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(Neuf heures cinquante-huit minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers se réunit ce matin aux
fins d'accepter le procès-verbal des 25 et 26 août et d'examiner
les engagements financiers du mois d'août 1983.
Sont membres de cette commission M. Beauséjour (Iberville), M.
Bérubé (Matane), M. Blais (Terrebonne), M. Blouin (Rousseau), M.
Caron (Verdun), M. Champagne (Mille-Îles), M. Doyon
(Louis-Hébert), M. Gauthier (Roberval), M. Johnson
(Vaudreuil-Soulanges), M. Middlemiss (Pontiac), M. Polak (Sainte-Anne), M.
Proulx (Saint-Jean), M. Vaugeois (Trois-Rivières).
Demande d'une sténographe
Avant de passer à l'acceptation du procès-verbal des
réunions des 25 et 26 août, je dois vous dire qu'à la suite
des démarches que vous m'avez demandé d'entreprendre pour trouver
une sténographe pour aider notre secrétaire, M. Nadeau, j'ai
effectivement écrit au président de l'Assemblée nationale
en date du 7 septembre dernier. Je pourrais vous distribuer la lettre que j'ai
envoyée. La réponse est celle-ci: "Votre lettre du 7 septembre
dernier m'est bien parvenue, ainsi que copie de la lettre de M. Jean Nadeau
écrivant il y a quelque temps au secrétaire général
de l'Assemblée nationale, M. René Blondin, en vue d'obtenir les
services d'une secrétaire pour l'aider dans son travail. "J'attire votre
attention sur le fait que l'Assemblée nationale a adopté
unanimement le 22 juin dernier le document sur la réforme parlementaire.
Ce document prévoit qu'à compter de son entrée en vigueur
sous forme réglementaire à l'automne les engagements financiers
seront étudiés par chacune des huit commissions sectorielles
succédant aux commissions parlementaires actuelles. "En
conséquence, la commission des engagements financiers telle que nous la
connaissons est donc appelée à disparaître et il appartient
au secrétariat des commissions parlementaires, ainsi qu'à chacun
des secrétaires permanents des nouvelles commissions de soumettre au
président de ces commissions les engagements financiers dans le champ
des compétences desdites commissions.
Le président verra ensuite à ce que ces engagements
financiers fassent l'objet d'une étude à chaque trimestre de la
part de sa commission ou d'une sous-commission. "Il ne m'apparaît donc
pas nécessaire d'en venir au recrutement d'une secrétaire pour
soutenir le travail de M. Nadeau, celui-ci étant de toute façon
appelé à réintégrer l'OPDQ dès la mise en
place de la nouvelle structure des commissions parlementaires. "Je vous prie de
me croire..."
C'est signé du président de l'Assemblée
nationale.
À la suite de cette lettre, M. Nadeau a envoyé à la
commission une lettre où il dit qu'après la séance
d'aujourd'hui, pour autant que j'aie bien compris, il démissionnera de
son poste puisqu'il semblerait que le poste sera comblé par le
secrétariat de l'Assemblée nationale. Je vous ferai grâce
de lire, les lettres mais je pourrais les transmettre aux membres de la
commission. Est-ce que vous voulez qu'on fasse part de votre lettre de
démission?
Le Secrétaire: Je n'ai aucune objection.
Le Président (M. Gagnon): On pourra vous en donner copie.
S'il y a une discussion sur ce sujet, s'il y a des suggestions à faire,
la discussion est ouverte avant qu'on entreprenne nos travaux.
M. Polak: M. le Président, tout à l'heure, on a eu
quelques pourparlers, car tout le monde est intéressé à la
bonne marche des travaux de cette commission. Même si la commission telle
quelle va disparaître, on ne sait pas exactement la date. Cela peut venir
à la fin de l'année, au début de 1984. Entre-temps, on a
l'obligation de faire chaque mois nos études. Pour essayer de
régler cela le plus rapidement possible - je pense que le ministre est
d'accord et vous aussi comme membres de la présente commission - on
demande de rencontrer le président pendant cinq ou dix minutes pour
expliquer qu'il s'agit seulement d'avoir une sténo dactylo, pas
quelqu'un d'engagé pendant des années, pour couvrir les travaux
et aider M. Nadeau. Donc, s'il y a moyen de prendre dix minutes de notre temps
à l'heure du souper pour le voir, peut-être que cela pourra
apporter une solution.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Dans la mesure où la
réorganisation des travaux de l'Assemblée nationale implique,
à plus ou moins brève échéance, que cette
commission ne siégera plus et qu'elle sera remplacée directement
par des commissions sectorielles, il est clair qu'il y aurait peu d'avantages
à ce qu'on l'on désorganise complètement les travaux de la
commission pendant les quelques semaines ou les quelques mois qu'il nous reste
à vivre ensemble. Dans la mesure où M. Nadeau devait
démissionner, de toute façon, l'Assemblée nationale
devrait fournir à cette commission des services de secrétariat de
manière à donner suite aux demandes concernant les engagements
financiers. Par conséquent, il n'y aurait absolument aucune
économie; au contraire, plus de bouleversement puisque nous perdrions
les services de M. Nadeau qui, depuis cinq ans, je pense, de l'avis de
l'Opposition et du nôtre, a donné un excellent service, fort
dévoué, à la commission et a donné pleinement
satisfaction aux membres.
Je pense que, dans ces conditions, effectivement il faudrait le demander
au président puisque, de toute façon, il est prêt à
assumer la responsabilité du secrétariat de cette commission; on
le lui demandera au nom du bon fonctionnement des travaux de la commission.
À ma connaissance, l'Assemblée nationale est là pour les
parlementaires et non pas les parlementaires pour l'administration de
l'Assemblée nationale. Je pense que, si ceci est encore dans la
philosophie générale de la dernière réforme, on
devrait peut-être porter attention à la demande que nous faisons.
Je pense qu'il est important de rencontrer le président.
Le Président (M. Gagnon): C'est le voeu unanime
exprimé par les membres de la commission. Vous êtes d'accord?
M. Polak: Avec vous, M. le Président, car on a besoin de
votre appui.
Le Président (M. Gagnon): Effectivement, probablement
qu'au cours de la journée nous essaierons de rencontrer le
président et de lui exprimer le point de vue de la commission, à
savoir que, pour permettre à M. Nadeau de continuer son travail, il
faudrait lui donner le soutien nécessaire pour le temps qu'il reste
à cette commission de siéger dans sa forme actuelle. C'est cela
qu'on comprend. Est-ce qu'il y a d'autres discussions là-dessus?
Non.
Procès verbal
Est-ce que le procès-verbal de la réunion des 25 et 26
août est accepté ou s'il y a des questions?
M. Polak: Accepté.
Le Président (M. Gagnon): Accepté. À cette
réunion, on voit au procès-verbal qu'on avait discuté sur
un formulaire de questions à envoyer à la direction du programme
expérimental de création d'emplois communautaires au Conseil
exécutif. Voici la réponse que nous avons eue: "Pour faire suite
à votre lettre du 14 septembre 1983 concernant le sujet
précité, le comité directeur a été
informé, à sa séance du 29 septembre 1983, du projet de
questions et de modalité de transmission formulé par la
commission des engagements financiers à sa séance du 26
août 1983. Le comité directeur a décidé d'informer
le ministre responsable du PECEC qu'il est disposé à
répondre aux questions telles que formulées par la commission."
On nous retourne le questionnaire...
Une voix: Tel que corrigé.
Le Président (M. Gagnon): ...tel que corrigé selon
le désir des membres de la commission. Si vous voulez une copie de la
lettre, il y en a ici.
M. Polak: Si j'ai bien compris, M. le Président, on a donc
un formulaire acceptable par tout le monde...
Le Président (M. Gagnon): Dont nous avons
discuté.
M. Polak: ...dont on peut se servir à l'avenir quand on
voit de tels programmes.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez reçu le
formulaire de M. Nadeau.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Tel que corrigé à
la suite des discussions de la dernière séance. Je vous transmets
la réponse du ministère concerné.
M. Polak: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Cela veut dire qu'on pourra s'en
servir à l'avenir pour des questions que vous aurez à poser
relativement à des engagements.
Quant au procès-verbal, on peut dire que le formulaire qui a
été mentionné reçoit l'accord de la commission des
engagements financiers et que dorénavant on pourra s'en servir pour
formuler des questions au sujet des engagements financiers en ce qui touche le
PECEC.
M. le député de Pontiac.
Engagements précédents
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. J'aurais une
question sur un engagement du mois d'avril. Le 26 mai, pendant qu'on
faisait l'étude des engagements financiers du mois d'avril,
j'avais posé une question sur l'engagement 102 du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Il s'agissait d'un
"supplément pour porter à 235 858 $ le coût des travaux de
drainage du cours d'eau Plante-Laverdière, branche no 1,
municipalité régionale du comté de l'île
d'Orléans, circonscription électorale de Montmorency". On m'avait
donné une réponse et je viens de recevoir le détail du
supplément. Si on regarde la demande de soumission, le volume de roc
à excaver était de 13 300 mètres cubes et le volume
d'extraction d'autres matières, classe B, sol, était de 20 000
mètres cubes. Le supplément consiste en 12 000 mètres
cubes de roc et de 2000 mètres cubes de sol. Comme on a une augmentation
de 42% dans les quantités d'excavation, est-ce qu'on a allongé le
cours d'eau? Si ce n'est pas le cas, cela ne fonctionne pas. On a 42% de plus
de sol. Est-ce qu'on s'est trompé au début? On a 42% de plus; si
au lieu du roc, on a du sol, ou si au lieu du sol on a du roc, les
quantités totales à la fin, devraient être semblables. Il y
aurait peut-être une plus grande quantité de sol à cause
des pentes. Cela représente 90% de plus d'excavation de roc et 10% de
plus d'excavation de sol. Dans votre réponse, vous n'avez pas
indiqué qu'on avait augmenté de 500 ou 600 mètres la
longueur du cours d'eau.
M. Bérubé: Vous vous demandez si on a
étiré la rivière.
M. Middlemiss: Si on a creusé plus profond, c'est qu'on a
changé la section type. La réponse qu'on m'a donnée, c'est
qu'on s'attendait d'avoir du sol, mais qu'on a eu plus de roc que de sol.
Cependant, si on regarde la réponse qu'on reçoit ici...
M. Bérubé: C'est vrai aussi, mais effectivement il
faudrait voir la cause plus précise des augmentations globales de
volumes.
M. Middlemiss: Dans votre réponse, si vous m'aviez dit: On
a décidé qu'on avait un demi-mille de plus d'excavation à
faire, d'accord, on peut s'attendre à voir une augmentation dans la
quantité totale, mais ce n'est pas le cas.
M. Bérubé: Non, si on veut avoir une raison
précise des augmentations de quantités, il n'y a pas d'autre
solution que de demander à l'ingénieur qui était
responsable des travaux de dire exactement quels changements il a
apportés aux devis pour expliquer l'augmentation des volumes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, est-ce que vous pourriez nous donner le numéro, le
ministère et le mois?
M. Middlemiss: C'est l'engagement 102 d'avril 1983 et c'est le 26
mai qu'on a fait l'étude de cet engagement. La réponse standard
qu'on reçoit tout le temps du président, c'est qu'on ne pouvait
pas prévoir qu'il y avait autant de roc; on avait prévu du sol et
on a eu plus de roc. Mais, dans ce cas-ci, ce n'est pas ce qui s'est produit.
La réponse que vous m'avez donnée le 26 mai était la
réponse standard que nous avons: On ne peut pas faire des études
de sol, cela coûte plus cher, et on s'aperçoit que le sous-sol
n'est pas tout à fait comme on l'avait prévu.
M. Bérubé: Cette réponse est valable lorsque
le volume excavé est le même que ce qu'on avait initialement
prévu, mais que les quantités de roc excavées sont
nettement plus élevées. C'est la réponse type, mais si,
dans ce cas-ci, le volume total déplacé est sensiblement le
même ou est nettement supérieur, il faut l'expliquer. On sait,
d'ailleurs, que, lorsque vous faites une excavation, c'est très
différent si vous avez affaire à du sol meuble ou à du
roc; les coûts sont nettement plus élevés. On peut donc
déplacer toujours le même volume, mais, si c'est un volume de roc,
le devis ne change pas comme tel, sauf que la nature du sol est
différente quand on fait l'excavation et cela entraîne des
conséquences. Alors, dans le cas plus particulier d'une rivière,
je ne peux pas vous dire ce qui s'est passé à moins de le
demander au ministère.
M. Middlemiss: D'accord. C'est peut-être juste une erreur
de frappe, mais, lorsqu'on prend l'addition du supplément et du contrat
initial, au lieu d'être 235 858 $ comme indiqué ici, c'est 235 585
$.
M. Bérubé: On peut féliciter Sherlock
Holmes, M. le Président, et demander au ministère de
vérifier cette erreur de frappe potentielle.
M. Middlemiss: Oui, car j'ai constaté cela après
avoir eu les vrais chiffres.
M. Polak: Peut-être pourrait-on demander à ses
dactylos de travailler pour nous?
Le Président (M. Gagnon): D'accord. Est-ce que cela
va?
M. Middlemiss: On va nous donner une réponse à
cette question?
Le Président (M. Gagnon): Oui. Alors, nous entreprenons le
mois d'août?
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ...juste une question concernant une réponse
qu'on a eue et qui n'est pas complète. Il s'agit de l'engagement 500 du
mois d'août 1982.
M. Bérubé: D'août 1982?
M. Polak: Oui, nous avons eu la réponse deux fois et elle
n'est pas encore complète. Engagement 500 du ministère de la
Fonction publique. Il s'agissait d'un contrat de services accordé
à Me François Aquin pour agir comme agent négociateur.
Nous avons posé la question à la réunion du mois de
novembre 1982 et nous avons eu subséquemment une copie du curriculum
vitae, tel que demandé. Quand nous avons reçu ce document - nous
étions rendus au mois de mars 1983 - nous avons étudié
cela à nouveau parce qu'on a noté que, dans le curriculum vitae,
il n'y a rien qui indique une expérience particulière de la part
de Me Aquin dans le domaine des négociations. Donc, à ce moment,
nous avons demandé quelle était la raison pour laquelle Me Aquin
avait été choisi pour exécuter ce travail. (10 h 15)
On a eu une réponse, il y a quelques semaines, et on nous a
envoyé seulement une copie du contrat entre le ministère de la
Fonction publique et Me Aquin. Encore là, ce contrat ne
révèle rien. Cela explique seulement le mandat et la
rémunération. Ce que je réitère maintenant, c'est
ce qu'on avait demandé au mois de mars 1983 au ministère: Quelle
est la raison pour laquelle Me Aquin a été choisi pour effectuer
ce travail? Dans son curriculum vitae, on ne retrouve aucune compétence
spéciale en cette matière. Est-ce qu'il y a un autre motif pour
lequel on l'a engagé?
M. Bérubé: Si le ministère ne répond
pas, ce qu'il faudra tout simplement, c'est demander au ministre de venir. Je
pense qu'il n'y a pas d'autre solution.
M. Polak: Avant que le ministère soit aboli, parce que
cela relèvera désormais du président du Conseil du
trésor, la Fonction publique.
M. Bérubé: Cela me fera plaisir, à ce
moment, de vous expliquer pourquoi je l'ai choisi.
M. Polak: Vous l'avez choisi?
M. Bérubé: Non, mais, devenant ministre de la
Fonction publique, cela deviendra moi qui l'aurai choisi.
M. Polak: En tout cas, je peux peut-être vous aider. C'est
parce que Me Aquin est très bien vu dans certains cercles politiques et
bien connu aussi. Peut-être que c'est un facteur. Je ne le sais pas.
M. Bérubé: II y a des libéraux
là-dedans aussi.
M. Polak: Non, ce n'est pas un libéral. M. Aquin est un
ancien libéral, oui, mais je pense qu'il est très bien connu.
M. Bérubé: Écoutez, vous ne vous vous
opposerez tout de même pas à ce qu'on fasse affaires avec un
libéral intelligent.
M. Polak: Non, je ne m'oppose pas à ce qu'on fasse
affaires avec Me Aquin, mais je ne voudrais pas qu'on fasse affaires avec Me
Aquin parce que c'est un péquiste de la première heure. Je
voudrais plutôt que ce soit parce qu'il a une expérience
spéciale dans le domaine. C'est pour cela que j'ai posé la
question.
M. Bérubé: Ou c'est un libéral qui a
compris. C'est cela qui vous fatigue, si je comprends bien. Il fallait le
dire!
Le Président (M. Gagnon): On va vérifier les
questions et les réponses.
M. Bérubé: Vous avez déjà eu 55% du
vote et, à l'élection suivante, vous étiez balayés.
Vous savez que trois ans, cela change beaucoup de choses.
M. Polak: On peut poursuivre nos travaux, M. le
Président?
Engagements d'août 1983
Le Président (M. Gagnon): Le mois d'août 1983, aux
Affaires culturelles, est-ce que vous avez des questions?
Affaires culturelles
M. Polak: Mois d'août 1983, Affaires culturelles,
engagement 104. Subvention destinée à la Fondation de
l'opéra de Québec Inc., "pour porter à 100 000 $ la
contribution du ministère à l'organisation et à la
présentation de productions d'opéra à la population de la
ville de Québec et des environs. Montant de l'engagement: 50 000 $". Je
voudrais juste connaître le montant total de la subvention donnée
pendant cette année comparativement avec l'année
précédente. Est-ce le même montant? Est-ce un montant fixe
ou est-ce plus ou moins?
M. Bérubé: C'est un effort additionnel qui a
été consenti l'année dernière pour
aider l'opéra. Donc, je suis à peu près certain
que, si on comparait par rapport aux années antérieures, on
verrait une augmentation des subventions. Vous voudriez donc avoir les montants
de subventions versés en 1982-1983 et comment cela se compare à
l'année 1981-1982.
M. Polak: C'est cela.
M. Bérubé: C'est une question simple qui peut
être posée effectivement.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? Y a-t-il d'autres
questions aux Affaires culturelles?
M. Polak: Engagement 108. "Supplément pour porter à
136 405,78 $ le coût des honoraires pour la préparation des plans
et devis et la surveillance des travaux de restauration des moulins à
scie et à farine à l'île du Moulin, Terrebonne.
Fournisseur: Blouin, Blouin et Associés, architectes, Montréal.
Montant de l'engagement: 64 425 $." Je fais le calcul et on arrive à une
somme totale de 136 405,78 $ grosso modo, un extra de 64 000 $. Donc, le
montant original était de 72 000 $. Cela veut dire une augmentation de
près de 90%. Est-ce qu'il y a une raison spéciale pour ce
supplément de 90%?
M. Bérubé: Le mandat, c'était qu'à
partir des documents remis par le ministère l'architecte devait
préparer les esquisses préliminaires, les plans
d'exécution et le cahier des charges nécessaires. Or, il y a eu,
d'abord, augmentation du coût de l'objectif à la suite de
l'indexation du coût des travaux étant donné les reports
dans le temps. Il y a eu un projet de construction d'un bâtiment
d'appoint qui n'était pas prévu au mandat initial. Il y a eu des
honoraires qui n'avaient pas été prévus pour effectuer les
relevés architecturaux et les plans d'arpentage. Il y a eu des
honoraires pour couvrir la surveillance des travaux en résidence par un
technicien.
Le Président (M. Gagnon): Y a-t-il d'autres questions aux
Affaires culturelles?
M. Polak: En relisant tout cela, le ministre arrive-t-il à
la conclusion que c'est un supplément normal dans les circonstances?
Est-ce qu'on aurait pu le prévoir et procéder différemment
ou n'y a-t-il rien d'extraordinaire dans les explications?
M. Bérubé: Si je ne mets pas en doute les raisons
invoquées par le ministère des Affaires culturelles, je dirais
que c'est suffisant.
M. Polak: Affaires culturelles, engagement 301: "Subvention a la
corporation de la Maison québécoise du théâtre pour
l'enfance et la jeunesse, Montréal, pour fins d'acquisition
d'équipements requis pour la mise en place d'une salle de spectacles
pour l'enfance et la jeunesse sur une base expérimentale. Montant de
l'engagement: 300 000 $."
Y a-t-il eu une évaluation du succès de cette
opération?
M. Bérubé: Je ne trouve pas cet engagement.
Le Président (M. Gagnon): 301.
M. Polak: Affaires culturelles, engagement 301.
M. Bérubé: Où est cette page? Ah!
Voilà: Oui?
M. Polak: Y a-t-il eu une évaluation du succès
d'une telle activité? La subvention à ce programme, est-ce que
cela prévoit qu'il y ait un suivi ou une évaluation?
M. Bérubé: Premièrement, ce n'est pas dans
le cadre d'un programme. C'est un programme de soutien aux arts
d'interprétation, mais cela ne semble pas être un programme
normé. Je ne pourrais pas vous le dire. Je peux vous dire en quoi
consiste le projet et l'argumentation invoquée, mais je ne crois pas
qu'il s'agisse de subvention que l'on pourrait qualifier d'automatique dans le
cadre d'un programme normé précis s'adressant à tout le
monde. Si je comprends bien, il n'y a pas de salle de spectacles adaptée
au marché du théâtre pour enfants, particulièrement
à Montréal. On fait valoir que ce théâtre - je ne
serais pas capable de l'authentifier - a connu depuis dix ans une croissance
spectaculaire et s'est fait remarquer par sa très grande vitalité
au Québec. L'objectif est donc de monter une salle de production de
spectacles à Montréal dans le centre-ville, de manière
à regrouper un peu tous ceux qui montent de telles pièces et
à leur donner au centre-ville un endroit un peu idéal pour
rejoindre leur public.
C'est donc dans le but d'encourager une forme de théâtre
qui prend de l'expansion au Québec, qui apparaît
particulièrement vivant, que le ministère des Affaires
culturelles, de concert avec l'OPDQ, a décidé de subventionner
une immobilisation qui va certainement avoir comme résultat de focaliser
cette activité dans un centre où les gens auront l'occasion de
discuter, d'échanger, de monter leurs pièces et peut-être
de s'encourager mutuellement. Je le vois, premièrement, comme un projet
d'immobilisation; deuxièmement, un projet pour amener plusieurs groupes
épars a
travailler ensemble et, troisièmement, on veut atteindre une
clientèle particulière pour y faire pénétrer le
théâtre, c'est-à-dire la jeunesse.
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions aux Affaires
culturelles?
M. Polak: 303 et 304 vont ensemble. Le Président (M.
Gagnon): Parfait.
M. Polak: "Subvention de fonctionnement à la
Cinémathèque québécoise, Montréal, pour
l'année financière 1983-1984. Montant de l'engagement: 374 600
$." À l'engagement suivant, 304: "Subvention à la
Cinémathèque québécoise, Montréal, pour
assurer le fonctionnement du Centre de documentation cinématographique,
pour l'année 1983-1984. Montant de l'engagement: 305 245 $." Ces deux
montants ensemble, comment se comparent-ils avec les montants accordés
en 1982-1983?
M. Bérubé: Dans le cas de la
cinémathèque, c'est 11% d'augmentation et, dans le cas du Centre
de documentation, c'est 8,5%.
M. Polak: Affaires culturelles, M. le Président,
engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800.
M. Polak: "Contrat de services pour lui permettre d'exercer son
mandat de répartir les fonds destinés par l'État au
secteur privé en vertu de l'article 47 de la Loi sur le cinéma,
pour l'année financière 1983-1984. Fournisseur: Institut
québécois du cinéma. Montant de l'engagement: 4 000 000
$."
Je comprends que ceci résulte de la nouvelle loi qu'on a
adoptée récemment, mais la somme de 4 000 000 $, est-ce que c'est
une somme additionnelle qu'on trouve dans les coffres de l'État pour
payer l'Institut québécois du cinéma et qu'on n'aurait pas
dû prendre s'il n'y avait pas eu de changement dans la loi?
M. Bérubé: Non. Je connais tout cela.
C'étaient des fonds qui existaient déjà dans le budget du
ministère, mais, si je ne m'abuse, la Loi sur le cinéma visait,
entre autres objectifs, à sortir des mains du ministère
l'administration des programmes de subvention, à les remettre à
un institut où siégeraient des représentants du
gouvernement, mais également et surtout des représentants du
milieu du cinéma, et à faire en sorte que le milieu gère
son propre développement un peu dans la ligne où, effectivement,
dans le domaine des arts, on a introduit, par exemple, le Conseil des arts,
où, dans le domaine des sciences, nous avons, de notre
côté, introduit le fonds FCAC, un fonds pour les chercheurs. C'est
un fonds de subvention aux chercheurs et d'action concertée, quelque
chose comme cela.
L'objectif de la création de tels fonds indépendants de
l'administration gouvernementale, c'est pour faire en sorte que la
répartition des subventions soit faite par un organisme différent
de celui chargé de préparer les politiques et d'établir
les enveloppes budgétaires nécessaires à une
activité. Donc, le gouvernement, à ce moment-là, assume un
rôle d'orientation et d'élaboration de politiques, de budgets
à consacrer à une activité, mais la sélection des
récipiendaires est faite par un organisme indépendant.
Affaires intergouvernementales
M. Polak: Affaires intergouvernementales, engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): Allez-y.
M. Polak: "Contrat de services pour agir à titre de
conseiller pédagogique au département des techniques de
laboratoire médical du Collège polytechnique universitaire du
Bénin, pour la période du 15 août 1983 au 31 août
1984. Fournisseur: Laval Dulude, Chicoutimi. Montant de l'engagement: 107
059,14 $."
J'ai quelques questions. D'abord, où est situé le
Bénin? Deuxièmement, vu que cela relève des Affaires
intergouvernementales, j'imagine que c'est en dehors du Québec qu'on a
investi 107 000 $ pour un an en faveur de M. Dulude. Est-ce qu'on a ses
qualifications? Est-ce qu'on a besoin de faire un tel investissement sachant
combien les temps sont durs? 107 000 $, dans le comté de Sainte-Anne,
c'est une somme phénoménale et je suis certain que ce l'est dans
le comté de Roberval également. J'aimerais donc avoir une
justification de ce montant.
M. Bérubé: Le Bénin, M. le Président,
c'est en Afrique. Deuxièmement, il faudrait demander au ministère
de fournir une carte de l'Afrique au député de Sainte-Anne, de
sorte qu'il puisse...
Une voix: Aux députés ministériels
aussi.
M. Polak: Dans le comté de Sainte-Anne, le Bénin ne
joue pas un grand rôle.
M. Bérubé: Le député de Roberval
avoue également son ignorance crasse et demande qu'on lui envoie aussi
une carte, et envoyez-en donc une au président du Conseil du
trésor, quant à y être. C'est dans les
anciens pays francophones d'Afrique, mais je ne pourrais pas vous placer
le Bénin de façon exacte.
M. Polak: Des belles plages? (10 h 30)
M. Bérubé: Pas nécessairement. Je ne peux
pas le situer, mais, notre expert en politique internationale venant d'arriver,
il pourrait peut-être nous situer géogra-phiquement exactement la
position du Bénin.
M. Doyon: À qui vous adressez-vous?
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous dire les
coordonnées en termes de latitude et de longitude du Bénin, mais,
en vérifiant sur une carte, ce serait relativement facile.
La deuxième question portait sur...
M. Polak: Connaissant les temps financièrement difficiles
où on vit, pourquoi faire un investissement de 107 000 $ pour envoyer
quelqu'un - M. Laval Dulude - au Bénin ou quelque part en Afrique?
Est-ce que ce montant représente le salaire? Quel bénéfice
le Québec retire-t-il de cet investissement?
M. Bérubé: C'est dans le cadre d'une entente entre
Ottawa et le Bénin. C'est l'ACDI qui couvre les dépenses.
M. Polak: L'ACDI, qui est-ce? Je ne connais ni le Bénin,
ni l'ACDI.
M. Bérubé: M. le Président, je
préfère ne pas répondre à la question.
Le Président (M. Gagnon): Qu'avait-on comme question?
M. Polak: Le ministre a répondu que c'est l'ACDI qui
couvre cette dépense. Est-ce que je dois comprendre que le Québec
ne finance pas cela?
M. Bérubé: C'est remboursé à 110%,
115% et 123% suivant qu'il s'agit de traitements, d'indemnités ou
d'autres dépenses.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: Non, cela ne va pas, je n'ai pas encore
terminé.
M. Bérubé: Je m'excuse auprès du
député de Sainte-Anne, mais le gouvernement d'Ottawa a une
politique de relations avec les autres pays dans le monde.
M. Polak: Vous acceptez cela?
M. Bérubé: Cette politique d'échanges avec
les pays dans le monde amène un certain nombre de Canadiens et, donc,
des Québécois à s'ouvrir sur le monde et à
élargir leurs horizons. Deuxièmement, cela amène
également les citoyens du Canada à chercher à donner un
coup de main aux pays en voie de développement, compte tenu, d'ailleurs,
qu'une bonne partie de la richesse des pays occidentaux vient directement de
l'exploitation un peu éhontée des richesses naturelles des pays
en voie de développement. Non seulement ce n'est pas un juste retour des
choses, mais je suis sûr que nous ne retournons pas aux pays en voie de
développement le dixième de ce que nous allons chercher en termes
d'épuisement de leurs richesses souvent épuisables. Par
conséquent, ce type d'activités m'apparaît hautement
défendable, d'une part. D'autre part, je suis heureux de voir que le
gouvernement fédéral, dans des opérations comme
celle-là, fait appel à des ressources que le gouvernement du
Québec est heureux de mettre à sa disposition de manière
que nous remplissions, comme citoyens payant des taxes à Ottawa, nos
obligations face aux pays en voie de développement. Ce serait la
réponse la plus complète que je pourrais donner au
député de Sainte-Anne et je n'irais pas plus loin que cela.
M. Polak: D'habitude, quand il y a une dépense ou un
engagement remboursé par le fédéral, c'est écrit
sur le document. Il ne faut pas, tout de même, m'induire en erreur parce
que, si c'était connu d'avance, on n'avait qu'à inscrire sur ce
document, comme toujours: remboursé par le gouvernement
fédéral. Je n'aurais même pas posé de question.
D'ailleurs, je suis bien content de noter le ton positif du ministre
vis-à-vis du fédéral. Il parle de ce bel investissement du
gouvernement fédéral. Je note donc avec plaisir qu'apparemment le
ministre suit les opinions du ministre des Affaires extérieures. Cela
promet beaucoup pour les relations avec Ottawa.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, vous aviez deux questions. Est-ce qu'on retient la ventilation du
montant?
M. Polak: Non. Sachant que cela a été
remboursé par le fédéral. Je ne suis
intéressé que par l'aspect québécois...
Le Président (M. Gagnon): Et les qualifications.
M. Polak: ...de la dépense et comme il n'y a aucun aspect
de l'argent québécois ou qui vient de la bourse publique
québécoise...
M. Bérubé: C'est-à-dire que la
dépense
est acceptable si elle est financée par Ottawa et elle ne l'est
pas si elle est financée par Québec.
M. Polak: Non. Dans le cadre de nos engagements financiers, j'ai
beaucoup d'autres questions à poser et mes collègues aussi, mais
pas sur ce point-là.
M. Bérubé: M. le Président, je n'ai pas de
question.
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires municipales?
M. Polak: Aux Affaires intergouvernementales...
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires
intergouvernementales.
M. Polak: ...engagement 500. "Contrat pour les services de M.
Robert Rousseau pour travailler auprès du directeur des affaires d'Asie
et d'Océanie sur un dossier spécifique, soit le Japon, pour la
période du 1er août 1983 au 31 juillet 1984. Fournisseur:
commission scolaire Les Écores. Montant de l'engagement: 57 000 $."
Je voudrais savoir quel est le but du travail de ce monsieur. Est-ce que
c'est la commission scolaire qui fournit les services de M. Robert Rousseau?
Est-ce qu'il est un expert dans le Japon ou quoi? Est-ce qu'il est
envoyé là pour promouvoir le Québec ou le commerce
québécois, parce qu'il y a un conflit de nos jours?
M. Bérubé: M. Rousseau a sans doute dû
enseigner au Japon. Je vais trouver cela, ne bougez pas. C'est cela. Il a
étudié au Japon, à l'Université de Sophia,
Kamakura, Japon, en 1968. Alors, j'ai l'impression que c'est un
Québécois qui a fait des études au Japon, qui a
travaillé au ministère de l'Éducation et à la
commission de la fonction publique fédérale, où il a mis
en place des programmes d'enseignement des langues. C'est cela. Voilà,
c'est bien ce que je pensais. Il a été professeur d'anglais
à l'école secondaire pour Japonais, à Yokohama, Japon.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Nous avons un certain nombre de
Québécois qui ont travaillé dans les missions catholiques
au Japon et qui y ont fait de l'enseignement. Je croirais que c'est l'un de
ceux qui ont, d'ailleurs, à plusieurs reprises, rendu des services
inappréciables au gouvernement en nous aidant à
pénétrer des marchés japonais, puisqu'ils connaissent
très bien la civilisation japonaise, en plus de la langue. Ce sont
probablement les meilleurs ambassadeurs du
Québec au Japon que l'on puisse imaginer. L'objectif est donc de
mettre sur pied une exposition agro-alimentaire au Japon. De plus, M. Rousseau
doit préparer trois activités culturelles dans des
cinémas, à la télévision et dans des grandes
chaînes de magasins japonais. Il doit également négocier
des ententes avec le gouvernement japonais pour des échanges dans le
domaine des publications officielles, des échanges d'étudiants et
des jumelages de municipalités. En d'autres termes, c'est notre
ambassadeur exceptionnel au Japon pour améliorer la connaissance
respective des deux peuples.
M. Polak: Mais, est-ce qu'il a une tâche commerciale dans
cette fonction ou si c'est plutôt culturel?
M. Bérubé: II a une tâche commerciale,
puisqu'il y a une exposition agro-alimentaire pour le ministère de
l'Agriculture. Également, il y a des activités culturelles
majeures dans les cinémas et à la télévision. C'est
donc mi-culturel, mi-économique.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Est-ce que je pourrais
savoir, de la part du président du Conseil du trésor - dans
l'engagement 500 qu'on a sous les yeux, on dit "pour travailler auprès
du directeur sur un dossier spécifique, soit le Japon", qui s'occupait
du Japon avant que M. Rousseau s'en occupe selon cet engagement financier?
Est-ce qu'il y avait quelqu'un en charge de cette partie importante du monde ou
si l'on vient de la découvrir?
M. Bérubé: II pouvait y avoir quelqu'un qui s'en
chargeait, mais, dans le cas présent, il s'agit de l'engagement d'un
spécialiste. Il y a une phrase qui nous permet peut-être de
deviner. Lors de la publication du Virage technologique, on a insisté
sur l'importance d'établir des contacts avec les pays à
technologie de pointe. L'objectif est donc d'amplifier ce genre
d'échanges. Il pouvait y avoir des gens travaillant à la
direction de l'Asie et de l'Océanie, mais ne faisant pas
spécifiquement du travail sur le terrain.
M. Doyon: M. le Président, pour faire suite à ma
question, est-ce qu'il y aurait moyen qu'on nous fournisse le nom, les
fonctions et les postes qui sont occupés par la ou les personnes qui
s'occupent du Japon actuellement aux Affaires intergouvernementales?
M. Bérubé: Certainement.
M. Doyon: Depuis quand et avec une description de fonctions, s'il
vous plaît?
J'aimerais aussi qu'on nous fournisse le curriculum vitae de M. Rousseau
et qu'on indique spécifiquement si c'est la première fois que M.
Rousseau s'occupe de fonctions semblables pour le gouvernement, que ce soit au
ministère des Affaires intergouvernementales ou dans un autre
ministère. Quelles sont les fois précédentes, à
quel titre et à quel salaire?
M. Bérubé: J'essaie de voir dans les emplois
antérieurs. Non, je n'ai pas la liste de contrats qu'il aurait pu
obtenir du gouvernement du Québec. Il faudrait le demander.
M. Doyon: Une dernière question. L'imputation
budgétaire qu'on nous propose ici, de 38 000 $ pour 1983-1984 et de 18
927 $ pour 1984-1985, est-ce que cela comprend des frais de voyage? Est-ce
qu'il y a des frais de déplacement? Est-ce purement et simplement du
salaire ou s'il y a aussi des dépenses afférentes incluses dans
cela ou qui doivent s'ajouter à cela?
M. Bérubé: Oui. L'engagement financier de 57 000 $
couvre le traitement, le supplément pour fonctions, les
bénéfices marginaux, des frais de voyage de 5000 $ et des
imprévus de 10%.
M. Doyon: Cela répond à ma question.
Le Président (M. Gagnon): D'accord, cela va.
Affaires municipales
M. Polak: Affaires municipales, l'engagement 200.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrats négociés. Contrat pour l'achat
de sept appareils de traitement de textes. Fournisseur: AES Data Inc.,
Québec. Montant de l'engagement: 97 649,07 $." Je voudrais savoir s'il y
avait une raison de procéder par le biais de contrats
négociés.
M. Bérubé: On me dit que, dans le traitement de
textes, nous n'avons pas encore de service central des achats. Il y a une
procédure d'analyse qui vient au Conseil du trésor pour
l'implantation de tel équipement, la raison étant qu'on veut
suivre d'un peu plus près l'évolution de cette technologie et de
son application au gouvernement. On exerce donc un certain contrôle plus
serré des demandes d'achat. Toutefois, il n'y a pas comme tel de
fichier.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires municipales,
avez-vous d'autres questions?
M. Polak: Affaires municipales, engagement 600. C'est vraiment le
champion, cet engagement. "Subventions à diverses municipalités
à titre d'aide financière pour la réalisation de divers
projets dans le cadre du programme d'initiatives municipales pour l'emploi
(PRIME). Montant de l'engagement: 2 671 625 $." Je voudrais savoir s'il y a une
évaluation constante de ces programmes. Est-ce que c'est de l'argent
facilement disponible et sans obtenir trop de résultats ou si c'est de
l'argent qui produit beaucoup de résultats? (10 h 45)
M. Bérubé: D'une part, c'est un nouveau programme
de cette année. Deuxièmement, ce sont les municipalités
qui le gèrent et qui décident des projets. L'objectif, pour
autant que le gouvernement est concerné, est de permettre le retour au
travail, le plus rapidement possible, du plus grand nombre de nos concitoyens
affectés par le chômage. À cet égard, l'objectif est
atteint. Je pense que c'est clair. Mais on ne peut pas parler encore d'une
analyse du programme puisque le programme est nouveau d'un an. Par exemple:
Est-ce que la clientèle retenue par les municipalités a
suffisamment fait appel aux gens relevant du budget de l'aide sociale? Je
l'ignore. Est-ce que les municipalités ont fait preuve d'imagination
dans l'utilisation de ces fonds aux fins de s'engager dans des projets utiles
à la communauté? Je l'ignore également. Mais il demeure
que le choix des projets et le choix des candidats relevaient des
municipalités.
M. Polak: Disons tout de même que le gouvernement - parce
qu'il s'agit de millions de dollars - doit avoir des barèmes à
suivre. Ce qui m'inquiète, c'est quand on a vu, par exemple,
Chantier-Québec; même le gouvernement a admis... On a eu un
débat là-dessus en Chambre. Quel est le but de cela? Je pense que
le ministre a admis que le but était vraiment d'envoyer le plus vite
possible au fédéral tous les gens qui bénéficiaient
de l'assurance-chômage, pour s'en débarrasser.
M. Bérubé: Non, c'est inexact. C'est inexact.
M. Polak: En tout cas, on a eu un grand débat
là-dessus. Mais je demande ici si le programme PRIME est encore un
projet du gouvernement pour que les députés péquistes
puissent dire, dans leurs municipalités: Voici, il y a encore tant de
millions de dollars d'investis. Ou est-ce que cet argent fait vraiment quelque
chose sur le plan
économique et aide à combattre le chômage, en toute
objectivité? Je dois dire que le ministre est objectif de temps en
temps.
M. Bérubé: Mon objectivité est directement
proportionnelle à celle du député de Sainte-Anne dans ses
questions. Premièrement, lorsqu'il dit que c'est pour les retourner le
plus vite possible à Ottawa, laissant entendre par là qu'il
s'agit de cesser d'assumer le plus rapidement possible le coût de l'aide
sociale pour ces personnes, c'est totalement faux. Ce serait vrai si l'argent
que nous déboursions pour ces candidats au travail était moindre
que ce que nous coûteront les prestations d'aide sociale. Or, ce n'est
pas le cas, M. le Président. Ces programmes de remise au travail nous
coûtent plus cher que ce que nous économisons en aide sociale,
même en tenant compte de la période durant laquelle la personne va
bénéficier de l'assurance-chômage. En d'autres termes, ce
que nous faisons comme calcul, c'est nous qui faisons une économie
à l'aide sociale, c'est vrai, mais pas complètement, dans la
mesure où il faut toujours garder à l'esprit que l'aide sociale
est financée à 50% par le gouvernement fédéral.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Nous faisons une économie
à l'aide sociale, c'est vrai, certainement pendant qu'ils travaillent et
certainement pendant qu'ils bénéficient de
l'assurance-chô-mage, pendant une année. C'est vrai. Mais cette
économie que nous faisons, nous la réinvestissons totalement dans
le programme de création d'emplois et non seulement totalement, mais
nous en mettons même plus. En d'autres termes, je ne crois pas, de
mémoire - mais je ne voudrais pas qu'on m'accuse d'avoir induit la
commission en erreur - que l'économie, au chapitre de l'aide sociale,
par rapport aux coûts totaux, représente plus de 25% des
coûts totaux. Donc, l'objectif n'est pas d'envoyer les gens a
l'assurance-chômage pour s'en débarrasser et faire des
économies, parce que le programme nous coûte plus cher que ce que
l'on fait comme économie. Ce serait certainement un mauvais calcul que
de dépenser 3 $ pour économiser 1 $. Donc, l'objectif n'est pas
de les envoyer à Ottawa. Ce qui est démoralisant et absolument
néfaste pour quiconque, c'est de se trouver dans une situation où
l'on voudrait travailler alors que l'on ne peut pas trouver de l'ouvrage. Ce
que nous faisons, c'est donner la chance de travailler même si cela nous
coûte beaucoup plus cher que ce qu'on peut épargner, d'autre part,
en aide sociale. Donc, je dénonce l'argument du député de
Sainte-Anne. C'est faux. Et s'il voulait ne pas faire de démagogie, je
me ferais un plaisir de lui montrer les chiffres du coût de ces
programmes et de l'économie que nous faisons au chapitre de l'aide
sociale. Il verrait que ces programmes nous font faire des économies
d'à peu près 40 000 000 $. Je le cite de mémoire. C'est
environ 40 000 000 $ d'économie à l'aide sociale, mais le
programme nous en coûte 234 000 000 $. Alors, on ne peut quand même
pas dire qu'on va financer les 234 000 000 $ avec les 40 000 000 $
d'économie à l'aide sociale. C'est bien évident que non,
le programme nous coûte beaucoup plus cher que ce que nous
économisons.
C'est intellectuellement malhonnête de dire que l'objectif du
programme est de se débarrasser de citoyens québécois pour
les envoyer à l'assurance-chômage. Ce n'est pas le but. Le but,
c'est de leur donner une chance de travailler. De fait, cela nous coûte
bien plus cher que ce que l'on économise à l'aide sociale. Ce
n'est pas de la démagogie que je fais, je rétablis des faits.
M. Polak: M. le Président, si ce n'est pas trop difficile
pour le ministre de m'envoyer ces chiffres sous la forme d'une simple lettre,
j'aimerais bien les avoir pour les étudier...
M. Bérubé: Cela va me faire plaisir.
M. Polak: ...parce qu'il faut que je regarde cela. Je n'accepte
pas comme la Bible tout ce qu'il dit.
M. Bérubé: Non, non, je comprends que le
député de Sainte-Anne est justifié. Cela va me faire
plaisir de lui envoyer l'analyse des coûts du programme d'aide sociale.
Je dirais même plus. Dans l'analyse que nous faisons, disons que nous
mettons 200 000 000 $ dans un programme de création d'emplois et nous
constatons que nous allons économiser 40 000 000 $ à l'aide
sociale. Ce que nous faisons, c'est que nous prenons les 40 000 000 $
d'économie à l'aide sociale - nous ne faisons même pas
cette économie - et nous les remettons dans le programme pour le porter
à 240 000 000 $. En d'autres termes, non seulement il n'y a pas
d'économie pour le gouvernement, mais l'argent que nous pourrions
théoriquement économiser dans l'esprit du député de
Sainte-Anne, nous le prenons et nous le remettons dans le programme. C'est
quand même absolument essentiel que l'on se dise que le programme ne vise
pas à envoyer des gens à l'assurance-chômage, mais vise
à les faire travailler. Mais si le partage de juridiction entre deux
niveaux de gouvernement fait qu'on ne peut pas intégrer
l'assurance-chômage à l'aide sociale au programme de
création d'emplois,
c'est véritablement un scandale.
Je viens de faire une petite visite en Autriche et en Allemagne pour
voir le programme de création d'emplois. Ils ont les mêmes
programmes que nous, mais c'est évident qu'ils intègrent
l'équivalent de leur assurance-chômage et de leur aide sociale
dans des programmes de soutien d'emplois permanents et non pas des programmes
de 20 semaines. Mais pour être capable de faire cela, il faudrait que
l'ensemble de ces budgets soit dans les mêmes mains. On pourrait alors
utiliser toutes les ressources dans un programme de soutien d'emplois. Mais
comme ici, au Canada, il y a deux gouvernements, qu'il y en a un qui s'occupe
du chômage et que l'autre s'occupe de l'aide sociale, et que les deux ont
leur propre programme de création d'emplois, forcément on en
arrive à des situations aberrantes. Elles sont la conséquence du
partage de responsabilités entre deux niveaux de gouvernement. Cela
n'existe pas dans les autres pays du monde. Il n'y a aucun pays du monde qui
voudrait marcher avec un système farfelu comme le nôtre.
M. Polak: M. le Président, je ne veux pas donner de
commentaires sur la thèse du ministre concernant les autres pays. On est
aux engagements financiers du mois d'août 1983 des Affaires
municipales...
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Louis-Hébert avait une question additionnelle, je pense.
M. Bérubé: Vous l'avez dérangé dans
la lecture de son journal.
M. Doyon: M. le Président, à la suite de la sortie
intempestive du président du Conseil du trésor, j'ai cru
comprendre - je pense que c'est important pour analyser les effets de ce
programme - qu'il s'agissait essentiellement de création d'emplois de 20
semaines. Est-ce le cas?
M. Bérubé: La plupart du temps, oui.
M. Doyon: Alors, je veux tout simplement savoir - je ne tire pas
de conclusion - si, en règle générale, 20 semaines, c'est
le nombre suffisant pour avoir accès à
l'assurance-chômage.
M. Bérubé: C'est clair.
M. Doyon: Bon. Alors, la réponse aux deux questions est
oui, n'est-ce pas?
M. Bérubé: Oui, oui.
M. Doyon: Merci.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Affaires municipales. Engagement 606. "Subventions
à diverses municipalités à titre d'aide financière
pour la réalisation de divers projets dans le cadre du programme de
création d'emploi en milieu municipal."
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
seulement ajouter une question.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Régulièrement, nous avons
des gens qui viennent à mon bureau de comté en disant: Voici, il
me manque quelques timbres pour pouvoir retirer l'assurance-chômage.
Est-ce que vous pourriez me trouver une "job" seulement quelques semaines pour
être capable d'avoir mes timbres? Effectivement, M. le Président,
ce que l'on fait, c'est qu'on leur donne au moins un emploi qui leur permette
d'avoir leurs timbres. S'il fallait leur donner 19 semaines en leur disant de
s'arranger pour la dernière semaine, cela soulèverait
passablement de vagues.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, le président du Conseil
du trésor reconnaîtra avec moi qu'il y une drôle de
coïncidence entre le chiffre magique de 20 semaines pour ces programmes
PRIME et le chiffre magique des 20 semaines nécessaires pour avoir
accès à l'assurance-chômage.
Est-ce que le président du Conseil du trésor, dans la
même ligne de pensée qu'il est en train de développer,
reconnaîtra qu'il est pensable qu'un retour au travail soit
facilité si, au lieu d'accorder 20 semaines automatiquement, on pouvait
trouver que, dans certains cas, selon les travaux qu'on fait, selon les travaux
qu'on entreprend, selon les programmes dans lesquels on est, cela puisse
prendre 28 semaines une fois, 33 semaines une autre fois, que cela puisse aller
à 40 semaines et qu'il y ait une variation selon ce qu'on fait?
L'argument que je vous soumets, M. le Président, c'est que, pour
un retour au travail bien ancré, bien enraciné, on n'a pas besoin
exactement dans tous les cas, pour tout le monde, du même nombre de
semaines, du même temps préparatoire parce que cela peut varier
selon le temps depuis lequel on est en chômage; cela peut varier selon
les fonctions, selon les emplois qu'on nous propose.
Ce que je dénonce ici, M. le Président, c'est
l'uniformité des 20 semaines qui laisse entendre que, quel que soit le
travail qu'on
fait, quel que soit le nombre de semaines, d'années ou de mois
pendant lesquels on a été en chômage, 20 semaines, c'est
normalement et presque dans la totalité des cas suffisant pour
réinsérer quelqu'un sur le marché du travail. Cela n'est
pas possible. C'est nous faire prendre des vessies pour des lanternes, M. le
Président, et on n'est pas si nai'f que cela et la population non
plus.
J'aimerais bien mieux que le président du Conseil du
trésor reconnaisse que, dans le moment, tout ce qu'on peut faire, c'est
tenter de sortir les gens du bien-être social et les mettre sur
l'assurance-chômage, en espérant que, dans un avenir le plus
rapproché possible, on pourra avoir des programmes adaptés aux
gens, adaptés aux emplois, adaptés à la
municipalité qui s'en voit confier la gestion. J'aimerais bien mieux
avoir une réponse comme cela. Ce qu'on a, M. le Président, ce
sont les 20 semaines automatiques et ce n'est pas possible que les 20 semaines
soient la réponse inéluctable à une
nécessité de réinsertion sur le marché du travail.
Cette coïncidence soulève plus que des doutes. Elle amène
une certitude qu'il y a là un jeu entre le gouvernement provincial et le
gouvernement fédéral au niveau de: "Je te passe mes troubles et
je les reprends le moins longtemps possible quand tu ne peux plus t'en occuper
et quand le programme d'assurance-chômage ne te permet plus de t'en
occuper."
C'est tout simplement cela. Ce n'est pas une question... La preuve que
va nous faire le président du Conseil du trésor avec les fonds
qui sont réinvestis, etc., ne prouvera finalement rien, M. le
Président. Elle prouvera tout simplement qu'on tente de faire cela dans
le plus grand nombre de cas et avec le plus grand nombre de personnes. Comme la
matière première de ce programme ne manque pas malheureusement
chez nous, étant donné que ce sont les chômeurs et les
chômeuses, on peut trouver la matière première tant qu'on
veut partout. La preuve que va nous faire le président du Conseil du
trésor n'est pas du tout une preuve, elle n'amène pas la
conclusion à laquelle il veut arriver. Pas du tout. Elle ne fait que
prouver qu'on ne manque pas de chômeurs et qu'on ne manque pas de
chômeuses et, quand on a de l'argent, on peut renouveler tant et plus le
même programme à coups de 20 semaines pardessus 20 semaines. C'est
tout ce que ces chiffres vont prouver. Cela ne prouvera pas la conclusion
à laquelle il arrive lui-même.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre. (11 heures)
M. Bérubé: M. le Président,
premièrement, l'objectif du gouvernement, c'est d'en faire profiter le
plus de gens possible et, deuxièmement, d'éviter qu'on se
retrouve devant des situations incongrues où la personne ne pourrait
même pas travailler suffisamment longtemps pour être admissible
à l'assurance-chômage, ce qui serait à la fois inhumain
pour la personne concernée et également un peu aberrant puisque,
au niveau du gouvernement, on priverait des Québécois de la
possibilité de se trouver un emploi. En pratique, ce que nous faisons,
c'est que, lorsque la personne se retrouve à l'assurance-chômage
et qu'elle n'émarge plus au budget de l'aide sociale, il y a des sommes
qui sont récupérées et qui servent à donner un
emploi à quelqu'un d'autre. Si cet argent-là n'était pas
récupéré, on ne pourrait pas créer ces emplois pour
les autres. Ce que le député de Jean-Talon nous propose
présentement, c'est de privilégier certains en essayant de
contenter le moins de monde possible. C'est une approche que je ne peux pas
retenir.
La raison pour laquelle, premièrement, nous essayons de faire en
sorte que les gens puissent être admissibles à
l'assurance-chômage... C'est évidemment pour la personne un
avantage considérable. Les gens veulent avoir leurs timbres et passer
à l'assurance-chômage plutôt que d'être à
l'aide sociale; c'est donc avantageux pour eux.
Deuxièmement, pourquoi est-ce qu'on ne dépasse pas le
nombre de semaines sauf dans des cas exceptionnels? L'objectif est de faire
profiter le plus de monde possible. Si on donne plus d'argent à un, il y
a quelqu'un d'autre qui n'en aura pas. Quelle est la réflexion qui a
cours présentement dans toutes les sociétés occidentales?
La réflexion porte sur le temps partagé. De fait, de plus en plus
de gens pensent qu'on devrait chercher à partager l'emploi plutôt
que d'essayer de le concentrer entre les mains de certains. Ce que le
député de Jean-Talon propose, au contraire, c'est une vision
élitiste où on essaierait de concentrer les avantages entre les
mains de certains plutôt que d'essayer de les faire partager par le plus
de gens possible.
M. Doyon: M. le Président, je suis le député
de Louis-Hébert. C'est pour les fins du journal des Débats.
Le Président (M. Gagnon): Effectivement, vous êtes
le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Cela fait deux fois.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous avez
mentionné le député de Jean-Talon alors que c'était
le député de Louis-Hébert. Est-ce qu'il y a d'autres
questions aux Affaires municipales?
M. Polak: On était à l'engagement 606, M. le
Président. À l'engagement 606, il
s'agit du programme de création d'emplois en milieu municipal,
PCEMM. Comment cela se compare-t-il avec PRIME, l'autre programme? PRIME, c'est
une initiative municipale pour l'emploi et l'autre, PCEMM, c'est la
création d'emplois en milieu municipal. Est-ce que le ministre, en
quelques mots, pourrait nous donner la différence entre ces deux
programmes?
M. Bérubé: Non, je ne pourrais pas. Il faudrait
demander au ministère les distinctions dans les normes de ces
programmes.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Cela va. Aux Affaires
municipales?
M. Polak: Je n'ai plus de question aux Affaires municipales,
à moins que mes collègues n'en aient.
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires sociales.
M. Polak: Affaires sociales. C'est le suivant pour moi.
Engagement 401.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 401.
M. Polak: "Supplément pour porter à 404 000 $ le
coût des honoraires pour agir à titre d'expert-conseil et de
conseiller juridique, dans le cadre du renouvellement de l'entente avec la
Fédération des médecins omnipraticiens du
Québec."
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Pour revenir aux Affaires municipales avec votre
permission, M. le Président, cela va être une question très
brève - est-ce qu'il y aurait moyen qu'on nous soumette simplement pour
le mois d'août, pour les municipalités qui sont indiquées
ici pour PRIME et PCEMM, un tableau qui indiquerait le nom des
municipalités, le total ainsi que le comté où est
située cette municipalité, de façon à savoir
combien il y a de municipalités là-dedans qui sont...
M. Bérubé: Cette information existe dans les
fichiers. Le service de recherche du Parti libéral peut prendre le nom
de chaque municipalité qui est indiquée ici et voir dans quel
comté elle est située.
M. Doyon: On peut faire cela, M. le Président, sauf que
nos moyens - le président du Conseil du trésor le
reconnaîtra - de recherche sont extrêmement limités. Je le
demande à titre d'information comme je demande n'importe quelle
information, de façon à éclairer cette commission sur le
partage des montants.
Le Président (M. Gagnon): En fait, la question que vous
posez, le président est libre d'y répondre. En tant que
président, je ne peux pas accepter cette question. C'est reprendre le
livre des engagements financiers au complet et en faire l'étude...
M. Doyon: Non, non.
Le Président (M. Gagnon): ...de reprendre
systématiquement chacun des engagements. Si vous mentionnez que vous
n'avez pas le temps de le faire, imaginez-vous ce que cela peut coûter de
recherche à la commission.
M. Doyon: Je ne parle que de deux programmes, M. le
Président, PRIME et PCEMM.
Le Président (M. Gagnon): Oui, mais avez-vous
remarqué l'ampleur et le volume de ces deux programmes? Quand vous
demandez de les décortiquer par comté, par municipalité...
Je ne peux pas accepter cette demande.
M. Doyon: C'est important de s'assurer que les fonds sont
distribués équitablement.
Le Président (M. Gagnon): Je comprends, mais...
M. Bérubé: L'information est disponible, M. le
Président. Si le député de Taillon veut dire...
Jean-Talon... Je ne veux tellement pas l'avoir comme député que
je voudrais oublier le comté qu'il représente.
M. Doyon: J'ai l'impression que c'est un souhait qui risque
d'être vain pour longtemps.
Le Président (M. Gagnon): Vous allez comprendre, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Bérubé: Malheureusement, j'ai manqué de
timbres. J'avais trouvé une carte postale avec une superbe statue
équestre devant un magnifique édifice qui attirait les touristes
d'un peu partout. Je voulais envoyer une petite carte postale au
député de Louis-Hébert en lui soulignant de continuer sa
grande bataille pour éliminer toutes les statues équestres du
Québec qui vraiment nuisent...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Doyon: M. le Président, vous me permettrez de relever
cette allusion...
M. Bérubé: Quand les gens de Louis-Hébert
parlent de leur député, les deux bras leur tombent et ils se
demandent si c'est possible qu'ils aient fait élire quelqu'un comme
ça.
M. Doyon: Les gens de Louis-Hébert décideront
à la prochaine élection comme ils décideront dans le cas
de Matane. Sur les statues équestres, je vous dirai que...
Une voix: II monte sur ses grands chevaux.
M. Doyon: ...les statues équestres ont leur place en temps
et lieu avec des gens représentatifs du milieu qui les reçoit. Ce
que j'ai dénoncé, c'est le fait qu'il était grotesque
d'être obligé d'importer des héros de l'étranger,
que ce soit d'Amérique latine ou d'ailleurs, pour les installer devant
des édifices publics, qu'il était insultant pour les gens du
Québec, pour les Canadiens et les Québécois, qu'on ne
trouve pas chez nous des gens dignes d'être honorés de cette
façon. C'est tout ce que j'ai dit et je le maintiens. Les gens que je
rencontre et qui m'en parlent me donnent totalement raison là-dessus et
c'est très facile à comprendre même si le président
du Conseil du trésor fait semblant de ne pas comprendre.
Le Président (M. Gagnon): Cette discussion est close,
parce que cela ne fait sûrement pas partie des engagements
financiers.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
Affaires sociales
M. Polak: Je retourne aux Affaires sociales, engagement 401.
"Supplément pour porter à 404 000 $ le coût des honoraires
pour agir à titre d'expert-conseil et de conseiller juridique, dans le
cadre du renouvellement de l'entente avec la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec. Fournisseur: Me Gilles
Corbeil. Montant de l'engagement: 30 000 $."
Je voudrais savoir quelle période est couverte par le total de
404 000 $ payé à Me Gilles Corbeil? Est-ce qu'il s'agit d'un
homme seul ou d'une étude? Il s'agit d'un montant très
élevé.
M. Bérubé: II faudrait que le ministère nous
dise quelle période est couverte par ces engagements.
M. Polak: D'accord. J'aimerais avoir le curriculum vitae de Me
Gilles Corbeil et surtout son expérience dans le domaine.
M. Bérubé: D'accord.
M. Polak: Affaires sociales, engagement 800. "Subvention à
la Corporation d'hébergement du Québec pour fins d'acquisition de
deux établissements privés conventionnés, soit la Villa
Notre-Dame des Anges Inc., et les Jardins Versailles Inc.,
propriété de Ricomar Inc. Montant de l'engagement: 874 680 $."
"Paiement à Jardins Versailles Inc. et Villa Notre-Dame des Anges Inc.,
à titre de compensation pour pertes de profits (467 000 $) et
d'indemnité (43 000 $) pour cession d'équipement et de petit
matériel. Montant de l'engagement 510 000 $."
Le total de ces transactions est de 1 300 000 $ et je voudrais que le
ministre m'explique ces transactions en quelques mots, parce que je n'ai pas
compris à la lecture du libellé.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je pense que je n'ai pas le choix de
vous lire ceci: La Villa Notre-Dame des Anges Inc. dispense ses services
à une clientèle de handicapés mentaux dans deux
installations différentes desservant 59 et 84
bénéficiaires. La Corporation Jardins Versailles Inc. offre ses
services à 44 handicapés physiques. Ces établissements
situés dans la région 6-A sont la propriété de la
compagnie de gestion Ricomar. La politique du ministère pour ce type de
clientèle est d'en promouvoir l'intégration sociale. Dans ce
contexte, la propriétaire, au courant du fait que la Villa Notre-Dame
des Anges Inc. ne serait plus requise d'ici deux ou trois ans, est peu
motivée à apporter des améliorations nécessaires
aux programmes des établissements ainsi qu'à l'entretien de
l'immeuble et de l'équipement et souhaite cesser l'exploitation de ces
centres d'accueil. Dans ces conditions, le ministère des Affaires
sociales propose d'intégrer ces corporations a deux centres d'accueil de
réadaptation publics de la même région, soit le centre
d'accueil Lucie-Bruneau et le centre d'accueil Sénécal. Outre des
réparations de 234 000 $ qui sont nécessaires aux installations
des Jardins Versailles, le coût de cette intégration
s'établit à 1 384 680 $. C'est clair?
M. Polak: Mais les mêmes services pour la clientèle
que vous mentionnez vont être maintenus.
M. Bérubé: C'est ce que je comprends.
M. Polak: D'accord. Est-ce que le député de
Louis-Hébert avait une question?
M. Doyon: M. le Président, j'aimerais
savoir où c'est situé. J'ai entendu que c'était
dans la région 6-A. Qu'est-ce que c'est?
M. Bérubé: C'est boulevard Gouin est à
Montréal-Nord, 3800 rue Radisson à Montréal et boulevard
Saint-Vital à Montréal-Nord.
M. Polak: Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, engagement 102.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Gagnon): Engagement 102.
M. Polak: "Subvention à Les serres Sagamie Inc., à
titre d'aide financière pour fins de construction d'un complexe de dix
serres près de l'usine Union Carbide de Chicoutimi en vue d'y produire
des tomates. Montant de l'engagement: 90 000 $."
Je n'ai pas compris - juste par curiosité - le fait que ce
complexe soit près d'Union Carbide, est-ce que c'est parce que cela va
bien avec les tomates? Est-ce qu'il y a une relation entre Union Carbide et les
tomates?
M. Doyon: L'énergie pour les produire!
M. Polak: Bon, M. le Président, le député de
Louis-Hébert a déjà répondu! C'est peut-être
le futur président du Conseil du trésor.
Avez-vous suivi ce qu'on a fait, M. le ministre?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: On a déjà répondu, cela va
très bien!
M. Doyon: J'espère qu'on n'aura pas trop de tomates, M. le
Président, parce qu'à l'engagement 200, nous sommes encore dans
les tomates et cela me paraît faire beaucoup de tomates. Pourquoi
n'essaie-t-on pas autre chose?
M. Polak: Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, engagement 300. "Contrat de services pour effectuer
l'entretien ménager à l'Institut de technologie agricole et
alimentaire de Saint-Hyacinthe et à la Station de recherche agricole de
Saint-Hyacinthe pour une période de trois ans. Plus bas soumissionnaire:
Maintenance Eureka Ltée, Thetford-Mines, comté de Frontenac.
Montant de l'engagement: 342 000 $."
Je note que les prix des autres soumissionnaires varient entre 119 000 $
et 141 000 $. Comment se fait-il qu'Eureka soit le plus bas soumissionnaire en
comparaison avec les autres?
M. Bérubé: L'explication vient de ce que le contrat
est un contrat de trois ans, mais que la soumission est faite sur les prix de
base d'une année.
M. Polak: Bon, peut-être aurait-on dû l'inscrire.
M. Bérubé: Maintenance Eureka a soumissionné
à 114 000 $.
M. Polak: Alors, les trois autres doivent être
multipliés par trois.
M. Bérubé: Cela doit être prévu dans
le contrat.
M. Polak: Je continue à regarder...
M. Bérubé: Le montant du contrat serait
ajusté à un pourcentage équivalant à toute
augmentation ou diminution des taux du décret.
M. Polak: Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, engagement 801, M. le Président.
M. Middlemiss: J'en ai un avant cela.
Le Président (M. Gauthier): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Engagement 614. "Contrat pour travaux de drainage
dans les branches 11B, 14A, 34, 37, 38, 45, 53A, 53C, 58 et 59A du Ruisseau aux
Morpions, dans les municipalités des paroisses de Sainte-Sabine et de
Saint-Ignace-de-Stanbridge, comté de Brome-Missisquoi. Le plus bas
soumissionnaire: J.-A. Beaudoin Construction Ltée."
Pourrait-on savoir la...
M. Bérubé: C'est dans le comté de
Brome-Missisquoi!
M. Middlemiss: Est-il possible de savoir la date...
M. Bérubé: C'est le Ruisseau aux Morpions dans le
comté de Brome-Missisquoi, si je comprends bien!
M. Middlemiss: Le président du Conseil du trésor
est-il disposé à écouter?
M. Bérubé: Oui, je suis maintenant disposé
à écouter. Je suis convaincu que le député de
Sainte-Anne va avoir la réponse. (11 h 15)
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président, est-ce que c'est
une insulte que le ministre a... Non? D'accord.
M. Bérubé: Non, c'est un engagement
financier qui porte sur le Ruisseau aux Morpions dans le comté de
Brome-Missisquoi. Je disais que le député de Sainte-Anne aurait
sans doute la réponse à la question.
M. Middlemiss: Est-ce que c'est possible de savoir à
quelle date le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation a octroyé ce contrat ou a pris la décision, parce
que je vois que, dans le fichier des fournisseurs, c'est une soumission sur
invitation? On indique qu'un des soumissionnaires n'a pas de permis. Donc, s'il
est dans le fichier et qu'on l'invite, comment peut-on justifier qu'on ne peut
pas lui accorder le contrat parce qu'il n'a pas de dossier?
M. Bérubé: II faut qu'il soit conforme.
M. Middlemiss: Oui, mais s'il est dans le fichier. Pour
être dans le fichier, il faut répondre aux normes.
M. Bérubé: À l'intérieur du fichier,
nous n'exerçons pas un contrôle continu sur l'état des
permis. C'est son problème à lui.
M. Middlemiss: D'accord. Est-ce qu'on peut répondre
à ma première question? À quelle date ce...
M. Bérubé: II ne faut pas confondre le Service
général des achats avec une bonne d'enfants.
M. Middlemiss: Pour réussir à s'enregistrer au
fichier dans n'importe quel domaine, on exige et j'espère qu'on
exigerait le permis.
M. Bérubé: II ne doit pas y avoir de gros contrats
ou il continue sur...
M. Middlemiss: Est-ce qu'on a la date de ce contrat? Est-il
possible de savoir à quel moment...
M. Bérubé: À quel moment les travaux seront
faits?
M. Middlemiss: Qu'on a octroyé, qu'on a pris la
décision...
M. Bérubé: C'est à l'ouverture des
soumissions.
M. Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: La date de l'ouverture des soumissions,
c'est cela que vous voulez dire?
M. Middlemiss: Le moment où le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a décidé
de donner le contrat...
M. Bérubé: À l'ouverture des soumissions.
Alors, c'est la date de l'ouverture des soumissions que vous voulez avoir.
M. Middlemiss: Peut-on l'avoir?
M. Bérubé: Je ne l'ai pas, mais je...
M. Middlemiss: Parce que, si on va ensuite à 615...
M. Bérubé: Vous m'avez dit que c'est 614.
M. Middlemiss: 614.
M. Bérubé: Je vais essayer de la retrouver, la date
de l'ouverture des soumissions. Je viens de retrouver le Ruisseau aux Morpions,
toujours dans le comté de Brome-Missisquoi. Ah, le 21 juillet 1983.
M. Middlemiss: Le 21 juillet 1983. Maintenant, le prochain est
615. Quelle date?
M. Bérubé: Le 21 juillet 1983.
M. Middlemiss: Le 21 juillet 1983. Les deux. Comment se fait-il
que, dans le cas de 614, la personne, Wilfrid Laroche, n'avait pas de permis,
mais que, pour 615, elle avait un permis? Elle n'avait pas son permis dans un
cas. La même journée, elle l'avait pour un autre contrat.
M. Bérubé: II faudrait demander au ministère
quelle est la nature du permis qui est demandé?
M. Middlemiss: Ce sont des travaux de drainage.
M. Bérubé: M. le député de
Sainte-Anne a raison. C'est peut-être pour travailler dans le Ruisseau
aux Morpions.
M. Middlemiss: Non, je pense qu'il faut être
sérieux. Ce sont des travaux de drainage dans des cours d'eau dans les
deux cas. Dans l'un, il ne détient pas de permis requis et, dans l'autre
cas... C'est le même soumissionnaire dans les deux cas.
M. Bérubé: Ce qu'on dit: Ne détient pas le
permis requis. C'est tout ce que j'ai comme information. Il faudrait poser la
question: Quel est le permis que doit détenir l'entrepreneur, dans le
cas des travaux dans le Ruisseau aux Morpions? La question que vous posez,
c'est: Est-ce que le même permis n'est pas exigé dans le cas des
travaux dans le Haut-Richelieu? C'est cela?
M. Middlemiss: Oui, mais je pense qu'il
ne faut pas chercher midi à quatorze heures. C'est que ce sont
des travaux de drainage. Donc, s'il y a un permis de l'entrepreneur dans un
cas, cela doit être également exigé dans l'autre cas.
M. Bérubé: Tout ce que je peux vous dire, c'est que
nous avons comme information qu'il ne détient pas le permis requis,
c'est-à-dire qu'il y en a un que c'est le 21 juillet et l'autre, c'est
le 23.
M. Middlemiss: Non, les deux étaient le 21, il me semble.
Les deux, c'était le 21 juillet qu'on m'a dit. C'est pour cela que je
pose la question.
M. Bérubé: Attendez un peu. On a quelque chose sur
les soumissions publiques elles-mêmes. Bon! Voici ce qu'on nous donne
comme informations... Je pense qu'il va falloir demander au ministère de
nous expliquer cela plus clairement. Dans la copie de la feuille de
soumissions, à côté de M. Wilfrid Laroche, pour le
deuxième contrat -parce que c'est le contrat octroyé dans le
cadre de l'engagement 615 - on met une note: "1) A inclus copie d'une licence
dont la date d'échéance est périmée. Une nouvelle
licence a été émise le 4 août 1983." D'accord? Dans
l'autre cas, on met tout simplement: "Ne détient pas la licence requise.
De plus, il manque un prix unitaire." Tout ce que, a priori, je pourrais tenter
de conclure, c'est que, dans le cas de l'engagement 614, il était non
conforme pour deux raisons, c'est-à-dire qu'il n'avait pas les prix
unitaires demandés dans la soumission et, deuxièmement, il a
dû soumettre une licence expirée dans les deux cas. La
non-conformité dans le cas de l'engagement 614 est double, alors que la
non-conformité qui n'aurait pas été retenue dans le cas de
l'engagement 615 serait le fait que la licence était
périmée, laquelle licence a été renouvelée
le 4 août.
M. Middlemiss: Oui, mais c'était la même
journée. La décision a été prise la même
journée.
M. Bérubé: Oui, oui.
M. Middlemiss: On aurait pu éliminer l'affaire du
permis.
M. Bérubé: Oui, oui. C'est pour cette raison que je
vous dis qu'il faudrait poser les questions directement au ministère. Il
faudrait que vous précisiez la question que vous avez à
l'esprit.
M. Middlemiss: Oui, demandez, dans le cas de l'engagement 614,
pourquoi on a retenu comme raison qu'il n'avait pas de licence, alors que, la
même journée, on l'a accordé à l'engagement 615.
M. Bérubé: Non, je pense qu'à l'engagement
614 il est non conforme à la fois parce qu'il manque un prix unitaire et
parce qu'il ne détient pas la licence. Donc, ils vont nous
répondre qu'il n'a pas soumis de prix unitaire et, à ce
moment-là, on va être Gros-Jean comme devant. Je pense que la
question est la suivante: Pourquoi...
M. Middlemiss: On a passé outre. M.
Bérubé: ...a-t-on passé outre? M. Middlemiss:
Oui.
M. Bérubé: C'est cela. Pourquoi a-t-on passé
outre dans le cas de l'engagement financier 615 au fait que...
M. Middlemiss: Dans le cas de l'engagement 615 pour la
licence.
M. Bérubé: ...la licence était non
conforme?
M. Middlemiss: Oui.
M. Polak: Agriculture, engagement 801. "Avance maximale à
l'Association des producteurs de plants de pommes de terre de l'Est du
Québec Inc. (APPPTEQ) Trois-Pistoles, pour lui permettre de couvrir les
frais judiciaires relatifs aux poursuites contre les organismes et individus
responsables de la présence de la flétrissure bactérienne
dans les cultures de plants des pommes de terre de l'Est du Québec.
Montant de l'engagement: 100 000 $."
Je voudrais savoir pour quelle raison le gouvernement finance des
procédures judiciaires. Y a-t-il une possibilité qu'on finance
des procédures contre un organisme du même gouvernement? Pour
quelle raison finance-t-on l'institution pour les procédures
judiciaires? Deuxièmement, on parle ici de poursuites contre les
organismes responsables. Est-ce qu'il se peut que ce soit un organisme du
gouvernement qui soit responsable? Cela veut dire qu'on finance des
procédures contre soi-même.
M. Bérubé: Parce que ce sont des pommes de terre
contaminées qui ont été achetées à
l'Île-du-Prince-Édouard, de Norbec à Sept-Îles qui,
lui, multipliait ses semences à partir d'un approvisionnement au
Nouveau-Brunswick. Les deux firmes qui les approvisionnaient étaient
inspectées et approuvées par les services d'inspection
d'Agriculture Canada qui doivent garantir que les pommes de terre sont bel et
bien sans défaut. Or, semble-t-il, le mécanisme d'inspection
d'Agriculture Canada est absolument pourri et les pommes de terre
que l'on achète des autres provinces sont, paraît-il,
comestibles, mais ne sont pas belles. C'est ce que j'ai cru comprendre des
longs débats à l'Assemblée nationale entre le ministre de
l'Agriculture et les différents opposants. On ne pourrait pas les
définir parce qu'ils changent d'une fois à l'autre.
Communications
M. Polak: Communications, engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): Communications.
M. Polak: "Contrat de services pour effectuer la photocomposition
et l'impression du "Discours sur le budget 1983-1984" et "Renseignements
supplémentaires au budget 1983-1984", versions française et
anglaise. Fournisseur: Compelec Inc. Montant de l'engagement: 31 953,11 $."
Quelle est la raison pour laquelle on a pris un entrepreneur externe? Est-ce
qu'on ne peut pas faire reproduire ce document à l'intérieur du
ministère?
M. Bérubé: C'est une dérogation. C'est pour
essayer de limiter les fuites.
M. Polak: Les fuites?
M. Bérubé: Oui. Il faut que cela se fasse vite. On
ne peut pas laisser la composition et l'impression prendre des semaines, car
alors il y aurait des chances que cela fuie très rapidement, d'une part.
D'autre part, entre le moment où les derniers arbitrages sont faits au
Conseil des ministres et le moment où l'on rédige le discours sur
le budget, par exemple, il doit s'écouler peu de temps. Il faut donc
faire appel à quelqu'un qui a une très grosse capacité de
production de manière à le faire rapidement.
Conseil exécutif
M. Polak: Conseil exécutif, engagement 102.
Le Président (M. Gagnon): Oui, allez-y.
M. Polak: "Renouvellement du contrat de services pour agir
à titre d'ingénieur hydraulicien dans le cadre de l'étude
de faisabilité sur l'aménagement des eaux de l'archipel de
Montréal, pour la période du 13 juin 1983 au 31 mars 1984.
Fournisseur: M. Louis Caron, Montréal. Montant de l'engagement: 36
846,17 $." Est-ce que j'ai bien compris qu'on avait décidé
d'arrêter ces travaux d'Archipel? Et, si tel est le cas, pourquoi
renouveler un contrat? Pourquoi ne pas dire qu'on coupe les dépenses une
fois pour toutes?
M. Bérubé: Bon. Les travaux, normalement, devraient
être complétés à la fin de 1984. Essentiellement, ce
qu'il faut dire, c'est que le projet Archipel a été
étudié sous différents angles: production
d'électricité, aménagement de berges, loisirs,
dépollution, l'objectif étant de fournir toute l'information pour
permettre éventuellement une prise de décision. Il n'est pas dit
que le projet Archipel doit nécessairement incorporer un volet
hydroélectrique et, par conséquent, on a dû mener plusieurs
études parallèles de manière à pouvoir prendre
éventuellement une décision sur ce que serait le contenu final du
projet Archipel. Le projet Archipel n'est donc pas mis de côté.
Certains volets du projet Archipel pourraient ne pas être retenus.
Disons qu'au départ les projets d'aménagement
hydroélectrique visaient, par le biais d'un ouvrage de génie
civil où l'on creusait une tranchée dans le Saint-Laurent, soit
sur la rive nord, soit sur la rive sud, à canaliser les eaux des rapides
de Lachine dans un canal étroit. On produirait à ce
moment-là de l'énergie hydroélectrique, en utilisant des
turbines conventionnelles. On a subséquemment modifié le projet
pour examiner l'utilisation de turbines au fil de l'eau qui sont couramment
utilisées en Europe. Ce que je comprends, cependant, du dossier, c'est
que les études hydroélectriques ne sont pas terminées car
il manque des réponses à un certain nombre de questions
concernant plus précisément la possibilité technique de
produire de l'électricité avec des turbines au fil de l'eau dans
des conditions de gel et de frasil.
Alors, ce que je comprends, c'est qu'on doit terminer ces études
techniques de manière qu'Hydro-Québec puisse dire si, oui ou non,
elle sera ou serait capable d'exploiter une centrale au fil de l'eau dans des
conditions de frasil, laquelle centrale aurait, évidemment, à
demeurer concurrentielle. Donc, elle ne devrait pas connaître des pertes
de productivité résultant de l'abaissement de la
température. Les études ne sont pas complétées et
je ne pense pas qu'Hydro-Québec pourra donner sa réponse
définitive avant l'automne 1984. (11 h 30)
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Conseil exécutif, engagement 400. "Subvention
à la corporation municipale de Saint-Joachim-de-Tourelle, comté
de Matane, pour fins d'acquisition et d'aménagement des terrains
nécessaires à la réalisation d'un projet de halte
routière."
M. le Président, j'aimerais savoir comment se fait le choix de
l'endroit où on
va faire une halte routière. Est-ce que c'est le ministère
des Transports qui le détermine? Je comprends qu'il doit y avoir bien
des endroits, mais comment cela est-il décidé? Comment
procède-t-on?
M. Bérubé: D'abord, je pense que le
ministère des Transports ne fait plus de haltes routières,
à ma connaissance.
M. Doyon: Je ne le sais pas.
M. Bérubé: Je ne pense pas qu'il en fasse
maintenant.
M. Doyon: De moins en moins.
M. Bérubé: II en a fait, mais il n'en fait plus
maintenant. Ce seraient des critères que le ministère des
Transports aurait précisés. Dans le cas présent, je
connais la situation. La route 132 est en voie d'être
complétée dans Gaspé-Nord et les travaux se font en plein
village. Il y a, au pied du village, sur le bord de la mer, le
Havre-aux-quinze-collets qui regroupe un grand nombre de barques de
pêcheurs, d'ailleurs d'assez forte taille, qui attirent les touristes. La
municipalité avait donc demandé, profitant de ce que les travaux
se font, au ministère des Transports s'il ne pourrait pas implanter
là une halte routière qui dominerait le Havre-aux-quinze-collets.
Le ministère des Transports a refusé de défrayer les
coûts, parce que cela ne cadrait pas avec ses politiques. La
municipalité étant prête à investir des sommes pour
développer cet aspect touristique de Saint-Joachim-de-Tourelle, une
subvention de l'OPDQ est accordée pour l'aider à défrayer
une partie des coûts qui seront, évidemment, nettement plus
faibles compte tenu qu'il y a, en ce moment, des travaux de construction de
route.
M. Doyon: II est un peu surprenant, M. le Président, que
ce soit le Conseil exécutif, l'OPDQ, qui accorde cette subvention.
N'aurait-on pas pu considérer que ce soit le ministère des
Transports? En tout cas, on me donne l'explication que cela ne respectait pas
les critères.
M. Bérubé: Parce qu'il n'a pas de budgets à
cette fin. Le ministère des Transports ne fait plus de haltes
routières.
M. Doyon: D'accord.
M. Bérubé: Alors, le ministère des
Transports n'aurait pas eu de budget pour faire ce genre de projet. Quand on a
des projets de développement régional qui ne cadrent pas avec les
politiques comme telles du ministère, mais qui peuvent se
défendre si l'idée est intéressante, on passe par le Fonds
de développement régional.
M. Doyon: II y avait aussi le ministère des Affaires
municipales qui, logiquement, aurait pu apparaître au dossier d'une
façon ou de l'autre.
M. Bérubé: Oui, j'imagine qu'il va apparaître
dans le cas de projets PRIME ou encore il y a des PDCC fédérales.
En pratique, cette halte routière va devenir un projet communautaire
impliquant tous les gouvernements.
Éducation
M. Polak: Éducation, engagement 102. "Supplément
pour porter à 198 600 $ le coût de location et d'entretien des
logiciels d'application Sharp APL afin de tenir compte des droits de
royautés non inclus dans la soumission. Fournisseur: I.P. Sharp
Associates Limited, Montréal. Montant de l'engagement: 79 440 $."
M. Bérubé: Où ça?
M. Polak: Éducation, engagement 102.
M. Bérubé: Je m'excuse, M. le Président. Je
vais finir par le trouver. Oui.
M. Polak: Je voudrais savoir comment il se fait qu'un sujet comme
les droits de royautés ait été oublié. C'est un peu
spécial. Cela occasionne maintenant un supplément d'environ
70%.
Le Président (M. Gagnon): Suivant l'entente que nous avons
prise ce matin, nous allons suspendre nos travaux pendant quinze minutes, parce
que le président nous attend concernant la question qu'on a
soulevée ce matin.
M. Polak: Parfait.
Le Président (M. Gagnon): Nos travaux sont suspendus pour
environ quinze minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 35)
(Reprise de la séance à 12 h 05)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre. La commission
des engagements financiers reprend ses travaux. La parole est au
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, à l'Éducation,
engagement 102, je voudrais simplement savoir rapidement du ministre s'il y a
une raison... Cela m'a semblé un peu bizarre qu'on oublie un article tel
qu'une redevance.
M. Bérubé: Oui, cela peut sembler bizarre. Ce que
je comprends, c'est qu'il s'agit d'un logiciel Sharp APL qui ne peut pas
être fourni par qui que ce soit d'autre que la compagnie Sharp. En
d'autres termes, c'est un logiciel APL pour mettre sur des ordinateurs Sharp
qui sont la propriété du ministère de l'Éducation,
je pense. C'est cela. Si je comprends bien, le ministère a
communiqué avec la compagnie pour lui demander une soumission concernant
l'implantation de logiciels APL sur ses micro-ordinateurs. Ce n'est pas une
soumission publique au sens où tout le monde peut soumissionner, il n'y
avait que Sharp. La proposition de prix qui a été faite par la
compagnie Sharp, au départ, n'avait pas inclus les frais de brevet, les
"royautés", par oubli de la compagnie. C'est la compagnie qui avait
oublié dans le texte écrit, en réponse à la demande
du ministère, d'indiquer ces redevances. Ce que je comprends cependant
de l'information, c'est qu'ils ont communiqué avec le ministère
par téléphone dès qu'ils se sont rendu compte de l'erreur.
Ils disent ici qu'ils les avaient cependant communiquées au
ministère de l'Éducation lors des premières
négociations. Donc, essentiellement, ils ont envoyé au
ministère de l'Éducation, à sa demande, une proposition de
prix qui était incorrecte...
M. Polak: D'accord.
M. Bérubé: ...et ils l'ont corrigée
après.
M. Polak: Je passe, M. le Président, à
Énergie et Ressources, engagement 606.
M. Doyon: M. le Président, avec votre permission.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: Très rapidement. À l'engagement 401,
à l'Éducation: "Contrat de services pour agir à titre
d'agent de la gestion du personnel pour faire partie de l'équipe de
service de la négociation et de l'intervention arbitrale, pour la
période du 1er septembre 1983 au 31 août 1985. Fournisseur: Thomas
Hayden. Montant de l'engagement: 110 000 $."
J'aimerais avoir, M. le Président, la description de la fonction.
Que fait exactement, ou que fera, M. Hayden? Quelle est la raison pour laquelle
on a recours à ses services? Est-ce qu'il n'y a personne à
l'intérieur des équipes actuelles de négociation, ou de
pseudo-négociation, qui aurait pu remplir ce mandat? J'aimerais savoir
si c'est le premier contrat de M. Hayden?
M. Bérubé: Je vais demander au ministère.
C'est un cas un peu particulier. Pour négocier les conventions
collectives, on fait appel de façon générale à des
ressources externes, spécialisées dans le domaine des relations
du travail. Mais là...
M. Doyon: A partir du 1er septembre 1983.
M. Bérubé: Tout ce que je peux vous dire, c'est que
le ministère dit qu'il n'a pas les ressources humaines...
M. Doyon: De quel ministère s'agit-il?
M. Bérubé: Du ministère de
l'Éducation. Et le ministère ne dispose pas du personnel
nécessaire pour remplir le mandat d'arbitrage et de tractation avec les
syndicats et il fait appel à des ressources externes. Vous pourriez
poser des questions autour de cela, mais je ne sais pas ce qu'on peut poser
comme question.
M. Doyon: En tout cas, les questions qui demeurent sont... Je
vais demander le curriculum vitae de M. Hayden. Est-ce qu'il a eu des
engagements antérieurs?
M. Bérubé: Je ne pense pas.
M. Doyon: Et quel est son mandat spécifique?
M. Bérubé: M. Hayden travaillait à la
commission scolaire Jérôme-LeRoyer et il a obtenu un congé
sans traitement de deux ans à cette fin. Ce que je comprends du
processus, c'est que M. Hayden était connu du ministère et qu'il
travaillait à la commission scolaire Jérâme-LeRoyer et
qu'il a obtenu de cette dernière un congé sans traitement de deux
ans pour venir travailler au ministère pour remplir ce type de
tâche mais ce n'est pas un employé à contrat
régulier du ministère. Au contraire, c'est un employé de
la commission scolaire. Cela ressemble à un échange entre la
commission scolaire et le ministère.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
Énergie et Ressources
M. Polak: Énergie et Ressources: engagement 606. "Contrat
de services pour l'établissement de 467 placettes-échantillons
temporaires et 300 placettes de régénération marginale
dans la région administrative du Saguenay-Lac-St-Jean, comté de
Roberval. Fournisseur choisi: Couillard, Samson et Ass. Montant de
l'engagement: 81 000 $." Juste quelques mots. Je vois qu'il y a quatre
engagements similaires qui se suivent, soit les engagements 606, 607, 608 et
609. On
m'a demandé de poser la question suivante: De quoi s'agit-il?
Deuxièmement, n'est-ce pas préférable d'avoir un
fournisseur qui s'occupe de tous ces travaux? Ou est-ce que cela doit
être divisé? Je n'ai pas de connaissances techniques dans
cela.
M. Bérubé: Mais, moi non plus dans les placettes,
je vais vous l'avouer bien franchement. C'est gentil celai II y a quelqu'un qui
a été intrigué au Conseil du trésor. Qu'est-ce
qu'une placette? C'est une petite place. Des ingénieurs forestiers
parcourent une superficie de terrain. En cheminant dans les bois, ils
s'arrêtent et décrivent un cercle d'une superficie de 1/25
d'hectare. À l'intérieur de ce cercle, ils établissent les
placettes-échantillons temporaires qui consistent à compter les
essences, mesurer le diamètre et compter le nombre d'arbres. Pour les
placettes de régénération marginale, on procède de
la même façon sauf que le cercle est plus petit et qu'en plus, on
vérifie s'il y a une régénération, la
régénération étant la présence de petits
arbres.
M. Polak: D'accord. Je comprends.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, les explications sont claires,
d'autant plus - je le dis en passant - que c'est le premier emploi
d'été que j'ai occupé à l'âge de 17 ou 18
ans. On faisait cela...
M. Bérubé: J'allais poser la question suivante au
député de Sainte-Anne. Je ne sais pas si, au milieu de chaque
placette, on met une statue.
M. Polak: Peut-on continuer nos travaux?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, vous avez la parole.
M. Doyon: M. le Président, la statue qu'on pourrait y
mettre, on aurait simplement à la demander au Venezuela parce que,
apparemment, il en donne à qui en veut et à qui en demande. C'est
très facile et il n'y a rien là. Ce n'est pas
particulièrement remarquable d'obtenir une statue équestre du
Venezuela qui en remet à qui en veut, comme cela, sur demande,
étant donné que le moule est disponible et qu'on n'a qu'à
écouler.
M. Bérubé: Non. On me dit que ce ne sont pas des
statues, mais peut-être des statuettes par contre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, vous avez la parole.
Habitation et Protection du consommateur
M. Polak: Oui. Habitation et Protection du consommateur:
Engagement 101: "Contrat pour l'achat de deux progiciels pour fins
d'implantation d'un système d'impression de chèques. Fournisseur:
Software International, Maryland, U.S.A. Montant de l'engagement: 263 800 $."
Je voudrais savoir s'il était absolument impossible de fournir un tel
contrat à un Québécois, à une compagnie du
Québec?
M. Bérubé: On achète des progiciels
existants.
M. Polak: II n'y a pas de choix.
M. Bérubé: Ce n'est pas la même chose.
M. Polak: D'accord. C'était l'engagement 101, Habitation
et Protection du consommateur.
À l'engagement 102, Habitation et Protection du consommateur:
"Contrat de services pour la constitution d'une banque de personnel
spécialisé en informatique destinée à combler les
besoins en personnel de la Direction de l'informatique de la
société, pour une période d'un an." Ensuite, il y a une
série de noms de fournisseurs choisis. Montant de l'engagement: 800 000
$. Je voudrais savoir pourquoi on doit former d'abord une banque? Ne faut-il
pas obtenir une demande avant de former une banque? Quel est le but de cet
exercice? (12 h 15)
M. Bérubé: Cela fait partie d'une pratique assez
courante à l'heure actuelle au gouvernement. Nous ne disposons pas,
compte tenu de la rapidité de la pénétration des
méthodes informatiques dans l'administration publique, du personnel
suffisant pour faire face aux besoins. Par conséquent,
particulièrement pour le développement de systèmes, nous
louons les services de personnels venant de firmes. Donc, par le biais de
soumissions publiques, on demande à des firmes si elles peuvent mettre
à la disposition du gouvernement un certain nombre d'analystes et ce
sont ces analystes venant du secteur privé qui font le travail de
développement. C'est assez généralisé en ce moment
au gouvernement, compte tenu de la vitesse de pénétration de
l'informatique.
M. Polak: Maintenant, est-ce qu'on est certain, quand on loue ces
spécialistes, qu'il y a du travail pour eux? De la manière dont
c'est libellé, on parle de la constitution d'une banque de personnel.
J'aimerais bien savoir si, quand on constitue une banque de
personnel, on a du travail pour ce personnel.
M. Bérubé: C'est cela. On commence par constituer
une banque. Après cela, on demande aux firmes de fournir des curriculum
vitae de personnes qu'elles pourraient affecter à cette tâche et,
au fur et à mesure des besoins, le ministère fait appel à
ces services. Il ne constitue pas une banque pour la mettre de
côté en payant les gens dans le but, éventuellement, de
leur confier du travail. Ce n'est pas cela qui se passe. On commence par
demander aux firmes de nous soumettre les noms de personnes pouvant travailler
pour le gouvernement dans le cadre d'un prêt de services.
Subséquemment, le ministère ayant cette banque, parce que tous
les gens ne sont pas toujours disponibles en même temps au bon moment,
quand on a des besoins en développement, et c'est le cas de la SHQ
où il y a beaucoup de développement de systèmes
informatiques avec tous les programmes qu'on a mis en place, alors on puise
à même la banque.
Justice
M. Polak: Je vais au ministère de la Justice, à
moins que mes collègues... À l'engagement 200.
Le Président (M. Gagnon): Très bien, allez-y.
M. Polak: "Contrat de services pour agir à titre
d'instructeur en relations humaines à l'Institut de police du
Québec pour une période d'un an à compter du 1er septembre
1983. Fournisseur: Mme Céline Lefebvre, Nicolet. Montant de
l'engagement: 26 700 $." Je voudrais simplement avoir le curriculum vitae ou
les qualifications de Mme Lefebvre en relations humaines. Est-ce qu'on indique
quelque chose dans le cahier du...?
M. Bérubé: Non. Je ne l'ai pas malheureusement.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Cela va. On va le demander.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Est-ce qu'il y a d'autres
questions au ministère de la Justice?
M. Polak: Au ministère de la Justice, engagement 301.
"Contrat pour les services de M. Pierre Therrien pour agir à titre
d'instructeur, à l'Institut de police du Québec, pour une
période de trois ans.
Fournisseur: Communauté urbaine de Montréal. Montant de
l'engagement: 150 000 $." Il faut lire cela avec l'engagement 302. "Contrat
pour les services de M. Germain Dufort, pour agir à titre d'instructeur,
à l'Institut de police du Québec, pour une période de deux
ans. Fournisseur: Communauté urbaine de Montréal. Montant de
l'engagement: 50 000 $." Donc, dans un cas, il s'agit de trois années
à 50 000 $ chacune et, dans l'autre, il s'agit de deux années
à 25 000 $ chacune. Quelle est la différence? Est-ce qu'il s'agit
de quelqu'un qui travaille plus longtemps que l'autre ou quoi?
M. Bérubé: Non. Il faut vous dire que ce sont des
contrats négociés avec les communautés urbaines ou avec
les organismes de police du Québec. L'entente se fait sur la base du cas
individuel. Alors, ne connaissant pas exactement la fonction et la nature du
mandat, tout ce que je peux vous dire, c'est que la rémunération
repose sur celle des conventions collectives en vigueur.
M. Polak: Donc, le ministère rembourse la
Communauté urbaine de Montréal, par exemple, pour le salaire que
cet employé aurait gagné s'il avait continué à
travailler pour la communauté urbaine. D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche.
Loisir, Chasse et Pêche
M. Polak: Oui. Au ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche, engagement 101. "Contrat de services pour la réalisation
et la gérance d'une campagne de publicité sur les
activités du parc du Mont-Sainte-Anne. Fournisseur: Agence de
publicité Martin, Montréal. Montant de l'engagement: 150 000 $."
Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle ce contrat a été
négocié? Est-ce que l'Agence de publicité Martin est
tellement spécialisée dans la promotion des activités du
parc du Mont-Sainte-Anne?
M. Bérubé: Alors, il faudra le demander. Lorsque
cette demande est venue au Conseil du trésor, les motifs pour octroyer
le contrat à l'agence de publicité Martin étaient
mentionnés aux pages 5 et 10 de l'avis préalable au
ministère des Communications. Donc, il devait y avoir des raisons, mais
je ne les ai pas ici.
M. Polak: M. le Président, le suivant est le
député de Pontiac.
Le Président (M. Gagnon): Reste-t-il une question à
l'engagement 101?
M. Polak: Non, sauf que le ministre
vient de dire qu'il faudra demander.
M. Bérubé: II faut donc demander au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche les raisons et
les motifs de sélection de l'agence de publicité Martin.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? Engagement 105, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Oui. "Supplément pour porter à 140
000 $ le coût des honoraires pour la préparation des plans et
devis et la surveillance des travaux de construction du réseau routier
et des stationnements du terrain de camping du Lac Fraser, parc du Mont-Orford.
Fournisseur: les Consultants SBCS Inc., ingénieurs-conseils,
Sherbrooke."
Pourrait-on donner les raisons? C'est une augmentation de 55% des
honoraires.
M. Bérubé: Non. Je ne peux pas vous donner la
raison, mais le ministère devrait pouvoir vous la donner.
M. Middlemiss: Si on demande au ministère, est-ce qu'on
pourrait savoir le mandat original?
M. Bérubé: Ce n'est pas assez clair. Je n'oserais
pas m'aventurer sur une glace aussi mince.
M. Middlemiss: Pourrait-on demander aussi de quelle façon
le mandat original a été accordé à ce bureau?
Est-ce par le fichier central? De quelle façon ont-ils eu ce mandat?
M. Bérubé: Par le fichier central. Tout ce que
j'ai, c'est le fichier central des fournisseurs et quatre noms qui ont
été soumis. On a choisi SBCS sur les quatre noms soumis mais je
n'ai pas de grille de sélection, du moins je la cherche.
Voilà.
Concernant l'augmentation du coût des honoraires, j'ai la raison
ici. Le ministère a décidé de procéder en
régie en louant directement la machinerie, mais il avait besoin de
quelqu'un pour superviser les travaux. Les 50 400 $ sont là pour
défrayer le coût du technicien senior et du technicien junior qui
vont superviser les travaux faits en régie. Donc, la raison de
l'augmentation des coûts vient de ce qu'on a décidé de
faire les travaux en régie pour économiser. Cependant, il a fallu
engager du personnel de surveillance.
M. Middlemiss: Oui, mais le mandat original...
M. Bérubé: Cela, c'est pour répondre
à votre première question.
M. Middlemiss: Oui, d'accord. On dit toutefois ici que c'est pour
la préparation de plans et devis et la surveillance des travaux de
construction.
M. Bérubé: Oui, mais ce que je comprends bien,
c'est que le ministère, choisissant d'effectuer les travaux en
régie, il y a beaucoup plus de travail que si vous donnez le contrat
à soumissions à un entrepreneur qui gère les travaux.
Une voix: C'est cela.
M. Middlemiss: Est-ce que le montant original pour la
surveillance était basé sur le coût des travaux, à
pourcentage? Normalement, la partie surveillance est basée sur le
pourcentage du coût des travaux. Comment établit-on cette partie
du coût de la surveillance?
M. Bérubé: C'est une chose de surveiller des
travaux d'un entrepreneur et une autre de gérer les travaux comme tels,
d'organiser les travaux. C'est ce que je comprends.
M. Middlemiss: Je le comprends mais si la partie surveillance
était basée sur un pourcentage du coût des travaux, de
quelle façon avons-nous établi dans le montant original de 90 000
$... Cela représentait combien pour la surveillance? C'est
basé...
M. Bérubé: Je n'ai pas l'importance de la
surveillance dans l'ancien contrat. Les honoraires comprendraient maintenant 30
000 $ pour la surveillance et les 50 400 $ m'apparaissent... Voilà, je
pense que je comprends un peu mieux, je commence à comprendre un peu
mieux. La surveillance demeure à 30 000 $; c'est la gérance qui
apparaît maintenant dans le contrat pour 50 400 $.
M. Middlemiss: D'accord. Qu'est-ce qui a poussé le
ministère à le faire plutôt en régie? Est-ce qu'il
est allé en soumissions et s'est aperçu que les prix
étaient trop élevés et...
M. Bérubé: II faudrait demander au ministère
pourquoi il a pris cette décision d'aller en régie.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait le lui demander, s'il vous
plaît?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Loisir, Chasse et Pêche, engagement 301. "Contrat
pour la fourniture et l'installation d'un télésiège triple
au parc
du Mont-Sainte-Anne. Plus bas soumissionnaire conforme: Les industries
Samson Inc., Lévis. Le montant de l'engagement est 1 080 000 $. Autre
soumissionnaire...
Je ne sais pas si le ministre est au courant que cet engagement a
été mentionné dans les journaux. Il y a un article dans la
Presse du 15 septembre.
M. Bérubé: Sur le Mont-Sainte-Anne?
M. Polak: Sur ce contrat. C'était dans la rubrique de
Jacques Bouchard et Pierre Gravel où on expliquait que ce qui est
arrivé, c'est que le deuxième soumissionnaire, La compagnie de
Remonte-Pente Doppelmayr Ltée, avait soumissionné pour un montant
moindre d'à peu près 30 000 $, mais elle n'a pas eu le contrat
parce qu'elle a fait l'erreur d'envoyer un petit document à part avec de
très bonnes suggestions positives pour épargner de l'argent. Le
ministère a répondu: C'est malheureux, mais vous n'avez pas le
droit de soumissionner avec des bonnes idées, donc on ne vous donne pas
ce contrat.
Au cas où le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche ne serait pas au courant, peut-être qu'on devrait au moins
l'aviser de ce qui est arrivé parce que ici, on a exactement un exemple
d'erreur administrative où les interprétations technocrates ont
eu pour effet que quelqu'un qui, avait soumissionné à un prix
moindre que celui qui l'a eu n'a pas obtenu le contrat et deuxièmement
qu'il avait fait de très bonnes suggestions qui n'ont pas
été retenues.
M. Bérubé: Bon, tout ce que je peux dire c'est que
le ministère a senti le besoin premièrement de faire examiner
cette commission par l'ingénieur-conseil sur le plan technique d'une
part, et également de la faire examiner au niveau légal par le
service légal du ministère. Donc, normalement, lorsqu'un
ministère prend la peine de demander à l'ingénieur-conseil
de l'examiner tant sur le plan technique que de le demander également au
contentieux pour l'examiner sur le plan juridique, il a certainement voulu
prendre ses précautions. (12 h 30)
Je peux comprendre qu'un journaliste puisse tirer plus rapidement des
conclusions et qu'il n'ait peut-être pas fait toute l'analyse en
profondeur. Une chose est sûre c'est que lorsque cette décision a
été soumise au secrétariat du Conseil du trésor -je
ne pense pas que ce soit le genre de chose qu'on ait beaucoup discuté
car cela passe dans les cas réguliers un cas semblable - accompagnait
cette demande l'avis légal de Me Jacques Legault, du contentieux du
ministère. Également, l'avis technique de
l'ingénieur-conseil M. Louis Handfield. C'est donc sur la base d'un avis
technique de l'ingénieur et d'un avis juridique du contentieux que le
ministère a décidé de ne pas retenir la plus basse
soumission. Maintenant, je ne sais pas si le ministère est de toute
façon obligé de retenir la plus basse soumission. Ce n'est pas
obligatoire. Donc, le ministère n'était pas obligé de
toute façon de retenir la plus basse soumission.
Deuxièmement, il a demandé l'avis de
l'ingénieur-conseil et du contentieux pour s'assurer que la soumission
était bel et bien correcte. Nos deux journalistes - je les comprends -
doivent écrire un article tous les jours, ce qui ne leur permet pas
toujours d'aller fouiller tous les documents juridiques. Peut-être
qu'à la suite d'un appel téléphonique de la firme ils ont
cru bon de pondre leur papier. S'ils étaient allés plus avant,
ils auraient peut-être constaté qu'effectivement le
problème n'avait pas sa place.
M. Polak: Le ministre n'a pas l'avantage d'avoir cet article
devant lui. C'est exactement le même principe de gestion des affaires
publiques que le député de Roberval a mentionné à
la dernière réunion - vous vous rappelez quand on a parlé
de sa chaise dans son bureau - je dois le féliciter pour avoir
souligné cela à notre attention. C'est justement cette
manière de penser...
M. Bérubé: On a retourné des chaises
à trois pattes.
M. Polak: C'est le fonctionnarisme qui va trop loin. Cela
coûte toujours plus d'argent aux contribuables, qui payent le prix pour
cela.
M. Bérubé: II me fait plaisir de déposer
à la commission la copie de l'avis juridique et de l'avis technique.
M. Polak: Quoi qu'il en soit, M. le Président, quand le
ministre m'envoie... Oui, parfait.
M. Bérubé: Je pense que cela deviendrait un
document beaucoup plus accessible au public et, d'autre part, cela permettrait
aux deux journalistes en question de pousser plus avant leur réflexion
et, peut-être - ce que je n'ai jamais vu encore -rectifier une opinion
qui était peut-être prématurée.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on peut conclure que l'avis technique
démontrait - je
présume que c'est une solution de rechange qui a
été suggérée par ces gens-là - qu'il ne
répondait pas aux exigences? Est-ce que c'est cela le contenu de l'avis
technique?
M. Bérubé: Oui, il a été jugé
non conforme tant au niveau technique qu'au niveau juridique.
Le Président (M. Gagnon): Cela va. Quel engagement
maintenant?
Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
M. Polak: Je suis à Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu, engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600.
M. Polak: Subventions à divers organismes dans le cadre du
programme Chantier-Québec. Montant total de l'engagement: 5 616 782 88
$. Il y a toute une liste de ces subventions - auxquelles on a fait allusion ce
matin - du programme Chantier-Québec. J'ai une question sur trois
subventions. Si le ministre veut prendre la liste, engagements 186, 187 et 219.
Engagement 186, il s'agit d'une somme de 45 696 $ payée à la
fabrique Saint-Charles-Borromée, de Charlesbourg, pour réaliser
une analyse socio-économique de jeunes de 16 à 25 ans de
Saint-Charles-Borromée. Il s'agit de 8 personnes pour une période
d'emploi de 20 semaines. Est-ce qu'on pourrait s'informer si cette analyse
existe par écrit? Est-ce qu'un document est exigé pour le
résultat des travaux de ces 8 personnes pendant 20 semaines?
Deuxièmement, à 187...
M. Bérubé: Je suis sûr que non, mais on peut
le demander au ministère.
M. Polak: Moi aussi, j'avais peur que la réponse soit non.
Je me rappelle que le ministre m'a déjà répondu, il y a
quelques mois, en disant qu'il s'agissait de gens qu'on essayait de
réintégrer au travail. On ne peut donc rien exiger. Je voudrais
savoir s'il y a quelques normes à suivre et si ces personnes se
présentent pour leur travail, si elles sont là, si elles
travaillent huit heures par jour pour recevoir cette somme d'argent. De quelle
manière... Est-ce qu'il y a un contrôle sur...
M. Bérubé: La fabrique
Saint-Charles-Borromée est constituée de citoyens de cette
paroisse, à Charlesbourg, qui ont été élus par
leurs concitoyens pour surveiller les activités de la paroisse.
J'imagine que dans cette paroisse il y a également un curé,
probablement un vicaire qui sont sans doute des personnes de confiance. Je
présume que si ces gens soumettent un projet, leur
crédibilité est la plus sûre garantie qu'ils s'assureront
d'obtenir les résultats escomptés. D'autre part, je pense que
comme homme politique, il faut que nous apprenions à penser que tous nos
concitoyens peuvent avoir des idées différentes des nôtres
et qu'ils peuvent faire du travail correct sans qu'on mette toujours un
mécanisme de contrôle très rigoureux derrière eux.
En toute franchise, je suis porté à faire confiance aux gens qui
ont fait la proposition de projet.
M. Polak: Le suivant, c'est le seul que j'ai de plus. Engagement
187: Fabrique de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Québec. Une somme de
33 204 $ a été déboursée pour le nettoyage de
l'église Saint-Jean-Baptiste; 6 personnes, 20 semaines. Dans mon
comté, j'ai au moins huit ou neuf églises qui doivent être
nettoyées. Si je disais au curé de demander tel programme, on
donnerait du travail à 6 personnes, 270 $ par semaine pendant 20
semaines pour nettoyer l'église. C'est un projet qui m'intéresse
hautement comme député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: La situation de l'église
Saint-Jean-Baptiste est assez répandue au Québec. C'est le cas de
ces paroisses qui, à la suite d'un déplacement de la population
des centre-ville vers la périphérie, ont vu leur population
décroître et leurs revenus diminuer pour l'entretien de ces
très belles églises. Il y a donc beaucoup de cas semblables. Ce
qui déciderait si les fabriques ont droit à une subvention serait
essentiellement ceci. Au centre de main-d'oeuvre où sont soumises toutes
ces demandes, il y a une analyse. Comme le budget est limité,
étant donné le grand nombre de demandes soumises, il est possible
qu'on soit amené à retenir les projets qui semblent les plus
intéressants.
Si, dans le comté de Sainte-Anne, il n'y avait pas d'autres
projets plus intéressants que le nettoyage de l'église de
Sainte-Anne, j'imagine que l'on pourrait accorder une telle aide.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu.
Transports
M. Polak: Transports, engagement 107. "Supplément pour
porter à 4 578 000 $ le coût des honoraires pour agir à
titre d'expert auprès du COTREM dans les travaux relatifs
au réseau de transport collectif de la région de
Montréal. Fournisseur: Transurb Inc., Montréal. Montant de
l'engagement: 1 500 000 $."
Cela veut dire qu'il y a une augmentation d'environ 50%. De 3 000 000 $
on est allé à 4 500 000 $, c'est-à-dire 1 500 000 $ de
plus. Quelle est la raison?
M. Bérubé: Tout simplement, parce que c'est un
contrat ouvert, reconduit d'année en année. Il y a trois firmes
d'ingénieurs-conseils qui partagent les travaux pour
l'aménagement du transport en commun à Montréal. Transurb
est une de ces firmes et il s'agit de contrats ouverts. On ne retourne pas en
soumissions année après année. C'est toujours le
même contrat qui est reconduit.
M. Polak: Donc, le montant total que le ministère paie
comme honoraires est de 4 500 000 $. Doit-on tenir pour acquis que cette
même somme a été payée pour l'année
1982-1983?
M. Bérubé: Depuis 1980.
M. Polak: Toujours cette somme-là? Comme vous le voyez, M.
le Président, je tourne la page pour arriver à l'endroit
où je trouverai une marque au crayon.
M. Bérubé: Quand vous y arriverez, vous me le
direz.
M. Polak: Pour le bénéfice de mes
collègues...
Le Président (M. Gagnon): Le problème, c'est qu'il
faut vous suivre...
M. Polak: ...je suis aux Transports.
Le Président (M. Gagnon): ...parce qu'on n'a pas les
marques au crayon.
M. Polak: Je passe l'engagement 642 et je continue.
M. Bérubé: Ahi Vous êtes déjà
rendu à 642? Il faut vous suivre à la trace.
M. Polak: Je suis à l'engagement 663 du ministère
des Transports. Je n'ai encore rien trouvé de spécial. Je dis
cela pour le bénéfice de mes collègues, parce que...
M. Bérubé: Vous êtes sûr que vous
n'avez pas un problème de fondation quelque part?
M. Polak: Pardon?
M. Bérubé: Vous êtes sûr que vous
n'avez pas un problème de fondation quelque part ou un
dépassement de coûts?
M. Polak: C'est toujours un peu pénible de se
préparer pour sa dissolution. On se prépare pour la fin.
M. Bérubé: Non, pas de problème. Si vous
voulez occuper le temps, le député de Louis-Hébert et moi,
on pourrait s'engager dans un débat.
Le Président (M. Gagnon): Non, non. M. Doyon: On
peut en parler.
M. Polak: Non, je préfère que ce ne soit pas tout
de suite, peut-être ce soir.
Le Président (M. Gagnon): Après la commission.
M. Polak: Après la commission. Ah bon! Je suis rendu aux
Transports, à l'engagement 765, mais sans doute que mes collègues
ont quelque chose avant cela. Non? Vous êtes contents? Ils ne sont pas
malheureux.
Le Président (M. Gagnon): 765. M. Polak: 765,
Transports.
M. Bérubé: II n'y a pas de "storage" de
statues.
M. Polak: "Supplément pour porter à 440 000 $ le
coût des honoraires relatifs aux études préliminaires
nécessaires à l'obtention de certificats d'autorisation du
directeur des Services de protection de l'environnement dans le cadre du projet
de construction d'une section de l'autoroute 73 (autoroute de la Beauce).
Fournisseur: Roche et Associés Ltée, Sainte-Foy. Montant de
l'engagement: 150 000 $." Y a-t-il une raison spéciale pour ce
supplément? Est-ce que j'ai bien compris - parce qu'on a vu cela une
couple de fois auparavant - qu'il n'y a plus maintenant de construction
possible du tout de ces autoroutes sans avoir une autorisation de la protection
de l'environnement? Est-ce que cela ne complique pas beaucoup les choses? Cette
autorisation est-elle facile à obtenir?
M. Bérubé: L'autorisation est très difficile
à obtenir. Est-ce que cela dérange? Oui. Est-ce que la
préoccupation de l'environnement justifie cela? Souvent, pas
toujours.
M. Polak: Bon! Dans ce cas-ci, quelle est la raison de ce
supplément de 50%? Y a-t-il une raison invoquée?
M. Bérubé: Voilà! Il s'agit de
répondre aux exigences du nouveau règlement afférent
à la Loi sur la qualité de l'environnement -ce doit être
les études d'impact, j'imagine -et, par conséquent, de produire
un rapport
des répercussions environnementales du projet d'autoroute 73 sur
le milieu régional et ses effets sur l'aménagement du territoire.
C'est cela. Autrefois, on construisait des autoroutes et, après cela, on
dénonçait les impacts. Un des plus beaux exemples est la
construction de l'autoroute Dufferin qui entre dans Québec et qui a
massacré un quartier absolument unique du Vieux-Québec en
déstructurant totalement l'habitat urbain, ce qui est purement
scandaleux sur le plan de l'urbanisme, sauf qu'on découvrait ce scandale
une fois que l'autoroute était construite. C'est le même
problème avec l'autoroute Ville-Marie dans le centre de Montréal.
Les villes américaines ont connu ces problèmes dans les
années soixante, mais, chez nous, on a continué à
dérailler complètement jusqu'en 1975 à peu près
-1975 ou 1976, je vais être gentil - où les préoccupations
de l'impact des routes commençaient. Non, autour de 1975, soyons
honnêtes.
(12 h 45)
Ce n'est pas une question de parti politique. C'est une question de
mentalité arriérée au Québec qui faisait
qu'effectivement on passait n'importe où, n'importe comment et à
n'importe quel prix, et on ne se préoccupait pas des retombées.
On se comportait comme de véritables sauvages quand il s'agissait
d'implanter des ouvrages civils. Sauf que, tranquillement, cette
préoccupation environnementale a commencé à poindre et,
à partir, je dirais, du milieu des années soixante-dix, on a fini
par rejoindre les Américains, qui se préoccupaient de cela depuis
presque le début des années soixante. Cela a amené la
présentation de la Loi sur la qualité de l'environnement exigeant
maintenant des études d'impact sur tous les ouvrages civils
importants.
Or, comme cette autoroute avait été enclenchée
avant l'adoption de la loi, l'impact sur le milieu n'avait pas
nécessairement été examiné. Deuxièmement, il
y a une demande que vous connaissez sans doute qui vise à porter
à quatre voies le tronçon de Beauceville à Saint-Georges.
Ceci requérait, à ce moment-là, une étude
spéciale qui n'avait pas été faite et elle est donc
entreprise.
M. Middlemiss: D'accord. Me permettez-vous de revenir à
l'engagement 764, s'il vous plaît?
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 764? Oui.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 875 000 $
le coût des honoraires pour la préparation des plans et devis et
la surveillance des travaux de construction d'une section de la route 117 dans
le comté de Gatineau. Fournisseur: La Société
d'experts-conseils Pellemon Inc., Montréal." Avec cette addition aux 575
000 $, cela fait environ 190% d'augmentation. Est-ce qu'on peut avoir les
raisons qui justifient un tel supplément?
M. Bérubé: Non, je ne peux pas vous
répondre. Il va falloir le demander au ministère.
Le Président (M. Gagnon): Les raisons qui justifient le
supplément à l'engagement 764.
Travail
M. Polak: Travail, engagement 100. M. Bérubé:
Travail.
M. Polak: "Contrat de services pour agir à titre de
commissaire du travail ("ad hoc") pour entendre et disposer des requêtes
en fusion d'accréditation (article 45), pour une période de 26
semaines. Fournisseur: M. René Gosselin, Outremont. Montant de
l'engagement: 25 000 $."
D'abord, j'ai compris que ceci résulte des changements qu'on a
effectués par la loi 17, qu'on ait maintenant ce commissaire ad hoc et
encore plus de fonctionnarisme, encore plus de paperasse, plus de compagnies
qui quittent le Québec. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Bérubé: M. le député de
Sainte-Anne, voulez-vous un débat d'une demi-heure?
M. Polak: Non. Je pose une question. Deuxièmement, je
voudrais avoir des renseignements sur le bénéficiaire, M.
René Gosselin. Est-ce que le ministre a quelques notes sur les
qualifications de ce monsieur.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: D'abord, je vous pardonnerai votre
incursion politique, étant donné qu'elles sont peu nombreuses de
votre part et beaucoup plus abondantes de mon côté. Je vous dirai
que ce n'est pas pour répondre à la loi 17, mais pour
répondre à l'article 45 du Code du travail où il semble
qu'il y a un grand nombre de requêtes qui sont en suspens et que l'on
veut essayer d'accélérer, d'expédier. Quant aux
connaissances du candidat, M. Gosselin a travaillé à titre du
commissaire du travail du 12 octobre 1971 jusqu'au jour de sa
préretraite, le 13 octobre 1981. Il a pris sa retraite le 28 mai 1982.
C'est donc quelqu'un qui faisait ce travail-là avant.
Travaux publics et Approvisionnement
M. Polak: Travaux publics et Approvisionnement. "Contrat pour
l'achat de 41 200 boîtes de stylographes...
Le Président (M. Gagnon): Quel engagement?
Des voix: Engagement 300.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300.
M. Polak: Engagement 300, Travaux publics et Approvisionnement.
"Contrat pour l'achat de 41 200 boîtes de stylographes à pointe
poreuse et extrudée, pour répondre aux besoins des
différents ministères et organismes pour les douze prochains
mois. Fournisseur: Berol Canada Inc., Montréal. Montant de l'engagement:
106 360 $."
Quelle était la raison pour avoir procédé par le
biais d'un contrat négocié? Est-ce qu'il s'agit de "ball-point"?
Qu'est-ce que cela veut dire, stylographe?
Une voix: Un crayon-feutre. M. Polak: Un
crayon-feutre.
M. Bérubé: C'est le seul manufacturier
québécois. Cela a comme avantage de créer des emplois au
Québec, de faire travailler des Québécois et d'aider au
développement de l'économie.
M. Polak: Vous en êtes certain? Si vous regardez
l'engagement suivant, 301, Berol n'a plus de contrat. On l'a donné
à Faber Castell Canada Ltd. Est-ce qu'elle n'aurait pas pu fournir les
stylographes à l'engagement 300?
M. Bérubé: Dans un cas, il s'agit de stylographes
à pointe poreuse et extrudée, alors que, dans le deuxième
cas, il s'agit de stylos à bille conventionnels. Dans le cas de stylos
à bille conventionnels, il y a deux manufacturiers
québécois et, par conséquent, on a procédé
par soumissions publiques.
M. Polak: Vous dites qu'à l'engagement 301 il y a
seulement deux fournisseurs québécois. C'est certain? Vous le
dites, mais vous n'avez pas encore lu vos notes. Cela me surprend que, pour des
crayons à bille, il y ait seulement deux fournisseurs dans tout le
Québec.
M. Bérubé: Tout ce que je peux vous dire, c'est que
les deux seuls manufacturiers québécois ont été
invités. Or, M. le Président, nous avons un Service
général des achats dont c'est la fonction de tenir un registre
des fournisseurs du gouvernement. Si son registre est incomplet, veuillez, s'il
vous plaît, m'en aviser et, à ce moment, on se fera un plaisir de
le lui faire savoir. Mais j'aurais tendance à en douter, vu que ces gens
passent leur journée à acheter du matériel de bureau. Si
un fonctionnaire du Québec qui doit acheter, comme vous le voyez, pour
des centaines de milliers de dollars de plumes de toutes sortes ne savait pas
qu'il existe d'autres firmes au Québec, il faudrait s'interroger
sérieusement sur la qualité de son travail.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: À l'engagement 301, j'aimerais tout de
même que le ministre demande au ministère s'il y a seulement deux
compagnies.
M. Bérubé: La réponse, le ministère
me dit: Oui, il y a seulement deux compagnies.
M. Polak: II l'a déjà dit.
Le Président (M. Gagnon): Cela va.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: C'est signé par M. Paul
Plamondon, pour Gaston Ouimet. Or, ce dernier nous dit qu'il y a deux
compagnies seulement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, à l'engagement 302.
M. Middlemiss: "Contrat à coût plus honoraires des
travaux de consolidation du plafond du salon bleu..." C'est avant cela?
M. Doyon: Sur les engagements 300 et 301 concernant les stylos
à pointe poreuse et extrudée, ainsi que les stylos à
billes, est-ce que cette façon de procéder ne met pas les
manufacturiers québécois dans une situation de force quand vient
le moment de négocier le contrat d'achat pour un meilleur prix possible?
Je pose la question étant donné que la décision est
déjà prise d'acheter d'eux, puisqu'ils sont les seuls
fournisseurs. Est-ce que cela ne met pas le gouvernement en position de
faiblesse en ce qui concerne la négociation du meilleur prix proprement
dit? Je ne discute pas le fait qu'il soit désirable, quand c'est
possible et rentable économiquement, d'acheter des produits faits au
Québec; sur cela, je crois qu'on peut s'entendre facilement. Ce qui
m'inquiète le plus, c'est l'espèce de principe qu'on
établit en ce sens qu'il faut acheter d'une compagnie. S'il y en avait
deux ou trois au moins, on aurait une certaine concurrence qu'on n'a pas dans
ce cas. Est-ce que le contribuable québécois est assuré
d'en avoir
vraiment pour son argent dans cette situation?
M. Bérubé: Selon la politique d'achat mise en place
par le gouvernement, pour un contenu québécois d'un produit, on
accepte une différence de prix de 10%. Cela suppose donc que le
ministère connaît les prix sur le marché. De plus, il
s'agit d'un marché très concurrentiel, où il y a beaucoup
de producteurs. Si un fabricant vendait ses stylos à un prix trop
élevé, très rapidement, il s'implanterait au Québec
d'autres fournisseurs prenant leurs stylos ailleurs de manière à
envahir le marché. Cela force nécessairement la compagnie en
question à rester concurrentielle sur le marché
québécois face à des concurrents extérieurs et fait
en sorte qu'il y a peu de chances que les prix puissent être nettement
inférieurs si on procédait à un appel de soumissions
publiques à l'extérieur. Ce sont les deux réponses que je
pourrais apporter en fait à...
M. Doyon: La première partie de la réponse me
semble beaucoup plus convaincante que la deuxième, M. le
Président. Il est peu probable qu'une compagnie, même si un groupe
de personnes s'apercevaient que les stylos sont vendus au Québec avec
une marge de profit exorbitante, décide, simplement à titre de
fournisseur pour le Québec, de s'implanter en tant que fabricant.
M. Bérubé: Non, je ne dirais pas en tant que
fabricant.
M. Doyon: C'est très improbable.
M. Bérubé: Non, non, ce n'est pas ce que j'ai voulu
dire. Si j'ai laissé cette impression, ce n'est pas cela que mon esprit
voulait exprimer. Ce que je voulais dire, c'était que dans la mesure
où le marché québécois est concurrentiel, il y a
sur le marché toutes sortes de stylos. Par conséquent, les prix
de nos fabricants doivent s'aligner sur les prix pratiqués par d'autres
fabricants. Il est donc peu probable qu'il y ait une énorme
différence entre les coûts de nos fabricants et, par exemple, les
coûts de fabricants extérieurs, à cause justement de la
concurrence qui existait sur le marché. C'est ce qui fait en sorte qu'on
a une bonne idée des prix qu'on peut avoir à payer pour ce genre
de matériaux. L'argument du député de Louis-Hébert
serait plus solide s'il s'agissait d'un petit volume où il y aurait peu
de chance de concurrence, par exemple, un produit très
spécialisé où la concurrence serait très difficile.
Alors, oui, le gouvernement serait à la merci de l'entreprise
québécoise puisqu'on n'aurait pas vraiment de moyens de comparer.
Mais, lorsqu'il s'agit d'un produit d'utilisation courante pour lequel il
existe toutes sortes de productions concurrentielles, alors les prix ont
tendance à s'aligner très près les uns des autres. C'est
ce qui explique pourquoi il y a peu de risques qu'on fasse une erreur dans un
cas comme celui-là. Mais la préoccupation du député
de Louis-Hébert est fondamentalement saine, en ce sens qu'il est clair
que, si une compagnie sent qu'elle a le monopole, elle pourra exiger n'importe
quoi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Middlemiss: Une minute!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Oui, engagement 302. "Contrat à coût
plus honoraires pour des travaux de consolidation du plafond du salon bleu de
l'Assemblée nationale, Édifice A, Colline parlementaire,
Québec. Le plus bas soumissionnaire est J.-E. Verreault et Fils
Ltée. Est-ce qu'on pourrait me dire qui et de quelle façon on
établit le coût des travaux?
M. Bérubé: Oui. Je voudrais ici décomposer
mon intervention en deux points. Je suis allé examiner les politiques de
trois pays européens en ce qui a trait au contrôle des
dépenses et au programme de soutien d'emploi. J'ai donc eu l'occasion de
voir un peu ce qui se passait. J'ai constaté que tous ces pays
consacraient des sommes considérables à la réfection des
édifices historiques publics. L'Autriche est en voie de
complètement remettre à neuf des immeubles anciens avec un
travail absolument magnifique et on voit clairement que c'est une façon
de créer de l'emploi et, en même temps, de donner un visage
agréable à leur ville, donc, d'attirer le tourisme. D'ailleurs,
en Autriche en particulier, le tourisme est l'une des principales sources de
devises étrangères grâce à la beauté de la
ville et du pays autrichien. Ce qui m'a amené à approcher d'une
façon tout à fait autre les travaux à l'Assemblée
nationale. Nous avons, à de nombreuses reprises, entendu des critiques
concernant les investissements faits à l'Assemblée nationale.
M. Middlemiss: Ce n'est pas le sens de ma question.
M. Bérubé: Non, je n'ai pas dit... C'est pour cela
que j'ai dit que je décomposais ma réponse en deux volets. Nous
avons entendu à plusieurs reprises des critiques concernant les travaux
à l'Assemblée nationale, mais ce que je suis en train de
découvrir, c'est que, partout au monde où existent des gens
civilisés, on attache une importance très
grande à la sauvegarde des immeubles que le passé leur a
légués et, en particulier, aux immeubles représentant
l'État, c'est-à-dire l'Assemblée nationale, le Parlement
ou l'Hôtel du gouvernement. Par conséquent, je pense que nous
devrions, au contraire, être très heureux des travaux de
réfection qui ont cours présentement à l'Assemblée
nationale. C'est la première partie et la deuxième partie de ma
réponse, pour être plus précis.
M. Middlemiss: Cela était gratuit.
M. Bérubé: Oui, cela était un cadeau gratuit
pour les questions antérieures. Quelle était votre question au
juste?
M. Middlemiss: De quelle façon établit-on le
coût des travaux? C'est parce qu'on parle de "plus honoraires"; on dit:
"les honoraires plus les coûts des travaux." Qui et de quelle
façon établit-on l'ordre de grandeur et le coût des travaux
à faire? (13 heures)
M. Bérubé: C'est un pourcentage du coût des
travaux.
M. Middlemiss: Pardon?
M. Bérubé: C'est un pourcentage du coût des
travaux, si je comprends bien.
M. Middlemiss: II semblerait que le coût des travaux soit
constant. On dit: Voici le coût des travaux. Combien allez-vous nous
facturer en honoraires? Du moins, je déduis.
Le Président (M. Gagnon): Je présume que les
membres de la commission acceptent de dépasser 13 heures pour que l'on
puisse terminer le plus rapidement possible, n'est-ce pas?
M. Bérubé: Vous présumez beaucoup sans avoir
demandé l'opinion de cette commission, mais...
M. Middlemiss: Non. M. le Président, je crois que vous
avez raison. Au tout début, on était prêts à
procéder jusqu'à 14 heures.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela.
M. Polak: Jusqu'à 14 heures, oui. On pourrait
peut-être remarquer que le ministre prend beaucoup de temps. On n'a pas
de réponse contrairement à la première réponse qui
venait très vite.
M. Bérubé: C'est un contrat spécial
d'entrepreneur-gérant. Alors, j'essaie de comprendre exactement comment
cela fonctionne.
M. Middlemiss: Vous l'avez approuvé.
M. Bérubé: Ce que l'on paie, c'est la prime de
gérance sur laquelle il y a une soumission. Dans le cas présent,
par exemple, on a trois soumissionnaires: un qui a demandé 6500 $ de
frais de gérance; l'autre, 9800 $ et le troisième, 11 470 $.
Alors, c'est la prime de gérance sur laquelle on obtient des
coûts.
Pour le coût des travaux subséquents, il y a une estimation
des travaux. Qui a fait les travaux? C'est facile de savoir que c'est le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
M. Middlemiss: Ah: c'est lui qui a fait l'estimation?
M. Bérubé: Oui, oui. Si vous voulez simplement
savoir qui a fait l'estimation, c'est le ministère des Travaux publics
et de l'Approvisionnement.
M. Middlemiss: Qui a préparé les plans et devis?
C'est le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement? N'y
a-t-il pas d'architectes d'impliqués? Personne n'a évalué
quelle était l'ampleur des travaux à faire?
M. Bérubé: Je ne peux vous le dire. Tout ce que
j'ai comme information, c'est ceci: Pour consolider le plafond du salon bleu,
on a fait appel à une technologie qui n'existe pas au Québec et
qui permettait de consolider le plafond tout en évitant une
détérioration de la fresque peinte sur la partie centrale. Ce que
je comprends, c'est que c'est une technique qu'on ne connaît pas au
Québec. Alors, si on ne connaît pas cette technique au
Québec, comment a-t-on fait pour évaluer le coût de quelque
chose que l'on ne connaît pas? Le député de
Louis-Hébert a dit: À l'oeil, je pense. Je ne pourrais pas vous
diriger, je n'ai pas plus d'information que cela. Si vous voulez savoir plus
précisément comment le fonctionnaire l'a déterminé,
il a dû parler à des gens et a dû essayer de savoir comment
on pourrait faire. Mais c'est une technique inconnue au Québec; alors,
je ne pourrais pas vous donner une réponse.
M. Middlemiss: Pourrait-on demander au ministère de quelle
façon il a procédé pour établir le coût des
travaux qu'il prévoyait?
M. Bérubé: Oui, certainement.
M. Middlemiss: Y a-t-il des modalités si pour une raison
ou pour une autre, le coût dépasse celui prévu? Il
semblerait que le coût des travaux soit de 94 500 $, si on ajoute 6500 $
pour les honoraires. Disons que cela devait coûter 93 500 $ et cela va
coûter 150 000 $ de travaux; est-ce que les honoraires sont
ajustés en conséquence?
M. Bérubé: Non. Les honoraires de gérance
sont fixes, mais le coût des travaux est variable.
M. Middlemiss: Oui, mais c'est fixe sur le... Ah, c'est
spécifié comme cela?
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: En d'autres mots, s'il y a un dépassement
de l'ordre de deux fois l'estimation, l'entrepreneur est obligé de
donner la gérance pour le même prix.
M. Bérubé: C'est souvent le cas quand on fait de la
rénovation de vieux édifices. On découvre les
problèmes en faisant les travaux. C'est de l'expérimentation et
presque de la recherche. L'état de délabrement d'un pilier fait
en vieille pierre d'autrefois, je vous dis que ce n'est pas facile à
connaître de l'extérieur. C'est uniquement au moment où
vous défaites que vous découvrez les problèmes
associés à la réfection de l'édifice. L'impression
que j'ai, c'est que c'est la raison pour laquelle on a un chiffre de
l'estimation des travaux de l'ordre de 100 000 $. La soumission n'a pas
porté sur les travaux, mais sur la gérance, sachant que le
caractère très inconnu des travaux dans lesquels on s'engageait
pourrait rendre le coût de ceux-ci très variable. Je ne serais pas
du tout surpris que, l'an prochain, on apprenait que ceux-ci n'ont pas
coûté 100 000 $ pour consolider le plafond, mais 200 000 $.
M. Middlemiss: Les honoraires vont demeurer 6500 $.
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: Si on retourne au Mont-Orford, tout à
l'heure, vous avez dit que, puisque le ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche a décidé de le faire en régie, les
honoraires de surveillance ont été augmentés, parce que
exécuter ou gérer les travaux demande plus de personnel. Si on
suit la même logique...
M. Bérubé: J'ai la réponse. On a
trouvé une clause du contrat. Advenant que le coût réel des
travaux excluant les frais de gérance excède 95 000 $ - donc il y
a une marge de jeu parce que c'est 85 000 $, le montant prévu - les
honoraires fixes soumis seront réajusté au prorata du montant de
l'excédent par rapport à cette limite de 95 000 $.
M. Middlemiss: D'accord. C'est bien, merci.
M. Polak: M. le Président.
M. Bérubé: Quand on va essayer de consolider le
plafond, on va découvrir si c'est facile.
M. Middlemiss: À 6500 $.
M. Doyon: Une dernière question à Travaux publics
et Approvisionnement, engagement 606. Il s'agit du renouvellement du contrat
pour la location d'un local d'une superficie de 271 mètres carrés
situé au 2450 boulevard Laurier à Sainte-Foy et destiné
à loger des services du ministère des Communications. Magasin de
l'Éditeur officiel du Québec. Coût du mètre 296,01
$, etc. Montant de l'engagement: 153 000 $.
Si je ne me trompe pas M. le Président, il s'agit d'un local qui
est situé au centre commercial de Sainte-Foy. C'est le cas.
M. Bérubé: Oui.
M. Doyon: Normalement, la location dans les centres commerciaux
contient une clause - j'imagine que c'est différent dans ce
cas-là, je veux tout simplement savoir ce qui en est - qui fait que le
prix de location est fixé en fonction du chiffre d'affaires du
locataire. Ici, on arrive avec un montant qui semble être fixe. J'imagine
que c'est un peu exceptionnel. La connaissance que j'ai des baux de location
d'espace dans les centres commerciaux, c'est que c'est ajusté en
fonction du chiffre d'affaires que réussit à faire le locataire
dans ce local. Ici, on a un prix fixe.
M. Bérubé: II n'y a pas d'ajustement du chiffre
d'affaires ici.
M. Doyon: C'est un prix fixe. M. Bérubé:
Oui.
M. Doyon: II se compare comment avec le contrat
précédent?
M. Bérubé: On dit que la dernière entente
remonte au 1er janvier 1976. Elle était de 143,30 $ le mètre
carré. Je ne sais pas s'il s'est agi d'un prix fixe durant toute la
période.
M. Doyon: Cela ne devait pas être un bail de...
M. Bérubé: De 1976 à 1983, cela fait un long
bail pour avoir commencé à 143 $ et l'avoir maintenu à ce
prix tout ce temps. C'est également possible.
M. Doyon: Est-ce qu'on pourrait savoir quel était le
montant de location du dernier bail pour ce local?
M. Bérubé: D'accord. On le connaît au 1er
janvier 1976, au moment de la signature.
M. Doyon: Oui, si c'est cela, c'est cela.
M. Bérubé: II faudrait tout simplement demander si
le contrat signé le 1er janvier 1976 au coût de 143,30 $ le
mètre carré avait une clause d'escalade pour tenir compte de
l'inflation ou d'autres paramètres.
Le Président (M. Gagnon): Ça va?
Le Secrétaire: Un contrat signé le 1er janvier.
M. Bérubé: 1976.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Cela termine mes questions, à moins que mes
collègues en n'aient d'autres. Est-ce qu'on peut tenir pour acquis, M.
le Président, que notre secrétaire sera ici la prochaine
fois?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Bérubé: On va voir avec l'administration
gouvernementale.
Le Président (M. Gagnon): Avant de suspendre nos travaux,
la commission des engagements financiers ayant terminé l'étude
des engagements financiers du mois d'août 1983, j'aimerais vous donner
rendez-vous pour jeudi le 27 octobre 1983 à 9 h 30. Est-ce que cela
va?
M. Polak: Et on aura le mois de septembre. Est-ce que cela ira
pour le ministre? Il n'y a pas de problème.
M. Bérubé: Oui, quant à vous, vous aurez un
demi-chef, vous êtes correct.
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 12)