(Dix heures)
Le
Président (M. St-Denis) :
Alors, bon matin, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission est réunie ce matin afin de
procéder à l'étude des crédits du volet Tourisme pour l'exercice financier 2014‑2015.
Une enveloppe de deux heures est allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Roy (Arthabaska) est remplacée par Mme Soucy (Saint-Hyacinthe).
Le
Président (M. St-Denis) : Je vous remercie. Il n'y a pas de remarques
préliminaires prévues ce matin. Nous
procéderons donc, avec votre consentement, à une discussion d'ordre général par
blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses, en
alternance entre le groupe parlementaire formant le gouvernement et les députés
de l'opposition. Les crédits relatifs à ce sujet seront votés avant la suspension
ce matin.
Discussion générale
Je suis maintenant prêt à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc
d'échange. M. le député de Bertrand, la parole est à vous.
M.
Cousineau : Alors, merci,
M. le Président. Permettez-moi, d'entrée de jeu, de saluer la ministre du
Tourisme, la députée de
Bellechasse, que je connais maintenant depuis plus de 10
ans parce que nous siégeons ensemble ici, dans cette Assemblée
nationale, depuis 2003, et puis je
reconnais en elle son professionnalisme et puis son sens du travail bien fait. Je salue aussi son chef de cabinet puis les
gens du cabinet. Et je salue aussi les gens du ministère, parce que
je sais que c'est un ministère
où les gens travaillent en symbiose avec tous les acteurs du milieu pour faire en sorte que toute l'industrie
touristique au Québec puisse être en plein développement. Oui, effectivement, c'est un très,
très beau ministère.
J'avais
préparé des remarques préliminaires. J'avais eu l'information de préparer de remarques préliminaires, mais, regardez,
on va passer plus rapidement aux questions. Mais je veux rappeler certaines choses. J'ai
trouvé quand même très intéressant
et impressionnant de voir les chiffres qui tournent autour de ce ministère-là. Écoutez,
88 millions de visites à travers le Québec
et puis à l'extérieur par année, c'est impressionnant, dont à peu près
79 millions de visiteurs pour les différentes régions
puis le territoire québécois puis 8,8 millions à peu près de visiteurs
étrangers. C'est très impressionnant. On
regarde aussi tout ce que ce ministère puis tout ce que le secteur touristique
génèrent en retombées économiques puis en emplois au Québec. C'est assez
fabuleux et puis extrêmement intéressant de voir ça.
Avant de
poser les questions, je voudrais rappeler, M. le Président, que le ministre du
Tourisme précédent, le député de
Matane-Matapédia, avait fait sien le Plan de développement de l'industrie
touristique 2012-2020, plan touristique avait été soigneusement préparé par la députée de Laporte qui était, en 2012,
ministre du Tourisme. Alors, ce qui est intéressant là-dedans, c'est que, plutôt que de recommencer le
travail, les travaux, le ministre du gouvernement précédent a opté pour
la continuité. C'est une attitude extrêmement positive qui a été fort appréciée
par les gens du milieu, par les gens du ministère,
puisqu'eux aussi ont participé à l'élaboration de ce plan. M. le Président, le
ministre précédent avait travaillé à
la mise en oeuvre de ce plan de développement notamment en lançant deux
stratégies : la stratégie tourisme Saint-Laurent et puis la stratégie hiver, la promotion de
l'hiver québécois. On sait qu'il y a quelques décennies l'hiver durait à peu
près trois, quatre mois, cinq, six
mois; maintenant, ça s'étend vers huit mois, donc ça prend toute une stratégie
pour faire la promotion de l'hiver québécois puis des attraits qui
tournent autour de l'hiver québécois.
Une voix : ...
M.
Cousineau : Pardon?
Une voix : ...
M.
Cousineau :
De plus, le ministre précédent a initié quelques chantiers, notamment le
tourisme autochtone, le tourisme
culturel est relativement aussi... des chantiers sur l'hébergement illégal
ainsi que la situation de l'hôtellerie au Québec.
Je suis
certain, M. le Président, je suis certain, connaissant la sagesse de la
ministre actuelle, qu'elle va poursuivre dans la même direction que ses deux prédécesseurs, la députée de Laporte
et le député de Matane-Matapédia. Et puis, connaissant sa fougue qu'on lui connaît, je suis persuadé qu'elle va
poursuivre dans la même direction concernant le plan de développement
stratégique pour les années à venir.
En
terminant, parce que j'avais préparé des notes préliminaires, mais je vais
terminer rapidement, il y a quand même
des compressions qu'on peut détecter dans le budget qui a été présenté par le
ministre des Finances il y a maintenant trois semaines à peu près et il y a des compressions d'autour de
6 millions de dollars au niveau du ministère, qui se traduit par des coupures ici et là dans le ministère.
C'est quand même passé de 132 millions à 126 millions. Il faut
s'interroger sur : Où vont aller ces coupures, et puis quels sont
les acteurs du milieu qui vont être touchés?
Alors, comme première question, j'aimerais que
la ministre puisse aller aux pages 194, 195 des crédits du ministère. Donc, aux pages 194, 195, bon, on voit
très bien qu'il y a une ventilation, là, du 127 millions de dollars entre
Tourisme Québec, la société des congrès, le
Palais des congrès de Montréal puis la Régie des installations olympiques,
pour un total de 127 millions. On voit
aussi que Tourisme Québec, c'est là qu'on peut voir la baisse, par rapport au
budget précédent 2013‑2014, de 60 millions à 56 millions.
Puis, lorsqu'on regarde la ventilation, à la page 195, au bas de la page 195, évidemment on voit que la rémunération
ne fluctue à peu près pas, le fonctionnement non plus... capital, intérêt.
C'est au niveau du support. Au niveau du support, on a de
33 684 000 $ en 2013‑2014 et, en 2014‑2015, on tombe à 31 319 000 $. Donc, ici c'est un
2,3 millions de... je ne dirais pas «de manque à gagner», mais de coupures
par rapport à l'an passé.
J'aimerais
savoir de la ministre, là, qu'est-ce qu'on entend par «support». Et puis est-ce
qu'à l'intérieur... lorsqu'on parle
du 2,3 millions de coupés à cet endroit-là, est-ce qu'on parle des ATR en
région? Ça touche à quoi, le support, là? Parce que principalement c'est
le gros poste qui va être coupé par la baisse des crédits.
Le Président (M. St-Denis) : Mme la
ministre.
Mme Vien :
Merci beaucoup, M. le Président. Vous allez me permettre, M. le Président, et
mon vis-à-vis le fera certainement
aussi, de me permettre de faire à mon tour quelques remarques préliminaires
quand même. C'est difficile de passer à côté, même si ce n'est pas prévu
dans notre grand livre d'ordre du jour.
Alors, merci,
M. le Président. Je salue franchement, de façon très sincère et chaleureuse, le
député de Bertrand qui est un
confrère de travail depuis de nombreuses années, un homme formidable avec qui
on a toujours beaucoup de plaisir à
travailler et qui défend âprement ses dossiers, et c'est de bon aloi, et on lui
reconnaît cette fougue. Je le salue. Je salue également la personne qui l'accompagne, Christian Robitaille, qui,
semble-t-il, était aux affaires du tourisme avant d'être ici aujourd'hui. Alors, je vous salue,
merci d'être là ce matin. Certainement que vous pourrez, par le biais de notre
confrère, apporter un éclairage peut-être
nouveau ou supplémentaire à nos débats. J'aimerais saluer de façon
particulière, aussi, la députée de
Saint-Hyacinthe. Vous n'en êtes pas à vos premiers crédits cette année, mais
très certainement, dans votre jeune
carrière de parlementaire, vous en êtes à vos premiers. Je vous félicite d'être
ici avec nous aujourd'hui. Très certainement
qu'on aura l'occasion d'avoir des échanges très solides dans le sens de
«porteurs et de constructifs», puisque déjà
nous avons eu le plaisir de nous rencontrer, et déjà vous m'avez fait part de
certaines de vos préoccupations qui sont tout à fait justifiées et
peut-être aurez-vous l'occasion aujourd'hui de nous en faire part.
Alors, Mme la
députée de Saint-Hyacinthe, merci d'être là, je vous souhaite la bienvenue. Je
ne peux pas passer sous silence la
présence de la personne qui vous accompagne, Samuel Poulin, qui est un garçon
aujourd'hui qui est un jeune adulte, mais que j'ai rencontré jeune
enfant et qui déjà avait beaucoup, beaucoup de talent. J'étais à la radio à l'époque. Il avait fait un concours, participé à
un concours et il s'était démarqué, franchement, de façon magistrale. Vous
en êtes maintenant ici, à l'Assemblée nationale. C'était un de vos rêves; vous
auriez aimé entrer par une autre porte, sait-on
jamais. Je vous souhaite la bienvenue, Samuel, c'est un plaisir de vous
retrouver. M. le député de Johnson, soyez, vous aussi, le bienvenu à ces crédits. Je serai heureuse d'entendre vos
préoccupations, vos observations, peut-être aussi vos suggestions pour faire en sorte qu'au
ministère du Tourisme nous puissions faire les choses mieux, autrement et de
façon renouvelée. Tant mieux si vous pouvez nous aider à le faire.
Bien entendu, je salue la brigade ministérielle
qui est avec nous aujourd'hui. Merci, messieurs, de vous être déplacés, rendus
disponibles pour être avec nous.
• (10 h 10) •
Je veux, M.
le Président, souligner l'effort considérable qui est fourni ici ce matin des
députés qui ont dans le corps, jusqu'à
maintenant, plusieurs heures de
crédits et qui, pour plusieurs d'entre eux, seront en selle jusqu'à
22 heures ce soir, puisque demain, si tout va bien, nous devrions
voter les crédits.
Alors, ceci
étant dit, M. le Président, vous dire que je suis très heureuse d'être à la
barre du ministère du Tourisme
serait peu dire, puisque
j'en suis vraiment très fière. Et au soir, quand le premier ministre m'a appelée à son bureau pour me
confier les destinées du ministère du
Tourisme, je peux vous dire que ma
réaction immédiate a été de lui dire : Merci, chef, j'ai l'impression que je vais gérer le
bonheur. Et, un peu dans la même veine que le soulignait tout à l'heure le député de Bertrand, c'est vraiment un très, très beau ministère. Pourquoi c'est
un beau ministère? Parce que c'est un ministère dans lequel on retrouve un caractère économique de développement
économique et pas seulement pour certaines régions et pour certaines entreprises ou créneaux en
particulier, mais pour l'ensemble du Québec et pour l'ensemble des régions
du Québec. Et, à ce niveau-là, comme étant
une fille des régions, je pense que je suis tout à fait à ma place pour
défendre cet intérêt économique,
qu'il soit satellitaire et un peu partout sur le territoire du Québec. Vous
dire à quel point j'ai pu rencontrer
des gens dédiés, dévoués dans plusieurs des rencontres que j'ai pu faire
jusqu'à maintenant, M. le Président. Je
les salue. Je sais qu'ils s'adonnent déjà à préparer, si ce n'est déjà fait, ce
qu'on appelle la belle saison, la saison estivale. Elle sera riche en événements, en festivals, en
toutes sortes d'activités. Je les salue, je les remercie pour la qualité de
leur travail. On dit beaucoup «la
belle saison», mais on le sait très bien, et le député de Bertrand en a fait
mention tantôt, de cette stratégie hivernale qui a été déposée par le
gouvernement du Québec. Évidemment, de plus en plus, on tente d'agrandir ou
d'élargir ces saisons touristiques pour qu'elles ne soient pas uniquement
estivales.
Écoutez, M. le Président, et je
termine sur ces quelques remarques préliminaires, le temps de vous dire que je
suis accompagnée, M. et Mme les
députés, et messieurs du gouvernement, d'une brigade franchement chevronnée,
capable de répondre aux questions
quelquefois qui pourraient être pointues en ce qui a trait à certains dossiers.
Alors, Mme la sous-ministre, Mme
Giguère; les sous-ministres Croteau, également, Dubé, je vous salue; Mme
Clémence, des Finances; nos trois P.D.G. : Pierre-Michel Bouchard,
du Centre des congrès de Québec; Raymond Larivée, Palais des congrès de
Montréal; et Michel Labrecque, de la Régie
des installations olympiques, et, vous tous que je ne nomme pas, soyez salués,
et je vous souhaite la bienvenue ici.
Je voudrais juste
d'entrée de jeu rassurer le député de Bertrand sur une chose qui est
fondamentale et qu'il a soulevée. On y
reviendra, au budget, soyez sans crainte. Vous avez parlé de travail qui avait
été fait auparavant par le député de
Matane. Vous avez parlé d'éléments nouveaux qui ont été amenés, notamment les
stratégies que vous soulevez. Vous avez
parlé d'un certain nombre d'alignements aussi qui avaient été donnés. Je tiens
à vous rassurer là-dessus. Si la députée de Laporte a pu déposer le Plan de développement de l'industrie
touristique qui a été pris en charge par la suite par votre confrère M. le député de Matane, je peux vous
assurer qu'en ce qui nous concerne nous saurons faire la même chose et de
façon noble, c'est-à-dire de continuer ce
travail qui a été fait durant la période de gouverne du Parti québécois. C'est-à-dire,
la partisanerie bébête, ce n'est pas ma tasse de thé, et je sais que ce n'est
pas la vôtre non plus. Alors, soyez rassuré là-dessus.
Et de toute façon nous avons, autour de nous, des gens, des fonctionnaires qui
travaillent dans l'intérêt public et dans l'intérêt des citoyens pour
faire en sorte que le milieu touristique se propulse encore plus loin.
Vous
avez soulevé l'élément sur les compressions budgétaires, M. le député. Vous
n'êtes pas désincarné de la réalité.
Vous lisez les journaux comme moi, vous regardez la télévision et vous écoutez
la radio. Vous savez très certainement, et je le sais aussi... et je sais que le gouvernement précédent était
tout à fait au courant de la situation budgétaire, puisque votre gouvernement, dans un espoir de rattraper
l'équilibre budgétaire, avez dû annoncer des coupures de votre côté. C'est
que la situation financière du Québec est
critique; le moins qu'on puisse dire, elle est fragile, et nous devons procéder
à des choix qui sont difficiles. Ils sont
douloureux. Pour certains éléments, ça touche, disons-le très franchement, un
certain nombre d'organisations dans nos régions, mais nous n'avons pas le choix.
Nous devons prendre des décisions difficiles pour faire en sorte que nous atteignions l'équilibre budgétaire en 2015‑2016. Je dis souvent, et le premier
ministre le dit lui aussi : Ce
n'est pas une option, c'est une obligation, et nous devrons effectivement
passer par des chemins qui sont très étroits, très difficiles et qui
feront mal.
Ceci étant dit, je
tiens à vous dire ceci : C'est toute l'équipe qui m'accompagne, y compris
le cabinet, qui m'appuie dans mon action.
Nous allons faire tout en notre pouvoir de limiter le plus possible, M. le
député de Bertrand, des coupes ou des
situations qui mettraient à mal le développement touristique. Pourquoi? Parce
que le développement touristique,
c'est excessivement important. C'est un des éléments, au Québec, qui est le
plus important. Savez-vous que c'est
le troisième produit en exportation actuellement? Savons-nous que c'est le
troisième produit en exportation? C'est après l'aluminerie, et puis l'autre secteur m'échappe, peut-être que les
collègues pourront me le dire. Mais c'est énorme, c'est fabuleux et c'est un domaine que j'ai
principalement sur la colonne des revenus. Alors, on comprendra qu'on doit
absolument préserver le plus possible cette... Bon, voyez-vous, juste après
l'aluminium et l'aéronautique arrive le tourisme en termes de troisième produit
d'exportation.
M.
Cousineau : ...comme dit la ministre, la situation
financière présentement, mais il ne faut pas oublier que c'est un ministère qui est générateur d'emplois d'une
façon extraordinaire et c'est un ministère qui était générateur de revenus
aussi. Donc, les revenus, c'est
excessivement important pour le Québec présentement. Et puis on dit... puis
dans une des études que j'ai lues au
niveau de Secor, je crois, qu'avec 1 $ investi en tourisme, bien, il y a
des retombées pour à peu près 20 $. Alors, c'est peut-être très
optimiste, mais c'est quand même très intéressant, très intéressant.
Écoutez,
Mme la ministre, j'aimerais... J'ai rencontré les gens du REMI, le réseau, là,
des événements majeurs internationaux.
Ces gens-là m'ont fait part de leurs suggestions et de leurs appréhensions. On m'a
mentionné, bon, que présentement les
28 partenaires du réseau génèrent énormément de retombées économiques au
Québec, surtout dans les grands centres, avec les grands festivals
internationaux.
Alors, ma première
question peut-être, c'est de savoir est-ce que ces gens-là peuvent compter sur
les mêmes montants que l'année dernière pour
ce qui est des enveloppes d'aide et puis, si c'était possible, aussi d'avoir
une ventilation, là, peut-être pas
aujourd'hui... mais si on pouvait nous déposer, parce que ça été demandé, je
crois, dans les questions, donc, les
montants qui sont attribués à chacun des grands événements, d'une part. Et puis
j'aimerais ça aussi avoir aussi votre
vision, Mme la ministre... M. le Président, j'aimerais ça que la ministre nous
donne un petit peu sa vision concernant... parce qu'il y a comme une dualité, il y a deux écoles de pensée entre
tout ce qui se passe en région et puis évidemment les grands événements majeurs, internationaux à
travers le Québec. C'est très intéressant, c'est générateur de revenus, mais ce qui se passe en région, c'est aussi
extrêmement important, à mon avis. Et puis il y a beaucoup, beaucoup de petits
festivals un peu partout en région qu'il
faudrait peut-être penser à une stratégie pour les soutenir et les aider pour
les années à venir. On a parlé, à quelques reprises, de Rythmes et
saveurs, à Saint-Donat, qui génère à peu près 4,5 millions de retombées économiques par année pour la région de
Lanaudière, et puis pour un 30 000 à 35 000 personnes en
trois jours. Donc, c'est très
intéressant. Et puis tantôt, dans les statistiques, on voyait, M. le Président,
qu'il y a à peu près 78 millions de
visites, à travers le Québec, au niveau touristique. Puis ça, ce n'est pas uniquement
les grands événements, là, c'est partout en région. Donc, j'aimerais ça savoir
aussi de la ministre si elle entend se pencher sur cette problématique pour
voir comment est-ce qu'on pourrait à
l'avenir, M. le Président, financer... Je ne veux pas déshabiller Pierre, là,
pour habiller Jean, là, parce que les
grands événements internationaux, majeurs, ils sont très importants, puis,
comme je vous dis, c'est générateur d'emplois.
Donc,
deux questions, à savoir : Est-ce qu'on maintient les mêmes enveloppes
pour cette année concernant ces grands
événements-là, d'une part, et, d'autre part, est-ce que vous avez, Mme la
ministre, réfléchi ou commencé à réfléchir concernant le financement de
tout ce qu'on appelle les festivals en région?
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
Mme la ministre, en 1 min 30 s.
• (10 h 20) •
Mme Vien :
Bien, vous reviendrez tantôt, M. le député de Bertrand, si ça vous convient. Mais déjà vous dire que, le REMI, je les ai rencontrés à deux ou trois
reprises, si ce n'est pas quatre, notamment votre ex-collègue, Mme Louise Beaudoin,
que j'ai eu le plaisir de rencontrer, qui préside d'ailleurs le REMI.
Le REMI,
c'est 28 festivals, événements qui en sont membres, à peu près
qui rapportent, selon l'étude, une étude d'ailleurs faite par Secor, si ma mémoire est bonne, quelque
chose comme un demi-milliard de
dollars. Et vous aviez raison tantôt
quand vous parliez des retombées économiques du tourisme, 1 $ investi, ça
en rapporte 20 et 5 $ dans les coffres
de l'État. Alors, quand on dit qu'on agit sur la colonne
des revenus, vous avez rigoureusement raison. Je me dépêche, mais vous aurez l'occasion de revenir. En ce qui concerne l'enveloppe des festivals et
événements au Québec, évidemment ce
que nous avons fait, c'est de poursuivre et d'honorer les ententes triennales
qui n'étaient pas terminées. Pour celles qui se terminaient cette année, nous avons décidé de les maintenir dans
la forme actuelle pour un an. Pourquoi? Parce que, vous le savez, nous avons une révision des
programmes. Alors, ce serait assez spectaculaire qu'on resigne pour trois ans.
Alors, nous avons fait ça avec les ATR également pour être conséquents avec
nous.
L'autre chose
que je voulais vous mentionner, M. le
député, et je comprends que je ne
réponds pas entièrement à l'ensemble de vos questions, mais je vais vite, en ce qui a trait aux petits événements et
festivals, je reconnais bien chez vous, là, la préoccupation d'un homme
qui est de région. Cette question nous a été d'ailleurs soulevée par le caucus libéral, à l'effet que : Comment on pourrait
effectivement préserver ou aider, accompagner ces petits festivals et
événements à la grandeur du Québec
qui ne se qualifient pas nécessairement dans les règles établies par le
ministère du Tourisme? Le tourisme,
ça le dit, hein, c'est : Jusqu'à combien de nuitées votre événement ou
votre festival crée? C'est ça, là, au fond, la question : Combien de visiteurs avez-vous attirés dans votre
événement et combien de ces personnes-là ont pu, donc, acheter une nuitée, ou deux, ou trois? Alors,
évidemment, les petits festivals et événements en région ne se qualifient pas
nécessairement dans ce créneau qui devrait
être le nôtre, M. le député, mais soyez assuré d'une chose, c'est que je suis
une fille des régions, on a un caucus rural
et régional, au Parti libéral du Québec, et ça a été soulevé par les collègues,
certains étant parmi nous, ici, ce matin.
Alors, je
comprends que mon temps est terminé, M. le député de Bertrand, mais, si vous
voulez qu'on reprenne la discussion, tout à l'heure, sur le REMI, ça me
fera plaisir de répondre à vos questions, sans problème.
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
merci, Mme la présidente. Je vais reconnaître maintenant une première
intervention. Oui, Mme la ministre; pas la présidente. Alors, je vais
reconnaître une première intervention du côté du gouvernement et je vais reconnaître le député de Champlain qui m'a fait
signe tantôt, là, que la balance de la réponse de la ministre était sur
le temps du gouvernement. Alors, 18 min 30 s pour votre prochain
bloc.
M.
Auger : Merci, M. le Président. Permettez-moi, d'entrée de jeu, de
saluer la ministre, toutes les personnes qui l'accompagnent, bien sûr mes collègues de l'opposition officielle ainsi
que du deuxième groupe d'opposition, et les gens qui les accompagnent, et bien sûr mes collègues du gouvernement. Je
tiens également à vous féliciter, M. le Président, pour votre première
expérience à vie, donc, en vous souhaitant plein de bonheur pour les deux
prochaines heures.
M. le
Président, c'est un plaisir pour moi d'être ici ce matin, là, pour parler des
crédits volet Tourisme. Vous savez, dans
une vie antérieure, j'ai passé plus de 10 ans... hein, j'ai eu le privilège
d'oeuvrer comme professeur et coordonnateur pour un programme de tourisme dans un collège, le collège Laflèche, pour
ne pas le nommer, à Trois-Rivières. Donc, pour moi, c'est un retour dans
le passé qui me fait vraiment du plaisir ce matin.
M. le Président, l'industrie touristique, c'est
un important secteur d'activité économique pour le Québec, on parle d'à peu près 30 000 entreprises au
Québec, à peu près 400 000... dépendamment des statistiques qui vous les
offrent, là, mais à peu près
400 000 emplois, donc c'est très important ici, au Québec. Et c'est réparti dans huit secteurs spécifiques,
dont la restauration, l'hébergement, les
voyages, l'industrie du voyage, les attraits touristiques, les événements,
les festivals, les congrès. Donc, on parle de tourisme d'affaires. Au niveau du
transport, je prends, par exemple, au niveau des circuits en autocar... au niveau administratif également,
on parle des bureaux d'information touristique communément appelés les BIT dans le milieu. Et c'est un secteur
d'activité, M. le Président, qui est en croissance. Année après année, on parle
d'un peu plus de 3 % de croissance. Et
je crois que le Québec dispose de beaucoup d'atouts nécessaires justement pour
continuer cette croissance économique.
Justement,
permettez-moi, M. le Président, de vous donner un exemple et de vous parler du
plus beau comté du Québec. Je sais que tous les autres vont dire la même chose, mais je vais vous parler du très
beau comté de Champlain et ses
atouts. Le comté de Champlain, en fait c'est quatre rivières qui longent le
comté ou encore qui le traversent. On n'a qu'à penser à la rivière Saint-Maurice et penser à l'événement de la
Classique internationale de canot, la rivière Champlain, la rivière
Batiscan avec le parc de la rivière Batiscan, pour ceux qui le connaissent.
Vous avez également la rivière Sainte-Anne et
la pêche aux petits poissons des chenaux. C'est aussi le fleuve Saint-Laurent.
C'est également le fameux chemin du Roy et tous ces attraits historiques
qui font partie du chemin du Roy. C'est aussi la basilique du Cap-de-la-Madeleine où près de 700 000
visiteurs passent par la basilique année après année. Et c'est un territoire à
97 % agricole et forestier.
D'ailleurs, lors de la dernière campagne électorale, nous avions identifié
comme nouveaux créneaux de
développement économique le tourisme et principalement trois secteurs
spécifiques qui étaient le récréotouristique, l'agrotourisme, pour faire découvrir les
différents produits du terroir parce qu'on a une richesse au niveau de notre
comté, et également de faire
découvrir éventuellement le tourisme religieux, donc, en se servant de la
basilique du Cap. Donc, on a la
basilique du Cap avec entre 600 000 à 700 000 visiteurs année après
année, mais on a également l'église de Champlain
et l'église de Sainte-Anne-de-la-Pérade avec sa crypte où, au sous-sol de
l'église, on a à peu près 200 personnes qui sont enterrées dans le
sous-sol de l'église de Champlain.
M. le
Président, le tourisme, c'est une source de création de richesse pour le
Québec, et il faut donc développer son
plein potentiel. Actuellement, les données de Statistique Canada révèlent que
la clientèle touristique au Québec est composée
d'à peu près 87 % de Québécois, et, lorsqu'on ajoute les différentes
provinces canadiennes, on parle d'à peu près 94 % de touristes qui viennent du Canada, donc il y a encore
beaucoup, beaucoup de place pour développer le tourisme international. Donc, étant curieux de nature, Mme
la ministre, de vous entendre sur tout l'aspect économique du tourisme
en général et de tout le potentiel pour le Québec, que le Québec pourrait en
tirer profit.
Le Président (M. St-Denis) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
• (10 h 30) •
Mme Vien :
On va rectifier tout de suite quelque chose : le comté de Bellechasse, il
est pas mal beau, pas mal, pas mal
beau. Mais je comprends que nous soyons un peu chauvins, puis soyons-le parce
que le Québec est tellement beau dans
toute sa globalité et dans toute sa diversité également. Bellechasse n'est pas
la Côte-Nord, et Saint-Hyacinthe n'est pas le nord de Montréal ni
l'Estrie.
Alors, merci, M. le Président. C'est une
excellente intervention. D'abord, qu'ils nous parlent de leurs comtés, j'espère que les députés... Mme de Saint-Hyacinthe
aussi pourra peut-être nous glisser un petit mot de ce qui grouille et grenouille chez elle parce que le Québec tout
entier foisonne de gens dédiés dans tout l'aspect touristique mais aussi dans
l'aspect événementiel et activités de toutes
sortes, et, qu'on puisse en faire la promotion maintenant, je trouve que c'est
tout à fait approprié d'utiliser ce temps
d'antenne, on va dire ça comme ça, pour promouvoir nos attraits et ces beautés
qui sont les nôtres dans chacun de nos comtés.
M. le député,
je commencerais peut-être avec ça : vous avez raison de soulever, et c'est
là-dessus que vous avez terminé votre
intervention, si j'ai bien compris, que la possibilité ou le potentiel
international est flagrant et ne se dément pas depuis plusieurs années maintenant, et, les prévisions, qu'elles
soient du Conference Board of Canada ou encore de l'Organisation mondiale du tourisme, à quelques
chiffres près peut-être de différence, là, on voit une tendance, là, qui
montre très fermement que le touriste
international est intéressé à voyager, et la grande question qu'on doit se
poser, nous, comme gestionnaires et
nous comme personnes ayant à gérer tout le développement touristique au Québec,
c'est : Comment on arrive
justement à aller chercher ce touriste-là qui a des sous dans ses poches, qui a
du temps et qui a envie de voyager?
Alors,
comment on fait pour aller le chercher et l'amener ici, au Québec? C'est vrai
dans le tourisme d'agrément et c'est
vrai aussi dans le tourisme d'affaires. Et nos deux personnes qui sont ici, du
Centre des congrès de Québec ou du Palais
des congrès de Montréal, et même M. Labrecque, de la Régie des
installations olympiques, vous recevez aussi des touristes de l'étranger. Alors, on peut comprendre toute l'importance de
mettre en place les outils pour attirer cette manne, disons ça comme ça,
de touristes qui foisonne sur la scène internationale.
Ceci étant
dit, je ne suis pas en train de dire non plus que les choses ne vont pas bien
au Québec, bien au contraire, bien au
contraire. Très sincèrement, les recettes touristiques sont en augmentation, le
nombre de visiteurs et de touristes est
en augmentation. Écoutez, les recettes de cette année atteignent un sommet, un
record, M. le député, elles atteignent près
de 13 milliards de dollars. Ça, c'est des retombées directes au Québec.
Évidemment, ça contribue à l'essor du Québec, puisqu'il y a une grande partie de ça, bien entendu, qui tombe dans les
coffres de l'État. Et qu'est-ce que ça fait, ça, en bout de piste? Bien, tout le monde l'a bien
compris, ça vient contribuer au paiement de nos services sociaux — moi qui ai été ministre des Services
sociaux, j'en suis bien consciente — de payer l'éducation, de se payer des
services sociaux qui font, disons-le,
la jalousie de bien des sociétés dans le monde. M. le député de Bertrand l'a
souligné un peu plus tôt dans une de
ses interventions, c'est plus de 90 millions de visiteurs que nous
recevons ici, au Québec, 81 %, vous l'avez dit, de visiteurs... pardon, 81 millions de visiteurs québécois,
8,9 millions de visiteurs hors Québec. Il y en a qui viennent du
reste du Canada, des États-Unis, d'autres pays également. Vous dire au passage...
et j'avais une discussion avec M. Marc
Croteau qui est sous-ministre chez nous, qui me disait : Écoutez, il y a
des pays qui sont émergents, qui sont très,
très, très importants, et il ne faut pas non plus négliger ces valeurs sûres
qui sont les nôtres actuellement, c'est-à-dire la France, l'Ontario, parce
qu'en elle-même la province de l'Ontario est un partenaire intéressant à
regarder de près. Vous avez le reste du Canada et, bien entendu, les
États-Unis, les États-Unis sur et pour lesquels on doit fournir un effort supplémentaire. Il y a un contexte économique qui
existe, vous le savez, notamment avec la parité du dollar, une économie américaine qui se relève, bien entendu, mais qui
ne se relève peut-être pas aussi vite qu'ils l'auraient souhaité. Ça, ça fait partie des données qui font en sorte que, oui, les
États-Unis viennent chez nous, mais pourraient-ils venir plus, en plus
grand nombre et plus rapidement? Alors, très certainement que ça fait partie
des enjeux que nous avons.
D'ailleurs,
les assises tenues par l'ensemble de l'industrie touristique... je venais
d'arriver ça faisait quelques jours, c'était
à Montréal, très bel événement, d'ailleurs, et ça portait essentiellement sur
le touriste américain, comment faire en
sorte de faire avancer ce dossier-là et de faire en sorte que ces touristes,
qui sont tout près d'ailleurs, viennent chez nous en plus grand nombre. C'est près de 40 000 entreprises au
Québec dans les secteurs associés au tourisme : vous avez parlé de restauration, vous avez raison,
51,3 %; des loisirs, 21,4 %; hébergement, 15,8 %; transports,
7,1 % — vous
l'avez soulevée avec justesse tout à
l'heure, toute la question du transport; et les services de voyage, pour
4,4 % au Québec. Et, croyez-le ou
non, c'est près de 350 000 emplois directs et indirects — hein, je pense, Mme la sous-ministre — associés au tourisme au Québec.
Alors, c'est un secteur d'activité excessivement important. Et là où ça prend
tout son sens, pour nous, c'est que ces
emplois-là ne sont pas qu'à Québec et à Montréal, c'est que ces emplois-là sont
partout au Québec. Et on parlait des entreprises tout à l'heure, 30 971, pour être
précise. Si ma mémoire est bonne, M. le sous-ministre Dubé, les deux tiers de ces entreprises-là se situent à
l'extérieur de Québec et de Montréal. Là, c'est chez nous, là, c'est chez
nous. C'est chez vous, c'est chez vous.
Alors, c'est excessivement important. Et, la très grande majorité, on le
conçoit, c'est à peu près 20 employés
et moins. Et, à l'échelle canadienne, bien la province du Québec se situe quand
même au deuxième rang en ce qui a trait aux recettes touristiques.
Alors, brossé
à grands traits, M. le député, voici ce qu'il en est de la situation du
tourisme en chiffres actuellement. Le
temps quand même de vous dire qu'on parlait de tourisme international. Si ma
mémoire est bonne, on me corrigera, mais,
d'ici 2030, on devrait avoir près de 2 milliards de touristes étrangers
prêts à voyager, et ça vous donne toute l'ampleur de cette possibilité qui est devant nous. On n'a
pas le droit, on a le devoir... On n'a pas le droit de laisser tomber, mais
on a le devoir de tout mettre en oeuvre pour aller chercher ou convaincre ces
touristes-là de venir ici, au Québec. Et également,
vous l'avez soulevé, mais c'est bon de le rappeler, et ça nous met encore une
fois dans le contexte américain où il faudra fournir des efforts
supplémentaires, il y a près de 90 % des touristes au Québec qui sont des
touristes intérieurs, intérieurs Québec et
intérieurs, évidemment, du reste du Canada. Alors, voilà pour l'industrie qui,
directement... Voici les chiffres directement reliés à la performance de
l'industrie touristique.
J'aimerais
quand même vous donner quelques éléments d'information sur les entrées de
devises ici parce que ça, c'est de
l'argent neuf, c'est de l'argent que les gens viennent dépenser chez nous.
Évidemment, à ce moment-là, ça nous provient
du tourisme international, d'où l'importance d'aller chercher plus de
provenance de ces gens. En 2012, les recettes touristiques québécoises provenant des touristes hors Québec, M. le
Président, étaient de 3,7 milliards, et 2,2 milliards de cette somme-là, là, étaient de la part des
Américains et des autres pays. Alors, c'est vous dire que c'est quand même
assez important. Les retombées fiscales et
parafiscales sont de plus de 3 milliards de dollars, 2,2 au Québec. Est-ce
que je vous ai dit tantôt que
1 $ investi, ça en rapporte 20 puis 5 $ dans les coffres de l'État?
Je vous l'ai dit, hein, je vous le répète.
Les recettes touristiques représentent 3,5 % de la valeur... Non, mais
c'est ce que j'ai appris au début. J'ai dit : Il faut que je me rappelle de cette donnée-là, elle
est formidable, elle est fantastique. Les recettes touristiques représentent
3,5 % de la valeur totale des
exportations internationales du Québec. On la positionne ainsi au troisième
rang d'exportation, là, on s'en parlait un petit peu plus tôt
aujourd'hui.
Et je termine en vous disant... Je ne sais pas
combien de temps qu'il me reste, M. le Président. Je suis un peu volubile,
hein, c'est...
Le Président (M. St-Denis) : ...cinq
minutes.
Mme Vien : 0,5 minute?
Le Président (M. St-Denis) : Moins
de cinq minutes.
Mme Vien :
Moins de cinq minutes. Vous allez me permettre, peut-être que la question
viendra, mais, au cas où qu'elle ne vienne pas, j'aimerais quand même
vous dire un petit mot sur deux éléments prioritaires et deux éléments porteurs de notre action gouvernementale et qui
auront une incidence majeure sur le développement du Québec et très certainement sur le développement touristique. Et
ça fait partie des... j'allais dire «des alignements», si vous voulez dire,
ou des fortes suggestions que m'a transmises
avec beaucoup de justesse, je trouve, le premier ministre du Québec quand il
m'a confié les rênes du ministère du
Tourisme, et c'est tout ce qui a trait à la stratégie maritime et c'est tout ce
qui a trait également au Plan Nord.
Très certainement, enfin je l'espère, on aura l'occasion d'en discuter plus
avant ici ce matin. Mais, quand on
parle de développement économique, M. le Président, et quand on parle... M. le
député de Bertrand, tout à l'heure, disait : Mme la ministre,
comment on va faire pour aider les petits événements, les petits festivals dans
nos régions? Ce que je lui réponds :
C'est une préoccupation que nous avons. Et voici peut-être deux avenues, voici
peut-être deux leviers qui font faire
en sorte justement qu'on puisse développer, qu'on puisse diversifier, qu'on
puisse varier, créer et mettre en valeur des attraits touristiques qui
existent déjà ou qui n'existent pas. C'est tout le potentiel, c'est tout le
génie québécois qui va se mettre à
l'oeuvre, au moment où on se parle, dans la stratégie maritime et dans le Plan
Nord, M. le Président.
Alors, à
grands traits brossés, voici à quoi ressemble, si vous voulez, M. le Président,
tout l'aspect économique du tourisme
au Québec. C'est majeur, c'est porteur. C'est le troisième produit
d'exportation au Québec. C'est la deuxième province en importance au Canada en ce qui a trait aux recettes
touristiques. C'est 13 milliards de dollars, ce n'est pas banal. Et on ne voit pas souvent le tourisme comme étant
justement un élément à caractère économique. Et ça, nous, on travaille très fort au ministère, et votre prédécesseur y a
travaillé fort, et la députée de Laporte y a travaillé très fort également avec
son Comité performance présidé par Gilbert
Rozon, à l'effet qu'effectivement nous puissions considérer, nous puissions
voir et nous puissions agir en fonction du fait que le tourisme au Québec fait
partie des grands leviers économiques pour développer toutes les régions
du Québec, M. le Président.
Le
Président (M. St-Denis) : Merci, Mme la ministre. J'avais comme
prochain intervenant le député de Jean-Lesage. Il reste deux minutes. Je
ne sais pas si vous pouvez avoir une question brève.
• (10 h 40) •
M. Drolet :
Bien, écoutez, je vais prendre ces deux minutes-là pour faire une conclusion de
ce que Mme la ministre vient de
faire, parce qu'effectivement j'étais partie prenante de l'ex-gouvernement
libéral, de la stratégie, et de M. Rozon, et d'ailleurs ce qui a été mis en place par l'autre ministre, et à quel
point, en tant qu'adjoint parlementaire, j'ai eu le privilège de mettre l'importance que le tourisme avait pour
notre gouvernement. D'ailleurs, on se battait souvent dans le caucus
pour justement valoriser ça au sein du ministre des Finances pour dire que
c'était un volet économique important.
Et,
dans tous les caucus, ça ressortait tout le temps comme une priorité pour
donner l'accès justement au tourisme dans
les toutes les régions du Québec et mettre en priorité ce volet-là. D'ailleurs,
ça a été reçu ici, ce rapport Rozon là, au mois de mai 2011, auquel on a eu un accueil extrêmement favorable de
l'industrie parce qu'on a écouté l'industrie, on a mis en priorité de mettre l'industrie au-devant,
et après ça le ministère a composé avec la qualité qu'ils avaient pour ajuster
et faire en sorte de bonifier ce que le
rapport Rozon avait mis sur la table. Et ça a été accueilli ici au mois de mai
2011 de façon extraordinaire. Alors,
l'industrie était à ce moment-là convaincue qu'on allait s'occuper d'eux et
surtout, de les avoir écoutés comme
ça, que la... mais il y a eu un changement de gouvernement. Il y a eu, oui,
quelques continuités, mais on va sans
dire que je pense que le travail avait été initié par nous, et j'ai confiance
que notre ministre puisse aller plus loin là-dessus.
Ça fait que, Mme la ministre, peut-être un peu en terminant, pour vous dire bravo, mais je pense que
vos propriétés continuent à être dans
ce sens-là, de suivre les traces de votre prédécesseur, de notre gouvernement à
l'effet de l'importance économique du tourisme.
Le
Président (M. St-Denis) :
Alors, merci, M. le député de Jean-Lesage. Donc, la période, on va avoir un autre bloc tantôt, là, elle est terminée. Je suis prêt à
reconnaître la députée de Saint-Hyacinthe, membre du deuxième groupe d'opposition, pour une période, un bloc de 23
minutes.
Mme
Soucy : Merci, M. le Président. Alors, c'est une belle journée pour moi. C'est un plaisir d'être ici,
à l'étude de crédits du ministère du
Tourisme. Alors, je voudrais saluer Mme
la ministre, ses collègues du
cabinet, le ministère ainsi que le
député de Bertrand, de l'opposition
officielle. Et, de mon côté, je suis
accompagnée du député de Johnson ainsi que
de mon recherchiste responsable des dossiers reliés au tourisme, Samuel Poulin.
Alors, pour commencer, je vais faire des
questions très courtes, des réponses brèves pour qu'on ait le temps d'en faire
le plus possible. Deux heures, c'est très peu pour l'importance du
ministère.
Alors, lors
de la présente législature... précédente, excusez-moi, législature, l'ancienne députée de Charlesbourg qui était porte-parole du tourisme pour ma
formation politique avait réclamé des consultations particulières et auditions
publiques concernant l'utilisation
inappropriée de fonds publics par Tourisme Montréal. Tout ça faisait suite à un
rapport du Vérificateur général du
Québec, M. Michel Samson, qui avait déploré que l'ATR de Montréal utilisait
parfois des fonds publics de façon
inappropriée, notamment à l'égard de la rémunération de son P.D.G. M. le
Président, permettez-moi de relater
les faits : un salaire de 398 000 $ était versé au P.D.G. de
l'époque, Charles Lapointe; des allocations annuelles excessives pour le
voyagement; voiture et conducteur fournis; les nuitées dans les hôtels de luxe,
l'alcool, les repas gastronomiques, et j'en
passe. On connaît la suite, M. Lapointe a quitté le bateau. En plus, en février
dernier, Tourisme Montréal a congédié
sa vice-présidente aux finances, Mme Gilmore, parce qu'elle n'avait pas sonné
l'alarme à propos des comptes de dépenses abusifs de son ancien P.D.G.
Alors, la
question qui s'adresse à Mme la ministre : En date d'aujourd'hui, quel est
le salaire du nouveau P.D.G. d'ATR
Montréal, M. Yves Lalumière? Je veux que la ministre également nous explique
concrètement les mesures de contrôle
de dépenses instaurées pour éviter les dilapidations de fonds publics. La
dernière question dans le même volet : J'aimerais connaître la situation de l'ATR de Montréal qui reçoit des
sommes considérables du gouvernement du Québec.
Le Président (M. St-Denis) : Mme la
ministre.
Mme Vien :
Je ne fais pas de mesure dilatoire, vous me connaissez, hein? Ils vous
préparent bien, ce sont de bonnes questions. D'abord, Mme la députée de
Saint-Hyacinthe, permettez-vous qu'on puisse... Vous aimez moins ça.
Le Président (M. St-Denis) : Non,
moi, ça ne me dérange pas. Allez-y.
Mme Vien : On est entre nous,
on va faire ça le moins formel possible.
J'ai lu le
rapport du Vérificateur général avec attention. J'ai lu les recommandations
donc qu'il fait à un certain nombre d'organisations et en
particulier à Tourisme Montréal.
J'ai lu aussi la réponse que donnait Tourisme Montréal au Vérificateur général, et ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est que Tourisme Montréal
a répondu aux demandes du Vérificateur
général en ce qui a trait à des mesures... Je vous dis ça de mémoire, Mme la députée, là, je pourrais retourner dans mes notes, là, mais je vous dis
ça de mémoire, de mémoire de femme. On pourrait très certainement penser, par exemple,
à des mesures de contrôle, à des politiques de voyage, ou des trucs comme ça, donc, de
représentation, etc. Donc, tout ce qui a trait aux politiques de gestion
demandées par le Vérificateur général a été mis en place.
Vous me demandez aujourd'hui c'est quoi, le
salaire du P.D.G. de Tourisme Montréal. Je vous répondrai par deux choses. La première, c'est que Tourisme Montréal,
dans notre jargon à nous, c'est comme une ATR, disons ça comme ça.
C'est une ATR et c'est une organisation autonome gérée par un conseil
d'administration. Quand vous me dites : L'organisme reçoit beaucoup d'argent des fonds publics, vous
avez rigoureusement raison. Maintenant, quand vous me demandez, à moi, quel est le salaire du P.D.G., vous allez
comprendre que ça ne relève pas de moi. Par contre, si vous allez dans le
rapport du Vérificateur général — je vais mettre mes lunettes — à la page 15, le Vérificateur général parle
bien qu'il s'agit des conditions de
travail similaires à ce qu'avait son prédécesseur. Alors, on est en droit de
comprendre, de ce qui est écrit ici, qu'il
s'agit des mêmes conditions salariales, étant entendu que les conditions
salariales n'est pas nécessairement, uniquement, la rémunération, mais
aussi l'ensemble de l'oeuvre, là, tu sais, les régimes de pension, puis etc.
Moi, Mme la
députée, je le disais tantôt au député de Bertrand, on n'est pas, personne,
désincarné de la réalité ici, là, on
voit tous la même chose puis on entend tous la même chose. Et je pense que tout
le monde a été assez surpris de la
situation. Moi, ce que je vous dis, puis je vous le dis très sincèrement, je ne
vous conte pas d'histoire, je suis en train de réfléchir à la situation compte tenu du fait
qu'il y a beaucoup d'argent public qui est consenti à Tourisme Montréal.
Puis, en même temps que je vous dis ça, je suis en train de vous dire en même
temps que Tourisme Montréal est une organisation
autonome et indépendante qui prend ses propres décisions. Elle a pris des
décisions. On verra, nous, à prendre les
nôtres. Mais la précipitation, Mme la députée, est bien mauvaise conseillère.
Dans ce dossier-là comme en bien d'autres matières, j'aime bien prendre
mon temps, surtout quand c'est aussi délicat.
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme
Soucy : Parfait. Merci, Mme la ministre. Alors, M. le Président,
toujours dans le rapport du Vérificateur général qui date de novembre 2013, donc c'est très récent, on note à la
page 18 que, et alors je cite, «Tourisme Québec ne s'assure pas que chacune des ATR gère de façon efficiente les sommes
qui lui sont confiées». On pense ici : subvention pour le fonctionnement versée principalement sur
une base historique; peu d'utilisation des renseignements obtenus des ATR pour comparer les performances; absence
d'encadrement et de suivi des frais liés au démarchage, malgré les risques
liés à ce type de dépenses.
Alors,
ma question à Mme la ministre : Est-ce que Mme la ministre s'engage à
répondre aux trois recommandations du Vérificateur général? Si oui,
quand?
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la ministre.
• (10 h 50) •
Mme Vien :
Merci beaucoup. Oui, merci. Alors, comme vous voyez, j'ai les informations
devant moi.
D'abord,
vous rassurer pour vous dire que, les recommandations qui ont été faites à
Tourisme Québec, ils n'ont pas attendu que j'arrive pour agir. Ça, c'est
une bonne nouvelle. Les gens, ce sont des gens qui sont responsables, rigoureux dans leur travail, très dédiés. Ils
étaient à l'oeuvre depuis bien longtemps.
Et ce que je crois savoir, c'est que déjà des discussions ont eu lieu avec le Vérificateur général qui se dit satisfait, si ma mémoire est bonne — hein,
vous l'avez rencontré — et
qui se dit satisfait de l'alignement que nous prenons sur chacune des recommandations qui nous ont été faites. Et un plan d'action sera déposé, si ma
mémoire est bonne, Mme la sous-ministre, vous me corrigerez...
Une voix :
...
Mme
Vien : Il est déjà déposé. Mais il sera déposé à l'Assemblée
nationale, à la Commission de l'administration publique. Alors, à
l'Assemblée nationale, alors, à l'automne. Alors, c'est l'alignement que nous
prenons.
Une voix :
...
Mme
Vien : On l'a déposé le 26 juin. Bon, c'est ça. O.K. Mais il va
être étudié en commission parlementaire. C'est eux qui décident. Bon.
Alors, les alignements sont pris, les réponses au Vérificateur général ont été
données.
Maintenant,
sur le financement que vous soulevez, sur les ATR, Mme la députée, c'est
important, ce que vous faites et que
vous le faites. Ce que je tiens à vous dire, moi, c'est que cette année nous
avons appliqué, à la demande du Vérificateur général d'ailleurs, tout
l'aspect performance qui avait été mis en place, faut-il le rappeler, par les
ATR elles-mêmes. Il y avait un comité de
cinq ATR qui avait été mis à contribution justement pour faire en sorte qu'on
puisse développer un modèle où la
performance serait au coeur des décisions, et ce modèle-là a été développé et
mis en application. Ça, c'est
important de vous le dire. Et, dans cette mouvance-là, il y a des ATR au Québec
qui ont reçu plus de sous parce qu'elles
sont plus performantes et il y en a qui en ont reçu moins parce qu'elles sont
moins performantes. Ça, c'est très important
que vous reteniez ça, qu'effectivement au gouvernement du Québec il y a
beaucoup d'argents qui sont donnés, ce
sont directement des subventions au fonctionnement, et que les organisations
qui reçoivent des sous publics puissent les dépenser de façon rigoureuse, et que, les argents qu'elles
reçoivent, ces organisations-là... les reçoivent en fonction de critères de performance. Je pourrais d'ailleurs
vous les nommer. Les critères, ce sont les suivants : l'importance de la
région dans les recettes touristiques du
Québec, l'importance des visiteurs hors Québec, l'indice de touristicité, les
critères géographiques et l'indice de contribution régionale.
Ça
va me permettre de vous parler un peu de la vision que j'ai du tourisme, et que
j'ai pu valider, si vous voulez, auprès
d'un certain nombre d'organisations que j'ai rencontrées, de personnes très
liées au tourisme, et qui m'amène à entamer
et à entreprendre une réflexion très en profondeur, très sérieuse sur le modèle
d'affaires du tourisme au Québec. On
réfléchit à voix haute et on réfléchit, tout le monde ensemble, et nous allons
mettre aussi nos partenaires dans le coup pour avoir la meilleure solution possible pour faire en sorte que le
tourisme au Québec soit géré et propulsé de façon le plus optimale possible au niveau du nombre
d'interventions, au niveau du nombre de collaborateurs, au niveau du nombre
d'organisations, aux montants d'argent qui
sont donnés et dépensés. Par exemple, pour des événements, puis là je mets le
tout tout au complet, là, par exemple, pour
des événements Tourisme va donner des sous, Culture va donner des sous, Métropole va donner des sous, etc. Alors, comment
on se déprend dans tout ce dédale-là au niveau de l'efficience et de la
performance?
Ça
va me faire plaisir, M. le député, de déposer une lettre que j'ai envoyée à
l'association des ATR du Québec et
dans laquelle lettre j'informe le président-directeur général des ATR
associées, donc, à l'effet de cette réflexion qui s'amorce. On a de très, très bons outils. On
parlait du Plan de développement de l'industrie touristique tantôt, là, qui est
formidable, qui a créé une cohésion puis qui a créé une mobilisation. Mais,
quand on regarde l'ensemble du modèle d'affaires,
là, l'argent dépensé puis par le nombre de personnes qui le dépense puis le
nombre d'organisations, est-ce qu'on peut faire mieux? Moi, je
dis : Certainement, certainement.
Document
déposé
Alors, je dépose la
lettre, M. le Président.
Une voix :
Madame.
Mme
Soucy : Je vais passer à la prochaine question, si vous me permettez.
M. le Président, j'aimerais parler de l'avenir
de nos restaurants au Québec qui sont extrêmement importants et qui font partie
du paysage touristique du Québec.
Alors,
je crois que le tourisme épicurien est de plus en plus populaire et qu'il faut
soutenir son développement également.
Je
pense bien sûr aux restaurants ici, sur Grande Allée, mais également à nos
restaurants en région. Les restaurants ont
eu de nombreux défis, notamment les mesures de... les mesures, excusez-moi,
resserrant les règles de l'alcool sur la route qui sont louables en soi mais qui ont affecté la consommation
d'alcool dans les restaurants et par conséquent le profit. Si on pense aussi... l'achat des modules
d'enregistrement pour permettre les factures obligatoires, qui sont des sommes
considérables pour plusieurs restaurateurs, la pénurie de main-d'oeuvre à
l'embauche des cuisiniers, par exemple, les réservations de congrès et réunions
qui sont en baisse. D'ailleurs, Mme la ministre, je ne peux passer sous silence
ma circonscription de Saint-Hyacinthe. J'ai
déjà eu d'ailleurs la chance de sensibiliser Mme la ministre sur l'avenir de
l'Hôtel des Seigneurs qui est
essentiel à l'économie de ma circonscription de Saint-Hyacinthe. Et,
j'ajouterais, si Mme la ministre suit
mon raisonnement, plus les citoyens sont taxés — hausse de taxes scolaires, hausse des
comptes d'Hydro-Québec, maintien de
la taxe santé — alors il
y a moins d'argent qui reste pour les familles pour aller dans les restaurants
ou dans les hôtels.
Alors, la question
que j'aimerais poser à Mme la ministre : Qu'est-ce que Mme la ministre
compte faire pour appuyer et soutenir l'industrie de la restauration au Québec?
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la ministre.
Mme
Vien : Mais la meilleure façon, je pense, moi, d'aider le
secteur de la restauration au Québec, c'est d'amener du monde. Il n'y a pas à sortir de là, là, c'est
aussi simple que ça. Or, quand on a des gens qui sont aussi performants que
les palais des congrès, le Centre des
congrès de Québec, le Palais des congrès de Montréal... Encore hier, il y avait
un article de journal qui disait à quel point vous êtes performants.
Profitez-en, messieurs, pour attraper le compliment au détour, mais c'est tout à fait à votre honneur. Et il n'y a pas de
secret là-dedans, M. le Président, il faut créer la richesse puis il faut amener le touriste ici, au Québec,
puis ça, c'est le défi de toute l'industrie touristique au jour le jour. Et plus
on va avoir de touristes québécois
intérieurs bien sûr qui vont être ici, au Québec, à prendre quelques vacances
et davantage de touristes en
provenance de l'extérieur du Québec et du Canada, bien je pense qu'on va faire
en sorte qu'on va aider nos entrepreneurs,
parce que, il faut le dire, vous qui, à la CAQ, êtes très sensibles à l'aspect
privé, hein, des entreprises, de ne
pas trop faire d'interventionnisme, etc., votre question me paraît peut-être un
peu en décalage par rapport à votre position.
Je ne veux pas vous prêter de mauvaise intention, pas du tout, là, mais je me
verrais mal intervenir dans un domaine aussi
privé que la restauration par ailleurs, où là où nous, on peut jouer, c'est
vraiment sur le nombre de touristes qui peuvent...
Une voix :
...
Mme Vien :
Voilà, vous avez tout à fait raison.
Mme
Soucy : ...pour les touristes internationaux, alors quelle est,
concrètement, là, la stratégie que vous allez appliquer?
Mme Vien :
Bien, écoutez, on a des gens qui sont...
Le
Président (M. St-Denis) : Juste un instant, là. On va éviter les
discussions. On va, si vous voulez, peut-être repréciser votre question,
et Mme la ministre...
Une voix :
On va laisser terminer Mme la ministre.
Le Président (M.
St-Denis) : Allez-y, allez-y.
Mme
Vien : ...à votre question. Vous parliez tantôt des modules
d'enregistrement des ventes, que ça donnait un coup dur. Je vous ai bien comprise. Est-ce qu'on peut être contre le
fait qu'on paie nos taxes dans les restaurants? Je veux dire, il y a des
gestes qui sont posés...
Une voix :
...
Mme Vien :
Allez-y, Mme la...
• (11 heures) •
Mme Soucy : ...il faut quand même
admettre que c'est une dépense pour les restaurateurs. Alors, ce n'est pas
parce qu'on est contre, mais c'est des faits que j'élabore, qui ont été des
durs défis pour l'industrie de la restauration.
Mme Vien : J'en
suis, et ce que moi, je vous réponds, c'est : C'est une volonté nationale,
c'est une volonté de solidarité, il faut récupérer ce qui revient à
l'État.
Maintenant, c'est à
nous, au Tourisme, de faire en sorte que nous atteignions ce qu'on a mis en
place dans le Plan de développement de
l'industrie touristique. Ce qu'on souhaite d'ici 2020 — de mémoire de femme, c'est ça, hein, 2020 — c'est attirer 7 millions de visiteurs
de plus et d'augmenter de 7 milliards nos recettes touristiques, c'est de
créer 50 000 emplois. Bien,
ça, c'est la visite, là, ça, on reçoit de la visite avec ça, là. C'est à nous à
être performants puis c'est à nous à
faire les choses autrement. Puis comment on va y arriver? On va commencer par
une révision des programmes, puis on
va continuer avec une révision de la fiscalité, puis on va mettre notre monde
au travail, puis on va faire de la prospection, puis on va aller faire
du démarchage. Il n'y en a pas, de recette, il n'y a rien que celle-là, elle
est aussi simple que ça.
Le Président (M.
St-Denis) : Alors, Mme la députée de Saint-Hyacinthe, votre prochaine
question.
Mme Soucy :
Alors, combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
St-Denis) : Il reste 4 min 20 s.
Mme
Soucy : Alors, M. le Président, je suis très heureuse à chaque fois
que l'actuel gouvernement reprend les idées
de la coalition. D'ailleurs, le premier ministre ne s'est pas gêné pour
rappeler que les orientations gouvernementales proviennent directement
des idées de la coalition. D'ailleurs, comme membre de la commission politique
de ma formation, j'ai eu le privilège de participer au volet touristique de
notre programme, qui est en lien avec le plan Saint-Laurent.
Ma
question sur la stratégie maritime des libéraux. On note un volet touristique.
On peut y lire plusieurs éléments, mais
un attire mon attention : mettre sur pied le bureau de l'offre touristique
maritime qui permettra de créer des partenariats d'offres touristiques public-privé ou privé-privé tout en offrant un
soutien gouvernemental aux institutions publiques et aux organisations
privées.
Alors, la question à
Mme la ministre : Où est rendu le projet de création de son bureau et quel
sera le coût?
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la ministre.
Mme
Vien : Ah! écoutez, M. le Président, je pense qu'on doit se
situer, là, à un deuxième étage, là. Je veux dire, quand on parle de stratégie maritime, là on peut
être dans les actions de bureau ou de... mais ça démontre toute l'importance
que le gouvernement du Québec, M. le
Président, accorde à la stratégie maritime. Et, quand elle parle de bonnes
idées de la CAQ, le premier ministre,
en cette Chambre, au bureau — là où on est, c'est son bureau — a toujours dit «quand il y a des
bonnes idées» en regardant la CAQ puis en regardant le Parti québécois. C'est
ça, de faire abstraction de la partisanerie,
c'est de dire : Bien, il y a une bonne idée, c'est bon pour le Québec,
c'est bon pour les Québécois, on la prend puis on la développe. Alors,
tant mieux si effectivement on peut, les uns et les autres, s'inspirer des
modèles qui sont développés. D'ailleurs, je
serais intéressée, moi, à avoir des rencontres, sur une base régulière, avec
vous. Avec M. le député de Bertrand, nous en avons, nous, sur une base
informelle parce qu'on se connaît depuis longtemps. Mais vous avez peut-être des solutions sur la situation que vous
avez soulevée un peu plus tôt, sur les restaurants. Vous avez très certainement des solutions à nous apporter. Et
c'est ça qu'être une opposition qui est bonne et qui est constructive, c'est
de partager avec nous ces solutions que vous avez très certainement
développées.
Alors,
en ce qui a trait à la stratégie maritime, M. le Président, et ça, j'en aurais
pour une demi-heure pour vous en
parler, mais je comprends que je n'ai pas ce temps, ce que je veux dire à la
députée, c'est que nous allons nous concentrer sur des projets qui sont porteurs, c'est-à-dire des projets qui vont
susciter de l'investissement privé qui va susciter des investissements
dans nos régions.
D'ailleurs,
dans le dernier... et la députée de Saint-Hyacinthe va très certainement se
réjouir de ça, nous avons annoncé trois mesures quand même porteuses
dans le dernier budget de M. Leitão, du ministre des Finances. Il y a 30 millions évidemment pour l'ensemble de
projets qu'on aurait, dans les prochains mois, dans les prochaines années,
à développer. Un exemple, M. le Président...
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la ministre...
Mme Vien :
C'est terminé?
Le Président (M.
St-Denis) : ...rapidement, pour permettre...
Mme
Vien : L'intermodalité entre les escales, ça, c'est un projet
qui est porteur. Ça, on va entrer dans l'arrière-pays
pour amener des touristes là-bas. Également, les 30 millions pour l'espace
Dalhousie ici, à Québec, et tout ce crédit d'impôt développé pour permettre
que nos bateaux-excursions, par exemple, puissent bénéficier d'un levier
économique pour aller se faire faire des radoubs, comme on dit chez nous, dans
nos chantiers maritimes du Québec.
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la députée, il vous reste 30 secondes.
Mme
Soucy : ...M. le Président. Alors, juste pour préciser ma question à
Mme la ministre. Tantôt, je parlais du bureau
de l'offre touristique. Quand est-ce, sa création? C'est quand, en fait, sa
création? Et quel sera le coût de la création du bureau de l'offre
touristique qu'il y a dans votre...
Une voix :
...
Mme Soucy : Maritime. Excusez-moi.
Le Président (M. St-Denis) : En 10
secondes, Mme la ministre.
Mme Vien :
M. le Président, il y a deux mois presque jour pour jour que nous sommes en
fonction. Nous sommes en train de
déployer notre stratégie maritime. Et le premier ministre a mis en place un
comité ministériel sur le développement
de cette stratégie-là, a nommé un ministre responsable, et très certainement,
en temps et lieu, l'ensemble du déploiement des projets sera connu et
rendu public.
Le
Président (M. St-Denis) : Merci, Mme la présidente. Alors, je vais donner la parole maintenant à un membre du gouvernement, M. le
député de Pontiac. Ah! est-ce que
M. le député de Jean-Lesage avait terminé tantôt, vous aviez un autre
volet?
Une voix : ...laisser à...
Le Président (M. St-Denis) : Oui, dans
le fond.
Une voix : Non, non. Bien, je
peux y aller, mais c'est...
Le Président (M. St-Denis) : Alors, M.
le député de Jean-Lesage, ensuite M. le député de Pontiac.
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. Tout
d'abord, permettez-moi de saluer tout le monde qui est ici aujourd'hui, Mme la ministre, toute votre équipe,
une salutation bien particulière à M. Croteau qui a été maire de la magnifique ville d'Aylmer pendant plusieurs
années, qui a fait un travail formidable à ce niveau-là, à mes collègues de
l'opposition et mes collègues ici, au
gouvernement. Mme la ministre, c'est un plaisir de vous voir aujourd'hui mais
de vous voir, de façon plus générale,
dans le poste que vous occupez maintenant. On lui connaît, M. le Président,
toutes les capacités nécessaires pour
mener à bien ce ministère en lui donnant une vocation encore plus économique,
et en tenant compte de l'importance de nos régions, et en mettant
celles-ci de l'avant dans toutes les délibérations du ministère.
Tout d'abord, permettez-moi de prendre cette
occasion, puisqu'on a ici tous les hauts dirigeants du tourisme québécois, de parler de ma région. C'est important
qu'ils repartent de notre rencontre d'aujourd'hui sensibilisés à l'apport
important qu'ont et que peuvent avoir
l'Outaouais, Aylmer et le Pontiac pour attirer des touristes au Québec. C'est
important pour le Québec de façon
générale parce qu'on a à nos portes, nous, une population d'environ
1 million d'Ontariens, des gens
qui, de façon générale, sont assez bien nantis, qui ont des fonds disponibles à
dépenser dans une région immédiate, qui cherchent des activités
familiales et qui cherchent souvent à se déplacer, mais pas trop loin. Et en
même temps, M. le Président, à Ottawa, il y a 7,3 millions de touristes
qui vont dans cette région-là à chaque année, qui dépensent 1 180 000 000 $, que ce soit en
hébergement, en restauration, en activités. Et, ces gens-là, on peut presque
les voir de l'autre côté de la rivière, alors c'est à nous de trouver
comment les attirer chez nous. Comment faire pour que tous ces gens traversent le pont et viennent en Outaouais? Eh
bien, ça ne devrait pas être tellement compliqué parce que nous avons,
et là je me permets de faire l'éducation du député de Champlain qui, j'en suis
certain, réévaluera sa position sur les plus beaux
comtés du Québec après mon exposé... Alors, je me permets de vous dire qu'on
peut attirer ces gens-là et que nous avons les capacités de le faire,
car, dans le comté de Pontiac, il y a la rue principale à Aylmer et le carré
patrimonial, il y a le parc de la
Gatineau — ou, si
vous êtes amateur de plein air, vous devez vous permettre une visite au parc de
la Gatineau — il y a le parc des Chutes Coulonge, il y a
nos nombreux terrains de golf. Il y a également des événements — et peut-être
qu'il m'accompagnera dans un de ces événements cet été — la foire agricole de Shawville, les courses
de chiens à Bristol et tous les
festivals musicaux, estivaux de notre région. Alors, à nous de faire connaître
notre région, M. le Président, avec bien évidemment l'appui des
différents paliers de gouvernement, incluant le gouvernement du Québec.
Mais là je
m'éloigne un peu du sujet sur lequel je voulais vous interpeller aujourd'hui,
Mme la ministre. Je veux parler
aujourd'hui de tourisme d'affaires parce que le tourisme d'affaires, c'est
quelque chose qui génère d'importantes recettes
dans plusieurs régions du Québec, et ça contribue de toute évidence au
rayonnement de notre province. Alors, quand
on parle de Montréal, évidemment c'est un incontournable pour le tourisme
d'affaires grâce à son accessibilité. Il
y a plusieurs vols directs de partout à travers la planète vers Montréal.
Montréal a un accueil légendaire, une gastronomie qu'on lui connaît
bien. Il y a du shopping, il y a des installations d'affaires très, très, très
appropriées et très bien développées. Alors,
ça en fait un endroit prisé pour organiser nos conférences. Qu'on pense à
Québec, la ville de Québec, quelle
traite d'amener ses clients, ses partenaires, ses employés à Québec, avec son
hôtellerie bien unique, son charme européen et, encore là, des
installations d'affaires appropriées et développées pour recevoir tous ces
gens!
• (11 h 10) •
Mais Québec a
aussi ses défis, un climat bien
particulier. Des fois, ça prend des connexions un peu difficiles pour
venir à Québec. Alors, ce sont toutes des choses sur lesquelles il faut évidemment
travailler.
Mais
aussi le tourisme d'affaires, c'est le tourisme de nos régions. Quand je pense
à mes collègues du Centre-du-Québec ici
qui sont parfaitement situés pour accueillir les entreprises
québécoises qui veulent se rencontrer... qui ici d'ailleurs n'a pas été à un congrès politique à Trois-Rivières, à Victoriaville ou à Drummondville?
Et, encore je reviens avec l'Outaouais, qu'on pense au Hilton du Lac-Leamy, au Château Cartier dans mon comté et
au Palais des congrès de Gatineau qui a été complètement rénové au coût de 15 millions il y a quelques années, M. le Président, et qui est aujourd'hui à la hauteur des attentes des
gens d'affaires de chez nous et d'ailleurs mais qui, lui aussi, fait face à une
situation bien particulière : il fait compétition au Centre des congrès d'Ottawa
qui est situé à moins de deux kilomètres de notre Palais des congrès et qui offre, lui aussi, plusieurs
raisons de s'y installer. Mais, de
façon plus générale, M. le Président, il y a quelques années, l'Association des professionnels
de congrès du Québec, parce que,
quand on a une industrie aussi vaste, on a évidemment une association des professionnels, avait confirmé
que cette industrie du tourisme d'affaires et de congrès avait un apport
de 128 millions de dollars. Et ça,
c'était réparti sur 1 793 événements et congrès. Et donc qui connaît mieux
ces 1 793 événements — bien, on peut peut-être arrondir à
1 800, disons «ces 1 800 événements» — que nos deux grandes sociétés qui ont le rôle d'attirer ces événements?
Et là je pense au Palais des congrès de Montréal, au Centre des congrès de Québec. Et donc, à mon sens, on a tout, qu'on
soit à Montréal, à Québec ou en région, on a tout, au Québec, au niveau des installations pour réussir, pour assurer la
tenue de ces congrès et pour que les gens d'affaires choisissent le Québec.
Alors, j'aimerais
peut-être que la ministre continue dans cette lancée et nous dise ses plans
pour le tourisme d'affaires. Et j'ouvre
également la porte, si mes collègues de l'opposition y sont intéressés, à ce
qu'on puisse entendre peut-être l'un
des P.D.G. que la ministre a mentionnés un peu plus tôt, qui sont ici
aujourd'hui, à nous parler de comment ils continuent d'attirer ces
investissements vers leurs installations.
Le Président (M.
St-Denis) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Vien : Si l'opposition officielle et la deuxième opposition
acceptent, je vais essayer de me discipliner et de ne pas trop parler parce que vous allez voir que les deux personnes
qui m'accompagnent, M. Bouchard, du Centre des congrès de Québec, et M.
Larivée, du Palais des congrès de Montréal, parlent autant que moi, hein, et
c'est des gens volubiles parce que ce sont
des gens passionnés qui ont quelque chose à dire et qui ont une belle histoire
à raconter, celle du tourisme d'affaires au Québec.
Bien entendu, on
parle de Québec et de Montréal parce que ça constitue les deux portes d'entrée
majeures du Québec, M. le Président, pour
les gens qui nous viennent, bien entendu, de l'extérieur, et les deux, le
Centre des congrès et le Palais des
congrès, sont vraiment excessivement performants, ils reçoivent des prix, ils
se distinguent, et ça, je tiens à le
souligner. Maintenant, M. le député qui vient de poser sa question avec brio,
je l'invite à aller prendre connaissance... et j'invite l'opposition aussi, si ce n'est déjà fait, de prendre
connaissance... Vous voyez, il est annoté, c'est le mien, il est bien utilisé, c'est le Plan de
développement de l'industrie touristique. En page 38, il y a deux portes
d'entrée majeures qui sont
identifiées et pour lesquelles nous devons prêter une attention particulière,
mais nous avons également soulevé, M.
le député, la possibilité de regarder le potentiel important que représente une
troisième porte d'entrée, soit celle de l'Outaouais, compte tenu, vous l'avez saisi, de sa proximité avec
l'Ontario et une partie bien sûr états-unienne, là. Alors, ça, c'est
important de considérer cela, c'est en page 38.
M. le Président, avec
votre permission, si MM. Bouchard et Larivée veulent dire un petit mot, je
pense qu'ils apprécieraient grandement... pour nous parler du développement
économique suscité par les affaires que génèrent ces deux organisations.
Le Président (M.
St-Denis) : Alors, ça va me prendre un consentement. Consentement? Mme
la députée, consentement? Alors, j'aimerais que vous vous identifiiez, et votre
titre, s'il vous plaît.
M.
Bouchard (Pierre-Michel) : Ça va aller? Tout le monde m'entend bien?
Mme la ministre, MM. les députés, M. le Président, le tourisme
d'affaires...
Le Président (M.
St-Denis) : Juste vous identifier, avec votre titre, s'il vous plaît.
M.
Bouchard (Pierre-Michel) : Oui, Pierre-Michel Bouchard, P.D.G. de la
Société du Centre des congrès de Québec
depuis quelques années et évidemment un des acteurs du tourisme d'affaires au
Québec, puisque c'est très important.
Permettez-moi de vous en dresser un portrait en quelques instants, en quelques
traits, et mon collègue Raymond pourra par la suite continuer aussi.
D'abord,
hier, à Berlin, les deux sociétés d'État ont été reconnues, le Palais des
congrès... dans les trois finalistes... dans les trois finalistes finaux, excusez le mauvais français, et le
Centre des congrès a fini quatrième ou cinquième, on le verra à
l'analyse. Donc, sur 400 institutions, je pense qu'on a, au Québec, à se glorifier
d'avoir deux institutions très performantes.
Mais le tourisme d'affaires, par exemple, à Québec... Pour une subvention de
plus ou moins 14 millions, le Centre
des congrès génère entre 100 et 120 millions, par année, de revenus,
puisqu'il s'agit d'un modèle gouvernemental assez intéressant par lequel nous sommes en sous-traitance, et
0,09 $ sur 0,10 $ est retourné immédiatement dans l'industrie
privée. Donc, c'est un modèle assez performant.
Une
parenthèse sur la restauration pour Mme la députée. Nous avons à Québec un
programme où nous aidons, dans les mois difficiles, nos... on accorde
des sous à des congrès pour aller manger dans des restaurants, un coupon de 50 $ par client. 1 400 marchands
Loblaws, le 28 janvier dernier, et certains restaurants ont fait des meilleures
soirées que le 31 décembre, une
moyenne de 114 $ par... Donc, je pense que ça, ça fait partie de notre
mission, le développement à
l'étranger, puisque notre mission est surtout de les amener au Québec, de les
amener de l'Ontario, par exemple, et de les amener du reste du Canada,
les États-Unis et la Nouvelle-Angleterre. Je pense que pour chaque dollar... Le
tourisme d'affaires était méconnu et un peu
noyé dans tout et n'avait pas de constitution. Depuis quelque temps, je pense
qu'on est de plus en plus considérés parce qu'on s'occupe de faire
valoir l'importance de cette ressource.
Voilà. Pour ma part, j'y suis allé à grands
traits, mais, 1 $ pour 10 $, je pense que ça va. Si mon collègue...
Le Président (M.
St-Denis) : Alors, je vous remercie. Donc...
M. Bouchard (Pierre-Michel) : ...
Le Président (M. St-Denis) : Oui.
M.
Bouchard (Pierre-Michel) : ...cet
été, 12 événements internationaux
à Québec, c'était dans le journal ce matin, 19 millions de
retombées économiques. Voilà.
Le
Président (M. St-Denis) : Merci. Alors, je céderais la parole. Vous
identifier, votre titre, s'il vous plaît, en sept minutes.
M. Larivée (Raymond) : Je voulais
préciser ce que mon collègue P.-Michel vous mentionnait.
Le Président (M. St-Denis) : Juste
votre nom et votre titre, s'il vous plaît, avant de débuter.
M. Larivée
(Raymond) : Oui. Raymond Larivée, P.D.G. au Palais des congrès de
Montréal depuis quatre mois, anciennement un hôtelier depuis 30 quelques
années.
Alors, je
voulais préciser ce que mon collègue mentionnait. Il y avait à Berlin une
réunion annuelle de l'association internationale
des centres de congrès du monde, et, à préciser, Montréal est arrivé troisième
meilleur centre de congrès au monde;
Québec, quatrième meilleur centre de congrès au monde. Alors, je pense que,
pour le Québec, Mme la ministre, c'est tout à notre honneur.
Je
mentionnais aussi lors des assises au mois de mai à Laval que Montréal comme
destination est reconnue à la fois par deux associations internationales
dont je vous saute les noms comme étant la destination qui attire, dans les deux Amériques, et du Nord et du Sud, le plus
grand nombre de congrès et d'événements internationaux. Et vous allez me dire : Plus que Rio de Janeiro? Oui, plus
que New York, plus que Los Angeles. Et pourquoi? À cause de la qualité
de nos infrastructures, à cause des
installations, à cause de l'agrandissement qu'il y avait eu voilà 10 ans ou 12
ans au Palais des congrès. Et, quand on parle de subventions, vous le
savez très bien, c'est 34 millions de dollars qui servent principalement et strictement à payer la dette et
les taxes municipales, pour des retombées économiques de 210 millions
cette année et 280 quelques millions qui ont
été réservés cette année pour les années à venir. Alors, quand on fait la même
équation mathématique, il est clair qu'il y a des retombées clairement
identifiables sur l'ensemble de la dynamique touristique à Montréal.
Le
Président (M. St-Denis) : Alors, merci, MM. Larivée et Bouchard,
pour vos interventions. Je céderais maintenant le droit de parole au
député de Jean-Lesage pour une période qui reste. Il reste
5 min 25 s.
• (11 h 20) •
M. Drolet :
Merci. Alors, mon cher M. le Président, écoutez, j'aimerais vous parler un
petit peu puis revoir avec la
ministre tout à l'heure le modèle d'affaires de son ministère, d'ailleurs, qui
est en cours pour être en mesure d'être établi pour être capable de respecter, naturellement, ce qui a été mis en place,
naturellement, dans les gouvernements précédents.
Alors, dans son rapport spécial sur l'évolution
du solde budgétaire du gouvernement du Québec publié le 3 juin dernier, le Vérificateur général par intérim, Michel Samson,
a confirmé ce que nous pensions, soit que les finances publiques étaient
dans un état bien plus que lamentable, ce qui laissait entendre... ce que
laissait entendre, pardon, le gouvernement précédent. Le déficit était alors évalué à 3,1 milliards, soit 600 millions de plus que ce qui avait été annoncé par l'ex-ministre
des Finances, Nicolas Marceau. Le gouvernement péquiste avait complètement perdu le contrôle, à ce moment-là, des finances.
Ce rapport
spécial du Vérificateur général a donc confirmé cette impasse dans laquelle se
trouvaient les finances publiques.
Si aucune mesure immédiate n'avait été prise, le déficit atteindrait 5,9 milliards cette année et 7,6 milliards
l'an prochain. Le gouvernement connaissait la situation, mais il a décidé de se mettre un petit peu plus la tête dans le sable. Le
statu quo n'était pas donc une option si nous voulions souhaiter en venir à une
prospérité pour les générations à venir. Le budget déposé par notre gouvernement le 4 juin dernier
témoigne de la volonté de notre gouvernement de renouveler avec l'équilibre budgétaire
et dès l'an prochain. Évidemment, pour y parvenir, un effort collectif est nécessaire.
Le premier ministre a donc demandé la collaboration de chacun de ses ministres, d'ailleurs
la mise en place sur plus de deux commissions.
La commission sur la fiscalité et celle de la révision des programmes
ont été mises sur pied. L'objectif
du gouvernement est de revoir l'ensemble des mesures du régime
fiscal des particuliers et des sociétés. Du côté du ministère du Tourisme, quelles sont les mesures que vous comptez
prendre pour atteindre, Mme la
ministre, ces objectifs?
Le Président (M. St-Denis) : Mme la
ministre.
Mme Vien : Oui. Bien, c'est une question
franchement importante. D'ailleurs, tout à
l'heure, j'ai eu l'occasion de soulever à la députée de Saint-Hyacinthe ce modèle d'affaires dans lequel... en fait, cette révision dans
laquelle nous nous lançons, je vous
dirais, avec toute la lucidité avec laquelle on est capables, parce que
ce n'est pas rien, là. Puis je pense que, passez-moi l'expression
anglaise, le timing est bon pour le faire.
Et je suis convaincue que les collègues ici,
qu'ils soient du Parti québécois ou qu'ils soient de la CAQ, seront d'accord
avec nous de saisir cette occasion qui nous est donnée sur un plateau d'argent
pour faire oeuvre utile dans le contexte d'une révision des programmes
et dans le contexte d'une révision aussi de la fiscalité, parce que,
disons-le très franchement, le ministère du Tourisme, c'est pas mal d'affaires. Il y a beaucoup
de choses là-dedans, il y a beaucoup de monde
là-dedans, il y a beaucoup d'argent aussi. Et il y a aussi des programmes
qui existent. Alors, ça, évidemment, ça
va intéresser Mme Robillard et son équipe pour regarder, au tourisme et sur
l'échelle gouvernementale, bien entendu, mais
avoir aussi une attention particulière pour le ministère du Tourisme, comment...
Est-ce que les programmes
que nous avons sur la table actuellement
donnent les rendements que nous souhaitons? Est-ce que des programmes qui
existaient et qui existent toujours
répondent encore à la demande? Est-ce qu'ils sont toujours aussi pertinents?
Est-ce que la façon de verser
l'argent par le gouvernement du Québec est la meilleure façon actuellement
utilisée? Est-ce qu'on ne peut pas faire
mieux? Est-ce que des sommes qui sont dépensées par plusieurs personnes le sont
de façon efficiente? Je pense qu'on peut se poser ces questions-là et
saisir cette opportunité que nous avons.
On parle
aussi de fiscalité. Nous avons, dans nos cartons, M. le Président, des
programmes de crédits d'impôt. On a
une panoplie de leviers puis d'aides qui sont déployés à la grandeur du Québec.
Alors, il faut regarder ça avec toute la lucidité dont on est capables, dans un souci d'en arriver à l'objectif du
déficit zéro, alors, cette démarche que nous entreprenons, tout le monde ensemble, et à laquelle je convie tous les
partenaires, soient-ils de l'ATR, des palais des congrès, centres de congrès, intervenants dans le milieu
des CLD, etc., pour faire en sorte que nous fassions toujours mieux et avec
l'argent dont on dispose. À la fin des
courses, à la fin de la journée, là, c'est toujours la même personne au bout du
fil. Vous savez c'est qui, hein?
C'est le contribuable. Puis lui, il nous implore, il nous exhorte à faire
attention aux deniers publics qu'il nous confie.
Et c'est dans
cette optique-là que nous allons faire la révision des programmes et de la
fiscalité avec beaucoup, beaucoup de rigueur et que nous allons lancer
ce nouveau modèle d'affaires.
Le Président (M. St-Denis) : Alors,
merci, Mme la ministre. Maintenant, nous passons au bloc, un bloc de 15
minutes, pour l'opposition officielle. Donc, je reconnais le député de Bertrand.
M.
Cousineau : Merci,
M. le Président. Peut-être
une petite pensée spéciale pour M. Garon qui est décédé dans les dernières heures. M. Garon a été ministre de l'Agriculture, ministre
de l'Éducation. Il a été maire de
Lévis. Alors, c'était un
parlementaire aguerri ici, à l'Assemblée
nationale, qui a travaillé sous René
Lévesque. Donc, une petite pensée spéciale pour lui ce matin puis nos condoléances à la famille. Probablement que ça va être souligné demain par le président de l'Assemblée
nationale.
Bon. Pour en
revenir à l'étude des crédits, bon, c'est sûr que, bien, j'ai vu mes confrères
décliner un peu les attraits touristiques
de leurs régions. Bien, moi, je suis dans les Laurentides, puis c'est bien sûr
que, lorsqu'on regarde les Laurentides, on parle de pôles
touristiques attractifs extraordinaires avec toute la vallée de Saint-Sauveur à plus de
2 milliards d'évaluations foncières uniformisées; la région de Tremblant,
avec 2,5 milliards d'évaluations foncières uniformisées. C'est colossal. Il
y a beaucoup de mouvements au niveau
touristique dans cette région-là avec le parc linéaire entre Saint-Jérôme et puis Mont-Laurier. Juste pour vous dire, le
parc linéaire dans les Laurentides, c'est 1 000 passages... excusez, 1 million de passages
touristiques par année avec le cyclisme puis le ski de fond, donc c'est
gigantesque.
C'est sûr
que, lorsqu'on parle de tourisme puis d'hébergement dans nos régions à travers
le Québec, évidemment on voit pointer
aussi de l'hébergement clandestin, là, hein, c'est un dossier qui est quand
même assez chaud, et puis ce qu'on
appelle l'hébergement illégal. Et je sais qu'il y a un comité qui a été mis en
place dans les derniers mois sous votre prédécesseur, Mme la ministre — vous me permettez, M. le Président — un comité qui a été mis en place. Je vais
essayer de poser des questions assez
rapides pour qu'on puisse en avoir le plus possible. J'aimerais savoir quel est
l'avancement. Est-ce que vous êtes...
un petit peu, là, vous avez des données concernant l'avancement de ce comité de
travail? Et puis quel est
l'échéancier final? À quel moment ils devraient déposer leur rapport? Parce que
c'est vraiment une problématique importante dans nos régions.
Le Président (M. St-Denis) : Mme la ministre.
Mme Vien : Oui. Moi, je suis un peu sous le choc, là, du
décès de M. Garon, honnêtement. Bien, merci de nous partager cette
information-là.
Je n'ai pas
connu M. Garon au moment où il était à l'Assemblée nationale, vous le
comprendrez bien, mais j'ai rencontré
cet homme-là il y a plusieurs années, bien entendu, et, quand j'ai fait le
métier de journaliste, évidemment je le croisais. Il était député... pas
député, mais il était maire de Lévis. Il n'était pas aimé de tout le monde, il
était aimé de plusieurs personnes, mais il ne laissait personne
indifférent, hein, M. Cousineau. On peut dire ça. Et c'est un homme, si
ma mémoire est bonne, qui est originaire de Saint-Michel-de-Bellechasse. C'est
ça, hein? Il était originaire de Saint-Michel-de-Bellechasse
et, si ma mémoire est aussi bonne, il a déjà eu
un chalet à Saint-Anselme. Alors, je me remémore ces souvenirs-là avec beaucoup,
beaucoup de plaisir, un politicien dont on a beaucoup à apprendre, n'est-ce
pas, proche de sa population, un
politicien de proximité. On dit qu'il insistait pour faire l'épicerie à chaque
semaine — c'est
fou, hein, on est un peu comme ça,
nous aussi — pour
aller à la rencontre de citoyens et citoyennes de son comté. Et, d'une élection
à l'autre, M. Garon entrait comme député
parce qu'il était quelqu'un qui était à l'écoute. Et je me rappelle que mes
parents nous disaient : Quand on
rencontre Jean... Alors, bien, coudon, c'est une grosse tristesse, une grosse
perte pour le Québec. J'en profite pour saluer sa famille et leur
offrir, au nom de tout le monde ici, nos sympathies, nos condoléances.
C'est un
grand dossier que vous soulevez là. C'est un très grand dossier que vous
soulevez là. On disait tout à l'heure,
hein, qu'on veut revoir le modèle d'affaires du tourisme au Québec puis que, tu
sais, il y a de nouvelles technologies, il y a de nouvelles façons de
faire, il y a de nouvelles entreprises qui naissent. Les jeunes sont beaucoup
sur l'aspect technologique
des choses. Les réservations ne se font plus comme elles se faisaient. À
l'époque, hein, on prenait le téléphone puis on appelait, puis aujourd'hui c'est beaucoup sur une base
individuelle, par Internet. Alors, les gens sont de plus en plus autonomes, voient les choses de plus en plus
différemment, et c'est un peu dans cet esprit-là aussi. Je parlais
tantôt : Il y a beaucoup
d'intervenants en tourisme, il y a beaucoup d'argent, il y a... personnes
uniquement dans le CLD qui font du
tourisme. Bon, comment on peut rapailler tout ce monde-là, l'argent et ces
nouvelles façons de faire là puis comment on peut faire, avoir une
vision commune puis aligner le tourisme sur de nouvelles bases?
Évidemment,
quand on parle d'hébergement touristique illégal, ça nous chicote un peu. Et je
l'aborde par cette porte de nouveauté en vous disant : Ce qui est
considéré comme hébergement illégal sous-tend aussi, pour des gens qui
n'ont pas la certification, pour les gens
qui sont carrément illégaux... ça
existe, là, on s'entend là-dessus, mais aussi ça sous-tend qu'il y a un
nouveau modèle peut-être qui se développe puis qu'il faut observer, analyser,
documenter.
Ceci
étant dit, vous avez raison de soulever que le prédécesseur, M. le député de
Matane, a mis en place un comité pour
regarder c'est quoi qui se passe au Québec, là, avec ces gens qui louent moins
de... c'est plus de 30 jours, etc. Il y a des possibilités, là, de louer soit son appartement, ou son studio, ou
sa maison ou son chalet, mais tout l'aspect illégal des choses est
actuellement observé et documenté par un groupe de travail effectivement qui a
été mis en place par votre collègue. Et il y
a un rapport qui va nous être déposé à l'automne, et évidemment que je prendrai
le temps de lire avec beaucoup
d'attention, avec certainement des recommandations. On verra à ce moment-là comment
on se gouverne par rapport à tout cet
aspect des choses puis à la documentation qu'on pourra lire à l'intérieur de ce
rapport-là. Essentiellement, c'est ça.
• (11 h 30) •
Le Président (M.
St-Denis) : M. le député de Bertrand.
M.
Cousineau : Oui. Merci, M. le Président. Alors, vous avez
mentionné dans le bloc précédent, bon, qu'il fallait regarder la quantité de nuitées, la quantité de
visiteurs lorsqu'on évalue un dossier concernant soit les festivals majeurs ou
encore les festivals en région. Bon, je peux
comprendre. C'est clair que, dans une région, d'avoir 150 nuitées, ça a un
impact extrêmement important,
comparativement à 1 000 nuitées à Montréal. Et donc il faut tout prendre
ça en considération. Je sais que le
ministère présentement travaille avec des partenaires à l'élaboration d'un
guide d'analyse, un guide d'analyse pour évaluer ou du moins pour donner
des balises concernant l'évaluation des festivals à travers le Québec.
Alors,
ma question est de savoir à quel moment, M. le Président... Je crois que c'est
en septembre ou octobre qu'on doit
avoir le dépôt de cette grille d'analyse. Et puis je ne sais pas si on peut
parler maintenant, immédiatement, de critères, mais, lorsqu'on parle de nuitées puis lorsqu'on parle de visiteurs,
c'est une chose, mais il doit y avoir d'autres critères qui entrent en ligne de compte. Alors, est-ce que
la ministre peut nous donner un petit peu quelques grandes lignes concernant
cette grille d'analyse qui est en préparation présentement?
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la ministre.
Mme Vien :
Merci beaucoup, M. le Président. Je sens votre malaise un peu quand vous me
dites «les petits événements», «calculer les
nuitées». C'est sûr que, dans certaines régions du Québec, les petits événements
comme le Festival de la galette à
Saint-Lazare ou le festival western de Saint-Gervais, ça n'amène pas beaucoup
de nuitées. On va se dire les choses
très sincèrement. Par ailleurs, les gens de tourisme d'affaires ou les autres
intervenants en tourisme, comment
eux, ils peuvent faire en sorte, dans nos deux portes d'entrée, puis peut-être
une troisième bientôt... comment on peut faire en sorte qu'on prolonge
les séjours des gens puis qu'on leur suggère d'aller dans l'arrière-pays? Je
vais l'appeler comme ça, avec beaucoup,
beaucoup de respect, c'est chez nous aussi. Alors, ça, ça peut effectivement
susciter des nuitées qui n'existent
pas actuellement et amener les touristes à venir vérifier et à voir toute la
beauté des paysages et ce qui se passe chez nous.
Maintenant, sur la
question précise que vous posez, il y a effectivement un guide méthodologique
qui sera développé, et il était grand temps,
je pense, qu'on s'y attarde, pour faire en sorte que... Et parlons des grands
événements pour tout de suite, là,
ces 150 quelques que nous finançons, grosso modo, là, annuellement. Il y en a
119 qu'on va financer, de mémoire de
femme, là, pour l'été et l'automne, quelque chose comme ça. Mais il nous
apparaissait important de pouvoir mesurer...
Même si les organisations sont obligées de transmettre au ministère du Tourisme
une étude sur l'achalandage, nous
n'avions pas un document qui était en mesure
de nous donner les informations concernant les retombées économiques. Alors, ça, c'est important de le souligner. Et il
était urgent de s'y attarder. Et c'est ce que va nous donner comme informations ce nouvel outil méthodologique qui est développé par des firmes
spécialisées et qui sera mis à la disposition de l'ensemble des événements et festivals au Québec pour qu'on puisse, une fois pour toutes, là,
regarder toutes ces organisations-là sur une même base de calcul et
d'appréciation de l'événement.
Alors,
ce qu'on me glisse à l'oreille, c'est : Si tout va bien, M. le député de Bertrand, peut-être à l'automne, on sera en mesure, hein, de
pouvoir compter sur cet outil-là.
Le Président (M.
St-Denis) : M. le député de Bertrand.
M.
Cousineau :
Merci, M. le Président. Sur un autre volet, le gouvernement fédéral s'est
retiré, dans les dernières années, de la
promotion du tourisme à l'étranger. On l'a vu, ça a eu de l'incidence au niveau
des Américains. Il y a eu une baisse d'achalandage des visiteurs
américains dans les dernières années. Et puis ma question, elle est très
simple, à la ministre : Est-ce qu'elle
entend rencontrer ses homologues fédéraux pour essayer de voir si certains
programmes vont être rétablis ou s'il
va y avoir une plus grande collaboration par la Commission canadienne du tourisme en ce
qui a trait à la promotion du tourisme, faire la promotion des provinces
à travers les États-Unis puis les pays étrangers?
Le Président (M.
St-Denis) : Mme la présidente.
Mme Vien : Mme la présidente?
Le Président (M. St-Denis) : Mme la...
Mme Vien : Oui. Moi, je veux
bien présider. Pas de problème.
Le
Président (M. St-Denis) :
Déformation, déformation. Mme la
ministre. Ça fait deux fois que je
vous interpelle comme ça. Alors, il reste trois minutes.
Mme Vien : Ah! M. le
Président, il n'y a pas d'offense. Il y a des choses bien plus graves que ça
dans la vie.
C'est une
bonne question que pose le député de Bertrand. Puis effectivement tous les partenaires sont importants, hein, tous les sous qui sont investis le sont tout
autant pour faire en sorte qu'on ait les moyens de nos ambitions. Tantôt,
je parlais de 7 millions de plus de visiteurs, 7 milliards de retombées, 50 000 nouveaux emplois. Bien, ça ne se fait pas en criant ciseau, ça se fait avec des actions, ça se
fait avec des plans d'action, ça se fait avec un plan de développement de
l'industrie touristique, ça se fait avec des
moyens. On comprend que les moyens sont limités; je pense que ça a été assez
dit ici ce matin, qu'il faut gérer l'argent
avec rigueur et sérieux. Maintenant, est-ce que le gouvernement fédéral peut
faire un tour de roue supplémentaire?
Est-ce qu'il peut s'investir davantage? C'est très certainement des sujets que
nous aurons à discuter lors de notre
passage à Charlottetown — je pense, c'est au mois de septembre, si ma mémoire est
bonne — où,
là, il y aura une conférence provinciale-fédérale sur cette question-là.
M.
Cousineau : ...dernière
question, j'imagine.
Le Président (M. St-Denis) : Il vous
reste deux minutes, oui. Allez-y, M. le député de Bertrand.
M.
Cousineau :
Oui. Bien, peut-être une dernière question. Concernant le Stade olympique, bon,
je me souviens très bien, il y a
quelques mois, la députée de Soulanges avait posé une question ici même, en
Chambre, au ministre du Tourisme, à
savoir quelle était sa priorité concernant le toit du Stade olympique et puis,
donc, elle avait pressé le ministre à ce moment-là de donner un échéancier.
Alors, je vous relance la même question, Mme la ministre — vous permettez, M. le Président : Est-ce que vous avez un
échéancier concernant le toit du Stade olympique? Parce que, bon, on sait que
ce toit-là se détériore non pas d'année en année, mais de semaine en semaine.
Alors, j'aimerais savoir si vous
avez un plan de match concernant le toit du Stade olympique à Montréal.
Mme Vien : Absolument.
Le Président (M. St-Denis) : Mme la
ministre, une minute.
Mme Vien :
Oui. Bien, absolument, M. le député. C'est une question importante que vous
soulevez. Je paraphraserai le premier
ministre qui nous disait il n'y a pas si longtemps : Il faut trouver la
meilleure solution au meilleur coût
pour le payeur de taxes. Entendons par là «le contribuable». Évidemment, le
plus vite possible, qu'on en arrive à une solution, oui, un plan de match effectivement, mais tout ça est en cours
actuellement. Je devrais normalement recevoir, au courant de l'automne, un rapport de l'état des
lieux et quelques propositions d'alignement pour le toit du Stade olympique, le
Stade olympique, qui est, rappelons-le, un
produit d'appel pour le Québec mais en particulier pour Montréal et un équipement
très certainement au potentiel immense.
Et c'est ce genre de considérations qui vont
nous guider dans la prise de décision, étant entendu aussi que la capacité de
payer du contribuable québécois sera très certainement dans les premières
considérations, mais tout aussi importante
sera la sécurité des visiteurs pour cet équipement sportif, et ça pourra nous permettre, bien entendu, d'augmenter les recettes générées par les activités du Parc
olympique.
• (11 h 40) •
Le
Président (M. St-Denis) : Merci, Mme la présidente. Je vais maintenant... C'est
une déformation professionnelle, Mme
la ministre. Alors, merci, Mme la ministre. Donc, je vais reconnaître
maintenant le député de Maskinongé pour un bloc de 18 minutes, un
dernier bloc.
M.
Plante : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, à mon tour, ce matin, je saluerai le député de
Bertrand, ma collègue de Saint-Hyacinthe, le député de Johnson ainsi que
mes collègues du côté du gouvernement, sans oublier la charmante présence de la
ministre du Tourisme, et vous me permettrez à mon tour de souligner la présence
de la sous-ministre, Mme Giguère, qui est
native de ma circonscription et dont je connais plusieurs membres de sa famille
qui oeuvrent activement au développement économique du beau comté de
Maskinongé et de la région de la Mauricie.
Vous
l'avez dit, M. le Président, et mes collègues ont fait un peu leurs chauvins en
parlant de leurs circonscriptions, donc
je me permettrai à mon tour de vous parler de la belle d'à côté, bien,
effectivement, la Mauricie. Donc, la Mauricie est un appel touristique important pour le Québec. On n'a qu'à penser
aux nombreux événements majeurs, soit le Grand Prix de Trois-Rivières, le Festival western de
Saint-Tite, le Festival international de la galette de sarrasin, le Festival de
la truite mouchetée, sans oublier les événements déjà mentionnés par mon
collègue de Champlain précédemment. J'aimerais aussi parler des produits d'appel touristiques
internationaux dont ma circonscription a une jouissance de plusieurs de ces
installations, soit l'Hôtel Sacacomie, l'Auberge Le Baluchon, la pourvoirie du
Lac Blanc, et sans oublier bien sûr les pourvoiries
dans la Haute-Mauricie. J'aimerais aussi parler... ou sensibiliser les gens aux
événements touristiques de plus petite
envergure dans chacune de nos circonscriptions, soit les petits festivals, et
tout ça, qui sont des événements souvent primordiaux pour l'essor économique d'une région ou d'une
circonscription. Vous savez, M. le Président, à l'instar de mes collègues, je suis très, très fier de ma
circonscription et je sais que la ministre est une personne sensible au
développement des régions et surtout
au développement des produits d'appel touristiques en région. J'ai pu discuter
à de nombreuses reprises avec la
ministre sur ce sujet qui me touche particulièrement, soit le développement des
petits... soit des circuits agrotouristiques dont la députée de Saint-Hyacinthe a parlé tantôt, soit des petits
événements en région. Moi, je vais vous donner l'exemple d'un joyau touristique qui est les fermes de la
Nouvelle-France dans ma circonscription — M. Robitaille me fait un grand sourire — un dossier où il a été très sensibilisé à
l'époque où il était au ministère. Ce dossier avait pris forme sous notre
ancien gouvernement, donc dans les années
2010‑2011, la construction d'une ferme qui regroupe vraiment tout le produit
d'appel touristique, le produit, si on veut, d'appel touristique rural.
Sans
plus tarder, j'irai un petit peu plus dans la vif du sujet ou dans le vif de la
question. La députée de Saint-Hyacinthe tantôt a abordé la stratégie maritime, et, oui, effectivement nous avons
le privilège au Québec d'avoir un magnifique fleuve qui arpente ou qui sillonne, si on veut, tout le
Québec au complet. Et la Mauricie a l'avantage d'avoir un port comme le port de Trois-Rivières. Mais aussi la majorité de
ces villes est bordée par le sud du... le sud de la Mauricie, excusez-moi,
est bordé par le fleuve Saint-Laurent.
J'aimerais vraiment que la ministre ce matin nous parle vraiment, selon sa
vision et selon la vision du ministère, de tout le potentiel que le
fleuve Saint-Laurent a, et tout l'estuaire, au niveau touristique.
Alors,
M. le Président, si vous me permettez, j'aimerais que ma collègue la ministre
nous explique davantage tout le potentiel touristique lié à la mise en
valeur de l'estuaire du Saint-Laurent. Merci.
Le Président (M.
St-Denis) : Alors, merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Vien :
Merci beaucoup pour la question. Ça ne m'étonne pas que ce soit ce collègue qui
soulève toute cette question du fleuve, lui
dont la circonscription, et la région, est aux abords du fleuve Saint-Laurent
et pas très loin de la... je ne sais pas si je le dis correctement, mais
de la biosphère du Lac-Saint-Pierre.
Une voix :
...
Mme Vien :
Bon, tiens, voyez-vous, hein, regardez, là, on commence à bien connaître nos
lieux au Québec.
Bien,
écoutez, je l'ai dit tout à l'heure, je vais le répéter, la stratégie maritime,
c'est une priorité gouvernementale, alors
on va s'y affairer avec toute la vigueur dont on est capables, parce que, le
fleuve, on a la chance d'avoir ça au Québec, c'est un joyau patrimonial, disons-le, là, exceptionnel, naturel. C'est
4 000 kilomètres, grosso modo. Ça traverse 16 régions, 53 MRC, on ne pense pas à ça, hein, 53 MRC.
C'est le troisième plus long fleuve en Amérique du Nord et le 17e plus long au monde, alors on a une chance inouïe que ce
soit chez nous qu'il coule. Et aussi ça représente 10 % de la réserve
mondiale d'eau douce, alors ça, c'est une chance vraiment exceptionnelle.
Vous dire, M. le
Président, qu'on a commencé à s'intéresser et à parler du potentiel fluvial au
Québec assez sérieusement aux alentours des
années 2005-2010 où, là, il y avait un contexte, et c'était, de mémoire, M.
Bachand qui était à ce moment-là
ministre du Tourisme, si ma mémoire est bonne, l'ex-ministre des Finances pour
notre gouvernement. Il y avait un
tourisme américain qui était plutôt en baisse, mais, en même temps qu'il y
avait cette situation-là, nous avions en même temps deux escales au
Québec, Québec et Montréal, qui recevaient des croisiéristes internationaux,
mais essentiellement en provenance de Boston
et de New York. Et, considérant tout le potentiel, année après année, que cette
industrie suscite, il est venu, bien
entendu, aisément à l'idée du ministre à l'époque et de ses collaborateurs de
faire en sorte de mousser davantage
cette industrie-là, d'où, à ce moment-là, un contrat donné à une firme pour
faire la cartographie, si vous
voulez, du Québec en termes de ce que pourrait représenter la configuration
d'escales au Québec. L'histoire, on la connaît, on en est maintenant
avec neuf escales pour lesquelles le gouvernement du Québec a réservé des sous,
chez lesquelles on a investi beaucoup
d'argent justement pour y aller d'infrastructures, parfaire l'accueil, former
le personnel. Alors, c'est
aujourd'hui un circuit franchement dépareillé que nous avons pour accueillir
des croisiéristes internationaux.
D'autre part, il
fallait aussi consentir de l'argent mais aussi de l'énergie pour développer des
activités dans chacune de ces escales-là.
Savez-vous pourquoi, M. le Président? C'est parce que la deuxième source de
revenus pour les bateaux
internationaux qui débarquent dans nos escales, ce sont les excursions. Alors,
non seulement on développe des excursions
pour nos croisiéristes, mais en même temps ce sont, bien entendu, des services
qui profitent à la population locale.
Maintenant que nous sommes forts de ces escales qui sont en place, ces neuf
escales — il y a
en six, celles que nous avons
développées dans l'espace de 2005-2006, et on ajoute maintenant Montréal, Trois-Rivières
et Québec — on se
positionne et on se demande : Quelle
est la suite des choses? Bien, on ne réinventera pas le bouton à quatre trous,
hein? Ça marche, les croisières. Les
escales sont bien positionnées, elles ont de bonnes infrastructures. Nous
avons, au cours des dernières années, développé une offre touristique et
culturelle assez majeure. Il y a des musées qui ont vu le jour à Sept-Îles notamment grâce aux deniers publics. Ça
a suscité des investissements privés dans ces localités-là. Maintenant, ce qu'on se dit, M. le Président, c'est :
Comme le tourisme international est disponible, comme les croisiéristes
augmentent d'année en année et comme
nous accueillons de plus en plus de bateaux venant de l'étranger et plus
uniquement de Boston ou de New York,
nous devons continuer, me semble-t-il, de consolider cette industrie, et c'est
ce que nous allons faire, M. le Président.
Je ne sais
pas, tantôt, si j'ai donné ces chiffres-là, parce que je parle beaucoup puis je
dis beaucoup de choses, mais, dans
l'espace des dernières années, M. le Président, les croisières internationales,
là, c'est carrément en explosion, dans le bon sens du
terme. On accueille à peu près 320 000 personnes. Avez-vous une idée
de ce que ça représente quand ces gens-là débarquent en région, dans une
des escales? Ça, c'est de l'argent neuf.
Une voix : ...
• (11 h 50) •
Mme Vien : Saguenay. Croisières fluviales, M.
le Président : 52 000; observation des mammifères : 275 000
visiteurs. Essentiellement,
l'observation des mammifères — vous me corrigerez, Mme la
sous-ministre — c'est
essentiellement dans le parc marin du Saguenay. Alors, voilà une manne
qui arrive. Et je suis allée les visiter, ces gens-là, d'ailleurs, il n'y a pas si longtemps. Quand je suis allée
donner le coup de départ de l'événement Pierre-Lavoie, je suis allée rencontrer
les gens du port là-bas, des gens, là,
dévoués, dépareillés qui ont le sourire jusque-là et qui sont de bonne humeur.
Pourquoi? Parce que ça rapporte puis ça a redynamisé aussi cette partie
de cette région.
Maintenant,
M. le Président, nous voulons continuer sur cette lancée-là, continuer à
consolider cette industrie. Maintenant,
on va faire un pas de plus. Tantôt, j'ai parlé d'un 30 millions annoncé dans le budget. Il y a un 31 millions
également pour la place Dalhousie pour mieux encore accueillir les croisiéristes
internationaux qui débarquent à Québec.
On va donc investir dans des circuits. On va
investir aussi dans l'intermodalité, comment, entre routes, bateaux et autres
moyens de transport, on peut passer de l'un
à l'autre quand on a des visiteurs au Québec, comment je fais, moi, s'il y a
des croisiéristes à Québec, pour amener ces gens-là à Bellechasse, par
exemple, ou ailleurs, à Portneuf, visiter un attrait touristique, peut-être les garder une journée, leur faire faire une activité
particulière. C'est aussi la vision que nous avons de développer
de nouveaux produits touristiques, de nouveaux attraits touristiques, et je
sais, M. le sous-ministre Dubé, que
la SEPAQ a des projets dans ce sens-là. La SEPAQ qui est très performante,
c'est une société d'État au Québec qui est
très performante, qui a de bonnes idées. On sent qu'il y a du génie dans cette
organisation-là, et ça se voit quand ils sont à développer de nouveaux
produits.
Alors, c'est
bon pour les régions, c'est bon pour le tourisme, c'est bon pour attirer de
nouveaux visiteurs étrangers, notamment,
cette stratégie maritime. C'est tellement bon, M. le Président, que le premier
ministre du Québec a décidé de nommer
un ministre responsable de cette stratégie-là qui est le député de
Rivière-du-Loup et c'est tellement bon aussi qu'il a demandé à une dizaine de ministres, dont je suis, de faire
partie d'un comité ministériel dont la seule et unique mission est de développer cette stratégie maritime
et de la déployer à la grandeur du Québec parce que ça, c'est de l'économie,
parce que ça, c'est de l'argent neuf et
parce que ça, c'est des emplois un peu partout et que nous en avons fait une
priorité.
Le
Président (M. St-Denis) : Je vous remercie, Mme la ministre. Alors, je
reconnaîtrais maintenant le député de Laval-des-Rapides.
M.
Polo : Oui. Bonjour, M. le Président. Merci beaucoup. Dans le dernier
budget du député de D'Arcy-McGee... non,
dans le dernier budget du ministre Leitão, le ministre des Finances a annoncé
la relance du Plan Nord. Comme vous le
savez, ça a fait partie de notre plateforme électorale. Et, juste pour l'année
2014‑2015, il est prévu d'injecter 63 millions dans le Fonds du Plan Nord. Cet argent servira notamment à financer des
travaux d'infrastructure tels que le prolongement de la route 138, la réfection de la route de la
Baie-James ou encore celle de la route 389 sur la Côte-Nord. Le Plan
Nord sera mis en branle avec la participation des communautés locales et
autochtones et en fait c'est un vaste chantier qui s'effectuera dans une optique du développement durable. Mais il n'y a
pas que les communautés locales qui profiteront de ce projet d'avenir, celui-ci se traduira par des
retombées économiques pour l'ensemble des régions du Québec.
Des gens d'un peu partout en province y travailleront, et plusieurs PME
y contribueront en fournissant des matériaux et de la main-d'oeuvre, ce qu'on
appelle également le Plan Sud.
Un volet
touristique fait également partie de la stratégie nordique de notre gouvernement. D'ailleurs, une somme de 3,2 millions a été annoncée dans le dernier budget pour développer ce secteur. M. le Président, j'aimerais
que la ministre puisse nous expliquer
ou nous répondre. J'aimerais savoir de quelle façon elle entend utiliser et de quelle... J'aimerais vous
entendre sur l'utilisation que votre ministère compte faire de cet argent et de
ce budget additionnels. Merci.
Le Président (M. St-Denis) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, il vous reste 4 min 30 s.
Mme Vien : Ça, c'est très
ingrat, ça, quatre minutes pour parler du Plan Nord.
Quel beau projet pour le Québec, un des plus
beaux qu'on ait eu à présenter depuis les dernières décennies, honnêtement, là! Et c'est tellement
dommage, puis là je vais me permettre un petit, petit,
petit commentaire peut-être négatif,
que le Plan Nord n'ait pas survécu sous
l'ancienne administration, qu'il ait été mis sur respirateur artificiel,
malheureusement. C'est la seule
critique que je vous formulerai parce que je vous estime beaucoup. Mais nous
avons donc décidé de reprendre ce
dossier-là, M. le Président, et de le mener de main de maître pour faire en
sorte que ça donne les résultats qui étaient escomptés, puis ça, on va y arriver, je peux vous le garantir, parce
qu'on a une équipe dédiée en arrière de ce projet-là, un premier ministre qui est convaincu. On a un comité
ministériel, encore une fois, sur lequel je siège, qui est dédié à cette
question-là. On a un bureau de
commercialisation qui fera le pont entre le Sud et le Nord, c'est-à-dire les
besoins du Nord, comment le Sud peut nous aider pour que les
retombées économiques soient, oui, effectivement pour le nord
du Québec et ses communautés qui
vivent là-bas mais aussi que le Sud puisse tirer son épingle du
jeu avec le Plan Nord. Il y aura une société qui sera responsable de tout son déploiement pour
que ça se fasse de façon intelligente et de belle façon, dans le respect des communautés qui y vivent et dans le
respect du développement durable, M. le
Président. C'est 72 % du territoire du Québec, tout le monde le sait. À l'époque,
c'était 80 milliards d'investissement, c'était 20 000 emplois qu'on
voulait créer avec ce projet fantastique qui a fait rêver le monde
entier. 20 000 emplois par année, alors, ce n'est pas rien.
Jusqu'à maintenant, au
niveau du ministère du Tourisme, M. le Président, nous avions la... je vous le
dis de mémoire, la stratégie de
développement au nord du 49e parallèle. Et nous, on prend ce travail-là parce
que c'est un travail qui a été bien fait. On va relancer et réactiver
cette stratégie-là pour en faire le volet touristique du développement du Plan Nord. Déjà, jusqu'à maintenant, vous dire
qu'il y a 38, près de 40, là, projets qui ont été développés pour une somme
d'investissement de 7,8 millions de dollars. Ça a généré grosso modo
50 millions au total. Alors, c'est vous dire que d'investir dans le Nord,
c'est très, très, très payant. On dit que pour chaque dollar qu'on investit
dans le Plan Nord ça rapporte quelque chose
comme 6 $. Alors, tu sais, ça, ça suscite de l'investissement privé. Le
gouvernement du Québec en met, mais le privé également crée de la
richesse en investissant de son côté également.
Ce que nous
voulons faire, essentiellement, c'est d'investir dans les infrastructures, dans
la formation, ça, c'est essentiel,
dans la formation, comment on accueille les gens, comment on aborde les gens,
comment on en prend soin quand la
visite arrive, d'autant plus que, dans le Nord, c'est particulier, ce n'est pas
le même contexte, ce ne sont pas les mêmes équipements. Alors, il faut avoir cette formation auprès de nos gens, puis
évidemment ça va créer de l'emploi dans nos régions nordiques. Il faut être conscients aussi que ça prend un
accompagnement qui est particulier, ça prend aussi de la modulation, ça prend de l'adaptation dans nos
programmes pour répondre aux besoins de ces communautés fantastiques, formidables que j'ai eu la chance de visiter quand
j'étais ministre des Services sociaux, qui vivent au nord du 49e parallèle.
Nous voulons
aussi, M. le Président, faire en sorte que nous puissions goûter aux saveurs et
au terroir des nations autochtones au
Nord. M. le Président, on va travailler très, très fort et sans relâche pour
faire en sorte que ces clientèles qui
sont friandes de visites dans l'Arctique, dans le Nord... Il y en a, ils
dépensent des fortunes, des fortunes. Je n'ai pas la liste devant moi,
mais de pays qui sont visités... Donnez-m'en donc un, un pays nordique, là, qui...
Une voix : La Finlande.
Mme Vien :
La Finlande. Bien, en tout cas, c'est en plein développement. Alors, il faut
absolument, nous aussi, aller
chercher notre part du gâteau, dans ce sens-là. Et on va travailler très fort,
M. le Président, également pour faire du Plan Nord une destination de classe mondiale puis on va le faire de
façon intelligente et respectueuse des communautés et de
l'environnement.
Le Président (M. St-Denis) : Merci,
Mme la ministre.
Mme Vien : Est-ce que j'ai
d'autre temps encore?
Adoption des crédits
Le
Président (M. St-Denis) : C'est terminé, c'est dommage. Alors, le
temps alloué à l'étude des crédits du volet Tourisme étant écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix.
Ainsi, le programme 1, Tourisme, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M.
Cousineau : Sur
division.
Le
Président (M. St-Denis) : Sur division. Et l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Tourisme pour l'exercice financier 2014‑2015
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M.
Cousineau : Sur
division.
Documents déposés
Le
Président (M. St-Denis) : Sur division. Merci. Alors, en terminant, je
dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition.
Et la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures afin d'entreprendre l'étude des crédits
du volet Économie, Innovation et Exportations. Merci.
(Fin de la séance à 11 h 59)