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(Onze heures cinquante-trois minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers se réunit aux fins de
poursuivre ses travaux selon l'ordre du jour de la réunion du 26
novembre et de celle du 10 décembre.
Sont membres de cette commission, M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Bérubé (Matane), M. Caron
(Verdun), M. Champagne (Mille-Îles), M. Blais (Terrebonne) en
remplacement de M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes)...
M. Vaugeois: ... d'être ici.
Le Président (M. Gagnon): ... M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata) en remplacement de M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet), M. Middlemiss (Pontiac), M. Pagé (Portneuf), M.
Paradis (Brome-Missisquoi), M. Polak (Sainte-Anne), M. Proulx (Saint-Jean), M.
Vaugeois (Trois-Rivières).
Nous étions rendus à l'élément 3 de l'ordre
du jour et la parole est au ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Un instant!
M. Vaugeois: M. le Président, est-ce que ce sont toujours
les mêmes vieilles procédures?
Le Président (M. Gagnon): Toujours.
M. Vaugeois: Oui, l'Opposition n'a pas l'air de vouloir qu'on
change cela.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! On en discutera à un autre endroit qu'ici.
M. Paradis: M. le Président, une remarque
préliminaire au niveau des membres de la commission.
Le Président (M. Gagnon): Au niveau des membres, M. le
député de Brome-Missisquoi, oui.
M. Paradis: Au niveau des membres, M. Saintonge (Laprairie)
remplace M. Pagé (Portneuf).
Le Président (M. Gagnon): C'est bien.
M. le ministre.
Témoignage du ministre du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche (suite)
M. Lessard: M. le Président, très
brièvement. Avant de déposer un certain nombre de réponses
aux questions qui m'ont été posées, je voudrais dire ceci
que la commission des engagements financiers m'a invité pour une
deuxième séance consécutive à venir apporter des
éclaircissements ou à donner des renseignements
supplémentaires au sujet de l'organisation de la fête nationale
1981.
M. Paradis: Elle n'est pas consécutive, on a
siégé entre les deux.
M. Lessard: J'ai accepté, M. le Président, de venir
répondre à toute question soulevant des faits nouveaux. Si les
membres de la commission ont besoin de renseignements additionnels et que je
suis en mesure de les leur fournir, je n'hésiterai pas à le
faire, comme d'ailleurs j'ai répondu à toutes les questions
depuis le début de cette affaire.
Par ailleurs, si les questions ne sont que des répétitions
de questions posées lors de la séance précédente du
30 octobre, je référerai alors les députés aux
réponses fournies à cette occasion, puisque le temps est
précieux.
Depuis le début de cette affaire, M. le Président, je
crois avoir adopté une ligne de conduite juste et cohérente. J'ai
souhaité attendre dans chaque cas de prendre connaissance des
états financiers préparés par des experts
indépendants avant de me prononcer.
J'ai déjà eu l'occasion d'expliquer ici ce qui m'avait
amené à demander une enquête dans le cas du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et à conférer à M. Gérard
Larose des pouvoirs de commissaire-enquêteur. Je n'y reviendrai pas.
Le 30 octobre dernier, j'ai indiqué de la même façon
que j'attendais d'examiner les états financiers du comité de
Montréal avant de me prononcer. J'ai effectivement, depuis, reçu
ces états financiers, soit il y a deux semaines, et j'ai
rencontré des experts-comptables qui en ont effectué la
vérification. J'ai indiqué à l'Assemblée nationale
que même si je n'avais pas de faits
qui me démontraient des malversations, j'ai quand même
demandé que le mandat de M. Larose soit prolongé et cela
principalement parce que j'ai été surpris, d'apprendre
l'existence d'une structure de distribution de subventions vers le niveau local
qui permettait difficilement un contrôle budgétaire serré.
Quoi qu'il en soit, M. Larose disposera de pouvoirs aussi étendus dans
l'un et dans l'autre cas et il m'a assuré que les deux enquêtes
seraient menées concurremment, ce qui, en conséquence, ne devrait
pas retarder le dépôt de son rapport.
Finalement, en ce qui concerne le comité organisateur national,
aucun fait nouveau n'est venu jeter un éclairage différent sur ce
dossier depuis notre dernière rencontre. J'ai déjà eu
l'occasion d'expliquer qu'à la lumière des faits connus et
publics et qui sont d'ailleurs les seuls qui ont été
portés à ma connaissance, je ne voyais pas là un motif
raisonnable pour demander une enquête telle que celle
déclenchée à ce moment au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Je n'ai
pas encore changé d'avis là-dessus.
J'informe toutefois la commission que, dans le cadre de son programme
annuel d'examen, le Vérificateur général étudie
cette année les programmes 3 et 4 de mon ministère, ce qui
comprend la subvention versée au comité organisateur de la
fête nationale du Québec.
En terminant, M. le Président, je veux vous assurer
qu'après avoir pris les moyens pour que toute la lumière soit
faite là où il me semblait qu'elle devait l'être, je veux
consacrer maintenant mes énergies à faire en sorte que la
fête nationale 1982 soit également un succès comme l'a
été d'ailleurs la fête 1981, si cela n'avait
été des quelques événements dont on parle
actuellement.
Je voudrais en profiter aussi pour déposer à chacun des
membres de la commission parlementaire les documents suivants, qui m'ont
été demandés lors de la dernière séance,
soit 1) copie des décrets concernant les enquêtes sur
l'organisation de la fête nationale du Québec 1981 dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et dans la région de
Montréal; 2) le nom des membres du comité régional de
Saint-Jacques; 3) le nom des membres du comité régional de
Maisonneuve; 4) les périodes d'emploi et les salaires perçus,
soit de M. Petit, de M. David ainsi que de M. Blouin; 5) copie du
mémoire que le comité organisateur me transmettait en date du 26
février 1981, et enfin la liste des créditeurs au 31 juillet
1981, telle qu'on me l'a demandée, et je suis prêt, M. le
Président, pour démontrer plus de clairvoyance dans ce dossier,
à déposer même la liste des créditeurs au 30
septembre.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, seulement une
correction, pour ne pas créer de précédent, ce n'est pas
déposer qu'il faut employer en commission...
M. Lessard: Pas à déposer mais à distribuer
l'information. Alors, je ne sais pas, est-ce que vous avez la liste des
créditeurs au 30 septembre?
M. Paradis: Oui, cela vient de nous être
distribué.
M. Lessard: Au 31 juillet, mais, depuis ce temps, bien
clairement, il fallait que je paie - comme vous me l'avez demandé - un
certain nombre de petits créditeurs dont le cas m'apparaissait
très clair. J'ai donc payé, j'ai avancé 300 000 $ pour
payer ces comptes qui étaient clairs, de telle façon que vous
allez voir que la liste des créditeurs au 30 septembre est donc
inférieure en fait à la liste du 31 juillet.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre.
M. le député de Brome-Missisquoi. (12 heures)
M. Paradis: Oui, on remercie le ministre pour les documents qu'il
a portés à la connaissance de cette commission, tel qu'il s'y
était engagé à l'occasion de la commission
précédente. Il y a quand même trois points sur lesquels
j'aimerais revenir.
Le ministre nous avait également promis de porter à la
connaissance de cette commission, à l'occasion de sa présence
antérieure, le libellé exact du mandat donné à M.
Gérard Larose pour les fins d'une enquête au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce qu'on a reçu du ministre - et je le fais
pour fins d'éclaircissement - c'est le mandat donné à M.
Châtelain, le Vérificateur général. Ce qu'on est
intéressé à savoir c'est s'il y a eu, directement du
gouvernement, un mandat supplémentaire à M. Larose? Sinon, est-ce
que M. Chatelain en a confié un à M. Larose et dans quel
libellé?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, à cette question, il
est certain que le mandat du Conseil des ministres a été
confié au Vérificateur général, M. Chatelain, qui,
lui, ne pouvant pas faire l'enquête à cause de ses occupations, a
délégué ses pouvoirs tels que décrits, les pouvoirs
qui lui étaient décernés en vertu du décret du
gouvernement, a transmis la totalité de ses pouvoirs à M.
Gérard Larose.
M. Paradis: Est-ce que cela a été fait par
écrit ou de façon verbale, comme l'autorisait le mandat?
M. Lessard: C'est l'article 83 de la Loi sur l'administration
financière qui permet au Vérificateur général de
nommer quelqu'un pour remplir une fonction qui lui est demandée.
M. Paradis: Donc, il a exactement le même mandat que celui
que vous avez confié à M. Chatelain.
M. Lessard: C'est le même.
M. Paradis: D'accord. Deuxième question. Avez-vous
vérifié si vous aviez reçu une lettre, datée du 10
novembre 1980, à laquelle nous avons fait référence et que
vous vous étiez engagé à déposer? C'était
une lettre qui vous était adressée par la Corporation des
fêtes du 24 juin, Montréal.
M. Lessard: M. le Président, je m'excuse, peut-être
qu'il y a eu une mauvaise interprétation mais, selon les rapports que
nous avions, il n'était pas indiqué que cette lettre avait
été demandée par l'Opposition.
M. Paradis: Cela a été demandé, si vous
voulez la référence, page 1, R-413.
M. Lessard: D'accord, mais moi j'ai un résumé des
demandes, de la part du secrétaire de la commission, et je n'avais pas
inscrit cette demande-là, alors, j'en prends note.
M. Paradis: Le 10 novembre 1980.
M. Lessard: La lettre du 10 novembre 1980.
M. Paradis: Adressée au ministre Lucien Lessard.
M. Lessard: Aucune objection, M. le Président.
M. Paradis: Par la Corporation des fêtes du 24 juin,
Montréal.
M. Lessard: M. le Président, je prendrai les moyens
nécessaires pour répondre dans les plus brefs délais.
M. Paradis: M. le ministre, je sais que vous avez
déjà eu à répondre à cette
question-là en Chambre, mais on n'a pas reçu, finalement, les
bilans des comités organisateurs de Montréal et du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les avez-vous en votre possession, ces
documents-là?
M. Lessard: J'ai les bilans du comité organisateur du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, en fait, les bilans officiels, vérifiés
par des experts, comme j'ai les bilans de la région de
Montréal.
Maintenant, étant donné que j'ai déclenché
une enquête à partir de ces bilans-là, puisqu'ils
m'apparaissaient, quelquefois, plus ou moins conformes à la bonne
gestion financière, j'ai donc transmis ces bilans, avec le mandat qui
lui a été confié, à M. Larose, parce que,
justement, nous voulons faire la pleine lumière sur ces
événements avant de jeter du discrédit sur la
réputation de certaines personnes. Je n'ai pas rendu publics ces
documents et je n'ai pas l'intention, pour le moment, de les rendre publics
puisqu'ils sont entre les mains de M. Larose et font l'objet d'analyses plus
profondes qui avaient pu être faites par les
vérificateurs-comptables.
M. Paradis: Je comprends que c'est ce que vous nous aviez
indiqué à l'effet que vous les aviez remis au vérificateur
qui est chargé de l'enquête comme telle. Mais, dans le but
d'épargner des questions et du temps à cette commission, ne
seriez-vous pas d'accord que ce serait un outil de travail quasi essentiel pour
poursuivre nos travaux?
M. Lessard: M. le Président, je me demande si l'Opposition
veut vraiment faire la lumière sur les événements ou jeter
du discrédit sur des réputations.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: On demande poliment au ministre de nous faire
connaître, et j'insiste, on demande poliment au ministre de nous faire
connaître des bilans et il nous accuse, parce qu'on veut non pas lui
faire déposer, mais on veut l'obliger à porter à la
connaissance de cette commission des documents, il nous accuse de vouloir salir
du monde. Quand même, M. le Président!
M. Lessard: Je réponds très poliment, M. le
Président, très calmement, d'autant que les ballounes
s'essoufflent; c'est du "pornosalissage". J'ai indiqué que c'est
à partir de ces bilans-là que j'ai demandé une
enquête à M. Larose parce que ces bilans n'étaient pas
clairs, selon moi, ils ne me paraissaient pas conformes à la bonne
gestion administrative, mais avant de lancer cela dans le public comme
ça et de rendre cela public, ce qui pourrait permettre des
interprétations malveillantes et jeter du discrédit sur la
réputation de certaines personnes, je veux bien que tous les faits
soient vérifiés et c'est pourquoi la réponse est celle-ci:
Je ne peux actuellement rendre publics ces documents tant et aussi longtemps
que M. Larose n'aura pas fait son enquête, et je répète
qu'à la suite de
l'enquête de M. Larose le rapport de M. Larose sera
déposé à l'Assemblée nationale avec tous les
documents qu'il jugera à propos de rendre publics.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président, je veux tout
simplement faire remarquer au ministre que le premier ministre lui-même,
le 1er octobre 1981, et le ministre Lessard aussi, le 1er octobre 1981, en
réponse à une question, s'étaient engagés,
dès que les bilans seraient reçus au ministère, à
les déposer et à nous en communiquer les résultats.
Après cela, on verra ce qu'il y aura à faire, s'il y aura une
enquête, quel genre d'enquête ou quoi que ce soit. Le premier
ministre s'était engagé à cela, vous vous êtes
engagé vous aussi à cela. Que je sache, une enquête du
vérificateur, ce n'est pas une enquête judiciaire sub judice au
cours de laquelle les documents sont cachés.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: Un instant, lisez bien le mandat que je vous ai
transmis...
M. Saintonge: II y a des pouvoirs, je suis d'accord avec
vous.
M. Lessard: II ne s'agit pas d'une enquête administrative
faite par le Vérificateur général, il s'agit d'une
enquête beaucoup plus profonde que cela.
M. Saintonge: Ce n'est pas une enquête judiciaire.
M. Lessard: Oui, il s'agit d'une enquête judiciaire, M. le
Président, il s'agit de la nomination d'un commissaire-enquêteur.
Il me semble que les députés vérifient leurs documents et
savent la différence entre une enquête administrative et une
enquête judiciaire. Il s'agit de la nomination d'un
commissaire-enquêteur, exactement comme M. Malouf, à l'occasion de
la commission Malouf, avait les pouvoirs d'un commissaire-enquêteur, des
pouvoirs judiciaires. Or, le vérificateur a vu accroître ses
pouvoirs pour qu'il devienne justement commissaire-enquêteur; il a tous
les moyens nécessaires d'interroger les personnes qu'il juge à
propos.
Maintenant, lorsque nous avons déclaré que nous rendions
publics les rapports des firmes comptables, comme je l'ai fait d'ailleurs en ce
qui concerne le comité organisateur de la fête nationale, je n'ai
pas hésité à le rendre public, mais comme j'ai reçu
en ce qui concerne le Saguenay-Lac-Saint-Jean un rapport comptable global dans
lequel on m'indique qu'il y a certaines modalités de gestion
financière qui ne paraissent pas conformes à la bonne gestion
administrative, j'ai demandé justement au commissaire-enquêteur
tant sur le plan administratif que sur le plan judiciaire de vérifier un
certain nombre de choses avant de les lancer dans l'opinion publique. C'est
pourquoi la prudence que m'impose ma fonction d'administrateur m'empêche
pour le moment, pour éviter de ternir des réputations, au nom de
l'intérêt supérieur et des intérêts
privés de ces individus de rendre publics ces documents qui seront de
toute façon rendus publics, mais il ne faudrait pas qu'on lance sur la
fête nationale des rumeurs, tel qu'on l'a fait pour la pornographie
à l'Assemblée nationale. Cela fait quand même mal à
du monde et il y a des plaies qui ne pourront se guérir. Alors, je pense
bien que les députés de l'Opposition, à la suite de
l'exemple qu'ils ont eu ce matin, devraient être très
prudents.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, je retiens de l'argumentation
du ministre que s'il refuse de faire connaître ces rapports, c'est parce
qu'il y a eu une enquête de caractère - je pense qu'on peut la
qualifier ainsi - quasi judiciaire, sans la qualifier de judiciaire ni
d'administrative, à cause de la nature des pouvoirs
délégués. Est-ce que la réserve que le ministre
exprime ou l'objection que le ministre exprime lui vient du fait que le
Vérificateur général lui aurait interdit ou fait savoir
qu'il ne pouvait pas rendre publics ces documents-là? Celui qui est en
charge de l'enquête, est-ce qu'il vous a communiqué son
désir ou son intention que ces documents ne soient pas rendus
publics?
M. Lessard: M. le Président, aucunement. J'ai transmis au
Vérificateur général et à son
délégué, M. Larose, les documents qui m'avaient
été transmis par les firmes comptables. Quant à moi,
puisqu'on me pose cette question à moi, je réponds à cette
question. Je n'ai pas l'intention de rendre publics ces documents, étant
donné la prudence que m'impose de plus en plus, surtout à la
suite de l'exemple de ce matin concernant les accusations de pornographie,
etc.. La prudence m'impose d'attendre la fin de l'enquête. M. Larose,
à ce moment-là, transmettra à l'Assemblée nationale
le rapport complet et tous les documents qu'il jugera à propos. Je n'ai
pas d'autre réponse à donner, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, vous vous êtes quand même
engagé envers cette
commission, en toute connaissance de cause, à rendre publics ces
documents. Vous vous êtes engagé à l'Assemblée
nationale à rendre publics ces documents. Le premier ministre a
réitéré votre engagement. Qu'est-ce que vous avez
découvert dans ces documents qui pourrait salir - écoutez-moi
bien - dans une accumulation de chiffres - on sait ce que sont des bilans
comptables, finalement - des réputations? La réputation de qui?
Est-ce qu'il y a des noms de mentionnés?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: Voici, M. le Président, c'est que je pense
bien que ce n'est pas... Il n'y a pas des noms spécifiques de
mentionnés, mais...
M. Paradis: Est-ce qu'il y en a généralement?
M. Lessard: ...il y a des individus qui étaient membres de
la corporation et qui ont le droit de s'expliquer avant d'être
condamnés sur la place publique. Ce qu'ils pourront faire devant le
commissaire-enquêteur. J'ai dit que je rendrais publics ces documents, je
n'ai jamais dit quand j'allais les rendre publics.
M. Saintonge: Avant la fin d'octobre.
M. Lessard: Je n'ai jamais dit... Oui mais, M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre!
Des voix: On va vous donner la transcription.
M. Lessard: ... à la suite de ça, il est
arrivé des événements - à la suite d'ailleurs des
demandes des députés de l'Opposition -qui m'ont indiqué
qu'il fallait être très prudent. Même si, M. le
Président, je me suis engagé formellement - quand il dit en
connaissance de cause, non, je n'avais pas tous les faits à ce
moment-là - à ce moment-là, le devoir de ma
responsabilité, de ma charge, m'impose d'être très prudent
pour éviter de jeter du discrédit sur des personnes, comme les
membres de l'Opposition en ont jeté depuis quelques semaines, en
lançant des fausses rumeurs dans l'opinion publique. Alors, M. le
Président, au nom de l'intégrité des réputations de
ces personnes, qui auront la possibilité de s'expliquer devant le
Vérificateur général et le commissaire-enquêteur, eh
bien, je refuse, pour le moment, de rendre publics ces documents tant et aussi
longtemps que l'enquête ne sera pas terminée. C'est ma
dernière réponse.
Une voix: M, le Président.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, je vous rappelle vos propos
prononcés à l'Assemblée nationale le premier octobre 1981.
Vous dites, je lis du texte: "Un vérificateur a été
nommé, un comptable a été nommé, et j'attends,
d'ici à la fin d'octobre..." puisque vous dites que vous n'avez pas
mentionné de date, j'aimerais au moins que vous retiriez
M. Lessard: La date, les rapports financiers...
Le président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre!
M. Lessard: Continuez.
M. Paradis: "... d'ici à la fin d'octobre, le rapport
comptable sur ces faits...
M. Lessard: D'ici à la fin d'octobre. (12 h 15)
M. Paradis: ...rapport qui sera déposé à
l'Assemblée nationale". Mais d'ici à la fin d'octobre, j'ai
compris de vos paroles, à moins que vous vouliez jouer au fin finaud
dans cette affaire-là et couvrir toute cette administration
vous-même et en prendre la responsabilité, que cette date, c'est
octobre 1981. La question vous a été posée le 1er octobre
1981. Le premier ministre du Québec lui-même, le 1er octobre 1981,
a dit: Pour ce qui est de faire enquête, ce dont on parle, je ne peux pas
vous donner une réponse plus claire que celle qu'a donnée le
ministre tout à l'heure. Si vous admettez qu'à la fois, à
la fin d'octobre, il faudrait que ce ne soit pas plus tard, on aurait le
rapport comptable, enfin, le rapport de vérification qui sera
déposé, et il y aura aussi toutes les réponses qui
pourront être fournies.
M. Lessard: M. le Président, le député
vient...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: ...justement, dans sa lecture, de répondre
à sa question. J'ai dit à l'Assemblée nationale, et le
premier ministre l'a dit aussi à l'Assemblée nationale, le 1er
octobre que j'attendais avant de prendre une décision que les rapports
financiers - s'il connaît son français, il n'a qu'à lire -
que les rapports financiers me soient déposés d'ici au 30
octobre. À ce moment, ces documents pourraient être
déposés à l'Assemblée nationale - je n'ai pas
précisé de
date - mais j'ai dit que cela allait être à partir de ces
rapports financiers que je prendrais une décision sur le fait de faire
enquête ou de ne pas faire enquête. Je pense que c'est clair.
Or, j'ai reçu, avant le 30 octobre, les rapports comptables que
je ne refuse pas de déposer à l'Assemblée nationale, mais
que je refuse de déposer immédiatement parce que j'ai
décidé de transmettre ces documents au Vérificateur
général, qui, lui, en vertu d'un mandat qui lui a
été décerné comme commissaire-enquêteur, les
a transmis à M. Larose. Il appartient maintenant à M. Larose
d'analyser ces documents et en temps et lieu, c'est-à-dire à la
fin de l'enquête, ces documents seront déposés à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, le ministre vient de parler et
de faire la comparaison avec l'enquête Malouf. Je suis tout à fait
d'accord parce que là aussi l'enquête Malouf a été
fondée... Avant qu'on ait cette commission-là, dans le temps, il
y avait des rumeurs, des soupçons, des "innuendoes", du placotage.
À ce moment-là...
M. Lessard: 1 500 000 000 $
M. Polak: ... il n'y avait rien d'établi, tout le monde
disait: II n'y a rien là. Donc, une enquête a eu lieu,
l'enquête Malouf. Mais la grande différence entre l'enquête
Malouf et l'enquête qui est en cours présentement, qui
s'étend du Saguenay-Lac-Saint-Jean à la région de
Montréal, ce n'est pas une enquête publique. Je ne comprends pas,
si le ministre dit: II faut être prudent -je suis tout à fait
d'accord avec cela - il ne faut pas faire d'accusations basées sur les
textes des journaux, sur, peut-être, des rumeurs, des soupçons,
cela peut impliquer certaines personnes, dont les noms ont été
mentionnés. Tout le monde cherche alors à deviner qui peut
être mêlé là-dedans, etc. Je ne comprends pas
pourquoi, pour résoudre tout ce problème, on ne demande pas
simplement à l'enquêteur de procéder, de compléter
son enquête et que ce soit une enquête publique. Parce que, encore
une fois le public va penser que c'est une enquête "in camera". Le
ministre a dit la dernière fois que j'ai soulevé le même
point, mais à ce moment il n'y avait pas encore d'extension du mandat
à Montréal: On ne veut pas faire cela parce que l'enquêteur
a le droit de faire une enquête publique, c'est à lui de
décider de quelle manière il veut procéder.
Pour justement protéger la réputation des personnes qui
sont peut-être faussement accusées, pour arrêter le
placotage, les rumeurs, les "innuendoes" et les soupçons, rien de plus
facile, pour satisfaire non seulement l'Opposition mais également la
population du Québec, de demander carrément, de la part du
ministère ou du gouvernement, à M. Larose: Voulez-vous
procéder à une enquête publique qu'on règle cela une
fois pour toutes? On est rendu à ce point-là. Je pense que cela
va résoudre tout le problème, on n'a pas besoin de faire produire
d'autres documents. On peut être là, ceux qui le veulent, pour
questionner les témoins comme on a fait dans le temps, à
l'enquête Malouf. Je comprends, ce n'est pas du tout une enquête du
même ordre de grandeur. Je ne compare pas le chiffre de 2 000 000 $ avec
l'autre chiffre, mais...
M. Lessard: Pas 2 000 000 $, attention, 1 500 000 000 $.
M. Polak: Je ne le sais pas, je n'étais pas là. Je
suis bien d'accord de vous concéder que je ne peux pas faire la
comparaison entre ces chiffres, mais j'ai certainement le droit de faire la
comparaison sur le plan des principes. Je sais que vous êtes un ministre
qui a des principes. D'ailleurs, je vous appuie dans vos arguments. Pour
protéger le monde innocent, je suis tout à fait d'accord qu'on
fasse la lumière là-dessus une fois pour toutes en demandant
à M. Larose de procéder à une enquête publique et
non pas laisser le choix à M. Larose.
Je n'ai aucune preuve qu'on ait demandé à M. Larose,
verbalement, de procéder "in camera". Je n'ai aucune idée de ce
qui a été dit parce que les choses qui se disent verbalement, on
ne les trouve pas dans les arrêtés en conseil. Cela
enlèverait tout soupçon, cela réglerait le problème
une fois pour toutes. On arrêtera ici de poser des questions et le public
aura la réponse. Je demande au ministre, puisque l'enquête a
été étendue à la région de Montréal
et qu'elle n'est pas limitée au Lac-Saint-Jean et au Saguenay, de ne
rien changer dans le mandat de M. Larose, le Vérificateur
général, mais de simplement lui demander de procéder
à une enquête publique.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: J'ai déjà répondu à cette
question. Il ne faudrait quand même pas mêler l'enquête
Malouf, l'enquête de la CECO... Il y a eu, à ma connaissance, je
dis bien à ma connaissance, trois grandes enquêtes publiques
depuis I960: celle sur l'administration de l'Union Nationale, dont je ne me
rappelle plus le nom, l'enquête Salvas; celle de la CECO, sur le crime
organisé; l'ancien ministre avait même pris des mesures
extraordinaires. C'était nouveau, après l'enquête Salvas,
c'était vraiment la
première enquête publique d'importance. La CECO, qui avait
été annoncée par Jérôme Choquette, avait des
pouvoirs extraordinaires et on s'est interrogé par la suite sur ces
pouvoirs extraordinaires accordés aux commissaires-enquêteurs. On
s'est interrogé par la suite et on se demande encore si vraiment les
conséquences d'une telle enquête n'ont pas pris une telle ampleur
qu'elles ont dépassé les objectifs qu'on poursuivait. Des gens
ont été véritablement salis là-dedans. J'ajoute
l'enquête Cliche, l'enquête sur le problème de la
construction, qui a été d'une ampleur extraordinaire. Il y en a
eu une quatrième, l'enquête Malouf, qui avait pour objectif
d'analyser les dépenses de 1 500 000 000 $, sur un budget prévu
d'environ 300 000 000 $, et de voir ce qu'il y avait là-dedans.
Il ne faudrait quand même pas, à partir de ces quatre
grandes enquêtes... D'ailleurs, certains journalistes commencent à
s'interroger sur ces enquêtes pour savoir si ce ne serait pas un moyen de
salir des réputations. Il ne faut quand même pas comparer des
enquêtes aussi globales, aussi importantes, qui touchent à
l'administration globale d'un gouvernement, qui touchent à toute
l'industrie de la construction ou qui constituent un dossier comme celui du
crime organisé, il ne faudrait quand même pas comparer cela au
dossier du Saguenay-Lac-Saint-Jean et au dossier de Montréal.
Étant donné que déjà sur ces enquêtes
publiques il y a des journalistes et des gens qui s'interrogent pour savoir si
on peut impunément faire comparaître des gens publiquement dans
une boîte, sans avocat, bien souvent, et jeter du discrédit sur
des personnes, je dis que jamais, - à ma connaissance, sinon on ferait
des enquêtes publiques sur n'importe quoi... S'il avait fallu faire une
enquête publique sur la porno, on aurait pu salir des réputations
à la suite des rumeurs lancées par des libéraux comme
cela, sans aucune preuve. On ne peut pas, comme cela, au nom des
libertés individuelles que protègent ces députés
assis en face de moi...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lessard: M. le Président:
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le ministre.
M. Paradis: Quel nom a été sali? M. Lessard:
M. le Président... M. Paradis: Quel nom a été
sali?
M. Lessard: Que les députés prennent leurs
responsabilités!
M. Paradis: Ce sont des accusations vagues.
M. Lessard: Que les libéraux prennent leurs
responsabilités! Ils savent très bien ce qu'ils ont tenté
de faire. Justement, s'il n'y a pas eu de noms salis, c'est qu'ils ont
été blanchis ce matin, et vous avez ravalé votre
couleuvre.
M. Paradis: On s'en reparlera demain.
M. Lessard: Vous avez ravalé votre couleuvre, vous avez
ravalé votre ballon. M. le Président, je n'ai pas l'intention de
modifier le mandat du commissaire-enquêteur. Il s'agit d'une
enquête précisée dans le mandat et je n'ai pas l'intention
de modifier ce mandat.
M. Paradis: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut demander au ministre, vu qu'il se
refuse à porter à la connaissance de la commission parlementaire
des engagements financiers les bilans des comités de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et ceux de Montréal, la différence entre
le contenu du bilan du Saguenay-Lac-Saint-Jean et les pages frontispices du
bilan qu'il nous a remis à la dernière commission des engagements
financiers, et pourquoi il en remet une partie et il ne remet pas l'autre.
M. Lessard: C'est un résumé du bilan... M.
Paradis: Les notes des comptables.
M. Lessard: ... qui indique l'ampleur du déficit. Alors,
il appartiendra au commissaire-enquêteur d'analyser plus amplement le
bilan complet qui m'a été déposé à la fin
d'octobre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Paradis: Est-ce que...
Le Président (M. Gagnon): Je reviendrai à vous.
M. Blais: M. le Président, je remercie M. Polak de la
façon dont il aborde le dossier.
Le Président (M. Gagnon): M. le député, on
doit interpeller les députés par leur nom de comté...
M. Blais: Je m'excuse humblement.
Le Président (M. Gagnon): ... en commission parlementaire
comme à l'Assemblée nationale.
M. Blais: J'invoque Sainte-Anne à ma rescousse. Je
remercie beaucoup le député de Sainte-Anne de la façon
dont il aborde le dossier. Il l'aborde avec un côté humain et
c'est peut-être le fait qu'il est avocat consciencieux qui lui
prête ce discours. Cependant, il y a une petite faille; il réclame
une enquête publique sur les fêtes nationales. À moins
d'avoir des raisons majeures pour demander une enquête, dans le contexte
actuel cela semble une demande exagérée. Il y a deux
enquêtes qui ont été demandées sur deux sections et
je comprends que notre ministre tarde à présenter les deux bilans
parce qu'ils sont sous enquête, tout sera donné un peu plus tard.
Si les gens de l'Opposition en général pensaient que c'est parce
que le ministre veut cacher quelque chose, ils se trompent, tout sortira
après. S'il y a des accusations à porter ou des choses qui ne
sont pas conformes à la bonne gestion, vous aurez en même temps
tous les documents pour vous amuser à votre soûl dans des
accusations. Mais, en attendant, une enquête publique ne ferait que
mettre durant une certaine période de temps les gens qui
comparaîtraient à la barre dans une mauvaise posture tant que
l'enquête ne sera pas finie. C'est inutile d'essayer, à moins que
l'on veuille discréditer la fête nationale...
M. Paradis: Question de règlement.
M. Blais: Demandez 32 questions de règlement, si vous
voulez, M. Paradis, je vais continuer quand même après.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce que le député répond
présentement à une question au nom du ministre et a-t-il
été autorisé par le ministre à répondre?
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, ce n'est pas une
question de règlement. Chaque député...
M. Lessard: Sur la question de règlement, M. le
Président. Je pense que le député de Brome-Missisquoi ne
doit pas se prendre pour un dieu ici. Tous les membres, quel que soit le parti
auquel ils appartiennent, ont le droit de parole ici à cette commission
parlementaire.
M. Paradis: M. le Président...
M. Lessard: Voulez-vous maintenant en arriver à bloquer le
droit de parole ici à la commission parlementaire?
M. Paradis: ... question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre!
Question de règlement, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Lorsqu'on a le droit de parole, c'est pour poser des
questions.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, je vous prie!
Tous les députés...
M. Lessard: J'ai le droit de parole comme député
pour m'exprimer ici en commission parlementaire.
Le Président (M. Gagnon): C'est ce que j'allais dire, M.
le ministre. Les députés qui sont ici en commission
parlementaire, et même tous les députés pourraient venir
à cette commission parlementaire, même s'ils n'en sont pas
membres, poser des questions et s'exprimer aussi sur les engagements
financiers, ce qu'on fait ce matin.
Je vous redonne la parole, M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Je vous remercie beaucoup, M. le Président.
Est-ce que, selon le règlement, j'ai droit à 20 minutes?
Le Président (M. Gagnon): Absolument.
M. Blais: Je ne prendrai pas mes 20 minutes mais le
règlement me donne...
Le Président (M. Gagnon): Je vous suggère de ne pas
prendre vos 20 minutes.
M. Blais: Mais non, je ne les prendrai pas, je les prendrais si
bon me semblait.
M. Polak: ...
M. Blais: Je peux prendre 20 minutes, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Pas de problème. (12 h 30)
M. Blais: Je ne les prendrai pas, mais j'aimerais au moins dire
quelques mots.
Je continue. À moins de vouloir discréditer la fête
nationale, votre insistance à demander des bilans actuellement est
injustifiable. Si l'enquête prouvait, MM. de l'Opposition, que le tout,
le déficit qui a été fait aux fêtes nationales,
n'était que le résultat d'un mauvais calcul de revenu. C'est
possible. Pourquoi s'acharner à vouloir discréditer des gens? Ce
n'est pas drôle. Je trouve ça épouvantable. Attendez donc
les
résultats de l'enquête. Vous aurez tout en main. Et s'il y
a quelque chose d'anormal, d'incorrect, eh bien, allez-y à fond de
train. D'ailleurs, on vous appuiera à ce moment-là. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne
M. Polak: M. le Président, pour revenir sur le même
problème, parce que je pense qu'on commence à approcher, on va
dans la bonne direction. Quand tout à l'heure...
M. Lessard: Vous ne savez pas dans quelle direction vous
allez?
M. Polak: Oui, oui, je le sais très bien. J'essaie juste
de vous convaincre. Quand tout à l'heure le ministre a répondu,
le député de Terrebonne est intervenu. Tout le monde
désire éviter de salir la réputation de membres qui sont
innocents là-dedans. C'est vrai. Moi, je suis le premier, comme avocat,
à ne pas croire du tout aux accusations vagues, au placotage, etc...
M. Lessard: ...au député de...
M. Polak: Cela peut nuire énormément à
la...
M. Lessard: À votre confrère de Portneuf.
M. Polak: ...la réputation des personnes. D'ailleurs, je
dois vous dire que personne n'a jamais accusé quelqu'un du tout. Je n'ai
pas soulevé de question de règlement quand il a répondu,
mais...
M. Lessard: Vous n'avez pas eu le courage.
M. Polak: Non, non, je pense qu'il n'y a aucune preuve. Tout ce
qu'on a demandé à ce moment-là, c'est simplement, vu qu'il
y avait une enquête faite par la police provinciale sur certains sujets,
qu'on ait des renseignements là-dessus. On les a eus ce matin, donc il
n'est pas question du tout que des noms soient mentionnés. J'ai cru
comprendre ce matin par la réponse que quelques personnes ont vu ce
film. Peut-être que sur le plan personnel ça
m'intéresserait de savoir qui était là pour regarder,
mais, en tout cas, ça ne touche pas le domaine public.
M. Caron: C'est de valeur qu'on n'ait pas été
invité.
M. Polak: Je voudrais savoir, M. le Président, une
enquête est maintenant faite par le Vérificateur
général, et je sais que c'est un personnage objectif, neutre,
d'une très grande réputation, je suis tout à fait d'accord
avec ça. Mais le public va encore dire: Cette enquête ne va pas
être tenue publiquement. Comment, par exemple, si on prend un
employé, on dit que M. Yves Petit a reçu 450 $ par semaine de
salaire. Cela, c'est vrai, je suis certain que les livres ont
démontré que de telle période à telle
période il a reçu tant en salaire. Mais qui force
l'enquêteur à poser la question suivante, par exemple: Monsieur,
qu'est-ce que vous avez fait durant ce temps-là? Avez-vous
travaillé dans tel et tel local pour aider le ministre Charron à
être réélu, etc...?" Si personne ne pose la question,
personne ne le forcera à le faire. Donc, ce qu'on voudrait, justement
pour ne plus salir la réputation, par exemple, de M. Petit, par de
petits "innuendoes", quelqu'un devrait, dans une enquête publique... Moi,
si j'étais là, je poserais la question directement à M.
Petit... Voulez-vous me dire si vous avez travaillé déjà,
pendant que vous étiez payé par les fonds publics, avez-vous
travaillé activement pour telle et telle affaire? Lui pourrait
répondre pour se disculper: Absolument pas, j'étais là de
9 heures à 5 heures et, si le soir ou la fin de semaine je travaillais
pour aider quelqu'un à être réélu, c'est mon
affaire, pas la vôtre. Tant mieux pour lui, il va même s'en sortir,
avec une réponse comme celle-là, en homme glorieux, tant mieux.
C'est comme ça que je le vois. Mais si c'est une enquête que
j'appelle "in camera", rien n'oblige l'enquêteur à poser des
questions qui peut-être ont un aspect assez politique, c'est vrai.
C'est pour ça que je dis que, si vraiment on cherche à
aider ces personnes, parce qu'il y a des rumeurs et des "innuendoes", pour les
aider, on devrait procéder à une enquête publique. Ce
serait la meilleure méthode de disculper les gens de la saleté
qui a été jetée, pas par nous autres, mais dans la presse,
dans le monde en général. Parce que nous on parle avec nos
électeurs. Ils ont tous l'impression, vraiment parlant, ils ont tous
l'impression que ça pue, que quelque chose de croche a pu se passer, que
des gens ont reçu des salaires qu'ils n'ont pas gagnés, qu'ils
ont fait des voyages. Toutes sortes de choses se disent. Moi, je
réponds: Écoutez, soyez prudents avec ça, ça prend
une enquête publique. Moi, quand je vais revenir devant la commission, je
vais demander au ministre, justement parce que mes électeurs m'ont
parlé de ça, ce n'est pas juste vis-à-vis de ces gens, de
les accuser, je suis tout à fait d'accord avec ça. Il faut avoir
une enquête publique pour, une fois pour toutes, établir si cela a
été correct ou pas.
D'ailleurs, le député de Terrebonne semble appuyer cela,
parce que nous sommes dans la même ligne de pensée. C'est juste la
question de dire: Faites-la donc publique, et à ce moment-là il
n'y aura plus de problème,
il n'y aura plus de rumeurs pour rien. Et s'il y a des gens coupables,
on saura les trouver. Je suis sûr que l'enquêteur ne posera pas de
question de cette nature-là, parce qu'il n'a pas eu le mandat de le
faire. On ne lui a pas dit: Voulez-vous vérifier si, sur le plan
politique, il y a des choses croches qui ont été faites? Il va
vérifier sur le plan financier, c'est bien correct, je suis d'accord
avec ça. Il y a des créanciers qui n'ont pas été
payés, etc...
Maintenant, deuxième question pour le ministre, M. le
Président.
M. Lessard: La première, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Première réponse,
M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, je pourrai toujours
transmettre au commissaire-enquêteur la question du député
pour qu'il puisse la poser à l'occasion, justement, du témoignage
de l'individu dont il parle.
Deuxièmement, M. le Président, contrairement à ce
qu'il a dit, l'enquêteur a tous les pouvoirs; il n'a pas seulement les
pouvoirs de vérifier administrativement, il a tous les pouvoirs d'un
commissaire-enquêteur.
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lessard: Un instant. M. le Président, il a tous...
M. Paradis: Question de règlement. Question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le ministre est en train d'induire cette commission
en erreur. Qu'il relise donc le mandat: "Attendu qu'en vertu de l'article 81 de
la Loi sur l'administration financière..." C'est un des paragraphes
importants. "Attendu qu'en vertu de l'article 14 de la Loi sur les commissions
d'enquête, le Vérificateur général soit
mandaté aux termes des articles 81 et 83 de la Loi sur l'administration
financière pour faire enquête sur l'organisation de la fête
nationale du Québec 1981 dans la région Saguenay-Lac-Saint-Jean -
c'est le même mandat pour la région de Montréal, je ne le
lirai pas - sur le fonctionnement du Comité organisateur de la
fête nationale du Québec de cette région, la qualité
de sa gestion administrative et financière ainsi que sur l'utilisation
des fonds publics par ce comité". C'est sur la qualité de la
gestion administrative et financière ainsi que sur l'utilisation.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Moi, je ne vois pas là une question de règlement;
c'est une question d'interprétation. Vous auriez pu intervenir
après le ministre. Je laisse la parole au ministre.
M. Lessard: Cela ne fait rien, M. le Président, je pense
que c'est quand même clair, et je continue à lire ce que disait le
député. Le commissaire-enquêteur, comme on le disait, doit
faire enquête sur la qualité de sa gestion administrative en vertu
de l'article 83, c'est exact, et financière ainsi que sur l'utilisation
des fonds publics par ce comité. "Ainsi que sur l'utilisation des fonds
publics par ce comité. De plus, que le Vérificateur
général soit mandaté - ce sont les autres pouvoirs;
pourtant le député de Brome-Missisquoi est avocat, il devrait
savoir ce que cela veut dire: ce sont les articles 9, 10, 11, 12 et 13 de la
Loi sur les commissions d'enquête - pour obtenir de toute personne,
entreprise ou organisme les renseignements jugés pertinents pour les
bonnes fins de son mandat. Que soient conférés à la
personne chargée de cette enquête par le Vérificateur
général les pouvoirs énumérés aux articles
9, 10, 11, 12 et 13 de la Loi sur les commissions d'enquête relativement
à l'assignation, la comparution, l'assermentation, le défaut de
comparaître, le refus de répondre et l'immunité des
témoins ainsi que le refus de produire des documents. Que le
Vérificateur général soit autorisé, en principe,
à recourir, aux fins de cette enquête, à l'expertise
professionnelle de toute personne dont les services lui paraîtraient
requis. Enfin, que le Vérificateur général soit tenu de
produire un rapport et de formuler des recommandations au ministre du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche". Voilà M. le Président, le
député a très bien répondu à sa
question.
Je termine la réponse que je donnais. Est-ce que le
député de Sainte-Anne, par les questions qu'il soulève et
qui devront possiblement être posées par le
commissaire-enquêteur, voudrait mettre en doute la qualité, la
compétence, l'intégrité du commissaire-enquêteur,
son impartialité? Est-ce que le député de Sainte-Anne veut
mettre en doute ces qualités que je reconnais à M. Larose,
d'autant plus que M. Larose a été nommé
Vérificateur général par les deux tiers de
l'Assemblée nationale, sur recommandation du Parti libéral, vers
1972 ou 1973?
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je pense que j'ai le droit de
répondre à ça. Évidemment, je suis d'accord avec le
ministre sur toutes
ses dernières paroles, c'est-à-dire que je crois beaucoup
dans l'intégrité, la compétence, etc., de M. Larose. Aucun
doute, nous sommes d'accord à 100% là-dessus, aucun
problème. La seule chose que je dis, c'est qu'il n'y a aucune obligation
pour M. Larose de procéder d'abord par une enquête publique,
quoiqu'il ait le droit de le faire, mais le gouvernement a oublié de lui
dire: Voulez-vous procéder par une enquête publique.
Deuxièmement, si j'étais M. Larose et que je lisais le
mandat, il est bien clair que rien ne me forcerait même à poser
des questions politiquement embarrassantes. Je peux vous dire que s'il y avait
une enquête publique, je suis certain que quelqu'un serait là,
peut-être de notre députation, peut-être de la part du
public, pour poser une couple de questions peut-être politiques,
embarrassantes: Monsieur, seriez-vous l'organisateur en chef de tel ou tel
ministre? Monsieur, avez-vous travaillé en même temps pour sa
réélection avec des automobiles payées par la
Saint-Jean-Baptiste, société à fonds publics, oui ou
non?
M. Lessard: Sur les automobiles, il y a eu une enquête, M.
le Président.
M. Polak: M. le ministre, une autre suggestion, parce que j'ai
peur que ces points ne seront pas soulevés. Si vous refusez de demander
à M. Larose de procéder par une enquête publique, est-ce
que vous seriez prêt à ce que nous, on soumette une liste de
questions que M. Larose va poser? Nous, on va soumettre une liste, cela va
être posé "in camera", pas en public: une liste de questions qui
vont peut-être être pénibles, on va les poser, toute une
liste...
M. Blais: On ne peut pas intervenir dans la justice...
M. Lessard: II n'y a rien qui l'empêche, M. le
Président. M. Larose a tous les pouvoirs. Il n'y a rien qui
empêche les députés de l'Opposition de faire parvenir
à M. Larose leurs demandes parce que M. Larose est indépendant du
ministre à ce sujet. Il n'y a absolument rien qui empêche tout
député, quel qu'il soit, de faire parvenir à M. Larose des
questions qu'il aimerait voir poser à certains témoins. Il n'y a
rien qui empêche cela, que le député fasse ce qu'il a
à faire.
Le Président (M. Gagnon): J'ai, dans la liste des
intervenants, le député de Verdun, le député de
Terrebonne et, après, je reviendrai à vous.
M. Garon: Je cède mon tour au député de
Laprairie.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le ministre, en fait, on a parlé bien
gros d'enquête. Vous vous référez à tout moment
à des ragots que l'Opposition rapporte. Je vais vous dire une chose;
jusqu'à maintenant, il y a eu des textes, des reportages entiers
publiés dans les journaux. Il y a eu des questions qui ont
été posées à partir de certains reportages, de
certains autres faits aussi, de renseignements qu'on a pu obtenir. On vous a
posé des questions. Vous avez répondu mais je ne pense pas,
à ma connaissance, jusqu'à maintenant, que dans ce qu'on a pu
dire, il y avait tellement de ragots que cela. Vous n'avez pas nié
tellement d'affaires. Il y a l'affaire Coudé que vous avez niée
et on y reviendra tantôt.
Ce que je veux vous souligner, par exemple...
M. Lessard: Mais nier quoi? Qu'est-ce que vous voulez, je n'ai
pas nié qu'un certain nombre de personnes...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre...
M. Lessard: Un instant, M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement.
M. Lessard: Je n'ai pas nié qu'un certain nombre de
personnes aient reçu de l'argent, mais par exemple, qu'elles aient
reçu de l'argent en relation avec certaines malversations, que ces
sommes-là n'étaient pas dues, cela, je le nie. Ce sont des sommes
qui étaient dues. Elles ont gagné leur salaire. Comme ces
gens-là ne devaient pas travailler bénévolement, ils ont
gagné leur salaire et ils ont reçu de l'argent, c'est normal.
Le Président (M. Gagnon): D'accord. M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Ce que je veux vous dire... Je vais vous donner mon
point et vous me répondrez après. On a, on a la lettre du 15
septembre 1981 - vous avez sûrement vu cela - de M. Lagacé. M.
Lagacé, ce n'est pas un libéral, à ma connaissance, et ce
n'est pas un bonhomme, non plus, qui travaille comme fonctionnaire ou n'importe
quoi; c'est un des nombreux bénévoles parmi les 5000
bénévoles que vous mentionnez. M. Lagacé était le
président du comité de Montréal, élu par d'autres
bénévoles en assemblée générale. Il
démissionne et il dit quoi? C'est avec beaucoup de regret que je me vois
dans l'obligation de démissionner du
conseil d'administration de Montréal. - J'en passe des bouts. -
Je quitte déçu, parce que j'ai cru au dialogue entre les
régions et le COFNQ. C'est clair, cela! Je quitte déçu,
car j'ai l'impression d'avoir été berné par certaines
personnes dont j'ignorais les buts non avoués. Je quitte
déçu, car, afin de conserver une bonne entente entre la
région de Montréal et le COFNQ, j'ai dû accepter des
compromis qui n'ont pas donné les fruits attendus. Je quitte car les
personnes possédant les pouvoirs au COFNQ ont décidé
qu'elles étaient les seules à pouvoir évaluer leur propre
rendement. Elles ont donc mis en place un comité formé
d'elles-mêmes dans le but d'analyser leur fonctionnement. Je quitte, car
je souhaite que ma décision aide le gouvernement à prendre une
décision et à déloger certaines personnes en place qui
nuisent à l'évolution de la fête. Je quitte, car j'ai
espoir dans le futur et que ce n'est pas à l'intérieur de la
structure actuelle que puisse se faire le futur. Cela était sa lettre de
démission: Cela a continué. M. Lagacé, après, a
écrit une lettre au journal La Presse, le 16 octobre 1981. Je ne lirai
pas toute la lettre...
M. Lessard: II vient de quelle région, M.
Lagacé?
M. Saintonge: De Montréal, monsieur, et il siégeait
également au COFNQ. C'était un des cinq que les 15 comités
régionaux ont envoyés. Ce n'était pas n'importe qui, il
était sur les lieux, il savait ce qui se passait au COFNQ. Il n'accuse
pas le COFNQ seulement, il accuse d'autres personnes. On continue un peu. Il
dit: Je fus berné, il faut chasser les experts en politicaillerie. Cela,
c'est M. Lagacé, président du comité de Montréal et
membre du comité organisateur qui le dit. "Je sais, comme bien d'autres
personnes d'ailleurs, que je fus berné et qu'une équipe en place
exécutait un scénario préparé ailleurs qu'à
l'assemblée générale des membres de la corporation." Un
peu plus loin: "J'affirme que la fête peut être
réalisée par les citoyens sans l'aide d'experts en
politicaillerie et en manigances. Pour ça, il faut remettre la
fête aux gens et ne pas investir des milliers de dollars à
contrecarrer leurs projets." Un peu plus loin, il dit: "Déjà on
s'en va vers une fête 1982, qui sera la fête du gouvernement et de
ses fonctionnaires. Selon les récentes révélations, durant
les deux dernières années, nous avons eu la fête du
gouvernement, du Parti québécois et des amis du système."
Il était bien placé pour le savoir, il était le
président de la section de Montréal. Je reviendrai pour vous dire
de quelle façon il a été nommé, à part cela.
Pourquoi ne pas profiter du cas de 1981 pour faire disparaître le
Comité organisateur de la fête nationale du Québec, etc.?
C'est une enquête qu'il veut. Il finit en disant simplement ce qui
suit.
M. Polak: Ils auraient dû réélire l'ancien
président.
M. Saintonge: "Pourquoi ne pas donner la chance aux citoyens de
se faire un défilé si ça les tente, un
défilé à leur image, avec leurs moyens, sans que la
thématique, les acteurs et la réalisation ne soient
parachutés de la rue Dorchester?" C'est clair, cela. "Tous les citoyens,
de toute appartenance, ont le droit de fêter le 24 juin à leur
façon et il est immoral de les empêcher de le faire en
créant des instances de contrôle et de répartition des
moyens. Il faut de toute urgence abolir le COFNQ et permettre la
libération de la fête, l'ouverture sur tous les citoyens..." Cela
en est un.
On parle de bénévoles, de gens qui viennent travailler
là-dedans. J'en ai un autre à vous citer. Le bonhomme en question
est un bénévole de la région sud de Montréal, le
président de la région sud de Montréal, M. Raymond
Bréard. Par hasard, M. Raymond Bréard est aussi
vice-président du COFNQ. M. Bréard écrivait une lettre de
démission le 28 octobre et le 29 octobre, dans la Presse, il faisait des
déclarations. Je vous cite le journal La Presse. "Dans sa lettre de
démission, dont la Presse a obtenu copie, M. Bréard souligne que
le conseil d'administration du comité organisateur a été
obligé au cours de la présente année de ratifier des
"initiatives douteuses" qui avaient été prises par
différentes personnes impliquées dans l'organisation de la
dernière fête du 24 juin". Et dans bien des cas, l'exécutif
lui-même est confronté à des ratifications de gestes
déjà posés." Tout cela est cité entre guillemets,
ce sont les termes mêmes de M. Bréard.
Je continue de citer M. Bréard: "En termes financiers, plusieurs
décisions, en l'occurrence des cautionnements aux régions - il y
en a eu pour 140 000 $ - ont été décidés et
signés à l'insu du comité exécutif." Ce n'est pas
grave, cela, c'est une corporation sans but lucratif. Ce n'est pas grave! "En
termes administratifs, la faillite des comités régionaux de
Montréal (dont le déficit réel sera d'au moins 260 000 $)
et du Saguenay-Lac-Saint-Jean (déficit réel de 280 000 $) - et
Montréal, c'est un peu plus de 260 000 $, de toute façon -
illustre l'incompétence de nos agents de la coordination
régionale qui ne nous ont jamais fait rapport de la situation exacte, ni
informés de la situation générale." Ce n'était pas
important qu'il le sache, il était dans le comité organisateur,
il était le vice-président. Ce qui se passait était
régulier. "D'autre part, le vice-président démissionnaire
attribue le mirobolant déficit du comité organisateur (plus de
660 000 t)
aux grands événements d'impact (défilé,
spectacle du Vieux-Port) qui ont été réalisés cette
année après avoir été "commandés par les
permanents du national." C'est clair, ça! "De toute manière,
l'actuel conseil d'administration, selon lui, n'est plus à toutes fins
utiles qu'une marionnette entre les mains du gouvernement Lévesque, qui
essaie de sauver la face devant les révélations de la Presse sur
les dessous de la fête nationale." Voilà pour celui-là.
Un autre fait mineur est survenu après cela. Le trésorier,
M. Jean-Charles Desrochers, a refusé de signer les états
financiers.
M. Lessard: Après les avoir approuvés.
M. Saintonge: C'était le trésorier. Comment cela
s'est fait, on ne le sait pas, on n'était pas là, mais j'ai vu
les états financiers et, généralement, le trésorier
signe les états financiers. Dans les corporations dont j'ai fait partie,
je n'en ai pas vu beaucoup où le trésorier ne signe pas les
états financiers, comme administrateur, avec le président. M.
Bréard ne l'a pas fait et c'était la première fois qu'il
ne le faisait pas depuis des années.
Une voix: Pas Bréard, Desrochers.
M. Saintonge: Pourquoi? On se pose de sérieuses
questions.
M. Blais: II y a une enquête, on va le savoir.
M. Lessard: Bon, M. le Président...
M. Saintonge: Je n'ai pas fini, attendez une minute. Ensuite, il
y a un autre bonhomme, qui n'est pas un libéral non plus, à ma
connaissance, qui participait aux fêtes, que vous connaissiez bien car,
pendant un bout de temps, il était bien vu par le Parti
québécois, on l'a bien cité, M. Marc Lavallée. M.
Marc Lavallée a fait une déclaration dans la Presse. Je vais vous
donner la date, vous voulez sûrement la connaître. C'était
le 14 novembre 1981.
Il dit: "Le gang de Charron, et d'autres, se sont tapés des
dépenses inadmissibles, des honoraires fabuleux à même les
fonds de l'État. Nous avons dénoncé ces faits, car nous
étions au courant. Mais l'on n'a rien fait pour y remédier, a
affirmé Marc Lavallée." C'était la déclaration de
M. Lavallée. Ce n'était pas bien grave.
Je reviens à M. Lagacé. Il y a une série d'articles
de la Presse, de M. Michel Girard, dans lesquels on a quand même
mentionné certains faits. On en a discuté déjà
à la première commission parlementaire et vous en riiez beaucoup,
à ce moment-là.
On trouvait cela bien curieux. Le comité de Maisonneuve vous a
fait parvenir une pétition de 1500 noms de bénévoles.
M. Lessard: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, question de
règlement.
M. Lessard: Je n'ai jamais ri de la pétition transmise par
la région de Maisonneuve.
M. Saintonge: Vous avez ri du contenu de la lettre qui faisait
partie de cette pétition.
M. Lessard: Je n'ai ri de rien, j'ai tout simplement dit que
cette lettre qui m'était parvenue...
M. Saintonge: Qu'il n'y avait rien là.
M. Lessard: ... ne me permettait pas, à quelques jours de
la fête nationale, de mettre en tutelle un comité organisateur.
C'est ce que j'ai dit.
M. Saintonge: Je ne ferai pas de discussion
là-dessus...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: ... mais il y avait quand même une lettre des
partisans du comté de Maisonneuve, par leurs avocats, une
pétition de 1500 noms qui a été émise par Mme
Harel, une résolution du Parti québécois de Maisonneuve
qui faisait état de certaines irrégularités, et on vous
demandait d'enquêter. On reprochait des irrégularités au
niveau du comité organisateur national, pas seulement au niveau de
Montréal. La réponse qui a été donnée par
votre chef de cabinet, c'était quoi? "Le comité organisateur
national va enquêter là-dessus pour Montréal". Mais on vous
disait que ces gens étaient réguliers, des amateurs et qu'ils
faisaient des manigances. Ils vont enquêter sur eux-mêmes, beau
résultat. C'est bien sûr qu'il n'est rien sorti de là.
Mais il reste que M. Lagacé déclarait à la Presse:
"Selon le président du comité régional de Montréal,
Jean-Michel Lagacé, certains dirigeants du Comité organisateur de
la fête nationale lui avaient demandé à l'époque
d'accorder aux représentants du regroupement des contestataires une
subvention pour qu'ils puissent réaliser un projet dans le cadre de la
fête nationale. "Ils voulaient à tout prix - dit M. Lagacé
- que j'achète la paix par le biais d'une subvention. J'ai refusé
parce que je trouvais un tel geste tellement odieux. De
toute façon, je dois admettre aujourd'hui que la demande du
regroupement des contestataires - cette demande, c'est l'enquête publique
de la tutelle de Montréal et du national - était pleinement
justifiée à l'époque." M. Lagacé se rend compte que
c'était vrai, qu'il avait été berné.
Mais ce n'était pas assez. Aux questions à
l'Assemblée nationale, M. Lévesque a même répondu
que c'était une catastrophe financière, que c'était
scandaleux, il en a parlé. J'ai une petite coupure d'un journal du 30
septembre où il dit: "Ceux qui ont scandaleusement abusé de la
situation devront être mis à la porte." C'est le premier ministre
qui dit qu'il y a du scandale là-dedans. Mais ce n'est toujours pas
grave.
M. Landry s'en va...
M. Lessard: On n'a jamais dit que ce n'était pas
grave.
M. Saintonge: Mais non. C'est parce qu'on n'a pas besoin
d'enquête publique, c'est interne. C'est ce que je veux vous montrer.
M. Landry considère que c'est le gouvernement Lévesque
qui, en tant que tel, a commis une erreur majeure en s'appropriant le
contrôle de l'organisation de cette célébration. C'est le
gouvernement qui a pris le contrôle de l'organisation, c'est clair. C'est
le ministre qui le dit, bon sens, ce n'est pas nous autres: "II n'y a pas 36
solutions, qu'on fasse l'enquête publique. On s'est fourvoyé."
C'est le ministre Landry qui dit cela.
M. Lessard: C'est son opinion personnelle.
M. Saintonge: II recommande une solution radicale au gouvernement
pour éviter que se répètent les abus résultant de
cette foire annuelle qui ne profite qu'aux petits copains d'un ou deux
ministres. C'est M. Landry qui a dit cela. Ce n'est pas important que cela
profite aux petits copains des ministres.
Ensuite, il y a M. Couture. Il n'a pas été tellement
impliqué dans le financement, il est arrivé là. On donne
des faits, il parle de ceux qui ont dilapidé les subventions de
l'État. Il n'y va pas de main morte, c'est lui-même qui dit qu'ils
ont dilapidé. Il dit: C'est dommage, qu'on s'en prenne à ceux qui
ont véritablement travaillé. Nous autres aussi, on trouve cela
bien dommage. Mais ce qu'on veut - pas contre ceux qui ont véritablement
travaillé, comme les bénévoles - c'est qu'on s'en prenne
à ceux qui sont en arrière de la patente et qui organisent tout
cela. C'est ce qu'on veut et c'est cela qu'une enquête publique va
démontrer, pas une enquête du vérificateur sur les
pratiques administratives, cela ne démontrera jamais cela, M. Lessard.
C'est pour cela que vous ne voulez pas en faire, c'est évident. M.
Couture le dit: Ceux qui ont dilapidé les subventions de l'État.
Il n'y a rien là. Il dit même qu'il y a un manque de
crédibilité pour inciter les entreprises à participer au
financement du défilé. On se pose des questions dans ce
temps-là. C'est le premier ministre qui veut intervenir.
Ce n'était pas assez. La seule enquête qu'on a eue
jusqu'à maintenant - on a eu un rapport - c'est par le directeur du
financement des partis politiques. Le directeur du financement s'en va
là et il se rend compte de quoi, de prime abord? Il fait une
enquête pour trouver un cas, il dit: C'est correct. Mais pour le reste,
pourquoi n'a-t-il rien trouvé? C'était bien clair. Il a dit:
L'absence de contrôle des employés et des biens par le
comité des fêtes nationales empêche que des
vérifications concluantes puissent être faites. Quand même
on regarderait des livres jusqu'à demain matin, il n'y aurait rien
là.
M. Lessard: Même si je faisais une enquête
publique...
M. Saintonge: Mais qu'il fasse témoigner les gens.
Après vous avoir posé des questions, je peux même vous dire
aujourd'hui que le député de Mille-Îles, qui est
présent, avait accepté, au mois de septembre, à une
séance de la commission, de répondre à des questions. M.
Bérubé était embêté. Vous étiez absent
à ce moment-là et c'est là qu'on a décidé de
vous faire venir. Il a même répondu, sur certaines affaires, qu'il
était au courant. Il était présent à
Montréal à ce moment-là. Il était président
du comité de Montréal, en 1980. C'est l'année du
référendum. Je pense qu'il pourrait même nous confirmer,
s'il le veut, ce qui se passait, s'il y en avait, des contrôles, comment
cela marchait, si lui, comme président, était au courant de ce
qui se passait quand les autos sortaient et qu'elles n'avaient pas de plaques.
Cela a été dit dans les journaux que les dirigeants du
comité national et du comité de Montréal étaient au
courant, au niveau du référendum, que des autos pouvaient sortir.
Ce sont des accusations - cela a paru dans les journaux -portées par des
gens qui étaient en place là-bas. Cela n'a été
nullement démenti. Est-ce que le président de Montréal
était au courant, à ce moment-là? Est-ce que les membres
du conseil d'administration étaient au courant? Pourquoi les pancartes,
justement, qui identifiaient les autos comme des autos du comité
national ou du comité des fêtes n'étaient-elles pas mises
sur les autos avant le référendum? Pourquoi? On lui a dit:
Attendez après. Cela n'a jamais été démenti.
M. Blais: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je crois que nous sommes ici pour discuter des
fêtes de 1981 et non de 1980. J'aimerais qu'on revienne à la
pertinence, s'il vous plaît.
Le Président (M. Gagnon): Je voulais justement souligner
ce point que c'est l'engagement 800 du ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche pour les fêtes de 1981.
M. Saintonge: Bon, 1981, je continue. De toute façon, en
1981, on a eu les élections, il y a des choses semblables... Pour les
fêtes de 1981, c'était la période électorale, les
mêmes phénomènes qu'on reprochait pour 1980 à cet
égard sont là. Le directeur du financement a clairement
indiqué qu'il ne pouvait absolument pas porter de conclusion. Il n'y a
pas de contrôle sur les automobiles, il n'y a pas de contrôle sur
les..., il n'y a pas de contrôle sur les gens, il n'y a rien qui se passe
là. Mais c'est curieux ça, comme pratique administrative. Un
rapport du vérificateur va vous donner quoi là-dessus? Vous
alignerez des chiffres, mais ils ne vous diront pas pourquoi ça s'est
fait comme ça et comment. Une enquête publique vous le dirait,
parce que les gens seraient obligés de venir témoigner dans la
boîte et de répondre à des questions pertinentes, parce
qu'il n'est pas garanti que ces questions-là vont être
soulevées, non plus.
En terminant, je voudrais juste souligner le fait suivant. Il y avait
une lettre, qu'on vous a demandé tantôt de vérifier, puis
on ne sait pas si vous l'avez bien reçue ou pas, vous ne nous avez pas
donné de confirmation à la lettre du 10 novembre 1980. La lettre
du 10 novembre 1980, ça, M. le ministre, ça avait affaire
à 1981, c'était justement la convocation de l'assemblée
pour l'élection du comité organisateur de Montréal pour
l'année 1981. À ce moment-là, on vous dit clairement que
le Comité organisateur de la fête nationale du Québec a
pris le contrôle de Montréal. On vous demandait de faire
enquête là-dessus.
M. Lessard: Cela est une preuve pour vous autres, c'est une
preuve!
M. Saintonge: Je vous demande simplement c'est une preuve... - si
vous avez fait enquête. Mais il y a une chose. Le député de
Mille-Îles est présent aujourd'hui; le député de
Mille-Îles, c'est lui qui a convoqué l'assemblée en
question. On n'est pas en commission d'enquête pour qu'il nous
réponde à ça, mais s'il veut répondre, il peut nous
le dire, peut-être. Qu'il nous dise ce qui est arrivé à
cette assemblée-là, quand il a présenté quelqu'un
lui-même - quand il a ouvert l'assemblée - pour être
président de l'assemblée. Cette personne-là, monsieur, ce
n'est pas elle qui a été reconnue comme président de
l'assemblée. Le président de l'assemblée, à ce
moment-là, a été M. Richard Filiatrault.
M. Blais: ... enquête publique là-dessus,
certainement.
M. Saintonge: Le 15 octobre 1981. M. Blais: C'est
épouvantable!
M. Saintonge: M. Richard Filiatrault, pour ceux qui ne le savent
pas, était déjà au comité national, c'était
un membre du comité national; il est au cabinet de M. Godin,
aujourd'hui. Ensuite, M. Marc Bradley, anciennement du bureau de premier
ministre, je pense, était président de l'élection,
à ce moment-là. Ce sont des faits qui se sont passés. On
vous reproche un paquetage de salle là-dedans. Je pense qu'une telle
situation, l'enquêteur ne nous dira pas ce que c'est, le mandat du
vérificateur ne viendra pas nous dire ce que c'est. Cela prend quelque
chose de plus que ça pour aller vérifier, effectivement, qui
contrôlait le national, qui marchait là-dedans. Vous pouvez
sourire, c'est bien évident...
M. Lessard: Une enquête publique sur le paquetage de salle!
On va enquêter sur toutes les conventions des députés
libéraux...
Le président (M. Gagnon): Merci beaucoup, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise de la séance à 15 h 13)
Le Président (M. Gagnon): Poursuite des travaux de la
commission des engagements financiers. La parole est au ministre.
M. Lessard: M. le Président, je voudrais...
M. Champagne: Question de privilège, moi, par exemple.
Le Président (M. Gagnon): II n'y a pas de question de
privilège ici.
M. Champagne: D'accord. C'est que je voulais répondre. On
m'a cité ce matin quand même comme député de
Mille-Îles.
M. Lessard: D'accord, allez-y.
M. Champagne: J'ai deux remarques à faire.
Premièrement, lorsque je suis intervenu ici à cette commission,
on m'a posé des questions sur la structure de l'organisation de la
fête nationale. J'ai répondu à toutes ces questions de
structure. J'ai donné toute l'information et je n'ai fait aucune
interprétation des événements.
Dans un deuxième point, par exemple, ce matin, on a parlé
de l'assemblée générale du mois d'octobre ou du mois de
novembre dernier. Je pense qu'on n'a pas à juger de nos conventions dans
chacun de nos comtés. À une assemblée
générale, c'est bien sûr qu'il y a, à un moment
donné, des gens qui veulent se présenter. Il y avait ce
soir-là deux équipes qui voulaient se présenter et on n'a
pas, quand même, à demander au ministre de faire une enquête
et d'interpréter des gestes qui ont été posés
durant cette assemblée générale. En fin de compte, il peut
y avoir de la cabale, mais je pense que ce serait aller contre la
démocratie que de dire: Faisons une enquête sur une
assemblée générale.
M. Lessard: M. le Président, je voudrais quand même
reprendre quatre points qui ont été soulevés par le
député de Laprairie, je pense. Je veux revenir, justement,
à l'assemblée dont on parle. M. le Président, il est exact
qu'un certain groupe de l'assemblée, qui avait été
minorisé à la suite d'un vote, a communiqué avec moi pour
me demander une enquête. Mais, savez-vous ce que cela voudrait dire si je
faisais des enquêtes chaque fois qu'un groupe minoritaire se plaint? Dans
la société, il y a toujours un groupe minoritaire et un groupe
majoritaire. Quand j'ai eu ma convention, j'ai "paqueté" la convention,
c'est vrai.
Des voix: ...
M. Lessard: Oui, en 1970, et à part ça, je n'en ai
pas "paqueté" qu'une, en 1970. J'en ai "paqueté" deux. La
première, M. Lévesque l'a annulée, parce qu'il disait que
je l'avais "paquetée", et à la deuxième, j'ai obtenu 74%
des voix. Il y a un gars qui m'avait dit: Lucien, tu sais "paqueter" ça,
des conventions? Je lui ai dit: Oui, et tu vas voir que je sais "paqueter" des
élections aussi. J'ai "paqueté" mon élection et j'ai
gagné. Va-t-on faire une enquête parce que j'ai réussi
à convaincre du monde de voter pour moi à la convention et
à obtenir la majorité? Voyons! Vais-je nommer une enquête
royale avec tout ce que ça implique, cinq enquêteurs pour analyser
- oui, on ferait des enquêtes sur chacune de vos conventions, messieurs
les libéraux...
Une voix: Envoyez fort!
M. Polak: Pas la mienne.
M. Lessard: ... pour analyser la façon dont un groupe a
procédé pour convaincre la majorité des gens qui avaient
été invités là par annonces publiques et qui ont
été convaincus de voter pour un groupe? Nonobstant le fait que M.
Champagne est ici aujourd'hui, s'il a perdu à ce moment-là, que
voulez-vous que j'y fasse? Il a perdu, mais ça lui a permis de devenir
député d'un comité du côté du Parti
québécois. Bravo, mon cher ami.
M. Lagacé, ex-président de Montréal, a droit
à ses positions et ses déclarations personnelles. Cependant, M.
Lagacé a été président du comité
organisateur de Montréal sur lequel il y a enquête actuellement.
J'aurais bien aimé que M. Lagacé - pas le 18 juin, juste avant la
fête nationale, mais au cours de l'année, au mois de
février, mars ou avril - ait communiqué avec moi au lieu de
dénoncer cela après le déficit considérable. Si M.
Lagacé m'avait informé, vers le mois de février ou de
mars, que quelque chose se passait et qu'on se dirigeait vers un déficit
énorme, je pourrais dire qu'il a fait son travail. Ce n'est pas
après le 24 juin, alors qu'on est pris avec un déficit de 300 000
$ qu'on commence à dénoncer -selon lui, c'est son opinion
personnelle - des bobos qu'il aurait fallu guérir. Je pense bien que ce
n'est pas après le 24 juin qu'il fallait que je guérisse les
bobos. Là, je suis obligé d'essayer de les guérir, mais
ç'aurait été pas mal plus facile avant.
C'est son opinion personnelle, mais est-ce que je vais demander une
enquête royale pour vérifier si les propos de M. Lagacé
sont réels ou pas? De toute façon, M. Lagacé, comme
président du Comité organisateur de la fête nationale, aura
probablement à témoigner devant le commissaire-enquêteur.
Là, il pourra dire tout ce qu'il a envie de dire et il pourra prouver
tout ce qu'il pourra prouver, ainsi de suite.
En ce qui concerne M. Desrochers, le trésorier, c'est exact qu'il
n'a pas signé les états financiers. Mais M. Desrochers
était parmi les quinze membres du Comité organisateur de la
fête nationale et il a eu à voter sur les états financiers.
Les quinze membres présents, dont M. Desrochers, dont M. Bréard,
ont voté unanimement pour accepter les états financiers.
Pouvez-vous comprendre - la question, je la pose à M. Desrochers
et, comme je l'ai dit aux journalistes, vous irez la lui poser -comment il se
fait que le trésorier, qui vote favorablement sur les états
financiers, ne les signe pas après? C'est la décision de M.
Desrochers, mais est-ce que je vais demander une enquête royale avec
toute la panoplie des commissaires-enquêteurs pour interroger M.
Desrochers pour savoir pourquoi il n'a pas signé? Il peut le dire devant
le commissaire-
enquêteur, il peut le dire aux journalistes. Je lui ai
demandé, sans le forcer du tout, alors que j'ai eu l'occasion de le
rencontrer, pourquoi il n'avait pas signé. Il a dit: Je ne le sais pas.
En tout cas, c'est sa décision.
C'est vrai que le vice-président a démissionné.
C'est certain qu'il y avait un état de crise. Peut-être que
démissionner, avec toutes les rumeurs que les libéraux ont
lancées, cela a créé des pressions auprès d'un
certain nombre de membres, etc. M. Bréard a été, pendant
un an ou près d'un an, vice-président du Comité
organisateur de la fête nationale. M. Bréard, c'est un bon ami. Je
ne le connais pas personnellement. Je l'ai rencontré, comme cela,
à l'occasion d'activités du comité organisateur. J'aurais
aimé mieux que M. Bréard, alors que c'était sa
responsabilité, puisqu'il avait été nommé au
comité organisateur, au lieu de me faire ces déclarations juste
après que nous étions dans un problème spécifique
particulier, m'en parle au mois de janvier, au mois de février et au
mois de mars, parce que c'était justement, comme vice-président,
sa responsabilité de voir à ce que les fonctionnaires du
Comité organisateur de la fête nationale se soumettent d'abord au
conseil d'administration. C'était sa responsabilité, à M.
Bréard. Est-ce que je vais faire une enquête royale pour savoir si
M. Bréard a respecté ses responsabilités ou s'il ne les a
pas respectées?
Je n'ai pas l'intention de cautionner tout ce qui s'est fait sur la
fête nationale. Il y a des choses qui sont explicables. Le contrat de
Maurice Cusson, on peut en parler. Il n'y a aucun problème. On peut
expliquer cela quand vous voudrez. Il y a des choses qui ne sont pas
excusables, des choses qui ne sont pas de la mauvaise administration,
c'est-à-dire qu'elles ne sont pas de la malversation. Mais il y a eu des
décisions qui m'apparaissent parfois aller un peu au-delà du bon
sens, des décisions qui ont été corrigées par la
suite, mais que je ne peux pas cautionner.
Comme, justement, j'ai formé un comité organisateur de la
fête nationale indépendant du gouvernement, je ne vais pas aller
vérifier tous les jours au conseil d'administration pour savoir quelles
décisions il va prendre. Je ne vais pas les mener comme des enfants avec
une main à laquelle il s'accroche. Il faut quand même que j'aie
confiance. C'est la même chose pour le Marathon international de
Montréal. Je leur donne 300 000 $ et il peut bien me faire un
déficit, je ne le sais pas. Il n'en a pas fait encore, mais enfin.
Supposons que le Marathon international de Montréal fasse un
déficit de 300 000 $, est-ce que je vais être responsable de cela,
M. le Président? Voyons! Quand même, il faut mettre les choses
à leur place.
C'est dans ce sens-là que, malgré tous les faits et des
faits qui s'expliquent, malgré que le journaliste Girard ait
énoncé ces faits, le fait que Moreau, par exemple, ait
reçu 10 000 $ - mais oui, c'est vrai - est-ce que je vais faire une
enquête royale pour savoir si c'est exact que Moreau a reçu 10 000
$ ou non pour régler un problème, qui s'explique parce que Moreau
avait refusé un certain nombre d'engagements pour cette activité,
avec son groupe? Pas juste Moreau tout seul, ils étaient cinq
là-dedans. Bon! Est-ce que je vais faire une enquête royale sur
cela? Malgré toutes les autres questions sur lesquelles vous allez
revenir - pas sur Montréal et pas sur le Lac-Saint-Jean, parce qu'il y
en a eu une enquête, j'ai vérifié tous ces faits -
malgré tout cela, M. le Président, je n'ai aucune raison de
créer une commission d'enquête royale pour vérifier des
choses que je sais déjà. Mais, administrativement, par exemple,
je l'ai dit, j'ai nommé des spécialistes de mon ministère
pour aller voir ce qui se passait. Administrativement, il y a des choses
à corriger et il y a des choses qui vont être corrigées. Je
l'ai dit, et j'ai des rapports sur cela, si on garde la même structure,
si on garde le même système, il y a des choses qui devront
être corrigées, mais pas, par exemple, jusqu'à faire
disparaître le dynamisme régional. S'il y a deux régions
où cela a mal été - c'est deux régions sur quinze -
il y a quand même treize régions du Québec où cela a
bien été, le Comité organisateur de la fête
nationale et les comités régionaux, où il n'y a pas eu de
déficit et où il y a eu des activités partout. On me parle
de quatre personnes. Il y a 50 000 bénévoles dans l'organisation
de la fête nationale. Je suis convaincu que sur 50 000
bénévoles, les libéraux vont en trouver 100, 200,
peut-être 250 qui vont se plaindre d'un certain nombre de choses qui
n'ont pas fonctionné. C'est normal. Dans le parti, il y a des gens qui
se plaignent et qui n'aiment pas cela. Dans le Parti libéral, il y a des
gens qui se plaignent et qui n'aiment pas cela, etc. C'est normal. Mais est-ce
qu'on va faire des enquêtes royales chaque fois qu'il y en a un qui dit:
De la façon dont cela s'est fait, je ne suis pas d'accord? Je vais
être en enquête royale tout le temps.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je vais revenir brièvement sur les propos du
député de Mille-Îles, M. le Président. Je suis
d'accord avec lui que si le "paquetage" s'effectue à partir de membres
bénévoles, finalement, où il y a deux gangs qui se
partagent le "paquetage" et qu'il y a un "paquetage" qui gagne sur l'autre un
peu dans le sens des propos du ministre, cela va. Mais ce qu'on aimerait
savoir, nous de
l'Opposition - je pense que vos militants aimeraient le savoir
également; je pense qu'ils l'ont réclamé encore en fin de
semaine dans un atelier où vous étiez présent...
M. Lessard: Les militants ont réclamé non pas une
enquête publique, mais de faire la lumière sur les
événements de la fête nationale, ce que j'ai d'ailleurs
approuvé et accepté.
M. Paradis: Bon. De toute façon...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... ce que nous voulons savoir, M. le
député de Mille-Îles, comme M. le ministre, c'est si ce
"paquetage" s'est fait à la base, à partir des
bénévoles comme tels et s'il y en a une "gang" qui l'a
emporté sur l'autre, ou si ce "paquetage" a été fait et
téléguidé à partir des niveaux politiques, à
partir des ministres responsables qui font partie du cabinet Lévesque
présentement. C'est ça qui nous intéresse. Si le ministre
peut nous assurer qu'il n'y a eu aucun téléguidage, qu'aucun
ministre n'a été mêlé là-dedans est-ce qu'il
ne voudrait pas faire porter son enquête un peu là-dessus?
Pour en revenir plus spécifiquement aux propos du ministre
concernant M. Desrochers, qui lui dit qu'il a voté pour approuver les
états financiers à l'occasion d'une réunion d'un conseil
d'administration mais qu'il a refusé de les signer après, il dit:
Je ne m'explique pas pourquoi. C'est justement ce qu'une enquête publique
pourrait nous révéler. Pourquoi...
M. Lessard: ...
M. Paradis: Non, c'est ce qu'une enquête publique pourrait
nous expliquer et je pense que si le ministre n'a rien à cacher
là-dedans, il va faire l'enquête publique.
Au niveau de l'organisation le ministre semble dire: Bon, je vais
changer les procédures, j'ai mis une équipe de
spécialistes de mon bureau pour qu'administrativement cela se corrige.
Mais ce qui se dégage de ce que le député de Laprairie a
dit, ce matin, c'est que ce n'est pas les bénévoles comme tels
qu'on a à blâmer, là-dedans; c'est à partir du
comité central, en haut, les connexions politiques. Le
Vérificateur général ne fera pas d'enquête
là-dessus et c'est pour ça que vous l'avez confiés au
Vérificateur général, pour qu'il n'y ait pas
d'enquête sur ces fameuses connexions politiques où tout a
été téléguidé, et aujourd'hui on tente, par
cette enquête, de mettre le blâme sur les administrateurs et les
bénévoles. À ce moment-là, je dis que le
blâme est à la mauvaise place. J'ai compris de l'ensemble de la
réponse du ministre qu'il n'était pas suffisamment convaincu pas
autant qu'il nous l'avait dit au début, je pense, à la
dernière session où on a siégé sur les fêtes
nationales, qu'il fallait l'étendre à Montréal.
À la suite de cette commission et de d'autres
événements, le ministre est devenu convaincu - rapport financier,
etc. - qu'il fallait l'étendre à Montréal. Ce qu'on va
tenter de faire, si vous êtes d'accord, M. le Président, c'est
qu'on va poser d'autres questions au ministre aujourd'hui et on va tenter - on
reviendra sur ce sujet de l'enquête publique à la fin - de vous
convaincre, M. le ministre, qu'il y a suffisamment d'éléments que
vous serez appelé au cours des prochaines minutes, à confirmer ou
à infirmer, qui justifient cette enquête-là. Si cela
réussit à vous convaincre, vous la ferez. Si vous ne voulez pas
qu'on enquête sur les connexions politiques, parce que cela n'est pas
dans le mandat du Vérificateur général, on passera tout
droit et on laissera la population et les militants du Parti
québécois continuer à réclamer un peu de
transparence de ce gouvernement-là.
Sur ce, je vous signale que le député de Pontiac avait
demandé la parole.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez une réponse
à donner, M. le ministre?
M. Lessard: Non, je ne suis pas prêt.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. J'ai posé
une question le 30 octobre dernier et le ministre a répondu. Cette
question était: Est-ce que le montant de 45 000 $ qui a
été payé à MM. Jean-Claude L'Espérance et
Gilles Talbot, ce que vous avez confirmé en réponse à ma
première question du 30 octobre, inclut la commission payée
à l'agence Beaubec?
C'était pour le spectacle du Vieux-Port. Vous aviez
répondu: Oui, c'est vrai qu'il y a 45 000 $ qui ont été
payés à titre d'honoraires.
M. Lessard: Encore une fois, M. le Président, je veux dire
que lorsque le député de Brome-Missisquoi me dit: On va vous
poser des questions et on va vous prouver qu'il y a lieu de faire
enquête, ce n'est pas parce qu'on va me dire, par exemple, qu'un tel a
reçu 45 000 $ ou qu'un tel a reçu 55 000 $ que je suis
justifié de faire enquête. Ce que j'ai à vérifier,
par exemple, et ce que j'ai vérifié, c'est si les 45 000 $ qui
ont été reçus par M. Untel ont été
reçus pour des services rendus et selon un contrat signé. Or, une
fois que j'ai constaté ces choses-là, que ces sommes... C'est
bien beau faire comme l'autre jour, quand on posait
cette question à l'Assemblée nationale: Est-il exact que
M. Untel qui a été engagé à Paris coûte 104
000 $? C'est-à-dire qu'il y a des frais... (15 h 30)
M. Paradis: Question de règlement.
M. Lessard: Un instant, je veux donner des détails.
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le ministre induit cette commission en erreur,
c'était 114 500 $.
M. Lessard: Bon, 114 000 $. Le député laissait
entendre, donnait l'impression à la population que c'était un
salaire de 114 000 $ qui aurait été payé. Or, une fois
qu'on a décortiqué tout cela, on s'est aperçu que le
salaire était de 43 000 $.
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lessard: C'est comme si je disais au député
qu'il gagne 100 000 $.
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le ministre induit encore une fois cette commission
en erreur. Ce que le député de Brome-Missisquoi a
détaillé lui-même devant l'Assemblée nationale -
parce que le ministre d'État au Développement économique
n'était absolument pas au courant - c'est que la personne qui s'appelait
Jean-Pierre Bordua, et que j'ai mentionnée à ce moment-là
- on en a discuté assez longtemps devant cette commission touchait
à titre de salaire, personnellement, 41 700 $ et, à titre de
compte de dépenses, 72 800 $, alors que le ministre Landry nous avait
dit que ces 114 500 $ étaient pour le salaire de Jean-Pierre Bordua,
pour défrayer le salaire de deux adjoints et pour louer la maison du
Québec. Celui qui a induit l'Assemblée en erreur, ce n'est pas le
député de Brome-Missisquoi, c'est le ministre responsable du
marasme économique.
M. Lessard: Dans les circonstances, je poserais la question
suivante au député. Je ne fais qu'une évaluation. M. le
Président, si je vous posais la question suivante: Est-il exact que vous
recevez de la part de l'État la somme de 130 000 $ ou 135 000 $ comme
député?
M. Paradis: Eh misère! Question de règlement, M. le
Président.
M. Lessard: Un instant!
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Lessard: Oui, si je ventile...
M. Paradis: Question de règlement, il induit cette
assemblée en erreur.
Le Président (M. Gagnon): Un instant, laissons le ministre
terminer.
M. Lessard: M. le Président, faites la ventilation et vous
allez comprendre. Justement pour vous faire comprendre qu'on peut laisser
planer toutes sortes de soupçons, il faut diviser, dans ce que
l'État vous donne, d'abord, votre salaire, 33 000 $, plus, je pense, 7
000 $, plus les frais de votre bureau, plus les frais de votre
secrétaire, plus les frais de voyage.
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Lessard: Si on additionne tout cela, cela doit faire
au-delà de 100 000 $; 250 000 $. M. le député, vous
recevez de l'État 250 000 $.
M. Paradis: Question de règlement. Une voix: Et les
voyages en avion?
M. Lessard: Les voyages en avion, on peut en parler à
n'importe quel temps, mon ami, cela ne me dérange pas. Vous viendrez
vivre sur la Côte-Nord et vous verrez ce que c'est.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Paradis: Question de règlement.
M. Lessard: C'est ridicule, M. le Président, ils s'en
aperçoivent, là.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Question de règlement, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je sais que le ridicule ne tue pas, mais le ministre
est en danger de mort, présentement. Lorsque ces questions ont
été posées à l'Assemblée nationale, il
était clair que cet argent allait à la personne qu'on a
nommée. Lorsqu'on pose ces questions ici, on demande s'il est exact
-pouvez-vous nous le confirmer ou l'infirmer?
- que dans le budget du spectacle du Vieux-Port une somme de 45 000 $ a
été payée à titre d'honoraires à MM.
Jean-Claude L'Espérance et Gilles Talbot pour produire le spectacle.
Est-ce que vous êtes capable de le confirmer ou de l'infirmer, dire ce
qu'il y a de faux là-dedans?
Le Président (M. Gagnon): S'il vous plaît!
J'aimerais qu'on soulève un peu moins de questions de règlement
parce que, finalement, ce sont des questions d'interprétation et vous
aurez la chance d'y répondre tantôt. S'il vous plaît! La
parole est au ministre.
M. Lessard: Si le député me demandait: Est-il exact
que vous gagnez 250 000 $, M. le Président? je dirais que c'est faux
parce que vous ne gagnez pas 250 000 $, mais un député
coûte à l'État 250 000 $. C'est pour faire la
distinction.
M. Middlemiss: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lessard: Je dis que c'est exact.
M. Middlemiss: Question de règlement,
M. le Président.
M. Paradis: C'est exact?
M. Middlemiss: Question de règlement.
M. Lessard: Un instant!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, question de règlement.
M. Middlemiss: Peut-être étiez-vous absent au moment
où j'ai posé une question très spécifique à
laquelle on n'a pas eu de réponse encore.
M. Lessard: Je vais vous répondre.
M. Middlemiss: On est encore parti sur une tangente.
Le Président (M. Gagnon): J'accepte votre question de
règlement et j'espère que le ministre va vous
répondre.
M. Lessard: Oui. C'est justement pour vous démontrer qu'il
y a des choses là-dedans auxquelles il faut faire attention. C'est
exact, dans le cas de Jean-Claude L'Espérance et l'autre, dont je ne me
rappelle plus exactement le nom, qu'il y a eu un coût d'honoraires pour
des producteurs. Selon les honoraires approuvés dans le milieu - comme
il y a des honoraires approuvés pour les ingénieurs, comme il y a
des honoraires approuvés pour les avocats, comme il y a des honoraires
approuvés pour les médecins - il est exact que les producteurs -
L'Espérance ou autres - ont reçu une somme de 45 000 $.
Maintenant, il s'agirait de la décortiquer. La question est de
savoir s'ils ont fait leur travail; bien oui, cela a été un
succès.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Ma question n'était pas celle-là.
J'ai demandé, dans les 45 000 $ dont le ministre avait confirmé
avoir été payés à ces messieurs - vous aviez
confirmé cela le 30, on peut regarder dans le journal des Débats
- la commission, à Beaubec, était-elle incluse?
M. Lessard: À Beaubec? Je ne sais pas. Je vais
vérifier.
M. Middlemiss: C'est la question que j'ai posée. Elle
était très simple.
M. Lessard: Non, mais je m'excuse! Je m'excuse. Quand j'ai
reçu un rapport du secrétaire de la commission des engagements
financiers, il m'a posé un certain nombre de questions. J'ai
répondu aux questions que le secrétaire m'avait indiquées.
Je n'avais pas cette question. Je vous répondrai.
M. Middlemiss: D'accord. En deuxième lieu...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: ... pouvez-vous confirmer ou infirmer que
l'entreprise
Beaubec était impliquée dans l'organisation du spectacle
du Vieux-Port?
M. Lessard: Beaubec? Vous épelez cela 8-e-a-u...
M. Middlemiss: B-e-a-u-b-e-c.
M. Lessard: Je ne peux pas confirmer ni infirmer, M. le
Président. Je ne le sais pas. Je vérifierai.
M. Middlemiss: D'accord. Dans ce cas-là, on peut
confirmer. Pourrait-on avoir le nom des administrateurs de Beaubec, des
actionnaires?
M. Lessard: Oui, oui. Que voulez-vous que je fasse? Je ne suis
pas un administrateur. Je ne suis pas un organisateur de spectacles. On
vérifiera.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, je ne voudrais pas vous faire
perdre de temps, parce que vous en avez déjà discuté pas
mal, mais ce que je déplore dans tout ce dossier, cela fait
déjà assez longtemps qu'on en entend parler, c'est que cela tombe
sur les fêtes. C'est sérieux, M. le ministre.
M. Lessard: Vous avez raison. M. Caron: Non, je
déplore cela.
M. Lessard: La fête du Canada, vous ne vous posez pas de
questions.
M. Caron: Cela tombe sur les fêtes du Québec, la
fête nationale du Québec, comme on l'appelle. On circule un peu
partout et des gens se demandent ce qu'ils feront pour celle de 1982. Si le
ministre ne veut pas faire d'enquête en profondeur - je n'ai pas tout le
dossier au complet, mais vous dites que ce n'est pas nécessaire d'aller
à fond; je pense que dans toutes les organisations de cette envergure,
que ce soit à Montréal ou ailleurs, il y a toujours des
profiteurs; cela a été inventé avant aujourd'hui et je
pense que ça va continuer ainsi, mais ces faits assombrissent la
fête nationale des Québécois - puisqu'il n'y a pas lieu
d'avoir une enquête publique, comme mes collègues le demandent,
est-ce qu'on peut convoquer le vérificateur ici pour lui poser des
questions - je pense que ce serait une façon - et dans le plus bref
délai possible? S'il n'y a rien, on n'en entendra plus parler, mais s'il
y a quelque chose... C'est parce que les fêtes, cela va être dans
six mois et organiser des fêtes, -je pense que tout le monde le sait -
cela prend du temps si on veut en faire un succès. Nous autres, on
essaie de faire des fêtes chez nous pour les deux groupes, à
Verdun, et on commence à la fin de janvier. Si on est pour se chicaner,
il me semble qu'il y aurait possibilité de convoquer le monsieur ici
pour qu'on puisse lui poser des questions, et s'il y a lieu, il y aurait
possibilité aussi de faire venir des témoins.
M. Lessard: M. le Président, je remercie le
député de Verdun. Il a une excellente question. Je pense que
c'est vrai et moi aussi, cela me fait mal. Vous savez, la fête nationale
des Québécois, c'est la fête nationale des
Québécois, et le fait que cela arrive à l'occasion de la
fête nationale des Québécois, cela nous traumatise un peu
tous. On est tous, au fond, attachés à notre pays. C'est notre
coin de terre et on ne veut pas salir ces institutions qui sont vraiment
importantes, quoique si on faisait une enquête sur la fête du
Canada, on en trouverait peut-être bien aussi, mais enfin! La fête
des Québécois, c'est la fête des Québécois.
C'est pour cela, d'ailleurs, que j'ai essayé d'être le plus
vigilant possible pour faire rapidement la lumière sur cela. C'est un
peu la même chose. Il est certain que faire la lumière sur cela,
cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. C'est certain qu'avec
l'enquête de police... Je pense bien que M. le député de
Verdun, depuis trois semaines aussi, vous avez dû vous promener un peu
dans le paysage du Québec et tout le monde vous demandait: As-tu
participé aux films pornos? Tout le monde savait ça. Tout le
monde parlait de ça. Il y a eu une enquête et cela a
été réglé. L'Assemblée nationale a
été, pas exonérée, mais elle a été
rassurée et la population est convaincue maintenant que c'étaient
toutes des rumeurs, cette affaire. C'est important.
Pour ce qui est de la convocation du Vérificateur
général, celui-ci est en train, actuellement, d'analyser tous les
états financiers du Saguenay-Lac-Saint-Jean, avec des pouvoirs de
commissaire-enquêteur, ainsi que ceux de Montréal. Lorsque le
commissaire, M. Larose, déposera... parce que même si on le
convoque aujourd'hui ou demain, comme il n'a pas analysé tous les faits,
il ne pourra pas répondre à toutes vos questions. Mais, par
exemple, à la suite du dépôt du rapport par le
Vérificateur général, si l'Opposition - je
vérifierai avec M. Larose - juge à propos d'interroger M. Larose
sur le rapport qu'il déposera à l'Assemblée nationale, je
lui ferai part de cela et, s'il juge à propos de venir témoigner,
cela me fera plaisir. Mais le député de Verdun conviendra que
s'il veut véritablement faire la lumière sur tout cela, il faut
que M. Larose puisse voir exactement quels ont été les
problèmes soulevés dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean et à
Montréal, s'il y a eu des malversations ou s'il n'y en a pas eu.
Après cela, je transmettrai la demande à M. Larose et je ne suis
aucunement opposé à ce qu'il puisse comparaître devant
cette commission parlementaire.
M. Caron: M. le Président, au ministre encore.
J'imagine que vous avez des contacts, soit vous ou les hauts
fonctionnaires, avec M. Larose pour la suite des demandes qui ont
été faites. Est-ce qu'il est avancé dans son travail?
Est-ce qu'on pourrait, d'ici à Noël... Parce qu'on rencontre du
monde, et c'est à peu près comme les films de l'Assemblée
nationale... J'ai rencontré des artistes samedi dernier et ils
déplorent cela; il y en a qui le font gratuitement, d'autres qui le font
pour un cachet, mais, par contre, ce n'est pas tout le monde qui le fait pour
un cachet. Je pense que la majorité le fait pour la cause. Dans le but
de ne pas gâter les fêtes de 1982, si on pouvait, même,
régler cela avant Noël; sinon, il ne reste plus grand temps, cela
irait au début de janvier.
Le Président (M. Gagnon): Vous me permettez, M. le
ministre, juste avant... De la façon dont on a parlé, M. Larose
pourrait venir à la commission à la condition que vous soyez
invité et que vous invitiez M. Larose comme fonctionnaire. Je ne
voudrais pas créer de précédent, mais on n'a pas, ici,
à inviter M. Larose à témoigner.
M. Lessard: Disons qu'à ce moment-là je soumettrai
la proposition au gouvernement et le conseil des ministres prendra la
décision, mais moi, personnellement, je n'ai pas d'objection. J'aime
bien la façon dont le député de Verdun soulève ses
questions. Son intérêt n'est pas d'essayer de salir des gens mais
c'est vraiment de faire la lumière sur la fête nationale. Je pense
que le député de Verdun a entièrement raison et à
ce moment il partage complètement mon objectif. C'est-à-dire que
c'est vrai qu'il y a 50 000 bénévoles là-dedans et, comme
eux, moi aussi, je m'en fais parler dans ma région et dans les autres
régions. Sachez que dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, il
y a des gens - parce qu'ils sont fiers ces gens-là -qui sont en furie;
cela a quand même terni la réputation de cette région, qui
est fière. Les gens en question vont certainement... S'il y a des
mesures à prendre et qu'il y a eu malversation, on va les prendre,
soyez-en convaincus. Alors, la façon dont le député
approche le problème m'apparaît vraiment la véritable
façon, c'est-à-dire qu'il veut qu'on fasse la lumière.
Deuxièmement, on veut corriger, aussi, des situations. C'est vrai
que cela fait trois ans que le Comité organisateur de la fête
nationale fonctionne. Vous savez, il y en a déjà eu des
fêtes nationales organisées avant et il y en a déjà
eu des déficits. Comme c'était la Société
Saint-Jean-Baptiste qui les assumait, personne n'en parlait. Les deux
premières années où cela a fonctionné, il n'y a pas
eu de déficit. L'an passé, à l'été 1980, il
y a eu un surplus de 400 000 $, on n'a pas eu de problème, cela allait
bien. Quand on constate ce qu'essentiellement 75 % des déficits viennent
de deux régions, Saguenay-Lac-Saint-Jean et Montréal, alors
là, on fait enquête. Sur le reste, les 25%, par exemple - j'ai
fouillé les dossiers, je ne suis pas venu ici aveuglément - quand
on regarde chacun des dossiers, vous avez immédiatement 175 000 $ qui
étaient des revenus que devait percevoir le comité organisateur
de Radio-Canada. Comme Radio-Canada était en grève on les a
perdus, donc cela a fait un trou de 175 000 $. Il y a toute une série de
choses qui s'expliquent comme cela, concernant le déficit. Mais il reste
aussi - et le député de Verdun je le rassure de ce
côté-là - qu'il y a eu des erreurs administratives. Cela
j'en conviens, et il ne s'agit pas de faire une enquête... Je termine sur
l'affaire du vérificateur...
M. Caron: II y a eu des erreurs et il semble y avoir eu des
abus.
M. Lessard: Des abus, écoutez, c'est relatif. Quand on
parle par exemple, de certaines décisions erronées, c'est
relatif. Il faut toujours mettre cela entre guillemets. Mes décisions
peuvent être erronées pour vous et ne pas l'être pour moi,
alors, c'est relatif. Il y a eu, quand même, des erreurs administratives.
Il y a eu des décisions que je ne peux pas, nécessairement,
entièrement cautionner. Qu'on pense, pas à ce que j'appelle
l'agenda, parce que ce n'était pas un agenda, mais au livre de
cheminement critique pour l'organisateur dans chacune des régions. Le
prix qu'on a payé pour cela, cela aurait pu être moins luxueux,
cela aurait fait pareil et cela aurait fonctionné pareil, cela j'en
conviens. Il est certain qu'avec le vérificateur, avec des
spécialistes du ministère, toute la procédure
administrative, de même que l'engagement du personnel, devront être
corrigés. Comme vous le dites, M. le député de Verdun, le
Comité organisateur des fêtes nationales doit être au-dessus
de tout soupçon. Mais, je ne peux pas, moi, comme ministre,
contrôler tout -comme vous le dites, là où il y a du sucre,
les abeilles se ramassent - contrôler tous les comités locaux. Je
parlais de 5600 comités locaux. Quand on décentralise une
administration, on prend des risques comme ministre, on ne peut pas toujours
avoir le contrôle sur chacun de ces 5600 comités-la. On va essayer
d'avoir un meilleur contrôle, surtout sur le comité organisateur
national et surtout sur les régions, mais je ne vous dis pas que je vais
avoir le contrôle parfait, jamais. Le danger d'avoir un contrôle
parfait, c'est de bloquer toute initiative des gens du milieu. Il ne faut pas
que je bloque le dynamisme non plus.
Maintenant, en ce qui concerne le rapport du vérificateur, il est
certain que j'aurais voulu l'avoir avant Noël. Mais, dans le cas du
Saguenay-Lac-Saint-Jean en particulier, il faut qu'il vérifie toutes les
factures. Montréal, peut-être que cela va aller plus vite que le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais dans le cas du Saguenay-Lac-Saint-Jean, il y a
une grosse vérification à faire. C'est certain que je ne peux pas
pousser plus. Je le pousse dans le dos, je dis: le plus tôt possible,
mais lui, il m'a indiqué que pour faire une étude
sérieuse, complète, il ne pourrait probablement pas
déposer son rapport avant le mois de mars. Ce qui veut dire que, lors de
l'ouverture de la prochaine session, nous devrions avoir le rapport du
Vérificateur général, du commissaire-enquêteur.
Entre temps, je ne peux pas bloquer l'organisation des fêtes de 1982,
etc., mais il va falloir surveiller, par exemple.
Les deux comités, Saguenay-Lac-Saint-Jean et Montréal, qui
sont les deux seuls
comités où il y a eu des problèmes, demeurent,
actuellement, sous tutelle, c'est-à-dire qu'il n'est pas question, dans
ces régions-là, d'aller selon les mêmes façons.
Peut-être qu'à Montréal, parce que les gens sont moins
ensemble devrait-on envisager une autre structure qu'un comité
organisateur régional. Je me penche sur cela, peut-être devrait-on
envisager d'associer des groupes, comme la Saint-Jean-Baptiste ou
différents organismes du milieu. Peut-être qu'à
Montréal, cela va être différent dans la structure. Mais
entre temps, que voulez-vous que je fasse? Il faut que je la prépare, la
fête nationale de 1982. Mais tel que vous me l'indiquez - et j'ai les
mêmes objectifs que vous, parce que moi, la-dedans, vous savez, je n'ai
rien à cacher - il faut nettoyer la fête nationale, il faut
rehausser le prestige de la fête nationale et il faut faire en sorte que
la fête nationale, qui est une institution - ce n'est pas n'importe quel
événement -que la fête nationale soit libérée
de tout soupçon. Ce sera vraiment la fête de tous les
Québécois. Merci.
M. Caron: M. le Président, juste...
Le Président (M. Gagnon): Juste un instant, M. le
député de Verdun. Par rapport à la directive que j'ai
donnée tantôt, je me pose des questions en ce qui concerne la
participation du vérificateur. Je voudrais retirer cette
directive-là que je vous ai donnée tantôt. Je fais des
vérifications à savoir si, dans nos règles de
procédure, on pourrait, et même dans votre cas, M. le ministre, si
vous pourriez l'inviter. D'ici à la fin de la journée, je pourrai
donner la directive.
M. Lessard: Cela peut être à cette commission ou
à une autre commission.
Le Président (M. Gagnon): Cela pourrait être
à une autre commission, mais à cette commission-ci, j'en
doute.
M. le député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, juste une suggestion que je
veux faire au ministre. Au Conseil des ministres, voulez-vous leur dire... Oui,
je le dis et c'est sérieux. Je pense qu'on devrait commencer, nous
autres. Mon collègue de Sainte-Anne a fait une intervention en Chambre.
On arrive avec des documents de ces hauteurs-là. Dans quelle
quantité est-ce commandé? C'est du gaspillage, il faut le dire,
il ne faut pas se le cacher. À l'Assemblée nationale aussi, il y
en a du gaspillage.
M. Lessard: C'est drôle, j'ai eu la même impression
que vous, l'autre jour.
M. Caron: Je l'ai dit au moment où on était au
pouvoir, on se sert de papier de luxe etc. On pourrait passer le message qu'on
a à passer avec quelque chose qui a de l'allure et on pourrait
économiser. Mon collègue, le député de Sainte-Anne,
a fait une intervention de 20 minutes là-dessus. J'espère que
vous allez dire aux autres de penser à ce qu'il y ait une directive qui
soit donnée par le premier ministre. Il a donné des directives
pour certains voyages et certaines dépenses, je pense qu'il devrait
faire la même chose pour tout ce qui se dépense au gouvernement du
Québec. Comme ça, à la fin de l'année, on pourra
penser un peu plus aux petits, et la différence, on donnera cela
à l'aide sociale et à la Commission des accidents du travail pour
aider ces gens-là.
M. Lessard: Je ne sais pas, M. le Président, s'il y a une
communication entre le député de Verdun et moi-même mais,
l'autre jour, je faisais le ménage dans tous les rapports par exemple,
des différents CRSSS. Ce qui m'intéressait, c'était le
rapport du CRSSS dans la région no 9; ceux des autres régions, je
n'en avais pas besoin. J'avais l'intention d'en parler au ministre des
Communications, parce qu'on reçoit des rapports, 110 rapports et on n'a
pas besoin de ça du tout. Alors, je ne sais pas s'il y a eu une
communication mais j'en suis très conscient.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne. Après, M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Excusez-moi, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je pensais justement que j'avais vu le
député de Pontiac demander la parole avant.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Terrebonne m'a remplacé avant de partir. Donc, il était
enregistré avant le député de Pontiac.
M. le député de Terrebonne.
M. Paradis: II s'est enregistré pendant qu'il était
président.
Le Président (M. Gagnon): Pendant qu'il était
président.
M. Paradis: Question de directive.
Le Président (M. Gagnon): Je ne rendrai pas cette
directive-là.
M. le député de Terrebonne.
M. Blais: J'aurais pu demander d'être enregistré
depuis très longtemps, mais si vous voulez passer avant moi, je peux
vous
laisser parler monsieur.
M. Paradis: Ce n'est pas moi, c'est le député de
Pontiac qui avait demandé la parole.
M. Blais: Allez-y, monsieur. Si vous vous sentez le moindrement
frustré, dans la chose extrêmement intéressante que vous
allez dire à cette commission...
M. Middlemiss: Je ne voudrais pas vous faire de la peine.
M. Blais: ... je vous cède la place et je reviendrai
après.
Le Président (M. Gagnon): Alors, on reviendra M. le
député de Terrebonne. M. le député de Pontiac.
M. Blais: Oui, certainement.
M. Middlemiss: Pour revenir à ma question, la
réponse était qu'on n'était pas conscient que Beaubec a
été impliquée dans ça. Vous...
M. Lessard: Pas conscient, je ne le sais pas, ce n'est pas moi
qui ai géré.
M. Middlemiss: Peut-on vérifier? M. Lessard: Oui,
oui.
M. Middlemiss: On peut vérifier et vous nous donnerez une
réponse, d'accord. Dans ce cas-là, si la réponse est
positive, pourrait-on avoir les noms des administrateurs et des actionnaires?
Est-ce que c'est une coutume que de passer par des agences de ce genre ou
peut-on faire affaire directement?
M. Lessard: Est-ce une agence de publicité?
M. Blais: Ce n'est pas une agence, c'est là-dessus que je
voulais parler.
M. Middlemiss: C'est une compagnie? Si encore c'est affirmatif,
serait-il possible de savoir quel genre de contrat ou quelle sorte
d'arrangement il y avait?
M. Lessard: Je peux déposer le contrat, M. le
Président. Il est certain qu'ils n'engagent pas Lucien Lessard pour
faire de la production, je ne connais pas ça. Alors, ils passent par des
organismes spécialisés. Peut-être que M. le
député de Terrebonne va pouvoir donner des explications sur
ça, je ne la connais pas, l'agence.
M. Paradis: Ce n'est pas ça que vous avez dit
tantôt, que vous ne connaissiez pas ça la production. Vous avez
dit que vous étiez un bon "paqueteur" d'élection.
M. Middlemiss: Ce n'est pas de la production, ça.
Le Président (M. Gagnon): Là, il y en a trop qui
prennent la parole en même temps.
M. Middlemiss: J'ai d'autres questions mais si le
député de Terrebonne veut faire la lumière au sujet de
Beaubec, je pense que peut-être...
M. Blais: Sur l'ensemble, si vous voulez.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne. On vous redonne votre droit de parole.
M. Blais: Une très brève intervention sur la
fête du Vieux-Port, le spectacle du Vieux-Port. D'après ce qui se
dit, il est normal que ce soient M. L'Espérance et Gilles Talbot qui
aient été engagés comme concepteurs, metteurs en
scène et surveillants des installations d'un grand spectacle. Un
spectacle de cette envergure-là, je ne sais pas quel prix coûtait
celui-là, mais ça coûte toujours entre 200 000 $ et 500 000
$. Ne pensez qu'aux installations d'éclairage, de son, au montage de
scènes portatives, etc.
Il y a une foule gigantesque qui assiste, des fois 100 000, 200 000, 300
000 personnes. Ce sont des concepteurs reconnus. D'ailleurs, M.
L'Espérance a travaillé des années à Kébec
Spec et M. Talbot est à Kébec-Disc maintenant. Il avait son
agence, il a découvert, entre autres, Ginette Reno, etc. De grands
concepteurs comme ça, ça se paie. C'est normal, comme n'importe
quel autre spécialiste dans n'importe quel métier. Je connais
l'agence Beaubec, c'est une agence de "booking" de spectacles, et autant que je
me souvienne, il y a un dénommé Savard là-dedans. Il est
fort possible que les concepteurs, soit L'Espérance, Talbot,
Kébec Spec ou Kébec-Disc, qui me semble être dans ce
spectacle-là, aient demandé un artiste qui appartenait à
Beaubec et à ce moment-là, automatiquement, si la compagnie de
production Beaubec a des artistes, comme Michel Gélinas a des artistes,
comme Mme Françoise Chartrand a des artistes, comme la plupart des
artistes Québécois de valeur ont un imprésario, il est
archinormal, il est convenu, il est même contraire à la logique de
passer à côté, on est obligé de passer par les
imprésarios. Il est normal que dans un spectacle de cette envergure,
Beaubec et Kébec Spec soient impliqués, Gilles Talbot, les
productions Gélinas, et que sais-je encore, mais ça n'a
absolument rien à voir. Un spectacle de cette envergure il faut en
regarder le coût, regarder de quelle façon les choses sont
impliquées, regarder si les
coûts dépassent la normale. Si les coûts
dépassent la normale, bien là, il y a une lumière qui
s'allume pour voir s'il y quelque chose qui semblerait
répréhensible dans le tout.
Cependant, lorsqu'on fait un spectacle... Je ne sais pas, j'aimerais
bien que le ministre nous dise combien a coûté le spectacle au
Vieux-Port. Si c'est en bas d'un quart de million, je m'excuse, c'est un
spectacle très bon marché.
M. Lessard: C'est 350 000 $. M. Blais: Pardon!
M. Lessard: Je pense que c'est 350 000 $. Il y eu 250 000
personnes.
M. Blais: C'est dans les normes, j'en ai organisé
moi-même. Starmania a coûté 785 000 $ et ce n'était
pas un spectacle national. Ce qui me choque dans cette intervention, c'est tout
ce bloc de questions qui nous arrivent; on ne sait pas quoi demander, il semble
qu'on ne sache pas quoi demander, on veut tout simplement essayer
d'éterniser une espèce de comète de discrédit de la
fête nationale, Dans quel but? On ne peut pas savoir dans quel but. Il
semblerait que la comète normalement ça éclaire; il
semblerait qu'une comète veuille jeter de l'ombre sur la fête
nationale. Si c'est le but visé, dites-le clairement parce que cette
fête nationale est d'une extrême importance pour les
Québécois. Il y même des libéraux impliqués
là-dedans parce que eux aussi, certains libéraux qui n'ont pas
toujours lu assez, sont avec nous pour fêter cette fête. C'est
malheureux que vous jetiez cette ombre sur cette fête nationale. Je ne
vois que ça dans vos interventions, je trouve cela malheureux. Ce n'est
pas notre faute si la plupart de vos militants fêtent le 1er juillet et
qu'ils le fêtent en tout petit nombre quand les nôtres fêtent
en grand nombre. Votre comportement est une insulte aux 5600 comités
organisateurs, une insulte aux 50 000 bénévoles et une insulte
à la population québécoise digne de ce nom.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Blais: J'ai fini, ne prenez pas le règlement, j'ai
terminé, allez-y.
M. Paradis: M. le Président, il a été
très clairement établi, je ne sais pas s'il était
là ou s'il dormait, je me souviens d'une session où il
dormait...
M. Blais: Je m'excuse, question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le député de Brome-Missisquoi, je suis
fatigué de vous entendre dire que les gens de ce côté-ci
dorment. Ce n'est pas parce que vous êtes trop éveillé que
nous autres de ce côté-ci on dort. Si vous parlez intempestivement
de n'importe quoi, n'importe comment de vos affaires, ça ne veut pas
dire que de ce côté-ci de la Chambre on dort, je m'excuse, laissez
vos matelas chez vous.
M. Paradis: J'étais sur ma question de règlement,
M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi sur une question de règlement.
M. Paradis: Je prends acte que le député est
fatigué, qu'il redorme.
M. Blais: Je ne suis pas fatigué, c'est vous qui
êtes fatigant.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Paradis: M. le Président, il y a deux
éléments dans ce qu'a mentionné le député de
Terrebonne. Il a été clairement établi par l'Opposition au
début, lors de la première comparution du ministre... J'ai fait
miennes à ce moment-là les paroles de Lysiane Gagnon de la
Presse. Je ne sais pas s'il écoutait, mais le ministre a certainement lu
cet article. En substance, Lysiane Gagnon disait qu'il était dommage de
s'attaquer à la fête nationale des Québécois, mais
que, lorsqu'il y a du tripotage comme il y en a eu, c'est le devoir des
citoyens..
M. Blais: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Blais: Question de règlement, je l'ai soulevée
avant.
M. Paradis: Deuxième point, lorsque le
député de Terrebonne...
Le Président (M. Gagnon): Aussitôt que la question
de règlement sera finie.
M. Paradis: ... nous parle de son spectacle de Starmania, il
pourra en organiser tant qu'il en veut des spectacles de Starmania, ça
n'a rien à voir avec les fonds publics du Québec. Lorsqu'il fera
des déficits avec, il les paiera de sa poche, mais lorsque l'argent des
contribuables québécois est impliqué, c'est le devoir de
l'Opposition et c'est même le devoir du gouvernement de
s'assurer que cet argent est bien dépensé pour l'ensemble
et pour le bénéfice de la collectivité
québécoise. Ce sont deux choses différentes, M. le
député de Terrebonne.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, question de règlement.
M. Blais: M. le Président, je suis ébahi que le
député de Brome-Missisquoi préjuge d'avance de
l'enquête en cours et dise qu'il y a eu du tripotage. Je ne connais aucun
être humain qui peut sciemment dire avant le résultat d'une
enquête quels en seront les résultats, sinon on
économiserait énormément d'argent en le mettant là
pour nous dire ce qui se passerait. Nous dépensons de l'argent pour
cette enquête, nous aurons les résultats bientôt, alors
attendez donc avant d'accuser tout le monde de tripotage, de malversation, de
quoi que ce soit. Attendez les résultats, à moins que vous n'ayez
une boule de cristal entre les mains et.. (16 heures)
M. Paradis: Question de règlement...
M. Blais: Laissez-moi finir la mienne, ma question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Oui, finissez.
M. Blais: À moins que vous n'ayez une boule de cristal
entre les mains. C'est incroyable!
M. Lessard: Sur la question de règlement, M. le
Président, je pense que le député de Terrebonne...
Le Président (M. Gagnon): Sur la question de
règlement, M. le ministre.
M. Lessard: ... m'a enlevé une grande partie des mots de
la bouche, parce que c'est exactement sur ça que je voulais soulever une
question de règlement, particulièrement sur le terme
"tripotage".
M. le Président, c'est certain qu'ici, à
l'Assemblée nationale, avec notre immunité parlementaire, on peut
lancer n'importe quoi sans le prouver. Or, les députés de
l'Opposition sont ici pour poser des questions sur des faits précis, il
me semble. S'ils ont des exemples de tripotage, s'ils ont des cas
prouvés de tripotage, qu'ils les amènent devant nous, qu'ils les
soumettent, qu'ils n'affirment pas n'importe quoi pour faire douter tout le
monde, un peu comme ils l'ont fait pour la pornographie, un peu comme le
député de Saint-Louis a déjà dit dans une de ses
interventions: L'important ce n'est pas la vérité, c'est l'image
qu'on laisse à la population. Les libéraux fonctionnent tout le
temps comme ça. L'important, ce n'est pas la vérité. Ils
affirment n'importe quoi: vols, tripotage, etc., et ils affirment ça
avec leur immunité parlementaire. Ils affirment n'importe quoi, puis les
ballons se dégonflent. Il y a le petit député de Portneuf
qui a commencé à poser des questions sur la pornographie; C'est
dégonflé ce matin.
L'autre jour il a affirmé qu'il y avait de l'écoute
électronique et a assuré que tous les députés
étaient soumis à l'écoute électronique; ensuite il
a réduit ça au fait que c'était lui qui était
soumis à l'écoute électronique et tout à coup plus
d'écoute électronique après vérification! Encore
une fois une balloune qui crève. Ce ne sont que des ballounes qu'ils
soumettent. S'il vous plaît, soyez un peu sérieux et tenez compte
que les Québécois sont aussi intelligents ou en tout cas ne sont
pas aussi bêtes que vous autres. D'accord?
M. Middlemiss: On n'est pas des Québécois?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Sur une question de
règlement, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Sur le vocabulaire que j'ai utilisé, je
rappellerai tout strictement au député de Terrebonne le
vocabulaire utilisé par son premier ministre. Si on a des mots qui ne
sont pas exactement les mêmes, vous regarderez dans votre dictionnaire
des synonymes les mots utilisés par votre premier ministre et si vous
vous choquez de mes propos, vous en ferez autant des propos de votre chef.
M. Lessard: M. le Président, sur la question de
règlement. Le premier ministre a dit ceci: Si ces faits sont
prouvés, tels qu'affirmés dans les journaux - c'est à ce
moment, dans ce sens qu'il a parlé de catastrophe - si ces faits sont
prouvés, ils ne sont pas justifiés. Or, M. le Président,
que les députés me posent des questions sur les honoraires, sur
le cachet des artistes, sur les services techniques, je vais leur
répondre. S'ils soulèvent la question à savoir si ces
artistes ont été trop payés, le député de
Terrebonne connaît pas mal mieux le milieu artistique que moi et il
pourra, comme tout à l'heure, dégonfler leur ballon à son
tour.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: D'accord. Deuxième question; elle est
très courte, ça ne prend pas un discours. Est-il exact qu'une
somme de 17 000 $ a été versée à M. Jean
Bissonnette pour faire la mise en scène du spectacle du
Vieux-Port? C'est simple.
M. Lessard: Pour votre information, le spectacle a
coûté 344 962 $...
M. Middlemiss: Oui, mais...
M. Lessard: Un instant, vous ne me direz pas quoi répondre
à vos questions.
M. Middlemiss: Non, si je pose la question, c'est une
réponse à la question que je veux.
Le Président (M. Gagnon): La parole est au ministre, s'il
vous plaît. Je vous redonnerai la parole après.
M. Lessard: Les députés ont lu ce qu'a écrit
Michel Girard qui soulève ces questions. Je ne l'ai pas, je le cherche
actuellement. À ma connaissance, en ce qui concerne les artistes, les
coûts sont exacts, mais si on me pose toutes les questions sur les
montants cités par Michel Girard, il y a eu quelques erreurs. Je vais
dire ce qui est exact, mais cependant il faut se poser la question à
savoir s'il a reçu ça illégalement, c'est ça qui
est important.
Donc, Michel Girard affirme que les honoraires de M. Bissonnette, soit
17 000 $, ont été payés par le biais d'un autre poste
budgétaire que celui du grand spectacle. M. Bissonnette agissait comme
directeur des événements nationaux et comme coordonnateur du
spectacle national 1981. C'est à ce titre que M. Bissonnette a
reçu 17 000 $ et c'est exact qu'il ait reçu 17 000 $.
M. Middlemiss: D'accord. Troisième question...
M. Lessard: Vous n'avez pas besoin de me poser ces questions,
vous n'avez qu'à lire ce qu'a écrit Michel Girard.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Non, mais après ça on ne dira pas
qu'on rapporte des bêtises.
Est-il exact qu'une somme de 55 000 $ a été versée
aux artistes suivants: Diane Dufresne, Michel Rivard...
M. Lessard: Oui, c'est exact...
M. Middlemiss: ... Garolou et Fabienne Thibault?
M. Lessard: Oui, c'est exact.
M. Middlemiss: D'accord, pourrait-on nous donner la ventilation
pour chacun d'eux?
M. Lessard: Je n'ai pas la ventilation, mais c'est exact qu'il y
a eu 55 000 $ de payés à ces artistes; les artistes ne
travaillent pas... Vous, comme député, vous ne travaillez pas
bénévolement.
M. Paradis: Non, du tout.
M. Lessard: Les artistes aussi doivent gagner leur vie et
d'après ce qu'on m'a dit -M. le député de Terrebonne peut
donner des explications - l'important c'est que c'est selon les taux normaux de
ces artistes.
M. Middlemiss: Mais c'est quoi, pouvez-vous me le dire, oui ou
non?
M. Lessard: Je vous donnerai la ventilation pour chacun, mais,
actuellement, je ne l'ai pas.
M. Middlemiss: D'accord. Avez-vous, dans ce domaine-là
aussi, passé par une agence? Est-ce que l'agence Beaubec a
été impliquée pour engager ces artistes et, si oui, quel
montant lui a été payé?
M. Lessard: Je ne le sais pas. Je vais vérifier. Comme le
dit le député de Terrebonne, c'est probablement normal que si
j'organisais un spectacle de 344 000 $ je prendrais des personnes
spécialisées, alors il est bien possible qu'on ait pu passer par
des agences.
M. Middlemiss: En réponse à ma première
question, vous avez mentionné que 55 000 $ avaient été
payés pour le son, l'éclairage, la scène, etc. À
qui ces 55 000 $ ont-ils été payés? Pourrait-on obtenir le
nom des gens qui ont reçu cette somme?
M. Lessard: Probablement que ce sont des firmes
spécialisées. M. le Président, je vérifierai.
Le Président (M. Gagnon): Quelle firme?
M. Middlemiss: Oui, quelle firme a été
impliquée dans ça. M. le ministre, de tous les montants,
jusqu'à maintenant, concernant le spectacle du Vieux-Port, il reste une
somme d'environ 185 000 $; pourrait-on avoir une ventilation pour le restant de
ce budget, les 185 000 $?
M. Lessard: Je regarderai, M. le Président. En fait, il
reste environ 185 000 $ qui ont servi à défrayer
différents services. Pour un spectacle de 250 000 $, je pense bien que
ça prend quelques policiers, un bon service d'ordre, etc. On pourra
essayer de voir si on peut vous déposer la ventilation du budget de la
fête du Vieux-
Port.
M. Middlemiss: Une autre question. Est-il exact que Jean-Guy
Moreau a reçu 1000 $ pour avoir agi comme maître de
cérémonie lors du spectacle organisé à Laval?
M. Lessard: Là, pour Laval, ce n'est probablement pas le
Comité organisateur de la fête nationale; c'est le comité
régional et c'est sous enquête, alors je ne le sais pas.
Vous savez très bien que si vous me posez des questions sur les
5600 organismes locaux, je ne pourrai pas répondre à chacune de
ces questions.
M. Paradis: Une précision, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Lorsque vous répondez que...
M. Lessard: II y a eu 2000 fêtes à travers le
Québec.
M. Paradis: Non, je pense qu'on est conscient que les questions
portent quand même sur deux régions bien spécifiques,
qu'elles portent également sur le Comité organisateur de la
fête nationale du Québec et, dans certains cas - de façon
exceptionnelle - sur les comités locaux.
Le ministre peut-il nous confirmer ou infirmer que le comité
local de Laval est sous enquête?
M. Lessard: Non, ce n'est pas ça que j'ai dit, j'ai
dû me tromper.
M. Paradis: D'accord, je voulais comprendre, c'est pourquoi je
l'ai demandé.
M. Lessard: Non, il n'y a pas de comités locaux qui sont
sous enquête; c'est le comité régional de Montréal
qui est sous enquête. Or, il est entendu, comme il y a enquête, que
ce soit dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou de Montréal,
que je ne réponds pas aux questions concernant ces deux régions,
puisque c'est sous enquête.
M. Paradis: Justement, étant donné que vous me
confirmez...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, vous prenez la place du député de Pontiac
maintenant.
M. Paradis: Aviez-vous terminé?
M. Middlemiss: Non.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Oui, je reviens. Est-ce que je peux comprendre que
Laval n'est pas sous enquête et qu'on pourrait vérifier s'il est
vrai que Jean-Guy Moreau a reçu 1000 $ pour agir comme maître de
cérémonie?
M. Lessard: Bien sûr, M. le Président, je peux
vérifier, mais ce que je veux dire c'est que si on me pose des questions
sur -c'est un comité local et les 5600 vont déposer leurs
états financiers auprès du Comité organisateur de la
fête nationale -tous les artistes des 5600 comités locaux,
écoutez!
M. Blais: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Sur une question de
règlement, M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Est-ce que la ville de Laval ne ferait pas partie de la
région de Montréal pour les fêtes qui sont sous
enquête aussi?
Une voix: Je me le demande.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, M. le
député de Terrebonne demande si la ville de Laval fait partie de
la région de Montréal qui est sous...
M. Lessard: Je ne le sais pas, c'est cela que je voudrais
vérifier, je ne le sais pas...
Une voix: Je crois que oui.
M. Lessard: Alors, si c'est sous enquête, c'est tout
l'ensemble des comités locaux qui se trouvent à être sous
enquête aussi.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Pour que cela soit précis, dans le même
sens que le député de Terrebonne, lorsque le ministre nous dit
qu'il faudrait éclaircir cette situation, pour éviter des
questions ou en ajouter, lorsque vous nous dites que Montréal est sous
enquête, lorsqu'on parle d'un comité local, est-ce que chacun des
comités locaux fait partie du mandat comme tel? Est-ce que vous
êtes capable de nous garantir cela? À ce moment-là on
comprendra que votre réponse va être la suivante: C'est sous
enquête, je ne peux pas vous répondre. Mais si vous n'êtes
pas capable de nous affirmer que Laval est sous enquête
présentement...
M. Lessard: Non, Laval n'est pas...
M. Paradis: ... je crois au bien-fondé de la question.
M. Lessard: Les comités locaux ne sont pas tous sous
enquête, un instant! C'est le comité organisateur régional
de Montréal qui est sous enquête comme tel. Maintenant, la
façon dont il a distribué ses budgets à travers les
comités locaux, par exemple, peut faire l'objet d'enquête de la
part du Vérificateur général. Mais ce que je dis, c'est
que si vous me demandez d'aller vérifier dans tous les coins du
Québec qui était artiste à telle place...
M. Middlemiss: La question était spécifique, je
maintiens ma question pour Laval.
M. Lessard: Je vais vérifier dans ce cas-là.
M. Middlemiss: D'accord.
M. Lessard: Je vais vérifier, dans ce cas-là, si
c'est exact.
M. Middlemiss: La prochaine question...
M. Lessard: S'il a reçu 1000 $, je ne vois pas de scandale
là-dedans.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Prochaine question, M. le Président. Est-il
exact que 10 000 $ ont été versés au groupe de Jean-Guy
Moreau pour un spectacle, à Québec, qui n'a jamais
été présenté?
M. Lessard: M. le Président, il est exact qu'il y a eu 10
000 $ de versés. D'abord 2000 $ par le comité organisateur de la
ville de Québec et 8000 $, à un moment donné, par le
comité organisateur national. Voici ce qui s'est passé. Jean-Guy
Moreau et d'autres artistes; en fait, il y avait Jean-Guy Moreau, Pierre Huet,
Uldridge Chocolat Tremblay, France Castel, Michel Rivard et Louise Forestier.
Il y avait eu des discussions selon lesquelles TVA devait transmettre,
télédiffuser la fête de la région de Québec
et ces artistes devaient participer à cette fête. Or, le
spectacle, comme on le sait, a été annulé à la
suite d'une mésentente entre la région de Québec et
Jean-Guy Moreau. Alors, Jean-Guy Moreau s'est plaint au Comité
organisateur de la fête nationale - à ce moment-là il
demandait 13 000 $ - qui a vérifié les faits, et Jean-Guy Moreau
a démontré, justement, que pour participer à cette
fête, il avait dû annuler, avec les artistes dont je viens de
parler tout à l'heure, un certain nombre de contrats. C'est dans ce sens
que Jean-Guy Moreau a reçu compensation du comité organisateur,
mais la propriété du spectacle est demeurée au
comité organisateur.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: En réponse à ma première
question, le ministre vient de nommer plusieurs artistes. Est-ce qu'on pourrait
me donner la ventilation, le montant que chacun a reçu?
M. Lessard: Jean-Guy Moreau, 4000 $; Pierre Huet, 2000 $; M.
Chocolat Tremblay, 1000 $; France Castel, 1000 $; Michel Rivard, 1000 $ et
Louise Forestier, 1000 $.
M. Middlemiss: Merci.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Dernière question. Est-il exact que ce
montant d'argent a été versé pour empêcher une
conférence de presse?
M. Lessard: Non. M. le Président, vous savez, n'importe
qui peut interpréter les faits comme il l'entend. Il est exact que
Jean-Guy Moreau aurait pu faire une conférence de presse et il aurait pu
dénoncer le comité organisateur de Québec, comme le
comité organisateur national de Montréal. Ce n'est pas cela du
tout qui a fait que Jean-Guy Moreau a été compensé; c'est
à la suite de discussions. Le comité organisateur national
n'était peut-être pas dans l'obligation légale de payer la
somme de 8000 S, mais il y avait, semble-t-il, un engagement moral de compenser
pour des spectacles qui ont été annulés par ces artistes.
Dans ce sens-là, M. le Président, ce n'est pas parce que Jean-Guy
Moreau nous menaçait, c'est-à-dire menaçait le
comité organisateur d'une conférence de presse, c'est parce qu'il
y a eu conciliation. Il a demandé 13 000 $ et, après discussions,
on a calculé qu'il était normal qu'il y ait compensation pour la
somme de 10 000 $. Cela a été une entente de gré à
gré. Plutôt qu'aller en procès, ils se sont entendus de
gré à gré.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Pontiac. (16 h 15)
M. Middlemiss: M. le ministre confirme, donc, qu'il n'y a pas eu
de chantage et que le règlement a été fait à
l'amiable, même si le comité organisateur n'avait pas à
payer.
M. Lessard: Quand je dis qu'il n'avait pas à payer, un
instant! Il n'y a pas eu de
chantage, à ma connaissance, en tout cas. C'est certain que
Jean-Guy Moreau aurait pu utiliser des pressions normales comme, par exemple,
prendre des procédures judiciaires, comme, par exemple, possiblement
faire une conférence de presse, je ne le sais pas, mais comme il y avait
conflit entre Québec et le groupe de Jean-Guy Moreau, il y a eu
rencontre avec le comité organisateur, on a analysé les faits et
on s'est entendu à l'amiable sur une somme de 10 000 $, soit 8000 $ du
comité organisateur plus les 2000 $ de la région de
Québec.
M. Middlemiss: Est-ce que le comité organisateur a eu un
avis juridique à savoir qu'il était obligé de payer, oui
ou non?
M. Lessard: Je ne pense pas qu'il ait eu avis juridique. Dans ce
milieu-là il reste quand même qu'il ne faut pas se créer
des ennemis, etc. Il va y avoir d'autres fêtes nationales, c'est
ça qui est important. D'après ce que j'ai pu voir du document que
j'ai reçu à ce sujet, sur le strict plan légal on
n'était peut-être pas obligé de payer, mais on n'est pas
allé devant les tribunaux pour cela. On aurait pu plaider, ça
aurait pu coûter aussi cher. C'est pour cela qu'on a
décidé, plutôt que d'aller en cour - peut-être qu'on
aurait gagné notre cause, peut-être qu'on ne l'aurait pas
gagnée - étant donné qu'il y avait quand même
moralement une dette, de régler à l'amiable, de gré
à gré.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Dans toutes ces choses-là, pour
vérifier si, juridiquement parlant, on était obligé, qu'il
n'y a pas seulement une responsabilité morale, est-ce qu'on pourrait
avoir une copie du contrat pour ce spectacle-là?
M. Lessard: II n'y avait pas de contrat, il y avait eu une
discussion entre le groupe de Jean-Guy Moreau et le comité organisateur
de Québec. À ma connaissance, je vais vérifier...
M. Caron: M. le Président, juste là-dessus...
M. Polak: M. le Président, j'attends depuis 11 h
30...
Le Président (M. Gagnon): Je vais vous reconnaître
immédiatement après le député de Pontiac.
M. Lessard: Je peux vous lire l'entente; je peux même la
déposer, si vous voulez. On y dit qu'il est entendu que la somme de 10
000 $ représente le paiement final et complet de tous les droits,
réclamations ou demandes de quelque nature que ce soit auxquels les
participants à l'élaboration de ce spectacle pourraient
prétendre avoir droit. Tous les droits que les participants pourraient
avoir pour ce spectacle sont par les présentes cédés et
transportés au Comité organisateur de la fête nationale du
Québec. Signé, Jean-Guy Moreau...
Une voix: Avez-vous fini là? M. Middlemiss: Oui,
j'ai fini.
M. Polak: M. le Président, j'ai quelques questions
à poser au ministre, mais avant de poser les questions, je pense qu'on
est un peu sur la mauvaise route parce que je ne voudrais pas que le
ministre...
M. Lessard: ... le recherchiste du Parti libéral a l'air
impatient et il communique... Je peux tout simplement lui déposer
l'entente intervenue à Montréal le 17 juin 1981 entre Jean-Guy
Moreau et...
M. Paradis: M. le ministre est-ce que vous pourriez
déposer le contrat?
M. Polak: M. le Président, j'avais la parole. Je suis
interrompu par le ministre et par le député de Brome-Missisquoi.
Je pense qu'on devrait respecter de part et d'autre mon droit de parole.
Avant de poser quelques questions au ministre, je vais établir
d'abord le fait que ce n'est pas au ministre personnellement que l'on s'attaque
parce que j'ai l'impression que tout à l'heure il était
même un peu enragé devant les questions. Ce n'est pas notre
faute.
M. Lessard: Le ministre n'est pas du tout enragé, le
ministre répond aux questions.
M. Polak: Tout à l'heure...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, si vous ne voulez pas qu'on vous coupe la parole...
M. Polak: D'accord, je vais dire qu'il ne faut pas que le
ministre prenne cela pour lui. Ce n'est pas lui qui a pris toutes ces
décisions, ce sont des gens dont ultérieurement le
ministère est responsable, donc ce n'est pas une question d'un
député contre le ministre, pas du tout. C'est malheureux qu'il
soit ultérieurement responsable pour ce fameux dossier de la fête
nationale.
Donc, deuxièmement, encore une fois, je répète que
si on avait eu une enquête publique on n'aurait pas eu l'obligation
d'avoir le ministre ici pour essayer de défendre des choses dont il
n'était peut-être
même pas au courant, dont il n'a même pas profité
directement. Cela aurait été beaucoup plus "clean" de
procéder ainsi. Je crois encore qu'on a démontré qu'on a
besoin d'une enquête publique parce que ce serait ridicule que le
ministre soit obligé de répondre à tout ça. Donc,
nous sommes obligés de procéder sur du ouï-dire parce que
dans mon comté, les gens de Sainte-Anne m'ont dit: Maximilien, voici, il
y a beaucoup de rumeurs qui circulent et le ministre a dit, au début,
qu'il n'y avait rien là. Comment se fait-il qu'il ait ordonné
déjà deux enquêtes, une enquête pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean et à Montréal maintenant?
Avant que ces enquêtes soient commandées, le ministre a
reçu des rapports et en se basant sur les rapports, il a demandé,
pas à un petit constable de la police de faire enquête, il a
demandé au Vérificateur général d'agir comme
enquêteur spécial avec de grands pouvoirs. Donc, il y a quelque
chose là, au moins il y a quelque chose à vérifier. Tout
le monde est d'accord là-dessus. Donc, mon monde, le simple monde de
Sainte-Anne dit: Que se passe-t-il?
M. Lessard: M. le Président. Sur une question du
député, je n'ai jamais dit qu'il n'y avait rien là,
concernant ces deux régions. J'ai dit: J'attends, avant de prendre des
décisions, les rapports. Mais, est-ce que je vais faire faire une
enquête publique, avec tout ce que cela comprend, pour savoir si Jean-Guy
Moreau a reçu 10 000 $. Je n'ai pas besoin d'enquête publique,
vous me le demandez et je vous le dis.
M. Polak: D'accord. Donc, M. le Président, ayant fait ces
remarques préliminaires, je suis dans la position, que je ne trouve pas
tout à fait plaisante, de poser des questions qui sont peut-être
basées sur des rumeurs. Si le ministre disait, comme il a dit tout
à l'heure: M. le député de Pontiac, vous n'avez pas besoin
de poser des questions parce que tout est déjà là dans les
articles de M. Girard. Bon, si vous êtes d'accord pour répondre
oui à tout ce qu'a dit M. Girard, eh bien, dans ce cas-là, on
peut arrêter nos questions, mais je n'ai pas pris votre parole comme
ça, je l'admets. Je suis donc un peu dans une position embarrassante en
posant des questions sur ce qu'on a entendu dire. Je suis bien prêt
à admettre que je n'ai pas, comme avocat, de preuves en main
directement. J'ai peut-être des preuves circonstancielles, etc.
Malheureusement on est obligé, parce qu'une enquête
publique nous a été refusée, de poser ces
questions-là. Ce n'est pas ma façon de fonctionner mais j'y suis
obligé.
De là, j'arrive aux questions suivantes, qui sont de courtes
questions qui demandent de courtes réponses, au meilleur de la
connaissance du ministre. Est-il vrai - là je parle, M. le ministre,
juste sur le défilé, donc, je poserai une question seulement sur
le défilé - que M. Marcel Couture a reçu le mandat de
convaincre le maire Drapeau de délaisser son projet de
défilé sous le thème "Hommage aux Canadiens
français" au profit du comité organisateur parce que le
thème n'était pas assez nationaliste, n'était pas assez
péquiste?
M. Lessard: M. le Président, pensez-vous que je peux
répondre sur des intentions, à savoir que Marcel Couture aurait
reçu la mission de convaincre le maire Drapeau de laisser tomber sa
parade parce que le thème n'était pas assez péquiste? Je
ne peux pas répondre à ça, M. le Président. Je ne
le sais pas et je ne veux pas le savoir non plus. C'est de la régie
interne, une décision interne du comité organisateur.
Le Président (M. Gagnon): M. le député.
M. Polak: M. le Président, est-ce que le ministre
était au courant que M. Marcel Couture aurait eu des réunions,
à trois reprises différentes, avec le premier ministre M.
Lévesque justement pour préparer cette conversation avec le maire
Drapeau?
M. Lessard: M. le Président, je n'ai pas l'agenda de M.
Lévesque dans mes poches.
M. Polak: Y-a-t-il moyen, M. le ministre, de vérifier si
M. Couture a eu, à trois reprises, des rencontres avec M.
Lévesque?
M. Lessard: M. le Président, M. Couture a le droit de
rencontrer M. Lévesque comme il a le droit de rencontrer M. Ryan, comme
il a le droit de rencontrer n'importe qui. C'est sa responsabilité
personnelle et je n'irai pas vérifier dans les chambres à coucher
pour savoir s'il y a eu des rencontres à tel sujet ou tel autre.
M. Polak: M. le Président, je n'ai pas dit qu'il
était dans la chambre à coucher. J'ai simplement demandé:
Est-ce que, à trois reprises différentes, il a eu des
réunions avec M. Lévesque pour discuter de ce thème,
c'est-à-dire qu'il faut devenir péquiste, nationaliste, dans
cette affaire-là, et convaincre M. Drapeau de laisser tomber son
thème qui, à ce moment-là, était "Hommage aux
Canadiens français" qui, évidemment, est beaucoup plus large, ce
qui m'aurait plu beaucoup.
M. Lessard: Comme on vous l'a confirmé, on n'enregistre
pas les conversations entre le premier ministre et les personnes qu'il
rencontre. Il doit rencontrer des centaines et des centaines de
personnes et il n'y a pas de conversations enregistrées.
M. Polak: Est-ce que le ministre, pour justement calmer
l'inquiétude qui règne...
M. Lessard: Dans votre esprit.
M. Polak: ... parmi la population, pourrait, comme une faveur,
vérifier, avec le premier ministre, si de telles rencontres ont eu lieu
dans le but d'envoyer M. Couture comme missionnaire pour cette fonction
spéciale?
M. Lessard: La nébulosité n'existe que chez les
députés libéraux. Je n'ai pas l'intention de
vérifier auprès du premier ministre pour savoir s'il a
rencontré, à telle date, M. Couture, et quelle conversation ils
ont eue. C'est absolument ridicule, les discussions que nous avons aujourd'hui
concernant l'engagement d'environ 3 000 000 $.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Maintenant, M. le Président, j'ai une autre
question concernant M. Luc Lamy, ex-directeur général du
comité organisateur jusqu'en 1979. Ce M. Lamy a travaillé presque
à temps plein sur le projet du défilé, au cours des mois
de mai et juin 1981, alors qu'il était à ce moment-là
à contrat avec Hydro-Québec et payé entièrement par
Hydro-Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: À ce sujet, je n'ai pas d'informations
précises.
M. Polak: Est-ce que le ministre pourrait vérifier si le
comité organisateur a remboursé Hydro-Québec pour
l'équivalent des deux mois de salaire de M. Lamy, les mois de mai et de
juin, fonds qui ont été avancés par Hydro-Québec,
ou si Hydro-Québec a payé le salaire de deux mois à M.
Lamy alors qu'il ne travaillait pas pour Hydro-Québec, mais bien
à temps plein pour organiser le défilé?
M. Lessard: Le défilé était une
manifestation nationale. Il arrive très souvent qu'en collaboration - je
ne sais pas si c'est le cas - même avec des compagnies privées, il
y a des ententes selon lesquelles, par exemple, une compagnie privée
prête quelqu'un pour aider à l'organisation d'une manifestation
nationale. Il est bien possible que M. Lamy, qui travaille à
Hydro-Québec, qui est une institution qui appartient à tous les
Québécois, ait été prêté par
Hydro-
Québec pour travailler à l'organisation de cette
manifestation nationale. Si c'est le cas, c'est un don qu'Hydro-Québec a
fait à l'ensemble des Québécois. C'est tout à fait
normal, comme n'importe quelle compagnie privée peut faire de la
publicité. Même Molson en fait actuellement, par exemple, pour le
Marathon international; elle prête des individus, etc. et le marathon ne
rembourse pas Molson, comme le ministère, parfois, prête des gens,
sur le plan technique, au marathon. C'est quelque chose d'extraordinaire, de
tout à fait normal. Si on me dit qu'il y a un scandale là-dedans,
je ne sais vraiment pas où les libéraux veulent aller.
M. Polak: Je n'ai pas dit qu'il y a un scandale là-dedans,
je voulais juste vérifier les faits. J'ai posé une question.
M. Blais: Pourquoi posez-vous la question?
M. Lessard: Hydro-Québec est responsable de ses
employés et je n'irai pas vérifier auprès
d'Hydro-Québec pour savoir si elle a prêté ou pas M.
Lamy.
Le Président (M. Gagnon): Si vous me permettez, M. le
député, comme président de la commission, je n'accepterai
plus ce genre de questions parce que cela dépasse largement l'engagement
financier pour lequel le ministre est ici. À ce moment-là, vous
tombez dans les engagements d'Hydro-Québec; ce n'est plus du ressort du
ministère.
M. Saintonge: Question de règlement. M. Polak: M.
le Président...
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Laprairie.
M. Polak: ... je peux répondre, je n'ai pas besoin de mes
coéquipiers pour répondre pour moi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Merci beaucoup, M. le Président.
M. Lessard: La chicane est prise!
M. Polak: J'ai quelques questions à poser au ministre sur
le défilé. Un des aspects de ce défilé comprend les
activités de M. Luc Lamy. Je voudrais juste situer ma question. Les gens
de mon bout, de mon quartier, de mon comté m'ont préparé
des questions sur ce défilé et ils veulent avoir des
réponses. Il y a une relation étroite
entre Hydro-Québec, le défilé et la fête
nationale. J'allais dire les jeux nationaux car, pour certains, c'est un jeu,
c'est vrai. Donc, je vous soumets respectueusement, M. le Président,
qu'il y a une relation directe parce qu'on parle du défilé, on
parle justement des déboursés encourus pour la fête
nationale.
Le Président (M. Gagnon): On parle surtout de l'engagement
financier no 800 du mois de mars 1981 du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. Si vous posez des questions sur les engagements
d'Hydro-Québec ou la collaboration d'Hydro-Québec avec la
fête nationale, d'après moi, cela dépasse l'engagement
financier no 800 et je serai obligé de le juger comme tel. (16 h 30)
M. Polak: D'accord, j'ai d'autres questions beaucoup plus
directes, et disons que cela va satisfaire tout le monde. Est-ce que le
ministre pourrait confirmer si M. Alban Dufresne - peut-être que dans
votre liste alphabétique vous trouverez le nom sous la lettre D - chef
de division au kiosque d'Hydro-Québec, a obtenu des honoraires de 5000 $
pour s'occuper de la supervision de la construction des chars du
défilé? Ces 5000 $ qui ont été
déboursés, selon ce que j'ai entendu dire, cela a
été payé par le comité organisateur.
M. Lessard: Vous dites qu'il aurait reçu 5000 $ du
comité organisateur?
M. Polak: Oui. Pour s'occuper de la supervision de la
construction des chars du défilé.
M. Lessard: Et c'est un employé d'Hydro-Québec?
M. Polak: Oui.
M. Lessard: Et il faisait cela sur ses heures de travail?
M. Polak: Apparemment. Non, j'espère, M. le ministre,
qu'il n'a pas reçu 5000 $ tandis qu'il travaillait pour
Hydro-Québec, ce serait encore pire. J'ai toujours pensé qu'il a
reçu cela...
M. Lessard: S'il faisait cela sur son temps
supplémentaire, c'est bien ses troubles.
M. Polak: Oui, je voudrais bien savoir cela.
M. Lessard: Je ne sais pas si le M. Dufresne en question
était obligé de poinçonner tous les matins à
Hydro-Québec, mais c'est bien possible. Quand j'étais dans
l'enseignement, des fois, je faisais autre chose aussi, je prenais des
contrats. Je le faisais particulièrement pendant les vacances, en dehors
de mon travail d'enseignant. C'est bien possible que M. Dufresne ait pu
travailler après cinq heures du soir pour la fête nationale et ait
reçu 5000 $, il n'y a rien là.
M. Polak: M. le Président, j'ai demandé si M.
Dufresne a reçu 5000 $ pour s'occuper de la supervision. Peut-être
que cet homme est y allé quatre après-midi; le samedi
après-midi, de 3 heures à 5 heures pour voir les chars qui
étaient là. D'ailleurs, il n'y avait pas de chars même
quelques semaines avant le défilé parce qu'on cherchait par tous
les moyens d'en avoir, donc il n'a rien préparé pendant une
longue de période de temps.
M. Lessard: On cherchait des acheteurs. Des chars, on en avait en
masse.
M. Polak: Peut-être.
M. Lessard: De toute façon, on en a manqué.
M. Polak: Cela va être ma dernière question, M. le
ministre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député.
M. Polak: Je voudrais savoir si ce monsieur a reçu 5000 $
et quel ouvrage il a fait pour cela. Je ne veux pas savoir exactement les
heures, mais il se peut qu'il ait été payé 5000 $ pour de
l'ouvrage qui vaut peut-être très peu d'argent dans la vie
ordinaire de tous les jours. Je voudrais simplement savoir et
vérifier.
M. Lessard: Je vais vérifier, mais comment pouvez-vous
évaluer si, par exemple, les 5000 $ ne valent rien? C'est quoi vos
normes de valeur? Ses fonctions... C'est un contrat. Je vais vérifier,
mais cela doit être en relation avec un contrat qu'il avait signé
avec la société. Selon l'évaluation qui a
été faite, si c'était un bon homme, il a eu 5000 $; si ce
n'était pas un bon homme, je ne sais pas s'il a eu 5000 $. Mais il me
semble que ce n'est pas aux députés à juger, à mon
sens, de la valeur d'un individu et du travail d'un individu. On parle de 5000
$ sur un budget de 3 250 000 $. Si on me demande si c'est exact que tel
ouvrier, par exemple, a travaillé pour construire des chars
allégoriques et qu'il a reçu 2500 $, si vous me demandez de
vérifier cela... S'il a reçu 2500 $, il a été
payé à l'heure et il a dû les recevoir pour du travail
qu'il a fait.
M. Polak: M. le Président, si quelqu'un a reçu 5000
$ pour un travail qui vaut 500 $ sur le marché, là, il y a
quelque chose qui ne marche pas.
M. Lessard: Qui vous dit cela?
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre;
M. Polak: Malheureusement, M. le ministre, je vous ai dit tout
à l'heure avant de commencer ma question que par suite du refus d'avoir
une enquête publique, nous sommes obligés de procéder de
cette manière. C'est malheureux, je suis forcé de le faire comme
cela, je n'ai pas le choix.
M. Lessard: Vous voulez une enquête publique qui va
coûter, je ne sais pas, 150 000 $, 200 000 $ ou 400 000 $ pour savoir si
c'est exact que M. Dufresne a reçu 5000 $ pour superviser la
construction des chars allégoriques, mais êtes-vous ridicule?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, cela prend juste une question
à M. Dufresne dans une enquête publique. Il donne la
réponse et tout est réglé, il n'y a pas de problème
là. Mais, malheureusement, on est forcé de procéder de
telle manière et, pire encore, en ayant posé cette question,
c'est moi qui laisse un doute dans l'esprit de la population quand on va lire
cela à un moment donné. Il y a une sorte d'accusation contre M.
Dufresne. C'est malheureux, parce qu'on vient justement d'arriver à ce
que vous n'avez jamais voulu, c'est-à-dire entacher peut-être la
réputation de quelqu'un. C'est malheureux, ce n'est pas ma
manière de procéder. Mais si on avait une enquête publique,
on poserait la question et on aurait la réponse; pas de problème,
tout serait réglé. Mais vous dites: II n'y a rien là.
Une autre question, c'est mon avant-dernière. Est-ce que le
ministre pourrait vérifier si c'est exact - ou s'il ne le sait pas, de
vérifier bientôt - que M. Claude Lafortune a reçu 21 000 $
en honoraires à titre de concepteur du défilé?
M. Lessard: Je vais vérifier, M. le Président. M.
Lafortune avait un contrat avec le Comité organisateur de la fête
nationale pour faire les maquettes sur papier, les maquettes des chars
allégoriques. Je vérifierai si c'est exact, mais s'il a
reçu 52 000 $, ça devait être en relation avec un
contrat...
M. Polak: 21 000 $ seulement, M. le ministre.
M. Lessard: Ah, ah, 21 000 $! C'est 52 000 $ que vous aviez
dit?
M. Polak: Non, j'avais dit, M. le ministre... Vous avez
dit...
M. Lessard: Ah, je m'excuse, je m'excuse.
M. Polak: M. le ministre, vous avez dit 52 000 $, pas moi.
M. Lessard: Alors, probablement, M. le Président... C'est
certain que M. Lafortune ne vit pas de l'air du temps, lui non plus, même
s'il est prêtre. Il ne vit pas de l'air du temps, alors il a signé
un contrat avec le Comité organisateur de la fête nationale, il a
été payé selon son contrat. S'il y a eu un contrat, je le
déposerai ici à l'Assemblée nationale, il n'y a absolument
rien là. Mais ce que je trouve quand même curieux, c'est qu'on
pose des questions comme: Est-il exact que M. Lafortune a reçu 21 000 $?
Comme si M. Lafortune n'avait pas le droit de recevoir 21 000 $ pour un travail
qu'il a fait. On laisse planer des soupçons sur le travail de M.
Lafortune, comme sur le travail de M. Dufresne, comme sur le travail... bien
oui, il y a les ouvriers, parce que le budget de la fête nationale, qui
est de plus de 3 000 000 $, savez-vous comment ça comporte d'argent
réinvesti dans le milieu? C'est plus de 10 000 000 $, si vous voulez,
qu'amène la fête nationale. C'est une activité
économique ça aussi. Je n'irai pas vérifier si chacun des
intervenants dans ce dossier-là a reçu 5 $, 10 $ ou 20 $.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon: M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ... j'ai une autre question mais, avant de la poser, il
faut que je réponde à ce que le ministre vient de se dire. Parce
qu'il n'y a rien là, 5000 $ pour s'occuper de supervision, 21 000 $
d'honoraires comme concepteur, il n'y a rien là. Mais dix fois, dix
fois...
M. Blais: Question de règlement, question de
règlement.
M. Lessard: Mais vous gagnez votre salaire comme
député, vous. Vous ne travaillez pas bénévolement.
Vous gagnez 33 000 $ pour être député. Est-ce que vous le
méritez votre salaire ou si vous ne le méritez pas? J'en doute,
des fois, par exemple.
M. Polak: M. le Président...
M. Blais: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, le
député de Terrebonne. Le député de Terrebonne sur
une question de règlement.
M. Lessard: Posez des questions plus intelligentes, vous allez
gagner votre salaire.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Terrebonne.
M. Blais: Question de règlement, parce que c'est
enregistré et écrit dans les débats de la Chambre. M. le
député de Sainte-Anne vient de dire que le ministre Lessard a dit
qu'il n'y a rien là, dans les 21 000 $ et les 5000 $, etc.. Il n'a
jamais dit qu'il n'y avait rien là. Il a dit qu'il était normal
que quelqu'un soit payé pour des travaux qui sont faits.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ... je veux juste répondre, parce que le
ministre vient de dire: Est-ce que vous travaillez pour vos 30 000 $, 31 000 $
ou 33 000 $? Je peux vous assurer, M. le ministre, que je travaille plus fort
pour mes 33 000 $ que M. Lafortune n'a travaillé pour ses 21 000
$...
M. Lessard: Mais vous êtes moins intelligent.
M. Polak: ... en proportion. Je peux vous assurer ça. Je
vous mets au défi de comparer M. Claude Lafortune avec moi. On va lui
demander combien de temps il a travaillé sur des défilés
et le comparer au temps...
M. Lessard: Je suis d'accord, mais est-ce que je peux poser une
question?
M. Polak: ...que je travaille, comme député, pour
mon salaire chaque année.
M. Blais: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre, à l'ordre!
M. Lessard: Est-ce que je peux poser une question au
député?
M. Polak: Oui, toujours.
M. Lessard: Si le comité organisateur vous avait
confié le contrat pour les maquettes des chars allégoriques,
auriez-vous été capable de les faire?
M. Polak: Non, M. le Président.
M. Lessard: Bon, bien écoutez, on n'est pas venu vous voir
pour ça.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
de...
M. Polak: M. le Président, laissez-moi... Savez-vous, M.
le Président, j'ai droit à une réponse entière et
pleine.
M. Blais: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, je m'excuse, M. le
député de Sainte-Anne, il y a une question de règlement
qui est soulevée par le député de Terrebonne.
M. Blais: J'ai été dans le domaine artistique
pendant 18 ans. Je connais M. Jean Lafortune personnellement.
M. Polak: Claude Lafortune. M. Blais: Claude Lafortune.
M. Polak: C'est son frère.
M. Blais: Je dirai une chose: 21 000 $ pour faire des maquettes
de 15 chars allégoriques, c'est une aubaine. Cela prend quelqu'un de
complètement irresponsable pour penser que ça ne vaut pas
ça faire des maquettes de 15 chars allégoriques. Il y a des
maquettes, pendant que j'ai travaillé à Hydro-Québec
où j'ai été 15 ans, qui nous ont coûté
jusqu'à 300 000 $, et c'était des prix honorables et
honnêtes. C'est à cause de son patriotisme, probablement, qu'il
n'a demandé que 21 000 $ pour la conception. Alors, n'allez pas dire que
ces choses-là sont payées à la va comme je te pousse.
C'est excessivement peu payé, 21 000 $, pour des maquettes de 15 chars
allégoriques. Les personnes qui ont déjà vu des maquettes
savent ce que je veux dire. Je blâme le député de
Sainte-Anne de dire que n'importe qui aurait pu faire ça, parce qu'il se
mettait même dans la liste pour les faire.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ... je veux juste répondre, parce que le
ministre m'a posé la question: "Est-ce que vous êtes capable de
travailler comme concepteur?" J'ai dit non, mais je voulais donner une
réponse entière et pleine, comme a le droit de le faire un
accusé en vertu du code criminel. Tout de suite il m'a coupé par:
Non, voici... mais laissez moi donc donner, M. le ministre, une réponse
pleine et entière. On vit encore dans une démocratie. On ne sait
pas ce qui arrivera après votre congrès, quelle sorte de pays ce
sera à l'avenir, mais pour le moment, ça marche encore.
Je ne connais pas le travail de concepteur, mais je sais que dans mon
comté
une somme de 21 000 $ a été donnée pour un travail
d'au plus quelques mois. C'est une grosse somme d'argent, je peux vous
l'assurer, et on a le droit de savoir si c'est justifié. C'est comme le
salaire qui a été payé à M. Lussier - la question a
été posée - et on a dit: Cet homme-là a fait un
sacrifice. Mais M. Lafortune n'a pas fait de sacrifice, il a reçu 21 000
$ et je trouve ça un "sacrifice" de bon salaire. J'aimerais avoir les
détails, qu'a-t-il fait pour ça?
M. Blais: Vous ne savez pas de quoi vous parlez, vous parlez
à travers votre chapeau!
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est au ministre.
M. Lessard: M. le Président, pour répondre, je
conviens qu'il faut voir si les 21 000 $ ont été bien
dépensés ou pas et je pense que le député de
Terrebonne a répondu tout à l'heure. Un peu comme la maquette du
Stade olympique a pu coûter 75 000 $ ou 100 000 $; un peu aussi comme 1
500 000 000 $ pour le Stade olympique, c'était de l'argent aussi pour
les gens de mon comté, ça en faisait, des arénas, et un
peu aussi comme les 740 000 $ que Régis Trudeau a donnés au Parti
libéral et qui n'ont jamais été remis au peuple
québécois. Cela aussi ça fait de l'argent pour les petits
citoyens de mon comté, argent qu'on a perdu et que vous avez
laissé dans votre trou...
M. Polak: Je suis d'accord avec ça.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse...
M. Lessard: Des voyages, on peut s'en parler n'importe quand, mon
ami. Je peux les justifier.
M. Middlemiss: ...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Lessard: Quand je pars de la Côte-Nord pour
Montréal et que je n'ai pas d'avion, alors que je dois aller à
Montréal pour des activités, je ne peux pas m'en aller en
traîneau avec des chiens. Nous autres, on ne va pas en Floride, comme
certains anciens ministres et certains députés ont
déjà fait.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Polak: Ma dernière question, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Dans mon introduction, j'avais dit: Je ne veux pas le
faire enrager, mais là, il est enragé. C'est malheureux, si vous
aviez fait une enquête publique, il n'y aurait pas de
problème.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce une question de
règlement, à savoir que le ministre est enragé?
M. Polak: Oui, c'était une petite question de
règlement.
Maintenant, M. le Président, ma dernière question, je
pense que - pas à la dernière séance, mais à
l'avant-dernière - le député de Portneuf a produit un
document, daté du 4 juin 1981, Comité organisateur de la
fête national du Québec: Blitz-Blitz, défilé, je
cherche un commanditaire.
M. Lessard: Copie du document.
M. Polak: M. le Président, est-ce que le ministre a
vérifié?
M. Blais: Nous avons eu une copie, on ne cache rien, nous.
M. Polak: Vous avez eu une copie? On pourrait produire ce
document M. le Président. On a cru que, peut-être, ce document
n'existait pas ou qu'il était fabriqué. Est-ce qu'il a
vérifié si c'était bien ce document qui émanait du
Comité organisateur de la fête nationale du Québec et que
tous les renseignements contenus dans ce document, y inclus l'équipe
spéciale de Lévesque et Drapeau, pour les situations
délicates, l'opération Blitz-Blitz, lundi, mardi et mercredi, que
tout ça était correct, que personne n'a rien ajouté
à ça pour créer une atmosphère impliquant qu'il y
aurait quelque chose là-dedans?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: II n'y a jamais eu, ni dans les procès-verbaux
du comité organisateur ou ailleurs, un tel document officiel, M. le
Président. C'est scandaleux de soulever une question, ici, en commission
parlementaire, sur un document qui a pu être fabriqué dans le
bureau du député ou d'un autre député
libéral. S'il faisait pendre son monde avec de tels documents, quand il
était avocat, ça devait être terriblement triste. Le
député peut multiplier de tels documents, en déposer, il
n'y a aucun sceau, il n'est absolument pas officiel. C'est incroyable, un
avocat qui vient questionner un ministre sur un document qui n'a aucune valeur
et qui peut être fabriqué de n'importe quelle façon. Non,
M. le Président, je dis qu'il n'y a aucun
document officiel dans ce sens qui a existé, tant au niveau des
procès-verbaux que dans les documents de...
M. Polak: M. le Président, j'ai posé une question
simple au ministre...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai demandé au ministre s'il avait
vérifié, parce que la question a été posée
et le document vous a été remis il y a presque deux mois. A-t-il
vérifié si ce document existe dans le dossier du Comité
organisateur de la fête nationale du Québec? Je n'ai pas dit dans
les procès-verbaux officiels des réunions, parce que j'imagine
que c'est un document d'une nature un peu plus confidentielle que ça.
Mais est-ce que vous avez vérifié si ce document existe? C'est ma
première question, mais j'en ai d'autres.
M. Lessard: M. le Président, jamais, tant que les
libéraux m'arriveront avec des preuves aussi artificielles que
celle-là, si on ne m'apporte pas des preuves, des documents avec sceaux
et signés...
M. Polak: ...
M. Lessard: Oui, avec un sceau et j'ai toujours... (16 h 45)
M. Paradis: C'est vous autres qui l'avez donné, c'est le
député de Saint-Jacques...
M. Lessard: Le seul "sot" que ce document porte, c'est celui qui
l'a dans les mains.
M. le Président, jamais je ne commencerai à faire de la
chasse aux sorcières. Qu'on m'apporte ici et qu'on dépose des
documents officiels, des documents qui peuvent être identifiés et
je vais vérifier. Mais pas des documents aussi ridicules.
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, sur une question de règlement.
M. Polak: Le ministre a dit tout à l'heure, et il l'a
répété, que ce document pourrait être
fabriqué par l'Opposition. Est-ce que c'est une accusation à
laquelle il tient? Je lui demande carrément, de sa chaise, comme
ministre, de répéter cette accusation-là, que cela a
été fabriqué...
M. Lessard: Je dis, M. le Président, qu'un tel
document...
M. Polak: ... autrement, j'insiste pour qu'il retire ses
paroles.
M. Lessard: Je disais, M. le Président, qu'un tel document
pourrait être préparé par le Parti libéral, par le
député comme par n'importe quel autre député ici,
à l'Assemblée nationale ou par n'importe quel individu dans
l'ensemble du Québec. Il faut juste, premièrement, savoir lire et
écrire, deuxièmement, avoir une machine à écrire,
et troisièmement, une feuille de papier. Après, il fait un
document comme cela, sans signature, il le distribue et dit: Voici, c'est un
document officiel.
M. Polak: J'aurais une autre question, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce que le ministre nous donnerait la permission
d'avoir ici - à la prochaine réunion de notre commission - le
président du Comité organisateur de la fête nationale de
Québec ou celui qui a travaillé sur la documentation pour pouvoir
poser la question: Est-ce que c'est un document qui émane d'eux, oui ou
non? Vous avez porté une grave accusation, ce que vous avez fait...
M. Lessard: Ce n'est pas cela que j'ai dit. C'est un document qui
ne peut être identifié...
M. Polak: On veut savoir...
M. Lessard: ... et un document qui ne peut pas être
identifié, il peut être fait par n'importe qui.
M. Polak: M. le Président, je demande au ministre
d'éclaircir cela, de nous dire d'òu vient ce document.
M. Lessard: J'ai dit...
M. Polak: Si, lui, n'est pas capable de trouver d'où cela
vient, que nous, on ait le droit d'interroger la personne en question, de
demander: Est-ce que tel ou tel document...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le
député...
M. Polak: ... émane de votre Comité organisateur de
la fête nationale du Québec, oui ou non? On a eu une
réponse bien brève et rapide là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le
député, on a déjà répondu à cette
question. Comme président de la commission parlementaire, je dois vous
dire que ce n'est
pas une commission d'enquête, une commission parlementaire pour
l'étude des engagements financiers. Ici, les seuls qui peuvent
être invités, c'est le ministre, qui peut se faire remplacer ou se
faire accompagner par ses fonctionnaires. Alors, il ne faudrait pas qu'on
demande à inviter les gens qui n'ont rien à voir avec cette
commission parlementaire.
M. Polak: Je suis d'accord avec ce que vous dites mais on se
réserve le droit de revenir là-dessus à l'Assemblée
nationale, pendant la période de questions.
Le Président (M. Gagnon): C'est un endroit où,
entre autres, vous pouvez soulever ce genre de questions.
M. Lessard: Je vous répondrai, vous verrez.
Le Président (M. Gagnon): La parole est au
député de Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. En fait, cela semble
un peu curieux. Le ministre se demande pourquoi on pose des questions sur le
défilé. Le défilé, d'abord, on se demandait
à quel moment il avait été conçu et par qui il
avait été conçu. C'était cela le premier point. Et
est-ce que c'est vrai que c'était en réaction à l'hommage
aux Canadiens français que le maire Drapeau voulait faire?
Le problème là-dedans, c'est que le défilé,
au départ, est payé par qui? Le coût initial prévu
au budget était de 500 000 $. Cela a coûté 1 000 000 $.
C'est un déficit de 500 000 $ qui est la pour le défilé
seulement. Cela est subi par qui? Ces 500 000 $ de déficit sont
absorbés par le ministère, par le gouvernement. Que je sache, les
crédits qui sont de 3 325 000 $ de subvention initiale, c'est à
l'engagement 800. C'est le ministre qui l'a dit et il a bien mentionné
que c'est un transfert de fonds qui était fait au niveau du
comité organisateur, mais qu'il en demeurait comptable et responsable
devant l'Assemblée nationale et qu'il devait s'assurer de la bonne
utilisation des fonds publics. Il l'a reconnu en commission parlementaire, lors
de l'étude des crédits. Le premier ministre a même dit que
le ministre était chargé de l'organisation, de la surveillance,
si on veut, de ce qui se passe dans ce domaine. Si c'est le ministre qui est
chargé de cela, cette parade, c'est à quel coût? On ne le
sait pas. On part d'un coût prévisible de 500 000 $ et on arrive
à 1 000 000 $. Comme contribuables, comme députés et comme
contribuables tout court, comme la majorité des contribuables au
Québec, on s'interroge grandement là-dessus. Quel contrôle
le ministre a-t-il exercé sur ces fonds publics?
Il doit veiller à la bonne administration et à la
surveillance de ces fonds-là. C'est cela qui est le problème,
premièrement.
Deuxièmement, les crédits du ministère, 3 325 000
$. On a vu, en cours de route, que ces crédits ont augmenté: 12
500 $, du ministère des Affaires sociales, 8000 $, d'une autre place,
pour l'éducation. On s'intéresse, soudainement, à la
fête nationale. On a eu 35 000 $ du ministère des Travaux publics
pour la location des automobiles qui ont été fournies. Ce sont
des crédits supplémentaires qui s'ajoutent. Le premier ministre
lui-même a reconnu que le chapelet des subventions d'accommodement, on ne
le connaît pas et qu'il serait peut-être bon qu'on le sache, et il
a dit: L'Opposition devrait nous aider à faire cela. Mais de quelle
façon va-t-elle aider à faire cela? C'est bien beau, ce sont les
paroles du premier ministre en Chambre cela. Je vais vous retrouver le journal
des Débat et je vais vous le citer dans quelques minutes... "Même
s'il n'y a pas d'enquête, j'avoue que je ne tiens pas à ce qu'on
égrène un chapelet de ces subventions d'accommodation. C'est vrai
pour des choses valables et justifiables. On fera le tableau complet et
peut-être que l'Opposition nous aidera". On l'attend, le tableau complet.
Le premier ministre a dit cela le 12 novembre. On ne le connaît pas, le
tableau complet.
M. Lessard: II est complet. M. Saintonge: II est complet... M.
Lessard: À ma connaissance...
M. Saintonge: Tant qu'il n'y aura pas autre chose qui va sortir,
on ne le sait pas.
M. Lessard: Aidez-nous.
M. Saintonge: Je ne vois rien là qui soit
répréhensible, sauf une habitude, qui peut devenir abusive
à l'occasion, qui est d'aller - il y a beaucoup de canaux, le
député a raison, je ne sais pas, 130 organismes et quelque 20
ministères - chaque fois qu'il y a quelque chose qui leur paraît
important, qui peut être éminemment justifiable, à toutes
les sources possibles, ce qui rend les contrôles un peu difficiles. Quand
c'est aussi justifiable que ce qui a été mentionné, je ne
vois pas pourquoi on ferait une tempête dans un verre d'eau, nous dit le
premier ministre. Mais, d'autre part, il sait quand même que cela donne
une certaine fragilité aux contrôles dont on a besoin, et des
contrôles qui devraient être réels. Ce ne sont pas là
des bons contrôles, et le ministre, je pense qu'il a manqué
à ses responsabilités en ne vérifiant pas un coût
comme celui du défilé qui a dépassé 1 000 000
$.
Deuxièmement...
M. Lessard: M. le Président...
M. Saintonge: ... je n'ai pas fini, j'ai une autre
question...
M. Lessard: M. le Président, je pourrais d'abord soulever
une question de règlement, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, sur la
première question.
M. Lessard: M. le Président, le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche subventionne, comme je le disais ce matin, des
centaines d'organismes sans but lucratif comme par exemple, le Marathon
international de Montréal pour 300 000 $, et une série de
fédérations sportives. Il est certain que je suis responsable,
à un moment donné, de l'ensemble des deniers publics que j'ai
à administrer. Mais, M. le Président, est-ce que cela veut dire
que je dois contrôler cela au jour le jour, ces 200 organisations, les
CRL dans toutes les régions du Québec? Est-ce que je dois
contrôler cela quotidiennement, dans leurs décisions
administratives régulières? Non, M. le Président, ces
organismes me soumettent un budget global et, à partir de cela, on signe
un protocole d'entente et, à partir du budget, à un moment
donné, je souhaite à ce moment-là qu'ils respectent leurs
budgets. Après cela, j'exige un rapport financier comme je l'ai fait
pour le Marathon international de Montréal. Là, on vérifie
a posteriori le budget, pour voir s'il y a eu des dépenses indues ou
pas.
C'est exactement de la même façon, et c'est pour cela
d'ailleurs, qu'on a formé le comité organisateur de la fête
nationale. Je n'étais pas membre du comité organisateur. Les
décisions, par exemple sur le défilé ou pas,
c'était la responsabilité du comité. S'il avait fallu, M.
le Président, que j'intervienne chaque fois dans les décisions du
comité organisateur, les députés libéraux
m'auraient dit: Comment? C'est un scandale, cela n'a pas de bon sens. C'est un
comité qui est censé être autonome du gouvernement. C'est
ce que j'ai fait, M. le Président, et c'est ce qui m'apparaît
être de l'administration normale; étant donné qu'il y a des
problèmes, on vérifie et on va établir plus de
contrôles, s'il y a lieu.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Dans l'administration normale, M. le ministre, je
pense qu'il y a une distinction importante qu'il faut faire entre les
contrôles que vous pouvez faire aux innombrables organismes que le
ministère peut subventionner, le marathon de Montréal ou
n'importe quel organisme régional ailleurs. La différence avec le
comité de la fête nationale, c'est qu'actuellement vous avez un
comité dont la majorité des membres sont des gens nommés
par le gouvernement. C'est cela la différence, suivant les explications
que vous nous avez données.
M. Lessard: Vous ne connaissez pas la structure...
M. Saintonge: Minute! je connais... M. Lessard: Vérifiez
la structure...
M. Saintonge: La structure, M. le ministre, je vais vous le dire,
vous me corrigerez, si ce n'est pas ce que vous nous avez dit et ce que le
député de Mille-Îles nous a dit également, la
structure, c'est qu'il y a quinze membres nommés par le gouvernement et,
de ces quinze membres, les comités en nomment cinq. Ce sont donc des
membres qui sont nommés par le gouvernement au départ. Des quinze
nommés par le gouvernement, ils en nomment cinq eux-mêmes. C'est
donc cinq membres nommés par le gouvernement qui se retrouvent au
conseil d'administration au départ.
Deuxièmement, vous avez les quinze comités
régionaux qui viennent en nommer cinq autres. Cela en fait cinq, mais,
quand les comités régionaux sont quand même
contrôlés sur les rapports, comme on le sait, par des
comités nationaux, cela devient différent. Ce qui veut dire que
cela en fait dix, puis le onzième membre, c'est le président, qui
est nommé par le gouvernement.
Une voix: Non, pas par le gouvernement.
M. Saintonge: Non, par qui est nommé le
président?
M. Lessard: Par le gouvernement, mais sur recommandation du
conseil d'administration.
M. Saintonge: Je suppose que M. Imbeault, c'était... en
tout cas vous aviez quand même onze membres au conseil d'administration.
Deuxièmement, vous avez aussi des membres qui sont de façon
permanente au comité national, qui ne sont pas engagés par les
conseils d'administration nécessairement, qui sont engagés par le
gouvernement. Je parle de M. Drolet, par exemple.
M. Lessard: Question de règlement, M. le Président,
mais...
M. Saintonge: Non, mais je vous demande comment il a
été engagé.
M. Lessard: ...le député est complètement
dans les patates...
M. Saintonge: Qui a engagé M. Drolet?
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement
soulevée par le ministre.
M. Lessard: M. le Président, c'est le comité
organisateur qui a la responsabilité de faire les engagements et non pas
le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. On vient d'en
engager, je ne sais pas s'il est engagé, mais d'aller en concours
à ce sujet-là. Alors, M. le Président, ce n'est pas le
ministère qui engage le personnel. Deuxièmement, on n'est pas
onze membres au comité d'administration. M. le Président, c'est
cinq membres, comme on l'a expliqué; je pense que le
député a très bien compris sa leçon, mais pas cinq
membres qu'on contrôle. C'est nous qui nommons les représentants
d'Hydro-Québec, c'est nous qui nommons, par exemple, les
représentants à SIDBEC, c'est le gouvernement. Cela
n'empêche pas que SIDBEC fait des déficits à cause des
contrats qui ont été signés par l'ancien gouvernement
libéral. Par exemple, on est obligé d'acheter des boulettes,
même si on n'en a pas besoin, parce que l'ancien gouvernement de M.
Bourassa nous a obligés à acheter des boulettes.
Le Président (M. Gagnon): On élargit un peu la
question, M. le...
M. Saintonge: Je reviens à ma question.
De toute façon, il y avait onze membres et les membres permanents
sont engagés par le conseil d'administration du comité national,
c'est bien ça?
M. Lessard: Le conseil d'administration comprend des membres de
différentes régions qui ne sont pas nommés par le
gouvernement.
M. Saintonge: Ces contrats-là, M. le ministre, sont pour
combien de temps?
M. Lessard: Pour le directeur?
M. Saintonge: Oui.
M. Lessard: A chaque année.
M. Saintonge: Ils sont renouvelés à chaque
année par le comité d'organisation.
M. Lessard: Si le gars ne fait pas l'affaire, il s'en va, et s'il
fait l'affaire, on renouvelle.
M. Saintonge: Maintenant, lorsque vous avez des
dénonciations relativement au fait que les gens qu'on retrouve là
- quand même, ce sont des gens qui contrôlent même le conseil
d'administration - prennent des décisions passant outre au conseil
d'administration, est-ce que le ministre ne considère pas que c'est une
étape importante, qu'il doit intervenir à un moment donné?
C'est dénoncé antérieurement à cela.
M. Lessard: M. le Président, je ne comprends pas... Des
dénonciations, c'est certain... Il y a des gens chez nous dans mon
comté, où pourtant j'ai une grosse majorité, 70% du vote,
qui ne m'aiment pas et il y en a qui me dénoncent ces temps-ci. Que
voulez-vous, n'importe qui... Est-ce qu'on va faire une enquête royale
parce qu'Untel a dénoncé Untel, qu'ils se sont arraché les
cheveux et ne s'aiment pas? Est-ce qu'on va faire une enquête royale sur
cela, M. le Président? Mais voyons, c'est ridicule!
M. Saintonge: Ce n'est pas ridicule, M. le ministre.
M. Lessard: Ils marchent d'après des qu'en-dira-t-on, des
dénonciations. Pensez-vous que le gars... Comment est-ce qu'il
s'appelle?
M. Saintonge: Bréard... Desroches.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lessard: Yvan Latouche, avec tous les précédents
qu'on a vus là, pensez-vous qu'on va commencer à faire des
enquêtes sur des dénonciations qui sont faites par ce
gars-là? Il n'est même pas respectable, et il n'est même pas
respecté dans son milieu.
M. Saintonge: Je comprends, M. le ministre, que vous ne respectez
pas non plus...
M. Lessard: Je n'ai pas besoin de la salir, elle est
déjà sale sa réputation. Vous n'avez qu'à voir ce
qui a été sorti dans le Devoir et dans la Gazette. Pas besoin de
la salir, elle est sale et vous autres, vous vous salissez en vous accotant
à côté de ce monde, par exemple.
M. Paradis: C'est une belle "gang"!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie avait la parole.
M. Saintonge: M. le ministre, je vous demanderais s'il y a
possibilité de vérifier si effectivement au niveau de la
subvention... Je vais revenir aux subventions pour le défilé qui
a coûté 1 500 000 $ en déficit. Il y a
des compagnies qui ont fourni au niveau du défilé. On l'a
déjà dit, plus de 145 000 $ ont été fournis pour
les chars allégoriques par des compagnies d'État, à ce
qu'on connaît à ce jour. Je ne sais pas s'il y a eu d'autres
choses, d'autres subventions d'accommodement pour le défilé au
niveau de la commandite. Cela est normal.
Maintenant, est-ce que le ministre peut nous dire s'il a pu
vérifier ou s'il est au courant qu'une hypothèse avait
été avancée à savoir que le gouvernement
fédéral était très intéressé à
commanditer certains chars allégoriques et que cette hypothèse ne
souriait nullement au comité national?
M. Lessard: Je ne suis pas au courant, mais de toute
façon, si cela était venu à mes oreilles, j'aurais tout
simplement dit que c'était la fête nationale des
Québécois. À ma connaissance, il n'y a pas eu d'offre de
la part du gouvernement fédéral pour financer les chars. De toute
façon, si le gouvernement fédéral avait voulu les
financer, je pense qu'on paie assez de taxes au gouvernement
fédéral qu'il aurait pu nous en remettre un peu. Je n'ai jamais
eu de demande de ce côté-là, M. le Président.
À ma connaissance, je n'en ai pas été informé, mais
c'est certain que j'aurais donné priorité aux institutions avant
le gouvernement fédéral.
M. Saintonge: Est-ce que le ministre a reçu un
mémoire qui datait du 5 juin dans lequel on disait que ce n'était
pas un contrôle a posteriori qu'on demandait? On faisait état d'un
déficit possible de près de 1 000 000 $ si je me souviens, ou de
600 000 $.
M. Lessard: C'est exact que je l'ai reçu le 5 juin, je
l'ai déposé. Le député pose une question dont il
connaît déjà la réponse. Je l'ai
déposée moi-même, j'ai répondu à cette
question-là. Le 5 juin, j'ai rencontré le comité
organisateur, il m'a remis, à la suite de difficultés qu'il avait
connues, un document dans lequel il est exact qu'on démontrait un
déficit d'au-delà de 350 000 $. C'était le 5 juin, la
fête nationale a lieu le 24 juin, donc 19 jours avant la fête
nationale. (17 heures)
J'ai vérifié la situation et une partie des
déficits provenait justement de la grève de Radio-Canada.
Allait-elle se régler ou pas pour la fête du Vieux-Port? J'ai
demandé à ce moment-là, si des activités auraient
pu être arrêtées, dont la fête du Vieux-Port. Avant de
prendre une décision, j'ai demandé: Quelles sont les sommes
d'argent impliquées? Comment va coûter la fête du
Vieux-Port? Ils m'ont dit: 350 000 $. Quelles sont les sommes d'argent? Cela ne
se prépare pas tout seul, cette affaire, et on est le 5 juin.
Ils n'écoutent même pas, regardez! J'ai demandé:
Quelles sont les sommes d'argent déjà engagées? Le
député de Terrebonne pourrait peut-être donner des
explications. Une manifestation comme celle-là, cela ne s'organise pas
la veille, le 23 juin.
On m'a indiqué qu'il y avait une somme de 270 000 $
engagée pour la fête du Vieux-Port. S'il avait fallu que j'annule
la fête du Vieux-Port pour 80 000 $ de différence, cela aurait
créé un déficit de 270 000 $; là, ç'aurait
été un véritable scandale. On venait me voir pour me
demander s'ils devaient continuer. Il y avait le défilé aussi.
Toute l'infrastructure des chars, ça ne se fait pas tout seul, il faut
l'organiser et construire avant. Encore là, il y avait pratiquement 50%
du montant qui était engagé. On pouvait récupérer
au moins la vente des chars, c'est ce qu'on a fait, pour 600 000 $. Comme on
est le 5 juin et que le 24 juin c'est la fête nationale, c'est exact que
j'ai dit au comité organisateur que je n'étais pas bien heureux
de voir cela, mais que vouliez-vous que je fasse? Il faut continuer.
Après tout l'argent qu'on a investi, on ne peut quand même pas
arrêter la fête du 24 juin. Le fédéral aurait fait la
même chose.
Cependant, je leur ai dit qu'il était entendu que tout
déficit qui se ferait au cours de cette année serait
déductible des montants qui seraient alloués pour l'année
à venir. J'aurais été irresponsable s'il avait fallu que
j'arrête ces événements le 5 juin; là, on aurait eu
raison de crier au scandale.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Merci beaucoup, M. le Président. Je ne sais pas
si on a le droit de le souligner, mais je crois que la commission permanente
des engagements financiers semble devenir la commission permanente des
engagements financiers sur la fête nationale. Est-ce qu'on met encore mon
droit de parole en doute, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Oui.
M. Saintonge: C'est une question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Allez, M. le
député de Terrebonne.
M. Blais: Ce n'est pas une question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. M. le
député de Terrebonne...
M. Saintonge: J'avais la parole.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, je vous ai donné la parole et
c'est moi qui préside la commission.
M. Blais: Je vous remercie beaucoup, M. le Président.
M. Paradis: M. le Président, est-ce que je peux vous
indiquer quand même que je ne vous ai pas interrompu de façon
inappropriée. Ce qui est arrivé, c'est que le ministre parlait
sur une question de règlement et la parole aurait dû revenir au
député de Laprairie. Je l'avais demandée aussi par la
suite.
Le Président (M. Gagnon): Je présume que vous venez
vous-même de soulever une question de règlement?
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, vous avez la parole.
M. Blais: Je suis obligé de dire que je me sens presque
amoindri...
Une voix: Abasourdi!
M. Blais: ... à entendre les députés de
l'autre côté qui, presque avec une hargne dans la voix, posent des
questions plus ou moins pertinentes sur l'engagement 800. On dirait que, de
l'autre côté, on ne cherche -pas de façon effacée,
mais de façon évidente qu'à jeter le discrédit sur
la fête nationale.
M. Paradis: Le PQ.
M. Blais: Le député de Brome-Missisquoi ajoute en
aparté: sur le PQ. Je m'excuse...
M. Paradis: La fête nationale, le PQ.
M. Blais: Avez-vous une question de règlement, M. le
député de Brome-Missisquoi?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, vous avez la parole.
M. Blais: Je trouve presque scandaleux cette hargne que vous avez
dans la voix, dans la figure et souvent dans le geste. Vous posez des
questions...
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: J'attirerais l'attention de la présidence sur
l'annexe d) de notre règlement et demanderais au président
d'appliquer le règlement. Je vous cite le cinquième paragraphe de
notre règlement qui dit: "Principalement, le représentant du
Conseil du trésor - en son absence, c'est le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche -répond aux demandes et donne les
renseignements pertinents; à cette fin, il peut être
accompagné d'un ou plusieurs fonctionnaires. Les demandes peuvent donner
lieu à la production de documents supplémentaires."
Je ne vois pas la pertinence des propos du député de
Terrebonne. En plus, il faudrait ajouter qu'ils sont faux. S'il tient compte
des mises au point faites au début de cette réunion par le
député de Brome-Missisquoi, de celles
répétées aujourd'hui par le député de Verdun
et de celles répétées par le député de
Sainte-Anne.
Le Président (M. Gagnon): Alors, M. le
député de Terrebonne a la parole, il a aussi le droit de
s'exprimer sur cet engagement financier.
M. Paradis: Sur l'engagement.
Le Président (M. Gagnon): Sur l'engagement, bien
sûr. Il a aussi le droit de répondre à certaines personnes,
je présume, autour de cette table.
M. le député de Terrebonne.
M. Paradis: Excusez, M. le Président, une question de
directive. Il a le droit...
Le Président (M. Gagnon): Oui, pour le moment, en tout
cas, M. le député de Terrebonne, allez.
M. Paradis: ... si le ministre lui demande de répondre
à sa place. J'aimerais savoir à quelle question il répond,
à la question de qui il répond.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne a la parole, s'il vous plaît.
M. Paradis: M. le Président, question de règlement.
Je demande que le règlement soit appliqué. Vous allez m'indiquer
à quelle question le député de Terrebonne répond et
s'il a été autorisé par le vice-président du
Conseil du trésor pour répondre.
M. Lessard: M. le Président, sur la question de
règlement. Ce n'est pas le petit député de
Brome-Missisquoi...
M. Paradis: Question de grandeur, il se regardera.
M. Lessard: Petit dans le sens de petitesse de l'esprit.
M. Paradis: Vous avez les deux, vous.
M. Lessard: Ce n'est pas le petit député de
Brome-Missisquoi qui va bâillonner les députés du parti au
pouvoir. Tous les députés ici sont égaux et ont le droit
de prendre la parole.
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je vous ai demandé, avant la petite crise de
rage du ministre, de faire appliquer le règlement.
Le Président (M. Gagnon): C'est ce que je tente, de faire
appliquer le règlement. Je peux vous dire que je pourrais être
beaucoup plus sévère dans l'application du règlement, mais
j'ai l'impression qu'il y en a qui se sentiraient plus brimés dans leur
droit de parole. Jusqu'à maintenant, je pense qu'il n'y a pas eu d'abus
dans les droits de parole et je redonne la parole au député de
Terrebonne.
M. Blais: Je vous demande une directive, M. le Président.
Est-ce que j'ai le droit de parler de l'engagement financier que nous discutons
et de passer des commentaires sur les chiffres et sur les exposés qui
ont été faits?
Le Président (M. Gagnon): Vous avez, M. le
député de Terrebonne, comme l'ensemble des députés
autour de cette table de la commission parlementaire, un droit de parole de 20
minutes sur l'engagement financier et vous pouvez revenir.
M. Blais: Je ne prendrai pas les 20 minutes. Je vais prendre le
temps que je voudrai. Je continue.
Le Président (M. Gagnon): Continuez-vous, M. le
député de Terrebonne?
M. Blais: Certainement, avec grande joie, d'ailleurs. Je ne vois
pas pourquoi... Je vais lui faire son petit...
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
M. Blais: C'est incroyable.
M. Paradis: Je vous demande d'appliquer le règlement.
Tantôt, le député de Laprairie, qui avait la parole, a
été interrompu sur une question de règlement par le
ministre et la parole ne lui pas été redonnée.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, c'est un fait que
je n'ai pas redonné la parole au député de Laprairie; je
l'ai regardé, mais je n'avais pas vu qu'il s'apprêtait à
prendre la parole. Il était en train de regarder ses documents, alors
que le député de Terrebonne m'avait demandé la parole
depuis longtemps. Je croyais qu'il avait terminé. Je ne pouvais pas
deviner, monsieur.
M. Paradis: M. le Président, puis-je vous demander une
autre directive?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'à la suite du député
de Laprairie le député que vous aviez d'inscrit sur votre liste
était le député de Brome-Missisquoi?
Le Président (M. Gagnon): J'avais le député
de Terrebonne avant vous deux, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Lessard: De toute façon, c'est votre devoir, M. le
Président. Ce n'est pas lui qui est président; c'est votre
responsabilité de donner la parole à qui vous voudrez.
Le Président (M. Gagnon): De toute façon, je
m'excuse, j'entends continuer à présider l'assemblée. Il
peut se faire quelques erreurs; des fois, ça peut arriver. Pour le
moment, c'est le député de Terrebonne qui a la parole.
Immédiatement après, je redonnerai la parole au
député de Laprairie et à vous.
M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Merci, M. le Président. Je suis presque heureux
que mon intervention, même si je n'en fais pas beaucoup à cette
commission, fasse autant peur aux députés de l'Opposition.
J'essaie de peut-être les ramener un peu plus sur le terrain que nous
discutons, soit l'engagement financier no 800.
Je tiens à dire, cependant, que tous les chiffres
énoncés - et vous êtes très souvent à
côté du sujet et non pertinents - tantôt pour savoir si la
lettre sur le comité blitz-blitz-blitz était vraie ou fausse
importent peu dans la discussion. Cela n'a absolument rien à voir, ce
n'est pas pertinent à l'engagement no 800. Je souhaiterais qu'elle soit
vraie et qu'elle vienne du comité parce qu'il est archinormal que le
premier ministre du peuple québécois intervienne pour que la
fête nationale du Québec soit bien fêtée.
C'était normal, les premiers ministres antérieurs l'ont fait et,
si le nôtre l'a fait, j'en serais très heureux; c'est pratiquement
son devoir de le faire. On voit là que vous essayez de vous opposer
à ce que la fête elle-même ait un succès et que
ça vous froisse, le fait qu'elle ait un succès. Si
l'intervention, qu'a faite ou n'a pas faite notre premier ministre, a
aidé à ce que
notre fête soit plus grandiose, j'en suis fier et, de l'autre
côté, on semble être amoindri par ce succès. Ce n'est
pas ma faute si vous aimeriez qu'on fête plus le 1er juillet, nous, nous
fêtons le 24 juin, c'est la fête du Québec, point. Je vous
remercie, M. le Président; j'aime autant les laisser parler
maintenant.
M. Vaugeois: Peut-on applaudir, M. le Président?
Une voix: Oui, oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je veux juste
rectifier un fait: les députés libéraux, nous ne sommes
absolument pas contre la fête nationale; au contraire...
M. Blais: Prouvez-le.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est au député de Laprairie.
M. Saintonge: On est contre une fête politisée, une
fête avec des gens qui sont là pour des manigances, une fête
péquiste qui a été reconnue unanimement par tous les
éditoriaux et par tous les journalistes.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! M.
Champagne: Je ne l'accepte pas.
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement?
M. Champagne: Pas une question de règlement, je veux
intervenir là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): Oui, monsieur. Je peux vous
reconnaître immédiatement après le député de
Brome-Missisquoi.
M. Champagne: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Alors, j'enregistre votre droit
de parole.
M. Saintonge: J'ai une question à poser au ministre. Le
mémoire du 5 juin 1981 a été précédé
d'un projet de mémoire, en tout cas d'un texte semblable et pas plus
officialisé, vous allez me dire, que celui de tantôt qui est quand
même le texte presque mot à mot du mémoire que vous nous
avez remis. C'est un projet de mémoire qui était daté du 4
juin. Dans ce projet de mémoire, à la page 2, un paragraphe...
C'est le départ du mémoire du 5 juin, c'est l'avant-projet du
mémoire du 5 juin. Vous ne l'avez pas eu.
Vous pouvez peut-être vérifier, à ce
moment-là, au niveau du comité organisateur, si vous pouvez la
retrouver, c'est la lettre de M. Imbeault...
M. Lessard: C'est un avant-projet.
M. Saintonge: ... qui faisait référence à la
résolution.
Il faut souligner, M. le ministre, le paragraphe suivant: Le conseil
d'administration national se retrouve à cette date avec une
décision de nature politique à prendre et il ressent le besoin de
consulter le ministre responsable avant de la prendre. On parle d'une
décision politique.
M. Lessard: Je l'ai très bien expliqué.
Décision politique...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, la parole est au
député de Laprairie.
M. Saintonge: Le paragraphe suivant à ce sujet: Voici le
problème auquel nous faisons face. Nous envisageons essentiellement,
à cause des événements, des impacts des
dépassements budgétaires de l'ordre de 250 000 $ au 31 juillet
auxquels il faudrait ajouter une réserve nécessaire de 250 000 $
pour assurer la permanence du comité jusqu'au 31 mars 1982... D'autre
part, nous ne sommes pas assurés de pouvoir obtenir toute la commandite
nécessaire pour le défilé dont le budget est à la
mesure de son impact. À ce sujet le gouvernement fédéral
serait très intéressé à commanditer certains chars
allégoriques. Cette hypothèse, quant à nous, ne nous
sourit guère.
C'est l'allusion que je faisais tantôt, concernant la
possibilité de subvention par le fédéral. Est-ce que vous
êtes au courant de cela?
M. Lessard: Non, M. le Président. Je n'ai pas reçu
l'avant-projet, j'ai reçu le projet le 5 juin.
Deuxièmement, quand le député laisse
entendre...
M. Blais: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): On va laisser terminer le
ministre.
M. Blais: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Terrebonne.
M. Blais: Cette question est antiréglementaire et la
réponse aussi, elle n'est pas pertinente à l'engagement 800.
M. Paradis: Un déficit de 500 000 $.
M. Lessard: En fait, c'est vrai qu'elle n'est pas pertinente.
Elle ne fait pas partie...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre avait
commencé à répondre, je vais le laisser
répondre.
M. Lessard: Je n'ai pas en main le document dont parle le
député, c'est un avant-projet. Il ne fait pas partie des
documents officiels. Maintenant, le député disait qu'il avait lu
dans le document que les comités organisateurs avaient une
décision politique à prendre. C'est certain qu'ils avaient une
décision politique importante à prendre; ils avaient la
décision à savoir si on arrête le défilé, si
on arrête la fête nationale, ou si on ne l'arrête pas. C'est
pour cela qu'ils sont venus me voir et je leur ai dit - comme je l'ai
expliqué tantôt -On n'est pas pour arrêter cela rendu
à ce niveau.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Le problème était relié
à la question du défilé, "Hommage aux Canadiens
français", qui a été fait à un coût
astronomique de 1 000 000 $. C'est juste cela et là, on parle d'une
subvention possible du gouvernement fédéral qui ne semble pas
plaire aux organisateurs du comité national. C'est cela que je posais
comme question, si vous étiez informé de cette situation. Vous
m'avez répondu non.
M. Lessard: Non, M. le Président. Même si on parle
d'un défilé de 1 000 000 $, vous vérifierez combien
coûte le défilé, par exemple, du Carnaval de Québec.
C'est certain que c'était la première fois depuis treize ans
qu'on organisait un défilé. Il y avait un manque d'expertise par
rapport aux défilés antérieurs et il y a eu des
dépassements de coût. L'année prochaine, on espère
justement que ce sera mieux contrôlé.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie, est-ce que vous avez une autre question ou si je passe la parole au
député de Brome-Missisquoi?
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, est-il exact que M. Jean-Michel
Lagacé a dû demander une libération supplémentaire
de quatre mois à son ministère, soit le ministère du
Travail, pour rattraper le temps perdu parce que Yves Petit, Michel Blouin et
Normand David ont travaillé à la réélection du
ministre Claude Charron?
M. Lessard: M. le Président, si c'est la dernière
partie de la question, je n'ai pas à répondre à cela.
Le Président (M. Gagnon): C'est très certainement
antiréglementaire par rapport à l'engagement 800. Vous parlez
d'élection, vous ne parlez pas...
M. Paradis: Non, je répète ma question.
Le Président (M. Gagnon): Répétez votre
question.
M. Paradis: Est-il exact que M. Jean-Michel Lagacé
payé par le comité a dû demander une libération
supplémentaire de quatre mois à son ministère, qui est le
ministère du Travail, pour rattraper le temps perdu parce que MM. Yves
Petit, Michel Blouin et Normand David ont travaillé à la
réélection du ministre Claude Charron? (17 h 15)
M. Lessard: Je ne peux pas répondre à cette
question, M. le Président.
M. Paradis: Vous ne pouvez pas ou vous ne voulez pas?
M. Lessard: Non, je ne peux pas et je ne veux pas parce que vous
affirmez une chose. Si Petit et les autres ont travaillé pour Claude
Charron, je ne le sais pas, M. le Président, et c'est leur
problème, en dehors de leurs heures de travail.
M. Paradis: Pouvez-vous vous informer?
M. Lessard: Du tout, M. le Président, cette question est
ridicule.
M. Paradis: L'argent de la bourse publique.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le
député, mais je ne vois pas le lien avec l'engagement 800.
M. Paradis: M. le Président, je vais vous l'expliquer.
Jean-Michel Lagacé était payé, les autres aussi et ils ont
dû faire du temps supplémentaire. C'est ça que je demande
au ministre de confirmer, parce que les trois individus en question, au lieu de
faire le travail pour lequel ils étaient payés avec des fonds
publics de l'engagement no 800, ont fait autre chose que travailler pour
l'organisation de la fête; ils sont allés travailler pour la
réélection du ministre Claude Charron. Cela a un lien très
direct avec l'engagement.
M. Lessard: Du tout, M. le Président, c'est ça que
je conteste. Il me demande si c'est exact que Jean-Michel Lagacé a
dû être libéré de son employeur pour une
période de quatre mois, parce que les trois personnes en question
travaillaient à la réélection de Claude Charron. Je ne
sais pas s'il y a une relation entre le fait d'avoir prêté
Jean-Michel Lagacé et la réélection de Claude Charron, et
je ne réponds pas à cette question, parce qu'on ne peut pas faire
le lien direct. M. Lagacé avait un travail à faire et il l'a
fait. Je ne sais pas à la suite de quoi il l'a fait, mais il y avait des
besoins là, il a travaillé là et je ne peux pas
répondre à la question par oui ou non. Du tout.
M. Paradis: M. le ministre, je vous rappellerai strictement trois
réponses que vous avez données, aux derniers engagements
financiers, aux trois questions suivantes et vous allez faire le lien; ces
questions, vous les avez confirmées. On vous avait demandé,
à la dernière séance des engagements financiers où
vous étiez présent: Est-il exact que le directeur
général du comité régional de Montréal et
ex-président du PQ dans le comté de Saint-Jacques, M. Yves Petit,
a travaillé presque à temps plein, pendant plus d'un mois,
à la réélection du ministre Claude Charron, alors qu'il
était payé par le comité régional de
Montréal? Vous avez répondu: Oui.
M. Lessard: Ce n'est pas vrai. Je regrette. En tout cas, M. le
Président, le député, qui est avocat, posant de telles
questions, alors qu'il a pratiqué le droit, ça devait être
un triste sire, je vous le garantis.
M. Paradis: Parlant de triste sire, vous niez aujourd'hui, devant
cette commission...
M. Lessard: Le député de Sainte-Anne m'a
demandé de vérifier si M. Petit avait été un
organisateur du Parti québécois dans le comté de
Saint-Jacques. Je vous ai répondu que je ne le savais pas et que je
n'avais pas l'intention de vérifier. C'était sa
responsabilité. Comme moi, dans mon comté, j'ai 70% de
péquistes qui votent pour Lucien Lessard et qui ont travaillé
pour la fête nationale, parce qu'ils croient que c'est la
véritable fête des Québécois. Ce n'est pas le
même cas pour les libéraux.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Question de règlement. Il est malheureux que le
ministre recommence à s'enrager, je veux juste clarifier la situation.
Le ministre avait raison car c'est moi qui avais posé cette question.
J'avais demandé si ces trois individus étaient payés par
le comité de Montréal et s'il était vrai qu'ils avaient
travaillé. J'ai eu la réponse qu'ils étaient payés.
C'est vrai que le ministre a dit: Je ne sais pas. Il s'agit peut-être
d'une erreur du député de Brome-Missisquoi quand il a dit que
vous avez répondu oui, parce que ce n'est pas vrai. On a dit qu'ils
avaient été payés, mais ce n'était pas encore
établi qu'ils avaient travaillé aux élections.
M. Paradis: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, est-il exact que le directeur
général du comité régional de Montréal et
ex-président du PQ du comté Saint-Jacques, M. Yves Petit, a
travaillé presque à temps plein, pendant plus d'un mois, à
la réélection du ministre Claude Charron, alors qu'il
était payé par le comité régional de
Montréal?
M. Lessard: M. le Président, je n'ai pas à
répondre à cette question. Si le député me demande
si c'est exact que M. Petit travaillait pour le comité régional
de la fête nationale de Montréal et s'il a reçu un salaire,
je pourrai vérifier. Mais à savoir si M. Petit travaillait pour
l'élection de Claude Charron, je ne le sais pas et c'est en dehors de la
question parce qu'il peut travailler en temps supplémentaire. De toute
façon, comme ça touche le comité régional de
Montréal et que celui-ci est sous enquête, je n'ai pas à
répondre à cette question, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le vice-président du Conseil du
trésor, ce qu'on vous demande ce n'est pas s'il a travaillé en
temps supplémentaire, mais presque à temps plein pour la
réélection du ministre Claude Charron pendant qu'il était
payé à même les fonds publics du Québec.
M. Lessard: Le Vérificateur général et le
commissaire-enquêteur ont ce dossier entre les mains. Ils pourront faire
vérifier les faits et faire rapport à ce sujet s'il y a lieu.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce que le matériel de pavoisement restant
de la fête de 1980 du comité régional de Montréal a
été utilisé à des fins électorales et, plus
particulièrement, pour la réélection du ministre Claude
Charron?
M. Blais: Pas pertinent!
M. Lessard: Pas pertinent. Le comité régional de la
fête de Montréal est actuellement sous enquête. S'ils ont
des preuves, au lieu de laisser planer des soupçons, qu'ils
présentent les preuves à M. Larose qui enquête sur ces
points et sur l'ensemble du dossier de la fête nationale concernant le
comité régional.
M. Polak: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Le ministre refuse de répondre en disant que
c'est sous enquête.
M. Lessard: En vouliez-vous, une enquête, ou si vous n'en
vouliez pas? Vous en avez une, alors, attendez les résultats.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Polak: M. le Président, j'ai le droit... C'est moi qui
enrage le plus le ministre; je ne sais pas pourquoi, je suis un gars
très doux!
M. Lessard: Parce que vous êtes plus sympathique que les
autres.
M. Polak: Est-ce que je pourrais terminer ma question de
règlement? Le ministre me coupe tout le temps la parole. Si c'est vrai
qu'il refuse de répondre parce que c'est sous enquête, où
dans le mandat que l'enquêteur a reçu est-il
spécifié qu'il doit faire enquête sur ces points? Je n'ai
rien trouvé dans le mandat qui demande à l'enquêteur de
faire enquête sur les "connexions" du travail politique de ces trois
messieurs. Si vous m'en donnez la preuve, je l'accepterai.
M. Lessard: Oui, vous n'avez qu'à savoir lire. "Le
commissaire-enquêteur peut interroger toute personne et vérifier
toutes les dépenses - c'en est une dépense, cela -qui ont
été faites, tous les fonds qui ont été
utilisés pour la fête nationale". Donc, il a le mandat de
vérifier si le monsieur concerné recevait un salaire et s'il
travaillait pour ce salaire. Donc, il en a la responsabilité.
Je vous indique ceci: c'est vous autres qui avez poussé pour
avoir une enquête royale. On a une enquête, actuellement.
Justement, vous avez réclamé une enquête; on l'a faite et,
dans le cas du Saguenay-Lac-Saint-Jean, en particulier, c'était
possiblement justifié. Si vous me posez des questions, maintenant que
vous avez réclamé une enquête - nous aussi, de ce
côté-ci de la table, quand on a constaté qu'un certain
nombre de faits justifiaient une enquête, étions d'accord pour une
enquête - je ne répondrai pas à vos questions concernant
les deux comités qui sont sous enquête parce que, justement, vous
allez faire comme les autres, vous allez attendre le rapport avant de laisser
planer des soupçons sur n'importe qui. Je vous indique
immédiatement que vous n'aurez pas de réponse; vous avez
demandé une enquête, attendez le rapport de l'enquête.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: En soulignant que l'enquête que le ministre a
décrétée pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean et
Montréal n'est pas le type d'enquête qu'on a demandée, je
continue mes questions.
M. Lessard: Ah! Vous mettez en doute M. Larose?
M. Paradis: Non, ce qu'on demande, c'est une enquête
publique.
M. Lessard: Vous n'en aurez pas!
M. Paradis: C'est ça! On va essayer de vous convaincre.
Continuez tranquillement à nous écouter.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi a la parole.
M. Paradis: Écoutez les questions.
M. Lessard: Prenez le pouvoir, si vous voulez faire des
enquêtes.
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
M. Paradis: C'est ça, cachez-vous derrière le
pouvoir.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: C'est très important parce que ce ne sont que
les paroles qui sont enregistrées et pas les gestes. Tout à
l'heure, le député de Terrebonne a référé
aux gestes. Quand le ministre a dit: "Vous n'en aurez pas!", il avait un visage
qui disait: "Vous la mériteriez, mais vous ne l'aurez jamais, cette
enquête-là".
Le Président (M. Gagnon): Un instant!
M. Polak: Je pense qu'il est bien important que la population
lise cela.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le
député de Sainte-Anne, mais on ne soulèvera pas de
question de règlement sur la physionomie ou l'air du monsieur ou de la
dame qui répond.
M. Polak: C'est indicatif.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. Si un jour les
commissions parlementaires sont télévisées, à ce
moment-là, les gestes seront enregistrés.
M. le député de Brome-Missisquoi, vous avez la parole.
M. Paradis: Est-il exact, M. le ministre, que M. Jean Fournier,
ex-chef de cabinet de l'ex-ministre péquiste, Mme Lise Payette, a
reçu des honoraires de 13 000 $ à titre de responsable du
défilé?
M. Lessard: On voit la relation: parce qu'il est ex! Parce
qu'à un moment donné il est l'ex-chef de cabinet de Lise Payette,
etc. Quelle relation y a-t-il entre le fait qu'il ait reçu 13 000
$...
M. Polak: C'est une fête péquiste, celai
M. Lessard: ... et le fait qu'il ait été ex? Il a
le droit de gagner sa vie, cet individu.
M. Polak: Vos petits amis!
M. Lessard: Les libéraux voudraient-ils que tous les
péquistes crèvent de faim au Québec et qu'ils n'aient pas
de job? Oui, c'est exact, M. le Président - et s'ils veulent contester
les chiffres, qu'ils les contestent -que M. Jean Fournier était
organisateur du défilé et qu'il a reçu 13 000 $ pour
l'organisation du défilé. D'ailleurs, M. Jean Fournier a
été, du temps des libéraux, organisateur de la fête
de la montagne en 1975-1976 sous le régime libéral. Il est
reconnu comme un expert en matière d'organisation des grands
événements et il a même été, en 1974, du
temps des libéraux, responsable de la Superfrancofête.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, je crois que vous vouliez soulever une question de
règlement.
M. Middlemiss: Ma question de règlement est celle-ci: Vous
nous reprochez, de ce côté-ci, de décrire l'expression du
visage du ministre. Toutefois, le député de Terrebonne, tout
à l'heure, a fait la même chose vis-à-vis des gens de
l'Opposition. Alors, je pense qu'on devrait être équitable.
Le Président (M. Gagnon): C'est peut-être un fait,
mais, si vous vous souvenez, la question de règlement qui a
été soulevée par le député de Sainte-Anne
s'attachait spécialement à faire remarquer que M. le ministre
avait l'air de ceci ou de cela quand il a répondu. La question de
règlement s'attachait à l'air du ministre. J!ai trouvé que
ce n'était pas une question de règlement. C'est un fait que le
député de Terrebonne a mentionné dans son allocution, qui
a duré, je ne sais pas, moi, trois ou quatre minutes, un peu les
mêmes gestes de l'Opposition. De toute façon, ce que je voulais
dire, c'est qu'on ne pourra pas soulever une question de règlement
là-dessus, on va attendre la télévision des commissions
parlementaires et, à ce moment-là, les gestes seront
enregistrés.
M. Middlemiss: M. le Président, ce qui arrivait, c'est
que, du côté de l'Opposition, les expressions du visage
étaient dans la question. Toutefois, du côté
ministériel, l'expression du visage était dans la
réponse.
Le Président (M. Gagnon): Ceci étant dit, je laisse
la parole au député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Juste un petit commentaire à la suite de la
réponse du ministre. Il a mentionné que le genre de question
qu'on posait faisait référence à un ex-ministre
péquiste ou un ex-ami, etc. Vous m'avez reproché de poser la
question comme cela, mais je pense que j'ai été inspiré
par un de vos collègues du conseil des ministres, M. Bernard Landry, qui
disait: II recommandera donc - et je cite le ministre Landry - une
solution...
M. Lessard: Vous ne connaissez pas le dossier...
M. Paradis: ... donc une solution radicale au gouvernement pour
éviter que ne se répètent les abus résultant de
cette foire annuelle qui ne profitent qu'aux petits copains d'un ou deux
ministres.
M. Lessard: Lorsque M. Landry a parlé, je dois dire
qu'à ce moment-là, malheureusement, il a parlé sans
connaître complètement l'ensemble du dossier et, tel que l'a
indiqué M. Lévesque, si ces faits-là sont vrais, M. le
Président, si ces gens-là ont travaillé, ils ont beau
avoir été amis d'un ministre ou autre, etc., ils ont
travaillé et ils ont gagné leur argent. Ils ont travaillé
même du temps des libéraux, M. le Président. Ce n'est pas
parce que, maintenant, on a le pouvoir, qu'on va prendre des insignifiants pour
travailler pour nous et organiser la fête nationale et qu'on va prendre
des fédéralistes pour travailler contre la fête nationale.
On va prendre des gens qui croient à un moment donné à la
fête des Québécois et qui croient au Québec.
M. Paradis: On est Québécois nous aussi, M. le
ministre et je prends donc acte...
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je prends donc acte que le ministre Landry ne
connaît pas ses dossiers, suivant les affirmations du ministre.
M. Lessard: Je dis tout simplement, ce n'est pas cela, que, dans
le dossier de la fête nationale, je connaissais le dossier, j'ai
vérifié tous les faits et M. Landry, lorsqu'il est intervenu dans
le dossier, ne connaissait pas tous les faits.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-il exact...
M. Saintonge: Question de privilège.
Le Président (M. Gagnon): Question de privilège, le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Question de règlement, je m'excuse. Je
voudrais que le ministre, quand même, prenne note qu'on est
québécois autant qu'il peut l'être. Les libéraux
aussi, quand même on est fédéralistes, on est autant
québécois que les autres.
M. Lessard: Montrez-le, montrez-le...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi a la parole.
M. Paradis: On va voir que le ministre le montre souvent. Est-il
exact que Marc Bradley, qui a déjà travaillé au cabinet du
premier ministre, a reçu 5000 $ en honoraires pour s'occuper pendant
quatre semaines du placement de la publicité du comité
organisateur de la fête?
M. Saintonge: Au Lac-Saint-Jean, ils se sont trompés,
c'est ce qu'ils ont dit au départ, et ils se sont aperçus que ce
n'était pas vrai.
M. Paradis: Garde cela pour tout à l'heure.
M. Lessard: Alors, M. le Président, M. Bradley - je ne
sais pas s'il a travaillé pour le bureau du premier ministre - est un
ancien directeur des communications de la fête nationale, un ancien
membre de la firme - et le député de Terrebonne doit
connaître cela - BCP communications, la plus grosse firme de
publicité francophone du Québec, elle a une compétence
reconnue dans le milieu des communications. Il a travaillé un mois pour
la publicité selon les conditions normales du marché et, en
même temps, il pouvait - à ce moment-là il était
libre - entrer en fonction immédiatement au comité de la
fête nationale. M. le Président, dans ce montant de 5000 $, il n'y
a absolument aucun scandale, M. Bradley a gagné son argent.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, est-il exact que ce poste
qu'occupait M. Bradley était inutile, parce qu'il y avait
déjà une personne en place pour effectuer ce travail?
M. Lessard: Mais, M. le Président, pensez-vous que c'est
une question sérieuse?
M. Paradis: L'argent des contribuables...
M. Lessard: Écoutez, M. le Président, mais ce n'est
pas cela, c'est une question de relativité. Le député peut
bien trouver à un moment donné, que le poste est inutile, le
bureau, le comité organisateur pouvait bien trouver que le poste
était nécessaire. Ce n'est quand même pas, à un
moment donné...
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
M. Lessard: ...ils ont lu simplement les articles...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lessard: ... simplement les articles de Girard, qui affirme
que le poste était inutile, mais ce n'est pas sérieux, cela. (17
h 30)
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je demande au ministre... Il me dit que c'est une
question d'opinion. Je demande au ministre son opinion, il part et fait une
crise...
M. Lessard: Je ne réponds pas sur des questions d'opinion,
M. le Président.
M. Paradis: Vous n'en avez pas...
M. Lessard: Vous êtes ridicule de poser des questions comme
cela et les seules sources que vous avez, ce sont des sources que tout le monde
connaît et qu'on peut contester sur un certain nombre de choses, ce sont
les sources du journaliste, M. Michel Girard. Vous n'avez pas besoin de poser
des questions sur cela, il y a des faits qu'on peut corriger sur les... Mais,
dans l'ensemble, les chiffres qui ont été donnés par M.
Michel Girard, si ce sont vos seules sources, dans l'ensemble, elles sont
vraies et il y en a un
certain nombre qui sont plus ou moins vraies. Si c'est cela, toute la
population a pu les lire en même temps que vous autres!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: C'est cela le scandale. Est-il exact - je ne veux pas
donner d'opinion là-dessus - que M. Jacques Dépatie, ex-membre du
cabinet du ministre Pierre-Marc Johnson, a été engagé par
le comité régional de Montréal pour s'occuper de la
recherche de la commandite à raison de 400 $ par semaine en plus d'une
commission sur les commandites? Est-ce que vous pourriez nous indiquer combien
M. Dépatie a reçu au total?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: C'est exact, M. le Président, que M.
Dépatie a reçu 400 $ par semaine pour de la recherche et de la
commandite. Il n'y a rien là, c'est son salaire normal...
M. Paradis: Est-ce qu'il y avait des commissions...
M. Lessard: ... parce que la fête nationale, figurez-vous
donc, ne s'organise pas toute seule, cela prend du monde pour travailler; vous
ne savez pas cela vous autres...
M. Paradis: M. le ministre, M. le ministre...
M. Lessard: ... il y a aussi du monde qui gagne leur vie.
M. Middlemiss: M. le ministre, vous aviez 5000
bénévoles.
M. Lessard: Vous ne savez pas cela vous autres...
M. Paradis: M. le ministre, vous avez dit combien il y avait de
bénévoles...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Vous avez oublié, dans votre excitation, un
élément de ma question qui était: En plus de ses 400 $ par
semaine, est-ce que vous pourriez nous confirmer ou infirmer qu'il recevait des
commissions sur les commandites et combien il a reçu au total?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: On va déposer le contrat, M. le
Président.
M. Paradis: Transmettre le contrat.
M. le ministre, est-ce qu'il est exact que M. Pierre Perreault,
responsable des communications du comité régional de
Montréal, soit le même Pierre Perreault qui était
responsable des communications de la région de Québec lors de
l'élection d'avril dernier?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: Alors, combien il a reçu, lui... M. Michel
Girard a écrit combien dans son article, parce que vous suivez les
articles de M. Michel Girard?
M. Paradis: Non, je vous demande...
M. Lessard: J'ai des coupures de presse, cela correspond
exactement à la chronologie...
M. Paradis: Répondez, à ce moment-là! M.
Lessard: Combien a-t-il reçu?
M. Saintonge: Faites une enquête publique.
M. Paradis: Est-il exact que M. Pierre Perreault, responsable des
communications du comité régional de Montréal, soit le
même M. Pierre Perreault qui était responsable des communications
de la région de Québec lors de l'élection d'avril
dernier?
M. Lessard: Oui, mais c'est antiréglementaire, M. le
Président. Pensez-vous que je vais aller vérifier si M. Perreault
a été responsable des communications à l'élection,
etc.? Qu'il me pose donc des questions sur la fête nationale et je vais
répondre...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président..
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement...
M. Lessard: ... sur la fête nationale. Pas de
réponse, M. le Président, à une question aussi
insignifiante et niaiseuse.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Question de règlement à la suite de la
réponse aussi insignifiante et niaiseuse du ministre.
Lorsqu'on pose des questions, vous remarquez le changement d'attitude
du
ministre. Lorsqu'il peut...
M. Lessard: Bien non, mais posez des questions
sérieuses.
M. Paradis: ... découvrir qu'une personne, dans le
curriculum vitae qu'il a dans son gros cahier à côté de
lui, a déjà travaillé sous le gouvernement libéral,
il nous donne le curriculum vitae au complet. Lorsqu'on pose une question sur
quelqu'un qui est lié de très près au Parti
québécois, il n'y a plus de curriculum vitae qui existe, ce n'est
plus pertinent, ce sont deux attitudes totalement différentes. Dans la
jurisprudence qui a été établie et à la suite des
réponses antérieures que nous a données le ministre...
M. Lessard: Dire que cela a passé son cours de droit...
Dire que l'université a pris cela...
M. Paradis: ... est-ce qu'il pourrait nous confirmer ce simple
fait?
M. Lessard: Non.
M. Paradis: II ne peut pas le confirmer. Combien a
été versé à M. Perreault?
M. Lessard: Je ne le sais pas.
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez le vérifier?
M. Lessard: On vérifiera. M. Paradis:
Vérifiez...
M. Lessard: Pour autant que c'est un employé du
comité organisateur national.
M. Paradis: Est-il exact que l'entrée... Est-ce que j'ai
la parole?
Le Président (M. Gagnon): Vous avez la parole, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Très bien. Est-il exact que l'entrée de
M. Richard Filiatrault au cabinet du...
M. Lessard: Bon! Voulez-vous, je vais vous répondre
à mesure... Ne posez pas les questions, je vais vous répondre
à mesure...
M. Paradis: Ah! Si vous pouvez... Si le ministre... Excusez-moi,
M. le Président, si le ministre nous fait l'offre de nous déposer
de l'information supplémentaire qu'il a à son dossier, et
d'épargner du temps à cette commission qui est
surchargée...
Le Président (M. Gagnon): M. le
député...
M. Paradis: ... de travail, je suis disposé à
recevoir les documents qu'il pourrait nous donner ou nous transmettre.
Le Président (M. Gagnon): ... je vous rappelle qu'il n'y a
pas de dépôt de documents, mais il peut vous transmettre de
l'information.
M. Paradis: Est-ce que le ministre peut nous transmettre
l'ensemble de son cahier? Cela nous sauvera des questions et
accélérera les travaux. S'il refuse de le transmettre, il aura
les questions une à une dans la face.
M. Lessard: Transmettez-moi vos questions écrites et je
vais vous répondre de façon écrite, ça ne me
dérange pas du tout.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-il exact que l'entrée de M. Richard
Filiatrault au cabinet du ministre Gérald Godin et le voyage de M.
Filiatrault à Paris sont des récompenses données à
M. Filiatrault pour avoir travaillé à l'élection du
PQ?
M. Lessard: M. le Président, les intentions de M.
Gérald Godin, je ne les connais pas, c'est toujours bien sa
décision. Gérald Godin a-t-il engagé Richard Filiatrault
pour le récompenser de son travail à la fête nationale?
Cela faisait trois ans qu'il travaillait à la fête nationale,
Richard Filiatrault, et il a été engagé pour ses
compétences. Gérald Godin, s'il l'a engagé, c'est son
affaire, ce n'est pas l'affaire du député de
Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Gagnon): Cela va. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-il exact que 44 000 $ de contrats d'assurance ont
été accordés par le comité organisateur à la
firme Poitras, Larue & Associés?
M. Lessard: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: ... oui, c'est exact qu'un contrat d'assurance de 44
000 $ a été accordé à Poitras, Larue &
Associés qui est une compagnie... un instant, calmez-vous...
M. Paradis: Je suis très calme, M. le ministre.
M. Lessard: Calmez-vous, ce sont les courtiers d'assurances de la
fête nationale...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Lessard: ... depuis deux ans. II s'agit là, je pense,
d'un choix personnel comme vous choisissez votre avocat; moi je ne vous aurais
pas choisi, mais comme vous...
M. Paradis: Je ne fais pas d'assurance.
M. Lessard: ... avez le droit de choisir votre avocat, je pense
que les assurances sont choisies par le comité organisateur. Est-ce que
le fait que M. Poitras ait reçu 44 000 $ est illégal ou pas?
Est-ce que le comité était bien assuré? C'est ça
qu'il faudrait voir. Est-ce que la prime d'assurance qui a été
payée correspondait au besoin d'assurance du comité organisateur?
Si ça ne correspondait pas...
M. Polak: Question de règlement. M. Blais: Question
de règlement.
M. Lessard: ... là, on aurait un scandale, mais si
ça correspond il n'y a rien là.
Le Président (M. Gagnon): Une question de règlement
M. le député de Terrebonne.
M. Polak: Est-ce que le ministre peut nous dire - il parle
d'assurance - si on était assuré contre le gaspillage de fonds,
contre le vol et contre la mauvaise administration, parce que ça
réglerait tout le problème, je réclamerais tout de suite 3
000 000 $?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: Quelle question a-t-il posée?
Le Président (M. Gagnon): II n'y avait pas de question de
règlement.
M. Polak: M. le ministre, pour votre bénéfice,
parce que vous venez de parler...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, voulez-vous répéter votre question?
M. Polak: Oui, vous venez de parler d'assurance et de la prime
qu'on a payée pour toutes ces belles choses que l'assurance couvre dans
la vie: comment choisir un bon avocat, ensuite une bonne compagnie d'assurance.
Je voudrais savoir si la police de cette compagnie d'assurances protège
aussi contre le vol, la mauvaise administration, le gaspillage de fonds
publics. Dans ce cas-là on peut faire une réclamation totale pour
3 000 000 $, ça règle tout le problème.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, est-ce que vous avez terminé vos questions?
M. Paradis: Non. Est-il exact, M. le ministre, que comme on
choisit son avocat on choisit sa firme compétente d'assurances, la
même firme Poitras Larue & Associés serait le courtier
d'assurances du Parti québécois?
M. Lessard: M. le Président, cela n'a rien à faire
avec l'engagement 800.
M. Middlemiss: Rien qu'une coïncidence!
M. Paradis: M. le ministre, est-ce qu'il y a eu des appels
d'offres pour le contrat d'assurances des fêtes nationales?
M. Lessard: C'est un choix et ça correspond à des
honoraires en relation avec les coûts.
M. Paradis: Excusez-moi, M. le ministre, vous ne nous dites pas
cela sérieusement?
M. Blais: Question de règlement, M. le
député de Terrebonne.
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement.
M. Lessard: C'est le courtier qui fait des soumissions.
M. Blais: D'après la loi de la moyenne, vu que 50% des
gens ont voté pour nous, il y a une chance sur deux que ce soit un
membre du Parti québécois dans toutes les dépenses qui ont
été faites. Au moins un.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Comment peut-on s'imaginer une telle intervention du
député de Terrebonne? Est-ce que les courtiers d'assurances du
Québec avaient une chance sur deux? Est-ce qu'il y a deux courtiers
d'assurances au Québec? Voyons donc!
M. Lessard: II n'a même pas compris l'intervention; il
n'est pas assez brillant pour comprendre l'intervention du député
de Terrebonne.
M. Paradis: Occupez-vous de vos lumières. Est-il exact -
ça coûte assez cher pour vous éclairer - que la firme
Blais, David & Associés a obtenu...
M. Blais: M. le Président, qu'on m'appelle par mon nom de
député!
Une voix: Député de Terrebonne.
M. Paradis: Je ne sais pas pourquoi le député de
Terrebonne se sent visé, je n'ai fait aucune association. S'il a des
commentaires à ajouter, il est bienvenu des les ajouter. Mais est-il
exact que la firme Blais, David & Associés a obtenu pour 180 000 $
de contrats de la part du comité organisateur?
M. Lessard: À la suite de soumissions, M. le
Président.
M. Paradis: À la suite de soumissions? Combien de
soumissionnaires ont été invités?
M. Lessard: Je pense, M. le Président, qu'il y avait six
soumissionnaires.
M. Paradis: Six qui ont soumissionné; ça ne
répond pas quant à l'invitation.
M. Lessard: II y avait plusieurs contrats, il faudrait bien que
je distingue. Dans le contrat des gilets en coton ouaté, il y avait six
soumissionnaires; Blais, David & Associés était le plus bas;
à l'unité dans le contrat du T-shirt, il y avait aussi six
soumissionnaires et, par unité, Blais et David était le plus bas
soumissionnaire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Question d'information. S'est-on servi de Rosalie
pour les invitations à soumissionner?
M. Lessard: Non, M. le Président. C'est tout, on n'avait
pas d'affaire à Rosalie; à un moment donné, on a
publié des demandes de soumissions.
M. Paradis: Je voulais seulement savoir si cela avait servi.
C'est tout.
M. Blais: C'est pour des professionnels.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, à l'ordre, s'il vous plaît! M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Blais: C'est parce qu'il est tard, je suis un peu
fatigué.
M. Paradis: M. le Président, pour pas que cela reste dans
l'air que Rosalie c'est simplement pour les professionnels, je m'excuse,
Rosalie est également pour de l'équipement.
M. Lessard: Pas pour les contrats à soumissions. Pour les
contrats à soumissions sur invitation quand c'est limité, mais
pas pour les contrats ouverts à l'ensemble.
M. Paradis: D'accord, d'accord. Mais ce n'est pas
simplement...
M. Lessard: Quand tu soumissionnes au ministère des
Transports sur un contrat de construction, tu ne vas pas du tout à
Rosalie.
M. Paradis: Bien, non, mais vous êtes d'accord avec moi, M.
le ministre, que le député de Terrebonne était dans
l'erreur lorsqu'il a dit que c'était strictement pour les
professionnels.
M. Lessard: Vous étiez dans l'erreur aussi.
M. Paradis: Êtes-vous d'accord que le député
de Terrebonne était dans l'erreur lorsqu'il a mentionné que
c'était strictement pour les professionnels?
M. Blais: Question de règlement, s'il vous plaît, M.
le Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Terrebonne.
M. Blais: Je tiens à dire que ma réflexion
était antiréglementaire et tous les commentaires qui ont suivi
l'étaient aussi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
Une voix: Un bon assistant.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député de Terrebonne, pour votre aide.
M. Paradis: Vous pourriez continuer.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-il exact que la firme Blais, David &
Associés a reçu 5825 $ pour s'occuper uniquement et strictement
de la décoration lors de deux conférences de presse?
M. Lessard: C'est une firme spécialisée dans le
secteur. Est-ce exclusivement pour les deux conférences de presse tel
que le dit le député? Je vérifierai, M. le
Président, mais je n'ai pas l'information selon laquelle la firme Blais
et David aurait reçu 5000 $, pour le moment. Je vérifierai. Je ne
pense pas que le comité organisateur jetait de l'argent comme ça.
Pour toutes les choses que j'ai vérifiées, il y a des contrats en
bonne et due forme. Je ne pense pas que le
comité organisateur jetait l'argent comme ça sans
vérifier le travail qui était fait.
M. Paradis: Vous allez le vérifier, de toute façon,
et vous allez nous fournir la réponse, si j'ai bien compris.
Est-il exact que la firme Blais, David & Associés, soit MM.
Gilles Blais et Richard David, obtient annuellement d'importants contrats du
Parti québécois?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: Pas de réponse, M. le Président. On ne
fait pas l'enquête sur le Parti québécois; on
vérifie l'engagement financier no 800 et le Parti
québécois n'a pas d'affaire là-dedans.
M. Paradis: Ce n'est pas ce que le ministre Landry pense.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-il exact que MM. Gilles Blais et Richard David
sont des amis du PQ Saint-Jacques, soit de l'organisation du ministre Claude
Charron?
M. Lessard: M. le Président, il n'y a pas de subvention du
Parti québécois à la firme Blais qui apparaisse aux
engagements financiers.
Le Président (M. Gagnon): C'est antiréglementaire
parce qu'on étudie toujours l'engagement financier no 800 du mois de
mars 1981, pour votre référence.
M. Lessard: J'ai des amis libéraux et, heureusement, ils
sont plus intelligents que le député de Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le ministre semble intéressé à
faire toute la lumière, sauf sur les liens politiques dans cette
histoire-là.
Une voix: C'est incroyable.
M. Paradis: Le ministre peut-il nous dire si le comité
organisateur a loué de l'équipement de son et lumière de
la compagnie Clare Brothers de Pittsburgh en Pennsylvanie?
M. Lessard: Aucune idée, M. le Président.
M. Paradis: Pourriez-vous vérifier? Est-ce que le ministre
va vérifier?
M. Lessard: Oui, oui, je peux vérifier.
M. Paradis: S'il s'avérait que ce fait est exact...
M. Lessard: Attendez que je vérifie. Il est tellement
habitué à lire son texte...
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, vous avez la parole.
M. Paradis: ... pour faire gagner du temps à la
commission, s'il s'avérait - c'est une sous-question - que ce fait est
exact, pourrait-on nous dire pour quelle raison on a loué de
l'équipement de cette compagnie américaine et ceci, en
contradiction nette avec la politique d'achat chez nous? (17 h 45)
M. Lessard: Le député de Terrebonne semble avoir
des informations à ce sujet.
M. Paradis: Non, est-ce qu'il peut nous confirmer...
M. Lessard: Non, je dirais que le député de
Terrebonne a le droit de parole aussi. Je vérifierai les faits et
j'apporterai des réponses en temps et lieu au député. Le
député de Terrebonne semble connaître cette firme.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Voici, à toutes les fêtes nationales et
à tous les moments de grands spectacles à travers le
Québec, il est sûr que nous avons quelques fournisseurs, dont
Lumidec, etc. Cependant, la demande pour les mêmes jours est tellement
forte à travers le Québec qu'on est obligé d'aller
à l'extérieur malgré nous. On va en chercher à
Winnipeg aussi, on va en chercher en Californie pour le son, etc. C'est la
seule raison rationnelle pour l'expliquer et c'est normal. Juste à y
penser un peu, la question n'aurait même pas été
posée.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: On tient à s'assurer quand même -
lorsqu'on dit que la question n'aurait pas dû être posée -
nous, de l'Opposition libérale, de ce côté-ci de la table,
que les affirmations du député de Terrebonne sont
véridiques et qu'il n'existait de ce type de matériel disponible
au Québec.
M. Lessard: ...
M. Paradis: C'est pour cela qu'on a posé la
première question et si la réponse
devait se révéler affirmative, on a demandé au
ministre quelles étaient ces explications. Il se peut fort bien que les
explications qu'il nous fournira à ce moment-là soient les
mêmes qui nous ont été fournies par le député
de Terrebonne. À ce moment-là, le ministre sera garant de sa
réponse. Mais là, c'est une réponse hypothétique
que nous a faite le député de Terrebonne.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député d'Iberville.
M. Beauséjour: Juste là-dessus, parce que je
m'aperçois que, durant tout ce débat, il y a plusieurs questions
qui ne sont absolument pas pertinentes à l'étude de ce qu'on
étudie, on s'imagine - en tout cas, c'est mon impression - que ce
comité des fêtes nationales, c'est le gouvernement.
M. Paradis: Ah! Vous venez de découvrir cela!
M. Beauséjour: Mais non, c'est de la façon que
l'Opposition discute. C'est faux, ce n'est pas cela. C'est un peu comme s'il y
avait des subventions de données à une industrie et qu'on
commençait à se demander un moment donné si le
président de cette compagnie ou le vice-président est allé
manger dans tel restaurant avec un autre parce qu'on lui a donné des
subventions. Franchement, je vous garantis que je trouve qu'il y a une perte de
temps.
Je suis absolument d'accord qu'on se pose des questions sur ce qui est
à la base et qui a fait l'objet de l'enquête pour être
capable de contrôler des exagérations mais le député
de Brome-Missisquoi arrive et dit: Est-ce qu'on a passé par Rosalie? Je
me dis que c'est un peu comme les commissions scolaires, elles passent toutes
par Rosalie. Les municipalités passent toutes par Rosalie et pourtant,
on leur donne à toutes des subventions. Quand se pose l'autre question
à savoir s'il y avait une firme au Québec ou s'il n'y en avait
pas, ce n'est pas le gouvernement qui organise la fête, c'est un
comité. On donne de l'argent, on suppose qu'il administre comme du
monde. Si on a des interrogations, le gouvernement a été
jusqu'à demander une enquête...
M. Saintonge: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): II y a une question de
règlement.
M. Beauséjour: ... mais je dirais que c'est
dépassé avec la quantité de questions qu'on se pose, on
est rendu un peu partout. Je dis que cela n'a pas rien à faire avec les
engagements qu'on étudie actuellement. Quand on arrive et qu'on se
demande pourquoi on s'est adressé aux États-Unis ou ailleurs,
cela regarde le comité des fêtes. Je souhaiterais qu'on prenne le
matériel ici comme je souhaiterais que les commissions scolaires et les
municipalités achètent plutôt ici mais elles peuvent bien
faire le contraire, si elles le veulent. La raison qu'a évoquée
le député de Terrebonne peut être une autre question, mais
c'était sur le fond, pourquoi on pose ces questions. J'ai l'impression
qu'on devrait les poser...
M. Paradis: Au ministre responsable.
M. Saintonge: Une enquête publique. Question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Avant de vous donner la parole
sur la question de règlement, je veux juste répondre à la
question de règlement que le député d'Iberville vient de
soulever. Comme président, j'aimerais bien être capable de
contenir le débat à l'intérieur de l'engagement 800 du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du mois de mars
1981 mais je peux vous dire que c'est un gros travail que d'essayer de cerner
les questions et de rester à l'intérieur et être
toujours pertinent. Depuis le début du débat, je pense qu'on
l'a élargi passablement et j'essaie de le contenir le plus possible dans
la pertinence, mais ce n'est pas facile.
Question de règlement, M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Ma question de règlement, c'est à la
suite de la question de règlement soulevée par le
député d'Iberville. C'est que la question qu'on pose, les
questions auxquelles on veut avoir les réponses... On reste quand
même avec des faits. Des bénévoles, comme je l'ai dit ce
matin, qui s'appellent Lagacé, président de Montréal,
Bréard, président de la rive sud, vice-président au
national, ces gens-là ont fait des déclarations...
M. Lessard: ...là à trois heures, je t'ai
répondu sur ça.
M. Saintonge: Bon, c'est justement, je n'étais pas
là, j'avais dit que je n'étais pas pour être là.
De...
M. Lessard: Est-ce qu'on va faire une enquête royale sur
les déclarations de Lagacé?
M. Saintonge: ... toute façon, ce sont quand même
des gens...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Saintonge: ... des bénévoles qui ont
été démocratiquement élus, comme vous
l'avez soutenu, M. Lessard; depuis le début, ce sont des gens
comme ça.
Le Président (M. Gagnon): Bon, si vous me permettez, M. le
député de Laprairie...
M. Lessard: II y aura une amélioration.
Le Président (M. Gagnon): ... il n'y a pas là une
question de règlement. Vous pourrez probablement soulever ce
point-là à votre prochaine intervention. Question de...
M. Saintonge: Question de règlement de notre part, M. le
Président, parce qu'on a dit...
Le Président (M. Gagnon): Je suis d'accord.
M. Saintonge: ... il y a des petites choses qu'on déclare
comme ça, ce sont des déclarations et des faits qui ont
été soulevés par des gens qui étaient en place, en
fonction, qui ont déclaré qu'ils se faisaient passer par-dessus
la tête par d'autres personnes.
M. Lessard: M. le Président.
M. Saintonge: Pas le comité national. Je pense que c'est
une question de règlement, parce qu'il faut rétablir les faits
qui étaient là.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi. Question de règlement.
M. Paradis: Sur ma question de règlement. Pour commencer,
je tiendrais à dire au député d'Iberville que les
enquêtes qui ont été décrétées
présentement sont des enquêtes à caractère plus
privé que public, sur le plan financier, qui ont été
confiées au Vérificateur général, strictement sur
les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de Montréal, et qu'il
n'y a aucune enquête, M. le député d'Iberville, aucune
enquête sur le comité organisateur qui suit les
déclarations des gens qui étaient là-dedans. Ils ont dit
que c'était tout manipulé et tout orchestré et qu'il y
avait des liens politiques. Je comprends le ministre de vouloir éviter
l'enquête là-dessus, parce qu'il aurait des petits "chums" qui se
feraient taper sur les doigts.
M. Beauséjour: Question de règlement, M. le
Président.
M. Paradis: Je ne vous visais pas en disant ça, M. le
député d'Iberville.
M. Beauséjour: Non, juste pour préciser une chose.
C'est que l'enquête se fait au niveau financier parce que c'est notre
responsabilité et ça regarde justement cette
responsabilité. C'est sûr, ils vont plus loin que ça au
niveau de l'enquête. Maintenant...
M. Paradis: Au niveau national?
M. Lessard: Ce n'est pas votre problème, je n'ai pas de
raison pour...
M. Paradis: Non, mais c'est mon argent comme l'argent des
contribuables de la province.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre, à l'ordre!
M. Lessard: Prouvez-moi qu'il y a eu de la fraude, qu'il y a eu
de la malversation.
M. Paradis: Une enquête, ça sert à ça,
M. le ministre,
M. Lessard: Vous n'avez rien, c'est ça.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre s'il vous
plaît, à l'ordre s'il vous plaît!
M. Paradis: Ça sert à ça, une enquête,
à prouver ça.
M. Lessard: Es-tu ridicule, toi, es-tu ridicule? On va faire une
enquête sur...
Le Président (M. Gagnon): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 53)
(Reprise de la séance à 20 h 05)
Le Président (M. Gagnon): À la suspension des
travaux je ne me rappelle plus très bien qui avait la parole, j'avais
l'impression que tout le monde parlait en même temps.
M. Paradis: M. le Président, c'était moi.
Le Président (M. Gagnon): Je donne la parole au
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Après avoir échangé des voeux de
Noël, à la fin du débat, avec le ministre, j'ai...
Le Président (M. Gagnon): Juste avant de vous laisser la
parole, M. le député de Brome-Missisquoi, pour aider...
M. Lessard: Étant donné que les voeux sont
terminés, M. le Président, on peut partir!
Le Président (M. Gagnon): ... les gens qui doivent
travailler au journal des Débats, je vous demanderais de ne pas parler
tous ensemble parce que ça ne doit pas être facile d'inscrire tout
ça au journal des Débats.
M. Lessard: On s'excuse auprès des petites filles!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, est-ce que la firme Cossette et
Associés, compagnie amie du PQ, et qui a déjà obtenu
plusieurs contrats...
M. Lessard: Cela commence bien, M. le Président:
M. Paradis: ... du gouvernement sans soumissions, dont 1 800 000
$ pour l'assurance automobile - avant l'adoption de la loi - aurait obtenu un
ou des contrats du comité organisateur de la fête nationale?
M. Lessard: Pas à ma connaissance, M. le
Président.
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez vérifier?
M. Lessard: On peut le vérifier, mais pas à ma
connaissance.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi a toujours la parole.
M. Paradis: Merci.
M. Lessard: Vous sortez des articles de Girard, il n'en a pas
parlé.
M. Paradis: Non, je vous demande de confirmer ou d'infirmer, M.
le ministre.
Peut-être une question de règlement. Le ministre mentionne
qu'on lui sort des articles de journaux. C'est qu'il a souvent
été dit par diverses personnes que ces articles pourraient
être des ragots ou des choses non confirmées. M. le ministre, ce
qu'on vous demande de faire comme exercice c'est de dénoncer justement
ce qui pourrait être des ragots dans ces articles de journaux et de
confirmer ce qui pourrait être la vérité, parce qu'il
semble y avoir des deux. Jusqu'à maintenant, d'après les
questions qu'on vous a posées, il semble y avoir une quasi
totalité de vérité dans ce qui a été
écrit dans les journaux.
M. Lessard: M. le Président, il est certain que quand
Michel Girard écrit que telle compagnie a reçu 40 000 $
d'honoraires pour préparer le spectacle, je ne peux pas le nier, c'est
vrai, mais de là à dire qu'il y a un scandale, il y a une
marge.
M. Paradis: M. le Président, je pense qu'il est important
que ce ne soit pas dit que ces articles étaient des ragots, mais que
c'était la vérité. Je pense que le juge suprême de
tout ça, c'est la population.
M. Lessard: D'accord, allez-y.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. M. le ministre, vous
avez dit souvent, antérieurement, en commission parlementaire, à
l'Assemblée nationale, et vous l'avez répété cet
après-midi, que les libéraux ne s'occupaient pas de la fête
nationale. Je pense que cela a été une constante. Est-ce que le
ministre pourrait nous dire si, à sa connaissance, il n'y aurait pas une
association libérale, dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui aurait offert
ses services pour participer à la fête nationale?
Le ministre n'est pas au courant? Je vais vous référer ici
à une lettre datée du 1er juin 1981, adressée à M.
André...
M. Lessard: Qu'est-ce que cela a à faire avec les 3 000
000 $?
M. Saintonge: Cela a sûrement rapport aux 3 000 000 $. Dans
le dossier des fêtes, on nous reproche de ne pas agir à
l'intérieur de ces fêtes, de ne pas s'occuper de ça. J'ai
une lettre de Jonquière, datée du 1er juin 1981...
M. Lessard: Un organisme politique ne se mêle pas...
M. Saintonge: ... adressée au comité de la
fête nationale à Jonquière, Québec. "Objet:
fête nationale. Cher monsieur, Les membres de l'association que je
préside souhaitent participer aux activités qui auront lieu dans
le cadre de la célébration de notre fête nationale.
Auriez-vous l'amabilité de communiquer avec le soussigné pour
l'informer du programme des activités précitées et de la
façon dont l'association, ses membres et/ou le soussigné
pourraient vous aider le cas échéant? Je vous remercie de
l'attention que vous porterez à ma lettre. Veuillez agréer, cher
monsieur, l'expression de mes sentiments distingués." C'est de
l'Association libérale du comté de Jonquière.
M. Lessard: Ils n'ont qu'à faire comme tout le monde.
M. Saintonge: Vous nous dites qu'ils n'ont qu'à faire
comme tout le monde. C'est ce qu'ils ont fait, ils ont voulu faire comme
tout le monde, mais je peux vous dire, M. le ministre, que...
M. Lessard: M. le Président, la nomination des membres du
comité organisateur régional se fait à l'occasion d'une
assemblée générale. Elle ne se fait pas par parti
politique; ce ne sont pas des représentants de partis politiques.
M. Saintonge: Oui, je suis d'accord avec vous. Je suis au courant
de cela. Dans mon comté - je fais partie de la région sud - j'ai
reçu une lettre d'invitation une semaine d'avance. J'ai bien
apprécié, nous étions en session intensive, j'ai eu le
temps de me présenter là. Ce qui est curieux quand même,
c'est qu'on nous avait informés antérieurement que tous les
députés devaient recevoir pour leur comté ces
lettres-là, mais ce ne sont pas tous les députés qui l'ont
reçue. Dans la région de Québec, on l'a reçue deux
jours d'avance; la réunion était le dimanche et on l'a
reçue le vendredi. J'ai trouvé cela curieux un peu. En tout cas,
je peux dire au ministre une chose, c'est qu'à la lettre en question de
l'association libérale, quand on dit que les libéraux ne sont pas
intéressés à participer aux fêtes nationales, il n'y
a jamais eu d'accusé de réception, monsieur, du comité
organisateur. Cette lettre-là a été simplement
égarée, j'imagine, au comité. On sait qu'elle a
été amenée au conseil d'administration, mais qu'ils n'ont
donné aucune réponse.
M. Lessard: M. le Président, je refuse de faire une
enquête royale pour savoir pourquoi, à un moment donné, des
libéraux n'ont pas reçu de réponse, mais je fais...
M. Saintonge: L'enquête royale n'est pas là-dessus,
il ne faut quand même pas être rigolo.
M. Lessard: ...quand même une enquête, M. le
Président...
M. Saintonge: Vous faites une enquête privée.
M. Lessard: L'organisation libérale du comté de
Jonquière pourra se faire entendre...
M. Saintonge: J'en ai une meilleure pour vous, M. Lessard.
M. Lessard: ... auprès du Vérificateur
général.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La parole est à vous, M. le député.
M. Saintonge: M. le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, vous nous avez mentionné à la dernière
séance de la commission parlementaire que M. Coudé n'a jamais
travaillé pour le COFNQ Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. Lessard: À ma connaissance.
M. Saintonge: À votre connaissance. Nous avons pris la
parole du ministre. À l'Assemblée nationale, nous avons
interrogé le ministre de la Justice qui a nié que M. Coudé
ait travaillé pour le comité Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le ministre
a cependant admis que M. Coudé avait agi comme...
M. Lessard: A-t-il travaillé ou s'il n'a pas
travaillé?
M. Saintonge: II a mentionné qu'il avait agi comme liaison
ou comme courroie de transmission pour demander une subvention
supplémentaire au COFNQ.
M. Lessard: C'est un bon secrétaire.
M. Saintonge: Comment pouvez-vous concilier ces faits-là
avec le procès-verbal du comité organisateur de la fête
nationale, des 28, 29 mai et 1er juin 1981? Et je cite le procès-verbal
du 1er juin 1981 à l'article no 4, Saguenay-Lac-Saint-Jean. "À
cette assemblée, qui est la troisième session...
M. Lessard: Est-ce qu'il est signé, celui-là?
M. Saintonge: Je vous donnerai cela après.
"Troisième session, 1er juin, 15 heures, étaient présents:
Claude Imbeault, Luc Lamy, Bruno Roy, Raymond Bréard, Daniel Drolet,
Noëlla Giroux, Jean-Luc Moisan."
M. Lessard: C'est le comité organisateur national.
M. Saintonge: De Montréal, national.
Article no 4, Saguenay-Lac-Saint-Jean. "Le directeur
général informe les membres d'une rencontre avec Lucien
Coudé qui serait prêté au comité régional
pour les épauler dans leurs projets. Il prévoit une
amélioration sensible de la situation prévalant là-bas
dans les prochains jours."
M. Lessard: Quelle date, cela?
M. Saintonge: C'est en date du 1er juin 1981.
M. Lessard: J'ai l'impression que c'est une mauvaise
interprétation du comité national, M. le Président. En
tout cas, j'ai pris la parole du ministre de la Justice. Si vous voulez le
convoquer, c'est votre
responsabilité. M. le Président, il est bien possible que
dans une résolution des gens se trompent. Alors, à ma
connaissance, M. le Président, Lucien Coudé n'a jamais
été prêté d'une façon ou de l'autre pour
s'occuper du comité régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean, ni
mandaté par le ministre de la Justice à ce sujet. Comme il est un
secrétaire, qu'il est connu dans la région et qu'il y avait
certains problèmes financiers, tel que l'a indiqué le ministre de
la Justice, c'est que le comité régional a transmis à
Lucien Coudé une demande pour obtenir 25 000 $...
M. Saintonge: De 63 000 $.
M. Lessard: Comment?
M. Saintonge: 63 000 $.
M. Lessard: En tout cas, 63 000 $.
M. Saintonge: Je ne connais pas mon dossier, mais je me souviens
de cela.
M. Lessard: Peut-être que je pourrais dire plus que cela,
je ne m'en souviens pas, mais il peut être bien possible, je le dis comme
simple hypothèse, que Lucien Coudé m'ait parlé à ce
sujet à un moment donné. Je le dis comme simple hypothèse,
je ne m'en souviens pas du tout. Mais, à ce moment-là, quand
quelqu'un me parlait, dans toutes les régions du Québec,
même des députés me parlaient, pour obtenir des montants
supplémentaires, je leur disais: Moi, je n'ai aucune
responsabilité là-dedans, veuillez communiquer avec le
comité organisateur de la fête nationale. C'est ce que M.
Coudé a fait, il a soumis une demande au comité organisateur de
la fête nationale au nom, comme un député fait -un
député est une courroie de transmission -quand il communique avec
le ministre ou autre... Là, en fait, le comité organisateur de la
fête nationale a accepté 25 000 $, c'est ce que M. Coudé a
fait et je ne vois pas quel scandale il y a là-dedans.
M. Saintonge: M. le ministre, quand vous dites qu'il a
accepté 25 000 S effectivement, la question que j'avais posée en
Chambre, vous avez affirmé cela, 25 000 $, pouvez-vous nous dire si les
25 000 $ en question, c'était une subvention supplémentaire ou si
c'était un prêt? Êtes-vous au courant de cela?
M. Lessard: Je ne le sais pas, M. le Président.
M. Saintonge: Vous pouvez vérifier ça et nous dire
si les 25 000 $ étaient un prêt au comité?
M. Lessard: Je ne sais pas si c'est 25 000 $, je peux
vérifier, je sais que ce qui a été accordé par le
comité organisateur, c'est 110 000 $ globalement et, en ce qui concerne
les 25 000 $, je pourrai vérifier, M. le Président, dans les
états financiers. Mais, comme c'est sous enquête, le rapport du
Vérificateur général nous indiquera...
M. Saintonge: Les 25 000 $, vous pourrez nous confirmer que c'est
le comité national qui les a donnés?
M. Lessard: Non, actuellement le comité du
Saguenay-Lac-Saint-Jean est sous enquête, M. le Président, et le
vérificateur nous donnera tous les chiffres en temps et lieu.
M. Saintonge: On va attendre le vérificateur. Ce que je
trouve curieux, M. le ministre, je vais vous poser quand même une
question, ce que je trouve extrêmement curieux, c'est que vous nous dites
en commission parlementaire, au mois de juin, le 11 juin dernier, que s'il y
avait des questions qu'on pouvait vous soumettre pour monter des preuves
quelconques, analyser des rapports financiers, et s'il y avait une preuve, de
malversation ou de mauvaise administration, cela vous ferait plaisir d'inviter
les membres du comité organisateur national à venir devant la
commission parlementaire pour répondre à nos questions.
M. Lessard: Je n'ai jamais dit ça, M. le
Président.
M. Saintonge: Vous avez dit ça en commission
parlementaire, je vais vous trouver la référence et je vais vous
le montrer tantôt.
M. Lessard: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: En fait, on me pose des questions, mais il faut bien
comprendre une chose; ou bien les libéraux voulaient avoir une
enquête, ou bien ils n'en voulaient pas.
M. Paradis: On en veut une.
M. Lessard: Si les libéraux veulent avoir une
enquête, je présume qu'ils veulent avoir une enquête
impartiale.
M. Saintonge: Publique, impartiale et publique.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Saintonge: II nous le demande!
M. Lessard: À la suite des...
Le Président (M. Gagnon): C'est lui qui a la parole. (20 h
15)
M. Lessard: À la suite de l'analyse d'un certain nombre de
documents, dont les états financiers, j'ai décidé de
donner un mandat de commissaire enquêteur à M. Larose pour la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et celle de Montréal. Dans les
circonstances, comme il y a enquête, j'indique à l'Opposition,
comme je l'ai dit au début, en ce qui concerne toute question concernant
la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et concernant la région de
Montréal, que toutes ces questions recevront réponse quand le
rapport sera présenté par M. Larose.
M. Saintonge: Je vais juste citer, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Le 11 juin 1981, commission parlementaire, journal
des Débats...
M. Lessard: Depuis ce temps-là, il y a eu deux
enquêtes.
M. Saintonge: ...no 29, non, je vais vous citer, M. Lessard, vous
venez de dire quelque chose, je vais vous montrer que je ne voulais pas vous
induire en erreur ni induire personne en erreur, la page B-1293: "M. Lessard:
L'an passé, chacun des députés -arrivez-moi avec des
preuves - a reçu le rapport de la fête nationale. Ne me demandez
pas de discuter du projet à venir. Je ne le sais pas. Je n'ai pas
reçu le rapport. Mais si vous avez, d'après le rapport de l'an
dernier ou de l'année précédente, des informations ou des
preuves selon lesquelles, à un moment donné, il y a eu
malversation ou mauvaise administration etc., - et on ne parle pas de fraude,
on parle d'administration - amenez-moi cela et je suis bien prêt à
faire venir le comité d'organisation des fêtes nationales et on
vous fournira tous les détails et toutes les explications".
C'est seulement ça qu'on vous demandait, monsieur...
M. Lessard: Oui, mais c'était à quelle
commission?
M. Saintonge: La commission du Loisir. M. Lessard: M. le
Président.
M. Saintonge: Aux crédits du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche.
M. Lessard: Aux prochains crédits du
Loisir, Chasse et Pêche... M. Saintonge: ...
M. Lessard: ... alors que j'aurai à discuter du budget du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, je
répète que, s'ils veulent questionner le président de la
fête nationale, M. Imbeault, je vérifierai pour qu'il puisse
être là, mais ce n'est pas la même commission.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre.
Juste avant de redonner la parole, je voulais, moi aussi, vous demander
à quelle commission parce qu'à cette commission-ci, on a
donné la directive depuis longtemps qu'il n'est pas question d'inviter
des gens autres que les fonctionnaires du ministre.
M. Saintonge: Je suis d'accord avec vous, oui, je mentionnais au
ministre... Le ministre nous a dit: Donnez-moi des faits, on va vous amener les
gens, vous allez les interroger. Vous n'avez pas mentionné que
c'était la commission des engagements financiers, ça je suis
d'accord avec vous, vous n'avez pas mentionné non plus que
c'était la commission pour étudier les crédits du
ministère. Il reste un fait, M. Lessard, il ne faut quand même pas
être farfelu plus qu'il ne le faut. Si on vous revient l'année
prochaine, vous allez nous arriver avec les mêmes arguments que ceux de
cette année. L'organisation des fêtes est commencée, ce
n'est plus le temps d'organiser les fêtes de l'année qui s'en
vient; posez-moi des questions sur l'an passé, on va vous
répondre; on était le 11 juin, ce n'était plus le temps
d'arrêter. Les critiques qui vous étaient adressées pour
les fêtes de 1980, ça datait quand même du mois de mai; vous
avez attendu jusqu'au mois de juin. Même en juin, à la commission,
quand on l'a eue, il était trop tard pour agir. Cela va être la
même chose. Les situations qui sont dénoncées pour 1980,
prenez 1981, on vous dit que cela va être la même chose en 1982;
vous en faites fi, vous laissez passer cela.
Je vous rappellerai seulement une chose. Vous êtes le ministre
responsable de l'administration du dossier et de sa bonne marche, c'est le
premier ministre lui-même qui l'a dit. Vous devez suivre
l'évolution du dossier, vous ne l'avez pas suivi. Des remarques vous
sont faites, vous n'en tenez pas compte. Je vous dis simplement que, dans ces
circonstances-là, si votre réponse est celle que vous venez de me
donner, je considère que c'est une attitude irresponsable. Cela a
été dénoncé non seulement par l'Opposition, mais
dénoncé partout, même par des militants péquistes,
même par des péquistes qui ont déjà participé
à l'organisation des fêtes et qui ont
été évincés du revers de la main cette
année; pas seulement des libéraux, partout. Au conseil national
de votre parti, la semaine dernière, il y avait une proposition à
cette fin qui a été mentionnée; cela n'a pas
été en assemblée générale. Je divague
peut-être, les journaux le rapportent. J'ai vu cela dans les journaux. Je
comprends que c'est cela que vous me dites, que je divague...
M. Lessard: Vous divaguez parce que vous lisez seulement Pierre
O'Neil.
M. Saintonge: Je lis les journaux, M. Lessard, je n'étais
pas présent à l'assemblée du PQ, mais je lis ce qui
était là. Je sais quand même que le conseil de
Québec, le conseil de l'Est de Québec, Montréal-Centre ont
demandé une enquête publique sur le sujet. Au Saguenay, ils ont
demandé une enquête publique aussi, ce ne sont pas seulement les
libéraux...
Une voix: Ils en ont eu une.
M. Saintonge: Ils n'ont pas d'enquête publique, je
regrette, c'est seulement une enquête privée du
vérificateur; vous refusez d'accorder une enquête publique.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, je pense que le
député de Laprairie a raison. Lorsque, par exemple, pour faire la
comparaison, j'étais ministre des Transports, à l'occasion de
l'étude des crédits, il y avait un organisme qui était
autonome, qui s'appelait la Commission des transports et qui avait des
crédits pour 4 000 000 $ ou 5 000 000 $. Lorsque je discutais des
crédits, je trouvais tout à fait normal que les
députés de l'Opposition me demandent que les membres de la
Commission des transports viennent témoigner. Je pense que c'est tout
à fait normal.
Alors, c'est un peu dans le même sens parce que, chaque
année, et cela depuis trois ans - mais là, il y a deux rapports
de déposés - le comité organisateur de la fête
nationale dépose, à la fin de ses activités
financières, un rapport sur l'ensemble de ses activités. Les
députés me posaient alors une question, à savoir s'ils
pouvaient poser des questions concernant la fête nationale. J'ai dit:
Certainement, vous pouvez poser des questions au niveau des crédits.
Vous pouvez poser des questions sur la fête nationale, d'autant plus
qu'un rapport a été déposé à
l'Assemblée nationale. C'est à ce moment-là que j'ai
indiqué, puisqu'il n'y avait pas de question - il n'y avait pas eu de
déficit, non? - sur le dernier rapport financier comme tel...
Une voix: On ne l'avait pas.
M. Lessard: Vous n'aviez qu'à en prendre connaissance, le
rapport a été déposé à l'Assemblée
nationale. Je leur ai indiqué que je n'avais aucune objection qu'aux
prochains crédits, lorsque le rapport financier sera
déposé à l'Assemblée nationale, les
députés libéraux m'indiquent qu'ils voudraient entendre le
président...
M. Saintonge: Question de règlement, M. le
Président. Je voudrais le corriger avant qu'il finisse. J'ai une
question de règlement bien précise.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Laprairie.
M. Saintonge: Vous avez dit: Aux prochains crédits, en mai
ou en juin prochain, quand on vous donnera le rapport pour l'année qui
vient. C'est ce que vous nous avez mentionné, pour enquêter sur
les fêtes qui vont finir. Là, vous avez parlé de mai ou de
juin de l'année prochaine.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: Est-ce qu'il sait de quoi il parle, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, je vous laisse
la parole. Il n'y avait pas là une question de règlement, M. le
député de Laprairie. Je m'excuse, mais on abuse de la question de
règlement et, finalement, chaque intervenant a de la difficulté
à compléter son intervention. Ce sont des divergences d'opinions,
ce ne sont pas des questions de règlement.
M. Saintonge: Ce n'est pas une divergence d'opinions...
M. Lessard: Le rapport est normalement déposé.
M. Saintonge: ... il a dit "mai ou juin". Je vous cite ses
paroles, bon sang! Je vais retrouver la page.
M. Lessard: "Ses paroles"! M. le Président, il est jeune,
il faut bien le comprendre, il acquiert de l'expérience. Le rapport est
présenté à l'Assemblée nationale, normalement,
quand il n'arrive pas de problèmes, vers le 15 décembre. Je ne
peux quand même pas convoquer le président du comité
organisateur de la fête nationale sur un rapport qui n'a pas
été présenté. Comme le rapport final sera
possiblement présenté à l'ouverture de la prochaine
session, ils viendront et ils questionneront sur le rapport qui sera
déposé. Je suis prêt, à ce moment-
là, à convoquer les responsables de la fête
nationale pour qu'ils viennent donner des explications sur le rapport.
Deuxièmement, on revient tout le temps sur l'enquête
publique. Il n'y a pas eu d'enquête publique sur les supposés
films pornographiques.
M. Saintonge: La pertinence, M. le Président, la
pertinence. Il ne parle pas de l'engagement 800.
M. Lessard: Un instant! On nous dit que parce qu'il n'y a pas
d'enquête publique, ce n'est pas une bonne et une vraie enquête. On
va quasiment jusqu'à mettre en doute une personne qui a
été nommée comme Vérificateur général
du temps des libéraux. Est-ce que les députés qui sont en
face de moi contestent le rapport qui a été
présenté à l'Assemblée nationale par le ministre de
la Justice, aujourd'hui, concernant les films pornographiques, une autre
balloune qu'ils ont lancée?
M. Saintonge: Je vous soumets respectueusement qu'il va à
l'encontre du règlement, M. le Président.
M. Lessard: Cela n'a jamais été une enquête
publique.
M. Saintonge: Question de règlement, cela va à
l'encontre du règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Lessard: Vos ballounes se dégonflent comme
ça!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie, question de règlement.
M. Saintonge: Pour corriger ma question de règlement de
tantôt, je veux citer la page 1291, du 11 juin 1981. "M. Lessard: Chaque
année, je dépose un document à l'Assemblée
nationale qui vous donne toutes les informations à ce sujet. Je n'ai pas
ce document, je n'ai pas le rapport financier pour l'année qui vient. Il
sera déposé normalement en mai ou en juin prochain." Je ne
divague pas, crime! c'est écrit et vous l'avez dit vous-même. Le
dernier a été déposé juste avant le
déclenchement des élections. Ce n'est pas en décembre,
cela, M. Lessard. Comment voulez-vous, sérieusement, qu'on vous
interroge et qu'on vérifie pour les fêtes qui s'en viennent? Vous
nous dites qu'il n'y a pas eu de problèmes l'an passé. Vous aurez
le rapport au mois de juin prochain et vous voulez qu'on pose des questions
pour les fêtes de juin 1981 en juin 1982. Je vous soumets
respectueusement que ce n'est pas bien...
M. Lessard: Voulez-vous que je dépose le rapport des
fêtes de 1982 en décembre 1981?
M. Saintonge: De toute façon...
M. Lessard: Pour pouvoir interroger sur un rapport, il faut quand
même que le rapport soit déposé.
M. Saintonge: De toute façon, je me rends compte, M. le
ministre, que, même quand les rapports...
M. Lessard: Vous vous rendez compte que vous ne comprenez
rien.
M. Saintonge: ... sont faits - même si c'est un an avant,
même si c'est huit mois avant le mois de mai, au mois d'octobre -vous le
gardez pendant deux semaines ou trois semaines au Saguenay-Lac-Saint-Jean et
vous déclenchez une enquête après avoir fait vos
vérifications sans nous déposer le rapport pour le cacher plus
longtemps. C'est l'interprétation que je vois et je pense que c'est
véridique.
M. Lessard: C'est votre interprétation.
M. Saintonge: Deuxièmement, pour l'année qui vient,
à l'étude des crédits, on n'avait pas tantôt le
rapport financier final. Une chose, on ne l'avait pas en main à ce
moment-là, mais il y avait quand même un rapport
préliminaire en date du 5 juin que vous aviez reçu du
comité organisateur. Nous autres, le 11 juin, on n'avait aucun rapport
à cette fin. Vous nous avez mentionné le 11 juin qu'il n'y avait
rien qui vous permettait de présupposer qu'il y avait quelque chose de
pas correct et que cela marchait mal. Il y avait quand même un
déficit prévu, un minimum de 500 000 $, 250 000 $ plus 250 000
$.
M. Lessard: De quel rapport discutez-vous? Est-ce que vous
discutez du rapport...
M. Saintonge: Je vous parle du rapport au moment où on
vous a posé des questions quand vous avez mentionné, à
l'étude des crédits du 11 juin, qu'il n'y avait pas de rapport
qui vous était soumis qui vous permettrait...
M. Lessard: Vous en aviez un rapport. Vous aviez le rapport de
l'année précédente, c'est sur cela que vous deviez poser
des questions.
M. Saintonge: L'année précédente, mais je
vous parle du rapport de l'année courante. Nos questions étaient
sur la fête de l'année courante.
M. Lessard: II n'y a pas de rapport de l'année
courante...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Paradis: Vous, vous en aviez un.
M. Saintonge: Vous en aviez un, celui du 5 juin.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lessard: ... parce que figurez-vous donc qu'un rapport
financier, cela vient après...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Saintonge: Je vais parler en même temps s'il
continue.
M. Lessard: ... une année financière. As-tu
déjà appris cela dans ta vie?
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît. M. le ministre, je vais vous donner le droit de
parole immédiatement après.
M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: Certainement, M. Lessard. Je vous mentionne que les
crédits du 11 juin, c'était pour l'année courante, ce
n'est pas nécessairement pour l'année d'avant. On posait des
questions sur les fêtes nationales qui s'en venaient. On avait des
informations à savoir qu'il y avait des problèmes d'amateurisme,
de mauvais emploi de fonds publics et de dilapidation de fonds publics. Vous
avez nié ces faits, vous avez dit: Je n'ai aucune preuve devant moi, il
n'y a rien qui s'en vient. On vous a dit qu'il y avait un déficit qui
s'en venait, on l'avait mentionné. Vous avez nié tout cela, mais
vous étiez en possession d'un rapport préliminaire qu'on vous
avait remis, qui était daté du 5 juin. M. Couture et M. Drolet
ont confirmé qu'il vous a été remis le 5 juin. Vous aviez
le rapport à ce moment-là et je soumets que vous nous avez quand
même induits en erreur.
M. Lessard: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: ... à l'occasion des crédits,
essentiellement les députés libéraux m'ont posé une
première question à savoir: Les chars sont-ils vendus? Cela les a
désappointés. Comme s'ils avaient voulu qu'on fasse un plus gros
déficit encore.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Si on a posé ces questions, M. le ministre,
c'est pour éviter le déficit que vous avez connu. Si vous aviez
pris vos responsabilités à cette époque, on n'aurait pas
connu le déficit.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Lessard: M. le Président, la première question
qu'on m'a posée, cela a été de me demander: Est-ce que les
chars sont vendus? À ce moment-là, vers le 7 juin, nous n'avions
que deux ou trois chars de vendus. Là, tout heureux...
M. Saintonge: Question de règlement. Il ne répond
pas à la question que j'ai posée.
M. Lessard: Un instant! Je vais vous répondre.
M. Saintonge: On a parlé des chars.
M. Lessard: Un instant! Je regrette une chose mon
député de Laprairie, tu vas...
M. Paradis: Ce n'est pas "son" député. Question de
règlement.
M. Lessard: Je voulais dire...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! S'il vous plaît!
M. Lessard: ... le jeune député de Laprairie.
M. Saintonge: Oui, je vais être poli, moi aussi.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Saintonge: Je pourrais bien vous dire le vieux!
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
M. Saintonge: Question de règlement. Question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement. Un
à la fois, s'il vous plaît. M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Que le ministre Lessard me traite de jeune
député, je ne le traite pas de vieux député. Je
demanderais juste une chose: quand il m'adresse la parole, on
est en commission parlementaire et les règles d'usage veulent
qu'on vouvoie les députés. Je vous ai toujours vouvoyé, M.
Lessard. Vous me direz tu en dehors, je m'en fous, mais, en commission
parlementaire, vous me direz vous.
M. Lessard: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Je voudrais juste ajouter
à la question de règlement, M. le ministre, qu'en plus on doit
appeler les gens par le nom de leur comté.
M. Saintonge: Cela ne me dérange pas; de toute
façon, je l'ai laissé faire.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre. (20 h 30)
M. Lessard: M. le Président, les réponses aux
questions, ce n'est pas lui qui va les donner; c'est moi. Il y a eu
essentiellement, à l'occasion de la discussion de ces crédits,
deux questions. Dès la première question, je lisais dans le
visage des députés libéraux, M. le Président, le
contentement, le bonheur, le plaisir...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lessard: ... parce que...
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Ce n'était pas le contentement, ni le plaisir,
c'était l'inquiétude de voir s'engouffrer sous un ministre
irresponsable des sommes publiques alors que le ministre refusait
d'intervenir.
M. Lessard: Alors, M. le Président, c'est de savoir si les
chars étaient vendus. Quand je leur ai dit: "Oui, tous les chars sont
vendus et il en manque à part de ça," là, vous ne les avez
pas vus s'effondrer, vous. Puis la deuxième question, M. le
Président...
M. Saintonge: Interprétation fausse!
M. Lessard: La deuxième question qui m'a été
posée, M. le Président, a été la question sur le
comté de Maisonneuve, à savoir si le ministre avait
décidé de mettre la section en tutelle ou à peu
près ça. J'ai dit: "Je n'ai aucune raison de mettre actuellement
le comité régional de Montréal en tutelle."
M. Saintonge: II y avait un déficit prévu de 500
000 $, il n'y a pas de raison.
M. Lessard: M. le Président, vous n'avez pas posé
de question à savoir s'il y avait un déficit prévu
à ce moment-là.
M. Paradis: De toute façon, vous ne répondez pas
aux questions.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie, vous avez toujours la parole.
M. Blais: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, question de règlement.
M. Blais: J'ai demandé la parole depuis 8 h 02, j'aimerais
l'avoir quelques minutes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de.
Terrebonne, aussitôt que le député de Laprairie aura
terminé, c'est à vous.
M. Blais: J'espère qu'il va me laisser une chance.
M. Saintonge: D'accord M. le ministre. Le ministre peut-il me
donner les véritables raisons de l'énorme déficit de la
fête de 1981? Je vais vous faire un beau petit texte, j'ai
préparé ça. Le ministre a-t-il pris connaissance de la
bible des organisateurs de la fête, qui est intitulée "De la
recherche du cérémonial à la mise en place de la
fête 1981"? Si vous permettez, on va lire quelques extraits ensemble.
Premièrement, on pleure sur le manque d'impact de la fête
et je cite à la page 2 un extrait de ce document: Malgré le
constat d'émiettement, de dilution de l'impact, ou de la valeur que
devrait normalement revêtir la fête nationale des
Québécois, ce n'était pas tant la décentralisation
elle-même qui était remise en cause, mais bien le sens
véritable des manifestations et des événements
exploités dans le cadre des festivités. La fête avait-elle
encore un sens qui colle à la réalité?
Que fait-on quand on n'est plus capable d'avoir de l'impact? Mais on
suscite de la fierté, et je cite la page 3: "Quoiqu'il soit toujours
difficile de fixer une mission par écrit, il semble que le mot
fierté, plaque tournante de la mission, ait obtenu l'unanimité
dans son sens le plus large. La fierté n'était-elle pas le petit
leitmotiv de nos ancêtres, lorsqu'ils célébraient la
Saint-Jean?"
Maintenant que l'on sait que la fierté, si elle est bien
exploitée, va vous donner de l'impact, comment exploiter la
fierté? C'est en utilisant certains éléments, et je cite
la
page 4: "Les motivations personnelles ou les buts profonds qui animent
chacun des membres du comité peuvent être différents ou
s'exprimer différemment. Mais le gage d'une fête réussie,
fête de l'impact, susciterait un mouvement de fierté à
travers tout le Québec, venant cimenter toutes ces motivations
personnelles."
Comment canaliser ces motivations personnelles? Voyons ce que nous dit
le cérémonial, à la page 6, où l'on cite le
sociologue Marcel Rioux et je cite: "Quand ça ne va pas chez le Canadien
de Montréal, l'instructeur leur dit toujours qu'il faut en revenir aux
règles du jeu fondamentales, jouer le livre comme on le dit." C'est
drôle, mais c'est dans le cérémonial. Allons donc voir ce
que nous dit le livre et, je cite toujours la page 6: "On a pu constater
à travers les échanges entre les participants au colloque
jusqu'à quel point tout le monde désirait la plus belle
fête pour le plus beau des peuples." Le livre nous dit donc qu'il faut
viser le plus beau. Pour obtenir le plus beau, il faut, selon le livre, que la
fête implique une mise en scène qui permette de sortir
spontanément de la quotidienneté, c'est à la page 7.
Que c'est bien dit, mais comment sort-on spontanément de la
quotidienneté. Tout simplement en en mettant plein la vue et je cite:
"La fête met l'accent sur l'abondance, abondance de vivres, de cadeaux,
de costumes, de couleurs, elle met en place tout son monde avec ce qu'il y a de
meilleur." Mais, M. le ministre, l'abondance, ça coûte cher,
très cher. Quoi faire? Cela n'a pas d'importance, puisque, si l'on joue
le livre, et je cite la page 17: "Ce n'est pas facile, parce que, trop souvent,
on tombe dans des pièges classiques d'organisateurs. Pour une
fête, on pensera d'abord en termes de coûts, de "wattage", de
scènes, de détails techniques qui, s'ils sont cruciaux pour le
bon déroulement de la fête, ne lui donnent pas
nécessairement son sens, au contraire."
Avec une telle bible, un tel livre, il n'y a rien de surprenant que la
fête 1981 ait comme résultat un déficit de près de 1
000 000 $. Les organisateurs nous l'ont confirmé, il n'y a rien de trop
beau, il n'y a rien de trop cher. C'était ça qu'on leur disait
dans les comités régionaux. On a fait des vérifications,
j'ai vu du monde personnellement, on me l'a dit. Ma parole, ça ne vaut
pas grand-chose, la parole des gens non plus, que ce soit M. Lagacé, que
ce soit M. Bréard, ce n'est pas eux autres.
M. Lessard: II y a eu des gens dans le comité...
M. Saintonge: On a vu des gens des comités, M. Lessard, ce
sont des bénévoles, c'est de vos 5000 bénévoles que
je parle...
M. Lessard: 50 000.
M. Saintonge: ... vous pouvez en rire.
Le ministre peut-il nous dire... Vous pouvez rire du texte que je viens
de citer, mais peut-il nous dire si c'est exact que M. Richard Lachance et M.
Jean-Luc Moisan, deux sympathisants péquistes reconnus, ont reçu,
respectivement, 6500 $ et 4600 $ pour écrire cette bible? Est-ce vrai
que toute cette opération biblique a coûté au COFNQ la
somme de 29 840 $? C'est complètement aberrant qu'on ait
dépensé 30 000 $ pour dire aux organisateurs de la fête de
ne pas parler de piastres, mais seulement de penser à l'impact, c'est
cela qui compte. Vous pouvez me répondre à cela. Est-ce bien vrai
que MM. Lachance et Moisan ont reçu 6500 $ et 4600 $ et que le
coût de la brique totale pour la belle bible, c'est bien 30 000 $? Est-ce
que cela est vrai ou si ce n'est pas vrai?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Lessard: Non, M. le Président, je n'ai aucune
information à ce sujet-là.
M. Saintonge: Pouvez-vous vérifier cette
affaire-là, M. le ministre?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Saintonge: Non, mais j'ai demandé une réponse.
Est-ce qu'il peut me donner une réponse?
M. Lessard: II n'y a rien là; on va vérifier,
lâchez-moi la paix.
M. Saintonge: J'ai remarqué quand même, pendant que
je lisais ce beau texte-là, les sourires moqueurs sur le visage des gens
qui me regardent en avant.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne. Vous avez la parole.
M. Blais: Merci beaucoup, M. le Président.
Je vais essayer d'être le plus bref possible.
M. Paradis: Prenez tout votre temps.
M. Blais: C'est bien entendu que même la lecture du texte
et l'élément de fierté qui est développé
dans ce texte-là, les allusions, deux bons sympathisants
péquistes... Je comprends et c'est de bonne guerre que vous vouliez
amener que la fête nationale est presque un instrument de propagande du
gouvernement péquiste. Je sais que c'est cela que vous voulez amener, ou
essayer de
donner de l'argent aux sympathisants péquistes, cela se voit et
c'est peut-être de bonne guerre. C'est de bonne guerre pour vous. Mais
j'aimerais bien que vous réussissiez à le prouver parce que, pour
nous, du gouvernement, nous pensons que cette fête est la fête
nationale.
Cependant, vous avez glissé, à travers vos choses, une
erreur que je pourrais qualifier de monumentale. Vous avez amené toutes
sortes d'allusions selon lesquelles le Parti québécois aurait
essayé de s'impliquer à l'intérieur ou que des membres
auraient essayé de s'impliquer pour en faire une fête du Parti
québécois. Cependant, vous n'avez cité qu'un seul document
compromettant et il n'est pas pour nous, c'est l'organisation libérale
de Jonquière qui demande, comme organisation libérale, de
participer à la fête nationale. Donc, c'est l'organisation
libérale qui demandait, en tant qu'organisation libérale, de
participer comme telle à la fête. De notre côté,
jamais une organisation du Parti québécois n'a demandé de
participer, parce que la fête nationale demande à n'importe quel
Québécois digne de ce nom d'aller se présenter, de se
faire élire et de participer. Alors, vous voulez essayer de nous accuser
nous, de l'organisation du Parti québécois, d'entrer dans la
fête et d'en faire un instrument de propagande tandis que les seuls
documents que vous avez apportés, ce sont des documents qui prouveraient
que le Parti libéral, par une organisation de Jonquière et c'est
signé par son organisateur en chef, demande d'entrer de plein fouet dans
la chose comme organisation libérale...
M. Saintonge: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Un instant...
M. Blais: ... alors, laissez-moi donc finir... Seigneur...
M. Saintonge: II est pour le gaspillage, il vote pour les taxes
et il est pour le gaspillage.
M. Paradis: Patronage libéral.
M. Saintonge: Question de règlement. M. le
Président, il ne faudrait quand même pas déformer les mots
que j'ai cités dans la lettre. On n'a jamais demandé d'entrer de
plein fouet. On s'est fait dire dans le front, M. le Président, depuis
combien de temps, en commission parlementaire, par le ministre et en Chambre,
que les libéraux n'étaient pas intéressés à
cela...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse...
M. Saintonge: Non, non, je corrige les paroles de monsieur.
M. Paradis: Ce n'est pas pour être publié sans que
ce soit corrigé.
M. Saintonge: Je corrige le député de
Terrebonne.
Le Président (M. Gagnon): Non, mais vous avez la parole
presque immédiatement après, parce que j'ai encore votre nom; M.
le député de Laprairie après le député de
Pontiac.
M. Saintonge: Je corrige, question de règlement, ce qu'il
vient de dire.
Le Président (M. Gagnon): Oui, d'accord...
M. Saintonge: J'ai corrigé les mots qu'il vient de dire,
c'est-à-dire qu'on a demandé d'entrer de plein fouet dans la
fête...
M. Blais: Je peux aller plus loin que cela si vous voulez, M. le
Président.
M. Saintonge: ... absolument pas. Je pense que j'ai le droit, M.
le Président, selon le règlement, de corriger les paroles que mon
confrère vient de mentionner. Ce n'est pas cela la lettre, absolument
pas.
M. Lessard: Lis donc encore une fois...
M. Blais: M. le Président, s'il vous plaît, je
demanderais au député de Laprairie de nous lire cette
lettre-là et après je continuerai à parler. Qu'il nous la
lise.
M. Saintonge: Je l'ai lue tantôt et il ne portait pas
attention...
M. Blais: Lisez-la de nouveau, c'est sûr qu'on ne
l'interprétera pas mal...
M. Saintonge: M. le Président, je peux lire la
lettre...
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Saintonge: ... avec votre permission.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: "Les membres de l'association que je préside
souhaitent participer - ils n'ont pas dit d'entrer de plein fouet - aux
activités qui auront lieu dans le cadre de la célébration
de notre fête nationale." De notre fête nationale, c'étaient
des libéraux. "Auriez-vous l'amabilité de communiquer avec le
soussigné pour l'informer du programme des activités
précitées et de la façon dont l'association,
ses membres et/ou le soussigné pourraient vous aider le cas
échéant." Ils étaient intéressés à
participer et à aider à la participation.
M. Blais: Vous avez terminé? Je peux avoir mon droit de
parole maintenant?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: C'est exactement ce que j'ai dit. La lettre dit: Notre
organisation souhaite. L'organisation, ce n'est pas une personne. Notre
organisation souhaite participer, donc c'est le Parti libéral de
Jonquière qui demande à participer en tant qu'organisation.
M. Paradis: M. le Président, question de règlement,
question de règlement, question de règlement. Pour la
troisième fois...
Le Président (M. Gagnon): Sur une question de
règlement, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... réveillez-vous, débouchez-vous les
oreilles comme il faut. C'est marqué: Les membres de
l'association...
M. Blais: Lisez avant.
M. Paradis: C'est marqué: M. André Reid,
président, comité des fêtes nationales, 601 rue
Elzéar, Jonquière, Québec: Objet: fête nationale.
Cher monsieur, Les membres de l'association que je préside - avant
ça, je m'excuse, c'était marqué: Jonquière, le 1er
juin 1981, j'ai oublié de le mentionner...
M. Lessard: Continuez, vous voulez faire de la petite politique
avec la fête nationale.
M. Paradis: Vous ouvrirez vos oreilles et vous comprendrez.
M. Saintonge: ... entendre ça du ministre.
M. Blais: Est-ce que j'ai encore mon droit de parole, M. le
Président?
Le Président (M. Gagnon): Vous avez encore la parole, M.
le député de Terrebonne. Vous n'avez pas besoin de consentement,
je m'excuse.
M. Blais: Non, mais c'est qu'on me coupe, alors il faut que je
vous le redemande.
Il arrive, M. le Président, qu'on essaie, par toutes sortes de
tergiversations, d'articles de journaux, de demander si un tel, qui est
ex-candidat de ceci, ex-membre du comité de Mme Payette, ex-travailleur
du oui dans tel comité ou ex-travailleur de M. Charron a eu 4200 $.
Depuis le début on ne fait que citer des choses comme ça et on
n'amène qu'une seule chose vraiment valable, c'est cette lettre qui
demande que l'organisation libérale de Jonquière participe
à la fête nationale. On a voulu politiser littéralement la
chose, mais nos gens étaient assez éveillés pour ne pas
les laisser faire et laisser la neutralité à nos
Québécois.
M. Saintonge: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Pour corriger les faits, je voudrais simplement
citer le ministre Landry: "II recommandera donc une solution radicale au
gouvernement pour éviter que ne se répètent les abus
résultant de cette foire annuelle qui ne profite qu'aux petits copains -
écoutez ça, M. le député de Terrebonne -d'un ou
deux ministres." Ce n'est pas des libéraux qui l'ont dit, ce ne sont pas
les journaux, c'est le ministre Landry.
M. Blais: Vous avez terminé? M. Saintonge: Oui.
M. Blais: Je m'excuse, M. le député de Laprairie,
mais la déclaration...
M. Lessard: M. le Président, je m'excuse, mais nous allons
demander de suspendre la séance parce que je dois être en haut
dans quelques minutes.
M. Saintonge: À 22 h 45.
M. Lessard: M. le Président, je pense bien que ce n'est
pas le député de Laprairie qui va être whip; ce seront les
représentants du gouvernement et on m'indique que je dois être en
haut dans cinq minutes.
Vous pouvez terminer si vous le voulez et après ça on va
suspendre la séance.
M. Paradis: On va aller aux crédits!
M. Saintonge: Je n'ai pas de question pour les crédits,
mais on va y aller quand même!
Le Président (M. Gagnon): Cette séance de la
commission des engagements financiers est suspendue à loisir.
M. Paradis: Comment ça, à loisir? On veut avoir une
sentence...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lessard: C'est le président qui doit décider de
la suspension des séances.
M. Paradis: On le demande.
M. Lessard: Je vous recommande, M. le Président, de
suspendre la séance sine die.
Le Président (M. Gagnon): Je suspends les travaux à
loisir et on déterminera le temps de la reprise des travaux. Les travaux
sont suspendus.
(Fin de la séance à 20 h 44)