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(Neuf heures cinquante-deux minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît:
La commission permanente des engagements financiers se réunit ce
matin aux fins d'étudier les engagements financiers des mois de
février, mars, avril, mai et juin 1982.
Les membres de cette commission sont: MM. Baril (Arthabaska),
Beauséjour (Iberville), Bérubé (Matane), Blais
(Terrebonne), Blouin (Rousseau), Caron (Verdun), Champagne (Mille-Îles),
Middlemiss (Pontiac), Pagé (Portneuf), Paradis (Brome-Missisquoi)...
Oui?
M. Polak: Le député de Portneuf sera
remplacé aujourd'hui par le député de
Louis-Hébert.
Une voix: Sans solde.
M. Polak: Sans solde, d'accord? C'est parce que vous êtes
en apprentissage.
M. Bérubé: Je reconnais qu'il est à ce
moment-là payé à sa juste valeur.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! M. Polak:
On commence bien.
Le Président (M. Gagnon): M. Polak (Sainte-Anne), M.
Proulx (Saint-Jean), M. Vaugeois (Trois-Rivières). Est-ce qu'il y a
quelqu'un qui remplace M. Polak? Non, il est là.
M. Doyon: Je suis prêt à faire des sacrifices.
M. Bérubé: M. le Président, je dois
souligner au député de Louis-Hébert que c'est une
commission très accueillante, néanmoins.
Le Président (M. Gagnon): Alors, c'est le mois de
février 1982. Nous sommes aux Affaires culturelles, engagement 100. M.
le député de Brome-Missisquoi.
Engagements de février 1982
Affaires culturelles
M. Paradis: Engagement 100, cela va.
M. Bérubé: M. le Président, sur une question
de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300?
M. Bérubé: Est-ce qu'aux Affaires culturelles on
pourrait bâillonner le député de Sainte-Anne?
M. Polak: Je n'ai pas posé de question encore, M. le
ministre.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300, Affaires
culturelles toujours.
Engagement 600?
M. Paradis: Engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Étant donné qu'on est dans...
M. Bérubé: M. le Président, le musée
McCord, aux Affaires culturelles 300, si je ne me trompe, est un musée
de l'Université McGill. C'est cela?
M. Polak: À l'Université de Montréal,
peut-être.
M. Paradis: Ce n'est pas dans mon comté.
M. Bérubé: Posons la question au
président.
Le Président (M. Gagnon): Je n'ai pas la
réponse.
M. Middlemiss: M. le Président, est-ce que le
président du Conseil du trésor va nous affirmer que c'est
à l'Université McGill, ce musée?
M. Bérubé: Oui, le McCord Museum, c'est un
musée anglophone de l'Université McGill.
M. Middlemiss: Quel genre de musée?
M. Bérubé: Je ne pourrai pas vous dire ce qu'il y a
là-dedans, cela fait longtemps que je suis allé le voir.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: J'aurais une petite question à poser au
ministre. Comme on le fait très souvent, de l'autre côté,
quand on rencontre des subventions de cet ordre-là, 117 600 $, soit pour
le Grand Théâtre de Québec, soit pour les relations
Québec-France ou pour tout ce qui est francophone, en période de
crise, on devrait normalement regarder si c'est vraiment prioritaire de donner
au musée McCord 117 600 $ de subvention. Est-ce vraiment une
priorité ou si ces 117 600 $ pourraient servir à un autre
programme où on aurait pendant vingt semaines des gens qui
s'occuperaient de certaines personnes plutôt que de les donner pour des
cadres accrochés aux murs qui ne servent pas plus que certains cadres
assis sur des chaises?
M. Bérubé: Non, je constate qu'il y a certains
musées qui attirent l'attention de nos collègues et d'autres
musées qui ne l'attirent pas. J'ai l'impression que le
député de Terrebonne a équilibré finalement les
interventions, de telle sorte que tous les musées font maintenant
l'objet de la réprobation universelle des parlementaires.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je suis complètement d'accord avec cette
subvention au musée McCord.
Une voix: Que vous ne connaissiez pas, d'ailleurs.
M Blais: Ce n'est pas nécessaire de le connaître.
Seulement à regarder certaines personnes de l'autre côté,
que je ne connais pas beaucoup, je vois le contenu. En voyant le nom d'un
musée, on sait que ce sont des choses "muséables".
M. Doyon: Ah bon! Vous marchez par les noms?
M. Blais: Cela me fait plaisir qu'ils aient cela, parce
qu'à chaque institution on a besoin d'un musée. Cela me fait
plaisir.
M. Doyon: Je reconnais là votre grand coeur.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je trouve triste que, quand on
parle de musées, les péquistes s'en servent pour créer de
la division. Je n'ai jamais vu des musées faire autant l'objet de
division entre l'élément francophone et anglophone, parce que,
pour moi, les musées sont là pour unir tout le monde. Donc, je
suis content que le ministre affirme cela. Quand le député de
Terrebonne, avec l'accord du ministre, exprime le point de vue: Voici le
musée McCord, on ne pose pas de question là-dessus, la même
question qu'on a posée hier s'applique pour tous les musées dans
la province de Québec. Je trouve regrettable que même dans le
domaine des musées, vous continuiez à créer de la
division, de la haine et, à la fin, le départ de nos concitoyens
qui ne se sentent plus à l'aise chez nous. C'est triste et
malheureux.
M. Blais: Quelle haine avez-vous vue ce matin?
M. Polak: Sous le régime libéral, cela va changer,
tout le monde va être heureux. On va travailler, on va créer des
emplois, pas pour vingt semaines, mais à long terme, sur une base
permanente. Nous sommes, sur une base philosophique, loin l'un de l'autre.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je partage entièrement les propos
du député de Sainte-Anne. Hier, il s'était, je ne dirais
pas violemment, mais à tout le moins opposé à une
subvention au musée de Rivière-du-Loup. On se souvient de la
discussion que nous avons eue ici.
M. Paradis: Non, c'était une bibliothèque.
M. Bérubé: Non, c'était le Centre
d'animation culturelle à Rivière-du-Loup.
Une voix: Non.
M. Bérubé: II s'était interrogé
à savoir comment, dans cette conjoncture économique, on pouvait
se permettre de subventionner une équipe qui anime un musée
à Rivière-du-Loup, un centre communautaire, mais c'est
fondamentalement autour du musée de Rivière-du-Loup. À ce
moment, j'avais exposé l'importance des musées. Le
député de Trois-Rivières était intervenu. Ce que je
constate aujourd'hui, c'est qu'un musée anglophone reçoit une
somme beaucoup plus importante que Rivière-du-Loup, mais,
néanmoins, il n'y a pas de question du député de
Sainte-Anne. C'est tout. J'étais convaincu, cependant, que les
objections qu'il avait face au musée de Rivière-du-Loup sont
encore les mêmes en ce qui a trait au musée McCord et que, par
conséquent, je pense qu'on pourrait émettre un communiqué
de presse soulignant l'opposition du député de Sainte-Anne
à la subvention au musée McCord.
Une voix: Probablement, oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Question de règlement. Je trouve malheureux que
le ministre interprète mal mes paroles. D'ailleurs, on peut voir tout de
suite qu'il n'a pas une formation juridique comme la mienne, avec laquelle nous
sommes capables de faire de petites distinctions, des nuances. C'est un
ingénieur. J'admire beaucoup les ingénieurs, mais ils sont
très catégoriques.
M. Bérubé: Je l'espère parce que votre
voisin vous regarde de travers.
M. Polak: Oui, on a un ingénieur dans notre équipe
qui a tout de même une formation influencée par des hommes
d'affaires et des juristes, et qui peut penser d'une manière assez
large.
M. Bérubé: Ils sont en train de faire votre
formation, si je comprends bien, M. le député de Pontiac.
M. Polak: Le ministre essaie toujours de contourner mes paroles,
de venir avec des déclarations catégoriques. Je
répète encore officiellement que l'on n'a jamais attaqué
l'idée de donner des subventions aux musées ou aux
bibliothèques. On a simplement dit: Question de priorités.
Où cela prime-t-il? J'ai reçu un appel - je vais être franc
- ce matin, d'une femme qui était péquiste, qui m'a dit: Je suis
totalement d'accord avec la distinction de votre équipe dans les
priorités parce que moi-même, je ne suis pas du tout d'accord avec
le raisonnement du président du Conseil du trésor. (10
heures)
M. Bérubé: La femme qui était
péquiste, c'est sa femme.
M. Polak: Cette femme disait: Je ne pense pas qu'on va se sortir
de ces problèmes en érigeant des structures de musées et
de bibliothèques, etc. Elle a dit: Je ne peux pas croire que c'est cela
qui va être notre solution.
M. Bérubé: Vu les priorités, je proposerais
qu'on réduise la subvention au musée McCord pour tenir compte de
la conjoncture économique.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Cette décision était la vôtre.
Des voix: Ah oui.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blais: Est-ce prioritaire, ces 117 000 $? Est-ce que vous
l'acceptez comme prioritaire et que vous êtez d'accord avec cette
subvention?
M. Polak: J'ai la même réserve que dans les autres
cas.
M. Bérubé: Ah bon, c'est cela que je voulais
entendre.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît. M. le député de Louis-Hébert, vous avez la
parole.
M. Doyon: M. le Président, concernant cette subvention, je
pense qu'elle est probablement justifiée; je serais même d'accord
pour qu'elle soit augmentée et je vais vous dire dans quel sens. Le
musée McCord pourrait avoir une section spéciale qui serait
consacrée à l'homo pequistus. Dans quelques années, on
pourra avoir une section du musée qui permettrait d'aller voir ce qu'est
l'homo pequistus: ce ne sera pas long que ce sera du domaine
archéologique, l'homo pequistus. Le prototype qui refléterait le
plus cette réalité, je suggérerais que ce soit le
président du Conseil du trésor qui pourrait faire don au
musée McCord, comme subvention possiblement, de ses restes. Je ne suis
pas sûr que ce serait accepté parce que cela dépendrait
dans quel état ce serait.
M. le Président, c'est sérieux, je...
Le Président (M. Gagnon): Non, je ne considère pas
cela sérieux. Cela ne se rapporte pas à l'engagement financier.
Je redonne la parole au député de Brome-Missisquoi sur
l'engagement 600.
M. Bérubé: Vous avez raison, M. le
Président, de rappeler à l'ordre le député de
Louis-Hébert.
M. Paradis: "Affaires culturelles. Répertoire des
fournisseurs. Contrat de services pour effectuer le catalogage des 2500
documents du centre de documentation du ministère. Le fournisseur est
Joël Raiffaud & Associés Inc., Québec. Le montant de
l'engagement est de 49 900 $. Choisi par un comité de sélection."
Est-ce qu'on pourrait avoir la liste des autres fournisseurs qui ont
été sélectionnés par le répertoire?
M. Bérubé: Oui. Microfor, CÉGIR et Joël
Raiffaud.
M. Paradis: Cela va. Ils étaient trois. M. Polak:
Une question additionnelle.
Le Président (M. Gagnon): Une question additionnelle, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je voudrais savoir du ministre quelle était la
raison de procéder par moyen de contrat de services. Est-ce un travail
tellement spécialisé qu'il n'y a personne au ministère qui
pourrait s'occuper de ce catalogue?
M. Bérubé: Le député de
Louis-Hébert, c'est ce qu'on appelle le chaînon manquant: homo
disparatus, il vient de partir.
M. Blais: En latin de cuisine.
M. Bérubé: Je n'ai aucun renseignement sur
l'état des effectifs au ministère des Affaires culturelles. Il
faudrait demander au ministère des Affaires culturelles pourquoi il a
fait appel à des services de contractuels plutôt que de le faire
en régie.
Le Président (M. Gagnon): Affaires intergouvernementales,
engagements 100, 101?
Affaires intergouvernementales M. Paradis: Engagement 101.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 101, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à l'Association
québécoise des organismes de coopération internationale
pour le financement de 23 projets soumis par les membres de cette association.
Montant de l'engagement: 101 046 $." Est-ce qu'il s'agit d'une subvention
annuelle?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir la ventilation des 23
projets?
M. Bérubé: Je les ai ici. Je pense qu'on va
demander au ministère des Affaires intergouvernementales de vous le
fournir. Je pourrais vous le lire. C'est long. "Sessions régionales
d'information; comités locaux; dossier femmes dans le
développement; édition d'enregistrement vidéo; affiche
Amérique latine; semaine de films antiracistes; sensibilisation du
réseau syndical; radio communautaire de Rouyn; CIPEP Pérou;
communauté à Ndinamieni, Zimbabwe; atelier coopératif
Kigali-Rwanda; santé rurale Kalana-Mali; centre audio-visuel
Guinée-Bissau; conférences, 2500 $ dans ce cas; éducation
pour coopérative de formation; programme agricole, Honduras;
développement agricole, Nicaragua; documents pédagogigues,
Haute-Volta; rallye écologique; formation Amistad IV; session
économie internationale; matériel didactique,
Guinée-Bissau; salle de dentiste en Jamaïque." Ce sont surtout des
projets d'environ 3000 $, 4000 $ et 5000 $, quelque chose comme cela.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 102? M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: 102. "Renouvellement du contrat de services pour agir
à titre de conseiller, dans le cadre des travaux constitutionnels, pour
la période du 27 juillet 1981 au 31 mars 1982. Le fournisseur est M.
Jacques Frémont, de Londres. Le montant de l'engagement est de 31 400
$." De quelle façon a-t-on engagé M. Frémont? Est-ce qu'on
a son curriculum vitae?
M. Bérubé: On va demander le curriculum vitae.
M. Paradis: Comme il s'agit d'un renouvellement de contrat,
est-ce que les documents que vous avez en annexe au CT indiquent quelle
était sa rémunération antérieure?
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Quel est son pourcentage d'augmentation?
M. Bérubé: Non, je ne l'ai pas. De toute
façon, tous ces conseillers voient leur taux de
rémunération basé sur les secteurs public et parapublic,
ce qui veut dire que l'évolution est accrochée à la
fonction publique.
M. Paradis: Curriculum vitae et pourcentage d'augmentation.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Engagement 103. "Renouvellement du contrat de
services pour agir à titre de conseiller spécial, dans le cadre
des travaux constitutionnels, . pour la période du 1er mai 1981 au 31
mars 1982. Fournisseur: Bugli Company Ltd, Londres. Montant de l'engagement: 68
400 $." Quel sera le total des honoraires touché par Bugli dans le cadre
de ce contrat?
M. Bérubé: Vous voulez dire les honoraires pour la
firme proprement dite par opposition aux frais de services?
M. Paradis: Non, il s'agit d'un renouvellement de contrat. On est
rendu à un total de combien, parce que Bugli est revenue...
M. Bérubé: Ah! le total? Du 1er mai 1981 au 30
novembre, cela représente le montant de 26 479 livres sterling. On
prévoit un montant d'environ 3500 livres sterling pour la période
du 1er décembre 1981 au 31 mars 1982, ce qui fait le total de 68 400
$.
M. Paradis: Mais il s'agit d'un renouvellement de contrat. Bugli,
dans le cadre de son mandat sur les travaux constitutionnels, a reçu
combien du trésor québécois?
M. Bérubé: C'est depuis novembre 1980; alors, ce
qui me manque c'est de novembre 1980 à mai 1981. Il faudra le demander
au ministère.
M. Paradis: Novembre 1980 à mai 1981.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 300, 400, 401?
Engagement 400, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Est-ce que le président du Conseil du
trésor pourrait nous dire combien il y a d'enseignants
québécois qui sont impliqués dans le programme aux
Seychelles? J'espère que ce n'est pas deux ou trois.
M. Bérubé: Un instant. Il y a eu, d'après ce
que je peux voir, envoi d'une trentaine... Non, mais j'ai 30 billets d'avion
aller retour. Il semble que ce que l'on paie, ce sont les frais de voyage et
que, rendus là-bas, ils sont... Quand je vous dis que je
réfère à deux et à trois, je réfère
surtout à des dossiers qui sont revenus plus récemment au Conseil
du trésor. Dans ce cas-ci, comme ce sont des dépenses
antérieures, j'ai de la difficulté à voir. Il faut le
demander, parce que ce que j'ai ici, c'est que l'engagement pour les billets
d'avion portait sur 30 billets.
M. Doyon: Cela représente quel montant, 30 billets d'avion
aux Seychelles?
M. Bérubé: 84 000 $.
M. Doyon: Ce sont des billets d'avion aller retour?
M. Bérubé: Oui.
M. Doyon: Est-ce que les enseignants voyagent avec leur
famille?
M. Bérubé: Je présume, oui.
M. Doyon: Ce sont des enseignants qui enseignent quoi?
M. Bérubé: Je pense que c'est le français.
Le problème particulier des Seychelles, c'est que ces îles ont
déjà été colonie britannique et colonie
française également. C'est un des rares pays francophones
où il existe également un important groupe anglophone et le
système fonctionne de façon bilingue, semble-t-il, là-bas.
Le gouvernement seychellois, lors d'une conférence des pays francophones
qui se tenait je ne sais trop où avait fait part de son
intérêt envers l'expérience québécoise en
matière d'éducation, de cohabitation des régimes,
d'enseignement des langues secondes et autres. C'est dans le cadre de cette
entente conclue en octobre 1980 que finalement on a convenu d'envoyer des
enseignants québécois aux Seychelles.
M. Doyon: Est-ce que le président du Conseil du
trésor pourrait nous informer vraiment si c'est ça exactement tel
qu'il nous le dit, si c'est certain que ce sont des professeurs de
français ou non? Quelle est la participation globale? Les 25 000 $ qu'on
retrouve à l'engagement 400 concernant cette subvention, est-ce que
c'est une partie de la dépense du gouvernement du Québec ou si
c'est la totalité de ce que cela nous coûte? Si je comprends bien,
il y a d'autres dépenses afférentes à cela.
M. Bérubé: Ce que je comprends, c'est que nous
avons jusqu'à maintenant payé 84 000 $, soit le coût des
billets, et ce que nous avons devant nous, c'est une demande de 25 000 $ pour
permettre l'envoi de nouveaux coopérants en 1982.
M. Doyon: Est-ce que c'est un programme qui s'échelonne
sur plusieurs années?
M. Bérubé: Oui, il doit y avoir une entente de
quelques années. Je pense que c'est la dernière année.
Attendez un peu. De mémoire, je crois que c'est la dernière
année. Je crois que l'entente se termine l'année prochaine.
M. Blais: Question additionnelle.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne a demandé la parole.
M. Blais: Oui, c'est juste parce qu'on parlait de voyages.
J'aimerais bien vous souligner quelque chose, M. le président du Conseil
du trésor, en vous demandant en même temps si c'est réel.
J'arrive d'un voyage. C'est la première fois que je vais en voyage pour
le gouvernement avec le député de Sainte-Anne, d'ailleurs, qui
était...
M. Bérubé: M. le député de
Sainte-Anne a voyagé pour le gouvernement? Quel désastre, M. le
Président.
M. Blais: On a su à ce voyage-ci que seul, de tous les
gouvernements provinciaux du Canada, le Québec a été assez
mesquin pour ne pas payer le voyage - dans le cas de M. Polak - de Mme Polak.
Tous les autres gouvernements provinciaux paient le voyage du conjoint ou de la
conjointe, selon les circonstances et, à Québec, apparemment,
non. J'aimerais vous demander si c'est réel.
M. Bérubé: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le ministre.
M. Bérubé: Le député de Terrebonne
commet une grave erreur...
M. Blais: C'est une question, ce n'est pas une erreur.
M. Bérubé: ... lorsqu'il confond gouvernement et
Assemblée nationale. Les dépenses de l'Assemblée nationale
sont régies par un comité de régie interne propre à
l'Assemblée nationale et échappent au contrôle du Conseil
du trésor.
M. Blais: Est-ce que c'est vrai que le gouvernement du
Québec ne paie pas le voyage des conjoints ou conjointes?
M. Bérubé: Je viens d'expliquer que c'est
l'Assemblée nationale et non le gouvernement du Québec.
M. Blais: D'accord. Est-ce que l'Assemblée nationale paie
les voyages ou non?
M. Bérubé: Je ne crois pas, non.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, avant de poser ma question sur
l'affaire des Seychelles, je voudrais vous dire que, même si on a eu une
visite très agréable à Boston pendant deux jours et demi,
je ne suis pas d'accord avec le député de Terrebonne quand il a
posé une question. J'ai trouvé cela un peu drôle que le
gouvernement ou l'Assemblée nationale ne paie pas le voyage d'une femme,
parce que je pense que le député, son voyage peut être
remboursé par le gouvernement, mais jamais la femme. J'ai
été très fier d'amener ma femme et de payer de mes propres
fonds son voyage.
M. Bérubé: Le député de
Trois-Rivières indiquait hier que vous gagnez beaucoup à
être accompagné de votre femme.
M. Polak: Gagner, avec votre équipe, ce n'est pas toujours
un compliment. Pour revenir aux îles Seychelles, M. le Président,
il y a des facteurs que je trouve très inquiétants parce que je
me rappelle, qu'il y a trois ou quatre mois on a eu un engagement de paiement
de salaire pour deux enseignants québécois qui sont allés
aux Seychelles et j'avais posé des questions là- dessus:
Qu'est-ce qu'ils font? Le ministre a répondu: Ils sont là pour
enseigner aux petits enfants des Seychelles espérant que, quand ces
enfants deviendront chefs d'industries des Seychelles, ils vont peut-être
acheter les produits du Québec. Comme ça, on va promouvoir notre
industrie d'exportation. Mais il regarde ce document privé et il nous
parle de 30 billets d'avion aller retour pour une somme de 84 000 $. J'aimerais
bien savoir...
M. Bérubé: Je regrette. C'est qu'on m'a posé
la question: Combien y en avait-il? Or, j'ai regardé ce qui avait
été versé dans les années antérieures pour
constater qu'en 1981 on avait versé une subvention pour 30 billets
d'avion. J'en ai conclu que, s'il y avait 30 billets d'avion, ce n'est pas
nécessairement qu'il y avait 30 enseignants, mais c'est probable qu'il y
en avait plus que deux, parce que ça ferait des familles de quinze. J'ai
tiré la conclusion implicite qu'effectivement il y en avait
quelques-uns. (10 h 15)
M. Polak: Mais, vraiment, 30 billets d'avion, aller retour, pour
une somme de 84 000 $! Je me pose cette question: Est-ce que ça veut
dire qu'il y a des familles entières qui sont allées là,
aller retour, et pour combien de temps? Est-ce que le gouvernement paie pour
tout ça?
M. Bérubé: Vous voulez avoir du ministère
des Affaires intergouvernementales la description du programme de
coopération avec les Seychelles, indiquant le nombre et la durée
des séjours.
M. Polak: La nature du voyage. Par exemple, si un ancien
Québécois a été visité par ses parents,
est-ce que le gouvernement a payé pour ça? Je ne peux
guère croire ça. Mais 30 billets d'avion pour 84 000 $, je trouve
que c'est une somme énorme et il y a quelque chose qui ne va pas.
Deuxièmement, dans l'article à l'étude devant nous,
il y a une somme de 25 000 $ pour les "dépenses engendrées" par
ces enseignants. On a discuté, il y a trois ou quatre mois, du salaire
des enseignants. J'ai demandé s'il y avait d'autres dépenses et
on a dit non. Quatre mois plus tard, on trouve une dépense de 25 000 $.
Dans le cas de M. L'Allier, on a dit qu'il gagnait 90 000 $ et, au moins, il
n'y a pas d'autres surprises. Mais, dans le cas présent, on nous a
annoncé, il y a trois ou quatre mois, des salaires d'au moins 35 000 $
ou 40 000 $ pour ces enseignants - je me le rappelle très bien parce que
j'ai posé une question à ce sujet: Qu'est-ce qu'ils font avec nos
fonds publics - et maintenant on nous présente un autre poste de 25 000
$ de dépenses. Qu'est-ce qu'ils font aux Seychelles? Pour moi, ce n'est
qu'une petite île; en tout cas,
ce n'est pas très grand. 25 000 $, pour combien de personnes?
Pour combien de temps? Qu'est-ce qu'ils font avec cet argent-là? Je ne
comprends rien à ceci: "aux dépenses engendrées". Je
trouve de plus en plus qu'apparemment les Seychelles, c'est une belle visite,
un petit voyage de douceur. Mais 30 billets d'avion et 25 000 $ pour la
présence d'enseignantsl Ce n'est pas pour ceux qui sont allés
visiter. Les enseignants qui sont là, il y en a deux ou peut-être
trois.
M. Bérubé: Non, il faut qu'il y en ait plus que
ça.
M. Polak: J'aimerais bien avoir une réponse. Un autre
problème, M. le Président. On va recevoir la réponse dans
quatre ou cinq mois et, si le président me le permet, j'aimerais
écrire moi-même directement aux Affaires intergouvernementales
pour aller plus vite et avoir une réponse là-dessus. Est-ce qu'on
peut faire ça?
Le Président (M. Gagnon): Vous n'avez pas besoin de la
permission du président pour ça.
M. Polak: D'accord. Je vais le faire tout de suite.
M. Bérubé: Mais je serais prêt à
modifier le présent CT pour payer un billet aller au
député de Sainte-Anne, aux Seychelles.
Le Président (M. Gagnon): 401? M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la Revue internationale de
gestion, Laval, pour éponger une partie du déficit
accumulé de 60 000 $ en date du 1er avril 1982. Le montant de
l'engagement est de 30 000 $." Quelles sont les autres sources de revenu de
cette revue?
M. Bérubé: Je n'ai malheureusement pas le bilan. Je
sais que c'est la dernière année d'une subvention dont l'objectif
était, sur trois ans, de permettre le lancement de cette revue qui doit
atteindre l'autofinancement à la fin de cette période. Je vois
qu'une des conditions que nous avions mises, c'est une contribution
additionnelle des Hautes Études commerciales. Nous avions aussi
demandé que l'on réduise les dépenses d'administration, de
rédaction et d'impression. Donc, le ministère avait imposé
un certain nombre de conditions. Il faut donc conclure, d'une part, qu'il y a
des revenus reliés à la vente de la revue, à l'abonnement
à la revue et également une contribution des Hautes Études
commerciales.
M. Paradis: Cette revue est distribuée à quelle
clientèle?
M. Bérubé: Tout ce que je sais c'est qu'elle a
été mise sur pied au niveau des fonctionnaires de la Commission
permanente de coopération franco-québécoise. Ce projet se
traduit par la publication de deux revues, l'une en France, l'autre au
Québec, avec échanges d'articles entre les deux. Maintenant, on
ne dit pas...
M. Paradis: Est-ce qu'on a le tirage?
M. Bérubé: ... qui peut souscrire. Oh! J'imagine
que quiconque veut souscrire le peut en pratique, mais il n'y a pas
d'étude de clientèle actuelle permettant de dire: II y a tant de
fonctionnaires...
M. Paradis: Quel est le tirage de cette revue?
M. Bérubé: Je vais vous dire le tirage. On ne l'a
même pas. Non, je n'ai pas le tirage de la partie
québécoise de la revue.
M. Paradis: Est-ce que vous avez le tirage total? Non plus?
M. Bérubé: Non, non, je ne l'ai pas. Il faut donc
demander...
M. Paradis: Je maintiens la question sur le tirage.
M. Bérubé: D'accord.
M. Paradis: Tirage et clientèle cible.
Le Président (M. Gagnon): Avant de passer aux Affaires
municipales, tantôt on a discuté de l'horaire des travaux de la
journée. Comme tous les députés n'étaient pas ici,
pour être certain qu'on puisse planifier, est-ce qu'on s'est entendu sur
le fait qu'on terminerait à 13 heures et que l'on reprendrait à
14 heures jusqu'à 19 heures ce soir? Est-ce que c'est cela? Est-ce que
cela faisait l'accord de la commission?
M. Bérubé: De 14 heures à 19 heures,
oui.
Le Président (M. Gagnon): De 14 heures à 19 heures.
On terminerait à 19 heures ce soir.
Une voix: Est-ce qu'on terminerait à 13 heures?
Le Président (M. Gagnon): On terminerait à 13
heures et l'on reprendrait à 14 heures jusqu'à 19 heures. On
terminerait les travaux à 19 heures. Est-ce que c'est bien?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600 des Affaires
municipales.
Affaires municipales
M. Paradis: Juste sur les engagements 601 et 602, il s'agit
d'engagements financiers dans le cadre du programme PAIRA; est-ce que c'est une
contribution fédérale dans le cadre de ce programme?
M. Bérubé: II n'y en avait pas. On me dit que -
c'est cela que je confonds car on y a pensé - c'est proprement
québécois.
M. Paradis: À 100% du financement? M.
Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Au niveau des Affaires
municipales, est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. Caron: Sur l'engagement 603.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 603, M. le
député de Verdun.
M. Caron: Je crois que le député de Terrebonne suit
ses dossiers, il a pu obtenir une bonne subvention, c'est bien.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on va passer aux
Affaires sociales? Non, il y en a un autre.
M. Bérubé: Le député de Verdun vient
encore de féliciter le ministre des Affaires municipales.
Le Président (M. Gagnon): Je crois qu'il a
félicité le député de Terrebonne.
M. Bérubé: Ah! De toute façon, je pense que
c'était mérité aussi.
M. Caron: Non, non, cela va bien, cela va bien.
M. Paradis: Depuis ce matin, on n'est pas au courant, on ne sait
pas s'il félicite le député de Terrebonne...
M. Caron: Quant à moi, M. le Président...
Une voix: II est tout excité, il a eu son appel du premier
ministre ce matin.
M. Caron: ... quand cela va bien, je ne questionne pas pour rien.
J'essaie d'être constructif.
Une voix: Ah!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: L'engagement 601.
M. Bérubé: Je pense que vous devriez avoir plus
d'influence sur vos collègues.
M. Paradis: Aux engagements 601 à 604, on note que les
imputations budgétaires ce sont quand même des sommes importantes
- sont pour l'année financière 1983-1984 et que les engagements
financiers datent de février 1982. Pourquoi impute-t-on ces engagements
financiers à l'année 1983-1984?
M. Bérubé: On était rendu à ..
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601.
M. Paradis: C'est la même question pour les engagements 601
à 604. L'imputation budgétaire est de 1983-1984 et on est en
février 1982.
M. Bérubé: Ah! Ah oui! C'est vrai, c'est vrai. La
subvention n'est payée en règle générale, qu'au
moment où il y a un financement obligataire. Les premiers remboursements
se produisent généralement un an après l'émission
d'obligations, ce qui explique le décalage.
M. Paradis: Mais lorsqu'on engage des crédits strictement
au niveau du fonctionnement comme cela, ça veut dire que c'est pris dans
le budget des Affaires municipales, dans les crédits votés par
l'Assemblée nationale; c'est pris dans l'année 1983-1984.
M. Bérubé: Non, il n'est pas pris dans le budget de
cette, année. Il se trouve automatiquement à engager des budgets
futurs.
M. Paradis: Cela veut dire que c'est engagé avant que
l'Assemblée nationale les vote.
M. Bérubé: C'est cela. Il y a beaucoup de
dépenses qui sont engagées avant que l'Assemblée nationale
les ait votées, dois-je dire, ne serait-ce que le service de la dette,
surtout les immeubles gouvernementaux et autres. Donc, le gouvernement peut
contracter des obligations pour les années futures et, parmi ces
obligations, il y a, à titre d'exemple, les subventions. Il y a des
subventions de la SDI au taux d'intérêt étalé sur
plusieurs années, on engage les années futures. Dans ce cas
particulier, ce que cela veut dire, c'est que le contrôleur des finances,
à ce ministère-là, lorsqu'il
commencera l'année 1983-1984, inscrira en début
d'année une série d'engagements faits antérieurement.
M. Paradis: Cela veut dire que l'Assemblée nationale n'a
pas en pratique le contrôle des crédits.
M. Bérubé: Elle a le contrôle des
crédits, mais non intégral, en ce sens que si l'Assemblée
nationale devait décider de réduire le budget des Affaires
municipales, il se pourrait très bien que le ministère des
Affaires municipales n'ait plus aucune marge de manoeuvre puisqu'il aurait
à débourser des fonds engagés antérieurement.
C'est, d'ailleurs, un des problèmes que l'on rencontre dans beaucoup de
ministères et qu'il faut continuellement surveiller. Il faut projeter
dans l'avenir les implications à long terme des offres de subventions ou
engagements pris par un ministère donné de manière qu'on
ne se retrouve pas l'année suivante avec l'obligation d'augmenter le
budget simplement parce que le ministère a promis des aides. Par
exemple, une des astuces que l'on surveille de très près, c'est
le ministère qui, à la fin d'une année budgétaire,
peut facilement engager un grand nombre de subventions dans la mesure où
il ne versera qu'un petit montant sur la fin de l'année.
Toutefois, les implications pour l'année subséquente
peuvent être absolument astronomiques; alors, on surveille
continuellement les ministères pour éviter qu'ils ne prennent des
engagements à long terme qui fassent en sorte que les
conséquences de ces engagements l'année suivante excèdent
le cadre financier. Cela explique en même temps pourquoi, comme
gouvernement, l'année dernière et cette année, nous
budgétisons sur trois ans.
Le Président (M. Gagnon): Y a-t-il d'autres questions aux
Affaires municipales?
M. Bérubé: II est, d'ailleurs, intéressant
de raconter cette aventure d'un conseiller municipal dont on m'a fait part. On
me dit qu'elle est absolument réelle parce qu'elle était dans les
journaux; alors on doit présumer que c'est réel. Ce conseiller
municipal va voir son député à Ottawa suivant une visite
du parlement qui avait été organisée à l'avance. Au
moment de la visite, le député lui remet un chèque de 200
000 $. Oh surprise! miracle, un chèque de 200 000 $ de mon
député fédéral. Il revient au conseil municipal et
remet le chèque de 200 000 $. Le journal raconte que le maire, surpris
que le conseiller lui apporte 200 000 $, demande: Pourquoi ces 200 000 $? On
téléphone au député pour voir au moins quel est
l'objet de cette générosité. Le député
répond: C'est un "en lieu" de taxes pour les édifices
gouvernementaux situés dans votre municipalité. Alors, le maire
dit: C'est la première fois que vous faites cela. Le
député dit: Oui, c'est purement discrétionnaire.
Alors, par opposition à tous les engagements que vous voyez ici,
à Québec, ce n'est pas discrétionnaire.
M. Paradis: Mais, vous voulez dire que les "en lieu" de taxes
d'Ottawa seraient discrétionnaires.
M. Bérubé: Discrétionnaires. Le
fédéral n'en paie pas, mais il semble que, de temps en temps,
dans un geste de grande générosité, le gouvernement
fédéral peut décider de payer des "en lieu" de taxes.
M. Paradis: On revient à la théorie que vous avez
décrite hier, pour la taxation de la couronne. Finalement, la couronne
ne se taxe pas elle-même.
M. Bérubé: C'est cela. (10 h 30)
M. Paradis: Elle donne des "en lieu" de taxes. C'est ce que le
gouvernement du Québec fait aussi. Il a décidé de
façon discrétionnaire que ce ne serait pas 100%, donc il a dit
que cela ne serait pas 100%. Comme le gouvernement fédéral peut
décider, à un moment donné, qu'il paie le coût des
services soit des ordures, des égouts, de l'eau et de l'aqueduc,
etc.
M. Bérubé: Non. Nous, ce n'est pas
discrétionnaire dans le mesure où la loi le prévoit,
tandis qu'à Ottawa il n'y a pas de loi qui le prévoit.
C'est-à-dire que, de temps en temps, on verse, comme cela, un
montant.
M. Paradis: Pour avoir eu connaissance de dossiers de
municipalités où le gouvernement fédéral a beaucoup
d'immeubles, cela se fait d'une façon beaucoup plus
régulière que vous le laissez entendre. Je vais vous donner un
exemple. La ville d'Ottawa a beaucoup d'immeubles gouvernementaux. Il y a des
ententes qui ne sont peut-être pas dans des textes de loi.
M. Bérubé: Oui, mais Ottawa n'est pas située
au Québec.
M. Paradis: Non, non.
Une voix: La même chose pour la ville de Hull.
M. Paradis: C'est la même chose pour la ville de Hull qui
est au Québec; il y a des ententes entre les municipalités et
cela se fait de cette façon.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Je dois dire que ma courte expérience comme
conseiller municipal dans la ville d'Aylmer...
M. Bérubé: Beaucoup trop courte, d'ailleurs.
M. Middlemiss: Bien, neuf ans! On verra.
M. Bérubé: II me semble que vous auriez dû
rester encore une dizaine d'années de plus.
M. Middlemiss: Le gouvernement fédéral, on doit
être d'accord qu'il ne paie pas à 100% l'équivalent de la
taxe foncière, mais il y a un montant qui est versé toutes les
années à la municipalité. Au moment où
j'étais conseiller municipal, le gouvernement du Québec a
changé cela avec la loi no 57; au lieu de donner à la
municipalité la taxe de vente - il y avait une partie de la taxe de
vente qui revenait à la municipalité - le gouvernement du
Québec maintenant garde tout.
M. Bérubé: Si je comprends bien, je devrais dire
à tous mes maires qu'ils devraient envoyer un compte de taxe pour les
immeubles du fédéral.
M. Middlemiss: Oui, c'est certain. M. Bérubé:
D'accord.
M. Middlemiss: Le gouvernement provincial a changé cela
récemment; il reçoit toute la taxe de vente.
Une voix: La taxe de vente.
M. Middlemiss: En retour, il paie une partie de la taxe
foncière.
M. Bérubé: C'est parfait. Je vais donc dire
à mes maires...
M. Middlemiss: Vous avez changé cela.
M. Bérubé: ... qu'ils n'ont qu'à envoyer un
compte de taxe à Ottawa.
M. Middlemiss: Vos maires?
Le Président (M. Gagnon): On ne parlera pas tous ensemble,
s'il vous plaît!
M. Doyon: II a le sens de la propriété très
développé, "mes" maires.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre.
M. Bérubé: Ah oui! Les maires du comté de
Matane. Que voulez-vous que je vous dise? Ce ne sont pas les maires du
comté de Matapédia.
M. Middlemiss: II va les placer sur la liste.
M. Paradis: Les maires qu'il a placés.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blais: Une précision très courte. La
compensation de la taxe de vente plus. Oh! du premier ministre.
M. Polak: Est-ce qu'on peut suspendre nos travaux temporairement?
Le député de Terrebonne vient de recevoir une lettre
privée.
M. Paradis: La journée du remaniement ministériel,
une lettre confidentielle.
M. Polak: Félicitations, M. le député. Nos
félicitations.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Terrebonne, est-ce vous voulez nous
faire la lecture de votre lettre ou si voulez-vous poser une question?
M. Polak: Voulez-vous que je l'ouvre pour vous?
M. Blais: Oui, je peux vous le faire.
M. Bérubé: Vous êtes cordialement
invité à la présentation du nouveau Conseil des
ministres.
M. Blais: Cela vient tout simplement confirmer que je dîne
avec un de mes maires ce midi, le maire de La Plaine, en récompense de
la subvention de 525 000 $ qu'il vient d'obtenir.
Une voix: II l'a bien placé. Il faudrait lui faire penser
de demander une subvention au fédéral.
M. Blais: Je voudrais tout simplement ajouter que ce n'est pas
juste la compensation de la taxe de vente. Nos "en lieu" de taxes sont de
beaucoup plus forts que la compensation de la taxe. Il y a 450 000 000 $
supplémentaires.
M. Middlemiss: Non.
M. Blais: Ce n'est pas non, M. Middlemiss, c'est oui.
M. Paradis: Encore un rappel à l'ordre.
Le Président (M. Gagnon): C'est le député de
Pontiac.
M. Blais: Excusez-moi, M. le député de Pontiac.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, juste une dernière
question additionnelle au ministre. Quand il a dit tout à l'heure
discrétionnaire - je ne suis pas là pour défendre le
fédéral, du tout - n'est-il pas...
M. Bérubé: Ah non?
M. Polak: ... vrai que chaque subvention que le gouvernement
provincial...
M. Bérubé: C'est nouveau.
M. Polak: ... accorde est discrétionnaire,
discrétion voulant dire qu'on a la décision ultime de l'accorder
ou pas?
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Si, hier, la ville de Longueuil, qui se trouve dans le
comté de notre premier ministre, a eu un programme qui a
été approuvé dans ce comté ou dans cette ville,
cela est discrétionnaire. Vous avez dit vous-même: C'est le
ministre du Travail qui a décidé d'accorder cela, par exemple,
à la ville de Longueuil.
M. Bérubé: Oui, Aide au travail.
M. Polak: Donc, on peut employer le mot discrétion. Quand
on a donné à une station-service, à Saint-Pacôme, 40
000 $ pour créer de l'emploi, c'est discrétionnaire parce que
l'on peut l'accorder ou ne pas l'accorder.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Donc, il y a une certaine discrétion. Je ne veux
pas défendre le fédéral, mais de la manière dont
vous avez parlé, vous étiez encore un peu trop
catégorique.
M. Paradis: Pour une fois.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je faisais référence aux
engagements financiers que nous sommes en train d'étudier qui sont des
compensations tenant lieu de taxes aux municipalités. Je soulignais que
ces montants n'étaient pas versés de façon
discrétionnaire, mais étaient prévus dans la loi, de telle
sorte qu'un maire n'était pas surpris de voir un chèque, alors
que ce n'était pas la même chose losqu'il en recevait un d'Ottawa.
Mais là, j'apprends avec plaisir, quand même, que la ville de Hull
a une entente depuis des années. Je m'excuse auprès du
député de Louis-Hébert si je parle des
municipalités du comté de Matane, mais dans mes
municipalités du comté de Matane, effectivement, je dois
constater que plusieurs maires m'ont posé la question. L'information que
j'avais était que le gouvernement fédéral n'était
nullement tenu de verser des "en lieu" de taxes et dans les trois quarts des
cas, enfin, il ne le faisait pas dans le comté de Matane, ça
c'est connu. Je suis content de savoir, cependant, du député de
Pontiac, que je devrais, au contraire, dire à mes concitoyens qu'ils
devraient effectivement envoyer un compte de taxes en bonne et due forme au
gouvernement fédéral et que le gouvernement fédéral
va payer ces comptes de taxes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Sur l'engagement no... Les subventions aux
municipalités, M. le Président, je vais vous trouver un
numéro, parce que cela semble être important.
M. Bérubé: M. le Président, question de
règlement. Je pense que le député de Louis-Hébert
veut intervenir...
M. Doyon: M. le Président, j'avais la parole.
M. Bérubé: ... sur une question importante mais il
ne connaît pas le sujet. Donc, nous n'avons pas le droit de
présumer qu'il va parler du sujet.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Engagement 605, M. le Président. Le
président du Conseil du trésor, comme d'habitude, présume
un peu trop de ses capacités. Il ne sait pas ce que j'ai l'intention de
dire et il ne peut pas le savoir, parce que je ne l'ai pas encore dit. C'est
aussi simple que cela.
M. Bérubé: Et vous ne le savez pas. C'est un
verbomoteur.
M. Doyon: Le député de Sainte-Anne a fait valoir
avec beaucoup de justesse tout à l'heure un certain nombre de
subventions du gouvernement provincial, du gouvernement du président du
Conseil du trésor, qui est son gouvernement, parce qu'il a un sens de la
propriété très développé, ses maires, ses
municipalités, etc. Ces subventions de son gouvernement sont très
souvent
discrétionnaires. Il fait valoir en contrepartie que les
subventions aux municipalités comme "en lieu" de taxes sont statutaires,
fixées dans la loi. Ce que je voudrais souligner là-dedans, c'est
que tout se tient. Pour une municipalité, obtenir des subventions
discrétionnaires du gouvernement fédéral, c'est une chose
qui n'est peut-être pas désirable, mais que le président du
Conseil du trésor vienne nous faire accroire que son gouvernement a les
mains blanches là-dessus, c'est totalement faux et je vais vous
expliquer pourquoi. S'il admet lui-même qu'il peut donner des subventions
aux industries pour les faire rester ou aller dans une municipalité,
quel est le résultat final de cela en ce qui concerne le budget d'une
municipalité? C'est d'augmenter les taxes qui vont rentrer dans le
trésor municipal. Qu'on arrive au point C en passant par A ou par B, M.
le Président, c'est la même chose. Pour une municipalité,
obtenir des subventions du fédéral au moyen de décisions
discrétionnaires avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord, comme nous
ne sommes pas d'accord que le gouvernement par voie détournée,
par voie de combine... C'est cela ce gouvernement-là. C'est un
gouvernement de combinards. Il atteint des fins qui sont les mêmes par
des voies détournées et le but ultime, pour ce qui est de la
municipalité, est très souvent atteint d'une façon
détournée, d'une façon malhonnête et d'une
façon non avouée.
Le Président (M. Gagnon): Je dois vous arrêter
à nouveau, parce qu'on n'est plus dans les engagements financiers.
Jusqu'à maintenant, on a discuté des engagements financiers qu'on
avait ici aux Affaires municipales.
M. Paradis: Sur ma question de règlement de tantôt,
M. le Président.
Le Président (M- Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Doyon: C'est sur les subventions, M. le Président.
M. Paradis: Ici, j'invoque votre neutralité, si vous avez
toléré du président du Conseil du trésor qu'il nous
fasse un brillant exposé sur...
M. Bérubé: Les engagements 605.
M. Paradis: ... un soi-disant chèque de 200 000 $ qui
venait d'Ottawa et que vous avez réussi, dans votre esprit, à
joindre cela à l'engagement financier, je vous demanderais de faire
preuve de la même clémence à l'endroit du
député de Louis-Hébert.
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Brome-Missisquoi a posé un certain nombre de
questions sur les engagements 601 à 604 et également 605.
À ces questions-là, j'ai tenu à rappeler que ces
subventions que nous versons dans ces engagements financiers sont
prévues dans la loi des Affaires municipales. Elles sont donc totalement
non discrétionnaires et sont même déterminées par le
compte de taxe qui est envoyé par les municipalités et non autre
chose. J'en profitais pour les comparer avec le même type de subventions
versées par le gouvernement fédéral; je disais que tout
récemment, au cours de l'été, il y avait eu un entrefilet
dans un journal qui racontait cette petite aventure. Je tenais simplement
à le rappeler, de telle sorte que nos concitoyens se rendent compte que
finalement voici un bon programme bien en place.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert, je vais vous redonner la parole en vous demandant de ne
pas faire un débat général sur la philosophie même
du gouvernement, mais de vous en tenir aux engagements qu'on est en train
d'étudier.
M. Doyon: En ce qui concerne les subventions aux
municipalités, qui, Dieu merci, sont devenues statutaires, nous sommes
d'accord avec cela. Nous déplorions que les municipalités - pas
mes maires et pas mes affaires et mes conseillers - aient à faire des
pélerinages à Québec. Nous n'étions pas pour cela.
Nous demeurons contre cela. Nous demeurons aussi contre le fait que cette
situation puisse, jusqu'à un certain point, continuer d'exister en ce
qui concerne l'autre palier de gouvernement qui est le gouvernement
fédéral. Cependant, cela dit, il faut bien comprendre que ce
gouvernement, quand il donne des subventions statutaires, se trouve à
faire indirectement, d'une autre façon, ce qu'il reproche au
gouvernement fédéral de faire directement. Je pense que cela doit
être dit parce qu'autrement on n'a pas le tableau de la situation.
Si on ne dit pas qu'en donnant des subventions discrétionnaires
à des industries, à des entreprises pour leur permettre de
s'installer dans telle municipalité, ces subventions ont pour effet
d'amener le paiement de taxes par les propriétaires de ces entreprises
à la municipalité et, que par voie de conséquence,
à la suite de la décision discrétionnaire du gouvernement,
du président du Conseil du trésor, on en arrive avec une
situation qui n'est pas meilleure, qui n'est pas pire, mais qui est pareille
à celle que lui-même déplore vis-à-vis du
gouvernement fédéral, c'est faire deux poids, deux mesures, tel
que ce gouvernement est habitué de le faire. Nous autres, on ne marche
pas là-dedans. Je regrette beaucoup,
on va le dire, parce qu'on ne peut pas isoler ces choses. La gestion
publique, l'administration publique, c'est un ensemble de choses qui se
rejoignent.
Quand on dit: On ne fait pas cela, on est blanc comme neige, il faut
aller voir s'ils n'atteignent pas le même but par une autre voie. C'est
ce que j'ai voulu souligner devant les pétages de bretelles du
président du Conseil du trésor. J'ai voulu dégonfler son
ballon un petit peu. J'ai tout simplement voulu faire cela parce que
c'était trop gros. Je ne pouvais pas le laisser passer. Cela dit, M. le
Président, c'est la fin de mon intervention.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Louis-Hébert a comparé une double
discrétion avec une discrétion simple. En effet, je n'ai pas
contesté le fait, je l'ai reconnu auprès du député
de Sainte-Anne que beaucoup de programmes de subventions étaient...
D'ailleurs, entendons-nous, les programmes reposent sur des normes. Une
proposition qui ne répond pas aux normes n'est pas admissible à
une subvention. Dans ce sens, elle n'est pas discrétionnaire. Mais entre
plusieurs subventions répondant aux normes, il peut arriver qu'à
cause de limites budgétaires on ne puisse pas approuver toutes les
subventions et qu'à ce moment on doive en choisir certaines plutôt
que d'autres.
Dans ce cas, il y a discrétion, mais attention, je suis loin de
croire que ce cas est fréquent. C'est-à-dire que, d'une
façon générale, les demandes de subventions
refusées sont des demandes qui ne correspondent pas aux normes. Ne
correspondant pas aux normes, le refus n'est pas discrétionnaire. Donc,
première erreur du député de Louis-Hébert, il
prétend que toutes les subventions d'aide à l'industrie sont
discrétionnaires alors qu'elles ne le sont pas puisqu'elles reposent sur
un ensemble de normes prévues dans les programmes qui assurent qu'il n'y
a pas de discrétion comme telle de l'administration. Je reconnais,
cependant, que dans certains cas, que ce soit le cas de PAT, par exemple,
où il y a un très grand nombre de demandes où il faut
limiter non pas en fonction de normes objectives, mais en fonction du budget et
en fonction des meilleurs projets tels qu'évalués, il y a un
élément discrétionnaire.
Mais ces subventions n'ont pas d'impact sur le développement
industriel. Ce sont des subventions pour créer de l'emploi de type
communautaire dans les municipalités. Elles n'affectent donc pas la base
fiscale de la municipalité. Donc, le député de
Louis-Hébert a commencé par induire l'ensemble du Québec
en erreur par ses propos en prétendant que les subventions à
l'industrie étaient discrétionnaires. Premièrement, c'est
faux. J'ai dit cependant qu'il pouvait arriver, dans certains cas, qu'il y ait
discrétion. Mais ce dont nous parlons, c'est d'une double
discrétion. Si l'argument du député de Louis-Hébert
est valable, cela veut donc dire que le gouvernement fédéral
exerce une discrétion pure une première fois au niveau, par
exemple, de ses subventions à l'industrie qui amènent des
entreprises dans certaines villes et exerce une deuxième
discrétion quand il décide ou non de payer ses comptes de taxes.
C'est donc une double discrétion versus une discrétion simple.
Dans les propos du député de Louis-Hébert, il faut noter
son aptitude à emberlificoter tous les problèmes au point
qu'à un moment donné il finisse lui-même par tout
mêler.
M. Doyon: C'est vous qui le dites.
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires municipales, il n'y
a plus de questions, je présume. Aux Affaires sociales, est-ce que vous
avez des questions? (10 h 45)
Affaires sociales M. Paradis: Oui, à 300.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Renouvellements des contrats - il s'agit sans doute
de contrats négociés - pour agir à titre
d'experts-conseils ou de négociateurs auprès de la Direction
générale des relations de travail dans le cadre des
négociations pour le renouvellement des ententes avec les
fédérations et associations de professionnels de la santé,
pour la période du 1er janvier au 31 mars 1982. Les fournisseurs: Me
Gilles Corbeil: 42 000 $; Me Richard Drouin: 42 000 $; Me Denis Laberge: 28 000
$; Me André Matteau: 28 000 $; Me Guy Wells: 34 000 $, pour un montant
de 174 000 $." Pourquoi Me Gilles Corbeil? Pourquoi Me Richard Drouin? Pourquoi
Me Denis Laberge? Pourquoi Me André Matteau? Pourquoi Me Guy Wells?
M. Bérubé: Pour avoir un coordonnateur à
chaque table de négociations.
M. Paradis: Oui, mais pourquoi ces individus-là?
M. Bérubé: Parce que le ministère a
jugé qu'il voulait retenir les services de ces experts- conseils.
M. Paradis: Quand on dit "le ministère", est-ce qu'on
pourrait savoir à quel niveau du ministère?
M. Bérubé: En général, c'est le
ministre.
M. Paradis: C'est le ministre?
M. Bérubé: C'est le ministre, sur recommandation de
son administration. Mais c'est le ministre et le Conseil du trésor,
pourrait-on dire.
M. Paradis: Mais, est-ce que le Conseil du trésor a
recommandé des individus parmi ceux-là?
M. Bérubé: Nous approuvons.
M. Paradis: Donc, vous n'en avez pas recommandé.
M. Bérubé: Non, nous approuvons. M- Polak:
Question additionnelle.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne. Est-ce que vous êtes toujours au niveau 300?
M. Polak: Oui, à l'article 300. Il s'agit de la
période du 1er janvier au 31 mars 1982. Est-ce que des contrats ont
été signés à la fin de cette période?
M. Bérubé: Oui, il y a des prolongements puisque
nous n'avons réglé avec les professionnels de la santé
qu'en juin à peu près.
M. Polak: Ce que je veux dire, c'est que ces mêmes noms ne
reviendront pas devant nous dans quatre ou cinq mois...
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: ... pour qu'on nous dise que, de la période du
31 mars 1982 jusqu'à telle et telle date, ils sont encore
payés?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Pendant combien de temps ces gens-là
négocient-ils pour en arriver à un contrat?
M. Bérubé: Jusqu'à ce que ce soit
réglé.
M. Polak: Parce que je vois que ces avocats gagnent, dans le cas
de Me Corbeil, pour trois mois, 42 000 $, ce qui veut dire 14 000 $ par mois.
C'est pas pire, ça!
M. Bérubé: Faites attention, là. Dans ces
engagements, vous avez tous les frais connexes. Cela ne veut pas
nécessairement dire que ce sont les honoraires qui sont payés par
la firme d'avocats-conseils, par exemple.
M. Polak: Non, mais, si on prend, par exemple, le premier, Me
Gilles Corbeil, pour une période de trois mois, il y a un engagement de
42 000 $. Ce sont des honoraires professionnels?
M. Bérubé: Je n'ai pas les honoraires. J'ai le
montant global de l'engagement, mais je n'ai pas les honoraires
impliqués dans les contrats.
M. Polak: Mais, s'il n'y a pas d'honoraires, qu'est-ce qu'il y a
en dehors des honoraires?
M. Bérubé: Par exemple, nous en avons à 85 $
l'heure, si je ne m'abuse, ce qui est un taux assez courant pour les
avocats-conseils. Voilà, voilà, j'en ai quelques-uns ici en bas
de page. Les taux horaires sont de 90 $.
M. Polak: Oui, mais le reste? À 90 $ l'heure, on n'arrive
pas à 14 000 $ par mois. Donc, qu'est-ce que le reste comprend? Voyages
ou soupers? Dépenses? Réceptions? Quoi?
M. Bérubé: Je ne sais pas ce qu'il y a dans le
montant de l'engagement. On me dit que c'est uniquement le nombre d'heures
anticipées multiplié par le taux. Cela ne veut pas dire qu'ils
vont le dépenser.
M. Polak: Dans le cas de Me Gilles Corbeil, qui négocie
pour le gouvernement à la table FMOQ, combien de mois a-t-il pris au
total? Là, on parle de trois mois.
M. Bérubé: Écoutez, je pense que les
règlements ont été conclus pour la plupart des tables.
Pour les omnipraticiens, il n'y a pas eu de règlement, si vous vous en
souvenez, il y a eu une loi, mais, pour tous les autres groupes, il y a eu des
règlements. Pour les médecins spécialistes, il y a eu un
règlement même avant. En général, les
règlements pour les dentistes et autres ont à peu près
tous été alignés sur le règlement des
médecins spécialistes, finalement, de même qu'on a
aligné les omnipraticiens, dans la loi, à peu près sur ce
qui avait été offert aux spécialistes et accepté.
Donc, on peut présumer que tout s'est réglé pour la fin de
juin à peu près.
M. Polak: Est-ce qu'il n'y a pas une sorte de directive qui
existe: II y a un nouveau contrat à négocier; vous les experts,
on vous donne deux ou trois mois, pas six mois ou neuf mois? Parce qu'on peut
négocier pendant deux ans. Très souvent, c'est bien connu, on
négocie mieux quand il y a moins de temps.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Donc, les points sont connus, même si la
matière est compliquée. Est-ce qu'il n'y a pas une sorte de
limite où on dit: On vous donne un mandat de négocier,
mais...
M. Bérubé: J'ai de la difficulté à
comprendre, là. Vous voulez dire que l'on pourrait adopter une loi en
vertu de laquelle on décréterait que le syndicat est
obligé de signer dans les deux mois du début des
négociations. C'est cela, la proposition du député de
Sainte-Anne?
M. Polak: Non, ce n'est pas ma proposition.
M. Bérubé: Ah boni
M. Polak: Ma proposition est la suivante: II faudrait avoir - ce
n'est pas une loi - une directive pour faire épargner de l'argent aux
fonds publics...
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: ... visant ces experts qui nous coûtent 14 000 $
par mois; je pense qu'il y a toujours une certaine limite tout de
même.
M. Bérubé: Ah oui.
M. Polak: On ne doit pas dire: On commence...
M. Bérubé: D'accord, donc cela nous donne...
M. Polak: ... un an avant pour préparer cela, mais,
entre-temps, on paie pour.
M. Bérubé: D'accord, je comprends. Non, non, je
comprends. Au lieu que ce soit une loi adoptée par l'Assemblée
nationale enjoignant le syndicat de régler dans les deux mois, ce serait
une directive du Conseil du trésor, du Conseil des ministres ou du
ministère, c'est-à-dire que l'on dirait: MM. les dirigeants
syndicaux, nous vous enjoignons de régler d'ici deux mois. C'est ce que
je comprends de l'intervention du député de Sainte-Anne.
M. Polak: Ce n'est pas cela du tout que j'ai dit, M. le
Président, ce n'est pas cela que j'ai dit.
M. Bérubé: Non, mais, enfin, cela m'apparaît
tellement niaiseux que...
M. Polak: D'ailleurs, le gouvernement a fait mieux que cela; vous
avez décrété qu'à partir du 1er janvier jusqu'au 31
mars on couperait les salaires, même sans consultation. Donc, ne
commençons pas à comparer. Tout ce que je veux dire, c'est que,
quand un employeur engage une équipe pour négocier, il y a des
abus. Peut-être que l'avocat en question - je ne connais pas ces avocats
- va dire au gouvernement: Bon, cela prend certainement neuf mois, avant que la
convention soit terminée, pour commencer ma préparation au
travail de négociation. Peut-être que cela peut prendre moins que
cela. Quelle sorte de politique générale existe-t-il pour qu'on
négocie le plus vite possible et le moins cher possible? Par exemple,
vous avez déjà décidé de payer moins de
dépenses aux tables sectorielles, etc., pour le représentant du
syndicat; donc, apparemment, vous êtes conscient du fait que cela a
déjà coûté trop cher.
M. Bérubé: Vous voudriez qu'on commence les
négociations le plus tard possible de manière à ne pas les
payer aussi longtemps.
M. Paradis: Non, non.
M. Polak: Non, ce que je veux, c'est que, d'abord, cela
coûte moins cher à la population.
M. Bérubé: J'ai l'impression que vous êtes
dans des sables mouvants et que vous vous enlisez continuellement.
M. Polak: Mais, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député
de...
M. Polak: ... je dois vous dire ici que le ministre...
M. Paradis: J'ai l'impression qu'on paie pour continuer cela.
M. Polak: ... - c'est bien important que ce soit
enregistré - a le petit sourire hautain, mais je paie, comme
contribuable, 14 000 $ par mois à cet avocat et aux autres avocats et je
veux bien savoir quels services sont rendus pour cela. Est-ce qu'on peut faire
cela pour moins? Est-ce que cela peut aller plus vite? Est-ce que
peut-être il y a certains abus que ces avocats font? Parce que vous savez
que ces avocats ont tendance à exagérer un peu.
M. Bérubé: Oui, je sais, vous êtes avocat,
n'est-ce pas?
M. Polak: Bon.
M. Bérubé: Là-dessus, je reconnais que vous
avez toute l'expertise nécessaire pour critiquer les avocats. Qu'est-ce
que vous
avez à dire exactement sur le dos des avocats?
M. Polak: Là, M. le Président, on commence à
se rejoindre. Donc, tout ce que je demande comme contribuable, c'est que cela
ne coûte pas trop cher à notre population pour payer cela.
J'aimerais bien savoir, par exemple, quelles sont les statistiques dans
d'autres provinces à ce point de vue. Je n'en ai aucune idée,
mais j'ai entendu dire que cela coûte une fortune et qu'il y a moyen de
réduire cela. Pas obligatoirement par une loi ou une directive ou je ne
sais quoi, c'est à vous d'arranger cela.
M. Bérubé: Ah bon!
M. Polak: Vous avez une expérience là-dedans, on ne
devrait pas engager quelqu'un un an avant, pour commencer à
préparer son affaire, à 14 000 $ par mois.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, le gouvernement
n'engage pas un an à l'avance des avocats pour préparer une
table. On engage des avocats lorsque la table de négociations est
formée et que nous avons besoin d'un représentant du gouvernement
à cette table.
M. Polak: D'accord.
M. Bérubé: Donc, la question du
député de Sainte-Anne se résume simplement à ceci:
Doit-on commencer tôt les négociations pour renouveler les
conventions? Si l'on commence plus tard, on va économiser du temps;
toutefois, on sera sujet à la critique qu'on a tardé à
entreprendre les négociations et que, par conséquent, si l'on
arrive à l'échéance de la convention et qu'il n'y a rien
de réglé, c'est de la faute du gouvernement qui a tant
tardé. Voilà les conséquences de la première
proposition du député de Sainte-Anne. Il dit aussi que l'on
pourrait adopter un projet de loi, définissant une date limite pour les
négociations après laquelle il faudra bien décider ce
qu'il y aura, donc sans doute un décret imposant les conditions de
travail. Mais là, c'est la négation pure et simple du droit de
grève; au nom de quel principe le gouvernement serait-il incité
à négocier puisqu'il sait que, de toute façon,
passé l'échéance des négociations, il impose, il
dicte lui-même ses conditions de travail? La proposition du
député de Sainte-Anne, il peut la faire, je n'ai aucune
objection, mais je ne crois pas qu'il ait beaucoup d'appui au sein de la
société.
M. Paradis: C'est ce que vous avez fait.
M. Bérubé: J'ai beau regarder dans toutes les
hypothèses que le député de Sainte-Anne essaie de gratter,
ce qui m'apparaît très clair, c'est que le député de
Sainte-Anne dit: Bon, écoutez, effectivement, cela coûte cher de
faire cela, il faudrait bien baisser, mais il n'a pas d'idée comment il
pourrait réduire les coûts et, de fait, il n'y a pas de
façon de réduire les coûts.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une dernière question. Je ne sais pas si
je suggérerais de commencer tard, peut-être que ce serait mieux de
commencer très tôt, mais finir tôt aussi. Oui, il n'y a rien
qui bloque, par exemple, on peut donc signer une convention six mois avant
l'expiration de la convention en vigueur...
M. Bérubé: Certainement.
M. Polak: Cela arrive dans certains pays, savez-vous. Voici ce
que je veux savoir: Quant à la durée de la négociation,
est-ce que c'est exagéré si on compare avec d'autres provinces ou
pays? Est-ce que ça nous coûte plus cher qu'ailleurs? J'ai entendu
dire que cela coûte une fortune.
Je me rappelle lors de la dernière négociation dans le
secteur de l'éducation, il en a coûté une fortune; ce n'est
pas croyable ce qui s'est passé là avec tous les
représentants, le "time off", le monde est venu se présenter,
etc., et on a payé pour cela. Donc, je me demande, lorsqu'on engage des
experts pour nous représenter, s'il y a de l'abus ici? Est-ce que
certaines lignes de conduite existent, oui ou non? Ce n'est pas à moi de
le suggérer. Tout ce que je vous demande: Est-ce que c'est
contrôlé?
M. Bérubé: Oui, la loi sur l'organisation des
négociations, par exemple, dans les secteurs public et parapublic, a
prévu des dates pour le dépôt des demandes syndicales et
des réponses du gouvernement, pour tenter d'accélérer et
faire en sorte qu'on puisse effectivement terminer les négociations plus
rapidement. Toutefois, le député de Sainte-Anne feint d'ignorer
que dans une négociation, il y a deux partenaires et qu'on ne peut pas
aller plus vite que le partenaire. Il faut la signature des deux partenaires au
bas du contrat négocié. Par conséquent, il n'y a rien
d'autre à faire, lorsqu'il n'y a pas d'entente avec un partenaire, que
de continuer à négocier. C'est malheureusement ce que le
député de Sainte-Anne semble oublier.
Le Président (M. Gagnon): Toujours aux Affaires sociales,
j'appelle l'engagement 300.
M. Paradis: Sur le même article, M. le président du
Conseil du trésor. Cette année, ces négociateurs
avaient-ils des directives fermes du Conseil du trésor que les
enveloppes dont ils disposaient incluant avantages sociaux, etc.,
étaient fixées à l'avance d'après des calculs faits
par le Conseil du trésor?
M. Bérubé: Les mandats?
M. Paradis: Les mandats, est-ce que c'étaient des mandats
spécifiques?
M. Bérubé: Toujours.
M. Paradis: À l'intérieur d'une enveloppe.
M. Bérubé: Les mandats que le Conseil du
trésor approuve font l'objet d'une analyse budgétaire de telle
sorte qu'ils puissent cadrer avec les possibilités de...
M. Paradis: ... payer du gouvernement. M.
Bérubé: Oui.
M. Paradis: Autrement dit, la personne qui négocie, sa
marge de manoeuvre est encadrée.
M. Bérubé: Toujours. Le négociateur le fait
à l'intérieur d'un mandat, c'est-à-dire qu'il ne commence
pas par déposer tout son mandat, c'est bien évident. Le
négociateur a un mandat qui détermine sa marge de manoeuvre et,
soulignons-le aussi, il y a des choses désirables, des choses
nécessaires...
M. Paradis: ... et des choses impossibles.
M. Bérubé: Oui. Par conséquent, on peut se
retrouver parfois dans des types de négociations où le mandat
lui-même étant fort peu généreux, il est
déposé d'un coup sec à la table en disant: Cela ne sert
à rien de jouer avec vous autres, c'est tout ce qu'on a. Il y a d'autres
cas où, au contraire, il y a des impondérables, il y a
matière à jugement, par exemple, s'il y a une croissance
réelle de l'économie de 7% une année, les employés
de l'État peuvent dire qu'en termes de rémunération ils en
veulent une part plus grande. L'État pourra dire: Non, je
préférerais l'accorder sous forme de réduction
d'impôt ou amélioration de services à la population.
Là, il y a forcément une négociation. Le mandat initial
peut comporter des offres modestes ou raisonnables. La négociation peut
amener un dépassement du mandat. Cela s'est vu à de nombreuses
reprises en 1972 et en 1975, mais d'une façon générale
depuis qu'il y a un changement de gouvernement, on cadre mieux avec nos
mandats.
M. Paradis: Oui, cela était bien négocié la
dernière fois.
M. Bérubé: Ah oui! et je pourrais vous en faire la
preuve, d'ailleurs si vous le voulez, mais j'ai eu l'occasion de le faire
devant le chef du Parti libéral, lors du débat sur la loi no 70
et il en était lui-même surpris. Nous avons fait la comparaison de
la progression des salaires depuis la convention collective de 1979 et,
comparé à l'inflation, nous avons fait la même comparaison
avec les périodes antérieures, et le résultat est
absolument incroyable.
M. Paradis: Vous avez certainement tenu compte du facteur
croissance économique.
M. Bérubé: J'ai tenu compte de l'inflation... (11
heures)
M. Paradis: Mais pas de la croissance économique.
M. Bérubé: Par conséquent, ce qu'il faut
conclure, c'est qu'effectivement les offres gouvernementales en 1972 et 1976
étaient beaucoup plus généreuses que les offres de
1979.
M. Paradis: Compte tenu de la croissance économique?
M. Bérubé: Bien là, si vous voulez mettre
tout l'argent entre les mains de l'administration publique et rien entre les
mains des citoyens, ce que vous avez fait, évidemment, c'est votre
droit.
M. Paradis: Non, non. Je vous demande: est-ce qu'en pourcentage
de croissance publique - vous semblez très bien informé sur le
dossier - du produit intérieur brut du Québec les contrats
négociés sous l'administration libérale de 1970 à
1976 étaient supérieurs à ceux que le Parti
québécois a négociés, en tenant compte de la
croissance?
M. Bérubé: Ce qui est difficile dans cela, c'est
votre "en tenant compte"; je ne vois pas comment vous tenez compte de la
croissance économique.
M. Paradis: Vous prenez la croissance du produit intérieur
brut du Québec dans ces années et vous regardez quelle part la
fonction publique s'est accaparée de cette croissance. Vous faites la
même chose pour les années depuis que le PQ est au pouvoir.
M. Bérubé: Là, je n'ai pas fait le
calcul.
M. Paradis: Ce serait intéressant, peut-être.
M. Bérubé: On va laisser le Parti libéral le
faire.
M. Paradis: Je serais surpris que vous n'ayez pas fait le
calcul.
M. Bérubé: Je suis même convaincu, à
l'oeil, que vous devriez faire le calcul parce que vous allez rougir du
résultat.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Je suis convaincu en pratique, quand je
vois l'écart considérable existant entre la simple protection du
pouvoir d'achat, c'est-à-dire l'indexation des salaires aux prix, et ce
qui a été accordé dans les années
antérieures. On voit que l'écart en ce qui a trait au
marché s'est accru. En d'autres termes, lorsque nous avons
hérité de l'administration, il y avait 16% d'écart entre
le marché privé et le secteur public. Ces 16% résultaient
des conventions collectives négociées en 1972 et 1975. Cela veut
donc dire que la croissance de la rémunération dans le secteur
public a été beaucoup plus rapide que celle de l'ensemble de nos
concitoyens. Donc, il y a eu un accaparement par le secteur public d'une
richesse. Je vous incite à faire ce calcul puisque, compte de
l'évolution de cet écart, il faut donc conclure qu'à
l'époque libérale, je pense, on a effectivement mal
négocié.
M. Paradis: Ce que je retiens, c'est qu'à l'époque
libérale on était en période de croissance
économique et qu'à l'époque péquiste, pour utiliser
des expressions que vous utilisez vous-même, on gère la
décroissance.
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, Pêcheries et
Alimentation.
M. Bérubé: Tiens, tiens. Une belle
déclaration du député de Jean-Talon: "Le PLQ doit se
refaire une crédibilité". Je pense que vous avez là un
député conscient.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Paradis: Quand il faut que tu la refasses, c'est parce que tu
en as eu une.
M. Middlemiss: Quand ça fait l'affaire, ils sont
conscients; quand cela ne la fait pas, ils sont inconscients.
Le Président (M. Gagnon): S'il vous plaît; On peut
revenir aux engagements. Aviez-vous d'autres questions au ministère des
Affaires sociales?
M. Paradis: Engagement 301.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301.
M. Paradis: "Subvention à la Corporation
d'hébergement du Québec pour fins d'achat d'équipement et
d'ameublement pour divers centres d'accueil d'hébergement. Montant de
l'engagement: 2 427 000 $."
Au niveau de l'équipement et de l'ameublement dans le
réseau des affaires sociales, est-ce qu'il y a des normes pour le
remplacement de cet équipement? Est-ce que ces normes ont
été révisées dans la période de crise
économique ou est-ce qu'on continue comme avant?
M. Bérubé: II faudrait demander la date de la
dernière révision des normes pour le remplacement de
l'équipement et de l'ameublement au ministère des Affaires
sociales.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions au ministère des Affaires sociales?
M. Paradis: Ne bougez pas.
M. Bérubé: C'est peut-être moins les normes
qui ont changé que les budgets disponibles, amenant les gens à
s'ajuster eux-mêmes.
M. Paradis: Dans les engagements 800 à 804, il s'agit,
dans chacun des cas, de subventions pour le paiement du capital et des
intérêts d'emprunts obligataires en remboursement d'emprunts
bancaires contractés pour le financement de travaux de construction de
centres locaux de services communautaires ou d'hôpitaux, etc. On voit que
le taux d'intérêt dans chacun des cas est de 16,5% à 17%.
Est-ce que ce taux est fixe sur une longue période?
M. Bérubé: J'en douterais. En
général... J'en vois un à Saint-Raymond de Portneuf, c'est
quatre ans.
M. Paradis: C'est fixe pour quatre ans, à ce moment.
M. Bérubé: Oui. Les émissions à long
terme, de ce temps-ci, vous savez, il n'y en a pas beaucoup. Quand on signe
trois ans... Vous pourriez signer cinquante ans à 25%, j'imagine? Vous
perdriez votre chemise, en tout cas.
M. Paradis: Mais votre moyenne est de
quatre ans.
M. Bérubé: Oui. Je regarde ici, c'est à peu
près trois ou quatre ans.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, Pêcheries et
Alimentation. Engagement 300. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la Coopérative des
agriculteurs du Témiscamingue, Lorrain ville, comté de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, à titre d'aide financière
pour lui permettre la poursuite de ses opérations de l'agro-centre de
Lorrainville. Montant de l'engagement: 60 000 $." Qu'est-ce qui a amené
le ministère à déterminer qu'il fallait 60 000 $ pour
permettre la poursuite des activités?
M. Bérubé: Au 31 décembre 1981, le
déficit accumulé est de 160 000 $ et, au cours des six prochains
mois, on prévoit des pertes supplémentaires de 25 000 $ et une
rentabilité subséquente. Donc, il faut voir là un
déficit accumulé de 185 000 $. Ce que le ministère fait
c'est qu'il offre une subvention de 60 000 $.
Voyez-vous, essentiellement, ce que le ministère fait c'est que,
en gros, il est prêt à verser 60 000 $ si la coopérative
emprunte 50 000 $ des institutinos financières et si les parts sociales
croissent de manière que les membres injectent à peu près
55 000 $. Donc, on voit que la logique suivie par le ministère a
été une répartition de l'effort.
M. Paradis: D'accord, et d'effacer le déficit
accumulé.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Si on additionne.
M. Bérubé: En partageant entre les trois
intervenants, c'est-à-dire la banque qui risque de tout perdre...
M. Paradis: L'agro-centre comprend quelle activité
exactement?
M. Bérubé: C'est de l'abattage, si je ne me
trompe.
M. Paradis: De l'abattage de façon
spécialisée ou "at large", est-ce que c'est du porc, du boeuf, du
mouton?
M. Bérubé: Ce que je lis ici c'est que, en 1975, on
avait favorisé la construction de trois agro-centres, dont celui de
Lorrainville, et le ministère avait acheté un petit abattoir pour
y faire des investissements de l'ordre de 500 000 $. Il devait céder cet
abattoir à la coopérative. Il semble que c'est cet abattoir qui
génère le déficit.
M. Paradis: Est-ce qu'il a déjà été
rentable? Sur les bilans, on parle de 1975. C'est en activité depuis
quand? Est-ce qu'on prévoit qu'on va atteindre...
M. Bérubé: On dit que, depuis, les
propriétaires du centre, la coopérative des agriculteurs, ont
reçu deux subventions du ministère. On dit que la
détérioration rapide de la situation financière s'est
traduite tout dernièrement par un gel de la marge de crédit.
Alors, j'ai l'impression que c'est plutôt récemment qu'il y a eu
une détérioration rapide de la rentabilité de
l'entreprise.
M. Paradis: D'accord. La construction a coûté 500
000 $; lorsque le gouvernement s'en est départi en faveur de la
coopérative, cela a été pour quel montant?
M. Bérubé: En 1975, je ne le sais pas. Excusez-moi,
on dit qu'elle a été cédée pour une valeur nominale
en août 1980.
M. Paradis: Pour une piastre?
M. Bérubé: Essentiellement, oui, ça doit
être ça. C'est la coopérative qui assumait la gestion du
centre, cependant, depuis le début. En fait, en 1975...
M. Paradis: Ce qui me semble inquiétant c'est que je vois
qu'ils ont acquis une valeur dépréciée de 350 000 $
à peu près, ils l'ont gérée et sont arrivés
avec un déficit. Je me demande quelle garantie le ministère a que
cela ne continuera pas perpétuellement...
M. Bérubé: On me dit qu'il s'agit d'un
éléphant blanc construit en 1975 qu'on leur aurait
cédé.
M. Paradis: Est-ce qu'on continue à le maintenir, parce
qu'il s'agit vraiment d'un service aux cultivateurs de la région?
M. Bérubé: J'ai l'impression que si le
ministère avait décidé de le construire en 1975, c'est
qu'il ne devait pas y avoir d'abattoir dans ces régions. Le
ministère, semble-t-il, avait identifié trois régions,
dans le Nord-Ouest québécois, pour fournir des services
d'abattage, sinon il n'y avait pas moyen de faire de l'élevage.
M. Paradis: Je voulais déterminer si on était dans
un dossier d'affaires ou un dossier de services.
M. Bérubé: Je pense que c'est un
dossier de services. Si le gouvernement a construit lui-même trois
abattoirs en 1975, c'est probablement parce qu'il n'y avait pas d'abattoir sur
le territoire et il fallait en construire. Il semble bien qu'ils soient
marginaux. Ce que je comprends bien aussi, c'est qu'on a dû effectuer des
travaux de normalisation dans cet abattoir qui ont coûté 104 000 $
de plus que ce qui avait été prévu et on a financé
à même le fonds de roulement ces travaux. C'est ça qui
semble avoir déséquilibré la coopérative.
En d'autres termes, ce doit être une coopérative qui
fonctionne juste à la marge, et l'obligation d'effectuer certains
travaux de correction pour répondre à des normes, soit
d'Agriculture Canada ou Agriculture Québec, en termes de propreté
et d'hygiène, a dû entraîner une situation financière
déficitaire. Ce que le ministère fait, il accepte de prendre
à sa charge à peu près le tiers en demandant à la
banque d'en assumer un tiers et les sociétaires un autre tiers.
M. Beauséjour: Je suppose qu'il me donne la parole.
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Beauséjour: Si j'ai bien compris ici, c'est un
abattoir.
M. Bérubé: Oui.
M. Beauséjour: C'est une industrie de transformation
alimentaire. C'est pour savoir ou peut-être aussi vous éclairer,
parce que, au niveau des Affaires culturelles, on a vu que les investissements
dans ce cahier étaient de 212 060 $, tandis que si on va dans le domaine
de l'industrie, soit Industrie et Commerce, dans le Conseil exécutif,
dans l'agro-alimentaire, et Travail et Main-d'Oeuvre, on a un total dans ce
cahier-ci de 1 830 300 $. Hier, l'Opposition s'inquiétait de ce qui
était investi dans le domaine de l'industrie par rapport aux Affaires
culturelles, M. le ministre.
M. Bérubé: Je dois avouer que l'intervention du
député de Trois-Rivières ne devrait pas être soumise
à cette commission. On devrait attendre le retour du
député de Sainte-Anne de telle sorte que le député
de Trois-Rivières puisse servir une magistrale leçon quant
à ses connaissances historiques.
Le Président (M. Gagnon): Je ne sais pas de quelle
intervention il s'agit, puisque le député de
Trois-Rivières n'a pas pris la parole actuellement. Il n'a pas
demandé, non plus, la parole. M. le député d'Iberville,
s'il vous plaît!
M. Beauséjour: M. le ministre, c'est simplement pour vous
signaler qu'en termes d'investissement dans l'industrie, dans ce cahier, 1 830
300 $, par rapport aux Affaires culturelles, 212 060 $. Franchement, je pense
qu'au niveau de l'industrie on lui a donné une bonne part.
M. Paradis: II y a eu un revirement de stratégie
gouvernementale en février. On s'est rendu compte que ce n'était
pas la relance économique par les Affaires culturelles, quoi? Est-ce que
c'est comme ça que vous expliquez ça? Vous vous dissociez des
propos tenus par le député de Trois-Rivières et le
président du Conseil du trésor, hier.
M. Bérubé: M. le Président, pourriez-vous
rappeler le député de Brome-Missisquoi à l'ordre? Il
divague.
M. Paradis: Je m'excuse, je sais que je ne suis pas dans le
sujet, mais je devais répondre au député d'Iberville qui
n'était pas, lui non plus, dans le sujet.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Pontiac m'avait demandé la parole au sujet de 613, je crois.
Une voix: II n'y en a pas d'autres avant?
Le Président (M. Gagnon): Vous en avez d'autres avant?
À 600?
M. Paradis: Engagement 600, il s'agit d'un contrat de travaux de
drainage, le plus bas soumissionnaire est Excavation Greco Inc., de
Saint-Apollinaire, comté de Lotbinière, pour 27 995 $. Engagement
601, il s'agit encore de travaux de drainage. Le plus bas soumissionnaire est
Elphège Goyette Inc., Windsor, comté de Johnson, pour 361 531,50
$.
Est-ce qu'on peut avoir la date prévue pour le début des
travaux?
M. Bérubé: Oui, on va demander au
ministère.
M. Paradis: Et la date prévue pour la fin des travaux,
dans la même question.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 610, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 610. "Subvention au Centre de promotion de
l'industrie agricole et alimentaire du Québec Inc., Montréal,
dans le cadre du programme d'aide aux expositions agricoles. Montant de
l'engagement: 56 872 $."
Est-ce que cette somme est versée en vertu d'un programme
normé? (11 h 15)
M. Bérubé: Oui, puisqu'on se réfère
ici
à des articles: L'aide financière consiste dans le
paiement à l'organisme d'une somme d'argent ne dépassant pas la
moitié des prix payés par ces organismes, etc., etc., etc. Donc,
effectivement, c'est un programme norme et non pas discrétionnaire,
comme le décrivait tantât le député de
Louis-Hébert. Mais, comme il a également l'habitude de parler
sans bon escient...
M. Paradis: Vous faites faux bond là et en l'absence du
député de Louis-Hébert. Maintenant, lorsqu'on dit que
c'est un programme norme et qu'on établit le montant, s'agit-il du
remboursement des prix d'une exposition qui a eu lieu l'année
précédente pour en arriver à un montant aussi
précis? Parce qu'on paie la moitié des prix et je tiendrais
à vous dire là-dessus que le fédéral paie l'autre
moitié par un programme normé, lui aussi.
M. Bérubé: Parfait. Il arrive parfois que le
gouvernement fédéral n'agisse pas de façon
discrétionnaire. C'est sans doute parce qu'il y a eu quelques
gouvernements conservateurs qui se sont incrustés au cours des
années.
M. Paradis: Non. Le programme des expositions remonte à
Bud Olson, je pense. Lorsqu'il l'a normé, c'était un gouvernement
libéral.
M. Bérubé: Alors, M. Olson a certainement dû
quitter entre-temps la politique.
Une voix: Non, il est encore là.
Le Président (M. Blais): 611? 612? 613?
M. Middlemiss: 613.
Le Président (M. Blais): 613, M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 25 327,09
$ le coût des travaux de drainage dans le cours d'eau Ville-Guay,
comté de Lévis. Le montant est de 7 418,09 $. Le contrat initial
a été accordé à Paul Pigeon & Fils Inc.,
Saint-Raphaël, comté de Bellechasse." Est-ce qu'on pourrait nous
donner les raisons de ce supplément qui constitue une augmentation de
45%?
M. Bérubé: Oui, c'est l'augmentation de la
proportion des quantités d'extraction de roc, classe A, au cours de
l'exécution.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on n'avait pas fait faire une
étude avant d'accorder le contrat? De quelle façon a-t-on
octroyé le contrat?
M. Bérubé: On me dit que ce sont des études
très sommaires. Il n'y a pas eu de sondage.
M. Middlemiss: Est-ce que le contrat initial a été
donné à la suite de soumissions publiques ou est-ce un contrat
négocié?
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous le dire.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait poser la question au
ministère?
M. Bérubé: On va le demander au ministère,
parce qu'ils font les deux.
M. Middlemiss: En parlant de supplément, je veux saisir
l'occasion. Hier, le président du Conseil du trésor tentait
d'expliquer que parfois les suppléments arrivaient à cause de
l'indexation des coûts entre le moment de l'engagement et
l'exécution des travaux. Je pense que souvent les sommes engagées
le sont à la suite de contrats et je ne crois pas que, entre l'octroi et
l'exécution d'un contrat, il puisse y avoir un écart
d'années. Il peut y avoir un écart de jours, mais je ne crois pas
que ça donnerait lieu à une indexation du coût.
M. Bérubé: Nous ne parlions pas de ça, mais
nous parlions des différences entre les prévisions initiales des
fonctionnaires et les coût des travaux tel que le révèlent
les engagements successifs à cette commission. On pouvait, à ce
moment-là, s'interroger sur les erreurs de prévisions faites par
l'administration.
M. Middlemiss: Je pense que, dans le contexte de la discussion
d'hier avec mon collègue de Sainte-Anne, il demandait pourquoi on arrive
souvent avec des suppléments. Il utilisait même le terme contrat
à prix forfaitaire et c'est là que vous avez donné
l'exemple: Oui, on donne un contrat, mais ce n'est pas à prix
forfaitaire mais, à prix unitaire. Donc, dans le contexte, il semblait
que vous vouliez attribuer, peut-être, l'augmentation à
l'indexation. Je comprends fort bien que, entre l'étude
préliminaire qui établit le coût des travaux et leur
réalisation deux ans plus tard, il peut y avoir une différence
à cause de l'indexation, mais pas nécessairement après
qu'on a octroyé un contrat.
M. Bérubé: Mais, si je me souviens bien de ma
réponse, j'ai élargi le débat à ce moment-là
pour traiter du cas-problème que représentaient souvent ces
prévisions par l'administration de coûts pour des travaux avec des
dépassements ultérieurs qui nous amenaient à devoir piger
dans d'autres budgets pour financer ces dépassements, ce
qui représentait des difficultés dans la gestion
budgétaire générale du gouvernement. Je reconnais que
peut-être n'avais-je pas été suffisamment clair, mais je
parlais du problème général de la prévision des
coûts et de la réalisation des travaux à l'intérieur
de projections de coûts prévus à l'avance bien
définies.
M. Middlemiss: Juste pour mon propre renseignement, dans un cas
où il y aurait une augmentation des coûts ou du coût de
l'étude préliminaire avant de passer aux demandes de soumissions,
s'il y a un changement à y faire, est-ce que cela passe ici par les
engagements financiers? Vous ne prenez pas d'engagement avant d'octroyer le
contrat.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Middlemiss: Vous n'en prenez pas d'autre. Cet exercice dont
vous parlez, on n'en serait pas conscient ici.
M. Bérubé: On ne peut pas signer le contrat si
l'engagement n'a pas été fait.
M. Middlemiss: D'accord.
M. Bérubé: Cela vient un peu en
parallèle.
M. Middlemiss: Le fait qu'il pourrait y avoir une augmentation
à la suite de l'indexation des prix entre l'étude
préliminaire et l'octroi du contrat, on ne serait jamais mis au courant,
nous, aux engagements financiers, de cette...
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: De quelle façon?
M. Bérubé: II se produit quelquefois des
délais - je crois qu'on a eu des cas d'autoroutes par exemple -
où les travaux ont été prolongés sur une telle
période et il a fallu revenir avec des corrections. Je me souviens, dans
Bonaventure je crois, on avait eu quelques contrats sur l'autoroute 132,
où on avait eu des dépassements. En particulier, il y avait eu
des phénomènes d'indexation dus au report de travaux.
M. Middlemiss: On pourrait voir cela, disons, dans les honoraires
des ingénieurs ou des professionnels, mais pas nécessairement
dans des contrats d'exécution de travaux parce que...
M. Bérubé: Ah!
M. Middlemiss: La différence, c'est que le contrat
lui-même on le décide au moment où on l'octroie; la plupart
du temps, l'entrepreneur se donne seulement 30 ou 90 jours pour refuser ou
prendre le contrat. Je pense que c'est juste...
M. Bérubé: C'est assez rare, mais il y a des cas
où cela se produit, où l'on retarde la réalisation de ces
travaux pour toutes sortes de raisons. Cela peut être quelquefois une
modification de design qui nous amène à retarder un contrat qui
avait été octroyé. À titre d'exemple, la
construction de l'autoroute Dufferin où un tronçon a
été différé pendant longtemps à la suite de
problèmes d'approbation.
M. Middlemiss: Merci.
Communications
Le Président (M. Blais): Communications, engagement 300.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés: Contrat pour la
location et l'entretien d'un contrôleur de disques 8000-4 et d'une
unité de disques 8350-B2, pour une période de cinq (5) ans.
Fournisseur: Storage Technology of Canada Ltd, Montréal. Montant de
l'engagement: 294 600,24 $." On a une note: "II s'agit d'un contrat conclu avec
ce fournisseur selon les prix et conditions déterminés dans une
commande ouverte émise le 17 juin 1980 à la suite d'un appel
d'offres public ayant pour objet la fourniture de tourne-disques et de
contrôleurs pour les besoins des divers ministères et
organismes."
Qu'est-ce qui explique que, si on est allé aux appels d'offres le
17 juin 1980, on ne signe un contrat qu'en février 1982 ou plus
tard?
M. Bérubé: On me dit que cette compagnie garantit
ses prix pour cinq ans.
M. Paradis: Oui, mais ma question porte sur le fait suivant:
"selon les prix et conditions déterminés dans une commande
ouverte émise le 17 juin 1980 à la suite d'un appel d'offres
public". On se replace dans le temps, en juin 1980.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Maintenant, le délai me semble long entre
cette...
M. Bérubé: Non, non, quand on signe un contrat avec
ces firmes, c'est un contrat de cinq ans.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Et l'on demande des soumissions.
M. Paradis: Oui, ce qu'on a fait en 1980.
M. Bérubé: On l'a fait en 1980. Après cela,
on a ce qu'on appelle une commande ouverte, c'est-à-dire que, au cours
des cinq années qui suivent...
M. Paradis: D'accord, cela va.
M. Bérubé: ... vous voyez... C'est pour cela que
très fréquemment vous vous demandez pourquoi des contrats
négociés; une bonne partie de ces contrats négociés
- je le dis à l'intention de la presse parce que quand vous nous
garrochez ces chiffres globaux dans lesquels il n'y a plus moyen de s'en sortir
parce qu'il y n'y a pas moyen de faire le partage du bon et du mauvais dans ce
que vous dites...
M. Paradis: Est-ce que vous parlez du député
d'Iberville?
M. Bérubé: Non, je parle de vos chiffres. Par
exemple, dans le cas présent, il y a eu une soumission publique.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Les prix sont déterminés,
c'est cette entreprise qui va fournir ces équipements, mais la
quantité, par exemple, le nombre de disques dont vous allez avoir
besoin, cela varie continuellement, en plus ou en moins. Donc, vous êtes
obligés, durant les cinq années qui suivent, à un moment
ou l'autre, d'appeler la compagnie et de dire: J'aurais besoin de deux disques
de plus. Alors, la compagnie livre les disques en question et les
tourne-disques.
M. Paradis: Lorsqu'ils vous les livrent comme cela, est-ce que
c'est au prix qu'ils avaient fait dans la soumission publique avec un
pourcentage, j'imagine, d'augmentation si la commande...
M. Bérubé: Dans certains cas, on me dit qu'il n'y a
même pas d'indexation, c'est cinq ans, prix fixe.
M. Paradis: Prix fixe, cinq ans; d'accord.
M. Bérubé: Mais, ce qui est négocié
à ce moment-là, ce n'est pas le prix, mais la quantité,
c'est-à-dire qu'on appelle la compagnie pour savoir: Pouvez-vous nous en
livrer deux? Alors, cela apparaît sous le titre: "Contrats
négociés", mais il y a eu une soumission publique
antérieurement.
Deuxièmement, le fournisseur respecte les ententes de la
soumission publique, la seule chose qu'il négocie, c'est la
quantité de matériel dont on a besoin et qui varie suivant nos
besoins. Donc, vous incorporez cela dans les contrats négociés en
disant: Vous voyez bien, ce gouvernement procède par contrats
négociés. C'est ce genre d'erreur que vous faites
régulièrement.
M. Paradis: II n'y en pas une foule de ces choses-là.
M. Bérubé: L'erreur que vous faites? Vous ne faites
que cela.
M. Paradis: Non, pas d'erreur, de ce genre de contrats dans les
contrats négociés. Il n'y en avait pas le mois passé, il y
en a un ce mois-ci.
Le Président (M. Gagnon): Communications, engagement
800.
M. Paradis: Oui, 800.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour la
location et l'entretien d'un ordinateur IBM 3081, pour une période de
cinq ans à compter du 1er avril 1982. Fournisseur: IBM Canada
Ltée, Québec. Montant de l'engagement: 10 289 661,98 $." Pourquoi
a-t-on procédé par contrat négocié?
M. Bérubé: Parce que l'examen du marché a
démontré qu'il n'y avait qu'un seul fournisseur qui était
en mesure d'offrir un ordinateur de la puissance requise pour combler les
besoins du ministère des Communications, il était le seul.
M. Paradis: II était le seul. Cet ordinateur doit
être d'une puissance assez remarquable dans les circonstances, c'est un
achat de 10 000 000 $. À quoi sert-il?
M. Bérubé: C'est à la suite du rapatriement
du traitement des systèmes informatiques du ministère de la
Fonction publique, du bureau du contrôleur des finances, du
ministère des Affaires sociales, du ministère des Transports.
M. Paradis: On centralise...
M. Bérubé: On a tout centralisé.
M. Paradis: ... de plus en plus en ce domaine.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'au niveau gouvernemental, il n'y a pas un
danger à cela?
M. Bérubé: De centralisation?
M. Paradis: D'informatique.
M. Bérubé: Une très grande économie.
Au lieu d'avoir un grand nombre de sous-systèmes souvent incompatibles,
en ce sens que la programmation utilise des langages différents, la
mécanique comme telle, la quincaillerie elle-même - il y a une
autre expression qu'on utilise en informatique caractérisée par
des propriétés d'accès et de sorties différentes ne
permet pas l'interface...
M. Paradis: J'ai contacté un ministère au sujet
d'un dossier, et on me disait: Même si cela nous coûte plus cher,
la sécurité -c'était le ministère de
l'Éducation - de répartir nos entrées de données en
cas de grèves ou autres, cela vaut le coût. Est-ce qu'au niveau
du...
M. Bérubé: En cas de grève, que vous ayez
un, deux ou quatre ordinateurs, ils sont tous arrêtés. Cela ne
change pas. Aujourd'hui, je dois dire que cette théorie voulant que les
gros ordinateurs soient moins sécuritaires est complètement
disparue. C'était vrai au début. Il était parfaitement
exact que les premiers ordinateurs étaient fréquemment en panne,
il fallait des installations de climatisation considérable. Il y avait
des problèmes de fiabilité, indéniablement. Ce qui a
amené beaucoup d'entreprises à préférer
l'implantation de plusieurs systèmes de manière à avoir ce
qu'on appelle les "back up". C'est de moins en moins vrai.
Cependant, la seule chose que les firmes, de plus en plus, tiennent
à avoir, et au gouvernement aussi il va falloir faire la même
chose, c'est un système complètement indépendant pour se
protéger contre - je ne dirais pas du sabotage - un effacement des
données. Par exemple, il est arrivé récemment à
Montréal un cas dont j'ai été saisi où une firme a
perdu toutes ses bibliothèques de données pour la facturation
à la suite d'une manipulation fautive du système. Donc, il est
approprié d'avoir comme politique de fabriquer des doubles. Ces copies
devraient normalement être entreposées ailleurs, devraient
être branchées sur un ordinateur indépendant de telle sorte
qu'il ne nous arrive pas une panne de ce type-là qui nous oblige
à retourner à toutes les données dans les classeurs pour
essayer de refabriquer les fichiers électroniques. (11 h 30)
II est utile, effectivement, et même désirable à des
fins purement de sécurité d'avoir un système de
relève, mais qui est là...
M. Paradis: Pas en fonctionnement.
M. Bérubé: ... simplement au cas où
effectivement on aurait un accident majeur. C'est uniquement pour cela.
Autrement, aujourd'hui, les ordinateurs sont d'une telle fiabilité que,
si vous en avez un, deux ou trois... D'ailleurs, c'est courant maintenant dans
l'industrie, on grossit la taille. Autrefois, on pensait qu'en ayant, par
exemple, dans une usine, deux unités parallèles de production,
c'était plus sécuritaire. Ce n'est pas plus sécuritaire
parce qu'à ce moment, si vous avez 50% de chances qu'un de vos appareils
soit en panne, vous avez un pourcentage du temps où vous ne produisez
pas sur cet appareil, ce qui fait qu'en moyenne, c'est exactement la même
chose que d'en avoir un gros qui est en panne 50% du temps. Ce n'est pas exact
qu'un plus gros appareil est moins fiable.
Le Président (M. Blais): Conseil exécutif,
engagement 300?
M. le député de Trois-Rivières.
Affaires culturelles (suite)
M. Vaugeois: M. le Président, à la suite de
l'invitation que me faisait M. le ministre et du retour parmi nous du
député de Sainte-Anne, je ne voudrais pas retarder les
discussions, mais déposer un document comme complément
d'information...
M. Paradis: C'est contre le règlement.
M. Vaugeois: ... à la petite discussion qu'on a eue
hier.
Le Président (M. Blais): On me fait remarquer que c'est
contre le règlement. Faire circuler un document, cela me ferait plaisir
et je crois que ce serait accepté.
M. Paradis: On n'a pas le droit.
M. Bérubé: M. le Président, une question de
règlement. Vous ne pouvez pas le déposer, mais vous pourriez le
faire circuler.
M. Vaugeois: C'est cela. Je tiens à dire, M. le
Président - je veux que cela passe à la postérité -
que je vais faire circuler un document qui rappelle un certain nombre
d'éléments du programme qu'on a qualifié de "new deal" aux
États-Unis et qui rappelle qu'à la suite de cette action du
président Roosevelt et de son administration il s'est
créé, dans le cadre du "new deal", 122 orchestres, 158 compagnies
théâtrales et 66 centres communautaires d'arts. En plus, on a
publié à ce moment des inventaires, des bottins pour les
artistes; on a créé toute une kyrielle d'emplois pour les
artistes. Je ne veux pas insister, mais je vais distribuer ce petit document;
c'est tiré d'un ouvrage intitulé "The Art Museum", d'un
nommé Carl Meyer. Si des députés sont
intéressés à
savoir davantage quelle place, dans le "new deal" de Roosevelt, a prise
la relance sur le plan culturel, je tiens à leur disposition d'autres
documents. Celui que je vais faire circuler ce matin ne fait qu'un petit bilan
des effets qu'a pu avoir l'intervention de Roosevelt dans le domaine des
arts.
Maintenant, ceux qui sont avocats et qui ont étudié un
petit peu, qui ont comparé un peu nos lois canadiennes et les lois
américaines généralement se réfèrent
à des lois qui datent de l'époque de Roosevelt pour l'aide aux
créateurs, l'aide aux artistes ou encore les facilités fiscales
pour les philanthropes et les collectionneurs. Souvent, d'ailleurs, ici au
Canada, on se réfère à ces lois pour dire: On devrait
faire la même chose. Quand, par exemple, on crée des bons
d'impôt pour ceux qui font des dons aux musées, on se
réfère régulièrement à l'exemple
donné par Roosevelt aux États-Unis et ce sont des mesures qui
existent encore.
Donc je n'ai pas parlé en l'air hier. Je ne veux pas reprendre le
débat ce matin, mais on s'est un petit peu piqués au vif
réciproquement, le député de Sainte-Anne et moi. Pour que
les choses soient plus claires, j'ai apporté ce matin un petit document
qui fait un bilan. Le ton, d'ailleurs, de ce document montre bien l'importance
que cela a pris. Maintenant, je tiendrai d'autres documents, pour être
plus précis si c'est nécessaire, à la disposition du
député de Sainte-Anne et d'autres collègues qui ont
souffert hier notre échange qui était tout de même, je
pense, tout à fait pertinent compte tenu de ce qu'on étudiait
comme crédits.
M. le Président, je me lève et je fais circuler le
document aux collègues de cette commission. Comme, officiellement, on me
dit que je ne peux pas le déposer, il sera tout de même inscrit au
journal des Débats que je l'ai fait circuler et que j'ai donné la
référence du document.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député de Trois-Rivières. De fait, vous pouvez faire
circuler un document, mais vous ne pouvez pas le déposer. Je ne voudrais
pas, non plus, qu'on recommence le débat d'hier. M. le
député de Sainte-Anne, je vais vous donner...
M. Polak: M. le Président, une courte réponse. Je
trouve un peu malheureux qu'hier le député de
Trois-Rivières m'ait invité à faire ensemble un peu la
recherche de ce qui prime...
M. Vaugeois: C'est en anglais.
M. Polak: ... dans le programme de feu le président
Roosevelt et que là il arrive avec un document. Il a enlevé une
partie de ce programme. On se réserve le droit de commenter cela.
D'ailleurs, on n'a jamais attaqué l'idée de promouvoir les
musées, mais on a toujours parlé des priorités.
Malheureusement, le gouvernement a toujours choisi les mauvaises
priorités. C'est vraiment cela le débat. Mais on va en prendre
connaissance et répondre à cela.
Le Président (M. Gagnon): D'ailleurs, je suis
persuadé que l'invitation du député de
Trois-Rivières à faire des recherches avec vous doit tenir
encore.
Conseil exécutif
Je suis au Conseil exécutif, engagement 300.
M. Middlemiss: "Renouvellement du contrat pour agir à
titre de secrétaire du comité...
Une voix: Celui qui coûte de moins en moins cher.
M. Bérubé: C'est un fait. Si vous avez des
questions là-dessus, je suis prêt à y répondre.
M. Middlemiss: On peut continuer, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Vous aviez la parole, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: II me semble que oui. Du moins, je parlais.
"Renouvellement du contrat pour agir à titre de secrétaire du
comité technique d'harmonisation et d'adjoint au coordonnateur
gouvernemental, dans le cadre du projet d'aménagement des eaux de
l'Archipel de Montréal, pour une période de huit mois à
compter du 28 janvier 1983. Fournisseur: M. Michel Collins, urbaniste,
Montréal. Montant de l'engagement: 41 000 $." Première question,
est-ce bien à compter du 28 janvier 1983?
M. Bérubé: C'est ce qui est écrit ici.
M. Vaugeois: Ce serait tout à l'honneur du Conseil
exécutif que d'avoir négocié un contrat un peu
d'avance.
M. Middlemiss: Non, mais cela dure seulement huit mois,
pourquoi...
M. Vaugeois: M. Collins est très associé au projet.
S'ils ne veulent pas le perdre, ils sont mieux de négocier à
l'avance.
Une voix: II est rendu loin, ce projet-là!
M. Middlemiss: L'engagement original était daté de
quand, et de quelle façon a-ton procédé pour engager M.
Collins? Quand
son premier engagement a-t-il fini?
M. Bérubé: II était engagé, dans un
contrat initial, jusgu'au 1er janvier 1983, et son engagement a commencé
en 1980-81. Il s'agit d'un renouvellement pour huit mois. Voilà, c'est
que le 6 janvier 1982 le Conseil des ministres a prolongé
l'échéancier des phases 2 et 3 du projet Archipel jusqu'à
l'automne 1983. Donc, en même temps, pour exécuter cette
décision, on prolonge le contrat du responsable.
M. Middlemiss: D'accord. Le premier contrat était de quel
montant?
M. Bérubé: II est sur la base d'un salaire de
l'ordre de 40 320 $ pour la première année, indexé de 8%
pour chacune des années subséquentes, avec 5000 $ par an
prévu pour les frais de déplacement.
M. Middlemiss: Le premier contrat est daté de 1980?
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, vous m'avez demandé la parole?
M. Polak: M. le Président, est-ce qu'il y a un dossier
général qui s'appelle Archipel? On a vu très souvent des
contrats, etc., dans différents ministères, pas toujours au
Conseil exécutif, je me rappelle on en a vu à l'Environnement.
Quelle est la somme d'argent totale déboursée à ce jour
dans ce qu'on appelle le dossier Archipel provenant de différents
ministères? On ne sait pas...
M. Bérubé: II faudrait demander...
M. Polak: Est-ce qu'il y a une coordination? Est-ce qu'il n'y a
pas un ministre, le ministre Gendron...
M. Bérubé: Le ministre d'État à
l'Aménagement du territoire a la responsabilité de la
coordination au niveau du gouvernement. En fait, le problème Archipel
est assez complexe. Construire un barrage comme la Baie James, par exemple, ou
NBR dans le Nord est déjà compliqué. Il y a des
déplacements de population. Il y a un impact écologique.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Un tel projet implique de nombreuses
études par Hydro-Québec et on sait le genre de
négociations qui a eu lieu, par exemple, dans le cas de l'entente de la
Baie James avec les autochtones. Pourtant, il doit y avoir dans le Nord
québécois peut-être 8000 Inuits et je ne sais pas combien
de
Cris, mais pas en très grand nombre. Donc, il y a peu de
population. On imagine que si, dans un territoire quasi désertique,
à faible densité de population, il faut investir autant en
préparatifs pour un projet comme celui-là, il est apparu au
gouvernement que si un jour Hydro-Québec devait s'engager dans un projet
comme l'aménagement des rapides de Lachine, la présence d'une
ville comme Montréal à proximité impliquerait des
contraintes politiques considérables. De même, on était
conscient de l'importance écologique des rapides de Lachine pour
l'oxygénation du Saint-Laurent et, par conséquent, il nous
apparaissait qu'on pouvait difficilement laisser Hydro-Québec s'engager
dans un projet comme celui-là sans s'assurer que la collectivité
québécoise dans son ensemble serait saisie...
M. Paradis: ... à ces implantations?
M. Bérubé: Non. Avec les nouveaux plans
d'équipement, cela peut être reporté, mais disons qu'il n'y
a pas de décision proprement dite de prise concernant Archipel. Donc, la
décision a été prise de laisser Hydro-Québec
effectuer les études techniques nécessaires à la
préparation d'un projet et soumettre, confier à plusieurs
ministères le soin d'étudier l'aménagement urbain, parce
que le projet Archipel, s'il se réalisait suivant des concepts qui
étaient proposés - il y avait plusieurs concepts, mais au moins
certains de ces concepts permettrait, par exemple, la
récupération de terrains riverains permettant des
aménagements très intéressants en termes de
récréation, d'accès à l'eau, même de
développement domiciliaire, donc on pouvait dégager des...
M. Paradis: ... également, des aspects environnementaux
très importants.
M. Bérubé: Oui, c'est ce que je dis. Il y avait une
possibilité très intéressante en termes d'accès
à l'eau, d'aménagement urbain, pour créer des espaces
verts et des espaces également urbains de résidence. En
même temps, parmi les avantages importants que l'on pouvait envisager, il
y avait une entente avec le gouvernement fédéral pour implanter
un certain nombre d'équipements pour protéger la région
métropolitaine contre des inondations lorsque survient la crue des eaux
sur le Saint-Laurent, sur l'Outaouais et autres. On sait les problèmes
qu'ont connus les citoyens riverains dans les régions de
Mille-Îles et de Deux-Montagnes. Donc, il apparaissait qu'effectivement
l'implantation d'un projet comme celui-là pourrait permettre des
économies substantielles en termes d'aménagement du territoire et
de protection contre l'inondation. Ce n'est donc pas simplement un projet
hydroélectrique,
mais un projet qui provoque des retombées pour l'ensemble de la
région métropolitaine.
À cause de ces retombées, il fallait donc s'assurer que la
population soit saisie du projet, qu'elle en connaisse les implications. Il
fallait de plus avoir une opinion indépendante quant à l'impact
environnemental d'un tel projet sur les rapides de Lachine. Il fallait
également avoir une idée plus précise de la
rentabilité d'un projet comme celui-là. Il fallait donc
réaliser l'ensemble des études. C'est pour ça que ce
gouvernement a décidé de créer un comité Archipel
où sont soumises les études faites par Hydro-Québec et par
les différents ministères où il y a une coordination, de
telle sorte que, lorsqu'à un moment donné l'ensemble des faits
sera connu, il pourra dire oui, non ou plus tard.
M. Paradis: On est rendu à quelle somme, parce qu'on voit
souvent revenir Archipel?
M. Bérubé: Maintenant que vous avez le projet
Archipel dans son ensemble, il y a des sommes dépensées par
Hydro-Québec, il y a des sommes dépensées par des
ministères. Je ne peux pas vous dire combien Hydro-Québec a
dépensé. Je pense que cela ne relève pas de la commission
des engagements financiers. Mais on pourrait poser la question au Conseil
exécutif, au ministre d'État à l'Aménagement:
Quelle est la somme des dépenses gouvernementales jusqu'à
maintenant...
M. Paradis: ... engagées...
M. Bérubé: ... dans le projet Archipel? C'est
ça.
Le Président (M. Gagnon): Maintenant, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. Michel Collins fait partie de cette équipe
au niveau de la coordination gouvernementale depuis le début, depuis
1980-1981, selon ce qu'on nous a indiqué. De quelle façon a-t-il
été recruté?
M. Bérubé: Je n'ai pas d'idée.
M. Paradis: Est-ce qu'on a procédé par voie
d'engagement contractuel parce qu'il n'y avait personne de compétent et
libre au sein de la fonction publique?
M. Bérubé: Je n'ai pas d'idée.
M. Paradis: On peut maintenir ces deux questions pour avoir une
réponse qui va donner des idées. (11 h 45)
Le Président (M. Gagnon): 400?
M. Paradis: 401.
Le Président (M. Gagnon): 401, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à titre d'aide financière
pour la conception et le développement technologique de nouveaux
produits et procédés aux entreprises suivantes: les Ateliers
Saint-Jean Inc., Jos Poitras & Fils Ltée, Vaqua Pneumatique Inc.,
Isofab Inc. Le montant de l'engagement est de 231 000 $." Quels sont les
nouveaux produits et procédés de chacune de ces entreprises?
M. Bérubé: Pour les Ateliers Saint-Jean, il s'agit
d'une application de la technique dite "de reconnaissance de formes" au
contrôle de la qualité des anneaux de bois. Ce que l'on appelle la
reconnaissance de formes, c'est l'utilisation de l'informatique pour mesurer
des dimensions géométriques devant être reproduites de
façon fidèle sur des pièces produites par usinage.
M. Paradis: Autrement dit, on fait notre "design" par
ordinateur?
M. Bérubé: Non. M. Paradis: Non?
M. Bérubé: On a, par exemple, de la production en
série et il s'agit de voir si les anneaux sont bien ronds. Alors, il
s'agit d'imaginer un capteur qui va mesurer la rondeur. Évidemment, il
faut comprendre que c'est une des sciences les plus intéressantes et en
plein développement à l'heure actuelle. On ne réalise pas
que notre oeil, lorsqu'il décide qu'un objet est rond, fait une
quantité d'analyses. Mais, lorsque l'on veut décomposer ces
analyses faites par le cerveau pour les tranformer en une prise de
décision, c'est très complexe. Qu'est-ce qui détermine
qu'un objet est rond? Alors, là, il faut s'arrêter et se demander
ce qui fait la rondeur et mesurer cette propriété qui est
caractéristique de la rondeur. Une fois que vous l'avez
quantifiée, vous pouvez la mesurer automatiquement et vérifier
si, oui ou non, l'objet est rond.
Par exemple, autrefois, vous devez vous en souvenir, lorsqu'on allait
chez le marchand de chaussures, on avait un appareil à rayons X; on se
mettait le pied dedans et on voyait si le pied était bien moulé
dans la chaussure, sauf que, éventuellement, on a retiré ces
appareils pour des questions d'irradiations répétitives. On n'a
donc plus de façon de faire de telles mesures. Dans le cas des infirmes,
en particulier, la fabrication de chaussures adaptées à leurs
pieds pose des problèmes, parce que, là, on est obligé
vraiment de faire appel aux rayons X. Or,
maintenant, on a développé des techniques où on
mesure le pied à l'aide de capteurs et on refabrique dans un ordinateur
la forme du pied de manière à pouvoir, après,
vérifier si le soulier est véritablement adapté. Alors,
c'est ce qu'on appelle de la reconnaissance de formes, en anglais: "pattern
recognition". C'est une technologie extrêmement fine et vraiment de
pointe.
M. Paradis: Et Jos. Poitras, lui?
M. Bérubé: Jos. Poitras, c'est trois
éléments d'une machine polyvalente pour l'usinage du bois. Je
n'ai pas beaucoup d'information là-dessus.
Vaqua Pneumatique, c'est le développement d'une balance
différentielle de type dynamique. Alors, là, il s'agit, en
général, de remplacer les balances à pesée
traditionnelle par des capteurs électromagnétiques où la
déformation entraîne un signal électrique que l'on mesure.
Alors, il y a des choses intéressantes à faire de ce
côté-là.
Isofab, il s'agit de fabriquer une mousse d'argile que l'on incorpore
dans les panneaux acoustiques pour, j'imagine, amortir le son.
Cela vous apprendra à poser des questions techniques. Maintenant
que je vous ai répondu, je ferais peut-être mieux de lire le texte
au cas où je me serais trompé.
Le Président (M. Gagnon): De 600 à 619, est-ce
qu'il y a d'autres questions?
M. Bérubé: On vient de me donner une note de
50%:
Le Président (M. Gagnon): 600, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention additionnelle à Scierie Nazaire
Gagnon Inc."
M. Bérubé: Vaqua Pneumatique, c'est
intéressant.
M. Paradis: D'accord, allez-y.
M. Bérubé: Oui, c'est ça, c'est "dynamic
balance". Donc, il s'agit de mesurer individuellement sur le sol la force
exercée par deux pneus d'un camion en mouvement. Cela est un
problème intéressant parce que, lorsque vous avez uniquement des
entraînements mécaniques, lorsque votre camion passe, il y a
tellement de vibrations que votre balance va dans toutes les directions. Alors,
ce que l'on fait, c'est qu'on remplace le système de leviers par des
dynamomètres qui envoient un signal électronique qui lui aussi
évidemment va fluctuer, on ne peut pas l'empêcher, mais
après cela on utilise des filtres électroniques pour
éliminer toutes ces fluctuations de manière à pouvoir
déterminer véritablement quel était le poids du camion.
Ainsi, vous pouvez peser un camion...
Une voix: ... en mouvement. M. Bérubé: ...
sans l'arrêter.
M. Paradis: On va pouvoir éliminer les balances sur le
bord des chemins.
M. Bérubé: Oui, en pratique. On pourrait même
imaginer effectivement...
Une voix: Nous pouvons le faire avec un radar.
M. Bérubé: ... - je n'y ai pas pensé
-l'installer directement sur les routes...
Une voix: Ils vont pointer le radar...
M. Bérubé: ... et vous pourriez avoir une
pesée, mais je ne pense pas qu'on soit rendu complètement
là.
M. Polak: On vous dispense d'aller plus loin.
M. Paradis: On va continuer à arrêter à la
balance.
M. Bérubé: À ma connaissance, la plupart de
ces appareils nécessitent un ralentissement du véhicule;
l'électronique est sophistiquée mais il ne faut pas trop lui en
demander non plus.
Une voix: Merci.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 600.
M. Paradis: "Subvention additionnelle à Scierie Nazaire
Gagnon Inc., Grandes-Bergeronnes, comté de Dubuc, pour porter à
340 000 $ la subvention totale dans le cadre du programme de stimulation de
l'économie et de soutien de l'emploi (100 emplois permanents et
saisonniers ou 69 hommes-année). Montant de l'engagement: 300 000 $.
Nature du projet: exploitation forestière et transformation du bois de
sciage en matériaux de construction." Si je comprends bien, on avait
donné une subvention initale de 40 000 $ et on arrive avec une
subvention additionnelle de 300 000 $. Qu'est-ce qui est arrivé pour
qu'on change si rapidement, j'imagine, la nature du projet?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Merci, M. le Président, de me
donner la parole. Si je comprends bien, l'entreprise n'est pas en
faillite...
M. Paradis: C'est déjà un commencement.
M. Bérubé: ... mais...
M. Paradis: C'est l'une des rares au Québec.
M. Bérubé: ... elle n'est pas en très grande
santé financière.
M. Paradis: Mais on a dû quand même, lorsqu'on a
octroyé les premiers 40 000 $ dans le cadre du même programme,
avoir des bilans pro forma; qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on soit
obligé de changer la subvention?
M. Bérubé: Non, je n'ai pas de détail sur la
première. Je pense qu'il faut présumer qu'initialement on a fait
une proposition de projet...
M. Paradis: ... que le Conseil exécutif a jugé
acceptable.
M. Bérubé: ... acceptable, un projet qui se
défendait avec un financement de PECEC, par les banques et autres, et
l'entreprise a commencé à fonctionner. Mais - et là je
fais appel à ma mémoire - M. Nazaire Gagnon, si je ne m'abuse,
était le directeur de la coopérative de Grandes-Bergeronnes. Il
devait acheter une usine de sciage qui avait été construite
à l'époque avec des subventions du MEER pour scier du bouleau,
mais qui n'avait jamais véritablement été rentable et qui
avait fait faillite. Il s'était entendu avec la coopérative pour
faire en sorte que celle-ci obtienne les permis de coupe et que, lui, usine le
bois de la coopérative. Il semble qu'il y a eu - et je me souviens - un
litige éventuellement entre...
Une voix: ... Nazaire et la coop.
M. Bérubé: ... M. Gagnon et la coopérative
de telle sorte que celui-ci s'est trouvé éventuellement avec des
coûts de bois beaucoup trop élevés et dans une situation
financière assez catastrophique. Également, il semble bien que
REXFOR avait été impliquée financièrement, si je ne
m'abuse, dans un premier financement des transactions forestières. Il y
a déjà plusieurs années de cela parce que là on
remonte dans le temps, avant le déluge pratiquement.
M. Paradis: Avant le désastre de 1976.
M. Bérubé: II y avait donc des liens. Ceci
entâchait la rentabilité de l'ensemble du marché. Alors, si
je comprends bien ici, c'est que, d'abord, il y a une entente entre le
promoteur de la scierie et les créanciers de cette entreprise qui fait
en sorte que l'entreprise peut devenir viable. Également il y a pour
Scierie Nazaire Gagnon Inc. une pleine récupération de ces permis
de coupe de bois de telle sorte qu'elle puisse avoir du bois à meilleur
prix. Également, il doit y avoir règlement du litige avec REXFOR,
ce qui veut dire que cette entreprise qui était en train de s'effondrer,
d'aller en faillite, finalement, compte tenu d'un ensemble de conditions qui
seraient modifiées, pourrait, j'imagine, devenir rentable. Par
conséquent, le comité propose de donner une subvention. C'est un
projet que je pourrais qualifier essentiellement de communautaire.
M. Paradis: Quelle différence y a-t-il dans le temps entre
la première subvention et la subvention additionnelle?
M. Bérubé: On va demander.
M. Paradis: La date de l'étude du dossier original et
celle du deuxième dossier, pour voir si on n'a pas commis des erreurs de
calcul incroyables.
M. Bérubé: Je me souviens que le dossier de l'usine
de bouleaux de Grandes-Bergeronnes est probablement un des premiers dossiers
que j'ai eus quand je suis arrivé au ministère des Terres et
Forêts.
M. Paradis: C'est en faillite.
M. Bérubé: C'était déjà en
faillite.
M. Paradis: C'est encore dans une situation précaire.
M. Bérubé: C'est la seule entreprise du village et
la seule possibilité d'emploi pour les gens de la région.
M. Paradis: On va en avoir beaucoup d'usines qui sont très
fragiles et qui sont les seules possibilités de village.
M. Bérubé: D'ailleurs, 114 communautés du
Québec doivent leur existence à une entreprise unique dans le
secteur forestier.
M. Paradis: II n'y a plus que le secteur forestier, il y a des
villages qui vont se retrouver avec beaucoup de maisons à vendre
tantôt.
M. Bérubé: Absolument. Je pense que la situation
est très difficile pour l'ensemble de nos concitoyens; il est dommage en
fait qu'il n'y ait personne qui soit sensible à la dure vie de nos
concitoyens à Ottawa.
M. Paradis: Et à Québec.
M. Bérubé: Non, à Québec on est
parfaitement conscient. C'est la raison pour
laquelle, par exemple, on s'est lancé dans un programme de
financement de taux d'intérêt pour tenter de relancer la
construction. Ce qui est une situation un peu ironique où vous avez, du
côté fédéral, un gouvernement qui hausse les taux
d'intérêt et, du côté québécois, des
citoyens qui sont obligés de se cotiser pour pouvoir baisser les taux
d'intérêt; alors que ce serait tellement plus simple si le
gouvernement fédéral baissait les taux
d'intérêt.
M. Paradis: Ce qui est d'autant plus déplorable, c'est
qu'on a pensé strictement à une mesure par laquelle on injectait
de l'argent sans étudier toute la réglementation qui entoure le
secteur de la construction, puis que nos consommateurs sont pris avec des taux
horaires de vingt et quelques dollars, et que nos travailleurs n'en
reçoivent que 10 $.
M. Bérubé: Je n'ai pas la réglementation, de
toute façon.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez d'autres
questions à l'engagement 600?
M. Paradis: Engagement 604.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 604.
M. Paradis: "Subvention à Tristan Inc., région
Richelieu, dans le cadre du programme de stimulation de l'économie et de
soutien de l'emploi (dix emplois permanents). Montant de l'engagement: 71 280
$. Nature du projet: Implantation d'un atelier d'usinage pour la fabrication de
deux produits sous brevet dont l'un est nouveau sur le marché et en
instance de brevet."
On veut savoir quels sont ces produits-là?
M. Bérubé: Vous êtes bien curieux.
M. Paradis: C'est pour cela que je suis à cette
commission.
M. Bérubé: On dit que c'est une machine manuelle
pour le "filtage" et un embrayage centrifuge. Ne me demandez pas de
l'information.
M. Paradis: Peut-être qu'un gouvernement sur le neutre
devrait s'enquérir de cet embrayage centrifuge.
M. Bérubé: Après cette remarque diffamatoire
du député de Brome-Missisquoi, je préfère ne pas
répondre de peur de retarder nos travaux.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez d'autres
questions?
M. Paradis: Engagement 607. M. Middlemiss: Engagement
606.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: "Subvention à la Coopérative
régionale des consommateurs de Hull, Hull, dans le cadre du programme de
stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi (22 emplois
permanents et 14 emplois à temps partiel). Montant de l'engagement: 55
600 $. Nature du projet: Implantation d'un marché d'alimentation
coopératif."
Est-ce qu'on pourrait me dire si c'est le magasin Cooprix qui
était censé ouvrir ses portes à Hull et qui n'a pas
été construit? (12 heures)
M. Bérubé: C'est le Cooprix de Hull. Oui.
M. Middlemiss: Dans un cas où le projet n'est pas
complété, est-ce qu'automatiquement on annule cette
subvention?
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: D'accord, une autre question. Est-ce qu'on a
déjà remis la subvention ou est-ce qu'il faut...
M. Bérubé: Ah! Là, je refuse de
répondre à cette question puisqu'il s'agit d'un engagement
financier et d'une subvention. Là, vous me posez une question comme si
vous n'étiez pas en retard. Si vous êtes en retard, ce n'est pas
mon problème.
M. Middlemiss: De façon générale, une fois
qu'on a pris un engagement, quel est l'intervalle entre le moment où on
prend l'engagement et celui où on remet la subvention?
M. Bérubé: Dans ce cas-ci, lors de la signature du
protocole, il doit y avoir 13 900 $ et, après cela, il y a des
versements aux six mois. Si le projet ne se réalise pas, les versements
de 13 900 $ qui suivraient ne seraient pas faits. Il est possible, cependant,
qu'il y ait un premier montant de versé si effectivement ils ont encouru
des dépenses pour bâtir le projet.
M. Middlemiss: Non, il n'y a rien qui a été
construit; ils ont acheté peut-être le terrain.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Middlemiss: Ils ont seulement acheté le terrain.
M. Bérubé: II peut y avoir eu un premier versement
de 13 900 $, puisqu'on dit: 13 900 $ versés lors de la signature du
protocole. Si le protocole a été signé entre les
différentes parties, à ce moment, il est possible que les 13 900
$ aient été versés tel que promis dans la subvention. Si
le projet ne se réalise pas, subséquemment les 13 900 $ qui
devaient être versés ne le seront pas.
M. Middlemiss: Les montants qui auraient pu être
versés, est-ce que vous tentez de les récupérer si le
projet ne se réalise pas?
M. Bérubé: Ce n'est pas toujours
récupérable; cela dépend des conditions. Si c'est
versé conditionnellement à ce qu'on ait effectué certaines
choses, à ce moment, le fait de ne pas avoir exécuté les
travaux prévus implique le rappel de la subvention. Et c'est le
vérificateur qui a la tâche de s'assurer qu'effectivement on
respecte bel et bien les conditions du programme, les conditions de la
subvention. Par contre, si le premier montant est versé simplement sur
signature du protocole sans qu'il y ait d'autres conditions que la signature
d'un protocole, les 13 900 $ servant à aider les gens à faire les
premiers contacts, à sensibiliser l'opinion publique, à encourir
certaines dépenses, et qu'il n'y a pas de contraintes quant à
l'utilisation des 13 900 $, à ce moment, on doit respecter les
conditions initiales des versements. Là, il n'y a pas de
récupération.
M. Middlemiss: D'accord. Donc, les 22 emplois permanents et les
14 à temps partiel n'ont pas été créés.
M. Bérubé: C'est bien cela.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 607? M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Jos Haich Co. Inc.."
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le
député de Terrebonne m'avait demandé la parole. Sur
l'engagement 606?
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Excusez-moi, je vais revenir
à vous.
M. Blais: On a un problème dans nos Cooprix, etc. Pour
dire qu'une subvention peut être ou ne pas être versée, j'ai
un exemple typique. J'ai une Cooprix à
Terrebonne qui a fait faillite. On avait une subvention de 50 000 $ et
une additionnelle de 20 000 $ si on trouvait, si je me souviens bien 300
membres supplémentaires. Le premier versement de 50 000 $ a
été fait et, trois mois après, malheureusement, vous
connaissez la situation des Cooprix, celle de Terrebonne est entrée dans
le lot de la faillite. Les 20 000 $ additionnels n'ont jamais été
versés, bien sûr, mais les premiers 50 000 $ avaient
été versés. C'est peut-être le même cas pour
la coopérative de Hull; c'est pour donner une explication
supplémentaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi à l'engagement 607.
M. Paradis: Excellente pratique en vue d'une promotion.
"Subvention à Jos Haich Co. Inc, Montréal, dans le cadre du
programme de stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi. (6
emplois permanents). Montant de l'engagement: 30 000 $. "Nature du projet:
expansion de l'entreprise." Quelle est la nature des activités de cette
entreprise?
M. Bérubé: J'ai de la difficulté à
comprendre. Je regardais cela tantôt. Il s'agit en pratique d'une
subvention. On me dit que c'était une entreprise de services
antérieurement. Donc, "services" voulait dire entretien. D'après
ce que je comprends, elle entretenait des machines à étendre
manuellement le textile. Aujourd'hui, elle devient un fabricant et elle se
lance dans la fabrication d'un produit; c'est ce que je crois comprendre. La
compagnie a été incorporée en 1968. Durant les
premières années, les activités de la compagnie
étaient axées principalement sur le service. À partir de
1974, elle a élargi son champ d'activité en ajoutant la
fabrication de machines à étendre le matériel, dans le
textile.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 609, 610, 611,
612.
M. Paradis: Engagement 611.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Bureau de relations d'affaires
internationales Inc., Montréal, dans le cadre du programme de
stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi (7 emplois
permanents). Montant de l'engagement: 35 000 $. Nature du projet: expansion de
l'entreprise." Quelles sont les activités de ce bureau exactement?
M. Bérubé: II s'agit d'une entreprise qui oeuvre
dans la fabrication d'articles
publicitaires.
M. Paradis: C'est en activité depuis quand cette
affaire-là?
M. Bérubé: Vous avez une façon
méprisante de parler de "cette affaire-là".
M. Paradis: On dit "relations d'affaires"...
M. Bérubé: "Cette affaire-là". Fondée
en 1959. À partir de 1970, elle s'est lancée dans la fabrication
de ses propres designs et produits. Il y a des retombées
économiques dues à l'exportation. Il y a de nouveaux produits
québécois, de nouvelles techniques de production et
également une participation progressive des employés à la
gestion.
M. Paradis: C'est une entreprise qui embauche combien
d'employés?
M. Bérubé: Je n'aime pas beaucoup parler des
emplois. C'est le seul moment où le député de Sainte-Anne
se réveille.
M. Polak: M. le Président, question de règlement.
Le ministre vient de dire textuellement "c'est le seul moment où le
député de Sainte-Anne se réveille". Cela semble vouloir
dire que j'étais endormi. Je m'absente dix minutes pour des raisons
naturelles et complètement acceptables. Je suis ici depuis le
début hier et je vais rester ce soir.
Le Président (M. Gagnon): J'accepte votre question de
règlement.
M. Polak: Merci, M. le Président.
M. Bérubé: Tantôt, le député de
Louis-Hébert, qui est également encore absent parce qu'il va et
vient... On ne le voit à peu près jamais. Quand il vient, il y va
de ses interventions hors propos et, subséquemment, il disparaît.
Il nous avait parlé de "l'homo péquistus", je pense, et fait une
longue intervention sur le mot "péquistus". En voyant rentrer
tantôt le député de Sainte-Anne, je le regardais et je
pensais au chaînon manquant qui venait se joindre à nous, dans la
chaîne libérale.
M. Polak: C'est un compliment, continuez.
M. Paradis: Je pensais que vous étiez pour le traiter
"l'homo liberalis" et que vous vous retrouveriez au même
musée.
M. Bérubé: Non, non. Je pense qu'il avait
plutôt l'air du chaînon manquant.
M. Polak Homo sapiens.
Le Président (M. Gagnon): Nous étions rendus
à l'engagement 600.
M. Bérubé: 615.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. J'en ai perdu un
bout. Engagement 615. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Entreprises DT Chicoutimi Inc.,
Chicoutimi, dans le cadre du programme de stimulation de l'économie et
de soutien de l'emploi (8 emplois permanents). Montant de l'engagement: 31 000
$. Nature du projet: expansion de l'entreprise." Dans quel domaine cette
entreprise oeuvre-t-elle?
M. Bérubé: Je vais vous dire ça.
Réparation, réusinage de transmissions automatiques.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 616. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, une question de règlement.
M. Paradis: Sur le Bureau de relations d'affaires
internationales, le ministre m'a dit qu'il n'aimait pas parler des emplois,
etc., mais je n'ai pas eu de réponse à ma question.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 616, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Subvention à Les scieries La Tuque (1981)
Ltée, Canton Langelier, dans le cadre du programme de stimulation de
l'économie. La nature du projet est la relance de cette scierie. Le
montant de l'engagement est de 150 000 $. Est-ce qu'il s'agit des mêmes
personnes qui ont dirigé la compagnie qui a précédé
et qui n'a pas eu un grand succès apparemment, puis qu'on a
incorporé une nouvelle compagnie?
M. Bérubé: Non, la compagnie qui a fait faillite
était celle, si je comprends bien...
M. Polak: ... pose une question, bien réveillé.
M. Bérubé: II est beaucoup plus facile de poser des
questions que de fournir les réponses.
M. Polak: Ah!
M. Middlemiss: Oui, mais c'est vous qui faites le choix. Cela
fait deux fois.
M. Bérubé: Je pense que pour le bien du
Québec...
M. Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: ... il est préférable que
cela continue ainsi, que vous posiez les questions et que je
réponde.
M. Paradis: C'est vrai que cela va bien au Québec.
M. Middlemiss: Oui, cela va bien.
M. Paradis: On a 197 000 emplois de perdus dans les mains.
Continuez de répondre.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je pense que la seule solution à
cela, c'est de se débarrasser du dernier gouvernement libéral
existant au Canada.
M. Paradis: Je ne peux pas comprendre vos allusions.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Paradis: Si j'essaie de les juxtaposer avec vos dires d'hier,
on est complètement...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Paradis: On a une juridiction totale dans le domaine des
affaires culturelles et c'est par les affaires culturelles qu'on va relancer
l'économie, suivant vos dires. À ce moment-là, on a toute
la juridiction. Il n'y a pas de problèmes.
M. Bérubé: Je n'ai jamais dit cela. Je disais que
dans le cadre de notre juridiction, les affaires culturelles pouvaient avoir un
impact majeur sur le développement économique et que
c'était bon qu'on assume les responsabilités sous notre
juridiction. Toutefois, ce que j'ai bien dit, c'est que l'effondrement de
l'économie au Canada était relié à des politiques
qui sont sous la juridiction du gouvernement fédéral. Si ce n'est
pas moi qui suis responsable du courant et que le gouvernement
fédéral entraîne l'économie canadienne, par ses
politiques, dans un cul-de-sac épouvantable, j'ai beau ramer en sens
inverse, à moins qu'on me donne les pouvoirs nécessaires, je ne
peux pas corriger...
M. Polak: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai posé une question sur la scierie. Le
ministre est en train de me couper la parole.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, sur une question de règlement.
M. Paradis: Pour répliquer brièvement au
président du Conseil du trésor, il était d'accord hier
avec les propos du député de Trois-Rivières voulant que le
"new deal" de Roosevelt était axé, avant tout, sur la relance de
l'économie par les affaires culturelles. Il nous avait même
expliqué qu'il avait tenté une première loi de
réforme bancaire et que ce n'était pas là
l'essentiel...
Le Président (M. Gagnon): Vous avez eu la chance, de
chaque côté, de tenter de revenir sur le débat d'hier et je
ne l'ai pas accepté au début. Vous avez une réponse
à donner à l'article 616?
M. Blais: Même si on parle de scierie, M. le
Président, je crois que le député de Brome-Missisquoi
devrait faire la planche, sinon, il va frapper un noeud.
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Brome-Missisquoi, à son habitude, a bâti
verbalement un épouvantail. L'ayant ensuite taillé en
pièces et se sentant tout à fait rehaussé dans sa propre
estime, je vais maintenant essayer de donner la réponse.
Je ne peux pas savoir si ce sont les mêmes industriels qui ont
fait faillite. Je peux dire, cependant, que l'usine, Les scieries La Tuque, a
été construite en 1979-1980. Elle a été mise en
marche en mai 1980. Elle a subi une perte de 70 000 $ jusqu'en décembre
1980. Jusqu'en septembre 1981, elle a subi des pertes additionnelles de 210 000
$ et elle est fermée depuis le 20 novembre 1981. Pour rentabiliser cette
usine, il faut réinvestir un minimum de 185 000 $ pour l'achat et
l'installation d'une scie refendeuse valant 150 000 $ et la construction d'un
garage pour abriter la machinerie lourde. La subvention porte sur ce projet. Je
dois donc tirer la conclusion que c'est toujours le même
propriétaire.
M. Polak: Si j'ai posé la question, c'est que sachant que
le propriétaire a déjà fait faillite et s'est ensuite
incorporé à une autre compagnie, 1980 Ltée, prend-on des
précautions additionnelles pour être certain qu'on pourra
réussir avec la nouvelle compagnie?
M. Bérubé: II n'y a pas eu faillite. Il y a eu
fermeture de l'usine parce que, j'imagine, la banque a retiré sa marge
de
crédit permettant à l'industriel de continuer à
fonctionner. (12 h 15)
M. Paradis: Les 210 000 $, s'il n'y a pas eu faillite, sont
encore dus. Ont-ils été repayés? Parce que, s'il n'y a pas
eu de faillite, au mois de novembre 1981, il y avait des dettes de 210 000 $,
des pertes.
M. Bérubé: Oui, mais la subvention qui est
donnée, si je comprends bien, c'est pour permettre l'achat de
machinerie.
M. Paradis: S'il n'y a pas eu de faillite, on ne repart pas
à neuf. Est-ce qu'on s'est embarqué dans un bateau qui avait
déjà coulé à pic?
M. Bérubé: C'est-à-dire que ce qui a
été étudié, c'est un projet de relance où la
compagnie Multigrade, par exemple, a accepté de faire un prêt de
150 000 $ à l'entreprise pour l'achat d'une scie refendeuse. Il y a donc
d'autres industriels dans la région qui croient que le projet peut
être rentable puisqu'ils sont prêts à y investir. Donc, je
tire la conclusion que la non-rentabilité de l'usine était
peut-être davantage reliée à une mauvaise conception de
l'usine, puisque c'est une usine toute récente, et qu'en modifiant
l'équipement de l'usine on pourra arriver à la rentabiliser.
M. Paradis: Ce n'est pas facile dans le secteur du bois, non
plus, de ce temps-ci.
M. Bérubé: À mon point de vue, c'est l'effet
combiné. L'usine pourrait peut-être être un peu moins bien
conçue et se tirer fort bien d'affaire en période de
prospérité, mais, aujourd'hui, la moindre erreur est
coûteuse.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions jusqu'à 619?
M. Paradis: 619.
Le Président (M. Gagnon): 619.
M. Paradis: "Subvention additionnelle à la Benci sacs
à main Ltée, Saint-Jérôme, comté de
Prévost, pour porter à 115 000 $ la subvention totale dans le
cadre du programme de stimulation de l'économie et de soutien de
l'emploi (10 emplois permanents). Montant de l'engagement: 50 000 $. Nature du
projet: aider l'entreprise à démarrer et à maintenir son
fonds de roulement positif." Qu'est-il arrivé pour qu'on ait besoin
d'une subvention additionnelle de 50 000 $? Parce que j'imagine que les 65 000
$ du début étaient pour aider l'entreprise à
démarrer et à maintenir son fonds de roulement positif.
M. Bérubé: Si je comprends bien, c'est un
problème de fonds de roulement. Je présume que le
démarrage de l'entreprise a coûté plus cher qu'initialement
envisagé et il en résulte un fonds de roulement
déficitaire.
M. Paradis: Est-ce que vous ne constatez pas, M. le
président du Conseil du trésor, qu'on a de plus en plus de
subventions additionnelles comme ça? Est-ce que, au niveau de
l'étude ou de l'approbation du projet initial, on fait tous ses devoirs
au plan gouvernemental?
M. Bérubé: Je pense que dans une situation
économique qui se détériore, comme le dit le
député de Terrebonne fort à propos, il peut arriver
qu'effectivement la rentabilité soit moindre au démarrage que ce
qui avait été initialement anticipé.
M. Paradis: Parce qu'on a de plus en plus de subventions
additionnelles.
Éducation
Le Président (M. Gagnon): Éducation 100?
M. Bérubé: Étant donné que
l'économie va de mieux en mieux, comme tout le monde le sait, ça
ne m'étonne pas qu'il y ait de plus en plus de subventions
additionnelles. Nous sommes obligés de corriger les erreurs du
gouvernement fédéral.
Le Président (M. Gagnon): 100? 101? 102?
M. Polak: 102.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat de services pour la réalisation d'une
analyse sur les enjeux du bilinguisme chez les travailleurs
québécois. Fournisseur: Sylvie Beauchamp Achim, 35 527,50 $." Je
voudrais savoir, d'abord, les qualifications de cette madame ou mademoiselle
et, deuxièmement, si de telles études n'existent pas
déjà. Cela me surprendrait que ce soit la première fois
qu'on fasse une analyse sur les enjeux du bilinguisme.
M. Bérubé: C'est qu'il semble qu'il y a eu, en
1971, des données compilées pour la commission Gendron, reprises,
en 1979, dans une enquête faite par le Conseil de la langue
française. Ce dont il s'agit ici, c'est d'une compilation de toutes ces
données qui ont été accumulées, mais non
utilisées, semble-t-il.
M. Polak: Quelles sont les qualifications
de la mademoiselle ou de la madame qui est le fournisseur?
M. Bérubé: Mme Beauchamp Achim est ex-responsable
de recherches au Centre de sondages de l'Université de Montréal.
Elle connaît bien ces enquêtes pour y avoir travaillé.
M. Paradis: Un de perdu, dix de retrouvés.
M. Bérubé: Donc, je présume qu'effectivement
Mme Beauchamp Achim, dans le cadre de contrats donnés en 1971 et
antérieurement, avait eu l'occasion de travailler sur cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II s'agit d'un contrat de 35 000 $. C'est pour
combien de temps? Toujours à l'engagement 102.
M. Bérubé: Trop d'information, c'est pire que pas
assez. Je ne peux pas vous répondre.
M. Paradis: Bien...
M. Bérubé: C'est le Conseil de la langue
française, n'est-ce pas?
M. Paradis: Le Conseil de la langue française. Est-ce que
justement on n'avait pas à l'intérieur du Conseil de la langue
française une personne qui était déjà à
l'emploi du gouvernement et qui aurait pu faire ce travail? Est-ce qu'on a
inventorié cette possibilité?
M. Bérubé: C'est le rôle de tous les
organismes de... En général, vous savez, lorsqu'un organisme a le
personnel disponible pour faire un travail, il le fait en régie, il ne
le fait pas faire à l'extérieur. Les budgets sont à ce
point serrés qu'un ministère ne s'amusera pas à donner
à des consultants extérieurs des travaux qui peuvent très
bien être faits chez lui. Il y a certainement des gens au Conseil de la
langue française, j'imagine, qui peuvent faire ce travail, mais ils font
autre chose. Le problème, c'est qu'on ne peut pas leur assigner cette
fonction.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut demander au Conseil de la langue
française de répondre suivant son propre avis là-dessus?
Il n'a peut-être pas inventorié cette possibilité. On a
beaucoup de ces contrats négociés qui coûtent 35 000 $
à 40 000 $ pour des périodes de 12 mois, etc. D'un autre
côté, on entend souvent des gens se plaindre qu'ils ne sont pas
utilisés à leur plein potentiel dans la fonction publique. On les
paie quand même à plein prix.
M. Polak: Les "tablettés".
M. Paradis: Les "tablettés". Est-ce qu'on demande à
ces offices, à ces conseils d'effectuer les vérifications dont
vous parlez?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Bon, voyez-vous, j'ai des raisons
données par le Conseil de la langue française quand il a soumis
sa demande. Premièrement, il souligne que les enquêtes sont
complexes et qu'utiliser un chercheur qui a déjà travaillé
va représenter une économie importante de jours-personne du
simple point de vue de la prise de connaissance et de la compréhension
des fichiers. Il faut comprendre que quelqu'un qui a aidé à les
bâtir, si on lui demande d'en faire la compilation, il va aller beaucoup
plus rapidement dans les dossiers...
M. Paradis: Est-ce qu'il y avait des fonctionnaires qui avaient
aidé à les bâtir?
M. Bérubé: Bon. Deuxièmement, on dit: Mme
Beauchamp Achim connaît bien ces enquêtes pour y avoir
travaillé. Elle a aussi une longue expérience de la recherche et,
effectivement, il y a un curriculum vitae où l'on donne la liste de tous
les travaux de recherche qu'elle a faits et il y en a des pages et des pages et
des pages. Un dernier point: Le conseil est satisfait du travail qui a
été accompli par cette même personne dans le cadre du
projet confié au centre de sondage en 1979. Elle devait travailler,
j'imagine, à l'université pour le centre de sondage lorsque le
contrat a été donné au centre de sondage. C'est elle qui a
dû le faire dans le cadre du contrat donné au centre de sondage.
Maintenant elle est devenue une professionnelle autonome.
Voilà des raisons invoquées pour confier le contrat
à Mme Beauchamp.
M. Paradis: Ce sont des raisons...
M. Bérubé: Maintenant, vous pourriez me dire: Oui,
mais est-ce que les mêmes raisons s'appliqueraient à d'autres?
M. Paradis: ... déjà sur la feuille de paie du
gouvernement?
M. Bérubé: Voulez-vous gager que la réponse
va être "non"?
M. Paradis: Ah! Est-ce qu'on peut le demander?
M. Bérubé: Vous pouvez le demander. Si les raisons
invoquées pour confier ce contrat par le conseil semblent plausibles,
j'imagine que le conseil ne peut pas les invoquer à l'égard de
ses propres employés, sinon ce ne serait pas des raisons justifiables.
Alors ce que vous demandez en fait, c'est...
M. Paradis: C'est très justifiable ce qu'ils disent, c'est
très justifiable.
M. Bérubé: Ce que vous demandez en fait: Est-ce que
le Conseil de la langue française a menti en invoquant ces raisons pour
engager Mme Beauchamp?
M. Paradis: Non. C'est parce que le conseil ne nous a pas dit
s'il y en avait d'autres à l'intérieur qui étaient
déjà sur la feuille de paie du gouvernement qui pouvaient faire
la même chose. Il n'a pas dit cela. Ce n'est pas cela que je vous
demande.
M. Bérubé: C'est toujours le même
problème.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 103, 104.
M. Polak: Oui, 104.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 104, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: 104. "Renouvellement de contrat, location et entretien
de deux contrôleurs de télécommunications pour une
période de cinq ans; le fournisseur est IBM Canada; montant de
l'engagement: 592 280 $."
Je voudrais savoir, à la suite de ce renouvellement de contrat,
quelle est la marge de manoeuvre au point de vue du prix. Si on renouvelle un
contrat, les intéressés vont dire: Notre machine est
déjà en place, M. le gouvernement, vous payez tant, c'est tout.
Quel est le moyen d'essayer de contrôler le prix, parce qu'il s'agit d'un
montant dans les millions de dollars très souvent? Est-ce qu'on ne
devrait pas dire: IBM, vous faites votre soumission, mais le gouvernement veut
épargner de l'argent, on va demander à d'autres compagnies de
faire une soumission pour essayer d'obtenir le meilleur prix possible? Je
comprends que le ministre va dire: II a déjà tout l'appareil en
ce lieu, donc il faut renouveler le contrat, mais en étant obligé
de renouveler le contrat, quelle influence est-ce qu'on a sur le prix?
M. Bérubé: Dans le cas présent, il est
indiqué qu'une augmentation des prix est prévue le 25 janvier
1982, et ils ont voulu négocier un renouvellement de contrat avant
l'augmentation des prix de manière à avoir des prix
inférieurs. Il faut vous dire que ces entreprises comme IBM ont des
catalogues de prix, et comme il n'y a pas généralement beaucoup
de concurrence entre ces entreprises, une fois qu'un appareil est
installé, ces prix sont fixes. Lorsque vous avez un appareil qui est
installé par la compagnie IBM dans un de nos bureaux, c'est vrai qu'on
pourrait le retourner, mais on n'a pas une grosse marge de négociation.
Vous avez la même marge si vous avez loué une maison et
qu'à un moment donné votre propriétaire augmente le loyer.
Vous pouvez décider que vous allez déménager; toutefois,
vous allez faire l'évaluation des frais de déménagement et
vous allez vous dire: Pour économiser 100 $ de loyer et en payer 3000 $
au déménagement, c'est peut-être aussi bien de rester
malgré le loyer qu'on me propose.
De la même façon lorsque vous avez obtenu des soumissions
publiques et que vous avez pris le plus bas soumissionaire pour implanter un
appareil, admettons ici, IBM, puisqu'il est là depuis quelques
années. L'appareil est en place, le jour où la
société IBM annonce des hausses de prix un peu partout en
Amérique, ce qui inclut cet appareil-ci, vous avez le choix; si vous
trouvez que la hausse est trop substantielle et si vous pensez que d'autres
fabricants pour des raisons de concurrence ont baissé les prix, vous
pouvez décider que vous allez aller en soumissions publiques et vous
allez essayer de recommencer l'opération, mais vous savez que les
coûts reliés à la programmation, l'informatique
attachée à ces ordinateurs, sont tellement élevés
que l'économie sera minime, s'il y en a une ou qu'il en résultera
un coût additionnel. Alors, vous vous entendez avec l'entreprise. Ce qui
est dit ici, c'est que comme la compagnie a annoncé des augmentations de
prix générales pour le 25 janvier 1982, le Service
général des achats s'est empressé de négocier un
renouvellement du contrat de location de 60 mois à un prix
inférieur à ce qui était annoncé. C'est tout, vous
n'avez pas beaucoup de marge de manoeuvre pour négocier.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 105, 300.
M. Paradis: Engagement 300.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour les
services de M. Maurice Cohen pour agir à titre de président du
comité de financement du Conseil des universités, pour une
période de trois ans. Fournisseur: Université Concordia. Montant
de l'engagement: 254 381,83 $."
De quelle façon en est-on arrivé à
sélectionner M. Cohen?
M. Bérubé: Si je comprends bien, c'est un contrat
qui est fait avec l'Université Concordia.
M. Paradis: Oui, mais on a choisi spécifiquement les
services de M. Maurice Cohen. (12 h 30)
M. Bérubé: II n'y a aucune indication quant au
curriculum vitae de M. Cohen qui me permettrait de vous répondre. Je
pourrais bien vous dire qu'il est doyen de la faculté des arts de
l'Université Concordia. Je pourrais bien vous dire qu'il a un doctorat
en mathématiques de l'Université de Californie, à
Berkeley. À ce moment, vous allez me dire: Oui, mais il existe d'autres
doyens ayant sans doute des doctorats également et qui auraient
très bien pu faire l'affaire! Je vais vous poser la question:
Certainement, allez faire le tour de tous les doyens et demandez-leur s'ils
sont intéressés par le projet et peut-être que vous allez
tirer la conclusion qu'ils ne sont pas intéressés par le projet.
Vous aurez votre réponse à ce moment.
M. Paradis: Peut-être qu'il y en a deux ou trois qui vont
me dire: Oui, nous sommes intéressés par le projet, mais on n'a
pas été sollicités.
M. Polak: Question additionnelle.
M. Bérubé: Même s'il y en a d'autres
intéressés par le projet, s'il y en avait trois
intéressés par le projet, il reste qu'à un moment
donné le ministère va devoir dire: Voilà, je prends
celui-là.
M. Polak: Question additionnelle. Je note que cela coûte
250 000 $ pour trois ans. Donc, si c'est M. Cohen seul qui est le
bénéficiaire...
M. Bérubé: Non, c'est l'Université
Concordia. Ce que nous faisons, c'est que nous payons l'Université
Concordia, ce qui permet à l'Université Concordia de remplacer M.
Cohen pendant qu'il fait autre chose. M. Cohen, à ce moment, travaille
pour le gouvernement plutôt que de travailler pour
l'université.
M. Polak: Oui, mais est-ce qu'il gagne 85 000 $ par année
avec cela ou si c'est une équipe? Si c'est 85 000 $, je pense qu'il y en
a plusieurs qui auraient bien voulu être candidats. Il approche pas mal
de M. L'Allier.
M. Bérubé: II ne gagne pas 85 000 $.
M. Polak: Trois fois 85 000 $, cela fait 255 000 $ et cela
coûte 254 000 $.
M. Bérubé: Vous mêlez tout.
M. Polak: Je mêle tout, mais cela coûte cher en
maudit.
M. Bérubé: Vous mêlez tout.
Premièrement, le salaire de M. Cohen, en 1982-1983, est de 64 166 $.
C'est le salaire que lui paie l'université.
M. Polak: Bon.
M. Bérubé: D'accord? C'est son salaire.
Deuxièmement, l'employeur participe aux avantages sociaux de
l'employé, soit contribution au régime de retraite, contribution
à un régime d'assurance-maladie. À ce moment, nous
remboursons l'université pour la contribution. Ceci représente
14,5%, plus 500 $. M. Cohen, dans l'exercice de ses fonctions, va devoir
voyager. Il faut prévoir un montant pour les voyages. Cela ne lui est
pas versé en salaire. C'est mis de côté, de telle sorte
que, quand il fera des voyages, il présentera une demande de
remboursement de dépenses de voyage. À ce moment, on lui
remboursera ses dépenses. Lorsque vous venez de faire un voyage à
Boston, M. le député de Sainte-Anne, je regrette, mais on
n'inclut pas vos dépenses de voyage dans votre salaire. Il n'y a que
vous qui mélangez tout, comme cela. On ne vous dit pas que votre
salaire, c'est votre salaire plus toutes les dépenses de voyage qu'on
vous a remboursées. Les dépenses de voyage qu'on vous rembourse,
ce n'est pas votre salaire. Ne mêlez donc pas tout! Il n'y a que vous qui
mêlez les pommes et les radis.
M. Polak: M. le Président, tout ce que j'ai eu, c'est le
billet d'avion.
M. Bérubé: Alors, on va l'inclure.
M. Polak: Soyez raisonnable, je payais mes propres repas.
D'ailleurs, j'étais là avec quatre députés, dont
deux sont autour de la table. Cela nous a coûté pas mal cher. M.
Cohen reçoit 85 000 $ par année. Nous, on a eu 100 $ pour aller
à Boston trois jours. Cela m'a coûté 200 $ de ma poche pour
être là.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous aviez la
parole.
M. Bérubé: M. le Président...
M. Polak: 85 000 $. Je demande...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre avait la parole.
Est-ce que vous aviez terminé votre réponse?
M. Bérubé: Oui. Tout ce que je dis, c'est que le
salaire du doyen de l'Université Concordia est de 64 166 $ en
1982-1983.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Question additionnelle, M. le Président.
N'aurait-on pas pu trouver une autre personne pour agir comme président
du comité de financement du Conseil des universités? Qu'est-ce
qu'il y a comme travail spécialisé là-dedans pour prendre
un homme de cette valeur et que cela coûte 85 000 $ au gouvernement par
année? Même vous, vous ne gagnez pas cela!
M. Bérubé: C'est vrai que je ne gagne pas cela,
mais cela ne me choque pas que de nos concitoyens...
M. Polak: Vous avez beaucoup de voyages, c'est Vrai.
M. Bérubé: Je voyage très peu, je dois le
dire. Je n'ai pas le temps, comme le député de Sainte-Anne,
d'aller me promener l'été à Boston et d'aller admirer,
faire du tourisme.
M. Polak: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Le ministre vient de dire "se promener
l'été à Boston". On est partis de Montréal.
J'étais avec le député de Trois-Rivières - qui,
d'ailleurs, a pris sa propre automobile, parce qu'il n'était même
pas capable de payer le voyage pour sa femme; il a pris l'automobile, parce
qu'on n'a pas d'argent comme députés - et avec le
député de Terrebonne. Nous sommes partis lundi et nous sommes
revenus dans la même semaine mercredi après-midi. S'il vous
plaît, ce n'est pas ce qu'on appelle se promener l'été.
M. Bérubé: On n'a pas incorporé cela dans
votre salaire.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Pourrais-je dire que le député de
Sainte-Anne a au moins raison sur ce point? J'ai pris mon automobile, parce que
je voulais y aller avec ma femme, comme, d'ailleurs, le député de
Sainte-Anne, et que notre sapristi de règlement ne nous permet pas
d'avoir des épouses ou d'en tenir compte quand on a des missions comme
celle-là. J'ai pris l'auto, parce que je n'avais pas les moyens de payer
son billet d'avion. Voilà un point où est on d'accord.
M. Polak: Je suis content.
M. Bérubé: Je vais vous donner le mandat qui est
confié au comité de financement. Le président du
comité préside le comité de financement qui est
composé de sept membres qui proviennent du milieu universitaire, du
milieu socio-économique. Également y siège le directeur du
service des affaires financières du ministère de
l'Éducation. Il doit diriger et superviser les travaux du personnel
permanent relatifs à l'élaboration des dossiers qui portent sur
toute question relative au développement de l'enseignement
supérieur au Québec. Il y a deux professionnels, il y a du
personnel occasionnel et il y a une secrétaire. Il est responsable des
relations avec les vice-recteurs à l'administration et aux finances des
universités, avec les officiers du ministère de
l'Éducation, il siège comme observateur permanent au Conseil des
universités, il est membre du comité de régie du conseil.
Indéniablement, je pense que je dois tirer la conclusion à
l'analyse du mandat qu'on ne pourrait pas envoyer le député de
Sainte-Anne accomplir une tâche aussi importante. Il faut quelqu'un de
très haut calibre. Je comprends que le député de
Sainte-Anne soit humilié qu'il n'ait pas les compétences
nécessaires pour remplir ce râle. Je comprends que, pour discuter
avec les recteurs des universités de tout le problème de
financement des universités, il faille quelqu'un de très
compétent. Qu'on ait pris un doyen de l'Université Concordia
à cette fin m'apparaît normal. Le député de
Sainte-Anne est si envieux qu'il en est vert de jalousie. On a qu'à
regarder son visage; c'est dommage que le journal des Débats ne puisse
pas rendre la couleur du visage du député de Sainte-Anne, cette
espèce de jaunissement qui va vers le verdissement de plus en plus
maladif. Évidemment, je le comprends, je sympathise avec sa douleur. Je
sais qu'il trouve sa rémunération trop faible, je sais qu'il m'a
reproché de gagner moins cher que ce doyen de je ne sais quelle
faculté de l'Université Concordia. Mais, enfin, que
voulez-vous?
M. Paradis: Des arts.
M. Bérubé: La faculté des arts. Que
voulez-vous? Il y a effectivement de nos concitoyens de très haute
compétence qui reçoivent des rémunérations
compatibles avec ce qui est payé dans le milieu.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut savoir qui était le
prédécesseur de M. Cohen à ce poste? Quel est le
pourcentage d'augmentation entre ce qui est versé à M. Cohen et
ce qui l'était à son prédécesseur?
M. Bérubé: Non, cela n'a rien à voir
avec le pourcentage d'augmentation. Nous pouvons vous donner quel
était le prédécesseur, quel était...
M. Paradis: ... sa rémunération.
M. Bérubé: ... la fonction du
prédécesseur.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: D'accord. Donc, le niveau de
rémunération.
M. Paradis: D'accord. M. Bérubé:
D'accord?
M. Paradis: Cela va. On fera les pourcentages.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Polak: M. le Président, une question additionnelle.
Je ne voudrais d'abord pas répondre à ce que le ministre
vient de dire parce que je pense que tout de même il est allé en
dehors de la politesse ordinaire, même entre adversaires politiques. Mais
cela arrive quand on a raison; il n'est plus capable de prendre la pression, il
voit rouge, on dirait. Que peut-on faire?
M. Bérubé: Oui, je vois rouge à longueur
d'année à vous regarder.
M. Paradis: À tripoter les chiffres du PQ, on voit
rouge.
M. Polak: Savez-vous, M. le Président, le problème
c'est qu'hier il a commencé de très bonne humeur parce que cela
avait été confirmé qu'il resterait à sa place comme
ministre. Mais aujourd'hui il y a d'autres rumeurs. On a vu la petite enveloppe
adressée au député de Terrebonne. Évidemment, la
différence, c'est qu'on ne sait pas ce qui arrive, il est inquiet et je
comprends cela.
Maintenant, je voudrais savoir, quand on parle du Conseil des
universités, s'il s'agit de toutes les universités du
Québec. Concordia se trouve dans le secteur anglophone.
Le Président (M. Gagnon): ... M. le député
de Sainte-Anne, tout de suite, parce que cela fait plusieurs fois qu'on revient
sur cela. Le remaniement ministériel, d'après moi, ne fait pas
partie des engagements financiers de ce mois-ci.
M. Polak: Non, on n'a pas référé à
cela du tout.
Le Président (M. Gagnon): Alors, on n'y
référera plus. Posez vos questions.
M. Polak: S'agit-il du conseil de toutes les universités
du Québec?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagements nos 301, 302, 400.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 400. "Supplément pour porter
à 27 674,28 $ le coût des honoraires pour les services de M.
Michel Labelle pour agir à titre de spécialiste en docimologie
pour les fins de l'évaluation de fin de cycle et de certification des
études secondaires. Fournisseur: Commission scolaire de Huntingdon.
Montant de l'engagement: 3064,28 $." Qu'est-ce qui a occasionné ce
supplément?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II a eu de la misère à
distribuer ses notes. Attendez un peu. C'est l'ajustement du salaire au
coût de la vie, d'une part, et des besoins supérieurs quant aux
frais de déplacement.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 600, 601.
M. Bérubé: Oui, oui. Ah c'est vrai.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 602, M. le
ministre.
M. Bérubé: Un membre de mon cabinet m'a dit que je
fais une très mauvaise tâche comme président du Conseil du
trésor et que je devrais rappeler que nous faisons appel à du
personnel des réseaux de manière à utiliser les ressources
disponibles. Très fréquemment, le député de
Sainte-Anne ou le député de Brome-Missisquoi nous soulignent
qu'on n'utilise pas les ressources disponibles. Or, justement, voilà une
ressource disponible qui travaille au sein du réseau. En allant chercher
cette personne, on ouvre un poste qui nous permet d'y placer, sans doute, un
enseignant en disponibilité, de telle sorte qu'en pratique il y ait une
économie réelle pour le gouvernement. Chaque fois que nous allons
chercher une personne dans une commission scolaire et que nous dégageons
un poste, nous réabsorbons une personne en disponibilité et il
s'ensuit automatiquement des économies substantielles. Alors, vous avez
parfaitement raison, je reconnais que je ne fais pas ma tâche et que je
devais souligner ce point capital qui représente une économie
substantielle pour la trésorerie de l'État.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je suis complètement d'accord avec le
président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: C'est rare, mais j'apprécie.
M. Paradis: C'est ce qu'on lui suggère de faire dans les
cas où il ne le fait pas, comme à l'engagement 102,
Éducation, qui portait sur une contractuelle, Sylvie Beauchamp Achim,
qu'on est allé chercher en dehors de la fonction publique et qui va
coûter 35 527,50 $. Je suis content qu'on tombe d'accord...
M. Bérubé: La réponse fournie par le conseil
indiquait qu'il n'y avait pas de personne...
M. Paradis: Non. Non.
M. Bérubé: ... susceptible de faire le travail.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
retournez à vos documents, ce n'est pas écrit dans vos documents,
à moins que vous ne nous ayez pas lu ce passage.
M. Bérubé: Oui. C'est vous qui n'avez pas
écouté.
M. Paradis: Ah: Arrêtez de parler et lisez.
M. Bérubé: Le Conseil de la langue française
nous dit: "II est préférable d'engager la personne qui a
travaillé à compiler l'information, de manière qu'il nous
en coûte moins en personnes-année pour faire l'analyse,
étant donné qu'elle est familière avec les
données". Or, comme c'est la personne en question qui a fait cette
compilation, il était donc normal qu'on réengage la même.
La réponse est tout à fait claire. Vous me posez la question:
Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre qui a fait la compilation? Le conseil nous a
donné la réponse: C'est cette personne-là qui a fait la
compilation. Donc, vous avez eu la réponse. Mais, je n'y peux absolument
rien si vous avez les portugaises ensablées.
M. Paradis: M. le président du conseil, j'ai de la
difficulté à croire que Mlle Sylvie Beauchamp Achim a fait la
compilation des enquêtes sur la commission Gendron en 1971 et celle du
Conseil de la langue en 1979 et qu'elle soit la seule personne à avoir
fait ces deux choses-là.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600. Nous en
étions rendus à l'engagement 600; 601.
M. Paradis: Engagement 601.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat de services pour effectuer un sondage
auprès des finissants du secondaire et du collégial afin de
connaître leur cheminement et leur évolution sur le marché
du travail. Fournisseur: Institut québécois d'opinion publique,
Québec. Montant de l'engagement: 43 775 $."
M. Polak: Je connais déjà la réponse: Pas de
job disponible.
M. Paradis: Est-ce que le...
M. Bérubé: Grâce aux politiques de
création d'emploi du gouvernement fédéral.
M. Paradis: Et du gouvernement péquiste. Est-ce que le
président du Conseil du trésor peut nous dire...
M. Bérubé: On essaie de corriger, on fait notre
possible.
M. Paradis: Est-ce que le président du Conseil du
trésor peut nous dire si le contrat de services qui a été
signé prévoyait des dates d'exécution et prévoyait
la rédaction d'un rapport final?
M. Bérubé: Oui, on a tout cela. Du 11 janvier 1982
au 31 mars 1982. Oui, il y a des délais de prévus. (12 h 45)
M. Paradis: Quels sont les délais?
M. Bérubé: C'est ce que je viens de vous dire.
M. Paradis: Du 11 janvier au... M. Bérubé:
... 31 mars 1982.
M. Paradis: Est-ce que le contrat prévoit à qui
doit être communiqué ce rapport?
M. Bérubé: Certainement au ministère.
M. Paradis: Est-ce un rapport qui, dans sa nature, est public ou
privé, confidentiel?
M. Bérubé: II faudrait le demander au ministre.
M. Blais: J'ai une question, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je voudrais demander au président du Conseil du
trésor la raison qui veut que ce ne soit pas le plus bas soumissionnaire
qui ait eu le contrat. C'est là une question que l'Opposition aurait
dû poser.
M. Bérubé: Ce n'est pas basé
entièrement sur les taux exigés. Vous avez des points
alloués pour la conformité du projet aux devis. Vous avez des
points alloués pour la méthodologie préconisée.
Vous avez des points alloués pour l'expérience et le degré
de connaissances dans la discipline concernée. Vous avez
l'expérience du chargé du projet. Vous avez l'évaluation
des orientations. Vous avez le temps estimé pour réaliser le
mandat. Vous avez donc un ensemble de facteurs avec une grille de
sélection.
M. Paradis: C'était indiqué en bas dans le cahier
qui nous a été remis: "Choisi par un comité de
sélection". Donc, pour les habitués de la commission, on comprend
qu'il y a toujours une grille dans ces cas-là.
M. Blais: Pourquoi ne choisit-il pas le plus bas
soumissionnaire?
M. Polak: Question additionnelle, M. le Président.
M. Blais: D'habitude, vous demandez qui était membre du
comité de sélection.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Vu qu'il s'agit d'un sondage, est-ce qu'il est
effectué auprès de tous les collèges et cégeps, par
exemple, ou juste par échantillonnage et pour combien
d'élèves? Un sondage comme celui-là peut se faire
directement par le ministère de l'Éducation. Cela ne prend pas
quelqu'un qui a de grandes qualités pour préparer une petite
formule, l'envoyer aux collèges en demandant aux élèves de
répondre et de la retourner.
M. Bérubé: Je vois que l'ignorance du
député de Sainte-Anne s'étend également à la
technique des sondages scientifiques.
M. Polak: Question de règlement, M. le
Président.
Des voix: Ah!
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement. M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Tout à l'heure, le ministre m'a...
Des voix: Ah!
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Polak: Question de règlement.
M. Paradis: Ramenez la basse-cour à l'ordre, M. le
Président!
M. Polak: Tout à l'heure, le ministre m'a accusé
d'être endormi.
Des voix: Ah!
M. Polak: J'expliquais que, pour une raison bien naturelle, j'ai
été absent quelques minutes.
M. Champagne: Depuis ce temps-là...
M. Polak: Maintenant, il m'accuse d'être ignorant.
Des voix: Ah!
M. Polak: Je pense que le ministre commence à craquer.
J'espère que le premier ministre va prendre note qu'un de ses ministres
de calibre a presque craqué et que, dans le jeu de la chaise musicale
politique, il va y porter attention.
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Vous n'êtes presque plus capable de
répondre proprement aux questions.
M. Bérubé: M. le Président, je ne partage
pas le point de vue du député de Sainte-Anne. Il nous a
expliqué hier, d'abord, que les bibliothèques, c'était
inutile, qu'il ne fallait pas les subventionner, que ce n'était pas
prioritaire.
M. Polak: Bien, prioritaire.
M. Bérubé: II n'a pas avoué, mais on s'en
doutait, que lui-même ne lisait pas beaucoup. Évidemment, la
conséquence, c'est qu'il pose des questions souvent insipides qui
dénotent son manque de connaissances. Il vient de nous dire: Ce n'est
pas nécessaire de confier un tel sondage à des experts; il n'y a
rien de plus facile que de poser des questions. Il ne sait pas que, justement,
la préparation de sondages fait l'objet d'une science très
poussée, qu'il y a très peu de maisons compétentes dans le
domaine. Pourquoi? Parce que, suivant la façon de poser une question,
vous obtenez la réponse que vous voulez et que, pour avoir des sondages
scientifiques où vous avez un échantillonnage
représentatif...
M. Paradis: Au référendum?
M. Polak: Répondez oui ou non.
M. Bérubé: ... où vous ne biaisez pas
l'opinion des gens par des questions mal posées ou des recoupements de
questions, il faut avoir une connaissance très profonde de toute cette
technique des sondages. C'est l'une des bases qui sont enseignées
à l'université dans la spécialité des sondages
scientifiques. Le simple fait que le député de Sainte-Anne ne
semble absolument pas savoir que la préparation de sondages
relève d'une science élaborée depuis des années aux
États-Unis et est basée sur des techniques statistiques
très poussées montre bien, en fait, qu'il devrait lire davantage.
Je crois, effectivement, qu'il n'y a peut-être pas assez de
bibliothèques entourant le député de Sainte-Anne de
manière à pouvoir parfaire son éducation. Je pense qu'il y
a réellement un problème chez le député de
Sainte-Anne. C'est dommage, c'est regrettable, mais cela nous expose à
avoir à répondre à des questions, mais absolument
aberrantes, anodines.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Cela n'a pas d'allure. M. Paradis:
M. le Président...
M. Bérubé: Non pas qu'il n'a pas d'allure, mais ses
questions n'ont pas d'allure.
M. Paradis: Vous m'aviez donné la parole.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, vous aviez la parole.
M. Paradis: M. le Président, je pense que, lorsque le
Parti québécois a eu à poser une question à la
population du Québec, il ne l'a pas donnée à contrat
à une firme spécialisée qui, elle, aurait pu poser une
question, comme il l'expliquait...
M. Bérubé: Vous avez vu le résultat
aussi'
Des voix: Ah!
M. Paradis: ... non biaisée, selon la
réponse...
M. Bérubé: Vous avez vu le résultat aussi!
C'est là que je vous dis que ça ne sert à rien de faire
ça en régie. Vous voyez bien ce que cela donne. Si nous avions
engagé CROP, le résultat aurait été inverse.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Paradis: M. le Président, est-ce que c'est un
engagement que la prochaine question constitutionnelle va être
rédigée par des spécialistes de l'entreprise
privée?
M. Bérubé: CROP ou IQOP, enfin, des
spécialistes, oui.
M. Paradis: Le président du Conseil du trésor
s'engage à ce que la prochaine question constitutionnelle...
Le Président (M. Gagnon): II nous reste seulement dix
minutes de travaux. Je pense que je vais suspendre les travaux
immédiatement. Cela aurait du bon sens. Cela donnerait dix minutes de
plus pour dîner. Vous avez une question à poser, M. le
député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Oui, à la suite de l'attaque du
président du Conseil du trésor contre le député de
Sainte-Anne. Il nous dit que, lorsqu'il y a des questions, on veut avoir des
réponses objectives. Il faut donner cela à des firmes
spécialisées. C'est très compliqué. Est-ce qu'il me
dit en même temps que, lorsqu'il l'a fait en régie interne, il ne
voulait pas avoir une question objective, il voulait un peu mélanger le
monde? C'est cela qu'il me dit?
M. Bérubé: Question de règlement. Non, en
fait, que voulez-vous, mon estomac se révulse aux questions un
peu...
M. Paradis: Elles sont suscitées par vos
réponses.
M. Bérubé: ... indigestes du député
de Sainte-Anne. Vous avez raison de nous inviter à aller manger.
M. Polak: M. le Président, question de règlement.
Ayant été accusé...
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, je suspends
les travaux jusqu'à deux heures.
(Suspension de la séance à 12 h 51)
(Reprise de la séance à 14 h 26)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous poursuivons l'étude des engagements financiers du mois de
février 1982. Est-ce qu'on avait terminé l'Éducation?
M. Bérubé: M. le Président, on n'avait pas
tout à fait terminé l'Éducation. Une question avait
été posée par le député de
Sainte-Anne. Il l'avait posée de façon un peu agressive et
j'avais de la misère à comprendre le pourquoi de son
agressivité. Finalement, en lisant la presse de ce matin -c'est un
membre de notre députation qui devait le porter à mon attention -
il y avait une citation de M. Larry Wilson. Attendez un peu. J'essaie de la
trouver la maudite citation.
Une voix: C'est l'avant-dernier paragraphe.
M. Bérubé: Ah oui! M. Wilson disait: "Nous devons
aussi jouer notre rôle d'Opposition officielle à
l'Assemblée nationale. Nous, nous sommes absents, à toutes fins
utiles, depuis 18 mois." Là, j'ai compris que le député de
Sainte-Anne avait reçu une semonce.
M. Paradis: II ne peut pas être à Boston et à
l'Assemblée nationale en même temps.
M. Bérubé: Je pense qu'il a dû recevoir une
semonce. Alors, je lui pardonne quand même.
M. Polak: M. le Président, je vais répondre
rapidement. J'ai une très mauvaise nouvelle pour mes coéquipiers,
les députés de la Chambre, parce que, pendant le lunch, j'ai
perdu une partie de ma dent. Je sais que cela coûte très cher
à faire réparer. Mais je ne serai plus capable de mordre comme ce
matin.
Des voix: Ah!
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il vous restait des
questions à poser à l'Éducation?
M. Bérubé: II n'aura certainement pas une
subvention pour un dentier.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 605.
M. Blais: Ce n'est pas grave. Ils sont bons dans les
"partielles1"
Des voix: Ah!
M. Paradis: "Subventions à diverses commissions scolaires
locales et régionales et au Conseil scolaire de l'île de
Montréal pour le paiement du capital et des intérêts des
échéances obligataires du mois de mars 1982. Montant de
l'engagement: 25 098 697,50 $."
La liste est disponible sur demande. Est-ce qu'on pourrait avoir la
liste?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Paradis: Engagement 608.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 608, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions de fonctionnement aux collèges
d'enseignement général et professionnel couvrant le coût
des mises en disponibilité durant l'année scolaire 1980-1981.
Montant de l'engagement: 6 713 024 $."
Est-ce que c'est seulement au niveau collégial?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: "Mises en disponibilité", ce sont des
personnes qui n'oeuvrent pas ou oeuvrent à temps partiel pour la
société québécoise. Il y a un coût de 6 000
000 $ seulement au niveau collégial. Quelles mesures sont
envisagées par le Conseil du trésor pour réduire ce genre
de dépenses?
M. Bérubé: Vous le verrez lors du
dépôt des mandats de négociation aux tables. De plus, je
dois vous rappeler qu'il y a, cette année, 6000 nouveaux
étudiants aux cégeps. Il y a une recrudescence des inscriptions
et les projections...
Une voix: Le chômage.
M. Bérubé: Non seulement cela, mais il y a aussi un
autre phénomène qui joue. Les projections de clientèles
semblent indiquer qu'il y a un taux de passage du secondaire au cégep
beaucoup plus élevé que dans le passé, qui n'est pas
relié comme tel au marché du travail, et une tendance à un
accroissement du niveau de l'instruction au Québec. Ce qui fait que les
phénomènes de clientèles au niveau collégial vont
faire en sorte que les problèmes de sécurité d'emploi
risquent d'être beaucoup moins graves dans ce secteur que dans d'autres.
(14 h 30)
M. Paradis: Le montant de 6 713 024 $ couvre combien
d'enseignants? Combien de personnes sont impliquées?
M. Bérubé: J'ai un peu de difficulté
à trouver cet engagement financier.
Enseignement collégial public. Voilà! Je l'ai. Non, je ne
crois pas avoir le nombre de personnes. J'ai la répartition par
collège. Wof! C'est difficile à dire. Si vous voulez un chiffre
strictement approximatif, divisez par environ 30 000 $ et vous devriez bien
tomber sur quelque chose de raisonnable, parce que, si je ne m'abuse, le
coût moyen d'un enseignant dans le secteur primaire-secondaire est
d'environ 32 000 $. Je ne
voudrais pas vous induire en erreur, mais dans le secteur
primaire-secondaire, c'est environ 32 000 $. Si vous prenez 6 000 000 $, six,
dix, exposant six divisé par 32 000 $, cela donnerait environ 200.
M. Paradis: D'accord. Va pour l'approximation, mais peut-on
laisser la question pour avoir le chiffre?
M. Bérubé: Le nombre d'enseignants en
disponibilité à quelle date?
M. Blais: C'est peut-être 202.
M. Bérubé: Pour quelle date voulez-vous avoir les
mises en disponibilité?
M. Paradis: Au cours de l'année scolaire 1980-1981.
M. Bérubé: Vous ne pouvez pas dire "au cours". Vous
devez dire pour quelle date. Il faut comprendre qu'au début de
l'année vous pouvez en avoir beaucoup, mais, un mois après, quand
vous fermez, vous en avez beaucoup moins et ainsi de suite.
Une voix: 21 juin 1981.
M. Bérubé: II faut que vous me donniez une
date.
M. Paradis: On peut peut-être dire que les 6 000 000 $
concernés par cette...
Le Président (M. Gagnon): II faudrait que ce soit la date
de l'étude qu'on fait, février 1982.
M. Paradis: Oui, c'est à cela que j'arrivais. Entre
combien de personnes ces 6 713 024 $ ont-ils été
répartis?
M. Bérubé: Combien de personnes ont
bénéficié...
M. Paradis: Ont bénéficié d'une
subvention.
M. Bérubé: Non, combien de personnes ont
été mises en disponibilité à un moment ou à
l'autre durant l'année?
M. Paradis: Cela revient au même.
M. Bérubé: Non, parce qu'à ce
moment-là une personne a pu être mise en disponibilité pour
un mois ou deux mois et une autre, pendant un an au complet. Vous allez avoir
le nombre de bénéficiaires de la disponibilité, mais cela
ne vous donnera pas des années. C'est le nombre de personnes qui en ont
bénéficié à un moment ou à l'autre.
M. Paradis: D'accord. On pourrait ajouter comme sous-question le
nombre au début de l'année scolaire et le nombre à la fin
de l'année scolaire, pour l'année scolaire mentionnée
à cet engagement.
Le Président (M. Gagnon): Ce serait à la fin de
l'année scolaire précédente, parce qu'on étudie les
engagements financiers du mois de février 1982.
M. Paradis: Non, on parle de 1980-1981.
Le Président (M. Gagnon): Oh oui! Excusez-moi. C'est vrai.
Y a-t-il d'autres questions à l'Éducation?
M. Paradis: Engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800, décrets.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Versement à M. Maurice Forget,
ex-président de l'Office de surveillance de la langue française,
d'un montant forfaitaire à titre de dédommagement
découlant de la terminaison avant terme de son mandat. Montant de
l'engagement: 50 000 $." Pour quelle raison M. Forget a-t-il dû quitter
son emploi? Lorsqu'on a demandé au Conseil du trésor d'approuver
ce décret, a-t-on fourni des raisons?
M. Bérubé: II n'y a pas d'approbation par le
Conseil du trésor.
M. Paradis: Lorsque cet engagement financier a été
autorisé, quel motif a-t-on présenté?
M. Bérubé: II faut le demander au
ministère.
M. Paradis: Oui, mais on a présenté des motifs pour
faire approuver l'engagement financier.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Sur quelle base, comme président du Conseil du
trésor, avez-vous autorisé une telle dépense?
M. Bérubé: Le Conseil du trésor n'a pas
approuvé cette dépense. C'est un décret gouvernemental.
C'est écrit en haut "décrets". C'est une décision du
Conseil des ministres.
M. Paradis: Bon! Peut-on avoir la communication du décret
du Conseil des ministres?
M. Bérubé: Ah! Oui, c'est public.
M. Polak: Question additionnelle, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Le dédommagement de 50 000 $ représente
combien de mois de salaire?
M. Bérubé: 10 mois.
M. Polak: 10 mois. Ai-je bien compris que M. Forget est
réengagé, subséquemment, pour agir comme conseiller ou
fonctionnaire même du gouvernement ailleurs aux États-Unis,
quelque part?
M. Bérubé: Ce n'est pas indiqué dans cet
engagement financier et cela a fait l'objet de longues questions à
l'Assemblée nationale.
M. Polak: Ah bon!
M. Paradis: Est-ce que les 50 000 $ qui portent sur 10 mois
incluent des bénéfices marginaux?
M. Bérubé: Non. C'est forfaitaire.
Énergie et Ressources
Le Président (M. Gagnon): Énergie et Ressources.
100? 300? 301? 400? 600? À 400, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour la
production de 420 000 plants en récipients pour fins de reboisement,
à titre expérimental, dans la région de l'Outaouais durant
la période de juin à août 1982. Fournisseur: Compagnie
internationale de papier du Canada, Harrington, comté d'Argenteuil.
Montant de l'engagement: 45 000 $." Pourquoi a-t-on procédé par
contrat négocié?
M. Bérubé: Oui, c'est ça. Voilà. Il
s'agit d'un projet expérimental où on va tester deux types de
récipients différents pour voir s'ils ont les mêmes
propriétés. Vous savez que, lorsqu'on met le récipient en
terre, il doit tranquillement se dégrader sous l'action biologique et il
doit permettre facilement la pénétration des racines. On va donc
essayer deux types différents de récipients.
Deuxièmement, il s'agit d'essais que l'on veut faire avec de
l'épinette noire, directement en Outaouais. Comme vous le savez, les
propriétés de croissance des arbres varient avec le climat
prévalant dans une région et, dans le cas présent, on veut
tenter d'implanter de l'épinette noire en Outaouais. C'est la raison
pour laquelle on fait des essais de mise en terre et que l'on surveille le type
de pot. Or, compte tenu des localisations où on voulait le faire, on
dit: II faut que l'endroit soit situé dans un rayon maximal de 125
kilomètres des endroits où ils seront replantés pour ne
pas avoir à transporter les plants sur une trop longue distance avec des
problèmes soit de dessèchement, soit de conditionnement des
plants durant le transport. Donc, la condition était que les plants
soient mis en serre dans une région qui ne soit pas trop
éloignée des endroits où les plantations seront faites.
Dans la mesure où seule CIP avait des installations dans la
région pour une telle expérience, on a donc négocié
avec CIP.
Le Président (M. Gagnon): Énergie et Ressources
600?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat pour les services de Me Ann Bigué,
Ottawa, pour agir à titre de représentante du Procureur
général du Québec devant l'Office national de
l'énergie relativement aux demandes de la Société projet
pilote de Arctique Inc. et de TransCanada PipeLines Ltd. Fournisseur: Courtois,
Clarkson et Associés, Montréal. Montant de l'engagement: 60 000
$." Je voudrais savoir s'il s'agit de payer pour des services professionnels
rendus pendant les audiences publiques ou pour préparer des dossiers,
etc. Comment cette somme de 60 000 $ a-t-elle été
calculée?
M. Bérubé: Le nombre d'heures où on pense
qu'on va avoir besoin des services de Mme Bigué. Elle est payée
à l'heure, comme tout le monde. Donc, c'est le montant total des
dépenses que l'on pense encourir à la fois sous la forme
d'honoraires et de dépenses de bureau, de déplacement, de
préparation de documents en vue de l'exposé devant l'Office de
l'énergie.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II s'agit d'un contrat négocié,
pourquoi a-t-on choisi Me Bigué?
M. Bérubé: II y a très peu d'avocats qui ont
des connaissances en matière de ressources énergétiques;
je n'ai pas dit qui ont peu de connaissances, j'ai dit "peu d'avocats" en
matière de ressources énergétiques. Parce que, ce matin,
le député de Sainte-Anne a eu des propos d'une dureté
épouvantable à l'égard des avocats les traitant, je ne
dirais pas de voleurs, mais soulignant...
M. Polak: M. le Président... M. Paradis: M. le
Président... M. Bérubé: ... cependant...
Le Président (M. Blais): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Polak: Même si j'ai perdu une partie de ma dent...
Le Président (M. Blais): Question de règlement.
M. Polak: Question de règlement, oui.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je ne sais pas ce qui arrive au ministre
aujourd'hui.
M. Paradis: II est nerveux...
M. Polak: II a commencé par m'accuser d'être
endormi, mais là, je suis devenu voleur.
M. Bérubé: Non, non, non. C'est vous qui avez dit
cela.
M. Polak: J'ai accusé des gens d'être voleurs. Tout
ce que j'ai dit, M. le Président, je veux que ce soit bien
enregistré, c'est que j'ai demandé, afin de contrôler les
dépenses, de voir à ce que les avocats soient prudents avec les
déboursés des fonds publics, d'ailleurs c'est la même
question concernant Me Ann Bigué. Pour 60 000 $, je voulais tout de
même savoir quel est son mandat. Donc, s'il vous plaît, que le
ministre ne recommence pas à mal interpréter mes paroles.
M. Bérubé: Je reconnais que vous n'avez pas
traité les avocats de voleurs parce que cela aurait été
vous traiter vous-même de voleur, mais vous avez dit...
M. Polak: C'est cela...
M. Bérubé: ... avec quand même un ton de
quelqu'un qui semblait s'y connaître: On sait comment les avocats
réussissent à contourner et à aller se chercher des
honoraires plus importants qu'ils ne le devraient; est-ce que le gouvernement
fait un effort pour les contrôler? Vous ne les avez pas traités de
voleurs mais vous avez dit qu'ils sont habiles - j'ai cru comprendre cela -
j'ai vu cela comme un témoignage...
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
M. Bérubé: ... vis-à-vis de votre
intelligence et de votre habileté.
Le Président (M. Blais): Je m'excuse, M. le ministre.
M. Bérubé: ... mais je ne voudrais pas qu'on
m'impute des propos semblables.
M. Polak: Question de règlement.
Le Président (M. Blais): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne, en espérant que cela en sera
une.
M. Polak: M. le Président, le ministre vient de dire
maintenant que j'aurais dit "contourner"; je ne connais même pas ce verbe
savez-vous? Le député de Brome-Missisquoi vient de me dire ce que
cela signifie; c'est assez grave, je comprends. J'apprends toujours le
français, donc comment est-ce que j'aurais pu dire "contourner" quand je
ne savais même pas ce que cela veut dire?
M. Bérubé: Bon, je ne voudrais pas qu'on m'accuse
d'avoir utilisé des propos voulant dire que les avocats n'ont pas de
connaissances ou d'expertises en général. Mais il y a peu
d'avocats québécois qui ont des expertises en matière
d'énergie.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Or Me Bigué, si je ne me trompe
pas, Ann Bigué a travaillé pendant plus de cinq ans auprès
de l'Office national de l'énergie à titre de conseiller
juridique, ce qui en fait une avocate - je présume, Ann, oui c'est cela,
c'est sans doute une dame - qui a une compétence à la fois en
droit et en énergie, ce qui est très rare.
M. Polak: Oui, j'admets cela.
M. Bérubé: Enfin, c'est tout ce que je voulais
dire. Je ne voulais pas...
Le Président (M. Blais): Engagement 800.
M. Bérubé: Après les accusations qu'a
portées, ce matin, le député de Sainte-Anne, je ne
voudrais pas...
M. Paradis: C'était...
Le Président (M. Blais): Engagement 801.
M. Paradis: Excusez M. le Président, là-dessus une
petite question de règlement.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II n'y a pas eu d'accusation de portée par le
député de Sainte-Anne et...
M. Bérubé: ... les sous-entendus...
M. Paradis: ... c'était un constat. C'était de loin
beaucoup plus respectueux pour les avocats que les propos que le
président du Conseil du trésor a déjà tenus
à l'égard de la magistrature.
M. Bérubé: Vous savez à quel point j'ai le
plus haut respect pour la magistrature au Québec.
M. Paradis: Oh! C'est nouveau.
Le Président (M. Blais): Engagements 801 et 802.
Environnement, 100.
M. Paradis: Engagement 800, 800, 8001
Le Président (M. Blais): Alors, je vois que vous
étiez distrait. Nous revenons à l'engagement 800, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour
travaux de pulvérisation aérienne d'insecticides sur une
superficie maximale de 1 250 000 hectares au cours des années 1982 et
1983 dans le cadre du programme de lutte contre la tordeuse des bourgeons de
l'épinette. Entrepreneur: Conifair Aviation Inc. Montant de
l'engagement: 4 440 766 $."
Est-ce que Conifair est la seule société
québécoise qui offre ce service?
M. Bérubé: Oui. En fait, ce dossier était un
bel exemple. Dans le passé, le gouvernement du Québec faisait
affaires avec une société de la Colombie britannique, Aircon ou
Conair...
M. Paradis: Conair, on l'a déjà vu ici.
M. Bérubé: Oui. Je pense que c'est Aircon en
français et Conair en anglais ou quelque chose comme cela, enfin je ne
suis pas certain. Ou je pense qu'elle n'est pas de la Colombie britannique,
mais plutôt de la côte ouest américaine. Il s'agit d'une
société américaine. (14 h 45)
M. Paradis: Leurs avions sont stationnés à
l'aéroport de Saint-Jean, de toute façon, je les ai
déjà vus.
M. Bérubé: Conifair.
M. Paradis: Et Conair. Les avions étaient là
l'année passée, ils étaient à côté de
ceux de Conifair.
M. Bérubé: Durant l'été, mais ce sont
des avions américains; je crois que c'est une compagnie
américaine parce qu'ils portent le petit drapeau US sur la queue.
M. Paradis: Ils n'ont pas une fleur de lis sur la queue, eux.
M. Bérubé: Cette société avait
toujours effectué les arrosages pour le gouvernement du Québec.
Un groupe de pilotes québécois se sont proposés pour
bâtir une entreprise qui s'appelle Conifair pour pouvoir effectuer le
même genre d'arrosage. Il a fallu beaucoup de temps avant qu'on accepte
de leur faire confiance, d'abord parce que, vous le savez, l'équipement
requis pour faire ces arrosages est très complexe. Le ministère a
développé au cours des années des techniques de navigation
aux instruments très précises de manière à
être certain que, lorsque l'on fait passer un avion à un endroit,
on ne repasse pas une deuxième fois au même endroit pour ajouter
un insecticide qui est quand même un polluant. Donc, les techniques de
radioguidage des appareils sont très sophistiquées et il a fallu
de nombreuses années avant de mettre au point de tels
équipements.
De plus, contrairement à ce qui se fait un peu partout ailleurs,
les techniques développées au Québec faisaient appel
à du vol à haute altitude, alors qu'en général les
arrosages que l'on a pu observer se font avec de petits avions à basse
altitude, ce qui ne permet pas d'abord de disperser aussi bien l'insecticide,
d'une part, se fait à des coûts beaucoup plus élevés
et est beaucoup moins efficace comme technique. Or, Conifair s'est dotée
d'équipements, de DC-4, enfin d'une gamme d'appareils de haute dimension
et, par un transfert de technologie du ministère de l'Énergie et
des Ressources à l'époque, a développé aussi cette
capacité. Aujourd'hui, on fait affaires essentiellement avec Conifair
qui est la seule entreprise canadienne, à ma connaissance, à
pouvoir faire ce travail-là.
M. Polak: Question additionnelle, M. le Président.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Ici, on débourse plus de 4 000 000 $ pour un
programme de lutte contre la tordeuse, mais on a vu, il y a quatre à
cinq mois, régulièrement, au ministère de l'Agriculture,
des sommes assez substantielles investies dans des programmes de
prévention. Apparemment, il y a un problème et ces programmes
n'ont apporté aucun résultat parce que maintenant on est dans la
lutte, les avions les attaquent, tandis qu'à d'autres programmes on
essaie de prévenir cette maladie - cela n'a rien à voir avec les
péquistes, cette maladie-là, je ne dis pas cela; on en parle sur
le plan
scientifique - la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Est-ce
que le ministre a quelque chose dans ses notes personnelles pour dire que tout
le programme de prévention, apparemment, n'a pas eu beaucoup de
succès?
M. Bérubé: Le problème des connaissances du
député de Sainte-Anne qui, on l'a vu ce matin, étaient
défaillantes...
M. Polak: M. le ministre, préparez-vous pour une question
de règlement.
M. Bérubé: ... dans le domaine des
bibliothèques.
Le Président (M. Blais): S'il vous plaît! M. le
ministre, vous avez la parole.
M. Bérubé: Maintenant, on s'attaque au
problème de la tordeuse. D'abord, ce n'est pas une maladie. Je comprends
que le député de Sainte-Anne, avocat, ne soit pas un
spécialiste dans tous les domaines, mais la tordeuse n'est pas une
maladie. Lorsqu'il parle de prévention de maladies, à
l'Agriculture, il parle d'un type de problème, mais ici il s'agit
d'insectes, d'un petit papillon qui commence par passer par l'état de
chenille.
Une voix: Elle est rouge?
M. Bérubé: Non, elle est verte. Malheureusement,
cette misérable petite chenille, durant à peu près une
semaine et demie, se déplace de l'endroit où elle niche dans son
cocon pour aller se situer dans le bourgeon et elle bouffe ce petit bourgeon au
bout du sapin. La conséquence de cela, c'est que, n'ayant plus de
nouveaux bourgeons sur le sapin, celui-ci dépérit,
s'assèche et vous avez des superficies considérables de
forêts qui sont ainsi massacrées par cet insecte.
On ne connaît pas de moyen pour détruire cet insecte. Dans
le passé, on arrosait avec des insecticides du type DDT beaucoup trop
toxiques pour la faune animale, je pense aux oiseaux en particulier. Comme on
le sait, le DDT est banni. Aujourd'hui, on utilise plutôt un produit de
type fénitrothion largement répandu en agriculture et on applique
cet insecticide par la voie des airs juste au moment où l'insecte quitte
le cocon pour aller se glisser dans le bourgeon de l'arbre. Le mieux que l'on
peut faire, c'est d'arriver au bon moment et d'en tuer un pourcentage
élevé, de telle sorte qu'il reste sur l'arbre un certain nombre
de bourgeons intacts, ce qui permet à l'arbre de passer à travers
la mauvaise saison. Si nous réussissons à le faire, on peut donc
garder ce qu'on appelle la forêt verte. On attend à ce moment. De
fait, tous les programmes de lutte contre la tordeuse des bourgeons de
l'épinette ne visent qu'un seul but: empêcher la mortalité
en forêt trop importante, attendre que l'épidémie
d'insectes se résorbe d'elle-même. En général, ce
sont des cycles d'à peu près 25 ans, c'est-à-dire que
l'insecte prend à peu près une quinzaine d'années avant
d'atteindre son apogée, puis après se résorbe
tranquillement, et on peut avoir une autre période de 20 ou 25 ans de
paix relativement acceptable. Ce sont les caractéristiques de la
tordeuse qui font que le genre de lutte que nous faisons est une lutte
récurrente, année après année, en attendant que
l'épidémie se résorbe. Nous avions réussi
passablement à nous débarrasser de la tordeuse, puisque les
budgets d'arrosage, qui étaient de l'ordre de 15 000 000 $ à 20
000 000 $ en 1976, sont maintenant de l'ordre d'à peu près 4 000
000 $ à 6 000 000 $. L'épidémie semblait se diriger vers
le Nouveau-Brunswick, non pas que je veuille souhaiter quelque malheur que ce
soit au Nouveau-Brunswick, mais j'aime autant l'avoir au Nouveau-Brunswick que
chez nous. Malheureusement, ils nous l'ont retournée, ce qui fait que
présentement elle revient du Nouveau-Brunswick, plus agressive que
jamais après ce passage en pays anglo-saxon. Malheureusement, il faut
recommencer les arrosages.
M. Polak: Dans le cadre du fédéralisme...
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voudrais juste faire
remarquer - ce n'est pas souvent que je complimente le ministre - que tout le
discours qu'il vient de donner sur la tordeuse des bourgeons de
l'épinette a été donné sans qu'il n'ait
consulté aucunement ses notes privées. Donc, il doit sans doute
connaître pas mal l'histoire des insectes. Il est
spécialisé.
M. Bérubé: C'est cela mon problème. M.
Polak: Oui!
M. Bérubé: Une dispersion trop grande, mais, avec
toutes les questions que vous me posez, je suis censé tout savoir.
M. Polak: Oui, c'est cela.
M. Bérubé: Heureusement que je suis bien
entouré.
Le Président (M. Blais): 802?
Environnement
Environnement, 100.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subventions pour la réalisation de divers
projets, dans le cadre du programme d'aide à la recherche et au
développement sur le traitement des fumiers, aux organismes suivants:
Pluralis Inc., procédé de séparation biologique et
chimique, 28 960 $; Aquatech Inc., procédé de séparation
mécanique, biologique et chimique, 127 935 $, pour un engagement total
de 156 895 $. Est-ce que ces compagnies, avant d'obtenir ces subventions, ont
proposé des plans et devis?
M. Bérubé: Oui. Le problème du fumier de
porc, je pense que c'est le député de Brome-Missisquoi qui serait
plus à même de nous en parler, puisqu'il est littéralement
entouré de porcheries dans son comté. Si je comprends bien, il y
a un développement très intense de l'industrie porcine dans sa
région.
M. Paradis: Le député d'Iberville rougit lorsque
vous dites cela.
M. Bérubé: Je m'excuse.
M. Paradis: Parce que Ange-Gardien est peut-être la
paroisse dans la province de Québec, qui se situe d'ailleurs dans le
comté d'Iberville, qui est la plus peuplée de ce genre
d'animaux.
M. Bérubé: Bon!
M. Beauséjour: Pas le village, mais la paroisse.
M. Paradis: Je suis de loin derrière le comté
d'Iberville là-dedans.
M. Bérubé: Donc, je pourrai répondre sur
cette question. Peut-être que le député d'Iberville
pourrait développer cette question plus avant. En fait, le
problème de l'élevage du porc est un problème très
sérieux au Québec dans la mesure où on a connu une
croissance spectaculaire dans le secteur. La qualité de la viande
produite au Québec est maintenant de réputation mondiale, puisque
nous exportons largement. C'est une des sources d'exportation de l'agriculture
au Québec, avec cependant un inconvénient. Malheureusement, le
porc mange beaucoup, mais également il laisse beaucoup de
déchets. Une des techniques consiste en l'épandage du fumier de
porc dans les champs, de manière à remplacer les engrais
chimiques. On me dit que c'est un excellent engrais avec un inconvénient
minime, paraît-il, c'est l'odeur, ce que l'on devine d'ailleurs lorsque
l'on visite le comté d'Iberville, d'après ce que vous me dites.
C'est un des inconvénients. De plus, la capacité de
réception du sol est limitée. On ne peut pas trop en
répandre parce qu'éventuellement la contamination
bactérienne finit par entrer dans la nappe phréatique et
atteindre les cours d'eau. Nous avons, on le sait, dans toute la région
de Yamaska, Saint-François, des problèmes sérieux de
pollution des cours d'eau.
Ce qui a amené le ministère de l'Environnement à
réaliser que la solution au problème de la pollution des cours
d'eau, c'était finalement de traiter le déchet à sa
source. Il ne suffit pas de l'entreposer, parce que lorsque le silo est plein,
il faut tout de même faire quelque chose. On a donc mis sur pied un
concours, le 27 août 1981, entre tous ceux qui voudraient soumettre des
propositions, en vertu duquel le ministère pouvait financer
jusqu'à 75% des coûts avec une description très claire des
types de recherche qui étaient désirés.
En fait, on visait trois aspects particuliers. D'abord, ce qu'on appelle
la digestion aérobique, c'est-à-dire en présence d'air, de
telle sorte que vous décomposez entièrement le fumier pour
obtenir de l'eau et des déchets solides, par opposition à la
digestion anaérobique qui se traduit par la production de gaz
combustible du type méthane. On peut d'ailleurs se servir de ce
méthane comprimé pour les véhicules automobiles, par
exemple. Ce qui fait que l'on ne parle plus de cheval-vapeur, mais de
cochon-vapeur en fait. C'est une question de termes, cela fonctionne tout de
même.
M. Paradis: Produire de l'électricité et faire
concurrence à Hydro-Québec.
M. Bérubé: Oui. En fait ce sont toutes sortes de
techniques intéressantes. D'ailleurs, je crois qu'il y a une ferme dans
le comté de Brome-Missisquoi qui avait un projet de...
M. Paradis: ... à partir du fumier de vache.
M. Bérubé: Ah! Merci. Je me souviens d'ailleurs que
le député de Brome-Missisquoi s'était étonné
que le Québec ne subventionnait pas ce projet en particulier. Je lui
avais expliqué que plutôt que de dédoubler ce que faisait
le gouvernement fédéral, nous avions choisi un certain nombre
d'avenues, que le fédéral en avait choisi d'autres et que
c'était au contraire excellent que la firme n'ait pas commencé
à essayer de sucer les deux gouvernements pour en avoir le maximum.
M. Paradis: J'avais très bien compris de votre
intervention que les deux gouvernements étaient dans le fumier.
M. Bérubé: C'est cela. Sauf qu'on n'est pas dans la
même sorte de fumier. Si je comprends bien, là-bas c'est la vache,
et ici c'est le porc.
On a choisi des sujets de recherche, et la digestion anaérobique
est subventionnée par Ottawa, alors que nous subventionnons la digestion
aérobique. Distinction subtile, mais qui ne conduit pas au même
résultat.
M. Paradis: Et non exacte.
M. Bérubé: Les projets que nous avons ici visent la
séparation mécanique, la séparation chimique de l'eau et
des solides de manière à faire des fumiers beaucoup plus
concentrés dont on pourra faire l'épandage et dont on pourra
même faire l'exportation avec une eau qui peut être
éventuellement purifiée et déchargée.
M. Paradis: Ce qui m'inquiète, M. le président du
Conseil du trésor - sur le plan économique, l'industrie du porc a
des répercussions importantes: création d'emplois, balance des
paiements, etc. - c'est de voir les sommes minimes, si on veut continuer
à oeuvrer dans ce secteur d'activité économique,
consacrées à la protection de l'environnement, alors qu'on voit
dans le cas de Pluralist, pour vous donner un exemple, un investissement de 29
000 $. Cela coûte ce montant pour construire une citerne sur une ferme.
Est-ce que l'effort est vraiment sérieux? Est-ce que le gouvernement du
Québec a décidé d'y aller et de résoudre ce
problème d'environnement en tenant compte des bénéfices
économiques, de l'impact économique au niveau de cette
production? On parle de fabrication d'aliments pour animaux, on parle
même des emplois qu'on crée dans les abattoirs, etc., c'est ce qui
étouffe présentement cette production. Est-ce que c'est l'effort
total du gouvernement?
M. Bérubé: Non, il y a pour à peu
près 500 000 $ de projets de recherche au total dans le secteur. Ce qui
est un peu regrettable cependant dans l'intervention du député de
Brome-Missisquoi, c'est que le Parti libéral en général se
fait le défenseur de l'entreprise privée. Mais chaque fois qu'il
y a un problème, il faudrait que le gouvernement le règle tout
seul. L'entreprise privée, dans son esprit, n'ayant rien à faire.
Justement...
M. Paradis: Non. Voici ce que je vous ai dit et que vous n'avez
pas saisi. J'ai dit, quant à l'entreprise privée, que chacun des
petits producteurs a une fosse qui coûte cela. Son effort...
M. Bérubé: M. le Président, on
m'interrompt.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi, s'il vous plaît!
M. Bérubé: Donc, je pense qu'il ne faudrait pas
poser le principe que le gouvernement doit régler tous les
problèmes environnementaux, parce que vous pourriez avoir n'importe
quelle entreprise qui pourrait causer n'importe quel problème
environnemental et elle dirait au gouvernement: Bien, maintenant,
réglez-le. Cela n'a aucun bon sens. C'est bien évident que le
pollueur doit payer. Si, pour faire des profits, il engendre de la pollution,
il lui appartient à lui de faire en sorte qu'il ne pollue pas. S'il a
besoin de faire de la recherche pour régler ces problèmes
environnementaux qu'il a causés lui-même, il faut qu'il
débourse. (15 heures)
Donc, tout l'effort fait au Québec dans le domaine de la lutte
à la pollution dans le cas d'une industrie comme l'industrie porcine ou
dans le cas du traitement des fumiers ne doit pas être
subventionné à 100% par le gouvernement; sinon, on poserait le
principe que n'importe qui peut causer n'importe quelle pollution pour faire
des sous et, après, il transfère la facture à nos
concitoyens en disant: Maintenant que j'ai fait des dégâts, vous
vous débrouillez avec cela et moi, je pars avec les profits. C'est cette
mentalité, que le député de Brome-Missisquoi semble
vouloir créer chez nos concitoyens, qui me fatigue, parce que je trouve
cela bizarre que, dans un parti qui se fait le défenseur de l'entreprise
privée, on passe son temps, chaque fois qu'il y a un problème,
à demander au gouvernement de le régler.
M. Paradis: Ce que vous n'avez peut-être pas saisi, M. le
président du Conseil du trésor - c'est peut-être parce que
vous vous y connaissez un peu moins dans ce domaine que dans d'autres - au
sujet de l'effort qui a été demandé au secteur
privé, que ce soit le secteur de l'entreprise privée ou
coopératif, dans ce domaine, c'est que lorsque vous parlez d'un
demi-million d'investissement du gouvernement, vous parlez de millions, de
millions et de millions d'investissement du secteur privé à ce
jour au niveau de la protection de l'environnement chez les producteurs de
porc. Je prends le député d'Iberville à témoin
parce que cela a été investi dans son comté, entre autres,
et dans plusieurs autres comtés.
Maintenant, au niveau des retombées économiques, il est
vrai qu'il y a des périodes où les producteurs de porc font des
profits et, dans ces périodes-là, ces gens ont investi comme
à peu près aucune autre industrie au Québec dans la
protection de leur environnement. Mais, lorsqu'on parle, également, des
retombées économiques favorables pour un gouvernement, si vous
ne
parlez que de la balance des paiements pour le Québec due
à l'exportation, sans parler des impôts
récupérés à tous les niveaux, vous parlez d'un
enrichissement gouvernemental qui se situe aisément, dans les mauvaises
années, autour de 120 000 000 $. C'est pour cela que, lorsque je parle
d'un "joint venture" ou d'un effort gouvernemental qui, lui aussi, retire des
bénéfices et que je vois un demi-million au total, je me demande
si vraiment on fait cela pour la parade, pour la frime, pour pouvoir dire, au
Parti québécois: On fait quelque chose et on s'en occupe. En fin
de compte, tout ce qu'on fait, c'est se débarrasser du
problème.
M. Bérubé: On me souligne seulement qu'en
matière de fumier de vache le député de Brome-Missisquoi
va de pis en pis.
M. Paradis: M. le Président, je sais que la suggestion ne
venait pas de vous.
Le Président (M. Blais): J'aurais dit: II va de mieux en
mieux.
M. Paradis: Si on revient à notre fumier de porc, le
problème est quand même fondamental. C'est un problème
d'environnement et on sait qu'au niveau des municipalités, pour donner
un exemple, le gouvernement du Québec verse des sommes importantes pour
le programme d'assainissement des eaux. On voit qu'au niveau industriel,
même, il y a des participations gouvernementales très importantes.
Lorsqu'on arrive au niveau du secteur agricole, c'est un coût de
production qui est important pour les producteurs, on ne réalise pas
cette volonté-là. Même que cela va un peu plus loin. Ceux
qui ont des comtés ruraux et semi-ruraux et qui ont fait du bureau de
comté cet été ont dû recevoir la visite de plusieurs
producteurs agricoles, que ce soit dans le porc ou dans la vache
laitière, à qui on impose la construction de plates-formes ou de
citernes d'un coût moyen de 30 000 $. Ces gens-là ont vécu
une crise économique et vivent la crise économique que le
Québec vit et on ne leur laisse pas le choix. On dit: Tu cesses tes
opérations ou bien tu paies. Il y a des producteurs qui veulent le
faire, mais le crédit agricole ne leur avance pas l'argent, la banque ne
leur avance pas l'argent et ils se retrouvent dans une situation
impossible.
À ce moment-là, ce que je demande au président du
Conseil du trésor, c'est: Est-ce qu'on met l'accent strictement sur les
producteurs agricoles parce qu'ils sont sur une base individuelle et qu'on peut
plus facilement taper dessus, alors qu'on laisse des municipalités
déverser des égouts directement dans les rivières, alors
qu'on laisse des compagnies déverser des égouts,
également, directement dans les rivières?
M. Bérubé: Non. Actuellement, au niveau du
ministère de l'Environnement, vous le savez d'ailleurs, l'accent a
été mis sur des bassins et l'effort est intégré,
dans ce sens qu'on s'attaque non pas seulement aux producteurs agricoles, mais
aux industries situées dans le bassin et aux municipalités.
À l'intérieur d'un bassin, on arrive avec un plan de
régénération des cours d'eau qui s'attaque à toutes
les sources de pollution en même temps. Il y a une différence
cependant entre la façon dont on traite une municipalité et dont
on traite un industriel ou un producteur quelconque, dans la mesure où
les municipalités sont des entités politiques qui doivent taxer
pour obtenir les sommes nécessaires pour la lutte à la pollution.
Dans ces conditions, il est vrai que, dans le cas des municipalités, le
gouvernement partage une part importante de l'effort en répartissant sur
l'ensemble des citoyens du Québec le coût de la
dépollution. Toutefois, dans la mesure où tous les citoyens du
Québec profitent de la dépollution et qu'à peu près
toutes les régions du Québec sont causes de pollution, il
apparaît assez équitable qu'une bonne partie des frais soit
répartie à l'échelle du Québec plutôt que
ponctuellement dans une municipalité particulière. En pratique,
on pourrait très bien ne pas subventionner du tout les
municipalités et réduire d'autant les impôts du
Québec, mais ceci se traduirait par une augmentation des taxes
municipales. Au bout du compte, ce serait exactement la même chose.
M. Paradis: Et les industries?
M. Bérubé: Dans le cas des industries, elles sont
soumises à des règlements environnementaux. En particulier, je
pense, dans la région de l'élevage du porc dont on parle
présentement. Je soulignerais, par exemple, que toute l'industrie
forestière, l'industrie papetière est soumise à un
règlement environnemental concernant les usines de pâtes et
papiers qui vont amener une diminution importante de la pollution causée
par... Je pense aux usines de Windsor en particulier et à l'usine de la
Kruger également. Donc, il y a un effort très significatif de
fait au niveau du ministère pour réduire la pollution. On me
suggérait tantôt un sujet de recherche - il est dommage qu'aucun
membre de cette commission n'y ait pensé avant - qui pourrait permettre
de régler le problème. Il s'agirait de développer
essentiellement chez la tordeuse des bourgeons de l'épinette un certain
goût pour le fumier de porc. La combinaison des deux programmes de
recherche permettrait de régler d'un coup sec et la tordeuse, qui
s'étoufferait d'elle-même, et le fumier de porc.
M. Paradis: Si j'ai insisté tellement, M. le
président du Conseil du trésor, sur ce point, c'est que j'ai de
la difficulté, et vous en auriez aussi si vous étiez à ma
place, à expliquer aux producteurs agricoles, que ce soit dans le
secteur laitier ou dans le secteur porcin ou même dans la volaille,
pourquoi le ministère de l'Environnement met tant d'acharnement sur eux.
Ils sont dans le bassin de la rivière aux Brochets, pour vous situer,
qui se jette dans le lac Champlain, alors qu'il y a une industrie qui cause des
dégâts considérables à l'environnement - il s'agit
de Champlain Industries à Stanbridge-Station - qui déverse ce
qu'on appelle communément des produits de petit lait, à ciel
ouvert, dans un ruisseau qui s'en va dans la rivière aux Brochets et
directement dans le lac Champlain. C'est à la connaissance du
ministère de l'Environnement, qui a un dossier très épais,
etc. Il ne se fait rien au niveau de l'industrie; au niveau des producteurs
agricoles, c'est à coups d'ordonnances, etc. Les producteurs ne
comprennent pas la différence dans l'attitude du gouvernement envers
l'industrie et envers eux-mêmes.
M. Bérubé: II y a une différence
fondamentale. Le petit lait est peut-être porteur de bactéries ou
de microbes de façon beaucoup moins importante que le fumier de porc.
Comme vous savez...
M. Paradis: Cela a été analysé et, dans ce
cas-là, ce n'est pas vrai.
M. Bérubé: Ce n'est pas vrai? Comme vous le savez,
il y a peu de gens qui utilisent le fumier de porc à des fins
d'alimentation, alors que le petit lait sert pour la fabrication d'un grand
nombre de produits.
M. Paradis: ... qu'on déverse ces produits-là, il y
a du petit lait et il y a des produits chimiques qui servent à la
fabrication de la soupe. Beau petit ruisseau à ciel ouvert, directement
dans la rivière aux Brochets à un mille de l'embouchure du lac
Champlain. On travaille tout ce bassin-là en ignorant les
municipalités. On ne demande rien aux municipalités qui ont des
systèmes d'égout qui se déversent directement dans la
rivière. On ne fait rien au niveau industriel et les seules personnes
qu'on talonne sont les producteurs agricoles. Là-dessus, les producteurs
agricoles disent: On sait qu'on est une cause de pollution par notre
activité, on est prêt à faire un effort, mais on ne fera
pas un effort isolé, non plus. Cela fait partie de ce que vous disiez
tantôt, un effort d'ensemble et, s'il faut se mettre ensemble, ils ne
comprennent pas pourquoi le gouvernement les traite de cette façon.
M. Bérubé: Je n'ai absolument pas d'idée
précise quant à ce dossier particulier de la rivière aux
Brochets. Je pense qu'il faudrait adresser les questions au ministre au moment
où la session reprendra. Si vous voulez traiter de tout le
problème de la pollution du bassin hydrologique de la rivière aux
Brochets, je pense que cela dépasse vraiment le contexte des engagements
financiers.
M. Paradis: Non, mais j'ai insisté quand même sur le
fait qu'on n'insistait pas suffisamment sur les autres dépollutions et
qu'on ne mettait pas suffisamment de deniers par rapport à ce qu'on
retirait comme gouvernement. Que les producteurs fassent un effort face
à ce qu'ils retirent, on est d'accord, mais que le gouvernement,
lorsqu'il retire quelque chose, fasse aussi son effort. Un effort total de 500
000 $, dans les circonstances, si on considère les retombées
économiques de l'agriculture au Québec et si on considère
qu'un des problèmes cruciaux, présentement, c'est l'environnement
qui, finalement, empêche le développement parce qu'il faut
régler les problèmes avant de continuer à
développer, je me demande si ce n'est pas timide.
M. Bérubé: Mais vous n'êtes pas sans savoir
qu'au chapitre de l'agriculture, le gouvernement doit dépenser
au-delà de 250 000 000 $ par année, soit sous forme de
crédit agricole, soit sous forme de programmes gouvernementaux de toutes
sortes, et que, par rapport à la production totale de ce secteur
industriel, c'est une somme considérable. Je ne parle pas de l'industrie
de la transformation des produits d'alimentation, mais je parle de l'industrie
primaire de production agricole. J'ignore le montant exact, mais c'est de
l'ordre du milliard ou quelque chose comme cela. Le montant injecté par
le gouvernement, près de 250 000 000 $, dans l'agriculture comme telle,
c'est une somme considérable par rapport à l'importance du
secteur. Par exemple, l'industrie minière doit représenter de 3
000 000 000 $ à 4 000 000 000 $ en termes de production et si on devait
dépenser, en pourcentage, le même montant qu'en agriculture, il
faudrait investir presque 1 000 000 000 $ au ministère de
l'Énergie et des Ressources uniquement pour l'industrie minière.
S'ajouterait un montant encore presque deux fois plus important. Il faudrait
donc que le budget de l'Énergie et des Ressources soit presque de 3 000
000 000 $ à 4 000 000 000 $ si on voulait dépenser autant dans
ces secteurs-là qu'on le fait pour l'agriculture. Donc, on ne peut pas
vraiment dire que le gouvernement ne dépense pas assez. On peut toujours
dire qu'il faudrait qu'il dépense plus, mais il y a une limite à
l'argent disponible.
M. Paradis: Je comprends ce point-là. Si je me permets
encore une fois d'insister, M. le ministre, c'est que les producteurs qui ont
fait des investissements privés ne sont pas en mesure, à partir
de leur ferme, sur une base individuelle, de développer la technique.
Ils sont en mesure, une fois qu'elle est développée, qu'elle est
conforme, de l'appliquer et, parfois, même de dépenser des sommes.
On n'a pas mis...
Le Président (M. Blais): Vous êtes un peu en dehors
du sujet. J'aimerais que vous raccourcissiez le plus possible, s'il vous
plaît.
M. Paradis: Le peu d'argent qu'on met dedans fait en sorte que...
Ce qui est arrivé au Québec, c'est qu'on a commencé par
dire aux producteurs agricoles que des fosses en blocs de béton,
jusqu'en 1978 à peu près, c'est satisfaisant, c'est
étanche, etc. Les producteurs ont embarqué. Ils ont bâti ce
genre de fosse. En 1978, le ministère s'est rendu compte -
c'était assez évident - que les fosses en blocs de béton
n'étaient pas étanches. Le producteur a été
obligé de démolir ce qu'il avait construit, ce qui était
approuvé et recommandé par le ministère de
l'Environnement. Il se lance dans la construction de fosses en blocs de
béton. Sur une base de cinq ans, combien de problèmes, dans les
comtés, on a aujourd'hui avec les fosses en béton coulé
qui craquent? Maintenant, il y a des études de faites ailleurs, aux
États-Unis, qui démontrent que, là où le sol
gèle, il ne faut pas faire du béton, il faut faire autre
chose.
Ce qu'on demande au ministère, peut-être comme
première aide, c'est d'investir dans la technique nécessaire et
peut-être de la faire appliquer ensuite par les producteurs. Est-ce qu'un
investissement total du gouvernement du Québec de 500 000 000 $, dont
156 895 $ à l'engagement financier 100, est un effort suffisant? Est-ce
que cela va apporter aux producteurs la technique qu'ils pourront
appliquer?
M. Bérubé: II est toujours difficile de dire si un
effort est suffisant. Mais, par rapport à l'importance du secteur, c'est
un effort considérable.
M. Paradis: Vous considérez...
Le Président (M. Blais): Environnement, engagement
600.
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Blais): M. le député
d'Iberville, sur le même sujet?
M. Beauséjour: Toujours concernant l'engagement 100. En
réponse à ce que le député de Brome-Missisquoi
disait tantôt concernant les industries, je ne suis pas certain que le
gouvernement aide financièrement les industries à corriger leur
système pour éviter la pollution. Mais je sais, par exemple,
qu'elles ont des échéanciers et, souvent, des protocoles
d'entente de signés pour faire les corrections.
M. Bérubé: Sauf dans l'environnement, dans le
domaine des pâtes et papiers, on a un programme. C'est le seul secteur
où nous avons un programme.
M. Paradis: II y a des plaintes également. On a vu passer,
à un moment donné, aux engagements financiers, dans le coin de
Noranda, une compagnie qui modifiait son système de cheminée pour
la pollution, etc. Je me rappelle, à ce moment-là, avoir vu
quelque chose.
Le Président (M. Blais): Je m'excuse. La parole est
à vous, M. le député d'Iberville.
M. Beauséjour: Maintenant, concernant l'engagement qu'on
retrouve ici, c'est-à-dire la recherche de procédés pour
traiter les fumiers, bien sûr que je ne m'opposerai pas à ce que
les montants soient plus élevés. Dans le comté, un
système est installé chez un propriétaire. Ce n'est pas le
propriétaire, que je sache, qui finance lui-même. Ce sont
plutôt des chercheurs qui installent leur système. C'est
plutôt dispendieux dans le domaine de l'installation et de la recherche,
ce qui veut dire, si je prends le montant total de 156 000 $ ici, que,
même pour un seul projet, ce n'est pas gros. Au niveau de
l'Environnement, s'ils veulent en mettre plus, je pense qu'il y a même de
l'avenir pour les produits qu'on peut sortir de ces procédés. Je
serais d'accord qu'on puisse quand même accentuer pour corriger la
pollution causée, entre autres, par les porcheries et aussi pour aider
à rentabiliser le domaine de l'élevage du porc, parce qu'on fait,
quand même, des produits qui peuvent servir après d'une
façon beaucoup plus efficace qu'actuellement, surtout à cause de
l'odeur.
M. Paradis: C'est une question de priorités,
finalement.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: C'est ce qu'on souligne au président du
Conseil du trésor au niveau du ministère de l'Environnement.
C'est une question de priorités.
M. Polak: Question additionnelle.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, il y a une expression en
anglais qui dit: "I am happy as a pig in shit". Cela veut dire: Je suis heureux
comme un cochon dans la merde. Donc, si on commence à employer du sol
traité et purifié, qu'arrivera-t-il au pauvre cochon? On va
peut-être avoir de petits cochons, parce que, quand ils sont dans le
fumier, ils deviennent de plus en plus gras. Je me demande ce qui arrivera,
à un moment donné, avec l'industrie du porc...
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne...
M. Polak: ...parce que l'expression existe tout de même
depuis longtemps.
Le Président (M. Blais): ...vous êtes vraiment en
dehors de l'auge actuellement et j'aimerais beaucoup que nous passions à
l'engagement 600 du ministère de l'Environnement.
Habitation et Protection du consommateur?
M. Paradis: Non, excusez-moi. Engagement 600 du ministère
de l'Environnement.
Le Président (M. Blais): Engagement 600, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la corporation municipale du
canton Tremblay, comté de Dubuc, à titre d'aide financière
dans le cadre de la politique d'intervention gouvernementale en matière
d'accidents naturels en territoire municipalisé." C'est dans le
ministère de l'Environnement qu'on retrouve cette subvention pour un
montant de 35 537,94 $. Cela sert à quoi, dans les faits, cette somme?
À quoi servent ces 35 000 $ dans l'application pratique?
M. Bérubé: À corriger un éboulis de
roches qui menaçait des maisons. En pratique, il y avait auparavant un
programme qui était cette politique d'intervention gouvernementale en
territoire municipalise en matière d'accidents naturels reliés
à l'eau, ce que nous appelions PIANEAU. Le programme est maintenant
discontinué temporairement, faute de crédits. Toutefois, nous
conservons ce que nous appelons des mesures d'urgence, c'est-à-dire que,
lorsqu'un accident se produit et que la vie des citoyens est menacée et
qu'il faut intervenir rapidement, à ce moment-là, on a un
programme d'urgence.
Habitation et Protection du consommateur
Le Président (M. Blais): Habitation et Protection du
consommateur, engagement 800?
M. Paradis: Engagement 801.
Le Président (M. Blais): Engagement 801, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention additionnelle à l'Office municipal
d'habitation de Montréal pour le paiement d'une partie du déficit
d'exploitation des immeubles qu'il administre pour les années 1978 et
1981. Le montant de l'engagement est de 97 482 $." Qu'est-ce qui explique le
retard de 1978 à février 1982 dans le paiement de cette
subvention, pour une partie?
M. Bérubé: Sans dire qu'il y a un retard, cela
pourrait être tout à fait à temps. On devrait plutôt
corriger la question et demander comment on explique le fait que la subvention
porte sur un exercice financier vieux de quatre ans. Il n'y a pas
nécessairement de retard.
Industrie, Commerce et Tourisme
Le Président (M. Blais): Cela va? Industrie, Commerce et
Tourisme, engagement 100?
M. Bérubé: Nuance.
Le Président (M. Blais): Engagement 300?
M. Paradis: Engagement 100.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat de services
pour assurer la surveillance et l'entretien des installations et
équipements de la cale sèche de Les Méchins durant la
période hivernale et jusqu'à sa mise en exploitation. Le
fournisseur est Verreault Navigation Inc., Les Méchins, comté de
Matane. Le montant de l'engagement est de 75 000 $." Pourquoi a-ton
procédé par contrat négocié?
M. Bérubé: Pour la simple raison que cette cale
sèche est située dans la cour de M. Verreault.
Le Président (M. Gagnon): 300?
M. Bérubé: Ne me demandez pas, cependant, pourquoi
elle est située dans la cour de M. Verreault parce que je vous
dirais qu'elle a été construite en 1975.
M. Polak: Est-ce un de vos organisateurs?
M. Bérubé: Pardon?
M. Polak: M. Verreault est un de vos organisateurs dans le
comté de Matane?
M. Bérubé: Non, elle a été construite
en 1975 par l'ancien gouvernement. Alors, si vous voulez retourner
l'accusation, je n'ai aucune objection.
Le Président (M. Blais): Est-ce que nous passons, M. le
député de Sainte-Anne?
M. Paradis: Est-ce qu'elle est bien située?
M. Bérubé: Pardon?
M. Paradis: Est-ce qu'elle est bien située? Est-ce que
c'est à un bon endroit? C'est un choix judicieux?
M. Bérubé: Je ne vous dis pas que, si j'avais pris
la décision, j'aurais pris la même. Il est possible qu'à
l'époque, avec les éléments d'information que les
ministres libéraux avaient, ils étaient justifiés, mais,
après coup, il s'avère que c'était une mauvaise
décision, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de marché. Ce qui
fait que nous avons une cale sèche, mais pas de bateaux à faire
réparer. Cela fait penser à Mirabel, c'est une
spécialité libérale, comme chacun le sait.
M. Paradis: Vous dépensez 75 000 $ pour l'entretien des
installations?
M. Bérubé: Bien, écoutez, quand vous avez
investi 6 000 000 $!
M. Paradis: Oui, mais, s'il n'y a pas de bateaux!
M. Bérubé: II faut absolument entretenir les
moteurs, il faut éviter le vandalisme; il y a toute une
installation.
M. Paradis: Est-ce qu'elle va servir un jour?
M. Bérubé: Voulez-vous l'acheter?
M. Paradis: Non, non, non. Peut-être qu'un jour...
M. Bérubé: Le ministère a entrepris des
démarches pour trouver un acheteur.
Le Président (M. Blais): 300?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un contrat de services pour la
réalisation d'une étude portant sur l'opportunité de
fabriquer des canettes d'aluminium au Québec. Fournisseur choisi: Sores
Inc., Montréal. Le montant de l'engagement est de 33 130 $. Est-il vrai
que, sans attendre le résultat de l'étude, le gouvernement a
déjà décidé de la manière et autorisé
le pourcentage de canettes d'aluminium qui peut être fabriqué au
Québec en comparaison des bouteilles?
M. Bérubé: Nous n'avons pas...
M. Polak: En d'autres termes, que sous les pressions politiques
on a pris une décision sans attendre le rapport? D'ailleurs, je dois
vous dire que je suis bien content de votre décision parce que, dans mon
comté, j'ai la Domglas et on n'est pas très heureux des canettes
d'aluminium.
M. Bérubé: Le mémoire est venu au Conseil
des ministres. De mémoire, la décision ultérieure du
Conseil des ministres n'hypothèque en rien la décision
finale.
Le Président (M. Blais): 600? 601? 602? 603?
M. Polak: J'ai une question.
Le Président (M. Blais): À quel numéro, M.
le député?
M. Polak: En général, les catégories 600
jusqu'à 614.
Le Président (M. Blais): 600 à 614.
M. Polak: Est-ce qu'il y a encore des compagnies dans l'industrie
du textile, de la bonneterie et du vêtement qui fonctionnent sans
subventions?
M. Bérubé: Je pense que près de la
moitié des entreprises... Ah non, c'est dans le meuble. Je ne pourrais
pas vous dire quel est le pourcentage des entreprises qui ont profité du
programme.
M. Polak: Parce qu'on voit, chaque mois, au moins une vingtaine
d'exemples.
M. Bérubé: Nous avons mis sur pied un programme.
Quand le gouvernement fédéral a décidé de
réduire les barrières qui protégeaient l'industrie du
textile, de la bonneterie et de la chaussure au Québec, ces industries
se sont vues directement menacées par les importations
étrangères. Il y avait
donc, à ce moment-là, deux solutions. La première
solution, c'est qu'on les laissait crever et on perdait des dizaines de
milliers d'emplois. La deuxième solution, c'était qu'on essayait
de corriger cette superbe politique fédérale, à nouveau
très coûteuse pour l'industrie québécoise. On sait
que le Québec étant particulièrement fort dans ces
secteurs mous, il est particulièrement touché par les
décisions fédérales. L'autre solution, c'était que
le gouvernement du Québec essaie d'annuler l'effet négatif de la
décision fédérale sur cette industrie. C'est l'avenue que
nous avons choisie. Donc, si, d'un côté, nous attaquons
sévèrement le gouvernement fédéral pour son manque
de respect pour les besoins économiques du Québec, d'autre part,
nous essayons de faire notre possible pour corriger les erreurs les plus
grossières qu'il commet à notre égard. Et, à titre
d'exemple, nous avons mis sur pied ce programme universel d'aide aux
entreprises du secteur du textile pour que celles-ci modernisent leur
établissement, deviennent plus productives et soient donc plus en mesure
de faire face à la concurrence étrangère.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Suivant votre conception des politiques
gouvernementales dans ces domaines, M. le ministre, est-ce qu'il s'agit de
quelque chose qui s'imposait, de moderniser ces industries de façon
à les rendre plus productives et donc plus compétitives ou si on
doit opter pour des barrières tarifaires ou protectionnistes de quelque
nature que ce soit, sous forme de quotas ou de droits douaniers? Est-ce qu'on
ne se devait pas, au Québec, de moderniser ces secteurs?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Oui, on se devait de moderniser, mais de
la part d'un gouvernement comme le gouvernement fédéral qui a
juridiction dans toutes ces matières et les principaux pouvoirs, il se
devait, ce gouvernement, au moment où il décidait d'abolir les
quotas, de mettre sur pied un programme de manière que, après
l'abolition des quotas, l'industrie en place aurait été en mesure
de faire face à la concurrence étrangère; ce qu'il n'a pas
fait. D'un côté, il a aboli les quotas, mais de l'autre
côté, il n'a rien prévu pour relancer cette industrie.
Par exemple, lorsqu'en France la décision a été
prise de fermer un certain nombre de chantiers sidérurgiques, cela a
été fait, mais le gouvernement français avait mis en place
entre-temps une politique pour implanter des usines de fabrication
d'automobiles dans les régions qui allaient être affectées
par la fermeture des sidérurgies. Voilà ce qu'un gouvernement
sensé fait lorsqu'il doit procéder à une
réorganisation ou une restructuration de son industrie, de son
économie. Ce que le gouvernement fédéral a fait, c'est
bien simple, c'est qu'il a tout simplement annoncé que l'industrie du
textile va fermer au Québec. Mais lorsqu'on lui pose la question:
Qu'est-ce que vous allez faire pour remplacer les 80 000 emplois qu'on va
perdre? Rien. C'est là qu'est le problème. Le reproche que je
fais au gouvernement fédéral, c'est qu'il n'y ait pas 80 000
nouveaux emplois dans un secteur manufacturier dans toutes les régions
où nous avons une industrie du textile. Et là, au moment
où vous créez effectivement ces emplois, vous éliminez les
autres emplois moins productifs. Pour cela, aucun problème; cette
stratégie de restructuration, je la partagerais entièrement. Mais
mon objection, c'est qu'il n'y a pas le deuxième volet.
M. Paradis: Si je suis votre raisonnement, quant à vous,
votre politique aurait été pour le Québec - cela s'inspire
sans doute du virage technologique - dans une stratégie de
planification, de remplacer le secteur textile, bonneterie et vêtement,
par de la haute technologie, sur une base progressive, et d'abandonner ces
secteurs.
M. Bérubé: Non pas nécessairement
abandonner, puisque plusieurs de ces producteurs ont de la bonne marchandise.
Il faut quand même se dire que la Finlande et la France ont maintenu une
industrie du textile vivante dans des secteurs spécialisés en se
choisissant des créneaux. Par type de créneaux, on peut imaginer
des tissus de haute qualité. On peut imaginer aussi une
intégration du tissu et de la confection. Il y a ces choses
intéressantes que l'on peut faire. On peut également automatiser.
Comme on le sait, même dans les pays en voie de développement
aujourd'hui, l'industrie du textile est hautement automatisée et il y a
relativement peu de main-d'oeuvre. Une usine automatisée peut tout aussi
bien se construire au Québec qu'à Hong Kong. Je dirais même
plus: elle peut mieux se construire au Québec qu'à Hong Kong
parce que nous disposons ici de la main-d'oeuvre spécialisée en
termes d'électriciens, mécaniciens et ingénieurs, ce dont
ne disposent souvent pas les pays en voie de développement. Donc, on
pouvait effectivement restructurer une bonne partie de notre industrie du
textile pour la rendre concurrentielle - une partie, je ne peux pas vous dire
laquelle, je ne suis pas un spécialiste du secteur - en identifiant un
certain nombre de créneaux où elle avait une chance de percer. Ce
qui me frappe, c'est
que, dans certains cas... Je pense à une usine de tapis, par
exemple, où, par une restructuration, l'entreprise est parfaitement
rentable. Il y a plusieurs industries du textile au Québec qui sont
rentables. Donc, il aurait fallu mettre sur pied une politique
intégrée où l'élimination des quotas est
compensée par une politique de création d'emplois. Les quotas ne
sont éliminés que lorsque l'on a des emplois de remplacement, ce
qui n'a pas été la politique fédérale.
M. Paradis: Mais là, si on lisait des titres des journaux
cette semaine - je pense que c'était dans la Presse d'avant-hier ou
d'hier - le Québec s'attend de...
M. Bérubé: ... perdre 30 000 emplois.
M. Paradis: ... perdre 30 000 emplois, le Canada 50 000, dans ces
secteurs.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce que le travail qui a été fait
par le gouvernement du Québec dans le cadre de ces programmes de
modernisation est suffisant présentement ou si, malgré la
modernisation, malgré notre augmentation de productivité,
malgré notre progression au niveau compétition, on demeure aussi
vulnérables? (15 h 30)
M. Bérubé: J'aurais l'impression que c'est
insuffisant, parce que, si les chiffres qu'on nous citait étaient
exacts, les pertes d'emplois continueraient à être substantielles
en dépit d'un programme comme celui-là.
M. Paradis: Dans ce programme-là, il y a quand même
un effort important, il y a quand même des sommes qui repassent tous les
mois et, s'il fallait les additionner depuis un an et demi, on aurait d'assez
beaux montants. Est-ce que, lorsque vous avez établi votre
stratégie, vous l'avez établie indépendamment du secteur
du textile, sans tenir compte des créneaux dont vous parliez, etc?
Est-ce qu'au Québec, quand on a décidé d'appliquer cette
somme d'argent qui est importante, on a évalué l'ensemble du
problème ou est-ce qu'on a dit: Que tout le monde se modernise un peu,
puis on verra ce qui arrivera?
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous le dire.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 615, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à divers organismes sous forme
d'une prise en charge d'une partie du coût d'emprunts contractés
pour fins d'achat de machinerie, de bâtisses et de construction ou de
modernisation de bâtisses. Le montant global est de 2 145 075 $ et il y a
une liste en annexe. Prenons le numéro 1225, au programme 5, "les
Entreprises Gagnon et Lessard, Roberval, Québec. Nature de l'entreprise:
restaurant; but de l'emprunt: achat d'équipement et aménagement
de sa bâtisse de Roberval; montant de l'emprunt: 278 000 $; nombre
d'emplois créés, 15; montant de la subvention: 60 000 $."
J'imagine que cette entreprise était déjà en
activité. Elle comptait combien d'employés avant d'effectuer cet
investissement?
M. Bérubé: Je n'ai pas ces renseignements.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 616?
M. Polak: J'ai une question additionnelle.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Sur la liste, à l'article 1202, Meubles
Daveluyville Ltée, on a donné une subvention de 143 000 $. J'ai
noté que la même compagnie se retrouve dans les subventions, au
programme 602, pour une somme de 46 484 $. Est-ce que ce serait possible qu'une
compagnie reçoive une subvention "dans le cadre du programme visant
à stimuler l'innovation dans l'industrie du meuble" et, à part
cela, une autre subvention "sous forme d'une prise en charge de coût
d'emprunts"? Je pense qu'à un moment donné on va être
tellement subventionné qu'on se demande où est la force
même de la compagnie. Mais il y a des critères qui sont
établis pour cela?
M. Bérubé: Suivant chaque programme. Par exemple,
elle pourrait même, si elle faisait de l'exportation, avoir droit
à des subventions au chapitre de l'exportation. Il y a, comme vous le
savez, quelques centaines de programmes d'aide à Ottawa, il y a quelques
centaines de programmes d'aide à Québec. Cela fait un total de
près de 450, si je ne m'abuse. Il faut maintenant un doctorat es
sciences pour pouvoir patauger au milieu de tous ces programmes
gouvernementaux.
M. Paradis: Sur la même question, est-ce que vous avez
déjà considéré au niveau du gouvernement provincial
la possibilité de simplifier toute cette procédure-là,
parce que ce ne sont pas tous les gens qui veulent se lancer en affaires qui
possèdent le doctorat dont vous parliez?
M. Bérubé: Le guichet unique, comme vous le savez,
c'est déjà commencé.
M. Paradis: À Sherbrooke, il y a une expérience
pilote.
M. Bérubé: Oui, on commence et on va étendre
cette notion de guichet unique à tout le Québec pour avoir une
seule porte d'entrée. Quant à savoir si on peut éliminer
le nombre de programmes, je pense qu'il y a beaucoup de ces programmes,
finalement, qui servent peu pour de tout petits montants. On peut se demander,
si ce programme sert peu, pourquoi on le conserverait. Peut-être qu'il y
aurait lieu, au ministère de l'Industrie et du Commerce, de se
définir de nouvelles priorités beaucoup plus resserrées et
de supprimer tous les autres programmes. Je sais que la conséquence de
cela, c'est que quelqu'un qui aurait pu avoir une subvention pour tel aspect
qui l'intéressait, lui, plus particulièrement ne pourra plus
l'avoir, c'est-à-dire, qu'on va limiter le nombre de personnes
admissibles.
M. Paradis: Oui, mais il y a une autre conséquence
actuelle, M. le président du Conseil du trésor, c'est que celui
qui a une entreprise de dimension moyenne et supérieure a
généralement les moyens, s'il ne peut le faire lui-même, de
se payer le docteur ès sciences. Celui qui a vraiment une PME entre cinq
et quinze emplois ne peut en bénéficier finalement.
M. Bérubé: II faut vous dire que plus votre
programme sera important en quantité d'argent, moins vous pourrez
être flexible quant à vos normes d'admissibilité. Vous
devrez vous concentrer dans des secteurs particuliers, en fonction de vos
priorités. Ce qui se produit avec tous ces programmes, c'est que
à peu près tout le monde est en mesure de faire appel à un
ou l'autre programme...
M. Paradis: Sauf les petites PME, qui sont un peu
écartées dans tout cela.
M. Bérubé: Oui, mais, en général,
elles réussissent souvent à trouver au moins une porte d'un petit
programme quelconque dont elles pourraient bénéficier. On peut se
demander dans quelle mesure ce petit programme a un impact réel sur le
développement économique du Québec. Si j'avais une
critique à faire quant à l'administration du ministère de
l'Industrie et du Commerce au cours des 25 dernières années, cela
serait de créer continuellement de nouveaux programmes...
M. Paradis: Sans remettre en question.
M. Bérubé: ... sans jamais remettre en question les
programmes antérieurs. C'est une préoccupation de l'actuel
ministre de l'Industrie et du Commerce d'essayer d'apporter une simplication
plus grande dans tous ces programmes.
M. Paradis: Est-ce qu'il va rester là assez longtemps pour
cela?
M. Bérubé: Je ne sais pas. La Chambre de commerce
de Montréal semble trouver, comme d'ailleurs tous ses collègues,
que l'actuel ministre de l'Industrie et du Commerce fait un excellent travail.
Ils ont supplié le premier ministre de le maintenir à son
poste.
M. Paradis: Est-ce qu'il n'y a pas beaucoup de
télégrammes qui ont été envoyés dans votre
cas, vous aussi, de la part des syndicats de la fonction publique?
M. Bérubé: J'en ai très peu reçu des
syndicats des secteurs public et parapublic. J'en suis profondément
désolé.
Le Président (M. Gagnon): 616? 617? 618? 619? 620? 621?
622? 622, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Gecanimex Ltée,
Montréal, sous forme de prise en charge d'une partie du coût des
emprunts utilisés pour le financement des exportations et pouvant
atteindre 2% des ventes à l'exportation. Montant de l'engagement: 45 800
$. Nature de l'entreprise: compagnie d'exportation et importation." S'agit-il
d'un grossiste en importation et exportation ou si c'est une compagnie qui
oeuvre dans un domaine spécifique?
M. Bérubé: On va vous chercher Gecanimex.
M. Paradis: M. le Président, j'aperçois le
député d'Iberville qui nous quitte. J'espère qu'il va
revenir participer à nos travaux d'ici la fin de la journée.
M. Bérubé: Ma documentation est on ne peut plus
succincte.
Une voix: II est toujours le bienvenu!
M. Paradis: Le député d'Iberville, cela a l'air
d'être un groupe de son comté.
M. Bérubé: Je dois dire que la documentation mise
à ma disposition est on ne peut plus succincte. Je n'ai pas de
renseignements.
Le Président (M. Gagnon): 623? 624? 800? 801? 802? 802, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: II doit y avoir des emplois
créés là-dedans.
M. Polak: Subvention à Allis-Chalmers Canada Inc.,
Lachine. Montant de l'engagement: 735 000 $. Fabricant d'équipement
minier et métallurgique. Je ne voudrais pas que le ministre pense que le
nombre d'emplois créés ne joue pas un rôle constant dans
notre inquiétude.
M. Bérubé: Je n'ai pas eu le temps encore de les
faire éliminer de vos cahiers, mais cela va venir.
M. Polak: Je comprends. Je voulais juste noter les 71 emplois
créés; encore la même remarque au point de vue de la
vérification, etc., s'applique.
Le Président (M. Gagnon): 803?
M. Bérubé: Je voudrais souligner que la même
réponse, etc., s'applique.
Le Président (M. Gagnon): 803? 804? 803, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Prêt à Forexport Inc., Québec,
dans le cadre du programme visant à favoriser l'expansion de
l'entreprise manufacturière innovatrice. Montant de l'engagement: 500
000 $. Nature de l'entreprise: consortium pour l'exportation du bois de sciage
et autres produits du bois." Le consortium est composé de quels
manufacturiers?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Placements Jan-Sol, qui contrôle
Grondin et Fils, et les Industries Aurèle Lord, Gérard
Crête et Fils et Forex Inc., ainsi que Placements Weiss et Forex,
mixte.
M. Paradis: Ce prêt est à quel taux? S'agit-il d'un
prêt sans intérêt pour les deux premières
années et une petite formule d'ajustement par après?
M. Bérubé: II me semble que oui. M. Paradis:
De façon certaine.
M. Bérubé: Je vais vous dire cela. Je pense qu'il
faudrait voir les normes du programme. Je ne les sais pas par coeur, mais il me
semble que c'est 10%. On n'a pas les normes. De mémoire, je crois que
c'est 0 pendant deux ans et ensuite, 10% par année.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 804, 805, 806, 807,
808, 809 et 810.
M. Rochefort: Vendu.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 810.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Prêt à Mendes Inc., Québec, dans
le cadre du programme visant à favoriser l'expansion de l'entreprise
manufacturière innovatrice. Montant de l'engagement: 350 000 $. Nature
de l'entreprise: Manufacturier de planteurs et d'équipement de quilles
et concessionnaire de tables de billard."
Je voudrais savoir, quand on parle d'entreprise manufacturière
innovatrice, ce qu'il y a d'innovateur dans les tables de billard et les
quilles? Est-ce que cela ne sera pas considéré comme standard ou
si c'est une quille d'un type différent qu'on n'a jamais vu?
M. Bérubé: On pouvait lire dans un journal,
récemment, un topo sur cette entreprise. Il s'agit d'un nouveau jeu de
quilles. Si je me souviens bien, c'est un petit jeu de quilles un peu portatif
que l'on peut installer pratiquement dans les magasins. C'est un bloc unitaire
avec l'allée de quilles et le planteur de quilles au bout. On peut
facilement l'installer où on veut. L'objectif étant d'exporter ce
genre de jeu de quilles un peu partout. Vous en aurez partout où vous
irez, dans tous les restaurants. Cela s'appelle "Bowlingo".
M. Polak: Comment?
M. Bérubé: "Bowlingo". Cela va faire comme les
machines à boules que l'on connaît dans beaucoup de restaurants,
particulièrement dans les cafés français, où il n'y
a jamais moyen même de prendre un café maintenant sans avoir des
machines à boules qui vous cassent les oreilles. Maintenant vous aurez
des jeux de quilles complets.
M. Polak: D'accord.
M. Bérubé: Vous pouvez même en avoir un pour
votre sous-sol. Paraît-il que cela s'incorpore dans un sous-sol, vous
pouvez en mettre partout. Un maniaque des quilles là...
M. Polak: J'ai une maison bien modeste. Je n'ai pas de
sous-sol.
M. Bérubé: Vous n'avez pas de sous-sol?
M. Polak: Rien. L'eau est entrée dans la maison durant les
jours de pluie.
M. Bérubé: Avez-vous un deuxième
étage?
M. Polak: Non, non plus. J'ai juste un petit toit.
M. Bérubé: Ah oui! Si je comprends bien vous avez
un condominium, comment s'appelle-t-il?
M. Polak: Ce n'est pas un condominium, c'est un appartement
à côté du surintendant. C'est le député
Fortier qui a un condominium.
M. Bérubé: En fait, si je comprends bien, vous avez
un petit appartement modeste aux Jardins Mérici ou quelque chose dans le
genre.
M. Polak: Non, non pas aux Jardins Mérici. Je ne vais pas
là. Je vis au Saint-Amable.
Justice
Le Président (M. Gagnon): Justice.
Engagements 100, 101, 102, 300, 301, 302.
Engagement 400. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 400. "Subvention à Alimentation
Léo Collin Inc., Montmagny, à titre d'aide financière
suite aux inondations survenues en août 1981. Montant de l'engagement: 70
836 $."
S'agit-il d'un programme normé?
M. Bérubé: Engagement 400? C'est un cas unique,
hors norme.
Lorsqu'une entreprise dispose d'un chiffre d'affaires qui excède
1 000 000 $ par année, elle n'est pas admissible au programme
normé d'indemnisation en cas d'inondation.
M. Paradis: Est-ce que cette zone avait été
désignée?
M. Bérubé: Oui. Il faut qu'elle soit
désignée pour être admissible. Donc, même lorsque
l'on désigne une zone, les entreprises ayant un chiffre d'affaires
excédant 1 000 000 $ ne sont pas admissibles à l'aide
gouvernementale. Toutefois, le programme est ainsi constitué que le
Conseil du trésor peut, sur une base ad hoc, accepter des
indemnités. Au Conseil du trésor, avec mes collègues, nous
nous sommes donné une règle. Si on nous fait la preuve que sans
subvention l'entreprise va faire faillite et va fermer ses portes, nous
acceptons de verser la subvention. Si, cependant, on ne nous fait pas cette
preuve que l'entreprise va fermer advenant l'absence de subvention, nous ne
subventionnons pas.
M. Paradis: Comment déterminez-vous le montant?
M. Bérubé: Pour le montant, cependant, on applique
les mêmes normes que pour les autres.
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: On extrapole tout simplement.
M. Paradis: Les mêmes normes que d'anciens normés.
(15 h 45)
M. Bérubé: En d'autres termes, tout le monde a
droit à cette subvention s'il a un chiffre d'affaires de moins d'un
million, qu'il soit menacé de fermeture ou non. Sauf qu'à ceux en
haut de un million, nous ne l'accordons que s'il y a menace de fermeture. Je
sais que, dans la région de l'Estrie en particulier, récemment,
il y a un cas qui revient régulièrement où on s'insurge
contre le fait que nous n'avons pas donné à cette entreprise de
subvention, sauf que les bilans pro forma que nous avions eus à ce
moment-là nous indiquaient que l'entreprise n'était pas
menacée de fermeture.
M. Paradis: Je vois que c'est une inondation en août 1981.
Est-ce qu'une personne peut revenir? Supposons que la compagnie...
M. Bérubé: L'année suivante?
M. Paradis: ... l'année suivante, ses bilans ont
changé à la suite de la crise économique, etc., et que
là, elle est menacée de fermeture.
M. Bérubé: Non, mais, comme il y a eu encore
d'autres inondations au printemps dernier...
M. Paradis: Vous êtes optimiste.
M. Bérubé: ... si elle se refait inonder de nouveau
et qu'à ce moment-là la situation financière est
différente, oui, elle peut avoir une subvention.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800?
M. Polak: Engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat pour la location et l'entretien d'un
ordinateur, pour une période de soixante mois à compter du 1er
avril 1982. Plus bas soumissionnaire: IBM Canada Ltée, Québec.
Montant de l'engagement: 1 464 415,20 $." Quand on voit les soumissionnaires,
c'est indiqué "deux ans". Alors, il semble qu'on ait soumis un contrat
pour deux ans, mais le contrat a été accordé
pour cinq ans. Est-ce qu'il y a une raison pour cela?
M. Bérubé: Je n'ai pas la raison, s'il y en a
une.
M. Polak: C'est parce que la soumission de la compagnie Amdahl,
qui n'a pas eu le contrat, c'est vrai, pour une période de deux ans,
était beaucoup plus élevée que celle de IBM Canada
Ltée, mais peut-être que sur une base de cinq ans, elle aurait
été capable.
M. Bérubé: Les deux étaient dans la
même situation.
Une voix: On va vérifier?
M. Bérubé: Non. C'est vrai, la demande de
soumissions a été faite sur une base de deux ans, mais le contrat
a été octroyé sur une base de cinq ans.
M. Polak: Vous savez que, si on fait une soumission sur cinq ans,
le prix peut être différent. Surtout pour une compagnie qui,
peut-être, n'est pas aussi connue sur le marché que IBM Canada
Ltée, cela peut être plus intéressant sur une
période de cinq ans. Je n'ai aucune idée si cela peut varier dans
le prix.
M. Bérubé: Oui, mais les deux industries sont sur
une base comparable; les deux ont soumissionné sur une base de deux
ans.
M. Polak: Oui, c'est vrai. Il y a même une grande
différence entre les deux contractants. On ne sait pas si la même
comparaison aurait été valable pour une période de cinq
ans.
Le Président (M. Gagnon): Avant d'entamer Loisir, Chasse
et Pêche, j'ai envie de vous suggérer qu'on prenne 5 ou 10 minutes
et on reviendrait à 16 heures. Est-ce que vous êtes d'accord?
M. Polak: Mais, j'étais fier d'être seul, au nom de
l'Opposition, pour continuer, parce que mon chef d'équipe vient de
partir. Je pensais que même le président avait confiance en moi,
mais je vois que vous ne l'avez pas.
Le Président (M. Gagnon): J'ai parfaitement confiance en
vous, vous êtes libre d'accepter ma suggestion.
M. Bérubé: C'est vrai, M. le Président, que
c'est rare que le Parti libéral fasse confiance au député
de Sainte-Anne pour défendre les intérêts libéraux,
mais je dois dire qu'il fait bien cela, il fait son travail correctement.
Parfois, à cause de certaines de ses interventions sur les avocats, je
me sens obligé de me porter à la défense des avocats,
mais, enfin, je n'ai pas d'objection à attendre encore 10 minutes, si le
député de Sainte-Anne le désire.
M. Polak: Je serais très honoré, M. le ministre,
que vous me fassiez confiance vu que mon chef d'équipe est parti, parce
que j'ai tout de même des ambitions politiques. Devenir responsable,
c'est tout de même important. J'aimerais continuer quelques minutes.
M. Bérubé: Je dois dire qu'effectivement, depuis le
départ du député de Brome-Missisquoi, le quotient
intellectuel de l'Opposition s'est accru d'au moins 50%.
Loisir, Chasse et Pêche
Le Président (M. Gagnon): Alors, Loisir, Chasse et
Pêche, engagement 100? Engagement 400?
M. Polak: Non, engagement 100, j'ai une question
immédiatement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat pour l'achat d'étiquettes en plastique,
non corrosives, à fermoir, pour l'étiquetage du saumon.
Fournisseur: Hansen Gray et Associates Ltd., Winnipeg, Manitoba. Montant de
l'engagement: 58 770 $." Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle on a choisi
une compagnie de Winnipeg? Est-ce que cela veut dire qu'il n'y a pas de
fournisseurs québécois capables de fournir ce même
service?
M. Blais: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Terrebonne.
M. Blais: Maintenant que le député chef
d'équipe du Parti libéral est revenu, je crois que le
député de Sainte-Anne n'aura plus d'objection à ce qu'on
prenne nos dix minutes.
Le Président (M. Gagnon): Je suspends les travaux
jusqu'à seize heures.
(Suspension de la séance à 15 h 51)
(Reprise de la séance à 16 h 06)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît;
Loisir, Chasse et Pêche, engagement 400. Nous sommes maintenant en
onde.
M. Polak: M. le Président, je pourrais commencer. Je veux
demander au ministre s'il y a des fournisseurs québécois
disponibles et quelle est la raison pour laquelle on est obligé d'aller
à Winnipeg.
M. Bérubé: À Winnipeg. C'est un cas
particulier.
M. Polak: Je le pensais.
M. Bérubé: Je vais vous expliquer cela. Les
provinces canadiennes - il s'agit d'un cas de coopération proprement
canadienne - ont convenu toutes ensemble qu'elles étiquetteraient leur
saumon de la même façon et je vais vous expliquer pourquoi. Le
saumon se promène. Alors, théoriquement, il remonte dans la
même rivière, mais, justement, on étudie pour voir s'il
remonte dans la même rivière. Il y a donc avantage à ce que
lorsqu'on étiquette un saumon, on le fasse d'une façon
universelle qui permette qu'on le retrace.
M. Polak: Qu'il soit francophone, anglophone.
M. Paradis: Faut-il l'étiqueter en français ou en
anglais?
M. Polak: M. le Président, avant de continuer, est-ce
qu'on peut avoir notre recherchiste? J'ai d'autres questions.
M. Bérubé: Donc, essentiellement, ce que je
comprends, il s'agit d'un programme d'étiquetage pancanadien et, ce
fournisseur canadien, qui fournit toutes les provinces, est situé au
Manitoba. On fait appel à lui directement parce que c'est le seul qui
fabrique cette étiquette sur laquelle les provinces se sont mises
d'accord.
M. Polak: On appelle cela le fédéralisme
coopératif.
M. Bérubé: C'est un beau cas de
fédéralisme coopératif. Ce qui montre d'ailleurs...
M. Blais: Que les poissons sont pour le fédéralisme
coopératif.
M. Bérubé: Non. Je pense que cela illustre
très bien le point de la souveraineté-association...
Une voix: Ah!
M. Bérubé: ... car on voit qu'il est possible, sans
tutelle fédérale, de s'entendre avec les autres provinces sur une
base d'égalité.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600.
M. Paradis: Engagement 400.
M. Bérubé: Tu cherches une réponse.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Soumissions publiques. Contrat pour l'achat de 111
véhicules, dont 97 de type 4 x 2 et 14 de type 4x4, comprenant des
voitures de tourisme, des camionnettes et des fourgonnettes. Plus bas
soumissionnaires: Automobiles Guy Beaudoin Inc., 347 202,72 $; Denis
Pépin Autos Ltée, 140 779,08 $; Universel Auto Ltée, 105
492,13 $; Automobiles Le Grand Trianon Ltée, 84 714,12 $; Poulin Auto
Centre Inc., 22 556,10 $. Montant de l'engagement: 700 744,15 $."
On dit qu'on procède par plus bas soumissionnaire. Est-ce que ces
soumissionnaires se sont regroupés pour offrir ces véhicules?
M. Bérubé: Par unité. Vous avez des
commandes. Par exemple, voitures de tourisme, 82 de type 4 cylindres pour
l'unité de Trois-Rivières, il y a des soumissions publiques.
Celui qui l'a remporté, c'est Automobiles Guy Beaudoin Inc., Lyster. Un
autre exemple, unité de Hull, voitures de tourisme de type 4
cylindres.
M. Paradis: Est-ce que vous avez de grandes différences de
prix - ils ne sont pas inscrits dans nos cahiers - lorsque vous allez en
soumissions publiques?
M. Bérubé: Oui. Je peux vous donner un exemple.
Pour l'unité de Trois-Rivières, dans un cas, on a
soumissionné à 6790 $, les autres à 6734 $, 8503 $ et 6681
$. Entre le plus bas et le deuxième, il n'y a pas beaucoup
d'écart, mais, quand même, cela peut monter jusqu'à 8500
$.
M. Polak: Question additionnelle.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Pour quelle raison n'a-t-on pas mentionné ici le
nom du deuxième soumissionnaire qui a perdu le contrat? Parce qu'il est
toujours bon d'être capable de comparer. Si vous commencez à nous
donner seulement ceux qui ont eu le contrat et pas les autres noms...
M. Bérubé: C'est le plus bas soumissionnaire, mais,
si vous voulez la liste de ceux qui ont mal aiguisé leur crayon, je n'ai
pas d'objection.
M. Polak: On a toujours le plus bas soumissionnaire, mais on a
aussi les noms d'au moins un ou deux autres pour comparer les prix. C'est par
exception qu'on ne les mentionne pas ici. J'aimerais bien que l'exception ne
devienne pas la règle.
M. Bérubé: Là, je ne le prends pas. M. le
Président, tantôt, le député de Sainte-Anne, parlant
des avocats, devait dire, et je le cite...
M. Polak: Pourquoi riez-vous, M. le ministre?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre!
M. Bérubé: Est-ce qu'il n'y a pas peut-être
un certain abus que ces avocats font? Vous savez que ces avocats ont tendance
à exagérer...
Une voix: Un peu. M. Bérubé: ... un peu.
M. Polak: C'est vrai.
M. Bérubé: Donc, après cette accusation
sournoise que le député de Sainte-Anne...
M. Polak: Ce n'était pas une accusation.
M. Bérubé: ... faisait à l'égard des
avocats, voilà maintenant qu'il nous accuse, tout aussi sournoisement,
de camoufler les prix et de ne pas véritablement le donner au plus bas
soumissionnaire. Je tiens à rassurer le député de
Sainte-Anne...
M. Polak: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Depuis deux heures, le ministre n'a pas fait de fausses
accusations, mais là, il reprend encore le même ton que ce matin
lorsqu'il a dit que j'étais endormi, paresseux et brutal.
M. Bérubé: Non, non, non, mais endormi, oui.
M. Polak: II m'a même dit que j'étais un menteur ou
que j'accusais quelqu'un d'être menteur. Maintenant, encore une
accusation.
Il interprète mal mes paroles. Tout ce que je demandais - je suis
en faveur de donner cela au plus bas soumissionnaire - c'est d'identifier les
numéros deux et trois, comme, d'ailleurs, on le voit dans tous les
autres contrats. Je ne dis pas que vous avez caché cela
expressément, mais, connaissant la tendance de ce gouvernement, je n'ai
pas confiance. Je vérifie tout.
M. Bérubé: Les documents seraient
véritablement trop volumineux si, pour toutes les subventions
gouvernementales, on vous donnait toutes les soumissions publiques.
M. Polak: Non, pas toutes.
M. Bérubé: Je les ai et, si vous en voulez, vous me
posez la question et je vous réponds.
M. Polak: Je demande donc au ministre de produire, la prochaine
fois, les noms des autres soumissionnaires, seulement les numéros deux
et trois, comme d'habitude, pas tous les soumissionnaires, pour qu'on puisse
voir la différence entre le numéro un et le numéro deux,
comme c'est, d'ailleurs, l'habitude pour tous les contrats.
M. Bérubé: Non, je préfère
répondre à vos questions, parce que cela fait un document qui est
trop volumineux.
M. Polak: Mais pourriez-vous répondre rapidement? Sur les
cinq soumissionnaires, y en a-t-il un qui est très proche ou est-ce une
grande différence?
M. Bérubé: Si vous voulez ce document explicatif,
je n'ai pas d'objection à vous le fournir.
M. Polak: C'est cela. C'est tout.
M. Bérubé: Parfait! Je vous fournis le document
explicatif.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600? Engagement 601?
Engagement 602? Engagement 603?
M. Paradis: Engagement 603.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 603, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux d'aménagement d'une
salle de conférences au Vieux Manoir du Français au Bic, à
Rimouski. Le plus bas soumissionnaire: les Entreprises Perenne Rimouski Inc. Le
montant de l'engagement est de 35 079 $." Quel usage fait-on de cette salle de
conférences?
M. Bérubé: Je n'en ai aucune idée. Comme
c'est le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, c'est
une auberge et un restaurant, propriété du ministère,
réseau de l'hôtellerie, dont l'exploitation est confiée
à contrat à l'entreprise privée. Si je comprends bien,
c'est une auberge et un restaurant du ministère dans le parc du Bic,
exploités à contrat.
M. Paradis: D'accord.
M. Polak: Question additionnelle.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je note ici que le deuxième, c'est Construction
J.-B. Saint-Pierre. D'ailleurs, je dois remarquer, M. le ministre, qu'on a bien
mentionné ici les numéros deux, trois et quatre. Le numéro
deux est seulement 102 $ plus élevé que le gagnant, et il y a
seulement une différence de 8 $ entre les numéros deux et trois.
Je voudrais savoir si, pour les imprévus et les variations, c'est
toujours les mêmes 10%.
M. Bérubé: Même montant.
M. Polak: II n'y a pas de possibilité de jouer avec
cela.
M. Bérubé: Non, à moins qu'il n'y ait un
changement aux plans et devis.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 604, 605, 606, 607
et 608? (16 h 15)
Transports
Transports: 300? 301? 302? M. Paradis: 302.
Le Président (M. Gagnon): 302. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour l'achat de 700 000 kilogrammes de
microbilles de verre en sacs de 25 kilos pour être incorporées
à la peinture de signalisation posée sur les routes. Fournisseur:
Les Industries Potters Ltée, Laprairie. Montant de l'engagement: 468 342
$." Il s'agit d'un contrat négocié. S'agissait-il du seul
fournisseur au Québec?
M. Bérubé: Je parierais ma chemise mais, avant de
le faire, je vais quand même aller vérifier. Comme il n'existe
qu'un seul fabricant de microbilles de verre, alors, je gage ma chemise.
Le Président (M. Gagnon): C'était 302. 303?
304?
M. Paradis: 304.
Le Président (M. Gagnon): 304. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 34 533 $ le
coût d'impression de copies de plans. Fournisseur: Les Reproductions PMP
Enr., Chomedey. Montant de l'engagement: 13 365 $." À quoi est dû
le supplément?
M. Bérubé: On me dit qu'on n'avait pas prévu
l'ajustement de prix rétroactif au 1er avril 1981, représentant
un montant de 12 038,09 $ lorsque nous avons demandé une
réduction de cette commande.
M. Paradis: Avez-vous lu ce que j'ai compris?
M. Bérubé: On me dit que ce sont deux
spécialistes communiquant entre eux! Non, si vous voulez vraiment savoir
pourquoi, je ne le sais pas. La lettre que j'ai ici, qui est la lettre que le
responsable de l'administration a adressée au ministère des
Transports, service de l'Approvisionnement, n'est certainement pas très
claire. Une chose est sûre, c'est qu'ils ont besoin d'une quantité
additionnelle de 16 500 mètres carrés pour terminer
l'année financière. Cela, ils le disent.
M. Paradis: Et ça comprend combien des 13 000 $
additionnels?
M. Bérubé: Cela n'est dit nulle part mais ils
disent que cette modification, l'achat additionnel de 16 500 mètres,
c'est ce que je comprends, est nécessaire parce qu'ils n'ont pas
prévu l'ajustement de prix rétroactif au 1er avril 1981, qui
représentait un montant de 12 038 $ lorsque nous avons demandé
une réduction de cette commande.
M. Paradis: C'est ce que je comprends. Ils avaient demandé
une réduction et, là, ils ont une augmentation.
Une voix: C'est égal à l'augmentation de coût
du service...
M. Bérubé: Oui, c'est subtil, M. Morneau, je pense
que vous avez raison. Ce sont en général des commandes ouvertes.
Ce qui est arrivé, c'est que, comme ils n'avaient pas prévu
l'augmentation des prix, ils ont épuisé le montant qui
était alloué et ils ont manqué de fonds.
Le Président (M. Gagnon): 400? 401? 600? 601?
M. Polak: On saute beaucoup. Est-ce qu'il n'y a rien de
sérieux là-dedans, M. le ministre?
Le Président (M. Gagnon): 602? 603? M.
Bérubé: II n'y a rien à 603.
Le Président (M. Gagnon): 604? 605? 606? 607? 608? 609?
610?
M. Paradis: 610.
Le Président (M. Gagnon): 610. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions de transport scolaire à diverses
commissions scolaires pour l'année scolaire 1981-1982. Montant de
l'engagement: 877 452 $." Est-ce que la responsabilité du transport
scolaire est présentement transférée aux commissions
scolaires?
M. Bérubé: Je croirais que si.
M. Polak: Je peux répondre étant ancien commissaire
scolaire.
M. Bérubé: Je croirais que si, dans le prochain
budget.
M. Polak: II y a une enveloppe accordée à chaque
commission scolaire.
M. Paradis: Est-ce que cette enveloppe est gelée ou
est-elle augmentée suivant l'augmentation du coût du
transport?
M. Bérubé: Elle est indexée au coût du
transport, avec cependant une compression.
M. Paradis: C'est-à-dire moins que le coût du
transport.
M. Bérubé: C'est cela. C'est l'indice des prix au
transport moins une correction.
M. Paradis: Est-ce que la correction est importante ou...?
M. Bérubé: Non, 1% à 2% il me semble.
M. Paradis: Pourquoi l'avez-vous faite si elle n'est pas
importante?
M. Bérubé: Dans un effort de compression des
dépenses.
M. Paradis: Mais vous les refilez aux commissions scolaires.
M. Bérubé: Non, je les refile aux
transporteurs.
M. Paradis: Vous les refilez aux transporteurs?
M. Bérubé: Oui, c'est-à-dire que la marge de
profit est moindre. Il faut vous dire que les transporteurs ont une flotte de
véhicules pratiquement entièrement capitalisée dans la
mesure où le gouvernement a, dans le passé, été
peut-être un peu généreux dans ses tarifs de transport
scolaire, ce qui entraînait des marges de profit substantielles. Il y
avait place pour une certaine compression. Soulignons aussi que, dans le
passé, il y a eu des fermetures d'écoles entraînant du
transport scolaire facilité par le fait que l'enveloppe qui venait du
ministère des Transports était indépendante de celle du
ministère de l'Éducation, ce qui voulait dire qu'on
économisait d'un côté par une fermeture d'école et
que le coût du transport scolaire additionnel était
défrayé directement par le ministère des Transports; ce
qui fait qu'il pouvait ne pas y avoir d'économie sauf pour la commission
scolaire; globalement il pouvait ne pas y en avoir, ce qui a amené
certains abus. Ce qui, en pratique, fait que maintenant, avec cette enveloppe
fermée où les commissions pourront prendre de l'argent de cette
enveloppe, la virer au fonctionnement de l'école, les commissions
pourront prendre de véritables décisions économiques
optimales puisqu'elles contrôleront véritablement les deux
enveloppes, ce qui n'était pas possible dans le passé.
Maintenant, je sais que nous avons approuvé, au Conseil du
trésor, le cadre financier pour l'année prochaine, je crois qu'il
y a eu négociation et entente et cela devrait s'appliquer normalement
dans le nouveau budget, mais certainement pas rétroactivement au budget
actuel.
M. Paradis: Est-ce qu'on va continuer dans les milieux ruraux ou
semi-ruraux, où il y a francophones et anglophones, le
dédoublement du service de transport scolaire? Vous comprenez ce que je
veux dire: l'autobus qui passe, qui saute une porte, fait monter des
élèves et, dix minutes après, il y a un autre autobus qui
passe et qui saute une porte; les deux autobus qui se promènent à
moitié vides dans...
M. Bérubé: Ce sont deux commissions scolaires
différentes. Je pense qu'il faudrait recommander en fait le projet de
réforme scolaire du Dr Laurin et fusionner les commissions scolaires, ce
qui réglerait ce problème.
M. Polak: C'est inclus dans son projet.
M. Paradis: Je pense que, comme vous l'avez fait pour le saumon,
il y a des
possibilités d'ententes administratives...
M. Bérubé: ... entre les commissions scolaires?
Bien oui.
M. Paradis: ... parce que le programme du Dr Laurin, qu'il soit
modifié ou intégral, suivant ce que j'en ai entendu, ne sera pas
en vigueur cette année.
M. Bérubé: Non, cela m'étonnerait.
M. Paradis: Je pense que la date visée est 1984, mais
est-ce que, dans un effort de rationalisation des dépenses...
M. Bérubé: ... la commission scolaire pourrait le
faire?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Je ne le sais pas. Il faudrait demander
au ministère de l'Éducation, je ne connais pas ses normes. Est-ce
qu'il y a un règlement du ministère de l'Éducation
interdisant à une commission scolaire de s'associer à une autre
commission scolaire pour optimiser son transport scolaire? J'en doute. J'en
douterais beaucoup. Si les relations entre francophones et anglophones dans le
comté de Brome-Missisquoi, par suite des propos incendiaires de leur
député, sont au pire, vraiment le député
lui-même n'a qu'à s'en prendre - je parle du député
fédéral...
M. Paradis: Je pense que...
Le Président (M. Gagnon): Engagements 611 et 612.
M. Paradis: ... le président du Conseil du trésor,
qui vient passer ses vacances, ses fins de semaine dans le comté de
Brome-Missisquoi, est à même de se rendre compte que les relations
sont au beau fixe parmi la population et entre la population et son
député.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 611, 612 et 613.
M. Paradis: Engagement 614.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 614, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 615, excusez.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 615.
M. Paradis: Engagement 615. "Supplément pour porter
à 774 025 $ le coût des travaux de terrassement, de structure de
chaussée et de drainage sur le chemin Lac-
Sainte-Marie dans la municipalité du Lac-Sainte-Marie,
comté de Gatineau. Montant de l'engagement: 34 825 $." À quoi est
dû ce supplément?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je vais vous donner cela, vous allez
trouver cela passionnant, on en a pour trois heures. Auriez-vous objection
à ce qu'on demande au ministère de vous fournir ces
données?
M. Paradis: Vous êtes incapable de raccourcir les trois
heures?
M. Bérubé: II y a du déblai de
deuxième classe "supplémentaire en moins". Excusez-moi, c'est
négatif.
M. Paradis: Supplémentaire en moins?
M. Bérubé: Non, négatif, parce, dans
certains cas, il y a des diminutions. Dans certains cas, il y a eu des
quantités en moins, d'autres en plus. Alors, du déblai de
première classe, il y a eu une diminution de 2000 $. Du déblai de
deuxième classe, il y a eu une augmentation pour 18 000 $. L'excavation
de deuxième classe pour petit ouvrage d'art, il y a eu une augmentation
pour 17 000 $. L'emprunt classe B, il y a eu une augmentation pour 12 000 $. Le
coussin de support pour drainage il y a une diminution pour 1200 $. TBA, c'est
du tuyau en béton-amiante, sans danger puisqu'une étude conduite
par le ministère de l'Environnement américain a
démontré que des rats qu'on avait alimentés avec 1% de
fibres d'amiante tous les jours pendant toute leur vie engraissaient plus vite
que les rats qui ne recevaient pas une telle alimentation.
M. Polak: On est mieux d'acheter du pain à l'amiante.
M. Bérubé: Morale de cette histoire: il faut manger
de l'amiante pour engraisser.
M. Polak: Est-ce qu'on pourra acheter du pain à l'amiante
bientôt?
M. Paradis: Vous ne devez pas être un gros consommateur
d'amiante.
M. Polak: Cela s'applique seulement aux rats.
M. Bérubé: Alors, ceci dit, il s'agit d'un tuyau en
béton-amiante. D'ailleurs, c'est intéressant parce qu'il y a
quatre États américains qui ont fait faire des études sur
les différentes canalisations d'aqueduc et à la suite de la
comparaison de tous les types de canalisations utilisables, ils sont
arrivés à
la conclusion que les canalisations les plus sécuritaires sur le
plan environnemental sont les tuyaux d'amiante-ciment. Je pense que c'est
important de le souligner parce que beaucoup de nos concitoyens souvent,
lorsqu'on dit amiante, immédiatement viennent absolument
terrifiés, alors qu'en pratique toutes les études
environnementales qui sortent à l'heure actuelle tendent à
démontrer qu'à faible exposition l'amiante est un des produits
les plus sécuritaires que l'on ait.
M. Paradis: II y a une étude qui est sortie cette semaine
de l'Institut canadien de l'amiante.
M. Bérubé: Oui, il y a des choses très
intéressantes sur l'amiante. Je suis convaincu que, dans dix ans, ce que
l'on a dit sur l'amiante va être complètement renversé par
les études en cours présentement, que les cas dont on parle pour
ce qui est de Johns-Manville en particulier résultent essentiellement
des travaux de flocage des navires de guerre durant la guerre de 1939-1945, au
moment où effectivement les gens travaillaient à fond de cale,
puis arrosaient avec de la fibre d'amiante et respiraient des quantités
invraisemblables de poussière. Ils connaissent la maladie 30 à 40
ans plus tard. Il faut mettre tout cela en relation. Ils ont travaillé
dans des conditions épouvantables et ils sont malades 30 ans
après. Alors, c'est peut-être une substance toxique, mais ce n'est
certainement pas la plus toxique que l'on ait dans notre environnement, sauf
qu'elle a été mal utilisée. C'est pour cela que je suis
très optimiste pour l'amiante. Malheureusement, mon optimisme n'est pas
partagé par tout le monde. Enfin, je l'espère un jour.
Alors, j'ai du tuyau de béton amiantifère où il y a
eu une augmentation; il y a eu une diminution également de tuyaux en
béton amiantifère de 900 millimètres, d'à peu
près 1300 $. Voulez-vous vraiment que je vous donne tout cela?
M. Paradis: Non, portez à la connaissance de la commission
le document que vous avez parce que cela va vraiment prendre trois heures.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 616?
M. Paradis: Engagement 616. "Supplément pour porter
à 127 500 $ le coût des honoraires pour le contrôle
régionalisé des bétons bitumineux, des bitumacadams et
autres ouvrages connexes exécutés pour le compte du
ministère dans le comté d'Argenteuil et dans une partie du
comté de Papineau. Fournisseur: les Laboratoires Bétonsol (1975)
Inc., Hull. Montant de l'engagement: 40 000 $." À quoi est dû ce
supplément?
M. Bérubé: On a des problèmes de
béton bitumineux dans le comté d'Argenteuil. À Paris, en
général, ce sont des problèmes de pavés lors des
révoltes contre les hommes politiques; dans Argenteuil, qu'est-ce que
cela peut bien être?
M. Polak: Pas une révolte. (16 h 30)
M. Bérubé: II y a deux projets. Les principales
raisons de cette demande sont les suivantes: un contrat qui n'avait pas
été prévu a été confié à la
société. Deuxièmement, pour un des contrats, 7750203-0, il
y a eu un délai supplémentaire de plus de deux mois. Vu la nature
particulière et les difficultés auxquelles ils ont dû faire
face, deux techniciens ont été utilisés presque
régulièrement sur ce projet. Si je comprends bien, c'est une
firme engagée pour surveiller en permanence la qualité des
bétons bitumineux fournis au ministère.
M. Paradis: Lorsqu'il y a des problèmes comme cela qui
découlent de la qualité du bitume, n'est-ce pas l'entrepreneur
qui est responsable des coûts additionnels?
M. Bérubé: L'entrepreneur le fait... Attendez un
peu. N'est-ce pas le fabricant de béton bitumineux qui serait
responsable de cela?
M. Paradis: Je sais que le ministère contrôle
l'exécution, à savoir si la qualité...
M. Bérubé: C'est du contrôle de
qualité. Effectivement, c'est nous qui faisons le contrôle de
qualité.
M. Paradis: Je comprends cela, mais on a un supplément
pour le contrôle de la qualité. On me dit, à la suite de ce
que vous nous avez lu, que c'est dû à des problèmes sur le
chantier. Lorsque ces suppléments arrivent pour le contrôle de la
qualité, n'est-ce pas l'entrepreneur qui a le problème de la
qualité qui doit assumer...
M. Bérubé: Je ne pourrais pas répondre
à votre question.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut la poser au ministère des
Transports?
M. Bérubé: Oui, certainement.
M. Polak: Vous êtes plus fort sur la tordeuse.
M. Bérubé: Vous avez raison.
M. Paradis: Lorsqu'il y a des problèmes, sur le
chantier...
M. Bérubé: C'est dommage que le
député de Pontiac ne soit pas là, il aurait
certainement pu répondre.
M. Paradis: ... de contrôle de qualité du bitume,
est-ce que les coûts additionnels de contrôle sont toujours
à la charge du ministère des Transports ou de l'entrepreneur?
Le Président (M. Gagnon): Toujours au regard de 616?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Oui, mais ce sera la même réponse,
j'imagine.
Le Président (M. Gagnon): 617?
M. Paradis: "Supplément pour porter à 680 000 $ le
coût des honoraires pour la surveillance des travaux de construction de
l'échangeur Charles-Lemoyne dans les municipalités de
Saint-Hubert, Longueuil, Lemoyne, Greenfield Park, villes, comtés de
Vachon, Taillon et Laporte. Fournisseur: Desjardins, Sauriol et
Associés. Montant de l'engagement: 390 000 $." Cela veut dire que le
supplément est plus important que le premier contrat. Qu'est-ce qui est
arrivé?
M. Bérubé: Oui. Les principales raisons de cette
demande sont les suivantes. D'abord, les plans et devis qui ont
été préparés par nos services techniques ont
amené la firme privée à en faire une étude
complète avant le début des travaux. En d'autres termes, ce n'est
pas la firme qui a fait les plans, mais le ministère.
Deuxièmement, il y a un problème d'implantation de structures
dont la surveillance a été faite par d'autres.
Troisièmement, il y a eu des travaux de construction qui n'ont pas
été effectués selon les méthodes conventionnelles
à cause de la circulation intense de cette intersection des routes 112,
116 et 134. Quatrièmement, plus de personnes ont été
affectées au contrôle des quantités à cause du grand
nombre de sources d'approvisionnement de matériaux utilisés en
même temps. Il y a eu des travaux temporaires imprévus. Au 31
décembre 1981, le montant cumulatif des honoraires et dépenses
était de 450 000 $ et les prévisions pour compléter les
travaux en 1982 s'élèvent à 230 000 $. Il s'avère
donc qu'un montant additionnel de 390 000 $ doit être autorisé
pour défrayer les services rendus et à rendre par la firme
précitée.
M. Paradis: C'étaient des éléments, pour
ceux qui connaissent cette intersection, qui étaient prévisibles
au début. Comment est-on arrivé à faire une erreur de plus
de 100% dans l'estimation? Je sais qu'il y a beaucoup de circulation à
cette intersection.
Je pense que le bureau local était à même de juger.
N'importe quel citoyen qui passe par là est à même de dire
qu'il y a un coût supplémentaire à cause de la circulation,
c'est officiel. Comment explique-t-on qu'un ministère puisse se tromper
de plus de 100% dans une telle estimation?
M. Bérubé: Je vais demander au ministère. Je
vous ai donné les causes. Vous allez plus loin que cela. Vous
dites...
M. Paradis: Ce sont des causes prévisibles. Ce sont des
causes...
M. Bérubé: Non, ce sont des causes de
dépassement. Vous dites: Pourquoi n'a-t-on pu prévoir ces
causes?
M. Paradis: Je vais vous donner l'exemple, M. le président
du Conseil du trésor. Si l'on avait découvert en creusant sans
avoir d'étude de sol, il y a un sol qu'il n'accepte pas ou qu'il faut
renforcer etc., ce sont là des éléments qu'on peut
qualifier d'imprévisibles lorsqu'il n'y a pas eu d'études de sol
auparavant. Dans ces cas, ce sont tous des éléments que vous nous
avez lus qui devaient faire partie du dossier.
M. Bérubé: Oui, oui. Il faudrait demander au
ministère comment se fait-il que ces causes n'ont pas été
prévues par le ministère?
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 618.
M. Paradis: L'engagement 618. "Supplément pour porter
à 341 000 $ le coût des honoraires pour effectuer l'inspection
structurale des ponts Pierre-Laporte et de l'île d'Orléans.
Fournisseur: Bergeron, Côté et Associés,
ingénieurs-conseils, Québec. Montant de l'engagement: 31 000
$."
Quel est le motif du supplément?
M. Bérubé: Je vais vous le dire.
On n'a jamais fait l'évaluation structurale de ces ponts. Nous
n'avons aucune firme au Québec connaissant ces problèmes. C'est
pour cette raison qu'on a fait appel à une firme associée
à Steinman, Boynton, Grondquist, Birdsale et Associés, de New
York, qui a été responsable de la préparation des plans et
de l'érection du pont Pierre-Laporte. Cette firme ne pratique pas le
génie au Québec, mais pouvait agir comme spécialiste avec
une firme du Québec. On a pris la firme Bergeron, Côté
& Associés qui, d'après le ministère, possède
la meilleure expérience dans ce domaine des ponts suspendus. C'est la
meilleure. Pour dire qu'on en a beaucoup, on n'a pas beaucoup de ponts
suspendus au Québec et on en construit
pas à toutes les années. M. Marc Bergeron a
été en effet un des associés de la firme américaine
pendant plusieurs mois; il a été ingénieur du projet pour
le chantier du pont Pierre - Laporte, travaillant avec la firme dont on parlait
tantôt.
M. Paradis: Mais le supplément spécifiquement?
M. Bérubé: Dans la mesure où nous n'avons
pas vraiment d'expertise dans ce domaine, le ministère a
évalué au meilleur de sa connaissance ce que coûteraient
les travaux d'inspection.
M. Paradis: Cela va, ce sont des projets exceptionnels, on n'en a
pas l'habitude. Cela va.
M. Bérubé: C'est un peu spécial.
Si je ne me trompe pas, on a un pont suspendu au Québec. Non,
deux, avec celui de l'île d'Orléans.
Une voix: Trois-Rivières.
Une voix: Est-il suspendu celui de Trois-Rivières?
Une voix: II y en a trois ou quatre.
M. Blais: Le troisième pont de Laval est suspendu depuis
plusieurs années aussi d'ailleurs.
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
Le Président (M. Gagnon): Travail, Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu. Des engagements 600 à 612. Est-ce que
vous avez des questions?
M. Paradis: L'engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 600.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 600. "Subvention à Club Motoneige
Asan Inc., Saint-Thomas, comté de Saint-Hyacinthe, dans le cadre du
programme d'aide au travail. (6 personnes pendant 20 semaines). Montant de
l'engagement: 31 200 $."
Une voix: Pourquoi 20 semaines, M. le Président?
M. Paradis: Non, je pense que cela a été
vidé hier, "pourquoi 20 semaines?"
M. Bérubé: Longuement discuté.
M. Paradis: De façon pratique, que font-ils ces gens
pendant ces 20 semaines?
M. Bérubé: On ne le sait pas. M. Paradis:
Nature des activités?
M. Blais: Normalement, c'est Canada au travail qui
enlève...
M. Bérubé: En fait, on me dit qu'ils coupent les
arbres pour faire les pistes et des gens de Canada au travail plantent les
arbres. C'est pour répondre à la question du député
de Louis-Hébert, hier, voulant que ce soient des programmes par lesquels
on creusait des trous inutiles d'une part et, d'autre part, on avait d'autres
programmes pour boucher les trous inutiles.
M. Paradis: Non, je pense que si vous avez bien compris
l'intervention du député, cela portait sur la durée, sur
les 20 semaines.
M. Bérubé: On va demander au ministère la
nature du travail. On peut présumer qu'il s'agit de faire des pistes de
motoneige en forêt; on peut le présumer.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 601.
M. Paradis: Engagement 601. "Subvention à la Maison de
Pierre, Valleyfield, comté de Beauharnois, dans le cadre du programme
d'aide au travail. (5 personnes pendant 20 semaines)."
M. Bérubé: C'est rendu qu'on subventionne vos
maisons.
M. Paradis: "Montant de l'engagement: 26 400 $." La nature des
activités.
M. Bérubé: Oui, il faudrait demander. C'est
très succinct dans le cas des programmes d'aide au travail.
M. Blais: Ce qui est mieux d'ailleurs.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 602.
M. Paradis: L'engagement 602. "Subvention à l'Union des
producteurs agricoles Inc., Montréal, pour fins de fonctionnement de son
service de main-d'oeuvre agricole pour l'année financière
1981-1982." Est-ce qu'on défraie les salaires des employés? Cela
sert à quoi, ces 93 000 $ qu'on engage?
M. Bérubé: Effectivement, le ministère du
Travail et de la Main-d'Oeuvre subventionne quelques groupements qui visent
à recycler et à identifier des emplois à
l'intention d'assistés sociaux.
M. Paradis: Quelques groupements.
M. Bérubé: Oui. Vous aurez l'occasion d'en voir
d'autres.
M. Paradis: Non, c'est parce qu'il y a des bureaux de
main-d'oeuvre agricole, quand même, qui dépendent de l'Union des
producteurs agricoles dans la pratique.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Est-ce que ces 93 000 $ servent à
défrayer les salaires de ces gens-là?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Oui? Combien de personnes travaillent sur ce
programme?
M. Bérubé: Je n'ai pas l'information.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 603?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: "Subvention à la Boulangerie Moderne Roussin
Ltée, Thetford-Mines, comté de Frontenac, dans le cadre du
programme d'intégration des jeunes à l'emploi (PUE). Montant de
l'engagement: 26 000 $." Pouvez-vous me dire de quelle manière, dans le
comté de Frontenac, on a un programme d'intégration des jeunes?
Que font-ils? J'imagine qu'ils travaillent dans la boulangerie.
M. Bérubé: Oui, oui. Si je comprends bien, il faut
qu'il y ait un investissement de la part de l'entreprise qui soit
créateur d'emplois, et on rembourse les salaires créés par
cet investissement pendant une période donnée. Je ne me souviens
plus combien, mais ce n'est pas tout à fait 20 semaines.
M. Polak: Ici, c'est pendant 52 semaines. Ici, vous ne vous
servez pas de votre programme pour les envoyer vite au fédéral.
Au moins, ici, vous avez vraiment créé des emplois. Je dois
même féliciter le député de Frontenac.
M. Bérubé: C'est 4 personnes, 52 semaines.
M. Polak: C'est peut-être à cause d'interventions du
député de Frontenac...
M. Bérubé: Non, vous avez raison, c'est bien
indiqué.
M. Polak: ... qu'on a intégré des jeunes pendant 52
semaines.
M. Bérubé: C'est 4 personnes, 52 semaines. Quand je
vous disais "pour une période inférieure", c'est que le programme
a vu ses normes modifiées au début de l'été.
Maintenant, c'est une période qui est inférieure.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 604, 605, 606,
607?
M. Paradis: Engagement 607.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 607, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions à divers organismes dans le cadre
du programme d'aide au travail. Montant de l'engagement: 210 649,38 $."
L'engagement 179, en annexe: "Fabrique Saint-Éphrem de Carignan, La
Tuque, comté de Laviolette (7 personnes pendant 22 semaines). Montant de
l'engagement: 42 480 $." Quelle est la nature des activités?
M. Bérubé: Dans le cas des programmes d'aide au
travail, il va falloir le demander, parce que nous n'avons jamais de
description des projets.
M. Polak: Je connais la description du projet, M. le ministre.
C'est bien clair: les envoyer le plus vite possible au fédéral
pour chercher de l'assurance-chômage. Le programme ne compte pas, c'est
le but.
Une voix: Le perroquet a repris sa cause.
M. Paradis: Engagement 180: "Office de pastorale ouvrière
et sociale de Trois-Rivières (5 personnes pendant 35 semaines). Montant
de l'engagement: 40 149,38 $." Même question. Je la pose au
ministère?
Le Président (M. Gagnon): Quel numéro?
M. Paradis: 180, dans l'engagement 607. C'est parce qu'il y a un
montant global qui est détaillé par la suite.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 607, mais c'est
à 180.
M. Paradis: Même chose dans le cas des projets 181, 182,
183 et 184. Quelle est la nature des projets?
M. Bérubé: Dans tous les cas?
M. Paradis: Dans tous les cas.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 608?
M. Paradis: Engagement 608.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Là, on devrait avoir des réponses
précises. "Subvention à la Gigogne Inc., Matane, comté de
Matane, dans le cadre du projet d'aide au travail (6 personnes pendant 20
semaines). Montant de l'engagement: 28 320 $." Quelle est la nature du projet?
(16 h 45)
M. Bérubé: Essentiellement, lancer un projet avec
une résidence pour venir en aide aux femmes violentées.
Très beau projet.
M. Polak: Une femme ou des femmes?
M. Bérubé: Comme vous savez, s'il y en avait juste
une, cela ne serait pas un problème.
M. Polak: Ah bon!
M. Paradis: Ce serait laquelle?
M. Polak: C'est un problème aussi.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 609.
M. Paradis: Engagement 609. "Subvention à Chevaliers de
Colomb, Waterloo, comté de Shefford, dans le cadre du programme d'aide
au travail (9 personnes pendant 20 semaines). Montant de l'engagement: 44 400
$." Quelle est la nature des activités?
M. Bérubé: Là, je ne pourrais pas vous
dire.
M. Paradis: C'est secret?
M. Bérubé: II faut le demander.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 610.
M. Paradis: Engagement 610. Subvention à l'Association
Épervier Inc.
M. Bérubé: On va le demander pour tout le
monde.
M. Paradis: Je l'ai demandé dans les cas où c'est
absolument impossible de le deviner, mais dans le cas de 611 c'est la Scierie
Mailloux et Frères; alors, on peut s'imaginer quel genre de travail.
Mais, si on l'indique partout, cela évitera toutes ces
questions-là.
M. Polak: Juste une question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je crois que je pourrais faire une suggestion positive
au ministre pour l'avenir, parce qu'on va avoir beaucoup de ces programmes. 20
semaines, ensuite envoyez-les au fédéral, mais on pourrait donner
une petite description du projet.
M. Bérubé: Dans tous les cas, moi, je
créerais facilement un programme PAT spécial pour le Parti
libéral du Québec, 20 semaines, et après cela on les
envoie au fédérai:
M. Polak: Combien de personnes?
M. Paradis: C'est exactement le programme que vous tentez
d'appliquer chez vous que vous voulez nous refiler, quoi?
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Gagnon): Travaux publics et
Approvisionnement. Engagement 100.
M. Paradis: Attendez un peu.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 101.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 102.
M. Paradis: Engagement 102.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 102. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 527 000 $ le
coût des honoraires pour la réalisation d'une étude
détaillée des économies d'énergie
réalisables à Place de la Justice à Montréal, et
pour la préparation des plans et devis et la surveillance des travaux en
fonction des résultats de cette étude. Fournisseur: Sharry,
Ouimet, Gélinas et Associés. Montant de l'engagement: 177 100 $."
Quelle est la raison qui justifie le supplément?
M. Bérubé: D'abord, les travaux sont maintenant
évalués à 5 000 000 $. Deuxièmement, les honoraires
prévus initialement pour couvrir les plans et devis sont insuffisants
pour assurer la surveillance des travaux qui leur est demandée.
Troisièmement, on demande de hausser l'autorisation de 65 000 $
afin de faire de nouvelles modifications aux plans et devis reliées
essentiellement à la sécurité dans le bâtiment. Il
s'agit essentiellement de travaux connexes qui pourraient être
exécutés à moindres frais si on profite des travaux en
cours. On dit qu'en dépit que l'investissement requis soit maintenant le
double de ce qui était prévu, la rentabilité du projet
demeure justifiée puisque le retour sur l'investissement n'est que de
trois ans. Bon placement. La conséquence de cela c'est
qu'Hydro-Québec n'arrive plus à vendre son
électricité.
M. Paradis: Est-ce que le palais de justice va se chauffer au
bois?
M. Bérubé: Non, paraît-il qu'il y a eu de
très grossières erreurs dans la conception de l'édifice et
le chauffage coûtait des sommes faramineuses.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat pour travaux d'entretien ménager au
complexe scientifique, Sainte-Foy, pour une période de douze mois. Plus
bas soumissionnaire: ARTB Inc., Saint-Joseph-de-Beauce, comté de
Beauce-Nord. Montant de l'engagement: 244 000 $." Comment se fait-il que ce
soit un entrepreneur de la Beauce qui fasse l'entretien d'un édifice
à Sainte-Foy? Je vois qu'il y a d'autres soumissionnaires qui sont de
Québec. C'est un peu bizarre. Il y a le transport du personnel. Ou
est-ce que cet entrepreneur engage des hommes localement à
Québec?
M. Paradis: II fait ce qu'il veut.
M. Polak: Tout de même, cela prend des employés
compétents pour faire ce travail.
M. Bérubé: Parce que l'entrepreneur de la Beauce
voulait avoir le contrat, il a pris les moyens en soumissionnant plus bas.
M. Polak: Oui, mais on doit aussi s'assurer que la personne sera
capable d'exécuter le contrat.
M. Bérubé: Oui, indéniablement.
M. Polak: Si, après trois mois, l'homme dit: Voici, mes
hommes voyagent en camion, dans une tempête de neige, et ils ne sont pas
capables d'arriver à temps - je n'ai aucune idée - et qu'ensuite,
il demande un supplément, est-ce qu'on a pris les précautions
pour être certain que cet entrepreneur pourra exécuter les
travaux, venant de la Beauce pour travailler à Sainte-Foy?
M. Bérubé: C'est sa responsabilité. S'il ne
peut pas accomplir les travaux, il est responsable.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301.
M. Bérubé: Je remarque que le député
de Sainte-Anne s'est longuement intéressé, hier, à une
entreprise de balais et de vadrouilles et, aujourd'hui, à l'entretien
ménager. Il y a une sorte de constante dans les préoccupations du
député de Sainte-Anne qui indique son souci de la propreté
qui l'honore.
M. Polak: Ce qui m'inquiète, M. le ministre, c'est que
dans six mois, on va avoir un supplément et le ministre va nous
répondre: Voici, ils sont venus de la Beauce. Savez-vous que c'est
difficile? Il y a des tempêtes de neige et on n'a pas prévu cela.
Donc, cela a coûté 50 000 $ de plus et le gouvernement, avec
l'argent du public, a payé ce montant. J'aimerais éviter un tel
supplément parce que je prévois vraiment, à moins que le
contrat...
M. Bérubé: Les suppléments sont
ajoutés au contrat uniquement lorsqu'il y a des modifications au devis.
Si on devait décider de lui demander de faire le balayage dans un
édifice additionnel non prévu initialement au contrat, oui, on
pourrait demander un supplément parce qu'il y a une modification au
devis. Mais si le devis n'est pas modifié, il n'a pas droit à une
modification de contrat.
M. Polak: II n'y a rien dans vos notes personnelles qui indique
qu'on a fait mention de cela. Cela me frappe tout de même comme
étant quelque chose de bizarre, parce que c'est du travail d'entretien
ménager. C'est vrai que cela n'est pas un travail très
spécialisé. Raison de plus pour qu'une compagnie de
Québec... Cela aurait été plus logique d'accorder ce
contrat à quelqu'un de Sainte-Foy. J'imagine que cela coûterait
moins cher.
M. Bérubé: Effectivement, je reconnais que vous
avez l'air frappé, mais quand même. Il faut quand même le
dire.
M. Polak: Dans tous les cas, je vais enlever la page et, dans six
mois, on va vérifier.
M. Bérubé: Référence
ultérieure.
M. Polak: Ce serait intéressant de faire les corrections
à ce moment-là.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302.
M. Bérubé: Non. Indéniablement, ces contrats
sont accordés au plus bas soumissionnaire. Si c'est un Beauceron qui est
le plus bas soumissionnaire, que Dieu le bénisse.
M. Paradis: C'est mieux un Beauceron...
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302. Engagement 400.
Avez-vous quelque chose à l'engagement 400? Engagement 600. Engagement
601. Engagement 602.
M. Paradis: Engagement 601.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de réaménagement
de la suite ministérielle et sous-ministérielle du ministre de
l'Habitation, au 8e étage du 600 rue Fullum à Montréal.
Entrepreneur: Les Ensembles Urbains Inc. Montant de l'engagement: 62 775,90
$."
Qu'est-ce que les rénovations comprenaient exactement?
M. Polak: Peut-être qu'on se prépare pour un nouveau
ministre.
M. Bérubé: Ce sont des travaux d'architecture, de
mécanique et d'électricité.
Une voix: II n'y a pas de meubles là-dedans?
M. Paradis: Strictement, il n'y a pas de mobilier. Il n'y a pas
de déplacement de mur.
M. Bérubé: Non. Si je comprends bien, ce sont des
travaux à effectuer à la structure même, au bâtiment
lui-même. On me dit que le contrat a été
négocié avec le propriétaire du local afin d'éviter
des problèmes de responsabilité conjointe durant et après
l'exécution des travaux de réaménagement.
M. Paradis: Je comprends cela, mais est-ce que vous voulez me
dire que la suite ministérielle et sous-ministérielle, pour
réaménager la plomberie, finalement, cela coûte 62 775,90 $
seulement pour ces travaux?
M. Bérubé: Vous devez sans doute savoir que le
ministère de l'Habitation est un tout petit ministère. Il y a le
ministre, son chef de cabinet, quelques membres de son cabinet et il y aun sous-ministre avec ses fonctionnaires. Il y a environ une douzaine de
fonctionnaires. Cela veut dire à peu près seize personnes. Alors,
ce montant de...
M. Paradis: Est-ce qu'ils sont tous à Montréal? Il
n'y en a pas à Québec?
M. Bérubé: Oui. Ce montant de 62 000 $ couvre
l'aménagement de tous les espaces à bureaux
nécessités par ce ministère-là. Il s'agissait de
prendre des bureaux qui étaient antérieurement
propriété du gouvernement, qui servaient à d'autres fins.
Je pense que le ministre de l'Habitation avait, d'ailleurs, eu l'occasion de
répondre à cette question en Chambre. C'étaient des
bureaux qui servaient à d'autres ministères. Ils ont
regroupé, en enlevant des cloisons, l'ensemble de ces bureaux pour y
aménager l'ensemble des bureaux du ministère, pour une somme de
62 000 $, c'est-à-dire en moyenne à peu près 4000 $ par
emploi. Je pense que c'est ça. L'investissement représentait
à peu près 4000 $ pour chaque emploi créé.
M. Paradis: J'aimerais bien comprendre. Au début, vous
nous dites qu'il s'agit de climatisation et là, vous nous parlez de
cloisons et de bureaux.
M. Bérubé: Non, non, ce sont des travaux
d'architecture, de mécanique et d'électricité. La
mécanique, c'est pour les tuyaux de ventilation dans les plafonds. Ils
ont regroupé, en fait, des bureaux gouvernementaux.
M. Paradis: Combien y a-t-il de pieds carrés?
M. Bérubé: II ne doit pas y en avoir beaucoup
à ce prix-là.
M. Paradis: C'est vrai que ce n'est pas cher, 62 775 $.
M. Bérubé: Pardon?
M. Paradis: C'est vrai que ce n'est pas cher.
M. Bérubé: 4000 $ d'investissement par emploi
créé, non, ce n'est pas cher.
M. Polak: Créé ou retenu.
M. Paradis: Enfin, quelque chose de créé dans les
bureaux de ministres!
M. Bérubé: Je savais que le député de
Sainte-Anne allait se réveiller. Cela faisait deux fois que j'essayais
et il ne mordait pas. C'est un peu comme une truite que tu essaies de taquiner
et vraiment, à un moment donné, oupsi
M. Polak: Je vous laisse parler avant.
M. Bérubé: Non, je n'ai pas la superficie, mais on
pourra se référer au journal des Débats où cela a
été décrit en long et en large par le ministre
responsable.
M. Paradis: Non, pas la superficie, je ne me souviens pas de ce
détail-là.
M. Bérubé: On va vous donner la superficie.
M. Paradis: En pieds carrés ou en mètres
carrés.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 602, 603, 604, 605,
606, 607, 608, 609, 610, 611, 612?
M. Paradis: 612.
Le Président (M. Gagnon): 612, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de construction d'un
édifice destiné à loger l'administration, les laboratoires
et les entrepôts de la Direction générale des pêches
maritimes du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, route 132, montée Sandy Beach, Gaspé. Plus bas
soumissionnaire: Gescon Ltée, Montréal. Montant de l'engagement:
5 657 000 $. "Est-ce que c'était la seule solution pour le gouvernement
que d'investir 5 000 000 $ dans une construction, ou la solution la moins
dispendieuse?
M. Bérubé: On a logé temporairement une
partie du personnel dans un vieux couvent, mais on ne pouvait pas y
aménager des laboratoires. Vous pourriez me poser la question:
Était-ce la solution la plus économique au problème de la
régionalisation du ministère? Sans doute, non. Il était
sans doute plus économique de les garder à Québec et de
les faire voyager, sauf qu'en ce qui a trait aux services à donner
à la population des pêcheurs de la Gaspésie...
M. Paradis: Non, non. Une fois la décision prise de s'en
aller en région, est-ce que c'était la façon la plus
économique d'y arriver?
M. Bérubé: Si on voulait déménager le
laboratoire et tout le reste, je crois qu'il n'y avait pas d'autre choix. Il
n'y avait aucun espace à bureaux susceptible de recevoir cela.
M. Paradis: Je pense qu'il y avait une compagnie hier qui avait
de la misère à en louer dans le coin de Gaspé, si on se
souvient bien.
M. Bérubé: Non, cela avait été
loué par l'ancien gouvernement, mais, pour une fois, l'ancien
gouvernement avait bien administré et il avait...
M. Paradis: Encore!
M. Bérubé: ... loué vraiment à un
tarif très bas...
Une voix: Une fois de plus!
M. Bérubé: ... ce qui fait que le
propriétaire faisait faillite.
M. Paradis: On a le choix, comme ancien gouvernement. Si on a
loué à un tarif trop bas, on étrangle le monde, on est des
profiteurs et, si on a loué à un tarif trop haut, on est des
"patroneux" et des mauvais administrateurs, etc.
M. Bérubé: Vous avez gaspillé les fonds
publics.
M. Paradis: C'est très bien!
M. Bérubé: C'est ça, c'est exactement
ça.
M. Paradis: II reste beaucoup de place dans le jugement du
ministre pour un autre administrateur.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Bérubé: Suivant l'expression américaine,
"you cannot win, you must loose and you cannot quit the game."
M. Polak: M. le Président, on est allé assez vite
et on a sauté l'engagement 603. J'aimerais poser une question sur cet
engagement parce qu'on a passé beaucoup de numéros en même
temps.
M. Bérubé: 603.
M. Polak: "C'est un contrat pour la location d'un local
destiné à loger le bureau de comté du ministre de la
Justice pour une période de trois ans et trois mois. Montant de
l'engagement: 55 239 $." Je voudrais savoir ce qui est arrivé au bureau
de comté du ministre de la Justice qui existait avant. Est-il à
un nouvel endroit? À 17 000 $ par année, je trouve cela pas mal
cher pour un bureau de comté. (17 heures)
M. Bérubé: Le taux de location au mètre
carré est tout à fait standard et la superficie l'est
également. Il y a cinq personnes qui y travaillent. Donc, on est dans
les normes en termes de superficie par employé. La superficie est de 147
mètres carrés et il y a cinq personnes, ce qui donne
30 mètres carrés par personne. Pardon?
M. Paradis: Est-ce un court de squash?
M. Polak: Quant au contrat - parce qu'il doit sans doute y avoir
eu un bureau de comté avant le 1er février 1982 - quelle a
été la raison pour obtenir un nouveau contrat pour un nouvel
emplacement?
M. Bérubé: Si je comprends bien, l'ancien bail
était à échéance. Deuxièmement, il y a plus
d'espace. Il y a 50 mètres carrés de plus.
M. Polak: Qu'arrive-t-il dans le cas où on a tous ces
aménagements, qu'il y a un changement de ministre, que le ministre
actuel redevient député? Qu'arrive-t-il quand on a un bail de
trois ans, par exemple?
M. Bérubé: II y a une clause.
M. Polak: Une clause d'annulation?
M. Bérubé: II y a une clause d'annulation de
prévue.
M. Polak: Dans tous les baux? Une voix: Une clause
d'annulation.
M. Polak: Oui, nous en avons une comme simple
député, mais je ne sais pas s'il y en a une pour les
ministres.
M. Bérubé: Celui-ci prendra fin trois mois
après l'expédition d'un avis informant que l'occupant n'est plus
ministre.
M. Polak: Ah bon!
M. Paradis: Avez-vous des lettres en blanc?
M. Bérubé: Pas de problèmes.
Le Président (M. Gagnon): On revient à l'engagement
612?
M. Bérubé: Je suis convaincu que le ministre de la
Justice n'est pas inquiet non plus.
M. Paradis: Ah!
M. Polak: Oh! C'est une pièce du puzzle. Cela commence
à être en place.
M. Paradis: On va avoir le cabinet au complet bientôt.
M. Polak: Votre scénario est parfait. Le
Président (M. Gagnon): 612?
M. Polak: C'est un autre aspirant...
M. Paradis: II y a eu des présidents du Conseil du
trésor qui n'avaient pas de raisons de s'inquiéter non plus.
M. Bérubé: II n'y a pas de raison de
s'inquiéter. Cela a permis au député de
Trois-Rivières de faire un travail remarquable en termes de
réforme du système parlementaire.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 612.
M. Vaugeois: Si vous m'invitez à prendre la parole, M. le
ministre, je vous demanderais...
Le Président (M. Gagnon): Vous pouvez demander la parole,
si vous voulez parler, M. le député de Trois-Rivières.
M. Polak: M. le Président...
M. Bérubé: Oui, M. le Président. Le
député de Sainte-Anne n'aime pas que le député de
Trois-Rivières intervienne sur des questions historiques car le
député de Sainte-Anne s'est fait prendre au piège, ayant
contesté des allégations du député de
Trois-Rivières. Celui-ci n'a pas manqué de le rappeler à
l'ordre en lui soumettant un ensemble de documents scientifiques - en anglais,
en plus de cela - démontrant qu'il avait parfaitement raison.
M. Paradis: Vous avez dit "un ensemble de documents"?
M. Polak: II n'y a pas beaucoup d'économie
là-dedans. C'est un article sur les musées.
M. Vaugeois: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: ... puisqu'on en est un peu à un moment de
détente, si je comprends bien, j'aurais une question à vous
poser.
Le Président (M. Gagnon): Non, pas vraiment.
M. Vaugeois: C'est une question très simple qui se
rapporte aux propos que vient de tenir le ministre quant à la
réflexion qu'on m'a donné l'occasion de mener sur la
réforme parlementaire. J'aimerais que les gens de la commission, d'ici
une prochaine réunion, puissent penser à certains
éléments qui ont été avancés quant à
l'organisation de nos travaux. Nous travaillons sur une base mensuelle, avec
les limites que nous
reconnaissons tous. Il a été suggéré que
nous puissions travailler sur une base sectorielle et étudier les
crédits par ministères pour une période un peu plus longue
qu'un mois, par exemple voir les engagements financiers sur une période
un peu plus longue et profiter de services qui nous prépareraient
davantage à faire l'étude des crédits.
L'inconvénient des engagements financiers comme on les étudie,
c'est qu'on n'a pas de documents de référence autres qu'une
nomenclature, alors que normalement, dans la tradition parlementaire, on
procède à partir du rapport du Vérificateur
général, qui ne peut pas, évidemment, être
prêt pour nos travaux. Nous ne faisons pas de commission des comptes
publics, sauf exceptionnellement. Nous faisons une commission des engagements
financiers avant que le rapport du Vérificateur général
soit prêt et on travaille avec des documents - avouons-le -assez
imparfaits. Bien sûr, on a un ministre qui...
M. Bérubé: Qui a réponse à tout.
M. Vaugeois: ... a réponse à tout. En tout cas, je
présente cela humblement, M. le Président, comme
élément de réflexion. L'idée circule un peu et si,
un bon jour, nous-mêmes avons des propositions à faire à
cet égard, le Parlement étant encore un peu souverain, nous
pourrions très certainement prendre un virage assez significatif.
Pour avoir défendu des engagements financiers
précédemment, je sais quels sont les tours que le ministre a dans
son sac en ayant une approche mensuelle. Mais, il serait intéressant
aussi qu'à un moment donné, le ministre nous dise comment il voit
l'amélioration de l'organisation de nos travaux. Cette commission a
aussi cette particularité: c'est la seule commission parlementaire qui
est aussi maître de ses travaux. Les autres commissions parlementaires
n'ont pas les mêmes libertés dans l'organisation de leurs travaux.
On pourrait aller assez loin dans l'aménagement de nos travaux. Il
s'agit de vouloir. Évidemment, si on veut trouver des cas de
favoritisme, on perd son temps ces temps-ci, on a des documents qui peuvent
suffire, mais, si on veut faire une évaluation plus sérieuse des
engagements financiers du gouvernement dans un secteur donné, sur une
période qui permet un peu de perspective, cela aurait changé,
d'ailleurs, toute la question du député de Sainte-Anne, hier.
Avec un cas, on ne va pas très loin pour l'agrandissement des
bibliothèques, mais si on avait un peu de perspective sur l'importance
que prend le programme sur une période de six mois, ça pourrait
changer un peu. On peut garder quand même la préoccupation du
favoritisme, du patronage, de petits contrats à des amis ou des choses
du genre; ce qu'on ne trouve plus, je pense, M. le ministre?
M. Bérubé: II n'y a pas de problème. Enfin,
je dois avouer que...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre...
M. Paradis: Le communiqué de presse du projet Archipel,
c'est strictement... Des nominations comme ça, c'est par adon!
M. Bérubé: ... la suggestion du
député de Trois-Rivières est intéressante dans la
mesure où...
M. Polak: ...
Le Président (M. Gagnon): ... je vous donnerai la parole
après sur la suggestion.
M. Bérubé: ... effectivement, il est assez neutre.
Que l'on examine les engagements financiers dans un ordre ou un autre, je
n'aurais aucune objection. Il pourrait être intéressant, à
un moment donné, d'obtenir le témoignage du personnel non
politique qui, à cette table, nous aide à ces travaux. Il
pourrait peut-être, dans le cadre de discussions, faire valoir son
opinion quant aux modifications proposées: ce qu'elles impliquent en
termes administratifs, quel est le type de documentation additionnelle qu'il
faudrait préparer et l'impact en termes de personnel. Je pense que ce
serait une idée qui mériterait d'être fouillée.
Aussi, dans la mesure où nous sommes systématiquement six mois en
retard, j'ai l'impression que cela ne changerait pas grand-chose non plus en
termes d'actualité.
Évidemment, pour une Opposition qui voudrait, par contre,
surveiller au jour le jour les dépenses gouvernementales pour y trouver
source à scandale, cela pourrait être moins avantageux; mais je
constate qu'effectivement l'Opposition libérale semble trouver qu'il ne
sert à rien de surveiller le gouvernement de trop près puisque,
de toute façon, elle ne trouve rien qui ne fonctionne pas. Elle
préfère examiner les engagements financiers avec, en
général - voyez-vous, nous en sommes à terminer le mois de
février 1982 - six ou sept mois de retard; je tire la conclusion que
l'Opposition, comme telle, ne semble pas vouloir suivre de très
près les dépenses gouvernementales parce qu'elle est convaincue,
comme nous d'ailleurs, que la gestion est rigoureuse et qu'il n'y a ni
favoritisme, ni patronage.
Dans ces conditions, M. le Président, on pourrait effectivement
regrouper l'ensemble des engagements financiers d'un ministère et les
passer tous ensemble. Disons que, sur une période de six mois, on
pourrait faire le tour de tous les ministères, mais en examinant
à chaque fois un ou deux blocs. C'est une
suggestion que je trouve tout à fait valable. Si le Parti
libéral était au pouvoir et que nous étions dans
l'Opposition, je cloute personnellement que j'aurais accepté une telle
proposition, parce que j'aurais tenu à pouvoir suivre un tel
gouvernement à la trace. Et même, j'aurais presque demandé
des engagements financiers hebdomadaires de manière à pouvoir
surveiller chaque dépense. L'on sait dans quel genre de situation
catastrophique l'administration libérale, de 1970 à 1976, a mis
le Québec. L'on sait d'ailleurs le désastre qui règne
présentement à Ottawa, là où le Vérificateur
général devait parler d'une faillite technique du gouvernement
fédéral. Je pense qu'il a raison. On ne peut pas tellement parler
d'autre chose que d'une faillite technique à Ottawa à l'heure
actuelle. Lorsqu'on en est rendu à emprunter...
Le Président (M. Gagnon): Vous en êtes toujours sur
la suggestion du député de Trois-Rivières?
M. Bérubé: Oui, j'en suis toujours à la
suggestion du député de Trois-Rivières. Et, de fait, je
pense, M. le Président, que l'idée est bonne. L'Opposition
devrait également nous donner son point de vue. Les membres de notre
côté devraient, peut-être chacun individuellement, pouvoir
émettre une opinion.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi concernant la suggestion du député de
Trois-Rivières.
M. Paradis: C'est avec plaisir que nous accepterions de
participer et même d'apporter des suggestions à l'occasion d'une
telle réunion. Je pense que, moi-même, à un moment
donné, j'avais vérifié la réglementation et, au
début d'un nouveau mandat, j'avais suggéré quelques
modifications. On avait remis cela. On n'en a jamais reparlé. On ne
prend pas ces périodes de réflexion; on fonctionne finalement
dans le système parlementaire sans le remettre en question, comme vous
l'avez fait vous, à un moment où vous aviez plus de
disponibilité.
Maintenant, quant à la question de continuer à scruter les
dépenses, je pense que, quelle que soit l'Opposition, c'est un peu la
voix de la population et on y tient. Si on est huit ou neuf mois en retard,
comme le dit si bien le président du Conseil du trésor, il faut
se rappeler qu'à l'occasion des engagements financiers, on a eu beaucoup
de temps à passer sur des dossiers qui ont abouti à des jugements
sévères de la part du Vérificateur général
sur l'administration des deniers publics par le Parti québécois.
Il s'agit de se rappeler les malheureuses affaires pour les deniers publics du
Québec de la Société d'habitation du Québec, des
fêtes nationales, tous ces dossiers. Nous nous sommes emparés de
ces dossiers à la commission. Il est vrai qu'on a dû consacrer des
journées entières et parfois même deux ou trois jours pour
vider ces sujets qui étaient plus probants que d'autres.
Maintenant, s'il était question de rattraper le temps qu'on a
dû perdre à cause de ces mauvaises administrations du gouvernement
en place, à cause du manque de contrôle dans les dépenses
publiques, l'Opposition serait disponible et prête à reprendre ces
journées, qui sont la responsabilité, finalement, du
gouvernement. Si le gouvernement avait bien administré, il n'y aurait
pas eu ce décalage. Il n'y aurait pas eu - je ne dirais pas cette perte
de temps - ce retard accumulé. Dans les circonstances, votre suggestion
est bienvenue. Si vous désirez même fixer une date et prendre
cette initiative, M. le député de Trois-Rivières, je peux
vous assurer du concours de l'Opposition.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, est-ce que vous avez quelque chose à dire?
M. Polak: Oui. J'ai juste une remarque à faire. Le
ministre dit d'aller un peu plus vite dans nos travaux, mais je me demande si
vraiment il veut procéder plus vite. C'est lui qui retarde le plus les
travaux. Il donne de longues réponses. Il lit même le document, en
détail, sur le fédéralisme pendant une demi-heure à
45 minutes. Je pense qu'il ne veut pas vraiment qu'on aille trop vite quand on
arrive plus près des engagements d'il y a un mois ou deux;
évidemment, c'est la matière la plus intéressante et la
plus vivante.
Le Président (M. Gagnon): Merci, je voudrais... Oui, M. le
député de Trois-Rivières. Il faudrait en revenir à
la...
M. Vaugeois: Seulement pour réagir à l'ouverture
que le ministre a présentée et à la réaction que le
porte-parole de l'Opposition a eue. Je pense que, hors de cette commission,
lors d'une réunion officielle, il serait bon de reprendre cela. Je crois
que ce serait intéressant également de faire une réflexion
informelle avec le Vérificateur général. Le drame de tout
notre système, c'est que le rapport du Vérificateur
général tombe à plat, n'est-ce pas? Si j'étais de
l'Opposition, je m'en préoccuperais beaucoup. Dans une période
comme celle qu'on traverse, je pense que les parlementaires ont une
responsabilité plus grande que d'habitude de surveiller les comptes
publics et les engagements financiers. Il y a des choses qu'on peut
améliorer pour notre travail, des deux côtés.
Nous aussi, de ce côté, sommes intéressés
à surveiller et les engagements financiers et les comptes publics.
M. Paradis: II y a trois éléments finalement qu'il
faudrait combiner: les engagements financiers, les comptes publics et le
rapport du Vérificateur général. Cela fait partie d'un
tout et il faudrait en arriver à un tout. Présentement, on le
fait de façon sectorielle avec aucun lien entre...
Le Président (M. Gagnon): Cette réflexion
étant amorcée, je remercie le député de
Trois-Rivières de l'avoir faite, mais, tel que les règles de
pratique sont faites, je pense qu'aujourd'hui on va en revenir aux engagements
financiers; mais c'est bon que la réflexion soit amorcée
là-dessus. Il faudrait vérifier en ce qui concerne nos
règles de pratique, quoique la commission émette, je crois, ces
règles de pratique. Est-ce qu'on en revient au ministère des
Travaux publics et de l'Approvisionnement?
Engagements 612, 613, 614, 615, 616, 617, 618, 619, 620, 621.
M. Paradis: Engagement 620.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 620, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 1 002 200 $
le coût des travaux de rénovation du salon rouge de
l'édifice A, colline parlementaire, Québec. Montant de
l'engagement: 35 000 $." À quoi est dû ce supplément?
M. Bérubé: Le 4 novembre 1981, on a autorisé
des crédits additionnels de 115 000 $ pour permettre l'éclairage
nécessité par la télévision; on peut voir,
j'imagine, une série de projecteurs qui sont là. La
présente demande au montant de 35 000 $ s'avère nécessaire
parce que les coûts en mécanique et en électricité
associés à l'implantation de ce système d'éclairage
ont été sous-évalués. (17 h 15)
M. Vaugeois: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Est-ce que je peux faire remarquer que tous ces
travaux ont rendu techniquement possible la télédiffusion des
débats qui se tiennent ici maintenant? Cela veut dire que le jour
où les parlementaires voudront qu'une commission parlementaire soit
télédiffusée, c'est techniquement possible.
M. Paradis: Oui, on en est bien conscient, mais je suis
également conscient que les rénovations ont coûté 1
002 200 $. Lorsque vous dites que c'est techniquement possible
présentement, on est à même de le constater, mais est-ce
que cela procède dans l'ordre? Est-ce qu'on rend cela techniquement
possible et après cela, on décide si on veut la
télévision ou si l'on décide qu'on veut la
télévision et qu'on la rend techniquement possible
après?
M. Vaugeois: M. le Président, je ferai remarquer que,
quand on a parlé de télédiffuser les travaux d'une
commission -ce n'est pas nous qui l'avons demandé, c'est
généralement l'Opposition qui est le demandeur - le gouvernement
avait au moins la responsabilité de faire en sorte que des lieux
existent pour répondre à une telle demande qui, d'après
moi, est tout à fait légitime.
M. Paradis: Est-ce que vous nous laissez entendre que le
gouvernement a décidé à l'avenir d'acquiescer à la
demande de l'Opposition et c'est pour cela que les locaux ont été
aménagés?
M. Bérubé: En fait, voici ce qui se produisait.
Nous avons accepté une première demande de l'Opposition quand il
s'est agi de la commission, avant les services essentiels, sur
l'équipement d'Hydro-Québec en particulier. Elle a
été télédiffusée. C'est une des
premières, sinon la première. Toutefois, les coûts encourus
étaient considérables, car il fallait implanter ici un
système d'éclairage temporaire.
M. Paradis: Dans les 1 002 200 $, combien de ces
coûts-là sont imputables à des travaux qui vont permettre
la télédiffusion de nos commissions?
M. Bérubé: D'après ce que je comprends, les
travaux additionnels reliés à l'éclairage avaient
entraîné un coût additionnel au contrat de l'ordre de 115
000 $. Cependant, je ne prétends pas qu'il couvrait uniquement
l'éclairage, parce qu'on y dit ici que les crédits additionnels
de 115 000 $ ont été prévus afin de permettre l'inclusion
aux plans initiaux de travaux additionnels se rapportant entre autres à
l'éclairage nécessité par la télévision.
M. Paradis: D'accord. Disons autour de 115 000 $ pour la
télédiffusion.
M. Bérubé: Pas nécessairement, on peut dire
que c'est moins de 115 000 $.
M. Paradis: D'accord, moins de 115 000 $; il reste quand
même un montant de 900 000 $ imputable à quoi?
M. Bérubé: En fait, le problème, c'est le
bâtiment dans son ensemble. L'édifice, comme vous le savez...
M. Paradis: Était-ce climatisé ici avant ces
travaux?
M. Bérubé: Non, ce n'était pas
climatisé, puis également il y avait de très gros
problèmes d'infrastructure à l'édifice. Comme vous le
savez, il y avait même une partie - je pense que c'est dans le salon bleu
du plafond qui avait commencé à s'effondrer; il s'agit d'un
édifice qui est vieux de plus de 100 ans maintenant. Cette construction,
depuis, a vieilli, elle commence à faiblir. En particulier,
l'édifice lui-même n'est plus conforme aux normes de
sécurité en ce qui a trait à la protection contre
l'incendie plus particulièrement. Il nécessitait, en vertu du
Code du travail, un ensemble de transformations pour l'amener, en termes de
sécurité, à un niveau acceptable. Il faut quand même
reconnaître qu'il s'agit d'un bâtiment public où la
population, comme on peut le voir, défile quotidiennement. Il
était normal que, dans un tel édifice, on respecte au moins les
lois et règlements du Québec; ce qui n'était pas le cas.
Donc, il est nécessaire d'apporter des transformations importantes, que
ce soit aux fondations de l'édifice... Comme on a pu voir, d'ailleurs,
on a travaillé pendant des mois tout le pourtour de l'édifice
parce que les fondations étaient dans un état pitoyable. Il
fallait donc supporter à nouveau l'édifice, consolider
l'infrastructure. On en a profité en même temps, quant à
ouvrir les plafonds et les entretoits, pour installer un système de
ventilation et de climatisation dans certaines des pièces.
M. Paradis: Ce que vous me dites finalement, c'est que les 10 000
000 $ qui ont été consacrés à cette
pièce-ci, où on siège présentement, le salon rouge,
la majeure partie, c'était pour des problèmes de rajeunissement
ou de renforcement de la structure.
M. Bérubé: La majorité, oui. On a ralenti.
Présentement, on ne retient, au ministère des Travaux publics,
que les projets ayant trait à la sécurité du
bâtiment. Compte tenu de la conjoncture économique que nous
connaissons...
M. Paradis: ... les toilettes.
M. Bérubé: Non; je pense qu'on pourrait discuter
des toilettes, si vous voulez, mais on en a déjà eu l'occasion;
alors cela ne sert à rien d'insister.
M. Paradis: Vous êtes allé voir.
M. Bérubé: Les réponses étaient
claires.
M. Paradis: Oui, mais les toilettes n'étaient pas à
la bonne place.
M. Bérubé: Lorsque nous avons parlé de ce
cas, je ne parlais pas de celles-là, je parlais de l'engagement
financier portant sur la réfection des ascenseurs et des toilettes. Je
ne parlais pas des autres toilettes construites antérieurement à
ce moment. Je répondais spécifiquement quant aux 400 000 $ qu'on
soulignait comme servant à la construction de toilettes. C'est de ces
400 000 $ que je traitais à ce moment. Je ne traitais pas du coût
des autres ou quoi que ce soit d'autre.
M. Paradis: Cela aurait été plus gênant.
M. Bérubé: Non, mais je n'avais pas les
données. Je n'étais pas là quand les décisions ont
été prises, il y a presque deux ou trois ans.
M. Paradis: C'est votre prédécesseur au Conseil du
trésor.
M. Bérubé: Tout ce que je peux dire, c'est qu'il y
a un plan, je ne dirais pas quinquennal, mais un plan de réfection
majeur de l'Assemblée nationale qui avait été entrepris il
y a maintenant quatre ou cinq ans et qui va s'étendre encore pendant
quatre ou cinq ans. Dans la période présente, nous mettons
l'accent sur les travaux à caractère de
sécurité.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Une question additionnelle, M. le Président.
Cela m'inquiète, ce que le ministre vient de dire,
l'élément de sécurité, suivre les règlements
du Québec, et il y a les visiteurs qui viennent. Mais est-ce qu'on peut
siéger en sécurité? Rien ne va nous tomber sur la
tête?
M. Bérubé: Le plafond a été
refait.
M. Polak: Si le plafond est faible, est-ce qu'il est plutôt
faible du côté de l'Opposition?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Ah bon! Peut-être qu'on peut commencer, pour
changer la routine, par changer de place.
M. Bérubé: Ce que vous n'avez pas vraiment
regardé, ce sont les espèces de lignes dans le plancher entourant
chacun de vos sièges et la série de boutons...
M. Polak: Et la pédale.
Le Président (M. Gagnon): 621? 622?
M. Paradis: "Avenant au contrat des architectes pour leur
permettre de retenir les services de Claude Trempe et Associés Inc.,
ingénieurs-conseils, pour agir à titre de consultants
spécialisés dans le contrôle de
l'étanchéité des toitures. Fournisseur: Dimakopoulos,
Magnan et Associés, Chabot, Gilbert, Jarnuszkiewicz, Mainguy, Larose,
Laliberté, Petrucci, architectes, Québec. Montant de
l'engagement: 35 000 $." Ce sont les toitures de quoi au juste?
M. Bérubé: D'abord du palais de justice et
également pour satisfaire aux recommandations du comité des
toitures du Conseil du trésor. Pourquoi le Conseil du trésor
a-t-il un comité des toitures?
M. Paradis: Pour chapeauter...
M. Bérubé: II y a eu construction, dans tout le
Québec, d'écoles, d'édifices publics impliquant une
nouvelle technologie de construction des toitures où on incorporait, si
je ne m'abuse, des mousses isolantes directement à la membrane
étanche, ce qui permettait de réduire considérablement les
coûts, puisqu'on ne manipulait pas plusieurs matériaux, on
manipulait un seul matériau. Cela s'avérait donc avantageux, il y
a quelques années, je ne sais pas combien de temps. Il y a eu
construction d'écoles de ce type dans tout le Québec, sauf qu'au
bout de quatre ou cinq ans, on a commencé à avoir des
problèmes de toitures coulantes. Je pense qu'il n'y a à peu
près pas une polyvalente au Québec qui n'a pas un problème
de toiture qui coule, c'est une catastrophe. On avait examiné la
possibilité d'intenter des poursuites. Toutefois, la seule
conséquence de telles poursuites aurait été finalement de
mettre en faillite tout ce qu'il y avait d'architectes et d'entreprises en
construction au Québec ayant construit des écoles. Finalement, on
a trouvé un règlement de partage des responsabilités. En
même temps, on a été obligé d'impliquer le Conseil
du trésor dans tout ce problème de construction et de
réfection de toitures. Comme ce comité des toitures du Conseil du
trésor avait besoin d'une expertise et que les recommandations de ce
comité doivent être mises en oeuvre, cette firme d'architectes va
aider comme consultants spécialisés auprès du
ministère des Travaux publics.
M. Paradis: On donne un avenant à un contrat qui a
été octroyé, j'imagine, à la suite de l'utilisation
du fichier ou quelque chose de semblable. On laisse la firme d'architectes
choisir les ingénieurs-conseils qu'elle veut. Est-ce qu'on ne contourne
pas la procédure d'attribution des contrats en procédant par ce
genre d'avenant?
M. Bérubé: Si je comprends bien, il y a eu un
concours public pour le palais de justice.
M. Paradis: La firme retenue a été la firme
d'architectes?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Maintenant, on donne un avenant...
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: ... à un contrat qui permet à cette
firme d'architectes d'engager et de payer à même des fonds publics
une firme d'ingénieurs-conseils de son choix sans passer par les
services d'attribution de contrats normaux. Cela semble dentelé comme
procédure.
M. Bérubé: C'est-à-dire que, dans la mesure
où cette firme Dimakopoulos et autres est responsable de la construction
et de la conception du palais de justice, nous n'avons pas d'autres choix que
d'engager cette firme pour tous les travaux de modification à apporter
à la toiture. Le palais de justice de Québec, à la
recommandation du comité des toitures du Conseil du trésor, doit
être modifié de manière à s'assurer que nous
n'aurons pas les problèmes de fuite que nous avons connus ailleurs.
Le ministère va donc engager la firme d'architectes responsable
de la construction du palais de justice pour apporter les changements qui
pourraient s'avérer nécessaires. Cette firme d'architectes a des
sous-entrepreneurs à son service et elle choisit bien celui qu'elle
veut.
M. Paradis: C'est une procédure tout à fait
inhabituelle.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: D'ailleurs, elle est classée dans "divers" et
elle m'apparaît sortir des normes habituelles. Parce que, si l'on
commence ce genre d'opération, cela devient très simple, vous
comprenez le système. On donne un contrat à une firme
d'architectes, on la sélectionne par la voie du fichier central; par la
suite, elle engage qui elle veut; on paie directement avec des avenants de
contrat, et il n'y a plus de fichier qui fonctionne. C'est par
dérogation que cela a été" fait.
M. Bérubé: Effectivement, en temps normal, on
engage les ingénieurs sur une
base indépendante de la firme d'architectes. Je ne pourrais pas
vous répondre.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut demander au MTPA pourquoi on a
procédé par avenant à un contrat?
M. Bérubé: D'architectes.
M. Paradis: D'architectes pour l'engagement...
M. Bérubé: Pour engager des
ingénieurs-conseils.
M. Paradis: C'est cela.
M. Bérubé: On va sans doute nous répondre
que les ingénieurs-conseils vont faire rapport à la firme
d'architectes et, par conséquent, celle-ci peut choisir qui a
entière responsabilité, finalement, de la construction...
M. Paradis: C'est la même chose pour l'achat de tous les
travaux. Dans les contrats gouvernementaux comme dans le cas du palais de
justice entre autres...
M. Bérubé: Non. Il y a probablement une question de
responsabilité. Si le gouvernement impose une firme d'ingénieurs
à une firme d'architectes pour des travaux donnés, si jamais il y
a des défauts, la firme d'architectes refusera d'en prendre la
responsabilité. Ne pouvons-nous pas présumer que, si la firme
d'architectes a la responsabilité du mandat, il lui appartient d'engager
quelque consultant que ce soit pour la conseiller?
M. Paradis: Habituellement, au MPTA, ce n'est pas ainsi que
ça fonctionne...
M. Bérubé: Non, vous avez raison. C'est pour cela
que...
M. Paradis: ... parce que même les sous-entrepreneurs ont
à passer par le ministère. Par exemple, s'il y a des tests de
matériaux à faire, c'est le ministère qui les fait. (17 h
30)
M. Bérubé: II faudrait demander au ministère
pourquoi il y a une dérogation à la procédure habituelle.
Je reconnais avec vous que, par exemple, en ventilation, on va demander
à des ingénieurs en mécanique de soumettre un devis pour
la ventilation et ce sont des devis indépendants, l'ingénieur
ayant l'entière responsabilité quant aux travaux de ventilation.
Tandis que, dans le cas présent, implicitement, on assigne la
responsabilité à la firme d'architectes. À ce
moment-là, si on lui en attribue la responsabilité, c'est normal
qu'elle soit responsable de la sélection de la firme d'ingénieurs
qui va travailler pour elle.
M. Paradis: Si jamais elle est poursuivie, elle va appeler en
garantie la firme d'ingénieurs, s'il s'agit d'une faute de la firme
d'ingénieurs. Que ce soit celle-là ou une autre.
M. Bérubé: Oui, mais il faudrait voir pourquoi on
déroge à cette pratique habituelle.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800.
M. Paradis: Engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour la location d'un local d'une superficie
de 10 326 pieds carrés situé dans la tour Cadillac Fairview,
Toronto, et destiné à loger les services du ministère du
Revenu. Le coût au pied carré est de 24 $ et 30 $ et la
durée du bail est de dix ans à compter du 1er novembre 1981.
Fournisseur: TEC Leaseholds Limited, Toronto. Montant de l'engagement: 2 788
020 $."
Est-ce qu'il s'agit d'un nouveau service qu'on installe à
Toronto?
M. Bérubé: J'ai une note que je comprends plus ou
moins.
M. Polak: Annulation pour la fin de septembre.
M. Bérubé: On me dit qu'on annule un engagement
antérieur et on le remplace par celui-ci. Si je comprends bien,
l'engagement antérieur, en date de septembre 1981, avait
été fait avec la compagnie Cadillac Fairview Corp. et maintenant
on remplace cet engagement par un engagement avec le locateur TEC Leaseholds.
On me dit que Cadillac Fairview ne serait que le mandataire du locateur.
M. Paradis: Cela va, c'est en remplacement. Mais quelles sont les
fonctions du ministère du Revenu à Toronto? Quelle est la
réponse?
M. Blais: Diverses questions, des choses en Ontario... Regardez
les débats de...
M. Bérubé: Ah oui! Je vois, je vois. Alors, le
locateur, c'est vraiment TEC Leaseholds et Cadillac Fairview n'est que
mandataire du propriétaire; donc, il faut signer le contrat avec le
locateur. Parfait.
Deuxième question: De quoi s'agit-il? Il s'agit, essentiellement,
pour le ministère du
Revenu, d'augmenter ses équipes de perception de taxes et
d'impôts en Ontario. Comme vous le savez, beaucoup d'entreprises oeuvrant
au Québec ont des sièges sociaux à Toronto et elles
doivent payer des taxes et impôts sur leurs activités au
Québec. Cela suppose des rencontres entre les percepteurs du fisc
québécois et les comptables des firmes, donc une activité
permanente. Si je ne m'abuse, ils sont situés dans le même
édifice que la délégation générale du
Québec à Toronto.
M. Paradis: À ce moment-là, quelle est la
juridiction des employés du fisc québécois qui se
présentent à un siège social situé à
Toronto?
M. Bérubé: Complète.
M. Paradis: Complète? Par entente avec l'autre province
ou..
M. Bérubé: Non, non. La firme torontoise qui fait
affaires au Québec est soumise aux lois du Québec.
M. Paradis: Oui, d'accord. Mais la personne qui est un
employé du fisc qui oeuvre à Toronto et qui se présente
dans un bureau d'une compagnie de Toronto...
M. Bérubé: Qu'arriverait-il s'il y avait refus?
J'imagine, premièrement, qu'il doit y avoir des lois canadiennes qui
prévoient le cas et, s'il n'y a pas de lois canadiennes, il pourrait
certainement y avoir des lois québécoises qui permettent de
saisir des actifs au Québec.
M. Paradis: Je me demandais si c'était fait par entente,
parce qu'on n'a pas la juridiction.
M. Bérubé: Nous avons juridiction sur les actifs au
Québec, alors...
M. Paradis: Au Québec? Ah oui...
M. Bérubé: ... une firme n'est pas
intéressée à ce que le gouvernement saisisse ses actifs au
Québec pour non-paiement d'impôt. Par conséquent,
plutôt que de perdre ses actifs au Québec, elle va
préférer voir l'agent du fisc québécois dans ses
bureaux à Toronto.
M. Paradis: Combien a-t-on d'employés là-bas?
M. Bérubé: Je ne le sais pas.
M. Polak: J'ai une question additionnelle.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut le demander au...
M. Bérubé: On peut le demander. Je n'ai pas
l'information.
Une voix: Le nombre d'employés du ministère du
Revenu?
M. Bérubé: À Toronto. M. Paradis:
À Toronto.
M. Polak: J'ai une question additionnelle.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce que le ministère du Revenu de l'Ontario a
un local à Québec pour faire la même chose?
M. Bérubé: Je l'ignore.
M. Polak: Si j'ai bien compris, plus il y a de compagnies qui
quittent le Québec, plus ça justifie la location de ce local avec
un autre investissement de 160 000 $ pour le tapis, les draperies, etc., dans
le même engagement.
M. Bérubé: Oui, effectivement. En ce sens que plus
le Québec retardera la conquête de son indépendance, plus
les forces centrifuges qui l'affaiblissent continueront de l'affaiblir et plus
nous aurons des problèmes économiques. La solution à cela,
c'est l'indépendance du Québec.
M. Paradis: Ah oui!
Le Président (M. Gagnon): Engagement 801. Il n'y a pas de
question? Donc la commission des engagements financiers a terminé
l'étude des engagements du mois de février 1982 et suspend ses
travaux pendant cinq minutes.
M. Bérubé: Pour permettre au président de se
reposer.
Le Président (M. Gagnon): Ensuite, nous aborderons
l'étude du mois de mars.
(Suspension de la séance à 17 h 36)
(Reprise de la séance à 18 h 05)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers commence l'étude des
engagements du mois de mars 1982. Affaires culturelles, engagement 100.
Engagements de mars 1982 Affaires culturelles
M. Paradis: Engagement 100, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 100, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention à la Bibliothèque municipale
de Trois-Rivières à titre d'aide...
Des voix: Ah!
M. Paradis: ... financière pour fins de transformation et
d'agrandissement d'un local à des fins de bibliothèque
municipale. Montant de l'engagement: 527 415 $ des Affaires culturelles. Il y a
également 306 150 $ des Affaires municipales et la municipalité
investit 426 002 $, pour un montant total de 1 259 567 $.
Il doit s'agir de travaux majeurs, M. le président du Conseil du
trésor, pour 1 000 000 $. On parle d'agrandissement.
M. Bérubé: Je pense que c'est sous... M. Polak:
Le coût de construction.
M. Bérubé: ... la houlette de son
député qui, on le sait, est un humaniste, un
éditeur...
M. Polak: Un historien.
M. Bérubé: ... vendant des livres aux
bibliothèques, que la municipalité de Trois-Rivières a
décidé de se doter d'une grande grande bibliothèque. Mais,
néanmoins, vous connaissez l'ardeur avec laquelle je défends ces
projets et je ne peux, en fait, que féliciter le député de
Trois-Rivières, d'une part, du dynamisme de ses concitoyens de
Trois-Rivières et, d'autre part, de l'appui -j'en suis certain -
chaleureux qu'il a apporté à leur projet.
M. Paradis: On a 527 000 $ des Affaires culturelles et 306 000 $
des Affaires municipales. On a toujours, dans des projets importants comme
celui-là, un projet tripartite, finalement. Est-ce que le gouvernement a
un maximum pour lequel il participe dans un projet?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, si la ville de
Trois-Rivières s'était conduite de façon excessive en se
donnant une très belle bibliothèque... Le gouvernement cesse,
à un moment donné, de subventionner. S'il subventionne, c'est
parce que la ville est en train de se doter d'une bibliothèque qui
correspond aux normes du gouvernement. Tant qu'on ne dépasse pas les
normes en termes de pieds carrés par rapport à la population, la
subvention gouvernementale, pour du neuf - ici, c'est du neuf - va aller
jusqu'à 65%, tandis que, dans un cas de recyclage, cela peut aller
jusqu'à 75%. Ici, on a les Affaires municipales et les Affaires
culturelles, mais c'est un ajustement interne. Ce qui est important, c'est que
les deux ensemble vont chercher environ 65%. Je ne l'ai pas calculé,
mais cela devrait donner à peu près ce montant. Ensuite, il y a
des ajustements au personnel, etc.
Je ferai remarquer que, dans le cas de Trois-Rivières, c'est une
ville qui a effectivement toujours été très attentive
à sa bibliothèque publique et, aujourd'hui, elle profite du
programme pour aller à peu près au maximum de la norme pour
rester subventionnée. Mais cette bibliothèque a environ 23 000
abonnés actuellement. Si on la compare, par exemple, à la
bibliothèque qui est au cégep ou à la bibliothèque
qui est à l'université, cela restera la plus petite
bibliothèque des trois. Cela veut dire que, malgré tout, on reste
encore moins généreux pour une bibliothèque publique
concernant les normes que le gouvernement peut avoir pour nos institutions
d'enseignement. Si on continue la comparaison, la bibliothèque du
cégep de Trois-Rivières, qui est beaucoup plus grande que
celle-là, et la bibliothèque de l'UQTR, qui est beaucoup plus
grande que celle du cégep et celle de la municipalité, restent
quand même beaucoup plus petites que des bibliothèques
équivalentes, en Ontario, d'un collège ou d'une
université. Si on compare du comparable, on se rend compte que,
malgré le rattrapage auquel on procède, on reste quand même
en deçà de ce que nos voisins se sont donné comme
institutions semblables.
M. Paradis: Je pose la question peut-être à un
spécialiste dans le domaine. Justement, à Trois-Rivières,
on retrouve une bibliothèque au cégep et une bibliothèque
à l'université, qui sont des milieux éducatifs, mais qui
sont des milieux où on sent que les diverses politiques, que ce soit en
équipements de loisir... On tente d'intégrer de plus en plus la
population. Est-ce que, dans l'application et la conception du programme des
bibliothèques auquel vous étiez très lié, vous avez
pris en considération les économies possibles si l'on ajoute des
bibliothèques déjà existantes dans des centres comme
Trois-Rivières?
M. Vaugeois: Vous voulez dire utiliser la bibliothèque du
cégep pour...
M. Paradis: L'agrandir, la diversifier.
M. Vaugeois: Écoutez! M. le Président, on aura
l'occasion d'y revenir, je ne veux pas être trop long. Mais il y a une
chose, c'est que tout cela a beaucoup été étudié et
les conclusions sont que les fonctions sont trop différentes pour qu'on
puisse remplacer une bibliothèque publique par une bibliothèque
de cégep. Il reste qu'il y a tout intérêt à tenir
compte, par exemple, dans une ville comme Trois-Rivières, qu'une partie
de la clientèle de la bibliothèque publique pourrait être
une clientèle étudiante; qu'il y a tout intérêt
à ouvrir possiblement une bibliothèque de polyvalente aux gens du
quartier, à ouvrir une bibliothèque de cégep aux gens du
quartier. Ici, par exemple, il y a intérêt à ce que la
Bibliothèque de la Législature puisse être ouverte au
public à certaines conditions, mais sa première fonction est de
subvenir aux besoins des parlementaires. La bibliothèque de
l'Université Laval devrait être idéalement ouverte aux gens
du milieu, mais ils y trouveront des livres qui visent une clientèle
universitaire.
Ces études ont été maintes et maintes fois reprises
et les conclusions sont toujours les mêmes. Finalement, une
bibliothèque se spécialise en fonction d'une première
clientèle. On ne peut pas en sortir. Revoyons ensemble la
bibliothèque que nous avons inaugurée il y a quelques semaines.
Cela ne conviendrait pas à un universitaire, cela ne conviendrait pas
à un étudiant de cégep pour 90% des collections. Cela
convient, par exemple, aux enfants. Même l'aménagement physique
stimule l'enfant et laisse froid l'adulte. Évidemment, les collections
ne sont pas les mêmes.
On comprend facilement qu'une bibliothèque publique
développe d'autres collections qu'une bibliothèque de
cégep, mais il reste quand même que les bibliothèques
doivent tenir compte aussi de leur voisinage. Si vous êtes dans une ville
où il y a une bibliothèque de cégep et une
bibliothèque d'université, vous ne mettez pas l'accent sur les
encyclopédies ou sur des ouvrages qui se trouveront dans les autres
bibliothèques.
Vous savez, cela va tellement loin qu'en Ontario on a même
développé la bibliothèque centrale qui essaie d'être
une espèce d'endroit où on empruntera des livres pour toutes les
bibliothèques. La bibliothèque métropolitaine de Toronto
occupe 264 000 pieds carrés de plancher, c'est quasiment plus à
elle seule que toutes nos bibliothèques publiques du Québec.
Cette bibliothèque a comme fonction de servir les groupes ethniques en
livres ethniques, en langues étrangères. Ce sont les seuls livres
qu'on peut emprunter par prêt direct. Tous les autres livres sont pour
des prêts interbibliothèques.
J'invite les membres de la commission à explorer ce qui se
passera ici à Québec avec la Bibliothèque municipale de
Québec qui sera un peu sur le modèle de la bibliothèque de
Toronto, pour les bibliothèques de la région de
Québec.
Il y a tellement de choses qu'on pourrait dire... Je terminerai, M. le
Président, en soulignant que le maire de Trois-Rivières est
membre de la Commission des bibliothèques publiques et qu'il a
lui-même joué un rôle considérable pour, à ce
moment-ci, à la veille d'une élection, courir le risque de
défi politique. Il est clair que, politiquement, cela a l'air moins
rentable, électoralement en tout cas, que certains autres types de
travaux. M. le maire me disait encore cette semaine: Tant que je mets de
l'asphalte dans les rues, tout le monde trouve ça correct, mais quand je
décide d'agrandir la bibliothèque, avec mon conseil municipal,
là, des gens critiquent. On ne critique pas pour l'asphalte, mais, pour
la bibliothèque, il y aura des critiques. Cela est dans la tradition de
Trois-Rivières.
Je terminerai en disant que le directeur de la bibliothèque de la
ville de Montréal est un Trifluvien, M. Panneton. Le directeur de la
ville de Québec, M. Sauvageau, est un Trifluvien. Ainsi, il y a une
espèce d'atavisme qui m'a frappé moi aussi, comme il a
frappé notre collègue Gerald Godin. Quand on est passé par
Trois-Rivières, on reste mordu par les livres au point de se lancer dans
un métier comme celui de l'édition.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: ... je ne comprends pas. Un homme
célèbre de la région de Trois-Rivières, si je ne me
trompe, ex-premier ministre du Québec, avait dit que l'éducation,
c'est comme la boisson, il y en a qui ne portent pas ça. Si je comprends
bien, ses électeurs n'ont pas suivi ses enseignements.
M. Vaugeois: M. Duplessis, à cet égard,
était un peu cachottier parce qu'il tenait un discours qui ne
correspondait pas exactement à ses pratiques personnelles. J'ai, dans ma
bibliothèque personnelle, beaucoup d'ouvrages qui viennent de la
bibliothèque de M. Duplessis. Il avait, entre autres, une collection
remarquable de brochures sur le communisme. Cela n'étonnera
personne.
M. Polak: M. le Président, juste une question
additionnelle. Peut-être que le député de
Trois-Rivières devrait répondre par exception. Vu que la
bibliothèque est agrandie, j'imagine qu'il y a de la place pour le
volume de notre fameux écrivain
québécois et historien, Denis Vaugeois, et aussi le volume
sur le "new deal" de Roosevelt.
M. Vaugeois: J'aurais aimé que le député de
Sainte-Anne m'accompagne un peu partout à Boston. Je l'aurais
amené à la bibliothèque de Boston où j'ai
trouvé de mes ouvrages, comme cela m'est arrivé à la
bibliothèque Lénine de Moscou. Que voulez-vous, mes ouvrages ont
dépassé depuis longtemps les frontières de
Trois-Rivières.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 101.
M. Paradis: 101.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Diffusion parallèle Inc.,
Montréal, représentant la seconde tranche de la subvention de 150
000 $ pour la mise sur pied de cette agence de distribution des
périodiques culturels québécois."
Quels sont les périodiques culturels québécois
distribués par cette agence et quelle est la clientèle
visée?
M. Bérubé: Le Temps Fou, Hobo, Recherches
amérindiennes, Intervention, Parachute, Hobo-Québec, Spirale,
Biosphère, La Vie en rose, Cahiers, Lettres québécoises,
Vélo-Québec et la "Chute du Parti libéral"; (18 h 15)
Des voix: Ah! Ah!
M. Paradis: À être imprimé, la "Chute du
PQ"!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Quelle est la clientèle visée? On dit
que Diffusion parallèle Inc. est une agence de distribution. Quelle
clientèle vise-t-on? Vise-t-on une clientèle spéciale? Les
exemplaires de Vélo-Québec sont distribués un peu par
Vélo-Québec lui-même.
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous
répondre.
M. Polak: C'est une question...
M. Paradis: Vélo-Québec, est-ce vraiment un
périodique culturel?
M. Bérubé: Vélo-Québec? Oui, c'est
culturel, parce que au fond tout le monde sait que le vélo est en train
de devenir un instrument écologique d'une nouvelle société
basée sur les énergies douces.
M. Paradis: S'il s'agit d'une compagnie à but lucratif,
pourquoi la subventionne-t-on?
M. Bérubé: Ces revues culturelles ont, finalement,
de très petits tirages. Une des conséquences, forcément,
c'est que la création d'une...
M. Paradis: Elles n'ont pas les moyens de...
M. Bérubé: ... entreprise de ce genre peut
permettre à un grand nombre de petites revues ayant des marchés
limités, finalement, de se regrouper et d'accroître leurs ventes.
En fait, on constate pour le Temps Fou une augmentation de 20% des ventes;
Hobo, 20%; 25% pour Recherches amérindiennes, une augmentation de 20%
pour Intervention; Parachute, une augmentation de 25%. Ce que l'on constate,
c'est que ces petites revues ont effectivement profité de façon
significative de la mise sur pied de cet organisme de vente qu'est Diffusion
parallèle. J'ai l'impression que le ministère, ayant prévu
cela, a voulu inciter ces revues à se regrouper de manière
à assurer leur distribution. La conséquence, c'est
qu'effectivement on récolte aujourd'hui les fruits de cette initiative.
Soulignons que l'aide financière aux livres et imprimés, en
général, s'adresse à toutes les entreprises rentables
qu'il s'agit d'encourager à accroître leur marché.
M. Paradis: Vous voulez dire que cela s'adresse à toutes
les revues québécoises qui veulent accroître leur
marché?
M. Bérubé: Non, d'après ce que je comprends
du dossier ici, on exclut une dizaine de périodiques qui apparaissent
plus militants que culturels et on s'en tient à des revues qui ont un
caractère qu'on pourrait qualifier de culturel. Évidemment, vous
pourriez me dire: Pourquoi la revue Parachute n'est-elle pas... D'abord, je
n'ai pas idée de ce que c'est; je ne l'ai jamais lue.
M. Paradis: Si on a Vélo-Québec, on pourrait...
M. Bérubé: Vélo-Québec. Ce que je
pense, c'est que...
Une voix: Québec Yachting.
M. Bérubé: Non, Québec Yachting n'est pas
là-dedans. Si je comprends bien, ce sont des revues à petits
tirages ayant généralement des objectifs pour rejoindre nos
concitoyens qui pratiquent certains sports ou certaines activités
culturelles, que ce soit la photographie ou autre chose, ou qui ont un
intérêt pour la biosphère ou pour l'écologie.
Quand on dit "culturel", c'est culturel au sens très large. Je
pense que, si le monde à bicyclette peut être analysé, il
peut être analysé sous l'angle d'une éclosion culturelle
d'une société plus écologique, d'une société
qui se veut plus sportive et d'une société qui se veut moins
machiniste.
M. Paradis: Quels sont les principaux actionnaires et
administrateurs de cette compagnie?
M. Bérubé: II faudrait le demander.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, seulement une petite question additionnelle, M le
Président. Je ne voudrais pas prendre le ministre par surprise, mais il
a fait allusion au périodique "Chute du Parti libéral du
Québec". Est-il au courant du fait que, depuis quelques semaines, cette
publication est discontinuée?
M. Bérubé: Pardon?
M. Polak: La publication de la revue "Chute du Parti
libéral du Québec" est discontinuée depuis quelques
semaines.
M. Bérubé: Si je comprends bien, le dossier est
entre les mains des historiens. Boni Parfait!
M. Polak: Oui, parfait.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat de services
pour la présentation d'une exposition retraçant la vie de
plusieurs femmes qui ont marqué l'histoire occidentale et
intitulée "The Dinner Party Project" au Musée d'art contemporain
du 11 mars au 2 mai 1982. Fournisseur: Through the Flower Corporation,
Californie. Montant de l'engagement: 37 760 $.
Qui d'autre participe à cette exposition?
M. Bérubé: Non, c'est vraiment Through the Flower
Corporation.
M. Paradis: Et pourquoi?
M. Bérubé: II s'agit d'une exposition au
Musée d'art contemporain, tel qu'il est indiqué, et la
corporation en question assumait la présentation de l'exposition et
l'installation des montages avec une équipe spécialisée.
Elle assurait aussi la présence de l'artiste Judy Chicago, qui donnera
une conférence de presse.
M. Paradis: Oui, mais pourquoi le Québec a-t-il
participé à une telle exposition?
M. Bérubé: J'imagine que les grands courants
nord-américains intéressent le Québec.
M. Vaugeois: M. le Président.
M. Paradis: Oui, j'imagine cela aussi, mais y a-t-il dans
l'histoire occidentale des Québécoises qui étaient...
M. Vaugeois: M. le Président, cette exposition a
été le plus grand succès à Montréal, cette
année. Le problème du Musée d'art contemporain a
été de recevoir autant de monde. Cela ne s'était jamais
vu. D'ailleurs, cela a amené des gens à se demander si la
localisation du Musée d'art contemporain, à la cité du
Havre, était un réel problème puisqu'une exposition comme
celle-là a déplacé un public montréalais
très considérable. Il y avait des files interminables. Il y avait
de gros problèmes, d'ailleurs, d'achalandage et, en termes de
retombées économiques, cela a été pour
Montréal et pour le musée très important. C'était
une exposition itinérante en Amérique du Nord, c'est pour cela
qu'on retrouve à l'origine cette entreprise de Californie...
M. Paradis: Visitait...
M. Vaugeois: ... qui était attachée à
l'exposition.
M. Polak: C'est très bon, je l'ai visitée. M.
Vaugeois: Oui.
M. Bérubé: Mais comment se fait-il que, chaque fois
qu'on fait quelque chose de rattaché au monde anglo-saxon, le
député de Sainte-Anne acquiesce avec enthousiasme et, chaque fois
qu'on présente quelque chose impliquant la France ou les pays
francophones, il devient un peu amer.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ... une question de règlement. Vous aurez sans
doute noté, quand on a parlé de la bibliothèque de
Trois-Rivières, que je n'ai pas posé de question parce que la
manière dont la description a été donnée,
j'étais tout à fait d'accord. Je ne veux pas dire sur le plan des
priorités, mais au point de vue de la bibliothèque, je trouvais
cela très intéressant. Je ne fais donc aucune distinction. Judy
Chicago est très bien connue. J'ai relu, dans le Time Magazine -de temps
à autre je lis quelque chose d'autre que les publications
québécoises juste pour m'orienter... C'est parce que dans le
moment...
M. Bérubé: Est-ce que vous avez lu, de temps
à autre, au moins un des livres diffusés par Diffusion
parallèle? Il y en a un que je vous suggérerais: Hobo
Québec. Vous et le député de Terrebonne, avec votre
chevelure expansive, pourriez certainement vous promener...
M. Polak: Non, on est abonnés...
M. Bérubé: Mais il manque une petite moustache au
député de Terrebonne, quand même.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 300, 301, 302, 303,
304.
M. Paradis: 304.
Le Président (M. Gagnon): 304. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la Cinémathèque
québécoise, Montréal, à titre de subvention pour le
fonctionnement du Centre de documentation cinématographique, pour la
période du 1er novembre 1981 au 31 mars 1982. Montant de l'engagement:
116 800 $."
Y a-t-il d'autres sources de financement que cette subvention?
M. Bérubé: Pour la cinémathèque, je
pense qu'elle est en bonne part financée par le Québec, mais je
n'ai pas d'autre source de financement.
Le Président (M. Gagnon): 400, 401, 402.
M. Bérubé: Nous n'avons pas la liste des revenus.
Il doit y avoir quelques revenus propres, mais ce ne doit pas être
majeur.
Le Président (M. Gagnon): 403, 300. M. Vaugeois: M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Pour éviter du travail à nos gens,
autrefois c'était une fonction assumée par nos institutions. La
Cinémathèque québécoise a accepté de prendre
la responsabilité du Centre de documentation à condition que le
gouvernement en assume l'essentiel des frais. C'est maintenant situé
dans la nouvelle cinémathèque sur la rue Maisonneuve, au
carrefour de la rue Saint-Denis. Comme c'est à proximité de la
Bibliothèque nationale, pour les utilisateurs, cela correspond tout
à fait à leurs besoins. Mais, comme le ministre vient de le
suggérer, je pense que pour le Centre de documentation, c'est la
principale source de revenus.
M. Bérubé: Mais je pense que la question est...
M. Vaugeois: La cinémathèque même a des
sources de revenus autres.
M. Bérubé: C'est ça. La question qui a
été posée par le député de Brome-Missisquoi
portait essentiellement sur les sources autonomes de financement de la
cinémathèque. À cet égard, je cherche, mais je n'ai
aucune évaluation des revenus autonomes. Il doit certainement y avoir
quelques revenus autonomes à la cinémathèque, mais
l'essentiel du budget de la cinémathèque est
défrayé par Québec.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 501, 502, 600, 601,
602, 603, 604, 605, 606...
M. Paradis: Attendez un peu, M. le Président, un
instant.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Engagements 605, 606, 607.
Engagement 800. Affaires intergouvernementales, engagement 100.
Affaires intergouvernementales M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention au Consortium for Research on North
America à titre de contribution à son programme
complémentaire d'activités qu'il réalise sur le
Québec. Montant de l'engagement: 25 000 $ en fonds américains."
Quel est le programme d'activités du Consortium for Research on North
America?
M. Bérubé: Ce consortium est essentiellement un
regroupement de chercheurs des universités Harvard, Tufts, Fletcher et
Brandeis. Ce groupe de chercheurs a établi des liens avec des
institutions québécoises, plus précisément avec les
professeurs Feldman et Soldatos, Hero et Balthazar. Également,
semble-t-il qu'ils ont même fait des travaux conjointement avec des
chercheurs sur les problèmes urbains et aéroportuaires. On
souligne ici que le consortium a offert et continue d'offrir une tribune
exceptionnelle pour des conférenciers québécois de marque.
On souligne que plusieurs ministres québécois ont
été invités dans le passé ainsi que des
universitaires de renom, ce qui a permis de faire connaître le
Québec dans ces milieux intellectuels de haut renom. Il s'agit donc,
dans un effort pour maintenir de bonnes
relations amicales avec ce consortium, de rester en liaison avec ses
travaux de recherche en y contribuant.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une subvention à
Informatech-Québec pour le paiement d'une partie du déficit
évalué à 120 000 $. Le montant de l'engagement: 60 000 $.
Je voudrais savoir, puisque c'est dans le cadre des Affaires
intergouvernementales, que fait exactement Informatech. Quelles sont ses
propres sources de revenus? Je pose cette question au point de vue de
l'autofinancement.
M. Bérubé: Vous n'êtes pas sans savoir qu'un
des problèmes en sciences demeure la recherche bibliographique et
l'identification en littérature de toutes les publications susceptibles
d'avoir un lien avec des recherches que l'on entreprend. Avec les années
et l'avènement de l'informatisation, on a commencé à
préparer des banques d'information scientifique, avec mots clés,
pour retracer l'information avec des systèmes de
références croisées. On part soit d'un nom, soit d'un
titre, soit même de mots incorporés dans les textes. En
général, on utilise les résumés des publications
pour identifier les mots clés et on instaure une mécanique
d'échantillonnage en vertu de laquelle, suivant qu'on utilise un, deux,
quatre ou cinq mots clés, on peut faire sortir tout ce qui s'est
publié dans le secteur. Il se constitue comme cela des banques
internationales de données. Chaque pays cherche à constituer une
banque de l'information dont elle dispose. On peut même s'attendre qu'un
jour toutes ces banques soient interreliées internationalement par
satellite; c'est d'ailleurs l'un des projets auquel des chercheurs travaillent
autour de Telidon et de tous ces systèmes de
télécommunication par câble. On envisage qu'un jour ces
banques d'information seront accessibles dans le monde entier à des
usagers dans leur maison même. En d'autres termes, ce qui est pour
l'instant disponible aux chercheurs, le sera demain dans votre maison. Si vous
voulez connaître la vie des tsars de Russie, vous n'aurez qu'à
vous brancher à la banque d'information de l'Université de Moscou
qui vous fournira instantanément tout ce qu'il est possible de savoir
sur les tsars. En d'autres termes, il s'agit de...
M. Paradis: ... démolir les bibliothèques.
M. Bérubé: ... constituer des banques. Or, si l'on
ne veut pas que culturellement on devienne un jour totalement dépendant
des pays qui auront constitué de telles banques et que, finalement, nos
chercheurs québécois n'aient plus de moyens de faire
connaître leur travail, il faut constituer des banques nationales. Dans
la mesure où, dans le domaine scientifique et technique, le
Québec est un petit pays, il devient utile de fusionner nos banques avec
celles de la France, de telle sorte qu'on constitue une banque de toutes les
publications en français. Il s'agit de mettre sur pied ces logiciels, le
chargement des banques pour l'exploitation de ces banques sur des
systèmes d'informatique de type IBM et le projet consiste à
mettre en place les banques. (18 h 30)
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: On a un déficit évalué à
120 000 $ pour l'année financière 1981-1982; le montant de
l'engagement est de 60 000 $. De quelle façon va-t-on effacer le
solde?
M. Bérubé: On me dit que c'est le ministère
des Communications.
M. Paradis: II va y avoir une subvention du ministère des
Communications pour effacer l'autre partie du déficit.
M. Bérubé: Le ministère est prêt
à assumer la moitié de ce déficit et c'est le
ministère des Affaires intergouvernementales qui est prêt, pour
l'instant, à couvrir l'autre moitié.
M. Paradis: Pourquoi procède-t-on de cette
façon-là, la moitié couverte par un ministère,
l'autre moitié, par l'autre ministère?
M. Bérubé: C'est intéressant pour le
ministère des Communications, parce qu'il est responsable de
l'implantation des systèmes d'informatique, et c'est intéressant
pour le ministère des Affaires intergouvernementales au nom même
de la coopération entre la France et le Québec.
Avec le développement de ces banques, on pourra envisager le jour
où elles s'autofinanceront, lorsque ces banques seront accessibles
à tous les chercheurs. Je me souviens qu'une partie importante de mon
budget, à l'université, était justement les abonnements
à ces banques d'information. Je me souviens également qu'avant
1975, il n'y avait aucune banque francophone. Les seules banques auxquelles on
pouvait s'abonner étaient des banques américaines, ce qui veut
dire que nous n'avions pas accès en général à
l'information française. Alors, il faut commencer par constituer les
banques avant
de pouvoir les vendre à des entreprises ou à des
chercheurs dans les laboratoires. Normalement, elles se financent à
même les abonnements des différents laboratoires.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 500, 501.
M. Paradis: Engagement 501. "Subvention au Conseil de la vie
française en Amérique, Québec, pour permettre le
démarrage du secrétariat permanent de l'Action pour les
Franco-Américains dont l'objectif est de coordonner les activités
des Franco-Américains en Nouvelle-Angleterre. Montant de l'engagement:
25 000 $." Est-ce qu'on peut connaître les activités de ce Conseil
de la vie française en Amérique?
M. Bérubé: La priorité de cet organisme est
de constituer un secrétariat permanent en Nouvelle-Angleterre pour
établir une liaison entre un bon nombre de plus petits organismes
franco-américains dispersés en Nouvelle-Angleterre qui n'ont pas,
en fait, de lien commun pour l'instant. Il s'agit peut-être des
rassemblements des Franco-Américains de Nashua et de l'alliance des
Canucks, je ne sais pas moi, de Lowell; il y en a une collection, quoi. Ces
organismes ne se sont jamais regroupés. On comprend aussi que le
gouvernement américain ne se préoccupe pas comme tel du
regroupement de ces organismes, ce n'est pas la mission du gouvernement
américain de s'occuper du développement des
Franco-Américains aux États-Unis. Il s'agit d'une
communauté qui nous est rattachée culturellement; ces liens
peuvent servir au rayonnement du Québec dans l'ensemble de la
Nouvelle-Angleterre et nous permettre d'établir des contacts valables
sur le plan culturel et sur le plan économique. À ce moment, ce
qu'on veut faire aux Affaires intergouvernementales, c'est de favoriser ce
regroupement des Franco-Américains, de manière à lui
donner une certaine force et accentuer en même temps la présence
québécoise.
M. Paradis: On a une subvention de 25 000 $. Est-ce qu'il y a
d'autres sources de financement à ce mouvement?
M. Bérubé: Oui, il se finance à même
les autres organismes. Toutefois, le Conseil du trésor a fait une
recommandation quant à ce secrétariat qui s'est constitué
à la suite de démarches entre Franco-Américains et qui
pour l'instant dépend en partie de la subvention qui vient du
Québec. Nous nous attendons que cette association, une fois
créée et mise en place, s'autofinance entièrement à
même les contributions des différentes associations. Nous aidons
simplement à la faire démarrer.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a des corps publics de
l'extérieur ou d'autres gouvernements qui participent?
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: La France ne participe pas?
Le Président (M. Gagnon): Affaires municipales, 100. 500?
501?
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: À 500, subvention à la ville de
Trois-Rivières...
M. Bérubé: 500 quoi? M. Polak: Non.
Le Président (M. Gagnon): 501? 600? 601? 602? 603? 604?
605? 606? 607? 608? Affaires sociales, 100.
M. le député de Brome-Missisquoi.
Affaires sociales
M. Paradis: "Contrat de services pour agir à titre de
négociateur, d'expert-conseil et de conseiller juridique auprès
de la Direction générale des relations du travail dans le cadre
du renouvellement de l'entente avec la Fédération des
médecins résidents et internes du Québec, pour une
période de six mois, à compter du 1er janvier 1982. Fournisseur:
Me Bruno Meloche, Montréal. Montant de l'engagement: 35 000 $." Est-ce
que Me Meloche avait déjà exercé de telles
activités?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Dans le cadre du dossier de négociation avec
la Fédération des médecins résidents et
internes?
M. Bérubé: À ma connaissance, oui.
Le Président (M. Gagnon): 200? 201? 202? 400? 500? 501?
502?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): 600? 601?
M. Paradis: 502, excusez-moi.
Le Président (M. Gagnon): 502, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Renouvellement du contrat de services pour agir
à titre de conseiller dans le cadre des négociations avec
l'Association des optométristes du Québec. Fournisseur: M. Yves
Bastien, optométriste, Montréal. Montant de l'engagement: 29 600
$." Ce que je constate, c'est que,
dans le cas des médecins, on avait pris un avocat et, dans le cas
des optométristes, on prend un optométriste. Quelle est la
stratégie gouvernementale?
M. Bérubé: On n'a pas trouvé d'avocat
à vue assez longue pour s'occuper des optométristes!
M. Paradis: Plus sérieusement, M. le président du
Conseil du trésor. Généralement, on réserve ces
mandats... C'est la première fois que je vois que c'est confié
à un membre de la corporation professionnelle.
M. Bérubé: Non, je pense qu'il n'y a pas
véritablement de pratique. C'est vrai qu'en général, dans
les négociations, on trouve beaucoup d'avocats, sans doute à
cause de la nature contractuelle des ententes qu'il faut signer, donc de
l'aspect juridique impliqué. Il n'y a pas vraiment de principe. En
d'autres termes, si jamais on trouve un optométriste retors, on peut le
mettre en charge des négociations!
M. Paradis: N'y a-t-il pas un certain danger d'envoyer à
la table des négociations avec une corporation professionnelle un membre
de cette corporation professionnelle?
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous dire. Nous
engageons des médecins aussi comme conseillers pour négocier avec
les médecins. C'est une question de disposition personnelle. Non. C'est
bien entendu que si vous avez un optométriste, vous allez me dire qu'il
va négocier des tarifs puis, un jour, s'il se remet à la
pratique, il n'en sera que plus content. Toutefois, je pense que ce n'est pas
basé sur cela. À titre d'exemple, la ronde de négociations
avec les médecins au Québec reposait sur une analyse absolument
remarquable qui a été faite par un groupe de médecins et
de gens de la régie qui ont contribué à bâtir une
problématique de la pratique médicale au Québec et
à nous montrer les faiblesses de cette pratique médicale, non pas
les faiblesses de nos médecins mais les faiblesses dans l'organisation
de cette pratique médicale en vertu des ententes existant avec les
médecins. Il m'apparaît difficile de pouvoir véritablement
bâtir un bon dossier de négociations dans des secteurs aussi
techniques sans faire appel à des ressources qui s'y connaissent, qui
vivent la pratique.
M. Paradis: Je ne parle pas de la technique du dossier.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Je suis rendu à la négociation. Je
comprends.
M. Bérubé: Lorsqu'on parle de négociation,
on fait moins appel au talent technique de l'optométriste qu'au talent
de négociateur. Si M. Bastien est un excellent négociateur
capable de s'entendre, capable de dialoguer, capable d'expliquer et qu'au point
de vue du ministère les résultats sont très heureux, je ne
vois pas pourquoi on ne nommerait pas un optométriste. Un
négociateur, c'est davantage quelqu'un qui peut dialoguer, qui peut
échanger, qui peut faire valoir des points de vue...
M. Paradis: ... et convaincre.
M. Bérubé: Je pense qu'il n'y a pas de sot
métier. Un optométriste, j'imagine, peut effectivement avoir ce
talent.
M. Paradis: Vous le rémunérez à partir de
quelle échelle lorsque vous engagez un optométriste? Est-ce que
vous appliquez la même échelle que lorsque vous engagez des
avocats?
M. Bérubé: Les taux horaires doivent être pas
mal semblables..
M. Paradis: Est-ce que c'est la même échelle ou si
vous avez une échelle pour les optométristes?
M. Bérubé: Si vous voulez l'échelle de
rémunération pour M. Bastien, on peut la demander au
ministère.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Une question additionnelle. De la manière dont
je lis cela, M. Bastien a plutôt agi comme conseiller, ce n'est pas lui
qui était le négociateur.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Dans le cas précédent de Me
Méloche, il était négociateur.
M. Bérubé: Ce que je ne sais pas...
M. Paradis: Cela va défaire toute sa réponse.
M. Polak: Pardon?
M. Paradis: Cela va défaire toute sa réponse.
M. Polak: Oui, c'est cela, parce que le ministre vient
d'expliquer comme il était bon négociateur mais...
M. Bérubé: ... ce que je ne sais pas,
c'est s'il est le représentant...
M. Polak: ... je pense que vous avez mal lu votre dossier...
M. Bérubé: ... non. Ce que je ne sais pas, c'est
s'il est...
M. Polak: ... cela me fait peur pour d'autres réponses que
vous donnez dans d'autres dossiers.
M. Bérubé: Non, non.
M. Polak: Parce que vous m'avez presque convaincu. Là,
c'est incroyable. Il commence à donner les qualifications de M. Bastien
comme négociateur. Il est à peu près temps qu'on ait un
homme qui dialogue, qui comprend, qui convainc...
M. Bérubé: Bien oui.
M. Polak: Cet homme est engagé comme conseiller et non pas
du tout comme négociateur.
M. Bérubé: Bien, s'il est conseiller. M.
Paradis: II a convaincu le ministre.
M. Polak: M. le ministre, si vous voulez émettre un
communiqué de presse, je pense qu'on a maintenant le contenu du texte
final.
M. Bérubé: Maintenant vous comprenez pourquoi je
suis au Conseii du trésor, c'est pour mes talents de conviction et non
pas pour mon expertise technique.
M. Polak: C'est inquiétant.
M. Paradis: Je vous avais bien dit que vous l'aviez presque
convaincu.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: La formulation, si vous la regardez, le
député de Sainte-Anne a complètement raison, c'est pour
agir à titre de conseiller. La même chose à l'engagement
501.
Maintenant si on retourne à Me...
M. Bérubé: Non, non. Écoutez, je n'ai pas
ici... Je ne regarde pas le texte original, je regarde le CT que j'ai sous les
yeux. Le CT...
M. Paradis: ... est-ce que cela correspond? Non.
M. Polak: Voulez-vous relire, M. le ministre?
M. Bérubé: Alors, ici, tout ce qui est dit, c'est
d'engager M. Yves Bastien pour la poursuite et la durée des
négociations avec l'Association des optométristes du
Québec. Voilà la commande, point à la ligne.
M. Paradis: L'autre commande que vous aviez à l'engagement
100 des Affaires sociales, dans le cas de M. Meloche, c'était quoi?
M. Polak: C'était le négociateur. (18 h 45)
M. Bérubé: On sait que M. Meloche, c'est lui qui
siège à la table directement. Alors, lui, il est
véritablement le négociateur.
M. Paradis: Mais votre CT vous disait quoi?
M. Bérubé: II est aussi conseiller. Il est
engagé sur la même base. C'est l'engagement 100?
M. Paradis: Engagement 100, oui.
M. Bérubé: II est engagé sur la même
base, voyez-vous, il est conseiller, lui aussi.
M. Polak: Négociateur. Lisez un peu plus loin. Une
réponse comme celle-là peut ruiner une carrière
politique.
M. Paradis: Cela peut affecter un remaniement
ministériel.
M. Polak: Certain. "Back-bencher".
M. Bérubé: Oui, regardez, dans le cas de M.
Meloche, il doit conseiller sur toute matière concernant lesdites
négociations, conseiller le ministre des Affaires sociales et participer
avec le ministère de l'Éducation à toute démarche
relative à l'élaboration et à l'application, etc. M.
Meloche, aussi, est conseiller. Alors, tout ce que je peux vous dire, c'est que
dans certains cas vous allez engager quelqu'un pour ses talents de
négociateur, dans l'autre cas, il a des connaissances techniques, mais
si M. Bastien a des talents de négociateur et qu'il est familier avec
des contrats...
M. Paradis: Bon, très bien, c'est cela.
M. Polak: J'espère que le premier ministre ne lira pas
cela avant de prendre...
M. Paradis: Une décision finale.
M. Polak: ... une décision finale sur la chaise
musicale.
M. Bérubé: Je ne vois pas ce que vous avez
à...
M. Polak: Les chances de M. Blais augmentent
énormément.
M. Bérubé: M. le Président, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, l'Opposition est
de mauvaise foi. On me demande...
M. Blais: Question de privilège. Ma cote peut monter, puis
vous seriez d'accord.
M. Bérubé: M. le Président, l'Opposition est
de mauvaise foi. On dit qui on a engagé à titre de conseiller
dans le cadre des négociations; alors, on me pose la question: Pourquoi
engagez-vous un optométriste dans le cadre des négociations?
Écoutez, il s'agit de contrats à négocier avec des
optométristes. Je reconnais que, très fréquemment, ce sont
des avocats que l'on engage à ce titre-là, mais je ne vois pas
pourquoi on ne pourrait pas engager un optométriste. Je ne vois pas le
problème du député de Sainte-Anne.
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
M. Bérubé: Je comprends qu'il voudrait que les
avocats...
M. Paradis: Question de règlement, on a accusé
l'Opposition d'être de mauvaise foi. Tout ce que l'Opposition a fait,
c'est de vous lire textuellement le libellé des textes que le
gouvernement nous remet. Si ces textes-là sont rédigés de
mauvaise foi, la mauvaise foi vient de vous retomber sur le nez, M. le
président du Conseil du trésor.
M. Polak: Vous êtes plus fort sur la tordeuse.
Le Président (M. Gagnon): Affaires sociales, engagements
600, 601.
M. Paradis: Engagement 601.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagements 600 et 601, parce que ce sont des
montants énormes. Engagement 600: "Subventions à divers
établissements du réseau des affaires sociales pour fins
d'équipement et d'immobilisation et pour le paiement du capital et des
intérêts des échéances obligataires du mois de mars
1982. Montant de l'engagement: 7 100 766 $."
M. Polak: J'ai ici 47 442 000 $.
M. Paradis: C'est encore pire.
Le Président (M. Gagnon): À l'engagement 600, c'est
7 000 000 $.
M. Polak: Engagement 601.
Le Président (M. Gagnon): À l'engagement 601, c'est
47 000 000 $
M. Bérubé: II faudrait peut-être que vous
vous entendiez sur le numéro de l'engagement financier.
Le Président (M. Gagnon): Vous aviez dit les deux.
M. Bérubé: Vous pouvez vous consulter entre vous de
temps en temps, on n'a pas d'objection.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre! Vous avez la parole.
M. Paradis: On a tous les deux raison, c'est que l'engagement 600
est à 7 000 000 $ et l'engagement 601, à 47 000 000 $, M. le
président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: Bon! Il ont tous les deux raison,
parfait.
M. Polak: Je sais qu'avec vous autres 40 millions de dollars de
plus, cela ne fait aucune différence.
M. Bérubé: C'est cela, d'ailleurs, qui
caractérise le Parti libéral; ils ont toujours tous raison, mais
ils sont toujours en opposition.
M. Paradis: La liste est disponible sur demande, est-ce qu'on
pourrait avoir la liste?
M. Bérubé: Cela va me faire plaisir de vous fournir
la liste.
M. Paradis: Engagement 601. "Subventions de fonctionnement
à divers établissements du réseau des affaires sociales
pour l'année financière 1981-1982. Montant de l'engagement: 47
442 833 $." Est-ce qu'on pourrait avoir la liste des établissements?
M. Bérubé: Je peux même vous donner cela
verbalement... Non, je ne l'ai même pas.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 800 à 815,
est-ce que vous avez des questions?
M. Paradis: Ne bougez pas, je ne fais que vérifier les
taux d'intérêt?
M. Bérubé: Élevés, étant
donné que nous sommes sous l'empire de la gouverne
fédérale en cette matière.
M. Paradis: Oui, il faut toujours se rappeler la proposition
officielle du ministre des Finances et du premier ministre du Québec
à l'occasion de la conférence économique tenue à
Ottawa où le premier ministre disait que les taux
d'intérêt, pour une période de deux ans, devraient
être d'un maximum de 1% ou 2% supérieurs.
M. Bérubé: Pas plus de 1%.
M. Paradis: Pas plus de 1% supérieurs à ceux des
États-Unis.
M. Bérubé: Ce qui amènerait les taux
d'intérêt à baisser, au Québec, à 14,5%, ce
qui serait un excellent taux à l'heure actuelle.
M. Paradis: Et la valeur de l'argent va tomber à
combien?
M. Bérubé: La valeur de l'argent? Vous savez que le
dollar de M. Trudeau vaut présentement à peu près 80
cents, c'est-à-dire l'équivalent d'un "pet".
M. Paradis: Vous en avez combien dans vos poches?
M. Bérubé: J'en ai encore beaucoup, je peux
même en distribuer.
M. Polak: Vous avez déjà fait la
démonstration la dernière fois.
M. Bérubé: Voulez-vous le faire circuler, M. le
Président, à l'intention de l'adjoint du Parti libéral qui
va recevoir la rémunération d'un "pet" pour sa contribution
à nos activités.
M. Polak: Je vais donner cela à ma femme ce soir.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez des
questions sur les engagements 800 à 815?
M. Paradis: Non.
Le Président (M. Gagnon): Non.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Agriculture, Pêcheries et Alimentation, engagements 100, 200.
M. Paradis: Engagement 200.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 200, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de drainage dans les branches
20 à 28 de la Grande Rivière du Chêne, dans la
municipalité de la paroisse de Sainte-Agathe, comté de
Lotbinière. Plus bas soumissionnaire: Les Excavations Sainte-Croix Inc.
Montant de l'engagement: 54 874,99 $."
Est-ce qu'on pourrait avoir les dates prévues de début et
de fin des travaux?
M. Bérubé: On va demander au ministère,
parce que je n'ai pas la date du début des travaux.
M. Paradis: La même question s'appliquerait, étant
donné qu'il s'agit de travaux de même nature, dans les cas de 300
et 301.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 300 et 301.
M. Polak: Engagement 300, j'ai une question additionnelle.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300, Agriculture. M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat pour travaux de drainage. Plus bas
soumissionnaire: Les entreprises RE HU ÇA Inc., Rivière-du-Loup.
Montant de l'engagement: 61 841 $."
Je note qu'on a demandé quatorze soumissions et qu'on en a
reçu deux. Est-ce que les notes personnelles du ministre
démontrent pourquoi il n'y a que deux entrepreneurs qui ont
soumissionné? Sachant qu'il n'y a pas beaucoup de travail dans la
province de Québec, cela me surprend un peu. Dans les travaux de
drainage, il y a beaucoup d'entrepreneurs contracteurs qui sont
intéressés.
M. Bérubé: C'est un problème que doit
affronter le ministère de l'Agriculture à l'heure actuelle et qui
nous a amenés, cette semaine, je pense, ou la semaine dernière,
à modifier le régime afin d'éviter d'aller au fichier pour
ces demandes de soumissions et de procéder plutôt par soumissions
ouvertes, publiques. En effet, lorsqu'on procède par fichier,
forcément, lorsque le fichier choisit au hasard un nombre - dans le cas
présent, quatorze - il n'est pas évident, parce que le nom a
été tiré du fichier, que ces entreprises-là sont
disponibles. Donc, les entreprises dont on extrait le nom du fichier, il y a
toujours une possibilité qu'elles ne soient pas disponibles.
Dans ces conditions-là, les probabilités d'avoir des
réponses positives diminuent de façon considérable, alors
que, lorsqu'on procède par soumissions publiques, toutes
celles qui sont intéressées vont soumissionner, y compris
celles qui n'auraient pas vu leur nom retenu par le fichier. Le
ministère de l'Agriculture nous a effectivement demandé de
procéder de façon différente pour le reste de
l'année. Par conséquent, nous allons procéder par appels
d'offres publics en région, auprès de toutes les entreprises
susceptibles de soumissionner, de manière à augmenter le nombre
de soumissions. De fait, comme vous le constatez, quatorze demandées,
deux soumissions reçues. Il y a peu de gens qui ont soumissionné,
donc, la véritable concurrence joue moins. Alors que, si c'était
ouvert, on aurait peut-être une chance d'avoir des meilleurs prix.
M. Polak: D'après votre réponse, je dois
déduire qu'apparemment il y a un problème avec le système
de fichier. Comment se fait-il que ces entrepreneurs qui sont là ne sont
pas avisés qu'ils peuvent participer au fichier dès que le nom
est enregistré...
M. Bérubé: Ils sont avisés, sauf que le
fichier tire un certain nombre de noms et non pas tous. À ce
moment-là, on procède par un appel de soumissions sur invitation,
pour contacter ces firmes en particulier. Or, comme il n'est pas
évident, parce que le fichier a extrait ces noms-là, que ces
entreprises sont prêtes à faire le travail, il y a donc un
pourcentage de ces entreprises-là qui ne soumissionneront même
pas. C'est ce qui se passe en ce moment. Alors que, si on procédait par
un appel public, toutes celles susceptibles de soumissionner, même si le
fichier n'est pas allé retirer leur nom, vont avoir une chance de
soumissionner. Donc, on va avoir une meilleure réponse. C'est ce que je
disais tantôt.
M. Polak: Une dernière question là-dessus. Est-ce
qu'on ne pourrait pas tirer de ce système de fichier plus que quelques
noms, par exemple, sachant que ce problème existe, de tirer six, sept ou
huit sur les quatorze, au lieu de trois?
M. Bérubé: Malheureusement, il n'a rien compris.
Mais là, je pense que c'est la fatigue qui affecte à la fois la
clarté de mes explications et la capacité du député
à comprendre. Je recommence. Voilà.
M. Polak: Vous dites, M. le ministre, qu'il y a quatorze
soumissions demandées.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Toutes dans le fichier?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Vous dites que, dans le fichier, il y a juste quelques
noms qui viennent à la surface.
M. Bérubé: Non. Il y a, admettons, cinquante
entrepreneurs dans le fichier, dans la région en question.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Le ministère de l'Agriculture
soumet une demande au fichier. Suivant l'importance des travaux, le fichier va
extraire un nombre d'entreprises.
M. Paradis: Un certain nombre de noms.
M. Polak: D'accord.
M. Bérubé: Dans ce cas-ci, 14 sur les 50
disponibles, le ministère s'adresse à ces 14 pour leur demander
des soumissions.
M. Polak: II y en a deux...
M. Bérubé: Mais, parmi les quatorze, il y en a un
bon nombre qui n'étaient peut-être pas intéressées
à faire des travaux et, parmi le reste des entreprises qu'on n'a pas
contactées parce que le fichier ne les a pas retenues, il y en avait
peut-être qui étaient prêtes à faire les travaux.
C'est un cas particulier, puisque c'est à peu près le seul cas
où on observe un taux de réponse aussi faible. On se rend compte
que, dans les entreprises d'excavation en région, il y a relativement
peu d'entreprises intéressées à faire du travail de
drainage. À cause de cela, le fichier a tendance à ne pas
contacter les bonnes entreprises intéressées. Il faudrait
peut-être avoir un fichier spécifique pour le drainage, ce qui
faciliterait la tâche. Or, comme nous n'avons pas un fichier
spécifique pour le drainage, le ministère de l'Agriculture va
plutôt procéder par soumissions publiques. Est-ce que c'est plus
clair?
M. Polak: Parce que vous êtes beaucoup plus agressif que
moi, je vous remercie pour les renseignements.
M. Bérubé: Cela me fait plaisir. M. Polak:
Merci.
M. Bérubé: Je suis au service du
député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Gagnon): Compte tenu qu'il nous reste
très peu de temps - je vais vous laisser aller - avez-vous beaucoup de
questions à Agriculture, Pêcheries et Alimentation? Cela serait
plaisant de pouvoir terminer ce ministère.
M. Paradis: On va essayer de le terminer. Engagement 501.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 501?
M. Paradis: Oui. "Supplément pour porter à 167
577,21 $ le coût des travaux de drainage dans le cours d'eau "Aubin et
Branches", comté de Bellechasse. Montant de l'engagement: 48 903,21 $.
Le contrat initial a été accordé à Les
constructions du Saint-Laurent Ltée, Beauport, comté de
Montmorency, à la suite de soumissions publiques." Qu'est-ce qui a
occasionné le supplément?
M. Bérubé: Le surplus, c'est à cause d'un
terrain marécageux où l'instabilité du sol a exigé
une excavation de matériel à trois reprises afin de pouvoir
respecter l'engagement pris envers la Corporation municipale de Saint-Lazare et
lui fournir un produit de la meilleure qualité possible.
M. Paradis: On est allé en soumissions publiques, si je
comprends bien. Lorsqu'on va en soumissions publiques, en pratique,
l'entrepreneur va voir sur quoi il soumissionne.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: II a dû voir que le terrain...
M. Bérubé: Mais, quand vous êtes dans un
marécage, il arrive parfois que vous évaluiez incorrectement la
profondeur du marais.
M. Paradis: D'accord. Qui était le deuxième plus
bas soumissionnaire? On a une augmentation de 50 000 $.
M. Bérubé: Je n'ai pas ce renseignement.
M. Polak: J'ai une question à l'engagement 500.
M. Bérubé: On me dit que ce sont des travaux
à prix unitaire et, par conséquent, on a soumissionné sur
les prix unitaires et non sur la quantité de travail.
M. Paradis: J'aimerais avoir des explications sur le prix
unitaire. De la terre à sortir, quoi?
M. Bérubé: On me dit qu'on soumissionne sur un
bordereau de quantité évaluée par le ministère.
M. Paradis: D'accord.
M. Polak: Question à l'engagement 500.
M. Paradis: J'aimerais quand même savoir le nom du
deuxième plus bas soumissionnaire.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 500, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un "contrat de services pour effectuer la
surveillance des travaux de construction d'un bateau patrouilleur. Fournisseur:
Navtech, Montréal. Montant de l'engagement: 48 000 $." Je me rappelle ce
bateau patrouilleur et je me rappelle même que le ministre a
répondu que c'était le début de la flotte
québécoise. Cela remonte à quatre ou cinq mois. Un gros
contrat a été accordé pour bâtir ce premier navire
de notre flotte. Maintenant, pourquoi cela prend-il une autre compagnie pour
surveiller les travaux pour un montant de 48 000 $?
M. Blais: Je tiens à dire qu'il reste 30 secondes...
M. Bérubé: II s'agit de la firme d'architectes
navals qui a conçu le bateau et, dans la mesure où le
ministère n'a pas d'expertise pour surveiller la construction du bateau
et s'assurer qu'il est bien construit suivant les normes, on engage la firme
d'architectes pour effectuer la surveillance.
M. Polak: Donc, on engage une compagnie pour construire un bateau
patrouilleur et, ensuite, on engage quelqu'un pour superviser les travaux.
M. Bérubé: Oui, parce que, si nous n'engagions pas
cette firme pour faire la supervision, il faudrait que le ministère en
fasse lui-même la supervision pour s'assurer qu'il est construit
correctement. Comme il n'a personne qui connaît cela, on
hériterait peut-être d'un bateau croche. (19 heures)
M. Polak: Ce serait très mauvais pour notre premier
navire.
M. Bérubé: Pour notre flotte.
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous d'autres questions
concernant les engagements de l'Agriculture?
M. Paradis: Oui, 600.
Le Président (M. Gagnon): 600, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de drainage dans le ruisseau
Saint-Jean, tributaires 1 et 2 et branche no 3, en les municipalités de
la paroisse de Saint-Roch-
de-1'Achigan et de Saint-Roch-Ouest, comté de l'Assomption et de
la paroisse de Saint-Esprit, comté de Montcalm. Plus bas
soumissionnaire: Généreux construction Inc., Saint-Jean-de-Matha,
comté de Berthier. Montant de l'engagement: 45 977 86 $".
Date de début des travaux et date de fin des travaux.
M. Bérubé: Certainement.
M. Paradis: Dans le cas de l'engagement 601, c'est la même
chose.
Le Président (M. Gagnon): 602.
M. Paradis: La même question pour 602.
Une voix: 600, 601 et 602.
Le Président (M. Gagnon): Et 602.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Paradis: Ne bougez pas, il se pourrait qu'on...
M. Champagne: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, c'est fini.
M. Champagne: II est 19 heures...
Le Président (M. Gagnon): C'est fini, là.
M. Champagne: D'accord, vous avez décidé?
Le Président (M. Gagnon): Non, il reste peut-être
une question, c'est pour terminer l'Agriculture.
M. Polak: Juste ...
M. Paradis: C'est pour en finir avec les cultivateurs.
M. Bérubé: Je dois cependant corriger. Il semble
que nous devions, à l'engagement no 603, accorder un contrat pour
l'hivernement, l'entretien et la réparation du patrouilleur SP
Madelinot. Je dois conclure que notre flotte dispose déjà d'un
navire.
M. Polak: Ah, déjà? Elle n'est pas
armée.
M. Bérubé: Oh, là!
Une voix: Nos avions sont aux Malouines, et nos bateaux aux
Iles-de-la-Madeleine.
M. Bérubé: C'est vrai.
M. Paradis: Engagement 611.
Le Président (M. Gagnon): 611.
M. Paradis: "Subvention à Champignons Slack Ltée,
Waterloo, comté de Shefford, dans le cadre du Programme de remboursement
des taxes municipales et scolaires (article 215 de la Loi sur la
fiscalité municipale) au propriétaire ou à l'occupant
d'une ferme."
Est-ce qu'une usine de production et de transformation de champignons
constitue une ferme?
M. Bérubé: Là, là!
M. Polak: Pas une autre thèse, il est 19 h 05.
M. Blais: Que ce soient des champignons ou du sarrasin.
M. Paradis: C'est parce que, généralement, ces
subventions-là ne se retrouvent pas...
M. Bérubé: Oui, ils sont propriétaires d'une
ferme située en zone agricole.
M. Paradis: Est-ce pour l'emplacement de ...
M. Bérubé: De la ferme située en zone
agricole.
M. Paradis: Vous savez comment on cultive les champignons?
M. Blais: Cela pousse.
M. Bérubé: II s'agit de fermes situées en
territoire agricole.
M. Paradis: Parce que vous avez l'usine de Champignons Slack et,
dans la cour, vous avez les amas de fumier de cheval sur lesquels on plante les
champignons.
Est-ce que le remboursement de taxes porte strictement sur
l'évaluation du terrain où on fait cette culture ou si cela porte
sur l'endroit où on les transforme également?
M. Bérubé: J'imagine que, s'il faut du fumier de
cheval, il doit falloir des chevaux. C'est peut-être pour faire pacager
les chevaux.
M. Paradis: Non, ce n'est certainement pas pour faire pacager les
chevaux. Ils vont
s'approvisionner...
M. Bérubé: Un gars a le droit de s'essayer, en tout
cas.
M. Paradis: ... dans les écuries un peu partout au
Québec.
M. Bérubé: Bon.
M. Paradis: Je me demande si l'usine de transformation y a droit,
parce qu'à ce moment-là il y a également des conserveries
au Québec.
M. Paradis: D'accord. Il faudrait demander au ministère si
l'usine de transformation...
M. Paradis: ... jouit de... M. Bérubé: ...
bénéficie, oui.
Le Président (M. Gagnon): Comme il est 19 heures...
M. Polak: On a terminé.
Le Président (M. Gagnon): Nous avons terminé
l'Agriculture.
M. Polak: II n'y a plus rien à l'Agriculture.
M. Paradis: Non, non, non.
Le Président (M. Gagnon): Excusez-moi.
M. Paradis: Supplément, 620, la dernière.
M. Polak: Ah! c'est la dernière!
M. Paradis: "Supplément pour porter à 31 849 25 $
le coût des travaux de drainage dans le cours d'eau "Branches nos 26 et
27 de la rivière Runnels", comté de Shefford. Montant de
l'engagement: 15 549 $. Le contrat original a été accordé
à Construction Choinière Inc., Roxton Pond, comté de
Shefford." Quel est le motif de cette augmentation de 15 000 $?
M. Bérubé: Dans les quantités prévues
au devis, cela augmente, dans le cas de l'extraction et du transport de roc,
classe A, de 800 mètres cubes et, également, il y a une autre
clause du devis, portant sur le déboisement, qui augmente de 0,7
hectares.
M. Paradis: D'accord. Qui a rendu l'évaluation par le
ministère aussi erratique?
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère.
M. Paradis: Tantôt, j'étais dans les
marécages. Je comprends que c'était peut-être un peu plus
difficile, mais là on a...
Le Président (M. Gagnon): Terminé? M. Paradis:
Oui.
Le Président (M. Gagnon): Avant d'ajourner les travaux, je
dois vous donner rendez-vous pour le jeudi 30 septembre prochain, à 9 h
30, pour continuer les engagements financiers du mois de mars et les
autres.
Une voix: Le 30 septembre?
Le Président (M. Gagnon): Oui, le jeudi 30 septembre,
à 9 h 30.
M. Bérubé: Auriez-vous objection, M. le
Président, à ce qu'on respecte l'heure habituelle de 10
heures?
Le Président (M. Gagnon): C'est à la commission de
décider, mais, dans nos règles de pratique, c'est 9 h 30.
M. Paradis: L'heure habituelle était 9 h 30; 10 heures,
c'était exceptionnel.
M. Bérubé: Est-ce possible, 10 heures? Je le
préférerais.
M. Champagne: Que ce soit 10 heures, cela fait mon... Je pars de
Laval, quand même, le matin.
M. Paradis: C'est vrai que Brome-Missisquoi, ce n'est pas
loin.
M. Champagne: Oui. Pierre, de la bonne volonté; 10
heures?
M. Paradis: Si, à un moment donné, on prend un peu
trop de retard, on empiétera sur l'heure du dîner. On se...
M. Bérubé: On pourrait prendre une demi-heure.
Le Président (M. Gagnon): Le jeudi 30 septembre.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: ... avant de partir, pourrait-on souhaiter le meilleur
succès à tous ceux qui veulent devenir ministres et
espérer que le ministre restera là, en dépit des quelques
réponses données?
Le Président (M. Gagnon): La
commission des engagements financiers ajourne ses travaux...
M. Bérubé: M. le Président, avant
d'ajourner, j'aimerais également qu'on offre le meilleur succès
possible au Parti libéral dans sa recherche d'un chef.
Le Président (M. Gagnon): ... au 30 septembre, à 10
heures.
(Fin de la séance à 19 h 06)