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(Quatorze heures vingt minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
On a exactement quorum. La commission des engagements financiers se
réunit pour terminer l'étude des engagements du mois de juin
1981. Et, comme c'est la première séance de l'année 1982,
j'espère qu'au cours de l'année on pourra accélérer
un peu le processus de façon à pouvoir se mettre à jour
dans l'étude des engagements financiers.
M. Caron: M. le Président, juste avant de commencer...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Verdun.
M. Caron: ... je ne voudrais pas le dire, mais je pense que c'est
mon devoir de le faire. Je déplore qu'il n'y ait pas plus de
députés du Parti québécois qui s'intéressent
aux engagements financiers. Je félicite mon collègue d'être
présent avec le ministre, mais je pense que cela devrait
intéresser...
Le Président (M. Gagnon): Si vous voulez, M. le
député de Verdun...
M. Caron: Je ne sais pas si je suis dans l'ordre, mais, enfin, si
je ne le suis pas, je tiens à passer le message. Je déplore qu'il
n'y ait pas plus de membres que cela...
M. Bérubé: Sur la question de
privilège...
M. Caron: ... qui s'intéressent aux dépenses du
gouvernement.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Si vous voulez, avant de commencer le débat, on pourrait au
moins faire l'appel des membres. On va voir ceux qui y sont et ceux qui n'y
sont pas et il y en a d'autres qui sont sur le point d'arriver.
M. Bérubé: Le député de Verdun n'y
était pas, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Sont membres de cette
commission. M. Baril (Arthabaska), M. Beauséjour (Iberville), M.
Bérubé (Matane), M. Caron (Verdun), M. Champagne
(Mille-Îles), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. LeBlanc
(Montmagny-
L'Islet), M. Middlemiss (Pontiac), M. Pagé (Portneuf), M. Paradis
(Brome-Missisquoi), M. Polak (Sainte-Anne), M. Proulx (Saint-Jean) et M.
Vaugeois (Trois-Rivières).
M. Blais: Blais remplaçant M. de Bellefeuille.
M. Caron: M. le Président, ce n'est pas parce . que je
veux être désagréable à votre endroit, mais je
trouve que vous devriez soumettre ce cas au caucus de votre parti pour que les
députés s'y intéressent de plus en plus, à moins
qu'ils n'aient pas un mot à dire. Peut-être aussi qu'il y a cela;
il faut qu'ils suivent la ligne de parti. C'est peut-être la raison; je
ne sais pas, je m'imagine.
M. Polak: On pourrait peut-être faire une motion de regret
et voter là-dessus.
M. Bérubé: Sur la question du député
de Verdun, M. le Président. D'abord, je voudrais souhaiter la bienvenue
au député de Verdun qu'on ne voit à peu près jamais
à cette commission. Il nous fait le plaisir de se joindre à nous.
Je dois souligner, d'ailleurs, que sa présence est bienvenue; cela nous
fait énormément plaisir. D'autre part...
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): S'il vous plaît!
M. Polak: M. le Président, un de mes confrères a
été attaqué.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse...
M. Polak: La dernière fois, le député de
Verdun était ici et le ministre était absent:
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, mais, si vous
voulez, on va commencer. D'abord, je vais appliquer le règlement plus
sévèrement cette année que je ne l'ai fait l'année
passée parce qu'on est en retard dans nos travaux. Lors des questions de
règlement, dorénavant, il faudra mentionner à quel article
on se réfère.
M. Polak: Selon l'article 84.
Le Président (M. Gagnon): Des questions de
règlement, il faudrait en faire un peu moins parce qu'ici, en
commission, il n'y a pas de question de privilège et une question de
règlement ne s'applique qu'aux articles 92 à 100. Je vais essayer
d'appliquer le règlement pour la bonne marche de la commission. M. le
ministre.
M. Caron: Je m'excuse, M. le Président, mais le ministre a
mentionné mon nom et je dois...
Le Président (M. Gagnon): Je vous donnerai la parole
immédiatement après.
M. Caron: D'accord.
Commentaires sur le fichier des fournisseurs
M. Bérubé: M. le Président, nous sommes
effectivement ici pour répondre essentiellement aux questions de
l'Opposition et cela me paraît d'ailleurs l'un des exercices
démocratiques les plus importants, cette commission des engagements
financiers, parce qu'elle permet aux députés de
l'Assemblée nationale d'examiner les dépenses une à une,
de se renseigner sur l'importance de ces dépenses et sur ce qu'elle peut
parfois percevoir comme étant une déviation par rapport à
des règles normales.
Soulignons, par exemple, que ce matin les membres de la commission ont
eu l'occasion d'aller visiter - à la demande du député de
Sainte-Anne, je pense - le système informatique qui s'occupe de
l'attribution des contrats. On m'a dit que la visite a été fort
intéressante et qu'elle a été très
appréciée. Je pense qu'elle a permis en même temps de voir
comment, depuis un bon nombre d'années... Je pense que ce n'est pas le
Parti québécois qui a introduit ce type de démarche
puisque l'administration précédente avait également
entrepris d'assainir des moeurs qui - il faut quand même le
reconnaître - il y a peut-être une vingtaine d'années,
laissaient fortement à désirer en ce gui avait trait aux
relations entre le gouvernement comme acheteur de services, et l'ensemble de la
population du Québec. Il y avait donc des procédures qui
laissaient à désirer et, indéniablement, l'introduction
des soumissions publiques dans notre régime, qui date maintenant d'une
bonne dizaine d'années, et l'introduction, de façon beaucoup plus
rigoureuse, des règles de sélection du personnel de la Commission
de la fonction publique, avec une surveillance non partisane, ont fait en sorte
de dépolitiser très fortement l'ensemble des gestes
administratifs courants à l'intérieur du gouvernement. Ce que
l'Opposition a eu l'occasion, je pense, d'apprécier, c'est un effort qui
est dû à l'ancien ministre des
Travaux publics, Mme Ouellette, qui avait mis sur pied cette
mécanique de sélection des entrepreneurs, de manière
à faire en sorte que la plus grande équité possible, en
faisant abstraction de considérations politiques, puisse être
présente dans l'octroi des contrats gouvernementaux. Je pense que c'est
une démarche dans le bon sens, qui va dans le sens des travaux de cette
commission. Je suis extrêmement heureux qu'on ait pu organiser cette
visite ce matin. J'espère que les travaux de cette commission vont
d'ailleurs continuer dans cet esprit totalement non partisan qui l'a
caractérisée depuis le début, d'ailleurs, et qui a fait en
sorte qu'on a eu des échanges fort agréables, fort
intéressants. Évidemment, on n'a pas toujours respecté les
règles de la procédure, M. le Président, je le reconnais
bien humblement pour avoir parfois été responsable de certaines
déviations, certains écarts.
Mais il reste que dans la mesure où nous conservons à
cette commission le climat qui a prévalu, c'est-à-dire un climat
d'analyse le plus sérieux possible de tous les engagements
gouvernementaux, je pense qu'on fait progresser l'idéal de la
démocratie au sein de notre société. Pour cette raison, M.
le Président, je voudrais vous souhaiter une bonne année 1982;
une année 1982 aussi respectueuse des règlements que possible et
aussi dévouée à l'étude des engagements financiers
du gouvernement que l'a été 1981.
Le Président (M. Gagnon): Merci. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Polak: La fin était mieux que le commencement.
M. Paradis: M. le Président, quant à cette visite
que la commission a effectuée ce matin au fichier des fournisseurs du
gouvernement du Québec, communément appelé Rosalie et son
petit frère Prosper, l'Opposition a été à
même de constater le bon fonctionnement de la machine elle-même.
Où il nous reste des interrogations auxquelles nous n'avons pu obtenir
de réponse ce matin de la part des fonctionnaires qui suivent cette
machine de très près et la font fonctionner d'une façon
éloquente, c'est au niveau suivant: Ces gens, je pense, ont
également apprécié cette visite lorsqu'on leur a mis la
puce à l'oreille sur les fameux suppléments qu'on dénote
souvent au niveau des contrats, qu'ils n'avaient pas la possibilité de
suivre et auxquels ils n'étaient pas sensibilisés.
Ces fonctionnaires nous ont également avoué qu'une fois
les personnes sélectionnées, auxquelles le ministère doit
soumettre des appels d'offres ou les inviter à soumissionner, ils
n'étaient pas responsables du suivi, du comité de
sélection, qu'ils n'étaient pas
responsables de la grille de pointage, etc., et qu'à ce moment,
ils se lavaient les mains de ces procédures.
On s'est rendu compte également que la question, finalement, qui
est posée à l'ordinateur appartient quand même au
ministère, qui peut choisir s'il divise un contrat en deux, en trois,
selon les catégories, et que le ministère demeure le maître
d'oeuvre de la question qu'il adresse au ministère des Travaux publics
et à ses fonctionnaires qui sont chargés du fonctionnement de
Rosalie et de Prosper. On s'est rendu compte également que ces
fonctionnaires étaient dans l'impossibilité de nous communiquer
le pourcentage des dépenses gouvernementales, au niveau attribution de
contrats, au niveau achats, traité par ce système-là parce
que, si le système est beau, mais qu'il ne traite que 5% à 10%
des contrats, l'Opposition s'interroge encore sur ce pourcentage. Nous
souhaiterions que, lors d'une réunion ultérieure, le
président du Conseil du trésor soit en mesure de nous communiquer
quel est le pourcentage des budgets gouvernementaux dépensés
traité par ce mécanisme-là. (14 h 30)
J'ai moi-même fait une intervention qui a été
notée par les responsables de ce fichier, au niveau des petits
contracteurs qu'on retrouve dans votre comté, M. le Président,
qu'on retrouve dans mon comté, qu'on retrouve dans l'ensemble des
comtés semi-ruraux et ruraux de la province de Québec. J'ai dit
que l'entrepreneur, pour avoir la permission de s'inscrire au fichier, doit
détenir un permis de la Régie des entreprises de construction du
Québec et que les examens que ces gens doivent passer sont en trois
points: examens de qualification au niveau technique, au niveau
sécurité et au niveau administration. L'examen d'administration,
pour ne mentionner que celui-là, qu'on leur impose est le même que
pour l'administrateur d'une très grosse compagnie qu'on peut retrouver
à Montréal ou à Québec qui aura à prendre la
responsabilité de chantiers de plusieurs millions de dollars, alors que
chez nous, vous savez ce qui se passe, M. le Président, ce sont des
décharges qu'on donnera à creuser, des bouts de chemin à
réparer. Si le contracteur n'a pas ce permis, le système manque
sa vocation qui est de décentraliser et de régionaliser
finalement les travaux.
Je pense que le ministère a pris bonne note de cette remarque de
l'Opposition et on nous a dit que, sur ce point, on était pour
communiquer avec la Régie des entreprises de construction. Le bilan que
j'en retiens, comme membre de l'Opposition, c'est qu'on ne m'a pas convaincu
que le patronage est disparu de la scène de la politique
québécoise, mais que le patronage est plutôt
bureaucratisé aujourd'hui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Anne.
M. Polak: Je voudrais seulement ajouter quelques commentaires sur
notre visite de ce matin. D'ailleurs, je dois vous dire qu'évidemment,
au point de vue de l'ordinateur, tout est correct; c'est bien clair, on a
même eu une démonstration d'un contrat émis par le
ministère pour 100 000 $. On a fait la preuve devant nous, on demandait
cinq noms, cinq noms sont sortis de ceux intéressés à
accomplir ces travaux, mais, évidemment, il y a le point qui a
été soulevé, sur lequel même les fonctionnaires ont
admis qu'il y avait des améliorations à apporter. Par exemple,
lorsqu'il y a cinq noms qui sortent pour faire un certain travail, il y a un
comité de sélection qui décide lequel des cinq sera
choisi; ceci n'a rien à faire avec le centre qu'on a vu ce matin, c'est
le ministère même qui décide, le comité de
sélection.
Je vais poser la question suivante: Comment se fait-il que le
comité de sélection ne soit pas formé quelques semaines
à l'avance, un peu comme un arbitre dans le "play off" du baseball,
quand le gars ne sait pas si Montréal va jouer contre Los Angeles ou
quelle équipe sera là? C'est déterminé à
l'avance, il travaillera telle et telle journée, on ne sait pas d'avance
pour quelle équipe. Ce qui nous a été
révélé, c'est qu'il y a certains ministères qui
pratiquent cela et d'autres où le choix du comité se fait en
même temps que les cinq noms sortent. J'aurais
préféré de beaucoup - je pense que cela ne prend pas
beaucoup de changement - que le président du trésor puisse faire
cette recommandation, et dire: On va nommer l'équipe d'avance. Quand les
cinq noms sortent, l'équipe est formée, il n'y a plus aucune
influence humaine possible.
Ensuite, le problème qui n'est pas réglé est qu'il
y a des fournisseurs de services - je pense par exemple aux architectes ou aux
ingénieurs-conseils qui participent, dont le nom se trouve dans
plusieurs catégories, la catégorie des petits contrats à
15 000 $, la catégorie des plus gros contrats, de 15 000 $ à 50
000 $ - dont le nom pouvait se trouver dans différentes
catégories. Le député à côté de moi a
un exemple concret où quelqu'un a fait une soumission pour un petit
contrat de 15 000 $ et, après cela, le contrat a été
augmenté à 100 000 $. Il y a tout de même l'influence
humaine possible. C'est arrivé. On a la preuve de cela.
De plus, au point de vue des noms, je dois vous le dire maintenant -
j'ai eu le renseignement du directeur du centre - dans mon comté, un
bureau d'ingénieurs-conseils connu comme libéral - c'est bien
connu que les ingénieurs-conseils sont assez politisés, comme les
architectes le sont aussi - m'a
dit: C'est bien bizarre, notre nom n'a jamais sorti. Une autre firme qui
est connue comme firme péquiste, dans le même domaine, dans le
même territoire, a déjà eu deux contrats. J'ai posé
la question au directeur du centre, à savoir si c'était possible.
Selon lui, ce n'est pas possible, parce que chaque fois qu'un nom sort, il y a
un petit astérisque à côté, et un autre nom
apparaît la prochaine fois. Il est en train de vérifier cela pour
moi. Il est bien gentil. Je lui ai laissé les noms et j'ai obtenu la
permission d'un ingénieur-conseil que je connaissais de donner le nom de
sa firme et de l'autre firme. J'attends le résultat
là-dessus.
Tout de même, il semble encore exister des soupçons. Pas
quant à l'ordinateur; on l'a vu, c'est bien correct, mais la main
humaine a encore beaucoup d'influence apparemment. D'ailleurs, ils nous ont
expliqué que ceux qui ne sont pas contents, les fournisseurs, les
ingénieurs, les architectes, peuvent se diriger vers ce centre pour
demander des renseignements comme ceux-là: Pourriez-vous m'expliquer
pourquoi mon nom n'a jamais fait surface? C'est vrai, cela existe. Ils ont
droit d'y aller pour poser des questions là-dessus. Ils m'ont
montré toute une série de dossiers de ceux qui se sont plaints.
Si l'affaire fonctionne tellement bien, comment se fait-il qu'il y ait un
paquet de dossiers épais comme cela de gens qui se sont plaints, qui
sont venus à Québec pour dire: Comment cela se fait-il que
quelque chose dans le système d'ordinateur ne marche pas? Les dossiers
étaient sur une grande table; ils avaient quelques pieds de longueur.
Les gens sont venus s'informer et se plaindre, parce qu'ils ne comprenaient
pas. Je ne veux certainement pas accuser l'ordinateur, mais je pense que la
main humaine a encore un rôle important.
Je dois complimenter le ministre du fait qu'il a organisé ce
petit tour. Cela a été bien apprécié; on a
été bien reçu; cela a été très
intéressant, mais j'ai encore des soupçons. On va continuer
à travailler là-dessus pour améliorer le
système.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, on a
soulevé un certain nombre de questions; certaines sont du pinaillage.
C'est forcé. Il n'y a aucun système parfait. D'ailleurs,
lorsqu'un système donne 90% ou 95% de rendement, c'est
généralement un excellent système; un système qui
donne 100% de rendement est généralement un système
bureaucratisé, tellement structuré, tellement conçu avec
précaution, tellement étanche que, finalement, la machine
arrête. Je rappelle cela à l'Opposition, parce que, d'un
côté, on entend souvent ce langage, chez les hommes politiques:
Ah! la bureaucratie gouvernementale; le gouvernement devrait couper
là-dedans. Mais on s'ingénie à faire croître la
bureaucratie en augmentant les niveaux de contrôle et en voulant
s'assurer qu'il n'y a absolument aucune faille.
Donc, si le député de Sainte-Anne veut un système
qui soit à 100%, qu'il n'y ait absolument aucune possibilité de
quelque façon, en imaginant même les techniques les plus...
Une voix: Ne charriez pas, ce n'est pas cela qu'il veut.
M. Bérubé: ... déformées possible
pour arriver à jouer sur le système, si on veut concevoir un
système pareil, évidemment c'est possible, j'imagine que cela
doit être possible. Sauf que, là, le contrôle
réglementaire, bureaucratique sera à ce point considérable
qu'il va entraîner une explosion de la machine gouvernementale. Ce n'est
pas désirable.
J'ai personnellement comme principe de vie que, chaque fois que l'on
peut régler un problème à 90% ou 95%, on devrait s'en
contenter, s'en déclarer satisfait. C'est ce vouloir de la perfection
qui a souvent comme effet de multiplier le contrôle bureaucratique,
d'alourdir la machine gouvernementale, qui fait qu'à un moment
donné, elle s'immobilise d'elle-même.
Donc, il faut prendre garde à la perfection; non pas que l'on ne
doive pas chercher certaines améliorations. À titre d'exemple, on
révise présentement la réglementation - c'est le but
visé - pour faire en sorte que lorsque le nom d'un entrepreneur pour un
contrat donné est tiré par Rosalie, même s'il n'obtient pas
le contrat, parce qu'un autre, lors de la sélection finale par le
comité a été choisi, il est quand même avisé.
Autrement, il y aurait peut-être effectivement des entrepreneurs qui ne
seraient pas au courant que leur nom a été tiré de
façon régulière, même s'ils n'obtiennent pas le
contrat. Donc, l'objectif...
M. Polak: M. le Président, question de
privilège.
M. Bérubé: Non, il n'y a pas de question de
privilège, il a mal compris.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! Non, il n'y a
pas de question de privilège, ni de question de règlement non
plus là-dessus.
M. Polak: Mais il a fait une déclaration
erronée.
Le Président (M. Gagnon): Je vous
donnerai la parole après.
M. Bérubé: Donc, comme je le disais, M. le
Président, le député de Sainte-Anne n'a malheureusement
pas écouté. Je disais qu'on était en train de
réviser la réglementation pour faire en sorte que, lorsqu'un
entrepreneur est choisi par le fichier central, on l'avise, même s'il n'a
pas eu le contrat.
M. Polak: Mais pas les autres.
M. Bérubé: C'est exactement ce que j'allais dire.
Si le député de Sainte-Anne avait voulu, peut-être, se
curer soigneusement les oreilles, peut-être qu'il aurait compris. Donc,
il y a des améliorations possibles et j'apprécierais toutes les
remarques à cet effet qui pourraient nous permettre d'améliorer
le fonctionnement de la machine. Mais, ce qui est intéressant dans la
remarque du député de Sainte-Anne, c'est la remarque de son
ingénieur libéral. On voit bien qu'il l'a identifié
correctement.
M. Polak: Mon organisateur...
M. Bérubé: Oui, son organisateur,
évidemment, qui n'aime pas beaucoup ce système
informatisé, assez juste et équitable...
M. Polak: II a son nom sur la porte...
M. Bérubé: ... dans la sélection des
entrepreneurs et qui là, s'intéresse de près, au
fonctionnement du système, pour voir auprès de son
député s'il ne pourrait pas... alors, imaginez que le Parti
libéral soit au pouvoir, ce même ingénieur aurait
très rapidement suggéré au député de
Sainte-Anne: Écoutez, cette machine, qui ne me permet pas de sortir
aussi régulièrement que certains de nos adversaires
péquistes, vous devriez la mettre de côté et vous devriez
revenir au bon vieux système d'antan où le cabinet du ministre
était responsable de la sélection des entrepreneurs. C'est comme
ça que cela se faisait avant qu'on arrive.
Quand je suis arrivé au gouvernement...
M. Paradis: Avez-vous enregistré le pourcentage de
Rosalie?
Le Président (M. Gagnon): À l'ordrel
M. Bérubé: ... je vais répondre à
cette question également. Au ministère des Richesses naturelles,
par exemple, il était acquis que tous les contrats que le
ministère voulait accorder devaient être soumis au cabinet du
ministre. Le cabinet du ministre avait sa liste d'entrepreneurs. On l'a vu,
lorsque le juge Malouf a fait son enquête concernant les Jeux olympiques.
Les firmes qui recevaient leurs contrats du gouvernement, très souvent
sans soumission, parce qu'on l'a vu, on ne peut pas donner des soumissions et
ce sont souvent des contrats de type professionnel, donc on ne peut pas
soumissionner, le prix n'est pas défini, cela dépendra de la
nature du travail comme tel et cela, c'est le professionnel qui en
détermine en bonne part l'extension, donc, on s'en est bien rendu
compte, et le juge Malouf l'a souligné, les firmes d'ingénieurs
qui étaient choisies, non pas par Rosalie, mais par le cabinet du
ministre, retournaient évidemment un certain pourcentage du contrat
à la caisse du Parti libéral et c'est ainsi que le Parti
libéral, pendant des années, a...
M. Paradis: On va revenir à ceux qui fournissent à
la caisse du PQ.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est au ministre.
M. Bérubé: ... pu se garnir une caisse fort
généreuse. Je comprends que l'ingénieur libéral,
cet ami, ce proche collaborateur du député de Sainte-Anne, soit
évidemment assez mal à l'aise dans un système qui fait en
sorte que, quand bien même il contribuerait à la caisse
électorale du Parti québécois, cela n'augmente pas ses
chances de voir son nom sortir du fichier.
M. Paradis: C'est dans l'enveloppe, là; ce n'est pas le
fichier.
M. Bérubé: Ceci enlève
énormément d'intérêt à tous ces ex-financiers
du Parti libéral à continuer à fournir au Parti
libéral puisqu'il n'y a plus d'intérêt monétaire.
Cela peut expliquer pourquoi les caisses du Parti libéral sont
présentement à sec. Il faut comprendre que l'utilité de
Rosalie c'est justement d'enlever l'arbitraire politique et de faire en sorte
que le processus de sélection des entrepreneurs échappe à
l'intervention politique des cabinets et fasse en sorte qu'on ait une
répartition beaucoup plus équitable des contrats. Je pense que
c'est un effort considérable que le gouvernement a entrepris dans le
secteur et j'espère qu'on va le souligner. En effet, cela a d'abord
permis d'introduire une législation dans le domaine du financement des
partis politiques qui avait un sens réel, puisque, désormais, les
entreprises, n'ayant plus d'intérêt à financer les partis
politiques parce qu'elles n'en auront pas de ristourne, évidemment vont
prendre une attitude beaucoup plus correcte, c'est-à-dire celle d'offrir
les meilleurs services possible de manière qu'on soit le plus satisfait
possible, de telle sorte qu'effectivement on ait des chances égales
d'être sélectionné dans le
processus.
Quand on parle du pourcentage des contrats traités par Rosalie,
c'est la très très grande majorité, parce que toutes les
dérogations...
M. Paradis: M. le ministre...
M. Bérubé: Non, M. le Président, je
regrette.
M. Paradis: M. le ministre, est-ce que vous me permettez une
question, juste une brève question?
M. Bérubé: Je me fais un point d'honneur de laisser
parler l'Opposition et j'aimerais seulement...
Le Président (M. Gagnon): Si le ministre accepte une
question, sinon.
M. Paradis: D'accord, une brève question.
M. Bérubé: Non, M. le Président, je refuse
totalement.
M. Paradis: Quels sont les chiffres?
Le Président (M. Gagnon): Vous aurez la parole tout
à l'heure.
M. Bérubé: M. le Président, nous le voyons
ici puisque tous les cas de dérogation viennent à la commission
des engagements financiers. Nous avons l'occasion de les voir un à un.
Chaque dérogation peut faire l'objet d'une question de la part d'un
député ici qui va s'interroger: Comment se fait-il qu'on ne soit
pas passé par Rosalie? Pour quelle raison? Est-ce qu'il y a une
justification? À ce moment-là, il appartient, soit au ministre
concerné, soit au président du Conseil du trésor
d'expliquer les raisons pour lesquelles on a passé à
côté de Rosalie et l'Opposition a toutes les occasions
nécessaires pour pouvoir juger le gouvernement sur les motifs de cette
dérogation et le critiquer.
Mais tous les contrats dépassant 2000 $ au gouvernement passent
par Rosalie, c'est-à-dire absolument tout. Finalement, il y a
très peu de contrats qui ne passent pas par Rosalie pour l'ensemble des
dépenses gouvernementales. Je parle, évidemment, des contrats
professionnels. Mais, attention, les individus qui n'ont pas de firme - je
parle, par exemple, de professeurs d'université, qui vont offrir leurs
services au gouvernement afin de rédiger un mémoire sur un sujet
ou l'autre et qui ne sont pas, comme tels, des professionnels oeuvrant dans le
milieu et inscrits au fichier - évidemment, dans ces cas-là, le
cas des contractuels qui offrent des services au gouvernement sur une base
individuelle, ils ne sont pas sélectionnés par
Rosalie parce que Rosalie n'est, évidemment, pas
équipée pour enregistrer l'ensemble des noms des citoyens du
Québec et faire une sélection alors que les trois quarts ou 99%
du temps, si, par exemple, je veux faire appel pour un dossier donné, je
ne sais pas, dans le secteur des loisirs ou... Bon, tout récemment, nous
avions un problème d'aéroport dans le Nord et le ministère
a voulu engager un contractuel individuel qui parlait cri. Alors, il fallait
trouver quelqu'un qui connaissait un peu les travaux publics et qui parlait
cri. Évidemment, notre fichier central n'est pas équipé
pour nous sortir le nom des Québécois connaissant les travaux
publics et connaissant la langue crie simultanément. Dans ces
conditions-là, évidemment, il faut aller en dérogation.
(14 h 45)
Donc, il y a encore des dérogations. Dans les cas de contrats
donnés à des individus, qui n'ont pas de firme, ayant offert
leurs services au gouvernement, évidemment, il n'y a pas non plus de
fichier parce que le nombre de citoyens pouvant faire un travail ou un autre
pour le gouvernement est tellement infini que, lorsqu'il s'agit d'un contrat de
type exceptionnel, à ce moment, il faut y aller carrément en se
fiant au bon jugement des gens dans les ministères qui font la
sélection de la personne.
Je souligne aussi un autre aspect. D'une façon très
générale, au Conseil du trésor, nous sommes très
rigoureux dans les demandes des ministères qui, je dirais, parfois, vont
nous demander des contractuels plutôt que du personnel occasionnel, et je
m'explique. Dans l'esprit de la réglementation, au Conseil du
trésor, lorsque le travail à être effectué est
véritablement un travail qui pourrait être fait à
l'intérieur du ministère, mais on n'a peut-être pas le
personnel pour le faire ou on a... Mais l'individu qui devrait faire ce
travail, normalement, obéit et travaille sous la juridiction d'un cadre,
d'un officier du ministère. Dans ces cas, le Conseil du trésor
est très exigeant et exige presque inévitablement de la part du
ministère qu'il ne passe pas par le biais des contrats, mais qu'il passe
par le biais de l'engagement à titre de personnel occasionnel, de telle
sorte qu'à ce moment, il doit passer par un centre de main-d'oeuvre.
Donc, il y a à nouveau une procédure la plus objective, la plus
équitable possible pour la sélection.
Nous essayons de limiter au maximum les contrats, nous n'acceptons les
contrats que lorsque véritablement il s'agit d'un professionnel autonome
qui ne travaille pas sous la juridiction d'un officier du ministère et
qui offre véritablement un service. Comme il l'offre à titre
personnel, individuel et qu'il n'est pas membre d'une firme offrant ses
services au gouvernement, on ne
peut pas, à ce moment, avoir un fichier pour l'ensemble des
citoyens du Québec et je pense, d'ailleurs, que cela ne serait pas
très apprécié par la Commission des droits de la personne.
Ceci nous amène à devoir continuer à faire appel au bon
jugement, mais je pense que cela est absolument essentiel si on veut qu'une
machine gouvernementale puisse continuer de fonctionner raisonnablement.
Le Président (M. Gagnon): Si vous me permettez, avant de
vous donner la parole, M. le député de Sainte-Anne, compte tenu
qu'à l'ordre du jour, c'était la visite du fichier et qu'on a
énormément d'occasions de poser des questions sur le
fonctionnement du fichier central, j'aimerais qu'on termine ce petit
débat sur la visite du fichier central, quitte à y revenir au fur
et à mesure que vous en aurez l'occasion aux engagements financiers.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voulais juste
répondre à quelques remarques faites par le ministre parce que,
tout de même, je pense que je l'ai excité un peu et il a
répondu de manière agressive. D'ailleurs, je suis tout à
fait en faveur du système de Rosalie, à condition que cela soit
administré de manière très objective. C'est ridicule de
revenir et de dire: Votre ingénieur-conseil aurait
préféré qu'on retombe dans... Du tout, parce que, si
jamais on en prend un, M. le ministre, ce sera bien avant que vous le pensez et
je suis certain qu'à ce moment, on va garder ce système, mais je
peux vous assurer que les noms péquistes vont sortir.
J'aimerais bien savoir si vous pouvez vérifier. Prenons le nom de
tous les ingénieurs-conseils et des architectes qui ont eu des contrats
en 1981; c'est bien connu dans le monde, il y en a qui sont neutres, il y en a
qui sont péquistes et d'autres sont libéraux. J'aimerais savoir
le pourcentage des péquistes qui ont eu des contrats, des
péquistes connus et militants, et des libéraux. J'aimerais le
savoir, en dépit du système de Rosalie; ce serait
intéressant de le savoir. Deuxièmement, j'aimerais savoir une
chose. S'il y a cinq noms qui sortent de Rosalie, quand les cinq noms sortent,
est-ce que le contrat est donné à un de ces cinq ou est-ce que
s'il y a des incidences, si le contrat est annulé ou si le
ministère décide qu'il n'a pas d'argent, cinq ou six mois plus
tard, on revient sur le même thème avec peut-être une autre
demande de contrat ou une autre manière de le faire? J'aimerais le
savoir?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Vu la première question: Combien
y a-t-il de péquistes et de libéraux qui ont obtenu des contrats
du gouvernement?, je pense que cela dénote que le député
de Sainte-Anne n'a pas encore compris l'esprit de la réforme. L'esprit
de la réforme est justement d'éliminer les considérations
politiques dans la sélection des entreprises et le député
de Sainte-Anne continue à travailler avec l'idée qu'il faudrait
quand même qu'on prenne en considération, qu'on s'informe, qu'on
se renseigne sur le nombre de péquistes. Non, M. le Président.
Nous ne nous renseignerons pas...
M. Polak: Ce serait intéressant si ce que j'ai dit
était vrai!
M. Bérubé: Nous ne ferons pas d'enquête
policière en demandant à la Sûreté d'aller
vérifier les allégeances politiques des gens qui ont eu des
contrats. Nous savons, par exemple, que des contrats importants de
publicité du gouvernement ont été donnés à
une agence bien connue pour ses allégeances libérales. Nous
l'avons fait en respectant la décision du fichier, simplement parce que
nous croyons justement qu'il faut dépolitiser le fonctionnement du
fichier. Je m'inscris en faux contre toute demande d'enquête pour
s'assurer quelle est l'allégeance politique des gens qui ont reçu
un contrat du gouvernement.
M. Polak: Donnez-nous la liste, on va le vérifier.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Bérubé: Ils ont droit à leurs convictions
politiques. Même s'ils ne sont pas péquistes, ils ont droit
à tous les contrats que Rosalie veut bien leur confier en toute
équité. Ils y ont le droit quelle que soit leur allégeance
politique. Même s'ils ne sont pas péquistes, s'ils sont
libéraux, ils ont droit d'obtenir des contrats du gouvernement. Je
défendrai ce principe aussi longtemps que je serai président du
Conseil du trésor, d'une part, et, d'autre part, je m'inscrirai en faux
contre toute tentative de la part du Parti libéral de recommencer
à politiser le processus de sélection en voulant introduire des
critères qui viseraient à s'assurer que Rosalie est capable de
faire la distinction entre un entrepreneur péquiste, un entrepreneur
libéral, un entrepreneur créditiste ou un entrepreneur unioniste.
Je m'en fous!
Quelle que soit sa couleur politique, ce n'est pas sur cette base que
Rosalie fait sa sélection; c'est purement et simplement sur la base de
la fréquence de sortie du nom, sur la base de la taille de l'entreprise.
Vous avez d'ailleurs vu la liste complète des critères sur
lesquels l'ordinateur fait sa sélection. Il n'y a aucun critère
de référence
à l'appartenance à un parti politique et nous en sommes
très fiers. C'est l'une des belles réalisations... Il est dommage
d'ailleurs que, parfois émoustillée par les insinuations du Parti
libéral, la presse fasse grand état d'une espèce de
mini-scandale ici ou là, qui finit par se dégonfler comme un
ballon de baudruche mal ficelé, mal collé, et qu'on oublie des
réformes capitales que nous avons introduites dans ce secteur, comme la
dépolitisation dans l'octroi des contrats gouvernementaux.
Je suis content que vous ayez pu assister ce matin au fonctionnement de
Rosalie et que vous soyez obligés d'avouer devant la presse, à la
tribune parlementaire, puisque ce sera dans le journal des Débats, que
grâce à l'introduction de ce système on a pu
dépolitiser, de façon très poussée, la
sélection des entrepreneurs en mettant au point un processus. Cela a
été très difficile parce qu'il fallait répertorier
l'ensemble. Autrefois, il n'y avait que certains entrepreneurs qui avaient la
chance d'avoir des contrats du gouvernement. Quand ça changeait de bleu
à rouge, on passait aux entrepreneurs rouges et ça durait six
ans; après, on passait aux entrepreneurs bleus, et ainsi de suite.
C'était cyclique. Tout le monde était tellement habitué
qu'on ne s'étonnait pas de voir que devant sa maison, sur une route de
campagne, on n'épandait pas de sel parce qu'on n'avait pas voté
du bon bord à la dernière élection. Ce genre de
comportement complètement enfantin, qui a prévalu dans nos moeurs
politiques, est en voie d'être complètement
déraciné; c'est fondamental, c'est essentiel. Personnellement, je
le défendrai en n'importe quel temps.
Je suis heureux que vous ayez pu voir Rosalie, parce que personne n'en
parle et c'est elle qui fait qu'il n'y a plus une entreprise au Québec
qui est intéressée, qui a le moindre intérêt
pécuniaire à financer le gouvernement au pouvoir; elle n'en a
aucun, et c'est ce qui permet le véritable financement
démocratique des partis politiques. J'espère qu'au moins vous
aurez pris cette leçon ce matin, j'espère au moins que cette
réforme, beaucoup plus profonde que les espèces de mini-scandales
qui vous ont pété dans la face quand vous avez essayé de
les soulever - parce que dès qu'on a fini par gratter comme il faut, une
fois que les enquêtes de police ont été faites, on s'est
aperçu que c'était gonflé artificiellement par un Parti
libéral en quête d'essayer d'entacher la réputation du
gouvernement...
Une voix: La SHQ!
M. Bérubé: Je vous signalerai donc que ce que vous
avez pu voir ce matin, c'est l'effort fondamental du gouvernement pour assainir
le processus de sélection des entrepreneurs.
Je continuerai sur un deuxième point, que vous avez
soulevé et qui est réel, soit la possibilité, cinq noms
ayant été choisis, qu'un ministère décide de
reporter le contrat, d'attendre un certain nombre de mois et de revenir. Oui,
c'est une possibilité. Il y a une possibilité qu'un comité
de deux, trois, quatre ou cinq fonctionnaires décident, ensemble, de
faire du patronage; c'est encore possible, oui. Mais du fait que vous en avez
quatre ou cinq, c'est déjà beaucoup plus difficile.
Une voix: Trois.
M. Bérubé: Bon, disons trois, dans certains cas;
dans d'autres cas, ils sont plus nombreux. Du fait que vous en ayez trois,
ça commence à être difficile de jouer avec le processus de
sélection parce qu'il y a toujours le danger qu'il y en ait un qui
parle. Mais il n'y aura jamais personne qui pourra donner une garantie absolue
que trois fonctionnaires sur un comité de sélection ne recevront
pas un pot-de-vin à l'insu de tout le monde et n'auront pas pris un
moyen quelconque pour finir par choisir un entrepreneur donné. C'est
possible. On peut imaginer, par toutes sortes de moyens, une façon de
contourner le système, mais c'est compliqué, c'est difficile,
c'est ardu. On court des risques et les risques sont à ce point grands
qu'à un moment donné il n'y a personne qui prend une chance.
C'est basé là-dessus que l'on espère qu'effectivement il y
aura un processus un peu plus démocratique, moins politisé dans
la sélection des entreprises pour les contrats gouvernementaux.
Le Président (M. Gagnon): Merci. M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril (Arthabaska): Oui, M. le Président. Le sujet
qu'on touche, par le malaise qu'il crée chez l'Opposition,
démontre l'importance du sujet. Ce matin, malheureusement, je n'ai pas
pu participer à la rencontre. Antérieurement, j'étais
déjà allé visiter tout le système de fichier des
fournisseurs. On s'aperçoit que, comme le ministre l'a si bien dit, on
touche d'abord à un point fondamental du financement du Parti
libéral. Également, il se reflète une quantité
considérable de membres obligatoires du Parti libéral. Comme le
député de Sainte-Anne le disait tout à l'heure, la plupart
ou la majorité des firmes de professionnels, c'étaient des
libéraux. Aujourd'hui, heureusement, une quantité de
professionnels ne sont pas nécessairement des libéraux,
c'était des libéraux par obligation, avant. Aujourd'hui, on en
retrouve de plus en plus, de toutes allégeances politiques, qui s'en
viennent de notre bord. Ils l'étaient avant,
mais ils ne le faisaient pas voir. On n'a qu'à parler avec les
entrepreneurs de chez nous, de mon milieu, en tout cas, il y a une grande
satisfaction du système actuel. Même les libéraux, ceux qui
le restent encore, sont satisfaits du système. Il est évident
qu'ils ont subi ou qu'ils ont vécu des pertes par rapport à ce
qu'ils vivaient avant alors que seulement eux bénéficiaient de
tous les contrats.
Quand même, aujourd'hui, ils sont satisfaits que le gouvernement
du Parti québécois ait mis ce système en place parce que,
d'abord, ils pensaient tout perdre puisque le Parti libéral
n'était plus au pouvoir. Ils disaient: C'est fini, nous n'aurons plus
rien. Maintenant, par ce système, les chances pour eux sont
égales à d'autres firmes d'autres allégeances politiques.
Il faut dire également que même chez les professionnels, vous avez
des gens, je dirais, qui sont indépendants de tous les partis. Cela ne
veut pas nécessairement dire que tous les gens sont péquistes,
libéraux ou d'autres partis pour ceux qui restent, mais les
professionnels sont indépendants de différents partis et ce ne
sont pas tous les gens non plus qui s'intéressent à la
politique.
Donc, c'est pour cela que je dis l'importance de ce système. Cela
chatouille un peu l'âme et le coeur de nos opposants. C'est
évident que, pour leur avenir en tant que parti, c'est fondamental et ce
système remet un peu en cause le financement démocratique que
tout parti doit avoir. Je m'arrêterai ici, je pense, parce que le
ministre a décrit assez bien ce que je voulais démontrer. Il est
même allé beaucoup plus loin parce qu'il a la parole
peut-être plus facile que moi, heureusement.
M. Bérubé: M. le Président, je pense que
l'humilité du député d'Arthabaska est vraiment mal
placée. L'intervention du député d'Arthabaska était
extrêmement précise et elle traduisait le vécu d'une
réforme qui a changé complètement la mentalité
politique au Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, la parole est au
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, en parlant du vécu
d'une réforme, comme député, j'ai eu l'occasion de vivre
la réforme. Les suggestions que j'ai faites ce matin, à
l'occasion de la visite, je les réitère cet après-midi au
président du Conseil du trésor; il y a celles que j'ai faites et
il y en a d'autres, M. le président du Conseil du trésor. Mais,
comme prémisses, M. le président du Conseil du trésor,
vous avez semblé, vous, être capable de répondre à
une question à laquelle les hauts fonctionnaires chargés de
l'administration et de l'application du système n'ont pas
été capables de répondre, à savoir: Quel est le
pourcentage du budget gouvernemental, au niveau des achats, locations, contrats
de services, qui est traité par la machine Rosalie? Vous m'avez fait
part d'un très haut pourcentage. Ce matin, j'ai posé la question,
on m'a dit: On ne le sait pas. J'ai posé la question suivante: Est-ce
que c'est plus près de 100%, de 50% ou de 10%? On m'a répondu: On
ne le sait pas. Si vous avez cette information, M. le ministre, je vous serais
gré de la communiquer à la commission des engagements financiers.
(15 heures)
Deuxièmement, M. le ministre, je vais continuer... Oui?
M. Bérubé: La réponse... Nous l'avons
l'information, M. le Président; elle est dans le cahier des engagements
financiers. Chaque fois qu'il y a une dérogation, c'est-à-dire
chaque fois qu'on ne passe pas par le fichier, elle vient ici.
M. Paradis: J'inviterais le monde à rester cet
après-midi, on va en passer, on verra combien de fois ça
revient.
Deuxièmement, au niveau des gens qui s'inscrivent au fichier,
dans nos comtés on est à même de réaliser qu'il y a
des personnes qui s'inscrivent au fichier et qui n'ont pas l'équipement
nécessaire pour réaliser les travaux pour lesquels ils
soumissionnent. Parce qu'ils sont inscrits sous trois, quatre ou cinq noms de
compagnies, le sort fait qu'ils ont trois, quatre ou cinq fois plus de chances
de voir leur nom sortir; et il y a un marché qui existe, on revend le
contrat contre une petite ristourne une fois qu'on l'a eu. Il n'y a pas de
suivi donné à cela, on nous l'a admis, et je vous le signale, M.
le ministre.
Il y a également la question des grilles de pointage. Lorsqu'un
comité de sélection s'assoit... J'ai posé la question; la
grille de pointage est-elle établie avant l'ouverture des offres qui
sont faites au gouvernement ou une fois les offres faites? J'ai
été moi-même, à titre de député,
témoin de situations où les grilles de pointage sont faites une
fois les enveloppes ouvertes. Par exemple, on demande des contrats de
déneigement et on dit: Le maximum de points c'est pour un 140 forces, et
on dit: Ton candidat a un 160 forces, donc le maximum de points on va le mettre
à 160 forces pour l'avantager. Toutes ces choses-là continuent
à exister. M. le Président, dépendant du pourcentage de
dépenses gouvernementales qui sont traitées par Rosalie, je pense
qu'il faut analyser cela de façon bien scientifique, et ça ne
demanderait pas beaucoup de fonctionnaires et une dépense
épouvantable pour savoir combien, l'année passée, dans ce
qu'on a dépensé est
passé par le système Rosalie.
Le suivi qui est donné à chacun de ces contrats qui sont
octroyés, une fois que Rosalie en a sélectionné cinq dans
plusieurs cas, la grille... Arrangez-vous pour communiquer avec les
fonctionnaires qui nous ont répondu ce matin, ils n'étaient pas
au courant eux autres.
Au niveau de la grille de pointage et de la revente des contrats, il
existe des lacunes qu'on vous souligne dans le but d'améliorer le
système pour que vous soyez en mesure de prononcer les paroles que vous
avez prononcées tantôt, mais que dans le champ la
réalité reflète ce que vous avez dit. Ce que je crois, moi
comme député, pour l'avoir vécu depuis que je suis
député, c'est que ce que vous dites là c'est
peut-être l'intention gouvernementale, mais dans la pratique il y a
beaucoup d'améliorations à apporter avant que la
réalité reflète ce que vous avez dit. C'est le sens des
observations que j'ai faites au début de l'après-midi et que je
fais maintenant, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Sur le problème de la grille
d'analyse, le député soulève une question qui pourrait
effectivement être pertinente, en ce sens qu'on pourrait imaginer que le
comité attende de voir les noms qui lui sont soumis pour élaborer
la grille, le comité ayant à l'avance décidé
à qui il allait accorder le contrat. Donc, choisir ses critères
de sélection de l'entrepreneur parmi les cinq qui lui sont soumis,
à titre d'exemple, en fonction de la décision qu'ils ont
arrêtée avant même l'examen, oui, c'est possible.
Je ne vois qu'une seule solution à cela, c'est de demander au
ministère par une directive que, lorsqu'un ministère fait sa
demande au fichier central, en même temps les autorités du
ministère s'assurent que le comité a été
formé et que les critères de sélection ont
été établis. Envoyer une équipe d'inspecteurs dans
l'ensemble des ministères pour s'assurer qu'effectivement ils l'ont bien
fait, c'est un contrôle bureaucratique qui m'apparaît excessif;
mais qu'effectivement la grille d'analyse soit établie avant que l'on
reçoive les noms cela m'apparaît une suggestion tout à fait
valable parce que ça permettrait de boucher une porte de plus si
quelqu'un voulait utiliser ce biais-là; elle est réelle.
Quant au droit pour une entreprise de sous-contracter, on me dit que ce
n'est pas possible en ce sens qu'une firme qui a été
sélectionnée par le fichier ne peut pas donner le travail
à sous-contrat, elle doit le faire elle-même. Par
conséquent le problème, à ce qu'on me dit, ne peut pas se
poser.
M. Paradis: De façon pratique, M. le président du
Conseil du trésor, si vous le désirez dans le but
d'améliorer le système, je vous donnerai des cas en privé
où c'est arrivé dans la région chez moi où il y a
des firmes qui ont fait cela. Je ne sais pas si c'est...
M. Bérubé: S'agit-il de contrats de
construction?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Là, évidemment, un contrat
de construction ça ne passe pas par le fichier, ce ne sont pas...
M. Paradis: Oui, cela passe par le fichier. Une fois qu'ils l'ont
obtenu, ils sont strictement...
M. Bérubé: Ce ne sont pas des soumissions
publiques?
M. Paradis: Ils ne font pas de travaux. Ils obtiennent le contrat
et ils revendent le contrat.
M. Bérubé: D'accord. On me dit qu'effectivement, en
bas de 65 000 $, il n'y a pas de soumissions publiques. Dans mon esprit,
c'était en général... Donc, vous voulez dire que pour des
contrats inférieurs à 65 000 $, il aurait pu se produire des cas
où le fichier a sélectionné l'entreprise et l'entreprise
n'ayant pas le matériel, a acheté le matériel ou elle a
sous-contracté.
M. Paradis: Non, elle a demandé une petite ristourne au
gars qui l'a fait.
M. Bérubé: On me dit qu'elle est responsable. C'est
la firme qui est responsable.
Le Président (M. Gagnon): Cela dit, je vais continuer la
lecture de l'ordre du jour. Oui, M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, j'avais demandé la
parole et vous me l'avez accordée.
Le Président (M. Gagnon): Oui, mais en même temps,
je vous avais demandé, si c'était possible... parce que cette
discussion qu'on a sur le fichier central, on aura l'occasion de poser d'autres
questions au fur et à mesure de l'étude des engagements
financiers. À l'ordre du jour, on avait la visite et, là-bas,
vous aviez la possibilité de poser énormément de
questions. La commission est maîtresse de ses travaux, mais si on veut
accélérer un peu, il faudrait commencer l'étude.
M. le député de Pontiac, brièvement.
M. Middlemiss: M. le Président, je suis pleinement
d'accord pour accélérer les travaux, mais à la suite des
énoncés qu'a faits le président du Conseil du
trésor, et à la suite des questions et des réponses qu'on
a reçues ce matin relativement au fichier de Rosalie, c'est dans
l'intérêt surtout du président du Conseil du trésor
qui est responsable des dépenses du gouvernement du Québec, s'il
y a des choses qui ne fonctionnent pas rondement ou s'il y a des
échappatoires dans tout ce sytème, c'est certainement lui qui
devrait être au courant.
Je vais vous donner un exemple très concret. À une
question que j'ai posée lors de l'examen des engagements financiers de
mars 1981, à l'engagement no 610, concernant les suppléments pour
porter à 145 000 $ le coût des honoraires pour les études
des sols dans le cadre du projet de construction du palais de justice de
Québec, on demande copie de contrat. Je reçois copie du contrat.
Ce matin, j'ai posé la question au fichier central. Il y a quatre
catégories chez les professionnels de la construction. De 2000 $
à 15 000 $, c'est la catégorie no 1; de 15 000 $ à 50 000
$, la catégorie no 2; de 50 000 $ à 100 000 $, la
catégorie no 7, et 100 000 $ et plus, c'est la catégorie no 4.
Chaque catégorie a certaines exigences de la part des
professionnels.
Donc, ici, en date du 4 janvier 1979, il y a un contrat qui est
émis à un bureau d'ingénieurs-conseils - je ne le nommerai
pas parce que je pense que... - pour un montant de 10 000 $. J'allais dire
qu'on a choisi ce bureau à partir de la catégorie no 1. On est
rendu, à l'avenant no 6, à 145 000 $. Si ce bureau avait
été qualifié dans la catégorie no 1, il
n'était pas qualifié dans la catégorie no 4, parce qu'on
peut se qualifier pour trois catégories seulement. Dans ce contexte, on
dit: C'est bien, le fichier. Certainement que le fichier fait son travail. Si
on parle de patronage bureaucratique - le président du Conseil du
trésor l'a soulevé lui-même -c'est un moyen. Si quelqu'un
sait fort bien que, éventuellement, le contrat va dépasser les
normes auxquelles un certain bureau peut correspondre, on part avec la
catégorie no 1, cela réduit le nombre, c'est local; quelqu'un a
le contrat et il finit éventuellement avec des honoraires de 100 000 $
et plus. On établit différentes procédures. On en sort
cinq et on a un comité qui choisit le meilleur des cinq, à la
suite d'un questionnaire. C'est certainement une faiblesse du
système.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre. Excusez...
M. Middlemiss: D'accord. Sur ce, je vais continuer. Dans le
même contexte, j'ai souvent posé des questions au président
du Conseil du trésor, à savoir le rendement des bureaux
d'ingénieurs à la suite de coûts supplémentaires
dans plusieurs contrats. On a posé cette question, ce matin, à
savoir des rapports de rendement. On donne un rapport de rendement
immédiatement après que les travaux sont complétés
et cela ne veut pas dire que les travaux eux-mêmes sont
exécutés. Souvent, on peut mieux juger de la qualité
après l'exécution des travaux, si cela nous coûte
énormément cher. Les réponses qu'on a souvent de la part
du président du Conseil du trésor sont: C'est normal, ce sont des
erreurs de la part du ministère des Transports et ainsi de suite. Je ne
crois pas que ce soit cela. Si on veut, ce sont des erreurs de calcul, de
quantité et ainsi de suite. Vous voyez cela souvent. On vérifiera
à nouveau dans les journaux. Ce n'est pas nécessairement cela.
C'est pour cela qu'on posait des questions à savoir si on devait juger
les gens qui font des travaux après l'exécution des travaux pour
que, s'ils ont fait des erreurs et qu'ils n'ont pas donné un bon produit
au gouvernement, on les enlève de la liste, du fichier, parce que,
lorsqu'on dépense de l'argent au niveau du prégénie pour
savoir quelle sont les conditions et qu'on n'a pas réellement un bon
portrait des conditions exactes et que cela nous coûte deux ou trois fois
plus cher au niveau de l'exécution des travaux, on a mal placé
les sommes consacrées à l'étude.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: En réponse à la question,
le cas que le député de Pontiac a soulevé, je pense,
mériterait, d'une part, que je l'examine comme il faut pour en voir les
raisons, mais, déjà, je perçois un élément
de réponse auquel il n'a pas pensé. Il me dit: Un contrat de 10
000 $ a été porté à 145 000 $. On pourrait donc
effectivement, ayant décidé que ce contrat était de moins
de 15 000 $, faire affaires avec tel type de firme plutôt que tel autre
type de firme, sauf que, si c'est un contrat de 2000 $ à 15 000 $, le
fichier ne sort qu'un nom et le ministère est obligé de le
prendre. C'est donc encore pire pour un ministère qui voudrait faire du
patronage, car il a encore moins de chance d'en faire, parce qu'il n'a plus
aucun contrôle. Il ne peut même plus choisir entre deux, trois,
quatre ou cinq noms, il choisit celui qu'on lui envoie. Ce que cela veut donc
dire...
M. Middlemiss: Le nom dans le fichier serait...
M. Bérubé: ... que celui qui était...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est au ministre.
M. Bérubé: Cela veut donc dire, qu'ayant
évalué, dans le cas que vous citez, qu'un contrat allait
représenter environ 10 000 $, on demande au fichier: Y a-t-il des gens
dans cette spécialité pour 10 000 $? On s'est retrouvé
avec le nom qui était au fichier et, généralement, les
ministères savent quels sont les noms au fichier, mais, dans le cas des
plus petits entrepreneurs, il doit y avoir un nombre considérable de
noms là-dedans; on n'a généralement pas toute la liste,
d'autant plus que c'est en mutation continue. C'est le service central des
achats qui s'occupe du fonctionnement du fichier et les ministères n'ont
pas nécessairement toutes les connaissances à jour des
entreprises qui en font partie. Mais ce que cela veut dire, c'est que le
ministère ayant décidé ou jugé que ce contrat
valait 10 000 $, il s'est trouvé pris avec le nom qu'on lui a
soumis.
Il s'est avéré, d'après ce que vous me dites, que
le contrat, graduellement, après six avenants, est monté à
145 000 $. Là, on se serait retrouvé avec un contrat de 100 000 $
et plus qui, normalement, aurait dû être attribué par une
procédure différente, c'est-à-dire cinq noms, processus,
comité de sélection, donc un processus beaucoup plus complexe,
qui, à ce moment-là, aurait évidemment permis une
meilleure sélection peut-être. La seule chose que cela peut
vouloir dire, c'est que, d'une part, il est possible - je n'ai pas
analysé le cas -que le ministère se soit trompé quant
à l'importance des travaux en cause, ou il est encore possible que
l'importance des travaux en cause était imprévisible. Le
député de Pontiac est lui-même ingénieur. Il sait
très bien qu'avant que l'on ait fait les études de sol, qu'on ait
fait absolument les plans et devis détaillés avec des analyses
précises des matériaux à transporter, par exemple, lorsque
l'on construit une route, on ne peut pas à l'avance, de façon
absolument précise, tout prédire sur le comportement. Le
député de Pontiac sait très bien que, lorsqu'on fait une
étude de "préengineering", on accepte facilement 35% d'erreur
dans l'évaluation. Pourtant, une étude de "préengineering"
dans la conception va très loin en termes de tests, de mesures sur le
terrain.
Or, vous vous imaginez que, lorsqu'un fonctionnaire qui doit prendre une
décision concernant une construction donnée ou des travaux
donnés n'a pas encore l'étude d'ingénierie, il fait
justement appel à une firme d'ingénieurs pour savoir combien cela
va lui coûter pour obtenir l'expertise technique. Il regarde cela
à l'oeil et, à partir de son expérience, il dit: Cela
devrait coûter à peu près 100 000 $. Pour pouvoir engager
la firme, il doit préparer ce qui s'appelle un engagement financier.
C'est une autorisation à engager jusqu'à concurrence de ce
montant, c'est tout. Cela peut coûter la moitié, comme le tiers,
comme plus cher, sauf que, s'il dépasse le montant de l'engagement, il
doit revenir. (15 h 15)
Évidemment, je ne suis pas là pour excuser un
fonctionnaire qui devrait essayer de prévoir le plus
précisément possible combien devrait coûter un
bâtiment donné, mais je dois vous avouer que, tant et aussi
longtemps que vous n'avez pas fait d'étude de sol, tant et aussi
longtemps que vous n'avez pas les plans détaillés pour la
construction d'un édifice donné - à titre d'exemple,
prenons le Palais des congrès -entre le moment où on a une
idée, où on veut engager une firme et qu'on pense que cela va
coûter tant et le moment où le Palais des congrès est
construit, il s'est écoulé un grand nombre d'années. Il y
a un certain nombre de problèmes qui ont surgi au moment où on a
enfoncé les piliers dans le sol, il s'est posé un certain nombre
de problèmes souvent, d'agencement de l'ingénierie et du travail
de l'architecte. Je ne suis pas pour critiquer les architectes, mais il reste
qu'il y a un long différend entre ingénieurs et architectes que
tous connaissent, en ce sens que, pour les architectes, les ingénieurs
ne comprennent rien et, pour les ingénieurs, les architectes ne sont pas
capables de dessiner un plan qui a du bon sens; ça c'est connu depuis
longtemps. La solution unique que je connaisse, c'est un
ingénieur-architecte. Alors, on peut régler le problème.
Autrement, forcément, il y a des problèmes techniques de
réalisation.
On connaît le coût final à la fin du projet. Il faut
donc pouvoir prédire le mieux possible et, a priori, lorsqu'un
fonctionnaire évalue, au meilleur de sa connaissance - on va passer une
route là, ça devrait coûter, en général au
Québec, tant de dollars le mille -il a des plans et devis, il voit
à peu près où ça passe; il y a eu souvent un
arpentage plus détaillé, il a certains éléments et
il peut arriver à faire une prévision. Mais il reste que
l'étude d'ingénierie détaillée n'est pas faite. Il
faut, d'abord, qu'il engage une firme d'ingénieurs-conseils. La firme
d'ingénieurs-conseils fait son travail et, à partir de ça,
on a déjà un travail beaucoup plus avancé. Moi, j'ai fait
des études d'ingénierie où on reconnaissait, en
études préliminaires, au moins 35% d'erreur et, sur le plan et
devis final, on accepte facilement plus ou moins 10% d'erreur. C'est pour
ça que nos contrats, en général, sont à plus ou
moins 10% de contingence, parce que c'est l'ordre d'imprécision de la
prévision. Mais, lorsqu'un fonctionnaire prépare un engagement
financier avant qu'on ait la moindre étude en main et que, justement, on
commande ces études-là, eh bien, là, il y a un acte de foi
dans le montant qu'il met sur la table. C'est tout.
M. Middlemiss: 10 000 $ à 145 000 $?
M. Bérubé: Bien, il faudrait étudier votre
cas, parce que c'est possible que de 10 000 $ à 145 000 $ soit
plausible.
M. Middlemiss: Pour une étude de sol? C'est une
étude de sol, M. le député.
M. Bérubé: Pourriez-vous me dire... Oui mais...
M. Middlemiss: C'est le Palais de justice. La réponse nous
a été fournie à la suite de la question qui a
été posée au mois de mars.
M. Bérubé: C'est quel engagement, quel mois, pour
la prochaine séance?
M. Middlemiss: 610 du mois de mars 1981. Je crois que le
président du Conseil du trésor a simplifié un peu. Je
pense que le génie, ce n'est pas une science précise, mais c'est
pas mal plus précis que ce que le président du Conseil du
trésor nous fait dire. C'est que, lorsqu'on prépare des plans, on
a une idée du nombre de pieds carrés. Les choses qui peuvent
être un peu difficiles, c'est l'étude du sous-sol. Mais les
contrats dont je parle, ce sont les contrats pour l'étude du sous-sol,
l'étude géotechnique, qui sont partis de 10 000 $ et qui sont
rendus à 145 000 $.
M. Bérubé: Vous reconnaissez donc que, ne
connaissant pas le sol d'avance, ayant décidé de faire des
études de sol, Ie sol avait peut-être l'air tout à fait
normal et possiblement que le premier trou de forage leur a montré que
c'était beaucoup plus compliqué qu'ils pensaient et que, à
la suite de ça, ils ont été obligés d'aller de plus
en plus loin. À ce moment-là, vous aurez la réponse
à votre question. Vous l'avez vous-même reconnu que les
études de sol sont les plus difficiles à faire.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît;
M. Middlemiss: Ce n'est pas ça. On aurait voulu, disons,
attribuer au fichier central une transparence qui réglait pas mal tous
les problèmes. On soulève des choses. On dit: Regardez, le
fichier lui-même fait son travail. On demande au système
d'informatique: Sors-moi ça; on pèse sur les pitons et il le
sort. C'est qu'il y a d'autres affaires aussi qui se font. Je voulais donner un
exemple, même les gens du fichier m'ont dit ce matin que ce
n'était pas possible, ce que j'avais apporté; on a des
témoins ici. Je savais que c'était impossible. J'ai eu la
réponse à la question que j'ai posée.
M. Bérubé: Oui, des avenants; on en a
régulièrement, des avenants ici.
M. Middlemiss: Mais, on me dit que ce n'est pas possible de
changer de catégorie de 1 à 4. Savez-vous pour quelle raison?
C'est que, une fois que quelqu'un a obtenu un contrat, on ne retourne pas au
fichier. On négocie et le fichier n'est pas au courant qu'on a
négocié. En plus de ça, c'est le ministère des
Travaux publics qui est responsable du fichier dans ce cas-ci.
M. Bérubé: Le fichier n'est là que pour la
sélection des entreprises. La négociation du contrat, c'est
évidemment le ministère. Il y a un point que vous avez
soulevé également qui est important, parce que, effectivement, il
rencontre une préoccupation du Service général des achats;
c'est le problème de l'évaluation de la performance du
contractant. Présentement, si vous avez été
sélectionné, les chances que vous soyez choisi à nouveau
diminuent, de telle sorte que, si vous voulez, on donne plus de poids à
ceux qui n'ont jamais eu de contrats qu'à ceux qui en ont
déjà eu. C'est déjà, je pense, un principe
d'équité. Il y a cependant un problème; c'est que
l'ordinateur ne sait pas faire la différence entre un entrepreneur qui a
donné énormément de satisfaction et un entrepreneur qui a
fait un travail de cochon. Évidemment, le problème de
l'évaluation de la qualité du travail va être subjective.
Là, quelqu'un me dira: Vous ne pourriez pas inventer un Prosper III qui
fera l'évaluation objective de la qualité du travail, de telle
sorte qu'on soit certain qu'il n'y ait pas d'intervention politique? C'est
cette partie-là qui est la plus délicate. Si un entrepreneur est
mal perçu par le fonctionnaire responsable de certains travaux, eh bien,
il est facile pour le fonctionnaire en question de lui donner une très
mauvaise note. À ce moment-là se pose la question: Comment
s'assurer de l'objectivité? Je pense que cela suppose que l'entrepreneur
qui est mal noté soit avisé et cela suppose qu'il ait un droit
d'appel, de telle sorte qu'il puisse effectivement faire corriger la notation
s'il y a un préjugé défavorable de la part du
fonctionnaire.
Mais c'est le genre de problématique auquel on va faire face le
jour où on voudra mettre un indice dans la mémoire de Rosalie qui
va lui dire: Celui-ci travaille mal.
M. Middlemiss: On a suggéré ce matin, M. le
ministre...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. M. le
député de Pontiac, vous avez une autre question?
M. Middlemiss: On a suggéré...
M. Bérubé: N'oubliez pas qu'à ce
moment-là, suivant le député de Sainte-Anne, c'est que
cela pourra être: II travaille mal ou il est un peu trop péquiste
à notre goût.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît! La parole est ... À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Polak: Non, donnez-moi la liste et je vais la vérifier.
Donnez-moi le résultat ...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est au député de Pontiac.
M. Middlemiss: M. le ministre, on a suggéré ce
matin que le rapport de rendement soit fait, peut-être, après
l'exécution des travaux, au chantier, à la construction
elle-même; qu'avant de donner un rapport de rendement, on attende que les
travaux soient terminés, pour voir s'il n'y a pas eu des
suppléments qui ont été occasionnés par le travail
qui n'a pas été assez bien fait. Je pense que cela est bien
important et que c'est là qu'on va mieux contrôler les
dépenses.
M. Bérubé: Le respect des coûts, le respect
de l'échéancier. On me dit que le Service général
des achats prépare une révision. Après deux ans de
fonctionnement, on est conscient - d'ailleurs, je trouve assez bonnes les
remarques que vous nous faites pour essayer d'améliorer le
fonctionnement de la machine, je les trouve tout à fait
intéressantes, judicieuses même - qu'il est temps de roder la
machine, de voir ce qui fonctionne mal, parce qu'il y a des choses qui
fonctionnent mal.
Je vais vous donner juste un exemple où j'ai dû aller en
dérogation, il y a un an, je crois, lorsque j'étais au
ministère de l'Énergie et des Ressources. À un moment
donné, pour une raison que j'ignore, Rosalie avait donné à
peu près tous les contrats de cartographie à certaines
entreprises et il y avait d'autres entreprises qui étaient en train de
faire faillite. La conséquence de cela, c'est qu'on se retrouvait avec
des entreprises qui engagaient le personnel mis à pied des autres
entreprises et ça n'avait pas de bon sens. Alors, on avait
examiné cela et c'était relié à un problème
d'identification, de classification des firmes, dans Rosalie. On était
venu purement et simplement en dérogation et je pense qu'à
l'époque, cela a dû venir ici, à la commission des
engagements financiers. Ce qu'on avait fait, c'est qu'à la main, avec
les fonctionnaires du ministère, ils avaient, sur la base de la taille
des entreprises, réparti plus uniformément l'ensemble des
contrats de cartographie et, pendant qu'on a travaillé sur le fichier
central pour qu'il fonctionne un peu mieux, on a fonctionné à la
mitaine pendant quelque temps.
C'est bien sûr qu'on a eu des problèmes de fonctionnement
du fichier au départ. D'abord, parce qu'on ne respectait pas les
régions; on pouvait se retrouver avec un contrat donné, à
un endroit, à un entrepreneur qui venait d'au diable vauvert alors qu'il
y avait localement un entrepreneur qui aurait pu faire le travail à un
coût moindre; il y avait des problèmes sérieux. Il ne faut
pas se dire que le fichier règle tous les problèmes; il
crée même des problèmes de fonctionnement. Dans mon propre
comté, les arpenteurs ne sont pas particulièrement heureux parce
que les arpenteurs de New-Richmond viennent faire de l'arpentage à
Matane et les entrepreneurs de Matane vont faire de l'arpentage à
New-Richmond. Le problème est que si on commence à réduire
les régions à une taille critique, à un moment
donné, il n'y a plus personne qui va pouvoir aller travailler n'importe
où ailleurs au Québec; alors, vous êtes obligé de
sacrifier des avantages. L'utilisation du fichier central met plus
d'objectivité, plus d'équité, mais enlève de la
flexibilité. Et cette flexibilité-là peut parfois
être juste et équitable. C'est l'inconvénient d'avoir un
système comme celui-là.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Juste un dernier commentaire. Il est vrai que le
Service général des achats est en train de faire un changement
dans le rapport de rendement. Toutefois, ce qu'ils ont dit ce matin, c'est que
c'est au ministère responsable d'évaluer le rendement
après l'exécution des travaux. C'est peut-être à
votre niveau à vous qu'on suggère au ministère que le
rendement soit aussi jugé après l'exécution des
travaux.
M. Bérubé: À la fin complète des
travaux, que le rapport de rendement ne soit rédigé que lorsque
les travaux sont entièrement terminés.
M. Middlemiss: Peut-être un sur la préparation des
plans et ensuite d'autres à la suite de l'exécution des
travaux.
Le Président (M. Gagnon): Je voudrais continuer la lecture
de l'ordre du jour; tantôt on a arrêté au premier
engagement. Deux, c'est l'acceptation du procès-verbal des
réunions du 26 novembre et du 10 décembre 1981. J'y reviendrai,
M. le député. Trois, c'est l'examen des engagements financiers du
mois de juin 1981 à compter du ministère des Transports,
engagement 400, l'examen des engagements financiers des mois de juillet 1981,
août 1981, septembre 1981, octobre et novembre 1981.
M. le député de Brome-Missisquoi.
Procès-verbal
M. Paradis: Sur l'acceptation du procès-verbal, deux
remarques, M. le Président. À l'article trois, demande de
renseignements additionnels en vertu de l'article 7 des règles de
pratique, cela se lit comme suit: "À l'engagement no 800 du
ministère du Revenu pour le mois de mars 1981, concernant une subvention
de fonctionnement à la Société de développement de
l'industrie des courses de chevaux du Québec Inc., SODIC, pour
l'année financière 1981-1982, on demande: a) copie du budget
d'exploitation de la SODIC pour le dernier exercice financier; b) copie du
bilan du dernier exercice financier." On se souviendra qu'il s'agissait d'une
subvention de plus de 4 000 000 $ et que c'est la troisième fois en
cette commission que je fais cette demande de renseignements, M. le
Président. C'est la troisième fois que je pose ces questions
à la commission des engagements financiers et on n'a pas encore de
réponse. La réponse semble être plus difficile à
obtenir que dans le cas de la fête nationale.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: On me dit, M. le Président, que
le secrétaire pourrait nous faire rapport sur le genre de réponse
qu'il a obtenue ou sur le genre de pression que je pourrais mettre sur le
ministère fautif.
M. Paradis: Pour aider le Président, je peux dire que j'ai
communiqué moi-même avec le cabinet du ministre du Revenu. On
avait reçu, de la part du secrétaire de la commission, la demande
de renseignements. On nous a fourni un genre de réponse omnibus nous
disant que ces choses se retrouvaient au ministère des Finances,
finalement, si je peux résumer. Notre recherchiste a communiqué
avec le chef de cabinet du ministre des Finances et n'a pu obtenir
communication de ces états financiers, qui existent. On nous en a
confirmé l'existence, mais on ne veut pas les communiquer à la
commission des engagements financiers. Il s'agit d'une subvention de plus de 4
000 000 $; cela implique toute l'affaire de l'exploitation du ranch en Floride
dont on a parlé longuement, etc. On insiste pour les avoir, M. le
président du Conseil du trésor.
M. Bérubé: Les états financiers, SODIC est
une société d'État...
M. Paradis: SODIC reçoit 4 000 000 $ de subvention...
M. Bérubé: J'imagine que les états
financiers sont déposés à l'Assemblée nationale
annuellement.
Le Président (M. Gagnon): Je pense que le
secrétaire pourrait nous donner des explications sur la façon
dont la question a été formulée.
Le secrétaire: La première fois que la question a
été formulée, on ne demandait pas le budget d'exploitation
et le bilan du dernier exercice financier, ce n'était pas exactement la
question. De toute manière, le ministère avait répondu que
le rapport annuel était fourni au ministre des Finances. Il ne nous
disait pas de nous adresser là, mais il nous le suggérait
presque. Alors, au moment de transmettre cette question, c'est-à-dire
que depuis ce temps, j'ai été en communication
téléphonique avec deux personnes du ministère dont une
était du cabinet et j'ai insisté sur le fait que la commission
des engagements financiers - quel que soit le ministère horizontal qui
intervenait au niveau d'un engagement insistait pour obtenir la réponse
qu'elle demandait du ministère responsable de cet engagement. Je
m'attendais donc qu'on allait soit nous dire pourquoi on ne pouvait pas nous
transmettre le document ou bien nous le transmettre. On m'a dit qu'on allait
nous transmettre l'information, qu'on allait rechercher, auprès du
ministère des Finances, l'information demandée par la commission
et qu'on allait se charqer de nous la transmettre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, deuxième remarque.
Le témoignage du ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche
M. Paradis: Deuxième remarque, M. le Président. En
lisant le procès-verbal, qui s'intitule "Procès verbal des
réunions de la commission des engagements financiers tenues le 26
novembre 1981 et 10 décembre 1981", j'ai eu tôt fait de
réaliser que c'était un procès-verbal des deux
réunions comme telles. Je m'attendais à retrouver à
l'ordre du jour la suite des travaux que nous avions entrepris le 10
décembre et que vous aviez ajournés, si vous me le permettez, M.
le Président, en ces termes, et je lis ici le journal des Débats:
Je suspends les travaux à loisir et on déterminera le temps de la
reprise des travaux. Vous vous en souvenez, c'était un peu dans l'esprit
des fêtes, c'était un peu tumultueux, on était allé
à l'étude des engagements du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche mais le répondant à ce moment - et je
ne veux en aucun cas blesser le président du Conseil du trésor
-devant la commission des engagements
financiers était le ministre du Loisir de la Chasse et de la
Pêche sur la subvention qui avait été octroyée aux
fêtes nationales du Québec. Je m'attendais à retrouver cela
à l'ordre du jour. Lorsque j'ai relu attentivement le
procès-verbal, je me suis rendu compte qu'il est exact, sauf dans le
temps, alors qu'il raconte ce qui s'est passé ici. (15 h 30)
Vous retrouvez à l'article 5 du procès-verbal: La
commission reçoit le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, M. Lucien Lessard. Par la suite, à l'article 6, on continue
avec les engagements financiers de juin 1981. Je souligne strictement que ce
n'est pas dans cet ordre que nos travaux ont été
effectués. Normalement, on devrait se retrouver cet après-midi,
ici, avec un avis de convocation et un ordre du jour soulignant qu'on continue
l'engagement sur les fêtes nationales. La fin du procès-verbal est
d'ailleurs fort révélatrice. Le dernier paragraphe, en
conclusion, est le suivant: "À 20 h 44 - je vous prends à
témoin, M. le Président - la commission des engagements
financiers, après avoir rencontré le ministre des Transports,
Michel Clair - cela est exact - relativement à la politique se
rapportant aux contrats de fourniture de bitume inférieurs à 400
000 $, le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, M. Lucien
Lessard, relativement à l'engagement no 800 de son ministère pour
mars 1981 et ayant poursuivi l'étude des engagements financiers de juin
1981 jusqu'à Transport no 301 inclusivement, ajourne ses travaux sine
die."
Les deux derniers points que j'ai mentionnés, si on se fie au
journal des Débats comme tel, devraient être inversés et
nous devrions nous retrouver ici aujourd'hui -j'admets que ce soit accidentel -
avec la comparution du ministre responsable des fêtes nationales et
ensuite continuer nos travaux. Si mon interprétation est exacte, je
tiens à vous dire immédiatement que je n'en tiens pas rigueur
à personne, mais je demande la collaboration de tous les intervenants
pour qu'on procède aujourd'hui sur le menu qui nous a été
soumis par le secrétariat de la commission, quitte à intercaler
à notre prochaine séance l'engagement no 800 concernant les
fêtes nationales.
Le Président (M. Gagnon): En ce qui concerne
l'ajournement, quelle date était-ce?
M. Paradis: Le 10 décembre.
Le Président (M. Gagnon): Le 10 décembre. Je me
souviens d'avoir ajourné les travaux à loisir. Par contre,
après information - c'est dans ce but que je l'ai fait - si les travaux
ne reprenaient pas au cours de la soirée, l'ajournement devenait sine
die.
En ce qui concerne la possibilité de convoquer un ministre, il
est toujours possible de le faire; libre à lui, comme le disent nos
règles de pratique, d'accepter, de refuser ou de déléguer
quelqu'un à sa place. C'est toujours possible de faire le souhait.
M. le ministre, vous aviez quelque chose à ajouter, je pense.
M. Bérubé: Oui. Le député de
Brome-Missisquoi soulève une question bien intéressante,
passionnante même. On veut fouiller davantage la question des fêtes
de la Saint-Jean. Comme je l'avais expliqué à l'époque, le
rôle de la commission des engagements financiers est d'étudier les
engagements financiers et non de servir de commission d'enquête sur les
dépenses après coup. Il s'avère que comme nous sommes
très en retard sur notre échéancier, très
fréquemment, lorsque j'étudie un engagement de juin 1981, la
dépense est faite au moment où nous l'étudions; c'est le
cas aujourd'hui. Par conséquent, il peut devenir très
intéressant pour l'Opposition non plus d'étudier l'engagement,
mais d'étudier maintenant la dépense et de demander au
ministère de venir faire rapport sur la façon dont cela a
été dépensé, comment on s'y est pris. Alors, on
déforme, on dénature totalement le sens de la commission des
engagements financiers qui n'est pas là pour étudier les
dépenses du gouvernement, mais bien pour étudier les engagements
financiers.
C'est une mise au point importante parce que, lorsque nous avons
accepté que le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
vienne, à deux reprises d'ailleurs, rencontrer la commission pour
discuter du dossier des fêtes de la Saint-Jean, j'avais bien pris la
peine de souligner que c'était une dérogation à la
tradition, à l'esprit de la commission des engagements financiers et
que, parce qu'on n'avait absolument rien à cacher et qu'il était
approprié de donner toute la lumière possible à
l'Opposition, on n'avait pas d'objection à tenir la commission des
engagements financiers sur ce point particulier.
Une troisième séance, cependant, si elle nous était
demandée, entraînerait un refus. Je recommanderais à
l'Opposition, à ce moment-là, de poser ses questions à
l'Assemblée nationale, d'utiliser la période des questions, et
toute la couverture télévisée qu'elle pourra recevoir,
pour poser les questions qu'elle voudrait bien poser au ministre, je pense que
c'est son droit le plus strict; cependant, je ne voudrais pas détourner
la commission des engagements financiers de sa mission. Or, qu'est-ce que je
constate lorsque j'examine la performance depuis le début de
l'année? Ce n'est pas pour jeter le moindre discrédit sur le
travail du député de Brome-Missisquoi qui, je pense,
prend son rôle très au sérieux, mais son
sérieux commence à nous poser des problèmes. Pas vraiment
à nous, mais pour la démocratie, oui, et une certaine
transparence. Par exemple, on doit constater qu'en 1981, en termes de temps,
nous avons consacré 2,2 fois plus de temps qu'en 1980 à l'examen
des engagements financiers. La durée moyenne pour l'examen de chaque
mois est passée de 2,9 heures à 8,4 heures, ce qui a comme
conséquence, M. le Président, que nous sommes en train d'examiner
juin 1981 et nous sommes en février 1982.
Quand les engagements seront vieux d'un an, M. le Président, je
serai incapable de me souvenir des détails particuliers, ce qui veut
dire que j'arriverai à la commission des engagements financiers
incapable de répondre immédiatement aux questions de
l'Opposition; on le constate déjà, en 1981, le nombre moyen de
questions retenues aux procès-verbaux a augmenté de 51%. Notre
secrétaire n'a tout simplement, pas le personnel et le temps; même
si nous avons pris les moyens pour le dégager sur une base un peu plus
permanente, il n'a tout simplement pas le temps d'effectuer l'ensemble des
recherches. Par conséquent, il va s'ensuivre ceci: Un nombre de plus en
plus grand de questions vont rester au feuilleton. Elles n'auront pas de
réponses. Nous prendrons un retard qui va graduellement s'accentuer.
D'autre part, je ne pourrai pas non plus donner des réponses
précises, éclairantes aux questions des députés,
parce que l'événement, l'engagement se sera produit il y a
tellement longtemps que je l'aurai complètement perdu. Je ne suis pas
pour passer des journées complètes à essayer de me farcir
un nombre absolument incalculable d'engagements financiers dans absolument tous
les domaines: de l'achat de boîtes d'allumettes à l'achat
d'avions.
Par conséquent, M. le Président, il est bien
évident que, n'étant pas en mesure et n'ayant pas du tout
l'intention de me farcir une enquête pénible pour chacun des
engagements financiers, à ce moment le degré d'information qui va
résulter de nos échanges va graduellement tendre vers
zéro. Il faut donc absolument que l'Opposition se rende compte d'une
chose, c'est que, si elle veut que nous étudiions en 1986 les
engagements financiers de juin 1981, je n'ai aucune objection, mais elle est en
train de prendre les moyens nécessaires.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, j'ai fait une remarque que
j'ai voulue la plus précise possible sur un point le plus précis
possible et je l'ai fait très brièvement. On s'est aperçu
du temps que le ministre a pris pour y répondre, et c'est
peut-être une des faiblesses de cette commission. Lorsqu'il a le
crachoir, le ministre a beaucoup de salive. Je suis prêt à
collaborer. Je suis prêt à offrir au gouvernement que, s'il y a du
rattrapage à faire, cette commission siège deux jours par mois
plutôt qu'une journée.
M. Bérubé: Je m'y opposerai. Mon temps ne me le
permet pas.
M. Paradis: Lorsqu'un gouvernement dépense 20 000 000 000
$ par année et qu'on me dit que, pour un mois, l'Opposition a pris 8,4
heures pour vérifier un douzième de ces dépenses, je ne le
prends pas.
Je reviens sur mon point précis. On avait une convocation. On
avait un ministre présent devant nous lorsque cela a été
ajourné. On a présentement un procès-verbal entre les
mains qui ne reflète pas exactement dans le temps - pas au niveau du
contenu, je tiens à le préciser - ce qui s'est passé aux
engagements financiers. On nous demande d'adopter un procès-verbal et de
libérer un ministre, sans en parler, qui était venu pour
répondre à des questions. On nous dit qu'il n'est plus question
que ce ministre revienne sur les fêtes nationales alors que le premier
ministre lui-même, en Chambre, nous a dit: Attendez à la
commission des engagements financiers - je répète quasi
textuellement sa réponse - et vous aurez toutes les réponses
à toutes les questions que vous voudrez bien poser. Vous étiez en
Chambre, M. le Président, à l'époque. Aujourd'hui, je suis
surpris de me retrouver avec un procès-verbal qui ne reflète pas
dans le temps ce qui s'est produit - je suis certain qu'il y a de bonnes
excuses - et je suis également surpris que l'engagement de la fête
nationale ne réapparaisse pas au programme. Je demande tout simplement
les raisons, M. le Président, parce que je ne peux adopter un
procès-verbal qui n'est pas conforme.
Le Président (M. Gagnon): En ce qui concerne l'ajournement
sine die, c'est exactement ce qui s'est produit. On a ajourné à
loisir et on a dit: Si on ne revient pas au cours de la soirée, c'est
ajourné sine die.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): En ce qui concerne l'ordre du
jour de la réunion d'aujourd'hui, c'était celui qui a
été fait suivant la règle de pratique. Il y a toujours
possibilité, de la part d'un membre de la commission, d'inviter un
ministre à une prochaine séance. Ce ministre est libre, comme dit
le règlement, de venir ou d'envoyer quelqu'un donner les explications.
Nous sommes rendus à l'ordre du jour du 4 février, et je suis
obligé de le respecter, tel
qu'il a été rédigé.
M. Paradis: M. le Président, si vous me permettez ces
quelques remarques, nous sommes à l'acceptation du procès-verbal
des réunions du 26 novembre et du 10 décembre. Je souligne
à la commission que le procès-verbal n'est pas conforme au
journal des Débats, non pas dans son contenu j'insiste là-dessus,
le contenu reflète exactement ce qui s'est passé - mais dans
l'agencement qu'on lui a donné. Cet agencement a pour résultat
d'oublier l'engagement 800, de bloquer complètement la procédure
dans laquelle on était embarqué, qui était l'étude
des dépenses concernant les fêtes nationales du Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le Président, à la dernière
séance de la commission des engagements financiers, j'ai
été là jusqu'à la dernière minute, et je
tiens à souligner que personne n'a demandé que l'engagement 800
soit reporté à la prochaine séance.
M. Paradis: M. le Président, on peut faire lecture.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on peut lire, M. le Président, le
journal des Débats? M. Lessard dit que c'est le président qui
doit décider de la suspension des séances. "M. Paradis: On la
demande. "M. Lessard: Je vous recommande, M. le Président, de suspendre
la séance sine die. "Le Président: Je suspends les travaux
à loisir, et on déterminera le temps de la reprise des travaux.
Les travaux sont suspendus."
C'est ainsi que cela a fini, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Sur... Oui, M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, si on
accélérait l'analyse de nos engagements financiers, on
découvrirait sans doute dans les cahiers récents l'engagement
financier pour la subvention aux fêtes de la Saint-Jean de 1982; cela
donnerait alors la chance à l'Opposition de poser des questions.
Le Président (M. Gagnon): Pour répondre à
votre question, M. le député de Pontiac, à ce moment,
j'avais pris les informations, et l'ajournement à loisir devenait sine
die, si on ne reprenait pas la séance au cours de la soirée;
c'est exactement, c'est tout simplement un ajournement sine die, dans les
faits.
M. Paradis: Dans le cas d'un ajournement sine die - c'est une
question de directive - n'est-il pas la coutume de cette commission de
reprendre ses travaux là où elle les avait laissés?
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers reprend ses travaux là où elle les avait
laissés, suivant l'ordre du jour du 4 février 1982. Nous sommes
rendus à l'engagement 400 du ministère des Transports, et comme
le terme "loisir" reviendra, s'il vous plaît de réinviter le
ministre, vous le ferez à ce moment-là.
M. Paradis: M. le Président, je veux que vous
réalisiez ce qui arrive. Lorsque vous avez ajourné à
loisir, il s'est avéré par la suite que les
événements ont forcé que ce soit sine die plutôt
qu'à loisir, mais dans mon livre à moi, ça veut dire la
même chose, lorsqu'il y a "reconvocation", vous auriez convoqué de
nouveau la commission le soir même ou aujourd'hui, la personne qu'on
avait pour répondre aux questions était le ministre du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche à 10 h 44, et, à ce
moment-là, cette personne devait revenir ici et continuer à
répondre à nos questions.
Est-ce que le fait qu'on ajourne une commission sur un point
donné - c'est de la jurisprudence, M. le Président, que vous
faites - cela veut dire que ce point-là est renvoyé aux calendes
grecques, qu'on n'en parle plus, et que c'est fini, parce qu'il y a eu
ajournement de la séance, ou n'est-il pas plutôt coutume, jamais
brisée depuis que j'y siège, que lorsqu'on se rassoit à la
table, que ce soit à la suite d'un ajournement à loisir ou sine
die, on reprend exactement là où on a laissé?
Le Président (M. Gagnon): On est en train de faire une
coutume, M. le député, de toute façon de rester longtemps
sur le même mois. Dans ce sens-là, on pourrait continuer
d'étudier le même engagement financier peut-être trois ou
quatre jours de temps. Quant à moi, en tout cas, je pense que selon le
travail qui a été fait, je vous dis que vous aurez la
possibilité de réinviter le ministre. Ce dernier a comparu, il a
accepté notre invitation pendant deux jours de temps. Le ministre Lucien
Lessard, pendant deux jours de temps, a répondu à vos questions.
Alors, je ne sais pas où vous voulez en venir.
M. le ministre, vous aviez quelque chose à dire? (15 h 45)
M. Bérubé: Oui, M. le Président. Je pense
que selon la coutume, si je ne me trompe dans la tradition de cette commission
et dans ses règlements, un ministre peut volontairement accepter de
venir témoigner à cette commission. D'autre part, je vous
dirais que, du côté gouvernemental, nous nous opposons
à ce que le ministre vienne poursuivre la discussion de l'engagement
800, qui a fait l'objet, comme vous l'avez dit, d'une journée et demie
de débat. Dans ces conditions, je pense qu'il n'y a même pas de
débat à y avoir. Le ministre n'est pas là, il ne viendra
pas répondre aux questions concernant l'engagement 800. Les questions
lui ont été posées, il y a répondu, il n'y aura pas
d'autre séance de discussion sur l'engagement 800, mais, comme je le
soulignais tantôt, si l'Opposition veut bien accélérer le
processus, elle va rapidement rencontrer dans les mois qui suivent un nouvel
engagement, qui sera l'engagement X, qui portera cette fois sur les fêtes
de la Saint-Jean de l'année 1982. Avec la lenteur qui nous
caractérise, à un moment donné, on pourra peut-être
se rendre aux fêtes de la Saint-Jean de l'an 2000, je ne sais pas, mais
il faudrait qu'on accélère un peu.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Dans un but de collaboration, je rappelle l'article 6
de notre règlement, qui dit que "seul un ministre peut être
appelé devant la commission. Le ministre peut, cependant, s'il le juge
à propos, déléguer un fonctionnaire qu'il désigne.
Les membres devront aviser le secrétaire au moins une semaine avant la
tenue d'une réunion de leur intention qu'un ministre soit
convoqué, ainsi que du sujet sur lequel des renseignements sont
demandés", etc. Je vous fais grâce du reste pour
accélérer. L'entente que je désirerais, au niveau de cette
commission, c'est qu'on procède immédiatement là où
on en est rendu aujourd'hui, étant donné que cela n'a pas
été fait, et qu'on s'entende pour que la convocation soit
adressée au ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, pour
l'engagement no 800 du mois de mars, si je ne me trompe, et qu'on le reprenne
à ce moment, parce qu'on ne peut pas fermer une telle question?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, l'article 6 est
très clair. La commission peut inviter un ministre. Que je sache, les
députés du Parti québécois n'ont pas
manifesté d'intérêt particulièrement percutant
à entendre le ministre plus avant, si je ne m'abuse. Par
conséquent, d'une part, je ne vois pas sur quoi la commission aurait
décidé d'inviter le ministre à cette séance
aujourd'hui. Au contraire, la commission n'a pas invité M. Lessard. De
plus, on dit: "Les membres devront aviser le secrétaire au moins une
semaine avant la tenue d'une réunion de leur intention qu'un ministre
soit convoqué." Que je sache, le secrétaire n'a pas
été avisé au moins une semaine avant la réunion de
leur intention qu'un ministre soit convoqué lors de la réunion.
On dit que l'avis de convocation doit être transmis par le
secrétaire de la commission au moins trois jours ouvrables avant la
séance. Que je sache, ceci n'a pas été fait. Par
conséquent, pour autant que nous sommes concernés, il n'y avait
pas d'invitation faite au ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
à venir répondre de l'engagement 800 à cette
commission.
M. Paradis: C'est épouvantable!
Le Président (M. Gagnon): Sur la même question de
règlement, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, j'avais compris que le ministre
Lessard était venu ici volontairement pendant quelques séances.
Je trouve cela un peu bizarre qu'à mi-fleuve, il débarque, parce
qu'on est rendu à un point... La dernière fois, nous avons
posé des questions très pertinentes. Il nous avait promis des
réponses, etc. Je sais que c'est peut-être un peu difficile pour
lui de répondre, parce que ce n'est peut-être pas lui qui est
responsable, je le comprends bien, mais je n'ai jamais eu l'impression qu'on a
fait autre chose que suspendre nos travaux temporairement. On n'a pas besoin de
le réinviter. Son mandat n'est simplement pas terminé. Est-ce que
je dois bien comprendre qu'il refuse maintenant de continuer à
répondre à nos questions?
M. Bérubé: Absolument pas.
Le Président (M. Gagnon): Je refuse qu'on continue d'en
parler. Vous avez reçu l'ordre du jour il y a trois semaines. Vous avez
vu qu'à l'ordre du jour, ce sujet n'y paraissait plus. C'était
tout simplement parce que la commission avait été ajournée
sine die. Nous sommes convoqués aujourd'hui pour travailler à
partir d'un nouvel ordre du jour. Je voudrais qu'on en arrive le plus
rapidement à cet ordre du jour.
M. Paradis: Mais ce qu'on veut pour l'avenir, c'est vous offrir
cette collaboration que vous demandez, mais on ne veut pas que l'engagement 800
soit fermé, relégué aux oubliettes et que la commission
n'ait plus de questions à poser sur les fêtes nationales surtout
à la suite des propos du premier ministre qui nous a dit: Le ministre
Lessard va aller à la commission des engagements financiers où il
aura l'occasion de répondre à toutes vos questions et où
vous aurez l'occasion de les poser toutes.
Le Président (M. Gagnon): Je vous dis
ce que j'ai dit au début. Il est toujours loisible pour la
commission d'inviter le ministre comme vous l'avez fait, et c'est libre au
ministre d'accepter l'invitation ou de ne pas l'accepter.
M. Middlemiss: Oui.
M. Paradis: M. le Président, je vous rappelle le
règlement de notre commission. "Seul un ministre peut être
appelé." C'est un appel qu'on fait, n'est-ce pas? "Le ministre peut
cependant - sa discrétion est là - s'il le juge à propos -
c'est de la discrétion -déléguer un fonctionnaire qu'il
désigne." Ou bien le ministre vient ou bien il nous désigne un
fonctionnaire.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Une voix: S'il ne
veut pas?
M. Paradis: On va changer nos règlements.
Une voix: Appeler, pas convoquer.
M. Paradis: Est-ce qu'on appelle le ministre pour la prochaine
séance? Là, on pourra continuer selon l'ordre du jour
prévu.
Le Président (M. Gagnon): Vous n'avez qu'à en
exprimer le voeu.
M. Paradis: J'exprime le voeu que le ministre revienne pour
l'étude de l'engagement 800 qui n'est pas terminée.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
Une voix: Je demande le vote.
M. Bérubé: M. le Président, j'inscris mon
désaccord total sur cette invitation à notre honorable
collègue...
M. Paradis: Camouflage! La fête nationale, cela fait mal,
n'est-ce pas?
M. Bérubé: ... de venir à cette commission
pour discuter de l'engagement 800.
M. Paradis: Transparence! M. Polak: Un point.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je peux même aller plus loin que cela. On ne va
pas inviter le ministre, on va lui demander de continuer ce qu'il avait
commencé à faire. On a suspendu temporairement. Je suis bien
d'accord que ce n'était pas à l'ordre du jour aujourd'hui, mais,
pour l'avenir, on n'a même pas besoin de l'inviter; on n'a qu'à
accepter, qu'il continue le même témoignage, c'est tout.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, lors de la
suspension des travaux de la commission - le procès verbal est explicite
à cet effet - il n'y a pas eu de demande faite auprès du ministre
pour qu'il vienne à la séance subséquente continuer de
répondre aux questions, d'une part. Cette demande n'ayant pas
été faite, les députés de notre formation n'ont pas
eu à se prononcer et, par conséquent, puisque ce point est
soulevé, nous nous y opposons.
Le Président (M. Gagnon): Je pense avoir tranché la
question. Nous allons travailler aujourd'hui sur l'ordre du jour que nous avons
présentement.
M. Paradis: M. le Président, je vous réfère
au journal des Débats du 10 décembre 1981 de notre commission.
Celui qui témoignait est sorti en catastrophe pour un motif valable: il
était convogué à l'Assemblée nationale pour
répondre de ses crédits face à la commission
plénière de l'Assemblée nationale. Vous avez
ajourné à loisir et ce serait trahir l'intention du ministre,
l'intention de tous les membres de la commission, si vous deviez dire qu'il a
été libéré et qu'on a mis fin à ce
débat à ce moment-là. C'est arrivé en l'espace de
trente secondes et ce qu'on tente de faire présentement du
côté gouvernemental, parce qu'on n'est pas intéressé
à faire la lumière sur l'affaire de la fête nationale,
c'est de bâillonner cette commission sur ce dossier.
M. le Président, je vous soumets respectueusement que vous n'avez
pas le droit d'appliquer le règlement comme vous nous l'avez
indiqué. Vous étiez ici lorsque quelqu'un est venu chercher le
ministre; vous l'avez libéré rapidement et on s'est fait un
plaisir...
Le Président (M. Gagnon): Vous étiez d'accord pour
ajourner.
M. Paradis: Pour ajourner, mais non pas dans le but que le
ministre ne revienne pas. Il y avait deux possibilités, que le ministre
revienne plus tard le soir ou revienne continuer de se défendre sur
l'engagement 800 à la prochaine séance, qui était
continuée, finalement, parce qu'elle figurait sur l'avis de convocation.
Ce qu'on se fait faire là, c'est du "bullshittage", M. le
Président, je vous le dis respectueusement.
M. Bérubé: M. le Président, ce langage
fort peu parlementaire de la part du député de
Brome-Missisquoi devrait être effacé par les sténotypistes
des travaux de l'Assemblée nationale, d'une part.
M. Paradis: J'insiste pour qu'il y reste.
M. Bérubé: D'autre part, M. le Président, je
pense que vous avez appelé l'engagement 400 qui porte sur l'achat d'un
moteur neuf Allison pour hélicoptère. Il me ferait plaisir de
répondre aux questions.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre du jour,
l'engagement 400 du ministère des Transports.
M. Paradis: Avant de traiter de l'engagement 400, M. le
Président, qu'est-ce qui arrive pour la prochaine séance de la
commission? Est-ce que cette commission va se faire "bulldozer" et va-t-on
reléguer aux oubliettes un élément sur lequel on
était en train de discuter très sérieusement, parce qu'il
est gênant pour le gouvernement?
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
répondre à la question.
Le Président (M. Gagnon): L'élément a
été discuté pendant deux jours.
M. Paradis: Une journée et demie, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Une journée et demie.
Pour le président, la commission a terminé ses travaux le 10 et
nous avons maintenant un nouvel ordre du jour. Je dois travailler avec l'ordre
du jour qu'on a actuellement. Vous aurez sûrement d'autres occasions de
poser des questions, s'il vous en reste à poser au ministre
responsable.
M. Paradis: M. le Président, pouvez-vous m'indiquer quand
j'aurai l'occasion, comme parlementaire, à la commission des engagements
financiers, de poser des questions sur l'engagement 800 du mois de mars,
fête nationale 1981? Je veux que vous m'indiquiez quand.
M. Bérubé: À l'Assemblée nationale,
M. le Président.
M. Paradis: À l'Assemblée nationale, le premier
ministre nous répond: À la commission des engagements financiers.
Une belle petite "gimmick"!
M. Polak: M. le Président, question de privilège.
Là, je suis vraiment surpris, parce que, jusqu'à ce jour
maintenant, on a eu de la coopération.
M. Bérubé: Ah oui! Vous avez l'air très
surpris, M. le député de Sainte-Anne. Ah! Je suis
émerveillé de votre surprisel
M. Polak: Le ministre est venu ici et il devrait continuer. Il
n'y a aucun problème. J'aimerais qu'on ait un vote
enregistré.
Le Président (M. Gagnon): Je vais suspendre les travaux
pour cinq à dix minutes et je reviendrai avec la décision que je
devrai prendre.
Une voix: C'est cela. (Suspension de la séance à 15
h 55)
(Reprise de la séance à 16 h 14)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Alors, après réflexion, je maintiens la
décision que j'avais rendue, c'est-à-dire que nous sommes ici
pour étudier l'ordre du jour du 4 février 1982, qui vous a
été transmis il y a trois semaines. Nous sommes rendus à
l'engagement financier du mois de juin 1981, à compter...
c'est-à-dire aux Transport, no 400.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Cependant, je dois dire que la
commission, étant maîtresse de ses travaux, peut toujours,
à l'unanimité, changer l'ordre du jour. Alors, c'est la
commission qui est maîtresse de ses travaux. Mais, tant que la commission
ne changera pas l'ordre du jour, moi je considère qu'on travaille selon
l'ordre du jour d'aujourd'hui. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je fais motion devant cette commission pour que le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, conformément
à l'article 6 de notre règlement, vienne poursuivre les
témoignages qu'il rendait devant cette commission, concernant
l'engagement no 800 du mois de mars 1981 plus communément appelé
l'affaire de la fête nationale.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Dois-je souligner que nous avons entendu
ad nauseam parler des fêtes de la Saint-Jean sans aucun
élément nouveau à nous mettre sous la dent? Je dois vous
avouer que...
M. Polak: Sauf deux petites enquêtes.
M. Bérubé: ... dans la mesure où le ministre
responsable du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a fait faire des
enquêtes par
un vérificateur nommé spécialement par lui, d'une
part, et que le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a bien
indiqué que, lorsque les résultats de l'enquête seront
connus de lui-même, il les rendrait intégralement publics, M. le
Président, je n'y vois absolument aucun intérêt, si ce
n'est, de la part de l'Opposition, évidemment, par toutes sortes
d'insinuations, à gauche, à droite, avec parfois...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le ministre,
comme ce n'est pas inscrit à l'ordre du jour et, si j'ai bien
compris...
M. Bérubé: Ah, vous ne voulez pas en discuter!
Alors, M. le Président, je ne voudrais pas qu'il soit à l'ordre
du jour.
Le Président (M. Gagnon): ... il n'y a pas
l'unanimité de cette commission...
M. Bérubé: Absolument pas, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Alors, je passe donc à
l'engagement 400 au ministère des Transports.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut demander un vote, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): II n'y a pas de vote à
cette commission.
M. Paradis: II n'y a pas de vote, d'accord. Deuxièmement,
pour répondre au ministre, bien brièvement. Sur ces propos, vous
lui avez permis deux minutes, je vais prendre 30 secondes. L'enquête
demandée par le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche ne
porte pas sur le Comité organisateur de la fête nationale du
Québec, mais sur deux groupes régionaux et l'engagement 800,
Fête nationale, portait sur quelque chose qui n'est pas sous
enquête.
Troisièmement, M. le Président, l'acceptation du
procès-verbal n'a pas été faite, au numéro 2 de
notre ordre du jour. Là-dessus, je demanderais un vote.
Le Président (M. Gagnon): II n'y a pas non plus de vote
sur l'acceptation du procès-verbal.
M. Paradis: On s'y oppose.
Le Président (M. Gagnon): Je vous dis que je dois le
considérer comme étant accepté avec les remarques que vous
avez faites et que d'autres ont faites sur le procès-verbal.
M. Paradis: Et vous notez: Acceptation sur division. C'est le
moins que vous puissiez faire parce que l'Opposition s'y oppose.
Engagements de juin 1981 Transports (suite)
Le Président (M. Gagnon): D'accord. Alors, engagement 400,
ministère des Transports.
M. Paradis: M. le Président, dans le but
d'accélérer nos travaux, si vous voulez mettre de
côté le cahier, on n'a pas de question sur le mois de juin.
Le Président (M. Gagnon): Juin. Il va falloir les passer
quand même. Transports, engagement 400, c'est accepté. Engagements
401, 402, 403, 500, 501, 600, 601, 602.
M. Bérubé: II y a une information ici qui pourrait
peut-être intéresser l'Opposition.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Ce matin, on a soulevé une
question et j'ai fait vérifier juste pour avoir l'information, je pense
que c'est intéressant.
Au niveau des dépassements qui excèdent 10%, pour les
contrats du ministère des Transports en particulier, j'ai
l'information...
M. Polak: Question de privilège.
Le Président (M. Gagnon): II n'y a pas de question de
privilège, M. le député, je vous donnerai...
M. Polak: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Quel article?
M. Polak: Article 94, M. le Président. On essaie d'avancer
nos travaux et le ministre vient d'intervenir en disant: J'ai un renseignement
intéressant à vous communiquer.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Polak: Écoutez, non, non, qu'on continue nos
travaux!
M. Bérubé: Je m'excuse, M. le Président,
comme c'était une question du député de Sainte-Anne et
qu'il ne veut pas la réponse, aucun problème, il ne l'aura
pas.
M. Polak: On a des questions intéressantes pour vous
autres.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! M. le
ministre, vu qu'on ne désire pas la réponse...
M. Bérubé: II ne l'aura pas la réponse, M.
le Président.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 603, 604, 605, 606,
607, 608, 609, 610, 611, 612, 613, 614. Si je comprends bien, les engagements
du ministère des Transports, de 614 à 692...
Ministère du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, engagements 200, 300, 400, 500, de 600
à...
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): On n'a pas besoin de les
adopter.
M. Bérubé: Vous pourriez nous passer directement
les cahiers plutôt que les engagements, cela va assez vite qu'on n'a pas
le temps de tourner les pages, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Je considère que les
engagements du mois de juin 1981 sont acceptés.
M. le député de Verdun.
Travaux publics
M. Caron: Je voudrais juste demander... Aux Travaux publics, M.
le Président, nos 600, 601, 602, quelle est la politique du gouvernement
pour l'allocation de baux, soit deux ans ou cinq ans, de quelle façon
procède-t-on?
M. Bérubé: 600, 601, 602?
M. Caron: Excusez. Je vais changer de page. Engagement 609...
Le Président (M. Gagnon): Engagement 609, Travaux
publics.
M. Caron: Est-ce que c'est toujours la même politique ou si
cela est changé dans le but de louer des espaces de l'entreprise
privée pour le gouvernement?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II n'y a pas de soumissions publiques
quand il s'agit de renouvellement. En général...
M. Caron: Quand c'est nouveau, de quelle façon
procédez-vous? Est-ce que vous avez une façon
particulière?
M. Bérubé: Par appel d'offres, normalement.
D'ailleurs, à l'engagement 611, nous en avons un; cela est une
superficie additionnelle, c'est un problème. On pourrait peut-être
en retrouver un qui est...
M. Caron: Écoutez, si vous ne l'avez pas, ce n'est pas
urgent, c'est juste pour savoir, vous pourriez me le donner la prochaine
fois.
M. Bérubé: Une soumission publique,
normalement.
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers a étudié les engagements du mois de juin 1981. Nous
allons entreprendre juillet 1981.
Affaires culturelles, engagement 100.
M. Bérubé: M. le Président, en
réponse à la question, à moins que...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le ministre.
M. Bérubé: ... le député de Verdun ne
veuille pas la réponse. On a un exemple de cas de dérogation
à l'engagement 618 qui concerne le président de
l'Assemblée nationale où, compte tenu de l'urgence, on signale
dans les notes que j'ai, que justement on a dû déroger au
règlement 2267 qui oblige le Service général des achats
à procéder par avis de recherche publics d'espace de plancher
nécessaire de manière à pouvoir loger des services
gouvernementaux quelconques. Dans le cas présent, étant
donné l'urgence, on n'a pas procédé par avis de recherche,
on y est allé directement. Normalement, il y a un règlement qui
est toujours le même, qui date du 6 juillet 1977, qui oblige le
ministère à procéder par avis de recherche publics
et...
M. Caron: S'il n'y en a pas, ils peuvent négocier, si
personne ne soumissionne...
M. Bérubé: Bien là, ils font le tour.
Engagements de juillet 1981 Affaires
culturelles
Le Président (M. Gagnon): Affaires culturelles, juillet,
100, 101, 102. Toujours aux Affaires culturelles, 300, 301, 302, 303.
Engagement 303, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici d'une subvention à la Régie
du Grand Théâtre de Québec représentant la
première tranche de la subvention de fonctionnement pour l'année
financière 1981-1982, et le montant de l'engagement est de 625 000 $.
Donc, j'ai quelques questions pour le ministre. D'abord, on parle d'une
première tranche; est-ce que le ministre pourrait nous dire, en
étudiant son dossier, quel est l'engagement total? Est-ce qu'il y a
d'autres tranches prévues, à part la première, pour cette
année financière
1981-1982?
M. Bérubé: Je suis en train de me
débrouiller entre Havre-Saint-Pierre, Pabos et... D'accord. Ce qu'on
verse, c'est 50% du budget de 1 250 000 $, du budget de 1980-1981; donc, ce que
cette subvention représente, c'est essentiellement une avance sur la
subvention finale déterminée lorsqu'on aura analysé le
budget 1981-1982 du Grand Théâtre. Pour ne pas que le Grand
Théâtre se retrouve sans fonds pendant qu'il prépare ses
estimations budgétaires de l'année en cours, il fait donc une
demande au ministère gui lui verse 50% du budget de l'année
précédente en première tranche de subvention; lorsgue le
budget est soumis au gouvernement, à ce moment-là, il y a une
analyse du budget, le montant global de la subvention pour l'année
subséquente est déterminé et la différence est
versée dans une deuxième tranche. C'est donc une avance, je ne
dirais pas forfaitaire, mais qui ne permet pas de conclure au montant global de
la subvention qui sera versée.
M. Polak: En d'autres termes, c'est un paiement en acompte.
M. Bérubé: C'est un acompte.
M. Polak: Si je comprends bien, pour l'année
précédente, pour 1980-1981, le montant total de la subvention
était de 1 250 000 $. Est-ce que je peux tenir pour acquis gue la
subvention totale sera au moins de ce montant-là, de 1 250 000 $?
Surtout quand on sait...
M. Bérubé: Non.
M. Polak: ... qu'apparemment la Régie du Grand
Théâtre...
M. Bérubé: Non, elle a des revenus autonomes.
M. Polak: ... fonctionne toujours avec un déficit gui
s'accroît tout le temps.
M. Bérubé: C'est d'ailleurs un problème que
nous avons discuté avec les autorités du Grand
Théâtre pour amener ce dernier à effectuer un certain
nombre de compressions dans certains spectacles de manière à
s'assurer qu'il puisse présenter un budget équilibré, ce
qui a été fait l'année dernière, en fait,
l'année en cours, et j'espère que le Grand Théâtre
va réussir cette démarche assez délicate. La subvention ne
correspond pas à l'ensemble du budget du Grand Théâtre
parce qu'il bénéficie de revenus autonomes résultant de la
vente de billets. Le montant que le gouvernement verse en subvention, c'est un
peu l'écart entre les dépenses et les revenus prévus par
le Grand Théâtre. Il y a toujours une discussion, une
négociation entre le ministère et le Grand Théâtre
pour, d'une part, ajuster le niveau des revenus, le niveau des billets,
à un seuil qui soit jugé acceptable. En d'autres termes, le Grand
Théâtre, pourrait dégager des déficits simplement en
ne chargeant pas assez cher.
De plus, le Grand Théâtre doit tarifer les troupes gui
viennent présenter des spectacles pour les services qui leur sont
offerts. Il y a donc une tarification interne qui représente des revenus
pour le Grand Théâtre. C'est de l'ensemble de ces revenus
autonomes que l'on défalque des dépenses lorsqu'elles sont
jugées acceptables, ce qui permet de déterminer l'enveloppe de
subvention. Le montant des dépenses et le montant des revenus que l'on
acceptera pour le Grand Théâtre sont en même temps
reliés à l'enveloppe budgétaire que le ministère
des Affaires culturelles a à sa disposition.
En d'autres termes, le ministère des Affaires culturelles pourra
demander au Grand Théâtre soit des compressions au niveau des
dépenses, soit une augmentation de ses revenus de manière que la
subvention que le ministère des Affaires culturelles aura à
verser corresponde aux disponibilités financières du
ministère. Or, cela ne peut pas se faire instantanément. Disons
que ce que le ministère des Affaires culturelles fait toujours, c'est de
verser 50% du budget de l'année antérieure - ce qui est
sécuritaire, on sait qu'on va au moins verser cela - et, à partir
de cela, il fait l'analyse finale de manière que le Grand
Théâtre fonctionne normalement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce que la documentation que le ministre a dans son
dossier démontre que le gouvernement a procédé dans ce
secteur de la même manière que dans le secteur des Affaires
sociales où on a simplement imposé des restrictions
budgétaires? On a dit - c'est bien connu - à différents
hôpitaux: Coupez donc tant de votre budget. Le montant de 1 000 000 $ est
bien connu de beaucoup d'hôpitaux à Montréal. Donc, quelles
instructions existent à cette régie? Est-ce gu'on dit: Coupez
donc, arrangez-vous? (16 h 30)
M. Bérubé: Oui, il y a eu un plan de redressement
financier demandé au Grand Théâtre.
M. Polak: Comment se fait-il qu'on donne une subvention en
acompte de 625 000 $? Je ne trouve rien là-dedans pour indiquer qu'on a
coupé la subvention, ce n'est pas la première tranche, c'est pour
la subvention finale: Arrangez votre affaire avec ça, comme on a fait
avec les hôpitaux,
dans le secteur de l'éducation, partout.
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Sainte-Anne met plus de temps à
réfléchir à la question qu'il va poser qu'à la
réponse que je donne, ce qui fait que je gaspille ma salive inutilement.
J'ai expliqué que la première tranche de subvention
représente 50% du budget de 1 250 000 $ de l'année
dernière, de l'année précédente. On sait que la
subvention ne sera pas moins que ce seuil et, pendant qu'on fait l'analyse du
budget et qu'on s'assure que tous les moyens sont bien pris pour qu'on atteigne
l'équilibre budgétaire, le Grand Théâtre ne manque
pas de fonds. Toutefois, lorsque cette analyse sera complétée,
vous verrez un nouvel engagement financier portant un autre numéro aux
Affaires culturelles - et sans doute, dans les cahiers qui viennent, on va
l'avoir - où on a un versement final pour la subvention au Grand
Théâtre.
M. Polak: M. le Président, je n'ai pas terminé avec
ça. Ce que je n'ai pas compris dans la réponse du ministre,
c'est: Est-ce qu'il y a des instructions directes à la Régie du
Grand Théâtre? On n'a pas de sous. Nous sommes pauvres. On coupe
dans les secteurs des affaires sociales, les hôpitaux, les secteurs de
l'éducation; donc, vous autres, on vous coupe, point. L'année
dernière, vous avez eu 1 250 000 $; cette année, vous aurez 400
000 $. Est-ce que quelque chose comme cela existe, cette recommandation
d'essayer de faire le mieux possible?
M. Bérubé: Oui, de la façon suivante. Le
ministère des Affaires culturelles reçoit un budget et il a subi
des compressions. Par exemple, cela peut être 4% de réduction dans
le montant des transferts après les avoir indexés au coût
de la vie. Le ministère ayant une enveloppe réduite - non pas en
dollars courants parce qu'il y a une augmentation en dollars courants, mais
c'est une inflation qui peut être de 4% inférieure à
l'inflation - le ministère doit maintenant décider où sont
ses priorités. Il est possible que le ministère décide
que, pour lui, le Grand Théâtre est une opération capitale
et qu'il n'impose pas de compressions au Grand Théâtre, mais il
impose ses compressions, je ne sais pas, à un autre groupe ou à
un autre théâtre ou à une autre salle de spectacles; posons
l'hypothèse.
C'est donc qu'il revient au ministère de décider où
il appliquera ses compressions, mais, de fait, il y a eu des compressions dans
le budget des Affaires culturelles et, à tout le moins, je suis au
courant que le Conseil du trésor a demandé au Grand
Théâtre et au ministère des Affaires culturelles qu'on lui
présente un plan de redressement financier pour nous assurer qu'il n'y
ait pas de déficit, compte tenu du niveau de subvention que le
ministère pouvait envisager d'accorder. Le Grand Théâtre a
effectivement proposé un plan de redressement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Pourquoi est-ce qu'on demande un plan de redressement
à la Régie du Grand Théâtre quand on dit que, dans
le secteur des affaires sociales, le ministre donne, impose des restrictions
budgétaires? Il ne parle pas, il ne demande pas de plan, il ne demande
pas de consultation. Il dit: Coupez donc 1 000 000 $, point. Fermez donc tel
nombre de lits dans votre hôpital. C'est bien clair.
M. Bérubé: À nouveau, le
député de Sainte-Anne, je pense, n'a peut-être pas suivi
d'assez près l'opération dans son comté qui a
touché les institutions de son réseau. Comment cela se fait-il,
comment cela fonctionne-t-il? Dans le réseau, le ministre des Affaires
sociales envoie une enveloppe budgétaire à l'institution et
demande à celle-ci de fournir à son CRSSS un plan de redressement
qui va permettre à l'institution concernée d'équilibrer
les ressources qu'elle va mettre à la disposition du public et le budget
qui lui est alloué. C'est essentiellement le plan de redressement qui
est demandé à tous les hôpitaux, à tous les CLSC,
à tous les CSS du Québec, qui doivent soumettre aux CRSSS
l'ensemble des moyens qu'ils prennent pour atteindre l'objectif. Dans ce cas
particulier, le ministre des Affaires sociales peut établir un certain
nombre de priorités. À titre d'exemple, il pourra dicter que le
nombre de cadres dans un hôpital, par 100 lits, doit baisser d'un, ou
encore on ne doit pas toucher aux services essentiels à la population,
avec certains secteurs plus particulièrement privilégiés.
Il y a donc un certain nombre de contraintes que le ministre ajoute dans sa
demande; toutefois, soulignons que, dans le passé et jusqu'à
l'adoption de la loi no 27, dans le mesure où ces corporations
d'hôpitaux, de CLSC étaient des corporations autonomes, le
ministre n'avait pas à porter de jugement sur la façon pour un
hôpital d'adopter ou d'adapter les contraintes financières
à sa propre situation. La loi no 27 a modifié cela en ce sens
qu'elle donne maintenant le pouvoir au ministre des Affaires sociales
d'approuver les budgets, ce qu'il n'avait pas antérieurement.
En d'autres termes, si un hôpital décidait de couper un
service d'urgence absolument essentiel à la population mais soumettait
au ministre des Affaires sociales un budget équilibré, le
ministre des Affaires sociales était obligé d'accepter le budget
équilibré. Il pouvait le refuser, si le budget n'était pas
équilibré, mais la façon pour
l'institution d'équilibrer son budget n'était pas du
ressort du ministre. La loi no 27 a modifié cet aspect de la
préparation des budgets de telle sorte que les hôpitaux doivent
désormais non seulement équilibrer leur budget, mais ils doivent
le faire d'une façon qui respecte un certain nombre d'objectifs. Moi,
j'ai vécu un cas plus particulier, le cas du CSS du Bas-Saint-Laurent,
chez nous, où, pour 2 300 000 $ de dollars de services à la
population, les frais d'administration coûtent 2 300 000 $. Lorsqu'on est
rendu à avoir 50% de frais d'administration dans des services de
santé, il m'apparaît qu'il y a une surcharge un peu anormale au
niveau de l'administration; la tête est un peu lourde.
Or, chose bizarre, quand le plan de compression est arrivé au
ministère, à la stupeur des députés de notre
région, on a constaté que l'administration coupait moitié
moitié dans l'administration et dans les services à la
population, alors que, de toute évidence, il y avait peut-être
matière à des compressions plus importantes au niveau de
l'administration. Le ministre a bel et bien indiqué aux CSS qu'il
aimerait bien que ceux-ci revoient leurs plans. Toutefois, il n'y avait aucun
moyen de contrainte; avec la nouvelle loi no 27, ce pouvoir est
désormais donné au ministre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce que dans le gouvernement ou au Conseil du
trésor on a déjà considéré de dire, par
exemple, que l'on coupera plus encore aux Affaires culturelles pour avoir de
l'argent à transférer dans le secteur, par exemple, des Affaires
sociales. Moi, je dois vous dire une chose, je trouve qu'une subvention
d'au-delà de 1 000 000 $ à la Régie du Grand
Théâtre de Québec est scandaleuse dans le temps où
on vit, et, sachant ce qui se passe dans le secteur des Affaires sociales et
d'autres secteurs où des coupures ont été faites, pour
moi, c'est un mauvais choix de priorités.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, je pense que le
député de Sainte-Anne a déjà eu plusieurs fois
l'occasion, de nous expliquer sa grande théorie concernant le
développement culturel d'une société.
Le budget des Affaires culturelles ne représente même pas
0,5% du budget global du Québec. C'est une somme qui, à mon point
de vue, est ridicule en ce sens qu'une société qui ne met pas un
minimum d'argent dans le développement de l'activité
intellectuelle et culturelle, c'est une société sans âme.
S'imaginer qu'on pourrait réduire à zéro le budget du
ministère des Affaires culturelles, ce que le pauvre
député de Sainte-Anne ne comprend pas, c'est que le budget des
Affaires sociales est de 5 000 000 000 $ quelque chose, et à peu
près, non, c'est l'Education pardon? non, les Affaires sociales, c'est
autour de 5 000 000 000 $ - je pense que je me mêle avec l'Education, qui
est autour de 5 000 000 000 $. Il est complètement utopique et
fallacieux de s'imaginer que l'on peut, avec un budget de 100 000 000 $ aux
Affaires culturelles, financer des développements dans un budget de 5
500 000 000 $ aux Affaires sociales. En d'autres termes, injecter 10 000 000 $
des Affaires culturelles dans le budget des Affaires sociales passera
totalement inaperçu, parce que cela va se diluer dans 5 500 000 000 $
mais l'impact sur le développement culturel du Québec va
être majeur, parce qu'enlever 10 000 000 $ sur 100 000 000 $, c'est 10%
de réduction.
En d'autres termes, on ne peut pas s'imaginer éliminer des
compressions au niveau des Affaires sociales qui touchent un budget de 5 000
000 000 $ en allant se financer à partir d'un budget qui
représente 1/2% du budget gouvernemental, et ça traduit en
même temps le niveau, si vous voulez, de priorités que le
député de Sainte-Anne met au développement culturel du
Québec francophone. Il voudrait tellement que le Québec
francophone soit rayé de la carte qu'il dit: Mettez le moins d'argent
possible dans le développement culturel du Québec. Cela fait
tellement de fois qu'il me répète ce leitmotiv que je pense qu'il
sera jugé éventuellement par ceux qui l'ont élu.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voudrais revenir sur
quelques remarques faites par le ministre. Mon argument commence
peut-être à influencer le ministre parce qu'il répond d'une
manière que je dois qualifier de ridicule. Quand il dit que je suis
contre le développement culturel et qu'il jette là-dedans le mot
"francophone", c'est ridicule. J'ai fait la même remarque auparavant, 1
000 000 $ ici, 2 000 000 $ pour la bibliothèque, un autre million de
dollars là, cela augmente. On peut faire l'addition. Je n'ai pas
suggéré de couper cela totalement. J'ai simplement dit que je
trouve cela bizarre que des restrictions budgétaires soient
imposée dans d'autres secteurs, tandis qu'ici, on verra entretemps, on
continue à payer les mêmes subventions que l'année
précédente. Je ne vois aucune amélioration dans cette
situation. Je suggère qu'au moins on coupe de 30% ou de 40% du montant,
et on devrait transférer cela. Chaque petit montant aide.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Comme le disait le ministre Bérubé, le
budget des Affaires culturelles est un budget qu'on doit considérer
comme minable en soi. Je n'aime pas beaucoup qu'on s'acharne à vouloir
couper davantage. Je voudrais, pour la bonne gouverne du député
de Sainte-Anne, l'informer que le ministère des Affaires culturelles a
coupé dans son budget 8 300 000 $ sur 106 000 000 $. Donc, il a
coupé plus que tous les autres ministères, malgré qu'il
soit le plus petit. On a coupé 7 300 000 $ à Place Royale et 1
200 000 $ pour le développement à l'île des Moulins, parce
que ce n'était pas impératif dans le contexte social dans lequel
nous vivons. Cependant, si on s'interroge à nouveau sur les subventions
qu'on donne soit à la Place des arts de Montréal, 1 500 000 $, ou
au Grand Théâtre de Québec, 1 250 000 $, et si on
s'arrête pour contester cela, je présume que l'esprit qui fait
poser ces questions est un peu négatif.
II faut tout de même penser que chaque peuple a droit à un
minimum de place pour que ses auteurs s'expriment. Regardez le NCT à
Ottawa, c'est entre 7 000 000 $ et 10 000 000 $ par année de
déficit. Le bassin de population dans le coin est de beaucoup
inférieur à celui de Montréal ou de Québec. Je ne
pense pas que personne conteste ces 7 000 000 $ à 10 000 000 $ par
année de déficit que le gouvernement fédéral - et
par ricochet, autant le député de Sainte-Anne que le
député de Terrebonne - par ses taxes, subventionne. Je trouve
cela presque mesquin...
M. Bérubé: Non, pas presque. Je pense que...
M. Blais: J'essaie de me modérer, parce que c'est un point
qui me touche énormément. À chaque fois que le mot
"culturel" revient, cela fait trois fois depuis près d'un an que je suis
à l'Assemblée nationale, ce mot vient du député de
Sainte-Anne pour essayer de minimiser les dépenses culturelles. Je tiens
à vous dire que cela me vexe énormément. Si le ministre
des Affaires culturelles était là, je vous jure qu'il vous
répondrait dans des termes beaucoup plus durs que ceux que j'emploie
avec le plus de modération possible à votre endroit.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, en réponse à
quelques remarques faites par le député de Terrebonne, quant
à moi, j'ai soulevé la question à plusieurs occasions,
cela devient une question de priorité. Je suis tout à fait
d'accord qu'il faut aider ces institutions sur le plan culturel, à
condition que la bourse publique puisse supporter cela. Quand je vois une
subvention de 1 250 000 $ pour 1980-1981 et qu'il n'y a aucune raison pour
qu'il y ait une coupure à cela pour 1981-1982, parce que la tranche
qu'elle a eue, c'est exactement 50% de ce qui a été donné
l'année dernière en acompte, je trouve cela scandaleux. Je pense
qu'on devrait dire: Augmentez donc le prix de vos billets; faites autre chose;
acceptez un peu moins; on va transférer cela. C'est peut-être le
temps d'y penser sérieusement, parce que, dans mon comté de
Sainte-Anne, il y a des gens qui, pour une somme de 100 000 $, sont aussi
capables de rendre des services beaucoup plus importants que ceux-ci à
la population francophone. Cela devient une question de priorité. Ce
n'est pas le premier exemple, on a trouvé cela plusieurs fois. Avec tout
le respect que je dois à la bibliothèque de Saint-Jean, qui est
la troisième bibliothèque bâtie pour 2 000 000 $, j'ai
critiqué cela ainsi que le député de Brome-Missisquoi...
On a eu une subvention, à un moment donné, de 150 000 $ pour
avoir une agence francophone pour protéger les droits d'auteur, tandis
qu'une institution canadienne fonctionne très bien avec une
équipe francophone, mais on voulait avoir notre affaire francophone.
C'est 150 000 $, en anglais, "down the drain". Il y a beaucoup d'exemples comme
cela. On va faire le total. Ce n'est plus 1 000 000 $; on parle de 10 000 000
$, 15 000 000 $, 20 000 000 $ qui auraient pu être versés, en
partie substantielle, dans d'autres secteurs.
Quand des assistés sociaux ont occupé mon bureau de
comté la semaine dernière...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre1.
À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Polak: ... ils auraient été bien contents, eux
autres, d'avoir 200 000 $, parce que l'augmentation est de 8% sur leurs
chèques de prestation d'aide sociale et que l'inflation est de 12%.
C'est bien beau de voir le ministre jouer du violon. Savez-vous comment se
chante la chanson du violon? C'est lui le social-démocrate. Je pense que
nous sommes plus conscients qu'eux. C'est pour cela que j'en fais la remarque.
Je vais revenir là-dessus. Je trouve cela scandaleux.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, on est dans une
période de compression budgétaire et je pense que le
président du Conseil du trésor a utilisé cette expression
à maintes reprises. Si on regarde un peu l'historique du Grand
Théâtre de Québec, on s'aperçoit qu'au cours des
années 1977 et 1978, si on se fie aux comptes publics, aux
états
financiers du Québec, ce Grand Théâtre avait des
profits, en 1977, de 65 371 $; en 1978, de 121 851 $. Ce qui est
inquiétant aujourd'hui, c'est qu'au 31 mars 1979, on se rend compte que
le déficit atteignait 128 957 $ et que les années 1980 et 1981
annoncent également un déficit. Lorsqu'on parle d'affaires
culturelles, je pense que ce n'est pas parce qu'on est dans les affaires
culturelles qu'on doit oublier l'idée d'une saine gestion d'un projet,
quel qu'il soit. Le ministre donne une subvention - il est président du
Conseil du trésor - de 625 000 $ au Grand Théâtre de
Québec. Le ministre nous parle d'un plan de compression
budgétaire. Le directeur du service de la régie nous parle
d'autres sources de financement qu'il recherche présentement et je pense
qu'on parle de gestion lorsqu'on parle de ces choses. Est-ce que le ministre
pourrait communiquer à cette commission la teneur du plan de
redressement du Grand Théâtre de Montréal?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
Une voix: Non pas de Montréal, de Québec.
M. Paradis: De Québec, excusez-moi.
M. Bérubé: Du Grand Théâtre de
Québec. Oui.
M. Paradis: Les subventions qui sont versées sont-elles
versées incondi- tionnellement ou conditionnellement à
l'acceptation par le Conseil du trésor d'un tel plan de
redressement?
M. Bérubé: Pour que la subvention soit
versée, le ministère doit venir au Conseil du trésor pour
obtenir une autorisation et c'est à ce moment-là que le Conseil
du trésor a effectivement demandé au ministère de
s'assurer que le Grand Théâtre réalise bien
l'équilibre financier. Donc, le contrôle se fait lorsque le
Conseil du trésor doit approuver. Je dois souligner cependant, à
la décharge du ministère des Affaires culturelles, qu'il n'a pas
eu besoin d'attendre que le Conseil du trésor lui en fasse la demande
parce que déjà, ils avaient mis au point les procédures
nécessaires pour que cela se produise.
M. Paradis: II y a eu de la part d'un côté de la
table, entre autres, de l'autre côté, des interrogations sur ces
questions d'affaires culturelles de la part de l'Opposition. Je tiendrai
simplement à répéter les paroles que j'ai
prononcées en Chambre lorsqu'il m'est arrivé de parler de ce
domaine. On est dans une période où la population a besoin de
services essentiels; on en est rendu à parler au Québec de pain
et de beurre. Ce que j'avais dit à l'époque, et ce que je
répète, c'est que le père chez-nous, lorsqu'il m'a
élevé, m'a appris que lorsqu'on n'avait pas d'argent pour faire
l'épicerie, ce n'était pas le temps d'aller s'acheter des
tableaux. C'était un peu le sens que je voulais donner aux remarques qui
sont faites. Je sais que le président du Conseil du trésor a du
être élevé un petit peu de la même façon, mais
si on peut relancer cette économie québécoise, on va
pouvoir mettre pas simplement un petit peu de grenailles dans les affaires
culturelles, mais on va pouvoir en mettre davantage, à la condition que
l'ensemble du portrait économique du Québec le permette.
Présentement, on en est à un niveau où il faut remettre en
question les priorités qui ont été établies dans le
passé. J'ose espérer que ces jours-là vont nous arriver le
plus rapidement possible où on pourra mettre davantage - je pense que le
député de Terrebonne sera d'accord - dans les affaires
culturelles, mais, présentement, est-ce qu'on n'en est pas rendu, M. le
président du Conseil du trésor, au moment où on doit
s'interroger sur chacune des dépenses et s'assurer que chacune des
dépenses qui est faite, quel que soit le poste budgétaire
où elle est faite, soit une dépense qui tienne compte du contexte
économique du Québec?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Oui, M. le Président.
L'intervention du député de Brome-Missisquoi est certainement,
cette fois-ci, rédigée dans des termes qui peuvent sous-tendre
une discussion intelligente. Lorsqu'on fait face à des compressions
budgétaires, la tentation est grande de s'imaginer qu'on pourrait faire
des compressions toujours ailleurs. Lorsqu'un gouvernement ne dépense
que 100 000 000 $ pour le développement de la culture au sein d'une
société - c'est 1/2% de son budget -le peu qu'il y consacre, il
le fait pour des activités tellement essentielles qu'il les estime
nécessaires au développement de la société.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
juste une petite question d'information, si vous me le permettez. Est-ce que la
politique du 1% des Travaux publics est comprise dans le montant de 100 000 000
$ que vous venez de mentionner? Ou est-ce qu'elle est à part?
M. Bérubé: Non, c'est dans les travaux de
construction.
M. Paradis: C'est à part.
M. Bérubé: Je parle du budget des Affaires
culturelles, 107 000 000 $ si je ne
m'abuse. Donc, on peut dire que les 100 000 000 $ qui restent aux
Affaires culturelles, ce 1/2% est aussi prioritaire dans notre esprit que les
22% qui vont au ministère des Affaires sociales. C'est bien
évident que si nous devions dépenser 22% de notre budget aux
Affaires culturelles, on en ferait énormément plus, et, il y
aurait des activités culturelles que le député de
Sainte-Anne pourrait contester comme étant absolument prioritaires. Mais
ce n'est pas ça! Ce qui reste, c'est 1/2% du budget. On a à ce
point élagué, éliminé de propositions qu'il ne
reste plus que 1/2% du budget pour le développement de la culture au
Québec. On comprendra, à ce moment-là, que ce 1/2%
mérite d'être défendu avec autant d'acharnement que les 30%
qui vont aux Affaires sociales. D'autant plus que si on posait
l'hypothèse - comme le député de Sainte-Anne le laisse
souvent entendre dans ses interventions, puisque toute dépense
culturelle mériterait d'être coupée, si on écoutait
ses interventions - si l'on prenait les 100 000 000 $ et qu'on les donnait
à tous les autres ministères, intégralement, cela
changerait le budget global des Affaires sociales de 0,5%. Personne ne s'en
apercevrait. On se rend bien compte que, même en fermant tout le
ministère des Affaires culturelles, l'impact budgétaire global
sur le gouvernement est minime. Il en va souvent de même d'espèces
d'idées un peu fallacieuses des gens qui disent: On devrait couper dans
la bureaucratie. Mais la première chose que les députés de
l'Opposition font ...
M. Polak: Plus important encore que les Affaires culturelles.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bérubé: Évidemment, la première
intervention que les députés de l'Opposition font, c'est: Oui,
mais vous n'avez pas contrôlé ceci, vous n'avez pas
contrôlé cela, en d'autres termes, vous n'avez pas mis assez de
fonctionnaires pour surveiller. C'est continuellement la première
question.
On dit souvent: Coupons la bureaucratie. Récemment, je me suis
amusé à regarder le budget du ministère de
l'Éducation. Je me disais, souvent les gens disent: Au ministère
de l'Éducation, vous devriez couper chez les fonctionnaires plutôt
que dans les écoles. Mais, sur un budget de 5 000 000 000 $, combien y
a-t-il d'argent qui va en salaires? Jamais! Salaires de fonctionnaires. Il n'y
a pas ...
M. Paradis: Mettez les enseignants là-dedans.
M. Bérubé: Dans l'ensemble des programmes, au
total, il doit y avoir un maximum de 4000 fonctionnaires, ça doit
être à peu près entre 50 000 000 $ et 100 000 000 $; le
chiffre exact est imprécis dans ma mémoire, mais c'est entre 50
000 000 $ et 100 000 000 $.
M. Polak: Comparez ça avec l'Ontario.
M. Bérubé: Et le calcul que j'ai fait, c'est 1,6%
du budget. Dans ces conditions, on se rend bien compte que s'il faut
réduire le budget du ministère de l'Éducation de 5%, ce
n'est certainement pas avec le 1,6% du budget qui va en administration, au
niveau du gouvernement, qu'on va être capable de réduire de 5%. Il
est évident que non. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas chercher
à réduire la bureaucratie, ce que cela veut dire c'est qu'il ne
faut pas s'imaginer que, dans le volume d'argent consacré à la
soi-disant bureaucratie, il y a là une mer de compressions possibles qui
nous permettraient de satisfaire à tous les objectifs de compression. Il
est évident que non.
De fait, lorsqu'on s'arrête et qu'on examine le rôle d'un
grand nombre de fonctionnaires du ministère de l'Éducation, on
s'aperçoit qu'il y en a un bon nombre qui sont là pour les
prêts et bourses aux étudiants. Ah! Est-ce qu'on veut toujours des
prêts et bourses pour les étudiants? Si oui, il faut bien des gens
pour les administrer.
Deuxième question: II faut bien verser des budgets aux
commissions scolaires. Il faut donc une vérification comptable, une
planification budgétaire. On a déjà reproché au
ministre des Finances de ne pas avoir surveillé les finances des
commissions scolaires de suffisamment près, de telle sorte qu'il se
dégageait un déficit de 500 000 000 $ par rapport aux
prévisions budgétaires. Donc, on veut, effectivement, pouvoir
suivre cela d'assez près. Il y a donc un bon nombre de fonctionnaires au
ministère de l'Éducation qui sont absolument essentiels. La
moitié, les trois quarts? À ce moment, ce qui va rester pour la
compression au niveau de la bureaucratie c'est de l'ordre de 0,4% du budget. On
voit bien que ce n'est pas avec 0,4% du budget que je vais régler les
problèmes des compressions au ministère de
l'Éducation.
Il y a un certain nombre d'idées fallacieuses - que
l'intervention du député de Sainte-Anne contribue à
répandre - qui contribuent à faire croire qu'on peut avec un tout
petit élément du budget régler les problèmes de
l'ensemble du budget. Bien non, c'est impossible. On ne peut pas - en essayant
d'écraser le développement des affaires culturelles -
régler le problème du développement du ministère
des Affaires sociales au Québec, c'est impossible. Le budget est
insuffisant.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je passe au député de Sainte-Anne et je
reviens tout de suite après.
M. Polak: M. le Président, je voudrais juste
répondre à ce que le ministre vient de dire parce qu'il commence
à parler de l'éducation. Je sais que nous sommes dans les
affaires culturelles mais, vu que c'est lui qui a ouvert la porte, j'ai le
droit de répondre aux déclarations erronées qui ont
été faites. Par hasard, je viens du monde de l'éducation,
j'étais moi-même dans l'exécutif du Conseil scolaire de
l'île de Montréal. Il y a un an ou deux, le ministère de
l'Éducation a créé un bureau régional à
Montréal dont on n'avait aucunement besoin parce qu'on a des gens du
Conseil scolaire de l'île de Montréal, de toutes les commissions;
mais on a 40 abeilles du ministère de l'Éducation qui
travaillent. Il y a dédoublement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, à l'ordre s'il vous plaît! Là.
Présentement nous sommes à l'engagement 303, il ne faudrait pas
lancer un débat sur le ministère de l'Éducation.
M. Polak: Oui mais c'est le ministre qui a commencé, je
veux juste rectifier ce qu'il vient de dire.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, je veux juste
continuer. M. le ministre a donné cet exemple, je suis d'accord que, par
le fait même, on s'est écarté un peu des affaires
culturelles mais je voudrais qu'on y revienne le plus rapidement possible.
M. Polak: M. le Président, je termine là-dessus,
l'exemple que le ministre a donné, c'est le plus bel exemple de ce qu'on
pouvait faire. On peut couper dans l'appareil administratif, dans le secteur de
l'éducation, dans l'appareil énorme, massif des personnes qui
sont là. Comparez donc les frais du ministère de
l'Éducation en Ontario avec ceux de la province de Québec, vous
aurez la réponse et vous saurez que c'est autrement organisé, que
cela coûte beaucoup moins cher et que les services rendus "in the
classroom" sont aussi bons que dans la province de Québec.
M. Bérubé: Je suis absolument d'accord, M. le
Président, je pense que l'intervention du député de
Sainte-Anne est appropriée. Je n'ai pas voulu - d'ailleurs, je l'ai
souligné dans mon intervention - vous dire qu'on ne devait pas chercher
à réduire les dépenses de type bureaucratique. Ce que j'ai
voulu dire c'est qu'il n'y a pas dans la compression des dépenses dites
bureaucratiques suffisamment d'argent à aller chercher pour
régler tous les problèmes de telle sorte qu'on n'ait pas à
couper ailleurs. En d'autres termes, ce que j'ai voulu souligner, c'est cette
espèce d'illusion qui voudrait qu'en comprimant un type donné de
dépenses on puisse régler tous nos problèmes parce qu'on a
identifié des abus dans ce type de dépenses. C'est évident
qu'il y a des problèmes réels au niveau de la productivité
et, particulièrement, au niveau de l'éducation. Ce sont des
problèmes réels, tout à fait réels. Ce que le
député de Sainte-Anne nous a dit, c'est vrai. Ce n'est pas vrai
dans le cas des Affaires sociales, par exemple. Nos foyers d'accueil ont une
productivité qui se compare très avantageusement à ce qui
se fait de mieux au Canada, en Ontario ou en Colombie britannique. Avec les
compressions en cours au ministère des Affaires sociales, nous allons
avoir un niveau de productivité tout à fait comparable à
ce qui se fait de mieux dans le monde, en termes de productivité, selon
le secteur à l'intérieur duquel il y a un redressement.
Tenter de lutter contre la bureaucratie, le manque de
productivité au ministère des Affaires sociales me paraît
désirable en soi et cela ne devrait pas être une justification
pour complètement écraser un ministère comme les Affaires
culturelles sous le prétexte qu'on ne doit pas imposer de compressions
au ministère des Affaires sociales. Non. Un CSS qui a 50% de ses
dépenses de fonctionnement en administration est trop lourd de la
tête, il devrait prendre les moyens pour réduire ses
dépenses administratives. Par conséquent, imposer une compression
même forte, à un CSS me paraît tout à fait
approprié.
Je ne voudrais pas qu'au nom de la défense des plus
démunis, des malades ou autres on en vienne à fermer les yeux sur
de la mauvaise administration de services directs à la population, dans
les secteurs de l'éducation et de la santé, pour finalement
comprimer d'autres ministères, comme le ministère des Affaires
culturelles, qui ont une mission fondamentale dans toute société:
le développement de l'intelligence de l'homme.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 304.
M. Polak: M. le Président, dernière réponse
au ministre.
Le Président (M. Gagnon): Vous n'avez pas...
M. Polak: Question de règlement. Dernière
réponse.
Le Président (M. Gagnon): ... à répondre,
vous avez à poser des questions.
M. Polak: Une dernière question au
ministre. Au lieu de dire: ce n'est que 1 000 000 $, cela ne veut rien
dire sur un budget de tant de milliards - je suis bien d'accord avec cela - si
on prend cette attitude... Cent fois 1 000 000 $, cela fait 100 000 000 $.
Là, on parle d'autres chiffres. J'apprécierais que le
président du Conseil du trésor soulève ce point lors de
discussions avec d'autres ministres. Peut-être qu'on devrait commencer
à faire des coupures - 500 000 $ ici et 500 000 $ là -dans la
Fonction publique, dans cet appareil administratif lourd. Vous additionnerez
tous ces montants et vous serez surpris de voir combien vous pourriez
épargner au total.
Le Président (M. Gagnon): Je vous rappelle que nous
étudions les Affaires culturelles, engagement 303. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Concernant le budget des Affaires culturelles, il
faudrait le voir également dans son entité au Québec. Vous
avez mentionné que la politique de 1% n'était pas incluse.
Le Président (M. Gagnon): C'est dans le budget des Travaux
publics, c'est 1% du budget.
M. Paradis: Le budget de la fête nationale n'est pas
inclus, les budgets d'opération-comté... Il y a des
députés qui, dans leur comté, se servent de leur budget
d'opération-comté pour encourager des activités
orientées... (17 heures)
M. Bérubé: Ce ne doit pas être le
député de Sainte-Anne, en tout cas.
M. Paradis: ... sur les affaires culturelles. Il y a aussi le
ministère des Communications, il y a le ministère des Affaires
municipales qui, au niveau de la conservation du patrimoine, rénove des
édifices pour servir à des fins publiques, etc. Je pense que,
dans l'ensemble, on ne voudra pas s'arrêter aux chiffres qui au niveau
culturel au Québec sont affectés strictement au ministère
des Affaires culturelles, mais qui débordent de beaucoup. Revenons-en
plus spécifiquement à l'élément 303. Dans chacun
des dossiers, et c'est peut-être le message de l'Opposition
là-dessus, assurez-vous donc, M. le ministre, surtout lorsqu'on a de la
jurisprudence comme trois années de déficits accumulés au
Grand Théâtre de Québec, avant de continuer à nous
enliser dans des déficits, que les plans de restructuration que vous
avez demandés à juste titre sont conditionnels à l'octroi
de ces subventions, un peu comme on fait dans d'autres ministères.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Merci, M. le Président. Je
comprends que le député de Brome-Missisquoi avait
rêvé d'être plus rapidement ministre de quelque chose, il
est prodigue de ses conseils; enfin, on peut comprendre que c'est un moyen de
se défouler et j'accepte bien volontiers son conseil.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, s'il acceptait mes conseils
sur chacun des engagements que l'on étudie, peut-être que la marge
d'erreur du ministre des Finances ne serait pas de 35%. Peut-être que le
ministre veut la laisser à 35% pour avoir sa job plus vite.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 304, 305. M. le
député de Brome-Missisquoi, engagement 305.
M. Paradis: Contrat négocié. "Contrat de services
pour effectuer la poursuite et la fin de la fouille archéologique
localisée à l'endroit du futur réservoir LG-3 à la
Baie-James. Fournisseur: Cérane Inc., Québec. Montant de
l'engagement: 71 214,54 $. Il s'agit d'un contrat négocié et il
s'agit d'un contrat négocié avec une compagnie incorporée.
Est-ce qu'on peut expliquer pourquoi on n'a pas utilisé les services de
cette charmante Rosalie?
M. Bérubé: Vous avez là un bel exemple de
dérogation. La raison, c'est que, pour le compte de la SEBJ qui, comme
vous le savez, doit inonder un certain nombre de réservoirs à
LG-3, on avait fait effectuer une reconnaissance des sites
archéologiques possibles. En effet, avant d'inonder d'aussi vastes
superficies, il y a un recensement du potentiel forestier, du potentiel
minéral, du potentiel archéologique, du potentiel faunique, de
manière que l'on puisse, au cours des études d'impact,
déterminer les conséquences de la construction de ces barrages.
Or, cette firme Cérane avait effectué cet inventaire pour le
compte de la SEBJ.
M. Polak: M. le Président, je veux signaler au ministre
que nous avons un nouveau président.
M. Bérubé: II me fait par conséquent
plaisir, d'ailleurs, de souhaiter la bienvenue au député de
Frontenac comme président. Nous sommes ravis de le voir assis à
ce fauteuil. Ses interventions sont toujours d'une rare objectivité. Je
suis convaincu que, comme président, il va continuer à avoir la
ligne de conduite qu'il s'est donnée depuis le
début de nos travaux, c'est-à-dire celle de la plus grande
objectivité, du plus grand respect de l'esprit de nos travaux.
Ce que j'en dis donc, parce que c'est un peu loin dans ma pensée,
c'est que le ministère a voulu compléter certains de ces travaux
et - un instant, M. le Président, je vais essayer de
démêler...
Le Président (M. Middlemiss): Oui, je crois que la
question était: Pourquoi l'interrogation?
M. Bérubé: Oui, l'interrogation. C'est ce que je
suis en train de vérifier. La SEBJ et Hydro-Québec et le
ministère des Affaires culturelles négocient un protocole
d'entente pour défrayer chacun un tiers, un tiers, un tiers le
coût de ces travaux et ils ont voulu retenir les services de la
première firme qui avait fait ces inventaires pour la 5DBJ, des
inventaires préliminaires. Ils n'ont pas voulu changer de firme puisque
c'était elle qui avait été engagée par la SDBJ. Or,
si nous étions passés par le fichier, évidemment, il y a
une possibilité que cette firme n'ait pas été retenue par
l'ordinateur et alors on aurait perdu toute l'expertise accumulée lors
de l'inventaire initial. Donc, c'est pour retenir la firme qui avait
déjà été engagée par la SDBJ. J'essayais de
voir la nature de l'entente qu'il y avait entre Hydro-Québec et la SEBJ
et je ne vois rien qui m'indique que c'est une condition faite par les deux
partenaires puisque tout ce qu'il y a, c'est pour donner suite à
l'étude préliminaire faite par la SEBJ.
Le Président (M. Middlemiss): M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Oui, M. le Président. Pour revenir à
une discussion que nous avons eue antérieurement concernant la
comparution du ministre Lessard, étant donné que vous occupez un
poste de neutralité qui vous caractérise, je retire ma
question.
Des voix: Ah! Ah!
M. Paradis: Je retire ma question.
Le Président (M. Gagnon): Article 400. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: 400, il s'agit...
M. Bérubé: M. le Président, je dois dire que
le député de Brome-Missisquoi a des ruses de coyotte.
M. Polak: ... d'une subvention à la
Cinémathèque québécoise, Montréal. Disons
juste le montant total de 395 974 $. Je vois aussi qu'une partie de cette somme
est utilisée pour réaménager l'école Saint-
Jacques en maison de cinéma. Dois-je comprendre que cette
subvention est accordée pour avoir un autre cinéma à
Montréal à part des cinémas qui existent
déjà là?
M. Bérubé: La cinémathèque est une
corporation qui compte 209 membres dont trois sont nommés par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Elle vise essentiellement à promouvoir
la culture cinématographique. Ce n'est malheureusement pas de
l'agriculture et ce ne sont pas des affaires sociales. Je sais que cela va
décevoir le député de Sainte-Anne, mais enfin! Elle vise
à promouvoir la culture cinématographique et, en particulier,
à constituer des archives de cinéma ici au Québec,
à conserver des films, de la documentation, à projeter ces films
documentaires, donc, essentiellement, mettre en valeur le cinéma et,
j'imagine, le cinéma québécois tout
particulièrement. La société avait obtenu un prêt de
la Caisse de dépôt et placement pour réaménager
l'école Saint-Jacques en maison du cinéma. L'entente était
à l'effet que lorsque le premier versement viendrait à
échéance, elle recevrait une subvention équivalente pour
effectuer ce paiement. C'est donc un remboursement à la Caisse de
dépôt de l'argent qui avait été avancé
à la maison du cinéma pour cette activité.
M. Polak: Cette Cinémathèque
québécoise à Montréal dépend-elle
entièrement de subventions gouvernementales ou si elle a reçu des
demandes pour essayer de pourvoir elle-même à ses propres
besoins?
M. Bérubé: Je peux vous dire qu'en 1980-1981 la
Cinémathèque québécoise a reçu 238 500 $ en
subvention, d'une part. C'est tout nouveau.
M. Polak: II n'y a aucune cotisation des membres, des
enthousiastes?
M. Bérubé: On prévoit 300 000 $ en
subvention cette année auxquels s'ajoute la présente subvention
d'environ 157 000 $ pour le remboursement du prêt. Ce que vous voudriez
avoir, parce que je n'ai malheureusement pas le renseignement après
avoir fouillé, c'est le bilan financier de la Cinémathèque
québécoise de manière à pouvoir identifier le
pourcentage des revenus de la cinémathèque sous forme de
subventions gouvernementales. Est-ce le sens de la question?
M. Polak: C'est cela, et de quelle autre source elle obtient des
sommes d'argent, où elle fait sa tentative pour obtenir des
ressources.
Le Président (M. Gagnon): 401. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat négocié. Contrat de services
pour inventorier la collection des arts décoratifs. Fournisseur: Mme
Lydia Imreh, Sillery. Montant de l'engagement: 32 465,76 $." Pour inventorier
la collection des arts décoratifs de qui?
M. Bérubé: Du Musée du Québec. En
fait, il semble bien que le Musée du Québec possède une
collection assez importante d'arts décoratifs. J'ai de la
difficulté à savoir qu'est-ce qu'une collection des arts
décoratifs, mon distingué collègue de Terrebonne, qui est
un expert en matière culturelle... Enfin, je ne sais pas ce qu'on inclut
sous l'appellation "arts décoratifs". J'imagine que c'est
peut-être, par exemple, du verre du type Gallé, de l'époque
"art nouveau". J'imagine que l'art décoratif, c'est l'art utilisé
à des fins de décoration, soit dans les luminaires, soit
même dans les vitraux; j'imagine que c'est ce type d'expression
artistique qui prend forme dans la vie quotidienne. Il semble que le
ministère ait accumulé au cours des années un grand nombre
d'échantillons de travail artisanal dans les voûtes du
musée, mais qu'il n'y a jamais eu véritablement d'inventaire. On
ne sait pas vraiment ce qu'on a en stock. On a acheté au cours des
années, on a accumulé -c'est d'ailleurs le rôle d'un
musée de sauver pour la postérité les
éléments les plus précieux d'un patrimoine d'une
société - et il n'y a pas eu d'inventaire. Le but de cet
engagement, c'est de faire l'inventaire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Maintenant, M. le Président, j'ai une question
à ce sujet-là. Est-ce qu'il s'agit tellement d'un travail
d'expert que c'est nécessaire d'engager quelqu'un en dehors du
ministère? Est-ce qu'il y a des tentatives de se servir des
employés qui travaillent pour le ministère pour faire un tel
inventaire?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Vous savez, comme dit la vieille blague,
au ministère il n'y en a pas qui travaillent.
M. Polak: C'est enregistré.
M. Bérubé: J'ose présumer que s'il n'y a
jamais eu d'inventaire de fait de cette collection, c'est justement que le
ministère n'a jamais pu dégager le personnel nécessaire
pour effectuer ce travail. On me souligne également qu'il n'y a pas,
dans le personnel permanent du musée, de personne véritablement
compétente dans ce secteur, ce qui fait qu'on a eu recours à des
services externes.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 402. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat de services pour le développement et
l'impression de photos couleur. Plus bas soumissionnaire, Studio Jacques Paquin
Inc., Québec. Montant de l'engagement: 49 500 $." Est-ce qu'on peut
savoir à quelles fins?
M. Bérubé: Ce sont mes photos.
M. Paradis: Je sais que cela coûte cher.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est l'inventaire du patrimoine
québécois qui est mis en photos, au cas où le
député de Sainte-Anne deviendrait ministre des Affaires
culturelles, qu'il couperait toutes les subventions et que tout
disparaîtrait du paysage québécois.
M. Polak: Je pense que je serai président du trésor
avant cela... les priorités d'une bonne manière.
M. Middlemiss: II n'y a rien là.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Affaires intergouvernementales
Affaires intergouvernementales, engagement 100.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici d'un contrat de services pour agir
à titre d'analyste-conseiller à la Délégation
générale du Québec à Mexico, au Mexique, pour une
période d'un an. Montant, 31 967 $. Est-ce que le ministre pourrait me
dire quel est le bénéfice que la province de Québec tire
du travail d'un analyste-conseiller au Mexique dans le cadre des travaux des
Affaires intergouvernementales?
M. Bérubé: En fait, lorsque vous avez une
délégation du Québec dans un milieu comme le Mexique, par
exemple, ou tout autre pays étranger, il est avantageux de
connaître la vie de cette société, d'en connaître les
coutumes, les traditions, la façon de fonctionner; il est donc
intéressant d'avoir au sein du personnel d'une délégation
des gens de l'endroit qui vont fournir cette information. En particulier, il
s'agit d'obtenir
des documents sur la législation, des documents officiels
publics, d'être capable d'évaluer comment cette législation
est appliquée sur le territoire. Il ne suffit pas de lire un texte de
loi, mais il faut savoir comment en pratique on l'applique et quel est le
résultat effectif, connaître les usages de l'endroit, des milieux
de la politique, des milieux administratifs, des milieux d'affaires. Il s'agit
donc d'une personne-ressource généralement bien
intégrée à la société du pays en question et
qui sert, si vous voulez, de conseiller pour aider le personnel de la
délégation à promouvoir avec plus d'efficacité la
défense des intérêts du Québec. (17 h 15)
Le Président (M. Gagnon): Engagement 101. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Renouvellement du
contrat de services pour agir à titre de conseiller pédagogique
à la délégation du Québec à Lafayette, pour
une période d'un an à compter du 1er juillet 1981; fournisseur:
M. André Cyr, Montréal; montant de l'engagement: 32 000 $."
Est-ce qu'il s'agit d'un emploi à temps plein et quelles sont exactement
les fonctions du conseiller pédagogique à Lafayette?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est un renouvellement.
M. Paradis: Avec une augmentation de combien? Ce serait
intéressant. Ou aux mêmes honoraires?
M. Bérubé: Son traitement a été
maintenu au même niveau, donc, son salaire n'a pas été
modifié. Il a cependant droit à une allocation de vie
chère de 1500 $ pour l'année.
Essentiellement, son rôle est de promouvoir les échanges
d'enseignants entre la Louisiane et le Québec. Vous n'êtes pas
sans savoir que le Québec envoie beaucoup d'enseignants en Louisiane.
Son rôle est de chercher les écoles américaines de la
Louisiane qui sont intéressées à recevoir des enseignants,
de découvrir des enseignants de la Louisiane intéressés
à venir au Québec et de réaliser l'échange; donc,
il faut qu'ils soient dans la même discipline, qu'il y ait un
échange à peu près acceptable entre les deux
enseignants.
M. Polak: ... on a besoin d'enseignants!
M. Bérubé: Dans le cadre de l'entente entre le
Québec et la Louisiane.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Sur le même engagement, M. le Président,
est-ce que le ministre est au courant si, au gouvernement, on travaille,
disons, à une sorte d'enquête de rendement de toutes ces maisons
Lafayette, Mexique, etc.? Je vois "analyste-conseiller", "conseiller
pédagogique", qu'est ce que ça rapporte sur le plan commercial?
Si je vois "attaché commercial", je dois vous dire que je trouve
ça beaucoup plus important. Est-ce qu'on est à étudier
ça, le rendement de toutes ces maisons-là? ce que ça nous
coûte et ce que ça nous rapporte?
M. Bérubé: Évidemment, lorsqu'on veut
calculer ce que cela nous rapporte, c'est extrêmement difficile. Vous
n'êtes pas sans savoir que, tout récemment, la firme Bombardier a
obtenu un énorme contrat de construction de métro au Mexique et
il y a même possibilité qu'il soit...
M. Paradis: ... M. Trudeau, je pense, au Mexique.
M. Bérubé: Vous n'êtes pas sans savoir que
les échanges entre le Québec et le Mexique se multiplient.
Le rôle de nos délégations est de faciliter ces
échanges. Un industriel qui n'a aucun point de chute, aucun point
d'arrimage va souvent hésiter à essayer d'aller établir de
nouvelles têtes de pont pour le développement de son entreprise
sur les marchés étrangers. De la même façon, une
firme québécoise n'a pas nécessairement les moyens
d'envoyer un agent commercial patrouiller perpétuellement les
territoires du Mexique pour découvrir des possibilités de faire
des affaires. C'est le rôle de nos délégations de
connaître la région, de rencontrer les gens des gouvernements, les
gens de la finance. Par exemple, j'ai eu l'occasion, surtout lorsque
j'étais ministre de l'Énergie et des Ressources, de faire un
certain nombre de visites en Allemagne, en France, en Belgique et, à
chaque fois, la délégation du Québec m'avait
organisé des déjeuners avec des représentants des
principales entreprises des pays, de telle sorte que vous avez
véritablement l'occasion de promouvoir les intérêts du
Québec en trouvant rapidement un auditoire, ce qui n'est possible que si
vous avez quelqu'un sur place qui vous sert de contact. Alors, aller dire que
tel contrat est dû à telle maison, c'est très très
difficile mais il reste que, si de tels échanges n'avaient pas
été utiles, il n'y aurait pas d'ambassades dans le monde et tous
les gouvernements du Québec qui se sont succédé n'auraient
pas senti le besoin de créer des délégations du
Québec, signe qu'en fait elles jouent un rôle important.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne? Non. Engagement 300,
ministère des Affaires intergouvernementales, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à l'Agence de coopération
culturelle et technique, Paris, représentant la contribution du
Québec, soit 3%, au fonctionnement de cet organisme pour l'année
financière 1981-1982. Montant de l'engagement: 340 000 $." Deux
questions. Quelle était la subvention l'an dernier et quels sont, si le
ministre a l'information, les autres participants ou les autres contribuants au
financement de cette agence?
M. Bérubé: L'ensemble des pays membres de l'Agence
de coopération, c'est-à-dire les pays essentiellement
francophones d'une part. Selon l'entente, le Québec contribue 3% du
budget total.
M. Paradis: L'an passé, est-ce que vous avez le chiffre de
la subvention?
M. Bérubé: 3% du budget de l'année
dernière.
M. Paradis: J'avais conclu à cela, M. le ministre, mais,
en dollars, est-ce que les 340 000 $ représentent un maintien, une
augmentation ou une diminution en dollars ou en francs, si vous voulez?
M. Bérubé: On va le demander au ministère
des Affaires intergouvernementales.
Le Président (M. Gagnon): 400, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: À 400, il s'agit d'un renouvellement de contrat
de services pour participer à l'organisation des conférences
constitutionnelles, pour une période d'un an à compter du 21
juillet 1981. Fournisseur: M. Pierre Guimond, 28 600 $. Maintenant si j'ai bien
compris, ce M. Guimond a donc été engagé pour travailler
du 21 juillet 1981 -pour un an - jusqu'au 21 juillet 1982, pour organiser des
conférences constitutionnelles. Vu qu'après quatre mois, en
novembre, tout a été terminé en débâcle,
est-ce qu'il y a moyen d'obtenir une sorte de retour de l'argent payé
à M. Guimond, parce qu'il va travailler huit mois pour rien, il n'y a
rien à faire, car votre gouvernement a décidé de ne plus
assister à aucune conférence, certainement pas de
caractère constitutionnel?
M. Baril (Arthabaska): On va envoyer le compte à Ottawa.
C'est à cause d'Ottawa qu'il n'y a rien ici.
M. Bérubé: M. le Président, il est
payé à la journée.
M Polak: Excusez!
M. Bérubé: II est payé à la
journée.
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président, remarquez le
montant de l'engagement, 28 600 $. Est-ce que le document que le ministre a
devant lui indique qu'à partir du mois de novembre, ce
monsieur-là ne reçoit plus rien? Ou est-ce que le gouvernement
est obligé de lui payer son engagement de 28 600 $ en vertu d'un
contrat?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est une estimation de ce que
coûteraient selon une estimation faite en juillet 1981, les
conférences contitutionnelles. M. Guimond est
rémunéré au tarif de 100,11 $ par jour.
M. Baril: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Est-ce que le ministre a dit que le monsieur en
question était payé à la journée ou si son travail
était ajourné?
Une voix: Les deux.
Le Président (M. Gagnon): 401. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat négocié. "Contrat de services
pour assumer, dans un premier temps et de façon provisoire, la
responsabilité de deux directions et remplir, dans un second temps,
certains mandats de recherche, pour une période de douze mois.
Fournisseur: M. Jean Chapdelaine, Québec. Montant de l'engagement: 40
700 $." Est-ce qu'on peut savoir du ministre quelles fonctions occupe M.
Chapdelaine depuis son rapatriement d'Europe?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II n'occupe pas de fonctions
précises, si ce n'est qu'il a un contrat qui est dans le cadre de
l'engagement que nous avons sous les yeux. Il assume, en fait, la
responsabilité de deux directions au ministère des Affaires
intergouvernementales, en attendant la nomination des titulaires. Il doit
également proposer au ministère un plan d'inspection,
d'inspectorat des délégations, c'est un peu dans le sens de la
question du député de Sainte-Anne, c'est-à-dire un suivi
du fonctionnement de nos délégations, de leur performance, de
leur efficacité. Vous n'êtes pas sans savoir que M. Chapdelaine
est un grand Québécois qui a joué un rôle
énorme dans le développement des relations internationales du
Québec. Il a pendant de
nombreuses années dirigé la délégation du
Québec à Paris et il a une connaissance absolument
exceptionnelle, unique de toutes les relations entre la France et le
Québec. Il travaille présentement, pour le compte du
ministère, à une analyse de l'historique de l'évolution de
ces relations, de manière qu'il reste éventuellement une
narration écrite d'une période très importante du
développement des relations internationales du Québec qui, comme
vous le savez, ont commencé environ en 1963 avec la France.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
plus précisément, dans un premier temps et de façon
provisoire on lui confie -pour justifier ses honoraires - la
responsabilité de deux directions. Est-ce que vous pouvez nous
identifier les deux directions?
M. Bérubé: Oui, on va le demander au
ministère parce que, attendez un peu...
M. Paradis: Dans un second temps...
M. Bérubé: Deux directions géographiques, la
France et l'Afrique.
M. Paradis: France et Afrique. Et dans un deuxième temps,
certains mandats de recherche. S'agit-il de la politique dont vous venez de
nous parler concernant l'impact des maisons du Québec à
l'extérieur ou...
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: ... y a-t-il d'autres mandats de recherche?
M. Bérubé: C'est-à-dire que c'est ouvert en
ce sens. Disons que M. Chapedelaine, qui est à sa retraite, est
essentiellement un conseiller permanent, si vous voulez, du ministre à
cause de sa très vaste expérience.
M. Paradis: Mais étant donné qu'il n'y a plus de
ministre au ministère des Affaires intergouvernementales, qui
conseille-t-il?
M. Bérubé: C'est le premier ministre.
M. Paradis: Le premier ministre directement.
Affaires municipales
Le Président (M. Gagnon): Affaires municipales,
engagements 600, 601. 601, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions à diverses municipalités
à titre de "transfert minimum" pour l'année 1981 suite à
l'entrée en vigueur de la Loi sur la fiscalité municipale.
Montant de l'engagement: 11 800 600 $." C'est inscrit: liste disponible sur
demande. Est-ce qu'on pourrait obtenir la liste?
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 602. Affaires
municipales, 800.
Affaires sociales
Affaires sociales 300, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un contrat de services
négocié "pour effectuer l'analyse des données recueillies
lors de la consultation provinciale du comité opérationnel et de
la consultation régionale, lesquelles constitueront les
différents dossiers de base etc.," pour un montant total de 117 344 $.
Est-ce que, effectivement, un rapport a été soumis par cette
compagnie, et est-ce qu'on a vu les fruits, le résultat de leurs
travaux?
M. Bérubé: Oui. Si je comprends bien, le but de ce
contrat de services était de constituer une synthèse des
données qui ont été recueillies en préparation du
sommet socio-économique sur les personnes handicapées. Or, le
sommet a effectivement eu lieu et comme il y a aussi des documents qui ont
été déposés, j'ose présumer que cela a
été fait.
M. Polak: Est-ce que je peux demander de produire au moins une
lettre confirmant de la part du ministère que tel rapport a
été dûment soumis?
M. Bérubé: À nouveau, M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: On a déjà tellement de
difficulté à répondre à toutes les questions de
l'Opposition que lorsqu'on nous pose des questions qui sont en dehors du mandat
de la commission, je pense que je suis obligé de faire appel à
une question un peu de règlement. Ce c'est pas que je ne veuille pas y
répondre. On a déjà un paquet d'informations à
fournir et là on pose une question qui porte non pas sur l'engagement
fait par le ministère, la valeur, la justification de l'engagement, mais
sur le contrôle du travail effectué. Là on sort du mandat
de notre commission. Je pense que non, je ne devrais pas accepter cette
question...
M. Polak: M. le Président...
M. Bérubé: ... à moins qu'elle soit
formulée autrement. C'est qu'on s'engage, cela n'est possible que parce
que nous sommes énormément en retard. Si nous avions, au mois
d'août, analysé cette question, nous n'aurions même pas
posé la question parce qu'on aurait dû répondre à ce
moment: Bien écoutez, il fait son travail.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, le gouvernement paie 117 000 $.
Je ne demande pas une copie du rapport de ce M. Latouche. Vraiment, cela est
très nébuleux quand on lit la description; cela peut dire
beaucoup, cela peut rien dire non plus. Tout de même, je trouve que cela
ne semble pas substantiel. Je veux bien savoir si cette firme a soumis son
rapport parce c'est une partie de l'engagement financier. Cela ne sert à
rien de nous donner les chiffres si on ne sait pas si le travail a
été effectué ou non.
M. Bérubé: Non, M. le Président, un
engagement c'est une demande pour dépenser et ce que nous examinons
là, c'est la demande que le ministère a faite pour
dépenser une somme. Il n'est pas obligé de l'avoir
dépensée, il nous demande pour la dépenser.
M. Polak: Quelle est l'utilité d'étudier tout
cela?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, je dois vous rappeler à l'ordre. Effectivement on pose des
questions sur l'engagement et si votre question était de demander au
ministre, par exemple: Est-ce qu'il y aura un suivi à cet engagement?
Peut-être. Là, vous demandez le rapport. (17 h 30)
M. Polak: C'est ma question. Non, ma question était:
Est-ce qu'il y a un suivi? Est-ce qu'il y aura un suivi?
M. Bérubé: Là, vous utilisez le futur. Je ne
peux pas m'opposer à votre question.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrats négociés. "Renouvellement du
contrat de services pour fins d'opération des cantines-santé dont
l'objectif est de poursuivre l'effort de sensibilisation auprès du grand
public et de l'amener à améliorer ses habitudes alimentaires pour
l'année financière 1981- 1982. Fournisseur: Le Groupe
Intercommunication Incorporée, Montréal." Pourquoi par
contrat négocié?
M. Bérubé: C'est parce que c'est un
renouvellement.
M. Paradis: Le contrat antérieur était de
combien?
M. Bérubé: On va le demander. Un instant, j'ai
peut-être la réponse. En fait, je peux vous raconter l'histoire.
Je ne sais pas le montant. On va se renseigner. C'est que le ministère
avait confié au Groupe Intercommunication, dans ce cas-ci, un contrat
pour élaborer une campagne pour modifier les habitudes d'alimentation
des Québécois. Par exemple, refréner le goût des
Life Savers du président du Conseil du trésor, qui n'a d'ailleurs
de goût pour les Life Savers que lors de cette commission des engagements
financiers. Cela réduit mon agressivité. Cela me met de meilleure
humeur, mais c'est très mauvais pour les dents.
M. Polak: Question de règlement. Life Savers, ce n'est pas
français.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Sauveteur de vie. Une voix: La loi 101.
M. Bérubé: Le Groupe intercommunication avait
été sélectionné à l'époque pour
préparer ce plan de campagne. Or, il s'est révélé
intéressant... Attendez un peu. Je pense que l'élaboration du
plan de campagne et les premières tournées des
cantines-santé avaient été effectivement
réalisées par le Groupe Intercommunication et, cette année
le Conseil du trésor a demandé que le ministère,
éventuellement, le fasse en régie. Or, le ministère n'a
pas pu mettre sur pied suffisamment rapidement les moyens nécessaires
pour le faire lui-même en régie et, à ce moment, il s'est
retrouvé coincé, dans l'obligation possiblement d'annuler la
campagne pour l'année en cours. C'est pour cette raison qu'il est venu
en dérogation pour demander qu'on reconduise une année de plus le
contrat à Intercommunication, de telle sorte qu'il puisse se
préparer pour, dorénavant, faire lui-même la promotion avec
ses cantines sur le terrain. Donc, de mémoire, le ministère,
effectivement, était pris un petit peu de court et a jugé qu'il
n'avait pas le temps de mettre sur pied une équipe pour pouvoir faire le
travail.
M. Paradis: M. le président du Conseil
du trésor, sauf erreur, on est souvent dans les mêmes
situations. Pourquoi choisit-on toujours, dans ces situations d'urgence que
vous nous décrivez, le Groupe
Intercommunication Incorporée?
M. Bérubé: Non, parce qu'ils avaient le contrat
antérieurement. C'est le Groupe Intercommunication qui a mis en place
ces cantines-santé et qui a commencé à les faire circuler
au Québec...
M. Paradis: À la suite de l'utilisation du
répertoire, de Rosalie?
M. Bérubé: À la suite d'un engagement
financier qui a été discuté à la commission.
M. Paradis: Est-ce que c'était à la suite de
l'utilisation, est-ce qu'on avait utilisé Rosalie, à ce moment,
pour choisir ce fournisseur?
M. Bérubé: J'aurais espéré que vous
ne poussiez pas plus loin la question parce qu'il va falloir demander à
notre secrétaire de faire sortir l'engagement financier en question.
M. Paradis: Groupe Intercommunication sort souvent - c'est
pourquoi je pose la question dans ce cas - dans des situations d'urgence,
comme: Minute Ottawa! quelque chose du genre.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, Pêcheries et
Alimentation, engagement 100? 300? Engagement 300, M. le député
de Pontiac.
M. Polak: Engagement 300. "Soumission sur invitation. Contrat
pour travaux de reconditionnement du moteur du bateau patrouilleur Vilmont 11,
propriété du ministère." Montant de 55 658,74 $. J'ai de
bonnes nouvelles, M. le Président; je pense que je viens de sauver au
gouvernement 55 658,74 $, parce qu'on trouve exactement le même
engagement à la page suivante, au no 400. Donc, j'aimerais bien que
l'Opposition soit créditée pour 55 000 $.
M. Bérubé: Trop tard, M. le Président, parce
qu'on est en train d'étudier les engagements financiers de juillet 1980.
Si l'Opposition avait fait son travail plus rapidement, elle aurait pu
effectivement arrêter cette dépense inconsidérée,
mais comme on est six mois en retard, que voulez-vous, le député
de Sainte-Anne a gaspillé sa salive.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Bérubé: Mais je dois vous avouer, M. le
Président, que...
M. Polak: Comment se fait-il que le même engagement se
retrouve deux fois?
M. Middlemiss: À la suite des paroles du...
M. Bérubé: M. le Président, le...
M. Middlemiss: ... président du Conseil du trésor,
je crois que c'était sa responsabilité. Donc, on devrait
peut-être changer le président du Conseil du trésor s'il a
laissé passer cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, je n'ai rien
laissé passer, parce que je n'ai pas l'engagement 400. C'est une erreur.
Il a été retiré de mon cahier. Le problème, c'est
que, justement, il y en avait deux copies; on s'est aperçu de l'erreur
et on l'a retiré, mais dans mon cas on a retiré les deux
feuilles.
M. Middlemiss: Ont-ils réparé le bateau?
M. Bérubé: II fonctionne deux fois mieux
qu'avant.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600.
M. Paradis: M. le Président, si vous m'y autorisez...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: À 600 et 601... Une voix: En même
temps.
M. Paradis: ... en même temps... À 600, il s'agit
d'une "subvention à la société Producteurs de pommes de
terre lavées du Québec Enr., dans le cadre du programme de
promotion des produits agricoles et agroalimentaires québécois,
représentant 50% des coûts admissibles d'une campagne de
publicité visant à augmenter la demande pour ce produit." Il
s'agit donc de pommes de terre lavées. Montant de l'engagement: 50 000
$. Il y a aussi l'engagement 601, question d'accélérer nos
travaux: "Subvention à la Fédération des producteurs de
pommes de terre du Québec, dans le cadre du programme de promotion des
produits agricoles et agro-alimentaires québécois,
représentant 50% des coûts admissibles d'une
campagne de publicité visant à augmenter la demande pour
ce produit. Montant de l'engagement: 50 000 $." Dans le cadre de ce programme,
la patate lavée fait-elle la différence et cela explique-t-il
qu'on trouve deux fois 50 000 $? Peut-on savoir également le nom du
publicitaire à qui a été confié le contrat?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, le nom du
publicitaire.
M. Bérubé: Ce sont deux associations distinctes.
C'est l'association qui est responsable de l'organisation de la campagne.
M. Paradis: Est-ce le même produit? ... Dans le cas de 600,
c'est la société?
M. Bérubé: Oui, dans les deux cas.
M. Paradis: Dans les deux cas? La fédération n'a
pas de responsabilité dans le deuxième cas?
M. Bérubé: Non, parce que dans un cas, la
fédération va faire un programme qui va annoncer: "Mangez de la
patate" et, dans l'autre, elle va dire: "Lavez vos patates".
M. Paradis: Ne devrait-on pas le faire de façon
inversée en disant: Lavez vos patates et mangez-les après? C'est
une simple recommandation au Conseil du trésor.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600.
M. Paradis: Non, non...
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous une autre
question?
M. Paradis: Ces programmes, M. le Président, existent. On
nous les envoie sur nos bureaux de député. Pour un produit
donné, il y a une campagne de promotion donnée et je m'interroge
à savoir pourquoi il y a deux montants, si c'est le même produit
ou si c'est un produit distinct.
M. Bérubé: Ce sont deux organismes
différents, avec deux publics cibles différents. Le premier
public cible est celui qui mange ses patates simplement et l'autre celui qui
mange ses patates lavées.
M. Paradis: Allez-vous nous fournir le nom du publicitaire
engagé pour cette campagne?
M. Bérubé: Non, je n'ai pas cela, parce qu'on verse
une subvention et c'est la société qui...
M. Paradis: Engage son publicitaire?
M. Bérubé: ... engage son publicitaire.
M, Paradis: De toute façon, on l'a déjà
demandé antérieurement pour d'autres programmes de
publicité et on avait eu, je pense, les réponses. Ce n'est pas
très compliqué de demander à l'organisme qui a
bénéficié d'une subvention de 50 000 $ quel est le
publicitaire qu'il a engagé.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 602. Avez-vous une
réponse, M. le ministre?
M. Bérubé: Je n'ai pas de réponse, M. le
Président, mais on peut demander au ministère de l'Agriculture
si, des fois, il le saurait. Comme je vous le disais, M. le Président,
ils vont l'engager dans l'avenir, ce publicitaire. Par conséquent, ils
ne seraient pas censés être au courant.
M. Paradis: Tous les contrats qui passent à la commission
des engagements financiers, généralement, vont être
engagés dans l'avenir. Le montant d'argent est engagé. Ensuite,
on donne le contrat. À ce moment-là, je pense que vous
dérogeriez à une coutume, et on sait à quel point ce
gouvernement souhaite le respect des coutumes dans tous les domaines et dans
tous les dossiers. Je suis donc sûr de pouvoir compter sur la
collaboration du président du Conseil du trésor pour que les
coutumes de cette commission ne soient pas violées
unilatéralement.
M. Bérubé: On ne violera pas vos coutumes
unilatéralement.
Le Président (M. Gagnon): II y a une coutume que
j'aimerais qui soit violée par exemple, une coutume qu'on a prise, celle
d'aller peut-être un peu trop lentement dans l'étude de
façon à rattraper le temps perdu. M. le ministre.
M. Bérubé: On va demander au ministère de
l'Agriculture s'il a présentement en main le nom de la firme de
publicistes dans les deux cas...
Le Président (M. Gagnon): Assemblée nationale,
excusez.
M. Bérubé: Mais en retenant bien que ce sont les
deux associations, les deux fédérations qui sont responsables du
contrat et non pas le ministère.
Assemblée nationale
Le Président (M. Gagnon): Assemblée nationale,
engagement 300.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, il s'agit d'un paiement à
la Fondation canadienne pour la vérification
intégrée représentant la cotisation du bureau du
Vérificateur général, et c'est pour une somme de 47 411 $.
J'imagine que ce n'est pas seulement la cotisation; 47 411 $, ça veut
dire que c'est dispendieux, alors qu'est-ce que cette somme inclut? Est-ce que
ça inclut peut-être les réceptions, les petits voyages, je
ne sais pas quoi, mais pour appartenir à une fondation cela coûte
47 000 $?
M. Bérubé: Non, c'est le tarif.
M. Polak: Oui, mais pourriez-vous m'expliquer parce que
même pour adhérer à un club de golf très cher, 500 $
par année, c'est déjà une jolie somme; 47 000 $ pour
être membre d'une fondation canadienne de vérification
intégrée, j'aimerais avoir quelques détails
là-dessus. Qu'est-ce que cela inclut? Peut-être les cocktails, je
ne sais pas, les voyages peut-être?
M. Bérubé: En font partie plusieurs
vérificateurs des autres provinces canadiennes; elle effectue des
recherches, des analyses pour aider les vérificateurs dans leur travail.
Il s'agit essentiellement d'une fondation qui fait de la recherche en
vérification et qui contribue à promouvoir le
développement de méthodologies à technique et d'approches
en vérification particulièrement gouvernementale gui dessert les
besoins de tous les membres. La contribution de 47 000 $, c'est ce qu'il en
coûte pour maintenir cette association vivante et faire ses travaux et
ses recherches.
M. Polak: Mais est-ce qu'on peut avoir la ventilation de cette
somme au moins? Si c'est tout sur le plan administratif, ça veut dire un
ou deux employés, je comprends bien, mais si c'était pour
différents bureaux dans toute la province, d'avoir de telles rencontres
sociales, je ne sais pas, je ne connais rien là-dedans, mais j'aimerais
tout de même avoir quelgues précisions.
M. Bérubé: Le barème établi par
l'association, par cette fondation est un barème de 1% du budget annuel
de l'année. Or, comme le budget du Vérificateur
général est de 4 741 100 $, la cotisation s'établit
à 47 411 $.
M. Paradis: Et les autres membres sont les vérificateurs
généraux des autres provinces.
M. Bérubé: Des autres provinces, il y a des firmes
aussi de vérification qui en font partie. Si vous voulez, c'est un peu
comme un centre de recherche en vérification que se donneraient les
firmes spécialisées dans ce domaine, de même que plusieurs
provinces qui participent au soutien de cet organisme.
Le Président (M. Gagnon):
Communications...
M. Bérubé: II faudrait le voir un peu comme le
Canadian Pulp and Paper Research Institute de Pointe-Claire.
Communications
Le Président (M. Gagnon):
Communications 300, 301. Communications 400.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés: Contrat de services
pour la réalisation du projet de recherche intitulé: Avenir de la
vie quotidienne et usages possibles des médias. Fournisseur:
Université du Québec, Montréal. Montant de l'engagement:
39 308,28 $." Est-ce qu'on peut savoir à quelle fin cette étude
sur l'avenir de la vie quotidienne et usages possibles des médias a
été commandée?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: J'en suis malade, M. le
Président, je n'en ai pas la moindre idée. (17 h 45)
M. Paradis: On peut donner au ministre le temps de se faire une
idée et de nous apporter la réponse...
M. Bérubé: On va poser la question directement au
ministère. Je ne sais pas si la vie quotidienne a un avenir, mais il me
semble qu'on s'interroge. D'autre part, on ne sait trop comment on va
communiquer dans cet avenir prochain.
Le Président (M. Gagnon): Conseil du trésor...
M. Bérubé: Si mes réponses sont suffisamment
explicites pour le député de Brome-Missisquoi, évidemment
on pourrait...
Une voix: Retirer la question.
M. Paradis: On maintient la question, je vous prie de croire que
l'éclairage qui vient d'être projeté par le
président du Conseil du trésor est à sa gloire.
M. Bérubé: Dois-je vous dire que la Direction de la
recherche au ministère des Communications a étudié avec
beaucoup d'intérêt le projet d'étude qui a suscité,
d'ailleurs, des commentaires très positifs de la part de
l'équipe.
Conseil du trésor
Le Président (M. Gagnon): Conseil du trésor,
300.
M. Paradis: Je suis impressionné. "Soumissions sur
invitation." Au Conseil du trésor on joue sérieux. "Contrat pour
la fourniture d'un service A.P.L. pour répondre aux besoins de certaines
directions du secrétariat du Conseil du trésor pour une
période de douze mois; fournisseur, A.C.S.I., Sainte-Foy; montant de
l'engagement, 50 000 $; soumissions demandées, 2; soumissions
reçues, 2; choisi par un comité de sélection." Est-ce
qu'on pourrait connaître les détails de l'autre soumission
reçue?
M. Polak: Pour répondre à notre question.
M. Bérubé: Que voulez-vous dire par les
détails?
M. Paradis: Le prix, entre autres, le détail le plus
important. Et sur quelle base on a choisi de ne pas la retenir?
M. Bérubé: Je peux vous donner les raisons qui ont
amené... D'abord, dans ce cas-ci, l'ordinateur central était
à Québec, ce qui permettait d'éviter des dépenses
téléphoniques importantes, ce qui n'est pas le cas d'IBM et
d'IST; enfin, la firme IST, qui est à Montréal, n'est pas en
mesure d'offrir le support technique requis pour le besoin des usagers. Ce sont
les raisons pour lesquelles A.C.S.I. a été retenue.
M. Paradis: Pour quel montant l'autre firme avait-elle
soumissionné?
M. Bérubé: II y a eu un appel à trois
firmes.
M. Paradis: Oui, mais ils en ont reçu deux d'après
ce qu'on peut comprendre. On pourrait demander au ministre responsable du
Conseil du trésor.
M. Bérubé: Cela date du mois de juillet.
M. Paradis: Écrivez au président du Conseil...
M. Bérubé: Ce qu'on va demander tout simplement au
secrétariat c'est...
M. Paradis: De demander au président.
M. Bérubé: ... une comparaison des prix unitaires
pour les trois firmes pressenties.
M. Paradis: Pour les deux reçues. L'autre, si elle n'avait
pas soumissionnné... D'après les renseignements qu'on a ici, vous
en avez demandé trois, il y en a deux qui ont soumis des chiffres. Vous
en avez retenu une. Demander à deux ce serait suffisant. Celles que vous
avez reçues.
M. Bérubé: Donc, c'est IBM et A.C.S.I. Conseil
exécutif
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif,
engagement 100.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat de services pour agir à titre d'agent
d'information au sein du secrétariat du magazine OSE, pour la
période du 1er juin 1981 au 31 mars 1982; fournisseur, M.
François Mailhot." Est-ce qu'on pourrait avoir le curriculum vitae de M.
Mailhot?
M. Bérubé: Cela me fait plaisir.
M. Paradis: Le ministre se souviendra certainement qu'on avait
déjà discuté de l'engagement d'une certaine dame pour la
phase IV, si je me rappelle bien, du projet OSE et on ne l'a pas vue, cette
phase IV. Où en est rendu ce fameux projet OSE? Est-ce que vous avez ces
informations-là?
M. Bérubé: Je n'ai pas d'information sur le
développement du projet OSE comme tel.
M. Paradis: Est-ce que ça fonctionne? Est-ce que ça
continue?
M. Bérubé: À ma connaissance, il est en
phase terminale.
M. Polak: J'ai une question là-dessus, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Quelle est la raison pour que cette subvention ou le
contrat négocié vienne du Conseil exécutif?
En général, le programme OSE, le magazine inclus,
j'imagine, est administré par le ministère de l'Industrie et du
Commerce.
M. Bérubé: Non, le programme OSE relève du
ministre d'État au Développement économique, M. Landry,
qui avait pris essentiellement la charge d'intégrer l'action de
plusieurs ministères dans une opération de relance
économique à l'époque. C'est pour cette raison que cela
relève du Conseil exécutif.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300, Conseil
exécutif. 600, 601.
M. Polak: 600.
Le Président (M. Gagnon): 600, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une subvention, M. le Président,
à la Pâtisserie L. M. B. Inc., Saint-Eustache, dans la cadre du
programme de stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi: 20
emplois permanents. Le montant de l'engagement: 50 000 $. J'ai écrit ici
une petite note. Est-ce qu'il s'agit d'une nouvelle compagnie ou de
l'élargissement de quelque chose qui existait déjà?
M. Bérubé: II s'agit de construire et d'exploiter
une pâtisserie.
M. Polak: Mais pourquoi parle-t-on de soutien de 20 emplois, si
on commence à neuf à construire et à exploiter quelque
chose? Cela ne devrait-il pas plutôt être la création
d'emplois?
M. Bérubé: C'est parce que c'est le programme de
stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi. C'est le nom du
programme. On peut difficilement changer le nom du programme pour l'adapter
à chaque demande de subvention.
M. Polak: D'accord, je ne suis pas le juge de la question. Je
suis satisfait.
Le Président (M. Gagnon): 601, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: 601. "Subvention à Les Hôtelleries
Saint-Augustin Ltée, Saint-Augustin, comté de Duplessis, dans le
cadre du programme de stimulation de l'économie et de soutien de
l'emploi: deux emplois permanents et quatre saisonniers). Montant de
l'engagement: 25 000 $. Nature du projet: implantation d'un hôtel de huit
chambres sur la Basse-Côte-Nord". Premièrement, j'apprécie,
et je le souligne, qu'on indique la nature des emplois, on voit cette fois-ci
que c'est la création de deux emplois permanents et de quatre emplois
saisonniers, plutôt que de nous dire six emplois. Est-ce qu'on pourrait
avoir le nom des actionnaires et administrateurs de cette compagnie?
M. Bérubé: Oui, Béatrice Beaudoin,
Saint-Augustin, comté de Duplessis; Léonard-D. Morris et
Claude-Aimé Jones, de Lourdes-du-Blanc-Sablon, comté de
Duplessis.
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif,
engagement 800.
M. Paradis: 800?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à l'Institut
québécois de recherche sur la culture, pour effectuer des
recherches nécessaires à la publication d'un annuaire de
statistiques culturelles québécois. Montant de l'engagement: 300
000 $." Dans un premier temps, une brève remarque, on s'aperçoit
que - comme je l'avais noté tantôt - l'approche culturelle n'est
pas étanche au ministère des Affaires culturelles. On en retrouve
ici déjà un cas. Est-ce qu'on pourrait avoir le nom des
administrateurs de cet Institut québécois de recherche sur la
culture?
M. Bérubé: On va le demander.
Éducation
Le Président (M. Gagnon): Éducation: 100, 101,
102.
M. Paradis: Dans le cas de 100, 101, et 102, globalement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II s'agit, dans chacun des cas, d'un contrat
négocié. Le premier est un contrat pour les services d'un
professionnel en provenance d'un institut subventionné pour une
période de douze mois à compter du 1er juillet 1981 pour la
réalisation d'un projet spécifique relié au domaine de la
reconnaissance des acquis des adultes. Montant de l'engagement: 57 000 $. Le
deuxième est un contrat de services à M. Marcel Plante pour
assumer la mise sur pied d'un système de contrôle portant sur la
tâche des enseignants, pour une période d'un an à compter
du 1er juillet 1981. Le montant de l'engagement: 52 433 $. Le troisième
contrat négocié est un contrat pour les services de M.
Paul-Eugène Labranche pour l'organisation, l'administration et le
fonctionnement des comités consultatifs industriels, pour une
période d'un an à compter du 1er septembre 1981. Le montant de
l'engagement est de 34 465 $. Est-ce que...
M. Bérubé: On a également engagé un
ordinateur, dans le quatrième contrat.
M. Paradis: Excusez!
M. Bérubé: On a également engagé un
ordinateur au quatrième contrat.
M. Paradis: On a donné ces contrats à des
collèges ou commissions scolaires, sauf dans le premier cas. Est-ce que
le ministre ne procède pas lui-même à de telles
études? Est-ce qu'on a vérifié au ministère si on
n'avait pas l'expertise nécessaire pour accomplir une telle
tâche?
M. Bérubé: On va demander au ministère s'il
n'y avait pas le personnel pour faire ce travail à l'interne.
Le Président (M. Gagnon): 103. M. Paradis: 103.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Renouvellement du contrat pour la location et
l'entretien de 23 écrans, 4 écrans-contrôleurs, 2
contrôleurs, et 6 imprimantes pour une période de douze mois.
Fournisseur: IBM Canada Ltée, Québec. Montant de l'engagement: 85
260,81 $. Quelles sont les modifications au contrat antérieur,
spécifiquement en termes monétaires?
M. Bérubé: On ne l'a pas, il faut le demander.
M. Paradis: Modifications monétaires au contrat
antérieur.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 300, il s'agit d'un contrat
négocié avec la commission scolaire d'Arvida pour la production
et la distribution du document intitulé "La région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean" pour une somme de 30 000 $. Est-ce que ce document a
été commandé pour servir dans les écoles comme
matériel de valeur éducative ou est-ce que la documentation
démontre le but?
M. Bérubé: Voilà! Il s'adresse d'abord aux
élèves des groupes de neuf ans de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean donc, d'une centaine d'écoles primaires
essentiellement. Ultérieurement, il pourra également servir dans
d'autres régions du Québec qui voudraient, par exemple, donner un
cours de géographie plus vivant. Il s'agit essentiellement de diaporamas
sur le territoire, d'un guide d'utilisation pédagogique écrit
dans le cahier de l'élève pour répondre à des
questions, vérifier l'acquisition de ses connaissances.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 301, 302, 303, 304,
305, 400, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 400. Il s'agit d'un supplément pour
porter à 195 640,09 $ le coût d'impression de textes d'examen et
autres documents pédagogiques. Fournisseur: Le Quotidien Limitée,
Lévis. Montant de l'engagement 76 227,92 $. Qu'est-ce qui explique
un...
Le Président (M. Gagnon): C'était 305.
M. Paradis: Excusez, engagement 305 immédiatement avant
l'engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 305, M. le
ministre.
M. Paradis: Un supplément de 76 000 $. Qu'est-ce qui
justifie ce supplément?
M. Bérubé: On a augmenté le nombre de pages
de 14 000 000 à 32 643 620.
M. Paradis: Pour quel motif?
M. Bérubé: II faut demander au ministère
comment il se fait qu'il y a un tel écart entre ce qu'il avait
prévu commander à l'imprimeur et ce qu'il a, en fait...
Le Président (M. Gagnon): Alors Messieurs, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise de la séance à 20 h 14)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît!
On continue les travaux à la commission des engagements
financiers. On est rendu à l'Éducation, mois de juillet 1981,
à 400. M. le ministre.
M. Bérubé: Je voudrais intervenir à
l'engagement financier no 400. En effet, au début de notre session de la
commission des engagements financiers, nous avons eu le plaisir, lors d'une de
ses brèves apparitions, d'entendre le député de Verdun
critiquer le fait que plusieurs des collègues ministériels
n'étaient pas encore arrivés. Vous remarquez, d'ailleurs, qu'ils
sont très nombreux ce soir et ils ont été très
nombreux tout l'après-midi. M. le député de Verdun...
M. Paradis: Pouvez-vous quantifier le nombre?
M. Bérubé: ... s'est permis de faire une remarque
sur l'absence de nos collègues, mais j'aimerais souligner à cette
commission qu'une fois de plus, il n'est pas là. Notez bien que nous ne
manquons rien, mais néanmoins je tiens à souligner son absence,
de manière que ceci soit porté à l'ordre du jour.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je sais qu'il n'y a pas de
question de privilège à la commission des engagements
financiers, mais - et c'est l'expérience de la vie qui m'a
enseigné cela - j'ai toujours eu beaucoup de respect pour ceux dont
l'âge démontre une certaine sagesse. Les propos du
président du Conseil du trésor me confirment qu'il faut
peut-être en manquer un peu pour ceux dont l'âge dénote un
manque de sagesse.
M. Bérubé: Après ces propos profonds, M. le
Président, on peut s'engager dans l'engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrats négociés. Je souligne que le
député de Terrebonne retrouve aussi souvent que moi ce terme
"négocié". "Contrats de services pour la production de documents
audiovisuels de différents projets." Deux fournisseurs. Le montant de
l'engagement, 61 850 $. Est-ce qu'on pourrait obtenir du président du
Conseil du trésor la communication des plans et devis des projets qui
lui ont sans doute été soumis au poste qu'il occupait avant
l'octroi d'une telle somme d'argent?
M. Bérubé: II n'y a pas de plans et devis, M. le
Président. Il y a une demande du ministère.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir des explications
supplémentaires sur la demande? C'est parce que ce sont des contrats de
services pour la production de documents audiovisuels de différents
projets. De quels projets s'agit-il?
M. Bérubé: Oui, certainement, il me fera plaisir de
vous dire cela. Il y a d'abord le projet LLAL-101SECKAU. Là, je vous
donnais des renseignements qu'ils n'ont pas demandés, mais on peut leur
en donner plus qu'ils n'en veulent.
M. Paradis: En langage transparent.
M. Bérubé: Oui, en langage transparent. À
Lionel-Groulx, il s'agit du projet HART101SECV qui porte spécifiquement
sur la peinture actuelle du Québec. Il s'agit de produire quatre
vidéos et 60 diapositives plus des documents d'accompagnement en cinq
copies pour un coût total de 26 400 $.
À Trois-Rivières, il s'agit d'un dossier qui est
évidemment beaucoup plus palpitant. C'est le AD104SECF qui, comme son
nom l'indique, porte sur le personnel de secrétariat dans l'entreprise.
Il s'agit de produire deux films de 16 mm pour un total de 60 minutes avec,
évidemment, les documents d'accompagnement, le tout pour une modique
somme de 35 450 $.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 401.
M. Paradis: À l'engagement 401...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... souhaitant une réponse aussi limpide,
aussi facile à décoder, il s'agit de contrats
négociés. "Contrats de services pour agir à titre de
spécialistes pour la production de documents audiovisuels au primaire et
au secondaire pour une période d'un an. Fournisseurs: (voir liste
jointe). Montant de l'engagement 366 851,63 $." Je regarde mon cahier et j'ai
de la difficulté à retrouver la liste jointe.
M. Bérubé: Cela va me faire plaisir de vous dire
ça. Vous avez Nathalie Boulay, de la commission scolaire de
Vaudreuil-Soulanges, Joël Busbib, de la Commission des écoles
catholiques de Montréal, André Corriveau, de la commission
scolaire Le Gardeur, Fabienne Desroches, de la commission scolaire Chomedey de
Laval, Claude Mongeau, de la Commission des écoles catholiques de
Montréal, et Anne Ross, de la commission scolaire de Taillon.
M. Paradis: Peut-on savoir du président du Conseil du
trésor quel est l'objet, le but visé ou le contenu de ces
documents audiovisuels?
M. Bérubé: Dans un cas, c'est un document en
histoire et en géographie au secondaire; il y a un document
d'implantation de nouveaux programmes, un document en enseignement
professionnel, un document en français langue seconde, des documents
d'implantation des nouveaux programmes, un document en enseignement
professionnel et un document en français langue maternelle. Le tout est
sous la direction d'un responsable pédagoqique pour la production de
manuels au niveau collégial, Gertrude Rioux, et il y a également
un autre responsable de la production de manuels pour le niveau
collégial, Nabil Kamel Toueg, de la commission scolaire
Sault-Saint-Louis.
M. Paradis: Ce contrat a-t-il été accordé,
ou négocié, devrais-je plutôt dire, parce que c'est le
terme qui est spécifié ici...
M. Bérubé: Ils sont prêtés par la
commission scolaire.
M. Paradis: II n'y avait pas suffisamment d'enseignants
disponibles, de personnel disponible pour la réalisation dudit
document?
M. Bérubé: En général, ces contrats
sont signés entre le ministère et la commission scolaire pour
reguérir le service de ces professeurs. Généralement, ce
sont des professeurs gui ont déjà bâti du matériel
didactigue à l'intention de leur classe, matériel gui est connu
du ministère puisgue les fonctionnaires du ministère,
évidemment, suivent d'assez près l'enseignement au Québec
et d'assez près, donc, les travaux faits par certains professeurs dans
certaines écoles. Par conséquent, c'est
généralement basé sur une expertise acguise par certains
professeurs dans certains secteurs, que le ministère de
l'Éducation met à contribution pour la préparation de
manuels pédagogiques. Comme vous le savez, un des éléments
importants de la réforme de l'éducation au primaire et au
secondaire prôné par l'ancien ministre de l'Éducation
portait justement sur la préparation de matériel didactique,
matériel pédagogigue, puisgu'une plainte assez universelle des
parents porte sur l'absence de livres ou de recueils, de textes permettant
à l'élève de travailler, par exemple, à la maison.
Alors, c'est donc dans le but d'améliorer le matériel
pédagogique à la disposition des différentes écoles
au Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II s'agit d'une dépense, M. le ministre, de
366 851,63 $. Est-ce gue le ministère de l'Education, par l'entremise de
tout le personnel, toutes les ressources dont il dispose, ne pouvait pas
procéder à la production de ces documents audiovisuels sans
donner un contrat spécial, sans l'engagement de sommes
supplémentaires? Si votre réponse est positive, quelle
vérification avez-vous effectuée avant d'autoriser une telle
dépense?
M. Bérubé: Je pense qu'il est normal que ce soient
les professeurs qui préparent le matériel pédagogigue. Il
m'apparaîtrait assez malhabile de la part du ministère de
l'Éducation de confier à des fonctionnaires le soin de
rédiger du matériel pédagogigue, alors gue le
véritable matériel pédagogigue, c'est celui qui est mis
à l'essai dans un milieu scolaire quelconque, et ça
m'apparaît donc de très saines pratiques. D'ailleurs, tous les
volumes...
M. Paradis: Non, je vous suis, je n'ai aucune argumentation
à présenter contre cela, mais est-ce gue ces
professeurs-là ne sont pas déjà
rémunérés?
M. Bérubé: Ah oui! On ne les paie pas en double. Ce
gue nous faisons, c'est qu'ils sont prêtés par la commission
scolaire au ministère de l'Éducation qui défraie salaires
et bénéfices marginaux à la place de la commission
scolaire pour la période où ils sont prêtés.
M. Paradis: Donc, ce gue vous voulez dire c'est que, si on a une
dépense de 367 000 $ dans ce cas-ci, il y a une épargne quasi
équivalente du côté de l'enveloppe salariale du
ministère de l'Education au niveau des professeurs, si on fait exception
du matériel.
M. Bérubé: Si le professeur doit être
remplacé par un enseignant gue l'on engage pour une année, il n'y
aura pas d'épargne. Si, cependant, la commission scolaire - comme c'est
souvent le cas de ce temps-ci - se retrouve avec du personnel en
disponibilité, il y a une épargne nette; ça ne coûte
rien au trésor public.
M. Paradis: Est-ce que, dans le cas qui nous concerne,
l'engagement 401, le président du Conseil du trésor est en mesure
de nous dire ou de dire à cette commission qu'il s'agit
définitivement d'un cas où il y a épargne nette?
M. Bérubé: Ah non! C'est la commission scolaire qui
pourrait dire cela, ce n'est pas le ministère.
M. Paradis: Donc, avant que le Conseil du trésor donne son
approbation sur une telle dépense il n'y a pas de vérification de
faite pour le Conseil du trésor.
Le Président (M. Gagnon): 402. 403. 403, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Le contrat original a été
signé à quelle date, pour quel montant et de quelle façon
a-t-il été octroyé?
M. Bérubé: On me dit que c'est depuis plusieurs
années; non, depuis plusieurs années, point.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a eu des modifications par rapport
au contrat antérieur?
M. Bérubé: Je vais le demander au
ministère.
Je vais vous dire une chose, ça vous éviterait de poser
toutes ces guestions-là, c'est standard, les prix. Dans l'informatique,
les prix sont standardisés en ce sens que IBM a des catalogues de prix
de même gue lorsgue vous achetez du matériel scientifique, comme
du matériel Perkin Elmer, vous avez des listes de prix
standardisées en Amérigue du Nord. Où que vous soyez,
c'est le même prix.
En d'autres termes, vous achetez sur la base de listes de prix des
fabricants; ce
n'est pas un marché ouvert avec une concurrence. Ce n'est pas
comme la vente de mini-calculateurs Sharpe...
M. Paradis: ... de volume.
M. Bérubé: ... où là il peut y avoir
une certaine concurrence entre les magasins pour tenter de s'attirer la
clientèle. Dans ce type de matériel, vous achetez un appareil sur
la base d'une liste de prix, prix de location... En général, oui,
ça peut être intéressant de voir comment IBM fait
évoluer ses prix mais, comme tel, chaque contrat vous renseignera
relativement peu. Ce serait tout aussi facile de vous envoyer la liste de prix
d'IBM année après année, vous auriez le renseignement
parce que c'est standard.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Donc, on peut assumer que l'unité est une
unité IBM.
M. Bérubé: Dans ce cas-ci, je crois que
c'est...
M. Middlemiss: Non, non, c'est seulement l'entretien.
M. Bérubé: Oui, seul soumissionnaire, IBM.
M. Paradis: Excusez. Question d'information. Lorsque vous dites
que ces prix-là sont les prix du manufacturier, sont les prix du
catalogue, vous voulez dire qu'il n'y a aucune possibilité pour un
acheteur d'une importance comme le gouvernement du Québec d'obtenir ce
qu'on appelle un escompte de volume.
M. Bérubé: Non, pas à ma connaissance.
M. Paradis: Quel que soit le volume, si vous achetez quelques
unités ou ...
M. Bérubé: Le seul moment où on a des offres
qui pourraient s'avérer intéressantes c'est dans le
matériel périphérique où là, dans le
régime de soumissions publiques, on peut avoir parfois des propositions
de prix intéressantes. Autrement...
Énergie et Ressources
Le Président (M. Gagnon): Engagement 100, ministère
de l'Energie et des Ressources.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Soumissions sur invitation (Répertoire):
Contrat de services pour effectuer la gérance de programmes
d'exploration minière en 1981-1982; soumissionnaire choisi: Geomines
Ltée, Montréal; montant de l'engagement: 100 000 $; soumissions
demandées: 5; soumissions reçues: 4; choisi par un comité
de sélection." Est-ce qu'on pourrait avoir le nom des membres du
comité de sélection?
M. Bérubé: MM. Bertrand Warren, André Nadeau
et Robert L. Tremblay.
M. Paradis: Peut-on savoir du président du Conseil du
trésor où seront effectués les programmes
d'exploration?
M. Bérubé: En Abitibi.
M. Paradis: Au niveau du prix, s'agissait-il d'un prix uniforme
ou prédéterminé ou est-ce que les autres soumissionnaires
ont soumissionné à un prix différent?
M. Bérubé: C'est à budget fixe et ce que
l'on a demandé ce sont des propositions de travaux dans le cadre d'un
budget donné.
M. Paradis: Y avait-il, au préalable, une estimation du
ministère?
M. Bérubé: Non. C'est le ministère qui a
fixé l'enveloppe; il avait un budget, et je pense qu'il doit y en avoir
plusieurs autres de ce type-là d'ailleurs. Le ministère avait un
budget pour aller faire des travaux d'exploration plus ponctuelle sur le
territoire et n'avait pas le personnel. Ils n'ont que deux professionnels au
ministère pour exécuter ce type de travail et, se trouvant
incapables de le faire eux-mêmes, ils ont essayé de faire appel
à du personnel occasionnel mais c'est difficile de recruter une
expertise vraiment valable sur une base occasionnelle. Ils nous ont donc
demandé de faire appel à des firmes-conseils
spécialisées dans le domaine, ce qui n'est pas mal non plus parce
que ça donne l'occasion à des firmes québécoises de
faire des travaux pour le gouvernement. Le ministère avait donc une
enveloppe, il avait des listes des travaux de recherche qu'il devait faire
faire, il a donc demandé des propositions à différentes
firmes: Descarreaux, Geomines, Eoratek, Sogeam et Géo. Auscultex. Sur la
base de l'expérience technique, la connaissance de la firme,
l'implantation régionale, l'organisation de la firme,
l'expérience du chargé de projet, en somme, sur un ensemble de
critères, ils ont sélectionné la firme qui leur
apparaissait la plus appropriée. (20 h 30)
Le Président (M. Gagnon): 300.
M. Bérubé: C'est de la gérance. Il faut bien
comprendre qu'il s'agit de travaux de gérance.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, 300.
M. Middlemiss: "Subvention à l'Association
forestière québécoise Inc., 85 000 $, et aux Clubs 4-H
Inc., 35 000 $, pour la réalisation de programmes d'éducation
à la conservation de la forêt." Quelle est la subvention de
l'année dernière?
M. Bérubé: L'année dernière?
M. Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: II faut le demander.
Le Président (M. Gagnon): 301, M. le député
de Pontiac. 302, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrats négociés, contrat de services
pour la réalisation d'une recherche intitulée "Fendage et
tranchage du bardeau", dans le but de prolonger la ressource et
améliorer la production des usines. Fournisseur: Forintek Canada
Corporation, 30 350 $. Est-ce qu'on pourrait avoir des détails sur la
nature du projet? Dans le fendage et le tranchage du bardeau, est-ce que les
méthodes actuelles ne sont pas satisfaisantes?
M. Bérubé: Comme vous savez, les bardeaux de
cèdre sont faits présentement à l'aide d'une scie ronde,
essentiellement. Le tronc d'arbre est tronçonné en sections
d'à peu près 15 à 18 pouces de long et c'est
l'habileté de l'opérateur qui est finalement le seul facteur de
production dans l'opération, en ce sens que l'opérateur doit
souvent approcher à la main sa pièce de bois et aller couper les
tranches successives en manipulant non pas la scie, parce que la scie est fixe,
mais le billot ou le bloc ou la bûche... La bûche, c'est ce que je
cherchais. Merci M. le député de Terrebonne. Cela se fait donc en
manipulant la bûche avec énormément de
dextérité pour la tourner, la retourner, la replacer tout le
temps dans la meilleure position, pour en sortir un bardeau aux dimensions
optimales et se vendant au meilleur prix sur le marché, en faisant
attention à tous les défauts dans le bois. En fait, c'est une
opération très délicate, il faut beaucoup d'expertise.
D'ailleurs, un des problèmes de cette opération, c'est que,
très souvent, vous ne voyez pas un opérateur de machine à
bardeau sans qu'il lui manque au moins un, deux ou trois doigts... Je pense que
le député de Terrebonne a déjà travaillé
dans une usine de refendage de bardeau...
M. Paradis: M. le député de Terrebonne, je tiens
à vous le souligner, ce n'est pas un doigt qui vous manque de votre
côté, c'est le bardeau!
M. Bérubé: C'est donc une opération
dangereuse. L'idée n'est plus de scier des bardeaux, mais de les fendre
à l'aide d'un coin et d'insérer celui-ci à
différents endroits dans la bille. Évidemment, l'insertion d'un
tel coin dans la bille serait beaucoup moins dangereuse, potentiellement,
qu'une scie ronde qui tourne à très haute vitesse, il suffit d'un
instant de distraction. Le but du projet, c'est à la fois
d'accroître la productivité, puisqu'il faut travailler assez
lentement sur ces machines pour ne pas effectivement s'arracher le bras; d'un
autre côté, il faut chercher à diminuer les risques
d'accidents. C'est un projet qui m'apparaît extrêmement
intéressant.
Le Président (M. Gagnon): 303, 304. 303, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: C'est un contrat négocié,
répertoire, pour travaux d'inventaire...
M. Bérubé: J'espère que vous avez
admiré mes connaissances dans la fabrication du bardeau de cèdre.
Je suis aussi bon dans le domaine de la culture. C'est dommage que le
député de Sainte-Anne soit parti.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, vous avez la parole.
M. Middlemiss: Merci. Contrat négocié,
répertoire, pour travaux d'inventaire forestier dans la région de
Rouyn-Noranda.
M. Bérubé: C'est près de chez vous,
ça.
M. Middlemiss: Fournisseur choisi: Groupe Poulin,
Thériault Ltée, Québec; montant de l'engagement: 175 000
$.
M. Paradis: Vous voulez savoir l'allégeance politique du
bureau?
M. Middlemiss: Ce groupe a été choisi par un
comité de sélection. Est-ce qu'on pourrait avoir les noms des
membres du comité?
M. Bérubé: Cela me fait plaisir. Je vais vous dire
ça. Vous me faites travailler, vous. MM. Michel Tanguay, Rémi
Tremblay et Jean-Yves Perron.
M. Middlemiss: Ces gens-là, est-ce que ce sont des
employés du ministère de l'Énergie et des Ressources?
M. Bérubé: Oui. Michel Tanguay est à
l'inventaire forestier, enfin, ils sont tous à l'inventaire forestier.
Il y a un directeur,
Michel Tanguay, les deux autres sont ingénieurs forestiers. Quant
à leur allégeance politique et à celle de la firme
choisie, je l'ignore totalement.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y en avait d'autres, dans notre
répertoire? Est-ce que c'était le seul et unique fournisseur
possible ou s'il y en avait d'autres?
M. Bérubé: II y en a beaucoup dans le domaine. Dans
ce cas-ci, il y avait Couillard, Poulin Thériault, International Forest
Hill; Blais, McNeil, Lussier; Fortin, Walsh et associés.
M. Middlemiss: Et le choix a été fait sur les
compétences, la même grille que...
M. Bérubé: Je peux vous dire la grille. Le choix
est basé sur l'expérience technique des professionnels;
l'expérience et le degré de connaissance de la firme et du
professionnel autonome, du professionnel donc, c'est la personne
spécifique qui travaillait dans le domaine; l'expérience du
chargé de projet; l'organisation de la firme; l'implantation
régionale de la firme; la valeur des honoraires versés par le
gouvernement depuis deux ans; la disponibilité. Voilà.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 304, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Contrat pour la préparation des plans et
devis et la surveillance des travaux de construction du pont sur la
rivière Harricana, dans le canton de Bapst. Fournisseur choisi:
Tremblay, Rinfret, Tremblay, Ingénieurs conseil, Chicoutimi. Montant de
l'engagement 125 000 $. Choisi par un comité de sélection. Les
membres du comité de sélection, s'il vous plaît.
M. Bérubé: M. Robert Tremblay, M. Alain
Labonté et M. Claude Dufour. C'est assez étonnant, je suis un peu
surpris parce que ce sont tous des gens du milieu minier. Il doit y avoir une
erreur, un instant. Ah! oui, d'accord. C'est le chemin de mines pour relier le
Joutel à Selby. D'accord, c'est normal. C'est donc M. Robert Tremblay,
M. Labonté et M. Claude Dufour. Un géologue à
l'exploration minérale, les deux autres sont ingénieurs, l'un est
minier et l'autre...
M. Middlemiss: Vous dites que c'est normal que les gens miniers
soient impliqués dans un contrat de pont.
M. Bérubé: J'avais l'impression qu'il s'agissait du
pont sur la rivière Harricana que nous construisons, toujours par le
ministère de l'Énergie et des Ressources.
C'est moi qui faisais erreur, je confondais la route
Maniwaki-Témiscamingue. J'avais l'impression que c'était un pont
sur cette route alors que ce n'était pas cela.
M. Middlemiss: C'est bien.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 305, 306, 307, 400,
401, 402, 403, 404, 600, 601, 602. Engagement 601, M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: Contrat pour travaux de reboisement dans le
comté d'Abitibi-Ouest. Entrepreneur: Association coopérative de
travail de Guyenne, comté d'Abitibi-Ouest. Montant de l'engagement 78
000 $.
Il y a 601 à 609, les huit...
Le Président (M. Gagnon): Engagements 601 à
609.
M. Middlemiss: Oui, d'accord. Dans quel canton seront
effectués ces travaux?
M. Bérubé: Pardon!
M. Middlemiss: Dans quel canton vont être
exécutés les travaux de reboisement?
M. Bérubé: Sacrifice! Le comté ne vous
satisfait pas?
M, Middlemiss: Le comté va faire. M.
Bérubé: C'est dans l'Abitibi-Ouest.
M. Middlemiss: D'accord, dans le comté d'Abitibi-Ouest.
Toutes les choses se font dans Abitibi-Ouest.
M. Bérubé: Est-ce que vous voulez également
la latitude et la longitude de chaque arbre planté?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missiquoi.
M. Paradis: La longitude et la latitude, si le président
me donne suffisamment de longitude et de latitude, j'aimerais poser une
question sur les engagements 600 à 611 inclusivement où il s'agit
de contrats négociés...
M. Bérubé: Oui, on ne peut rien vous cacher.
M. Paradis: ... sans appel au répertoire. M.
Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Qu'est-ce qui justifie cette procédure?
M. Bérubé: Une politique que le jeune
et brillant ministre du ministère de l'Énergie et des
Ressources...
M. Paradis: De l'époque...
M. Bérubé: ... de l'époque avait mis au
point... et dynamique, excusez-moi, ...avait mise au point dans le but de
favoriser la naissance, la consolidation de sociétés
coopératives oeuvrant sur les forêts publiques. Nous avons un
programme de cinq ans qui a débuté il y a deux ans, je crois, en
vertu duquel, pendant cinq ans, nous donnons des contrats sans soumission,
c'est-à-dire en les négociant, pour 50% des volumes des travaux
forestiers effectués par le ministère sur ces mêmes
forêts. En d'autres termes, nous allons en soumissions publiques pour 50%
et les autres 50% sont donnés à la société
coopérative qui oeuvre dans l'unité de gestion en question.
L'objectif est que, d'une part, en y allant à 50% en soumissions
publiques, cela nous donne une assez bonne idée des prix. Donc, un cadre
de référence pour les négociations. D'autre part, en
négociant des contrats directement avec ces sociétés
coopératives et autres, qui commencent souvent et n'ont pas toujours
l'expertise que l'on pourrait espérer d'une plus vieille entreprise, en
leur donnant des contrats directement, en les négociant directement,
ceci nous permet de les favoriser pendant une période transitoire, le
temps qu'elles s'organisent, l'intention étant, au bout de la
période de cinq ans, de les laisser voler de leurs propres ailes. On
permet comme ça la naissance d'un certain nombre d'entreprises nouvelles
d'exploitation forestière sur nos forêts publiques.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce que le ministre peut affirmer devant cette
commission que les Transports Provost Inc., de la ville d'Anjou; SER Des Monts
Inc., de Matane; l'Aménagement forestier d'Abitibi Inc., Authier,
comté d'Abitibi-Ouest; SER de la Neigette Inc., Trinité des
Monts, comté de Rimouski; les Entreprises agric. & for. de
Percé Inc., Cap-d'Espoir, comté de Gaspé; les Entreprises
agric. & for. Chic-Chocs Inc., Cap-Chat, comté de Matane; sont
toutes des entreprises coopératives? Est-ce que ça veut dire que
leur dénomination...
M. Bérubé: Attention.
M. Paradis: ... et leur incorporation n'indiquent pas qu'elles
ont...
M. Bérubé: Non, je vous ai induit en erreur. Ce ne
sont pas nécessairement des coopératives. Le statut corporatif
n'est pas nécessairement celui d'une coopérative, mais ce sont
toutes des sociétés de type populaire.
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez définir ce que vous
entendez par là? C'est populaire d'acheter des actions pour faire de
l'argent.
M. Bérubé: Ce sont des sociétés, par
exemple, où on a établi la règle d'un homme, un vote...
C'est très différent. Le nombre de votes n'est pas lié au
nombre d'actions détenues, d'une part.
M. Paradis: Non, mais je peux vous en incorporer une ici ce soir,
M. le ministre, trois actionnaires, trois actions pour détenir la
compagnie au total; cela peut s'appeler IBM Canada Ltée et on va avoir
une action, un vote.
M. Bérubé: Oui, je suis parfaitement d'accord avec
vous, mais, si vous étiez un peu plus familier - ou peut-être que
vous l'êtes; il doit y en avoir dans l'Estrie aussi -ce sont des
sociétés sylvicoles qui ont été mises sur pied par
la Fédération des producteurs de bois, l'UPA, qui oeuvraient,
d'une part et originalement, sur des forêts privées et qui, depuis
quelques années, ont pris une certaine ampleur, ont connu un certain
développement sur les forêts publiques. En général,
ce ne sont pas des coopératives, ce sont des sociétés
parce que la plupart de ces entreprises ont choisi un statut corporatif de
société, de compagnie. Elles fonctionnent, cependant, sur le
principe d'un propriétaire, un vote dans la société. Elles
mettent leurs forêts sous aménagement à l'intérieur
de ces sociétés, d'une part. Quant à d'autres
coopératives, je pense à l'Association coopérative de
travail de Guyenne, il s'agit véritablement d'une coopérative qui
oeuvrait antérieurement sur les forêts publiques.
Vous avez donc deux types de société là-dedans.
Vous avez de véritables coopératives bona fide qui ont de tout
temps oeuvré en forêts publiques, la plupart du temps au service
de scieries de la région. Je pense que c'est le cas du Nord-Ouest, c'est
le cas du Saguenay-Lac-Saint-Jean avec les chantiers coopératifs
où il s'agit, à ce moment, de coopératives d'exploitants
forestiers. Il y a, à côté de ça, dans le cadre de
l'aménagement de la forêt privée, un grand nombre, un
regroupement de sociétés; appelons-les sociétés
d'exploitation des ressources, dans le cas de l'Est du Québec. On les
appelles sociétés sylvicoles au Saguenay-Lac-Saint-Jean. On les
appelle groupements forestiers ailleurs au Québec. Ces
sociétés qui ont, en général, adopté -pas
toutes, mais en général - un statut de compagnie font
l'aménagement intensif des forêts privées et sont
l'interlocuteur, par le
biais du Syndicat des producteurs de bois, du ministère en ce qui
a trait à l'aménagement des forêts. Ce sont ces
sociétés que j'ai qualifiées de coopératives. Je
reconnais qu'en fait, on devrait plutôt parler de sociétés
de type populaire.
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez -parce qu'on vous croit sur
parole, M. le ministre ...
M. Bérubé: Merci.
M. Paradis: ... simplement pour fins de vérification, dans
un cas seulement, nous déposer la liste des membres du conseil
d'administration et actionnaires des Transports Provost Inc. (20 h 45)
M. Bérubé: Vous m'étonnez avec les
Transports Provost. Où est-ce que vous avez vu ça?
M. Paradis: À l'engagement 600. C'est du transport en
vrac.
M. Bérubé: Ce n'est pas la même chose. Les
Transports Provost...
M. Paradis: Je vous ai posé la question de 600 à
611.
M. Bérubé: Non, non, excusez-moi, c'est 600. Je
parlais de 601 pour les travaux de reboisement. Les Transports Provost,
laissez-moi regarder comme il faut, parce que cela m'apparaît
différent. Ce sont des soumissions publiques. Ce sont des appels
d'offres sur invitation.
M. Paradis: Ce n'est pas un contrat négocié?
Le Président (M. Gagnon): À 600, oui.
M. Bérubé: Un instantl Je vérifie.
Voilà! Non, c'est très simple. Les Transports Provost, c'est la
seule compagnie possédant les permis nécessaires pour effectuer
le transport d'insecticides. C'est la raison pour laquelle dans ce cas...
M. Paradis: Vous avez tué ma bibite.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 612.
M. Bérubé: II faudrait adresser cela à la
Commission des transports, mais comme en général ce sont tous
d'ex-ministres libéraux qui sont là...
Le Président (M. Gagnon): Engagement 613.
M. Paradis: Excusez-moi, 612.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 612, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés: Contrat de services
pour la réalisation d'une étude sur les répercussions que
peut avoir sur l'environnement la construction de la route de
pénétration dans la région du Lac Evans, comté
d'Abitibi-Est. Fournisseur: Pluritec Ltée, Trois-Rivières.
Montant de l'engagement: 25 000 $." N'y a-t-il pas un comité consultatif
sur l'environnement qui existe et qui dispose de budgets à cette
fin?
M. Bérubé: Le Conseil consultatif de
l'environnement?
M. Paradis: Lorsqu'il y a des projets d'impact majeur sur
l'environnement, il se rend sur place et tient des audiences publiques.
M. Bérubé: Non, ce n'est pas la même chose,
ça. Ce conseil consultatif entend les parties, reçoit les
mémoires qui, en général, ont été faits par
des firmes spécialisées dans le domaine et conseille le ministre
quant à l'attitude à prendre.
M. Paradis: Et fait ses recommandations sur l'impact sur
l'environnement.
M. Bérubé: Oui, il fait un peu l'intégration
de tous les types d'impact.
M. Paradis: Donc, le ministère de l'Énergie et des
Ressources, pour se présenter devant ce conseil, octroie des sommes
d'argent à des firmes et prépare ses dossiers de cette
façon.
M. Bérubé: Non. Dans ce cas-ci, comme vous le
savez, le gouvernement a adopté, à la suite de la nouvelle loi de
l'environnement, le règlement sur les études d'impact qui, pour
les travaux majeurs de type civil, exige désormais, avant que
l'autorisation soit effectuée, qu'une étude d'impact sur les
répercussions environnementales du projet soit réalisée.
Elle est soumise au ministre qui, lui, à ce moment-là,
décide s'il y a lieu de tenir des audiences publiques de manière
à entendre toutes les parties. C'est en dehors du comité
consultatif dans le cas présent. C'est le bureau des audiences publiques
sur les études d'impact, quelque chose comme cela, mais dans ce cas-ci,
non.
M. Paradis: Pas chaque fois.
M. Bérubé: Non, pas chaque fois.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 613, 614. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Oui, à 614, 615, 616, 617, 618 et 619, ce
sont des "contrats négociés (répertoire)", des contrats
pour des travaux d'arpentage dans la région des cantons de Parent, et
ainsi de suite. À quelle fin les contrats d'arpentage?
M. Bérubé: C'est pour effectuer des tracés
de lignes d'arpentage.
M. Middlemiss: Quel est le but, la fin, pourquoi fait-on cela?
Est-ce pour des relevés?
M. Bérubé: Vous n'êtes pas sans savoir que le
gouvernement est responsable en partie des lignes des fronteaux de lots. Nous
avons énormément de lots publics adjacents à des lots
privés pour lesquels il y a de l'arpentage à faire. Je suis
incapable de vous le dire. Vous le demandez spécifiquement. Cela
m'aurait fait plaisir de vous répondre, mais je n'ai pas ici le
détail à savoir exactement quelles lignes il s'agit de tracer et
le but du travail. Ce sont des tracés de ligne.
M. Middlemiss: Pourrait-on s'informer dans quel but, juste
pour...
M. Bérubé: Oui. Voulez-vous la série au
complet ou si vous en voulez un ou deux?
M. Middlemiss: Je pense que c'est probablement pour la même
fin, on va en choisir un. Cela doit être pour la même raison qu'ils
font cela.
M. Bérubé: Ah non, il y a énormément
de...
M. Middlemiss: D'accord, dans ce cas-là, qu'on nous les
donne tous, s'il y a plus d'une fin pour faire ces arpentages.
M. Bérubé: Parfait.
M. Middlemiss: L'autre question: Si on regarde 618 et 619, est-ce
que c'est un des problèmes dont on a parlé ce matin au fichier,
celui qui a eu le contrat du comté d'Abitibi-Est vient dans le
comté d'Ungava et, dans le 619, celui d'Abitibi-Ouest a le contrat dans
l'Ungava? Est-ce que c'est un problème du fichier qu'on ne
reconnaît pas les...
M. Bérubé: Cela se pourrait parce que la
région est assez importante et, à ce moment-là, il n'est
pas impossible que ce soit la même région administrative dans le
fichier.
Le Président (M. Gagnon): 620, 621.
M. Bérubé: Je souligne en passant que nous avons
examiné cela parce que ça revient assez fréquemment et
c'est tannant. Toutefois, le problème est simple. Si nous
décidons de délimiter à une région relativement
étroite le territoire pour lequel nous tirons des noms, le
problème est que l'arpenteur va peut-être avoir des travaux
à l'intérieur de sa zone, mais il ne pourra plus jamais avoir de
travail à l'extérieur de sa zone et là, sur le plan
économique, il perdrait beaucoup plus qu'en lui permettant d'avoir
accès à toute la région. C'est là le
problème.
Si on avait, par exemple, quatre arpenteurs dans une même place et
qu'ils étaient astreints à un tout petit périmètre
autour de la municipalité, ils se feraient concurrence tous les quatre
sur les mêmes travaux à l'intérieur de la zone, mais ils
n'auraient absolument rien à l'extérieur. Alors, pour
éviter - et nous aurions des territoires sans arpenteur, ce serait assez
difficile à gérer - c'est pour cette raison-là qu'on est
obligé d'ouvrir les régions suffisamment pour permettre un volume
de travail adéquat pour l'ensemble des gens qui y travaillent. Le
problème revient fréquemment, mais je ne pense pas qu'il y ait de
solution.
M. Middlemiss: II semble que ce matin, lors de la visite du
fichier, on disait que la région de la Gaspésie veut faire de
plus petites régions à cause de ce problème-là.
Le Président (M. Gagnon): 622, 623, 624.
M. Bérubé: Mais la Gaspésie est
particulièrement grande, ça va de Kamouraska-Témiscouata
jusqu'à Gaspé, alors c'est gigantesque, vous êtes des fois
à 500 milles de distance.
Le Président (M. Gagnon): 625, 626. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: 626. "Contrat pour travaux de forage et de
dynamitage sur une distance de 22 kilomètres, dans les cantons
d'Angoumois et Isle-de-France, comté de Pontiac. Plus bas
soumissionnaire: Les Forages de Windsor. Montant de l'engagement: 237 000 $."
À quelle fin les forages?
M. Bérubé: II faut le demander.
M. Middlemiss: Moi, je viens du comté de Pontiac, puis je
ne connais pas ces cantons-là, est-ce qu'on pourrait me dire à
quelle place cela se trouve? J'ai l'impression que ce n'est pas dans le
comté de Pontiac,
est-ce que c'est possible?
M. Bérubé: Disons que le nombre de chevreuils dans
ces deux cantons doit être plus élevé que le nombre
d'électeurs, si je comprends bien.
M. Middlemiss: C'est dans un territoire non organisé
peut-être, mais...
M. Bérubé: Sinon, je pourrais vous reprocher de ne
pas visiter souvent vos électeurs.
Environnement
Le Président (M. Gagnon):
Environnement, 100.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat de services
pour effectuer des études spécialisées nécessaires
à la réalisation de la phase II du programme d'assainissement des
eaux, pour une période de deux ans. Fournisseur: M. Gabriel Boucher,
Saint-Paul-de-JoIiette. Montant de l'engagement: 101 314,40 $. Note: Le
présent engagement annule et remplace un engagement antérieur
pour le même montant et pour les mêmes fins M. Jean-Louis Morency
(engagement 200 du mois de mai 1981)."
Est-ce que le ministre peut nous expliquer ces contrats
négociés avec des individus, pour quels critères a-t-on
choisi M. Boucher pour remplacer M. Morency? Qu'est-ce qui fait en sorte que M.
Morency ne peut compléter son contrat?
M. Bérubé: Oui, en fait, ce ne sont pas des firmes,
ce sont des individus, d'une part. D'autre part, le ministère,
normalement, aurait dû faire appel à du personnel occasionnel.
Dans le cas présent, on a fait appel essentiellement à des
consultants qui ont été choisis pour leur expertise
particulière dans ce secteur. Je ne peux pas vous dire pourquoi M.
Morency... Ahl M. Morency a refusé le contrat; c'est probablement parce
qu'il avait suffisamment de travail ailleurs.
Je peux vous donner le curriculum vitae de M. Boucher. M. Boucher a
obtenu un baccalauréat en génie civil en 1975, de Sherbrooke; il
était à la ville de Joliette comme ingénieur municipal
jusgu'à ce contrat-là.
M. Paradis: Est-ce que vous allez nous convaincre que c'est
l'homme que ça prend?
M. Bérubé: Avant d'être ingénieur
municipal à Joliette, il était ingénieur civil au
ministère des Richesses naturelles; antérieurement il a
été ingénieur chez Tremblay, Deschènes, Pineau et
Associés où il a toujours été
spécialisé dans les réseaux d'aqueduc et d'égout ou
encore dans les problèmes d'alimentation en eau potable,
problèmes d'érosion et d'inondation. Quant à la
municipalité de Joliette, il y a effectué des travaux de
conception de réseaux d'aqueduc, d'égouts pluviaux,
d'égouts sanitaires servant d'extension au réseau actuel.
M. Paradis: Est-ce qu'on a invité plus d'un candidat
à combler ce poste?
M. Bérubé: Sans doute. À partir de leur
expertise.
Une voix: Au moins deux, il y en a un qui a refusé.
M. Bérubé: C'est vrai, au moins deux, il y en a un
qui a refusé.
M. Paradis: Non, il y en a un qui avait le contrat d'après
un engagement antérieur et il a décliné son contrat.
Est-ce que, par la suite, pour le remplacer, on a dit: M. Boucher, c'est un
homme d'expérience, il est diplômé depuis 1975...
M. Bérubé: Non. Il n'y a pas eu d'appel de
soumissions pour demander à tous les Québécois
intéressés à un contrat du ministère de
l'Environnement de bien vouloir soumissionner. C'est basé sur
l'expertise du ministère.
M. Paradis: De quelle façon a-t-il été
pressenti, pratiquement parlant? Est-ce que c'est lui qui a pris contact avec
le ministère? Est-ce que c'est le ministère...?
M. Bérubé: C'est le ministère.
M. Paradis: C'est le ministère. Sur recommandation de
qui?
M. Bérubé: Ah, là vous pourrez demander au
ministère.
M. Paradis: Le ministère de l'Environnement a pressenti M.
Gabriel Boucher sur la recommandation de qui?
M. Bérubé: Je pense que c'est simple. Le
ministère de l'Environnement met sur pied son programme d'assainissement
des eaux qui consiste justement à implanter des usines
d'épuration et des réseaux d'aqueduc et d'égout.
Qu'ont-ils fait? Ils ont regardé un peu partout au Québec s'il
n'y avait pas une demi-douzaine ou une douzaine d'ingénieurs civils
spécialisés dans ce secteur qui seraient disponibles pour prendre
la tête d'unités.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
vous excuserez mon esprit
d'interrogation ou même de suspicion dans ces cas-la mais, au
moment des élections partielles dans mon comté, j'ai vu un
contractuel comme celui-là à l'emploi de M. Léger ou du
ministère de l'Environnement venir ouvrir publiquement la campagne aux
élections partielles comme maître de cérémonie; je
me demande sur quels critères on engage ces gens-là.
M. Bérubé: Oui, c'est possible. Dans ces
cas-là...
M. Paradis: Je veux savoir par qui il a été
pressenti parce que ces contractuels s'avèrent certainement très
utiles à certaines occasions.
M. Bérubé: Dans ces cas-là, comme il ne
s'agit pas de firmes, on ne peut pas avoir une évaluation, comme je le
disais tantôt, on ne peut pas avoir un fichier de tous les
ingénieurs civils travaillant pour toutes les entreprises du
Québec et donnant leur compétence, qualifications et autres. Il
n'y a donc pas d'endroit central où on peut avoir l'inventaire de tous
ceux qui ont des compétences, au Québec, dans des secteurs.
À ce moment-là, lorsqu'on doit faire appel à des
ressources individuelles externes au ministère, suite à un
développement aussi rapide que ce qu'on a connu dans le cas du programme
d'assainissement des eaux, on fait appel aux connaissances; là,
indéniablement, si le ministre ou des membres de son cabinet connaissent
un ingénieur civil qui travaillait dans le secteur et que le bonhomme a
une connaissance là-dedans, oui, cela peut arriver, dans des cas tout
à fait normaux, on ne peut rien faire pour l'éviter. La seule
chose que je peux vous dire c'est que la personne a une assez vaste
expérience, comme vous voyez, dans le domaine du génie sanitaire,
du génie municipal et a donc des connaissances. C'est tout ce qu'on peut
dire. Maintenant, si vous me demandez pourquoi on a pris celui-là
plutôt qu'un autre... (21 heures)
M. Paradis: C'est que généralement, vous tentiez,
M. le président du Conseil du trésor, de justifier ces
cas-là par une longue expérience, par des
antécédents, etc.
M. Bérubé: II y a des cas...
M. Paradis: ... il s'agit d'un gradué de 1975. Vous avez
nommé 4 emplois qu'il a occupés depuis 1975 et on s'est
aperçu que cela avait plutôt affaire au réseau d'aqueduc et
d'égout.
M. Bérubé: M. le député de
Brome-Missisquoi, il n'y a rien de bien compliqué dans la conception
d'un réseau d'aqueduc et d'égout. Je ne veux pas faire de peine
à mon distingué collègue de Témiscamingue,
ingénieur civil s'il en est... M. Middlemiss: Pontiac.
M. Bérubé: ... de Pontiac. Vous aviez posé
une question sur un professeur de McGill qu'on avait engagé. Il y a des
cas où, effectivement, dans des secteurs de pointe, on fait appel
à des sommités et là, c'est assez clair, parce qu'il n'y
en a pas beaucoup. Quand vous arrivez dans le domaine du génie
sanitaire, que voulez-vous que je vous dise, il y a des ingénieurs
municipaux dans un paquet de villes au Québec; en d'autres termes,
l'expertise est abondante au Québec, ça fait longtemps qu'il se
construit des réseaux d'aqueduc et d'égout, le problème
est que vous avez l'embarras du choix. Deuxièmement, comme ils
n'agissent pas à titre de professionnels avec des firmes, le
problème que cela pose, c'est qu'on n'a pas non plus
d'évaluation, on ne peut pas les inscrire, les ficher, les analyser,
mesurer leur performance. Donc à nouveau, on ne peut pas avoir de
critères objectifs. Sur quelle base les choisit-on? On les choisit
forcément sur la base des connaissances, c'est-à-dire que je
suppose qu'à la Direction générale des eaux, au
ministère de l'Environnement, on travaille avec des municipalités
depuis tellement longtemps, on connaît tellement d'ingénieurs
municipaux que cela doit se faire un peu de bouche à oreille, en ce sens
qu'un fonctionnaire doit appeler un ingénieur et il lui dit: Connais-tu
quelqu'un qui serait intéressé à faire ce genre de
travail? L'autre va dire: Non, je ne suis pas intéressé, mais
peut-être un tel; je l'ai entendu dire. C'est comme cela que cela se fait
et, à un moment donné, vous mettez la main sur quelqu'un qui dit:
Oui, cela me tenterait et c'est comme cela que cela se passe.
M. Paradis: Juste pour préciser, de quelle façon le
ministère de l'Environnement a-t-il approché M. Gabriel
Dufour?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Ici, on dit: Étude
spécialisée nécessaire à la réalisation de
la phase II du programme d'assainissement des eaux. En quoi consiste la phase
II?
M. Bérubé: C'est celle qui suit la
première.
M. Middlemiss: Cela est normal, d'accord.
M. Bérubé: Je dois avouer que la réponse m'a
été soufflée par le député de
Terrebonne.
M. Middlemiss: Vous ne devriez pas répéter tout ce
qu'il dit.
M. Bérubé: Je vais me renseigner. Je le savais,
mais je ne le sais plus.
M. Middlemiss: C'est pertinent, parce que vous venez de dire, M.
le ministre, que les ingénieurs qui travaillent dans le domaine
municipal, il y en a énormément, mais si c'est quelque chose de
spécialisé, la personne dont on parle avec l'expérience
vécue, n'a peut-être pas l'expérience dans la
spécialité de l'assainissement des eaux.
M. Bérubé: Oui, on va demander en quoi consiste la
phase II du programme d'assainissement des eaux. En un sens, ce sera même
assez utile, puisque cela va permettre à tous nos collègues et
à moi-même de nous familiariser avec cet important programme que
notre dynamique et sympathique ministre de l'Environnement a mis sur pied. Vous
n'êtes pas sans savoir d'ailleurs que l'Italie, lors d'une
conférence internationale, a décerné...
M. Paradis: M. le Président, je pense que cela a
déjà été mentionné à cette
commission. Je ne voudrais pas...
M. Bérubé: Cela nous fait plaisir quand même,
M. le Président. Je suis convaincu, M. le Président, que vous
n'étiez pas au courant. D'ailleurs, j'ai vu énormément
d'intérêt dans votre regard, M. le Président. Je voudrais
vous dire, M. le Président, qu'effectivement lors d'un colloque
international tenu en Italie il y a quelques mois, le Québec a
reçu un premier prix pour les efforts réalisés depuis cinq
ans dans le secteur de la mise en valeur de l'environnement, tant du patrimoine
agricole - là-dessus, vous êtes évidemment
renseigné, compte tenu de votre longue expérience des milieux
agricoles, M. le Président - que dans tous les secteurs de la
conservation du patrimoine et de la qualité de vie. Je pense qu'il faut
rappeler ce premier prix décerné au Québec, parce que
l'Opposition voudrait évidemment qu'on n'en parle point. Mais dois-je
rappeler ce premier prix qui est un hommage direct à ce ministre de
l'Environnement qui a parrainé l'ensemble de ces travaux? Enfin,
j'exagère, puisque quand même le ministre de l'Agriculture, qui
est responsable de la Loi sur le zonage agricole, et les différents
ministres des Affaires culturelles qui se sont succédé, ont
également une très grande part de responsabilité dans ce
premier prix décerné au Québec. Néanmoins, je suis
convaincu que le député de Terrebonne, et je vois d'ailleurs
à nouveau une lueur de joie dans son regard, je suis convaincu, dis-je,
que le député de Terrebonne voudra se joindre à moi pour
rendre témoignage à l'excellent travail du ministre de
l'Environnement.
M. Blais: C'est un fait que je voudrais me joindre au ministre
responsable du Conseil du trésor pour féliciter M. Léger.
Je sais qui a fait le travail en Italie, c'est M. Jean Martucci, de la Maison
du Québec à Milan, qui a fait tous les contacts et c'est lui qui
a été l'intermédiaire. Vous devez certainement le
connaître. C'est encore là un hommage qu'on doit rendre à
notre Maison du Québec en Italie d'avoir parrainé et amené
le Québec à ce concours au premier prix.
M. Bérubé: D'ailleurs, le député
d'Iberville a souligné qu'il aimerait également intervenir pour
le féliciter.
Le Président (M. Gagnon): Je vous remercie au nom du
ministre de l'Environnement. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Pour l'obtention de cette médaille, je joins
mes félicitations personnelles à celles du président du
Conseil du trésor, mais je dois quand même - en cette
période de crise économique - déplorer le fait que notre
président du Conseil du trésor, qu'on a l'occasion de
côtoyer de façon régulière, n'ait pas, lui,
reçu une médaille de la maison Moody's pour l'assainissement des
finances publiques au Québec.
M. Bérubé: M. le Président, j'aimerais
répondre. Vous n'êtes pas sans savoir que la maison Moody's et la
maison Standard & Poor...
M. Paradis: Montrez la médaille.
M. Bérubé: ... viennent de témoigner leur
confiance dans les finances publiques du Québec puisqu'elles ont
décidé d'accorder une cote AA, que beaucoup de provinces du
Canada aimeraient bien obtenir. Vous n'êtes pas sans savoir que les
problèmes de finance d'au moins une demi-douzaine de provinces au Canada
sont assez graves, assez dramatiques et que... Remarquez bien, il n'y a pas
tellement de quoi se péter les bretelles, puisque c'est finalement un
témoignage de simple foi dans la solidité de l'administration
gouvernementale, à l'heure actuelle. Évidemment, tout ce que cela
permet de dire, c'est que les libéraux ont beau nous rebattre les
oreilles avec des soi-disant faillites à Québec, il reste que
ceux qui ont l'occasion d'aller au fond des finances publiques à
Québec sont parfaitement conscients que la situation est critique, que
la situation est difficile, mais qu'elle est identique à tout ce qui se
passe dans le monde et parmi les meilleures
puisqu'on nous accorde la cote AA.
Le Président (M. Gagnon): Ceci étant dit, je pense
qu'on s'éloigne un peu de l'engagement...
M. Middlemiss: Oui d'accord...
M. Bérubé: Est-ce qu'il y aurait une autre
question?
M. Paradis: Oui, M. le Président...
M. Middlemiss: Je vais revenir sur la maison Moody's.
M. Paradis: ... vous n'avez pas eu votre médaille?
M. Middlemiss: À la suite de l'annonce du président
du Conseil du trésor, j'ai aussi lu que la cote AA au Québec a
été donnée après l'augmentation de 100% de la taxe
sur l'essence. Est-ce que c'est ce qui a démontré que la province
de Québec pourrait bien administrer ces choses?
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II s'agit évidemment de
répondre. Évidemment, il a lu une déclaration d'un autre
député libéral...
M. Middlemiss: Du tout, non, non...
M. Bérubé: ... dans la Presse,
préparée, sans doute, par je ne sais quel recherchiste du Parti
libéral...
M. Middlemiss: M. le Président, je me charge de lui
apporter la coupure du journal.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Ceci étant dit, je me
charge de vous rappeler à l'ordre, s'il vous plait!
M. Bérubé: M. le Président, je me soumets
à votre décision, mais je trouve quand même que vous me
coupez la parole au moment où j'allais fournir une information
fondamentale à cette commission, mais enfin.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400, Environnement,
toujours.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat négocié mais, cette fois-ci, au
répertoire...
M. Bérubé: ... une fosse septique et de quelque
immonde merdier l'Opposition a beaucoup de questions.
M. Paradis: M. le Président, ce n'est pas parce qu'on
pense y trouver dans le fond le président du Conseil du trésor
mais, quand même, il s'agit d'un "contrat pour travaux de classification
d'installations septiques et de plans correctifs dans le cadre du Programme des
lacs. Fournisseurs: Bessette, Crevier, Parent, Tanguay et Associés.
Montant de l'engagement: 219 840 $." Est-ce que ces travaux de classification
d'installations septiques et de plans correctifs sont faits en consultation
avec l'organisme FAPEL?
Une voix: Alors, vous voulez dire...
M. Paradis: C'est le regroupement, finalement, des
associations...
M. Bérubé: Pourriez-vous préciser votre
question?
M. Paradis: Est-ce que ce contrat-là de classification
d'installations septiques et de plans correctifs dans le cadre du Programme des
lacs est fait en collaboration avec l'organisme provincial, qui
représente les associations de riverains des lacs de la province de
Québec?
M. Bérubé: Qu'est-ce que vous voulez dire par
collaboration?
M. Paradis: En consultation, pour le moins.
M. Bérubé: Est-ce que ces organismes ont souvent
des occasions de rencontrer le ministère de l'Environnement pour
discuter?
M. Paradis: Non. M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Je vois qu'il y a un contrat pour des travaux de
classification, d'installations septiques et de plans correctifs qui est
donné à une firme d'ingénieurs-conseils. Je sais que
l'organisme FAPEL a souvent l'occasion de rencontrer le ministre de
l'Environnement pour lui dire à quel point elle apprécie son
manque de consultation dans le milieu et qu'il procède d'une
façon unilatérale sans tenir compte de ces associations dans le
milieu.
M. Bérubé: M. le Président, non. C'est
vraiment une question inutile. Heureusement que le député de
Brome-Missisquoi...
M. Paradis: Vous en parlerez au ministre de l'Environnement. Vous
ne connaissiez même pas l'existence du groupement FAPEL. À ce
moment, M. le Président du Conseil du trésor, je vous
prierais au moins de...
M. Bérubé: M. le Président, si le
député de Brome-Missisquoi avait simplement quelques minutes et
s'il appelait la présidente de la FAPEL, elle lui dirait si je connais
la FAPEL, d'une part.
M. Paradis: Je ne lui ai pas demandé s'il connaissait la
présidente. J'ai demandé s'il connaissait FAPEL.
M. Bérubé: M. le Président, de toute
évidence, je pense que la question est mal appropriée puisqu'il
s'agit, pour le député de Brome-Missisquoi, finalement, d'essayer
d'insérer une considération politique dans une question.
D'ailleurs, j'avais de la difficulté à comprendre. La firme n'a
pas travaillé en consultation avec qui que ce soit. La firme travaille
pour le compte du ministère de l'Environnement. Si vous me demandez:
Est-ce que le ministère de l'Environnement consulte la FAPEL? Là,
c'est une deuxième question. On peut demander: Est-ce que le
ministère de l'Environnement a consulté la FAPEL en relation avec
ce contrat?
M. Paradis: Très bien. M. Bérubé:
Parfait.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Les membres du comité de sélection
et la grille?
M. Bérubé: Mon oncle, ma tante, mon cousin, mon
beau-frère puis... je ne les ai pas. On va le demander.
M. Middlemiss: La grille.
M. Bérubé: La grille, cela va me faire plaisir de
vous donner cela.
M. Middlemiss: Les membres du comité de
sélection?
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600?
M. Middlemiss: Est-ce que vous allez nous fournir la grille?
M. Bérubé: Oui, on va la fournir. M. Middlemiss:
Vous ne l'avez pas? M. Bérubé: Oui, j'ai la
grille.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601?
M. Bérubé: C'est une grille en blanc qu'on va
fournir avec les critères et les cotes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Soumissions sur invitation. "Contrat pour des travaux
d'aménagement paysager du site du barrage de Scotstown, à
Scotstown, comté de Mégantic-Compton. Plus bas soumissionnaire:
Couillard Construction Limitée, Coaticook. Montant de l'engagement: 45
000 $." Est-ce que ces travaux sont faits dans un but de préservation de
l'environnement ou strictement dans un but paysagiste?
M. Bérubé: Paysagiste.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 602?
Habitation et Protection du consommateur
Habitation et Protection du consommateur. Engagement 100? M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrats négociés. "Contrats de
services pour la réalisation de seize tests comparatifs pour publication
dans la revue Protégez-vous et Protect Yourself. Fournisseur: Centre de
recherche industrielle du Québec, Québec. Montant de
l'engagement: 225 000 $." En quoi consistent ces tests comparatifs?
M. Bérubé: Téléviseurs en couleur,
jeux électroniques, attelages de sécurité sur les skis,
peintures d'intérieur, rasoirs électriques, séchoirs
à cheveux, grille-pain, perceuses électriques, produits
d'entretien du cuir, contrôle de la température des produits
surgelés dans les supermarchés, colles, parapluies, minuteries,
instruments de jardinage, tire-bouchons, produits de calfeutrage, sacs à
poubelles, sacs de voyage, chaussures, lunettes de soleil, recherche
documentaire.
M. Paradis: C'est tout?
Le Président (M. Gagnon): Industrie, Commerce et Tourisme.
Engagements 400? 401? 402? 403? 800? 801? 802? Justice: 100. 101. Justice,
300.
Justice
M. Paradis: M. le Président, à Justice, 100 et
101...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... il s'agit de contrats négociés,
encore une fois. Qu'est-ce qui justifie qu'on ait procédé par
contrats négociés, sauf le fait qu'il s'agit d'individus et non
de corporations?
M. Bérubé: C'est qu'on a négocié avec
les villes leur prêt à l'Institut de police. Comme vous le voyez,
les fournisseurs sont la ville de Boucherville et la ville de Sept-fles. Ils
ont été prêtés par ces deux municipalités. Il
faut évidemment rembourser la municipalité et, par
conséquent, il faut s'entendre sur les frais qui doivent être
remboursés à la ville. (21 h 15)
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Justice. Divers: Paiements à
Québec-Téléphone (360 000 $) et à
Télébec (1 272 000 $) représentant un acompte (6 mois) sur
le loyer mensuel d'un système de télécommunications
radiotéléphoniques dont les contrats de location expiraient le 30
avril 1981 et dont les renouvellements sont en négociation." Y a-t-il
d'autres compagnies qui ont été invitées?
M. Bérubé: Non, parce que nous sommes à
examiner l'ensemble des problèmes des communications dans les
ministères. Vous n'êtes pas sans savoir que l'ex-ministère
des Terres et Forêts a un réseau de
télécommunications pour rester en contact avec ses gardes
forestiers. Celui du Loisir, de la Chasse et de la Pêche en a un autre
pour ses gardes chasse. Le ministère des Transports en a un. La
Sûreté du Québec en a un. Hydro-Québec en a un. On a
multiplié, avec les années, les installations de communications
à tel point que tout récemment - je pense que c'est dans la
région de Rouyn-Noranda - il y a une antenne qui s'est effondrée
parce qu'on avait tellement ajouté d'antennes sur l'antenne principale
qu'elle a fini par foutre le camp. Effectivement, on finit par avoir un paquet
de réseaux en parallèle et on s'interroge à savoir s'il
n'y aurait pas un moyen de rationaliser. C'est bien évident que les
besoins sont différents. Souvent, ces antennes sont dirigées vers
des secteurs particuliers. Par exemple, la Sûreté du Québec
patrouille relativement peu les forêts du Québec. Elle aurait sans
doute également beaucoup de difficulté à localiser les
deux cantons du comté de Pontiac que nous avions tantôt sous les
yeux. Donc, il y a un problème de rationalisation auquel s'est
attaqué le ministère des Communications, l'idée
étant de mettre sur pied un réseau peut-être pas unique -
ce ne sera peut-être pas possible -mais un réseau central de
communications desservant le maximum, un peu comme ce que nous avons avec le
BCI, le Bureau central d'informatique. En attendant, cependant, que nous ayons
pu faire cette rationalisation, on a simplement prolongé les contrats
actuels.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400.
M. Paradis: 400.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisguoi.
M. Paradis: "Subvention à la compagnie Chaise Ewing Inc.,
Melbourne, comté de Johnson, à titre d'aide financière
pour les dommages subis suite lors des inondations survenues en février
1981. Montant de l'engagement: 50 240 $." S'agit-il d'un cas isolé
d'indemnisation ou si cela faisait partie d'une série d'indemnisations
dans la même région?
M. Bérubé: C'est un programme un peu spécial
en vertu duquel il existe des normes de compensation pour les entreprises ayant
un chiffre d'affaires inférieur à 100 000 $, si je ne m'abuse,
donc, des entreprises d'une taille inférieure à un seuil. Pour
les entreprises de taille au-dessus, il n'y a pas de normes, en ce sens qu'il
faut aller au Conseil du trésor pour obtenir une autorisation
individuelle. Nous avons eu plusieurs demandes de ce type, et la règle
que nous avons décidé d'adopter au Conseil du trésor dans
cette analyse est la suivante: S'il appert par l'analyse qu'une
non-compensation pour des dommages causés par une inondation risque
d'entraîner la faillite d'une entreprise, le gouvernement indemnisera
essentiellement sur la même base que nous le faisons pour les plus
petites entreprises, avec un plafond, c'est-à-dire 4% du chiffre
d'affaires.
Toutefois, le critère sur lequel nous nous basons, c'est: Est-ce
que l'entreprise est menacée de faillite? En d'autres termes, ce que
cela veut dire, c'est que pour les petites entreprises ayant un chiffre
d'affaires inférieur à 100 000 $, il y a un programme automatique
normalisé de compensation. Pour les entreprises dont le chiffre
d'affaires est supérieur à 100 000 $, il n'y a pas de programme
automatique. Il y a un recours au Conseil du trésor par cas ad hoc,
analysé par le conseil sur la base que je viens de vous dire,
c'est-à-dire: L'entreprise est-elle menacée de fermeture, oui ou
non? Si elle n'est pas menacée de fermeture, nous ne subventionnons
pas.
M. Paradis: Oui, mais dans le cas d'une entreprise qui est
menacée de fermeture est-ce que l'élément destructeur
qu'est l'inondation est le seul élément considéré?
Si
cette entreprise était dans une situation financière
très précaire avant l'inondation, est-ce que c'est ce qui fait
foi du dossier?
M. Bérubé: Oui. On tient compte des deux. Si, par
exemple, nous avions une entreprise dont la situation, les bilans financiers
indiquaient une précarité de situation particulière et
que, de plus, elle avait subi des dommages assez importants, ce qui nous
amenait à conclure qu'effectivement l'entreprise ne serait pas viable...
Là il y a une espèce de jugement, pas vraiment de critère
objectif; on y va au jugé. Je dois dire que nous avons accepté
celle-là et que nous en avons refusé d'autres depuis, sur la base
que dans les deux cas qu'on nous a soumis l'entreprise n'était pas
menacée de fermeture, pas d'après les bilans financiers des
années précédentes, ce qui fait qu'on disait que
c'était un "act of God", comme on dit.
M. Middlemiss: Au mois de février, la cause de
l'inondation, est-ce c'est une rivière?
M. Blais: Oui, du 22 au 25 février l'année
passé.
Le Président (M. Gagnon): Loisir, Chasse et Pêche,
engagement 300.
M. Bérubé: Est-ce que vous avez été
indemnisé, M. le député Terrebonne?
M. Blais: ... pas personnellement.
M. Paradis: II avait acheté une chaise de Chaise Ewing, il
est monté dessus et l'eau est passée dessous.
Le Président (M. Gagnon): Loisir, Chasse et
Pêche.
M. le député de Brome-Missisquoi.
Une voix: ... le nom des actionnaires....
M. Paradis: "Subvention... Si on avait voulu le demander, on
l'aurait fait. Si vous voulez les avoir, je ne veux pas brimer le
député de Terrebonne de son droit de parole.
M. Bérubé: Est-ce que ce n'est pas dans votre
comté?
M. Paradis: Johnson, non.
Loisir, Chasse et Pêche
Le Président (M. Gagnon): Loisir, Chasse et Pêche,
300.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention au Comité organisateur du marathon
international,
Montréal, à titre d'aide financière pour la
réalisation d'un marathon populaire et d'un marathon international le 30
mai 1982 (400 000 $) et à titre d'avance sur la participation du
ministre pour l'édition 1983 (100 000 $). Montant de l'engagement: 500
000 $." À partir de quels critères sont déterminées
ces subventions?
M. Bérubé: II n'y a pas de critère.
M. Paradis: Pas de critère. Pourquoi a-t-on
décidé 500 000 $?
M. Bérubé: Vous êtes sans doute au courant du
marathon international qui est mis sur pied par un journaliste du sport, un
sportif...
M. Blais: Arsenault.
M. Bérubé: ... assez remarquable qui, sans l'aide
de personne, a mis sur pied ce marathon qui attire l'attention mondiale sur
Montréal au moment où il se tient. C'est un remarquable
succès, et je suppose que c'est sur la base du dynamisme des
organisateurs que le ministre responsable a jugé bon de leur donner un
coup de main.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 301, 302, 303,
400.
M. Paradis: Engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): 400, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrats négociés. "Contrat de services
pour la préparation et la rédaction des règlements
d'application de la Loi sur la sécurité dans les sports, pour une
période de six mois. Fournisseur: Marielle Baribeau, avocate,
Pierrefonds. Montant de l'engagement: 25 000 $." Pourquoi dans ce cas-là
n'a-t-on pas eu recours aux services du ministère de la Justice?
M. Bérubé: D'abord parce que le ministère de
la Justice n'était pas en mesure de mettre un avocat à leur
disposition, et la régie, qui est un tout petit organisme, n'a pas
d'avocat à son service; par conséquent il a fallu faire appel
à du service extérieur.
M. Paradis: Est-ce qu'on a fait la vérification
auprès du ministère de la Justice pour connaître la
disponibilité des membres du contentieux?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Oui, et de quelle façon en est-on
arrivé à contacter Marielle Baribeau? Le processus d'engagement
de Marielle Baribeau.
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 401.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrats négociés. "Renouvellement du
contrat de services pour assurer la protection du saumon dans l'estuaire de la
rivière Cascapédia. Fournisseur: Conseil de bande de Maria.
Montant de l'engagement: 43 000 $." Quel était le montant du contrat
antérieur?
M. Bérubé: Je ne sais pas.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600, 601.
M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Contrats négociés, 601 et 602. 601:
"Contrat de services pour la fourniture de logiciels de manipulation
fonctionnelle des données." Fournisseur choisi par un comité de
sélection, comme pour 602. Est-ce qu'on peut avoir le nom des membres du
comité de sélection dans les deux cas?
M. Bérubé: Demandez.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 603? 604? 605?
606?
M. Paradis: Excusez, 604 et 605.
Le Président (M. Gagnon): 604 et 605, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Dans le premier cas, il s'agit d'un contrat pour
travaux d'installation d'une nouvelle clôture et de réparation de
la clôture existante dans l'enclos des herbivores au Jardin zoologique de
Charlesbourg. Le plus bas soumissionnaire était Clôtures Colbo
Inc., Sainte-Foy. Le montant de l'engagement, 47 025 $. Dans le cas de 605, il
s'agit d'un contrat pour travaux de traitement et d'évacuation des eaux
usées au Camp chemin des canaux et au Camp Boisvert, au Parc des
Laurentides. Le plus bas soumissionnaire, Aurèle Harvey & fils Enr.,
La Malbaie, comté de Charlevoix. Le montant de l'engagement, 32 178 $.
Dans chacun des cas, y avait-il une évaluation du ministère et,
dans l'affirmative, quelle était cette évaluation?
M. Bérubé: Le montant de l'engagement, c'est
l'évaluation du ministère.
M. Paradis: Vous voulez dire que les deux soumissionnaires ont
soumissionné exactement...
M. Bérubé: Non. Je vous ai induit en erreur. Il
faut demander s'il y en avait une, mais ce n'est pas une pratique au
ministère de faire des évaluations dans des cas comme
ça.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606, 607? 606, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Soumissions sur invitation. Contrat pour travaux
de réaménagement de l'étang à castors au Jardin
zoologique d'Orsainville...
M. Bérubé: Vous êtes très
intéressés par le Jardin zoologique. Avez-vous des
problèmes pour parquer vos militants? Vous êtes du mauvais
côté de la clôture. J'ai l'impression que vous visitez.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac. D'accord.
M. Middlemiss: Je vais recommencer. "Soumissions sur invitation.
Contrat pour travaux de réaménagement de l'étang à
castors au Jardin zoologique d'Orsainville. Le plus bas soumissionnaire,
Paysagiste Lacroix Inc., Sainte-Foy. Le montant de l'engagement, 38 392 $.
M. Bérubé: II est allé planter des
arbres.
M. Middlemiss: Est-ce que dans ce cas-ci le ministère
avait fait une évaluation du coût de ces travaux?
M. Bérubé: Ce n'est pas dans l'habitude du
ministère.
M. Middlemiss: Si le ministère n'a aucune idée du
coût des travaux, comment sait-on si c'est raisonnable ou non?
M. Bérubé: On fait des soumissions.
M. Middlemiss: Ce n'est pas normal qu'il y ait des contrats de ce
genre qui soient donnés sans que quelqu'un ait une idée grosso
modo du coût. Est-ce qu'on pourrait demander au ministère, s'il
vous plaît? Je crois fort bien...
M. Bérubé: On va demander s'ils avaient fait une
évaluation sommaire. C'est le genre de choses pour lesquelles le
ministère n'en fait pas. Le ministère des Travaux publics et le
ministère des Transports donnent beaucoup de contrats et
préparent des estimations avant, alors que dans les autres
ministères, en général, pour les nombreux travaux
courants, ils ont évidemment une idée en ce sens qu'ils savent si
c'est 1 000 000 $, 500 000 $ ou 50 000 $. De là à dire si c'est
50 000 $ ou 70 000 $...
M. Middlemiss: Dans ce cas, je suis curieux de savoir comment on
établit le budget au début de l'année. Chaque
ministère est obligé de présenter un budget.
M. Bérubé: Ce sont des enveloppes globales. Dans
ces budgets de fonctionnement, on pourrait décrire, il y a une enveloppe
qui est indexée, et c'est le budget de fonctionnement. C'est un "slush
fund". On fait des travaux jusqu'à ce qu'on n'ait plus d'argent.
Le Président (M. Gagnon): 607? 608? 609? M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Contrat pour travaux de plantation et
d'aménagement au Parc de Percé. Le plus bas soumissionnaire: La
compagnie de construction M.F.M. Ltée, Matane. Montant de l'engagement:
35 656 $. Ici non plus, on n'a pas d'idée du coût avant d'aller
aux soumissions? Est-ce qu'on a une évaluation du coût des
travaux?
M. Bérubé: Non. Cela ne nous est pas fourni. Ce
n'est pas une pratique à ce ministère. Il n'y a pas assez de
volume.
Revenu
Le Président (M. Gagnon): Revenu, 400. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour
l'achat de 132 275 kilogrammes du marqueur FOM50 pour le mazout destiné
au chauffage. Fournisseur: Morton Chemical Ltée, Ajax, Ontario. Montant
de l'engagement: 885 701,96 $." Pourquoi a-t-on procédé par
contrat négocié? (21 h 30)
M. Bérubé: II n'est disponible que d'un
manufacturier.
M. Paradis: II s'agit d'un mazout spécial, quoi?
M. Bérubé: Non, ce doit être une technique,
c'est une teinture. C'est pour éviter que vous utilisiez votre huile
à chauffage, si vous chauffez à l'huile, et que vous mettiez cela
dans votre moteur de Mercédès à diésel,
évidemment. Le ministère du Revenu fait injecter ce colorant
particulier, qui a des propriétés chimiques faciles à
détecter, de telle sorte que l'on peut retracer ce mazout même si
on essaie de le décolorer. Il est facile à retracer. C'est donc
un colorant. Pourquoi prend-on ce colorant plutôt que d'autres? J'ai
l'impression que c'est assez universel. Si on fait l'analyse, on va sans doute
s'apercevoir qu'en Amérique du Nord, il a dû y avoir dans un
État américain, à un moment donné, quelqu'un qui a
fait faire une recherche pour trouver le meilleur colorant et il a
été adopté par tout le monde.
M. Paradis: II n'y a aucun fournisseur
québécois?
M. Bérubé: On me dit que c'est le seul fournisseur
en Amérique, parce qu'il a gardé son secret. Elle a son secret et
seul son coiffeur le sait.
Le Président (M. Gagnon): 600. M. Paradis: 600.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés (répertoire)
cette fois-ci. Contrat de service pour la réalisation d'une campagne de
publicité concernant l'impôt des particuliers, le remboursement
d'impôts fonciers et le supplément au revenu de travail.
Fournisseur choisi: Publicité Martin Inc. Montréal. Montant de
l'engagement: 379 500 $." Ce fournisseur a été choisi par un
comité de sélection. Peut-on avoir le nom des firmes en lice
ainsi que le nom des membres du jury?
M. Bérubé: Les membres du jury, je peux vous donner
cela. Vous êtes bien sûr que vous voulez avoir les firmes en
lice?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Vous êtes tannant, vous, avec vos
questions!
M. Paradis: C'est habituellement ce que le gouvernement dit d'une
bonne Opposition.
M. Bérubé: Intercommunications Maheux; Martin Inc.;
Cabana Séguin Inc.; Young & Rubicam; Bergeron, Ray et
Associés; Pierre Tremblay; Agence de publicité média.
Membres du comité de présélection: René Roy, Yves
Roberge, Jacques Brunelle, Pierre Murray. Membres du comité de
sélection: René Roy, Yves Roberge, Jacques Brunelle, Pierre
Murray, Jacques Derome et Gilles Pagé.
M. Paradis: Le choix du comité de sélection est-il
allé dans le même sens que celui du comité de
présélection?
M. Bérubé: M. Gilles Pagé est de la Banque
Royale du Canada.
M. Paradis: Pardon? Le choix du comité de
présélection a-t-il été confirmé par celui
du comité de sélection? Un comité de
péquistes...
M. Bérubé: Je ne connaissais pas cette
procédure, mais, pour les gros contrats de publicité, on me dit
qu'il y a un premier débroussaillage par le comité de
présélection qui réduit le nombre de firmes à trois
et, après cela, il y a une dernière élimination par le
comité de sélection.
Transports
Le Président (M. Gagnon): Transports, engagement 300.
Engagement 301.
M. Paradis: 300.
Le Président (M. Gagnon): 300, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Renouvellement du
contrat pour la location et l'entretien de 20 tourne-disques et six
contrôleurs associés "Calcomp" pour une période de trois
mois. Le fournisseur est Calcomp (California Computer Products of Canada
Limited) Rexdale, Ontario. Montant de l'engagement: 33 696 $." N'y a-t-il au
Québec aucune compagnie qui crée de l'emploi ici, qui paie des
impôts ici et qui peut satisfaire à ces besoins?
M. Bérubé: II y a certainement des fabricants de
tourne-disques, mais ils ne tournent pas les mêmes disques. Il y a en a
un à Sherbrooke, d'ailleurs très connu, qui fabrique la platine
Orade, dont d'ailleurs la réputation n'est plus à faire et qui
est citée abondamment dans les magazines internationaux de haute
fidélité.
Malheureusement, si bonne et si remarquable soit-elle, elle ne servira
pas à faire tourner ces disques. Le problème que vous avez ici,
c'est Calcomp qui est une des très grandes firmes de produits
d'ordinateurs et en particulier de tout ce qui s'appelle traçage de
graphiques. Je ne sache pas que Calcomp soit remplacée par quelque firme
que ce soit quant à la qualité du matériel qu'elle
fabrique. Ici, c'est une prolongation de location, donc, ça fait
déjà un certain temps qu'ils les ont. Ils ont obtenu le contrat
par soumission initialement.
Le Président (M. Gagnon): 301. M. le député
de Pontiac.
M. Middlemiss: "Contrats négociés
(répertoire). Contrat de services pour effectuer les enquêtes
origine-destination et classification des véhicules dans diverses
municipalités du sud-ouest du Québec (aux environs de
Montréal). Fournisseur chaise: DE LUC, Montréal. Montant de
l'engagement: 70 200 $." Est-ce qu'on pourrait avoir le nom des membres du
comité de sélection?
M. Bérubé: On pourrait vous donner cela. MM.
Raymond Aubin, Clément Roy, Jean Mercure, J.-René Simard.
M. Middlemiss: Ce sont tous des employés du
ministère des Transports?
M. Bérubé: Oui, expertises et normes,
relevés techniques, gestion des ressources matérielles et
secrétaire du comité du chef de la division, soumissions et
contrats.
M. Middlemiss: Est-ce que le choix a été fait
à partir de cinq bureaux d'ingénieurs qui sont sortis de
Rosalie?
M. Bérubé: II y en avait trois de fournis par le
répertoire.
M. Middlemiss: S'il y en avait seulement trois, c'est parce qu'il
n'y en avait pas cinq d'inscrits au fichier. On nous dit qu'au fichier, lorsque
c'est un contrat entre tant à tant, on en sort cinq.
M. Bérubé: Vous voulez savoir s'il y avait plus de
firmes inscrites à ce fichier au moment de la sélection?
M. Middlemiss: J'assume que ces gens-là sont
classifiés comme étant...
M. Bérubé: Le fichier central n'a pu fournir que
trois noms.
M. Middlemiss: Dans cette ligne-là, il n'y en avait pas
plus que trois, d'accord.
Le Président (M. Gagnon): 302. 303.
M. Bérubé: Un instant, je ne voulais pas vous
induire en erreur. On me dit que le fichier central a fourni quatre noms de
firmes qui sont identiques pour deux projets, et trois noms pour le dernier
projet.
Le Président (M. Gagnon): 301...
M. Middlemiss: Si on parle des projets 301, 302, 303, c'est cela?
Ce sont les trois contrats qui sont pour le même genre de travail.
M. Bérubé: C'est cela, vous avez raison.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez encore une
question à poser à 302, M. le député de
Brome-Missisquoi?
M. Paradis: À 301, 302, 303 on dit: Contrat de services
pour effectuer les enquêtes origine-destination et classification des
véhicules dans diverses municipalités du sud-ouest du
Québec ou dans d'autres régions du Québec finalement;
est-ce qu'on pourrait, en termes plus précis, savoir en quoi
consiste
cette opération?
M. Bérubé: C'est une opération qui ne peut
fonctionner, évidemment, que si les gens vont en ligne droite, parce que
lorsque vous tournez en rond, c'est difficile de faire une origine-destination.
Mais le but de l'étude...
M. Paradis: Non, c'est beaucoup plus facile le point d'origine et
le point de destination.
M. Bérubé: Vous avez régulièrement
ces petits appareils, avec des fils en travers de la route, alors vous regardez
le nombre de voitures qui vont et viennent entre une destination et une autre.
Ils font également des enquêtes auprès des gens qui
circulent pour voir la fréquence. Le but est de mesurer l'utilisation
des routes du Québec de telle sorte que sur la base de la
fréquence d'utilisation on établit un patron de
répartition des sommes pour l'entretien; alors, des routes très
utilisées ont besoin d'une fréquence de réparation plus
grande et ainsi de suite. Donc, c'est essentiellement pour établir des
priorités dans les travaux de réfection des routes, de
prolongement de routes et d'agrandissement de routes. Lorsque, par exemple,
à un moment donné, la circulation dépasse un certain
seuil, il faut envisager d'ajouter des voies. C'est dans ce but-là.
Le Président (M. Gagnon): 304. 305. 306. 306, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 9 768 378,54
$ le coût des travaux de construction complète de la section 3 de
l'autoroute 30 et des échangeurs de la route de la Baronnie, route du
Village et Descente d'en Bas, dans les paroisses de Ville de Varennes et
Village de Verchères, comtés de Bertrand et Verchères.
Montant de l'engagement: 116 978,60 $. Note: Le contrat initial a
été accordé à Bau-Val Inc., Longueuil, à la
suite de soumissions publiques." Qu'est-ce qui justifie presque 117 000 $ de
supplément?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est une réclamation à la
suite de dommages qu'il a subis lors de la réalisation du contrat.
M. Paradis: Quel genre de dommages?
M. Bérubé: Je l'ignore. Tout ce que je sais, c'est
que le contentieux, le service des réclamations sur contrat du
ministère des Transports a recommandé d'y faire droit pour un
montant de 433 000 $.
M. Paradis: Pour un montant de? M. Bérubé:
433 000 $.
M. Paradis: Vous y avez fait droit pour un montant de 116 978 $,
si c'est réglé?
M. Bérubé: D'accord. Oui, c'est ça. Il y
avait déjà des crédits disponibles de 316 000 $. Donc,
l'engagement est pour la différence.
M. Paradis: Vous ne connaissez pas la nature des dommages.
M. Bérubé: Non.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait demander la nature des
dommages?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: On a pour un demi-million de dollars de dommages.
Le Président (M. Gagnon): 307? M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: 307. "Supplément pour porter à 3 728
387,71 $ le coût des travaux de terrassement et de gravelage sur deux
sections de l'autoroute 30 dans la région du parc de Bécancour.
Montant de l'engagement: 235 000 $. Note: Les contrats initiaux ont
été accordés à Charles Duranceau Limitée,
Montréal, à la suite de soumissions publiques." Qu'est-ce qui
justifie ce supplément?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Oui, il y a du déblai de
deuxième classe, du compactage du terrain naturel et des
matériaux saturés.
M. Paradis: Oui, mais est-ce que ce n'était pas
prévu aux devis initiaux?
M. Bérubé: Non, c'est une augmentation importante,
presque le double des quantités de déblai de deuxième
classe.
M. Paradis: À cause de quoi?
M. Bérubé: À cause d'un écart entre
ce qui avait été estimé approximativement par le
ministère et ce qui s'est révélé la
réalité lorsqu'on l'a fait.
M. Paradis: Est-ce que c'est le ministère lui-même
qui avait fait ces approximations ou est-ce que cela avait été
fait par un autre contractuel engagé pour la
cause?
M. Bérubé: Non, écoutez, la construction de
l'autoroute, cela a été fait par un bureau
d'ingénieurs-conseils. Cela veut dire que les plans et devis ont
été préparés à partir des devis de
l'ingénieur-conseil. Maintenant, comme vous le savez, les
ingénieurs-conseils, comme le député de Pontiac d'ailleurs
voudrait bien le reconnaître, ne peuvent pas toujours, même s'ils
sont très compétents, faire une évaluation absolument...
Je voulais répondre, à un moment donné, au
député de Pontiac. Le député de Sainte-Anne m'a
interrompu. Il a refusé ce matin de me laisser répondre.
M. Paradis: Le député de Sainte-Anne est en
mission.
M. Bérubé: Je ne voulais pas dire par là que
je m'ennuyais du député de Sainte-Anne. Loin de moi cette
pensée, mais j'essayais de lui répondre parce qu'on revient
souvent avec ce leitmotiv des dépassements. Il me fait plaisir de vous
dire que 91% du temps, au ministère des Transports, les
dépassements, s'il y en a, sont inférieurs à 10%. Donc,
sur 91% des contrats, le ministère tombe pile, ou à peu
près, à l'intérieur des contraintes normales. Là
où on a le plus de difficultés...
M. Paradis: Est-ce qu'il y a 10% d'imprévus tout le
temps?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Cela va.
M. Bérubé: À l'intérieur des 10%
d'imprévus.
M. Paradis: Dans 100%.
M. Bérubé: II n'y a qu'au niveau de la construction
comme telle où la performance est moins bonne. Elle est, à ce
moment, de 79%, c'est-à-dire que, dans les travaux de construction, 79%
du temps, on est à l'intérieur des plans et devis initiaux pour
lesquels on a fait faire les soumissions et il y a 20% des cas où il y a
des dépassements.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac. (21 h 45)
M. Middlemiss: Dans le cas de 307, est-ce que c'est le premier
supplément ou est-ce une série de suppléments?
M. Bérubé: C'est le règlement final et
définitif.
M. Middlemiss: Le supplément total à partir de...
Le supplément total à part les 10% déjà inclus au
début est-il de 235 000 $ ou est-ce plus de 235 000 $?
M. Bérubé: Je ne le sais pas.
M. Middlemiss: Serait-il possible de le savoir? On attribue cela,
je crois, à un supplément de gravier, de gravelage, un
supplément...
M. Bérubé: Du déblai de deuxième
classe, M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: D'accord, et on attribue cela aussi à un
sol détrempé. Dans ce cas-là, serait-il possible de savoir
combien d'argent a été dépensé pour l'étude
géotechnique de l'avant-projet?
M. Bérubé: Vous voulez savoir le montant des
contrats de géotechnique...
M. Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: ... impliqués dans le
présent projet?
M. Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: Ce qui risque d'être
compliqué, c'est qu'on décompose en plusieurs segments la
construction des grandes routes du Québec. Il n'est pas impossible que
la géotechnique ait été faite par la même firme et
sur un segment de route beaucoup plus important que le segment sur lequel on a
fait la construction. Donc, le chiffre que je vais sans doute vous obtenir va
être pour un ou des contrats de géotechnique accordés sur
cette route, mais je ne pourrai pas vous dire si c'est applicable à ce
segment en particulier.
M. Middlemiss: D'après mon expérience, on donne
normalement un contrat de géotechnique équivalent au contrat de
l'ingénieur-conseil qui fait les plans et devis.
M. Bérubé: Oui, mais l'ingénieur-conseil ne
fait pas qu'un... Ce que je veux dire, c'est que l'entrepreneur en
construction, lui, va réaliser un segment de la route, mais
l'ingénieur va faire toute la route.
M. Middlemiss: D'accord. Dans ce cas, si on a une section de dix
kilomètres qu'on donne à un ingénieur-conseil,
normalement, lorsqu'on va aux soumissions, on y va pour tout ce morceau,
forcément; on n'y va pas à la pièce. Sauf que si c'est 100
kilomètres, cela se peut bien qu'on le divise en dix tranches.
M. Bérubé: Tout ce que je peux demander, c'est
combien de contrats en géotechnique ont été
accordés qui
englobaient le segment de route dont il est fait mention dans le
présent engagement, la valeur des contrats de géotechnique
accordés par le ministère en rapport avec ce segment particulier
de route. Il y a des chances que ces contrats soient évidemment des
contrats qui englobent plus que le segment en question, mais enfin, on aura au
moins cette réponse. Je ne sais pas ce que vous allez faire avec, mais
en tout cas!
M. Middlemiss: Merci...
M. Bérubé: II dit: Ne parle pas, ne parle pas, ne
parle pas, on aurait l'air niaiseux!
Le Président (M. Gagnon): Engagement 402.
M. Paradis: 402 et 403.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 402 et 403, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention spéciale à l'Association
des gens de l'air du Québec Inc., à titre d'aide
financière en vue d'obtenir la reconnaissance officielle du
français comme langue de communication dans la navigation
aérienne dans le territoire du Québec. Montant de l'engagement:
75 000 $." Il s'agit de l'engagement 402.
À l'engagement 403, il s'agit d'une "subvention de fonctionnement
à l'Association des gens de l'air du Québec Inc., pour
l'année financière 1981-1982. Montant de l'engagement: 35 000 $."
Si on se fie aux imputations budgétaires et qu'on additionne 1981-1982
de 402 et 403, on en arrive à une subvention de 85 000 $. Quel a
été le budget total de fonctionnement de l'Association des gens
de l'air pour cette même période, ou quelle part cette subvention
représente-t-elle du budget total?
M. Bérubé: Attention! Il y a d'abord la subvention
pour dépenses de fonctionnement. Dans l'autre cas, nous défrayons
tous les frais, dans le cas des poursuites judiciaires.
M. Paradis: D'accord. Les 50 000 $ de 1981-1982 dans le cas de
402 défraient tous les frais qui...
M. Bérubé: Oui, les frais.
M. Paradis: ... qui ont trait à la reconnaissance
officielle du français comme langue de communication dans la navigation.
Maintenant, au niveau du fonctionnement de l'association, c'est 35 000 $ sur
combien?
M. Bérubé: C'est cela, on va se renseigner,
j'essaie de voir.
M. Paradis: Est-ce qu'avant d'octroyer ces subventions le Conseil
du trésor vérifie l'avancement du dossier?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Et à quel point était-il lorsque vous
avez octroyé ces montants?
M. Bérubé: Très avancé. C'est pour
aller en appel à propos du jugement qui a été rendu en
Cour supérieure dans la célèbre cause impliquant kid Serge
Joyal et Hugo Tremblay versus Air Canada et le ministre des Transports du
Canada. C'était à l'époque où M. Serge Joyal
cognait du pied pour entrer au Conseil des ministres.
M. Middlemiss: Et Clément Richard.
M. Bérubé: Cela paraît bien de se montrer un
fervent propagateur du français, alors que dans le fond on est
prêt à assassiner le Québec à n'importe quel temps
dès qu'il a le dos tourné, mais enfin!
M. Paradis: Vous répéterez ces paroles en
présence de M. Joyal.
M. Bérubé: En n'importe quel temps. J'ai le plus
grand respect pour le petit kid Joyal, et le plus profond mépris.
M. Paradis: Est-ce qu'il a bien servi la cause dans cette cause
qu'il a défendue?
M. Bérubé: Oui, financée
intégralement par le gouvernement du Québec parce qu'il n'aurait
certainement pas sorti une cenne de sa poche.
M. Paradis: Vous voulez dire que le gouvernement du Québec
lui a payé des honoraires?
M. Bérubé: Non, pas à lui,
j'espère!
M. Paradis: II a fait cela à partir de... il a offert ses
talents professionnels de façon gratuite.
M. Bérubé: Cela fait partie de sa publicité
personnelle.
M. Middlemiss: ... heureux de M. Joyal, contrairement à
d'autres qui faisaient partie de la même cause.
M. Bérubé: Quand il s'agit de trahir le
Québec, il est là.
M. Paradis: II a trahi le Québec lorsqu'il a
représenté les gens de l'air.
Le Président (M. Gagnon): 404. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions à diverses municipalités
pour le paiement du coût des travaux d'amélioration de ponts
municipaux. Montant de l'engagement: 2 622 300 $." Si on remarque, dès
la première page et on poursuit à la deuxième page, on
retrouve le comté de Matane de façon très
régulière. Qu'est-ce qui explique cet amas de subventions dans le
comté de Matane? Je retire la question.
M. Bérubé: Voilà un député qui
s'occupe de son comté! Mais, ciel! Que vois-je? Il y en a eu 6 dans
Gaspé, 2 dans Matane.
Voilà, c'est réparti plus équitablement.
J'espère qu'il n'y a rien eu dans Bonaventure. Il y en a moins dans
Bonaventure, c'est bien. Dans Pontiac, Pontiac 5; alors, je verdis de rage et
de jalousie.
M. Blais: Je proteste avec véhémence, il y en a
seulement un dans Terrebonne.
M. Paradis: Avez-vous des lumières?
M. Bérubé: Je pense qu'il va falloir donner une
leçon de géopolitique à nos fonctionnaires pour qu'ils
fassent plus équitablement la réparation des ponts au
Québec; je trouve totalement inadmissible que des comtés rouges
voient leurs ponts aussi bien entretenus que les nôtres.
M. Paradis: J'avais compté trouver le président du
Conseil du trésor dans un moment de fatigue et l'attirer strictement sur
Matane.
M. Bérubé: Et d'ailleurs...
M. Paradis: Son collègue de droite avait lu le
document.
M. Bérubé: Pour vous montrer à quel point
vous avez un chef pesant, M. le député de Brome-Missisquoi, je
vous conseillerais d'aller voir dans Argenteuil le nombre... Vous allez voir
que ce chef est beaucoup plus lourd auprès du gouvernement qu'il ne
semble l'être auprès du Parti libéral.
M. Paradis: Cela dénote au contraire que ce chef
bâtit des ponts sur les rivières.
M. Bérubé: Oui, mais pas autant. Je pense qu'il va
falloir muter le fonctionnaire responsable de l'entretien des ponts dans
Pontiac; il y en a au moins quatre de trop.
Le Président (M. Gagnon): 405.
M. Paradis: Soumissions publiques. 405: Contrat pour travaux de
tonte de gazon aux abords des autoroutes 640, 19 et 25, dans diverses
municipalités des comtés de
Terrebonne et L'Assomption, pour une période de deux ans. Le plus
bas soumissionnaire, Robert Lockhead Paysagiste Enr., Val-Morin, comté
de Labelle; montant de l'engagement, 58 752,85 $.
M. Bérubé: C'est un de vos amis, M. le
député de Terrebonne?
M. Blais: Je ne le connais pas du tout. Je suis très
heureux qu'il coupe le gazon.
M. Paradis: S'il peut effectuer une tonsure en passant au
député de Terrebonne, nous en serions très heureux
également...
M. Blais: Oui, il pourrait peut-être continuer dans votre
figurel
M. Paradis: À ce moment-là, je me retrouverais avec
une physionomie du type de celle du président du Conseil du
trésor.
M. le président du Conseil du trésor, est-ce que,
lorsqu'on donne ces contrats, on a au Québec une approximation du
coût au kilomètre ou au mille pour tondre ces gazons-là aux
abords des autoroutes?
Est-ce que le ministère des Transports dispose d'une
évaluation pour la coupe des gazons aux abords des autoroutes sur une
distance en kilomètre ou en mille?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait l'obtenir?
M. Bérubé: Ils ont des contrats. Donc, vous
voudriez savoir combien il en coûte au kilomètre? Bien, disons
plutôt au kilomètre carré, parce que, vous savez, tondre le
gazon sur une ligne, d'abord il faut prendre une certaine largeur. J'imagine
que cela doit dépendre de la largeur et de la longueur.
M. Paradis: J'ai l'impression que cela ne se donne pas au
kilomètre carré ou au mètre carré. J'ai
l'impression que cela se donne en longueur d'autoroute.
M. Bérubé: Cela dépend, avec une largeur
d'empâtement donnée.
M. Paradis: Oui, mais en moyenne au Québec...
M. Bérubé: En fait, je vois que votre question est
plus ou moins précise et que le ministère pourra vous fournir une
réponse du même acabit. Allez-y donc, M. le secrétaire,
posez donc n'importe quelle question.
M. Paradis: Non, pas n'importe quelle question. Est-ce que le
ministère des Transports dispose de données ou
d'évaluations du coût de la coupe du gazon
sur les autoroutes québécoises au kilomètre,
distance en longueur, ou au mille?
M. Bérubé: Est-ce que, M. le député
de
Brome-Missisquoi, vous trouvez que le contrat que vous avez donné
chez vous vous coûte trop cher et vous voudriez avoir des critères
de référence?
M. Paradis: Non, c'est strictement par curiosité...
Le Président (M. Gagnon): Sur ce, MM. les membres de la
commission, avant de mettre fin à nos travaux, je voudrais vous demander
si le jeudi 25 février, 9 h 30, vous convient pour une prochaine
étude.
M. Bérubé: Certainement.
M. Paradis: On ouvre le 23? Oui.
Le Président (M. Gagnon): On peut tenir la commission
pendant la session.
M. Paradis: Est-ce que, pour tenter de récupérer un
peu de temps, on pourrait, de l'accord du président du Conseil du
trésor, siéger deux fois le mois prochain à la convenance
du président?
M. Bérubé: Je veux bien qu'on essaie, mais j'ai de
gros problème avec mon programme au cours du mois de février
à l'heure actuelle.
M. Paradis: Au niveau de l'Opposition, lorsqu'on est en session -
même hors session, c'est discutable - et que vous vous découvrez
une journée de disponible, s'il y a une possibilité de l'ajouter,
on est prêt à accepter un avis mineur.
M. Bérubé: J'en prends bonne note et on va essayer
de se dégager une journée additionnelle en février.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on peut dire que, le
jeudi 25 février, on pourra déterminer s'il y aura
possibilité d'une autre journée?
M. Bérubé: Oui, on essaiera, à ce
moment-là, peut-être de s'entendre pour la semaine suivante,
quelque chose comme cela.
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: J'ai une petite remarque sur le fait d'ajouter des
jours pour étudier les engagements financiers. Moi aussi, en tant que
membre de cette commission, je suis bien d'accord, quoique, selon les normes,
c'est une journée par mois. Mais, vu qu'on perd passablement de temps
sur des engagements anodins, je ne voudrais pas qu'on se fie là-dessus
pour siéger deux ou trois fois par mois et qu'on s'éternise sur
des questions plus ou moins pertinentes.
Le Président (M. Gagnon): Je dois vous dire, M. le
député de Terrebonne, que tout de même, aujourd'hui, il y a
eu une amélioration. Je voulais justement le souligner. On a fini
d'étudier juin et on est assez avancé dans juillet.
Alors, si on continue à ce rythme, peut-être qu'on pourra
rattraper le temps perdu. Il y aurait possibilité
d'accélérer encore les travaux.
M. Paradis: Si le gouvernement ne fait pas de dépenses
folles qui demandent deux ou trois jours sur le même engagement...
M. Bérubé: On va couper vos salaires.
Le Président (M. Gagnon): Sur ce, la commission des
engagements financiers ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 heures)