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Commission permanente de l'éducation, des
affaires culturelles et des communications
Etude des crédits du ministère de
l'Education
Séance du mercredi 8 mai 1974
(Dix heures quarante minutes)
M. KENNEDY (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs !
Nous étions aux programmes 15 et 16. Je crois que la
méthode adoptée était de prendre les deux programmes
conjointement. Nous allons poursuivre dans cette même optique.
Promotion du sport et développement des loisirs
(suite)
M. LEGER: M. le Président, je voudrais d'abord demander au
ministre si le Haut-Commissariat a poursuivi le travail de traduction des
règlements pour les fédérations sportives que,
malheureusement, nous devons faire dans un pays qu'on voudrait bilingue. Les
fédérations sportives devraient avoir la décence de les
produire bilingues, mais comme on a vu, lors de la présentation des jeux
dans l'Ouest, en deux occasions, nos fédérations sportives, nos
athlètes n'avaient que des règlements en anglais. Le responsable
du Haut-Commissariat qui a précédé le ministre actuel
avait dit que, malheureusement, il était obligé de voir à
la traduction. Est-ce que c'est terminé? Combien y a-t-il de
règlements qui ont été traduits, et lesquels?
M. PHANEUF: Je veux, avec la permission du député,
déposer un document qui va lui donner toutes les réponses
à ce sujet.
M. LEGER: Je vais m'en retourner avec plus de documents que quand je
suis arrivé.
M. PHANEUF: C'est un bon signe. Cela prouve que le Haut-Commissariat est
ouvert, et à la demande du député de Lafontaine, on lui
fournit tout ce qu'il veut.
M. LEGER: Pas tout ce que je veux, mais beaucoup de choses qui sont
intéressantes. D'ailleurs, je dois féliciter le ministre, parce
que je pense que, cette année, son ouverture d'esprit, ainsi que la
qualité des questions et l'intérêt de l'Opposition,
permettent d'élargir le débat au niveau où il devrait se
situer pour un ministère qui est aussi important pour l'avenir du
Québec. Je pense que, tous les deux, on peut se féliciter
d'aborder des questions et de discuter des sujets qui amènent le
débat au niveau où il aurait dû être depuis bien
longtemps, pour le bien-être des loisirs et du sport au
Québec.
On s'est envoyé des fleurs chacun son tour. On continue
maintenant.
Concernant la conférence des ministres pro- vinciaux du 28 au 29
mai, quels sont les sujets qui sont à l'ordre du jour? Quelle est la
position du Québec? Quelle est la coordination des programmes
fédéraux envisagés?
M. PHANEUF: Lors de cette rencontre, nous sommes censés faire un
tour d'horizon, mais je pense qu'il est trop tôt pour parler de position
du Québec face à des dossiers bien précis. C'est un tour
d'horizon que l'on a l'intention de faire en présence des autres
responsables des autres provinces, et à partir de ce tour d'horizon,
s'il y a des recommandations à faire, nous les ferons en temps et lieu.
Il est beaucoup trop tôt. La réunion n'a pas eu lieu. Je ne peux
quand même pas dévoiler quelle sorte d'approche je vais avoir
avant de faire cette réunion. Je pense que le député de
Lafontaine va comprendre qu'il y a eu des rencontres par les fonctionnaires qui
ont préparé un ordre du jour qui va faire l'objet de la
discussion lors de cette rencontre, mais tant et autant que je n'ai pas
assisté à la rencontre, je ne peux quand même pas me
prononcer sur des résultats ou sur des choses qui pourraient être
apportées par d'autres provinces aussi.
M. LEGER: Cette fois, je ne peux être d'accord à moins que
le ministre n'ait une stratégie bien spéciale qu'il ne veut pas
dévoiler. Cela ne veut nécessairement pas dire qu'un ordre du
jour sera adopté là-bas. Et je demandais, soit l'ordre du jour
qu'on vous a envoyé, soit les parties de l'ordre du jour que vous
vouliez ajouter à l'ordre du jour de la conférence.
Autrement dit, les sujets que le Québec tient
particulièrement à discuter et qui ne sont peut-être pas
à l'ordre du jour de cette conférence.
M. PHANEUF: En ce qui a trait aux sujets que je tiens à discuter,
je ne sais pas si on va pouvoir les discuter là-bas. Quant à
l'ordre du jour de la conférence qui nous est proposé parce que,
remarquez bien, on peut toujours l'amender, on n'est pas obligé de
l'accepter comme tel... J'ai bien dit que lorsque nous serons là, les
ministres responsables, en temps et lieu, lorsque nous serons présents
là-bas, nous verrons à faire des modifications selon nos
désirs.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Est-ce que je peux avoir votre attention un
moment? On propose que M. Caron remplace M. Cloutier; que M. Larivière
remplace M. l'Allier; que M. Assad remplace M. Hardy, de Terrebonne.
Adopté.
M. CARON: M. Assad est bien heureux d'être ici ce matin avec nous,
parce qu'il s'est dit: Si je vais voir le ministre, il va peut-être
penser à mon comté. Je le connais, M. Assad.
M. PHANEUF: ... le jour de la conférence,
c'est surtout une prise de conscience, et la première rencontre
des ministres responsables du milieu de la jeunesse et du sport. Il y a des
sujets qui sont à l'ordre du jour comme une vue générale
de la récréation au Canada, il y a un spécialiste qui
viendra nous entretenir là-dessus et cela pourra ouvrir la discussion II
n'y a pas de programme. On ne discute pas de conflit d'intérêts ou
de zones de conflits possibles, etc. Il y a plutôt des sujets qu'on veut
traiter pour voir si, éventuellement, cela peut coller à certains
programmes, à certaines réalités. Il y a également
des discussions sur le développement initial et des politiques de
récréation au niveau provincial.
M. LEGER: Avez-vous reçu votre document en anglais seulement?
M. PHANEUF: En français et en anglais. Cela fait plusieurs fois
que je vais dans les autres provinces et je dois dire qu'à chaque fois,
que cela soit pour les Jeux du Canada à Saskatoon l'an passé,
tout était bilingue, même l'accueil qui m'avait été
réservé par la province à ce moment. On m'avait fourni les
services d'une femme qui parlait un français très correct et qui
m'avait piloté.
M. LEGER: Vous avez été obnubilé par la personne
qui vous a...
M. PHANEUF: C'est quand même assez intéressant de se faire
offrir des services aussi charmants et charmeurs. Je dois dire que les autres
provinces sont bien conscientes. Je peux vous dire aussi que,
l'été passé, lors des Jeux canadiens, à Burnaby, en
Colombie-Britannique, on est allé visiter le parlement à
Victoria. On a été accueilli par des hôtesses qui parlaient
français. Toute la journée a été organisée
en français. Ces hôtesses-là ne sont pas seulement pour
nous, elles sont en permanence...
M. LEGER: Est-ce que la publicité était en
français?
M. PHANEUF: La publicité était bilingue, imprimée.
De plus en plus,vous allez voir que le bilinguisme est une
réalité au Canada, non seulement au Québec. Il ne faudrait
pas qu'on crée un ghetto français au Québec pendant que
les autres provinces sont plus conscientes de ce bilinguisme.
M. LEGER: J'ai de la difficulté à accepter de dire que le
bilinguisme est une réalité au Canada. Je veux bien croire que,
quand une délégation québécoise va à
Saskatoon, qu'on s'attend à recevoir des Québécois
précisément, on peut peut-être, parce qu'on avait
déjà critiqué les années précédentes,
leur préparer des documents français. Si vous y allez sans les
avertir, vous n'aurez pas grand-chose en français.
M. PHANEUF: Quand vous allez visiter...
M. LEGER: J'ai fait le tour du Canada, j'ai vécu dans des
régions du Canada.
M. PHANEUF: Disons que c'est hors du sujet.
M. LEGER: Mais vous avez fait une affirmation...
M. PHANEUF: J'ai fait une affirmation que je crois réelle. Si un
anglophone, par contre, vient ici dans la ville de Québec, je ne suis
pas certain qu'il va trouver, parmi tous les francophones ici, une personne
bilingue pour lui répondre s'il a des renseignements à
demander.
M. LEGER: La ville de Québec est tellement
intéressée au tourisme qu'elle n'a aucun problème pour
être bilingue.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): A l'ordre! Cette discussion ne se
rattacherait pas plutôt au programme 17?
M. PHANEUF: M. le Président, vous avez entièrement
raison.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): On revient aux programmes 15 et 16.
M. PHANEUF: De toute façon, comme je l'ai dit tantôt, je
déposerai le document pour démontrer au député de
Lafontaine le nombre d'organismes, de fédérations qui ont des
publications dans les deux langues, ce qui a été fait par la
province de Québec, ce qui a été fait par les
fédérations canadiennes...
M. LEGER: Vous allez déposer les documents, mais est-ce que la
traduction des règlements de toutes les fédérations
sportives est complètement terminée.
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Combien en reste-t-il?
M. PHANEUF: Ce document, je vais le déposer.
M. LEGER: Dans le document, vous allez indiquer combien il reste
de...
M. PHANEUF: Les fédérations, ce qui est en
français, en anglais, dans les deux langues, etc., on a fait un travail
dans ce sens.
M. LEGER: En allant à cette conférence des ministres
provinciaux... qui aura lieu dans quelle ville?
M. PHANEUF: Edmonton.
M. LEGER: Est-ce que le Québec a une position précise sur
certains projets qui sont peut-être provinciaux, mais qui ont une
incidence canadienne? Est-ce que vous avez une position ou est-ce que vous
allez seulement écouter? Avez-vous des points de vue à
promouvoir, à faire valoir?
M. PHANEUF: Dans un premier temps, on s'en va écouter.
M. LEGER: Cela m'oblige à vous poser une question que je voulais
vous poser plus tard. Je vais la retrouver. Selon un quotidien, un journal du
Québec, une question importante pour les Jeux olympiques de 1976
comporte le conflit qui persiste, semble-t-il, entre la
Fédération cycliste québécoise et l'Association
canadienne de cyclisme.
Est-ce que le ministre peut justifier la décision de Mission
Québec 76 de couper les vivres à la Fédération
cycliste québécoise en vue de l'entraînement de certains de
nos athlètes cyclistes dont quelques-uns s'entraînent en Europe
réputée pour la pratique de ce sport? Est-ce que le ministre
n'entrevoit pas là une contradiction fondamentale entre la
décision adoptée par Mission Québec 76 d'avoir un
pourcentage de Québécois sur l'équipe canadienne et le but
que poursuit Mission Québec 76? Quelle est la part de la décision
du ministre dans l'adoption de cette attitude envers la
Fédération cycliste québécoise?
M. PHANEUF: II existe une fédération, une association
québécoise de cyclisme qui est reconnue par le gouvernement du
Québec, qui est financée en tant que fédération ou
association par le gouvernement du Québec. Il existe Mission
Québec 76 qui a à dépenser de l'argent pour former une
certaine élite en fonction des Olympiques de 1976. Il existe aussi une
association canadienne. On avait des cyclistes qui étaient en train de
s'entrafner en Europe, cyclistes qui sont membres de l'association
québécoise et qui forcément doivent être membres de
l'association canadienne qui, forcément, doit être membre de
l'association internationale. L'association canadienne ne voulait pas
reconnaître, ni plus ni moins, l'association québécoise
formée ici au Québec, ce qui a amené la
fédération canadienne à ne pas donner des sanctions, en
n'autorisant pas, à ce moment, nos compétiteurs
québécois à participer à des compétitions
avec leur permis sur le plan international. Mission Québec 76, qui a
à dispenser de l'argent pour voir à ce que nos athlètes
puissent participer à toutes sortes de compétitions pour
améliorer leur condition physique, leurs connaissances et leur
compétence, s'apercevant que nos athlètes, qui étaient en
Europe, ne pouvaient participer à ces compétitions parce que,
justement, les permis n'avaient pas été émis par la
fédération canadienne, ne pouvait continuer à
dépenser de l'argent pour des athlètes qui ne pouvaient pas
participer. Alors, elle a demandé que les athlètes soient
rapatriés au Québec purement et simplement. Je pense que cela ne
va pas à l'encontre... Mission Québec 76 a été mise
devant un fait accompli. Le fait est que la fédération canadienne
n'a pas voulu sanctionner nos athlètes qui étaient
là-bas.
M. LEGER: Pour quelles raisons?
M. PHANEUF: C'est que dans la structure et c'est une structure
que je conteste actuellement je suis en total désaccord quant
à la structure qui existe dans le domaine cycliste... Il est
incompréhensible et inacceptable que dans une structure de
fédération canadienne, lorsque vous avez des athlètes
membres et enregistrés dans une province, on n'est pas obligé
d'être, au départ, membre d'une association provinciale avant
d'appartenir à une association canadienne.
Je m'explique. Le président de la fédération
canadienne n'a pas à être membre de l'association
québécoise. Cela veut dire qu'une personne, un individu, peut
aller représenter le Québec pour autant qu'il a sa carte de
membre de la fédération canadienne sans avoir, au départ,
obtenu une carte de membre de l'association québécoise.
Je m'inscris en faux contre cette structure parce que 60 p.c. des
compétiteurs cyclistes au Canada viennent du Québec. J'ai dit,
tant et aussi longtemps que je vais financer, je ne vais reconnaître
qu'une structure, celle qui dépend du gouvernement que je
représente, donc la fédération québécoise.
Je ne plierai pas là-dessus. Si l'association canadienne ne veut pas
reconnaître la structure québécoise, même si c'est au
détriment des athlètes, dans un premier temps, je pense qu'il
faut absolument tenir à ce principe pour arriver à une
modification des structures sur le plan canadien. C'est une discussion que
j'aurai éventuellement avec les responsables.
M. LEGER: Vous en avez l'occasion au cours de cette rencontre
provinciale sur...
M. PHANEUF: Je verrai en temps et lieu si c'est une bonne occasion.
M. LEGER: En temps et lieu... Entre vous et moi, nous sommes d'accord
sur le fait que c'est inacceptable; vous avez une rencontre avec les autres
provinces canadiennes dans le domaine du sport, est-ce que ce n'est pas
l'occasion d'aborder ce problème?
M. PHANEUF: Je ne dis pas que ce n'est pas l'occasion, je dis que je
verrai là-bas, selon les priorités qui seront offertes, à
mesurer selon les priorités, les urgences de discussion. Il y a beaucoup
d'autres dossiers que j'aimerais voir discuter là-bas. Je pense que vous
êtes cons-
cients que, sans pour autant signaler qu'il y a des problèmes
majeurs, il y a des difficultés à coordonner certaines
opérations sur le plan canadien. Une meilleure connaissance dans toutes
les provinces de programmes qui pourraient devenir des programmes conjoints, en
collaboration avec le fédéral, lorsque ces discussions seront
ouvertes, je verrai à en discuter.
Je pense qu'il va falloir repenser sur le plan canadien des structures
pour les fédérations sportives. C'est indéniable, compte
tenu de l'ampleur que cela prend actuellement, du dynamisme montré par
le Québec, nous ne sommes pas en arrière, mais nous sommes en
avance sur d'autres provinces dans ce domaine. Les structures
québécoises correspondent à des structures qui sont sur
pied actuellement dans d'autres provinces et je crois qu'à partir de
cette reconnaissance il va falloir qu'on arrive à une uniformisation des
structures canadiennes.
M. LEGER: Quels sont les dossiers que vous voulez améliorer
à l'intérieur des fédérations canadiennes et des
fédérations québécoises?
M. PHANEUF: Quant aux dossiers qu'on a à discuter, on peut parler
des auberges de jeunesse et des centres de plein air. Est-ce une
préoccupation fédérale? On en a déjà
parlé. Le fédéral avait l'intention de mettre sur pied un
réseau d'auberges sur le plan canadien. Est-ce qu'on va collaborer avec
le fédéral à l'implantation des auberges? Au
Québec, c'était assez difficile de parler de véritables
programmes, à l'époque où on avait des auberges de
jeunesse purement et simplement en Gaspésie. J'ai pensé qu'il
était plus important, dans un premier temps, d'organiser un
véritable réseau québécois d'auberges. Donc, il
faudrait retrouver des auberges en Abitibi, au Lac-Saint-Jean, dans les Cantons
de l'Est, etc. Ce réseau d'auberges, je pense, cette année va
être assez bien complété. Le dossier
québécois, en étant complet, sera un dossier qu'il sera
intéressant de négocier avec le fédéral. Mais avant
de négocier avec le fédéral, j'aimerais bien savoir ce que
les autres provinces en pensent. Si les autres provinces ne veulent pas
s'intéresser à la création de leur propre réseau
d'auberges, c'est sûr qu'elles vont accepter d'emblée un
réseau préconisé par le fédéral.
Les disparités, on peut les retrouver au niveau des services de
police, parce qu'on retrouve la Gendarmerie royale comme remplaçante de
la police provinciale c'est l'équivalent chez nous selon
les désirs et selon les besoins d'autres provinces. Ce sont des choses
comme ça dont j'aimerais discuter, qui ne sont pas nettement
conflictuelles mais qu'on pourrait améliorer au niveau de la
coordination dans l'implantation d'un véritable réseau, sur le
plan canadien.
M. LEGER: Le ministre va être d'accord avec moi pour affirmer que
c'est réellement le gouvernement québécois qui est le plus
proche de ses citoyens pour comprendre ce dont ils ont besoin et qui a la
même mentalité que les gens du Québec. Donc, dans des
programmes comme celui-là, si le fédéfal a de l'argent
à dépenser, qu'il le remette au provincial qui aura la politique
qu'il veut définir. Autrement dit, je pourrais poser au ministre, une
colle que j'ai posée au ministre qui l'a précédé,
je pense qu'il répondrait la même chose. Je vais vous la poser et
vous allez me répondre la même chose.
M. PHANEUF: Allez.
M. LEGER: Etes-vous au courant d'un montant d'argent que le
fédéral dépense dans le domaine du loisir et du sport au
Québec, dans sa totalité? Est-ce que le ministre responsable du
Haut-Commissariat est au courant de ce montant d'argent que le
fédéral dépense dans un domaine de sa juridiction?
M. PHANEUF: De mémoire, non.
M. LEGER: Non, ni de mémoire, ni de chiffre.
M. PHANEUF: De chiffre, on peut les comptabiliser, on peut
vérifier par des projets Perspectives-Jeunesse, Initiatives locales,
tous les projets qui sont mis de l'avant par le fédéral. Je ne
dis pas que je suis d'emblée d'accord sur tous ces programmes qui
manquent sûrement de coordination dans l'implantation. On sait que
ça nous a créé énormément de
problèmes. On l'a signalé, on ne s'en cache pas. Je n'ai pas
l'intention d'en faire une critique destructive mais plutôt de voir
à améliorer la situation pour arriver à coordonner
l'implantation de ces projets.
M. LEGER: Je suis convaincu, M. le ministre, que si le Parti
québécois n'existait pas, vous seriez, vous, le Parti
libéral incluant le ministre, parce qu'il est assez nationaliste, les
premiers à revendiquer plus fort que vous ne le faites actuellement...
et que parce que c'est nous, comme Opposition, qui vous obligeons, on vous
aiguillonne un peu, vous essayez quand même de trouver les bons
côtés du fédéralisme.
M. PHANEUF: II y en a tellement.
M. LEGER: Mais dans l'ensemble, il y a une politique précise que
vous aimeriez faire, le gouvernement provincial actuel. Vous n'osez pas parce
que vous êtes encarcané dans le fédéral que vous
devez défendre dans une politique qui est la philosophie de votre parti
mais vous voyez à tous les jours des conflits provenant du fait que vous
avez la responsabilité entière, vous avez les devoirs juridiques
de le faire. Mais, à cause du pouvoir de dépenser du
fédéral, ça vous empêche d'avoir une politique
intégrée dans le domaine du sport et le sport fait partie de la
culture et la culture est une
responsabilité québécoise. Si le
fédéral a de l'argent à dépenser, est-ce que le
ministre n'est pas d'accord que cet argent devrait être remis au
Haut-Commissariat ou un autre dans un domaine particulier, pour que vous ayez
une politique définie qui ne soit pas bicéphale? Quand on dit
bicéphale, ça va souvent dans deux directions
différentes.
M. PHANEUF: Le sport n'est pas, si on veut, sans charrier. Par contre,
il faut prendre connaissance des responsabilités canadiennes aussi. Le
sport n'est pas purement la responsabilité des provinces pour autant, en
tout cas, qu'on demeure Canadien. Je le suis. Vous dites que je suis
ancré dans le fédéralisme; pour moi, ce n'est pas
péjoratif. Je crois au fédéralisme, je suis Canadien. Je
suis nationaliste, bien sûr, parce que je suis dans la province de
Québec, je suis Québécois et je suis
Québécois par choix. J'ai décidé de vivre ici, dans
un pays qui s'appelle le Canada. Mais quand je vais discuter de programmes pour
le développement de l'élite, il ne faut pas que je perde de vue
une chose. La réalité canadienne veut qu'à un moment
donné les équipes soient canadiennes, une participation de la
province de Québec dans une équipe canadienne. Je ne peux pas
avoir le chapeau de l'équipe canadienne. Je dois donc garder mon chapeau
au niveau provincial.
L'organisme qui se doit de contrôler, non pas de contrôler
comme tel, parce que cela semble péjoratif encore, mais de coordonner
les efforts des provinces dans le développement du sport, il faut
forcément que cela revienne sur le plan canadien. Si on veut
éventuellement avoir un véritable institut national des sports,
il va falloir que le fédéral s'embarque dans un institut national
des sports. Cela n'empêche pas pour autant de mettre de l'avant un
institut provincial des sports.
M. LEGER: M. le Président, je vais faire une mise au point. Le
ministre...
M. PHANEUF: II y a des programmes, je pourrais en nommer plusieurs comme
cela, et je pense que le fédéral a aussi une autre
responsabilité. J'ai mentionné tantôt la police, je
pourrais mentionner d'autres choses. Il y a des disparités au niveau des
provinces aussi. Est-ce qu'une norme fédérale correspondrait
à tous les besoins des provinces? Ce n'est pas certain. Est-ce que le
fédéral peut mettre de l'avant des programmes qui sont assez
souples pour correspondre aux disparités des provinces? Cela reste
à voir et cela reste à négocier. Je ne suis pas certain
que les dossiers ont été négociés comme ils le
devraient. Je me choquerai contre le fédéral à partir du
moment où je serai parti avec un dossier que je trouverai logique,
complet, ici, dans la province de Québec, que j'irai le négocier
avec le fédéral et que j'essuierai purement un refus, un manque
de confiance ou un manque de compréhension de la part du
fédé- ral. A ce moment-là, je le signalerai, parce que ce
sera mon rôle, en tant que ministre, de signaler qu'il y a une lacune
dans ce sens. Mais j'ai dit que je voulais renforcer les dossiers du
Québec avant de négocier.
M. LEGER: Si un Québécois nationaliste va au bout de sa
logique dans sa responsabilité et je pèse bien mes mots
dans tous les domaines on parle ici de la culture qui est
la partie sportive, qui est une culture physique et qui est, avec le loisir,
une culture générale, c'est de juridiction provinciale
dans tous les autres domaines je pèse bien mes mots,
écoutez bien ce que je vais vous dire, M. le ministre.
M. PHANEUF: Exclusivement. Ce sont purement des juridictions
provinciales. Je vous ai donné un exemple: en matière sportive,
cela ne peut pas être purement provincial, quand vous parlez de sports.
Les équipes sont canadiennes, quand vous allez aux Olympiques. Donc, il
faut que le gouvernement fédéral s'en mêle.
M. LEGER: Je suis d'accord sur cela avec le ministre actuel.
M. PHANEUF: Vous ne pouvez pas rejeter du revers de la main la
responsabilité du fédéral, évidemment.
M. LEGER: Parce que le Québec n'est pas un pays, je suis d'accord
avec vous que c'est l'équipe olympique canadienne.
M. PHANEUF: On discute de ce qui existe.
M. LEGER : Mais ce que je veux dire et je pèse bien mes
mots c'est qu'actuellement dans tous les conflits qu'on retrouve entre
une juridiction fédérale et une juridiction provinciale, si le
Québec va au bout de sa logique, moi, je dois dire que le Canadien
français est l'adversaire le plus acharné du
Québécois, parce que le Québécois a
l'intérêt du Québec, et le Canadien français laisse
espérer des possibilités dans le reste du Canada pour
régler ses problèmes. Si vous allez au bout de votre logique, si
vous voulez réellement contrôler votre ministère comme
n'importe quel autre ministre, le ministre des Communications, le ministre de
l'Education et les autres ministres, le plus grand adversaire du
Québécois, c'est le Canadien français, en ce sens qu'il
laisse planer encore cette possibilité de régler des
problèmes qu'il ne règle pas depuis tellement longtemps. Pour une
politique de sports et de loisirs au Québec, le ministre, s'il veut
aller au bout de sa logique, aura toujours des confrontations. Le Québec
n'est pas comme les autres. Quand vous dites qu'il faut faire des concessions
aux autres provinces, les provinces plus ou moins riches et qui ont besoin d'un
rééquilibre, c'est souvent et la plupart du temps aux frais du
Québec, qui est capable de s'organiser seul.
Vous parlez des dossiers que vous avez à régler, vous
parlez des auberges de jeunesse, c'est quand même une mentalité
typiquement québécoise. La politique de ce réseau, je suis
d'accord avec le ministre que c'est une politique québécoise.
Mais pourquoi le fédéral intervient-il là-dedans? C'est
tout simplement au point de vue politique, dans un esprit de politique
très partisane au point de vue du fédéralisme, pour
conserver le Québec là qu'il intervient là, mais pour les
Québécois; il devrait remettre l'argent qu'il a de trop au
Haut-Commissariat qui lui, serait capable de faire lui-même
complètement sa propre politique avec les revenus qu'il faut. Au lieu
d'avoir des politiques qui se nuisent et du gaspillage, vous auriez une
politique réelle de réseaux québécois
d'auberges.
M. PHANEUF: Ce sont deux philosophies bien différentes, deux
façons et deux approches bien différentes d'aborder le
problème. Les mots du député de Lafontaine, je les
comprends, compte tenu de son option. Vous parlez de conflits quand on parle de
négociations, vous tombez carrément dans les excès, dans
l'abus des mots pour signifier des problèmes majeurs à des
endroits où il n'y a même pas eu de véritables
négociations.
M. LEGER: Ce n'est pas un abus de mots; quand je dis que le Canadien
français...
M. PHANEUF: Je ne suis pas certain.
M. LEGER: ... est un adversaire du Québécois, c'est parce
qu'il y a deux philosophies qui s'affrontent et qui divisent actuellement les
Québécois.
M. PHANEUF: Je ne suis pas certain, et j'ai dit que tant et aussi
longtemps que je n'aurai pas négocié personnellement des dossiers
dont j'ai la responsabilité, si jamais il y a des zones de conflits dans
le sens expliqué et exprimé par le député de
Lafontaine, je le lui dirai et je le lui signalerai, parce que j'aurai besoin
à ce moment-là de tous les Québécois pour
négocier mes dossiers.
M. LEGER: Je ferai avec le ministre ce que j'ai fait avec le ministre
des Communications, je l'aiguillonnerai tant que je pourrai.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Est-ce qu'on pourrait revenir au sujet?
M. LEGER: Non, on est tout à fait dans le sujet, M. le
Président, si vous nous suivez de très près, vous allez
voir qu'on est dans le sujet.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Vous êtes dans le sujet, mais le
fédéral...
M. LEGER: Chaque fois que le ministre récupérera des
pouvoirs du fédéral dans le domaine de sport et du loisir, je
serai là pour l'appuyer, et chaque fois qu'il en laissera aller, je
serai là pour le condamner.
M. PHANEUF: On pourrait discuter longtemps, comme je l'ai dit,
mais...
M. LEGER: Sur l'aspect des autres dossiers que vous avez à
négocier, c'est important pour le Québec de savoir que, dans tel
dossier, il y a du rapatriement ou des négociations. A part du dossier
des réseaux d'auberges, quels sont les autres dossiers que vous allez
discuter lors de cette conférence provinciale?
M. PHANEUF: J'ai dit que je n'avais pas de dossiers précis
à discuter lors de cette rencontre. Il ne faut pas me faire dire des
chose que je n'ai pas dites. J'ai dit tantôt que j'ai donné les
grandes lignes des discussions qui nous étaient
présentées. C'est surtout un tour d'horizon. Je ne suis pas
certain qu'on sache, dans chacune des provinces les problèmes des
auberges de jeunesse. Je ne suis pas certain qu'on en soit conscient; je ne
suis pas certain que ce soit même un problème dans certaines
provinces actuellement. Il va falloir qu'on prenne connaissance...
M. LEGER: II y aura un tour d'horizon canadien...
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: ... et je suis convaincu qu'un ministre préparé,
et je pense que vous l'êtes, vous avez même fait un tour d'horizon
du Québec d'abord avant d'aller montrer là-bas dans le grand tour
d'horizon, ce qui intéresse le Québec. C'est ce que je veux
savoir.
M. PHANEUF: Tous les programmes que nous avons à administrer au
Québec actuellement peuvent devenir sujets à conflit. Il s'agit
de voir si vraiment c'est une préoccupation d'autres provinces. Est-ce
qu'à partir de cette préoccupation, on va arriver à une
certaine uniformité de programmes en collaboration avec les autres
provinces? C'est dans ce sens... Et à partir des tours d'horizon qui
seront faits, je verrai ce que les autres ministres en pensent, quelle sorte
d'animation ils ont l'intention de faire en Ontario, en Saskatchewan ou en
Al-berta et quand nous aurons fait ce tour d'horizon, nous verrons si nous
développons des zones de conflits ou s'il faut tenter
l'uniformité, en collaboration avec le fédéral, des
programmes d'action. C'est dans ce sens que je le dis. C'est sûr que mes
dossiers seront préparés en fonction de toutes les
éventualités, des propositions, des discussions qui pourraient
être amenées. Je dis que, d'abord, ce qui est important, c'est une
prise de conscience et une meilleure connaissance de ce qui existe dans les
autres provinces, et je ne peux pas vous parler de ma
compétence dans ce domaine. Ce sera la première rencontre
que j'aurai d'une façon systématique avec les autres responsables
dans un lieu précis et lorsqu'on aura parlé de toutes les
provinces, à partir de cette rencontre, je serai plus en mesure de
discuter avec le député de Lafontaine.
M. LEGER: Je ne peux pas accepter cela ainsi parce que lorsqu'un
ministre dit qu'il y aura un tour d'horizon canadien, c'est donc dire que
chacun des ministres des sports s'il en existe dans chaque province
fera l'exposé complet de ses préoccupations et, ensemble,
vous verrez ce que vous avez de convergent et de divergent.
Je suis sûr que le ministre ne se présentera pas
là-bas béatement, comme un badaud, pour écouter ce que les
autres auront à dire, ou pour dire: Ah! Oui, ce point, nous le voyons
chez nous. Vous partez certainement avec une idée bien précise,
un dossier préparé pour montrer que le Québec a quelque
chose d'intéressant à proposer et qu'il a besoin, pour
réaliser certaines politiques, de certaines ententes réelles.
Quels sont ces dossiers précis que vous mettez en priorité?
M. PHANEUF: J'ai dit que je n'exclus aucun des dossiers. Tous les
programmes que nous avons discutés peuvent être discutés
lors de cette réunion.
M. LEGER: Quand on parle de tout, on ne parle de rien. Vous avez
certainement un dossier précis de certains points que vous...
M. PHANEUF: On a mentionné tantôt le dossier des
fédérations. Quant à moi, c'est un dossier important. Je
pense qu'il faudra qu'on soulève ce problème là-bas et, en
temps et lieu, je le soulèverai.
M. LEGER: Parlons donc du dossier des fédérations.
M. PHANEUF On en a parlé tantôt.
M. LEGER: C'est un point à éclaircir. Vous m'avez dit hier
qu'il y avait 62 fédérations sportives. Ces
fédérations sportives québécoises se regroupent
à l'intérieur de la Confédération des sports du
Québec. Or quels liens ont-elles avec la fédération
canadienne qui, elle, est responsable, à l'occasion des Jeux olympiques,
par exemple, de la grandeur, de la qualité du terrain pour
l'athlétisme, ou encore de la valeur des athlètes, quelles sont
les relations entre la fédération québécoise,
supposons d'une discipline particulière, et la fédération
canadienne?
M. PHANEUF: II faut que les précisions au niveau des terrains,
etc., soient données par le Comité olympique international et ce
sont les fédérations internationales qui font la réglemen-
tation. Ces questions ne sont pas laissées à la province, ni au
Canada. L'ensemble des règlements régis par la
fédération internationale va prévaloir sur les
règlements qui vont s'établir ici.
M. LEGER: D'accord, mais c'est quand même la
fédération canadienne qui donne son point de vue au CIO...
M. PHANEUF: C'est sûr.
M. LEGER: ... pour établir des règlements...
M. PHANEUF: La pyramide devrait normalement être formée des
représentants au niveau de chacune des provinces, puis au niveau
canadien; et du niveau canadien au niveau international. C'est la structure qui
est reconnue dans tous les pays.
M. LEGER: Quelle est la responsabilité québécoise
des fédérations là-dedans?
M. PHANEUF: La responsabilité québécoise est de se
soumettre à des règlements internationaux. Lorsqu'il y a des
rencontres au niveau international, on procède de la même
façon que dans toutes les autres structures, c'est-à-dire
à des modifications de règlements lors des assemblées
générales, si on n'est pas d'accord, selon l'usage.
M. LEGER: Prenez la fédération du cyclisme.
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: On parle du conflit qui y existe actuellement, on reviendra
encore là-dessus plus tard. La Fédération
québécoise du cyclisme, si elle existe, a pour objectif de
promouvoir le cyclisme au Québec. Est-ce que ses membres paient une ou
deux cotisations? Est-ce qu'ils en paient une à la
fédération canadienne et une autre à la
fédération québécoise?
M. PHANEUF: Cela varie d'une fédération à l'autre.
Il n'y a pas d'uniformité là-dedans. D'ailleurs, il y a un
problème. Dans certaines fédérations, le problème
n'existe pas, parce que la structure pyramidale est bien faite, tandis que dans
le cas de la fédération du cyclisme, il y a une lacune. Elle est
inacceptable, quant à moi. Je l'ai dit tantôt.
Il n'y a pas d'uniformité actuellement. On va tenter
d'uniformiser, mais la Fédération internationale, lorsqu'elle
regarde un pays, elle ne peut que reconnaître la fédération
nationale du pays. D'accord? En France, vous avez au niveau de chacune des
provinces des délégués, au niveau des régions,
etc., dans la structure, mais l'international va reconnaître la
fédération française comme telle, celle qui a le chapeau
de la fédération.
M. LEGER: Mais quel est le noeud, la base du conflit entre la
Fédération québécoise du cyclisme et la
Fédération nationale pour qu'elle l'ait exclue?
M. PHANEUF: Le problème, pourquoi des gens ont des intentions, ce
n'est pas à moi de l'expliquer. Je n'ai pas envie de faire des
procès d'intentions.
M. LEGER: On a dit: Elle a exclu la Fédération
québécoise; pourquoi?
M. PHANEUF: Parce que la Fédération canadienne voulait
mettre sur pied une structure canadienne, si on peut s'exprimer ainsi,
"by-passant" la structure existante, ce qui a été refusé
parce que cela demandait une incorporation sur le plan québécois.
Il y a donc une incorporation, il y a donc une structure qui existe. C'est
celle-là qui va être reconnue par la Fédération
canadienne, pas d'autres.
M. LEGER: Vous admettiez que parce que les Québécois
voulaient avoir leur propre fédération, en se soumettant aux
règlements internationaux quand même...
M. PHANEUF: C'est difficile pour moi de répondre exactement au
député de Lafontaine; c'est que j'ai pris la peine
d'écrire au président national de la Fédération
canadienne de cyclisme. Je lui ai posé ces questions d'une façon
bien précise. J'attends encore la réponse. Je n'ai pas obtenu la
réponse. C'est pour cela que je n'ai pas durci mes positions; compte
tenu de mes responsabilités, je reconnais...
M. LEGER: Vous commencez à être impatient.
M. PHANEUF: Oui, je suis bien d'accord. Cela m'arrive d'être
impatient à l'occasion, vous le savez fort bien d'ailleurs. C'est un des
problèmes sur lesquels je développe une certaine impatience parce
que je trouve que c'est sur le dos d'athlètes québécois
actuellement que la Fédération canadienne charrie certaines
décisions. Je trouve cela inacceptable. Je l'ai dit et je le
répète. Il n'y a pas de négociation. Je n'ai pas
l'intention de plier non plus. La position du Québec est ferme et va le
demeurer. C'est le Canada qui va s'adapter à la Fédération
canadienne qui va adopter les attitudes des provinces. Elle est là pour
représenter, elle est le chapeau, et elle doit tenir compte de ce que
les gens du Québec veulent. C'est une façon démocratique.
Les gens du Québec se sont réunis en assemblée
générale, et les gens du Canada, Morin et compagnie, ne se sont
même pas présentés à cette réunion. C'est
bien dommage, mais tant et autant que cette situation va demeurer, elle va
demeurer telle quelle.
M. LÉGER: Le président de la Fédération
canadienne est M. Morin?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Et québécoise?
M. PHANEUF: C'est Claude Blanchard.
M. LEGER: Actuellement, c'est pratiquement un conflit à
l'intérieur du Québec, entre le Canadien français et le
Québécois. Vous en avez un exemple, là. Ce sont deux
francophones qui sont présidents de deux fédérations.
M. PHANEUF: Non. Je ne peux pas m'exprimer ainsi. Ce que je dis, c'est
qu'à partir de ce regain d'énergie dans le domaine des sports, on
constate des lacunes sur le plan des structures. Pour moi, ce qui est
important, c'est d'arriver à une uniformité de structure qui
palliera tous ces problèmes auxquels on a à faire face
actuellement. Je pense qu'il est là, le problème. On est en train
de briser certaines habitudes. Il y a des gens, il y a des
fédérations... Je me rappelle, il n'y a pas si longtemps, la
Fédération québécoise de gymnastique où le
président était notre meilleur gymnaste; il était le
président et il était aussi l'entrafneur de l'équipe.
C'est parce que c'était dans un sous-sol d'une maison. A
l'époque, c'était du bénévolat à 100 p.c. et
le gouvernement du Québec donnait $1,000 à la
Fédération de gymnastique du Québec. Ce n'est plus le cas
actuellement. A cause des structures qui ont été mises sur pied,
de $1,000, vous avez des fédérations qui sont rendues à
des $50,000, $60,000, $70,000 de financement. Ce n'est plus la même
chose. Le bénévolat a été remplacé
maintenant par des permanents, des gens qui ont la compétence de faire
cette animation.
Ce changement rapide de structure au Québec amène certains
conflits qui n'existaient pas autrefois. A l'époque, c'était
totalement du bénévolat.
M. LEGER: Est-ce que je ne sais pas si j'ai compris tantôt
ce que le ministre voulait dire une personne, un cycliste qui fait
partie de la Fédération québécoise du cyclisme, qui
a sa carte de membre de la Fédération québécoise du
cyclisme, pourrait être reconnu par la Fédération
canadienne comme faisant partie de la Fédération canadienne?
M. PHANEUF: Si on avait une structure bien pensée, cela serait
vrai, qu'à partir du moment où vous êtes membre d'une
structure québécoise, vous êtes forcément membre de
la structure canadienne pour pouvoir participer sur le plan national et sur le
plan international. La lacune existe dans ce sens.
M. LEGER: Inversement, les membres de la Fédération
canadienne du cyclisme pourraient faire partie de ia Fédération
québécoise.
M. PHANEUF: Ils devraient faire partie d'une fédération
provinciale.
M. LEGER: C'est cela. Automatiquement, la même carte pourrait
servir pour les deux. Est-ce que c'est un point que le ministre doit
défendre à l'occasion de cette conférence?
M. PHANEUF: Vous y tenez!
M. LEGER: Je veux que le ministre se tienne debout quand il s'en va
rencontrer les gens de l'Ouest.
M. PHANEUF: Ne vous inquiétez pas. J'ai l'intention de me tenir
debout.
M. LEGER: Dans votre siège, quand même; mais vous tenir
debout par exemple !
M. PHANEUF: Je n'ai pas l'habitude de me mettre à genoux. On a
assez de dynamisme au Québec, on est allé assez de l'avant avec
nos programmes et avec nos structures; je pense qu'on est assez fort
actuellement pour aller négocier des choses véritables. On a
assez d'expérience parce qu'on les a vécues, les
expériences au Québec pour faire des propositions dans ce
sens et arriver à une uniformité de structure sur le plan
canadien.
Je pense qu'on peut assumer un certain leadership. J'ai dit, selon les
priorités que je décèlerai là-bas, je ne dis pas
que ce qu'on discute actuellement est une de mes priorités. C'est parce
que j'ai une certaine réserve...
M. LEGER: Vous allez le mettre à l'ordre du jour quand
même, ce point?
M. PHANEUF: Pourquoi pas?
M. LEGER: Est-ce que vous ne vous sentirez pas beaucoup plus solide dans
vos défenses sachant que même l'Opposition vous appuie dans ces
revendications?
M. PHANEUF : Je n'en ai jamais douté.
M. LEGER: Voilà! Alors, vous allez être appuyé de
tous les côtés, et de votre gauche et de votre droite.
M. PHANEUF: Vous avez posé beaucoup de questions qui sont
restées en suspens et j'avais promis de vous fournir les documents. Je
profite de l'occasion pour remettre tout de suite les documents. Dans le cas
des publications au niveau des fédérations sportives,
publications françaises et anglaises, j'ai ici la liste des
fédérations. Ce qui est marqué d'un X, ce sont les
règlements qui sont disponibles en français, les autres sont les
règlements en anglais. De toute façon, vous allez voir que, pour
le français, on a fait de grands pas dans ce sens.
M. LEGER: Le ministre n'ose pas dire que c'est en majorité!
M. PHANEUF: De toute façon, vous allez vous apercevoir qu'en
effet il y a maintenant plus de règlements disponibles en
français qu'en anglais.
M. LEGER: Est-ce que la Mission Québec 76... Vous en avez
d'autres?
M. PHANEUF: Vous avez posé des questions au niveau de certains
comtés. A partir des comptes publics 1972/73, vous avez posé des
questions sur le comté de Fabre. L'opération comtés,
$8,500 ; Centre de la nature de la ville de Laval, $15,000, ce qui faisait
$23,500. Vous avez demandé: Pourquoi $23,500? C'est que le Centre de la
nature, qui est un centre d'animation à Laval, reçoit $15,000. Ce
montant apparaissait aux comptes publics dans le comté de Fabre. Pour ce
qui est du comté de Mercier, on avait demandé comment il se
faisait que le comté du premier ministre avait reçu, dans le
budget hors normes, $39,000. J'avais dit que, probablement, c'était
à cause du Centre Immaculée-Conception. Effectivement,
l'opération comtés, $9,000, et subventions spéciales,
Centre Immaculée-Conception, $30,000. C'est indiqué ici en
1972/73 comme subventions spéciales. C'est maintenant tombé dans
la norme du financement au niveau des centres de loisirs dans un programme
précis. Ceci veut dire que ça n'apparaîtra plus comme
budget dans un comté.
M. LEGER: ... comme centre régional maintenant?
M. PHANEUF: Non, il est reconnu comme un centre de loisirs au même
titre qu'un centre de loisirs à Québec, au même titre qu'un
autre centre de loisirs qui pourrait exister dans une autre région, mais
il ne sera pas affecté comme tel au comté. Il tombe dans un
programme normal de financement. D'accord?
M. LEGER: Cela n'enlève pas les subventions pour d'autres petits
loisirs dans le...
M. PHANEUF: Non, absolument pas. C'est dans un programme bien
précis. Dans le comté de Verdun, on a dit $27,550. Le
comté, dans son opération comtés, avait reçu la
somme de $7,550 et les $20,000 ont été versés à la
ville de Verdun pour son aréna. C'est le paiement de $20,000, purement
et simplement, qui fait le total de $27,550.
M. LEGER: Une chance qu'ils avaient un bon conseiller à
l'hôtel de ville pour vendre cette idée.
M. MARCHAND: Un bon conseiller et un bon député.
M. PHANEUF: C'est sûr que le député de Verdun fait
un excellent travail ici à Québec. C'est indéniable.
Comté de Chauveau, ce qui apparaît aux comptes publics, $72,000;
l'opéra-
tion comtés, $7,000; subventions aux arénas, cité
de Charlesbourg, $20,000, cité de Loretteville $25,000, et ville de
Québec, $20,000. Ce sont trois paiements aux arénas qui
étaient identifiés aux comtés comme tels.
M. LEGER: Je ne sais pas si cela dépend du ministre, mais est-ce
qu'il y aurait possibilité de recommander que, dans les comptes publics,
on fasse la différence entre ce qui est donné à un
comté selon les hors normes et les détails de ce que c'est, pour
qu'on ne pose pas des questions?
M. PHANEUF: On n'avait pas le système PPBS. Maintenant qu'on a ce
système, on identifie nos investissements à partir de programmes,
ce qui fait que cela n'apparaîtra plus de cette façon aux comptes
publics, forcément. Vous allez pouvoir les identifier plus facilement
à partir de vos éléments de programmes qui seront
présentés dans les comptes publics de la même façon,
lors des dépenses.
M. LEGER: D'accord!
M. PHANEUF: Louis-Hébert, opération comtés, $7,000;
subvention spéciale: cité de Sainte-Foy, aréna, $20,000,
ce qui faisait $27,000. Cela pouvait laisser supposer des choses, mais vous
voyez que cela tombe maintenant... Nous sommes arrivés à
uniformiser les programmes par le système PPBS. Il y a une nette
amélioration en ce sens. Les Iles-de-la-Madeleine, $5,000 à
l'opération comtés, les autres, les subventions spéciales,
la Corporation municipale de Fatima, par le biais de l'ODEQ, $28,500; la
corporation municipale, un autre montant de $25,000, par le biais de l'ODEQ,
encore une fois, et l'aréna, un autre montant de $20,000 qui a
été donné aussi à la ville de Fatima.
J'ai dit qu'il y avait du financement plus fort dans la Gaspésie
à cause de l'ODEQ. Le comté de Saguenay, dans l'opération
comtés, c'est intéressant à voir, $14,700. Le double du
comté de Verdun, pour un comté de l'Opposition, je pense que
c'est...
M. LEGER: C'est un comté qui a pratiquement la grandeur du
Québec.
M. PHANEUF: Non. C'est une partie du Québec, mais ce n'est pas
plus grand que...
M. LEGER: C'est un comté qui, au point de vue de la grandeur
géographique, est pratiquement...
M. PHANEUF: Je pense que vous êtes conscient que les
opérations sont quand même bien normales. En subventions
spéciales, la ville de Baie-Comeau a reçu $20,000 pour son
aréna, la ville de Havre-Saint-Pierre a reçu $20,000 pour son
aréna.
M. LEGER: C'est Duplessis cela. Vous avez mis Havre-Saint-Pierre dans le
comté de Saguenay?
M. PHANEUF: A l'époque, 1972/73.
M. LEGER: En 1972/73, la ville de Havre-Saint-Pierre était dans
le comté de Duplessis, et non pas dans Saguenay.
M. PHANEUF: Pourtant aux comptes publics... Il y a eu une erreur, on
peut la rectifier, on peut l'enlever de Havre-Saint-Pierre. La corporation
municipale des Escoumins, assistance au leadership, $4,500. C'est l'aide
apportée aux municipalités pour engager un directeur de la
récréation à temps plein. On défraie 50 p.c. du
coût jusqu'à concurrence de $10,000. Donc, $5,000 de la part du
gouvernement pendant 3 ans.
M. LEGER: C'est très bien, mais est-ce que c'est une politique
que vous allez généraliser pour aider les municipalités au
niveau des animateurs?
M. PHANEUF: C'est demeuré comme un projet pilote qu'on augmente
d'année en année avec l'usage. Ce qu'il sera intéressant
de voir, c'est que, lorsqu'on aura mis ce programme de l'avant pendant trois
ans, est-ce que la municipalité va assumer la totalité du
coût et conserver son directeur de la récréation? On a
l'espoir qu'après avoir créé cette habitude, la
municipalité va la conserver, mais je pense qu'avant de mettre un
programme dans toute la province, j'aime autant prendre le temps de vraiment
mesurer l'impact de ce programme.
M. LEGER: Le député de Saguenay va être heureux de
savoir qu'il a un projet pilote chez lui.
M. PHANEUF: II y en a un, vous voyez.
On a aussi posé une question sur le nombre de scouts au
Québec. C'est 21,169, et je vous les donne par régions. Il y a
neuf régions, on épouse les régions administratives. Nous
ne sommes pas arrivés, à la carte du loisir, à
l'uniformité des régions comme telles. Ce sont les régions
reconnues par la Fédération du scoutisme.
M. LEGER: Combien y en a-t-il?
M. PHANEUF: Des scouts francophones, 21,000?
M. LEGER: 21,000 scouts au Québec.
M. PHANEUF: Oui. Sport scolaire, vous m'aviez demandé la liste
des documents à présenter, je vous donne, au complet, toute la
programmation au niveau du sport scolaire et tous les documents pertinents
à cette documentation.
M. LEGER: D'accord.
M. PHANEUF : Je dois signaler au député de Lafontaine la
présence ici, dans notre salle, de membres de clubs de l'Age d'or qui
dépendent justement de ce monde du loisir et il me fait plaisir de leur
souhaiter la bienvenue ici, à notre commission, et à
Québec. Ce sont des gens du comté de Mille-Iles. Je vous souhaite
la plus cordiale bienvenue ici à Québec.
M. LEGER: Je me joins au ministre, au nom de l'Opposition, pour leur
souhaiter la bienvenue et je suis très heureux de voir qu'on
s'intéresse, dans le comté de Mille-Iles, au programme et
à la politique provinciale parce que c'est de là que peuvent
surgir beaucoup de solutions aux problèmes des gens de l'Age d'or.
M. PHANEUF: Le dossier de la promotion olympique en milieu scolaire qui
a été demandé par le député. Vous avez ici
tous les documents, le protocole d'entente, les lettres d'intention du
ministre, M. Cloutier, les lettres d'exigence du sous-ministre, les
procès-verbaux, etc. tels que demandés par le
député, et le dossier de l'Association professionnelle des
éducateurs physiques, l'APAPQ. Vous avez le dossier complet avec tous
les documents que vous aviez demandés. Cela fait partie du livre ouvert
du Haut-Commissariat. J'avais aussi dit que je déposerais toute la
documentation et toute la correspondance de la négociation pour le
secrétariat administratif. Même si le député avait
d'excellentes lettres, j'ai pensé qu'il était utile pour son
information d'avoir le dossier complet. Vous allez voir qu'il est assez
volumineux. Il me fait plaisir aussi de lui transmettre cette correspondance.
Vous avez de la documentation. Alors, si j'ai oublié des choses, il me
fera plaisir de continuer...
M. LEGER: De toute façon, si on a d'autres documents à
demander, on pourra les avoir plus tard?
M. PHANEUF: Je peux assurer le député que, même si
la commission terminait ses travaux, les dossiers qui sont demandés
à cette commission seront fournis dans les plus brefs délais.
M. MARCHAND: Fournis et remis à ceux à qui ils
appartiennent.
M. LEGER: On était en train de parler de Mission Québec 76
et vous m'avez parlé des arénas en même temps. Est-ce que
pour Mission Québec 76, du fait que la fédération
canadienne ne reconnaît pas les cyclistes québécois actuels
qui concourent en Europe, vous allez...
M. PHANEUF: Ils ne sont plus en Europe parce qu'ils sont revenus.
M. LEGER: Ils sont revenus, ils sont rapa- triés. Est-ce que le
ministre va convaincre Mission Québec 76 de continuer à
subventionner les meilleurs athlètes québécois dans le
domaine du cyclisme?
M. PHANEUF: Je n'ai pas à les convaincre. Je pense que Mission
Québec 76, bien au contraire, a pris des décisions qui
correspondent vraiment à ses responsabilités et je pense que
Mission Québec 76 n'avait pas le choix. Il fallait vraiment qu'elle
rapatrie les Québécois qui ne pouvaient tenir ces
compétitions en Europe. Il fallait absolument les rapatrier et ne pas
continuer à dépenser de l'argent inutilement. Je pense que la
décision du président et du conseil d'administration de Mission
Québec 76 a été une décision juste et honnête
et je pense qu'il n'y avait pas d'autre décision à prendre. Elle
est entérinée par le ministre même si je n'ai pas à
l'entériner parce qu'elle a l'autonomie de gestion et c'est pour
ça qu'on a mis sur pied Mission Québec 76.
M. LEGER: Donc, Mission Québec 76 ne défraie pas les
dépenses des cyclistes en Europe parce qu'ils ne peuvent pas concourir
mais de retour au Québec, elle va continuer à subventionner ces
525 athlètes choisis et les autres qui viendront.
M. PHANEUF: II y en a 400 cette année, j'ai dit qu'on avait
diminué.
M. LEGER: 400, vous l'avez dit, mais vous êtes parti avec 525.
Vous avez dit que vous alliez peut-être en ajouter d'autres, en cours de
route. Est-ce que Mission Québec 76 va continuer à subventionner
les meilleurs athlètes? C'est la question que je vous posais.
M. PHANEUF: Si Mission Québec 76 le juge à propos, en
prenant en considération que les athlètes ont des chances de
participer avec les équipes canadiennes, je suis certain que Mission
Québec 76 va continuer de les financer, toujours dans les normes et
critères qui ont été mis de l'avant pour Mission
Québec 76.
M. LEGER: Mission Québec 76 avait dit qu'elle ne financerait
plus?
M. PHANEUF: Pour autant que Mission Québec 76 juge que nos
athlètes ont eu une chance de participer, de faire partie des
équipes canadiennes, le rôle de Mission Québec 76 demeure.
Si, par contre, compte tenu des normes qui ont été mises de
l'avant et qui sont assez rigides pour Mission Québec 76, parce qu'on ne
peut pas financer n'importe comment et n'importe qui, une lacune existe, une
lacune qui ne m'amènerait pas à changer les normes de Mission
Québec 76, je verrais, par le biais du Haut-Commissariat, à
combler cette lacune dans un premier temps. Je veux agir ainsi parce que je ne
veux pas changer mes normes, compte tenu des négociations que j'ai
mentionnées
tantôt au niveau de l'uniformité sur le plan des
fédérations. L'acceptation pour nous, pourrait presque
reconnaître des décisions de l'association canadienne et je
m'inscris en faux contre ça. Mais je ne laisserai sûrement pas
tomber les athlètes québécois dans le domaine du
cyclisme.
M. LEGER: Etant donné que le ministre disait tantôt qu'au
Québec, les cyclistes étaient de calibre supérieur
à beaucoup de cyclistes dans le Canada, le fait que Mission
Québec 76 devrait continuer à les subventionner et qu'ils
pourraient ne pas être les représentants du Canada parce qu'ils ne
sont pas reconnus dans la fédération canadienne, il y a un
dilemme et je pense que le ministre devrait nous dire qu'à la
conférence il va relever ce problème pour le régler.
Autrement, on est dans un cul-de-sac pour les Olympiques 1976 dans le domaine
du cyclisme?
M. PHANEUF: Non. Je peux quand même dire au député
de Lafontaine que la Fédération québécoise du
cyclisme a fait émettre une injonction contre la
fédération canadienne. Cela est allé en cour la semaine
passée et à partir de cette injonction, des recommandations ont
été faites par le juge. Je ne peux pas vous donner le jugement
qui a été rendu, la cause va être réentendue sous
peu; on prend vraiment les procédures légales pour tenter d'avoir
l'uniformité des structures. On prend tous les moyens qui sont
disponibles, tous les moyens légaux pour arriver à ça.
M. LEGER: Autrement dit, il y a des moyens légaux, il va y avoir
des moyens de négociation à la conférence et, en
même temps, on va continuer de subventionner les meilleurs
athlètes au cas où tout ça sera clarifié,
résolu et qu'on ait des athlètes en bonne condition, bien
entrêmes, aidés par le Québec pour les Olympiques 1976.
M. PHANEUF: D'accord. La décision de la cour a été
que, d'ici le 27 mai, tous les athlètes québécois doivent
recevoir et c'est un ordre de la cour leur permis de la part de
la Fédération canadienne.
M. LEGER: Donc, vous avez au moins gagné sur le plan
juridique.
M. PHANEUF: Ce n'est pas terminé, c'est une étape. On
retourne en cour après le 27. Par contre, d'ici le 27, cela a
été un ordre de la cour que la Fédération
canadienne émette des permis aux concurrents
québécois.
M. LEGER: Cette malheureuse querelle survient au moment où
l'essor du cyclisme au Québec est très grand. On assiste, je
pense, actuellement à une ruée qui ressemble à celle que
l'on a connue pour le ski de fond. Cependant, l'ennemi du cyclisme,
actuellement, c'est l'automobiliste, parce qu'il faut quand même que les
gens rivalisent et s'entraînent dans les rues. Qu'est-ce que le
Haut-Commissariat fait pour que les droits des cyclistes soient reconnus sur
les chemins publics?
M. PHANEUF: Sur le plan juridique, les droits des cyclistes sont
déjà reconnus. Il y a des endroits où les bicyclettes ne
sont pas acceptées. Je pense aux grandes routes, aux autoroutes, etc. On
n'a pas encore un réseau routier comme vous en trouvez dans certains
secteurs français où vous avez une piste pour le cyclisme
parallèle à des réseaux routiers.
Lorsqu'on tient des compétitions, en collaboration avec la
Sûreté du Québec, on peut bloquer des routes, etc. Je pense
que ce qui va devenir intéressant, c'est d'établir un
véritable réseau au même titre qu'on a établi des
sentiers pour le ski de fond, des sentiers pour les motoneiges; mais il y a
quand même des coûts assez importants, il va falloir qu'on planifie
en fonction de cela. Ce qui va être aussi important au Québec,
c'est de retrouver tantôt des pistes d'entraînement pour les
cyclistes sur le plan de la compétition, en fait, de véritables
pistes pour les cyclistes. Il ne faut pas mélanger les pistes sur route,
les compétitions sur route, le cyclotourisme comme tel, qui est purement
au niveau du loisir. Ce n'est pas dans le domaine de la compétition
comme telle. Il s'agit d'améliorer notre réseau. Il sera
peut-être intéressant d'arriver justement, lorsqu'on fera une
nouvelle route, à planifier pour peut-être avoir un sentier
parallèle à cette route, asphalté, qui permettra d'avoir
des réseaux routiers pour cyclistes.
Actuellement, c'est le cas de la route qui se présente, parce
qu'il faut un permis pour conduire sa bicyclette sur les routes de la province
de Québec. Cela relève des municipalités pour l'obtention
des plaques. Les normes sont mises de l'avant par le ministère des
Transports, actuellement. Mais, conscients de nos responsabilités dans
ce domaine et de l'ampleur que le cyclisme est en train de prendre, c'est
vraiment intéressant de voir les normes que le gouvernement
fédéral a mises dans son budget pour favoriser nettement
l'expansion du cyclisme, soit dit en passant, en excluant de toute taxe l'achat
des bicyclettes, pour encourager à ce moment-ci les gens à
s'acheter des bicyclettes et à voyager à bicyclette.
M. LEGER: Comme de raison, si on veut aussi inclure le sport de la masse
dans le cyclisme, ce n'est pas seulement dans la compétition. Quand vous
dites que parfois on bloque des routes pour permettre des compétitions,
c'est pour ceux qui font de la course. Je parle de tous ceux qui veulent
commencer à pratiquer le sport du cyclisme. Est-ce que le ministre a
pensé à une campagne de sensibilisation des automobilistes au
phénomène du cyclisme et de la sécurité?
M. PHANEUF: Notre service de planification travaille à un
programme à mettre de l'avant. Actuellement, par contre, la
Fédération du cyclotourisme organise des tours et on peut voir de
ces tours l'été. J'en vois passer énormément, dans
le comté de Vaudreuil-Soulanges, parce que c'est un beau comté,
fort intéressant à visiter.
M. LEGER: II n'y a pas un député qui ne dirait pas que son
comté n'est pas beau.
M. PHANEUF: C'est un des plus beaux de la province, c'est bien
connu.
M. LEGER: Je n'ai jamais vu un député qui n'a pas dit cela
non plus.
M. PHANEUF: Je suis certain que les gens du comté de Lafontaine
qui font du cyclotourisme sont plus tentés de venir en faire chez nous
que de demeurer dans le comté de Lafontaine.
M. LEGER: Pourquoi?
M. PHANEUF: A cause des arbres, de la verdure, des oiseaux, du ciel
bleu, du lac, etc., que vous ne trouvez pas dans votre comté
malheureusement.
M. LEGER: Mais qu'on essaie d'avoir.
M. PHANEUF: Vous avez l'intention de vous creuser un lac?
M. LEGER: Dans tout cela, le ministre me montre ses bonnes intentions.
On voit qu'il est sensibilisé au problème, mais, en pratique, y
a-t-il des programmes là-dessus que vous avez envisagés pour
l'année en cours?
M. PHANEUF: Les programmes vont être mis de l'avant par le service
de la planification aussitôt que le tour d'horizon sera fait.
J'espère être en mesure de recommander des choses au ministre des
Transports dans sa prochaine construction de routes. Il va falloir aussi faire
mesurer des coûts. Dans un premier temps, on finance la
Fédération du cyclotourisme et on accepte ses programmes
d'animation. On sait que cela permet actuellement au cyclotourisme d'aller de
l'avant avec certains programmes et d'organiser des tours dans la province de
Québec. C'est une première étape, mais comme tout le reste
au Québec, tout est à faire et vous le savez fort bien. Les
structures sont en train de se consolider. Il y a des structures qui ont
été plus rapides que d'autres. Le cyclotourisme vient de
connaître cet essor. Nous sommes bien conscients de l'essor pris et nous
en sommes conscients, la plupart d'entre nous sont des adeptes de la discipline
du cyclisme, chacun est conscient de ses responsabilités, et on va
mettre de l'avant des programmes qui vont coller à cette autre
réalité québécoise.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a un protocole d'entente qui va être
signé avec le ministère des Transports et le Haut-Commissariat
dans ce domaine?
M. PHANEUF: Je vous parle du service de la planification. On n'en est
pas rendu là. C'est sûr qu'il y aura des protocoles d'entente en
temps et lieu, lorsque le besoin sera signalé au service
concerné.
M. LEGER: C'est la réponse habituelle que nous avons des
ministres.
M. PHANEUF: Elle est bonne, quand même. Elle est vraie.
M. LEGER: C'est-à-dire que cela remplit la période de
questions et de réponses, mais cela ne donne pas de solution.
M. PHANEUF : Non, parce que je vous ai dit tantôt...
M. LEGER: C'est au niveau de la planification.
M. PHANEUF: C'est sûr. C'est au niveau de la planification. Je
l'ai signalé tantôt. Je n'ai pas de plans à vous offrir
aujourd'hui.
M. LEGER: Tout à l'heure, vous avez parlé, en me remettant
une quantité de documents que j'avais demandés, des arénas
qui étaient subventionnées avec des subventions hors normes. Le
ministre peut-il donner une réponse à la question qu'un de ses
aimables collègues lui a adressée, lors du caucus de vendredi
dernier concernant la somme de $100,000 environ qui est habituellement
allouée aux municipalités par aréna?
M. PHANEUF: Je m'excuse. Lors du caucus de vendredi dernier?
M. LEGER: Je veux dire qu'il n'y avait que les libéraux de
présents.
M. PHANEUF: Je ne pense pas que... Je ne vois pas...
M. LEGER: Je fais...
M. PHANEUF: C'est une blague sûrement.
M. LEGER: C'est une blague...
M. PHANEUF: Ah bon!
M. LEGER: ... en disant qu'il n'y avait que des libéraux
présents à la commission. Si j'ai bien lu le compte rendu de ce
caucus libéral en farce, comme de raison .
M. PHANEUF: Non, cette commission.
M. LEGER: Cette commission où il n'y avait que des
libéraux...
M. PHANEUF: On est demeuré dans la légalité, la
commission avait quorum, et on a discuté. On a fait un bon tour
d'horizon avec les députés présents.
M. LEGER: J'espère qu'il y avait du décorum.
M. PHANEUF: Sûrement!
M. LEGER: Le ministre a bien spécifié que, malgré
l'inflation, on a maintenu, pour cette année, exactement le même
norme, sans tenir compte d'aucune considération, l'inflation
découlant de l'augmentation du coût des matériaux, ainsi
que le coût de la main-d'oeuvre.
M. PHANEUF: Dans un premier temps, je demande aux municipalités
qui veulent construire des arénas d'absorber cette hausse du taux de
croissance de la construction. Cela ne veut pas dire que, l'an prochain, on
n'ajustera pas ce taux. Cette année, on ne l'a pas ajusté.
M. LEGER: Vous voulez dire par là que les municipalités
auront à défrayer le surplus du coût.
M. PHANEUF: La municipalité qui veut construire une aréna
prépare son règlement d'emprunt, prépare des plans,
demande des soumissions. Si la municipalité s'aperçoit que cela
va coûter $700,000, $800,000, quand il y a des disparités au
niveau des régions, on n'en est pas arrivé à un programme
correspondant réellement aux disparités régionales, et je
m'explique. Il n'en coûte pas exactement le même prix pour
construire une aréna à Montréal, par rapport à une
aréna aux Iles-de-la-Madeleine, par exemple parce que les mêmes
matériaux coûtent plus cher à cause du transport. La norme
avait été ferme. Elle était de $100,000. Je ne dis pas que
c'est la norme que l'on doit conserver. Je dis que c'est la norme qu'on
conserve encore cette année. Lorsqu'on sera véritablement
arrivé, avec le service de la planification, à savoir où
on va continuer à aider l'implantation des arénas, ce ne seront
pas des décisions politiques dans le sens péjoratif du mot, mais
ce sera plutôt au nom de l'implantation d'une politique qu'on est en
train d'établir pour les arénas. On sait fort bien que, lorsqu'on
a fait l'évaluation des arénas au Québec et cela on
l'a fait à partir de 212 reconnues, on a vérifié
les secteurs et on a vérifié que, dans certains secteurs, il y
avait une aréna par 12,000 de population, comparativement, et je l'ai
mentionné déjà, à une aréna par 48,000 au
niveau de la région de Montréal. J'ai dit qu'il faudra
peut-être accentuer notre programme au niveau de Montréal ou
plutôt de l'île de Montréal, ou peut-être de la
périphérie de Montréal, où il y a encore des
lacunes. C'est ce qui va vraiment orienter nos décisions sur le plan du
financement tantôt, pour compléter, dans toute la province, un
réseau d'équipements. On a mentionné tantôt aussi
que cela fait partie de l'ensemble de nos préoccupations. Les
arénas sont...
M. LEGER: Ces décisions, les municipalités doivent les
prendre. Avez-vous d'autres façons ou d'autres critères pour
accorder des arénas? Est-ce que c'est uniquement à la
municipalité de le demander d'abord?
M. PHANEUF: Oui, on laisse le soin du leadership à la
municipalité. Il y a 150 dossiers d'arénas ouverts actuellement
au Haut-Commissariat. Il y a des municipalités qui ont les moyens de se
construire une aréna, même si, pour nous, ce n'est pas un endroit
qu'on peut reconnaître comme prioritaire. J'ai parlé de la
richesse de certaines municipalités, non pas comparativement à la
pauvreté, mais à de moins grandes disponibilités.
M. LEGER: Défavorisées.
M. PHANEUF: ... de financement d'autres secteurs, d'autres
municipalités. On tient compte de tout cela.
M. LEGER: Vous avez parlé du critère d'une aréna
par 12,000 de population, tantôt.
M. PHANEUF: Dans certains secteurs, oui.
M. LEGER: Dans une ville comme Montréal, où il y a des
quartiers défavorisés, spécialement dans le comté
de Lafontaine, le quartier de Rivière-des-Prairies, qui a huit milles de
longueur, et qui est à l'extrémité de la ville de
Montréal, même qu'il n'y a aucun contact direct entre
Rivière-des-Prairies et Montréal sans passer par une
municipalité voisine, vous voyez le problème d'un quartier
complètement isolé.
A ce moment, il y a 12,000 de population. Est-ce que vous attendez que
la ville de Montréal vous demande une aréna à
Rivière-des-Prairies ou si les citoyens de Rivière-des-Prairies
peuvent la demander directement?
M. PHANEUF: Si les citoyens de Rivière-des-Prairies demandaient
directement à la province de constuire une aréna, cela vous
laisserait supposer que la province serait prête à payer la
totalité du coût de construction d'une aréna. C'est
impensable. Nous n'avons pas l'intention de nous embarquer dans un programme
semblable, parce que nous n'en avons pas les moyens et j'ai bien dit que le
rôle de la province n'était pas de suppléer au rôle
des municipalités mais plutôt de compléter, à partir
des responsabilités même des municiplaités. Je pense que le
conseiller qui représente ce quartier à la ville de
Montréal, en collaboration avec le député, devrait
à ce moment, mettre de l'avant un
projet, si besoin il y a et piloter ce projet en collaboration avec la
ville de Montréal et lorsqu'on jugera, on évaluera le projet, on
sera en mesure de lui dire si oui ou non cela tombe dans notre priorité
et si on va aider au financement de l'implantation d'une aréna dans le
quartier mentionné.
M. LEGER: Autrement dit, si la ville de Montréal demandait,
à la suite de demandes de citoyens, une aréna pour
Rivière-des-Prairies, le Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux
Loisirs et aux Sports pourrait subventionner, dans... après avoir
étudié les implications, comme de raison.
M. PHANEUF: Exactement.
M. LEGER: C'est une bonne chose que je dirai au maire Drapeau pour
Rivière-des-Prairies.
M. PHANEUF: Je dois dire que le maire Drapeau est déjà
conscient de cela parce que nous en avons discuté.
M. LEGER: Oui. Je sais que les élections s'en viennent et qu'il
est conscient de beaucoup de choses.
M. PHANEUF: II ne faut pas tout relier aux élections. Il y a
quand même des décisions qui se sont prises dans plusieurs
secteurs...
M. LEGER: Cela fait douze ans que Rivière-des-Prairies demande
une aréna. Il n'en a jamais été question. Les
élections s'en viennent. C'est pour cela que je demande...
M. PHANEUF: II y a des quartiers de l'est de Montréal qui
aimeraient bien avoir des arénas aussi. Il y a des quartiers, comme
Rosemont, qui aimeraient avoir des arénas. Il y a des quartiers dans le
secteur de Montréal-Nord aussi en périphérie de
Montréal-Nord qui aimeraient avoir des arénas. Je pense
à Anjou, etc. Le député l'a signalé. Il y a de
grands besoins dans ce secteur.
M. LEGER: II y a actuellement une aréna à Anjou.
M. PHANEUF: II faut avoir le bassin de population et j'ai donné
des normes tout à l'heure. Elle est peut-être surutilisée.
Il y a peut-être un besoin réel de deux arénas.
M. LEGER: D'accord ! Mais, actuellement, les gens de
Rivière-des-Prairies utilisent l'aréna de Rosemont. Imaginez. Le
ministre est sans doute au courant des principales résolutions
adoptées lors du dernier congrès de l'APAPQ de la fin de semaine
concernant d'abord, un examen prémédical complet pour tout cours
de conditionnement physique. Est-ce que le ministre est d'accord sur cette
proposition?
M. PHANEUF: Je ne peux pas être en désaccord. Il s'agit de
voir au niveau des commissions scolaires quelle sorte de structures on mettra
sur pied, mais cela relève directement du ministère de
l'Education. Je l'ai dit, aussi longtemps qu'on parle d'éducation
physique et de périodes d'éducation physique, dans le temps et
dans le milieu scolaire, ceci relève directement de l'autorité du
ministre de l'Education. Je ne peux pas être en désaccord sur une
telle proposition.
M. LEGER: Je ne parle pas uniquement du milieu scolaire. Je parle du
milieu pour le conditionnement physique, qu'il y ait un examen
prémédical avant d'embarquer dans un domaine de
l'éducation physique, autant scolaire qu'à l'extérieur du
scolaire.
M. PHANEUF: Pour les adultes, c'est sûr que dans la plupart des
cas où des cours de conditionnement physique se donnent, on exige la
plupart du temps des rapports médicaux pour l'individu qui veut faire du
conditionnement physique. Cela se fait à peu près dans tous les
cas parce que les éducateurs physiques sont des gens qui ont un
diplôme universitaire, qui sont ordinairement très sérieux
et ne s'embarqueraient à faire du conditionnement physique sans savoir,
au préalable, si la personne est apte sur le plan cardiaque et sur
d'autres plans.
M. LEGER: Est-ce que le ministre est conscient aussi qu'il a l'intention
de faire prendre en charge par des spécialistes de l'éducation
physique des programmes de conditionnement physique pour en éviter
l'exploitation commerciale? Laissez-moi terminer, vous allez voir où je
veux aller avec cela.
Y aurait-il une politique d'approche pour établir le
contrôle de maisons commerciales, dites de conditionnement physique,
genre Vic Tanny, Studio Silhouette, qui n'ont absolument pas de personnel
compétent pour le faire? Est-ce qu'on a songé que ces compagnies,
qui sont attirées par le profit, se soucient peu de la qualité
des services réels à donner aux clients? Je veux dire par
là que l'on laisse ces personnes payer un montant X pour arriver
à atteindre une meilleure condition physique, mais que le service qui
est donné en retour ne correspond à aucun critère
médical ou professionnel n'est contrôlé d'aucune
façon par le gouvernement fédéral, provincial ou
municipal.
D'ailleurs, qu'il me soit permis d'ajouter que ces établissements
ont des chartes d'entreprises commerciales, au même titre que les grandes
chaînes de magasins à rayons. Pour étayer mon point de vue,
je ferai remarquer au ministre que l'émission "Consommateurs avertis" a
rapporté certains abus produits par ces établissements purement
commerciaux. Il ne suffit pas d'invoquer comme exemple les séquelles
qu'ont dû subir les consommateurs avec des entreprises qui avaient beau
jeu, comme la compagnie
Figure Magic qui est disparue. Ceci, évidemment, est un cas
extrême condamné par la fausse publicité. Cela n'a pas
résulté d'un manque de contrôle de la part du gouvernement.
Je veux que le ministre me dise s'il a déjà un programme de son
ministère qui se préoccupe de cette chose. Je voudrais que le
ministre m'annonce, par exemple, que le Haut-Commissariat se verra doter
d'inspecteurs qui visiteront ces entreprises. Je voudrais que le ministre me
donne un énoncé de normes sévères visant à
protéger la santé des citoyens du Québec et à leur
permettre, dans le sens le plus général possible, à leur
donner toutes les chances possibles d'atteindre un meilleur conditionnement
physique. Parce qu'il y a deux objectifs; il y a aussi l'objectif commercial
et, s'il n'y a pas un contrôle d'entraîneurs
spécialisés et d'examen prémédical avant, il y a un
danger pour la santé des Québécois. Je pense que c'est une
responsabilité du Haut-Commissariat.
M. PHANEUF: Assurément, je suis entièrement d'accord avec
le député de Lafontaine. Je suis heureux d'ailleurs qu'il signale
ces lacunes. On en est conscient. Dans un premier temps, j'ai pensé
qu'il était très important de confier à des
spécialistes une étude globale du problème. On a mis sur
pied un comité qui s'appelle le comité d'étude sur la
condition physique des Québécois qui sera en mesure... Je pense
que la date du rapport devrait être... Il y a deux rapports importants,
le rapport sur l'Institut provincial des sports et le rapport sur le
conditionnement physique des Québécois. Le rapport du
conditionnement physique doit être remis à la fin de juillet. Je
vous le donne de mémoire, mais je suis à peu près certain
que c'est cela. Lorsque nous aurons en main ce rapport, nous serons en mesure
d'évaluer quels sortes de programmes seront recommandés à
l'intérieur de cela.
M. LEGER: Je suis heureux de voir qu'il y a une planification de ce
côté. Est-ce que le ministre, à la lumière des faits
que je lui mentionne, est conscient qu'il est important qu'il y ait des
inspecteurs pour vérifier et des entraîneurs d'éducation
physique? D'ailleurs, on voit beaucoup de professeurs qui se voient
peut-être relayés bientôt, qui se voient mis de
côté bientôt par le fait qu'il y a moins
d'élèves aux écoles et qu'il y aura besoin de moins de
professeurs. Si on intensifie les cours d'éducation physique et qu'on
donne des diplômes à des personnes qui ont suivi des cours,
à ce moment, les inspecteurs pourront vérifier, l'aspect
commercial de l'éducation physique sera contrôlé et il y
aura une obligation d'avoir des entraîneurs compétents. Je pense
que ce n'est pas une solution à envisager, même avant le rapport,
c'est une chose évidente, je pense.
M. PHANEUF: C'est une solution à être envisagée bien
sûr. Je trouve important d'atten- dre le rapport, dans un premier temps,
sans perdre de vue, par contre, que, lorsque nous donnerons des sanctions, de
la même façon qu'on a crée l'Association des camps du
Québec pour éviter certains abus, on a mis des normes à
partir de cette évaluation.
Je me sers de l'exemple de l'Association des camps du Québec. On
a, par la suite, envoyé des inspecteurs, notamment du ministère
du Travail, pour voir si, au niveau des camps, les normes avaient
été suivies, si la formation des moniteurs correspondait à
des cours qui avaient été sanctionnés par l'Association
des camps, etc. C'est un des programmes et un des domaines dans lesquels nous
avons fait de grands pas.
Les problèmes signalés sont réels, actuellement. Je
pense qu'il va falloir agir dans le même sens que pour d'autres
programmes, dans d'autres domaines. Il va falloir qu'on en arrive justement
à avoir des inspecteurs, de la même façon, à avoir
des normes et à imposer des sanctions contre les abus, pour permettre
l'ouverture de certains centres de conditionnement physique. Le problème
demeure entier, actuellement.
M. LEGER: Le ministre a de bonnes intentions, ce matin, continuellement.
Il sait que dans ces endroits commerciaux d'éducation physique, il se
fait beaucoup de vente sous pression pour que les gens adhèrent à
des cours, et le seul objectif est le profit. Je pense que le ministre est
conscient et qu'il a l'intention...
M. PHANEUF: Vous généralisez. Il y a quand même
certains centres, que j'ai personnellement visités, qui sont assez bons,
quant à moi. Si on ne force pas un conditionnement physique à
outrance, qu'on offre des services de détente comme tels, où on
peut faire du conditionnement physique avec des poids et haltères,
où on peut faire des exercices qui sont quand même sains, qui ne
sont pas violents, et qu'après, on peut se baigner et boire un verre de
jus, à ce moment-là, je ne pense pas qu'il y ait abus et que cela
aille à l'encontre de la santé de l'individu. J'ai visité
certains de ces centres. On a fait de fausses ventes, où on disait, par
contre...
M. LEGER: Vous avez visité Figure Magic?
M. PHANEUF: Non. Pas Figure Magic. Je ne veux pas mentionner de noms,
parce que je ne suis pas ici pour faire la promotion de certains centres. Je
dis que je ne veux pas généraliser, parce que certains centres
sont valables. Il ne faudrait pas laisser supposer que tous les centres qui
existent dans la province de Québec...
M. LEGER: II y a des centres où il n'y a pas de danger.
M. PHANEUF: C'est cela.
M. LEGER: Mais quand on parle d'une politique de conditionnement
physique des Québécois, de plus en plus, surtout si vous avez un
programme de promotion de l'éducation physique, ils vont vouloir en
profiter. Il n'y a pas suffisamment de centres au Québec, et l'aspect
commercial, où il y a vente sous pression, va inciter les gens à
les fréquenter. Il faut prévoir cela.
M. PHANEUF: Je peux dire qu'en s'inspi-rant du rapport, je suis certain
qu'on va proposer des programmes de conditionnement physique pour les
Québécois. Ces programmes devraient être mis de l'avant
dans chacune des régions du Québec, dans des centres reconnus. Je
pense qu'il serait intéressant d'utiliser nos 1,148 gymnases qui
existent déjà au Québec, en collaboration avec les
éducateurs physiques qui sont compétents à donner ce genre
de cours, en collaboration avec des médecins.
Je pense que le rapport va nous signaler tout cela et nous serons en
mesure d'émettre un véritable programme au niveau de l'ensemble
de la province de Québec, pour offrir à tous les
Québécois des centres de conditionnement physique bien
chapeautés par des compétences reconnues.
M. LEGER: Avec examen prémédical.
M. PHANEUF: Et tout le reste. D'accord. Nous sommes conscients de la
lacune. C'est comme tout le reste. Je ne peux pas vous dire que nous avons tout
fait actuellement. Nous progressons, au Québec, et on peut le constater.
Nous sommes conscients des lacunes et elles demeurent entières et le
danger demeure. C'est important de le signaler. Je suis entièrement
d'accord avec le député de Lafontaine. Le danger demeure et il ne
faudrait pas que les gens tombent dans le panneau dans le cas des ventes et
pensent qu'il peut être réellement malsain de suivre un genre de
cours pour maigrir de 25 livres rapidement, sans régulièrement,
avoir la surveillance de médecins.
M. LEGER: Je vais maintenant en profiter pour parler des loisirs qu'on
appelle les loisirs "doux". De quelle façon le gouvernement entend-il
agir pour permettre le plus d'accès possible aux réserves, aux
parcs pour les adeptes du plein air? Son ministère a-t-il prévu
l'aménagement de certains terrains, de concert, peut-être, avec le
ministère des Affaires municipales, de l'environnement, pour permettre
les loisirs que j'appelle "doux", c'est-à-dire la promenade,
l'observation de la faune, de la flore? Si oui, combien et comment
affectera-t-on ces sommes?
M. PHANEUF: Nous avons discuté d'un programme au niveau des
centres de plein air.
M. LEGER: C'est une réponse énergique pour un loisir
doux.
M. PHANEUF: Oui. On est en train de mettre sur pied un programme de
centres de plein air en milieu urbain. On pense que c'est extrêmement
important. Je n'ai pas ici tous les détails du programme qui est en
train d'être mis au point, mais on a l'intention de mettre de l'avant un
programme, en collaboration avec les autorités compétentes. Ce
n'est pas seulement au niveau des ministères mais, je pense, aussi au
niveau des municipalités. C'est un programme qui va sûrement
être intéressant et qui va répondre à ce programme
d'animation douce, comme le dit si bien le député; les
randonnés pédestres, du cyclisme aussi en milieu urbain.
M. LEGER: Des randonnées?
M. PHANEUF: Pédestres.
M. LEGER: Pédestres, d'accord.
M. PHANEUF: Etc. Nous sommes conscients de cela. Nous sommes en train de
mettre sur pied un programme qui va coller à cette réalité
et à ces besoins.
M. LEGER: Le ministre entrevoit-il dans sa politique du
Haut-Commissariat de favoriser l'accès de la population de chaque ville
aux équipements des écoles? Comment a-t-il prévu
là-dedans une solution au problème des concierges qui doivent se
trouver sur place lors de l'ouverture des écoles et après les
heures normales? Il y a un problème de concierge. On l'a seulement
effleuré hier.
M. PHANEUF: Le problème de concierges, dans les grandes
écoles, ne se pose pas de la même façon parce
qu'ordinairement l'entretien des grandes écoles est donné
à contrat. Ce sont des compagnies. Il s'agit que les commissions
scolaires s'entendent.
M. LEGER: Je ne parle pas du ménage. Je parle du concierge qui
doit être sur place parce que son contrat lui dit que si l'école
est ouverte, il doit être là. Donc, le soir, il faut le payer en
surplus et c'est le même.
M. PHANEUF: Non. Dans les protocoles d'entente qui sont signés
par les municipalités en collaboration avec les commissions scolaires,
le concierge n'a pas à être présent parce que la
responsabilité relève du directeur de la récréation
de ladite municipalité. Ce sont des transferts de pouvoirs, des
transferts d'autorité, des transferts de juridiction, à partir du
moment où la municipalité prend en main les facilités
sportives ou scolaires. J'ai des documents aussi qui compléteraient
certaines de mes réponses sur les stages d'initiation aux
activités de plein air qui ont été préparés
par le service et les écoles estivales de sports qu'on a
mentionnées aussi, qui est un nouveau programme cette année. Je
pense que ce serait intéressant pour le député de prendre
connaissance de ces docu-
ments, qui sont de nouvelles initiatives du Haut-Commissariat cette
année.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut nous dire si son gouvernement a
élaboré des plans d'une politique familiale en matière de
loisirs? On l'a effleuré hier. Plus spécifiquement, le ministre
peut-il me donner les sommes, les programmes, les équipements et le
personnel qu'il entend affecter à l'accès du sport et des loisirs
familiaux concernant, par exemple, la situation pour le moins
désavantageuse qui est faite à la mère au foyer et aux
enfants en bas âge? Est-ce qu'il y a des programmes de ce
côté-là?
M. PHANEUF: Les programmes sont des programmes qu'on retrouve
normalement dans les centres sportifs, dans les centres de loisirs, qui sont
offerts à toute la population. Je pense aux centres comme le centre de
l'Immaculée-Conception pour un secteur donné où toute une
gamme de loisirs est offerte à toute la population. Donc, on peut aller
sur le plan familial au centre de l'Immaculée-Conception et recevoir
toute une gamme de loisirs en même temps.
M. LEGER: Cela existe, mais c'est insuffisant.
M. PHANEUF: A partir du moment où on va ouvrir
véritablement nos écoles en collaboration avec les
municipalités, c'est là qu'on va retrouver, au niveau de
l'implantation du loisir, un éventail de loisirs possibles pour la
famille. On retrouve ça de plus en plus dans nos centres actuellement.
Je peux donner l'exemple de la Cité des jeunes de Vaudreuil; une famille
peut aller à la Cité des jeunes de Vaudreuil un samedi et
retrouver un service pour les bouts-de-chou à l'intérieur du
centre culturel et le père de famille peut aller pratiquer le badminton
pendant que la mère de famille va faire des emplettes.
M. LEGER: Je suis d'accord. Vous dites ce qui existe. Mais comme on sait
que c'est absolument infinitésimal par rapport aux besoins, je me
demande s'il y a des programmes, des équipements prévus, du
personnel. Je vais vous donner un exemple. J'ai trois de mes filles qui
pratiquent des sports, il y en a une qui veut aller aux Olympiques, je ne sais
pas si elle va réussir, mais elle essaie, il y en a d'autres qui
étaient sur l'équipe Marquette de ballon-volant, mais il faudrait
qu'elles aillent à la Palestre nationale, et elles demeurent à
l'extrémité est, et une autre doit aller au centre
Immaculée-Conception; ce n'est donc pas d'accès facile à
la famille et à la mère de famille. Je parle d'un programme qui
prévoit que, dans une région donnée il y aurait
accès précis pour la famille à tous ces sports.
M. PHANEUF: Ce sont des services que les municipalités devraient
offrir sur le plan de la récréation.
M. LEGER: A ce moment-là, il y a un rapport à avoir entre
le Haut-Commissariat et le ministère des Affaires municipales. Est-ce
qu'il y a quelque chose qui se fait dans ce sens?
M. PHANEUF: C'est-à-dire que ce n'est pas le ministère des
Affaires municipales qui va mettre de l'avant des programmes...
M. LEGER: Le ministère des Affaires municipales peut
subventionner aussi les municipalités.
M. PHANEUF: Nous avons des programmes comme Vacances-familles; c'est une
activité au nom du plein air et qui est financée par le
Haut-Commissariat. Parce qu'on sort là des centres, il y a des
populations qui déménagent. Mais à partir du moment
où il y a un service de récréation, je pense que ça
relève purement du service de récréation des
municipalités. Ce genre de service doit être offert par les
municipalités. Ce n'est pas un programme du Haut-Commissariat.
M. LEGER: Je m'occupe aussi du dossier des affaires municipales et il y
a des problèmes de financement, il y a des problèmes de
régions défavorisées, il faut nécessairement que
dans le domaine du sport, qui est une responsabilité municipale et qui
relève du ministère des Affaires municipales, mais, d'un autre
côté, du Haut-Commissariat, il y ait une entente pour permettre
cette accessibilité. Je sais que ce n'est pas facile, mais est-ce que
vous avez un programme dans ce sens? On peut faire la promotion de l'olympisme
et du sport de famille, du sport d'élite, du conditionnement
physique...
M. PHANEUF: Comme tel, on n'a pas de programme, ça demeure le
programme dont on avait disctué au niveau de l'accessibilité des
gymnases, des équipements sportifs que l'on retrouve autant dans le
milieu scolaire que dans le milieu urbain. C'est l'utilisation conjointe des
équipements qui va faire qu'on pourra offrir une gamme de
services-loisirs à toute une famille. C'est dans ce sens. Mais ce n'est
pas le rôle du Haut-Commissariat de mettre de l'avant un programme. Je le
dis et je le répète, pour moi, ces programmes devraient
être mis de l'avant par les services des municipalités.
M. LEGER: Ce que vous me dites montre qu'il n'y a pas de politique
cohérente dans le domaine du loisir au Québec, puisqu'on rejette
sur les différents autres ministères, Terres et Forêts,
Tourisme, Chasse et Pêche...
M. PHANEUF: Je ne rejette rien sur les ministères, je rejette sur
la municipalité le rôle d'offrir une gamme de services au nom de
la récréation.
M. LEGER: Mais, le premier objectif, la raison d'être du
Haut-Commissariat, c'est de prévoir une politique des loisirs au
Québec. Est-ce que vous avez dans votre esprit un programme?
M. PHANEUF: On n'en a pas. Dans ce sens, pour le type de famille que le
député mentionne, on n'a pas de programme actuellement. C'est
vrai.
M. LEGER: Je vais vous donner un exemple. Est-ce que le ministre a
entrepris, par exemple, des consultations avec le ministre des Affaires
sociales pour l'élaboration d'un réseau de garderies dans tout le
Québec qui puisse permettre aux parents, spécialement à la
mère au foyer durant la journée, de s'adonner à un sport
ou à un loisir de son choix avec ses plus jeunes bouts-de-chou? Ou
est-ce que le cabinet a conclu que les sports et les loisirs sont restés
la chasse gardée des mieux-nantis? Je dis par là la mère
qui a beaucoup d'argent, qui est capable de se payer une gardienne, peut s'en
aller faire du sport. Une entente au niveau d'un système de garderies
permettrait à la mère qui n'a pas les moyens financiers de
pouvoir pratiquer un sport, tout cela dans le grand plan d'une politique de bon
conditionnement physique des Québécois. Est-ce que le ministre a
l'intention d'approcher ou a déjà approché le ministre des
Affaires sociales dans ce domaine?
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Est-ce que le ministre ne trouve pas que c'est une bonne
idée?
M. PHANEUF: Je n'ai rien de fait. Je ne dis pas que c'est une mauvaise
idée, au contraire. Je dis qu'il n'y a rien de fait dans ce sens. Je
sais que, par contre, les Affaires sociales travaillent, dans un premier temps,
à un service de garderies qui doit être discuté, je pense,
à la commission des affaires sociales actuellement ou qui devrait
l'être.
Pour offrir un service de garderies, dans un premier temps, il faut des
personnes qui veulent travailler. On a peut-être, selon un ordre de
priorité, pensé qu'il était plus important de l'offrir
dans ce sens. Ce n'est pas à moi de répondre pour les garderies
comme telles, qui relèvent des Affaires sociales. Ce sont des questions
qui devraient être posées... Pour ce qui est de notre partie, on
n'est pas encore rendu là.
M. LEGER: D'accord. Mais je pense qu'il est important, quand on
sensibilise le ministre à des préoccupations comme
celles-là, que lui-même sensibilise le ministre des Affaires
sociales de façon qu'il sache que, en plus des garderies pour ceux qui
ont besoin de travailler, il y a aussi le conditionnement physique des
Québécois, dont il faut tenir compte dans une politique de
loisirs. Dans sa politique d'ensemble, il verrait peut-être alors qu'on a
besoin de plus de garderies et qu'il faut mettre plus d'argent dans son budget
des Affaires sociales, parce qu'un autre ministère, qui est dynamique,
avec un ministre qui veut aller de l'avant, va susciter chez le ministre des
Affaires sociales une conscience plus élaborée dans le domaine
social.
M. PHANEUF: Je ne peux pas aller à l'encontre des idées du
député de Lafontaine, bien au contraire. Selon des
priorités, selon des urgences, selon l'évolution normale du monde
du loisir et les programmes que l'on veut mettre de l'avant, on espère
qu'un jour on pourra arriver à cette situation idéale du loisir.
On n'est pas rendu là et se dire qu'on est rendu là, ce
serait...
M. LEGER: J'aime mieux que vous me disiez la vérité. De
toute façon, cela nous permet d'avancer.
M. PHANEUF: La vérité.
M. LEGER: Parfait! Quel sort réserve-t-on, de façon
spécifique, dans vos projets, à la femme au foyer, et à la
femme aux loisirs, en matière de sport et de loisir? Y a-t-il quelque
chose de précis de prévu, de ce côté, ou si on va
être obligé d'attendre que la femme soit complètement
libérée pour faire du sport?
M. PHANEUF: C'est une bonne discussion qu'on pourrait avoir avec les
femmes, si elles étaient présentes, parce que la femme
libérée, on peut en parler longtemps.
Non, nous n'avons pas de politique comme telle, actuellement, encore au
Haut-Commissariat. Je peux quand même me prononcer là-dessus, ma
femme me signale qu'elle se sent bien libérée, et elle
espère que d'autres femmes se sentent libérées au
Québec. C'est un choix qu'une femme fait à ce
point-là.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre peut me donner
la composition exacte, par écrit, dans un dossier, du personnel des
cadres supérieurs de son Haut-Commissariat en me spécifiant
quelques données comme leurs diplômes, leur expérience de
travail, de quel milieu ils sont issus: sport amateur, éducation
physique, sport professionnel? Est-ce qu'on pourrait avoir un dossier
expliquant les compétences de tous ceux qui travaillent au
Haut-Commissariat actuellement?
M. PHANEUF: Je pourrais vous fournir l'organigramme avec les noms...
M. LEGER: L'organigramme me donne les noms et les
responsabilités. Moi, je demande leurs diplômes, leur
expérience de travail, de quel milieu ils sont issus,
expérimentés en quoi auparavant.
Prenez un exemple: On a nommé au ministère du Transport
à la présidence du Conseil des Transports, une personne qui avait
des diplômes dans toutes sortes de domaines, sauf celui du transport. Il
avait la chance d'être président d'une commission du Parti
libéral. Cela ne voulait pas dire qu'il était incompétent
dans ce sens, il était très compétent...
M. PHANEUF: Ecoutez ma réponse, parce que...
M. LEGER: ... dans d'autres domaines, mais non pas selon le
critère précis...
M. PHANEUF: Ce qui existe à d'autres ministères n'est pas
ma responsabilité.
M. LEGER: Je le mentionne...
M. PHANEUF: Par contre, je peux signaler au député de
Lafontaine que tous les engagements qui sont faits au Haut-Commissariat sont
faits selon des critères bien précis. Ils sont mis de l'avant par
la Fonction publique. Lorsqu'on veut employer quelqu'un comme directeur d'un
service, le concours demeure public. Les dossiers sont présentés
à un jury, sont évalués et analysés par un jury de
la Fonction publique, et les engagements sont faits selons les normes et les
procédures mises de l'avant par la Fonction publique dans tous les cas
sans exception au Haut-Commissariat. C'est une promesse que j'avais faite, si
vous vous souvenez, il y a deux ans, lorsque j'ai pris la direction du
Haut-Commissariat, en tant qu'adjoint parlementaire, je peux en assurer le
député. Mais je n'ai pas et je pense qu'il ne serait pas correct
de fournir ce n'est pas à moi de fournir le curriculum
vitae de tous ceux qui travaillent à l'intérieur du
Haut-Commissariat.
M. LEGER: Je parle des haut gradés. Les responsables des...
M. PHANEUF: Cela va.
M. LEGER: C'est quelque chose de normal.
M. PHANEUF: Je ne sais pas si...
M. LEGER: Le ministère des Transports a déposé
l'état des compétences de toutes les personnes qui sont... Les
haut gradés. Ils ont été choisis pour quelle raison?
M. PHANEUF: A partir de quel niveau voulez-vous ces détails?
M. LEGER: Je parle des niveaux de direction.
M. PHANEUF: Des cadres, directeurs et plus haut.
M. LEGER: Directeurs et responsables de la direction des sports,
direction régionale du plein air, direction culturelle...
M. PHANEUF: Je vais voir si c'est possible de compiler cela, mais ne
demandez pas cela pour aujourd'hui.
M. LEGER: Non. Je vous demande de le déposer...
M. PHANEUF: Mais je peux vous dire que si on regarde les trois
directeurs existants, Claude Despaties, Guy Desrosiers et Jean Rioux, ce sont
des gens qui ont la formation et le "background" qui avaient été
reconnus lors de l'étude qui avait été faite par le jury
qui les a engagés.
M. LEGER: Je ne dis pas qu'ils ne sont pas compétents. C'est pour
connaître davantage...
M. PHANEUF: J'assure le député de Lafontaine...
M. LEGER: Pardon?
M. PHANEUF: J'assure le député de leur
compétence.
M. LEGER: Alors, le ministre va déposer quand même ces
documents?
M. PHANEUF: Oui, si c'est possible. Remarquez bien que si cela va
à l'encontre des normes, je ne pourrai pas aller à l'encontre des
normes.
M. LEGER: A l'encontre des normes?
M. PHANEUF: Je ne sais pas. Si les dossiers demeurent confidentiels,
compte tenu des procédures d'engagement mises de l'avant par la Fonction
publique, je ne sais pas si les dossiers sont disponibles au ministre. Le
ministre ne fait qu'autoriser et sanctionner les décisions prises par
les jurys.
M. LEGER: Une personne qui est engagée a un curriculum vitae, a
des diplômes en...
M. PHANEUF: Je suis conscient de tout cela. Si la Fonction publique dit
au ministre, à partir de la demande que je transmettrai et qui devient
la demande du député de Lafontaine, que ces dossiers ne sont pas
accessibles, que ce sont des dossiers confidentiels à partir des
analyses qui sont faites, à ce moment, je ne serai pas en mesure
d'offrir cela au député.
M. LEGER: Une des raisons particulières...
M. PHANEUF: S'ils sont disponibles, je les lui donnerai avec
plaisir.
M. LEGER: Je ne doute pas de la compétence des personnes qui sont
là, mais l'expérience des personnes qui sont à des
endroits particuliers peut nous démontrer les orientations que le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports peut prendre
parce qu'une personne qui est compétente dans un domaine plus qu'un
autre va certainement travailler beaucoup plus dans une direction plutôt
qu'une autre, entre autres.
M. PHANEUF: Elle peut avoir des tendances.
M. LEGER: C'est cela, des tendances ou non, mais un champion olympique
qui serait à la direction du socio-culturel ne serait peut-être
pas tout à fait à sa place.
M. PHANEUF: On n'est pas sûr.
M. LEGER: II pourrait peut-être avoir des qualifications qu'on ne
connaissait pas...
M. PHANEUF: D'accord.
M. LEGER: ... mais c'est dans ce sens que je fais ma demande.
M. PHANEUF: Non. Je comprends la question du député. Si
c'est possible, je remettrai au député les dossiers
concernés.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut maintenant déposer à
cette commission le dossier complet du voyage des fonctionnaires du
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports aux derniers
Jeux du Commonwealth à Christ Church? Et je précise chacune des
questions. Premièrement, le nom des fonctionnaires qui y sont
allés; les dates de départ et de retour; l'itinéraire de
ces fonctionnaires; ce qui s'est fait entre la première journée
et la dixième journée; leur emploi exact du temps
là-dedans le ministre voit très bien ce que je veux
dire.
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Vous allez vous informer et vous verrez par la suite. La
question est très pertinente, et je veux également savoir le
coût total et détaillé de ce voyage.
M. PHANEUF: Je pense que c'est une bonne question qui pourrait
être posée au feuilleton parce que cela demande un
dépôt de documents et une recherche. Il faut quand même
faire sortir les rapports des voyages et des dépenses. C'est le genre de
questions que j'aimerais mieux voir inscrites au feuilleton. On les sortira et
on les déposera en Chambre, à ce moment.
M. LEGER: Je vous le pose ici. Elle est enregistrée au journal
des Débats.
M. PHANEUF: Le danger est que...
M. LEGER: II n'est pas nécessaire que cela soit
déposé aujourd'hui. Vous pouvez déposer les
réponses dans quelques jours. Cela implique directement les
crédits du gouvernement.
M. PHANEUF: C'est loin des éléments de programme qu'on est
en train de discuter.
M. LEGER: Pardon, M. le Président...
M. PHANEUF: C'est une question qui peut laisser supposer des choses que
j'aimerais mieux voir déposée au feuilleton.
M. LEGER: Le Haut-Commissariat, au feuilleton... On est
enregistré au journal des Débats.
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Actuellement, le Haut-Commissariat a envoyé des
personnes à Christ Church.
M. PHANEUF: Non. C'est que cela laisse supposer un danger. Je
m'explique: C'est qu'à partir d'une question qui va demeurer
officiellement sans réponse... Par contre, au feuilleton, je suis
obligé, la réponse devient officielle et inscrite au journal
à ce moment. Tandis que si on procède comme le veut le
député actuellement, la question va demeurer pendante, mais la
réponse ne sera jamais inscrite au journal des Débats. Comme une
question comme celle-ci peut laisser supposer un tas de choses, j'aimerais
qu'elle soit au feuilleton pour que les réponses soient aussi
officielles.
M. LEGER: C'est logique ce que le député dit. Il faut
nécessairement que les réponses soient au feuilleton et que je ne
sois pas uniquement le seul à avoir une réponse...
M. PHANEUF: Dans les écritures... on est en train d'écrire
une partie de l'histoire pour que cela demeure.
M. LEGER: D'accord! J'aimerais bien parler du loisir des personnes
âgées particulièrement de celles qui sont en institution.
Y-a-t-il eu consultation avec le ministre des Affaires sociales sur le sujet?
Est-ce qu'on a fait quelque chose de particulier pour ces personnes? Quelle est
la position du ministre face aux clubs de l'Age d'or?
M. PHANEUF: II y a des programmes spéciaux qu'on va mettre de
l'avant et qu'on va retrouver lors de l'étude du budget
supplémentaire, parce que j'ai mentionné dès l'ouverture
que j'étais pour présenter un budget supplémentaire. Cela
ferait partie des programmes spéciaux qu'on veut mettre de l'avant cette
année. Il y a eu des rencontres et des discussions au niveau des hauts
fonctionnaires de chacun des ministères concernés.
M. LEGER: Est-ce que le ministre est seulement conscient que les groupes
d'Age d'or vont en se décuplant, sont de plus en plus nombreux? Ces
personnes ont passé une partie de leur vie à travailler et
à produire pour le pays. Ils arrivent à un âge où
précisément ils ont maintenant du temps de libre. Je pense que
toute société qui est normalement constituée, doit
s'occuper des deux extrêmes, au point de vue de l'âge, dans la
société. Les jeunes qui ne sont pas encore venus dans le milieu
du travail, qui seront un actif productif pour la société... Il
faut s'occuper des jeunes pour les préparer. Ceux qui ont fait leur part
et qui ont dépassé un âge de travail, eux, par la suite,
ont non seulement besoin, parce qu'ils ne peuvent plus travailler, de maison,
de logement, de manger, de nourriture, ils ont surtout besoin de loisirs,
d'activités créatrices qui permettent de prolonger leur vie. Une
société qui est normale doit s'occuper d'eux.
Est-ce que vous avez un projet particulier ou si vous étudiez
encore à ce sujet?
M. PHANEUF: Non. Il y a des programmes bien particuliers qui vont
être mis de l'avant et on pourra en discuter, comme je l'ai dit
tantôt, au niveau de certains programmes précis. Quand on parle
des clubs de l'Age d'or et des gens âgés, je ne suis pas tout
à fait d'accord qu'on parle strictement au nom du loisir. Je ne suis pas
certain qu'il faille dire que les personnes âgées n'ont plus rien
à faire dans une société comme la nôtre.
M. LEGER: Je n'ai pas dit que ces gens n'avaient rien à faire,
j'ai dit qu'ils ont beaucoup de loisirs.
M. PHANEUF: On mentionne trop souvent, quand à moi, ce mot loisir
comme la solution miracle pour ceux qui ont atteint un certain âge.
M. LEGER: Je m'exucse, si le ministre me permet, je veux mentionner par
là ma définition même du mot "loisir" à savoir une
occasion de faire ce que l'on veut, quand on le veut.
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: II se peut fort bien qu'on puisse recruter parmi les personnes
qui prennent leur retraite à l'âge de 60 ans ou de 65 ans, et qui
sont encore bourrées de dynamisme, celles qui pourraient même
travailler, payées ou non, dans des organismes de loisirs, soit comme
surveillants, conseillers, ou participants organisateurs de soirées pour
les autres personnes de l'Age d'or. Ce serait peut-être un loisir actif
et non un loisir passif. Cela ne veut pas dire jouer seulement au bingo
où chacun s'abrutit à des numéros.
M. PHANEUF: Je comprends mieux le député de
Lafontaine.
M. LEGER: C'est dans le sens...
M. PHANEUF: Cela colle passablement plus aussi à ma propre
préoccupation. J'ai rencontré à une multitude de reprises
des membres de clubs de l'Age d'or, j'ai eu l'occasion de leur donner des
conférences, et ce que je leur ai dit, je le répète: On a
besoin de ces gens qui ont connu de grandes expériences et qui ont
beaucoup de temps à mettre à la disposition des autres. Je leur
donnais des exemples. Quand ont lieu des compétitions dans chacune des
régions, on a besoin de personnes pour inscrire le temps, des
chronométeurs, de gens qui vont noter les inscriptions lors de
l'arrivée des athlètes, de toutes sortes de façons; de
gens pour participer au niveau de chacune des fédérations dans
des régions données. Il faudrait les utiliser. A partir de ces
participations, on pourrait peut-être d'une façon
systématique organiser des stages d'initiation aux sports pour les gens
d'un certain âge.
M. LEGER: Je pense à des arbitres au baseball pour les
jeunes.
M. PHANEUF: Je suis entièrement d'accord. On pense
sérieusement à mettre de l'avant certains de ces programmes. J'ai
demandé aux gens de l'Age d'or peut-être que les
journalistes pourraient le signaler à cette fin d'aller de
l'avant et de prendre au moins l'initiative eux-mêmes de se rendre dans
les milieux où il y a déjà des conseils régionaux
de loisirs, où il y a déjà des permanents au niveau de
l'animation sportive, qu'ils prennent eux-mêmes l'initiative de les
contacter, de s'intégrer dans le milieu et de continuer à
travailler à l'intérieur du milieu. Quant à moi, cela
devient intéressant. On ne voudrait pas que les gens attendent purement
des programmes. J'espère que même ces gens, compte tenu de cette
volonté d'agir, assument eux-mêmes une partie du leadership et
aillent s'intégrer à l'intérieur des structures que l'on a
mises en place et que l'on retrouve dans chacune des régions du
Québec.
M. LEGER: Pour aller plus loin...
M. PHANEUF: C'est un souhait que je fais.
M. LEGER: ... et pour réaliser des choses comme celles-là,
M. le ministre, je pense qu'il est important là, je le dis pour
le journal des Débats je trouve que, sauf exception, les
journalistes ne touchent pas suffisamment, ne sont pas suffisamment
sensibilisés aux problèmes du sport, du loisir au
Québec.
M. PHANEUF: Amateur.
M. LEGER: Oui, amateur surtout. On ne parle pas du hockey, du baseball,
du football. Cela, on en a 22 pages sur 45 dans les journaux. Mais je parle du
loisir amateur, du loisir de participation, du loisir de masse, du sport,
du
conditionnement physique. Je saisis cette occasion pour dire au journal
des Débats, qu'on ne donne pas au sport amateur suffisamment
d'importance. Durant la dernière année, le ministre le sait, on
s'est posé des questions en Chambre, régulièrement, sur le
sujet du sport amateur et cela a été très peu
publié, ni les questions, ni les réponses. Les réponses
auraient pu être publiées parce qu'il y avait des
éléments qui permettent justement de toucher ces gens qui
subissent ce manque de loisir. Quand vous dites que cela pourrait susciter chez
eux un dynamisme afin de demander des choses, de participer... Il faut qu'ils
soient au courant qu'il y a des possibilités, comme le ministre vient de
le proposer, ces projets pour les clubs de l'Age d'or. Mais si les personnes de
l'Age d'or ne voient pas de ces nouvelles dans les journaux, si les
fédérations sportives ou les sportifs amateurs eux-mêmes ne
voient pas dans les journaux des nouvelles dans ce sens-là, on pense que
ce n'est pas intéressant. A ce moment-là, le gouvernement
lui-même peut être porté à retourner à sa
torpeur habituelle ou antérieure...
M. PHANEUF: J'aime mieux le mot.
M. LEGER: Je m'excuse, parce que je vois que le ministre est
intéressé à y aller à fond de train. D'ailleurs, je
vais le surveiller s'il ne va pas à fond de train. Il m'a montré
de bonnes intentions, mais je vais le surveiller. Je pense que c'est important
que la population soit renseignée davantage dans ce domaine qui est le
parent pauvre. Si on veut qu'il y ait un peuple sain, il faut
nécessairement que le peuple soit motivé. Si les
députés prennent la peine de s'occuper de dossiers de sports
amateurs, de condition physique, il faut que cela soit reproduit dans les
journaux, sinon, M. le Président, c'est un travail qui est fait à
huis clos et qui n'atteint pas les objectifs qu'on veut atteindre.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Messieurs, nous devons suspendre les travaux
de la commission jusqu'à 4 heures cet après-midi.
M. PHANEUF: Je m'excuse, M. le Président, je ne sais pas si le
député de Lafontaine a encore une série de questions.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): A moins qu'il ait...
M. LEGER: J'en ai encore pour... Je pense bien que le tour d'horizon
dont le ministre a besoin...
M. PHANEUF: Ce qui m'inquiète actuellement, c'est qu'hier on a
ajourné...
M. LEGER: N'oubliez pas une chose, aussitôt qu'on a fini les
questions, les crédits sont adoptés en bloc, comme vous le
savez.
M. PHANEUF: Je le sais, mais cela m'inquiète parce que, depuis le
départ, on devait commencer jeudi, finalement on a commencé... En
fait, on a commencé jeudi, mais avec le député de
Lafontaine. Hier, à l'ajournement, il m'a signalé son intention
que probablement, vers midi, on aurait terminé. C'est pour cela qu'on a
décidé de commencer à 10 h 30 au lieu de 10 heures.
Il est midi treize, on suspend encore les travaux, ça retarde
quand même les travaux d'autres commissions.
M. LEGER: Cela ne dépend pas toujours des questions, si ça
se prolonge: C'est que les réponses suscitent parfois des questions
supplémentaires ou que le manque de réponses nous oblige à
aller plus loin. C'est pour ça, ça dépend des deux.
D'après moi, j'en aurais encore pour une heure, normalement; je pensais
qu'on sié-gait jusqu'à une heure mais vous avez un caucus?
LE PRESIDENT (M. Kennedy): On va suspendre les travaux jusqu'à
quatre heures.
M. LEGER: Je pense que ce ne sera pas tellement long cet
après-midi, il me reste une série de questions, je pense que
ça devrait être terminé après ça. De toute
façon, ça va être adopté en bloc en ce qui nous
concerne.
M. PHANEUF: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): La commission ajourne ses travaux à
quatre heures.
(Suspension de la séance à 12 h 17)
Reprise de la séance à 16 h 35
M. KENNEDY (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
Au départ, M. Tremblay, d'Iberville, remplace M. Veilleux, de
Saint-Jean; M. Pelletier, de Kamouraska-Témiscouata, remplace M.
Saint-Germain, de Jacques-Cartier; M. Pagé...
M. CARON: M. Pagé...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): ... remplace M. Lapointe, de
Laurentides-Labelle. Adopté. On continue la même pratique que ce
matin.
M. LEGER: Le programme 15.
M. PHANEUF: Les programmes 15 et 16.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Les programmes 15 et 16 globalement.
M. LEGER: M. le Président, j'avais posé une question au
ministre, ce matin, et, à la période du dfner, j'ai
réfléchi à la réponse qu'il m'avait donnée.
Je vais lui réitérer la question. Je lui avais demandé
je répète la question au complet la question
suivante : Le ministre peut-il déposer devant cette Chambre le dossier
complet du voyage des fonctionnaires du Haut-Commissariat aux derniers Jeux du
Commonwealth à Christ Church avec les noms des fonctionnaires?
Deuxièmement, les dates de départ et de retour?
Troisièmement, l'itinéraire de ces fonctionnaires?
Quatrièmement, l'emploi du temps exact durant ces jours et le coût
total et détaillé?
Le ministre m'a dit: Ce serait peut-être une question à
laquelle tout le monde pourrait avoir une réponse au feuilleton. Cet
argument m'avait frappé, parce que je veux être assez
démocratique. Je ne veux pas être le seul à avoir la
réponse. Mais comme, au feuilleton, cela peut prendre six mois avant
d'avoir une réponse, je demanderais au ministre, étant
donné que c'est aux crédits qu'on doit avoir des renseignements,
s'il peut s'engager à me remettre la réponse là-dessus
dans les quelques jours si je la dépose au feuilleton?
M. PHANEUF: Je suis bien prêt à donner la réponse
à la commission, mais comme cette réponse et je l'ai dit
ne sera pas inscrite dans le journal des Débats, je voulais
ouvrir la porte pour que le député exprime que sa question n'est
pas formulée en fonction de pseudo-doutes qui pourraient être
exprimés par des gens qui, s'ils lisaient le journal des Débats,
pourraient dire: Pourquoi cette question a-t-elle été
posée? Est-ce qu'il y a eu des fraudes? Est-ce que les voyages ont
été trop longs? Est-ce que les gens sont allés
là-bas pour s'amuser, etc.? C'est pour cette raison que je voulais que
cette question soit inscrite au feuilleton.
M. LEGER: Si le ministre s'engage...
M. PHANEUF: Si le député veut me donner la motivation de
sa question, peut-être que je...
M. LEGER: Si le ministre s'engage officiellement à la commission
parlementaire et que c'est inscrit au journal des Débats qu'il me
donnera la réponse en dedans d'une semaine, je vais déposer la
question au feuilleton. Mais normalement, au feuilleton, cela prend
peut-être parfois quatre mois...
M. PHANEUF: Non seulement cela, mais il faut que j'exige, de la part des
fonctionnaires, un rapport complet sur le voyage, en plus. Il faut au moins
leur donner le temps d'écrire et il faut au moins leur donner le temps,
dans la période que nous avons, de produire ce rapport.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me donner une réponse en
dedans d'une semaine?
M. PHANEUF: Deux semaines au maximum. M. LEGER: Deux semaines au
maximum. M. PHANEUF: Oui, sûrement.
M. LEGER: Je n'ai pas d'objection à la déposer...
M. PHANEUF: Nous avons l'habitude d'être assez efficaces dans nos
réponses.
M. LEGER: ... au feuilleton.
M. PHANEUF: J'aimerais mieux.
M. LEGER: Le ministre vient de s'engager à me répondre en
dedans de 15 jours.
M. PHANEUF: Oui, j'aimerais mieux cela.
M. LEGER: Parfait, M. le Président, il y a une question qui est
soulevée par l'article que nous avons vu dans le journal le Soleil,
où le ministre des Affaires culturelles disait que le gouvernement du
Québec pourrait bien mettre sur pied, d'ici 1977, un
superministère de la qualité de la vie qui, sous l'égide
du ministère des Affaires culturelles, regrouperait, entre autres, les
loisirs socio-culturels, les communications et l'environnement. Plus loin, j'ai
ici une autre déclaration du ministre des Affaires culturelles: "II est
inutile d'ajouter que, pour jouer ce rôle efficacement, le
ministère ne pourra tolérer de processus décisionnel
parallèle ou concurrent, et devra être le centre ultime de
décision en toutes matières culturelles. Déjà, au
niveau du gouvernement du Québec, des négociations sont en cours,
dans le but de transférer
au ministère des Affaires culturelles certains secteurs
d'activités qui lui permettront une véritable action
culturelle".
Quand on regarde ce que le ministre au fédéral, M.
Pelletier, a dit quand il parlait de la culture, que le sport est quelque chose
de culturel, qui relève de la culture, et que le ministre Hardy dit
qu'il va aller chercher les pleins pouvoirs dans le loisir, donc incluant
possiblement le sport culturel, du moins, certainement, le loisir
socio-culturel, ceci nous amène dans un grand débat
constitutionnel possible. Je voulais, justement, demander au ministre... Je
vais mettre tout le paquet ensemble pour lui permettre de me donner un
exposé précis. Si le ministre des Affaires culturelles, M. Hardy,
va récupérer la portion socio-culturelle du Haut-Commissariat,
si, pendant ce temps-là, il est rumeur que le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche essaie de récupérer
le domaine du plein air et que, pendant ce temps-là, le ministre nous
propose une loi pour permettre la Commission athlétique provinciale qui
pourra régir le sport professionnel et le sport amateur, ceci veut donc
dire qu'il y aurait un organisme, une commission athlétique qui pourrait
régir le sport professionnel et amateur. Il resterait quoi au
Haut-Commissariat? C'est la raison pour laquelle, hier, je posais la question:
Est-ce qu'un des rapports du comité interministériel amenait la
possibilité de la désintégration du Haut-Commissariat? Le
ministre m'a dit non, mais comment interprète-t-il la
désintégration? Si le socio-culturel va au ministère des
Affaires culturelles, si le domaine du plein air peut aller au ministère
du Tourisme, de la chasse et de la Pêche et si une commission
athlétique est régie par une loi, comment pourrait-il chapeauter,
lui, qui représente le Haut-Commissariat, qui est en fonction par un
arrêté en conseil du 6 juin 1972, qu'est-ce qui resterait au
Haut-Commissariat pour établir une politique de loisirs au
Québec?
M. PHANEUF: A peu près rien, mais il faut bien admettre que le
député de Lafontaine prend la peine de dire: Si le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports
transférait son service socio-culturel au ministère des Affaires
culturelles; si le Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux
Sports transférait son service de plein air au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche; si, si, si. Il pose des questions
hypothétiques. Je peux bien en poser. Je peux bien retourner des
espèces de réponses hypothétiques à partir de
questions hypothétiques.
Je pense qu'on s'est donné la peine de faire un tour d'horizon
assez valable de la situation lors de l'étude des crédits. Je
l'ai dit et je le répète. En tant que ministre responsable du
loisir au Québec, je n'ai pas l'intention de démolir ce qu'il
nous a pris tant de temps à construire.
Avant de faire quelque transfert que ce soit, avant d'appuyer une
superstructure, avant de procéder à des modifications du statut
actuel du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports, je
peux assurer le député de Lafontaine et tous les gens qui ont
à oeuvrer dans le milieu du loisir que nous allons nous assurer que la
structure qui sera mise de l'avant sera la meilleure structure.
Je pense que j'ai été assez honnête dans toutes les
explications que j'ai données au député de Lafontaine en
lui expliquant tous les problèmes, parce que nous avons fait le tour de
la problématique du domaine du loisir et de la structure
éventuelle du loisir. J'ai dit que je n'ai pas trouvé la solution
facile, immédiate. J'ai dit que nous étions pour vivre avec les
structures actuelles tant et aussi longtemps que nous n'aurons pas
été en mesure d'évaluer les répercussions de
certains programmes.
Alors, tant que je serai là, je peux donner la garantie qu'il
n'est pas actuellement question de faire quoi que ce soit pour diminuer les
actions actuelles et futures du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux
Loisirs et aux Sports.
Je pense que ma réponse, cette fois-ci, est claire, nette et
précise. Cela n'empêchera pas les gens de proposer, même par
la voie des journaux, des solutions éventuelles, mais je ne dis pas que
tant et aussi longtemps que je ne me serai pas donné le temps
d'évaluer les propositions qui nous seront présentées,
tant et aussi longtemps que le conseil québécois qui a à
travailler dans ce domaine bien précis, fonctionnera, tant et aussi
longtemps que je n'aurai pas tous les éléments pour proposer des
changements au Conseil des ministres parce que, remarquez bien, que je n'ai que
le pouvoir de proposition, cela sera une décision du conseil des
ministres, tant et aussi longtemps que je n'aurai pas tous les
éléments pour faire une proposition valable qui va
véritablement coller aux besoins réels du loisir au
Québec, je n'ai pas l'intention de faire des changements.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire si, de la même
façon que le ministre des Affaires culturelles veut avoir bientôt
le loisir socio-culturel, il a l'intention de s'opposer au transfert des
activités et loisirs socio-culturels au ministère des Affaires
culturelles?
M. PHANEUF: Oui. Je peux aussi dire que cela serait très utile
pour évaluer les répercussions du plein air de demander qu'on me
transfère le secteur plein air du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche au Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux
Loisirs et aux Sports pour me permettre de l'évaluer.
On pourrait faire des dislocations et des démembrements de
ministères. J'ai dit que je ne pense pas que ce soit la solution dans un
premier temps. Ce n'est ni la solution dans un deuxième temps. Tant et
aussi longtemps qu'on n'aura pas pensé à une véritable
structure qui va nous amener à prendre une décision finale
dans
le domaine du loisir, il n'est pas question, ni d'ajouter, ni de
diminuer le Haut-Commissariat dans un premier, deuxième et
troisième temps.
M. LEGER: Est-ce que le ministre je ne me souviens pas s'il m'a
donné une réponse très affirmative et catégorique
hier là-dessus m'a dit que le rapport du conseil
interministériel va être déposé au conseil
québécois consultatif?
M. PHANEUF: Vous devriez lire le journal des Débats. Oui, je l'ai
dit hier.
M. LEGER: Vous allez le déposer. M. PHANEUF: C'est inscrit, oui.
M. LEGER: D'accord!
M. PHANEUF: Comme document de travail et j'espère que ce document
va demeurer confidentiel, je n'en doute pas, compte tenu que je connais bien
les gens, je connais le sérieux du conseil québécois. Je
lui fais entièrement confiance. J'ai dit que ce conseil
québécois représentait d'une façon très
valable le milieu, de façon même exceptionnelle. A partir des
recommandations qui seront faites, le conseil québécois demeure
purement et simplement un organisme de consultation pour le ministre
responsable des Loisirs et des Sports. C'est bien connu, c'est bien compris de
cette façon.
M. LEGER: Maintenant, est-ce que...
M. PELLETIER: Est-ce qu'il y a une collaboration entre les gouvernements
fédéral et provincial concernant des projets, par exemple, parce
qu'il existe chez nous, dans le bas du fleuve, dans
Kamouraska-Témiscouata, des décisions qui se prennent au niveau
du gouvernement fédéral? Par la suite, le Haut-Commissariat est
obligé d'aller à l'encontre des décisions du gouvernement
fédéral concernant des montants d'argent, des subventions
à des bases de plein air, des choses comme cela. Est-ce qu'aujourd'hui
la collaboration est meilleure avant de prendre des décisions au
Haut-Commissariat? Est-ce que vous êtes consultés ou... Je
demanderais au ministre là-dessus si...
M. PHANEUF: Le problème demeure entier. Je dois dire que
malheureusement, on aimerait que la consultation augmente. Dans certains
secteurs, au niveau de certains programmes, c'est plus facile. Au niveau de
Perspectives-Jeunesse, nous avons des membres du Haut-Commissariat qui
siègent au comité, qui ont à décider quel projet,
par rapport à d'autres projets, pourrait être accepté. Je
pense que le député fait état d'un cas précis qui
est le cas de Pohénégamook.
M. PELLETIER: C'est cela.
M. PHANEUF: Le Haut-Commissariat a eu à prendre la relève
au nom de l'animation à partir du moment où les initiatives
locales avaient permis, par le biais du fédéral, la construction
d'un immense terrain, d'immenses bâtisses et d'immenses installations non
complétées. Compte tenu que cette initiative avait
été prise, on a pris la relève. Je dis ici, par contre,
qu'on ne peut se permettre de prendre continuellement la relève, si ces
initiatives ne sont pas coordonnées par le provincial sur le territoire
québécois. Je l'ai dit et je le répète.
Il y a un danger, à ce moment-ci, étant donné que
nous sommes deux paliers de gouvernement et qu'il y a d'autres paliers de
gouvernement qui ont des pouvoirs de taxation; ceux qui prennent les
décisions prendront leurs responsabilités.
M. LEGER: M. le Président, sur la même question, je pense
que ce que le député de Kamouraska-Témiscouata proposait
était réellement un problème que subit lui-même le
ministre. Est-ce que lors de sa conférence de la fin de mai avec les
ministères ou organismes de loisirs gouvernementaux des autres
provinces, le ministre va soulever le problème que, pour chaque somme
dépensée par le fédéral, le gouvernement
québécois soit renseigné? Est-ce qu'il va soulever le
problème pour que chaque montant d'argent, dans le domaine du sport, du
plein air ou des loisirs, soit remis au Haut-Commissariat ou au gouvernement
québécois avant de le dépenser? Est-ce que le ministre a
l'intention de soulever ce point comme une question prioritaire dans ces
rencontres?
M. PHANEUF: J'ai mentionné les grandes lignes des
différents sujets à discuter à cette rencontre. C'est
purement et simplement une rencontre des ministres au niveau provincial. Le
fédéral n'est pas présent au niveau de l'animation et
n'aura pas à répondre aux ministres qui vont être
présents à la rencontre. C'est sûr, je vous l'ai dit
tantôt, je ne connais pas tous les problèmes inhérents
à différentes décisions qui peuvent être prises par
le fédéral dans d'autres provinces. J'ai dit qu'une
décision qui peut nuire à la province de Québec n'est pas
forcément une décision qui nuit à une autre province,
compte tenu que cette province n'a pas d'action dans certains programmes. Il
peut favoriser une autre province. J'ai dit que nous allions faire un tour
d'horizon pour que tous et chacun soient sensibilisés et voir s'il ne
serait pas souhaitable d'arriver avec un programme précis au niveau
canadien.
M. LEGER: Le ministre est quand même conscient que, dans les neuf
autres provinces, ou du moins dans huit autres provinces, ces organismes, que
la décision vienne du fédéral ou de leur gouvernement
provincial, comme ce sont pratiquement tous des gouvernements uni-lingues
anglophones, ne voient pas d'obstacles majeurs, puisque c'est la même
mentalité, le même style de fonctionnement. Tandis que,
dans la province de Québec et même peut-être dans la
province du Nouveau-Brunswick où il y a une incidence importante, une
partie importante de la population qui est francophone, la façon de
vivre, le style de vie, la mentalité exigent qu'une politique
très différente soit adoptée. Même si vous faites un
tour d'horizon à cette conférence, il se peut fort bien que sur
les huit provinces, il y ait une majorité qui ne voie pas d'objection
à ce que le fédéral y aille directement, tandis que dans
les autres provinces cela peut être l'inverse.
M. PHANEUF: C'est encore une hypothèse. Laissez-moi le temps d'y
aller. C'est purement hypothétique.
M. LEGER: Ce n'est pas une hypothèse, c'est une...
M. PHANEUF: On ne le sait pas tant qu'on ne s'est pas
rencontré.
M. LEGER: Vous savez qu'il y a huit provinces qui sont en
majorité anglophone.
M. PHANEUF: Le problème n'est pas au niveau de la langue, mais au
niveau des programmes. Les auberges de jeunesse ne sont pas au niveau de la
langue.
M. LEGER: Au niveau de la culture.
M. PHANEUF: Les problèmes de l'implantation de bases de plein air
ne sont pas au niveau de la langue. C'est un service qu'on rend.
M. LEGER: A la façon dont vous élaborez au sujet des bases
de plein air...
M. PHANEUF: Quand je fais de la voile, je ne parle pas anglais ou
français. Je peux bien faire, moi, de la grande voile, la nommer sur le
plan anglais, mais cela ne changera rien, je fais de la voile.
M. LEGER: II y a des choses que les Canadiens français aiment
plus faire que les Canadiens anglais.
M. PHANEUF: Je pense que vous reportez tout le problème au niveau
de la langue. C'est faux.
M. LEGER: Les choix ne sont pas les mêmes. La mentalité
n'est pas la même, la façon de vivre n'est pas la même.
M. PHANEUF: C'est bien sûr que la mentalité n'est pas la
même, c'est pour cela qu'on est en arrière sur le plan sportif au
Québec. Les Anglais ont été plus dynamiques que nous dans
ce domaine malheureusement.
M. LEGER: Nous n'avons pas pris à temps notre
responsabilité.
M. PHANEUF: Oui, mais permettez qu'on prenne justement les mesures qu'il
faut pour rapatrier... On est en train de le faire. Le problème n'est
pas purement au niveau de la langue, mais au niveau de l'esprit, dans certains
cas, au niveau de la philosophie, de la façon de vivre, des traditions
et des habitudes de vie. Alors, il ne faut quand même pas tout
mélanger et toujours rapporter les problèmes à la langue.
Cela devient un peu aberrant pour moi.
M. LEGER: Quand je parle de langue, je parle de culture. La langue,
c'est l'expression de la culture et d'une manière de vivre.
M. PHANEUF: Anyway, it does not matter. You can do it in English or in
French, you still do it.
M. LEGER: Jamais de la même manière.
M. PHANEUF: Pour moi, cela n'a pas l'importance que le
député de Lafontaine voudrait lui accorder. J'ai exprimé
à plusieurs reprises, parce qu'on en a déjà beaucoup
parlé, les intentions du ministre et celles du Québec lors de
cette rencontre. Quand elle aura eu lieu, il me fera plaisir de faire rapport
au député de Lafontaine de ce que nous aurons discuté.
Mais je n'ai pas l'intention de dire ce dont je vais discuter, de parler des
solutions que nous allons trouver parce que je ne les connais pas et de la
problématique que nous allons soulever, parce que je ne suis pas certain
qu'on va s'accorder tous et chacun sur les mêmes ordres du jour.
Lorsqu'on aura établi tout cela, lors de notre rencontre, il me fera
plaisir de faire rapport.
M. LEGER: Je vais terminer simplement en faisant remarquer au ministre
que je ne lui ai pas demandé de me donner les réponses qu'il
aurait là-bas. Je veux savoir s'il part avec un dossier concret des
priorités du Québec. Cela veut dire que...
M. PHANEUF: Ce n'est pas sérieux. C'est bien sûr que je
pars avec un dossier. Je ne vais pas m'amuser là-bas, c'est un voyage
sérieux.
M. LEGER: C'est ce qu'on demande, ce qu'il va y avoir. Vous en avez
parlé hier soir. J'ai réussi à en connaître deux du
ministre: La Fédération du cyclisme, et les priorités
québécoises. Ce sont deux points. Vous devez avoir d'autres
points dans votre dossier, ou si vous allez seulement écouter. C'est
cela que j'ai demandé.
M. PHANEUF: Je garde mon dossier pour le discuter là-bas, avec
les autres ministres. Puis, en temps et lieu, je ferai rapport. Est-ce que vous
voulez résoudre, ici, tous les problèmes de la rencontre qui va
avoir lieu en Alberta? Ce n'est ni la place, ni le temps.
M. LEGER: Est-ce que le ministre s'imagine
que nous, de l'Opposition, allons faire part aux autres ministres de ce
que vous allez leur dire, d'avance? Nous sommes ici pour savoir quelles sont
les préoccupations du Haut-Commissariat et s'il a réellement un
dossier préparé pour aller rencontrer les ministres des autres
gouvernements. Je pense que c'est notre droit de le demander. Je ne vous
demande pas de me dire d'avance les réponses que vous allez avoir et les
solutions qui seront amorcées. Mais vous, qu'est-ce que vous aurez
à dire là-bas? On veut savoir dès maintenant si vous
êtes documenté.
M. PHANEUF: Voici ma réponse: Je vous le dirai en temps et
lieu.
M. LEGER: Cela veut dire avant ou après? M. PHANEUF:
Après.
M. LEGER: C'est intelligent. C'est une réponse très
intelligente du ministre. Il va me dire après ce qu'il a l'intention de
dire là-bas.
M. PHANEUF: C'est à vous et à la population de juger si ma
réponse est intelligente ou non.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Nous revenons aux programmes 15 et 16. Nous
sommes dans la philosophie politique, alors je pense qu'on va s'en tenir
au...
M. LEGER: Le ministre ne peut pas me dire que ce n'est pas une question
logique.
Je demande au ministre responsable du domaine du sport, qui s'en va
rencontrer d'autres ministres, de nous dire quels sont les points dont il veut
discuter là-bas, étant donné que ce n'est pas une instance
décisionnelle là-bas. C'est une question de consultation. Pour
l'Opposition, c'est important de savoir que les sujets qu'il a à
discuter, ça veut dire les sujets qui le préoccupent et les
Québécois ont le droit de savoir quels sont les sujets, dans le
domaine des loisirs et des sports, qui préoccupent le ministre et dont
il va discuter là-bas. Je pense que c'est absolument logique de les lui
demander avant. Je ne lui demande pas les conséquences de ça,
mais ce qu'il a comme préoccupations.
M. PHANEUF: Si on veut revenir, j'ai donné ma réponse
tantôt, c'est la même. Je n'ai pas l'intention de continuer sur ce
sujet.
M. LEGER: Quand on arrive avec un argument d'autorité, c'est
parce qu'on est au bout de ses arguments. M. le Président, je vais aller
dans d'autres domaines puisque le ministre a dépassé la limite de
ses possibilités dans ce domaine. Concernant l'école estivale des
sports...
M. PHANEUF: C'est le document que j'ai remis tantôt au
député pour son information.
M. LEGER: D'accord. Est-ce que, dans ce document parce que j'en
ai eu une bonne pile, M. le Président, et il faut dîner
vous avez marqué le nombre d'organismes qui ont fait la demande?
M. PHANEUF: 1,100, actuellement.
M. LEGER: Ces organismes, je suppose, sont nommés dans le
document?
M. PHANEUF: Non, le document vous donne l'esprit du programme. C'est
bien sûr qu'après avoir mis de l'avant le programme, nous sommes
en train de mesurer les demandes qui sont maintenant faites au
Haut-Commissariat et, en fonction des demandes, nous allons évaluer,
compte tenu du montant qu'on peut allouer à ce programme, le nombre
d'organismes qui seront financés pour faire l'évaluation de ce
programme au cours de l'année.
M. LEGER: Dans le document, vous avez des critères de choix.
Est-ce que vous avez la liste des écoles subventionnées
là-dedans?
M. PHANEUF: Non, parce que, encore une fois, les écoles
subventionnées le seront à partir du moment où nous aurons
pris une décision sur le nombre d'écoles et à partir des
critères qui ont été établis dans le document que
vous avez.
M. LEGER: Est-ce que, dans ce document, vous parlez de votre intention
relativement à une diversification des sports par région ou si
vous avez mis une priorité sur le sport olympique?
M. PHANEUF: Dans le document, quand vous allez le lire, vous allez voir
qu'on a donné une certaine orientation et l'évaluation va se
faire à partir des demandes, face à l'offre que l'on fait. Et
c'est ça qui va nous amener à évaluer le dynamisme des
régions et les réalités des régions.
M. LEGER: Est-ce que, dans votre document, vous parlez aussi de la
coordination avec les organismes municipaux?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: II en est question dans le document?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Quelle est la nature des subventions, est-ce qu'il y a un
montant global qui est indiqué comme subvention possible dans votre
budget pour les écoles estivales des sports?
M. PHANEUF: J'ai dit que le montant global au niveau de l'ensemble du
programme a été établi et que nous allons l'évaluer
selon les
demandes, pour voir les sommes qui seraient affectées en fonction
des demandes.
M. LEGER: Pour redonner le sourire au ministre, je vais lui dire bravo
pour son intention d'utiliser les équipements pendant la période
estivale.
M. PHANEUF: Le ministre est toujours souriant.
M. LEGER: Pas toujours. Si le sourire, le sérieux ou la
colère du ministre paraissait au journal des Débats, il y aurait
des hauts et des bas.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Cela dépend des questions du
député de Lafontaine.
M. LEGER: Le président doit être impartial
là-dedans.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Je le suis.
M. PHANEUF: Le constat d'une situation ne met pas en cause
l'impartialité du président.
M. LEGER: Non. M. le Président, je vais parler maintenant des
loisirs et des sports pour les handicapés. Est-ce que le ministre peut
nous dire le montant des subventions pour la fédération?
M. PHANEUF: Pardon?
M. LEGER: Dans le domaine des handicapés...
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: ... pour les loisirs et les sports...
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: ... est-ce qu'il y a un montant établi de subventions
pour la fédération?
M. PHANEUF: Je peux vous donner celui de l'an passé. Je ne sais
pas si le dossier de cette année est évalué. La
Fédération des loisirs des handicapés cela est le
montant de l'engagement $23,600.
M. LEGER: Pour quelle année?
M. PHANEUF: Pour cette année, 1973/74. C'est parce que c'est
divisé par secteurs. La fédération des loisirs des
handicapés a eu $18,000, les loisirs des handicapés comme tels,
$5,600 et la Société des handicapés du Québec,
$5,500. Il y a un autre projet dans le service au niveau de l'innovation
socio-culturelle et je vais vous donner le montant. Les projets sont de l'ordre
de $12,000, au niveau des projets qu'on a. Ce sont des projets qu'on a mis de
l'avant. On tente des expériences dans le domaine socio-cul- turel. On
établit un certain nombre de projets. Le montant est assez uniforme,
$12,000. On est en train de mesurer l'impact de chacun des programmes qu'on a
mis de l'avant. Ce sont un peu des "test cases" que nous sommes en train de
faire dans le milieu socio-culturel pour analyser les véritables
besoins.
M. LEGER: Pour les handicapés?
M. PHANEUF: Dans le domaine des handicapés et dans d'autres
domaines. $12,000, le dernier montant.
M. LEGER: Quand on parle du budget 1973/74, quand on étudie le
budget actuel, l'appelez-vous 1973/74? C'est 1974/75 qu'on...
M. PHANEUF: Dans le budget qu'on discute actuellement, les
crédits sont pour 1974/75. Les montants que je vous donne, ce sont des
montants...
M. LEGER: 1973/74.
M. PHANEUF: Oui, toujours.
M. LEGER: D'accord. Un des problèmes majeurs dans le domaine des
handicapés, c'est le transport des handicapés. Est-ce que le
ministre a trouvé une solution au problème du transport des
handicapés dans le domaine du loisir?
M. PHANEUF: Au niveau de certaines régions, on a des sommes qui
vont être affectées mais, encore une fois, on ne répond pas
au problème d'une façon globale. Il faut évaluer des
coûts et c'est pour cela qu'on met des programmes sur le plan projet
pilote actuellement. On va essayer d'offrir le plus grand nombre de services
aux handicapés. On en offre quand même quelques-uns et cela
augmente.
Parallèlement à cette tentative, je ne peux pas me lancer
dans un programme. Je n'ai pas actuellement les fonds pour me lancer dans un
programme d'une façon globale. Je ne suis pas certain qu'on ait tout ce
qu'il faut comme données en main actuellement pour se lancer dans un
véritable programme.
Par contre, sans pour autant négliger nos responsabilités,
perdre de vue nos responsabilités, la Fédération des
loisirs et des sports pour les handicapés, au Québec, va passer
cette année de $18,000 qui était le montant de l'an passé
à $50,000.
M. LEGER: En 1974/75?
M. PHANEUF: Oui. Vous voyez qu'on a quand même augmenté
sensiblement notre participation, ce qui va nous permettre d'évaluer
certains programmes au niveau de l'animation. C'est la fédération
qui va faire ce travail, en collaboration avec le Haut-Commissariat, bien
sûr, pour mettre de l'avant des programmes qui vont coller à cette
réalité, mais tout n'est pas fait,
loin de là. Je rassure le député, par contre, que
nous sommes bien concernés par ce problème bien
précis.
M. LEGER: Maintenant, M. le Président, au niveau de
l'athlétisme, on a effleuré, hier soir, le sujet concernant
Canadair. Où en est rendu le projet de se servir des usines de la
Canadair à Ville-Saint-Laurent comme centre d'athlétisme. C'est
définitif ou quoi?
M. PHANEUF: Dans les derniers développements, c'est
définitif, parce qu'il y a un groupe qui travaille sérieusement.
Le gouvernement du Québec a garanti ce groupe d'un certain montant pour
l'animation de ce centre. La compagnie Canadair s'est prononcée d'une
façon ferme aussi sur le fait qu'elle va prêter ce hangar et
certaines installations. Les négociations vont bon train pour
compléter. Il y a quand même des choses qui ont été
achetées, je pense à la piste qui a servi lors de la rencontre
France-Canada, qui a été achetée par ce groupe et va
être installée à l'intérieur de ce hangar. Il y a
d'autres installations qui vont s'ajouter. On a parlé des
problèmes d'haltérophilie. Il y a d'autres problèmes au
Québec pour fournir, dans un centre, pour notre élite, des
équipements pour l'entraînement. Les négociations, en tout
et partout, vont bon train, et on espère compléter ce centre
d'entrafnement bientôt.
M. LEGER: Est-ce que vous voulez dire que l'un des sports, qui a
à peu près 30 p.c. de chances de représentativité
québécoise, est bien l'haltérophilie? On s'entrafnait
avant à la Palestre. Est-ce qu'il va être transféré
là-bas?
M. PHANEUF: On essaie, on tente... C'est assez facile d'équiper
un centre pour l'haltérophilie. Cela ne demande pas tellement
d'équipement.
M. LEGER: Cela demande du poids.
M. PHANEUF: Cela demande une plateforme, ainsi que des choses comme
cela. C'est assez facile de doter la Fédération
d'haltérophilie d'un centre d'entrafnement. C'est plus difficile en
athlétisme. C'est plus difficile dans d'autres disciplines.
M. LEGER: Quelle est la subvention du Haut-Commissariat à ce
service de l'usine de Canadair pour l'athlétisme?
M. PHANEUF: $143,000. C'est la garantie que nous avons donnée du
montant qu'on peut investir dans le centre. Cela ne veut pas dire qu'on va
investir la totalité de la somme cette année. Cela ira selon les
besoins qui ont été exprimés, selon le dynamisme que ce
milieu va nous exprimer.
M. LEGER: Vous avez prévu un budget de $143,000...
M. PHANEUF: Exactement.
M. LEGER: ... mais vous n'irez pas au bout si cela ne fonctionne pas
selon les normes et critères.
M. PHANEUF: Exactement. C'est le montant prévu pour cette
année.
M. LEGER: Ceci est sage. Il faut prendre les fleurs quand elles passent,
parce que parfois, ce ne sont pas des fleurs.
Pour quel usage va servir ce centre? Est-ce uniquement l'élite ou
sera-t-il ouvert au public?
M. PHANEUF: Ce centre a différentes vocations. Il va servir,
d'une part, à l'élite, mais il va aussi, d'autre part, être
ouvert à la population à des heures précises selon une
programmation à mettre sur pied. Il y aura un animateur permanent qui
sera engagé par ce centre pour faire la programmation selon les besoins
exprimés par les fédérations qui retrouveront leurs
installations à l'intérieur de ce centre.
M. LEGER: Est-ce que le public, qui va y aller, devra payer pour
participer?
M. PHANEUF: Je ne peux pas donner toutes les modalités du budget
actuellement, parce que c'est encore en négociations.
Comme je ne crois pas à la gratuité totale, si on veut
participer et faire des choses, je pense qu'on doit au moins payer une partie
des coûts. Je ne peux pas donner de chiffres ici, mais j'espère et
je souhaite qu'il y aura, pas pour l'élite comme telle mais pour ceux
qui voudront participer à l'intérieur de ce centre, un minimum de
frais.
M. LEGER: C'est-à-dire un minimum qui n'empêche pas les
gens peu fortunés de participer, mais...
M. PHANEUF: C'est cela.
M. LEGER: ... au moins quelque chose...
M. PHANEUF: Je pense qu'on peut payer $0.50...
M. LEGER: ... qui prouve qu'ils apprécient... M. PHANEUF: C'est
cela. Dans ce sens.
M. LEGER: Par exemple, $0.50. Cela peut être ça ou autre
chose...
M. PHANEUF: Cela ou autre chose mais symbolique...
M. LEGER: Un genre de "ticket" modérateur.
M. PHANEUF: Dans notre esprit, la gratuité est souvent
parallèle à quelque chose qui ne
vaut pas grand-chose, finalement, et dans l'esprit des gens, c'est
souvent cela. On a fait beaucoup de tentatives dans l'animation-loisirs. On a
offert parfois des services gratuits, des services énormément
valables et les gens ne venaient pas seulement parce que c'était
gratuit. A partir du moment où vous mettiez une somme minimale, les gens
venaient. C'est drôle à dire, mais c'est exact.
M. LEGER: On apprécie toujours ce qui nous coûte quelque
chose.
M. PHANEUF: Ordinairement.
M. LEGER: Qui administrera ce centre?
M. PHANEUF: Une nouvelle corporation à but non lucratif qui sera
formée avec des administrateurs délégués.
M. LEGER: Mais des gens de là-bas?
M. PHANEUF: II y aura des gens des fédérations, des hommes
d'affaires qui sont impliqués là-dedans qui en financeront aussi
une partie. Je ne peux pas donner tous les noms parce que c'est en
négociations actuellement. Je sais que l'industrie s'intéresse
aussi à ce projet.
M. LEGER: Est-ce que les installations seront temporaires ou
permanentes?
M. PHANEUF: Elles seront temporaires parce que c'est toujours
relié à la décision de Canadair de... Il y aura une
entente sur un laps de temps précis. On aura une garantie, parce que
nous ne sommes pas pour installer cela pour cinq mois. H y aura un minimum de
temps garanti et le reste, je pense que Canadair avisera en fonction de ses
propres actions à l'intérieur de ses bâtisses.
M. LEGER: Est-ce que c'est au moins un programme triennal, de quelques
années?
M. PHANEUF: C'est le 31 décembre 1976 qui est prévu comme
date de négociation, actuellement.
M. LEGER: Cela veut dire que cela ira jusqu'après les Jeux
olympiques.
M. PHANEUF: Cela nous donne une garantie d'utilisation jusqu'en
1976.
M. LEGER: Est-ce que cela veut dire que le public n'entrera
qu'après 1976...
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: ... ou que si d'ici...
M. PHANEUF: J'ai bien dit que, parallèlement au programme de
l'élite, il y aura un programme pour la masse dans ce centre.
M. LEGER: Je vais maintenant parler de hockey. Le ministre, dès
sont arrivée, a favorisé la construction d'arénas. Il
semble cependant ne pas vouloir intervenir législativement, entre
autres, pour réglementer les ententes entre les équipes
professionnelles et les ligues de hockey amateur ou pour assurer que la
Fédération québécoise ait juridiction sur tout le
territoire du Québec. Pourquoi? Je lui avais déjà
posé la question en Chambre. Voulez-vous me donner la
réponse?
M. PHANEUF : Voulez-vous me répéter cette question?
M. LEGER: C'est la question que j'avais posée.
M. PHANEUF: Et qu'est-ce que j'avais répondu en Chambre?
M. LEGER: Dans les premiers temps où vous étiez ministre,
vous aviez répondu d'une façon un peu nerveuse et tendue et je
suis sûr que le ministre a évolué depuis ce temps.
M. PHANEUF: Est-ce que c'est inscrit dans ma réponse?
M. LEGER: Je peux bien vous donner la réponse que vous aviez
faite: "Aux yeux du Haut-Commissariat, chaque fédération
possède sa propre autonomie et nous n'avons pas l'intention d'intervenir
lors d'un conflit tant que les responsables de ladite fédération
ont les pouvoirs de régler le problème sans l'aide du
gouvernement". Mais, elles n'ont pas les pouvoirs. Alors, est-ce que le
ministre a maintenant l'intention de...
M. PHANEUF: Je m'excuse. Les fédérations ont tous les
pouvoirs. D'ailleurs, la preuve que les fédérations ont les
pouvoirs, c'est le problème qui existe actuellement au cyclisme,
d'accord? Ces pouvoirs peuvent devenir choquants pour certains organismes. Les
fédérations ont des pouvoirs. Il faut le reconnaître,
surtout dans le domaine amateur. Quand on tombe dans le domaine du
professionnalisme, c'est autre chose. Je pense que ma réponse
n'était pas nerveuse. Elle était normale, exacte,
précise.
M. LEGER: Mais depuis ce temps, vous avez dit que vous aviez
l'intention, avec votre Loi sur la commission athlétique, de toucher
autant le sport amateur que le sport professionnel et de protéger
même l'athlète amateur qui aura à devenir
professionnel.
M. PHANEUF: Attention. La loi se situe au niveau de la commission
athlétique, se situe au niveau du spectacle comme tel. Elle ne statue
pas.
M. LEGER: La Loi sur la commission athlétique va statuer sur
l'aspect du spectacle.
M. PHANEUF: Vous aurez à voter pour ou contre et à la
discuter prochainement en Chambre et là, vous pourrez exprimer vos
opinions là-dessus. La loi, dans un premier temps, se situe beaucoup
plus au niveau du spectacle comme tel pour empêcher des abus.
M. LEGER: Le spectacle du sport...
M. PHANEUF: A partir du moment où il y a des abus sur le plan du
spectacle, on peut bien sûr, aller s'assurer qu'au niveau de la boxe, si
tel boxeur a un permis de la fédération, une carte, si c'est le
bon nom du boxeur qui est inscrit sur la carte pour prévenir toutes les
fraudes commises antérieurement. De telles choses seront possibles dans
la loi et on pourra tout expliquer ce que la loi veut dire. La loi a ses
limites, bien sûr.
Et au niveau du professionnalisme, je l'ai dit, si un enfant n'est plus
un enfant à dix-huit ans et signe un contrat avec ce que j'appelle
presque une compagnie pour jouer du hockey, il est lié par son contrat
de la même façon que n'importe qui qui signe des contrats est
lié avec ces compagnies, pour autant que la personne est majeure. Ce qui
est important, par contre, c'est de voir s'il y a des abus au niveau de la
signature de contrats en bas de l'âge de dix-huit ans. Cela restera
à analyser...
M. LEGER: C'est un problème de juridiction provinciale.
M. PHANEUF: Oui, et à ce moment-ci, je me suis dit aussi que
c'est un problème au niveau des fédérations, qui peuvent
reconnaître ou ne pas reconnaître des situations; à cause
des cartes de membres et des affiliations, il y a des sanctions que l'on donne
aux compétitions. C'est là que les fédérations
entrent en ligne de compte et peuvent contrôler une bonne partie du
sport.
M. LEGER: Mais quand il y a des négociations entre des
équipes du hockey professionnel et des joueurs qui sont amateurs, quand
il y a un problème d'âge, comme c'est le cas pour l'Association
mondiale, est-ce que le ministre...
M. PHANEUF: J'ai souligné que ce sont les jeunes en bas de
dix-huit ans.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: II faudrait qu'on m'apporte des cas bien précis et
qu'on me...
M. LEGER: II y a le cas de Jacques Locas, qui joue pour les Remparts de
Québec, qui est en bas de l'âge et qui a signé son contrat
avant avec un club qui n'est même pas actif.
M. PHANEUF: Mais à partir de ce moment, s'il y a eu une lacune et
s'il y a un problème majeur, il faudrait qu'il soit signalé pour
voir s'il y a fraude ou s'il y a maladministration. Ces cas n'ont
été signalés ni au gouvernement, ni au
Haut-Commissariat.
M. LEGER: J'ai posé la question en Chambre, j'ai demandé
si on avait l'intention d'intervenir, parce que cela dépasse les
possibilités d'une fédération. La Fédération
du sport amateur...
M. PHANEUF: On va intervenir pour autant qu'on nous signale qu'il y a un
problème.
M. LEGER: Je vous en ai donné un exemple.
M. PHANEUF: Mais c'est vous qui me le donnez. J'aimerais bien que celui
qui a signé, s'il n'est pas d'accord avec le contrat...
M. LEGER: M. le Président, il est d'accord, certainement, parce
qu'il a pas loin du million pour une période de dix ans. C'est
sûr. Le problème, c'est que, par la suite, après cela, les
jeunes seront aux prises, parce qu'il n'y aura pas de lois pour protéger
le sport amateur, avec le fait qu'il y aurait toute une série
d'imbroglios et une anarchie dans ce domaine.
M. PHANEUF: De toute façon, je ne peux pas statuer si le fait
qu'un jeune de dix-sept ans signe un contrat est légal ou non. Il y a
toutes sortes de problèmes juridiques sur lesquels je ne peux pas me
prononcer ici. D'abord je n'ai pas cette formation. Si problème il y a,
on aura à légiférer dans ce domaine et on aura à
créer un certain statut avec des normes et des règlements; de la
même façon qu'on va en faire pour la boxe et pour la lutte, on
pourra en faire pour le hockey éventuellement.
M. LEGER: Dans le projet de loi de la Commission athlétique, vous
ne toucherez pas le problème du statut de l'amateur qui s'en va du
côté du professionnel et des conflits qu'il peut y avoir entre
l'amateur et le professionnel?
M. PHANEUF: Le statut de l'amateur est toujours reconnu par la
fédération concernée.
M. LEGER: Mais qu'est-ce que la fédération peut faire si
on fait signer un contrat à un amateur?
M. PHANEUF: Ne plus reconnaître son statut d'amateur. Elle dit que
si ce joueur de hockey a été payé pour faire des choses,
la fédération a le mandat, et c'est son rôle, de
reconnaître que cet athlète n'a plus le statut amateur, mais est
devenu professionnel.
M. LEGER: Si le ministre se rappelle...
M. PHANEUF: On n'a pas besoin de lois, ce
sont des règlements à l'intérieur de chacune des
fédérations.
M. LEGER: Si le ministre se rappelle, le ministre Lalonde, au
fédéral, a voulu lui-même s'opposer à cette
ingérence ou cette intrusion du professionnalisme à
l'intérieur des cadres amateurs et dit qu'il fallait
légiférer là-dessus. Comme on sait que le domaine du sport
est un domaine de culture et de juridiction provinciales, j'avais posé
une question au ministre. Si le ministre ne me croit pas que c'est une
juridiction provinciale, je peux lui dire qu'en 1936, je pense...
M. PHANEUF: Non, encore un si... Je n'ai rien dit dans ce sens.
Continuez votre question...
M. LEGER: Vous m'aviez répondu à ce moment en Chambre, et
vous lirez le journal des Débats, ce n'est pas dans le journal, mais
dans le journal des Débats. Vous m'aviez dit qu'on est encore dans
l'amateurisme canadien, qu'on laissait cela fonctionner et que cela allait
très bien dans tout le Canada.
M. PHANEUF: J'ai parlé aussi de la libre entreprise. Continuez
votre question.
M. LEGER: Vous m'avez répondu que...
M. PHANEUF: Quand vous parlez de sport professionnel...
M. LEGER: Tant qu'on est au Canada, on peut laisser les provinces au
fédéral...
M. PHANEUF: Complétez votre question sans dire si, parce que cela
laisse encore supposer des intentions au ministre. Définissez votre
question pour qu'on vous réponde...
M. LEGER: Non, c'était une absence d'intention que je voulais
signaler.
M. PHANEUF: Continuez votre question, je vais vous donner...
M. LEGER: La question est la suivante: Le ministre Lalonde avait
lui-même dit qu'il voulait empêcher l'intrusion du domaine
professionnel sans réglementation au niveau du sport amateur. Justement,
j'ai montré que le sport fait partie de la culture et relève du
provincial. Je peux vous dire que le juge Duff, en 1936, a statué
là-dessus, disant que le sport était de juridiction provinciale.
En 1936, le juge Duff a dit cela. C'est pour cela qu'à ce moment, j'ai
posé au ministre la question. C'est pour cela que je dis qu'il
était nerveux.
M. PHANEUF: Juste un instant. M. LEGER: II m'a répondu...
M. PHANEUF: Même si le juge Duff a dit que c'était de
juridiction provinciale, on a fait le tour du problème tantôt.
Même si le juge Duff avait dit cela, cela ne changera pas que, quand on
arrive au niveau d'une fédération canadienne et qu'on arrive au
niveau de la fédération internationale, "au niveau de la
réglementation, il n'y a pas un juge de la province de Québec, ni
un juge canadien qui va changer cela. On peut empêcher une discipline
sportive par des lois à l'intérieur.
On ne peut pas modifier la réglementation, ni sur le plan
international, ni sur le plan de la Fédération canadienne. On ne
peut que reconnaître qu'on va les laisser faire ou qu'on ne les laissera
pas faire. C'est tout.
M. LEGER: Je n'ai jamais dit le contraire, non plus. Ma question est la
suivante. Le ministre actuel est un ministre responsable du Haut-Commissariat
à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports au Québec. Les
problèmes qui touchent le domaine du sport au Québec
relèvent de lui. Ce que je voulais, c'est qu'il n'ait pas ce manque
d'intention ou ce manque de volonté politique d'intervenir dans un
domaine qui est de sa juridiction, et qu'il ne laisse pas le ministre
fédéral, M. Lalonde, faire cette intervention.
M. PHANEUF: Quel problème?
M. LEGER: Le problème, justement, de l'intrusion du
professionnalisme dans le domaine amateur, dans le domaine du sport, ne
serait-ce même que le hockey. Le ministre a dit: On est encore dans le
régime fédéral. Bien oui, mais dans le régime
fédéral le domaine du sport relève du gouvernement
provincial.
M. PHANEUF: Je n'ai pas de problème dans le domaine du
hockey.
M. LEGER: Laissez-moi terminer. A chaque fois que le gouvernement
provincial ne bouge pas, le gouvernement fédéral en profite pour
rentrer un pied et les deux pieds dans un domaine et après cela, les
négociations sont dures et ardues. C'est le résultat de l'absence
du ministre. Je lui disais: Pour quelle raison n'intervenez-vous pas? Le
ministre venait d'être nommé à ce titre, à ce
moment-là; il était nerveux, il n'était pas
habitué. Il a répondu durement. Mais aujourd'hui, est-ce que le
ministre qui commence à s'apercevoir qu'il a des responsabilités
et je vais lui en donner des responsabilités ... Pour moi,
au Québec, un ministre...
M. PHANEUF: J'étais dans le domaine du sport bien avant vous, M.
le député de Lafontaine.
M. LEGER: ... responsable du sport doit faire le maximum possible dans
le domaine de
sa juridiction et ne jamais laisser le fédéral
empiéter là-dedans.
M. PHANEUF: Tout cela veut dire quoi? Quel est votre problème au
niveau du hockey?
M. LEGER: Ce n'est pas mon problème. C'est le problème du
ministre.
M. PHANEUF: Vous parlez du professionnel, vous parlez de la loi de M.
Lalonde qui est en Chambre, au fédéral, actuellement. Vous avez
parlé du football professionnel, vous avez laissé tomber. Quelle
est votre question?
M. LEGER: Je renouvelle ma question. Est-ce que le ministre a
l'intention de voir à s'assurer que la Fédération
québécoise du hockey, entre autres, et les autres
conséquemment, aient juridiction sur tout le territoire du
Québec?
M. PHANEUF: C'est fait. On a ces pouvoirs.
M. LEGER: Ce n'est pas fait puisque vous laissez au gouvernement
fédéral pleine juridiction là-dessus.
M. PHANEUF: La Fédération québécoise a
juridiction sur le hockey au Québec. La Fédération
canadienne, au niveau du sport amateur a juridiction sur son territoire et
l'ensemble, en collaboration avec les fédérations
québécoises et les fédérations ontariennes et les
fédérations manitobaines. C'est la structure. On a parlé
de la structure tantôt.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: Je ne vois pas où vous voulez en venir.
M. LEGER: Je veux simplement en venir au point suivant, bien calmement,
c'est que le domaine du sport relève du ministre responsable des sports.
Au point de vue de la juridiction à l'intérieur du
fédéralisme, c'est la responsabilité...
M. PHANEUF: Dans la province de Québec.
M. LEGER: ... du ministre pour ce qui se passe à
l'intérieur du Québec, est-ce que le ministre a l'intention,
concernant les ligues de hockey amateur, pour assurer à la
Fédération québécoise une juridiction sur tout le
territoire du Québec, de légiférer dans ce domaine?
M. PHANEUF: Si on parle de sport amateur et qu'on parle de
Fédération québécoise au niveau du hockey amateur,
il n'y a pas de problème. La Fédération de hockey amateur
reconnaît ou ne reconnaît pas des compétitions qui se
tiennent. Je m'explique: A partir du moment où...
M. LEGER: Je parle des relations avec le professionnalisme.
M. PHANEUF: Pour les relations avec le professionnalisme, quand vous
tombez dans l'esprit du sport professionnel, on parle de "business". On parle
d'affaires. A ce moment-ci, à partir de l'âge de 18 ans, je ne
m'en préoccupe pas dans un premier temps, s'il n'y a pas d'abus au
niveau des spectacles. C'est la libre entreprise, et j'ai l'intention de la
laisser continuer. J'ai dit ma préoccupation, que ce n'était pas
une grande priorité, à savoir si j'étais pour laisser
arriver le football canadien ou le football américain. C'est une
question de gros sous. Si cela rapporte des sous dans la province de
Québec et que les gens veulent voir du football américain
plutôt que du football canadien, ce sera un libre choix, parce que c'est
de la libre entreprise.
M. LEGER: Vous seriez d'accord qu'il y ait une ligue américaine
qui vienne s'installer à Montréal?
M. PHANEUF: Je n'ai pas à me prononcer sur cela.
M. LEGER: Vous venez de dire que vous n'avez pas d'objection à
cela.
M. PHANEUF: Je ne suis pas contre les Expos. C'est un exemple. Les Expos
sont là et il n'y a personne qui a crié contre les Expos. Et au
parc Jarry, il y a un tas de gens qui sont bienheureux d'avoir les Expos.
M.LEGER: II n'y avait pas de ligue de baseball à Montréal,
à ce moment.
M. PHANEUF: Je ne vois pas pourquoi j'aurais à
légiférer, quand il n'y a pas de problème, d'après
moi. Je le dis, je ne vois pas de problème, au niveau de la province de
Québec, dans ce que le député vient de me souligner. On
parle du football professionnel; quant à moi, il n'y a pas de
problème, actuellement au Québec. On peut parler de baseball, et
il n'y a pas de problème dans le baseball, pour moi,
immédiatement. Il n'y a pas de problème immédiatement, non
plus, dans le hockey.
M. LEGER: II n'y en a pas dans le hockey. Est-ce que le ministre a
reçu une demande à ce sujet du conseil de la ville d'Amos?
M. PHANEUF: Non. Pas à ma connaissance.
M. LEGER: Etes-vous certain que la ville d'Amos ne vous a pas
envoyé une demande pour protéger, justement, le problème
de la juridiction des fédérations québécoises du
sport du hockey?
M. PHANEUF: Pas à ma connaissance.
M. LEGER: Avez-vous vérifié, avant de me dire que vous
n'avez rien reçu?
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: M. le Président, M. Gaston Sainte-Marie disait que
concernant la demande d'enquête formulée par le conseil municipal
de la ville d'Amos, la demande n'était pas encore parvenue au bureau du
ministre Paul Phaneuf et des actions seront prises en conséquence
lorsqu'elle sera parvenue au Haut-Commissariat. Il y a eu une décision
prise au conseil et une lettre a été envoyée au
Haut-Commissariat. Cela fait un certain temps. C'était en septembre
1973.
M. PHANEUF: Je m'excuse, à ma connaissance je n'ai pas
reçu cette demande.
M. LEGER: Alors, moi je vous parle du cas de Jacques Locas, la ville
d'Amos a posé le problème. Le ministre a dit: Tant qu'on ne m'en
parlera pas, je n'ai pas à m'en occuper. Tout ce que je voudrais savoir,
est-ce que le ministre a des préoccupations...
M. PHANEUF: Je vais en prendre note. Je vous avoue honnêtement que
je n'ai pas pris connaissance de cela. Mes fonctionnaires ont l'habitude de me
signaler chacune des demandes. On va fouiller pour voir s'il y a quelque chose,
mais à ma connaissance...
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre peut me dire
s'il a l'intention d'accepter ou de proposer la ville de Schefferville pour les
Jeux de l'Arctique?
M. PHANEUF: La ville de Schefferville a fait sa demande lors des
derniers Jeux de l'Arctique et elle a été acceptée par la
Corporation des jeux de l'Arctique comme ville qui devrait présenter les
Jeux de l'Arctique en 1976. La date n'a pas été
déterminée. Cela peut être 1976, parce que je pense qu'il y
avait une discussion à savoir s'ils devaient avoir lieu tous les deux ou
trois ans. Cela n'a pas été défini par la corporation.
M. LEGER: Les prochains Jeux de l'Arctique auront lieu à
Schefferville.
M. PHANEUF: Le choix a été porté sur la ville de
Schefferville.
M. LEGER: Alors, si ce n'est pas en 1975, ce sera en 1976 ou plus
tard.
M. PHANEUF: Ou 1977.
M. LEGER: Est-ce qu'on a prévu des fonds pour aider la
municipalité à les organiser?
M. PHANEUF: Le Haut-Commissariat ne fournit pas de fonds de façon
systématique, car s'ils ont lieu à Yellowknife, en Alaska ou
au
Yukon, il n'a pas à financer les Jeux de l'Arctique. S'ils se
tiennent au Québec, on fera l'analyse, mais comme un cas particulier. Si
les jeux se déroulent au Québec, cette fois-ci à
Schefferville, ils ne reviendront peut-être pas au Québec avant
douze ans, alors on ne peut pas en faire un programme spécifique comme
on en fait pour les Jeux du Québec. On va analyser les besoins de la
ville de Schefferville en matière de loisirs. Il faut aussi admettre
qu'avant d'arrêter le choix pour la tenue de ces jeux, il faut
apprécier le bassin de population qui peut utiliser ces installations,
car on ne peut pas se permettre de dépenser $5 millions pour 4 milles de
population. Alors, on va faire l'analyse des besoins et des exigences mises de
l'avant par la Corporation des Jeux de l'Arctique et nous allons tenter
d'apporter notre aide dans la mesure du possible.
M. LEGER: Pour l'information du ministre, pour montrer que l'Opposition
est toujours là pour l'alimenter, pour l'aider, il semble que si les
jeux avaient lieu en 1976 il y aurait des améliorations à
apporter aux installations et aux équipements de la municipalité
existante. C'est dans ce sens-là que je pose la question.
M. PHANEUF: II me fait plaisir de signaler au député de
Lafontaine que je suis allé personnellement à Schefferville.
M. LEGER: Je le sais.
M. PHANEUF: J'ai rencontré le maire, j'ai fait la visite de
l'endroit. Je suis bien au courant de la piscine, de l'aréna, de tous
les équipements qui existent, surtout de ceux qui devraient exister, et
des lacunes actuelles de la ville de Schefferville.
M. LEGER: Parfait. Je voulais le faire dire par le ministre, donc il est
conscient du problème.
M. PHANEUF: Bien conscient.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me donner la liste des
manifestations sportives importantes qu'il prévoit dans la prochaine
année et quelle sorte de subvention il peut donner aux participants?
M. PHANEUF: II y a les Jeux du Québec à Valleyfield. D
s'agit de la subvention normale accordée aux villes qui
présentent les jeux. L'engagement formel est de $100,000. Ensuite, il y
aura les Jeux d'hiver qui vont avoir lieu à Rimouski. Là encore,
une somme de $100,000 est garantie par la province de Québec pour la
tenue de ces jeux, indépendamment des budgets de la
Société des jeux du Québec qui se chiffrent maintenant par
près de $1 million.
M. LEGER: $750,000 je pense l'année dernière.
M. PHANEUF: C'est cela, un budget d'environ $1 million.
M. LEGER: Comment se finance la Société des jeux du
Québec?
M. PHANEUF: Par le Haut-Commissariat. Dans certains cas... par exemple,
relativement aux uniformes que les athlètes portent durant les
compétitions, la BCN avait fourni $40,000.
M. LEGER: Mais vous parlez de $1 million. Vous dites que la
société est financée par le Haut-Commissariat. Est-ce
qu'il y a des souscriptions publiques aussi? Est-ce qu'il y a des hommes
d'affaires qui contribuent?
M. PHANEUF: Non. Quand les Jeux du Québec ont lieu, la
société confie un mandat à la corporation des jeux qui est
la corporation formée par la ville. C'est un peu le même statut
par rapport à l'international et le COJO. C'est identique. La
Corporation des jeux de Valley-field met sur pied toutes sortes de moyens pour
faire de l'autofinancement. Malgré les $100,000, il en coûte
beaucoup plus pour tenir des jeux sur le plan de l'immobilisation, par des
cocktails bénéfices, par des participations de toutes sortes que
vous avez pu connaître lors des derniers jeux.
Les villes obtiennent des moyens d'autofinancement. Et ce qu'il est
important de constater, c'est qu'après chacun des jeux, après les
évaluations qu'on fait, si on remarque les équipements qui
demeurent aux villes par rapport à ce que cela a coûté
comme règlement d'emprunt, donc de pouvoir de taxation, à chacune
des villes, chaque ville est sortie nettement gagnante du fait d'avoir tenu ces
jeux.
M. LEGER: Est-ce que le ministre ne pourra pas oublier... Je pense que
normalement, le ministre devrait penser, à l'occasion des Jeux du
Québec, étant donné l'aide, la participation et
l'intérêt que l'Opposition a à être aussi
présente à l'occasion de ces jeux, à voir à ce que
les députés soient invités. Je pense que dans le domaine
des affaires culturelles, très souvent, les ministres invitaient
l'Opposition à participer à des événements
culturels. Dans le domaine du sport, ce n'est pas encore arrivé une
fois. Je pense que ce seraient des bonnes habitudes à prendre pour que
l'Opposition qui est là en attendant, soit capable de participer aussi
à des événements comme ça.
M. PHANEUF: Comme ce n'est pas le gouvernement du Québec qui
organise les Jeux du Québec comme tels, mais la société
qui confie à un comité organisateur le soin de faire des jeux
dans une municipalité, il faudrait donc signaler le désir du
député de Lafontaine d'être invité lors des
prochains jeux.
M. LEGER: Pas spécialement moi, mais l'Opposition comme
telle.
M. PHANEUF: Ce message va être inscrit au journal des
Débats et j'espère qu'il sera rapporté au comité
organisateur des Jeux de Valleyfield, signalant le désir de l'Opposition
d'être présente et invitée lors des prochains jeux. Je ne
peux malheureusement, en tant que ministre...
M. LEGER: Spécialement à Valleyfield parce que je suis un
ancien résidant de Valleyfield.
M. PHANEUF: ... inviter l'Opposition parce que ce n'est pas mon
rôle et je n'ai pas ce mandat. Je suis moi-même invité et,
si on ne m'invitait pas, je devrais m'abstenir.
M. LEGER: C'est assez difficile pour ces gens de ne pas inviter le
ministre qui est responsable de plusieurs décisions par la suite.
M. le Président, je vais maintenant parler du plein air.
L'animation sur les campings relève du Haut-Commissariat; qu'est-ce
qu'on a fait, jusqu'à maintenant, dans ce domaine?
M. PHANEUF: M. René Lévesque était quand même
présent à Rouyn-Noranda.
M. LEGER: C'est parce qu'il est allé de lui-même, à
même ses dépenses.
M. PHANEUF: On ne l'avait pas invité?
M. LEGER: Non.
M. PHANEUF: Je m'excuse.
M. LEGER: C'est-à-dire qu'il y a des gens là-bas qui ont
demandé que M. Lévesque vienne, mais il n'avait pas
été invité officiellement par les gens.
M. PHANEUF: C'est une blague.
M. LEGER: Au niveau de l'animation sur les campings qui relèvent
du Haut-Commissariat, qu'est-ce qu'on a fait jusqu'à maintenant? Est-ce
qu'il y aurait un animateur par terrain de camping provincial?
M. PHANEUF: Non. Les campings ne relèvent pas du
Haut-Commissariat.
M. LEGER: L'animation relève du Haut-Commissariat.
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Cela a été déclaré dans le journal
des Débats, à la page B-1144, l'année dernière.
M. PHANEUF: On souhaitait arriver à des programmes d'animation
sur des terrains de camping de la province de Québec. Ce programme
d'animation ne s'est pas matérialisé encore, il n'existe pas et
le Haut-Commissariat ne fait pas encore d'animation sur les terrains de camping
de la province de Québec.
M. LEGER: Est-ce que le ministre a l'intention de le faire?
M. PHANEUF: On a beaucoup d'intentions, mais on est toujours
collé...
M. LEGER: L'enfer est pavé de bonnes intentions.
M. PHANEUF: ... à d'autres réalités qui sont des
réalités budgétaires. En tout cas, c'est un désir
du ministre, bien sûr. Mais dans l'ordre de priorités qu'on a
établi, cela n'a pas été retenu comme prioritaire,
actuellement, au Québec.
M. LEGER: Qu'est-ce qu'on fait avec les terrains privés de plein
air et de camping?
M. PHANEUF: Les terrains privés sont sur le chapeau du
ministère du Tourisme qui émet des permis pour l'opération
de terrains de camping.
M. LEGER: Concernant le camping provincial, est-ce que le ministre a au
moins une préoccupation dans ce sens de l'animation, puisqu'il en avait
parlé au journal des Débats l'année dernière?
M. PHANEUF: J'ai dit que ce serait un excellent moyen d'utiliser les
terrains de camping de la province pour faire de l'animation. Mais aussi, il
faudrait voir quelle sorte de terrain de camping on offre sur le plan
gouvernemental et la plupart de nos terrains de camping ne sont pas des
terrains de camping de séjour mais de passage, ce qui veut dire que l'on
reste une nuit ou deux au maximum, dans la plupart des terrains de camping.
C'est la sorte de terrain de camping que le gouvernement offre actuellement.
Pour moi, l'animation et les programmes d'animation se voulaient dans un temps
plus long. Cela ne collait pas tout à fait au genre de programmation que
nous avions et on n'a pas retenu cela comme priorité. Ce qui ne veut pas
dire qu'on perd de vue cet avantage qu'on pourrait avoir de faire de
l'animation sur les terrains de camping, parce que j'en ai visité
plusieurs et il y a des sites assez exceptionnels. On pourrait retrouver, je
vous l'avais mentionné à l'époque, des écoles de
voile itinérantes, on pourrait faire énormément
d'animation sur ces terrains compte tenu de leur situation géographique.
Mais cela ne s'est pas matérialisé malheureusement, dans un
premier temps.
M. LEGER: Est-ce que c'est à cause d'un manque d'argent ou s'il
n'y a pas de politique définie encore là-dessus? Vous êtes
en train d'étudier?
M. PHANEUF: Pas seulement un manque d'argent, il faut être
honnête. C'est qu'il y a beaucoup de choses à faire au
Québec et, quitte à me répéter, le
Haut-Commissariat est encore jeune. On a des secteurs précis, on
augmente continuellement d'année en année; vous voyez
l'augmentation des budgets mais il faut, parallèlement à cette
augmentation, avoir les hommes en place et ça comprend beaucoup de
difficultés.
Au fur et à mesure qu'on va continuer à avancer, on
espère qu'on va être en mesure éventuellement d'avoir un
programme pour ce genre de besoins.
M. LEGER: Concernant les camps d'été, M. le
Président, est-ce qu'il y a une autre réponse? Non?
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Concernant les camps d'été, actuellement, ils ne
sont pas tous accessibles à cause des coûts. Qu'est-ce qu'on fait
à l'intérieur du Haut-Commissariat pour faciliter cette
accessibilité aux camps d'été?
M. PHANEUF: On fait de plus en plus, parce qu'on aide des camps qui sont
incorporés à but non lucratif. Quand on parle de
coût...
M. LEGER: Comment les aidez-vous?
M. PHANEUF: On aide au budget de fonctionnement de certains camps.
M. LEGER: Par des subventions?
M. PHANEUF: Par des subventions, directement. On a procédé
à une certaine étape de consolidation, à partir des normes
qui avaient été mises de l'avant par l'Association des camps du
Québec. On était pour fermer certains camps qui étaient,
selon les normes du ministère du Travail, dangereux à cause de
l'électricité, de l'hygiène, sur le plan de la
fenestration, etc. On a donc donné des budgets d'immobilisation pour la
consolidation de certains camps. Par la suite, nous avons apporté une
aide à l'opération. C'est sûr qu'on ne peut pas financer
tous les camps, surtout ceux, comme le disait tantôt le
député de Lafontaine, qui chargent très cher. Ces camps
sont ordinairement des camps à but lucratif et c'est donc pour ceux qui
ont les moyens de payer ces camps. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas des
camps de très grande qualité actuellement qui fonctionnent
à but non lucratif, et qui sont subventionnés par l'Etat.
M. LEGER: Est-ce que le ministre a l'intention de voir à la
formation de moniteurs comme aides à ces camps d'été?
M. PHANEUF: L'Association des camps du Québec se soucie de former
des moniteurs. Les stages organisés par l'Association des camps du
Québec sont financés par le Haut-Commissariat.
M. LEGER: Quelle somme est attribuée à
l'Association des camps du Québec pour les stages de formation
des moniteurs?
M. PHANEUF: Je vais vous donner le montant tantôt. On va
fouiller.
M. LEGER: Vous pouvez chercher, je cherche d'autres dossiers.
M. PHANEUF: Malheureusement, Claude Despaties, qui est le directeur du
service, a dû s'absenter aujourd'hui. Il faut quand même concevoir
qu'on n'avait pas prévu des études de crédits aussi
longues. Il a des engagements.
M. LEGER: II va être heureux de relire tout ce débat qui
démontre jusqu'à quel point on suit les activités. On le
félicite, quand c'est le temps, et on apporte des...
M. PHANEUF: II va sûrement être très heureux.
Le montant versé l'an passé à l'Association des
camps du Québec était de $89,500. A l'intérieur de ce
budget, on trouvait le montant approximatif je dis bien approximatif,
parce que je n'ai pas tout le détail et tout le dossier d'environ
$20,000 pour la tenue et le stage de formation de moniteurs.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre peut nous dire
que la liste des subventions aux bases de plein air est intégralement
indiquée dans le grand organigramme ou s'il y a d'autres dossiers?
M. PHANEUF: Non. L'organigramme est en date du 20 septembre pour la
plupart des organismes, à moins que des décisions aient
été prises après le 20 septembre. Il ne pourrait pas y en
avoir beaucoup, compte tenu des échéanciers, des
évaluations et des dates d'évaluation qu'on a actuellement. Cela
me surprendrait qu'on ait ajouté à cette liste.
M. LEGER: Non, cela ne me surprendrait pas et je vais vous dire
pourquoi. Il restait encore un montant à accorder de $268,235.
M. PHANEUF: A être affecté particulièrement aux
bases de plein air?
M. LEGER: Au domaine surtout du plein air.
M. PHANEUF: Ah oui! cela ne veut pas nécessairement dire que ce
montant devait être affecté aux bases de plein air.
M. LEGER: Pas nécessairement, mais c'est dans le même
programme; il restait un montant de... Est-ce que le ministre pourrait
déposer ce soir ou plus tard la liste des subventions totales du dernier
exercice pour le domaine des activités de plein air?
M. PHANEUF: Je pourrais déposer cela... M. LEGER: C'est partiel,
ce qu'on a là.
M. PHANEUF: ... mais il faudrait que je sorte la liste de tout ce qui a
été financé après, selon les
disponibilités.
M. LEGER: Vous pourriez la déposer plus tard, soit en
Chambre.
M. PHANEUF: D'accord.
M. LEGER: Finalement, le Haut-Commissariat.
M. LEGER: On a parlé hier rapidement des recommandations de la
Fédération québécoise du plein air, à un
comité de coordination, unissant le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, le ministère des Terres et Forêts et
le Haut-Commissariat, pour permettre, justement, une meilleure politique, une
coordination, une politique conjointe entre les trois organismes. Est-ce que le
ministre, qui a certainement eu ce document, a l'intention de donner suite
à cette suggestion?
M. PHANEUF: J'ai dit que le document, dans l'ensemble, je le trouvais
très valable. Donner suite immédiatement à cette
structure, je ne suis pas certain, compte tenu du travail que le service de la
planification est en train de faire et des recommandations qui vont venir de
mon propre service, il y a des temps et des échéanciers qui ont
été établis. J'espère être en mesure de
mettre sur pied, si besoin il y a, ce genre de comité. Dans un premier
temps, à cause du travail qui avait été fait, autant au
niveau interministériel, et de toutes les évaluations qui ont
été faites par la suite, je ne sens pas le besoin,
immédiatement... On a déjà des programmes qu'on a mis de
l'avant, et qu'on veut évaluer avant d'émettre d'autres
programmes.
M. LEGER: Le ministre a, sans doute, remarqué dans une des
conclusions qu'on apportait, et comme le ministre dit que le document est
valable, est-ce qu'il est d'accord, sur ce sujet, qu'il serait de plus saine
logique de rapprocher le secteur du plein air de celui des sports, comme cela
existe traditionnellement dans les pays européens? Prenons un exemple
dans le domaine du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le domaine du
tourisme, c'est une chose; le domaine de la Chasse et de la Pêche, il
peut y avoir la pêche et chasse commerciales; il peut y avoir la
pêche et chasse sportives, et à ce moment, le domaine du plein air
pourrait être rapatrié. Est-ce que c'est une bonne voie où
le ministre pourrait se diriger?
M. PHANEUF: J'ai répondu tantôt sur la question du
rapatriement. Je pense que je vous ai donné une réponse bien
précise.
M. LEGER: Une réponse globale. Vous avez des intentions, ce n'est
pas encore définitif.
M. PHANEUF: J'ai même parlé... M. LEGER: Sur ce point
précis.
M. PHANEUF: J'ai bien parlé du plein air aussi. J'ai dit que je
pourrais aller chercher le plein air au niveau du tourisme. J'ai dit que je ne
le ferai pas.
M. LEGER: Est-ce que c'est une hypothèse, quand même, de
travail, même si vous n'avez pas défini cela?
M. PHANEUF: Oui. Tout cela est demeuré une hypothèse de
travail. J'ai dit qu'on n'a pas trouvé le solution miracle de
superstructures.
M. LEGER: Vous n'avez pas dit non à un rapatriement?
M. PHANEUF: Je n'ai dit non à rien! Les hypothèses
demeurent totales.
M. LEGER: Bon! Parfait!
Dans ces fameux organigrammes que le ministre nous a
présentés, il y a une quantité de montants à
accorder qui n'avaient pas été dépensés au mois de
septembre. C'est en septembre que vous avez dit que cela avait
été publié?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: II y en a pour $850,000. Quels sont les critères que le
ministre a utilisés pour accorder le solde des sommes qui
n'étaient pas indiquées là?
M. PHANEUF: Quel secteur?
M. LEGER: Vous avez $20,000 dans le secteur de l'assistance aux
organismes sportifs; vous en avez $100,000 dans le secteur...
M. PHANEUF: On va les prendre un par un, parce que...
M. LEGER: Vous en avez pour $800,000. Vous avez $268,000 dans le plein
air. Quels sont les critères?
M. PHANEUF: Si les...
M. LEGER: Prenons l'exemple précis pour les camps et colonies de
vacances. Quels critères prenez-vous?
M. PHANEUF: Camps et colonies de vacances. C'est pourquoi je veux que le
député soit précis. Pour ce qui est de la date, vous
l'avez en-dessous: 15 septembre 1973, date de publication. Vous avez la liste
complète des camps et colonies de vacances; le montant à
accorder: $268,236 dans le service du plein air. Ce montant, qui demeurait
disponible, n'était pas purement et simplement pour les colonies de
vacances, il était pour toutes les activités du plein air. C'est
le montant global. Il y avait donc des dossiers qui pouvaient être
évalués. Cela nous permettait de commencer certains dossiers ou
certains programmes au niveau de projets pilotes ou des choses comme cela. Je
n'ai pas de détail mais je peux vous donner les montants qui ont
été accordés, qui auraient pu s'ajouter. Vous comprenez
que cela peut être un travail assez laborieux de tout sortir cela
à ce stade-ci. Si vous me posez une question précise, on peut
faire la recherche, et vous donner...
M. LEGER: C'est ce que je demande. Ce n'est pas nécessaire de me
donner cela immédiatement.
M. PHANEUF: D'accord! Ce n'est pas facile de vous donner tout
cela...
M. LEGER: Dans la question première, je demandais de me donner le
reste des octrois et acquits que le ministre a accordés. On parle du
plein air, et dans chacune des huit colonnes, vous avez: Assistance aux
organismes sportifs; il en restait aussi dans le domaine des
voyages-échanges; il en restait dans le domaine de la vie sociale et
communautaire; il en restait dans le domaine du plein air; il en restait dans
les organismes locaux et régionaux: $1,884,000. C'était pour les
comtés.
M. PHANEUF: C'est cela.
Et il restait $380,000 à accorder aux équipements
récréatifs. Je demande au ministre de nous donner la distribution
du reste de ces montants. A qui cela a-t-il été et selon quels
critères a-t-on déterminés pour donner tel montant
à tel organisme?
M. PHANEUF: Ce sont les mêmes critères qui nous ont permis
d'octroyer les montants que vous voyez écrits ici. Les mêmes
critères se sont appliqués dans tous les cas.
M. LEGER: Mais, vous ne m'avez pas donné les critères.
Pour les colonies de vacances, sur quoi vous basez-vous pour dire que telle
personne a droit à $81,000, une autre, $4,000, une autre, $13,155, une
autre, $5,335? Sur quoi vous basez-vous pour dire que c'est tel montant
plutôt qu'un autre?
M. PHANEUF: Chaque dossier, selon des critères bien
précis, on dit... Et vous dites que nous n'avons pas donné les
critères. Je vous ai donné les cahiers administratifs qui sont
les critères et ils sont définis. Je ne suis pas pour les
répéter. Lisez-les. Tous les organismes et les listes sont
là. C'est clair et net. D'accord? Ce sont les mêmes
critères...
M. LEGER : Ce sont les nouveaux cahiers.
M. PHANEUF: Ce sont les cahiers qui ont été mis en
application pour ces...
M. LEGER: ... pour les chiffres qui me sont donnés ici devant
moi.
M. PHANEUF: C'est cela. Le cahier rouge que vous aviez.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: D'accord?
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF : C'étaient les cahiers qui démontraient les
critères pour la mise en application de ces dépenses. Les
nouveaux cahiers, ceux que vous avez actuellement, sont les cahiers qui vont
nous faire faire l'analyse pour le budget qui entrera en vigueur à
partir du 1er avril, donc celui qu'on discute aujourd'hui.
M. LEGER: 1974/75.
M. PHANEUF: Alors, les normes, les critères de financement des
colonies de vacances sont explicités là-dedans. A ce moment, vous
pouvez prendre le camp Carowanis et vous allez voir pourquoi le camp a
reçu tel montant, selon les normes, les critères de financement
qu'on avait établis. Cela vous donnera toutes ces normes.
M. PELLETIER: Sur le même sujet, est-ce que vous vous basez, par
exemple, sur une mise de fonds d'un organisme à but non lucratif? S'il
arrive que trois ou quatre personnes forment une compagnie à but non
lucratif et demandent une subvention, vous tenez quand même compte de la
validité du secteur, du milieu. Mais, est-ce que cela vaut quelque chose
au niveau de la mise de fonds d'un organisme à but non lucratif qui veut
lancer un projet, quelque chose? Est-ce que vous analysez ce critère de
base?
M. PHANEUF: Si un nouvel organisme veut lancer quelque chose, on
évalue l'urgence, à savoir si on va le reconnaître ou si on
va le financer. Chaque demande est évaluée au mérite,
selon les normes et critères bien précis. On ne pourrait pas
subventionner dix colonies de vacances dans une même région s'il y
avait purement et simplement un besoin d'administrer cinq colonies de vacances.
On va reconnaître qu'il y a des urgences, on va reconnaître un
certain milieu, quitte à défavoriser d'autres initiatives qui
augmenteraient le nombre mais ne colleraient pas aux besoins et aux demandes
qui existent dans le milieu. Alors, à un certain moment, on va limiter
ce nombre. Sinon, tout le monde voudrait ouvrir des centres de plein air. Tout
le monde voudrait ouvrir des colonies de vacances. Il ne faut pas oublier,
quand on parle de bénévolat et quand on parle d'associations
à but non lucratif, qu'il est vrai que celui qui reçoit $10,000
ou $12,000 comme directeur, travaille à l'intérieur d'une
structure qui est à but non lucratif mais lui-même n'est pas
là comme bénévole. Il reçoit un salaire. Et c'est
tout cela aussi qu'il faut évaluer parce qu'au nom du
bénévolat et au nom des structures à but non lucratif, il
y a beaucoup d'argent qui peut être donné en salaire aussi.
M. PELLETIER: C'est quand même un critère de base à
considérer s'il y a déjà un investissement de l'ordre de
$75,000 ou de $100,000...
M. PHANEUF: Oui.
M. PELLETIER: ... comparativement à un petit groupe de dix ou de
douze personnes qui se forme où il n'y a aucune mise de fonds. Elles
vont au gouvernement fédéral, peut-être au gouvernement
provincial et demandent un montant d'argent. Ce qui arrive assez souvent, cela
passe -et je veux savoir exactement, sur ce poit...
M. PHANEUF: II y a toutes sortes d'analyses qui se font, à savoir
l'immobilisation, de quelle façon on finance l'immobilisation. On
regarde l'ensemble de l'incorporation comme telle et l'utilisation des
équipements par rapport à cette incorporation, parce qu'on a
certaines prudences au niveau de l'évaluation.
M. LEGER: Est-ce que vous ne subventionnez que ceux qui sont à
caractère non lucratif, jamais quelque chose qui est à but
lucratif?
M. PHANEUF: On ne peut pas. Ce n'est pas le ministère de
l'Industrie et du Commerce...
M. LEGER: C'est ça ! En ce qui concerne les camps et les colonies
de vacances, est-ce que le ministre pourrait me dire qui est président
de la Colonie des Quatre-Vents?
M. PHANEUF: Je ne peux pas le lui dire.
M. LEGER: Est-ce qu'il veut que je lui dise? M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Est-ce que ce ne serait pas M. Raymond Benoît?
M. PHANEUF: Qui est président?
M. LEGER: Oui, qui est responsable de la Colonie de vacances des
Quatre-Vents?
M. PHANEUF: L'abbée Robert Maisonneuve.
M. LEGER: Et M. Raymond Benoit, le directeur adjoint, n'a aucune
relation directe avec la Colonie de vacances des Quatre-Vents?
M. PHANEUF: II a déjà été un des directeurs
de la Corporation de la Colonie de vacances des Quatre-Vents.
M. LEGER: II ne l'est plus maintenant. M. PHANEUF: II est encore
là. M. LEGER: II est encore là. M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Vous ne voyez pas d'inconvénient à donner des
subventions quand un fonctionnaire est dans une de ces colonies.
M. PHANEUF: Ce n'est pas un organisme à but lucratif. Il n'en
retire pas un salaire. Il est là à titre de
bénévole.
M. LEGER: S'il est là à titre bénévole il ne
retire pas de salaire. Le ministre m'affirme qu'il ne retire pas de salaire. Je
n'ai pas d'objection à ce moment-là.
M. PHANEUF: Moi non plus, au contraire. M. LEGER: D'accord!
M. PHANEUF: II ne faudrait pas priver les compétences du
Haut-Commissariat de participer à certains organismes à but non
lucratif, à moins qu'il y ait nettement conflit
d'intérêts.
M. LEGER: Non, la somme est à peu près la même que
celle qui est donnée à d'autres. Je n'ai pas d'objection, pourvu
qu'on ne me dise pas que la personne reçoit un salaire et qu'il y aurait
un avantage à favoriser celle-là plutôt qu'une autre.
M. PHANEUF: Vous savez fort bien que la Fonction publique est
très sévère dans ce domaine et que cela pourrait
être une cause de renvoi de toute façon.
M. LEGER: Oui. De cela on pourra parler plus tard. Est-ce que
l'étude sur les commissions sportives régionales est
terminée?
M. PHANEUF: On est en train de compléter la rédaction
après une dernière consultation avec les grands organismes
concernés, la CSQ et les autres.
M. LEGER: Qui a fait cette étude?
M. PHANEUF: C'est un travail de collaboration avec le service des
sports... C'est un comité de spécialistes qui a été
mis sur pied sous l'initiative du service des sports chez nous et tous les
organismes et les fédérations ont été
consultés.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourra déposer publiquement le
rapport quand cela va être terminé?
M. PHANEUF: Avec plaisir.
M. LEGER: Concernant les arénas, M. le Président, la liste
des projets acceptés pour la dernière année en comprend,
je pense, une vingtaine. Quels sont les montants qui ont été
donnés et quels sont les critères sur lesquels on s'est
basé? Il apparaît ici un montant de $100,000. J'ai ici une liste
de 22 municipalités. Est-ce qu'elles ont toutes reçu leur somme,
je veux dire celles dont on avait parlé l'année
dernière?
M. PHANEUF: Oui. Ce sont toujours les mêmes critères selon
les bassins de population. C'est-à-dire qu'elles soient situées
favorablement près d'une polyvalente. C'est un des critères qu'on
suggérait. Le montant est toujours de $100,000, de cinq fois $20,000. Il
y a eu des sommes qui ont été accordées en dehors de ces
critères dans le cas de Saint-Ephrem, qui est un cas particulier.
Vous vous rappelez ce qui est arrivé dans le cas de Saint-Ephrem,
où le toit s'est effondré, il y a eu des morts. Il y a eu le cas
de Bagotville aussi où il y a eu un incendie. On a donné un
montant de $50,000, les assurances payant une bonne partie de la
reconstruction. Des cas spécifiques, on en a analysés, mais, dans
l'ensemble, nous sommes demeurés selon la liste que vous avez
là.
M. LEGER: J'en ai une qui n'est pas au journal des Débats, mais
est-ce que le ministre pourrait me dire les... moi, je peux lire celles que
j'ai, et le ministre peut me dire s'il y en a eu d'autres que celles-là.
Je pense qu'ils sont par ordre alphabétique, non, malheureusement. J'ai
Baie-Saint-Paul, est-ce qu'on peut me dire si elle a eu ses subventions?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Berthierville, dans le comté de Berthier.
C'étaient celles qui avaient été pour 1973/74.
M. PHANEUF: Berthier l'a reçue.
M. LEGER: Ce serait peut-être plus simple si le ministre me disait
celles qui ont eu une subvention.
M. PHANEUF: Toutes les arénas subventionnées depuis la
fondation de ce programme. Il y en a qui sont au dernier paiement, cela fait
déjà quatre ans que ce programme existe.
M. LEGER: Je parle de l'année 1973/74, celles que vous avez
subventionnées en 1973/74.
M. PHANEUF: J'ai les données des montants. Corporation municipale
de Berthier, Ber-thierville, Baie-Saint-Paul, Saint-Jovite, Blainville,
Normandin, Saint-Tite, Lac-Mégantic.
M. LEGER: Un instant, Saint-Tite n'y était pas l'an passé.
C'est une nouvelle.
M. PHANEUF: Oui. Lac-Mégantic. La subvention à Saint-Tite
a été donnée à la toute fin parce que Valleyfield
s'était désistée de sa subvention.
M. LEGER: Lac-Mégantic en est une de plus?
M. PHANEUF: Oui. Lac-Mégantic, Saint-Césaire.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: Je m'excuse. Les $100,000 à Lac-Mégantic,
c'est le centre Mgr-Bonin. Ce n'est pas une aréna.
M. LEGER: D'accord.
M. PHANEUF: C'est un engagement antérieur du ministère de
l'Education pour la consolidation des équipements. Brossard.
M. LEGER: Brossard.
M. PHANEUF: Pour Brossard, j'explique que c'était aussi un
engagement qui avait été pris antérieurement pour un
montant de $150,000, lorsque les normes n'étaient pas précises.
C'était pour compléter un engagement, cela donnait suite à
l'entente que j'avais prise avec 1'ombudsman vous vous rappelez le
rapport de l'ombudsman de payer les engagements des ministres quels
qu'ils soient. Les villes s'étaient lancées dans des
constructions à partir de ces...
M. LEGER: A la ville où je suis, il y a $150,000.
M. PHANEUF: C'est exact. La ville de Roberval, non, c'est avant.
Louiseville.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: La ville de Saint-Pierre, ce n'est pas fait encore?
M. LEGER: Elle n'était pas sur votre liste, en tout cas.
M. PHANEUF: Non, ce n'est pas fait. Je m'excuse. Elle était
prévue, mais elle ne s'est pas matérialisée.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: Mont-Saint-Hilaire, non plus, je pense. Saint-Bruno,
Mirabel.
M. LEGER: Saint-Bruno, oui. Mirabel, oui. M. PHANEUF: Gaspé.
M. LEGER: Oui. C'est Rivière-au-Renard, je pense.
M. PHANEUF: C'est cela, Rivière-au-Re-nard. Saint-Hubert,
Chicoutimi-Nord. C'est tout.
M. LEGER: Oui. C'est tout? M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Alors, les autres municipalités, vous aviez
parlé de Saint-Pierre, de Beauharnois. Beauharnois, s'est
désistée, vous dites, ou c'est Valleyfield?
M. PHANEUF: Non, Beauharnois, on l'a accordée après le
désistement aussi de Valleyfield. La ville de Laval s'était
désistée aussi.
M. LEGER: Est-ce que Beauharnois l'a reçue?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Mais vous ne me les nommez pas. Vous m'en avez nommé
seize.
M. PHANEUF: Quel autre avez-vous sur votre liste?
M. LEGER: Moi, j'avais eu comme objectif Vaudreuil.
M. PHANEUF: Oui. C'est accordé à la Cité de jeunes
de Vaudreuil.
M. LEGER: Comment se fait-il que vous ne l'avez pas dans vos...
M. PHANEUF: Bonne question. Beauharnois, L'Assomption, Cookshire...
M. LEGER: Un instant. Beauharnois, oui. Cookshire, est-ce qu'elle l'a
eu?
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Touraine, est-ce qu'elle l'a eu?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Vanier?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Beauport?
M. PHANEUF: II y en a qui sont en suspens.
M. LEGER: Shawinigan-sud?
M. PHANEUF: Shawinigan-sud, oui.
M. LEGER: Paspébiac?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Saint-Pierre?
M. PHANEUF: Saint-Pierre, cela avait été accordé,
mais c'est retenu.
M. LEGER: Pour quelle raison?
M. PHANEUF: C'est la ville qui a eu des difficultés avec son
règlement d'emprunt et avec la population.
M. LEGER: Quel montant permettez-vous à la ville d'emprunter?
Est-ce qu'il y a un pourcentage avec son chiffre d'affaires?
M. PHANEUF: Ce n'est pas à nous de le définir, c'est
à la Commission municipale.
M. LEGER: Le Mont-Saint-Hilaire? A côté de Rouville?
M. PHANEUF: C'est un montant qui a été
réservé, encore une fois, il y a eu certains problèmes.
Cela ne s'est pas matérialisé.
M. LEGER: Finalement Vaudreuil, est-ce que c'est indiqué?
M. PHANEUF: Oui. Je peux assurer le député de Lafontaine
que cela va. Je l'inviterai peut-être à la première
pelletée de terre, si on m'invite.
M. LEGER: J'aimerais mieux à la première partie. Est-ce
que le ministre peut nous donner ses projets pour l'année 1974/75?
Quelles sont les villes qui ont demandé et qui recevront un montant?
M. PHANEUF: Non. Il y a 150 dossiers ouverts et je n'ai pas encore pris
les décisions finales à ce sujet. Le service est en train de
travailler à ces évaluations et aussitôt qu'il les aura je
vous les communiquerai, comme j'ai fait d'ailleurs antérieurement.
M. LEGER: Quel montant du budget est prévu pour les 150 dossiers
ouverts?
M. PHANEUF: Même chose. $400,000, dont une vingtaine
d'arénas à $20,000 par année.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a une approbation des plans avant l'acceptation
de subventions?
M. PHANEUF: Oui. Us doivent fournir des plans.
M. LEGER: Est-ce que ces plans sont acceptés par la Commission
municipale ou par le Haut-Commissariat?
M. PHANEUF: C'est un travail de collaboration entre les deux parce que
maintenant on se consulte avant d'accepter. C'est intéressant de voir le
travail de collaboration qui s'est fait avec le service de la
régionalisation des Affaires municipales parce que cela a
créé certains problèmes. A partir du moment où le
Haut-Commissariat reconnaissait cela, cela forçait la main à la
Commission municipale en disant qu'un secteur du gouvernement avait
accepté, mais cela ne laissait pas le temps à la Commission
municipale d'évaluer les capacités d'emprunt d'une
municipalité. Alors, on fait un travail conjoint; maintenant, on ne se
chevauche pas, on fait un travail de collaboration et de consultation avant de
prendre une décision.
M. LEGER: Dans les dossiers actuels, combien y en a-t-il pour la ville
de Montréal?
M. PHANEUF: On me signale qu'il y a deux projets d'entrés, un
projet à Rosemont et un projet dans le secteur de
Montréal-Nord.
M. LEGER: Montréal-Nord-Est ou la ville de
Montréal-Nord?
M. PHANEUF: Montréal-Nord-Est.
M. LEGER: Cela pourrait être à
Rivière-des-Prairies.
M. PHANEUF: Je ne l'ai pas. Si c'est à
Rivière-des-Prairies, c'est dans ce secteur de toute façon. C'est
parce que je n'ai pas le quartier comme tel.
M. LEGER: Quand vous dites dossier, cela veut dire qu'il y a eu une
demande de la ville pour ça et, à ce moment-là, vous
étudiez...
M. PHANEUF: C'est ça.
M. LEGER: Comme je parlais de Montréal, vous me parlez de
Montréal-Nord, ça veut dire que ça peut être
Rivière-des-Prairies, parce que la ville de Montréal-Nord ne
dépend pas de la ville de Montréal.
M. PHANEUF: Non, exactement. Je ne sais pas, j'ai dit qu'il y a deux
projets qui sont actuellement dans les dossiers au Haut-Commissariat, demandes
qui viennent de la ville de Montréal.
M. LEGER: Est-ce que je pourrais avoir la réponse, à
savoir si c'est pour le secteur de Rivière-des-Prairies, cette
demande?
M. PHANEUF: Oui, avec plaisir.
M. LEGER: Vous ne l'avez pas aujourd'hui?
M. PHANEUF: Non. 150 dossiers, si vous vous imaginez...
M. LEGER: L'année prochaine, probablement qu'aux prochains
crédits, on aura plus de dossiers pour répondre à une
série de questions dans ce sens.
M. PHANEUF: II y a plus de 3,000 dossiers. Je pense que le
député de Lafontaine réalise...
M. LEGER: Vous me parlez de 150.
M. PHANEUF: Je ne peux pas prévoir les questions que le
député va poser. C'est facile pour le député qui a
son service, qui prépare les questions. Nous, on a à
répondre aux questions. Comme il y a 3,000 dossiers et plus, ouverts, je
ne peux pas apporter les 3,000 dossiers ici et tous les travaux qui sont en
marche au secteur de la planification ou dans les autres secteurs.
M. LEGER: Je comprends le ministre. Cette année, il est
peut-être pris au dépourvu parce qu'il ne s'attendait pas à
tant de questions de ce côté, mais dans les autres
ministères aussi, ils sont pris souvent au dépourvu. Ils n'ont
pas toujours les dossiers à temps, sur place, il nous les envoie. Mais,
habituellement, ils s'attendaient à des questions beaucoup plus
détaillées et ils ont plus de dossiers. L'année prochaine,
je pense bien que vous ne pourrez pas tout apporter, mais vous serez
peut-être plus équipé.
M. PHANEUF: Au contraire. Je trouve qu'on est pas mal
équipé, quand on regarde...
M. LEGER: Je parle d'être équipé au point de vue des
dossiers.
M. PHANEUF: Vous avez parlé des montants, des subventions qu'on
donne. On va vous donner cette année je pense que c'est la
première fois tous les montants dans tous les services, qui vous
permettent vraiment de commenter... On vous nomme toutes les associations, on
vous donne toutes les fédérations, on vous donne toutes les
colonies de vacances, on les identifie avec les montants. Je pense que, quand
j'ai parlé de livre ouvert du Haut-Commissariat, c'est un exemple
frappant du livre ouvert du Haut-Commissariat.
M. LEGER: Je dois admettre qu'il y a une ouverture, à comparer
avec ce qui existait avant. Je ne dis pas que la porte est grande ouverte, je
veux dire qu'il y a une bonne ouverture. Est-ce que le ministre peut nous dire
si, dans les projets, il y a la ville de Forestville?
M. PHANEUF: Oui, dans les projets.
M. LEGER: Dans les projets. La Malbaie, Clermont?
M. PHANEUF: II y a également une demande.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a des municipalités de la rive sud qui
sont dans le dossier? Saint-Pascal, justement, je l'avais demandé, je
pense qu'il est dedans aussi.
M. PHANEUF: De mémoire, je ne peux pas vous donner les 150 qui
sont présentés, mais...
M. LEGER: De mémoire, vous ne savez pas pour Saint-Pascal? Est-ce
que la ville de Hull est dans le dossier, de mémoire?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Saint-Raymond?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: II y en a qui ont une bonne mémoire. Orsainville?
M. PHANEUF: C'est entré.
M. LEGER: C'est entré. Forestville, vous avez dit oui.
Concernant maintenant l'Institut national des sports, quand le
comité fera-t-il son rapport? A son retour de voyage?
M. PHANEUF: Oui, à la fin du mois de mai.
M. LEGER: Votre voyage est au mois de juin.
M. PHANEUF: Avant mon retour.
M. LEGER : C'est parce que vous m'avez dit que le voyage que vous allez
faire en France avec les fonctionnaires, était justement pour
étudier un peu l'Institut national des sports en France.
M. PHANEUF: Le rapport devrait m'être soumis à la fin du
mois de mai. C'était l'échéancier qui avait
été prévu lorsque j'ai donné le mandat au
comité. Je me donne un mois pour faire ma propre évaluation du
rapport et, après cette date, le rapport sera rendu public. C'est une
garantie que j'avais donnée au comité.
M. LEGER: Est-ce qu'on a prévu des fonds dans le budget pour
cela?
M. PHANEUF: Pour l'Institut provincial des sports?
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: J'ai- dit que c'était la suite logique de Mission
Québec 1976, une création de l'Institut provincial des sports. Il
y a donc $1 million actuellement qui est affecté à la promotion
de l'élite. Ces fonds vont augmenter encore l'an prochain et on verra
à faire l'ajustement pour la continuation de Mission Québec 76
qui sera prise en main c'est la suite logique par l'Institut
provincial des sports.
M. LEGER: Vous voulez dire que l'Institut national des sports va
dépendre de Mission Québec 1976?
M. PHANEUF: Non, j'ai dit que Mission Québec 76 a un mandat
jusqu'à 1976 et qu'après cela Mission Québec 1976 aura
terminé son travail et fera rapport. La suite logique au travail de
Mission Québec 76 et la permanence de Mission Québec 1976 sera
l'Institut provincial des sports.
M. LEGER : J'ai demandé si vous aviez prévu des fonds et
vous me parlez du million qui va à Mission Québec 76. Est-ce que
c'est Mission Québec 76 qui va défrayer le coût de
l'Institut national des sports?
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Est-ce que vous avez un budget de prévu pour cela?
M. PHANEUF: Non, je dis qu'actuellement on a $1 million au budget de
prévu pour Mission Québec 76. Lorsque Mission Québec 76
n'existera plus, en 1977, ces fonds, qui sont actuellement de $1 million et qui
vont augmenter, seront les fonds qui permettront à l'Institut provincial
des sports de démarrer.
M. LEGER: D'accord, mais pour le moment, pour le départ, pour
l'Institut national des sports, qui va être institué je ne sais
pas quand...
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: ... on n'a pas de budget de prévu? Ce ne sera pas
à même le million de Mission Québec 76?
M. PHANEUF: Non, absolument pas. Cette année, il n'y aura pas
d'argent dépensé pour l'Institut provincial des sports.
Maintenant, dans le budget de l'an prochain, compte tenu de
l'échéancier et des recommandations qui seront faites par le
comité, je verrai si oui ou non on a besoin des fonds
immédiatement. D'accord? Pour cette année, il n'y en a pas de
prévu. J'attends le rapport.
M. LEGER: On a pris une décision concernant la
décentralisation. Est-ce que cela va être situé à un
ou à plusieurs endroits?
M. PHANEUF: J'attends purement et sim- plement le rapport. Je n'ai
aucune décision de prise à cet effet. J'ai bien donné ces
garanties au comité. J'ai laissé toute la latitude au
comité de faire les recommandations au gouvernement. Comme j'ai
donné la garantie que ce dossier sera public, on verra à
l'analyser en temps et lieu.
M. LEGER: II y avait des mauvaises langues qui parlaient de Rigaud.
M. PHANEUF: Ce serait un excellent choix !
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: Cela reste à voir. Ce ne sont pas des mauvaises
langues, c'est...
M. LEGER: Ce sont de bonnes langues.
M. PHANEUF: ...il y a un institut qui existe à Rigaud, qui n'est
pas utilisé actuellement, qui a été payé par toutes
sortes de fonds. Il serait peut-être intéressant,
éventuellement, de le récupérer, mais je ne suis pas
certain si c'est le site, et je ne suis pas certain si on va centraliser non
plus. J'attends le rapport.
M. LEGER: M. le Président, concernant le comité
d'étude sur la condition physique des Québécois, quand
doit-il faire rapport?
M. PHANEUF: A la fin de juillet. J'ai répondu à cela.
M. LEGER: Le ministre avait parlé, entre autres c'est
peut-être le ministre de l'Education qui doit répondre, mais il
n'est pas là d'ouvrir les écoles à la population,
on a parlé d'augmenter le nombre des périodes à
l'élémentaire et au secondaire. On a permis, aussi, l'ouverture
d'autres pavillons d'éducation physique et sportive, des PEPS, en aidant
financièrement les municipalités. Est-ce qu'on a des projets
précis là-dessus?
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Aucun projet là-dessus.
M. PHANEUF: II y a des demandes des universités pour augmenter
leurs installations, mais ce sont purement des dossiers qui sont au
ministère de l'Education.
M. LEGER: M. le Président, je pense que cela va faire plaisir au
ministre. Je pose la dernière question. Un des rôles du
Haut-Commissariat est d'assurer le développement et la promotion, donc
l'argent qu'il possède doit aller dans ce sens. J'avais proposé,
dernièrement, à l'occasion des Jeux olympiques, que les 5 p.c.
que les provinces retirent de la Loto olympique soient directement
octroyés, non pas dans le fonds consolidé, et que le Haut-
Commissariat garde un budget limité à $17,000,000
même si c'est augmenté. Est-ce que le ministre est d'accord que 5
p.c. soient versés directement à un organisme sportif pour la
promotion du sport amateur?
M. PHANEUF: Non. Le ministre des Finances s'est prononcé, et moi
aussi, je me suis prononcé là-dessus. J'ai dit non. J'ai dit que
le taux de croissance de l'argent qui est investi au niveau du
Haut-Commissariat permet de répondre aux besoins, au fur et à
mesure qu'ils se présentent. Je n'ai pas dit qu'on se sentait
limité dans notre budget de fonctionnement. Je n'ai pas, non plus,
limité les fonctionnaires lorsqu'ils ont fait l'étude des besoins
pour préparer leurs programmes. Je le dis devant mes fonctionnaires,
parce que c'est exactement la façon dont on a préparé le
budget.
Et je dis que j'aime mieux garder les fonds qui seront donnés au
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports et ce dernier
verra à les verser lui-même aux organismes avec des mandats bien
précis.
M. LEGER: Est-ce que le ministre n'a pas considéré le fait
qu'une fondation comme la Confédération des sports du
Québec qui recevrait régulièrement les 5 p.c. dans un but
bien précis de la promotion du sport olympique, du sport amateur, aurait
un effet d'entraînement sur l'entreprise privée, qui pourrait
elle-même contribuer à ce fonds comme on en a parlé depuis
hier et que dans le domaine anglophone, l'entreprise privée contribuait
beaucoup pour le sport amateur et qu'au Québec on ne le faisait pas?
Je trouve que ce que dit le ministre aujourd'hui est illogique par
rapport à ce qu'il a dit hier. On a eu de la misère à se
réveiller considérant ce que l'entreprise privée
anglophone avait fourni dans le domaine du développement du sport
amateur. Là, c'est une occasion unique de permettre à
l'entreprise privée, à cause d'un fonds précis, qui serait
peut-être beaucoup mieux surveillé par le ministre
peut-être, au niveau de l'administration, parce que je pense que c'est un
peu cela qu'il craint, que cela serait peut-être mal administré,
mais si c'était bien surveillé par le Haut-Commissariat à
la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports et par le ministre ou par ses
fonctionnaires, que le fonds créé spécialement pour le
développement du sport amateur soit enrichi de ces 5 p.c. qui arrivent
trois fois par année à tous les trois ou quatre mois, je
ne me souviens pas, c'est au moins trois fois, si cela n'est pas quatre fois
par année cela voudrait dire que plus de $1 million par
année de revenus pourraient aller dans le fonds de développement
du sport amateur... Pardon?
M. PHANEUF: Beaucoup plus que cela.
M. LEGER: Les 5 p.c. rapporteraient combien?
M. PHANEUF: La première vente a rapporté environ $750,000
à la province.
M. LEGER: $750,000. Cela veut dire plus de $2 millions, peut-être
$3 millions. Est-ce qu'il y en a trois ou quatre par année? Je ne m'en
souviens pas.
M. PHANEUF: Quatre.
M. LEGER: II y en a quatre. Donc, tout près de $3 millions par
année. Alors, est-ce que cela n'aurait pas un effet d'entraînement
pour l'avenir auprès des entreprises privées, un fonds de
dotation où on ne se servirait peut-être que des
intérêts?
M. PHANEUF: Non. Je l'ai dit et je le répète. Si le
gouvernement du Québec ne prenait pas ses responsabilités, et
privait les organismes sportifs de fonds pour leur permettre de fonctionner et
leur permettre une certaine expansion, je donnerais raison au
député de Lafontaine.
Mais je pense que le gouvernement du Québec a pris ses
responsabilités et accorde les fonds voulus pour les activités
reconnues. Et je trouve que c'est encore la formule à conserver parce
que c'est la responsabilité de la province et je pense qu'il faut que la
province prenne totalement ses responsabilités en matière de
sports et de loisirs. Je n'ai pas envie de confier ces responsabilités
à un autre organisme que celui que l'on reconnaît comme le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports. La CSQ a ses
activités. On voit au financement de la CSQ. Cela fait longtemps qu'on
parle de l'autofinancement possible de la CSQ, mais dans la
réalité, j'ai expliqué ce qui en était. Je n'ai pas
l'impression que le fonds de la CSQ va se priver de fonds publics parce que le
gouvernement n'en met pas.
Je pense que les fonds qui ont été
créés...
M. LEGER: Ce n'est pas le gouvernement qui y mettrait les fonds. Ce
serait le résultat de...
M. PHANEUF: Vous parlez de faire démarrer ce fonds, vous
suggérez de se servir des fonds qui viendraient de la Loto. Si vous
voulez recevoir à d'autres exemples, comme vous l'avez fait, est-ce
parce que le gouvernement a mis des fonds que les compagnies ont mis, par la
suite, des fonds pour financer le sport dans, certaines villes? Non. Je pense
qu'au Québec non plus, on n'a pas besoin de mettre des fonds dans une
incorporation pour motiver les industries à, éventuellement,
venir aider le financement.
M. LEGER: Je ne suis absolument pas d'accord avec le ministre. En tout
cas, il a droit à son opinion, mais c'est malheureux parce que c'est lui
qui aurait une décision à prendre là-dessus. Si son
augmentation de budget de $14 millions à $17 millions, c'est le montant
de
$3 millions qu'il va recevoir de la Loto olympique qu'il a mis
là-dedans, tout simplement, cela ne développera pas
nécessairement le sport amateur comme tel. Je trouve en tout cas, c'est
une opinion que j'affirme, si on avait donné immédiatement...
M. PHANEUF: Quand vous parlez...
M. LEGER: Je donne mon opinion. Vous pourrez la juger après. Si
les 5 p.c. qui ont été directement remis aux provinces dans le
but de développer le sport amateur étaient remis dans un fonds
pour l'administration du sport amateur, cela aurait un effet d'entrafnement sur
l'entreprise privée, sur le public en général, et on
aurait pu se servir même uniquement des intérêts au
début, et à la longue, on aurait pu avoir une somme énorme
pour rattraper au Québec ce point sur lequel nous sommes tellement en
retard avec le reste du Canada.
M. PHANEUF: Nous ne sommes pas aussi en retard que ça, avec le
reste...
M. LEGER: Sur le sport amateur.
M. PHANEUF: Sur les résultats, c'est bien sûr, mais non pas
sur le plan des structures et des investissements; on est loin d'être en
retard. On est en avance sur les autres provinces.
M. LEGER: On juge un arbre à ses fruits. Alors c'est par les
résultats qu'on peut juger.
M. PHANEUF: Oui, mais si l'on parle des investissements que l'on fait
actuellement, les structures que l'on a, on est en avance sur les autres
provinces. Qu'on perde ce complexe d'infériorité. On investit
plus d'argent, actuellement, dans la province de Québec, que toutes les
autres provinces canadiennes. Toutes les autres provinces canadiennes ont pris
la même décision, si on veut parler des résultats probants
des autres provinces.
M. LEGER: Qui vous dit que le fédéral ne paie plus dans
les autres provinces parce qu'elles n'ont pas de programmes?
M. PHANEUF: Ecoutez!
M. LEGER: Pourquoi affirmez-vous que vous investissez plus au
Québec? Est-ce parce qu'il manque quelque chose?
M. PHANEUF: Je n'ai pas parlé du fédéral, j'ai
parlé des autres provinces.
M. LEGER: Les autres provinces qui n'ont pas...
M. PHANEUF : Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
M. LEGER: Pour les autres provinces, si le fédéral en
donne plus... Vous ne savez pas combien le fédéral donne au
Québec. Comment peut-on savoir combien le fédéral donne
aux autres provinces?
M. PHANEUF: On sait combien donne le fédéral. On avait les
chiffres, on pourrait les...
M. LEGER: Non, vous n'avez jamais eu les chiffres. Même votre
prédécesseur ne les avait pas. Même le ministre
Saint-Pierre ne les avait pas.
M. PHANEUF: On a les chiffres. On va vous donner tout ça. On va
vous présenter un beau document là-dessus.
M. LEGER: Je prends le ministre au mot. Si le ministre est capable de
déterminer les sommes dépensées par le
fédéral dans le domaine du sport, des loisirs et de la jeunesse
au Québec, j'attends son document.
M. PHANEUF: D'accord. On va faire des comptables, on va faire de la
comptabilité et on va fournir ces...
M. LEGER: C'est très important de savoir la somme qui est
dépensée.
M. PHANEUF: Extrêmement important, je suis bien d'accord.
M. LEGER: D'accord!
M. PHANEUF: Cela ne change en rien ma décision et je maintiens
celle que j'ai prise. Les autres provinces ont pris exactement la même
décision que la province de Québec. Elles ne financent pas
directement les organismes par le retour... excepté, je pense,
Terre-Neuve qui a décidé de donner... C'est la seule province qui
donne... Cela représente $250,000.
M. LEGER: C'est cela. C'est une province plus petite et là vous
aviez eu une occasion unique, de toute façon. Est-ce que le ministre
pourrait y repenser ou si sa réponse est définitive au
sujet...
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: ... des 5 p.c. pour un fonds de développement du sport
amateur?
M. PHANEUF: Non, ma suggestion au ministre des Finances est
définitive.
M. LEGER: Bon.
M. PHANEUF: Je la maintiens.
M. LEGER: C'est malheureux.
M. le Président, je voudrais, en terminant, remercier le ministre
et remercier les fonctionnaires qui ont bien voulu participer à nos
travaux, pour la première fois, se sont vus obligés
d'être présents beaucoup plus longtemps aux crédits du
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports. Le parti
québécois avait affirmé que le domaine du sport, du loisir
et de la jeunesse était un domaine d'avenir au Québec, qu'il
fallait mettre le paquet, qu'il fallait y mettre beaucoup de travail et qu'il y
avait beaucoup de planification et d'action à mettre dans ce domaine. Je
pense que nous avons fait un tour d'horizon pour montrer au ministre
jusqu'à quel point il est important que le Haut-Commissariat devienne un
maître d'oeuvre et définisse une politique de loisir avec des
moyens de la réaliser. C'est la raison pour laquelle je voudrais que,
l'année prochaine, nous ayons avec nous les fonctionnaires qui auront le
plus de documents possible parce que nous allons suivre cette année de
très près les activités dans le domaine du sport, du
loisir et de la jeunesse et nous appuierons et féliciterons le ministre
chaque fois qu'il réalisera des choses pour le Québec. Nous
verrons aussi, par la suite, à lui suggérer des
améliorations et parfois, peut-être, à le blâmer pour
des actions ou des initiatives qu'il n'aurait pas prises.
M. PHANEUF: Je remercie le député de Lafontaine. Avec
votre permission, M. le Président, j'aimerais quand même prendre
le temps de remercier tous les fonctionnaires du Haut-Commissariat qui, pendant
cette année, ont vraiment travaillé très fort. Ils ont
oeuvré pour que, justement, le Haut-Commissariat devienne ce qu'il est
en train de devenir. Tous et chacun, nous sommes en mesure de constater
actuellement l'ampleur du Haut-Comissariat, le dynamisme du Haut-Commissariat,
et sans l'aide de ces fonctionnaires, ce serait impossible. Je tiens à
les remercier de leur collaboration. Je tiens aussi à profiter de
l'occasion pour remercier le député de Lafontaine. Je pense que
le député de Lafontaine a bien rempli son rôle d'Opposition
et je ne dis pas que ce rôle d'Opposition n'aide pas, à quelques
reprises, le député qui a à gérer le
Haut-Commissariat.
Je profite de l'occasion, en tout dernier lieu, mais il n'est pas le
moindre, pour remercier le président qui, avec cette patience qu'on lui
connaît, cette compétence aussi, a dirigé nos travaux et a
maintenu le calme et la sérénité dans lesquels on a
résussi à compléter les travaux du Haut-Commissariat. Je
l'en remercie très sincèrement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Les programmes, ainsi que les
éléments de chacun de ces programmes sont adoptés pour le
ministère de l'Education et j'invite le rapporteur à faire
rapport à la Chambre que les crédits ont été
adoptés.
M. LEGER: Adopté. Il fallait le dire, quand même.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 18 h 13)