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(Dix heures cinq minutes)
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers se réunit...
Une voix: Est-ce qu'on a quorum?
Le Président (M. Gagnon): Tout le monde a constaté
le quorum. Le président a constaté le quorum.
M. Bérubé: On n'a pas besoin de lunettes, M. le
Président, si je comprends bien.
Le Président (M. Gagnon): ... pour examiner les
engagements financiers des mois d'octobre, novembre et décembre 1981;
janvier, février et mars 1982. Sont membres de cette commission: MM.
Baril (Arthabaska), Beauséjour (Iberville), Bérubé
(Matane), Caron (Verdun), Champagne (Mille-Îles), de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Middlemiss (Pontiac),
Pagé (Portneuf), Paradis (Brome-Missisquoi), Polak (Sainte-Anne), Proulx
(Saint-Jean), Vaugeois (Trois-Rivières). Nous étions rendus, lors
de la suspension des travaux de la dernière séance - Ah! oui,
d'abord l'acceptation du procès-verbal du 29 avril 1982; il a
été accepté - aux Affaires sociales du mois d'octobre
1981. Je fais remarquer aux membres de cette commission que nous avons tout
près de huit mois de retard.
Niveau 100. Affaires sociales 100. 101. 200. 201. 400.
M. Paradis: 400.
Le Président (M. Gagnon): 400, M. le député
de Brome-Missisquoi.
Engagements d'octobre 1981 (suite) Affaires
sociales
M. Paradis: Contrats négociés. Contrat de services
pour agir à titre de conseiller-expert en communications et en relations
publiques auprès de la Direction générale des relations de
travail, dans le cadre du renouvellement des ententes avec les
fédérations et associations de professionnels de la santé.
Fournisseur: M. André Sormany, Longueuil. Montant de l'engagement: 60
000 $.
Pourquoi a-t-on choisi de négocier un contrat avec M.
Sormany?
M. Bérubé: Dans certains dossiers qu'on peut
considérer comme politiquement "chauds", je pense aux dossiers de
négociations par exemple, en particulier, il y a toujours attaché
à l'équipe de négociations un spécialiste en
communications, c'est-à-dire celui qui, à partir de l'information
concernant les mandats, l'évolution aux tables de négociations,
fait le travail de synthèse à l'intention de nos collègues
de la presse et va donc faire en sorte que le matériel soit plus
digeste. En même temps, c'est forcément une manoeuvre très
politique puisque cela implique que la personne en question participe à
l'élaboration, souvent, même des mandats de négociations de
manière à les voir évoluer et en comprendre
véritablement tout le sens. Ceci implique donc nécessairement
à ce niveau un lien politique très étroit. Donc, dans
toutes les manoeuvres de négociations, nous avons un communicateur qui
est en même temps une personne politique si l'on veut, très
près du ministre et très près du Conseil du trésor
en général et très près des négociateurs
gouvernementaux. Effectivement, M. Sormany fait partie de cette équipe.
M. Sormany, je pense, faisait partie du cabinet de M. Johnson
antérieurement et subséquemment, si je ne m'abuse, il est en
affaires dans le secteur des communications et il est engagé comme
communicateur dans le cadre de la négociation.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce qu'on a contacté d'autres personnes que
M. Sormany?
M. Bérubé: Non. Ah! Je ne pourrais pas dire s'il y
a eu quelqu'un d'autre de contacté, si M. Johnson, par exemple, le
ministre des Affaires sociales, en a contacté un, deux ou trois avant
d'obtenir finalement celui-ci. Une chose est certaine, c'est que ceci
relève purement de la discrétion ministérielle.
M. Paradis: C'est un contrat d'une durée de combien de
temps?
M. Bérubé: Pour la durée des
négociations. Dans ce cas-ci, je peux vous dire la date. Je n'aurais pas
pu deviner mieux, voici comment est rédigé l'article 2: "Le
présent contrat prend effet à compter du 1er octobre 1981 et vaut
pour la durée des négociations avec les fédérations
et associations des professionnels de la santé."
M. Paradis: Est-ce qu'il fait partie de la fonction publique
comme tel?
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: II n'aura pas de coupure, lui?
M. Bérubé: Que voulez-vous dire?
M. Paradis: Si ce n'est pas terminé en janvier,
février ou mars, il ne sera pas affecté par les 18,85%?
M. Bérubé: Non, puisque ce n'est pas un
employé du gouvernement.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait savoir du ministre combien il y
a de ces conseillers-experts qui sont engagés comme cela?
M. Bérubé: II y en a un à mon cabinet pour
les négociations avec le front commun et il y en a un avec les
professionnels de la santé, mais j'ignore s'il y en a un à
l'Éducation.
M. Paradis: Mais ce seraient les trois possibilités.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir le curriculum vitae de M.
Sormany?
M. Bérubé: Certainement. Je viens justement de voir
que de 1977 à 1981 il a été attaché de presse du
ministre Pierre-Marc Johnson.
M. Paradis: Avant cela, qu'est-ce qu'il faisait?
M. Bérubé: M. Sormany est bien connu. Il a
travaillé à CHRS, CKVL, Télé-Métropole,
CKLM, CBOFT, CBFT, etc., à différents titres, rédacteur
aux nouvelles, affectateur responsable, chef de pupitre, etc.
M. Paradis: La liste des médias que vous m'avez
donnée, c'est complet?
M. Bérubé: Je vais vous les donner au complet,
enfin, vous aurez le curriculum vitae, ce sera plus simple. Le plus court,
c'est qu'on vous envoie le curriculum vitae.
Ce sera plus court que si je commence à vous
énumérer tout cela, mais cela ne me fait rien, ça me fait
plaisir. Je sais que ma voix vous enjôle et vous charme, et que vous
aimez l'entendre longtemps, mais, enfin, si vous voulez vous réserver
pour des questions plus importantes.
M. Paradis: Non, plus précisément, est-ce qu'il a
déjà travaillé au journal Le Jour?
M. Bérubé: Ce n'est pas inscrit. Non, je ne le
crois pas. Des gens de la presse pourraient nous le dire, mais M. Sormany est
bien connu du milieu de la presse puisqu'il y a passé toute sa vie, si
on veut, depuis 1965, mais, d'après ce que je peux voir, son
expérience est davatange reliée aux médias
électroniques qu'aux médias écrits.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir communication du contenu
du contrat?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800, 801, 802, 803,
oui.
M. Paradis: Si vous le permettez, M. le Président,
jusqu'à 829.
Le Président (M. Gagnon): Jusqu'à 829. Engagement
829, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention à la Corporation
d'hébergement du Québec pour le paiement du capital et des
intérêts d'un emprunt obligataire de 17 000 000 $, série
"N", 19% en remboursement d'emprunts bancaires contractés pour le
financement du coût des travaux de construction de centres d'accueil et
de centres locaux de services communautaires. Montant de l'engagement, 33 150
000 $. Est-ce qu'on peut savoir de quels centres d'accueil et de quels CLSC il
s'agit?
M. Bérubé: C'est relié à un programme
de construction de 45 centres d'accueil qui ont été
autorisés et c'est le financement global de l'ensemble du programme qui
se fait par tranches.
M. Paradis: Et combien de CLSC?
M. Bérubé: 10 centres locaux de services
communautaires.
M. Paradis: Est-ce qu'il est possible de nous communiquer la
liste de ces CLSC...
M. Bérubé: Certainement.
M. Paradis: ... et des centres d'accueil?
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Rodrigue): Agriculture, Pêcheries
et Alimentation, engagement 200.
M. Bérubé: 300, 400, 500.
M. Paradis: Non, 400. 400, subvention de fonctionnement pour
l'année financière 1981-1982 aux associations d'éleveurs
suivants: la Société Ayrshire du Québec, 30 000 $;
l'Association Holstein Friesian du Canada, section du Québec, 50 000 $;
la Fédération ovine du Québec, 25 000 $. Le montant de
l'engagement est de 105 000 $. Est-ce que chacune des subventions est
inférieure, supérieure ou égale à celle de
l'année précédente?
M. Bérubé: Je n'ai pas l'information, il faudra le
demander au ministère. (10 h 15)
M. Paradis: S'agit-il de subventions au même montant que
l'exercice précédent, inférieures ou
supérieures?
Le Président (M. Rodrigue): Agriculture, Pêcheries
et Alimentation?
M. Paradis: Attendez un petit instant, je peux peut-être
vous faciliter...
Le Président (M. Rodrigue): J'y compte bien.
M. Paradis: Agriculture et Alimentation, cela va.
Communautés culturelles et Immigration
Le Président (M. Rodrigue): Nous passons au
ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration,
engagement 200?
M. Paradis: À l'engagement 200, contrat
négocié. Contrat de services avec différentes commissions
scolaires ou institutions d'enseignement détenant un permis
d'enseignement du ministère de l'Éducation pour dispenser des
cours de formation linguistique en français à temps plein
à l'intention des immigrants adultes. Montant de l'engagement: 724 625
$. Contribution fédérale: 100%. Est-ce qu'on pourrait avoir la
liste des commissions scolaires et institutions d'enseignement qui ont
bénéficié de ce contrat négocié?
Excusez-moi, elle est en annexe, cela va. Elle y est jointe, je m'excuse. Elle
est là, elle est en annexe.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 400? Nous sommes
rendus aux Commun ications.
M. Paradis: 400, oui.
Le Président (M. Rodrigue): Nous revenons à
l'engagement 400 de Communautés culturelles et Immigration.
M. Paradis: 400, contrat de services pour dispenser des cours de
français à temps partiel à l'intention des immigrants
adultes pour l'année financière 1981-1982.
Fournisseur: diverses commissions scolaires. Montant de l'engagement:
906 000 $. Contribution fédérale: 460 500 $. Depuis quand le
gouvernement fédéral contribue-t-il dans ce programme?
M. Bérubé: II y a deux accords: un signé,
l'accord dit Pelletier-Beaulieu, le 15 décembre 1969; et l'autre,
Stanbury-Cloutier, le 1er avril 1971.
M. Paradis: Donc, le gouvernement fédéral, si je
comprends bien, contribue pour des cours de français au niveau des
immigrants adultes au Québec.
M. Bérubé: C'est bien cela.
Communications
Le Président (M. Rodrigue):
Communications, engagement 100?
M. Paradis: Soumissions publiques, contrat de services pour la
réalisation d'une étude sur les impacts de la provincialisation
de la réglementation de Bell Canada. Le plus bas soumissionnaire: Tamec
Inc., Verdun, au montant de 149 675 $. Est-ce l'étude
réalisée dans le cadre de la nationalisation des communications
au Québec?
M. Bérubé: Je ne connais aucun projet
gouvernemental de nationalisation des communications au Québec.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir
l'échéancier de cette étude sur les impacts de la
provincialisation?
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300?
M. Paradis: Cela va.
Conseil exécutif
Le Président (M. Rodrigue): 400? M. Paradis: Cela
va.
Le Président (M. Rodrigue): Nous sommes rendus au Conseil
exécutif. Engagement 100?
M. Paradis: Engagement 100, contrat
négocié. Contrat de services pour agir à titre de
conseiller technique auprès du secrétariat du comité
ministériel sur la décentralisation des activités
gouvernementales pour une période d'un an à compter du 22
septembre 1981. Fournisseur: M. Robert Robert, de Québec. Montant de
l'engagement: 52 080 $. De quelle façon en est-on venu à
négocier un contrat avec M. Robert Robert?
M. Bérubé: La question est trop vague.
M. Paradis: Comment a-t-on, parmi les Québécois qui
s'y connaissaient, retracé M. Robert Robert, par quel
procédé?
M. Bérubé: Ah! il est là depuis 1977.
M. Paradis: Donc, c'est un renouvellement de contrat.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: À quel taux était le contrat
antérieur?
M. Bérubé: Ce sont des contrats par petits
bouts.
M. Paradis: Des petits bouts de 52 000 $.
M. Bérubé: Oui, le budget du Québec est 23
285 000 000 $. C'est que j'essaie de voir les rémunérations.
Elles sont fondées sur des bases standardisées. C'est normalement
l'équivalent du fonctionnaire; il est classifié à ce
moment-là selon la fonction publique. Il reçoit une
rémunération équivalente de fonctionnaire majorée
pour les... Vous avez d'ailleurs cette directive.
M. Paradis: Majorée, à cause de la
sécurité d'emploi.
M. Bérubé: Pour des avantages sociaux, quelque
chose comme ça.
M. Paradis: Est-ce que ces gens qui sont basés, comme M.
Robert Robert, sur les salaires de la fonction publique, est-ce que, lorsque la
coupure de 18,85% va arriver, est-ce qu'ils vont être touchés eux
aussi...
M. Bérubé: Pas dans le cas des contrats.
M. Paradis: Pas dans le cas des contrats
négociés.
M. Bérubé: Non, pas dans le cas des contrats
signés. Il n'y a pas de réouverture de contrats.
M. Paradis: Pas de réouverture.
Est-ce qu'on pourrait avoir communication du contenu du contrat de M.
Robert Robert?
M. Bérubé: Certainement. Engagement 400.
M. Paradis: Oui. 400.
M. Bérubé: Ah! attendez donc un peu.
M. Paradis: "Subvention...
M. Bérubé: Un instant. Ah! je vois, M. Robert
est... Je vois son curriculum vitae, vous demandiez qu'est-ce qui avait
amené les gens à connaître M. Robert Robert. Quand je vois
la liste de ses activités, il suffirait de vous donner le curriculum
vitae de M. Robert pour voir: il travaille dans un centre de recherche sociale
en 1956, puis à la Cour du bien-être social, à
l'Université Laval, au bureau de l'urbaniste Jean-Claude Lahaie en 1961,
au service d'urbanisme de la ville de Montréal comme urbaniste, à
la société technique d'aménagement régional encore
comme urbaniste, au bureau d'aménagement de l'Est du Québec, au
ministère des Affaires municipales comme fonctionnaire pendant cinq ans,
puis directeur du service de la recherche en 1966-1967, directeur du service de
la planification au ministère des Affaires municipales pendant un an,
responsable du service d'urbanisme au bureau du plan, à la
faculté d'aménagement de l'Université de Montréal
pendant trois ans, professeur agrégé de l'Institut d'urbanisme,
ensuite vice-doyen à la faculté de l'aménagement, il a
été également chef de mission auprès des Nations
Unies; en d'autres termes, je m'excuse de mon ignorance et de l'ignorance du
député de Brome-Missisquoi, mais M. Robert Robert semble avoir
une très longue expérience dans le domaine.
M. Paradis: Je ne conteste pas, suite à la lecture de ce
curriculum vitae...
M. Bérubé: C'est ce qui doit amener les gens
à le connaître.
M. Paradis: ... son expérience, mais il pourrait y avoir
également, vous en conviendrez aisément, M. le Président
du Conseil du trésor, d'autres Québécois qui ont des
expériences dans le domaine.
M. Bérubé: Pour ces engagements, il n'y a pas de
concours de recrutement. Dans le cas d'engagement de contractuels, c'est
directement le ministère qui fait une évaluation. Sur
l'engagement d'individus, de professionnels autonomes, il n'y a pas de
concours, si vous me demandez sur quelles bases. Il y a eu des fois,
effectivement dans certains cas, lorsqu'un ministère ne
connaît
pas, n'a pas d'idée à qui s'adresser. Dans le cas de
l'embauche du président de SOQUIP, nous avions lancé un concours
dans les journaux et engagé une firme pour recruter le président
de SOQUIP et, finalement, cela a été un échec total
puisque la firme elle-même n'a pas été capable de nous
soumettre de recommandations fermes sur quelqu'un. Elle nous a soumis des noms,
mais elle-même ne recommandait personne en particulier à la suite
de son analyse. Finalement, on avait été obligés de
choisir à l'interne dans le gouvernement. Il y a des cas où si
vous n'avez aucune connaissance, vous pouvez faire appel à des firmes
pour le recrutement ou encore faire faire une enquête, mais c'est du
bouche à oreille, c'est du téléphone. Vous appelez
quelqu'un en disant: Connais-tu quelqu'un qui? et à partir de cela vous
faites le tour. Vous pourriez me dire: Pourquoi n'avez-vous pas pris cet
urbaniste-ci plutôt qu'un urbaniste à l'Université Laval?
par exemple, parce qu'il y a des urbanistes à l'Université Laval.
À ce moment, je vous dirai tout simplement qu'effectivement un urbaniste
peut aussi bien faire la tâche qu'un autre urbaniste; à ce moment,
c'est une question d'opinion personnelle, il n'y a pas de critère.
M. Paradis: Est-ce que votre réponse irait dans le
même sens que l'engagement 400 du ministère des Affaires sociales
de M. Sormany? Est-ce qu'il s'agit aussi d'un ouvrage politique?
M. Bérubé: Non. Dans le cas particulier,
c'est-à-dire que c'est politique au sens où il s'agit de
l'élaboration de politiques gouvernementales et en ce sens cela se fait
à un très haut niveau. Il ne s'agit pas d'une tâche
administrative, mais bien d'une tâche politique au sens
d'élaboration de politique. Toutefois, dans le cas de l'engagement de M.
Sormany, il s'agit là essentiellement d'une tâche de communication
qui là, à nouveau, s'apparente davantage à
l'élaboration de politique qu'à une tâche administrative.
Dans le deux cas cela se ressemble, oui.
Le Président (M. Rodrigue): Conseil exécutif,
engagement 600?
M. Paradis: 400.
Le Président (M. Rodrigue): 400.
M. Paradis: Engagement 400. "Subvention à Informatech
Québec, pour la mise en place d'un lien assurant la
disponibilité, au Québec, de banques d'information documentaire
scientifique et technologique française. Montant de l'engagement: 194
000 $.
Est-ce qu'un lien inverse va s'effectuer?
M. Bérubé: Avec la France? Non, je crois que la
France s'est retirée. Toutefois, ce dossier est en mouvance parce que je
comprends bien qu'il y a un autre projet en marche. Un instant, je vais essayer
de me remémorer ce dossier vieux de huit mois. Informatech était
auparavant quelque chose, une activité conjointe avec la France, mais
maintenant c'est devenu Informatech Québec. Je crois maintenant que dans
Informatech Québec il n'y a que le Québec qui contribue à
ma connaissance.
M. Paradis: Est-ce qu'il s'agit d'une subvention qui
découle de l'entente signée lors d'une visite du premier ministre
de la France au Québec?
M. Bérubé: Oui. En tant que lien
québécois. Maintenant Informatech Québec s'occupe
directement au Québec de la diffusion de l'information. Il faut dire que
les besoins sont différents. La recherche scientifique française
est évidemment beaucoup plus avancée que celle au Québec.
D'ailleurs, vous n'êtes pas sans savoir que c'est là que nous
avons rencontré la Chambre de commerce, hier, et nous avons
discuté justement de ce problème de la recherche scientifique au
Québec qui retarde. On se rend compte qu'il faudrait que le
Québec se substitue comme gouvernement au gouvernement
fédéral pour enclencher un programme de recherche beaucoup plus
massif. (10 h 30)
M. Middlemiss: II vous reste vingt-cinq minutes pour aborder le
fédéral.
M. Bérubé: Vous m'allouez vingt-cinq minutes.
M. Middlemiss: Pas mal comme record.
M. Bérubé: La conséquence évidente de
l'absence de politique canadienne pour stimuler la recherche, ce qui en
résulte effectivement, c'est que le niveau de recherche au Québec
est relativement très faible. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il
n'y a pas 4% de la recherche fédérale qui est faite au
Québec. C'était publié dans les journaux tout
récemment, une analyse récente, connue de tout le monde.
M. Paradis: Vous admettrez, quand même, qu'il y a des
secteurs où le Québec ne prend pas ses responsabilités. Si
on prend l'exemple du dossier de l'agriculture. Vous admettrez qu'au niveau
fédéral, il y a au moins, à ma connaissance, trois centres
de recherche importants, à part quelques autres sous-centres, au
Québec. Vous en avez un à Lennoxville, un à Saint-Jean et
l'autre à La Pocatière. Il se fait plus de recherche par le
gouvernement fédéral au niveau de
l'agriculture, au Québec, que par le ministère de
l'Agriculture du Québec.
M. Bérubé: Effectivement, je pense que ceci est
exact sur toute la ligne et, indéniablement, le partage des juridictions
entre Ottawa et Québec entraîne nécessairement un
problème: Est-ce qu'il faut dédoubler tout ce que le gouvernement
fédéral fait? Est-ce qu'il s'agit d'une compétition entre
Ottawa et Québec...
M. Paradis: Complémenter.
M. Bérubé: ... de manière à
dédoubler tout ce qui se fait...
M. Paradis: Ou à complémenter.
M. Bérubé: ... et pouvoir dire que, chaque fois que
le gouvernement fédéral met un sou en recherche au Québec,
la province doit également en mettre un? C'est un problème
fondamental.
Une des conséquences de cela a été le
sous-développement scientifique du Québec. Je me souviens avoir,
jusqu'en 1975, année après année, compilé les
subventions par chercheur entre les universités francophones du
Québec et les universités anglophones du Canada, et les
résultats en étaient absolument pitoyables. Les chercheurs
québécois pour des niveaux comparables d'expérience
n'avaient pas du tout le même niveau de subvention. On a mis beaucoup de
temps avant de développer la recherche scientifique au
Québec.
M. Paradis: Oui, mais, M. le Président...
M. Bérubé: Or, la conséquence de cela, c'est
qu'il y a relativement peu de chercheurs au Québec. On a ainsi mis sur
pied Informatech France-Québec, ayant pour objectif de faciliter,
puisque c'était difficile pour les Québécois,
l'accès à des banques de ce type. On avait donc misé sur
Informatech France-Québec. C'était intéressant pour le
Québec, puisque ceci donne accès à une banque
colligée d'information scientifique, surtout des travaux scientifiques
se faisant en France. C'était donc extrêmement
intéressant.
Toutefois, il faut se dire une chose, c'est que ces banques se sont
développées très rapidement en France. À des fins
internes, la France a développé, à l'intérieur du
CNRS, des banques d'accès à l'information et elle devenait moins
intéressée à cette banque comme telle, d'Informatech
France-Québec. Toutefois, le point de vue était différent
pour le Québec. Si je comprends bien l'évolution du dossier,
c'est que Informatech France-Québec est devenue Informatech
Québec et il s'agit maintenant d'un organisme proprement
québécois de diffusion de banques d'information scientifique.
M. Paradis: II y a peut-être de la recherche
gouvernementale qui se fait - vous avez parlé des deux niveaux de
gouvernement - mais il y a également de la recherche qui se fait, et
vous en avez discuté, semble-t-il, hier avec la Chambre de commerce de
la province de Québec, au niveau du secteur privé.
On va partir d'un petit exemple. J'ai eu l'occasion dernièrement
d'aller, relativement à un projet pilote expérimental en
agriculture, sur la ferme Gasser à Saint-Pierre-de-Véronne
où ces gens ont demandé aux deux niveaux de gouvernement, avec
des ingénieurs et tout cela, de les assister pour la mise sur pied d'un
projet de transformation du purin ou du fumier de vache en méthane, etc.
Ils ont mené le projet à terme sans aucune collaboration des deux
niveaux de gouvernement. Il était en fonction aujourd'hui, la ferme est
autosuffisante au niveau énergétique et ils produisent leur
électricité à partir du méthane, etc. Mais ils
n'ont pas réussi à obtenir quelque collaboration que ce soit des
deux niveaux de gouvernement. Ils sont maintenant dans une phase II d'un projet
visant à récupérer dans les fumiers, les protéines
qui y restent. Ils ont obtenu une subvention assez importante du gouvernement
du Canada, mais le gouvernement du Québec leur a dit: Non, on n'embarque
pas dans ce genre de projet avec l'entreprise privée. Que pensez-vous de
l'attitude du gouvernement du Québec, là-dedans?
M. Bérubé: Je pense que le problème, c'est
vous qui l'avez.
M. Paradis: C'est la ferme Gasser qu'il l'a et la
société.
M. Bérubé: Non, c'est vous qui l'avez, c'est vous
qui le causez. La solution à ce problème, elle est claire, c'est
dans l'indépendance du Québec, avec la concentration en un seul
ministère...
M. Paradis: Là, il n'y aurait rien eu. Ah! Ah!
M. Bérubé: ... de l'ensemble des budgets
gouvernementaux de manière à rationaliser l'intervention
gouvernementale dans un secteur. Il s'est produit le phénomène
suivant - et c'est vrai à tous les niveaux - que les gens s'imaginent
qu'ayant pris 1 $ et l'ayant divisé en deux, 0,50 $ à l'un, 0,50
$ à l'autre...
M. Paradis: Les 0,25 $ là, les 0,25 $:
M. Bérubé: ... - oui, cela, c'est également
l'opération - ils vont obtenir deux fois plus d'argent en subventions du
fait qu'ils ont deux niveaux de gouvernement. Ce n'est pas vrai. Ils vont
obtenir moins d'argent puisqu'ils auront deux bureaucraties, ils auront deux
centres de décisions. Évidemment des dédoublements de
juridiction sont souvent peu rentables puisqu'il y a des chercheurs travaillant
au Québec qui, à un moment donné, vont décider de
financer un projet donné. Cependant, vous aurez d'autres chercheurs,
cette fois-ci travaillant pour Ottawa, qui décideront, en même
temps, de se lancer dans le même type de recherche et vous aurez donc des
dédoublements.
M. Paradis: C'est l'entreprise privée là qui s'y
lançait, pour revenir avec votre Chambre de commerce.
M. Bérubé: Donc, un des problèmes que l'on a
dans les dédoublements de juridiction, c'est le problème qu'ont
vécu tous les gouvernements du Québec antérieurs. Le
problème des dédoublements de juridiction, c'est l'absence de
cohérence; dédoublement des travaux et des coûts
élevés. Cela amène, en même temps, beaucoup de nos
concitoyens à une surenchère continuelle, c'est-à-dire que
si... En fait, on oppose un gouvernement à l'autre. On va voir un
député ou un fonctionnaire, on dit: Écoutez, l'autre
gouvernement va me donner 50 000 $, il faudrait que tu me donnes quelque chose,
sinon cela va avoir l'air fou. Alors là, évidemment, la pression
est très forte, il faudra absolument donner la même subvention que
l'autre, sinon, les gens vont dire exactement ce que le député de
Brome-Missisquoi vient de dire. Cela, c'est caractéristique. On l'entend
tout le temps...
M. Paradis: Vous avez l'air fou!
M. Bérubé: Cela traduit cette bêtise
absolument incroyable...
M. Paradis: Vous avez l'air foui Hein?
M. Bérubé: Alors là, évidemment,
immédiatement...
M. Blais: Pas en agriculture en tout cas.
M. Paradis: Recherche en agriculture, voyons donc! II ne se fait
rien.
M. Blais: Quand même... l'agriculture.
M. Bérubé: M. le député de
Brome-Missisquoi. Je pense que ce point - je ne blague pas quand je dis ce
point - est fondamental et c'est parce que trop de nos concitoyens ne s'en
rendent pas compte, qu'à ce moment-là ils perpétuent un
système qui leur nuit. Alors, je continue.
M. Paradis: Ah! Ah!
M. Blais: Yves, donne-lui une chance, il ne comprend pas le matin
de bonne heure.
M. Bérubé: Oui, c'est un peu de bonne heure. Alors,
je termine sur ce point.
M. Paradis: II est peut-être de bonne heure pour le
ministre qui est arrivé à dix heures, mais pour nous autres, il
était 9 h 30, il est arrivé une demi-heure plus tard.
M. Bérubé: II ne se passe pas de journée
où il n'y a pas un de nos concitoyens qui ne vienne voir une agence
gouvernementale quelconque pour indiquer que l'autre gouvernement - cela est
vrai pour les deux - est prêt à faire quelque chose à
condition que l'autre gouvernement y participe ou encore...
M. Paradis: Non, non, ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Bérubé: ... on va dire: Si, lui, il m'en donne,
il faudrait que vous aussi donniez l'exemple. Vous avez des
députés bien intentionnés, somme toute, comme le
député de Brome-Missisquoi, qui intervient en disant: Voyez-vous,
c'est scandaleux, ils ont eu 50 000 $ du gouvernement fédéral; le
gouvernement du Québec devrait aussi donner 50 000 $. L'on s'engage dans
une surenchère coûteuse, délétère et qui nuit
à toute véritable saine planification des investissements
publics. La véritable solution, c'est effectivement dans...
M. Paradis: ... l'indépendance du Québec.
M. Bérubé: ... l'établissement d'un
responsable.
Une voix: II ne vous entend plus.
M. Bérubé: II faut décider soit que ou bien
Agriculture Canada ou bien, Agriculture Québec est responsable de
l'agriculture. Le jour où on aura pris cette décision et qu'on
aura alloué les budgets adéquats, c'est-à-dire qu'on ne
contribuera plus pour Agriculture Canada, mais ces sommes reviendront au
Québec par le biais de transfert de points d'impôt à titre
d'exemple, à ce moment-là, vous aurez un budget - je ne vous
dirai pas qu'il est double, je n'ai pas fait l'évaluation - beaucoup
plus important entre les mains d'Agriculture Québec, et là, vous
rationaliserez l'intervention dans le secteur agricole plutôt que de vous
engager dans une surenchère qui est inévitable dans un
régime
de fédéralisme comme le propose le député de
Brome-Missisquoi. Vous voyez, il nous bâtit un système avec - ce
qu'on appelle en anglais des "pit falls" - et la première chose qu'il
fait, il tombe dedans. En d'autres termes, il se bâtit un système
fédéral qui mène à la surenchère et à
la mauvaise gestion des ressources et la première intervention du
député de Brome-Missisquoi, c'est d'engager la surenchère
parce que le système que vous mettez sur pied tend vers un gaspillage
des ressources.
M. Blais: M. le Président.
M. Paradis: M. le Président, excusez.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Juste trente secondes pour dire d'abord bonjour
à tout le monde. Il me fait plaisir de vous voir ce matin.
M. Bérubé: J'aimerais donc que la presse reprenne
ces propos parce qu'ils sont fondamentaux.
M. Paradis: Oui, on va y répondre. M.
Bérubé: Hélas!
M. Blais: Je voudrais dire bonjour aux députés de
l'Opposition, bonjour au président du Conseil du trésor...
M. Bérubé: À force de le
répéter, M. le Président, on lui dit tellement qu'il va
finir par ne plus y prêter garde. Je m'excuse, M. le député
de Terrebonne.
M. Blais: M. le Président, je voulais dire bonjour d'abord
au président du Conseil du trésor officiellement.
M. Paradis: M. le Président, sur les commentaires du
président du Conseil du trésor
M. Bérubé: II me fait plaisir de souhaiter la
bienvenue au député de
Terrebonne. Il a dû y avoir une erreur à son
secrétariat, car il est arrivé un peu tard.
M. Blais: Mon Dieu!
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Merci beaucoup, M. le Président, j'étais
ici à 9 h 30 ce matin, mais vu que le président du Conseil du
trésor n'était pas là à 9 h 58, j'ai
décidé d'aller me faire faire les cheveux et je deviens comme
Samson délié de mes lilas.
M. Bérubé: Avec le même style
caractéristique de coiffure.
M. Blais: Oui, je suis plus beau les cheveux plus longs, en tout
cas. Je trouve que pour l'exemple qui a été choisi de
l'agriculture pour faire une comparaison entre Québec et Ottawa, c'est
vraiment un mauvais sillon que vous avez pris M. le député de
Brome-Missisquoi, parce que, de 1927 à 1981, selon le budget total de
tous les prêts agricoles en regard de tout ce que le
fédéral a pu faire au Québec, on a fait plus en 1980 et
1981, en deux ans, et beaucoup plus. On a fait 158% de plus...
M. Bérubé: Vous vous livrez à une
surenchère.
M. Blais: De 1927 à 1981, repassez les prêts
agricoles: on a prêté plus et on a mis plus au Québec, au
ministère de l'Agriculture du Québec que le fédéral
en ces 54 années. On a mis plus, nous en deux ans, et je pense que c'est
158%. C'est un sillon qui ne mérite pas d'être exploité et,
si vous vouliez avec ce sillon semer graine de zizanie, je pense que vous
devriez changer votre semence et aller herser dans d'autres champs.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Rapidement pour répondre aux commentaires du
président du Conseil du trésor et peut-être l'instruire,
parce que je vais demander ses sources de dépenses au
député de Terrebonne. Je m'excuse, mais, toujours concernant
l'engagement 400, je sais que le président va me permettre de
répondre aux commentaires du président du Conseil du
trésor pour revenir au cas que je vous donnais. Vous avez
mentionné que c'était un exemple stupide, etc., je caricaturise
peut-être un peu, ce n'est pas le mot que vous avez utilisé, mais
je vous dirais que, si le gouvernement fédéral n'avait pas
embarqué ou avait eu la même attitude dans le dossier de... lors
de la deuxième phase que celle du gouvernement du Québec on n'est
pas intéressé par cette technologie, on ne veut rien savoir - et
s'il n'y avait pas eu d'autre, un autre niveau de gouvernement où ces
gens-là auraient pu s'adresser, il n'y en aurait pas eu de phase 2 du
projet; la phase 1 était bien réussie en l'absence des deux
niveaux de gouvernement, dans la phase 2 le gouvernement du Québec n'a
pas voulu embarquer, et le gouvernement fédéral a voulu
embarquer, et cela est prometteur pour l'agriculture de pouvoir
récupérer des protéines à très bon prix.
Deuxièmement, pour répondre au député de
Terrebonne lorsqu'il me parle des budgets du ministère de l'Agriculture,
fédéral et provincial, 1981-1982. Or vous me parlez
strictement de prêt agricole, parce qu'à ce
niveau-là, l'an passé, c'est approximativement 130 000 000 $ en
prix de soutien pour leur lait que tous les producteurs laitiers du
Québec ont reçu, pour les porcs, l'an passé au
Québec, c'est 36 000 000 $ en prix de soutien du gouvernement
fédéral...
M. Blais: Ce n'est pas un prêt agricole cela, M. le
député.
M. Paradis: Et n'eut été de l'intervention du
gouvernement fédéral...
M. Blais: Vous mêlez le lait et les porcs; ce n'est pas un
prêt agricole, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Non, les prix de soutien.
M. Blais: Je vous ai dit que le prêt agricole de 1927
à 1981...
M. Paradis: Je veux la parole, M. le Président, je vous
demande de protéger mon droit de parole.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Brome-Missisquoi, vous avez la
parole.
M. Paradis: Et en plus de cela, ce qu'il est intéressant
de noter c'est lorsque le gouvernement du Parti québécois qui se
dit tellement provincialiste, dit que l'agriculture devrait appartenir
strictement au Québec et qu'il veut s'en occuper. Alors qu'on a
passé un projet de loi en 1979, qui s'appelle le projet de loi no 116 et
qui prévoit spécifiquement que, dans les productions agricoles,
le gouvernement du Québec peut déléguer tous ses pouvoirs
à des offices nationaux de commercialisation. C'est effectivement ce qui
arrive et ce qui se produit dans le cas, entre autres, des produits comme le
lait, les oeufs, volaille, dinde, et dans d'autres domaines. À ce
moment-là, lorsqu'on a les juridictions et qu'on les
délègue volontairement à des offices nationaux, je pense
qu'on répond aux voeux des producteurs qui, eux, veulent vivre dans un
système pancanadien et qui ne se bâtissent pas de châteaux
en Espagne d'indépendance comme le président du Conseil du
trésor.
M. Blais: Quand vous parlez de pancanadien, cela veut dire M.
Trudeau.
M. Paradis: Sur le plan national. M. Blais: M. le
Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le Président, j'aurais un renseignement
à demander. Quand M. le député de Brome-Missisquoi dit
pancanadien, est-ce que c'est un synonyme de M. Trudeau? C'est cela que je
voulais savoir.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Bérubé: Alors, en fait M. le Président,
à mesure qu'on s'est dit qu'on irait plus rapidement, je pense que je
couperai là, mais uniquement pour les fins du journal des Débats,
de manière à ce qu'il soit bien clairement inscrit que, à
peu près la seule façon de survivre dans un système
fédéral, c'est par la définition claire de
priorités adaptées à chaque niveau de gouvernement et de
les mener parallèlement de manière à éviter le
dédoublement. (10 h 45)
M. Paradis: Oui, d'accord.
M. Bérubé: C'est la seule façon, il n'y en a
pas d'autres. Le problème, c'est que l'attitude typique du
député de Brome-Missisquoi qui dit: Voyez-vous, n'eût
été la décision du gouvernement fédéral de
s'engager et de l'ineptie - enfin, il n'a pas dit "ineptie" - du refus du
gouvernement québécois de s'engager: En d'autres termes, ce que
vous dites, c'est: Les deux gouvernements auraient dû avoir la même
priorité. Il ne vous passe pas à l'esprit que peut-être
justement le ministère de l'Agriculture devrait se définir des
priorités différentes d'Agriculture Canada dans le système
où nous vivons, et ne pas chercher à faire la même chose.
Si le ministère de l'Agriculture, avec le budget qu'il a, s'est
donné un certain nombre de priorités qui font que par ces
priorités forcément - on ne peut pas être prioritaire en
tout - vous devez éviter de vous engager dans les autres secteurs. Il
m'apparaft, au contraire, très sain que le gouvernement
fédéral, ayant décidé que sa priorité
était le développement de sources énergétiques dans
le domaine agricole, que le ministère de l'Agriculture du Québec
ne commence pas la même chose, parce qu'à ce moment, on aurait
dédoublé avec un gaspillage de ressources et
d'énergie.
Le problème, c'est que ce sont les fédéralistes qui
sont complètement à l'origine du problème parce que,
continuellement, des gens comme le député de Brome-Missisquoi, de
bonne foi, invoquent comme argument: C'est scandaleux, vous voyez bien, le
gouvernement fédéral a fait cela et le gouvernement du
Québec n'a rien fait, c'est scandaleux, mettant une pression politique
pour que le ministère, éventuellement, fasse également
quelque chose, ce qui fait qu'on a dédoublé. C'est cela qui a
amené... Pendant cent ans, ce sont ces fédéralistes au
pouvoir, qui ont amené ce dédoublement des
juridictions. Le dédoublement des juridictions, c'est le fait des
fédéralistes. Un souverainiste, lui, ne vise pas à
dédoubler les juridictions. Il vise à définir clairement
des priorités et à dire: Ceci relève de ce gouvernement.
Il devrait en avoir l'entière juridiction et en même temps
l'entière responsabilité avec l'ensemble des revenus qui doivent
y être attachés. Sur cette base, vous éliminez ce
carfouillage dans lequel on vit. Voyez-vous, c'est, par définition, le
fédéralisme qui génère ses propres
problèmes, parce qu'à partir du moment où vous proposez le
dédoublement des juridictions, nécessairement, vous nous
entraînez dans un gaspillage de ressources. Si vous étiez un
véritable fédéraliste, vous devriez prendre garde de ne
jamais utiliser l'argument que vous avez utilisé tantôt, à
savoir: Vous voyez bien, le gouvernement fédéral a donné
50 000 $ pour aider telle firme, alors que le gouvernement du Québec n'a
rien donné, n'est-ce pas scandaleux? Je pense que ce jour, vous
détruisez l'essence même du fédéralisme parce que
vous amenez ce fédéralisme à sa perte. C'est ce qui a
amené M. Trudeau à comprendre très clairement qu'il ne
pouvait pas y avoir de fédéralisme, parce que le
fédéralisme, nécessairement, entraînait un
dédoublement de juridictions et un gaspillage des ressources. Il fallait
centraliser les pouvoirs à Ottawa, de manière à mettre fin
au dédoublement. Maintenant, nous avons une véritable
polarisation. Vous avez les libéraux qui veulent une centralisation des
pouvoirs à Ottawa, avec un club-ferme à Québec qui est
nécessaire, comme on a toujours besoin d'agents doubles quand vous menez
une guerre, il est avantageux d'avoir des agents doubles
éparpillés de manière à affaiblir le moral d'une
population. Vous avez évidemment le Parti libéral du
Québec...
M. Paradis: Des réseaux d'espionnage!
M. Bérubé: ... agent double, qui s'immisce à
l'intérieur du Québec pour essayer de saper la résistance
morale des Québécois de manière à amener le plus
rapidement possible un effondrement de cette volonté
québécoise. Vous avez donc d'un côté un Trudeau
centralisateur...
M. Paradis: Un Lévesque centralisateur!
M. Bérubé: ... et vous avez, de l'autre
côté, un Parti québécois, sous la gouverne de M.
Lévesque qui, lui, a compris l'importance de doter le Québec des
instruments pour son développement.
M. Paradis: Oui, cela va très bien, je vous
félicite. Il n'y a pas de chômage, il n'y a pas d'assistance
sociale ici au Québec.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 600?
M. Bérubé: On les règle!
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 602?
M. Paradis: 602. "Subvention à Centre d'approvisionnement
de La Baie Inc. Sept-Îles, comté de Duplessis, dans le cadre du
programme de stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi (8
emplois permanents et 8 emplois saisonniers). Montant de l'engagement (4-1): 72
000 $. Nature du projet: Récupération et transformation du
déchet de poisson, de poulet et de viande rouge en nourriture à
visons." Combien y a-t-il de centres d'activités semblables à
Sept-Îles?
M. Bérubé: Semblables? On va demander au
ministère. Une cuisine pour visons à Sept-Îles.
M. Paradis: Quels sont les marchés du centre
d'approvisionnement de La Baie Inc.?
M. Bérubé: La mer.
M. Paradis: On demande au ministère quand on ne le sait
pas, on ne le demande pas à la mer, on le demande au
ministère.
M. Bérubé: On parle des déchets de poisson.
Ce sont des pêcheurs.
M. Paradis: Pas seulement de poisson, de poulet.
M. Bérubé: Vous devez connaître les
marchés.
M. Paradis: Oui. Les coûts de transport?
M. Bérubé: Jusqu'où?
M. Paradis: Des sources d'approvisionnement à l'usine.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: De l'usine au marché?
M. Bérubé: Là, je ne suis pas certain,
strictement parlant, que c'est une information qu'il serait approprié de
donner. Vous demandez quels sont les coûts de production d'une entreprise
donnée. Or moi, j'ai comme principe de toujours refuser ce genre
d'information, parce que, dans la mesure où on prétend maintenir
un marché libre de type capitaliste, dans notre société,
et où les entreprises sont donc en concurrence, les chiffres
caractérisant le
coût de production doivent normalement rester de leur
responsabilité.
M. Paradis: Si j'achève votre argument, M. le
président du Conseil du trésor...
M. Bérubé: Ça m'étonne toujours parce
qu'un capitaliste comme vous devrait comprendre que ce genre de question ne
devrait pas être posé...
M. Paradis: Ce que je veux savoir...
M. Bérubé: ...le problème, c'est que vous
n'avez aucune logique.
M. Paradis: Ce que je veux savoir et ce que vous ne connaissez
peut-être pas dans le dossier, c'est qu'il y a une usine qui fait la
même chose dans le comté de Charlevoix. À ce
moment-là, je veux savoir de vous, étant donné que vous
m'expliquez la théorie du capitalisme s'il s'agissait d'une compagnie
qui était en opération avant ce 72 000 $.
M. Bérubé: Non. Je pense que...
M. Paradis: Complètement subventionnée...
M. Bérubé: Si vous me parlez de celle de
Charlevoix, je la connais très bien. C'est une cuisine communautaire
à l'intention de 19 éleveurs de visons, je ne sais pas s'ils sont
maintenant plus nombreux, dans la région de Charlevoix.
M. Paradis: Ils ont déjà reçu une subvention
qui est déjà...
M. Bérubé: Oui. Alors, il s'agit d'une cuisine
communautaire pour leur élevage de visons à eux. Alors ça,
c'est un cas. Après vous me dites, est-ce que cette usine de
préparation de nourriture à visons, vend sur le marché de
Charlevoix?
M. Paradis: Non, ce que je questionne, M. le président du
Conseil du trésor, c'est puisqu'il y en a une qui existe, qui aurait
peut-être pu, je ne sais pas, suivant les données que vous
possédez, être agrandie ou rentabilisée davantage, pourquoi
installer un compétiteur à même totalement, selon ce que
vous me dites, les fonds publics.
M. Bérubé: Bien, au nom de l'équité,
oui.
M. Paradis: 72 000 $ strictement au nom de
l'équité, comme vous le dites.
M. Bérubé: Je regrette.
M. Paradis: J'essaie de savoir si ça peut nuire à
celle qui est en opération sur une base permanente, parce que ça,
ça me semble être en opération, d'après les
renseignements que j'ai, ils ne sont peut-être pas complets, seulement
sur une base temporaire.
M. Bérubé: II y a un principe fondamental
d'équité entre les entreprises qui fait que, si j'offre une
subvention à la compagnie CIP...
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: ...pour une modernisation, il
m'apparaîtrait à moi, hautement immoral de refuser à la
compagnie Kruger des subventions calculées sur la même base.
M. Paradis: II faut que le programme s'applique à tous
ceux qui...
M. Bérubé: Pour des questions
d'équité, n'est-ce pas? Par conséquent, d'après une
information qu'on aurait sur la description du projet c'est que j'avais un vide
à cet endroit.
M. Middlemiss: Un autre trou!
M. Blais: Ah! mon Dieu. Il faut venir de la voirie pour entendre
parler comme le député Middlemiss, c'est tout ce qu'il
connaît.
M. Bérubé: Vous avez deux personnes de
Baie-Saint-Paul et deux personnes de Sept-Îles. Ce que cette firme va
faire, pour vous le donner, c'est qu'elle va acheter les installations de
Baie-Saint-Paul et construire à Sept-Îles une cuisine qui va
regrouper toute la production de déchets de la région, de la
Moyenne Côte-Nord comme vous le savez, parce qu'il y a tout de même
beaucoup de pêche sur la Moyenne Côte-Nord, à
Sept-Îles où ça se développe beaucoup et
également à Baie-Saint-Paul. Vous allez me dire: Sont-ils en
concurrence?
M. Paradis: C'est une question.
M. Bérubé: Oui. Je pense que, même s'ils
étaient en concurrence, au nom de l'équité, on pourrait
avoir de la difficulté à refuser la subvention. On le peut
cependant. C'est souvent le cas, mais je dis attention. Par exemple, tout
récemment dans un secteur qui est celui de l'agneau, en accord avec le
Conseil du trésor d'ailleurs, le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation a limité l'accessibilité de
son programme pour encourager...
M. Paradis: Le développement.
M. Bérubé: ... le développement, merci, le
développement de nouveaux élevages d'agneaux. Pourquoi? Parce
qu'à l'heure
actuelle, vous le savez, le marché de l'agneau s'est
effondré et le ministère, c'est normal, a jugé que, dans
cette conjoncture où le marché n'était pas bon, on fermait
tout simplement le programme. On ne le fermait pas complètement, mais on
le modifiait. À l'heure actuelle, le programme va donc surtout servir
à maintenir en vie ceux...
M. Paradis: Ceux qui existent déjà.
M. Bérubé: ... qui sont déjà en place
et on n'en créera pas de nouveaux, temporairement. Mais c'est une
règle quand même équitable, en ce sens que tout le monde
est traité de la même façon.
M. Paradis: Tous ceux qui sont en place.
M. Bérubé: C'est cela. Je pense qu'on ne doit pas
aller au-delà.
M. Paradis: D'accord, j'ai compris votre principe
d'équité.
M. Bérubé: D'accord avec le principe. Ce que je
n'oserais pas, c'est dire qu'il n'y aura absolument pas de concurrence indue.
Dans la mesure où il y a des gens de Baie-Saint-Paul qui en font partie,
il n'est pas du tout impossible qu'ils vendent dans la région de
Baie-Saint-Paul à des agriculteurs ou des éleveurs qui auraient
très bien pu s'associer à l'autre cuisine communautaire, mais
là, je pense que c'est une question de concurrence.
M. Paradis: Pour autant qu'il y ait de l'équité au
niveau des subventions.
M. Bérubé: Je pense que oui. À titre
d'exemple, j'ai vécu dans mon comté une situation
délicate. On a construit une nouvelle usine pour le traitement du
poisson à Sainte-Anne-des-Monts alors qu'il en existe une à
Matane déjà; celle de Sainte-Anne-des-Monts n'a pas eu droit
à des subventions. Pourquoi? Parce qu'il y a une règle dans le
programme en vertu de laquelle, compte tenu du fait qu'il y a
présentement un excédent d'usines de transformation et que nos
usines ne fonctionnent, je pense que ce n'est même pas à 60% de
leur capacité, le ministère ne veut pas encourager la naissance
de nouvelles usines dans des territoires où il y a un surplus, mais veut
encourager la modernisation de celles qui sont déjà en place.
À ce moment évidemment, l'usine de Sainte-Anne-des-Monts
n'était pas admissible à une subvention d'implantation, ce qui ne
l'a pas empêchée de se construire elle-même. Donc, quand un
programme, à cause de la conjoncture, prévoit des limitations, je
pense qu'il est normal de dire à quelqu'un: Vous n'aurez pas droit
à une subvention, parce que dans la conjoncture actuelle il ne faut pas
multiplier les interventions. Mais autrement, je pense qu'il serait dangereux
de poser le principe que, parce qu'il y a déjà une entreprise
travaillant dans ce secteur, on ne doive jamais donner de subventions à
une entreprise concurrente.
M. Paradis: Pour autant qu'on tienne compte du principe que vous
avez émis qui est celui de s'assurer qu'on n'est pas en
surcapacité de production...
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: ...et qu'on ne nuit pas aux deux finalement.
M. Bérubé: Là, il faudrait que ce soit une
règle générale, c'est-à-dire qu'il faudrait que, si
on s'apercevait par exemple, si le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation devait se rendre compte qu'il y à
un surplus dans le domaine de nourriture à visons, à ce moment le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
serait justifié d'indiquer aux gens qui administrent PECEC de ne pas
accepter. C'est fréquemment le cas de ces interrelations entre les
ministères. À ce moment-là, le ministère va dire:
Compte tenu du surplus, nous vous recommandons de ne pas encourager de nouveaux
investissements dans tel secteur. Cela se fait continuellement. (11 heures)
M. Paradis: Au point de vue pratique, il s'agit quand même
d'une subvention du Conseil exécutif. Est-ce que le ministère de
l'Agriculture est - comment je pourrais dire - concerné, engagé
dans ces dossiers, avant que...
M. Bérubé: Oui, parce que le PECEC fonctionne en
région à travers la CAR, c'est-à-dire le regroupement des
fonctionnaires des différents ministères en région.
Effectivement, il doit y avoir une intervention de l'Agriculture.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 603, 604, 605.
M. Paradis: Engagement 604.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 604.
M. Paradis: "Subvention à Montréal Review Inc.,
Montréal, dans le cadre du programme de stimulation de l'économie
et de soutien de l'emploi (6 emplois permanents). Montant de l'engagement
(4-1): 40 000 $. Nature du projet: Expansion de cette revue d'information
montréalaise qui s'adresse à la communauté anglophone
en
augmentant le tirage de 30 000 à 50 000 exemplaires." Est-ce
qu'il y a un prix d'abonnement annuel de cette revue?
M. Bérubé: Je ne l'ai pas. Il est possible qu'elle
se finance avec de la publicité aussi, mais je ne l'ai pas.
M. Paradis: C'est strictement pour savoir s'il y a un prix
d'abonnement. Parce que, si je comprends bien, on augmente le tirage de 20
000.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 605, 606, 607, 608,
609.
M. Bérubé: On me dit qu'il y a un coupon
d'abonnement à l'intérieur du magazine.
Éducation
Le Président (M. Gagnon): Engagements 610, 611, 612, 613.
Ministère de l'Education, engagements 200, 201, 202. Ministère de
l'Éducation décret 800, 801, 802, 803.
Énergie et Ressources
Ministère de l'Énergie et des
Ressources, engagements 100, 101, 102, 103, 104, 105. Ministère
de l'Énergie et des
Ressources, engagements 200, 300, 400, 401, 600, 601, 602, 603, 604,
605...
M. Paradis: Engagements 603 à 607, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 603 à
607.
M. Paradis: II s'agit de contrat négocié via le
répertoire. Contrat pour travaux de cartographie dans dix
municipalités de la région de la vallée de la
Matapédia, fournisseur choisi: Luc Pelletier & Associés, dans
le premier cas, pour un montant de 55 000 $.
Dans le cas de l'engagement 604, c'est pour d'autres régions. Le
fournisseur est Julien Rivest et Associés, pour 40 000 $.
L'engagement 605 est dans la région de Matagami, comté
d'Ungava. Le fournisseur est Groupe Poulin, Thériault Ltée, pour
81 300 $.
Dans le cas de l'engagement 606, c'est dans le cadre du projet
Goéland-Waswanipi, dans la région de Matagami, comté
d'Ungava. Le fournisseur est Blais, McNeil, Lussier et Associés, 95 800
$.
L'engagement 607, encore une fois, dans la région de Matagami,
comté d'Ungava: Fortin, Walsh et Associés, Québec, pour 67
400 $.
Est-ce que ces projets sont jugés essentiels pour cette
année?
M. Bérubé: Vous voudriez savoir la justification
des besoins pour chacun de ces engagements?
M. Paradis: Eh voilà.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 608, 609, 610, 611,
612, 613, 614, 615, 616, 617.
M. Paradis: Engagement 615.
M. Bérubé: L'engagement 615 était
justifié. J'ai dit que...
M. Paradis: Engagement 618, excusez.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 618, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat pour travaux d'impression de cartes couleurs,
à partir d'un polyester non colorié, le plus bas soumissionnaire
est Publicité Laurier Inc., de Québec. Le montant de l'engagement
est de 48 508 $. On avait demandé cinq soumissions, on en a reçu
deux, la deuxième soumission était de 128 532 $. Est-ce qu'il y a
une explication à la différence énorme entre les deux
soumissions et quelle était l'estimation du ministère, si le
ministère en avait une.
M. Bérubé: On va demander au ministère.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'Énergie et Ressources?
M. Paradis: 621.
Le Président (M. Gagnon): 621, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: II n'y avait pas tant de
différence que cela.
M. Paradis: Non? 48 à 128...
M. Bérubé: Ouais, je ne sais pas. Non, c'est cela,
il n'y a pas tant de différence que cela entre les soumissionnaires:
Publicité Laurier aurait soumissionner pour 106 725 $ et Cartobec pour
128 532 $. Alors, le montant de l'engagement doit porter pour cette
année budgétaire seulement.
Une voix: Ah!
M. Bérubé: Je pense que la confusion vient de
là.
M. Paradis: D'accord, c'est la présentation qu'on nous
soumet qui finalement suscite la question.
M. Bérubé: C'est simplement cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, à 621?
M. Paradis: Non. À 618, c'est pour combien
d'années, M. le président du Conseil du trésor?
M. Bérubé: Écoutez, là, je fais de
l'interprétation parce que je n'ai pas...
M. Paradis: Ah!
M. Bérubé: ... non, parce que je n'ai pas de date
ni aucune donnée sur le contrat. Tout ce que je vous dis, c'est que
l'engagement budgétaire, approuvé par le contrôleur des
finances, est de 48 508 $. D'accord? Mais les soumissions sont de 106 725 $...
C'est vrai qu'effectivement, M. le député de Terrebonne, votre
coupe de cheveux change entièrement votre...
M. Paradis: C'est votre discours sur...
M. Bérubé: ... visage et j'en suis absolument
ébahi.
M. Paradis: ... l'indépendance du Québec qui l'a
convaincu de venir se joindre à l'équipe libérale.
M. Bérubé: Vous m'aviez signalé le
caractère échevelé de votre personnalité et elle en
a beaucoup perdu, je dois dire.
Le Président (M. Gagnon): 621, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux de construction des fondations
en béton armé, incluant terrassement et drainage, d'une chambre
froide à la pépinière d'East-Angus, comté de
Mégantic-Compton. Le plus bas soumissionnaire: Elphège Goyette
Inc., Windsor, comté de Johnson. Montant de l'engagement: 45 995,59 $.
Soumissions demandées: 15. Soumissions reçues: 2. Autre
soumissionnaire: Construction A. Boisvert Inc. pour 70 017,25 $." Qu'est-ce qui
explique encore une fois l'écart entre les deux soumissions? Et est-ce
que le ministère avait une estimation?
M. Bérubé: M. Elphège Goyette a
aiguisé son crayon.
M. Paradis: Est-ce qu'il y avait une estimation du
ministère?
M. Bérubé: L'estimation du ministère
était de 40 000 $.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon):
Environnement.
M. Bérubé: M. Boisvert est l'un de vos amis
personnels?
M. Paradis: Cela dépend de quel M. Boisvert vous
parlez?
M. Bérubé: Celui de Construction A. Boisvert
Inc..
M. Paradis: Non, mon recherchiste, M. Denis Boisvert, est un ami
personnel, ici, mais ce n'est pas...
M. Bérubé: Ah! C'est pour cela que vous posiez la
question.
Environnement
Le Président (M. Gagnon):
Environnement 200 et peut-être 400.
M. Paradis: 400.
Le Président (M. Gagnon): 400, M. le député
de Brome-Missisquoi, à l'Environnement.
M. Paradis: "Contrats négociés (Répertoire).
Contrat de services pour la réalisation et l'implantation d'un
système informatique pour le contrôle de la circulation des
résidus industriels. Fournisseur choisi: Ducros, Meilleur, Roy &
Associés Ltée, Ste-Foy. Montant de l'engagement: 150 000 $.
Choisi par un comité de sélection." Est-ce qu'on pourrait avoir
le nom des membres du comité de sélection?
M. Bérubé: On va vous dire cela. On devrait pouvoir
vous dire cela. On ne pourra pas vous dire cela, on ne l'a pas. Nous devrions
normalement l'avoir, mais nous ne l'avons pas. Donc, nous vous donnerons cela
ultérieurement avec le plus grand plaisir.
Fonction publique
Le Président (M. Gagnon): Fonction publique 200.
M. Paradis: Engagement 200 de la Fonction publique. "Contrats
négociés. Contrat de services pour agir à titre demembre de comité d'appel, pour les fonctionnaires non régis
par une convention collective, pour une période d'un an. Fournisseurs:
M. François Lafleur, Sainte-Foy: 30 000 $, M. Laurent Bélanger,
Sainte-Foy: 30 000 $." De quelle façon en est-on venu à
négocier un contrat avec ces deux individus ou contacter ces deux
individus pour négocier un contrat?
M. Bérubé: II n'y a pas de concours parce qu'il
s'agit de professionnels autonomes, d'une part. D'autre part, ayant beaucoup
d'ex-collègues de l'Université Laval travaillant aux relations
industrielles ou encore à la faculté de droit ou encore en
sciences de l'éducation, je sais que les deux niveaux de gouvernement
doivent - ce n'est pas une attaque au gouvernement fédéral, c'est
vraiment une constatation de fait et j'espère que le
député de Pontiac va, oui, enfin, à chaque fois que j'ai
le malheur de prononcer le mot "Ottawa" ou "fédéral" ou "deux
niveaux de gouvernement" je vois immédiatement le député
de Pontiac dresser l'oreille; le pire c'est qu'il dresse l'oreille, mais il se
bouche le cerveau, alors ça n'avance absolument à rien...
Le Président (M. Gagnon): Allez, M. le ministre. S'il vous
plaît, cela va bien M. le ministre seulement on avance rapidement.
M. Paradis: ... prononcer.
M. Bérubé: Donc, dans tous les problèmes de
relations de travail qui conduisent à des arbitrages, on fait appel
à tout ce qu'il y a d'expertises dans nos universités et c'est
d'ailleurs une des sources de revenu les plus lucratives que je connaisse pour
beaucoup de nos collègues universitaires, soit servir d'arbitre dans
l'application de nos conventions collectives qui, comme on le sait, donnent
lieu à d'importants griefs, et pour lesquels il faut évidemment,
à ce moment-là, des arbitres et juges pour trancher.
Alors, comment cela fonctionne? J'ai l'impression qu'il y a une
espèce de bassin d'expertises dans tout le Québec qui nous
viennent de nos facultés universitaires, dans ces domaines-là, de
gens qui connaissent donc le milieu et qui font cela à titre non
bénévole, évidemment, mais il n'y a pas de concours
à ma connaissance.
M. Paradis: D'accord. Est-ce qu'un élément comme
dans les autres cas qu'on a vus: l'engagement 100 du Conseil exécutif et
400 des Affaires sociales. Est-ce qu'il y a un élément politique
dans ces cas-là?
M. Bérubé: Non, aucun.
M. Paradis: Pas d'élément politique.
M. Bérubé: II s'agit tout simplement d'arbitrage de
conventions collectives, en général. Dans ce cas-ci, d'ailleurs,
et comme il n'y a pas de convention, nous avons une procédure pour les
employés non protégés par les conventions collectives en
vertu de laquelle ils peuvent faire appel d'une décision d'un
supérieur, par exemple. C'est le comité d'appel qui doit trancher
les litiges.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir communication du
curriculum vitae des deux individus ainsi que de leur contrat de travail?
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Gagnon): Habitation et Protection' du
consommateur 100 et est-ce que vous avez des questions?
M. Paradis: Non.
Industrie, Commerce et Tourisme
Le Président (M. Gagnon): 100 et 800 à 802
Industrie, Commerce et Tourisme. Est-ce que vous avez des questions?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle 600.
M. Paradis: 600. "Société de développement
industriel du Québec. Subventions à divers organismes sous forme
d'une prise en charge d'une partie du coût d'emprunts contractés
pour fins d'achat de machinerie, de bâtisses, et de construction ou
modernisation des bâtisses. Montant de l'engagement (5): 10 305 550 $."
Est-ce que l'achat d'actions fait partie ou est retenu pour fins de subventions
dans ce programme?
M. Bérubé: Est-ce que vous pourriez expliciter.
M. Paradis: Est-ce que si une compagnie achète les actions
d'une autre compagnie déjà en activité strictement, est-ce
cet achat est subventionné par l'entremise d'une prise en charge d'une
partie du coût d'emprunt?
M. Bérubé: Dans ce cas-ci, il s'agit d'achat de
machinerie, de bâtisses, de constructions ou de modernisation de
bâtisses et non pas d'achat d'actions tel que stipulé dans le
texte. Donc, je devrais vous dire que dans le cas présent, votre
question ne s'applique pas.
M. Paradis: Si on prend à titre d'exemple dans la liste
qui est annexée, parce qu'elle est ventilée - on nous a remis
copie de la liste - les Éditions du Richelieu Limitée, à
l'article no 982, c'est le deuxième au début de la liste, M. le
président du Conseil du trésor, Saint-Jean, Québec, nature
de l'entreprise...
M. Bérubé: Quel numéro?
M. Paradis: 982. C'est le deuxième dans la liste qui est
annexée. Nature de
l'entreprise: il s'agit d'une imprimerie commerciale. Le but de
l'emprunt, c'est achat de 100% des actions de Imprimerie
Saint-Jérôme Inc. Le montant de l'emprunt est de 69 822 $. Les
emplois créés, il n'y en a aucun. Le montant de la subvention sur
une période de cinq ans est de 412 000 $." De quelle façon
explique-t-on le montant d'une telle subvention, en parlant d'un emprunt de 69
000 $ ne créant aucun emploi? (11 h 15)
M. Bérubé: Aucun rapport.
M. Paradis: C'est ce que je craignais. Voyez-vous, il y a une
subvention de 412 000 $ qui est donnée et répartie sur cinq ans,
pour un montant d'emprunt de 69 822 $. Cela ne crée aucun emploi et sert
à acheter à 100% des actions de Imprimerie
Saint-Jérôme Inc.
M. Bérubé: Vous ne pouvez pas dire cela.
M. Paradis: Donnez-moi l'information qui me manque, parce que ce
que je dis, c'est le renseignement que vous nous avez communiqué.
M. Bérubé: Demandez l'information pertinente. Si
vous me dites que vous voulez connaître le projet des Éditions du
Richelieu et comment s'appliquent les critères du programme à
l'octroi de la subvention pour ce projet, le ministère, la SDI vous
donnera la réponse.
M. Paradis: Je ne voulais pas vous demander, parce que cela
aurait pu sembler redondant: Quel est le but? Parce que le but de l'emprunt est
indiqué. On l'a, c'est l'achat de 100% des actions de Imprimerie
Saint-Jérôme Inc.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: C'est ce qui est marqué. Je vous lis la
feuille en annexe que vous nous remettez...
M. Bérubé: C'est le but de l'emprunt.
M. Paradis: ... c'est le but de l'emprunt: acheter strictement
des actions.
M. Bérubé: Parfait. La subvention de 412 000 $ ne
peut pas être une subvention de 412 000 $ pour permettre à
quelqu'un d'emprunter 69 000 $.
M. Paradis: C'est ce qui semble étrange, parce que si vous
regardez l'ensemble...
M. Bérubé: À ce moment, il faut donc tirer
la conclusion qu'il y a un projet qui peut inclure un achat, une
rationalisation, une modification, etc. Il y a une subvention qui est
attachée à l'ensemble du projet et qui inclut là-dedans
l'achat de 100% des actions. Donc, il y a un emprunt de 69 822 $ pour acheter
les actions, mais de toute évidence, pour 412 000 $, il y a autre
chose.
M. Paradis: Regardez...
M. Bérubé: Ce que vous voulez savoir, c'est autre
chose.
M. Paradis: Si vous regardez votre tableau au complet, M. le
ministre, prenez le point précédent, la subvention à Bedco
Division De Gerodon Inc., Chomedey, comté de Laval. Le but de l'emprunt,
c'est l'achat de machinerie et la construction d'une bâtisse à
Laval. C'est clair, ils ont emprunté 1 460 000 $. Le nombre d'emplois
créés est de 20 pour la troisième année. Le montant
de la subvention est de 355 000 $ sur cinq ans. On dit que cela paraît,
à première vue, entrer dans le cadre d'un programme existant.
Lorsqu'on tombe à 982, avec le renseignement qu'on nous communique, qui
est supposé être le même et comparatif avec ceux qu'on nous
communique sur les autres projets, il n'y a aucune corrélation ou aucune
logique qui peut s'établir.
M. Bérubé: Tout ce qu'il faut demander,
c'est...
M. Paradis: Je vais vous poser la question. Pourquoi donne-t-on
412 000 $ de subvention à Éditions du Richelieu, Ltée,
pour acheter 100% des actions de Imprimerie Saint-Jérôme Inc.,
alors que cette compagnie a emprunté 69 822 $ pour faire cet achat?
M. Bérubé: Voici une question claire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à Industrie et Commerce?
M. Bérubé: Non, c'est parce que cela doit
comprendre un projet plus vaste.
M. Paradis: J'espère qu'il y a une explication.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à Industrie, Commerce et Tourisme? Je présume que
non.
Justice M. Paradis: Justice.
Le Président (M. Gagnon): Justice. À quel
engagement?
M. Paradis: À l'engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 100.
M. Paradis: "Contrat de services pour la préparation des
plans de mesures d'urgence de la centrale nucléaire de Gentilly, des
industries et des municipalités environnantes et diriger la formation et
les exercices du personnel pour une période d'un an. Le fournisseur est
M. Gérard Boileau, de Trois-Rivières. Le montant de l'engagement
est de 34 728 $." De quelle façon en est-on arrivé à
retenir les services de M. Boileau?
M. Bérubé: II s'agit d'un professionnel autonome.
On va demander au ministère. Je n'ai pas son curriculum vitae.
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez demander en même temps
que le curriculum vitae...
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 101?
M. Paradis: ... une copie du contrat?
M. Bérubé: Attendez un peu. J'ai un renseignement
qui peut peut-être vous aider. Non, je n'ai pas son curriculum vitae.
Donc, ça ne vous aidera pas. Tout ce qu'il est dit dans le CT, c'est:
"Attendu que, depuis un an, M. Boileau est en relation continuelle avec les
autorités de la centrale nucléaire de Gentilly." On va demander
son curriculum vitae.
M. Paradis: Curriculum vitae, contrat. De quelle façon le
ministère est-il entré en contact avec lui?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à Justice?
M. Paradis: À 200, M. le Président. Le
Président (M. Gagnon): À 200.
M. Bérubé: Ah! J'ai la réponse à
toutes vos questions. Fort heureusement, M. Morneau connaissant M. Boileau,
subitement il y a une cloche qui s'est éveillée. M. Boileau a
assumé la direction...
M. Paradis: Avec le "gorlot" qu'il a à côté
de lui. Excusez.
M. Bérubé: ... de la région 04 du Bureau de
la protection civile du Québec depuis 1973. Donc, il était le
directeur régional de la protection civile. Donc, c'est à titre
de directeur régional de la protection civile qu'il a été
en contact avec la centrale de Gentilly. Deuxièmement, M. Boileau a
atteint l'âge de la retraite le 14 septembre 1981. On l'engage simplement
comme contractuel pour continuer les travaux qu'il avait entrepris quand il
était à la direction. Voilà, ce qui donne une
réponse à vos questions. Et en même temps, ça permet
de voir comment il a été choisi; il a été choisi
parce qu'il était déjà sur place en train de faire le
travail.
M. Paradis: Ça va.
Le Président (M. Gagnon): Loisir, Chasse et Pêche,
est-ce qu'il y a des questions?
M. Paradis: Non, non.
Le Président (M. Gagnon): Justice 200.
M. Paradis: "Subvention à la ligue des droits et
libertés, Montréal, représentant la contribution du
ministère au financement de projets de recherche et des dépenses
de fonctionnement de cet organisme pour l'année financière
1981-1982. Montant de l'engagement (6-1): 35 000 $." Est-ce qu'on pourrait
connaître la nature des projets de recherche?
Loisir, Chasse et Pêche
Le Président (M. Gagnon): Loisir, Chasse et Pêche,
100.
M. Paradis: "Contrats négociés (répertoire):
Contrat de services pour la préparation des plans et devis et la
surveillance des travaux de construction de routes, de stationnement et de
pistes cyclables à la Vallée de la Jacques-Cartier,
Québec. Fournisseur choisi: André Risi, ingénieur-conseil,
Sillery. Montant de l'engagement: 120 000 $. Choisi par un comité de
sélection." Est-ce qu'on pourrait avoir le nom des membres de ce
comité ainsi que l'échéancier des travaux?
M. Bérubé: Oui, on va le demander.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à Loisir, Chasse et Pêche?
M. Paradis: 200. "Contrats négociés: Renouvellement
du contrat de services pour agir à titre de professionnel responsable de
l'exploitation du terrain de golf au parc du mont Sainte-Anne, pour la saison
1982. Fournisseur: Denis Gagné, Boischatel, comté de Montmorency.
Montant de l'engagement (2-1): 26 000 $." Est-ce qu'il s'agit de la seule
rémunération de ce professionnel ou participe-t-il, comme c'est
le cas dans
beaucoup d'autres terrains de golf, aux profits du pro-shop ou de choses
du genre? Généralement...
M. Bérubé: II fait d'autres revenus. Mais la seule
chose que le Conseil du trésor - je m'en souviens maintenant - a
exigé, c'est qu'il nous fournisse un état financier quiporte sur l'ensemble de ces activités au club de golf du mont
Sainte-Anne. C'est-à-dire qu'il est responsable de la boutique, vente de
billets, leçons, etc. Tout ce qu'on a demandé, c'est qu'on ait un
bilan annuel de l'ensemble des activités.
M. Paradis: De quelle façon a-t-on établi sa
rémunération?
M. Bérubé: Comment est-ce qu'on établit la
rémunération d'un golfeur?
M. Paradis: Non, pas d'un golfeur, d'un professionnel. La
rémunération d'un golfeur, c'est que, s'il est bon et s'il gage,
il peut se faire...
M. Bérubé: C'est dommage que vous ne me demandiez
pas comment on l'a recruté.
M. Paradis: Au 19e trou.
M. Bérubé: Mais vous rirez moins quand vous saurez
qu'il a été engagé le 15 octobre 1975 sous une
administration libérale.
Des voix: Ah!
M. Bérubé: Cela devait être au 19e trou,
effectivement.
Une voix: Je me réveille.
M. Paradis: À 9 heures, chez eux.
M. Bérubé: Vous n'avez pas vu le piège! Je
jouissais de vous voir vous enfoncer allègrement dans les marais fangeux
de la petite politique qui passe.
M. Paradis: Vous avez l'air à vous y connaître.
M. Bérubé: Ah! À force de vous regardez
aller, j'apprends! Soulignons que, quelle que soit la façon de
l'engager, que ce soit au 19e trou, on souligne que le ministère est
très satisfait des services rendus et que, grâce à M.
Gagné, le golf a connu une expansion phénoménale. Donc,
quel que soit le temps qu'il consacre au 19e trou, il semble qu'il consacre
beaucoup de temps aux 18 autres trous avant.
M. Paradis: Est-ce que le golf est rentable? L'opération
du golf au mont Sainte-Anne?
M. Bérubé: L'ensemble du mont Sainte-Anne est
maintenant rentable. Des profits phénoménaux de 100 000 $ pour la
première année, sur un investissement de combien? 60 000 000 $?
La politique du ministère, c'est de se débarrasser de la gestion
de ces choses et de transférer cela à contrat à des gens
autonomes.
M. Paradis: À des libéraux.
M. Bérubé: Là, on ne pourrait pas dire parce
qu'en toute franchise, je n'oserais croire que le Parti libéral en 1975
a pratiqué du patronage politique et je pense qu'en l'occurence...
M. Paradis: II s'agissait de suivre votre campagne
électorale à l'époque.
M. Bérubé: Ce n'était pas une question. Je
suis convaincu...
M. Paradis: II s'agissait de suivre votre campagne
électorale.
M. Bérubé: Je ne saurais absolument pas
présumer des allégeances politiques de M. Gagné, je suis
convaincu que l'ancienne administration n'a jamais envisagé de quelle
couleur la balle de golf serait, puisque tout le monde sait qu'elle est
toujours blanche, de toute façon. Non, il y en a de couleur orange.
Des voix: Des jaunes.
M. Bérubé: Des jaunes, oui.
Des voix:...
M. Bérubé: Effectivement, mais enfin, elles peuvent
être de couleur jaune, orange; on en trouve relativement peu de couleur
rouge et j'en tirerais la conclusion qu'il a été engagé,
d'ailleurs, compte tenu de sa remarquable performance, sur la base de son
dynamisme. Il faut rendre hommage à l'ancienne administration qui l'a
choisi avec autant de soin. Mais là, vous me posez la question, je pense
que j'ai répondu à votre question.
M. Paradis: La question, si vous vous en souvenez, M. le
ministre, c'était: De quelle façon avait-on établi son
taux de rémunération? À partir de quels critères?
Est-ce qu'il participait à d'autres profits?
M. Bérubé: D'accord. Strictement parlant, si je
comprends bien comment cela fonctionne, c'est de la façon suivante. Dans
le passé, c'est le ministère, évidemment, qui
défrayait tous les coûts. Le ministère veut se
départir, si on veut, d'activités de ce type. Je pense que ce
n'est pas normal qu'un
gouvernement administre un golf. Par conséquent, on essaie
plutôt de confier cela à l'entreprise dite privée. Il
semble que M. Gagné devrait investir 60 000 $ dans cette petite
entreprise pour rentabiliser ses activités. Alors, ce que le
ministère fait, c'est qu'il lui paie 26 000 $. J'imagine
qu'antérieurement il était payé plein prix, comme
contractuel, tandis que, graduellement, le ministère se
désengage. Là, c'est un engagement partiel dont l'objectif est de
lui permettre de rentabiliser ses activités.
M. Paradis: Le gouvernement a assez de trous qu'il veut se
départir de ces 18 trous!
Le Président (M. Gagnon): Loisir, Chasse et
Pêche.
Vous avez encore une question à l'engagement 801?
M. Middlemiss: C'est avant. Engagement 801, oui.
M. Bérubé: Ce ne sont pas les décisions du
présent gouvernement qui sont responsables des trous actuellement.
M. Paradis: Ah non! ah non! C'est la faute des libéraux de
1970 à 1975.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Bérubé: Je pourrais vous en faire la
démonstration sans problème. (11 h 30)
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac a la parole.
M. Bérubé: Voulez-vous que je vous en fasse la
démonstration? Cela me ferait plaisir, d'ailleurs.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac a toujours la parole.
M. Middlemiss: Engagement 801, M. le Président, contrat
pour l'achat de 30 moteurs hors-bord requis pour les besoins de surveillance
à l'aide d'embarcations motorisées dans la Baie-des-Chaleurs.
Fournisseur: Dupuis Marine Montréal Inc. Engagement: 38 000 $. Pourquoi
un contrat négocié? Est-ce le seul fournisseur de moteurs
hors-bord au Québec?
M. Bérubé: Voilà! Je vais vous dire cela. Ce
sont des ratifications, premièrement. Le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche a dû procéder à une
opération de saisie de filets tendus illégalement dans la
région de la Baie-des-Chaleurs et l'opération s'est
déroulée d'urgence. Le ministère, à ce
moment-là, s'est procuré l'équipement nécessaire
pour réaliser l'opération. C'est une ratification.
M. Middlemiss: L'urgence? Les raisons de l'urgence? Est-ce que
c'était le seul qui pouvait fournir le nombre de moteurs, parce que la
Baie-des-Chaleurs est assez loin de Montréal?
M. Bérubé: C'est en ratification,
c'est-à-dire que le fonctionnaire a tout simplement pris le
téléphone et il appelé Pierre, Jean ou Jacques et il a
dit: Peux-tu me livrer 30 moteurs? J'en ai besoin demain.
M. Middlemiss: D'accord. Maintenant qu'on a
complété l'opération d'urgence, quelle utilisation
faisons-nous des 30 moteurs hors-bord?
M. Bérubé: Vous voudriez connaître
l'utilisation, maintenant, des 30 moteurs hors-bord?
M. Middlemiss: Oui, c'est cela, des 30 moteurs hors-bord.
M. Bérubé: On va demander au ministère. On
peut dire que le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
dans la mesure où il y a tellement de parcs, de lacs où il
effectue le contrôle de la pêche... Imagine-toi donc! Simplement la
conservation.
M. Middlemiss: Oui, mais si, selon ce raisonnement, le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche avait des moteurs
hors-bord, n'aurait-on pas pu aller chercher ceux-là?
M. Bérubé: C'est-à-dire qu'il aurait fallu,
j'imagine, couvrir tout le territoire du Québec pour faire venir des
moteurs hors-bord d'un peu partout pour les amener à cet endroit, parce
qu'on avait une opération rapide à faire.
M. Middlemiss: Serait-il possible de savoir l'écart de
temps entre le placement de la commande et la livraison de ces 30 moteurs
hors-bord?
M. Bérubé: Je vais voir cela. J'ai quelques
explications sur l'urgence.
M. Paradis: Si je comprends bien, M. le président du
Conseil du trésor, on avait déjà les embarcations, mais
pas de moteurs. Est-ce qu'on ramait?
M. Bérubé: J'imagine qu'il y a des pêcheurs
autour. Il y a des gens. Non, ce sont les délais de livraison. Il va
falloir demander au ministère, parce que je n'ai pas les délais
de livraison.
M. Middlemiss: D'accord. Les délais de livraison.
Merci.
Transports
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous des questions aux
Transports, engagement 100?
M. Paradis: Contrat pour travaux complémentaires à
la construction d'un entrepôt à chlorure de forme conique au
district 56, 1 boulevard Mortagne, Boucherville, comté de Bertrand. Seul
soumissionnaire: Construction J. M. Vallée Inc., Saint-Constant,
comté de Châteauguay. Montant de l'engagement: 68 000 $. Y a-t-il
une estimation du ministère sur le coût des travaux?
M. Bérubé: Vous n'avez pas, inscrit là, 49
972 $?
M. Paradis: Non. Oh, excusez! Oui, cela va. Mais, de quelle
façon...? Lorsqu'il y a un seul soumissionnaire comme cela,
retournez-vous aux soumissions ou, est-ce que la règle dit que vous
donnez le contrat au seul soumissionnaire?
M. Bérubé: Je pense qu'on donne le contrat au seul
soumissionnaire.
M. Paradis: Indépendamment de l'écart ou y a-t-il
une marge?
M. Bérubé: Non, si l'écart était
excessif, à ce moment-là, on pourrait retourner en soumissions.
Le gouvenement n'est jamais tenu d'accepter les soumissions.
M. Paradis: Ni le plus bas, ni le plus haut...
M. Bérubé: Non.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 201. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Oui. Soumissions publiques: Contrat pour travaux
de réfection partielle du pont Nichol, sur la route 214, dans la
municipalité d'East-Angus, comté de Mégantic-Compton.
Plus bas soumissionnaire: Gentra Contruction Inc., Québec.
Montant de l'engagement: 76 000 $. On voit que l'estimation du ministère
était de l'ordre de 38 000 $. Peut-on savoir la raison...
M. Bérubé: De l'écart.
M. Middlemiss: ... de l'écart?
M. Bérubé: Ce que l'on dit ici, c'est que des
soumissions publiques ont été demandées, parce qu'il n'y a
pas de spécialité au fichier central pour couvrir ce type de
travaux. Je dois tirer la conclusion qu'il s'agit de travaux inhabituels.
M. Middlemiss: D'accord. Peut-on savoir le genre de travaux
aussi, en même temps?
M. Bérubé: Oui, on va le demander au
ministère.
Le Président (M. Gagnon): À quel engagement du
ministère des Transports avez-vous d'autres questions à
poser?
M. Middlemiss: À l'engagement 202.
Le Président (M. Gagnon): Alors, on va les étudier
l'un après l'autre, si je comprends bien?
M. Middlemiss: D'accord. Supplément pour porter à 1
145 000 $ le coût des honoraires pour la préparation des plans et
devis et la surveillance des travaux de construction des
débarcadères de chaque côté de la rivière
Saguenay, comtés de Saguenay et Charlevoix.
Fournisseur: Gaston Drouin et Associés Inc.,
Ingénieurs-conseils, Sainte-Foy. Montant de l'engagement, 295 000 $.
C'est une augmentation de l'ordre de 35 000 $. Pourrait-on savoir les raisons
de l'augmentation?
M. Bérubé: Oh! on a eu de gros problèmes
avec la société Miron qui avait eu le contrat. J'essaie de me
remémorer ce mosus de contrat. Je me souviens que cela fait longtemps
que c'est dans le paysage. Ce qui se passe, c'est que l'entreprise Miron et
Frères a abandonné son contrat. Si je ne m'abuse, il y a eu des
problèmes de résistance de la roche à l'endroit où
l'embarcadère était en construction et, lorsqu'on a
commencé la construction, on a découvert qu'il fallait des
travaux d'une ampleur beaucoup plus importante que ce qui avait
été évalué et la compagnie Miron a sans doute
réalisé à ce moment-là qu'elle ne passerait pas
à travers le contrat. Elle s'est retirée. On nous a dit alors que
la firme Drouin n'avait pu évaluer correctement l'impact du
départ de Miron et de l'arrivée d'un nouvel entrepreneur, Les
constructions du Saint-Laurent, le tout s'étant accompagné de
très nombreuses et très onéreuses modifications et
réclamations. Ces difficultés ont généré un
surcroît de dépenses pour travail de bureau d'ordre technique et
d'ordre administratif, ainsi qu'une surveillance beaucoup plus poussée
sur le chantier, soit pour analyser la documentation volumineuse soumise par le
nouvel entrepreneur en relation avec ses réclamations ininterrompues,
soit pour tenir
un dossier détaillé et continu de toutes les
activités de l'entrepreneur sur le chantier.
En d'autres termes, il semble qu'il y a de très gros
problèmes de construction, d'ancrage du débarcadère. Vous
connaissez sans doute les falaises de Tadoussac et le milieu. On travaille sous
l'eau avec des problèmes assez particuliers. Il semble qu'effectivement
il y avait eu une mauvaise estimation de l'ampleur des travaux.
M. Middlemiss: Pourrait-on savoir s'il y a eu une étude
géotechnique? Si oui, quel a été le montant qui a
été dépensé?
M. Bérubé: D'accord.
Une voix: Pour faire l'étude?
M. Middlemiss: À savoir s'il y a eu une étude
géotechnique avant la préparation des plans et pour quel
montant.
M. Bérubé: Le contrat date de novembre 1976. Je ne
sais pas si c'est avant le 15... Ah! le 3 novembre 1976. Voulez-vous savoir
comment on l'a choisie?
M. Middlemiss: D'accord, certainement.
M. Bérubé: La décision remonte donc au 3
novembre 1976. Il n'est pas impossible que, suivant le climat politique
régnant alors au Québec, on ait pris la décision plus vite
que requise, mais c'est loin d'être prouvé. La seule chose que
l'on pourrait cependant tirer comme conclusion, c'est que les honoraires,
à partir du contrat de novembre 1976, ont été de 550 000
$; en décembre 1980, ils ont dû être augmentés
à 850 000 $ et, actuellement, ils sont à 1 145 000 $.
M. Middlemiss: Ce contrat de novembre 1976, est-ce que c'est le
contrat avec l'ingénieur ou si c'est le contrat pour la
construction?
Une voix: L'ingénieur.
M. Bérubé: L'ingénieur. C'est un contrat de
550 000 $ qui a été porté à 850 000 $ et qui,
maintenant, serait porté à 1 145 000 $.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur l'engagement 202? Engagement 600, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Québec représentant 50% du service
de la dette de l'année 1981 relatif à l'acquisition de
réseaux. Montant de l'engagement: 309 886,65 $." Est-ce qu'on pourrait
avoir des explications sur cette acquisition de réseaux? Qu'est-ce que
ça signifie comme tel dans la pratique?
M. Bérubé: Tout ce que je peux vous dire, c'est que
c'est un programme normé, c'est versé en vertu de l'article 325
de la Loi de la Communauté urbaine de Québec.
M. Paradis: Oui, mais la commission de transport serait
censée, suivant le libellé de l'engagement 600, avoir fait
l'acquisition de réseaux.
M. Bérubé: Non, pas nécessairement cette
année, antérieurement. C'est le service de la dette.
M. Paradis: C'est le service de la dette, oui.
M. Bérubé: Ce sont des subventions statutaires
versées, en vertu de programmes existants, à la communauté
urbaine pour l'achat de réseaux dans le passé.
M. Paradis: De qui a-t-on acheté ces réseaux dans
le passé?
M. Bérubé: Dans le passé? Il faudrait
remonter dans l'histoire de la CTCUQ.
M. Paradis: À un autre fournisseur du service?
M. Bérubé: Si vous voulez, on va demander au
ministère de nous donner l'historique de l'achat des réseaux pour
lesquels ces subventions sont versées.
M. Paradis: Cela va. C'est parce que je veux savoir si on les a
achetés d'un autre transporteur, etc. Je veux comprendre...
M. Bérubé: II faudrait savoir quand. À ma
connaissance, ce n'est pas récent.
Le Président (M. Gagnon): Â quel autre engagement
aux Transports?
M. Paradis: L'engagement 606.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrats (16) pour
travaux de revêtement bitumineux sur diverses routes et chemins dans
divers comtés de la province. Montant de l'engagement: 2 116 600 $." Il
s'agit de contrats négociés que nous avait expliqués, lors
de sa visite à la commission des engagements financiers, le ministre des
Transports. J'aimerais avoir quelques éclaircissements parce que j'ai eu
à régler des problèmes dernièrement dans ce domaine
des contrats négociés du Conseil du trésor. Il
ne semble pas y avoir de politique clairement établie au
ministère lorsque le contrat négocié est pour une route
qui se situe approximativement à mi-chemin, à deux ou trois
kilomètres près, de deux usines d'asphalte.
M. Bérubé: C'est possible, effectivement...
M. Paradis: J'ai eu du ministère des Transports deux
versions différentes quant au mode de calcul qu'on utilisait pour donner
le contrat soit à une compagnie, soit à une autre. Une des
versions que j'ai eue retenait, je le dis de mémoire, le coût
à l'usine, finalement. Si on fait du bitume avec de la pierre, c'est
plus cher à l'usine que si on le fait avec ce qu'on appelle de la
gravelle.
M. Bérubé: De la "garnotte".
M. Paradis: De la "garnotte". Mais on s'aperçoit, à
ce moment-là, que si on le fait avec de la "garnotte", le volume du
bitume qu'on est obligé d'utiliser est plus important et que ça
entraîne deux coûts: premièrement, un coût sur le
volume et, deuxièmement, un coût sur le transport effectué
des grands centres vers les régions. Une certaine partie de l'appareil
de la fonction publique du ministère des Transports m'a répondu
que, pour octroyer le contrat, on considérait le coût à
l'usine et le transport, mais qu'on ne considérait pas ce qu'il en
coûtait au ministère, parce que c'est le ministère qui
achète le bitume, qu'on n'additionnait pas le coût du bitume au
niveau du volume et au niveau du transport. D'autres fonctionnaires m'ont
répondu que non, que c'était le montant total que ça
coûte au ministère pour réaliser les travaux qu'on prenait
en considération. (11 h 45)
Dans le cas que je vous soumets, le problème a été
réglé en allant en soumissions publiques. Mais j'aimerais savoir
la politique établie et si on ne considère pas le coût
total, pourquoi?
M. Bérubé: II faudra le demander au
ministère en donnant peut-être copie du procès verbal de
notre réunion...
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: ... de telle sorte que le
ministère essaie d'éplucher la question et y apporter une
réponse.
M. Paradis: Je pense que vous pouvez même l'adresser
directement, si le président du Conseil du trésor est d'accord,
au sous-ministre à la construction, M. Blain, qui est au courant de ces
problèmes.
M. Bérubé: Je l'adresserai au ministre.
M. Paradis: Envoyez-la au ministre et suggérez-lui de le
porter à l'attention du sous-ministre à la construction.
M. Bérubé: Je pense que la meilleure solution,
c'est de faire une copie du procès-verbal de notre réunion - pas
tout - du journal des Débats, et non pas du procès-verbal,
puisque notre secrétaire, heureusement, n'a pas à recopier
à la main les propos du député de Brome-Missisquoi qui,
comme on le sait, sont assez épars et souvent difficiles à
suivre.
M. Paradis: Ils sont tout le moins à la hauteur de ceux du
président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: Mais je dois avouer que lorsqu'il parle
de "garnotte", il s'y connaît beaucoup mieux que moi. Si je comprends
bien, d'ailleurs, la "garnotte", c'est la nouvelle faction qui vient de
s'instaurer au sein du Parti libéral dans la course à la
chefferie. Vous avez maintenant les "garnottes" et les "ryanistes", enfin, je
ne sais pas si c'est...
M. Paradis: Vous devriez vous intéresser à vos
"renérendums."
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je pense qu'on a dépassé les engagements
financiers.
M. le député de Pontiac, vous aviez une question. À
quel engagement?
M. Middlemiss: L'engagement 614.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 614.
M. Middlemiss: Si mon collègue n'en a pas d'autres
avant.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Brome-Missisquoi n'en a plus.
M. Paradis: Non.
M. Middlemiss: "Contrat pour travaux de nettoyage et de
peinturage de la superstructure métallique du pont situé sur la
rivière Gatineau, dans les municipalités de Wright et Northfield,
comté de Gatineau. Le plus bas soumissionnaire: Sablage au jet
sandblasting Saint-Jean Enr., Saint-Jean. Le coût du contrat: 117 000
$."
On voit que l'estimation était de l'ordre de 50 000 $ et que
toutes les soumissions dépassaient 100 000 $. Est-ce qu'on peut donner
des explications en ce qui concerne l'écart?
M. Bérubé: On va le demander au
ministère.
Le Président (M. Gagnon): Ceci termine les questions aux
Transports.
M. Blais: Fini pour les Transports, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, quel engagement?
Une voix: Quel ministère va-t-on prendre?
Le Président (M. Gagnon): On va prendre...
M. Middlemiss: L'engagement 641.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 641?
M. Middlemiss: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 641, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 1 200 000
$ le coût des honoraires pour la préparation des plans et devis et
la surveillance des travaux de construction d'une section de 3,4 milles de
l'autoroute 25, de l'échangeur des autoroutes 40 et 25 jusqu'aux
approches sud-est du pont de la rivière des Prairies. Fournisseur:
Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et Associés Inc.,
Ingénieurs-conseils, Montréal. Montant de l'engagement: 300 000
$."
Est-ce qu'on peut donner les raisons qui ont amené cette
augmentation de l'ordre de 25% dans les honoraires?
M. Bérubé: Les crédits autorisés par
le Conseil du trésor en date du 12 décembre 1973 étaient
de 900 000 $. D'ailleurs, ces calculs étaient faits sur la base d'une
rémunération au pourcentage. À partir du 1er
février, la rémunération a été
modifiée pour passer à la méthode horaire et non plus au
pourcentage, l'objectif étant, évidemment, d'éviter qu'on
ait tendance à proposer des travaux de plus en plus coûteux de
manière que les honoraires soient de plus en plus élevés.
Ce qui maintenait cependant le même total à 900 000 $. Je pense
que, dans la mesure où il s'agit d'une estimation en date de
décembre 1973, on peut comprendre qu'on ait avec le temps, dû
procéder à des rajustements pour d'abord faire la coordination,
faire de la surveillance complémentaire des ponts d'étagement, de
signalisation, d'éclairage. Donc, il y a eu effectivement depuis 1973
une évolution du dossier, parce que c'est lié au temps plus
qu'à autre chose.
M. Middlemiss: Est-ce que le président du Conseil du
trésor peut nous dire si ces travaux de construction sont
complétés ou sur le point d'être
complétés?
M. Bérubé: On me dit que c'est la surveillance des
contrats à partir du mois de juillet 1981 jusqu'à la fin des
travaux. Donc, les travaux ne sont pas terminés.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela termine les
crédits des Transports ou s'il y a d'autres questions?
M. Paradis: ...645, 646 et 647 en même temps.
Le Président (M. Gagnon): 645, 646 et 647.
M. Paradis: Dans le cas de 645, il s'agit de remboursement
à la municipalité de ville de Dégelis, comté de
Kamouraska-Témiscouata, pour des travaux de réfection d'une route
pour un montant de 240 000 $.
Dans le cas de 646, c'est un remboursement à la paroisse
Sainte-Françoise, comté de Rivière-du-Loup, pour des
travaux de réfection d'une route. Le montant de l'engagement est de 290
000 $.
Dans le cas de 647, il s'agit d'un remboursement à la
municipalité de Chute-aux-Outardes village, comté de Saguenay,
pour des coûts de drainage relatifs à la réfection de la
route 138. 75 000 $.
En vertu de quel programme ces subventions sont-elles
versées?
M. Bérubé: II n'y a pas de programme, ce sont des
routes gouvernementales - vous voyez la 295 - à l'entretien du
ministère des Transports. Il se produit parfois soit qu'une
municipalité veuille raccorder une de ses propres rues à la route
principale, soit que les citoyens se plaignent de tel et tel
inconvénient et voudraient procéder à un
aménagement ou l'autre et que la municipalité est amenée
à faire des travaux qui sont utiles à l'entretien même de
la route nationale. À ce moment-là, le gouvernement
défraie, à la suite d'une entente avec la municipalité,
les améliorations apportées à ses propres
investissements.
Le Président (M. Gagnon): Cela termine les Transports.
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du revenu. Est-ce que
vous avez des questions?
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
M. Paradis: Oui. Mes questions portent sur les engagements 600
à 604. Dans chacun des cas, il s'agit de subventions à divers
organismes dans le cadre du programme d'aide au travail et dans le cadre
d'intégration des jeunes à l'emploi. On a le nombre de personnes
qui travaillent, on a le nombre de semaines, on a le montant de la subvention.
Est-ce qu'on pourrait avoir la nature des projets sur lesquels ces
gens-là travaillent?
M. Bérubé: Demandons-le au ministère, parce
que j'essaie de trouver la description des projets et je ne l'ai pas.
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Gagnon): Aux Travaux publics et à
l'Approvisionnement, est-ce qu'il y a des questions?
M. Paradis: Engagement 200.
Le Président (M. Gagnon): À l'engagement 200, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat négocié... Contrat pour travaux
de réparations en urgence de la tour d'évaporation de
l'édifice G à la suite d'un affaissement partiel. L'entrepreneur
est Marley Canadian Limited, de Montréal, pour un montant de 89 000 $.
Je constate qu'on nous a indiqué que c'est un travail en urgence. Est-ce
que c'était la seule firme capable de réaliser ces travaux en
urgence?
M. Bérubé: La firme Marley est la firme qui a
construit la tour d'évaporation.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions pour les Travaux publics et l'Approvisionnement?
M. Paradis: Engagement 618.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 618, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Excusez, on va prendre l'engagement 600 avant.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600.
M. Paradis: Contrat négocié. Contrat pour travaux
de réaménagement du deuxième étage de la
bâtisse située au 255, boul. Crémazie Est, Montréal.
Entrepreneur: Les Immeubles Gagné, Montréal. Montant de
l'engagement: 30 922 $. Cet édifice sert à quelles fins?
M. Bérubé: II va falloir le demander au
ministère.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Paradis: Engagement 618: "Contrat pour travaux de
relocalisation du studio d'animation de l'Assemblée nationale à
l'édifice Pamphile-LeMay (B), Hôtel du gouvernement,
Québec. Plus bas soumissionnaire: Drouin Construction Inc.,
Québec. Montant de l'engagement: 63 361 $."
Est-ce qu'il s'agit d'une dépense faite dans le cadre de la
télédiffusion des débats de l'Assemblée
nationale?
M. Bérubé: Je pense qu'il faut dire oui.
M. Paradis: Oui? Quelle est la raison de cette
relocalisation?
M. Bérubé: II faudrait le demander aux Travaux
publics.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Non, d'accord.
M. Bérubé: II y a eu des changements. Avec
l'arrivée de 22 nouveaux députés, je sais qu'il y a eu du
brasse-camarades un peu partout, ils ont tassé un peu le monde ici et
là.
M. Paradis: Oui, mais, d'après cette description, ce sont
les locaux d'animation qui auraient été relocalisés dans
l'édifice B. Il n'y a pas de députés à
l'édifice B, que je sache. Le président est là, l'Union
Nationale était la dans le temps...
Le Président (M. Gagnon): C'est cela.
M. Paradis: ... mais il n'y en a plus.
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Paradis: Oui?
Des voix: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Gagnon): II n'y a plus d'Union Nationale,
mais je crois qu'il y a des députés. En tout cas, ce n'est pas
à moi de répondre aux questions.
M. Bérubé: Enfin, je ne le sais pas. Le
député de Brome-Missisquoi dit qu'il n'y a plus d'Union
Nationale; lui, qui est ancien unioniste...
M. Paradis: Je m'inscris en faux. C'est le président qui a
dit qu'il n'y avait plus d'Union Nationale. Moi, ce que je peux dire, c'est
qu'il n'y a plus de députés de l'Union Nationale, c'est
très différent.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, ce n'est pas ce que
j'ai répondu. Je n'avais pas à répondre non plus, mais
j'ai répondu que...
M. Bérubé: M. le Président, vous vous
engagez dans des activités partisanes qui me paraissent dangereuses pour
un président.
Le Président (M. Gagnon): ... je crois qu'il y a des
députés dans l'édifice B. En tout cas, ce n'est pas
à moi de donner la réponse. Y a-t-il d'autres questions?
M. Middlemiss: Engagement 632.
M. Bérubé: Ouais? Qu'est-ce que vous voulez savoir
sur l'engagement 632?
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 175 000 $
le coût des honoraires pour la préparation des plans et devis et
la surveillance des travaux de construction d'un édifice pour la
direction des pêches maritimes à Gaspé. Fournisseur:
Angers, Drouin, Simard et Associés, ingénieurs-conseils,
Québec. Montant de l'engagement: 65 000 $."
Quelles sont les raisons qui justifient une augmentation de l'ordre de
60%?
M. Bérubé: Engagement 632. L'engagement initial
reposait sur le budget du projet de 4 400 000 $ au moment où on avait
fait une évaluation sommaire. Au mois d'août 1981, lorsque des
décisions ont été prises, on a évidemment fait
faire des soumissions et on a établi ce qu'on appelle le coût
d'objectif du projet, c'est-à-dire qu'une fois qu'on a défini,
d'une façon plus précise, tout le projet, on définit son
coût d'objectif pour la réalisation du chantier. À ce
moment-là, le projet a été évalué à 5
225 000 $ dont 2 195 000 $ en mécanique et électricité.
C'est donc à partir de cela que les honoraires ont été
ajustés.
M. Middlemiss: D'accord. Est-ce qu'on pourrait savoir pourquoi la
différence entre le coût préliminaire et le coût
d'objectif? Est-ce qu'on avait oublié quelque chose?
M. Bérubé: Non.
M. Middlemiss: II y a un écart d'environ 1 000 000 $. (12
heures)
M. Bérubé: Cela se précise. Lorsque vous
faites une première évaluation, vous n'avez pas toutes les
données; alors, vous faites un premier budget approximatif sur la base
d'analyses sommaires, qui vous dit à peu près en gros combien
vous allez dépenser. Toutefois, évidemment, les études ne
sont pas encore réalisées. Les plans et devis ne sont pas faits.
Là vous commencez par préparer vos plans et devis. Quand vos
plans et devis sont terminés, vous allez en soumissions et à
partir de cela éventuellement vous tirez la conclusion que votre
édifice va vous coûter tant. Ceci devient, à ce moment, le
coût d'objectif. On a défini clairement le projet et on sait
maintenant qu'il va coûter tant. C'est normal. D'ailleurs, il y a des
délais importants qui peuvent être en cause entre la
première estimation préliminaire... Si, par exemple, vous voulez
vous construire une maison, vous dites: Oui, je voudrais avoir une maison
d'à peu près 50 000 $, vous voyez à peu près sa
grosseur.
Sur ces entrefaites, vous choisissez votre terrain, première
surprise. Deuxième surprise, quand vous faites faire les soumissions par
des entrepreneurs, évidemment, cela dépend du marché, de
la situation à ce moment. Vous avez donc des soumissions. Ensuite, vous
avez également l'étude des sols qui vous donne une idée de
la complexité des fondations. Tertio, vous pouvez même, au moment
où vous travaillez sur les plans et devis, être amené
à modifier vos besoins à la lumière de vos discussions
avec vos architectes, de telle sorte qu'à un moment donné vous
finissez par avoir une idée beaucoup plus précise du projet
final, et là vous allez en soumissions pour faire établir quels
seront véritablement les coûts. Cela fait que votre coût
d'objectif peut être différent du coût initial.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait savoir...
M. Bérubé: D'une façon
générale, il y a toujours des dépassements parce que vous
savez, chaque fois que quelqu'un veut s'engager dans un projet donné, la
première chose qu'il vous dit, c'est: Écoutez, cela va
coûter seulement 4 400 000 $. Ce ne sera pas si cher que cela finalement,
mais vous savez très bien que lorsque vous avez fini de vous construire
une maison, cela vous coûte toujours un petit peu plus cher que ce que
vous aviez prévu. Pourquoi? Parce qu'initialement vous aviez
peut-être des portes de contre-plaqué. À un moment
donné, vous avez décidé que dans le salon vous mettrez
peut-être une porte de chêne, et ainsi de suite. Il en va
également de même -oui, si vous voulez - avec n'importe quel
projet entre le moment où vous le concevez et en évaluez grosso
modo le prix sans avoir aucune analyse détaillée et le moment
où vous avez fait vos plans et devis. Il est assez rare qu'on ait des
baisses importantes au chapitre des estimations.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre. Comme il
est 12 heures, est-ce que j'ai le consentement pour qu'on arrête parce
qu'on a terminé, en fait, octobre 1981?
M. Middlemiss: Je voudrais savoir la discipline des
arrêtés en conseil en question. Dans quelle discipline travaillent
ces gens? À quelle date ont-ils été engagés.
M. Bérubé: Là vous voulez avoir du fichier
central une demande...
M. Middlemiss: Quelle est la discipline. Est-ce que ces gens
travaillent en mécanique et électricité ou dans...
M. Bérubé: Oui, mécanique et
électricité.
M. Middlemiss: Tous les arguments que vous avez apportés
pour justifier les augmentations de prix ne touchent pas nécessairement
les ingénieurs impliqués en électricité et
mécanique.
M. Bérubé: Je vous ai donné la
problématique générale.
M. Middlemiss: C'est un problème particulier parce que
ici, les augmentations des honoraires sont dues sûrement à une
augmentation des coûts reliée à la discipline de ces
ingénieurs-conseils. Normalement, concernant la conception d'un
édifice dont l'architecte a déjà décidé,
pour un écart de ce genre, cela prend fort probablement quelque chose
qui a été oublié, ou il y a eu un retard de X
années pour qu'il y ait une augmentation de prix.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous voulez
qu'on demande la justification du supplément?
M. Bérubé: On me dit qu'on ne doit pas
déduire qu'ils sont en mécanique et électricité
spécifiquement, ces ingénieurs. Effectivement, c'est exact, parce
que quand je lis... Le texte est ainsi rédigé qu'il met l'accent
sur l'augmentation des coûts des travaux de mécanique et
d'électricité qui passent de 1 500 000 $ à 2 200 000 $,
donc, une augmentation de 700 000 $.
M. Middlemiss: ... les ingénieurs qui, eux, ne sont pas
dans cette discipline. Normalement, les ingénieurs qui sont
engagés au pourcentage...
M. Bérubé: Donc, votre question, c'est: Dans quelle
discipline oeuvre cette firme d'ingénieurs et...
M. Middlemiss: Oui, et la justification du supplément dans
tout cela, parce que je suis d'accord avec le président du Conseil du
trésor qu'il a établi des conditions qui peuvent changer, mais si
on parle d'électricité et de mécanique, normalement, les
estimations sont basées sur la bâtisse ou le plan du plancher et
tout cela.
M. Bérubé: Oui, normalement, quand on engage un
ingénieur en mécanique, en électricité, il faut
avoir des plans et devis.
M. Middlemiss: Oui, cela devrait être assez
précis.
M. Bérubé: D'accord. Vous avez raison, mais je
pense que la firme Angers, Drouin, Simard et Associés ne fait pas
seulement la mécanique et l'électricité. Elle a
été engagée pour l'ensemble du contrat. Donc, cela inclut
l'ensemble, mais ce qui est expliqué ici, c'est que la grosse croissance
des coûts se situe au chapitre de la mécanique et de
l'électricité dans le projet, qui augmente de 1 500 000 $
à 2 200 000 $, donc de 700 000 $, ce qui fait porter, à ce
moment-là, de 4 400 000 $ à 5 100 000 $ et, effectivement, le
coût final du projet, le coût de l'objectif est 5 200 000 $. On
voit bien qu'essentiellement les travaux de mécanique et
d'électricité sont beaucoup plus importants que ce qui avait
été anticipé au tout début, lorsqu'on a
envisagé la bâtisse des pêches et qu'on a
évalué le projet à environ 4 400 000 $. Lorsqu'on a eu les
plans et devis de la bâtisse, à ce moment-là, on a
déterminé le coût d'objectif et ce coût
s'élevait à 5 500 000 $ au lieu de 4 400 000 $. Dans la mesure
où cela a une retombée directe sur les travaux
d'ingénierie, à ce moment-là, on réévalue
à la hausse le contrat de la firme. Je ne peux pas vous dire si la firme
Angers, Drouin et Simard - c'est là l'erreur tantât - n'a
été retenue que pour les fins de mécanique et
d'électricité ou si, au contaire, il s'agit d'une firme qui avait
l'ensemble de l'exécution du contrat. Je ne peux pas répondre
à cela.
M. Middlemiss: On peut obtenir la justification du
ministère. Il faudrait savoir...
M. Bérubé: C'est cela. Il faudrait savoir si la
firme Angers, Drouin et Simard est responsable de l'ensemble des travaux
d'ingénierie pour la bâtisse en question.
M. Middlemiss: Et aussi demander au ministère de nous
donner la justification. Quelqu'un a dû justifier l'augmentation des
honoraires. Sur quelle base a-t-elle été faite.
Le Président (M. Gagnon): Merci. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Sur l'engagement 800.
M. Paradis: "Soumissions publiques.
Contrat pour la réalisation des travaux d'architecture et de
structure du Palais de justice de Québec. Plus bas soumissionnaire:
Janin Construction Ltée, Québec. Montant de l'engagement: 23 492
000 $." Pourrait-on avoir une copie du contrat?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Merci. Avant de déclarer
que les engagements financiers du mois d'octobre 1981 ont été
étudiés ce matin, je voudrais féliciter les membres de la
commission de leur efficacité dans le travail et suspendre la commission
jusqu'à 19 heures ce soir. C'est cela?
M. Bérubé: Cela va. Le Président (M.
Gagnon): D'accord. (Suspension de la séance à 12 h 09)
(Reprise de la séance à 19 h 14)
Le Président (M. Blais): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous recommençons nos travaux qui se sont interrompus vers 12 h
31 ce matin et nous sommes rendus à étudier les Affaires
culturelles du mois de novembre 1981 à l'article 100.
M. le député de Sainte-Anne.
Industrie, Commerce et Tourisme (suite)
M. Polak: M. le Président, je demanderais une permission.
Ce matin, je n'étais pas ici pour une raison très
légitime; j'étais à l'étude des crédits du
ministère du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu. C'est la seule raison pour laquelle
j'étais absent. J'aurais voulu poser une courte question concernant le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, le mois d'octobre
1981, la SDI... il y a seulement trois engagements...
Le Président (M. Blais): Un instant! Je vais demander au
président du Conseil du trésor s'il a encore ici ses papiers du
mois d'octobre pour pouvoir vous répondre. Serait-il possible de
répondre à ces questions?
M. Bérubé: M. le Président, je comprends que
le député de Sainte-Anne puisse effectivement nous demander de
revenir sur des engagements. Je voudrais cependant souligner que c'est
là une habitude déplorable, d'autant plus que ce matin, en
l'espace de deux heures, nous avons adopté un mois complet. J'ai
noté que seul le député de Sainte-Anne était
absent. J'ai finalement compris pourquoi nos travaux progressaient si
lentement. Vous voyez, d'ailleurs, nous reprenons nos travaux à 19
heures et, immédiatement, il faut revenir en arrière pour perdre
l'avance que nous avions gagnée, si je comprends bien. (19 h 15)
Le Président (M. Blais): Refusez-vous de donner votre
consentement?
M. Bérubé: Je trouve cela absolument scandaleux,
mais je vais quand même me prêter de bonne grâce à la
demande du député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Blais): Nous allons lui accorder combien
de minutes par question?
M. Bérubé: M. le Président, vous savez que
cela prend au moins trois heures au député de Sainte-Anne pour
formuler une question.
Le Président (M. Blais): Un peu de sérieux, s'il
vous plaît! Vous pouvez y aller, M. le député.
M. Polak: Merci, M. le Président. Je voudrais seulement
répondre au ministre qu'on a une expression dans le pays d'où je
viens, les Pays-Bas, où nous sommes tout de même entourés
par de grands pays comme l'Allemagne, la France, la Belgique, l'Angleterre.
Tous disent: Les Hollandais sont coupables. Ce sont toujours les Hollandais qui
sont coupables, ils sont les pauvres victimes.
Le Président (M. Blais): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Sainte-Anne!
M. Polak: Quand on me blâme pour ce qui est arrivé
ici ce matin, la vitesse des délibérations, c'est encore le
député...
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne, j'aimerais vous demander à quel engagement vous vous
référez, s'il vous plaît!
M. Polak: Oui. M. le Président, je vous remercie de votre
compréhension. Il s'agit du mois d'octobre 1981, ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, engagement 600. Il y a une liste de
subventions. Cette fois-là, les réponses qu'on a eues
m'inquiètent. J'ai fait moi-même la vérification sur une
couple de subventions. J'en ai seulement quelques-unes. Je ne vais pas prendre
le ministre par surprise du tout, je vais simplement lui dire les constations
que j'ai faites.
Sur cette liste, à la page 4 - c'est inscrit page 4 de 9 - SDI,
à l'engagement 1015...
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Cette compagnie porte le
nom de Produits Durai Ltée.
M. Bérubé: Elle est très connue d'ailleurs
pour la fabrication de colles de toutes sortes que vous pouvez acheter aux
magasins Pascal dans des soldes réguliers.
M. Polak: Je la connais très bien, parce que c'est un
client de mon bureau légal, pour ce qui reste de ma pratique
après mon expérience politique. Je l'ai appelée. J'ai dit:
Vous êtes sur une telle liste, pourriez-vous me renseigner? Voici les
renseignements que j'ai eus. Il s'agit d'un projet qui n'a jamais
été accepté. Cela n'a rien à voir avec la SDI,
parce que c'est bien vrai que la SDI était prête à donner
une subvention, mais, à cause de problèmes de financement
généraux, le projet n'a jamais été
réalisé. Le montant de l'emprunt est de 400 000 $ et rien n'a
été effectué définitivement, le projet est
simplement rayé.
Là, je lui ai posé la question suivante: Si le projet
avait été réalisé, il est inscrit que ce projet
aurait créé 27 emplois. Il m'a dit...
M. Bérubé: 1015?
M. Polak: Engagement 1015. 27 emplois. Là, il m'a
répondu, et je pense que c'est intéressant pour nos travaux: Si
la subvention avait été accordée et si tout le projet
avait été réalisé, on aurait peut-être
créé 27 emplois sur une période de cinq ans. La subvention
était pour une période de cinq ans, alors, il faut lire ça
dans le contexte total. Pour ne pas faire d'erreur, on prend le nombre
d'emplois créés, mais il faut le diviser sur la période
donnée de cinq ans.
M. Bérubé: C'est écrit, ça.
M. Polak: II dit: Nous, on aurait peut-être
créé, à la fin de la première année, quatre
ou cinq emplois au plus et, évidemment, on aurait espéré
continuer dans le même sens. C'est plutôt au point de vue des
renseignements...
M. Bérubé: Cela confirme tout, M. le
député de Sainte-Anne. J'aime beaucoup la réponse
éclairante de votre client qui, somme toute, vous estimant, comme je
n'en ai aucun doute, ne vous aurait certainement pas menti. Il vous dit que,
effectivement, cette subvention versée sur cinq ans aurait, dans son
esprit, sans doute amené la création de 27 emplois. C'est donc
conforme à ce qui est rédigé ici, je pense que ça
répond sans doute aux questions nombreuses que vous avez l'occasion de
poser. Je vous félicite d'avoir fait enquête et d'avoir pu, comme
ça, obtenir une réponse positive aux questions multiples que vous
posez. Peut-être qu'on pourrait fermer et la question no 3 et y mettre le
cadenas désormais.
M. Polak: Merci, M. le Président, pour la remarque du
ministre, parce que le client en question m'a demandé de faire la
mention spécifique du fait qu'il ne veut pas que le nombre de 27 emplois
soit cité à la fin de l'année par un autre ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, en disant: Voici comment ça va
au Québec, voici le nombre d'emplois concrets. Ma théorie a
été confirmée, il s'agit soit d'emplois qui ne sont pas
créés ou qui, peut-être, seront créés sur une
période par exemple de cinq ans. Donc, on ne peut plus se servir de ce
chiffre pour une année en particulier. Dans ce cas-là, on aurait
peut-être créé quatre ou cinq emplois si le projet avait
été réalisé, mais pas 27, comme on l'a
indiqué dans le livre.
À l'engagement suivant, 1029, une page plus loin, page 6 de 9,
Hunter Douglas Canada Limitée. Là, ce n'est pas un client. Le
montant de la subvention est de 1 676 000 $; emplois créés: 45.
Comme le président du Conseil du trésor l'a déjà
dit publiquement, les Hollandais sont une très bonne acquisition pour le
pays, pour le Québec, et un de ces Hollandais occupe une fonction
importante à la compagnie Douglas. J'ai parlé avec lui, je le
connais, évidemment, grâce au Club social hollandais, c'est un
Hollandais, un citoyen canadien québécois d'origine hollandaise,
qui travaille pour Douglas, et, parce que je le connais, je l'ai appelé
pour avoir des détails.
Il m'a répondu en disant: Vous pourrez donner ce renseignement au
ministre, que cet emprunt n'a pas encore fonctionné parce que rien n'est
réglé, c'est encore au stade de la négociation.
Peut-être qu'à la fin de 1982, ce sera décidé.
Encore ici, les 45 emplois, il m'a dit que ce serait au mieux sur une
période de trois ans. Il m'a révélé une chose
intéressante, c'est que, pour obtenir la subvention ou faire la demande,
il s'est servi d'un intermédiaire. Je ne veux pas accuser personne. Je
ne veux mentionner de nom parce que je n'ai pas la permission de le faire, mais
un intermédiaire...
M. Bérubé: Là-dessus, c'est beaucoup mieux
que le député de Brome-Missisquoi.
M. Polak: Je ne peux pas dire oui, M. le ministre, parce
que...
M. Bérubé: J'espère. Vous devriez lui servir
de conseiller juridique dans l'utilisation de noms à des fins
d'insinuation quelconque. Je pense que vous feriez un excellent conseiller
juridique.
M. Paradis: Vous finiriez vos enquêtes avant.
M. Polak: M. le Président, je suis
informé qu'un intermédiaire est venu voir les
représentants de cette compagnie et qu'il leur a dit: Je suis
spécialisé et je vais obtenir des soumissions de la SDI. En fait,
c'était un ancien emloyé de la SDI qui, maintenant, travaille
à son propre compte dans une petite compagnie de "management
consultants". J'admire l'initiative des anciens employés de la SDI, qui
savent comment remplir la formule, ce que cela prend pour demander la
subvention, etc. Mais, ici, la subvention, je crois, n'est pas accordée,
les emplois non plus, parce que...
M. Bérubé: Attention! La subvention a
été promise et a fait l'objet, pour être promise, d'un
engagement financier.
M. Polak: Au cas où.
M. Bérubé; Oui, c'est toujours cela.
M. Polak: Sauf ici.
M. Bérubé: On ne peut pas promettre une subvention
sans automatiquement inscrire un engagement, lequel engagement vient ici. Mais
l'engagement ne fait qu'autoriser la SDI à promettre la subvention.
M. Polak: Parfait. Je suis d'accord avec cela, M. le
Président.
M. Bérubé: D'accord. Parfait.
M. Polak: Donc, on a parlé d'emplois créés,
45. Peut-être qu'à l'avenir, on pourrait dire: Emplois
créés, *, à condition que la transaction soit
complétée, et bien comprendre que cela est
échelonné sur une période de trois, quatre ou cinq ans. Ce
n'est plus la même chose que ce qu'on avait compris avant.
M. Bérubé: Je suis heureux de voir le
député de Sainte-Anne commencer à comprendre. Je le lui ai
expliqué tellement de fois que je m'aperçois qu'il est beaucoup
plus réceptif quand ses amis hollandais lui expliquent quelque chose que
quand je le lui explique. Peut-être, évidemment,
maîtrise-t-il mal encore le français, ce qui m'étonne,
parce qu'il le parle quand même admirablement bien, mais nul doute que
ses amis hollandais ont une façon d'atteindre son coeur et son
intelligence qui le rend beaucoup plus réceptif aux explications. Je le
félicite quand même d'aller chercher l'information là
où, effectivement, elle a le plus de chance de pénétrer,
mais je lui fais remarquer que, semble-t-il, sa dureté d'oreille,
lorsque je lui parle et qu'il est en train de vérifier en
contrôlant auprès d'amis hollandais, devrait l'inciter à
porter beaucoup plus attention, dans l'avenir, aux réponses que je lui
donne car, si les deux vérifications qu'il a faites auprès d'amis
hollandais ont confirmé mes déclarations antérieures, il
devrait peut-être supposer qu'en général je ne parle pas
à travers mon chapeau et m'écouter avec beaucoup plus
d'attention, plus particulièrement quand je lui parle de
problèmes du fédéral, des relations
fédérales-provinciales, à tous égards, par
exemple.
M. Polak: M. le Président, je remercie le ministre pour
son ouverture d'esprit, parce qu'on a tout de même établi une
certaine compréhension de part et d'autre. Quand on parle d'emplois
créés, on sait maintenant que je n'avais jamais compris, par les
explications du ministre, qu'il n'y a rien de créé dans
l'année dont on parle, peut-être quelques-uns, mais le reste sera
échelonné, et que personne ne peut se servir de ce
renseignement-là.
M. Bérubé: Non. Ce qui manque, voyez-vous - c'est
marqué, emplois créés - c'est le verbe: pourront, seront,
devraient, pourraient...
M. Polak: Maintenant, le dernier sujet, M. le Président...
J'apprécie tout de même la coopération du ministre pour
rouvrir des dossiers un peu pénibles. Il y a l'article 1075 pour les
pages 8 et 9...
M. Bérubé: 1075.
M. Polak: Restaurant le Chalutier, Morin Heights...
M. Bérubé: II a fait naufrage celui-là
aussi?
M. Polak: Montant de l'emprunt, emplois créés: 10.
Je n'ai pas de connaissance personnelle ici, sauf que, de temps en temps, je
fais un petit voyage et je connais ce restaurant-là. On a parlé
d'achat d'équipement et de bâtisse à Morin Heights. II
s'agissait d'une opération qui existait et qui n'a pas fonctionné
du tout, et ensuite cela a été acquis par un autre groupe, 98949
Canada Ltée. Au point de vue des emplois créés: 10, je
peux vous assurer, à ma connaissance personnelle, ayant mangé
dans ce restaurant et ayant pris un verre de vin, qu'il s'agit...
M. Bérubé: Ce n'est pas un restaurant pour
cannibales, ça créerait beaucoup d'emplois.
M. Polak: II ne s'agit pas du tout de 10 emplois
créés, même pas retenus, parce qu'ils ont réduit le
nombre d'employés. Je sais qu'une subvention de 44 000 $, ce n'est pas
beaucoup pour le ministre qui parle de 3 000 000 000 $ de déficit, mais
tout de même, 44 000 $ à Sainte-Anne, c'est une
somme fantastique et très importante. On a la preuve que, dans ce
cas-là, il y a des erreurs dans le dossier.
J'ai juste voulu attirer l'attention sur ces quatre engagements que j'ai
moi-même analysés et je vous promets que je vais continuer, vu que
le ministre n'est pas prêt à me prêter les services d'un
"tabletté" durant l'été. J'aimerais bien faire le tour des
usines qui ont reçu des subventions, justement pour vérifier ce
qui se passe sur le plan pratique avec ces subventions.
M. Bérubé: Je n'aime pas beaucoup l'expression du
député de Sainte-Anne quand il parle de "tablettés".
M. Polak: En disponibilité.
M. Bérubé: Car, de fait, les employés de
l'État dont on n'utilise pas les services sont de plus en plus rares, je
dois dire. Tout récemment d'ailleurs, pour mettre sur pied le programme
de boîtes de suggestions pour améliorer l'efficacité de
l'appareil gouvernemental, nous sommes allés dans les ministères
pour voir dans quelle mesure on n'aurait pas des ressources humaines qui
pourraient désirer un changement d'air, un renouvellement de
carrière et peut-être venir travailler avec nous au Conseil du
trésor, par exemple, où il y a souvent des possibilités de
carrières intéressantes. Effectivement, ce qu'il a fallu
constater, c'est qu'il y a relativement peu de personnel disponible dans les
ministères.
Je pense qu'on devrait non pas utiliser le mot "tablettés", mais
plutôt utiliser le terme "sous-utilisés", en ce sens qu'il y a
relativement peu d'employés de l'État qui n'ont absolument rien
à faire, mais il y a certainement, comme dans n'importe quelle grande
entreprise, des employés de qui on ne retire pas tout le potentiel
humain disponible, qui sont carrément sous-utilisés, à qui
on ne confie pas des tâches à la hauteur de leur capacité,
pour diverses raisons qui peuvent être parfois des conflits de
personnalités avec leur supérieur, qui peuvent être
également liées au fait que les besoins du ministère ont
évolué, font moins appel à ce type d'expertise dont
dispose la personne en question et, à cause des spécialisations
dans les ministères, il n'est pas facile pour la personne de se recaser
ailleurs; à ce moment-là, il s'ensuit une sous-utilisation de ce
personnel.
C'est davantage ce type de cas qui peut se produire à
l'intérieur de l'appareil gouvernemental. La notion de "tablettage",
à mon point de vue, est très péjorative. D'abord parce
qu'elle crée une impression d'inutilité, de
ramasse-poussière alors que ce n'est pas le cas. Ce sont de nos
concitoyens qui, malheureusement, n'ont pas toujours la chance de faire
entièrement tout ce qu'ils voudraient pouvoir faire et, à cet
égard, il faut véritablement manifester énormément
d'intérêt et d'attention pour cette question et éviter
peut-être de caricaturer des positions inconfortables de certains de nos
concitoyens dans cette situation.
Je sais que ce n'était pas par intention malveillante que le
député de Sainte-Anne a utilisé l'expression
"tablettés", mais je l'entends souvent et je dois vous dire que je ne
l'aime pas beaucoup. Comme expression, parce qu'elle n'est pas conforme
à la réalité, d'une part, et, d'autre part, elle est
peut-être un peu péjorative pour beaucoup de nos compatriotes. (19
h 30)
M. Polak: Pour terminer le débat sur ce sujet, toujours
avec votre permission, cette semaine, j'ai rencontré quelqu'un qui me
semblait être fonctionnaire. J'ai demandé à ce monsieur:
Travaillez-vous pour un ministère? Il m'a dit: Non, moi, je suis un
tabletté. Ce monsieur est tabletté depuis six ans. Il avait une
fonction assez importante.
M. Bérubé: II ne fait rien?
M. Polak: Non. Vraiment, M. le ministre, j'ai été
impressionné de rencontrer un vrai tabletté.
M. Bérubé: Est-ce qu'il vous a donné la
liste des concours auxquels il s'est inscrit pour être
recyclé?
M. Polak: Je lui ai demandé: Où est-ce que vous
allez, le matin? Il demeure dans le même édifice où j'ai
mon appartement. Il me dit: Je n'ai pas de bureau où aller le matin, je
ne suis pas obligé non plus de me présenter à un bureau.
De temps en temps on l'appelle pour faire un petit travail de sept jours. Je
lui ai dit que je connaissais bien le ministre Bérubé et que sur
le plan administratif et personnel, je l'admire beaucoup.
Des voix: Oh!
M. Polak: Je lui ai dit: Vous avez des capacités, sans
doute... cet homme reçoit un gros salaire de l'État, de la bourse
publique à laquelle vous et moi participons, contribuons. Par exemple,
inspecter ces subventions de la SDI - j'ai souvent soulevé le
problème - il serait certainement capable de le faire. Il m'a dit qu'il
a eu deux attaques cardiaques à cause de dépressions nerveuses,
etc. À toutes fins utiles, il ne travaille pas, sauf sur des petits
projets de six ou sept jours. Il n'a même pas de bureau et cela dure
depuis six ans.
M. Bérubé: Là, c'est différent.
M. Polak: Je peux vous assurer une
chose, il n'était peut-être pas sous-ministre, mais il
était très haut placé...
M. Bérubé: C'est normal.
M. Polak: ... sous l'ancien régime.
M. Bérubé: Je pense que vous avez donné un
indice qui peut nous permettre de comprendre. Si, effectivement, c'est une
personne qui a subi deux sérieuses attaques cardiaques, qui ne peut plus
faire aucun effort, qui ne peut plus subir aucun stress, aucune tension...
M. Polak: II nage bien, il saute bien, au sauna il est mieux que
moi.
M. Bérubé: ... je peux comprendre qu'on
ménage cette personne et qu'on ne l'écrase pas sous le travail,
mais cela ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas certains travaux qu'elle
pourrait faire avec intérêt. Une chose est sûre, je ne lui
recommanderais pas de venir, par exemple, remplacer notre secrétaire
à cette commission parce qu'à nous écouter pérorer
de toutes sortes de choses, de façon plus ou moins sérieuse, elle
en aurait certainement une attaque finale et définitive. Cela prend
effectivement des gens avec un très bon coeur pour suivre nos travaux,
avec toute la patience qui est requise.
Je tiendrais seulement à souligner au président que le
député de Sainte-Anne a réussi, avec tout cela, à
nous faire perdre une demi-heure.
M. Polak: Merci, M. le Président.
Engagements de novembre 1981
Affaires culturelles
Le Président (M. Rodrigue): Engagements du mois de
novembre 1981, Affaires culturelles.
M. Bérubé: Bon, next!
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 101.
M. Paradis: Engagement 101. "Subvention additionnelle à la
Bibliothèque municipale de Saint-Raphaël-de-l'île Bizard,
comté de Nelligan, pour porter à 135 930 $ la subvention totale
pour fins de construction d'une bibliothèque municipale. Montant de
l'engagement: 98 230 $."
Est-ce qu'on pourrait savoir du président du Conseil du
trésor pourquoi 98 230 $ en subvention additionnelle? C'est même
plus important que la subvention originale.
M. Bérubé: Ils ont droit à une subvention de
65% des coûts et la bibliothèque a coûté 298 353
$.
M. Paradis: Est-ce comme cela dans tous les programmes? J'ai eu,
non pas pour le même programme mais pour un programme administré
par le ministère des Affaires municipales dans mon comté,
à faire face à une situation identique. Je pense que
c'était le PAEC. On avait droit à un pourcentage des coûts;
les coûts ont été supérieurs, on a demandé un
ajustement de la subvention et cela a été carrément
refusé. Lorsque c'est approuvé dès le début, c'est
final.
M. Bérubé: II faudrait voir pourquoi il y a eu une
modification des coûts.
M. Paradis: Ah! c'est cela?
M. Bérubé: II arrive parfois, dans le cas des
projets PAEC, que la municipalité s'engage dans des travaux qui
n'étaient pas prévus au devis initial.
M. Paradis: J'ai discuté moi-même avec les
fonctionnaires qui administraient le programme et il n'était pas
question de cela. Une fois que c'est approuvé, m'a-t-il dit, il faut
savoir où on va au niveau budgétaire. On approuve une
subvention... Le PAEC, d'ailleurs, au moment où j'ai
téléphoné, était à sec, pourrait-on dire.
Ils ont dit: II n'est pas question d'augmenter les coûts. Ici, 98 230 $
d'augmentation de la subvention, c'est une somme importante. C'est
peut-être justifié, c'est le motif que je voudrais
connaître.
M. Bérubé: Oui, je vais le demander au
ministère.
M. Paradis: Le motif du supplément.
M. Bérubé: Le motif de l'augmentation des
coûts de la construction de la bibliothèque.
M. Paradis: Engagement 102.
Le Président (M. Rodrigue): Je n'appellerai pas tous les
numéros. Engagement 102.
M. Paradis: "Soumissions publiques: Contrat pour l'installation
de 18 isoloirs d'écoute dans le cadre de la phase I du projet
d'implantation d'une musicothèque au Conservatoire de musique de
Montréal. Le seul soumissionnaire est Video Montréal Inc. Le
montant de l'engagement est de 30 319 60 $." Est-ce qu'on pourrait
connaître l'estimation du ministère, étant donné
qu'il y a un seul soumissionnaire?
M. Bérubé: Nous allons le demander parce que je ne
l'ai pas ici.
M. Paradis: Engagement 300.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300.
M. Paradis: "Subvention additionnelle à la
municipalité de Havre-Saint-Pierre, comté de Duplessis, pour
porter à 310 000 $ la subvention totale pour fins de rénovation
de l'ancien magasin de la Baie d'Hudson pour en faire un centre d'accueil et un
centre d'interprétation pour l'arrondissement naturel de Mingan. Le
montant de l'engagement: 50 000 $." Qu'est-ce qui a occasionné une
subvention additionnelle?
M. Bérubé: La plus basse soumission reçue
dépasse les 49 796 $ qui étaient le budget disponible pour le
recyclage du magasin. La modification du coût du projet par rapport
à l'évaluation de 1980 résulte de l'augmentation du
coût de la main-d'oeuvre, d'exigences additionnelles du ministère
du Travail du point de vue de la structure et de la sécurité et
d'une demande de la municipalité pour aménager l'étage
afin de l'utiliser aux fins d'animation, demande qui a été
acceptée par le ministère.
M. Blais: Engagement 301.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 301. M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: M. le président du Conseil du trésor,
j'ai assisté ici, à l'occasion d'une de mes premières
apparitions en remplacement de M. de Bellefeuille à cette commission
parlementaire, à une sorte de scandale sur l'édification des
bibliothèques dans tout le Québec.
M. Paradis: Une bibliothèque.
M. Blais: On avait, probablement à cause de la fête
de la Saint-Jean, sauté, comme d'habitude, à fond de train sur
celle de Saint-Jean et je vois ici - ô horreur! -une "subvention à
la municipalité de Cowansville, comté de Brome-Missisquoi,
représentant la participation du ministère au coût des
travaux de construction d'une bibliothèque municipale." Selon les bonnes
coutumes de l'Opposition, je fais comme elle. "Montant de l'engagement: 117 500
$. Coût des travaux: Affaires culturelles, 117 505 $; Affaires
municipales, 313 045 $; municipalité, 231 838 $; total, 662 388 $."
Je tiens à vous dire, M. le Président -je vais poser ma
question - que je vais demander seulement la raison pour laquelle une
subvention de 117 505 $ a été versée, sans lire tout le
reste, on aurait gagné au moins trois minutes. À tous les
engagements, j'aimerais qu'on ne demande que ce qui intéresse
pricipalement. Comment pouvez-vous expliquer que cette municipalité,
dont le député est contre l'édification de
bibliothèques, que le ministère aille contre le gré de son
député en versant 117 505 $ à cette
municipalité?
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): Question de règlement,
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Si M. le député de Terrebonne
était présent lorsque j'ai fait l'intervention au sujet d'une
bibliothèque, il doit savoir qu'il s'agissait - et je regrette que le
député de Saint-Jean ne soit pas présent pour le
confirmer, parce que le débat s'était effectué
principalement entre nous deux - de la construction d'une bibliothèque
additionnelle à trois autres bibliothèques déjà
existantes dans la ville de Saint-Jean, Québec. Le président du
Conseil du trésor avait été sensibilisé au
problème tout comme vous, M. le député de Terrebonne,
à l'occasion d'une motion non annoncée déposée par
le député de Saint-Jean à l'Assemblée nationale du
Québec et qui réclamait qu'une somme approximative de 3 000 000
$, au lieu d'être consacrée à la bibliothèque, soit
consacrée à un projet d'école d'initiation à la vie
dans son comté, à Saint-Jean. C'était une question de
priorité.
À Cowansville, il n'y avait pas de bibliothèque avant la
construction de cette bibliothèque. Je pense que dans le milieu
même, ce n'est pas strictement au niveau de la ville, cela dessert toute
la région et c'est la seule bibliothèque municipale dans toute la
région.
M. Blais: Vous êtes d'accord.
M. Bérubé: Je me réfère à M.
le député de Terrebonne qui m'avait adressé la question,
d'ailleurs. Je m'étonne, effectivement, de voir qu'on donne une
subvention pour construire des bibliothèques. Comme le dit le
député de Sainte-Anne, qu'est-ce que la population a affaire
à lire, dans cette période de difficultés
économiques? Je ne vois absolument pas pourquoi les citoyens perdraient
leur temps à lire des livres, que dis-je? plusieurs livres, car le
député de Sainte-Anne, qui est un émule de M. Duplessis -
et M. Duplessis, parlant de l'instruction, disait: L'instruction, c'est comme
la boisson, il y en a qui ne portent pas cela - le député de
Sainte-Anne, dans cette continuité . digne de ses
prédécesseurs politiques, revient régulièrement
à cette commission en
s'étonnant que l'on puisse injecter 0,50 $ dans l'animation
culturelle de nos concitoyens, car imaginons ce qui pourrait survenir à
une société qui aurait pris l'habitude de lire, de se renseigner,
d'essayer de comprendre les problèmes de notre société et
qui en arriverait, à un moment donné, à comprendre avec
effarement le vide intellectuel du Parti libéral. Mais ce serait la
destruction totale de notre société! Je comprends la sainte
horreur que le député de Sainte-Anne a de voir les
Québécois lire et s'instruire, de peur qu'un jour, ils ne
l'écoutent et qu'à ce moment-là, ils tirent la conclusion
appropriée. M. le Président...
M. Polak: Question de règlement.
M. Bérubé: ... il est, de toute évidence je
termine là-dessus, si vous me le permettez...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, M. le ministre! Un
instant, s'il vous plaît. M. le ministre, avant de céder la parole
au député de Sainte-Anne qui invoque une question de
règlement, je veux d'abord lui demander le numéro du
règlement qu'il invoque.
M. Bérubé: M. le Président, il ne sait pas
lire!
M. Polak: En vertu d'une vieille coutume établie à
cette commission - et devant l'Assemblée nationale, on invoque tout de
suite une question de privilège - devant la commission, on invoque une
question de règlement.
Le Président (M. Rodrigue): Vous savez, M. le
député de Sainte-Anne, que ce n'est pas possible d'invoquer une
question de privilège en commission parlementaire.
M. Polak: En vertu de l'article 220, paragraphe 3, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): Lequel?
M. Polak: 220, paragraphe 3. D'ailleurs, votre
prédécesseur accepte toujours cet article. Il y a une
jurisprudence établie ici par le président.
M. Bérubé: II m'a toujours semblé que
l'article 140, paragraphe 2, était plus approprié, mais
enfinl
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît! Je vais vérifier.
M. Polak: Le député de...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant! Je vais
vérifier.
M. Paradis: De nos règles de régie interne non
encore approuvées.
M. Polak: De nos règles de régie interne.
M. Bérubé: M. le Président, cela
arrête à 180. Je regrette infiniment. Donc, je dois tirer la
conclusion qu'il s'agit d'une manoeuvre dilatoire, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre! M. le député, malheureusement pour
vous, le règlement se termine à l'article...
M. Bérubé: 180, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): ... 180, effectivement. M. le
député, je comprends ce que vous voulez faire. De toute
façon, vous allez avoir tout à l'heure à poser des
questions, je pense bien, sur certains sujets et, si vous me le permettez, je
vais mettre fin à ces échanges, parce qu'on va passer la
soirée là-dessus et on n'aura pas l'occasion de...
M. Bérubé: Donc, M. le Président, tout ce
que je voulais dire...
M. Polak: Maintenant, M. le Président, je vous remercie
pour le fait que vous m'accordez l'occasion de répondre
brièvement.
Le Président (M. Rodrigue): Vous l'aurez, vous
l'aurez.
M. Polak: J'ai laissé le ministre aller le plus loin
possible, mais, quand il en est venu à dire que j'étais un gars
de l'ère de Duplessis, je dois dire: Non, ce n'est pas acceptable.
M. Bérubé: Godbout.
M. Polak: M. le Président, le point que j'ai
soulevé, c'est que, quand il y a deux ou trois bibliothèques
municipales disponibles comme à Saint-Jean et quand les gens peuvent
lire des livres à la bibliothèque fédérale à
la base militaire... Évidemment, ce sont des livres contaminés
parce qu'ils viennent du fédéral. Donc, on ne peut pas les lire,
selon le président du Conseil du trésor. On n'a rien contre le
fait que les gens s'instruisent, lisent des livres, etc.
M. Bérubé: Non, mais pas trop. Il ne faut pas
abuser.
M. Polak: ... dans les bibliothèques, mais, à un
moment donné, il faut établir la priorité. Je suis fier de
répéter que des abus ne mettent pas de pain sur la planche
à
Sainte-Anne.
M. Bérubé: C'est cela et effectivement, M. le
Président - et je termine là-dessus...
Le Président (M. Rodrigue): Quel sera...
M. Polak: Je ne sais pas si c'est le cas à
Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: ... la construction d'une
bibliothèque, si elle peut créer des emplois au moment de sa
construction et quelques emplois de bibliothécaires subséquents,
n'est pas en soi un programme en termes de création d'emplois, mais
c'est essentiellement un projet éminemment valable qui repose sur le
fait qu'effectivement trop peu de nos concitoyens ont eu la chance
véritablement de disposer de bibliothèques dans leur plus jeune
âge et n'ont pas eu, donc, la possibilité de développer ce
goût de la lecture. Je pense que ceci nous manque assez dramatiquement
chez nous. D'ailleurs, le député de Brome-Missisquoi vient de
reconnaître qu'il n'y avait pas de bibliothèque avant la
construction de celle-ci.
Une voix: II y avait une bibliothèque anglophone.
M. Bérubé: Oui, une bibliothèque anglophone,
effectivement. M. le Président, je pense qu'il faut voir d'ailleurs,
dans cette opération de construction de bibliothèques, dans le
comté de Brome-Missisquoi, un effort du gouvernement pour renseigner les
citoyens, de manière que plus jamais ils ne votent pour l'actuel
député de Brome-Missisquoi. (19 h 45)
Le Président (M. Rodrigue): Quel est le prochain
engagement sur lequel vous désirez poser des questions?
M. Paradis: M. le Président, concernant le même
engagement no...
Le Président (M. Rodrigue): L'engagement 102.
M. Paradis: ... 301.
Le Président (M. Rodrigue): L'engagement 301, le
même engagement.
M. Paradis: II importe également de souligner que le
député du comté a travaillé avec la Chambre de
commerce de Bedford qui est dans une autre section du comté, sans aller
dans des travaux aussi importants que ceux-là, parce que le nombre de la
population au niveau régional autour de Bedford n'est pas aussi
important qu'à Cowansville. Mais, on a également ouvert une autre
bibliothèque à Bedford et on en ouvre un peu partout et je me
suis rendu compte que, entre les élections partielles où j'ai
été élu, en novembre 1980 et ma réélection
en 1981, ma majorité avait augmenté, à la suite de
l'ouverture de bibliothèques et que celle du candidat péquiste
diminuait. Je vous incite à continuer d'en ouvrir.
M. Bérubé: M. le Président, ces gens se sont
trompés. C'est qu'en pratique ils ont vu effectivement la construction
de bibliothèques et ils ont cru que c'était dû à
l'action de leur député alors qu'ils ont oublié que
c'était dû surtout à l'action du gouvernement.
Le Président (M. Rodrigue): Prochain engagement.
M. Bérubé: J'ai l'impression que les engagements
sont assez fréquents ces temps-ci, M. le Président.
Affaires intergouvernementales
M. Paradis: Affaires intergouvernementales.
M. Paradis: Affaires intergouvernementales.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 200?
M. Paradis: Engagement 200.
Le Président (M. Rodrigue): Affaires
intergouvernementales, engagement 200.
M. Paradis: Subvention à la Fédération des
francophones hors Québec (FFHQ) Inc., Ottawa, Ontario, à titre
d'aide financière pour la réalisation de deux projets. Le montant
de l'engagement est de 50 000 $. Pourrait-on connaître la nature des
projets?
M. Bérubé: Oui. C'est l'évaluation du
programme d'aide du Québec à la FFHQ et, le deuxième
projet, c'est la mise sur pied de consultants spéciaux pour le projet de
services d'assistance technique et professionnelle en gestion.
M. Paradis: Dans le premier projet, finalement, ce que vous
faites, c'est que vous demandez à la Fédération des
francophones hors Québec Inc. d'évaluer elle-même les
programmes que la province de Québec et le gouvernement du Québec
mettent à sa disposition.
M. Bérubé: Ce que devraient être les
programmes. C'est donc pour évaluer les besoins des francophones et pour
essayer de formuler, de la part des francophones hors
Québec, une définition des besoins des francophones hors
Québec que le Québec pourrait satisfaire.
M. Paradis: La nuance, c'était que je pensais que vous lui
demandiez d'évaluer les programmes qui existent présentement pour
savoir s'ils étaient bons ou non.
M. Bérubé: Oui, c'est l'évaluation
générale...
M. Paradis: Mais cela dépasse cela? M.
Bérubé: Oui.
M. Paradis: Cela va dans les suggestions de programmes à
mettre sur pied.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Middlemiss: Là, c'est le suivant, engagement 300.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce que des programmes de ce genre vont encore
continuer en 1982 pour les francophones hors Québec?
M. Bérubé: À ma connaissance, oui.
M. Middlemiss: II semblerait qu'avec la nouvelle constitution,
des programmes aient été discontinués.
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous le dire, dans le
budget de 1982. C'est bien certain que le ministère a des compressions
budgétaires. Va-t-il les faire porter à cet endroit en
particulier? Je l'ignore, mais je n'ai pas de raison, a priori, de dire
présentement que le programme est abandonné.
M. Polak: Engagement 300.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300.
M. Polak: Affaires intergou- vernementales. Il s'agit ici, M. le
Président, d'un contrat négocié pour le renouvellement du
contrat de services pour agir à titre de chargé de programme dans
le cadre du projet CPR/Maroc, pour une période de 18 1/2 mois.
Fournisseur bénéficiaire: M. Robert Tremblay, pour un montant de
l'engagement de 80 235 $.
Je voudrais savoir du ministre quel est le bénéfice de ce
contrat de services pour les Québécois et les
Québécoises, les travailleurs et les travailleuses, chez
nous.
Quand je vois le mot "Maroc", je pense tout de suite à nos
relations extérieures.
M. Bérubé: Je vais vous donner un exemple, parce
que, dans mon comté, tout récemment, deux scieries importantes
ont cherché - d'ailleurs, on n'a pas encore le résultat final -
à établir des têtes de pont au Maroc pour vendre leur
production, diversifier leurs marchés. Un de ces industriels travaille
à pénétrer le marché depuis deux ans.
Évidemment, il doit lutter farouchement, férocement, pour
remplacer ceux qui sont déjà établis. À titre
d'exemple, présentement, ce sont essentiellement des
sociétés françaises qui contrôlent le marché
du bois de sciage au Maroc et il faut les remplacer, donc
pénétrer et établir des contacts personnels.
On se rend compte que la raison pour laquelle les Français
dominent au Maroc, c'est qu'ils ont une longue tradition d'échanges dans
la mesure où le Maroc a été une colonie de la France; il y
a évidemment beaucoup de relations interpersonnelles. Or, en affaires,
les relations interpersonnelles sont capitales. Vous le savez d'ailleurs, M. le
député de Sainte-Anne, parce que vous vous présentez
souvent comme un homme d'affaires. Beaucoup de contrats signés entre des
parties viennent essentiellement de connaissances. On s'est rencontrés,
on se connaissait, on a, à un moment donné, eu une idée
ensemble et on s'est dit: Si on essayait.
De fait, la multiplication des échanges avec le Maroc, sur le
plan pesonnel, va faire en sorte, particulièrement ici, en s'occupant de
centres pédagogiques, qu'un grand nombre de jeunes Marocains, passant
par ces centres pédagogiques, auront entendu parler du Québec,
auront connu les Québécois et y seront donc un peu
attachés. De la même façon que, lorsque je rencontre un
camarade, un collègue américain, c'est toujours agréable
de lui rappeler ces années fort heureuses que j'ai passées
à Boston. Finalement, il y a déjà un point de contact.
M. Polak: C'est mieux qu'à Ottawa, n'est-ce pas?
M. Bérubé: Oui, effectivement, je n'ai pas
particulièrement aimé le Canada anglais, mais, enfin, c'est un
autre point de vue. Ceci crée des liens qui peuvent entraîner des
retombées économiques importantes. Cela est donc vu uniquement
sous l'angle économique.
Le deuxième aspect qui m'apparaît extrêmement
important aussi, c'est la responsabilité que nous avons tous, comme
citoyens, d'établir à l'échelle du monde un climat de
coopération internationale qui fasse que les peuples ne se sentent pas
isolés, mais se sentent au contraire solidaires dans
une quête de bonheur, de justice et d'équité entre
les sociétés. De ce fait, il est normal que les pays les plus
riches - le Québec est au douzième ou au quatorzième rang
dans le monde pour sa richesse per capita - je dirais, tendent la main aux pays
moins bien nantis de telle sorte que s'établisse véritablement
cette coopération.
Troisièmement, c'est peut-être un des aspects qui n'est
certainement pas perçu comme tel par le député de
Sainte-Anne, mais c'est absolument dommage. Je lui ai déjà dit,
d'ailleurs, que j'estimais énormément la présence de
Hollandais au Québec et j'ai toujours dit que c'était dommage que
lui ne sente pas avec autant de chaleur l'importance de l'enrichissement que
les autres lui apportent. Enfin, ça, c'est son problème et non
pas le mien.
M. Polak: Vous changez d'avis.
M. Bérubé: Par conséquent, les Marocains,
peuple aux longues traditions, ont beaucoup à apprendre aux
Québécois. Un Québécois qui se retrouve dans ce
pays va donc modifier sa vision du monde, de l'univers, des peuples, s'enrichir
et apporter, lorsqu'il revient au Québec, un message, une
expérience de vie qui contribue à enrichir le Québec. Ces
trois points font en sorte qu'il s'agit là d'un excellent
investissement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Vous êtes d'accord avec cela, M.
le député de Terrebonne?
M. Paradis: On a choisi, par contrat négocié, M.
Robert Tremblay, de L'Ancienne-Lorette, comté de La Peltrie. De quelle
façon a-t-on choisi M. Robert Tremblay?
M. Bérubé: Le député de Terrebonne
vient de m'offrir un échantillon d'encens du Maroc, et il est dommage
que le journal des Débats ne puisse enregistrer le parfum.
M. Polak: Vous êtes certain que c'est seulement de
l'encens? Peut-être que c'est beaucoup plus grave. Par l'odeur, M. le
ministre, on est mieux de suspendre nos débats tout de suite.
M. Bérubé: Le député de Terrebonne
vient d'induire cette chambre en erreur. Je lis: papier d'Arménie.
Enfin, j'admets que c'est dans le bout, à quelques milliers de
kilomètres près.
M. Middlemiss: Venant du parti ministériel, ce n'est pas
surprenant.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
on a choisi M. Robert Tremblay, de L'Ancienne-Lorette, comté de La
Peltrie, pour un contrat de dix-huit mois et demi, pour une somme de 80 235 $.
De quelle façon en est-on arrivé à choisir M. Robert
Tremblay?
M. Bérubé: II était là depuis 1979.
M. Paradis: II est déjà sur place. M.
Bérubé: Oui.
Affaires municipales
Le Président (M. Rodrigue): Affaires municipales,
engagement 300.
M. Paradis: Engagement 300.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300.
M. Middlemiss: Engagement 200. M. Paradis: Engagement
200.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 200. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Subventions pour le financement de projets dans
le cadre de la phase II du programme d'amélioration des
équipements communautaires (PAEC) aux municipalités suivantes:
Amos, comté d'Abitibi-Ouest..." Ce n'est pas tellement celle-là
comme celle d'Aylmer, dans le comté de Pontiac:
"Réaménagement de l'auditorium du Cégep de l'Outaouais.
Coût du projet: 1 200 000 $. Subvention: 300 000 $."
Est-ce qu'on pourrait savoir - on voit que la subvention est seulement
de 300 000 $ - d'où proviennent les fonds de 900 000 $ pour
compléter le projet et qui va être responsable de ces fonds?
Une voix: Une différence de 900 000 $. M. Middlemiss:
Pour 1 200 000 $.
Une voix: Les 900 000 $, qui va les payer?
M. Bérubé: Je n'ai pas l'information.
M. Blais: Ce n'est pas un engagement, M. le Président.
M. Middlemiss: Oui.
M. Blais: L'engagement est de 300 000 $.
M. Middlemiss: D'accord, mais avant
de...
M. Blais: 900 000 $, ce n'est pas notre engagement.
M. Bérubé: Ah! voilà. Le ministère
des Affaires culturelles versera 700 000 $, le ministère des Affaires
municipales, 300 000 $, et la municipalité, 200 000 $.
M. Blais: Je m'oppose, M. le Président. M.
Bérubé: Cela m'apparaît excessif.
M. Blais: C'est excessif. 700 000 $, par le ministère des
Affaires culturelles, en immobilisations, dans la ville d'Aylmer, tandis qu'on
a...
M. Bérubé: Dans le comté de Pontiac.
M. Blais: ... à la Comédie nationale, à
Montréal. Je m'oppose, M. le Président.
M. Bérubé: Et le député de Pontiac
serait peut-être amené à prendre la parole et à
faire le clown dans cette salle aussi coûteuse, aux frais des
contribuables.
M. Middlemiss: M. le Président.
M. Paradis: S'il veut prendre la parole, il la prendra. S'il veut
quelqu'un pour faire le clown, je connais quelqu'un qui peut le faire
très bien pour lui.
M. Middlemiss: Le seul clown...
M. Blais: Vous êtes disponible, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Pour représenter le PQ.
M. Bérubé: Vous vous offrez, et je le comprends
bien.
M. Paradis: Pour représenter le PQ.
M. Bérubé: Le député de
Brome-Missisquoi vient de s'offrir à faire le clown à la place du
député de Pontiac. Aucun problème. De toute façon,
on va vous envoyer tous les trois, le député de Pontiac, le
député de Sainte-Anne et le député de
Brome-Missisquoi. Trois clowns, la main dans la main. C'est parfait.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Polak: Je suis engagé déjà à
Matane.
Des voix: Ah!
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président.
M. Bérubé: Nous en avons déjà un
qui...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Le seul clown, jusqu'à présent,
impliqué dans ce dossier, c'est le ministre des Affaires culturelles qui
s'est substitué au ministre des Affaires municipales et qui a
menacé la ville d'Aylmer de perdre son territoire si elle n'acceptait
pas de gérer cette salle de spectacles, qui a une vocation
régionale, et les déficits encourus. Donc, si on veut parler de
clown...
M. Bérubé: Donc, la ville d'Aylmer n'en veut
pas.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne.
M. Bérubé: Si la ville d'Aylmer n'en veut pas, je
suis convaincu que je suis capable d'aller chercher 1 000 000 $ de subventions
pour la ville de Matane qui va la prendre n'importe quand.
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le
député.
M. Blais: Concernant les subventions qui sont données aux
municipalités, les 700 000 $ ont été demandés par
la municipalité au ministère des Affaires culturelles, les 300
000 $ ont été demandés à PAEC par la
municipalité. Donc, celui qui demande doit, normalement, s'engager
à administrer et c'est tout à fait normal qu'ayant reçu 1
000 000 $ en subventions pour un édifice de 1 200 000 $, la ville prenne
au moins cette responsabilité d'administrer ce théâtre.
M. Bérubé: C'est scandaleux, M. le
Président.
M. Middlemiss: M. le Président, je voudrais
éclaircir la situation.
M. Bérubé: Mais si la ville d'Aylmer ne veut pas
assumer cette charge, évidemment...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, le dossier de la salle de
spectacles du cégep de l'Outaouais date d'au moins quatre ou cinq ans,
d'avant 1979. J'étais membre du conseil
de la ville d'Aylmer à ce moment-là. On a offert la salle
de spectacles à la Communauté régionale de l'Outaouais
qui, à cause du déficit d'opération, l'a refusée.
On l'a offerte à la ville de Hull qui l'a refusée. On l'a offerte
à la ville de Gatineau qui l'a refusée et on l'a aussi offerte
à la ville d'Aylmer qui, à ce moment-là, l'a aussi
refusée.
Après l'élection de 1979, il y a eu un nouveau conseil de
ville élu à Aylmer et, à ce moment-là, le conseil a
montré un certain intérêt à vouloir gérer la
salle de spectacles. Mais ils ont voulu discuter et négocier. Vu que la
salle de spectacles est à vocation régionale, ils étaient
prêts à la gérer pour autant que le déficit
d'opération soit réparti dans la région. C'est à ce
moment que le ministre des Affaires culturelles, se substituant au ministre des
Affaires municipales, a menacé d'une cession de territoire de la ville
d'Aylmer à la ville de Hull s'ils refusaient de procéder avec le
projet.
Donc, je voulais éclaircir la situation et mettre le
député de Terrebonne au courant car il semble dire que la ville
d'Aylmer avait demandé aux Affaires culturelles une subvention de 700
000 $. (20 heures)
M. Blais: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Cela confirme simplement ce que j'ai dit avant. Cela
vise directement l'ancien conseiller municipal, qui fait partie de cette
commission. Lorsqu'il était conseiller municipal d'Aylmer, son conseil
municipal a refusé. Il y a eu des élections, les gens ont
élu un autre conseil municipal qui, lui, a montré de
l'intérêt et a demandé, par le programme PAEC, 300 000 $ -
que nous étudions aujourd'hui - en subvention, plus les 700 000 $
offerts par le ministère des Affaires culturelles. Donc, la ville
d'Aylmer avait décidé de demander des subventions pour
bâtir cette salle. Maintenant, s'il y a un programme local, c'est une
autre chose, mais le responsable qui reçoit les subventions doit au
moins avoir le courage de s'en servir.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Bérubé: Le député de Pontiac a
indiqué, et je voulais être au courant pour pouvoir
répondre correctement, qu'il était conseiller municipal de la
ville d'Aylmer...
M. Middlemiss: oui.
M. Bérubé: ... que celle-ci ne voulait pas de salle
de concerts, de spectacles.
Toutefois, le nouveau conseil municipal, qui a été
élu après l'élection de 1979, si je comprends...
M. Middlemiss: En 1979.
M. Bérubé: En 1979, c'est-à-dire
après votre élection ici...
M. Middlemiss: Non, non, non, j'ai démissionné du
conseil de ville et j'ai été presque un an sans faire de
politique.
M. Bérubé: Donc, c'est après votre
démission que le conseil municipal s'est intéressé
à la salle de spectacles.
M. Blais: C'est ça.
M. Middlemiss: Non, du tout.
M. Bérubé: L'impression que j'ai, M. le
Président, et ça permet d'illuminer le problème, c'est
à nouveau...
M. Middlemiss: M. le Président...
M. Bérubé: ... un cas d'aculturalisme poussé
chez le Parti libéral. Vous voyez que le député de Pontiac
siégeait à un conseil municipal, qu'il ne voulait entendre parler
d'aucune activité culturelle pour Aylmer. Le jour où il quitte le
conseil municipal de la ville d'Aylmer, subitement, elle s'intéresse
à la culture. Ce que cela démontre, et cela en l'espace d'une
demi-heure, nous avons eu deux démonstrations brillantes, c'est le
caractère totalement inculte du Parti libéral.
M. Blais: Je suis bien d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac.
M. Bérubé: Merci, M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Les Yves sont d'accord.
M. Middlemiss: M. le Président, il semblerait que le
président du Conseil du trésor n'a pas écouté tout
à l'heure. J'ai nommé en partant la Communauté
régionale de l'Outaouais, qui est le gouvernement régional, qui a
refusé de s'occuper de la gérance de la salle de spectacles, la
ville de Hull, la ville de Gatineau ainsi que la ville d'Aylmer. À ce
moment-là, ce n'était pas pour des raisons de culture qu'il y
avait un refus, c'est au point de vue d'économie. On ne se sentait pas
capable de soutenir les déficits d'une salle de spectacles et on ne
voulait pas mettre le fardeau de la dette sur la municipalité d'Aylmer,
alors que la salle de spectacles aurait rendu un service
régional.
Pour éclaircir tout ce dossier, je demanderais au
président du Conseil du trésor d'obtenir le dossier complet,
l'historique de la salle de spectacles, du réaménagement de
l'auditorium du cégep de l'Outaouais et on fera la lumière sur
cette chose pour voir si réellement c'est un manque de culture de la
part du député de Pontiac ou si c'était une affaire
d'équité.
M. Bérubé: Ce n'est pas de la part du
député de Pontiac comme tel, mais je pense que, s'étant
joint au Parti libéral par un mimétisme inévitable, il a
cru bon d'assumer tous les défauts de ses collègues les
libéraux du côté des banquettes. C'est regrettable, et je
pense qu'effectivement le député de Pontiac devrait secouer cette
espèce de carcan qui enserre le Parti libéral, qui
l'empêche d'ailleurs d'attacher la moindre valeur à tout ce qui
s'appelle expression culturelle. On dit souvent qu'un peuple sans âme est
un peuple sans avenir, et il ne faudrait pas que le Parti libéral
s'ancre dans cette vision extrêmement étriquée,
rétrécie du Québec, au point de vouloir vider le
Québec de tout ce qui fait sa chaleur, sa vibration. Sinon, je pense
que, du Parti libéral, on devra dire qu'un parti sans âme est un
parti sans avenir et qu'à le regarder aller, effectivement, il s'en va
dans un cul-de-sac.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant. Affaires
municipales.
M. Paradis: Engagement 300.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 300.
M. Paradis: Contrat négocié. Contrat de services
pour agir à titre d'administrateur délégué de la
Commission municipale de Québec auprès de la Corporation de la
ville de Bromont et pour agir à titre de coordonnateur de
l'équipe de soutien pour la conduite de l'enquête de la Commission
municipale sur l'implantation de l'aéroport de Bromont pour une
période d'un an. Le fournisseur est M. Jean Buron de
Saint-Félix-du-Cap-Rouge, comté de La Peltrie. Montant de
l'engagement: 86 000 $."
De quelle façon a-t-on choisi M. Buron?
M. Bérubé: II faudrait le demander au
ministère. Je n'ai rien là-dessus. Ah! Cela se comprend, il est
directeur du Centre de perfectionnement des administrateurs municipaux.
J'imagine que, s'il forme tous les administrateurs municipaux du Québec,
il devrait lui-même en connaître assez long sur le travail.
M. Paradis: Pourquoi a-t-on procédé par contrat
négocié dans ce cas-là? Est-ce qu'il n'y avait pas,
à l'intérieur de l'appareil du ministère des Affaires
municipales, des fonctionnaires qui avaient suffisamment de capacités
pour assumer ces fonctions?
M. Bérubé: Sans aucun doute; toutefois, les
fonctionnaires qui y sont sont engagés, ils ont une tâche, une
fonction.
M. Paradis: Ils étaient tous occupés.
M. Bérubé: Si on confie à quelqu'un qui a
les connaissances en question le soin d'aller surveiller l'administration d'une
ou de l'autre municipalité, à ce moment-là, le travail
qu'il devait réaliser au sein du ministère ne peut plus
être fait par lui; il faut donc engager quelqu'un d'autre au sein du
ministère avec l'inconvénient, cependant qu'à ce
moment-là vous êtes obligé d'engager une personne
occasionnelle, au sein du gouvernement, pour accomplir un travail de nature
permanente. Cela me paraît une formule assez bâtarde, c'est pour
cela que ce n'est pas avantageux.
M. Paradis: II n'y avait pas d'employés, au niveau du
ministère des Affaires municipales, qui n'avaient pas la chance
d'être utilisés à leur plein potentiel, qui auraient
été en mesure d'accomplir cette tâche?
M. Bérubé: Effectivement, il ne semble pas que la
Commission municipale soit dotée de personnel inutile.
M. Paradis: Autrement dit, au niveau des Affaires municipales, il
n'y a pas de fonctionnaires qui ne sont pas utilisés à leur plein
potentiel et qui auraient pu être disponibles pour cet ouvrage?
M. Bérubé: La Commission municipale, qui se voit
imposer des compressions budgétaires, comme partout ailleurs, avait
préféré couper dans ses contrats de services parce que le
ministère a nécessairement un budget et, lorsqu'il consacre 40
000 $ ou 86 000 $ à un contrat, évidemment, c'est de l'argent
qu'il n'a pas à d'autres fins. Le ministère aurait très
bien pu, au lieu de décider de comprimer à un endroit, comprimer
là et, en d'autres termes, réduire son budget de services
à l'extérieur et tenter d'utiliser du personnel interne pour le
faire. S'il ne l'a pas fait, c'est que, effectivement, il a jugé que le
personnel qu'il avait à l'intérieur, qui aurait eu la
capacité pour faire ce genre de travail, était également
requis.
M. Polak: Question additionnelle, sur cet engagement, M. le
Président. Je voudrais savoir si la Commission municipale a
déjà eu
le rapport de son enquête à ce sujet. Si oui, combien de
temps cela a-t-il pris?
M. Paradis: Je ne sais pas si le rapport est
déposé.
M. Polak: Quand je lis cela...
M. Bérubé: ... à l'engagement ici...
M. Polak: On ne parle quand même pas de Dorval ou
d'ailleurs. Avec tout le respect que j'ai pour le député qui
représente Bromont, tout de même, on sait que c'est une petite
municipalité et que l'aéroport n'est pas grand non plus. Engager
quelqu'un pour une période d'un an, à 86 000 $, pour agir
à titre de coordonnateur de l'équipe de soutien, c'est un peu
lourd, savez-vous. C'est une manière péquiste d'agir, c'est
lourd, lourd. Ce n'est pas "businessman". C'est vraiment la manière
d'agir d'un fonctionnaire. Je lui demande: Est-ce que c'était
nécessaire? Si vous me dites que la commission a fait des enquêtes
pendant six mois, comme cela prend un an à les préparer, je
comprendrais, mais une enquête comme cela...
M. Bérubé: II faut comprendre que, lorsqu'une
municipalité est mise en tutelle, c'est généralement parce
que l'expertise, au sein de la municipalité, a peut-être fait
défaut et elle n'a pas été capable de gérer
correctement les affaires municipales antérieures. On ne met pas une
municipalité en tutelle pour le plaisir de la chose. Je présume,
à ce moment-là, que les problèmes sont assez difficiles,
délicats et qu'il faut quelqu'un qui s'y connaisse bien.
M. Paradis: Pour vous éclairer, M. le président du
Conseil du trésor, je ne pense pas que cela ait été
l'administration, sur place, qui avait des lacunes; il faut comprendre le
développement de la situation. Je pense que c'est un coin que vous
connaissez bien parce que vous le visitez un peu.
M. Bérubé: J'y ai passé mes vacances de
Noël à faire du ski, d'ailleurs.
M. Paradis: Bon.
M. Bérubé: J'ai d'ailleurs rencontré votre
frère à plusieurs reprises sur les pistes de ski.
M. Paradis: Mais pas le député de Brome-Missisquoi
qui, lui, travaillait.
M. Bérubé: Oh! Je ne sais pas s'il travaillait ou
s'il flânait dans quelque autre coin.
M. Paradis: Non, il travaillait. Une voix: II était
en Floride!
M. Paradis: Non, il n'était pas en Floride. Il
était chez lui, il travaillait. La ville de Bromont s'est
développée de façon très rapide et on a construit
des infrastructures qui étaient chères pour la quantité de
population qui était sur place. Cela a quand même permis, au
niveau de la province de Québec et de la région surtout, mais je
pense que cela s'étend au niveau de la province de Québec,
l'implantation - on n'a pas attendu dans ce coin le livre du virage
technologique d'industries de haute technologie qui emploient, si je prends
strictement le cas de IBM, 1200 employés. On peut prendre le cas de
Mitel qui fabrique des fils semiconducteurs qui en emploie au moins 400
présentement et qui est dans une phase d'expansion. General Electric est
en train de construire dans ce même parc industriel - les
retombées économiques qui finalement découlent du contrat
du fédéral avec les F-18 - une usine où il y aura 400
employés qui seront à l'oeuvre dès l'an prochain.
M. Bérubé: L'Angleterre a besoin d'avions et
l'Argentine, ces jours-ci.
M. Paradis: On est prêt à en vendre à
n'importe qui, à en fabriquer pour n'importe qui. Je ne pense pas qu'il
y ait eu une faiblesse d'administration locale. C'est qu'on est allé
très rapidement et qu'on a pris le virage technologique dans le coin de
Bromont avant peut-être...
M. Bérubé: Est-ce que c'est un virage technologique
que vous avez pris ou une fouille, parce que j'ai l'impression que si on
envoie...
M. Paradis: Non.
M. Bérubé: Si on a mis la municipalité en
tutelle, le virage a été mal négocié.
M. Paradis: Si vous appelez ce qui a été fait
à Bromont une fouille technologique, c'est qu'il vous manque des
éléments au dossier, M. le président du Conseil du
trésor, parce que comme infrastructure, strictement avec ce qui est en
construction présentement, le budget de la municipalité -et vous
pourrez vérifier avec l'administrateur que le gouvernement a sur place -
va être équilibré, je dirais, même pas à moyen
terme, à court terme. Et cela aura permis l'implantation dans un parc
industriel de toute première qualité au Québec
d'industries de haute technologie où des travailleurs
québécois peuvent trouver des emplois. C'est d'ailleurs la place
où il se crée présentement des emplois, dans le
comté de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Vous êtes satisfait du travail de
M. Buron, je crois.
M. Paradis: Oui, jusqu'à maintenant, je le dis au nom des
citoyens de cette région, M. Buron travaille fort. Si j'ai posé
des questions sur son engagement, c'était strictement comme je le fais
dans le cas de tous les contrats négociés, comme vous avez pu
vous en rendre compte. Je ne voulais pas passer par-dessus un cas, parce qu'il
était dans mon comté. Je voulais strictement m'assurer que le
gouvernement avait utilisé ses ressources avec la meilleure efficience
possible et au meilleur coût possible.
M. Bérubé: Je dois dire que M. Biron,
c'est-à-dire Buron...
M. Paradis: Parce que là, les gens n'auraient pas
été satisfaits.
M. Bérubé: ... a une expérience qui est
intéressante et qui va émerveiller le député de
Sainte-Anne. Il se demandait à quoi servait l'étranger. Je
constate que le candidat ici a participé à des séminaires
sur l'administration des collectivités locales à l'Île
Maurice, au colloque international sur le développement du Sahel et je
constate en fait qu'il s'agit d'une personnalité très
intéressante qui a travaillé justement à l'organisation du
séminaire sur le développement des cadres de la fonction publique
nationale des pays membres du CAFRAD à Tanger au Maroc. Il est donc
extrêmement intéressant de voir que ce M. Buron pour lequel le
député de Brome-Missisquoi n'a que des éloges,
effectivement, a une connaissance internationale assez remarquable et c'est
sans doute cette expérience qu'il a acquise outre-mer qui fait
qu'aujourd'hui son assistance est aussi précieuse aux concitoyens du
député de Brome-Missisquoi. Je pense qu'on y trouve là un
bel exemple de la coopération internationale, des échanges
internationaux qui sont un enrichissement pour les pays qui les
reçoivent comme pour ceux qui ont l'occasion d'y aller. Si M. Buron a
acquis une expertise qui aujourd'hui sert les Québécois, c'est
sans doute en partie grâce à ses séjours à
l'étranger. Je pense que nous avons, à cinq minutes d'intervalle,
après l'intervention du député de Sainte-Anne, l'occasion
remarquable de rendre témoignage à l'importance de la
coopération internationale. Merci, M. le Président, ma cassette
est terminée.
Le Président (M. Rodrigue): Les affaires municipales
toujours. Engagement 603.
M. Bérubé: On peut y aller, M. le
Président.
M. Paradis: Les affaires sociales.
M. Polak: Moi... (20 h 15)
Affaires sociales
Le Président (M. Rodrigue): Affaires sociales, engagement
200.
M. Polak: Affaires sociales, engagement 200. Il s'agit ici, M. le
Président, d'un contrat pour l'achat de 175 000 contenants en aluminium
avec couvercles pour le transport postal de prélèvements
destinés aux laboratoires du ministère. Le seul soumissionnaire
est Harold Lin New York, 95 000 $ U.S.
Je voudrais savoir, même s'il est indiqué ici que le seul
soumissionnaire est une compagnie de New York, quelles tentatives on a faites
pour essayer d'obtenir un intérêt de la part de fournisseurs
d'abord québécois et, deuxièmement, canadiens. Des
soumissions publiques, cela ne veut pas dire beaucoup si personne n'est au
courant de l'endroit où c'est annoncé.
M. Bérubé: Ces contenants d'aluminium, comme vous
le savez, sont souvent des contenants pour des échantillons, des
prélèvements...
M. Polak: Des canettes.
M. Bérubé: Non. J'essaie de me souvenir de
l'expression qu'on utilise...
M. Polak: II y en a beaucoup.
M. Bérubé: ... quand on fait des
prélèvements sur le territoire pour essayer d'identifier des
virus et des bactéries qui peuvent avoir un caractère toxique. Je
me souviens, lorsque ce dossier est venu, du moins d'avoir vu
l'équivalent une fois au Conseil du trésor. Oui, c'est venu au
trésor. Oui, je m'en souviens. Ces contenants sont utilisés pour
transporter - ah! des cultures bactériologiques - pour les envoyer aux
laboratoires. Par conséquent, si on avait, par exemple, un virus
très toxique, on ne voudrait pas qu'en envoyant cela par la poste le
virus puisse s'échapper et bouffer le député de
Sainte-Anne.
Des voix: Ah! Ah!
M. Polak: J'ai une immunité totale, M. le
Président, parce que, comme vous venez de le dire, nous sommes venus ici
pour vous aider. Comme M. Biron - d'ailleurs, on va en parler - je suis venu
ici pour essayer de sauver ce gouvernement du désastre total. Je
travaille là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement
200.
M. Bérubé: II s'agit donc de produits, comme
d'ailleurs dans le domaine de la recherche scientifique, qui, très
fréquemment, n'existent qu'aux États-Unis. Ce sont des produits
très spécialisés et il ne doit pas y avoir de producteurs
québécois.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Y a-t-il une estimation du ministère?
M. Bérubé: Non. En général, il y a
des listes de prix pour ces produits.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 600.
M. Bérubé: Adopté. M. Paradis: Oui,
oui.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 601.
Une voix: Cela va vite.
M. Polak: À l'engagement 601, seulement une question, M.
le Président. Je dois admettre honnêtement que je n'ai pas eu
l'occasion d'étudier tous les détails de ces subventions...
M. Bérubé: Tant mieux, M. le Président.
M. Polak: ... mais le ministre pourrait-il confirmer qu'il ne
s'agit aucunement, par exemple, de subventionner la prime de séparation
dans les CRSSS? Il y a tout de même quelques institutions dont le nom
apparaît dans la liste.
Évocation d'un cas de
congédiement
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
répondre à la question du député de Sainte-Anne,
qui est malhabile. On voyait qu'il était tout à fait
gêné de la poser, ne sachant pas exactement comment la poser. Je
pense que cela vaut la peine de reprendre le point, d'abord, parce qu'il y a
méprise dans l'esprit du député de Sainte-Anne sur la
nature des primes de séparation. Le député de
Louis-Hébert, tout récemment, soulignait qu'ayant
été, selon ses dires, chassé injustement, parce que,
disait-il, comme secrétaire de la Communauté urbaine de
Québec, donc, chargé de conseiller...
M. Polak: Pas la...
M. Bérubé: Non, la Communauté urbaine de
Québec... chargé de conseiller -comme on le sait, le
secrétaire d'une communauté urbaine, c'est l'équivalent du
secrétaire général du gouvernement, c'est le haut
fonctionnaire d'une communauté urbaine - il était donc, comme
secrétaire, chargé de conseiller les représentants
élus à la communauté dans toutes les décisions que
la communauté devait prendre. C'est donc le fonctionnaire qui
prépare tous les documents sur lesquels des décisions seront
prises. Comme on le sait, il y a eu conflit entre M. Doyon qui, de façon
qu'on pourrait qualifier d'indélicate, a voulu se joindre à une
association de cadres négociant des conditions de travail auprès
de la communauté urbaine et, en même temps, être
chargé de conseiller les conseillers de la communauté urbaine sur
ces questions. En d'autres termes, il aurait été en conflit
d'intérêts: il aurait été à la fois le
conseiller de l'administration politique sur des questions de politique
salariale et membre de l'association profitant de la négociation.
On comprend, à ce moment-là, que les autorités de
la communauté urbaine aient été peu enthousiastes à
l'idée qu'il puisse être le seul conseiller des élus
municipaux et, en même temps, un agent négociateur,
littéralement parlant, des conditions de travail pour les cadres, donc
qu'il soit juge et partie, qu'il prépare une demande auprès de la
communauté urbaine et, en même temps, qu'il soit évidemment
chargé auprès de la communauté urbaine de l'analyser et de
faire ses recommandations, à savoir si on doit ou non accepter la
proposition qu'il faisait lorsqu'il avait enlevé son chapeau.
Cette situation de conflits d'intérêts, comme on le sait, a
amené un débat très sérieux à la
communauté urbaine. Éventuellement, une décision a
été prise, dans laquelle le maire de Québec a
été impliqué et qui a fait grand fracas dans les journaux.
Ayant refusé d'obéir à la demande qui lui était
faite par les élus municipaux d'abandonner sa carte de membre de
l'Association des cadres, M. Doyon a donc refusé d'obtempérer et,
devant la Commission des droits de la personne, il a présenté son
cas comme étant un déni du droit d'association.
Évidemment, cette question est quand même assez grave. Au
Conseil du trésor, par exemple, aucun employé n'est
syndiqué. On comprend pourquoi, car comment pourrait-on, d'un
côté, avoir des employés du Conseil du trésor
préparant, à l'intérieur des syndicats, des demandes
d'augmentations salariales et venant ensuite préparer, à
l'intention du gouvernement, des recommandations sur l'acception de...
M. Paradis: M. le Président, le président du
Conseil du trésor remet-il en cause la décision qui a
été rendue par la
Commission des droits de la personne?
M. Bérubé: Ah! je dis que cette question est
très litigieuse, très contentieuse...
M. Paradis: La décision est rendue, sauf erreur. Elle a
été litigieuse et elle a été contentieuse, mais la
décision est rendue.
M. Bérubé: Oui, mais il reste que...
M. Paradis: D'accord, vous commentez un jugement.
M. Bérubé: Je ne dis pas que le jugement est
mauvais, mais je dis que, dans l'application de la loi telle quelle,
évidemment, l'application de la loi, l'interprétation qu'en donne
la commission provoque des problèmes opérationnels très
grands.
Je continue. Donc, au Conseil du trésor, le personnel n'est pas
syndiqué, car on se retrouverait dans une situation de conflit
d'intérêts épouvantable où un fonctionnaire du
Conseil du trésor préparerait des demandes syndicales et serait
chargé, au Conseil du trésor, de les analyser et de recommander
au gouvernement de les accepter ou non. On ne saurait jamais à qui se
fier, ce qui veut dire que l'administration gouvernementale n'aurait absolument
plus personne pour la conseiller. On voit donc le danger réel que
représente l'application de la loi telle qu'interprétée
par la Commission des droits de la personne. On comprend en même temps
pourquoi la Communauté urbaine de Québec est dans une situation
assez délicate.
Donc, on avait décidé de renvoyer M. Doyon. Celui-ci,
ayant obtenu gain de cause, finalement, il y a eu un règlement à
l'amiable et on a continué à lui payer son salaire sans
nécessairement qu'il travaille, c'est-à-dire qu'on lui a
donné un équivalent d'une prime de séparation, ce qui
m'amène maintenant à la question de la prime de
séparation.
M. Paradis: Wo! Wo! à l'équivalent d'une prime de
séparation!
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
M. Paradis: Les primes de séparation qui ont
été dénoncées en Chambre, ce sont des primes pour
des gens qui voulaient quitter leur emploi.
M. Bérubé: Cela nous amène...
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne, sur une question de règlement.
M. Polak: Notre règlement nous dit bien que si le
privilège d'un député est violé, ou même d'un
député confrère...
Le Président (M. Rodrigue): Non pas une question de
privilège, une question de règlement.
M. Polak: ... qu'un autre député a le droit
d'invoquer le règlement. Je l'invoque au nom de M. Doyon.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne, vous n'avez pas le droit de soulever une question de
privilège.
M. Polak: Encore au même article, M. le Président,
le président vient de parler, pendant dix minutes...
Le Président (M. Rodrigue): II n'y a pas de question de
privilège en commission.
M. Polak: Non, c'est pour cela que je dis question de
règlement.
Le Président (M. Rodrigue): Oui, mais...
M. Polak: Je connais bien la jurisprudence et vos
décisions.
Le Président (M. Rodrigue): ... vous avez dit: J'invoque
une question de règlement et vous m'avez indiqué que vous vouliez
rétablir le privilège d'un confrère. Or, en commission, il
n'y a pas de question de privilège. Je vous demande s'il y a
d'autres...
M. Polak: Dans ce cas, M. le Président, tout ce que je
voudrais, c'est de répondre au ministre, d'avoir la possibité de
prendre seulement 20% du temps que le ministre prend sur cet engagement et je
serai bien content.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député, je
me fie à vous pour qu'à l'occasion d'un autre engagement vous
puissiez passer votre message.
M. Polak: À l'engagement 601, oui.
Le Président (M. Rodrigue): Nous en étions à
l'engagement 602. M. le député de Brome-Missisquoi, aviez-vous
une question additionnelle là-dessus?
M. Bérubé: Je n'avais pas tout à fait
terminé.
M. Polak: Ce n'est pas encore fini
l'engagement 601, M. le Président.
M. Bérubé: Dois-je conclure que vous me retirez la
parole?
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre, je pense
qu'effectivement vos propos n'étaient pas tout à fait pertinents.
Je vais vous demander de vous en tenir à cela pour ce qui est des
remarques que vous avez à formuler là-dessus.
M. Bérubé: Non, M. le Président, il
s'agissait d'en arriver graduellement, avec une certaine lenteur
appropriée de manière à donner tout l'éclairage qui
se doit à une question aussi importante, à la question des primes
de séparation qui a été soulevée par le
député de Sainte-Anne, comme vous vous en souvenez. Donc, en
arrivant aux primes de séparation, qu'est ce que le principe d'une prime
de séparation?
M. Polak: M. le Président, j'ai demandé si
c'était inclus dans les subventions, oui ou non.
Le Président (M. Rodrigue): Estimez-vous que vous avez eu
votre réponse?
M. Polak: Non, parce que...
M. Bérubé: M. le Président, il faut que
j'explique soigneusement de manière à donner toute la
réponse. Le député de Sainte-Anne, d'ailleurs, est
habitué à des réponses complètes et
détaillées de ma part.
M. Polak: Pleines et entières.
M. Bérubé: Oui, pleines et entières.
M. Polak: En droit criminel, on appelle cela celui qui accuse;
c'est vous.
M. Bérubé: C'est ça. Donc, il s'agit
maintenant d'aller une étape plus loin. J'ai donné l'exemple d'un
employé qui a été congédié, aux dires de la
Commission des droits de la personne, injustement. À ce
moment-là, la communauté urbaine, dans un effort de
règlement hors cour, a versé à M. Doyon son salaire pour
le reste de la période, évidemment, en recrutant quelqu'un
d'autre entre-temps. Ceci établit donc le principe que, lorsqu'une
personne est congédiée injustement, on considère qu'elle a
droit à sa rémunération. La prime de séparation va
dans le même sens.
Je vais donner des cas de prime de séparation qui pourraient
être couverts par les subventions. On va voir les exemples. À
titre d'exemple, dans le secteur de l'éducation, un enseignant qui
quitte son emploi volontairement peut demander six mois de prime de
séparation. Quel est le but de ces primes de séparation?
Plutôt que de se retrouver avec du personnel en
disponibilité...
M. Paradis: ... au CRSSS.
M. Bérubé: ... et de devoir le payer pendant 50 ans
sous prétexte que la personne a la sécurité d'emploi, il
est avantageux de verser une prime de séparation de six mois pour
inciter les enseignants à quitter le réseau. Maintenant, je peux
même vous dire que...
M. Paradis: ... remplacer?
M. Bérubé: ... présentement, nous
étudions la possibilité de donner plus de primes de
séparation aux enseignants pour tenter d'en inciter davantage à
quitter le réseau plus rapidement, de manière à faire
place à des jeunes.
M. Paradis: Pour les remplacer?
M. Bérubé: Oui, de manière à faire
place à des jeunes, de manière à prendre des enseignants
en disponibilité et de les réintégrer. Donc, c'est le
premier élément.
M. Paradis: Ils les remplacent.
M. Bérubé: Deuxième élément de
la prime de séparation: au niveau des cadres qui n'ont pas la
sécurité d'emploi, il y a une clause en vertu de laquelle, s'ils
doivent quitter leur emploi pour accomplir un autre travail ailleurs, il y a
également une prime de séparation pour compenser pour la
période de recherche d'emploi, pour l'inconvénient qu'ils ont
connu dans la mesure où ils n'ont pas cette sécurité
d'emploi. Ils sont engagés à contrat. Il y a donc une clause de
prime de séparation dans ces contrats. Cela m'apparaît tout
à fait juste et équitable.
Par conséquent, il y a nécessairement, dans les budgets
approuvés ici - j'en arrive au corps de la question - des subventions
pour couvrir les salaires. Dans le cas de l'engagement 600, il s'agit
d'immobilisations et, dans le cas de l'engagement 601, qui était la
question du député de Sainte-Anne, il y a, au niveau des
dépenses de fonctionnement, des dépenses salariales. Dans les
contrats d'engagement de personnel-cadre, il y a des clauses de
sécurité d'emploi prévues si, pour une raison ou pour une
autre, on veut, par exemple, se départir d'un cadre, il a droit à
sa prime de séparation. Je pense que c'est extrêmement
important.
Tantôt vous avez soulevé la question des employés
gouvernementaux dont on n'utilise pas pleinement les ressources. Je vous ai
dit, effectivement, que ça existait, qu'il y a des employés au
gouvernement... Vous avez souligné cette personne qui, ayant
subi deux attaques cardiaques, ne se voyait pas confier de travail
suffisamment important. Évidemment, cette personne peut également
bénéficier d'une prime de séparation, c'est-à-dire
qu'elle pourrait effectivement s'adresser, à ma connaissance je ne
voudrais pas, au niveau du gouvernement, élaborer trop sur les primes de
séparation, mais il existe un programme de primes de
séparation... (20 h 30)
M. Paradis: Le premier ministre a promis d'en déposer un.
Il n'y en avait pas, d'après ce que...
M. Bérubé: En tout cas, il y en a un pour les
cadres du ministère des Affaires sociales, mais prenons ce cas plus
particulier.
M. Paradis: Des directives.
M. Bérubé: Dans le cas des cadres du gouvernement,
dans la mesure où ils ont la sécurité d'emploi - ils ne
sont pas à contrat il ne doit pas y avoir de prime de séparation.
Par conséquent, ce cadre, qui n'est peut-être pas à
l'endroit où il devrait être, hésite à quitter. Il
n'est pas sûr. Même s'il se trouve un emploi dans une entreprise
privée, combien de temps l'aura-t-il? Ou encore, s'il part à la
recherche, il peut bien se retrouver un mois, deux mois, trois mois sans
emploi.
M. Paradis: II a le temps de chercher. Il peut chercher.
M. Bérubé: Donc, ce cadre, souvent, va
préférer rester au sein de la fonction publique plutôt que
de quitter et d'abandonner la sécurité d'un emploi
gouvernemental.
C'est là qu'on voit comment la prime de séparation
pourrait peut-être aider à régler le cas de ce
fonctionnaire dont vous ne nous avez pas cité, par délicatesse,
le nom, et c'est bien. Ce fonctionnaire, effectivement, si on lui offrait une
prime de séparation, pourrait peut-être choisir d'aller chercher
ailleurs une autre carrière, ce qui soulagerait d'autant le
trésor québécois puisque, au lieu de l'avoir engagé
à long terme, cela permettrait en même temps de le remplacer par
quelqu'un d'autre qui serait plus adapté au type de travail qu'on
voudrait lui confier.
Alors, il arrive parfois, effectivement, que l'on ait des
employés qui ne sont pas véritablement adaptés à
leur poste et qui ne font pas le travail qu'on attendrait d'eux. Souvent, on
reste pris avec eux jusqu'à leur mort. Un régime de prime de
séparation inciterait de telles personnes à quitter et à
aller peut-être faire carrière ailleurs. Il serait de nature,
justement, à accroître la mobilité, à assurer un
renouvellement, un rajeunissement des effectifs de la fonction publique, ce qui
serait très sage.
Donc, le principe de la prime de séparation est un principe
fondamental, très sain. Je pense que l'absence des primes de
séparation a généralement comme conséquence de
nuire à la mobilité du personnel, donc de scléroser une
structure, qu'elle soit industrielle, commerciale ou de service. Pour cette
raison, il m'apparaft que les primes de séparation sont une excellente
mesure administrative.
Je ne dis pas qu'il doive y avoir des abus. À quelques reprises,
l'Opposition a soulevé des cas spécifiques. Je pense que, dans
chacun des cas, il y a lieu de vérifier pour voir s'il n'y a pas d'abus.
Je pense qu'il peut y voir abus, effectivement, dans l'usage de ces clauses de
prime de séparation. D'ailleurs, le premier ministre a bien
indiqué, à la suite d'exemples et du fait qu'en décembre
dernier - d'ailleurs avec l'appui de l'Opposition - le gouvernement a fait
adopter une loi permettant désormais de nous immiscer dans les budgets
des institutions du réseau des affaires sociales, que, maintenant, forts
de ce nouveau pouvoir que le gouvernement n'avait pas dans le passé,
nous avons l'intention également d'encadrer l'utilisation des primes de
séparation à l'avenir.
Mais, indéniablement, les primes de séparation sont une
excellente mesure, très saine pour l'administration publique, et elles
ne devraient pas faire l'objet d'un jugement aussi tranché de la part de
l'Opposition que celui qu'elle veut bien afficher à l'Assemblée
nationale, parce qu'elle donne l'impression que le système des primes de
séparation est malsain en soi et que, par conséquent, il pourrait
tendre à dévaloriser, au contraire, un instrument administratif
très valable.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Terrebonne et, ensuite, M. le député de Sainte-Anne.
M. Blais: En complément, c'est la loi 27 qui a
été adoptée en décembre et des directives seront
données. On parle des établissements du réseau des
affaires sociales. Dans ce réseau, les administrations sont autonomes et
peuvent verser ou ne pas verser une prime acceptable, parce qu'il n'y a pas de
directives précises. Des directives précises viendront.
Dans la fonction publique, il existe un plan, à la Commission de
la fonction publique, pour ceux qui désirent prendre une retraite
prématurée ou partir avant terme. Ces primes que le gouvernement
donne ne sont pas assez élevées, ne sont pas assez
alléchantes. Ces primes ne sont pas assez alléchantes parce que
cela coûte très cher quand quelqu'un désire s'en aller,
qu'on ne le garde pas et qu'on ne le remplacera
probablement pas. Cela coûte plus cher au gouvernement dans les
cas dont vous nous parliez tantôt, des gens qui ont un peu plus de
difficulté à travailler ou ceux à qui on ne demande pas le
rendement qu'on serait en droit de leur demander. Eh bien, il y a seulement eu
sept de ces fonctionnaires qui en ont profité. À une commission
parlementaire - je ne me souviens plus à laquelle on a vu cela, avec les
noms, etc., -depuis le début...
M. Paradis: C'est celle de la fonction publique.
M. Blais: Pardon?
M. Paradis: La commission parlementaire.
M. Blais: Oui, à la commission parlementaire de la
fonction publique. Il y en a seulement sept. J'ai vu les noms, etc.
M. Bérubé: Elle n'est peut-être pas assez
généreuse.
M. Blais: C'est ça.
M. Middlemiss: Ce n'est pas ça, c'est... et elle n'a pas
d'autres moyens.
M. Blais: La question du député de Sainte-Anne qui,
lui, encore une fois, nous fait toujours perdre plusieurs minutes...
M. Paradis: Le ministre n'en fait pas perdre, lui.
M. Blais: On va moins vite que ce matin, mais il demeure quand
même que la question était particulièrement pertinente,
intelligente. Je félicite le député de Sainte-Anne,
d'ailleurs, d'avoir posé cette question, mais je tenais à dire
que j'aimerais beaucoup, dans le plus bref délai possible, avec le
concours de l'Opposition, que nous élaborions une politique plus
alléchante afin que les fonctionnaires qui désireraient prendre
une retraite prématurée ou que ceux qui sont malheureux dans la
fonction qu'ils occupent puissent prendre une retraite probablement
méritée, avant terme.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une question additionnelle qui résulte de
la réponse donnée par le ministre. Est-ce que le ministre est
prêt à admettre qu'il a fait une grave erreur de jugement en
comparant le cas de M. Doyon avec ceux qui ont reçu la prime de
séparation sur une base volontaire?
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Encore une fois, M. le Président, avant
même que j'aie fini de formuler ma question, le ministre répond.
Ses fameuses réponses, soit non ou oui, selon la direction dans laquelle
je vais. Je voulais simplement faire la distinction à l'effet que dans
le cas de M. Doyon, il s'agit d'un jugement, une instance impartiale en dehors
des deux parties a fixé le droit à une prime mais a quand
même déterminé le montant, tandis que dans le cas dont on
parle, la prime de séparation, c'est volontairement. Il y a la
générosité qui peut varier d'un ministère à
l'autre, générosité du corps administratif et il n'y a
aucune intervention de la part d'un organisme indépendant pour
écouter le cas et décider. Comme avocat en pratique
privée, je peux vous assurer que les tribunaux n'accorderont pas souvent
une prime de séparation de six mois, à moins que ce ne soit pour
un congédiement illégal. Six mois, c'est, comme je dirais, dans
l'état actuel de la jurisprudence de la province de Québec,
considéré comme étant une prime très très
généreuse. Six mois, je dis bien.
On a eu des cas où c'était plus que six mois. Donc, je ne
voudrais tout de même pas entrer dans le débat, mais je voudrais
faire une distinction pour le cas de M. Doyon où un organisme de
l'extérieur est intervenu, tandis que dans tous les autres cas qui ont
été mentionnés par le député de
Maskinongé, il n'y a qu'une entente directe entre employeur et
employé, ce qui est une histoire tout à fait différente
sur le plan légal.
Je comprends que je m'adresse à un ingénieur en
métallurgie qui, sur le plan légal, n'a pas la connaissance
requise. Moi non plus, d'ailleurs, sur le plan de l'ingénierie et de la
métallurgie; quoique je commence à étudier ces domaines
aussi pendant l'été, comme culture. Vous savez que j'aime
beaucoup ces domaines et que je veux approfondir mes connaissances.
Je voulais rectifier ça et voir le ministre qui est tout de
même un homme honnête et assez objectif, admettre de faire la
distinction entre un cas et tout un groupe d'autres cas.
M. Bérubé: Voyez-vous, M. le Président, pour
répondre à la question, le député de Sainte-Anne a
dit que c'était un cas très différent. Il n'est pas
très différent dans sa nature.
Le député de Louis-Hébert, M. Doyon, a, à
mon point de vue, manqué de jugement et de délicatesse en
acceptant de se placer dans une situation de conflit d'intérêts
vis-à-vis de son employeur, se trouvant coincé entre les
deux.
M. Paradis: Ça, c'est votre jugement à vous et ce
n'est pas le jugement de la Commission des droits de la personne ni
celui des électeurs de Louis-Hébert.
M. Bérubé: Et la Commission des droits de la
personne a jugé que la loi lui permettait de manquer de jugement et de
faire preuve d'indélicatesse vis-à-vis de son employeur. Elle a
dit tout simplement: La loi telle qu'elle est là, le droit d'association
étant ce qu'il est, même si cela cause des problèmes
sérieux de fonctionnement...
M. Paradis: Les électeurs de Louis-Hébert n'ont pas
manqué de jugement, eux.
M. Bérubé: À ce moment-là,
peut-être que M. Doyon manque de jugement, qu'il fait preuve de fort peu
de délicatesse en plaçant son employeur dans une situation aussi
délicate, mais enfin, vous savez, on a le jugement que l'on peut avoir
et je pense que l'hérédité étant ce qu'elle est, on
ne peut pas reprocher nécessairement au député de
Louis-Hébert d'être entièrement responsable de cette
situation.
Mais, la situation étant ce qu'elle est et comme il a
été mis à la porte, à ce moment-là, la
communauté urbaine se voit dans la situation où, si elle le met
à la porte, elle devra payer une prime d'indemnité et elle a
jugé bon tout simplement de lui dire: Continuez à garder votre
salaire, puisque c'est la décision de la commission. M. Doyon a pu
continuer à conserver son salaire...
M. Paradis: Son travail.
M. Bérubé: ... et la communauté urbaine a
procédé à l'engagement de quelqu'un d'autre. Donc, la
raison pour laquelle la communauté urbaine a procédé de la
sorte, c'est que de toute façon elle aurait dû lui verser la prime
de séparation qui était l'équivalent de son salaire. Dans
le fond, on se retrouve sensiblement avec la même chose.
Ce que vous nous dites, c'est que quelqu'un qui serait mis à la
porte injustement se verrait accorder par une cour une prime de
séparation. Ce que la communauté urbaine a tout simplement fait,
c'est de lui accorder une indemnité pour une mise à la porte
injustifiée.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Afin de rétablir les faits, M. le
président du Conseil du trésor, il y a une différence que
vous ne semblez pas faire entre une prime de séparation, pour quelqu'un
qui est -congédié ou mis à la porte sur une base
légale, dans le respect de ses droits, et les condamnations que font les
tribunaux ou la Commission des droits de la personne. Si l'action posée
par l'employeur est illégale et injustifiée, cela s'appelle des
dommages et intérêts liquidés. Il y a une distinction
fondamentale qu'il faut faire. Vous semblez confondre les primes de
séparation, qui sont faites en toute légalité, où
l'offre est faite de bonne foi, etc., et les dommages et intérêts
liquidés qui sont versés à la suite d'un jugement qui
intervient parce que l'employeur a commis une faute au sens de la loi.
M. Bérubé: Vous avez raison, mais ce qu'il faut
comprendre aussi, c'est que, si vous vous entendez avec un cadre pour qu'il
quitte son emploi, la preuve absolue qu'il est totalement... Tiens, bonjour, M.
le député de Louis-Hébert!
M. Paradis: Ouais!
M. Bérubé: On savait qu'il s'en venait.
M. Doyon: Ai-je une question de privilège sur la
glace?
M. Bérubé: Non, il n'y a pas de question de
privilège en commission.
M. Paradis: Non, il n'y a pas de question de privilège,
mais venez vous asseoir.
M. Bérubé: Mais vous pouvez participer aux
débats. C'est très large, la commission des engagements
financiers.
Le Président (M. Rodrigue): Je m'aperçois de cela,
oui.
M. Bérubé: Lorsqu'un cadre est
congédié injustement, il aura droit, lors d'une poursuite
ultérieure, à une indemnité. C'est ce qui amène
l'instauration de la prime de séparation parce qu'elle prévoit de
tels recours, c'est-à-dire que les parties s'entendent pour verser une
prime de séparation de telle sorte qu'il ne puisse pas y avoir de
recours légal. La prime de séparation tient donc lieu de cette
indemnité; sinon, s'il n'y avait pas de prime de séparation, la
personne qui, à la suite d'un désaccord avec son employeur, est
amenée à quitter son emploi, pourrait se retourner et poursuivre
son employeur.
M. Paradis: Oui, mais elle n'obtiendrait pas obligatoirement gain
de cause si le congédiement était légal et
justifié.
M. Bérubé: Oui, mais la preuve de la
légalité et de la justification d'un congédiement est
extrêmement difficile à faire.
M. Paradis: À l'employé qui réclame.
M. Bérubé: C'est cela. Alors, elle est
extrêmement difficile à faire. À ce moment-là, il y
a toutes les chances du monde qu'on donne le bénéfice du doute
à l'employé en question.
M. Paradis: Non. La règle de la preuve, devant les
tribunaux, est la prépondérance de la preuve. Le fardeau de la
preuve appartient au demandeur. Vous dites qu'il y a toutes les chances...
D'ailleurs, si vous relisez attentivement vos recueils de jurisprudence, vous
allez vous rendre compte qu'il y a beaucoup plus de causes qui sont perdues par
des employés qui se considèrent congédiés
illégalement qu'il y en a qui sont gagnées.
M. Bérubé: Oui, mais il faut comprendre la raison
de la prime de séparation. Elle est là parce qu'elle attribue un
droit à l'employé qui occupe un poste. Évidemment, si la
personne est congédiée injustement, elle aura droit de
réclamer...
M. Paradis: Des dommages et intérêts.
M. Bérubé: ... des dommages et
intérêts. Cette prime de séparation permet d'obtenir des
règlements hors cour en donnant une prime à une personne et en
évitant le litige légal.
M. Paradis: Pas obligatoirement, M. le président du
Conseil du trésor. Vous pouvez, comme employeur, être dans une
situation -vous pouvez l'être, vous êtes président du
Conseil du trésor - où vous avez tous les motifs, vous avez le
dossier complet, pour congédier un employé qui a commis de
lourdes fautes, etc. Jamais vous ne serez condamné par un tribunal
à lui verser quelque prime que ce soit.
M. Bérubé: Attention! Vous devrez faire la preuve
que vous l'avez congédié de façon juste. (20 h 45)
M. Paradis: Non, il en a l'obligation. C'est là que cela
devient très important au niveau du fardeau de la preuve. Il a
l'obligation, parce que c'est lui qui est le demandeur, finalement, de
démontrer devant le tribunal que vous l'avez congédié
illégalement. S'il réussit à établir cette preuve,
vous avez le droit comme défendeur de faire une contre-preuve et
là de monter votre dossier, mais dans plusieurs cas, le demandeur n'a
même pas cette preuve. Donc, vous allez là et le tribunal dit:
Cause rejetée parce que la preuve de la demanderesse n'est pas
suffisante.
M. Bérubé: Écoutez, je pense qu'on tourne en
rond. Si l'employeur met à la porte un cadre, pour une malversation
quelconque, le cadre dira: On m'a mis injustement à la porte, et le juge
devra demander à l'employeur de quelle malversation cette personne est
coupable. Et si l'employeur dit: Je n'ai pas l'intention de faire la preuve de
la moindre malversation, je ne vous dis pas quel est le geste malhonnête
qu'il a commis, j'ai décidé de le mettre à la porte parce
qu'il a commis un geste inacceptable, à ce moment, la cour va
nécessairement trancher en faveur de l'employé mis à la
porte.
M. Paradis: Non. Si l'employé n'est pas capable
d'établir en preuve quelque geste ou fait jugé reprochable
à l'employeur, à ce moment, la cour va tout simplement statuer
qu'il n'y a pas de base de réclamation. C'est tout. Le demandeur a le
fardeau de prouver ses dommages et intérêts. Si on veut obtenir un
jugement d'une cour contre quelqu'un, il faut qu'on établisse sa preuve.
S'il n'y a pas de preuve d'établis, on n'a pas besoin de faire de
contre-défense ou de défense. S'il n'y a pas de preuve
d'établie, le tribunal rejette la cause. Point final, bonjour!
M. Bérubé: Je vous pose la question suivante, parce
qu'on évite la question. Un employé est mis à la porte
pour avoir désobéi à un ordre. Il poursuit son employeur
en disant: Je vais subir des inconvénients. Le juge va poser la
question: Avez-vous désobéi à un ordre?
M. Paradis: Non, ce n'est pas comme ça. Le plaignant
arrive devant le tribunal et dit: J'ai été congédié
injustement. La raison invoquée par mon employeur, c'est que j'ai
désobéi à un ordre. Il va mettre cela en preuve, la
première chose. Deuxièmement, il va être obligé de
prouver qu'il y avait un lien de préposition de supérieur
à inférieur, et s'il ne réussit pas à
établir ce lien...
M. Bérubé: Une préposition de
supérieur à inférieur. Pouvez-vous expliciter?
M. Paradis: Qu'il était le préposé, le
subordonné de cette personne. S'il ne réussit pas à
établir que l'autre était en droit de lui donner des ordres, la
cause est rejetée.
M. Bérubé: Ce n'est pas la question. Je vous dis
que vous avez un employé qui n'obéit pas à un ordre
justifié dans l'exercice de vos fonctions et qu'il met en danger, je ne
sais pas moi, un édifice. Vous le mettez à la porte.
D'accord?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: La personne conteste.
M. Paradis: Elle fait sa preuve devant le tribunal.
M. Bérubé: Elle devra faire la preuve qu'elle a
effectivement obéi à l'ordre, qu'elle n'a pas violé un
règlement ou une directive. Elle devra faire cette preuve.
M. Paradis: Si on met de côté toutes les questions
préalables dont je vous parlais, le lien de proposition, etc.
M. Bérubé: On est d'accord.
M. Paradis: II va falloir qu'elle établisse tout cela.
M. Bérubé: Donc, il faudra faire la
démonstration qu'effectivement le préposé en question
avait bien une tâche à remplir, qu'il n'a pas rempli la
tâche pour laquelle il était engagé et que, par
conséquent, l'employeur était justifié de le mettre
à la porte.
M. Paradis: C'est ça. Là, il n'y a pas de
prime.
M. Bérubé: C'est exactement ce que nous
disions.
M. Paradis: Pas de prime. Si vous réussissez à
faire cela comme employeur, il n'y a pas de prime de séparation, il n'y
a pas de dommages et intérêts qui vont être adjugés
par le tribunal.
M. Bérubé: C'est que cette preuve est souvent
complexe. L'employeur souvent ne voudra pas s'engager dans des
procédures et, par conséquent, l'employeur va
préférer accorder une prime de séparation à
l'employé de manière à mettre fin à l'emploi.
M. Paradis: Dans le secteur privé, de la façon dont
cela s'effectue, pour revenir au pratico-pratique, l'employeur n'ira pas
au-devant des coups. S'il se sent justifié, il va attendre
premièrement de voir s'il y a une poursuite. Là il va analyser
son facteur coût. S'il s'aperçoit que sa preuve est très
ardue à monter, très coûteuse à monter, les deux
avocats, les deux parties vont s'asseoir ensemble et ils vont régler ce
que vous appelez la cause à l'amiable, comme on dit, mais il n'ira pas
au devant des coups, voir son employé et dire... Et s'il
s'aperçoit que c'est une preuve facile et non coûteuse, il va
plaider et il va gagner.
M. Bérubé: C'est évident. Donc, ceci fait
ressortir l'importance de la prime de séparation pour régler des
cas de ce type, parce que...
M. Paradis: Non, non! Ce n'est pas une prime de séparation
qu'il donne.
M. Bérubé: ... l'employeur...
M. Paradis: Excusez-moi. Ce n'est pas une prime de
séparation qu'il donne et c'est ce qu'il faut que vous compreniez. Ce
qu'il donne, lorsque les deux avocats négocient, ce sont des dommages et
intérêts liquidés hors cour et cela n'a absolument rien
à voir avec une prime de séparation lorsqu'il s'entend avec un
employé pour qu'il démissionne.
M. Bérubé: Je comprends parfaitement votre
argument, mais la prime de séparation est justement là pour
éviter d'avoir des...
M. Paradis: Des dommages et intérêts
liquidés.
M. Bérubé: ... dommages et intérêts...
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: ... et permettre le règlement de
tels cas. C'est cela, l'avantage de la prime de séparation.
M. Paradis: Oui, et là, vous comprenez très bien la
distinction claire, nette et tranchée entre des
dommages-intérêts et une prime de séparation. Lorsque vous
parlez du cas du député de Louis-Hébert, vous parlez de
dommages et intérêts qui ont été liquidés en
plus de cela, dans ce cas-là, à la suite d'un jugement. Il n'est
absolument pas question d'assimiler cela à une prime de
séparation.
M. Bérubé: Oui, et l'employeur aurait mieux fait de
lui verser une prime de séparation plutôt que d'aller en cour.
C'est cela, la base.
M. Paradis: Je ne connais pas les chiffres. Le
député de Louis-Hébert est ici. Il peut vous donner les
chiffres.
M. Doyon: ... avec plaisir.
M. Bérubé: C'est le fondement.
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Polak: M. le Président, question additionnelle.
Le Président (M. Rodrigue): Question additionnelle, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, depuis presque une demi-heure,
on parle de ces primes de séparation. Le ministre a tout de même
fait une remarque et je voudrais lui donner l'occasion de faire la distinction
- je sais que c'est un ingénieur, ce n'est pas un avocat, on a encore la
preuve maintenant qu'il ne comprend rien aux techniques légales - de se
rétracter et de ne pas comparer ce
qu'on appelle le cas Doyon avec les autres cas de primes de
séparation. Il y a une distinction nette et claire. Dans un cas, il y a
eu une intervention d'un organisme indépendant, soit un tribunal tandis
que dans les autres cas, ce sont des primes de séparation volontaires
qui varient d'un cas à l'autre. Il n'y a même pas de
barèmes établis.
Si le ministre est prêt à admettre qu'il n'avait pas bien
compris, s'il accepte cette leçon juridique, pour ma part, le dossier
est fermé. S'il n'est pas prêt à accepter cela ou à
faire la rétractation de ce qu'il a dit, je demanderais la permission de
laisser parler le député de Louis-Hébert parce qu'il est
impliqué personnellement. Il peut remplacer le député de
Verdun qui est absent ce soir parce que, justement, je suis certain qu'il
aurait des commentaires à faire. Il pourrait vous expliquer cette
distinction peut-être de manière plus claire, parce que vraiment
on commence à devenir un peu personnel dans l'interprétation. Il
y a une erreur, en fait.
M. Bérubé: Je pense que le problème, c'est
qu'il n'y aurait pas d'intervention personnelle si le Parti libéral ne
prenait pas un malin plaisir à s'attaquer systématiquement
à la réputation d'un grand nombre de nos concitoyens, dont on
invoque le nom perpétuellement à l'Assemblée nationale, en
tentant de souiller leur réputation. Le problème est là,
et on a voulu donner une leçon au Parti libéral. Je pense qu'il
faut que vous fassiez attention de ne pas continuellement... D'ailleurs, le
député de Brome-Missisquoi, lors d'une séance des
engagements financiers, a procédé de la même façon.
J'ai bien pris soin....
M. Paradis: Quel nom? Quel nom ai-je donné? Relisez la
transcription.
M. Bérubé: Le plus bas soumissionnaire...
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: ... à un contrat que vous avez
nommément représenté et que vous avez accusé d'un
geste illégal de collusion en vue de...
M. Paradis: Où je vous ai demandé de faire
enquête et a-t-il eu le contrat?
M. Bérubé: Vous n'avez pas mentionné le nom.
Vous avez dit: Le plus bas soumissionnaire. Donc, vous vous êtes
référé spécifiquement à une personne. Non,
non, vous avez dit: Le plus bas soumissionnaire dans tel contrat à telle
occasion. Évidemment, comme le plus bas soumissionnaire à cette
occasion est connu, c'est de notoriété publique...
M. Paradis: Non, non, non.
M. Bérubé: ... forcément, sans
mentionner...
M. Paradis: De notoriété publique? Le plus bas
soumissionnaire?
M. Bérubé: Forcément, les soumissions sont
publiques.
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: Dans la mesure où il a
spécifiquement accusé le plus bas soumissionnaire dans une
soumission donnée d'avoir, dans un geste illégal,
tenté...
M. Paradis: Donnez-moi le résultat de l'enquête que
vous avez faite.
M. Bérubé: ... de contourner l'application de la
Loi sur l'administration financière il l'a accusé comme tel,
tenté de souiller la réputation d'une personne. C'est très
fréquent au sein du Parti libéral. J'ai pris la peine, pour
éviter de faire référence à des gens qui ne sont
pas en mesure de se défendre, de citer le cas du député de
Louis-Hébert...
Des voix: Oh!
M. Bérubé: ... et j'ai pris son cas volontairement,
pour bien montrer que, dans un cas de congédiement où les parties
doivent régler - le cas du député de Louis-Hébert
est un bel exemple -
M. Paradis: Non, si le congédiement avait
été légal, mais...
M. Bérubé: ... à la suite d'une
recommandation...
M. Doyon: M. le Président, question de
privilège.
M. Paradis: Non, de règlement.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre!
M. Bérubé: M. le député de
Louis-Hébert, hélas, il n'y a pas de question de privilège
et vous êtes obligé de nous écouter.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le président du Conseil du trésor, étant
donné que c'est moi qui préside, je vais répondre au
député de Louis-Hébert qu'effectivement il n'y a pas de
question de privilège en commission parlementaire. Est-ce que vous avez
terminé vos remarques?
M. Bérubé: M. le Président, je termine
rapidement. Essentiellement, M. le député de Sainte-Anne, ce que
le député de Louis-Hébert a expliqué en Chambre,
c'est que...
M. Polak: On n'avais pas compris.
M. Bérubé: ... la Commission des droits de la
personne, ayant tranché en faveur de son point de vue, du strict point
de vue légal, à ce moment-là, son employeur a dit: Puisque
la situation vous favorise, nous ne voulons pas aller en cour, nous voulons
régler hors cour. La façon de régler hors cour, c'est que
nous allons vous verser votre salaire...
M. Paradis: Dommages et intérêts.
M. Bérubé: ... dommages et intérêts,
si vous voulez, mais c'est essentiellement le salaire et, pendant ce temps,
nous allons engager quelqu'un d'autre pour faire le travail. Nous allons donc
nous entendre pour que l'on vous verse la rémunération sans
exiger de vous un travail. La prime de séparation a le même effet.
Elle permet de verser, sans obtenir un travail, une rémunération.
Elle permet de le faire dans des cas où le patron, ne se sentant pas
certain d'être capable de faire la preuve pour justifier un
congédiement, va s'entendre avec l'employé sur une prime de
séparation. Cela va fonctionner exactement de la même façon
et, par conséquent, la prime de séparation est un instrument
très utile pour régler un dossier. Ce n'est pas à la suite
d'une décision de cour qui a défini l'indemnité au
député de Louis-Hébert.
M. Polak: Oui.
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Le montant de l'indemnité?
De voix: Oui.
M. Bérubé: D'accord. Dans ce cas, c'est
différent. Dans ce cas, ce que cela démontre de toute
façon, c'est que, si on allait en cour, on serait peut-être,
à la suite du jugement, obligé de verser une prime, d'où
l'existence de la prime de séparation pour le règlement hors
cour.
M. Middlemiss: Pas nécessairement. M. Polak:
Non.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci. La question...
M. Paradis: M. le Président, il est là.
M. Bérubé: Mais vous pouvez me poser des questions.
En fait, le règlement de cette commission vous permet de me poser des
questions, ce qui vous donne toute latitude de dire ce que vous voulez.
M. Doyon: Je pense que le président est capable
d'expliquer les règles et de les faire appliquer et je lui fais
confiance.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, ce que je demande au
président du Conseil du trésor, en l'occurrence, c'est s'il voit
une différence entre les cas qui ont été soulevés
à de nombreuses reprises en Chambre, c'est-à-dire les cas de gens
dont on veut se défaire sans raison valable ou pour des raisons
inavouées et inconnues et qui se voient proposer de but en blanc des
règlements de sortie de leur poste de façon qu'ils oublient
qu'ils avaient tel et tel employeur, et un autre cas qui est le cas, du
secrétaire de la Communauté urbaine de Québec, qui a
été destitué de ses fonctions pour la raison qu'il
s'était associé avec des collègues et qu'il... parce que
vous ne le savez peut-être pas, mais je vais vous l'apprendre -
c'était dans la résolution de la communauté urbaine -
parce que le député de Louis-Hébert, autrefois
secrétaire de la Communauté urbaine de Québec avait,
péché mortel, disait-on dans la résolution, observé
la loi? C'est ce qu'on me reprochait dans la résolution.
Évidemment, cela m'est apparu très rapidement comme un
abus très clair de pouvoir, comme on en décèle de temps
à autre dans des gouvernements en place, où les gens ont le
pouvoir, comme avec une carabine chargée, et, à un moment
donné, on dit: Quant à avoir la carabine, on va s'en servir pour
voir si elle tire. Les gouvernements sont portés à faire cela.
Est-ce qu'on voit la différence dans le cas présent? Je me suis
adressé à la Commission des droits de la personne et je lui ai
dit: Voici, on me destitue de mes fonctions. On me renvoie chez moi. On me
coupe mon salaire et on me dit: Monsieur, vous n'êtes plus, à
partir de maintenant, secrétaire de la Communauté urbaine de
Québec. Les raisons qu'on vous fait valoir sont que vous avez,
premièrement, observé la loi, d'une façon trop stricte,
disait-on, etc. Je ne vois pas comment on peut observer la loi d'une
façon trop stricte. En tout cas, ce bout m'échappe. (21
heures)
On disait autre chose: Mon cher M. Doyon, on ne peut pas vous garder
comme secrétaire de la communauté urbaine, parce que vous vous
êtes associé avec des collègues et vous avez formé
ce qui est devenu à ce moment-là l'alliance du personnel de
direction de la Communauté
urbaine de Québec. J'ai prétendu et soutenu devant la
Commision des droits de la personne qu'il y avait là discrimination,
qu'il y avait là un abus de pouvoir qui faisait que, pour avoir
utilisé un droit qui m'appartenait, c'est-à-dire le droit
d'association qui appartient à vous, à moi, à tout le
monde -ce n'est pas là pour les oiseaux, il est là pour s'en
servir - on m'a mis dehors.
La Commission des droits de la personne a fait une enquête
élaborée, qui a duré deux mois. On a interrogé tout
le monde, on a interrogé le président de la Communauté
urbaine de Québec, le comité exécutif de la
Communauté urbaine de Québec, des collègues
s'étaient associés avec moi et un jugement de la Commission des
droits de la personne a été rendu par sept personnes, qui ont
signé un jugement unanime.
Ces personnes ont dit, en conclusion: Après avoir examiné
les faits, après avoir interrogé, etc., comme ça se fait -
vous n'êtes peut-être pas au courant de la manière dont
ça se fait, mais ces choses sont très strictes, on n'y va pas
à peu près -nous en venons à la conclusion que vous,
secrétaire de la Communauté urbaine de Québec, avez
été destitué de vos fonctions injustement,
illégalement. À partir de là, nous condamnons la
communauté urbaine à vous réintégrer dans vos
fonctions, nous condamnons la communauté urbaine à retirer les
résolutions fallacieuses et malicieuses qu'elle a passées contre
vous. Nous vous obligeons à payer, premièrement, tant de milliers
de dollars en dommages-intérêts à M. Doyon et nous vous
obligeons en plus -c'était la première fois que ça se
faisait - à payer des dommages-intérêts exemplaires parce
que, en tant qu'organisme public, vous devez également donner l'exemple.
C'est ce qui s'est passé dans le cas de Doyon. Est-ce qu'on peut
confondre les deux? Je vous le demande, à moins d'être dur de
"comprenure" comme ça ne se peut pas.
M. Bérubé: M. le Président, on va maintenant
aller au fond de la question. Il y a une question fondamentale à
laquelle j'ai dû être mêlé à ce
moment-là pour suivre cela de près, à cause des
implications sur l'ensemble de l'appareil gouvernemental. Lorsque le
député de Louis-Hébert dit: Je n'ai qu'exercé mon
droit d'association prévu légalement, je ne le conteste pas. La
Commission des droits de la personne a tranché et je respecte le
jugement. C'est dommage que le député de Louis-Hébert
n'écoute pas. Donc, je ne conteste pas la décision de la
Commission des droits de la personne qui dit: II a été
congédié injustement, puisque le droit d'association est un droit
reconnu. Je vais maintenant faire voir le côté de la
médaille de la Communauté urbaine de Québec.
C'est un problème courant que l'on retrouve dans toutes nos
commissions scolaires, que l'on retrouve au gouvernement, où nous avons
des catégories d'employés - je reconnais que la loi les
prévoit - qui n'ont pas le droit de s'associer. Au Conseil du
trésor, aucun de nos employés de soutien ou autre ne peut faire
partie d'un syndicat.
M. Doyon: Absolument; on n'a jamais prétendu le contraire.
M. le Président, je regrette, autrement, la discussion n'est plus
possible. Si on confond association bona fide de gens qui se donnent une
poignée de main et qui disent: Nos objectifs sont de nous entraider, de
faciliter l'administration de la communauté urbaine et de favoriser les
relations amicales entre nous... C'étaient nos buts.
M. Bérubé: M. le Président, je n'ai pas
d'objection à ce que le député de Louis-Hébert
complète tantôt, mais, si on me permet, je vais continuer. Donc,
nous avons des associations de cadres. Ces associations de cadres, sans
être des syndicats bona fide, sont chargées de représenter
les intérêts des cadres auprès du gouvernement, à
titre d'exemple. Donc, il se produit la situation suivante où,
effectivement, le député de Louis-Hébert s'est
placé dans une situation de conflit d'intérêts très
délicate. En ce sens, l'association de cadres du gouvernement
déciderait de contester une décision gouvernementale en ce qui a
trait aux conditions de travail des cadres et le secrétaire
général du gouvernement, d'un côté, irait participer
aux réunions de l'association de cadres pour préparer un mandat
de contestation ou de négociation auprès du gouvernement et,
d'autre part, serait chargé de conseiller le gouvernement quant à
l'attitude à prendre vis-à-vis de ces contestations, de ces
réclamations. Problème.
M. Doyon: De cadres.
M. Bérubé: De fait, nous constatons qu'il y a de
plus en plus de cadres qui se regroupent dans des associations et, un jour, on
verra apparaître au Québec des syndicats de cadres, comme
ça existe, d'ailleurs, dans beaucoup de pays du monde. Se pose à
ce moment-là le problème de la situation particulière du
conseiller supérieur d'un organisme chargé de conseiller les
élus et qui, en même temps, milite au sein d'un organisme qui est
chargé, par exemple, de revendiquer les droits des travailleurs
impliqués. Donc, problème de conflits
d'intérêts.
Là, il y a une question de jugement. C'est une question de
délicatesse vis-à-vis de son employeur. Veut-on, effectivement,
le mettre dans une situation où l'employeur n'aura peut-être plus
confiance dans les
conseils qu'il va lui soumettre, donc être continuellement sur la
défensive, ou, au contraire, respectant cette espèce de lien
étroit qui existe entre l'élu municipal qui doit prendre une
décision et la machine administrative, est-ce que ce conseiller de cette
administration gouvernementale ne devrait pas prendre ses distances? C'est une
question de délicatesse et de jugement.
Le député de Louis-Hébert dit: Moi, non, même
si mon employeur n'a pas confiance dans mes services, même s'il a
l'impression que je me mets dans une situation de conflits
d'intérêts, cela n'a aucune espèce d'importance. Je tiens
à mon droit d'association. La Commission des droits de la personne juge
que, effectivement, il a droit à cette liberté d'association
qu'on ne peut lui nier. Parfait! Mais ce que je ne savais pas, c'est qu'en
même temps elle a obligé la communauté urbaine à le
réengager.
Le point que je voulais soulever est le suivant: En cas - c'était
le cas plus particulier de la commission - de congédiement jugé
illégal, l'employeur peut être amené à verser une
indemnité, à payer le salaire - c'est le cas du
député de Louis-Hébert. D'où l'importance de
l'existence de primes de séparation dans un système, de telle
sorte que, lorsque se produit une question de ce genre, qu'un conseiller de
très haut niveau auprès, par exemple, d'une administration
élue qui n'a pas d'autre appui que ses conseillers immédiats pour
essayer d'évaluer une situation, n'a plus cette confiance dans le plus
haut fonctionnaire, normalement, les règles de délicatesse
exigeraient que ce fonctionnaire s'excuse et dise: Puisque je ne peux pas avoir
la confiance de mon employeur, je reconnais qu'il est sans doute
préférable que je m'en aille. Et, à ce moment-là,
il réclamerait une prime de séparation qu'on lui accorderait bien
volontiers.
C'est cela l'importance de la prime de séparation. Le fait de ne
pas avoir procédé de cette façon entraîne des
poursuites judiciaires, des risques de condamnation aussi bien du patron que de
l'employé, donc des frais légaux pour la poursuite
elle-même, mais également une pénalité comme dans le
cas que cite le député de Louis-Hébert. Par
conséquent, il m'apparaît effectivement très valable
d'avoir un système de prime de séparation.
Je ne prétends pas que quelqu'un, qui se voit accorder en cour
une indemnité pour une mise à pied illégale,
reçoive une prime de séparation, mais je vous dis que la prime de
séparation...
Une voix: Dommages-intérêts?
M. Bérubé: ... permet d'obtenir, hors cour, des
règlements à l'amiable entre gens raisonnables. Je dis que le
député de Louis-
Hébert s'est mis dans une situation de conflit
d'intérêts très délicate qui a mis, effectivement,
les autorités de la communauté urbaine dans l'eau chaude pendant
un bout de temps.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Je pense que je vais
tenter encore une fois de faire un certain nombre de mises au point qui vont
peut-être - je ne me fais pas d'illusion là-dessus -
éclairer la lanterne...
M. Bérubé: Cela peut aider. C'est bon.
M. Doyon: ... du président du Conseil du trésor. Ce
qu'il ne réalise pas ou ce qu'il ne veut pas voir, c'est qu'il est
sûr que les gens qui détiennent le pouvoir ont toujours
d'excellentes raisons pour se méfier et pour voir des complots et des
conspirations partout. La spécialité du pouvoir, c'est de se
sentir menacé par des complots invisibles, par des conjurés un
peu partout.
M. Bérubé: Parce qu'il veut rester dans
l'Opposition.
Des voix: Ah!
M. Doyon: Je sais que le pouvoir est particulièrement
sensible à cela. Ce qui fait que, du moment qu'on voit des gens qui se
rencontrent, qui déjeunent ensemble, qui prennent une bière
ensemble et qui ont des responsabilités importantes au sein d'un
organisme, on soupçonne tout de suite que c'est de nature à
mettre en danger l'autorité suprême du pouvoir. Û terrible
chose! chose qu'il faut éviter absolument. Et si on ne réussit
pas à le faire au moyen de la menace, au moyen de l'intimidation, on le
fait avec le couperet du congédiement, de la destitution. C'est radical!
On prend le couperet et on tranche la tête de la personne qui,
supposément, a commis le crime de lèse-pouvoir. C'est dangereux
le crime de lèse-pouvoir. Le pouvoir tient absolument à son
intégrité et il tient surtout à avoir raison tout le
temps.
Je pense que le pouvoir a une tendance qui est d'amener les
exécutants fonctionnaires, qui sont là pour exécuter les
décisions prises par les élus, à participer politiquement
à ses objectifs. Il faut se méfier de ça, et ça
prend du courage pour refuser ça, et ce n'est pas facile. Il est bien
plus facile de se faire taper dans le dos par M. le maire et M. le
président du Conseil du trésor, "chummy" "chummy" et mon copain!
Ça, c'est plaisant, mais est-ce qu'on remplit son devoir
d'indépendance de serviteur public? C'est là que la question se
pose, et ça prend du courage. Pour ça, il faut être
capable de se tenir debout, il faut être capable de se
défendre et il faut être capable de faire face à
l'incompréhension que manifeste le président du Conseil du
trésor. Ce n'est pas facile. C'est bien plus facile de faire des
courbettes, c'est bien plus facile de dire: Oui, M. le ministre. Où
ça, M. le ministre? Quand vous voudrez, M. le ministre. Oui, M. le
maire, non, M. le maire. Ça, ça va bien. On ne se fait pas
d'ennemis avec ça, mais on n'a pas rempli son rôle, imaginez-vous
donc, parce qu'on s'est associé à des décisions pour
lesquelles on n'est pas payé, pour lesquelles on n'a pas à
assumer de responsabilité parce qu'on n'a pas le mandat d'élu
pour ça.
Alors, il faut se méfier. Je pense qu'il faut comprendre. Si on
ne comprend pas ça, on ne comprend pas le rôle de la fonction
publique, qu'elle soit fédérale, provinciale ou municipale. Mais
je m'aperçois, et je le regrette, que des gens qui se disent
sociaux-démocrates, comme les gens du parti au pouvoir, devraient faire
passer avant toute chose les droits sacrés d'association, les droits
sacrés protégés - parce que c'est à ça que
j'ai fait appel - par la Charte des droits et libertés de la
personne.
Vous avez fait des grands discours pas plus tard qu'hier. J'étais
là, je les ai entendus, je n'en parle pas d'après d'autres,
j'étais là. Je les ai entendus vos grands discours disant que
notre charte est aussi parfaite que nous autres on est parfaits. Elle est donc
belle notre charte!
Quand j'arrive et que je donne des cas précis où quelqu'un
s'est servi des droits sacrés qui nous sont accordés par cette
charte - qui existaient déjà de toute façon, qui ont
été reconnus par la loi; la loi ne nous les a pas donnés,
on les avait déjà -quand des gens s'en servent, à vos
yeux, pour vous qui avez vanté votre charte, ils deviennent suspects. Il
se sont mis en conflit d'intérêts. Par quelle alchimie suspecte
pouvez-vous en arriver là? Moi, ça m'inquiète. C'est
là que je vois que le pouvoir corrompt, et fiez-vous sur moi pour que
vous n'ayez pas le pouvoir absolu parce qu'il corrompt absolument, et ça
m'inquiète.
Je veux que ça soit bien compris. Il est sûr que votre chef
de cabinet, que votre personnel politique, sur lequel vous avez droit de vie ou
de mort, sont obligés de faire vos quatre volontés, même si
ce n'est pas toujours ce qu'ils pensent honnêtement qu'ils devraient
faire. Ça peut arriver.
M. Bérubé: ...
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Doyon: Ces gens-là, qu'ils obéissent à
vos caprices, à vos volontés, à vos désirs,
ça marche, mais que vous fassiez marcher au doigt et à l'oeil des
fonctionnaires publics protégés par la Loi sur la fonction
publique, comme moi j'étais protégé par la Loi sur la
communauté urbaine de Québec, vous ne m'aurez pas
là-dedans. C'est de ça que la population a besoin, la
continuité, la persévérance et l'indépendance
vis-à-vis du pouvoir politique. Autrement, on arrive dans un État
totalitaire et c'est ce vers quoi vous pourriez nous embarquer si on
écoutait votre enseignement.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Paradis: Très bien.
Le Président (M. Rodrigue): Cette question... À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Polak: Là vous comprenez que vous...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Polak: Arrêtez d'insulter le député de
Sainte-Anne tout le temps.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! J'ai dit à l'ordre!
M. Polak: Je suis content, je suis protégé par le
député de Louis-Hébert.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Sainte-Anne, à l'ordre, s'il
vous plaît! Ça fait au-delà d'une heure que nous passons
sur une question qui est à la marge de la pertinence quant à
l'engagement 602. J'ai l'impression que vous avez eu la chance de la vider de
part et d'autre.
J'appelle donc l'étude de l'engagement 800.
M. Bérubé: M. le Président, on va se
soumettre à votre...
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
M. Paradis: Agriculture, Pêcheries et Alimentation,
engagement 400, si vous voulez.
Le Président (M. Rodrigue): Agriculture, Pêcheries
et Alimentation, engagement 400.
M. Paradis: "Contrats négociés. Renouvellement du
contrat pour l'achat de deux pages d'information par semaine dans
l'hebdomadaire la Terre de chez nous, pour une période de 45 semaines."
Le fournisseur
est l'Union des producteurs agricoles; le montant de l'engagement est de
72 000 $.
Quel était le taux pour l'année précédente?
(21 h 15)
M. Bérubé: Je n'ai pas le taux de l'année
dernière, il faut le demander au ministère.
M. Blais: M. le Président, j'aimerais demander le taux
d'il y a deux ans, s'il vous plaît.
M. Paradis: Le taux. C'est un renouvellement de contrat.
M. Blais: Cela fait peut-être cinq ans que c'est
renouvelé. Si cela existait il y a deux ans, j'aimerais avoir le taux
aussi.
M. Paradis: Libre à vous de poser les questions que vous
voulez.
Deuxièmement, est-ce qu'il s'agit de pages d'information ou de
pages de propagande politique, au niveau du contenu?
M. Bérubé: C'est toujours de l'information, il n'y
a jamais de propagande politique dans la documentation que le gouvernement du
Québec fournit à la population.
M. Paradis: Le président du Conseil du trésor
connaît certainement cette publication qu'est La terre de chez nous.
Est-ce que l'information qui y est contenue n'est pas satisfaisante pour les
agriculteurs? Est-ce pour cela que le ministère de l'Agriculture ajoute
de l'information qui, aux dires du président du Conseil du
trésor, n'est pas de la propagande, pour un montant de 72 000 $
M. Bérubé: Le ministère pourrait,
évidemment, publier une brochure à l'intention des agriculteurs,
qui lui coûterait beaucoup plus cher puisqu'il devrait en assurer la
distribution auprès de 50 000 à 60 000 lecteurs. Il devrait
organiser un système de distribution. Comme La terre de chez nous...
M. Paradis: Non...
M. Bérubé: Le député de
Brome-Missisquoi devrait me laisser terminer.
M. Paradis: Ouais.
M. Bérubé: Comme La terre de chez nous atteint tous
les foyers agricoles au Québec, ce que fait le ministère de
l'Agriculture, c'est réserver le contenu de deux pages de telle sorte
qu'il puisse diffuser de l'information technique à l'intention des
agriculteurs sur les nouvelles méthodes agricoles, sur des programmes
gouvernementaux mis en place. Ces deux pages lui permettent donc de rejoindre
l'ensemble de l'auditoire des agriculteurs à un coût,
évidemment, beaucoup moindre puisque toute la distribution se trouve
à avoir été faite.
M. Paradis: N'y a-t-il pas dédoublement, à ce
moment-là? On retrouve le ministre de l'Agriculture est un
spécialiste dans le domaine des communications, comme on pourrait dire
-tous ces communiqués, dans chacune des régions rurales du
Québec, dans des petits journaux. Vous les retrouvez dans les A-1, mais
vous les retrouvez aussi dans les hebdomadaires et même dans les
documents des groupes coopératifs. On retrouve tous ces
communiqués qui sont passés sous forme de nouvelles et qui,
finalement, ne coûtent au ministère que le timbre pour l'envoyer
car ces publications se font un plaisir de les publier. Elles manquent souvent
de personnel, à cause de la rentabilité de l'entreprise, et elles
se font un plaisir d'imprimer cela.
Est-ce qu'on a étudié la possibilité de faire
affaires avec les petits médias régionaux ou même locaux
plutôt que dépenser 72 000 $?
M. Bérubé: Je ne suis pas fâché de
voir que le député de Brome-Missisquoi, par le biais de
l'hebdomadaire local, prend connaissance des programmes agricoles du
Québec.
M. Paradis: Non, c'est parce qu'on les reçoit à nos
bureaux; comme députés, nous sommes
privilégiés.
M. Bérubé: Je suis content de voir que le
député lit les journaux de son comté seulement parce qu'il
les reçoit; autrement, il ne les achèterait pas. Mais, enfin,
c'est son problème; il s'expliquera avec ses électeurs.
M. Paradis: II est impossible de les acheter, ils sont
distribués gratuitement.
M. Bérubé: Ah! Je suis encore plus content de voir
qu'il ne serait pas prêt à payer un cent pour lire les
hebdomadaires de sa région, ce qui est très louable pour ceux de
son comté qui publient les journaux mais, enfin, c'est son
problème, il s'expliquera.
M. Paradis: C'est parce qu'ils ne se vendent pas. Comment
pouvez-vous acheter quelque chose qui n'est pas à vendre? Expliquez-moi
cela!
M. Bérubé: Ce que le ministère de
l'Agriculture fait, c'est viser une clientèle, la clientèle des
agriculteurs. Lorsque vous diffusez de l'information dans un hebdo, si
populaire soit-il auprès du député de Brome-
Missisquoi parce qu'il est gratuit, cela ne veut pas dire pour autant
que vous allez rejoindre l'ensemble des agriculteurs.
M. Paradis: Est-ce que vous en avez vérifié la
circulation?
M. Bérubé: Cela ne veut pas dire non plus que vous
pourrez obtenir l'assurance qu'un hebdo va publier cette information
régulièrement, semaine après semaine, sans imposer de
frais pour des pages à l'intérieur du journal lui-même. Par
conséquent, pour atteindre un auditoire spécifique, qui est celui
de la classe agricole, il est donc intéressant pour le ministère
de l'Agriculture il le fait, d'ailleurs, depuis 1965 -d'acheter deux pages au
sein de l'hebdomadaire qui s'adresse à tous les cultivateurs et d'y
maintenir une chronique de telle sorte qu'il est certain de rejoindre sa
clientèle.
M. Paradis: Je vous demande si le ministère a
étudié la possibilité de le faire à un moindre
coût parce que ce que vous me dites est partiellement vrai. Il y a des
gens qui sont abonnés à la Terre de chez nous et qui ne sont pas
des agriculteurs. Ils vendent des abonnements comme à peu près
n'importe qui. Est-ce que vous avez étudié la circulation des
hebdomadaires régionaux pour voir la possibilité de le faire
à meilleur coût ou si vous n'avez jamais étudié
cette possibilité?
M. Bérubé: Le ministère de l'Agriculture
confirme que c'est le moyen le plus économique et le plus efficace pour
rejoindre les agriculteurs au Québec. Le ministère
également envisage la possibilité éventuelle de
créer son propre périodique qui s'adresserait directement aux
agriculteurs, mais ce n'est pas fait.
M. Paradis: Le président du Conseil du trésor ne
leur a pas encore donné les fonds.
Le Président (M. Rodrigue): Cela va? M. Polak: M.
le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne, sur...
M. Polak: J'ai sauté l'engagement no 100 parce que j'ai
été si impressionné par le silence du ministre
après l'intervention du député de Louis-Hébert que
je me sens encore un peu nerveux. J'ai oublié l'engagement no 100, mais
j'ai une question à cet engagement.
M. Bérubé: Je regrette, je vais répondre
à votre question, M. le député de Sainte-Anne. Mon silence
ne résulte que d'une décision du président, car j'avais
demandé d'intervenir de manière à pouvoir river le clou au
député de Louis-Hébert. Toutefois, mon grand respect pour
votre décision...
M. Paradis: II voulait avoir le dernier mot.
M. Bérubé: ... sans équivoque, M. le
Président, m'a confiné au silence. Je dois vous dire que je le
regrette. Enfin, on verra un jour, peut-être qu'en changeant de
président...
M. Polak: Sur l'engagement 100, M. le Président,
très rapidement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne, j'aimerais quand même que, lorsque je demande quel est
l'engagement suivant que vous voulez examiner, vous me le disiez.
M. Polak: On allait tellement vite et j'étais un peu
nerveux, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Oui, je comprends, mais on ne
va pas si vite que ça.
M. Polak: Vraiment, j'ai sauté cela, je l'admets. Je
demande la permission, par consentement, qu'on puisse revenir à
l'engagement 100.
Le Président (M. Rodrigue): Y a-t-il consentement? M. le
député de Sainte-Anne, sur l'engagement 100.
M. Polak: Merci. M. le Président, à l'engagement no
100, subvention, il s'agit ici d'un projet de mise en marche d'un programme
d'amélioration génétique des céréales, un
montant de 150 000 $. Ma seule question, évidemment, je n'ai rien contre
l'amélioration génétique des céréales ou
d'autres choses - peut-être que c'est la raison pour laquelle j'ai
quitté les Pays-Bas. J'ai vu cet engagement plusieurs fois dans le
passé. Est-ce que le ministre...
M. Bérubé: Voulez-vous dire que vos enfants sont
une nette amélioration sur la génération
précédente?
M. Polak: Oui. Je voudrais juste finir à ce point de vue,
M. le ministre, parce que c'est une combinaison très
intéressante. C'est qu'on a vu de telles subventions à
différents autres organismes. Est-ce que le ministre pourrait
vérifier avec le ministère de l'Agriculture combien de ces
programmes sont en marche? Est-ce qu'on ne pouvait pas prendre un programme et
en voir les résultats avant de donner des subventions à droite et
à gauche? J'ai vu à au moins
quatre ou cinq reprises dans le passé exactement les mêmes
subventions pour d'autres compagnies pour l'amélioration
génétique des céréales. Pourquoi ne pas prendre un
projet pilote en ces temps de coupures budgétaires et de restrictions et
voir les résultats, au lieu d'avoir quatre ou cinq personnes en
même temps travailler sur ce qui est vraiment le même projet?
M. Bérubé: C'est exactement cela. C'est qu'en
Ontario l'entreprise privée effectivement fait beaucoup de recherche
dans le domaine de l'amélioration génétique des semences
alors qu'au Québec l'entreprise privée en fait très peu.
Ce que le ministère de l'Agriculture a voulu faire, c'est de donner une
subvention à une entreprise, l'entreprise de Sainte-Rosalie, dans le
comté de Saint-Hyacinthe, pour encourager une entreprise à
commencer à s'impliquer dans ce genre de recherche. C'est la raison et
c'est effectivement une expérience pilote pour intéresser
l'entreprise privée à effectuer des travaux de recherche dans le
secteur.
M. Polak: Ma question était peut-être insistante.
Évidemment, le ministre commence à être un peu
fatigué. C'est que la même subvention a été
donnée dans le cadre du même programme au moins, selon ce que je
me rappelle, à trois ou quatre reprises différentes à
d'autres compagnies. Est-ce qu'il pourrait vérifier pour moi pour la
prochaine fois? Est-ce que c'est la seule subvention d'une compagnie. Si oui,
cela me satisfait, ou est-ce qu'on en donne en même temps à trois
ou quatre autres?
M. Bérubé: C'est la seule compagnie. M. Polak:
D'accord.
M. Bérubé: C'est dommage, mais ma réponse
était complète. C'est simplement que le député de
Sainte-Anne n'avait malheureusement pas complètement...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre! Engagement
401.
M. Bérubé: M. le Président, vous avez le don
de me couper la parole.
M. Paradis: Répertoire des fournisseurs: contrat de
services pour la préparation d'un schéma d'aménagement
d'un centre de pêche à Blanc-Sablon, comté de Duplessis.
Fournisseur choisi, la Société multidisciplinaire d'études
et de recherches de Montréal Inc., Montréal. Montant de
l'engagement, 92 000 $. Est-ce qu'on peut connaître
l'échéancier de la réalisation de ce schéma?
M. Bérubé: Non, il faudra le demander; je ne l'ai
pas ici.
M. Paradis: D'accord. Maintenant, on dit que cela a
été choisi par un comité de sélection. Quels
étaient les autres fournisseurs et à quels prix, si les prix
variaient?
M. Bérubé: Robert Leblond,
Laval, Tremblay & Associés, Urbec, Surveyer Nenniger et
Chenevert Inc., Daniel Arbour et la Société multidisciplinaire
d'études et de recherches de Montréal Inc.
M. Paradis: Est-ce que c'était à prix fixe ou
est-ce que le prix était un des critères sur lequel...?
M. Bérubé: II n'y a pas de critère sur le
prix. C'est un budget fixe.
M. Paradis: C'est un budget fixe.
M. Bérubé: C'est un budget fixe et l'ensemble des
critères ne porte pas sur le prix, sauf sur la valeur des honoraires
versés par le gouvernement depuis deux ans. En d'autres termes, un des
critères c'était de savoir si l'entreprise avait
déjà eu beaucoup de contrats du gouvernement.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant?
M. Paradis: Engagement 601.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac.
M. Bérubé: M. le député de
Louis-Hébert, je regrette infiniment qu'on ait mis fin si rapidement
à cet intéressant débat.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac.
M. Bérubé: Enfin, ce sera pour la prochaine
fois.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Pontiac, sur l'engagement 600.
M. Middlemiss: D'accord.
Subventions:
Subvention à la Fédération des producteurs
maraîchers du Québec, Montréal, représentant la
participation du Québec à une campagne de publicité visant
à promouvoir l'endive du Québec dans le cadre du programme de
promotion des produits agricoles et agro-alimentaires.
Montant de l'engagement: 30 000 $
Coût de la campagne: 60 000 $.
Est-ce qu'on pourrait savoir qui est responsable de la campagne pour les
autres 30 000 $?
M. Bérubé: C'est l'association. Un instant. C'est
la Fédération des producteurs maraîchers du Québec.
C'est un programme à frais partagés, moitié,
moitié.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il n'était pas censé y
avoir un projet conjoint des producteurs d'endives? Ces gens
n'étaient-ils pas impliqués dans cette campagne?
M. Bérubé: Je pense qu'il n'y a pas une association
de producteurs d'endives, puisque c'est un nouveau produit
québécois. Il doit y avoir je ne sais pas combien de producteurs
mais ils ne doivent pas être très nombreux. Effectivement il y a
une association des endiviers du Québec, mais elle a mandaté la
Fédération des producteurs maraîchers du Québec. Ce
ne doit pas être une grosse association, vu le nombre de producteurs
d'endives au Québec.
M. Paradis: Une dizaine. M. Bérubé: Une
dizaine.
M. Paradis: Au maximum; cela, c'est en comptant les artisans
comme les commerciaux, ceux qui en ont dans leurs jardins.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Maintenant, est-ce qu'il y aurait possibilité
de vérifier si la campagne de publicité a été
effectuée? Parce que des problèmes pratiques ont
été posés au niveau du financement comme tel, parce que
certains producteurs d'endives avaient demandé à la Régie
des marchés agricoles du Québec l'obtention d'un plan conjoint
pour la mise en marché qui leur permettrait...
M. Bérubé: ... la date de la campagne.
M. Paradis: C'est cela. Et le montant dépensé pour
cette campagne par la Fédération des producteurs maraîchers
du Québec.
M. Bérubé: Ah oui!
M. Blais: On ne peut pas demander cela. Au mois de novembre 1981,
on étudie l'engagement. On ne demande pas ce qui est arrivé
depuis ce temps, on est en retard, ce n'est pas de notre faute. C'est la faute
de ceux...
M. Bérubé: Présentement, nous sommes en
novembre 1981.
M. Paradis: Quand les feuilles tombent, c'est de votre
cahier.
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant.
M. Paradis: Le but de ma question, M. le président du
Conseil du trésor: II s'agit de vérifier si vraiment il y a eu
une campagne parce que généralement, lorsque le gouvernement du
Québec participe à ces campagnes, on l'entend quelque part,
à la radio, à la télévision, dans les journaux. Sur
les endives, sincèrement..
M. Bérubé: On a dit que, pour 60 000 $, vous n'avez
pas beaucoup de chance d'entendre quelque chose.
M. Paradis: Question de s'assurer que l'argent a
été utilisé pour les fins de la campagne.
M. Bérubé: Je regrette, les engagements financiers
ne peuvent pas porter sur l'utilisation des sommes. Ils doivent porter sur les
engagements.
M. Paradis: Quelles mesures le Conseil du trésor a-t-il
prises pour s'assurer que les 30 000 $ seraient dépensés dans une
campagne de publicité?
M. Bérubé: Aucune, parce qu'il s'agit d'un
programme normé qui ne relève pas du Conseil du trésor,
mais directement du ministère. (21 h 30)
M. Paradis: Quelles mesures le ministère a-t-il prises
pour s'assurer que les 30 000 $ ont efffectivement été
dépensés dans le cadre du programme, c'est-à-dire en
publicité?
M. Bérubé: II n'y a pas de problème sur une
question comme celle-là.
M. Paradis: Quelles mesures le ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec a-t-il prises pour
s'assurer que l'argent, soit la somme de 30 000 $, sera dépensé
dans le cadre d'une campagne de publicité visant à promouvoir
l'endive du Québec?
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant.
M. Paradis: Engagement 601. Subvention à la
Société d'agriculture du district de Saint-Hyacinthe dans le
cadre du programme d'aide aux expositions agricoles. Montant de l'engagement,
37 927 $. Est-ce qu'on pourrait nous communiquer le contenu du programme?
M. Bérubé: Bien sûr. Lequel maintenant?
Le Président (M Rodrigue): Engagement suivant?
M. Paradis: Engagement 800. Divers: Prêt au Centre de
promotion de l'industrie agricole et alimentaire du Québec Inc.,
à titre d'aide financière pour couvrir le déficit encouru
lors de la tenue du Salon international de l'agriculture et de l'alimentation
de 1980 et pour le paiement du capital et des intérêts venant
à échéance en juin 1981 sur des emprunts effectués
dans le cadre de la tenue des salons de 1978 et 1979. Montant de l'engagement,
344 851 $. Est-ce qu'on pourrait nous communiquer les bilans financiers les
plus récents du Centre de promotion de l'industrie agricole et
alimentaire du Québec Inc.?
M. Bérubé: Certainement.
M. Polak: J'ai une question additionnelle. Quelles sont les
conditions du prêt: avec ou sans intérêt, combien
d'années pour rembourser le capital, ou peut-être ne pas le
rembourser?
Une voix: Et quel est le prêteur?
M. Bérubé: Les conditions du prêt ne sont pas
spécifiées, si ce n'est que l'avance porte intérêt
au taux moyen des emprunts du gouvernement du Québec au moment de son
décaissement.
M. Paradis: Est-ce que le prêteur est le gouvernement du
Québec?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Est-ce qu'il y a quelque chose d'inscrit dans le livre
concernant le remboursement de cette somme? Sur quelle période de
temps?
M. Bérubé: Un an après le versement du
prêt.
Le Président (M. Rodrigue): Ministère des
Communications.
Une voix: II ne reste qu'une question?
M. Bérubé: Non, il n'y en a pas. On y a toutes
répondu.
M. Paradis: Oui, le bilan.
M. Bérubé: Le bilan, oui.
Communications
Le Président (M. Rodrigue): Ministère des
Communications, engagement 100.
M. Paradis: Soumissions publiques.
Contrat pour la réalisation d'un film d'une durée de 15
minutes, 35 millimètres, démontrant le savoir-faire des
Québécois dans le domaine culturel sous les aspects de la
création, de la production et de la diffusion dans le cadre d'un budget
maximal de 200 000 $. Fournisseur choisi, S.D.A. Productions Ltée, de
Montréal. Montant de l'engagement, 195 345 $.
Est-ce qu'on a étudié la possibilité d'avoir
recours aux services de Radio-Québec?
M. Bérubé: J'imagine que Radio-Québec aurait
pu soumissionner. Ce n'est pas une société d'État
indépendante?
On va poser comme question. Radio-Québec pourrait-elle fournir ce
genre de service au gouvernement?
M. Paradis: Oui. Deuxième question. Le montant de
l'engagement est de 195 345 $. Il y a deux autres soumissionnaires qui sont
plus bas, dont un à 178 606 $, qui est Productions AFEM Inc., mais on
note que le contrat a été attribué à la suite d'un
choix effectué par un comité de sélection. Qu'est-ce qui a
justifié le comité de sélection de recourir quasiment aux
services du plus haut soumissionnaire? C'est l'avant-dernier et il suit de
très près le dernier.
M. Bérubé: Vous n'êtes pas sans savoir que,
lorsque vous allez au cinéma, l'importance du budget du film peut jouer
un rôle mais, généralement, quand vous êtes assis
dans votre fauteuil et que vous regardez le film, il est ou bien bon ou bien
mauvais, ou entre les deux. Enfin, si vous devez porter un jugement, vous
portez un jugement non pas sur le budget mais sur la qualité du film.
Donc, lorsqu'il s'agit de faire un film, c'est beaucoup plus l'idée, le
scénario qui prévaut que le coût comme tel. Le coût
est évidemment un paramètre, car, si une entreprise devait
suggérer, par exemple, un film sur le Québec qui serait un voyage
en hélicoptère au-dessus de tous les endroits du Québec et
qu'il vous coûterait 5 000 000 $ pour faire ce film, à ce
moment-là, vous diriez: Votre idée est peut-être bien bonne
mais on n'a pas les moyens de payer 5 000 000 $ pour un film.
Donc, le prix est un facteur qui entre dans l'évaluation du
projet dans la mesure où ce prix correspond à la capacité
de payer du ministre, c'est-à-dire sa capacité d'entrer dans son
budget. Au-delà de ce critère, ce qui est important, c'est
évidemment la qualité du film comme telle. Si quelqu'un peut nous
faire un film remarquable à très bas prix parce qu'il fait du
cinéma vérité avec relativement peu d'installation mais
somme toute de qualité tout à fait acceptable, eh bien! tant
mieux, ce sera un excellent film à bas prix. Disons qu'on va
surtout juger de la qualité du film à l'intérieur
d'un objectif budgétaire comme celui-ci.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir communication de la
grille de pointage ainsi que le nom des membres du comité de
sélection?
M. Bérubé: Certainement. Conseil
exécutif
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant: Conseil
exécutif.
M. Paradis: 100.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 100.
M. Paradis: Contrats négociés. Contrat de services
pour la réalisation d'une étude du comportement du couvert de
glace du lac des Deux-Montagnes dans le cadre du projet "Archipel de
Montréal", afin de dégager les causes d'inondation de la
rivière des Mille-Îles dans son état actuel et de
déterminer les améliorations qu'y apporteraient les ouvrages de
contrôles prévus. Fournisseur, Les Laboratoires hydrauliques
Lasalle, de LaSalle. Montant de l'engagement, 26 900 $.
Pourquoi a-t-on choisi d'y aller par contrats
négociés?
M. Bérubé: Oui. Je me souviens que c'était
une dérogation dans ce cas-ci au fichier central et la raison, c'est que
la firme travaille déjà dans le cadre du projet "Archipel" - je
vais juste me rafraîchir la mémoire. C'est cela, la firme est
déjà impliquée dans le projet "Archipel de
Montréal". Or, comme le projet "Archipel" indiquait déjà
des études sur le contrôle de la crue des eaux au printemps et que
le présent projet porte sur la régularisation des eaux dans la
rivière des Mille îles, il devenait assez clair que les
données que la firme pourrait recueillir dans son analyse pour la
rivière des Mille îles seraient utilisables dans le cas du dossier
"Archipel". Par conséquent, c'était préférable de
conserver la même firme.
M. Paradis: Comment a-t-on établi le montant de
l'engagement?
M. Bérubé: II faudra le demander. Il y a des
négociations, mais il faudrait voir les critères du nombre
d'heures et des choses comme cela.
M. Middlemiss: On a mentionné que les laboratoires
étaient déjà engagés dans des études quant
au projet Archipel. Est-ce qu'on pourrait savoir de quelle façon ils ont
été choisis dans le répertoire, en premier lieu?
M. Bérubé: Normalement, oui, si le projet Archipel
a été mis au monde... Je ne saurais vous dire.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait vérifier de quelle
façon ils ont été choisis pour le contrat qui leur a
donné droit à celui-ci?
M. Bérubé: Alors, vous voulez savoir...
M. Middlemiss: De quelle façon les laboratoires...?
M. Bérubé: ... quels sont les contrats impliquant
la société - parce qu'il peut y en avoir plusieurs
là-dedans - Les Laboratoires hydrauliques LaSalle et le gouvernement
dans le cas des...
M. Middlemiss: De quelle façon...
M. Bérubé: ... des propriétés
hydrauliques des cours d'eau entourant Montréal, d'une part, n'est-ce
pas?
Une voix: Dans le cas du dossier "Archipel"?
M. Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: Ils sont mêlés à
plusieurs dossiers, ils sont impliqués dans toute cette question de la
régularisation des eaux.
M. Middlemiss: Je veux seulement savoir en premier lieu comment
on a procédé pour choisir ces gens.
M. Bérubé: Je pense qu'il faudrait d'abord poser la
question: Quels sont les contrats que l'entreprise a obtenus et qui portent sur
la régularisation des eaux du projet "Archipel" et autres dans la
région de Montréal, premièrement, et quels sont les modes
de sélection de la firme dans ces contrats?
Le Président (M. Rodrigue): L'engagement suivant.
M. Polak: L'engagement 600.
Le Président (M. Rodrigue): L'engagement 600.
M. Polak: J'ai seulement une question à poser pour les
engagements 600 à 607. La même question s'applique à tous
les cas. Vu qu'il s'agit de subventions de la part du Conseil exécutif,
est-ce qu'il y a des normes ou des barèmes qui existent, ou est-ce que
ce sont des cas individuels jugés sur leur
mérite sans observer de barème strict?
M. Bérubé: Non. Pour PECEC, il n'y a pas de normes
ou très peu. C'est un projet expérimental où les
fonctionnaires en région ont une très grande latitude. Ce qui
contrôle la dépense, c'est le budget disponible,
c'est-à-dire qu'ils doivent identifier les meilleurs projets qui leur
sont soumis, compte tenu du budget à leur disposition et c'est un
comité de sélection qui choisit les projets.
M. Paradis: Que veut dire PECEC?
Le Secrétaire: Programme expérimental de
création d'emplois communautaires.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Y a-t-il d'autres engagements
que vous voulez examiner sur le Conseil exécutif?
Avant d'aborder les engagements du Conseil du trésor, j'aimerais
qu'on discute pendant quelques minutes de la façon et du moment
où la prochaine réunion sera convoquée, du fait que la
session, je pense, se termine autour du 18, 19 ou 20, vers ces
dates-là.
M. Bérubé: C'est généralement la
quatrième jeudi.
Le Président (M. Rodrigue): La quatrième, jeudi de
ce mois-ci, c'est le 24 juin.
M. Polak: La Saint-Jean-Baptiste, je célèbre.
Le Président (M. Rodrigue): C'est la fête
nationale.
M. Polak: Oui, c'est la fête nationale.
Le Président (M. Rodrigue):
L'Assemblée aura ajourné ses travaux à ce
moment-là.
M. Polak: Le 24, je ne peux pas.
Le Président (M. Rodrigue): Avez-vous des suggestions
à faire ou si on laisse cela en suspens ou si vous voulez poursuivre la
séance actuelle à une autre date d'ici cette date?
M. Bérubé: Je présume que, pour des
problèmes d'organisation des travaux de la Chambre, le leader ne voudra
peut-être pas nous voir siéger le 17. J'avais prévu...
Le Président (M. Rodrigue): Le 17, ce serait assez
embêtant.
M. Bérubé: On me dit qu'il y aura une entente avec
le bureau du leader pour la journée du 17. Je dois vous dire qu'à
ce moment-là je ne pourrai pas être présent, que les
arrangements ont été pris pour que le vice-président du
Conseil du trésor, M. Lessard, me remplace.
M. Polak: Non, on aime mieux une autre date. On ne veut pas, on
préfère notre ministre préféré.
Une voix: Oui, on pensait que c'était M. Blais.
Le Président (M. Rodrigue): Le 17, est-ce que cela vous
va?
M. Bérubé: On pourrait fixer cela comme date a
priori, si vous n'avez pas d'objection et on verra. Dans l'organisation des
travaux de la Chambre, ils pourraient facilement nous expulser, si je comprends
bien. Vous ne voulez pas le 24.
M. Polak: Non, parce que je célèbre, M. le
ministre.
Le Président (M. Rodrigue): Serez-vous d'accord pour
que...
M. Polak: Je célèbre notre fête
nationale.
M. Bérubé: Vous célébrez la
Saint-Jean-Baptiste?
M. Polak: Oui, à Sainte-Anne.
M. Bérubé: Ah! parlez-moi de cela.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que vous serez d'accord pour que la présente
séance se poursuive le 17, étant donné que l'ordre du jour
est loin d'être épuisé? Ce sera la présente
séance qui se poursuivra le 17. Ce soir, nous suspendrons jusqu'au 17,
tout simplement.
Les engagements financiers du Conseil du trésor. Est-ce que vous
avez des remarques ou des questions là-dessus?
Les engagements financiers de l'Éducation.
Éducation M. Paradis: Engagement 101.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 101.
M. Paradis: "Contrat négocié."
M. Polak: Excusez-moi, j'avais une question à poser sur
l'engagement 100 avant cela.
M. Paradis: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 100.
M. Polak: "Subvention à la Fédération des
comités de parents de la province de Québec Inc.,
Jonguière, pour fins d'embauche d'animateurs régionaux pour les
comités d'école et les comités de parents. Montant de
l'engagement (2-1): 250 000 $." 3e voudrais savoir si, quand on parle
d'animateurs régionaux, cela couvre aussi les grands centres comme
Montréal, Québec, etc., ou si c'est plutôt en dehors des
grands centres que les animateurs travaillent.
M. Bérubé: II s'agit de l'engagement de onze
animateurs pour les comités d'école et les comités de
parents au niveau de chacune des directions régionales du
ministère. Il y en a une par région.
M. Polak: D'accord, merci.
Le Président (M. Rodrigue):
L'engagement 101.
M. Paradis: Engagement 101. "Contrats négociés.
Contrat pour la production de treize (13) films, couleur et noir et blanc, en
16 mm d'une durée de 27 minutes chacun, concernant la série
"Profession: Écrivain", a l'intention des élèves des
niveaux secondaire et collégial et de l'ensemble de la population du
Québec. (21 h 45)
Fournisseur: Les Productions Prisma Inc., Montréal.
Montant de l'engagement: 81 250 $."
Pourquoi a-t-on procédé à négocier un
contrat avec les Productions Prisma Inc?
M. Bérubé: C'est une participation du
ministère: 12% des coûts d'un coût total de 675 000 $ qui
permet, d'abord, au ministère de collaborer au choix des auteurs,
d'émettre des avis sur les scénarios et qui, en même temps,
lui permet d'obtenir les droits de disbribution de ces films dans le
réseau scolaire.
M. Paradis: Est-ce c'est les Productions Prisma Inc. qui
financent la différence?
M. Bérubé: C'est cela. Ils vendent ces films
à Radio-Québec, ils les vendent à des commissions
scolaires, ils les vendent à toutes sortes de clientèles.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant.
M. Paradis: Engagement 301.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 301.
M. Paradis: "Contrats négociés:
Contrat de services pour la réalisation d'une étude du
marché des médicaments vétérinaires. - C'est un
engagement du ministère de l'Éducation. -
Fournisseur: Lamb, Guay, Galasco, Montréal.
Montant de l'engagement (10): 44 738 $."
Pourquoi a-t-on procédé par contrat
négocié?
M. Bérubé: Essentiellement, il faut comprendre
pourquoi. L'article 9 de la Loi sur les médecins
vétérinaires oblige l'Office de professions à dresser et
tenir à jour une liste des médicaments pouvant être
prescrits par les médecins vétérinaires. Donc,
premièrement, c'est l'obligation de l'office. Deuxièmement, la
firme qui peut faire ce travail doit avoir une bonne expertise en pharmacologie
de manière à pouvoir déterminer si, oui ou non, un tel
produit devrait être sur la liste. Cette firme doit, à la fois,
bien connaître le marché et connaître les produits en
question. D'après l'office, seule cette firme rencontre ces exigences
dans la mesure où il n'y a que cette firme qui a préparé
un relevé du marché des médicaments sur une base
trimestrielle depuis 1979. Également, dans le cadre de
différentes études, elle a étudié le marché
des produits biologiques et diagnostics vétérinaires de
même que l'attitude des médecins vétérinaires
vis-à-vis des marques de produits, des politiques de prix et des
méthodes de promotion utilisées par l'industrie.
Donc, l'office tire la conclusion, qu'en fait, c'est la seule firme au
Québec qui, véritablement, a l'expertise nécessaire dans
ce secteur un peu particulier. Également, on souligne qu'on a
étudié la possibilité de faire étudier cette liste
par le Centre de distribution des médicaments
vétérinaires...
M. Paradis: Juste une question..
M. Bérubé: .. qui est le seul autre organisme
à avoir déjà contribué à la rédaction
d'une première liste. Toutefois, selon l'office, cette liste n'est pas
satisfaisante. Deuxièmement, on dit qu'il pourrait y avoir un conflit
d'intérêts dans la mesure où le Centre de distribution vend
des médicaments. Il y a un problème.
M. Paradis: En vain. Quels sont les besoins du ministère
de l'Éducation d'une étude de marché des
médicaments vétérinaires?
M. Bérubé: C'est que l'office est tenu de dresser
une liste des médicaments. Pour
dresser une telle liste, il faut connaître l'utilisation de ces
médicaments et les propriétés.
M. Paradis: Est-ce que l'office relève du ministère
de l'Éducation.
M. Bérubé: L'Office des professions?
M. Paradis: Du ministre ou du ministère?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: De quelle façon en est-on arrivé
à une somme de 44 738 $.
M. Bérubé: Par négociations.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant.
M. Paradis: Engagement 605.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 605.
M. Paradis: Éducation, oui. "Répertoire des
fournisseurs.
Soumissions sur invitation: Contrat pour les services d'un
analyste-programmeur pour les besoins des programmes informatiques du
système de Gestion informatisée du régime d'aide
financière aux étudiants, (GIRAFE), pour une période de
six mois. Le seul soumissionnaire: Bonaventure design et programmation
Ltée, Montréal.
Soumissions demandées: 10. Montant de l'engagement: 27 552 $."
Est-ce que le ministère avait une estimation?
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Engagement 606.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 606.
M. Paradis: "Contrat pour les services d'un analyste-programmeur
pour effectuer l'analyse et la réalisation technique des modifications
à apporter aux systèmes suivants: Vécu scolaire,
Échec scolaire et Abandon scolaire, pour une période de six (6)
mois"...
M. Bérubé: Excusez. On vient de trouver, dans la
réquisition au fichier, une estimation de 30 000 $.
M. Paradis: Cela va. C'était pour l'engagement 605.
Je reviens à l'engagement 606. "Fournisseur choisi: Bonaventure
design et programmation Ltée, Montréal. Montant de l'engagement:
27 552 $. Propositions demandées: 10. Propositions reçues: 3.
Soumissions demandées: 3. Soumissions reçues: 2. Autre
soumissionnaire: Drouin,
Painchaud et Associés Limitée pour 27 720 $. Choisi par un
comité de sélection." Est-ce qu'on pourrait avoir la grille,
ainsi que les membres du comité de sélection?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant.
M. Paradis: Engagement 608.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement 608.
M. Paradis: "Contrat de services pour rédiger les
éléments de connaissance des activités du champ
"Mécanique du bâtiment." Fournisseur choisi: CERAC Inc.,
Québec. Montant de l'engagement: 34 870 $. Propositions
demandées: 10. Propositions reçues: 3. Soumissions
demandées: 1." De quelle façon procède-t-on, lorsqu'on ne
demande qu'une soumission?
M. Bérubé: II y a quelque chose qui accroche...
M. Paradis: Expliquez-moi donc cela, M. le député
de Terrebonne?
M. Blais: Où en sommes-nous rendus?
M. Paradis: Engagement 608, M. le député de
Terrebonne.
M. Bérubé: Je pense qu'on va demander au
ministère.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant.
M. Paradis: J'ai demandé pourquoi ils ont demandé
juste une soumission, ou de clarifier pourquoi il n'y a strictement qu'une
soumission qui a été demandée.
Généralement, lorsqu'on reçoit trois propositions,
on demande trois soumissions.
Le Président (M. Rodrigue): Engagement suivant.
M. Paradis: Engagement 611. "Contrat de services pour
rédiger les éléments de connaissance des activités
du champ "Entretien mécanique." Fournisseur choisi: CERAC Inc.,
Québec. Montant de l'engagement: 34 890 $." Parmi les autres
soumissionnaires, il y avait, entre autres, Sorecom Inc. pour un montant de 30
230 $, donc entre 4000 $ et 5000 $ plus bas. Pourquoi a-t-on retenu CERAC
Inc.?
M. Bérubé: Excusez-moi, je n'ai pas
prêté attention.
M. Paradis: Engagement 611. On a retenu un soumissionnaire qui
était de 4500 $ plus élevé que le deuxième
soumissionnaire, soit Sorecom Inc.
M. Bérubé: Si je comprends bien, on commence par
demander - je commence à comprendre la procédure parce que c'est
en deux étapes - des propositions d'ordre général à
partir desquelles on en retient un certain nombre comme ayant des
éléments intéressants et, ensuite, on passe à une
deuxième étape de sélection où on leur demande une
proposition conforme. Tantôt, en fouillant dans les documents du cas
précédent où vous avez posé la question... Le
comité recommandait l'élimination de deux des trois propositions
reçues dans la mesure où - je prends le cas
précédent -
Une voix: C'est 608.
M. Paradis: Est-ce qu'on retourne à 608?
M. Bérubé: 610, je crois. Le Secrétaire:
608.
M. Bérubé: Oui, 608, c'est cela. Vous me posiez la
question: Pourquoi y avait-il une seule soumission? C'est que dans les
propositions reçues pour lesquelles il y a une analyse par un jury de
sélection, on a tiré la conclusion qu'il y avait deux des
demandes où les notes étaient trop basses pour justifier qu'on
aille plus loin. Il semble que les deux firmes n'avaient pas vraiment les
expertises. J'ai le texte ici: "Étant donné que les personnes
proposées par les firmes Sores, Carbonneau, Brisson et Guérin ne
satisfont pas aux exigences de base pour un tel projet, les membres du
comité de sélection ont décidé de ne pas inviter
ces firmes à la deuxième étape." Donc, essentiellement, en
faisant l'analyse, ils ont convenu que les personnes qui devaient travailler
sur les projets n'avaient pas les caractéristiques
nécessaires.
M. Paradis: Et là, on demande une seule soumission. Est-ce
que le soumissionnaire est au courant qu'il est seul dans la course?
M. Bérubé: Oui. On lui demande de soumettre une
proposition de prix.
Une voix: II n'est pas obligé de le faire.
M. Bérubé: On a fait une première analyse.
Vous avez une grille de sélection...
M. Paradis: Oui, je comprends.
M. Bérubé: ... que vous retenez pour la soumission.
Dans le cas présent, un seul semblait vraiment valable. Alors, on a dit:
On va lui demander de nous faire une proposition. Dans le cas présent,
l'engagement 611 auquel vous vous référez, il est
différent parce qu'il y a eu dix soumissions demandées, quatre
reçues et dans les quatre reçues, on en a retenu trois, comme
ayant un potentiel et on leur a demandé de nous faire une proposition
concrète que nous allons analyser.
M. Paradis: C'est cela.
M. Bérubé: D'accord?
M. Paradis: Et là, on a retenu...
M. Bérubé: Et là, on a retenu le plus
élevé; essentiellement, sur la base d'une grille.
M. Paradis: Est-ce que l'un des critères de la grille
était les contrats déjà octroyés par le
gouvernement? On se rend compte que CERAC est justement le même qui
était à l'élément 608.
M. Bérubé: Voici les règles sur le tableau
utilisé par le ministère: "Les propositions sont classées
en deux groupes, celles jugées acceptables. Ce sont celles qui ont
obtenu un minimum de 60 points dans la première partie de la table de
décision. Il y a celles qui sont jugées inacceptables; ce sont
celles qui ont obtenu moins de 60 points dans la première partie de la
table de décision. Le choix de la proposition à retenir est
effectué parmi celles qui ont été classées comme
acceptables et le comité doit recommander que le contrat soit
octoyé à la firme ou au professionnel autonome ayant
présenté la proposition acceptable dont le coût est le plus
bas." (22 heures)
Je pense qu'il n'y a qu'une seule solution, c'est de demander au
ministère, parce que j'ai un dossier qui fait presque un demi-pouce
d'épaisseur, de tableaux, de grilles. Je suis absolument incapable de
vous répondre. On me donne les grilles de chaque analyste.
M. Blais: Les contrats antérieurs. M.
Bérubé: Non, je pense que...
M. Paradis: Qu'est-ce qui justifie qu'on n'ait pas octroyé
le contrat...
M. Bérubé: Au plus bas soumissionnaire. M.
Paradis: ... au plus bas
soumissionnaire? Et comme question additionnelle, dans la grille
d'évaluation, est-ce que l'octroi de contrats antérieurs à
cette firme par le gouvernement du Québec était un critère
retenu?
M. Bérubé: Non, je vais vous donner les
facteurs.
M. Paradis: Sinon, pourquoi est-ce retenu dans certains cas et
non retenu dans d'autres?
M. Bérubé: Ah! les ministères ont des
grilles qui varient entre elles. Ils n'ont pas tous les mêmes
critères.
M. Blais: Ce n'est pas drôle d'identifier la grille.
M. Paradis: Non, je sais que ce n'est pas drôle.
M. Blais: II n'y a rien de drôle là-dedans.
M. Bérubé: Chaque ministère est responsable
de ses critères de sélection. Dans ce cas-ci, je peux vous donner
les critères retenus par le ministère: l'expérience des
firmes dans le type de projet faisant l'objet d'appel de propositions,
l'expérience technique des professionnels, l'expérience du
chargé de projets, la disponibilité du personnel, l'organisation
et la proximité du lieu des travaux.
Donc, l'analyse ne se fait que sur la base de l'expertise de la firme et
sans aucune référence aux contrats qu'elle aurait pu obtenir
antérieurement.
M. Paradis: Mais, tantôt, vous m'avez répondu que
les contrats antérieurs étaient un critère? Est-ce que
c'était au ministère?
M. Bérubé: Dans un autre ministère, je ne
sais trop lequel, pour une autre catégorie de contrat.
M. Paradis: Mais dans le même ministère?
M. Bérubé: Pardon?
M. Paradis: Dans le même ministère, est-ce que cela
peut varier d'une catégorie à l'autre?
M. Bérubé: Cela peut varier suivant les types de
contrats.
Le Président (M. Rodrigue): Aviez-vous d'autres questions
sur les engagements du ministère de l'Éducation?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Lequel? M. Paradis:
L'engagement 612.
Le Président (M. Rodrigue): La commission reprendra ses
travaux à l'engagement 612. La commission des engagements financiers
ajourne ses travaux jusqu'au 17 juin, à 9 h 30.
M. Bérubé: M. le Président, si les membres
de cette commission acceptent...
M. Paradis: Sur l'engagement 612, brièvement.
Le Président (M. Rodrigue): Mon indulgence a atteint ses
limites, d'autant plus que je dois filer vers Montréal, ce soir. Ce
n'est pas une question de plus ou de moins qui va y changer quoi que ce
soit.
M. Paradis: On va changer de président. M.
Bérubé: Le député de Terrebonne.
Le Président (M. Rodrigue): Je pense que vous pourrez
aussi bien reprendre à l'engagement 612 que de reprendre à
l'engagement 100 du ministère de l'Énergie et des Ressources.
M. Bérubé: M. le Président, est-ce qu'on
pourrait remplacer le président?
(Fin de la séance à 22 h 03)