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(Onze heures quarante-neuf minutes)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la commission parlementaire de l'économie et du
travail ouverte.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton) est remplacée par M. Richard (Nicolet).
Le Président (M. Richard): On n'est pas chanceux, il y en
avait. M. le ministre, à vous. J'appelle donc à nouveau l'article
1.
Application et interprétation
M. Savoie: Très rapidement, l'article 1 vise tout
simplement à donner les définitions les plus
élémentaires, les plus substantielles pour la loi. Dans
l'ancienne loi, dans le texte actuel de la toi, il n'y a que trois ou quatre
définitions. Ici, on élargit cela un peu. Les autres
définitions se trouvent à l'endroit approprié ou elles
seront utilisées selon la définition du dictionnaire, comme le
préconise d'ailleurs un texte du juge Pigeon sur la rédaction et
l'interprétation des lois.
M. Claveau: Pour ce qui nous concerne, nous avons
déjà eu l'occasion de discuter, en consultation publique, de ces
interprétations et des différentes significations à donner
à ces mots. Je crois qu'on est d'accord en grande partie avec les
interprétations. La seule chose, c'était au sujet de la
concordance concernant la question du résidu minier, à savoir si
la Loi sur la qualité de l'environnement subirait des concordances afin
de s'ajuster à la définition que vous donniez à
"résidus miniers".
M. Savoie: On me dit que la définition de "résidus
miniers" a été acceptée par le ministère de
l'Environnement.
M. Claveau: D'accord. C'est la définition qu'on retrouve
dans l'amendement à l'article 20 de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Le Président (M. Richard): Donc, est-ce que l'article 1
est adopté, M. le député d'Ungava?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 2. M. le
ministre.
M. Savoie: Aucun commentaire.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Claveau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 3.
Propriété des substances
minérales et des réservoirs souterrains
M. Savoie: II s'agit d'une déclaration de principe. Tout
notre droit, en ce qui concerne les substances minérales, repose sur
l'article 3. C'est-à-dire que cela fait partie du domaine public sans
exception, sauf pour les modifications à la Loi sur les mines ainsi que
certains cas particuliers, par exemple, en ce qui concerne les autochtones
auxquels on fait référence dans la présente loi.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Claveau: Au premier alinéa de l'article 4, on dit: "Ne
fait pas partie du domaine public le droit aux substances suivantes,
lorsqu'elles se trouvent: dans des concessions minières pour lesquelles
des lettres patentes ont été délivrées avant le 1er
juillet 1911." Pourquoi cette date en particulier?
M. Savoie: "Toutes les substances minérales appartenant
à la couronne, en vertu de la loi - je cite le texte de l'article de la
loi actuelle - ou par titres de concession, et situées dans le
tréfonds des terres concédées avant le 24 juillet 1880,
dans un canton, excepté l'or et l'argent, sont abandonnées par la
couronne et appartiennent exclusivement au propriétaire de la surface,
pourvu que celui-ci ne se soit pas départi de son droit de
préemption consacré par les dispositions antérieures de la
loi."
Dans le texte proposé de l'article 4, ce qu'on cherche à
établir, c'est qu'en vertu de lettres patentes délivrées
avant le 1er juillet
1911 il y avait des considérations concernant les ressources
minières et on ne veut pas les invalider.
M. Claveau: Si je comprends bien le sens de l'article 4, dans ses
trois alinéas ou, enfin, dans ses différentes parties, on fait en
sorte que la loi respecte toutes les sortes de concessions ou de transferts de
propriété qui ont pu être fixés dans les lois
jusqu'en 1982.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: II me semble que la dernière date que l'on
voit là-dedans est celle du 15 septembre 1982.
M. Savoie: Dans l'article 237 de l'ancienne loi, c'était
là aussi. Ou dans la loi actuelle, plutôt.
M. Claveau: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 5.
M. Savoie: Le projet de loi maintient tout simplement le statu
quo en ce qui concerne les substances dites de peu de valeur. II est à
noter que depuis 1966 la couronne se réserve le droit à des
substances dans la vente des terres à des fins autres que
minières.
M. Claveau: Vous parlez de substances de peu de valeur. Est-ce
que c'est dans les carrières ou si cela se trouve dans les...
M. Savoie: C'est le gravier, la pierre à construire,
à sculpture ou à chaux, le calcaire qui se trouvent...
M. Claveau: Ce sont des minéraux. M. Savoie: De
surface. M. Claveau: D'accord.
M. Savoie: Des matériaux de construction. On parlait
d'ocre tantôt, juste"ment, c'est compris.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Et la stéatite.
M. Claveau: D'accord. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 6.
M. Claveau: M. le Président, est-ce qu'on retrouvait cet
article dans la loi précédente?
M. Savoie: C'était l'article 11.
M. Claveau: C'était l'article 11 de la loi
précédente qui...
M. Savoie: Oui, dans la loi actuelle aussi.
M. Claveau: Dans la loi qui est toujours en vigueur.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: C'est une reconduction de cet article.
M. Savoie: Le maintien du statu quo.
M. Claveau: II n'y a pas de problème... Vous parlez de
maintien du statu quo. Est-ce qu'à votre connaissance, pour ce qui
concerne entre autres les articles 4, 5 et 6, des représentations ont
été faites à votre ministère afin que le statu quo
ne soit pas maintenu?
M. Savoie: Aucune, sauf peut-être de la part du notaire
Gilbert. Par exemple, il demandait où commençaient et se
terminaient les droits miniers. On pense que, malgré la bonne
volonté du notaire Gilbert de régler cela d'une façon
quelconque, à l'article 6, on ne tient pas compte de l'utilisation
domestique qu'on peut faire de certains matériaux de surface. Le
propriétaire d'un terrain ou le locataire d'une terre
cédée peut les utiliser pour des fins dites domestiques et non
pas industrielles.
M. Claveau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 7.
M. Claveau: C'est la question de la propriété des
résidus miniers. Est-ce que, dans votre esprit, cet article couvre aussi
la question de la propriété des résidus miniers dans un
site minier abandonné, qui pourrait redevenir la propriété
de l'État ou qui pourrait être transféré à
d'autres propriétaires pour d'autres fins?
M. Savoie: C'est une disposition de droit nouveau. Il n'y avait
pas de telle disposition et cela soulevait des problèmes. On dit qu'ils
appartiennent au propriétaire lorsqu'ils ont été
déposés avec son consentement. Lorsqu'il y a absence de
consentement, j'imagine que cela tombe dans le domaine des res nullius.
Il y a une clarification. Auparavant, c'était à l'article
8 et, dans la réimpression, c'est à l'article 7, On me dit qu'on
a apporté une clarification au sujet de la propriété des
résidus miniers qui
appartiennent en premier lieu à l'exploitant.
M. Claveau: À l'avenir, est-ce que cela va couvrir aussi
les cas litigieux qu'il pourrait y avoir sur des sites miniers actuellement
abandonnés?
M. Savoie: Oui. On va dire que cela appartient au
propriétaire du sol. Dans plusieurs cas, j'imagine que ce sera le
gouvernement. C'est clair, à ce moment-là. Si quelqu'un veut les
exploiter, il n'a qu'à en faire la demande au gouvernement. Auparavant,
c'était toujours flottant. On avait de graves problèmes,
particulièrement en Abitibi lorsqu'on a voulu reprendre l'exploitation
de certains de ces schlamms.
M. Claveau: Cela comprend tous les bassins de
sédimentation et les différentes activités, tout ce qui
pourrait rester sur un site...
M. Savoie: Tous les dépôts de résidus
miniers.
M. Claveau: D'accord.
M. Savoie: Le terme technique, je pense, c'est "schlamm". Il se
trouve dans le Robert.
M. Claveau: Cela veut dire aussi que sur un site abandonné
- disons - si un prospecteur ou quelqu'un d'autre veut...
M. Savoie: L'exploiter.
M. Claveau: ...reprendre des claims, à ce
moment-là, il prend aussi la responsabilité des résidus
qu'il y a là-dessus.
M. Savoie: Du schlamm, oui. C'est cela.
M. Claveau: Quand vous disiez qu'il y a des résidus qui
appartiennent au gouvernement, qu'est-ce que...
M. Savoie: Supposons que ce soit sur une terre du gouvernement,
on dit que la propriété du sol comporte ce qu'il y a dessus, les
résidus miniers qui s'y trouvent lorsqu'ils sont déposés
avec son consentement.
M. Claveau: Il doit être assez rare qu'il y ait des cas de
résidus miniers sur des terres qui ne sont pas "claimées".
M. Savoie: C'est commun.
M. Claveau: C'est commun?
M. Savoie: C'est commun.
M. Claveau: Dans quel cas cela se retrouve-t-il? (12 heures)
M. Savoie: Par exemple, dans des vieilles exploitations
minières où on a eu une activité minière
quelconque, si le schlamm se trouve sur un terrain qui appartient à la
couronne, disons. Éventuellement, les claims tombent et cela
n'appartient à personne.
M. Claveau: D'accord, mais, à l'avenir, ces situations
n'arriveront plus.
M. Savoie: C'est-à-dire que le problème
était le suivant: si vous vouliez mettre un résidu minier en
exploitation et l'amener à l'usine pour le traiter, vous ne saviez pas
à qui vous adresser. Est-ce que vous vous adressiez au
propriétaire du sol? Est-ce que vous vous adressiez aux héritiers
et ayants droit de celui qui l'avait exploité? Alors, cela clarifie la
situation, soi-disant.
M. Claveau: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Richard): Maintenant, l'article 8. Ne
vous gênez pas, si cela vous tente de passer tout un bloc d'articles en
même temps, vous avez le droit, je pense que la législation permet
cela.
J'appelle donc l'article 8.
M. Cannon: M. le Président, vous ne connaissez pas mon
collègue là-bas qui décide, et avec raison, d'examiner
à son rythme les articles et je pense que c'est tout à fait
normal. Vous n'êtes pas encore un habitué de notre commission, M.
le Président.
Le Président (M. Richard): Non, non, et c'est à
regret, c'est sûrement un dossier minier très
intéressant.
M. Savoie: On vous a apporté une copie des documents et on
va vous la transmettre.
M. Claveau: Le député de La Peltrie sera d'accord
avec moi pour dire que cela va relativement bien jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Richard): Alors, j'appelle donc à
nouveau l'article 8.
M. Claveau: Sont des droits réels immobiliers les droits
miniers conférés; c'est l'ensemble... Est-ce que dans le projet
de loi qu'on a sous les yeux il y a des nouveaux droits réels
immobiliers qui apparaissent ou si vous reprenez exactement la liste qu'on a
dans la loi actuelle?
M. Savoie: II y a une modification, on améliore l'ancienne
énumération, mais c'est le statu quo.
M. Claveau: Vous améliorez dans quel
sens l'ancienne...
M. Savoie: Bien, la liste a été ajustée pour
éliminer des titres qui ne sont plus émis et pour en ajouter de
nouveaux.
M. Claveau: Et là-dedans on retrouve tous les titres sans
exception?
Une voix: D'exploration et d'exploitation?
Une voix: Oui, tous les titres.
M. Savoie: Oui, cela doit.
M. Claveau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 9.
M. Claveau: Tout droit minier, réel et immobilier
constitue une propriété distincte. Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
10.
M. Claveau: Sont exemptés de l'enregistrement...
Encore là, est-ce qu'on fait face à quelque chose de
nouveau ou si on reprend...
M. Savoie: Ici, c'est du nouveau droit parce qu'en pratique,
lorsqu'on travaillait avec les claims on ne connaissait pas les
modalités d'enregistrement. Alors, ici encore, on clarifie. On
précise que sont exemptés de l'enregistrement au bureau de la
division de l'enregistrement, soit du ministère ou d'un bureau
d'enregistrement civil, par exemple, le claim, puisqu'il s'agit d'un droit
précaire et, ensuite, le permis d'exploration, etc., etc.
M. Claveau: Le permis de recherche...
M. Savoie: Alors, ce qu'on veut faire, c'est enregistrer des
droits et non des titres ou un mode de possession qui, techniquement, s'appelle
précaire, je crois, c'est-à-dire qui a des
échéanciers réglementaires, par exemple, deux ans, trois
ans, qui a des échéanciers réglementaires et qui change de
main automatiquement à la suite de l'exécution ou non d'une
modalité quelconque.
M. Claveau: D'accord. Vous faites une distinction, à ce
moment-là, entre une sorte de propriété où on est
propriétaire à volonté jusqu'au moment où on s'en
sépare.
M. Savoie: On suit les mêmes principes que le Code civil.
Par exemple, en vertu du Code civil, un bail donné à un locataire
sur un immeuble ne s'enregistre pas parce que c'est un titre précaire.
C'est temporaire, aléatoire et, en plus de cela, c'est sujet à
toutes sortes de conditions réglementaires, ce qui fait en sorte ou non
que cela saute. Or, dans ce cas-ci, le claim, par exemple, n'importe qui peut
le jalonner, le transférer quinze fois à l'intérieur des
deux ans, mais s'il ne renouvelle pas son claim, s'il n'exécute pas les
travaux, le claim tombe. Alors, il ne s'agit pas d'un droit réel,
c'est-à-dire qu'il s'agit d'un droit réel immobilier, mais il ne
s'agit pas d'un droit enregistrable pour des questions administratives.
M. Claveau: D'accord. On comprend très bien la nuance.
Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
11.
M. Claveau: L'article 11 se lit comme suit: "II est
constitué au ministère de l'Énergie et des Ressources un
registre public des droits miniers, réels et immobiliers,
accordés en vertu de la présente loi."
Une voix: Cela a été réécrit...
M. Claveau: Oui, c'est un sujet qui a été
discuté en consultation publique et on voit que la nouvelle version est
très différente de la première.
M. Savoie: Cela a été ajouté après la
commission parlementaire justement pour tenir compte d'une ou deux
interventions; c'est tout simplement pour dire où sera tenu le registre.
Je pense que cela se tient au ministère? C'est cela?
Une voix: C'est cela.
M. Claveau: D'accord. Donc, c'est le ministère de
l'Énergie et des Ressources qui est responsable de la tenue des
registres.
M. Savoie: C'est-à-dire que le ministère va tenir
un registre et les bureaux d'enregistrement vont tenir un autre registre. Il va
y avoir un registre au ministère et il va y avoir un registre au bureau
des divisions d'enregistrement.
M. Claveau: D'accord. On s'entend bien là: c'est le
registre des droits miniers, mais le registre va être disponible au
bureau d'enregistrement, mais à titre de service.
M. Savoie: Également. Pour les droits. À chaque
fois qu'on va créer un droit, il va être au bureau
d'enregistrement. L'article 11 s'applique aux titres dont il est question
à l'article 10 et le bureau d'enregistrement, c'est pour les droits
réels.
M. Claveau: C'est cela, c'est parce que... Cela veut dire que,
d'après l'article
11, le registre en question ne se retrouvera pas au bureau
d'enregistrement.
M. Savoie: Non, je m'excuse. On dit: "II est constitué au
ministère de l'Énergie et des Ressources..." On dit qu'on va
créer deux registres: un registre dans les bureaux d'enregistrement
pour, par exemple, l'enregistrement de tout droit affectant, par exemple, un
bail d'exploitation...
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: ...affectant une propriété et un
registre, dont il est question à l'article 11, pour les
éléments de l'article 10. Alors, si on regarde l'article 10, on
dit: "Sont exemptés de l'enregistrement au bureau de la division
d'enregistrement: le claim, le permis...", etc., etc. Mais ceux-là sont
enregistrés au bureau du ministère.
M. Claveau: D'accord. Le livre ou le registre aurait pu
être déposé au bureau d'enregistrement pour consultation
uniquement à titre de service.
M. Savoie: Non. Supposons que vous jalonniez un claim quelque
part, par exemple en Estrie, et que vous vouliez savoir à qui appartient
le claim, vous pouvez appeler pour Je savoir. Vous appelez au bureau
d'enregistrement du ministère. Mais si vous voulez savoir si un banquier
détient une hypothèque sur une mine en exploitation, là,
c'est le bureau d'enregistrement.
M. Claveau: D'accord. Ce registre va-t-il être un registre
informatisé et accessible facilement à l'ensemble de la
population?
M. Savoie: C'est l'article 12.
M. Claveau: C'est l'article 12 qui dit cela. Est-ce que les
délais aussi de mise en opération d'un tel reqistre sont
fixés ou...
M. Savoie: Les mécanismes sont là pour bien
desservir la population.
M. Claveau: Est-ce qu'il existe actuellement un registre
semblable au ministère?
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: C'est le programme informatisé.
M. Savoie: Oui. Celui qu'on utilise fréquemment. Et, comme
notaire, ayant pratiqué en Abitibi, j'appelais
régulièrement ici pour savoir à qui appartenait tel lot,
quelle était la date d'échéance, si les transferts avaient
été faits et pour toutes sortes de questions du genre.
M. Claveau: Est-ce que c'est - je ne suis pas certain - le
système VISA qui existe déjà à l'intérieur
du ministère'' Dans les bureaux régionaux, il y a ce qu'on
appelle le système informatisé VISA qui donne accès
à...
M. Savoie: Mais c'est pour les régions et non pas pour le
ministère. Les régions envoient l'information ici au
ministère. Je pense que c'est sur VISA.
Une voix: C'est cela; et du ministère on peut avoir un
terminal...
M. Claveau: Je n'ai pas compris. Pourriez-vous nous expliquer
cela brièvement?
Une voix: Oui, c'est cela. C'est le système VISA. En fait,
il y a un registre central et les avis de jalonnement peuvent être
déposés en régions. Ils sont envoyés à
Québec, on les inscrit dans le registre et quelqu'un qui veut avoir
l'information du registre peut aller dans les bureaux régionaux du
MER-Mines et interroger par écran cathodique lié par ligne
téléphonique au registre central et il a l'information en
région sur l'écran. Et, à partir de l'écran, on
peut avoir un listing imprimé aussi. Alors, c'est ce qu'on
appelle...
M. Claveau: Oui, en six ou sept feuillets différents.
Une voix: C'est cela, c'est le système actuel, sauf qu'il
n'était pas...
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, seulement pour des
raisons techniques et pour le monsieur là-bas qui me regarde d'un oeil;
pourriez-vous vous identifier?
M. Lebuis (Jacques): Jacques Lebuis, fonctionnaire au
ministère.
Le Président (M. Richard): Et, madame ici, au cas
où vous auriez à parler? Cela peut arriver, il n'y a aucun
sexisme ici.
Mme Poudrier (Lise): Lise Poudrier.
Le Président (M. Richard): Alors, c'est Mme Lise Poudrier.
Alors, il n'y a aucun problème, allez-y, M. Lebuis.
M. Lebuis: Alors, il existe actuellement un support informatique,
mais il n'était pas prévu à la loi actuelle. Et là,
on l'officialise, tout simplement, si on veut.
M. Claveau: Mais c'est exactement le même support que celui
qu'on a. À partir de
ce système VISA, par exemple, est-ce qu'on va pouvoir avoir
accès aux données interrégionales?
M. Lebuis: On interroge toujours la banque centrale qui a toutes
les informations. Vous pouvez donc avoir toutes les informations de la banque
centrale à partir de n'importe quelle région.
M. Claveau: D'accord. Par exemple, à partir de n'importe
quelle région, on peut poser des questions sur ce qui se passe dans une
autre région.
M. Lebuis: Absolument.
M. Claveau: Au début, ce n'était pas cela. On
pouvait avoir l'information de la région donnée, mais on ne
pouvait pas recevoir l'information d'une autre région.
M. Lebuis: Exactement, c'est pour cela d'ailleurs qu'on a
maintenant un registre central parce que cela permet de desservir tout le
monde.
M. Claveau: D'accord. Au début, c'était un registre
local.
M. Lebuis: C'est cela, il y avait un registre pour la
région de Val-d'Or et ainsi de suite?
M. Claveau: Alors, je vous remercie de vos explications.
L'article 11, adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 12.
M. Claveau: En fait, c'est l'application de l'article 11.
Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 12 est adopté.
L'article 13.
M. Claveau: Le reqistraire, désigné par le ministre
de l'Énergie et des Ressources, est chargé de tenir la liste
publique des droits miniers. Alors, on définit ici, si je ne m'abuse, la
tâche du registraire.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Ce registraire va être en poste à
Québec, je suppose, au centre du ministère?
M. Lebuis: C'est cela.
M. Savoie: C'est le registraire en chef.
M. Claveau: C'est le registraire-chef. C'est un poste
spécifique. Est-ce que ce poste existe déjà à
l'intérieur du ministère?
Une voix: Oui.
M. Claveau: Oui, en région, va être responsable de
l'application du registre ou de la mise à jour du registre? Est-ce que
cela va être le géologue...
M. Savoie: II y a un sous-registraire. M. Claveau: II y a
un sous-registraire.
M. Savoie: II y a un registraire-chef et il y a les registraires
ordinaires.
M. Claveau: Dans chaque région, il va y avoir un
registraire qui va...
Une voix: Ce n'est pas prévu formellement dans la
loi...
M. Savoie: Finalement, ce sont les sous-registraires qui vont
s'en occuper, ce sont tes responsables de bureaux, etc.
M. Claveau: Est-ce que le qéologue résident va
être sous-registraire ou...?
M. Savoie: Je ne sais pas si cela va être le
géologue-chef. Je suppose qu'il va avoir une responsabilité
puisqu'il est directeur de bureau. C'est purement administratif.
M. Claveau: D'accord, mais il ne s'agit pas nécessairement
de créer un poste dans chacune des régions où on va avoir
un individu nouveau qui va s'appeler sous-registraire.
M. Savoie: Non. On me dit qu'il va y avoir un agent de gestion
des titres miniers; ce pourrait être un fonctionnaire quelconque.
M. Claveau: Est-ce qu'on va demander des qualifications
spéciales aux gens qui vont faire le travail de registraire?
M. Savoie: Bien, qu'ils soient au moins capables de lire et
d'écrire, j'imagine.
M. Claveau: Oui, mais cela pourrait être une
classification, le notariat ou autre.
M. Savoie: Non, non, je ne pense pas que ce soit assez payant
pour un notaire.
M. Claveau: Ou bibliothécaire?
M. Savoie: Ce ne sera pas un professionnel.
M. Claveau: D'accord. Alors, cela va pour l'article 12.
Le Président (M. Richard): C'était l'article 13, je
pense.
M. Claveau: C'était l'article 13? Ah!
Oui, c'était l'article 13.
Le Président (M. Richard): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Claveau: D'après ce qu'on comprend, il s'agit là
d'une reconduction de ce qu'il y avait dans l'ancienne loi?
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Alors, cela va pour l'article 14.
Le Président (M. Richard): L'article 14 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 15.
M. Claveau: L'article 15. "L'acte non inscrit au registre public
des droits miniers, réels et immobiliers, est sans effet à
l'égard de la couronne."
M. Savoie: C'est le texte actuel.
M. Claveau: C'est le texte actuel. Vous n'avez pas
envisagé de modifications à cela? Il n'y a pas eu de discussion
là-dessus?
M. Savoie: C'est standard, ce sont seulement des
mécanismes qui sont déjà en marche et qui ne sont pas
modifiés par la nouvelle loi.
M. Claveau: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 15 est adopté.
J'appelle l'article 16.
M. Savoie: Même chose. M. Claveau:
Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 16 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 17.
Droits miniers du domaine public
M. Claveau: Droits miniers du domaine public. Est-ce que vous
avez des notes globales sur ce chapitre-là?
M. Savoie: II s'agit d'énoncés de principe qui
visent à définir les objectifs de la loi. Cette disposition
permet, de plus, de baliser le pouvoir discrétionnaire du ministre
chargé de l'application de la loi. Une telle mesure se retrouve dans
plusieurs autres lois. Étant donné qu'on doit interpréter
la loi, que le ministre doit appliquer la loi et être orienté dans
ses décisions, il y a l'article 17 qui dit: "La présente loi vise
à favoriser la prospection, la recherche, l'exploration et
l'exploitation des substances minérales et des réservoirs
souterrains et ce, en tenant compte des autres possibilités
d'utilisation du territoire."
Par exemple, un centre de ski. Alors, cela dirige, c'est une disposition
qui précise les objectifs de la loi tout en soulignant l'utilisation
polyvalente du territoire. C'est un article nouveau à la suite des
représentations qui ont été faites par certains qui ont
dit: Vous savez, M. Savoie, il n'y a rien dans la loi qui dise que le ministre
doit favoriser l'industrie minière. On l'a collé là. (12 h
15)
M. Claveau: Ce avec quoi on est tout à fait d'accord,
d'ailleurs.
M. Savoie: Donc, c'est adopté?
M. Claveau: On espère que ce sera plus qu'un voeu pieux,
M. le ministre. Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle l'article 18.
M. Savoie: Vous n'avez pas eu d'indication à l'effet
contraire avant?
M. Claveau: Non, mais on continue d'observer. On fait de la
récolte de données.
L'article 18 dit que "le présent chapitre s'applique aux
substances minérales, aux réservoirs souterrains et aux galeries
minières désignées...
M. Savoie: Réservoirs souterrains, oui.
M. Claveau: ...réservoirs souterrains par
arrêté ministériel qui sont situés dans les terres
du domaine public et dans celles du domaine privé lorsqu'ils font partie
du domaine public."
Alors, cela couvre l'ensemble des activités minières.
C'est ce que vous voulez dire?
M. Savoie: Oui. Cela précise le champ d'application.
M. Claveau: Mais pourrait-il arriver, à la suite de vos
analyses, que certaines activités minières réussissent
à échapper à la définition que vous donnez?
M. Savoie: Cela s'applique aux substances minérales et aux
réservoirs souterrains. On dit que cela comprend également les
réservoirs souterrains. Alors, on couvre ce point-là.
Alors on dit: "s'applique aux substances minérales". 5i vous
allez à l'article 1,. vous avez la définition de substances
minérales, puis on est mort de rire.
M. Claveau: Cela va, M. le ministre, on prend votre parole.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
19.
Permis de prospection
M. Claveau: L'article 19: permis de prospection. On pourrait
peut-être, d'une certaine façon, traiter globalement toute la
question de la prospection, section II, si le ministre veut bien nous donner
les explications qui justifient toutes les modifications qu'il apporte au
système des permis de prospection.
M. Savoie: En gros, dans le corps de la loi actuelle, le permis
de prospecteur est l'outil administratif permettant d'accorder le droit de
prospecter et de jalonner les terrains où les droits appartiennent
à la couronne. Actuellement, il est mentionné que le permis de
prospecteur donne le droit de prospecter, mais on ne mentionne pas qu'il est
obligatoire. Dans la pratique, le permis sert surtout à obtenir des
plaques de jalonnement et à jalonner des terrains et il comprend donc,
même, une limite de superficie pour le jalonnement. Son usage est donc
très différent d'une permission de prospecter sur le terrain.
Donc, à l'article 19, le texte proposé stipule d'une
façon assez nette qu'en remplacement du permis de prospecteur la
nouvelle loi introduira le permis de prospection, dont la
caractéristique principale sera de le dissocier de l'acquisition et de
l'enregistrement du claim minier.
Ce que l'on fait, c'est que l'on prend la réalité, la
pratique courante et on la transfère à l'intérieur de la
section II, la pratique courante en ce qui concerne le permis de
prospection.
Finalement, ce que l'on veut, c'est que le permis de prospection donne
droit de prospecter, droit d'avoir accès au terrain et c'est dans ce
sens-là qu'on a interprété l'ensemble des dispositions
concernant le permis.
M. Claveau: Le permis de prospection fondamentalement n'oblige
pas à prospecter. Quelqu'un peut être détenteur d'un permis
de prospection et ne pas prospecter.
M. Savoie: S'il le veut, il le peut.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Mais il n'y est pas obligé.
M. Claveau: Une préoccupation que l'on avait
soulevée au moment de la comparution en commission parlementaire de
l'Association des prospecteurs du Québec, c'était
éventuellement le danger que l'on se serve du permis de prospection pour
en arriver, avec le temps, à un genre de contingentement des
prospecteurs sur le terrain. On sait que, dans certaines régions, il
pourrait être intéressant, pour les premiers prospecteurs
arrivés, d'empêcher que des permis de prospection soient
émis, par la suite, à d'autres prospecteurs. Quelles sont les
normes ou comment va s'appliquer la délivrance des permis de
prospection?
M. Savoie: Actuellement, on a élargi. Notre principe,
c'est d'avoir le plus de flexibilité possible. Avant, un permis de
prospection n'était émis que pour un an. Maintenant, un permis de
prospection est accordé pour cinq ans. Avant, un permis de prospection
ne donnait accès qu'à cinq claims. Aujourd'hui, on l'a agrandi,
c'est un nombre illimité de claims. C'est beaucoup plus facile. Ensuite,
celui qui détient le permis de prospection peut enreqistrer le claim au
nom d'un tiers, plutôt que d'être obligé de l'enregistrer
à son nom et ensuite faire le transfert, ce qui dédouble le
travail au ministère. On épargne beaucoup de travail ainsi.
Un autre élément du permis de prospection qui est
très important, c'est que cela constitue un droit, le fait d'avoir
accès au terrain et de jalonner.
M. Claveau: Quand vous dites: Enregistrer au nom d'un tiers, ce
tiers peut être n'importe qui?
M. Savoie: Une compagnie, n'importe qui.
M. Claveau: Est-ce que le tiers peut être un individu, un
citoyen d'une municipalité minière qui n'a pas de permis de
prospection?
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Ce n'est pas nécessaire que le tiers soit
détenteur d'une charte d'incorporation?
M. Savoie: Non.
M. Claveau: Le travail sur le claim peut être fait,
à ce moment-là, en entier, aussi, par quelqu'un qui a un permis
de prospection ou non?
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: À partir du moment où le claim est
enregistré, la personne qui travaille dessus n'a plus à
détenir un permis de prospection?
M. Savoie: Avant, le prospecteur enregistrait le claim à
son nom et le vendait ou le transférait à la compagnie pour 1 $
et autre bonne et valable considération. Souvent, c'était son
salaire de jalonnement. II y avait un enregistrement au nom du prospecteur et,
ensuite, on
transférait l'enregistrement au nom de la compagnie qui avait
retenu ses services. Aujourd'hui, le prospecteur sur le terrain va faire son
jalonnement, sa déclaration et ce sera enregistré au nom de la
compagnie tout de suite en partant, réduisant de moitié la grande
partie des enregistrements qui se faisaient au Québec.
M. Claveau: Personnellement, c'est une mesure avec laquelle je
suis très d'accord, si vous me permettez l'expression. La seule
préoccupation que l'on a, c'est d'être certain que ce ne sera pas
là un moyen de contingenter le nombre de prospecteurs dans une
région donnée.
M. Savoie: La seule façon que l'on aura de contingenter,
c'est de contrôler le nombre de permis de prospection en circulation. Or,
il n'y a aucune mesure et n'importe qui peut être prospecteur. C'est un
principe fondamental de la loi: Toute personne peut détenir un permis de
prospection. Évidemment, sauf si on vient d'Ungava.
M. Claveau: "Toute personne peut, sans être titulaire de
permis, désigner sur carte"... Il y a la question de la
désignation sur carte qui peut se faire sans permis.
M. Savoie: La désignation sur carte, ce n'est pas tout
à fait le même principe. D'abord, c'est restreint à
l'Estrie parce que l'ensemble des terres en Estrie est déjà
cadastré. Pour y avoir accès, il faut demander la permission au
propriétaire. Alors, les gars passaient leur temps à demander des
permissions qui étaient refusées, souvent par ignorance du
propriétaire, en disant: Non, tu n'as pas le droit de prospecter sur mon
terrain. Cela va permettre d'être beaucoup plus efficace et de jalonner,
parce qu'on a déjà les bornes, parce que c'est déjà
cadastré. C'est beaucoup plus simple. On a dit que cela va fonctionner
selon le cadastre existant. C'est beaucoup plus expéditif.
M. Claveau: Mais il reste qu'à ce moment-là, avant
de jalonner sur carte ou avant de prendre des claims à partir d'une
désignation sur carte, cela présuppose qu'il y a un travail
d'exploration qui s'est fait sur le terrain, parce qu'on ne va pas là
pour rien, généralement.
M. Savoie: Normalement, le gars va jalonner son claim et,
ensuite, il va faire son travail.
M. Claveau: Mais, à ce moment-là, cela veut dire
qu'il n'a pas besoin de permis de prospecteur?
M. Savoie: "Désigner sur carte"... Il n'a pas besoin d'un
permis, s'il veut prospecter...
M. Claveau: Je vais vous donner un exemple: un agriculteur
forestier... Comment dit-on? 50 emplois, 50 problèmes. Ce sont des gens
qui font un peu de tout. L'agriculteur, dans l'Estrie, à un moment
donné, en labourant, sort un "cap" de roche ou quelque chose
d'intéressant: il peut aller le jalonner sur carte? Il n'a pas besoin
d'un permis de prospecteur, il peut le faire. Le même agriculteur au
Lac-Saint-Jean ou en Abitibi ne pourra pas.
M. Savoie: Ce n'est pas la même chose. D'abord, en Estrie
tout est cadastré. C'est un élément qui n'existe pas
ailleurs. L'autre élément qui est nouveau, c'est que pour le
permis de prospecteur, il n'y a pas de test, ce n'est pas une profession, dans
le sens que, lorsque tu obtiens ta carte, il n'y a pas d'examen à
passer. C'est ouvert à tout citoyen et le permis de prospection, tout ce
qu'il donne comme droit, c'est le droit d'avoir accès au terrain,
c'est-à-dire le droit de se présenter au propriétaire du
terrain et de dire: Je veux avoir accès à ton terrain en vertu de
ma carte de prospection. Si on n'a pas de carte de prospection, le gars peut
refuser. Avec la carte, techniquement, il n'est pas censé refuser.
M. Claveau: Mais il n'y a personne qui, normalement, devrait
prospecter en forêt sans avoir sa carte sur lui.
M. Savoie: Même sur des terres privées.
M. Claveau: Maintient-on l'obligation d'avoir la carte
toujours?
M. Savoie: Oui. Même pour prospecter en Estrie, cela prend
la carte.
M. Claveau: Oui. Comment va-t-on déterminer que quelqu'un
est vraiment en train de prospecter quand il se promène dans le
bois?
M. Savoie: Finalement, prospecter, c'est ouvert à tous les
citoyens du Québec.
M. Claveau: Mais serait-il possible, supposons que je me
promène en forêt un bel après-midi
d'été...
M. Savoie: II se met à pleuvoir.
M. Claveau: ...il se met à pleuvoir, je vais me cacher
sous un arbre, je donne un coup de pied dans la mousse pendant que je suis
là et il y a une belle languette, un beau reflet de quartz avec de la
pyrite qui m'apparaît sous les pieds. Sur ces entrefaits, il y a
quelqu'un qui vient s'abriter sous le même arbre que moi, mais cela
s'adonne que
c'est un géologue du ministère et il dit: Tu es en train
de prospecter et tu n'as pas ta carte, Qu'est-ce que tu fais là?
M. Savoie: Personne ne peut t'empêcher de prospecter. Il
faut que tu comprennes ce que je dis: Si tu arrives sur une
propriété privée et que tu veux prospecter, le gars peut
te refuser l'accès, mais si tu sors ta carte de prospection, cela te
donne le droit d'avoir accès à un terrain privé. Je n'ai
pas ma carte de prospecteur, mais je peux aller prospecter n'importe
où.
M. Claveau: Mais pour avoir le claim, il faut avoir la carte?
M. Savoie: Si le propriétaire du sol dit: Tu ne peux pas
prospecter chez nous, tu n'as pas la carte de prospection... Tu n'as pas la
carte qui te donne le droit de prospecter, à ce moment-là.
M. Claveau: D'accord. Mais cela veut dire que cela
n'enlève pas l'accessibilité à la forêt pour
quiconque est intéressé d'aller faire un peu de prospection pour
s'amuser, la fin de semaine, le long d'une rivière.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Mais, par contre, s'il trouve quelque chose ou s'il
est intéressé et qu'il vérifie et que ce n'est pas
"ctaimé"...
M. Savoie: Là, cela prend sa carte.
M. Claveau: II faut qu'il aille chercher sa carte avant d'aller
chercher sur les terres.
M. Savoie: C'est cela. M. Claveau: D'accord.
M. Savoie: Cela prend absolument la carte pour jalonner.
M. Claveau: C'est cela.
M. Savoie: Cela termine la section II.
M. Claveau: On peut passer l'ensemble des articles 19 à
39. La seule chose peut-être, M. le ministre...
Le Président (M- Richard): Une seconde, pour la cuisine,
on me signale qu'il faudrait nommer article par article.
M. Claveau: Ah oui?
Le Président (M. Richard): L'article 19 est-il
adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 20 est-il
adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 21 est-il
adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): On va faire
moitié-moitié. Je vais seulement nommer l'article et vous direz
adopté. L'article 22?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 23?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 24?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 25?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 26?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 27?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 28?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M- Richard): L'article 29?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 30?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 31?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 32?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 33?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 34?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 35?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 36?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 37?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 38?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 39?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article 40 et
je vous félicite.
M. Claveau: On en a laissé passer un peu. Il y avait
plusieurs petites questions à poser là-dessus.
M. Savoie: Mais on peut toujours revenir, si jamais tu
veux...
M- Claveau: Dans l'ensemble, cela éclaircit. Il y a
beaucoup de subtilités dans la question du jalonnement, alors que l'on
pourrait discuter à volonté à savoir si ce ne serait pas
mieux trois ans au lieu de cinq ans. On fait des choix. Le gouvernement vit
avec ses choix.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
40.
Claim
M. Savoie: "Le claim s'obtient", à l'article 40. Il n'y
avait pas de disposition dans l'ancienne loi. Là on dit que, finalement,
le claim... Ce sont les méthodes de possession du claim. On dit tout
simplement que "le claim s'obtient par jalonnement ou désignation sur
carte, conformément aux dispositions de la présente section."
Alors, on énumère, dans cette section, toutes les règles,
les lois et la méthodologie entourant le claim et les droits qui en
découlent. Le jalonnement est fait à l'aide des plaques
délivrées par le ministre qui sont remises à toute
personne qui en fait la demande aux prix, aux conditions et pour la
période fixés par règlement.
En gros, ce qu'il faut retenir, quant aux claims, c'est que l'on n'a pas
modifié les principes de base, c'est-à-dire que c'est toujours du
"free mining", donc, tout le monde y a accès: le premier rendu, le
premier servi. Là encore, on a allégé l'administration de
la loi. Avant, pour jalonner un claim, il fallait faire des travaux et un
rapport chaque année. Alors, ce n'était pas tellement commode-
Là, on l'a étalé sur deux ans. Aujourd'hui, quelqu'un qui
jalonne son claim, en est propriétaire pendant deux ans, ce qui
réduit tout de suite de moitié l'administration. Chaque
année, l'État devait renouveler les claims, vérifier les
travaux et, souvent, les premières années où la
majorité des claims sont détenus, il s'aqit de très peu de
dépenses, très peu de travaux. Par exemple, il s'aqit de couper
quelques arbres, faire un petit sentier et vous rencontrez les exigences de la
loi. Ici, on l'a étalé sur deux ans, ce qui réduit de
beaucoup la paperasse, pour le prospecteur aussi, pour qui c'est un avantage
très net. (12 h 30)
Ensuite, on pose d'autres avantages. C'est là qu'on va
introduire, par exemple, des notions comme le fait de détenir un claim
sur lequel on fait beaucoup de travaux: on peut répandre la
dépense sur les claims avoisinants ou connexes étant donné
que, souvent, une veine va traverser plusieurs claims. Ceci a été
demandé par l'industrie. En gros, l'ensemble des interventions qu'on a
eues en ce qui concerne les claims, par l'industrie, ont été
très favorables. Cela n'a posé que très peu de
difficultés, sauf, évidemment, pour les grandes questions de
principe en ce qui concerne ce qui était ouvert au jalonnement et ce qui
ne l'était pas. Là, on a tenu compte des différentes
interventions de la part de l'industrie.
Si vous vous rappelez les principes du jalonnement, de quelle
façon on doit procéder, avant, c'était indiqué dans
les règlements et, là encore, l'Association des prospecteurs du
Québec, entre autres, a demandé que ce ne soit pas dans les
règlements parce qu'elle craignait des modifications arbitraires des
règlements; elle a demandé que ce soit transposé dans la
loi, ce qu'on a fait. Cela a été transposé dans la loi,
c'est-à-dire... Je ne sais pas si vous vous rappelez le débat,
lors de la commission. Ce que nous avions dit, c'est que les règles de
jalonnement stipulent que tu poses ton piquet, tu marches tant de pieds
à tant d'angles et, là, tu poses ton autre piquet et tu fais le
tour comme cela à compter de 7 heures le matin. Là, ils avaient
dit: Ah! On n'aime pas que ce soit dans les règlements parce que les
règlements se modifient. Il y a là, vraiment, un
élément clé de l'industrie pour les prospecteurs,
M. Claveau: Vous avez repris ce qu'il y avait dans l'ancienne loi
pour le...
M. Savoie: ...dans le règlement...
M. Claveau: ...pour le remettre dans la loi.
M. Savoie: ...et on l'a remis dans la loi.
M. Claveau: Mais c'était dans la loi actuelle?
M. Savoie: Oui, c'est cela. On l'a maintenu dans la loi, si vous
voulez.
M. Claveau: D'accord.
M. Savoie: À la suite des recommandations de
l'industrie.
M. Claveau: La seule chose que je me demande, c'est, par exemple,
à l'article 40, on dit, quand on parle des plaques: "Ces plaques seront
remises à toute personne qui en fait la demande" etc., mais "aux prix,
aux conditions et pour la période fixée par
règlement".
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Est-ce que, jusqu'à maintenant, c'est
fixé par règlement?
M. Savoie: C'est le coût pour l'achat et la distribution.
C'est de l'administration interne.
M. Claveau: Cela veut dire que le coût peut varier, que
le...
M. Savoie: Oui. Cela peut suivre l'inflation; cela pourrait
varier selon les années. On me dit que c'est 1 $ ou 2 $ le "set", c'est
vraiment une peccadille.
M. Claveau: Vous ne faites pas d'argent avec cela?
M. Savoie: Non, parce que cela coûte plus cher de
l'administrer que de le distribuer.
M. Claveau: D'accord. Encore là, on fait la discussion un
peu...
M. Savoie: C'est 1 $, exactement, pour l'enregistrement d'un
claim, excusez-moi, pour le coût des plaques pour fins d'enregistrement
d'un claim.
M. Claveau: Si je comprends bien, par rapport au premier projet
de loi que vous nous avez déposé, la plupart de ces
articles-là ne se retrouvaient pas, finalement, dans la première
version.
M. Savoie: Pardon? Non, il y a eu beaucoup de modifications. En
gros, il n'y avait pas de problème. On nous avait soulevé des
points... En gros, cela n'a pas soulevé de... Par exemple, on nous avait
demandé -je ne sais pas si tu te rappelles - que les
échantillonnages puissent être enlevés sur les terrains. On
nous avait demandé, par exemple, de faire une modification pour
augmenter le tonnage, on l'avait accordé.
M. Claveau: Cela se retrouve dans les articles relatifs à
l'enregistrement.
M. Savoie: Oui, dans...
M. Claveau: ...l'obtention, à l'obtention...
M. Savoie: Non, c'est un peu plus loin.
M. Claveau: C'est plus loin. Ah! Ce sont des techniques
d'obtention.
Une voix: Non, c'est plus loin.
M. Claveau: Une petite seconde. On peut continuer, M. le
ministre. Dans l'ensemble, pour tout ce qui concerne le bloc d'obtention, je
pense qu'à la suite de la discussion qu'on vient d'avoir sur les
modalités d'obtention des claims, section III,on peut
procéder à l'adoption jusqu'à l'article 46.
Le Président (M. Richard): L'article 40.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 41.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 42.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 43.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 44.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M- Richard): L'article 45.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
46.
M. Claveau: Le député de La Peltrie constatera que
cela va bien.
M. Théorêt: Je pourrais peut-être vous
suggérer d'adopter les articles 40 à 46 tout simplement au lieu
d'un à un, cela va aller encore plus vite.
M. Claveau: On l'a d'ailleurs proposé tout à
l'heure, mais cela a été refusé.
Le Président (M. Richard): C'est qu'ici, cela va faire des
changements trop brusques
pour l'administration. Des voix: Ha! Ha!
Le Président (M. Richard): Je rappelle l'article 46.
M. Claveau: L'article 46. Peut-être que le ministre
pourrait aussi nous expliquer globalement le contenu de la sous-section 2,
"Enregistrement et validité".
M. Savoie: II s'agit tout simplement des modalités
d'enregistrement et des conditions de validité pour la détention
d'un claim, soit par jalonnement de terrain ou par... Je pense que cela couvre
seulement le jalonnement sur le terrain; cela ne parle pas non plus de
jalonnement sur carte. Il y a la désignation sur carte aussi? D'accord.
L'ensemble des règles concernant l'article 46... À l'article 46,
par exemple, on introduit la notion de bureau régional qui est un
dispositif très intéressant pour les régions. Dans ce
sens-là, c'est nouveau. Je pense que ce qui intéresse beaucoup le
député d'Ungava, c'est l'article 54; je voudrais attirer son
attention sur l'article 54.
M. Claveau: Cela m'intéresse beaucoup, l'ensemble des
prospecteurs, M. le ministre.
M. Savoie: Oui, mais c'est que, là, ils ne sont pas ici.
On dit, à l'article 54, M. le député d'Ungava, que
lorsqu'il y a plus d'un avis de jalonnement conforme à la
présente loi, lorsqu'ils sont conformes à la présente loi
et à ses règlements - lorsque tout le monde a absolument raison -
déposés pour l'enregistrement d'un claim sur un même
terrain, lorsqu'il y a deux personnes qui se présentent sur un terrain,
exactement à la même heure et au même moment et qu'elles
exécutent le jalonnement d'un claim selon la conformité de la
loi, le ministre doit - ce n'est pas marqué "peut", mais "doit" -lorsque
l'enquête démontre qu'il s'agit de jalonnements simultanés,
désigner le titulaire du claim par tirage au sort.
Ce projet-là fait l'unanimité dans l'industrie. Tout le
monde est d'accord avec cela parce qu'il arrive des cas, justement, où
deux personnes arrivent en même temps, selon les dispositions de la loi,
sur le terrain, se confrontent et se disent: Bon, on va faire chacun son
jalonnement selon la loi. Elles s'exécutent et toutes les deux ont, en
quelque sorte, le même droit, elles sont arrivées là au
même moment. S'il y en a une qui arrive deux minutes plus tard et qu'elle
commence deux minutes après l'autre, elle est foutue. Il faut vraiment
qu'elles arrivent simultanément; il faut que les deux soient d'accord.
Il ne faut pas qu'une conteste l'autre.
M. Claveau: C'est pour cela qu'elles ne peuvent pas commencer
avant 7 heures le matin.
M. Savoie: C'est cela. Alors, supposons que deux personnes
arrivent sur le terrain à 6 h 45 et s'aperçoivent... Il faut
aussi qu'elles commencent dans le même coin. Les deux sont là et
elles plantent leurs poteaux l'un à côté de l'autre
à 7 heures exactement et, ensuite, elles exécutent chacune des
étapes pour jalonner le claim, en bonne et due forme, selon la loi et
les règlements. Les deux sont mal prises. Alors, plutôt que de se
tirer dessus, elles se présentent au ministère, on met les deux
noms dans un chapeau et on en tire un au sort. Si elles veulent... Il y en a
toujours un qui peut le contester et, à ce moment-là, on ne peut
pas, mais elles peuvent s'entendre là-dessus. C'est comme je vous ai
expliqué, c'était déjà en pratique; comme notaire,
j'ai déjà vécu cet exercice.
M. Claveau: Cela n'a pas dû vous arriver souvent parce que,
généralement, îl y a entente sur le terrain pour que chacun
se répartisse une partie de la propriété. On sait qu'il y
a toujours des modalités d'à-côté qui se
développent entre prospecteurs.
M. Savoie: Je trouve que c'est du gros bon sens et que c'est
démocratique. Les prospecteurs comprennent et encouragent ce genre de
pratique où il y a un règlement à l'amiable.
M. Claveau: Là où nous sommes d'accord, puisqu'on
parle de l'article 54, c'est sur le fait que vous ayez introduit une
procédure d'enquête afin de démontrer s'il y a vraiment
matière à croire qu'il y a eu jalonnement simultané. Dans
la première version du projet de loi, on pouvait s'imaginer que
n'importe qui pouvait revendiquer un jalonnement simultané.
M. Savoie: C'est cela. Il fallait que tous soient d'accord.
D'ailleurs, s'il y en a un qui s'y oppose, cela ne marche pas.
M. Claveau: Oui, mais à partir du moment où il n'y
a pas de procédure d'enquête de déterminée pour
savoir s'il y en a un qui a raison...
M. Savoie: Ah non! mais...
M. Claveau: ...de s'y opposer ou non.
M. Savoie: Finalement, qu'il y ait enquête ou non, c'est de
la foutaise, parce qu'il faut que les deux soient d'accord. Comprenez-vous? II
faut que les deux soient d'accord. Si les deux ne sont pas d'accord, cela ne
marche pas.
M. Claveau: À ce moment-là, si les deux ne sont pas
d'accord, "le ministre doit, lorsque l'enquête démontre qu'il
s'agit de jalonnements simultanés, désigner"... Il doit, si
l'enquête démontre, même s'ils ne sont pas d'accord, si
l'enquête a démontré que...
M. Savoie: Oui, c'est cela, c'est-à-dire que... Si je ne
suis pas d'accord, c'est parce que je conteste le fait que tu aies les
mêmes droits que moi, et je dis: Non, il est arrivé dix minutes
plus tard.
M. Claveau: À ce moment-là, vous faites
enquête. L'enquête démontre...
M. Savoie: C'est-à-dire...
M. Claveau: ...que... À ce moment-là, vous avez
l'obligation de tirer votre "trente sous" en l'air.
M. Savoie: C'est cela. À ce moment-là, lorsque les
deux sont d'accord, qu'ils s'entendent qu'il y a eu création de droits
de façon simultanée et, là, il y a tirage au sort.
M. Claveau: Vous permettez, M. le ministre? Ce n'est vraiment pas
comme cela que j'interprète l'article 54.
M. Savoie: En plus de cela, si le ministre fait le tirage au
sort, à l'encontre d'une recommandation, celui qui s'oppose peut faire
casser la décision du ministre.
M. Claveau: Mais la façon dont je vois l'article 54, ce
n'est pas comme cela que je l'interprète, à première
vue.
M. Savoie: Non?
M. Claveau: Non. Si je le lis: "Lorsqu'il y a plus d'un avis de
jalonnement conforme à la présente loi", ses règlements
s'appliquent...
M. Savoie: ..."et ses règlements d'application"...
M. Claveau: ..."déposés pour l'enregistrement d'un
claim sur un même terrain, le ministre doit, lorsque l'enquête
démontre qu'il s'agit de jalonnements simultanés"...
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: À ce moment-là, l'interprétation
que j'en fais, c'est qu'il y a désaccord; l'un dit: Écoute un
peu, ce n'est pas vrai, il a commencé dix minutes après moi, il
est arrivé à 7 h 5, il s'est barré les jambes en
traversant la calvette et il n'est pas arrivé à temps. Bon,
là, c'est moi qui ai commencé le premier. L'autre dit: Non,
j'étais là et on a commencé ensemble. Alors, il y a
enquête à savoir... Par témoignages et toutes sortes
d'affaires, des gens qui s'y connaissent, etc., quitte à faire
assermenter tout le monde pour savoir s'il y a eu vraiment
simultanéité dans le jalonnement...
M. Savoie: C'est vrai.
M. Claveau: Dans la mesure où l'enquêteur
responsable de cela - je suppose que quelqu'un sera nommé responsable
pour faire sa petite enquête sur le terrain -détermine qu'il y a
simultanéité de jalonnement, même s'il y en a un des deux
qui n'est pas d'accord, si l'enquête démontre que le jalonnement
est simultané, vous avez donc l'obligation de tirer au sort.
M. Savoie: C'est cela. Qu'est-ce qui arrive si le ministre tire
au sort et que l'autre est toujours contre?
M. Claveau: Ah! Il peut toujours vous traîner en cour.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Mais cela... Bien oui, mais là, c'est à
lui de prendre sa décision par la suite...
M. Savoie: Oui, c'est cela.
M. Claveau: ...à savoir s'il accepte le verdict du tirage
au sort.
M. Savoie: C'est cela. M. Claveau: Mais...
M. Savoie: Ce que je dis, c'est une modification qui, en
pratique, va se traduire par des solutions à l'amiable. Cela va
permettre à deux prospecteurs, lorsqu'ils se rencontrent sur le terrain,
pour jalonner un claim, de convenir, entre eux: II y a une disposition dans la
loi, on va jalonner notre ligne et on ira au tirage au sort. Cela leur donne
une porte de sortie.
M. Claveau: Cela donne une porte de sortie, c'est
évident.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: II y a une amélioration, en tout cas, avec le
premier libellé, la première version qu'on avait de l'article
où on pouvait effectivement - j'en ai parlé avec plusieurs
prospecteurs - supposer que quelqu'un dise: Écoute, j'étais
là... Mais vous savez, dans le bois, il n'y a pas beaucoup de
témoins, alors, c'est la parole d'un contre la parole de l'autre. Bon,
d'accord, d'abord, on va tirer
au sort parce que...
M. Savoie: C'est cela. Il faut que les deux soient d'accord,
finalement; c'est le principe de base. Pour que l'article 54 s'applique et que
cela marche, il faut que les deux soient d'accord. (12 h 45)
M. Claveau: On me dit qu'à l'article 48, c'est un retour
dans ie projet de loi de ce qui avait été abandonné
concernant la réglementation.
M. Savoie: C'est cela. Il y en a deux ou trois comme cela: il y a
les articles 48, 49, 61 et 62.
M. Claveau: Est-ce que vous pouvez nous confirmer qu'il n'y aura
pas de modifications par rapport à la réglementation
antérieure ou à ce qu'on retrouvait antérieurement dans
les articles de loi qui concernaient ces points?
M. Savoie: Ce qui était dans les règlements a
été tout simplement intégré dans la loi.
M. Claveau: Et vous avez repris exactement le même
libellé, les mêmes normes et les mêmes critères?
M. Savoie: II y a de petits changements. Par exemple, on a
amélioré le français et d'autres affaires.
M. Claveau: Est-ce qu'on pourrait être mis au courant des
modifications dont vous parlez?
M. Savoie: Oui. Allez-y, madame.
Mme Poudrier: À l'article 48, quatrièmement, on
fait référence au périmètre urbanisé, tel
que délimité en vertu de l'article 32.
M. Claveau: Oui.
Mme Poudrier: Comme l'article 32 est une nouvelle disposition, il
a fallu s'ajuster à celle-ci. Qu'y a-t-il à part cela? Pour les
aménagements publics, c'est la même chose, à
deuxièmement. Il a fallu s'ajuster aux nouvelles exigences du projet de
loi en matière de jalonnement.
M. Claveau: Est-ce qu'il s'agit là
d'éléments qui ont fait l'objet de discussions avec les parties
concernées?
Mme Poudrier: Cela a fait l'objet de discussions en commission
parlementaire, entre autres, la question des aménagements publics.
À la suite de cela, nous avons fait une modification à la
rédaction de l'article.
Le quatrièmement n'a pas été discuté en
commission parlementaire.
M. Claveau: Le quatrièmement, c'est bien la même
chose quand on lit: "une déclaration signée...
Mme Poudrier: C'est cela.
M. Claveau: ...par le requérant à l'effet qu'il a
pris connaissance des périmètres délimités en vertu
du paraqraphe 1° de l'article 32j".
Mme Poudrier: C'est cela. Ce sont les municipalités.
M. Claveau: II est bien évident que cela ne peut pas
être une retranscription intégrale de la loi actuelle.
D'accord.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le bloc,
Enregistrement et validité, est accepté, M. le
député d'Ungava?
M. Claveau: Cela me semble acceptable.
Le Président (M. Richard): Cela veut dire les articles 46
à 63.
M. Claveau: Attendez un petit peu, on va se resituer.
M. Savoie: M. Lebuis me demande de vous signaler l'article 61
où on a intégré la notion d'appel. J'essaie de le
retrouver...
M. Claveau: Oui. Le contrat de validité se termine deux
ans après son enregistrement.
M. Savoie: C'est cela. À l'article 61, on stipule, au
sujet du claim, des conditions pour le claim, de la décision pour
l'émettre et de son renouvellement. Si vous allez à l'article
291, on dit: "Toute décision rendue en application des articles 53, 58,
61..." On permet d'en appeler et ce, en vertu de l'article 295.
M. Claveau: Puisqu'on parle de l'article 61, qui a comme trame de
fond toute la question de la période de validité du claim, on
pourrait peut-être relier cela tout de suite aux travaux statutaires
à effectuer. On a multiplié par deux la longueur de vie du
claim...
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Mais on multiplie par trois les travaux statutaires
à effectuer et le montant global, je crois, est multiplié par
trois.
M. Savoie: II y a eu une augmentation.
M. Claveau: Est-ce que cette augmentation est annuelle ou
porte-t-elle sur l'ensemble de la première période de
validité?
M. Savoie: II y a eu une hausse des coûts.
M. Claveau: Oui, mais c'est une hausse annuelle. Parce qu'avant,
on avait le claim pour un an.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: En fait, il était facile de faire le lien.
À l'intérieur de la période de temps pour laquelle j'ai
droit à mon claim, je dois faire tant de travaux statutaires. On
l'amène à deux ans maintenant. Est-ce que les travaux statutaires
qui sont augmentés en valeur sont répartis sur une période
annuelle ou sont-ils répartis sur la longueur de temps que j'ai pour
travailler à mon claim?
M. Savoie: C'est doublé et cela triple seulement à
partir de beaucoup plus tard, soit après la dixième
année.
M. Claveau: D'accord. Mais est-ce doublé?
M. Savoie: C'est doublé. M. Claveau:
Annuellement?
M. Savoie: Cela passe de 240 $ à 500 $ pour deux ans.
M. Claveau: D'accord. C'est sur la période et non pas
annuellement.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: D'accord. Cela veut donc dire qu'à la limite
quelqu'un qui renouvelle son claim pour deux ans a une deuxième
année, selon la loi actuelle...
M. Savoie: C'est cela. Comme les deux premières
années, avant, c'était 240 $ et, là, cela augmente
à 500 $. Ensuite, pour la troisième et la quatrième
année, on me dit que c'est 320 $ et que cela reste à 500 $. Ce
n'est donc pas doublé. D'accord?
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Cela continue à 500 $ jusqu'aux septième
et huitième années où cela augmente à 750 $. Cela
reste à 750 $ jusqu'à la fin de la douzième année.
Après la douzième année, c'est 1000 $.
M. Claveau: Les nombres restent les mêmes.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: En fait, les périodes...
M. Savoie: C'est toujours de deux ans en deux ans.
M. Claveau: ...de deux ans en deux ans. M. Savoie:
Oui.
M. Claveau: D'accord. Ces montants seront répartis sur un
plus grand nombre de claims que ce qu'on avait avant.
M. Savoie: C'est cela. Ce qui représente...
M. Claveau: C'est sur une propriété plus importante
et plus imposante que ce qu'on ...
M. Savoie: Ce qui représente beaucoup plus
d'avantages.
M. Claveau: Pour être bien clair, disons que je prends un
claim et que dans la deuxième année je mets 10 000 $ de "diamond
drill"...
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: ...à ce moment-là, je peux
répartir mes frais de forage sur un plus grand nombre de claims qui font
partie de la même propriété.
M. Savoie: Exactement. Ce sont des claims connexes. Je pense que
c'est le terme utilisé par la loi. Des claims contiqus.
M. Claveau: Oui, il faut que ce soit contigu.
M. Savoie: En tout cas, c'est de 3,2 kilomètres.
M. Claveau: II s'agit de 3,2 kilomètres carrés, non
pas linéaires.
M. Savoie: C'est cela, soit 3,2 sur 3,2 kilomètres...
M. Claveau: Cela équivaut à 10 kilomètres
carrés.
M. Lebuis: Oui, c'est cela. En gros, cela équivaut
à 64 claims en territoire non arpenté. Avant cela, c'était
limité à 30 claims.
M. Claveau: D'accord.
M. Lebuis: Des claims de 16 hectares.
On vient donc de doubler la superficie.
M. Claveau: Est-ce que la superficie du claim va être plus
rigide que ce qu'elle est actuellement, disons? Dans les territoires non
arpentés, entre autres, on n'est pas trop regardant quant à la
superficie.
M. Savoie: La superficie du claim est fixe.
M. Claveau: Les gens disent souvent: Écoutez, on comprend
les prospecteurs. Vous n'êtes pas des arpenteurs. Que vous vous trompiez
de 30 pieds ici et de 50 pieds là...
M. Savoie: C'est fixe.
M. Lebuis: Sauf qu'il y a une disposition: dans la mesure
où les conditions du terrain le permettent.
M. Savoie: C'est cela. À l'impossible, nul n'est tenu.
M. Claveau: Oui, parce que généralement, c'est
mesuré au pas.
M. Savoie: Mais il ne faut pas le faire sur l'eau, par
exemple.
M. Claveau: Il y en a qui ont les jambes plus longues que les
autres.
M. Savoie: À l'article 43, vous avez la réponse
à votre question.
M. Claveau: À l'article 43? M. Savoie: Oui.
M. Claveau: "...aussi exactement que les lieux le lui permettent,
aux règles de jalonnement..." D'accord. Mais à partir du moment
où un claim est reconnu comme tel il ne peut pas être
contesté par un autre, même s'il est un peu trop grand.
D'accord?
M. Savoie: C'est cela. Il pourrait être
contesté...
M. Claveau: II pourrait être contesté.
M. Lebuis: II peut être contesté pendant la
première année de validité.
M. Claveau: D'accord.
M. Lebuis: Après cela, il ne serait plus contestable.
M. Savoie: Et c'était une modification importante.
M. Claveau: Cela veut dire que quelqu'un qui s'en va dans un
endroit où il n'y a pas grand monde qui passe peut toujours essayer de
tenter sa chance pour avoir un claim qui vaut deux fois la surface d'un claim
ordinaire. Si personne ne le conteste, après un an, il est correct.
M. Lebuis: C'est cela. Mais c'est à ses propres risques.
Parce que si c'est un terrain intéressant, évidemment, il sera
contesté et il va perdre son claim.
M. Claveau: Ah! Il le perd. Ah oui! Parce qu'il a fait un mauvais
jalonnement.
M. Lebuis: II a fait un mauvais jalonnement.
M. Claveau: À ce moment-là, il faut qu'il attende
au moins 90 jours avant d'avoir le droit de rejalonner.
M. Lebuis: C'est 60 jours, je pense.
M. Claveau: C'est 60 jours. D'accord.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Bon. Cela va.
Le Président (M. Richard): Cela va pour le bloc des
articles 46 à 63?
M. Claveau: Cela va aller. C'est la pratique qui nous le
dira.
Le Président (M. Richard): Article 46?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 47?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 48?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 49?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 50?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 51?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 52?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 53?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M- Richard): Article 54?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 55?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 56?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 57?
M. Claveau: Adopté.
Le Président {M. Richard): Article 58?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 59?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 60?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 61?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 62?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 63? On applique les
freins.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M- Richard): J'appelle donc l'article 64.
L'article 63 est adopté.
Une voix: Ah! Je m'excuse,
M. Claveau: Article 64, Droits et obligations. Est-ce que le
ministre a des explications globales à nous fournir qui nous
permettraient de mieux comprendre ses intentions en matière de droits et
d'obligations?
M. Savoie: Dans la sous-section 3, on tâche de
déterminer, comme le titre l'indique, les droits et obligations d'un
détenteur de claim. En gros, la loi actuelle ne circonscrit pas le droit
minier, qu'est le claim, dans un seul article. On commence à en parler
à l'article 64, en définissant clairement ce à quoi donne
droit le fait d'être détenteur d'un claim. C'est donc un droit
exclusif.
M. Claveau: Est-ce que la possibilité ou
l'hypothèse qu'un claim puisse être enregistré par deux
individus différents, sans que ce soit par une société,
n'a jamais été étudiée?
M. Savoie: Ah oui! Cela peut arriver. De temps en temps, il y a
des cas, des erreurs ou des interprétations négatives ou
erronées de la loi, et les gens se retrouvent en cour et s'expliquent au
juge.
M. Claveau: Mais on ne peut pas imaginer, par exemple, que deux
amis se mettent ensemble pour enregistrer un seul claim et travaillent ensemble
là-dessus.
M. Savoie: Cela se fait en société.
M. Claveau: Oui, mais il faut qu'ils s'incorporent.
M. Savoie: Non. Cela peut être une société
civile.
M. Claveau: II faut qu'ils se fassent une société
civile. Il faut qu'ils passent par la Loi sur les compagnies.
M. Savoie: Cela peut être une société de
fait, une société civile ou des choses comme ça.
M. Claveau: Oui, mais cela ne peut pas être à titre
individuel.
M. Savoie: Comment, à titre individuel?
Mme Poudrier: Deux noms sur le même claim?
M. Claveau: Deux noms sur le même claim?
M. Savoie: Bien oui.
M. Claveau: Quand on relève les listes
informatisées du ministère, sur certains claims, par exemple, il
y a sept ou huit possibilités. Après, c'est écrit:
Propriétaire, nom, pour cent ans après, pourcentage... Mais
généralement, c'est toujours la première ligne en haut:
100 %. Mais le programme informatique semble avoir prévu la
possibilité qu'il ait plusieurs codétenteurs.
M. Lebuis: C'est la question des options. Quelqu'un a une option
d'achat dans un claim. À ce moment-là, il y a un acte qui est
déposé au ministère et qui fait partie du registre. C'est
pourquoi quelqu'un d'autre peut venir faire des travaux sur le claim du
premier. Mais il faut que cela soit prévu dans un acte
déposé au registre, si on veut avoir des effets face à la
couronne.
M. Claveau: D'accord.
M. Lebuis: C'est pourquoi il peut y
avoir plusieurs noms dans le registre, sur un seul claim.
M. Claveau: Avec différents pourcentages.
M. Lebuis: C'est cela. Ils peuvent se partager la
découverte; si jamais il y a une découverte, il va y avoir une
répartition des bénéfices entre plusieurs
associés.
M. Claveau: D'accord. M. Lebuis: C'est possible.
M. Claveau: Parce que j'ai remarqué que c'est quand
même assez rare. Généralement, il me semble qu'il y a huit
lignes différentes sur le papier informatisé, si je ne me trompe
pas.
M. Lebuis: Oui.
M. Claveau: Mais généralement, c'est toujours
seulement le premier avec 100 %.
M. Lebuis: Oui, habituellement, c'est standard.
M. Claveau: D'accord. Mais ce n'est pas une question de
copropriété ou de droit partagé sur le même
claim.
M. Lebuis: En fait, ce sont les ententes. Habituellement, ces
ententes visent un petit prospecteur autonome qui a un claim. Il va essayer de
le vendre à certaines compagnies minières qui, elles, ont
beaucoup d'argent pour faire de la prospection. À ce moment-là,
la compagnie prend une option d'achat. Si elle trouve quelque chose, le
premier, qui avait le claim, pourrait avoir des bénéfices.
M. Claveau: Oui.
M. Lebuis: C'étaient des actes enregistrés.
M. Claveau: Les royautés devaient lui être
versées...
M. Lebuis: C'est cela. M. Claveau: D'accord.
M. Lebuis: Il y a aussi une autre possibilité. S'il y a
plusieurs noms, c'est parce que, parfois, le claim a été
transféré à plusieurs reprises.
M. Claveau: D'accord. Alors, cela suit l'historique.
M. Lebuis: Cela suit l'historique, c'est cela. On a donc
l'historique des transferts de propriété des claims.
M. Claveau: À l'article 64... Oui.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, M. le
député d'Ungava. Puisqu'il est 13 heures, cela prend le
consentement pour continuer et dépasser 13 heures. Sauf que je ferais
peut-être, si vous êtes d'accord, une suspension de quelques
minutes.
M. Claveau: Je demanderais une suspension de quelques minutes,
s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président
(M. Richard): Cela va.
Donc, les travaux sont suspendus pour le temps de prendre de l'air, soit
pour cinq minutes.
(Suspension à 13 heures)
(Reprise à 13 h 18)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux sur le projet de loi 161.
M. Théorêt: M. le Président, avant que vous
n'appeliez les articles...
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Vimont.
M. Théorêt: ...et afin d'informer les membres de la
commission pour qu'ils puissent savoir à quoi s'en tenir au sujet des
horaires, pourriez-vous informer les membres de la commission jusqu'à
quel moment on va siéger et quelle est l'entente qui vient
d'intervenir?
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Savoie: On a pensé d'en faire le plus passible
jusqu'à 15 heures et, à 15 heures, la séance de la
commission sera levée. Est-ce cela?
M. Claveau: À ce moment-là, la semaine prochaine,
on reprendra les quatre heures. Les leaders vont négocier ensemble pour
savoir à quel moment de la semaine prochaine on pourra reprendre les
quatre heures qu'on aurait dû faire ce soir.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Théorêt: Donc, les travaux se terminent à
15 heures aujourd'hui.
Le Président (M. Richard): Jusqu'à
15 heures cet après-midi,
M. Théorêt: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Avec l'ajournement de ce midi,
tout à l'heure.
M. Théorêt: Merci.
Le Président (M. Richard): Nous en étions à
la discussion et à compléter, je pense, M. le
député d'Ungava, le groupe d'articles de 64 à 82.
M. Claveau: C'est cela.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'on avait
terminé les interrogations à ce sujet, M. le député
d'Ungava? Si c'est le cas, est-ce qu'on est d'accord pour accepter ces articles
d'une façon globale?
M. Claveau: On va se resituer.
Le Président (M. Richard): C'était la sous-section,
Droits et obligations.
M. Claveau: À Droits et obligations, c'est
là-dedans aussi qu'on retrouve la question de
l'échantillonnage.
M. Savoie: Cela a été augmenté.
M. Claveau: Pourquoi la nouvelle limite est-elle passée
d'une tonne à 500 tonnes, si je ne m'abuse?
M. Savoie: C'était demandé par l'industrie.
Mme Poudrier: À 50 tonnes.
M. Claveau: À 50 tonnes, pardon. J'ai ajouté un
zéro. Mais dans l'industrie, la demande allait de 5 à 200
environ.
M. Savoie: Non, je pense qu'elle demandait une vingtaine de
tonnes. Elle demandait 20 tonnes et on a donné 50 tonnes. On n'est pas
chiche.
M. Claveau: Vous compensez pour le petit peu que vous aviez
laissé au début.
M. Savoie: C'était symbolique. On savait que cela devait
changer et on ne connaissait pas le montant qui ferait l'affaire de
l'industrie. Elle a proposé 25, 30, 20...
Mme Poudrier: Même 5001
M. Savoie: À un moment donné, il y a quelqu'un qui
disait 500. On est resté à 50. Je pense que c'était pas
mal...
M. Claveau: En règle générale, quelle est la
quantité qui peut être prise sur un claim?
M. Savoie: Mais cela dépend...
M. Lebuis: Si on fait des forages, par exemple, le poids se
trouve à augmenter nécessairement. Mais habituellement, c'est
quelques trous de forage qu'on échantillonne et s'il y a des
résultats positifs, cela va prendre un volume plus gros. À ce
moment-là, le ministre a une discrétion pour accorder
l'autorisation d'extraire des volumes de 5000 tonnes, 10 000 tonnes, en
quantité suffisante pour faire les tests d'extraction des métaux
et démontrer là faisabilité d'une mine.
M. Claveau: Oui.
M. Lebuis: C'est sûr que l'article le reconnaît. Cela
va permettre aussi des exploitations artisanales de moins de 50 tonnes, par
exemple, pour des agates ou je ne sais pas, des choses un peu curieuses.
À ce moment-là, cela sera autorisé aussi.
M. Claveau: À partir de quel moment exactement franchit-on
la limite entre l'étape d'exploration et l'étape
d'exploitation?
M. Lebuis: L'étape d'exploitation, ce sont les
opérations d'extraction à qrande échelle qui
génèrent des profits d'opération. Tant qu'on n'est pas
rendu à l'extraction proprement dite, on reste toujours sur le claim et
on peut faire des travaux d'exploration et aussi des travaux de
développement, c'est-à-dire faire une galerie, aller chercher un
échantillonnage en vrac, tester pour voir s'il y a les métaux
qu'on veut dans les quantités suffisantes. Cela se fait toujours sur un
claim. À partir du moment où on fait de l'extraction qui
génère des profits d'opération, à ce
moment-là, cela prend nécessairement un bail.
M. Claveau: Quand on fait un puits d'exploration...
M. Lebuis: Oui.
M. Claveau: ...comme cela se fait à ce moment-là,
est-ce toujours sous la loi de l'exploration ou faut-il qu'il y ait un bail
minier qui le justifie, au moins sur le site où se fait le puits?
M. Lebuis: On peut faire un puits de, je ne sais pas, 1000 pieds,
2000 pieds. Tant qu'on n'est pas rendu au gisement comme tel, cela peut
toujours se faire sur un claim. Dès qu'on arrive au gisement et qu'on
commence à faire de l'extraction sur une base commerciale, cela prend
nécessairement un bail minier. Donc, tant qu'on n'est pas
rendu au gisement comme tel, on fait toujours des travaux de
développement sur un claim.
M. Claveau: Je vous remercie. Effectivement, à l'article
67, on a une modification aussi de ce qu'on avait avant à l'article 62
où on fixait le lit des rivières avec une puissance naturelle de
225 kilowatts. On ne retrouve plus rien ici. On a plutôt une concordance
avec la loi R-13.
M. Lebuis: On a une concordance avec la loi R-13 qui parle
maintenant de 225 kilowatts plutôt que de 110 comme cela était
avant.
M. Claveau: La loi a été modifiée à
ce moment-là.
M. Lebuis: Ici, on parle de modifier cette loi. Dès
qu'elle sera modifiée, la Loi sur les mines va s'ajuster en
conséquence.
M. Claveau: Mais actuellement, c'est 110.
M. Lebuis: C'est 225. Avant cela, c'était 110 selon la loi
R-13...
M. Claveau: Oui.
M. Lebuis: ...mais la Loi sur le régime des eaux a
changé depuis ce temps-là. C'est maintenant 225. On sait que cela
va probablement changer encore. Alors, plutôt que de revenir à
notre loi et de l'ajuster encore une fois, on va tout simplement avoir un
ajustement automatique quand ils vont changer la Loi sur le régime des
eaux. En changeant la loi L.R.Q., chapitre R-13, ils vont augmenter la
quantité de kilowatts et à ce moment-là, automatiquement,
notre loi va s'ajuster là-dessus.
M. Claveau: D'accord. Je ne comprends toujours pas pourquoi il y
a cette restriction dans ta loi. Qu'est-ce qui oblige la loi, que ce soit la
loi R-13 ou la Loi sur les mines, à une telle restriction?
M. Lebuis: En fait, c'est tout simplement pour préserver
le potentiel hydroélectrique. C'est pour éviter, par exemple, que
quelqu'un qui a un claim fasse des travaux d'exploration et, par dynamitage,
vienne abaisser la hauteur de la chute d'eau, vienne désorganiser
l'environnement où pourrait être éventuellement construit
un petit barrage. C'est tout simplement pour éviter de gaspiller une
ressource hydroélectrique qui a fait un certain potentiel. C'est
strictement dans ce but.
M. Claveau: Mais tant qu'on est au stade de l'exploration, les
risques que cela arrive sont plutôt minces.
M. Lebuis: Oui, les risques sont minces. Mais quand même,
il y a des travaux d'exploration où on fait des tranchées, par
exemple. On peut même faire des galeries pour aller chercher un
échantillonnage en vrac. C'est tout simplement pour éviter de
gaspiller une ressource hydroélectrique potentielle. C'est quand
même assez limité. On limite cela à 20 mètres de
largeur de part et d'autre du cours d'eau. C'est vraiment lié au cours
d'eau lui-même et à une bande de terrain de 20 mètres de
chaque côté.
M. Claveau: Bien que le ministre m'ait fait des signes assez
bizarres hier au moment où je parlais de cela en deuxième lecture
en Chambre, il reste que dans certains sites... Quand on parle, entre autres,
des rivières au nord du 50e parrallèle, le bassin de la
rivière Broadback est un bassin d'eau à potentiel minier et je ne
vois pas pourquoi on empêcherait l'exploration, par exemple, sur des
îles de la rivière Broadback, l'exploration sur des...
M. Savoie: On ne les empêche pas. On n'empêche
pas.
M. Lebuis: S'il y a des îles dans le milieu de la
rivière, je pense qu'il n'y aurait pas de problème, à
moins qu'il n'y ait un potentiel hydroélectrique, une chute d'eau ou un
potentiel qu'on a identifié à 225 kilowatts. Mais ailleurs, il
n'y aura pas de difficulté. C'est juste quand il y a un potentiel
hydroélectrique, qu'il y a une réserve.
Mme Poudrier: C'est juste 20 mètres. M. Claveau:
Dans les rapides?
M. Lebuis: Dans les rapides, s'il y a une certaine puissance
possible de 225...
M. Claveau: D'accord. Cela ne couvrira pas l'ensemble du lit de
la rivière.
M. Lebuis: Non. Seulement quand il y a un potentiel...
M. Claveau: II faut bien s'entendre. Mme Poudrier: C'est
cela.
M. Lebuis: ...identifiable, une chute, par exemple, ou un gros
rapide ou quelque chose comme cela. C'est pas mal restreint à cela.
M. Savoie: Même lorsqu'il y a un potentiel, on peut quand
même autoriser. L'alinéa 3 de l'article 67...
M. Claveau: "Le ministre peut toutefois autoriser, sous certaines
conditions..." On ne retrouvait pas cela avant.
Mme Poudrier: Non. C'est nouveau.
M. Claveau: C'est tout nouveau. Il y a déjà une
amélioration. Cela démontre que les consultations publiques ont
souvent leur place dans l'élaboration d'un projet de loi.
M. Savoie: Cela fait partie du processus démocratique.
M. Claveau: Est-ce que l'article 70 est un article nouveau dans
la version de la loi?
M. Savoie: C'est l'ancien article 65.
M. Claveau: C'est l'ancien article 65.
Qu'est-ce qui peut être considéré comme "un
aménagement prévu par règlement" et qui pourrait
soustraire ce territoire à l'enregistrement de claim?
M. Savoie: Je vais trouver cela. D'accord. Les conditions
pourraient être établies en collaboration, par exemple, avec un
centre de ski, des pépinières, pour des routes, un terrain de
golf - à l'île Siscoe à Val-d'Or, on sait qu'il y a une
mine en dessous du terrain de golf - un centre
récréotouristique...
M. Claveau: II n'y a pas d'eau. M. Savoie: Où n'y
a-t-il pas d'eau? M. Claveau: À l'île Siscoe.
M. Savoie: Un terrain de camping, une station
forestière...
M. Claveau: Pour les zones qui auront été
reboisées en vertu de la Loi sur les forêts, est-ce qu'il y a une
priorité qui va être donnée aux petits arbres qui ont
été mis là-dessus à grands frais ou si un
prospecteur peut se permettre de faire ce qu'il veut là-dessus?
M. Savoie: Justement, les vergers, par exemple, seraient compris
dans cette définition, les centres éducatifs forestiers.
Évidemment, c'est là qu'on cherche à protéger le
droit du prospecteur et le droit du public.
M. Claveau: Mais je vais prendre un cas que j'ai vu de visu
dernièrement, dans un territoire, sur une ancienne coupe de bois qui est
"claimé".
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Le ministère décide de faire du
reboisement là-dessus en... M. Savoie: À ce
moment-là...
M. Claveau: ...même temps que le prospecteur est en train
de faire du décapage.
M. Savoie: Je pense qu'à ce moment-là la loi sur la
forêt s'applique. Il y a des dispositions en ce qui concerne
l'accès. Il y a d'autres dispositions. Il faut que cela soit
approuvé par un ingénieur forestier, etc. Par exemple, si on
devait faire un décapage sur un petit territoire pour avoir accès
à la substance minérale et que même ce petit territoire
était contesté par le ministère des Forêts, moi, en
vertu de la loi, je pourrais l'autoriser, sujet à certaines conditions,
ou on essaierait d'aménager le tout avec le ministère de la...(13 h 30)
M. Claveau: Dans les zones reboisées, à ce
moment-là, en vertu de la loi sur les forêts du domaine public, le
prospecteur n'aura pas la même souplesse qu'il peut avoir, par exemple,
quand quelqu'un travaille sur un claim en pleine forêt.
M. Savoie: On ne vise pas spécifiquement les terres en
reboisement. On ne veut pas que la Loi sur la forêt prime sur la loi sur
les mines. On n'est pas pour commencer cela.
M. Claveau: D'accord, mais il faut quand même s'entendre
pour ne pas faire de... Au prix que cela coûte...
M. Savoie: Pour ne pas faire de ravages. Pour avoir accès,
il y a déjà des dispositions dans la loi de la forêt qui
demandent le plan pour que cela soit examiné par quelqu'un, un
ingénieur forestier, etc.
M. Claveau: À l'article 82 on redéfinit la notion
d'intérêt public qu'on avait antérieurement et on utilise
l'expression "utilité publique". Est-ce que vous pourriez nous
préciser ce qui a amené le ministère à cette
nouvelle dénomination de l'intérêt public?
M. Savoie: Par intérêt, ce qu'on signifiait, c'est
ce qui était utile au grand public.
M. Claveau: Mais une utilité publique, dans le sens
d'utilité en vertu de la Loi sur les cités et villes, par
exemple, où on dit qu'une utilité publique est quelque chose, une
installation physique, palpable...
M. Savoie: II y a deux définitions à utilité
publique. Ici, c'est une utilité publique dans le sens de ce qui est
utile au public.
M. Claveau: À ce moment-là, est-ce qu'on se
réfère à la même définition que vous nous
donniez tout à l'heure des aménagements, des choses semblables?
Mais, encore là, qui va définir ce qu'est l'utilité
publique qui devra être protégée prioritairement à
l'implantation d'une mine, par exemple?
M. Savoie: On doit en tenir compte dans les échanges entre
les ministères.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a une instance quelque part? Parce
qu'on dit: Lorsqu'il le juge nécessaire. Cela veut dire qu'il y a
quelqu'un qui juge à un moment donné. Est-ce que quelqu'un sera
responsable de définir l'utilité publique?
M. Savoie: Le boss et, à défaut du boss, les
tribunaux.
M. Claveau: D'accord. Cela veut dire que si l'utilité
publique telle que définie par le ministre responsable de l'application
de la loi n'est pas admise par les intervenants, ils ont toujours recours aux
tribunaux.
M. Savoie: Toujours.
M. Claveau: Est-ce que cela respecte les schémas
d'aménagement des MRC? Est-ce que les municipalités vont
être consultées avant que le ministre...
M. Savoie: ...que les MRC aient un droit de contrôle sur
les opérations minières.
M. Claveau: Une MRC, pour une raison ou une autre, peut avoir une
définition de l'utilisation de son territoire qui est concurrentielle
avec l'industrie minière.
M. Savoie: Nous sommes là pour développer
l'industrie minière à Québec, pas pour développer
les MRC.
M. Claveau: Quels vont être les recours d'une MRC qui
refuse que la loi sur l'industrie minière s'applique telle que vous la
définissez?
M. Savoie: J'en reparlerai au député.
M. Claveau: Je pense que cela ne sera pas suffisant, M. le
ministre.
M. Savoie: Je pense que les MRC ont déposé des
schémas d'aménagement, mais on ne peut pas soumettre l'ensemble
de l'industrie minière à des schémas d'aménagement
présentés par les MRC. On dit que la substance minérale
appartient au gouvernement du Québec, à la population, à
tout le monde. Tout le monde doit y avoir accès. Tout le monde devrait
être en mesure d'exploiter une mine, c'est l'économie, c'est
important, c'est essentiel. II y a déjà des
interprétations en faveur des MRC dans l'article 32 qu'on a
adopté tout à l'heure. C'est suffisant.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a eu des consultations avec les MRC
à cet effet jusqu'à maintenant?
M. Savoie: On m'avise que l'article 246 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme donne déjà
préséance à l'industrie minière. Elles le
reconnaissent elles-mêmes.
M. Claveau: Cela veut dire qu'on peut imaginer que l'article 82
ne sera pas un article conflictuel qui va risquer de...
M. Savoie: C'est sûr que certaines MRC, certains
préfets aimeraient avoir le pouvoir de dire où il y aura des
mines dans leur comté. Mais cela ne marche pas comme cela.
M. Claveau: À l'application des lois, on verra avec le
temps, laquelle finira par avoir prépondérance sur l'autre.
M. Savoie: En ce qui concerne l'aménagement et
l'urbanisme, c'est la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, pour les
MRC, l'article 46.
M. Claveau: Vous parlez de la loi 125.
M. Savoie: C'est cela. Aucune disposition, dans la
présente loi, d'un schéma d'aménagement, d'un
règlement de contrôle intérimaire ou d'un règlement
de zonage, de lotissement ou de construction, ne peut avoir pour effet
d'empêcher le jalonnement d'un claim, l'exploration, la recherche, la
mise en valeur ou l'exploitation de substances minérales ou de
réservoirs souterrains faits conformément à la Loi sur les
mines.
M. Claveau: Est-ce qu'il n'y aurait pas, à ce
moment-là, intérêt d'introduire la référence
à l'article 82, comme on le faisait tout à l'heure à
l'article 67 où on parlait de lits des rivières.
M. Savoie: Cela comprend toutes sortes de choses, cela ne
comprend pas seulement les MRC. Cela comprend les terrains de golf, les routes
et autoroutes, les haltes routières. Cela comprend les pistes
d'atterrissaqe. C'est le gouvernement fédéral, c'est une
chance.
M. Claveau: D'accord, mais dans le cas plus spécifique du
schéma d'aménagement des MRC... En ce qui nous concerne, on croit
qu'il y aurait matière à insister un peu plus sur le rôle
des MRC à l'intérieur de cela, parce qu'il y a toujours moyen de
négocier
ou, du moins, de faire référence spécifiquement
à la loi. Probablement qu'on votera sur division à l'article
82.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Ungava, est-ce qu'on considère que l'article 64... Je les appelle un
à un et vous y allez.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 64.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 65.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 66.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 67.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 68.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 69.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 70.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 71.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 72.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 73.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 74.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 75.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 76.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 77.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 78.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 79.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 80.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 81.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 82.
M. Claveau: Sur division.
Le Président (M. Richard): Donc, article 82, sur division.
J'appelle donc l'article 83.
M. Savoie: En gros on pense que vous comprenez mal l'article 82.
Il faudrait que vous relisiez l'article 32. Relisez l'article 32.
M. Claveau: On va relire l'article 32. "Celui qui jalonne ou
désigne sur carte doit avoir été préalablement
autorisé par le ministre dans le cas d'un terrain: "1° situé
dans les limites du territoire urbanisé déterminées par le
ministre - encore là - et reproduites sur des cartes conservées
au bureau du registraire; "2° visé à l'article 4, lorsque
seuls l'or et l'argent font partie du domaine public; 3° " où sont
exploitées, ou l'ont déjà été, tes
substances minérales visées à l'article 5, sauf s'il
s'agit de sable ou de gravier;"
M. Savoie: 4° ...
M. Claveau: "4° réservé, par
arrêté ministériel, pour des travaux miniers d'inventaire
et de recherche ou pour des travaux d'aménagement et d'utilisation de
forces hydrauliques."
On revient à l'article 67 aussi en même temps. On y fait
référence. La référence la plus importante par
rapport à l'article 82, c'est la désignation par le ministre des
territoires urbanisés, là où c'est son projet de le faire.
Encore là, M. le ministre, on ne fait pas référence au
pouvoir ou à la possibilité ou à une consultation, ne
serait-ce que minimale, des administrateurs locaux, en ce qui concerne les
interventions minières; c'est le ministre qui désigne les zones
urbanisées à sa convenance. Déjà là, on
aurait pu au moins prévoir que le ministre travaillera en fonction des
plans de zonage des municipalités. Il ne dit même pas qu'il va s'y
référer. À l'article 82, il vient compléter tout
cela en disant: De toute
façon c'est moi, en tant que ministre, qui vais être juge,
à savoir si c'est d'utilité publique ou non. On croit que c'est
là un laissé-pour-compte par rapport à tout ce qui se fait
dans le milieu en termes de décisions, de gestion administrative locale.
Les MRC, les municipalités ne sont quand même pas toutes des deux
de pique. À ma connaissance, il n'y a pas de deux de pique dans ce
milieu. Ce sont des gens qui sont capables de participer à des
mécanismes décisionnels et qui pourraient être
consultés.
M. Savoie: À ce moment-là, leur processus sera de
modifier l'article 246 de leur loi. Je ne peux pas leur donner plus de pouvoir
qu'ils n'en ont dans leur loi constitutive pour leur plan d'urbanisme. Je ne
peux pas aller à l'encontre de l'article 246.
M. Claveau: Au moins, on pourrait s'y référer
clairement.
M. Savoie: Quel?
M. Claveau: À l'article 246. À l'article 82 on
définit les utilités publiques, c'est le ministre qui
définit. Une utilité publique qui pourrait être reconnue
par une municipalité ou une MRC ne sera pas nécessairement
reconnue comme telle par le ministre dans la mesure où il n'y a rien qui
dise qu'il va le faire.
M. Savoie: S'il y a une modification ensuite à l'article
246... Supposons que dans deux ans on modifie l'article 246. Mon rôle,
c'est de stimuler l'industrie minière le plus possible, la
protéger le plus possible. Pourquoi céderais-je le pas au
ministère des Affaires municipales?
M. Claveau: Dans la même loqique, vous n'avez pas à
céder le pas à Énergie et Ressources en ce qui concerne
l'article 67.
Mme Poudrier: À l'article 67, il ne peut y avoir aucune
location de force hydraulique supérieure à 225 kilowatts. C'est
une réserve législative en faveur de l'État.
M. Savoie: Là, il n'y a pas de réserve en faveur
des Affaires municipales et vous voulez en faire une. Dans la loi M-13, c'est
bien ça?
Mme Poudrier: Oui.
M. Savoie: II y a déjà une réserve en faveur
de l'État.
M. Claveau: Oui, mais...
M. Savoie: On dit: Nonobstant la réserve en faveur de
l'État, le ministre peut...
M. Claveau: Oui mais, là, on arrive avec une notion
nouvelle dans l'article 82. Dans l'article que vous nous avez lu de la loi 125
sur l'aménagement et l'urbanisme, on ne dit pas que le ministre
responsable de l'application de la loi des mines va être responsable
aussi de définir ce qu'est une utilité publique. Là, vous
vous donnez le pouvoir de définir une utilité publique. Nous
croyons que c'est premièrement aux utilisateurs, aux gens qui vivent
dans le milieu, qui vivent dans une municipalité ou qui vivent dans un
endroit donné, qui ont une administration locale qu'ils ont élue
pour gérer leurs biens, c'est premièrement à eux de savoir
ce qu'est une utilité publique pour ce milieu. Il peut arriver, par
exemple, qu'une source autour de la ville de Québec ne soit pas
d'utilité publique. Il pourrait arriver que dans un site minier, quelque
part dans le Nord, une source devienne une utilité publique
importante.
M. Savoie: L'article 17.
M. Claveau: De la présente loi?
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: "...la prospection, la recherche, l'exploration et
l'exploitation des substances minérales et des réservoirs
souterrains..."
M. Savoie: Je dois toujours favoriser...
M. Claveau: Oui, d'accord, mais favoriser... On comprend cela,
favoriser. On comprend très bien et c'est ce qu'on veut aussi...
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Favoriser. Mais il faut dire aussi qu'il faut
respecter l'intérêt ou les besoins essentiels des gens qui sont
dans certains milieux. (13 h 45)
M. Savoie: Je suis d'accord avec cela. C'est ce qu'on a dit
aussi.
M. Claveau: Mais là, c'est...
M. Savoie: À des territoires à des fins
d'utilité publique...
M. Claveau: ...que dans la notion d'utilité
publique...
M. Savoie: On parle de territoires destinés à des
fins d'utilité publique. On ne parle pas des schémas
d'aménagement. On parle de centres éducatifs forestiers, de
pépinières, de stations forestières, de
campings, de centres de ski alpin, de centres
récréotouristiques, de piscicultures, de terrains de golf, de
routes et d'autoroutes, de haltes routières, de fermes
expérimentales, de pistes d'atterrissage et de vergers.
M. Claveau: Mais si... Est-ce qu'il s'agit de sites qui sont
développés ou s'agit-il de sites qui sont peut-être
planifiés, mais non encore développés?
M. Savoie: Cela dépend, cela va dépendre. Chaque
cas va être un cas d'espèce qui devra être
analysé.
M. Claveau: Une compagnie, par exemple, ayant une concession
minière où un bail minier peut empêcher une
municipalité de développer un site qui pourrait être
déclaré d'utilité publique suivant la liste que vous
utilisez, une compagnie peut empêcher que cela se fasse sous
prétexte qu'elle a des droits sur ces territoires. Il me semble aussi
qu'une municipalité peut se garder la possibilité de
développer dans l'avenir un site extrêmement intéressant en
termes...
M. Savoie: Une municipalité qui décide
d'empêcher une opération minière.
M. Claveau: Pas nécessairement. Tout dépend...
M. Savoie: C'est cela que vous proposez là.
M. Claveau: Non, non. Je veux dire, par exemple, pour des fins
d'utilité publique, il faut bien s'entendre. Bon, vous avez parlé
de campings, d'accord. Admettons qu'on ait un très beau lac, un site
extraordinaire pour faire un camping qui pourrait être très
intéressant, etc. Pour des raisons financières ou autres, sur le
plan administratif, cela ne s'est pas développé mais, dans les
plans de développement de la municipalité, cela est prévu.
Ce site devient une concession minière, d'accord? Il y a de la
prospection, on trouve quelque chose à cette place. La
municipalité pourrait-elle empêcher le propriétaire du
claim ou le propriétaire du bail minier, si on s'engage dans une
exploitation, de creuser son puits exactement là où il y a le
camping plutôt que d'aller le creuser à 1000 ou 1500 pieds plus
loin, en dehors, en tout cas, pour permettre d'aller par-dessous chercher le
minerai tout en respectant les plans d'aménagement de la
municipalité?
M. Savoie: Le gisement est là. Ils
déménageront leur camping, dans votre cas hypothétique.
C'est bien plus facile de déménager un camping que de
déménager une mine.
M. Claveau: Ce n'est pas évident.
M. Savoie: Bon, c'est ce qu'on dit. On dit que le ministre peut -
d'accord, il peut -ordonner la cessation des travaux s'il le juge
nécessaire - nécessaire, il faut que cela soit absolument
nécessaire - pour permettre l'utilisation du territoire à des
fins d'utilité publique. S'il le juge absolument nécessaire, il y
a une discrétion mais, à part cela, il n'y en a pas.
M. Claveau: D'accord. Mais c'est pour cela que nous, de toute
façon, nous allons adopter cet article sur division. On n'admet pas que
ce sait le ministre responsable des mines qui soit aussi responsable de la
définition de ce qu'est une utilité publique.
M. Savoie: C'est seulement lorsque c'est nécessaire. C'est
seulement lorsque, par exemple, il va y avoir des pressions de la part... Ce
qu'on veut d'abord, c'est qu'il y ait des mines partout où c'est
possible. Dans des cas où c'est vraiment impossible, par exemple un
centre de ski, on pourra intervenir, on pourrait intervenir mais, à part
cela, non. La substance minérale appartient à la
collectivité québécoise. On veut maximiser le nombre de
gisements en opération. On veut profiter le plus possible à
l'industrie. Sans cela, si on n'avait pas cette disposition, on nous auraient
forcés d'introduire une clause pour tenir compte des centres de ski, des
routes et des autoroutes.
M. Claveau: D'accord. Dans quelle mesure, par exemple... Pourquoi
accepte-t-on, à l'inverse qu'une compagnie qui a une montagne sur sa
concession minière, une montagne qui pourrait devenir un beau centre de
ski, même si elle ne l'exploite pas - il n'y a rien là, mais elle
fait partie de la concession pourquoi peut-elle empêcher que cela se
fasse? Si vous définissez la notion d'utilité publique comme une
installation de loisir, récréotouristique de la
municipalité, bien, cela pourrait être la même chose aussi.
Cela pourrait être inclus dans la même définition. Le centre
devrait être reconnu tout aussi bien comme une utilité publique
nécessaire qui pourrait se développer sur une montagne qui fait
partie du site d'une concession minière même si cela ne sert
absolument pas à l'exploitation comme telle.
Mme Poudrier: II faut penser que, dans le cas d'une concession
minière, le concessionnaire est quand même propriétaire.
L'usage qu'il veut faire de la surface, cela lui appartient. C'est un
propriétaire au même titre que, vous, vous pouvez être
propriétaire de votre terrain, Ces concessions minières sont
habituellement patentées, sorties du domaine public. Il est
propriétaire de la surface. Dans le cas d'un bail minier, c'est
aussi un autre type d'exploitation. Il a droit à la surface mais
seulement pour le bénéfice de son exploitation minière. On
vient déjà de réduire. Cela reste une terre du domaine
public. Éventuellement, il pourrait y avoir d'autres utilisations du
territoire. Le cas du concessionnaire comme tel, si on y touche, si on l'oblige
à poser certains gestes, c'est une atteinte à la
propriété d'autrui, parce qu'il a obtenu un titre de
l'État délivré conformément aux lois en vigueur
à l'époque et ce territoire est sorti du domaine public.
M. Claveau: Pour lui, la notion d'utilité publique ne
s'applique pas?
Mme Poudrier: Bien, comme chez vous. Finalement, on ne pourrait
pas vous forcer à faire un camping sur votre terrain. Bien, je veux
dire...
M. Claveau: Ah oui! Si Hydro-Québec a envie de passer un
pylône sur mon terrain, elle trouvera bien le moyen de le faire.
Mme Poudrier: Un instant! Je rectifie. Le gouvernement pourrait
toujours exproprier en vertu de la Loi sur l'expropriation, cela est
évident. Il faut une disposition législative expresse. Ce n'est
pas dans la Loi sur les mines qu'on va prévoir cela, c'est dans toutes
les lois qui accordent des droits d'expropriation.
M. Claveau: Alors, pourquoi, dans la Loi sur les mines,
prévoit-on que c'est le ministre qui est responsable de l'application de
la loi et qui va déterminer ce qu'est une utilité publique?
Mme Poudrier: Parce que dans la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme on a déjà une disposition...
M. Claveau: Est-ce que, par exemple, un pylône
d'Hydra-Québec est une utilité publique?
Mme Poudrier: Cela dépend du cas. Cela dépend de
l'activité. S'il n'y a qu'un pylône, il n'y a probablement pas
besoin d'exproprier le claim au complet. À ce moment, il...
M. Claveau: Ah! Moi, j'ai vu des sites de forage refusés
par Hydro-Québec parce qu'il fallait que les "diamond drills" soient
installés en dessous des lignes de transmission.
Mme Poudrier: Dans ce cas, notre disposition est claire. Le
dernier alinéa s'applique et le ministre devra exproprier. Si la
personne ne peut pas poursuivre ses activités...
M. Claveau: J'ai hâte de voir le ministre obliger
Hydro-Québec à déplacer ses lignes pour pouvoir faire de
l'exploration.
Mme Poudrier: II va exproprier le titulaire du claim.
M. Claveau: Hein? J'ai des cas précis en tête de
chicanes avec Hydro-Québec, parce qu'il y a du forage. Il y a des beaux
sites de forage qui se trouvent situés en plein milieu des lignes
d'emprise d'Hydro-Québec.
M. Savoie: On n'exproprie pas HydroQuébec. Il n'y a pas
d'expropriation d'Hydro-Québec. On exproprie le détenteur du
claim. C'est l'inverse.
Mme Poudrier: Au bénéfice de la
collectivité.
M. Savoie: C'est à ce moment qu'on dit que c'est un cas
d'utilité publique. On ne peut pas faire de prospection, parce qu'on est
en train de détruire, par exemple, ou on est en train de menacer la
stabilité des pylônes. C'est vous qui avez sorti l'exemple, ce
n'est pas moi.
M. Claveau: Non, non, je vois l'exemple...
M. Savoie: De toute façon, si vous avez à passer en
dessous, vous n'avez qu'à passer en diagonale.
M. Claveau: Ce n'est pas si évident que cela non plus.
Quand vous faites de l'exploration, non, non...
M. Savoie: Je te dis que ça ne donne rien de faire des
hypothèses théoriques.
M. Claveau: Quand la benne est comme cela, tu ne "drill" pas
comme cela.
M. Savoie: Cela ne donne rien de commencer à "folicher"
sur une hypothèse tout à fait théorique. Parlons d'un cas
précis. La personne qu'on exproprie, ce n'est pas Hydro-Québec,
c'est le propriétaire du claim.
M. Claveau: À ce moment, vous allez empêcher le
développement d'un site minier éventuellement très
intéressant, parce qu'il y a un pylône d'Hydro-Québec qui
est là.
M. Savoie: C'est toi qui parlais contre cela?
M. Claveau: Non, je veux dire... J'essaie de démontrer
dans quelle mesure, finalement, ce n'est pas nécessairement... Il
y a d'autres compétences, il me semble, auxquelles on devrait
avoir recours quand il faut définir la notion d'intérêt
publique.
M. Savoie: Non. Si on doit le faire, c'est en faveur de la Loi
sur les mines et non pas contre la Loi sur les mines. On n'étudie pas la
loi sur les utilités publiques. On n'a pas ici la loi sur les campings.
On a la Loi sur les mines. Ce qu'on vise, c'est...
M. Claveau: II serait probablement bon d'avoir une loi sur les
utilités publiques à laquelle le ministre pourrait se
référer à toutes les fois qu'il a une décision
à prendre.
M. Savoie: Non. Le but, c'est de favoriser le plus possible, le
développement de l'industrie minière. Il va y avoir des cas
d'exception. Il va y avoir des cas de frottements, de conflits, entre autres.
Par exemple, quelqu'un exploite un centre de ski et la loi l'autorise à
faire de la prospection sur le centre de ski. Il a jalonné. Il veut
faire de la prospection. Le propriétaire du centre de ski dit: Cela n'a
pas de bon sens, tu vas détruire ceci, tu vas détruire cela. Cela
va ruiner mon site. Cela va faire du bruit. On ne pourra plus entendre la
musique. Cela n'a pas de maudit bon sens. On ne veut pas.
M. Claveau: D'accord. Dans ce sens, vous parlez d'un centre de
ski, vous parlez d'un entrepreneur...
M. Savoie: Alors, ils viennent voir le ministre...
M. Claveau: Vous parlez d'un entrepreneur privé...
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: ...qui exploite un centre de ski.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Donc, une entreprise privée. Est-ce qu'une
entreprise privée est une utilité publique?
M. Savoie: Bon, cela pourrait être une utilité
publique, cependant, selon l'interprétation du ministre. Supposons
qu'ils viennent et ils disent: Cela est utilisé par le public. Quand
vous allez forer le samedi ou le dimanche, les gens qui vont venir faire du ski
n'entendront plus la musique. Cela brise le centre. On ne veut pas qu'il y ait
de forage. Là, ce sera au ministre à prendre une décision
politique là-dessus et, dire: Tu as raison ou tu as tort. Puisqu'il y a
quelqu'un... Il faut qu'il la prenne. Si le gars n'aime pas cela, il ira
raconter cela au juge.
Le Président (M. Théorêt): Vous discutez
toujours sur l'article 82 qui a été adopté'?
M. Claveau: Sur division.
Le Président (M. Théorêt): Oui. L'article 83,
l'abandon.
M. Claveau: "Le titulaire d'un claim peut abandonner son droit,
pourvu qu'il ait transmis un avis écrit à cet effet au
registraire." Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 84 et le bloc d'articles porte sur le permis d'exploration
minière. Cela va jusqu'à l'article 99.
Permis d'exploration minière
M. Claveau: Peut-être qu'à la section IV, Permis
d'exploration minière, le ministre pourrait nous donner une information
globale sur cette section?
M. Savoie: La loi actuelle prévoit l'émission d'un
droit minier d'exploration différent sur le territoire du
Nouveau-Québec et qui se distingue particulièrement du claim par
les très grandes étendues du territoire qui en fait l'objet. On
parle de l'article 85 pour ce qui est au nord du 52 parallèle et on
divise, en gros... D'abord, à l'article 84, on dit: Comme pour les
autres droits miniers, que la loi actuelle ne circonscrit pas le permis
d'exploration à un seul article. La nouvelle loi décrira donc
succinctement le permis d'exploration, en introduction de la section sur un
droit minier. La loi actuelle accepte le pétrole et le gaz naturel, mais
ne tient compte ni de la saumure, ni du sable, ni du gravier ou de substances
pour lesquelles un droit de recherche est alloué par le biais d'autres
permis. Cette situation sera corrigée dans la nouvelle loi de sorte que
le permis d'exploration donnera des droits de recherche similaires à
ceux du claim.
M. Claveau: Moi, j'aimerais savoir pourquoi on fait une
distinction pour ce qui est situé au nord du 52°
parallèle?
M. Savoie: Je te l'ai dit hier soir. M. Claveau: Non, mais
je veux...
M. Lebuis: On fait une distinction, parce que le
Nouveau-Québec, en fait, est consituté de grands espaces et c'est
plus facile de prendre un permis qui va couvrir de grandes superficies afin de
faire son exploration. Maintenant, pourquoi précisément le
52°? Parce que c'est une limite qui est tracée physiquement sur le
terrain et les
gens qui vont dans le bois peuvent se reconnaître à partir
d'une limite physique. Donc, une raison pratico-pratique, limite physique sur
le terrain et une raison beaucoup plus globale que cela, c'est quand on va
prospecter dans les grands espaces, on a de plus grandes superficies pour
éventuellement trouver le gisement. Cela limite beaucoup,
évidemment, les dépenses associées au jalonnement
proprement dit parce que, là, ce ne sont plus des claims de seize
hectares, ce sont des superficies qui peuvent avoir cinquante kilomètres
carrés et même plus que cela.
M. Claveau: En fait, il n'y a pas de limite prévue pour
les superficies qui peuvent être...
M. Lebuis: Oui, c'est entre 50 et 400 kilomètres
carrés. La limite maximale, c'est 400 kilomètres
carrés.
M. Claveau: De quelle façon vont s'appliquer les droits
des redevances ou des travaux minimaux à réaliser sur ce
territoire?
M. Lebuis: II y a des dispositions particulières qui sont
adaptées à ce type de permis. En fait, la différence
essentielle, c'est que quelqu'un qui a un permis d'exploration doit annoncer
à l'avance son programme de travaux d'exploration, parce qu'il couvre
évidemment de grandes superficies, parce qu'il est loin des bureaux
régionaux du ministère. Cela permet aux géologues du
ministère d'être informés de la nature des travaux
d'exploration et, éventuellement, des résultats aussi.
M. Claveau: Le 52° parallèle, c'est sûr que
quand on dit au nord du 52 , cela paraît grand. Combien y a-t-il de sites
dans ce secteur ou dans cet endroit où on peut imaginer qu'il puisse se
faire de l'exploration minière? (14 heures)
M. Lebuis: Actuellement, il y a une recrudescence très
importante des permis d'exploration depuis une couple d'années. Il y a
eu des indices de platine et des indices d'or qui ont été
trouvés au nord de Schefferville et aussi dans la fosse de l'Ungava,
complètement au nord du Québec. Cela a engendré beaucoup
plus d'activités d'exploration...
M. Claveau: D'accord.
M. Lebuis: ...de sorte qu'on est rendu peut-être à
80 permis d'exploration actuellement en vigueur, alors qu'il y a trois ou
quatre ans il y en avait seulement cinq ou six.
M. Claveau: Mais, à toutes fins utiles, cela ne couvre que
la fosse du Labrador et la fosse de l'Ungava?
M. Lebuis: Ce sont les deux régions où il y a un
potentiel minier intéressant mais, éventuellement, cela pourrait
être des régions qui sont plus à l'ouest aussi et
même au sud.
M. Claveau: La rivière Eastmain. M. Lebuis: C'est
cela.
M. Claveau: Selon la carte géologique, il y a de petites
zones intéressantes éventuellement, mais il n'y a quand
même pas d'anomalie géologique importante dans tout ce
secteur.
M. Lebuis: C'est moins favorable que la fosse de l'Ungava ou la
fosse du Labrador.
M. Claveau: Oui. L'article en question a-t-il pour intention
première de faciliter l'exploration minière dans la fosse du
Labrador et la fosse de l'Ungava?
M. Lebuis: Ce sont tous les terrains au nord du 52°, ce n'est
pas nécessairement la fosse du Labrador ou la fosse de l'Ungava. La
grosse différence, c'est qu'au lieu d'aller sur le terrain et d'engager
des hélicoptères, des avions et des frais de logistique
importants pour jalonner tu passes simplement au bureau du ministère et
on indique que tel territoire nous intéresse, on le définit par
des coordonnées géographiques, on annonce le programme
d'exploration et on obtient à ce moment-là le permis. Il faut
évidemment répondre chaque années aux obligations en
termes de travaux d'exploration à réaliser, mais au moins le
permis d'exploration permet d'éliminer les dépenses de
jalonnement.
M. Claveau: Oui, d'accord, mais je me dis de deux choses l'une:
si l'intention de l'article est vraiment de protéger ou de faciliter des
mécanismes d'exploration dans les fosses du Labrador ou de l'Ungava,
à ce moment-là, pourquoi ne pas le préciser? On
connaît les anomalies de la formation géologique; il est facile de
déterminer l'anomalie géologique de ces deux fosses-là.
Mais si on veut faciliter, d'une façon générale,
l'accès à de vastes territoires où c'est très
coûteux d'aller et où peut-être il y a un potentiel plus ou
moins connu, à ce moment-là, je trouve vraiment la limite du
52° parallèle plus qu'arbitraire parce que vous ne me ferez pas
accroire que cela coûte moins cher d'aller au 51 parallèle. Quand
vous êtes rendu à ce niveau, à cette hauteur, que vous
fassiez de l'exploration sur la Broadback, là où il y a un
potentiel très
intéressant mais qui est au sud du 52°, c'est probablement
plus intéressant comme potentiel que ce que vous allez trouver sur la
Eastmain, mais là... Et cela coûte aussi cher, ce n'est pas parce
que c'est 150 milles au sud que cela coûte moins cher, il ne faut pas
s'en faire. Les gens qui vont aller sur la Broadback ne pourront pas le faire,
mais ceux qui vont aller sur la Eastmain vont pouvoir le faire, ne serait-ce
que pour aller essayer de trouver des "spots" et de faire passer de l'argent,
parce que le potentiel est beaucoup moins important que sur la Broadback.
M. Lebuis: Je vous dirais que le choix d'une limite est toujours
un peu arbitraire. On a différentes clientèles et on respecte les
opinions de ces clientèles-là. Le permis d'exploration correspond
beaucoup à la désignation des claims sur une carte comme
mécanisme d'appropriation des droits miniers. On sait que l'Association
des prospecteurs du Québec était très inquiète avec
la nouvelle mécanique de jalonnement sur carte. Il fallait donc
considérer son point de vue aussi, de telle sorte que cela devenait un
peu gênant de ramener beaucoup plus au sud la limite du 52°
degré. Il fallait tenir compte des désirs de notre
clientèle pour ce qui concerne les règles de jalonnement
traditionnel.
Mais, d'un autre côté, les permis d'exploration au
Nouveau-Québec étaient prévus en règlement dans la
loi M-13. Nous nous sommes dit: C'est tellement important pour le
développement nordique qu'on va les ramener dans le corps de la loi. 11
est maintenant reconnu formellement dans la loi que les permis d'exploration
sont attribués et c'est une façon de faciliter l'exploration pour
les grands espaces du Nouveau-Québec.
Où placer la limite exactement? Là, on pourrait
peut-être discourir longtemps, mais je pense que le principe est reconnu,
l'intérêt de la clientèle est reconnu également et
les règles du jeu sont maintenant établies clairement dans la loi
là-dessus.
M. Claveau: Pourquoi n'a-t-on pas pris la même limite que
celle qui existait déjà? À toutes fins utiles, on sait
que, jusqu'à tout dernièrement, il n'y avait pas d'exploration
à faire au nord du 50 . Pourquoi n'est-on pas reparti de cette limite?
Ce sont des territoires neufs qui viennent d'être ouverts à
l'exploration, qui sont tous difficiles d'accès. C'est une limite qui
est peut-être, physiquement parlant, moins identifiée que la
limite de la ligne du 52°, mais qui est quand même très connue
par les prospecteurs. Ils le savaient, avant ils n'avaient pas le droit de
monter en haut du 50 , alors rendu là, c'était assez
contrôlé. Pourquoi ne reprend-on pas la même limite du 50
pour faciliter l'accès à ce vaste territoire au nord du 50 ,
quitte à ce que la limite soit modifiée si vous voulez aller vers
l'Est du Québec pour arriver à la hauteur du réservoir de
Manic 5 ou quelque chose de semblable? II me semble qu'on pourrait avoir une
limite peut-être un peu plus flexible. Ce n'est pas une question de dire:
On limite le nord et le sud. C'est une question de dire que c'est une place
où... On pourrait avoir une limite qui ne serait peut-être pas un
trait droit qui coupe le Québec en deux.
M. Savoie: On parle du territoire du Nouveau-Québec. Dans
la loi existante, c'est le territoire du Nouveau-Québec qui est
visé. Le territoire du Nouveau-Québec est une division juridique;
les lois ne s'appliquent pas. Dans ton comté, par exemple, tu n'es pas
le député du Nouveau-Québec, tu es le député
de certains villages situés dans le Nouveau-Québec, mais
l'ensemble du territoire du Nouveau-Québec ne tombe pas sous ta
juridiction dans le sens que les gens qui sont là, parce qu'ils sont
souvent passagers, ne votent pas aux élections. Tu as les gens qui
habitent les villages...
M. Claveau: ...les villages inuit... M. Savoie: ...sur la
côte...
M. Claveau: ...c'est cela, les villages de la côte.
M. Savoie: Si tu regardes la carte de ton comté...
M. Claveau: La carte du comté va jusqu'au 55 , y
compris...
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: ...tout le territoire, le plein territoire; cela
dépasse le 52 .
M. Savoie: C'est cela. Nous l'avons ramené au 52 pour
tenir compte des routes d'accès, des conditions de voyage et tout
cela.
M. Claveau: II n'y a aucune route de ce
côté-là, M. le ministre.
M. Savoie: C'est cela, justement.
M. Claveau: La seule route est au 54°.
M. Savoie: C'est exactement cela. C'est cela qu'on est en train
de te dire. Au 50°, vous êtes rendu à
Lebel-sur-Quévillon.
M. Claveau: 49°.
M. Savoie: Le 50°.
M. Claveau: Même pas cela; Lebel-sur-
Quévillon est 1000 pieds au nord du 49°. Mataganni est au sud
du 50°.
M. Savoie: Bon, Matagami est au 50° . Jouons avec Matagami
d'abord.
M. Claveau: ...C'est à 30, 35, 38 ou 40 minutes.
M. Savoie: Pour le 52°, comme il l'a dit, il fallait
trancher. On ne voulait pas que ce soit le 55°, on s'est contenté du
52°. C'est arbitraire, c'est une décision comme cela, appuyée
par l'industrie; personne n'a remis cela en question, tout le monde a
appuyé cela. SOQUEM travaille souvent dans cette région et est
appelée à y travailler de plus en plus souvent. Le 52°, c'est
le 52°. Pour la même raison, pourquoi ne pas mettre 52°? C'est
une question de routes d'accès et de jalonnement. Ce n'est pas la
même façon de jalonner. Plus on descend, plus l'industrie sera en
maudit, plus les prospecteurs vont se sentir délaissés. Si on
prend le 52 , tout le monde est content.
M. Claveau: On verra. Tout le reste de ce chapitre...
Le Président (M. Théorêt): Les articles 84
à...
M. Claveau: ...continue...
Le Président (M. Théorêt): ...99
inclusivement sont-ils adoptés?
M. Claveau: Vous parlez de l'article 96, mais il semble qu'il y a
eu une mauvaise interprétation de la volonté transmise par le
projet de loi, mais ce n'était pas de notre part.
Le Président (M. Théorêt): Les articles 84
à 99 inclusivement sont-ils adoptés?
M. Claveau: On les adopte article par article.
Le Président (M. Théorêt): L'article 84
est-il adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 85.
M. Claveau: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
L'article 86.
M. Claveau: L'article 86... 11 y a des articles qui se
réfèrent spécifiquement à l'article 85. L'article
88... Les articles 86, 87 et 88, est-ce que je me trompe en disant que ces
articles se réfèrent spécifiquement à l'article
85?
Mme Poudrier: Ce sont des conditions d'exercice...
M. Savoie: C'est cela.
Mme Poudrier: ...ce sont les droits et obligations. La
période de validité, le renouvellement et tout cela.
M. Claveau: Oui, mais à l'article 88, par exemple, on
parle du 50 à 400 kilomètres carrés...
Mme Poudrier: II est sûr que tout cela se passe au nord du
52 ; cela est sûr.
M. Claveau: Cela se passe au nord du 52°, c'est cela?
Jusqu'aux articles 88 et 89?
Mme Poudrier: Jusqu'à la fin de la section.
M. Claveau: Toute la section au complet?
Mme Poudrier: Oui, c'est le titre... M. Claveau: Ah! Oui,
c'est vrai.
Le Président (M. Théorêt): L'article 86 est
adopté sur division. L'article 87?
M. Claveau: Sur division.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
L'article 88?
M. Claveau: Sur division.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
L'article 89 est adopté sur division. L'article 90...
M. Claveau: ...90 sur division.
Le Président (M. Théorêt): ...sur
division.
M. Claveau: L'article 91, sur division.
Le Président (M. Théorêt): L'article 91 est
adopté sur division. L'article 92,. sur division. L'article 93, sur
division. L'article 94, sur division. L'article 95, sur division. L'article 96,
sur division. L'article 97, sur division. L'article 98, sur division et
l'article 99, sur division. Nous sommes rendus à la section V, Bail
minier et concession minière, qui va de l'article 100 jusqu'à
l'article 126 inclusivement.
Bail minier et concession minière
M. Claveau: On va procéder de la même façon,
si M. le ministre le veut bien. J'aimerais qu'on nous donne des notes
explicatives sur la section V ou qu'on nous explique...
M. Savoie: Mon Dieu! C'est toute la section qui porte sur les
substances...
Une voix: Le bail minier.
M. Savoie: D'accord. Le bail minier, oui. En gros, pour ce qui
est des articles 100 et suivants, il y a là les conditions de
détention du bail et des concessions minières,
particulièrement pour les exploitations minières, jusqu'à
l'article 126, jusqu'au permis de recherche dans les fonds marins. Cela est
beau.
Ce sont les conditions de détention d'un bail. Je ne crois pas
qu'il y ait des structures... Oui, c'est cela, c'est le bail minier qui donne
à son détenteur le droit d'exploiter les substances
minérales contenues dans le terrain qui en fait l'objet. La loi actuelle
prévoit les conditions auxquelles le bail minier peut être
consenti et en précise les particularités. La nouvelle loi
modifiera la procédure d'émission du bail minier. Ainsi,
l'importance du critère de rentabilité économique dans
l'évaluation d'une demande de bail minier sera atténuée et
ce dernier sera émis sur démonstration d'indices raisonnables de
la présence d'un gisement exploitable.
Le ministre aura d'ailleurs le loisir d'exiger tout document d'ordre
géologique qui lui permettra d'évaluer le potentiel minier du
gisement. Enfin, pour des raisons d'équité, le loyer annuel
variera selon que le terrain affecte un terrain situé sur des terres du
domaine de l'État ou sur des terres cédées ou
louées à des fins autres que minières, selon qu'il y a
utilisation dans le sol ou selon les fins de l'utilisation.
Pour les concessions, on dit: Compte tenu de la politique du
ministère qui vise à ne plus émettre de concessions
minières et à favoriser plutôt leur rétrocession
à l'État, la nouvelle loi permettra l'émission d'un bail
minier en faveur du titulaire d'une concession minière pour
minéraux inférieurs qui désire exploiter les autres
minéraux plutôt que de convertir cette concession minière
en concession minière pour minéraux supérieurs. Une
disposition subséquente prévoira que la superficie du territoire
qui fait l'objet d'une telle concession minière sera réduite de
celle du terrain qui fera l'objet d'un bail. En gros, c'est cela.
M. Claveau: En fait, quelles sont les grandes modifications que
l'on retrouve là-dedans, en comparaison avec la loi actuelle?
M. Savoie: D'une part, on veut éventuellement mettre fin
à la concession, fonctionner seulement avec le bail. C'est une
simplification de la loi. On se rappellera qu'il y avait six permis dans
l'ancienne loi et on veut les réduire à deux, le claim et le
bail, pour mieux administrer l'industrie minière au Québec. Je ne
pense pas que cela ait soulevé énormément de
difficultés lors de la présentation en commission. On me dit que
l'article 122 surtout... Ah! C'est l'histoire du ministère de
l'Environnement et la protection des droits des créanciers,
évidemment. (14 h 15)
M. Claveau: À première vue, ce qui me frappe
là-dedans, c'est à l'article 107, premier alinéa. On
maintient la question des 110 kilowatts. "Sont exclues de toute concession et
réservées à la couronne, 1° à compter du 15
mars 1928...
M. Savoie: Avant 1928, parce que ce sont des droits acquis.
M. Claveau: ...toute partie de cours d'eau d'une puissance
naturelle de 110 kilowatts...". Est-ce que cela ne pourrait pas être
ajusté en vertu de l'article 67 qu'on examinait tout à
l'heure?
M. Savoie: C'est avant 1928. Ce sont des concessions qui ont
déjà été accordées avant 1928.
M. Claveau: Oui, mais est-ce qu'il y a plusieurs concessions qui
dépendent de cet article? Combien peut-il y en avoir? Une ou deux?
M. Lebuis: Ah non! Il y en a peut-être une cinquantaine au
maximum. Il y a encore 250 concessions minières actives au
Québec. Il y en a un certain nombre qui ont été
accordées dans les premières années du régime
minier qui avaient déjà la restriction des 110 kilowatts. On la
laisse telle quelle, parce qu'elle était déjà
imposée aux concessionnaires de l'époque.
M. Claveau: Mais est-ce qu'il y a de ces concessions où le
problème s'est posé et se pose toujours?
M. Lebuis: On n'a pas fait d'inventaire systématique de
l'application de cette disposition aux concessions. Mais, de toute
façon, elles avaient cette restriction.
M. Claveau: C'est aussi parce que la restriction aurait pu
être ajustée.
M. Lebuis: II était difficile de l'ajuster parce que c'est
déjà dans l'acte de concession.
Mme Poudrier: En fait, la concession
est sortie du domaine public. Comme je le disais tout à l'heure,
ce sont des propriétés privées. On laisse l'état du
droit comme il était, mais notre projet de loi n'est pas comme la loi
sur les forêts. On ne remet pas en cause les principes ou les droits
acquis. Pour nous, ce n'est qu'une refonte.
M. Claveau: Ce n'est pas une nouvelle loi.
Mme Poudrier: C'est une nouvelle loi, mais ce n'est pas un
nouveau régime.
M. Claveau: Ce n'est pas un nouveau régime. Mais il y a
quand même des choses là-dedans qui modifient d'autres lois: entre
autres, toute la question du fonds municipal. Par exemple, l'article 115, se
lit comme suit: "Le ministre peut, lorsqu'il autorise un concessionnaire
à aliéner ou à louer des lots, l'obliger à verser
une partie du prix de vente ou du loyer au fonds consolidé du revenu et,
s'il y a lieu, une autre partie au fonds général de la
municipalité dans laquelle le lot est situé." C'est ce qui se
passait et qui se passe encore en vertu de la loi actuelle, où la mine
remet une partie des lots qu'elle vend à partir d'une concession
minière, par exemple. Quand la ville est située sur la concession
minière, il y a une partie du lot qui va au fonds municipal
géré par le ministère.
Mais je crois que l'on prévoit maintenant l'abolition de ce fonds
et que le ministre va décider s'il y a lieu ou non, finalement, qu'une
partie de l'argent récolté de la vente des lots aille aux
municipalités. Est-ce bien cela?
M. Lebuis: En fait, c'est le statu quo par rapport à la
situation actuelle, sauf que le fonds municipal comme tel est aboli.
C'est-à-dire que cela va simplifier encore une fois l'administration
dans le sens que les sommes d'argent vont être versées directement
aux municipalités et au fonds de la province, sans passer par
l'intermédiaire d'un fonds municipal qui, lui, était
administré par le ministère de l'Énergie et des
Ressources.
M. Claveau: Oui. Qu'arrive-t-il des sommes d'argent actuellement
dans le fonds? Le fonds est dissous, finalement.
Mme Poudrier: L'article 374 dit que l'argent qui est dans le
fonds municipal est transféré au fonds général de
la municipalité.
M. Claveau: Au fonds général, d'accord. Mais cela
ne règle pas le problème des municipalités qui sont prises
avec ces conditions. Je pense que la Loi sur les mines aurait pu aider les
municipalités qui sont dans un contexte semblable. La loi actuelle
prévoit que des parties de concessions peuvent être
aliénées en fonction d'une municipalité dans la mesure
où c'est dans l'intérêt public ou que ce sont des
installations, des infrastructures qui vont servir à donner des services
à la communauté. Mais elle ne prévoit pas qu'il soit
possible de transférer des parties de loi ou des lots à la
municipalité en fonction d'en faire un développement
résidentiel, par exemple, ou un parc de maisons mobiles ou un parc
industriel ou des choses semblables.
Dans des cas semblables, quand une municipalité, une ville ou un
village, qui relève de la Loi sur les villes minières ou de la
Loi sur les villages miniers, en vertu de laquelle existe le fonds municipal,
fait un développement résidentiel ou prépare un parc de
maisons mobiles, comme on les appelle, ou investit pour faire l'infrastructure
d'un petit parc industriel ou quoi que ce soit, la municipalité paie des
investissements mais les terrains qui sont affectés par cela sont
toujours la propriété de la mine et c'est la mine qui va les
revendre un jour ou l'autre à un tiers qui va s'y construire. De cette
façon, la ville ne peut bénéficier d'une plus-value ou
d'une valeur ajoutée à ces terrains grâce aux travaux
d'infrastructure qu'elle a faits. Je me demande dans quelle mesure il ne serait
pas possible de pallier cette lacune qui oblige les municipalités, qui
sont prises comme cela, à ne pouvoir rien récupérer de
leur investissement, sinon sous forme d'imposition de taxes. Mais elles ne
peuvent pas les récupérer en ajoutant une valeur au terrain qui
est desservi par l'égout, l'aqueduc, les bornes-fontaines, les services
électriques, etc., les trottoirs, les rues. Cela n'apporte aucune valeur
supplémentaire au terrain, alors que dans toute autre
municipalité il y a des valeurs ajoutées. Une municipalité
peut vendre un terrain 15 000 $ ou 18 000 $ ou 1 $ le pied carré ou 3 $
le pied carré, selon les services qui sont disponibles, etc., alors que
ce n'est pas le cas dans une ville minière.
Mme Poudrier: C'est toujours le même argument qui dit que,
finalement, le concessionnaire minier est le propriétaire, il faut qu'il
bénéficie de tous les avantages de la propriété.
C'est lui qui décide. Par contre, à l'article 260, on a une
disposition. Le concessionnaire qui, depuis dix ans, n'a pas exploité sa
mine ou n'a pas fait d'exploitation minière, le gouvernement pourra
révoquer son permis à la demande d'une municipalité. Mais
il faut toujours penser qu'on joue sur le terrain des droits de
propriété. Les dispositions 260 et 261 sont des
expropriations.
M. Claveau: Mais cela se modifie. Dans la loi sur les
forêts, on a joué dans les droits de propriété. Je
suis convaincu qu'il y a moyen de trouver une façon de permettre
aux municipalités de racheter en bloc des lots ou des parties de
loi qui vont être développés pour faire un quartier
résidentiel ou un parc de maisons mobiles. Par la suite, ils pourront
être revendus au prix que la municipalité décidera de les
vendre, avec l'accord éventuel du ministère des Affaires
municipales. Mais que la municipalité fasse des infrastructures, c'est
là où il y a un dilemme. Parce que la municipalité paie...
À la limite, on ne pourrait même pas le faire. Si on allait
jusqu'au bout, si vous dites que c'est une propriété
privée et qu'on ne peut entrer sur une propriété
privée, une ville n'a pas le droit non plus de faire des immobilisations
sur une propriété privée. Par le fait même, tout
développement résidentiel devrait être interdit dans une
ville minière parce qu'elle le fait sur un terrain qui ne lui appartient
pas.
Mme Poudrier: Mais il y a des ententes qui se prennent avec les
propriétaires privés.
M. Claveau: Ah oui! L'entente, c'est que vous faites votre
développement mais les terrains ne vous appartiennent pas. Par la suite,
la mine va vendre ses terrains tranquillement, pas vite, au prix qui sera
établi par la mine ou par le ministère.
Si je prends le cas de Chapais, par exemple, où il y a
actuellement des terrains à 0,18 $ le pied carré, comprenant tous
les services, je vous dis que ce n'est pas cher. Cela veut dire que la seule
possibilité qui reste pour la ville, c'est de se reprendre un peu sur
les taxes et, ainsi, on augmente le taux de taxation. On a des villes
minières qui ont des taxes à 3 $ les 100 $ d'évaluation.
C'est pas mal ce qu'il y a de plus bas au Québec, actuellement. Des taux
de 2,90 $ ou de 2,99 $, avec tous les services, c'est pas mal ce qu'il y a de
plus bas. Dans les villes minières avec...
M. Savoie: En Abitibi, la moyenne est de 1,85 $.
M. Claveau: Mais ce ne sont pas des villes minières. Elles
ne sont pas sur des sites miniers.
M. Savoie: Je vous parle de la moyenne en Abitibi.
M. Claveau: Oui, mais je ne parle pas de Matagami, de Joutel, de
Quévillon - qui est une ville forestière et elle a un peu les
mêmes problèmes - ou de Chibougamau, de Chapais ou de Fermont ou
des endroits isolés. Je ne vous parle pas d'une ville minière
où il y a un parc industriel énorme, où il y a des
services un peu partout, où il y a un cégep, etc. Ce n'est pas
tout à fait le même contexte. Je ne vous parle pas d'une moyenne
régionale. Je parle de problèmes vécus dans une ville
minière spécifique. Je suis certain que si le ministre fait
abstraction des grosses places en Abitibi ou des places un peu plus agricoles
ou forestières et qu'il se contente uniquement des sites miniers, il va
voir que sa moyenne va augmenter.
M. Savoie: Cela n'a aucun bon sens.
M. Claveau: Bien oui, cela a du bon sens.
M. Savoie: Cela n'a aucun bon sens.
M. Claveau: II va falloir que le ministre m'explique sa
réflexion.
M. Savoie: Comment voulez-vous qu'une concession minière
paie pour des services qui sont offerts par une municipalité?
M. Claveau: Ce n'est pas ce que je dis.
M. Savoie: C'est ce que vous dites. C'est ce qui va arriver.
M. Claveau: Je dis que, dans la mesure où une
municipalité peut récupérer des parties de lots
appartenant à une concession minière et qu'ils soient
transférés à la propriété de la
municipalité pour faire un parc ou un terrain de jeux ou pour
bâtir des utilités publiques, de la même façon, il
devrait être possible aussi de faire transférer des parties de
lots à une municipalité pour qu'elle fasse un
développement résidentiel...
M. Savoie: Cela se fait, ça...
M. Claveau: ...et qu'il y ait des infrastructures d'accueil. Mais
non, cela ne se fait pas. On n'a pas le droit.
M. Savoie: Mais vous pouvez en arriver à une entente. Il y
a des ententes qui se font entre un propriétaire et un autre.
M. Claveau: Mais là, il ne s'aqit pas d'une entente. C'est
la possibilité pour la ville d'établir les valeurs de ces
terrains, ce qu'une ville minière n'a pas.
M. Savoie: Oui, mais vous pouvez faire une entente entre une
compagnie minière et le détenteur d'une concession. Ils peuvent
en arriver à une entente à l'amiable. Le propriétaire
d'une concession est propriétaire. Il est donc chez lui. Si la ville en
veut une partie, qu'ils s'assoient à la table et qu'ils négocient
pour en arriver à une entente.
M. Claveau: Mais quand la ville est entièrement
bâtie sur la concession.
M. Savoie: Raison de plus.
M. Claveau: C'est parce que la loi actuelle ne le permet pas.
Elle permet des transferts pour des fins d'utilité publique, mais elle
ne permet pas le transfert de terrains pour des fins de développement
résidentiel.
M. Savoie: ...d'utilité publique. M. Claveau:
Non.
M. Savoie: Mais ils peuvent toujours en arriver à signer
une entente.
M- Claveau: Mais, à ce moment-là, la ville
dépend toujours de la bonne volonté de M. le gérant de la
mine, qui est le véritable maire.
M. Savoie: II est chez lui.
M. Claveau: Ce qui est inacceptable.
M. Savoie: II est chez lui. Le gars qui détient la
concession minière est chez lui. C'est à lui, la concession
minière.
M. Claveau: On n'est pas dans un régime féodal
où les gens qui vivent sur la propriété du grand
propriétaire terrien sont la propriété du
propriétaire. Je pense que ce régime est dépassé.
À partir du moment où on a décidé qu'au
Québec on permettait la construction de villes complètes, avec
les magasins, les écoles, les services de loisir, l'aréna et tout
ce que vous voulez, sur la concession, il faudrait qu'on permette aussi
à ces municipalités de se faire un développement qui soit
indépendant des voeux et des volontés du propriétaire du
fonds minier.
M. Savoie: De toute façon, à moyen terme, on veut
abolir la Loi sur les villes minières. Elle n'a presque plus ou peu
d'utilité aujourd'hui. On veut l'abolir et l'incorporer à autre
chose. Cela relève plus ou moins du ministère des Affaires
municipales.
M. Claveau: Oui, mais c'est parce que les villes minières
sont sur des concessions.
M. Savoie: Oui, mais on ne veut pas commencer à
régir les droits entre une municipalité et le détenteur
d'une concession. (14 h 30)
M. Claveau: Vous le faites à l'article 115.
M. Savoie: Pour le détenteur d'une concession. On donne le
grand principe. La seule raison de l'article 115, c'est pour empêcher des
abus.
M. Claveau: C'est-à-dire?
M. Savoie: C'est-à-dire que l'on veut empêcher que
le détenteur de la concession spécule sur les lots, il pourrait
les transférer.
M. Claveau: Cela veut dire que selon l'ancien article 130, qui
disait que le fonds municipal serait aboli, actuellement, dans l'article 115 on
n'a pas cela, on a: le fonds municipal ne sera pas aboli.
M. Savoie: Dans l'article 130, c'était écrit qu'il
serait aboli.
M. Claveau: Dans la première version de la loi, oui.
M. Savoie: Pour les mesures transitoires, je pense à
l'article 374.
Mme Poudrier: L'article 371.
M. Claveau: Si la loi actuelle abolit le fonds municipal, elle va
jouer dans les lois municipales.
Mme Poudrier: Le fonds municipal était administré
par le ministère de l'Energie et des Ressources.
M. Claveau: Oui.
Mme Poudrier: Ce n'était pas en vertu d'une loi
municipale, c'était en vertu d'une loi sur les mines.
M. Claveau: Oui, mais c'est la question de la
propriété du terrain qui relève de la Loi sur les mines et
non pas de la loi municipale, comme vient de le dire le ministre tout à
l'heure.
Mme Poudrier: La propriété du terrain relève
de l'acte de concession.
M. Claveau: Oui, mais cela veut dire que si l'on veut sortir un
jour de ce cercle vicieux, c'est à l'intérieur de la Loi sur les
mines qu'il faudra le faire et non pas à l'intérieur d'une autre
loi.
Mme Poudrier: Si on veut révoquer les concessions?
M. Claveau: Si on veut permettre que les municipalités
puissent s'approprier une partie d'une concession pour pouvoir en faire un
développement résidentiel en fixant ses critères.
M. Savoie: Ce que l'on veut faire à la longue, c'est
justement abolir les concessions.
M. Claveau: Mais à la longue, cela ne règle pas le
problème budgétaire de ces villes pour demain,
après-demain et l'année
prochaine.
M. Lebuis: J'aimerais souligner que l'on veut favoriser le
développement de la ressource. Quand une mine est en exploitation, elle
a priorité sur d'autres types d'activité parce qu'elle
génère une activité économique nettement
supérieure à tout ce que l'on peut imaginer. Cela a
déjà été démontré par des
études économiques: l'occupation du sol par des mines, c'est ce
qui donne une plus-value à une parcelle de territoire. Donc, la loi
reconnaît cela.
La loi reconnaît aussi que, si une concession minière est
inactive, si la mine ne fonctionne plus parce que le gisement est
épuisé, parce que la conjoncture économique est mauvaise
depuis longtemps, la concession n'est plus exploitée. Et si, par hasard,
une ville est coincée dans son expansion, elle ne peut pas aller sur le
terrain du concessionnaire pour prendre de l'expansion. Il y a une disposition
à l'article 260 qui permet de révoquer la concession pour des
fins municipales.
M. Claveau: Pour une mine qui n'est plus en opération.
M. Lebuis: C'est cela. La philosophie de la loi, finalement,
c'est de donner priorité à l'activité économique
qui est la plus significative.
M. Claveau: Oui, mais vous comprendrez que, règle
générale, les villes minières sont autour des mines en
exploitation.
M. Lebuis: Oui et il y a des exploitations qui ont cessé
leurs opérations et, pendant ce temps-là, la ville peut penser
prendre de l'expansion sur une concession qui n'est plus opérante.
M. Claveau: Oui, mais s'il n'y a plus de mine autour, pour la
faire vivre, elle n'ira pas loin.
M. Lebuis: La tendance actuelle, c'est quand même
d'éviter dans la mesure du possible de développer de nouvelles
mines à proximité des villes. On ne veut pas revivre des
expériences comme à Thetford-Mines où la "waste" est
partout à côté des habitations. On essaie avec les
nouvelles approches d'avoir la ville loin des exploitations minières
pour éviter justement ce genre de conflit.
M. Claveau: Mais il reste qu'il y a des villes qui sont prises
avec le problème, actuellement.
M. Savoie: Un bon exemple, c'est Fermont.
M. Claveau: Fermont. M. Savoie: Oui, Joutel.
M. Claveau: C'est le problème de Chibougamau, Chapais,
Matagami, Quévillon, Joutel, Fermont...
M. Savoie: Fermont n'a pas ce problème-là.
M. Claveau: À Fermont, la compagnie possède tout.
C'est un mur avec des maisons derrière.
M. Savoie: Ce n'est pas sur le site minier.
M. Claveau: C'est un autre concept.
M. Savoie: Ce n'est pas le problème de Matagami, que je
sache. La ville de Matagami n'est pas située sur le site minier.
M. Claveau: Elle n'est pas loin. Il faudra vérifier.
M. Savoie: Elle n'est pas loin, mais elle n'est pas dessus.
M. Claveau: Chapais l'est, une partie de Chibougamau l'est.
M. Savoie: Une partie de Chapais l'est aussi, puis
Chibougamau.
M. Claveau: Tout Chapais est sur les lots 2, 3, A et 5 de la
concession Opemiska, au complet. Il y a une partie de Chibougamau et il y a le
nouveau quartier résidentiel en arrière de Chibougamau qui vient
d'être développé et on a vu toute une différence.
D'ailleurs, ils peuvent vendre les terrains au prix réel que
coûtent les infrastructures. Les terrains sont passablement plus cher
qu'avant et la ville peut se rentabiliser. M. le ministre, je vous ferai un
relevé des taux de taxation dans les villes minières
isolées. Je ne parle pas d'une ville minière à trois
milles de Val-d'Or, mais d'une ville minière isolée dans le Nord
du Québec. Vous allez voir que les taux de taxation sont passablement
importants. Je ne parle pas de l'île Sisco.
À l'article 122 où on parle de l'abandon des droits
miniers, au quatrième paragraphe, il semble que le ministre des Mines
ait augmenté ses pouvoirs en comparaison avec ce qu'il se donnait dans
la première version de la loi. Cela concerne toute la question de la
qualité de l'environnement et des autorisations convenables au moment de
l'abandon d'un site.
M. Savoie: C'est une demande de l'Association des mines de
métaux du Québec
et on y a donné suite.
M. Claveau: Comment le ministre de l'Environnement
réagît-il à cela?
M. Savoie: II est d'accord avec la proposition. Cela n'a pas
été facile mais, apparemment, cela va.
M. Claveau: Ah oui! Je pensais qu'il était d'accord sur
cela.
M. Savoie: Cela aurait été une demande de
l'Association des mines de métaux du Québec.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: Noranda et l'Association des banquiers canadiens.
M. Claveau: On se souvient que ces compagnies essayaient d'avoir
le moins d'intervenants possible. Ces intervenants à la commission ont
beaucoup insisté pour qu'il y ait le moins d'intervenants possible dans
le domaine minier et que l'on puisse faire un peu plus guichet commun avec le
ministre ou guichet unique.
M. Savoie: Dont les municipalités.
M. Claveau: Oui, d'accord, mais cela ne veut pas
nécessairement dire que c'est de l'avoir privilégié.
M. Savoie: Non, mais c'est cela l'affaire. Il faut se
décider. On ne peut pas porter trois chapeaux. Si on porte le chapeau du
ministre des Mines, on porte le chapeau du ministre des Mines; si on porte le
chapeau du ministre des Affaires municipales, on porte le chapeau du ministre
des Affaires municipales.
M. Claveau: Quand on porte le chapeau du ministre des Affaires
autochtones, on s'occupe de l'ensemble du dossier autochtone.
M. Savoie: Quand je m'occupe des autochtones, je m'occupe des
autochtones et quand je m'occupe des mines, je m'occupe des mines.
M. Claveau: Excepté dans l'environnement, dans le
transport, dans les affaires constitutionnelles...
M. Savoie: Comment, excepté dans l'environnement? On vient
juste de le modifier.
M. Claveau: Je veux dire par rapport au ministre
délégué aux Affaires autochtones.
M- Savoie: Les Affaires autochtones, je m'en occupe à 100
%.
M. Claveau: On est d'accord, sauf qu'il y a toute une partie de
la réglementation. De quelle façon le ministre
délégué aux Mines va-t-il prendre la responsabilité
partielle de ministre délégué à l'Environnement et
aux Mines? À partir de quels critères les autorisations
vont-elles être données? Est-ce que ce sera fait par les gens du
ministère de l'Environnement qui vont dire au ministre des Mines:
D'accord, on est parfait, on a fait nos tests( Tout est prêt. Allez-vous
donner votre autorisation, ou y aura-t-il un bureau spécial pour les
mines avec ses propres employés, ses propres spécialistes qui
vont s'occuper des questions environnementales"?
M. Savoie: C'est écrit "consultation du ministre de
l'Environnement et après qu'il se soit écoulé un
délai d'au moins 30 jours à dater de la transmission de l'avis
prévu au paragraphe 1°."
M. Claveau: Mais je suppose que des gens iront sur le terrain
regarder cela et donneront des avis au ministre. Ce seront des gens du
ministère de l'Environnement ou des gens du ministère de
l'Énergie et des Ressources?
M. Savoie: J'imagine que les gens du ministère de
l'Environnement enverront peut-être quelqu'un sur le terrain aussi. Rien
ne les en empêche. On les consulte.
J'imagine que le ministère de l'Environnement va envoyer du monde
sur le terrain mais, là, ce n'est plus le ministre qui décide,
c'est le ministre des Mines qui décide. On ne dit pas "l'autorisation du
ministre de l'Environnement", on dit "consultation".
M. Claveau: Oui. Si un individu se sent lésé par
cette décision, n'est pas satisfait de l'évaluation du milieu
environnemental que fait le ministre des Mines, se réfère-t-il au
ministre de l'Environnement?
M- Savoie: Non, il ne pourrait pas se référer au
ministre de l'Environnement. Il pourra en appeler de la décision du
ministre par la voie des tribunaux. Il a un recours en justice.
S'il n'est pas d'accord avec la décision du ministre, il a
recours à un avocat et va à la cour.
M. Claveau: En fonction de cela, le ministre des Mines est-il
lié par les différentes lois de l'Environnement sur la protection
des berges, la protection des lacs, la protection de la qualité de
l'eau?
M. Savoie: C'est écrit noir sur blanc:
"Ce dernier accorde cette autorisation..."
M. Claveau: Oui, mais c'est ce que l'on voit qui est
écrit.
M. Savoie: ...après consultation.
M. Claveau: Mais on se demande si c'est ce qui devrait être
écrit. C'est la différence. La question est de savoir de quelle
façon cela va se concrétiser et s'ajuster. Va-t-il y avoir des
lois spéciales ou une réglementation spécifique ou si vous
allez fonctionner d'après les lois?
M. Savoie: Une consultation auprès du ministère de
l'Environnement, l'Environnement émettra son avis et, là, le
ministre prend cela en délibéré et rend sa
décision.
M. Claveau: Oui, mais il rend sa décision en fonction des
critères et des règlements qui émanent des lois de
l'Environnement avec le respect de la qualité de l'environnement qui
est...
M. Savoie: Cela peut être un facteur. Le ministère
de l'Environnement va donner son avis en vertu des lois et des
règlements. Ils vont préparer un avis: M. le ministre, on vous
conseille telle affaire.
M. Claveau: C'est un conseil.
M. Savoie: C'est une consultation et cela sera au ministre de
décider par la suite.
M. Claveau: Par exemple, partant d'un site où il y a eu de
l'exploration, c'est un peu loin dans le bois, ce n'est pas facile
d'accès et cela serait pas mal coûteux de sortir tout le stock, il
y a du schlamm, de la cochonnerie en masse. On envoie tout cela dans le
lac.
M. Savoie: Bien non.
M. Claveau: Vous pensez que cela ne se fera pas?
M. Savoie: C'est ce que le Parti québécois ferait,
mais pas un membre du Parti libéral.
M. Claveau: Je pense que le ministre est un peu...
M. Savoie: Non, mais c'est complètement ridicule, votre
propos d'envoyer tout cela dans le lac.
Le Président (M. Cannon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Claveau: Mais non, ce n'est pas ridicule, c'est un exemple que
je vous donne.
Le Président (M. Cannon): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le députél
M. Claveau: Qu'est-ce qui va déterminer...?
Le Président (M. Cannon): Je m'excuse, M. le
député.
M. Claveau: Non, non.
Le Président (M. Cannon): Je vais vous demander de vous
adresser à la présidence lorsque vous allez intervenir afin que
ne se détériorent pas davantage les échanges qui...
M. Claveau: Les échanges vont bon train, M. le
Président, et vous avez remarqué que M. le ministre ne s'est pas
beaucoup adressé à la présidence quand il me pariait.
Le Président (M. Cannon): Cela s'applique dans les deux
cas, M. le député, et c'est précisément vous qui
m'avez fait la remarque.
M. Claveau: Ah oui?
M. Savoie: D'ailleurs, c'est très simple. Avant il y avait
une mention qui donnait le droit au ministère de l'Environnement
d'émettre ou non.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: L'Association des mines de métaux du
Québec, l'Association des banquiers canadiens, plusieurs intervenants
nous ont dit: On n'aime pas cette disposition, on ne veut pas cela. On a pris
en délibération leurs observations à la commission, on les
a examinées et on a dit: Effectivement, cela pourrait soulever des
problèmes parce que, là encore, je ne porte pas le chapeau du
ministre de l'Environnement, je porte le chapeau du ministre des Mines. On doit
respecter l'environnement et c'est pour cela que l'on demande cet avis et,
après analyse de l'avis, le ministre pourra prendre sa
décision.
M. Claveau: Je suis tout à fait d'accord qu'il faille
respecter l'environnement et que ce soit le ministre des Mines qui donne avis
à la place du ministère de l'Environnement si cela peut
satisfaire...
M. Savoie: Je ne donne pas l'avis à la place de, je donne
l'avis après consultation.
M. Claveau: Après consultation. Si le ministre de
l'Environnement avait voulu le faire lui-même, si le ministre des Mines
veut le faire parce qu'il pense que l'industrie minière va l'accepter
mieux, etc., il demeure
que ce n'est pas le ministre de l'Environnement et que la qualité
des eaux, la conservation des berges, le contrôle de la qualité de
tout ce que vous voulez dans la nature, cela ne relève pas du ministre
des Mines.
M. Savoie: C'est vrai.
M. Claveau: Dans ce sens-là, je continue à penser
que c'est plutôt par délégation du ministre de
l'Environnement que le ministre des Mines se donne le droit de le faire.
M. Savoie: Les mines ne relèvent pas du ministère
de l'Environnement. (14 h 45)
M. Claveau: Le ministère de l'Industrie et du Commerce non
plus, M. le Président, ne relève pas du ministère de
l'Environnement. Quand, par exemple, l'industrie pétrochimique pollue,
ce n'est pas le ministre de l'Énergie et des Ressources qui s'en occupe,
c'est le ministre de l'Environnement. Il y a un ministère qui s'occupe
de ces choses, qui détermine les critères, les règles
à respecter, les réglementations qui doivent être
appliquées. Est-ce que le ministre va faire ses choix, va donner ses
avis en fonction des critères, des normes, des réglementations en
vigueur au ministère de l'Environnement ou si on va avoir un
ministère de l'Environnement pour le Québec et un
ministère de l'Environnement pour les mines au Québec?
M. Savoie: Je n'ai jamais dit cela.
Mme Poudrier: M. Claveau, à l'article 122, la
décision qui est prise finalement, c'est juste une autorisation
d'abandonner ou non le bail minier dont la gestion relève du ministre de
l'Énergie et des Ressources. C'est évident que l'exploitant
minier a d'autres exigences à satisfaire quant à la
qualité de l'environnement. Cela est régi par la Loi sur la
qualité de l'environnement, dont l'application relève du
ministère de l'Environnement. La seule décision qu'on prend en
vertu de l'article 122, c'est d'abandonner ou non. Quand on abandonne, cela
revient dans le domaine public, ce sont des terres qui reviennent sous la
juridiction du ministre de l'Énergie et des Ressources. Donc, avant
d'autoriser l'abandon, il est nécessaire que le ministre de
l'Énergie et des Ressources consulte son collègue pour dire:
Est-ce que je reprends un terrain où il y a énormément de
problèmes en matière de qualité de l'environnement, de
problèmes environnementaux? À la suite des discussions qu'il y
aura eu, il prendra sa décision. En aucun cas, cependant, on exempte
l'exploitant des exigences prévues à la Loi sur la qualité
de l'environnement.
M- Claveau: Je vous remercie...
M. Savoie: L'avis du ministère de l'Environnement est un
avis de spécialistes pour nous décrire justement l'état.
Étant donné que cela revient à la couronne, il faut
qu'elle sache ce qu'elle accepte. Donc, on fait intervenir le ministère
de l'Environnement. Le ministère de l'Environnement nous dit: Telle
affaire, telle affaire, etc., et le ministre décide. Étant
donné que cela revient à la couronne et que nous, nous ne voulons
pas être pris à ramasser des dégâts, on ne
l'acceptera pas. C'est le but de la décision quant à la
consultation qui se fait auprès du ministère de l'Environnement.
Mais on ne voulait pas soumettre directement l'acceptation ou non au ministre
de l'Environnement. Cela constitue l'abandon d'un droit sur un terrain faisant
l'objet d'une concession minière. Le ministère de
l'Environnement... Lorsque le concessionnaire revient, le seul intervenant
devrait être le ministre des Mines. Le ministre des Mines devra
être conseillé par le ministère de l'Environnement qui va
lui dire: Telle affaire n'est pas acceptable. Si on accepte cela, dans trois
ans, on va être pris avec un lac mort et cela va nous coûter les
yeux de la tête. Faites le nécessaire tout de suite.
M. Claveau: On commence à avoir une réponse
à ma question. On est tout à fait conscient que, dans la mesure
où c'est le propriétaire qui est responsable des questions
environnementales sur le terrain, si cela revient au ministère, cela
revient au gouvernement et c'est la société qui va devoir payer.
Du "backlog" on en a dans le bois, mais il ne faudrait pas trop en avoir dans
les mines. Cela finit par coûter cher. En cela, le ministre répond
à ma question en disant: D'accord, c'est moi qui autorise à la
limite, mais les normes qui vont me permettre cette autorisation seront en
fonction des critères du ministère de l'Environnement. Ce sont
les spécialistes du ministère de l'Environnement qui vont me dire
si je suis effectivement dans la bonne voie en autorisant un abandon de la
concession.
M. Savoie: C'est une consultation auprès du
ministère de l'Environnement. Dans le projet de loi original, c'est le
ministère de l'Environnement qui prenait la décision. L'industrie
n'appréciait pas cela. On disait: Non, c'est une perte de pouvoir en
faveur d'un autre ministère et on ne veut pas d'ingérance.
M. Claveau: Dans la pratique, c'est le ministère de
l'Environnement qui fait son expertise et le ministre
délégué aux Mines qui signe.
M. Savoie: C'est ce qui est écrit, "qu'il ait obtenu
l'autorisation du ministre. Ce dernier accorde cette autorisation après
consultation du ministre de l'Environnement..." C'est une consultation.
M. Claveau: Ne serait-ce pas plus certain de dire: Après
avoir obtenu une expertise du ministre de l'Environnement, à cet
effet.
M. Savoie: Consultation. M. Claveau: Pardon.
M. Savoie: Consultation. C'est le mot "consultation" qui est
utilisé.
Mme Poudrier: C'est recommandation ou consultation.
M. Savoie: C'est cela.
M. Claveau: Consultation ne veut pas nécessairement dire
qu'on va les appliquer. Il ne faudrait pas qu'on ait des normes
différentes. Le gars qui s'en va dans le bois pour aller faire du
camping, il va être lié à certaines normes...
M. Savoie: Là, on a fait un cercle complet. Tu as
commencé ton argumentation avec cela.
M. Claveau: Oui, il y a peut-être encore des angles qui ne
sont pas encore aplanis.
M. Savoie: Oui, je te dis que l'industrie ne voulait pas que
cette discrétion, cette autorisation vienne du ministère de
l'Environnement. Elle voulait que cela vienne du ministre des Mines. On a dit
d'accord et, en plus, on a dit que le ministre des Mines consulterait le
ministère de l'Environnement afin que, le gouvernement reprenant un
terrain, on sache qu'est-ce qu'on reprend. Le ministre des Mines n'a pas les
qualifications pour aller faire l'analyse d'un parc de résidus miniers.
On va faire faire l'expertise par le ministère de l'Environnement qui va
nous remettre un rapport, on va faire l'analyse du rapport et, à partir
de ce rapport, le ministère va prendre sa décision.
M. Claveau: Vous allez reprendre d'autres spécialistes du
ministère de l'Environnement pour faire l'analyse du rapport du
ministère? Vous dites que vous allez refaire une analyse du rapport qui
va vous avoir été donné par le ministère...
M. Savoie: Non, on va lire le rapport qui nous est
présenté par le ministère de l'Environnement.
M. Claveau: Cela suppose, cela oblige... Ce que vous nous
expliquez... C'est là où je veux en venir. Vous me dites que je
fais trois fois le tour du rond, cela ne me dérange pas. Cela implique
qu'il va y avoir nécessairement un rapport d'experts du ministère
de l'Environnement qui va dire: "Oui, le site est conforme", ou "non, te site
n'est pas conforme, mais tu vas le rendre conforme avant."
M. Savoie: C'est cela. À partir de l'analyse que va en
faire le ministère de l'Environnement, étant donné qu'ils
ont de bons spécialistes, on va consulter les gens au ministère
des Mines qui ont déjà une spécialisation, une
connaissance de base de ce côté-là. Ils vont examiner cela,
et on va peut-être dire aux détenteurs de la concession: C'est
parfait, on l'accepte. Ou: Non, on ne l'accepte pas, parce qu'il y a des
problèmes.
M. Claveau: On aurait préféré que ce soit
spécifié dans la loi qu'il devait y avoir une expertise du
ministère de l'Environnement accompagnant la décision.
M. Savoie: S'il y a une consultation, cela va de soi qu'il y a
une expertise. On ne consulte pas le ministre de l'Environnement avec des
photos.
M. Claveau: Non, d'après la première réponse
que vous avez faite à la première question, cela n'allait pas de
soi dans le sens où vous dites: C'est moi qui décide, on va lui
demander son avis mais...
M. Savoie: Non, tu m'as demandé: Est-ce que c'est le
ministère de l'Environnement qui décide? La réponse, c'est
non. C'est le ministre des Mines qui décide. Dans la loi, j'ai
l'obligation de consulter le ministère de l'Environnement qui, lui, doit
nous faire un rapport de la situation, nous aviser si le site est acceptable ou
pas pour le gouvernement du Québec, étant donné que cela
revient dans notre patrimoine, cela revient dans le patrimoine collectif des
Québécois. Il n'est pas dans notre intérêt de
reprendre un site pourri ou de dire à l'exploitant de tout jeter dans le
lac et on va tout oublier cela. Ce qui arrive souvent, c'est que cela va tomber
dans une zone grise.
M. Claveau: Qu'est-ce qui se passe dans le cas d'un exploitant
qui fait faillite ou qui ferme sans pouvoir laisser de garanties
derrière lui?
M. Savoie: S'il fait faillite, on a un problème.
M. Claveau: C'est le gouvernement qui va ramasser...
M. Savoie: II y a des contrôles qui s'exercent pendant
l'opération. Il y a des contrôles qui s'exercent par le
ministère de l'Environnement, pendant l'opération.
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: II est sujet à la loi sur l'environnement,
pendant qu'il est en train d'exploiter. Les résidus miniers tombent sous
le contrôle, comme toute autre industrie au Québec.
M. Claveau: Qu'est-ce qui se passe - à moins que ce ne
soit le ministère de l'Environnement qui me réponde - avec toute
la gestion des bassins de sédimentation, les lacs à schlamm. Je
sais qu'il y a beaucoup de problèmes avec cela. Le ministère de
l'Environnement fait des pressions auprès de plusieurs mines pour
modifier cela. On essaie de l'envoyer sous la terre, mais ce n'est pas toujours
possible, etc. À long terme d'après-vous, qu'est-ce qui va se
passer en ce qui concerne la gestion des bassins de sédimentation?
M. Savoie: On a déjà des études pour
différentes régions. Je sais que le ministère est en train
de se pencher spécifiquement sur un plan d'intervention en ce qui
concerne les bassins. Entre autres, je ne sais pas si tu te rappelles le sommet
socio-économique de l'Abitibi-Témiscaminque où on a
versé 250 000 $, je pense, dont 90 000 $ venaient du ministère
des Mines pour un domaine qui relève exclusivement du ministère
de l'Environnement. Parce que c'étaient des résidus miniers,
parce qu'on se sentait impliqués, parce qu'on veut être
impliqués dans ce processus, on a quand même pris à
l'intérieur du budget d'opération du ministère 90 000 $.
On a payé une bonne part, l'OPDQ, je pense, a payé 90 000 $ et le
ministère de l'Environnement à peine 40 000 $.
M. Claveau: Cela ne règle pas en soi le problème
des bassins.
M. Savoie: C'est le début du processus. On va en faire
beaucoup plus.
M. Claveau: Avec les nouvelles mines qui ouvrent...
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Vous mentionnez souvent que plusieurs mines ouvrent
en Abitibi; est-ce que ces mines ont des bassins extérieurs construits
selon le même principe que ceux des anciennes mines? Comment cela
fonctionne-t-il?
M. Savoie: II y a beaucoup plus de contrôle aujourd'hui. Je
ne sais pas si tu as survolé les nouvelles mines en opération.
C'est beaucoup mieux cerné, c'est beaucoup mieux contrôlé
que ce ne l'était avant. Avant, il s'agissait d'avoir une région
où on rasait les arbres, on dompait cela là. On contrôlait
comme on le pouvait. Il faut faire un mur de rétention, déposer
suivant un ordre établi. Il y a des vérifications de la part du
ministère de l'Environnement qui se font sur une base
régulière.
M. Claveau: On peut s'attendre à une loi là-dessus
avant longtemps.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le bloc des articles
100 à 126 semble faire un accord de principe?
M. Claveau: Oui.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
100.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 101?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 102?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 103?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): 104?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 305?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 106?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 107?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 108?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 109?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 110?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 111?
M. Claveau: À l'article 109, vous me permettrez une
remarque très intéressante. On a essayé d'inscrire la
même chose dans la loi sur les forêts et cela n'a pas
passé.
M. Savoie: Cela n'a pas passé. M. Claveau: Le 5
%
M. Savoie: Ah oui!
M. Claveau: Cela existait déjà dans la loi
actuelle. C'est pour cela qu'on a pu le conserver.
Le Président (M. Richard): Article 111?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 112?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 113?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 114?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 115?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 116?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 117?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 118?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 119?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 120?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 121?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 122?
M. Claveau: Sous réserve du 4ème paragraphe, sur
division.
Le Président (M. Richard): Sur division. Article 123?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 124?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 125?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Article 126?
M. Claveau: Adopté,
Le Président (M. Richard): Article 127? Pardon.
Permis de recherche et bail d'exploitation dans les
fonds marins
M. Savoie: On a peut-être le temps de faire...
Mme Poudrier: Section VI. M. Savoie: Section VI. M.
Claveau: Section VI.
Le Président (M. Richard): II y a un petit coup de 3 dans
la section VI.
M. Claveau: On va faire cela. Est-ce que le ministre aurait des
informations...
M. Savoie: Cela concerne tout simplement la recherche dans les
fonds marins. Il s'agit de trois nouveaux articles qui, tout simplement, visent
à la rationalisation et au contrôle sur le titulaire pour qu'il
puisse entreprendre la recherche dans les fonds marins pour tout sauf le
pétrole, le gaz naturel, les saumures.
M. Claveau: Cela fait consensus.
M. Savoie: Oui.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté, l'article
127?
M. Claveau: Articles 127, 128, 129. Adopté, adopté,
adapté.
Le Président (M. Richard): Articles 128 et 129?
M. Savoie: On pourrait peut-être passer très
rapidement à la section VII?
M. Claveau: II y a plusieurs articles là-
dedans.
M. Savoie: II reste trois minutes.
Le Président (M. Richard): Comme président, je n'ai
rien contre cette initiative, remarquez bien. La section VII, est-ce qu'on est
d'accord pour y jeter un coup d'oeil?
M. Claveau: Oui.
M. Savoie: II faut que tu t'en ailles pour Kativik?
M. Claveau: C'est parce qu'on commence avec Kativik à 15
heures dans une autre commission.
M. Savoie: Tu n'es pas obligé d'être là?
M. Claveau: Oui, c'est moi qui suis le porte-parole.
M. Savoie: Pourquoi?
M. Claveau: Parce que j'ai l'ensemble des dossiers
autochtones.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'on suspend?
M. Claveau: On pourra reprendre cela selon l'entente.
M. Savoie: C'est mardi qu'on a convenu...
Le Président (M. Richard): Puisqu'il est 15 heures,
ajourné sine die.
(Fin de la séance à 15 heures)