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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'économie et du travail reprend ses travaux
pour procéder a l'étude détaillée du projet de loi
102, Loi sur les terres du domaine public. On en était rendu à
l'article 49. Est-ce qu'il y a des avis de remplacement, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Chevrette
(Joliette) est remplacé par M. Dufour (Jonquière) et M.
Paré (Shefford) est remplacé par M. Jolivet (Laviolette).
Identification des terres (suite)
Le Président (M. Théorêt): Tel qu'il a
été entendu hier, nous reprenons les travaux ce matin avec
l'article 14.1.
M. Ciaccia: En ce qui concerne l'articte 14.1, il y a des
pourparlers avec les MRC. Nos conseillers juridiques sont en discussion avec
ceux des MRC pour voir si on peut arriver à une entente. Alors, je vous
suggérerais qu'on continue, qu'on reprenne à l'article 49 et
qu'on revienne à l'article 14.1, aussitôt que j'aurai eu plus
d'information.
Le Président (M. Théorêt): C'est d'accord, M.
le...
M. Jolivet: Oui et non. Je veux quand même situer et camper
le sujet, M. le Président, parce que hier, c'était nous qui
demandions de reporter le sujet, vu que nous jugions important qu'il y ait des
discussions avec le ministre et l'Union des municipalités
régionales de comté. Je dois vous rappeler, sans vouloir remettre
en cause la décision qui a été prise, que nous avions
demandé par motion, au début de nos travaux, d'entendre l'Union
des municipalités régionales de comté. Je dois vous dire
que je suis content de la réaction du ministre aujourd'hui,
contrairement à ce qui s'est passé l'autre soir où il a eu
une saute d'humeur. Je ne voudrais pas qualifier cette saute d'humeur, mais je
dois vous dire, M. le Président, que le ministre doit quand même
comprendre que l'ensemble des gens qui composent l'Union des
municipalités régionales de comté sont un peu inquiets de
la façon dont se produit actuellement la discussion, non seulement sur
la loi que nous avons entre les mains, mais sur l'ensemble des autres lois.
Je vous donne un exemple de ce qui s'est passé en fin de semaine
où les préfets en colère, selon les articles de journaux,
étaient devant un ministre et on titrait: "Pagé affronte 90
préfets en colère." Il y en a qui sont même prêts
à braver les décrets. Donc, il y a des questions qui se posent et
qui sont sérieuses. Il y a eu une première lettre et on s'en
souvient. C'est là que le ministre avait fait sa saute d'humeur, lui
aussi. Je ne dirais pas qu'il était en colère, mais cela
ressemblait presque à cela l'autre soir, parce que, malheureusement,
l'Opposition avait reçu par téléscripteur la lettre que
lui-même devait recevoir, qu'il a effectivement reçu ici à
l'Assemblée par courrier spécial. Il avait dit: Je ne veux pas
parler avec eux, ils font de la politique. Je ne pense pas qu'ils faisaient de
la politique. D'ailleurs, le matin, nous avions demandé de retarder et
nous avions dit: II y a des gens qui veulent parler; ils veulent écrire
au ministre ce qu'ils entendent avec des articles de projets de loi qui nous
arrivent sur la table en amendements et qui viennent, justement, enlever
certaines façons de voir les choses en ce qui concerne le projet de loi
sur l'aménagement et l'urbanisme.
C'est dans ce sens-là que nous avions fait notre demande. Nous
étions prêts ce matin, vu que je suis assuré... Le ministre
nous confirme qu'il est entré en contact avec M. Roger Nicolet ou
quelqu'un de son organisme pour faire valoir des points à l'égard
du projet de loi qui est devant nous et à l'article 14.1, en
particulier, lettre que le ministre a certainement reçue cette fois-ci
et que nous avons, nous aussi, reçue après lui, je
l'espère, pour le bienfait de l'UMRCQ.
Mais il reste quand même qu'ils ont des choses à dire et,
là, le ministre me confirme qu'à la suite de ce délai que
nous avons demandé hier et que nous avons obtenu, on se retrouve
aujourd'hui avec une façon de penser différente de la part du
ministre et j'en suis très content.
Mais je voudrais profiter de ces préliminaires, M. le
Président, pour annoncer... Je vais laisser le ministre donner son point
de vue et peut-être mon collègue qui est responsable comme
porte-parole de l'Opposition en matière de municipalités. Mais je
suis assuré que le ministre va m'entendre sur un autre dossier où
j'aimerais qu'un contact soit fait et je le mettrai au courant après
qu'on aura terminé cette
partie-là.
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Ciaccia: Je voudrais premièrement dire au
député de Laviolette qu'il n'y a pas eu de changement d'attitude
de la part du ministre.
M. Jolivet: Vous êtes encore en colère?
M. Ciaccia: II n'est pas question d'être en colère.
Je déplore... Je le répète. J'ai dit que je trouvais
indécent - et je le trouve encore - que je reçoive... Puisque
vous avez ramené la question vous-même, je ne change pas
d'attitude. Je trouve aussi déplorable le fait que vous ayez reçu
une lettre adressée à moi avant que, moi-même, je l'aie
reçue.
M. Jolivet: Ce n'est pas notre faute, ça.
M. Ciaccia: Je ne vous blâme pas et je ne vous ai pas
blâmés, mais je crois que j'ai été en mesure de le
déplorer et de trouver cela inacceptable. Je ne trouve pas cela plus
acceptable aujourd'hui que je ne l'ai trouvé avant-hier. Alors,
ça, ce n'est pas changé. Deuxièmement, en ce qui concerne
les contacts avec les MRC, ce qu'ils ont fait aujourd'hui, ils auraient bien pu
le faire hier aussi.
Mais puisque je suis patient et puisque je n'ai pas changé
d'attitude quant à la consultation, je m'étais entendu hier pour
ne pas faire un débat de procédures. Parfait! on va remettre
ça à demain. Alors, au lieu d'avoir pris contact avec moi le jour
avant, ils l'ont fait... Je pense qu'on a reçu une lettre ce matin de M.
Roger Nicolet et de M. Ferland. Je pense que c'est le conseiller juridique des
MRC et qu'il est en contact avec nos conseillers juridiques.
Alors, on va continuer de cette façon. On va attendre les
informations que je recevrai et on reprendra l'article 14.1 après que
j'aurai reçu les informations de mes conseillers...
Le Président (M. Théorêt): Je voudrais, juste
avant de céder la parole au député de Jonquière,
vous rappeler que ma seule demande, à la suite de l'intervention du
ministre ce matin, était de savoir si vous étiez d'accord ou non
à reporter... Et j'allais vous suggérer à mardi matin
prochain, quant à intervenir dans la journée.
L'étude de l'article 14.1, donc - c'est vraiment ça que le
président essaie de savoir - êtes-vous d'accord à la
reporter? Alors, je vous cède la parole, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je pense bien qu'on va être d'accord
sûrement pour reporter l'étude de ce projet de loi. Mais, moi, je
voudrais peut-être ramener la question qui est soulevée par mon
collègue et par le ministre de l'Énergie et des Ressources. Ce
n'est pas dans l'intention de mettre de l'électricité dans l'air.
Je sais qu'il est responsable de l'Énergie et ce n'est pas dans ce
sens-là.
Je voudrais plutôt lui dire qu'ayant l'expérience des
unions municipales, ce ne sont pas des gens qui sont toujours ici à
Québec. Ils ne sont pas toujours aux commissions parlementaires. Ils ne
font pas ça nécessairement toujours à temps plein. Mais il
peut arriver que ces gens-là, dans certaines circonstances, par
omission, fassent des erreurs ou aient des accidents de parcours.
Mais ce n'est pas dans le but de faire de la provocation, parce que je
pense aussi qu'ils sont assez grands pour se défendre. Mais à mes
yeux, l'Union des municipalités régionales de comté a
communiqué, à plusieurs reprises, avec le ministre de
l'Énergie et des Ressources et elle a aussi présenté un
mémoire. Il y a eu un échange de lettres le 12 mars. Le 7 avril,
il est arrivé un incident auquel on a fait allusion tout à
l'heure et qui, en fait, je pense, est accidentel.
Cela aurait pu arriver autrement. C'est évident que si on...
M. Ciaccia: Je l'ai oublié. C'est le député
de Laviolette qui l'a soulevé.
M. Dufour: Non, mais je voudrais quand même qu'on
rétablisse les choses. Je suis convaincu que les gens de l'Union des
municipalités régionales de comté sont assez grands pour
se défendre eux-mêmes. Mais, j'insiste pour dire que, pour avoir
vécu cette expérience, il peut arriver qu'il y ait des
malentendus entre les intervenants. II ne faudrait pas leur en tenir rigueur.
Il faudrait surtout leur dire qu'ils ont une très grande
préoccupation. C'est celle de protéger leurs acquis, mais aussi
celle de montrer qu'ils ont autant de préoccupation par rapport à
l'aménagement que l'ensemble des intervenants qui sont autour de cette
table.
De ce côté-là, je trouve que le ministre aurait
intérêt à tourner la page et à remarquer que,
lorsque l'Union des municipalités régionales de comté
vient ici, de même que l'autre union municipale, c'est pour essayer de
faire avancer des dossiers. Souvent, ils améliorent les lois. Ils
donnent des éclairages différents. Ils amènent le
législateur à regarder les choses différemment. Quand on
est sur le terrain et qu'on est ailleurs, on ne peut pas voir les choses de la
même façon. Cela dépend toujours du bout de la lunette
où on est. Je vous dis et j'insiste là-dessus pour dire que je
suis convaincu que l'Union des
municipalités régionales de comté n'a pas fait cela
pour causer des ennuis au ministre de l'Énergie et des Ressources et
pour l'affronter. Mais il faut plutôt mettre cela dans un contexte global
où non seulement il y a le ministre de l'Énergie et des
Ressources, mais il y a aussi d'autres ministères qui jouent
également dans les schémas d'aménagement. C'est de nature
à amener ce qu'on a vécu hier ou avant-hier, en commission
parlementaire. Cela durcit les positions.
L'Union des municipalités régionales de comté a
fait d'autres demandes à d'autres paliers de gouvernement. Ils demandent
des moratoires pour qu'on puisse s'entendre justement pour avoir une vue
globale de l'ensemble des préoccupations gouvernementales et municipales
des schémas d'aménagement. C'est dans ce sens-là que je
faisais mon intervention. Effectivement, je suis prêt à donner
l'absolution à l'Union des municipalités régionales de
comté. Je suis convaincu que le ministre a intérêt, comme
nous d'ailleurs, à travailler avec ses représentants. Ce sont
vraiment des intervenants qui apportent des éléments
supplémentaires et intéressants.
Le Président (M. Théorêt): Dois-je comprendre
qu'il y a accord pour reporter à mardi matin, dès l'ouverture,
l'étude de l'article 14.1?
M. Jolivet: M. le Président, justement, je veux parler sur
cet article. Je ne suis pas prêt à dire que je suis d'accord pour
mardi matin, parce que cela fait trois fois qu'on donne l'accord pour le
lendemain matin. Dans les plus brefs délais. Si c'est mardi, ce sera
mardi, mais à un moment donné, quand le ministre aura fini ses
consultations privées avec l'UMRCQ. Ce qu'on aurait aimé, c'est
que cela soit public, mais c'est privé. Bon! II y a une chose certaine.
C'est que cela amène des complications. Je vous dis que, quand le
ministre se sentira prêt à donner sa réponse, on pourra
discuter à partir de ce moment-là. Donc, ne mettons pas de date
ni de jour, parce qu'on risque de revenir à la même discussion,
mardi.
Le Président (M. Théorêt): Si je comprends
bien, vous seriez prêts...
M. Jolivet: Ce matin.
Le Président (M. Théorêt): ...lorsque te
ministre demandera l'étude de l'article 14.1, à
procéder...
M. Jolivet: C'est ça.
Le Président (M. Théorêt): D'accord, M. le
ministre?
M. Ciaccia: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): M. le ministre, si
vous voulez parler.
M. Ciaccia: Cependant, j'avais mentionné, seulement pour
rectifier, que M. Fernet était le conseiller juridique des MRC. C'est
inexact. M. Michel Fernet est le directeur général de l'UMRCQ.
Les contacts préliminaires ont été pris entre Me
Bégin de l'UMRCQ et Me Jules Brière, conseiller juridique
à notre ministère. Aussitôt que j'aurai plus d'information,
je reviendrai à la discussion.
Le Président (M. Théorêt): Très bien,
M. le ministre. Nous en étions à l'étude de... Oui, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui, j'avais à annoncer deux choses et je
voudrais bien le faire immédiatement parce que ce sont les
préliminaires qui sont importants, ce matin. Afin d'éviter une
discussion qu'on vient d'avoir sur l'UMRCQ, étant donné que le
président de la commission a décidé que nous ne pouvions
pas avoir des consultations particulières sur des cas particuliers, mais
je sais qu'il y a actuellement ici présente, Me Suzanne Foy, qui suit
les débats et qui nous a fait des représentations, il y a aussi
Me James O'Reilly, qui a fait la même chose ce matin. Je ne sais pas,
mais on m'a dit que des discussions sont amorcées sur la question de la
Convention de la Baie James, quant à la clause de la
prépondérance, etc. Alors que le projet de loi ne semble pas le
prévoir d'une façon spécifique, j'aimerais savoir de la
part du ministre s'il a eu des contacts ou si des gens de son ministère
ont eu des contacts avec ces personnes? Est-ce qu'il est prêt alors
à faire en sorte qu'on puisse avoir, avant la fin de nos débats,
une discussion sur la clause de prépondérance dans la Convention
de la Baie James, justement?
M. Ciaccia: Effectivement, des gens de mon ministère ont
eu des contacts avec les conseillers juridiques des autochtones. Ils sont en
discussion. Je n'ai aucune objection, avant la fin de nos travaux, à
avoir une discussion sur...
M. Jolivet: On vous le dit d'avance, vu que vous nous obligez
à faire nos consultations et qu'il y a des gens qui veulent des
consultations sur des amendements potentiels. Nous sommes, nous aussi, en
discussion avec ces personnes, mais il est important de s'assurer qu'avant la
fin, il y ait une discussion et on décidera par une motion de votre part
ou de notre part d'une clause qui pourrait être intégrée au
projet de loi pour protéger la clause de prépondérance
de la Convention de la Baie James.
M. Ciaccia: Oui, M. le Président. Sans prendre de
décision à ce stade-ci à savoir s'il va y avoir une clause
incluse ou non, la discussion aura lieu. Je m'engage à ce que l'on
puisse discuter des représentations qui ont été faites par
les représentants, les conseillers juridiques et les autochtones.
M. Jolivet: Je vous remercie. La deuxième chose que j'ai,
c'est qu'à la demande de l'Opposition, le ministre nous a fourni,
à la période de questions hier, l'ensemble des amendements qu'il
veut apporter au projet de loi 102, eu égard à des modifications
de la loi 150.
Le ministre se souviendra qu'il m'a dit au début de la commission
que nous étions ici pour discuter de la loi 102 et non de la loi 150. Si
je l'ai apporté, c'est que j'avais connaissance de demandes qui
étaient pour nous être faites ici à la commission afin
d'apporter des correctifs, déjà, à la loi 150
adoptée avant les fêtes, vous vous en souvenez, dans le "rush" des
discussions de fin de session. À ce moment-là, étant
donné que nous n'étudierons pas ces articles 79.2 d'ici midi et
demi, à moins qu'on accélère le processus et qu'on ait des
réponses à toutes les questions qu'on a sur les autres articles,
on est rendus à l'article 49. Je vous demande expressément, en
votre qualité de président de la commission, de dire que nous
allons étudier ces articles d'amendement.
Nous ne disons pas que nous les acceptons tous, que nous sommes d'accord
avec tous, nous allons avoir des discussions sur chacun, mais nous voudrions,
compte tenu de ces questions, que le ministre délégué aux
Forêts participe aux travaux lorsque nous discuterons des amendements
à apporter à sa loi. À moins qu'on ait un consentement,
j'en ferais même une motion.
Le Président (M. Théorêt): M. le ministre, si
vous voulez intervenir.
M. Ciaccia: On peut discuter. Premièrement, ces
articles-là ne reviendront pas pour discussion ce matin. C'est clair.
Alors je prendrai en délibéré la demande du
député et je pourrai vous communiquer la réponse mardi
matin.
M. Jolivet: D'une façon ou de l'autre, on vous le
dît: Nous demandons absolument la présence du ministre
délégué aux Forêts, responsable du projet de loi
150, pour qu'il vienne nous expliquer, par rapport à la loi
adoptée, les amendements qu'il peut apporter, pour que l'on sache
où on va, parce que c'est important.
Compte tenu de cela, mardi après-midi ou mardi soir prochain,
cela n'a pas d'importance quant à moi, ce qui est important c'est que,
si le ministre prend pour le moment en délibéré ma
question et qu'il me donne une réponse positive, je ne ferai pas de
motion immédiatement et j'attendrai donc sa réponse, mais au
moment de sa réponse, si je vois que cela ne me satisfait pas, je
pourrai faire une motion.
M. Ciaccia: Très bien. Alors, on va discuter de cela,
mardi matin.
Le Président (M. Théorêt): Parfait: Alors,
avez-vous terminé vos interventions préliminaires, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui.
Contrôle de l'utilisation des terres
(suite)
Le Président (M. Théorêt): Nous revenons
à l'étude de l'article 49 et vous aviez à ce
moment-là, M. le député de Laviolette, la parole.
M. Jolivet: Oui. J'avais demandé au ministre de regarder
cela avec attention, parce que, entre-temps, j'ai fait d'autres consultations
auprès de mes collègues qui s'occupent de la
sécurité routière et auprès de Mme la
député de Maisonneuve. Le député responsable des
municipalités, M. Dufour, député de Jonquière,
avait accepté à ce moment-là des discussions sur le Code
de la sécurité routière.
Je pense, à moins que je ne me leurre, et c'est le renseignement
que j'ai, qu'on avait effectivement exclu de la loi l'ensemble des chemins
forestiers, compte tenu des discussions et des difficultés que cela
comportait d'appliquer le Code de sécurité routière
à ce niveau.
J'ai demandé au ministre et j'attends donc sa réponse pour
voir si vraiment il le maintient toujours ou s'il le retire. S'il le maintient,
on commencera la discussion.
M. Ciaccia: M. le Président, je veux demander à M.
François Lévesque de mon ministère de nous fournir un
élément de réponse à la question soulevée
par le député de Laviolette.
Le Président (M. Théorêt): M.
Lévesque.
M. Lévesque (François): Ce qui est prévu
dans la loi, c'est de choisir, parmi les dispositions du Code de la
sécurité routière, celles qui ont trait à la
sécurité, pour éviter de faire un nouveau règlement
qui répéterait que les gens doivent porter leur ceinture de
sécurité et doivent avoir un véhicule en bon ordre. Ce
sont toutes des dispositions prévues dans le Code de la
sécurité routière.
À l'heure actuelle, ce que l'on prévoit faire, c'est que
le Code de sécurité routière
indique aussi que le propriétaire d'un chemin peut
déterminer la limite de vitesse. C'est le ministre, dans le
règlement sur les chemins, qui va déterminer la limite de vitesse
sur ces chemins. On va choisir, parmi les autres dispositions de la
sécurité routière, celles qui vont s'appliquer sur ces
chemins, par exemple, la ceinture de sécurité. Il n'y a pas de
lien avec les chemins du ministère des Transports où on fait des
études de vitesse avant de déterminer exactement quelle doit
être la vitesse requise. (10 h 30)
M. Jolivet: Cela adonne bien, M. le Président. Nous avons
le député de Trois-Rivières qui a été
responsable de l'étude de l'ensemble du Code de la
sécurité routière quant à la vitesse. Je vais
peut-être lui demander de me corriger si je donne une mauvaise
interprétation.
Depuis 1977-1978, au moment où il y a un changement au Code de la
sécurité routière, il y avait eu... et tous les ans, j'ai
essayé autant comme autant de changer ce que je vous disais. Prenons la
route de Grand-Mère vers La Tuque, nous passons dans le village de
Grandes-Piles et nous passons par les points qui font partie de la MRC de
Mékinac et de la municipalité de Boucher, mais qui ne sont pas
considérés comme des municipalités: c'est Mattawin,
Grande-Anse et il y a Saint-Roch-de-Mékinac qui est
considérée comme une municipalité.
La réponse que j'ai toujours: La vitesse. Quand vous me dites
cela, je peux bien vous croire, mais on m'a dit jusqu'à maintenant... et
je pourrais commencer une autre bataille en disant que la voie
réglementaire, je ne la connais pas, je ne la vois pas et je ne sais pas
quand je la verrai et le ministre ne veut pas me dire si on va
l'étudier. Je ne sais pas ce qui va arriver avec ce règlement.
Vous me dites cela, je peux bien vous croire, mais demain matin, il va en
mettre d'autres dans cela et je n'ai plus le choix. Comme député,
je n'ai plus aucun contrôle sur le règlement qu'on va y ajouter et
cela m'inquiète.
Dans le cas qui me préoccupe, nous avons demandé depuis
longtemps... et pour l'expliquer comme il faut, le député
connaît ma région. Quand nous montons la grande côte, on
descend une côte et on remonte une côte à
Saint-Jacques-des-Piles, Grandes-Piles comme on l'appelle, et nous nous
retrouvons juste en haut avec un foyer d'accueil pour personnes
handicapées. Il y a des gens qui veulent traverser, mais ils ne peuvent
pas le faire rapidement. Donc, il y a toujours un danger potentiel et, de
nombreuses fois, le conseil municipal, les gens du milieu, tout le monde et
moi-même comme député, nous avons fait pression sur le
ministre de l'époque - je le dis aussi honnêtement que je suis
capable de le dire - et on n'a jamais été capables de le changer
parce qu'il disait que cela prenait une étude de radar.
Donc, il a fait une étude de radar. Cela adonne que les gens
roulent à 90 kilomètres. Je serais bien fou de rouler à 60
kilomètres quand je sais que la limite est à 90
kilomètres. Donc, je roule à 90 kilomètres. L'étude
de radar me donne comme réponse: 90 kilomètres, étant
donné que c'est 90 kilomètres, que c'est écrit dans le
grand livre, le ministre n'a même pas le choix de le changer. Là
où ils peuvent le changer, c'est quand un endroit est
considéré comme une municipalité, au sens de la Loi sur
les cités et villes et du Code municipal.
Ce qui arrive, c'est que Grandes-Piles n'est pas
considérée comme un village. Savez-vous ce que les gens ont
dû faire? Et ce n'est pas encore réglé. Il a fallu que la
municipalité demande de devenir village. Ce n'est pas assez populeux.
Qu'est-ce que cela implique... C'est un aria comme on dit chez nous. De telle
sorte que c'est encore à 90 kilomètres dans un village où
c'est dangereux. Je n'ai aucun moyen de corriger cela.
La même chose se produit à Matawin, à
Saint-Roch-de-Mékinac et à Grande-Anse. La réponse qu'on
me donne: L'étude de radar nous indique que le monde roule à 102,
103 kilomètres ou 110 kilomètres. Le député de
Trais-Rivières appelle cela: Tout le monde le fait, fait le donc, mais
c'est une autre affaire. Je ne suis pas d'accord avec cela.
Finalement, on se retrouve avec des gens qui roulent très vite
dans des villages comme celui-là. On n'a aucun moyen de corriger cela
parce que le ministre n'a pas le pouvoir légal de changer cela. Cela lui
prend toute la grande procédure. Voici ce que je fais: Je
téléphone au ministère des Transports, je lui envoie une
résolution municipale et celui-ci envoie tes gens de Québec qui
font l'étude de radar et, finalement, on se retrouve, avec
l'étude de radar faite: C'est dommage, M. le député, cela
ne changera pas.
Tandis que, dans la ville de Grand-Mère, ils ont le droit, au
milieu de la ville, de décider si c'est 30 ou 50 kilomètres. Je
vous dis que cela n'a pas de bon sens. Si on applique cela dans le domaine
forestier sans connaître le règlement, je vous assure que je donne
un chèque en blanc au ministre et on va être pris avec des choses
qu'on ne pourra plus jamais corriger, à moins de changer le Code de la
sécurité routière. Je dois vous dire que, à ce
moment, on va avoir des pressions pour éviter telle ou telle chose parce
que cela va avoir un impact sur telle municipalité par rapport à
telle autre municipalité.
Il me semble - mon collègue pourra le dire davantage, puisqu'il a
participé à la commission parlementaire - que le ministre des
Transports n'avait pas jugé bon de l'inclure. Il avait même exclu
les chemins
forestiers dans sa loi constitutive en ce qui concerne le Code de la
sécurité routière. Je ne vois pas comment, par une loi
particulière, vous allez l'insérer sans qu'on connaisse ce qu'est
le règlement. Je m'oppose à cette partie.
M. Ciaccia: Que suggérez-vous pour l'article 49?
M. Jolivet: Avant il n'y avait rien.
M. Ciaccia: Bien non! Il y avait quelque chose avant,
certainement, à l'article 102 de la Loi sur les terres et
forêts.
M. Jolivet: Que disait-il?
M. Ciaccia: II disait: Le gouvernement peut, par
règlement, établir des normes relatives - attendez, là -
à la localisation et à l'utilisation des chemins forestiers.
Alors, on pouvait. Dans le terme "utilisation", on aurait pu inclure les
dispositions relatives à la circulation et à la
sécurité. Dans l'article 102, je pense que les chemins forestiers
étaient inclus, pas spécifiquement, mais, à partir des
mots "utilisation des chemins forestiers", on aurait pu adopter un
règlement disant que l'utilisation des chemins forestiers va se faire
à partir du contenu du Code de la sécurité
routière. Cela aurait pu se faire. Est-ce que cela pourrait convenir au
député de Laviolette si on modifiait l'article 49 en
remplaçant, dans la deuxième ligne du deuxième
alinéa, le mot "les" par les mots "celles des dispositions relatives
à la circulation... qu'il indique"? Autrement dit, ce ne sera pas
automatiquement toutes les dispositions relatives au Code de la
sécurité routière, mais seulement celles qu'on devrait
indiquer. Immédiatement, cela veut dire qu'il y aurait une limite; ce
serait limitatif.
M. Desbiens: Cela ne fait pas beaucoup de bon
français.
M. Jolivet: Répétez-moi donc cela. Qu'est-ce que
cela donnerait?
M. Ciaccia: Si cela ne fait pas beaucoup de bon français,
on peut demander à quelqu'un de l'Académie française de
rédiger l'article 49 pour nous.
M. Dufour: Le gouvernement peut, par voie réglementaire,
appliquer à ces chemins celles des... Cela ne va pas tellement.
M. Jolivet: Vous savez, on a vu la ministre responsable de la
langue française écrire des lettres pleines de fautes.
M. Dufour: "celles des", cela ne va pas. M. Ciaccia:
L'alinéa se lirait comme suit: Le gouvernement peut, par voie
réglementaire, appliquer à ces chemins celles des dispositions
relatives à la circulation ou à la sécurité
contenues au Code de la sécurité routière qu'il indique.
II faudrait que le gouvernement t'indique précisément.
M. Jolivet: Est-ce qu'on a le temps de revenir mardi prochain
avec une meilleure formulation?
M. Ciaccia: Non. Vous savez, on va revenir à tout cela. On
va procéder. On va étudier l'article 49.
M. Jolivet: Ne perdez pas patience, M. le ministre.
M. Ciaccia: Non, non, ce matin, je n'ai pas trop de patience.
M. Jolivet: Vous m'avez dit que vous en aviez pas ma).
M. Dufour: On va ajourner.
M. Ciaccia: Non. On va étudier l'article 49. Je pense que
c'est très simple ce qu'on veut faire.
M. Jolivet: Oui, je le sais.
M. Ciaccia: On va en venir à une entente sur l'article 49.
Cela ne sert à rien de remettre tous les articles...
M. Jolivet: Non, je ne veux pas le remettre pour le plaisir de le
remettre.
M. Ciaccia: On peut revenir pendant le congé de
Pâques, si vous voulez; je n'ai pas d'objection. Le mardi suivant le
congé de Pâques, on va faire une commission parlementaire.
M. Jolivet: Vous faites des menaces, là?
M. Ciaccia: Non, non, ce n'est pas une menace. Je vous dis: On
peut.
M. Jolivet: Ce n'est pas moi. Moi, je peux travailler cet
après-midi et ce soir, et je peux travailler mardi matin.
M. Ciaccia: Non, non. Moi, je ne peux pas parce que je m'en
vais.
M. Jolivet: Je le sais bien, mais ce n'est pas ma faute.
M. Ciaccia: Je ne vous mets pas en faute.
M. Jolivet: Ah bon! D'accord. Mais ne me faites pas de
menaces.
M. Ciaccia: Je veux vous dire que...
M. Jolivet: On a prévu bien autre chose entre le...
M. Ciaccia: Regardons l'article 49. Au lieu de le remettre,
essayons donc de le régler.
M. Jolivet: Oui, je le sais, mais c'est parce que je trouve
que... Je vais y revenir.
M. Ciaccia: Ce n'est pas si compliqué que cela.
M. Jolivet: Je trouve que ta formulation n'est pas bonne.
M. Ciaccia: Reformulons-le.
M. Jolivet: C'est cela. Vous dites: Le gouvernement peut, par
voie réglementaire, appliquer à ces chemins celles des
dispositions relatives à la circulation ou à la
sécurité... routière qu'il indique. Je ne le sais pas,
mais...
M. Ciaccia: Le gouvernement peut indiquer, par voie
réglementaire...
M. Jolivet: Pourquoi n'écrivez-vous pas "certaines
dispositions relatives"?
M. Ciaccia: Certaines...
M. Jolivet: "appliquer à certains chemins certaines
dispositions relatives à la circulation... qu'il indique."
M. Ciaccia: C'est correct. Vous l'avez formulé,
là.
Le Président (M. Théorêt): M. le ministre,
est-ce que vous pourriez... D'abord, vous allez déposer cela comme un
amendement à l'article 49, j'imagine.
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que vous
pourriez le faire écrire pour qu'on le dépose et qu'on le mette
aux voix ensuite, si le député de Laviolette n'a pas d'autres
interventions à faire là-dessus?
M. Ciaccia: On n'a pas d'objection. On accepterait la formulation
de l'amendement du député de Laviolette.
Le Président (M. Théorêt): Si vous le
permettez, je vais vous relire l'amendement tel que réécrit pour
savoir si tout le monde s'entend bien là-dessus. L'article 49 est
modifié premièrement, par le remplacement dans la deuxième
ligne du deuxième alinéa du mot "les" par le mot "certaines" et
deuxièmement, par l'addition à la fin du deuxième
alinéa des mots "qu'il indique".
M. Jolivet: Et comment se lirait l'alinéa, M. le
Président, pour être sûrs?
Le Président (M. Théorêt): Oui. Alors, je
vais vous le relire. Je vous lis l'article modifié au complet. "Le
gouvernement peut, par voie réglementaire, appliquer à ces
chemins certaines dispositions relatives à la circulation ou à la
sécurité contenues au Code de la sécurité
routière qu'il indique."
M. Jolivet: Loi refondue.
Le Président (M. Théorêt): Oui.
M. Jolivet: Qu'il indique.
Le Président (M. Théorêt): Qu'il indique.
Alors, loi refondue, (L.R.Q., chapitre C-24.I). Est-ce que l'amendement de
l'article 49, tel que formulé... M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: J'examine le projet de loi. On ne fait pas beaucoup
attention à ce qui va se passer. Je regarde au point de vue pratique. Le
gouvernement est lié en disant si je fais tel chemin, telle chose, telle
autre, telle autre. Les municipalités régionales de comté,
qui sont aussi dans le territoire, ne sauront jamais comment se font les
chemins. Elles vont être obligées d'aller faire des relevés
sur le chemin, elles vont être obligées de faire leurs propres
plans pour dire: II se passe quelque chose dans la région. Un territoire
ce n'est pas toujours à côté de la municipalité.
Cela a une superficie assez grande. Les municipalités régionales
de comté ne pourront jamais avoir aucun contrôle, quel qu'il soit,
ni même savoir ce qui va se passer sur le territoire si le
ministère n'est pas engagé quelque part à déposer
ces plans.
M. Ciaccia: On n'invente rien. C'est déjà dans le
projet de loi 102, n'est-ce pas? C'est déjà dans la Loi sur les
terres et forêts.
M. Dufour: Que vous déposez les plans?
M. Ciaccia: Non, non. Je vais vous lire l'article 102 de la Loi
sur les terres et forêts. "Le gouvernement peut, par règlement,
établir des normes et conditions concernant la circulation des
véhicules moteurs sur les chemins forestiers, la pesanteur et les
dimensions de ces véhicules moteurs, l'arrimage de leurs chargements et
la signalisation et rendre applicables à l'égard de la
circulation sur les chemins forestiers les dispositions du Code de la
sécurité routière qu'il détermine." On
n'invente rien.
M. Dufour: Ce n'est pas là-dessus qu'est mon propos.
M. Ciaccia: Bien! c'est sur quoi? Si ce n'est pas
là-dessus, alors, amenez un autre article parce que c'est
là-dessus...
M. Dufour: Mais c'est là-dessus que je veux
intervenir.
M. Ciaccia: Cela, c'est l'article sur lequel on discute. Si votre
propos n'est pas sur cet article, discutons de l'article et revenons à
ce que vous voulez sur un autre article. Il faut peut-être...
M. Dufour: Un instant! Je suis obligé de plaider, par
exemple, sur l'article tel que libellé. Regardons ce que l'article dit:
"Le titulaire de l'autorisation ministérielle doit se conformer aux
règlements du gouvernement concernant la localisation, la construction,
l'entretien et l'utilisation des chemins." Cela, c'est pour le gouvernement.
Mais il n'y a pas juste un intervenant. On sait que les municipalités
régionales de comté ont aussi un droit de regard sur ce qui se
passe dans le territoire. Sans cela, dites clairement que vous n'êtes
même pas obligés de demander quoi que ce soit aux
municipalités régionales de comté. Vous vous engagez
à des endroits.
M. Ciaccia: Qu'est-ce que vous suggérez?
M. Dufour: Je suggérerais que, lorsqu'il y a des plans ou
des routes et des localisations de routes et des équipements qui se
font... peut-être que le ministre des Forêts s'est engagé.
M. Albert Côté, le ministre des Terres et Forêts, a
accepté que, lorsqu'il se passerait des choses dans le territoire, il
donnerait un avis, et il avertirait les municipalités régionales
de comté, quitte à leur fournir un certain dépôt de
plans. Je ne dis pas toutes les petites routes pour aller couper un arbre
à 30 pieds.
M. Ciaccia: Mais ce n'est pas à l'article 49. Ici, la
seule chose qu'on dit, on parle de la circulation. Là, vous parlez d'un
sujet tout à fait autre, la construction, etc. Ce n'est pas à
l'article 49 qu'on a cela. Je ne suis pas pour commencer à introduire
à l'article 49 des éléments qui ne font pas le sujet de
l'article.
M. Dufour: Non. Si vous dites que cela a du bons sens, j'aimerais
peut-être...
M. Ciaccia: Non, je ne dis pas cela. M. Dufour: Non,
non.
M. Ciaccia: Je ne dis pas que cela a du bon sens, mais je vous
dis que, même si ce que vous dites a du bon sens, cela ne vient dans
l'article... (10 h 45)
M. Dufour: Oui, mais là vous dites: II doit se conformer
aux règlements. S'il se conforme aux règlements, une fois que
c'est conforme aux règlements, pourquoi?
M. Ciaccia: Ce dont vous parlez, vous, c'est de la construction
des chemins. La loi 125 s'applique à la construction des chemins. C'est
la loi sur l'aménagement qui s'applique.
M. Dufour: Oui, mais êtes-vous capable de me donner
l'article où cela exige que les plans soient déposés?
M. Ciaccia: Regardez à l'article 149 de la loi 125.
M. Dufour: Je ne l'ai pas par coeur.
M. Jolivet: Pendant que le ministre cherche, il est de mauvaise
humeur, ce matin.
M. Ciaccia: Je ne cherche pas. Non, non. Je vous ai
référé. Vous devez écouter. Je ne sais pas ce que
vous avez pris ce matin pour déjeuner.
M. Jolivet: Non, mais ça va mal pour les gens du
Nord-Ouest, ce matin. Après midi, cela va aller mal.
M. Ciaccia: Je vous ai référés à 149.
L'article 149 répond au problème que le député de
Jonquière a soulevé. L'article 149 de la loi 125.
M. Jolivet: Cherchez la!
Une voix: Ce ne sera pas long. On va être capables...
M. Ciaccia: Alors, ce n'est pas moi qui cherche. C'est vous qui
cherchez.
M. Jolivet: Oui. Vous cherchiez une réponse.
M. Ciaccia: Cherchez plus vite.
M. Jolivet: Vous cherchiez une réponse.
M. Ciaccia: Non, non. La réponse, je vous l'ai
donnée.
M. Jolivet: M. le Président...
M. Ciaccia: C'est vous qui cherchez des... Je ne sais pas ce que
vous cherchez.
M. Jolivet: M. le Président, je vais
poser une question au ministre en attendant qu'on ait l'article
mentionné. Il parle de l'article 102 des terres et forêts.
Là, on fait référence à l'article 49 de la loi qui
est devant nous, la Loi sur les terres du domaine public. J'ai cru comprendre
que la Loi sur les terres et forêts était scindée en deux.
Est-ce que j'ai compris cela au début de tout? L'une s'appelle la Loi
sur les terres du domaine public et l'autre s'appelle la Loi sur les
forêts, l'une étant la propriété des terres et
l'autre étant la gestion de la ressource. Bon! J'ai compris ça.
Là, le ministre me réfère à l'article 102.
L'article 102 va-t-il exister à l'avenir? Est-ce que la Loi sur les
terres et forêts va être abolie, est-ce qu'elle va toujours rester?
On va faire référence à quoi là?
M. Ciaccia: Je ne sais pas si le député comprend ou
ne veut pas comprendre. Je ne sais pas le but de ses remarques. Je vous ai
référé à l'article 102 pour vous démontrer
que le pouvoir qu'on a à l'article 49...
M. Jolivet: Est le même que 102.
M. Ciaccia: ...reprend les pouvoirs qu'on a dans 102. C'est tout
ce que je vous ai dit.
M. Jolivet: D'accord. Donc, si on prend l'article 102
actuel...
M. Ciaccia: On reprend une partie de 102. Vous faites
référence à l'alinéa c "Le gouvernement peut, par
règlement, établir des normes relatives à la
localisation..."
M. Jolivet: La localisation. M. Ciaccia: D'accord?
M. Jolivet: "La construction, l'amélioration, l'entretien,
la classification et l'utilisation des chemins forestiers", si je prends
l'article tel qu'il est là. Je regarde ce qui est écrit: "Le
titulaire de l'autorisation ministérielle doit se conformer aux
règlements du gouvernement concernant la localisation, la construction,
l'entretien et l'utilisation des chemins."
M. Ciaccia: L'article 102 devrait parler des chemins forestiers.
Oui. Dans l'alinéa c, on parle des chemins forestiers. Nous, on parle
des chemins en général.
M. Jolivet: M. le ministre, j'ai moi aussi un problème.
J'ai beau chercher... Oui. Vous, vous en avez plusieurs. Ce soir, ça va
aller mal pour les gens du Nord-Ouest.
M. Ciaccia: Je n'ai pas les mêmes problèmes que
vous. Je pense que les problèmes que vous avez ne pourront pas
être réglés en commission parlementaire.
M. Jolivet: Écoutez, vous me dites que l'article 49 va
toucher à tous les chemins. L'article 102 touche aux chemins forestiers.
C'est ce que je comprends. Boni Si vous touchez à tous les chemins, je
peux comprendre, si le ministre peut me faire comprendre ça. S'il pense
que je comprends ma), il peut me faire comprendre, pourquoi il y a l'article 2,
parce que l'article 2, jusqu'à maintenant... J'avais toujours
pensé, si je fais référence aux articles
précédents, qu'on parlait de chemins forestiers. Là, vous
me dites: Sur les chemins. Cela veut dire qu'il est possible que ce soient des
chemins autres que forestiers dont le ministre a la responsabilité.
M. Ciaccia: Effectivement.
M. Jolivet: Alors, le deuxième alinéa aurait plus
de bon sens. Vous me référez à l'article 102. L'article
102 parle de chemins forestiers, tandis que, à l'article 49 qui est
là, on parle de tous les autres chemins incluant les chemins
forestiers.
M. Ciaccia: Exactement.
M. Jolivet: C'est pour cela que le deuxième alinéa
m'inquiète aussi. S'il fallait qu'on applique toutes les normes de la
sécurité routière à tous les chemins forestiers, je
vous souhaite bonne chance.
M. Ciaccia: C'est pour cela qu'on a amendé, à votre
suggestion...
M. Jolivet: Oui, oui, là j'ai compris.
M. Ciaccia: ...le deuxième alinéa. On l'a
amendé.
M. Jolivet: Cela ne veut pas dire que je suis d'accord avec
l'ensemble, mais au moins ça clarifie.
M. Ciaccia: Ça clarifie un peu.
M. Jolivet: On peut être d'accord avec un amendement et
refuser la proposition principale.
M. Ciaccia: Absolument. Cela arrive tous les jours.
Le Président (M. Théorêt): Sur l'amendement,
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Sur l'amendement...
M. Jolivet: Si vous voulez parler de l'amendement, on va le
régler vite, on est d'accord, c'est nous qui l'avons proposé.
Pour l'amendement, on est d'accord.
Le Président (M. Théorêt): L'amende-
ment est adopté?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 49...
M. Jolivet: Non. L'amendement se rapporte à
l'alinéa 2, et sur l'alinéa 2, il faut...
Le Président (M. Théorêt): Je comprends bien,
mais l'amendement à l'article 49, alinéa 2, est
adopté.
M. Jolivet: Parfait.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Nous revenons à l'article 49 tel qu'amendé. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: C'est vrai que je me réfère à la
loi 125. Je remercie le ministre de me rafraîchir la mémoire.
L'article 49 dit des choses. Quand je relis l'article 49 tel que
libellé: "Le titulaire de l'autorisation ministérielle", on lie
seulement le gouvernement. Comment fait-on pour poursuivre le gouvernement? "Le
titulaire de l'autorisation ministérielle doit se conformer aux
règlements du gouvernement concernant la localisation, la construction,
l'entretien et l'utilisation des chemins." Dans le règlement, vous
n'écrivez pas la loi à nouveau. Il n'y a pas que les
règlements.
M. Ciaccia: Là, on parle seulement des
règlements.
M. Dufour: "Le titulaire de l'autorisation ministérielle",
celui qui aura le droit, qui voudra faire le chemin.
M. Ciaccia: On parle seulement des règlements.
M. Dufour: Les règlements, oui, mais quand vous me
référez à la loi 125, ce n'est pas un règlement,
c'est une loi.
M. Ciaccia: La loi 102 est une loi, aussi.
M. Dufour: Oui, mais quand il s'agit d'un article particulier,
vous devez vous référer aux règlements. On ne parle pas de
la loi. À ce moment-là, comment va-t-on faire? Supposons que le
ministère ne fait pas son travail comme il faut, un problème sera
soulevé quelque part, à mon point de vue, parce que la loi
pourrait ne pas être appliquée. Comment fera-t-on pour arranger
cela?
M. Ciaccia: Lisez l'article 49, vous verrez.
M. Dufour: "Le titulaire de l'autorisation ministérielle
doit se conformer aux règlements du gouvernement concernant la
localisation". Il n'y a pas seulement les règlements, il y a la loi
aussi. La loi 125 est une loi.
M. Ciaccia: On n'a pas besoin de dire dans les lois qu'il faut se
conformer aux lois.
M. Dufour: Je ne sais pas, je vous inviterais peut-être
à consulter vos conseillers juridiques.
M. Ciaccia: On les a consultés.
M. Dufoun Vous savez, dans la loi, quand on écrit quelque
chose...
M. Ciaccia: À moins que vous amendiez
spécifiquement une loi, la loi s'applique. On ne dit pas ici que la loi
125 ne s'applique plus. La loi 125 est préalable à tout ce qu'on
dit ici. C'est dommage que vous ne suiviez pas le débat. Vous venez ici
pour des articles particuliers. Le député de Jonquière -
je le dis de bonne foi...
M. Dufour: Non, mais je suis pris ailleurs aussi.
M. Ciaccia: Je comprends, mais cela peut expliquer le fait... La
loi, c'est toute une économie, vous savez, il y a toute une
cohérence. Peut-être que les questions que vous avez posées
découlent de l'étude des autres articles que nous avons
faite.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Je suis le débat depuis le début et on
ne doit pas dire au député de Jonquière qu'il ne sait pas
de quoi il parle. Ce n'est pas vrai. Il parle de quelque chose qui a trait
à un article particulier, et je pense que ce qu'il dit est juste par
rapport à toute la discussion qu'on a eue jusqu'à maintenant. Il
dit que l'UMRCO, toutes les municipalités ont quelque chose à
voir avec la question de la localisation du fameux chemin, si elles ne sont pas
d'accord qu'il passe à tel endroit plutôt qu'à tel autre,
sur la question de la construction, même sur la question de l'utilisation
des chemins. On a eu des exemples très typiques dans nos régions,
alors qu'une municipalité dit: Je ne veux pas qu'il passe là.
Si on voulait s'entendre sur un schéma d'aménagement pour
assurer un aménagement convenable, au lieu de faire un bout de chemin
là... C'est peut-être là qu'il devrait être fait et
cela continue les routes actuelles. Je pense que le ministre n'a pas raison
d'avoir une saute d'humeur vis-à-vis de mon collègue, ce
matin.
M. Ciaccia: Je n'ai pas de saute d'humeur.
M. Jolivet: Non, mais vous lui dites qu'il ne suit pas...
M. Ciaccia: Vous ne me provoquerez pas ce matin, pas du tout.
M. Jolivet: C'est déjà mieux, vous allez mieux. Ce
n'est pas une question de provoquer, M. le ministre.
M. Ciaccia: Le député devrait savoir qu'on ne peut
pas aller à l'encontre d'une loi par un règlement. Si, à
l'article 49, on dit que le titulaire de l'autorisation ministérielle
doit se conformer aux règlements, les règlements ne peuvent pas
aller à l'encontre d'une autre loi, la loi 125 est là, l'article
149 de la loi 125 est là. Je ne peux pas, par mon règlement,
amender l'article 149 de la loi. Est-ce que c'est assez calme? Cela ne change
pas le fond de la discussion.
M. Dufour: Je trouve que le ministre se veut rassurant. Pourquoi
y a-t-il autant de procès si c'est toujours clair? Pourquoi des lois
existent dans la nature et sont transgressées tous les jours? Pourtant,
c'est clair, cela a été fait dans un climat serein la plupart du
temps, cela a été étudié. Pourquoi a-t-on peur de
répéter des choses qui donnent plus de poids à ce qu'on
dit? Pour laisser le moins possible de marge de manoeuvre, pour qu'on passe
à côté. On dit dans cet article: "Le titulaire de
l'autorisation ministérielle doit se conformer aux règlements du
gouvernement", mais il pourrait se conformer aussi au schéma
d'aménagement comme il pourrait se conformer à la loi 125.
À ce moment-là, cela serait plus sécuritaire.
M. Ciaccia: Je n'ai plus de commentaires à faire sur
l'article 49. Si vous voulez parler de cet article, parlez pendant le reste de
votre temps. J'ai répondu, j'ai fait des références. Vous
ne voulez pas écouter mes explications. Que voulez-vous que je
fasse?
M. Dufour: Bien, je vous écoute. M. Ciaccia: Bien
non!
M. Dufour: Maudit! Ce n'est pas la première fois.
M. Ciaccia: Vous ne m'écouterez plus parce que je ne parle
plus. C'est fini, je n'ai plus rien à dire. Vous avez 20 minutes,
parlez.
M. Jolivet: M. le Président, je dois dire que le ministre
sourit, mais au fond du coeur, il est de mauvaise humeur ce matin. M.
Ciaccia: Pas du tout.
M. Jolivet: Je ne sais pas ce qu'il a mangé, mais j'ai
l'impression que les gens du Nord-Ouest vont en manger une "maudite".
M. Ciaccia: Je ne sais pas ce que vous avez fumé ce matin.
J'espère que vous avez mangé.
M. Jolivet: Je ne fume pas. Les gens vont en manger une
"maudite", ce soir... Quand les gens disent que les papeteries sont
jugées irréalistes et que des gens d'un autre cabinet disent que,
oui, il y a peut-être une possibilité, je comprends le ministre
d'être un peu en furie ce matin et de ne pas savoir quoi dire ce
soir.
M. Ciaccia: Pas du tout. Je ne suis pas en furie.
M. Jolivet: Ce n'est pas cela, le problème. Je vais vous
donner un exemple bien typique de la discussion qu'on a. II y a la loi 125,
étudiée, souvenez-vous, en vitesse, parce qu'on n'avait pas le
choix, sinon on aurait eu le bâillon, et on jugeait important de ne pas
avoir le bâillon sur la loi 150, comme membres de l'Opposition.
Effectivement, la Loi sur les forêts a des trous. Je vais vous en donner
un exemple. La discussion surgit à partir du projet de loi 102. "Toute
personne peut circuler sur un chemin forestier en se conformant aux normes de
circulation prescrites par le gouvernement par voie réglementaire."
Cela, ç'a été adopté dans la loi 150. À
l'article 49, vous avez une autre affaire qui surgit dans la discussion. Je
dis: Une minute. I! y a des difficultés à appliquer le Code de la
sécurité routière. À côté de cela, il
y a la loi 125 qui prévoit que les municipalités doivent
être consultées quand cela touche à l'ensemble de leur
schéma d'aménagement. Les municipalités nous disent: On a
des craintes. Il y a l'article 14.1 dont on va discuter plus tard et qui est
apparu dans le portrait sous forme d'amendement à la suite de
discussions en commission parlementaire. Est-ce qu'on a le droit, comme membres
de l'Opposition, de le faire valoir au ministre, de dire qu'on n'est pas
d'accord? Non pas de prendre le temps pour le plaisir de parler, mais de dire
qu'on n'est pas d'accord. On a des difficultés à comprendre ce
que le ministre...
M. Ciaccia: Votez contre.
M. Jolivet: Vous avez beau dire: Votez contre. Le ministre peut
bien dire: Moi, je ne vous écoute plus et je vais demander à mes
collègues de vous écouter. Ce n'est pas
la raison, ce matin. Ce ne sont pas les collègues qui vont
prendre la décision; c'est le ministre,
M. Ciaccia: Je ne pense pas que mes collègues vous
écoutent plus que moi.
M. Jolivet: Ce n'est pas la première fois, M. le
Président.
M. Ciaccia: Demandez-leur.
M. Jolivet: Depuis le début, ils ne nous écoutent
pas et, à un moment donné, ils s'en vont. Cela ne me
dérange pas. D'ailleurs, j'aime mieux qu'il s'en aillent que de venir,
comme ils ont fait la semaine passée, jeudi soir passé.
M. Ciaccia: Vous n'êtes pas gentil.
M. Jolivet: Je ne suis pas gentil, mais c'est vrai quand
même.
M. Ciaccia: Vous n'êtes pas gentil.
M. Jolivet: "Le titulaire de l'autorisation ministérielle
doit se conformer aux règlements du gouvernement concernant la
localisation". Vous me dites; Le règlement ne peut pas aller à
l'encontre d'une loi déji adoptée. Il y a des gens qui disent:
Oui, mais admettons qu'il y va, comment va-t-on être capables de faire
valoir notre point si le chemin est fait ou commencé et qu'il y a tous
les plans et devis? Ils vont dire: Écoutez, on a dépensé
de l'argent. Je connais les compagnies forestières, vous savez. Elles
n'ont pas toujours la gentillesse de faire des consultations, ce
qu'aujourd'hui, de plus en plus, les gens leur demandent. Il y a de plus en
plus de groupes qui disent qu'au point de vue écologique il y a des
choses qui ne doivent pas se faire. Je l'ai vécu chez moi. Il a fallu
que, moi, simple député, à l'époque, je serve de
catalyseur entre le qars du ministère et le gars de la
municipalité, parce que c'était rendu qu'ils se tiraient les
cheveux dans les journaux, à la radio et à la
télévision. Donc, pour éviter que cela continue, il a
fallu qu'on les amène à se parler. Cela a pris un mois, un mois
et demi, mais, pendant ce temps-là, au bord du lac, il n'y avait plus de
bois. Pendant que les gens se chicanaient, la compagnie a coupé le bois.
Va donc faire repousser ce bois-là! Il n'y a pas grand moyen!
C'est ce qu'on dit. On dit: II y a des problèmes qui existent.
Est-ce qu'on veut s'assurer qu'au moins les unions de municipalités qui
ont une certaine forme de responsabilité soient consultées avant
de commencer quelques travaux que ce soient et avant qu'on localise quelque
chose que ce soit comme chemin, et qu'on fasse en sorte que, effectivement, ils
soient dans le processus de consultation? Si le ministre me dit: Oui, on va le
faire et on va l'inclure dans la loi, on va s'organiser pour que la loi 125
soit respectée et que les choses soient faites - dans le texte, on dit -
selon l'art, tant mieux! Si ce n'est pas cela, il est sûr et
évident qu'on va voter contre. Au moins, qu'on ait la chance de faire
valoir notre non bien catégorique pour dire qu'on ne comprend pas le
ministre de ne pas vouloir s'ajuster, sur ces points-là, à des
lois qui régissent les municipalités et le gouvernement par la
loi 125 sur l'aménagement et l'urbanisme.
Le Président (M. Theorêt): M. le
député de Jonquière. (11 heures)
M. Dufour: Je ne suis pas habitué à ce qu'un
ministre nous dise: C'est fini, c'est réglé, votez! Un bulldozer,
je n'accepte pas ça. Je ne trouve pas que c'est correct. On a
passé notre vie à discuter de lois et de règlements et
à en appliquer. Je sais ce que ça veut dire, appliquer des lois
et des règlements et je sais aussi comment ça se passe dans la
nature et comment c'est. En fait, l'article 49 nous dit: À partir de
maintenant, les municipalités n'ont plus affaire dans nos plates-bandes.
On a des règlements et on va régler tout ça par
règlements. À ce moment-là, il va décider de sa
route, il va faire tout ce qu'il a à faire. La municipalité
réqionale de comté va aller au diable. C'est ça qu'il nous
a dit. C'est peut-être pour ça le fond de la bataille de l'UMRCQ
qu'on commence à découvrir à travers tout ça. C'est
vraiment un éloignement du centre de décisions et de la
surveillance qui doit se faire sur ces territoires-là. J'ai l'impression
que le titulaire d'autorisation ministérielle doit se conformer aux
règlements du gouvernement, mais il n'y a pas que le gouvernement. Le
gouvernement, ça implique le gouvernement du Québec, mais il y a
d'autres formes de gouvernement qui s'appellent les municipalités
régionales de comté, les municipalités locales. Nulle part
on n'y fait allusion. C'est inquiétant qu'on décide de faire
ça. Je ne suis pas sûr que c'est ce que le ministre recherche. Je
comprends qu'il puisse peut-être nous reprocher de ne pas
l'écouter, mais le retour peut se faire aussi. Il ne nous écoute
pas non plus.
J'ai travaillé très fort sur le Code de
sécurité routière. C'est vrai que le ministre me trouvait
embarrassant parfois, mais il a fait au moins 50 amendements d'après mes
suggestions. Ce ne doit pas être si bête que ça, ce qu'on
dit. Je ne cherche pas à embêter le ministre, j'essaie de l'aider
et à sécuriser aussi les unions des municipalités et les
municipalités comme telles. Si on ne fait pas ça, qu'est-ce qu'on
fait ici? Ce ne sont pas de l'obstruction qu'on veut faire au gouvernement. Ce
n'est pas de lui dire: Ça
n'a pas de bon sens, ce que vous faites. Parfois, on dit que c'est
correct, que ça a de l'allure. Est-ce qu'il y a moyen de penser qu'il y
a d'autres intervenants qui auront à vivre avec ces lois-là?
Si vous dites qu'il y a des lois, que c'est la loi 125,
écrivons-le quelque part qu'ils devront s'y conformer. Juste par
règlements, ça m'inquiète parce qu'un règlement, ce
n'est pas une loi. Un règlement, ça se change à part
ça, pas mal plus facilement qu'une loi. Si on ne se conforme qu'aux
règlements, vous allez décider à un moment donné de
changer les règlements et ça va être changé. C'est
une décision, ça, tandis qu'une loi c'est différent. Elle
passe devant les parlementaires et elle suit son processus normal. À
moins que je sois bien mal avisé et que je comprenne très mal ce
qui est écrit là. Au moment où l'on dit que la personne
qui va être titulaire du certificat ou de l'autorisation va prendre le
règlement et s'y conformer... Mais si le règlement fait une
omission, ça vient de finir. On reviendra contre la personne qui a pris
la décision parce qu'elle va dire: J'ai le règlement, je l'ai
suivi et c'est ça qui a été fait. Elle dit: Oui, oui, oui,
mais le règlement avait oublié une telle particularité...
Le règlement ne dit pas tout. Est-ce que le règlement va tout
réécrire la loi 125, va dire tout ce qu'il y a là-dedans?
Je ne suis pas tellement sûr de ça, moi. Donc, qu'on oblige celui
qui a l'autorisation... C'est contre lui qu'on va avoir des problèmes,
ce n'est pas contre le gouvernement. Ça ne se poursuit pas un
gouvernement. Il n'y a pas une municipalité qui a intenté une
poursuite contre le gouvernement comme tel. Quand elles en font, elles sont
déboutées chaque fois. Donc, tenons donc pour acquis que le
règlement peut faire des omissions. Il y a une loi 125 et vous y
référez carrément. Dites donc que c'est aussi aux lois.
L'autorisation ne sera pas juste donnée à la personne, mais le
titulaire aura aussi à se conformer...
Regardons ce qui se passe dans la réalité. Ce n'est pas
juste les règlements. Si on oublie la loi, elle sera oubliée
purement et simplement et personne ne pourra avoir de recours contre lui. Je ne
vois pas de quelle façon on pourrait l'obliger et je ne vois pas de
quelle façon la MRC aura quelque chose à dire là-dessus,
car elle va être comprise aussi dans le règlement, elle va
être "poignée" par le règlement, elle aussi. On dit:
Qu'est-ce que le gouvernement a dit? C'est par règlement. On vient de
passer à côté. C'est mon humble opinion. Vous n'aimez
peut-être pas ça, mais je vous dit que, dans cet
article-là, on fait un peu une atteinte à... Ce n'est pas
gênant de faire de la redondance parfois dans la loi. Il ne faut pas
avoir peur de répéter parce que ça enlève du
travail et les avocats ont à chercher moins longtemps. Ils trouvent
vraiment les décisions plus rapidement et on règle les
problèmes avec plus de célérité. C'est aussi de
nature à éclaircir les décisions.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, je ne fais pas de la
"législation" comme avocat ou notaire, mais j'aurais un amendement
à apporter à l'article 49, au premier paragraphe. Ils me diront
s'il peut être écrit en conformité avec la façon
prévue de l'art: Le titulaire de l'autorisation ministérielle
doit se conformer aux règlements du gouvernement concernant la
localisation, la construction, l'entretien et l'utilisation des chemins en
conformité avec la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
M. Dufour: Cela a du bon sens.
M. Ciaccia: Ce n'est même pas recevable, cet
article-là. Cela va à l'encontre... Ce n'est même pas
recevable.
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Ciaccia: Lors de la deuxième lecture, on a
accepté le principe de la loi. On ne peut pas faire des amendements qui
vont contre le principe de la loi et contre le principe de chaque article.
Alors, l'amendement du député de Laviolette est irrecevable.
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Je vais discuter sur la recevabilité et vous
prendrez le temps qu'il faut pour prendre une décision. Je ne pense pas,
M. le Président, qu'ajouter à une obligation qui est
prévue dans la loi de respecter - puisque le ministre, depuis le
début, nous dit que, pour lui, il n'y a pas de problème, que
c'est conforme aux lois, qu'un règlement ne peut pas aller à
l'encontre d'une loi... Donc, nous avons le droit et vous lirez les
règlements sur un amendement. Je n'ajoute aucun principe. Je ne fais que
dire que la personne va se conformer à des lois existantes, soit la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme. C'est simplement une réponse
à ce que le ministre nous dit depuis tout à l'heure qu'il suit
cela. Je pense que ce n'est pas un principe nouveau. C'est tout simplement un
ajout en vertu du règlement selon lequel on peut ajouter ou enlever sans
changer le sens. Je ne change pas le sens. Le sens demeure le même, sauf
qu'on doit
respecter les lois existantes. Si le ministre veut me dire, en le
jugeant irrecevable et j'aurai l'occasion de discuter là-dessus - qu'il
ne veut pas que paraisse, nommément dans le texte, la conformité
à la loi 125 sur l'aménagement et l'urbanisme, il a le droit de
le faire, mais je pense que cette motion est totalement recevable.
Le Président (M. Théorêt): M. le ministre et
M. le député de Laviolette, j'aimerais simplement vous relire
l'article invoqué et, ensuite, demander s'il y a d'autres intervenants
avant que je rende ma décision. L'article invoqué est l'article
197 qui dit: "Les amendements doivent concerner le même sujet que la
motion et ne peuvent aller à l'encontre de son principe. Ils ne visent
qu'à retrancher, à ajouter ou à remplacer des mots."
Est-ce qu'il y a d'autres interventions avant que je rende ma décision?
M. le ministre.
M. Ciaccia: Non, je vais respecter votre décision.
M. Dufour: M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que M. le
député de Laviolette pourrait...
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Théorêt): ...me relire, en
tout cas, mettre sur papier l'amendement?
M. Jolivet: Ajouter, a la fin du premier alinéa, les mots
"en conformité avec la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme". Je
me trompe toujours. C'est l'aménagement et l'urbanisme.
M. Dufour: M. le Président, avant de rendre votre
décision...
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je mets en doute l'interprétation que le
ministre nous donne concernant cet amendement qui est présenté
par mon collègue de Laviolette. Je ne pense pas que ce soit de nature
à changer la loi comme telle ni le sens de la loi, parce qu'à
l'article 46, on dit: Par un règlement prévu par une loi ou par
des règlements. Donc, à des endroits dans la loi, dans les
articles, on fait référence à la loi et à des
règlements. On ajoute à cet article un terme qui dit "à
une loi" et on la spécifie à ce moment-là. Ce n'est pas
généralisé et je ne pense pas que ce soit de nature
à changer le projet de loi qu'on a devant nous.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Il semble que la lecture des mots que le
député de Laviolette veut ajouter à la fin de l'article 49
ne change pas le principe de l'article 49. L'amendement est recevable.
M. Jolivet: Je vous remercie, M. le Président. Je loue
votre sagesse comme président parce que c'est toujours un moment
difficile que de juger de la recevabilité. Mais effectivement, le
ministre, dans son argumentation, nous a toujours dit que le règlement,
tel que prévu à l'article 49, ne peut pas aller à
l'encontre des lois. Donc, il n'aurait pas objection à assurer le monde
municipal qu'effectivement, il le fait en conformité avec la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme.
Mon amendement n'a pas pour but d'embêter qui que ce soit. Il
vient simplement clarifier ce que le ministre nous a dît jusqu'à
maintenant. Si vraiment il était sérieux en faisant cette
argumentation tout à l'heure, il devrait être d'accord avec moi
sur l'amendement, pour s'assurer que le monde municipal sache, quand il est
question de localisation, de construction en particulier... Je ne parlerai pas
de l'entretien et de l'utilisation des chemins, c'est une chose, mais n'oubliez
pas que l'utilisation - nous y reviendrons lors d'un autre article tout
à l'heure - sera un certain problème. L'entretien, c'est passer
la gratte et s'assurer que les fossés soient dégaqés de
toute substance pour permettre l'écoulement des eaux et que, en
conséquence, ce qu'on appelle les calvettes, les ponceaux et les ponts
soient en état convenable.
Mais quant à la localisation pour la construction, c'est autre
chose. Si on passe le long d'un lac ou le long d'une rivière, c'est
différent que si on passe en plein bois où il n'y a ni lacs ni
rivières. Mais n'oubliez pas que localiser un chemin, il y a des
exemples typiques de cela. Le ministre subît aujourd'hui comme ministre
responsable du gouvernement, comme nous avons eu à subir les
décisions qui ont été prises dans le passé, entre
la route - je donne un exemple - de Maniwaki allant vers les parties nord-est
et nord-ouest. Je dois vous dire qu'effectivement, on se retrouve quelquefois
avec des choses qui n'ont pas de bon sens, quand les gens n'ont pas eu
l'occasion de se parler et de régler leurs problèmes, assis
autour d'une même table, mais non pas avec pression, venant de chacune
des parties. On peut se retrouver avec deux bouts de chemin, avec un chemin en
plein bois, mais personne pour faire le lien entre les deux. On a vécu
cela à d'autres niveaux. Je l'ai vécu dans mon propre
comté entre La Tuque-Parent et Parent-Mont-Laurier. Si, à ce
sujet, il y avait eu des discussions franches et ouvertes à
l'époque des années soixante, on se retrouverait aujourd'hui
avec
un chemin réalisé depuis fort longtemps dans des
meilleures conditions que celles qu'on a actuellement. Mais il reste qu'il
fallait faire le lien et cela s'est discuté avec les
municipalités. La MRC a donné son accord, le ministre a
accepté et, finalement, on en est venu à une contusion commune.
C'est dans ce sens-là qu'on dit que la loi 125 nous amène ces
discussions et ces consultations. Je ne vois pas comment le ministre pourrait
refuser l'amendement. Je n'argumenterai pas plus longtemps pour montrer que mon
but, c'est d'en arriver exactement à ce que le ministre nous disait tout
à l'heure, à savoir que les règlements qui vont être
faits, qu'on ne connaît pas encore, vont se conformer à la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme.
Le Président (M. Thérien): Y a-t-il d'autres
intervenants sur l'amendement?
M. Ciaccia: M. le Président.
Le Président (M. Thérien): M. le ministre.
M. Ciaccia: L'amendement du député de...
Une voix: ...Laviolette.
M. Ciaccia: ...Laviolette irait complètement à
l'encontre de ce qu'il cherche à protéger. Il cherche à
protéger la loi 125 pour qu'elle s'applique. Justement, en mentionnant
à l'article 49 que c'est en conformité avec la loi 125, on met en
péril le rôle des municipalités régionales de
comté pour tous les autres articles de la loi. Si on met à
l'article 49 que c'est en conformité avec l'article 125 et qu'on ne le
met pas à l'article 51, parce que l'article 51 aussi: "Toute personne
peut circuler sur un chemin construit..." Est-ce qu'il faut dire: "En accord
avec la loi 125"? Il y a une foule d'articles. Quelqu'un pourrait argumenter si
on acceptait l'amendement du député de Laviolette: Ah! si
l'article 49 était en conformité avec l'article 125, cela
pourrait vouloir dire que l'article 51 n'est pas nécessairement en
conformité avec l'article 125. Les lois s'appliquent. On n'a pas besoin
de le mettre à chaque article. Par exemple, est-ce qu'on a besoin de
mettre à chaque article du projet de loi 102: "Sujet à la Loi sur
la qualité de l'environnement"? Même on pourrait faire l'argument
a contrario: si on ne le met pas, cela veut dire que cela ne s'applique pas. Je
ne voudrais pas qualifier l'amendement d'absurde. Il ne faudrait pas. Je pense
bien que le mot "absurde" veut dire qu'on prête une intention. Je ne
voudrais pas prêter de mauvaises intentions. L'intention est bonne, mais
les moyens ne le sont pas.
Le Président (M. Théorêt): Alors, est-ce
qu'il y a d'autres intervenants sur l'amendement? M. le député de
Jonquière.
M. Jolivet: On tient pour acquis votre argumentation. (11 h
15)
M. Dufour: Je comprends que les organismes municipaux et les
municipalités régionales de comté soient très
inquiets de l'attitude ou des prises de position des différents
ministères du gouvernement, parce que chacun dans son dossier,
sectoriellement, prend position à l'encontre des municipalités
régionales de comté, et on dit chaque fois: C'est important.
Nous, on n'est pas tout à fait d'accord. On entend ce discours de plus
en plus; que ce soit à l'Environnement, que ce soit à
l'Énergie et les Ressources, que ce soit à l'Agriculture, que ce
soit au MLCP, que ce soit aux Transports, tout le monde a décidé
que la loi 125, on va la miner par le dessous. On ne le dira pas directement et
ouvertement, parce qu'on a peur. Ça fait cinq ans qu'il y a des gens qui
travaillent là-dessus et des gens qui l'ont fait sérieusement. Il
y a un problème qui est soulevé actuellement. Au lieu de les
affronter directement, faisons-donc une action différente et essayons
donc de les remettre à leur place et de les mater. Comme le ministre des
Affaires municipales, lui, ne bouge pas trop, on va lui jouer ce tour, on va
lui jouer cette entourloupette. On sait qu'il n'y a pas de ministère qui
aime être contraint, parce que, pour chacun, son ministère est
toujours le plus important. Je trouve cela normal. Ce n'est pas vrai pour tous
les ministères, mais en règle générale un ministre
considère son ministère plus important qu'un autre, et avec
raison. C'est son métier, c'est son rôle de défendre ses
fonctions et ses responsabilités.
Dans ce dossier, il y a eu des intervenants qui sont venus nous dire:
Faites attention, cela peut nous causer des problèmes! Disons qu'on est
habitués à vivre d'une façon. De la manière que
vous procédez, cela peut déranger et cela peut mettre en
péril ce qu'on a fait depuis des années. Ce qui a
été une volonté, non pas une volonté
spontanée du législateur, quand on parle de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, le Parti québécois a
voté la loi, mais cela découle de pas mal d'années en
arrière. Qu'on regarde le rapport LaHaye. Cela a même
coûté la tête d'un ministre. Donc, il y a un certain nombre
d'éléments qui sont revenus régulièrement et qui
ont fait que la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme est venue dans le
paysage et a fini par être adoptée par les municipalités.
Cela n'a pas été fait facilement. Il y a eu des compromis. Il y a
des études, il y a des actions qui ont été
posées.
Le ministre nous dit dans un article où cela peut venir en
contravention... J'insiste
pour dire qu'un règlement, ce n'est pas supérieur à
une toi. La loi est plus forte qu'un règlement. C'est rare, on ne voit
pas nécessairement beaucoup de causes en droit où les
règlements sont discutés. On se réfère toujours
à une loi. Là, on a peur d'écrire qu'il y a une loi sur
l'urbanisme qui a la prépondérance quelque part. On va parler un
de ces jours, par exemple, de la prépondérance de la Convention
de la Baie James. La prépondérance de la convention ou de la loi
125 n'est nulle part. Le ministre se veut rassurant en disant: Vous savez bien,
les petits gars, on va arranger cela; tout le monde va en tenir compte; vous
savez que nous, on respecte cela. Bien oui! On n'a peut-être pas peur du
ministre, mais ce sont ceux-là qui appliquent les lois. Ce n'est pas
toujours le ministre qui applique la loi. C'est rarement le ministre. Il y a
seulement le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation qui veut avoir des certificats et des lois pour les chevaux bons
pour la reproduction, c'est-à-dire les étalons. Ce n'est pas vrai
que ce sont tout le temps les ministres qui s'occupent de tout. On en a vu un
ministre qui s'occupe de tout, mais non pas dans ce cas.
Je pense que le territoire du Québec est tellement grand et vaste
qu'il y a des choses qui peuvent être oubliées. Il me semble que,
si on ne veut pas le mettre à cet article... moi, je me contenterais de
cela. Je serais prêt à le retirer si on disait quelque part que
avec la loi 125 il y a encore quelque chose à faire dans le paysage des
terres publiques. On ne le dit pas clairement, on laisse supposer que oui, elle
pourrait être là; oui, on se tient quelque part, oui, on a des
dispositions. Je trouve cela curieux: II y a des députés, bien
sûr, qui doivent demeurer quelque part dans des municipalités
régionales de comté, ils n'ont pas de représentation de
leur maire, eux. Les élus municipaux dans les comtés
libéraux ne bougent pas. Ils sont tout contents de cela. Moi, j'ai des
petites nouvelles pour eux, j'ai assisté, et ce n'est pas moi qui ai
soulevé les gens vendredi... Il y a eu des prises de position
très fortes des préfets. Je ne pense pas qu'ils aient fait cela
pour rire, je pense qu'ils étaient sérieux et ils vont continuer
à l'être. Ils le sont aussi dans leurs représentations.
À l'article 49, en l'étudiant et en examinant son contenu,
on finit par découvrir qu'il manque peut-être des choses. Comme
Opposition, on essaie d'ajouter des éléments pour rassurer ces
gens-là. Ce n'est pas seulement à l'Opposition de penser qu'on
peut rassurer les élus municipaux. Il faut aussi que les gens en place
te fassent avec nous. L'amendement qui est là est correct, à
moins que le ministre ne nous dise: On ne le mettra pas là, on va le
mettre ailleurs, mais on va atteindre les mêmes résultats. Qu'on
dise quelque part que ce n'est pas seulement le gouvernement tout seul.
À quoi cela sert d'avoir des partenaires si on les oublie en chemin?
C'est cela qu'on fait, on est parti en voyage de noces et on va revenir tout
seul. La loi 125 est mise de côté et toutes les autres lois aussi;
c'est cela qu'on fait. Je trouve cela malheureux.
J'ai l'habitude... J'avertis souvent les gens: Attention! il n'y a rien
de pire que quelqu'un qui ne veut pas écouter ce que les autres ont
à dire! On ne peut pas devenir sourd juste après un an de
pouvoir. Voyons! Peut-être après un certain nombre
d'années, il arrive que les élus ne comprennent plus ce que le
monde a à dire. C'est important d'avoir... Ceux qui restent le plus
longtemps en politique sont ceux qui ont les oreilles grandes ouvertes, qui
écoutent et qui sont capables de transmettre le message aussi, pas juste
écouter pour écouter. Ce sont aussi des gens qui écoutent
et qui regardent ce qui se passe sur le terrain. C'est le propre d'un
élu d'essayer de concilier souvent ce qui pourrait paraître
inconciliable, maîs qui est de nature à améliorer les
relations entre plusieurs intervenants.
Les MRC sont des intervenants qui sont là pour durer. Ou
disons-leur carrément: Vous n'avez plus affaire là. Abolissons la
loi 125 et ôtons les MRC dans le paysage parce que c'est embarrassant. On
a un petit secret: Cela va être embarrassant tout le temps qu'elles vont
exister. Quand on confie des pouvoirs à des gens, ce ne sont pas des
pouvoirs factices, il faut accepter qu'eux aussi aient des choses à
dire, des représentations à nous faire. Ces
représentations, dans leur cas, c'est de protéger au moins la
responsabilité qu'elles ont assumée, que ces municipalités
régionales de comté ont assumée depuis cinq ans. Une
chance! Si elles ne sont pas bonnes, on les ôtera, mais ne tuons pas le
bébé avant qu'il commence à marcher! On a fait des MRC,
elles commencent à vouloir marcher et on est prêt à les
tuer. Je ne veux pas être responsable de leur mort. J'insiste pour dire
que les MRC sont là pour demeurer. Je crois à cette loi mais il
faut aussi que, de temps en temps, dans les lois, pas seulement dans les
paroles, on leur dise qu'elles sont là pour durer et qu'on les
respecte.
Le Président (M. Théoret): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Juste pour ajouter à ce que dit mon
collègue, si le ministre trouve que c'est une bonne intention,
l'amendement qui est là, mais qu'il est mal placé, que cela
pourrait avoir pour difficulté de dire que tous les autres articles - il
part de l'absurde pour faire sa preuve - ne sont pas soumis à la loi sur
l'environnement quand cela touche les MRC, moi, je pourrais lui faire une
suggestion rapide. C'est tout simplement de dire: Écoutez, dans
ce contexte, ce qu'on peut faire, c'est retirer l'amendement à cet
article, faire à la fin, comme on fait souvent, un article dans lequel
on dit que la loi qui est devant nous est en conformité avec la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme. Donc, ce serait tous les articles à
ce moment-là. Le ministre obtiendrait la réponse à ce
qu'il me disait. Il me disait: Écoutez, c'est très bon ce qu'il
dit sauf que c'est mal placé. Donc, on va lui demander de le placer
ailleurs et on l'adoptera immédiatement. Ce serait
réglé.
M. Ciaccia: M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Ciaccia: Malheureusement, l'argument du député
de Laviolette va causer d'autres problèmes à toutes les autres
lois. Si je dis dans cette loi que c'est sujet à la loi 125, est-ce que
cela veut dire que ce n'est pas sujet à toutes les autres lois du
territoire qui affectent le Québec, la loi sur l'environnement, la loi
sur le revenu... Il faudrait que je fasse une liste de toutes les lois qui
existent au Québec pour dire que ces lois existent et sont en
application nonobstant le fait que la loi 102 est appliquée. Le
député de Laviolette doit comprendre que ce serait encore plus
absurde de faire cela que de mettre l'amendement qu'il voulait à
l'article 49 parce qu'il va falloir... Si on ne mentionne pas une loi, est-ce
que cela veut dire que la loi 102 n'est pas assujettie à la Loi sur la
qualité de l'environnement? Est-ce que cela veut dire que la loi 102
n'est pas assujettie à... Je peux mentionner n'importe quelle autre loi.
Alors, le même raisonnement s'applique, même encore plus.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Seulement pour répliquer sur ce point, il
semble vouloir me donner une réponse, mais va avoir un problème
tout à l'heure concernant la Convention de la Baie James. Si jamais il
faut apporter un article dans ce sens, il va y avoir cela.
M. Ciaccia: Ah!
M. Jolivet: Deuxièmement, quand on prend les articles tels
qu'amendés... Si on prend l'article 48 qui est proposé, il fait
référence à un article de la loi 150. Il faut prendre avec
un grain de sel l'ensemble de l'argumentation du ministre parce qu'à
toutes les fois qu'on apporte une argumentation il en a toujours une autre
parce qu'il ne veut pas l'accorder. Ce serait bien plus simple de nous dire:
Non, je ne le mets pas. Après, on voterait et on pourrait dire que le
ministre de l'Énergie et des Ressources, comme le ministre de
l'Agriculture, d'une part, comme le ministre de l'Environnement, d'autre part,
comme le ministre des Affaires municipales même, ou le ministre des
Transports, se fout des municipalités régionales de comté.
L'exemple typique, c'est de refuser d'accorder une prépondérance
à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme sur la loi qui est en
train d'être étudiée. Il a le droit de le penser, on aura
une réflexion à la décision qu'il prendra.
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Ciaccia: M. le Président, franchement, le
député de Laviolette veut faire de la petite politique quand il
se réfère -laissez-moi finir - à l'entente de la Baie
James, à la Convention de la Baie James. Il y avait une clause qui
disait que l'entente avait préséance sur toutes les autres lois.
Alors, si c'était votre intention que la loi 125, quand vous l'avez
adaptée, quand vous étiez au pouvoir, ait préséance
sur toutes les autres lois, c'était à vous de mettre cela dans la
loi 125.
La clause que vous voulez mettre ici, ce n'est pas ici qu'elle devrait
être, elle devrait être dans la loi 125. Vous ne l'y avez pas mise.
Ce n'était pas l'intention que la loi 125 ait préséance
sur toutes les autres lois. Ne venez pas nous faire des reproches pour ce que
vous n'avez pas fait, si c'était votre intention dans la loi 125. Ne
venez pas nous donner des intentions aujourd'hui et essayer de rectifier
rétroactivement, par un processus qu'on ne peut faire, en donnant des
préséances à la loi 125 que vous-mêmes n'avez pas
données.
M. Jolivet: Le ministre a été élu pour
changer des choses qu'il jugeait essentielles et on est là aussi, comme
législateurs, à cause de l'expérience que la loi a
apportée, pour poser la question qu'on pose au ministre. Il a le droit
de refuser.
M. Ciaccia: Ce n'est pas une question...
M. Jolivet: Je disais: Mettons-le à l'article 49 pour
s'assurer que. Le ministre ne veut pas. Nous allons voter. Mon collèque
va peut-être faire une dernière intervention.
M. Dufour: C'est cela.
M. Jolivet: Nous allons passer à autre chose mais, au
moins, on aura fait valoir notre point de vue.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Si c'est vrai que les règlements sont au-dessus
des lois, parce que cela semble être cela... À l'article 49, avec
les règlements, vous vous assurez que tout le monde va être
correct. Tout le monde va vivre en harmonie, si on n'amende pas la loi.
Pourquoi, à l'article 46, parle-t-on d'une loi ou d'un règlement?
On s'assure, dans un article... C'est juste pour passer sur le terrain, ce
n'est pas si grave que cela.
Prenons l'article 46, parce que je suis la loi: "Toute personne peut
passer sur les terres du domaine public, sauf dans la mesure prévue par
une loi ou par un règlement du gouvernement". Pourquoi ne parlez-vous
pas d'un règlement? Par un règlement du gouvernement, c'est fini,
cela va régler l'affaire. Avec vous, on n'a plus besoin de la loi. Vous
êtes en train de légiférer en disant que nos
règlements vont être au-dessus de tout. Il y a au moins 20 lois
réglementaires dans le Code de la sécurité
routière. Qu'est-ce qui arrivera au monde?
Le monde va être obligé d'aller chercher partout dans les
règlements pour savoir ce qui se passe. On va se promener avec une
petite bible de 30... Ce n'est pas long parce que les lois qu'on fait
actuellement sont toutes très minces, elles ne sont pas très
épaisses. Cela prend des mois pour faire cela. On regarde - c'est
frappant -dans une loi, il y a un ou deux articles et,
régulièrement, il y a des règlements qui s'attachent
à cela.
Comment va-t-on se promener? Cela va prendre des camions de
règlements pour se promener. Je vous vois faire, c'est à peu
près cela que vous voulez. Dites donc que vous ne voulez pas vous plier
à la loi 125 et que vous allez la casser, la briser. C'est ce que vous
êtes en train de faire, ainsi que d'autres comme vous. J'en ai
mentionné, des gens, dans mon intervention d'hier après-midi.
J'ai dit quels sont les ministères qui sont en train de détruire
la loi 125. Les élus municipaux ont le droit d'être inquiets. Ils
ont surtout le droit de vous prêter des intentions parce que, quand on ne
veut pas l'écrire, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas.
Tout le monde prend une attitude condescendante, en disant: Les petits
gars, on va avoir soin de vous. Les municipalités ont fini de se plier
et de dire: Le ministre nous a dit que c'était comme cela qu'il fallait
se comporter. Quand cela ne fonctionne pas, on tape sur la tête des
maires ou on leur cogne sur la gueule et on leur dit: C'est fini, reprenez
votre trou. J'ai des petites nouvelles, cela ne durera pas très
longtemps. Il y a 1500 maires dans le Québec qui vont demander
d'être respectés, plus les élus municipaux, cela veut dire
environ 10 000 personnes. C'est quelque chose, cela! (11 h 30)
Si, parfois, cela pouvait vous intéresser, il y a des votes dans
cela et il y a des gens qui font de la politique. Vous devriez y penser de
temps en temps. Pour rassurer le monde, vous devriez arrêter de faire des
choses par derrière plutôt que par devant. Essayez de regarder,
d'examiner de temps en temps. Cela ne fait qu'un an que vous êtes au
pouvoir, ce n'est pas le temps d'arrêter, de juste écouter.
Transmettez-les quelque part. Ne faites pas seulement le haut-parleur qui
entend la voix et ne la transmet pas. Acceptez qu'il y ait des
municipalités sur le terrain qui vous ont dit clairement: On n'est pas
d'accord avec ce projet de loi; vous nous inquiétez, vous passez
à côté de nous. Vous êtes en train de vider la loi
125.
Il y a des règlements. Les règlements ne sont pas
supérieurs aux lois. Je vais contester le règlement qui ira
à l'encontre d'une loi et je suis sûr que je vais gagner mon
point. Il n'y a pas une cour qui va me donner tort. À ce moment-ci, vous
parlez de règlements. De quelle façon pourrait-on aller contre
quelqu'un qui fait une route, s'il a dit: Je me suis conformé aux
règlements et si le règlement a oublié la loi, une partie
de la loi. Sans cela, on n'a pas besoin d'avoir un avocat pour régler
les problèmes. On n'a pas besoin d'avocat. On va dire: Crois ou meurs!
Cela veut dire qu'on a décidé. Ce qu'on a dit, c'est dit. C'est
ce qu'on fait actuellement. On dit: Les règlements comprennent tout. Les
règlements, cela dit tout.
Mais, tout à coup, on en oublierait. Comment va-t-on faire?
Comment la municipalité régionale de comté fera-t-elle
pour pouvoir réagir? Elle va dire: La loi 125... Le rèqlement ne
dit pas cela, ce n'est pas la loi 125, l'article. Elle dit: II doit se
conformer aux règlements. Elle ne dit pas de se conformer aux
règlements et aux lois. Dans d'autres articles, cela fait l'affaire du
ministre de dire "aux règlements et aux lois". Arrêtons-donc! II y
a des gens qui nous donnent parfois des conseils et on se trompe. On dirait
qu'ils ont intérêt à garder les problèmes dans la
nature. Pourquoi ne le ferait-on pas au sujet des lois? Ils ont
répété des affaires et le répètent en double
et en triple dans la loi. Ce n'est pas la première fois qu'on voit cela.
Essayons-donc de dire une fois 'de temps en temps que le législateur a
parfois quelque chose à dire. Je comprends qu'il y a des gens qui sont
conseillés et qui peuvent écrire des affaires. Et ils auraient
à eux seuls la vérité?
Pourquoi ont-ils autant de problèmes avec l'application des lois?
C'est parce qu'il y a des conseillers juridiques qui, de temps en temps, on
fait des erreurs ou des omissions. J'ai vu cela. Il y a aussi de mauvais
conseillers de temps en temps. Je ne dis pas qu'ils sont toujours dans
l'erreur, mais cela arrive de temps en temps. Si ce
n'était pas vrai, pourquoi y a-t-il autant de contestations et
autant de choses devant les tribunaux, si c'est aussi clair et que cela dit
tout? Bien, non, il y a toujours quelqu'un qui dit: Ce n'est pas de même
que cela aurait dû se faire, c'est de même. Tout le monde est pour
la vertu, bien sûr. Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne
veut mourir.
Disons-donc une fois pour toutes aux municipalités
régionales de comté - je pense que c'est la responsabilité
du ministre à un moment donné de le dire - AÏe! On va les
rassurer, ces gens-là. On va leur donner quelque chose, on va leur dire
et on va l'écrire. Ce sera une sécurité. Et vous allez
être bien plus apprécié comme ministre. Ils vont dire: En
tout cas, même s'il n'est pas d'accord avec nous, de temps en temps, il
écoute et il nous donne satisfaction. C'est dans ce sens qu'on insiste
pour dire que cet amendement est vraiment en conformité avec ce que je
connais des lois du Québec. Il ne faut pas avoir peur de dire de temps
en temps: Oui, il y a des règlements, mais ceux-ci doivent être
conformes aux lois. Si les règlements ne sont pas conformes aux lois,
vous viendrez en procès avec moi. Vous allez voir qu'on va arranger
cela.
Je ne suis pas un avocat, mais je peux vous dire une chose: Un
règlement, ce n'est pas supérieur aux lois parce que, le jour
où un règlement sera contesté, ils vont se
référer à la loi et dire: Que contient la loi, que dit la
loi? Mais comment vont-ils faire? Ils vont dire: C'était écrit
dans le règlement; donc, le règlement dit tout. Après
cela, on va revenir contre qui? Ils vont dire que c'est le gouvernement qui
s'est trompé. La MRC ne pourra plus bouger parce qu'elle va s'attaquer
au gouvernement. Cela ne marche plus. Si elle était conforme à la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, la MRC pourrait aller contre la
personne qui va construire le chemin tandis que, là, elle va être
obligée de poursuivre le gouvernement parce qu'elle a suivi le
règlement. Le gouvernement va dire: Oui, la loi a oublié ce
bout-là. La MRC, qu'est-ce qu'elle fait? Elle va poursuivre le
gouvernement? Voyons-donci On va faire un petit décret. Cela veut dire,
à toutes fins utiles, que le schéma d'aménagement vient de
prendre le bord.
Je ne reviendrai plus là-dessus. J'ai dit ce que j'avais à
dire. Je vous l'ai dit clairement et je ne peux pas l'expliquer plus que cela;
sans cela, je vais être obligé de me relire parce qu'il me semble
que c'est clair, ce que j'ai dit.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? M. le ministre.
M. Ciaccia: Je voudrais, en réponse au
député de Jonquière, faire les remarques suivantes.
Premièrement, on ne veut pas faire fi de la loi 125.
Deuxièmement, quant au dernier paragraphe de l'affirmation que vous
venez de faire sur les schémas d'aménagement, qu'on voudrait
mettre ça de côté, je ne sais pas combien de fois il faut
que je vous explique que ce n'est pas ce que la loi 102 fait et ce n'est pas ce
que le ministère fait. Je pense que vous exagérez les
représentations que l'Union des municipalités vous a faites.
C'est vrai que l'Union des municipalités nous a fait certaines
représentations, mais sur des points très spécifiques
auxquels on a pu répondre, je ne dis pas à 100 %, mais je dirais
à plus de 90 %. Et, même, sur les quatorze ans, on est à
discuter avec eux. Alors, ce n'est pas aussi négatif ou si alarmant que
vous le laissez entendre.
Troisièmement, vous le dites vous-même, il y a un principe
dans nos lois qu'un règlement ne peut aller à l'encontre d'une
loi. On n'est pas pour dire, à chaque article où on se
réfère à un règlement, que le règlement ne
peut aller à l'encontre d'une loi. Ma loi serait absurde et elle serait
épaisse de trois pouces.
Alors, ne vous inquiétez pas de ça. Si on a le droit... Si
vous voulez vous inquiéter, écoutez, je ne peux vous en
empêcher, mais ça ne change pas la loi: quand on se donne un
pouvoir de réglementer, ce pouvoir doit être conforme aux
lois.
Quand vous dites... À l'article 46, vous dites que toute personne
peut passer sur les terres du domaine public, sauf dans la mesure prévue
par une loi ou par un règlement, et on ne dit pas ça à
l'article 49. Bien oui, parce qu'à l'article 46 on donne à chaque
individu le droit d'aller sur toutes les terres. Alors, il faut dire que
ça va être sujet aux lois. Autrement, si tu ne dis pas ça
à l'article 46, l'individu va dire: Regardez, l'article 46 m'en donne le
droit, sans que je sois obligé de respecter les autres lois. Mais,
à l'article 49, si vous le lisez bien, on dit que le titulaire doit se
conformer aux règlements. Ce n'est pas la même chose qu'à
l'article 46 et il y a un principe de loi qui dit que les règlements ne
peuvent pas aller à l'encontre d'une loi.
Alors, honnêtement, je ne vois pas vraiment le problème.
Maintenant, vous soulevez un autre problème, en disant qu'il y a des
gens qui vont interpréter ça d'une certaine façon. Ils
vont faire des procès et des avocats vont s'en mêler. Savez-vous,
M. le député, ce problème que vous venez de soulever sur
cet aspect-là, ce n'est pas un problème avec nos lois; c'est un
problème humain. Je ne peux pas, par mon projet de loi, changer la
nature humaine. Si quelqu'un est un chicaneux, si quelqu'un s'est mis quelque
chose dans la tête et veut faire des problèmes, la plus belle loi,
ce type-là, il va toujours y chercher quelque chose. Je ne
peux pas l'en empêcher, Je ne suis pas un psychiatre et je ne suis
pas un médecin. Je n'ai pas les moyens de donner de la thérapie
à ces gens-là.
La meilleure chose que je puisse faire, c'est d'essayer d'être
aussi clair que possible dans la rédaction des projets de loi. Mais je
ne pourrai jamais empêcher... Si quelqu'un veut partir en guerre parce
qu'il pense que les MRC devraient avoir beaucoup plus de pouvoirs, s'il veut se
faire du capital politique et démontrer vraiment que, lui, il a toute la
vérité, ce n'est pas mon projet de loi qui va l'en
empêcher, même si je fais tous les amendements possibles.
Alors, essayons de distinguer entre les problèmes de nature
humaine et les problèmes de notre projet de loi.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: M. le Président, je ne vous ferai plus
d'exposé. Il a été assez long et je pense qu'il est clair.
On va essayer de regarder les faits. Je veux construire un chemin - on va
essayer de le traduire en des mots très simples - en forêt. Donc,
je m'en vais voir le ministère et je demande une autorisation. Vous me
dites: Oui, je vous donne l'accord pour le chemin, je vous donne l'autorisation
et vous devez vous conformer aux règlements.
M. Ciaccia: Un instant! Est-ce que je peux vous arrêter
tout de suite, là?
M. Dufour: Oui.
M. Ciaccia: Je peux donner seulement l'autorisation si...
M. Dufour: Et je prends cet article...
M. Ciaccia: ...dans le schéma d'aménagement, on
démontre que j'ai le droit de le faire. Si la MRC, dans son
schéma d'aménagement, démontre que cela ne peut pas
être utilisé pour ces fins...
M. Dufour: D'accord.
M. Ciaccia: ...je ne peux pas donner l'autorisation. L'article
149 va s'appliquer préalablement. Il s'applique à l'article 149.
On ne le modifie pas. Pour amender un projet de loi, je ne modifie pas
l'article 149 de la loi 125. Vous pensez, vous, que je peux donner un permis
pour construire un chemin forestier n'importe où? Je vous dis que non.
On l'a fait, ce débat. Je suis assujetti aux lois, moi aussi. Le
ministère aussi est assujetti aux lois. Le schéma
d'aménagement existe et il va continuer d'exister. Si je pouvais vous
faire comprendre cela, je pense que cela enlèverait plusieurs de vos
objections dans l'interprétation que vous faites de plusieurs
articles.
Si on veut changer le schéma, il y a une procédure
à suivre. Je ne dis pas que je suis lié pour toujours à ce
schéma, mais je ne peux pas unilatéralement aller à
l'encontre du schéma. Il va falloir que je suive le processus pour un
changement au schéma d'aménagement.
M. Dufour: Pourquoi, M. le ministre, l'autorisation
ministérielle doit-elle être conforme au schéma? Pourquoi
avez-vous peur de le marquer? Cela pourrait peut-être...
M. Ciaccia: C'est marqué en général dans
l'article 149. Parce que si j'écris cela seulement à l'article
149, il va y avoir d'autres articles où l'article 149 s'appliquera.
L'argument va être fait a contrario. Vous ne l'avez pas mis dans l'autre
article, alors l'article 149 ne s'applique pas.
M. Dufour: Sauf que vous avez apporté quelques amendements
à l'article 17 auparavant.
M. Ciaccia: Oui. Très spécifiques.
M. Dufour: Ah! Ce n'est plus l'article 149 qui s'applique
là.
M. Ciaccia: Non, l'article 149 s'applique. Le changement dans
l'article 20, ce sont des modifications apportées après.
L'article 149 continue de s'appliquer. À part cela, il y a des chemins
publics qui sont en dehors des MRC. Ce ne sont pas tous les chemins publics qui
sont dans les MRC.
M. Dufour: II ne doit pas y en avoir beaucoup.
M. Jolivet: Là, on discute d'un problème...
M. Ciaccia: Non, mais à part cela, à l'article 49,
je dis seulement que si on donne une autorisation ministérielle,
d'après la loi, le titulaire de cette autorisation doit se conformer aux
règlements. Ce n'est pas un droit absolu qu'il a d'utiliser quelque
chose sans être soumis aux règlements. Il est obligé de se
conformer à la loi, mais je veux aller plus loin que cela. Je dis qu'en
plus de se conformer aux lois il faut se conformer aux règlements. C'est
tout ce que je dis dans l'article 49. On tient pour acquis, puisque la loi est
là, qu'il se conforme aux lois. II peut y avoir toutes sortes d'autres
lois. Il n'y a pas seulement la loi 125 à laquelle il doit se conformer.
Peut-être qu'il devra se conformer à la Loi sur la qualité
de l'environnement. Il peut y avoir d'autres lois qui s'appliquent. Il n'y a
pas d'exception.
Je ne dis pas que le titulaire de l'autorisation ministérielle
est exempté de toutes les lois, mais qu'il doit se conformer à
nos règlements. Ce n'est pas ce que je dis dans l'article 49. Je me
donne un pouvoir additionnel de réglementer en plus du respect des lois
actuelles.
M. Jolivet: M. le Président, nous aurons l'occasion d'y
revenir justement à l'article 63, sur les pouvoirs réglementaires
que se donne le ministre. Je pense que c'est là qu'on aura une
discussion intéressante. Je dois vous dire, effectivement, que la
crainte que l'on exprime est également exprimée ouvertement dans
les journaux, depuis la rencontre de la fin de semaine à laquelle mon
collègue a assisté. Le ministre des Affaires municipales,
à mon avis, a perdu une certaine partie de son leadership quant à
la loi 125. Vous avez le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation de son côté. Quand les gens des MRC disent: Nous
sommes d'accord, MM. les ministres, à braver les 95 décrets que
vous vous apprêtez à préparer parce que nous ne sommes pas
d'accord pour ajuster nos schémas d'aménagement aux vues du
gouvernement...
Les gens disent ça dans le champ. Ils le vivent. Ils ont des
craintes et il les exprime. Nous, comme membres de l'Opposition, un de nos
devoirs, c'est d'exprimer les craintes qui sont véhiculées dans
la population et de les faire comprendre aux ministres. Ils peuvent bien
prendre les décisions qu'ils veulent, ils ont la majorité pour le
faire, mais, au moins, nous aurons exprimé ces craintes. Par la suite,
nous pourrons dire: M. le ministre, si vous voulez corriger, comme on vous
avait dit de le faire à l'époque, nous sommes prêts
à vous aider. Nous sommes là pour aider l'ensemble de la
population du Québec.
On dit que si l'État veut imposer ses restrictions dans
l'article, il devra adopter des décrets pour chacun des 95
schémas. Entre-temps, les préfets se sont mis d'accord pour
adopter, dans chacune des MRC, une résolution les dégageant de
toute responsabilité qui découlerait de ces décrets. Eux,
ils veulent le dire. Ils le disent bien ouvertement: Nous ne sommes pas un
syndicat. Nous sommes un palier de gouvernement. On a l'impression qu'on est
rejeté par le gouvernement actuel, à plus forte raison par le
ministre responsable, qui est censé être le "coach" de ce
gang-là. Finalement, on se retrouve et on dit: Écoutez, nous
avons une loi devant nous. Le ministre nous dit que ce n'est pas à cet
article qu'on devrait le mettre. Cela aurait peut-être plus de sens si
c'était ailleurs. Mais, finalement, il ne veut le mettre nulle part. (11
h 45)
II a le droit. On a fait l'argumentation. Si le ministre veut, nous
sommes prêts à voter. Nous allons voter contre. Si le ministre
veut apporter d'autres arguments, vous allez toujours me permettre d'avoir un
droit de réplique. C'est moi qui ai présenté la motion
d'amendement. Si le ministre veut que la discussion arrête là, il
y a une solution bien simple, c'est d'enregistrer le vote immédiatement.
On va demander un vote nominal.
M. Ciaccia: Avant d'enregistrer le vote, je veux seulement
ajouter que la crainte ou les représentations que vous faites sur la
question des schémas d'aménagement, c'est une question
générale et vous soulevez cela. Je vous dis que j'ai
écouté votre représentation et que l'article 49 n'a rien
à voir avec cette crainte générale. On a discuté
les schémas d'aménagement. On a essayé d'expliquer la
façon selon laquelle la loi 125 continuera de s'appliquer. C'est vrai
que l'on pourrait faire ce débat sur presque chacun des articles, on
pourrait revenir au débat général, mais je vous dis que
dans l'article 49 il ne s'agit pas de cela. C'est très limitatif et cela
fait référence à une situation très
particulière qui n'a aucun lien avec un changement dans le schéma
d'aménagement.
De plus, cela tient pour acquis que les lois existantes doivent
être respectées et cela inclut les schémas
d'aménagement.
M. Jolivet: Je vais terminer là, parce que j'aurais
beaucoup d'argumentation à apporter à nouveau. Je vous dirai que
l'article 61 sera peut-être un moyen de régler le problème
et ce, en conformité non seulement, comme vous le dites, avec la loi
125, mais avec les autres lois de l'environnement et autres. Ce sont les
pouvoirs réglementaires que vous avez donnés en 1963. On verra de
quelle façon on pourra rendre l'amendement conforme au
règlement.
M. Ciaccia: On discutera en temps et lieu.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce qu'on est
prêt à mettre aux voix l'amendement?
M. Ciaccia: L'amendement du député de
Laviolette.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement du
député de Laviolette. Il n'y en a pas d'autres en discussion, M.
le ministre.
M. Ciaccia: Oui. Très bien. On enregistre le vote, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): Ceux qui sont pour
l'amendement: Vous avez demandé un vote nominal.
M. Ciaccia: Vote nominal.
Le Président (M. Théorêt): Ceux qui sont pour
l'amendement, s'il vous plaît, M. le secrétaire, voulez-vous les
appeler?
Le Secrétaire: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), pour ou contre?
Mme Bélanger: Contre.
M. Jolivet: C'est quoi l'amendement?
M. Ciaccia: M. le Président, le vote est demandé.
Ce n'est pas...
Le Président (M. Théorêt): Le vote est
commencé, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous
plaît!
Le Secrétaire: M. Dufour (Jonquière)? M. Dufour:
Pour.
Le Secrétaire: M. Farrah (îles-de-la-Madeleine)?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: M. Hétu (Labelle)?
M. Hétu: Contre.
Le Secrétaire: M. Jolivet (Laviolette)?
M. Joiivet: Pour.
Le Secrétaire: M. Rivard (Rosemont)?
M. Rivard: Contre.
Le Secrétaire: M. Théorêt (Vimont)?
M. Théorêt: Contre.
Le Secrétaire: M. Ciaccîa (Mont-Royal)?
M. Ciaccia: Contre.
M. Joiivet: L'article 49 est amendé sur division.
Le Secrétaire: 5ix contre, deux pour.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement est
rejeté. L'article 49, tel qu'amendé, est adopté sur
division.
J'appelle maintenant l'article 50.
M. Ciaccia: M. le Président, à l'article 50,
j'avais distribué un amendement. Je voudrais retirer l'amendement et je
vais expliquer pourquoi je le retire, même si l'amendement n'est pas
devant nous officiellement, pour ne pas que l'Opposition s'inquiète
quant aux raisons pour lesquelles nous le retirons.
La façon dont l'amendement est rédigé, cela
pourrait donner le droit de mettre des barrières à une personne
qui a construit un chemin sur le domaine public. On ne veut pas accorder ce
droit. Alors, il se peut que l'on revienne plus tard avec... Je pourrais
revenir sur l'article 50, possiblement, prendre la décision à un
autre alinéa selon une autre forme. Cela ne change pas l'article 50 te!
qu'il est. On a besoin de l'adopter, mais il est possible que l'on y
revienne.
M. Jolivet: Pour que l'on comprenne bien ce qui se passe, je
dirai que l'article 50 demeure: "Tout chemin construit sur le domaine public en
fait partie."
M. Ciaccia: Oui.
M. Joiivet: L'amendement proposé se lisait comme suit: "La
personne qui assume les coûts de construction ou d'entretien d'un chemin
peut exiger, pour l'utilisation de ce chemin, une contribution dont la
quotité - et j'avais cherché dans le dictionnaire pour être
sûr que je ne me trompais pas - est déterminée par entente
entre elle et les usagers. À défaut d'entente entre les
intéressés, le ministre peut déterminer cette contribution
selon les règles de calcul prescrites par le gouvernement, par voie
réglementaire."
Je vous dis d'avance que je me serais opposé à la
discussion de cette motion puisque, pour moi, ce nouveau principe n'a jamais
été discuté lors de l'étude du principe du projet
de loi. En conséquence, cet amendement était même
irrecevable.
M. Ciaccia: Bon, on n'avait pas besoin d'en discuter. La question
ne se pose pas. Je retire la...
M. Joiivet: Vous avez le droit de retirer vos amendements.
M. Ciaccia: Non. Je ne retire pas l'amendement parce que je ne
l'ai jamais présenté, mais je ne le présenterai pas.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 50? Est-ce que l'article 50 est
adopté?
M. Joiivet: En fait, j'ai juste une petite question. Le domaine
public, c'est toujours selon la discussion qu'on a eue depuis le début
étant donné que cela fait partie du patrimoine public.
M. Ciaccia: Oui.
M. Joiivet: Donc, c'est bien évident qu'on ne touche pas
au domaine privé.
M. Ciaccia: C'est très clair, c'est très
évident.
M. Jolivet: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 51.
M. Jolivet: Le ministre pourra en faire la lecture, mais, quant
à moi, je vous le dis d'avance, il n'y a pas de problème à
l'adopter.
M. Ciaccia: Pour les fins du Journal des débats, je
vais proposer que l'article 51 soit modifié par le remplacement,
à la fin du second alinéa, du mot "ordre", par le mot
"intérêt".
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Jolivet: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 51...
M. Jolivet: On n'a pas fait de discussion, on va attendre
le...
Le Président (M. Théorèt): M. le ministre,
l'article 51 tel qu'amendé.
M. Ciaccia: M. le Président, cet article donne la
possibilité de réglementer la circulation sur les chemins autres
que forestiers et miniers. Le deuxième paragraphe donne le pouvoir au
ministre d'en restreindre ou d'en prohiber l'accès pour des raisons
particulières d'intérêt public. En disant "ordre public",
c'était trop limitatif, c'était pour prévenir l'anarchie
ou autre chose.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui. J'ai une première question. L'article 51
fait référence à l'article 33 - en tout cas, je veux
m'assurer qu'il y a une référence - de la Loi sur les
forêts, la loi 150. Il est dit: "Toutefois, le ministre peut interdire
l'accès à un chemin forestier dans le cas d'incendie réel
ou appréhendé ou, lors de la période de dégel, si
la sécurité du public ou la conservation des lieux le requiert."
Est-ce que cela peut me donner comme réponse qu'à l'article 51 le
ministre ne parle que de chemins autres que des chemins forestiers ou s'il
parle de chemins forestiers, mais qu'il a transmis à son
collègue, le ministre délégué aux Forêts, la
partie forestière quant à l'interdiction?
M. Ciaccia: L'article 51 parle de tous les chemins.
M. Jolivet: Incluant les chemins forestiers.
M. Ciaccia: Incluant les chemins forestiers.
M. Jolivet: Mais vous avez délégué votre
pouvoir par la loi 150.
M. Ciaccia: Exactement. Quant aux chemins forestiers, c'est le
ministre délégué aux Forêts qui a ces pouvoirs,
d'après la loi 150. L'article 51...
M. Jolivet: On peut prendre un moment d'arrêt, si vous
voulez.
M. Ciaccia: Non, non. Attendez. L'article 51 dit: "Toute personne
peut circuler sur un chemin construit conformément à l'article
48..." L'article 48 dit: "Nul ne peut construire sur une terre, un chemin autre
qu'un chemin forestier"... Alors, je corrige: L'article 51 ne s'applique pas
aux chemins forestiers; il s'applique aux chemins autres que forestiers.
M. Jolivet: J'avais compris, justement, que l'article 51
s'appliquait à tous les chemins autres que forestiers se retrouvant dans
la loi 150.
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Bon. Je vais revenir maintenant à l'article 51
en vous disant que j'ai des questions à poser sur les règlements
qui vont être adoptés en vertu des paragraphes 6e et 7e de
l'article 63. Mme la Présidente, est-ce qu'il pourrait y avoir une
suspension jusqu'à ce qu'on ait étudié l'article 63? Quand
on aura étudié l'article 63, on pourrait y revenir pour voir les
concordances ou...
M. Ciaccia: Est-ce que je pourrais vous suggérer d'adopter
l'article 51? Quand on va arriver à l'article 63, on pourrait en
discuter à ce moment-là. S'il y a des changements à faire
à l'article 63...
M. Dufour: On pourrait l'adopter sous réserve.
M. Ciaccia: L'article 63 affecte plusieurs autres articles. S'il
faut les suspendre tous!
M. Jolivet: Non, non.
M. Ciaccia: Je pense que la discussion concernant l'article 63
devra avoir lieu à l'article 63.
M. Jolivet: Je reviens encore à ma demande. Vous avez,
à l'article 63, une série de règlements que vous avez
adoptés qui vous donnent un pouvoir réglementaire. Dans la loi
150, nous avions le même problème.
Nous avions demandé au ministre délégué aux
Forêts de nous donner... Je sais qu'on ne peut pas nous donner les
règlements, je suis bien d'accord avec vous, mais si on avait au moins
un synopsis des règlements, cela nous permettrait d'avoir un jugement
meilleur.
C'est pour cela que je vous disais que je ne voudrais pas faire de
référence. Je regarde l'article 63 et je ne pense pas qu'il y ait
beaucoup de références à cet article. Comme j'ai des
questions précises concernant les paragraphes 6 et 7 et que j'aurai
déjà adopté l'article, c'est dans ce contexte. Si je
savais un peu ce que le ministre a l'intention de faire, cela me permettrait de
poser des questions qui ne seraient pas absurdes.
M. Ciaccia: Non, mais on peut toujours adopter l'article 51 qui
dit que c'est sous réserve des règlements adoptés en vertu
des paragraphes 6 et 7 de l'article 63. Quand on va arriver à l'article
63, si vous avez des restrictions, des suggestions ou des amendements
concernant les paragraphes 6 et 7, il s'agira de les faire là et cela
n'affectera pas l'article 51.
L'article 51 dit que les règlements vont se faire d'après
les paragraphes 6 et 7 de l'article 63. Si vous voulez faire des restrictions,
faites-les à l'article 63, pas à l'article 51.
M. Jolivet: Écoutez, j'aurais mieux aimé... Je le
dis au ministre, ce n'est pas dans le but de retarder quoi que ce soit. Au
contraire, cela nous permet d'avoir un meilleur ensemble quand on arrive
là. J'avais tout simplement pensé qu'on pourrait le suspendre et
qu'il serait adopté automatiquement après que nous aurons
adopté l'article 63. C'est dans ce sens-là, sous réserve
de la discussion que nous aurons concernant l'article 63, ce n'était pas
pour le plaisir de le suspendre.
M. Ciaccia: Je préférerais - je pense que ce serait
plus logique - adapter l'article 51 et...
M. Jolivet: On va l'adopter, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'article 51 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 52.
M. Ciaccia: Article 52.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre m'a répondu? Je
m'excuse, je me demandais... On a fait la même demande au ministre
responsable des Forêts et au ministre responsable des Mines: nous donner
le synopsis des règlements. Est-ce que le ministre pourrait, mardi
prochain, à l'ouverture ou même avant si possible, nous faire
parvenir les synopsis? Cela nous permettrait de mieux comprendre la discussion
sur les articles qui vont suivre.
M. Ciaccia: Oui, je pense bien que, pour la semaine prochaine, M.
le Président, je pourrai faire parvenir le synopsis au
député de Laviolette et à l'Opposition.
M. Jolivet: Parfait!
Le Président (M. Thébret): L'article 52.
M. Ciaccia: M. le Président, cet article a pour but de
limiter les possibilités de recours judiciaire. Il est similaire
à l'article 35 de la Loi sur les forêts et les chemins forestiers.
Dans la loi actuelle, l'article 100 de la Loi sur les terres et forêts
est similaire, mais pour les chemins forestiers.
M. Jolivet: Pour les chemins forestiers? M. Ciaccia:
Oui.
M. Jolivet: II y a juste une question encore. On avait
discuté, dans la loi 150, une certaine forme d'abus. On a des craintes
à ce chapitre. Le ministre vient de me dire - c'est pour cela que je
voulais y revenir à l'article 63 - qu'on est en train de prendre tous
les chemins qui ne sont pas, dans le fond, sous la responsabilité
actuelle du ministère des Transports, parce que tous les anciens chemins
de colonisation sont sous la responsabilité du ministère des
Transports; donc, on parle de tous les autres chemins qui vont être faits
en vertu de cette loi, excluant les chemins forestiers prévus dans la
Loi sur les forêts, et qui ont une procédure et qui
prévoient des choses.
Le ministre peut-il me donner aujourd'hui des exemples de chemins qui
pourraient être touchés par cette loi? Je pense qu'il serait
important qu'on me le dise.
M. Ciaccia: Par exemple, les chemins d'accès à un
développement de villégiature. C'est un exemple.
M. Jolivet: Mais le ministère n'en fait pas. Il dit aux
gens: Faites-les.
M. Ciaccia: On ne parle pas ries chemins faits par le
ministère. On parle de tous les chemins. On dit à l'article 50:
"Tout chemin construit sur le domaine public en fait partie." Même si ce
n'est pas le ministère qui a construit le chemin, il fait partie du
domaine public. (12 heures)
M. Jolivet: Je vais vous donner un exemple. Il y a la compagnie
Consol qui s'en va dans le bois et qui fait son chemin en vertu de la Loi sur
les forêts avec une entente fédérale-provinciale ou
simplement provinciale, ou encore toute seule. Elle a
trois choix possibles. Elle fait son chemin. Vu que la route
d'accès principale est là, il y a des gens qui commencent
à demander accès à des lacs et qui se trouvent proches.
L'exemple typique, c'est celui qui a été construit, dans
l'entente fédérale-provinciale CIP, à partir du pont de la
rive ouest à la hauteur de la rivière Saint-Maurice, qui suit
l'embranchement de la rivière au Lait, comme on l'appelait
là-bas. Il y a un chemin qui commence à monter en allant vers
Casey. Actuellement, ce chemin s'approche de lacs existants, dans bien des cas,
et les gens qui allaient à ces lacs autrefois y allaient par avion.
Maintenant que c'est ouvert par auto, ils demandent la permission au
ministère et celui-ci, selon les études qu'il a faites avec le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et le
ministère de l'Environnement, décide que sur tel lac il y aura
tant de permis. Il ouvre le lac aux gens en disant: II y a tant de permis et
c'est un tirage au sort, etc. Les gens s'installent, sauf que de la route
principale au lac, il n'y a pas de chemin. Le premier bâtit au lac et
avec les autres, à un moment donné, il commence à
s'approcher du chemin principal et à faire un chemin. Ce n'est pas un
chemin privé parce que c'est un chemin sur le domaine public. La seule
chose qui va être un chemin privé, c'est le chemin qu'ils ont
construit à leur habitation, 200 sur 200. C'est privé, personne
ne peut y aller.
M. Ciaccia: Oui, exactement.
M. Jolivet: Ils peuvent mettre une clôture, ils peuvent
installer une clôture autour, mais le chemin qui est là devient
public, accepte tout le monde. La question qui surgissait, qui a
été retirée mais qui peut revenir, c'est la question qui
m'inquiète à l'article 63.6 ou 63.7 où l'on parle de
droits quelconques. Le gars dit: Tu vas payer pour passer sur mon chemin. Je
l'ai fait. Tu vas l'entretenir. La bataille est prise dans le bois. Les gens
disent: Mais non, c'est un chemin public. Tu ne me feras pas payer. Un exemple
typique de cela dans mon coin, c'est sur le chemin qui mène à la
Trenche, entretenu par Hydro-Québec. Les gars qui travaillent pour
Hydro-Québec ont des chalets là-bas ou des maisons qui avaient
été laissées là dans le temps, à
Rapide-Blanc ou ailleurs, qui se retrouvent actuellement avec une ZEC dans le
coin. Ils disent: Bonhomme, même si c'est entretenu par
Hydro-Québec, tu vas payer un droit parce que le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche m'a donné le pouvoir de
facturer sur un chemin qui est dans ma ZEC, même si c'est un chemin
public.
Vous avez tous ces problèmes. C'est pour cela que je veux savoir
quelle sorte de chemin. Vous me dites: Même si ces chemins vont
être soumis à la réglementation qui est là, ces gens
ne pourront pas les construire comme ils le font d'ailleurs. Ils demandent une
permission au ministre délégué aux Forêts afin
d'obtenir le droit, d'abord, de couper les arbres et même, dans certains
cas, de payer le chemin en vendant du bois. En tout cas, il y a toutes sortes
de formules. Les gens sont ingénieux dans le bois. C'est tout cela que
je veux savoir: si le ministre peut...
M. Ciaccia: Maintenant, ce que vous dites, c'est que ces chemins
sont du domaine public. On ne peut pas mettre de clôture. À
l'article 50, on dit que tout chemin construit sur le domaine public fait
partie du domaine public. À l'article 52, on dit que quelqu'un qui
utilise ces chemins ne peut avoir un recours en dommages-intérêts
pour un défaut de construction ou d'entretien. Alors, c'est ce que
l'article 52 nous dit. Alors, dans l'exemple que vous me donnez...
M. Jolivet: D'accord.
M. Ciaccia: ...l'article 52 s'applique.
M. Jolivet: Dans le cas maintenant... Je prends l'exemple des
chemins de pénétration pour les mines et forêts, etc. Je
donne l'exemple, encore une fois, de CIP. Dans le cas du chemin de la rive
ouest - je le connais plus à fond, cela m'a permis de regarder ce qui se
passait ailleurs - il y a un contrat entre le ministère de
l'Énergie et des Ressources, secteur forêts, et la compagnie quant
à l'obligation d'entretenir ce chemin pour un laps de temps de 15 ans,
je pense, quelque chose comme cela. Ils sont obligés de l'entretenir. La
réponse vient toujours avec une petite clause restrictive: S'ils en ont
besoin. C'est dans le sens: s'ils l'utilisent, dès le moment où
ils l'utilisent, ce qui veut dire que l'entretien d'hiver n'est pas inclus,
première chose. Cela veut dire que c'est un entretien pour les besoins
de la compagnie. Celle-ci a des camions et elle va l'entretenir, c'est de toute
beauté.
Or, à un moment donné, si, pour une raison quelconque,
elle fait moins d'exploitation forestière, elle va faire un entretien
minimal. Cela s'applique selon les pressions des gens qui disent: Cela n'a pas
de maudit bon sens, es-tu capable d'appeler la compagnie pour qu'elle
répare le chemin, qu'elle passe au moins la gratte? Là, elle va
la passer une ou deux fois durant l'année et c'est fini. Pendant ce
temps, il y a des dommages qui sont causés parce que c'est un domaine
public. Ils ont des obligations. Quelqu'un brise un essieu, il y a des roches,
cela n'a pas de bon sens. Il y a toutes sortes de choses. Si c'est ce que vous
me dites, il n'y a aucune poursuite, en dommages qui pourrait être
intentée en vertu du Code civil.
M. Ciaccia: Exactement. C'est cela que l'article 52 dit. Dans la
mesure où, par exemple, la Loi sur la Régie de l'assurance
automobile du Québec serait appliquée...
M. Jolivet: Le problème avec la Régie de
l'assurance automobile, c'est qu'elle ne paie pas en vertu des routes, elle
paie en vertu de l'automobile. J'appelle cela comme cela. Vous n'avez pas
d'automobile, vous n'avez pas de permis, vous êtes touché parce
que l'automobile vous a passé sur le bout des orteils, vous êtes
couvert.
M. Ciaccia: Si c'est couvert...
M. Jolivet: Cette partie.
M. Ciaccia: Cette partie va être...
M. Jolivet: Je ne parlais pas de cette partie...
Une voix: Par exemple, quelqu'un qui se promènerait
à pied, qui tomberait dans le trou...
M. Jolivet: ...parce qu'elle est bien claire. La personne est en
train de travailler sous son automobile, le cric est monté et
l'automobile tombe sur elle, elle meurt, c'est couvert.
M. Ciaccia: C'est cela.
M. Jolivet: L'automobile l'a blessée. Avant, on avait un
accident avec l'automobile; maintenant, c'est l'automobile qui a un accident
avec nous.
M. Ciaccia: Quelqu'un qui marche sur la route et qui se casse un
orteil parce qu'il y avait une roche, que c'est mal fait..,
M. Jolivet: L'assurance paie. M. Ciaccia: Non. M.
Jolivet: Ah!
M. Ciaccia: Un individu qui est à pied, qui se casse un
orteil sur la roche, n'a pas de recours en dommages.
M. Jolivet: Je pensais que vous vouliez dire que l'automobile
frappe la roche, la roche arrive sur le piéton, celui-ci est couvert.
C'est clair, mais l'autre n'est pas couvert.
M. Ciaccia: L'autre n'est pas couvert.
M. Jolivet: La question qu'il faut se poser, c'est qu'à un
moment donné la ZEC exige un prix pour l'entretien de ce chemin. Il y a
une barrière qui est prévue à l'entrée, mais il y a
toujours un gardien parce que, si elle n'a pas de gardien, elle n'a pas droit
à une barrière. Donc, il y a un gardien.
M. Ciaccia: C'est la loi qui lui permet de faire cela, la Loi sur
la conservation...
M. Jolivet: À ce moment, qu'est-ce qui arrive si elle
subit un dommage à l'automobile parce que la route est mal entretenue?
Vous dites que tout cela a pour but d'enlever toute demande, en vertu du Code
civil, de dommages-intérêts pour une automobile même dans le
cas où c'est payant?
M. Ciaccia: Oui.
M. Jolivet: Je ne suis pas d'accord.
M. Ciaccia: Il y a un régime collectif d'assurance qui
s'applique pour les automobiles. Ce régime s'applique partout: sur les
chemins publics, sur les chemins privés.
M. Dufour: Un accident d'automobile, c'est parce qu'il a eu un
contact avec quelqu'un d'autre. Ce n'est pas une automobile qui est là
et qui tombe en morceaux.
M. Ciaccia: Un trou, un poteau. Le Régie de l'assurance
automobile couvre cela.
M. Dufour: Là, c'est un accident, mais il peut y avoir un
dommage sans qu'il y ait un accident réel à cause de la route.
Vous frappez un caillou ou il y a un trou plus gros.
M. Ciaccia: Si la régie couvre cela, la régie le
couvre.
M. Jolivet: Je vais vous donner un exemple. À la sortie du
pont à Grand-Mère, il y a un trou. Disons qu'on ne le
répare pas convenablement, j'ai droit à des
dommages-intérêts, en termes d'accident, à cause de la
responsabilité civile qui exige que le trou ne soit pas là.
M. Ciaccia: Oui, parce qu'il y a une obligation pour la ville de
Grand-Mère de maintenir et de réparer. Nous, on n'a pas cette
obligation.
M. Jolivet: Ce que je veux dire, c'est que je m'en vais dans une
ZEC et on me facture un prix d'entrée, cela adonne que même
l'entretien, je donne l'exemple bien typique... La personne roule sur une route
qui est entretenue par Hydro-Québec et la ZEC, ne met pas un "mosus" de
cent. Je vais vous donner le nom, c'est la ZEC de La Croche. Les policiers de
Montréal sont
responsables de cela. J'avais dit à Flibotte: C'est La Croche,
les policiers de Montréal,
M. Ciaccia: Ce n'est pas gentil envers les policiers de
Montréal.
M. Jolivet: C'était bien humoristique. D'ailleurs, Serge
Flibotte l'a pris de façon humoristique à l'époque.
Quand on regarde cela» la personne demande de l'argent aux gens
qui passent sur ce chemin, qui sont les employés d'Hydro-Québec,
qui en fin de semaine vont à leur chalet, et elle ne met pas un cent
pour l'entretien. Si cela adonne que, sur cette route, il y a un trou quelque
part, qui va avoir la responsabilité si l'essieu casse. Là, ce
n'est pas un accident.
M. Ciaccia: La responsabilité va être à la
personne, pour qu'elle évite le trou.
M. Jolivet: Non, vous me dites, en vertu de l'article que vous
adoptez, que vous enlevez à quiconque...
M. Ciaccia: Exactement, c'est pour cela.
M. Jolivet: ...le recours en dommages-intérêts.
M. Ciaccia: II n'y a pas de recours en dommages.
M. Jolivet: Cela veut dire que, désormais, les gens vont
savoir que quand c'est écrit sur le poteau "route à vos risques",
c'est vraiment à vos risques.
M. Ciaccia: Vraiment. Quand vous me demandez à qui la
responsabilité, la responsabilité, c'est au conducteur
d'éviter le trou parce que s'il ne l'évite pas il n'a pas de
recours en dommages.
M. Jolivet: Par exemple, la personne peut rouler sur une route
forestière, rencontrer un camion de la CIP ou de Consol qui prend plus
de place que d'habitude et être obligée de se tasser et tomber
dans le trou.
M. Ciaccia: Ce n'est pas un... M. Jolivet: Elle ne tombe
pas dans... M. Ciaccia: ...défaut d'entretien. M. Jolivet:
II a un droit.
M. Ciaccia: II a un droit. Les droits normaux du Code civil
s'appliquent.
M. Jolivet: D'accord. Parce que sur les pancartes qu'on a en
forêt, c'est marqué: Le centre est réservé aux
accidents. Tout le monde conduit au centre. Si vous avez voyagé en
forêt, vous le savez bien, ils conduisent tous au centre.
M. Ciaccia: Le cas que vous venez de décrire, c'est qu'il
maintient ses droits. La responsabilité civile est encore-là.
M- Jolivet: Donc, le gars est obligé de se tasser.
M. Ciaccia: La seule chose que l'article 52 dit, c'est qu'il n'y
a pas de recours en dommages-intérêts pour un défaut de
construction, d'amélioration ou d'entretien.
M. Jolivet: Alors, le gars est aussi bien de se traîner un
témoin avec lui parce que le camionneur va dire: Moi, en vertu de la
nouvelle loi qui vient d'être adoptée, j'étais
"accroché" avec ma ceinture de sécurité et je n'ai pas pu
me tasser assez vite. J'ai des freins qui n'arrêtent pas à cinq
secondes d'avis.
M. Ciaccia: Exactement. S'il voit un trou dans la route, il est
mieux de rentrer dans un camion tout de suite.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Jolivet: Mais, M. le ministre, j'ai un problème...
M. Ciaccia: Là, il va être correct. M. Jolivet:
...j'ai un problème.
M. Ciaccia: Peut-être qu'il va se faire tuer, mais c'est un
risque qu'il va prendre.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Jolivet: Savez-vous ce que c'est?
M. Ciaccia: Je vous taquine.
M. Jolivet: Ce qui arrive, c'est que votre collègue, le
ministre de la Justice, a dit que les prisons étaient pour les pauvres.
Les riches vont s'en sortir encore.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 52 est adopté?
M. Jolivet: Je demande que cela soit adopté sur
division.
Le Président (M. Théorêt): Adopté sur
division. J'appelle l'article 53.
Occupation ou utilisation illégale
M. Ciaccia: Article 53. M. le Président, il s'agit d'une
reformulation des deux
premiers paragraphes de l'article 48 de la Loi sur les terres et
forêts. C'est pour les squatters.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: L'UMRQ avait fait une demande à ce
moment-là concernant les articles 53 et 54 en ce sens qu'elle puisse
signifier elle-même une telle requête, que les MRC puissent avec
les municipalités faire la requête comme telle. Vous n'avez pas
l'intention de répondre à cette demande. Cela touche les articles
53 et 54.
Ce qui arrive, c'est qu'il y a souvent des MRC qui, dans le territoire,
s'aperçoivent qu'il y a des squatters dans le coin. À partir de
cela, elles veulent avoir le pouvoir d'entreprendre...
M. Ciaccia: II faudrait avoir un gestionnaire, parce que si on
commence à parceller... C'est comme au ministère de la Justice;
quelqu'un décide de prendre des procédures criminelles, un
autre... Il faut qu'il loge une plainte au ministère de la Justice.
C'est la même chose ici: qu'il le rapporte au ministère. Le
ministre qui a l'autorité sur cette terre va agir d'après
l'article 53.
M. Jolivet: Est-ce que vous me dites qu'une municipalité
régionale de comté... Vous savez, si elle doit se
référer au ministère responsable parce que les terres
appartiennent au ministère, elle appelle un fonctionnaire, elle
écrit au fonctionnaire et, finalement, on s'aperçoit que cela ne
bouge pas. Cela ne bouge pas parce que cela adonne que le gars qui est
là, c'est un "chum". Il peut y avoir un conflit quelque part.
Une voix: C'est ça.
M. Jolivet: Cela peut être aussi parce que le ministre est
son "churn". Je ne parle pas de vous, je parle en général.
À ce moment-là, la municipalité dit: Moi, j'ai quand
même une certaine forme de responsabilité. Mon schéma
d'aménagement prévoit qu'il y a des gens qui doivent s'installer
à des places. Ils peuvent s'y installer. On s'est entendu avec le
ministère, à moins que le ministère ne passe par la loi
125 pour faire des changements à mon schéma d'aménagement.
Il m'arrive quoi, à moi? Quels sont mes droits dans cela?Comment puis-je faire une plainte? Est-ce que je peux signifier une telle
requête? C'est ce qu'ils demandent, dans le fond.
M. Ciaccia: Non, parce que c'est rattaché au droit de
propriétaire.
M. Jolivet: C'est le propriétaire qui peut signifier
cela.
M. Ciaccia: C'est le propriétaire qui peut faire cela.
M. Jolivet: Le seul moyen qu'il a, à ce moment-là,
c'est de faire une requête auprès du ministère
concerné qui, lui, fait la requête légale pour faire en
sorte que la personne ne soit plus là. À partir de cela, si cela
ne bouge pas, il passe par les journaux, la radio et la TV et il accuse les
gens.
M. Ciaccia: Exactement. Ils vont dire: C'est le "chum" d'Untel,
il est là illégalement. Vous allez voir que, là, ils vont
bouger vite. Il y a toujours...
M. Jolivet: Est-ce qu'une telle demande pouvant être faite
par une MRC est une décision qui, d'abord, doit être
traitée en région ou dans le district? Je vous donne un exemple:
la région de Trois-Rivières, chez nous, mais il y a un bureau du
ministère à La Tuque. À ce moment-là, est-ce que
cela se traite rapidement, facilement? Est-ce que cela va se traiter
directement à Québec? Cornent cela va-t-il fonctionner?
M. Ciaccia: Nous, on encourage qu'ils les dénoncent dans
les bureaux régionaux pour qu'ils puissent agir. Maintenant, c'est le
bureau régional qui prend la première initiative. Si ça ne
bouge pas, ça arrive au ministère. On envoie ça au service
juridique. (12 h 15)
M. Jolivet: Parce que vous savez que vous avez plusieurs demandes
qui ont été faites de dire aux gens: Vous devez vous conformer
à au moins écrire avant telle date pour qu'on puisse
considérer si vous avez un droit d'occupation ou pas, ou un droit de
location ou pas. Dans ce sens-là, ces gens, il y en a plusieurs comme
ça dans les champs. Ils se sont installés quelque chose à
la dernière minute et, bon, vous savez ce que ça veut dire.
Là, il y a des gens qui n'ont pas d'affaire là. Moi, je me
suis insurgé contre les gens qui n'ont pas d'affaire là et je
vous le dis bien honnêtement, au risque de dire: Les gens ne voteront pas
pour moi. Cela ne me dérangeait pas. Je trouvais qu'effectivement la
forêt n'était pas un lieu... On ne peut pas se permettre, en fait,
dans la forêt ce qu'on ne se permet pas en ville. Je disais aux gens. Si,
en ville, tu n'as pas le droit de t'installer sur un coin de rue, parce qu'il y
a un règlement municipal, bien, ne t'y installe pas. Si tu es là,
on prendra les recours pour t'enlever de là. Dans la forêt, c'est
la même chose. Le gars n'a pas d'affaire à s'installer là
sans avoir obtenu au moins une permission préalable.
M. Ciaccia: J'espère, alors... Je suis heureux d'entendre
le député de Laviolette prendre cette position. J'espère
que vous allez nous soutenir dans une campagne que nous pourrions faire pour
évincer les gens qui sont sur les territoires illégalement.
M. Jolivet: Écoutez, M. le ministre, vous n'avez pas
besoin de me le demander. Je l'avais fait déjà avec l'aide des
gens de mon milieu, comme responsable des forêts au ministère de
l'Énergie et des Ressources. Si vous prenez les renseignements, ils vont
vous dire qu'effectivement, je les ai aidés à tasser du bois ceux
qui n'y avaient pas affaire.
M. Ciaccia: Bon, on va compter sur votre appui, parce qu'on a
pleinement l'intention de faire respecter la loi. Ceux qui n'ont pas le droit
d'être sur les territoires, c'est de les évincer, parce que
ça cause des problèmes à ceux qui ont des droits.
M. Jolivet: En fait, c'est ça, il faut s'assurer que ceux
qui ont suivi la filière normale, qui ont obtenu des droits, voient
leurs droits respectés.
M. Ciaccia: Absolument!
M. Jolivet: Quant aux autres, ils n'ont pas d'affaire
là.
M. Ciaccia: Absolument! L'initiative vient du bureau
régional. Maintenant, si une MRC ne reçoit pas, mettons, la
collaboration du bureau régional, elle va toujours pouvoir se diriger
vers le ministère.
M. Jolivet: La MRC prendra l'ombudsman du milieu, qui s'appelle
le député ou la députée, pour aller faire ses
représentations.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 53 est adopté?
M. Dufour: Je pense qu'on veut juste dire que ça peut
être de nature à empêcher des décisions rapides. Ce
qu'on comprend, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui vont en forêt et qui
s'y installent. Des squatters... Des fois, ce sont des abris de chasse. Vous
avez toutes sortes de choses.
Comme c'est du domaine public, tout le monde pense que ça lui
appartient. On voit ça régulièrement. Il y a des gens qui
vont dans les hôtels de ville et, puisque c'est du domaine public, ils
peuvent faire n'importe quoi. Ils sont chez eux, c'est a eux autres. Ils
peuvent en prendre un morceau comme si quelqu'un pouvait dire: C'est à
moi. Jamais!
Par rapport à ça, c'est évident que si le
ministère ne veut pas bouger il n'y a pas d'autre décision que de
chercher de la publicité et de se chicaner. Il n'y a aucune mesure qui
peut se prendre.
M. Ciaccia: Mais l'argument peut se faire aussi par la MRC.
Supposons que la MRC ne veuille pas bouger. Il n'y a pas seulement un "chum" du
ministère, cela peut être un "chum" de la MRC qui est là
illégalement, un "chum" de la ZEC, un "chum" de ci ou un "chum" de
ça. Alors, on ne peut pas légiférer contre les
"chums".
On met la loi et, là, c'est à ceux qui sont
impliqués de prendre les moyens nécessaires pour assurer que la
loi soit appliquée.
M. Jolivet: Autrement dit, on a assez d'ennemis sans avoir de
"chums" de même!
M. Ciaccia: Avec des "chums" de même, on n'a pas besoin
d'ennemis. C'est vrai!
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 53 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 54. Il y a un amendement.
M. Ciaccia: Je propose que l'article 54 soit modifié par
le remplacement du premier alinéa par le suivant: "Sur preuve
satisfaisante que telle personne est injustement en possession d'une terre, le
juge peut ordonner à la personne de délaisser la terre et d'en
livrer la possession au ministre. De plus, le juge peut ordonner la remise en
état des lieux et, à défaut, autoriser le ministre qui a
l'autorité sur cette terre à faire effectuer les travaux requis
aux frais de l'intimé."
M. le Président, il s'agit d'une modification qui nous est
demandée par le ministère de la Justice, compte tenu de la Charte
des droits et libertés de la personne et de la Charte canadienne des
droits. C'est une reformulation du premier alinéa.
M. Jolivet: M. le ministre peut-il nous dire s'il est au courant
- c'est à peu près pareil; je ne demande pas un chiffre exact -du
nombre de personnes qui se trouvent actuellement illégalement en
forêt? Un recensement a été fait. Est-ce que. le ministre
pourrait nous le dire?
M. Ciaccia: Approximativement de 4000 à 5000 personnes sur
tout le territoire.
M. Jolivet: C'est du gros ouvrage.
M. Ciaccia: Oui, ça va être de l'ouvrage et cela va
comporter des dépenses
aussi.
M. Jolivet: En tout cas, on peut dire au ministre qu'on est
d'accord en principe. On différera peut-être sur les
modalités, mais c'est une autre affaire. En principe, je pense
effectivement qu'on ne peut pas se permettre, en municipalité, d'agir de
façon désordonnée. Si on veut procéder avec des
schémas d'aménagement qui ordonnent l'ensemble du territoire, il
est évident qu'en principe on est d'accord pour que les personnes qui
n'ont pas le droit, que ce droit ne soit pas donné.
Maintenant, le ministre a des pouvoirs qui lui sont
conférés en vertu de la loi. Il y a des gens qui sont
allés là de bonne foi et d'autres ont été
peut-être de mauvaise foi. En conséquence, il va falloir agir avec
discernement quant à ce droit d'occupation que la personne a ou n'a
pas.
M. Ciaccia: Absolument!
M. Jolivet: Sur les modalités, on pourra peut-être
diverger d'opinions, mais sur le principe on est d'accord.
M. Ciaccia: Vous avez raison. Nous allons respecter les
schémas d'aménagement qui sont là pour être
respectés par tous les utilisateurs. On va régulariser la
situation. Si, dans certains cas, dans les 4000 à 5000 personnes, il y
avait des gens qui étaient de bonne foi, il serait possible de
régulariser leur occupation. Dans d'autres cas, il va falloir
procéder à l'éviction.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement?
M. Jolivet: En fait, c'est sur l'ensemble parce qu'on va adopter
l'ensemble après cela. C'est simplement parce que le ministre, dans le
nombre de personnes qu'il nous a donné... Est-ce qu'il pourrait nous
dire s'il en existe dans des lieux appelés les parcs et les
réserves ou sur l'île d'Anticosti?
M. Ciaccia: On m'indique qu'il en existe quelques-uns sur
l'île d'Anticosti.
M. Jolivet: Parce qu'on dit que cela date de loin. C'est dans le
temps de la dernière guerre en particulier. Ce sont des gens qui
s'étaient installés là pour se cacher, sur l'île
d'Anticosti.
M. Ciaccia: Bien oui.
M. Jolivet: Vous vous en souvenez? Effectivement, ils occupent
des terres de façon illégale. Mais je vous le dis, c'est à
partir du discernement...
M. Ciaccia: Ils ne peuvent pas prescrire contre le courant...
M. Jolivet: Est-ce que les 30 ans s'ajustent à cela?
M. Ciaccia: Cela ne s'applique pas parce que les 30 ans, c'est
seulement s'ils ont un titre. S'ils n'ont pas de titre, il n'y a pas 30 ans. On
me dit que ceux qui sont cachés sont morts maintenant.
M. Jolivet: Mais il y a des bonnes réserves là-bas,
en termes de nourriture. Adopté, l'article amendé.
M. Ciaccia: Non, dans les parcs, il n'y en a pas.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement
à l'article 54 est adopté. Est-ce que l'article 54 tel
qu'amendé est adopté?
M. Jolivet: Oui. Ce serait le bout si jamais il y en avait dans
les parcs! Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu des ajustements aux contours des
parcs, cependant.
Le Président (M. Théorêt): Adopté?
M. Jolivet: Parce que je dois vous dire qu'il y a eu une question
qui avait surgi chez nous à l'effet de prendre une partie du parc de la
Mauricie, non pas le parc de la Mauricie - il faut faire attention parce que ce
n'est pas un parc - mais la réserve Saint-Maurice, qui, elle, avait
été demandée par une ZEC pour avoir justement un lieu de
descente en canot dans les rapides, etc.
Le Président (M. Théorêt): Article 55?
M. Ciaccia: L'article 55 veut couvrir, entre autres, les nombreux
camps de chasse illégaux éparpillés sur le territoire et
dont le propriétaire est inconnu. La période de six mois permet
à l'utilisateur de prendre connaissance, durant la saison de pêche
et de chasse, de l'avis affiché sur son camp et de se rapporter au
ministère. Après ce délai, s'il est toujours sans
nouvelles de l'occupant, le ministre peut en disposer comme bon lui semble.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Non, c'est parce que je faisais une petite farce.
C'est quand on dit "affiché sur le bâtiment", je me souviens de
cela. Je me souviens toujours du mot "wanted" ou "recherché". C'est le
style western.
M. Ciaccia: Ah! mais ce n'est pas le shérif qui va faire
cela!
M. Jolivet: D'ailleurs, on avait dit que le ministre se donnait
les pouvoirs du shérif.
M. Ciaccia: On va y aller avec un gros casque.
M. Jolivet: II y avait eu une demande du Barreau sur cette
question qui avait trait à l'article 57, je pense, en termes de mise sur
pied d'un système de négociation entre les représentants
du ministre...
M. Ciaccia: Un système de?
M. Jolivet: De négociation.
M. Ciaccia: Avec qui?
M. Jolivet: C'est le Barreau qui...
M. Ciaccia: À 55, le propriétaire est inconnu. Plus
tard, peut-être qu'on pourra y venir, quand le propriétaire est
connu. S'il reste inconnu, même le Barreau va admettre que ce sera
difficile de négocier avec un inconnu.
M. Jolivet: Quand il est inconnu, on indique cela et
après, à l'article 57, il y a négociation.
M. Ciaccia: S'il reste inconnu, même le Barreau va admettre
que ce sera difficile de négocier avec un inconnu.
M. Jolivet: Oui, vous avez raison, sauf que le problème,
c'est que s'il y a un délai et que dans ce délai il n'a
contacté personne on peut, comme ministère...
M. Ciaccia: Procéder.
M. Jolivet: ...procéder, mettre le feu. Six mois, c'est un
délai raisonnable, dans la mesure où vous ne placez pas votre
pancarte au mois de décembre en motoneige.
M. Ciaccia: La veille de Noël.
M. Jolivet: II ne faut pas oublier que les gens quittent leur
chalet après la chasse dans bien des cas, puis ils ne reviennent pas
avant... À moins qu'il n'y ait des motoneigistes qui aient passé
dans le coin et lui aient dit: Ton camp s'est effondré. La neige
était trop pesante. Ils n'y retournent pas bien souvent. Ils vont
plutôt mettre un pieu en plein milieu de la maison pour soutenir le
toit.
M. Ciaccia: Les six mois, c'est pour couvrir l'été
et l'automne.
M. Jolivet: Je sais que, six mois, c'est un délai quand
même intéressant, mais s'il y avait eu moyen de mettre un peu
plus...
D'une façon ou d'une autre, le ministre aura à appliquer
pendant un laps de temps plus long tous les cas qu'il...
M. Ciaccia: Les gens du ministère me disent: Au mois de
janvier, il ne reste pas beaucoup d'agents pour patrouiller.
M. Jolivet: Je sais, mais il reste quand même...
M. Ciaccia: Si vous insistez pour avoir plus de six mois... On a
mis six mois parce qu'on croyait que c'était raisonnable, mais si vous
avez des raisons de croire que ce n'est pas assez on peut modifier ce
délai.
M. Jolivet: J'aurais peut-être pensé à neuf
mois: le temps d'un accouchement ou d'un enfant.
M. Ciaccia: Ou d'un avortement. M. Jolivet: Cela va plus
vite.
M. Ciaccia: Vous savez que ces délais sont toujours
minimaux. Six mois, cela peut s'étendre à plus. Neuf mois, cela
veut dire que cela va s'étendre à neuf mois ou vraiment un an,
parce que cela ne peut pas se faire avant l'expiration d'un délai de six
mois.
M. Jolivet: Je vous comprends, mais je vais vous donner un
exemple typique. Quelqu'un a engueulé un fonctionnaire quelque part,
puis il y a un règlement de compte: une fois les six mois passés,
le gars ne sera plus là.
M. Ciaccia: Oui, certain.
M. Jolivet: Donc, si vous avez neuf mois, cela vous donne le
délai que vous cherchez d'à peu près un an. Donc, vous
avez un an pour vous assurer que tout est bien respecté.
M. Ciaccia: Sept mois.
M. Jolivet: C'est ce que les femmes nous disent, d'ailleurs.
M. Ciaccia: II faut agir avant. Supposons que l'on mette sept
mois. Cela couvre le problème de...
M. Jolivet: D'accord.
M. Ciaccia: On va mettre sept mois, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement
proposé pour changer se lirait comme suit: Remplacer à la
deuxième ligne du deuxième alinéa le chiffre 6 par le
chiffre 7.
M. Jolivet: Effectivement, il y a un délai. Supposons que
la personne quitte en octobre, ne revient pas avant le mois de juin. Elle n'a
pas le temps. C'est cela que j'aurais aimé...
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Théorét): Adopté.
Est-ce que l'article, tel qu'amendé, est adopté?
M. Jolivet: Je ne sais pas qui a dit cela parce qu'on ne parle
pas beaucoup de l'autre côté, mais on a dit: Les gars vont faire
un tour l'hiver. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. On oublie une chose
importante: on ne parle pas de gens qui ont un chalet légalement; on
parle de gens illégaux.
M. Hétu: On ne parle pas d'un chalet, on parle d'un camp
de chasse.
M. Jolivet: On parle de gens illégaux.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 55, tel qu'amendé, est adopté?
M. Jolivet: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Compte tenu de l'heure, nous devons ajourner sine die les travaux de la
commission de l'économie et du travail.
M. Jolivet: Est-ce que je peux savoir, pour l'organisation de nos
horaires, parce que j'aurai à revenir mardi matin pour autre chose... Je
crois comprendre que le ministre aurait fait une demande à son leader
que l'on siège mardi matin, à 10 heures.
Le Président (M. Théorêt): Oui. La demande a
été faite de siéger mardi matin, mardi après-midi
et mardi soir.
M. Jolivet: Parfait! M. Ciaccia: D'accord?
Le Président (M. Théorêt): Alors, nous
attendons l'ordre de la Chambre. Les travaux sont donc ajournés.
(Fin de la séance à 12 h 30)