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(Onze heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'énergie et des ressources se réunit
pour étudier article par article le projet de loi 4, Loi modifiant la
Loi sur l'Hydro-Québec et la Loi sur l'exportation de l'énergie
électrique et le projet de loi 5, Loi favorisant le crédit
forestier par les institutions privées.
Les membres de cette commission sont: MM. Bordeleau (Abitibi-Est),
Ciaccia (Mont-Royal), Duhaime (Saint-Maurice), Fortier (Outremont),
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Kehoe (Chapleau), M. Desbiens
(Dubuc) qui remplace M. Lavigne (Beauharnois); MM. LeBlanc (Montmagny-L'Islet),
Middlemiss (Pontiac), M. Tremblay (Chambly) qui remplace M. Perron (Duplessis);
M. Rodrigue (Vimont).
Les intervenants sont: MM. Bisaillon (Sainte-Marie), Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), Dussault (Châteauguay), Mme Harel
(Maisonneuve), MM. Leduc (Saint-Laurent), Mathieu (Beauce-Sud), Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce), Vallières (Richmond).
À ce moment-ci, je demanderais qu'on propose un rapporteur
à cette commission.
M. Duhaime: M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata).
Le Président (M. Gagnon): M. Lévesque. Est-ce que
vous privilégiez une loi par rapport à l'autre? Par quelle loi
commence-t-on?
M. Duhaime: On procède suivant l'ordre de la Chambre.
Le Président (M. Gagnon): Suivant l'ordre la Chambre, ce
sont les lois 4 et 5. C'est cela? J'appelle donc la loi 4. M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Yves Duhaime
M. Duhaime: Si j'ai bien compris le point de vue de l'Opposition,
lors du débat de deuxième lecture et du vote de l'Opposition en
faveur du projet de loi, en deuxième lecture, un amendement a
été annoncé à l'étape de la troisième
lecture. Les seules remarques préliminaires sont que je serais
prêt à en discuter, mais, au préalable, j'aimerais savoir
comment nous allons pouvoir fonctionner avec notre collègue d'Outremont.
Je suis parfaitement d'accord pour discuter avec lui, je peux répondre
à toutes ses questions au meilleur de ma connaissance et de mon
jugement. Toutefois, je ne voudrais pas me retrouver, demain, avec une
manchette dans un journal qui dirait que je lui ai menti, que je l'ai
trompé ou que je l'ai induit en erreur. Je ne voudrais pas qu'on
répète l'exploit de l'usine pilote. Si le député
d'Outremont a quelque chose à dire là-dessus, j'aurai
sûrement quelque chose moi aussi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Outremont.
M. Pierre-C. Fortier
M. Fortier: Le ministre me demande si nous aurons des
amendements. Je pense bien que la procédure normale est de
procéder article par article et, au moment voulu, on verra à
proposer nos amendements. Je ne comprends pas beaucoup son préambule
selon lequel il serait prêt à en discuter maintenant. Pour ma
part, je préfère la procédure normale.
En ce qui a trait à l'incident concernant l'usine pilote de
Thetford-Mines, je voudrais lui dire que les gens de la région
eux-mêmes ont compris ce que j'ai compris. De fait, j'ai devant moi deux
télégrammes, un de M. Clément Bélanger,
président de la CSN à Thetford-Mines et l'autre, du Comité
des chômeurs de la Société Asbestos. Ces gens m'ont
indiqué que la déclaration du ministre avait été
interprétée par eux. Après vérification, je me suis
rendu compte qu'ils avaient raison: le ministre, à ce moment, avait pris
la décision officieuse que le projet Magnaq II serait localisé
à Thetford-Mines. Il est bien certain qu'en lisant le journal des
Débats, on s'aperçoit que, dans un premier paragraphe, le
ministre a dit: II y aura une décision officielle plus tard. Un peu plus
loin, dans un deuxième paragraphe, s'adressant au Comité des
chômeurs présents dans les galeries, il a indiqué que
l'usine de laine minérale et l'usine Magnaq II - je n'ai pas le texte
exact devant moi - seraient localisées à Thetford-Mines.
M. le Président, si vous me le
permettez, je vais lire ce télégramme. Ce n'est pas moi
qui l'ai écrit, c'est le Comité des chômeurs de la
Société Asbestos, et je cite: "Compte tenu que, le 9 mars
dernier, vous avez déclaré officieusement qu'une telle usine
pilote s'implanterait dans notre région; considérant que vous
vous adressiez, à ce moment-là, à notre comité et
non au Comité des chômeurs de Sherbrooke ou d'Asbestos
-référence au journal des Débats, page 7843, premier
paragraphe, 9 mars 1983 - nous avions compris, tel qu'annoncé par vous
précédemment - journal des Débats, page 7842, 9 mars 1983
- que vous étiez sur le point d'annoncer l'emplacement de cette usine,
mais, compte tenu que vous vous adressiez au Comité des chômeurs
de Thetford-Mines, toute personne intelligente aurait compris que vous nous
annonciez officieusement l'implantation de l'usine pilote Magnaq II à
Thetford-Mines."
Le moins qu'on puisse dire - on peut penser que le Comité des
chômeurs de Thetford-Mines est un peu agressif - c'est qu'on constate le
désarroi dans lequel ces gens sont. Les nombreuses promesses que
l'adjoint parlementaire du ministre avait faites en son nom, l'an
passé... On doit rappeler au ministre que, lors de différentes
commissions parlementaires, je lui ai posé des questions sur le
rôle et sur les responsabilités du député de
Frontenac; le ministre m'avait répondu que l'adjoint parlementaire du
ministre parlait en son nom et que tout ce que disait l'adjoint parlementaire
devait être interprété comme les politiques de son
ministère dans le domaine de l'amiante.
Vu les promesses que l'adjoint parlementaire a faites, vu le mandat que
le ministre a donné à son adjoint parlementaire et vu les
promesses que le ministre a faites indirectement par son adjoint parlementaire,
il est bien certain que les gens de Thetford-Mines suivent attentivement toute
déclaration du ministre. Cette déclaration a été
perçue par eux comme étant une annonce officieuse de
l'implantation de l'usine Magnaq II à Thetford-Mines.
Je ne crois pas qu'on puisse leur en vouloir. Ces gens-là
demandent au gouvernement de donner suite à certaines promesses; ils
exigent que le gouvernement s'intéresse à leur région. Il
est malheureux que le ministre - peut-être parce qu'il parlait sans ses
notes - ait fait un discours qui a été interprété
par ceux qui suivent de près le dossier comme une annonce officieuse.
Dans un tel contexte, on doit déplorer que le ministre n'ait pas cru bon
-alors qu'il savait qu'il y avait dans les galeries de nombreuses personnes de
la région de Thetford-Mines - qu'il ait été imprudent. De
toute évidence, lorsque des gens pris dans une situation
extrêmement difficile entendent de la bouche du ministre certaines
paroles... Je dois admettre qu'il y a ambiguïté dans les paroles du
ministre, mais il reste que, dans un tel contexte, les gens de Thetford-Mines
et moi-même qui suivions le dossier avons évidemment pu
interpréter et avons interprété les paroles du ministre
dans le sens que je viens d'expliquer. Si le ministre reconnaît que ses
paroles ont pu être ambiguës et qu'il a pu être imprudent face
aux gens présents dans les galeries, qui, eux, s'attendaient à
une déclaration beaucoup plus positive et beaucoup plus formelle, pour
ma part, je serais prêt à prendre sa parole et à dire que,
dans le passé, bien sûr, le ministre n'est pas de ceux qui m'ont
induit en erreur.
Comme je l'ai dit à Thetford-Mines, j'ai été bien
surpris, à ce moment-là, lorsque le ministre a dit ce qu'il a dit
en Chambre et que, par la suite, le conseil d'administration de la
Société nationale de l'amiante a pris une autre décision.
J'ai bien indiqué à Thetford-Mines que ce n'était
nullement la pratique du ministre et qu'il était malheureux que, dans ce
cas-ci, en particulier, le ministre ait fait cette déclaration,
même s'il peut lui-même l'interpréter
différemment.
M. le Président, je crois, pour ma part, que le ministre a
été imprudent en faisant sa déclaration et que les gens de
Thetford-Mines et moi-même étions tout à fait dans notre
droit d'interpréter les paroles du ministre comme nous l'avons fait.
Ceci étant dit, si le ministre admet que sa déclaration
était peut-être un peu imprécise et que ce n'était
pas son intention de dire ce que nous avons interprété, pour ma
part, je serais bien prêt à prendre sa parole et à accepter
la parole qu'il nous donnera selon laquelle son interprétation
véritable de ce qu'il a dit n'était pas dans le sens que nous
avions saisi et dans le sens que l'a saisi le Comité des chômeurs
de Thetford-Mines, et à reconnaître que, dans le passé, le
ministre a toujours été, à mon égard, très
franc et très direct.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Yves Duhaime
(réplique)
M. Duhaime: M. le Président, je voudrais revenir sur
quelques-uns des éléments évoqués par mon
collègue d'Outremont. D'abord, je vais faire une déclaration
d'ordre général et là il n'y aura pas
d'ambiguïté. Mon adjoint parlementaire, lorsqu'il est intervenu
dans les dossiers concernant le ministère de l'Énergie et des
Ressources, a toujours agi en sa qualité d'adjoint parlementaire et il
ne parlait pas nécessairement en mon nom en toute occasion. Je me
souviens très bien d'une occasion, entre autres - il faudrait que je
vérifie dans le journal des Débats - où la
question m'a été posée directement. Je ne me
souviens pas si c'est le député d'Outremont ou le
député de Mégantic-Compton qui m'avait posé la
question sur un fait bien précis. J'ai répondu par l'affirmative,
c'est-à-dire que, à cette occasion, mon adjoint parlementaire
parlait effectivement en mon nom et au nom du gouvernement; c'est d'ailleurs la
seule occasion dont je me souvienne.
Pour ce qui est de l'usine pilote de magnésium métal ayant
fait l'objet d'un échange entre le député d'Outremont et
moi-même au mois de mars, je voudrais simplement rappeler que cette
décision quant au lieu de l'implantation de l'usine pilote ne
relève ni du gouvernement ni du ministère de l'Énergie et
des Ressources, C'est une décision de la Société nationale
de l'amiante.
Lorsque, le 9 mars 1983, il y a eu ce débat à
l'Assemblée nationale, je savais pertinemment que, dans les jours
précédents, en février, le conseil d'administration avait
pris une décision. Je savais aussi que cette décision ne faisait
pas l'unanimité au conseil d'administration de la SNA. C'est pourquoi
j'ai dit, à la page 7842 du journal des Débats, le 9 mars 1983 -
je vais sauter le reste, il y avait une énumération de projets en
aval - les deux phrases clés suivantes: "J'ajoute aussi que nous sommes
à mettre sur pied un nouveau projet que j'appellerais une usine pilote
dans le magnésium métal. On est sur le point d'annoncer
l'emplacement de cette usine pilote, mais cela va être fait. Tout
récemment, mon collègue, adjoint parlementaire et
député de Frontenac, avait l'occasion d'annoncer officiellement
un investissement pour produire de la laine de roche. Effectivement, le projet
de laine de roche est à Thetford-Mines. Il est annoncé et c'est
en cours."
Cette déclaration me semblait très claire et sans
équivoque. Par la suite, quinze lignes plus loin, il est de nouveau
question du projet de l'usine pilote et je le situais, à ce
moment-là, dans une énumération de projets afin
d'identifier clairement le nombre d'emplois que chacun de ces projets
créait. À la page 7843, il est écrit: "J'ai
indiqué, tout à l'heure, le projet de fabrication de laine de
roche. Cela créera une trentaine d'emplois. Le projet d'usine pilote
dans le secteur du magnésium métal créera une cinquantaine
d'emplois, là aussi." Le "là aussi", dans ma tête,
était très clair. Je reliais 50 emplois à l'usine pilote
et 30 emplois à l'usine de fabrication de laine de roche. Que les
travailleurs de la région de Thetford-Mines aient vu, dans cette
déclaration, une annonce officieuse ou non officielle que l'usine pilote
s'en allait à Thetford-Mines je me demande bien où ils ont pu
prendre cela. Si j'avais eu l'intention d'indiquer que c'était à
Thetford-Mines, j'aurais dit Thetford-Mines. Je pourrais être de bon
compte avec le député d'Outremont puisqu'il est vrai que le
Comité de chômeurs de Thetford-Mines, les gens de Thetford-Mines
et de Black-Lake s'attendaient que l'usine pilote soit localisée
à Thetford-Mines, mais je dois dire cependant que ceux qui ont mis au
point le procédé de recherche sont déjà
installés à Sherbrooke et j'ai dit au président de la SNA:
Vous avez un conseil d'administration. Faites l'évaluation la plus
objective possible de votre dossier et prenez une décision. Cette
décision a finalement été prise en mai, après avoir
reconsidéré la décision prise en février au niveau
du conseil d'administration. Je ne crois pas que mes paroles aient
été ambiguës. Je suis prêt à concéder
qu'on ait pu les interpréter dans un sens différent. Dans ce
sens, j'accepte bien volontiers les explications que me fournit le
député d'Outremont.
M. Fortier: Puis-je avoir le journal des Débats?
M. Duhaime: Oui, oui, c'est pour vous que je le souligne. Si les
gens de Thetford-Mines présents à l'Assemblée nationale,
le 9 mars 1983, ont compris lorsque j'ai déclaré ceci: "Je ne
blâme pas les gens de Thetford-Mines de s'occuper de leurs affaires. Je
ne blâme en aucune manière les chômeurs qui se sont
organisés dans ce comité et qui voient à leurs
intérêts, mais je voudrais simplement leur dire que, pour 1983,
nous avons des projets sur la table. J'ai indiqué, tout à
l'heure, le projet de fabrication de laine de roche. Cela créera une
trentaine d'emplois. Le projet d'usine pilote dans le secteur du
magnésium métal créera une cinquantaine d'emplois,
là aussi. J'ajouterais que nous avons quatre grands projets de
développement dans les mines."
Parce que j'ai dit au début que je m'adressais à eux, ils
ont compris que tout ce que j'annoncerais ensuite s'en irait à
Thetford-Mines. Cela peut être très relativement ambigu ou
imprécis, mais cela peut expliquer leur télégramme par
leur très chaleureuse détermination à vouloir recevoir ce
projet. Ce que je veux dire au député d'Outremont, c'est que, en
aucune manière, je n'ai voulu le tromper ni tromper qui que ce soit de
Thetford-Mines. J'ai même eu l'occasion de rencontrer récemment
les maires de Thetford-Mines et de Black-Lake qui, soit dit en passant, sont
deux anciens administrateurs de la SNA. On s'est expliqué et on s'est
parfaitement compris. Je n'ai pas d'objection à vous passer mes
notes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: Là-dessus, M. le Président, c'est
que...
Le Président (M. Gagnon): En terminant. (12 heures)
M. Fortier: Oui, oui. C'est seulement pour terminer. C'est
peut-être important qu'on... C'est quand même un dossier important.
Il faut reconnaître - et je crois que le ministre le reconnaîtra -
que c'est un dossier hautement politique et que, dans le passé,
malgré ce qu'en dit le ministre, à quelques reprises - il
faudrait retrouver les citations - il a donné franchement l'impression
à la population de Thetford-Mines et à l'Assemblée
nationale que le député de Frontenac ou son adjoint parlementaire
était hautement impliqué dans le dossier de l'amiante et parlait
en son nom. C'est l'impression qu'il a donnée. Je n'ai pas de papier
pour prouver cela d'une façon formelle, mais c'est nettement
l'impression politique qu'il a donnée. Je crois que c'est plus facile
maintenant de le dire après plutôt qu'avant, mais le ministre a
été hautement imprudent en donnant autant de latitude à
son adjoint parlementaire, vu que l'adjoint parlementaire, lors de la
"nationalisation" d'Asbestos Corporation, a bien dit que, si le gouvernement
devenait propriétaire d'Asbestos Corporation, cela lui permettrait
d'intervenir davantage que si la compagnie demeurait la propriété
de General Dynamics. Le ministre peut bien se défendre en disant:
Maintenant, le gouvernement lui-même et son ministère
considèrent que le conseil d'administration de la SNA est autonome
vis-à-vis du pouvoir exécutif et vis-à-vis du ministre. Il
n'en reste pas moins que l'adjoint parlementaire, encore là, parlant au
"nom" du ministre, a laissé entendre à toute la population du
comté de Frontenac que le pouvoir politique était
déterminant et que, à l'avenir, les décisions ne seraient
pas prises en Californie, mais à Québec.
C'est dans ce contexte que tout le débat politique se fait et
que, lorsque nous l'avons soulevé à l'Assemblée nationale,
c'était bien sûr pour rappeler au gouvernement ses
responsabilités. Lorsque j'ai fait état des promesses du
gouvernement ou du moins de celles de l'adjoint parlementaire, il est bien
entendu que le ministre, à ce moment, cherchait à
démontrer à la population de Frontenac que le gouvernement
faisait certaines choses. Lorsque le ministre a lu le paragraphe qu'il vient de
lire, où il dit: "Je ne blâme pas les gens de Thetford-Mines de
s'occuper de leurs affaires. Je ne blâme en aucune manière les
chômeurs qui se sont organisés dans ce comité et qui voient
à leurs intérêts", c'était pour dire: On ne vous
blâme pas, voyez à vos intérêts, on vous appuie.
Là, il dit: Je voudrais simplement vous dire quelques mots, et il
continue sur le projet d'usine pilote de laine de roche; ensuite, il continue
avec d'autres projets se chiffrant à 80 000 000 $, projets mis de
l'avant par le Comité des chômeurs.
Alors, je pense que le ministre et moi-même, on s'entend
sûrement sur la facilité avec laquelle il nous a conduit dans
certaine confusion. Maintenant que le ministre en a fait état, je suis
prêt à accepter l'interprétation du paragraphe qu'il a
donnée.
Quant à moi, j'ose espérer que le débat est clos
sur ce sujet.
M. Duhaime: Sur ce sujet, le débat est clos. Je voudrais
...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Duhaime: ...cependant dire au député d'Outremont
que j'ai actuellement, comme ministre de l'Énergie et des Ressources,
à m'occuper de plusieurs des grandes sociétés
d'État, les plus importantes. Dans le passé, comme ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, j'ai eu à m'occuper de SIDBEC
et de la SGF, et j'ai toujours souhaité et voulu respecter la loi
constitutive de chacune de ces sociétés d'État ainsi que
l'autonomie des conseils d'administration. Je suis prêt à plaider
coupable sur un point où je suis intervenu: après la fin des
négociations et l'entente conclue avec General Dynamics permettant
à la SNA de contrôler, par l'entremise de General Dynamics,
Asbestos Corporation, j'ai dit deux choses: premièrement, que le nom de
cette compagnie serait francisé. Cela s'appelle maintenant la
Société Asbestos. J'ai dit aussi que le siège social de la
Société Asbestos serait rapatrié de Montréal
à Thetford-Mines.
Je dois vous confesser n'avoir même pas pris avis du conseil
d'administration de la SNA lorsque j'ai fait cette annonce. En tout autre cas,
pour ce qui est de la gestion quotidienne et interne de cette entreprise, les
responsalités relèvent du P.-D.G. de l'entreprise et de son
conseil d'administration.
Pour ce qui est des grandes orientations dans le développement
économique et de la mise en valeur de la fibre d'amiante et de tous les
effets économiques que l'on peut aller chercher en aval, cela est la
responsabilité du gouvernement et du ministre de l'Énergie et des
Ressources. Moi, j'entends continuer de fonctionner de cette façon.
Si on en venait à la loi sur l'Hydro, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): La loi 4, Loi modifiant...
M. Duhaime: Je serais prêt à faire une offre au
député d'Outremont. Cela pourrait aller très vite pour
disposer du
projet de loi plutôt que de l'attaquer article par article.
M. Fortier: Je préférerais procéder article
par article, cela va être plus facile pour faire des interventions, mais
je suis prêt à procéder rapidement moi aussi.
Modifications à la Loi sur
l'Hydro-Québec
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Conseil d'administration de la
société
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 2
est-il adopté?
M. Fortier: Avant de l'adopter, j'aimerais obtenir des
précisions du ministre. On parle de la formation d'un conseil
d'administration élargi; on ne parle pas de la formation d'un
comité exécutif, mais cela est sous-jacent, au sens de la Loi sur
les compagnies. J'aimerais connaître l'intention du ministre - puisque,
bien sûr, lorsqu'on parle d'un conseil d'administration élargi,
c'est là la meilleure façon de noyer le poisson, à
condition d'avoir un comité exécutif beaucoup plus aguerri
où siègent des personnes plus influentes - sur la formation du
comité exécutif. Je crois qu'il vient de nous dire qu'il
n'intervient pas. Je me demande dans quelle mesure le ministre, le premier
ministre ou même le bureau du premier ministre, lorsqu'il s'agit d'une
société d'État aussi importante qu'Hydro-Québec, va
laisser la voie totalement libre au conseil d'administration pour la formation
du comité exécutif.
La loi n'en parle pas, mais il n'en demeure pas moins que, pour ma part,
je me pose des questions sur le processus adopté pour la formation du
comité exécutif. Est-ce que le ministre nous dit que cela va
être M. Coulombe, P.-D.G., qui va choisir tous les membres du
comité exécutif? J'ai du mal à croire que, dans ce cas-ci,
le ministre, le premier ministre ou le bureau du premier ministre
n'interviendra en aucune façon. J'aimerais savoir de quelle façon
le ministre voit la formation du comité exécutif
d'Hydro-Québec.
M. Duhaime: II est vrai que le projet de loi est silencieux sur
cet aspect. C'est d'ailleurs intentionnel. À partir du moment où
le P.-D.G.. d'une entreprise de la taille d'Hydro-Québec décide
de former un comité exécutif, je pense qu'il y a lieu de se
féliciter de cette décision. Le modèle retenu - on ne
prétend pas que c'en soit un exportable - est très semblable
à ce qui existe dans d'autres grandes corporations. J'avais en
tête Consolidated-Bathurst, Alcan ou Noranda où il existe un
conseil d'administration avec un président du conseil, un comité
exécutif dont le président est le P.-D.G. de l'entreprise.
Le gouvernement ou le ministre de l'Énergie a-t-il un mot
à dire dans la composition du comité exécutif? La
réponse est évidemment oui, dans le sens suivant: il y a eu,
à Hydro-Québec, depuis un an ou deux, des changements importants,
bien sûr; il y a actuellement des vice-présidents exécutifs
en fonction, qui ont été nommés et cela s'est fait en
consultation, en ce sens que l'initiative des propositions revient à
Hydro-Québec par la voix de son P.-D.G. Nous avons eu une rencontre plus
ou moins informelle et le P.-D.G. de l'entreprise veut, bien sûr, savoir
comment la composition du comité exécutif va être
accueillie par l'actionnaire.
C'est ainsi que nous avons travaillé jusqu'à
présent et, depuis, je dois dire que nous n'avons eu aucun
problème de fonctionnement. Je ne crois pas qu'il appartienne au
gouvernement de prendre l'initiative de faire des propositions quant à
la composition du comité exécutif, mais il m'apparaît
parfaitement normal que nous n'ayons pas ce que j'appellerais une espèce
de cloisonnement systématique des pouvoirs de l'un et des pouvoirs de
l'autre. Nous avons procédé jusqu'à présent en
consultation et j'oserais penser que cela se poursuivra de cette façon
à l'avenir. Ce qui est très important, c'est que ce n'est pas le
ministre de l'Énergie et des Ressources qui prend l'initiative des
propositions quant à la composition du comité exécutif. Je
pense que le député d'Outremont va comprendre facilement que le
P.-D.G., avant de mettre sur la table des noms pour détenir des postes
de commande à Hydro-Québec, fait lui aussi son exploration, si je
puis dire; il essaie d'avoir le comité exécutif le plus
équilibré possible, au plus haut niveau de compétence et
c'est ainsi qu'on a fonctionné jusqu'à présent.
M. Fortier: M. le Président, le ministre fait allusion
à Consolidated-Bathurst ou à d'autres compagnies. Il est bien
évident que le parallèle est différent ici puisque, dans
ces grandes compagnies, il y a des blocs d'actionnaires qui, eux,
délèguent des membres au conseil d'administration, que ce soit
Power Corporation ou d'autres, et il s'établit un certain
équilibre entre les différents intérêts financiers
qui sont actionnaires de la compagnie. Dans ce cas-ci, le seul actionnaire,
c'est le ministre des Finances et le gouvernement intervient normalement par le
ministre de l'Énergie et des Ressources. C'est que la situation est
laissée selon la Loi sur les compagnies, mais le ministre
reconnaîtra avec moi que la situation est bien différente et qu'on
n'a pas, dans le cas d'Hydro-Québec, un "check and balance"
inhérent à la formation du conseil d'administration, à la
formation du comité exécutif, comme ce qui existe dans le secteur
privé puisque justement les différents propriétaires de
blocs d'actions, voulant préserver leur intérêt financier,
ont une certaine influence et sur la formation du conseil d'administration et
sur le comité exécutif. Le gouvernement a choisi de laisser toute
latitude, légalement parlant, à HydroQuébec, ce qui
pourrait aller dans un sens ou dans un autre. Cela pourrait aller dans un sens
d'intervention indirecte de la part du ministre ou cela pourrait aller dans
l'autre sens, celui de permettre au P.-D.G. de faire nommer au comité
exécutif certaines des personnes qui sont elles-mêmes membres du
conseil, mais qui viennent de l'intérieur de la boîte. Je ne me
souviens pas... Est-ce qu'il n'y a que deux... Il y a seulement le
président et le président du conseil. Il n'y a pas de
vice-président exécutif qui siège au conseil
d'administration? Me Legault est là. Quels sont... Il y a seulement le
président du conseil et le président qui siègent au
conseil d'administration?
M. Duhaime: Oui.
M. Fortier: Plus la présence du P.-D.G. de la 5EBJ qui va
disparaître. Alors, à l'avenir, selon la loi, il n'y aurait que le
président du conseil et le président de la compagnie qui
siégeraient au conseil d'administration?
M. Duhaime: C'est cela.
M. Fortier: II n'y aurait pas d'autres officiers de la
compagnie?
M. Duhaime: C'est cela.
M. Fortier: Alors, je retire mon objection à cela. Mais,
il n'en reste pas moins que vous avez laissé toute latitude en faisant
appliquer la Loi sur les compagnies comme telle. Ce que vous me dites, dans le
fond, c'est que vous n'interviendrez pas, mais que vous allez intervenir. Vous
allez intervenir et je me demande si, au lieu de laisser l'affaire comme s'il
s'agissait d'une société privée, il ne serait pas mieux de
dire clairement... Vous savez, dans le public... Et je ne voudrais pas revenir
sur la question du saccage de la Baie-James, je n'y ai pas participé
moi-même et j'en suis fort aise, cela me permet d'être plus
objectif vis-à-vis du ministre et vis-à-vis
d'Hydro-Québec. Mais il n'en reste pas moins que je suis de ceux qui
croient que le gouvernement devrait avoir une attitude très limpide
vis-à-vis du contrôle qu'il exerce sur Hydro-Québec. La
situation qui est créée par cet article ou, indirectement, par la
formation du comité exécutif... Comme le ministre dit qu'il ne
pourrait pas laisser totalement Hydro-Québec décider par
elle-même des membres du comité exécutif, il aurait
été peut-être plus limpide de dire très clairement
que le gouvernement nomme les membres du conseil d'administration et nomme
également les membres du comité exécutif. Alors, je me
demande pourquoi, le ministre nous disant qu'il va intervenir par la porte d'en
arrière, ne le fait-il pas par la porte d'en avant?
M. Duhaime: Je vais répondre très simplement. On
est à peu près à l'intérieur de ce que
j'appellerais une zone ombrée où les interfaces se jouent entre
le pouvoir politique et le pouvoir administratif. Si nous avions voulu nommer
les membres du comité exécutif, nous aurions mis un article dans
la loi à cet effet. Je pense que le député d'Outremont...
Peut-être que je ne me suis pas expliqué clairement tantôt,
je vais me reprendre. Le P.-D.G. fait son tour de piste, j'imagine, et
évalue quels sont les meilleurs hommes ou les meilleures femmes qui,
dans son jugement, devraient faire partie du comité exécutif.
Qu'il y ait ensuite une consultation avec le ministre de tutelle
m'apparaît être une chose parfaitement normale. Et je dois dire
qu'au-delà de la loi constitutive d'Hydro-Québec et
au-delà des textes législatifs, s'il n'y a pas une très
étroite collaboration qui s'installe entre les dirigeants d'une
entreprise comme HydroQuébec, que ce soit le président du conseil
ou le P.-D.G. et le ministre de tutelle, il est évident que nous allons
nous retrouver dans une situation de non-fonctionnement. (12 h 15)
Si Hydro-Québec - je vais prendre un autre exemple - a
l'intention de proposer au gouvernement un programme ad hoc pour écouler
des surplus d'électricité, cela va de soi et il est
évident que le P.-D.G. de l'entreprise va en glisser un mot au ministre
de tutelle avant d'envoyer quelque document que ce soit. Ces discussions, ces
échanges ont lieu de façon continue et très
fréquente. Je ne voudrais pas non plus faire inclure dans la loi que le
P.-D.G. de l'entreprise nomme seul les membres du comité
exécutif. Je dis au député d'Outremont que, jusqu'à
présent, nous avons réussi à très bien fonctionner
sur une base de consultation.
Je vais émettre deux hypothèses. La première: le
P.-D.G. nous soumet ce qu'il conçoit comme composition de son
comité exécutif. Le ministre de tutelle peut très bien
dire: Je suis parfaitement d'accord. Ou encore, sur un ou deux noms, il peut
dire: Je ne suis pas d'accord. Je préférerais, etc. Ce sera alors
au P.-D.G. de l'entreprise de faire sa propre évaluation. Ce n'est
toutefois pas
une information dirigiste qui prend l'allure d'une directive.
Si vous voulez avoir mon sentiment, j'ai eu à travailler,
jusqu'à présent, avec 20 ou 25 dirigeants de
sociétés d'Etat. Je n'ai jamais eu à utiliser la formule
de la directive. Quand un ministre de tutelle doit utiliser une directive pour
donner des instructions à un P.-D.G. d'une société
d'État, à mon avis, c'est qu'il y a un problème
très sérieux.
Je pense qu'il serait préférable de laisser aller les
choses de la façon que le projet de loi l'indique, ou ne l'indique pas
plutôt, c'est-à-dire que le P.-D.G. a la plus large marge de
manoeuvre pour ce qui est de la composition de son comité
exécutif. En pareille matière, que le P.-D.G. en informe le
ministre de tutelle pour connaître son point de vue, cela
m'apparaît normal. Jusqu'à présent, je ne suis jamais
allé en sens contraire de ce que le P.-D.G. m'avait formulé comme
proposition.
Je dois aussi ajouter, parce que c'était probablement la
première fois qu'un comité exécutif se composait à
Hydro-Québec, que j'ai moi-même consulter le premier ministre. Je
crois même que le ministre des Finances, qui est l'actionnaire, a aussi
été consulté sur la composition du comité
exécutif.
M. Fortier: M. le Président, je suis sûr que vous
pensez qu'on passe beaucoup de temps sur un article. Il faut bien comprendre
qu'un comité exécutif est extrêmement important dans la
direction d'une société d'Etat. Je crois que le ministre nous
dit: Écoutez, le président va consulter les 17 personnes membres
du conseil et faire des recommandations. Ce n'est pas exactement comme cela que
ça se passe.
Avant de nommer les membres du conseil, le gouvernement va chercher
à trouver des gens qui seraient des candidats potentiels pour devenir
membres du comité exécutif. Ce qui veut dire que le gouvernement,
faisant même des choix en nommant des gens pour être membres du
conseil, va de facto choisir des candidats qui vont éventuellement
siéger au comité exécutif.
Je dois vous avouer que, personnellement, je ne suis pas contre cela. Si
on regarde dans le passé... Je suis d'accord avec le ministre qu'il
serait aberrant que les dirigeants d'une société d'État
soient en guerre ouverte avec le gouvernement. Comme l'a dit M. Giroux, dans un
cas comme cela, la seule chose à faire pour un dirigeant serait de
démissionner.
D'ailleurs, si on retourne en arrière, on s'aperçoit que
tous les premiers ministres ont cherché à avoir des gens avec qui
ils pouvaient parler. Quand M. Johnson, premier ministre, est arrivé au
pouvoir, il a nommé
M. Giroux parce qu'il avait confiance en lui. Par la suite, celui-ci est
devenu président d'Hydro-Québec.
C'est pour cela que, dans une certaine mesure, quand on connaît le
processus de ce genre de nomination et quand on sait que le gouvernement, en
choisissant les membres du conseil, de facto va effectivement nommer des
membres du comité exécutif, j'ai plutôt l'impression que
c'est le gouvernement qui va décider s'il va y avoir consultation avec
le P.-D.G. plutôt que l'inverse. Le gouvernement cherche à
préserver l'image que cela va être l'inverse. Au fond, ce n'est
pas tout à fait de cette façon que cela se passe.
Ayant dit cela et comme le texte de cet article-ci ne parle pas du
comité exécutif, je dois dire que je suis d'accord avec
l'élargissement du conseil d'administration avec toutes les
réserves que j'ai sur... Je ne sais pas s'il y a d'autres articles, mais
on pourra y revenir plus tard. L'article lui-même ne parle pas de la
formation du comité exécutif comme tel, mais je croyais qu'il
était important d'avoir ce débat, à ce moment-ci, puisque,
pour avoir siégé à des conseils d'administration de 17 et
de 25 membres, je sais pertinemment que c'est le comité exécutif
qui prendra des initiatives qui, normalement, reviennent au conseil
d'administration et que les questions que j'ai posées sur le
comité exécutif, à mon avis, étaient
nécessaires.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Duhaime: J'ai une remarque à faire sur le processus,
qui n'est pas un processus si compliqué que cela. Pour ce qui est de la
formation non pas du comité exécutif, mais du conseil
d'administration d'Hydro, ce n'est pas un secret de polichinelle. Un P.-D.G. On
peut avoir en tête M. Untel, Mme Unetelle, Mme Unetelle, M. Untel, etc.
On se rencontre et on en discute. Ma ligne de conduite est que, si un P.-D.G.
ne voulait pas voir M. Untel ou Mme Unetelle à son conseil
d'administration, je ne le lui imposerais pas et le gouvernement non plus.
L'inverse est également vrai. Cela se fait sur un consensus, ce genre de
discussion. Je n'arrive pas à concevoir qu'à l'intérieur
d'un conseil d'administration, il y ait des nominations qui soient faites
contre le gré du P.-D.G. parce qu'à ce moment, on se
prépare à des situations d'affrontement qui, à mon sens,
ne sont pas dans l'intérêt de l'entreprise ni dans
l'intérêt du public du Québec en général.
Jusqu'à présent, cette formule a bien fonctionné et
je dois dire aussi que, dans beaucoup de cas, cela tient à la
personnalité des personnes qui sont responsables tant au niveau du
gouvernement qu'au niveau de la
présidence de ces sociétés d'État. Il y a
parfois des divergences de vues. C'est parfaitement normal, mais,
jusqu'à présent, je dois dire qu'avec le P.-D.G.
d'Hydro-Québec, M. Coulombe, avec le président du conseil
d'administration, M. Bourbeau, nous avons eu, bien sûr - et je pense que
cela serait un peu naïf que de prétendre le contraire - des
divergences de vues, des divergences d'opinions, mais nous avons réussi
à concilier nos points de vue, que ce soit sur la composition du conseil
d'administration, que ce soit sur les grandes orientations de la
société d'État. C'est drôle, mais j'aurais
l'impression que, si on mettait dans un projet de loi un article très
précis quant à la composition du comité exécutif,
cela m'apparaîtrait à moi - et je le dis comme je le pense - comme
étant une grande ingérence dans les affaires de la
société d'Etat puisque le comité exécutif, comme le
député d'Outremont l'a très bien indiqué, va bien
sûr avoir énormément de responsabilités. Cela va
permettre aussi de dégager le conseil d'administration d'un tas de
problèmes qui peuvent se régler à l'extérieur de la
table de discussion du conseil d'administration.
C'est pourquoi, puisque le comité exécutif va avoir de
grandes responsabilités, il m'apparaît important qu'il y ait cette
espèce, je ne dirais pas une symbiose, mais au moins un accord quant aux
noms des personnes qui le composeront. J'ai l'impression de ne pas prendre un
grand risque en maintenant la loi telle qu'elle est rédigée
actuellement là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 3
est-il adopté?
M. Duhaime: II n'y a pas de changement.
M. Fortier: L'article 3, c'est l'article 5.
M. Duhaime: De 3.1 à 3.5, il n'y a aucun changement avec
la loi actuelle.
M. Fortier: L'article 5 est modifié...
M. Duhaime: Je m'excuse, je n'avais pas la bonne
référence. L'article 2 du projet de loi fait
référence à l'article 4 de la loi actuelle. Là, il
y a des modifications qui concernent la composition du conseil
d'administration.
M. Fortier: C'est ce qu'on vient de discuter.
M. Duhaime: C'est ce qu'on vient de discuter.
M. Fortier: À l'article 3, je voudrais savoir pourquoi le
gouvernement a changé cela. L'article 5 actuellement dit: Le
gouvernement nomme un président du conseil qui devient membre du conseil
d'administration. Ici, vous dites: Le gouvernement nomme un président
parmi les membres du conseil. Enfin, je ne vois pas la raison du changement.
Qu'est-ce qui arrive présentement? Dans le moment, il y a un
président du conseil, qui est M. Bourbeau. Son terme va venir à
échéance. Est-ce que vous dites que, lorsque le terme de M.
Bourbeau sera expiré, si jamais il expire, vous allez nommer un membre
du conseil d'administration, mais que, parmi ceux qui seront là, parmi
les 17, le gouvernement pourrait choisir? Autrement dit, le président ne
nommera pas... Non, il va nommer. Quel changement avez-vous fait, je ne le vois
pas? Est-ce juste une phraséologie différente?
M. Duhaime: Oui, mais, en fait, c'est plus précis que
cela; on fait la concordance avec l'intégration que l'on fait de la
Société d'énergie de la Baie James, qui devient une
filiale à part entière. Si vous lisez l'article 4 de la loi
actuelle: "Les affaires de la Société sont administrées
par un conseil d'administration composé des membres suivants - il y a
trois catégories: a, b et c -a, neuf membres nommés par le
gouvernement pour une période n'excédant pas cinq ans;"
M. Fortier: Je m'excuse, M. le Président, mais où
sommes-nous rendus?
M. Duhaime: Je vous renvoie...
M. Fortier: L'article 3, l'article 5?
M. Duhaime: Non, je vous parle de l'article 4 de la loi
actuelle.
M. Fortier: D'accord, je n'étais pas à cet article;
je croyais qu'on était rendu à l'article 3.
M. Duhaime: Dans l'ancienne loi, le président était
choisi parmi les membres désignés à l'article 4a.
Autrement dit, ce que la loi actuelle disait simplement, c'est que le P.-D.G.
d'Hydro-Québec ou le P.-D.G. de la Société
d'énergie de la Baie James ne pouvait pas être président du
conseil d'administration. Ce que l'on dit maintenant, à l'article 5 de
la nouvelle loi, c'est: "Le gouvernement nomme, parmi les membres du conseil
d'administration, un président du conseil d'administration." Cela veut
dire qu'il va y avoir 17 membres nommés et, parmi
ces 17, le gouvernement va nommer le président du conseil
d'administration.
M. Fortier: Ce que vous dites indirectement, sans le dire, c'est
qu'il pourrait arriver que le P.-D.G. puisse être nommé, en
même temps, président du conseil. La loi n'en fera pas une
objection.
M. Duhaime: Je voudrais juste vérifier, j'avais
l'impression qu'on excluait cette possibilité.
M. Fortier: C'est une éventualité technique. Je
n'ai pas d'objection...
M. Duhaime: Je vais juste vérifier.
M. Fortier: C'est comme dans la Loi sur les compagnies, ça
peut être la même personne ou une autre personne.
M. Duhaime: Oui, vous avez raison. Si on va à l'article 8
de la nouvelle loi, à l'article 6 du projet qui se réfère
à l'article 8: "Le gouvernement nomme, parmi les membres du conseil
d'administration, un président-directeur général qui
exerce cette fonction à temps plein. "Le président-directeur
général est responsable de l'administration et de la direction de
la Société dans le cadre des règlements de celle-ci."
C'est peut-être une question d'interprétation...
M. Fortier: Juste pour comprendre, est-ce que cela veut dire que
l'article 6 dit que, si vous voulez quelqu'un comme P.-D.G., dans un premier
temps, vous allez le nommer membre du conseil?
M. Duhaime: C'est exact.
M. Fortier: Et, dans un deuxième temps, P.-D.G.?
M. Duhaime: Oui.
M. Fortier: C'est juste une technicité.
Le Président (M. Gagnon): L'article 3 est-il
adopté?
M. Fortier: D'accord, adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 3 est
adopté.
M. Fortier: L'article 3 parle de l'article 5. La question que je
me posais... À l'article 3, on parle du premier alinéa. Le
deuxième alinéa demeure n'est-ce pas? C'est le président
du conseil qui demeure l'intermédiaire privilégié entre le
gouvernement et Hydro-Québec; ce deuxième alinéa de
l'article 5 dans la loi telle qu'elle existe demeure, n'est-ce pas?
M. Duhaime: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Gagnon): L'article 3 est
adopté.
M. Fortier: Excusez-moi, mais c'est que, tout à l'heure,
le ministre disait que, pour la nomination des administrateurs, il parlait au
P.-D.G.. Alors, quel est le sens véritable de ce deuxième
alinéa? Est-ce que les deux, dans le fond, sont des
intermédiaires avec le gouvernement?
M. Duhaime: Moi, je dirais oui. Est-ce qu'il y en a un
privilégié par rapport à l'autre? Si on s'en tient
à la loi, le président du conseil est responsable des relations
de la société avec le gouvernement et il assume les autres
fonctions que le conseil d'administration lui assigne par règlement,
mais les relations, les discussions et les échanges, tant avec le
président du conseil qu'avec le P.-D.G., se font à la
connaissance de l'un et de l'autre.
M. Fortier: Cela va bien quand il y a harmonie entre les deux.
Alors, quel est le sens de la loi? Vous maintenez le deuxième
alinéa. (12 h 30)
M. Duhaime: Je pense que c'est sur le plan de la
responsabilité juridique, de la même façon qu'autrefois M.
Boyd était P.-D.G. de l'entreprise et M. Saulnier, comme
président du conseil, était responsable des relations de la
société, responsable au sens de la responsabilité
juridique suivant la loi constitutive d'Hydro-Québec. Mais cela n'exclut
cependant pas que le ministre de tutelle puisse parler avec le P.-D.G. de cette
entreprise. Sauf que, sur le plan de la loi, celui qui est responsable des
relations avec le gouvernement est le président du conseil. Comme dans
toute entreprise d'ailleurs, le grand patron est le président du conseil
d'administration.
M. Fortier: Tel qu'écrit ici et, comme on dit, lorsque le
Parlement dit quelque chose, il le fait pour dire quelque chose. Ce que vous
dites, dans le fond, c'est que le président du conseil pourrait
s'opposer à ce que le gouvernement parle directement au P.-D.G. Je n'ai
pas d'objection, mais c'est la loi...
M. Duhaime: II serait très théorique, à mon
sens, que cela puisse survenir de cette façon. Si jamais cela arrivait
comme cela, je suis prêt à vous concéder que nous aurions
un très sérieux problème de relations. Cela ne s'est
jamais présenté. La responsabilité des relations
étant du ressort du président du
conseil, cela n'exclut pas, bien sûr, que le P.-D.G. puisse parler
au ministre de tutelle. Je dois dire que, sur à peu près tous les
grands dossiers d'Hydro-Québec, et M. Bourbeau et M. Coulombe ont
toujours été très étroitement associés, tant
avec les gens de mon cabinet qu'avec moi-même, qu'avec mon sous-ministre
associé à l'Énergie, M. Pouliot, ou encore avec mon
sous-ministre en titre, M. Descôteaux.
M. Fortier: C'est parce qu'à l'origine, le gouvernement
voulait faire une distinction entre le président du conseil qui
était à temps plein et le président qui était
à temps plein. Comme vous le savez, avant, il n'y avait qu'un
président, du temps de M. Giroux. Je me demandais pour quelle raison
vous mainteniez ce poste parce qu'on pourrait envisager... Je ne sais pas
quelles seront dans l'avenir les responsabilités du président du
conseil, mais, dernièrement, j'étudiais le projet de loi sur la
Société des alcools et, dans les autres sociétés,
SOQUEM, Société des alcools, il y a un président du
conseil qui ne fait que présider les réunions du conseil. Il
s'agit normalement, comme dans les sociétés privées, d'une
personne à temps partiel.
M. Duhaime: Oui.
M. Fortier: Le gouvernement a voulu, en 1978, je crois, nommer un
président du conseil qui avait des responsabilités plus
précises. Je ne sais pas quelles seront dans l'avenir les
responsabilités du président du conseil, mais il semblerait que
le P.-D.G. reprend beaucoup des responsabilités que le gouvernement
avait voulu donner en 1978 au président du conseil. Le ministre vient
d'ailleurs de le confirmer.
Quand je fais ces commentaires, je ne fais aucun commentaire sur les
personnalités en jeu, mais je me pose simplement la question à
savoir quelles vont être les responsabilités du président
du conseil comme tel, si le gouvernement peut dialoguer directement avec le
P.-D.G. On peut concevoir un président du conseil qui préside les
réunions du conseil. Dans les grandes banques, le président du
conseil est également le chef de l'exécutif. Ce n'est pas le cas
ici; le chef de l'exécutif, c'est le P.-D.G. Donc le président du
conseil préside les réunions du conseil. La loi lui disait qu'il
était l'intermédiaire privilégié avec le
gouvernement, et le ministre vient de nous dire que c'est dans la loi, mais ce
n'est pas cela en pratique.
Je me demande quelles sont les fonctions du président du conseil.
Est-ce que cela mérite nécessairement un président du
conseil à temps plein? On pourrait envisager qu'il y ait un
président du conseil à temps partiel comme dans les
sociétés privées.
M. Duhaime: Écoutez, le mot "privilégié"
n'est pas dans la loi. C'est moi qui l'ai utilisé, mais ce n'est pas
dans la loi. Cela dépend toujours de chacune des constitutions. Sous la
IVe République en France, une des fonctions du président du
conseil était de ne pas présider. Ici, l'article 5a ou le
deuxième alinéa de l'article 5, qui n'est pas modifié par
les amendements du projet de loi 4, dit: "Le président du conseil
préside les réunions du conseil et voit à son
fonctionnement." En soi, c'est déjà beaucoup parce que le conseil
d'administration d'Hydro-Québec se réunit
régulièrement deux fois par mois et occasionnellement
davantage.
L'article continue: "II est responsable des relations de la
société avec le gouvernement." Par exemple, lorsque
Hydro-Québec nous transmet une proposition tarifaire, elle vient
toujours par la voix du président du conseil d'administration, de
même que, lorsque la commission parlementaire est tenue et qu'ensuite le
gouvernement approuve ou n'approuve pas la proposition tarifaire, lorsque le
ministre de tutelle retournera à Hydro-Québec, on le fera par ce
qui est indiqué ici, c'est-à-dire qu'on s'adressera au
président du conseil.
Ensuite - c'est ici que vient l'intérêt de toute cette
mécanique - le président du conseil assume les autres fonctions
que le conseil d'administration lui assigne par règlement. Il est bien
évident que, à ce moment-là, selon ce que le conseil
d'administration pourrait décider de confier comme
responsabilités au président du conseil, toutes les portes sont
ouvertes. Je sais que le président du conseil s'intéresse
très étroitement à tout ce litige et ce contentieux que
nous avons avec Terre-Neuve. Je ne pourrais pas vous dire s'il a un mandat
précis du conseil d'administration, mais je tiendrais pour acquis que
oui; s'il n'y a pas un mandat écrit, c'est très certainement
à la suite d'une discussion.
Mais, si vous voulez mon sentiment, il faut absolument qu'à
Hydro-Québec, il y ait un président du conseil à temps
plein. Le travail à faire est énorme. Des administrateurs m'ont
même dit, en me montrant le dossier qu'ils avaient en main avant d'entrer
à un conseil d'administration, que c'est énorme. Il y a beaucoup
de travail qui se fait au conseil d'administration d'Hydro-Québec. Cela
demande une préparation. Il doit voir à son bon fonctionnement.
C'est ce qui explique d'ailleurs que M. Bourbeau ait un adjoint à temps
plein pour le seconder dans son travail.
Je pense qu'on a trouvé une bonne formule. Autrefois, le P.-D.G.
présidait le conseil d'administration. C'est une situation qui, à
mon sens, était en porte à faux. Nous l'avons corrigée
dans le cas de la Société
générale de financement. J'ai eu à travailler avec
la responsabilité du dossier de la Société des alcools. Si
vous voulez mon avis, le président du conseil qui cumule la tâche
de P.-D.G. m'apparaît être une anomalie dans les entreprises de
cette taille où, nécessairement, le conseil d'administration
délègue énormément de ses pouvoirs au P.-D.G.
Lorsque le P.-D.G. est en même temps président du conseil, les
autres administrateurs qui siègent avec lui au conseil sont
drôlement placés pour être capables de faire valoir leur
point de vue ou de simplement le donner.
M. Fortier: Dans la lancée de ce que vient de dire le
ministre, lorsqu'il dit qu'il est d'accord pour préciser davantage le
rôle du président du conseil - puisqu'il vient de dire qu'il est
anormal, pour le P.-D.G., d'être en même temps président du
conseil, car cela peut porter en porte à faux, ce sont ses paroles -
ici, on ne précise pas qui sera le président du comité
exécutif. Je pose les deux questions suivantes: Qui présidera les
réunions du comité exécutif? Est-ce l'intention du
ministre de proposer que le président du conseil préside les
réunions du conseil et du comité exécutif?
M. Duhaime: Non.
M. Fortier: Mais, à ce moment-là, vous êtes
en contradiction avec vous-même, parce qu'on a dit, tout à
l'heure, que le comité exécutif sera encore plus important que le
conseil...
M. Duhaime: Oui.
M. Fortier: ...et là vous dites qu'il sera en porte
à faux. Selon vos propres paroles, il sera très en porte à
faux, parce que vous formez un comité exécutif qui aura les
pleins pouvoirs de facto. Si vous me dites que ce n'est pas le président
du conseil, ce sera donc le P.-D.G. On se retrouve dans la situation qui
existait auparavant.
M. Duhaime: Pas du tout. Le P.-D.G. présidera le
comité exécutif et le président du conseil
d'administration présidera le conseil d'administration. Ce que la loi
actuelle dit - on ne sent pas le besoin de la modifier - c'est que le conseil
d'administration peut confier des fonctions autres que celles de
présider les réunions du conseil et de voir au fonctionnement du
conseil d'administration, pour ce qui est du président du conseil.
Alors, la porte est très largement ouverte pour que des mandats soient
confiés au président du conseil d'administration. C'est
effectivement ce qui se produit à l'heure actuelle.
Pour ce qui est...
M. Fortier: II n'y a pas de comité exécutif
présentement?
M. Duhaime: Effectivement, il n'y a pas de comité
exécutif comme tel, mais les vice-présidents exécutifs
nommés travaillent, bien sûr, avec le P.-D.G., et ce comité
exécutif est présidé par le P.-D.G. Mais, lorsqu'on parle
d'une espèce d'équilibre, je pense que, en matière de
gestion des grandes entreprises, il y a des choses qui, de soi, ne sont pas du
ressort du conseil d'administration et qui relèvent du P.-D.G. qui, lui,
les règle avec son comité exécutif et fait ensuite rapport
au conseil d'administration, ou encore reçoit des mandats du conseil
d'administration dans le fonctionnement normal.
Mais, à Hydro-Québec, on est en face d'une situation qui a
continuellement évolué dans le temps. Autrefois, c'était
la Commission hydroélectrique. Il y avait cinq commissaires.
Après, quand Hydro-Québec est devenue une compagnie à
capital-actions, il y a eu le cumul du poste de P.-D.G. avec la
présidence du conseil. Après, les deux ont été
scindés. Aujourd'hui, le P.-D.G. qui souhaite former un comité
exécutif - il n'y a rien dans la loi qui le lui interdit, au contraire -
va présider son comité exécutif et le président du
conseil va présider le conseil d'administration. Selon ce que le conseil
d'administration pourrait décider, par exemple, de confier des fonctions
autres au président du conseil, la loi le lui permet.
M. Fortier: Le ministre vient de faire référence au
fait qu'il existe présentement un comité avec les
vice-présidents exécutifs. J'imagine que c'est le comité
que l'on peut appeler le comité de régie. Les organismes vont
continuer à exister. Alors, quand on parle du comité
exécutif, on ne parle pas de comité de régie, on parle
d'un comité exécutif du conseil. Ce qui n'est pas clair ici,
c'est quelle est la délégation de pouvoirs. Cela va venir par
réglementation? Est-ce que les règlements existent
présentement? Est-ce que le ministre est prêt à
déposer les règlements qui ont été
préparés, j'imagine, par Hydro-Québec, pour qu'on puisse
saisir l'importance de la délégation des pouvoirs du conseil
d'administration au comité exécutif?
Cela me semble être le point clé parce qu'on attachait
beaucoup d'importance au fait qu'il y a un président du conseil. Vous
dites: Sans cela, la président serait en porte à faux s'il
faisait les deux. Vous formez un comité exécutif. Quelles sont
les responsabilités du comité exécutif? Cela va venir par
réglementation. Quand j'étais à l'Université de
Montréal, c'était bien simple, on disait: L'exécutif a
tous les pouvoirs; il a une délégation permanente, à moins
que le conseil ne dise qu'il garde certains pouvoirs.
Alors là, c'est une délégation quasiment totale.
Dans d'autres sociétés, c'est l'inverse, le conseil
d'administration se réserve beaucoup de responsabilités et en
délègue peu.
Je crois que c'est important que le public sache quel genre de
délégation sera faite vis-à-vis du comité
exécutif puisque c'est le P.-D.G. qui va présider ce
comité exécutif.
M. Duhaime: Je pense que, si on fait le rapprochement entre ce
que vous venez d'indiquer et l'Université de Montréal, ma
compréhension, c'est que le conseil d'administration a eu et a
exercé jusqu'à présent tous les pouvoirs. Mais, quand on
parle d'une délégation, on parle de fonctions qui pourraient
être assumées par le président du conseil par
règlement. Le texte dit: II -le président du conseil - assume les
autres fonctions que le conseil d'administration lui assigne par
règlement. Par règlement, est-ce une résolution, une
décision formelle du conseil d'administration? Ma réponse serait
oui.
M. Fortier: Ce sont les règlements
d'Hydro-Québec.
M. Duhaime: Ce sont les règlements d'Hydro-Québec.
Y aurait-il des objections que ce soit rendu public et remis à
l'Opposition? J'avoue qu'à première vue, ma réponse serait
non. Mais je ne suis pas certain, dans la pratique quotidienne, qu'il y ait eu
explicitement, chaque fois que le président du conseil a eu à
assumer des fonctions autres que de présider et de voir au bon
fonctionnement du conseil d'administration, qu'il y ait eu à chaque
occasion une proposition, une résolution ou encore un règlement
d'adopté au niveau du conseil. Cela peut s'être fait comme cela,
mais je ne pourrais pas vous l'assurer.
M. Fortier: Mais tel que le ministre le souligne, on dit que le
président du conseil peut assumer d'autres responsabilités telles
que données par le conseil d'administration par règlement. Alors,
je prends note que la loi ne détermine pas qui va présider les
réunions du comité exécutif. Cela pourrait être le
P.-D.G., cela pourrait être le président du conseil.
M. Duhaime: Je crois qu'au point de départ, le P.-D.G. va
présider ce comité exécutif, mais cela n'exclurait pas
que, s'il était absent, par exemple, le président du conseil
puisse le présider ou encore que le P.-D.G. demande à un
vice-président exécutif de faire un intérim et de prendre
la présidence du comité exécutif.
Le Président (M. Gagnon): L'article 3 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 4?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 5?
M. Duhaime: C'est de concordance. Autrefois, le quorum
était de cinq membres parce qu'il y avait neuf membres; aujourd'hui, le
quorum sera la majorité des membres.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Fortier: Non. Oui, c'étaient cinq membres avant et
là, c'est la majorité. Oui, d'accord. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 6?
M. Duhaime: Excusez-moi. Pourquoi ne met-on pas un chiffre
précis? C'est parce que l'article 4 précédemment dit que
le conseil d'administration est composé d'au plus 17 membres. Il peut y
en avoir 15, 16, 14; maximum est 17.
M. Fortier: II n'y a pas de problème. (12 h 45)
Le Président (M. Gagnon): Article 6?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 6 est adopté.
Article 7?
M. Fortier: Je m'excuse. À l'article 6, est-ce que vous
nommez un P.-D.G. Le terme du mandat du P.-D.G. n'est pas
déterminé dans la loi, n'est-ce pas?
M. Duhaime: C'est exact.
M. Fortier: Lorsque le gouvernement le nomme, il le nomme par
décret, j'imagine?
M. Duhaime: Oui.
M. Fortier: Est-ce que le décret spécifie
normalement...
M. Duhaime: Un an.
M. Fortier: C'est d'année en année. Mon Dieu! Vous
êtes prudents.
M. Duhaime: C'est à la demande même du nouveau
P.-D.G..
M. Fortier: Concernant les conditions de travail, je sais que,
dans le passé, on reliait... Je ne sais pas si c'est le ministre qui m'a
dit cela ou si c'est un autre ministre, celui de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme, qui disait que, dorénavant, le gouvernement avait des ententes
spéciales selon lesquelles le traitement du P.-D.G. était
relié à la performance de la compagnie qu'il dirigeait. Dans le
cas d'Hydro-Québec, ce pourrait être assez intéressant. Je
vais me porter candidat si vous allez dans cette direction-là. Alors,
est-ce qu'il s'agit simplement d'un traitement fixe ou si c'est au pourcentage
des profits?
M. Duhaime: Je n'oserais pas risquer un ajustement en fonction de
la croissance ou de la décroissance des bénéfices nets de
l'entreprise. D'abord, il y a une chose qu'il faut dire: le P.-D.G.
étant choisi parmi les membres du conseil d'administration et les
membres du conseil ne pouvant être nommés pour des mandats
d'au-delà de cinq ans, cela donne donc la limite quant à la
durée. Maintenant, la question est de savoir si, lorsqu'un P.-D.G. est
nommé par le gouvernement, la loi pourrait permettre une nomination pour
une durée de cinq années. Dans le cas du P.-D.G. actuel, il a
lui-même opté et désiré une nomination pour une
année - cela a été fait - et son mandat a
été renouvelé. Je crois que c'est de décembre
à décembre ou de janvier à janvier. Quant à son
traitement, il est le même cette année que celui de l'année
dernière pour la raison très simple que nous avons, autant pour
le P.-D.G. d'Hydro-Québec que pour l'ensemble de la population du
Québec, traversé - et nous traversons encore - une crise
économique difficile. À propos de la rémunération
du P.-D.G. d'Hydro-Québec, cela n'a pas été long comme
discussion. Je ne crois même pas me souvenir qu'il y a eu une discussion.
Son salaire de cette année est le même que celui de l'année
dernière.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 6 est adopté.
Article 7?
M. Fortier: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 8?
M. Fortier: Ce sont les articles 10 et 11.
M. Duhaime: Cela se réfère aux articles 10 et 11 de
l'ancienne loi. La loi actuelle permettrait au conseil d'administration de
nommer des vice-présidents, etc.
M. Fortier: C'est la Loi sur les compagnies.
M. Duhaime: Là, on abroge pour être de
concordance.
M. Fortier: L'article 11, c'est quoi?
M. Duhaime: L'article 11, c'étaient les traitements des
membres du conseil d'administration.
M. Fortier: Ils doivent avoir des traitements aussi.
M. Duhaime: Oui.
M. Fortier: C'est permis ailleurs. Cela vient plus loin, je
pense.
M. Duhaime: C'est à l'article 9... M. Fortier: Cela
va.
M. Duhaime: ...qui précise que les indemnités des
membres du conseil d'administration sont fixées.
Le Président (M. Gagnon): L'article 8 est adopté.
Article 9?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté aussi.
M. Fortier: Attendez!
Le Président (M. Gagnon): Article 9?
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 10?
M. Fartier: II est abrogé. J'imagine que c'est de
concordance avec la Loi sur les compagnies.
M. Duhaime: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 11?
M. Fortier: "Les règlements de la Société,
à l'exception de ceux qui traitent des matières visées
dans le sous-paragraphe d du paragraphe 2 de l'article 185..."
M. Duhaime: C'est la question du cautionnement, je pense, qui est
au coeur de... Je n'ai pas la loi.
M. Fortier: C'est le sous-paragraphe d. On parle de la
nomination, des fonctions, des devoirs et de la destitution de tous agents,
officiers et serviteurs de la compagnie et du
cautionnement à fournir par eux à la compagnie ainsi que
de leur rémunération.
M. Duhaime: Alors, le sens de l'article 11.5 de la loi, se
référant à l'article 11 du projet de loi, dit que tous les
règlements doivent être approuvés par le gouvernement et
n'ont pas à être ratifiés, sauf ceux qui sont visés
par le paragraphe 2 de l'article 185 de la Loi sur les compagnies. J'en cite un
extrait: "la nomination, les fonctions, les devoirs et la destitution de tous
agents, officiers et serviteurs de la compagnie et le cautionnement à
fournir par eux à la compagnie et leur rémunération".
M. Fortier: Est-ce que la Loi sur l'Hydro-Québec impose
les mêmes conditions aux filiales d'Hydro-Québec? Je m'explique.
On pourra ici passer cet article-là. HydroQuébec International
peut avoir des agents partout à travers le monde sans qu'aucun
règlement ne soit approuvé. Autrement dit, c'est assez facile de
"by-passer" la loi ici en ayant des filiales, comme Hydro-Québec
International qui fait ce qu'elle veut.
M. Duhaime: En fait, Hydro-Québec International comme la
SEBJ avec ce qui est proposé dans le projet de loi, deviennent
assujetties - c'est-à-dire qu'Hydro-Québec International l'est
déjà - à la partie I de la Loi sur les compagnies. La SEBJ
est aussi soumise à la partie I de la Loi sur les compagnies. Le projet
de loi, lorsqu'on y arrivera plus loin, pour la SEBJ, élimine dans la
loi des dispositions qui pouvaient être différentes de ce que la
première partie de la Loi sur les compagnies prévoit.
Lorsqu'on parle ici des règlements d'Hydro-Québec, il
s'agit vraiment d'Hydro-Québec et non de ses filiales. Il faut se
référer à ce que la Loi sur les compagnies prévoit
pour les corporations pour voir exactement le régime qui s'applique
à la SEBJ et à Hydro-Québec International.
En bref, cela veut dire que toute filiale d'Hydro-Québec est
assujettie à la Loi sur les compagnies.
Dans le cas d'Hydro-Québec, par les amendements qu'on a
introduits, on l'assujettit à la partie II de la Loi sur les compagnies,
autant que ce n'est pas incompatible avec la loi constitutive
d'Hydro-Québec.
M. Fortier: Mais là, si je comprends bien, les
règlements d'Hydro-Québec sont approuvés par le
gouvernement et, je crois que c'est implicite, deviennent publics. Mais les
règlements des filiales d'Hydro-Québec ne sont pas
approuvés par le gouvernement et pourraient ne pas devenir publics.
M. Duhaime: Je pense que les règlements constituent des
statuts qui sont publics lorsqu'il s'agit de corporations publiques. Je ne
pense pas qu'il soit permis de refuser de dévoiler ou de divulguer des
règlements qui sont des règlements de corporations autres que des
corporations privées.
M. Fortier: Nous ne sommes pas rendus là, mais
peut-être que, si vous voulez y songer... Pour ma part, je n'ai pas
d'objection à la procédure, mais je voudrais bien que, si les
citoyens du Québec demandent à Hydro-Québec de
dévoiler les règlements d'Hydro-Québec International,
Hydro-Québec y soit contrainte.
M. Duhaime: Je voudrais ici ajouter que la loi sur l'accès
à l'information s'applique à Hydro-Québec. Sûrement,
en plus des dispositions prévues pour les compagnies
elles-mêmes.
M. Fortier: À partir du 1er janvier, oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 11 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 12?
M. Fortier:L'article 12.
M. Duhaime: C'est l'application de la partie II de la Loi sur les
compagnies.
M. Fortier: Cela touche à plusieurs articles. J'ai
regardé ça un peu. Ce que je voudrais savoir - je crois que vous
faites des exceptions, entre autres, sur les réunions des actionnaires -
c'est de quelle façon on procède présentement. Le seul
actionnaire est le ministre des Finances. Est-ce qu'il y a eu
dernièrement, étant donné que cette loi n'était pas
adoptée, une réunion des actionnaires?
M. Duhaime: Dernièrement, non. Ce que l'on fait, c'est
qu'il y a une délégation de pouvoirs. Je me souviens très
bien du cas de SOQUEM où, à une occasion, je m'étais rendu
à l'assemblée annuelle en compagnie de mon collègue des
Finances, l'actionnaire de la compagnie. À une autre occasion, j'avais
une délégation de pouvoirs pour le représenter. Dans le
cas d'Hydro-Québec, non, il n'y a pas eu de... Il y a eu une rencontre
avec le ministre des Finances et la compagnie au moment où nous
étions à mettre au point le projet de loi 16, mais ce
n'était pas dans le contexte d'une assemblée annuelle.
M. Fortier: C'est qu'il n'y avait pas de réunions
formelles.
M. Duhaime: Techniquement parlant, il ne s'agit pas de
réunions formelles jusqu'à maintenant. Cependant, on a
l'intention de le faire cette année.
M. Fortier: Je crois que la loi enlève les articles qui
permettraient d'avoir... Excusez-moi si je fais erreur. Il est dit: à
l'exception des articles... Celui qui parle des réunions annuelles...
Quels sont ces articles?
Une voix: Les articles 190 à 196.
M. Fortier: Ce sont les articles 190 à 196 qui traitent de
cela. Ce qui veut dire que, dorénavant, il ne sera plus
nécessaire de tenir de réunions annuelles, parce que la Loi sur
les compagnies ne s'appliquerait pas. C'est cela?
M. Duhaime: Je crois même que, dans le passé, cela
se faisait par signature, en renonçant à l'avis de convocation,
etc.
M. Fortier: La réunion annuelle, dans le fond, a pour fins
de recevoir le rapport des vérificateurs, c'est pour la nomination des
membres du conseil - la loi dit que vous en avez le pouvoir - et la nomination
d'un vérificateur. Enfin, la loi normale donne ces pouvoirs aux
actionnaires.
M. Duhaime: Les vérificateurs d'Hydro-Québec sont
nommés par le gouvernement.
M. Fortier: À quel endroit est-ce, dans la loi,
présentement?
M. Duhaime: Avez-vous l'article qui dit que le gouvernement nomme
les vérificateurs dans la Loi sur l'Hydro-Québec?
M. Fortier: C'est là présentement?
M. Duhaime: Je crois que oui. On va vous le donner.
M. Fortier: Dans ce cas, les articles 206 et 207 sur la
nomination des vérificateurs ne sont pas exclus; c'est donc dire que,
à l'avenir, les vérificateurs seront nommés par le conseil
d'administration.
M. Duhaime: "Les comptes de la Société sont
vérifiés par les personnes..." C'est à l'article 21 de la
loi actuelle qui n'est pas modifiée: "Les comptes de la
Société sont vérifiés par les personnes que le
gouvernement juge à propos de nommer. La rémunération de
ces personnes est payée sur les revenus de la Société. "Le
rapport des vérificateurs doit accompagner le rapport annuel de la
Société."
Effectivement, la nomination des vérificateurs est faite par le
gouvernement et leur rémunération, sauf erreur, est
établie par Hydro-Québec et non pas par le gouvernement.
M. Fortier: Ce qui veut dire que si, à l'avenir, le
conseil d'administration formait un comité de vérification, comme
c'est assez normal dans une société...
M. Duhaime: II y en a un, à l'heure actuelle. Il y a une
vérification interne.
M. Fortier: Mais ce n'est pas eux qui...
M. Duhaime: Ce n'est pas eux qui signent le rapport annuel.
M. Fortier: ...recommandent la nomination des
vérificateurs, ce qui est normalement le cas dans les compagnies.
M. Duhaime: Non. Il y a un service de vérification interne
à Hydro-Québec, bien sûr. Mais ce ne sont pas les
vérificateurs internes d'Hydro-Québec qui signent les
états financiers de l'entreprise.
M. Fortier: Je ne parle pas des vérifications internes. Je
parle d'un comité du conseil d'administration qui traiterait de
vérification et qui, normalement, est le comité qui fait affaires
avec les vérificateurs externes.
Ici, l'article 21.2 dit: "Les dispositions de la Partie II de la Loi sur
les compagnies, qui ne sont pas incompatibles avec celles de la présente
loi, s'appliquent à la Société, à l'exception des
articles 129, 130, 142, 159 à 162 et 190 à 196." Vous n'avez pas
exclu les articles 206 et 207. Les articles 206 et 207 parlent des
vérificateurs. Je me demande pourquoi vous ne les avez pas exclus
puisqu'il semblerait y avoir contradiction, parce que l'article 206 dit que
toute compagnie doit, à chaque assemblée générale,
nommer un ou plusieurs vérificateurs. (13 heures)
M. Duhaime: On va essayer de se comprendre. La loi actuelle dit
de façon très claire que la Loi sur les compagnies ne s'applique
pas à la société. L'amendement fait à l'article
21.2 dit: "Les dispositions de la Partie II (...), qui ne sont pas
incompatibles avec celles de la présente loi s'appliquent à la
Société, à l'exception...", et l'énumération
suit. Or, la partie II de la Loi sur les compagnies qui établit un
processus de nomination des vérificateurs d'une compagnie ne s'applique
pas ici parce que l'article 21 prévoit le mode de nomination des
vérificateurs.
M. Fortier: D'accord.
M. Duhaime: La partie II s'applique pour autant que cela n'est
pas incompatible.
M. Fortier: Si je comprends bien, vous avez changé les
vérificateurs d'Hydro-Québec dernièrement. Est-ce que le
ministre pourrait nous dire les raisons qui ont motivé ces
changements?
M. Duhaime: Oui.
M. Fortier: Parce que vous avez changé les
vérificateurs qui étaient là depuis 22 ans, qui avaient
travaillé sous cinq gouvernements.
M. Duhaime: De toute façon, je me suis convaincu que cela
faisait trop longtemps et cela ne met pas en cause leur compétence
professionnelle, leur capacité, leur crédibilité. Il m'est
apparu que le moment était peut-être venu de donner une chance
à d'autres. La firme dont les services ont été retenus aux
environs du mois de mars ou du mois d'avril, c'est la firme Raymond, Chabot,
Martin, Paré et Associés.
M. Fortier: Contrairement à ce que dit le ministre, dans
les grandes sociétés, on maintient les gens le plus longtemps
possible parce que c'est un facteur sécurisant pour les prêteurs
extérieurs, ceux de New York et d'ailleurs. Si c'est la seule
explication du ministre, elle est assez mince.
M. Duhaime: II y a deux firmes de vérificateurs
externes...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le ministre, il
est 13 heures.
M. Duhaime: Déjà 13 heures.
M. Fortier: On finit dans quelques secondes.
Le Président (M. Gagnon): Je devrai ajourner les travaux
immédiatement après cette réponse-là.
M. Fortier: Vous avez faim, M. le Président.
M. Duhaime: Moi, je suis prêt à donner mon
consentement pour quelques minutes. Il y a deux firmes de vérificateurs
externes à Hydro-Québec: il y a Samson, Bélair qui est
toujours là, qui est là depuis un bon nombre d'années.
Nous avons nommé récemment le bureau de Raymond, Chabot, Martin,
Paré et Associés. On verra ce que cela donnera. Je n'ai aucune
espèce d'inquiétude quant à ce que les financiers peuvent
penser de ce changement-là et pour une raison très simple, c'est
que la firme Raymond, Chabot est une des plus grandes au Canada. Il ne
m'apparaît pas normal qu'on maintienne en fonction ad vitam aeternam une
firme de vérificateurs qui donne des services professionnels à la
plus grande entreprise appartenant à l'ensemble des
Québécois. Ce n'est pas un droit divin qu'un jour on soit
nommé vérificateur et qu'on le demeure jusqu'à ce que mort
s'ensuive. Il est évident que Raymond, Chabot et Associés vont
faire leur travail. Il n'y a pas eu de politique arrêtée pour
savoir s'ils étaient là pour deux, trois, quatre ou cinq ans. On
verra. Cela m'apparaîtrait intéressant de donner une chance que la
rotation se fasse parce que, sur les niveaux de compétence, je pense que
c'est la même chose.
M. Fortier: Normalement, dans les grandes sociétés
- et le ministre le sait -quand on est satisfait de professionnels, on les
garde et on change de professionnels quand on n'est pas satisfait.
Là-dessus, on va conclure.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 12 est adopté.
La commission de l'énergie et des ressources ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 13 h 04)