(Dix heures quatre minutes)
Le
Président (M. St-Denis) : Alors, bon matin, tout le monde. Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'économie et du
travail ouverte. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs téléphones cellulaires.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Tourisme pour l'exercice
financier 2015‑2016.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Lamontagne (Johnson) est
remplacé par Mme Lavallée (Repentigny), Mme Roy (Arthabaska) est
remplacée par Mme Soucy (Saint-Hyacinthe).
Le Président (M. St-Denis) : Je vous
remercie.
Discussion générale
Alors, nous
allons procéder à une période de discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes incluant les questions
et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée aujourd'hui, à
la fin du temps qui est alloué à l'étude.
Puisque nous
avons débuté nos travaux à 10 h 4 et qu'une période de deux heures
doit être consacrée à l'étude de ces crédits, y a-t-il consentement pour
poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit jusqu'à
12 h 4?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. St-Denis) :
Consentement. Je vous remercie.
Je suis
maintenant prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. M. le député de Bertrand,
vous avez la parole pour une période de 20 minutes.
M.
Cousineau :
Oui. Merci, M. le Président. Mais je crois que la ministre a demandé un deux,
trois minutes ou un quatre... trois minutes, là, au départ. Je n'ai pas
de problème. Vous amputerez le temps de la partie ministérielle comme il se
doit.
Mme Vien : Merci beaucoup, M. le
député de Bertrand.
Écoutez, je suis très heureuse d'être avec vous ce matin pour l'étude de
ces crédits entourant le ministère du Tourisme. Je pense que c'est mes sixièmes
ou septièmes crédits jusqu'à maintenant.
Alors, je suis très contente d'être avec vous ce
matin. Vous allez me permettre de saluer évidemment les parlementaires qui nous accompagnent ce matin, au premier chef, bien
entendu, celui qui me donne un peu la parole, le député de Bertrand, un homme que j'apprécie beaucoup et qui a tout le
respect aussi des membres de cette Assemblée nationale, un homme qui est collaborateur, qui est facilitateur aussi
puis qui est toujours en mode solution. Alors, ça, c'est toujours très
intéressant.
Une voix : ...
Mme Vien :
Il veut me donner 10 minutes. Mme la députée de Saint-Hyacinthe, c'est
toujours un plaisir aussi de vous
retrouver, vous en êtes à vos deuxièmes crédits avec moi, alors, je suis bien
contente de vous retrouver ce matin. Mme la députée de Repentigny, soyez
la bienvenue également. Les députés ministériels, c'est un plaisir de
travailler avec vous.
J'aimerais
également souligner la présence de quelques personnes qui m'accompagnent du
ministère : d'abord, à ma
droite, M. Marc Croteau, qui est sous-ministre en titre au ministre du
Tourisme; à l'arrière, on retrouve Mme Johanne Dumont,
sous-ministre adjointe; M. Patrick Dubé, sous-ministre adjoint; Clémence
Verret, directrice générale des services à la gestion, accompagnée, bien
entendu, de Mme Maryse Chabot, directrice des ressources financières et matérielles. Elles sont indissociables, toutes les
deux. Également souligner la présence des membres des sociétés d'État
qui font partie de mon portefeuille :
M. Michel Labrecque, de la Régie des installations olympiques; Raymond
Larivée, du Palais des congrès de Montréal; et Pierre-Michel Bouchard,
du Centre des congrès de Québec.
Alors, merci,
M. le Président. Je ne prendrai pas beaucoup de temps sur la première question
de notre collègue de Bertrand, mais
je voulais quand même souligner qu'au ministre du Tourisme on a eu une année
assez intense, assez faste, assez
occupée, M. le Président, compte tenu de certains dossiers que nous avons mis
de l'avant, que nous avons enclenchés, d'abord cette mise à jour, qui
m'a été demandée par le premier ministre, de ce Plan de développement de
l'industrie touristique. Rappelez-vous, lors de mon assermentation, le premier
ministre nous a demandé de mettre à jour et au goût du jour, bien entendu, ce Plan de
développement, qui est celui de toute l'industrie touristique. On s'y est
affairés, et c'est ce qui nous amène, M. le Président,
à revoir tout le modèle d'affaires et de gouvernance au ministère du
Tourisme. Bien, ça, bien entendu, c'est mis dans le contexte de l'atteinte du
déficit zéro, ce n'est pas rien. On aura certainement l'occasion d'y revenir. Et, sous-jacente à ça, bien entendu, il y a
toute la révision des programmes, qui a touché le ministère du Tourisme
comme tous les portefeuilles au gouvernement du Québec.
M. le Président, c'est important de le souligner
ici ce matin et de le réitérer haut et fort, que le ministère du Tourisme est
un ministère à caractère économique et qu'il s'inscrit en droite ligne dans la
relance entamée par notre gouvernement, la
relance économique du Québec. C'est 30 000 entreprises, c'est
365 000 employés, c'est le troisième produit d'exportation au Québec, ce n'est pas rien, et franchement il y
a plusieurs personnes qui ne sont pas au courant de ces données-là. Et
je pense que c'est important, comme porte-parole, de pouvoir le réitérer
aujourd'hui. C'est près de 13 milliards de dollars en retombées
économiques. En 2014, nous avons connu une année record et très, très, très importante au niveau touristique, et semble-t-il
que 2015 devrait être semblable. Je vais rapidement pour vous dire qu'on
a adressé deux dossiers majeurs au gouvernement et qui ont bien sûr aussi
impacté le ministère du Tourisme, c'est ce lancement du volet Tourisme de la
Stratégie maritime, également le volet Tourisme du Plan Nord, qui a été lancé
le 8 avril dernier.
Alors, M. le
Président, je pense que ce matin on aura l'occasion de réitérer à quel point le
ministère du Tourisme a été actif,
proactif et qu'il s'inscrit, bien entendu, dans toute cette logique de la
relance de l'économie québécoise, M. le Président. Merci beaucoup.
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
je vous remercie. Donc, M. le député de Bertrand, si vous voulez partir votre
période.
• (10 h 10) •
M. Cousineau : Merci, M. le
Président. Alors, à mon tour de saluer la ministre et puis le sous-ministre,
M. Croteau, et puis M. Milette, le chef de cabinet, madame, et puis,
les gens du ministère, mes salutations.
Évidemment,
nous avons deux heures de crédits. Vous avez quand même brossé un tableau assez
général, là, sur l'importance du ministère
du Tourisme au Québec, et c'est beaucoup de retombées
économiques. Et on a parlé du nombre d'entreprises.
Vous avez mentionné que c'est plusieurs milliards de dollars et des retombées au niveau des taxes pour le gouvernement,
c'est quand même très, très, très, appréciable. Donc, c'est un ministère
qui est intéressant, c'est un ministère qui est important.
Il y a des sujets que j'aimerais aborder avec
vous surtout pour savoir où est-ce que vous en êtes dans vos réflexions, Mme la ministre. Évidemment,
on va parler de la taxe d'hébergement, hein, on va en parler, de la révision
du modèle d'affaires, le programme
d'aide aux événements spéciaux. J'aimerais aussi qu'on parle un petit peu de la route verte et puis
qu'on parle peut-être du toit du Stade olympique. Donc, on va y
aller, là, d'une façon assez amicale pour connaître un petit peu vos intentions
et où vous en êtes au niveau de votre réflexion, au niveau du ministère.
Si on regarde
globalement, on voit que cette année il y a une coupure d'à peu près
3,2 millions sur l'ensemble des crédits
du ministère, et puis, depuis trois, quatre ans, là, c'est quelques millions de
dollars où le ministère est en déficit par rapport, là, à ce que ça
devrait être. Le déficit touristique est quand même assez important. Les
chiffres que j'ai ici, on parle de 1 314 %
d'augmentation du déficit de la balance touristique depuis 2002, et puis c'est
une perte d'à peu près 3,5 milliards
de dollars. Quelles sont les solutions, Mme la ministre, que vous voyez dans
l'avenir pour être capable de faire un rattrapage sur ce déficit, là,
qu'on accumule au niveau touristique depuis une dizaine d'années au Québec?
Mme Vien : Merci beaucoup, M.
le député. D'abord, vous dire que le déficit touristique au Québec, il est de 3,4 milliards et qu'il est à ce niveau-là
depuis fort, fort, fort longtemps... c'est-à-dire pas nécessairement à ce
niveau-là, mais que nous accusons, au
gouvernement... au Québec, pardon, un déficit touristique important, et, me
disait-on, le seul moment où on n'a pas connu de déficit touristique au
Québec, c'est l'année de ma naissance, en 1967, au moment de l'Expo. Alors donc, c'est vous dire, là, qu'il y a
une évolution à ce niveau-là. Il y a plusieurs Québécois, on le sait,
qui prennent des vacances à l'extérieur. Il
y a beaucoup, beaucoup, de Québécois aussi, il faut le dire, là — c'est 88 millions, je pense, de
Québécois — qui
prennent leurs vacances au Québec. Alors, c'est énorme, c'est beaucoup d'argent
qui est dépensé au Québec, mais il y a quand
même une tendance lourde, vous le soulignez de façon un peu discrète, mais
qu'effectivement il y a des situations au Québec qui demandent de rétablir la
situation.
Il faut dire
qu'au cours des dernières années, M. le député, il y a eu un contexte qui a
peut-être été défavorable au tourisme.
On pourrait penser à la crise financière, qui a été majeure, là, qui a
peut-être calmé les ardeurs au niveau des visiteurs, des visites, du tourisme ici, au Québec. Mais, ceci étant
dit, au Québec, on s'est donné un plan de développement touristique qui
est important, qui a été cosigné par l'ensemble de l'industrie touristique.
C'était en 2012, et déjà on adressait la situation à l'effet : Écoutez, là
on vit une situation x au Québec au niveau du tourisme, il faut redresser la situation. Et on s'est donné un de plan de
développement touristique. Et, nous, ce que nous pensons que nous devons
faire pour redresser la situation, c'est
effectivement de permettre la réalisation de ce Plan de développement là. Il
est ambitieux, c'est vrai. Ce qu'il
commande, c'est que nous ayons une augmentation de 5 % de retombées
touristiques à chaque année d'ici
2020. Ça va se traduire, normalement, par l'augmentation de 7 millions de
visiteurs annuellement... pardon, jusqu'à 2020, avec 7 milliards de retombées touristiques supplémentaires
également et la création de 50 000 nouveaux emplois.
Alors, on
s'est donné le plan de développement touristique en 2012 jusqu'en 2020, c'est
une belle vision, c'est un beau plan
stratégique, c'est, je pense, là où on devait aller. Maintenant, on doit
redresser un petit peu, recadrer le plan de développement touristique, et c'est ce que m'a demandé le premier
ministre lors de mon assermentation. Quand il me demande de le remettre à jour, c'est un peu ça qu'on nous demande, et
effectivement, donc, on est dans cette mouvance-là. Et,
pour y arriver, M. le Président, M. le député, ça passe nécessairement,
nécessairement par la révision du modèle d'affaires
et de gouvernance au Québec. Et, vous le savez, on en a discuté à plusieurs
reprises, vous avez vu également les journaux,
et beaucoup de personnes se sont exprimées sur ce chantier que j'ai ouvert, il
est nécessaire et incontournable. Alors,
ce modèle d'affaires là, M. le Président, devrait nous amener justement à
pouvoir réaliser cet ambitieux... ou ces ambitieux objectifs que nous
avons dans le plan de développement touristique.
M.
Cousineau : Puisque
vous parlez de la révision du modèle d'affaires, Mme la ministre, je pense que
ça serait important que vous puissiez nous
dire aujourd'hui où vous en êtes. Je sais que vous avez eu des consultations.
Vous avez fait beaucoup de consultations l'automne dernier. Au mois d'octobre,
je crois, vous avez rencontré les différents intervenants.
Mais où en sommes-nous présentement, là? À quel moment, bien, allez-vous
déposer ce modèle de révision d'affaires? Et puis est-ce que c'est pour
ce printemps, cet été ou à l'automne prochain? Où est-ce qu'on en est
présentement? Pouvez-vous faire le point?
Mme Vien : C'est une grande
question que vous me posez, M. le député, je ne pourrai pas y répondre en 30 secondes, ça, c'est clair. Alors, la révision du modèle d'affaires
procède d'une prise de conscience au
moment où je suis arrivée au ministère du Tourisme, évidemment, comme n'importe quel ministre
arrive dans son ministère, prend le temps de rencontrer bien sûr les intervenants
du milieu, du secteur qu'il représente, et dès lors j'ai colligé un certain
nombre d'informations, M. le député.
J'aimerais vous en faire part parce que c'est important, ça va vous mettre en
contexte d'où je suis partie pour en arriver là où je vais, vous dire
quelle sera la piste d'atterrissage.
D'abord, il
faut dire que nous avions devant nous un rapport du Vérificateur général qui
nous donnait un certain nombre d'éléments à corriger, notamment au
niveau des exigences que nous avions par rapport aux associations touristiques
régionales, les fameuses ATR, que tout le monde connaît et que nous avons tous
dans nos régions. Il y a également le Comité
performance et ses constats, qui avait été mené, rappelez-vous, par Gilbert
Rozon à l'époque, qui a amené aussi un certain nombre de constats :
la réalisation, comme je l'ai mentionné, plutôt incertaine au niveau de l'alignement que nous avions au niveau du PDIT, du
Plan de développement de l'industrie touristique — donc, ça, c'est quelque chose qu'il
fallait absolument recadrer; un manque de cohésion et de concertation également
sur le terrain, sur le territoire — ce n'est pas moi qui le dis, c'est des
choses qu'on m'a transmises; un message dilué à l'international.
Beaucoup d'organisations, dans plusieurs régions du Québec, qui, sans
concertation, sans se parler, vont faire de la promotion à l'étranger, souvent dans les mêmes pays, puis c'est de
l'argent dépensé peut-être, peut-on penser, inutilement, puisque nous aurions pu mettre dans un même pot...
passez-moi l'expression, puis pouvoir aller à l'international, mais ce
n'est pas comme ça que ça se passe.
Il y a des
doléances également qui fusent de toutes parts au niveau de la mise à jour
demandée du PDIT également. La révision systématique des programmes, ça,
ça s'inscrit dans la mouvance dans laquelle je suis, dans un contexte budgétaire
qui est difficile. Beaucoup, beaucoup de joueurs en tourisme, disons-le. Est-ce
que je me trompe si je dis : 1 800
joueurs, à un moment donné, sur le territoire du Québec, qui font du tourisme?
Alors, évidemment, quand on parle de gouvernance,
c'est aussi de ça dont on parle. La vive concurrence sur la planète, M. le
député : il y a beaucoup de jeunes destinations qui prennent
maintenant une place prépondérante, de plus en plus. Il faut adresser cette
situation-là.
Des
perspectives positives aussi à saisir. Le Conference Board du Canada,
l'Organisation mondiale du tourisme nous prévoient et nous annoncent de
belles années jusqu'en 2030, par exemple. Alors, comment, nous, le Québec, on va être capables de se positionner à l'intérieur
de ces belles perspectives là? Et, point majeur, point majeur, c'est le
manque de soutien et d'appui que nous avons au niveau du produit au Québec.
Alors, ça,
c'est le contexte dans lequel j'évolue pour avoir décidé, M. le député, de
faire une révision du modèle d'affaires
et de gouvernance. Alors, effectivement, j'ai, dès lors qu'on m'a transmis ces
informations-là, commencé des consultations
auprès de différents groupes, des ATR, des ATS, les festivals et événements, on
a tenu des réunions, on a tenu des rencontres; une, entre autres, à
Boucherville, au mois de décembre dernier, qui a été un point majeur, un point tournant également, où, là, on a décidé
qu'effectivement la révision du modèle d'affaires et de gouvernance était
nécessaire et que c'est toute l'industrie
finalement qui se positionnait derrière moi pour en arriver à changer un peu la
donne. Ce qu'on nous demande, M. le
député, dans la révision du modèle d'affaires, c'est simple, c'est
effectivement de mieux soutenir le produit,
c'est d'avoir un plan marketing unifié, ce qui n'existe pas actuellement au
niveau de l'international. Alors, ça, ça n'existe pas, chacun y va un peu de son initiative à l'international.
Donc, c'est de se donner un plan unifié à l'international, de préciser et de rationaliser la gouvernance et,
bien entendu, de conserver le plan de développement touristique comme
étant une bible de l'industrie touristique. Il n'est pas question de jeter ça
aux poubelles, bien au contraire. C'est un bon
plan, mais vous voyez, là, tout le contexte que je vous ai énuméré et comment
on doit recentrer et recadrer tout ça.
On a fait des
rencontres avec la FQM, on a fait des rencontres avec l'UMQ, on a fait des
rencontres avec toutes les ATR, on a fait des rencontres avec les ATS,
on a fait les rencontres avec les hôteliers — vous me parlez de la
taxe — les
hôteliers. Ça me prend des moyens, moi, M. le député, pour pouvoir justement
mieux appuyer le produit. Et la taxe, quand vous me parlez de la taxe...
Une voix : ...
• (10 h 20) •
Mme Vien :
Je sais que vous allez y revenir, je suis convaincue. Quand vous me parlez de
la taxe, moi, je vous parle d'un possible moyen.
Quand on
parle de la taxe d'hébergement, de quoi on parle? On parle d'une taxe qui est
prélevée dans chacune des régions du Québec sur les nuitées...
M.
Cousineau :
...si vous permettez, juste terminer avec les échéanciers. Alors, je comprends
très bien, là, le modèle d'affaires, le plan marketing 2009‑2012, qui a besoin
d'être refait, puis, bon, je comprends tout ça, puis on est d'accord, on est sur la même longueur d'onde, ça prend un coup de
barre. Mais là, juste pour nous situer, là, dans les échéanciers, est-ce
qu'on peut penser à cet été ou l'automne prochain pour le dépôt du modèle
d'affaires et puis un plan marketing? Pour terminer cette petite section là, et
je m'en vais dans la taxe d'hébergement, là.
Mme Vien :
C'est que la taxe d'hébergement, la solution pour mieux appuyer le produit,
n'est qu'une partie du modèle
d'affaires que je suis en train de regarder et de revoir, parce qu'il y a tout
l'hébergement illégal aussi qu'on va adresser à l'intérieur de ce modèle
d'affaires là, qui va être nouveau, renouvelé, revisité au Québec. Il y a
également toute la révision entourant le
programme des festivals et événements. Je sais que c'est un dossier qui vous
intéresse, parce que, dans votre coin
de pays, vous avez beaucoup de manifestations culturelles, événementielles
également. Donc, c'est quelque chose
qui vous tient à coeur. Ça, on va le revoir, on va le réviser. Il y a de grands
événements au Québec, il y en a de plus petits, alors on essaie de
naviguer à l'intérieur de tout ça. Comment on finance, au Québec, les
mégaprojets?
Alors, quand
on regarde tout ça, M. le député de Bertrand, ça prend du temps. Alors,
évidemment, ce que nous souhaitons,
c'est de pouvoir arriver avec une solution qui va couvrir l'ensemble de ces
éléments-là au plus tard à la fin du printemps. C'est ce que nous
espérons, mais je ne suis pas dogmatique et, si j'avais besoin d'un peu plus de
temps, je le prendrai. Mais, normalement,
nous souhaitons avoir fini nos travaux pour la fin du printemps, et il est
attendu que la mise en place de ces
nouveaux pans du ministère du Tourisme se mettront en branle au fur et à mesure
que les pièces seront prêtes, parce qu'il risque d'y avoir aussi des
pièces législatives. Alors, vous le savez, vous connaissez les règlements, tout
ça, ce n'est pas simple, là. Alors, au printemps.
M.
Cousineau : Tout à
fait d'accord avec vous. Mais évidemment on approche de la saison estivale, et
puis il y a sûrement des mesures de transition qu'il va falloir mettre en place
et puis il va falloir faire en sorte, là, qu'on n'échappe pas des choses en
cours de route. Bien, tout à fait d'accord avec vous. Maintenant, on a parlé de
la taxe...
Mme Vien : Mais, si vous me
permettez, M. le Président, M. le député de Bertrand...
M.
Cousineau : Oui,
mais ne prenez pas...
Mme Vien : M. le
Président... C'est vous qui êtes
président, d'habitude, ici, hein, c'est ça? On vient tout mêlé.
M.
Cousineau : Mme la
ministre, j'ai d'autres questions, s'il vous plaît.
Mme Vien : Non, mais je veux juste vous rassurer, parce que
vous me dites : Pour ne pas qu'on oublie personne. C'est important que je dise qu'à l'intérieur de
cette démarche-là, qui est majeure, on n'est pas des matamores, là, tu
sais, puis on comprend la situation
puis on comprend les calendriers de nos groupes puis des festivals, des
événements. Alors, nous, notre mise en marche, notre mise en branle des
nouvelles données, ça ne sera pas beaucoup avant 2016.
Alors, les
gens sont avertis, les gens sont accompagnés là-dedans, et puis on n'a rien
changé jusqu'à maintenant, jusqu'à la prochaine année. Je voulais juste
vous rassurer là-dessus.
M.
Cousineau : Oui.
Dans votre esprit, les ATR sont là pour rester?
Mme Vien : Je n'ai aucun droit d'être sur les ATR, moi. Ce
sont des organisations privées, ce sont des OSBL, qui vivent par
elles-mêmes, qui sont sous la charte des compagnies, à moins que je me trompe.
La seule relation que j'ai avec les ATR, c'est le financement que je leur
accorde, et un financement qui est accompagné d'un certain nombre de mandats.
M.
Cousineau : O.K. Maintenant, si on revient, parce qu'on a ouvert un peu sur la taxe d'hébergement, là vous
voyez qu'il y a différentes écoles de pensée au Québec présentement,
hein : les régions qui précisent clairement que cette taxe est une taxe
volontaire et puis qu'elle doit rester en région, et puis on a vu les levées de
boucliers, là, dans les dernières semaines,
les derniers mois; d'un autre côté, vous avez le REMI qui mentionne que ça
serait intéressant qu'il y ait une centralisation pour permettre une
plus grande concertation et puis pour permettre de faire une promotion à
l'étranger soutenue. Bon. Donc, il y a deux écoles de pensée, là, qui
s'affrontent au Québec, ça risque de faire couler encore beaucoup d'encre. On
peut comprendre les régions, qui ont des spécificités sur le plan touristique
et puis qui veulent utiliser à 100 % cette taxe d'hébergement.
Alors, où vous en êtes dans votre réflexion, Mme
la ministre? Est-ce que vous allez prendre en considération, là, les positions de chacun? Mais il va falloir à
un moment donné que vous puissiez atterrir avec une position qui va
faire l'affaire de tout le monde.
Dernièrement, on nous a dit en région... j'ai lu certains documents où on veut
garder 100 % de la taxe d'hébergement, tandis que le REMI a un
autre discours. Comment vous voyez les choses, vous, là-dessus?
Mme Vien : D'abord, vous dire
qu'il y a beaucoup, beaucoup d'organisations au Québec qui appuient notre
démarche, M. le député et chers parlementaires. Ça, c'est important de le
savoir.
Première des
choses, il n'y a pas de concentration, centralisation de la taxe à
Québec. Ce n'est pas du tout, du tout, du tout là où je m'en vais. Moi,
j'ai deux éléments incontournables. Le premier, là, c'est qu'on va devenir de
plus en plus cohérents sur la scène internationale. Ce
que moi, je mets sur la table, c'est : Est-ce qu'on peut se donner une
entité très souple qui va nous permettre de pouvoir gérer cette cohérence dont
on a besoin quand on veut aller à l'étranger, puis arrêter de diluer le
message, puis n'en avoir qu'un seul, donc faire un plan marketing puis
s'assurer que tout le monde marche en fonction de ce plan-là? Puis, ce plan-là,
c'est l'industrie qui va se le donner.
Deuxième des choses, je vous ai dit tantôt que
ce dont on a besoin au Québec, c'est de mieux appuyer le produit. Pas de
produit, pas de promotion, puis ni l'un ni l'autre, on n'a pas de visiteur non
plus. On a mis en place deux comités, M. le député — ça, c'est important
que vous le sachiez — deux
comités ad hoc sur lesquels siègent des gens
de l'industrie, qui devraient nous transmettre très prochainement leurs
solutions quant au financement du produit. Pourquoi la taxe est venue sur le sujet, M. le député? C'est qu'on a
besoin d'argent pour appuyer le produit, appuyer nos stratégies. Alors, la taxe fait partie d'une
possible solution. Ça ne veut pas dire qu'on va en arriver à augmenter la
taxe ou à la rendre obligatoire. Mais il y a
une chose qui est certaine aujourd'hui, ce matin, puis là on va se le dire, là,
c'est que la taxe, elle est publique.
La taxe, elle est publique, elle n'appartient pas aux ATR. Alors, la taxe, elle
est publique, ça, il faut se le dire.
Je leur ai dit. Je pense que c'est assez compris dans le milieu, là. À partir
du moment où c'est des deniers publics, la taxe, elle est publique. Alors, comment on fait si, au Québec, on a besoin
de mieux soutenir notre produit? Ça va prendre des sous tantôt. Vous le savez, l'argent, ça ne pousse pas dans les
arbres, on va avoir besoin de dégager des sommes d'argent. Est-ce que ce sera par la taxe? Est-ce que ce sera
par un autre moyen? Je ne suis pas en mesure de vous le dire ce matin.
J'aurai des
solutions, des recommandations, des suggestions qui me viendront de
l'industrie, et à ce moment-là on sera
capables de se faire une idée très précise de ce vers où on s'en va. Mais pour
le moment moi, je ne suis pas capable de
vous dire quelle sera la solution arrêtée. Mais la taxe, elle est publique. Ça,
il faut qu'on le comprenne, là. C'est de l'argent qui vient du public,
c'est de l'argent qui passe dans les mains du ministère des Finances, elle est
retournée. Il y en a 48 millions
actuellement qui s'en vont dans les poches des ATR pour faire de la promotion,
beaucoup de promotion. Il y en a qui
s'en servent pour faire de la promotion à l'étranger. Nous, ce qu'on dit :
S'il y a un excédent qu'on va chercher, cet excédent-là sera
exclusivement dédié pour le financement du produit.
M.
Cousineau :
Peut-être une dernière petite question rapide. On a fermé quatre ou cinq
bureaux Destination Québec à l'étranger.
Dans toute cette mouvance de vouloir faire la promotion du Québec à l'étranger,
est-ce que c'est une sage décision d'avoir fait ça? Comment est-ce qu'on
récupère avec ça?
Mme Vien :
Je pense que c'est une décision, à ce niveau-là, M. le député, qui n'a pas de
dommage, dans le sens où nous avions
sept bureaux à l'étranger, nous en gardons quatre. Ce sont quatre bureaux qui,
pour nous, sont stratégiques et qui
seront en mesure de couvrir l'ensemble du territoire qu'on couvrait. Et on
s'est recentrés là aussi, puis ça aussi, ça fait partie de notre modèle d'affaires. Mais on était prêts à procéder à ce
niveau-là, de recentrer justement sur nos marchés prioritaires. Alors, je pense que les décisions
qui ont été prises à ce niveau-là n'ont pas de dommage en ce qui a trait
à la promotion et il faut dire les choses aussi comme elles sont, c'est que la
promotion ne peut plus se faire comme elle se faisait dans les années 80
ou 70, là, on a les nouvelles technologies qui sont là.
M.
Cousineau :
Lesquels on a gardés?
Mme Vien : On a gardé Paris,
on a gardé New York, on a gardé Toronto et Pékin.
Le
Président (M. St-Denis) : Je m'excuse, je vais devoir vous
interrompre. Peut-être si vous pouvez le compléter sur le temps du parti
gouvernemental.
• (10 h 30) •
Mme Vien :
Alors, on a gardé ces quatre bureaux. Nous avons fermé Berlin, nous avons fermé
Londres et nous avons fermé Chicago.
Nous, on fait le pari qu'avec les quatre que nous avons gardés... Pékin étant
un marché émergent, mais c'est une
croissance exponentielle, là. Bien, juste à sa face même, avec le nombre de
personnes qui vivent en Chine, là, je pense que tout le monde comprend
bien, là, les possibilités pour le Québec.
Donc, Beijing, il nous paraissait important de
le conserver, mais New York, par exemple, peut très certainement couvrir toutes ces régions de l'Atlantique centre que
faisaient New York et Chicago. Est-ce qu'on avait besoin vraiment de
deux bureaux? Pas sûre. Est-ce que de garder Londres, Berlin, c'était
nécessaire? Je pense que, de Paris, on peut très certainement rayonner puis
essaimer à ce niveau-là pour... Ça vous va, M. le député? Merci beaucoup.
Le
Président (M. St-Denis) : Merci, Mme la ministre. Alors, je
reconnaîtrais, pour une période de 15 minutes, la partie
gouvernementale. M. le député de Laval-des-Rapides.
M.
Polo : Merci beaucoup, M. le Président. Tout d'abord, bonjour à vous,
bonjour à mes collègues des deux oppositions, à mes collègues de la
banquette ministérielle et surtout bienvenue à Mme la ministre. Merci de répondre
généreusement à nos questions. Et puis on va
s'efforcer aujourd'hui d'aller le plus profondément possible et d'expliquer... de vous aider, à travers nos
questions, à nous présenter un tableau, un portrait de quelle façon le
tourisme évolue au Québec, de quelle façon le tourisme contribue au
développement économique, de quelle façon il contribue à nos différentes
régions respectives.
Puis, dans mon cas
particulier, M. le Président, si vous me le permettez, j'aimerais aborder
spécifiquement le point en lien avec le
tourisme d'affaires. Tous les thèmes économiques m'intéressent
particulièrement, et puis, de façon générale,
le tourisme d'affaires est une avenue très intéressante qui se développe de
façon importante au Québec depuis les dernières années, et, particulièrement dans ma
région d'origine, à Laval, c'est une catégorie de tourisme pour laquelle
notre région se distingue particulièrement, puis je vais inviter la ministre un
peu plus tard à élaborer sur le sujet.
Mais
quelques chiffres, M. le Président, pour faire un portrait assez intéressant
sur l'état du tourisme au Québec, dans mes recherches puis dans les
documents que j'ai pu trouver, surtout pour le bénéfice de la population, M. le
Président. Le tourisme au Québec, c'est une
industrie qui génère près de 13 milliards en revenus, en recettes pour le
Québec. 13 milliards, c'est très
important, notamment quand on compare avec le fait que nous dépensons — et vous êtes à même de le savoir, Mme la ministre — annuellement tout près de 11 milliards
en service de la dette. Donc, 13 milliards, comparativement à ce qu'on dépense dans le troisième poste budgétaire de
la province, pour un budget de 100 milliards, c'est quand même très
important.
Le
tourisme au Québec, M. le Président, c'est près de 82 millions de visiteurs
québécois, dont presque 9 millions, des
visiteurs hors Québec. C'est surtout nos concitoyens canadiens qui profitent de
notre particularité culturelle et de nos attraits touristiques
historiques pour venir nous rendre visite. C'est près de 5,3 millions de
touristes canadiens qui décident de venir
ici, au Québec, bon an, mal an. C'est 2,4 millions qui viennent des
États-Unis et 1,2 qui viennent d'autres pays. C'est près de 31 000 entreprises qui travaillent et qui sont
associées au secteur du tourisme, notamment plus de la moitié, bien
sûr... et c'est notre gastronomie, et c'est nos artisans au niveau de la
gastronomie qui en bénéficient grandement. C'est presque 52 % des
entreprises dans ce secteur-là qui sont associées au secteur touristique. Et
par la suite, bon, bien sûr, il y a les
loisirs, il y a l'hébergement, le transport et les services de voyage, M. le
Président. C'est tout près de
350 000 emplois directs et indirects associés à cette industrie-là. C'est
très important, surtout quand je le mets dans le contexte juste pour l'illustrer pour les citoyens de Laval. Nous
avons une population de 410 000 citoyens à Laval, et, juste
pour l'industrie touristique, c'est 350 000 emplois directs et indirects,
et là on parle pour l'année 2012, bien sûr. À
l'échelle canadienne, nous sommes la deuxième province en importance en termes
de dépenses touristiques avec 21,4 %.
C'est intéressant
d'illustrer tout ça, M. le Président, lorsqu'on fait un lien avec le tourisme
d'affaires particulièrement. Je dois vous mentionner que, comme gouvernement,
nous avons la propriété, notamment, du Palais des
congrès de Montréal, et le Palais des congrès de Montréal s'est illustré
récemment à travers deux prix qu'il a reçus; tout d'abord, le prix
Ulysse, qui lui a été décerné par la certification AIPC. La certification AIPC
est une certification qui, essentiellement, utilise 10 standards de qualité et
de performance pour décerner ce prix-là. Et Montréal est seulement l'une des 26 villes dans tout le monde qui ont reçu cette distinction importante à ce niveau-là. Le Palais des congrès de Montréal, M. le Président, c'est 196 000
congressistes, bon an, mal an. Par rapport à la moyenne des cinq dernières
années, c'est une augmentation de 28 % face à... Ça, c'est les résultats
de l'an dernier. Par la suite, ce que ça génère également, et ce qui était anticipé pour l'année 2015‑2016, M. le
Président, c'est 210 000 nuitées déjà réservées en raison du tourisme d'affaires. C'est 39 %
d'augmentation par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Et, à eux
seuls, les événements accueillis pour
ces deux années représenteront des
retombées économiques de 500 millions de dollars.
500 millions de
dollars, M. le Président, il faut aussi les mettre en contexte face aux événements
majeurs que reçoit le Québec
et aux événements majeurs internationaux que reçoit le Québec
et qui génèrent justement des retombées très importantes. Pourquoi je fais le lien entre les événements
majeurs et le tourisme d'affaires? Parce
que généralement il y a un lien, et je pense que vous êtes à même de le
confirmer, Mme la ministre. Bien souvent, c'est un attrait, c'est une plus-value, c'est une carte de plus
que jouent nos centres de congrès, qui utilisent justement le fait qu'il y a
une activité culturelle importante, que ce soit à Montréal puis également
à Québec, pour justement attirer des congrès ou des événements de congressistes,
des événements d'associations internationales qui décident de
venir passer trois, quatre, cinq jours dans nos belles villes, dans
notre beau territoire du Québec.
Quand on regarde, par
exemple, au niveau des événements majeurs... Puis ici j'ai pu trouver, Mme la
Présidente — et
je pense que vous connaissez très bien ce réseau-là — le
Regroupement des événements majeurs internationaux.
Ils ont demandé une étude de Secor en 2010 avec 21 des 25 membres de ce
réseau-là, et l'étude est très intéressante,
parce qu'elle mentionne qu'au niveau
de ces événements majeurs c'est une injection de 475 millions de
dollars dans l'économie, ça génère 94 millions de dollars en revenus
fiscaux et parafiscaux, c'est 6 323 emplois par année et un demi-million de touristes hors Québec qui
viennent principalement à cause de ces événements majeurs, M. le
Président. Un autre aspect très intéressant de cette étude-là, c'est le fait
qu'il y a, actuellement, pour chaque dollar investi, des retombées de 4,50 $ de retombées. C'est très
intéressant, compte tenu du fait que, par exemple, quand on regarde une
place culturelle importante, à Montréal, voisine du Palais des congrès... Ici,
je parle notamment du Quartier des spectacles.
Le Quartier des spectacles,
comme vous le savez, a été développé et a été structuré il y a à peu près 10
ans. Et aujourd'hui il y a des études... puis d'ailleurs j'ai obtenu une copie,
Mme la ministre, une étude très récente, de janvier 2015, un résumé de l'étude sur les retombées
économiques immobilières, pôle Place des Arts du Quartier des spectacles.
C'est une étude qui a été commandée, entre autres, par la ville de Montréal, la
chambre de commerce de Montréal en partenariat avec le Quartier des spectacles,
et j'ai trouvé des éléments très intéressants qui viennent justement camper la
question au niveau des retombées du tourisme d'affaires, des activités, des événements
majeurs internationaux, comment tout ça est interrelié non seulement à Montréal,
mais également dans ma région, qui est celle de Laval. Le Quartier des spectacles, c'est 82 lieux
de diffusion culturelle, 30 salles de spectacle, 450 entreprises
culturelles, 45 000 emplois, dont 7 000 liés à la
culture, 12 000 résidents et 50 000 étudiants. Aucun quartier en Amérique
du Nord ne rivalise avec le Quartier des spectacles sur le plan de la
diversité de l'offre culturelle au fil des saisons, pas même Broadway, à New
York.
• (10 h 40) •
Un
autre élément important au niveau de cette étude-là, M. le Président, quand on regarde les faits saillants de cette étude, qui a
réussi à faire un inventaire et à recenser 174 établissements dans la zone, justement,
du Quartier des spectacles,
notamment, ce qui est intéressant à ce
niveau-là, c'est : près de 88 %, donc presque la totalité, sont
satisfaits des nouveaux aménagements. Donc,
tout l'investissement qu'on a fait au niveau du Quartier des spectacles, les
commerçants qui ont un intérêt
particulier... ou, en fait, qui y vivent au quotidien sont satisfaits du
réaménagement. Près de la moitié des commerçants rencontrés sont
installés dans le Quartier des spectacles depuis moins de dix ans. Donc, il y a
eu un développement de commerces associés au Quartier des spectacles, et donc
en lien justement avec toute l'activité économique
et touristique qui se fait également avec les différents événements reçus et
hébergés au Palais des congrès. Les deux tiers des commerçants installés
avant 2007 ont, quant à eux, affirmé avoir effectué des travaux de rénovation,
et plus du tiers, dans ce cas-ci 35 %,
ont augmenté leur personnel. Voilà un résultat, quand on fait l'analyse, un
résultat direct des bienfaits des investissements qui ont été faits au
niveau du Quartier des spectacles.
Et
l'étude se termine en disant : «Les deux tiers des commerçants installés
dans le secteur avant 2007 — donc
67 % — ont
observé une augmentation des ventes de leur établissement et la majorité
d'entre eux — 57 % — [a] constaté une hausse de leur achalandage depuis le
déploiement du pôle [de la] Place des Arts.» Je vous mentionne tout ça, M. le Président, parce que, dans le cas du Palais
des congrès, c'est en lien direct parce que c'est deux endroits, physiquement,
géographiquement, qui sont interreliés.
L'offre d'hébergement au niveau des congrès est directement reliée aussi à
l'offre culturelle et l'offre touristique qui est en lien ou associée avec le
Quartier des spectacles.
J'aimerais également,
M. le Président, profiter de cette occasion pour jeter un petit peu de lumière
sur la performance de Laval en termes de
tourisme et particulièrement en termes de tourisme d'affaires. Laval, comme je
vous l'ai mentionné, c'est 410 000 résidents, c'est 12 000
entreprises, c'est un taux de chômage de 6,1 %, c'est des artères commerciales, c'est des artères de voies rapides
d'accès qui facilitent justement l'accès à notre belle région, à notre
belle ville. C'est également une facilité
d'accueil non seulement à cause des nombreux hôtels et centres de conférence
également, mais ce qui est bien, par ailleurs, comparativement... puis là je
vais prêcher pour ma paroisse, par rapport à l'offre de tourisme d'affaires par rapport à Montréal, c'est qu'à Laval on n'achale
pas les détenteurs de voiture. Il y a du stationnement, il y a de la
place, on les accueille, il n'y a pas de parcomètre, il n'y a pas de ticket, on
n'achale pas les touristes.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Polo : On n'achale pas les touristes, nous, on les accueille
correctement, à Laval, et puis il y a de la place pour tout le monde à
Laval, disons-le comme ça.
Une voix :
...
M.
Polo : Oui, oui. Non, en
effet. Bien, écoutez, si je ne vendais pas ma région, j'aurais des problèmes
envers mes citoyens, Mme la ministre.
Donc,
essentiellement, ce qui est intéressant au niveau de la région de Laval, M. le
Président, c'est que l'ATR,
donc l'association touristique régionale, de Laval s'était donné comme objectif,
en 2013, dans sa planification stratégique,
cinq points très importants : augmenter le nombre de visiteurs de 4 %
annuellement; augmenter les recettes touristiques
de 4 % annuellement également; augmenter le nombre de nuitées de 2 %
annuellement, passant de 235 000, presque
236 000, à 271 000 en 2018; quatrième point, initier la création de
dix nouveaux produits touristiques; et générer un ratio d'investissement
privé de 1/13, à l'instar de la moyenne québécoise, pour chaque dollar public
investi par l'entremise de l'Entente de partenariat régional en tourisme.
J'aimerais par contre
vous mentionner quelques éléments très intéressants qui ont été publiés le 25
février dernier dans différentes parutions, que ce soient le Courrier Laval,
La Presse, Le Devoir également, par rapport à la performance de l'industrie touristique lavalloise,
qui a réalisé des recettes de 200 millions l'an dernier, ce qui est une
hausse de 20 %, une hausse de 20 % par rapport à l'année précédente.
La région a notamment généré la venue additionnelle de 43 congrès et événements
de plus qu'en 2013, portant à 173 le nombre de grands rendez-vous tenus à
Laval. Cette augmentation significative, de
l'ordre de 33 %, a aussi grandement contribué à la hausse de quelque
6 000 nuitées dans le parc hôtelier l'an dernier. Tout ça, M. le
Président, c'est de l'économie, c'est de l'économie qui roule, c'est ce qui contribue à rendre la vitalité économique de Laval
toujours meilleure, toujours plus prospère, toujours plus dynamique.
Je pense qu'il me
reste quelques instants. Donc, ce que je vais faire, c'est que je vais terminer
par poser ma question à Mme la ministre tout de suite après, au retour du bloc,
puis, comme ça, je lui donnerai le temps de pouvoir préparer sa réponse, parce que je pense que j'ai pris assez de temps
pour bien camper ma question. Donc, par la suite, j'y reviendrai, Mme la
ministre.
Le Président (M.
St-Denis) : Il ne vous reste plus de temps. Si votre question prend
cinq secondes...
M. Polo :
Merci beaucoup de me le préciser.
Le Président (M.
St-Denis) : O.K. C'est bon?
M. Polo :
J'y reviendrai par la suite. Merci.
Le
Président (M. St-Denis) : Parfait. C'est bon. Alors, je reconnaîtrais
maintenant une députée de la deuxième opposition, Mme la députée de
Saint-Hyacinthe, pour un bloc de 23 min 12 s.
Mme
Soucy : Merci, M. le Président. Alors, salutations à Mme la ministre,
M. le sous-ministre ainsi que les gens qui accompagnent la ministre, mes
collègues parlementaires du gouvernement ainsi que l'opposition officielle.
Alors, j'ai bien étudié les documents que vous
avez mis à notre disposition pour l'étude de crédits. J'aurais beaucoup de questions, mais, par manque de temps
de parole, je vais poser mes questions sans long préambule. Et puis j'apprécierais si vous pouviez donner des
questions courtes pour que nous ayons la chance d'échanger le plus
possible.
Alors, Mme la ministre l'a mentionné un peu plus
tôt, que l'industrie touristique au Québec est une industrie importante pour
notre économie. Alors, il s'agit des secteurs d'exportation les moins coûteux à
développer et les plus rentables en création d'emplois. Alors, il est important
de se rappeler qu'il s'agit de 2,5 % de notre PIB, comme le mentionnait
Mme la ministre. Malheureusement, l'importance que constitue cette industrie ne
se reflète pas dans le budget consenti par
le Conseil du trésor. Il ne faut pas oublier que, pour chaque dollar investi
par le gouvernement, ça rapporte 20 $ en retombées économiques,
dont 5 $ en retombées fiscales. Vous mentionnez dans la présentation du portefeuille ministériel à la page 155 du cahier
de Plans annuels de gestion des dépenses des ministères et des
organismes que votre objectif était de faire la promotion du tourisme au Québec
dans une perspective de création d'emplois, de prospérité économique, ce qui
est une excellente nouvelle, en fait, pour l'industrie mais également pour la
santé financière du Québec. Malheureusement,
les statistiques de 2002 à 2012 sont très négatives pour l'industrie
touristique québécoise. Notamment, je vous amènerais sur le déficit de la
balance commerciale, qui est passé de 242 millions en 2002 à
3,4 milliards en 2012. Donc, en 10 ans, on s'entend pour dire qu'il y a eu
un accroissement du déficit. Vous l'avez vous-même reconnu, que les objectifs
de 2012 à 2014 du PDIT n'ont pas été atteints.
Vous dites
que vous avez quatre orientations, alors ce que vous mentionnez dans le plan
annuel de dépenses des ministères :
le plan de concertation, de développement; le plan destination; le plan de
développement durable des produits touristiques; et l'accueil. Je
constate qu'aucune de vos orientations ne focusse sur la création d'emplois.
Pour revenir au budget, en ce qui concerne
le budget sur les dépenses, on voit que votre budget est flat à
123 millions, mais en apparence seulement,
parce que, quand on regarde le budget des fonds spéciaux, je constate que les
dépenses baissent de 14,3 millions, dont vous avez vous-même
mentionné que vous avez coupé 5,8 millions par mesure d'économie mise en
place pour participer aux efforts budgétaires du gouvernement et
8,5 millions par la non-récurrence des dépenses réalisées en 2014‑2015.
Maintenant, ce qui me préoccupe encore plus, c'est que je ne vois pas comment
vous allez faire pour arriver à augmenter
les activités dans le secteur du tourisme. On ne vous donne pas de budget
supplémentaire, au contraire. Vous ne semblez pas couper dans la
structure, à l'exception, là, de la non-reconduction des contrats de bureaux
des destinations que vous avez mentionnés
plus tôt : Chicago, Berlin et Londres. Il n'y a rien qui nous a été remis
de concret en ce qui concerne la révision du modèle d'affaires et de
gouvernance de votre ministère.
Vous mentionnez dans le plan annuel de gestion
que vous envisagez à réviser le modèle d'affaires et de gouvernance. Après un an maintenant que vous êtes à la tête du ministère,
le milieu touristique attend avec impatience des actions concrètes, alors soyons réalistes. Affirmez-vous qu'en coupant
10 % de votre budget vous
risquez d'accélérer le déficit
commercial... déficit touristique, si vous préférez? Est-ce que vous pouvez
affirmer que c'est en coupant 10 % de votre budget que vous
risquez, en fait, de l'accélérer, ce déficit commercial là?
• (10 h 50) •
Mme Vien : Merci beaucoup, Mme la
députée de Saint-Hyacinthe. J'aimerais spécifier que certains réaménagements au niveau
du budget ont été faits en fonction de la révision de la masse salariale, des coupes au niveau, par
exemple, de la publicité ou des trucs comme ça. Vous avez
mentionné les bureaux de Destination Québec. Je
pense que l'explication a été suffisamment
claire tout à l'heure que je n'aurai pas besoin de revenir là-dessus.
Ce que ne sait peut-être pas la députée de Saint-Hyacinthe,
c'est que, oui, il y a les crédits qui sont octroyés au ministère du Tourisme et il y
a aussi, au ministère du Tourisme... et ça, c'est quand même une assez bonne
nouvelle, ça nous permet une souplesse, une flexibilité qui est assez intéressante, c'est que nous avons accès à un fonds qu'on
appelle le Fonds de partenariat touristique,
dans lequel sont déposés aussi des sous, des redevances — je cherche le mot — ...
Une voix : Des revenus.
Mme Vien :...des
revenus, merci, des revenus qui nous viennent de différentes sources. Alors,
ça, ça donne une bouffée d'air frais, ça donne des moyens pour pouvoir
justement propulser encore plus loin le tourisme au Québec.
Je m'inscris en faux par rapport à certaines de
ces affirmations, je ne les relèverai pas toutes, mais je pense qu'il y a un certain nombre d'éléments que je dois
rectifier. D'abord, la situation qui prévaut actuellement au Québec, j'en ai donné une longue explication tout à
l'heure à notre collègue de Bertrand. Si, effectivement, au cours des
dernières années, le tourisme au Québec a
vécu certains défis, certaines difficultés, ça s'explique à l'intérieur d'un
contexte, d'une crise financière qui était la plus importante depuis la
grande crise. Alors, ça, je pense qu'on ne peut pas l'ignorer, on ne peut pas
l'occulter. Et, si je me rappelle bien, le Québec est un des États en Amérique
du Nord qui s'est le mieux tiré d'affaire,
quoique nous ayons, bien entendu, peut-être perdu quelques plumes au passage.
C'était une crise majeure, une crise importante dans laquelle on s'est
inscrits comme l'ensemble de la planète, M. le Président.
La
députée affirme qu'on ne crée pas d'emploi. Je me dis : Attention! Il ne
faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Et nous avons entamé un
chantier qui est majeur, qui est important. Et je ne le fais pas seule, je le
fais avec l'industrie et je prendrai le
temps qu'il faut pour le faire bien atterrir. Et, quand on consulte, quand on
prend la peine d'être dans une mouvance de concertation, il est clair
que cela prend du temps. Et j'embrasse grand, c'est vrai. C'est la gouvernance, c'est le modèle d'affaires qui touche
l'hébergement, qui touche le produit au Québec, qui touche l'ensemble des éléments du portefeuille, y compris les
festivals et événements, alors, effectivement, c'est une réflexion qui est
globale, et, quand nous serons prêts à la
déposer, cette vision-là, elle sera partagée par l'ensemble de l'industrie.
J'ai parlé tout à l'heure que j'ai mis en place, deux groupes de travail sur lesquels
siègent les membres de l'industrie — ce sont les ATR, ce sont les ATS, ce sont les hôteliers — pour m'éclairer, un, sur quel genre
d'activité on devrait mettre en place pour gérer le trafic au niveau de
l'international et, deux, comment on va financer le produit au Québec.
Mme la députée, vous
faites partie d'une formation politique qui demande justement beaucoup plus de rigueur, je pense que vous serez en mesure de
comprendre que nous devons être imaginatifs pour trouver des sous, et la
taxe fait partie d'une solution possible, on va la regarder, mais il y a
d'autres possibilités, et c'est franchement l'industrie, le milieu lui-même qui
me donne des informations à ce niveau-là.
Au
niveau de la création d'emplois, tantôt je vous ai parlé du Plan de
développement de l'industrie touristique, qui nous demande de créer,
d'ici 2020, 50 000 emplois, d'attirer 7 millions de plus de visiteurs
et 7 milliards de plus en retombées économiques. Je pense que je m'affaire
à la tâche, je le fais avec toute ma brigade et avec l'ensemble de l'industrie et je suis confiante, en révisant le
modèle d'affaires et de gouvernance au Québec, que nous serons en mesure
de bien atterrir et de faire en sorte que les fruits attendus du PDIT seront au
rendez-vous en 2020. En tout cas, moi, c'est le
pari que je fais. Je pense qu'on prend les mesures nécessaires, on prend le
virage qu'on doit prendre. Ce n'est pas facile, là, il vente, il vente, et ça
ne nous arrête pas, ça nous donne encore plus la conviction qu'il faut...
On a tracé une ligne, on la suit et on va atterrir pour faire en sorte
qu'effectivement on ait les fruits attendus en 2020 du Plan de
développement de l'industrie touristique.
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme
Soucy : Oui. Alors, je
voudrais juste vous revenir sur deux points. Je suis entièrement d'accord avec le
fonds, on s'entend sur ça. La crise économique est quand même terminée, là,
depuis quatre ans, là, je veux dire, l'économie reprend. Particulièrement, je vous dirais, où est-ce que je prendrais
l'attention... tantôt, vous disiez : Bon, c'est les tourismes, ce qu'on doit miser, c'est le tourisme à
l'international, c'est de là où est-ce qu'on va chercher l'argent, c'est ça qui
est payant en fait pour l'économie, le tourisme international.
Tantôt, vous
disiez : Bien, on a coupé à plusieurs endroits, bon, entre autres, vous
avez nommé la publicité. C'est bien ça?
Alors, couper dans la publicité, je pense que ce n'est peut-être pas le
meilleur endroit où couper, dans publicité,
parce que, bon, il en faut, de la publicité, pour attirer nos touristes,
particulièrement le touriste à l'international. Il y a une...
Mme
Vien : Mais je suis d'accord avec vous, mais, quand j'ai deux,
trois, quatre ATR ou autres organisations qui s'en vont dans le même
pays puis qui dépensent de façon...
Mme Soucy :
...ce que je vous mentionnais.
Mme Vien :
Bien, c'est ça qu'on travaille.
Mme Soucy :
Exactement.
Mme Vien :
Puis là, on s'entend, c'est là-dessus qu'on est.
Mme
Soucy : Parfait. Alors, est-ce que vous êtes... parce qu'en fait quand
je regarde, parce que, là, on n'a rien... Je sais, vous nous dites : Bon, je travaille sur ça. Mais il n'y a
rien de concret de déposé, là, alors je ne peux pas juger de qu'est-ce que je n'ai pas. Puis moi, quand je
regarde vos quatre orientations, je me pose la question si vous n'êtes pas
en train d'aller à l'encontre des
recommandations que vous a déposées l'Association québécoise de l'industrie
touristique en novembre 2014, février 2015
ainsi que du rapport, déposé en 2011, présidé par M. Gilbert Rozon, du Comité
de performance de l'industrie
touristique, dont faisaient partie deux de vos collègues ministériels,
M. Heurtel et M. Daoust. Alors, vous dites que vous êtes en train de réviser la structure,
hein? Alors, vous allez réviser la structure pour qu'elle soit plus
efficiente, plus efficace, puis éradiquer... en tout cas, j'espère.
La
question que je vais vous poser, c'est : Allez-vous éradiquer les
dédoublements afin de répondre mieux aux besoins des gens d'affaires puis de l'ensemble du milieu touristique
ou... en tout cas, en espérant que vous ne couperez pas dans les services et, par conséquent, bon,
refiler la facture aux contribuables? Parce qu'il y a beaucoup de dédoublements.
J'ai fait l'exercice en prenant la
structure, puis on voit qu'il y a énormément de dédoublements, particulièrement
avec la promotion dont vous parliez tantôt, hein? Des fois, deux, trois ATR
s'en vont faire la promotion, puis il ne semble pas y avoir de plan de publicité, de marketing qui est cohérent à
travers tous ces acteurs-là. Alors, allez-vous réviser la structure en tenant compte de ça, d'éviter les
dédoublements dans les structures? Puis je vais vous donner un exemple,
là, très, très concret. Une compagnie qui se
doit d'être affiliée, là, je vous dirais, je prendrais comme exemple une
entreprise de tourisme maritime... La compagnie qui se doit d'être affiliée,
là, puis passer par tous ces ATR là, c'est difficile, là, je veux dire. Si on prend une compagnie comme... je
dirais, on peut en nommer une, là, à Québec, là, AML, qui doit être
affiliée à trois, quatre ATR pour arriver à aller jusqu'à votre ministère pour
aller faire de la publicité à l'international, ça, ça en est, du dédoublement
qui fait mal à l'industrie, puis ça... À un moment donné, vous dites
vous-même : Il en manque, d'entrepreneurs pour investir dans l'industrie
touristique. On ne les aide pas quand on a des dédoublements comme ça puis
qu'on ne leur facilite pas la tâche.
• (11 heures) •
Alors, quand vous allez faire votre
restructuration, assurez-nous que vous allez éviter... puis vous allez éviter les dédoublements, vous allez faire en sorte qu'il
n'y en ait plus, de dédoublements. Puis allez-vous revoir peut-être
le nombre d'ATR au Québec?
Parce que tantôt vous mentionniez que vous n'aviez pas de... bien,
écoutez, vous n'aviez pas de levier, mais quand même vous les financez à
la hauteur de 10 millions, vous les...
Mme Vien : ...
Mme Soucy : Oui, allez-y.
Mme Vien : Lesquelles ATR on devrait arrêter de financer?
Dites-moi laquelle ATR je dois arrêter de financer.
Mme Soucy : Il y en a beaucoup.
Mme Vien : Dites-moi laquelle
ATR je dois arrêter de financer. Laquelle ATR on doit arrêter de financer?
Mme
Soucy : C'est votre job.
Oui, mais c'est vous qui êtes ministre.
Mais c'est vous qui êtes ministre,
c'est vous qui êtes au gouvernement.
Mme Vien : Mais j'assume mes...
Le Président (M. St-Denis) : Juste
un instant! Juste un instant, s'il vous plaît! On va éviter les échanges
directs comme ça, s'il vous plaît. Posez votre question...
Une voix : ...
Le
Président (M. St-Denis) : Non. Mais juste un instant, Mme la ministre.
Posez votre question, précisez-la, et Mme la ministre va y répondre. Ça
va éviter, là, de... Merci. Allez-y, Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Soucy : Bien, vous dites que
tout est inclus dans votre vision. Est-ce que ça inclut également les ATR?
Mme Vien : Les ATR, je vous
le répète, ce sont des organisations privées.
Une voix : ...
Mme Vien :
Non, mais, je veux dire, je ne peux pas les couper, je n'ai pas ce pouvoir
légal là. Ce que je peux penser faire, c'est de dire : Si on... Je
vais vous donner un exemple bien concret, vous allez comprendre.
D'abord, première des choses, je vais vous dire
qu'on est exactement au même endroit et que vous tirez les mêmes conclusions puis les mêmes enseignements de
ce qui se passe actuellement sur le terrain, et c'est la raison pour laquelle j'ai décidé de me lancer dans ce
gigantesque chantier de révision du modèle d'affaires et de gouvernance.
Prenez un exemple d'une ATR qui décide
d'aller faire une promotion en France. J'ai une autre ATR qui décide de faire
la même affaire; j'ai une autre ATR
qui décide de faire la même affaire. Nous n'avons pas cette information-là, au
central, qui ferait en sorte que, si
l'entité que je veux mettre en place disait : Bien là, j'ai cinq ATR, là,
qui veulent aller en France, si ça ne vous dérange pas, on va faire une
action concertée, on va se mettre ensemble, on va mettre nos sous ensemble,
puis on va en faire un, puis on va avoir un message... C'est ça que vous me
dites puis c'est exactement ce qu'on va faire.
Mme Soucy : Avoir un plan de
marketing unifié.
Mme Vien : C'est exactement ce que m'a demandé
l'industrie, c'est exactement ce à quoi on s'affaire actuellement.
M. le
Président, est-ce que j'ai encore deux, trois petites secondes? Parce que la
députée m'a parlé de l'Association québécoise de l'industrie touristique.
Une voix : ...
Mme Vien : Oui? O.K.
Le Président (M. St-Denis) : Bien,
si ça répond à sa question...
Des voix : ...
Le Président (M. St-Denis) : Un
instant, s'il vous plaît!
Des voix : ...
Le
Président (M. St-Denis) : Un instant, s'il vous plaît! Si ça répond à
sa question, c'est correct, ça va dans son temps, mais, si c'est autre chose, d'autres compléments d'information,
ça passera sur le temps de la partie gouvernementale. Ça va?
Mme Vien :
...il reste encore du temps, Mme la députée...
Le Président (M. St-Denis) : Il
reste encore 6 min 30 s.
Mme Vien :
...sinon, les collègues sont gentlemen, ils vont me laisser du temps.
Vous savez, tantôt
j'ai dit qu'on avait rencontré 100 ou 120 personnes de l'ensemble de
l'industrie après que je leur eus demandé...
je leur ai demandé, pardon, de me dire c'était quoi, leurs constats sur
l'industrie touristique? Ils me disent... Là, c'est un texte ici que
j'ai de l'ATR associée, ça, c'est l'association de toutes les ATR, des ATS,
donc les associations touristiques
sectorielles, et l'Association québécoise de l'industrie touristique. Ils
disent ceci : «À titre de leaders
de cette industrie, nous unissons nos voix afin de soutenir cette affirmation
et nous nous engageons à participer activement à sa relance. Notre démarche s'inscrit avec conviction dans le chantier
de révision du modèle d'affaires et de gouvernance de l'industrie mené avec leadership par la
ministre du Tourisme — puis ils donnent mon nom. Le chantier de révision entreprise en septembre par la ministre du
Tourisme répond à une demande de longue date de l'industrie et, à plus
forte raison, de ses entrepreneurs — on va mettre l'entrepreneur au coeur de
notre action, ça, c'est important — convaincus
de pouvoir faire mieux et plus. Il s'agit d'un exercice complexe qui ne se fait
pas sans heurt mais qui exige beaucoup d'humilité. Nous saluons le courage avec
lequel est mené cet important dossier et le rôle donné à la consultation.»
Alors, je ne travaille pas seule ni en vase clos
dans ce dossier-là, je le fais avec l'ensemble de l'industrie. Il n'y a qu'une seule façon pour que ça fonctionne,
c'est que tout le monde comprenne le même message en même temps et qu'on l'applique tout le monde ensemble. Sinon, ce
sera caduc. Et ça, je suis contente de voir que ce matin vous et moi, nous soyons sur la même longueur d'onde à ce
niveau-là : le produit, mieux s'arrimer sur l'international puis
remettre l'entrepreneur au coeur de nos actions. Les structures, c'est bien
beau, mais on va remettre le monde au... Ceux qui mettent l'argent, là, de
leurs poches sur la table, là, c'est eux autres qu'on va mettre au coeur de
notre action.
Mme Soucy : Alors, je suis contente
de l'entendre...
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
Mme la députée de Saint-Hyacinthe, on va reprendre sur votre temps.
Mme
Soucy : Parfait. Alors, pour revenir, là, à vos orientations que vous
avez mises, vos quatre orientations, je reviens dans le budget, là, des
fonds spéciaux dont je vous parlais tantôt. On constate, là, les dépenses
baissent de 14,3 millions. Alors, où est-ce que vous allez le prendre,
l'argent? Parce qu'à un moment donné vous coupez, là. Vous coupez en ce moment,
là, 8,5 millions par la non-récurrence puis 5,8 millions par mesure
d'économie de votre gouvernement. J'ai de la
misère à comprendre comment vous allez y arriver. Je veux dire, vous coupez
puis vous n'êtes pas capable de me
dire où vous allez couper. Si vous ne coupez pas dans les structures, parce
qu'à l'heure actuelle vous voulez le
faire, mais à l'heure actuelle il n'y a rien de concret, vous allez couper où?
Pas dans la promotion, pas dans le marketing. Ça n'a pas de bon sens.
Alors, je veux savoir où exactement vous allez
le prendre, votre 14,3 millions.
Mme Vien :
M. le Président, je ne pense pas avoir beaucoup ambitionné sur cette
possibilité. Est-ce que la députée accepterait que le sous-ministre
puisse donner un élément d'éclairage?
Le Président (M. St-Denis) : Ça
prend le consentement.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. St-Denis) :
Consentement. Alors, juste vouloir vous identifier et donner votre fonction.
M. Croteau (Marc) : M. le
Président, effectivement...
Le Président (M. St-Denis) : Juste
vous identifier d'abord et donner votre fonction.
M. Croteau (Marc) : Oui. Marc
Croteau, sous-ministre, ministère du Tourisme.
En gros, M.
le Président, la réponse à Mme la députée, la variation des dépenses s'explique
principalement par des mesures d'économie qui ont été mises en place,
comme a été soulevé le 5,8 millions de dollars, mais le grand de la différence dans sa question, c'est le déboursement
des engagements des années antérieures, qui était de 8,5 millions
de dollars. Ils ont été effectivement
comptabilisés et payés. Donc, c'est des engagements qui étaient antérieurs qui
ont été payés. Donc, ce n'est pas des dépenses de l'année passée. Donc,
on ne peut pas comparer comme ça année sur année.
Mme Soucy : Bien, c'est la non-récurrence
des dépenses réalisées en 2014‑2015, le 8,5 millions.
M. Croteau (Marc) : Effectivement,
mais qui étaient des engagements précédents.
Mme
Soucy : Mais qui étaient... habituellement, qui étaient récurrents. Je
veux dire, habituellement, vous les...
M. Croteau (Marc) : Pas
nécessairement. Ce n'est pas nécessairement les dépenses de programmes.
Mme
Soucy : Alors, pouvez-vous juste me donner des exemples du
8,5 millions, là, de non-récurrence? Ces dépenses-là, elles
venaient d'où? Vous les donniez à qui? Si ce n'est pas dans un programme, c'est
à qui que vous les...
M. Croteau (Marc) : Ça peut être,
par exemple, à l'intérieur du programme de soutien festivals événements, où il
y a un événement qui est unique qui ne se répète pas à chaque année ou ça peut
chevaucher deux années budgétaires. Donc, à
ce moment-là, c'est un engagement, ça, qui est reporté mais qui n'est pas
récurrent parce que c'est un événement unique.
Prenons, par
exemple, une coupe du monde qui se tient une fois ici ou un événement de cette
nature-là. Donc là, vous avez, à ce moment-là, des engagements qui sont
reportés.
Une voix : L'année d'après,
ça ne revient pas.
Mme Soucy : Mais c'est dans le
soutien aux événements.
M. Croteau (Marc) : Ah! ça peut être
associé aux événements, ça peut être aussi au niveau de certains programmes de
soutien au développement du produit aussi.
Mme Vien :
Vous permettez? Pour vous donner un exemple, au niveau du programme festivals
et événements, de mémoire, il y a
quatre ou cinq volets, il y a un ou deux volets qui concernent des événements
spéciaux, ponctuels qui arrivent une fois, et là il y a un montant qui y
est attribué et qui ne revient pas l'année d'après. Souvent, ça peut être sur
deux années financières.
Nous, au
gouvernement du Québec, on a une année financière qui commence en avril, qui se
termine au mois de mars, mais, au
moment où on verse la subvention, ça ne correspond pas nécessairement à l'année
où ça a été décidé d'être versé. Je ne sais pas si vous me suivez.
Mme
Soucy : ...mais on s'entend pour dire que c'est quand même dans... les
coupures sont quand même reliées à une enveloppe d'événements, de
soutien...
Mme Vien : Bien non, madame.
Je vous réexplique. Mais ce n'est pas coupé, c'est de l'argent qui est dédié à l'enveloppe festivals et événements. Dans ce
cas-ci, il y a un événement qui se produit, on a un volet pour eux.
L'enveloppe demeure la même, ça ne change pas.
Mme Soucy : En tout cas, je vais
vérifier, mais ce n'est pas ce que je vois, là, dans le plan annuel de gestion
des dépenses.
Mme Vien :
...l'étude des crédits, quand on regarde au livre des crédits, ce que nous
avons tenté de vous expliquer tout à
l'heure, c'est que la baisse s'explique avec des mesures d'économie, comme dit
le sous-ministre, qui touchent des mesures de salaire, de masse
salariale, de l'argent dédié au fonctionnement, par exemple, aussi au niveau
des BDQ qui ont vécu un changement. Alors, ça s'explique essentiellement de
cette façon-là.
Mme Soucy : Je sais que vous voulez
prendre votre temps, et tout, mais le milieu est inquiet, hein? Je pense que
vous avez...
Mme Vien : ...
• (11 h 10) •
Mme Soucy : Ah! il est très
enthousiaste, mais il est très inquiet, puisqu'ils viennent à nos bureaux de
circonscription. Alors, ils ne défileraient pas, hein, les uns après les autres
s'il n'y avait pas une inquiétude existante.
Alors,
pourriez-vous nous dire, là, aux partis d'opposition, moi et mes collègues, une
date approximative, un mois approximatif
où est-ce que vous allez, là, déposer un plan concret, là, qui pourrait inclure
les différentes étapes que vous allez
franchir, les aspects financiers, un plan de marketing qui est déficient en ce moment, alors, un plan de
marketing global dont les actions seraient
mesurables, là, pour augmenter
particulièrement le nombre de touristes internationaux? Vous avez un
plan. Je veux dire, vous êtes en train de faire des restructurations, alors,
évidemment, j'espère que vous avez un plan. Alors, le plan pour augmenter le
nombre de touristes internationaux...
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
juste vous aviser que pour votre réponse il vous reste 45 secondes.
Mme Vien :
Mme la députée, je vous ai dit tantôt qu'on avait le plan de l'industrie
touristique qui a été mis en place en 2012, cosigné par l'ensemble de
l'industrie touristique, qui doit nous amener jusqu'en 2020...
Mme Soucy : ...
Mme Vien : ... — mais je
vais vous répondre, si ça ne vous fait rien — jusqu'en 2020. Là-dedans, ce qui est compris : 7 milliards de plus en recettes qui
va arriver en 2020, 7 millions de plus de visiteurs d'ici 2020 puis
50 000 nouvelles jobs.
Ça,
c'est le plan qu'on a, puis, pour le faire bien atterrir, on a besoin de
recentrer un peu la machine pour bien s'aligner
sur cet objectif-là. La machine qu'on recentre, c'est le modèle de gouvernance
et le modèle d'affaires qu'on est en train de revoir. Et, l'inquiétude
dont vous parlez, moi, je ne la sens pas. Ce que je sens, c'est de
l'enthousiasme, et ça vient de l'AQIT, ça vient des ATR, ça vient des ATS, ça
vient d'un paquet de monde de l'industrie touristique.
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
merci, Mme la ministre. Merci, Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Soucy : ...
Le Président (M. St-Denis) : Non,
c'est terminé. Je m'excuse.
Mme
Soucy : ...pour des difficultés qui nous vont dans la circonscription
de Saint-Hyacinthe pour le tourisme d'affaires, alors c'est...
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
je vous remercie, Mme la députée.
Une voix : ...
Le
Président (M. St-Denis) : C'est ça. C'est correct. Alors, je
reconnaîtrais maintenant un membre du parti du gouvernement pour le
prochain 18 minutes. Je reconnais M. le député de Maskinongé.
Une voix : Pontiac.
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
Pontiac. Merci.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. C'est un plaisir de vous retrouver
dans cette chaise, qui vous va si bien.
J'en profite pour saluer mes collègues de l'opposition, mes collègues du député
ministériel, vous, Mme la ministre, toute votre équipe et M. le
sous-ministre, mon maire, le maire de l'ancienne ville d'Aylmer, que j'apprécie
toujours.
Vous le
savez, bien on est ici évidemment pour parler de tourisme, mais il n'y a pas de
tourisme sans hébergement, et ça, ça
prend plusieurs formes, l'hébergement, au Québec. Souvent, on parle de
l'hébergement traditionnel, les grands hôtels,
qu'on connaît tous. Il y a des auberges que c'est... évidemment offrent un
milieu très différent, un milieu beaucoup plus relaxant. Il y a des chalets, il y a des pourvoiries, il y a toutes
sortes d'hébergements. Et, au Québec, on est chanceux, on a une
industrie qui est très bien développée à ce niveau-là, qui en a vraiment pour
tous les goûts et qui est établie, évidemment, dans toutes les régions du
Québec, et ma région, l'Outaouais, n'est pas différente à ce niveau-là. On a
une très belle offre d'hébergement touristique. Et d'ailleurs je me permets,
Mme la ministre... La députée de Saint-Hyacinthe
a parlé, un peu plus tôt, de la question du déficit touristique. L'Outaouais,
de par sa proximité avec l'Ontario, évidemment
peut être un atout pour aider à combler ce déficit touristique là, mais ça,
vous le savez très bien, et je sais que vous êtes très au fait de ce
dossier-là.
Et donc, quand on parle de l'hébergement
touristique en Outaouais, on parle évidemment de certains projets qui sont très en vue, je pense au Château
Montebello, je pense à des endroits comme le Lac-Leamy, des choses comme ça. Et évidemment dans Pontiac, dans mon comté, il y a également
de l'hébergement traditionnel, on pense à ce que M. le sous-ministre va peut-être reconnaître comme le Château Cartier, qui est aujourd'hui le DoubleTree, mais, dans des endroits plus ruraux, à
Fort-Coulonge, il y a toute une offre touristique qui est en train de se
développer autour de l'Auberge Spruceholme,
qui fait un investissement incomparable dans la région en ce moment. Il y a des modèles plus hybrides
qu'on peut retrouver à Bristol, où il y a un
hébergement traditionnel et également des chalets saisonniers. Il y a des
pourvoiries qui sont bien développées. Pour ceux qui aiment la chasse et la
pêche, ils seront choyés dans notre coin.
Et donc ce
sont tous des exemples d'hébergement hors pair qu'on peut retrouver dans la
belle région de l'Outaouais et des
gens qui, au fil des ans, ont fait les investissements nécessaires pour bien
développer leur industrie et s'assurer qu'on a une qualité
d'établissement qui est ce à quoi les clients, les consommateurs, les visiteurs
s'attendent. Et, si on a cette qualité-là d'établissement, c'est, entre autres,
grâce au système de classification qu'on connaît bien, et que les clients apprécient, et que tous les aubergistes, tous les
grands hôtels ont évidemment bien en vue pour que les clients sachent à
quoi s'attendre lorsqu'ils mettent pied dans un hôtel, lorsqu'ils appellent un
hôtel pour faire une réservation. Je pense, par exemple, au Spruceholme, où on peut avoir une classification de quatre
étoiles et de quatre soleils pour la partie qui est également
un gîte. Et ça, c'est un système qui est obligatoire mais qui est facile à
comprendre pour les clients lorsqu'ils se présentent ou lorsqu'ils appellent. Comme on disait, ils savent exactement à quel genre d'hébergement ils vont retrouver grâce à ce système
de classification là.
Mais, au
cours des dernières années, évidemment il y a une nouvelle tendance qui se développe, il
y a une nouvelle façon de chercher de l'hébergement, et ça, c'est toute
la question... et je vois mon collègue député sur sa tablette, toute la question des gens qui vont trouver de l'hébergement grâce à des sites Web. Et souvent l'hébergement qu'on peut
y trouver, ça peut être de l'hébergement qui n'est pas traditionnel et qui
concerne la location d'unités d'hébergement. Et
donc nous, on le sait, en tant que députés, nous, on le sait. Les députés ici,
les députés en face rencontrent également les associations hôtelières, rencontrent les hôtels dans leurs comtés, ils
savent qu'ils ont des préoccupations par rapport à toute cette question
de l'utilisation du Web pour la publicité. Et donc, eux, ce qu'ils nous disent,
c'est qu'ils considèrent ça comme étant un peu une concurrence déloyale parce
que les gens qui louent leurs maisons, leurs chalets, etc., n'ont pas nécessairement le système de classification, ils ne
perçoivent pas nécessairement les taxes qui sont appropriées au niveau de la
TVQ, de la TPS, de la taxe sur l'hébergement.
Alors, ce que
j'aimerais savoir, Mme la ministre, c'est, par rapport à toute cette nouvelle
dynamique qui se dessine, quelles
sont vos impressions et vos intentions dans ce dossier-là. Et où en êtes-vous
rendus exactement dans le dossier de l'hébergement qu'on peut qualifier
d'illégal.
• (11 h 20) •
Mme Vien : Bien, merci beaucoup, M. le Président. Effectivement, c'est un dossier qui est hautement
préoccupant. Il est hautement préoccupant
parce qu'on n'a pas l'impression que tous les joueurs jouent selon les mêmes
règlements puis sur la même patinoire, là.
Ça fait qu'effectivement c'est quelque chose qui nous occupe grandement
ici, au ministère, et c'est la raison
pour laquelle tout à l'heure j'ai pris la peine de mentionner que, dans la
révision du modèle d'affaires et de gouvernance au Québec, il n'y pas
seulement que le financement du produit ou comment on va le financer puis la
promotion à l'extérieur du Québec, comment dorénavant on va adresser cet
enjeu-là, il y a aussi toute la question de l'hébergement illégal.
Je pense
qu'on ne peut pas ignorer la situation, on ne peut pas faire à semblant qu'elle
n'existe pas. Tout le monde est bien
au courant de cette situation-là, qui dérange au plus haut point, disons-le,
nos partenaires que sont les hôteliers au Québec, qui, eux, sont franchement dédiés, et qui respectent la loi, et
qui prélèvent les droits et les taxes nécessaires. Il faut dire que ces
gens-là s'astreignent à respecter quelque chose comme 70 lois et règlements au
Québec. Alors, c'est contraignant, disons-le, c'est astreignant aussi. Alors,
on peut comprendre que ces hôteliers-là soient un peu mal à l'aise de voir
qu'il existe une espèce de système en parallèle, au Québec. Certaines fois,
sans doute, ce n'est pas par mauvaise foi, là, les gens ont un appartement, un
chalet ou quoi que ce soit et puis y vont tout de go puis ils ne se posent pas trop de questions, mais il faut
effectivement faire en sorte que dorénavant ce ne soit plus possible, ces
choses-là.
Alors,
actuellement, au Québec il y a un hébergement qui est sécuritaire qui fait la réputation
du Québec, qui est un gage de
qualité, et ça, je pense, comme ministre du Tourisme, il est de mon devoir de
faire en sorte qu'effectivement ça continue dans cette lignée-là. Et,
quand on parle de réputation du Québec, là, c'est... Vous savez, une
réputation, c'est long à ourler, hein, c'est
long, mais ce n'est pas très, très, très long à défaire, alors on ne peut pas
se permettre d'avoir une mauvaise
réputation à ce niveau-là. Et bien sûr, bien, mon rôle à moi, c'est de
m'assurer que les gens respectent bien la loi à ce niveau-là. Dans le cas qui nous occupe ici, c'est le respect
des lois sur les établissements d'hébergement touristique.
Vous avez
raison de souligner que, pour, au Québec, avoir le droit d'opérer un
hébergement, que ce soit un hôtel ou une
résidence secondaire, ou des trucs comme ça, bien il y a un certain nombre
d'éléments que vous devez aller chercher : on parle de l'attestation de
classification, qui demande aux propriétaires de fournir une assurance responsabilité civile d'au moins 2 millions
de dollars — alors, ça, on comprend à sa face même qu'est-ce que ça signifie, qu'est-ce que ça veut dire et pourquoi c'est mis en place;
également un certificat de conformité
au règlement municipal de zonage — évidemment, si on loue un chalet, une maison ou quoi que ce soit, il faut s'assurer
que, dans le quartier où on est, dans l'emplacement où on est situé, on
puisse effectivement le faire et que ça ne contrevient pas à une réglementation
municipale; un titre de propriété ou un bail
de location; également les frais de classification. Ça signifie que bien sûr... C'est la CITQ, sauf
erreur, hein, qui s'occupe... la corporation des...
(Consultation)
Mme Vien : La Corporation de
l'industrie touristique du Québec, qui est un mandataire du ministère du Tourisme et qui s'occupe effectivement de faire la
tournée puis de classifier les hébergements et leur donner le nombre d'étoiles — alors que, les gîtes, ce sont des
soleils — nécessaires,
et on doit s'assurer, bien entendu, que le propriétaire ait payé cette
classification.
Il faut
distinguer deux choses au niveau de l'hébergement illégal. Les plateformes
collaboratives telles qu'on les connaît
maintenant, c'est un nouveau joueur, hein, c'est quelque chose qu'on ne voyait
pas nécessairement avant, je pense que
c'est quelque chose qui est là pour rester, et il va falloir aussi l'envisager
comme c'est. C'est là, ça existe, et je pense que ça va continuer probablement à se développer. Ce
n'est pas ça qui est illégal. Ce qui n'est pas permis, c'est que
certaines personnes s'annoncent là-dessus et annoncent un produit qui, lui, ne
répond pas à notre réglementation. C'est ça, le problème. C'est tout simplement ça, le problème. Alors, comment nous, on
fait en sorte effectivement que tous ces gens qui s'affichent sur ces plateformes collaboratives là,
effectivement, ils puissent avoir les documents nécessaires pour opérer?
Alors, je pense que c'était important de
faire cette rectification-là. Dans l'ensemble de la révision du modèle
d'affaires et de gouvernance, il y aura un
pan important sur l'hébergement illégal. Sans aucun doute, ça m'amènera, moi, à
déposer une pièce législative avec des
modifications législatives. Je ferai attention, M. le Président, pour ne pas
non plus y aller avec un outrage au
Parlement, mais très certainement que nous devrons faire en sorte d'amender un
certain nombre d'éléments sur la Loi des établissements d'hébergement
touristique notamment en venant clarifier un certain nombre de concepts à
l'intérieur de cette loi-là.
Alors, voilà,
M. le député, ça fait le tour de là où on en est au niveau de l'hébergement
illégal au Québec. Donc, une pièce législative qui va, dans les
prochaines semaines, dans les prochains mois, être déposée, et tout ça
s'inscrit à l'intérieur de la révision du
modèle d'affaires et de gouvernance, et qui devrait venir en application, si
tout va comme on l'imagine, peut-être
aux alentours de 2016, dans l'année 2016, pour que tout le monde ait le temps
de se conformer, etc., et de faire
bien atterrir ce projet de loi là. Comme je le disais tout à l'heure, on va
revoir les responsabilités de la ministre, on va ajuster le cadre réglementaire en matière de sanctions, définir
certaines notions, comme la notion d'occasionnels, par exemple. Ça, tu sais, c'est un terme à l'intérieur
de la loi qui est flou. Certaines personnes ont peut-être de la difficulté à s'y retrouver à l'intérieur de ça, alors on va
venir clarifier un certain nombre de choses, voilà, et tenir compte aussi, comme je le disais tout à l'heure, de ces
nouvelles tendances qui émergent, et qui sont là, et qu'on ne peut pas ignorer, parce qu'elles sont là pour
rester, et très certainement que ça va continuer à se développer. C'est ce
qu'il y a à l'intérieur de ces
plateformes-là, qui demandent une attention particulière et de rectifier le tir
au niveau de l'hébergement.
Le
Président (M. St-Denis) : Alors, merci, Mme la ministre. Alors, pour
la poursuite de ce bloc, je reconnaîtrais maintenant le député de
Champlain.
M. Auger : Bien, merci, M. le
Président. Il reste combien de temps, exactement?
Le Président (M. St-Denis) : Il vous
reste 5 min 10 s.
M.
Auger : Est-ce qu'on pourrait cumuler avec le dernier bloc? Parce que
je commencerais et je... pour revenir plus tard, si c'est possible, là.
Le Président (M. St-Denis) : Il n'y
a pas de problème. M. le député de Bertrand, est-ce que vous êtes prêt à votre
bloc?
M.
Cousineau : Je n'ai
pas de problème avec ça.
Le
Président (M. St-Denis) : Pas de problème avec ça? Alors, la parole
est à vous, M. le député de Bertrand.
M.
Cousineau :
Oui. Alors, on a eu l'occasion de discuter souvent, Mme la ministre. Pour moi,
les régions, puis pour vous aussi, parce que vous êtes d'une
région, c'est très important.
On regarde ce qui se passe présentement à
travers le Québec, il y a évidemment, dans les grands centres, les grands événements. On l'a vu avec le rapport KPMG,
là, déposé, commandé par le REMI. Les retombées économiques de ces grands évènements, ce n'est pas à discuter,
là. C'est vraiment extrêmement intéressant de voir tout le rayonnement des grands évènements pour des villes comme Montréal,
la région de l'Outaouais, puis Québec, et puis Trois-Rivières,
mais les régions, c'est très important.
Puis, on a eu l'occasion d'en discuter ensemble, dans beaucoup
de régions au Québec, il y a énormément
de petits festivals, de petits évènements
qui amènent beaucoup d'effervescence, et puis qui solidifient le milieu,
puis qui permettent aux gens des autres régions de voyager un petit peu. Le
défi, il est très grand : Comment concilier tout ça, là? Tu sais, dans les
mois à venir, dans les années à venir, comment est-ce qu'on concilie tout ça? Comment est-ce qu'on fait pour trouver la bonne
recette pour aider l'ensemble des régions puis les petits festivals, les
petits événements et puis, en même temps,
renforcer les grands évènements au Québec, qui sont des vitrines pour le
Québec?
Si je vais un
petit peu plus pointu, en 2012, Raymond Bachand, lorsqu'il était ministre des
Finances, prévoyait autour de
17,5 millions de dollars pour les grands évènements, d'accord, pour
l'enveloppe des événements. On est encore à 14,5 millions, là, ou
15 millions, c'est à peu près le même montant que...
Une voix :
M.
Cousineau : Pardon?
Une voix : ...
M.
Cousineau : Oui.
C'est à peu près le même montant que l'année dernière. Et puis est-ce que vous
voyez, dans les prochains mois, les prochaines années, une amélioration de tout
ça, et puis est-ce qu'on va tendre vers ce 17,5 millions
que prévoyait Raymond Bachand, d'une part? Et puis comment faire, comment faire
aussi, Mme la ministre... puis ça,
j'aime ça discuter de ça avec vous parce qu'on s'en est parlé, comment faire
pour aider les petits évènements en région,
qui amènent des retombées économiques extrêmement intéressantes — ce n'est pas négligeable — et puis pour les empêcher de mourir? Parce que, là, l'été qui
vient, ça va être difficile pour beaucoup, beaucoup, beaucoup de
régions.
Mme Vien :
Je reconnais bien la sensibilité du député de région que vous êtes, que je
suis, que plusieurs d'entre nous
sommes. C'est effectivement un défi de tous les jours. Première des choses, on
va continuer, vous et moi, à discuter de ce sujet-là parce
qu'effectivement il faut trouver des solutions. La question... Puis moi, je
vais vous en poser une, question, avant de l'oublier, puis vous pourrez
peut-être me préciser votre pensée, mais, quand vous dites...
M.
Cousineau : Ou on
peut changer de place.
Mme Vien :
Non, pas tout de suite. Quand vous me dites : Il faut renforcer les grands
évènements, j'aimerais ça que vous me disiez ce que vous entendez par
là.
Mais je vais
d'abord vous répondre. C'est pour ça, M. le député, que je veux financer le
produit. Le produit, là, c'est les
évènements, c'est les festivals, c'est les attraits touristiques, c'est un
paquet de choses au Québec. Et les festivals et évènements font partie du produit. Alors, quand je dis que je dois
trouver des moyens financiers pour mieux
financer le produit, c'est de ça aussi dont je parle, et ce sont aussi ces
stratégies qui sont à l'intérieur du Plan de développement de
l'industrie touristique qu'on doit financer.
On va dire les choses telles qu'elles
sont, là. J'ai des stratégies actuellement, à l'intérieur du PDIT, que je ne
finance pas parce que je n'ai pas l'argent — c'est aussi simple que
ça — puis
qu'on doit trouver des sous pour financer ces stratégies-là.
On est pourvus pour la Stratégie maritime, pour la stratégie du Plan Nord,
etc., mais il y a des stratégies au Québec
pour lesquelles on n'a pas de deniers actuellement et qu'il faut en trouver,
puis les festivals et évènements font... on a une enveloppe, mais il faut repenser les festivals et évènements, puis
c'est pour ça que je suis attablée avec le modèle d'affaires puis que
j'ai entré également les festivals et évènements. C'est la même chose pour le
tourisme d'affaires.
La
question qu'il faut se poser, M. le député — je fais ça court, je sais, je parle
beaucoup : Mais qu'est-ce qui est touristique? C'est aussi une
question qu'on doit se poser quand on vient pour financer... Moi, je suis au
ministère du Tourisme, hein? Quand je
finance un évènement ou un festival, je dois me poser la question, puis le
Vérificateur général me le demande de
me la poser, là : Est-ce que tu finances des évènements qui sont
touristiques? On va se le dire : pas toujours.
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la ministre...
Mme
Vien : Mais on finance aussi des organisations qui font de
l'animation du milieu. Et on essaie de trouver une solution, je vous le
dis. Je vous réponds, là.
M.
Cousineau : Oui, mais ce n'est pas nécessairement en silo,
ça peut transversal. Un évènement culturel peut devenir extrêmement
touristique, d'accord, parce qu'il attire des gens d'un petit peu partout.
Mme Vien :
Oui, mais on essaie de trouver une solution pour les petits évènements.
• (11 h 30) •
M.
Cousineau :
Oui. Là-dessus, je suis content de vous entendre. Moi, je suis tout à fait
d'accord que les grands pôles, comme Québec,
Montréal, et puis la région de l'Outaouais, puis Trois-Rivières, ça soit les
vitrines à l'international, qu'on
mette de l'argent et puis qu'on soutienne les évènements pour attirer les gens
de l'international chez nous. C'est
comme une première porte, mais, parallèlement à ça, il ne faut pas oublier qu'il y a
une mouvance au niveau des
régions et puis que les gens circulent d'une région à l'autre pour aller dans
des événements. Donc, ce n'est pas facile de
trouver la recette gagnante mais... Puis, par la suite, les gens qui viennent
de l'extérieur à Montréal, dans les grands événements, puis dans les centres que je vous ai mentionnés, ces gens-là
reviendront une deuxième fois, une troisième fois dans les années
futures pour aller en région. Ça, je suis tout à fait d'accord avec vous.
On parlait
tantôt — vous
m'avez posé une question, là — concernant les événements, là, hein?
Prenez juste l'exemple... Je vais vous répondre avec l'exemple de Rockfest, le
Rockfest de Montebello. C'est un événement qui performe. Selon l'ensemble des
critères, c'est un...
Mme Vien :
Il n'y a pas de doute.
M.
Cousineau : C'est un événement qui est subventionné à
65 000 $ qui devrait recevoir 200 000 $,
300 000 $ de subvention. Par
contre, il y a d'autres événements qui performent moins, et puis on se demande
pourquoi qu'ils continuent, eux
autres, à être subventionnés à un fort montant, alors que ça pourrait être revu
au niveau de l'ensemble des événements pour permettre à un événement qui
fonctionne très, très, très bien d'aller encore plus loin. Sûrement que ça
répond à votre question, là.
Mme Vien :
Oui. Mais je veux vous dire que nous, au niveau des festivals et événements, on
avait une recommandation du Vérificateur
général et qu'on a effectivement appuyé des critères de performance. Je ne les
ai pas en tête, là, peut-être que mes
collaborateurs pourraient me les glisser. Il y avait la touristicité,
l'achalandage, les retombées, etc., le rayonnement à l'international.
Bon, c'est-u ça?
Une voix :
...
Mme
Vien : Ça ressemble à ça. Et le Vérificateur général, donc,
nous a fait un avis à ce niveau-là, et on a mis en place ces mesures-là, ces critères de performance
là, M. le député de Bertrand, et ce que je peux vous dire, c'est qu'il y
a des festivals qui se sont vus exclus, il y
a des festivals aussi qui se sont vu diminuer leurs subventions et qu'aucun
nouveau festival n'est admis dans le
programme actuellement et aucun ne voit sa subvention augmenter. Pourquoi?
Parce qu'on est dans une période qui
est difficile mais aussi parce que je suis dans une période où je suis en train
de revoir le programme de festivals
et événements. Alors, tout le monde est au statu quo, sauf que, si
effectivement vous n'êtes pas performants, vous ne répondez pas à des critères de performance, vous encourez
effectivement d'être diminués au niveau du financement.
M.
Cousineau : À la page 127 dans les documents du budget, là,
au niveau du Fonds de partenariat touristique, lorsqu'on regarde «Autres revenus», on a 81 735 000 $ en
2015‑2016. Nous avions, en 2014‑2015, 84 181 000 $. Il y
a un différentiel d'à peu près 2,5 millions ici, encore. Alors, dans la
ventilation des «Autres revenus», ce que nous avons demandé dans les questions de l'opposition officielle, on a la
ventilation ici que vous nous avez donnée pour le 81 735 000 $,
d'accord : taxe d'hébergement, taxe de vente du Québec, programme de
signalisation touristique, remboursement de fonds
de développement nordique, activités de partenariat, vente de biens et services
touristiques. Alors, ça totalise des revenus de
81 735 000 $, versus un 84 181 000 $ de l'année
dernière.
Le différentiel, là, c'est lequel des postes a
été coupé? Là, on anticipe moins de revenus, il y a eu des coupures au niveau des dépenses, mais, au niveau
du revenu, là, vous anticipez moins de revenu pour l'année qui vient?
Mme Vien : On
m'indique ici comme information... Puis, si vous voulez, M. Croteau pourra
répondre, parce que c'est toujours un
peu technique, tout ça, mais on me dit qu'il y a des données qui ne sont pas
encore totalement finalisées de calculer
au niveau de la terminaison de l'année, là. Je ne sais pas si, M. Croteau, vous
voulez amener un élément d'éclairage.
M. Croteau
(Marc) : Oui, absolument, M. le Président, puis ça va peut-être
compléter aussi la question de la députée de Saint-Hyacinthe qui a été posée
tantôt.
Effectivement,
le ministère du Tourisme, le financement de ses opérations se fait à
l'intérieur d'un fonds, il ne se fait
pas seulement qu'à partir des crédits qui sont octroyés. Le moment où les
crédits sont octroyés, ils sont transférés dans le fonds. Inclus dans ce fonds-là, on retrouve
qu'est-ce que vous avez dit tantôt, M. le député, des revenus qui
proviennent de taxe sur l'hébergement, des
revenus qui proviennent de... entre autres, le programme de signalisation, les
engagements reportés, qui sont aussi
reportés, et aussi les revenus qui nous viennent de nos partenaires lorsqu'on
fait des campagnes de promotion. Le ministère du Tourisme ne fait aucune
promotion hors Québec sans partenaire. Donc, au moment où on publie les livres
dans les crédits, on n'a pas finalisé les campagnes 2015‑2016, on est en train
d'ailleurs de faire du recrutement auprès
des partenaires que sont les ATR, les ATS, et à ce moment-là il y a des revenus
qui vont être additionnés.
Bon
an, mal an, ça oscille aux environs de 2 millions de dollars,
2,5 millions qui proviennent des partenaires,
donc il n'y a pas de coupure à ce niveau-là. Et, quand on sera assis ici l'année prochaine
pour défendre les crédits, on aura la même question, parce qu'on risque
d'avoir cette année environ 10 millions de dollars d'engagements reportés
qui feraient en sorte que les
dépenses de l'année prochaine, quand on va comparer les crédits avec le
133 millions de cette année, risquent d'être aux environs de
149 millions de dollars.
M.
Cousineau : ...M.
Croteau. Au niveau des ententes de
partenariat touristique, là, ce qu'on appelle les EPRT, ça, ça
disparaît, ça? Ça s'en va où?
Mme Vien :
Ça ne s'en va nulle part.
M.
Cousineau :
Ça ne s'en va nulle part?
Mme Vien :
C'était un budget qui était prévu pour des ententes de partenariat touristique,
c'était d'une durée de trois ans, ça a pris
fin au 31 mars, les ATR qui effectivement sont au dossier, parce que ce ne sont pas toutes
les ATR qui avaient des EPRT. Je pense, c'était sur une base volontaire,
de mémoire.
M.
Cousineau :
...à 3 millions de dollars.
Mme Vien :
À peu près.
M.
Cousineau : Mais,
selon les gens qui sont au niveau des ATR, ça génère 34 fois le montant qu'on met.
Pour le développement touristique régional, est-ce que c'est une sage décision?
Mme
Vien : Oui, parce que,
dans le modèle d'affaires et de gouvernance que nous sommes en train de
revoir, nous sommes dans une période de transition, et, s'il devait y avoir une
autre mouture des EPRT, n'ayez crainte, ça va réapparaître
mais peut-être sous une autre forme, notamment
que le ministère ait son mot à dire sur les choix qui sont
faits en région, puisque c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent.
M.
Cousineau :
Oui. Tantôt, Mme la ministre, bon, j'ai bien compris votre...
Mme Vien :
Mais le programme prenait fin, là, tout le monde était au courant de ça, là,
personne ne tombait des nues, là.
M.
Cousineau :
Non, non, mais ça se reconduit, un programme. Mais, écoutez, votre explication
me...
Mme Vien :
Oui. Mais on est dans une révision, là, tu sais, ça fait que je profite du
moment pour réfléchir à toutes ces questions-là.
M.
Cousineau :
Absolument. Écoutez, je ne conteste pas votre réponse. Au niveau des ATR, c'est
sûr que, lorsqu'on voit ce programme-là, les ententes de partenariat qui... ça
disparaît, bon, et puis peut-être — je dis bien «peut-être» — une
centralisation de la taxe sur les nuitées...
Mme Vien :
Ça n'existe pas, la centralisation de la taxe.
M.
Cousineau :
Ça n'existe pas.
Mme Vien :
Ça n'existe pas.
M.
Cousineau : D'accord.
Parfait. C'est parce que j'essaie de voir quelle est la quantité d'oxygène
qu'on coupe aux ATR au bout de la ligne, parce que...
Mme Vien : Bien, on ne coupe rien. Les ATR reçoivent 10,2 millions de dollars annuellement pour 22 ATR au Québec. 50 millions...
48, là, 49 millions de la taxe d'hébergement qu'ils récoltent dans chacune
de leurs régions leur seront retournés cette année.
M.
Cousineau : ...
Mme Vien : 48 millions.
M.
Cousineau :
48 millions sur 67 millions...
Mme Vien :
100 %. 100 % de la taxe leur est retournée. Il y a un petit montant
d'argent, là, que le ministère des Finances,
de mémoire, se garde pour des frais administratifs, et tout ça, mais la très
grande majorité de la taxe est retournée aux ATR. Ça, c'est important de
comprendre ça, puis qu'ils ne sont pas coupés...
M.
Cousineau : Puis ça
va être comme ça...
Mme Vien : ...elles ne sont
pas coupées non plus sur le budget de leur fonctionnement.
M.
Cousineau :
D'accord.
Mme Vien : Aucune coupe, là.
M.
Cousineau : D'accord.
Parfait. Je suis content de vous entendre là-dessus.
Maintenant,
j'aimerais peut-être poser une question rapide concernant...
parce que je sais que le temps file puis on avait seulement 15 minutes, concernant le toit du Stade
olympique. On a eu deux, trois versions, là, différentes, je veux savoir laquelle est la bonne, là. Le premier ministre a parlé d'un toit sur le stade et puis que c'était incontournable.
Le ministre des Affaires municipales, lui, a parlé peut-être d'un toit à ciel
ouvert.
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Cousineau : Un toit
à ciel ouvert.
Mme Vien : C'est bon, ça, «un
toit à ciel ouvert».
M.
Cousineau : Non, c'est parce qu'on en perd notre latin un petit peu, là, mais j'essaie de voir,
vous, quelle est votre vision là-dedans, vous vous alignez comment.
• (11 h 40) •
Mme Vien : Moi, je m'aligne
pour trouver, comme vous dites, la meilleure solution possible pour le stade, M. le député de Bertrand, puis on n'est pas en
contradiction, personne. Le premier ministre a toujours dit : On va
trouver la meilleure solution au meilleur coût possible. Et, nous, ce qu'on
dit, au gouvernement du Québec : On va regarder l'ensemble des
possibilités que nous avons devant nous en ce qui a trait à un toit, mais le
toit que nous mettrons sera probablement en fonction de la vocation qu'on va
donner à l'intérieur du stade.
Alors, on va trouver l'intérieur du stade, puis
après ça on pourra peut-être déterminer quel genre de toit que ça nous prend. Puis on n'essaie pas d'avoir des
mesures dilatoires dans ce dossier-là, bien au contraire. Mais ça fait
partie des réflexions que nous avons. Il y a
le modèle d'affaires, bien sûr, mais le toit est une préoccupation constante.
Mais il serait caduc, à mon point de
vue, que de décider d'un type de toit sans savoir réellement ce que nous allons
faire à l'intérieur du stade. Il y a
un certain nombre de propositions sur la table, il y a Bissonnette, il y a
plein de propositions, alors c'est à nous à faire une bonne réflexion
sur ce dossier-là. Je ne veux pas prendre...
Une voix : ...
Mme Vien : C'est déjà
terminé?
Le Président (M. St-Denis) : C'est
terminé. Ce que...
Des voix : ...
Le Président (M. St-Denis) : Juste
un instant, s'il vous plaît. C'est terminé. On vous a laissée continuer votre réponse sur le temps de la partie du
gouvernement, alors, si vous voulez, si la partie du gouvernement veut
permettre...
Mme Vien : Est-ce que je peux
poser une question? Est-ce qu'il reste du temps au Parti québécois?
Le Président (M.
St-Denis) : C'est terminé. Il reste juste la portion gouvernementale
pour la dernière partie. Alors, si vous avez un élément de complément...
Mme Vien : On ira dîner, M.
le député de Bertrand, si vous voulez.
Le
Président (M. St-Denis) : Alors, on va poursuivre avec le dernier
bloc. Je reconnais maintenant le député de Champlain. M. le député.
M.
Auger : Merci, M. le Président. À mon tour de vous saluer. Moi, je
suis un peu surpris, d'entrée de jeu, qu'on n'ait pas dit : Le plus
beau comté du Québec. Normalement, le comté de Champlain...
Une voix : ...
M. Auger : Non? O.K.
Une voix : ...
M. Auger : Non, le comté de
Champlain. Donc, saluer également la ministre et toute son équipe — bonjour,
tout le monde — mes
collègues d'en face, donc de l'opposition officielle, de la deuxième
opposition, et bien sûr mes collègues à ma droite.
Vous savez,
M. le Président, pour moi, parler de tourisme, c'est vraiment par intérêt. Je
ne sais pas si vous le savez, mais
j'ai passé près de 20 ans, dans ma jeunesse, dans le milieu touristique, dont
une dizaine d'années dans le milieu de l'enseignement
en tourisme et en hôtellerie, donc pour moi ça a été, pendant près de deux
décennies, une passion. Ça l'est encore,
donc je suis ça avec une attention très particulière. L'industrie,
malheureusement, je pense que c'est une industrie qui est sous-estimée, peut-être même méconnue.
Lorsqu'on pense à l'importance... je pense qu'on a déjà mentionné
certains éléments, mais j'aimerais faire un
rappel sur l'importance de l'industrie touristique. En fait, c'est plus de
12 milliards de retombées dans l'économie du Québec, et, de ce
12 milliards là, il y a près de 4 milliards qui est en rémunération
des travailleurs. Et ça représente aussi
près de 350 000 emplois, et là ça peut dépendre des statisticiens mais
également des périodes dans l'année, là, ça peut changer un peu, mais
quand même 350 000 emplois dans près de 30 000, 31 000,
32 000 entreprises.
Juste vous
donner une idée, M. le Président, de l'impact d'une dépense touristique. En
fait, pour chaque 100 $ dépensé,
il y a 71 $ de retombées pour l'économie du Québec. Et, si on compare à
deux autres grands secteurs d'activité dans
l'économie, si je prends, par exemple, la construction résidentielle... ou
encore la fabrication d'aliments... bien, sur le 100 $ dépensé, c'est 62 $ qui revient dans l'économie du
Québec. Et, si je compare également à la fabrication d'aliments, c'est 55 $. Donc, on voit que c'est très
important, l'industrie touristique, puis, voire même, que ce ratio est encore
plus élevé lorsqu'on parle de tourisme
international. D'ailleurs, le tourisme international devrait être en hausse. Et
mentionnons également que ces différentes
retombées économiques là sont réparties dans une quinzaine de secteurs
d'activité chez nous, au
Québec : on pense à l'hébergement, la restauration, les commerces de
détail, le transport, les spectacles, les congrès, les événements, etc.
Donc, vous comprendrez, M. le Président, que c'est capital d'accorder une
attention spéciale à cette industrie, qui, à
mon avis, ne cessera de croître au cours des prochaines années. Donc, il est
essentiel de rallier tous les acteurs
de l'industrie, qu'ils soient publics ou privés, bien sûr, afin d'avoir une
vision ou une stratégie globales afin d'assurer l'essor de notre Québec, parce qu'en fait on doit vendre à
l'international... oui, vendre le Québec. Il faut vendre les régions, il faut vendre les villes, il faut vendre les
sous-régions, il faut vendre les localités, il faut vendre les produits, mais
ça doit se faire d'une façon concertée.
Au Québec, ce
qui nous distingue, M. le Président, c'est notre manière d'être, c'est notre
authenticité. C'est ça que les
touristes recherchent. Nous avons quatre saisons à vendre. Il y a l'histoire,
la culture qui nous représentent beaucoup.
C'est ce qu'on recherche, chez les touristes. Il
y a 21 régions touristiques et, à l'intérieur de ces régions-là, M. le Président, il y a des sous-régions à
découvrir. Je vais en nommer une, hein, le beau comté de Champlain, par
exemple. Mais c'est quoi, le comté de
Champlain? Pour vous donner une idée : bien, c'est quatre rivières qu'on
retrouve dans le comté de
Champlain : vous avez la rivière Saint-Maurice, vous avez la rivière
Champlain, vous avez la rivière Batiscan, vous avez la rivière Sainte-Anne. C'est le chemin du Roy également qu'on
retrouve à l'intérieur du comté de Champlain. Vous avez également des municipalités d'histoire et de culture de plus
de 350 ans situées le long du chemin du Roy. On n'a qu'à penser à Champlain, à Batiscan, à
Sainte-Anne-de-la-Pérade, bien sûr. C'est un comté également à 97 % agricole et forestier. C'est le sanctuaire du Cap, où, année après année, plus d'un demi-million de visiteurs passent par le sanctuaire du Cap. Ça, c'est du tourisme religieux, qu'on
appelle. Également, on est en
train de développer, le long du chemin du Roy
justement, un circuit touristique. On va se servir du produit d'appel du
sanctuaire, où on attire plus de 500 millions de visiteurs année après année, pour justement faire en sorte que ces
600 000 personnes là restent encore plus longtemps chez nous,
qu'elles puissent, à travers le chemin du Roy, venir découvrir trois autres
lieux, c'est-à-dire l'église de Champlain,
l'église de Batiscan et l'église de Sainte-Anne-de-la-Pérade, qui ont un
certain nombre d'années d'existence. Et,
en plus, à Sainte-Anne-de-la-Pérade, vous avez, en dessous de l'église, une
crypte où près de 200 personnes y sont enterrées, dont un ancien premier
ministre du Québec, qui est John Jones Ross.
Donc, le comté de Champlain, c'est
le parc de la rivière Batiscan, qui est quand même reconnu, c'est le vieux presbytère de Batiscan également, c'est des
expositions de peintures, c'est la pêche aux petits poissons. Je pense
qu'il n'y a pas personne au Québec qui n'est pas allé... ou ne connaît pas la
pêche aux petits...
Une voix : ...
M.
Auger : Oui, Mme la ministre, effectivement, vous avez eu l'occasion
cet hiver d'y assister, et je suis convaincu que vous avez apprécié votre
visite à Sainte-Anne-de-la-Pérade.
Des
voix : ...
M. Auger : Là, non. C'est l'année prochaine, M.
le député de Jean-Lesage, pour la suite des choses. Mais
c'est de l'agrotourisme également dans le
comté, mais c'est également le fleuve, parce que le comté de Champlain, qui est
situé entre le comté de Trois-Rivières et celui de Portneuf, on est situés le
long du fleuve Saint-Laurent, M. le Président.
Justement, concernant le fleuve Saint-Laurent, premièrement,
c'est l'un des 20 plus longs fleuves au monde, hein, près de 4 000 kilomètres. Le fleuve
représente un élément clé du développement économique pour plusieurs régions
du Québec, c'est un atout majeur pour se
démarquer par rapport aux autres destinations. Le Saint-Laurent met en valeur
des paysages québécois bien sûr, des ports de pêche, notre patrimoine culturel
et nos communautés riveraines, et je suis persuadé que sa mise en valeur sera
un atout pour le Québec sur les marchés internationaux.
Lors du
discours sur le budget 2014‑2015, soit le 4 juin 2014, notre
gouvernement reconnaissait le potentiel touristique
de la voie maritime du Saint-Laurent et toute l'importance d'en développer les
nombreux attraits touristiques. D'ailleurs,
j'ai eu le privilège de participer à l'annonce du Programme Stratégie maritime — Volet tourisme le 20 février dernier à Trois-Rivières et, pour l'occasion,
j'étais accompagné du ministre délégué aux Transports et à
l'Implantation de la Stratégie maritime, bien
sûr le député de Rivière-du-Loup ; du ministre délégué aux PME et ministre
responsable de la Mauricie,
M. le député de Trois-Rivières. M. le Président, j'étais également en compagnie
de la ministre du Tourisme pour développer une enveloppe de
30 millions de dollars, M. le Président, qui sera entièrement consacrée à
financer des projets d'infrastructure touristique développés le long du fleuve
Saint-Laurent.
Mme la
ministre, quelle est l'importance du tourisme dans la Stratégie maritime?
• (11 h 50) •
Mme Vien : Bien, merci beaucoup, M. le
Président. Et, écoutez, c'est une excellente question, parce que c'est un excellent dossier, je
pense, que nous avons devant nous. C'est un dossier, la Stratégie maritime, qui
nous permet de rêver de la même façon que le Plan Nord nous a fait rêver
et qu'il continue de nous faire rêver.
La
Stratégie maritime s'inscrit en droite ligne avec notre volonté de relancer
l'économie du Québec, et très certainement
qu'à l'instar du Plan Nord la Stratégie maritime — je pense que c'est la première au Québec, par
ailleurs, qui sera lancée — va être une pièce maîtresse de cette relance au Québec, une relance dont
on a bien besoin. Et c'est aussi une volonté ferme de
notre premier ministre d'aller de l'avant dans cette stratégie-là et dans cette
voie-là. Il faut dire qu'au Québec, quand même, sous le gouvernement libéral,
en 2008, M. le député — puis je trouve ça important
de le rappeler, de le recamper — déjà on avait vu tout le potentiel
que représentait le fleuve au niveau notamment des croisières internationales, et... assez impressionnés par les
fruits que pourrait nous rapporter le fleuve à ce niveau-là que nous
avons décidé à ce moment-là d'investir
quelque chose comme 50 millions de dollars, M. le député, qui nous auront
permis de développer six escales au
Québec, des escales qui, depuis lors, maintenant ne cessent de voir leur
achalandage augmenter année après année.
Alors,
ce n'est pas rien, ce n'est pas banal, c'est excessivement important. Et, à
cette époque-là, on avait fait le choix
que Montréal, Québec et Trois-Rivières soient un peu sur la touche, le temps de faire en sorte de monter tout un réseau d'escales au Québec. J'aimerais bien vous
donner la liste. Je les ai ici, là, les escales, pour ceux et celles qui
ne les connaîtraient pas : il y a Baie-Comeau, il y a Gaspé, il
y a Havre-Saint-Pierre, il y a
les Îles-de-la-Madeleine, bien
entendu, Saguenay, Sept-Îles. Alors, ce sont
des escales qui reçoivent des croisières internationales, et, franchement, là,
c'est un secteur d'activité qui est
fulgurant, qui est fulgurant. La croissance, elle est exponentielle et
fulgurante, et on doit poursuivre sur
cette lancée-là. Ces escales nous ont convaincus de continuer dans ce sens-là.
Et la Stratégie maritime vient un peu englober
l'ensemble des dossiers prioritaires que nous avons identifiés avec le fleuve,
et, bien entendu, vous l'aurez compris, que les croisières internationales s'inscrivent parfaitement à
l'intérieur de ça, comme le seront aussi d'autres secteurs reliés au
fleuve, comme le nautique, par exemple, ou les excursions en bateau, etc.
Effectivement,
on a fait une annonce au mois de février, vous y étiez, c'était à Trois-Rivières.
D'ailleurs, je passe mon temps dans le coin de Trois-Rivières, je suis
souvent là.
M. Auger :
C'est une belle place, hein?
Mme
Vien : Mais vous accueillez bien la visite. Ça, c'est important
de le souligner. J'ai eu beaucoup de plaisir aux petits poissons des chenaux, vraiment. Je me revois dans la page du
journal avec ma tuque Québec Original, hein, et puis faisant la
promotion du Québec touristique.
30 millions
de dollars, ce n'est pas banal, ce n'est pas rien. Dans le contexte actuel de
redressement des finances publiques,
je pense qu'il y a un signal très clair du gouvernement auquel j'appartiens et
que nous appartenons, et avec à sa tête le premier ministre, de
dire : Bien, pour nous, le fleuve, c'est un levier de développement
économique, et on va l'exploiter de belle
façon et pour faire en sorte que tous les Québécois puissent profiter de cette
manne que le fleuve peut nous donner. Donc, 30 millions de dollars
pour développer des projets, des attraits le long du fleuve Saint-Laurent, développer des circuits, etc. La seule limite
que nous puissions avoir, c'est celle de l'imagination. 30 millions
de dollars qui sont donc dédiés à ce programme-là.
Et, d'autre part, dans le budget du 26 mars
dernier, M. le député, rappelez-vous, là, on a fait des annonces importantes. Je pense qu'au niveau du tourisme,
dans le dernier budget de notre collègue le ministre des Finances... je crois sincèrement que le
tourisme a eu une belle attention du ministre des Finances, notamment par
l'ajout de 77 millions dans le
tourisme, qui touche beaucoup, beaucoup, beaucoup le maritime avec
35 millions de dollars annoncés pour Québec, pour la reconfiguration de ses quais. Pourquoi?
Bien, pour attirer davantage de croisières internationales. On souhaite doubler le nombre de croisiéristes, là, d'ici
2020. Je ne me souviens plus de la date, là. En tout cas, c'est
prochainement, là. Alors, voyez-vous, c'est
de passer de près de 200 000 à 400 000 visiteurs internationaux par
la voie maritime, alors c'est beaucoup,
beaucoup de monde, mais il faut avoir les équipements pour les accueillir. Il y
a de plus en plus de débarquements, d'embarquements,
c'est des milliers de valises à gérer. Il y a un trafic intense dans le
Vieux-Port, alors donc il faut revoir tout
ça. C'est 35 millions que nous nous réservons pour le Port de Québec.
D'ailleurs, j'étais avec Mario Girard hier, au port, qui faisait d'ailleurs la présentation de ce à
quoi pourrait ressembler le projet de reconfiguration des quais au Vieux-Port
de Québec.
Même chose
pour Montréal : Montréal, avec la jetée Alexandra, un projet fabuleux,
important pour Montréal, pour justement venir positionner encore de
meilleure façon Montréal au niveau des croisières internationales. Ce sont 20 millions de dollars qui sont consacrés,
réservés en fait pour Montréal à ce niveau-là. Et aussi un 22 millions de
dollars, M. le député, pour des projets qui
appartiennent à la Société des établissements de plein air du Québec, la SEPAQ.
C'est plusieurs projets, beaux projets, des
beaux projets, à échelle plus humaine un peu, là, pas des mégaprojets
nécessairement comme Montréal et Québec,
mais de plus petits projets mais qui franchement vont pouvoir donner des
fruits. On parle d'un projet touchant
les îles de Boucherville; le projet des chutes Montmorency, hein, qui tient à
coeur beaucoup à notre collègue député dans ce coin-là; à l'île Bonaventure;
Le Bic; et le projet également des sociétés des traversiers, alors donc des
projets qui s'inscrivent bien à l'intérieur de la Stratégie maritime. Alors, on
est bien contents, on est bien fiers.
Vous savez,
les croisières internationales — puis je reviens là-dessus parce que c'est
comme le bateau amiral, si vous
voulez, en ce qui a trait au tourisme dans la Stratégie maritime — on est passés en 2008 de 172 000
croisiéristes à 355 000 en 2014. Alors,
vous voyez, là, la progression, c'est fulgurant. Et ce qu'on nous annonce,
c'est qu'effectivement ça pourrait
continuer à augmenter de cette
façon-là, parce que nos escales... et Québec en particulier reçoit des notes
presque parfaites au niveau de la qualité de l'accueil, au niveau de la qualité
du lieu, bien entendu, hein? Qu'est-ce que vous voulez, là, le cachet particulier de Québec parle par lui-même et attire
beaucoup de touristes internationaux. Et, bien, tout le monde passe par Québec, M. le député, alors c'est
bien entendu qu'à partir du moment où tu... il y a de fortes chances. Ce
que je veux dire, c'est que plus Québec en reçoit, il y a de fortes chances que
ça rejaillisse sur l'ensemble des autres escales au Québec.
Alors, c'est un moteur économique important que
cette Stratégie maritime, et très certainement que le volet touristique à l'intérieur de ça va être un levier
phénoménal pour attirer, comme on le disait tantôt, davantage de touristes
au Québec.
Le
Président (M. St-Denis) : Merci, Mme la ministre. Alors, M. le député,
il vous reste 6 min 30 s à votre intervention.
M. Auger : Pardon?
Le Président (M. St-Denis) :
6 min 30 s à votre intervention.
M. Auger : Juste par rapport aux
bateaux de croisière, si je prends Trois-Rivières, donc, 2014, nous en avons accueilli trois; cette année, on devrait en
recevoir... Il y en avait 18 officiellement d'enregistrés pour la prochaine
saison touristique, donc à l'été prochain. Donc, de trois à 18, là on voit une
augmentation assez fulgurante, comme vous avez dit tout à l'heure, mais ça
prend également des installations, donc la Stratégie maritime, donc le volet
Tourisme.
Ma
question : Est-ce qu'il y a déjà de l'intérêt pour des projets qui a été
manifesté? Parce que, je me souviens, lors de notre annonce du 20 février à Trois-Rivières, nous avions, déjà
à la fin de la conférence de presse, quasiment un dossier...
Mme Vien : ...donné, c'est
parce que vous ne l'aviez pas en main.
M. Auger : C'est en plein ça. Donc,
est-ce qu'il y a déjà de l'intérêt par rapport à cette stratégie-là?
Mme Vien :
Oui, absolument. Et puis les gens ont bien compris le signal, hein, le
20 février dernier, quand on a fait l'annonce chez vous. J'avais trouvé ça tellement comique, les gens qui
disaient : C'est de valeur qu'on ne l'ait pas en main, on vous l'aurait donné. Oui, ça suscite beaucoup
d'intérêt, puis, honnêtement, les communautés ont beaucoup, beaucoup d'imagination, beaucoup de projets. Et ça va être
porteur, tout ça, parce que, oui, ça va être le long du littoral, ça va
être sur le littoral, mais on va pouvoir
aussi entrer à l'intérieur des terres. Chez nous, Bellechasse, c'est clair que
ça peut avoir un impact, là, pour peu qu'on se donne la peine de
présenter des projets, ou ailleurs le long du fleuve Saint-Laurent.
Il y a un élément tantôt que je n'ai pas
mentionné au niveau des retombées de croisières internationales, c'est que ça
vient à une période notamment... parce qu'on en a pendant l'été, bien entendu,
mais ça comble aussi une période où on a
peut-être un peu moins d'activité touristique : à l'automne. Alors, ça,
c'était important de le mentionner. Donc, on étire, à ce moment-là, la
période touristique au Québec.
M. Auger : Merci. Mais, en passant,
j'en ai déjà, des idées, et je suis convaincu, là, qu'on va...
Mme Vien : Oui, vous, je sais
que vous êtes assez au courant.
M.
Auger : J'en ai plein, plein, plein, et ça va venir, vous allez voir,
on va vous déposer de belles choses bientôt.
Le Président (M. St-Denis) : C'est
complet?
M. Auger : Il reste combien de
temps, M. le...
Le
Président (M. St-Denis) : Il vous reste 4 min 30 s. Est-ce
que j'ai un autre intervenant ou vous complétez?
M. Auger : M. le député de
Maskinongé.
Le Président (M. St-Denis) : M. le
député de Maskinongé, la parole est à vous.
M.
Plante : Rapidement. Merci, M. le Président. Donc, chers collègues,
Mme la ministre, je connais votre amour pour les régions et votre amour
pour votre ministère, parce qu'on sait que vous êtes une très bonne
porte-parole du tourisme au Québec et vous avez à coeur le développement des
régions à la grandeur de la province, ce qui nous tient tous à coeur de notre
côté aussi.
Mme la ministre, j'aurais fait un long préambule
comme certains de mes collègues, mais, malheureusement, le temps qui m'est
dévolu très court, et c'est une question très importante, je crois. Du côté de
notre gouvernement, vous comprenez notre attachement au développement du Nord
du Québec via le Plan Nord, et on sait que,
depuis les quatre dernières années, 48 projets ont été soutenus pour un
total d'investissements de 70 millions de dollars, ce qui est tout de même
très important.
J'aimerais
entendre de votre part, Mme la ministre, et j'aimerais que vous m'expliquiez
davantage en quoi consiste la
stratégie de développement touristique du Nord du Québec et, ainsi, quels sont
les résultats des actions posées par notre gouvernement pour la communauté du Nord du Québec, passé le 49e
parallèle. On sait qu'on s'était donné comme mandat de faire découvrir cette région, qui est une très
belle région qui a beaucoup d'attraits touristiques. Donc, j'aimerais
vous entendre un petit peu plus parler de la
stratégie de développement touristique via le Plan Nord, Mme la ministre.
Merci.
Mme Vien : Merci beaucoup. Je
dispose de combien de temps?
Le Président (M. St-Denis) : Trois minutes.
• (12 heures) •
Mme Vien : Trois minutes. Le Plan Nord, écoutez, ça a fait
rêver le monde entier, puis on y est arrivés, on est supercontents puis on est bien contents aussi que
le tourisme s'imbrique parfaitement à l'intérieur de cette stratégie-là.
Je vais
essayer de faire vite, mais, juste pour frapper votre imaginaire, là, il y a effectivement 70 millions de dollars qui ont été générés par des investissements, bien sûr, publics mais aussi par de l'investissement privé, et ça, ça nous dit tout le
potentiel qui existe au nord du 49e parallèle. 1 $ investi là-bas en
rapporte 7 $. Alors, c'est quelque chose qui est
méconnu et qu'il faut absolument
développer, et c'est la raison pour laquelle on a décidé, bien entendu, de
mettre un volet touristique à l'intérieur de ce plan d'action là.
Évidemment, nous, ce qu'on souhaite, c'est
d'aider les communautés en place, qui sont au nombre de 31; 120 000 personnes qui y habitent. C'est un
grand, grand, grand territoire. On va faire attention au territoire, on l'a
dit, hein, toutes les zones protégées, mais,
là où on peut le faire, on va faire du développement touristique. Pourquoi?
Parce que c'est de
l'authenticité — c'est du
terroir, c'est de la tradition, c'est de la culture, c'est de la nature — et que, pour un nombre grandissant de touristes internationaux, c'est un
produit d'appel qui suscite beaucoup d'intérêt. Et j'en prends pour
preuve quatre pays situés au Nord, bien sûr, qui suscitent beaucoup d'intérêt,
c'est La Finlande, la Norvège, la Suède, et l'Islande,
qui, en 10 ans, a vu augmenter de 45 % le nombre de ses touristes
internationaux. C'est énorme. C'est beaucoup de monde. Si ma mémoire est
bonne, c'est 15 millions de personnes qui sont allées visiter ces pays-là.
Je ne vois pas pourquoi le Québec ne s'inscrirait
pas à l'intérieur de cet engouement-là et de récupérer une large partie de ces
touristes, qui vont ailleurs, dans d'autres
États où on offre aussi, bien entendu, disons-le, un produit d'appel et de
niche bien important.
Alors, chez
nous, on a le territoire, on a ces magnifiques communautés qui ne demandent
qu'à cueillir le touriste et de
l'accueillir selon ses traditions, selon sa culture, selon son coeur aussi.
Parce que, moi je suis allée dans le Nord. J'ai vu à quel point ces gens-là sont chaleureux et qu'ils
aiment que nous allions les visiter. Alors, vivement que nous soyons,
nous aussi, au rendez-vous et que nous
puissions pouvoir attirer de plus en plus de touristes internationaux au nord
du 49e parallèle, puisque nous avons une offre touristique absolument
phénoménale, notamment, bien sûr, avec les attraits naturels mais avec ce qu'on
appelle le Big Three, qui m'a beaucoup impressionnée — puis
ça fait un peu un parallèle avec le Big
Five, qu'on retrouve en Afrique — alors, c'est le boeuf musqué, c'est l'ours
polaire, bien sûr, et le caribou, qui est notamment un des attraits
naturels qui est recherché par les touristes internationaux.
Adoption des crédits
Le
Président (M. St-Denis) : Merci, Mme la ministre. Alors, le temps
alloué à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Tourisme étant
presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix du
programme. Ainsi, le programme 1, Promotion et développement du tourisme, pour
l'exercice financier 2015‑2016 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M.
Cousineau :
Sur division.
Le Président (M. St-Denis) : Et
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Tourisme pour l'exercice
financier 2015‑2016 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Documents déposés
Le
Président (M. St-Denis) : En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
La commission suspend ses travaux jusqu'après
les affaires courantes afin d'entreprendre l'étude des crédits budgétaires du
volet Travail pour l'exercice financier 2015‑2016.
(Fin de la séance à 12 h 4)