce qu'on a fait jusqu'à maintenant, c'est-à-dire que la Stratégie
maritime, bien évidemment, représente
un levier économique pour les régions en général, mais pour Charlevoix, la Côte-de-Beaupré et l'île d'Orléans également.
La région de Charlevoix a déjà commencé, d'ailleurs, à sentir des retombées
positives. Et je vous parlerai brièvement de deux projets qui ont été annoncés en lien avec
la Stratégie maritime, volet Tourisme, pour illustrer l'impact que ça
peut avoir en région.
Le premier est le Musée maritime
de Charlevoix, une annonce de plus de 1 million
de dollars qu'on a faite récemment, donc, pour le projet de développement du parc des Navigateurs et du sentier des forêts marines. Plus
précisément, ce projet de développement d'un parc de 8,2 hectares sera consacré à l'activité
maritime ainsi qu'à la flore indigène et comprendra plusieurs
éléments qui viendront changer totalement le portrait de la municipalité de
Saint-Joseph-de-la-Rive, maintenant
fusionnée avec Les Éboulements, et permettre
un second souffle à cette municipalité qui en a grandement besoin. On se rappellera tous l'accident important
d'autobus qu'il y a eu dans les années 90 et qui a eu un impact
sur le tourisme dans ma région
depuis, de sorte que, même si la route a été changée, les touristes ont
continué à préférer passer tout droit qu'à descendre à
Saint-Joseph-de-la-Rive. Alors, c'est une occasion pour ce milieu-là de revoir
une nouvelle dynamique.
Ensuite,
le Pavillon du Saint-Laurent et marais salins, à Baie-Saint-Paul, 750 000 $ ont été annoncés en décembre
dernier pour un projet qui s'intégrera à
l'actuel Habitat 07, qui vise la construction d'une annexe pavillonnaire
qui va servir à accueillir les
visiteurs, à les informer sur la biodiversité du Saint-Laurent. Et, bien sûr,
ces projets-là sont créateurs d'emplois et de richesse chez nous.
Alors,
maintenant, on sait que la conjoncture actuelle est une occasion à saisir afin
de capitaliser sur le secteur touristique et sur les attraits du Québec. Avec
la Stratégie maritime, volet Tourisme, il est définitivement souhaité de
diversifier et stimuler l'économie de toutes
les régions du Québec. Et j'aimerais savoir de la ministre comment elle entend
continuer à diversifier, justement, et stimuler l'économie de nos régions,
considérant qu'elle est elle-même fière représentante d'une région.
Le Président (M. Poëti) :
Alors, Mme la ministre.
• (12 h 20) •
Mme
Boulet : Alors, merci, M. le Président. Merci beaucoup à ma
collègue. Puis je tiens, ici, à préciser que la députée est mon adjointe parlementaire. Et je sais à quel point ce
dossier-là des croisières internationales... sont importantes chez elle. D'ailleurs, son comté n'a pas de pôle mais fait beaucoup
de... est très actif au niveau de tout ce qui est croisière sur le Saint-Laurent. Alors, il
y a des croisières maritimes,
fluviales, il y a l'observation des mammifères marins. Donc,
il n'y a pas juste les croisières internationales sur le fleuve. Et c'est important
qu'on développe toutes les régions qui sont en lien avec... qui ont des
pôles stratégiques au niveau des croisières internationales.
Ce
qui est intéressant, c'est que, dans la Stratégie maritime, il y avait, premièrement, un budget de 85 millions
de dollars, M. le Président. Et, dans le 85 millions de dollars, il y avait
deux gros projets, qui sont très structurants pour le Québec en termes de croisières internationales. Il
y a un 35 millions de dollars qui avait été réservé pour la reconfiguration
et l'agrandissement du terminal de croisière
Ross-Gaudreault ici, à Québec. Donc, c'est un projet de 89 millions de dollars. Pour
l'instant, le port est en train de finaliser d'attacher son financement. Évidemment, il y a la ville
de Québec qui est un partenaire, le port, le gouvernement du Québec. Et évidemment ils attendent de l'argent, également,
du gouvernement fédéral, ce
qui ne semble pas être facile à attacher pour l'instant. Pour ce projet-là, à
tout le moins, le gouvernement fédéral est présent dans l'organisation, parce qu'évidemment c'est une installation
portuaire qui est de juridiction fédérale. Donc, ils sont très présents pour le développement, mais, pour ce qui
est du volet des croisières internationales, c'est un peu plus difficile
d'attacher les sous fédéraux.
Il y a également un
20 millions de dollars pour la réhabilitation de la gare maritime et la
jetée Alexandra à Montréal. Alors, c'est des sommes d'argent qui... un très,
très beau projet, c'est un projet de 78 millions de dollars, M. le Président, vous le connaissez bien, parce
que, quand on est au ministère des Transports ou au ministère des touristes,
avec les croisières internationales, le
port, on le connaît très bien, il est très significatif dans l'économie de
Montréal. En termes d'arrivées de
bateaux, on sait que, pour le port, les croisières internationales, pour même
toute la communauté de Montréal, là,
ce projet-là... Écoutez, on parle de retombées économiques, pour ce projet-là,
de plus de 1 700 personnes par année, des salaires de 62 millions de dollars, une valeur ajoutée
de 101 millions de dollars et des revenus, pour le gouvernement du Québec, là, qui sont à la hauteur de
30 millions de dollars, des revenus pour le gouvernement fédéral de
10 millions de dollars et plus
de 8,8 millions de dollars pour la ville de Montréal. On sait que Montréal
connaît une croissance significative des
bateaux, des croisiéristes qui débarquent, alors on parle de 20 navires,
133 escales et on parle de 71 285 passagers, soit une
augmentation de 26 % cette année, en 2015, par rapport à 2014.
Alors,
ces deux gros projets là viennent chercher 55 millions sur les 85, mais ce
qu'il y a d'intéressant, c'est que, dans
le volet maritime, dans la stratégie, il y avait le volet Tourisme, et, dans le
volet Tourisme, il y avait un 30 millions de dollars pour des projets qui nous permettent, partout dans le Québec,
d'améliorer les infrastructures soit d'accueil pour les touristes qui débarquent au niveau des
croisières, mais tout ce qui touche à des attraits touristiques dans une région
donnée. Alors, qu'est-ce qui nous
permettrait d'attirer un touriste à venir faire une croisière chez nous? Qu'est-ce
qui me dit... Qu'est-ce qui
inciterait un bateau à faire un arrêt soit à Sept-Îles, ou soit à Baie-Comeau,
soit au Saguenay, soit à Québec,
bien, c'est quand il est capable de proposer aux gens qui embarquent sur le
bateau, aux touristes... quand il est capable
de leur proposer des attraits. Alors, dans une région donnée, si vous débarquez
ici en faisant une croisière, si on a un
arrêt au Saguenay, quels sont les attraits touristiques qui peuvent être
visités par les gens? Alors, je pense que c'est comme ça qu'on peut inciter les croisières à faire des arrêts de plus en
plus nombreux, de plus en plus fréquents sur les sites ou les endroits... les
neuf endroits qui ont été ciblés comme étant des endroits pour les croisières
internationales.
Donc, le 30 millions,
il sert à accompagner, à soutenir tous ces projets-là, dans une région donnée,
qui vont permettre de bonifier l'offre de
services, qui vont permettre de bonifier et de diversifier les attraits
touristiques qu'on peut offrir à la clientèle qui embarque sur ces
bateaux de croisière là. Alors, le défi, c'est d'avoir plus de bateaux, plus de
fréquence, plus de touristes. Alors, c'est
l'objectif qui a été mis en place par le biais du 30 millions de dollars
qui est dévolu au volet Tourisme de la Stratégie maritime.
Alors, je
vais laisser, je pense, ma collègue compléter, parce qu'elle a une connaissance
très fine des croisières internationales,
et elle a beaucoup d'espoir également pour développer beaucoup de projets chez
elle. Et elle a d'ailleurs annoncé dernièrement avec le collègue... le ministre de la Stratégie
maritime un projet qui était très intéressant dans sa région. Alors, je vais la laisser... je suis
convaincue qu'elle a des compléments d'information à apporter à sa question.
Le Président (M. Poëti) : Merci, Mme
la ministre. La parole est à vous, Mme la députée de... voyons! Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Mme
Simard : Je vous remercie beaucoup. En effet, la ministre a raison, je
me sens interpellée à la fois par la Stratégie
maritime de même que par les croisières internationales. D'ailleurs, je
soulignais d'entrée de jeu, tout à l'heure, que, de 2003 à 2014, au moment de mon élection, j'ai été impliquée dans
le développement des croisières du Saint-Laurent et j'ai eu l'opportunité de voir arriver les navires de croisière, le
premier navire de croisière, dans la plupart des ports du Québec avec, justement, Tourisme Québec. Et
ces ports sont tout aussi différents les uns des autres mais tout aussi
intéressants à visiter. Et c'est ce
que nous disaient les passagers et les membres d'équipage à bord des navires de
croisière internationale empruntant le Saint-Laurent.
Alors, la
stratégie visait notamment le développement de six nouvelles escales, et je
parle de la Stratégie, bien sûr, de
développement durable et de promotion des croisières internationales sur le
Saint-Laurent, et ces six nouvelles escales
là, qui ont été développées pour faire suite à celles de Montréal,
Trois-Rivières et Québec, sont Saguenay... Saguenay qui est reconnu pour la qualité de ses
infrastructures et pour son pavillon d'accueil extraordinaire où, lorsque les
visiteurs arrivent, ils peuvent, par
exemple, acheter des produits du terroir, de l'art également, et il y a une
animation particulière au port de Saguenay
avec les bénévoles, par exemple, de la pièce de théâtre du Saguenay ou encore
avec tartes aux bleuets. Finalement, on sort vraiment les
caractéristiques de la région.
Baie-Comeau,
Sept-Îles également sont des escales sur la Côte-Nord, avec Havre-Saint-Pierre,
qui ont chacune leurs
caractéristiques. Havre-Saint-Pierre, bien sûr, est un tout petit village. Mais
voir arriver un navire dans ce village est
vraiment extraordinaire. La température, tout comme aux Îles-de-la-Madeleine,
influence énormément l'arrivée des navires,
de sorte que, la première fois qu'un navire est arrivé aux
Îles-de-la-Madeleine... et ce navire-là doit être à mouillage bien sûr, à ce moment-là, alors, le navire, on ne
le voyait pas, on a vu une chaloupe alors qu'on était rendus à quelques mètres, finalement, de... qu'ils étaient rendus à
quelques mètres de la rive. Et c'est les beautés des Îles-de-la-Madeleine
également. Les gens y vont, se rappellent de
chacune des destinations que l'on a créées au Québec, par exemple, également,
Gaspé, qui donne un tout autre point de vue.
Alors,
évidemment, on a misé d'abord sur trois ports d'escale, qui sont Montréal,
Trois-Rivières et Québec. Et je crois
que mon collègue parlera peut-être un peu du Port de Québec tout à l'heure.
Mais, dans ensemble, de 2003 à 2013, on a sondé plus de
13 000 passagers à bord des navires de croisière pour connaître leurs
opinions sur la destination, c'est-à-dire
leur satisfaction à l'égard de ce qu'on leur offre, justement, comme
excursions, comme le parlait tout à l'heure la ministre, et également pour connaître leurs dépenses en prix de
croisière et postcroisière. Parce qu'il y a des ports, en fait il y en a deux seulement dans toutes les
escales offertes au Québec, qui font ce qu'on appelle des destinations, donc
qui arrivent, là, dans le port et qui
repartent. Les autres sont des escales. Et ces ports sont Montréal et Québec,
donc, qui offrent aussi des
expériences, aux croisiéristes, différentes de par le fait qu'ils couchent sur
les lieux et puis qu'ils embarquent ou qu'ils débarquent, finalement,
pour soit prendre l'avion par la suite, emprunter un transport terrestre, ou
autres.
Alors, évidemment, vous le voyez, je suis un peu
vendue sur les croisières internationales, pour ne pas dire beaucoup. Mais j'y ai participé, et les
statistiques que l'on utilise encore aujourd'hui sont des statistiques sur
lesquelles j'ai travaillé. Alors, l'impact positive pour le Québec est
importante. Et je souhaite personnellement, bien sûr, qu'on puisse continuer à entretenir ces destinations-là,
ces escales qui font une différence pour la croisière, finalement, qu'on
appelle Destination Canada New England.
Alors, oui,
dans Charlevoix, il y a une volonté, du côté de La Malbaie, d'avoir des
croisières, éventuellement, de petits navires, par contre pas nécessairement
des navires de capacité énorme comme on a aujourd'hui et comme on se plaît à voir pousser chaque année, ils sont
toujours de plus en plus gros. D'ailleurs, les navires actuels sont de plus
grande capacité que plusieurs municipalités de ma circonscription. Et je
souhaite, bien sûr, qu'on puisse aussi développer les croisières fluviales, effectivement, puisqu'on a un Saint-Laurent pour
le faire et que ça amène un autre type de clientèle chez nous, clientèle
internationale qui vient dépenser chez nous, clientèle internationale également
qui repart et qui, habituellement, a des
messages très positifs, parce que le taux de satisfaction des croisières
internationales au Québec est très élevé.
Alors, je ne
sais pas si la ministre souhaite ajouter quoi que ce soit ou, encore, si je
passe la parole à mon collègue pour le Port de Québec.
M. Drolet : M. le Président,
il reste combien de temps, parce que je...
Le Président (M. Poëti) : Il reste actuellement,
M. le député, 5 min 2 s.
• (12 h 30) •
M. Drolet : Écoutez, je vais en parler un tout petit peu, mais, moi,
c'était parce que je voulais revenir peut-être tantôt à ma collègue... en partant, que,
moi, c'était surtout le congrès d'affaires que j'allais parler tout à l'heure,
mais que je reconnaissais l'importance du
tourisme, naturellement, portuaire, parce que je l'ai dans mon comté.
Alors, dans Jean-Lesage, je profite de cet outil-là qui est le Port de Québec
et qui fait, effectivement... et souvent vu, des fois... Parce que, naturellement, le port, dans son ensemble, a un rôle à jouer du
côté transport de mer, transport de toutes sortes de choses, qui fait en
sorte que c'est ça qui crée la richesse économique, les emplois, la valeur importante
du port, mais souvent... reproché un petit peu d'être trop près peut-être de la ville, trop près peut-être
pour la manutention, mais par contre comment heureux de voir les touristes québécois,
les gens de Québec et surtout aussi les citoyens des grandes régions
de Québec voir apparaître les bateaux de croisière dans des
périodes données auxquelles, naturellement, les gens d'affaires, tout le monde
profitent de cette industrie, de cette manne.
Et, comme je
viens de le dire aussi, les gens d'affaires en profitent, mais les curieux qui
viennent voir aussi les bateaux de
croisière profitent aussi d'aller, naturellement, manger au restaurant, et faire en sorte que cette industrie-là, c'est un
joyau, d'autant plus... En plus de ça, c'est que ça nous permet une vitrine extraordinaire, parce que le bateau, quand... arrive
à Québec, quand il voit que Le Château Frontenac est à
proximité du centre-ville comme ça, on s'entend bien que les gens débarquent... Ceux qui ont fait des croisières
dans leur vie, souvent les ports sont très loin du centre-ville, ils sont
très loin des joyaux. Alors, c'est le contraire ici, à Québec, on bénéficie
d'une infrastructure portuaire très près de l'événement
alors que, dans tous les moments de l'année, quand les bateaux s'y présentent,
bien, ils peuvent... les passagers peuvent
jouir d'une proximité de plein de choses facile, qui permet, naturellement, aux gens d'affaires d'en profiter et, naturellement, aux
croisiéristes aussi de pouvoir en avoir plus long. Alors, c'est un petit peu, M. le Président, mon petit bout, là, de deux minutes. Je
cède la parole à ma collègue.
Le Président (M. Poëti) : Merci, M.
le député. La parole est à vous.
Mme Simard : Alors, oui, effectivement,
mon collègue a raison quant aux retombées économiques et à leur importance dans les régions et évidemment
dans les villes de Québec, Montréal, et Trois-Rivières lorsqu'un navire s'arrête, les excursions permettent de laisser, finalement, de l'argent à l'extérieur du navire. Parce qu'on cite souvent... les
compagnies de croisière ont des offres qui font en sorte qu'on leur reproche
souvent de laisser l'argent sur les navires, mais les statistiques sont nombreuses à démontrer qu'il y a des impacts
chez nous, donc, pour les excursions. Et il y a aussi les Croisières du Saint-Laurent, une organisation dont j'aimerais parler, qui met en valeur une expérience Saint-Laurent unique et inoubliable et qui
se distingue par l'offre de qualité, justement, et diversifiée de chacune de
ses escales. Croisières du Saint-Laurent a eu un impact majeur, bien évidemment,
dans le développement des croisières dans le Saint-Laurent et fait en sorte qu'aujourd'hui on peut être très fiers de la destination que l'on offre. Plusieurs compagnies
de croisière internationale empruntent le Saint-Laurent. Il y a de plus en plus de navires de plus grande capacité, comme
je le disais également, qui viennent nous
visiter. Et je pourrais peut-être aller dans certaines statistiques, mais je ne sais pas si la ministre souhaite le faire en
terminant. Quelques statistiques.
Le Président (M. Poëti) : Elle
pourrait le faire, Mme la députée, pour 1 min 43 s.
Mme Boulet : Les statistiques... Excusez-moi,
là, je suis en train de regarder un autre document.
Mme Simard : Bien, écoutez, moi, je
peux poursuivre, si vous le voulez.
Mme Boulet : Oui, c'est ça. Allez-y,
chère collègue.
Mme
Simard : Je vous donne des exemples. Donc, en juin 2013, par
exemple, les résultats étaient au rendez-vous des navires de croisière internationale. Le nombre d'escales a progressé
de 53 %, celui des croisiéristes, de 83 %, et les dépenses qui
ont été associées aux croisières, de 80 %. On parle d'emploi, donc en 2012
étaient créés ou conservés 1 625 emplois
annuels auxquels s'ajoutaient déjà, en 2010, 1 000 emplois associés
aux diverses phases de construction des
infrastructures. Le taux de satisfaction des croisiéristes, je le disais tout à
l'heure, est quand même élevé pour l'ensemble des destinations au Québec et atteint en moyenne 8,9 sur 10, ce qui est
vraiment très bon en recherche marketing, donc, et en enquêtes et sondages. Au total, il y a eu
37 projets d'infrastructure réalisés dans les régions du Saguenay, de la
Côte-Nord, de la Gaspésie et des
Îles-de-la-Madeleine, représentant 103 millions d'investissement, qui
auront bénéficié d'une aide financière totalisant 28,3 millions.
Alors, vous savez, des statistiques positives
comme celles-ci, il y en a plusieurs. Et c'est donc dire qu'il faut encourager et continuer à encourager la stratégie,
donc, de poursuivre le développement des croisières dans le Saint-Laurent.
Bien qu'elle soit terminée, cette
stratégie-là, il doit y avoir des actions d'entreprises pour améliorer,
finalement, toujours nos destinations.
Le
Président (M. Poëti) :
Alors, merci, Mme la députée. Il reste pour cinq secondes. Alors, nous allons
passer maintenant à la première
opposition pour une période de 18 minutes. Nous allons entendre le député de Gaspé,
me dit-on. La parole est à vous.
M. Lelièvre : Merci, M. le
Président. Bonjour, Mme la ministre. Je tiens à saluer mes collègues de la
partie gouvernementale et de la deuxième opposition, et à remercier mon
collègue de m'avoir permis d'assister à cette importante
session des crédits sur le tourisme. Je suis heureux de m'adresser à la
ministre du Tourisme qui, dans une autre vie, était aussi aux Transports puis qui connaît très bien, bon,
l'ensemble de ces deux dossiers-là. Et aujourd'hui je vous interpelle, c'est un cri du coeur que je vous
amène, Mme la ministre, vraiment pour vous sensibiliser. Je sais que vous êtes
probablement très au fait du dossier des
transports et du tourisme dans la région de la Gaspésie, mais je pense que
c'est important de venir vous adresser aujourd'hui le message, là, de
l'ensemble des gens de ma région.
Vous savez,
la Gaspésie, on est à 1 000 kilomètres de Montréal,
750 kilomètres de Québec. Je dis souvent : On ne pourra jamais rapprocher Montréal ou Québec de
Gaspé, mais on peut travailler pour améliorer les moyens de transport, pour faciliter, hein, les
déplacements entre les deux... entre la métropole, la capitale et la péninsule
gaspésienne. La Gaspésie est vraiment
dans une période de crise. C'est du jamais-vu au niveau de l'ensemble de ses
modes de transport en commun. À titre
d'exemple, un billet d'avion coûte, entre Gaspé et Montréal... J'ai avec moi le
billet de M. Jean Lapointe, pas le sénateur
et l'artiste, mais Jean Lapointe de Gaspé, qui est venu me voir à mon bureau en
décembre. Puis il me montrait son
billet, le 5 novembre, un billet d'avion entre Gaspé et Québec, pour des
raisons médicales : 1 644,97 $. Ça vous donne une idée. Donc, chez nous, on se plaît à dire que
le service aérien, c'est dédié strictement à l'État, parce que les touristes,
les gens d'affaires et... la société civile
ne peut prendre un billet d'avion entre 1 000 $ et 1 600 $.
Donc, un service qui est présent mais malheureusement inaccessible.
Au niveau du
transport ferroviaire, le transport des personnes est interrompu depuis 2013.
Via Rail ne vient plus en Gaspésie à
partir de... c'est-à-dire qu'ils arrêtent à Matapédia, à 350 kilomètres de
Gaspé. Donc, les 350 kilomètres qui relient la vallée de Matapédia à Gaspé ne sont plus desservis, parce que
le rail a besoin d'être réparé, d'être mis à niveau, donc des
réparations qui sont importantes. On parle de plusieurs dizaines de millions de
dollars, dépendamment des scénarios. J'ai eu
l'occasion de sensibiliser le ministre des Transports il y a quelques minutes à
ses crédits. Et je vous rappelle que
Transports Québec est propriétaire, depuis bientôt un an, du rail gaspésien.
Donc, 350 kilomètres qui méritent d'être remis en état mais qui,
malheureusement, depuis un an, n'ont pas reçu aucun investissement.
Conséquences : plus de transport des
passagers, plus de transport des marchandises, et, en plus, le train
touristique L'Amiral ... J'écoutais tantôt notre collègue vanter les mérites des croisières internationales et
j'adhère dans le même sens qu'elle, effectivement. En Gaspésie, notamment, et ailleurs, on a développé
de quoi d'intéressant. On a un produit spécifique entre Gaspé et Percé qui est le produit du train touristique L'Amiral,
qui, depuis sa deuxième saison, est collé en gare faute de réparation à un
pont, le pont de Haldimand, à Gaspé, propriété du MTQ également.
Écoutez, par
la route, Orléans Express, l'autocar, on avait deux fréquences par jour. Ça a
été coupé à une fréquence en janvier dernier.
Donc, un
portrait rapide pour vous dire que, comme ministre du Tourisme, vous voyez...
malgré tout le dynamisme et la
volonté des Gaspésiens et Gaspésiennes de développer l'économie touristique,
sans l'aide de services de transport en
commun, je dirais, dignes de mention ou dignes de répondre aux besoins des
attentes en 2016, ça va être extrêmement difficile. Donc, je viens vous parler de transport, surtout aujourd'hui,
mais c'est une condition de base incontournable pour développer le tourisme chez nous. Donc, j'aimerais voir si vous
avez une réflexion d'amorcée avec vos collègues, notamment celui des Transports, et si vous allez être une alliée pour
nous aider à trouver une solution à l'ensemble des modes de transport
dans la région de la Gaspésie, notamment.
Le Président (M. Poëti) : Mme la
ministre, la parole est à vous.
M.
Lelièvre : ...à la ministre que je vous demanderais de me répondre
rapidement. J'ai déjà pris beaucoup de temps sur le...
Mme Boulet : Bien là!
Le Président (M. Poëti) : Désolé.
M. Lelièvre : ...
Mme Boulet : Bien... Merci.
Le
Président (M. Poëti) : Bon,
Alors, je reviens à vous, Mme la ministre. La parole est à vous, pour le temps
que...
• (12 h 40) •
Mme Boulet :
Merci, M. le Président. Alors, ça me fait plaisir de recevoir... Puis je me
doutais qu'il était pour... le
collègue était pour venir nous parler du train L'Amiral. Avant, d'entrée de
jeu, là, je voudrais dire au collègue qu'on reconnaît ici, là... il n'y a personne qui met en doute le potentiel
touristique d'une région comme la Gaspésie. En Gaspésie, l'industrie touristique, c'est 269 millions
de retombées, 1 099 entreprises puis 7 800 emplois. Alors,
on comprend, là, que c'est un moteur économique très important, qui est
très présent. Et on adhère à toute cette réflexion-là.
Maintenant, évidemment, il y a le dossier du
train L'Amiral. Et je pense qu'on ne peut pas reprocher au gouvernement, là, de ne pas être présent dans le
dossier, parce que le gouvernement s'est porté acquéreur en 2015, si je ne
me trompe pas, M. le député, il s'est porté... il a versé 4 millions de
dollars aux créanciers, et la société des chemins de fer de la Gaspésie est demeurée l'opératrice du rail. Maintenant,
le tronçon Caplan... Bien, en fait, le tronçon qui est en dormance, c'est de
Caplan à Gaspé. C'est en dormance depuis, je pense,
mars... Non. C'est en dormance depuis un certain temps. Mais le tronçon spécifique, quand on parle du train L'Amiral,
c'est de L'Anse-à-Beaufils à Gaspé. Lui, il est en dormance depuis 2016.
Alors, ce qu'on m'indique, au ministère des Transports, actuellement, c'est
que, pour faire la réfection de ce
tronçon-là, ça prendrait 32 millions
de dollars. La réhabilitation...
Bien, en fait, je comprends que ce n'est peut-être pas les chiffres
que vous aimeriez entendre mais ce qu'on me dit, au ministère des Transports.
Maintenant,
chez nous, au ministère du Tourisme... Et je l'ai dit d'entrée que les
croisières sont très significatives. Et
je vais même vous donner des
chiffres, là, qui vont démontrer à quel point les croisières jouent un rôle
important chez vous. On me dit qu'en
2011 il y avait 8 400 croisiéristes qui étaient
débarqués sur le pôle de la Gaspésie, là, en termes de croisière internationale, et qu'en 2016... En fait, en 2015, il y en a eu 18 000, et on estime qu'en 2016 il y en aura
encore plus que
ça. Alors, on est passés de 8 000 à 18 000, là. Alors, ça démontre à
quel point la stratégie a été efficace, nos pôles de croisière internationale sont efficaces et que
le nombre de bateaux, le nombre de touristes qui y débarquent augmente d'année en année. Et, en termes de membres
d'équipage, on parle de 3 300 en
2011, et, en 2015, c'était 9 400, donc trois fois plus. Et on estime qu'en 2016 on envisage qu'il y en aura encore plus. Alors, c'est
important de... On me dit également qu'il y a même une augmentation de
l'ordre de 2,5 % des dépenses touristiques de 2015 par rapport à 2014.
Alors, c'est
important de mettre ça, parce que nous, on est un partenaire. Alors, on ne
pourra jamais dire qu'on n'est pas un
partenaire de l'industrie touristique en Gaspésie. On reconnaît que c'est un
pôle stratégique et que, de tous les temps,
la Gaspésie aura été un pôle touristique, même pour les Québécois. Alors, à
l'international, c'en est un, mais même pour nous, les Québécois, quand
les Québécois voyagent, ils voyagent puis ils vont visiter la Gaspésie.
Maintenant,
la dynamique du train, on sait qu'il y a eu une étude qui a été faite au ministère
des Transports. On sait qu'en 2013 et
en 2014 il y a même... En 2013‑2014, ça a été une opération qui a été
déficitaire, je pense que le collègue est d'accord avec ça : en
2013, on parle d'un déficit d'opération de 135 000 $ avec
700 passagers; en 2014, il y a eu 1 300 passagers
puis un déficit d'opération de 200 000 $. Alors, ça, ça demeure
quelque chose que je pense qu'il y a un défi là pour la région, que si... peu importe quand, ou comment, ou
combien d'argent un jour le gouvernement mettra, il faudra que la région s'assure que l'opération...
puis qu'on soit capables de rendre, à tout le moins, l'opération... qu'elle
s'autofinance. Alors, moi, ça, je pense, il
y a un défi là pour la région, et je pense que vous en êtes tout à fait
conscient, vous êtes un gars qui
sortez des CLD, vous connaissez la dynamique : un projet, on peut le
soutenir, on peut le financer, mais le gouvernement souhaite qu'un jour
il s'autofinance, à tout le moins au niveau de son opération.
Maintenant,
on sait qu'à l'heure actuelle les gens qui débarquent à Percé puis ils se
rendent à Gaspé par le biais... on a
développé un réseau, je pense, on les transporte par autobus scolaires. Les
touristes qui débarquent, M. le... Vous me corrigerez si je suis dans l'erreur, mais ce qu'on me dit,
qu'actuellement, les touristes, on les déplace... de Percé pour qu'ils se rendent à Gaspé, on les déplace en
autobus scolaires, ce qui, pour moi, n'est pas idéal pour accueillir un
touriste international. Alors, c'est
dans ce contexte-là et considérant le fait que... vous comprendrez que les
32 millions nécessaires à
réhabiliter, ce n'est pas au Tourisme que cet argent-là... ça fait presque la totalité
de l'enveloppe du ministère du Tourisme. Donc, vous comprendrez que ce
n'est pas le Tourisme qui peut réparer le tronçon de la voie ferrée.
Ceci dit, on
appuie la demande, on appuie... Je sais qu'il y a une pétition qui est en train
d'être signée, donc on appuie puis on
comprend la requête de la Gaspésie à l'égard des besoins du train L'Amiral, à
l'égard des besoins de cette infrastructure-là
pour bien accueillir nos touristes. Ceci dit, moi, je n'ai pas... ces sous-là
ne sortiront pas, évidemment, des crédits du ministère du Tourisme.
Donc, moi, je peux intervenir dans mon champ de compétence avec les crédits que
j'ai à mon actif. Mais, je vous le dis, on
vous appuie. Et les choix seront faits, évidemment. Et j'ai déjà passé le
message à mon collègue aux
Transports. Évidemment, lui, il fera ses choix en fonction de la sécurité de
l'ensemble du réseau, que ce soit le
réseau routier, ferroviaire, et en fonction des disponibilités budgétaires.
Mais on sera en appui à la demande du collègue et de la région.
Et l'autre chose que je tiens à dire, c'est que,
pour trouver une solution... Parce que, même, si le ministre du Transport
disait : Demain matin, il n'y aura pas de réfection du pont Haldimand,
alors, demain matin, on ne peut pas être opérationnels au niveau d'un train pour la saison touristique des
croisières 2016. Donc, j'ai demandé au ministère
des Transports de m'allouer une somme de 75 000 $, on a donné
la nouvelle à Escale Gaspésie, qui va lui permettre de transporter... à tout le moins, à défaut d'un train, qui va lui
permettre de transporter ces gens de Gaspé à Percé ou de Percé à Gaspé, là, je ne sais pas dans quel sens ou dans
les deux sens, mais, à tout le moins, avec des autobus Voyageur, pour
lui permettre d'offrir plus de confort. Puis je pense que c'est une façon plus
acceptable de bien recevoir les touristes internationaux
qui vont débarquer en Gaspésie. Alors, on a informé Escale Gaspé qu'il pourra
bénéficier d'un budget allant jusqu'à 75 000 $ pour faire la
location d'autobus Voyageur pour assurer un meilleur service à cette
clientèle-là.
Mais, je vous
le répète, on est en appui à votre demande. Le ministère du Transport le sait.
Maintenant, les crédits pour
décaisser, pour intervenir financièrement pour améliorer l'infrastructure ferroviaire
relèvent de mon collègue aux Transports.
Le
Président (M. Poëti) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. On m'indique que le député de Bertrand voudrait
poser une question.
M.
Cousineau : Il
reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Poëti) : Il vous
reste 6 min 33 s.
M.
Cousineau :
Je vais revenir sur la question des ATR, Mme la ministre. Il se tient
présentement, dans le bout de Nicolet, un forum des décideurs régionaux
concernant le tourisme en région, et puis ça devient important de faire
en sorte que le tourisme en région ne tombe
pas dans une deuxième classe. Dans toutes les régions du Québec, on a besoin de
consolider, puis l'organisme en région, ce
sont les ATR. On en a parlé abondamment tantôt, mon confrère de Nicolet-Yamaska
en a parlé.
Le plan de
l'industrie touristique avait comme principale priorité, évidemment, le
développement du produit. Avec les
protocoles d'entente... Est-ce que les protocoles... Puis j'aimerais des
réponses rapides. Est-ce que les protocoles d'entente présentement, au niveau des ATR, sont en préparation puis
est-ce qu'on va s'assurer que, dans les protocoles d'entente, la priorité des priorités du plan de
développement touristique va y figurer, à savoir le développement du produit,
et puis l'aide aussi à des événements
locaux? Essayez de me... parce que j'ai deux, trois autres questions, essayez
de me répondre rapidement.
Le Président (M.
Poëti) : Alors, Mme la ministre.
M.
Cousineau : Merci,
madame.
Mme Boulet :
Oui. Alors, je vais essayer de faire ça rapidement. Des protocoles d'entente,
cher collègue, il y en a trois. En
tout cas, à court terme, là, il y en a trois à signer : avec les ATR, avec
l'alliance puis pour les EPRT, et je m'engage à vous donner les espèces de protocoles d'entente préliminaire, là, ce
sur quoi on travaille. J'ai celui de l'alliance que je pourrai fournir à vous puis au collègue de la
deuxième opposition, le protocole d'entente qu'on est en train de travailler
pour la collaboration, avec la signature avec les alliances.
Avec les ATR, évidemment, on pense terminer...
On sait que les ententes avec les ATR sont échues depuis le
31 mars 2016. La prochaine entente, on pense la finaliser en mai,
juin, donc assez rapidement. Il y a déjà des discussions,
il y a déjà un cadre... En fait, il y a un cadre commun, avec l'entente des
ATR, il y a un cadre commun pour toutes
les ATR, et après ça il y a des ententes spécifiques, parce que les réalités de
chaque... ça, vous comprenez ça. Alors, c'est ces spécificités-là qui vont faire en sorte que je ne peux pas
vous dire que ça va être prêt la semaine prochaine, mais on se donne mai, juin puis on devrait finaliser
l'ensemble des ententes avec les ATR. Et, votre préoccupation à l'égard des petits festivals, bien, ça, on pense qu'on va
être capables et avec les ententes des ATR et avec les ententes, les protocoles
avec... par le biais des EPRT, on va être capables de... Je vais même aller
plus loin que vous dites, cher collègue, j'ai l'intention de mettre un montant
d'argent, leur... pas les obliger, là, mais de...
Une voix : Réserver.
Mme Boulet :
De réserver un montant d'argent pour dire : Ces montants d'argent là, ça
va être dédié au soutien financier pour des petits événements. Alors, ça
ne sera pas selon leur bonne volonté puis ça ne sera pas... Disons qu'il y aura un incitatif qui sera précisé par le
biais de l'entente, parce que je veux m'assurer qu'il soit au rendez-vous.
Le Président (M. Poëti) : M. le
député de Bertrand.
• (12 h 50) •
M.
Cousineau :
Là, vous me dites qu'on va avoir le protocole d'entente pour l'alliance, et,
pour les ATR, ça va venir d'ici juin,
avec les spécificités de chacune des régions puis avec des obligations au
niveau du produit touristique, puis
au niveau aussi de, bon, une enveloppe spéciale, qui va peut-être paraître dans
l'entente, à l'effet qu'on va aider les petits organismes régionaux.
Ceci dit, concernant le financement de
l'alliance, bon, on parle de 30 millions, 13 millions en provenance
du ministère et puis, je crois, une dizaine de millions qui provient des...
Mme Boulet : ...
M.
Cousineau : ... — voilà — et
puis la part du milieu, qui est 5, 6 millions, là...
Mme Boulet : 7 millions.
M.
Cousineau :
7 millions. Alors, j'y vais un peu de mémoire, là. Maintenant, le
décaissement de ça pour faire en
sorte que l'alliance puisse fonctionner, le décaissement de ces montants-là,
est-ce que l'alliance, présentement... Parce que la loi est en vigueur depuis la semaine dernière. Est-ce que
l'alliance est opérationnelle? Est-ce que l'alliance a les sous
nécessaires pour pouvoir opérer?
Puis, soit
dit en passant, moi aussi, je veux féliciter les gens du ministère, parce que,
la pub qu'on a vue dernièrement avec
la personne qui est aveugle, là, j'ai
trouvé ça extraordinaire. Ça nous démontre très bien que les gens du ministère pouvaient
faire, dans ce domaine-là, un excellent travail. Donc, ça met la barre haute
pour l'alliance pour nous sortir une promotion internationale très
élevée. Alors, je suis content des gens du ministère.
Mais maintenant
est-ce que... Parce
que je regarde dans le budget, Mme la ministre, je regarde dans le budget, le
budget est à 137 994 000 $,
à la page 178, versus 123 millions l'année dernière. Il y a une
augmentation, mais cette augmentation-là s'en va surtout pour le Stade
olympique...
Mme Boulet : Rénovation.
M.
Cousineau : Oui,
pour une rénovation, tout ça, ce qui...
Le
Président (M. Poëti) :
Écoutez, je veux juste vous rappeler de ne pas répondre en... pas en même temps, parce que c'est plus
difficile pour l'enregistrement.
M.
Cousineau : Oui. O.K.
Bien, on s'en... Oui. Alors, je vais...
Le Président (M. Poëti) : Je sais
que vous vous... Je sais, M. le président, que vous vous entendez bien...
M.
Cousineau : Parce que
je sais que le temps passe, là, puis je sais que... M. le Président, je sais que le temps passe...
Le
Président (M. Poëti) : Je voudrais bien, mais l'enregistrement doit quand
même se faire.
M.
Cousineau : Oui,
vous avez raison de me rappeler à l'ordre, parce que c'est ce que je dis
quand je préside. D'accord.
Le Président (M.
Poëti) : Merci.
M.
Cousineau :
Mais c'est comme ça lorsqu'on est pressé par le temps.
Alors,
tout ça pour vous dire que, si on enlève la rénovation du stade, 15, 16 millions, là, il n'y a pas grand-chose d'augmentation par rapport
à l'année dernière concernant le ministère du Tourisme, qui, pour moi, est un ministère
extraordinaire. Il va falloir qu'un jour les gouvernements, tous les gouvernements confondus
comprennent que le ministère
du Tourisme... et puis ça contribue, parce que c'est le deuxième ou troisième
secteur d'activité en importance pour le développement économique, c'est extraordinaire.
Après l'aérospatiale et puis après l'aluminium, là, bien, le secteur
touristique, c'est extraordinaire.
Donc,
tout ça pour vous dire que je ne vois pas, là, à quelle place qu'est le décaissement
pour l'alliance dans les chiffres. Je vois qu'au niveau de Tourisme
Québec ça passe de 52 millions à 49 millions. Ça, il y a un
différentiel de 3 millions ici. Mais ce
n'est pas 10 millions qu'on doit décaisser pour... 13 millions qu'on
doit décaisser pour l'alliance cette année?
Le Président (M.
Poëti) : Mme la ministre.
Mme
Boulet : M. le Président, mon collègue ne veut pas que je sois
longue, mais il faut que je corrige un peu ce qu'il dit pareil, là.
Le Président (M.
Poëti) : Vous avez quand même 18 secondes.
Mme
Boulet : Il dit que ça a passé de 123 à 138. Là, c'est les
16 millions de dollars de plus que la RIO a demandés pour mettre à niveau ses installations. Mais c'est
parce que ce n'est pas ça : j'ai 60 millions de plus que ce que
j'avais, parce que les argents du budget, là, c'est de l'argent qu'on a
comme...
Le Président (M.
Poëti) : Alors, si on pouvait prendre une pause, Mme la ministre...
Mme Boulet :
J'ai 60 millions de plus, dont 40 millions pour des... Oui?
Le Président (M. Poëti) : Je m'excuse, Mme la ministre. En fait, le temps
de la partie... de la première opposition est terminé, ce serait sur
votre temps si vous voulez continuer à répondre. Oui?
M.
Cousineau :
...prendre un peu de temps de ses confrères?
Le Président (M. Poëti) : Je n'en doute pas non plus, M. le président, mais
on va lui laisser prendre la décision. Alors,
sur le temps, maintenant, de la partie gouvernementale, 18 minutes, Mme la
ministre, vous pouvez soit terminer votre réponse ou laisser la place à
un député.
Mme
Boulet : Je vais prendre du temps des collègues, là, puis on
va... Je vais juste corriger sur le budget, puis après je reviendrai sur
le financement à l'autre période.
Alors,
quand il dit qu'il n'y a pas une cent de plus, là, bien, j'ai 60 millions
de plus. Je trouve que c'est plus qu'une cent ça, c'est pas mal d'argent. Alors, j'ai 60 millions de plus
dans le budget : 40 millions pour des projets structurants stratégiques, 12 millions de dollars pour les
EPRT et 8 millions de dollars pour soutenir des projets. En plus, j'ai
9,6 millions de plus pour le PADAT, pour les prêts puis les garanties de
prêt, donc ça représente 4,8 millions de plus par année pendant deux ans. Il y a 50 millions de dollars pour
la route verte. Il y a 30 millions de dollars pour la SEPAQ. Il y a
21 millions pour le 375e de Montréal, pour soutenir des projets.
Alors,
écoutez, moi, je pense que, de l'argent de plus, il y en a pas mal. Je pense
que c'est une très, très bonne année
pour le tourisme et je pense qu'on a été capables de faire la démonstration au
ministère des Finances qu'il fallait saisir l'opportunité des
années 2016, 2017, 2018 à cause de toute la conjoncture de la valeur du
dollar canadien, de la baisse du prix du
pétrole, de la reprise économique nord-américaine. Alors, moi, je vous le dis,
là — les
fêtes du 375e, les fêtes du
150e — je pense
qu'on a plus qu'une cent de plus, on en a beaucoup de millions de plus. On est
très heureux et on est convaincus
qu'avec ces argents-là ça va se traduire en leviers extraordinaires pour
soutenir l'industrie touristique, puis attirer
davantage de touristes chez nous, et
faire de... En fait, tout ça, c'est de la création d'emplois puis des retombées
économiques pour l'ensemble des régions du Québec.
Alors,
je réponds juste à cette portion-là, et je reviendrai dans l'autre bloc pour
l'autre portion de la question, sur le financement de l'alliance...
Une voix :
...
Mme
Boulet : Il n'y a
plus de bloc? Ah! bien, je peux bien continuer, s'il n'y a plus de bloc. Il ne
reste plus de bloc, mais je vais répondre au collègue. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Poëti) : Oui.
Si possible, toujours de garder la discipline des discussions. On est toujours
à la partie gouvernementale pour une
période encore de 15 minutes. Je ne sais pas si Mme la ministre veut continuer à s'exprimer ou donner la parole à un des députés.
C'est votre choix, actuellement.
Mme Boulet : Alors, on va
continuer avec mes collègues.
Le
Président (M. Poëti) :
Alors, qui voudrait prendre la parole sur la partie gouvernementale? Mme la
députée de Fabre.
Mme
Sauvé : Alors, M. le
Président, j'aimerais poursuivre dans l'élan de la ministre qui nommait
l'investissement qui est prévu. Entre
autres, elle a nommé le 60 millions prévu au budget, donc, pour quatre
ans. Je vais vous parler de façon
plus spécifique du Programme, justement, d'appui au développement des attraits
touristiques, que l'on nomme — il y a beaucoup d'acronymes — le
PADAT.
Alors, ce programme,
il est issu du plan de développement de l'industrie touristique de 2012 à 2020 du ministère et
il souhaite offrir aux entreprises touristiques de toutes les régions du Québec des solutions financières qui
sont souples et qui sont avantageuses.
Alors, les
objectifs du programme, c'est de stimuler les investissements privés, c'est de
soutenir les projets de développement
de produits touristiques, c'est évidemment de faciliter la croissance des
entreprises performantes du secteur touristique et, bien sûr, d'avoir
accès à un financement adapté aux réalités de l'industrie.
Alors, il y a
plusieurs critères d'admissibilité, mais, si on résume au niveau de
l'admissibilité, qui est en lien avec les
priorités du plan de développement de l'industrie touristique, il y a bien sûr
tout le potentiel d'attraction des régions qui est au coeur de tout cela, renforcer les portes d'entrée que sont
Québec et Montréal et mettre en valeur, on l'a mentionné tantôt,
évidemment, le Saint-Laurent et aussi le tourisme nordique.
Juste au
niveau de ce programme, de façon spécifique, il y a un élargissement qui est
prévu avec près de 10 millions. Et
ce qui est intéressant, c'est de savoir que cela générera des nouveaux
investissements de 40 millions, M. le Président.
Je veux vous
dire aussi que ces retombées économiques, elles sont très valables. On a parlé
de Montréal, de Québec, on parle
aussi des régions. Je vais me permettre de parler un petit peu... comme je le
fais à quelques reprises, de parler de
ma belle région de Laval. Donc, pour ce qui est du comté de Fabre, peut-être
surprise générale, vous savez que j'ai un secteur agricole sur le territoire de Fabre, M. le Président, qui est
très important. Et, en termes de tourisme, on a, c'est connu pour plusieurs, je l'espère, la fameuse
route des fleurs, à Sainte-Dorothée, qui est sur près de 12 kilomètres. Et,
tout au long de ce beau circuit... je pense,
entre autres, au Paradis des orchidées, je pense aux Serres Sylvain Cléroux,
qui sont vraiment des points
d'attraction pour mon comté et pour la région de Laval. Alors, on a aussi un
vignoble sur mon territoire et on a
aussi, comme je le mentionnais, la route des fleurs, mais l'agriculture, donc
un secteur très, très intéressant.
Je me suis
laissée un peu inspirer, M. le Président, par des circuits qui existent déjà.
Je pense, entre autres, à mon collègue
de Champlain avec le Sacré circuit qui met en valeur le patrimoine religieux et
qui souhaite envisager un autre volet
au niveau de l'agrotourisme. Alors, dans toute cette initiative liée à
l'agriculture au niveau du tourisme et l'émergence de beaux circuits qui mettent en valeur les
régions, j'aimerais demander à la ministre son intention, la belle volonté,
avec l'élan qu'on lui connaît, de faire des liens entre le tourisme et
l'agriculture pour mettre en valeur les régions.
Le Président (M. Poëti) : Merci, Mme
la députée. La parole est à vous, Mme la ministre.
• (13 heures) •
Mme Boulet :
Alors, merci. Alors, j'apprécie la question de la collègue, parce qu'on vient
de... on sort des sentiers traditionnels. Alors, évidemment, on parle du
programme PADAT, là, qu'on a ici, c'est 85 millions sur cinq ans, 17 millions par année. À ce jour, il y a eu
36 projets pour 32,4 millions de dollars. Non. En fait...
Excusez-moi, là, c'est 30 millions
de prêts qui ont été autorisés à ce jour pour des projets qui totalisent
258 millions de dollars. Alors, le PADAT permet de soulever... de
faire lever des initiatives très porteuses.
Mais, la
collègue, là où elle m'ouvre une porte ou une vitrine intéressante, c'est que,
dans beaucoup de régions du Québec,
notamment en Estrie, dans sa région de Laval, il y a de l'agrotourisme. Alors,
on sait que beaucoup de régions développent
soit les vignobles soit les fromages. Bon, chaque région essaie de trouver son
créneau, et ça, moi, je trouve que
c'est un volet intéressant. Parce que, le tourisme, comme on l'a vu dans la
publicité Blind Love, où c'est... C'est quoi en français, là? Du jamais-vu... Une tournée jamais
vue. Alors, l'important, c'est que le touriste, il aime voir des choses, mais
il aime goûter aussi. Les gens, la restauration, les produits du terroir sont
très appréciés de la part des touristes. C'est quelque chose qu'ils recherchent
beaucoup.
Alors, ce que
j'ai fait, j'ai parlé avec mon collègue qui est le ministre responsable de
l'Agriculture, et il y a une ouverture
de la part du MAPAQ, qu'on appelle chez nous, le ministère de l'Agriculture,
des Pêches et de l'Alimentation, donc
il y a une ouverture de la part de ce ministère-là de se conjuguer avec nous,
de faire, en somme, un partenariat et de soutenir des initiatives qui pourraient être des vitrines
extraordinaires en agrotourisme chez nous. Alors, ça va être un volet très important de la stratégie culturelle qui sera
déposée incessamment. Et moi, je pense que c'est très prometteur, c'est
très porteur, parce que les touristes aiment goûter, les touristes aiment
goûter des choses qui...
Vous savez, d'une région à l'autre, d'une
province à l'autre, ou d'un pays à l'autre, il y a des choses qui nous ressemblent, qui se font chez nous mais qui ne se
font pas ailleurs, et ça fait partie de la culture qu'on aime découvrir.
Quand on visite un nouveau pays, une nouvelle place, on
veut savoir, bien, ils mangent... c'est quoi chez eux? À quoi ressemble leur nourriture? Et on aime découvrir.
Alors, on parle souvent, là, des mets chinois, des mets asiatiques, mais, chez
nous, qu'est-ce qu'on a au Québec, qu'est-ce qu'on fait d'exclusif qui se
rattache à l'agrotourisme? Et je pense que, M. le Président, c'est quelque chose qu'on va découvrir et qu'on va lui
donner une place importante dans la prochaine stratégie, parce que, pour moi, c'est vraiment porteur pour attirer du
tourisme, et c'est quelque chose qui est très sensible à cette clientèle à l'international là, et c'est ce
qu'ils veulent découvrir. Ce qu'on est comme Québécois, bien, je pense que
ça passe beaucoup par ce qu'on mange et ce qu'on fabrique chez nous, dans nos
régions du Québec.
Le Président (M.
Poëti) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Le député de...
M. Drolet :
Jean-Lesage.
Le Président (M.
Poëti) : ...Jean-Lesage qui veut nous adresser la parole. La parole
est à vous, monsieur.
M.
Drolet : Compléter ce fameux beau bloc là, M. le Président,
très positivement avec cette belle industrie qu'est le tourisme. Très heureux d'intervenir ce matin
justement pour en parler, particulièrement pour parler du tourisme d'affaires,
un tourisme très important pour l'industrie,
et surtout pour les régions, et surtout pour Montréal et Québec, alors à quel
point cette industrie-là est importante, là,
parce que justement elle fait en sorte que ça distingue le tourisme régulier au
tourisme d'affaires, alors ce qui fait en sorte qu'on en bénéficie tous.
M.
le Président, souvent malheureusement, en tant que touriste, ce n'est pas
nécessairement les priorités en tant que
gouvernement, j'entendais tantôt mon collègue mentionner cela, puis
effectivement tous gouvernements confondus. Mais, nous, je pense qu'on a mis aussi un accent particulier. Parce que
j'ai eu le privilège d'être adjoint parlementaire de la ministre à mon arrivée en 2008 puis j'ai
connu une expérience extraordinaire de voir... premièrement, ce que j'ai
découvert au sein du tourisme, parce que,
quand tu es limité à Québec, tu ne vois pas ce qui se passe ailleurs, mais à
quel point... comment c'est
important — je pense
que ma collègue de Charlevoix en a fait part tantôt, elle une région pour en
parler — et, de l'autre côté aussi, comment j'ai pu
voir, la ministre de l'époque, la députée de Laporte, à quel point elle a
pu faire... ensemble faire une équipe, mais
des gens de l'industrie... Parce que c'est souvent ce qu'on ne fait pas. On
règle plein de choses, mais on ne
parle pas à ceux à qui ça concerne. Alors, elle avait mis un comité aviseur en
marche, et ça a donné des résultats
extrêmement positifs, d'ailleurs qui s'est complété ici, au Centre des congrès
de Québec, devant des assises
auxquelles... tout le monde était alors très enchanté de cela. Même chose pour
ma collègue de Bellechasse qui a fait la même affaire tout récemment avec ses projets de loi. Elle a mis
l'industrie au parfum, et ça a donné les résultats que l'on connaît.
Alors,
M. le Président, le 7 avril dernier, j'ai eu le privilège d'accompagner ma
ministre, justement, notre ministre du
Tourisme actuelle, à la rencontre de la soirée soulignant les 20 ans
d'existence du Cercle des ambassadeurs du Québec. Cette soirée avait pour but de, naturellement,
souligner l'apport exceptionnel des ambassadeurs de Québec qui contribuent
à faire rayonner Québec à l'international et
qui, grâce à leur implication dans l'organisation d'un congrès international,
contribuent également à générer des dépenses
touristiques inestimables dans la région, soirée qui a pour but aussi, M. le
Président, de nommer l'ambassadeur de l'année et aussi le congrès de l'année.
La
mission du cercle. Créé en novembre 1995, le Cercle des ambassadeurs s'est
donné comme mission de stimuler le
tourisme d'affaires dans les régions du Québec en y facilitant la venue de
congrès et de réunions d'affaires d'envergure nord-américaine et internationale. Placé sous la responsabilité
administrative de l'office du tourisme, des congrès, le Cercle des ambassadeurs de Québec est géré en
collégialité avec la Société du Centre des congrès de Québec, la Chambre de
commerce de Québec et Québec International.
M. le Président, en 2015-2016,
le tourisme d'affaires a représenté 7,5 % du volume d'affaires
touristiques au Québec, ce qui représente 1,3 milliard de recettes
touristiques, dont 628 millions ont été générés par le tourisme d'affaires.
Ce créneau a représenté 12 % de tout
l'achalandage touristique de la région de Québec. Et c'est sûrement le
même résultat, M. le Président, dans toutes les autres régions du Québec
qui accueillent, naturellement, aussi le tourisme d'affaires.
M. le Président, parlons maintenant des retombées pour le Centre des congrès de Québec, parce qu'il ne me reste pas beaucoup
de temps. C'est parce que je veux le vanter un petit peu, parce qu'il fait un excellent travail, il est ici, d'ailleurs, son directeur
général. Étant moi-même un ancien de la Grande-Allée, un ancien président
des commerçants... à quel point le
tourisme d'affaires est important, particulièrement au Centre des congrès de Québec.
Quelques chiffres des retombées pour le Centre des congrès de Québec
depuis 1996, écoutez, c'est énorme. Je vais laisser faire les chiffres parce
que, finalement, je vais manquer de temps, mais félicitations à
son directeur général qui a pu, naturellement, mettre à point ces belles réalisations, parce
qu'effectivement ça a donné... Comme ma collègue de Charlevoix parlait tout à
l'heure par rapport au Port de Québec et les
retombées portuaires, mais le Centre des congrès de Québec est aussi important
pour les retombées, naturellement,
touristiques de notre région ici, de la capitale, puis, je dirais même, aussi
de la région de Montréal. Parce que,
vous savez, M. le Président, vous êtes vous-même de là, les retombées
importantes... Même le centre des
congrès de Montréal, j'aurais aimé ça le dire, mais là j'ai manqué de temps, il
a gagné l'AIPC Gold, le plus haut niveau de qualité standard comme telle pour... Ça fait que ce n'est quand même
pas mauvais, ça, d'avoir ça chez nous. Puis tous les autres ports,
naturellement, qu'on a dans... les autres pôles touristiques importants des
régions du Québec.
Alors,
bravo à ceux qui y travaillent de près, bravo au ministère, je n'ai pas salué
tantôt les gens, mais à quel point, moi aussi, j'ai été touché de
travailler de très près avec eux dans le passé, et à quel point, comme le
collègue le disait, l'importance touristique, important ce que ça a pour
l'économie du Québec. Alors, M. le Président, voilà.
Le
Président (M. Poëti) : Merci
beaucoup, M. le député. Mme la ministre, pour deux minutes. Et ensuite je
garderai deux minutes de votre temps pour passer à la période des votes.
Mme Boulet :
Bon, O.K. Alors, vous me permettrez, je vais conclure rapidement. Je voudrais
saluer M. Larrivée, qui est ici, qui
est le P.D.G. du Palais des congrès de Montréal, puis M. Bouchard, qui est ici,
du Centre des congrès de Québec, dire
à ces deux messieurs que je les remercie pour l'excellent travail qu'ils font,
eux et leur équipe. Vous savez, les
centres de congrès, dans chacune des grandes villes, que ce soit dans la
métropole ou dans la capitale, c'est un levier économique important, très important. Et, celui de Montréal, on parle de
250 millions de dollars de retombées économiques à chaque année, de l'argent neuf, et qu'un
touriste d'affaires dépense 40 % d'argent de plus qu'un touriste
d'agrément. Alors, ces gens-là, ils
font un travail extraordinaire à recruter des congrès à l'international, à
faire venir des touristes chez nous,
à les accueillir avec des contrats clés en main pour leur donner tous les services
auxquels ils ont pleinement droit, pour qu'on les reçoive comme des...
je ne dirai pas comme des rois, mais qu'on les reçoive le mieux possible.
Et dire qu'à
Montréal ils ont un très beau projet, éventuellement, et je pense que M.
Larrivée sera très content de déposer
ça, un beau projet d'agrandissement qui sera très significatif. Alors, on est
très heureux qu'on voie grand puis qu'on
veuille aménager des infrastructures encore qui soient davantage adéquates aux
besoins de ces touristes-là qu'on reçoit.
Et également
il y a eu un projet d'agrandissement en 2013-2014 à Québec, où on a agrandi de
73 000 pieds carrés, et on parle ici, à Québec, de
106 millions de retombées économiques annuelles.
Alors, voyez
comment ces gens-là travaillent très fort au quotidien. On est privilégiés,
parce qu'une grande ville, une province comme le Québec doit se doter
d'infrastructures comme les centres de congrès à Montréal et à Québec, c'est
déterminant dans l'accueil touristique,
c'est déterminant dans l'accueil de congrès. Et ces congrès-là amènent des
touristes internationaux qui... Rappelons-le, un touriste international dépense
deux fois plus qu'un touriste local ou régional. Alors, je pense qu'ils remplissent parfaitement le rôle
et la mission qu'on leur a confiés, et ils le font parfaitement bien. Alors,
merci à toutes vos équipes, MM. Bouchard et Larrivée.
Et, pour
terminer, vous me direz si je peux, dire merci à mes collègues, merci à mon
adjointe parlementaire, merci à
l'équipe du bureau du sous-ministre, à toute la gang qui est derrière moi.
Merci à mes collègues, merci à mon cabinet et merci à vous deux, chers
collègues. Et ça sera toujours — il y en a trois, alors je m'excuse — un
plaisir pour moi de collaborer avec vous
autres. Et je pense qu'ensemble on va faire du tourisme un secteur économique
très, très important au Québec, très
significatif. Et je pense qu'il faut tous travailler dans le même sens, avec
des objectifs communs. C'est comme ça qu'on sera le plus efficace et les
plus performants. Merci beaucoup.
Et merci à vous, M. le Président, et merci aux
gens de la table également.
• (13 h 10) •
Le Président (M. Poëti) : Merci
beaucoup, Mme la ministre.
Alors, le
temps alloué à l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Tourisme étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à
la mise aux voix.
Adoption des crédits
Ainsi, est-ce que le programme 1, intitulé
Promotion et développement du tourisme, est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Poëti) : Sur
division.
Aussi, est-ce que
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Tourisme pour l'exercice financier 2016-2017 est adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Poëti) : Adopté sur
division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignement de l'opposition.
La commission
ajourne ses travaux au lundi 25 avril 2016, à 14 heures, afin
d'étudier le volet Emploi et Solidarité sociale. Merci à tous pour votre
collaboration. Bonne fin d'après-midi.
(Fin de la séance à 13 h 11)