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(Vingt heures six minutes)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
ouverte. Je rappelle le mandat de la commission qui est de procéder
à la vérification des engagements financiers du ministère
du Tourisme pour les mois de décembre 1985 à septembre 1986.
M. le secrétaire, voulez-vous nous faire part des remplacements,
s'il vous plaît?
Le Secrétaire: M. le Président, les remplacements
sont les suivants: M. Baril (Rouyn-Noranda-Témîscamingue) est
remplacé par M. Bradet (Charlevoix); M. Filion (Taillon) est
remplacé par M. Brassard (Lac-Saint-Jean); M. Fortin
(Marguerite-Bourgeoys) est remplacé par M. Doyon (Louis-Hébert)
et M. Rivard (Rosemont) est remplacé par Mme Hovington (Matane).
Ordre du jour
Le Président (M. Théorêt): Merci. Je vous
rappelle que, selon l'entente intervenue, la commission consacrera une heure
trente à la vérification des engagements financiers du
ministère du Tourisme. L'ordre du jour est le suivant et il a
été distribué aux membres lors de l'envoi de l'avis de
convocation: Étude des engagements financiers de décembre 1985,
janvier 1986, février 1986, mars 1986, avril 1986, mai 1986, juin 1986,
juillet 1986, août 1986 et septembre 1986.
Je constate que le ministre a renoncé au délai de
convocation de quinze jours qui lui est imparti en vertu de l'article 164 du
règlement. Également, on constate que les membres ont
renoncé au délai de quinze jours qui leur est imparti en vertu de
l'article 23 des règlements de fonctionnement concernant les engagements
financiers en ce qui concerne l'avis de convocation et l'ordre du jour.
Est-ce que l'ordre du jour est adopté?
Une voix: Adopté.
Décembre 1985
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
maintenant la vérification de3 engagements financiers du mois de
décembre 1985 qui se lit comme suit: "Subvention au Musée des
beaux-arts de Montréal représentant le paie- ment d'une partie
des frais de financement relatifs à un emprunt temporaire
contracté pour la réalisation des travaux d'agrandissement du
musée". M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Cela va. Vérifié.
Le Président (M. Théorêt):
Vérifié.
M. Brassard: M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Oui?
M. Brassard: Je ne sais pas si cela vous convient mais pour
simplifier les choses, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de lire
tous les engagements.
Le Président (M. Théorêt): Cela me convient
parfaitement.
M. Brassard: J'aurais pour chaque mois quelques questions sur
quelques engagements et on pourrait procéder de cette façon.
Le Président (M. Théorêt): Parfait, M. le
député.
Pour le mois de janvier 1986.
Janvier 1986
M. Brassard: Pour le mois de janvier, j'ai une simple question
à l'engagement 33 concernant l'étude de faisabilité du
projet de "jardin zoologique de l'an 2000" qui avait été
accordée au groupe-conseil Roche-Urbanex. Est-ce que cette étude
est terminée? Est-ce qu'elle a été déposée
au ministère?
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Picotte: Oui, on me dit que l'étude est
effectuée pour le premier volet, soit le volet technique. Le premier
volet aurait été déposé au ministère.
Maintenant, d'autres compléments doivent s'ajouter. Là, c'est
l'étude de faisabilité qui va s'ajouter par la suite.
M. Brassard: Est-ce qu'il y a un échéancier de
rattaché au mandat? Est-ce qu'on sait à quel moment
l'étude dans son ensemble va être terminée?
M. Picotte: À la suite de la conclusion
de la première étude technique, on est en train
d'évaluer la possibilité, du moins financière, la
rentabilité pour voir si, par la suite, il y aura lieu de continuer une
étude de faisabilité. Alors, il n'y a pas de date
d'échéance évidemment. Dès qu'une partie de cette
étude aura été complétée par les
fonctionnaires de mon ministère, nous déciderons si nous devons
aller à l'étude de faisabilité.
Il n'y a pas de date d'échéance évidemment.
Dès que cette partie de l'étude aura été
complétée par les fonctionnaires de mon ministère, nous
déciderons si nous devons aller à l'étude de
faisabilité. Ce qui veut dire que, en principe, d'ici à quelques
mois, une décision sera prise à ce sujet.
M. Brassard: Merci. L'engagement 32. Cela concerne un sondage
auprès de la population afin de connaître les habitudes de
consommation des Québécois quant à la restauration et
à l'hébergement. Est-ce que ce sondage est terminé? Est-ce
qu'il a été déposé au ministère et
analysé, examiné par les services concernés au
ministère?
M. Picotte: C'est une analyse qui a été
effectuée dans le cadre de l'étude Pelletier, la fameuse
étude Pelletier qui avait été commandée par mon
prédécesseur sur l'ensemble de la restauration et des pourboires;
c'est une des nombreuses études qui ont été
déposées à mon ministère. Cette étude a
été effectuée, elle est dans le rapport Pelletier, mais ce
rapport n'a pas encore été rendu public.
Le Préaident (M. Théorêt): L'engagement
de...
M. Picotte: Toujours en janvier. Excusez.
M. Brassard: Merci. Toujours en janvier, l'engagement 39. Cela
concerne Quebecair et une campagne de promotion. Ma question ne porte pas
nécessairement sur la campagne de promotion comme telle, mais sur
l'impact dans le secteur touristique de l'arrêt des vols internationaux
de Quebecair partant de Québec. Cet arrêt de Quebecair,
d'après les intervenants touristiques de la région de la vieille
capitale en tout cas, aurait des effets négatifs sur le flux touristique
en direction de la vieille capitale, en particulier pour la saison de ski qui
va bientôt commencer. Est-ce que votre ministère, M. le ministre,
a examiné les impacts négatifs sur le plan touristique d'un
arrêt des vols internationaux de Quebecair partant de Québec?
Est-ce qu'il songe à faire des démarches ou des interventions
pour que la situation soit rétablie?
M. Picotte: Cela va me permettre, M. le Président, de
donner au moins un exemple, et, à partir de l'engagement 39, de prendre
cet engagement pour lui dire un peu quelle sorte d'expérience nous avons
pu avoir avec . Quebecair. "Vous voyez là un engagement de 162 000 $
pour participer à la promotion de certaines liaisons entre Québec
et les États-Unis entre autres, plus précisément New York,
par Quebecair. Je peux vous dire que personnellement, à la
lumière de cette expérience, je n'ai pas été
tellement peiné de voir que Quebecair, dans certains cas, pouvait
être carrément sorti du territoire, et cela pour une raison bien
simple: Nous avons mis de l'argent et nous avons fait une campagne ensemble
pour inciter les gens de New York à venir au Québec; cela a
coûté 162 000 $, et le premier matin où on a eu l'occasion
de transporter du monde, Quebecair s'e'st désisté. La
société s'est désistée et a dit tout simplement
qu'elle n'effectuait pas de voyages et qu'elle mettait fin à cette
liaison. Donc, nous avons eu une très mauvaise expérience, si
bien que j'ai dû aller à New York pour essayer, d'une certaine
façon, je ne dirais pas de réparer les pots cassés, mais
pour essayer d'aller expliquer un peu ce geste, d'expliquer que, finalement, il
y avait eu, de la part de la société Quebecair, une
décision de ne pas effectuer cette liaison, ces voyages et d'annuler
à brûle-pourpoint cette liaison, (20 h 15)
Cela nous a valu une mauvaise réputation dans tout ce circuit
touristique... d'annuler ces voyages qui auraient pu être
organisés entre New York et Québec. C'est une des mauvaises
expériences que nous avons eues avec la société Quebecair.
Des discussions sont en cours présentement avec des compagnies
aériennes pour faire des "charters" entre New York et Québec, et
nous espérons être capables d'offrir ce service, cette liaison
à du public américain sous forme de "charter" puisque,
effectivement, la première expérience que nous avons
tentée avec Quebecair n'a pas fonctionné.
M. Brassard: Est-ce que le ministre reconnaît que la
région de la vieille capitale se trouve dans une situation difficile
à cause de ce qu'on pourrait appeler son isolement aérien et
est-ce que le ministre reconnaît, avec les divers intervenants
touristiques de la vieille capitale - je pense à l'Office du tourisme et
des congrès, à l'Association des hôteliers de
Québec, qu'il est urgent d'établir des liaisons aériennes
directes entre Québec et les grandes villes nord-américaines,
même si son expérience avec Quebecair, comme il le mentionne, ne
s'est pas révélée très positive; est-ce qu'il
reconnaît néanmoins que, sur le plan touristique, il est urgent
d'établir de solides liaisons aériennes directes entre
Québec et les grandes villes nord-américaines?
M. Picotte: Je pense que le député de
Lac-Saint-Jean me permettra de lui dire qu'en ce qui concerne l'aéroport
de Québec et tout cela, il y a souvent eu des plaintes depuis des
années de la part des intervenants du milieu parce que l'aéroport
de Québec pourrait être d'une... À ma souvenance, depuis
déjà des années, on parlait de modernisation au point de
départ et on parlait d'améliorer continuellement la
qualité de services qui pouvaient être effectués et qui
pouvaient être donnés par l'aéroport de Québec.
À chaque année, je pense que les intervenants, autant du
gouvernement fédéral, puisqu'une bonne partie de ces blâmes
ou, en tout cas, de ces représentations est faite au gouvernement
fédéral, pour améliorer continuellement tout le service
donné à l'aéroport de Québec... Nous allons tenter
une expérience cet hiver, en ce qui concerne le ski, avec CT Express qui
organiserait des voyages entre Toronto et Québec, et nous savons
pertinemment que lorsque nous réussissons à aider une compagnie
à prendre la décision de faire des liaisons, que ce soit
Toronto-Québec ou d'une autre ville canadienne ou américaine vers
Québec, nous avons certaines facilités quand même à
le faire; mais il faut d'abord intéresser certaines compagnies, et ce
sont les efforts que nous faisons régulièrement dans le but
d'essayer d'améliorer au moins cette qualité et cette partie pour
offrir au public la possibilité de venir à Québec par la
voie des airs et d'atterrir à l'aéroport de Québec.
M. Brassard: Si je comprends bien, pour le moment, à part
la liaison Toronto-Québec, en relation avec la station de ski du Mont
Sainte-Anne, il n'y a rien de concret en vue quant à des liaisons
aériennes possibles avec, par exemple, Boston ou New York, avec des
villes nord-américaines importantes?
M. Picotte: Nous sommes en discussion avec des compagnies
aériennes, comme je le disais tantôt, pour rétablir un
certain service qui pourrait avoir lieu; entre autres, le public de New York
qui est un public, New York et Détroit où il y a un bassin de
population important qui pourrait être amené chez nous. Alors,
nous sommes en discussion avec des compagnies aériennes pour que des
liaisons, telles New York-Québec et Détroit-Québec, soient
organisées. C'est à l'état de .discussion
présentement.
M. Brassard: Merci. Cela va pour janvier.
Le Président (M. Théoret): Pas d'autres questions?
La vérification des engagements de janvier est donc terminée et
j'appelle les engagements du mois de février.
Février
M. Brassard: Cela va pour février, dans mon cas.
Le Président (M. Théoret): Pas de questions?
Février étant terminé, j'appelle maintenant les
engagements du mois de mars.
Mars
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Théoret): Le mois de mars est
terminé, j'appelle maintenant les engagements du mois d'avril.
Avril
M. Brassard: Pour le mois d'avril, à l'engagement 48, M.
le Président, concernant les délégations du Québec
à l'étranger, on retrouve le renouvellement des contrats d'un
certain nombre de conseillers et d'attachés en tourisme, entre autres
à Toronto, Chicago, Boston, New York, Atlanta et Tokyo. Comme il s'agit
de contrats sur une base annuelle, est-ce qu'au moment où on se parle,
en novembre 1986, ces contractuels sont toujours en fonction? Et est-ce qu'il y
a également dans les autres délégations du Québec
des conseillers en tourisme?
M. Picotte: Dans la liste qui suit la page de l'engagement 48, on
me dit que tous les gens sont en poste; le seul changement qu'on me mentionnne
c'est en ce qui concerne le poste de Boston où nous avons
remplacé la personne qui était là par un permanent, c'est
M. Pascal Padra. Les autres noms qui sont là sont ceux des gens qui sont
encore en poste et qui continuent d'effectuer leur travail sur une base
contractuelle, au ministère et aux endroits mentionnés dans des
délégations.
M. Brassard: Est-ce que cela signifie que, dans les autres
délégations du Québec, comme celles d'Europe par exemple,
les conseillers touristiques ne sont pas des contractuels mais des permanents,
ou est-ce que cela nous indique tout simplement qu'il n'existe pas de
conseillers touristiques dans les autres délégations?
M. Picotte: Oui. À Paris, Londres et Düsseldorf, ce
sont des permanents.
M. Brassard: Des permanents. À l'engagement 49, j'ai une
question en rapport avec l'engagement 19 du mois de mai. L'engagement 49 fait
état d'un contrat "...pour la mise en oeuvre de la publicité
touristique à l'extérieur du Québec..." à la firme
Publicité Martin Inc. au montant de 3 000 000 $. En mai 1986, il y a
également un contrat: "Supplément pour porter à
2 101 000 $ le coût de la mise en oeuvre de la campagne de
publicité touristique à l'extérieur du Québec...
à une autre firme, Publicité Vickers et Benson Ltée.
Est-ce que je dois comprendre que le gouvernement a changé de firme pour
ce qui est de ces campagnes de publicité à l'extérieur du
Québec?
M. Picotte: Alors, à l'engagement 49 où on parle du
montant de 3 000 000 $, c'est la publicité pour le ski et vous
remarquerez que c'est un renouvellement de contrat. Les gens étaient
déjà en place et on a renouvelé le contrat.
En ce qui concerne l'autre partie à laquelle vous faites mention,
vous vous souviendrez qu'à la suite du discours sur le budget le
ministre des Finances avait accordé au ministère du Tourisme 1
000 000 $ additionnels dans le but de faire de la publicité touristique
pour la période estivale. Les événements qu'on connaissait
en Europe et la dévaluation du dollar nous plaçaient quand
même dans une situation de force quant à la possibilité
d'inciter les touristes américains à venir chez nous. Alors, cela
fait référence, justement, à ce million additionnel qui a
été dévolu au ministère du Tourisme lors du
discours sur le budget et pour lequel nous avons prolongé le contrat de
Vickers et Benson Ltée qui existait déjà. Nous avons
prolongé son contrat dans le but de faire la campagne publicitaire qui
incitait les Québécois... On se souviendra de l'urgence aussi, le
discours sur le budget ayant eu lieu au mois de mai, si ma mémoire est
fidèle. Il fallait à tout prix prendre rapidement des engagements
en ce qui concernait le marché américain pour la
publicité, nous devions utiliser une firme qui était
déjà au dossier, qui était là, qui avait des
expertises et qui travaillait déjà pour nous, pour augmenter le
plafond de son contrat qui existait déjà.
M. Brassard: Si je comprends bien, les deux firmes ont
été embauchées pour la même période et ont
assumé des contrats pour la même période, ou l'une a-t-elle
remplacé l'autre?
M. Picotte: II n'y a eu aucun remplacement, c'est du
renouvellement dans les deux cas.
M. Brassard: Ce qui veut dire, si je comprends bien, que le
contrat pour la publicité extérieure a été
scindé.
M. Picotte: II était déjà scindé. Il
s'agissait pour l'une de la publicité d'hiver et de la publicité
d'été pour l'autre. Alors, le contrat était
déjà scindé.
M. Brassard: Publicité Martin, c'est pour la
publicité hivernale et... M. Picotte: C'est cela.
M. Brassard: Et Vickers et Benson, c'est pour la publicité
estivale.
M. Picotte: C'est cela. On a ajouté un montant pour la
publicité estivale, compte tenu de ce qui nous avait été
donné par le ministre des Finances et de la campagne de publicité
que nous voulions faire au cours de l'été.
Le Président (M. Théorêt): M. le ministre, au
sujet du million additionnel que vous aviez eu dans le temps à cause de
ce qui se passait en Europe et pour profiter de la manne de visiteurs qu'on
pouvait amener ici, est-ce qu'à ce jour vous avez obtenu des
résultats sur l'augmentation du tourisme grâce à cette
campagne?
M. Picotte: Je dois vous dire qu'en ce qui concerne les demandes
de renseignements qui sont entrées au ministère, il y a eu une
augmentation de 40 % des demandes du côté des touristes
américains. En ce qui concerne les entrées aux frontières,
an a pu calculer 7 % d'augmentation de volume, ce qui représente
à peu près 12 % d'augmentation des revenus. Ce sont les chiffres
que nous avons au moment où on se parle. Il reste évidemment des
choses à compléter et nous pourrons brosser un tableau plus
complet à une prochaine occasion. Exception faite de la Colombie
britannique où il y a eu, comme vous le savez, l'exposition, le
Québec a eu la plus forte hausse de toutes les provinces pour les
entrées touristiques provenant du marché américain.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean. (20 h 30)
M. Brassard: Cela va pour avril.
Le Président (M. Théorêt): La
vérification est terminée pour le mois d'avril. Le mois de
mai.
Mai
M. Brassard: M. le Président, à l'engagement 17 du
mois de mai, on retrouve une subvention de l'ordre de 100 000 $ au Grand Prix
Labatt du Canada. J'ai également constaté que l'on avait
ajouté 50 000 $ à l'engagement 31 de juillet, ce qui portait
à 150 000 $ la subvention au Grand Prix Labatt. On ajoute aussi 75 000 $
en septembre, je pense, à l'engagement 47, ce qui porte à 225 000
$ la subvention au Grand Prix Labatt du Canada. Quelle est la comparaison avec
la subvention accordée au Grand Prix Labatt au cours des
années
précédentes? Comment expliquer les additions de
subvention, à deux reprises, pour la porter finalement à 225 000
$? Autrement dit, combien ces gens ont-ils reçu les années
passées et l'an dernier?
M. Picotte: C'est sur le chiffre de l'an passé que l'on
s'interroge. Pour ce qui est du chiffre de cette année, on est capable
de répondre, mais je voudrais commencer avec la comparaison que vous
m'avez demandée. J'attends qu'on me donne les chiffres.
M. Brassard: Est-ce que vous vouiez prendre avis de la
question?
M. Picotte: On me dit qu'en ce qui concerne l'an passé -
je voudrais vous donner le chiffre avec précision, mais,
malheureusement, je ne l'ai pas - c'est entre 150 000 $ et 175 000 $ que le
gouvernement a mis dans ce qui s'appelle la formule du Grand Prix Labatt. Cette
année, les organisateurs de ce grand prix nous avaient fait part,
dès le départ, qu'ils s'interrogeaient sur
l'événement, compte tenu du fait qu'il y avait eu, depuis
quelques années, des déficits importants assumés, entre
autres, par la Brasserie Labatt, j'imagine. On se demandait si le Grand Prix
Labatt allait être tenu. On a commencé à discuter, à
mon ministère, de la possibilité d'une augmentation de la
subvention.
Dans un premier temps, pour bien souligner que j'étais encore
prêt à le soutenir, comme le gouvernement l'avait fait dans le
passé, j'ai offert un montant de 100 000 $ du budget
discrétionnaire du ministère, comme cela se faisait
antérieurement, afin que l'événement puisse se tenir, en
disant: Nous continuons nos discussions et si, par la suite, on en arrive
à une entente, on verra ce que cela donne en principe. Un premier
montant a été offert, parce que je ne voulais pas que
l'événement puisse être remis en question ou que, un peu
trop tard, on me dise: M. le ministre, il est trop tard pour tenir
l'événement.
Je voulais avoir l'occasion d'évaluer les retombées
économiques et touristiques de cet événement d'importance,
car tout le monde dit que le Grand Prix Labatt a des retombées
économiques très importantes pour Montréal et le
Québec en général. Aussi, après discussion avec
tout ce monde, nous en sommes venus à la conclusion que le gouvernement,
par le budget discrétionnaire du ministre, allait avoir une
participation de 150 000 $. Vous voyez donc un premier montant de 100 000 $. Il
y a également un autre montant de 50 000 $, auquel vous avez fait
allusion tantôt.
J'avais à ce moment-là entrepris des discussions avec M.
Murta, qui était alors ministre d'État au tourisme au
gouvernement fédéral, et je lui avais demandé, compte tenu
de la somme demandée par les organisateurs et qui était de
beaucoup supérieure à cela, ce qu'il était
intéressé à faire dans ce contexte particulier.
Après discussion avec M. Murta, nous en sommes venus à la
conclusion qu'il pourrait y avoir une participation de l'entente
Québec-Canada, l'entente sur le tourisme, une participation 50-50,
où, du point du vue marketing, c'est-à-dire dans le but d'achat
de commandites - vous savez qu'au Grand Prix de Montréal, il y a des
endroits un peu spéciaux, et comme cet événement a une
portée mondiale, les deux ordres de gouvernement ont
décidé d'acheter ce qu'on appelle des commandites pour un montant
de 150 000 $, dont 75 000 $ étaient payables par le gouvernement du
Québec, dans le cadre de l'entente, et 75 000 $ par le gouvernement du
Canada. La participation du budget discrétionnaire a donc
été de 150 000 $, donc probablement 25 000 $ de moins que l'an
passé de la part du budget discrétionnaire, et 75 000 $ de plus,
ce qui fait un total de 225 000 $.
M. Brassard: Est-ce que, M. le ministre, vous avez l'intention de
maintenir, pour le Grand Prix Labatt, ce niveau de subventions pour les
années subséquentes?
M. Picotte: Nous sommes présentement en discussion avec
les organisateurs du Grand Prix Labatt. Le coût effarant qui se
répète dans ces circonstances, à chaque année,
c'est celui de monter les estrades et de faire l'organisation comme telle et,
dès le lendemain ou deux ou trois jours après, d'arriver avec une
équipe et de tout débâtir. Donc, en l'espace de quinze
jours ou de trois semaines, les organisateurs doivent mettre en place tous les
équipements, les estrades et les protections, et les démonter
trois ou quatre jours plus tard. Ils nous ont dit que c'est extrêmement
coûteux.
Or, on nous dit qu'il faudrait avoir une structure permanente ou
établir des choses qui seraient permanentes que nous n'aurions pas
besoin, à chaque année, d'organiser ou de désorganiser, de
monter et de démonter. À partir de ce moment-là, mon
collègue fédéral, qui est maintenant M. Valcourt qui a
remplacé M. Murta - parce que cette demande a été
acheminée par le gouvernement fédéral, il y a encore une
possibilité d'entente - a amorcé des discussions avec moi quant
à la possibilité d'une collaboration mutuelle dans le but de
créer des installations permanentes. On finirait ainsi par
régler, de façon quasi définitive, le problème qui
se présente chaque année.
Il est évident que, si nous en venons à une entente
à ce sujet entre les organisateurs, le gouvernement
fédéral et nous, cela remettra le montant que nous mettons
à la disposition des organisateurs
pour cet événement. C'est sûr que le gouvernement
n'embarquera pas de la même façon, avec autant d'ampleur, si nous
créons des installations permanentes et si nous n'avons plus besoin de
jouer là-dessus au cours des années à venir. Cela
permettra, à ce qu'on me dit, aux organisateurs d'épargner
annuellement environ 1 000 000 $ de dépenses. Lorsqu'on parle de monter
et de démonter ces infrastructures, on parle de 1 000 000 $ de
dépenses au moins chaque année.
Le montant que le gouvernement octroie, qui était de 150 000 $ ou
de 175 000 $ l'an dernier, et de 225 000 $ en tout et partout, et la partie
fédérale, puisque, l'an dernier, la partie fédérale
est venue s'ajouter pour une première fois, ce qui faisait 300 000 $ qui
étaient dévolus par les deux ordres de gouvernement,
représentant, finalement, un peu en deçà du tiers de ce
que cela peut coûter uniquement comme organisation sur le terrain.
M. Brassard: Permanente.
M. Picotte: C'est cela. Et lorsque ce sera permanent, si on
évite 1 000 000 $ de dépenses, je pense qu'il sera facile pour le
gouvernement de direî Nous avons contribué à cela et cela
va se prolonger dans le temps. Cela nous donnera une garantie parce que cette
année, encore une fois, on nous a dit que le Grand Prix se
déroulerait peut-être ailleurs au Canada. Nous n'étions pas
tellement intéressés à être passifs dans ce dossier
et à se retrouver, un matin, avec le Grand Prix qui aurait lieu à
Toronto ou dans une autre province canadienne. Cela nous permettra, avec des
installations permanentes - si on en vient à une entente,
évidemment de garantir pour un certain nombre d'années que
l'événement se produise à Montréal.
M. Brassard: Merci. Je passerais à l'engagement 18
concernant le Palais des congrès de Montréal. Ma question
porterait surtout sur les intentions du ministre et du gouvernement quant au
statut futur du Palais des congrès. Je sais que lorsque le nouveau
président a été nommé par le Conseil des ministres,
dans son mandat, il était question d'examiner la possibilité de
privatiser le Palais des congrès.
Ma question est très simple: Est-ce que le gouvernement a
l'intention bien arrêtée de privatiser le Palais des
congrès ou est-ce que ce n'est encore, actuellement, qu'à
l'état d'hypothèse examinée? Est-ce que votre intention
est arrêtée à ce sujet-là?
M. Picotte: Le député de Lac-Saint-Jean sait sans
doute que cela faisait déjà quelques années que des gens
à Montréal et aux alentours de Montréal nous le
mentionnaient... On se posait beaucoup de questions sur les différentes
structures du Palais des congrès. Le Palais des congrès avait sa
structure de marketing, son organisation, etc. La ville de Montréal,
dans ce domaine, entre autres, a aussi fait beaucoup de promotions du
côté touristique, du côté du palais avec, ce qu'on
appelle, la CIDEM. Elle a fait beaucoup de promotions afin d'amener au
Québec des congrès de type international. L'OCTUM aussi a fait un
peu ce genre de promotion, ce qui fait qu'il y a trois, quatre ou cinq
organismes au niveau de Montréal qui font la promotion de
congrès.
On se souviendra aussi que les hôteliers s'étaient
drôlement interrogés lors de la construction du Palais des
congrès sur la possibilité que le palais enlève certaines
chances à d'autres endroits. Mais, on ne peut pas dire que c'est
à juste titre que les gens s'inquiétaient à ce sujet.
Alors, compte tenu qu'il peut y avoir trois ou quatre intervenants et des
énergies qui sont dépensées à gauche et à
droite pour promouvoir le même type ou le même genre de
congrès, tout ce que j'ai fait, quand j'ai eu l'occasion de nommer le
nouveau président, c'est que je lui ai dit une fois pour toutes: Allez
donc discuteri Commencez donc des discussions avec les différents
intervenants qui ne contestent pas nécessairement de façon
officielle le Palais des congrès comme tel ou l'existence du Palais des
congrès mais qui se disent: Si on nous utilisait, on pourrait faire la
même "job" avec beaucoup moins d'argent et avec beaucoup moins de
déficit, etc. Rassemblez donc tout ce beau monde et discutez donc avec
eux pour voir s'il n'y a pas moyen qu'on trouve une façon de
procéder où, ensemble, on mettrait nos efforts en commun dans le
but d'éviter des coûts additionnels ou une augmentation des
coûts au Palais des congrès. Quand vous aurez bien regardé
la situation, faites-moi des recommandations, dites-moi ce qui serait le mieux
pour l'avenir du Palais des congrès. (20 h 45)
Alors, le président a été nommé, il y a
quelques semaines, on s'en souviendra. Il est arrivé au Palais des
congrès où... Vous savez, c'était vaste, cet empire. Il y
avait beaucoup de choses, beaucoup de départements, beaucoup de
personnel à gauche et à droite et il y avait de bonnes
structures. Alors, après avoir visité sa salle à
dîner et tout le kit, après quelques semaines déjà,
il est en train de discuter et je prétends qu'au mois de janvier ou
février, puisque c'est un peu ce que nous avons discuté ensemble
quand je lui ai confié le mandat, il devrait me faire certaines
propositions, compte tenu aussi des discussions qu'il aura tenues avec les
intervenants du milieu. J'entrevois la possibilité, avec le
président du Palais des congrès, de faire un effort pour
aller
discuter, avec la Ville de Montréal aussi, du Palais des
congrès, puisque c'est sur son territoire et puisqu'elle a un mot
à dire, vous comprendrez que je n'aie commencé aucune discussion
avant dimanche dernier, compte tenu que je ne savais pas qui allait être
le nouveau maire de Montréal.»
M. Brassard: C'était prévisible.
M. Picotte: Je ne peux pas fonctionner sur des
prévisions...
Le Président (M. Théorêt):
Atmosphériques.
M. Picotte: ...et dans certains cas... Vous savez, d'une
élection à l'autre, on ne peut jamais prévoir l'ampleur
d'une élection. Rappelez-vous, il y avait bien des choses
prévisibles en 1980 et, en 1981, cela a été autre chose...
Alors, comme je ne voulais pas travailler uniquement sur des "peut-être
bien" et des prévisions, j'ai attendu et je vais laisser revenir les
gens de leurs émotions; je vais laisser le nouveau maire de
Montréal être assermenté - ce sera le 20 novembre, me
dit-on - et quand il aura bien repris son souffle et sera remis de ses
émotions, on pourra s'asseoir et enclencher une discussion avec la ville
de Montréal aussi.
M. Brassard: M. le Président, si je comprends bien le
ministre, pour le moment il est d'abord et avant tout question de conjuguer ou
de mieux conjuguer, de mieux concerter les efforts des divers intervenants du
milieu pour faire en sorte que le Palais des congrès joue pleinement son
râle comme outil de développement, instrument de
développement touristique?
M. Picotte: J'ajouterai ceci: c'est que, peu importe les
décisions qui seront prises à ce moment-là, il y a une
chose qui n'est pas négociable: c'est, tout simplement, le
caractère d'organisation de congrès internationaux que
possède le palais.
M. Brassard: Ce que vous dites là est intéressant
parce que, je pense qu'on en avait discuté d'ailleurs à
l'occasion de l'étude des crédits, on convenait tous deux de
faire une distinction dans un cas comme celui-là entre la
rentabilité strictement comptable du Palais des congrès et la
rentabilité économique et que, s'il est presque utopique, je
dirais, d'atteindre la rentabilité strictement sur le plan comptable,
tout le monde reconnaît, à Montréal et partout ailleurs au
Québec, que la rentabilité économique, au chapitre des
retombées économiques dans le milieu, du Palais des
congrès est évidente et reconnue par tout le monde.
M. Picotte: Pour...
M. Brassard: Je pense qu'il devient important, à ce
moment-là, que la vocation du Palais des congrès, quoi qu'il
arrive ou quelque mécanisme qu'on songe à mettre en place pour
mieux concerter les efforts de chacun, soit maintenue et garantie. Si je
comprends bien vos propos, c'est ce que vous me dites?
M. Picotte: Pour employer une expression qu'on me disait favorite
du maire de Montréal, je le dis et je le répète, il ne
sera pas question de modifier la vocation d'organisation de congrès du
Palais des congrès, d'abord à cause de retombées
économiques fort importantes... - j'ai d'ailleurs discuté
à maintes reprises avec les gens du milieu à ce sujet, et ils
sont tous d'accord avec cela. La deuxième raison est que je pense que
rendre le Palais des congrès rentable serait facile; ce serait un jeu
d'enfants. Il s'agirait d'organiser toutes sortes de foires imaginables,
possibles et impossibles, des spectacles de Michael Jackson, des spectacles de
chansonniers, ou toutes sortes d'affaires, peut-être de la boxe, si elle
pouvait être contrôlée... En tout cas, peu importe, on
pourrait organiser n'importe quelle sorte de spectacle et, en bout de piste, il
n'y aurait pas de déficit au Palais des congrès. Mais, quand on
comparerait des revenus... Des congrès internationaux qui viennent au
Palais des congrès ont pour effet...
Prenons, par exemple, un congrès qui vient d'Europe et qui est
là pour cinq jours. Ces gens-là viennent au Québec pour
quatorze jours finalement; ils passent cinq jours en congrès au Palais
des congrès et ils visitent nos régions durant treize jours avant
de s'en retourner en Europe. Alors, c'est treize nuits passées au
Québec, c'est trois fois treize, s'ils mangent normalement, c'est trois
fois treize repas pris dans nos restaurants. C'est une foule de
retombées qui sont incalculables et qui, finalement, font vivre nos
hôtels et nos auberges, remplissent nos chambres d'hôtels et nos
restaurants. Alors, compte tenu de tout cela, dans toutes nos discussions, je
pense qu'on ne devrait jamais perdre de vue cet élément fort
important.
M. Brassard: Merci. Cela va pour le mois de mai.
Juin
Le Président (M. Théorêt): La
vérification de mai est terminée. Le mois de juin 1986?
M. Brassard: II y a l'engagement 37. Il y a un supplément
qui a été accordé à la firme Price Waterhouse.
C'est pour la préparation de la mise en vente du Manoir
Richelieu?
M. Picotte: Le Manoir Richelieu. Vous savez très bien, je
pense, que toutes les précautions ont été prises, de
toutes sortes de façons, en ce qui concerne la vente du Manoir Richelieu
qui avait été commencée, il y a un an, avec des firmes
responsables. À partir de ce moment-là, le gouvernement
antérieur avait loué le Manoir Richelieu au groupe Dufour, qui
avait constitué une société pour laquelle il y avait une
location afin de faire fonctionner le manoir trois ou quatre mois par
année. II y avait dans ce manoir des objets d'art, on le sait. Il y
avait de la vaisselle et des choses tout à fait particulières qui
étaient rattachées au manoir. Il fallait, avant de terminer la
vente et la prise de possession du manoir, procéder à un nouvel
inventaire de ce qui avait été fait. Au début, on avait eu
un inventaire de tout ce qui existait au Manoir Richelieu; on avait cet
inventaire dès le début. Mais, entre la sortie de la famille
Dufour qui était là en location et la rentrée du nouveau
propriétaire, il fallait s'assurer que tout ce qui était dans le
manoir se retrouvait là, parce que cela faisait partie de
l'équipement et de tout ce qu'on avait inscrit dans la mise en vente. Il
a fallu demander à la firme Price Waterhouse de faire l'inventaire et la
mise à jour de l'inventaire des biens qui existaient là, de voir
s'il manquait des choses. Effectivement, après avoir fait cet
inventaire... Cet inventaire a dû être fait et nous a
coûté 35 000 $ parce que le nouveau propriétaire a dit:
Écoutez, vous me faites signer un paquet de choses. Je m'engage à
garder les oeuvres d'art. Je m'engage à ne pas les aliéner sans
le consentement de l'État pour l'avenir. Je m'engage à avoir tout
cela, mais encore faut-il que je sois certain qu'il ne manque rien. Il fallait
faire un nouvel inventaire et cela a coûté 35 000 $ pour
être bien sûr qu'il ne manquait pas de couteaux, de fourchettes.
Encore là, on n'a pas compté les couteaux et les fourchettes.
M. Brassard: II y a eu des articles dans les journaux, à
ce sujet, concernant surtout les biens culturels classés. Est-ce que le
gouvernement a songé à soustraire de la transaction un certain
nombre de ces biens culturels classés?
M. Picotte: Dès le début, à ce qu'on m'a dit
- c'est la partie qui me regarde le moins - on a d'abord offert à
différentes galeries d'art la possibilité d'aller acheter des
oeuvres d'art, dans le passé déjà lointain, certaines
pièces d'art et certaines pièces importantes qu'il y avait dans
le manoir. Il y a eu une vente, m'a-t-on dit. Là-dessus, je ne peux pas
vous donner de détails. Probablement que le ministère des
Affaires culturelles pourrait vous en dire plus long à ce sujet. Ce qui
n'a pas été convoité ou acheté par des galeries
d'art est demeuré à l'intérieur du Manoir Richelieu. Le
nouveau propriétaire ne peut aliéner d'aucune façon toutes
tes oeuvres d'art qui sont rattachées et qui restent à
l'intérieur du Manoir Richelieu. Vous comprendrez qu'on ne pouvait
vendre un manoir comme cela. Ce qui fait la beauté du Manoir Richelieu,
c'est non seulement le manoir comme tel, mais ce qui est à
l'intérieur. Si on est en train de me dire qu'il fallait soustraire tout
ce qu'il y avait à l'intérieur, il aurait mieux valu mettre une
clôture autour du manoir, le restaurer, le garder là et demander
à des gens de faire de l'hébergement d'un autre style à
côté, ce qui aurait juré et n'aurait été
accepté par personne. Il faut qu'à l'intérieur il reste
des oeuvres d'art qui font partie du manoir et qui sont un attrait pour les
gens qui veulent aller voir cela. Je risque fort de ne pas attirer beaucoup de
public pour aller voir le manoir si, effectivement, il n'y a plus rien et si on
se retrouve dans un endroit non seulement désert mais
complètement organisé à la moderne. Ce qui fait la
beauté du manoir, c'est qu'on l'a restauré comme un manoir. On a
gardé le cachet. On a gardé ce qu'il y avait à
l'intérieur, et ces biens ne peuvent être aliénés
d'aucune façon par le nouveau propriétaire sans l'assentiment du
gouvernement du Québec.
M. Brassard: Une question peut-être d'ordre plus
général concernant la région de Charlevoix sur le plan
touristique. Je pense que tout le monde convient que c'est une des plus
anciennes régions touristiques du Québec et que le manoir est une
des perles de cette région. Ma question ne porte pas directement sur le
problème des relations du travail. C'est d'ailleurs connu et ce n'est
pas là-dessus que porte ma question, mais sur l'impact - je pense qu'on
en avait discuté auparavant, surtout au printemps, à l'occasion
de la période de questions, entre autres. Est-ce que le ministre
reconnaît toujours que tous les événements qui ont
entouré la transaction du Manoir Richelieu ont un impact négatif
sur l'image touristique de Charlevoix et sur les activités touristiques
dans Charlevoix? Je sais bien que c'est sans doute difficile à mesurer
ou à évaluer, mais est-ce qu'il reconnaît toujours
l'urgence de résoudre le conflit qui perdure à Pointe-au-Pic,
compte tenu des effets ou des retombées négatives sur l'image
touristique de la région de Charievoix et sur les activités
touristiques dans cette région?
M. Picotte: Examinons ensemble tout ce qui a
présidé à la vente du Manoir Richelieu. Je suis bien
à l'aise pour en parler, parce que ce dossier a été
commencé un an avant mon arrivée au ministère. Quand je
suis
arrivé au ministère, j'étais tout heureux et tout
chanceux de prendre un dossier déjà bien préparé et
bien fait, selon mon analyse personnelle. C'est un commentaire personnel que je
fais. Si j'avais eu un doute sur la façon dont avait été
préparé ce dossier, je l'aurais remis en question; mais je
n'avais aucun doute sur tout ce qui s'était passé et sur tout ce
qui avait été fait comme travail dans ce dossier. À cet
égard, je dois louanger mon ex-collègue, votre
ex-collègue, M. Marcel Léger, pour le travail qu'il a fait dans
tout le processus de vente du Manoir Richelieu. L'ancien gouvernement, bien que
des malins prenaient plaisir à dire qu'il était peut-être
moins versé du côté de la création d'emplois et du
côté de l'implication économique, dans ce dossier-là
entre autres, avait fait un pas important du côté
économique. Dans l'ancien gouvernement et dans le nouveau gouvernement,
on a dit: II y a là le Manoir Richelieu, qui a un impact touristique
spécialement important pour la région de la Malbaie. L'ancien
gouvernement avait pensé, le nouveau gouvernement a pensé aussi,
faire en sorte que ce manoir soit ouvert douze mois par année. (21
heures)
Ce qui se passait depuis des années, c'était qu'on ouvrait
le manoir trois mois et demi ou quatre mois par année, en le confiant
à une société qui s'appelle la société
Dufour qui en avait la gérance au cours de l'été. On avait
là des travailleurs embauchés pendant trois mois et demi ou
quatre mois et qui retournaient vivre de prestations d'assurance-chômage
pendant huit mois et demi ou neuf mois. Le manoir fonctionnait durant les trois
mois et demi ou quatre mois d'été. Dans ce dossier, tout le monde
se disait - nous le pensions et le croyions, et c'est ce que tous mes
fonctionnaires m'ont raconté en arrivant -que, si le manoir fonctionnait
sur une base de douze mois par année avec de bons montants d'argent
investis pour la publicité, cela aurait pour effet d'augmenter au moins
deux fois la capacité touristique de la région de la Malbaie.
Nous pensions aussi que nous pourrions créer au moins 100 ou 150 emplois
de type permanent, donc des gens qui travaillent à l'année, qui
paient de l'impôt à l'année au lieu de retirer des coffres
de l'État. Dans certains cas, il devait y avoir des gens qui ne
travaillaient même pas dix ou douze semaines et qui pouvaient vivre des
prestations de l'aide sociale, mais je n'ai pas fait l'analyse de cela. C'est
ce qui a prévalu dans toutes les discussions et c'est la raison pour
laquelle, de façon formelle, le gouvernement avait alors embauché
la firme Price Waterhouse dans le but de procéder à tout ce qui
s'appelle appels d'offres et tout cela.
Quand tout cela a été fait, je me souviens qu'en prenant
ce dossier-là M.
Bourassa, après une rencontre avec M. Johnson qui était
chef du gouvernement dans le temps et qui devenait chef de l'Opposition,
m'avait dit: En ce qui concerne le Manoir Richelieu, à la suite d'une
discussion que j'ai eue avec M. Johnson, ce dernier m'a dit que, parmi les
dossiers urgents qu'il nous a demandé de traiter dans les meilleurs
délais, il y a la vente du Manoir Richelieu, qu'en plus tout est
prêt. Il y a aussi, à toutes fins utiles, une urgence pour faire
en sorte que la saison touristique que nous vivons ne soit pas mise en
péril à la suite d'une non-décision du gouvernement
à ce moment-là, s'il avait décidé d'agir
autrement.
Compte tenu de tous ces éléments, compte tenu que tout
avait été respecté à la lettre, compte tenu que
j'avais vérifié et que je savais qu'il y avait effectivement des
employés qui travaillaient au Manoir Richelieu - après avoir
regardé la Gazette officielle, je me suis rendu compte que pour la
société qui avait été créée, la
société de M. Dufour, il était dit en toutes lettres, dans
un des articles, que le syndicat, la convention collective et les
employés qui signaient avec la société appartenaient
à la société; c'est d'ordre public, c'est dans la Gazette
officielle du mois de février et cet arrêté en conseil a
été publié par l'ancien gouvernement - compte tenu que
nous vendions le Manoir Richelieu et non pas la société, compte
tenu que le Conseil du trésor du temps avait évalué la
situation, compte tenu qu'il y avait une recommandation de M. Marcel
Léger, mon prédécesseur, de vendre à M. Malenfant
parce qu'il était non seulement celui qui avait offert le plus, mais
parce qu'il donnait les meilleures garanties de développement, compte
tenu de tout cela, je n'ai aucunement hésité à
procéder à la vente du Manoir Richelieu parce qu'il fallait que,
le 1er janvier au plus tard, on ait pour faire la restauration du Manoir
Richelieu investi 10 000 000 $ dans un premier temps; il fallait à tout
prix que tout cela se fasse dès le début de janvier pour
être bien sûr qu'au 1er mai on pourrait fonctionner et ouvrir.
Compte tenu de toutes ces garanties et sur la bonne foi de mon
prédécesseur qui -je vous le dis en passant - a fait un
très bon travail dans ce dossier-là, compte tenu aussi du fait
que le chef de l'Opposition nous disait que c'était un dossier urgent
pour sauver le potentiel touristique de la région, c'est dans tout ce
contexte que cela s'est fait, uniquement dans un contexte économique et
pour créer de l'emploi. Dernièrement, je discutais avec l'ATR de
l'endroit qui me disait: Nous avons connu, malgré tout cela, la
meilleure saison touristique depuis fort longtemps.
Je comprends que c'est un problème qui n'est pas facile à
vivre pour le ministre du
Tourisme et je vous prie de croire que j'ai trouvé cela un peu
pénible, cette discussion parce que, forcément, je me trouvais
à défendre les_ volontés de l'ancien gouvernement.
À ce moment-là, il devenait plu3 difficile pour moi de le faire
car je n'avais pas participé à toutes les discussions. Je suis
encore persuadé que cela a été la meilleure
décision. Je suis encore persuadé que je dois féliciter
l'ancien gouvernement là-dessus, car il a très bien fait son
travail.
J'ai pris un bébé qui était fait. La seule chose
que je n'avais pas évaluée, c'est qu'il fallait que je le change
de couche de temps en temps. C'est cela.
Une voix: II fallait quoi?
Une voix: Qu'il le change de couche.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Pïcotte: Compte tenu de tout l'impact touristique actuel
et puisque les ATR et tout le monde dans le domaine touristique me disent
maintenant: C'est pas mal meilleur cette année que n'importe quel
automne antérieur depuis des années, je pense que nous avons
encore pris une bonne décision. Je souhaite que le conflit qui est
maintenant personnalisé entre deux individus se règle de la
meilleure façon pour éviter que ce ne soient les travailleurs de
ce coin qui paient la note et que la réputation touristique de toute la
région n'en soit affectée.
Je vous donne mon "feeling" comme je le pense et comme il vient. C'est
tel quel, tel qu'il m'a été résumé par tous mes
fonctionnaires qui travaillaient à ce dossier; c'est ainsi que cela
s'est passé. En plus de cela, cet hiver tout fonctionnera. Il y aura une
centaine de chambres, on me dit que 50 % des chambres seront disponibles dans
la région immédiate du Manoir Richelieu, dans la région de
la Malbaie; elles seront disponibles durant tout l'hiver. Donc, c'est un
élément de plus. Je me dis: Bravo! Ils peuvent
bénéficier de tout l'impact touristique, des retombées que
peut créer la grande région de Québec.
Je reste toujours convaincu qu'il n'y avait pas d'autre décision
à prendre que celle-là, compte tenu de tout ce qu'on avait au
dossier, y compris le décret auquel je faisais allusion, qui a
été publié dans la Gazette officielle en février
1985, concernant toute l'histoire de la société qui a
été créée au Manoir Richelieu et de l'ensemble des
choses qui appartenaient à la société. Je pense que
c'était la meilleure solution à prendre.
M. Brassard: M. le Président, j'aurais deux autres petites
questions là-dessus. Tout d'abord, quand vous dites que l'ATR affirme
qu'elle a connu, pour cet été, dans Charlevoix l'une de ses
meilleures saisons touristiques, j'imagine qu'elle doit, forcément,
s'appuyer sur un certain nombre de données objectives ou de
statistiques. Est-ce qu'il serait possible - peut-être pas
nécessairement maintenant - que vous déposiez devant la
commission le portrait statistique de la saison estivale par rapport aux
années précédentes?
M. Picotte: Je pense que c'est ce que je voulais dire. Je vais
demander à l'ATR de me fournir ces détails, puisqu'elle a fait
allusion au taux d'occupation des chambres à plusieurs reprises. Je
m'engage à faire parvenir au secrétaire de la commission ces
commentaires de l'ATR qui seront disponibles pour chaque membre de la
commission. Ce que l'ATR peut nous fournir sera le baromètre touristique
de la région.
M. Brassard: Évidemment, en le comparant aux années
antérieures, forcément.
M. Picotte: C'est cela.
M. Brassard: Voici ma dernière question à ce sujet.
Au-delà des aspects juridiques -je ne suis pas juriste - concernant
l'accréditation syndicale et la convention collective qui liait le
syndicat à la société contrôlée par la
famille Dufour, est-ce que, au moment de la transaction, vous avez, en tant que
ministre responsable de ce dossier, discuté avec le nouveau
propriétaire de ce fait, de l'existence de ce phénomène,
de cet élément au dossier, qui était l'existence d'un
syndicat reconnu et accrédité qui avait déjà conclu
une convention collective? Est-ce que vous avez discuté avec le nouveau
propriétaire de cette facette du dossier?
M. Picotte: Non, mais, comme je vous le disais tantôt,
après avoir examiné tous tes éléments du dossier,
convaincu que je vendais le Manoir Richelieu comme tel avec tout ce qui
était à l'intérieur et compte tenu que je savais qu'il y
avait des employés qui travaillaient au Manoir Richelieu, mais qu'ils
appartenaient, selon ce qui était inscrit, selon le décret qui
avait été adopté par le gouvernement, à la
société, à ce moment-là, les obligations... Je ne
suis pas un juriste et je n'ai pas eu à trancher de ce
côté, je n'ai pas eu à faire une évaluation compte
tenu du fait qu'un article disait que les employés, le syndicat et la
convention collective qui avait été signée par la
société, appartenaient à la société et que
moi, je vendais le Manoir Richelieu comme tel.
Ce n'est que le 20 janvier, après que tout eut été
signé, que l'entente de principe eut été faite, que les
travaux ont commencé à être en marche, quand, dans la
région, j'imagine, on a commencé à voir les travaux,
qu'est apparue la présidente du syndicat des employés du
Manoir Richelieu, Mme Pilote. Elle m'a envoyé une lettre me demandant ce
qui arrivait de ces gens-là. Déjà, on était rendu
au 20 janvier. Il y avait eu, le 19, une entente, un échange.
Une voix: Le 19 décembre.
M. Picotte: Le 19 décembre, oui. On était rendu au
20 janvier quand Mme Pilote m'a mis au courant de ce dossier. Le 19
décembre, un mois et un jour auparavant, il y avait eu une entente de
faite entre le nouveau propriétaire et le ministère. Tout
simplement, ce que j'ai dit, c'est que, au nom du gouvernement - j'ai dit et je
redis "au nom du gouvernement" - j'étais disposé à rouvrir
cette entente pour inclure une clause, si tel était le voeu des parties.
Je ne pouvais pas agir unilatéralement. J'avais demandé à
mes conseillers juridiques si, effectivement, je pouvais y ajouter une clause
unilatéralement. On m'avait donné un avis disant que cela prenait
le consentement de l'autre partie. J'ai offert cette possibilité au nom
du gouvernement. Je l'ai offerte à nouveau au mois d'avril, sur
l'insistance du syndicat. J'ai eu une lettre, de la part de M. Malenfant,
l'acquéreur, me disant qu'il n'était pas question, pour aucune
considération, d'y inclure une clause, sinon, il se réservait les
droits qu'il pouvait avoir dans ces circonstances. Je présume que ces
droits auraient pu être de réclamer au gouvernement tous les
investissements qui avaient été faits. Compte tenu du fait que je
ne pouvais pas agir unilatéralement, j'ai paraphé, j'ai
signé le contrat avec M. Malenfant, contrat qui était intervenu
de façon tacite et de façon écrite par un télex, le
19 décembre 1985.
M. Brassard: Cela veut dire que le 19 décembre...
M. Picotte: Juste avant de signer le contrat, je suis intervenu
à nouveau auprès de M, Malenfant pour voir s'il était
disposé à y inclure cette clause, en disant que le gouvernement
était prêt, lui, à rouvrir l'entente pour cette clause bien
particulière.
M. Brassard: Je comprends que, après analyse de toutes les
pièces du dossier, vous en étiez arrivé à la
conviction profonde, dès le mois de décembre, que, bien
sûr, il existait un syndicat, bien sûr, il existait une convention
collective, mais que, compte tenu de votre analyse du dossier, le
caractère transférable du syndicat et de la convention
collective, en vertu des dispositions du Code du travail, ne vous apparaissait
pas évident.
M. Picotte: D'abord, il y avait le Code du travail qui
était en jeu là-dedans. Je me disais: Si quelqu'un a des droits
face au Code du travail, il peut toujours faire appel au Code du travail comme
tel. Je vous dis que ma conviction profonde était la suivante. Encore
une fois, je ne suis pas un juriste et...
M. Brassard: Moi, non plus.
M. Picotte: ...je ne voudrais pas que ce que je dis là
influence qui que ce soit sur le plan juridique. Je ne pense pas, non plus, que
cela puisse être le cas. Comme il était fait mention que le
syndicat et la convention collective appartenaient à la
société qui avait été créée pour le
Manoir Richelieu, je me disais: Si la société prend de
l'expansion à d'autres endroits - puisque la famille Dufour avait des
activités à d'autres endroits, à Tadoussac, à
l'Île-aux-Coudres, si ma mémoire est bonne - il lui appartient
maintenant d'utiliser ses propres employés dans d'autres fonctions
qu'elle aura ailleurs. Si elle ouvrait éventuellement ailleurs, elle
pourrait utiliser ces employés. Je le comprenais comme cela puisque,
dans le décret adopté par l'ancien gouvernement au mois de
février 1985, il y avait un article dans ce sens. Donc, je me suis cru
balisé de toutes les façons et je n'ai pas poussé
davantage. Aussi, à l'intérieur de tout ce qui avait
été fait comme appels d'offres, il n'en avait été
fait mention d'aucune façon. (21 h 15)
II y avait plus que cela, il y avait une clause qui, à ce moment,
me justifiait davantage. Il y avait une clause parmi les clauses de vente qui
disait ceci: Le nouveau propriétaire s'engage à embaucher les
gens de la région de la Malbaie pour travailler au Manoir Richelieu pour
autant qu'il retrouve les compétences nécessaires. Il y avait
cela dans le contrat bien préparé de mon
prédécesseur. Alors, je me suis dit: II y a toutes les garanties
du monde, le syndicat appartient à la société, elle est
obligée d'engager du monde de la Malbaie. J'estimais qu'on pouvait
réengager des gens qui travaillaient au Manoir Richelieu, compte tenu de
leur expérience; c'est ce qui a été fait dans bien des
cas. Il y a des gens qui travaillaient au Manoir Richelieu dans le temps et le
syndicat ne s'étant pas manifesté, en plus... Vous me demandez
d'avoir une ceinture, des bretelles et d'ajouter une deuxième paire de
bretelles. Franchement, c'était trop. J'étais certain de ne pas
perdre mes culottes avec cela.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le ministre, tout à l'heure, vous avez
mentionné que le Manoir Richelieu était administré par la
famille Dufour précédemment à la vente à
Raymond
Malenfant. Pourriez-vous nous indiquer, M. le ministre, quel
était le prix de location que recevait le gouvernement en contrepartie
de la part de la famille Dufour?
M. Picotte: Le contrat de location était de 200 000 $ que
le locateur devait investir en dépenses de capital au Manoir Richelieu;
sinon, il devait nous le donner en argent,
M. Doyon: Pour la dernière année, ce montant de 200
000 $ a-t-il été investi par la famille Dufour et des
vérifications ont-elles été faites, M. le ministre?
M. Picotte: Relativement à ce dossier -je ne voudrais pas
en dire davantage, je m'excuse - tout ce que je peux vous dire, c'est que cela
ne nous semblait pas satisfaisant.
M. Doyon: Oui.
M. Picotte: À partir de ce moment-là, nous avons
procédé à une analyse complète. Nous envisageons,
dans les jours qui viennent, de déférer ce dossier à
l'endroit où il doit être déféré afin de
récupérer des choses, s'il y a des choses à être
récupérées par nous.
M. Doyon: La nature des immobilisations qui devaient être
faites, M. le ministre, est-ce que c'était défini par entente
avec le gouvernement? Était-ce spécifié ou était-ce
laissé à la libre volonté, au gré du locateur? Que
devait-il faire la dernière année?
M. Picotte: Ce devait être des immobilisations et non des
travaux d'entretien. Il devait nous soumettre la liste des immobilisations qui
devaient être effectuées et nous devions donner notre accord
à cette liste.
M. Doyon: Avez-vous eu cette liste, M. le ministre?
M. Picotte: On a eu une liste de demandes d'approbation de
certains travaux d'entretien effectués. Comme je vous l'ai dit, il y en
avait d'autres qui n'étaient pas tout à fait à notre
satisfaction et c'est cette partie que nous évaluons très
sérieusement.
M. Doyon: M. le ministre, pour être plus précis,
vous évaluez à quel montant les travaux faits à votre
satisfaction?
M. Picotte: Je ne peux pas vous donner de montant précis.
Je peux vous dire qu'il y a un net écart entre ce que nous croyons
être acceptable et ce qui aurait dû être effectué.
Maintenant, si nous décidons d'aller plus loin dans ce dossier, c'est
sûr qu'il y aura des discussions d'enclenchées avec l'ancien
locataire et éventuellement d'autres ministères, si nous envoyons
cela à un autre ministère comme tel. Compte tenu de ces
discussions qui pourront être effectuées, je pense qu'il ne serait
pas opportun de vous donner les montants de première évaluation
que nous avons et qui vont peut-être demander des ajustements plus
précis. On peut vous dire qu'il y a un net écart entre ce que
nous attendions, selon l'entente, et ce qui a été
effectué.
M. Doyon: J'imagine que le ministre est parfaitement conscient
qu'il s'agit là de fonds publics et que, s'il y a des montants qui n'ont
pas été payés en contrepartie de bâtisses qui ont
été louées, il est important que ces montants puissent
être récupérés. Déjà, je presse le
ministre instamment que ces évaluations et ce dossier soient
accélérés parce que le temps passe. J'en fais un voeu
personnel et au nom de la population, comme responsable des fonds publics, M.
le ministre.
M. Picotte: Je dois vous dire qu'à ce jour nous avons un
rapport d'expert que nous allons continuer de perfectionner et de faire
cheminer. Vous pouvez compter sur mon entière vigilance de ce
côté, tant dans ce dossier que dans n'importe quel autre dossier.
Nous sommes certains et convaincus - je suis convaincu - qu'un cent à
l'État, c'est un cent important.
M. Doyon: Très bien. M. le ministre, tout à l'heure
vous avez parlé d'un deuxième inventaire qui a été
fait - et cela était absolument nécessaire - avant que le nouveau
propriétaire prenne possession de la bâtisse, de la
propriété immobilière en question. Il y avait donc un
premier inventaire qui avait été fait. Est-ce que vous êtes
en mesure de nous dire, M. le ministre, s'il y avait concordance et s'il y a eu
complète conciliation entre les deux inventaires?
M. Picotte: Je dois vous dire que le deuxième inventaire a
été fait pour les équipements majeurs et les oeuvres
d'art. Comme je vous l'ai dit tantôt, le nombre de fourchettes et de
cuillères qu'il y avait au manoir n'a pas été
inventorié parce qu'au lieu de nous coûter 35 000 $, cela aurait
pu nous coûter plus cher que les couteaux et les fourchettes qu'il
pouvait y avoir dans le manoir. On a décidé d'inventorier, de
faire une mise à jour des équipements majeurs et des oeuvres
d'art. On me dit qu'à une oeuvre d'art près on en est venu
à une certaine conciliation. Ce qui manquerait est déjà
sous enquête à la Sûreté du Québec.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre. La vérification du mois de juin étant terminée,
nous passons au mois de
juillet.
Juillet
M. Brassard: Combien a eu le Carnaval de Québec l'an
passé? Il y a 320 000 $ pour cette année. Est-ce que c'est la
même chose pour l'an passé?
M. Picotte: Les 320 000 $, c'est le montant pour Tan
passé,
M. Brassard: Pour le carnaval d'hiver 1987.
M. Picotte: Pour le carnaval d'hiver 1986.
M. Brassard: En 1987?
M. Picotte: C'est sensiblement le même montant que l'an
passé.
M. Brassard: Merci. Cela va.
Le Président (M. Théorêt): La
vérification pour le mois de juillet est terminée. Nous passons
au mois d'août.
Août
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Théorêt): La
vérification est terminée pour le mois d'août. Nous passons
au mois de septembre.
Septembre
M. Brassard: Au mois de septembre, l'engagement 32 est un
engagement qui m'intéresse parce que cela concerne ma région.
C'est l'étude d'opportunité d'une navette maritime sur la
rivière Saguenay. Où en est-on à ce chapitre?
M. Picotte: II y a seulement un problème pour nous, c'est
qu'on passe de l'engagement 31 à l'engagement 33.
M. Brassard: En septembre?
M. Picotte: Non, il est mêlé dans les pages. Je l'ai
retrouvé. Cela va. "Contrat de services pour la réalisation d'une
étude d'opportunité d'une navette maritime sur la rivière
Saguenay." Est-ce qu'on pourrait passer à un autre engagement?
M. Brassard: Oui. J'en ai d'autres.
M. Picotte: On va y revenir tantôt. C'est parce que la
personne qui devait me donner certains renseignements manque à
l'appel.
M. Brassard: C'est le dernier, quant à moi; alors, on va
patienter.
M. Picotte: Patientons quelques minutes.
M. Brassard: D'accord.
M. Picotte: Prenons une pause-café, à moins que le
député de Louis-Hébert n'ait d'autres
curiosités.
M. Doyon: C'est une question qui m'intriguait et je vous remercie
de vos réponses. Je pensais que la curiosité était de mise
à une commission parlementaire.
M. Brassard: C'est une vertu capitale. M. Doyon:
Certainement.
M. Picotte: M. le député de Lac-Saint-Jean, en ce
qui concerne l'engagement 32 du mois de septembre, c'est un petit peu la
même réponse que celle que nous avons donnée
précédemment en ce qui concerne le zoo de Saint-Félicien.
L'étude de marché -le premier volet - est
complétée. Nous sommes en train d'évaluer au
ministère les aspects techniques et financiers pour voir s'il
s'avère important, d'aller au deuxième volet, c'est-à-dire
l'étude de faisabilité technique et financière. Dès
que cela sera complété, soit dans quelques semaines, nous
déciderons si nous allons au deuxième volet, c'est-à-dire
l'étude de faisabilité du projet comme tel. Mais on me souligne
que le montant de l'engagement, 64 550 $, cela concerne, évidemment, les
deux études.
M. Brassard: Cela concerne les deux volets.
M. Picotte: C'est cela.
M. Brassard: D'ici quelques semaines, une décision sera
prise par le ministère pour la poursuite.
M. Picotte: Quand je dis quelques semaines, ce sera vraiment
quelques semaines. Je pense que, d'ici le 1er janvier, ce sera
complété.
M. Brassard: Est-ce qu'on peut raisonnablement espérer que
la décision sera de poursuivre selon l'étude de marché
actuelle?
M. Picotte: Au premier abord, je pense bien que oui, selon ce
qu'on m'a dit. On me dit que, finalement, on semblerait hésiter un peu
au ministère, sauf que ces décisions sont prises par un
comité de gestion qui implique des gens du milieu.
M. Brassard: Oui, je m'en souviens.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Picotte: Alors, préparez vos gens!
M. Brassard: M. le Président, pour moi, c'est
terminé. J'aurais dû demander cela au début, parce que je
vois des visages nouveaux dans l'entourage du ministre, il serait
peut-être bon qu'il nous fasse connaître, qu'il nous
désigne, les personnes qui l'entourent.
M. Picotte: Je pense que je vais leur demander de se
présenter. Ils peuvent le faire derrière moi.
M. Marcoux (Yves): Yves Marcoux, Institut d'hôtellerie.
M. Dorion (Jean-Claude): Jean-Claude Dorion, Service des projets
spéciaux.
M. Tremblay (Stanley): Stanley Tremblay, Direction du
marketing.
Mme Grenon (Judith): Judith Grenon, Direction analyse et
développement.
M. Archambault (Michel): Michel Archambault, Direction des
opérations.
M. Mathieu (Maurice): Maurice Mathieu, Direction
générale de l'administration.
Mme Vachon (Danièle): Danièle Vachon,
attachée politique.
M. Punde (Peter): Peter Punde, attaché politique.
M. Lacoursière (Pierre): Pierre Lacoursière,
attaché politique.
M. Picotte: Jacques Therrien, sous-ministre en titre et Yvon
Picotte, ministre du Tourisme.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Brassard: Le sous-ministre, c'est M. Therrien, c'est cela?
M. Therrien (Jacques): Oui.
M. Philibert: Paul Philibert, député de
Trois-Rivières.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Brassard: Merci. Cela va.
Le Président (M. Théorêt): La
vérification des engagements financiers du ministère pour les
mois de décembre à septembre est terminée, sous
réserve de l'obtention d'une réponse qui concernait l'ATR de
Charlevoix et je vous rappelle, M. le ministre...
M. Picotte: J'aimerais, M. le Président, si vous me le
permettez, remercier les députés qui ont participé
à la commission de leur collaboration et leur dire qu'à n'importe
quelle occasion, quand ils auront besoin de renseignements au ministère
du Tourisme, ils sont les bienvenus.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre. J'ajourne les travaux au mardi 25 novembre afin de procéder
à la poursuite de la vérification des engagements financiers du
ministère de l'Industrie et du Commerce pour les mois de janvier
à septembre 1986.
(Fin de la séance à 21 h 30)