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(Neuf heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des engagements financiers se réunit,
selon l'ordre du jour, pour l'acceptation du procès-verbal de la
réunion du 31 mars 1983 et pour l'examen des engagements financiers du
mois de mars 1983.
Sont membres de cette commission: MM. Beauséjour (Iberville),
Bérubé (Matane), Blais (Terrebonne), Blouin (Rousseau), Caron
(Verdun), Champagne (Mille-Îles), Doyon (Louis-Hébert), Gauthier
(Roberval), Johnson (Vaudreuil-Soulanges), Middlemiss (Pontiac), Polak
(Sainte-Anne), Proulx (Saint-Jean), Vaugeois (Trois-Rivières).
Procès-verbal
Est-ce que le procès-verbal de la réunion du 31 mars 1983
est accepté ou si vous avez des questions?
M. Polak: J'ai juste une question. Cela ne relève
peut-être pas directement de cette affaire mais vous savez, M. le
Président, qu'il y a un échange de correspondance par l'entremise
du bureau de M. Nadeau concernant une série de questions modèles
qu'on a soumises se rapportant au programme de stimulation de l'économie
et du soutien de l'emploi.
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
juste corriger un mot. Il faudrait enlever le mot "modèles" et le
remplacer par le mot "stéréotypées".
M. Polak: Pour ne pas commencer la guerre tout de suite,
j'accepte cela de bonne grâce. La dernière nouvelle que j'ai
à ce sujet, c'est une copie d'une lettre de M. Nadeau adressée
à M. Paul Fecteau, en date du 3 mars. Est-ce que le secrétaire ou
le ministre pourrait nous dire où cela en est rendu? Est-ce qu'il a
reçu cette série de questions?
M. Bérubé: Malheureusement, je suis incapable de
répondre. Comme vous le savez, je me suis occupé pendant de
nombreux mois, de trop longs mois, des négociations dans les secteurs
public et parapublic et je me suis éloigné des travaux de cette
commission. Donc, je ne serai malheureusement pas en mesure de
répondre.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous permettez
à M. le secrétaire de donner les informations.
M. Bérubé: Peut-être, je n'ai pas objection
à ce que M. le secrétaire nous éclaire.
Le Secrétaire: La dernière nouvelle que j'ai eue
à ce sujet-là indique que le comité directeur du programme
de stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi a examiné
la question, a pris position, a transmis une recommandation par l'entremise du
président de l'OPDQ au ministre Marois afin que le ministre prenne
position à l'aide des recommandations du comité directeur.
M. Bérubé: Je dois présumer que le ministre
n'a pas encore pris définitivement position.
Le Secrétaire: C'est la semaine dernière, au
début de cette semaine ou à la fin de la semaine dernière
que le président-directeur général de l'office a transmis
le dossier à M. Marois. Il n'y a pas encore de retard au niveau du
bureau du ministre. On s'attendait qu'il y ait une réponse assez
rapidement. J'avais demandé, s'il y avait des réactions avant la
réunion d'aujourd'hui, qu'on m'avise aussitôt. Je suppose qu'il
n'y a pas eu de réaction officielle puisque je présume que j'en
aurais été avisé.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Secrétaire: Le dossier chemine normalement.
M. Bérubé: D'accord. J'indiquerais au
député de Sainte-Anne que je vais demander à mon cabinet
de s'assurer auprès du cabinet de M. Marois que l'on obtienne une
réponse et, deuxièmement, que l'on me mette au courant de la
nature du problème comme tel.
M. Polak: Oui, parce que dès qu'on a la réponse...
On a suggéré je ne sais combien, environ neuf ou dix questions
types et toujours sous réserve. Si de la part du ministère il y a
un refus de répondre à une ou plusieurs de ces questions, je
voudrais réserver le droit d'avoir un débat ici avec le
président du Conseil du trésor. S'il est de
bonne humeur peut-être qu'on pourra le convaincre de le permettre
tout de même. Parce que cela devient plus intéressant si on prend
trois, quatre échantillons chaque mois. On dit: Bon voici une question
type; ensuite c'est envoyé au ministère en attendant une
réponse.
C'est votre propre méthode de travail qui m'a convaincu de
procéder ainsi, M. le président du Conseil du trésor... Je
note avec plaisir qu'il lit la question que j'ai suggérée. Il
doit la trouver très intéressante; elle relève plus ou
moins de ce qu'il m'a suggéré dans le passé.
M. Bérubé: Je n'ai pas d'objection, M. le
Président, à ce que le député de Sainte-Anne trouve
ses questions intéressantes. C'est une question d'opinion. Je pense que
nous sommes en pays libre. Il peut...
M. Polak: Est-ce qu'on peut commencer mars?
Le Président (M. Gagnon): Ce qui veut dire qu'on...
M. Bérubé: Effectivement, après examen
rapide des questions, je pense que ce sont des questions qui permettraient
d'éclairer les travaux de la commissions et éviteraient de
répéter la même question; ce qui veut dire qu'on est
obligé de demander au secrétaire d'aller effectuer une
enquête, ce qui est très long et qui, sur le plan administratif,
lui complique peut-être l'existence étant donné qu'il n'a
pas de personnel à son service. De prime abord - je viens de les
regarder - il me semble que dans l'ensemble ce sont des questions qui
permettent de retrouver un certain nombre de questions que vous avez l'habitude
de poser. Dans la mesure où je n'aurai plus besoin d'y répondre,
où on y répondrait automatiquement, ce serait extraordinaire.
M. Polak: Merci beaucoup.
Le Président (M. Gagnon): Alors est-ce que le
procès-verbal est accepté?
M. Polak: Oui.
Engagements de mars 1983
Affaires culturelles
Le Président (M. Gagnon): Nous commençons donc aux
Affaires culturelles. Mars 1983. Est-ce que vous avez des questions aux
Affaires culturelles?
M. Polak: Bon, engagement 201.
Le Président (M. Gagnon): À 201, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit de subventions additionnelles de
fonctionnement pour l'année financière 1982-1983 aux organismes
suivants... Il y a trois organismes mentionnés pour une somme totale de
111 000 $. Je voudrais simplement savoir comment ces montants se comparent avec
l'année 1981-1982 et, deuxièmement, si, en principe, on cherche
l'autofinancement de ces organismes? (9 h 45)
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je vais vous les remettre dans le
contexte. L'année 1982 a été extrêmement dure sur le
plan économique et a touché en particulier le domaine des arts et
particulièrement les troupes de danse. On comprendra - c'est normal -
que nos concitoyens, ayant peut-être moins de ressources
financières à leur disposition, ont dû sacrifier ce qu'ils
jugeaient moins essentiel, et, ne pouvant sacrifier sur la nourriture, le
logement ou l'habillement, ont dû souvent se reporter sur les loisirs.
Les loisirs culturels ont été particulièrement
frappés. Il en est résulté que beaucoup de troupes de
danse au Québec ne pouvaient même pas avoir suffisamment d'heures
de danse en spectacle pour permettre à leurs employés, à
leurs danseurs, même de profiter de l'assurance-chômage. C'est
à ce point dramatique: ils n'avaient même pas leurs 20 semaines de
travail. Dans les circonstances les troupes étaient menacées de
faillite. Tout récemment on a eu l'occasion de voir à quel point
les Québécois s'adonnent à la danse. Il y a eu une
excellente émission à la télévision sur le
mouvement, très rapide, de danse qui se répand comme moyen
récréatif et moyen de développement intellectuel. De fait,
le ministre des Affaires culturelles m'avait demandé s'il n'y avait pas
moyen de dénicher un petit 1 500 000 $ pour venir en aide à tout
ce qu'il y a d'organismes culturels en difficultés financières.
Vous allez donc voir un grand nombre de subventions additionnelles pour environ
1 500 000 $. Par exemple, en 1982-1983 nous avions accordé à la
Compagnie Eddy Toussaint 150 000 $, nous ajoutons 43 000 $. La troupe de danse
Pointépiénu qui avait reçu 37 500 $, reçoit 34 000
$ de plus. Le Danse théâtre Paul André, qui avait
reçu 25 000 $, reçoit 34 000 $ de plus. En d'autres termes, il
s'agit, dans presque tous les cas, d'augmentations très très
importantes des subventions. Dans certains cas c'est 100% et même plus.
Cela s'explique essentiellement par la situation économique dramatique,
qui mettait ces troupes en danger. L'explication que je viens de vous donner,
vous allez la retrouver pour 1 500 000 $ répartis sur les engagements
financiers des prochaines semaines ou des semaines passées.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Ma question suivante a trait à l'engagement 301,
mais la réponse du ministre répond déjà à
cela. Il s'agit d'une autre subvention additionnelle de 33 900 $ reçue
par l'École supérieure de danse du Québec. J'imagine que
c'est dans le cadre de ces 1 500 000 $ additionnels.
M. Bérubé: J'aurais tendance à dire non dans
ce cas-ci. Je vais vous le vérifier parce que ce n'est pas une troupe de
danse, c'est une école. Il s'agit effectivement d'une subvention
additionnelle parce que pour la première année de ses
activités, cette école de danse aura un exercice financier de
quinze mois et non pas de l'habituel douze mois. Par conséquent, on a
dû, à l'intérieur de cette année budgétaire,
ajouter un montant additionnel.
M. Polak: D'accord. L'engagement 405, une subvention à la
ville de Montréal pour les rénovations à la
bibliothèque Notre-Dame-de-Grâce, montant 44 835 $. Je fais
référence à l'engagement 202 des Affaires culturelles,
où il y a presque le même libellé: la ville de
Montréal pour la bibliothèque Notre-Dame-de-Grâce, montant
de l'engagement 534 750 $. Est-ce que le ministre peut expliquer pourquoi on
a...
M. Bérubé: Pourquoi deux engagements.
M. Polak: ...l'engagement 405 quand on a déjà
l'engagement 202?
M. Bérubé: II arrive parfois qu'il y a deux
ministères d'impliqués. Mais dans ce cas-ci, ce n'est pas le cas.
Je vais vous dire cela. Il y en a une que c'était des...
M. Polak: Je note, M. le Président, que le ministre - en
anglais on appelle cela un peu "rusty" - n'est plus accoutumé à
notre style de travail parce qu'il cherche, il cherche. Auparavant, il
était vite.
M. Bérubé: La remarque sarcastique du
député de Sainte-Anne me ralentit, M. le Président, dans
ma recherche. Je connais la réponse mais je veux m'assurer, avant, que
je ne me trompe pas.
Voilà! C'est bien ce que je pensais. À la ville de Laval,
il y avait la bibliothèque Alain-Grandbois qui ne progressait pas au
rythme prévu et, surtout, le coût était inférieur
aux prévisions. Il y a donc eu des économies. On a fait des
transferts. Je vous donne le principe général.
Le principe général, c'est que lorsque, dans ce programme,
nous avons des travaux sur une bibliothèque qui progressent moins vite
que prévu et que nous n'arriverons pas à dépenser les
fonds, et que, par contre, dans une autre bibliothèque les travaux
progressent plus rapidement que prévu, nous leur disons
d'accélérer et nous leur transférons les fonds. Dans le
cas présent, effectivement, dans Notre-Dame-de-Grâce, la
rapidité semblait plus grande et on a donc...
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président, je n'ai pas
compris. Quel village?
M. Bérubé: Vous avez raison. C'est très
péjoratif pour un de ses collègues de de sa formation politique.
De fait, c'est un transfert. Alors, je peux vous dire qu'il y a la
bibliothèque Alain-Grandbois qui n'a pu dépenser les fonds et qui
a eu des surplus. On transfère ces paiements, qui devaient aller
à la bibliothèque Alain-Grandbois, à la
bibliothèque Notre-Dame-de-Grâce dont les travaux pouvaient,
semble-t-il, aller plus vite.
M. Polak: J'espère qu'on n'enlève pas quelque chose
aux francophones pour le transférer aux anglophones. Est-ce cela qui est
arrivé?
M. Bérubé: Je suis content que vous reconnaissiez
que votre collègue de Notre-Dame-de-Grâce s'est fait élire
seulement parce qu'il y a une forte proportion d'anglophones dans son
comté.
M. Polak: Peut-on continuer, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Quel autre article, M. le
député de Sainte-Anne?
M. Bérubé: Mais compte tenu des dernières
statistiques de Statistique Canada, si les anglophones continuent de quitter le
Québec au rythme dont le Parti libéral parle, très
bientôt le député de Notre-Dame-de-Grâce n'aura plus
d'électeurs.
Affaires intergouvernementales
M. Polak: Affaires intergouvernementales, engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 100, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Subvention à la Fédération des
francophones hors Québec, à titre d'aide financière
couvrant les services de consultants spéciaux du Québec au
bénéfice des quatre associations de l'Ouest. Montant de
l'engagement: 30 000 $." Je voudrais savoir si cette Fédération
des francophones hors Québec reçoit des subventions seulement du
ministère des Affaires intergouvernementales ou si elle reçoit
aussi des subventions accordées par d'autres ministères.
Si oui, quel était le total accordé à cette
fédération en 1982-1983?
M. Bérubé: II n'y a pas d'autres ministères.
Je ne pense pas vous induire en erreur en vous disant que normalement toute
aide à un organisme à l'extérieur du Québec doit
passer par le ministère des Affaires intergouvernementales, en vertu de
sa loi même.
M. Polak: Avez-vous le total qui fut accordé? Le montant
de 30 000 $ est-il la seule subvention accordée? Y a-t-il d'autres
montants qui ont été donnés?
M. Bérubé: II y a plus de 30 000 $. Il y a des
subventions pour des projets spécifiques à différents
organismes dans d'autres provinces. Si je ne me trompe pas, il doit y avoir
pour à peu près 250 000 $ de subventions à des organismes
francophones hors Québec à l'intérieur du programme.
M. Polak: Pour l'année 1982-1983?
M. Bérubé: Oui, c'est cela. Je suis à peu
près convaincu que cette fédération reçoit d'autres
subventions pour des activités spécifiques. Mais dans la mesure
où le nombre de francophones diminue très rapidement dans le
reste du Canada, tel que le démontrait le dernier recensement, il faudra
sans doute revoir l'enveloppe budgétaire et, éventuellement,
tendre vers zéro, au rythme de l'assimilation des francophones hors
Québec.
M. Polak: Oui, mais quand nous serons indépendants,
bientôt, selon vos désirs, il faudra aider un peu nos
frères et soeurs qui souffrent ailleurs.
M. Bérubé: Là-dessus, vous avez raison. Je
constate que le mot "souffrance" est approprié.
Le Président (M. Gagnon): À quel autre engagement,
M. le député de Sainte-Anne?
M. Polak: Affaires intergouvernementales, engagement 301.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301.
M. Polak: "Subvention au Centre de recherche industrielle du
Québec pour le programme de recherche industrielle et innovation
technologique pour l'année 1982-1983. Montant de l'engagement: 214 000
$." Je voudrais savoir sur quoi porte cette recherche et en quoi cela concerne
le ministère des Affaires intergouvernementales.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Cela doit être, sans doute, pour
une bombe atomique à destination du reste du Canada mais, à part
cela, j'essaie de voir. Non, nous ne sommes pas engagés dans des
recherches nucléaires. Qu'est-ce qu'on pourrait éliminer de plus?
Je ne dirais pas que le député de Johnson, mais le
député de Vaudreuil-Soulanges nous honore de sa présence.
C'est une entente entre la France et le Québec portant sur la recherche
industrielle et l'innovation technologique. Le ministère des Affaires
intergouvernementales confie au Centre de recherche industrielle du
Québec le soin d'assumer la part québécoise de la
responsabilité que nous avons accepté de prendre.
M. Polak: Mais l'entente porte sur quoi, sans trop entrer dans
les détails?
M. Bérubé: IIs'agit, en fait,
d'accélérer la coopération scientifique, dans le cadre de
l'entente Mauroy-Lévesque, entre les organismes français de
recherche scientifique et les organismes québécois. Donc, il
s'agit, pour ces deux organismes, de se rencontrer plus fréquemment,
d'examiner quel genre de sujet de recherche pourrait être entrepris
conjointement. Cela pourrait être dans le domaine des communications,
cela pourrait être dans le domaine de l'automatique. C'est donc une
mission d'échanges pour identifier des sujets de recherche qui
pourraient être communs aux deux pays.
M. Polak: La raison pour laquelle cela relève du
ministère des Affaires intergouvernementales, c'est parce qu'il y aura
des échanges, comme vous le dites, des voyages, des groupes de
Québécois qui vont en France, des Français qui viennent
ici, etc.?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Quel sera le résultat de tout cela? Est-ce qu'on
cherche quelque chose de positif pour le Québec sur le plan du
développement économique? Quels en sont les avantages, à
part les échanges qui sont toujours très intéressants?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: D'une part, le plus gros problème
qui guette la recherche scientifique, c'est l'autofécondation. C'est
l'incapacité, pour un chercheur, de soumettre ses idées à
celles de concurrents, de voisins. Or, il est clair que les chercheurs
québécois sont intégrés dans la recherche
nord-américaine et ont moins l'occasion de communiquer avec leurs
collègues français.
Pourtant, la France consent un effort de recherche scientifique
très poussé. C'est d'ailleurs le pays de l'Europe qui consacre,
depuis un grand nombre d'années, en fait, depuis le plan de calcul du
général de Gaulle, un des plus forts pourcentages de son produit
national brut. Il y a donc, en France, beaucoup de travaux de recherche.
Toutefois, la recherche française est peut-être un peu
moins connue à l'étranger dans la mesure où les
publications françaises sont peut-être moins internationales et on
a peut-être tendance à ignorer les travaux de recherche
français. Or, il est clair que, par exemple, dans le domaine du
transport en commun, de l'aéronautique, de l'informatique, les
Français ont conquis des avances absolument notables. Ce qu'il faut
espérer, c'est que cette communauté de langue qui facilite les
travaux... Il est clair qu'il est relativement facile... Je ne vous cache pas,
par exemple, que j'avais été demandé en France, dans le
cadre d'un tel échange, pour aider à la mise sur pied d'un
programme de contrôle automatique dans le secteur minéral.
À cette occasion, nous avions mis en contact les chercheurs de
l'Université de Nancy avec ceux de l'Université Laval. Parmi des
résultats assez remarquables, il y a eu plusieurs processus de
contrôle automatique qui, subséquemment, ont fait l'objet
d'applications industrielles ici au Québec et qui avaient
commencé dans le cadre d'échanges avec ces chercheurs
français. Donc, les retombées économiques en recherche
sont toujours difficiles à quantifier, dans la mesure où il y a
souvent dix ans d'écart entre la recherche et l'application. Mais j'ai
à l'esprit des cas d'application très réelle de travaux de
recherche effectués dans le cadre de programmes de coopération et
qui maintenant ont des retombées économiques directes. (10
heures)
M. Polak: À moins que mon confrère ait d'autres
questions, moi je passerais aux affaires sociales, engagement 101.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges n'a pas demandé la parole?
M. Polak: D'accord. Affaires sociales, engagement 101.
Affaires sociales
Le Président (M. Gagnon): Affaires sociales, engagement
101? Oui, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Supplément pour porter à 111 000 $ le
coût des honoraires pour la fourniture d'un service de traitement
informatique APL à la direction des systèmes d'information
jusqu'au 31 mars 1985.
Fournisseur: Analyste-conseil Systèmes Informatique (ACSI)
Limitée, Québec. Montant: 60 000 $." J'ai remarqué qu'on a
commencé avec une somme initiale de 51 000 $, on a ajouté un
supplément de 60 000 $, pour arriver à un total de 111 000 $.
Quelle était la raison de ce supplément d'à peu
près 120% de plus?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Ce que je comprends, c'est que le
montant de 60 000 $ s'applique pour les années 1983-1984 et 1984-1985.
C'est donc un engagement pour les années ultérieures, alors que,
pour cette année, les dépenses sont estimées entre 40 000
$ et 45 000 $. Donc, c'est un engagement pour les années à
venir.
M. Polak: Est-ce que c'est normal? Quelle est la raison pour
laquelle, au cours du mois de mars 1983, il y a un engagement qui touche
vraiment des années à venir? Pourquoi ne trouverait-on pas, par
exemple, en 1983-1984, la somme de 30 000 $ dès le début? Au
point de vue de la comptabilité, comment faut-il comprendre cela?
M. Bérubé: J'interprète cela par le fait que
c'est un contrat d'une durée de trois ans. Là où il y a
peut-être erreur, c'est lorsque le premier engagement a été
soumis ici. Il me semble que, normalement, il aurait dû être soumis
pour les trois années. Et je pense que l'erreur vient de cela. Je
présume que le premier engagement a dû porter sur 40 000 $
à 45 000 $.
Ah! Ah! Ah! D'accord. On me dit que, initialement, les prévisions
avaient été de 15 000 $ par année pendant trois ans, donc
45 000 $. Or, il semble qu'on va dépenser les 45 000 $ de l'engagement
initial en une seule année, simplement à cause du fait que les
gens utilisent beaucoup les services APL. Il faut comprendre que le langage APL
est un langage d'une extraordinaire puissance mathématique. C'est un
langage purement symbolique qui permet le traitement directement de vecteurs et
matrices en des opérations mathématiques intégrées
qui rendent la simplification de la formulation mathématique de
l'algorithme absolument extraordinaire et permet également la
"caténation" des vecteurs en de très longues expressions qui
réduisent énormément le temps d'utilisation de
l'ordinateur pour effectuer une opération mathématique
donnée. La conséquence de cela, c'est qu'il y a un engouement
très rapide qui se développe au fur et à mesure que les
gens apprécient la puissance du langage.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez eu votre
réponse?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, mais ce qui n'est pas
clair ou ce qui est implicite dans...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges, oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je pense que je ne demanderai
pas d'explications. Je suis un peu familier avec Programming Language et les
autres. Mais au point de vue de la gestion des fonds publics, depuis quand le
Conseil du trésor se préoccupe-t-il de voir à ce qu'on se
modernise au Québec au point de vue de l'utilisation de l'informatique
par implantation de systèmes comme APL, l'utilisation de traitement
d'information APL? Ce que j'allègue implicitement, c'est qu'on accuse
beaucoup de retard sur d'autres administrations ou, carrément, sur
l'état de la technologie et de l'utilisation de ce moyen-là,
à l'intérieur de nos centres de traitement de données,
à l'interne.
M. Bérubé: Non, je ne partagerai pas votre point de
vue. Nous avons, au bureau central de l'informatique, une assez remarquable
équipe informaticienne. Un des problèmes que nous avons,
cependant, est un problème de rétention de ce personnel. Je ne
vous le cache pas. Parce que ce secteur privé est en très rapide
évolution, à l'heure actuelle, il vient souvent nous siphonner
tout ce que nous avons de ressources humaines, au fur et à mesure que
nous arrivons à les former. Mais je ne partage pas votre point de vue.
Il y a, au contraire, au gouvernement, une introduction très très
rapide de l'informatique. C'est d'ailleurs un des bureaux les plus importants
d'une de nos directions au Conseil du trésor, de surveiller
l'implantation. Nous avons des projets d'introduction, par exemple, de
bureautique intégrée avec ordinateur central aux
ministères du Revenu et des Travaux publics. Il se fait des choses
extrêmement valables, dans ce domaine, à l'heure actuelle, au
gouvernement. Je ne partage pas votre argumentation.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ne doute pas qu'il s'en
fasse maintenant, mais j'ai peur, alors qu'ailleurs on se donnait ces outils,
il y a dix, douze ou quinze ans, qu'au Québec, dans l'administration
publique, on fasse du rattrapage essentiellement.
M. Bérubé: Oui, vous avez raison. Effectivement, il
y a dix, douze ou quinze ans - ceci nous ramène en 1970 ou en 1974 -
vous avez raison, l'administration était assez pourrie à
l'époque.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je n'ai absolument pas compris.
Évidemment, votre partisanerie aveugle, légendaire et notoire
vous empêche de commenter l'état de l'administration publique
québécoise.
M. Bérubé: Mais c'est changé depuis
1976.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Indépendamment des
administrations des partis en place, il y a toujours eu des administrations
publiques permanentes, où les gens étaient appelés
à se doter d'outils de gestion, indépendamment de la
volonté politique ou de l'absence de volonté politique. Ce que je
dis, c'est qu'il me semble que, au Québec, on est en train de faire du
rattrapage. Donc, on a commencé trop tard. J'essaie de voir si, depuis
ce temps - c'est en décembre 1976, par exemple, ou en mars 1982 - vous
avez décidé d'accélérer l'implantation de
l'informatique dans l'administration publique au Québec.
M. Bérubé: Non, il faudrait vous tracer un portrait
beaucoup plus complet, à ce moment-là. Je ne serai pas en mesure
de vous répondre sur toutes les dates mais je sais, par exemple, que,
parmi les problèmes que nous avons affrontés - c'est un bel
exemple - celui du Bureau des véhicules automobiles, qui avait recours
à des techniques absolument dépassées pour la mise
à jour de toutes les plaques minéralogiques au Québec.
Depuis que ce service a fusionné avec la Régie de l'assurance
automobile, on est à informatiser intégralement l'ensemble de ses
services. De la même façon, dans le domaine juridique, le
ministère de la Justice est à informatiser ses bureaux
d'enregistrement et s'est donc engagé dans un fonctionnement
extrêmement rapide.
Également, je ne vous cache pas que des firmes comme Micom, AES,
ont pu se développer au Québec, en partie, largement grâce
à l'appui gouvernemental pour la pénétration de leurs
matériaux, de leur "hardware", enfin, de la quincaillerie, si on peut
l'appeler ainsi. Je ne partagerais pas nécessairement votre analyse.
Peut-être avez-vous raison de dire que le virage aurait peut-être
dû se faire avant 1975. On en parlait beaucoup à l'époque,
mais je pense qu'il y avait peu d'expérience dans le monde de la
pénétration massive de l'informatique dans les services publics.
Tantôt, j'ai fait une mauvaise blague sur l'administration
antérieure, parce que vous m'aviez ouvert la porte en laissant entendre
que le gouvernement traînait de la patte dans la
pénétration de l'informatique, mais je ne serais pas prêt
à jeter la pierre. Je me souviens, moi-même, que j'ai
commencé à travailler en informatique et robotique vers 1968. Et,
en 1968...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...
M. Bérubé: À peu près. Et, en 1968,
je ne pense pas qu'il y ait eu plus d'une équipe au Québec,
oeuvrant dans le domaine. Dans mon propre domaine, il y avait exactement six
groupes de chercheurs dans le monde entier. Nous n'en étions pas
à l'application. Nous en étions carrément à la
recherche de modèles mathématiques susceptibles d'être
informatisés. J'aurais plutôt tendance à croire que
l'implantation de la bureautique a vraiment commencé à peu
près vers les années 1975, 1976. Je ne porterai pas de
blâme vraiment à l'administration antérieure. Je pense que
les outils, les instruments sont maintenant plus performants. Cela explique
pourquoi on y fait appel à l'heure actuelle.
Il y a une autre raison pour laquelle nous y faisons appel très
largement, c'est que nous avons, comme vous le savez, depuis 1981, mis en place
un programme d'augmentation de productivité significatif au
gouvernement. Évidemment, pour atteindre cet objectif-là, il a
bien fallu introduire des méthodes plus modernes de gestion.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Juste une dernière
question. Est-ce que, selon le ministre, le fait d'avoir créer un poste
titulaire distinct pour le Conseil du trésor, ce qui, à mon sens,
est la façon administrative ou politique de dire qu'on se
préoccupe de la gestion de l'appareil gouvernemental, fait une
différence en avril 1983? Le fait d'avoir un titulaire spécifique
pour le Conseil du trésor plutôt que de jumeler avec le
ministère des Finances?
M. Bérubé: Non, ce n'est peut-être pas le
fait qu'il y ait deux titulaires indépendants, bien que Napoléon,
dans ses mémoires à Sainte-Hélène, soulignait que
le meilleur coup de sa carrière, en ce qui avait trait à la
gestion des affaires publiques, avait été de séparer les
finances du budget. Je pense que cela peut être sain comme approche de
séparer les deux fonctions. Il est clair, cependant, que ceci n'est
possible qu'au sein d'une équipe très unie car on ne peut
concevoir de préparation de budget sans qu'il y ait une interaction
totale entre celui qui doit évaluer nos capacités d'emprunt et
nos capacités de taxation et celui qui en même temps doit
évaluer nos capacités de dépenses. On ne peut pas
séparer cette opération du contrôle des dépenses.
Par conséquent, il est possible de diviser les deux fonctions à
une condition: c'est qu'il existe une communauté de vues et un sens du
travail en équipe qui caractérisent le gouvernement actuel, mais
qui n'ont peut-être pas caractérisé le passé. Cela
peut expliquer pourquoi, effectivement, cela fonctionne mieux maintenant. Cela
fonctionne mieux maintenant tout simplement parce qu'il y a une équipe
très unie au pouvoir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je suis heureux de voir que le
ministre nous dit que l'équipe qui est au pouvoir est plus unie depuis
1981 qu'entre 1976 et 1981.
Une voix: ...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, à quel engagement maintenant?
M. Polak: Affaires sociales, engagement 200. J'espère que
le ministre sera un peu moins long dans sa réponse...
M. Bérubé: Je vais essayer.
M. Polak: ...parce qu'on voudrait tout de même finir mars
aujourd'hui. Il s'agit ici d'un supplément, à l'engagement 200
des Affaires sociales, "pour porter à 235 000 $ le coût des
honoraires pour agir à titre de conseiller dans le cadre des
négociations avec la Fédération des médecins
omnipraticiens du Québec. Fournisseur: Dr Claude Roberge,
Montréal. Montant de l'engagement: 98 000 $."
Je fais le calcul suivant. La somme originale était de 137 000 $.
On donne un extra de 98 000 $, soit 70%, pour arriver à 235 000 $. Je
voudrais connaître la raison de ce supplément. Est-ce qu'on n'a
pas eu une loi imposée par l'Assemblée nationale de sorte qu'il y
a beaucoup moins à négocier avec ces omnipraticiens? Ce sont mes
deux questions principales.
M. Bérubé: Dans les 98 000 $, comme vous le voyez -
je pense que vous le voyez, d'ailleurs - il y a 20 000 $ pour 1982-1983, donc
un dépassement par rapport à ce qui était envisagé
et, pour 1983-1984, on postule le même montant, soit 78 000 $. Vous
pouvez donc dire que, sur une base annuelle, M. Roberge recevrait 78 000 $, ce
qui représente son salaire, ce qui représente sans doute des
avantages sociaux, des frais de toute sorte. Cela vous donne une idée de
son niveau de rémunération qui est, je pense, pour ce niveau de
complexité de travail, approprié.
Votre deuxième question porte sur la raison d'un engagement en
1983-1984 essentiellement. Nous n'avons pas, par la loi ordonnant le retour au
travail des omnipraticiens, réglé l'ensemble du contentieux. En
effet, nous avions convenu avec les médecins spécialistes de
régler, d'une part, la partie financière des tarifs et, d'autre
part, de se donner jusqu'en septembre prochain - espérons que cela sera
avant -pour évacuer tout le côté normatif de la
négociation avec les professionnels de la
santé. M. Roberge s'attaque donc à cette
négociation des clauses normatives des ententes. (10 h 15)
M. Polak: Est-ce que le Dr Roberge a cette seule et unique
fonction qui lui rapporte 78 000 $ par année du ministère des
Affaires sociales? Est-ce qu'il travaille à temps plein en
négociation, douze mois par année, ou juste à temps
partiel?
M. Bérubé: À ma connaissance, à temps
plein.
M. Polak: Si je comprends bien, chaque jour, cette personne
travaille quelque part à négocier avec les médecins
omnipraticiens ou il travaille sur une négociation. Je n'ai jamais
compris cela. On ne peut pas engager une personne comme cela sur une
période de trois ou quatre mois? On a eu M. Bouchard que vous connaissez
bien, un des donateurs de votre parti, je l'ai vu dans le journal. Ce sont des
montants assez importants. N'y a-t-il pas moyen d'essayer d'économiser
un peu d'argent? On va travailler trois ou quatre mois...
M. Bérubé: Pour ce qui est des donations des autres
négociateurs gouvernementaux aux différents partis
politiques...
M. Polak: On pourra en parler plus tard, c'est cela. Mon nom
n'était pas mentionné, mais j'ai donné un montant assez
substantiel, je ne veux pas le rectifier, c'est malheureux.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On n'avait pas de
négociateur syndical.
M. Polak: J'ai de la difficulté à comprendre que ce
Dr Claude Roberge travaille à l'année dans ce domaine comme
conseiller en négociations, surtout quand il y a une loi
d'imposée qui a tout de même réglé quelques
conditions très importantes comme, par exemple, le salaire; il n'y a
rien à négocier dans cela, pour une certaine période de
temps, c'est imposé.
M. Bérubé: Vous avez raison, mais il y a autre
chose. Il y a - je devrais peut-être dire "il y avait" parce qu'il semble
qu'une partie du problème se règle, bien qu'on n'ait pas encore
une idée absolument claire des causes de l'amélioration - dans
notre régime des soins de santé une croissance des coûts
qui va bien au-delà de celle des augmentations de tarifs. Ceci
s'explique en partie par une modification de la pratique médicale.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est comme rien, cela doit
être le volume qui explique cela.
M. Bérubé: Non, c'est une modification de la
pratique médicale qui fait que certains actes moins
rémunérateurs disparaissent graduellement et sont
remplacés par des actes plus rémunérateurs. Ou encore, la
technologie évoluant, on fait davantage appel à des soins de
spécialistes pour avoir une information d'analyse, par exemple,
permettant un diagnostic plus sûr. Il y a donc une évolution de la
pratique médicale. Une partie de cette évolution doit être
normale. Il s'agit d'une modernisation de la technique médicale et, par
conséquent, il est peut-être notable, raisonnable que l'on ait une
augmentation des coûts.
Il y a cependant un phénomène qu'on doit
reconnaître, c'est celui du glissement d'actes. Il faut concevoir des
normes, quant à la pratique médicale, qui fassent en sorte que ce
glissement d'actes ne soit pas une tentation pour accroître les revenus
des médecins. Par exemple, on a pu observer dans le passé des
années où il y avait eu aucune indexation des tarifs et,
néanmoins, on a vu une augmentation substantielle de la
rémunération des médecins. À l'examen, on s'est
rendu compte que les médecins avaient modifié leur pratique de
telle sorte que, même sans augmentation des tarifs, ils atteignaient un
objectif de revenus.
Il faut donc viser à la fois un contrôle des tarifs, un
contrôle des revenus, mais également un contrôle de la
pratique médicale comme telle. Ceci fait l'objet d'une
négociation qui est, évidemment, beaucoup plus complexe. Les
parties ont accepté de ne pas aborder cette question dans les
négociations avec les spécialistes parce qu'elle était
trop complexe, mais de se donner une année de travail de
réflexion pour voir quels moyens on pourrait mettre en place. C'est la
fonction de ces spécialistes en négociation d'examiner la
pratique médicale et d'essayer de voir comment elle pourrait être
effectivement balisée de manière qu'on puisse avoir une meilleure
idée de la progression des coûts.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le ministre explique que la
pratique du glissement, implicitement, par un objectif de recherche de revenus
additionnels ou supérieurs de la part des médecins...
M. Bérubé: Partiellement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Écoutez, j'ai siégé trois ans et demi au conseil
d'administration d'un institut spécialisé, un centre hospitalier,
à titre de représentant des bénéficiaires. J'ai
déjà été
client de l'établissement et ce que je remarquais, c'est que les
médecins, avec les années...
M. Bérubé: Est-ce qu'il s'agissait de
Saint-Michel-Archange ou...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est très drôle.
Mais c'est très drôle.
M. Bérubé: Non, mais j'aimerais savoir quel
hôpital.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'Institut de cardiologie de Montréal.
M. Bérubé: Ahbon!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II n'y a rien d'extraordinaire
là-dedans. J'ai déjà passé un examen là.
M. Bérubé: Non, mais vous avez dit
"représentant des bénéficiaires". Je voulais juste savoir
avec quel hôpital vous faisiez affaires.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre. M. le
député de Vaudreuil-Soulanges, vous avez la parole.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce que je remarquais, c'est que
les médecins, avec les années, avec l'évolution des
techniques de diagnostic de plus en plus coûteuses, de plus en plus
sophistiquées, ont tendance, comme professionnels, à rechercher
de la satisfaction professionnelle additionnelle en utilisant les techniques de
pointe. Autrement dit, plutôt que de continuer à faire des examens
et de prescrire des traitements avec des sangsues et des saignées -
comme vous le savez, cela fait longtemps que c'est disparu - on est rendus dans
des diagnostics où on sait qu'on peut avoir recours à la
médecine nucléaire sous toutes ses formes. Dans le cas de
l'Institut de cardiologie, on peut avoir des cathétérismes
absolument extraordinaires, l'utilisation de toutes sortes de matériels
sophistiqués. Ce qui coûte cher, c'est la propension d'un
professionnel à utiliser les techniques de pointe qui existent dans son
domaine. Dans le fond, il me semble que c'est plutôt vers l'utilisation
rationnelle de ces méthodes qu'il faut regarder, étant
donné leur existence, et faire le "cause-benefit", le
coût-avantage de l'utilisation, dans un milieu hospitalier, d'une
technique ou d'une autre, voir les avantages comparatifs qu'il y a au point de
vue de la précision du diagnostic de ces nouvelles méthodes,
plutôt que dire que les médecins veulent gagner plus d'argent et
que, donc, il faut absolument serrer la vis ou trouver le moyen de
réduire le glissement parce qu'on sait qu'ils cherchent des revenus plus
élevés. J'ai toujours trouvé que, pour les
spécialistes et les professionnels de la santé, ce n'était
pas l'objectif.
M. Bérubé: Je pense que, d'une part, on peut
partager l'analyse que vous venez de nous faire sur l'évolution de la
pratique médicale liée à la pénétration de
nouvelles techniques, et ce sont des accroissements de coûts qui sont
normaux, sauf s'il y a abus de telles nouvelles techniques. Je pense qu'on
peut, à titre d'exemple, lorsqu'il s'agit de faire une analyse sanguine,
cocher absolument tous les paramètres d'analyse possibles pour
être bien certain qu'on n'en oubliera pas un et, finalement, faire en
sorte qu'il y ait 98% de ces analyses qui seront superflues et qu'on aurait pu,
avec un certain jugement, éviter. Donc vous avez raison, il y a une
certaine discipline à s'imposer soi-même pour s'assurer qu'on
n'exige que les analyses qui sont absolument requises et les moyens
sophistiqués qui sont absolument requis. Là-dessus, vous avez
parfaitement raison.
Mais le phénomène du glissement d'actes que je
décrivais n'est pas le même. Pour un médecin pratiquant
dans son bureau, avec les techniques qu'il a dans son bureau, un omnipraticien
par exemple, on constate que... Un bel exemple, je pense, que j'ai eu
l'occasion d'aborder ici, c'est en gynécologie, où la
clientèle a baissé de façon dramatique au Québec.
Il y a moins d'enfants, moins de dames enceintes et, par conséquent, il
y a effectivement baisse normalement de clientèle. Cela devrait se
traduire par une baisse de revenus. Que constatons-nous? On a remplacé
les examens superficiels gynécologiques d'autrefois par des examens
complets gynécologiques qui font que le revenu du médecin s'est
ajusté à la baisse de clientèle. Une partie de cela peut
être fondée; une partie de cela peut être une modification
de pratique avec un objectif de revenus. Lequel est lequel? Voilà qui
doit faire l'objet d'une négociation. Et ce n'est possible qu'en
engageant un médecin, par exemple, et c'est pour cela que nous avons des
équipes de médecins qui, connaissant la pratique médicale,
peuvent nous aider dans la négociation à identifier ce qui est
abus, ce qui est normal et en arriver éventuellement à
paramétrer cette croissance.
Je dois cependant vous dire que, cette année, les dépenses
à la Régie de l'assurance-maladie seront de près de 40 000
000 $ inférieurs à ce que nous avions prévu, et lorsque
nous examinons le glissement d'actes, on ne le trouve plus cette année.
Il s'est évanoui en fumée.
Il semble que le fait d'avoir soulevé cette question, de l'avoir
abordée avec les médecins, ait amené des médecins,
qui sont des professionnels de la santé, à s'interroger
eux-mêmes sur leurs pratiques et peut-être à
corriger d'eux-mêmes des pratiques qui, sans s'en rendre compte,
ce n'est pas nécessairement par mauvaise volonté... Si vous
faites un examen général à quelqu'un plutôt qu'un
examen sommaire, le patient est mieux examiné. Reconnaissons-le, il n'y
a pas de mal en soi. La question qu'on peut simplement se poser c'est: Est-ce
que le coût de cela est exagéré par rapport à
l'avantage? C'est là que vous dites: l'avantage
bénéfice-coût. Nul mieux que le professionnel n'est en
mesure d'apporter ce jugement. Ce qu'on constate cette année, c'est que,
soulignant aux gens qu'il y avait un problème, peut-être qu'ils
sont en train de le régler. On verra, effectivement, d'ici un an ou
deux, s'il n'y a pas eu solution du problème.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges. Excusez.
M. Bérubé: Mais, s'il y a solution au
problème, chose intéressante, c'est qu'elle sera venue des
médecins eux-mêmes et cela, c'est quand même
intéressant. Cela mérite d'être souligné.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, j'ai seulement une question sur l'engagement 200.
J'aimerais avoir une copie du curriculum vitae du Dr Roberge.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 801.
Une voix: Quel ministère?
Le Président (M. Gagnon): Le ministère des Affaires
sociales, 801.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): "Subvention à l'Institut
Roland-Saucier pour le paiement du capital des intérêts d'un
emprunt obligataire - il me semble, non pas "obligatoire" - de 1 360 000 $,
série "BB", 11,5%, en remboursement d'un emprunt bancaire
contracté pour le refinancement du solde d'une émission
antérieure."
Le secrétaire de la commission soupçonne probablement
déjà la question que je veux poser, c'est-à-dire, quant
à l'émission antérieure dont on parle - les deux derniers
mots de ce poste - pour un total de 2 142 000 $, quelle est la date de
l'émission antérieure? Quel était son montant? Quel
était le taux d'intérêt à l'époque? Quels
étaient les termes de remboursement de l'emprunt? D'une part, les termes
et conditions de l'émission et, d'autre part, la date de l'emprunt
bancaire qui a "présumément" été dans les livres -
comment on dit - de l'institution entre le moment où ils ont
décidé de refinancer le solde de l'émission
antérieure et le moment où cela a été fait,
effectivement. Quelle était la date de l'emprunt? Pendant combien de
temps cela a-t-il été en cours, autrement dit? À quelles
conditions et quels termes?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je n'ai pas l'ensemble de ces
informations. Donc, il y aurait avantage à les demander...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...séance de quelques
mois, je sais que le ministre n'a jamais ces renseignements.
M. Bérubé: Voyez-vous, le solde des obligations,
série "B", venait à échéance le 15 mars 1983 pour
une valeur de 1 595 000 $.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le 15 mai. Pardon? Le 15
mai.
M. Bérubé: Le 15 mars.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le 15 mars...
M. Bérubé: 1983.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour un montant de 1 500 000
$.
M. Bérubé: Le solde des obligations, série
"B", vient à échéance le 15 mars.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La série "BB", on ne se
trompe pas, on parle de la même émission, série "BB".
M. Bérubé: C'est ce dont justement je me rends
compte. La nouvelle série porte l'appellation "BB", mais la
première...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Comme cela le libellé n'est pas conforme.
M. Bérubé: Le libellé est conforme. En fait,
il s'agit ici... Voyez-vous, il s'agit d'une subvention pour le paiement du
capital et des intérêts d'un emprunt obligataire de 1 360 000 $,
série "BB", à 11,5%, et en remboursement d'un emprunt bancaire
contracté pour le refinancement du solde d'une émission
antérieure. Cette émission antérieure...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Portait le nom "B".
M. Bérubé: ...portait l'appellation "B"... M.
Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord.
M. Bérubé: ...et le solde que l'on m'indique ici
était de... Le solde "B" venant à échéance
était de 1 595 000 $. La corporation voulait rembourser le solde...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En conformité des termes
et conditions de l'émission "B". (10 h 30)
M. Bérubé: Oui, ainsi que l'emprunt temporaire
qu'elle devait contracter à cette fin. C'est cela.
Je pourrais vous lire tout l'ensemble parce qu'il y a...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous pouvez le
déposer.
M. Bérubé: Le décret, je pense que cela
serait plus simple d'en demander le dépôt.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le décret?
Le Président (M. Gagnon): II n'y a pas de
dépôt, vous pouvez en prendre connaissance.
M. Bérubé: Ah oui, je peux demander la copie du
décret du 17 mars 1983, 449-83.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'avez-vous devant vous?
M. Bérubé: Oui, je l'ai devant moi.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce que, dans tous les cas
où on a posé des questions, le ministre avait devant lui ce genre
de documentation pour y répondre?
M. Bérubé: Toujours. Il y a deux façons de
répondre. Je peux vous le lire...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est un peu long.
M. Bérubé: ...ou je peux essayer d'en extraire en
trois ou quatre pages les chiffres en réponse aux questions que vous me
posez. Cela, c'est également long...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ou, troisièmement, vous
pouvez en faire des copies Xerox.
M. Bérubé: Ou, troisièmement, demander au
secrétaire de vous faire parvenir une copie du décret. À
ce moment-là, vous lisez vous-même vos chiffres.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, c'est parfait, sans
compter que si on recule dans le temps de quelques mois, cela fait quelques
mois que je pose cette question quand ces engagements arrivent. On peut
peut-être reculer dans le temps et regarder la liste des questions qui
n'ont pas eu de réponse, si on veut, des documents non reçus, et
solliciter la même coopération de la part du ministre pour qu'il
me fasse parvenir les copies des décrets qui étaient
touchés par les questions que j'ai posées depuis quelques
mois.
M. Bérubé: Je peux quand même vous donner la
réponse.
Le Président (M. Gagnon): Si vous avez le décret,
cela laisse tomber la série d'autres questions que vous aviez et dont on
a pris note jusqu'à maintenant.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, je présume que le
décret parle de la date des émissions "B" et "BB", du montant
dans chaque cas, des termes et conditions de remboursement de ces emprunts
obligataires, auquel cas cela répond pleinement à mes questions,
si tout est compris dans le décret, les garanties qui seraient
données, les garanties de remboursement, etc.
Le ministre est en train de s'assurer qu'il veut bien nous le donner,
compte tenu du contenu, non?
M. Bérubé: Le problème que j'ai est le
suivant: il est clair que le 15 mars 1983, ils avaient à rembourser
l'obligation de la série "B", pour une valeur nominale de 1 595 000
$.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Puis ils n'en étaient
pas capables.
M. Bérubé: Oui, c'est clair. Mais la corporation a
décidé d'emprunter par une émission d'obligations,
série "BB", cette fois-ci d'une valeur nominale de 1 363 000 $ et non
pas de 1 595 000 $. Je dois présumer qu'ils avaient des surplus avec
lesquels ils ont comblé la différence. Cela explique pourquoi on
est à 1 360 000 $ plutôt qu'à 1 595 000 $.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas l'objet de ma
question. Cela, je comprends cela.
M. Bérubé: Vous comprenez cela. Maintenant, si vous
me reposiez la question, j'aurais peut-être plus de chance de pouvoir y
répondre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est toujours la même.
Dans le cas de l'émission "B", quelle était la date
d'émission? Quel était le montant de l'émission? Quels
étaient les termes et conditions, y compris les garanties offertes?
M. Bérubé: D'accord. C'est un arrêté
en conseil 713-73, donc en 1973. Ils avaient été autorisés
à emprunter 1 775 000 $ et à émettre des obligations de
série "B". Voilà la première réponse à votre
question.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, on a la date et le
montant. Les termes et les conditions de remboursement? À quelle vitesse
est-ce qu'ils constituaient un fonds d'amortissement? À quelle vitesse
remboursaient-ils?
M. Bérubé: Non, je n'ai pas les conditions
imposées pour l'ancienne série d'obligations. Toutefois, je sais
qu'en fin de course il restait 1 595 000 $ à rembourser.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est-à-dire qu'en dix
ans ils ont remboursé 180 000 $?
M. Bérubé: C'est cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est extraordinaire! Ce que je
voulais voir, c'est ce que les termes et conditions prévoyaient. Je
trouve cela extraordinaire, je dois vous le dire franchement...
M. Bérubé: Extraordinaire.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...qu'une émission de 1
800 000 $ ou presque prévoie un remboursement de 10%, à peu
près 180 000 $, sur une période de dix ans et un ballon à
la fin - on le dit dans ces termes - de 1 360 000 $ ou de 1 595 000 $.
M. Bérubé: Cela vous choque? Vous avez dit
"extraordinaire". Extraordinaire dans quel sens?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Aberrant, au sens de la pratique dans les milieux financiers
obligataires.
M. Bérubé: Vous avez raison. Elle date - attendez
un peu - du 7 mars 1973.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
M. Bérubé: C'est M. Garneau qui était
ministre des Finances à ce moment-là.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, mais je veux voir les
termes et conditions. Je veux voir si les termes et conditions prévoient
des choses comme celles-là, parce que cela comprend également, en
général, les termes et conditions.
M. Bérubé: J'espère que vous lui direz que
vous le trouvez aberrant.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est une aberration au sens
statistique, M. le ministre.
M. Bérubé: Une aberration au sens statistique! Je
comprends.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je fais appel à votre
formation mathématique, scientifique et tout.
M. Bérubé: Je comprends que vous êtes
peut-être dans la course à la chefferie...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela n'a aucun rapport.
M. Bérubé: ...et que vous devez déjà
qualifier les capacités administratives de vos collègues, mais
quand même!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela n'a aucun rapport. Je
repose ma question, parce que vous n'avez pas l'air de vouloir
comprendre...
Le Président (M. Gagnon): Là, on va faire attention
pour ne pas parler tous en même temps.
M. Bérubé: Mais je serai obligé de vous
dire, hélas, M. le député de Vaudreuil-Soulanges,
qu'à la fin de l'obligation série "BB", la balloune sera de 1 360
000 $. En d'autres termes, il n'y aura pas, non plus, de versement de capital,
même sous la nouvelle administration.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Donc, vous vous comparez, si je
comprends bien, avantageusement ou désavantageusement...
M. Bérubé: C'est-à-dire que la
qualité de notre gestion semble valoir celle de l'administration
antérieure.
Le Président (M. Gagnon): Maintenant, vous avez la
parole.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Alors, je critique tout le
monde en même temps ou bien on félicite tout le monde, un des
deux.
M. Bérubé: Si je comprends bien, il ne restera au
député de Vaudreuil-Soulanges qu'à fonder son propre parti
et à avoir ses propres critères de gestion publique.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela n'a rien à voir. Ce
que je vous demande, c'est si les termes et conditions qui prévoyaient
le paiement d'un ballon à la fin ont été respectés,
autrement dit.
M. Bérubé: Je suis obligé de conclure, dans
le cas de l'Institut Roland-Saucier...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ils empruntent pour dix
ans.
M. Bérubé: ...qu'il n'y a à peu près
pas de remboursement de capital.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Donc, c'est un prêt
à terme, presque?
M. Bérubé: C'est-à-dire qu'on le remboursera
en l'an 500 000; à ce moment-là, les 1 360 000 $ vaudront
peut-être 1366 cents, quelque chose comme cela. En d'autres termes, le
remboursement du capital est reporté dans le temps - c'est le cas de
toutes les dettes publiques - à une échéance tellement
lointaine que l'inflation, à ce moment-là, a enlevé toute
signification à la valeur du capital lui-même.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, mais, en attendant,
évidemment, les gens paient de l'intérêt.
M. Bérubé: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a un rendement.
M. Bérubé: C'est un choix d'étaler dans le
temps. Dans le cas...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): De payer de
l'intérêt pour l'éternité, cela revient au
même.
M. Bérubé: ...d'un institut dont la vie sera
facilement de 25, 30 ou 40 ans, je pense qu'il n'y a pas vraiment
d'inconvénient à repousser cela dans le temps.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord. C'est pour cela que j'insiste parce que, dans la série
de questions, il y en a une qui n'a pas trouvé de réponse: Quels
étaient les termes et conditions de l'émission de 1973 et de
celle de la série "BB"?
M. Bérubé: La série "BB", je peux vous la
donner. Des paiements en capital: nul; des paiements en intérêt de
78 200 $ sur une émission de 1 360 000 $. Un instant, je vais sortir...
Vous remarquerez que j'ai changé mon ordinateur.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela, c'est semi-annuel.
M. Bérubé: II a rendu l'âme, l'autre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est tous les six mois. C'est
78 200 $ semi-annuellement.
M. Bérubé: C'est ce que je pense.
M. Polak: Est-ce que c'est un modèle
québécois, au moins, que vous avez?
M. Bérubé: Pardon?
M. Polak: Est-ce que c'est un modèle d'ordinateur
québécois?
M. Bérubé: Je ne ferai qu'un calcul approximatif.
Je pense que je devrais peut-être l'avoir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce sera probablement 11,5%.
M. Bérubé: Je devrais être capable d'avoir la
réponse ici. J'ai vu environ 11%.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je soupçonne que ce soit
11,5%, M. le ministre.
Une voix: C'est 11,5% qui est écrit dans le cahier.
M. Bérubé: C'est cela, 11,5%. Il me semblait que je
l'avais vu.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): 78 200 $.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez...
M. Bérubé: Je n'aurais pas à l'user
davantage.
M. Polak: Moi, j'ai...
Le Président (M. Gagnon): Ce n'est pas pour vous, M. le
député de Sainte-Anne. À l'avenir, on va essayer de ne pas
parler deux en même temps, ce qui vient d'être le cas de la
dernière conversation entre le député de
Vaudreuil-Soulanges et le ministre, pour faciliter...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si le ministre ne passait pas
son temps à nous interrompre, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Vous venez justement de
m'interrompre, je n'avais pas fini, M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
C'était la preuve par neuf, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): C'est tout simplement pour
faciliter la tâche du journal des Débats, parce que ce n'est pas
facile d'enregistrer nos débats de cette façon-là.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: Je promets, M. le Président, de
ne plus parler.
Le Président (M. Gagnon): En même temps que
l'autre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela ne changera rien,
étant donné les réponses qu'on a.
M. Polak: Seulement une courte question sur l'engagement 801.
Toute cette affaire de refinancement, est-ce un peu comme, sur le plan
international, la Pologne et l'Argentine qui ne sont jamais capables de
rembourser le capital, qui refinancent et paient, s'ils sont chanceux, les
intérêts? C'est un peu triste et c'est beaucoup critiqué
partout. Donc, est-ce qu'on va dans cette direction avec cela?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Dans le cas d'immobilisations publiques,
il n'y a souvent à peu près pas de remboursement de capital, si
ce n'est à très longue échéance lorsque, à
un moment donné, on veut se débarrasser purement et simplement
d'un compte ennuyeux. Si vous avez, par exemple, dans un hôpital qui a
été construit il y a 30 ans, une capitalisation résiduelle
de 200 000 $ ou de 300 000 $ - parce que ces sommes-là, à
l'époque, étaient considérables; aujourd'hui, 200 000 $ ou
300 000 $ n'ont plus beaucoup de signification comptable - à ce
moment-là, simplement pour nettoyer les livres, on fait des versements
de capital pour éponger ou simplement pour assainir le portrait
comptable. Mais, de fait, dans le cas d'immobilisations publiques qui auront
une vie très longue, il est de pratique courante de ne pas rembourser le
capital.
M. Polak: D'accord. Commerce extérieur, 600.
Le Président (M. Gagnon): Commerce extérieur.
M. Bérubé: Nous, on n'a pas de Commerce
extérieur.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Agriculture, 600.
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, 600. M. le
député de Vaudreuil-Soulanges.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Amqui
Réfrigération Ltée, "Contrat pour fabrication et
l'installation d'un déshumidificateur expérimental à
poisson dans l'édifice de la Direction de la recherche scientifique et
technique à Gaspé: 32 920 $". Est-ce qu'il s'agit du même
édifice où doit loger la
Direction générale des pêches du ministère,
près des chantiers maritimes des Pêcheurs unis? Pour y être
allé, j'essaie de voir si c'est là. Il y a un gros
édifice...
M. Bérubé: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...en construction, presque
terminé, à Gaspé, qui n'est pas occupé.
M. Bérubé: On parle de l'édifice de
Gaspé.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est celui-là. Est-ce
que le ministre peut nous dire, à ce jour ou selon ses renseignements
les plus récents, si l'édifice est finalement occupé?
Est-ce qu'il y a du monde là-dedans qui travaille? La dernière
fois que j'y suis passé, c'était encore...
M. Bérubé: En construction?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui. Cela fait des
années, à part cela.
M. Bérubé: Non, cela ne fait pas des
années.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Eh bien, le premier ministre
est allé le promettre en 1978, évidemment.
M. Bérubé: Oui, mais je pense qu'il y a toujours
des délais très longs de plans et devis, d'achat de terrains, de
soumissions publiques. Il y a des délais qui sont naturellement
très longs dans des dossiers comme ceux-là.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À quel moment cela
va-t-il être terminé?
M. Bérubé: II n'y a pas eu vraiment de délai
indu. Je pense qu'un bon exemple pour voir vraiment le type de délais
qui peuvent exister entre la prise de décision politique, c'est de
prendre la Place Guy-Favreau, à Montréal, où on a pu
observer des délais considérables qui sont anormaux. On n'a pas
observé ce type de délai dans le cas de l'édifice des
pêches. Je peux vous donner un autre exemple beaucoup plus frappant: les
délais observés dans la décision fédérale de
construire un centre de recherche en matériaux près de
Boucherville.
M. Polak: M. le Président, j'ai une question... Vraiment,
là...
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député?
M. Polak: ...on va en dehors des libellés. C'est bien beau
mais, M. le
ministre, nous sommes finalement à jour. Je veux terminer
aujourd'hui le mois de mars. Si vous commencez avec des thèses comme
cela, on ne finira jamais. Nous sommes en Agriculture et on devrait être
rendu à la moitié du livre.
Le Président (M. Gagnon): Sur la question de
règlement?
M. Bérubé: M. le Président, je partage
entièrement le point de vue du député de Sainte-Anne. On a
fait porter la question sur les délais imputables au gouvernement en
comparant la date de l'annonce. Alors, je suis bien obligé de
répondre à la question du délai.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela. Oui, oui. D'accord.
C'est répondu.
M. Bérubé: Mais je comprends le
député de Sainte-Anne qui, cependant, aimerait que l'on s'en
tienne précisément à une question portant sur la
fabrication du déshumidificateur, et cela me ferait plaisir de
répondre sur la fabrication du déshumidificateur. Mais, si on me
demande de répondre à la question sur les délais de
construction de l'édifice des pêches, je suis bien forcé de
donner la réponse.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Bon, d'accord.
M. Bérubé: La notion de délai, c'est une
notion relative. J'ai fait des comparaisons avec d'autres projets qui
permettent de voir que le délai n'est pas anormal. (10 h 45)
Le Président (M. Gagnon): En fait, moi aussi, je retiens
la suggestion du député de Sainte-Anne. Si on s'en tenait le plus
possible à l'engagement, je pense que ce serait plus rapide.
M. Polak: Ce n'était pas une suggestion; c'était
une question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Une question, en fait,
c'est...
M. Polak: Je voudrais que vous donniez l'ordre au ministre de
répondre aux questions posées sur l'engagement 600 et, surtout,
de ne pas commencer à patiner.
Le Président (M. Gagnon): La réponse que j'ai
donnée fait suite à la question de règlement.
M. Polak: Parfait!
M. Bérubé: Sur la question de règlement, M.
le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Étant donné que vous allez
me donner l'ordre de répondre aux questions sur les engagements
financiers - je suis prêt à accepter votre ordre - j'aimerais que
vous donniez également l'ordre au député de
Vaudreuil-Soulanges de s'en tenir à des questions sur l'engagement
financier et non sur des aspects extérieurs qui n'ont pas trait comme
tels à l'engagement financier.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est vrai.
Le Président (M. Gagnon): C'était exactement en ce
sens que je répondais à la question de règlement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous allez voir, oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Bérubé: Alors, nous étant
échangé les ordres, M. le député de Sainte-Anne,
maintenant, nous pouvons passer au travers.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Tout en exprimant ma surprise
de découvrir que les notions de délai sont des notions relatives,
sauf si on souscrit à la théorie qui dit que le temps est
relatif, là où je veux en venir, c'est que...
M. Bérubé: Ce que dit Einstein, d'ailleurs.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, oui, ce que dit Einstein,
d'ailleurs; je suis parfaitement au courant. Ce que je prétends, c'est
que l'édifice est vide depuis longtemps et on se demande encore quand il
ouvrira. Je veux savoir si on fait des immobilisations, etc., à quel
moment il sera occupé, à quel moment on se servira d'un
équipement qui vaut 32 000 $ ou de l'équipement qui est
là.
M. Bérubé: On me dit que le centre est ouvert.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est merveilleux! Ce doit
être très récent? Alors, cela a été
installé parce que les chercheurs avaient hâte de s'en servir et
cela fonctionne.
Le Président (M. Gagnon): De toute façon, vous avez
la réponse? Oui?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui. Je n'ai pas la date, mais
on ne courra pas après.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, est-ce que vous avez des questions?
M. Polak: À moins que le député de
Vaudreuil-Soulanges n'ait une autre question, moi, j'arrive à
l'engagement 600. Commerce extérieur.
Commerce extérieur
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600, Commerce
extérieur. Il y a seulement une page.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'engagement sur le Commerce extérieur, non, personne n'a
cela.
Une voix: II était caché. Il était
caché.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Encore? Comme le ministre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, vous avez la parole.
M. Polak: D'accord. Il s'agit de "subventions à diverses
entreprises dans le cadre du programme d'aide à la promotion des
exportations, APEX. Montant de l'engagement: 938 495 $". Ensuite, il y a une
liste annexée de deux pages comportant des montants et des chiffres.
D'abord, je voudrais savoir, quant au programme APEX, s'il faut qu'il
existe une copie des barèmes et des critères pour se qualifier
à une telle subvention. Quand je regarde la liste, je prends deux
exemples. Sur la page 1, à l'article 100, il y a, par exemple, une
subvention d'environ 50 000 $ à une compagnie manufacturière de
chaises berçantes et de tabourets. Je ne sais pas si cela va bien
d'exporter cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Question de règlement, M. le député de
Sainte-Anne.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Étant donné que
la compagnie est située à Saint-Pie-de-Bagot, je suis sûr
qu'elle mérite tout ce qui lui arrive de bon.
M. Polak: Donc, je vous l'ai dit, M. le Président, ayant
un esprit assez indépendant...
M. Beauséjour: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville, excusez-moi, question de règlement.
M. Beauséjour: Oui, c'est qu'on a oublié d'indiquer
que c'est Dutailier Inc.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le comté
d'Iberville.
M. Polak: Donc, manufacture de chaises berçantes et de
tabourets. Par exemple, à la page 2, à l'article 114, on a une
compagnie fabriquant des chaussures pour hommes. Je voudrais demander si ces
compagnies, pour se qualifier à une telle subvention, ont
déjà une certaine expérience dans l'exportation ou si, en
vertu du programme APEX, on peut dire au ministre du Commerce extérieur:
Voici, on a l'intention d'en faire l'exportation, donnez-nous une subvention.
J'imagine qu'il faut y avoir, tout de même, des critères.
M. Bérubé: Des critères.
M. Polak: Donc, j'aimerais savoir, si vous les connaissez un peu,
les critères;, autrement, vous nous produirez une copie du
programme.
M. Bérubé: On va vous fournir des copies du
programme. En fait, nous avions approuvé, à la dernière
séance du Conseil du trésor, la liste des critères pour le
programme APEX. Il me fera plaisir de vous la faire parvenir. Ce sont des
subventions pour des missions à l'étranger. Également, il
y a des subventions pour des participations à des expositions. Par
exemple, M. Dutailier Inc., de Saint-Pie-de-Bagot, qui, j'en suis certain, est
un manufacturier de grande classe, a sans doute décidé de
participer à une exposition. Je ne sais pas quel est le pays où
les chaises berçantes se développent à une grande
rapidité, mais, enfin, il a peut-être décidé de s'en
aller...
Ah voilà son budget. C'est gentil, c'est gentil. M. Dutailier
s'en va à Toronto participer à une exposition. Il va à
Calgary participer à une exposition. Il va à Moncton participer
à une exposition. Il va à Boston participer à une
exposition. Il va à High Point participer à une exposition. Il va
donc faire de la prospection de marché en participant à des
expositions. Le programme APEX finance ce genre de participation.
Peut-être que dans quelques années vous verrez l'ensemble des
Canadiens se berçant dans des chaises berceuses Dutailier, ce qui sera
un progrès.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Dos à dos.
M. Polak: En vertu du programme APEX, si quelqu'un reçoit
une subvention -vous donnez l'exemple de ce monsieur qui va
dans différentes villes et je suis favorable à cela -
est-ce qu'il y a une contribution financière de la part de celui qui la
demande? Je connais des gens qui veulent aller à Toronto parce qu'ils
trouvent cela intéressant. Peut-être pas le ministre, mais, tout
de même, il y a des gens qui aimeraient participer à une
exposition.
M. Bérubé: Oui, oui.
M. Polak: Est-ce qu'il y a des barèmes d'établis
dans le programme pour éviter l'arbitraire?
M. Bérubé: Oui, oui, ils ont un taux de
participation fixe. Je ne me souviens plus de combien. Je n'oserais pas vous
dire 50%. Je pense qu'il s'agit de 50%, mais je préférerais qu'on
vous donne les règles du programme.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on peut avoir une
copie du programme?
M. Bérubé: Oui, copie des normes du programme.
M. Polak: Copie des normes du programme APEX. Dernière
question à ce poste. Depuis la création du ministère du
Commerce extérieur, quel est le montant accordé en vertu de ce
programme, quel a été le nombre de bénéficiaires si
ces renseignements existent, parce que le ministère du Commerce
extérieur fonctionne depuis peu?
M. Bérubé: Depuis quelques semaines. Je vous
rappellerai que la loi a été adoptée récemment. Il
a fallu qu'elle soit sanctionnée, mise en place, le temps de
transférer des ressources de différents ministères et de
les concentrer à un endroit, c'est tout récent. Ce sera difficile
parce que le programme APEX avait commencé à l'intérieur
du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Je vais avoir
de la difficulté à vous dire quelles sont les subventions qui
viennent véritablement du programme APEX. Je pourrais vous dire les
subventions du programme APEX au cours de l'année dernière, mais
vous dire celles qui sont spécifiques... Je ne voudrais pas être
accusé d'induire la Chambre en erreur, être traduit devant une
commission parlementaire et devoir m'asseoir pendant des mois et des mois pour
avoir indiqué un chiffre que je pensais valable et qui s'est
révélé faux de 0,52 $.
Le Président (M. Gagnon): Si je comprends bien la question
du député de
Sainte-Anne, c'est depuis la formation du ministère. C'est bien
cela?
M. Polak: Oui. On pourrait peut-être régler le
problème, M. le Président. C'est la première fois que je
vois une liste de subventions au ministère du Commerce extérieur
en vertu de ce programme APEX.
M. Bérubé: C'est probablement la première
fois que c'est le ministre délégué au Commerce
extérieur qui les signe. En toute probabilité, elles ont
été négociées à l'époque où le
ministère du Commerce extérieur n'était pas
créé.
M. Polak: Si tel est le cas, cela veut dire qu'il s'agit du
premier groupe de telles subventions.
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, à quel engagement maintenant?
Communications
M. Polak: Communications, engagement 100. "Contrat de services
pour l'impression et la distribution des listes provenant du traitement par
ordinateur du Bureau central de l'informatique, pour une période de
trois ans à compter du 1er avril 1983. Plus bas soumissionnaire: Logidec
Inc., Montréal. Montant de l'engagement: 130 000 $. Soumissions
reçues: 7."
D'habitude, on reçoit au moins le nom et le montant de la
soumission de deux ou trois autres soumissionnaires. Ici, c'est indiqué:
"soumissions reçues: 7". On est donc incapables de comparer. Est-ce
qu'il s'agit d'un oubli qu'on peut rectifier soit tout de suite...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Polak: ...ou en donnant la réponse par
écrit?
M. Bérubé: Dans les notes explicatives, on me dit
que les prix unitaires des soumissionnaires sont annexés à
l'engagement 100 du ministère de la Fonction publique.
M. Polak: Là, on est rendu à 1 000 000 $.
M. Bérubé: On pourra aborder cette question, si
vous le voulez bien, quand on arrivera à la Fonction publique. J'aurai
des réponses. Je vous donne en gros le mécanisme. Nous avons
trois ministères, celui des Communications, celui des Finances et celui
de la Fonction publique, qui impriment énormément de listes
provenant de sorties d'ordinateurs. Nous avons constaté qu'il y aurait
une économie appréciable si nous regroupions toutes ces listes et
demandions
des soumissions publiques de manière à intégrer
l'impression pour les trois ministères en question. De fait,
l'engagement que vous avez de 130 000 $ au ministère des Communications,
ce n'est pas pour une soumission de 130 000 $, mais cela a été
une soumission sur un montant global de 2 060 000 $. Quand nous arriverons au
ministère de la Fonction publique, j'ai le détail de la
soumission.
M. Polak: D'accord, à la Fonction publique, on va y
revenir.
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions? Conseil
exécutif?
Conseil exécutif
M. Polak: Oui. Conseil exécutif, engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 100.
M. Polak: J'appelle cela l'engagement de la semaine. "Contrat de
services pour effectuer - aux Pays-Bas, on a toujours dans notre petit magasin
un petit article de la semaine, une "chocolate bar" pour 0,10 $; chez nous, on
appelle cela Archipel -conjointement avec Hydro-Québec des études
biologiques hivernales dans les rapides de Lachine, dans le cadre du projet
Archipel. Fournisseur: Hydro-Québec. Montant de l'engagement: 95 000 $."
Comme c'est le petit "candy" du mois, je pose la question du mois sur cela.
Est-ce qu'on peut, finalement, savoir combien peut coûter ce projet
Archipel, au moment où on va recevoir le rapport final sur les
études préliminaires?
M. Bérubé: Nous devons dépenser, au
gouvernement, environ 3 000 000 $ par année. On a une
échéance au début de 1985 et on dépense à
peu près 3 000 000 $ par année.
M. Polak: C'est le gouvernement. M. Bérubé: Le
gouvernement.
M. Polak: À part cela, on a HydroQuébec et d'autres
organismes publics ou semi-publics.
M. Bérubé: Cela incorpore, les 3 000 000 $, la
participation d'Hydro-Québec.
M. Polak: Vous dites quoi?
M. Bérubé: On me dit que les 3 000 000 $, le
chiffre que j'avais à la mémoire, incorporent les dépenses
d'Hydro-Québec. Au gouvernement, nous dépensons à peu
près 1 500 000 $.
M. Polak: Vous dites que c'est prévu de continuer jusqu'en
1985. (11 heures)
M. Bérubé: Oui. Les travaux préparatoires
à la Baie-James, je vous le rappellerai, ont coûté
également très cher. De tels investissements impliquent des
travaux préliminaires au niveau de l'environnement, au niveau des plans
et devis, qui sont très coûteux. Mais c'est inévitable, on
ne s'engage pas dans des projets impliquant des milliards de dollars sans avoir
effectué pour des millions d'études.
M. Polak: Mais est-ce qu'ici, dans ce projet Archipel - je ne
voudrais pas trop sortir de l'engagement 100 du Conseil exécutif - on
n'a pas déjà une opinion d'Hydro-Québec qui remonte
à presque un an qui est assez négative quant à...
M. Bérubé: Non. Non.
M. Polak: ...avoir un projet final faisable?
M. Bérubé: II faut comprendre qu'il y a plusieurs
options possibles pour l'aménagement d'un tel barrage. Il y a une option
que j'aurais préférée, qui aurait consisté à
construire un vaste barrage à la frontière du Québec et de
l'Ontario et à inonder l'Ontario. Cette option a été
rejetée.
M. Polak: Combien a coûté cette étude?
M. Bérubé: Cela n'a rien coûté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le temps d'un rêve. Le
temps d'un rêve.
M. Bérubé: C'est une option. La deuxième
option consistait à creuser un chenal profond à
l'intérieur des rapides de Lachine de manière à canaliser
l'essentiel de l'eau des rapides, retenant, cependant, qu'il existe
déjà dans les rapides de Lachine un chenal naturel très
profond qui, lui, aurait été comblé. En d'autres termes,
on aurait comblé un chenal naturel existant et on l'aurait
remplacé par un chenal artificiel, soit sur la rive sud, soit sur la
rive nord, pour y diriger l'essentiel de l'eau du Saint-Laurent et, à ce
moment, s'en servir en turbinant cette eau, avec, évidemment, une chute
de pression importante puisqu'il y a une dénivellation importante entre
le début et la fin, pour arriver à dégager
l'énergie en question.
L'analyse de cela a montré, même si c'était beaucoup
moins coûteux que la première analyse qui avait été
faite à Hydro-Québec, que c'était encore trop
coûteux. Donc, Hydro-Québec a dit que cette
approche n'était pas valable. Toutefois, l'arrivée,
à la direction, d'Hydro-Québec a modifié un peu
l'orientation de la société dans la mesure où la
Société générale de financement était
intéressée par la fabrication de turbines au fil de l'eau. Ce
sont des centrales qui n'ont pas besoin de dénivellations aussi
importantes, de l'ordre de dizaines, vingtaines ou trentaines de pieds, pour
aller chercher l'énergie de l'eau, mais, au contraire, utilisent
directement les courants en surface, ce qui représente un bouleversement
nettement moindre sur le plan écologique et demande des ouvrages, des
infrastructures nettement inférieurs.
Je vous signalerai, par exemple, que le gouvernement
fédéral finance, à l'heure actuelle, une étude sur
la baie de Fundy pour voir à l'implantation de telles turbines au fil de
l'eau et voir dans quelle mesure elles ne pourraient être
opérationnelles. C'est une technologie qui s'est
développée - il y en a à Lyon, il y en a à
plusieurs endroits en France - et qui fonctionne très bien. Il y a un
problème, cependant: il ne faut pas oublier la fonte des glaces au
Québec et l'ingestion par les turbines de blocs de glace, ce n'est pas
très bon pour les turbines. Donc, on n'est pas absolument certain que
cette technologie en milieu proprement québécois se
prêterait aussi facilement à des applications qui ont
été couronnées de succès ailleurs.
Hydro-Québec, présentement, effectue des études sur
ces turbines au fil de l'eau, ce qu'elle n'avait jamais fait
antérieurement. Si, effectivement, ces résultats étaient
couronnés de succès, on pourrait voir là l'introduction
d'une nouvelle technologie dans l'aménagement de nos rivières,
qui pourrait avoir un impact écologique moindre. Je ne dis pas que ces
turbines sont aussi efficaces que les turbines fonctionnant à l'heure
actuelle et demandant une tête d'eau plus élevée.
Néanmoins, étant donné l'infrastructure moindre qu'elles
impliquent, il y a peut-être une rentabilité qui a, d'ailleurs,
été démontrée ailleurs dans le monde.
On ne peut conclure, à l'heure actuelle, qu'Hydro-Québec
rejette le projet Archipel, mais Hydro-Québec, en ce moment, examine une
autre méthode pour aménager les rapides de Lachine, cette fois
sans ces ouvrages civils considérables que l'on envisageait
initialement. Donc, le projet Archipel est toujours sur la planche à
dessin et nous continuons l'ensemble des travaux préliminaires qui nous
permettraient d'avoir des réponses sur le plan environnemental, sur le
plan de l'aménagement du territoire, sur le plan du contrôle des
inondations et sur le plan de l'aménagement hydroélectrique
d'Archipel. Si l'ensemble de ces études devait nous amener à une
conclusion positive, on pourrait aller de l'avant avec le projet
Archipel, mais je pense qu'on ne peut préjuger de la
réponse tant et aussi longtemps que ces études ne seront pas
terminées.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Conseil exécutif, engagement 200.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: "Contrat de services pour agir à titre d'agente
d'information auprès du comité interministériel sur la
muséologie scientifique pour une période d'un an. Fournisseur:
Mme Huguette Guilhaumon. Montant de l'engagement: 42 500 $." Quel est l'objet
de ce comité interministériel sur la muséologique
scientifique? Je ne veux pas avoir toute une thèse, M. le ministre,
seulement quelques mots pour me rassurer.
M. Bérubé: II s'agit d'un musée portant sur
la science et la technologie.
M. Polak: Nous sommes plus ou moins satisfaits.
Le Président (M. Gagnon): À quel autre
engagement?
M. Polak: Engagement 301, Conseil exécutif.
Une voix: Ils en ont pour leur argent.
M. Polak: "Subvention à titre d'aide financière
à la famille Girouard dans le cadre du programme d'aide
matérielle aux personnes handicapées afin de défrayer le
coût de l'agrandissement et de l'adaptation de son domicile". Nous sommes
surpris un peu. S'agit-il d'une maison qui s'appelle "La famille Girouard" ou
si ce sont des personnes? Est-ce vraiment une famille qui s'appelle Girouard
qui reçoit une telle subvention de 25 000 $?
M. Bérubé: C'est une vraie famille.
M. Polak: Donc, pourriez-vous expliquer pourquoi la famille
Girouard reçoit 25 000 $? Je peux vous nommer plusieurs familles, dans
le comté de Sainte-Anne, qui aimeraient avoir une pareille
subvention.
M. Bérubé: Alors, la loi créant l'Office des
personnes handicapées prévoit un article pour une prestation
d'aide individuelle aux handicapés. Il y a, évidemment, la
pratique générale qui vise à implanter des
infrastructures, des rampes d'accès pour permettre aux handicapés
de profiter d'une vie normale dans notre société. Mais,
également, un
article, qui n'a pas été largement utilisé -faute
de fonds, je dois dire - permet à l'Office des personnes
handicapées de concevoir des plans individuels à l'égard
de handicapés spécifiques pour lesquels, effectivement, on doit
faire un effort. Dans ce cas-ci, c'est une famille de deux enfants qui sont
très lourdement handicapés et qui doivent recourir à
l'utilisation constante de fauteuils roulants. Alors, de deux choses l'une: ou
nous les mettons en institution et là le coût est
phénoménal: nous devons engager du personnel, il faut les
nourrir, il faut... enfin, le coût est astronomique; ou, au contraire, si
la famille veut les garder, nous apportons des transformations à la
maison qui permettent à la famille de les garder.
Alors, dans ce cas-ci, il s'agit de permettre un accès pour les
fauteuils roulants, l'aménagement de la salle de bain,
l'aménagement des chambres, l'achat de lits d'hôpitaux facilitant
le positionnement du lit. En d'autres termes, il s'agit de permettre à
la famille Girouard d'équiper sa maison pour pouvoir garder des
handicapés lourds qu'elle a choisi de garder chez elle parce que ce sont
ses enfants et qu'elle les aime. C'est aussi simple que cela. Non seulement
nous sommes heureux de voir qu'ils aiment leurs enfants, mais je dois dire
qu'en même temps, ils économisent des sommes considérables
à la collectivité en les gardant chez eux plutôt qu'en les
mettant en foyer d'accueil. À ce moment-là, cela permet à
l'Office des personnes handicapées de juger qu'effectivement il est
beaucoup plus humain d'investir 25 000 $ pour aménager la maison des
Girouard et de ne pas avoir à payer, je ne sais pas combien de
personnes, ce qui peut nous coûter des sommes astronomiques. En milieu
hospitalier, c'est au-delà de 100 $ par jour qu'il en coûte
à l'État pour garder des handicapés lourds. Donc, dans un
cas comme cela, l'analyse économétrique est évidente.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Une question additionnelle. Est-ce que cela est connu?
Je trouve cette formule très intéressante. J'y vois
énormément d'avantages sur le plan financier, ainsi que sur le
plan humain vis-à-vis de la famille. Mais est-ce que c'est connu, parmi
les handicapés, qu'une telle possibilité existe? (11 h 15)
M. Bérubé: Oui, l'Office des personnes
handicapées a un programme. Ils ont des gens en région.
Effectivement, chaque fois que le CSS réfère à l'Office
des personnes handicapées un cas particulièrement lourd, c'est
l'Office des personnes handicapées qui le prend en charge et voit dans
quelle mesure on peut lui fournir un plan individuel. Notons que les
subventions en question ne peuvent jamais excéder 10 000 $ à
moins de venir au Conseil du trésor pour approbation. C'est la raison
pour laquelle vous avez ici une dérogation, puisque c'est 25 000 $ et
non pas 10 000 $. Il y a deux enfants dans cela. Il y a vraiment des
transformations majeures à apporter. Soulignons, cependant, que les
besoins sont très grands, qu'ils sont supérieurs aux
crédits dont dispose l'Office des personnes handicapées pour
répondre à tous ces besoins. On le reconnaît, les besoins
peuvent être illimités dans ce domaine, mais la situation
financière que nous connaissons nous oblige à restreindre les
fonds que nous pouvons consacrer à des oeuvres, même les plus
louables. Je dois donc reconnaître qu'il manque des fonds à
l'Office des personnes handicapées. Tout récemment, l'Office des
personnes handicapées, sentant l'importance de ce programme, a
effectué des réaménagements internes dans ses
dépenses d'administration pour pouvoir consacrer davantage d'argent - je
crois que c'est près de 500 000 $ - à ce type d'aide. La moyenne
de l'aide est à peu près de 2500 $. 25 000 $, c'est
véritablement exceptionnel.
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif.
M. Polak: Oui, l'engagement 302. "Subvention à Fer de
lance Inc., Sherbrooke, pour le support à la création de petites
entreprises dans la région de l'Estrie. Montant de l'engagement: 81 450
$."
Pourriez-vous m'expliquer un peu le sens de cette subvention? Est-ce que
Fer de lance Inc., c'est une sorte de coopérative? Comment cela
fonctionne-t-il?
M. Bérubé: Oui. Nous avons quelque chose d'un peu
semblable dans l'Est du Québec... Non, non, M. le Président, il
n'y a pas de problème. Je permettais un caucus de l'Opposition.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Là-dessus, je ne pense
pas qu'on parlait assez fort pour empêcher le ministre de se faire
entendre. On est encore capables de l'écouter en même temps qu'on
se concerte ici. Ce que je remarquais, c'est que le ministre est en train de
nous parler d'un programme qui existe dans l'Est du Québec. Je pensais
que la question portait spécifiquement sur Fer de lance Inc. On n'y a
pas demandé autre chose.
M. Bérubé: Je vous le cadrais dans son contexte,
sachant la très grande ouverture d'esprit qui caractérise les
deux membres de l'Opposition qui nous font face et qui, en
général, aiment une approche globalisante des
problèmes.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ne pensais pas que
c'était l'idée des engagements financiers tout le temps; je
croyais qu'on avait l'initiative de poser la question, c'est tout.
M. Bérubé: Je m'excuse de témoigner ce
respect pour l'intelligence de l'Opposition. Si l'Opposition pense que
j'exagère, que j'abuse et que vraiment elle n'est pas à ce point
développée qu'elle ait besoin d'une approche aussi globalisante,
je vais me restreindre.
Fer de lance Inc. est donc un regroupement d'entreprises. C'est un
organisme sans but lucratif qui vise à mettre en place de petites
entreprises. On a constaté que c'est une chose de fournir de l'aide
technique à des entreprises en place pour leur permettre d'avoir
accès aux programmes gouvernementaux, mais que c'est autre chose
d'amener véritablement des gens à se regrouper, à
créer une entreprise, de les aider à monter leur proposition,
monter leur bilan, leur analyse de rentabilité. On a fait un certain
nombre d'essais. Je vous mentionnais la SEREQ dans l'Est du Québec,
où on donne un montant assez appréciable de quelques centaines de
milliers de dollars, dégressifs d'ailleurs, parce qu'au fur et à
mesure qu'ils s'autofinancent par la création des entreprises,
graduellement on baisse notre contribution.
C'est donc un projet pilote dans l'Estrie qui vise à créer
des entreprises. Ils vont mettre là deux ou trois économistes,
ils vont mettre quelqu'un qui connaît un peu les affaires, ils vont
engager des personnes plus âgées qui ont une expérience,
mais qui sont à la retraite. Ils se mettent ensemble et ils vont voir
des gens autour qui ont des idées et ils disent: Pourquoi ne
crées-tu pas ton entreprise? On va te donner un coup de main, on va
t'aider à monter cela, on va te dire ce qu'il te manque. Ce sont des
projets qui ont donné des résultats fort intéressants. Je
constate à SEREQ qu'il y a énormément d'entreprises qui
naissent chez nous en milieu rural qui autrement ne seraient pas nées
parce que les gens ne savaient pas comment s'y prendre. C'est
intéressant.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Des entreprises existantes qui
suscitent la formation d'autres entreprises.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Les membres de Fer de lance
Inc., à titre d'exemple, sont des entreprises ...
M. Bérubé: II y a des entreprises qui sont
derrière cela, il y a des individus, il y a toutes sortes de choses.
C'est assez intéressant; c'est un regroupement coopératif pour se
prendre en main dans le domaine économique. Je ne vous cache pas que
nous sommes très sensibles à ce genre d'expérience pilote.
Nous croyons que les Québécois ne se sont pas
intéressés, pendant trop d'années, à la croissance
économique comme telle en tant qu'originant de leur propre effort. On
constate qu'il y a un changement de mentalités au Québec qui est
intéressant à cet égard et on essaie de l'encourager.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Conseil exécutif, engagement 400. "Subvention
à la Corporation du comité organisateur de rencontres
francophones de Québec - je lis bien "de Québec" et non pas "hors
Québec" - pour l'année financière 1983-1984. Montant de
l'engagement: 280 000 $." J'ai noté qu'en avril 1982 il y a eu un
montant de 250 000 $ d'accordé à cette corporation. J'avais
demandé, à ce moment-là, de quoi s'occupait cette
Corporation du comité organisateur de rencontres francophones de
Québec. Même le ministre était surpris: Comment cela se
fait-il? Tous les francophones du Québec peuvent se rencontrer.
Où, quand et comment?
Finalement, après quelques mois, on a eu le statut
d'incorporation de ce comité organisateur avec les noms de ceux qui en
font partie. Ensuite, je suis revenu là-dessus et j'ai demandé
comment cet organisme fonctionnait. On a eu la réponse avec les
détails, soit les 250 000 $ accordés par le Conseil
exécutif, le gouvernement. Il y avait d'autres sommes d'argent pour les
Wallons à Québec et on avait contribué au budget de
fonctionnement d'autres organismes.
Maintenant, en mars 1983, on trouve une autre somme de 280 000 $. Je
voudrais demander au ministre si ces deux sommes, les 250 000 $ et les 280 000
$, forment le total de ce qu'ils ont eu.
M. Bérubé: C'est 250 000 $ pour le fonctionnement
annuel et 30 000 $ pour organiser la commémoration du 375e anniversaire
de la fondation de Québec.
M. Polak: Bon. Y a-t-il d'autres ministères qui ont
contribué, d'une manière directe ou indirecte,
financièrement à cette corporation de rencontres
francophones?
M. Bérubé: Je ne le croirais pas.
M. Polak: Excusez-moi?
M. Bérubé: Je ne le croirais pas.
M. Polak: Pouvez-vous vérifier et me donner une
réponse plus catégorique que cela?
M. Bérubé: Oui, je peux vérifier, mais je ne
le croirais pas. On va le demander, on va s'assurer auprès du
trésor qu'il n'y en a pas d'autres.
M. Polak: Maintenant, à un moment donné, il faut
que cette corporation établisse une certaine comptabilité de ce
qu'elle fait. J'ai lu les objectifs, c'est très vague. Le gouvernement,
avant d'engager des sommes assez substantielles, se demande-t-il si ça
en vaut la peine? Je ne veux pas toujours revenir sur le thème:
qu'est-ce que ça donne sur le plan économique? Je comprends qu'il
faut tout de même contribuer, de temps en temps, sur le plan culturel
aussi, mais ici, il s'agit de sommes assez substantielles. Vous n'étiez
même pas au courant de l'existence de cet organisme et de ce qu'il fait.
Le connaissez-vous un peu mieux maintenant? Savez-vous ce qu'on y fait pour la
société québécoise?
M. Bérubé: Je ne peux pas personnellement vous
répondre. Je sais ce qu'ils font...
M. Polak: Excusez-moi?
M. Bérubé: ...mais je n'ai pas eu l'occasion de
participer à leurs activités. Voilà, je vais vous
répondre. Ils maintiennent un secrétariat permanent chargé
de réaliser des rencontres de francophones entre les
représentants de pays, de peuples, de communautés et de groupes
francophones et les Québécois. Donc, c'est un effort pour
faciliter les liens entre les francophones de l'extérieur du
Québec et le Québec. On organise et réalise chaque
année dans la ville de Québec des manifestations de tous genres:
fêtes populaires et culturelles, spectacles, bals, concerts, banquets,
dîners-causeries, compétitions sportives, concours divers,
défilés, réunions, assemblées,
rassemblements...
M. Polak: Avez-vous vu déjà de ces manifestations
ici, à Québec?
M. Bérubé: Oui, il y a régulièrement
des manifestations.
M. Polak: II y a les professeurs qui viennent protester, mais ce
n'est pas eux qui organisent cela.
M. Bérubé: Le Festival de Québec, par
exemple, etc. Ils en organisent et, effectivement, ils en réalisent
chaque année. Ce que vous pourriez demander, c'est: Qu'est-ce qu'ils ont
organisé? Quelles sont les manifestations qu'ils ont organisées
l'année dernière?
M. Polak: Oui, j'aimerais bien, M. le Président, vraiment,
parce que j'ai lu leurs statuts et je dois vous dire que je n'ai rien contre la
Société Saint-Jean-Baptiste, mais cela se rapproche un peu de ses
idées. Donc, pourquoi ne pas garder un seul organisme au lieu d'en
créer un deuxième? J'aimerais demander, sans aller trop dans les
détails, sur le plan pratique, ce qu'ils ont fait, par exemple, ici, au
point de vue de ces manifestations.
Une voix: Le rapport annuel?
M. Bérubé: Oui, si on lui fournit le dernier
rapport annuel, l'Opposition aura accès à toute l'information
appropriée.
M. Polak: Au Conseil exécutif, je veux juste revenir sur
ce que j'ai dit au début. Au sujet des subventions on attend le plus
vite possible la réponse du ministre sur la liste de questions qu'on a
soumise, parce que cette liste peut couvrir les subventions dans le cadre de
tous les programmes, vraiment. On va prendre des échantillons
aussitôt que nous serons d'accord sur les questions; on va en prendre
trois ou quatre par mois. Sur l'article 610, par exemple, ou 614, on va dire:
Pouvez-vous obtenir la feuille de route de la subvention, la première
approche faite par celui qui voulait obtenir la subvention jusqu'au moment
où cela a été accordé? Quant à moi, je saute
cette section, sous réserve que l'on commence le plus vite possible
à accepter la série de questions et là, on va prendre
quelques échantillons pour avoir un bon débat. À moins que
mon confrère, évidemment, n'ait des questions.
Le Président (M. Gagnon): Conseil du trésor. M. le
député, est-ce que vous avez des questions?
Conseil du trésor
M. Polak: Conseil du trésor, c'est grave. Engagement 101.
"Contrat de services pour agir à titre de conseiller financier en
matière d'investissement pour les fonds dont la Commission
administrative du régime de retraite a la responsabilité, c'est
la CARR, je pense - pour une période de deux ans à compter du 1er
février 1983. Fournisseur choisi: N.A. Timmins Ltée.,
Montréal. Montant de l'engagement: 60 000 $." Sans exprimer aucune
opinion sur le choix de Timmins, je note 60 000 $ pour deux ans et, dans le cas
d'autres compagnies, d'autres soumissionnaires, je vois que Fiducie du
Québec, c'est 20 000 $/an, donc, par année; j'imagine que cela va
être 40 000 $ pour deux ans. Il y a Jarislowski, Fraser & Co.
Ltée., 26 333 $ par année, ce qui semble être beaucoup
moins que le montant de 60 000 $. Il y a une note: "Choisi par un comité
de sélection". Quelle est la raison
pour laquelle on a préféré celui qui n'est pas le
plus bas soumissionnaire? Je connais Jarislowski personnellement. Il est
très bon.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah oui!
M. Polak: Vous le connaissez?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je connais les gens de Canagex,
Timmins aussi. Ils sont très bons.
M. Bérubé: Je dois vous dire que siègent
à la Commission administrative du régime de retraite des
représentants des syndicats - donc, des employés - et du
gouvernement. Ils veulent, évidemment, contrôler l'utilisation ou
le rendement des sommes qu'ils ont investies dans leur régime de
retraite, puisque le rendement de tels investissements influe directement sur
les taux de cotisation. Dans le cas présent, je n'ai pas de rapport du
comité de sélection. C'est ce que je suis en train de regarder.
Je n'ai rien. Il faudrait donc demander sur quelle base la Commission
administrative du régime de retraite a choisi M. Timmins. Cela va?
M. Polak: Le député de Vaudreuil-Soulanges vient de
dire qu'ils ont un très bon "track record". La compagnie, apparemment,
est très bonne.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Tous les soumissionnaires ont
beaucoup de bon sens et beaucoup d'expérience là-dedans, à
ma connaissance. Quand on parle du comité de sélection, il y a
toutes sortes de choses qui ne sont pas nécessairement,
évidemment, attribuables au prix par année ou quoi que ce soit.
Il y a un tas de facteurs que le comité de sélection doit avoir
à l'esprit. La seule question, à mon sens... Je ne sais pas si on
peut demander qui constituait le comité de sélection, les
personnes qui constituaient le comité de sélection.
M. Bérubé: IIest possible qu'il n'y ait pas
eu de grille. D'accord?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce qu'on peut demander qui
faisait partie du comité de sélection?
M. Polak: Moi, quand je vois trois noms de soumissionnaires, mon
instinct me dit de prendre celui qui est le plus bas. J'ai toujours maintenu
cela. Il faut qu'il y ait, tout de même, une raison pour aller en dehors
de cela. Je comprends qu'il y a des raisons.
M. Bérubé: Si jamais vous devez subir une
opération chirurgicale majeure, je suis docteur en métallurgie et
je pourrai soumissionner très bas.
M. Polak: C'est pour cela, M. le Président...
M. Bérubé: Mais vous pourriez le regretter
longtemps.
M. Polak: Non, non, je n'ai pas encore terminé ma
phrase.
M. Bérubé: Ou ne jamais le regretter.
M. Polak: Sachant que parmi les soumissions, il y en a qui
doivent être rejetées pour des raisons très
évidentes et très claires, évidemment, je ne prends pas le
plus bas soumissionnaire, parce que je sais qu'il n'est pas
intéressé à moi du tout. Dans votre cas, par exemple, vous
voudriez voir ma mort. Donc, ce n'est pas bon comme médecin.
M. Bérubé: Au contraire!
M. Polak: Donc, je voudrais dire qu'ayant établi ce
principe du plus bas soumissionnaire il faut tout de même, quand il y a
une dérogation, me donner une raison. J'accepte totalement une raison
comme: on a comparé et, à cause de tel et tel fait, pour tel et
tel but, on a préféré Timmins. Je l'accepte, mais
j'aimerais avoir une réponse très brève et très
courte qui peut même aller dans le sens du député de
Vaudreuil-Soulanges qui dit...
M. Bérubé: Tout ce que l'on peut dire, c'est...
M. Polak: Cela me satisfait.
M. Bérubé: Je pense qu'on vous donnera la liste des
gens qui ont été là, qui ont siégé à
ce comité. Ce qui frappe, cependant, attendu que l'étude des
soumissions a démontré que la firme Timmins s'est la mieux
qualifiée, il y a dû y avoir là une opinion subjective de
portée. Dans ces conditions, je ne pense pas qu'il serait
approprié de demander à ce comité exactement ce qu'il
reproche à Canagex ou de révéler publiquement les
critiques personnelles que quelqu'un peut avoir exprimées au
comité pour dire: Non, je ne l'aime pas. C'est clair que, dans ce
cas-ci, cela n'a pas été le plus bas soumissionnaire qu'on a
recherché. On a dit: Faites-nous donc des propositions et, sur la base
des propositions, les gens ont discuté les avantages de M. Untel ou de
Mme Unetelle. Ils ont regardé son expertise, ce qu'il avait fait dans le
passé et peut-être les connaissances personnelles qu'ils avaient
avec une personne. Ils ont choisi.
La seule garantie que nous ayons, c'est que la CARR, comme vous le
savez, gère les fonds de retraite. D'ailleurs, nous allons amender la
loi pour tenir compte de la dernière ronde de négociations,
puisque désormais il y aura une représentation parfaitement
paritaire. Dans le passé, comme l'État défrayait un
pourcentage supérieur à 50% des coûts des régimes de
retraite, l'employeur avait davantage de représentants à la
Commission administrative du régime de retraite que les
syndiqués. Toutefois, ce ne sera plus le cas désormais. Ce sera
véritablement une représentation paritaire. C'est un projet de
loi qui sera déposé à l'Assemblée nationale
incessamment. Si les employés qui fournissent à la caisse et
l'employeur, à un comité de sélection, se sont mis
d'accord pour choisir Untel, je vous avouerai en toute franchise que, comme
c'est 50% leur argent, s'ils me font cette recommandation et qu'elle est
unanime, je n'aurais pas tendance à aller gratter pour voir s'il n'y a
pas des affinités personnelles entre Untel ou Untel. Je pense que je
prendrais la recommandation qu'on me ferait, tout simplement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Seulement pour les fins du journal des Débats, peut-être
que la remarque du ministre pourrait être mal interprétée
dans le sens qu'il a pris comme exemple - je comprends cela - Canagex qui
aurait pu être l'objet de commentaires disgracieux au comité de
sélection. Les noms qu'on retrouve ici reviennent toujours dans des
soumissions de cette nature, que ce soit dans le domaine privé ou
public. Ils se séparent le marché. À un moment
donné, il y en a qui gagnent et il y en a qui perdent dans chaque cas.
C'est rarement sur le prix, d'ailleurs. Cela dépend des objectifs
d'investissements du client.
M. Bérubé: C'est très difficile de dire
quels critères ils ont utilisés dans un cas semblable.
M. Polak: Éducation, engagement 300.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Éducation,
engagement 300.
M. Bérubé: M. Johnson aurait peut-être
soumissionné, non pas comme député de Vaudreuil-Soulanges,
évidemment, mais comme conseiller en matière de financement.
M. Polak: II va rester en politique longtemps.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je suis en politique à
plein temps.
M. Bérubé: II n'est pas impossible qu'on l'aurait
retenu pour ses grandes compétences dans le domaine financier.
D'ailleurs, un conseil que je lui donnerais...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Serait de retourner
là?
M. Bérubé: ...c'est de retourner à la
finance plus rapidement, parce qu'il est nettement moins compétent en
politique.
Le Président (M. Gagnon): À l'Éducation.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On comprend pourquoi vous
n'êtes pas ingénieur, non plus.
Des voix: Ah! Ah!
Le Président (M. Gagnon): À l'Éducation, M.
le député de Sainte-Anne.
Éducation
M. Polak: Éducation, engagement 300. "Subvention de
fonctionnement à l'Institut de recherche appliquée sur le
travail, Montréal, pour l'exercice 1983-1984. Montant de l'engagement:
400 000 $." Je voudrais seulement savoir comment ce chiffre se compare avec
l'année précédente et quelle est la raison pour laquelle,
en mars 1983, il y a un engagement pour l'exercice 1983-1984. N'aurait-on pas
dû commencer avec cela au mois d'avril 1983? (11 h 30)
M. Bérubé: Je vous dirais que c'est le
ministère qui a cherché à vider ses fonds de tiroir et que
le Conseil du trésor l'a bloqué; on l'a approuvé à
la condition que le versement soit imputé à l'exercice financier
1983-1984.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour les 8 000 000 $ de
Quebecair, c'est un peu la même chose, d'après ce que le ministre
des Transports nous a dit hier soir.
M. Bérubé: Je ne peux pas commenter ce que le
ministre des Transports a dit. Mais il y avait une mauvaise habitude qui avait
été prise par le passé. À la fin de l'année,
au 31 mars, la séance du Conseil du trésor portait
généralement sur des dépenses de 250 000 000 $, tout le
monde vidait ses tiroirs. Nous avons pris maintenant une attitude très
simple. Si vous pensez vraiment que c'est important, on n'a pas d'objection
à l'accepter à une condition: que ce soit sur le budget de
1983-1984. Nous avons constaté une diminution très rapide de
cette opération. Cela explique en bonne partie pourquoi nos
crédits périmés nous permettent maintenant d'atteindre les
objectifs de dépenses. Nous avons terminé cette année, par
exemple, pour les dépenses régulières,
avec une économie d'environ 110 000 000 $ ou un peu plus, 115 000
000 $.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est du télescopage,
quand même.
M. Bérubé: Pardon?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est du télescopage de
dépenses, de toute façon.
M. Bérubé: Non, non. Ce que les ministères
font souvent, c'est qu'ils prennent une dépense qui, normalement, aurait
dû être imputée à l'année suivante et ils vous
la refilent l'année précédente, sachant qu'ils ont des
crédits non dépensés, ce qui leur donne une marge de
manoeuvre additionnelle l'année suivante pour faire d'autres
dépenses. Donc, c'est une incitation très réelle à
accroître les dépenses globales. Depuis que nous serrons la vis
à cet égard, cela nous permet de réaliser nos
prévisions budgétaires beaucoup plus facilement. Il est important
de souligner que, de très longue date, je pense que c'est l'une des
rares fois où le gouvernement... On a pu remonter jusqu'en 1970, non pas
pour essayer de critiquer l'administration antérieure, mais je pense que
le contrôle des dépenses publiques à l'heure actuelle est
assez remarquable. Le député de Vaudreuil-Soulanges l'a,
d'ailleurs, souligné.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ne m'en souviens pas.
M. Bérubé: Le député de
Vaudreuil-Soulanges ne s'en souvient pas, mais cela ne m'étonne pas; en
général, il ne se rappelle jamais le lendemain ce qu'il a dit la
veille. Ce n'est pas grave.
M. Polak: Après cette courte intervention...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela vaut mieux que d'inventer
des choses que j'aurais lues.
M. Polak: Je voudrais savoir, tout de même. Il m'arrive
d'avoir un peu d'esprit de temps en temps. Je n'ai pas d'ordinateur dans ma
poche. Au point de vue de la comptabilité, quand l'engagement a
été accordé au mois de mars 1983, est-ce que cette somme
de 400 000 $ a été imputée aux dépenses de
l'exercice 1982?
M. Bérubé: 1983-1984.
M. Polak: 1983-1984. Pourquoi est-ce qu'on n'a pas dit: Voici les
engagements, pour le mois d'avril 1983-1984?
M. Bérubé: C'est parce qu'ils ont été
approuvés à la réunion de mars.
M. Polak: II doit y avoir une raison pour cette date. Quand, par
exemple, quelque chose est accepté le 29 ou le 30 mars, pourquoi pas le
1er avril, si c'était vraiment pour le 1er avril 1983?
M. Bérubé: Parce que la demande a été
soumise à la séance du conseil du 30 mars en voulant l'appliquer
à l'exercice 1982-1983 et que le Conseil du trésor a dit non
à l'exercice 1982-1983 et oui à l'exercice 1983-1984. Par
conséquent, lors de cette séance historique, vous avez une
décision qui porte sur le budget de 1983-1984.
M. Polak: Donc, il n'y a rien de ce qu'on appelle cuisiner les
livres ou quelque chose comme cela; il n'y a rien de cela là-dedans. Il
y a un petit truc administratif, parce qu'on voit beaucoup d'engagements du
mois de mars 1983 qui s'appliquent pour l'année 1983-1984. Je voudrais
qu'on soit très clair là-dessus, qu'on comprenne.
M. Bérubé: Écoutez, c'est normal.
M. Polak: Selon moi, si un comptable disait: Revenez donc la
semaine prochaine quand nous serons dans la nouvelle année, on
l'acceptera...
M. Bérubé: II arrive fréquemment en janvier
qu'un ministère me demande un engagement financier pour le mois de
février. Je trouve cela normal. Il arrive fréquemment qu'en
octobre quelqu'un me demande un engagement qu'il dépensera au mois
d'octobre. On ne peut jamais demander un engagement une fois que la
dépense est faite; il faut demander l'engagement avant que la
dépense soit faite. Donc, lorsque nous arrivons au 31 mars, on n'est
quand même pas pour cesser de fonctionner et dire: Nous n'approuverons
aucun engagement pour le mois d'avril. Cela voudrait dire qu'il n'y aurait pas
de dépenses qui se feraient en avril parce qu'il n'y aurait rien qui
serait engagé au mois de mars.
M. Polak: D'accord. Je n'ai plus confiance dans ce gouvernement;
c'est pour cela que je pose ces questions. On sent qu'on nous triche.
M. Bérubé: Oui, mais ceux qui vous liront dans le
journal des Débats n'auront plus confiance en l'Opposition. Vous devriez
penser à cela aussi.
M. Polak: On verra! Je n'ai pas peur.
Le Président (M. Gagnon): À quel engagement?
M. Polak: Énergie et Ressources.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Quel engagement?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Moi, j'étais à
l'Éducation, engagement 800.
M. Polak: Ah bon!
Le Président (M. Gagnon): Éducation, engagement
800. M. le député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela rattrape ce qu'on a vu aux
Affaires sociales tout à l'heure pour l'Institut Roland-Saucier. Cette
fois-ci, c'est une subvention à Concordia pour le paiement du capital et
des intérêts d'un emprunt obligataire - et non pas obligatoire -
de 5 000 000 $, série "D", etc. L'utilisation des fonds, c'est
partiellement pour les dépenses d'investissement et pour le
refinancement du solde d'une émission antérieure. Est-ce qu'on
pourrait avoir la défalcation?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Oui, vous pouvez l'avoir, ce sera
long.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce sera deux chiffres qui
totalisent 7 875 000 $.
M. Bérubé: Oui, mais deux chiffres
éparpillés dans sept pages de texte; il faut que je les
retrouve.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah bon! C'est surtout à
l'égard de la portion de refinancement du solde d'une émission
antérieure que les questions de tout à l'heure me viennent
à l'esprit pour voir si l'opération statistique est une norme,
c'est-à-dire le refinancement constant du capital, le "rollover",
autrement dit, vers l'éternité.
M. Polak: C'était la théorie créditiste.
M. Bérubé: En mai 1978, la corporation a pourvu
à la création d'une émission d'obligations de 3 000 000 $,
série "B". Il y a eu une deuxième convention de fiducie
supplémentaire consentie par la corporation en faveur du fiduciaire, le
26 octobre 1981, qui a pourvu à la création et à
l'émission d'une série d'obligations, série "C", de 5 000
000 $. Les deux conventions de fiducie supplémentaire sont
collectivement désignées aux présentes par la convention
de fiducie, mais, là, on contracte un nouvel engagement obligataire de
série "D", au montant de 5 000 000 $. C'est cela mon problème.
J'ai trois séries d'obligations, "A, B et C", antérieures.
Le 3 mai 1976, il y a eu une émission immédiate de 5 000
000 $ de valeur nominale d'obligations série "A", suivie d'une autre
série de 3 000 000 $ et d'une troisième série de 5 000 000
$, sauf que je suis totalement incapable de savoir, dans ces émissions
successives, ce qui a consisté en un refinancement des émissions
antérieures et possiblement un ajout, ce qui fait que je n'ai pas le
portrait.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, c'est cela. Pour la "D",
non plus, à cause de la nature des renseignements que vous avez devant
vous.
M. Bérubé: Oui, pour la "D", on sait qu'il n'y a
aucun versement de capital. De 1983 à 1987, il n'y a aucun versement de
capital. Je suis incapable de trouver dans "A, B et C" quels ont
été les versements en capital, quels ont été les
simples refinancements et quels ont été les financements
nouveaux. Dans ces conditions, je n'ai pas le portrait. Si vous y tenez, on
peut le faire sortir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Dans le fond, la question c'est
de savoir - sur les 7 875 000 $, évidemment, il y a 2 875 000 $
d'intérêt, c'est comme rien -quant aux 5 000 000 $ de la
série "D", quel est le montant qui vise à refinancer le solde des
trois autres - peut-être les trois autres, c'est ce qu'on ne sait pas -
plus précisément le solde pour les dépenses
d'investissement probablement relativement récentes.
M. Bérubé: Ce que je crois comprendre de vos
interrogations, c'est que vous aimeriez savoir à quel rythme le
gouvernement amortit le capital de ses émissions d'obligations. Vous
pourriez certainement conclure que, de 1983 à 1987, le rythme est
infiniment petit.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Zéro.
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous dire ce qu'il
était dans le passé.
M. Polak: Énergie et Ressources, engagement 200.
Énergie et Ressources
Le Président (M. Gagnon): Engagement 200.
M. Polak: "Contrat pour l'achat de 2 600 000 litres de diluant
585 pour les insecticides chimiques utilisés dans le cadre du programme
de lutte contre la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Seul
soumissionnaire: Shell Chimie du Canada,
845 000 $."
Il y a quelques jours, le ministre de l'Environnement a dit à la
Chambre, en réponse à une question, qu'il songeait à
décréter un moratoire d'un an sur l'épandage de produits
chimiques destinés à exterminer la tordeuse des bourgeons de
l'épinette. Il s'est référé à un rapport du
Bureau d'audiences publiques et il a dit, ensuite, que le Conseil des ministres
devait prendre une décision - je pense que c'était hier - en ce
qui a trait à la poursuite ou non de l'épandage de ces produits
qu'on jugerait nocifs et dangereux, principalement pour les enfants.
Je vois maintenant cet engagement de 845 000 $, à l'engagement
202, on voit encore 200 000 litres pour une somme de 108 000 $. Est-ce que le
ministre peut expliquer cela? Qu'est-ce qui a été
décidé hier? Est-ce que tout ça a été
annulé, ces engagements 200 et 202?
M. Bérubé: Le gouvernement a décidé
d'aller de l'avant avec la campagne d'arrosage cette année en la
soumettant à certaines restrictions demandées par le
ministère de l'Environnement quant aux aires de protection, en
particulier, en faisant un effort pour utiliser le plus possible un insecticide
de type bactériologique. Le gouvernement a suspendu sa décision
pour l'instant sur les recommandations des deux autres années d'une
campagne de trois ans.
Il est normal que le ministre de l'Environnement, sur la base de
recommandations de son administration, présente le point de vue
environnemental dans une décision, mais il est également clair
que c'est le Conseil des ministres qui prend une décision et non pas le
ministre de l'Environnement comme tel. Il est clair qu'il doit y avoir une
évaluation des inconvénients dans un dossier comme celui-ci.
L'évaluation de ces inconvénients n'a pas été
faite. Nous n'avons eu qu'un aspect, soit celui de la protection de
l'environnement. L'impact sur l'économie n'a pas été
évalué et je pense qu'il y a un équilibre à faire.
Lorsqu'on parle de toxicité d'insecticide, je pense que c'est
indéniable, l'eau est un élément toxique. La plus belle
preuve de cela, c'est que je peux vous mettre la tête sous l'eau pendant
cinq minutes et vous allez en mourir. L'eau en trop forte concentration est
donc un élément toxique.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas vrai, c'est parce
qu'il n'y a pas d'air, vous le savez pertinemment. Ce n'est pas l'eau, c'est
l'absence d'air.
M. Bérubé: De fait, tout
élément...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est pour ça qu'il ne
pratique pas sa profession d'ingénieur. (11 h 45)
M. Bérubé: Tout élément peut
être jugé toxique et, indéniablement, les insecticides sont
des éléments toxiques. La question que l'on doit toujours se
poser, c'est: À faible dose, y a-t-il preuve d'un dommage significatif?
Ces preuves-là sont extrêmement difficiles à
établir, d'une part, sans études épidémiologiques
rigoureuses et de telles études sont rarement disponibles.
Deuxièmement, on connaît l'impact à forte
concentration, mais les doses utilisées ne sont pas des doses à
forte concentration; par conséquent, on n'a pas nécessairement
d'impact négatif majeur. Il y a des mesures qui sont prises sur le
terrain lors de ces épandages pour mesurer l'impact sur la faune. On
recueille des insectes et autres pour voir quel impact de tels arrosages
peuvent avoir sur la faune. Les mesures obtenues par le passé
indiquaient que, si dommage il y avait, le dommage était minime, sans
pour autant, évidemment, conclure quant aux dommages à long
terme, bien que les mesures faites sur la biodégradabilité de ces
substances indiquaient que la rémanence dans l'environnement
n'était pas la rémanence observée dans le cas du DDT, par
exemple, et qu'on avait peut-être raison de croire que l'effet à
long terme était minime.
Donc, on peut, si on isole l'environnement totalement, tirer la
conclusion que l'humanité devrait cesser d'exister, puisqu'elle pollue
l'environnement par sa seule existence, ne serait-ce que par ses
matières naturelles qu'elle doit nécessairement rejeter de temps
en temps simplement pour survivre, à la suite d'un excellent repas. Il
est clair que...
M. Polak: M. le Président, je m'excuse. M.
Bérubé: ...on pourrait conclure...
M. Polak: Je ne pense pas avoir demandé une étude
écologique à ce sujet.
Une voix: C'est naturel.
M. Bérubé: Non, mais vous m'avez demandé la
position du gouvernement. Il y a donc effectivement un aspect environnemental
à toute décision. Il y a également un aspect
économique. Or, l'aspect économique n'a pas été
évalué.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Donc, il n'y a pas de
décision de prise.
M. Bérubé: II n'y a pas de décision de prise
pour l'avenir. Il y en a une cette année qui, par mesure de prudence,
partout où l'insecticide BT, par exemple, peut donner des
résultats acceptables, est de favoriser
son utilisation; deuxièmement, par mesure de prudence
également, on veut accroître les zones de protection où il
n'y aura pas d'arrosage, mais aller de l'avant avec le programme d'arrosage
pour cette année.
M. Polak: Maintenant, j'ai une question additionnelle, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Ces mesures de contrôle et de prudence, est-ce
que cela peut affecter les deux contrats avec Shell Chimie du Canada?
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Non. Si le diluant acheté est trop fort et qu'on
doit faire quelque chose avec cela, un ajustement, est-ce que cela peut
influencer ces contrats?
M. Bérubé: Vous savez, ce sont des diluants de type
kérosène. Ils ne sont pas toxiques comme tels. C'est bien
sûr que les vapeurs d'essence, si vous en respirez trop,
évidemment, c'est toxique. Mais, à cet égard, il faudrait
fermer tous les postes d'essence au Québec. Évidemment, ce n'est
peut-être pas désirable, non plus. Donc, le diluant en
lui-même n'est pas toxique. Souvent, ce qui est toxique, c'est l'agent
que l'on utilise pour faciliter la dilution du fénitrothion, par
exemple, à l'intérieur du diluant organique. Ce sont donc les
détergents utilisés pour faciliter la dissolution de votre
insecticide qui ont révélé, dans plusieurs cas, des
degrés de toxicité qui étaient même plus importants
que l'insecticide lui-même.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous d'autres questions
à d'autres engagements?
M. Polak: Engagement 201.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 201.
M. Bérubé: Même chose.
M. Polak: Ministère de l'Énergie et des Ressources.
"Contrat pour l'achat de 71 250 kg de fénitrothion et de 504 400 litres
de matacil 1,8D utilisés pour assurer la protection du feuillage, dans
le cadre du programme de protection 1983. Plus bas soumissionnaires: Sumitomo
Canada Ltd, Toronto; 576 000 $; Chemagro Ltd, en Ontario, pour 2 566 874
$."
Ma question est la suivante. Qu'est-ce qu'on a fait pour essayer
d'acheter de tels produits au Québec ou, au moins, pour essayer
d'informer l'industrie québécoise, qu'il y a de beaux contrats de
3 000 000 $ par année? C'est à peu près le temps que vous
y pensiez.
M. Bérubé: On a tout fait.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): IIn'y en a pas.
M. Polak: On a tout fait. En êtes-vous certain? Il y a
quelques mois, on a eu le même problème. Il y a un an ou deux, on
a eu le même problème avec des enveloppes de retour où vous
avez répondu qu'on pouvait seulement acheter ces enveloppes à
Toronto. Faisant suite à ma suggestion, j'ai noté avec plaisir
que, cette année, on les a obtenues au Québec.
M. Bérubé: Peut-être qu'il y a une entreprise
qui a décidé de retenir votre aimable suggestion.
M. Polak: C'est cela. Cela a créé des emplois
permanents et vrais pour les Québécois. Donc, la réponse,
si j'ai bien compris, c'est parce qu'on peut obtenir cela seulement en Ontario.
On a tout fait?
M. Bérubé: On ne peut rien vous cacher.
M. Polak: D'accord, on ne peut rien me cacher, parfait. Il faut
que je regarde ma feuille, M. le Président, parce que, savez-vous, je
discute maintenant - j'en avise déjà le ministre - très en
détail de ce cahier avec nos responsables. Donc, je ne vous cache pas
que j'ai eu des discussions avec le député d'Outremont sur le
ministère de l'Énergie et des Ressources. Il me suggère
des questions. Vous l'aviez déjà noté, parce que j'ai
remarqué qu'aujourd'hui le ministre avait eu beaucoup de
difficulté à répondre. Il a cherché partout dans
ses livres. Mais c'est très bon, la lutte devient de plus en plus
serrée.
Le Président (M. Gagnon): Si je comprends bien, M. le
député de Sainte-Anne, vous aviez...
M. Polak: Oui, je regarde donc la question...
M. Bérubé: Le député d'Outremont n'a
jamais été capable de construire une centrale nucléaire
rentable dans le monde. Alors, je ne vois pas pourquoi il nous donnerait des
leçons sur l'aménagement des forêts, maintenant.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, vous nous faisiez remarquer
tantôt qu'il fallait s'en tenir aux engagements; là, vous
voulez...
M. Bérubé: Voilà un autre ingénieur
qui a choisi une carrière politique ayant raté sa carrière
d'ingénieur...
Le Président (M. Gagnon): ...ouvrir un grand
débat.
M. Bérubé: ...comme le dirait le
député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Polak: J'ai eu la réponse. Ensuite, encore à
Énergie et Ressources, engagement 300. "Contrats pour l'achat de 322 225
récipients forestiers en polyéthylène haute
densité, pour livraison à différents endroits au
Québec. Plus bas soumissionnaires: Les Industries provinciales
Ltée, 128 000 $, et Sagesser Plastique Corp., 255 000 $." D'abord, je
voudrais savoir - j'ai deux questions - s'il s'agit de sacs pour les vidanges
dans le parc, etc. C'est cela?
M. Bérubé: Non. C'est pour les petits arbres.
M. Polak: D'accord, pour les petits arbres. Est-ce qu'il y a un
petite fleur de lis bleue là-dessus ou si c'est seulement un sac
ordinaire avec rien de spécial de nature québécoise?
Une voix: II est fabriqué ici.
M. Bérubé: Je ne suis pas allé les voir.
M. Polak: II est fabriqué ici, mais je veux établir
que c'est le sac le moins coûteux.
M. Bérubé: Ce n'est pas un sac.
Une voix: C'est un récipient forestier.
M. Bérubé: C'est un petit contenant cylindrique
à l'intérieur duquel on plante...
M. Polak: Ah bon!
M. Bérubé: ...la semence de résineux et on
lui permet de croître dans un milieu protégé.
Éventuellement, on le transfère dans la planteuse pour l'injecter
dans le sol. On récupère, à ce moment-là, le
contenant et on le recycle en le retournant à la
pépinière.
M. Polak: D'accord, c'est parfait. Deuxième question:
Concernant la compagnie Sagesser, est-ce que c'était prévu dans
la soumission qu'il pouvait y avoir une soumission partielle?
M. Bérubé: Les termes du contrat de soumission, je
ne pourrais pas vous les dire.
M. Polak: En d'autres termes, est-ce que tous les
soumissionnaires savaient qu'il y avait une possibilité d'avoir une
partie de la commande? Parce que cela peut influencer le prix.
M. Bérubé: Je vous dirais que oui dans la mesure
où on a fait un mélange de commandes en prenant les plus bas
soumissionnaires capables de livrer la marchandise. J'ai des prix...
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: ...et des volumes qui varient. On a donc
recombiné volumes et prix de manière à obtenir un total
qui soit le plus économique possible. Cela explique pourquoi vous avez
une répartition. Voyez-vous, Sagesser Plastique a soumissionné
à un prix très bas, mais ne pouvait pas fournir toute la
commande, d'accord?
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Par contre, si un soumissionnaire avait
pu fournir toute la commande à un prix inférieur à
Sagesser, on l'aurait pris, évidemment. Ce n'est pas cela que nous avons
fait. On a recombiné, dans les propositions qui nous étaient
faites, les prix et volumes nous permettant d'avoir la plus basse soumission
totale.
M. Polak: Tout ce que je voudrais savoir, c'est si, quand la
soumission est sortie, ceux qui ont soumissionné sur ce contrat savaient
tous qu'il y avait une possibilité de fournir seulement une partie de la
commande. Par exemple, Plastique Gagnon, qui a soumissionné sur le tout,
savait-elle qu'elle aurait pu soumissionner sur peut-être la même
quantité que Sagesser Plastique?
M. Bérubé: Dans la mesure où Sagesser
Plastique a soumis une partie seulement du volume et que sa soumission est
complète et conforme, il faut dire que, si elle est conforme aux devis,
c'est donc qu'elle pouvait le faire.
Le Président (M. Gagnon): À quel engagement?
M. Polak: Engagement 400, de l'Énergie et des Ressources.
"Renouvellement du contrat de services pour agir à titre de conseiller
et d'expert-conseil dans le domaine de l'industrie forestière, pour une
période d'un an à compter du 1er avril 1983. Fournisseur: M. Ewen
Rankin. Montant de l'engagement: 59 00 $."
Son paiement est sur une base horaire? Ce M. Rankin, lui fournit-on un
bureau ou
s'il travaille chez lui?
M. Bérubé: II n'est pas sur une base horaire,
à ma connaissance. C'est cela. C'est une rémunération
fixe; il n'est pas à un taux horaire. Il consacre 65% de son temps de
consultation au MER.
M. Polak: 65% de son temps. Les services de secrétariat
qui lui sont fournis sont-ils inclus dans ce montant?
M. Bérubé: II est intégré à
une équipe de spécialistes responsables de l'application du
programme des pâtes et papiers qui, comme vous le savez - le Soleil en a
fait état, je crois, la semaine dernière - entraîne cette
année des investissements de 478 000 000 $ dans l'Est du Québec,
vérifiés auprès des compagnies les unes après les
autres. Cela montre bien le succès de ce programme des pâtes et
papiers qui a été largement conçu par M. Rankin, alors que
je l'avais engagé comme expert. C'est une des brillantes
réalisations gouvernementales, ce programme de pâtes et papiers.
Évidemment, la pensée politique qui a animé le dossier
était présente. Il faut lui attribuer une part de
responsabilité modeste, mais néanmoins réelle.
M. Polak: Est-ce qu'on peut continuer nos travaux, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): Pardon?
M. Polak: Je voudrais demander si on peut continuer nos travaux
ordinaires sans les discours politiques du ministre. Nous sommes à
l'engagement 400, avec M. Rankin.
M. Bérubé: J'essayais, tout simplement, de remplir
le vide que laissait le manque de questions.
M. Polak: Ah bon! L'engagement 401.
Le Président (M. Gagnon): Je croyais que vous étiez
pour souligner que le député de Champlain avait été
à la base de l'éveil.
M. Polak: Engagement 401. "Contrat pour les travaux d'obturation
de quinze puits de gaz naturel situés dans le comté de
Maskinongé. Fournisseur: Société québécoise
d'initiatives pétrolières. Montant de l'engagement: 150 000
$."
Je retire ma question, M. le Président, parce que je commence
à être un peu fatigué. Je veux parler de l'engagement 402,
non pas de l'engagement 401. On gagne du temps, M. le Président. Je
retire l'engagement 401; c'est une erreur technique.
M. Bérubé: D'accord.
M. Polak: J'ai une question à l'engagement 402.
"Subvention de fonctionnement au Conseil de l'industrie de l'hydrogène,
Montréal pour la période 1982 à 1985 inclusivement.
Montant de l'engagement: 600 000 $."
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, on peut garder votre question pour après la période
des questions, parce qu'il est maintenant midi. Nous devrons suspendre nos
travaux jusque vers 15 heures.
M. Polak: Parfait.
Le Président (M. Gagnon): Cela va-t-il?
M. Bérubé: On devrait avoir fini avant 18
heures.
M. Polak: Si vous répondez...
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise de la séance à 15 h 36)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des engagements financiers reprend ses travaux.
À quel engagement en étions-nous?
M. Polak: Énergie et ressources. Engagement 402. Il s'agit
d'une "subvention de fonctionnement au Conseil de l'industrie de
l'hydrogène, Montréal, pour la période de 1982 à
1985 inclusivement. Montant de l'engagement: 600 000 $."
Juste en quelques mots, est-ce que le ministre peut nous dire l'objectif
ou ce que fait ce conseil? Deuxièmement, on a lu dans les journaux
récemment qu'une décision devait être prise et qu'une usine
sera installée à Shawinigan. Est-ce qu'une telle décision
est définitive ou est-ce qu'il y a possibilité qu'on
considère Sept-Îles, région défavorisée, avec
une abondance d'énergie électrique?
M. Bérubé: Premièrement,
l'intérêt pour l'électrolyse de l'eau s'est
développé à la Société Noranda qui, comme
vous le savez, a un centre de recherche à Pointe-Claire. Cette
société a développé une technologie passablement
sophistiquée d'électrolyse en même temps que l'IREQ, qui
étudiait aussi le problème de l'électrolyse, mais cette
fois pour des raisons autres, essentiellement pour des raisons de stockage de
l'énergie. Une des façons d'emmagasiner l'énergie
électrique
consiste à convertir cette énergie électrique en
gaz en dissociant l'eau, de telle sorte qu'éventuellement, on n'a
qu'à faire réagir l'hydrogène et l'oxygène pour
reconstituer l'eau et dégager l'énergie électrique qui a
été emmagasinée. Donc l'IREQ, le centre de recherche
d'Hydro-Québec, s'est de longue date intéressé aux
phénomènes d'électrolyse.
La raison pour laquelle le ministère a commencé à
s'y intéresser il y a quelques années, c'est qu'au moment
où nous avons créé la Société nationale de
l'amiante, il s'est révélé que les membranes qui avaient
été développées par Noranda pour permettre la
séparation des deux gaz reposaient sur des tissus faits de fibres
d'amiante aux propriétés assez remarquables, ce qui avait
amené la Société nationale de l'amiante à
établir des contacts plus suivis avec Noranda et également - dans
la mesure où on avait entre-temps regroupé énergie, mines
et ressources et forêts - s'est établi une sorte de contact
à l'intérieur du ministère entre ces différentes
directions, ce qui a amené les gens de l'énergie à
s'intéresser eux-mêmes au dossier.
La Société Noranda progressant, HydroQuébec
progressant dans le dossier, on devait créer un comité
québécois qui allait s'intéresser au dossier de
l'hydrogène liquide, à la fois comme carburant de transport et
pour d'autres utilisations telles que l'hydrogénation en chimie des
plastiques et la fabrication de gaz de synthèse.
C'est le noyau de départ. Et cette année, pour la
première fois, pour essayer d'encourager une plus grande cohésion
des intervenants, les amener à se parler et à travailler
ensemble, nous accordons une subvention de 600 000 $. C'est la première
fois d'ailleurs que nous intervenons directement pour tenter de ramener ces
intérêts divers - je ne dis pas divergents -pour examiner les
retombées.
La raison pour laquelle on a poursuivi cet objectif est très
simple. Le plus gros problème que nous avons en recherche au
Québec est un problème de transfert de technologie, en ce sens
qu'il n'y a pas d'infrastructure industrielle prête à recevoir des
développements technologiques. On a, par exemple, inventé, dans
la région de Québec, des lasers de très haute puissance,
les plus puissants au monde. Néanmoins, ils ont été
construits ailleurs qu'au Québec, c'est-à-dire en Ontario, parce
qu'il n'y avait pas d'entreprises québécoises capables de prendre
la relève et de transformer une bonne idée en un produit
commercial.
Il est donc extrêmement important de rapprocher les industries de
la recherche. Le but de ce Conseil de l'industrie de l'hydrogène est
d'amener des gens de milieu aussi disparates que la Société
Noranda, que l'IREQ, que SNC, à travailler ensemble et à faire en
sorte qu'un jour, on puisse peut-être mettre en place un vaste centre de
technologie en électrochimie et en electrolyse de l'eau, de telle sorte
qu'on puisse développer, au Québec, un centre d'excellence dans
le domaine.
C'est donc une aide pour en arriver à créer un noyau qui
concentrerait au Québec toute la recherche dans le domaine et s'assurer
qu'il y ait des retombées.
M. Polak: Maintenant, cela me satisfait. À propos de - je
ne vous demande pas de donner une réponse aussi large qu'à la
première question - la mention de Shawinigan et de ma suggestion
d'étudier cela, la décision est-elle déjà
prise?
M. Bérubé: J'imagine que les gens en cause dans un
tel projet vont choisir l'endroit le plus approprié. Il faut vous dire
qu'on n'a pas, à ma connaissance, réussi à transporter de
l'hydrogène sur un fil alors que, pour l'électricité,
c'est bien fait. Le problème qu'on va avoir à implanter une usine
de fabrication d'hydrogène loin d'un marché, c'est que je ne sais
pas ce qu'on fera avec l'hydrogène après. Ce type d'entreprise,
à mon avis, va s'implanter à proximité d'usines. À
titre d'exemple, à Saint-Juste-de-Bretenières, on met en place
une usine pilote pour faire de la combustion de matières ligneuses non
commerciales, pour éventuellement fabriquer des gaz de synthèse,
du méthanol et même de l'essence. Or il faudra enrichir en
hydrogène de tels gaz et, à ce moment, cela peut être
intéressant d'implanter à proximité une telle usine.
De plus, il y a, dans des régions comme Murdochville et Noranda,
des utilisateurs importants d'oxygène dans le "smeltage" des
minéraux métalliques et il pourrait y avoir des justifications
d'implantation d'une usine de fabrication de gaz. C'est également
possible, mais je ne pourrais pas vous dire si Sept-Îles dispose d'un
avantage quant à l'utilisation des sous-produits. Il est clair qu'en
implantant une telle usine à proximité de la source de production
d'énergie, vous économisez le transport de l'énergie
électrique. Mais une fois les lignes électriques
implantées, le coût du transport est moins important. C'est
l'infrastructure qui coûte cher en transport de l'énergie
électrique. C'est là qu'il y a des pertes également, mais
je pense que le facteur de localisation relève moins de la
proximité du barrage que de la proximité du marché pour
les sous-produits.
M. Polak: D'accord. Énergie et Ressources, engagement 601,
M. le Président. "Contrat de services pour effectuer des travaux de
cartographie dans divers comtés de la région
métropolitaine de Québec. Fournisseur choisi: la
Société de Cartographie
du Québec. Montant: 52 000 $."
J'ai une courte question. Je crois comprendre que la
Société de Cartographie est une société
d'État. Est-ce que cela vaut la peine d'avoir un fournisseur
privé pour répondre aux soumissions si la société
d'État peut soumissionner sur un contrat même à perte? En
tout cas, il y a beaucoup moins de contrôle au point de vue du prix
qu'elle soumet.
M. Bérubé: Engagement 601?
M. Polak: La Société de Cartographie du
Québec.
M. Bérubé: Oui, elle est sur le même pied que
les autres.
M. Polak: Excusez-moi.
M. Bérubé: Elle est traitée sur le
même pied que les autres. (15 h 45)
M. Polak: Oui, mais elle pourrait théoriquement
soumissionner à un prix vraiment moindre que la vraie valeur seulement
pour avoir le contrat, parce que c'est une société d'État.
Je ne dis pas que toutes les sociétés d'État doivent
perdre de l'argent, mais il serait, de temps en temps, plus facile de courir un
risque pour elles que pour l'industrie privée. La question que j'ai eue
par l'entremise de notre porte-parole est celle-ci: Est-ce que cela vaut la
peine, dans un tel cas, de procéder par soumission, vu que ce sont les
sociétés d'État qui sont presque toujours gagnantes si
elles le veulent?
M. Bérubé: On la force, en fait, à
être compétitive, parce que, si elle soumettait n'importe quel
prix et était discutable... Notre critère, à ce
moment-là, c'est la rentabilité de la société. Si
la Société de Cartographie ne fait pas de profits avec les
contrats qu'elle obtient du gouvernement ou d'ailleurs, c'est signe qu'elle
soumissionne trop bas. À ce moment-là, l'État paie sous
forme de compensation pour les déficits accumulés. À mon
avis, c'est un faux problème. Si la Société de
Cartographie monopolisait les contrats, à ce moment-là, on
pourrait peut-être s'opposer.
Je ne vous cache pas que, lorsque je suis arrivé au
ministère, le ministère des Terres et Forêts de
l'époque avait développé une approche pour la
répartition des contrats qui m'apparaissait tout à fait valable.
Elle avait été développée sous M. Kevin Drummond,
qui avait un sens très élevé de l'équité.
Elle faisait en sorte que les contrats étaient répartis assez
équitablement entre les différentes sociétés de
cartographie au Québec, un peu en fonction de la taille des entreprises.
On avait un système, somme toute, qui fonctionnait assez bien.
En introduisant Rosalie dans la sélection, on a eu quelques
petits problèmes d'ajustement, mais, depuis, on constate que la
répartition entre les différentes sociétés de
cartographie, finalement, revient à peu près à ce qu'il y
avait avant. Donc, la Société de Cartographie reçoit sa
part de contrats, laquelle n'est pas supérieure à ce que cette
société recevait avant. Par ailleurs, il semble bien qu'elle ne
fasse pas non plus de déficits majeurs. Donc, on doit tirer la
conclusion qu'elle est à peu près dans les prix.
M. Polak: Engagement 602. "Contrat de services pour effectuer des
travaux de cartographie dans la région de la Côte-Nord,
comtés de Saguenay et Duplessis. Fournisseur choisi: Roger Morais,
Sillery. Montant de l'engagement: 42 055,31 $."
M. Bérubé: Ici, la Société de
Cartographie avait soumissionné et n'a pas été
choisie.
M. Polak: Ah bon! Ma question n'était pas celle-là.
C'était plutôt pour savoir pourquoi on a choisi quelqu'un de
Sillery, sachant qu'il y a des gens compétents dans la région
même. Est-ce qu'il y a des personnes...
M. Bérubé: Je cherche la grille. M. Polak:
D'accord.
M. Bérubé: Je vais la trouver un de ces jours.
C'est l'organisation de la firme qui lui a permis d'aller chercher le
morceau. Soulignons que, parmi les critères, il y a un critère
qui est la valeur des honoraires versés par le gouvernement depuis deux
ans. C'est cela qui a permis au ministère, finalement, de corriger...
Plus une firme a reçu de contrats antérieurement, moins elle
obtient de points pour l'obtention du contrat suivant. Ce qui fait qu'il y a un
phénomène automatique. Si le fichier sort trop souvent son nom
pour une pure raison de hasard, il se pourrait - cela s'est vu - que, à
un moment donné, elle accumule tous les contrats et que les autres
fassent faillite; ce que nous ne désirons pas, parce qu'elles sont peu
nombreuses et on doit permettre à toutes de vivre. Ce que l'on fait,
c'est que, si elle reçoit trop de contrats pendant une période,
elle devient très défavorisée au chapitre du taux de
pondération relié à la valeur des honoraires et elle
saute. Dans le cas présent, on peut dire que c'est l'organisation de la
firme qui lui a permis d'aller chercher le contrat.
Je dois ajouter que - c'est souvent le cas en cartographie - il y a
quelquefois des
travaux de cartographie qui sont très spécialisés,
très difficiles. Je me souviens qu'il y a un cartographe, dont je ne
mentionnerai pas le nom, du comté de Matane qui - cela m'avait
frappé - recevait beaucoup de contrats. Mais il faut reconnaître
que, chaque fois qu'on a un problème compliqué, il est bon. Il
sait faire et il est très bon. Il y a cela aussi qui joue. Il y a des
spécialistes dans certains domaines. C'est possible que la firme Morais
soit mieux organisée pour faire le genre de travail.
M. Polak: Énergie et Ressources, engagement 801.
"Subvention à la Société de développement de la
Baie James pour combler le déficit d'opération 1982. Montant de
l'engagement: 2 000 000 $."
Voici la question que j'ai ici. Apparemment, le gouvernement a
décidé de liquider cette société. Pourquoi doit-on
encore continuer de payer des subventions? Quand cette liquidation aura-t-elle
lieu?
M. Bérubé: Incessamment, l'Assemblée
nationale sera saisie de la décision prise par le Conseil des ministres
et les moyens pris pour liquider ladite société. Il est clair
qu'il y a, à l'intérieur de la Société de
développement de la Baie James, un nombre d'activités qui sont
absolument essentielles. La Société de développement de la
Baie James a fait de l'excellent travail dans le domaine de l'exploration
minière. Elle a également joué un rôle important
dans le domaine de la construction et l'entretien de routes. Elle a joué
un rôle important dans le développement touristique. Il est clair
qu'il y a un certain nombre de mandats de la société qui doivent
être maintenus.
Ce que nous avons demandé à la Société de
développement de la Baie James, c'est de réduire ses
activités au strict essentiel et plus particulièrement dans des
secteurs qui apparaissent valables à l'heure actuelle. Plutôt que
de lui verser une capitalisation comme nous le faisions antérieurement -
c'est-à-dire que, chaque année, on versait du capital-actions
nouveau, frais - nous avons demandé à la firme de puiser à
même le capital-actions qu'elle avait accumulé, mais qu'elle
n'avait pas dépensé, jusqu'à épuisement. Nous
compenserions pour les besoins résiduels sous forme de subvention. C'est
ce que nous faisons à l'heure actuelle.
Il s'agit d'une situation temporaire qui va se régler au moment
où nous aurons pris toutes les mesures juridiques pour mettre un terme
aux activités de la société.
Finances
M. Polak: D'accord. Finances, engagement 100. "Contrat de
services pour l'impression et la distribution des listes provenant du
traitement par ordinateur du SYGBEC, pour une période de trois ans,
à compter du 1er avril 1983. Plus bas soumissionnaire: Logidec Inc.,
Montréal. Montant de l'engagement: 1 080 000 $."
Ce sujet correspond à la discussion de ce matin concernant la
Fonction publique et les Communications.
M. Bérubé: C'est exactement le même.
Tantôt, quand nous atteindrons la Fonction publique, j'aurai
réponse aux questions que vous vouliez poser.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Aux
Finances, est-ce que...
Fonction publique
M. Polak: Je reviens à la Fonction publique, engagement
100. "Contrat de services pour l'impression et la distribution des listes
provenant du traitement par ordinateur du SAGIP, pour une période de
trois ans à compter du 1er avril 1983. Plus bas soumissionnaire: Logidec
Inc., Montréal. Montant de l'engagement: 850 000 $."
Donc, la réponse qu'on aura sera vraiment pour les Communications
de ce matin. Finances, engagement 100 et Fonction publique, no 100 maintenant.
On voudrait savoir le nom d'au moins trois ou quatre autres soumissionnaires
pour vérifier le prix.
M. Bérubé: Logidec, ACSI, COS, IST, ROCHE ont fait
des propositions. Le comité de sélection a retenu la firme
Logidec pour toute une série de raisons. Je vous les donne. C'est le
plus bas soumissionnaire. C'est le meilleur rapport coût-performance.
C'est la meilleure proposition d'engagement financier minimum puisqu'il fallait
donner des garanties minimales de travaux à faire. L'évaluation
technique confirme la capacité de la firme à remplir le mandat
avec succès.
M. Polak: D'accord.
M. Bérubé: En fait, il existe de
l'équipement très sophistiqué aujourd'hui pour de
l'impression rapide de toutes sortes de formulaires. Aucune firme
peut-être au Québec n'est en mesure de s'équiper justement
parce qu'elle n'a jamais le volume. En regroupant ces contrats et en
dégageant un volume important d'impression, il devenait possible
à une firme de s'équiper du matériel en question et
d'offrir un service à coût nettement inférieur. C'est ce
que nous faisons. Nous utilisons la technique du faire-faire,
c'est-à-dire que nous aurions très bien pu le faire en
régie, mais nous avons estimé que, si nous pouvions permettre
à une
entreprise québécoise de se doter d'un matériel
aussi sophistiqué, comme la capacité de production
excéderait de beaucoup ce que le gouvernement va demander en contrat,
elle pourrait se tourner et offrir des services à l'entreprise
privée qui présentement ne peuvent pas être offerts
ailleurs au Québec. Vous voyez que cela va permettre à la fois au
gouvernement d'obtenir des coûts inférieurs, et permettre à
une entreprise québécoise d'ouvrir un marché qui
n'existait pas, puisqu'elle va offrir un nouveau service. C'est, somme toute,
une excellente décision qui résulte, si je ne m'abuse, d'une
recommandation du Conseil du trésor, à l'origine.
Le Président (M. Gagnon): Habitation et Protection du
consommateur.
M. Polak: Non. Fonction publique, engagement 101.
"Supplément pour porter à 63 800 $ le coût des honoraires
pour agir à titre d'agent négociateur dans le cadre de la
négociation de la convention collective à intervenir entre le
gouvernement et le Syndicat des agents de la conservation de la faune du
Québec. Fournisseur: André Tremblay, Sainte-Foy; montant de
l'engagement: 35 000 $."
J'ai constaté que le montant original était de 28 800 $
avec un supplément de 35 000 $ pour un total de 63 800 $. Donc, c'est
plus de 100% de supplément. Y a-t-il une raison pour cela? Si oui,
laquelle?
M. Bérubé: Au départ, on avait
alloué, pour cette négociation, une journée par semaine.
On constate que le temps consacré à la négociation
présentement est de 3 jours par semaine, donc il y a une augmentation
très substantielle de la durée de la négociation. Le solde
qui reste à l'engagement initial est insuffisant pour couvrir l'ensemble
des frais.
M. Polak: Mais est-ce que le fardeau du travail, pour
négocier avec le Syndicat des agents de la conservation de la faune, est
augmenté? Ou est-ce parce que tout devient de plus en plus
compliqué avec vous?
M. Bérubé: II y a plusieurs façons de
ralentir... Oh non! J'ai les délais des rondes de négociations
sous les administrations libérales. Il y en a des solides. J'ai vu
jusqu'à 29 mois avec les enseignants. Alors, je pense que, si
j'étais à la place du député de Sainte-Anne, je ne
donnerais pas de leçon sur la durée. Au contraire!
M. Polak: C'est pour cela que j'ai voté pour l'Union
Nationale dans le temps.
M. Bérubé: ...certains pourraient dire que, cette
année, la ronde de négociations a été la plus
courte de toutes les rondes de négociations connues...
M. Polak: Bof!
M. Bérubé: De fait, vous savez, dans une ronde de
négociations, ce n'est jamais qu'une partie qui décide de la
durée des négociations, ce sont les deux parties. Vous êtes
assis à une table et vous devez y consacrer le temps nécessaire.
J'ai vu des cas où les gens se sont assis pendant des semaines et des
semaines sans véritablement rien se dire. Mais, cependant, si vous aviez
le malheur de ne pas aller vous asseoir à la table parce qu'il ne se dit
rien, vous seriez immédiatement accusé de refuser de
négocier. Je dis bien cela autant pour le gouvernement que pour la
partie syndicale. Donc, en négociation, personne ne veut se faire
accuser de ne pas négocier; par conséquent, on est toujours assis
à la table de négociations. Cela ne veut pas dire qu'on
négocie, mais on est assis à la table de négociations.
Forcément, si, présentement, il faut trois jours par semaine
plutôt qu'une seule journée par semaine, eh bien, il faut trois
jours par semaine.
Le Président (M. Gagnon): Habitation et...
M. Bérubé: Ou une loi, mais, en l'occurrence, je
pense qu'il n'y a pas de législation. Dans le cas des agents de la
conservation de la faune, il y a arbitrage obligatoire lorsqu'il n'y a pas
entente. D'ailleurs, il y a des cas qui sont présentement sous arbitrage
à l'heure actuelle, compte tenu qu'on n'a pas pu s'entendre après
un délai raisonnable.
M. Polak: Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 100.
Industrie, Commerce et Tourisme
Le Président (M. Gagnon): Oui. M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: "Subvention de fonctionnement à Keroul Inc.,
Montréal, pour les années financières 1982-1983 et
1983-1984. Montant de l'engagement: 25 100 $."
Je voudrais seulement savoir qui est Keroul Inc.
M. Bérubé: C'est le seul organisme sans but
lucratif qui s'occupe, depuis six ans, de la promotion du développement
touristique pour les personnes physiquement handicapées.
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions sur les
engagements de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme?
M. Polak: Non. Je voudrais simplement dire au ministre que c'est
une réponse modèle, sans aucune intervention de gratuité
politique. C'est une très bonne réponse à une bonne
question, évidemment. Cela fonctionne bien aux engagements
financiers.
Institutions financières et
coopératives
Institutions financières et coopératives, engagement 200.
"Contrat pour la location-achat et l'entretien d'un système de
traitement de textes à ressources partagées, pour une
période de 36 mois. Fournisseur: AES Data Ltée, Québec;
montant de l'engagement: 120 206,29 $."
Y a-t-il une raison pour laquelle on a procédé par le
biais d'un contrat négocié? Je sais que le ministre nous a
expliqué la raison pour laquelle, très souvent, on a un
fournisseur préféré qui s'appelle IBM. Mais ici, il s'agit
de AES Data. Je note que ce n'est pas un renouvellement de contrat, c'est un
nouveau contrat. (16 heures)
M. Bérubé: Ce que je constate, c'est que c'est le
seul soumissionnaire. Cela peut s'expliquer du fait que le système AES
est celui qui répond le mieux aux exigences du service demandeur.
M. Polak: Institutions financières et Coopératives,
poste 300. "Subvention additionnelle pour porter à 635 000 $ la
subvention totale accordée à la nouvelle Fédération
des sociétés d'entraide économique, pour la mise en place
de son infrastructure pour le fonctionnement de ses opérations durant la
période du 1er mars 1982 au 31 mai 1983. Montant de l'engagement: 235
000 $."
Je note qu'il y a une augmentation d'environ 50%. Y a-t-il une raison
spéciale?
M. Bérubé: C'était prévisible. On
avait accordé un premier montant de 400 000 $ pour lui permettre de
traverser la tempête. De plus, on envisageait à l'époque
une subvention totale d'environ 650 000 $, mais le solde devait être
versé à la suite d'une analyse plus étoffée de la
situation générale des sociétés d'entraide. Cette
analyse ayant été effectuée par le ministère des
Institutions financières et Coopératives, il s'agit de verser le
reste de cette subvention, soit 235 000 $, inférieure d'environ 15 000 $
à ce que nous avions prévu, qui représente le montant
qu'il nous faut verser à la fédération pour garder les
sociétés à flot durant cette période de transition
difficile qu'elles traversent.
M. Polak: Justice, engagement 202.
Le Président (M. Gagnon): Justice, engagement 202,
allez-y.
Justice
M. Polak: "Contrat pour l'achat d'un autobus Blue Bird 1981
(neuf) assurant le transport de 29 personnes, pour les besoins du "Pavillon
cellulaire", 10 Saint-Antoine Est, Montréal. Fournisseur: A. Girardin
Inc., Drummondville. Montant de l'engagement: 58 274,46 $."
Si j'ai bien compris, c'est pour le transport de prisonniers. Pourquoi y
a-t-il eu contrat négocié pour un tel achat? N'y a-t-il pas
beaucoup de compagnies qui auraient voulu soumissionner?
M. Bérubé: Blue Bird est le seul manufacturier qui
vend des autobus. Il n'y a qu'un seul constructeur d'autobus au Québec.
Il me semble que Blue Bird est un constructeur québécois. Si je
ne me trompe pas, Blue Bird ne vient-elle pas de fermer son usine? Je suis en
train de me demander si c'était le seul fabricant. De toute
façon, les autobus Blue Bird sont fabriqués au Québec.
C'est la seule firme qui fabriquait des autobus au Québec. Je ne sais
pas si elle en fabrique toujours. De plus, le distributeur exclusif des autobus
Blue Bird est la firme Girardin.
M. Polak: Cela répond en même temps à ma
question relative à l'engagement 400 où il y a encore un autre
autobus. Est-ce qu'il s'agit d'un autre Blue Bird?
M. Bérubé: Je vais vous le dire. Girardin, Blue
Bird, oui.
M. Polak: On n'a pas forcé la compagnie à s'appeler
l'Oiseau bleu. C'est encore Blue Bird. C'est permis?
M. Bérubé: C'était une firme
québécoise à l'origine qui fabriquait des autobus
d'écoliers, laquelle firme a été achetée par la
compagnie américaine Blue Bird. Cette société a
continué à assembler des autobus d'écoliers au
Québec. Je sais cependant - d'ailleurs, nous avons eu une question en
Chambre de la part de l'Opposition - qu'elle a fermé ses portes, mais je
ne sais pas si c'est définitivement ou temporairement, à la suite
de la baisse substantielle des contrats de construction d'autobus
d'écoliers au Québec à cause de la décroissance de
l'effectif.
Le Président (M. Gagnon): Loisir, Chasse et
Pêche.
Loisir, Chasse et Pêche
M. Polak: Loisir, Chasse et Pêche, engagement 200.
"Subvention à la Société des festivals populaires du
Québec, Montréal, pour la coordination de l'organisation de
la
fête nationale du Québec de 1983. Montant de l'engagement:
750 000 $."
Est-ce que j'ai bien compris...
M. Bérubé: L'engagement a été
annulé. Je vous le dis tout de suite.
M. Polak: D'accord, mais il a été remplacé
par une somme de 200 000 $ en guise de dédommagement pour le contrat
qu'elle avait eu. Est-ce qu'on aura un autre engagement financier prochainement
là-dessus?
M. Bérubé: Je vais vous dire la décision du
Conseil du trésor. D'abord, c'est de rescinder la décision du 8
mars et, deuxièmement, d'autoriser le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche à verser à la Société
des festivals populaires toutes les sommes nécessaires à la suite
de la rupture du protocole liant cette société et le
ministère au financement des activités que la
société a déjà réalisées ou
engagées pour l'organisation de la fête nationale de 1983. En
d'autres termes, le Conseil du trésor a autorisé le
ministère à liquider les engagements pris auprès de la
Société des festivals populaires du Québec.
M. Polak: Connaissez-vous le prix que ce règlement a
coûté?
M. Bérubé: Je ne l'avais pas à ce moment,
mais cela devrait venir bientôt au Conseil du trésor. Il me fera
plaisir de vous soumettre l'engagement financier.
M. Polak: Cela vient ici avec les engagements financiers.
Engagement 400. Loisir, Chasse et Pêche. "Contrat de services pour
la réalisation d'études complémentaires aux études
déjà en voie de réalisation pour le compte du
secrétariat Archipel et portant sur les courants. Fournisseur:
Hydro-Québec, Montréal. Montant de l'engagement: 197 000 $."
Je dois comprendre que c'est encore Archipel; ce sont les frais du
secrétariat, etc.
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Sur les courants.
M. Bérubé: C'est cela. Dans la mesure où
Hydro-Québec effectue d'autres études dans le cadre d'Archipel,
et nous en avons vu d'ailleurs ce matin, à ce moment, on a jugé
préférable de lui faire effectuer cette étude
complémentaire portant sur les courants.
Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
M. Polak: Main-d'oeuvre et Sécurité du revenu,
engagement 400. "Subvention à l'Association des gens de l'air du
Québec, Québec, pour procéder à une étude
sur les caractéristiques de la main-d'oeuvre non regroupée
oeuvrant en aviation au Québec. Montant de l'engagement: 96 350 $."
Pourriez-vous me dire le but et l'objectif visés par cette
étude? Cherche-t-on à regrouper tous les francophones travaillant
dans l'aviation ou quelque chose comme cela?
M. Bérubé: On sait, à l'heure actuelle,
qu'il y a beaucoup de chômage dans le secteur de l'aéronautique.
Deuxièmement, on sait que près de 75% du personnel oeuvrant dans
ce domaine ne fait partie d'aucun regroupement et qu'on est difficilement en
mesure d'évaluer la situation économique de ces gens. Les gens de
l'air voulaient procéder à une étude pour évaluer
la situation professionnelle, économique, sociale, le niveau
d'instruction, la répartition géographique de l'ensemble du
personnel oeuvrant dans le domaine aéronautique et examiner, d'une
façon générale, les conditions de travail de ce personnel
au Québec. Comme nous n'avons absolument aucune information sur la vie
des gens travaillant dans le domaine aéronautique au Québec - ils
sont éparpillés très largement dans tout le Québec;
certains travaillent souvent dans de petites firmes, ils sont pilotes ici ou
là et on n'a aucune idée de leur condition de travail - on a
pensé que cela pourrait être un élément
d'information utile au ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu dans l'élaboration de politiques.
Lorsqu'on demande au ministère d'identifier les secteurs où un
jeune doit aller, ses conditions de travail, ses conditions de vie en
général s'il décide de faire carrière dans ce
domaine, il faut reconnaître que, à l'heure actuelle, le
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu
n'a pas trop d'idées de ce qui advient aux francophones oeuvrant dans le
domaine. L'idée est donc d'avoir une meilleure connaissance de ce monde
particulier qu'est l'aviation. Cela permet au ministère d'avoir
peut-être à élaborer des politiques de main-d'oeuvre dans
ce secteur si elles s'avèrent nécessaires.
M. Polak: Main-d'Oeuvre et Sécurité du revenu,
engagement 603.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 603.
M. Polak: "Subventions à divers organismes dans le cadre
du programme
Chantier-Québec. Montant de l'engagement: 1 452 242 $."
Est-ce que j'ai bien compris? Le programme a été
changé pour ouvrir la porte encore un peu plus grande aux projets ou
à ceux qui soumettent des projets? Est-ce que des règles ont
été établies?
M. Bérubé: On a ouvert plus particulièrement
pour les jeunes, oui.
M. Polak: Dans le cadre de Chantier-Québec?
M. Bérubé: Chantier-Québec, oui.
M. Polak: Les jeunes bénéficiaires de l'aide
sociale?
M. Bérubé: Oui, toujours.
M. Polak: Est-ce qu'il existe de la documentation concernant
l'admissibilité à ce programme? Je veux dire des amendements au
programme, parce que je pense que c'est devenu un peu plus large qu'avant.
Est-ce qu'on peut nous montrer cela?
M. Bérubé: II faudrait demander au ministère
de fournir les nouvelles normes du programme Chantier-Québec.
M. Polak: C'est cela. Les normes et formules de demande
d'adhésion.
M. Bérubé: D'ailleurs, le ministre responsable a
indiqué tout récemment en Chambre qu'il y avait eu des
modifications au programme même.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: D'ailleurs, si vous avez des questions
là-dessus, si je ne me trompe, nous allons continuer le débat
à l'Assemblée nationale, mercredi prochain.
M. Polak: Oui. Le débat sera beaucoup moins
intéressant parce que j'ai déjà parlé
là-dessus hier.
M. Bérubé: Oui, mais ce qui m'a surtout
frappé, M. le député de Sainte-Anne, c'est qu'au
début de votre allocution à cette Assemblée nationale sur
une motion de blâme de l'Opposition libérale, nous avons dû
constater qu'effectivement il n'y avait qu'un député
libéral en Chambre, c'était vous. Vous vous êtes
levé dans le silence le plus général, ce qui nous a mis
extrêmement mal à l'aise. En fait, on y est même allé
d'une salve d'applaudissements de notre côté pour essayer de vous
encourager, mais je crois reconnaître que cela a dû être une
expérience assez pénible de voir le peu d'intérêt
que manifestent vos collègues au sort de nos concitoyens en
chômage. Mais, enfin, je n'y peux absolument rien. C'est là
effectivement un vice qui caractérise votre organisation, cette
insensibilité aux problèmes humains, mais je n'y peux rien.
M. Polak: M. le Président, cette remarque demande tout de
même une courte réponse.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Je dois vous dire que je n'étais pas
impressionné non plus par le nombre de députés
ministériels qui étaient là quand j'ai fait mon discours.
Heureusement, trois ministres sont venus m'écouter. Je pense qu'ils ont
réalisé que j'avais tout de même une certaine contribution
positive à apporter, car je les ai vus prendre des notes. J'ai
même cité le président du Conseil du trésor en me
référant aux engagements financiers.
M. Bérubé: ...ma réponse.
M. Polak: Donc, s'il a l'intention de parler là-dessus la
semaine prochaine, je pense que vais y assister pour....
M. Bérubé: Je vais lui envoyer une invitation.
M. Polak: ...si nécessaire, me lever sur une question de
privilège parce que...
M. Bérubé: Je vais lui envoyer un carton
d'invitation.
M. Polak: Oui. D'accord. On va être là.
Le Président (M. Gagnon): Cela dit, vous êtes
à quel engagement?
M. Polak: On était à l'engagement 606? M.
Bérubé: Oui.
M. Polak: D'accord. On a des feuilles attachées. Je vais
me reporter à un numéro, prendre une sorte de "spot-check". No
494.
M. Bérubé: Les sujets sont intéressants,
n'est-ce-pas?
Le Président (M. Gagnon): Nous étions à
l'engagement 603.
M. Polak: Non. Je suis à l'engagement 606.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Ensuite, il y a trois feuilles blanches
attachées avec des numéros d'engagement. Donc, sur la
deuxième feuille, vous voyez l'engagement no 494. Page 2. Fabrique
Notre-Dame-de-la-Présentation,
Thetford-Mines, comté de Frontenac. Nature du projet: effectuer
un grand ménage en profondeur des édifices sous la juridiction de
la fabrique, tels église, presbytère. Donc, si je comprends bien,
on est en train de faire un grand ménage dans le comté de
Frontenac: églises et presbytères; laver les planchers, etc.,
j'imagine. Il y a cinq jeunes bénéficiaires de l'aide sociale qui
travaillent pendant 20 semaines.
M. Bérubé: Si vous aviez parlé de
l'Association des "Youks" d'Inverness, j'aurais pu comprendre votre
intérêt, mais...
M. Polak: Voulez-vous me donner le numéro, M. le
Président? Quel numéro?
M. Bérubé: 496. Il y a une subvention aux "Youks"
d'Inverness.
M. Polak: Ah bon! Je pense que ce sont des Écossais?
Le Président (M. Gagnon): L'Office de planification et de
développement du Québec.
M. Polak: II n'en est rien.
Le Président (M. Gagnon): Où sommes-nous? Au
Revenu, engagement 400. (16 h 15)
Revenu
M. Polak: Revenu, engagement 400. "Contrat pour l'achat d'une
unité centrale d'ordinateur (Amdahl V-8) en remplacement de
l'unité Amdahl V-6. Et contrat pour l'entretien de cet ordinateur pour
une période de 24 mois à compter du 1er avril 1983. Plus bas
soumissionnaire: Amdahl Ltée, Montréal. Montant de l'engagement:
2 331 200 $."
Je vois ici que IBM Canada Ltée a soumissionné aussi.
Pourquoi a-t-on demandé des soumissions d'une autre compagnie, lorsqu'il
s'agit d'une année d'entretien d'un ordinateur Amdahl? Est-ce que cela
ne veut pas dire que c'est seulement la compagnie Amdahl qui peut soumissionner
là-dessus?
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Comment IBM pourrait-elle faire une soumission sur une
unité Amdahl?
M. Bérubé: Amdahl et IBM font des ordinateurs qui
sont passablement compatibles en pratique. Donc, ce qui me surprend surtout,
c'est que, dans ce cas-ci, il n'a pas été porté à
mon attention quand il est passé au Conseil du trésor.
L'orientation était de privilégier, comme j'avais eu l'occasion
de l'expliquer, la société IBM. Il est vrai que, lorsqu'on
regardait les montants des soumissions, une compagnie comme Amdahl, qui ne fait
pas de transformation au Québec, qui n'a pas d'usine de fabrication et
qui ne permet pas beaucoup de retombées au Québec sur le plan
technique, pouvait soumissionner à des prix moindres. Mais, lorsque l'on
a regardé la valeur de rachat que la société IBM faisait
sur les ordinateurs qu'elle avait loués, on a dû constater que,
très fréquemment, la valeur de revente des ordinateurs d'IBM est
beaucoup plus élevée que celle que l'on peut obtenir pour les
ordinateurs de la société Amdahl. Ce qui fait que, si on tient
compte, non pas seulement du prix d'achat, mais de ce que l'on va obtenir
lorsqu'on revendra l'appareil, on a pu constater que, dans beaucoup de cas, la
société IBM était généralement meilleur
marché. C'est ce qui a fait qu'on avait décidé de
favoriser la société IBM pour deux ans. Toutefois, dans ce cas
particulier, dans la mesure où il y avait déjà un
système Amdahl, que les interfaces et probablement tout
l'équipement périphérique était déjà
en place pour un ordinateur Amdahl, le ministère du Revenu a sans doute
préféré acheter directement de Amdahl cette fois-ci.
Le Président (M. Gagnon): Transports, engagement 101.
Transports
M. Polak: Engagement 101. "Supplément pour porter à
144 686,32 $ le coût total des honoraires relatifs aux travaux de
vérification des livres de la corporation de la Ligue de taxis de
Montréal Inc. ainsi qu'à d'autres travaux comptables connexes
exécutés dans le cadre du mandat accordé par la loi 48.
Fournisseur: Raymond, Chabot, Martin, Paré et associés,
comptables agréés, Montréal. Montant de l'engagement: 49
729 $."
On a déjà eu un supplément dans l'engagement du
ministère des Transports du mois d'août 1982, où on est
allé de 20 000 $, qui était le montant de base, à un
supplément de 44 000 $ pour en arriver à 64 000 $. C'était
au mois d'août 1982. Maintenant, en mars 1983, on finit avec le total de
144 000 $. Quelle était la raison de tout cela, parce que vraiment on a
commencé au début avec 20 000 $?
M. Bérubé: La loi 48 présentée par le
ministre des Transports, intitulée: Loi favorisant la poursuite des
objets de la Ligue de taxis de Montréal Inc., prévoyait que le
ministre des Transports nommerait un vérificateur de manière
à vérifier les
comptes et les livres de la corporation. Également, le même
article 11 autorisait le ministre à faire accomplir par le
vérificateur toute autre tâche qu'il jugerait opportun de lui
confier.
Dans le cas présent, on a décidé de confier au
vérificateur la préparation des états financiers au 31
juillet 1982, la prévision des revenus et dépenses, les
propositions de cotisation, la préparation d'une prévision
budgétaire, d'une prévision de cotisation. Également, on
lui a demandé de superviser la perception des cotisations,
d'établir un cahier de règles, d'avoir la présence d'un
conseiller comme personne-ressource. On a également demandé au
vérificateur d'être présent lors des assemblées
générales des membres, de façon à répondre
aux questions des membres portant sur la situation financière de la
corporation. On a donc demandé au vérificateur nettement plus que
la simple vérification des livres de la corporation. C'est la raison
pour laquelle il y a un supplément.
M. Polak: Ces honoraires sont-ils basés sur un tarif fixe
pour tel ou tel travail comptable?
M. Bérubé: Normalement, oui.
M. Polak: Vous dites: "Normalement, oui", mais cette
fois-là aussi?
M. Bérubé: Oui, effectivement, c'est tout à
fait conforme, en ce sens que les prix que nous payons sont basés sur
les taux horaires que nous payons pour les employés dans le secteur
public effectuant le travail, avec une majoration. Alors, pour chacun des
employés travaillant au dossier, nous avons l'expérience, le
titre professionnel, les diplômes, ce qui donne le taux horaire que le
gouvernement paierait pour cet employé. On majore le coût horaire
pour tenir compte des frais de la firme comptable, et cela, suivant des
barèmes standards au gouvernement.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): ...
M. Polak: Oui, j'ai ma petite liste...
Je cherche une page qui manque. Transports, engagement 100. Contrat pour
l'achat de 20 camions à essence neufs 4x2 multiplace de MTC et
équipés avec des bennes basculantes. Seul soumissionnaire:
Camions international Élite Ltée, Québec. Montant de
l'engagement: 605 495 $. Pourquoi n'y a-t-il qu'un seul soumissionnaire et
quelles sont les démarches qui ont été faites pour obtenir
des soumissions d'autres fournisseurs?
M. Bérubé: ...soumissions publiques, il y en a 21
qui ont demandé les documents, mais un seul a soumis des prix.
M. Polak: Transports, engagement 200. "Contrat pour travaux
d'installation d'une pompe à carburant d'hélicoptère au
hangar T-123, route B, Dorval, comté de Jacques-Cartier. Plus bas
soumissionnaire conforme: Équipement Germain Inc., Vanier. Montant de
l'engagement: 60 000 $."
Même si un autre soumissionnaire du nom de RNG n'a pas
été accepté - c'est écrit: Autorisation de
signature et garantie de soumission non fournies - on voit tout de même
qu'il y a une énorme différence entre 60 000 $, le prix du
contrat, et le prix de RNG qui était de 22 326 $.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Disons que RNG ne l'a pas eu à cause d'une
technicité, à cause de l'autorisation de signature...
M. Bérubé: Nous sommes très rigoureux
là-dessus, je dois vous dire. On me dit que nous sommes intransigeants.
De fait, les membres du Conseil du trésor sont véritablement
intransigeants. Il arrive fréquemment qu'on refuse le plus bas
soumissionnaire parce qu'il est non conforme sur des détails, des choses
minimes. Soit qu'il ait oublié d'ajouter une page ou qu'il ait
oublié de signer, ou encore qu'il ait oublié d'indiquer le
coût unitaire. On pourrait faire un calcul simple et remplacer le chiffre
qu'il n'a pas mis.
Nous sommes impitoyables, en ce sens que le jour où nous
commencerons à faire un compromis sur un, un compromis sur l'autre, il
n'y aura plus de limite aux compromis. Rien ne nous dit que quelqu'un qui n'a
pas signé sa soumission ne l'a pas fait volontairement, de
manière à avoir une idée de ce que les autres
soumettraient comme prix. À ce moment-là il s'organise pour ne
pas remplir exactement toutes les conditions, mais, néanmoins
soumissionner et cela lui permet, à ce moment, si jamais il est le plus
bas soumissionnaire, d'obtenir le contrat. Je pense qu'il faut être
absolument intransigeant. Je ne dis pas qu'il n'y a pas des cas où nous
avons été tentés parce que cela apparaissait tellement
évident que c'était une simple erreur de copiste. On a vu un cas
où quelqu'un avait rempli un formulaire de soumission. Il était
le plus bas soumissionnaire, mais il s'était trompé de
formulaire. Il avait sans doute plusieurs contrats sur lesquels il
soumissionnait et il avait interverti deux formulaires. Il avait rempli le
mauvais formulaire. On se rendait bien compte, si l'on avait simplement
changé les formulaires, qu'il était le plus bas soumissionnaire,
mais nous l'avons refusé.
Je pense qu'il faut être intransigeant à cet égard.
Il y a une procédure de soumission. Les gens connaissent les
règles et, s'ils se trompent, bien involontairement, ils n'ont pas le
contrat.
M. Polak: D'accord.
M. Bérubé: C'est pour éviter le
fligne-flagne. Le député de Sainte-Anne remarquera cette
remarquable intégrité qui fait la force du parti au pouvoir.
M. Polak: Pas de commentaire. M. Bérubé:
Non, je sais.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Sainte-Anne, quel engagement maintenant?
M. Polak: Je veux que le ministre réponde parce que je
vois, M. le Président, qu'il est 16 h 30 et, à la vitesse avec
laquelle on avance, on ne sera pas ici à 18 heures. Si le ministre a
d'autres commentaires.
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
n'a qu'à se rendre au dernier engagement financier et à y aller
avec une pointe acérée envers le gouvernement et on va se rendre
jusqu'à 18 heures.
M. Polak: Encore une fois, pas de commentaire. Transports,
engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Oui, vous avez la parole, M. le
député.
M. Polak: "Supplément pour porter à 19 400 000 $ le
prêt à la Compagnie Quebecair Inc. afin de lui permettre de
combler ses besoins de liquidité à court terme. Montant de
l'engagement: 8 000 000 $."
On a eu une question là-dessus, cette semaine, à
l'Assemblée nationale. Vous voyez que le montant de 8 000 000 $ se
trouve dans les engagements financiers du mois de mars 1983. Le ministre des
Transports avait expliqué que, quant à lui, c'était
plutôt pour le mois d'avril. Est-ce qu'il y a une explication à
cela?
M. Bérubé: Non, non, c'est bien cela. D'ailleurs,
je lis un articulet de la Presse canadienne où on souligne que M. Clair
ne comprend pas que la tranche de 8 000 000 $ prise à même les
crédits de 1983-1984 apparaisse dans les comptes publics du mois de mars
1983 au lieu d'avril. C'est très simple, c'est que sa demande au CT a
été mise dans la machine, il y a déjà plusieurs
semaines, et elle est arrivée au Conseil du trésor. Ce que nous
avons fait, nous l'avons approuvée à notre séance du mois
de mars, mais, néanmoins, nous n'avons accepté l'engagement que
dans la mesure où il était imputable à l'année
budgétaire subséquente.
M. Polak: On aurait donc dû ajouter ici au moins les autres
exemples qu'on a vus ce matin où il était inscrit que
c'était pour l'exercice financier de 1983-1984.
M. Bérubé: Oui, effectivement vous avez raison.
Vous venez de trouver une faille dans une performance autrement impeccable du
gouvernement. Nous avons effectivement oublié de mettre entre
parenthèses 1983-1984.
M. Polak: Je suis content que le ministre se rende compte que
l'Opposition est très bien préparée maintenant. On pose
des questions sur tous les petits détails et rien ne nous
échappe.
M. Bérubé: C'est-à-dire que je ne fais pas
une mauvaise blague. Aucun petit détail ne vous échappe; mais,
pour les gros détails, il semble que vous ne les voyez pas.
M. Polak: Ah bon! Donc, vous avez quelque chose à cacher.
C'est intéressant, donc on va lui parler jusqu'à 18 heures. M. le
Président, je n'ai pas d'autres questions. Travaux publics et
Approvisionnement.
Travaux publics et Approvisionnement
M. Bérubé: Vous ne voulez vraiment pas que je vous
donne un cours sur l'auto-analyseur infrarouge de matière grasse et de
protéines du lait.
M. Polak: C'est quel... Ah oui! Engagement 100.
M. Bérubé: Je n'ai pas la moindre idée de ce
que c'est. (16 h 30)
M. Polak: J'aurais dû questionner à propos de
l'engagement 100 des Travaux publics. "Contrat pour l'achat d'un autoanalyseur
infrarouge de matière grasse et de protéines du lait.
Fournisseur: Foss Électrique Canada Ltée, Cornwall, Ontario."
Encore une fois, pas de fournisseur québécois
disponible?
M. le Président, cela termine mes questions pour le mois de mars
1983. Vu que nous sommes encore ici, la dernière remarque faite par le
ministre était bonne, mais les grandes affaires nous échappent.
Est-ce que le ministre pourrait expliquer cela? Il peut prendre un peu de temps
s'il le veut.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Est-ce une blague ou est-ce que j'ai vraiment besoin de
m'inquiéter, c'est-à-dire que les grosses affaires
m'échappent? Il y a peut-être un scandale. Il peut peut-être
donner des explications et je pourrai faire un rapport.
M. Bérubé: Ce n'est pas une blague. Lorsque nous
sommes arrivés au gouvernement, il y avait près de 72 000
employés du secteur public dans la fonction publique et, aujourd'hui,
nous avons ramené le volume des effectifs à 66 000. Donc, une
baisse nette très substantielle, qui devrait normalement se comparer
avec les administrations antérieures où on voyait, en moyenne,
à tous les cinq ans, une croissance d'effectifs de l'ordre de 80 000
à 100 000 dans l'ensemble du secteur public. Serrer la gestion des
finances publiques comme nous l'avons fait, de manière à
accroître la productivité, à améliorer la
qualité et la variété des services publics en utilisant
pleinement nos ressources, voilà un dossier qui est tout à
l'honneur de l'actuel gouvernement. C'est un dossier spectaculaire de bonne
gestion que l'Opposition libérale, évidemment, ne voit pas. C'est
dommage.
M. Polak: En bloc.
M. Bérubé: Vous pouvez remonter loin dans le temps
pour voir un contrôle des dépenses comme celui que l'on a
observé cette année. Je soulignerais que, si on compare les
budgets supplémentaires des années passées avec le budget
initial de l'année, pour voir de combien il faut ajuster le tir
année après année, sous l'administration libérale,
les erreurs de tir étaient facilement de l'ordre de 7%, 8% ou 9% alors
que, sous l'administration du Parti québécois, ces erreurs - si
on peut appeler cela des erreurs - ont été réduites
à peu près à 3%. Je peux même souligner que,
l'année dernière, il n'y a eu aucun ajout additionnel de
crédits lors du budget supplémentaire. D'une part nous avons tout
autofinancé avec des crédits périmés et, d'autre
part, nous avons terminé l'année financière avec des
dépenses qui sont de 115 000 000 $ inférieures à nos
prévisions du début de l'année. Donc, on peut observer au
Québec, depuis plusieurs années, une gestion des finances
publiques qui est en tout point remarquable, spectaculaire.
Il est certes dommage que - comme je vous le dis, je peux continuer
jusqu'à six heures - enfin, il est certes dommage que la crise
économique nous ait frappés au cours de 1981-1982 et nous ait
fait perdre un certain nombre d'acquis assez importants qui avaient fait en
sorte que l'effort fiscal au Québec, qui était de presque 16%
supérieur à celui de l'Ontario en 1976, avait pu être
amené à 8% au-dessus de celui de l'Ontario en 1980. Donc, cet
effort absolument extraordinaire du gouvernement pour réduire l'effort
fiscal demandé aux Québécois a complètement
été effacé par la crise économique de 1981-1982.
Mais, j'ai confiance que, ayant réussi ce redressement financier -
qu'à titre d'exemple, le gouvernement fédéral n'a pas
été capable d'effectuer - nous pourrons reprendre cet effort pour
réduire les impôts et que le Parti libéral va très
bientôt voir ce qu'est un bon gouvernement. Je souligne, par
exemple...
M. Polak: Comment se fait-il que la population ne semble pas
apprécier cela?
M. Bérubé: Non, la population est frappée
par la crise économique.
Le Président (M. Gagnon): Cela va avec quel
engagement?
M. Bérubé: Alors, M. le Président... M.
Polak: J'ai le numéro. M. Bérubé: Je
terminerai...
M. Polak: L'engagement 403, Travaux publics et Approvisionnement,
et théorie générale.
M. Bérubé: Je termine, simplement, en soulignant
que, dans le budget de M. Lalonde, alors qu'on a un déficit, en
1982-1983, de 25 000 000 000 $ et qu'on porte ce déficit à 31 000
000 000 $ l'année prochaine, une augmentation de 6 000 000 000 $, pour
une injection réelle dans l'économie - en comptant les avantages
fiscaux et l'injection directe - d'environ 2 000 000 000 $, cela veut donc dire
que le gouvernement fédéral, l'année prochaine, pour
injecter 2 000 000 000 $ dans l'économie, va en emprunter 6 000 000 000
$. C'est une performance assez remarquable, je dois dire. 31 000 000 000 $ de
déficit, ramené à l'échelle du Québec...
Cela me fait plaisir, d'ailleurs, de sortir mon petit calculateur et de vous
faire le calcul, M. le député de Sainte-Anne. Si je prends...
M. Polak: Est-ce IBM ou Amdahl?
M. Bérubé: Je prends simplement 31 000 000 000 $,
c'est 31 multiplié par 10 et je le divise par une population de 24 000
000 d'habitants qui est celle du Canada; donc 24 multiplié par 10 , cela
donne comme résultat 1291 $ empruntés par citoyen. Ce qui veut
dire que, pour une famille de quatre, cette année, les
Québécois, les Canadiens, formant une famille typique de quatre,
doivent emprunter 5164 $ simplement pour couvrir le déficit du
gouvernement fédéral.
M. Polak: Pour avoir le privilège de demeurer au
Canada.
M. Bérubé: Ceci nous permet de démontrer
hors de tout doute qu'une gestion rouge est à peu près la gestion
la plus coûteuse, la plus déficitaire que l'on puisse imaginer
alors qu'une gestion bleue est nettement plus avantageuse pour les
Québécois.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Polak: Maintenant...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le ministre,
c'est un beau discours à faire à l'Assemblée nationale. M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, une dernière question
là-dessus, sur cet engagement. Que va-t-on faire quand on va se
séparer? Est-ce qu'on va être obligés de payer cette dette?
C'est un grave problème. Où prendrez-vous votre argent pour dire
au fédéral: Je vous fais tout de suite un chèque?
M. Bérubé: D'abord, il est clair qu'il faut
faire...
M. Polak: Parce que moi, je ne paie pas 5000 $, je ne les ai
pas.
M. Bérubé: II faut faire le ménage dans
l'écurie d'Augias, comme ils disent. C'est clair que, si vous preniez le
budget de Energy, Mines and Resources à Ottawa et que vous regardiez la
part du budget dépensé qui sert, effectivement, aux
Québécois, vous verriez que c'est à peu près
zéro. La seule utilité pour le ministère de
l'Énergie, des Mines et des Ressources, c'est la fabrication de cartes
topographiques pour le Québec. Je vous soulignerais qu'on a
déjà un service de cartographie qui fabrique des cartes à
un dix millièmes, on n'aurait pas d'objection à en faire à
un cinquante millième et je vous dis que cela ne coûterait pas
beaucoup plus cher. Il n'y a que ce service. Donc, dans l'ensemble du budget du
ministère de Energy, Mines and Resources, il n'y avait aucune
retombée économique au Québec. Si on faisait l'analyse des
dédoublements, on découvrirait qu'il y a près de 3 000 000
000 $ des dépenses québécoises qui sont en
dédoublement pur et simple des dépenses fédérales,
cela à la suite d'un grand nombre de gouvernements successifs qui se
sont succédé à Québec et qui ont voulu doter le
Québec d'institutions modernes. On imagine très bien que,
indépendants, nous ferions une économie de 3 000 000 000 $.
Deuxièmement, nous appliquerions des principes de gestion
beaucoup plus rigoureux des finances publiques dans tous les programmes qui
sont présentement gérés par Ottawa, ce qui se traduirait,
également, par des économies substantielles. Par
conséquent, on pourrait s'attendre à une croissance
économique beaucoup plus importante au Québec puisqu'on pourrait
consacrer davantage de ressources au développement de notre
société plutôt que de financer un régime
complètement fini, perclus de rhumatisme et qu'il est temps de
changer.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y aurait des
interventions qui...
M. Polak: Heureusement... Je termine. Je veux seulement dire que,
heureusement, le reste du pays a contribué à
l'assurance-chômage en notre faveur. On discutera de cela une autre
fois.
M. Bérubé: Pas vraiment, il faut bien
comprendre.
M. Polak: Dans la prochaine campagne électorale.
Le Président (M. Gagnon): Puis-je vous suggérer de
poser ces questions à l'Assemblée nationale parce qu'on
étudie ici les engagements financiers?
M. Bérubé: Puis-je quand même faire
comprendre au député de Sainte-Anne que 7 000 000 000 $ de
déficit au nom des Québécois, cela permet au gouvernement
fédéral de dépenser plus au Québec qu'il ne
reçoit en impôt? Oui, mais il ne faut jamais oublier qu'il ne
s'agit que d'une taxation différée. Cela veut dire que, dans
quelques années, le gouvernement canadien va devoir, pour payer les
intérêts sur cette dette, taxer les citoyens
québécois au même titre et que, par conséquent, si
vous tenez compte du déficit fédéral, vous vous rendez
bien compte que cela serait préférable de ne pas faire partie du
régime fédéral. D'ailleurs, notre appartenance au
régime fédéral a fait en sorte que, partie associée
à un pays qui était le deuxième plus riche au monde en
1968, nous sommes aujourd'hui le seizième ou le dix-septième plus
riche au monde. Nous reculons à une vitesse phénoménale
et, de fait, le Canada est un pays en perte de vitesse lamentable. Il serait
temps qu'on pense à un redressement et le seul redressement possible,
c'est d'abord de se débarrasser de tout ce qu'il y a de libéraux
au Canada. C'est déjà fait dans neuf provinces sur dix. Cela va
bientôt être fait au niveau du gouvernement fédéral.
Ensuite, de se débarrasser du système politique comme tel, en
assurant une intégration économique, mais cependant une
autonomie
politique pour le Québec.
M. Polak: M. le Président, quant à moi, je ne suis
pas d'accord avec ce qui a été dit à la fin, mais on a
terminé nos travaux pour le mois de mars 1983.
Le Président (M. Gagnon): Avant de terminer nos travaux,
est-ce qu'on s'entend sur le jeudi 26 mai à 9 h 30 pour les engagements
financiers?
M. Polak: Le 26 mai, est-ce le dernier jeudi du mois de mai?
Ça va.
M. Bérubé: Ça va, on s'entend toujours avec
l'Opposition.
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers ajourne ses travaux sine die, c'est-à-dire qu'on se donne
rendez-vous le jeudi 26 mai.
(Fin de la séance à 16 h 40)