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(Dix heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! Si chacun veut bien prendre sa place. La commission des
engagements financiers est réunie pour l'étude des engagements
financiers suivants. Lors de la réunion du 27 mai 1982, nous en
étions à l'étude des engagements de l'Éducation de
novembre 1981, engagement 612.
Sont membres de cette commission MM. Baril (Arthabaska);
Beauséjour (Iberville); Bérubé (Matane); Blais
(Terrebonne); Blouin (Rousseau); Caron (Verdun); Champagne (Mille-Îles);
Middlemiss (Pontiac); Pagé (Portneuf); Paradis (Brome-Missisquoi); Polak
(Sainte-Anne); Proulx (Saint-Jean); Vaugeois (Trois-Rivières).
Engagements de novembre 1981 (suite) Éducation
(suite)
Nous étions rendus à l'engagement 612 de
l'Éducation, novembre 1981. M. le ministre, est-ce que l'engagement 612
a été adopté?
M. Bérubé: L'engagement 612 était
admirablement correct. Moi, j'étais rendu à l'engagement 613.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Engagement
613.
M. Paradis: Vous aviez répondu que vous ne l'aviez pas,
que vous demanderiez la réponse.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'engagement
613.
M. Bérubé: II faudrait l'appeler deux fois, M. le
Président, il est sourd.
M. Paradis: Soumissions sur invitation, engagement 613: "Contrat
pour les services d'un analyste-programmeur pour concevoir la méthode et
procéder à la réalisation technique des modifications
à apporter aux systèmes Personnel des commissions scolaires et
Attestations de scolarité pour une période de 23 semaines.
Fournisseur choisi: Télématique Inc., Québec. Montant de
l'engagement: 26 162 $." Quelle est la nature des modifications, M. le
ministre?
M. Bérubé: Je n'en ai pas la moindre
idée.
Le Président (M. Laplante): À demander.
M. Polak: J'ai une question là-dessus.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Quand on parle de soumissions sur invitation, est-ce
que cela veut dire qu'on se limite à une certaine catégorie
d'entrepreneurs qui sont invités à soumettre des prix?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Pour quelle raison est-ce sur invitation? Est-ce
à cause du fait qu'il s'agit de travaux techniques?
M. Bérubé: À cause du niveau de contrat. On
demande au fichier de soumettre un certain nombre de noms et,
subséquemment, on fait une évaluation, si vous voulez, de la
meilleure soumission et, à partir de ça, on choisit le
soumissionnaire qui apparaît le meilleur. C'est donc une façon
à la fois d'introduire une sélection équitable, une
répartition équitable des contrats, donc, en passant par le
répertoire, mais également de permettre de sélectionner la
firme qui est en mesure de faire le meilleur travail. C'est souvent le cas pour
le travail professionnel.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pontiac.
M. Polak: Parce que, dans cet article, quand on parle de dix
propositions demandées, qui détermine le nombre dix? Il y a 20
entrepreneurs qui pourraient faire ce travail. Qui décide qu'on va se
limiter à dix? Il y a dix propositions demandées. Est-ce que cela
veut dire qu'on demande à dix firmes de soumettre des propositions? II y
a des firmes qui sont invitées et d'autres firmes qui ne sont pas
invitées. Qui fait la sélection? (10 h 30)
M. Bérubé: Le fichier, suivant les normes du
programme que vous avez en main. Dommage que vous n'ayez pas le temps de les
lire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pontiac.
M. Bérubé: Enfin, un jour.
M. Middlemiss: Je vois, dans le même sens que le
député de Sainte-Anne, qu'on a la proposition demandée et
ensuite la soumission demandée. Donc, on demande des propositions. Au
moment de demander la proposition, est-ce qu'on leur dit spécifiquement
quel est le projet? On voit ici qu'il y en a dix qui ont été
demandées, deux propositions ont été reçues;
ensuite, on a eu deux soumissions demandées et on en a reçu deux.
Est-ce qu'on doit croire que les deux propositions reçues sont les deux
mêmes soumissions demandées?
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: Donc, à la première étape, on
demande à tout le monde de nous donner une proposition.
M. Bérubé: Faire une proposition qui permet de
faire une première sélection dans ceux qui seraient susceptibles
de faire le travail et, après cela, on leur demande une soumission
beaucoup plus détaillée. On me dit que, dans le premier cas, il
n'y a pas de prix et, dans le deuxième cas, il y a un prix.
M. Middlemiss: Lorsqu'on demande une proposition, est-ce que
ça demande, de la part des gens, un travail qui pourrait leur
coûter une somme d'argent ou si on prend les noms du fichier et on dit:
Voici les dix?
M. Bérubé: On me dit que non. Cela n'implique pas
vraiment de coûts. Il peut quand même y en avoir quelques-uns. Ce
n'est pas complètement zéro. Mais, comme il s'agit d'un contrat
de 26 000 $, il faut quand même se dire que ça ne doit pas aller
terriblement loin.
Le Président (M. Laplante): D'accord? Engagement 613.
Engagement 614.
M. Paradis: "Contrat pour les services d'un analyste-programmeur
pour analyser et réaliser techniquement les modifications
apportées au système de traitement automatisé des tests du
primaire et du secondaire pour une période de 25 semaines. Le
fournisseur est Télématique Inc., Québec. Le montant de
l'engagement, 28 437 $." On voit que le fichier a sorti 10 noms, on a
reçu trois de ces gens. On a demandé trois soumissions et on en a
reçu une. Est-ce que dans ces cas-là, au niveau du prix, le
ministère a fait une estimation préalable, lorsqu'on ne
reçoit qu'une soumission?
M. Bérubé: On me dit que non.
M. Polak: J'ai une question. S'il y a juste une soumission de
reçue, pourquoi cela prend un comité de sélection?
M. Bérubé: II y a un comité de
sélection qui a été formé avant de recevoir les
soumissions et non pas après.
M. Polak: Le comité de sélection a fait quoi?
M. Bérubé: Dans ce cas-ci, il n'a rien eu à
faire. Il a eu à porter un jugement, cependant, à savoir si la
proposition faite était acceptable.
M. Paradis: Si vous me permettez, M. le Président,
lorsqu'on indique "Choisi par un comité de sélection", est-ce
qu'on veut dire que le comité de sélection a reçu les
propositions et décidé de leur acceptabilité? Étant
donné qu'on avait un seul soumissionnaire, il n'y a pas eu de
deuxième jugement à porter, finalement.
M. Bérubé: Votre analyse me semble tout à
fait pertinente. Vous devriez avoir des conversations plus suivies avec le
député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pontiac.
M. Polak: C'est le fonctionnarisme au "boutte".
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pontiac. Vous avez une réponse.
M. Middlemiss: On dit que le choix a été fait avant
la soumission. Est-ce que c'est un peu cela qu'on nous dit? Le choix est fait
après. Est-ce que le comité de sélection choisit
après la soumission ou avant?
M. Bérubé: Avant.
M. Middlemiss: Avant la soumission.
M. Bérubé: C'est ce comité qui est
responsable de la sélection, alors, c'est lui qui met en place les
procédures.
M. Middlemiss: Comment se fait-il que Télématique
Inc., à l'engagement 613, a été choisi, un de deux, au
moment de la soumission et non pas au moment de la proposition? On dit: Choisi
par un comité de sélection, et le fournisseur choisi - on a la
petite étoile en haut - c'est Télématique Inc. Il a
été choisi au moment de la soumission et non pas au moment de la
proposition.
M. Bérubé: Je ne comprends pas le sens profond de
votre question, ni les problèmes métaphysiques que cela vous
occasionne.
M. Middlemiss: M. le Président, il semblerait que le
président du Conseil du trésor est en train de nous induire en
erreur, parce qu'il nous dit à un certain moment donné que...
M. Bérubé: Vous savez, M. le Président, que
jamais je n'oserais faire une chose aussi crapuleuse que d'induire l'Opposition
en erreur.
M. Middlemiss: ... c'est au moment de la proposition et non pas
au moment de la soumission. C'est lequel des deux?
M. Bérubé: De toute façon, M. le
Président, je n'ai pas à les induire, ils sont
perpétuellement dans l'erreur, en fait. Cependant, de temps en temps, je
leur montre la voie du salut, mais...
M. Polak: Je pensais que cette bataille ne commençait
qu'à 15 heures, mais je suis prêt ce matin, si vous voulez.
Une voix: Après sept minutes, il est reparti ce matin.
M. Polak: Cela va devenir une bonne séance.
Énergie et Ressources
Le Président (M. Laplante): Avez-vous d'autres questions
sur l'article 614?
J'appelle Énergie et Ressources, novembre 1981, article 100. Pas
de question?
Une voix: Pas de question.
M. Polak: Oui, j'ai une question sur l'engagement 100. Subvention
à Les Ressources Claude Inc., Val-d'Or, pour 60 000 $. Frais
d'exploration minière dans les cantons de Villem Ontel, etc. Est-ce que
le rapport a été produit par cette compagnie pour ce travail?
M. Bérubé: Comme il s'agit d'un engagement, la
question que vous posez porte sur la dépense.
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Alors, vous pouvez tout au plus me
demander: Va-t-il y avoir un rapport?
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Ma réponse est oui.
M. Polak: Je veux savoir ce qu'ils vont faire pour leurs 60 000
$, sauf de participer aux travaux.
M. Bérubé: Le ministère paie sur
présentation de factures et le pourcentage des dépenses... Par
conséquent, il y a un suivi du travail qui se fait sur le terrain. Il
doit y avoir une justification des travaux, des dépenses et autres.
Le Président (M. Laplante): Engagement 101.
M. Paradis: Engagement 101. "Soumissions publiques: Contrat pour
l'achat de 14 500 verges cubes de tourbe de carex et de sphaigne pour livraison
sur le site de la pépinière de Grandes Piles, comté de
Laviolette. Seul soumissionnaire: Tourbière Rive Nord Enr., Grondines.
Montant de l'engagement: 126 150 $." Est-ce qu'il y avait une estimation du
ministère?
M. Bérubé: Sur le prix de la tourbe? M. Paradis:
Oui.
M. Bérubé: Entre vous, moi et le poêle
à gaz, la tourbe, c'est pas mal standardisé. On doit bien avoir
une idée des prix, mais...
M. Paradis: C'est cela ma question.
M. Bérubé: Le seule chose, c'est qu'on me dit que
le service général des achats a négocié avec le
seul soumissionnaire qui a consenti à réduire son prix de 9,48 $
à 8,70 $ la verge carrée. J'en tire la conclusion que le
soumissionnaire voulait vendre la tourbe plus cher que le ministère
pensait que cela devrait coûter.
M. Paradis: Cela va.
M. Bérubé: II se sont entendus sur un prix de 8,70
$ qui doit être une formule de compromis entre l'avidité du
vendeur, qui est une avidité normale pour tout vendeur, et la pingrerie
de l'acheteur, ce qui est également normal du côté de
l'acheteur.
M. Polak: J'ai juste une question additionnelle là-dessus.
Pour le bénéfice de qui cette tourbe a-t-elle été
livrée? C'est marqué "sur le site de la Pépinière
de Grandes Piles". Est-ce qu'elle appartient au gouvernement?
M. Bérubé: Ce sont de petits arbres qui vont
peupler la forêt québécoise.
M. Polak: Non, non. Je veux savoir si la pépinière
de Grandes Piles est une compagnie privée ou quoi?
M. Bérubé: Non, non. C'est le ministère de
l'Énergie et des Ressources qui gère des pépinières
un peu partout au Québec.
M. Polak: D'accord, parfait.
Le Président (M. Laplante): Engagement 200.
M. Bérubé: On en a très peu dans le
comté de Sainte-Anne, malheureusement.
M. Polak: Oui. Vous ne donnez pas beaucoup au comté de
Sainte-Anne, c'est certain.
M. Paradis: 200.
Le Président (M. Laplante): 200.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour la
production de simulation d'illumination...
M. Bérubé: Mais on vous passe des sapins de temps
en temps quand même.
M. Polak: Oui, je sais.
M. Paradis: "... d'illumination solaire à partir d'un
modèle numérique de terrain et d'images "Landsat" pour des fins
de cartographie géologique de l'est de la Gaspésie. Le
fournisseur est Digim Inc. Québec. Le montant de l'engagement: 43 600
$." Pourquoi a-t-on procédé par contrat
négocié?
M. Bérubé: C'est très facile, il n'y a pas
d'autre firme au Québec spécialisée dans le travail
d'interprétation de photos par satellite. Je sais maintenant absolument
pourquoi, parce que je viens de voir qui est le propriétaire de la firme
Digim. De fait, il s'agit d'un professeur de l'Université Laval. Vous
savez qu'il y a une seule institution spécialisée en
photogrammétrie au Québec, c'est celle de l'Université
Laval, d'une part. D'autre part, le spécialiste québécois
dans le domaine de l'interprétation d'images par satellite, c'est le
président de cette firme Digim, et il n'y a qu'un seul
spécialiste dans le domaine au Québec.
M. Paradis: Vous me dites, dans le cas des contrats
négociés, souvent, M. le président du Conseil du
trésor, qu'on donne le contrat, comme on l'a vu à plusieurs
reprises, à des institutions universitaires, comme l'Université
Laval, etc. Qu'est-ce qui amène le gouvernement à faire cette
distinction, de le donner soit à une université par contrat
négocié, soit à une entreprise privée, comme c'est
le cas, où c'est le même professeur, finalement? Est-ce que vous
avez des barèmes sur quoi vous vous basez pour décider de
cela?
M. Bérubé: Oui, en général, à
l'université, ce sont des contrats de recherche. Dans l'industrie ou
auprès de l'entreprise privée, ce sont des contrats
d'exploitation; il s'agit de travail de routine, d'analyses
répétitives qu'on fait avec du personnel qu'on ne retrouve pas
dans les universités. Dans les universités, on n'a pas de
personnel technique pour faire de l'analyse quantitative à
répétition.
Le Président (M. Laplante): Engagement 200...
M. Polak: J'ai une question additionnelle là-dessus.
M. Bérubé: En d'autres termes, si vous voulez faire
analyser un échantillon très sophistiqué de pierres, vous
pouvez aller à l'université; si vous en avez 2000 à faire,
vous allez ailleurs.
M. Polak: J'ai une question additionnelle, M. le
Président. Il n'y a rien qui indique, dans ce contrat, ce qu'il donne
exactement au point de vue de temps; est-ce une période de six mois,
trois mois, deux mois? C'est le professeur qui s'est incorporé sous le
nom de Digim Inc. Quel autre détail le ministre possède-t-il pour
justifier 43 600 $? Est-ce que c'est un taux horaire?
M. Bérubé: C'est basé sur des taux horaires,
je vais vous dire cela. Ce sont les taux du contrat. En fait, si je comprends
bien, la variance de l'illumination solaire sur la croûte terrestre est
directement proportionnelle à la radiance originale d'une bande MMS MSS
Landsat qui est multipliée par le cosinus alpha...
M. Polak: ... M. le ministre.
M. Bérubé: ... x phi + m. Il semble que-Une
voix: Très facile à comprendre.
M. Bérubé: Oui, c'est très facile à
comprendre. Il semble qu'à partir d'une analyse numérique
d'images photographiques prises par le satellite Landsat, on fait une analyse
point par point et qu'à partir de cela, on doit évaluer le temps
mis par les techniciens pour faire ce genre d'analyse répétitive.
C'est basé sur les salaires que l'on paie. On a donc
déterminé des taux pour l'achat des images Landsat et la
production d'une simulation complète. Également, il y a des taux
pour la production d'images photographiques sur une imprimante photographique
de format 25 centimètres avec une résolution supérieure
à 1000 lignes au pouce.
Je pense que ce qu'il faut surtout conclure, c'est qu'il y a eu une
négociation entre les autorités du ministère et la
firme
en question pour évaluer le temps et le coût requis d'une
telle entreprise, en laissant sans doute une certaine marge pour le profit du
professionnel. Dans la mesure où il y a seulement une firme, votre
pouvoir de négociation ne doit pas être élevé.
M. Polak: Mais, avec tout ce...
M. Bérubé: Est-ce que cela répond à
votre question?
M. Polak: Oui. Avec toute cette explication, le ministre ne m'a
pas encore dit quel est le taux horaire dans cela. Ce professeur, que
reçoit-il de la bourse publique? Ce montant total de 43 600 $, comment
cela est-il justifié? Est-ce qu'il reçoit 150 $ l'heure, 200 $ ou
400 $? Je n'en ai aucune idée. Oublions la description technique de son
travail.
M. Bérubé: II reçoit 8500 $ par carte
produite, il reçoit 200 $ pour des modifications aux paramètres
de simulation sur chaque image. Il reçoit 100 $ également par
image pour produire ces images photographiques dont je vous parlais
tantôt.
Le Président (M. Laplante): Engagement 200. J'appelle
l'engagement 300. Subventions.
M. Bérubé: En réalisant que la simulation
complète repose sur l'équation 1 = k x 1 cosinus x phi + m.
M. Paradis: Si on n'avait pas réalisé cela, on
n'aurait pas posé la question.
M. Bérubé: C'est cela. C'est votre grande
compréhension du dossier technique qui vous amène à
vouloir aller dans le détail. Je vous en félicite.
Le Président (M. Laplante): 300. M.
Bérubé: C'est aussi bien.
Le Président (M. Laplante): 301. 302. (10 h 45)
M. Paradis: 302, répertoire des fournisseurs, contrat de
services pour effectuer la compilation de tous les travaux
géoscientifiques qui ont été effectués à
l'intérieur des secteurs du lac Marrias et d'Angliers (Nord-Ouest
québécois) afin de produire des cartes de compilation
géoscientifique, des cartes de localisation des travaux
géoscientifiques et des bibiographies géoscientifiques.
Fournisseur choisi: Foratek international Inc.; montant de l'engagement: 60 750
$. Choisi par un comité de sélection. Est-ce qu'on pourrait avoir
le prix soumis par les autres fournisseurs?
M. Bérubé: Oui. Il faudra le demander, je n'ai pas
les prix. J'ai la table de sélection, je n'ai pas le prix comme
critère.
Une voix: Ce n'est pas un critère.
M. Paradis: Est-ce que le prix était un
critère?
M. Bérubé: II ne semble pas.
Une voix: Le prix soumissionné par les autres
fournisseurs.
M. Bérubé: II ne semble pas. Non, parce que vous en
avez pour votre argent. Je pourrais très bien dire que je vais vous
faire cela pour 5 $, faire un tour avec Québecair en haute altitude et
vous fournir une compilation géoscientifique qui vaudra 5 $.
M. Paradis: Non, je suis... Votre exemple pourrait être
retenu si on n'était pas convaincu du sérieux des autres maisons
qui ont été fournies par le répertoire. Je suis convaincu
du sérieux des autres maisons, quand même. On ne peut parler d'une
"ride" avec Québecair.
M. Bérubé: Je peux vous dire les critères
qui ont été retenus pour l'évaluation. Il y a
l'expérience technique en exploration minière,
l'expérience technique en compilation géoscientifique,
l'expérience du chargé de projet, l'organisation de la firme,
l'implantation régionale de la firme et la valeur passée des
honoraires versés par le gouvernement. Ce sont des critères dont
on a uniquement pris l'expertise en compte.
M. Paradis: Combien de firmes ont répondu à
l'invitation? Vous en avez évalué combien?
M. Bérubé: Le fichier central en a sorti cinq et
les cinq ont été évaluées sur la base des cinq noms
fournis par le fichier.
M. Paradis: Et les cinq n'avaient pas suivant les réponses
que vous m'avez données à fournir un prix. Le prix était
négocié après qu'on eut retenu les services.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: D'accord, j'abandonne la question.
M. Bérubé: C'est-à-dire que si on choisit la
meilleure firme, on prévoit qu'on aura, pour le montant disponible au
ministère, la meilleure proposition. C'est-à-dire qu'on en a pour
son argent en introduisant comme paramètre, finalement, la valeur ou la
compétence de la firme particulière dans ce domaine.
Le Président (M. Laplante): Engagement 303.
M. Polak: Une question additionnelle. Je ne comprends pas, parce
que pour moi c'est encore une dérogation au système. C'est que
s'il y a cinq firmes qui sont intéressées dans de tels travaux,
il va y en avoir au moins deux qui pourraient dire: Bon, voici, je vais faire
ces travaux-là pour tel ou tel montant d'argent. Et là, on prend
le plus bas, comme d'habitude. Pourquoi? Un comité de sélection a
dit: Bon, on prend Foratek et ensuite on va renégocier le prix.
M. Bérubé: Parce que la soumission c'est du travail
professionnel. Si vous avez besoin de vous faire enlever la vésicule
biliaire, ne demandez pas à des médecins de soumissionner. Il y
en a peut-être un qui va vous l'ouvrir à la hache votre
vésicule et il va vous arranger le cadran. Vous allez trouver cela bon
marché, mais vous allez trouver cela désagréable comme le
diable. En d'autres termes, pour le travail professionnel, mettez-vous dans la
peau de votre distingué collègue de Pontiac, ingénieur,
professionnel de haut renom, qui se serait vu dans l'obligation de
soumissionner pour offrir ses services. D'ailleurs, c'est même contraire
aux règles de l'éthique professionnelle; vous savez que le Code
des professions ne permet pas la soumission publique. C'est que dans le domaine
des services professionnels, ce n'est pas le prix qui finalement vous
amène. Je ne dis pas que cela ne joue pas, en ce sens que si vous avez
deux spécialistes du scalpel dont l'un vous prend dix fois le prix et
que finalement le premier est également assez bon, vous allez prendre
celui qui va vous donner le meilleur service. Mais, en pratique, ce n'est pas
sur la base du prix que vous prenez la décision.
M. Polak: Non, non, je n'ai pas fini.
M. Bérubé: De toute façon, on me souligne,
et c'est vrai que c'est un élément que j'oubliais de vous dire,
qu'il y a un budget mais que les tarifs professionnels sont définis dans
un décret. On ne paie pas n'importe quel salaire. Alors, vous
êtes...
M. Paradis: Mais est-ce que le ministère fait une
estimation? Supposons que c'est un tarif horaire, est-ce que le gouvernement
fait une estimation du nombre d'heures que le professionnel aura à
consacrer au travail en question?
M. Bérubé: Oui, c'est pour cela qu'il se donne un
objectif, des travaux à faire et il se donne un budget, un engagement -
dans ce cas-ci c'était 70 000 $ - et subséquemment il choisit la
firme de professionnels qui lui apparaît la plus compétente pour
faire le travail. J'ai l'impression que le député de Sainte-Anne
qui, il me semble, est avocat, à ma connaissance, enfin, je ne sais
pas...
M. Polak: Vous le savez très bien.
M. Bérubé: II me semble qu'il est avocat.
M. Polak: Je vous ai expliqué l'autre jour ce que cela
veut dire un avocat parce que vous ne comprenez pas...
M. Bérubé: Est-ce que le député de
Sainte-Anne soumissionnait pour avoir des causes en disant: Écoutez,
vous voulez que je vous défende, je vais vous demander moins cher qu'un
autre?
M. Polak: Je vais vous répondre, M. le Président,
parce que je ne suis pas du tout satisfait de la réponse du ministre. Je
trouve cela vraiment bizarre. On a un système établi depuis un an
et on a Rosalie, il y a des ingénieurs-conseils qui sortent de Rosalie,
qui étaient là, des dizaines de noms; donc, c'est bien normal
qu'ils fassent des soumissions et, à un moment donné, on
prend...
M. Bérubé: Ils ne soumissionnent pas de prix, c'est
illégal.
M. Polak: Ce n'est pas sur le prix. Vous avez dit: On a choisi
par un comité de sélection. Je demande les cinq autres noms, il y
a rien de mentionné ici sur l'identité des cinq autres et sur
quoi on s'est basé pour choisir Foratek. Ce sont des deniers publics; il
faut que celui qui obtient le contrat, premièrement, soit capable
d'effectuer le travail et, deuxièmement, au meilleur prix possible. Vous
avez dit tout à l'heure qu'on négocierait le prix après;
c'est une exception à la règle. C'est bien beau un
répertoire de fournisseurs, mais ensuite on ne nous donne aucun autre
renseignement. Cela va contre l'esprit. Vous êtes tellement fiers
maintenant d'évoquer que tout est changé, qu'on va par
soumissions publiques, que tout le monde aura une chance.
M. Blais: Les vacances n'ont pas été prises
encore.
M. Polak: Non, je vois ça, je ne suis pas satisfait du
tout.
M. Bérubé: Non, effectivement...
M. Polak: Vous avez des avocats qui négocient des contrats
dans la fonction publique; des négociations, il y en a plusieurs, il n'y
a pas seulement un avocat qui pratique ce métier.
M. Bérubé: M. le Président, est-ce qu'on
pourrait demander au secrétaire de prendre acte de l'insatisfaction du
député de Sainte-Anne? Je n'ai malheureusement pas de moyen pour
le satisfaire.
M. Polak: Non, prendre acte du fait que le gouvernement, encore
une fois, déroge au système.
M. Bérubé: Évidemment il y a peut-être
des suggestions qu'on pourrait lui faire, par exemple, prendre des vacances,
comme on le disait tantôt. Mais je pense que le député de
Sainte-Anne n'a malheureusement pas répondu à la question que je
lui ai posée, et la raison pour laquelle il n'y répond pas, c'est
qu'en même temps il sait qu'il répondrait à la question
qu'il m'a posée. Je lui repose donc la question: Est-ce que, comme
avocat, il soumissionnait des prix pour des causes à
défendre?
M. Polak: II y a des clients qui s'en informent. Il y a plusieurs
avocats, dans certains domaines, qui sont spécialistes. Ils s'informent
du prix, et les taux varient selon la compétence de l'avocat, selon
l'expérience et la spécialité; c'est bien connu, à
mon bureau, pour un avocat junior comme vous, on peut demander 50 $ alors que
moi, je demanderais 100 $. C'est normal parce que j'ai plus de
compétence que vous.
M. Bérubé: Oui, notez bien...
M. Polak: C'est ce qui arrive, le client décide: je veux
avoir Bérubé et non Polak.
M. Bérubé: ... que, comme avocat, M. le
député de Sainte-Anne, si je peux réclamer 50 $ et vous
100 $, ça ne m'insulte pas, mais vous, comme ingénieur, je ne
pense pas que vous pourriez exiger bien cher.
M. Polak: Je ne me qualifie pas comme ingénieur.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
juste pour revenir sur cet élément, vous le savez parce que le
Conseil du trésor le fait également. Lorsque vous engagez des
professionnels, comme les avocats, pour négocier - c'est passé
aux engagements financiers assez souvent - des conventions collectives au nom
du gouvernement, etc., les taux varient; il y a des tarifs minimums qui sont
prescrits par les corporations professionnelles. L'explication du
député de Sainte-Anne tombe en plein dans le mille, on a un tarif
minimum à respecter, mais après ça, l'avocat peut dire
à son client, comme les avocats à qui vous donnez des contrats
négociés vous le demandent: Je suis spécialisé.
Prenons le cas de M. Lucien
Bouchard, qui fait ça depuis des années, il ne vous
demande certainement pas le même prix qu'un avocat que vous engagez pour
la première fois. Alors, vous acceptez que le prix puisse varier. Mais
lorsqu'on arrive à des contrats de professionnels pour faire ce genre de
travaux, vous nous dites: Non, dans ces cas-là, les prix ne varient
absolument pas.
M. Bérubé: C'est-à-dire que, oui, il y a des
prix qui varient...
M. Polak: Ah bon!
M. Bérubé: C'est le décret, c'est ce que je
vous mentionnais tantôt. Il y a un décret qui détermine la
rémunération des professionnels qui sont
rémunérés sur la base de ce décret.
Le Président (M. Laplante): Engagement 303?
M. Paradis: D'accord, ça va.
Le Président (M. Laplante): Engagement 304?
M. Paradis: Engagement 304: "Supplément pour porter
à 650 000 $ le coût d'achat de copies de photographies
aériennes, de diapositives et d'agrandissements commandés par la
photocartothèque provinciale. Les fournisseurs: Aero-Photo, Hauts-Monts
Inc., La Société de cartographie du Québec, Cartier
reproductions Inc. Le montant de l'engagement: 200 000 $." Il s'agit donc d'un
contrat initial de 450 000 $ auquel on ajoute 200 000 $. Pourquoi un tel
supplément?
M. Bérubé: C'est bizarre, je n'arrive pas à
le trouver.
M. Paradis: C'est 304.
M. Bérubé: D'accord. Le ministère de
l'Énergie et des Ressources fournit, sur demande, des cartes de
municipalités, des cartes de cadastre. Évidemment, les cartes
qu'il doit fournir dépendent directement des commandes qu'il
reçoit. Le ministère ne garde pas les négatifs des photos
aériennes prises, mais ce sont les sociétés qui ont fait
ces photos, dans le cadre des contrats gouvernementaux, qui gardent en
dépôt les négatifs et qui font l'impression des cartes au
fur et à mesure des demandes. C'est donc directement proportionnel aux
commandes reçues par le ministère.
M. Paradis: Donc, si on a un supplément de 200 000 $, on
peut dire qu'il y a eu à peu près un tiers de plus de travail ou
de commandes que ce qui avait été
anticipé.
M. Bérubé: C'est cela. M. Paradis: C'est
cela.
Le Président (M. Laplante): 400, répertoire des
fournisseurs, soumissions sur invitation; 401. Contrats négociés,
600.
M. Paradis: "Contrats négociés, contrat pour la
location d'un DC-4 pour fins de calibrage dans le cadre des travaux de
pulvérisation aérienne de la région de
Rivière-du-Loup. Le fournisseur: Conifair Aviation Inc, Saint-Jean.
Montant de l'engagement: 33 000 $." Pourquoi a-t-on procédé par
contrat négocié? Est-ce que Conifair est la seule compagnie
québécoise qui offre ce service?
M. Bérubé: Elles ne sont pas très
nombreuses. Je dois vous dire, à mon avis, qu'au ministère, il
n'y avait que des compagnies étrangères de Californie, de
l'Ouest. Il y avait Conair en particulier.
M. Paradis: Est-ce qu'il y avait d'autres compagnies
québécoises?
M. Bérubé: Non, il n'y en avait pas. M. Paradis:
Pas d'autres.
M. Bérubé: Et justement on a aidé des
Québécois à s'organiser et en particulier Conifair. Dans
ce domaine de l'arrosage avec de gros appareils, il n'y a que Conifair.
M. Paradis: Le montant de 33 000 $ a été
établi à partir de quelles données? Est-ce qu'il y avait
une estimation du ministère pour le coût des travaux? On a pris la
demande de la compagnie que vous nous avez expliquée et l'offre du
gouvernement et on a négocié entre les deux?
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous répondre.
Je ne peux pas vous dire si le ministère avait une estimation à
l'avance.
M. Paradis: Ma question serait donc: Comment en est-on
arrivé à un prix de 33 000 $?
M. Bérubé: On l'a négocié avec la
firme basé sur le temps requis...
M. Paradis: Le ministère doit quand même avoir...
Même si vous ne les possédez pas présentement, je
présume que le ministère a des estimations à partir
desquelles il se présente à la table des négociations.
M. Bérubé: J'imagine. Ils vont nous dire quel prix,
effectivement. Ils vont nous dire comment cela se répartit.
D'accord.
Le Président (M. Laplante): Engagement 601.
M. Paradis: "601. Contrats négociés. Contrat pour
la réalisation de travaux sylvicoles sur une superficie de 62 hectares
dans la région de Mégantic-Compton. L'entrepreneur est la
Coopérative ouvrière de production agro-forestière du
Mont-Mégantic. Le montant de l'engagement: 29 750 $." Pourquoi a-t-on
procédé par contrat négocié?
M. Bérubé: Parce qu'il y a une entente, une
décision du Conseil des ministres selon laquelle, dans le cas des
travaux d'aménagement sur forêts publiques, la moitié des
contrats sont donnés par voie négociée à des
groupements de type coopératif, sociétés populaires ou
autres, une par unité de gestion, et l'autre moitié donnée
par voie de soumissions.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 602, 603, 604. M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Contrat de services pour la réalisation de
travaux de cartographie dans la région du comté de Pontiac. Le
fournisseur: Luc Pelletier et Associés." Est-ce qu'on pourrait savoir le
nombre de fournisseurs qui ont été invités et les
noms?
M. Bérubé: On va regarder cela. Il y en a eu cinq
référés par le fichier.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y en a de la région de
l'Outaouais, par hasard?
M. Bérubé: Non. Québec, Québec,
Québec, Québec, Montréal.
M. Middlemiss: Peut-être que la question est
antiréglementaire, mais est-ce qu'il serait possible de se renseigner?
Vu qu'il s'agit de la région de l'Outaouais, il n'y a personne qui a les
capacités ou les compétences de le faire ou si elles ne sont pas
enregistrées... (11 heures)
M. Bérubé: Si je comprends bien, un contrat peut
être donné sur une base régionale comme il peut être
donné sur une base nationale, selon l'importance du contrat, selon des
paramètres. Celui-ci a été donné sur une base
nationale.
M. Paradis: Oui, mais on n'a pas obtenu de réponse. Est-ce
dans un deuxième test où on n'a pas obtenu de réponse sur
une base régionale parce que c'est un petit contrat, c'est 27 000 $?
M. Bérubé: II faudrait poser la question au
ministère.
M. Paradis: A-t-on demandé au répertoire, dans un
premier temps, de chercher sur une base régionale?
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Engagement 605.
M. Paradis: Si le ministre et le président sont d'accord,
j'aimerais traiter d'une série de numéros parce que c'est la
même question qui revient. Dans le cas des engagements 605, 606, 607 et
618, au mois de novembre 1981, on a des contrats de services pour la production
de fiches de gîte minéral et de cartes de localisation de
gîtes minéraux, etc. On voit qu'ils sont octroyés, dans le
cas de ces quatre engagements financiers, à Géomines Ltée,
Montréal, à la suite de l'utilisation du répertoire.
Qu'est-ce qui explique que c'est toujours cette compagnie qui revient pour
chacun de ces contrats? Est-ce qu'une fois qu'on est sorti du répertoire
on ne doit pas faire affaires avec d'autres? Est-ce à cause de l'absence
d'autres fournisseurs au répertoire?
M. Bérubé: Si je comprends bien, il y a eu cinq...
Attendez un peu, je vais regarder cela. Engagement 605. Je veux regarder chaque
cas, pour voir si les mêmes noms de firmes ont été soumis.
Engagements 605, 606...
Le Président (M. Laplante):
Engagements 607 et 618.
M. Bérubé: Non. Je suis obligé de constater
que des noms différents ont été tirés chaque fois
à l'échelle provinciale et qu'il y a certains noms qui reviennent
parfois. Le nom de Géomines semble revenir chaque fois dans la
sélection par le fichier. Il ne doit pas y avoir un gros choix, je
pense.
M. Paradis: Si on analyse ces contrats donnés, on
s'aperçoit, aux engagements 610 et 612, pour le même mois, que
dans un cas de pratiquement 50 000 $ et, dans l'autre cas, de 38 000 $, c'est
la firme Gauthier, Parent et Associés qui est choisie. Elle revient donc
deux fois de suite, à deux engagements différents. Dans le cas
des engagements 614 et 615, c'est Perreault et Associés qui revient. Les
firmes semblent se répéter. Est-ce la même explication,
qu'il n'y aurait pas plus de gens que cela inscrits au fichier?
M. Bérubé: Comme il s'agit du fichier de services
professionnels reliés à la construction et au génie
général, dans la spécialité géologie et
levées géophysiques, il faudrait poser la question: Combien y
a-t-il de firmes inscrites à ce fichier? Évidemment, toutes les
firmes inscrites à ce fichier n'ont pas pour autant les connaissances
dans le domaine des fiches de gîtes minéraux.
M. Paradis: On se rend compte également que c'est toujours
choisi par un comité de sélection. Le comité de
sélection semble être très impressionné par quelques
firmes.
M. Bérubé: Écoutez, ce n'est pas impossible
que ce type de production, qui est possiblement un type de production assez
spécialisé, soit vraiment du ressort de très peu de firmes
au Québec. Il est possible qu'il y ait des firmes
spécialisées en levées géologiques en plus grand
nombre que cela, celles qui font de l'input, mais des firmes
spécialisées dans la fabrication de fiches gitologiques, ce n'est
pas impossible qu'il n'y ait pas beaucoup de spécialistes dans ce
domaine. De toute façon, en procédant par le fichier, dans le
fond, cela ne change pas beaucoup la procédure puisque de toute
façon le nom de cette firme revient toujours puisqu'ils sont très
peu nombreux, premièrement. Deuxièmement, peut-être que
dans cette liste de firmes qui peuvent revenir, il y en a seulement une, dans
le fond - une ou deux - qui est vraiment compétente. À ce moment,
quand le comité de sélection fait sa sélection, en
pratique, il retombe toujours sur la même. En d'autres termes, prenons un
secteur donné du droit -j'aime beaucoup prendre des exemples que le
député de Sainte-Anne comprend, cela lui permet d'écouter
la discussion - par exemple, un secteur un peu spécialisé du
droit, peut-être le domaine de l'assistance publique, où quelqu'un
serait spécialisé dans les cas d'aide sociale. Il y a toujours un
fichier des avocats, mais chaque fois qu'un jury est appelé à
choisir, en pratique, il va toujours le choisir parce que c'est lui le
spécialiste dans le domaine.
Un des problèmes qui peut se produire dans le cas de
Géomines, c'est la production de fiches de gîtes minéraux.
Je sais que c'est une nouvelle méthodologie que nous avions introduite
au ministère il y a trois, quatre ans dans le cadre du plan quinquennal
du développement du Nord-Ouest. Nous avions constaté que
l'information portant sur tous les travaux géologiques qui avaient
été accumulés dans le passé sur, par exemple, un
gîte donné, était très éparpillée. On
constate également qu'il n'y a rien qui ressemble plus souvent à
un gîte minéral qu'un autre gîte minéral.
Par conséquent, essayer de trouver les caractéristiques
d'un gîte est susceptible de
faire en sorte que quand vous allez retrouver des
caractéristiques un peu semblables dans un territoire donné, vous
allez vous dire: Ah, attention, il y a possiblement une mine potentielle
également, là. Ce qui fait qu'on avait donc entrepris de ramasser
toute l'information sur des gîtes existants pour voir si on ne pourrait
pas, à partir de ça, trouver des règles un peu
générales qui nous permettraient, en les appliquant, de
découvrir plus facilement les gisements. Il n'est pas impossible, comme
c'est quelque chose qui n'avait jamais été fait au Québec,
que le premier contrat qui a été accordé dans le secteur,
à l'époque, ait été accordé à
Géomines, qui a développé la méthodologie, qui a
développé l'approche, ce qui fait qu'à chaque fois que le
nom de Géomines ressort... Il est possible qu'à un moment
donné il y en ait sept, huit et que quand on en choisit cinq, le nom de
Géomines ne sorte pas. Si Géomines ne sort pas, on va être
obligé de le donner à un autre et ça va donner une chance
à un autre de peut-être prendre de l'expérience. Mais si le
nom de Géomines sort et que le comité de sélection utilise
les critères de compétence pour faire son choix, il n'est pas
impossible qu'à ce moment ce soit toujours Géomines qui soit
repris.
M. Paradis: Le critère de nombre de contrats
antérieurs octroyés, est-il un des critères
considérés par le comité de sélection?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Cela devrait finir par ne pas trop les aider.
M. Bérubé: Effectivement, c'est ce qui se passe. On
constate, je le vois, que Géomines est toujours beaucoup plus faible que
les autres - c'est même quasiment zéro - chaque fois qu'il s'agit
du critère de la valeur des honoraires.
M. Paradis: Ce critère compte pour combien de pourcentage
dans la grille si on la fait sur 100%?
M. Bérubé: II compte pour quatre points sur un
total de 20, soit 25%.
Le Président (M. Laplante): Donc, 604, 605, 606,
607...
M. Polak: J'aurais une question là-dessus. C'est que
vraiment ce n'est pas tout à fait satisfaisant. Quand le comité
de sélection décide, à ce moment, il a le nom de cette
firme devant lui avec disons trois, quatre, cinq autres firmes. Est-ce qu'on a
déjà pensé à la possibilité, quand le
comité de sélection étudie les différentes
demandes, de ne pas avoir de nom là-dessus, mais juste un numéro,
par exemple?
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Parce que là il voit une soumission, il voit le
nom, il sait tout de suite que c'est Géomines et ça finit
là. On a l'exemple devant nous de cinq contrats que Géomines
reçoit comme cela. Disons que les soumissions seraient
numérotées: 1, 2, 3, 4, 5, sans nom. On dit que c'est choisi par
un comité de sélection. Le comité sait, au moment
où il est en délibéré, que Géomines est
là-dedans et il connaît le nom de la firme. Il y a un
préjugé là-dedans. Si c'est toujours Géomines qui
gagne, comment peut-on créer d'autres concurrents?
M. Bérubé: Pour le député de
Sainte-Anne, c'est scandaleux. Effectivement...
M. Polak: Je ne sais pas si c'est scandaleux, mais savez-vous, je
trouve que si on veut agir de manière irréprochable, on pourrait
peut-être faire comme aux examens où le nom des candidats n'est
pas connu, on va par numéros. Vous trouvez scandaleux qu'on
suggère cela?
M. Bérubé: En fait, si je comprends bien, vous
voudriez qu'on développe une technique pour choisir les consultants dans
un domaine qui s'apparente à la technique du jeu de l'âne,
où il s'agit de planter la queue à un âne, les yeux
fermés. Vous suggéreriez que le comité de sélection
fasse la sélection des firmes sans savoir quelles sont les firmes qu'il
choisit.
M. Polak: Je veux dire que le nom de Géomines revient
souvent. On en a la preuve devant nous, ici, dans ce contrat. Vous dites
vous-mêmes que c'est parce qu'ils ont l'expérience, etc. À
quoi cela sert de passer tout ce...
M. Bérubé: Je crois qu'il va falloir pousser plus
avant. Votre réflexion est très intéressante.
Essentiellement, vous êtes en train de m'expliquer que...
Une voix: ...
M. Bérubé: ... oui c'est passionnant, ce que le
député de Sainte-Anne est en train de nous expliquer.
M. Polak: J'écoute le ministre.
M. Bérubé: On dit toujours que l'Opposition est
peut-être susceptible de venir au pouvoir, et alors on se demande comment
nous allons administrer. On en a un bel exemple, on imagine que le
député de Sainte-Anne et ministre des Travaux publics
est responsable. Alors, il est en train de nous expliquer comment il
ferait la sélection. Premièrement, pour choisir entre cinq firmes
sur la base de leur compétence, il ne faudrait pas connaître leur
nom.
M. Polak: Vous venez de dire que parce que le nom de
Géomines est là, on le prend automatiquement. Vous venez de dire,
il y a cinq minutes, que la firme Géomines est celle qui gagne presque
tout le temps. Je trouves cela malheureux, parce que j'aimerais donner une
chance à une autre compagnie qui est peut-être aussi
compétente.
M. Bérubé: II faut pousser un peu plus loin, parce
que le député de Sainte-Anne nous a fait une suggestion. Pour
évaluer la compétence entre plusieurs firmes, il faudrait
procéder d'une façon telle qu'on ne connaisse pas le nom de la
firme.
M. Polak: Peut-être.
M. Bérubé: Donc, on établit la
compétence d'une firme sans la connaître.
M. Polak: Non.
M. Bérubé: Attendez, j'essaie de comprendre. Je ne
connais pas la firme, je ne sais pas qui c'est et je dois décider
qu'elle est plus compétente que la firme à côté que
je ne connais pas non plus. Je ne dois pas savoir le nom de l'autre non plus,
parce que si je savais le nom de l'autre, peut-être que je pourrais
être induit en erreur. Donc, il ne faut absolument pas que je connaisse
les firmes, mais que je détermine la plus compétente pour faire
le travail. J'essaie d'imaginer la technique du député de
Sainte-Anne. Non, je pense qu'effectivement la méthode est la
méthode de la queue de l'âne plantée dans le
derrière de l'âne...
M. Paradis: Elle est à la bonne place.
M. Bérubé: ... et je pense que j'ai trouvé
l'âne.
M. Paradis: Elle est à la bonne place, elle est en
arrière.
M. Bérubé: J'ai trouvé l'âne, il
manque la queue.
M. Polak: Soyons sérieux, M. le ministre. Je dis que de la
manière dont cela fonctionne maintenant dans certains domaines, on
ferait mieux d'abolir tout le système du répertoire. Cela ne
donne rien à ces fournisseurs de même enregistrer leur nom, parce
qu'il y a une ou deux firmes qui gagnent tout le temps. Vous venez de dire: Eux
ont l'expérience. Plus ils obtiennent de contrats, plus cela devient
impossible pour les nouveaux de s'insérer dans ce domaine. Si on veut
donner la chance à un concurrent d'obtenir un contrat et, plus tard,
d'obtenir de meilleurs prix par la concurrence, il faut penser à un
autre système que le comité de sélection qui voit devant
lui cinq noms...
M. Bérubé: Nouvelle illumination du
député de Sainte-Anne.
M. Polak: ... et qui a une tendance naturelle, comme vous dites,
à prendre Géomines, par exemple. Vous trouvez cela normal?
M. Bérubé: Une nouvelle illumination du
député de Sainte-Anne. Maintenant, il faut fouiller
celle-là en profondeur, parce qu'elle est très
intéressante. Je pense que le député de Sainte-Anne ferait
un excellent ministre des Travaux publics, je suis convaincu de cela.
Donc...
M. Polak: Peut-être président du Conseil du
trésor, je pourrais mieux négocier dans le secteur public.
M. Bérubé: Le seul et unique critère, c'est
qu'il ne faut pas que ce soit quelqu'un qui a déjà eu des
contrats.
M. Polak: Non, je n'ai pas dit cela. M. Bérubé:
Bien oui...
M. Polak: Ne changez pas mes mots, je n'ai pas dit cela.
M. Bérubé: On vient...
M. Polak: Vous êtes ingénieur et pas avocat, je note
cela.
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
vient de nous dire: C'est scandaleux, vous utilisez des critères tels
que la compétence et l'expérience pour sélectionner des
contractants. Vous contournez le fichier, cela ne sert à rien d'avoir un
fichier. Donc, il faudra avoir un fichier qui repose purement sur le processus
aléatoire.
M. Polak: Je n'ai jamais dit purement, j'ai simplement dit: De la
manière dont cela fonctionne, Géomines obtient de plus en plus de
contrats par votre méthode et les autres ont de moins en moins de
chance. Vous dites: Géromines travaille depuis cinq ans pour nous, ils
ont commencé ces travaux.
M. Bérubé: C'est faux.
M. Polak: Je voudrais donner une chance à une autre
compagnie. (11 h 15)
M. Bérubé: C'est faux. Il y a 25% des points qui
portent sur la valeur des honoraires. Du fait que la firme a déjà
beaucoup d'honoraires dans ce secteur, elle est défavorisée pour
25% des points. Toutefois, les critères de compétence sont ainsi
faits que sur les autres 75% des points, elle est plus compétente que
toutes les autres firmes parce que les autres firmes ne connaissent pas le
secteur. Ce que le député de Sainte-Anne est en train de nous
expliquer - c'est très intéressant, je pense qu'il faut fouiller
cela - là on est en train de trouver la queue; tantôt, on avait
l'âne et maintenant on trouve la queue. Si je comprends bien, la
nouvelle...
M. Polak: Mais le comité de sélection a
étudié sérieusement la soumission reçue. Il y a des
détails techniques là-dedans. Je pense qu'il n'y a pas seulement
quelques noms qui sont devant eux. J'imagine que ces fonctionnaires doivent
travailler un peu pour les salaires qu'ils gagnent et qu'ils reçoivent
donc de la documentation qui doit être très technique de
différents entrepreneurs. Si j'étais au comité de
sélection et si je ne connaissais aucune firme, je pourrais dire: Bon,
cette firme, elle est faible de ce point de vue parce que, regardez à la
page 3, telle et telle description technique, il est clair qu'elle est moins
forte, par exemple, que telle et telle autre firme. Sans connaître les
noms, il n'y a rien de scandaleux à suggérer cela. Je demande
simplement encore d'améliorer le système. Il ne faut pas devenir
catégorique et dire: II veut choisir... Pas du tout, mais, quand on
étudie en profondeur une soumission, il faut que celui qui est au
comité de sélection soit quelqu'un qui ait une connaissance
technique et qui doit pouvoir juger en lisant la description; peut-être
que Géomines gagnera encore tout le temps, mais, au moins, c'est un peu
plus honnête que d'avoir le nom devant eux.
M. Bérubé: Les membres du comité de
sélection sont: MM. Bertrand Warren, Jules Simon et André Nadeau
qui sont à la fois chef du service des programmes d'exploration, l'autre
est chef du service de gîtologie et le troisième est chargé
de projet. Ce sont des ingénieurs géologues, je pense.
Particulièrement, je connais M. Warren, il a une très grande
compétence. Je ne connais pas tellement M. Simon; j'ai vu son nom
à quelques reprises. Ce sont donc des ingénieurs
compétents. D'ailleurs, tout récemment, un excellent article dans
la revue Finances mettait en lumière le remarquable travail du
ministère de l'Énergie et des Ressources dans le domaine du
développement minier au Québec et signalait que c'était
grâce à un ensemble de politiques mises en place par ce
ministère depuis quelques années que le Québec connaissait
une vague de développement et d'exploration dans le secteur
minéral que les autres provinces ne connaissaient pas à l'heure
actuelle. Mais c'était largement à cause de la compétence
de ces géologues dont on voit ici un échantillonnage; donc, le
critère de compétence des analystes ici ne fait aucun doute dans
l'esprit du député de Sainte-Anne. Ils sont très
compétents, premièrement; deuxièmement, ils ont
établi que le quart des points allait défavoriser Géomines
puisqu'ils avaient eu des contrats antérieurement, mais que les autres
trois quarts des points allaient être donnés sur la base de la
compétence. Ces trois experts nous disent qu'après avoir
comparé les firmes en question, ils arrivent à la conclusion que
Géomines est nettement plus compétente dans le domaine. Donc,
étant nettement plus compétente dans le domaine, ce que le
député de Sainte-Anne dit, quant à moi, je n'accepte pas
cela.
M. Polak: Non, je n'ai jamais dit cela.
M. Bérubé: Même si Géomines est la
firme compétente...
M. Polak: Ne déformez pas mes paroles, M. le ministre.
M. Bérubé: ... vous devrez la... Bien oui, puisque
vous contestez la décision qui a été prise.
M. Polak: Non, j'ai simplement dit...
M. Bérubé: Donc, vous devriez la donner à la
firme incompétente. L'idée du député de Sainte-Anne
est très intéressante. Je l'ai dit tantôt. Il a
développé une technique en vertu de laquelle on allait choisir
les firmes compétentes sans les connaître, de manière
à ne pas être influencé par je ne sais quels
préjugés. On développerait donc une technique
d'évaluation de la compétence dans l'ignorance. Nous ayant fait
l'étalage de sa nouvelle théorie, maintenant, il va plus loin et
nous dit: Non, quand même, effectivement, l'évaluation de la
compétence dans l'ignorance, c'est un peu difficile, mais
néanmoins, on constate que cette firme Géomines a tous les
contrats. Remet-il en cause les connaissances techniques des gens qui sont
là? Je l'ignore, premièrement. Deuxièmement, remet-il en
cause la grille en vertu de laquelle on attribue à la valeur des
honoraires passés le quart des points, ce qui fait que plus une
entreprise a reçu de contrats, plus elle est défavorisée,
et que l'on attribue 75% des points au mérite de la firme, à la
compétence de la firme? Est-ce qu'il trouve que 75% des points
attribués au mérite, c'est vraiment excessif et que l'on devrait
attribuer des points à l'incompétence des
firmes, c'est-à-dire qu'on devrait donner plus de points à
l'incompétence, de telle sorte que le député de
Sainte-Anne ait plus de chances d'obtenir des contrats du gouvernement? Quant
à moi, je n'ai pas d'objection, cela peut être un critère,
mais cela m'apparaît complètement farfelu.
M. Polak: Je vais vous répondre rapidement, M. le
ministre. Disons que le comité de sélection a des contacts
spéciaux avec Géomines. Ils ont des préjugés en
faveur de Géomines pour une raison quelconque. En connaissant ce nom,
ils peuvent toujours arranger l'affaire d'une telle manière qu'ils
donnent à la compétence technique le pourcentage de 75% et que
Géomines est beaucoup mieux que les autres. Il n'y a pas moyen de
vérifier cela. Tout ce que je dis, c'est qu'on devrait peut-être
essayer d'améliorer le système, d'éviter des
problèmes qui peuvent exister, des contacts...
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: ... avec le comité de sélection. Je
n'accuse personne, mais cela existe parce que vous dites vous-même:
Géomines sort tout le temps.
M. Bérubé: Oui, vous m'avez proposé
tantôt une excellente technique qui est...
M. Polak: Qu'il étudie la soumission.
M. Bérubé: ... la définition de la
compétence basée sur l'ignorance.
M. Polak: Non, pas du tout. Je n'ai jamais dit cela, c'est la
façon d'un ingénieur de raisonner; vous ne connaissez pas le
raisonnement d'un avocat qui au moins...
M. Bérubé: Vous venez d'insulter
profondément le député de Pontiac.
M. Polak: On ne parle jamais de façon absolue, on fait des
distinctions, parce qu'on sait qu'on fait des erreurs quand on devient trop
absolu. Tout ce que j'ai dit, c'est qu'il y a toujours un élément
sur lequel on n'a pas de contrôle. Il peut y avoir un contact direct
entre Géomines et un ou deux messieurs de ce comité de
sélection, ça peut exister, il peut y avoir des scandales. Je ne
dis pas que j'ai la preuve que cela existe, mais on est là pour essayer
d'en éviter.
Est-ce qu'il y a une méthode pour changer le système ou le
renflouer un peu plus. C'est tout ce que j'ai dit. En y allant par
numéro, ces gens du comité de sélection qui, j'en suis
certain, ont toute la compétence requise, vont étudier toutes ces
soumissions; ensuite, ils vont donner les noms et dire: C'est le no 3 qui gagne
sur ce projet-là. Il se peut fort bien que ce soit
Géomines qui sorte, mais au moins on serait au-dessus de toute
critique.
Je suggère cela et je pense qu'il ne faut pas en rire ou
répondre à cela d'une manière dérisoire, parce
qu'on est là pour essayer d'améliorer le système. Le
système que vous avez maintenant, dans un domaine où il y a
très peu d'entrepreneurs ou un entrepreneur pour faire presque tout le
travail, ça ne sert à peu près à rien de suivre le
système de ce comité de sélection. Les noms sont connus,
on dit: C'est Géomines, passons vite.
J'aimerais savoir combien de temps ce comité de sélection
a pris pour étudier toutes ces demandes et donner le contrat? Est-ce que
cela est enregistré quelque part? Ce comité a des rencontres;
prend-il tout un après-midi pour étudier cela ou est-ce que cela
se fait en quinze minutes? J'aimerais le savoir, je n'ai aucune idée,
mais ça me laisse des soupçons et des doutes. J'ai parfaitement
le droit de soulever cette question parce qu'on est là pour essayer
d'améliorer le système; vous nous avez toujours dit que
c'était scandaleux dans le temps des libéraux, etc. Je sais qu'il
y a une amélioration, il n'y a pas de doute qu'on est allé voir
Rosalie, mais, tout de même, s'il y a des suggestions possibles, il faut
les faire. D'ailleurs, le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme a
accepté mes suggestions sur la création d'emplois, lors du grand
débat qu'on a eu. Il a changé de système parce que j'avais
raison et que vous aviez tort, et vous le savez très bien, parce qu'il
l'a dit il y a deux semaines, trois semaines au juste, quand on était
à étudier le problème de la SDI. Il a exactement
confirmé que c'était scandaleux, qu'il n'y avait pas de
contrôle, que les sous-contrats sont accordés, que mentionner le
nombre d'emplois ne voulait rien dire, etc. La réponse qu'on a eue,
c'était vraiment que c'était à cause d'une autre question
qu'on a changé le système. Je suis très fier qu'on ait
continué d'améliorer le système et je demande la
même chose ici: est-ce que ce n'est pas raisonnable? Il y a moyen, sans
vraiment "bulldozer" le système, de devenir un peu plus raffiné
et d'éviter une critique? J'ai parfaitement le droit de dire: Ces trois
gars du comité de sélection peut-être ont-ils une
idée avec Géomines; je n'ai aucune idée. J'aimerais
enlever ce doute si possible.
M. Bérubé: M. le Président,
j'apprécie la grande confiance que manifeste le député de
Sainte-Anne envers le gouvernement. Ces questions où il demande au
gouvernement si celui-ci n'aurait pas des suggestions à faire, des
idées pour améliorer la situation dans tel et tel secteur
montrent bien que le député de Sainte-Anne a la plus grande foi
dans l'administration gouvernementale actuelle, et qu'il projette ses espoirs
et ses aspirations
sur cette brillante équipe qui mène les destinées
du Québec vers des sommets inégalés.
M. Paradis: Des sommets inégalés!
M. Bérubé: Je tire également du type de
questions que pose le député de Sainte-Anne la conclusion
qu'ayant fait lui-même sa propre réflexion et ayant pu constater
qu'il n'y avait pas au sein de son équipe de suggestions valables, il a
tenté tantôt d'innover en développant un mécanisme
pour choisir la firme la plus apte à faire un travail qui serait
basé sur la méconnaissance la plus absolue de la firme, de telle
sorte qu'on ne puisse pas être influencé par quelque connaissance
personnelle que l'on puisse avoir, et qu'il faudrait déterminer la
compétence de M. X en l'appelant toujours M. X et en ne sachant pas qui
il est. Évidemment, on pourrait - le député de Sainte-Anne
a parfaitement raison concevoir j'imagine, des tests de Q.I. que l'on ferait
passer à tous les ingénieurs du Québec avec l'espoir d'en
trouver un qui soit intelligent. On aurait comme cela une classification de
Q.I. Là on aurait l'ingénieur no 7692, on aurait son Q.I., on
aurait un certain nombre de critères dits objectifs. Sur cette base on
ferait le choix des firmes les plus compétentes en multipliant,
j'imagine, la somme des Q.I. en prenant la racine carrée et en
multipliant par deux, ce qui nous donnerait effectivement une sorte de norme
standardisée de Q.I. Je n'oserais pas appliquer la technique au Parti
libéral.
Je suis obligé de constater cependant qu'à ce jour on n'a
pas fait progresser le débat, en ce sens que je ne connais pas d'autre
façon pour évaluer les compétences des firmes que de
connaître les firmes, de connaître les gens qui en font partie, de
connaître les travaux qu'ils ont faits dans le passé, de
connaître les connaissances techniques des gens qui font partie de la
firme, la disponibilité des gens au sein d'une firme pour faire un
travail donné et les réalisations passées de la firme. Je
n'en connais pas d'autre pour l'instant. Maintenant, je reconnais cependant
qu'il pourrait exister des méthodes quantitatives pour déterminer
la compétence des individus, qui fassent en sorte que l'on n'ait plus
à les connaître mais qu'on puisse faire appel à un ensemble
de critères "y". Je ferais remarquer cependant que très
rapidement on en arriverait à savoir que la combinaison du quotient
intellectuel de 129, de la dextérité de la main gauche de 14,
etc., etc., correspond à telle firme et que par conséquent de
toute façon on n'empêchera jamais d'identifier, vis-à-vis
d'un niveau de compétence que l'on aura quantifié, un nom parce
que cela sera exactement la même chose.
M. Paradis: J'ai écouté attentivement la question
du député de Sainte-Anne et la réponse du ministre.
À moins que le ministre ne veuille retenir comme critère le nom
de la firme, tout ce que le député de Sainte-Anne vous
suggérait c'est que si le nom de la firme n'est pas un des
critères objectifs retenus, serait-il possible d'améliorer le
système? Au lieu de mettre le nom de la firme on mettrait un code ou
quelque chose du genre et toutes les autres descriptions seraient là.
Vous avez raison lorsque vous dites qu'on pourrait à l'usure
s'apercevoir que tels critères correspondent à telle firme qu'on
a connue. Cela aurait tout de même pour but d'améliorer le
système. Mais si vous refusez cela, c'est parce que vous nous dites que
le nom de la firme est un critère considéré et il n'y a
rien d'objectif dans un nom de firme, je vous le souligne bien humblement.
Maintenant si vous ne prenez pas sa question dans ce sens -vous avez
semblé la prendre dans un tout autre sens - ce qu'il vous a
demandé c'est de continuer à appliquer des critères
objectifs. Mais il vous a demandé si le nom de la firme était un
critère objectif et vous avez semblé répondre que le nom
de la firme est un critère considéré. À ce moment,
si le nom de la firme est un critère considéré, ce n'est
pas un système d'âne qu'on a mais un système
"partisane".
Une voix: Arbitraire.
M. Paradis: Ou arbitraire.
Une voix: À un certain degré.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: D'accord.
M. Bérubé: Enfin, on va avoir tout de même
une intervention rafraîchissante d'un ingénieur!
M. Middlemiss: Merci, M. le Président.
M. Bérubé: Tantôt un membre de mon cabinet me
passait une petite note en disant: "Je vais commencer à
désespérer des ingénieurs", mais après
l'intervention du député de Sainte-Anne, j'en ai reçu une
deuxième: "Je désespère également des avocats".
M. Polak: C'est sur cela que vos employés travaillent?
M. Paradis: Est-ce qu'on peut savoir en qui espère ce
membre du cabinet?
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, si je ne fais pas erreur
le président du Conseil du trésor tout à l'heure
mentionnait que le fait qu'une firme avait reçu des contrats
antérieurs équivalait à 4 points sur 20...
M. Bérubé: ... sans les pourboires.
M. Middlemiss: ... et cela pour lui, 4 points sur 20,
représente 25%?
M. Bérubé: Non, 20%.
M. Middlemiss: Tout au long le président du Conseil du
trésor nous parlait de 25%. Peut-être que ce n'est pas...
M. Bérubé: Vous avez raison, 20 divisé par
quatre donne effectivement 00,2, sans les pourboires.
M. Middlemiss: D'accord. C'est inquiétant quand le
président du Conseil du trésor fait des erreurs de 5% un peu
comme cela sans réellement...
M. Bérubé: Je dois vous avouer que le
député de Pontiac est meilleur en calcul mental que le
député de Mont-Royal sur une calculatrice. Il a sans doute
été éduqué à la vieille école
où le calcul mental... Enfin, je dois vous avouer que je suis mauvais en
calcul mental. (11 h 30)
M. Middlemiss: Heureusement que vous avez une calculatrice. Autre
chose, M. le Président, suite à la discussion sur le
problème de Géomines. Est-ce que cela ne serait pas plus facile -
il me semble que Géomines soit la seule firme qui ait les
compétences dans ce domaine - de la mettre dans une classe à
part? Les autres ne sont jamais considérées. Même s'il y en
a quatre ou cinq, elles n'entrent jamais dans cette classification et ne sont
jamais choisies.
M. Bérubé: II pourrait y en avoir deux, par
exemple. Il pourrait y avoir deux firmes qui connaissent cela. Mais comme le
fichier en choisit cinq sur les sept firmes possibles au Québec, il est
possible que ces deux-là ne se retrouvent que rarement en concurrence
l'une avec l'autre. Cela, c'est également possible.
M. Middlemiss: Oui, mais les chances...
M. Bérubé: Tertio, il peut également se
produire qu'à un moment donné, la firme n'ait pas le temps.
Admettons que vous venez de donner un contrat important dans ce secteur
à cette firme. À cause de ses moyens physiques et de son prix, il
faudra peut-être le donner à un autre peut-être moins
compétent pour faire le travail et qui en profitera pour acquérir
de l'expérience.
M. Middlemiss: Qui d'autre, à part le gouvernement du
Québec, pourrait lui donner des contrats de ce genre? Qui d'autre? Donc,
le potentiel de travail au Québec, les clients sont rares...
M. Bérubé: Le gouvernement.
M. Middlemiss: Pourquoi pas, d'abord, retourner au fichier
central? Il y a d'autres problèmes qui surviennent, au fichier central.
Pourquoi ne pas les sortir? Pourquoi avoir un comité de sélection
si ce sont les seuls compétents?
M. Bérubé: Le ministère, par exemple,
pourrait très bien venir en dérogation, au Conseil du
trésor, et dire tout simplement: Je demande telle firme. Cela arrive,
des dérogations comme cela. On demande une firme spécifique parce
qu'on se dit: De toute façon, c'est celle-là qui a
l'expérience, on ne veut pas passer par le fichier parce que si on passe
par le fichier, on va faire sortir cinq noms qui n'ont possiblement pas la
compétence et alors, le travail sera mal fait.
Il y a effectivement des cas où, pour éviter le
problème, on va directement en dérogation. Il est possible
qu'étant donné qu'il y a un très petit nombre de firmes
dans ce secteur, le ministère trouve plus simple de ne pas venir en
dérogation au Conseil du trésor parce qu'à chaque fois
c'est épluché, analysé et c'est long. Plutôt que de
venir au Conseil du trésor affronter l'épouvantable
président et ses acolytes, on choisit plutôt de passer directement
par le fichier, sachant que, de toute façon, le nom de cette firme va
sortir parce qu'il n'y en a pas beaucoup, et quand arrivera la grille de
sélection, forcément, ce sera celle qui sera retenue parce que
c'est celle qui a la connaissance du domaine.
M. Middlemiss: Donc, si on corrigeait cela, cela
éliminerait peut-être trois quarts d'heure de discussion qu'on a
ici aujourd'hui.
M. Baril (Arthabaska): II y aurait autre chose.
M. Middlemiss: Non, non. Dans ce contexte et dans l'autre
contexte, s'il y a d'autres bureaux d'ingénieurs qui ont les
compétences ou peut-être des compétences moindres, comment
vont-ils réussir à augmenter leur valeur dans la grille, si
jamais ils obtiennent des contrats? Comment va-t-on évaluer leur
compétence, si jamais on leur donne du travail?
M. Bérubé: En fait, dans la veine de la
réponse du député d'Arthabaska, réponse pleine de
philosophie, si vous ne posez pas les questions là-dessus, vous allez
poser des questions sur autre chose. Dans le fond, je
préfère que vous posiez beaucoup de questions sur des
sujets relativement futiles, de telle sorte que, finalement, cela passe le
temps.
Le Président (M. Champagne): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M- Middlemiss: Est-ce que le président du Conseil du
trésor n'a pas de réponses sur les firmes à qui,
malheureusement, il ne songe jamais à octroyer des contrats? Comment
va-t-on augmenter la valeur de leur compétence dans la grille des
études?
M. Bérubé: Cela, c'est le problème. C'est le
problème de toute grille de sélection. Si vous prenez le
critère, vous pourriez dire, par exemple, que la valeur des honoraires,
au lieu d'être 25%, cela va être 50%.
M. Middlemiss: Au lieu de 20%.
M. Bérubé: Cela fera 45, quoi. Donc, au lieu de 20,
ce sera 50. Et là, vous avez votre grille, vous pouvez faire votre
analyse.
M. Paradis: ... l'étude de cette grille, parce qu'elle est
capitale, dans l'octroi du contrat?
M. Bérubé: C'est généralement le
comité de sélection. D'ailleurs, dans la réforme qui a
été adoptée au Conseil du trésor, si je ne m'abuse,
il y a une proposition de modification du fichier, dont on avait parlé
déjà ici à la commission des engagements financiers. Une
des recommandations est de bloquer la valeur des honoraires et de ne jamais
dépasser 25%, si je ne me trompe, des critères
d'évaluation, de même que la régionalisation des firmes, de
bloquer en principe à un niveau qui ne peut pas changer. Pourquoi? Parce
que ce serait possible, pour un comité, de jouer avec ces facteurs et,
finalement, en jouant avec ces facteurs, d'amener une sélection qui ne
soit pas équitable pour tout le monde puisqu'elle varie d'une fois
à l'autre. Mais, une fois qu'elle est adoptée, elle est
équitable. Donc, une fois qu'elle est connue, elle est équitable.
Or, on pourrait, par exemple, accroître l'importance du critère
valeur des honoraires passés, de telle sorte que, lorsqu'une firme a eu
des contrats, elle ne peut plus en avoir pour d'autres. Ceci aurait
l'inconvénient que le gouvernement devrait pratiquement toujours passer
par des firmes qui n'ont jamais eu l'occasion de faire du travail dans le
domaine. Donc, on mettrait tellement en évidence le critère de la
répartition et de l'acquisition d'expérience par les firmes que
le gouvernement ferait toujours appel à des firmes dont le niveau de
compétence ne serait pas toujours à l'endroit idéal, au
maximum.
Je pense qu'il y a toujours une espèce d'équilibre
à établir entre une répartition équitable entre les
firmes et en même temps, quand même, une qualité de services
parce que, si je suis toujours obligé d'engager un ingénieur, au
Québec, qui n'a jamais eu de contrat du gouvernement de sa vie et il n'a
peut-être jamais eu de contrat parce que c'est un jeune qui commence...
Parce que ce critère-là, c'est cela. Si je mets 100%, on va aller
à l'extrême et on va dire que 100% des critères, c'est la
valeur des honoraires qu'il a déjà reçus du gouvernement.
Alors, chaque fois que quelqu'un aurait eu un dollar gouvernement en
honoraires, il ne pourrait plus être choisi. On serait donc obligé
de toujours choisir quelqu'un qui n'a jamais eu de contrat. Pourquoi n'a-t-il
jamais eu de contrat? C'est peut-être parce qu'effectivement il n'a
jamais voulu en avoir du gouvernement ou peut-être surtout parce qu'il
commence sa carrière. Ce qui aurait comme conséquence que le
gouvernement ne ferait affaires qu'avec des débutants. Mais avec le
petit problème qu'on découvrirait rapidement. C'est bien beau que
tout le monde fasse ses armes aux frais du public, mais, à un moment
donné, Jos. Public va peut-être trouver que cela lui coûte
cher pour avoir des ponts qui s'écroulent et des écoles qui ne
tiennent pas, des toits qui défoncent.
Alors, il y a quelqu'un qui va dire: Écoutez, c'est l'argent du
public et vous devez engager des gens compétents. Moi, je pourrais me
retrouver, par exemple, devant le député de Pontiac qui est un
ingénieur de grande réputation et être pris à dire
que je ne peux pas lui donner de contrat parce qu'il a déjà eu
des contrats du gouvernement. Et moi je vais me priver de ses
compétences, simplement parce qu'il a eu des contrats. Alors, c'est
cela.
M. Middlemiss: II y a certainement un juste milieu.
M. Bérubé: Alors, on est toujours aux prises avec
l'importance à attribuer au fait que la personne a déjà eu
des contrats et l'importance à attribuer à la compétence.
Dans la mesure où le fichier, parce qu'il procède de façon
aléatoire, permet déjà une répartition, une chance
égale à tout le monde, on dit que la deuxième ronde de
sélection ne devrait pas porter tellement sur des critères de
régionalisation ou des critères de contrats antérieurs,
mais elle devrait plutôt porter sur la compétence. La
première ronde, c'est une répartition la plus équitable
possible entre tout le monde, mais la deuxième ronde, entre ceux qui
sont choisis, c'est le critère de compétence qui devrait
prévaloir. Et la proposition qui est faite, c'est de bloquer des
critères tels que la
valeur des honoraires passés à un certain niveau, de les
bloquer à un niveau qui serait à peu près 25%.
M. Middlemiss: Si vous permettez une question additionnelle,
est-ce que...
M. Bérubé: Je pense que cela répond un peu
à votre question. C'est délicat, je pense qu'il n'y a pas de
règle objective, cela nous apparaît dangeureux de mettre trop de
poids...
M. Middlemiss: Sur les honoraires.
M. Bérubé: ... sur la valeur des honoraires parce
qu'à ce moment-là, il y aurait l'inconvénient de
l'incompétence. D'un autre côté, si vous mettez tout le
poids sur la compétence, à ce moment-là également,
ce seraient toujours les mêmes qui l'auraient. Alors, comment allez-vous
faire pour balancer? On met 25%.
M. Middlemiss: M. le Président, il ne faut toutefois pas
assumer que les ingénieurs, les jeunes ingénieurs ne sont pas
compétents.
M. Bérubé: Loin de moi cette pensée.
M. Middlemiss: Non, d'accord. C'est que, tout à l'heure,
vous avez mentionné que Jos. Public serait à...
M. Bérubé: J'estime d'ailleurs que le
député de Pontiac était un jeune homme brillant et
néanmoins très compétent comme ingénieur.
M. Middlemiss: Non, non. Jos. Public viendrait ennuyé de
payer pour des toits qui ne se tiennent pas, des ponts qui s'écroulent,
et vous utilisez l'exemple de jeunes ingénieurs. Je pense qu'une fois
qu'une personne est diplômée comme ingénieur, elle manque
d'expérience pratique, mais si on reconnaît l'université
qui donne les cours, elle devrait être capable de distinguer entre ce qui
est sécuritaire et non sécuritaire.
Le Président (M. Laplante): Engagement 605. Engagement
606.
M. Bérubé: Oui, mais, comme vous le savez,
l'expérience joue un rôle important dans la formation d'un
ingénieur. Je peux vous assurer que, ayant enseigné à des
jeunes ingénieurs - je ne prétends pas qu'ils étaient
incompétents, parce que je porterais un jugement tellement
sévère sur mon enseignement - je dirais qu'ils étaient
inexpérimentés.
M. Paradis: Lorsque vous modifiez vos grilles - comme vous dites
que c'est fait au Conseil du trésor pour accorder plus ou moins
d'importance à tel critère plutôt que tel critère -
est-ce que vous vous servez de l'expérience acquise, de l'utilisation du
répertoire, en ce sens que, si un bureau s'aperçoit que,
même s'il est sorti de l'ordinateur, il n'a jamais le contrat à
cause de la grille existante, et est-ce que vous vous apercevez qu'il y a un
désintéressement de la part de ce bureau d'ingénieurs,
etc.? Avez-vous ces données de base lorsque vous réévaluez
les grilles?
M. Bérubé: On a surtout des statistiques qui nous
montrent comment les contrats se répartissent, parce que c'est
plutôt globalement qu'il faut porter un jugement. Il peut y avoir des
domaines très spécialisés où, de fait, j'imagine
que des avocats spécialisés sont impliqués. Je ne veux pas
vous parler de droit aérien, il ne doit pas y en une tétrarchie,
comme on dit chez nous, au Québec, par conséquent, à mon
avis, le fichier peut-il être vraiment utile dans le cas d'une telle
spécialité? C'est relativement peu utile, je pense; sauf que,
s'il y avait deux ou trois firmes spécialisées, à ce
moment, on ne procéderait pas vraiment par le fichier, on
procéderait par soumissions sur invitation; le fichier relèverait
toujours ces noms-là et, après ça, on choisirait au moyen
d'un jury de sélection et le critère de contrats passés
pourrait jouer pour les répartir entre eux.
Mais vous avez raison de soulever la question. Cette expertise nous
vient de l'administration du fichier central. D'ailleurs, plusieurs remarques
ont été faites par l'Opposition, on a eu l'occasion d'en
discuter, elles nous apparaissaient très fondées et
correspondaient également à la réflexion qui avait cours
au niveau des administrateurs du fichier. Ces propositions de changement vont
se traduire dans les règles. Ainsi, par exemple, lorsqu'une firme est
choisie, elle n'est souvent pas avisée qu'elle a été
choisie, ça se passe à son insu. Désormais, elle serait
avisée. On lui demanderait, à ce moment, de nous soumettre un
genre de circulaire sur son équipe, qui en fait partie et sur son
expérience. En fait, il arrive fréquemment, et c'est le
problème d'ailleurs que vous avez soulevé et la raison pour
laquelle je fais le tour des blagues en disant: On ne peut pas avoir un fichier
des individus, qu'une des difficultés que nous avons, c'est que,
effectivement, tenir à jour un fichier est très difficile,
puisqu'il y a des gens qui quittent, qui entrent, qui vont et viennent. Si un
jury de sélection doit choisir entre cinq firmes et que le curriculum
vitae correspondant pour chacun à une firme donnée est
périmé qu'il y a un nouvel expert dans le domaine qui vient
d'arriver à cette firme, on ne le sait pas. Alors, désormais, ils
vont les aviser de manière à pouvoir recevoir
immédiatement une nouvelle description de la
firme, pour que le jury ait en main des données fraîches
qui vont lui permettre de porter un meilleur jugement.
Un dernier point est une réflexion qui avait été
faite à plusieurs reprises à cette commission, réflexion
fort valable. D'ailleurs, quand il y a des réflexions valables, vous
savez, on fait des blagues, on les écoute néanmoins, mais,
évidemment, quand on me demande de juger de la compétence d'une
firme en essayant de ne pas la connaître, j'accroche moins disons...
M. Paradis: Cela n'a jamais été demandé non
plus!
M. Bérubé: On va donc aviser les firmes du nom de
celle qui a été choisie, ce qui permettra aux firmes... Si
à un moment donné... Dans le cas que vous nous mentionnez, il y a
un cas où c'est Terteq, Forasol, Inspectsol, Foratek, Jean
Descarreaux et Géomines, par exemple, on pourrait en prendre une
autre liste, disons Jean Descarreaux et Associés, Jean Descarreaux et
Mousseau-Tremblay Inc., Edwin Gaucher et Associés, Géomines - on
a repris Géomines à nouveau dans les cas que vous avez
soulevés - les gens, désormais, étant avisés, si,
à un moment donné, M. Edwin Gaucher pense que lui pourrait en
faire, qu'il n'y a pas de raison pour laquelle il ne pourrait pas en faire et
que, à un moment donné, il voit une série de contrats,
qu'est-ce qu'il va faire? Il va rebondir. (11 h 45)
Présentement, il n'a peut-être pas cette possibilité
de rebondir et de venir se plaindre; s'il vient se plaindre à son
député, au cabinet du ministre, au sous-ministre ou au
fonctionnaire en charge, il y a des chances qu'à ce moment-là,
c'est tout à fait possible, il s'établisse une routine, Si vous
avez toujours travaillé avec une firme, que vos relations sont bonnes,
que tout va bien et qu'elle fait du bon travail, peut-être que le
comité de sélection n'aura pas tendance à dire: On va en
essayer un autre. Pourquoi prendre une chance? Si, à un moment
donné, effectivement, telle firme vient se plaindre qu'elle n'est jamais
choisie, avec de bons arguments, peut-être que l'autre va se dire, dans
le jury: Écoutez, peut-être qu'effectivement on va un peu trop
vite avec telle firme et il faudrait peut-être en donner à une
autre.
Ce type de rétroaction pourra faire en sorte qu'on ait un
mécanisme de "check and balance" qui amènera peut-être
à une sélection plus équitable. Effectivement, cet
ensemble de modifications nous ont été soumises par le
ministère des Travaux publics. Nous les avons trouvées d'ailleurs
très valables et je pense qu'on est en consultation auprès des
firmes présentement avant de les adopter définitivement. Ce qui
montre bien que les suggestions de l'Opposition sont souvent sensées
quand l'Opposition fait une opposition structurée, circonstanciée
et non partisane.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Une petite suggestion, M. le Président. Vous
disiez aussi, M. le président du Conseil du trésor que vous
aviseriez les compagnies qu'elles ont été
sélectionnées et que vous leur demanderiez si elles ont des
changements dans leur personnel technique, etc. Je ne suis pas d'accord. Je
m'inscris en faux là-dessus. Je suis complètement contre. Les
compagnies qui sont intéressées et qui sont dans le fichier
doivent elles-mêmes, je crois, envoyer les changements qui se produisent
chez elles. Ce n'est pas à nous à courir après. Ce serait
des dépenses supplémentaires pour le gouvernemnt. Je ne suis pas
d'accord.
M. Paradis: M. le Président du Conseil du trésor,
si je peux m'inscrire en faux contre l'argumentation donnée par le
député de Terrebonne, il est certain qu'une compagnie - prenons
Géomines qui est souvent retenue - peut avoir dans son personnel un
actif humain qui fait en sorte qu'elle est retenue à cause de cet actif
humain. Il peut arriver que cet actif humain s'en aille dans une autre
compagnie qui, elle, n'est pas intéressée à faire affaire
avec le gouvernement, etc., et qu'on continue à retenir Géomines
sur une base de données qui sont vraiment dépassées: ce ne
sont plus les mêmes personnes, etc. Cela vaut la peine de s'en assurer
parce que dans le sens où le disait le président du Conseil du
trésor, les qualifications personnelles des professionnels qui oeuvrent
là font en sorte que la firme est retenue ou pas. Cela fait juste aider
à mettre à jour le fichier. Je ne pense pas, même si les
timbres coûtent trente cents...
M. Blais: Ce n'est pas ce que je veux dire. C'est énorme.
Si le gouvernemnt ou le comité de sélection, lorsqu'il y a cinq
ou dix compagnies qui sont retenues pour un contrat spécifique, est
obligé de les aviser qu'elles sont devant le comité de
sélection, je suis bien d'accord. Peut-être que cela les
motiverait, elles, à nous envoyer les changements techniques qui se sont
passés chez elles depuis qu'elles ont fourni leur curriculum vitae
à Rosalie ou au fichier. Mais que nous leur demandions si, depuis leur
dernier envoi de personnel technique, il y a eu des changements, je trouve cela
fastidieux, je trouve cela irrationnel. La compagnie qui n'alimente pas le
fichier ou Rosalie avec son personnel technique et ses possibilités,
c'est une compagnie qui est plus ou moins intéressée. Si elle est
intéressée à
avoir des contrats, elle va l'informer de ses nouveaux moyens
techniques. C'est encore donner au gouvernement une responsabilité de
paperasse, de demandes, de fonctionnaires supplémentaires, etc. En tout
cas, c'est plus ou moins valable. Dans le cas contraire, prenons une compagnie
comme - c'est l'exemple que vous preniez - Géomines, qui avait un
personnel technique d'avant-garde extraordinaire et qui l'a encore, qui
à un moment donné perd trois de ses cinq experts qui fondent une
compagnie qui va s'appeler Géominou, en un petit peu plus petit. Cette
compagnie-là serait intéressée à envoyer sa carte
au fichier et elle deviendra une compagnie rivale. Lorsque la sélection
se fera, cette compagnie qui est à l'affût aura de grosses chances
d'avoir le contrat au détriment de Géomines, même si on
n'est pas au courant des changements techniques.
M. Paradis: Je suis d'accord sur les changements que le
président du Conseil du trésor veut apporter. Je ne pense pas,
à moins que vous puissiez nous démontrer le contraire - et vous
avez peut-être les moyens de le démontrer - que cela va
occasionner des coûts supplémentaires, l'engagement de
fonctionnaires, etc. Si on a décidé d'envoyer une lettre pour
aviser les gens, on met un P.S. à la lettre et on dit: Si vous avez des
changements techniques, veuillez nous les faire parvenir, dans la même
lettre. C'est une lettre circulaire qui est imprimée. Il n'y a pas de
problème. Si vous pouvez nous démontrer que cela occasionne des
dépenses énormes, on en reparlera.
M. Blais: II demeure quand même que cela retarde. D'abord,
il faut écrire pour leur dire qu'elles sont sélectionnées
et il faut attendre la réponse de la compagnie. On dit toujours que le
fonctionnarisme n'est pas productif, qu'il prend beaucoup de temps. Parfois,
c'est très vrai - je ne voudrais pas insister là-dessus - et si,
en plus, on a des délais entre la sélection et le choix par le
comité de sélection, pour attendre des réponses des
compagnies qui ont été sélectionnées, pour voir si,
par hasard, il y aurait des changements techniques, si on leur donne 30 jours
pour répondre ou que sais-je encore, on ajoute encore aux délais.
J'ai l'impression que la formule, en soi, n'est pas très heureuse. Les
aviser, d'accord. Attendre une réponse d'elles pour savoir si elles ont
des changements techniques, je suis plus ou moins d'accord, il faudrait que
j'aille plus profondément. À prime abord...
M. Paradis: Vous avez des réserves.
M. Blais: ... j'ai de grandes réserves là-dessus.
Probablement que, rationnellement, on peut, d'un côté et de
l'autre de la table, avoir une certaine justification au moins dans la phrase,
sinon dans les faits.
M. Paradis: La commission prendra note de vos
réserves.
M. Blais: M. le député de Brome-Missisquoi, vous
avez toujours été un homme très compréhensif.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: À l'engagement 605, dans quelle
région se fait la production de fiches? On ne dit pas dans quelle
région.
Le Président (M. Champagne): M. le ministre, s'il vous
plaît; M. le président du Conseil du trésor.
Une voix: Quel numéro?
M. Middlemiss: Engagement 605. On ne dit pas à quel
endroit.
Le Président (M. Champagne): On vous pose une
question.
M. Blais: C'est le même Géomines que tantôt.
Pas de problème.
M. Middlemiss: Est-ce partout au Québec?
Le Président (M. Champagne): C'est une question
technique.
M. Middlemiss: Engagement 605. Je voudrais savoir dans quelle
région, à quel endroit on va exécuter ces travaux de
production de fiches. Dans quelle région du Québec?
M. Bérubé: Dans le nord-ouest.
M. Middlemiss: Ce n'est pas plus spécifique que cela?
M. Bérubé: Je suis certain que c'est plus
spécifique que cela. Voulez-vous absolument savoir quel canton?
M. Middlemiss: J'ai remarqué qu'à certains endroits
on donne le canton, le comté, mais ce cas-là, on ne le donne
pas.
M. Bérubé: Non, c'est cela. Je ne l'ai pas ici, il
faudrait le demander au ministère.
M. Middlemiss: Bien, demandez-le.
Le Président (M. Champagne): S'il n'y a pas d'autres
questions, comme on a beaucoup discuté de principes, est-ce qu'on peut
supposer que les engagements nos 604 à 636
seraient, en principe, vus?
M. Paradis: Engagement 627, j'ai une petite question bien
sécifique.
Le Président (M. Champagne):
Engagement 627.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de dégagement de
plantation sur une superficie de 125 hectares dans la région des cantons
Arcand et Badeaux, comté de Maskinongé. Plus bas soumissionnaire:
Consolidated Bathurst Inc., Montréal. Montant de l'engagement: 29 552,25
$." Parmi les soumissions reçues, il y a celle de la compagnie La
Médéole Inc. Est-ce qu'on pourrait avoir l'adresse de ladite
compagnie?
M. Bérubé: La Médéole. Je vais
essayer de voir si je ne pourrais pas vous trouver La Médéole
quelque part, un instant. Oui, 639 des Dominicains, Trois-Rivières.
M. Paradis: Cela va. Engagement 628.
Le Président (M. Champagne):
Engagement 628.
M. Paradis: Engagements 628 et 635 et vous allez comprendre
pourquoi. "Soumissions sur invitation: Contrat pour la fourniture et
l'installation d'unités de ventilation à la chambre froide de la
pépinière d'East-Angus, comté de Mégantic-Compton.
Plus bas soumissionnaire: Beaudin Réfrigération Inc., Sherbrooke,
27 871 $." Engagement 635: "Soumissions sur invitation: Contrat pour la
fourniture et l'installation d'unités de réfrigération
à la chambre froide de la pépinière d'East-Angus,
comté de Mégantic-Compton. Plus bas soumissionnaire: Beaudin
Réfrigération Inc., Sherbrooke. Montant de l'engagement: 99 712
$." Pourquoi a-t-on choisi de diviser ces contrats?
M. Bérubé: II y en a un pour la ventilation et
l'autre pour la réfrigération.
M. Paradis: Oui, c'est la seule différence.
Généralement, les compagnies qui oeuvrent dans ces
domaines...
M. Bérubé: C'est tellement technique qu'il faudrait
demander au ministère pourquoi ils ont choisi de distinguer entre la
ventilation et la réfrigération.
Le Président (M. Champagne):
Engagement 629.
M. Bérubé: En général, la ventilation
est faite à l'aide de grands éventails, à l'aide de
turbines avec des pales, animées par un moteur électrique,
généralement, dont le mouvement mécanique rotatif
entraîne l'air dans un mouvement latéral de succion verticale ou
latérale qui amène un déplacement des molécules
d'air dans l'ensemble de la pièce alors qu'il s'agit d'une translation
des molécules qui se traduit par trois degrés de liberté
en thermodynamique classique, alors que, dans le cas de la
réfrigération, il s'agit essentiellement de réduire
l'agitation thermique des molécules qui, comme on le sait, sont
davantage liées au niveau énergétique vibratoire des
différents atomes sur la molécule. Ceci s'obtient
généralement à l'aide de procédés de
compression et d'abaissement de température qui permettent de ralentir
l'agitation thermique des molécules. Il s'agit donc de deux
activités dont les propriétés physiques sont totalement
différentes. D'ailleurs, les degrés de liberté, comme le
sait le député de Pontiac, dans le cas de la vibration thermique
sont généralement reliés au nombre d'atomes sur la
molécule et au nombre de degrés de liberté, ce qu'on
appelle "degrees of freedom".
Il faut généralement multiplier deux fois le nombre
d'atomes moins trois contraintes mécaniques sur la molécule pour
déterminer le degré de liberté. Ceci entraîne comme
conséquence une modification profonde dans les types d'appareils
utilisés pour effectuer ce genre d'opération physique.
M. Paradis: Est-ce que vous pensez qu'avec les deux appareils,
les arbres à la pépinière d'East-Angus vont croître
plus rapidement?
Le Président (M. Champagne): S'il n'y a pas d'autres
questions...
M. Bérubé: On me dit qu'il y a une raison plus
simple que ça, c'est que le fichier a deux
spécialités.
M. Paradis: Est-ce qu'il y aurait moyen qu'on vous glisse ces
messages avant?
Le Président (M. Champagne): Alors, est-ce que... Le
636?
M. Bérubé: J'ai quand même fait un effort.
J'ai vu le député de Pontiac, d'ailleurs. Il ne se souvenait plus
de ses cours de thermodynamique classique, mais je dois avouer d'ailleurs que,
lorsqu'on parle de vibration, il faut plutôt introduire les notions
quantiques.
Le Président (M. Champagne): S'il vous plaît,
à l'ordre!
M. Middlemiss: Est-ce qu'on ne pourrait pas, en revenant à
635 et à 628... D'accord que le fichier a deux spécialités
distinctes, mais il y a certainement une relation très étroite
entre la ventilation et la
réfrigération. Est-ce qu'il ne serait pas dans
l'intérêt d'aller en soumissions une seule fois en demandant...
Non, on économise de l'argent...
M. Bérubé: Quelqu'un qui aurait...
M. Middlemiss: Cette fois-ci, c'est peut-être juste une
coïncidence, mais c'est le même entrepreneur qui a eu le contrat
pour la ventilation et la réfrigération.
M. Bérubé: Oui, parce qu'il est avantagé
s'il a les deux spécialités. Mais que serait-il advenu si un
entrepreneur de la région, équipé en ventilation, avait pu
fournir tout l'équipement de ventilation, mais non la
réfrigération, parce qu'il n'a pas effectivement
l'équipement?
M. Middlemiss: Dans la demande de soumissions, on le dit: On
accepte le plus bas dans le domaine de la ventilation. Dans les soumissions,
ils le font. Ils peuvent le faire. Dans un contrat, on donne la ventilation au
plus bas et on donne la réfrigération. Moi je dis que, dans le
contexte d'économiser, on aurait pu faire une demande de
soumissions...
M. Bérubé: De faire un appel de soumissions...
M. Middlemiss: ... au lieu d'en faire deux.
M. Bérubé: C'est possible. En indiquant qu'on ne
s'engage pas à donner le contrat au plus bas soumissionnaire dans chaque
discipline, mais on aurait pu prendre le plus bas soumissionnaire dans chaque
discipline...
M. Middlemiss: C'est ça.
M. Bérubé: ... ou encore, ce qui pourrait
s'avérer plus économique, le plus bas qui propose la somme des
deux, c'est-à-dire qu'on pourrait avoir... C'est compliqué,
enfin, c'est possible.
M. Middlemiss: Dans plusieurs domaines. Ah oui, cela se fait.
Le Président (M. Champagne):
L'engagement 636.
M. Paradis: Engagement 636, soumissions publiques. "Contrat pour
travaux de construction d'une section de 8,2 kilomètres de la route
Manic-Gagnon, entre la rivière Hart Jaune et la rivière Beau-Pin,
comté de Duplessis. Plus bas soumissionnaire: Construction
Napoléon Brochu Ltée. Le montant de l'engagement est de 1 500 000
$. Le contrat est pour 1 176 395 $. Imprévus et variations..." 636.
M. Bérubé: Ah, 636!
M. Paradis: "Imprévus et variations au montant de 323 605
$." Qu'est-ce qui explique qu'on a un pourcentage d'imprévus et
variations si élevé? Parce que, généralement, on
retrouve approximativement 10%. (12 heures)
M. Bérubé: 10%. Je me demande si ce n'est pas
relié au fait que, dans la construction dans le nord...
M. Paradis: Les normes sont différentes?
M. Bérubé: Oui, étant donné qu'il y a
beaucoup plus d'inconnus. Je pense...
M. Paradis: C'est plausible comme réponse.
M. Bérubé: Je sais que j'ai eu des problèmes
à un moment donné. On a parlé de distance, il faut
pratiquement établir des bases locales, parce qu'ils ne peuvent pas
voyager soir et matin. Également, la nature des relevés
techniques est peut-être beaucoup moins sophistiquée que ce qu'on
a fait ailleurs.
Le Président (M. Champagne): Avant de passer à
l'environnement, pour les membres de la commission et pour le personnel de
soutien, est-ce qu'on pourrait savoir à quelle heure on va ajourner pour
l'heure du dîner et est-ce qu'on va siéger ce soir? C'est le
personnel de soutien qui demande cela.
M. Bérubé: Je suis à la disposition de
l'Opposition. Je n'ai pas d'objection à suivre les heures
régulières, mais je m'ajusterai à toute demande
spécifique de l'Opposition.
M. Paradis: Les heures régulières.
Le Président (M. Champagne): Si je comprends bien, cela
veut dire qu'on suspendrait à 12 h 30 ou 13 heures?
M. Bérubé: Je pense que nous suspendrons à
13 heures, pour reprendre à 15 heures, continuer jusqu'à 18
heures, reprendre à 20 heures et jusqu'à 22 heures.
M. Paradis: C'est cela.
Le Président (M. Champagne): Cela va?
M. Blais: On ne peut pas faire un autre arrangement et faire le
même nombre d'heures?
M. Paradis: Oui, on est ouvert à tout arrangement pour le
même nombre d'heures.
M. Blais: Oui, j'aimerais beaucoup cela, si c'est possible, si ce
n'est pas trop demander à...
M. Bérubé: J'aurais voulu quand même me
garder une couple d'heures ce midi pour pouvoir vaquer à quelques
occupations de bureau.
M. Paradis: On peut réduire la période du
souper.
M. Blais: On peut peut-être partir à 14 h 30 et
finir à 19 h 30 d'un coup.
M. Paradis: Non...
M. Bérubé: J'aime bien me garder deux heures pour
le lunch, pas parce que je prends deux heures pour manger, mais parce que cela
me donne du temps pour...
M. Blais: De 15 heures à 20 heures, pour ceux qui
retournent dans leur comté, c'est mon cas. J'aimerais savoir si cela
pourrait faire l'affaire de tout le monde.
M. Bérubé: II n'y a pas de problème pour
moi.
M. Paradis: Pas de problème.
M. Bérubé: De quelle heure à quelle
heure?
M. Blais: De 15 heures à 20 heures d'un coup, plutôt
que de prendre deux heures et de revenir deux heures après. Si c'est
possible.
Le Président (M. Champagne):
D'accord?
M. Bérubé: Après cinq heures de
réponses à l'Opposition, je vais cependant devenir agressif, mais
je vais essayer de me contenir.
M. Paradis: On est habitué.
Le Président (M. Champagne): Cela va?
M. Bérubé: Vous n'avez rien vu.
Le Président (M. Champagne): Alors, on suspendra de 13
heures à 15 heures et ensuite ce sera de 15 heures à 20 heures,
si on s'entend bien.
Environnement
Alors, allons-y, le ministère de l'Environnement, engagement 100,
engagement 200.
M. Paradis: Engagement 200. Contrat négocié.
Renouvellement du contrat de services pour agir à titre de consultant
dans le cadre de la réalisation du programme d'assainissement des eaux
pour une période de deux ans. Le fournisseur est M. Claude
Vallée. Le montant de l'engagement est de 130 000 $. Il s'agit d'un
renouvellement de contrat, quel est le pourcentage d'augmentation?
M. Bérubé: C'est le même que tous les autres
consultants, en ce sens que les consultants sont rémunérés
à un taux horaire basé sur les échelles de traitement des
professionnels du gouvernement, majorées de 30%, et remboursés
pour leurs frais de voyage selon la directive 76414 du Conseil du
trésor. Donc, on doit tirer la conclusion que les professionnels ont
dû connaître une augmentation de 14% en juillet dernier.
M. Paradis: Cela serait peut-être plus simple de demander
à combien s'élevait son contrat antérieur, s'il
était également pour une période de deux ans?
M. Bérubé: Non, il faudrait avoir son taux horaire.
C'est parce que, dans son contrat de deux ans, son taux horaire a
été ajusté?
M. Paradis: II a été ajusté au mois de
juillet l'an passé, tel que vous l'avez dit.
M. Bérubé: C'est cela, il a été
ajusté au mois de juillet et la directive du Conseil du trésor
fixe le niveau de rémunération à celui des professionnels
du gouvernement. Alors, la réponse à votre question, c'est qu'il
y a aucune augmentation en juillet, parce que les cadres et les professionnels
n'ont pas d'augmentation. Attendez un peu, les professionnels ont des
augmentations en juillet.
Une voix: On les récupère.
M. Bérubé: On les récupère. À
ce moment-là, c'est compliqué. C'est assez compliqué de
vous dire exactement quel va être le taux qu'il va avoir.
M. Paradis: Ce que vous me dites finalement, c'est qu'il tombe
sous le coup des lois 68 et 70.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: C'est basé sur les salaires des
professionnels. Non, non, il n'est pas assujetti à la loi, mais son taux
de rémunération...
M. Paradis: ... lui, est assujetti.
M. Bérubé: ... comme il est accroché
à la rémunération des professionnels, eh bien, oui.
M. Paradis: II n'est pas visé directement, mais il est
visé indirectement et le résultat est le même.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: D'accord. Maintenant, on parle de renouvellement de
contrats négociés. Dans le cas de ces professionnels qu'on engage
à honoraires, est-ce qu'on renouvelle automatiquement ces contrats si le
programme n'est pas terminé?
M. Bérubé: Si le programme n'est pas
terminé, oui.
M. Paradis: Dans le cas d'un programme d'assainissement des eaux,
un contractuel peut compter sur une certaine sécurité d'emploi,
autrement dit.
M. Bérubé: Oui et non. En fait, ces contractuels
mettent en place le programme. Ils sont donc... Leur mandat en fait est
relié à la négociation des premières ententes avec
les municipalités et donc, la mise en place des ententes. Cependant, une
fois qu'on aura complété cette phase de négociation,
évidemment, ils n'auront plus leur raison d'être en ce sens
qu'après cela on va retomber sur la mécanique plus traditionnelle
de construction.
Le Président (M. Champagne):
Engagement 400. Engagement 401.
M. Paradis: 401. "Suppléments: Supplément pour
porter à 162 332 $ le coût des honoraires pour la
réalisation d'un système informatique clé en main
d'acquisition de données hydrométriques. Fournisseur: La
Société générale d'informatique Inc.,
Montréal. Montant de l'engagement: 71 600 $." Qu'est-ce qui justifie ce
supplément?
M. Bérubé: C'est quel numéro avez-vous
dit?
M. Paradis: 401.
M. Bérubé: Engagement 401. Voilà. Alors, le
22 janvier 1980, le Conseil du trésor a autorisé le
ministère de l'Environnement à octroyer un contrat de 90 000 $
pour réaliser un système informatique d'acquisition de
données hydrométriques. Si je ne me trompe pas, c'est la
Direction générale des eaux ou l'ex-Direction
générale des eaux. Je pense que je vois ce que c'est. C'est cela,
c'est bien cela: c'est le système de télémétrie sur
lequel on avait travaillé. Vous savez que nous avons des stations
d'hydrologie réparties un peu partout sur le territoire. On peut avoir
des personnes qui vont de l'une à l'autre colliger l'information et qui
la transmettent par courrier - c'est un processus très long - ou on peut
utiliser les satellites pour...
M. Paradis: ... l'avoir immédiatement.
M. Bérubé: ... capter l'information et la
retransmettre et là, évidemment, il faut un traitement
informatisé. L'idée du ministère était
d'automatiser et d'informatiser toute la gestion de ces données, de
manière qu'on ait beaucoup moins de personnel pour faire le travail,
mais qu'on ait une gestion intégrée du système.
Effectivement, le système a été réalisé et
livré au mois de février 1981. Après huit mois de
fonctionnement, on nous dit qu'on a eu des problèmes
opérationnels importants: disponibilité, temps de réponse,
temps de transmission, des problèmes de surcharge également.
Suite à une expertise confiée à l'Université Laval
et également à des commentaires du concepteur du sytème
lui-même, on a conçu un plan pour améliorer le
fonctionnnement de cet appareil, de ce système. Les dépassements
s'expliquent de la façon suivante. D'abord, il s'agit d'un
système spécialité de tranmission de données par
satellite qui est le premier du genre en Amérique du Nord, donc, il y a
un caractère très innovateur dans le domaine. La raison pour
laquelle on continue à travailler avec la même firme, c'est que la
firme qui a réalisé le système a acquis de
l'expérience, simplement, a fait ses armes, et, finalement
peut-être que...
M. Paradis: Est-ce que vous les rémunérez sur une
base d'honoraires? Est-ce que c'est un nombre d'heures additionnelles? C'est
quoi exactement?
M. Bérubé: On me dit qu'il y a une proportion
importante du supplément qui concerne l'acquisition d'équipement
supplémentaire et l'entretien normal anticipé du système
en 1982-1983; donc, ce sont ces trois facteurs-là. Pour répondre
plus spécifiquement à votre question: les honoraires, c'est sur
quelle base? C'est toujours suivante la directive...
M. Paradis: Vous pourriez peut-être me dire combien
d'équipement additionnel ils ont été obligé
d'acheter?
M. Bérubé: 38% du supplément porte sur des
équipements, et 14% du supplément porte sur l'entretien normal
anticipé du système.
M. Paradis: II y a plus de 50% sur équipement.
M. Bérubé: Oui, le reste, ce sont les honoraires
spécifiques de développement.
Le Président (M. Champagne):
Engagement 600.
M. Bérubé: Excusez-moi, c'est un beau projet de
recherche...
M. Polak: M. le Président...
M. Bérubé: C'était très
intéressant comme concept, mais sans doute pas facile à
réaliser.
Le Président (M. Champagne): Une autre question.
M. Polak: Oui, M. le Président. Excusez-moi, j'ai
été absent quelques minutes. À l'engagement 400...
M. Bérubé: On ne s'en était malheureusement
pas rendu compte, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je note qu'à 400 on n'a pas
procédé par comité de sélection et Géomines
n'a pas gagné. Dans ce contrat, Géomines avait un prix de 40 000
$, et l'autre l'a eu à 33 000 $.
M. Bérubé: 400, Environnement? M. Polak:
Oui. M. Paradis: Oui.
M. Polak: Vous avez la preuve, savez-vous.
M. Bérubé: Oui, mais il ne s'agit pas...
M. Polak: On est allé par soumissions, le plus bas
soumissionnaire l'a eu et ce n'était pas Géomines.
M. Bérubé: Est-ce que je devrais souligner que dans
le cas présent il s'agit d'une étude hydrogéologique, dans
l'autre cas, il s'agissait de fiches géotechniques.
M. Polak: ...
M. Bérubé: Non, c'était des gîtes
lithologiques, c'était des fiches lithologiques.
M. Polak: Pourquoi est-ce qu'on n'a pas demandé le prix,
dans les autres contrats par soumissions? Est-ce qu'on ne pourrait pas avoir,
dans les autres cas, un prix de soumission disant: On va faire tel et tel
travail pour tel et tel prix comme ici? Est-ce qu'il y a une raison technique
pour laquelle cela n'était pas possible dans les autres travaux?
M. Bérubé: Parce que vous en avez pour votre argent
avec des professionnels.
M. Paradis: Dans le cas de Salco, j'imagine que le
ministère de l'Environnement voulait également en avoir pour son
argent.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Selon votre raisonnement, si on avait
procédé avec le comité de sélection,
Géomines aurait certainement gagné. Je suis content de voir ici
que c'est par soumissions et que le ministère a épargné
7000 $.
M. Bérubé: On me souligne dans le CT lui-même
une caractéristique un peu particulière: la
spécialité "hydrogéologie" n'est pas présentement
inscrite au fichier central, le ministère a donc dû faire appel
directement à des soumissions sur invitation.
M. Paradis: Mais, de quelle façon peut-on expliquer que le
fichier ne contient pas cette banque de données dans cette
spécialité et qu'un autre département du gouvernement est
capable de dire que dans le cas de ce type de travaux sur invitation on en
invite trois, on invite Foratek, Géomines, et Société
d'ingénierie Cartier.
M. Bérubé: Parce que des études
hydrogéologiques, on n'en fait à peu près jamais.
Le Président (M. Champagne):
Engagements 400, 401, 600, 601.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de réfection du tablier
et de pose de garde-fous au barrage Aylmer, dans la municipalité de
Saint-Gérard, comté de Mégantic-Compton. Plus bas
soumissionnaire: Les constructions Bachand Ltée, Roxton Falls,
comté de Johnson. Le montant de l'engagement est de 35 000 $. Le contrat
est pour 29 000 $ et imprévus et divers pour 5941,92 $." Qu'est-ce qui
justifie les imprévus de ce pourcentage? Mégantic-Compton, ce
n'est pas dans le Grand-Nord. (12 h 15)
M. Bérubé: Parce que contenir le
député de Mégantic-Compton n'est pas une chose facile. Il
y a beaucoup d'imprévus dans cela.
Une voix: On pourrait le...
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous dire, il
faudrait le demander au ministère. On va demander exactement quels
étaient les imprévus qu'ils envisageaient dans la construction de
garde-fous dans le comté de Mégantic-Compton.
M. Paradis: Est-ce que ces imprévus et ces divers sont
offerts au même pourcentage à tous les entrepreneurs? Est-ce que
cela varie à la suite de l'octroi du contrat?
M. Bérubé: Je l'ignore. Il faudra le demander au
ministère. On me dit qu'on prévoit d'avance avoir des
imprévus. Le bureau du contrôleur du ministère des Finances
dit ceci, je vais vous le dire simplement: "II nous paraît recommandable
que des crédits de 35 000 $ soient mis à notre disposition pour
nous permettre de rencontrer le montant de la soumission qui est de 29 000 $,
le chauffage du béton qui n'est pas inclus dans ce montant et les
modifications qui pourraient être utiles ou nécessaires au
parachèvement des travaux." On a prévu les imprévus.
M. Paradis: Est-ce que l'entrepreneur qui soumissionne
possède ces renseignements? Parce que cela peut faire une
différence dans la soumission s'il y a un pourcentage beaucoup plus
élevé et qui n'est pas le pourcentage traditionnel de 10%
d'imprévus.
M. Bérubé: Cela vient aux engagements financiers,
effectivement. Il sait que l'administration estime que cela pourrait
coûter quelques milliers de dollars de plus pour terminer les travaux et
les compléter exactement.
M. Paradis: Donc, cela peut influencer ses chiffres lorsqu'il
soumissionne?
M. Bérubé: Non, pas lorsqu'il soumissionne, mais
lorsqu'il réalise les travaux.
Habitation et Protection du consommateur
Le Président (M. Champagne):
Engagement 200. Engagement 800. Habitation et Protection du
consommateur.
M. Paradis: Engagement 800, c'est Habitation et Protection du
consommateur. "Société d'Habitation du Québec. Divers:
Compensation à la Société de logement centre-ville de
Montréal Inc."
M. Bérubé: C'est quel numéro?
M. Paradis: Engagement 800. Habitation et Protection du
consommateur. "Compensation à la Société de logement
centre-ville de Montréal Inc. et à la Société de
développement des arts, Montréal, pour obtenir leur renonciation
au bail emphytéotique et au contrat de prêt hypothécaire
suite à l'abandon du projet de restauration de l'immeuble sis au coin
des rues Saint-Denis et Ontario à Montréal." Est-ce qu'il s'agit
de l'immeuble dans lequel se retrouvait la boîte la Grande Passe?
Une voix: Comment ...
M. Paradis: Pourquoi a-t-on choisi de compenser ces deux
sociétés?
M. Bérubé: Parce que la décision a
été prise par la Société d'habitation de vendre
l'immeuble. Cependant, elle se retrouvait avec des baux...
M. Paradis: Cela enlevait de la valeur.
M. Bérubé: ... elle se retrouvait justement dans
une position plus difficile pour vendre l'immeuble et elle estimait qu'il
était plus facile de résilier les baux et de vendre l'immeuble
libre de tout lien que de tenter de vendre l'immeuble avec des liens.
M. Paradis: D'accord. Mais ces baux avaient été
consentis pour quelles sommes d'argent? Parce que là, on les
rachète.
M. Bérubé: J'aurais eu tous ces renseignements. Le
problème, c'est qu'à plusieurs mois comme cela de...
M. Vaugeois: Si vous étiez historien, M. le ministre.
M. Bérubé: Avec la lenteur qui caractérise
la progression de nos travaux, effectivement, je suis en train de me muter en
historien.
Une voix: Cédez votre place.
M. Paradis: Lorsque l'historien occupait votre fauteuil,
ça allait plus rapidement.
M. Bérubé: Le dernier engagement financier, nous
sommes rendus au mois d'octobre 1684...
M. Paradis: ...
M. Bérubé: ... au moment où Frontenac...
M. Vaugeois: C'est juste, Frontenac.
M. Bérubé: Oui, au moment où Frontenac a
commandé je ne sais quel...
M. Vaugeois: II a dit aux Iroquois, aux libéraux de
l'époque... Je m'excuse, je vais l'expliquer à M. Polak.
M. Polak: Je suis en train d'étudier le gaspillage des
fonds publics.
M. Paradis: Je maintiens ma question, quelle était la
valeur des baux? Autrement dit, est-ce qu'on a donné 35 000 $ pour
racheter des baux qui valaient ce prix ou si on avait des baux à
1 $ qu'on a compensé par 35 000 $?
M. Bérubé: La réclamation pour les baux
s'élevait à 77 000 $ initialement et on me dit que les
discussions entre les avocats de ces deux organismes et le service juridique
ont permis d'en arriver à une entente au montant de 35 000 $. Lesdits
baux sont pour dix ans.
M. Paradis: Pour un loyer de combien? M. Bérubé:
C'est par voie négociée.
M. Paradis: Mais des baux de dix ans pour un loyer de
combien?
M. Bérubé: Ah! II faudrait le demander.
Le Président (M. Champagne): Cela.
Industrie, Commerce et Tourisme
Alors, Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 100.
M. Paradis: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Engagement 101.
M. Paradis: Adopté.
Le Président (M. Champagne):
Engagement 102.
M. Paradis: Adopté.
Le Président (M. Champagne):
Engagement 200.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un supplément pour porter à
668 000 $ le coût du parachèvement des travaux de construction
dans le comté de Matane. On parle d'un engagement de 130 000 $.
M. Bérubé: Enfin quelque chose qui touche le
comté de Matane! Cela me fait plaisir.
M. Polak: Est-ce que le ministre peut nous expliquer, vu que
c'est lui qui représente le comté de Matane, la raison pour
laquelle il y a un supplément de 130 000 $ pour arriver à 668 000
$? Je vais faire le calcul rapidement. Cela veut dire, en pourcentage...
M. Bérubé: Si j'étais à votre place
dans le dossier des méchants, je ne poserais pas trop de questions.
M. Polak: 25%. Je veux seulement en connaître la
raison.
M. Bérubé: M. le député de
Sainte-Anne, si vous saviez les conditions qui ont amené le gouvernement
à construire une cale sèche aux Méchins en 1975, vous
éviteriez que l'on gratte trop profondément ce dossier. Cela me
fera plaisir, néanmoins, de répondre à votre question
après vous avoir indiqué simplement que vous touchez là un
sujet brûlant pour vous.
M. Polak: Je sais que je pose de bonnes questions.
M. Bérubé: Non, effectivement, il s'agit d'une cale
sèche qui, en 1975, devait coûter 900 000 $ et dont les
coûts finaux sont de 5 500 000 $ ou à peu près.
Évidemment, le député de Pontiac se plaindra que
l'étude préliminaire n'avait peut-être pas
été très fouillée en termes de géotechnique,
mais ils ont eu des difficultés de pénétration d'eau,
d'étanchéité. Ils ont eu également des
difficultés d'implantation des portes. À la sortie de la cale
sèche, il y avait des crans rocheux qui ont fait obstacle et les
coûts ont été effectivement beaucoup plus
élevés. C'est un projet qui devait coûter 900 000 $. Nous
sommes rendus à 5 500 000 $, mais c'est terminé.
Le Président (M. Champagne):
Engagement...
M. Middlemiss: Excusez. Ici, nous sommes rendus à 5 000
000 $. Celui-ci, c'est un supplément, un parmi d'autres qui ont
passé depuis 1975.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Middlemiss: Cela ne se suit pas. En d'autres mots, si on parle
de supplément, il y a des suppléments qui sont attribués
à certaines phases du travail et sont...
M. Bérubé: Disons également qu'il y a des
poursuites judiciaires contre Western Caissons qui sont en cause. Il y a encore
beaucoup d'inconnu là-dedans puisque, possiblement, l'entreprise
même n'a pas respecté les termes du contrat. Elle aurait une part
des responsabilités. Il y a possiblement également une part des
responsabilités liée à des plans et devis
effectués. C'est vraiment très complexe. Je l'ai suivi, dois-je
vous dire, d'assez près, ce petit dossier. Cette dite cale sèche
étant complétée, malheureusement, nous n'avons pas de
bateau à faire réparer dans la cale
sèche.
Le Président (M. Champagne): Pas d'autres questions.
Engagement 300.
M. Bérubé: Ne grattez pas trop.
M. Paradis: Comme c'est dans Matane, on ne grattera pas trop.
M. Bérubé: Ce n'est pas parce que c'est dans
Matane. C'est que la décision a été prise dans une
période trouble de l'histoire du Québec, une période
rouge, sinistre.
M. Paradis: Une période barbouillée, de plus en
plus sinistre.
M. Middlemiss: Au lieu de terminer... M. Polak: Au moins,
on travaillait.
M. Bérubé: ... comme dépassement, c'est pas
mal.
M. Middlemiss: J'aimerais poser une question au président.
Comme député du comté de Matane, est-ce que ce
n'était pas prévisible que ce projet, avant qu'il ne soit
complété, n'était pas nécessaire? Si oui, pourquoi
avons-nous continué?
M. Bérubé: Vous voulez dire une fois que les
contrats étaient donnés?
M. Middlemiss: Oui. Si on avait des contrats pour un montant de
900 000 $ et qu'on finit à 5 000 000 $, à un certain moment on
aurait pu mettre les freins.
M. Bérubé: Vous voulez dire qu'une fois qu'on a
accordé les contrats, en 1975-1976, le 10 mars 1976, il y en avait pour
3 000 000 $ et après cela, etc., etc..
M. Paradis: Pour deux autres millions. Pour combien
après?
M. Bérubé: II y a eu 1 000 000 $ en 1977 et
après cela il y a eu 700 000 $ le 18 mars 1980. Le problème
là-dedans c'est que quand vous avez un doigt dans le tordeur avec...
M. Middlemiss: Mais ce n'était pas prévisible, en
d'autres mots? Ce n'était pas possible d'arrêter? Si on voyait
à ce moment-là que ce n'était pas utile...
M. Bérubé: Je ne porterais pas de jugement trop
sévère sur la décision. Je pense qu'elle partait d'une
bonne intention en ce sens qu'il n'y avait pas de cale sèche entre
Québec et les Maritimes et on a jugé à l'époque
qu'il serait peut-être intéressant d'implanter une cale
sèche à mi-chemin qui pourrait justement offrir des services de
réparation qui soient, si vous voulez, à mi-chemin entre
Québec et les Maritimes. Donc, l'idée n'était pas
nécessairement complètement farfelue, l'idée...
M. Middlemiss: Cela a mal tourné.
M. Bérubé: Peut-être que si on avait
effectivement gratté d'un peu plus près le marché et qu'on
avait examiné soigneusement le potentiel, peut-être qu'aujourd'hui
on ne déciderait pas de la construire, mais enfin!
M. Paradis: Comme le gouvernement à fait dans
l'amiante.
M. Bérubé: Ah, non, cela n'est pas sûr.
Le Président (M. Champagne): Alors...
M. Bérubé: Dans le domaine de l'amiante, je suis
prêt à relever en n'importe quel temps toute proposition de
soulever un débat. Je ne voudrais pas prendre le temps de la commission,
mais si vous voulez qu'on fouille...
Le Président (M. Champagne): Alors, voici, on va aller
à l'engagement 300.
M. Bérubé: Vous faites bien, M. le
Président. C'est brûlant pour l'Opposition.
M. Paradis: C'est sans doute plus brûlant pour le parti au
pouvoir. "Soumissions sur invitation: Contrat pour la fourniture des services
de pigistes en audiovisuel à l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie de Québec. Plus bas soumissionnaire: Coulombe,
Latreille et Associés Inc., Montréal. Montant de l'engagement: 40
000 $. Que font exactement ces pigistes en audiovisuel à l'institut?
M. Bérubé: J'ai cela là.
M. Paradis: Parce que 40 000 $, c'est strictement pour les
engager, pas pour les payer.
M. Bérubé: Ah! afin de répondre aux
exigences de l'enseignement en tourisme et hôtellerie, l'institut
exploite un centre audiovisuel qui est responsable de collecte, de production
et de diffusion de documents. Ils nous font connaître notre beau
Québec.
M. Paradis: Et il y a combien de pigistes qui sont engagés
généralement?
M. Bérubé: Vous ne parlez pas évidemment de
noms de firmes. Il y a une firme, et combien cette firme-là
engage-t-elle de pigistes?
M. Paradis: Si on prend l'engagement financier qui est de 40 000
$ et que, Coulombe, Latreille et Associés ont soumissionné
à 14% du coût des services qu'ils vont facturer, finalement, on
parle de tout près de 600 000 $.
M. Bérubé: Les services au coût et la firme a
droit à 14% de "mark up".
M. Paradis: Cela veut dire qu'on va engager des pigistes pour
à peu près 600 000 $?
M. Bérubé: Non, non. C'est que les 40 000 $ ou les
36 000 $ d'imputation budgétaire...
M. Paradis: Correspondent au 14%. M. Bérubé:
... correspondent au 14%. M. Paradis: C'est cela.
M. Bérubé: Ah non, excusez-moi, je suis en train de
vous induire en erreur à nouveau.
M. Paradis: Encore.
M. Bérubé: Bien, c'est parce que de l'oreille
gauche je vous écoutais et de l'oreille droite j'écoutais la
réponse, et il y a eu un conflit entre les deux.
M. Paradis: L'ordinateur n'a pas fonctionné. La
réponse n'allait pas avec la question ou la question n'aillait pas avec
la réponse. (12 h 30)
M. Bérubé: Oui et non. Dans ces 40 000 $, il y a
une provision pour le coût réel des services et on ajoute à
ça 14% de "mark up" pour les profits.
M. Paradis: Cela veut dire que l'engagement total est de 40 000 $
et il faut soustraire 14% pour les profits?
M. Bérubé: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Champagne): Industrie, Commerce et
Tourisme, engagement 400.
M. Paradis: "Soumission sur invitation: Contrat de services pour
la réalisation d'un sondage sur la perception du produit touristique
québécois auprès des Américains et
déterminer le niveau de pénétration de notre campagne
publicitaire américaine de l'été 1981. Le fournisseur
choisi est Davidson, Peterson Associates Inc., New York. Montant de
l'engagement: 78 000 $." Est-ce que ces 78 000 $ sont en devises canadiennes ou
américaines?
M. Bérubé: En devises canadiennes. Nos engagements
sont toujours donnés en dollars canadiens. Vous savez le "PET" à
0,77 $, c'est en général exprimé dans cette unité
monétaire.
M. Paradis: Est-ce que c'est la première fois que le
ministère de l'Industrie et du Commerce procède à une
telle évaluation?
M. Bérubé: À un tel sondage? Une chose est
certaine, c'est que maintenant nous exigeons des ministères qui font des
campagnes de publicité qu'il y ait non seulement une étude de
marché, mais également une étude de l'impact de la
campagne de publicité, car on constate que tout le monde peut vouloir
faire de la publicité, mais la question qu'on peut se poser est: Est-ce
que cela a servi à quelque chose?
M. Paradis: Qu'est-ce que ça donne?
M. Bérubé: Et, effectivement, maintenant, le
ministère des Communications doit donner un avis favorable et, dans tous
ces avis favorables, depuis quelque temps, à la suite de demandes du
Conseil du trésor, il exige, de la part du ministère, un
processus d'évaluation. Je sais que ce n'est pas une procédure en
place depuis très longtemps -depuis deux ans, si je ne me trompe - et
c'est probablement une des premières fois que ça se fait. Mais il
se fait des campagnes de publicité depuis des années, en
fait.
Le Président (M. Blais): Engagement 600.
M. Paradis: Engagement 600. "Subventions à divers
organismes sous forme d'une prise en charge d'une partie du coût
d'emprunts contractés pour fins d'achat de machinerie, de bâtisses
et de construction ou modernisation de bâtisses. Montant de l'engagement:
5 053 200 $." Je voudrais attirer l'attention...
M. Bérubé: Sur le nombre d'emplois
créés. Non, excusez-moi, ce sera la question du
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, je me prépare.
M. Paradis: ... sur l'élément 1105. Nom et adresse
de l'entreprise: Motel La Réserve Enr., Sherbrooke. Nature de
l'entreprise: motel, bar et restaurant. Le but de l'emprunt c'est la
construction de six unités de motel à Sherbrooke. Le montant de
l'emprunt est de 200 000 $. Les emplois créés sont au nombre de
trois. Le montant de la subvention est de 38 100 $ pour une imputation annuelle
sur trois ans. Comment peut-on créer trois emplois en construisant
six unités de motel?
M. Bérubé: Des femmes de chambre, j'imagine, des
employés au restaurant.
M. Paradis: Est-ce que c'est le ratio généralement
observé dans cette industrie?
M. Bérubé: Non, puisqu'on a vu un cas où on
a fait une réfection d'hôtel et on avait créé 300
emplois, si vous vous souvenez bien. _ M. Paradis: Non, je pense que
c'était 33. À 1110 maintenant.
M. Bérubé: On me dit qu'on a même eu un cas
ici où on avait un emploi créé par chambre.
M. Paradis: Oui, c'est modeste, ici, on a 50% d'un emploi par
chambre!
M. Bérubé: Enfin, disons que...
M. Paradis: On rajuste lentement à la baisse les chiffres,
dans les motels.
M. Bérubé: Non, on me dit que c'est une compression
des effectifs.
M. Paradis: Élément 1110. Une subvention à
Thérien Frères Ltée, de Montréal. Il s'agit d'une
imprimerie commerciale. Achat de 100% des actions de Laplante et Lange vin Inc.
Montant de l'emprunt: 100 000 $. Le nombre d'emplois créés, c'est
0. Le montant de la subvention est de 53 800 $ sur quatre ans. On nous dit,
dans l'engagement financier qu'il s'agit d'emprunts contractés pour fins
d'achat de machinerie, de bâtisses et de construction ou modernisation de
bâtisses. Est-ce que le fait d'acheter des actions d'une autre compagnie
déjà existante répond aux critères de ce programme?
Est-ce que, dans ce cas, en plus d'acheter des actions, l'emprunt ne sert pas
strictement à payer les actions, mais à investir dans la
machinerie, la rénovation, dans quelque chose?
M. Bérubé: Non, on ne peut pas dire cela ici. Le
but de l'emprunt, c'est l'achat de 100% des actions de Laplante et
Langevin.
M. Paradis: On subventionne une compagnie qui en achète
une autre, strictement comme cela.
M. Bérubé: Oui, mais j'imagine qu'en achetant les
actions de Laplante et Langevin, vous devez acheter les bâtisses de
Laplante et Langevin.
M. Paradis: Vous achetez ce qui est soutenu par le
capital-actions. M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Mais on n'est pas obligé de construire, de
faire rien de nouveau, etc. On achète une autre compagnie. On va
à la SDI, on lui dit: J'achète 100% des actions de Jos.
Tétreault et Frères; en vertu de ton programme, tu vas me
financer une partie de l'emprunt que je fais pour acheter les actions, et on
subventionne.
M. Bérubé: Oui, c'est possible. M. Paradis:
Engagement 1131.
M. Bérubé: Évidemment il faudrait qu'on vous
donne les normes du programme. Il y a quand même des normes
associées à cela. Si je décidais personnellement d'aller
acheter une compagnie parce que j'ai le goût d'acheter une compagnie, si
je ne réponds pas aux normes du programme, je ne peux pas. Il pourrait
se produire, par exemple, que la firme Thérien qui a déjà
une imprimerie commerciale a un projet de fusion, un regroupement qui
amènerait véritablement à rentabiliser les
opérations par une rationalisation et que, pour ce faire, elle
achète une entreprise concurrente. Ce n'est pas impossible
qu'effectivement, cela entre dans les normes du programme en question.
M. Paradis: Engagement 1131. Nom et adresse de l'entreprise,
Lamibois Inc., Cowansville. Nature de l'entreprise: fabricant de panneaux
laminés en bois solide. But de l'emprunt: achat de machinerie et
construction d'une bâtisse à Cowansville. Montant de l'emprunt:
950 000 $. Emplois créés: 59. Montant de la subvention: 163 000 $
sur cinq ans. Dans le cas d'une entreprise qui n'ouvre pas ses portes une fois
l'engagement financier approuvé, est-ce que le déboursé de
la première année a lieu quand même?
M. Bérubé: Oui, il faut que ce soit relié
à la réalisation du projet.
M. Paradis: D'accord. À ce moment-là, une fois le
CT approuvé par le Conseil du trésor, si l'entreprise
n'opère pas finalement, à cause de difficultés...
M. Bérubé: Cela fait 59 emplois qu'on a
créés sur lesquels le député de Sainte-Anne peut
poser une question.
M. Paradis: D'accord. Cela veut dire qu'il n'y a rien qui se
fait, mais est-ce que ça prend quelque chose pour annuler cet engagement
financier du gouvernement?
M. Bérubé: Non. Mais il n'y a pas de
geste qui vient aux engagements financiers? Non. Vous ne seriez pas
avisé si l'engagement était annulé. En d'autres termes,
nous sommes avisés des engagements, mais non des
désengagements.
M. Paradis: D'accord. Engagement 1153. Motel Le Chatillon Inc.
à Rock-Forest. Nature de l'entreprise: un motel. But de l'emprunt:
construction de 19 unités de motel à Rock-Forest. Montant de
l'emprunt: 310 000 $. Emplois créés: quatre. Le montant de la
subvention: 47 400 $ répartis sur une période de trois ans. On
peut rediscuter de nos emplois créés par unité de motel,
mais on s'aperçoit que, pour dix-neuf unités, il y en a quatre;
tantôt, on en avait six pour trois. Est-ce que ce sont les mêmes
fonctionnaires qui révisent ces formules, ces documents-là?
M. Bérubé: II n'y a pas de fonctionnaire. Ce sont
des employés de la Société de développement
industriel.
M. Paradis: Ce sont les mêmes personnes qui arrivent
à des chiffres aussi différents pour Rock-Forest et Sherbrooke?
Ce n'est pas trop loin cela.
M. Bérubé: Dans ce cas-ci, oui, c'est la même
région. J'imagine que c'est le même bureau de la SDI.
M. Paradis: Engagement 1154, Armand Couture et Fils Inc.,
Hôtel/Motel Le Montagnais, Chicoutimi. Nature de l'entreprise:
hébergement et restauration. Le but de l'emprunt: aménagement et
rénovation de ses motels de Chicoutimi. Le montant de l'emprunt est de
770 000 $. On a 40 emplois créés. Le montant de la subvention est
111 650 $ sur une période de cinq ans. Il y a combien d'unités de
motel qui sont aménagées et ainsi rénovées?
M. Bérubé: II faudrait poser la question à
la Société de développement industriel.
Une voix: Dans ce cas précis?
M. Bérubé: Oui. Je ne pense pas qu'on ait
l'information. Toutes ces subventions ne viennent pas au Conseil du
trésor, elles sont administrées directement par le conseil
d'administration de la SDI.
M. Paradis: Ce qui vient, c'est le montant global de 5 000 000
$?
M. Bérubé: Même pas. M. Paradis:
Même pas. M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Ils vous en avisent parce que c'est plus de 25 000 $,
c'est cela?
M. Paradis: Ils ne nous en avisent même pas, ils avisent la
commission des engagements financiers.
M. Paradis: Parce que c'est plus de... On pose la question
suivante: Combien d'unités de motel pour 40 emplois?
M. Bérubé: II faut le demander à la
Société de développement industriel.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne, sur les emplois créés.
M. Polak: M. le Président, je pensais que votre fonction
était d'agir d'une manière impartiale. Je sais que vous n'avez
pas encore beaucoup d'expérience comme président et je vous
pardonne cette remarque puisque vous saviez déjà d'avance quelles
sortes de questions je poserais. Ma question est tout à fait
différente de ce que vous pensez.
M. Bérubé: II va vous faire une surprise, il va
changer de "toune".
Le Président (M. Blais): Je m'excuse, M. le
député de Sainte-Anne, c'est parce qu'il y a quelques minutes le
président du Conseil du trésor disait: "Le député
de Sainte-Anne posera une question sur les emplois créés." Vous
avez immédiatement vociféré: "Oui, j'irai." Alors je vous
transmets la parole. Je pensais vous aider au cas où vous ayez
oublié votre question, mais ce n'était pas du tout par
partisanerie.
M. Polak: Continuez à m'aider, M. le Président,
j'apprécie bien cela.
Concernant cette subvention de 5 000 000 $ de la part de la SDI, au mois
de novembre, je voudrais savoir du ministre ce que son confrère au
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme a
déjà accepté, mais il faut que le président du
Conseil du trésor accepte cela aussi. Dans la catégorie des
emplois créés ce que...
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Laissez-moi donc d'abord poser ma question et
l'expliquer avant de répondre. Je sais que vous êtes pas mal
étroit d'esprit, M. le ministre.
M. Bérubé: Une question de règlement.
Le Président (M. Blais): Une question de règlement,
M. le président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: M. le Président, le
député
de Sainte-Anne a induit cette auguste Assemblée en erreur en
disant que le président du Conseil du trésor et le Conseil du
trésor devaient approuver de tels engagements. Or, ils ne sont pas
soumis au Conseil du trésor pour approbation.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Voici ce que je veux établir d'abord avec le
ministre. Dans la catégorie des emplois créés, on dit - et
j'espère qu'il va prendre note de cela aussi - que ce sont des emplois
créés sur la période d'année où la
subvention est accordée. Dans la dernière colonne, on voit par
exemple: Imputation sur trois ans, quatre ans ou cinq ans. Il ne faut pas
penser que cela veut dire que ces emplois sont créés tout de
suite, ce sont des emplois créés sur...
M. Bérubé: ... rien.
M. Polak: Est-ce que vous êtes au courant de cela, M. le
ministre? Parce qu'il y a un autre ministre qui va dire à la fin de
l'année: "Voici, en novembre, on a créé - j'ai fait le
total - 912 emplois". Si tel est le cas, vous êtes mieux de donner tout
de suite une conférence de presse parce que c'est une bonne nouvelle
pour la population. J'ai fait le total de ce qu'on trouve ici, 912. Je voudrais
dire d'abord qu'il n'y a pas 912 emplois de créés dans le mois de
novembre par ces engagements, il faut inscrire cela sur une période
d'année.
M. Bérubé: M. le Président.
M. Polak: Si le président du Conseil du trésor est
d'accord sur cela, on va continuer.
M. Bérubé: Je suis d'accord avec tout ce que vous
pouvez dire, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: D'accord. Vu que le ministre est d'accord avec ce
raisonnement, je voudrais attirer son attention sur quelques exemples. Au no
1089, on crée 125 emplois -mais je ne dis pas créer des emplois,
il faut dire qu'on a l'espoir de créer des emplois et on donne une
subvention de 75 000 $; cela veut dire 600 $ par emploi. Cela va.
Au no 1109, on crée 46 emplois pour 67 000$; là, cela
coûte déjà 1400 $ par emploi.
Quand on prend le no 1155, cela coûte 25 000 $ par emploi.
M. Bérubé: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Blais): Question de règlement, M.
le président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
est en train d'induire à nouveau cette Assemblée en erreur. En
effet, il divise le montant de l'emprunt ou de la subvention par le nombre
d'emplois créés. Je voudrais attirer son attention sur le fait
que, dans plusieurs des projets qui sont soumis ici, il n'y a pas d'emplois
créés et que la division par zéro est une opération
mathématique qui donne l'infini.
M. Polak: Parce que cela...
M. Bérubé: C'est une opération
mathématique indéterminée. M. le Président, dans la
mesure où le député de Sainte-Anne tend à asseoir
une argumentation sur un ratio indéterminé en
mathématiques, il ne fait aucun doute dans l'esprit de tout
mathématicien - d'ailleurs, j'ai vu le député de Pontiac
immédiatement deviner à l'avance le sens de mon intervention, car
il est rapide en calcul mental et il avait déjà fait le calcul,
il avait trouvé l'infini... L'infini étant non quantifiable, il
avait tout de suite regardé avec énormément de surprise le
député de Sainte-Anne s'aventurer sur ces terrains fangeux et
glissants. Or, M. le Président, je pense que le député de
Sainte-Anne ne devrait pas se lancer dans des opérations de division qui
sont susceptibles d'induire l'Assemblée en erreur et faire en sorte que
nous ne puissions pas progresser correctement dans notre réflexion. (12
h 45)
M. Polak: Je veux dire, M. le Président, que les deux
où on a mentionné "emplois créés: 0", ce sont les
deux qui sont vraiment les vrais parce qu'il n'y a rien de créé.
Finalement on est honnête deux fois sur une centaine d'exemples parce que
ce sont des cas où il y a une rétention d'emplois. Ce sont des
cas où on a acheté des actions de compagnies qui sont en train
d'aller en faillite dont une autre compagnie a pris possession, en achetant les
actifs. Par exemple, la boulangerie, aucun emploi créé. Donc,
cela me justifie parfaitement de diviser les autres par le nombre d'emplois
créés pour voir combien cela peut coûter par emploi.
Maintenant, à l'article 1154, pour l'Hôtel/Motel Le Montagnais,
Chicoutimi, le montant de la subvention est de 111 000 $, pour 40 emplois
créés. Est-ce qu'il s'agit d'un hôtel-motel ou est-ce que
c'est toute une série d'hôtels, parce qu'il est indiqué ici
sur la feuille: aménagement de "ses motels", au pluriel, de Chicoutimi.
Est-ce qu'il s'agit d'une chaîne de motels qui s'appelle
Hôtel/Motel Le Montagnais où est-ce un motel, parce que je trouve
que c'est une subvention assez forte.
M. Bérubé: Non, il s'agit, si vous avez
jamais l'occasion d'aller à Chicoutimi, d'un...
M. Polak: Je vais d'abord à Matane, faire un débat
avec le ministre.
M. Bérubé: Mais cela fait longtemps que vous en
parlez mais on ne vous voit pas souvent.
M. Polak: Vous ne m'invitez pas parce que vous avez peur, c'est
cela. Je suis prêt à y aller cet été.
M. Bérubé: Je vais avouer qu'à chaque fois
que j'ai souligné que le député de Sainte-Anne voulait
venir à Matane faire un discours, absolument tout le monde m'a
souligné que...
M. Polak: Pas de discours, on aura un débat public.
M. Bérubé: II y en a un qui m'a dit: Moi,
écoutez, je pense que je m'en vais en vacances; un autre a
expliqué qu'il fallait qu'il rentre ses boeufs, le troisième...
enfin, je n'ai jamais été capable de bâtir le moindre
auditoire pour le député de Sainte-Anne. Je n'y peux absolument
rien. Cependant je l'enverrais volontiers à l'émission de
télévision Les Tannants ou à quelque autre...
M. Polak: Donnez-moi la date, M. le ministre. Il n'y a pas de
problème avec moi. On parlera devant vos partisans.
Le Président (M. Blais): D'autres questions, M. le
député de Sainte-Anne?
M. Polak: Or donc, retournant à Chicoutimi, est-ce qu'il
s'agit d'une chaîne de motels ou d'un motel?
M. Bérubé: Non, non. Il s'agit d'un
établissement mais avec plusieurs unités de motels, en ce sens
qu'il y a plusieurs ailes à l'édifice central.
M. Polak: Là, on parle d'emplois créés: 40.
Bon, 40 personnes de plus travaillent là depuis...
M. Bérubé: Je ne saurais vous dire si c'est la
problématique que nous avions analysée une fois où on
avait une femme de chambre par chambre, mais enfin, cela fait 40... Là
il y en a 40, je ne peux pas vous dire vraiment... Si vous voulez avoir
l'information avec l'identification un par un des emplois en question, il faut
le demander à la Société de développement
industriel ou au ministre responsable.
Le Président (M. Blais): D'autres questions sur la
création d'emplois, M. le député de Sainte-Anne?
M. Bérubé: II se fera un plaisir d'ailleurs
d'élaborer sur le nombre d'emplois que, grâce au dynamisme du
jeune et brillant PDG de la SDI, nous contribuons à créer au
Québec.
M. Polak: Ah, oui, on voit les résultats.
Le Président (M. Blais): D'autres questions sur la
création d'emplois, M. le député de Sainte-Anne?
M. Polak: Non, pas maintenant.
Le Président (M. Blais): Engagement 601. Un instant. M. le
député de Rousseau.
M. Blouin: M. le ministre, le député de Sainte-Anne
a fait un intéressant calcul en nous indiquant que les engagements
financiers de 5 053 200 $ de la Société de développement
industriel allaient engendrer la création de 912 emplois dans les
années à venir, évidemment, à
échéance. Est-ce que...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi, sur une question de règlement.
M. Paradis: Je sais que le député de Rousseau
prête une attention très spéciale aux débats de
cette commission, mais il a dû se rendre compte, entre autres, que dans
le cas d'un des engagements financiers on avait dit que la subvention
n'était pas versée. Il s'agissait de 59 emplois à
Cowansville, Lamibois, et le ministre nous dit qu'on n'est pas averti à
la commission des engagements financiers si l'engagement n'est pas
utilisé et si l'entreprise n'ouvre pas ses portes.
M. Blouin: Je conviens avec le député, oui.
M. Paradis: Cela c'est un cas, alors vous pouvez soustraire.
M. Blouin: Je conviens avec le député de...
M. Paradis: Vous pouvez soustraire et reprendre le calcul.
M. Blouin: Je conviens avec le député de
Brome-Missisquoi...
Le Président (M. Blais): M. le député
de...
M. Polak: Vous pourrez soustraire Chicoutimi aussi.
M. Blouin: Je conviens avec le député de
Brome-Missisquoi qu'il y avait des inexactitudes dans les calculs du
député de Sainte-Anne mais grosso modo on nous a indiqué
que c'était 900 emplois dont la création avait été
engendrée par cela.
M. Paradis: Non, non, serait censé être...
M. Blouin: Est-ce que le ministre a fait un calcul qui nous
indiquerait combien d'emplois sont arrivés à
échéance suite à des investissements antérieurs au
mois de novembre 1981? Avez-vous cela en plus?
M. Paradis: Ah, bonne question!
M. Bérubé: Non, en fait, comme j'ai eu l'occasion
de l'expliquer, dans ces programmes de la Société de
développement industriel, les subventions sont versées non sur la
base d'emplois créés, mais sur la base de différents
objectifs définis dans ces programmes.
M. Polak: M. le Président. Question de
règlement.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne, question de règlement.
M. Polak: Je veux indiquer ici que le ministre contredit
carrément le ministre de l'Industrie et du Commerce. J'étais
là, il y a trois semaines, à la fin du mois de juin, et il a dit
que le critère, dans cette subvention par la SDI, c'est la
création, la rétention d'emplois. Donc là, il y a quelque
chose qui ne fonctionne pas. Vous faites mieux de vérifier avec lui. Je
lui ai dit que vous aviez toujours l'impression que cela n'a rien à
faire avec la création d'emplois. On a eu ce grand débat sur le
Japon, etc., sur la technologie. Le président de la SDI était
là et il a dit carrément: c'est la création d'emplois. On
reçoit la formule et on se base sur cela dans un très très
grand pourcentage.
M. Bérubé: L'interprétation que le
député de Sainte-Anne fait des programmes qui sont publics et que
nous avons eu l'occasion de discuter m'apparaît erronée.
Le Président (M. Blais): Engagement 601. Industrie,
Commerce et Tourisme. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Primonor Inc. Québec,
sous forme de prise en charge d'une partie du coût des emprunts
utilisés pour le financement des exportations et pouvant atteindre 2%
des ventes à l'exportation." Le montant de l'engagement est de 90 000 $.
Est-ce qu'on pourrait savoir du président du
Conseil du Trésor quel était le montant de l'emprunt?
M. Bérubé: Voilà. On me dit qu'il n'y a pas
d'emprunt. C'est un maximum de prise en charge d'intérêt, lequel
maximum ne doit pas dépasser 2% des ventes à l'exportation. C'est
cela.
M. Paradis: Oui, mais s'il y a des intérêts, vous
conviendrez avec moi qu'il doit y avoir un emprunt quelque part.
M. Bérubé: Non, tout dépendra du taux
d'intérêt auquel la firme sera soumise lorsqu'elle
réalisera ces emprunts. Dans la mesure où les politiques
fédérales de taux d'intérêt astronomiques qui sont
responsables de l'effondrement de l'économie sont maintenues, il se
pourrait que ces montants que l'on puisse emprunter soient relativement
modestes en dépit de l'importance de la subvention, compte tenu du taux
d'intérêt élevé qu'il faudra payer.
M. Paradis: Mais, pour répliquer bien brièvement
à votre position ou à la position du Parti
québécois sur les taux d'intérêt, on se souviendra
qu'au mois de février, notre honorable premier ministre,
accompagné de votre bras droit ou votre bras gauche, le ministre des
Finances, est allé à une conférence des premiers ministres
sur l'économie à Ottawa et qu'il a demandé au gouvernement
fédéral, en livrant la position du Québec, que les taux
d'intérêt au Canada devraient être d'un maximum de 1%
supérieur à celui qui a cours aux États-Unis.
M. Bérubé: On ne pourrait pas dépasser
1%.
M. Paradis: Si on se fie à la politique du taux
d'intérêt que le ministère du Revenu exige des
contribuables qui sont en retard, on est à même de s'imaginer ce
que pourrait être une politique de taux d'intérêt
péquiste.
M. Bérubé: Écoutez, je n'ai absolument
aucune objection à ce que le Québec prenne son
indépendance et puisse développer des politiques de taux
d'intérêt qui soient propres au Québec. Toutefois, dans la
mesure où les Québécois ont choisi de rester à
l'intérieur de la fédération canadienne, il est bien
évident que nous sommes soumis aux politiques complètement
stupides du Parti libéral qui règne à Ottawa mais qui ne
règnera pas longtemps, puisque, d'après tous les sondages et
d'après...
M. Paradis: ... qui sont supérieurs à ceux du
PQ.
M. Bérubé: ... le bon sens des électeurs
canadiens, il fait peu de doute que ce
gouvernement libéral n'en a pas pour longtemps et que,
très bientôt d'ailleurs, il n'y aura plus aucun gouvernement
libéral dans aucune province canadienne et que le Parti libéral
est voué à l'extinction rapide.
M. Paradis: Et ces sondages révèlent que le Parti
québécois est encore plus bas dans les cotes, et que la
population est d'autant plus sage au niveau provincial.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, merci.
Le Président (M. Blais): Question de règlement. M.
le député de Rousseau.
M. Blouin: Dans le bref échange qu'on vient d'entendre, le
député de Brome-Missisquoi induit cette assemblée en
erreur parce qu'il a invoqué les taux d'intérêt que le
Parti québécois favoriserait. Je lui rappelle simplement, s'il
veut un exemple réel et concret, que le crédit agricole du
Québec est à 11,5% et celui du fédéral à
16,5%. Vous avez là un exemple du type de politique que le gouvernement
du Parti québécois favorise à l'égard des taux
d'intérêt.
M. Bérubé: Dans la mesure où la
publicité libérale annonçait que le dollar péquiste
qui s'appelait un "PQ" vaudrait quatre-vingt-cinq cents advenant
l'indépendance, il me fait plaisir de remettre un dollar
fédéraliste qui s'appelle le "PET" et qui lui vaut
soixante-dix-sept cents.
Une voix: Ce n'est pas sûr.
Le Président (M. Blais): Est-ce que la présidence
doit s'engager à remettre cela?
Une voix: Soixante-dix-sept cents point treize hier.
Le Président (M. Blais): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Dans l'engagement 601, s'il y a tellement
d'incertitude sur les taux d'intérêt de l'avenir, pourquoi a-t-on
pris un engagement en novembre 1981 pour quelque chose qui va débuter
pour l'année 1982-1983 et s'échelonner jusqu'en 1985?
M. Bérubé: Ceci est une garantie que l'on assure
à la firme, un engagement, puisque nous sommes ici pour discuter
d'engagement et non de dépense. C'est donc un engagement que le
gouvernement prend de verser à cette firme, compte tenu de ses niveaux
d'exportation, des prises en charge, des subventions de prises en charge
d'intérêt, de manière à améliorer la position
concurrentielle de cette firme.
M. Middlemiss: De quelle façon a-t-on établi le
montant total de 90 000 $?
M. Bérubé: C'est basé sur le pourcentage des
ventes à l'exportation.
M. Middlemiss: Du passé? M. Bérubé:
Et les prévisions.
Le Président (M. Blais): Engagements 602, 603, 604; 605
à 608; 609 à 612; 613 à 616; 617 à 620. Page
suivante, 621 à 624. M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Sur 611, est-ce qu'on pourrait avoir quelques
explications?
Le Président (M. Blais): M. le Président du Conseil
du Trésor, sur 611, s'il vous plaît. Quelle est votre question, M.
le député?
M. Vaugeois: C'est que la SDI intervient dans une maison
d'édition; normalement, il y a la SODICC et je voudrais comprendre
pourquoi la SDI, dans ce cas particulier...
M. Bérubé: Les éditions Sansfaçon
peut-être?
M. Vaugeois: Oui.
Elle doit être intervenue.
M. Bérubé: II s'agit ici de fabriquer des
mini-serviettes humides pour usages multiples.
M. Vaugeois: Donc, il y a abus dans l'identification de la
maison.
M. Bérubé: Écoutez, peut-être qu'on
imprime quelque chose sur les serviettes.
M. Vaugeois: M. le Président, je remercie le ministre.
Le Président (M. Blais): En votre nom, je lui transmets
vos remerciements.
M. Bérubé: Dois-je vous souligner qu'ici on trouve
toujours mes réponses aussi lumineuses?
Le Président (M. Blais): 621 à 624. Est-ce que vous
avez des questions sur Industrie, Commerce et Tourisme?
Une voix: Oui, 809.
Le Président (M. Blais): 809. M. le
député de Brome-Missisquoi, 809.
M. Paradis: "Subvention additionnelle à la ville de Laval
pour porter à 1 350 000 $ la subvention totale à titre d'aide
financière pour la réalisation de ses projets d'infrastructures
industrielles. Montant de l'engagement: 338 000 $. Contribution
fédérale: 60%." Est-ce qu'il y a une raison à ce
supplément?
M. Bérubé: Comme je vous le dis, je n'ai pas toutes
les archives du Conseil du Trésor à la mémoire.
Le Président (M. Blais): II vous reste une minute, M. le
Président du Conseil du Trésor, avant l'heure du dîner.
M. Bérubé: Ah! voilà. La subvention initiale
qui avait été versée à la ville de Laval reposait
sur un projet où on aurait combiné les coûts pluvial et
sanitaire. Or, les exigences de l'environnement ont fait en sorte que l'on a
dû séparer les deux égouts. Comme on le sait, le traitement
des égouts pluviaux impliquent des installations beaucoup moins
complexes, beaucoup moins coûteuses. Par contre, les égouts
sanitaires demandent un traitement des eaux beaucoup plus complet. Pour
éviter d'avoir un trop grand volume à traiter à la fois
d'effluents pluviaux et sanitaires, le ministère de l'Environnement a
demandé que l'on sépare les deux égouts, de telle sorte
qu'on n'ait à traiter que les effluents sanitaires, ce qui
entraînait des coûts additionnels. Alors, c'est la subvention pour
couvrir ces coûts.
Le Président (M. Blais): Cela va? La commission suspend
pour l'heure du lunch jusqu'à 15 heures.
M. Bérubé: La commission suspend à 13 heures
pour l'heure du lunch et reprend ses travaux à 15 heures,
c'est-à-dire deux heures plus tard. Moi, je trouve une
incohérence complète entre suspendre pour une heure et reprendre
deux heures plus tard.
Le Président (M. Blais): Une heure, c'est suffisant. Nous
suspendons à 13 heures - il est 13 heures - et nous revenons dans 2
heures.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
(Reprise de la séance à 15 h 09)
Le Président (M. Blais): À l'ordre! La commission
poursuit l'étude des engagements financiers. Nous sommes rendus à
l'engagement 810 de l'Industrie, Commerce et Tourisme. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Pas de question.
Le Président (M. Blais): Engagements 811 et 812.
M. Paradis: Pas de question.
Le Président (M. Blais): Engagements 813.
M. Paradis: Engagement 813.
Le Président (M. Blais): Engagement 813.
M. Paradis: Divers. "Prêt à Nutribec Ltée,
Québec, dans le cadre du programme visant à favoriser l'expansion
de l'entreprise manufacturière innovatrice. Montant de l'engagement: 500
000 $. Nature de l'entreprise: Fabricant de nourriture pour animaux
d'élevage. Nombre d'emplois créés: 19." Qu'est-ce qu'il y
a d'innovateur dans la fabrication de nourriture pour animaux
d'élevage?
Le Président (M. Blais): M. le président du Conseil
du trésor.
Une voix: II est absent.
Le Président (M. Blais): Vous pouvez répondre
à sa place.
Une voix: On peut demander au secrétaire de noter la
question.
Une voix: J'ai peur de me faire rabrouer par mon
président.
M. Paradis: Vous avez le droit de répondre. Dans nos
règlements...
Une voix: Je ne veux pas provoquer de conflit.
Le Président (M. Blais): Nous suspendons pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 10)
(Reprise de la séance à 15 h 11)
Le Président (M. Blais): À l'ordre, s'il vous
plaît! Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 813. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Prêt à Nutribec Limitée,
Québec, dans le cadre du programme visant à favoriser l'expansion
de l'entreprise manufacturière et innovatrice. Montant de l'engagement:
500 000 $. Nature de l'entreprise: Fabricant de nourriture pour animaux
d'élevage. Nombre d'emplois créés:
19." Qu'est-ce qu'il y a d'innovateur dans la fabrication de nourriture
pour animaux d'élevage? Je suppose qu'ils n'étaient pas nourris
avant?
M. Bérubé: Vous savez, il y a l'homme de 6 000 000
000 $, la femme bionique, là on s'en vient maintenant avec des chiens
électroniques aussi. C'est une nourriture spéciale.
Une voix: Ils mangent des fils.
M. Bérubé: C'est ça qui fait le changement.
Attendez un peu. Je vais essayer de voir en quoi ils innovent.
M. Paradis: Coop fédérée n'est pas toujours
là?
M. Bérubé: Voilà. Il n'y a aucun
manufacturier québécois dans ce domaine.
M. Paradis: Des animaux d'élevage?
M. Bérubé: De la nourriture pour chiens.
M. Paradis: Les chiens sont devenus des animaux d'élevage.
C'est parce que, M. le président du Conseil du trésor, si vous
permettez, on a déjà vu passer, il y a un mois ou deux, aux
engagements financiers, des subventions du ministère de l'Agriculture
à cette même compagnie, sauf si ma mémoire me trompe. On
semble y aller par tous les ministères. On retrouve cela dans la
chronique Divers. Est-ce que le ministère de l'Agriculture n'a pas
donné suffisamment?
M. Bérubé: Là, vous me posez une question.
S'agissait-il du même projet?
M. Paradis: Oui, et c'était la même réponse
que vous nous aviez donnée: nourriture pour chiens. À ce moment,
vous nous aviez répondu qu'il n'y avait aucune compagnie qui
manufacturait de la nourriture pour chiens au Québec et c'est ce qu'il y
avait d'innovateur. On l'avait retrouvé à
Agriculture-Québec.
M. Bérubé: Je ne vous cache pas que c'est une des
préoccupations au Conseil du trésor...
M. Paradis: De nourrir les chiens?
M. Bérubé: ... de la possibilité que des
entreprises aillent à plusieurs comptoirs différents du
même gouvernement pour finalement aller se chercher des subventions qui
excèdent les montants adjugés normalement. Toutefois, dans le cas
présent, je n'ai aucune inquiétude à avoir dans la mesure
où effectivement cette demande a fait l'objet d'une analyses
spécifique au Conseil du trésor et d'un décret
gouvernemental. C'est donc en toute connaissance de cause et en étant au
courant de la subvention qu'ils obtenaient de l'Agriculture, s'il y en a eu
une, effectivement, que cette subvention-ci a été
accordée. Par conséquent...
M. Paradis: Par conséquent, lorsque vous avez
établi le montant de cet engagement financier, vous avez tenu compte de
ce qui avait été antérieurement engagé au niveau du
ministère de l'Agriculture.
M. Bérubé: Je suis certain que... On me dit qu'on
doute que ce soit le même projet.
M. Paradis: Est-ce qu'on...
M. Bérubé: Je ne peux pas vous garantir que
la...
M. Paradis: Étant donné qu'il s'agit d'un
prêt quand même, est-ce qu'on peut savoir à quelles
conditions le prêt a été déboursé?
M. Bérubé: On me dit que les conditions du
prêt sont prévues dans le cadre du programme PME-Innovation dont
vous avez les détails.
M. Paradis: Pourquoi ne l'ont-ils pas passé dans
PME-Innovation, mais plutôt dans divers?
M. Bérubé: Non, il est dans PME-Innovation
d'après ce que je peux voir. Je ne pourrais pas vous dire, à
divers... (15 h 15)
M. Paradis: Parce que ceux du programme PME-Innovation, on les a
vus tantôt.
M. Bérubé: C'est un décret celui-là.
C'est une subvention spécifique autorisée par le Conseil des
ministres directement sous forme de prêt.
M. Paradis: À ce moment-là, les questions que
j'aimerais voir demeurer au niveau du secrétaire, parce que vous ne
sembliez pas être capable d'y répondre... S'agit-il du...
M. Bérubé: II faudrait identifier l'autre.
M. Paradis: ... même projet que les subventions qui ont
été versées par le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation? Vous demandez au ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, où le ministre
a émis un communiqué spécial qui est venu sur chacun de
nos bureaux...
M. Bérubé: On pourrait poser la question: Le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
a-t-il accordé une subvention pour le même projet industriel?
M. Paradis: Pour le même projet et de combien?
M. Bérubé: Heureusement que vous m'avez pour vous
aider à formuler vos questions.
M. Paradis: Oui, parce que si on vous avait pour y
répondre, on n'aurait pas besoin de demander au secrétaire de les
expédier.
M. Bérubé: Étant donné que je vous
aide à préparer vos questions, vous pourriez peut-être me
donner un coup de main pour y répondre.
M. Paradis: Cela arrive souvent.
Le Président (M. Blais): Engagement 814.
M. Bérubé: Ce serait vraiment de la
coopération.
Justice
Le Président (M. Blais): Ministère de la Justice,
engagements 100, 200, 201.
M. Paradis: Engagement 201.
Le Président (M. Blais): Engagement 201, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Soumissions sur invitation. Contrat pour l'achat de
12 voitures de marque Pontiac Parisienne 1982 avec échanges pour usage
ministériel. Plus bas soumissionnaires: Le Cherbourg Pontiac-Buick Inc.,
5 voitures: 46 122,76 $; Rodrigue Lasnier Automobile Ltée, 7 voitures:
59 707,82 $. Montant de l'engagement: 105 830,58 $. On parle d'échange
de voitures pour usage ministériel; est-ce que vous avez des
critères qui font en sorte que vous changiez une voiture lorsqu'elle a
tel nombre d'années, de millage ou kilométrage?
M. Bérubé: Pour le gouvernement, c'est normalement
100 000 milles ou cinq ans. Ce qui arrive, dans la pratique, c'est que les
voitures ministérielles font effectivement plus que cela, parce que, en
général le millage accumulé sur les voitures est beaucoup
plus élevé. On atteint les 100 000 milles beaucoup plus
rapidement, ce qui fait qu'en moyenne les voitures ministérielles
roulent effectivement plus. C'est quand même de cet ordre, cela peut
être 150 000 milles ou quelque chose comme cela.
M. Paradis: D'accord. Est-ce que la durée moyenne est d'un
an ou de deux ans pour les 100 000 milles?
M. Bérubé: On a des voitures de rechange. Ah! Je
vais vous dire cela. On a un modèle 1979 qu'on échange, un
modèle 1980, on a un autre modèle 1979, 1980, 1980, 1980,
1980.
M. Paradis: Deux ou trois ans.
M. Bérubé: C'est deux ou trois ans.
M. Paradis: Maintenant, il y a une imputation bugétaire,
sous la rubrique 13-3 du ministère de la Justice, de 98 650,89 $ et il y
en a une aux Affaires sociales, sous la chronique 17-1, de 7 179,69 $.
Qu'est-ce qui fait que le ministère des Affaires sociales paie des
voitures?
M. Bérubé: Ah! Oui, c'est bien simple, c'est que,
pour des raisons historiques - il faut remonter souvent assez loin dans le
temps - des ministères achetaient directement la voiture de leur
ministre. Ce n'est que plus récemment, en fait, que l'on a
commencé à créer un parc de voitures ministérielles
qui relève cette fois du ministère de la Justice
intégralement. Alors, les voitures qui étaient achetées
par les ministères étaient soumises aux mêmes normes que
les autres voitures ministérielles achetées par le
ministère de la Justice. Toutefois, c'était défrayé
à même le budget du ministère plutôt qu'à
même le budget du ministère de la Justice.
Or, maintenant, nous essayons graduellement de les ramener au
ministère de la Justice. Il n'y a pas de directive contraignante, sauf
que les directives quant au type de voiture s'appliquent, que votre voiture
relève du parc du ministère de la Justice ou qu'elle
relève d'un autre ministère. À titre d'exemple, dans mon
cas quand je suis arrivé à Énergie et Ressources,
c'est-à-dire Terres et Forêts, la voiture qui était
là appartenait au ministère des Terres et Forêts, alors
j'ai continué avec une voiture du ministère des Terres et
Forêts. Toutefois lorsqu'on a changé c'est le ministère des
Terres et Forêts, ce qui fait qu'au ministère des Terres et
Forêts il y a toujours eu une voiture ministérielle des Terres et
Forêts. Lorsque j'ai quitté pour venir au Trésor,
maintenant c'est le Trésor qui est pris avec une voiture autonome, alors
qu'Énergie et Ressources a maintenant une voiture du ministère de
la Justice. Il n'y a pas vraiment de règle, c'est surtout pour des
raisons historiques, à savoir qui dans le passé achetait la
voiture.
M. Paradis: On parle des plus bas soumissionnaires, on n'a pas
les autres
soumissionnaires.
M. Bérubé: Oui, il faudrait le demander.
M. Paradis: Qui a-t-on invité et quel fut le montant de
leur soumission?
M. Bérubé: Je ne pense pas que ce soit...
Le Président (M. Blais): Justice, engagement 400.
M. Polak: J'ai une question additionnelle à 201.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne sur 201.
M. Polak: Est-ce qu'on peut me dire pourquoi ça prend la
Pontiac Parisienne? Moi je conduis une petite LN7. J'ai une Thunderbird, mais
les temps sont durs, alors j'ai pris une petite automobile; ça me
coûte un tiers d'essence.
M. Bérubé: Qu'est-ce que vous avez comme
automobile?
M. Polak: Une LN7, une petite Ford, et je pense que vous, vous
avez une petite Volvo.
M. Bérubé: Non, moi j'ai une Renault.
M. Polak: C'est encore moins cher aussi. Qui a
déterminé qu'on doit voyager dans une Pontiac Parisienne 1982, ce
qu'on appelle une grosse automobile?
M. Bérubé: En fait, la décision a
été prise cette année de normaliser le parc automobiles.
Dans le passé c'étaient des Buick, des Oldsmobile qui
étaient les limousines classiques, alors que maintenant on les remplace
par deux types possibles, soit la Chevrolet Caprice ou la Pontiac Parisienne.
Pourquoi prend-on une automobile de cette taille? Je pense que quiconque a eu
à voyager avec un ministre réalise rapidement qu'il est rarement
seul; ils sont souvent deux, trois. Deuxièmement, lorsqu'on voit le
millage accumulé par les véhicules on se rend compte que
ça prend une voiture qui a un minimum de confort. Je ne dis que la LN17
du député de Sainte-Anne est une "barouette", loin de
là...
M. Polak: Ce n'est pas LN17, c'est LN7.
M. Bérubé: LN7.
M. Polak: Même dans une Volkswagen on peut avoir un
passager.
M. Bérubé: Je ne prétends pas qu'il s'agisse
d'une "barouette", loin de là, mais au minimum je crois que les voitures
ministérielles doivent être des voitures quand même
relativement grandes et confortables, ne serait-ce que pour lire - ça
sert pratiquement de bureau les voitures - le ministre étant
obligé de traîner avec lui ses documents.
M. Polak: Je vais répéter cette réponse, les
gens du comté de Sainte-Anne sont bien curieux.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a des normes d'équipement dans
les voitures ministérielles ou si c'est...
M. Bérubé: Oui, c'est standardisé. Moteur
V8, 305 po.cu., siège divisé, 50, 50. Dossier inclinable du
côté droit. Différentiel autobloquant avec un volant
inclinable et ajustable, un régulateur de vitesse, déverrouillage
électrique des portières, vitres électriques,
déverrouillage électrique de la valise, moulures protectrices des
portières, des pneus radiaux à flancs blancs, air
climatisé, vitres teintées, miroirs, gauche et droit, ajustables
à l'intérieur, des barres stabilisatrices avant et
arrière, des enjoliveurs standards cependant...
Une voix: On appelle ça: tout le kit.
M. Bérubé: Une suspension renforcée, des
phares de longue portée, des essuie-glace intermittents. Il y a
même un tapis en avant et en arrière. Et il y a un tapis de valise
arrière. Il y a une batterie à grand débit. Cela inclut
également un panier à déchets, un chauffe-moteur et un
plafonnier double, un alternateur renforcé, une radio AM-FM,
stéréo, quatre haut-parleurs et minicassettes.
M. Polak: Le prix monte.
M. Bérubé: Une montre fluorescente à
lecture, un miroir de vanité du côté droit, un butoir de
pare-choc, moulures de gouttières, un dégivreur électrique
arrière et un carburateur quatre corps.
M. Paradis: Mais je parlais de l'équipement
téléphonique, etc.
M. Bérubé: Ah, oui, ils sont tous
équipés de téléphone. Mais le
téléphone est installé après par la
société Bell, au Québec.
M. Paradis: Dans l'équipement standard, vous retrouvez le
téléphone, lampes et choses du genre.
M. Bérubé: Oui. Les lampes à
l'arrière pour lecture, c'est ajouté après et le
téléphone également.
M. Paradis: D'accord. Dans le cas de la nouvelle politique qui
est émise, est-ce que cela veut dire qu'un ministre comme vous, qui a
présentement une Renault, lorsque vous allez faire...
M. Bérubé: Je ne peux pas changer pour une autre
Renault, hélas! Cela veut dire que je vais retrouver mes maux de dos.
Hélas...
M. Paradis: ... qui provoquent des maux de tête.
M. Bérubé: Enfin! cela voudra dire que je prendrai
plus souvent congé, ce qui permettra à l'État de mieux se
porter.
Le Président (M. Blais): Justice 400. Loisir, Chasse et
Pêche, 400.
Revenu
Revenu, 400.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat négocié: Renouvellement du
contrat pour la location et l'entretien de deux unités de contrôle
1035 et de quatre unités à disques 235-11, pour une durée
de 12 mois. Fournisseur: California Computer Products of Canada Ltd, Rexdale,
Ontario. Montant de l'engagement, 31 104 $." Étant donné qu'il
s'agit d'un renouvellement de contrat, est-ce qu'on peut savoir la date de la
signature du contrat original?
M. Bérubé: II faut le demander, je ne l'ai pas,
malheureusement.
Transports
Le Président (M. Blais): Transports, engagement 100,
engagement 101, engagement 102.
M. Paradis: M. le Président, engagement 100.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi, Transports, engagement 100.
M. Paradis: "Subvention additionnelle à la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec à titre de
mesure transitoire pour l'année 1980, à la suite de l'adoption
d'une nouvelle politique d'aide au transport en commun. Montant de
l'engagement: 727 400 $." On veut savoir pourquoi une mesure transitoire
était nécessaire et quelle était la nature de cette mesure
transitoire.
M. Bérubé: Voilà un cas typique
démontrant que, si on étudiait les engagements financiers dans le
mois qui suit, je serais en mesure de vous répondre plus facilement. Je
vais essayer de me concentrer et de le retrouver.
Je vais essayer de vous donner la réponse la plus simple possible
mais, si vous avez le malheur de gratter, on devra demander au ministère
d'expliciter. Je dois vous avouer qu'on n'était pas très nombreux
à comprendre l'ensemble du dossier. Essayer de le reconstituer, ce n'est
pas facile. Essentiellement, lorsqu'on a fait la réforme du financement
au transport en commun, les immobilisations qui, antérieurement,
étaient subventionnées au comptant, chaque année -l'achat
d'autobus, par exemple, alors qu'on donnait des subventions au moment de
l'achat - sont désormais subventionnées à partir du
service de la dette. On dit à la municipalité: Empruntez et on
vous donnera une subvention annuelle pour le service de la dette. La
modification de cette procédure, pour l'année de transition,
faisait en sorte que la municipalité perdait des subventions auxquelles
elle aurait normalement eu droit. (15 h 30)
M. Paradis: Elle les avait comptabilisées.
M. Bérubé: Oui, elle les avait
comptabilisées et elle prétendait y avoir droit. Elle disait:
Cette année, nous aurions eu une subvention de X; or, vous
décidez, d'un coup sec, cette année, de subventionner le service
de la dette plutôt que directement, au comptant, sur l'achat des actifs.
Cette année, nous perdons une subvention de Y. Soulignons - c'est
là que c'est assez difficile et qu'il ne faudrait pas gratter trop loin
- que, pour l'année de transition, il s'ensuivait qu'effectivement on
pouvait faire la démonstration que la ville perdait des sommes. Elle
n'en perdait pas l'année suivante, mais l'année où on
changeait de système en plein milieu d'une année, il y avait
effectivement une perte pour la municipalité. On a eu de longues
discussions avec les comptables de la CTCUQ et les comptables du
ministère des Transports et ceux du Conseil du trésor pour
finalement, devant la complexité de la question, nommer une petite
équipe. Les trois parties ensemble en sont arrivées à un
consensus sur l'évaluation objective de ce que pouvait vraiment
représenter la perte.
M. Paradis: Au niveau du financement, c'est quand même
intéressant. Combien coûtait, sur une base annuelle,
approximativement, la politique de paiement d'achat d'immobilisations ou
d'autobus? Combien cela a-t-il coûté l'année
précédente? C'est quand même important. Est-ce que le
gouvernement ne le fait
strictement qu'avec la CTCUQ ou s'il le fait avec tous les organismes de
transport, avec celui de Montréal également, etc.? C'est un
montant important.
M. Bérubé: Ce qui rend la réponse à
votre question difficile, c'est qu'on versait sur les achats d'autobus, il me
semble, 25%, mais j'essaie de le voir ici.
M. Paradis: Autrement dit, ce que vous me dites, c'est que vous
ne payiez pas à 100% l'achat ou l'acquisition.
M. Bérubé: Non, parce qu'il y avait deux formes de
subventions antérieurement: des subventions aux déficits et des
subventions aux immobilisations. En gros, si on prend l'exemple de
l'année 1980, on aurait déboursé, suivant l'ancienne
fiscalité, 55% du déficit en subventions qui auraient
été versées. Or, dans le déficit de l'année
1980, il y a évidemment des frais résultant des achats d'autobus,
du service de la dette, qui se traduisent effectivement par des
dépenses. Donc, on peut dire qu'on défrayait 55% du
déficit, ce qui en même temps se traduit par une subvention pour
l'achat d'immobilisations antérieures. De plus, il y avait un versement
comptant au moment de l'achat, que je cherche présentement et que je ne
peux pas trouver.
M. Paradis: Est-ce que cette politique s'applique à toutes
les autres commissions de transport, celle de Montréal, celle de
l'Outaouais également?
M. Bérubé: Oui. C'est la même politique.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut dire qu'à moyen et à
long terme cela demande pour les années fiscales du gouvernement qu'on
traverse présentement un déboursé en capital ou en argent
moins important et qu'on étaye finalement?
M. Bérubé: Non. La nouvelle politique nous
coûte beaucoup plus cher que l'ancienne.
M. Paradis: En déboursés annuels?
M. Bérubé: Oui, effectivement. D'ailleurs on le
voit par la croissance des programmes de subventions au transport en commun qui
augmentent à une vitesse vertigineuse. La nouvelle politique coûte
effectivement plus cher. Toutefois, il pouvait se produire, dans certains cas,
que la nouvelle politique, sur l'année de transition...
M. Paradis: Coûte moins cher.
M. Bérubé: ... pouvait représenter
effectivement une perte pour la municipalité. Ce n'était pas le
cas à Montréal. D'ailleurs, l'engagement du ministre des Finances
de l'époque avait été qu'il n'y aurait pas de diminution
de revenu résultant de l'implantation de la nouvelle politique pour
l'année en question. Cela a été le cas pour toutes les
municipalités recevant de l'aide au transport en commun, sauf pour
Québec. À Québec on a pu nous faire la
démonstration... Une des raisons aussi, c'est qu'il y avait eu une
grève l'année précédente qui avait fait en sorte
que la fréquentation avait diminué de beaucoup. Or, nous sommes
passés de subventions au déficit à des subventions au
revenu. Lorsqu'il y avait peu de clients, les déficits étaient
très élevés, donc les subventions étaient
très élevées; le jour où vous mettez une subvention
au revenu et que vous avez une clientèle qui est anormalement basse,
votre subvention au revenu n'est peut-être pas aussi haute qu'elle
devrait l'être en temps normal. D'où une subvention
déjà plus faible à cet égard qui, ajoutée au
phénomène dont on parlait tantôt du passage d'une
subvention comptant, représentait, je pense que c'est 40% du coût
des autobus à l'achat ou 25% ou 40%, je ne veux pas vous induire en
erreur, mais il y avait un montant comptant. Cette subvention, qui était
une somme importante, subitement, a été retirée, parce
qu'elle a été remplacée par une subvention au service de
la dette qui, évidemment, est moins importante la première
année; mais si on fait le cumulatif, elle représente une
subvention équivalente.
Donc, passant d'une subvention comptant à l'investissement
à une subvention au service de la dette, cette subvention a
baissé. Comme on passait en même temps d'une subvention au
déficit à une subvention au revenu et qu'il y avait eu
grève à Québec, la fréquentation étant
anormalement basse, on a pris des clientèles anormalement basses pour
faire les calculs de subventions. Alors, la ville de Québec s'est donc
trouvée dans un cas particulier où elle perdait sur tous les
tableaux, c'est-à-dire que sa subvention au capital baissait, sa
subvention de clientèle n'était pas forte à cause de la
grève. Effectivement, il lui manquait un montant.
Il y a eu un jeu comptable assez ardu. On expliquait à la ville
de Québec, initialement, que la ville n'avait rien perdu, puisque la
subvention n'était peut-être pas versée comptant, mais la
même subvention serait versée, de toute façon. Donc, il y
avait un point de désaccord en ce sens qu'au ministère des
Transports, on estimait ne rien devoir à Québec, alors que la
ville prenait les chiffres réels de subvention pour ses dépenses
courantes. Elle disait: Écoutez, je veux bien croire que vous ne me
devez rien, mais il y a quand même un engagement gouvernemental à
l'effet que je ne dois pas
perdre de revenu pour l'année de transition. Or, dans les faits,
je perds des subventions gouvernementales. Je pense que sur la somme, il
fallait bien être d'accord avec la ville.
Effectivement, après avoir épluché ce qu'aurait
représenté la nouvelle fiscalité et l'ancienne
fiscalité dans le cas de Québec, on a été capable
d'en arriver à un écart d'environ 800 000 $ qu'on comble par
cette subvention.
M. Paradis: Maintenant, au niveau comptable pour le gouvernement,
cette pratique qu'on fait, dans ce cas spécifique, d'engager certaines
sommes pour les années à venir, on s'aperçoit, d'une
façon très importante, peut-être encore plus importante au
niveau du ministère des Affaires sociales ou du ministère de
l'Éducation, qu'on s'engage à rembourser des emprunts
obligataires, sur cinq ans, à 17%, 18% ou 19,5%. De quelle façon
cela est-il comptabilisé dans les comptes publics? Il y a une
différence entre un paiement comptant, pour revenir à notre
engagement financier des autobus - c'est payé, c'est
réglé, salut, bonjour, le gouvernement n'a pas d'engagement pour
1983-1984 - tandis que lorsqu'on accepte de financer des emprunts, capital et
intérêt ou en proportion, on engage quand même le
gouvernement du Québec pour 1983-1984, 1984-1985, etc. De quelle
façon cela est-il comptabilisé dans les comptes de M.
Parizeau?
M. Bérubé: C'est comptabilisé par le biais
de l'état de la dette publique et des engagements pris par le
gouvernement, qui représentent des liens dont tiennent compte les
financiers lorsqu'ils analysent les budgets gouvernementaux.
M. Paradis: Cette méthode de financement peut quand
même, dans certains cas, permettre à un gouvernement ou à
un ministre des Finances, au niveau de l'équilibre des budgets pour
l'année en cours, de présenter une situation qui peut, selon les
chiffres, paraître mieux qu'elle ne l'est vraiment au niveau du
déficit annuel.
M. Bérubé: Oui, mais je vous dis qu'il n'y a plus
beaucoup de financement direct d'immobilisation aujourd'hui. C'est presque tout
financé par le service de la dette, que ce soit au ministère de
l'Éducation ou au ministère des Affaires sociales. À ce
moment, ce qu'il faut surveiller, c'est surtout le service de la dette globale
du gouvernement.
Le Président (M. Blais): Engagement 101.
M. Paradis: Engagement 101. Contrats négociés.
"Contrats (225) pour le déneigement et le déglaçage des
diverses routes de la province au cours de la saison hivernale 1981-1982. Les
entrepreneurs (liste disponible sur demande). Montant de l'engagement: 23 296
456,24 $." Est-ce qu'on pourrait nous communiquer la liste?
M. Bérubé: Avec plaisir.
Le Président (M. Blais): Engagement 102.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut également savoir pourquoi,
dans le cas de ces contrats de déneigement, on procède par
contrats négociés?
M. Bérubé: Voilà. Alors, il y a un fichier,
mais qui est tenu par le ministère des Transports.
M. Paradis: On ne parle pas de Rosalie, à ce
moment-là?
M. Bérubé: Non. C'est régi par la directive
no 11-78 du Conseil du trésor en vertu de laquelle le ministère
des Transports a un fichier des firmes de déneigement qui proposent
leurs services pour l'entretien des routes. Il y a un comité de
sélection qui évalue les firmes en question et le contrat doit
être octroyé à la firme qui a obtenu la meilleure note.
Lorsque aucune firme inscrite au fichier n'offre ses services pour l'entretien
d'une route, le ministère des Transports doit procéder à
des soumissions publiques.
M. Paradis: Est-ce que le comité de sélection est
sur une base provinciale? Est-ce qu'on le retrouve dans les bureaux du
ministère des Transports à Québec ou y a-t-il, dans chacun
des bureaux...
M. Bérubé: Je pense que c'est dans chaque
région. On me dit que, maintenant, c'est centralisé.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait vous demander depuis quand
c'est centralisé?
M. Bérubé: 1978.
M. Paradis: Le montant de chacun des contrats est
déterminé de quelle façon?
M. Bérubé: La note que j'ai ici, c'est que les
montants sont établis sur la base de taux normalisés qui tiennent
compte de différents facteurs influençant l'entretien des routes.
Les facteurs dont on tient compte sont: précipitations, vents, emprise
de la route, circulation, pente supérieure à 6% et application
d'abrasif et de fondant.
M. Paradis: Vous voulez dire qu'on ne tient pas compte de
critères comme celui-ci: combien de contrats l'entrepreneur a
déjà eus avec le gouvernement ou des institutions publiques.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: On ne tient pas compte de la qualité de
l'équipement qu'il a ou de la disponibilité de
l'équipement qu'il a...
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: ... à mettre à la disposition du
gouvernement.
M. Bérubé: Dans l'évaluation des firmes, par
exemple, on va exiger qu'une firme ait, mettons, pour un contrat particulier,
deux saleuses, deux niveleuses, une souffleuse, toutes ces pièces
d'équipement; également, si la personne n'a pas la pièce,
on va exiger qu'elle ait au moins une promesse d'achat vieille d'au moins six
mois, pour éviter que les gens se constituent à la
dernière minute un ensemble d'équipement simplement pour les fins
de la soumission.
M. Paradis: Pourquoi ne procède-t-on pas par le
système Rosalie habituel?
M. Bérubé: En fait, il y a des
éléments historiques, en ce sens qu'au ministère des
Transports on fait affaires depuis des ans avec certains entrepreneurs et
lorsque l'entretien d'une route est satisfaisant en général le
ministère aime bien garder les mêmes entrepreneurs. C'est comme
cela depuis dix, quinze, vingt ans.
M. Paradis: Pourquoi...
M. Bérubé: En 1978, pour justement essayer de
secouer un peu cette routine, on a au moins demander au ministère, sans
aller à un remplacement systématique des entrepreneurs en ayant
des soumissions publiques puis des gens qui recommencent à se
rebâtir de nouvelles firmes de déneigement, de mettre sur pied ce
fichier avec des grilles de sélection, de telle sorte que lorsqu'une
entreprise s'est dotée de l'équipement approprié, elle
puisse elle aussi, si elle a un meilleur équipement, être
éligible à ce contrat-là. Donc, on procède
plutôt par la voie d'une évaluation des disponibilités en
équipement de la firme, pour la sélection, que par d'autres
critères.
M. Paradis: Combien de ministères ont des fichiers
particuliers?
M. Bérubé: On me dit Transports, on l'a vu
d'ailleurs pour un autre dossier qui était le bitume...
M. Paradis: Ou le rapiéçage.
M. Bérubé: Oui, ils ont un fichier pour cela, ils
ont le service aérien...
M. Paradis: II n'y a pas d'autres ministères qui ont des
fichiers particuliers comme cela?
M. Bérubé: 11 faut dire que le ministère des
Transports gère un volume considérable de contrats, ce que les
autres ministères ne font pas.
M. Paradis: Est-ce que ce fichier était en
opération - celui du ministère des Transports - avant 1978?
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: II a été mis en opération en
1978?
M. Bérubé: II a été mis en
opération en 1978.
M. Paradis: Voici ce que j'aimerais comprendre de la philosophie
du gouvernement. Lorsqu'il a établi le fichier Rosalie, en 1978, il a
permis, il en était conscient à ce moment-là, au
ministère des Transports, de se constituer son propre fichier en tenant
compte des arguments que vous nous avez présentés, savoir entre
autres que l'on soit satisfait du déneigement. On sait à quel
point il peut être important s'il y a une tempête de neige que le
monde soit satisfait que la neige soit enlevée dans les plus brefs
délais. Est-ce qu'on a justifié cela autrement qu'en disant: On a
notre personnel ou on a nos entrepreneurs avec lesquels on est habitué
de faire affaires et lorsqu'ils font un bon travail on aime les garder?
M. Bérubé: Dans le passé, c'était
comme cela.
M. Paradis: Oui, mais je parle de 1978.
M. Bérubé: En 1978, pour amener un certain
renouvellement de ceux qui obtenaient des contrats du ministère des
Transports, on a introduit ce fichier où désormais on doit
évaluer les firmes.
M. Paradis: Comme on fait dans tous les domaines à peu
près.
M. Bérubé: Oui, c'est cela.
M. Paradis: Mais, pourquoi ne l'a-t-on pas fait avec Rosalie
à ce moment-là?
M. Bérubé: Parce que, comme il est le
seul utilisateur, on ne saurait avoir le ministère des Travaux
publics gérant un fichier dont le seul utilisateur, c'est un
ministère. Je peux avoir un fichier en cartographie, s'il est
utilisé par les Transports, l'Énergie et Ressources, Travaux
publics; à ce moment-là, c'est un fichier disponible,
centralisé, fichier central à l'intention de l'ensemble des
ministères, mais à partir du moment où le seul
ministère qui fait de l'entretien de routes, c'est le ministère
des Transports, il gère son propre fichier, c'est normal.
Une voix: Pourquoi le ministère de l'Énergie et des
Ressources n'a-t-il pas son propre fichier?
M. Bérubé: Parce qu'il faudrait que le
ministère de l'Énergie et des Ressources tienne un fichier de
cartographes, que le ministère des Transports tienne un autre fichier
semblable de cartographes.
M. Paradis: C'est ce que j'ai de la misère à
saisir, M. le président du Conseil du trésor. Vous nous dites: En
1978, on a établi un fichier pour éviter ce qui se passait
traditionnellement, qu'on continue à faire affaires avec les mêmes
gens.
M. Bérubé: Central. M. Paradis: Central.
M. Bérubé: Qui sert à plusieurs
ministères. Celui-ci ne sert pas à plusieurs ministères,
il ne sert qu'à un ministère.
M. Middlemiss: II doit servir à Énergie et
Ressources.
M. Bérubé: Mais non, ils ne font pas l'entretien de
routes.
M. Middlemiss: L'hiver. Ils ont donné des contrats, ce
matin, pour faire deux routes.
M. Bérubé: Oui, mais très peu. Ce sont des
chemins de mine et c'est tout à fait exceptionnel. Il s'agit - il faut
bien comprendre ce dont il s'agit - d'une opération continue d'entretien
des chemins l'hiver.
M. Paradis: Comme la construction est quelque chose de continu,
d'une année à l'autre.
M. Bérubé: Non, ce n'est pas tout à fait la
même chose. Là, vous avez, par exemple, une route qui relie deux
villages dont l'entretien est entre les mains du ministère des
Transports. C'est le même contrat répétitif donné
d'une année à l'autre.
C'est très différent de donner un contrat pour entretenir
toujours le même chemin, que de donner un contrat pour construire une
maison ici, un édifice là, un travail de cartographie ici ou
là, ce n'est pas du tout la même chose. Là, il s'agit de
faire un travail spécifique d'entretien toujours au même
endroit.
Traditionnellement, ce que faisait le ministère des Transports,
il ne faut pas se le cacher, c'est ceci. Quand un gouvernement était au
pouvoir, il y avait des contracteurs bleus qui faisaient le déneigement.
Quand, à un moment donné, on avait un gouvernement rouge, on
avait un contracteur rouge qui faisait le déneigement. On alternait de
l'un à l'autre et il y avait essentiellement une bonne partie
d'allégeance politique qui jouait là-dedans, parce qu'il n'y
avait pas de fichier et on se débrouillait comme on voulait.
Graduellement, s'est développée également une pratique qui
voulait que, quand on avait un bon contracteur, on le gardait. En d'autres
termes, c'était l'ingénieur divisionnaire dans une région
qui disait: Cette route, je la trouve bien entretenue, je ne vois pas pourquoi
on changerait. C'était entièrement sur cette base que cela se
faisait.
En 1978, pour permettre à d'autres entreprises de commencer
à pouvoir obtenir des contrats de déneigement, on a mis sur pied
ce fichier avec un jury de sélection qui, lui, donne une notation
à chaque firme. Donc, lorsque des firmes soumissionnent pour effectuer
un contrat de déneigement donné, c'est sur la base de l'analyse
des disponibilités en équipement de la firme que le choix se
fait, ce qui fait que, maintenant, l'on se base sur l'évaluation de la
firme pour donner les contrats de déneigement. Alors,
déjà, c'est très différent. Mais on fait toujours
appel au même fichier, c'est-à-dire le fichier des entreprises qui
veulent faire du déneigement, parce qu'il n'y a qu'un seul
ministère qui fait cela. Et il le fait de façon
répétitive. Donc, c'est le ministère qui gère son
propre fichier.
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez nous communiquer la fiche
d'évaluation dont se sert le jury de sélection?
M. Bérubé: Les notations, d'accord. Il faudrait
demander au ministère...
M. Paradis: Par un pointage.
M. Bérubé: ... qu'il nous fournisse un blanc de
notation utilisé par le jury de sélection des firmes de
déneigement au ministère des Transports.
M. Paradis: Et vous êtes certain que cela se fait au niveau
provincial, que cela ne se fait pas au niveau des divisionnaires.
M. Bérubé: J'avais l'impression qye cela se faisait
au niveau des divisionnaires. On m'a dit que cela se fait au niveau
central.
M. Paradis: Moi, je peux vous dire que l'hiver passé,
comme député, j'ai été témoin du fait que
cela se faisait au niveau des divisionnaires. Je peux vous le dire
d'expérience, dans un cas très concret.
M. Bérubé: Qu'on pose la question au
ministère tout simplement, parce que je ne vous cache pas que ma propre
expérience, à moi aussi, a toujours été que j'avais
l'impression très nette que c'étaient trois fonctionnaires. Il y
avait quelqu'un qui venait de la région du centre de Rimouski, il y
avait quelqu'un qui venait de Matane, quelqu'un qui venait de
Sainte-Anne-des-Monts, mais cela se faisait en région.
M. Paradis: On retient généralement la suggestion
ou l'évaluation du gars de la région qui a connu
traditionnellement, comme vous le dites, depuis plus longtemps...
M. Bérubé: Ah! mais il y a des points; Vous allez
voir la grille. Il y a des points donnés pour la machinerie, des points
pour... Il y a une grille.
M. Paradis: Cette grille, je ne peux pas concevoir - on verra
cela lors du dépôt de la grille - qu'on ait une grille uniforme
pour la province alors que, dans chaque contrat, la nature des travaux à
effectuer - il peut s'agir d'une route de tant de kilomètres, de tant
d'emprise, comme vous l'avez mentionné - peut varier, qu'une personne
qui a une sableuse et une déneigeuse pour tel contrat puisse "scorer"
à 100% et que, dans l'autre contrat, si c'est une autoroute ou une route
beaucoup plus longue et que ça lui en prendrait cinq ou six, il puisse
"scorer" à 100% également.
M. Bérubé: Attention, c'est le ministère en
région qui détermine le type d'équipement dont
l'entrepreneur aura besoin.
M. Paradis: Donc détermine ce que ça prend sur la
grille.
M. Bérubé: C'est ça.
M. Paradis: C'est ce que j'ai vécu comme
expérience, en tout cas.
M. Bérubé: Oui, indéniablement. Pour
décider combien il faut de niveleuses pour dégager telle route
qui est située dans un ravin et qui est soumise à une
accumulation de neige épouvantable...
M. Paradis: Est-ce qu'on peut ajouter que les gens en
région ont également une certaine discrétion pour dire:
Ces deux routes-là, on les regroupe, ces trois routes-là on les
regroupe? Ils savent exactement qui, dans la région, a
l'équipement pour le faire et, si on veut en éliminer un petit,
on dit: On a trois routes et lui n'aura pas assez d'équipement, il ne se
qualifiera pas, etc.
M. Bérubé: C'est souvent la plainte que l'on peut
entendre chez l'entrepreneur qui n'a pas eu le contrat.
M. Paradis: On change ces choses-là à partir des
régions strictement.
M. Bérubé: Vous avez parfaitement raison. Quand il
s'agit de définir les besoins qui vont servir à l'analyse des
entrepreneurs, ces besoins sont définis en région; je suis
certain de ça.
M. Paradis: Et, selon la décision du divisionnaire ou des
gens du comité de sélection en région de dire: On ne
regroupe pas ces routes-là, on peut faire en sorte qu'un entrepreneur
l'ait et qu'un autre ne l'ait pas, et vice versa.
M. Bérubé: J'imagine que c'est possible.
M. Paradis: Ce sont les plaintes que l'on reçoit, comme
vous le mentionnez. Quand un gars ne l'a pas, il se demande pourquoi on a
regroupé deux routes, pourquoi elles ont été
divisées cette année-là, etc.
M. Bérubé: J'ai même eu un cas amusant
où, une année, on avait besoin de deux saleuses et,
l'année suivante, on en avait besoin d'une pour la même route.
M. Paradis: C'est ça, c'est ce qu'on a à vivre
comme expérience de député. Le système parfait
n'est pas facile à inventer.
M. Bérubé: II est difficile à imaginer.
Effectivement, les fonctionnaires en région qui ont à s'assurer
de l'entretien d'une route... À titre d'exemple, dans mon comté,
il y avait une route où une municipalité aurait bien aimé
obtenir le contrat d'entretien. Toutefois, il y avait une autre route
entretenue par le ministère des Transports et qui lui coûtait les
yeux de la tête. Alors, ils étaient intéressés
à la passer à un entrepreneur plutôt que de la faire en
régie. L'entrepreneur a exigé en échange qu'on lui donne
également la route qui passait dans le village à
côté, de telle sorte qu'avec la somme des deux, il puisse se faire
un certain montant. Donc, chicane; à nouveau, c'est arbitraire. Le
fonctionnaire avait décidé que ces deux routes étaient
prises ensemble dans le même contrat et, forcément,
automatiquement, il éliminait le village qui ne pouvait plus
soumissionner. Ce
genre de problème dans la gestion quotidienne est très
fréquent et, en général, c'est l'intervention politique
qui est la plus néfaste dans ces dossiers.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a d'autres fichiers au
ministère des Transports?
M. Bérubé: Oui, on vous parlait tantôt du
"patchage", comme vous l'appelez, le bitume...
M. Paradis: Non, pas d'après les explications que le
ministre...
M. Bérubé: C'est-à-dire qu'il y a un
fichier; il y a une liste de firmes, d'usines à béton...
M. Paradis: C'est ça et, à ce moment-là, on
ne procède pas par fichier. C'est une question de distance et on prend
généralement la plus proche pour les couches d'usure et pour le
rapiéçage.
M. Bérubé: Le critère pour extraire une
firme d'une liste varie suivant les types de contrats. Dans ce cas-ci, le
fichier consiste simplement à dresser une liste de toutes les firmes
intéressées; ça, c'est le fichier, ce n'est rien d'autre.
Deuxièmement, la méthode pour sélectionner un entrepreneur
et sur la base de la description des travaux à accomplir, des besoins en
équipement et d'autres critères que vous aurez quand vous verrez
la firme...
M. Paradis: La proximité.
M. Bérubé: Par exemple. À ce
moment-là, il y a un comité de sélection qui, dans les
firmes du fichier qui sont intéressées, choisit la firme à
retenir. On me dit que, subséquemment, on applique des taux
normalisés.
M. Paradis: On a quand même eu une certaine
publicité sur Rosalie, en 1978, pour ceux qui voulaient faire affaires
avec le gouvernement; de quelle façon a-t-on fait connaître
l'existence de ce fichier? (16 heures)
M. Bérubé: Ne vous inquiétez pas, toutes les
entreprises de transport... On me dit qu'un avis public est donné pour
la date d'inscription.
M. Paradis: Qui est donné où, dans la Gazette
officielle?
M. Bérubé: Dans la Gazette officielle et
également dans les journaux spécialisés dans la
construction et l'entretien. Il y a des journaux, des revues
spécialisées.
M. Paradis: II y en a un qui s'appelle
Construction...
M. Bérubé: Journal constructo.
M. Paradis: Je tiens à le souligner, lorsque le
gouvernement fait de la publicité, il le fait souvent sur des objets
constitutionnels ou autres. Il arrive souvent qu'on ait de petits entrepreneurs
de nos comtés qui ne sont pas au courant. Depuis 1978, on n'a pas fait
tellement de publicité là-dessus. Ils viennent nous voir et ils
sont tout surpris de voir qu'ils ne sont jamais appelés, qu'ils n'ont
pas de contrat. On leur explique comment ça fonctionne et ils en sont
surpris. Ce sont ceux qui ont démarré après la campagne de
publicité initiale, qui a servi...
M. Bérubé: On me dit qu'il y a un avis dans Journal
constructo, annuellement. Donc, il n'y aurait véritablement pas de
raison de ne pas être au courant, d'une part; d'autre part, je dois
souligner que vous avez parlé de la publicité constitutionnelle
que le gouvernement fait. Lorsqu'on examine les sommes investies par le
gouvernement dans des campagnes de publicité constitutionnelle, on se
rend compte que c'est nettement inférieur à celles
dépensées par le gouvernement fédéral. Par exemple,
je regardais...
M. Paradis: Sauf per capita.
M. Bérubé: ... au festival de la crevette à
Matane...
M. Paradis: Elles sont délicieuses.
M. Bérubé: ... le nombre de grosses roulottes du
gouvernement fédéral qui, à grands frais, circulent un peu
partout au Québec pour faire de la publicité au gouvernement
fédéral. Pour les fêtes du Canada, on a distribué
beaucoup plus d'argent que le comité organisateur des fêtes de la
Saint-Jean au Québec.
M. Paradis: Avez-vous lu le rapport?
M. Bérubé: Je me dois immédiatement de
reprendre les affirmations du député de Brome-Missisquoi, qui me
paraissent complètement erronées et surtout tendancieuses et
biaisées; malheureusement, il faut quand même utiliser le terme
qui s'impose et il n'y en a pas d'autres. Je dois dire qu'en ce qui a trait
à l'utilisation des fonds gouvernementaux à des fins
publicitaires, le présent gouvernement a toujours été
très modeste, très retenu dans ses interventions. Je pense qu'il
faut le souligner, surtout après avoir vu le gâchis absolument
épouvantable que font les libéraux à Ottawa. C'est ce qui
me frappe.
Partout où il y a un gouvernement libéral, il y a
également des catastrophes.
Le Président (M. Blais): M. le ministre, pourrions-nous
revenir à l'engagement 101, s'il vous plaît?
M. Paradis: Vous avez oublié de lire le rapport du
Vérificateur général sur la fête nationale de
1981.
Le Président (M. Blais): Même observation pour le
député de Brome-Missisquoi. Engagement 102.
M. Baril (Arthabaska): C'est quand même important de
signaler les sommes d'argent que le gouvernement fédéral
dépense parce qu'on n'en fait jamais mention.
M. Bérubé: Ce sont de petits amis libéraux
qui, entre eux...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Une voix: Ils se protègent.
M. Bérubé: Le club ferme du Parti libéral
fédéral n'est pas là pour souligner la gabegie immonde
à laquelle on assiste au gouvernement fédéral.
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Blais): S'il vous plaît, une
question de règlement du député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Pour répondre au député
d'Arthabaska, je lui soulignerais qu'on est ici à l'Assemblée
nationale du Québec et que notre râle à nous, de
l'Opposition, est de questionner l'administration du gouvernement du
Québec. Votre rôle, à vous autres, est premièrement
et avant tout d'administrer le plus sainement possible - chose que vous ne
faites pas - les finances publiques du Québec.
Le Président (M. Blais): Point n'est besoin de dire que ce
n'était pas une question de règlement.
M. Baril (Arthabaska): M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Blais): M. le député
d'Arthabaska sur la question de règlement qui n'en était pas
une.
M. Baril (Arthabaska): II faut quand même
reconnaître, M. le Président, que nous sommes encore tous citoyens
canadiens et que nous payons des taxes et des impôts à
Ottawa.
M. Paradis: Oui.
M. Baril (Arthabaska): Je pense que nous devons tous être
conscients que les sommes qui sont dépensées...
M. Bérubé: Gaspillées.
M. Baril (Arthabaska): ... gaspillées -merci, M. le
ministre - par le gouvernement d'Ottawa, que ce soit fait par les
députés libéraux du Québec ou par les
députés du Parti québécois, on se doit de
dénoncer la dépense, à tort et à travers, de ces
sommes d'argent pour toutes sortes de raisons.
M. Paradis: Votre rôle premier n'est-il pas d'administrer
le budget du Québec?
M. Baril (Arthabaska): C'est autant notre rôle que le
vôtre de critiquer le gouvernement fédéral.
M. Paradis: Faites-vous élire à Ottawa.
M. Baril (Arthabaska): Non, jamais de la vie, je ne veux pas
perdre mon temps.
M. Paradis: Faites-vous élire à Ottawa et vous
pourrez être de l'Opposition.
Le Président (M. Blais): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, l'intervention
du député d'Arthabaska est on ne peut plus judicieuse. Dans la
mesure où, par suite de ce gaspillage éhonté de fonds
publics fédéraux, lorsque le gouvernement d'Ottawa vient couper
de 500 000 000 $ les transferts au Québec dans le cadre des programmes
à frais partagés dans le domaine de la santé, de
l'éducation...
M. Paradis: Combien pour le chômage?
M. Bérubé: ... indéniablement, il y a une
retombée directe sur l'état des finances publiques au
Québec.
M. Paradis: Combien de plus donne-t-il pour le chômage?
M. Bérubé: On se rend bien compte que ces
roulottes, qui se promènent dans tout le Québec, il faut les
payer. On les paie nécessairement sur le dos du Québec en venant
réduire des paiements de transferts qui sont essentiels.
Le Président (M. Blais): S'il vous plaît! Je
m'excuse, s'il vous plaît, je voudrais rappeler les gens à
l'ordre. Nous parlons - je m'excuse une seconde - de l'engagement 101;
que je sache, c'est pour le déneigement, le
déglaçage - je ne sais pas si le mot "déglaçage"
prend un sens significatif dans la conversation - de diverses routes de la
province au cours de la saison hivernale 1981-1982. Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur ce sujet?
M. Bérubé: Mais il y a un lien direct,
M. le Président, entre le fait que les libéraux soient sur
la glace mince et que l'on discute de déglaçage.
M. Paradis: II y a un lien très direct entre le fait que
la glace soit fondue sous les pieds des péquistes.
Le Président (M. Blais): Est-ce que vous croyez que c'est
1 à 1 de chaque côté? On peut continuer, s'il vous
plaît! Un instant, s'il vous plaît! M. le député de
Mille-Îles.
M. Champagne: Question de règlement. Je ne sais pas sous
quel article, par exemple. Le député de Brome-Missisquoi a
parlé du rôle du Québec. Le Québec se trouve en
Amérique du Nord et si sa situation financière est X ou Y ou Z,
elle doit être comparée à celle de l'ensemble de
l'Amérique du Nord. Lorsqu'on parle des taux d'intérêt qui
sont très élevés même aux États-Unis, on doit
aussi comparer avec les autres provinces au Canada et voir le déficit
énorme des autres provinces et du fédéral, en particulier.
Lorsqu'on nous annonçait, au mois de novembre dernier, que le
déficit était de 10 000 000 000 $ et que, six mois plus tard, il
est de 20 000 000 000 $, je n'ai jamais vu un calcul aussi mal fait. Comme
parlementaires, on a un rôle de bonne administration des fonds publics au
Québec et on doit faire des comparaisons avec ce qui se fait ailleurs.
Cela doit être dénoncé sans partisanerie et des deux
côtés de la Chambre, ici.
Le Président (M. Blais): Je m'excuse...
M. Bérubé: M. le Président, je demande la
parole.
Le Président (M. Blais): Je vais faire un compromis. Je
vais laisser deux minutes de chaque côté pour déglacer le
tout et, après, on passe à 102, s'il vous plaît! Deux
minutes, M. le ministre, et deux minutes de l'autre côté. Deux
minutes de chaque côté.
M. Bérubé: M. le Président...
M. Polak: J'ai une question additionnelle sur 101.
M. Bérubé: M. le Président, en fait, le
député de Mille-Îles a eu des propos, mais des propos on ne
peut plus convaincants et percutants. Effectivement, on nous annonçait,
il y a à peine six mois, un déficit de 10 000 000 000 $ à
Ottawa et, six mois plus tard, à Ottawa, on est à 20 000 000 000
$ pour 20 000 000 d'habitants. À notre échelle, si nous voulions
faire un déficit équivalent, il faudrait faire un déficit
de 6 000 000 000 $. 35% des revenus du Canada s'engouffrent dans un
déficit, mais absolument gigantesque, caverneux, M. le
Président.
J'ai eu l'occasion, en commission parlementaire sur les lois 68 et 70,
de souligner que sous l'administration libérale, lorsque le Parti
libéral est arrivé en 1970, il y avait 239 000 fonctionnaires
travaillant pour l'État québécois à tous les
niveaux: Affaires sociales, Éducation, Fonction publique et tout le
secteur péripublic. La première année de notre mandat en
1977, on constatait qu'il y en avait 339 000. Les 100 000 emplois qu'il nous
avait promis, le gouvernement libéral de M. Bourassa, il nous les a
donnés à la fonction publique. C'est absolument remarquable,
lorsqu'on regarde aujourd'hui le nombre de fonctionnaires, il y en a 335 000,
c'est-à-dire 4000 de moins qu'au moment où nous avons pris le
pouvoir. Ce sont de beaux exemples de mauvaise administration. Quand je dis
mauvaise administration, je veux dire, synonyme de mauvaise, l'administration
libérale; que cette administration libérale soit à Ottawa
ou à Québec, elle est toujours aussi mauvaise.
Une voix: Cela arrive au même.
Le Président (M. Blais): Très bien, M. le ministre.
M. le député de Sainte-Anne, vous avez deux minutes.
M. Polak: M. le Président, à l'engagement 101, je
ne comprends pas pourquoi, pour une somme de 23 000 000 $, il y a juste une
petite phrase: Contrats pour le déneigement (liste disponible sur
demande). On n'explique même pas dans les notes s'il s'agit d'un
comité de sélection, du fichier, le ministre a expliqué
tout cela verbalement. On n'a rien devant nous pour l'indiquer. On a des
chiffres...
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne, durant votre absence, votre confrère a demandé la
liste complète, on lui a dit qu'on lui communiquerait.
M. Polak: Oui, on demande une liste complète, mais
où est la preuve qu'on fonctionne avec un comité de
sélection au fichier. Je n'ai aucune idée. Je ne sais pas.
J'aimerais savoir si, sur les 225 contrats qui ont été
accordés, dans chaque cas, il y a plus qu'une personne qui a eu la
chance d'avoir le contrat. Je ne le sais pas. Vous l'avez dit verbalement, mais
je pense qu'il
ne faut pas seulement que la liste soit disponible; j'aimerais avoir la
preuve par écrit et quel est le système. Encore une fois, on
retombe dans la même discussion que celle de ce matin. On y va par le nom
de la firme; telle ou telle firme a l'expérience, donc elle a plus de
chances d'obtenir le contrat.
M. Bérubé: Sur la question du député
de Sainte-Anne, celui-ci a en main, présentement, la procédure
édictée par règlement gouvernemental et qui régit
la sélection de ces firmes.
M. Paradis: Est-ce qu'en plus de la liste disponible sur demande,
on peut obtenir, pour chacun des contrats octroyés, la liste des firmes
évaluées?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Des 225 contrats, 23 000 000 $.
M. Bérubé: Vous avez le droit le plus strict
à cette information.
Le Président (M. Blais): Engagement 102, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Blais): Engagement 103. Ministère
des Transports, engagements 200, 201.
M. Paradis: Engagement 200.
Le Président (M. Blais): Engagement 200, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 270 000 $ le
coût de la desserte maritime des postes et villages du
Nouveau-Québec au cours de la saison 1981. Le fournisseur est Transports
Desgagnés Inc., Québec. Le montant de l'engagement: 75 000 $."
À quoi est dû ce supplément?
M. Bérubé: Les crédits qui avaient
été autorisés en 1981 étaient basés sur les
quantités transportées en 1980. Ce qu'on a constaté en
1981, c'est que le volume de marchandises transportées a
été de beaucoup supérieur à celui des années
précédentes.
M. Polak: Je veux revenir, M. le Président...
Le Président (M. Blais): Oui, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Je vais aller assez vite. Je voudrais revenir à
l'engagement 103.
Le Président (M. Blais): Vous permettez, M. le ministre,
qu'on retourne à l'engagement 103?
M. Bérubé: Oui; qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour
le député de Sainte-Anne?
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Quelle est la raison, à l'engagement 103, pour
laquelle on fonctionne par soumissions publiques, avec des prix et qu'on donne
ça au plus bas soumissionnaire? C'est aussi une route provinciale qui
passe dans diverses municipalités. Pourquoi n'a-t-on pas
procédé pour des contrats négociés dans ce cas?
M. Bérubé: Parce que, lorsqu'il n'y a pas de
soumissionnaire, pas de personne inscrite au fichier pour un contrat
donné, à ce moment-là, on procède par soumissions
publiques.
Le Président (M. Blais): Le ministère des
Transports, engagement 300.
M. Paradis: Engagement 201.
Le Président (M. Blais): Excusez-moi, pardon.
L'engagement 201, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Divers. Rajustement des prix d'usinage pour les
quantités d'enrobés bitumineux négociées avec les
divers entrepreneurs (55) au cours de l'année 1980. Le montant de
l'engagement est de 2 484 167,80 $." Pourquoi a-t-on effectué un
rajustement alors que le prix avait déjà été
négocié?
M. Bérubé: Comme vous vous souvenez, en 1974, le
gouvernement avait décidé de ne plus procéder par
soumissions publiques pour les problèmes d'application d'enrobés
bitumineux, parce que, en général, on se retrouvait captif d'une
usine. Mais on constatait qu'en soumissions publiques, on payait toujours
beaucoup plus cher qu'on aurait dû payer, étant captif de cette
entreprise. En 1974 a donc été introduit ce principe des
soumissions publiques. Il y a un comité qui est formé depuis
1974, qui paie un prix uniforme à tous les entrepreneurs et qui propose
un réajustement, au besoin, pour ceux qui n'ont pas atteint un niveau de
production suffisant pour atteindre ce prix unitaire uniforme pour l'ensemble
du réseau. Chaque année, on modifie la courbe des coûts,
afin de tenir compte des augmentations de la main-d'oeuvre, des frais
d'opération et des investissements, de manière à ajuster
le prix chaque année.
Lorsque, effectivement, certaines firmes n'ont pas pu obtenir un volume
de travail suffisant pour leur permettre d'atteindre, en termes de coûts,
le coût standardisé sur lequel on s'était entendu au sein
du comité, alors, on procède tel qu'il est convenu à des
réajustements pour ces usines. Ces 2 484 000 $ représentent ces
ajustements. (16 h 15)
M. Polak: J'ai une question additionnelle là-dessus.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Bérubé: Je vais me faire un plaisir d'ailleurs
de répondre au député de Sainte-Anne.
M. Polak: Si celui qui a obtenu le contrat était
prêt à exécuter le travail pour tel et tel prix, est-ce que
ce n'est pas aux risques et périls de celui qui a assumé le
contrat. Parce que là c'est un peu comme si le gouvernement donnait une
subvention à celui qui n'a pas fait l'argent qu'il pensait. Enfin, sous
cet angle...
M. Bérubé: Non, M. le député de
Sainte-Anne. Je vous suggérerais d'avoir avec le député de
Charlevoix, qui était ministre responsable des Transports au moment
où il a mis en place cette politique, une bonne conversation qui va lui
permettre de répéter ce que je viens de vous dire. Je suis
convaincu que des paroles rouges vont pénétrer beaucoup plus
facilement en vos oreilles et vont vous permettre de comprendre beaucoup plus
vite que les explications que je m'ingénie à vous fournir. Alors,
je recommence. Le comité...
M. Polak: Je vais vous écouter.
M. Bérubé: ... évalue à chaque
année, pour l'ensemble du Québec, un coût
standardisé pour un volume donné de travaux, premièrement;
si une usine, durant le cours de l'été, ne fournit pas un volume
de béton bitumineux suffisamment élevé pour atteindre, en
termes de coûts de production, ce coût standardisé, elle
reçoit un ajustement automatique prévu...
M. Polak: Bien pourquoi? M. Bérubé: ... de
ces prix.
M. Polak: Dans quelle autre industrie est-ce que vous faites
cela? Si j'ai un bureau avec quelques employés et mon coût
standardisé - c'est malheureux que je paie un peu trop ma
secrétaire - va mal, alors, je vais au gouvernement et je dis:
Subventionnez-moi.
M. Bérubé: Mais non. Bon alors, je recommence.
C'est dommage, vous n'écoutez pas.
M. Polak: J'écoute, mais...
M. Bérubé: J'ai pris la peine pourtant de vous
donner toute l'explication possible. C'est pénible! C'est vrai, il faut
être d'une patience avec cette Opposition, mais enfin que peut-on, il
faut bien faire son éducation n'est-ce pas? On n'a pas le choix. On
recommence.
M. Polak: On se prépare savez-vous, bientôt on sera
là peut-être.
M. Bérubé: Mais, je pense qu'effectivement...
M. Polak: On veut améliorer le système, il faut
apprendre cela.
M. Bérubé: ... un long séjour dans
l'Opposition...
M. Polak: II faut connaître tous les trucs.
M. Bérubé: ... est approprié. Vous avez
parfaitement raison, vous faites bien de vous préparer.
Préparez-vous longtemps bien. Je pense qu'on ne soigne jamais
suffisamment longtemps sa préparation car qui sait? Il pourrait se
trouver que vous soyez pris au gouvernement sans avoir eu la préparation
adéquate et être obligé de prendre des décisions
quotidiennes...
M. Paradis: Comme le président du Conseil du
trésor.
M. Bérubé: ... qui finalement mettent en cause
l'intérêt public, sans avoir véritablement eu l'occasion
d'approfondir les questions en détail. Cela m'apparaît absolument
approprié - là-dessus, le député de Sainte-Anne a
parfaitement raison - ne vous hâtez pas. Pressez-vous lentement.
M. Polak: Savez-vous, M. le Président, que je pourrais
être responsable des enrobés bitumineux?
M. Bérubé: Oui, c'est cela.
M. Polak: Ce qui pourrait peut-être épargner 2 000
000 $ aux coffres de l'État.
M. Bérubé: Pressez-vous lentement, M. le
député de Sainte-Anne. Prenez votre temps.
M. Polak: Bien oui, c'est cela. M. Bérubé:
Étudiez dans le détail.
M. Polak: Oui, je prends aussi des notes.
M. Bérubé: Prenez des notes, posez des questions,
étudiez vos documents.
M. Polak: Je marque cela; je l'ai marqué.
M. Bérubé: Je suis convaincu que d'ici une
vingtaine d'années, peut-être que la population pourrait vous
faire confiance, mais à ce moment-là, enfin, est-ce que le Parti
libéral pourrait être tellement plus d'avant-garde qu'aujourd'hui?
Je ne le crois pas. Il rétrograde à une telle vitesse que...
M. Paradis: Non, moins rétrograde que le PQ.
Le Président (M. Blais): M. le ministre, s'il vous
plaît:
M. Bérubé: Prenez votre temps, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Cher ministre, il y aura toujours place pour vous dans
la fonction publique, je vous ai dit cela déjà.
M. Bérubé: S'il vous plaît, M. le
député de Sainte-Anne...
M. Paradis: Puis on vous coupera.
M. Bérubé: ... ne vous hâtez pas, prenez tout
votre temps. Je vais vous expliquer cela.
M. Polak: Correct.
M. Bérubé: Si je vous l'explique trois fois par
année, à intervalles fixes, en prenant bien mon temps, je pense
que d'ici une vingtaine d'années, vous pourriez faire un bon ministre.
Enfin, je ne sais pas trop où exactement.
M. Polak: Enrobés bitumineux.
M. Bérubé: On me dit qu'en République
centrafricaine, il y aurait peut-être des ouvertures, alors...
M. Polak: Bitumineux.
M. Bérubé: Bon.
M. Paradis: Aux Affaires culturelles.
M. Polak: Aux Affaires culturelles, M. le ministre, cela
m'intéresse hautement. Moins de bibliothèques et beaucoup plus de
pain sur la planche, savez-vous.
M. Bérubé: Moins de bibliothèques.
Le Président (M. Blais): À l'ordre s'il vous
plaît; À l'ordre! À l'ordre, s'il vous plaît:
M. Bérubé: Je recommence, M. le
Président.
M. Polak: D'accord.
M. Bérubé: Voilà. En 1974, un
dénommé M. Mailloux...
M. Polak: Je l'ai rencontré il y a un an seulement.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Blais): S'il vous plaît, M. le
député de Sainte-Anne!
M. Bérubé: ... s'efforçant
d'améliorer la gestion des dépenses publiques...
M. Polak: Tant mieux pour lui.
M. Bérubé: ... et dans un bref instant
d'illumination, devait... Oui, sporadique, vraiment casuel...
M. Paradis: Au moins, lui, il en avait.
M. Bérubé: ... se pencher sur la question des
usines d'enrobés bitumineux. C'était en 1974, le Parti
libéral était au pouvoir depuis quatre ans et, subitement, on
découvrit qu'en procédant par soumissions publiques on payait les
yeux de la tête, et c'était facile à comprendre. Une usine
à un endroit donné ayant le contrôle, le monopole du
marché pouvait soumissionner et toujours être le plus bas
soumissionnaire et, néanmoins, on payait plus cher qu'on aurait dû
payer. Ce ministre d'extrême gauche, au sein du Parti libéral,
devait réfléchir sur la façon que l'on pourrait prendre
pour réduire les coûts à l'État et économiser
les deniers publics. En fait, je dois avouer que, dans sa démarche, il
était fort peu libéral, étant moins mauvais que les
autres. Je dis toujours au député de Sainte-Anne - je lui
explique lentement...
M. Polak: J'ai pris note: "moins mauvais que les autres".
M. Bérubé: C'est cela. Donc, ce ministre devait
constater qu'il serait sans doute plus facile de créer un comité,
avec les représentants des usines en question, pour étudier avec
eux les coûts standards dans les usines et s'entendre sur un tarif
unique. À cela répondirent les industriels en question: Oui, mais
ce coût unique n'existe pas; en fait, lorsque notre usine est peu
utilisée, nos frais fixes sont importants par rapport à nos frais
variables. J'espère que cette expression
n'est pas trop complexe pour le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Non, je suis encore capable de suivre cela.
M. Paradis: Question de règlement. Ce n'était pas
cela le critère important.
Le Président (M. Blais): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le coût n'était pas uniforme parce qu'il
y en a qui faisaient du béton bitumineux à partir de pierres
concassées, d'autres de gravelle, etc., et c'est ce qui était de
la plus grande importance.
M. Bérubé: Ce facteur-là, là-dessus,
le député de Brome-Missisquoi apporte une nuance
appropriée.
M. Polak: Continuez, je suivais très bien jusqu'à
maintenant.
M. Bérubé: Oui, ce n'est pas une question de
règlement, mais il est meilleur dans le béton bitumineux que dans
le règlement.
M. Polak: Ayant dit ceci...
M. Bérubé: Oui, ceci étant dit, on a
soulevé le problème d'usines qui, par suite du manque de
contrats, ne pourraient pas avoir des coûts de production satisfaisant au
prix standard. On devait donc convenir que, dans ces cas, il y aurait un
réajustement du taux pour se conformer à la situation
particulière de ces usines. Il y a donc un taux uniforme et des
ajustements prévus en fonction des conditions particulières de
certaines usines. On a donc mis en place cette procédure.
M. Polak: Ces usines ont donc reçu, l'unité, plus
que la grande compagnie qui a seulement le tarif uniforme.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Donc, en faisant cela, vous avez automatiquement
subventionné la petite usine, jusqu'à un certain degré,
peut-être pour de bonnes raisons...
M. Bérubé: Non.
M. Polak: ... pour qu'elle reste économiquement
viable.
M. Bérubé: Non, nous avons payé ce que
ça coûtait, le coût réel.
M. Polak: Non, parce que si la grande compagnie avait eu tous les
contrats elle aurait travaillé au prix unique, uniforme... M.
Bérubé: Non.
M. Polak: Parce que vous avez assez de volume...
M. Bérubé: Non, elle n'aurait pas travaillé
au prix unique parce que son béton bitumineux, venant d'une usine
centrale située à 150 milles de là, aurait
coûté beaucoup plus cher livré à cet endroit. Par
conséquent, on aurait payé beaucoup plus cher avec cette usine
unique; donc, il s'agissait de faire affaires avec l'usine, la petite usine
située en région, mais, en même temps, ne pas inciter cette
petite usine à vouloir facturer le prix que la grande usine facturerait
si elle venait livrer le béton. Imaginez, s'il n'y a pas de concurrence
réelle, vous avez le concurrent de Montréal qui va soumissionner
à Matane, il va facturer je ne sais pas combien de centaines de dollars
du pied cube d'enrobés bitumineux.
M. Paradis: Non, non. Il va facturer son prix unitaire à
l'usine et tant du kilomètre.
M. Bérubé: Oui, mais je parle de soumissions
publiques. Il va facturer au plus bas prix possible. Mon industriel de
Sainte-Anne-des-Monts, je le regarde venir de loin. Lui, il dit: Moi, je peux
m'organiser pour soumissionner juste en bas de son prix coûtant, j'ai une
marge de profit phénoménal. Et c'est là que cet illustre
ministre des Transports de l'époque, qui semble d'ailleurs bien
malheureux au sein de cette formation...
M. Paradis: Moins malheureux que le président actuel du
Conseil du trésor.
M. Bérubé: Ce ministre des Transports devait donc
effectivement décider, avec sagesse, de mettre sur place un
régime qui nous coûte beaucoup moins cher. Mais il faut quand
même qu'on paie le prix réel, même si on paie moins cher.
Cela veut donc dire que, par rapport à ce prix standard, il doit donc y
avoir des ajustements locaux. Évidemment, c'est d'une complexité
qui m'incite à comprendre que le député de Sainte-Anne
devrait encore passer quelque temps à se former en vue, un jour, de
peut-être aspirer à ...
M. Polak: M. le ministre, j'ai tout suivi, je veux même
accepter cela. Et là, encore une petite craque à la fin, je ne
méritais pas cela. Pas à 4 h 30.
M. Bérubé: C'est vrai, le député de
Sainte-Anne ne méritait pas cela.
Le Président (M. Blais): Question close.
Transports, 300, 301, 302, 303, 400; Transports, 600 à 605.
M. Paradis: 602.
Le Président (M. Blais): 602, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions pour le paiement du coût de
travaux d'entretien de ponts municipaux et d'amélioration de chemins aux
municipalités suivantes: Matapédia paroisse, comté de
Bonaventure, 50 000 $; Baie-des-Sables, comté de Matane, 32 000 $;
montant de l'engagement: 82 000 $ dans la rubrique 5-4 du ministère des
Transports."
M. Bérubé: Je soulignerais que Baie-des-Sables est
la patrie de mes ancêtres paternels.
M. Paradis: Je vous remercie de me le souligner, mais de quelle
façon une municipalité devient-elle admissible à un tel
programme? J'imagine qu'on a des demandes de plusieurs
municipalités.
M. Bérubé: Avec un bon député qui
s'occupe bien de son comté, il ne devrait pas y avoir de
problèmes.
M. Paradis: Est-ce que c'est strictement
discrétionnaire?
M. Bérubé: Je ne sais pas. Je n'en ai pas la
moindre idée.
M. Polak: Voulez-vous qu'on raye ces mots-là?
M. Bérubé: Pardon?
M. Polak: Ce que vous venez de dire, voulez-vous qu'on raye cela
par consentement?
M. Bérubé: Non, absolument pas. avec un bon
député qui s'occupe de ses affaires, je pense bien qu'il n'y
aurait pas de problèmes. Et cela aide toujours d'avoir un bon
député. Je comprends que c'est dommage pour les citoyens de
Brome-Missisquoi, mais enfin ils l'ont voulu, c'est leur problème.
M. Paradis: Je peux vous rassurer. Ils en ont eu également
pour des ponts. Mais ce sur quoi je m'interroge...
M. Bérubé: Pourtant le député n'est
pas tellement bon. Il doit donc y avoir d'autres critères.
M. Paradis: II a du bon personnel, lui. Ce sur quoi je
m'interroge, c'est sur la façon dont sont dépensés ces
fonds. Cela arrive à plusieurs municipalités de faire des
demandes, surtout à la suite des inondations de cette année. Il y
a un paquet de ponts qui sont démolis. Cela est une surcharge importante
et on s'aperçoit que, d'après l'expérience vécue,
c'est quasiment totalement discrétionnaire. Pas tous les ponts; le pont
de Baie-des-Sables ici, c'est une subvention; donc, il n'était pas
entretenu par le ministère. Il était à la
municipalité.
M. Bérubé: Vous posez là une belle question.
Je me suis souvent posé la même question. Je n'ai jamais vraiment
eu la réponse.
M. Paradis: Tant que vous aviez les ponts, vous étiez
correct.
M. Bérubé: On pourrait peut-être...
M. Paradis: Quels sont les critères utilisés par le
ministère des Transports...
M. Bérubé: Pour l'octroi de ces subventions.
M. Paradis: ... pour l'octroi de ces subventions?
M. Bérubé: Ah, il était autour de...
Le Président (M. Blais): Sur les ponts, M. le
député de Brome-Missisquoi. Critères utilisés pour
l'octroi de subventions aux ponts des municipalités; c'est cela?
M. Paradis: C'est cela.
Le Président (M. Blais): 603, 604, 605.
M. Bérubé: M. le Président.
Le Président (M. Blais): Oui, M. le ministre.
M. Bérubé: II y a des cas de patronage
éhontés. Il y a un pont sur la rivière Noire, rue du
Moulin, Brome-Missisquoi, municipalité de Lawrenceville...
M. Paradis: Je vous avais prévenu qu'il y en avait. Je
vous avais dit qu'il y avait...
M. Bérubé: 18 000 $, M. le Président.
M. Paradis: Et vous allez en trouver un autre sur la
rivière Yamaska, à Brigham, pour 25 000 $. Vous allez en trouver
d'autres... Non, c'est cela le problème. C'est ce que je voudrais
savoir. Quels sont les critères, parce qu'on en a qui sont
acceptés et d'autres qui sont...
M. Bérubé: C'est parce qu'il y a des ponts qui sont
entretenus par le ministère
des Transports. Il y a des ponts qui relèvent de la
municipalité. À ce moment, la municipalité ne
reçoit pas de subvention parce qu'on a le petit montant qui est
alloué aux municipalités pour l'entretien du réseau
routier municipal, mais ce n'est pas suffisant pour faire les plans. Le
problème des autres ponts, là, vraiment, je me suis souvent
posé la question. (16 h 30)
M. Paradis: Mais dans le cas de l'engagement 602, il s'agit de
ponts municipaux, c'est inscrit comme tel. J'ai déjà obtenu des
subventions. Pour certains ponts municipaux, le ministère a dit: Oui; et
dans le cas de certains autres ponts municipaux, le ministère a dit:
Non. Ce sont les critères que l'on veut.
M. Bérubé: C'est un Deus ex machina qui est
caché dans le jubé.
Le Président (M. Blais): Engagement 606. Engagement 607.
Engagement 608. Engagement 609.
M. Bérubé: En fait, ce qu'on ne vous a pas dit,
c'est que quelqu'un a une pièce de 0,25 $ et quand c'est face, c'est
oui, quand c'est pile, c'est non.
Le Président (M. Blais): Engagement 613, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 613. "Contrats négociés:
Contrat pour travaux de réparation d'un balai méchanique suite
à un accident. Entrepreneur: S.M.I. Québec, Montréal.
Montant de l'engagement: 25 632,17 $." Pourquoi a-t-on procédé
par contrat négocié?
M. Bérubé: Le seul fournisseur pour ce type de
matériel Wayne, c'est S.M.I. Québec.
Le Président (M. Blais): Engagement 614. Engagement 615.
Engagement 616.
M. Polak: J'ai des questions à 614 et 615.
M. Bérubé: Oui, M. le député de
Sainte-Anne.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Contrat de service pour la réalisation d'une
étude d'impact sur l'environnement. Il y en a un de 200 000 $ et l'autre
de 120 000 $. C'est sur la même route, mais dans différentes
municipalités. Est-ce qu'il n'y avait pas une raison ici de donner les
deux contrats à une firme vu qu'elle a déjà fait
exactement les mêmes travaux sur la même route dans d'autres
municipalités? Là, peut-être aurait-on pu épargner
de l'argent, au lieu de payer 200 000 $ et 120 000 $.
M. Bérubé: Et tantôt vous vouliez qu'on
subdivise un contrat.
M. Polak: Je veux toujours ce qui coûte le moins cher
à la bourse publique. Mon raisonnement est bien simple.
M. Bérubé: On pourrait demander au ministère
pourquoi il a subdivisé le contrat. Il va expliquer que ce n'est pas
à la même place.
Le Président (M. Blais): Engagement 616.
M. Polak: Oui, mais c'est la même route, ça se
continue, l'une arrête à Montebello et l'autre y commence.
M. Bérubé: Non, mais il y a peut-être aussi
une autre raison. Le ministère ne veut peut-être pas donner trop
de contrats à la même firme pour éviter qu'une firme soit
surchargée et ne puisse pas respecter les délais.
Le Président (M. Blais): Engagements 616, 617, 618, 619,
620, 621, 622, 623, 624, 625, 626, 627, 628, 629, 630, 631, 632, 633, 634, 635,
636, 637 à 640...
M. Paradis: Engagement 639.
Le Président (M. Blais): Engagement 639, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 363 561,66 $
le coût des travaux de revêtement bitumineux sur la route 399, dans
la municipalité de Trécesson, comté d'Abitibi-Ouest.
Montant de l'engagement: 85 561,66 $." Quel est le motif de ce
supplément?
M. Bérubé: Ce sont des variations de
quantités: quantités de gravier concassé, calcaire,
transport, granulat, calcaire, enrobés bitumineux préparés
et posés à chaud, transport pour enrobés bitumineux zone 2
et transport du bitume pour enrobé, avec un réajustement des taux
de transport.
M. Paradis: Est-ce que les soumissions... Il s'agit d'un contrat
négocié. Ça va.
Le Président (M. Blais): Cela va. Engagements 640, 641,
642 à 645.
M. Paradis: Engagement 640.
Le Président (M. Blais): Engagement 640, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 45 000 $ le
coût des honoraires dans le cadre des travaux de forage relatifs à
la construction d'un pont sur la rivière Gatineau, sur la route 366,
dans la municipalité de Val-des-Monts, comté de Papineau.
Fournisseur: Laboratoire
International Ltée, Montréal. Montant de l'engagement: 33
000 $." Qu'est-ce gui justifie un tel supplément?
M. Bérubé: La demande initiale a été
faite en 1977, selon les coûts de 1977 et des forages à effectuer
à des profondeurs d'environ 15 à 20 mètres; or, les
forages ont atteint des profondeurs de 42,6 mètres et un total de 350
mètres de forage sera nécessaire. Également,
l'exécution des sondages en rivière a été plus
difficile que prévu; on a dû fermer le chantier à cause du
flottage du bois et ils sont exécutés à l'aide d'un
radeau, ce qui ralentit le travail.
Le Président (M. Blais): Engagements 641, 642, 643, 644.
643.
M. Paradis: Engagement 643.
Le Président (M. Blais): Engagement 643, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Divers: Remboursement à la
municipalité de Wattonville, village, comté de Richmond, du
coût des travaux d'installation d'un égout pluvial, de
réfection de la chaussée, d'installation de bordures, de
remplacement de trottoirs existants, de revêtement bitumineux, de
restauration du système d'éclairage existant sur les routes 216
et Saint-Georges. Montant de l'engagement: 815 000 $. Les imputations
budgétaires sont de 200 000 $, en 1981-1982, de 415 000 $, en 1982-1983,
et de 200 000 $ en 1983-84." Il s'agit d'un remboursement à la
municipalité. Quel était le montant total des travaux
effectués par la municipalité sur ces routes?
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère, parce que je ne le trouve pas ici.
M. Paradis: Le montant total, et quand les travaux ont-ils
été effectués?
Le Président (M. Blais) Engagements 644, 645.
M. Paradis: Engagement 644. "Remboursement à la
municipalité de Lyster, comté de Lotbinière, du coût
des travaux de réfection de revêtement bitumineux sur la route
116. Montant de l'engagement: 125 000 $." Quel est le coût total des
travaux?
M. Bérubé: Même question?
M. Paradis: Même question et, quand les travaux ont-ils
été exécutés?
Le Président (M. Blais): Engagement 645, même
question?
M. Paradis: Engagement 645, même question pour la ville de
Lauzon, pour un engagement de 1 800 000 $.
Le Président (M. Blais): Engagement 646, même
question?
M. Paradis: Engagement 646, même question.
Le Président (M. Blais): Travail, Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu, 100. Je soulignerais que...
M. Bérubé: L'impression que j'ai, à la
lecture du contrat, c'est que le ministère des Transports ne fait que
mettre un plafond à sa contribution, mais cela pourrait
représenter 100% des travaux.
M. Paradis: C'est pour cela que je demande le coût des
travaux déboursé par la municipalité et...
M. Bérubé: Le coût sera égal au
montant de la subvention qui sera versée, à moins qu'il
n'excède 815 000 $.
M. Paradis: On peut penser que ces travaux ont été
effectués, étant donné qu'il s'agit d'un remboursement
à la municipalité.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: S'il s'agit d'un remboursement, c'est parce que cela
a été déboursé.
M. Bérubé: C'est un engagement pour rembourser.
M. Paradis: Donc, la municipalité a
dépensé.
M. Bérubé: Évidemment, pour que le
ministère s'engage à rembourser, il faut qu'il y ait des sources
de fonds et le comptable doit donc engager des fonds en prévision du
paiement. Il se pourrait, cependant, que les travaux ne coûtent que 500
000 $, auquel cas la subvention versée ne serait que de 500 000 $.
M. Paradis: II est également possible, vous l'admettrez -
c'est pourquoi j'ai posé la question - que ces travaux aient
déjà été effectués par la
municipalité qui demande un remboursement au gouvernement. De toute
façon, si on regarde le mode de paiement qui est effectué
jusqu'en 1983-1984, j'espère
que ces gens auront leur égout pluvial...
M. Bérubé: Les travaux ne sont pas
réalisés, puisque l'engagement stipule: La municipalité de
Wotton ville village ayant exprimé le désir de faire des
améliorations...
M. Paradis: Est-ce que c'est la même réponse dans le
cas des engagements 644, 645 et 646?
M. Bérubé: Je vais vous dire cela, cher
collègue. La ville de Lauzon ayant exprimé le désir...
C'est la même chose.
M. Paradis: La même chose.
Le Président (M. Blais): Est-ce que vos questions
tiennent, M. le député?
M. Paradis: Non.
Le Président (M. Blais): Alors, annulez les questions
à 644, 645, 646, s'il vous plaît:
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du revenu, 100.
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du revenu, 300. M. le
député de Brome-Missisquoi, 100.
M. Paradis: "Subvention à l'Institut international
d'études sociales, Genève, Suisse, pour couvrir les frais de
secrétariat, de traduction et de diffusion des documents produits dans
le cadre de l'entente entre le gouvernement du Québec et l'Institut
international d'études sociales. Montant de l'engagement: 60 000 %. Sur
quoi portent ces études sociales effectuées par cet institut?
M. Bérubé: Je vais vous dire cela. Elles portent
sur la société et c'est là toute l'étendue de ma
science. Il faudrait demander au ministère...
Le Président (M. Blais): Demander au ministère.
300.
M. Bérubé: ... ce que bouffe en hiver l'Institut
international d'études sociales.
Le Président (M. Blais): Travail et Main-d'Oeuvre,
engagements 400, 600...
M. Bérubé: Vendu!
Le Président (M. Blais): Engagements 601 à 610.
Travaux publics et Approvisionnement. Engagements 100, 101...
M. Paradis: Excusez, à l'engagement 603.
Le Président (M. Blais): Travail et Main-d'Oeuvre,
engagement 603; M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Le Coq Rôti, Granby,
comté de Shefford, représentant le paiement d'une partie des
salaires payés dans le cadre du programme de retour au travail des
bénéficiaires de l'aide sociale programme PRET - 11 travailleurs
pendant 52 semaines. Montant de l'engagement: 39 936 $." Est-ce que ces
travailleurs sont rémunérés à un taux fixe ou si
ça peut varier d'une entreprise à l'autre dans le cadre de ce
programme?
M. Bérubé: Cela peut varier d'une entreprise
à l'autre, à ma connaissance.
Le Président (M. Blais): Ces programmes sont
normés.
M. Paradis: Engagement 604.
Le Président (M. Blais): Engagement 604, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Schola Inc., Marieville,
comté d'Iberville, dans le cadre du programme d'intégration des
jeunes à l'emploi - le programme PIJE - 8 travailleurs pendant 52
semaines. Montant de l'engagement: 25 040 $." Quelle est la nature des
activités de Schola Inc.?
M. Bérubé: Je vais essayer de vous trouver
ça.
Le Président (M. Blais): On peut le demander au
ministère.
M. Bérubé: II faudrait effectivement le demander au
ministère.
Le Président (M. Blais): Engagements 605 à 610.
M. Paradis: Cela va.
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Blais): Travaux publics et
Approvisionnement. Engagement 100.
M. Polak: Engagement 100.
Le Président (M. Blais): Engagement 100, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat pour travaux de remplacement de
l'éclairage accordé à Montval Inc. Montant de
l'engagement: 83 052 $."
Quel ministère est logé là? De quoi s'agit-il?
M. Bérubé: Voilà. Ministère de la
Justice.
Le Président (M. Blais): Engagement 101.
M. Paradis: Engagement 101.
Le Président (M. Blais): Engagement 101, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour l'achat de 43 motoneiges pour divers
ministères et pour livraison à différents endroits.
Fournisseur: Bombardier Ltée, Montréal. Montant de l'engagement:
112 402,32 $." Pourquoi a-t-on procédé par contrats
négociés?
M. Bérubé: Parce que c'est le seul fabricant
québécois qui accepte de vendre au prix du manufacturier.
M. Paradis: D'accord.
Le Président (M. Blais): Engagement 102.
M. Paradis: Engagement 102.
Le Président (M. Blais): Engagement 102, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour la location/achat et l'entretien d'un
terminal lourd reconstruit pour une période de 36 mois. Le plus bas
soumissionnaire, Les Systèmes Northern Telecom Ltée,
Québec. Montant de l'engagement: 54 974,16 $." Comment peut-on expliquer
un écart aussi grand entre Les Systèmes Northern Telecom
Ltée, qui soumissionnait à 99 000 $ pour un neuf, et Burroughs
Inc., qui soumissionnait à 213 733,08 $? Est-ce que les qualités
de l'appareil étaient les mêmes? Comment expliquer l'écart?
Est-ce que c'est le même genre de matériel qu'on a...
M. Bérubé: Pas d'idée!
M. Paradis: Deuxième question...
M. Bérubé: Tout dépend de certains avantages
dont pourrait disposer la firme Northern Telecom, en termes de type
d'équipement.
M. Paradis: La première question est celle-là.
Peut-être pour aider à une meilleure compréhension du
dossier, c'est que, d'après ce que je peux voir, on a demandé aux
soumissionnaires de soumissionner pour des neufs et on a acheté un
terminal usagé.
M. Bérubé: Oui, qu'est-ce que le
député de Brome-Missisquoi...
M. Paradis: D'après les données qu'on a à
l'engagement 102, le ministère a demandé des soumissions - il en
a reçu six - pour la location/achat et l'entretien d'un terminal lourd
reconstruit. On nous donne le nom de quatre soumissionnaires qui ont
soumissionné pour un terminal neuf, avec un prix variant entre 99 180,72
$ et 213 733,08 $. On nous dit qu'on en a choisi un usagé pour la somme
de 54 974,16 $ et on ne nous dit pas s'il y en a un autre qui a
soumissionné pour un terminal usagé.
M. Bérubé: Non, c'est parce qu'il a ajouté,
dans son offre un terminal reconstruit. (16 h 45)
M. Paradis: Est-ce que c'est le seul à l'avoir
ajouté?
M. Bérubé: D'après toutes les informations
que nous avons, oui.
Le Président (M. Blais): Travaux publics et
Approvisionnement, engagement 300. Engagement 301. Engagement 302.
M. Polak: À l'engagement 300, j'ai une question.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne, engagement 300.
M. Polak: "Contrat pour travaux de déneigement au sol et
déneigement des toitures des édifices A, B, C, D et E, Colline
parlementaire, Québec. Montant de l'engagement: 113 631 $." Je voudrais
savoir si ce contrat prévoit une clause automatique d'augmentation selon
le coût de la vie. Les prix qui sont cités ici sont-ils des prix
fixes pour une période de trois ans?
M. Bérubé: Non. Il y a des clauses
d'indexation.
M. Polak: Là-dedans? On peut donc prévoir que, dans
un an, il y aura un supplément.
M. Bérubé: Ils seront indexés suivant
l'augmentation des moyennes des taux prévus dans le répertoire
des taux de location.
Le Président (M. Blais): Est-ce que cela répond
à votre question, M. le député de Sainte-Anne?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Blais): Engagement 301. Engagement 302.
Engagement 400. Engagement 401.
M. Paradis: Engagement 401.
Le President (M. Blais): Engagement 401, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Répertoire des fournisseurs: Soumissions sur
invitation: Contrat pour travaux de réfection des salles de toilettes A
et F au 800 ouest, boulevard Gouin, Montréal. Plus bas soumissionnaire
conforme: Les Constructions J.P. Fitzgibbon Inc., Montréal. Montant de
l'engagement: 62 675 $."
M. Bérubé: Vous voulez la nature des
matériaux.
M. Paradis: Non. Cela a coûté 62 675 $ pour deux
salles de toilettes. Cela m'apparaît exorbitant pour le nombre de
toilettes indiqué. Il doit y en avoir pour bien des gens.
M. Bérubé: J'allais être vulgaire. M.
Paradis: On peut suspendre.
M. Bérubé: Vous voulez savoir combien il y a de
personnes qui peuvent y aller simultanément.
M. Paradis: Simultanément, oui.
Des voix: Ah!
M. Paradis: Je vous avouerai...
Le Président (M. Blais): Voulez-vous vraiment poser la
question au ministère, M. le député de
Brome-Missisquoi?
M. Bérubé: Vous voulez savoir combien il y a de
bols de toilettes.
M. Paradis: Combien de gens ces toilettes peuvent-elles
accommoder en même temps parce que ce doit être des salles immenses
rénover au coût de 62 675 $? Deuxièmement, qui est
logé au 800, boulevard Gouin, Montréal?
M. Polak: Ce doit être un ministère où les
gens sont bien nerveux.
M. Paradis: Vous ne le savez pas?
M. Bérubé: Non.
Le Président (M. Blais): La question, c'est: Qui est
installé au 800 ouest, boulevard Gouin, et combien y a-t-il de bols de
toilettes?
Des voix: Ah!
Le Président (M. Blais): Travaux publics et
Approvisionnement, engagement 600. Engagement 601.
M. Bérubé: Le député de
Brome-Missisquoi voudrait savoir combien il y a de bols.
Le Président (M. Blais): Engagement 602.
M. Paradis: Non, mais je vais vous dire quelque chose. Je suis
surpris que le président du Conseil du trésor n'ait pas
posé la question lorsqu'il a vu que cela coûtait 62 675 $...
M. Bérubé: Cela ne vient pas au Conseil du
trésor.
M. Paradis: ... pour effectuer la réfection des salles de
toilettes A et F.
M. Bérubé: Je dois vous avouer que je ne surveille
pas la construction des toilettes. Enfin, est-ce que vous voulez...
M. Paradis: Ce qu'on vous demandait de surveiller, c'était
les dépenses.
M. Bérubé: Voulez-vous avoir également le
nombre d'urinoirs?
Une voix: Oui.
M. Paradis: Cela dépend du genre de toilettes que vous
m'indiquez.
Le Président (M. Blais): Le nombre d'équipements.
C'est la question.
M. Bérubé: Et de lavabos.
Le Président (M. Blais): Lavabos, bols de toilettes,
urinoirs, fontaines, s'il y a lieu.
M. Paradis: Pour rendre la chose plus simple et la question plus
facile, on pourrait demander les devis. Si on est allé en soumissions
publiques, j'imagine qu'on a préparé des devis pour la
réfection de ces salles de toilettes.
Le Président (M. Blais): Bonne façon de poser la
question, M. le député de Brome-Missisquoi. Travaux publics et
Approvisionnement, engagement 600. Engagement 601. Engagement 602. Engagement
603. Engagement 604.
M. Paradis: Engagement 603.
Le Président (M. Blais): Engagement 603, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés: Renouvellement du
contrat pour la location d'un local d'une superficie de 890 mètres
carrés situé au 117, rue du Bac, Paris 7e et destiné
à loger les services du ministère des
Affaires intergouvernementales. Le coût au mètre
carré est de 212 $ et la durée du bail est de trois (3) ans
à compter du 1er avril 1980. Fournisseur: La Société au
Bon marché, Paris. Montant de l'engagement: 566 049,06 $." Quels sont
les services du ministère des Affaires intergouvernementales qui sont
installés là?
Le Président (M. Blais): Engagement 603.
M. Paradis: C'est l'engagement 603.
M. Polak: Peut-être que ce sont les salles de toilette.
M. Bérubé: II faut le demander.
Le Président (M. Blais): Quels services des Affaires
intergouvernementales sont situés à cette adresse, à
Paris? Engagement 604. Engagement 605.
M. Polak: À l'engagement 603, M. le Président.
Le Président (M. Blais): Engagement 603, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Dans les notes du ministre, il doit y avoir quelques
renseignements sur cet engagement, à savoir de quoi il s'agit.
Le Président (M. Blais): Quelle est votre question, M. le
député de Sainte-Anne?
M. Polak: Est-ce que ce sont les bureaux principaux du
ministère ou est-ce une dépendance?
M. Bérubé: Non. Tout le monde sait que la
délégation du Québec est située rue
Pergolèse.
M. Polak: Oui, mais la rue du Bac, est-ce une belle rue. Paris
7e, qu'est-ce que c'est?
M. Bérubé: Dans le 7e? Non, c'est un beau quartier,
c'est beau Paris, c'est une très belle ville.
M. Polak: Oui, mais le 7e, est-ce un district commercial?
M. Bérubé: Non, c'est un arrondissement bien
modeste.
M. Polak: II n'est pas écrit de quoi il s'agit dans vos
notes personnelles?
Une voix: Si la commission paie un voyage au secrétaire
pour faire une investigation...
M. Polak: Je suis bien prêt à y aller, moi.
Le Président (M. Blais): Engagements 604, 605, 606, 607,
608, 609, 610 et 611. No 610, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat négocié pour la location de 25
espaces de stationnement extérieur additionnels, incluant la
prolongation des 170 espaces déjà en location pour la
période du 1er juillet 1984 au 30 juin 1986, situés au coin des
rues Hôtel de ville et Dumarais, Montréal, et destinés
à l'usage des divers ministères logeant à Place
Desjardins. Le coût mensuel unitaire est de 40 $ la première
année, 45 $ la deuxième année et 50 $ la troisième
année et la durée du bail est de 4 ans et 6 mois à compter
du 1er décembre 1981. Fournisseur: Stermar, Montréal. Montant de
l'engagement: 268 000 $." Est-ce que le ministère fournit gratuitement
ces espaces de stationnement à ses employés?
M. Bérubé: On me dit que les employés paient
18 $ par mois.
M. Paradis: Et le ministère paie 40 $.
Le Président (M. Blais): C'est dans la convention
collective, c'est la même chose ici.
M. Paradis: Est-ce que cela fait partie des articles
négociés dans...
M. Bérubé: On me dit que c'est sur consultation
seulement des syndicats.
M. Paradis: Cela ne fait pas l'objet d'une négociation
formelle ou d'une signature de convention formelle. Vous me dites que, pour le
coût mensuel unitaire de 40 $, le ministère récupère
de ses employés 18 $. Si on suit l'explication du président du
Conseil du trésor et qu'on a eu une diminution de fonctionnaires, on a
une politique de transport en commun accentuée, qu'est-ce qui explique
qu'on loue davantage d'espaces de stationnement?
M. Bérubé: II y a une norme qui revient à
10% des employés, c'est-à-dire que le nombre d'espaces de
stationnement ne doit pas dépasser 10% du nombre des employés, ce
qui donne, dans le cas de la Place Desjardins, 2974 employés, donc 297
espaces. Il fallait donc augmenter le nombre d'espaces pour être conforme
à la norme.
M. Polak: Une question additionnelle. Quand on dit que les
employés paient 18 $ par mois, est-ce qu'il s'agit de tous les
employés? Qu'en est-il des cadres supérieurs?
M. Bérubé: On dit: Tous les employés, sans
égard au coût réel.
M. Polak: Le président d'une commission qui y est
logé, par exemple, paie aussi 18 $ par mois. Ce n'est pas gratuit pour
lui?
M. Bérubé: Sans égard au statut, à ce
qu'on me dit. On me dit que le président a un avantage, c'est qu'il est
certain d'avoir un stationnement, mais il paie également 18 $.
M. Polak: II paie 18 $. D'accord.
Le Président (M. Blais): Engagement 611. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour la location d'un local d'une superficie
de 77,20 mètres carrés situé au 224, rue Principale
à Cap-aux-Meules, Îles-de-la-Madeleine, et destiné à
loger les services des ministères des Communications et de
l'Environnement. Le coût au mètre carré est de 189,67 $ et
la durée du bail est de 5 ans à compter du 1er octobre 1981.
Fournisseur: Mme Eric Boudreau, Cap-aux-Meules, Îles-de-la-
Madeleine. Montant de l'engagement: 73 212,60 $." Est-ce que ces
services aux Îles-de-la-Madeleine étaient déjà
offerts aux ministères des Communications et de l'Environnement?
M. Bérubé: Ah! Voilà. C'était
l'ancien local de comté de Mme LeBlanc, dont elle était
responsable par bail pour plusieurs années, et ce local a
été réaménagé pour être occupé
par des représentants du ministère des Communications qui
cohabitent présentement avec le ministère du Travail et un
représentant du ministère de l'Environnement qui occupe un espace
au BVA.
M. Paradis: Donc, les services étaient déjà
offerts aux Îles-de-la-Madeleine, c'est une relocalisation.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Maintenant, le coût au mètre
carré est de 189,67 $. Lorsque Mme la ministre occupait le local, quel
était le coût au mètre carré?
M. Bérubé: Ce doit être le même parce
que c'est le ministère des Travaux publics qui a été
obligé d'assumer le local lorsque Mme LeBlanc-Bantey a été
nommée ministre. Puisqu'il s'agit de décembre, c'est sans doute
cela, oui.
M. Paradis: Je ne comprends pas. Lorsqu'elle était
députée, avant d'être nommée ministre, son bail
était assumé par les programmes qu'on a ici, ce qui nous donne un
maximum, pour location...
M. Bérubé: Oui, vous avez raison, c'est à
titre de députée.
M. Paradis: C'est à titre de députée? M.
Bérubé: Oui.
M. Paradis: On a tout simplement transféré le bail
au même coût?
M. Bérubé: J'ai l'impression que ce qui arrive...
Vous avez parfaitement raison, ce n'est pas possible. C'est avant cela. Ce qui
me paraît plus plausible comme explication, non seulement plausible, mais
évident, puisqu'il s'agit de décembre 1980, Mme LeBlanc-Bantey
n'était pas ministre à ce moment-là. L'explication qu'on
nous donne ici est la suivante. Mme LeBlanc-Bantey occupait ce local et avait
un bail à long terme. J'imagine qu'elle devait être
intéressée à déménager et le
ministère des Travaux publics devait, lui, au contraire, se chercher de
l'espace. J'ai l'impression que ce que le ministère a fait,
d'après ce qu'on dit, c'est ceci: Ce projet fait l'objet d'un bail qui
annulera celui intervenu entre le locateur et Mme LeBlanc-Bantey en
décembre 1980.
M. Paradis: Cela ne pouvait pas être un bail à
très long terme parce que, suivant les directives qu'on nous communique,
je pense que c'est trois ans au maximum pour un député.
M. Bérubé: Tout ce que je sais, c'est que le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement a dû
assumer, d'après le texte que j'ai là, le bail que
détenait Mme LeBlanc-Bantey comme députée.
M. Paradis: II ne l'a pas strictement assumé. Il y a
quelque chose de clair, la durée est assurément prolongée
parce qu'on nous parle de cinq ans.
M. Bérubé: Oui, ils annulent l'ancien bail et ils
en signent un nouveau.
M. Paradis: Cela me paraît évident qu'ils ont
changé la durée, mais est-ce que le coût de location a
changé et de combien?
M. Bérubé: On va le voir. M. Paradis: Oui,
d'accord.
Le Président (M. Blais): On le demande?
M. Bérubé: Oui, il faut le demander.
Le Président (M. Blais): II faut le demander au
ministère. Engagements 612, 613, 614, 615, 616, 617.
M. Polak: Non, non.
Le Président (M. Blais): Non, non? Quel engagement, M.
Non-Non?
M. Polak: Vous allez trop vite pour moi.
Le Président (M. Blais): Non, je ne vais pas très
vite, je tourne une page à la fois.
M. Polak: Engagement 612.
Le Président (M. Blais): Engagement 612, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: C'est le même engagement qu'on retrouve, comme
contrat négocié, Travaux publics et Approvisionnement, au
100.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Est-ce qu'il s'agit d'une erreur ou si on
négocie deux fois le contrat? Au no 100, c'est à la même
place, pour le même montant, c'est le même entrepreneur. C'est la
même chose.
M. Bérubé: Vous avez raison.
M. Polak: Engagement 612. Je me réfère à
l'engagement 100. (17 heures)
M. Bérubé: II a été approuvé
deux fois. Cela doit être très approuvable.
M. Polak: II s'agit donc d'une erreur?
M. Bérubé: Oui, parce que nous avons un document du
bureau du Contrôleur des finances. Nous avons également un autre
document marqué - d'ailleurs, cela va être facile à voir -
CT-750080. Ce n'est même pas le même numéro de CT.
M. Polak: Le scandale de la journée, M. le ministre.
Une voix: On fait deux plafonds, l'un par-dessus l'autre.
M. Bérubé: Je pense que c'est une erreur
administrative, parce que nous avons un engagement du bureau du
Contrôleur des finances, mais comme cela a été soumis au
Conseil du trésor, on se trouve à avoir un autre CT, mais pour la
même demande. C'est exactement la même demande.
M. Polak: J'imagine que vous allez rectifier ça et
épargner 83 052 $.
M. Bérubé: De toute façon, il n'y a pas
d'économie, parce qu'il n'y a qu'un seul engagement du comptable. C'est
parce que nous avons, d'un côté, l'engagement du Contrôleur
des finances et, de l'autre côté, nous avons un CT adressé
au Conseil du trésor.
M. Polak: Ah oui, les péquistes font des erreurs
aussi.
Le Président (M. Blais): Engagement 601. On est rendu
à 615.
M. Paradis: 613.
Le Président (M. Blais): Engagement 613, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Renouvellement du contrat pour la location d'un
local d'une superficie de 562,07 mètres carrés situé sur
la route 148 à Fort-Coulonge et destiné à loger les
services des ministères de l'Énergie, des Ressources et de
l'Environnement. Le coût au mètre carré est de 99,78 $ et
la durée du bail est de dix ans à compter du 1er décembre
1981. Fournisseur: M. Philippe Migneault, Fort-Coulonge, comté de
Pontiac-Témiscamingue. Montant de l'engagement, 560 833,20 $. Note: Le
présent engagement annule le bail autorisé antérieurement
en janvier 1981 (engagement no 608) lequel ne tenait pas compte du coût
de l'air climatisé."
Quelle est la différence entre le montant de l'engagement de
janvier 1981 et celui qu'on a présentement? Autrement dit: Combien
coûte l'air climatisé? Ou si vous l'avez au mètre
carré, on fera la multiplication.
M. Bérubé: Je suis incapable de trouver
l'explication cohérente à la question du député de
Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Blais): 614? Pardon.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut savoir pourquoi on y est
allé d'un bail d'une durée de dix ans?
Le Président (M. Blais): Demandez au ministère.
M. Paradis: Est-ce que je pourrais savoir de la part du
président du Conseil du trésor - parce qu'on s'aperçoit
que la durée des baux varie d'un contrat à l'autre - s'il y a des
normes?
M. Bérubé: Selon le marché. M. Paradis:
Pardon?
M. Bérubé: Selon le marché. C'est un cas un
peu particulier. Je peux vous lire le texte que je lisais tantôt. On dit:
Nous sommes locataires à cet endroit depuis 1972. Le nombre
d'employés est de 23 et la superficie locative moyenne par
employé permanent est donc de 14 mètres carrés.
L'activité immobilière dans le secteur commercial à
Fort-Coulonge et dans les cantons unis de Mansfield et Pontefract est statique.
Je ne sais pas si le député de Pontiac serait d'accord avec cette
analyse. L'activité immobilière est statique. Il ne se passe pas
grand-chose chez vous, c'est ce que cela veut dire.
M. Paradis: Nulle part dans la province. Circulez un peu. Surtout
chez nous.
M. Middlemiss: On est trop près de l'Ontario, nous
autres.
M. Bérubé: Effectivement, je dois avouer
qu'étant de plus en plus proche du fédéral, je comprends
que ce soit de plus en plus statique. Le ministère requérant
insiste pour maintenir son unité de gestion à Fort-Coulonge.
C'est là une grande manifestation de générosité de
l'État québécois à l'égard...
M. Middlemiss: Les gens paient leurs taxes aussi. On paie tous
nos impôts à parts égales.
M. Bérubé: ... des employés de Pontiac. Vous
payez tous vos impôts.
M. Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: Je serais curieux de connaître la
fraude...
M. Middlemiss: Vérifiez.
M. Bérubé: Non, non. Je ne peux pas
vérifier, à moins d'être ministre du Revenu. Enfin, je vous
crois sur parole. Nous avons visité et rencontré le maire de la
municipalité.
M. Middlemiss: M. Vézina...
M. Bérubé: Oui, j'imagine. Un homme charmant,
semble-t-il. Policé, aimable, accueillant.
Une voix: Les cheveux courts, propre de sa personne.
M. Bérubé: Le maire a dit: II n'y a pas d'espace
disponible présentement. Le local actuel est vraiment le seul assez
grand pour répondre à la demande. Alors, je pense que cela peut
expliquer pourquoi, le marché étant statique et le choix mince,
les conditions dictées par le locateur sont peut-être plus
exigeantes.
Le Président (M. Blais): Engagements 614, 615.
M. Bérubé: M. le député de
Sainte-Anne souligne qu'il s'agit sans doute d'un fédéraliste, ce
M. Migneault.
Le Président (M. Blais): Engagement 616.
M. Bérubé: Je dois avouer, M. le
député de Sainte-Anne, que nous ne faisons passer aucun examen
quant à la religion politique des personnes qui font affaires avec
l'État québécois, dans un souci de départisanerie
qui nous honore.
Le Président (M. Blais): Engagements 617, 618, 619.
M. Polak: Engagement 618.
Le Président (M. Blais): Engagement 618, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une information, M. le Président. Au 800,
boulevard Gouin ouest, tout à l'heure, on avait des travaux dans les
salles de toilettes pour les gens nerveux. Ici, c'est exactement le même
édifice, c'est le centre de détention, alors cela peut expliquer
qu'il y ait des toilettes A et F.
Le Président (M. Blais): Alors, nous annulons la question
précédente.
M. Bérubé: On va mettre des toilettes en
béton.
M. Paradis: Je sais ce qui est là, mais je ne connais pas
le nombre de...
Le Président (M. Blais): Alors, nous laissons la demande
de devis, mais nous avions demandé qui s'y logeait. Maintenant, on peut
laisser tomber cette deuxième question. Engagement 619.
M. Bérubé: Je pense que le député de
Sainte-Anne avait émis une opinion quant à la nature
particulière des lieux qui devait inviter les gens à y aller
assez souvent. Maintenant, je commence à comprendre.
M. Polak: Moi aussi... votre attention là-dessus.
Le Président (M. Blais): Engagement 621.
M. Paradis: Engagement 621.
Le Président (M. Blais): Engagement 621. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux d'aménagement du bureau
au poste de la Sûreté du Québec, rue Curling, Lacolle. Le
plus bas soumissionnaire: Denis Martin, Lacolle, comté de Saint-Jean.
Montant de l'engagement: 80 500 $." Est-ce qu'il y a plusieurs unités de
travail de la Sûreté du Québec dans ce bureau?
M. Bérubé: Nous n'avons aucun détail,
hélas.
M. Paradis: Combien de policiers sont affectés à ce
poste de la Sûreté du Québec, rue Curling, à
Lacolle?
Le Président (M. Blais): Engagement 622. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Contrat pour travaux de construction d'un poste
de la Sûreté du Québec, Senneterre, comté
d'Abitibi-Est." La question serait associée à celle sur
l'engagement 623. Ce sont deux postes de la Sûreté du
Québec. On voit qu'il y a un écart assez significatif dans les
coûts. En premier lieu, est-ce que c'est le même genre
d'édifice et, si oui, comment explique-t-on la différence dans
les coûts?
M. Bérubé: ... standardisés. Toutefois, je
vous soulignerais que, dans un cas, si vous construisez à
Cap-aux-Meules, vous avez des frais de construction, de transport beaucoup plus
élevés.
M. Middlemiss: La différence, c'est l'emplacement.
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: L'autre question concerne le montant des
imprévus dans...
M. Bérubé: II y a deux endroits au Québec
où cela coûte plus cher, Kuujjuaq et les
Îles-de-la-Madeleine.
M. Middlemiss: Toutefois, si on regarde les imprévus dans
les deux cas, dans le cas de l'engagement 622, il y a 74 000 $; dans le cas de
l'engagement 623, c'est 29 000 $. Est-ce que c'est une erreur ou si on a
réduit le pourcentage d'imprévus? 10%, normalement, ce serait 99
000 $.
Le Président (M. Blais): II y a moins d'imprévus
aux Îles-de-la-Madeleine. Tout est prévu aux
Îles-de-la-Madeleine.
M. Bérubé: Comme on a prévu que cela
coûterait cher, on a besoin de moins de prévisions pour les
imprévus.
M. Middlemiss: C'est cela la réponse ou est-ce qu'on
pourrait...
M. Bérubé: Je ne le sais pas. Je l'ignore. Il
faudrait poser la question au ministère: Pourquoi y a-t-il moins
d'imprévus?
Le Président (M. Blais): C'est la question. Alors, ceci
termine les engagements de novembre 1981...
M. Bérubé: Cela doit être "plate", aux
Îles-de-la-Madeleine, s'il n'y a pas d'imprévus.
Le Président (M. Blais): Ah oui! engagement 624! M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Middlemiss: Oui, c'est toujours proportionnel à 10%.
Ici, c'est à peine 2% ou 3%.
Le Président (M. Blais): Non, ça c'est... M. le
député de Brome-Missisquoi, sur l'engagement relatif au salon
rouge, engagement 624.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 967 200 $ le
coût des travaux de rénovation du salon rouge de l'Hôtel du
Parlement, Édifice A, colline parlementaire, Québec."
M. Bérubé: II y a une tuile au-dessus de votre
tête qui est en train de se détacher; c'est pour la tenir en
place! Et le jour où on refuse l'engagement, elle tombe!
M. Paradis: "Montant de l'engagement: 115 000 $. Le contrat
initial a été accordé à J.-E. Verreault et Fils
Ltée, Québec, à la suite de soumissions publiques."
À part la fameuse tuile à laquelle vous faites
référence - et je suis certain que le Parti
québécois n'aurait pas dépensé 115 000 $ pour
m'éviter une tuile - à quoi est dû ce
supplément?
M. Bérubé: Non, d'autant plus qu'on dépense
bien plus cher pour vous envoyer des pelures de bananes.
Sérieusement, il s'agit, entre autres, de l'ajout
d'éclairage pour les besoins de la télévision, pour 90 000
$.
M. Paradis: Ce qui n'était pas prévu aux plans et
devis initiaux?
M. Bérubé: C'est bien ça.
Une voix: Pour passer à la télévision,
ça fait cher!
M. Paradis: Est-ce qu'on avait fait préparer...
M. Bérubé: Ce que vous ne saviez pas, c'est que
vous êtes présentement à "Candid
Camera"!
M. Paradis: J'en reviens à votre émission favorite,
Les Tannants!
C'est pour le coût d'éclairage additionnel qui n'avait pas
été prévu au début, dans les plans et devis?
M. Bémbé: C'est bien ça.
Le Président (M. Blais): Ceci répond à votre
question, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Blais): Ceci termine les engagements de
novembre 1981.
M. Bérubé: Vous voyez les "spotlights"? Ils sont
là!
M. Paradis: M. le Président.
Le Président (M. Blais): Oui, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je veux juste faire remarquer au président du
Conseil du trésor, pour éviter qu'on s'obstine sur les douze mois
à la fois, que l'Opposition a compilé les titres et les montants
des dépenses sous les rubriques pour le mois de novembre. Cela vous
donnera tout le temps de faire vérifier lesdits chiffres, au niveau des
dépenses des différentes rubriques. En contrats
négociés, pour le mois de novembre 1981, vous avez un montant de
30 795 232 $. En contrats négociés, mais à la suite de
l'utilisation du répertoire - il y a une distinction - vous en avez pour
152 750 $. ( En soumissions publiques, vous avez 37 814 532 $. En
soumissions sur invitation, vous avez 311 141 $. En supplément - c'est
peut-être quelque chose qui va en s'accentuant tous les mois - vous en
avez pour 1 573 858 $ et, en divers, vous en avez pour 7 099 167 $. En
soumissions sur invitation, à la suite de l'utilisation du
répertoire, vous en avez pour 2 792 639 $.
Je vous fait part de ces chiffres, parce qu'on a l'intention de revenir
sur l'importance des contrats négociés sans l'utilisation du
répertoire. Cela vous donnera amplement le temps de les vérifier
et de les contredire, s'ils ne sont pas exacts, et de dire: Oui, c'est vrai
qu'on procède beaucoup par contrats négociés; on ne se
sert pas assez de contrats négociés à la suite de
l'utilisation du répertoire, on en a à peine pour 152 000 $,
cette fois-ci. Et de voir les coûts d'utilisation de la politique que
vous avez mise en place et l'utilisation que vous en faites, etc.
Le Président (M. Blais): Sur ce goût de revenez-y,
avant d'entamer l'étude des engagements du mois de décembre,
pourrait-on prendre cinq minutes de détente?
M. Polak: M. le Président, une question.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Sur l'engagement 624, je n'ai pas eu la chance de poser
une question additionnelle. Avec le supplément de 967 000 $, le montant
total inclut-il tous les travaux, ici, au plafond? Parce que je me rappelle
qu'une fois on a eu un montant de 1 000 000 $ pour des travaux de
réfection. Ce montant de 967 000 $ est-il en supplément à
ce million de dollars ou est-ce qu'il est inclus?
M. Bérubé: Je l'ignore, je ne saurais dire.
M. Polak: On va vérifier?
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne, ce que vous voulez demander est: Quel est le montant total pour la
réfection du salon rouge?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Blais): Quel est le montant total des
contrats accordés pour la réfection du salon rouge. Ceci termine
les engagements de novembre.
Je proposerais cinq minutes d'arrêt avant de commencer
l'étude des engagements de décembre, si ça fait le
consensus des deux côtés.
M. Polak: Est-ce qu'il faut confirmer le président ou si
on en a un autre?
M. Bérubé: II nous satisfait! M. Polak:
D'accord.
Le Président (M. Blais): On peut prendre cinq minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
(Reprise de la séance à 17 h 27)
Le Président (M. Blais): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Engagements de décembre 1981 Affaires
culturelles
Nous poursuivons l'étude des engagements financiers de
décembre 1981. Affaires culturelles, engagement 100.
Une voix: Où est le ministre?
Une voix: II arrive.
Le Président (M. Blais): Allez-y. Engagement 101.
Engagement 102.
M. Polak: Engagement 102.
Le Président (M. Blais): Engagement 102, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Supplément pour porter à 125 000 $ le
coût des honoraires pour la préparation des plans et devis et la
surveillance des travaux de restauration de l'île des Moulins à
Terrebonne. Fournisseur: Dupras, Ledoux, Primeau et Associés. Montant:
25 000 $." J'ai deux questions. Quel est le motif de ce supplément?
À quand remonte le début du contrat?
M. Bérubé: L'arrêté en conseil date du
6 juillet 1977. Non. En vertu des dispositions de l'arrêté en
conseil... J'ai les numéros des CT, mais je n'ai pas les dates des CT
antérieurs. D'accord, je l'ai. Le CT initial date du 28 janvier
1976.
M. Polak: Est-ce qu'il y a une raison pour justifier les 25%
d'augmentation du coût des honoraires?
M. Bérubé: L'augmentation du coût des
travaux, c'est à la suite de la hausse importante de l'indice des prix
à la construction non résidentielle depuis 1975.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Blais): Engagement 200. Engagement 201.
Engagement 300. Engagement 301.
M. Bérubé: Me permettriez-vous, M. le
Président, de parler en relation avec un engagement financier
antérieur...
Le Président (M. Blais): Oui, M. le ministre.
M. Bérubé: ... qui avait soulevé beaucoup de
vagues?
M. Paradis: La bibliothèque de Saint-Jean.
M. Bérubé: Non. Il s'agissait d'un contrat
d'autobus accordé à la firme General Motors au Québec et
qui avait fait couler beaucoup d'encre car, à l'époque, on avait
souligné qu'on aurait dû accorder le contrat à
Bombardier... Les arguments invoqués par le gouvernement, à
l'époque, avaient été de calculer l'ensemble des
retombées du contrat de construction d'autobus.
Le Président (M. Blais): Quel engagement, M. le
ministre?
M. Bérubé: Dans un engagement antérieur.
Le Président (M. Blais): Antérieur. Au mois de
septembre 1980.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: On n'était pas ici.
M. Bérubé: M. le Président, on peut lire, ce
matin, dans la Presse, que la société General Motors vient
d'obtenir un contrat pour la fourniture d'autobus pour la ville de Toronto. De
fait, cela confirme effectivement l'analyse qui avait été faite
par le gouvernement à l'époque, à savoir que General
Motors, ayant pris la décision de concentrer dans l'usine toute la
construction de leurs autobus conventionnels pour l'Amérique du Nord,
les retombées économiques du contrat d'autobus, au lieu
d'être limitées seulement à la construction des autobus
pour le Québec, portaient sur l'ensemble de la construction d'autobus
pour l'ensemble du territoire nord-américain et il y avait des
retombées considérables. (17 h 30)
M. le Président, je voulais juste souligner que cet article, que
l'on peut lire dans la Presse de ce matin, est un témoignage que
l'étude de rentabilité du projet faite à l'époque
par le gouvernement en termes des retombées pour le Québec
était bien fondée.
Le Président (M. Blais): En votre nom, je remercie
l'Opposition de sa compréhension. Affaires culturelles, no 300. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président, est-ce qu'on peut
produire en même temps une coupure du Devoir de ce matin?
Le Président (M. Blais): Oui, vous avez droit à vos
deux minutes vous aussi. Allez-y.
M. Polak: Un autre article dit: Le Québec a
déjà accordé un contrat de publicité relatif
à la négociation dans les secteurs public et parapublic. Ensuite,
il y a une série d'articles et, malheureusement, on accuse un retard
dans nos travaux parce qu'il serait intéressant qu'on puisse
étudier le mois d'avril, on donne toutes sortes de détails.
Avez-vous vu cet article, M. le ministre?
M. Bérubé: Lequel?
M. Polak: Dans le Devoir. Est-ce que vous lisez le Devoir?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: II y a un très grand article ici, en date du 8
juillet, qui parle du gaspillage des fonds. Ils sont beaucoup plus forts dans
leur langage que nous, ce n'est pas possible. Nous commençons à
en avoir la preuve mais... Vous parlez de la Presse, vu qu'il y a deux grands
journaux francophones...
M. Paradis: Le Soleil.
M. Polak: Oui, trois avec le Soleil, on pourrait encore parler de
ça.
M. Bérubé: Vous pourriez peut-être nous dire
où est votre article.
Le Président (M. Blais): Vous avez eu chacun vos deux
minutes quand même.
M. Polak: Juste à côté de la colonne, il y a
un petit article: "Bérubé sera obligé de
démissionner."
M. Bérubé: Non, justement, ce titre est le produit
de votre imagination.
M. Polak: Je ne sais pas, je l'ai lu rapidement dans l'avion.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Pontiac, sur la même question qui est probablement très à
propos.
M. Bérubé: M. le Président, je regrette,
mais je ne trouve absolument aucun article de ce type dans le Devoir. J'ai
l'impression que le pauvre député de Sainte-Anne a
rêvé.
Le Président (M. Blais): II s'est trompé de
jour.
M. Middlemiss: Pour le renseignement du président du
Conseil du trésor, il y a un autre article dans la Presse, page
A-2...
M. Bérubé: Oui, j'ai lu celui-là.
Le Président (M. Blais): Je m'excuse, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Le dossier coûte cher et rapporte bien.
L'épluchette des comptes publics."
M. Bérubé: Oui, oui. M. le Président, je
dois avouer que, d'abord, cet article n'est pas très malin. En fait, le
journaliste se permet un certain nombre de commentaires, mais je dois avouer
que, quand il s'agit de négocier pour 1 000 000 000 $ de fonds publics
ou 10 000 000 000 $ de fonds publics, je préfère payer un peu
plus cher et avoir des gens bien compétents. Je pense que, si la
société québécoise se retrouvait aux prises avec
une négociation qui devait lui coûter 1 000 000 000 $ de plus de
ses propres deniers, elle ne poserait pas de questions quant aux salaires que
l'on paie à nos avocats qui s'alignent, finalement, sur les salaires
payés aux avocats de cette stature et de cette compétence.
Le Président (M. Blais): Ceci dit...
M. Bérubé: Évidemment, je ne parle pas des
honoraires qu'on paierait aux députés de Brome-Missisquoi et de
Sainte-Anne parce que là, je trouverais que 0,50 $ l'heure, c'est
déjà beaucoup.
M. Paradis: II s'inscrit contre la Loi sur le salaire
minimum.
Le Président (M. Blais): Sur ces termes narquois, je
voudrais qu'on passe aux Affaires culturelles, nos 400, 600, 601, 602, 603,
604, 605, 606... Il faut que je tourne moi aussi. Pages jaunes.
M. Bérubé: Ce sont les Affaires culturelles,
là.
Le Président (M. Blais): Affaires culturelles. 607, 608,
609, 610, 611, 612.
M. Polak: J'ai une question...
M. Bérubé: On n'a rien sur le pissenlit?
M. Polak: ... générale sur toutes ces
catégories. En comparant cela avec l'année
précédente, est-ce qu'on a réduit l'enveloppe disponible
pour cette sorte de subventions?
M. Bérubé: II y a une compression qui s'est
appliquée sur les dépenses du ministère en termes
d'effectifs et de dépenses de fonctionnement qui, en
général, touchent également les programmes de subventions,
mais la compression n'est pas supérieure dans ce ministère.
Le Président (M. Blais): Affaires culturelles, no 613.
Non? Je pensais bien qu'il y aurait au moins une question là-dessus, ils
ont fait faillite. 614.
M. Bérubé: II y a un autre article dans la
Gazette...
M. Polak: Une minute! On va voir ça.
M. Bérubé: ... dans lequel on dit: "Canadians are
running scared." On parle de l'économie canadienne où l'ensemble
des industries prévoit des mises à pied dans l'ensemble du
Canada. Je dois donc constater qu'effectivement l'effondrement de
l'économie est certainement relié à un facteur commun
à l'ensemble des provinces
qui me semble relié, en fait, au gouvernement central. J'ai
l'impression, M. le Président, que si on ne met pas les libéraux
dehors de façon définitive au Canada, on s'en va vers une
catastrophe.
M. Paradis: Ce qui est intéressant... Là-dessus,
vous m'accorderez une minute pour répliquer.
Le Président (M. Blais): Oui, M. le
député.
M. Paradis: Ce qui est intéressant, c'est le tableau que
le ministre des Finances, et ami personnel du président du Conseil du
trésor, nous a présenté en Chambre, juste avant la fin de
la session. Ce tableau, qu'il montrait de façon brillante à
l'écran, traduisait très bien que les pertes d'emploi depuis le
début de l'année au Québec et les pertes d'emploi dans
l'ensemble des neuf autres provinces canadiennes venaient de se couper.
C'est-à-dire qu'il y a eu autant de pertes d'emploi dans la seule
province de Québec que dans l'ensemble des neuf autres provinces. C'est
vrai de dire que, lorsqu'il y a de la perte d'emplois partout, c'est que cela
va mal partout, mais il est également vrai de dire que la seule province
de Québec a perdu autant d'emplois, depuis le début de
l'année, que les neuf autres provinces canadiennes ensemble.
M. Bérubé: Oui, c'est vrai, je pense que le
député de Brome-Missisquoi a raison. Les politiques
fédérales ont un impact beaucoup plus violent et dur au
Québec que dans les autres provinces à cause du type de
structures économiques et ceci parle en faveur de politiques de
développement économique qui seraient propres au Québec
à l'intérieur d'un Québec souverain.
M. Paradis: II y en a qui donnent cette interprétation et
il y en a d'autres qui donnent le blâme au gouvernement provincial du
Québec.
M. Bérubé: On ne peut pas faire porter le
blâme au gouvernement provincial quand le gouvernement provincial n'a pas
d'instrument pour intervenir dans le secteur. Si le gouvernement provincial
avait des juridictions sur l'économie, on pourrait lui reprocher de mal
gérer l'économie, mais, si les juridictions sont entre les mains
du gouvernement fédéral, l'effondrement de l'économie au
Québec ne peut être causé par le gouvernement du
Québec, mais peut l'être par la seule source qui a des
juridictions.
M. Paradis: Le même ministre des Finances a admis la
même journée qu'au niveau des fonds publics, 75% des impôts
directs et indirects payés par les Québécois demeuraient
au Québec alors que 25% s'en allaient à Ottawa. Dans le
même discours, en réplique au chef de l'Opposition.
M. Bérubé: Oui, mais je ne vois pas le
problème.
M. Paradis: Si vous avez 75% des revenus et que l'autre n'a que
25% des taxes directes et indirectes payées par les
Québécois, vous devriez avoir 75% des moyens d'action.
M. Bérubé: C'est inexact.
M. Paradis: M. Parizeau l'a dit et je sais que c'est votre grand
ami.
M. Bérubé: Les mandats constitutionnels qui sont
dévolus au Québec portent sur l'éducation et la
santé. Si un pourcentage élevé des ressources des citoyens
est consacré à ces missions, forcément, c'est de l'argent
qui doit aller là et non pas à la mission économique. Par
conséquent...
M. Paradis: II y a quand même d'importants transferts
fédéraux aux affaires sociales.
M. Bérubé: Ce dont on parle, ce sont des
juridictions du gouvernement fédéral dans le domaine du
développement économique.
M. Paradis: Et quelle est la limite de la juridiction du
gouvernement provincial dans le développement économique?
M. Bérubé: II a très peu de juridiction
parce que les politiques financières, fiscales et commerciales sont
toutes régies par des lois fédérales.
M. Paradis: Et par des lois internationales dont la principale
est les ententes du GATT.
M. Polak: À quel engagement sommes-nous?
Le Président (M. Laplante): À l'engagement 613, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: Engagement 613.
M. Polak: Ah! C'est de cela qu'on discute?
M. Bérubé: Oui, on discutait de l'engagement
613.
Le Président (M. Laplante): On peut appeler l'engagement
614.
M. Bérubé: C'était à la
Comédie
nationale.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 613, 614. Engagement 800, subventions.
Une voix: Tout va bien. Affaires intergouvemementales
Le Président (M. Laplante): Tout va bien. Affaires
intergouvernementales.
Subventions. Engagements 100, 101, 102.
M. Polak: Non, j'ai une question à l'engagement 100.
"Subvention à Mme Savinia Renaud, ressortissante seychelloise,
représentant le paiement des frais relatifs à sa formation
universitaire de premier cycle au baccalauréat en enseignement, dans le
cadre de la coopération en éducation aux Seychelles." Donc, 31
000 $. Encore ici, quel est le bénéfice pour le Québec de
financer l'éducation de cette dame? Je suis bien content pour elle
qu'elle soit bien instruite, mais...
M. Bérubé: M. le Président, me serait-il
permis de demander au député de Sainte-Anne s'il lui arrive de
contribuer à Centraide?
M. Polak: À quoi?
M. Bérubé: À Centraide.
M. Polak: 113?
M. Bérubé: Centraide.
M. Polak: Ah! Centraide! Je pensais à l'engagement
113.
M. Bérubé: Non, Centraide. Est-ce qu'il vous arrive
de contribuer à la campagne?
M. Polak: Non, je n'ai pas de cent, M. le Président, pour
contribuer.
M. Bérubé: Non? Vous ne contribuez pas à
Centraide?
M. Polak: Non, je préfère une bouteille de vin.
M. Bérubé: Je commence maintenant à
comprendre.
M. Polak: Je n'ai pas d'argent.
M. Bérubé: Dans la mesure où le
député de Sainte-Anne ne contribue à aucune organisation
philanthropique pour venir en aide à ses concitoyens...
M. Polak: Au Parti libéral du Québec...
M. Bérubé: ... la sensibilité du
député de Sainte-Anne...
M. Polak: ... pour nous libérer de la tyrannie.
M. Bérubé: ... aux problèmes de nos
concitoyens les plus démunis est passablement émoussée et
je pense que ce n'est pas la peine de lui faire comprendre que l'aide qu'on
accorde aux pays en voie de développement ne se calcule pas en termes de
bénéfices au Québec, mais se calcule en termes de
générosité et de charité vis-à-vis de nos
concitoyens. Je ne pourrai pas donner de leçon au député
de Sainte-Anne. Je ne pense pas qu'il puisse comprendre, mais je pense quand
même qu'il devrait être un peu plus sensible aux difficultés
de nos concitoyens et du monde entier.
Le Président (M. Laplante): Engagement 101.
M. Polak: Même question et, j'imagine, même
réponse. Maintenant, cela nous coûte 62 000 $. Je pensais que l'on
ne ferait qu'une seule contribution, mais on la fait deux fois. Je suis content
de voir que 62 000 $ de la bourse publique québécoise sont
investis dans...
Le Président (M. Laplante): Engagement 102.
M. Blais: Vous n'êtes pas sérieux, M. le
député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Laplante): Engagement 102, M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Polak: Oui, je suis sérieux.
M. Paradis: "Contrat de service pour agir à titre de
conseiller en sports et loisirs auprès de l'Association
canadienne-française de l'Ontario dans le cadre du programme d'aide
technique de la Fédération des francophones hors Québec,
pour une période de deux ans à compter du 11 janvier 1982.
Fournisseur: M. Guy Rouleau, Montréal. Montant de l'engagement: 122 805
$."
De quelle façon a-t-on recruté M. Guy Rouleau?
M. Bérubé: On me dit que M. Guy Rouleau est un
ancien député libéral...
Le Président (M. Laplante): ... fédéral, je
ne sais pas si c'est lui.
M. Bérubé: L'ancien député, je
crois.
Le Président (M. Laplante): ... fédéral.
Cela peut être un autre Guy Rouleau.
M. Polak: Ce n'est pas lui.
M. Bérubé: Ce n'est pas le même?
M. Polak: Peut-être en d'autres loisirs, mais pas aux
sports.
M. Bérubé: Écoutez, cela me paraît
normal. Un "patineux", cela m'apparaît normal que ce soit un
député libéral. Un spécialiste en sport.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir le curriculum vitae de M.
Guy Rouleau?
M. Bérubé: Je peux vous dire ça. Si je peux
l'avoir.
Le Président (M. Laplante): Cela me surprendrait que ce
soit lui.
M. Bérubé: Bon, on va vous dire. Trêve de
plaisanterie! J'ignore absolument qui est M. Guy Rouleau. On va regarder, mais
on m'a chuchoté ça à l'oreille.
M. Polak: Maintenant, j'ai une question additionnelle...
M. Bérubé: Un instant. Vous m'avez demandé
qui il est. Je cherche. Il ne s'agit pas de M. Guy Rouleau,
ex-député libéral d'après ce que je peux voir.
Là je ne pourrais pas vous dire si c'est le frère de Claude
Rouleau. Effectivement, il ne s'agit pas de l'ex-député
libéral. Enfin, soulagés que nous sommes du côté
gouvernemental, maintenant, nous allons pouvoir nous attaquer exactement
à la personnalité de M. Rouleau et vous faire savoir tout ce que
vous devez savoir sur ce monsieur.
Je vais vous donner en gros son travail. Directeur général
de Vélo-Québec, professeur de sciences morales à la
Commission scolaire de Drummondville, administrateur du projet de
développement des pêcheries de l'île à Vaches, Sud
Haïti, coordonnateur du programme de sécurité cycliste au
ministère des Transports, adjoint du directeur de la
Fédération québécoise du cyclo-tourisme, animateur
du service d'éducation du Rallye Tiers-Monde de Québec, animateur
au Conseil régional des loisirs de Richelieu-Yamaska, responsable du
projet de développement communautaire en agriculture de l'île
à Vaches, à nouveau, responsable de l'application du rapport de
l'Action sociale jeunesse sur les loisirs dans la région de Bedford,
examinateur pour la Croix Rouge, collaborateur au journal Le Courrier de
Saint-Hyacinthe, annonceur surnuméraire à la station CKBS de
Saint-Hyacinthe, directeur du Service des loisirs de la ville de Saint-Joseph,
moniteur et chef instructeur de natation à Notre-Dame et à
l'Assomption, instructeur de natation et directeur de la piscine,
président de SUCO, membre du conseil d'administration du SUCO... Je dois
tirer la conclusion suivante à l'analyse de son curriculum vitae.
D'abord, il m'a l'air très sportif, puisqu'il pratique la natation, la
bicyclette, le cyclisme, l'éducation physique. De plus, il m'a l'air
également habitué dans les relations avec les pays
étrangers, développement...
Une voix: Tiers monde.
M. Bérubé: Tiers monde. Effectivement, on l'envoie
au secours des Franco-Ontariens qui, comme on a pu le voir dans les
dernières statistiques publiées par Statistique Canada, sont dans
une situation assez dramatique. Les derniers chiffres viennent de
démontrer que les francophones ont reculé à une vitesse
phénoménale dans l'ensemble des provinces canadiennes.
Maintenant, évidemment, vous me répondrez sans doute qu'il en va
de même pour les anglophones au Québec. (17 h 45)
M. Paradis: M. le ministre, il s'agit d'un contrat de 122 805 $
pour une période de deux ans et la nature des talents recherchés
s'apparente à quelqu'un ayant une expérience soit en
récréologie, soit en éducation physique ou une combinaison
des deux. De quelle façon, parmi tous les candidats disponibles, a-t-on
choisi M. Guy Rouleau? Qui l'a recommandé?
M. Bérubé: On dit que c'est l'Association
canadienne-française de l'Ontario qui désire retenir les services
de M. Rouleau.
M. Paradis: Est-ce un nouveau poste qu'on crée?
M. Bérubé: Non, mais il y a une entente dans le
cadre du programme d'aide technique à la Fédération des
francophones hors Québec.
M. Paradis: Mais c'est un nouveau poste qu'on crée.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions?
M. Polak: Oui, j'ai une question.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce qu'il est stipulé quelque part combien de
temps M. Rouleau doit donner?
M. Bérubé: Deux ans.
M. Polak: Oui, mais deux ans à plein temps, à cette
fonction? Est-ce qu'il travaille de Montréal ou est-ce qu'il voyage en
Ontario pour aider le tiers monde de là-bas, ces pauvres victimes?
M. Blais: Un peu de respect envers les Ontariens.
M. Polak: Leur enseigner le sport en Ontario. Est-ce qu'il fait
des petits voyages ou quoi?
M. Bérubé: II aura un appartement en Ontario. Je
sympathise avec ce pauvre homme. Enfin, pourvu que ce ne soit pas à
Toronto. Pire que Toronto, il y a Ottawa. Pire qu'Ottawa, il y a Kitchener.
Enfin, y a-t-il une place intéressante en Ontario?
Le Président (M. Laplante): D'autres questions?
M. Bérubé: D'après ce que je comprends, on
lui paie ses frais de déplacement, ses frais de séjour, mais il
doit vivre en appartement là-bas.
M. Polak: Est-ce que tout cela est inclus dans les 122 000 $ ou
si c'est en plus?
M. Bérubé: Tout est inclus. On prévoit deux
séjours par année à Québec ou à
Montréal, d'une durée de quatre jours chacun.
M. Polak: Ils disent quoi, deux...
M. Bérubé: On lui garantit deux voyages à
Québec ou à Montréal, d'une durée de quatre jours
chacun, durant son affectation. Pensez à cela. Deux ans en Ontario.
M. Polak: Banni.
M. Paradis: Est-ce qu'il est obligé de payer ses
impôts au Québec?
M. Bérubé: Oui. C'est intéressant. J'ai
l'impression que oui. C'est un salaire. Il est engagé par le
gouvernement du Québec. Il paie ses impôts au Québec.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il a sa carte d'assurance-maladie du
Québec?
M. Paradis: Est-ce qu'il a l'obligation de payer ses impôts
à la province de Québec? Parce qu'il va établir son
domicile en Ontario.
M. Bérubé: Oui, parce que c'est un salaire
versé par un employeur québécois.
M. Paradis: Oui, mais si son domicile est établi en
Ontario - cela ne fonctionne pas comme cela à l'impôt - à
ce moment-là, il paie ses impôts à quel endroit?
M. Bérubé: Dans les délégations du
Québec, les délégués paient leurs impôts au
Québec.
M. Paradis: Quand on parle des autres pays, je comprends ces
ententes-là, mais lorsqu'on parle des provinces, s'il choisit
d'élire résidence ou domicile en Ontario, comme cela semble
être le cas, est-ce qu'il a la discrétion de payer ses
impôts à un endroit ou à l'autre?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: II se pourrait, dans son cas, qu'il donne son adresse
qui serait temporaire au Québec, qu'il fasse le contraire des
députés fédéraux, qui eux donnent leur adresse
temporaire en Ontario, pour payer de l'impôt à Toronto.
M. Bérubé: Ah non!
M. Blais: II pourrait faire le contraire.
M. Bérubé: Sur un salaire régulier qui lui
est versé par le Québec, le Québec déduit
l'impôt aux Québécois.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions? Contrats
négociés. 300.
M- Paradis: Engagement 300. "Contrats négociés, contrat de
services pour agir à titre d'attaché aux affaires
éducatives et culturelles à la délégation du
Québec à Los Angeles, pour une période de trois ans.
Fournisseur: M. Michel Robitaille, Québec. Montant de l'engagement: 192
723 $." Est-ce que c'est un nouveau poste qu'on crée?
M. Bérubé: Non, il est occupé par M.
André Guimont, présentement.
M. Paradis: De quelle façon a-t-on recruté M.
Michel Robitaille?
M. Bérubé: M. Michel Robitaille occupait
déjà le poste d'attaché à la culture et à
l'information à la Délégation générale du
Québec à Bruxelles.
M. Polak: Dans la fonction de ce M. Michel Robitaille, y a-t-il
un élément commercial? Est-ce qu'il travaille pour promouvoir
l'exportation de produits du Québec vers Los Angeles ou pour
développer des marchés?
M. Bérubé: Non, c'est culturel et
éducatif. C'est lié au fait qu'il y a beaucoup
d'universités en Californie et une activité culturelle et
éducative intense, ce qui fait d'ailleurs la richesse de la Californie
et en fait un des États les plus prospères grâce à
ce dynamisme culturel et intellectuel. C'est la raison pour laquelle le
gouvernement du Québec insiste pour encourager le développement
culturel et éducatif au Québec, ce que le député de
Sainte-Anne ne partage pas comme préoccupation évidemment, on le
sait, mais ce n'est pas grave.
Affaires municipales
Le Président (M. Laplante): Affaires municipales.
Engagement 400. Engagement 401. Engagement 600. Engagement 601. Engagement 602.
Engagement 800. Affaires sociales. Engagement 100. Engagement 101.
M. Paradis: Un instant, M. le Président. L'engagement 800
des Affaires municipales.
Le Président (M. Laplante): Sur l'engagement 800, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la ville d'Amos, 1 012 500 $, et
à la Corporation municipale d'Amos-Est, 487 500 $, à titre d'aide
financière pour fins de mise en place d'infrastructures domiciliaires
dans le cadre du projet d'implantation d'une usine de papier journal à
Amos. Montant de l'engagement: 1 500 000 $, contribution fédérale
60%." Pourrait-on connaître le coût total du projet?
M. Bérubé: Le coût total est de 2 551 459,93
$.
Le Président (M. Laplante): Engagement 100, Affaires
sociales.
M. Polak: Non, à l'engagement 800...
Le Président (M. Laplante): Sur l'engagement 800? Je
m'excuse, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, le même numéro. Est-ce que l'usine de
papier journal existe à Amos ou...
M. Bérubé: Si je ne me trompe, elle n'est pas
encore terminée, mais je pense qu'on doit commencer très
bientôt à produire le premier rouleau de papier.
Affaires sociales
Le Président (M. Laplante): D'accord? Affaires sociales,
engagement 100.
Engagement 101. Subventions: 200, 201, 300, 301. Contrats
négociés, 400. Subventions, 600...
M. Paradis: Engagement 600.
Le Président (M. Laplante): Engagement 600, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions de fonctionnement à divers
établissements du réseau des affaires sociales pour
l'année financière 1981-1982. Le montant de l'engagement est 15
497 698 $." On nous indique que la liste est disponible sur demande.
Pourrait-on nous communiquer ladite liste?
M. Bérubé: Certainement.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Laplante): Engagement 800. Agriculture,
Pêcheries et Alimentation. On va aller chercher le ministre!
M. Paradis: Cela va raccourcir le débat:
Le Président (M. Laplante): Oui! Engagement 100.
M. Paradis: Engagement 100.
Le Président (M. Laplante): Engagement 100, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Élevage d'abeilles de
Beauce Inc., Saint-Joseph-de-Beauce, comté de Beauce-Nord, à
titre d'aide financière pour la réalisation d'un projet de mise
au point technique concernant l'élevage d'abeilles saines et
adaptées aux conditions climatiques du Québec. Montant de
l'engagement: 40 000 $."
Cette compagnie a-t-elle soumis un projet précis au
ministère de l'Agriculture?
Une voix: Ce sont des abeilles spécialisées dans le
sucre d'érable!
M. Paradis: C'est piquant!
M. Bérubé: Tout ce que je pourrais vous dire, c'est
ceci. La compagnie Élevage d'abeilles de Beauce a été
choisie, parce que, d'abord, elle possède déjà les
équipements nécessaires; deuxièmement, parce que le
principal actionnaire est un agronome et un ingénieur. Le fait qu'il
soit ingénieur parle en sa faveur. S'il avait été avocat,
évidemment... Enfin, étant ingénieur, je reconnais, avec
le député de Pontiac, qu'il possédait un avantage
considérable.
M. Paradis: II va tenter de "repatenter"
les abeilles.
M. Bérubé: C'est cela. Il termine
présentement une maîtrise sur l'hivernage des abeilles au
Québec. Un des problèmes importants que l'on rencontre avec les
abeilles, au Québec, c'est que, l'hiver, leur dard devient cassant et on
doit développer des abeilles...
M. Polak: Est-ce que ce sont des abeilles
québécoises ou des abeilles du tiers monde?
M. Bérubé: Ce sont peut-être des abeilles
Seychelloises. Je l'ignore, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: C'est cela. Au moins un investissement de 36 000 $,
cela paie les abeilles qui viennent ici.
M. Bérubé: En fait, ce qu'on veut, ce sont des
abeilles qui voient rouge. Chaque fois qu'elles voient un libéral,
paf!
Des voix: Ah!
M. Polak: Elles vont mourir...
Le Président (M. Laplante): Engagement 200?
M. Bérubé: On me dit qu'on approche de la
solution.
Des voix: Ah!
M. Paradis: Faites des élections en hiver. Quel est le
coût total de son projet?
M. Bérubé: Vous en posez des questions, vous.
M- Paradis: On a choisi une firme parmi tant d'autres. Ce n'est
pas la seule qui se spécialise là-dedans.
M. Bérubé: La mise de fonds du promoteur
s'élève à 28 470 $. Alors, l'investissement total est de
214 000 $. Le crédit agricole prête 104 000 $, l'exploitant 28 000
$, la Banque Royale avance 30 000 $, etc.
M. Paradis: II a parlé de la réalisation d'un
projet de mise au point technique. Est-ce qu'il a déposé son
projet de mise au point technique?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: C'est pour le réaliser. Est-ce qu'on pourrait
le communiquer?
M. Bérubé: Son projet?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: On va le demander au ministère.
Si je comprends bien, c'est que nos abeilles sont frappées de la loque
européenne et de la loque américaine.
M. Paradis: Elles manquent de chance.
Une voix: Pas chanceuses.
M. Bérubé: "Bad" loque.
Le Président (M. Laplante): D'accord?
M. Paradis: À condition qu'on demande le projet de mise au
point technique.
Le Président (M. Laplante): Engagement 200.
M. Bérubé: Attendez qu'on s'attaque à
l'élevage des maringouins.
Le Président (M. Laplante): Engagement 300. Soumissions
publiques.
M. Polak: Engagement 300.
Le Président (M. Laplante): Engagement 300, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Contrat pour travaux de construction d'un bateau
patrouilleur en aluminium en remplacement d'un bateau mis au rancart pour une
somme de 1 398 000 $. Est-ce que c'est le début de notre flotte
québécoise?
M. Bérubé: C'est exactement ce que j'allais vous
dire, mais comme vous avez devancé mon intervention, effectivement -tout
le monde sait d'ailleurs à quel point le député de
Charlesbourg a à coeur le développement d'une marine marchande
québécoise - il s'agit là de notre premier navire
mitrailleur.
Des voix: Ah!
M. Polak: C'est pour les abeilles.
Le Président (M. Laplante): Engagement 400.
M. Paradis: Engagement 400.
Le Président (M. Laplante): Engagement 400, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 417 338 $ le
coût des travaux d'entretien ménager à l'Institut de
technologie agricole et alimentaire et de la Station de recherches agricoles de
Saint-Hyacinthe. Montant de l'engagement: 39 438 $. Note: Le contrat
initial a été accordé à Votre concierge
Enr.,
Saint-Hyacinthe, à la suite de soumissions publiques." Qu'est-ce
qui justifie le supplément?
Une voix: ...
M. Bérubé: On trouve du miel partout. C'est
collant. C'est pour permettre à la firme de se conformer au
décret du 27 mai 1981 qui assujettit à la Commission des normes
du travail et du salaire minimum les firmes spécialisées en
entretien des édifices publics.
M. Paradis: Quelle est la date du décret?
M. Bérubé: 27 mai 1981. Est-ce que cela
répond à votre question?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M- Laplante): D'accord. On peut aller
à l'engagement 600.
M. Bérubé: Certainement, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Engagement 601. Engagement
602. Engagement 603. Engagement 604. Engagement 605.
M. Paradis: Engagement 604.
Le Président (M. Laplante): Engagement 604, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention additionnelle à Meunerie J. B.
Dionne et Fils Ltée, Mont-Joli, comté de Matapédia, pour
porter à 474 989 $ la subvention totale pour fins d'implantation d'un
centre de conditionnement et d'entreposage de grains à Mont-Joli.
Montant de l'engagement: 51 489 $." Pourquoi doit-on accorder une subvention
additionnelle? (18 heures)
M. Bérubé: Nous saluons l'arrivée du
député de Marguerite-Bourgeoys. Il nous fait plaisir de
l'accueillir.
Je n'ai pas suffisamment d'information pour vous dire exactement la
nature des travaux qui justifient cette subvention additionnelle.
Le Président (M. Laplante): Vous en prenez note, M. le
secrétaire?
M. Paradis: Dans le cadre de ce programme de conditionnement et
d'entreposage de grains, est-ce qu'on prévoit des possibilités de
subventions additionnelles lorsqu'on signe les protocoles?
M. Bérubé: Oui, à peu près de 10%,
normalement.
M. Paradis: Pour accélérer les travaux, dans le cas
de 605, une subvention additionnelle à Bexel (1979) Inc.,
Montréal, pour porter à 114 285,71 $ la subvention totale pour le
paiement d'une partie des investissements effectués dans le cadre du
programme de rationalisation du secteur des viandes. La subvention
additionnelle est de 28 571,42 $. C'est la même question, qu'est-ce qui
justifie une subvention additionnelle?
M. Bérubé: D'accord.
Le Président (M. Laplante): La même question
à 642?
M. Paradis: À 605.
Le Président (M. Laplante): À 605. D'accord.
Engagement 606.
Communautés culturelles et Immigration
Communautés culturelles et Immigration, engagement 100.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour la
location et l'entretien d'équipements informatiques pour une
période de 36 mois. Fournisseur: Comterm Ltée, Pointe-Claire,
comté de Jacques-Cartier. Montant de l'engagement, 91 765,35 $. Note: II
s'agit d'un contrat négocié suite à l'appel d'offres
public du 20 septembre 1979 pour la fourniture d'équipements pour les
besoins de divers ministères et organismes." Quelle est
l'augmentation?
M. Bérubé: Prévue au contrat?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: II" faudrait vous donner le contrat au
complet. Je n'ai pas ici les clauses d'indexation.
Une voix: Copie du contrat?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions?
M. Paradis: Non.
Communications
Le Président (M. Laplante):
Communications, engagements 200, 201.
M. Paradis: 201.
Le Président (M. Laplante): M. le
député.
M. Paradis: "Contrat pour la fourniture des services de liaison
audio-vidéo requis pour la diffusion des débats de
l'Assemblée nationale pour une période de 3 ans. Plus bas
soumissionnaire: CNCP, Télécommunications, Montréal.
Montant de l'engagement: 192 456 $." Qu'est-ce qu'on fait exactement avec ce
service-là? Les liaisons audio-vidéo servent à quoi
exactement?
M. Bérubé: C'est pour diffuser en direct les
débats télévisés de l'Assemblée nationale
plutôt qu'en différé.
M. Paradis: D'accord. C'est ce qui permet à ceux qui ont
le câble de les capter en direct.
M. Bérubé: C'est ça, ceux qui sont
"plugés" ont l'avantage de pouvoir nous voir en direct.
Le Président (M. Laplante): Engagement 400.
M. Paradis: Ne leur dites pas ça, ils vont se
"dépluger". Cela va pour l'engagement 400.
Le Président (M. Laplante): Cela va. Engagement 800.
M. Paradis: Attendez un petit peu. Le Président (M.
Laplante): D'accord? M. Bérubé: C'est fini, ça?
Conseil exécutif
Le Président (M. Laplante): Conseil exécutif.
Engagements 200, 201.
M. Paradis: 200.
Le Président (M. Laplante): 200, M. le
député.
M. Paradis: "Subventions aux divers conseils régionaux de
développement représentant la troisième tranche de la
subvention de base de l'année financière 1981-1982 et la
contribution au fonds d'initiatives de concertation. Montant de l'engagement:
940 800 $." Quelle est la subvention de base pour ces conseils régionaux
de développement?
M. Bérubé: Je cherche, je cherche. Je n'ai pas...
Non, je n'ai pas les normes. Il y a un protocole d'entente entre les CRD et
l'OPDQ qui définit les critères de distribution et ces
subventions sont donc calculées sur la base de ce protocole. Je n'ai pas
le protocole ici.
Une voix: Ce serait une copie du protocole d'entente?
Le Président (M. Laplante): C'est ce que vous voulez?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Engagement 201.
Engagement 400.
Engagements 600, 601, 602.
M. Polak: Juste une question.
M. Paradis: À l'engagement 600, j'en ai une. Est-ce la
même?
M. Polak: C'est d'ordre général.
Le Président (M. Laplante): Engagement 600, M. le
député.
M. Paradis: Engagement 600. "Subvention à Abattoir Fraser
Ltée, Saint-Moïse, comté de Matapédia, dans le cadre
du programme de stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi.
Sept emplois permanents. Le montant de l'engagement est de 63 000 $. La nature
du projet est l'implantation d'un abattoir régional." Quel est le
coût total de l'investissement?
M. Bérubé: 548 824 $.
M. Paradis: S'agit-il d'un abattoir qui est sous inspection
fédérale "approuvé Canada" ou "approuvé
Québec"?
M. Bérubé: J'imagine que ce doit être
"approuvé Québec".
M. Paradis: Pas nécessairement.
M. Bérubé: II faudrait le demander. Il faudrait
savoir dans quelle langue les animaux font leur dernière
prière.
Le Président (M. Laplante): Engagement 601. Engagement
602.
M. Polak: Oui. J'ai juste une question...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ... de l'engagement 601 jusqu'à l'engagement 613
inclusivement. Est-ce que ce sont des cas où des compagnies ne se
qualifient pas en vertu du programme de la SDI et qui se donnent par une
décision du Conseil exécutif, ce sont des cas spéciaux qui
reçoivent des subventions?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Quels sont les critères? M.
Bérubé: II n'y en a pas.
M. Polak: De temps en temps, je reçois des demandes. On me
demande: Est-ce qu'on doit écrire une lettre à M.
Bérubé ou au premier ministre pour dire: Voici, je ne suis pas
qualifié en vertu de tel programme, mais je pense avoir une bonne
histoire?
M. Bérubé: Non. S'il y avait une intervention
politique, cela nuirait à votre dossier. Je ne vous le conseille pas.
Vous pourriez suggérer à vos commettants, qui ont un projet
intéressant qui n'est pas subventionnable dans le cadre des programmes
réguliers, qui ne peut pas se financer à la banque, de s'adresser
à l'OPDQ qui administre le programme. Les projets sont
sélectionnés sur une base régionale par un comité
de fonctionnaires qui regroupe les différents ministères
impliqués. Il s'agit en fait, à partir d'une enveloppe qui est
limitée, de choisir les projets les plus intéressants qui sont
soumis et d'aider ces projets à naître.
M. Polak: Dernière question sur cette catégorie:
Est-ce qu'il y a un système de suivi des résultats pour voir, un
peu plus tard, si le programme a produit des résultats et voir si cela
fonctionne?
M. Bérubé: Oui, nous avons un rapport annuel sur
PECEC. Donc, c'est un contrôle a posteriori plutôt qu'a priori par
le Conseil du trésor qui nous permet de suivre, par exemple, quel est le
pourcentage des entreprises qui font faillite, quelles sont celles qui
survivent, dans quel secteur elles survivent et les raisons pour lesquelles
elles ont disparu afin de tenter, graduellement, d'orienter le programme vers
une efficacité de plus en plus grande.
M. Polak: Je vous remercie.
M. Bérubé: Cela me fait plaisir, M. le
député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 602, 603.
M. Paradis: Engagement 603.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député.
M. Paradis: "Subvention à 111 682 Canada Ltée,
Saint-Raphaël, comté de Bellechasse, dans le cadre du programme de
stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi. Six emplois
permanents et deux emplois saisonniers. Montant de l'engagement: 74 000 $. La
nature du projet: Acquisition d'immobilisations pour rendre
opérationnelle l'entreprise." Quel genre d'activité est
effectué par cette entreprise?
M. Bérubé: Cela doit faire plaisir au
député de Sainte-Anne que le bénéficiaire de la
subvention soit 111 682 Canada, dans la mesure où il adore l'anonymat,
de telle sorte qu'on ne puisse pas préciser si, effectivement, 111 682
était meilleur que 111 681.
M. Paradis: II n'y a pas plus d'anonymat dans 111 682 qu'il peut
y en avoir dans Joe Blow Inc., parce que la nature de Joe Blow Inc. peut
être vendue à d'autres personnes qui ne portent absolument pas le
nom. Si vous voulez savoir qui sont les actionnaires de 111 682 Canada
Ltée, vous demandez soit à la commission des engagements
financiers, soit à Ottawa au système des compagnies. Ils vont
vous le donner...
M. Polak: À part ça, à Saint-Raphaël,
il n'y a qu'une compagnie avec un numéro. Tout le monde sait de quoi il
s'agit.
M. Paradis: On transforme le sirop en tire.
M. Bérubé: On ne sait pas exactement en quoi.
M. Paradis: On transforme du sirop d'érable.
M. Bérubé: Oui, on transforme du sirop
d'érable.
Le Président (M. Laplante): Engagement 604.
M. Bérubé: On dit que c'est intéressant
parce que le secteur connaît des difficultés à
écouler ses inventaires et ce projet vise à contribuer à
diminuer les stocks et ouvrir de nouveaux marchés pour ce produit.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 604, 605, 606, 607, 608, 609. Engagement 609, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Subvention Fleet Boîtes de Camions Inc.,
Saint-Hubert, comté de Vachon, dans le cadre du programme de stimulation
de l'économie et de soutien de l'emploi. 36 emplois permanents. Montant:
200 000 $." Est-ce que l'engagement Fleet Boîtes de Camions Inc. est le
même que 810 dans Industrie, Commerce et Tourisme, du mois de novembre,
par lequel on a fait un prêt de 125 000 $?
M. Bérubé: A priori, je dirais oui.
M. Middlemiss: C'est 810 d'Industrie,
Commerce et Tourisme de novembre 1981. Pourquoi accorde-t-on une
subvention après avoir fait un prêt? Est-ce possible que
l'entreprise même après le prêt avait encore des
problèmes et avait besoin d'une subvention pour exister?
M. Bérubé: II faut bien se le dire, très
fréquemment, le projet PECEC vient au secours de groupes de personnes
désireuses de se bâtir une entreprise. Dans ce cas-ci, la
compagnie Fleet Boîtes de Camions est constituée par MM. Donan,
Hanley, Simpson. Elle implique la communauté de la rive sud, avec une
participation active, si j'ai bien compris, des travailleurs eux-mêmes.
Donc, c'est un projet...
M. Polak: Spécial.
M. Bérubé: Oui, c'est la même entreprise. Je
dois tirer la conclusion à l'analyse que j'ai du dossier de l'Industrie
et du Commerce que cette entreprise a une faible rentabilité - c'est
sans doute ce qui explique pourquoi - et le projet semble d'une assez grande
envergure pour cette petite entreprise. Comme elle entraînait une
participation importante quant à l'implication des gens du milieu, PECEC
a décidé de lui donner un coup de main pour l'aider à
démarrer. D'après l'analyse que nous avons, l'Industrie et
Commerce souligne le caractère tangentiel de l'entreprise en question et
l'importance du projet compte tenu des reins qui sont relativement peu solides.
Je dois tirer la conclusion que si, d'un côté, le MIC a
souligné la faiblesse de l'entreprise, ça explique en même
temps pourquoi PECEC a voulu donner un coup de pouce additionnel pour
être sûr qu'elle parte sur un bon pied. À ce moment, c'est
hors normes. En d'autres termes, c'est au-delà de ce que le MIC aurait
normalement consenti. Le MIC aurait probablement refusé sa subvention,
même. (18 h 15)
Le Président (M. Laplante):
Engagements 610, 611.
M. Paradis: Engagement 611.
Le Président (M. Laplante): Engagement 611, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Chaussures Di Felice Inc.,
Montréal, dans le cadre du programme de stimulation de l'économie
et de soutien de l'emploi. Cinquante emplois permanents. Montant de
l'engagement: 74 500 $. Nature du projet: Création d'une entreprise de
fabrication de chaussures de haute qualité pour dames."
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Trois-Rivières, je m'excuse, vous avez une question sur l'engagement
609.
M. Vaugeois: Non, j'ai une question sur l'ensemble, du
programme.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Après M. le
député, vous prendrez la parole.
M. Paradis: II s'agit de la création d'une entreprise.
C'est un investissement de combien au total?
M. Bérubé: Pas d'investissement.
M. Paradis: Ils vont créer cinquante emplois permanents
avec 74 500 $.
M. Bérubé: Oui. Si je comprends bien, il s'agit
d'embaucher des assistés sociaux et des chômeurs dans cette
compagnie dans le but de permettre leur réinsertion sociale.
M. Paradis: Est-ce que la compagnie est déjà
existante? On parle de création d'une entreprise de fabrication de
chaussures de haute qualité pour dames.
M. Bérubé: D'après moi, la compagnie
existe.
M. Paradis: Et ils les intègrent à l'entreprise. Il
ne s'agit pas de créer une entreprise.
M. Bérubé: Non. C'est cela. On dit: Participation
au partage des profits, participation au capital-actions.
M. Paradis: On engage des assistés sociaux.
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je voulais demander au ministre s'il s'agit bien du
programme décentralisé avec plafond de 75 000 $.
M. Bérubé: II s'agit bien de cela.
M. Vaugeois: Est-ce qu'il y a un ministre responsable du
programme?
M. Bérubé: Le programme est toujours sous la
direction d'un comité ministériel regroupant le ministre du
Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, le
ministre responsable de l'OPDQ et le ministre d'État au
Développement économique.
M. Vaugeois: Une responsabilité à trois.
M. Bérubé: Oui.
M. Vaugeois: Quand c'est au-dessus de
75 000 $, quelle est la procédure?
M. Bérubé: C'est le comité
ministériel à Québec, c'est-à-dire
sous-ministériel à Québec, un comité directeur, qui
doit approuver les projets.
M. Vaugeois: Et ce sont des crédits défendus par le
premier ministre?
M. Bérubé: Non, par le ministre du Travail, de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu.
M. Vaugeois: Est-ce qu'on peut demander pourquoi ce ne serait pas
dans le budget de ce ministère, même si deux autres ministres y
sont associés?
M. Bérubé: C'est parmi les questions qui sont
présentement étudiées par un groupe ministériel au
niveau du développement économique. La question est de savoir
à quel ministère cela devrait être rattaché.
Certains ont proposé le ministère de l'Industrie et du Commerce,
ce que d'autres n'approuvent pas dans la mesure où le ministère
de l'Industrie et du Commerce, en général, n'a jamais
manifesté d'intérêt particulier pour ces subventions de
type un peu exceptionnel; cela ne cadre pas avec ses programmes et cela
représente des risques élevés. Il s'agissait
véritablement d'une expérience pilote. Soulignons que le projet
avait été mis au point initialement par le ministre des...
M. Vaugeois: Affaires sociales.
M. Bérubé: Non pas le ministre des Affaires
sociales, mais le ministre d'État au Développement social,
initialement.
M. Vaugeois: Voilà.
M. Bérubé: Lors de la formation du dernier Conseil
des ministres, le dossier a suivi le ministre au moment où il a pris la
charge du Travail et de la Main-d'Oeuvre. Toutefois, il y a un comité
ministériel qui examine une structure un peu plus permanente pour
l'implantation de ce programme.
M. Vaugeois: Dernier commentaire, M. le Président. Les
premières évaluations faites du programme étaient
extrêmement satisfaisantes, c'était même étonnant,
ça allait au-delà des espoirs, parce que ce sont souvent des
demandes qui ne sont pas recevables ailleurs et qui laissaient les
évaluateurs traditionnels assez perplexes. A-t-on continué de
faire l'évaluation? Par exemple, a-t-on une évaluation
récente de tous ces projets qui ont été acceptés
depuis les débuts?
M. Bérubé: Nous avons une analyse qui est faite
annuellement, dans un contrôle a posteriori du fonctionnement du
programme. Évidemment, les premières analyses avaient
montré un résultat phénoménal, près de 80%
de taux de succès, mais, comme le programme était jeune, le taux
de succès ne peut véritablement être estimé
qu'après quelques années, parce que l'entreprise peut ne pas
crever l'année suivante, mais deux ans plus tard. Or, on constate
cependant que des entreprises créées, après deux ou trois
ans, ont des taux de rémanence, de persistance qui dépassent les
50%. Ce qui m'apparaît, pour l'instant, être un excellent
programme.
M. Vaugeois: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Engagement 612. Engagement
613.
Éducation
Éducation, engagement 100. Engagement 300. Engagement 400.
Engagement 401. Engagement 402. Engagement 600.
M. Paradis: Engagement 600.
Le Président (M. Laplante): Engagement 600, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions à diverses commissions scolaires
locales et régionales et au Conseil scolaire de l'île de
Montréal pour le paiement du capital et des intérêts des
échéances obligataires des mois de janvier et février
1982. Montant de l'engagement: 30 299 707,97 $."
On nous indique que la liste est disponible sur demande, pourrait-on
nous la communiquer?
M. Bérubé: Oui, certainement.
M. Paradis: À l'engagement 601, il s'agit de "subventions
d'équilibre budgétaire à diverses institutions
privées pour l'année scolaire 1981-1982. Le montant de
l'engagement est de 95 910 232 $. "Liste disponible sur demande." La même
demande, s'il vous plaît!
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Laplante): Engagement 602. Engagement
603. Engagement 604. Engagement 605. Décrets, 800, 801, 802.
Énergie et Ressources
Énergie et Ressources, engagement 100. Engagement 101. Engagement
400. Engagement 401. Engagement 402.
M. Paradis: Engagement 400. M. Polak: Engagement 401.
Le Président (M. Laplante): Engagement 401, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, à l'engagement 401...
Le Président (M. Laplante): C'est à l'engagement
400, vous, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Oui. Contrats négociés. "Renouvellement
du contrat pour la location et l'entretien d'un terminal lourd de
télétraitement jumelé à un système de saisie
de données à douze écrans cathodiques, pour une
période de trois ans. Le fournisseur est la Compagnie canadienne
d'Informatique Ltée, Les Saules. Le montant de l'engagement: 149 415,84
$." Pourquoi a-t-on procédé par contrat
négocié?
M. Bérubé: Parce qu'il s'agit du renouvellement de
contrat d'une firme qui était déjà en place. Dans le cas
des renouvellements de contrat, c'est toujours négocié.
M. Paradis: Est-ce que ce contrat avait initialement
été accordé à la suite de soumissions
publiques?
M. Bérubé: Toujours.
M. Paradis: Et l'augmentation a été de combien?
Quel est le pourcentage de l'augmentation?
M. Bérubé: II faudrait le demander.
Le Président (M. Laplante): Engagement 401, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Supplément pour porter à 99 500 $ le
coût des travaux de forage dans les cantons Lesseps et Lemieux,
comté de Matane. Fournisseur: Géomines Ltée,
Montréal. Montant de l'engagement: 50 000 $." Ce matin, on a
parlé, lors de l'étude des engagements d'Énergie et
Ressources pour le mois de novembre, à l'engagement 618, du même
contrat pour 49 500 $. Un mois plus tard, on double le montant. Je me rappelle
très bien que le ministre, ce matin, a fait tout un discours sur
Géomines, ce fournisseur qui est tellement bien connu, compétent,
et qui a été engagé à cause de ça, par un
comité de sélection. Je trouve ça un peu bizarre qu'un
comité de sélection, un mois plus tard, double le prix. Qu'est-ce
qui est arrivé pour justifier ce supplément de 100%?
M. Bérubé: La demande du ministère...
M. Polak: Même si ça se trouve dans le comté
de Matane!
M. Bérubé: Oui, un très beau comté
d'ailleurs, avec un potentiel minéral de première importance.
D'ailleurs, comme le disait tout récemment le journal Finances,
grâce aux nombreuses politiques gouvernementales mises en place, au
Québec, l'exploration connaît un essor stupéfiant. Si je ne
me suis pas trompé dans les chiffres, le niveau des investissements en
exploration cette année atteindra 147 000 000 $, ce qui fait du
Québec la province par excellence pour l'exploration minière. Je
dois souligner que c'est tout à l'honneur de ce ministère qui a,
par une série de politiques dynamiques, agressives...
M. Middlemiss: Surtout grâce à l'ancien
ministre!
M. Bérubé: ... permis de mettre en valeur le
potentiel minéral. Et je dois vous avouer que le gouvernement a su
écouter les administrateurs de ce ministère et leur permettre de
donner libre cours à leur imagination. Aujourd'hui, on en récolte
les bienfaits. Il faut, je pense, les louanger, les féliciter. Cela
dit...
M. Polak: Maintenant, la réponse.
M. Bérubé: Maintenant, la réponse. Alors,
essentiellement, il s'agit d'un programme d'exploration. Le ministère
veut se réserver le droit de porter, en cours d'exécution, le
montant du contrat à 100 000 $ avec l'approbation du trésor si
les résultats obtenus en cours de forage dans le contrat
préliminaire le justifiaient. En d'autres termes, si jamais on frappait
des indications intéressantes, le ministère voulait se garder la
possibilité de continuer les forages sur le site sans devoir revenir
l'année suivante étant donné que c'est beaucoup plus
facile si le matériel est déjà là. Alors, il s'agit
donc d'une sorte de ligne de crédit que le ministère voulait se
faire ouvrir.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Engagement 401. Engagement
402.
M. Paradis: Engagement 402.
Le Président (M. Laplante): Engagement 402.
M. Paradis: "Frais de participation du ministère (50%) au
coût d'une étude de faisabilité sur la reconversion de
l'usine de la compagnie de Saint-Raymond de Desbiens, à la production de
papier d'impression, en
vue d'assurer son avenir à long terme. Montant de l'engagement:
36 000 $." Est-ce qu'il s'agit d'une usine qui était aux prises avec des
problèmes de vieillissement?
M. Bérubé: Oui. Une usine dont on doute de la
survie, à moyen terme même, et pour laquelle nous essayons, de
concert avec l'entreprise et le Syndicat des producteurs de bois de la
région, de trouver des solutions de développement.
Le Président (M. Laplante): Engagement 600.
Environnement
Environnement, engagement 300.
M. Paradis: Environnement, engagement 300.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention de fonctionnement à la
Fédération des associations pour la protection de l'environnement
des lacs, (FAPEL) Montréal, pour l'année financière
1981-1982. Montant de l'engagement: 40 000 $." Combien recevait-elle
antérieurement?
M. Bérubé: 45 000 $.
M. Paradis: On l'a indexée à 40 000 $.
Une voix: Coupure.
M. Bérubé: Oui, des compressions budgétaires
obligent.
Le Président (M. Laplante): Engagement 600. Engagement
601. Ah! Fonction publique. Comment se fait-il que Léger n'en ait pas
plus que cela? Fonction publique, engagement 400. Engagement 800.
M. Bérubé: Il dépense ses 4 000 000 000 $
lentement.
Le Président (M. Laplante): Habitation et Protection du
consommateur, engagement 800.
M. Paradis: D'accord.
Industrie, Commerce et Tourisme
Le Président (M. Laplante): Industrie, Commerce et
Tourisme, engagement 300.
M. Paradis: Engagement 300.
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur.
M. Paradis: "Subvention à la municipalité de
Blainville, comté de Groulx, à titre d'aide financière
pour lui permettre de fournir les services nécessaires à
l'implantation de l'usine Stablex dans le cadre de l'entente auxiliaire sur les
infrastructures industrielles. Montant de l'engagement: 717 000 $. Contribution
fédérale: 60%." Quelle est la nature des infrastructures requises
ainsi que le coût total?
M. Bérubé: Je n'ai pas l'information ici.
Excusez-moi. J'ai sauté par-dessus un petit paragraphe. L'implantation
de l'usine va nécessiter la construction d'une voie d'accès et la
pose de conduites d'aqueduc et d'égout sanitaire et pluvieux.
M. Paradis: Pour quel montant total?
M. Bérubé: Je n'ai pas le montant total.
M. Paradis: La nature, je l'ai. C'est pour les égouts
sanitaires, les chemins.
Le Président (M. Laplante): Engagement 400.
M. Bérubé: Je regrette.
Le Président (M. Laplante): Vous venez d'en trouver
d'autres?
M. Bérubé: Oui. Le total des travaux jugés
admissibles est de 956 626 $.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que cela répond
à votre question, M. le député? Engagement 400.
M. Paradis: Engagement 400. "Subvention additionnelle à la
Corporation Québec 1534-1984 pour porter à 223 050 $ la
subvention totale de fonctionnement pour l'année financière
1981-1982. Montant de l'engagement: 113 050 $." Quelle est la nature des
activités de la Corporation Québec 1534-1984? (18 h 30)
M. Bérubé: C'est la corporation qui doit organiser
la venue des grands voiliers à Québec à l'occasion du
tricentenaire de la venue de Jacques-Cartier, si je comprends bien. Soustrayez
1534 de 1984 et vous saurez combien cela fait d'années.
M. Paradis: Pourquoi une subvention additionnelle?
M. Bérubé: Parce que l'entente que nous avons avec
eux, c'est que nous versons les subventions par tranches et c'est le solde de
la subvention prévue.
M. Paradis: C'était prévu dans la subvention
originale?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Laplante): Engagement 401, 402.
M. Polak: 401, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): 401, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un contrat négocié de
services pour agir à titre d'attachés commerciaux à
Edmonton et à Dallas, respectivement, pour une période de 15
mois. M. Paul Mallette, 49 692 $ et M. Joseph-Henry Lindsay, Texas, 53 325 $
US. Quelles sont les qualifications de ces messieurs? Est-ce qu'ils travaillent
à temps plein dans cette fonction ou juste à temps partiel?
M. Bérubé: C'est certainement à temps plein,
à mon avis.
M. Polak: Les deux? M. Bérubé: Oui. M.
Polak: D'accord.
Le Président (M. Laplante): D'accord? 402, 600, 601, 602,
603, 604, 605, 606.
M. Paradis: Excusez-moi, à 600... Le Président
(M. Laplante): 600.
M. Paradis: J'étais dans l'annexe. Le no d'enregistrement
1177.
Le Président (M. Laplante): D'accord. 600, M. le ministre,
dans l'annexe.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: La compagnie R.A. Lajoie Ltée de
Saint-Pie-de-Bagot, Québec...
M. Bérubé: Quel numéro?
M. Paradis: 1177, sur la dernière feuille dans le cahier
toujours.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Nature de l'entreprise: Fabriquant de machinerie
agricole (écureurs d'étable, monte-balles, épandeurs).
Achat de machinerie pour son usine de Saint-Pie. Montant de l'engagement: 1 450
000 $. Le nombre d'emplois créés serait de 24 sur une
période de 5 ans. Montant de la subvention: 139 300 $. Est-ce qu'on a
tenu compte du fait que cette compagnie avait déjà reçu
plusieurs subventions gouvernementales au cours des deux dernières
années?
M. Bérubé: II faudrait le demander à la
SDI.
M. Paradis: C'est déjà passé aux engagements
financiers. Cela avait été acquis, à un moment
donné, par un groupe ontarien, réacquis par des
Québécois et, chaque fois, le gouvernement avait financé
les transactions.
M. Bérubé: Je pense que la question qu'il faudrait
poser, c'est: Dans quelle mesure, dans ce cas-là, les subventions
antérieures ont-elles porté sur le projet en question? Si je
comprends bien, vous voulez savoir s'il y a eu d'autres subventions attenantes
au projet actuel?
M. Paradis: D'autres transactions et d'autres subventions. Je
suis certain que cette compagnie fabrique déjà des
écureurs d'étable, des monte-balles et des épandeurs.
M. Bérubé: Oui, je dois vous dire qu'on en a tenu
compte car la compagnie bénéficie soit directement, soit par le
biais d'une autre entreprise qui s'appelle Les Équipements Pluralis, qui
semble être associée à cette firme-là... Il y a donc
une série de subventions en cours qui ne sont pas encore
complètement versées.
M. Paradis: Est-ce que vous avez l'indication des montants des
subventions antérieures?
M. Bérubé: Oui. Les Équipements Pluralis ont
reçu 55 000 $, puis 2660 $; R.A. Lajoie a reçu 250 000 $, puis
175 000 $; J.A. Jutras Inc., 175 000 $; La Société de machinisme
agricole Agrimach, 132 000 $. Les Équipements Pluralis, 125 000 $; Les
Équipements Pluralis, 49 000 $ et Les Équipements Pluralis Inc.,
10 000 $. On les présente comme étant des aides reliées
à la présente société et qui sont
présentement en vigueur.
Le Président (M. Laplante): D'accord?
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Laplante): 11-600.
M. Paradis: 1190 dans le même article.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Paradis: "Le Village gaulois Inc., Hull. Nature de
l'entreprise: motel. Achat d'équipement et construction de cinq
nouvelles unités. Montant de l'emprunt: 1 025 000 $."
M. Bénibé: Si vous pouviez me donner le
numéro.
Le Président (M. Laplante): 1190, le dernier.
M. Paradis: 1190.
M. Bérubé: Certainement, on va trouver cela.
M. Paradis: Le nombre d'emplois créés pour l'achat
d'équipement et la construction de cinq nouvelles unités de motel
est de cinq.
M. Bérubé: Ouais. On m'indique ici que c'est
à temps partiel.
M. Paradis: À temps partiel?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 601, 602, 603. Je les avais appelés tout à
l'heure, y a-t-il des commentaires? Engagement 604.
Une voix: Non.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 605, 606, 607, 608, 609, 610, 611, 612, 613, 614, 615, 616,
617, 618, 619, 620, 621, 622, 623, 624, 625, 626.
M. Paradis: Engagement 623.
Le Président (M. Laplante): Engagement 623.
M. Paradis: "Subvention à Chaussures Gaby Ltée,
Montréal, dans le cadre du programme visant à stimuler
l'innovation dans l'industrie de la chaussure. Montant de l'engagement: 70 000
$." Est-ce que cette compagnie a reçu, dans l'année qui vient de
se terminer, d'autres subventions gouvernementales?
M. Bérubé: Je ne peux le dire. Il faut poser la
question.
M. Paradis: II faut le demander à la SDI parce qu'il me
semble que Gaby revient souvent.
Le Président (M. Laplante): Engagement 624.
Une voix: En 1981?
M. Paradis: C'est cela.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 624, 625, 626, 627. Subventions, décrets, 800.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Subvention aux Industries Couture Ltée,
Chicoutimi, dans le cadre du programme visant à favoriser l'expansion de
l'entreprise manufacturière innovatrice. Montant de l'engagement: 500
000 $. Fabrication de produits spécialisés en acier." Y a-t-il
d'autres détails là-dedans? Tout de même, c'est un montant
assez substantiel, 500 000 $. Le ministre a-t-il d'autres détails
à nous fournir?
M. Bérubé: Oui, il s'agit de mettre deux nouveaux
produits sur le marché, soit un scarificateur, pour la
préparation du sol aux fins de reboisement...
M. Polak: Oui. Est-ce que la compagnie investit elle-même
de l'argent là-dedans?
M. Bérubé: Oui, 83 000 $. M. Polak: Combien?
M. Bérubé: 83 000 $.
M. Polak: La compagnie a investi 83 000 $ et le gouvernement 500
000 $.
M. Bérubé: De ses liquidités, oui.
M. Polak: Y a-t-il quelque chose qui indique que ce produit
additionnel fonctionne?
M. Bérubé: Non, il s'agit d'un engagement à
verser une subvention.
Le Président "(M. Blais): Engagement 801. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la société du
Palais des congrès de Montréal représentant la
contribution au financement de cette société pour l'année
financière 1981-1982. Montant de l'engagement: 1 250 000 $." Est-ce que
cette subvention sert à la société du Palais des
congrès de Montréal à rémunérer ses
employés? Elle sert à financer quel genre d'activité?
M. Bérubé: Oui, c'est cela.
M. Paradis: Combien a-t-elle d'employés,
présentement?
M. Bérubé: II faudrait le demander. M. Paradis:
Combien d'employés?
Le Président (M. Blais): Engagements 802, 803, 804, 805,
806, 807, 808, 809, 810.
Justice
Justice, engagement 100. M. Paradis: Engagement 100.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrats négociés: "Contrat pour
l'achat de 50 000 mètres linéaires de tissus coton et polyester
pour la confection de chemises des agents de la Sûreté du
Québec. Fournisseur: Dominion Textile Inc., Montréal. Montant de
l'engagement: 85 000 $." Pourquoi a-t-on procédé par contrat
négocié?
M. Bérubé: La norme BNQ731-275, c'est un
"broadcloth" de coton intitulé Sûreté du Québec.
M. Polak: Question additionnelle. Je me rappelle qu'il n'y a pas
longtemps, on a eu exactement le même engagement. Combien de fois
changent-ils de chemises? Tout de même...
M. Bérubé: Je veux vous rappeler qu'ils sont 4000
agents à changer de chemises de temps en temps.
M. Polak: Combien de policiers ou d'agents de la
sûreté qui...
M. Bérubé: Vous changez de chemise combien de fois
par semaine, M. le député de Sainte-Anne?
M. Polak: Comme je vous ai dit, M. le Président, avec moi,
ça va mal.
M. Bérubé: Vous êtes mon guide.
M. Polak: C'est ça. Je représente les
démunis. On fait notre possible. On change combien de fois par semaine.
C'est difficile à dire. Cela peut varier. Disons que je n'ai pas les
moyens. J'aimerais savoir combien il y a d'agents de la Sûreté du
Québec, 4000?
Le Président (M. Blais): Engagement 200.
M. Paradis: Y a-t-il des normes relativement aux chemises?
M. Bérubé: Oui. Dans les conventions, on
prévoit l'habillement et le nombre de chemises qu'ils ont besoin.
M. Paradis: Une fois que vous achetez ces mètres
linéaires de tissu, vous donnez un autre contrat pour les faire
fabriquer?
Le Président (M. Blais): Engagement 200. Justice, 400.
M. Paradis: Engagement 200, Justice.
Le Président (M. Blais): 200, Justice, il y en a
plusieurs, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Renouvellement du
contrat pour la location d'un système de communications
radiotéléphoniques, pour une période de deux ans.
Fournisseur: Québec Téléphone, Rimouski. Montant de
l'engagement: 1 922 500 $." À qui servent ces communications
radiotéléphoniques?
M. Bérubé: À la Sûreté du
Québec.
M. Paradis: À la Sûreté du Québec,
exclusivement?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Blais): Engagement 400? 800?
M. Paradis: Contrat négocié. Le Président
(M. Blais): 400?
M. Paradis: "Renouvellement du contrat de services pour agir
à titre d'instructeur en manoeuvres policières pour la formation
de base à l'Institut de police du Québec, Nicolet, pour une
période d'un an. Fournisseur: M. Marcel Denis, Nicolet. Montant de
l'engagement: 25 500 $." Il s'agit du renouvellement d'un contrat. Tout
d'abord, de quelle façon avait-on contacté M. Denis pour
l'engager? Quel est son pourcentage d'augmentation, étant donné
qu'il s'agit d'un renouvellement de contrat?
M. Bérubé: On va demander. Ce seraient,
évidemment, les taux d'augmentation horaires. Cela va?
M. Paradis: Est-ce qu'il s'agit d'un emploi à temps
plein?
M. Bérubé: II faudrait quand même le demander
pour être sûr.
M. Paradis: Dans la négative...
M. Bérubé: C'est un contrat d'un an, mais il
faudrait voir s'il est engagé pour un nombre d'heures équivalant
à une semaine complète?
M. Paradis: S'il ne s'agit pas d'un contrat à temps plein,
quel est le nombre d'heures par semaine, par mois ou par année?
M. Bérubé: Exactement.
Le Président (M. Laplante): Engagement 400? 800?
M. Paradis: 800. "Contrats négociés. Contrat pour
l'achat de 2270 pneus pour les besoins de la Sûreté du
Québec. Fournisseur: Firestone Canada Inc. Montant de l'engagement: 160
000 $." Pourquoi a-t-on procédé par contrat
négocié?
M. Bérubé: Je pense qu'il n'y a qu'un seul
fabricant de pneus au Québec.
M. Paradis: Pierre L'Allier à Saint-Jean ne serait pas
content d'apprendre ça.
M. Polak: On est allé au cocktail de l'industrie du
caoutchouc ici au Québec. C'est là? (18 h 45)
M. Bérubé: On me dit que l'on procède par
soumissions publiques dans le cadre d'une commande ouverte. Or, la
quantité de pneus dans le cadre de cette commande ouverte ayant
été dépassée, en fait, la Sûreté du
Québec se retrouve depuis 22 jours sans fournisseur attitré.
J'imagine que la procédure en place pour renouveler le fournisseur de la
sûreté, le contrat étant arrivé à
échéance, n'a pas permis la sélection d'un nouveau
fournisseur et, à l'heure actuelle, on continue donc avec le même
fournisseur.
M. Paradis: C'est l'ancien fournisseur? M.
Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'il vend ses pneus au même prix?
M. Bérubé: II faudrait demander au ministère
la différence entre le prix moyen payé maintenant et...
Le Président (M. Laplante): Cela va?
M. Paradis: Pour bien comprendre, on est en dérogation, si
je comprends bien la réponse du ministre, on est en dérogation.
On parle de 2270 pneus pour un montant de 160 000 $, il ne s'agit pas d'une
dérogation pour pallier à l'urgence, il s'agit d'une
dérogation pour une commande substantielle.
M. Bérubé: Oui, en fait, le ministère se
retrouvait déjà dans l'obligation de prévoir le changement
des pneus d'hiver aux pneus d'été et ne pouvait pas retarder la
commande, il n'avait pas de nouveau fournisseur attitré à la
Sûreté du Québec, alors, il demande de maintenir le
même fournisseur pour...
M. Paradis: Qu'est-ce qui justifie qu'on n'ait pas pu
prévoir que l'hiver s'en venait?
M. Bérubé: La Sûreté du Québec
souligne qu'elle économise près de 7534 $ par rapport au taux qui
avait été établi dans la commande initiale 500-291. Donc,
il faut tirer la conclusion que la Sûreté du Québec
économise 7534 $ sur 160 000 $.
M. Paradis: Ce que j'ai de la difficulté à
comprendre, c'est qu'il s'agit d'un achat, j'imagine, que l'on doit faire assez
fréquemment, c'est un achat massif, parce que si on divise le nombre de
pneus par quatre...
M. Bérubé: C'est une diminution de 5% par rapport
au taux antérieur de l'achat.
M. Paradis: Vous voulez dire que...
M. Bérubé: Vous avez posé la question
tantôt, quelle était la différence de prix? C'est de 5%
moins cher.
M. Paradis: C'est de 5% moins cher, mais est-ce qu'on est
allé revérifier le marché ou si des gens qui ont des
contrats avec le gouvernement n'ont qu'à dire: On fait une baisse de
prix de 5% et on garde le contrat?
M. Bérubé: Non, normalement, le service des achats
devrait aller en soumissions à nouveau, pour une nouvelle commande.
Comme, cependant, le temps manquait à cause des délais, on a
demandé tout simplement d'ajouter à la présente
commande.
M. Blais: C'est une imprévision impardonnable de la part
de la police.
M. Paradis: J'ai de la misère à concevoir, M. le
président du Conseil du trésor, que les gens de la
Sûreté du Québec ou du ministère de la Justice
responsables de ces achats, qui sont habitués à prévoir
-j'imagine qu'ils ne changent pas ces pneus une fois tous les cinq ans - ces
achats-là, arrivent au Conseil du trésor et disent: On a une
urgence, on n'a pas prévu cela. Est-ce qu'il y a eu un changement de
personnel? Qu'est-ce qui justifie cela?
M. Bérubé: On peut demander les raisons pour
lesquelles le ministère de la Justice n'a pas fait renouveler la
commande plus vite.
M. Blais: Je veux bien croire que ce n'est pas lumineux, mais un
policier, ce n'est pas une lumière.
M. Paradis: On devrait envoyer cela sur
Telbec à tous les agents de la Sûreté du
Québec et aux policiers municipaux.
M. Vaugeois: Est-ce que c'est enregistré, M. le
Président?
M. Blais: Oui, c'est enregistré.
M. Vaugeois: Si tu avais autant de points de
démérite de perdus que moi, tu serais plus prudent.
Le Président (M. Laplante): Avec toutes les
réponses, nous n'allons pas procéder plutôt au
renouvellement...
M. Paradis: Je n'ai pas la réponse essentielle.
M. Bérubé: II n'y a pas d'abus parce que cela
représente juste un demi-pneu par policier.
M. Paradis: Qu'est-ce qui explique que la Sûreté du
Québec se soit retrouvée en état d'urgence pour l'achat de
pneus?
M. Bérubé: C'est l'installation des
balançoires d'été, ça prend beaucoup de pneus.
Le Président (M. Laplante): D'accord, Loisir, Chasse et
Pêche.
M. Bérubé: II faut demander au ministère la
raison du délai à entamer les procédures de renouvellement
de la commande.
Loisir, Chasse et Pêche
Le Président (M. Laplante): Loisir, Chasse et Pêche,
100, 200.
M. Bérubé: Notez bien qu'il y a une
réduction de 5% dans le prix des pneus.
Le Président (M. Laplante): 200, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention au Musée québécois
de la Chasse Inc., Waterloo, comté de Shefford, à titre d'aide
financière pour fins d'implantation d'un musée
québécois de la chasse; le montant de l'engagement est de 50 000
$; le coût du projet est de 333 000 $." D'où proviennent les
autres sources de financement? 200, Loisir, Chasse et Pêche.
M. Bérubé: II y a une subvention de 9910 $ du
gouvernement fédéral dans un projet d'emploi étudiant;
l'équipe Katimavik fournit 48 000 $ en personnel; la fondation du 15e
National Sportsmen Fund fournit 10 000 $ représentant la première
tranche d'une contribution possible de 100 000 $; la ville de Waterloo fournit
un terrain gratuitement, 260 acres de terrain, et le ministère de la
Justice fournit deux bâtisses du centre de réhabilitation de
Waterloo; le ministère des Affaires culturelles a fourni les services
d'un architecte pour les travaux de construction et d'aménagement, et
ces 50 000 $ sont donc le solde nécessaire.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut avoir la date d'incorporation et le
nom des...
M. Bérubé: Ah non! Il y a également la
formation d'un bureau des gouverneurs et chacun des membres du bureau des
gouverneurs fourni 1000 $.
M. Paradis: C'est bien cela. Est-ce qu'on peut avoir la date
d'incorporation et la liste des administrateurs ou gouverneurs, selon...
M. Bérubé: Certainement, cela va nous faire
plaisir.
Le Président (M. Laplante): D'accord? 400.
M. Paradis: 400, contrats négociés: "Renouvellement
du contrat de services pour agir à titre de consultant en matière
de faune, pour une période d'un an; le fournisseur est Henri Poupart; le
montant de l'engagement: 45 250 $." Est-ce qu'on pourrait avoir le curriculum
vitae de M. Poupart?
M. Bérubé: On va vous fournir cela avec
plaisir.
M. Paradis: Et, étant donné qu'il s'agit d'un
renouvellement de contrat, quel est le pourcentage d'augmentation?
Une voix: 5 et 6.
Le Président (M. Laplante): 600.
M. Paradis: 600: "Contrat pour travaux de reconstruction d'une
partie du réseau électrique actuel en vue de la construction de
bâtiments résidentiels à Port Menier, île
d'Anticosti; l'entrepreneur est Hydro-Québec, Québec; le montant
de l'engagement est de 48 385 $." Pourquoi retrouve-t-on un tel engagement au
niveau de Loisir, Chasse et Pêche?
M. Bérubé: Parce que c'est le ministère qui
gère l'île d'Anticosti.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 601, 602, 603, 604, 605, 606, 607, 608, 609.
M. Paradis: 609: "Contrat de services pour la réalisation
d'un sondage téléphonique auprès d'un échantillon
de la population québécoise afin de connaître leurs
habitudes de pratique à certaines activités de loisirs; le
fournisseur choisi est l'Institut québécois d'opinion publique;
le montant de l'engagement est de 39 455 $."
À 610, il s'agit d'un "contrat de services pour la
réalisation d'un sondage téléphonique concernant
l'utilisation récréative de l'eau des populations de
l'agglomération de Montréal"; le fournisseur choisi est le
même pour un montant de 36 633 $. Est-ce que, dans chacun de ces deux cas
où on a retenu cette firme par le biais d'un comité de
sélection, les membres du comité de sélection
étaient les mêmes?
M. Bérubé: Nous ne les avons pas, il faut les
demander.
M. Paradis: Dans le cas de 609 et 610. M.
Bérubé: Dans les deux cas.
M. Polak: À 609, j'ai une question additionnelle. On parle
de certaines activités de loisir, est-ce que cela veut dire "loisir en
dehors des domiciles"?
M. Blais: La télévision est un loisir.
Le Président (M. Laplante): 611? 612? 613? 614?
M. Polak: Pas trop vite, on n'a pas commencé...
Le Président (M. Laplante): 615? 616? 617? 618? 619? Je
sens qu'il y en a un qui s'en vient. 620? 621? 622?
M. Paradis: 622. "Soumissions sur invitation. Contrat pour
travaux d'aménagement extérieur et plantation à la cale
sèche de Tadoussac. Seul soumissionnaire: Gabriel Savard, Enr.,
Chicoutimi. Montant de l'engagement: 28 447 $." On avait demandé onze
soumissions. Étant donné qu'il y a un seul soumissionnaire,
est-ce qu'on avait des estimations au ministère?
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions? 623?
M. Paradis: À 623. "Contrat pour travaux de construction
d'un terrain de stationnement de 50 places au terrain de golf du parc du Mont
Sainte-Anne. Plus bas soumissionnaire: Ladufo Inc. Montant de l'engagement: 28
950 $." Est-ce qu'on avait vraiment des besoins de stationnement près du
golf du Mont Sainte-Anne?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Qu'est-ce qui justifie ces stationnements
additionnels?
M. Bérubé: La présence de golfeurs.
M. Paradis: La présence de golfeurs. Est-ce qu'il y en
avait des golfeurs l'an passé?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Où stationnaient-ils?
M. Bérubé: Pas à cet endroit.
M. Paradis: Ce que je veux dire, M. le ministre, c'est qu'on
dépense tout près de 30 000 $ pour construire 50 places de
stationnement.
M. Bérubé: On me dit qu'on a construit le
condominium sur les stationnements.
M. Paradis: D'accord, cela va. C'est mieux comme
réponse.
Le Président (M. Laplante): 624? 625? 626?
M. Bérubé: Je ne peux pas vous donner plus de
renseignements que je n'en ai moi-même.
Le Président (M. Laplante): 627? 628?
M. Bérubé: Vous n'avez rien sur les cages à
ours?
Le Président (M. Laplante): 800?
M. Bérubé: Je croyais que les cages à ours
vous auraient intéressé, mais c'est scandaleux?
M. Paradis: Je les ai vues.
Le Président (M. Laplante): 800?
M. Polak: On commence avec l'article du Devoir.
M. Paradis: À 800. "Subvention additionnelle au
Comité organisateur de la fête nationale du Québec pour
porter à 4 077 370 $ la subvention totale de fonctionnement pour
l'année financière 1981-1982. Montant de l'engagement: 752 370
$." À quoi servent exactement ces 752 370 $?
M. Bérubé: À payer les factures
impayées de l'année dernière.
M. Paradis: Est-ce qu'on paie toutes les factures impayées
de l'année dernière?
M. Bérubé: À ma connaissance, possiblement
non.
M. Paradis: Combien de factures?
M. Bérubé: À ma connaissance, c'était
le maximum que l'on pouvait prendre à même les crédits
disponibles.
M. Paradis: Qu'est-ce qui arrive avec les factures
impayées?
M. Bérubé: Elles vont être payées dans
le cadre de la subvention de l'année suivante.
M. Paradis: Attendez un peu? M. Bérubé: S'il
en reste.
M. Paradis: Si vous dites qu'elles vont être payées
dans le cadre de la subvention de l'année suivante s'il en reste, le
montant de la subvention de l'année suivante n'a pas été
versé au comité organisateur de la fête nationale du
Québec. Je pense que c'est un fait public. Il a été
versé au Comité des festivals populaires. À ce moment, on
parle...
M. Bérubé: Oui, mais c'est retranché du
montant à être versé à la société
nationale... En d'autres termes, le montant actuel de 752 000 $ est
retranché du montant prévu aux crédits pour la subvention
de l'année prochaine pour la société.
M. Paradis: Oui, je comprends cette partie de la
comptabilité du Conseil du trésor. Vous me dites que ces 752 000
$ ne sont pas suffisants pour couvrir... (19 heures)
M. Bérubé: Non, je ne vous dis pas qu'ils sont
suffisants, il n'est pas dit que cela couvre toutes... Votre question
était: Est-ce que...
M. Paradis: ... cela couvre toutes les factures?
M. Bérubé: ... cela couvre toutes les factures? Je
vous dis que cela ne couvre pas nécessairement toutes les factures et
que, s'il reste des factures, ces montants devront être pris à
même les crédits de l'année prochaine, c'est-à-dire
les crédits de cette année depuis mars.
M. Paradis: D'accord, ils ne seront pas pris dans la subvention
qui a été versée aux organisateurs de la fête
nationale ou au comité des festivals populaires qui a organisé la
fête nationale cette année.
M. Bérubé: Non, c'est-à-dire que le montant
qui a été versé à la Société des
festivals cette année, c'est la différence entre les montants
prévus aux crédits...
M. Paradis: C'est cela.
M. Bérubé: ... et les factures qu'il reste à
payer et ces 752 000 $.
M. Paradis: En date du 14 décembre 1981, il y a un CT
général qui porte le numéro 136832 et qui, à son
deuxième paragraphe, stipule ce qui suit: D'autre part, le gouvernement
a donné l'assurance aux fournisseurs de biens et services et aux divers
intervenants à qui des sommes sont dues dans le cadre de la fête
nationale de 1981 qu'ils seraient remboursés (sous réserve des
vérifications appropriées).
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Le comité organisateur établit à
900 000 $ le montant minimal requis pour assumer ses obligations et maintenir
son fonctionnement...
M. Bérubé: Exactement.
M. Paradis: ... pour l'essentiel.
M. Bérubé: Exactement.
M. Paradis: Vous me dites que c'est exact et on a un CT que vous
avez adopté ou approuvé, au montant de 752 000 $...
M. Bérubé: Un décret.
M. Paradis: ... un décret, alors que vous saviez que les
besoins s'établissaient à 900 000 $. Voulez-vous me dire que les
gens qui avaient fourni n'ont pas encore été payés?
M. Bérubé: II peut y avoir encore une
différence par rapport aux 900 000 $, mais c'est sujet à
vérification.
M. Paradis: Des factures.
M. Bérubé: II est possible peut-être pas
maintenant, mais au moment où ce décret a été
approuvé, qu'il y ait eu encore, après le paiement des 752 000 $
de subvention, des factures valides impayées. Oui, c'est possible.
M. Paradis: À ce moment-là, ce que vous me dites,
c'est que le gouvernement s'engage, après vérification, à
payer les factures valides à même les crédits du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, mais que cela
fait partie d'une autre enveloppe budgétaire que celle qui a
été octroyée à la Société des
festivals populaires
pour organiser les fêtes de cette année?
M. Bérubé: C'est cela, parce que la subvention qui
a été versée à la société pour
l'organisation des fêtes de cette année tenait compte des factures
encore à payer et soustrayait de la subvention à être
accordée les montants de la facture. En d'autres termes, au...
M. Paradis: Ce n'est plus 752 370 $ que vous avez soustraits
cette année, c'est, grosso modo, 900 000 $?
M. Bérubé: C'est cela, 900 000 $ si effectivement,
après vérification, le chiffre exact est de 900 000 $.
M. Paradis: Cela arrive à 900 000 $. M. Polak: Une
question additionnelle.
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur.
M. Polak: J'ai lu un article de journal où on donnait des
commentaires sur...
M. Bérubé: Si le député de
Sainte-Anne était blond, frisé comme il est, il aurait l'air d'un
beau petit Saint-Jean-Baptiste.
M. Polak: Oui, mais je ne suis pas...
M. Paradis: II y aurait un concours, parce que le
député de Terrebonne pourrait être pressenti aussi.
M. Bérubé: Effectivement, il pourrait y avoir un
concours au comité des engagements financiers entre le
député de Terrebonne et le député de Sainte-Anne.
On me dit qu'il faudrait passer par Rosalie pour la sélection.
M. Polak: Le gouvernement a-t-il l'intention de se faire
rembourser chaque fois qu'il y a des détournements de fonds? On a tout
de même eu des subventions de 4 000 000 $. Apparemment, des choses qui se
sont passées sont presque équivalentes à...
M. Blais: Question de règlement, M. le
Président.
M. Bérubé: Je pense qu'il s'agit là d'une
matière possiblement...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Terrebonne. Une minute!
M. Blais: Je n'aime pas du tout la façon dont vous posez
votre question. Ne parlez donc pas de détournements de fonds tant que
les choses ne sont pas arrivées au ministère de la Justice et que
des accusations ont été portées. Cela fait 50 fois qu'on
vous le dit. Vous êtes un avocat. Pourquoi ne surveillez-vous pas vos
paroles?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, le rapport est public
maintenant.
M. Blais: Oui et cela va au ministère de la Justice.
M. Polak: L'avez-vous lu? M. Blais: Oui, je l'ai lu.
M. Polak: II peut y avoir une poursuite criminelle et une
poursuite civile en même temps.
M. Blais: Attendez.
M. Polak: Rien n'empêche cela. Tout ce que je veux dire,
c'est que, si on a déboursé 4 000 000 $, si une partie de cet
argent peut être recouvrée de ceux qui ont peut-être commis
des actes malhonnêtes ou des détournements de fonds...
M. Blais: Cela n'a rien à voir avec l'engagement
financier.
M. Polak: On parle d'argent de la bourse publique. Au lieu de
faire financer cela par la population, on pourrait recouvrer ce qu'on peut.
M. Bérubé: M. le Président, le ministre
responsable, c'est le ministre de la Justice. Celui-ci, à la suite de
l'information qui lui aura été fournie dans le cadre des
enquêtes, décidera des mesures judiciaires à prendre s'il y
a lieu.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, pour en revenir à nos
chiffres, M. le président du Conseil du trésor, le rapport du
Vérificateur général indique qu'en plus de la subvention
de 3 300 000 $ que le Comité organisateur des fêtes nationales
avait reçue en mars l'année dernière, il a reçu une
subvention supplémentaire de 752 370 $ qui fait l'objet de cet
engagement financier.
M. Bérubé: C'est bien cela.
M. Paradis: Le rapport indique également qu'il reste des
dettes...
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: ... de l'ordre de 710 000 $.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Là, on parle de chiffres; on parlait de 900
000 $, mais on disait: sous réserve de vérifications
appropriées; le Vérificateur général nous dit qu'il
en reste pour 710 000 $. Ce que vous me dites, c'est que ces dettes, une fois
qu'elles ont été vérifiées, que le
vérificateur les a vérifiées, vont être
payées cette année à même le budget du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Bérubé: À même les crédits
prévus pour la fête de la Saint-Jean.
M. Paradis: Écoutez! Lorsque vous dites à
même les crédits prévus, je veux que l'on se comprenne bien
parce que cet engagement financier était en faveur du Comité
organisateur de la fête nationale du Québec. Cette année,
c'est en faveur du comité des festivals populaires qui a
déjà reçu son argent. Le Vérificateur
général nous dit que les 752 000 $ pour couvrir les dettes
n'étaient pas suffisants, qu'il reste 710 000 $ à payer. Est-ce
que je comprends bien lorsque vous me dites qu'on va retrancher ça
quelque part de la fête nationale de cette année, ces 710 000 $
additionnels?
M. Bérubé: Non, pas dans la subvention qui est
accordée aux organismes.
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: Mais on va le retrancher aux
crédits du ministère prévus pour les fêtes de la
Saint-Jean.
M. Paradis: Pour les crédits 1982-1983? M.
Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'on va faire la même chose avec le
déficit de cette année?
M. Bérubé: Le déficit de cette année;
là, vous prétendez qu'il y a un déficit, je l'ignore.
M. Paradis: N'y a-t-il pas un déficit de 300 000 $ cette
année, vous n'êtes pas au courant?
M. Bérubé: Personnellement, je pense qu'il faudrait
que vous adressiez vos questions au ministre responsable, c'est hors du mandat
de la présente commission.
M. Paradis: D'accord. Ce qui m'intéresse comme mandat de
la commission, M. le président du Conseil du trésor, c'est qu'on
a 752 000 $, ce qui porte à 4 077 370 $ la subvention totale de
fonctionnement pour l'année financière 1981-1982.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Ce qui m'inquiète, c'est le montant de 710 000
$ qui reste. Ce qui m'inquiète, c'est que...
M. Bérubé: Qui ne fait pas partie du présent
engagement? C'est cela?
M. Paradis: Oui et non parce que, si vous regardez votre CT
général, on parlait d'un besoin de 900 000 $. Vous avez
décidé, étant donné les circonstances, je pense,
d'accorder 752 370 $; c'est cela? La demande était pour 900 000 $.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Maintenant, on disait: sous réserve de
vérifications appropriées; le Vérificateur
général, à la suite d'un mandat qui lui a
été confié par le gouvernement, a effectué ces
vérifications appropriées et il nous déclare qu'il reste
des dettes pour 710 000 $.
M. Bérubé: C'est cela, si c'est la
réalité, je prends votre parole.
M. Paradis: D'accord. Les crédits de cette année
pour la fête nationale, comme vous le savez, ont été
engagés et ont été dépensés, la fête
nationale a eu lieu.
M. Bérubé: On ne peut pas vous dire encore que les
crédits de cette année ont été entièrement
engagés.
M. Paradis: Vous ne savez pas combien ont été
engagés cette année et le reste?
M. Bérubé: Ah! Si je faisais faire la recherche,
oui, je le saurais, mais, comme il ne s'agit pas de l'engagement actuel, je ne
ferai pas faire la recherche.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
vous comprendrez que ce n'est surtout pas la faute de l'Opposition, c'est qu'il
y a une interrelation, à cause du libellé même du CT, entre
la fête de l'année passée et les montants qui sont pris
dans les budgets.
M. Bérubé: Non, absolument pas. M. Paradis:
II n'y en a pas.
M. Bérubé: Non, le décret fait simplement
dire que les 752 370 $ doivent être soustraits de la subvention à
être accordée en 1982-1983, c'est-à-dire doivent être
pris à même les crédits de 1982-1983 et
devraient être soustraits des crédits de 1982-1983.
M. Paradis: Donc...
M. Bérubé: Donc, on exige que le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche gèle 752 370 $ de ses
crédits pour la fête de la Saint-Jean cette année.
M. Paradis: D'accord. On dit également que le gouvernement
a donné l'assurance aux fournisseurs de biens et de services...
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: ... et aux divers intervenants à qui des
sommes sont dues dans le cadre de la fête nationale 1981, qu'ils seraient
remboursés et là, comme vous l'avez très bien
indiqué, entre parenthèses, sous réserve des
vérifications appropriées. Ces vérifications
appropriées ont été effectuées par le
Vérificateur général du Québec. Le
Vérificateur général du Québec, dans un rapport qui
a été rendu public dernièrement, nous indique que ce
n'était pas 900 000 $ le montant auquel l'établissait le
comité organisateur, mais il s'agissait, en plus des 752 370 $ qu'on a
ici, d'une somme de 710 000 $.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: À ce moment, il y a un lien direct, vous en
conviendrez, qui va être prévu, le gouvernement en a donné
l'assurance... l'assurance du gouvernement, je sais que ce n'est pas dans tous
les cas que le gouvernement respecte ses contrats, ses signatures ou ses
assurances.
M. Bérubé: Toujours, on respecte toujours nos
contrats, nos engagements, nos signatures.
M. Paradis: Dans ce cas, est-ce qu'une demande a
été faite d'autoriser à partir du fonds de
suppléance d'autres fonds pour payer ce déficit de 710 000 $?
M. Bérubé: Ah, cela, vous le saurez quand on
arrivera aux engagements financiers du mois en question.
M. Paradis: C'est parce que là, vous continuez à
prétendre, M. le ministre, malgré le libellé du CT... et
j'en demeure au libellé du CT qui dit que des fournisseurs de biens et
services et les divers intervenants vont être payés. Qu'on leur
paie...
M. Bérubé: Est-ce que c'est marqué cela?
M. Paradis: C'est marqué dans le CT 136832, au
deuxième paragraphe. Je peux le relire si vous doutez encore. Vous
donnez cette assurance. Vous dites que le comité organisateur
évalue à cette époque à 900 000 $ le déficit
total. Vous dites: On va les payer à même...
M. Bérubé: On va les payer.
M. Paradis: On va les payer à même les fonds de ce
CT, 752 370 $ et on vérifiera les pièces et tout le monde va
être payé après les vérifications.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Le Vérificateur général effectue
les vérifications et nous apprend qu'il reste encore 710 000 $. Vous me
dites: On va les payer.
M. Bérubé: On va les payer à la suite des
décisions du Conseil du trésor.
M. Paradis: Je veux savoir, étant donné que
l'argent pour les fêtes nationales de 1982, c'est un fait public, connu.
Les fêtes ont eu lieu avec un budget diminué substantiellement si
on le compare à celui de l'an dernier. On peut donc prévoir qu'il
ne restera pas 710 000 $. À quel endroit allez-vous chercher l'argent
pour assumer le reste de ces dettes?
M. Bérubé: Dans les crédits du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, au chapitre du programme de subventions.
M. Paradis: D'accord. Là, vous me dites, programme de
subventions, mais vous ne dites pas nécessairement, au chapitre des
sommes qui étaient déjà prévues pour l'organisation
de la fête nationale de 1982.
M. Bérubé: Qui ont déjà
été promises, c'est cela que vous voulez dire?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Non. Pas à l'intérieur des
sommes déjà promises pour l'organisation des fêtes.
M. Paradis: Vous allez les chercher... M.
Bérubé: Dans le reste des crédits.
M. Paradis: Dans le reste des crédits du ministère
dans d'autres programmes.
M. Bérubé: Oui, ou ce peut être un recours au
fonds de suppléance, s'il n'y a pas de crédits disponibles.
M. Paradis: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, le Revenu.
Engagement 200.
Transports
Les Transports, 200, 201. Engagement 200, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention au groupe de mécaniciens d'Air
Canada pour les aider à continuer des procédures judiciaires
contre la société Air Canada en vue d'obtenir la reconnaissance
officielle du français comme langue de travail dans ses ateliers.
Montant de l'engagement: 50 000 $. Imputation budgétaire: 25 000 $ en
1981-1982 et 25 000 $ en 1982-1983. S'agit-il de la première subvention
de ce genre à ce groupe particulier?
M. Bérubé: Non. Ce n'est pas la première
subvention. Je pense qu'il est important de souligner le problème qui se
pose. Vous n'êtes pas sans savoir que la société Air Canada
est une société qui appartient aux citoyens canadiens. Vous
n'êtes pas sans savoir que les Québécois francophones qui
travaillent à Montréal pour la société Air Canada
ne peuvent pas travailler dans leur langue. Donc... (19 h 15)
M. Paradis: Si vous me permettez une observation
là-dessus, j'ai eu l'occasion de siéger à une commission
appelée question avec débat un vendredi matin, avec le ministre
des Transports, sur la société Québecair,
société dans laquelle on a des actions comme
Québécois. Le gouvernement a acheté toute une série
d'actions privilégiées et on s'est rendu compte, à ce
moment-là, que même à Québecair il y avait des
manuels d'opération qu'Air Canada avait déjà traduits en
français et que Québecair n'avait pas traduits.
M. Bérubé: Ce n'est pas impossible. Si,
effectivement il y a des mesures à prendre dans le cas de
Québecair, vous avez raison, il faudrait sans doute que l'Office de la
langue française effectue des pressions auprès de
Québecair. Vous avez parfaitement raison de souligner ce
point-là, mais, néanmoins, nous en venons au corps du
délit, au "delectus corpus", comme vous le dites. J'ignore, enfin, dans
ces langues...
M. Polak: Corpus delecti. M. Bérubé: Corpus
delecti.
M. Polak: Je remarque que vous êtes ingénieur
vraiment de plus en plus.
M. Bérubé: Oui, effectivement. Et j'en tire droit,
d'ailleurs, comme le député de
Pontiac.
M. Polak: Ne cherchez pas d'appui, M. le Président.
M. Bérubé: Si le député de Pontiac,
évidemment, veut sortir de son profond sommeil où le plongent les
turpitudes de ses collègues.
M. Paradis: Je vous ferai remarquer qu'il dormait pendant que
vous parliez.
M. Polak: Oui.
Une voix: Deux à un.
M. Paradis: C'est vrai que vous êtes un de ses
collègues de...
M. Bérubé: Alors, M. le Président, on n'a
pas terminé cet engagement financier et, comme vous n'êtes pas
sans le savoir, il y a une espèce d'individu - je crois qu'il s'appelle
Serge Joyal - qui a également entrepris des procédures
judiciaires pour faire reconnaître...
M. Paradis: Non, ce sont les Gens de l'air. Serge Joyal n'a pas
entrepris de procédures judiciaires.
M. Bérubé: Non, le codemandeur Serge Joyal avait
soutenu les mécaniciens en première instance et s'est
désisté - on peut se demander pourquoi, d'ailleurs - de
façon bizarre. S'agit-il d'une diminution de son sentiment de
l'injustice vis-à-vis des francophones? Je l'ignore complètement.
On ne pourra pas vraiment poser de jugement comme tel, mais je pense que la
postérité le jugera un jour. Donc, un individu du nom de Serge
Joyal s'est désisté et il s'agit de continuer ces
démarches juridiques pour permettre à des Québécois
francophones travaillant à la Société Québecair de
voir leurs droits de citoyens canadiens francophones pleinement
respectés. Vous n'êtes pas sans savoir...
M. Paradis: En même temps que vous le faites pour ceux qui
travaillent à Québecair, est-ce que vous pourriez le faire pour
ceux qui travaillent à Air Canada?
M. Bérubé: Si les employés de
Québecair ont des problèmes, je pense qu'ils n'auront aucune
difficulté à faire reconnaître leurs droits et, par
conséquent, M. le Président, on se retrouve donc dans une
situation typique, où une société d'État qui
devrait appartenir à des Québécois n'a même pas la
décence de faire en sorte que des citoyens québécois qui y
travaillent puissent travailler dans leur langue. Je vois que le
député de Sainte-Anne s'intéresse fort peu à
ces questions et que cela ne le dérange absolument pas de
savoir...
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
M. Bérubé: ... qu'il y a des francophones
incapables de travailler dans leur langue dans une société
d'État fédérale au Québec.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Le ministre tire une conclusion. Il dit: Je vois que le
député de Sainte-Anne ne s'intéresse aucunement à
cette affaire. En fait, M. le Président, je suis complètement
d'accord avec cette subvention. Je trouve que c'est une très bonne
idée; quant à moi, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Laplante): Engagement 201. Transports.
300, 301, 400, 401, 402, 403, 404, 405.
M. Paradis: 405.
Le Président (M. Laplante): Oui, j'y ai pensé.
M. Paradis: Contrat pour la réalisation, excusez.
"Supplément pour porter à 7 119 141,61 $ le coût des
travaux de construction des infrastructures portuaires de la traverse
routière du Saguenay, sur la route 138, dans les municipalités de
Saint-Firmin sud et de Tadoussac village, comtés de Charlevoix et de
Saguenay. Montant de l'engagement: 1 098 141,61 $." Qu'est-ce qui justifie le
supplément?
M. Bérubé: Je m'excuse, M. le Président,
j'étais distrait.
Le Président (M. Laplante): Sur le supplément,
à l'article 405, qui porte à 1 098 000 $; justification, c'est
cela?
M. Bérubé: Ah, bon! Voilà. En mars 1978, le
Conseil du trésor a autorisé l'engagement de la firme Miron et
Frères pour effectuer des réfections aux infrastructures
portuaires de la traverse du Saguenay. Le montant autorisé, à
l'époque, était de 4 880 000 $. Toutefois, la firme Miron a
abandonné le chantier après avoir réalisé des
travaux pour un montant de 547 423,89 $. Subséquemment, le
ministère des Transports a été obligé de
procéder à un nouvel appel d'offres, à la suite du retrait
de cette firme. Cinq soumissions ont été faites et le plus bas
soumissionnaire retenu était les Constructions du Saint-Laurent.
L'engagement approuvé le 28 août 1979 était alors de 6 021
000 $. Le ministère de la Justice justifie le supplément...
Excusez, parce que je sais que le ministère de la Justice est
impliqué dans des poursuites potentielles; donc, ce n'est pas le
ministère de la Justice poursuivant encore Miron. D'une part, le
ministère explique qu'il y a des variations de quantité; des
activités prévues au plan ont été
exécutées partiellement ou annulées et d'autres ont pu
engendrer plus de travail; donc, on a augmenté les volumes, la
quantité de travail de 728 000 $. Ah: Une réduction, excusez-moi.
La variation... Je vais le lire plus lentement.
Il s'agit d'un ensemble de décisions qui ont tantôt accru,
tantôt diminué les quantités de travail requises, pour un
effet net de moins 728 000 $. Il y a eu, cependant, des travaux non
prévus aux plans et devis, qui incluent une protection additionnelle du
chantier, 13 000 $; certaines modifications aux vieux quais requises pour
recevoir les nouveaux traversiers, modifications requises à la suite du
retard apporté à l'exécution des travaux principaux, 103
000 $; en d'autres termes, les navires ayant été livrés et
les quais n'étant pas prêts, il a fallu modifier les vieux quais
pour pouvoir accepter les traversiers; il y a eu également des
modifications au système de défense; à la demande de la
Société des traversiers, on a dû y apporter des
modifications, 138 000 $; on a remplacé la fondation en pieux par une
fondation de béton massif dans le but d'accélérer les
travaux, ce qui représente 634 000 $; on a nettoyé la tablette du
quai, siphonage des trous de pieux et perte de temps, le tout causé par
la présence d'une importante épaisseur de roc lâche,
résultat d'un dynamitage trop profond exécuté par la firme
Miron, ce qui a coûté 363 768 $; les travaux
supplémentaires pour la fondation du massif à cause d'une
mauvaise évaluation de la profondeur du roc aux plans et devis, ce qui a
coûté 427 566 $; on a enlevé les vieux pieux, 55 000 $; il
y a également du coulis supplémentaire à cause de la
fissuration du roc plus importante que prévue aux plans et devis, 160
000 $; divers travaux non prévus pour 109 000 $ et des réserves
pour articles en négociation, 200 000 $. Voilà le détail
qui vous donne une variation totale de 1 645 000 $.
Le Président (M. Laplante): Cela répond-il, M. le
député?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 600, 601, 602, 603, 604 - ce sont des annexes - 605, 606,
607...
M. Middlemiss: Engagement 607.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Contrat pour travaux de réparation d'un
pont au-dessus de la rivière Gatineau, dans la municipalité de
Gracefield, comté de Gatineau. Plus bas soumissionnaire: Construction
Domi Inc., Dolbeau. Le contrat est de 394 104 $." Est-ce qu'on peut expliquer
la raison de l'écart entre l'estimation du ministère et le
coût du contrat? L'autre aspect, est-ce que c'est normal qu'à
l'imputation budgétaire, on donne toujours le montant du contrat dans
l'année 1981-1982 et les imprévus et variations, on ajoute cela
dans l'année 1982-1983?
M. Bérubé: On me dit qu'il y a toujours une retenue
de 10% sur un contrat qui n'est versée que l'année suivante,
après la réalisation du contrat. Or, comme les imprévus
représentent également 10%, cela peut donner à penser
qu'il s'agit du même montant de 39 396 $, alors qu'il n'en est rien, les
39 396 $ prévus en 1982-1983, c'est la retenue normale.
M. Middlemiss: En d'autres mots, vous voulez me dire que les
travaux ont été exécutés avant que l'engagement
soit pris, parce que sans cela, pour l'année 1981-1982, il a janvier,
février et mars pour dépenser les 394 000 $, pour l'imputer
à l'année financière 1981-1982.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Middlemiss: Est-ce que cela a été
exécuté avant ou durant l'année 1981-1982?
M. Bérubé: C'était prévu pour
l'année 1981-1982.
M. Middlemiss: Pas nécessairement, toutefois, c'est une
possibilité.
M. Bérubé: C'est prévu. Oui, parce que si
les travaux sont prévus en 1982-1983, on ne peut pas engager en
1981-1982, en vertu de la Loi sur l'administration financière. Donc, les
travaux sont prévus pour 1981-1982, s'ils ne sont pas effectués,
cela donne des crédits périmés et un grand sourire sur le
visage du président du Conseil du trésor, qui se trouve à
encaisser le montant en question.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a moyen de le vérifier?
Est-ce que cela arrive? j'ai remarqué qu'il y a plusieurs contrats de
cette nature-là, il y en avait au mois de novembre aussi, des
constructions de routes, des travaux qui, normalement, ne peuvent pas se faire
durant la période hivernale. Il y avait certains crédits qui
étaient pour l'année 1981-1982, qui se termine au mois de
mars.
M. Bérubé: Dans ce cas-là, les
crédits sont perdus.
M. Middlemiss: Ils sont perdus et il faut retourner à
l'année d'après pour...
M. Bérubé: ... engager l'année suivante.
L'engagement est reporté.
M. Middlemiss: L'engagement est reporté.
Le Président (M. Laplante): Engagement 608.
M. Bérubé: Mais les sommes sont perdues dans le
budget du ministère de l'année en question. La raison de
l'écart, je ne l'ai pas, malheureusement.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 609, 610, 611...
M. Bérubé: Vendu.
Le Président (M. Laplante): ... 612, 613.
M. Paradis: Engagement 613.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de pose d'une couche d'usure
d'enrobés bitumineux sur l'autoroute 15, dans la ville de Brossard,
comté de Laprairie, soit une longueur de 4,29 kilomètres. Plus
bas soumissionnaire: Sintra Inc., Saint-Constant, comté de Laprairie.
Montant de l'engagement: 91 200 $." La politique habituelle du ministère
est de procéder par contrat négocié pour les couches
d'usure en bas de 400 000 $. Qu'est-ce qui justifie que, dans ce cas-ci, on
soit allé en soumissions publiques?
M. Bérubé: Je ne le sais pas. On me dit que quand
il y a possibilité de concurrence, on va en soumissions publiques. J'ai
l'impression que dans la région métropolitaine, on doit aller en
soumissions publiques, en temps normal. La politique dont nous parlons, de
contrats négociés dans le cas de la pose de béton
bitumineux, s'applique dans les régions où il n'y a pas de
concurrence.
Le Président (M. Laplante):
Engagements 613, 614, 615.
Une voix: Cela va, d'accord.
Le Président (M. Laplante): Engagement 616.
M. Middlemiss: Engagement 617.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Pontiac. (19 h 30)
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 319 000 $
le coût des honoraires pour le contrôle des sols et de la mise en
oeuvre des matériaux d'infrastructure et des fondations, de même
que le contrôle qualitatif du béton de ciment relatif aux travaux
de construction d'une section de 9,6 kilomètres de l'autoroute 50, dans
la municipalité de Buckingham, comté de Papineau. Fournisseur:
Inspec-Sol (1975) Ltée. Montant de l'engagement: 87 000 $."
Le Président (M. Laplante): 617, 616, d'accord.
M. Middlemiss: Je m'excuse.
Le Président (M. Laplante): Non, parce que vous m'aviez
arrêté à 616.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait donner l'explication du
supplément?
M. Bérubé: Oui, on va regarder cela. Les raisons
pour lesquelles on a épuisé les crédits prévus au
mandat de contrôle sont de trois types. D'abord, l'entrepreneur
était en retard sur la cédule; deuxièmement, les
méthodes de travail qui sont employées par l'entrepreneur exigent
plus de surveillance et, troisièmement, la stabilisation du sol à
la chaux est un travail complexe qui demande beaucoup de contrôle, ce qui
n'avait pas été prévu. Est-ce vrai, M. le
député, que la stabilisation à la chaux, c'est plus
complexe?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Réponse
obtenue.
M. Middlemiss: Ce sont les raisons principales.
M. Bérubé: Oui.
M. Middlemiss: Est-ce qu'une partie de cela est attribuable au
fait que le contrat a été donné autour de 1976, 1977 ou
peut-être avant?
M. Bérubé: Non.
M. Middlemiss: Ce n'est pas cela.
M. Bérubé: Ce n'est pas cela. Cela date du 3
septembre 1980.
Le Président (M. Laplante): Cela va? 800.
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un décret du ministère des
Transports. "Paiement à Marine Robitaille (1978) Inc., à titre
d'indemnité finale pour l'achat de l'immeuble et du commerce
nécessité pour la construction de l'autoroute
Dufferin-Montmorency. Montant de l'engagement: 2 391 178 $." Quelle est la
raison pour laquelle on a procédé par décret?
M. Bérubé: Parce qu'on était un peu mal
pris. D'abord, le commerce est situé sur un terrain qui appartient au
gouvernement fédéral, au Conseil des ports nationaux. Premier
problème. On ne peut pas l'exproprier, c'est du territoire
fédéral. Deuxièmement, il faut déménager le
commerce si on veut passer l'autoroute et, tant et aussi longtemps qu'on ne
règle pas, évidemment, vous avez des travaux qui sont
immobilisés, avec des investissements importants, et qui ne peuvent
être complétés simplement parce qu'à l'endroit
où la route doit passer il y a un commerce et on ne peut pas
l'exproprier. Donc, ne pouvant invoquer la loi d'expropriation, d'un autre
côté, perdant des sommes considérables du simple fait que
la route ne peut pas être complétée, alors que des
investissements importants ont été faits, il y a de nombreuses
années - c'est l'autoroute qui va vers Montmorency - il n'y avait pas
d'autre solution que de régler hors cours, sur la base d'une
évaluation des pertes encourues par la firme à cause de son
déménagement.
M. Polak: Maintenant, pour arriver au montant de 2 300 000 $ pour
une évaluation des pertes, est-ce qu'il y a des négociations qui
ont eu lieu entre les représentants du ministère et ceux du
commerce en question?
M. Bérubé: Oui, cela s'est fait par voie
négociée.
M. Polak: Est-ce qu'ils ont demandé plus et qu'on a
réglé pour moins que le montant demandé? C'est juste pour
éviter l'arbitraire et qu'on décide de payer 2 300 000 $. Il
faudrait être certain que le ministère a fait tout son possible
pour régler à un montant le moins élevé
possible.
M. Bérubé: Oui. Le ministère peut faire tout
son possible, mais, toutefois, le ministère n'est pas dans une position
de force pour négocier, n'est-ce pas? Il faut comprendre que vous
êtes acculé au mur. Si vous aviez le pouvoir d'exproprier,
à ce
moment-là, il n'y a pas de problème. Vous expropriez et la
négociation se fait facilement puisque, souvent, les gens vont
préférer régler à l'amiable plutôt que de se
faire exproprier. Donc, on peut trouver un terrain d'entente. Mais, si vous ne
pouvez pas l'exproprier, vous êtes obligé nécessairement de
vous entendre sur un prix et votre position de négociation est moins
bonne.
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant le
ministère du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
M. Middlemiss: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait retourner à
l'engagement 614, Transports?
Le Président (M. Laplante): Oui, c'est votre droit.
Engagement 614, Transports.
M. Bérubé: Essentiellement, je pense que...
Le Président (M. Laplante): On revient à
l'engagement 614, Transports.
M. Middlemiss: D'accord.
M. Bérubé: L'engagement 614.
M. Middlemiss: "Suppléments à diverses
sociétés d'évaluateurs professionnels pour des services
d'évaluation relativement aux expropriations effectuées pour fins
de construction de routes."
Le Président (M. Laplante):
L'engagement 614.
M. Middlemiss: Le montant: 329 700 $. Est-ce que ce sont des
prolongations de mandat? Quelle est la raison de ce supplément?
M. Bérubé: Je n'ai pas les explications; les
justifications en annexe, mais je les cherche.
M. Paradis: ... peut-être les donner, M. le
président du Conseil du trésor?
M. Middlemiss: Oui, je les ai demandées.
M. Bérubé: Nous les avons par groupes, en fait,
soit catégorie 1, 2 ou 3. À ce moment-là, je ne peux pas
vous en dire beaucoup plus que ce que vous avez d'écrit là.
M. Paradis: Qu'est-ce qu'il y a dans le groupe?
M. Bérubé: Vous avez la justification dans la
colonne de droite et, si on prend le premier, par exemple, "Bodet, Fournier et
Mailhot", c'est la justification 3. C'est un cas où cela demande des
études plus approfondies qu'à l'ordinaire.
Le Président (M. Laplante): Vous avez les réponses?
D'accord?
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, Travail,
Main-d'Oeuvre et Sécurité du revenu, engagement 200.
M. Vaugeois: M. le Président. Le Président (M.
Laplante): Oui.
M. Vaugeois: J'ai une question un peu générale sur
la question du transport scolaire. Je n'ai pas voulu la poser point par point.
Est-ce que vous me le permettez?
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Vaugeois: Merci. Il avait été question que le
transport scolaire redevienne une responsabilité financière du
ministère de l'Éducation, mais on constate que ce n'est pas le
cas et, dans ce mois-là, il y a des ajustements. On règle, on
ferme des comptes avec certaines commissions scolaires. Ma question est la
suivante. Si le ministère des Transports règle, d'une part, les
factures, quelle est l'autorité au gouvernement qui évalue, par
exemple, la question du transport scolaire et des frais découlant du
transport scolaire par rapport aux avantages de fermer une école, compte
tenu des économies de chauffage ou d'entretien qu'on peut en
retirer?
M. Bérubé: C'est maintenant la commission scolaire,
en ce sens que le budget de transport scolaire est un budget fermé et
est basé sur les coûts historiques qui ont fait l'objet de
négociations. On va donc déterminer une enveloppe de transport
scolaire pour une commission scolaire donnée. Subséquemment,
lorsqu'une commission scolaire décidera de fermer une école, il
n'y aura pas d'ajustement de son enveloppe de transport scolaire et elle devra
donc évaluer ce que lui coûte désormais le coût
additionnel de transport par rapport à ce qu'elle économise par
la fermeture de son école. Donc, elle pourra, de la même
façon que si elle décidait d'ouvrir une école
additionnelle de quartier et de répartir sa clientèle
différemment en réduisant son transport scolaire, prendre les
budgets
servant au transport et les utiliser à des fins de maintien
d'école. Donc, désormais, parce que les enveloppes sont
fermées et qu'il y a interchangeabilité des fonds d'une enveloppe
de transport à une enveloppe de fonctionnement d'école, c'est la
commission scolaire qui devient l'autorité, qui décide justement
s'il est plus avantageux pour elle soit d'ouvrir, soit de fermer une
école, soit d'avoir moins de transport ou plus de transport.
M. Vaugeois: Est-ce que le coût historique en question est
indexé?
M. Bérubé: Oui.
M. Vaugeois: Est-ce que les négociations avec les
transporteurs scolaires sont l'affaire de chaque commission scolaire?
M. Bérubé: Oui.
M. Vaugeois: Merci, M. le Président.
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
Le Président (M. Laplante): Travail, Main-d'Oeuvre et
Sécurité du Revenu, engagement 200. Engagement 600.
Engagement 601. Engagement 602... Travail et Main-d'Oeuvre aussi. 600,
601, 602. Travaux publics et Approvisionnement 100.
M. Paradis: 602.
Le Président (M. Laplante): 602, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Loisirs de Saint-Hilarion Inc.,
Saint-Hilarion, comté de Charlevoix, dans le cadre du programme d'aide
au travail. 9 personnes pendant 20 semaines. Montant de l'engagement: 45 233,57
$". Quelle est la nature du travail de ces gens-là?
M. Bérubé: II faut le demander, nous n'avons pas
l'information ici.
M. Polak: Faire des dessins sur le mur.
Le Président (M. Laplante): On va le demander.
D'accord.
Une voix: Nature du travail accompli... Le Président
(M. Laplante): C'est ça.
M. Paradis: Oui, nature du travail accompli par les 9
personnes.
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Laplante): Travaux publics et
Approvisionnement, engagement 100, 200, 400, 401, 600, 601, 602.
M. Paradis: 602.
Le Président (M. Laplante): 602, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Renouvellement du contrat pour la location d'un
local d'une superficie de 1 288,99 mètres carrés situé au
456 rue Arnaud à Sept-Îles et destiné à loger les
services de divers ministères. Le coût au mètre
carré est de 106,24 $ et la durée du bail est de 5 ans à
compter du 1er novembre 1981. Fournisseur: R. M. Demers Inc., Sept-Îles.
Montant de l'engagement: 684 711,60 $". Il s'agit d'un renouvellement de
contrat. Quel est le pourcentage d'augmentation?
M. Bérubé: Je cherche. Nous ne l'avons pas.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous d'autres questions
sur le sujet?
M. Paradis: La même question s'applique dans les
renouvellements de contrats à 603 et 604. Dans le cas de 603, il s'agit
d'un contrat de 5 ans, Location de l'Estrie Ltée, pour 199 405 $ et,
dans le cas de 604, il s'agit de Place DuChene, à Saint-Eustache, pour
un montant de 74 652,52 $. Comme il s'agit de renouvellement, la même
question du pourcentage d'augmentation.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Engagements 605,
606.
M. Polak: 605. Je voudrais savoir à propos de la location
de local pour un bureau d'enregistrement. Est-ce qu'il s'agit d'un nouveau
bureau d'enregistrement ou est-ce un bureau qui était ailleurs? Parce
qu'on ferme partout des bureaux d'enregistrement et ici on débourse de
l'argent pour louer un autre local.
M. Bérubé: Non, il s'agit d'une relocalisation.
M. Polak: Relocalisation.
Le Président (M. Laplante): D'accord. 606, 607, 608,
609.
M. Paradis: 609.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à
291 000 $ le coût des travaux de réaménagement du
centre de détention de l'édifice Montval, 201 Place
Charles-Lemoyne, Longueuil. Montant de l'engagement: 115 000 $" Qu'est-ce qui
justifie un supplément de cette importance?
M. Bérubé: II s'agit de modification à la
climatisation qui n'était pas prévue à l'origine.
M. Paradis: Pour 115 000 $. M. Bérubé:
Oui.
M. Paradis: Les gens au centre de détention seront
logés à l'air climatisé.
M. Polak: Et une nouvelle toilette.
Le Président (M. Laplante): Engagement B00. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Contrat pour la location d'un local à Londres,
Angleterre, pour loger la délégation générale du
Québec à Londres. Fournisseur: Westminster Bank Ltd. Montant de
l'engagement: 4 401 270,40 $ pour une période de 15 ans. Est-ce qu'il
s'agit d'un nouveau local ou d'un deuxième? Y a-t-il un autre
établissement ailleurs? Qu'est-ce qu'on a exactement à Londres
pour la délégation générale du Québec? (19 h
45)
M. Bérubé: C'est un déménagement.
L'édifice actuel appartient au gouvernement du Québec, il a
été acquis en 1962. En fait, depuis plusieurs années, les
gens sont extrêmement à l'étroit, l'espace par
employé est présentement totalement inadéquat. On a
dû installer des bureaux de secrétaire dans des corridors, il n'y
a plus aucune salle, par exemple, pour recevoir les hommes d'affaires, pour
organiser des réunions car les salles de réunion ont dû
être utilisées. Il n'y a plus de place présentement
à cause de l'expansion de la délégation, liée
essentiellement au fait que le Québec a des relations commerciales
extrêmement importantes avec l'Angleterre. L'expansion qu'ont connue les
services commerciaux de la délégation du Québec a fait
qu'avec les années les gens ont été de plus en plus
à l'étroit et ce, depuis longtemps.
Deuxièmement, on ne pouvait pas non plus essayer de se
relocaliser à proximité, d'abord, parce qu'il y avait un
changement de zonage et il y avait des problèmes de dégagement de
l'espace disponible dans l'environnement même de l'édifice. Il y
avait, finalement, la troisième possibilité. Étant
donné que l'immeuble était vétuste et avait besoin de
transformations importantes, on ne se sentait pas justifié d'investir de
façon importante dans cette délégation du Québec
à Londres, qui est dans un vieil édifice, ce qui aurait
coûté quand même assez cher, sans qu'on puisse
dégager de l'espace additionnel et sans qu'on puisse, par exemple,
essayer de se trouver de l'espace autour pour compléter. Ceci a
amené le ministère des Affaires intergouvernementales, de concert
avec le ministère des Travaux publics, à décider qu'il
fallait plutôt carrément vendre cet immeuble et, à la
place, chercher un autre endroit. Il y a donc eu un territoire
délimité et on a cherché à se tenir à
proximité des autres délégations. Il y a la Colombie
britannique et l'Ontario qui sont dans un quartier et, dans ce quartier, on a
identifié onze sites potentiels où on aurait pu aménager.
On a finalement pris celui qui était le plus économique et qui
présentait le plus d'avantages à tous égards.
M. Polak: Est-ce que le vieil édifice a été
vendu?
M. Bérubé: Non, le mandat est donné pour
vendre l'édifice.
M. Polak: J'ai calculé le loyer qu'on paie à peu
près à 300 000 $ par année, grosso modo. Est-ce que les
frais de location sont beaucoup plus élevés que ce qu'on payait
quand on était propriétaire de l'autre édifice? Les taxes
foncières...
M. Bérubé: Oui, parce que, comme nous sommes
propriétaires depuis 1962, l'autre édifice est amorti depuis
longtemps et il ne coûtait que les frais de fonctionnement. On nous
souligne que le coût de la vie à Londres est astronomique et que
la spéculation immobilière porte le prix des loyers à des
niveaux qui sont parmi les plus élevés au monde. Je pense que M.
Vaugeois, le député de Trois-Rivières, pourrait sans doute
le confirmer, vu sa longue expérience dans ce domaine. On me dit
qu'à l'heure actuelle Londres a l'un des coûts de la vie des plus
élevés. De fait, le prix annuel du loyer, semble-t-il, s'aligne
tout à fait sur ce qui se paie ailleurs. C'était même la
proposition la meilleure marché qu'on avait sur les onze.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions?
Maintenant, pour l'organisation de nos travaux...
M. Paradis: Pour que le ministre nous suive dans les chiffres,
pendant le mois de décembre 1981, dans les engagements dont on termine
l'étude, en contrat négocié, M. le ministre. Vous avez
dépensé ou votre gouvernement a dépensé 9 768 453
$. Contrats négociés avec l'utilisation du répertoire
qu'on appelle Rosalie, c'est
incroyable, aucun. Soumissions publiques...
M. Bérubé: II n'y a eu aucun contrat
négocié avec Rosalie.
M. Paradis: Aucun contrat négocié. Il y a eu des
soumissions sur invitation avec le répertoire, mais il n'y a eu aucun
contrat négocié avec le répertoire.
M. Bérubé: Ce que cela veut dire, c'est qu'il n'y a
pas eu de cas où Rosalie n'a envoyé qu'un seul nom. Rosalie a
toujours envoyé plus qu'un nom.
M. Paradis: Ce sont des soumissions sur invitation. Il n'y a pas
eu de contrat négocié avec l'utilisation du répertoire. Il
y a eu des soumissions sur invitation à la suite de l'utilisation du
répertoire. Le chiffre pour soumissions sur invitation avec utilisation
du répertoire est de 1 773 723 $.
M. Bérubé: Je ne vous comprends pas.
M. Paradis: Vous n'avez eu aucun cas de contrat
négocié par l'utilisation du répertoire.
M. Bérubé: C'est inexact.
M. Paradis: Donnez-m'en un.
M. Bérubé: On va vous en trouver.
M. Paradis: Je vais continuer à vous donner les chiffres
pendant que vous cherchez. Soumissions publiques, on en a eu pour 13 021 237
$.
M. Bérubé: Répertoire des fournisseurs.
Transports, 605. Répertoire.
M. Paradis: Transports...
M. Bérubé: 605.
M. Paradis: 605.
M. Bérubé: Cela est avec le fichier.
M. Paradis: Répertoire des fournisseurs. Soumissions sur
invitation, M. le Président. Je vais vous les donner.
M. Bérubé: C'est avec le fichier.
M. Paradis: II y a une colonne, je vous l'ai donnée. Il y
en a pour 1 773 723 $ pour soumissions sur invitation avec utilisation du
répertoire. Il ne s'agit pas d'un contrat négocié. Les
contrats négociés sont clairement identifiés lorsqu'il
s'agit d'un contrat négocié à la suite de l'invitation sur
répertoire. La différence, M. le président du Conseil du
trésor, entre un contrat négocié avec l'utilisation du
répertoire, c'est qu'on soumet des noms et qu'on négocie le prix
par la suite. La différence entre la colonne soumissions sur invitation
avec l'utilisation du répertoire, c'est que, pour le répertoire,
Rosalie nous sort quatre, cinq noms et on invite ces gens à
soumissionner. Donc, c'est une distinction claire. Ce que je vous dis, c'est
que, contrats négociés avec le répertoire, il n'y en a
aucun pendant le mois de décembre. Soumissions publiques, il y en a eu
13 021 237 $.
M. Bérubé: Prenez donc 611, Loisir. M. Paradis:
Loisir, 611.
M. Bérubé: 603, Loisir. Là, vous en
trouvez?
M. Paradis: Non. Ce que vous me donnez là, vous le
retrouvez dans le montant de 1 773 723 $ parce que vous n'avez pas
indiqué s'il s'agissait... Vous avez indiqué qu'il s'agissait de
l'utilisation du répertoire. Vous n'avez pas indiqué s'il
s'agissait de soumissions sur invitation ou de contrats négociés
à la suite de l'utilisation du répertoire.
M. Bérubé: Mais il est nécessairement
négocié. Il faut nécessairement qu'il soit
négocié.
M. Paradis: Dans les autres mois, lorsqu'on les retrouve dans les
rubriques, ils sont identifiés: contrats négociés avec
l'utilisation du répertoire. Là, ils ne sont pas
négociés. De toute façon, on les a calculés.
M. Bérubé: Ce sont toujours des contrats
négociés.
M. Paradis: Pas avec l'utilisation du répertoire. Bien
non, celui que vous venez de me donner, Transports, est l'exemple typique. On
va retourner à votre 600, vous allez voir. C'est 605, que vous m'aviez
donné? Ce n'était pas ça. C'était 613.
M. Bérubé: On commence à être
mêlés. M. Paradis: C'est vous qui êtes
mêlé.
M. Bérubé: Vous avez des problèmes.
Continuez. Pas de problème.
M. Paradis: Non. On va tirer cela au clair. Vous allez voir
ça.
M. Bérubé: Oui, je pense que c'est absolument
important.
M. Paradis: Ce que vous m'aviez donné, c'était
605.
M. Bérubé: Transports, 605?
Le Président (M. Laplante): Vous avez dit 611, 607,
603.
M. Paradis: C'est 605 que vous m'aviez donné.
M. Bérubé: Quel ministère?
M. Paradis: Transports.
M. Bérubé: Transports, 603.
M. Paradis: Vous avez...
M. Bérubé: Allons à Transports, 603.
M. Paradis: 605, Transports.
Le Président (M. Laplante): 603.
M. Bérubé: Parfait, 605, Transports.
M. Paradis: D'accord. Vous avez le répertoire des
fournisseurs, ce qui veut dire que vous avez utilisé le
répertoire des fournisseurs...
M. Bérubé: Pour la sélection.
M. Paradis: ... pour la sélection et, à la suite de
cela, vous êtes allé en soumissions publiques pour les gens que
vous avez tirés. D'accord?
M. Bérubé: Oui, parce que ce ne sont pas des
services professionnels. À ce moment, on y va par soumissions publiques.
Maintenant, prenons Loisir, 603. Dans ce cas-ci, ce sont des
ingénieurs-conseils, donc, il a fallu nécessairement s'entendre
sur le contrat, donc c'est un contrat négocié et la firme
d'ingénieurs a été extraite à l'aide du
répertoire des fournisseurs.
M. Paradis: Et par la suite, vous l'avez
négocié.
M. Bérubé: C'est toujours un contrat
négocié à partir du fichier.
M. Paradis: La différence est dans 1 773 723 $, on l'a
tout compilé à utilisation du répertoire quand même,
on l'a mis sur soumissions sur invitation, parce que le cahier n'indique pas,
comme c'est l'habitude, qu'il a été négocié suite
à l'utilisation du répertoire, habituellement, le cahier indique
qu'il est négocié suite à l'utilisation du
répertoire. De toute façon, vous trouvez la rubrique
"répertoire" à côté, vous en avez pour 1 773 723
$.
M. Bérubé: Donc, des contrats
décernés suite à un recours au répertoire...
M. Paradis: Au répertoire, 1 773 723 $, les montants que
vous me donnez, le 30 000 $ il est ici, il est compilé. Soumissions
publiques, vous en aviez pour 13 021 237 $; soumissions sur invitation sans
recours au répertoire, il y en avait 218 104 $; les suppléments,
c'est cela que je vous soulignais ce matin, qui ont tendance de mois en mois,
je m'interroge sur quel critère ou quel facteur, à augmenter, ce
mois-ci, il y avait des suppléments pour 3 233 877 $.
M. Bérubé: Les suppléments,
c'est-à-dire que les gens ont été choisis suivant les
procédures normales.
M. Paradis: Oui, mais ce sont des suppléments...
M. Bérubé: À des contrats existants.
M. Paradis: ... à des contrats existants qui ont souvent
été octroyés, je vous le souligne, soit par soumissions
publiques, soit par l'utilisation du répertoire au début.
M. Bérubé: Par le fichier, ou ailleurs, c'est
cela.
M. Paradis: Mais, ce que je vous souligne, c'est qu'à
chaque mois, les suppléments ont tendance à augmenter.
M. Bérubé: Avec l'inflation, oui, sans doute.
M. Paradis: C'est peut-être un facteur d'inflation, mais on
était à 1 500 000 $, au mois de novembre, on était
à 3 000 000 $ et dans le divers...
M. Bérubé: Cela ne veut rien dire.
M. Paradis: ... vous en avez pour 2 492 678 $.
M. Bérubé: Donc, ce que vous êtes en train de
me dire, c'est qu'on passe toujours par le répertoire.
M. Paradis: Non. Ce que je vous dis, c'est que des contrats
négociés sans l'utilisation du répertoire, vous en aviez
pour plus de 9 700 000 $.
M. Bérubé: Non, des contrats négociés
sans l'utilisation du répertoire, là, je ne suis pas d'accord
avec vous. Sortez le numéro...
M. Paradis: Si vous prenez Affaires intergouvernementales.
M. Bérubé: Non, non.
M. Blais: Est-ce qu'il y a un fichier aussi,
là-dedans?
M. Paradis: Oui, c'est cela.
M. Blais: Le fichier, c'est une sorte de répertoire, quand
même.
M. Paradis: Ce que je vous dis, c'est que sans utiliser le
répertoire, M. le président du Conseil du trésor, M. le
député de Terrebonne, il y eu pour 9 768 000 $ de contrats...
M. Bérubé: Mais sans utiliser le
répertoire...
M. Blais: Vous voulez dire quoi, par cela?
M. Paradis: ... contrats négociés, strictement.
M. Bérubé: Attention, est-ce qu'il y eu des
soumissions là-dedans?
M. Paradis: Les soumissions sont ailleurs. Il n'y aucune
soumission dans ce 9 000 000 $.
M. Bérubé: Donc, des contrats... M. Paradis:
Négociés.
M. Bérubé: ... sans recours au
répertoire.
M. Paradis: C'est cela.
M. Bérubé: Alors, dites-nous d'où vient vos
9 000 000 $.
M. Paradis: Ils sont, c'est pour cela que je vous le donne mois
par mois, dans le cahier du mois de décembre 1980, si vous voulez
quelques...
M. Bérubé: Absolument pas.
M. Blais: Donne-nous-en trois ou quatre de suite.
M. Paradis: D'accord. Affaires intergouvernementales.
Des voix: Affaires intergou- vernementales.
M. Paradis: Un montant de 122 805 $.
M. Bérubé: Affaires intergou- vernementales, alors
là, il faudrait aller trouver les Affaires intergouvernementales.
M. Blais: C'est normal, on choisit du monde, le monsieur qui est
parti à Los Angeles, 122 000 $, on le sait, celui-là.
M. Paradis: C'est cela.
Une voix: En veux-tu un autre?
M. Blais: C'est d'accord, cela va. Il n'y a pas de
problème. Si vous en revenez à l'engagement des personnes, vous
en revenez à l'engagement des personnes, cela va.
M. Paradis: Ce qu'on vous dit...
M. Blais: L'engagement des personnes, quand même...
M. Paradis: Ce qu'on vous dit, c'est que sans passer par le
répertoire, dans des contrats qui ont été octroyés
par le gouvernement du Québec, au mois de décembre 1981, dans le
cahier que l'on termine présentement, il y en a pour 9 768 453 $, qui
sont des contrats négociés sans...
M. Bérubé: Je ne peux vous dire...
M. Paradis: ... sans l'utilisation du répertoire. Ce que
l'on vous dit, c'est que vous avez utilisé le répertoire pour la
valeur de 1 773 723 $.
M. Blais: Vous ne ferez pas de millage avec cela, M. le
député de Brome-Missisquoi.
Une voix: Cela n'a pas de bon sens.
M. Paradis: On vous dit, maintenant que vous avez utilisé
le système des fonctions publiques, c'est un chiffre important, pour 13
021 237 $. Les soumissions sur invitation, sans utiliser le répertoire,
vous en avez fait pour 218 104 $.
M. Bérubé: C'est ce que vous mettez dans vos
contrats négociés. Quand vous dites: Contrats
négociés sans soumissions ou sans recours au fichier... je dis
tout simplement: Dites-nous lesquelles. Ce matin, vous nous avez donné
un chiffre de 30 000 000 $ pour après, m'avouer en privé que,
là-dessus, il y avait, effectivement, 20 000 000 $ quelque qui
étaient des recours au fichier du ministère des Transports pour
le déneigement. Donc, il avait eu recours au fichier. (20 heures)
Le Président (M. Laplante): II est 20 heures et
j'aimerais, vu...
M. Paradis: Ce matin, j'ai donné un chiffre de 30 000 000
$ et je vous ai spécifié, M. le président du Conseil du
trésor...
Le Président (M. Laplante): II y a d'autres choses
aussi.
M. Paradis: ... que dans ces 30 000 000 $, vous aviez 23 296 456
$ qui n'étaient pas passés par Rosalie, mais qui étaient
passés par le petit fichier.
M. Bérubé: Qui étaient passés par le
répertoire.
M. Paradis: Non, non. Qui n'étaient pas passés par
le répertoire Rosalie, qui étaient passés par un
répertoire que vous nous dites avoir au ministère des
Transports.
M. Bérubé: C'est la même chose.
M. Paradis: C'est la même chose. Il y en a combien, de ces
fichiers-là, qui traînent?
M. Bérubé: Oui, c'est le répertoire des
entreprises qui font du déneigement au Québec, c'est un
répertoire qui fonctionne exactement comme...
M. Paradis: II y en a combien de répertoires qui
traînent comme cela?
M. Bérubé: On vous l'a dit, il y en a quatre.
Le Président (M. Laplante): Vous êtes-vous entendus
sur la prochaine séance? À l'ordre, s'il vous plaît! Vu que
les engagements financiers pour le mois de décembre 1981 ont
été étudiés, il reste l'étude des
engagements de janvier, février et mars, tel qu'entendu à l'ordre
du jour du 27 mai. Avez-vous des ententes sur les dates?
M. Paradis: Non.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous en faire? M. le
ministre.
M. Bérubé: Évidemment, cela ne pourrait pas
être au mois de juillet, je serai absent. Cela pourrait être au
mois d'août.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des dates?
M. Blais: À la fin d'août, trois jours de suite.
Une voix: Le dernier jeudi d'août. Au début de
septembre.
M. Polak: Est-ce qu'il y a moyen de se mettre plus à jour.
Aujourd'hui, dans le Devoir, on parlait de choses intéressantes pour le
mois d'avril, mais...
M. Bérubé: Oui, c'est votre problème, ce
n'est pas le nôtre.
M. Paradis: On avait une journée à reprendre, M. le
président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: On n'a aucune journée à
reprendre.
M. Paradis: Oui, parce que la journée d'aujourd'hui - je
me rappelle d'avoir négocié avec Mme Malouin - c'est la
journée de juin qu'on avait remise à juillet, avec entente qu'on
a pris un mois de retard au niveau des journées mensuelles, il faut donc
faire deux jours quelque part cet été.
M. Bérubé: C'est possible qu'on ait deux jours
à faire au mois d'août.
M. Paradis: C'est cela.
M. Polak: Est-ce que le ministre s'oppose qu'on soit à
jour? Est-ce que vous avez une raison, est-ce que vous avez quelque chose
à cacher? J'aimerais bien dire: On va prendre trois jours de suite, on
va se mettre à jour...
M. Bérubé: La plus belle preuve que je n'ai aucune
objection, c'est que lorsque vous allez rapidement, effectivement, il n'y a pas
de problème, ça déboule.
M. Blais: Question de règlement, M. le Président.
M. le député de Sainte-Anne dit qu'on a des choses à
cacher.
M. Polak: Non, j'ai dit: Est-ce que vous avez des choses à
cacher?
M. Blais: Des fois, on prend trois, quatre jours pour faire un
mois. Aujourd'hui, vous avez parlé moins que d'habitude, on a fait deux
mois. Alors, continuez à faire ainsi, à aller boire de temps en
temps, à aller manger des "chips", et on va faire deux mois. On va
rejoindre. Il n'y a pas de problème.
M. Polak: C'est parce que vous avez présidé qu'on
était tellement... ce matin.
M. Blais: Cela a aidé un peu, je vous ai fait fermer de
temps à autre.
M. Polak: C'est cela.
Le Président (M. Laplante): Sur cela, entente a
été faite pour le 26 août. Si c'est deux jours, est-ce que
ce sera le 26 et le 27 août?
M. Bérubé: Nous avons un principe que j'ai toujours
respecté jusqu'à maintenant. Je tiens à ce qu'il y ait
autant de mois écoulés que de journées consacrées
à l'étude des engagements et, tant et aussi longtemps que
je respecterai ce critère, on pourrait être en retard de
dix ans, ça ne me dérangerait pas. C'est l'Opposition qui
décide du rythme auquel nous avançons.
M. Paradis: Question de règlement. La longueur des
réponses.
M. Bérubé: Mes réponses sont directement
proportionnelles à l'absence d'intervention politique dans la
question.
Le Président (M. Laplante): À ce stade, je voudrais
savoir si vous vous entendez sur le 26 août.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Laplante): Je parle au ministre. Si vous
n'êtes pas libre à ce moment-là, on vous fera remplacer. Le
26 août, vous êtes d'accord. D'accord. Sur ce...
M. Paradis: Si on vient le 26, on va être "poignés"
pour le 27.
M. Bérubé: Je suggérerais qu'on prenne le 26
et peut-être le jeudi de la semaine suivante.
Le Président (M. Laplante): Que vous déciderez
à ce moment-là.
M. Polak: Non, le 11 septembre, c'est "Labor Day".
M. Blais: Personnellement, je préférerais qu'on
fasse deux jours consécutifs au début de septembre plutôt
que de se déplacer deux fois, deux semaines consécutives pour
venir à Québec, pour ceux qui demeurent à Terrebonne ou
très loin comme moi. C'est pour cela que je m'opposais au 26
août.
M. Polak: 25 et 26, mercredi et jeudi.
M. Blais: J'aimerais mieux deux jours au début septembre,
si cela ne dérange pas...
M. Bérubé: Cela nous oblige à faire trois
jours en septembre.
M. Polak: 25 et 26 août.
M. Bérubé: Cela prend trois jours.
M. Blais: Faisons en trois.
M. Polak: Pourquoi pas mercredi et jeudi, le 25 et le 26, deux
jours. On fera peut-être quatre mois.
M. Blais: Est-ce qu'on peut fermer le son, une minute, s'il vous
plaît? Voulez-vous suspendre une minute.
Le Président (M. Laplante): C'est suspendu une minute.
(Suspension de la séance à 20 h 06)
(Reprise de la séance à 20 h 07)
Une voix: ... on convoque pour 9 h 30 ou 10 heures.
Le Président (M. Laplante): Pour 10 heures.
M. Blais: ... et faire le même rythme...
Le Président (M. Laplante): Vous enregistrez, hein?
M. Blais: ... que celui d'aujourd'hui, mais...
Le Président (M. Laplante): Vous enregistrez?
M. Blais: ... finir à 19 h 30 au lieu de 20 heures, en
commençant à 9 h 30. Est-ce que tout le monde serait
d'accord?
Le Président (M. Laplante): 9 h 30.
M. Paradis: ... je pense que, surtout le vendredi, tout le monde
va être d'accord.
M. Blais: Oui.
M. Champagne: On dit toujours 9 h 30. Ensuite, on s'est
retrouvé à 10 heures. Moi, j'avais écrit 9 h 30.
Une voix: Non, c'était 10 heures ce matin.
M. Paradis: C'est à 10 heures sur la lettre.
M. Bérubé: Oui, c'était 10 heures.
M. Champagne: C'était 10 heures. Je peux dire que je
l'avais écrit il y a bien longtemps et c'était 9 h 30.
M. Paradis: Non. La lettre disait 10 heures.
Le Président (M. Laplante): C'est bien clair pour les fins
du journal des Débats.
M. Polak: 10 heures.
M. Champagne: Disons 10 heures.
Le Président (M. Laplante): Vous vous réunissez les
26 et 27 août, 10 heures. Sur ce, la séance est levée.
(Fin de la séance à 20 h 08)