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(Neuf heures trente-six minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers se réunit aux fins
d'étudier les engagements financiers du mois de septembre 1983.
Sont membres de cette commission: M. Beauséjour (Iberville); M.
Bérubé (Matane) remplacé par M. Gendron (Abitibi-Ouest);
MM. Blais (Terrebonne), Blouin (Rousseau), Caron (Verdun), Champagne
(Mille-Îles), Doyon (Louis-Hébert), Gauthier (Roberval), Johnson
(Vaudreuil-Soulanges), Middlemiss (Pontiac), Polak (Sainte-Anne), Proulx
(Saint-Jean), Vaugeois (Trois-Rivières).
Au tout début, je demanderais si on accepte le
procès-verbal de la réunion du 6 octobre 1983 ou s'il y a des
questions à poser.
M. Polak: Non, parfait.
Le Président (M. Gagnon): Pas de question, il est donc
accepté.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Nous commençons
immédiatement les engagements du mois de septembre 1983.
M. Polak: Merci, M. le Président. Concernant les heures -
d'habitude, lorsque le président du Conseil du trésor est ici, il
y a des heures qui ne lui conviennent pas -est-ce qu'aujourd'hui il y a des
problèmes? Le ministre est-il disponible jusqu'à 13 heures et
ensuite de 15 heures à 18 heures?
M. Gendron: Pour moi, il n'y a pas de problème, je suis
disponible pour la journée.
M. Polak: Comme toujours, M. le Président, on va faire
notre possible pour terminer avant 18 heures. Je note avec plaisir que le
député de Louis-Hébert arrive; cela prolongera,
évidemment, un peu la séance, mais pas indûment.
M. Doyon: Cela la prolonge, mais cela l'améliore
aussi.
M. Polak: J'en suis certain. Aux Affaires culturelles, je n'ai
rien.
Le Président (M. Gagnon): Affaires municipales.
M. Polak: Non, mais c'est toujours sous réserve que le
député de Louis-Hébert...
M. Doyon: Je vais me manifester, mon collègue. Ne craignez
pas.
Le Président (M. Gagnon): Affaires sociales.
M. Polak: Non. La première question que j'ai, c'est
à l'Agriculture.
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, Pêcheries et
Alimentation. Quel engagement?
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
M. Polak: Engagement 800. "Subvention à la
Société québécoise d'initiatives agroalimentaires
pour fins d'acquisition de 1530 actions ordinaires du capital-actions de
Madelipêche Inc., dans le but de faciliter la réorganisation de
cette dernière. Montant de l'engagement: 900 000 $."
Sans aller dans tout le débat, parce que je me rappelle
qu'à l'Assemblée nationale des questions ont été
posées sur ce dossier-là, est-ce que cela veut dire qu'avec
l'acquisition de 1530 actions ordinaires cette société
québécoise a maintenant le contrôle parfait? Est-ce que
cette somme de 900 000 $ a aidé à préserver les emplois et
ainsi à donner une chance à ceux qui veulent gagner leur vie dans
la pêche d'être capables de le faire?
M. Gendron: II semble, M. le député, que
l'information ne soit pas disponible à la lumière des
informations que nous avons. Comme vous avez le droit d'avoir une
réponse à votre question, nous allons la noter et le demander au
ministère. Précisément, sur le premier volet de votre
question, le contrôle parfait, je n'ai aucune indication dans les notes
que nous avons ce matin, à savoir si c'est exact; la même chose
pour le deuxième volet de votre question.
Le Président (M. Gagnon): Nous notons les questions et
nous faisons la demande.
M. Gendron: Oui.
M. Polak: Avez-vous cela, M. le
secrétaire?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela donne le
contrôle, c'est-à-dire plus de 50%?
M. Polak: C'est ça. Plus de 50%, le contrôle de
cette société. Deuxièmement, est-ce que l'investissement
de cette somme de 900 000 $ a permis à Madelipêche de continuer
ses travaux au bénéfice des pêcheurs?
M. Gendron: M. le Président, en dehors des notes qu'il y a
ici, je peux vous dire tout de suite que cette part d'argent avait comme
conséquence de permettre à Madelipêche de devenir une
société mixte dont 51% du capital-actions appartient aux
Pêcheurs unis du Québec et 49% appartient à la
Société de développement industriel du Québec.
Cela, au moins, nous le savions.
Je ne sais pas si, en termes de contrôle, vous donner uniquement
cette proportion que 51% du capital-actions était quand même
détenu par Pêcheurs unis du Québec et 49% par la
Société de développement industriel, c'est suffisant. Mais
je pense que oui, pour le premier volet, parce que cela ne donnait pas un
contrôle parfait, c'est sûr, si 51% est détenu par
Pêcheurs unis et 49% par la Société de développement
industriel du Québec.
Le Président (M. Gagnon): Ça va pour le premier
volet de la question.
M. Polak: Pour le premier volet, selon la réponse du
ministre, étant donné que nous sommes rendus à 51%, cela
veut dire, à toutes fins utiles, qu'il y a un contrôle. Oui.
Le Président (M. Gagnon): Et pour le deuxième
volet, vous aviez demandé si cela avait permis à
Madelipêche de conserver les emplois.
M. Polak: C'est ça. Le fait d'avoir investi ce montant de
900 000 $ par le biais d'une subvention, est-ce que cela permet à
Madelipêche de continuer ses opérations?
Le Président (M. Gagnon): D'accord. Cela va. M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: J'aimerais aussi demander au ministre s'il est question
d'autres subventions de même nature à Madelipêche ou si cela
termine l'opération sauvetage. Est-ce que d'autres fonds publics
doivent, d'une façon qu'on prévoit, être investis dans
Madelipêche, ou si cela termine l'opération sauvetage?
M. Gendron: M. le Président, c'est comme dans bien
d'autres dossiers, j'ai l'occasion d'être au Conseil du trésor,
au
Conseil des ministres ou au Comité des priorités, aux
trois niveaux de décision gouvernementale. À ma connaissance,
jamais nous n'aurions reçu - les autres collègues où les
structures "décideuses" du gouvernement -des informations additionnelles
à savoir qu'il y aurait lieu d'y aller d'une autre injection de capital
prochainement, peu importent les modalités. Alors, à votre
question, je pense que oui, selon les informations qui nous ont
été transmises à ce jour par le ministre responsable des
pêches.
M. Doyon: M. le Président, une question
supplémentaire. Est-ce que, de quelque façon que ce soit, sans
qu'il y ait injection de capital proprement dit, le gouvernemt aurait garanti
des prêts à Madelipêche?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Gendron: Pas à notre connaissance et pas au niveau du
Conseil du trésor en tout cas.
M. Doyon: Le gouvernement n'a pas garanti de prêts
proprement dits à Madelipêche.
M. Gendron: Non. En dehors de ce que nous avons ici.
M. Doyon: En dehors du 900 000 $, il n'y a rien d'autre?
M. Gendron: Non, pas pour le moment.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? Prochain
engagement.
M. Polak: Le prochain engagement, selon moi, est Commerce
extérieur, engagement 300.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Engagement 300. M. le
député de Sainte-Anne.
Commerce extérieur
M. Polak: M. le Président, on attend toujours que le
ministre soit rendu à l'engagement en question.
M. Gendron: Ah! C'est d'une gentillesse
"déboutonnée".
M. Polak: Mais, avec le président du Conseil du
trésor, nous avons notre propre méthode de travail. De temps en
temps, nous avons des grand débats sur l'indépendance.
M. Gendron: Cela va, M. le député.
M. Polak: Merci. Engagement 300. "Contrat de services pour agir
à titre
d'agent de développement industriel à la Direction
générale de l'analyse et de la stratégie pour une
période d'un an. Fournisseur: M. Carl Grenier, Québec. Montant de
l'engagement: 42 736 $." (9 h 45)
Je voudrais savoir si nous avons le curriculum vitae de M. Grenier ou
peut-être quelques remarques dans le document du ministre concernant ce
monsieur et surtout son expertise dans le domaine.
M. Gendron: Nous n'avons pas le curriculum vitae ici, nous allons
le faire venir du ministère. Tout ce qu'on dit ici, c'est qu'il semble
indiqué de bénéficier de l'expertise de M. Grenier au
moins jusqu'à ce que le personnel professionnel de la Direction
générale de l'analyse et de la stratégie soit
recruté. Il est proposé de retenir les services de M. Grenier,
mais vous avez raison, nous n'avons pas d'information dans le sens que vous
l'indiquez, et je pense que vous avez le droit d'avoir cette information. Nous
allons la demander au ministère, car nous ne l'avons pas.
M. Polak: D'accord.
M. Doyon: Question supplémentaire, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Le ministre pourrait-il nous informer si les banques de
personnel en disponibilité, aussi bien au ministère des Affaires
intergouvernementales qu'au ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme ou dans d'autres ministères, ont été
inventoriées de façon à voir si personne n'était en
mesure, à l'intérieur de la fonction publique, de remplir cette
fonction et, si c'est le cas, nous expliquer comment il se fait qu'il n'y avait
personne au ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme ou au
ministère des Affaires intergouvernementales qui occupait le poste
d'agent de développement industriel et s'occupait de l'analyse de la
stratégie? Qui faisait cela ou est-ce que ce n'était pas fait
auparavant?
M. Gendron: A la première question, c'est sûr qu'au
Conseil du trésor - je suis là depuis deux ans - jamais on
n'autorise une ressource additionnelle sans, d'abord, poser une question sur la
banque de disponibilité et sans regarder, effectivement, les ressources
disponibles à l'intérieur d'un ministère sectoriel ou
regroupées au niveau de ce qu'on appelle spécifiquement la
"banque de dispo". Dans le cas que vous évoquez, il n'y avait pas de
ressource disponible qui avait l'expertise requise, d'autant plus que
c'était la continuité d'une recherche qui avait été
commencée. M. Carl Grenier avait bénéficié de
contrats spécifiques antérieurement à cet engagement que
nous approuvons aujourd'hui. Comme nous croyions que le contrat devait se
continuer, nous avons dit: Premièrement, il n'y a pas de ressource
disponible, mais, deuxièmement, on en a une qui a déjà eu
les contrats, qui a développé une expertise, qui a
développé une compétence et il y a une logique à
lui attribuer la partie excédentaire du contrat qui est ici, soit des
honoraires de 42 000 $.
M. Doyon: À ce moment-là, le ministre pourrait-il
nous fournir la description des fonctions qui étaient occupées
préalablement par M. Grenier? À quel titre agissait-il, à
quel salaire et pour quelle période?
M. Gendron: II n'y a pas de problème, nous avons ces
informations. Il était à l'Office québécois du
commerce extérieur.
Le Président (M. Gagnon): Vous l'avez ici ou s'il faut le
demander?
M. Gendron: Je ne l'ai pas ici parce qu'on n'a pas toutes les
pièces. Oui, il faut le demander.
Le Président (M. Gagnon): Description des fonctions et
contrats antérieurs.
M. Doyon: Ainsi que les salaires et les périodes.
Le Président (M. Gagnon): Avant de continuer, tantôt
vous avez dit qu'on approuve les engagements financiers. Je voudrais dire qu'on
ne les approuve pas; nous ne faisons que les étudier.
M. Gendron: Oui, je sais, ils sont déjà
approuvés.
Le Président (M. Gagnon): Oui. C'est juste le terme.
M. Doyon: M. le Président, en parallèle avec cela,
est-ce que le Conseil du trésor dispose - le ministre est là
depuis plusieurs années, il vient de le dire - d'un répertoire ou
d'une compilation de tous les contrats qui sont en vigueur actuellement et qui
l'ont été pendant l'année 1982? Nous avons toujours
beaucoup de difficulté à savoir quels sont les effectifs
contractuels du gouvernement. Dans des cas semblables, étant
donné que c'est approuvé par le Conseil du trésor,
j'aimerais savoir si le Conseil du trésor dispose d'une compilation
quelconque qui permettrait au ministre de nous dire, à la suite d'une
question que nous poserions: Voici, le Conseil du trésor a
présentement sous contrat tant de personnes, les voici et à tel
coût. Est-ce que cette compilation existe?
M. Gendron: Nous n'avons pas une compilation globale au Conseil
du trésor pour les contractuels. Probablement les ministères
l'ont-ils, mais nous ne voyons pas l'intérêt d'avoir un inventaire
permanent des contractuels de tous les ministères sectoriels, pour
plusieurs raisons. C'est très variable; chaque cas mérite une
analyse individuelle qui est cependant faite au Conseil du trésor sur
chacun des cas. Si l'information vous apparaît pertinente et souhaitable,
vous pouvez l'obtenir du ministère sectoriel.
Le Président (M. Gagnon): Si vous me le permettez, M. le
député de Louis-Hébert, cela m'apparaît le genre de
question qu'on pourrait mettre au feuilleton à l'Assemblée
nationale, car cela implique une recherche dans chacun des
ministères.
M. Doyon: Oui, oui, sauf que simplement - c'est un aparté,
M. le Président, et je vous rejoins là-dessus, il n'est pas
question d'en faire un débat - je vous signale que, pour nous, c'est
très difficile. Le président du Conseil du trésor ne se
gêne pas - il l'a fait devant vous à plusieurs reprises ici - pour
faire état de la diminution des effectifs, de la condensation des
effectifs, etc. Là, il y a des chiffres. La fonction publique engage
tant de personnes, etc. Il nous arrive des chiffres et des chiffres, sauf que,
quand on veut comparer des choses, ce qui importe aux contribuables, c'est le
montant global consacré aux gens qui sont payés à
même les fonds publics. Quand vient le temps de savoir combien les
contractuels coûtent, pour savoir si la fonction publique au sens large a
pris de l'expansion ou pas, on n'est pas capable de l'avoir.
Je comprends que je pourrais m'informer auprès du ministre des
Affaires sociales, auprès du ministre des Affaires intergouvernementales
etc., mais je dis que la responsabilité de la gestion globale appartient
au Conseil du trésor pour les fonds publics. Le Conseil du trésor
- j'en fais une suggestion formelle - et le ministre, je pense, devraient le
retenir. C'est dit de bonne part. Le Conseil du trésor devrait savoir
combien de personnes on engage en tant que contractuels, combien cela nous
coûte de façon qu'on puisse comparer des comparables. Si on
diminue les effectifs réguliers, mais qu'on engage des contractuels,
c'est blanc bonnet, bonnet blanc, d'après moi. Il faudrait faire
attention à cela.
M. Gendron: Oui, mais si vous me le permettez, M. le
Président, il y a des nuances à ce que dit le
député de Louis-Hébert, parce que vous pouvez très
bien effectuer la recherche au niveau, entre autres, du contrôle de la
masse salariale. Par la masse salariale globale et les comptes publics, vous
êtes en mesure, effectivement, de voir s'il y a une croissance indue des
effectifs globaux dans l'appareil. Je pense qu'il faut quand même donner
ces précisions pour éviter de laisser croire qu'il n'y a aucun
moyen d'avoir un suivi et un contrôle exact de ce qui se passe au niveau
des effectifs.
Le Président (M. Gagnon): Pas d'autres questions?
M. Polak: Commerce extérieur, engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): Oui. M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat de services pour agir à titre de
conseillère en communications aux fins de concevoir les
caractéristiques d'une présentation intégrée des
principaux éléments d'information, de documentation et de
participation aux expositions reliées aux activités du
ministère pour une période d'un an. Fournisseur: Mme Ginette
Gervais, Québec. Montant de l'engagement: 29 600 $." J'ai la même
requête que dans le cas précédent, à savoir que
j'aimerais avoir un curriculum vitae, à moins que le ministre n'ait des
renseignements dans son dossier indiquant surtout l'expertise de cette dame en
cette matière.
M. Gendron: Oui, effectivement, on l'a dans le dossier ici. Mme
Ginette Gervais est un instant, que j'en prenne davantage connaissance - une
diplômée d'études secondaires, diplômée
d'études collégiales et professionnelles du Cégep de
Sainte-Foy en communications, quinze années d'études
complétées. Parle français et anglais. Expérience
de travail: elle a travaillé pour Cabana, Séguin Inc., qui est
concepteur "senior". À titre de concepteur "senior", ses
responsabilités se situaient surtout au niveau de la stratégie,
analyse, définition de la problématique et formulation des
objectifs au niveau de la création et de l'exécution. En 1981,
elle a travaillé pour Québec Science. En 1980, elle a
travaillé pour Denis, Collette et Associés comme adjoint au
directeur de la production. Elle a une expérience des communications
aussi pour Mantra
Communication, boulevard Saint-Cyrille, Québec, toujours à
titre de concepteur "senior". Elle a une expérience comme conceptrice
graphiste. Elle a travaillé pour LeVoyant Communication. Je ne sais pas
quoi.
M. Polak: Oui, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'autre engagement?
Communications
M. Polak: Communications, 400. Le Président (M.
Gagnon): Oui?
M. Polak: "Contrats négociés. Contrat pour l'achat
d'un logiciel Intertest. Fournisseur: On-Line Software International Inc., New
Jersey, E.-U. Montant de l'engagement: 42 000 $ E.-U." Je voudrais savoir s'il
y a une raison spéciale pour laquelle on a procédé par le
biais des contrats négociés. N'y avait-il pas de fournisseurs
québécois de qui on aurait pu acheter une telle machine ou un tel
appareil?
M. Gendron: Après vérification, on a l'information
que non, il n'y en avait pas au Québec. C'est un contrat
spécifique, particulier et c'est dans ce sens que l'option a
été un contrat négocié. De toute façon, il y
avait un seul soumissionnaire et, à ce moment-là, la
décision fut de négocier avec la compagnie mentionnée.
Elle est la seule à vendre le type de logiciel qui était requis.
C'est elle qui l'a fabriqué et elle a l'exclusivité de la
vente.
Le Président (M. Gagnon): Quel autre engagement?
Conseil exécutif
M. Polak: L'engagement 601, du Conseil exécutif.
"Subvention à 120282 Canada Inc., Bromont, comté de
Brome-Missisquoi, dans le cadre du programme de stimulation de
l'économie et de soutien de l'emploi. Montant de l'engagement: 74 500 $.
Nature du projet: implantation d'une entreprise de revêtement mural en
bois. Nombre d'emplois créés: 37."
Je voudrais savoir s'il s'agit ici d'une toute nouvelle entreprise ou
est-ce que c'est la continuation d'une entreprise qui existait
déjà et qui était peut-être en difficultés
financières? Lorsqu'on parle du nombre d'emplois créés,
37, s'agit-il vraiment de nouveaux emplois ou est-ce que cela peut indiquer que
des emplois ont été retenus?
M. Gendron: II s'agit d'un PECEC et, dans le cas de la
classification du nombre d'emplois créés pour le PECEC, la base
de calcul a toujours été en termes de personnea-année.
Alors, ici on dit: Le nombre d'emplois créés est effectivement de
37 personnes-année avec un coût par emploi de 2000$.
M. Polak: Donc, si j'ai bien compris, toutes ces subventions qui
se trouvent ici sont dans le cadre du programme PECEC, n'est-ce pas?
M. Gendron: PECEC, oui.
M. Polak: Nous appelions cela ici, avec le président du
Conseil du trésor, "paycheck" parce que, si on donne un "paycheck", on
ne reçoit pas toujours beaucoup en retour.
M. le Président, le ministre n'est peut-être pas au courant
de l'ardeur de nos travaux. Après de longues séances
d'étude, d'échanges de correspondance et d'opinions impliquant
notre secrétaire, notre président, enfin tout le monde, nous en
sommes arrivés à une liste de questions en vertu de ce programme.
Nous avions déterminé qu'on prenait quelques échantillons
par mois ou au fur et à mesure que cela se présentait, et pas
plus de trois ou quatre échantillons. Nous vous donnerons les
numéros afin d'obtenir ces renseignements en suivant la formule qui est
maintenant acceptée.
M. Gendron: Cela va. Identification, projet et tout cela?
M. Polak: Exactement. Le suivi, etc. Pour gagner du temps, on
peut vous dire que dans cette série on peut prendre l'engagement 601
dont je viens de parler et ensuite l'engagement 606.
Est-ce que mon collège de Louis-Hébert a un
échantillon? Nous avions dit au ministre que nous n'irions pas plus loin
que quatre échantillons. J'en ai pris deux; alors, si vous en avez un
dans cette série-là.
M. Doyon: On peut en prendre un autre. J'essaie de le
trouver.
M. Gendron: Prenez-en autant que possible dans mon comté.
Je suis habituellement très informé sur ces dossiers-là
parce que ce sont les fonctionnaires de l'Office de planification et de
développement.
M. Doyon: C'est cela que nous essayons d'éviter.
M. Polak: Moi, j'aurais l'engagement 609.
M. Doyon: D'accord, allons-y pour l'engagement 609 et pour
l'engagement 628.
M. Polak: Donc, cela nous en donne quatre, M. le
Président, pour s'en tenir à la formule que nous avions
acceptée.
M. Gendron: On ne répond pas ici. C'est pris en note et
vous aurez une réponse. (10 heures)
Le Président (M. Gagnon): C'est une bonne méthode
de travail, n'est-ce pas?
M. Gendron: C'est excellent.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci. Je me permets de demander au ministre s'il y a
eu des changements dans la politique de PECEC ou la politique de subventions
aux entreprises. Ce qui me porte à poser cette question - on pourrait
aller dans un engagement financier particulier, mais j'aime mieux m'en abstenir
compte tenu de la méthode de travail - c'est qu'il y a deux ou trois
jours, dans le Soleil, il y avait un article de Denis Angers dans lequel le
ministre Biron annonçait: "Finie l'ère des subventions". Je peux
aller chercher l'article, il est sur mon bureau, je ne l'ai pas en main.
C'était il y a deux ou trois jours, dans la section économie du
Soleil, signé de M. Denis Angers. J'aimerais savoir ce qu'il en est de
cette annonce du ministre. Est-ce que c'est le fait d'une politique
gouvernementale?
Ce qui me fait me poser des questions, c'est que, dans la même
page ou, en tout cas, à la page précédente dans l'Argus,
M. Biron annonçait des subventions dans son comté de
Lotbinière à deux ou trois fabriques de meubles. Cela faisait
curieux; sur une page, on annonçait: "Finie l'ère des
subventions" et, sur la page précédente ou la page suivante, M.
Biron annonçait, à grand renfort de publicité, qu'il
versait des subventions très généreusement à un
certain nombre de fabriques de meubles dans son comté. Qu'en est-il
exactement, de façon qu'on sache à quoi s'en tenir? Est-ce fini
ou si ce n'est pas fini?
M. Gendron: M. le Président, je voudrais tout simplement
dire deux choses. À la lecture d'un article de journal, souvent on
comprend ce qu'on veut bien comprendre et c'est particulièrement souvent
le cas du député de Louis-Hébert. J'ai lu le même
article et, que je sache, M. Biron ne disait pas que c'était fini les
subventions. Il disait que c'était fini les subventions sans analyse de
performance et sans recherche additionnelle pour s'assurer que les entreprises
bénéficient d'aide financière conformément à
des programmes existants pour lesquels nous sommes convaincus qu'il y a lieu de
soutenir des initiatives; dans certains cas, donner le coup de pouce
nécessaire au démarrage et, dans d'autres cas, aider d'une
façon plus substantielle.
La question générale posée par le
député de Louis-Hébert ne concerne pas
spécifiquement les engagements financiers que je sache. C'est une
orientation d'ordre général. S'il y a des annonces
particulières à faire comme changement d'attitude pour l'aide
à l'entreprise, de quelque nature que ce soit, j'ai l'impression que
l'Exécutif avisera et prendra les décisions qui s'imposent. Mais,
en ce qui me concerne -toujours pour les raisons que j'ai mentionnées
tantôt - étant à trois niveaux décisionnels quand
même assez importants dans le gouvernement, je n'ai pas eu l'information
que, pour ce que nous avons à discuter ce matin dans cette section, soit
les subventions de PECEC, il y avait quelque modification substantielle
d'apportée.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, même si le ministre dit
qu'il ne voit pas trop le rapport avec ma question, cela m'apparaît
important. Si la présidence le permet, nous reviendrons peut-être
là-dessus, parce que j'aimerais peut-être qu'on y revienne plus
spécifiquement si le ministre s'entête à dire que ce n'est
pas ce qui a été annoncé par le ministre Biron. Je retiens
cependant des propos du ministre que le changement qui s'est effectué -
parce qu'il y a un changement qui s'est effectué - c'est que, comme il
l'a dit lui-même, c'est fini les subventions sans analyse de performance
et sans vérification des rapports coûts-bénéfices.
Cela m'amène à me poser de très sérieuses questions
sur la façon - si on est en train de changer cela - dont les choses se
sont faites préalablement. Le ministre vient de reconnaître dans
ses propres mots que les subventions ont été versées
jusqu'à maintenant - en admettant que ce soit différent à
partir de ce que le ministre Biron a annoncé - sans analyse de
performance et sans vérification de coûts-bénéfices.
Cela est extrêmement inquiétant. Je vous dis que c'est une
mauvaise utilisation des fonds publics que de procéder comme cela
à donner de l'oxygène à des mourants qui, de toute
façon, dès qu'on va débrancher l'appareil, vont mourir.
C'est le ministre qui vient de reconnaître cette chose, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Gendron: Je pense que c'est important parce que j'ai l'article
devant moi. Alors, je m'inscrits complètement en faux sur ce qui vient
d'être dit par le député de Louis-Hébert. Je suis
pas mal sûr que M. Biron avait en tête ce qui se passait sous le
règne de l'ancien gouvernement, parce que l'article est très
clair. Il dit ceci: "Elle est finie l'ère des subventions
discrétionnaires qui, trop souvent par le passé, n'ont servi
qu'à prolonger l'agonie d'entreprises moribondes. Ce vers quoi s'oriente
actuellement le gouvernement du Québec, c'est bien plus la formule des
garanties de prêts qui, en permettant aux entreprises de
se financer dans l'immédiat, incitent à la croissance", et
ainsi de suite. Et là, il parle plus particulièrement de la
justification de ce qu'on a appelé le plan Biron, qui était
axé davantage sur la garantie de prêt. Car au Québec, le
problème des entreprises est souvent, d'abord et avant tout, un
problème de financement, un problème de sous-capitalisation
plutôt qu'une subvention directe. L'article en entier porte sur la
clarification et la justification du plan Biron. Il parlait de cela. Il ne
parlait pas d'autres programmes de la SDI. Il ne parlait pas de PECEC. Il ne
parlait pas de l'OPDQ et d'autres programmes; strictement de celui-ci, en
disant: Voici pourquoi j'ai orienté davantage, dans le plan Biron, une
aide qui avait plus la forme d'une garantie de prêt que d'une subvention
directe. C'est ce dont il parlait dans l'article que j'ai sous les yeux. Donc,
je ne puis accepter d'aucune façon les propos du député de
Louis-Hébert.
Le Président (M. Gagnon): Je voudrais vous faire
remarquer, M. le député de Louis-Hébert, que, de toute
façon, à mon point de vue, votre question n'entre pas dans le
cadre des engagements financiers, surtout des engagements qu'on
étudiait, soit les engagements financiers administrés par PECEC
et non pas par le ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
C'est peut-être un débat intéressant qui pourrait avoir
lieu à une autre occasion. Le ministre a donné la réponse,
mais j'aimerais qu'on puisse retenir ces questions pour une autre occasion,
parce qu'en fait cela n'entre pas dans le cadre des engagements financiers.
Cela va?
M. Doyon: Pas de problème, M. le Président, sauf
que je retiens l'aveu répété par le ministre, à
savoir que les subventions discrétionnaires aux entreprises moribondes
étaient terminées. C'est un aveu important et c'est ce que je
retiens des propos du ministre. On peut passer à d'autre chose
maintenant.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. Maintenant, on va à quel
engagement?
M. Polak: Conseil exécutif, engagement 800. "Subvention
à Bio-Endo Inc., Montréal, à titre d'aide
financière lui permettant de relocaliser un nombre maximum de 40
personnes provenant du personnel scientifique et technique des Laboratoires de
recherche Ayerst de ville Saint-Laurent dont les activités cesseraient
à la fin de l'année 1983. Montant de l'engagement: 1 282 050 $."
Je voudrais savoir si tous ces gens, ces 40 recherchistes ont été
engagés maintenant ou le seront à la fin de l'année 1983.
La compagnie Bio-Endo Inc., les engage-t-elle? A-t-on réussi à
les retenir au Québec ou s'il y en a qui ont été
perdus?
M. Gendron: D'abord, il est peut-être important de savoir
que c'est une filiale de la SGF. Pour vous donner un peu plus le contexte les
laboratoires Ayerst, qui regroupent la plus importante équipe de
recherche dans le domaine pharmaceutique au Canada, doivent cesser leurs
activités à la fin de 1983. Ce sont 170 employés, dont 42
chercheurs, qui seront touchés par cette fermeture. Dans un effort pour
relocaliser une partie de cette équipe de recherche et ainsi conserver
l'expertise au Québec, le ministère de la Science et de la
Technologie a soumis un mémoire au CMPDE, lequel a accepté les
solutions proposées au mois de juin dernier. Une des solutions
proposées, qui est celle dont on parle - les deux autres étant
encore à l'étude - consiste à créer le fonds
spécial prévu - le fonds spécial de la science et de la
technologie - afin de subventionner l'embauche par la firme Bio-Endo, filiale
de la SGF, d'un maximum de 40 personnes.
Une convention entre Bio-Endo et le gouvernemnt du Québec
à cet effet est valide pour cinq ans. Selon les termes de cette
convention, Bio-Endo s'engage, entre autres, à prendre à sa
charge, à la fin de la période d'aide du gouvernement, le
personnel scientifique engagé dans le cadre de cette convention ou la
portion de ce personnel restant, à moins qu'elle ne puisse
démontrer que le personnel engagé n'a pas permis le
développement de nouveaux produits, que le chiffre d'affaires de
Bio-Endo ne lui permet pas de garder ce personnel - ce sont les conditions,
s'il en reste - que les objectifs de Bio-Endo ont été
modifiés et qu'en conséquence ce personnel ne répond pas
à ses objectifs.
Le ministre de la Science et de la Technologie demande donc
l'autorisation de verser à Bio-Endo, à partir d'un virement de
crédits d'un montant équivalant du programme 3,
élément 5, programme 3, élément 3, une aide
financière, telle que spécifiée là, de 1 282 050 $
pour l'exercice 1983-1984 pour permettre de sauvegarder l'emploi de ces 42
chercheurs qui seraient touchés par la fermeture.
M. Polak: Maintenant, on parle d'une subvention à
Bio-Endo. Tout de même, on parle d'un montant assez substantiel, 1 280
000 $. En échange de cette somme, Bio-Endo aura 40 chercheurs à
son emploi. J'imagine que la société n'a pas besoin d'aller
puiser dans ses propres fonds pour payer ces gens parce qu'elle reçoit,
justement, de l'argent du gouvernement. Est-ce que le produit du travail de ces
gens va au bénéfice de Bio-Endo? Est-ce que Bio-Endo va
rembourser cette somme au
gouvernement à un moment donné?
M. Gendron: Non, parce que, comme je vous l'ai dit tantôt,
elle est une filiale de la SGF - c'est bien cela - la Société
générale de financement est en partie le gouvernement. M. le
député, ce qu'on a comme information additionnelle, c'est que
Bio-Endo est une toute nouvelle société acquise récemment
par la SGF, comme je l'ai mentionné tantôt, dans le but de
développer une expertise québécoise dans le domaine des
biotechnologies, mais particulièrement appliquées au secteur de
la santé. C'est dans ce sens que le ministre de la Science et de la
Technologie a suggéré au comité de développement
économique et au Conseil des ministres de faire l'opération pour
avoir la garantie de conserver les chercheurs qui se voyaient en situation de
fin d'emploi aux Laboratoires Ayerst.
M. Polak: Maintenant, si je fais le calcul rapidement, cela me
donne quelque 30 000 $ par tête. On parle de 40 chercheurs. Je ne connais
pas leur salaire actuellement avec la compagnie Ayerst. J'imagine que c'est un
peu plus de 30 000 $. Il serait peut-être intéressant de savoir si
le salaire de ces gens va continuer à être payé
intégralement, soit ce qu'ils gagnaient chez Ayerst, avec une subvention
de 30 000 $ de la part du gouvernement, ou s'ils travailleront pour garder leur
emploi pour cette somme de 30 000 $ pour un an. Toute cette opération
est-elle seulement pour un an?
M. Gendron: Cinq ans. La convention qui a été
signée entre Bio-Endo et le gouvernement du Québec est valide
pour cinq ans. C'est un engagement de cinq ans qu'on prend pour conserver
l'emploi de ces personnes.
M. Polak: 1 280 000 $, c'est sur une période de cinq ans
ou par année?
M. Gendron: Juste un instant. Une chose qui est sûre, M. le
député, c'est que la convention est bel et bien pour cinq ans.
C'est répété à deux ou trois reprises. Maintenant,
on ne dit pas, dans les documents que nous avons ici, si c'est l'aide
financière pour la première année ou pour les cinq ans.
Par contre, on a des précisions qui sont assez intéressantes dans
le sens de votre question, à savoir ce que cela couvre exactement. On
dit: Les chiffres avancés de 14 chercheurs et de 26 assistants à
la recherche, ce qui fait les 41 ou 42, représentent le nombre maximum
d'employés que Bio-Endo pourrait être en mesure d'embaucher. Quant
au montant de la subvention, elle couvre les salaires calculés en
fonction des conditions qui prévalent à
Bio-Endo et les coûts indirects de la recherche,
évalués à 50% des salaires payés pour la recherche
et le développement.
Aux fins de précisions, ces coûts ont été
indexés à un taux annuel de 7% pour les quatre prochaines
années. Par ailleurs, la convention prévoit que les salaires
versés devront être approuvés par le ministre de la Science
et de la Technologie. C'est l'information additionnelle que j'ai. Maintenant,
on pourra peut-être demander au ministère si la subvention
versée couvre uniquement une année financière de la
convention de cinq ans.
M. Polak: D'accord. Je pense que le député de
Louis-Hébert a une question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert, sur la même question? (10 h 15)
M. Doyon: Oui, même engagement pour 1 300 000 $ qui est la
subvention versée à Bio-Endo. Quels sont les derniers
états financiers certifiés de Bio-Endo? Quels sont ses actifs,
quel est son passif? Cette compagnie existe depuis quand? Combien
d'employés a-t-elle actuellement et quelle est l'évolution de son
nombre d'employés depuis qu'elle est en affaires? Pour expliciter ma
question, quelle sorte de garantie est en mesure d'apporter Bio-Endo au respect
de la convention? Elle reçoit 1 300 000 $ ou à peu près,
elle s'engage pour une période de cinq ans à employer une
quarantaine de personnes. On risque de se retrouver devant une coquille vide
éventuellement, advenant le cas où Bio-Endo ne respecterait pas
ses obligations. Je pense qu'il est important de connaître la situation
financière de Bio-Endo. Depuis quand cette compagnie existe-t-elle et
combien de personnes employait-elle avant l'addition ou l'ajout de ces 40
personnes?
Est-ce que le ministre peut nous informer si la même offre de
subvention pour garder les 40 personnes a été fait ou aurait
été faite à la compagnie Ayerst?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Gendron: On va prendre le tout en
délibéré puisqu'il y a une réserve à faire
sur le dépôt des états financiers. Ce n'est pas pratique
courante de déposer les états financiers. Quant au reste de vos
commentaires, on va regarder ce qu'il est possible de vous fournir. Je
fais seulement un commentaire sur le fond. C'est sûr que je connais peu
de sociétés qui font de la recherche, qui peuvent offrir toutes
les garanties souhaitées par le député de
Louis-Hébert. Par définition, s'il sait ce qu'est la recherche,
il y a toujours un risque évident car c'est la quintessence même
de la notion. Quand tu fais de la recherche, tu as
des objectifs et tu essaies de les atteindre. Il se peut
qu'effectivement, il y ait des difficultés en cours de route qui ne
permettent pas d'atteindre tous les objectifs visés par la convention.
Si on avait l'occasion de prendre acte de tous les éléments de la
convention, il m'apparaît que le gouvernement a eu la sagesse normale
dans des cas comme cela, de se couvrir dans une convention assez
précise, assez balisée pour éviter effectivement que ce
soit une aide financière sans aucune garantie.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: La dernière question que j'avais posée,
j'imagine qu'elle a été prise en note si on ne peut pas me
donner... Est-ce que cette même aide financière a
été offerte à la compagnie Ayerst?
Je poursuis ma question concernant Ayerst. J'aimerais que le ministre
nous informe s'il a le renseignement en main actuellement. Quelles sont les
raisons de la fermeture ou du départ d'Ayerst? Est-ce que le
gouvernement a analysé ou s'il s'est fait une idée des raisons
qui motivent la fermeture ou le départ d'Ayerst? Est-ce que la loi 101 a
quelque chose à faire là-dedans? Est-ce que les exigences de la
loi 101 avec l'obligation d'envoyer les enfants des gens qui viennent de
l'extérieur du Québec... Ma question, M. le Président, est
très pertinente là-dessus, avant que vous ne m'arrêtiez.
Quand on dépense 1 300 000 $ et que la compagnie ferme, je veux savoir
pourquoi cette compagnie-là ferme? Le sens de ma question est là.
Elle porte spécifiquement sur cet engagement financier. Je demande s'il
y a un rapport plus spécifique avec la loi 101.
M. Gendron: Je ne pense pas que la question porte
spécifiquement sur l'engagement financier. C'est une excellente question
à poser au ministre de la Science et de la Technologie. Tout ce que je
peux vous dire, c'est sûr que lorsqu'il a fait la recommandation, il y
avait un mémoire justifiant cette recommandation. Le ministre de la
Science et de la Technologie était en mesure de dire pourquoi on
suggérait de subventionner la nouvelle société Bio-Endo
plutôt que les laboratoires Ayerst.
Le Président (M. Gagnon): Ce que j'allais dire, M. le
député de Louis-Hébert, c'est que présentement, au
moment où on se parle, au salon rouge, il y a une commission
parlementaire télévisée spécialement - je ne me
souviens pas exactement du mandat, je l'ai répété
plusieurs fois car c'est moi qui l'ai présidée - pour
étudier ce qu'on appelle les irritants ou les modifications à
apporter à la loi 101. Le genre de questions que vous posez ici, vous
pourriez le faire directement en haut et ce serait à mon point de vue
l'endroit pour le faire.
En ce qui concerne l'engagement précis à cette commission,
vous avez retenu, M. le ministre, la question à savoir si on avait
offert la même subvention à la compagnie Ayerst.
M. Gendron: Oui, j'ai retenu la question. Je ne pourrais pas y
répondre aujourd'hui, mais je pense que c'est pertinent.
Le Président (M. Gagnon): On retient aussi les
explications sur la fermeture des laboratoires Ayerst sans
nécessairement embarquer dans la loi 101. Je présume que si c'est
cela, cela ira dans les explications.
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: C'est cela. Ce que je veux savoir, c'est que la
nécessité de la subvention provient de la fermeture d'Ayerst. Je
pense qu'il est important de savoir si Ayerst a fermé à cause de
la loi 101, si elle a fermé à cause de la loi 17 concernant les
relations du travail, etc.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Doyon: Tout cela doit faire partie de la réponse qu'on
doit nous fournir sur les raisons de la fermeture de l'entreprise Ayerst.
Autrement cette nécessité de 1 300 000 $ de subvention à
Bio-Endo ne serait pas là. C'est dans ce sens-là que ma question
est posée.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert, on retient la question dans le sens que vous la posez.
Quelles sont les raisons pour lesquelles les laboratoires Ayerst ferment leurs
portes? Je présume que, dans la réponse, on va donner les
raisons. Le ministre retient la question.
M. Gendron: Une chose est certaine. C'est à l'autre
côté de la table de poser les questions et c'est à nous de
répondre.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela.
M. Gendron: Selon la question, on répond en donnant les
informations qui sont reliées à la question.
M. Doyon: A la fermeture.
M. Gendron: À la question posée.
Le Président (M. Gagnon): D'accord?
M. Doyon: Merci.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
de Sainte-Anne.
Conseil du Trésor
M. Polak: Conseil du trésor, engagement 300. "Contrat de
services pour fins d'évaluation, selon la méthode Hay, de quelque
quatre cents (400) emplois supérieurs de la fonction publique du
Québec dans le but de constituer une banque de données permettant
de faire diverses analyses. Fournisseur: Hay et Associés Canada
Limitée. Montant de l'engagement: 163 000 $."
J'ai plusieurs questions. D'abord, Hay et Associés Canada
Limitée, est-ce que c'est une compagnie qui a son siège social
à Montréal ou quelque part dans la province de Québec?
Quelle est sa spécialisation? Deuxièmement, je voudrais savoir ce
que sont ces 400 emplois supérieurs? Est-ce qu'on a simplement pris
chaque ministère et qu'ensuite, on a commencé avec le
sous-ministre? Si on a commencé par tout le personnel supérieur
et tous les ministères, on arrive vite à 400 emplois. Quelle est
l'intention de faire diverses analyses? Qu'est-ce que c'est? Est-ce que c'est
un système pour évaluer leur compétence?
Une voix: Leur rendement.
M. Polak: Je reviens à la question posée tout
à l'heure par le député de Louis-Hébert. Le
ministre a répondu que cela existe déjà avec les
employés permanents de la fonction publique. On a assisté
à une dévaluation. Pourquoi procéder à cette
évaluation?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Gendron: On n'a pas l'information à la première
question; on essaiera de l'avoir. Il s'agit de savoir si le siège social
de la firme Hay et Associés Canada Limitée est quelque part au
Québec ou au Canada. Je n'ai pas l'information, mais on va s'arranger
pour l'avoir.
Sur le fond, d'où viennent ces 400 emplois et pourquoi? Ces 400
emplois, c'est un échantillonnage à l'intérieur de
l'ensemble de la fonction publique à la suite d'une expérience
qui avait été conduite, il y a deux ans, uniquement avec un
échantillonnage plus modeste de 100 emplois supérieurs. On avait
fait l'expérience il y a deux ans avec la même firme avec un
échantillonnage de 100 emplois supérieurs. L'évaluation de
cette expérience a été concluante. Maintenant, avec la
même méthode, avec un échantillonnage plus vaste de 400
emplois dits repères, choisis dans l'ensemble de la fonction publique,
en vue de constituer une banque de données suffisamment
représentative... L'analyse qui a été faite d'un
échantillonnage de 100 emplois supérieurs, c'était
concluant, mais ce n'était pas suffisamment représentatif pour
effectuer ce qu'on appelle des extrapolations, de servir éventuellement,
"the monitoring system", pour des fins de calibrage des autres emplois
supérieurs, de même que pour des fins d'élaboration de
nouvelles hypothèses en matière de structures de classification
et de mécanismes de dotation pour les emplois supérieurs.
C'est l'objectif. C'est une des firmes qui sont
spécialisées dans ce type d'évaluation. La raison de la
décision du Conseil du trésor, c'est qu'avec un
échantillonnage plus substantiel, un meilleur échantillonnage, on
risque effectivement que le modèle qui se dégagera soit plus
pertinent et plus applicable à l'avenir à l'ensemble de la
fonction publique.
M. Polak: D'accord. Je sais que le député de
Louis-Hébert a d'autres questions.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, est-ce qu'à ce
titre-là, dans cette analyse d'échantillonnage pour fins
d'évaluation, l'Association des cadres supérieurs du
Québec a été impliquée d'une façon ou d'une
autre?
M. Gendron: La réponse, c'est non. Je pense qu'il
appartient au gouvernement du Québec de développer une
méthodologie du travail, une méthode d'évaluation des
emplois. C'est sa responsabilité de convenir qu'il y en a une qui est
plus ou moins satisfaisante. Je pense que c'est le propre de l'évolution
d'une société ou d'une fonction publique qu'on veut mesurer et
réévaluer avec de nouvelles méthodologies plus
appropriées. C'est ce qui a été fait. Je pense que c'est
notre responsabilité tant sur la méthode que sur
l'échantillonnage à choisir. C'est de l'exécution. Ce sont
des décisions qui appartiennent à ceux qui sont là pour en
prendre.
M. Doyon: J'aimerais qu'on m'explique comment il se fait que le
ministère de la Fonction publique continue d'exister. Il a des
responsabilités qui sont définies dans la loi, qui sont de
gérer d'une façon générale la fonction publique.
Cette première responsabilité est sur les épaules du
ministère de la Fonction publique. Comment se fait-il que ce soit le
Conseil du trésor, en doublant le ministère de la Fonction
publique, qui s'occupe de cela et que ce n'est pas le ministère de la
Fonction publique?
M. Gendron: Règle générale, cela a toujours
été au Trésor l'évaluation des
emplois. Toute la grille de l'évaluation, les critères
concernant la dotation et tout cela, c'est le ministère de la Fonction
publique qui en a la responsabilité générale, de
même que l'ensemble du système, mais en relation avec le suivi du
Trésor parce que, chaque fois il y a des coûts, comme le
Trésor a la responsabilité générale, la
surveillance de l'ensemble des fonds publics qui sont utilisés pour des
services gouvernementaux, il y a une étroite collaboration entre le
ministère de la Fonction publique et le Conseil du trésor.
M. Doyon: Cela m'apparaît confirmer un état de fait
que j'ai eu l'occasion de déplorer en commission parlementaire, il y a
quelque temps. Finalement - et c'est un commentaire que je fais en passant - on
propose la disparition du ministère de la Fonction publique parce que
dans les faits il est devenu inutile, il est devenu la cinquième roue du
char. Pour continuer mes questions, j'aimerais savoir quand est dû ce
rapport de la firme Hay et Associés concernant le travail ou le mandat
qui leur est confié? À quel moment attend-on ces
résultats?
M. Gendron: Avant de répondre à la deuxième
partie, votre commentaire sur la cinquième roue du char, je ne peux pas,
encore là, partager votre opinion parce que, si vous connaissez les
modifications qui ont été apportées à la Loi sur la
fonction publique en 1978, il était clairement explicité que,
pour ce qui est de l'évaluation des cadres supérieurs, la
responsabilité de toute la mécanique de l'évaluation des
cadres supérieurs était sous la houlette du Conseil du
trésor. C'était très clair et, donc, on est parfaitement
autorisé à procéder comme cela. Pour ce qui est du
résultat de l'étude d'évaluation de la firme Hay, c'est
six mois à compter du début des travaux.
M. Doyon: Qui doivent commencer?
M. Gendron: Qui commencent au mois de septembre à la suite
de l'engagement. Normalement, dans six mois, la firme devrait nous faire
connaître le résultat de son analyse.
M. Doyon: Vous avez fait état tout à l'heure d'un
premier mandat qui a été confié à Hay et
Associés sur le même sujet. Est-ce que les résultats de
cette première analyse sont connus et pourraient nous être
communiqués d'une façon ou d'une autre?
M. Gendron: L'information qu'on peut vous donner...
M. Doyon: Est-ce que vous connaissez les conclusions?
M. Gendron: Oui, on vous l'a dit tantôt. Les conclusions
étaient favorables. On dit en gros - si vous me permettez, je vous le
dis -les résultats des travaux d'évaluation qui ont porté
sur quelque 100 emplois supérieurs de la fonction publique ont fait
l'objet d'une analyse attentive qui a permis de conclure, d'une part, qu'il
s'agissait d'une méthode présentant beaucoup d'avantages sur les
autres méthodes connues en raison surtout de son caractère
universel, de son objectivité et des comparaisons possibles avec un
très grand nombre d'autres fonctions publiques et d'entreprises
privées. D'autre part, il a été constaté ce que je
vous ai dit tantôt, que l'échantillonnage des emplois
supérieurs sur lesquels a porté le projet pilote n'était
vraiment pas suffisant pour effectuer des extrapolations valables et pour tirer
des hypothèses de révision de sous-systèmes tels que la
structure de classification des emplois et le processus de dotation.
En gros, cela veut dire que c'était satisfaisant sur la base d'un
échantillonnage de 100, mais pas dans une perspective de faire des
extrapolations significatives en vue d'aller plus loin et de se comparer avec
d'autres fonctions publiques ailleurs au pays ou ailleurs à
l'étranger.
M. Doyon: Est-ce qu'on a des assurances que le nombre de 400 va
être suffisant?
M. Gendron: D'après l'analyse qui a été
faite par le Conseil du trésor et d'après la firme
elle-même qui a une expertise dans ce domaine, il était beaucoup
trop onéreux d'envisager de retenir la firme pour une évaluation
de tous les emplois supérieurs de la fonction publique, mais avec un
échantillonnage de 400 qui est en complément de
l'échantillonnage de 100, donc, avec autour de 500 emplois
supérieurs qui auront été inventoriés,
répertoriés, ce serait suffisant cette fois-ci pour faire des
extrapolations significatives afin de développer un modèle
permanent. (10 h 30)
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela va?
M. Polak: J'ai juste deux courtes questions additionnelles. Le
ministre explique qu'on procède avec 400 échantillons maintenant
parce qu'une centaine n'était pas un nombre assez considérable
pour tirer certaines conclusions. Le résultat de la première
enquête qui a eu lieu, est-ce que le ministre y réfère?
Est-ce que cela est connu? Est-ce un document public? Est-ce qu'on peut en
prendre connaissance?
M. Gendron: C'est un document de régie interne. Ce n'est
sûrement pas un document public. Je ne pense pas que ce
serait pertinent et logique, au moment où on autorise ou prend
acte d'un engagement déjà autorisé - suivant la correction
de tantôt -qu'il y ait une étude en cours sur un
échantillonnage plus vaste. Je ne vois pas beaucoup la logique de rendre
publique cette étude puisqu'on vient de convenir qu'on va en faire une
autre sur un échantillonnage plus vaste pour les raisons X, Y et Z. Il
est de pratique courante, dans ces choses, d'associer cela à ce qu'on
appelle une gestion interne gouvernementale et règle
générale les décisions internes ne sont pas rendues
publiques.
M. Polak: Maintenant, on parle d'une étude, d'un contrat
de services à la firme Hay et Associés Canada Limitée.
Est-ce que c'est la même compagnie qui a fait l'échantillonnage
sur les 100 cas d'il y a deux ans?
M. Gendron: Bien sûr.
M. Polak: C'est la même compagnie.
M. Gendron: Bien oui.
M. Polak: Donc, c'est la compagnie Hay qui est arrivée,
dans son premier rapport, à la conclusion: on en a utilisé 100,
vraiment ce n'est pas assez, il faudra se rendre à 400.
M. Gendron: Non.
M. Polak: Qu'est-ce qui m'empêche de penser que dans deux
ans, elle va dire qu'il faut maintenant se rendre à 4000.
M. Gendron: Non, ce n'est pas la même compagnie. C'est le
Conseil du trésor, après une analyse du premier
échantillonnage de 100, par rapport à une firme qui a
développé le système dont on parle, qui lui a dit:
À la première commande qu'on t'a donnée on trouve que tu
as répondu pour ce que cela valait, puisque dans
l'échantillonnage de 100 cela nous a effectivement permis de
dégager des conclusions sur la pertinence d'aller plus loin. Maintenant,
ce n'est pas la même firme qui a dit: Donne-moi une autre occasion
d'avoir un contrat, cette fois pour 400. La prochaine fois ce sera pour 600 ou
800. C'est une évaluation qui a été faite par le Conseil
du trésor.
M. Polak: On peut tenir pour acquis qu'en étudiant 400 cas
ou 400 échantillons, cela donne au gouvernement le droit de tirer
certaines conclusions. Qu'on n'aille pas dire après: cela nous prend
2000 ou 3000, car 400 n'est pas assez considérable.
M. Gendron: Non, je suis convaincu, M. le député,
que c'est dans ce sens-là que cela va nous permettre de tirer la
conclusion...
Après qu'on a analysé, qu'un échantillonnage de 400
nous permettrait de faire des extrapolations et de développer le
modèle -ce sont nos conclusions à nous - c'est sûr qu'on
serait passablement injustifié de dire: On disait cela il y a un an,
maintenant qu'on a la réponse ce n'est pas suffisant. Je pense que vous
avez raison de dire que oui, on peut conclure qu'avec le modèle de 400
on aura ce qu'il nous faut.
Éducation
M. Polak: D'accord. Éducation, engagement 800. "Contrat de
services pour la production de 50 nouvelles émissions de la série
Passe-Partout. Fournisseur: Les Productions Champlain Inc., Montréal.
Montant de l'engagement: 2 065 435 $." Je note parmi les autres
soumissionnaires qu'il y a J.P.L. Productions pour 1 792 837,96 $, ce qui
était évidemment 300 000 $ de moins que Les Productions Champlain
Inc. qui a eu la commande. Quelle est la raison pour laquelle le contrat n'a
pas été accordé au plus bas soumissionnaire? Est-ce que le
ministre a des notes explicatives dans son dossier?
M. Gendron: Oui. Peut-être pas dans le dossier, mais
j'étais au Conseil du trésor quand cela a été
discuté et longuement au conseil des ministres. La raison est
très simple: C'est tout simplement pour éviter de prêter
flanc à une critique des syndicats. Car
Télé-Métropole était en grève - tout le
monde sait cela - et J.P.L., qui était le plus bas soumissionnaire, est
une des filiales de Télé-Métropole. On trouvait dangereux
et non pertinent d'octroyer le contrat à la filiale d'une compagnie qui
était partie dans le conflit. C'est la raison pour laquelle on est
allé au deuxième plus bas soumissionnaire.
M. Polak: Vous parlez de la grève. M. Gendron: Pour
éviter de...
M. Polak: Est-ce qu'on avait peur que J.P.L. Productions ne soit
pas en mesure d'exécuter les travaux parce qu'il y avait une
grève?
M. Gendron: Tout à fait. Il y avait un danger
évident que J.P.L., étant une des filiales de
Télé-Métropole, Télé-Métropole
étant en grève, c'était évident que cela...
Une voix: Les "scabs".
M. Gendron: II y aurait eu toute la dimension, en vertu du Code
du travail, d'être perçus comme des "scabs" directement,
engagés par le gouvernement.
M. Polak: On parle d'un contrat de
services pour la production de cinq nouvelles émissions. Est-ce
que c'est un contrat échelonné sur une certaine période ou
si tout cela devait être produit rapidement? Je comprends qu'il y a
l'élément de la grève. Si je dois obtenir l'article, je
n'ai que deux semaines pour l'obtenir et peut-être qu'à cause
d'une grève, je suis forcé de chercher ailleurs. Mais s'il s'agit
d'un contrat de services sur une période donnée, est-ce qu'on
n'aurait pas pu trouver une autre solution en disant: On va souffrir un peu et
on commencera un peu plus tard? En tout cas, on protège le principe du
plus bas soumissionnaire en même temps.
M. Gendron: On aurait bien voulu, M. le député,
mais si je n'ai pas les informations récentes sur l'état de la
grève à Télé-Métropole, on les avait quand
on a pris la décision, parce que la grève était en cours.
On n'avait pas d'indication que cela se réglerait à court terme
puisqu'au moment où on a fait l'évaluation cela faisait dix ou
onze mois, près d'un an, que ces gens étaient en grève.
Les émissions devaient débuter parce qu'on avait des contrats
avec les chaînes de télévision qui les produisaient, qui
les diffusaient. On ne pouvait pas remettre ad infinitum le début de ces
émissions. Vous connaissez probablement l'émission Passe-Partout,
qui est une émission d'excellente qualité, une émission
souhaitée par beaucoup de parents. Je me rappelle toutes les pressions
qui ont été exercées pour qu'effectivement nous ne
mettions pas fin à ce programme éducatif souhaité et voulu
par la population. La seule orientation qui nous a guidés,
c'est-à-dire les seuls éléments qui nous ont
guidés, c'est qu'il fallait que les émissions soient produites et
commencent à être diffusées. C'est dans ce sens-là
qu'on a pris le deuxième plus bas soumissionnaire, parce qu'on avait la
garantie qu'il n'y aurait pas de difficulté de production des
émissions.
M. Polak: D'accord. Industrie, Commerce et Tourisme, engagement
400, à moins que le député de Pontiac ait d'autres
questions.
Environnement
M. Middlemiss: Environnement, engagement 400.
M. Polak: Je m'excuse.
Le Président (M. Beauséjour): Environnement,
engagement 400.
M. Middlemiss: "Contrat négocié: Contrat de
services pour la réalisation d'une étude visant à
déterminer la localisation du futur émissaire de l'usine
d'épuration des eaux usées de Donnacona. Fournisseur:
Groupe-conseil Roche et associés." Est-ce qu'on peut savoir pourquoi
c'est un contrat négocié et non pas par l'entremise du
fichier?
M. Gendron: On peut vous le dire. Vous avez raison. On dit: Une
méthodologie pour réaliser les études de localisation
d'émissaire futur d'usine d'épuration a été mise au
point par le service de l'étude du milieu aquatique de la direction de
l'assainissement des eaux. Cette méthodologie est encore peu connue dans
le domaine privé et, à la date où la méthodologie a
été arrêtée, elle n'avait été mise en
application que par une seule firme, la firme Roche et associés, dans le
cadre de l'étude de diffusion des eaux usées de la
Communauté urbaine de Québec. Très simplement, à
partir du moment où il y avait uniquement cette firme et que nous
savions que c'était une nouvelle méthode et qu'il fallait avoir
quelques garanties d'une bonne connaissance ou d'une bonne expérience de
travail déjà établi par quelqu'un, c'est la raison pour
laquelle c'est un contrat négocié avec la firme Roche et
associés. C'était la seule firme, selon un inventaire qui a
été fait par le ministère de l'Environnement, qui
possédait l'expertise.
M. Middlemiss: Vous dites qu'il n'y a pas d'autres firmes au
Québec, du type de Lavalin, qui avaient cette expertise.
M. Gendron: C'est exact.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on peut savoir à qui
d'autres...
M. Gendron: Un instant, M. le député. Pour ce qui
est de la nouvelle méthodologie mise au point par le ministère de
l'Environnement, à la division de l'étude du milieu aquatique de
la direction de l'assainissement des eaux, il y avait une seule firme connue
qui avait eu l'occasion de mettre en application cette nouvelle
méthodologie et c'est la firme Roche et associés. On ne dit pas
qu'à l'avenir il n'y aura pas d'autres firmes qui développeront
de l'expertise là-dedans. Un instant. Le Conseil du trésor a dit:
Demande approuvée par le Conseil du trésor - remarquez bien la
réserve, c'est important dans la décision -lequel indique au
ministère qu'il devra transférer aux firmes inscrites en
hydrologie au fichier central des fournisseurs du gouvernement la technologie
requise pour réaliser les études de localisation des diffuseurs
afin d'introduire la notion d'équité dans l'octroi de ces
contrats. On dit en somme: Vous avez trouvé une nouvelle patente, mais
il va falloir que vous la véhiculiez au fichier parce que
dorénavant, dans les prochains contrats, on va vouloir effectivement
que
cette nouvelle notion soit ouverte à tous ceux qui seraient
susceptibles de réaliser des contrats à partir de cette nouvelle
technologie. Donc, il me semble qu'on en était conscient aussi quand la
décision a été prise par le Conseil du trésor. J'ai
donné la raison et je vous ai donné la réserve dans le
sens que vous avez indiqué.
M. Middlemiss: L'expertise qu'avait acquise le groupe Roche,
est-ce que cela a été fait avec le ministère de
l'Environnement?
M. Gendron: Oui.
M. Middlemiss: Sur un projet spécifique?
M. Gendron: Oui, puisque je vous ai dit que la
méthodologie venait du ministère de l'Environnement. Quand la
firme a eu à l'appliquer pour ce qui est de la diffusion des eaux
usées de la Communauté urbaine de Québec, immanquablement
les données venaient du ministère de l'Environnement.
M. Middlemiss: Je retourne un peu en arrière. Je violais
peut-être le règlement. Le mandat original que le groupe Roche
avait reçu pour la Communauté urbaine de Québec, est-ce
que c'était un contrat qui avait été négocié
à ce moment ou si c'est un contrat qui avait été
négocié à partir du fichier?
M. Gendron: Ce n'est pas nécessairement un contrat
octroyé par le gouvernement. Cela peut être la Communauté
urbaine de Québec elle-même qui, ayant eu l'information de cette
nouvelle technologie, a demandé au ministère de l'Environnement
de pouvoir l'apprécier et la regarder. Maintenant, je n'ai aucune
idée si le contrat venait du gouvernement ou s'il était
directement octroyé par la Communauté urbaine de Québec.
Je ne sais pas.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
Industrie, Commerce et Tourisme
M. Polak: Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 400.
"Contrat pour les services de M. André D'Argensio pour agir à
titre de gestionnaire de projet afin d'optimiser l'exploitation du
marché touristique du Québec, pour une période de douze
mois. Fournisseur: Commission scolaire de Saint-Jérôme. Montant de
l'engagement: 50 783,20 $." Je voudrais savoir si le ministre a des
renseignements concernant l'expérience ou l'expertise, le curriculum
vitae de ce M. D'Argensio, parce qu'il s'agit d'un domaine tout à fait
spécialisé.
M. Gendron: M. le député veut connaître
l'expérience et l'expertise de M. André D'Argensio. On n'a pas
son curriculum vitae. On va l'avoir. Il s'agirait d'un contrat de services.
C'est que M. D'Argensio possédait une expérience dans le domaine
qu'on voulait faire vérifier. Il était déjà
à l'emploi d'une commission scolaire et on a procédé plus
par prêt de services. C'est ce que je crois comprendre dans ce cas.
M. Polak: C'est pour cela que je pose la question. Qu'est-ce
qu'une commission scolaire a à faire avec le développement du
tourisme au Québec? Si on me disait que ce monsieur était
à l'emploi d'une ligne aérienne, qu'il travaillait dans le
tourisme, je n'aurais peut-être pas posé la question. Je trouve
cela un peu bizarre que quelqu'un qui travaille pour une commission
scolaire...
M. Gendron: On va faire sortir son curriculum vitae. Quand
même, juste une réflexion générale. C'est que - et
je pense qu'on doit tous être de la même opinion là-dessus -
il faut essayer d'utiliser au maximum les ressources qui sont disponibles. Je
pense que c'est une volonté commune de part et d'autre vis-à-vis
de ceux qui sont dans la banque de disponibilité. Je suis convaincu que
le ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, sachant
exactement ce qu'il veut, a vérifié à l'intérieur
de la banque de disponibilité des professeurs s'il répondait aux
objectifs véhiculés par le ministère. Ce doit être
cela. Maintenant, vous avez peut-être raison de faire sortir la
pertinence de l'expérience de M. D'Argensio pour voir si c'est conforme.
(10 h 45)
M. Polak: Je ne voudrais pas commencer tout un débat. Si
j'ai eu cette réponse de la part du président du Conseil du
trésor. Vous le savez, on a déjà eu cela dans un
débat. Nous sommes justement ici, car nous ne sommes pas toujours
convaincus du fait qu'on a engagé la meilleure personne disponible. On
ne croit pas toujours cela. Je me rappelle très bien qu'on a eu le cas
de M. Mayer à New York. Cela a été soulevé ici. Un
an plus tard, on s'aperçoit, par les objections faites dans le temps,
qu'on avait prévu qu'il pouvait y avoir des problèmes. On veut
simplement vérifier de qui il s'agit. Espérons que c'est un homme
avec beaucoup d'expérience. C'est cela qu'on cherche.
M. Gendron: C'est ce que je souhaite.
M. Polak: Industrie, Commerce et Tourisme engagement 801.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 801, allez-y.
M. Polak: "Subvention à Centre de
Dessin, de développement et d'instrument technique A.R.D.
Ltée, North Hatley, comté d'Orford, pour fins d'acquisition des
actifs de Bayly Engineering Ltd. et pour fins d'achat d'équipement et
d'une bâtisse à Granby. Montant de l'engagement: 700 000 $. Nombre
d'emplois créés 125."
En lisant la description de cette subvention, il semble s'agir
d'acquérir l'actif d'une compagnie qui existe. On parle d'emplois
créés, au nombre de 125. Est-ce qu'on ne doit pas plutôt
dire qu'on a réussi à retenir 125 emplois ou est-ce qu'il s'agit
de la création de nouveaux emplois car, pour moi, c'est une grande
distinction entre les deux catégories?
M. Gendron: Juste une seconde. À partir du moment
où on achète l'équipement et les bâtisses, on croit
effectivement que cela va se traduire par une création d'emplois
directs. C'est pourquoi on parle d'emplois créés, de 125.
M. Polak: Oui, mais là, M. le Président, il semble
qu'il y avait une compagnie, Bayly Engineering Ltd., à Granby, qui avait
l'équipement et une bâtisse. J'imagine que c'était une
compagnie qui avait aussi des employés. Là, on donne une
subvention à un autre groupe, soit le Centre de dessin, pour
acquérir l'actif de cette compagnie. Je dois comprendre que Bayly
Engineering n'était pas en mesure de continuer ses activités. On
a sauvé la situation en donnant une subvention de 700 000 $ à un
autre groupe. Je suis tout à fait d'accord avec cela.
Quand on dit nombre d'emplois créés: 125, est-ce que ce
sont de nouveaux emplois qui sont créés ou est-ce que ce sont les
mêmes 125 employés de Bayly qui, grâce à cette
opération, ont réussi à garder leurs emplois? Plus tard,
à la fin de l'année, un autre ministre va nous dire: Voici, il y
a tant d'emplois créés dans la province de Québec, tant de
milliers dont 125 à Granby, tandis qu'en réalité, il n'y a
rien de créé. On a réussi à retenir ceux qui
existaient. On n'a rien contre la rétention d'emplois, mais on voudrait
savoir, pour catégoriser, pourquoi on parle d'emplois
créés.
M. Gendron: Je pense, M. le député, que vos
questions sont pertinentes. Il va falloir vérifier si on peut obtenir
les réponses. Pour répondre clairement à votre question,
il faudrait savoir si la compagnie Bayly Engineering...
M. Polak: Oui.
M. Gendron: ...était fermée, n'était plus en
fonctionnement parce que la subvention qui a été versée
était une prise en charge d'intérêts. Je tiens à
attirer votre attention sur le fait que c'était dans le programme d'aide
aux entreprises à technologie moderne en termes d'acquisition des actifs
d'une autre entreprise. Il est fort possible que, dans le programme
d'acquisition par la nouvelle entreprise, si elle a acquis les actifs et qu'on
a versé la subvention à la nouvelle plutôt qu'à
l'ancienne, il est fort possible que l'ancienne n'offrait plus les emplois
qu'on mentionne, dans le sens qu'elle n'était plus en activité.
Ce que je crois comprendre, c'est que cela ressemble à une acquisition
d'actifs par une autre compagnie. L'autre compagnie dit: On va faire la
transaction à condition qu'on ait une aide financière pour se
porter acquéreur. C'est dans ce sens-là qu'on aurait
créé les nouveaux emplois, au nombre de 125, par le vide ou la
période d'arrêt de l'autre entreprise. Dans le sens que, si elle
était fermée, qu'elle n'existait plus, ce ne sont plus des
emplois qu'on peut compter comme étant des emplois actuels. Il me semble
que ce n'est pas juste de la sauvegarde, mais une création de nouveaux
emplois si l'entreprise n'existe plus.
Dans les notes qu'on a, je ne peux pas voir précisément si
effectivement la première, soit les actifs de Bayly Engineering,
était en fonction au moment où on a autorisé cette aide
financière au Centre de dessin, de développement et d'instrument
technique ARD Ltée.
M. Polak: M. le Président, le point que je veux apporter,
c'est que le public, moi inclus, quand nous voyons la mention "emploi
créé", on pense à un emploi. Tout le monde est très
heureux de voir que quelque chose qui n'existait pas a été
créé. Je ne veux pas redevenir trop technique et ensuite dire:
Voici, une compagnie ferme ses portes, alors tous les emplois sont perdus; le
lendemain, grâce à une subvention de la part du gouvernement, une
autre compagnie continue la même activité, avec la même
machinerie, avec la même bâtisse et les mêmes
employés; là on crée des emplois. C'est un raisonnement un
peu trop fin. Pour moi, c'est rétentions d'emplois... Le mot
"création" veut dire quelque chose qui n'existait pas.
M. Gendron: J'ai la même interprétation que vous, M.
le député de Sainte-Anne...
M. Polak: D'accord! Je veux seulement, si vous êtes
d'accord, M. le Président, avoir un peu de renseignements...
M. Gendron: Un instant, je voudrais finir ma phrase.
Le Président (M. Gagnon): Le ministre avait la parole.
M. Gendron: J'ai dit que j'ai la même
interprétation que vous, dans le sens que, lorsque la
Société de développement industriel indique que son
intervention a permis de créer tant de nouveaux emplois, je pense
qu'elle parle véritablement de la création de nouveaux emplois.
Seulement une minute. Je dis que, dans ce dossier, je suis obligé de
vous dire ce matin que je crois la SDI qui nous dit que ce sont 125 nouveaux
emplois. Vous m'en demandez la preuve et je vous réponds que je vais
essayer effectivement de fournir l'élément additionnel qui fait
la preuve qu'il s'agit de nouveaux emplois.
M. Polak: D'accord.
M. Gendron: Mais cela n'est pas vrai que, ce matin, j'affirme que
ce ne sont pas de nouveaux emplois. J'affirme au contraire que ce sont 125
nouveaux emplois parce que ce sont les informations que j'ai.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: D'accord. Donc, M. le Président, le
secrétaire en a pris note. On demandera cela.
Le Président (M. Gagnon): Oui. M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, l'engagement 802: "Subvention
à Le Baron, Hôtel-Motel (Sherbrooke) Inc., sous forme d'une prise
en charge d'une partie du coût d'un emprunt de 1 250 000 $
contracté pour fins d'achat d'équipements et d'agrandissement de
sa bâtisse de Sherbrooke: 394 000 $."
J'aimerais savoir, concernant cet engagement financier, comment le
ministre peut expliquer que l'on retrouve cette subvention-là sous le
titre ou sous la rubrique Société de développement
industriel. Une subvention à un motel pour construire ou pour agrandir
ne devrait-elle pas être sous la rubrique office de crédit
touristique, par exemple, ou quelque chose du genre? Je me demande comment on
peut parler de développement industriel. Je comprends qu'en
élargissant les mots, on dise que le tourisme est une industrie, mais,
quand on a un office spécifique pour le développement
touristique, ne serait-ce pas plus adéquat de faire relever
l'agrandissement d'un hôtel et d'obtenir les fonds de cet office? On fait
peut-être un peu dévier, à première vue, la
Société de développement industriel de ses
véritables effectifs. Enfin, je pose la question.
M. Gendron: Normalement, vous devriez au moins savoir qu'à
la Société de développement industriel, il y a plusieurs
volets de développement. Il y en a qui sont spécifiques à
ce que l'on appelle la notion peut-être étroite d'industriel, mais
il y a des volets d'aide à l'entreprise. À ce que je sache, un
des volets s'appelle: l'aide au développement touristique, mais il est
régi, administré, géré par la Société
de développement industriel. Alors, il n'y a rien de nouveau ici et ce
n'est pas ce matin que l'on va refaire les programmes.
Si le député de Louis-Hébert vient de temps en
temps aux engagements financiers, il doit le voir assez souvent, une aide
financière par la SDI, mais à l'intérieur de un, deux,
trois, quatre ou cinq de ces volets. Il y a un de ces volets qui est
spécifiquement appelé: aide au développement touristique.
C'est en plein ce dont il s'agit. C'est parfaitement régulier et normal.
Ce qu'il y a de pis, c'est que cela fait à peu près cinq ou six
ans que cela marche comme cela.
M. Doyon: Ce n'est pas la question que cela fasse cinq ou six
ans; cela ne donne pas raison au fond de la question. Le ministre n'a pas
répondu à ma question spécifique: Comment se fait-il qu'il
existe une telle chose que l'office de crédit touristique? Cela existe
ou cela n'existe pas. Est-ce que cela entre en compétition et est-ce
parallèle à la Société de développement
industriel en ce qui concerne les agrandissements d'équipements
touristiques, ou quelle est la raison d'être de deux programmes qui sont
parallèles, qui poursuivent les mêmes objectifs et qui touchent au
tourisme tous les deux? La question est fort pertinente. À force de
mettre toutes sortes d'affaires dans toutes sortes d'affaires on mélange
tout le monde. Avec le nombre de programmes qu'il y a, on peut toujours, quand
cela ne fonctionne pas d'une façon, se tourner de côté et
obtenir une subvention d'un autre organisme. M. le Président, je pense
que ce n'est pas une administration sensée et justifiée des fonds
publics. On doit savoir que, lorsqu'on parle de tourisme on parle
d'agrandissement de motel ou d'hôtel; normalement, on devrait savoir que
cela relève du tourisme.
Je comprends qu'on peut bien mettre le tourisme à
l'intérieur d'un programme qui s'appelle Société de
développement industriel l'aide au développement industriel;
à ce compte, on pourrait mettre l'agriculture. On peut mettre ce qu'on
voudra là-dedans.
Mais le fait demeure cela donne des renseignements qui ne sont pas
adéquats. Voilà ce que je voulais soulever.
M. Gendron: M. le Président, je pense que la nuance qu'il
faut donner, calmement sans s'agiter, c'est qu'au niveau de la
Société de développement industriel - et je pense que cela
a été prouvé depuis de nombreuses années - les
analystes, les
experts... Qu'il s'agisse d'une aide financière dans le domaine
industriel, dans le domaine touristique... Pour reprendre le même exemple
que je ne trouve pas caricatural, j'ai actuellement une demande de ma
région pour une aide au niveau des agro-centres qui a été
présentée à la Société de
développement industriel. Parce que la grille d'un projet qu'il y a lieu
de soutenir financièrement ou non, il faut que ce soit fait à peu
près selon les mêmes bases, à peu près selon les
mêmes critères, avec à peu près les mêmes
objectifs. Les analystes ne sont pas dans le bureau du député de
Louis-Hébert, ils sont à la Société de
développement industriel et spécialisés dans des secteurs
où ils ont développé une pratique et une expertise dont un
des volets vise le développement touristique.
Il est normal qu'un projet d'aide financière relevant du tourisme
soit vu, regardé, avec cette lunette de spécialistes qui ont
développé une méthodologie, une expertise pour dire: Oui,
il y a lieu d'aider cette entreprise, parce qu'elle répond aux objectifs
que nous avons en termes d'analyse. J'ai rarement entendu critiquer l'expertise
et la bonne connaissance des analystes au niveau de la Société de
développement industriel.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Concernant le même article, il est inscrit ici,
pour un engagement de 394 000 $, subvention à un hôtel de
Sherbrooke; nombre d'emplois créés: 100. J'ai demandé
à quelqu'un de Sherbrooke s'il connaissait Le Baron, Hôtel-Motel.
Cela va très bien à Sherbrooke, 100 emplois créés.
Il m'a dit: Combien? Il n'y a même pas 100 personnes par jour qui passent
là. Je me demande ce que cela veut dire parce que tout de même on
parle de statistiques. Ce qui me fait peur, c'est qu'un ministre vienne en
Chambre en novembre pour nous dire: région de Sherbrooke, tant d'emplois
créés. Je vais poser la question. L'Hôtel-Motel Le Baron,
je ne le crois pas. On a eu le même problème avec le
président du Conseil du trésor. Il nous disait: Mais oui, dans
les 100 il faut comprendre la construction...
M. Gendron: Encore là, le député
déforme légèrement quand il dit qu'il n'y a même pas
100 personnes par jour qui passent là.
M. Polak: À cet hôtel.
M. Gendron: Oui. J'ai compris. Cela m'étonnerait puisque
l'établissement est classifié trois fourchettes et emploie 150
personnes. Alors, c'est seulement pour corriger les ordres de grandeur. C'est
pas mal différent de ce qui vient de nous être dit par M. le
député.
Le Président (M. Gagnon): M. le député.
M. Polak: Non, non. Ce n'est pas possible. J'ai dit que j'ai
parlé avec quelqu'un qui vient justement de là-bas et qui a
commencé à rire. Il a dit que ce n'était pas vrai qu'il y
avait 100 emplois créés.
M. Gendron: C'est un peu normal. Souvent les gens qui vivent
là ne sont pas ceux qui utilisent le plus le Motel Le Baron, parce que
ce n'est pas un motel à l'heure.
M. Polak: 100 emplois créés à l'Hôtel
Le Baron à Sherbrooke. J'aimerais obtenir la ventilation: combien de
cuisiniers, combien de filles nettoient les chambres, combien de chambres dans
ce motel...
M. Gendron: II y a 125 chambres dont deux suites royales. Le tout
pouvant recevoir un minimum de 200 personnes, une salle à manger de 110
sièges, trois salles de réception, dont l'une que l'on peut
diviser en trois locaux plus modestes, pouvant recevoir 750 personnes. Il
paraît que le bar Joséphine est très populaire avec 250
places. Cela prend du monde. Tout cela et tout cela fait qu'effectivement,
d'après l'information qu'on a ici, c'est un établissement qui
emploie entre 150 à 175 personnes.
Alors, nous disons que l'aide additionnelle est pour un agrandissement.
J'ai lu cela quelque part.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac. Excusez.
M. Gendron: Et c'est l'achat d'équipements additionnels
qui permettront de grossir les effectifs du Motel-Hôtel Le Baron. (11
heures)
M. Polak: M. le Président, juste pour compléter ma
question. Le ministre répond qu'il y a maintenant entre 150 et 175
employés en tout dans cet établissement. Je suis très
heureux de savoir cela. Maintenant, le nombre d'emplois créés:
100. Donc, là, il y en a de 250 à 275. Donnez-moi la ventilation
de ces 100 emplois additionnels pour la prochaine fois. J'aimerais bien savoir
cela. Je vous répète que je ne le crois pas. Quelqu'un à
Sherbrooke m'a dit que c'était ridicule, que ce n'était pas
vrai.
M. Gendron: Écoutez, je vous l'ai dit: s'ils vous donnent
les mêmes informations que celles que vous nous avez données
tantôt, qu'il n'y avait pas 100 personnes qui passaient là par
jour... C'est vous qui avez dit cela tantôt et non pas moi. Ce n'est
pas
pour blâmer les gens du milieu, mais souvent les gens du milieu,
par rapport à un hôtel comme celui-là, ce ne sont quand
même pas eux qui l'utilisent le plus. Cette gentille personne que vous
avez contactée n'avait peut-être pas les informations qu'on a.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela va?
M. Polak: Cela ne va pas. J'ai posé la question pour la
prochaine fois. Cela ne va pas du tout.
M. Gendron: Oui, la prochaine fois, vous aurez la
ventilation.
M. Polak: Mais le député de Pontiac a une
question.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Pontiac a eu sa réponse. C'était la même question.
M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Sur le même engagement, M. le Président.
J'aimerais savoir qui est propriétaire de l'Hôtel-Motel Le Baron
(Sherbrooke) Inc. Est-ce que c'est encore la société Canadian
Pacific Entreprises, Les Entreprises Canadien Pacifique, ou le Canadien
National, je ne sais trop? J'aimerais savoir qui est le propriétaire de
cet hôtel. S'il y a plusieurs propriétaires, quels sont les
actionnaires?
M. Gendron: Je vais vous dire cela. Oui, vous aviez raison de
dire que le motel avait été loué jusqu'en 1980 au Canadien
Pacifique. Après 1980, l'ensemble hôtelier a été
repris par son propriétaire - selon les informations que j'ai - M.
Jacques Corbeil, qui est président de la société. Il lui a
fait subir plusieurs transformations - toujours en parlant du motel - plusieurs
orientations qu'il a développées, etc. Selon les informations que
l'on a actuellement, Canadien Pacifique n'a rien à faire
là-dedans.
M. Doyon: II n'est plus là.
M. Gendron: Pas selon les informations que j'ai ici. Depuis 1980,
c'est le propriétaire, le nouveau président de la corporation, M.
Jacques Corbeil.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela va?
M. Polak: Je saute la Justice.
Le Président (M. Gagnon): Vous sautez la Justice ou vous
sautez à la Justice?
M. Polak: Après l'hôtel motel, on saute à la
Justice.
Justice Le Président (M. Gagnon): À la Justice.
M. Polak: À la Justice, engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400. Oui, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Contrat de services pour l'impression de 2 570 000
dépliants "Charte québécoise des droits et libertés
de la personne". Plus bas soumissionnaire: Métropole Litho Inc.,
Montréal. Montant de l'engagement: 128 691.72 $. J'ai juste deux
questions là-dessus. Quand on a demandé des soumissions, est-ce
qu'on a demandé d'imprimer en même temps une version anglaise ou
si cela est un contrat spécial qui a été accordé
six mois plus tard?
J'ai reçu ce dépliant en-dessous de ma porte, ici à
l'appartement ainsi qu'à Montréal. Quelle était
l'idée de cela? C'est une opération qui nous a coûté
128 000 $. C'est beaucoup d'argent. Je suis très fier de la charte
canadienne et de la charte québécoise avec ses limitations.
Est-ce que ce n'est pas une sorte d'opération de promotion, un peu dans
le sens de PR de la part du gouvernement? Peut-être qu'on n'est pas assez
riche pour le faire. Est-ce que vraiment l'intention était d'informer
nos citoyens et citoyennes du bel état des affaires dans la province de
Québec?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Gendron: Oui, il me semble que c'est évident que
l'opération était beaucoup plus d'informer les citoyens et
citoyennes du Québec que nous avions une Charte québécoise
des droits et libertés de la personne très avant-gardiste,
peut-être une des chartes qui protègent le mieux les droits des
citoyens et des citoyennes du Québec, comme on l'a mentionné lors
du débat et de tous les travaux qui ont mené à cette
rédaction de la Charte québécoise des droits et
libertés de la personne. Il nous apparaissait tout simplement normal et
respectueux pour un gouvernement qui a mis tout le travail qu'on y a mis, toute
la réflexion et la consultation qu'on y a mises, de faire savoir
à nos Québécois et à nos Québécoises
que nous disposons d'une Charte des droits et libertés de la personne
qui protège très bien les droits fondamentaux de nos citoyens. Il
me semble que c'est une décision parfaitement justifiée. En ce
qui me concerne, j'étais très heureux de l'avoir eu et je peux
vous dire que c'est peut-être une des parutions qui a reçu le plus
de commentaires positifs des citoyens et des citoyennes, selon une
vérification qui a été
faite. Ils disaient qu'ils étaient heureux de prendre
connaissance, dans un document bien fait, de la protection de nos droits et
libertés.
M. Polak: La première question concerne la version
anglaise; j'ai quelques anglophones dans mon comté et j'ai reçu
des appels pour me dire qu'ils n'avaient pas reçu ce dépliant. 3e
ne sais pas si cela est disponible. Quelle était la méthode pour
les informer, dans leur langue, de ces droits?
M. Gendron: Ils s'en plaignaient; c'est donc bon de remarquer
qu'ils étaient intéressés. S'ils se plaignaient de ne pas
l'avoir reçue, c'est parce que c'était intéressant de le
leur communiquer. On va s'informer...
M. Polak: Non...
M. Gendron: On va s'informer, M. le député, pour
savoir si la version anglaise a été diffusée en même
temps. Aujourd'hui, je ne peux pas vous donner cette information. Je pense que
c'est pertinent de vérifier s'il y avait une version anglaise.
M. Doyon: Elle est disponible sur demande.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Gendron: Vous avez l'information? Elle est disponible.
M. Middlemiss: Oui, c'est marqué: copie anglaise
disponible sur demande. C'est écrit en français.
M. Gendron: Vous parlerez à votre collègue parce
que je n'avais pas l'information.
Une voix: Vous ne l'avez donc pas lue.
M. Gendron: J'ai vu le dépliant dont on parlait
tantôt mais je n'ai pas vu cette mention que la version anglaise est
disponible.
M. Polak: Au lieu que mon collègue me parle, savez-vous
que vous faites partie du gouvernement? On vous le demande afin de passer le
message pour que vous pensiez à cela la prochaine fois.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, concernant cette publication et
sa distribution, j'aimerais que le ministre nous dise - les 128 000 $
comprennent uniquement l'impression, selon ce que je vois de l'engagement -
comment la distribution s'est-elle faite et à quel coût?
M. Gendron: Je ne peux pas vous fournir l'information mais c'est
évident -puisque vous savez lire comme moi - que le montant n'est que
pour le service d'impression; c'est cela le titre de l'engagement.
M. Doyon: J'aimerais qu'on nous donne le coût global de
cette opération qui a été une opération qui
arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe. On se demandait pourquoi, tout
à coup, cette distribution de la Charte québécoise des
droits et libertés de la personne se faisait. On sait très bien
que celle-ci provient du Parti libéral et on se demandait si ce
n'était pas une tentative de récupération par le Parti
québécois de cette...
Le Président (M. Gagnon): Vous avez vos réponses.
Si vous voulez entamer un débat politique, on aura peut-être le
temps...
M. Doyon: On peut l'entamer.
Le Président (M. Gagnon): ...à la fin de la
journée.
M. Gendron: Je peux vous dire, M. le Président, que, si on
avait envoyé pour impression ce que le Parti libéral avait fait,
cela n'aurait sûrement pas coûté 128 000 $ parce que cela
était bien mince.
M. Doyon: Sauf, que si on ne l'avait pas fait... La
différence qu'il y a c'est qu'aussi mince qu'elle était jamais on
n'a été obligé de passer à côté et de
dire qu'on évitait l'application des articles dans le cas de
décrets iniques et refusés par la population. On n'a jamais eu
besoin de faire cela, M. le Président, si mince était-elle.
M. Gendron: Complètement faux, M. le député,
parce que...
M. Doyon: Autre question, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre veut
répondre à celle-ci.
M. Gendron: Je veux répondre à celle-là
parce que c'est tellement farfelu et gratuit. Lorsqu'on a été
obligé de se soustraire à une disposition, et non pas à la
charte, on a cité des exemples du passé à trois ou quatre
reprises. Des circonstances identiques dans le passé ont amené le
gouvernement à... Cela a été connu du public...
M. Doyon: Interprété par le public
aussi.
M. Gendron: Pour l'appréciation, on verra, mais cela a
été au moins connu du public. Ce que vous avez
évoqué est donc complètement erroné.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Je parlais de distribution et lorsqu'on parle de
coût parce qu'on veut savoir combien a coûté cette
opération...
Le Président (M. Gagnon): Je vous ferais remarquer que
l'engagement dont on discute ne parle pas de distribution mais d'impression.
Par extension, vous êtes allé à la distribution et le
ministre vous a dit qu'il pourrait avoir les informations qu'il n'a pas.
M. Doyon: II y a d'autres coûts reliés à
cette impression, M. le Président. Qu'en est-il de l'immense
réception faite par le ministre de la Justice avec tambours et
trompettes, ici, au salon rouge de l'Assemblée nationale? Combien cela
a-t-il coûté?
Le Président (M. Gagnon): On ajoute cela à la
question. M. le ministre, est-ce que vous avez l'information?
M. Gendron: II est possible que les informations additionnelles
que le député de Louis-Hébert demande ne fassent pas
partie d'un engagement financier du ministère qu'on analyse
actuellement.
M. Doyon: J'aimerais savoir combien cela a
coûté.
M. Gendron: C'est cela. On va essayer d'obtenir ces
informations.
Le Président (M. Gagnon): C'est une question qui pourrait
se poser à l'Assemblée nationale aussi.
M. Doyon: Avec les réponses qu'on a...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Non, je faisais un commentaire.
Le Président (M. Gagnon): Ah! Je pensais que vous aviez
demandé la parole.
M. Middlemiss: Je faisais un commentaire.
M. Doyon: Un commentaire fort judicieux.
Une voix: ...la réception.
Le Président (M. Gagnon): Non, la réception, on ne
la retient pas parce que cela ne fait pas partie des engagements financiers.
Nous devons poser la question ailleurs. M. le député de
Sainte-Anne.
Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
M. Polak: Je saute à Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu - à moins que mes collègues
aient d'autres questions - aux engagements 600 et 601,
Chantier-Québec.
Le Président (M. Gagnon): Chantier-Québec, 600 et
601
M. Polak: "Subventions - au pluriel - à divers organismes
dans le cadre du programme Chantier-Québec." Il y a un montant, à
l'engagement 600, de 207 921,76 $ et à l'engagement 601, un montant de 4
433 276,04 $. On trouve cela, M. le Président, chaque mois et il s'agit
maintenant de millions de dollars. On trouve toujours une liste avec les noms
des bénéficiaires et la nature du projet. On a eu de longues
discussions et je n'ai pas l'intention de revenir là-dessus. Ce sont
toujours des emplois créés pour 20 semaines, exactement 20
semaines, pour les envoyer ensuite au fédéral afin qu'ils aillent
chercher leur argent là-bas. Mais je prends toujours quelques
échantillons et je réfère le ministre à
l'engagement qui se trouve tout de suite en arrière.
M. Gendron: Je veux savoir si vous êtes à...
M. Polak: On parle de la page 5 de 13, aux engagements 402 et
403. C'est à peu près le quatrième, je pense.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez mentionné les
engagements 600 et 601.
M. Gendron: Êtes-vous à 600 ou à 601?
M. Polak: Cela doit être dans... Je ne sais pas. Il est
écrit: "Voir liste de juin."
M. Gendron: Donc, vous êtes à l'engagement 601.
M. Polak: Oui, oui, 601.
M. Gendron: C'est cela. C'est ce que je veux savoir. Cela va.
M. Polak: Donc, à 402, il s'agit...
M. Gendron: De la fabrique de la paroisse Saint-Ambroise.
M. Polak: ...d'une subvention à la fabrique de la proisse
de Saint-Ambroise dans le comté de Joliette. "Nature du projet:
ménage de l'église Saint-Ambroise. Emplois créés:
six personnes pendant 20 semaines. Montant: 34 500 $." À l'engagement
403, c'est exactement la même chose, sauf que cette fois, c'est à
la fabrique de la paroisse de Saint-Thomas, aussi à Joliette, une autre
église: ménage de l'église Saint-Thomas, six personnes
encore, 20 semaines, 34 500 $. J'ai déjà posé la question
au ministre. J'aimerais avoir tout de même un peu de détails
là-dessus. Cela veut-il dire que pendant 20 semaines, six personnes se
présentent le matin à 9 heures et travaillent jusqu'à 5
heures pour nettoyer l'église Saint-Ambroise et l'église
Saint-Thomas? Cela doit vraiment être incroyablement propre. Le ministre
m'a dit: II faut bien comprendre que c'est plutôt pour se donner le sens
ou le goût du travail à ceux qui bénéficient de
l'aide sociale. Je comprends même cela partiellement, mais pendant 20
semaines, nettoyer une église... Je vais être très
honnête. J'ai fait la suggestion suivante aux curés de mon
comté: faites donc une demande pour nettoyer vos églises. Ils
sont allés. Tous les curés ont fait cela et on leur a dit au
bureau de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu: II faut
que Polak arrête avec cette affaire d'église, parce que cela ne
tient pas debout, le programme n'est pas fait pour cela. Donc, j'aimerais
savoir ce qui se passe dans Joliette, deux églises nettoyées
pendant 20 semaines par six personnes.
M. Gendron: Je n'étais pas le responsable ou le
superviseur du projet, mais je peux vous dire, par exemple, connaissant
l'esprit et les objectifs visés par le programme Chantier Québec
qu'il est clair, uniquement avec l'évocation du titre "Ménage de
l'église" - j'ai cette impression, encore là, parce que je
connais l'objectif du projet -que cela ne rend pas véritablement justice
à ce qui a été fait. Je suis convaincu que si on faisait
venir des détails additionnels, vous verriez possiblement que ce sont
des choses un peu à caractère permanent comme souvent remodeler
ou retaper les sous-sols, en profiter pour donner une couche de vernis. Je
parle des bancs ou autre chose, fixer les bancs, rénover la moquette,
s'il y en a une, les tableaux et les peintures.
M. Polak: L'inventaire des chaises. On a déjà eu
cela. (11 h 15)
M. Gendron: II ne faut pas caricaturer comme vous le faites.
C'est sûr que ce n'est pas ce que j'appelle l'entretien régulier,
parce que, autant que je sache, l'entretien régulier ne fait pas partie
des objectifs du programme Chantier-Québec. Si une église ou
n'importe quelle salle, peu importe l'activité, requiert ce qu'on
appelle des travaux quotidiens d'entretien. Cela ne fait pas partie des
objectifs du programme, mais c'est probablement pour cela que vous avez de la
difficulté à faire passer les vôtres, si c'est ce que vous
voulez faire. Si vous présentez un projet qui répond aux
objectifs de Chantier-Québec et qui est assis sur des bases à
caractère de réfection plus permanente et durable, du genre dont
j'ai parlé tantôt - vernissage des bancs, réfection de la
moquette, réaménagement des sous-sols, parce qu'il arrive souvent
que les sous-sols servent à diverses activités paroissiales -cela
répond aux objectifs du programme et c'est de cela qu'il s'agit. Les
documents sont déjà assez volumineux qu'on ne peut pas commencer
à détailler, par un libellé très exhaustif,
l'ensemble des travaux qui ont été faits dans le cadre du
projet.
Le Président (M. Gagnon): Normalement, le président
de la commission n'a pas le droit d'intervenir, mais j'aimerais ajouter des
informations. Chez nous, dans le comté de Champlain, nous avons fait
exactement le même travail, à mon avis, et cela a
coûté quelque chose comme 60 000 $. J'invite le
député de Sainte-Anne à venir voir si c'est du travail qui
a été valable ou pas. Quand on entre dans une vieille
église et qu'il y a des fresques à remettre en état pour
conserver son cachet, il n'est pas question de simplement passer le balai.
J'invite le député de Sainte-Anne à venir visiter la
nôtre; il va se rendre compte que cela a coûté 60 000 $,
mais tout le monde est satisfait. Je n'aurais pas voulu participer au
débat, mais...
M. Polak: C'est justement ce que je cherche. Ce n'est pas la
première fois que je pose cette question. C'est peut-être parce
que notre ministre habituel, le président du Conseil du trésor...
Une remarque. D'abord, je n'ai pas aimé le mot "caricature"
employé par le ministre dans sa réponse. Je n'apprécie pas
cette expression en parlant des travaux effectués dans une
église, j'ai trop d'estime pour le sujet.
On parle de millions de dollars par mois, on parle maintenant de 3 000
000 $ ou 4 000 000 $ chaque mois; donc, j'aimerais savoir un peu ce qui se
passe. Peut-être le président pourra-t-il nous renseigner en
prenant son église comme exemple. Les six personnes dont on parle se
présentent-elles régulièrement? Y a-t-il une supervision?
Y a-t-il des échéanciers de prévus? Y a-t-il eu rapport?
Je l'ai demandé, mais il n'y a rien. J'aimerais avoir des renseignements
sur l'affaire des deux églises de Joliette parce que je désire me
servir de cet exemple pour des églises de mon comté, comme je
vous l'ai dit. J'aimerais avoir un petit rapport là-dessus, d'une page
ou deux, avec le nom des
personnes qui ont travaillé à ce projet, les sommes
d'argent qu'elles ont reçues. Est-ce qu'il y a quelqu'un en charge de ce
projet?
Je vous donne un autre exemple. L'autre soir, quand j'ai pris l'avion de
Québec pour retourner à Montréal, j'ai rencontré
quelqu'un qui a suivi ces travaux et qui m'en a parlé. Je pense que
c'est quelqu'un de votre bout, de l'Abitibi. Voilà ce qui est
arrivé. Ils ont eu de l'argent dans le cadre du programme
Chantier-Québec pour faire de la coupe d'arbres et bâtir une sorte
de forteresse de style indien; en tout cas, quelque chose de touristique. Il y
avait un homme là-bas qui avait beaucoup d'expérience dans la
coupe d'arbres parce qu'il a travaillé pour les chemins de fer. Il
travaillait tellement vite et bien qu'il a dit: On a vingt semaines pour faire
cela, on est rendu à la douzième semaine et il ne reste qu'un
arbre. Ce monsieur est venu me voir à l'aéroport pour me parler;
je pense avoir une note à mon bureau pour vous dire exactement où
cela se trouve. Je pense que c'est en Abitibi; en tout cas, c'est dans le
comté d'un des ministres. J'ai commencé à rire et il m'a
dit: Vous avez vraiment mis le doigt où il faut parce qu'il n'y a aucun
contrôle là-dedans, pas du tout. Cela, c'est aller un peu
loin.
Je suis content que le président nous ait parlé de son
église. Qu'on me parle de Joliette ou du Cap-de-la-Madeleine, c'est
pareil pour moi. Tout ce que je veux, c'est un petit rapport sur les vingt
semaines dont on parle; qu'on me dise qui était chef d'équipe,
s'ils ont travaillé neuf heures par jour, s'il y avait quelqu'un qui
vérifiait combien d'heures ils travaillaient chaque jour, s'il y avait
un "punch card", etc. Il y a moyen de vérifier cela, s'il y a six
personnes qui travaillent, et de voir les résultats.
M. Gendron: M. le député, vous connaissez les
objectifs du programme Chantier-Québec. Je tiens à vous signaler,
mais je pense que vous le savez, qu'il y a ce qu'on appelle un encadrement du
programme. Dans cet encadrement, bien sûr, il y a un contrôle
journalier; bien sûr, il y a un contrôle hebdomadaire et
possiblement pour toute la période puisqu'on a fait un projet de vingt
semaines pour six personnes, dans le cas dont vous parlez. Cela est
analysé localement par les gens du centre Travail-Québec; c'est
aussi en relation avec le promoteur. Les organismes concernés qui
demandent de participer au programme font une certaine ventilation. Cependant,
si on considère le nombre de chantiers en fonction - tant mieux pour nos
jeunes et pour tous ceux qui en bénéficient - il est possible
qu'à un moment donné, un projet soit identifié pour se
faire sur une base de 20 semaines et que, s'il était fait d'une
façon plus industrielle, si vous me permettez l'expression,
c'est-à-dire avec des références de travail, avec des
cadences de travail qui correspondent davantage à ce qu'on voit dans
l'industrie, cela pourrait peut-être en prendre 16.
L'objectif n'est pas uniquement de donner de l'emploi. Il y a un aspect
formation, il y a un aspect éducation et retour au travail, comme on l'a
dit tantôt, et la clientèle spécifique qui oeuvre à
ces types de projets n'est pas une clientèle qui a l'habitude du travail
à la cadence très accélérée genre
chaîne de montage ou dans une scierie ou autres. Là-dessus je ne
pense pas qu'on reverra nos objectifs.
Vous pouvez très bien avoir l'information précise sur un
ou deux projets pour vous montrer que, oui, il y a du contrôle. Est-ce
qu'il est parfait, est-ce que dans tous les cas il atteint 100% des objectifs?
Peut-être que non mais ce n'est pas cela l'objectif.
M. Polak: M. le Président...
M. Gendron: On ne mettra pas de nouveaux fonctionnaires
là-dessus pour vérifier si, effectivement, nos gars auraient pu
resserrer cela un peu et, au lieu de le faire sur 20 semaines, le faire sur
19,5. Cela coûterait plus cher en vérifications et en
sécurité de police pour s'assurer.
M. Polak: Une question générale.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, si on retenait les questions suivantes, la liste des
employés dans le cas que vous mentionnez et...
M. Polak: J'aimerais...
Le Président (M. Gagnon): ...quel mécanisme on a
mis en place pour le contrôle des travaux.
M. Polak: Contrôle des travaux...
M. Gendron: Avec deux ou trois exemples.
Le Président (M. Gagnon): Avec deux ou trois exemples.
M. Polak: II faut qu'un petit rapport d'une page et demie, un
petit sommaire de ce qu'on a fait, existe. Vous donnez des exemples de ce qui
est arrivé chez vous, M. le Président, je ne sais pas si cela est
arrivé dans ces deux cas-ci.
On parle du programme Chantier-Québec de 4 000 000 $ pour le mois
de septembre aux engagements financiers. Il s'agit du même montant que
pour les autres programmes précédents. Est-ce que le gouvernement
n'est pas en train d'évaluer
ces programmes? Qu'est-ce que cela donne à part du fait
qu'après 20 semaines on les envoie à l'assurance-chômage?
Un article a été publié par un de nos collègues, le
député de Laurier, sur l'aide sociale et la manière de
revoir différents programmes.
J'ai l'impression que pour Chantier-Québec c'est le temps
d'obtenir une évaluation objective. Est-ce que cela répond
à nos besoins et à ce qu'on attendait de cela? On ne parle pas
ici de quelque 100 000 $ par mois, ce sont des millions par mois. Est-ce qu'il
ne vaut pas la peine de créer 5000 emplois permanents au lieu de 20 000
sur une base de 20 semaines sans aucun bénéfice? Il y a des
questions à se poser à ce sujet-là. Est-ce que cela se
trouve à l'étude?
M. Gendron: Une chose est certaine, c'est on ne peut plus public,
le fait que le gouvernement fait une réflexion intense sur toute cette
question. Vous êtes au courant des décisions qui ont
été prises récemment par le gouvernement...
M. Polak: Oui.
M. Gendron: ...d'avoir deux équipes de travail avec des
mandats très spécifiques, un sur la question de l'emploi et
l'autre sur la question nationale, parce qu'on est toujours convaincu qu'il y a
un lien très étroit entre les deux, où les programmes
d'emploi sont révisés périodiquement par les
ministères concernés. Nous sommes en train de faire une
réflexion plus globale.
Vous auriez peut-être raison d'être aussi critique si
c'était le seul programme d'emploi que le gouvernement du Québec
offre mais on a un ensemble de programmes d'emploi qu'on a réussi
à mettre en vigueur pour faire notre effort pour contrer la crise et
récupérer les emplois perdus lors de cette fameuse difficile
crise de laquelle on sort à peine. Je pense que c'est la
responsabilité de chacun des ministères qui ont des programmes
d'emploi particuliers de faire une évaluation périodique et c'est
la responsabilité du gouvernement, en termes plus
généraux, de réviser toute la problématique de
l'emploi.
Votre question était: Est-ce que ce type d'emploi atteint les
objectifs du programme Chantier-Québec? La réponse est oui. Cela
répond aux objectifs du programme Chantier-Québec. Le programme
Chantier-Québec avait des objectifs particuliers, comme je vous l'ai dit
tantôt, de réinsertion sociale, de redonner le goût au
travail, de donner une motivation à des jeunes d'une
société qui, malheureusement, reçoivent de l'aide sociale;
ce n'est pas une vie, ce n'est pas comme cela que tu peux bâtir l'avenir.
En leur donnant une participation où ils ont la conviction de faire des
choses utiles pour la société, cela peut leur permettre de
retrouver une motivation et, ensuite, de sortir d'un emploi à
caractère temporaire pour trouver un emploi plus permanent, à
caractère plus industriel, plus ci, plus ça. L'évaluation
est faite périodiquement et plus que périodiquement, c'est toute
la question de l'emploi au sens général du terme qui est
réévaluée au gouvernement du Québec.
M. Polak: Les personnes qui bénéficient de ce
programme - par exemple, six employés pour 20 semaines - on leur donne
le goût du travail, l'expérience, etc. Je comprends que c'est
très néfaste pour une personne de bénéficier de
l'aide sociale. Quel est le suivi après avoir complété les
20 semaines de travail? Elles bénéficient de
l'assurance-chômage? Qu'est-ce qu'on fait? Qu'est-ce que le
ministère a envisagé comme suivi pour elles? Est-ce qu'on leur
demande, après trois mois: Où êtes-vous? Est-ce que vous
bénéficiez encore de l'assurance-chômage? Est-ce que vous
vous préparez pour redevenir bénéficiaires de l'aide
sociale du Québec?
Le Président (M. Gagnon): Si vous me le permettez, M. le
député.
M. Polak: Oui, mais, M. le Président, c'est
précisément ce qu'on avait décidé, l'autre jour,
avec le président du Conseil du trésor. Nous sommes à jour
dans nos travaux. On a limité nos questions à quelques-unes et
cela nous donne une chance de temps en temps d'entamer une matière qui
peut bénéficier à tout le monde. D'ailleurs, le ministre
Biron a accepté nos suggestions dans certains programmes justement parce
qu'on en avait discuté ici. Je ne veux pas commencer tout un
débat. Je veux simplement savoir quel est le suivi. Je m'en fiche qu'on
donne la réponse ici, aux engagements financiers; qu'ils discutent cela
entre eux. C'est à nous aussi de faire des suggestions positives.
Qu'est-ce qui arrive ensuite aux bénéficiaires de ce programme,
à ces milliers de personnes qui reçoivent cette aide?
Le Président (M. Gagnon): Je voudrais vous souligner qu'il
y a aussi une pratique à cette commission et c'est possible de le faire.
C'est d'inviter le ministre responsable d'un programme quelconque à
venir ici et répondre à l'ensemble des questions. Cela ne
m'apparaît pas, ce matin, le temps de vider l'ensemble de la question.
Mais si jamais la commission était intéressée à
faire cette invitation au ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, peut-être qu'on pourrait avoir comme
seul sujet, à l'ordre du jour, au cours de la journée, enfin pour
une partie de la journée, les programmes de création d'emplois.
À ce moment-là, on
pourrait aller plus en profondeur.
M. Polak: M. le Président, je pense que vous faites une
très bonne suggestion. On va attendre de voir si la commission va
continuer à siéger; on ne le sait même pas. On va
peut-être tous mourir ensemble à partir du 1er janvier 1984, mais
si on continue à exister, c'est une très bonne suggestion
à retenir.
Transports, engagement 100.
Transports
Le Président (M. Gagnon): Transports, engagement 100.
M. Gendron: On y est.
M. Polak: "Contrat de services pour effectuer le comptage des
revenus de péage de l'Office des autoroutes du Québec pour une
période de douze mois. Fournisseur: Banque Nationale du Canada,
Montréal. Montant de l'engagement: 400 000 $."
La raison pour laquelle je pose la question, c'est que c'est la
première fois qu'on voit ce sujet. Qu'est-ce que cela veut dire? La
banque compte l'argent reçu dans les postes de péage, pendant
douze mois, et cela nous coûte 400 000 $. On pourrait peut-être
demander à quelqu'un de tabletté de compter les 0,25 $ à
la fin de la journée.
M. Gendron: M. le député, normalement, le
CT-143-840 autorisait le ministère des Transports à signer avec
la Banque Nationale du Canada un contrat concernant l'objet de la
présente pour une période définie, à savoir compter
les recettes dans les postes de péage. Maintenant, le Conseil du
trésor, dans sa décision, a invoqué la mention suivante:
indiquer au ministère des Finances qu'à compter du 1er avril
1984, il devra assumer l'entière responsabilité de ce contrat et
prévoir les crédits nécessaires dans son budget pour
l'exercice financier 1984-1985. En somme, ce qu'on dit, c'est: Oui, vous avez
raison. Normalement, il y aurait des crédits réguliers qui
devraient être imputés dans la revue de programmes du
ministère des Finances pour que le ministère des Finances
s'acquitte de cette responsabilité qui est d'avoir des données
précises sur l'encaissement des recettes.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, à cet engagement,
certains députés du nord de Montréal veulent l'abolition
du péage sur les autoroutes. Si vous en autorisez l'abolition pour le
mois d'avril, est-ce que le contrat va être annulé sans
pénalité? J'imagine que c'est prévu dans le contrat. Je
pense que plusieurs de vos collègues veulent abolir le péage sur
les autoroutes. Si vous annulez le contrat, est-ce qu'il y a une clause
prévue selon laquelle il n'y aurait pas de pénalité? (11 h
30)
M. Gendron: Le contrat est interne au gouvernement. Il n'y a pas
de problème. On dit tout simplement de prévoir, dans la revue de
programmes du ministère des Finances, une disposition à savoir
que dorénavant on n'acceptera pas qu'il y ait un contrat à un
tiers pour s'acquitter du chiffrage, de l'encaissement des revenus au
ministère des Transports. Par définition, en réponse
à votre question, il n'y a aucun problème même si jamais le
gouvernement prenait la décision que vous avez
évoquée.
M. Caron: Je sais que ce n'est pas votre ministère, mais
est-ce que vous prévoyez qu'on peut s'attendre à l'abolition?
M. Gendron: Cela ne fait pas du tout partie du débat. Cela
n'a rien à voir avec les engagements financiers. On verra. Une chose est
sûre, je ne fais pas partie du ministère, mais cette question va
être discutée par le Conseil des ministres et comme j'en suis
membre, on verra.
M. Polak: M. le Président, même engagement. C'est un
montant de 400 000 $, pour une période de douze mois; combien cela
coûtait-il auparavant? Est-ce qu'il s'agit juste d'une entrée du
point de vue de la tenue des livres ou s'il y a changement ici dans la
politique? Est-ce que cela coûte plus ou moins qu'auparavant ou si c'est
le même montant?
M. Gendron: C'est le même ordre de grandeur. Maintenant, je
corrige. 400 000 $, ce n'est pas pour douze mois. C'est pour 1983-1984, 300 000
$, les dépenses ultérieures, 100 000 $. Alors, le total de 400
000 $ couvre deux exercices budgétaires en termes d'imputation
budgétaire.
M. Polak: Pour quelle raison a-t-on procédé par le
biais d'un contrat négocié?
M. Gendron: Une seconde. Vous avez raison, c'est pour deux
exercices, mais c'est pour douze mois. C'est du 1er juin au 31 mai.
M. Polak: D'accord. Quelle est la raison pour laquelle on a
procédé par le biais de contrat négocié avec la
Banque Nationale du Canada? Est-ce qu'on n'aurait pas dû demander aux
autres banques qui sont intéressées pour un peu moins de 400 000
$? Est-ce qu'il n'y a pas un autre système de ne pas le faire avec une
banque, peut-être avec une autre compagnie?
M. Gendron: Vous avez raison. On va vérifier. On m'informe
que le ministère des Transports avait une raison particulière,
une justification particulière. On peut l'admettre ou non. C'est un
autre niveau de discussion, à savoir, de contracter cette
opération avec la Banque Nationale. Maintenant, je n'ai pas la raison
ici dans les spécifications.
M. Polak: On va demander...
M. Gendron: Pourquoi le contrat a-t-il été
signé avec la Banque Nationale?
M. Polak: C'est cela. Et quelle était la raison de
déroger?
Contrats négociés. Transports, engagement 301. "Contrat
pour travaux de planage de la chaussée et de revêtement bitumineux
sur une seule voie de diverses sections de l'autoroute no 10. Fournisseur: Les
pavages Saint-Paul Ltée., comté d'Iberville. Montant de
l'engagement: 191 000 $."
Je voudrais simplement savoir la raison pour laquelle on a
procédé par un contrat négocié.
M. Gendron: C'est uniquement à cause du lieu de l'usine
d'asphalte. Exceptionnellement, l'usine d'asphalte présentait une
économie, parce que le prix de production de cette usine est moins
élevé pour l'année en cours que de la part de celle
située la plus près du lieu des travaux. Souvent dans ce genre de
travaux, on agit pour des raisons strictement d'économie, compte tenu
que l'usine est déjà en place. C'est ce qui est arrivé
dans ce cas.
M. Polak: Je continue à chercher, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Je pensais que vous étiez
prêt.
M. Polak: Je tourne les pages. Non, le député de
Pontiac.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 684, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: C'est cela, oui. "Supplément pour porter
à 1 104 000 $ le coût des honoraires pour la préparation
des plans et devis et la surveillance des travaux de construction d'une section
de 10,2 kilomètres de la route 117 dans le comté de Labelle.
Fournisseur: Lanthier Saya, ingénieurs-conseils, rue Patry,
Montréal." Est-ce qu'on pourrait nous donner la justification pour une
augmentation de 125% des honoraires?
M. Gendron: Bien sûr, M. le député, puisqu'on
a l'habitude de répondre à ce genre de questions posées
par le député de Pontiac.
La raison est simple: il y a six éléments nouveaux qui
n'avaient pas été prévus au premier contrat, selon ce que
je lis. La présente demande de 564 000 $ se répartit ainsi -
parce que c'est de cela qu'il s'agit, d'un ajout de 564 000 $.
Premièrement, pour terminer les plans et devis du tronçon no 1,
incluant le pavage: 17 000 $; ce n'était pas inclus. La poursuite des
travaux de surveillance sur le tronçon no 2, d'une longueur de 6,2
kilomètres: 157 000 $. La surveillance de pavage pour 25 000 $. La
surveillance du pavage du tronçon no 1 que je viens d'indiquer en a) et
qui n'était pas prévue: 25 000 $, Ce qui avait été
prévu au tronçon no 1, c'était le terrassement, mais on a
ajouté les plans et devis pour le pavage. Alors, la surveillance du
tronçon no 1 plus le contrat de terrassement, c'est 340 000 $. La
surveillance du pavage du tronçon no 1, comme je l'ai dit au
début, représente 25 000 $ additionnels. Tout cela pour 564 000
$. Comme il y avait déjà des travaux autorisés pour 450
000 $, la somme des deux égale 1 014 000 $.
De toute façon, ici, je ne crois pas qu'il faille
interpréter votre question comme étant parfaitement conforme
à la réalité. Ce sont des suppléments pour porter
le coût des honoraires pour la préparation des plans et devis et
pour la surveillance des travaux de construction d'une section, pour laquelle
première section nous n'avions autorisé qu'un crédit de
450 000 $. Là, il y a une autorisation de crédit pour la
différence qui n'avait tout simplement pas été
autorisé la première fois.
M. Middlemiss: Est-ce que le premier contrat comprenait 10,2
kilomètres? Est-ce que le mandat original, c'était de faire des
travaux pour 10,2 kilomètres? Sans cela, on ne devrait pas dire que
c'est un supplément. Si on a ajouté cinq autres
kilomètres, je pense que cela ne devrait pas être
considéré comme un supplément. On se pose des questions: Y
a-t-il des raisons qui justifient une augmentation de 125%?
M. Gendron: Juste une seconde, M. le député. Dans
l'évaluation du 10,2 kilomètres, j'ai l'impression que, dans un
premier temps, on n'a autorisé que les travaux du tronçon no 1 et
non pas ceux du tronçon no 2. Ce que je comprends, c'est qu'il y a eu un
fractionnement des deux tronçons de 10,2 kilomètres en deux
sections: une première, qu'on a appelée le tronçon no 1 et
l'autre, le tronçon no 2. Et les crédits qui ont
été autorisés la première fois, même si vous
avez raison de dire qu'on parlait d'une section totale de 10,2
kilomètres, ne couvraient que le premier tronçon, qui lui,
était évalué à une somme de 450 000 $. Les travaux,
et là je ne parle pas du no 1 ou du no 2, je ne sais pas si vous me
comprenez...
Je ne le sais pas, mais je pense que l'erreur peut provenir du fait
qu'on a identifié... Je suis pas mal sûr de ce que j'avance, dans
le sens que cela se fait quasiment toujours comme cela. Dans l'inscription,
c'est écrit "Travaux pour un tronçon de 10,2 kilomètres".
D'accord? Cela, c'est plutôt l'inscription du tronçon. Maintenant,
les entrepreneurs eux-mêmes nous demandent, autant que possible,
d'essayer de fractionner l'identification d'un tronçon total. Lui,
était de 10,2 kilomètres. Et, on l'a fait en deux temps: dans a)
pour le tronçon no 1 et ensuite, le tronçon no 2.
M. Middlemiss: Mais normalement, lorsqu'on donne un mandat
à des ingénieurs-conseils on leur dit de faire les travaux
décrits ici; cela comprend le total de 10,2 kilomètres. S'il y a
des problèmes en cours de route et qu'on peut justifier que cela
dépasse les honoraires qu'on a prévus, on apporte des raisons.
Mais si vous me dites que c'est le même tronçon, il doit y avoir
d'autres raisons, soit que le premier mandat ne comprenait pas le tout, soit
qu'on a eu un ajout de travaux. C'est cela que je voudrais savoir.
M. Gendron: J'ai l'impression qu'on pourrait prendre un exemple
type. On pourrait prendre celui-là pour clarifier un peu cette question.
Je parlais beaucoup plus par expérience de ce que j'ai vécu dans
mon comté, où on avait inscrit un tronçon sur toute sa
longueur de réfection mais quand on a eu à attribuer les plans et
devis, on a dit: Vous allez en faire la moitié et on retournera en appel
d'offres pour l'autre moitié, soit par contrats négociés
ou autrement. J'ai vu cela fréquemment dans mon comté.
Je croyais qu'il s'agissait d'une interprétation de cette nature.
Le libellé est inscrit pour la longueur du tronçon mais on y va
en deux parties pour les plans et devis.
M. Middlemiss: Je comprends que l'on applique cette
méthode pour l'exécution des travaux. Mais ce n'est pas
l'exécution des travaux...
M. Gendron: Vous avez raison.
M. Middlemiss: ...c'est la préparation des plans.
Normalement on donne en entier le tronçon pour exécuter tous les
travaux nécessaires.
M. Gendron: Vous avez raison, mais je lis dans l'explication,
parce que vous posez une question, qu'on a attribué 17 000 $ pour
terminer plans et les devis du tronçon no 1. Je suis obligé de
conclure, avec l'information que j'ai, qu'ils n'étaient pas faits si on
les a terminés. Je donnais seulement cet exemple, terminer les plans et
devis. Après cela, ils ont dit: On n'avait pas compris la surveillance
pour le tronçon no 2. Alors, la poursuite des travaux de surveillance du
tronçon no 2, d'une longueur de 6,2 kilomètres, c'est un autre
type de contrat et il y a un écart de 157 000 $, etc.
Je crois que vous avez raison d'exiger une clarification. Lors de
l'inscription même de ce tronçon, qu'est-ce qui avait
été prévu? Est-ce qu'on avait demandé de faire les
plans et devis pour les 10,2 kilomètres sachant qu'il y aurait
peut-être du fractionnement dans l'exécution des contrats? Il y a
une différence entre l'exécution et les plans et devis, je
comprends cela.
M. Middlemiss: À quelle date a été
octroyé le contrat pour...
M. Gendron: Oui, le 22 août 1978.
M. Middlemiss: Vous allez leur demander de nous donner une copie
du mandat original, c'est de cette façon qu'on va être capable
d'aller au fond de la question.
M. Gendron: Je vais leur demander de donner des justifications
additionnelles, à partir du mandat original, de ce qu'ils avaient
compris et de la raison pour laquelle ils arrivent avec une demande de
crédits additionnels.
Le Président (M. Blais): Une justification du
supplément, c'est cela.
M. Middlemiss: Le contrat original, pour voir ce qui est survenu.
Lorsqu'on voit le mot "suppléments", parfois c'est peut-être des
procédures ou des manques de la part des ingénieurs-conseils ou
bien, d'après l'estimation originale, lorsqu'on accorde le contrat, les
honoraires sont-ils trop bas. Des fois on dit qu'on a donné plus de
surveillance qu'on en avait prévu. J'ai entendu toutes sortes de
réponses aux questions des suppléments, et Dieu sait si j'en pose
souvent.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Blais): D'accord. Engagement 800.
M. Middlemiss: Contrats négociés. "Contrat de
services pour effectuer l'entretien, les modifications, les réparations
et les révisions de la flotte d'avions-citernes CL-215 du
ministère pour une période d'un an à compter du 1er
octobre 1983.
Fournisseur: Quebecair, Dorval, comté de Jacques-Cartier. Montant
de l'engagement: 1 600 000 $."
Quel a été le coût total pour l'année
1982-1983?
M. Gendron: Je vais chercher une minute. Parfois, nous l'avons
mais...
M. le député, le dernier contrat d'entretien, puisque
votre question porte là-dessus, a été le 21
décembre 1981 et est entré en vigueur le 1er avril 1981 pour se
terminer le 31 mars 1983. On a ajouté un avenant qui a été
signé dans le but de prolonger de six mois le mandat de la
Société Canadair Ltée, soit du 1er avril 1983 au 30
septembre 1983. Le tout, avec l'extension de six mois, est un engagement total
de 3 500 000 $.
M. Middlemiss: Sur une période totale de combien de mois,
ou de combien d'années? (11 h 45)
M. Gendron: C'est cela. Vous avez raison, c'est-à-dire que
l'explication que j'ai donnée c'est 3 500 000 $, mais il faut chiffrer
l'avenant pour 900 000 $. Donc, au total cela faisait 4 400 000 $, soit 3 500
000 $ plus 900 000 $. Ce qu'on sait, c'est que cela coûte moins cher
parce qu'en gros, c'était 3 500 000 $ divisé par 2, parce que
c'était sur deux ans. Ne parlons pas de l'ajout qui dépassait les
deux ans. Il ne faut pas inclure les 900 000 $ que j'ai mentionnés
tantôt parce qu'ils débordent les deux ans. D'accord? Ne parlons
pas de l'extension. Le contrat est de 3 500 000 $ pour deux ans. On divise par
deux. Cela fait 1 700 000 $ et, pour un an...
Une voix: 900 000 $ pour six mois. Cela fait 1 800 000 $ sur une
base annuelle.
M. Gendron: C'est cela. On y va pour 1 600 000 $.
M. Middlemiss: Avant d'octroyer le contrat, est-ce qu'on a
demandé à ceux qui faisaient l'entretien avant, combien cela
coûterait pour la prochaine année?
M. Gendron: Oui. Je ne l'ai pas ici, mais je me rappelle que,
dans les discussions au Conseil du trésor, on avait effectivement une
estimation si le contrat était renouvelé par Canadair. On
pourrait vous fournir cela; c'est ce que vous demandez: qu'est-ce que cela
coûterait si cette compagnie l'exécutait? Je ne l'ai pas ici.
Le Président (M. Blais): Canadair...
M. Gendron: Quel aurait été le coût du
contrat sur une base annuelle si Canadair avait continué de faire
l'entretien des CL-215?
Le Président (M. Blais): Est-ce qu'il y a d'autres
questions, M. le député? M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, concernant le même article, j'ai une petite
note de notre responsable du dossier des transports qui m'explique - parce que
je n'étais pas au courant de la situation - que l'entretien était
précédemment effectué par Canadair qui est le fabricant de
ces avions. Est-ce qu'il ne serait pas plus logique de rester avec le fabricant
pour effectuer les services aux avions au lieu de prendre une autre compagnie?
Peut-être qu'une partie de la réponse se trouve dans le fait
qu'apparemment cela semble coûter moins cher avec Quebecair qu'avec
Canadair. On devrait vérifier cela en prenant les chiffres des
années précédentes.
M. Gendron: Les raisons sont que la situation n'est plus celle
qu'elle était au tout début. Il faudrait faire tout l'historique
et je n'ai pas envie de vous le faire, à moins que vous n'y teniez. Tout
ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que les avions CL-215 sont maintenant
rodés; les pilotes les connaissent. Les gens de l'entretien à
Quebecair nous assurent qu'il sont en mesure, compte tenu de leur connaissance,
de leur expertise d'effectuer l'entretien convenablement. Vous êtes au
courant que Quebecair est devenue une société publique
détenue à 100% par Québec. On trouvait logique de faire
chez nous ce que nous pouvons faire chez nous à coût moindre.
M. Polak: Canadair est aussi chez nous. Cela se trouve dans la
ville de Saint-Laurent.
M. Gendron: Je comprends, mais il y a une différence entre
ce que vous dites et ce que j'explique. C'est une société du
Québec à 100%...
M. Polak: Oui, oui.
M. Gendron: ...et surtout qu'on nous dit: on a l'expertise, on a
la connaissance, on peut le faire à moindre coût. Je ne pense pas
que vous puissiez nous blâmer si on peut faire effectuer les mêmes
travaux par nos gens à moindre coût.
M. Polak: À condition que tout ce que le ministre dit soit
vrai, j'accepte, mais je ne suis pas convaincu. J'aimerais avoir le
détail pour les années précédentes, depuis trois,
quatre ou cinq ans. Combien cela a-t-il coûté chaque année?
Vous avez donné les chiffres tout à l'heure, mais cela variait.
Est-ce que...
M. Gendron: Non, non. Cela ne variait pas après que j'aie
précisé. Il n'y avait pas
de variante.
M. Polak: Non, c'est toujours du côté...
M. Gendron: C'était 3 500 000 $ pour deux ans; on divise
cela très pécisément en deux. Cela faisait environ 1 700
000 $, 1 750 000 $.
M. Polak: Maintenant, cela couvre exactement les mêmes
garanties de travail. De temps en temps, on peut avoir un contrat de services,
mais il y en a un qui soumissionne le plus bas pour le contrat de services,
sauf qu'il a le droit d'exiger tout cela en surplus pour des pièces ici
et là, tandis que dans l'autre contrat, cela était inclus. Est-ce
qu'on compare exactement les mêmes unités de garanties de
travail?
M. Gendron: La réponse, c'est oui, M. le
député. Pour sa part, la société Quebecair est
prête à respecter les clauses actuelles du contrat d'entretien des
avions-citernes. On n'a pas modifié le contrat actuel. Alors, on peut
dire que oui, cela est respecté.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Blais): Un autre article, M. le
député de Sainte-Anne. M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Au point de vue de l'expertise de Quebecair dans
l'entretien des CL-215 - je reviens à la question à
l'Environnement - on avait donné cela à Groupe-Conseil Roche
parce qu'il avait eu une expertise avec le ministère de l'Environnement.
Où Quebecair a-t-il pris son expertise dans les CL-215?
M. Gendron: Alors, la question est sur l'expertise. Vous
êtes sûrement au courant que Quebecair possédait
déjà un service d'entretien bien structuré pour la flotte
appartenant au gouvernement du Québec. À partir du moment
où il ont pris connaissance et acte du contrat d'entretien et que
Quebecair s'engage à le respecter, j'aime mieux me fier aux
spécialistes du service aérien québécois qui ont
confirmé, dans les échanges qui ont eu lieu avec le
ministère des Transports, qu'ils avaient l'expertise nécessaire
et qu'ils s'engageaient à respecter le contrat tel que stipulé.
Ce dernier est très sévère quant au type d'entretien et
aux spécificités particulières qui sont
évoquées au contrat. N'étant pas un spécialiste de
ces questions, je vous dis seulement qu'après analyse on a la conviction
qu'ils sont capables de le faire. Le jugement vient du service d'entretien
existant à Quebecair.
M. Middlemiss: L'entretien des autres modèles d'appareils
que le ministère a, soit le jet, est-il fait par Quebecair? Où
est fait l'entretien pour les autres genres d'avions que possède le
ministère?
M. Gendron: Tout le service de la flotte, excluant le contrat
avec Canadair, est effectué par le service d'entretien de Quebecair.
M. Middlemiss: Ah; Ce n'étaient pas seulement les CL-215
qui étaient avec Canadair?
M. Gendron: C'est justement ce que je vous dis: Excluant les
CL-215. Pour tout le reste de la flotte, c'est le service aérien, par
son service d'entretien, qui effectuait la surveillance et les
réparations. On exclut les CL-215 pour lesquels il y avait un contrat
spécifique avec Canadair.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
Travaux publics et Approvisionnement
M. Polak: Travaux publics et Approvisionnement, engagement 100:
"Contrat pour l'achat et l'installation de 1144 sections
d'étagères de 61 pouces de haut, comportant cinq tablettes,
permettant d'entreposer six boîtes de dossiers par tablette. Seul
soumissionnaire: Rousseau Métal Inc., comté de Montmagny-L'Islet.
Montant de l'engagement: 281 740,40 $." Je voudrais savoir quel est le but de
cela. Est-ce un storage de boîtes avec une énorme quantité
de dossiers qui contiennent quoi? Très souvent, mes vieux dossiers, je
les brûle; cela coûte moins cher. Mais cela dépend de ce qui
s'y trouve.
M. Gendron: Je vais vous donner une information précise:
Ces étagères serviront à rallonger celles
déjà existantes afin d'augmenter la capacité d'entreposage
du dépôt de documents qui sont jugés semi-actifs,
situé au 2550 rue Dalton, à Sainte-Foy. Il s'agit de 1144
sections et ainsi de suite. Là, on donnait des détails techniques
sur le genre de tablettes; ce n'est pas ce que vous voulez savoir. L'ajout de
ces étagères permettra d'absorber les boîtes de quelques
nouveaux clients, par exemple, Inspecteur général des finances,
Habitation et Protection du consommateur, etc., ainsi que les boîtes
régulièrement transmises par les ministères utilisant
déjà les services du dépôt. Le dépôt
gère actuellement 100 000 boîtes de dossiers; environ 6000 places
sont encore disponibles et l'ajout des nouvelles étagères devrait
permettre de fonctionner pour la prochaine année.
Il y a également l'adaptation physique à la bâtisse
existante, qui est de 25 pieds de hauteur. Pour loger ces dossiers dits
semi-
actifs par rapport à des clients nouveaux, cela aurait
nécessité des espaces additionnels. Au lieu d'avoir des espaces
additionnels, on modifie ce genre d'étagères, qui vont être
plus hautes, comporter un plus grand nombre de tablettes et pouvoir
s'intégrer à l'intérieur de la bâtisse existante.
Alors, cela nous permet de ne pas envisager d'espaces additionnels.
M. Polak: Travaux publics et Approvisionnement, engagement
300.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat pour l'achat de protège-feuilles et de
sous-main en vinyle pour couvrir les besoins des différents
ministères et organismes pour une période de douze mois.
Fournisseur: Gemex (Granby) Inc., Granby, comté de Shefford. Montant de
l'engagement: 51 091,25 $."
La question que je pose est: Pourquoi a-t-on procédé par
contrat négocié? Est-ce que c'est la seule firme dans tout le
Québec qui peut nous fournir des protège-feuilles et des
sous-main en vinyle?
M. Gendron: Oui. C'est ce que le directeur des achats nous dit,
que, conformément aux règles prévues par la directive
1374, il a l'autorisation de faire cela ainsi quand ces produits ne sont
disponibles que chez un seul manufacturier québécois.
Actuellement, on dit que ces produits ne sont disponibles que d'un seul
manufacturier québécois qui nous a soumis les prix suivants, et
c'est le directeur des achats qui nous signe cela. Alors, on a dit que, s'il y
a un seul fournisseur disponible, cela ne donne pas grand-chose d'aller en
appel d'offres. On va donc négocier directement un contrat avec le seul
fournisseur parce qu'on veut acheter au Québec.
M. Polak: Évidemment, c'est un peu dans le même
ordre d'idées que la fameuse chaise pour le palais de justice ici
à Québec. On peut demander quelque chose qui ne s'achète
que chez une personne parce qu'on exige tellement de qualités
spéciales qu'il n'y en a qu'un qui puisse le fournir. Je trouve cela
difficile à accepter pour des protège-feuilles et des sous-main
en vinyle, à moins qu'il n'y ait toutes sortes de spécifications
techniques que je ne connais pas. Donc, j'aimerais savoir, au moins, quelle est
la spécificité technique pour que ce soit seulement la compagnie
Gemex qui puisse produire cela. N'y a-t-il pas d'autres firmes qui peuvent nous
donner un protège-feuilles et un sous-main en vinyle? N'existe-t-il pas
un autre modèle dans tout le Québec ou si c'est seulement cette
compagnie?
M. Gendron: On a le détail ici qu'on pourrait vous lire.
Ce serait assez long. J'ai l'impression que ce n'est pas parce que c'est
hautement spécialisé, mais c'est assez spécifique, des
protège-feuilles et des sous-main en vinyle. Je n'ai pas l'impression
qu'il y a deux entreprises par semaine qui vont se lancer là-dedans. Il
y en a un certain volume disponible et j'ai l'impression que, dès qu'il
y a une firme dans ce secteur très spécifique, très
particulier au Québec, elle est suffisante pour répondre à
la demande. Cela doit être la raison pour laquelle il n'y en a
qu'une.
On pourrait vous donner les spécifications: 17 000 feuilles, des
acétates clairs Gemex de 3,81 millimètres d'épaisseur. Ce
n'est pas si particulier que cela. Les dimensions, 502 millimètres par
736 millimètres; il faut emballer par des ballots de 50 feuilles. Il y a
des échéances de livraison, etc.
M. Polak: Disons que j'ouvre un bureau quelque part et que j'ai
besoin de protège-feuilles et de sous-main en vinyle. Je demande
à une compagnie d'ameublement de bureau d'acheter ces articles pour moi.
Est-ce qu'ils vont me répondre: Ah oui! On va commander cela chez Gemex,
c'est la seule compagnie qui les fait, ou est-ce que d'autres compagnies
existent dans la même ligne?
M. Gendron: On vous a répondu là-dessus. C'est le
seul manufacturier québécois. Alors, il y a peut-être
d'autres compagnies dans la même ligne en Ontario, au Nouveau-Brunswick,
en Nouvelle-Écosse, mais nous, pour toutes sortes de raisons que vous
connaissez - et je pense que vous les partagez - cela ne nous intéresse
pas d'aller là. Quand il n'y en a qu'un au Québec, on reste au
Québec pour favoriser l'achat chez nous.
M. Polak: Je suis d'accord avec cela. L'engagement suivant est le
301. "Contrat pour l'achat de 539 500 chemises de classement suspendues et
porte-étiquettes pour répondre aux besoins des différents
ministères et organismes pour une période de douze mois."
Fournisseur: Centre de transition Le Sextant Inc., Anjou. Montant de
l'engagement: 176 982 $."
Encore ici, on a procédé par le biais d'un contrat
négocié. Est-ce que le Centre de transition Le Sextant Inc.,
à Anjou est le seul fournisseur? Pourquoi a-t-on procédé
par le biais d'un contrat négocié?
M. Gendron: Pour la même raison. On fait cela uniquement
dans les cas où on a l'information que ces produits ne sont disponibles
que chez un seul manufacturier québécois. Comme on veut
s'approvisionner directement auprès du manufacturier, s'il est
seul, on n'a pas le choix, on procède par le biais d'un contrat
négocié. C'est logique.
M. Polak: Mais, pour le Centre de transition Le Sextant, est-ce
que vos documents disent qu'il est le manufacturier ou s'il est un
intermédiaire et achète cela d'une autre compagnie?
M. Gendron: Non. Nos documents nous disent que c'est le
manufacturier.
M. Polak: Le manufacturier. Et c'est le seul manufacturier de
chemises de classement suspendues et porte-étiquettes qu'on trouve dans
le Québec? (12 heures)
M. Gendron: Encore là, c'est ce qu'on a comme information
contresignée par le directeur des achats. Quant on connaît la
vigilance du directeur général des achats, s'il nous dit que
c'est le seul, j'ai l'impression que c'est parce que c'est comme cela.
M. Polak: Encore là, les chemises de classement suspendues
et les porte-étiquettes demandés n'ont pas une description
technique telle que pas un autre ne puisse les faire. Je ne connais pas les
devis et ce qu'on demande. Par exemple, à mon bureau d'avocat à
Montréal, nous avons des chemises de classement suspendues et j'en ai vu
différentes sortes. Je n'ai jamais regardé le nom du
manufacturier, mais cela me surprendrait que le Centre de transition Le Sextant
Inc., à Anjou, soit le seul à fabriquer ces chemises suspendues
à Québec.
M. Gendron: Bien, faites-la donc, la vérification. Cela
pourrait être intéressant. Il serait peut-être
intéressant de regarder d'où cela vient. On nous dit qu'elles
viennent d'un seul manufacturier au Québec. Si vous voulez acheter cela
à Chicago, là, c'est un autre problème. Mais, au
Québec, il n'y a qu'un seul fabricant. Vérifiez sur vos
chemises.
M. Polak: D'accord. Nous allons le vérifier. M. le
Président, je n'en ai pas, mais j'aimerais revenir sur un point.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, j'aimerais aussi revenir
à Énergie et Ressources engagement 300
Le Président (M. Gagnon): Énergie et Ressources
engagement 300?
M. Polak: Je suggérerais qu'on retourne à
Énergie et Ressources engagement 300 et qu'on passe ensuite à
l'Éducation.
Le Président (M. Gagnon): D'accord. M le
député de Pontiac.
Énergie et Ressources
M. Middlemiss: Engagement 303, Énergie et Ressources.
Subvention à Cascades Inc., à titre d'aide financière pour
la réalisation d'une étude de préfaisabilité de la
conversion de l'atelier de fabrication de pâte TMP à la
fabrication de pâte CTMP à l'usine de Jonquière. Montant de
l'engagement: 27 325 $."
Est-ce qu'il s'agit de l'usine d'Abitibi Price? Nous avons entendu dire
hier que Cascades Inc., devait bientôt l'acquérir.
M. Gendron: Je vais vous dire cela. Voulez-vous
répéter la fin de votre question?
M. Middlemiss: Je demande si cela concerne l'usine d'Abitibi
Price à Jonquière. On lit aujourd'hui dans les journaux que
Cascades Inc., va acquérir cette usine-là. Est-ce qu'il y aurait
un rapport?
M. Gendron: Oui, c'est la même usine parce que la compagnie
Abitibi Price rendait publique, le 1er mars 1983, la décision prise
quelques jours auparavant par le conseil d'administration d'abandonner
l'exploitation de la cartonnerie de Jonquière. D'accord? Le processus
d'une fermeture définitive est donc en cours et elle sera effective
à la fin de la présente année. Dans l'intervalle, la
compagnie met ses installations en vente, ainsi de suite. C'est là que
la firme Cascades Inc., arrive.
M. Middlemiss: Très bien. Je vois que deux firmes
tentaient d'acheter l'usine. Est-ce que l'autre firme aurait eu le même
droit à une subvention pour faire cette étude que Cascades Inc a
entreprise? D'après les journaux, l'autre firme est LMBDS de
Jonquière, consultant de Montréal. En assumant qu'elle en aurait
fait la demande, est-ce qu'elle aurait eu le même droit à cette
subvention pour faire la même étude?
M. Gendron: Pourquoi pas?
M. Middlemiss: Non, mais je vous pose la question. Je sais que
cela s'est appliqué à ITT à Port-Cartier. Il y avait
Cascades Inc., et Tembec et je pense que les deux ont reçu des
subventions du gouvernement pour faire des études de
faisabilité.
M. Gendron: C'est exact.
M. Middlemiss: Vous me dites donc, en d'autres mots, que l'autre
firme aurait eu le même droit à une subvention pour faire une
étude similaire?
M. Gendron: Je ne vous dis pas que ce
fut le cas parce que je ne sais pas si l'autre firme en a fait la
demande, mais je ne verrais pas pourquoi la même offre n'aurait pas
été mise sur la table. Vous-même avez eu la gentillesse de
citer un cas identique où deux firmes étaient
intéressées et nous avons aidé les deux firmes à
vérifier, par des études de faisabilité, une
concrétisation plus accentuée de leur volonté de se porter
acquéreurs. L'offre a effectivement été prise par les deux
firmes.
M. Middlemiss: C'est pour cela que j'ai utilisé les mots
"même droit". Je n'ai pas dit...
M. Gendron: M. le député, je pense que vous
conviendrez avec nous tous qu'il y a quand même une analyse de la
capacité et du sérieux de l'entreprise qui sollicite
éventuellement une réflexion plus articulée dans la
perspective de se porter acquéreur. Quant à l'autre cas, que j'ai
suivi un peu plus compte tenu que nous avons des bonnes relations avec la
compagnie Tembec, c'était ainsi. Nous croyons que, dans le cas de
Rayonier, de Port-Cartier, les deux entreprises avaient des prétentions
exactes d'envisager de se porter acquéreurs. Elles étaient
sérieuses. Elles avaient la capacité, etc. Je réponds,
quand même, essentiellement ce que j'ai dit tantôt. Je vous dis
oui. Il n'y a pas de raison pour que le ministère de l'Énergie et
des Ressources ne fasse pas la même offre, sous réserve d'une
analyse du sérieux de l'entreprise pour éviter qu'on ne verse
uniquement une aide financière à une étude plus
poussée de faisabilité ou autre chose. Si on a la lecture
très claire qu'une par rapport à l'autre a une meilleure
possibilité, il se peut qu'à ce moment-là on soit plus
ouvert à soutenir celle qui a plus de possibilité.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait d'abord demander au
ministère si la firme LMBDS a fait la demande?
M. Gendron: La demande est faite et reçue.
Le Président (M. Gagnon): II faudrait demander au
ministère de l'Énergie et des Ressources si la firme...
M. Middlemiss: LMBDS, de Jonquière.
Le Président (M. Gagnon): ...LMBDS de Jonquière, a
fait la même demande.
M. Gendron: Est-ce que cela va? Le Président (M.
Gagnon): Éducation.
Éducation (suite)
M. Polak: À l'Éducation, je voudrais revenir sur
l'engagement 800, l'affaire de Passe-Partout. J'ai quelques questions
additionnelles là-dessus, M. le Président. On a pris quelques
renseignements. Je ne sais pas si c'est vrai ou pas, et c'est pour cela que je
pose des questions.
Le ministre, dans sa réponse expliquant pourquoi on a
donné le contrat à une firme qui a demandé 272 000 $ de
plus, a expliqué qu'il y avait le problème de la grève et
du syndicat. On vient de nous informer - je ne sais pas si c'est vrai - que la
firme JPL Productions n'est pas syndiquée et n'était pas en
grève. Cette compagnie a dit - c'est vrai, elle était
soumissionnaire pour un montant de 272 000 $ de moins - qu'elle était
toujours en mesure d'exécuter ces travaux. Cela semble être la
position de cette compagnie qu'il n'y avait pas de raison technique de dire:
JPL, vous n'êtes pas capable de faire les travaux, donc on doit aller
à l'autre soumissionnaire. Si c'est vrai, cela semble contredire
l'explication du ministre. Je ne sais pas. Soit que ces documents le disent ou
est-ce qu'il y a moyen de vérifier quelle était la vraie raison?
Si la raison du gouvernement était d'aider le syndicat qui était
en grève auprès de la maison mère, disons, de JPL
Productions, cela n'est plus la même chose qu'auparavant ce matin. Je ne
sais pas si le ministre connaît le problème. Il dit qu'il a
discuté de cela au Conseil du trésor, ainsi qu'au Conseil des
ministres. Il pourrait nous informer de la vraie raison.
M. Gendron: La raison, je vous l'ai donnée tantôt.
Je ne vous ai jamais dit que JPL était syndiquée. Ce n'est pas
cela que j'ai dit. J'ai dit que Télé-Métropole
était en grève et que JPL était une des filiales de
Télé-Métropole. Je ne vous donnerai pas un cours sur le
Code du travail, car je ne suis pas en mesure de le faire. L'article dont je ne
sais pas le numéro, mais qui concerne cette association d'une filiale
qui a des intérêts dans - appelons cela ainsi juste pour se
comprendre ce matin - la maison mère, pour fins de grève, nous
amenait à la conclusion évidente qu'à peu près
n'importe qui aurait pu interpréter que nous allions à l'encontre
des dispositions du Code du travail en octroyant un contrat à un morceau
partie prenante dans le conflit, puisque JPL Productions est une filiale de
Télé-Métropole. C'est cela que j'ai dit. Je n'ai pas
parlé de "syndiquée." Devant cet état de fait, nous
croyions que, pour des motifs d'intérêt public et pour des motifs
que j'ai évoqués tantôt et que je viens de reprendre, cela
était justifié si on voulait avoir la conviction que les
émissions seraient diffusées et qu'on n'aurait pas de retard
à payer par rapport au contrat que nous avions avec les firmes de
diffusion.
M. Polak: M. le Président, je sais que le ministre fait
allusion à la loi 17, aux changements au Code du travail. D'après
ce que j'ai compris, si le contrat du gouvernement était avec TVA, on
aurait raison de dire: Vous êtes en grève et vous ne pourrez pas
faire exécuter le travail par une autre compagnie, par une filiale.
Là-dessus, vous avez raison. Ici, c'est la situation inverse. Le
gouvernement n'a pas de contrat avec TVA; le gouvernement a demandé une
soumission à une compagnie qui s'appelle JPL Productions, qui est une
compagnie limitée, indépendante de TVA. Il se peut qu'elle soit
contrôlée par TVA, mais c'est une compagnie autonome, qui n'a pas
de syndicat, qui a soumissionné pour faire le travail. Le fait que la
maison mère soit en grève n'a rien à voir, c'est la
situation inverse. Je pense que ce n'est pas couvert par la loi 17.
M. Gendron: Oui, parce qu'on avait l'information additionnelle
vérifiée que JPL Ltée peut être une espèce de
compagnie, non pas fictive, mais théorique dans les faits. Si JPL
Ltée avait eu le contrat, êtes-vous au courant, M. le
député, que les employés qu'elle aurait engagés
pour exécuter le contrat, il y en avait une partie qui provenait de
l'unité d'accréditation de
Télé-Métropole?
M. Polak: Je ne le sais pas.
M. Gendron: Nous, on le sait. Cela devenait très clair. Si
vous prenez des travailleurs qui sont dans l'unité
d'accréditation en grève et que vous faites faire le même
travail par une autre compagnie qui est une filiale de
Télé-Métropole et que, justement, parce qu'elle est une
filiale, elle a un contrat de services pour utiliser les employés qui
travaillent sur une base permanente à
Télé-Métropole, à ce moment, on fait directement ce
qu'on n'a pas le droit de faire. C'est l'appellation dont on a parlé
tantôt. On aurait été accusés d'utiliser ce qui est
communément appelé dans le milieu des "scabs" directement par
contrat puisque - je me rappelle très bien la discussion au Conseil du
trésor - si JPL avait le contrat, on lui demandait de nous dire qui
exécuterait le contrat et elle nous a répondu qu'en bonne partie
les exécutants du contrat seraient les employés qui sont en
grève actuellement, mais dont l'employeur est
Télé-Métropole. Cela devenait évident qu'on
contrevenait à la loi 17.
M. Polak: Est-ce que le gouvernement a procédé de
cette manière parce qu'il y était obligé en vertu de la
loi 17 ou s'il l'a fait par sympathie en disant: Je comprends la situation du
syndicat - apparemment, c'est un syndicat de la CSN - et on ne pourra pas aller
contre cela sur le plan moral? Je comprends que cela pourrait être une
raison. Je dois comprendre que JPL a toujours fonctionné et fonctionne
encore et fait même plus d'affaires qu'avant la grève. Si cela est
vrai, cette compagnie doit violer la loi 17. Pourquoi ne court-on pas
après? Comment se fait-il que cette compagnie fonctionne? Cela semble
indiquer que le gouvernement a agi non parce qu'il était obligé
de le faire, mais par sentiment. C'est une autre raison.
M. Gendron: Pas du tout. Je l'ai dit et je n'ai rien à
ajouter; c'était pour des raisons d'intérêt public que j'ai
expliquées clairement. Ce que vous évoquez n'est pas pertinent,
parce qu'on a vu souvent des travailleurs membres d'une unité
d'accréditation en grève, lors de la période de
grève, aller travailler pour une autre entreprise qui peut être
une succursale ou une filiale sur laquelle le gouvernement n'a aucun
contrôle. Quand vous me dites que JPL a actuellement des contrats et fait
de l'argent comme de l'eau, je n'ai pas nié cela et je ne dis pas que
cela n'est pas vrai. C'est courant, cela se passe souvent ainsi. Le
travailleur, membre de l'unité d'accréditation, ne nous dit pas
chaque jour à quel endroit il va travailler; certains peuvent aller
travailler pour une autre entité juridique ou une autre compagnie ou
corporation. Dans ce contrat-là, il n'y a rien de caché. Je vous
ai dit pourquoi, ce sont des raisons d'intérêt public. Les
raisons, je les ai expliquées et je n'ai pas d'autre chose à
ajouter là-dessus.
M. Polak: Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement suivait
une obligation légale - si elle existe - tandis qu'avec toutes les
autres compagnies qui font affaires avec JPL tout fonctionne comme d'habitude.
Est-ce que l'obligation légale existe, oui ou non? Si elle existe pour
le gouvernement, elle existe pour tout le monde. (12 h 15)
M. Gendron: Le contrat pour les émissions de Passe-Partout
ne venait pas de Normick-Perron. C'est le gouvernement qui est partie prenante
là-dedans. Quand vous évoquez ce que vous venez de me dire, cela
n'a aucune espèce de référence. Cela ne peut pas
être la même chose pour tous les autres intervenants. On est partie
prenante. La loi vient de nous et c'est nous qui avions offert le contrat pour
l'émission Passe-Partout. On a dit: On n'offre pas le contrat à
quelqu'un - en termes de personne morale qui pourrait être perçu
comme contrevenant aux dispositions d'une loi que nous avons nous-mêmes
adoptée. On avait des avis, des informations à cet effet et on a
dit dans la décision: Pour des motifs d'intérêt public, on
va au second plus bas soumissionnaire.
M. Polak: D'accord, mais là vous dites: "Pour des motifs
d'intérêt public." Il y a une différence. Si on est
obligé de le faire parce qu'il y a une loi qui existe, une loi du
Québec qui s'appelle la loi 17, qui nous oblige à faire cela, je
comprends cela, c'est une manière d'agir. Mais il y a une autre
manière d'agir, dire: Je ne suis peut-être pas obligé
légalement de le faire, mais je ne le fais pas à cause de ma
sympathie pour la cause des grévistes; je ne donne pas le contrat
à JPL Productions. C'est ce que je voudrais savoir. Les mots
"intérêt public", veulent-ils dire que vous êtes
obligés légalement ou que vous vous sentez obligés
moralement? Il y a une grande différence.
M. Gendron: Non. Quand j'ai participé aux échanges,
ce n'était pas pour des raisons d'obligation morale. Je vous l'ai
expliqué. Je ne redonnerai pas l'explication. C'était strictement
pour des motifs d'intérêt public et pour ne pas contrevenir aux
dispositions de la loi 17.
M. Polak: Si une telle disposition n'existait pas dans la loi 17,
on aurait donné le contrat au plus bas soumissionnaire, je suppose?
M. Gendron: II est clair que, lorsqu'on a demandé aux gens
de JLP comment ils assumeraient la responsabilité de leur contrat, s'ils
ne nous avaient pas dit que, pour le faire, ils étaient obligés
de prendre des employés qui étaient dans l'unité
d'accréditation en grève à
Télé-Métropole, on n'aurait pas dérogé
à la tradition d'octroyer le contrat au plus bas soumissionnaire. C'est
évident.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Merci. Cela termine les
engagements financiers et cela termine aussi notre ordre du jour,
c'est-à-dire l'examen des engagements financiers du mois de septembre.
Je déclare donc que la commission a terminé l'étude des
engagements financiers du mois de septembre.
Avant de mettre fin à cette commission, je voudrais vous donner
rendez-vous pour jeudi, le 24 novembre 1983, à 9 h 30.
La commission des engagements financiers ajourne donc ses travaux sine
die.
M. Polak: Donc, on peut prendre note que ce sera le 24 novembre,
à 9 h 30.
Le Président (M. Gagnon): Oui, le 24 novembre, à 9
h 30. La commission ajourne donc ses travaux sine...
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Polak: ...pour procéder comme on l'a toujours fait,
nous n'avons presque plus ce système du troisième jeudi, etc.,
est-ce que quelqu'un - l'assistant du ministre - peut prendre la
responsabilité d'aviser le président du Conseil du trésor
qu'on est revenu à la normale et que ce sera le 24 novembre, à 9
h 30? On n'a rien contre le ministre qui est ici ce matin, ni contre Mme
Marois, mais tout de même on travaille avec le président du
Conseil du trésor parce qu'il connaît très bien, en
détail, les dossiers. C'est vraiment lui qui doit venir ici, pas son
substitut. On n'a rien contre le substitut. C'est tout de même une
commission d'une assez haute qualité. On a des joueurs réguliers
et on pourrait peut-être informer notre joueur régulier que c'est
le 24 novembre, à 9 h 30. Dans le cas extrême où il ne
pourrait pas venir, évidemment, il enverra un ou une substitut.
M. Proulx: M. Bérubé vous brasse les osselets et
vous aimez cela.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le ministre.
M. Gendron: Je voudrais seulement ajouter là-dessus que
cela aussi fait partie de ce qu'on a appelé tantôt, à une
couple de reprises, la gestion interne du gouvernement. Le président du
Conseil du trésor est conscient de la responsabilité qu'il a et
il s'en acquitte honorablement. C'est sûr que, règle
générale, comme cela a toujours été, c'est le
président du Conseil du trésor qui, d'office, est le
répondant gouvernemental pour cette commission.
M. Polak: C'est cela.
M. Gendron: II y a cinq membres au Conseil du trésor et il
appartient au président du Conseil du trésor de décider
quelle personne peut effectivement le remplacer pour donner suite aux
décisions. Je pense que cela s'est bien passé ce matin. On a
répondu à toutes vos questions et on sera en mesure de le faire
si on nous invite à le faire à nouveau. Je suis disponible.
M. Polak: Vous êtes même un peu plus ouvert que
d'habitude.
M. Gendron: C'est possible.
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 20)