(Quatorze heures onze minutes)
Le Président (M. Kelley): Alors, bonjour, mesdames et messieurs. Encore une fois, nous nous excusons pour un petit retard dans notre arrivée, mais il y avait une autre réunion sur l'éducation. Alors, on a beaucoup de choses à discuter dans ce domaine. Alors, je déclare donc la séance de Commission de l'éducation ouverte. Je rappelle que le mandat de la commission est d'entendre les dirigeants d'universités en application de la Loi sur les établissements d'enseignement de niveau universitaire.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Aucun, M. le Président.
Le Président (M. Kelley): Alors, j'invite tout le monde dans la salle, s'il vous plaît, d'éteindre leurs téléphones cellulaires. Aujourd'hui, on a le plaisir de recevoir les représentants de l'Université du Québec à Montréal qui fête son 35e anniversaire, l'an passé, je pense qu'il y avait une motion à l'Assemblée nationale pour souligner cet événement. J'ai eu le plaisir de visiter récemment et voir, entre autres, un chantier fort intéressant sur la rue Président-Kennedy et Jeanne-Mance, à côté de l'église avec le toit rouge où le député de cette commission a eu son baptême, et mon grand-père était le pasteur anglican à l'époque, St.John the Evangelist Church. Alors, j'ai un intérêt particulier dans ce coin de la ville et pour les travaux qui sont fort impressionnants que l'université est en train de faire.
Auditions
Alors, sans plus tarder, bienvenue, M. Denis, je sais que vous avez une présentation PowerPoint d'une durée de 30, 35 minutes. Alors, sans plus tarder, la parole est à vous.
Université du Québec à
Montréal (UQAM)
M. Denis (Roch): Merci, M. le Président. Mesdames messieurs, membres de la Commission de l'éducation, je vous remercie de nous accueillir, mes collègues et moi, cet après-midi, pour nous permettre de vous présenter le rapport de l'UQAM en application de la Loi sur les établissements d'enseignement de niveau universitaire.
Permettez-moi d'abord de vous présenter les collègues de la direction de l'UQAM qui m'accompagnent à cette table: Mme Danielle Laberge, qui est vice-rectrice à la vie académique et vice-rectrice exécutive; M. Mauro Malservisi, qui est vice-recteur aux ressources humaines, à l'administration et aux finances de l'université; M. Michel Jébrak, qui est vice-recteur à la recherche et à la création; M. Jacques Desmarais, qui est vice-recteur à la planification, à la vie étudiante et secrétaire général de l'université; M. Pierre Parent, qui est vice-recteur aux affaires publiques et au développement, ici, à la droite de cette table.
Comme vous m'y avez invité, M. le Président, je ferai, au nom des collègues de mon équipe, une présentation introductive dont l'essentiel sera projeté à l'écran et j'ai conçu cette présentation en cinq brefs chapitres. D'abord, comme le tableau sous vos yeux l'indique, je vais passer en revue les faits saillants de l'UQAM et sur l'UQAM telle qu'elle est, en cet hiver 2005, 35 ans après sa création. Je vais ensuite faire un bref rappel de nos principaux engagements dans les missions d'enseignement et de recherche et création. Une revue, troisièmement, des grands projets dans lesquels nous sommes engagés. Je vais vous présenter un état des lieux sur l'organisation et le fonctionnement de l'UQAM. Et, en dernier lieu, cinquièmement, je ferai un rappel des quelques principaux enjeux et contraintes qui marquent notre développement institutionnel.
Où en est l'UQAM en 2005, 35 ans après sa création? L'UQAM, en quelques chiffres, M. le Président, mesdames, messieurs, en cet hiver 2005, c'est 42 257 étudiants, dont 2 500 étudiants internationaux. L'UQAM est la troisième université au Canada pour le nombre d'étudiants inscrits à la maîtrise, tout juste derrière l'Université de Toronto et l'Université de Montréal en incluant les écoles affiliées de cette université. L'UQAM est septième au Canada pour le nombre d'étudiants inscrits au doctorat. Un chiffre peut-être aussi qui illustre à la fois la contribution de notre établissement au progrès social, économique, démocratique de notre société: l'UQAM, en trois décennies et demie, a remis 200 000 diplômes à plus de 150 000 personnes. L'UQAM compte 970 professeurs. Elle compte, à l'automne 2004, 1 204 chargés de cours et le bassin global des chargés de cours avec lesquels elle est en lien est de 1 700. Elle compte 112 cadres, 1 372 employés de soutien régulier auxquels s'ajoute un bassin d'environ 800 employés à statut particulier.
Quelques éléments sur la population étudiante, à l'automne 2004, l'UQAM comptait accueillir 62,7 % de femmes et 37,3 % d'hommes. Son corps professoral, au 1er juin 2004, compte 33,6 % de femmes et 65,4 % d'hommes. J'ajoute quelques informations qui ne figurent pas au tableau, mais qui sont susceptibles d'intéresser les membres de la commission. En 2003-2004, l'UQAM accueillait 51 % d'étudiants à temps complet et 49 % d'étudiants à temps partiel. Avant 1994-1995, les proportions d'étudiants à temps complet et d'étudiants à temps partiel de l'UQAM donnaient des majorités assez significatives aux étudiants à temps partiel, et ces proportions, au fil des ans et en particulier au cours de la dernière décennie, ont tendu à se déplacer pour accorder de courtes majorités aux étudiants à temps complet.
J'ajoute aussi une autre information susceptible d'intéresser les membres de la commission. Selon une enquête menée, en 2001, par le réseau de l'Université du Québec, il est révélé qu'en moyenne tous genres de programmes et tous régimes d'études confondus le pourcentage des étudiants nouveaux inscrits à l'UQAM, à l'automne 2001, ayant déclaré travailler ? autrement dit devoir accomplir un travail rémunéré en parallèle à leur régime d'étude ? représentait 72 % de nos effectifs étudiants. C'est un pourcentage très important pour lequel, si vous le souhaitez, nous reviendrons dans nos échanges avec vous.
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(14 h 20)
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L'UQAM compte sept facultés. Vous en voyez les noms, les domaines d'ancrage au tableau. L'UQAM, à travers ses sept facultés, regroupe 33 départements. Elle offre plus de 170 programmes de premier cycle et plus de 100 programmes de cycles supérieurs. L'UQAM compte aussi des instituts au nombre de six dont certains ont été créés au cours des toutes dernières années. Elle compte aussi 69 centres et chaires de recherche, dont 26 chaires de recherche du Canada. L'UQAM, c'est aussi, M. le Président, des fonds de recherche et de création qui totalisent, en 2003-2004, plus de 50 millions de dollars. Je signale que cette croissance qui nous amène à ce plateau a été significative en particulier au cours des cinq dernières années. Nous étions à 27,5 millions en 1999-2000 et, pour le financement de la recherche, nous en sommes à 51,5 millions en 2003-2004. L'UQAM, dans les classements qui répertorient les engagements en recherche des universités canadiennes, se classe assez bien. Elle est 18e sur 50 sur l'ensemble des universités, toutes catégories, qu'elles soient facultés de médecine, génie, agriculture, mais, lorsque l'on fait une distinction importante, c'est-à-dire qu'on la situe dans l'ensemble des universités qui n'opèrent pas dans le domaine du biomédical santé, avec faculté de médecine, ou du génie, ou de l'agriculture, en 2002-2003, l'UQAM est première pour le financement de la recherche parmi l'ensemble des universités canadiennes, significativement en avance sur des universités et de taille et d'engagement comparables.
L'UQAM, c'est aussi, sur un autre plan, plus administratif celui-là et concernant nos engagements financiers, un déficit accumulé entièrement résorbé depuis 2002-2003 et, pour la troisième année consécutive, un budget équilibré. En 2003-2004, ce budget s'élève à 295 millions. Je reviendrai. Et je peux simplement, à ce stade-ci de la présentation, vous laisser entrevoir que, dans les conditions où nous opérons, M. le Président, faire un budget équilibré au cours des trois dernières années, ça suppose des capacités acrobatiques exceptionnelles, et mon collègue Mauro Malservisi vous donnera un aperçu des conditions dans lesquelles nous réalisons ces budgets équilibrés jusqu'à maintenant. Je reviendrai aussi sur la campagne majeure de développement et de financement dans laquelle nous sommes engagés depuis 2002 et puis plus officiellement, sur une base publique, depuis 2004.
Un deuxième chapitre maintenant, qui concerne nos engagements dans les missions d'enseignement, de recherche et de création associées aux grandes valeurs de l'accessibilité. Notre équipe a voulu exprimer nos engagements sur trois axes, que vous avez ici, définis autour des trois pôles suivants. Accueillir, c'est-à-dire être à l'affût des talents et de tous ceux et de toutes celles qui peuvent ou veulent pouvoir accéder à des études universitaires. C'est un des fondements de l'UQAM, et nous le revendiquons aujourd'hui avec fierté, nous ne nous détournons pas de cet engagement. Donc, accueillir. Innover, l'UQAM a innové tout au long de son histoire, par ses équipes notamment en recherche mais aussi dans les programmes d'enseignement. En recherche, nous innovons sur un axe bien affirmé de la recherche publique et de l'innovation sociale. Nous avons aussi, dans nos engagements en enseignement et en recherche, un parti pris mieux affirmé que jamais en faveur de la réussite, la réussite des étudiants et des étudiantes, avec des programmes et un soutien, une attention redoublée, mais aussi la réussite de nos équipes. Ça couvre l'ensemble du personnel de l'université.
D'abord, quelques mots sur ces axes: accueillir, innover et réussir dans l'enseignement et les programmes d'études. Nous avons mis en place, depuis deux ans, un nouveau programme dont l'acronyme est FARE. C'est fait exprès, c'est le FARE de l'UQAM, et il s'agit du Fonds pour l'accessibilité et la réussite aux études. Ce programme se déploit en trois volets. D'abord, un programme d'accessibilité aux études universitaires qui inclut notamment un programme préparatoire de mise à niveau qui s'adresse en particulier aux étudiants du collégial mais aussi aux étudiants considérés comme étudiants adultes. Nous avons aussi, dans ce programme FARE, un deuxième volet, qui comporte des mesures de soutien à la réussite, et notamment nous avons mis en place un centre d'aide à la réussite. Et, dans un troisième volet, nous avons mis en place des mesures de soutien à la réussite aux cycles supérieurs. Ce FARE en fait a pour objectif de regrouper l'ensemble de nos dispositifs, de nos processus, de nos mesures jusque-là plus dispersés dans l'établissement pour développer sur cet enjeu majeur une approche systémique intégrée pour en quelque sorte maximiser nos efforts et les résultats que nous escomptons dégager de nos efforts.
Nous avons fait aussi de l'accessibilité aux cycles supérieurs une grande priorité institutionnelle, et nos résultats en cinq années sont encourageants. De 1999-2000 à 2003-2004, la croissance du nombre d'étudiants aux cycles supérieurs, maîtrise et doctorat, a été de plus de 50 % à l'UQAM, et notre pourcentage d'étudiants aux cycles supérieurs s'établit à hauteur de 18 %, c'est-à-dire en fait qu'il rejoint en moins d'années que cela n'avait été considéré la cible fixée par l'entente de réinvestissement signée avec le gouvernement en 2001.
Nous avons aussi des engagements importants en formation continue et en formation sur mesure. L'UQAM abrite à ce chapitre en particulier, je veux le souligner, depuis 25 ans, le plus important ou les plus importants services aux collectivités en enseignement et en recherche du réseau universitaire québécois et canadien. Ce fut un engagement de la fondation et c'est un engagement que nous tenons et que nous avons voulu, mes collègues et moi, développer et auquel nous avons voulu donner les conditions de développement en cours depuis notre arrivée en fonction.
Dans ce programme ou dans ces dispositions concernant la formation continue et la formation sur mesure, nous venons de mettre en place, l'année dernière, un nouveau programme qui porte l'appellation UQAM-Génération. Il s'agit d'un centre de réflexion, d'échanges et d'actions concertées qui offre un ensemble de services de formation aux aînés, aux nouvelles générations actives. Nous le faisons en partenariat avec un groupe d'aînés qui s'appelle le groupe Synergie 50+. Parmi les éléments qui peuvent être soulignés succinctement à ce chapitre, UQAM-Génération, nous venons de mettre en place un certificat d'études personnalisées, un CEP, pour les 50 ans et plus, qui prévoit en fait d'offrir un cheminement individualisé d'études en fonction de l'expérience, de la formation et des intérêts de chacun à ceux et celles qui veulent pouvoir rejoindre l'université.
Nous pratiquons aussi une politique de proximité pour mieux desservir les populations de la grande région de Montréal. M. le Président, l'UQAM est présente en région depuis 25 ans. Elle est présente, par exemple, à Longueuil et en Montérégie depuis 80, à Laval depuis 86, à Lanaudière depuis 1989 et plus récemment dans l'Ouest-de-l'Île depuis 1999. L'UQAM veut déployer cette politique de proximité régionale en complémentarité et en concertation avec les autres établissements.
Je souligne que nous sommes engagés dans cette politique de proximité pour faciliter l'accès à l'université aux populations de la grande région de Montréal comme un engagement lié à nos principes d'accessibilité. Je veux dire par là que ces engagements, qui peuvent paraître être récents, qui peuvent parfois sembler à d'aucuns nous être venus par suite en quelque sorte d'une crise d'acné emportés par les courses aux clientèles étudiantes, n'ont rien à voir avec cela. Nous avons toujours été, pour l'essentiel de notre histoire institutionnelle, engagés dans ce type de développement. Nous avons marché à petits pas longtemps, compte tenu de nos ressources et de nos moyens limités, mais nous avons voulu, au cours des dernières années, mes collègues et moi, renforcer nos engagements dans ce développement de politique de proximité.
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(14 h 30)
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Je rappelle et j'insiste sur le fait que nous voulons le faire en complémentarité et en concertation avec les autres établissements universitaires. Nous n'aimons pas l'idée que ces engagements, notamment dans la grande région de Montréal, puissent transformer les régions ou ces pôles en piste de course interuniversitaire pour l'accès aux clientèles étudiantes. Tel n'est pas notre objectif, nous voulons favoriser l'accessibilité, et nous l'avons dit et nous sommes prêts à le faire, nous souhaitons le faire en concertation avec les établissements universitaires, notamment les établissements universitaires de la région.
Nous pratiquons aussi une politique de soutien à l'accessibilité sur l'ensemble du territoire québécois. M. le Président, l'UQAM est l'établissement qui offre le plus de programmes en extension et en collaboration avec d'autres établissements, dont ceux bien sûr du réseau de l'Université du Québec. 33 % des programmes de deuxième et de troisième cycles de l'UQAM sont offerts en coopération. C'est considérable, si on établit des points de comparaison, c'est un appui majeur en tout cas offert aux établissements et aux équipes en région, notamment pour le développement universitaire. Ces engagements ne sont pas suffisamment connus, peut-être insuffisamment diffusés, mais je voulais les porter à l'attention des membres de la commission.
En recherche-création, nous avons aussi bien sûr, et je viens de le rappeler dans les faits saillants de nos accomplissements, des engagements très importants eux-mêmes aussi liés aux mêmes valeurs d'accessibilité. L'accessibilité dans le domaine de la recherche, nous la concevons comme axée sur les grandes priorités d'une recherche publique de haut niveau et notamment aussi sur les valeurs et les engagements d'interdisciplinarité. Mon équipe et moi, nous soutenons, depuis notre arrivée en fonction, essentiellement, dans le domaine de la recherche, des domaines de la recherche publique et nous soutenons essentiellement des développements en recherche fondés sur l'interdisciplinarité ou les transdisciplinarités. Mes collègues pourront revenir sur ce sujet. Vous voyez à l'écran les domaines principaux où nous développons ces engagements, ce sont des domaines qui recoupent les mandats de nos centres, de nos chaires et de nos instituts.
Dans la recherche, je rappelle à nouveau nos progrès quand même substantiels pour ce qui est du financement global de la recherche et de la création au cours des cinq dernières années. Je vais aussi rappeler que les services aux collectivités de l'UQAM ne sont pas un pivot d'accessibilité seulement au plan des programmes d'études et de l'enseignement, mais qu'ils oeuvrent aussi dans le domaine de la recherche. Notre engagement dans le développement de recherches en alliance avec les communautés qui fut une marque de l'UQAM depuis ses débuts s'est développé au cours des ans, et cet engagement en quelque sorte ? nous en sommes fort heureux ? est devenu un modèle à l'échelle canadienne, notamment par le programme des Alliances de recherche universités-communautés, les ARUC, du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Ces ARUC sont, je pense, un joyau de développement de la recherche en milieu universitaire depuis quelques années.
Nous avons aussi des orientations garantissant une recherche publique de qualité, qui favorisent le lien entre l'enseignement et la recherche. Et, là-dessus, je veux vous dire essentiellement ceci: L'UQAM, mon équipe, fait du lien entre l'enseignement et la recherche une priorité académique centrale aux trois cycles. Et l'UQAM considère qu'il faut procéder à la revalorisation de l'enseignement dans la carrière professorale, et nous avons mandaté à cette fin le vice-rectorat à la vie académique que dirige ma collègue Danielle Laberge d'élaborer un plan d'action ambitieux à cette fin avec la communauté professorale.
J'ai été heureux, M. le Président, de constater que cette question qui touche au lien entre l'enseignement et la recherche, qui fait l'objet de débats publics persistant depuis des années, et tout ce qui touche à la revalorisation de l'enseignement dans la carrière professorale, ces deux questions ont fait l'objet de la première recommandation de la commission que vous avez présidée, dans son rapport notamment suite à la consultation sur les enjeux entourant la qualité et l'accessibilité et le financement des universités.
Or, nous pourrons y revenir dans nos échanges avec vous. Mais, en ces matières, j'ai pu constater que, depuis des années, nous sommes dans la situation suivante. Tout le monde le dit: Il faut favoriser le lien entre l'enseignement et la recherche. Tout le monde le dit: Il faut revaloriser l'enseignement dans la carrière professorale. Mais on pourrait dire aussi: Tout le monde ne le fait pas ou personne ne le fait vraiment. Je veux vous dire que nous avons décidé d'en changer avec cela. Et nous avons décidé de nous mettre au travail pour passer de la parole aux actes.
Nous allons nous doter, bien sûr en collégialité avec nos équipes professorales, avec les chargés de cours, avec l'ensemble du personnel, nous allons nous doter d'un plan d'action et d'un programme de mesures, de dispositifs concrets pour faire en sorte que ce lien entre l'enseignement et la recherche soit resserré et qu'il soit véritable dans toutes nos pratiques, à tous les cycles d'études. Et nous voulons aussi faire la même chose pour ce qui est de la revalorisation de l'enseignement dans la carrière professorale.
Maintenant, permettez-moi de vous faire état des grands projets, des principaux projets dans lesquels nous sommes engagés. Bien sûr, en tout premier lieu, le projet TELUQ-UQAM, le projet de rattachement de Télé-université et de l'UQAM, un projet de développement universitaire fort important fondé sur la combinaison de l'université campus et de l'université à distance. Ce projet veut procurer, par la nouvelle plateforme organisationnelle qui sera mise en place, une offre de formation enrichie à l'échelle du territoire québécois en concertation avec les établissements du réseau de l'Université du Québec.
Nous voulons aussi ouvrir, par ce projet, de nouvelles perspectives internationales pour le rayonnement du système universitaire québécois. Je sais que l'une de vos recommandations, dans le rapport que vous avez soumis suite aux consultations de l'année dernière, plaidait en faveur d'une meilleure concertation interuniversitaire en formation à distance. Je pense que vous devez savoir que nous concevons ce projet TELUQ-UQAM comme ? comment dirais-je? ? une assise essentielle de la mise en marche concrète de cette alliance ou de cette coopération interuniversitaire que nous voulons mettre en oeuvre.
Autre grand projet institutionnel ? vous y avez fait allusion, M. le Président, vous vous en êtes fait l'écho: celui qui touche aux sciences de la vie et au Complexe des sciences de l'UQAM, le Complexe des sciences Pierre Dansereau. Nous sommes activement engagés dans la construction du pavillon des Sciences biologiques. Nous sommes aussi en train de réaliser un projet inédit au Québec, qu'on appelle le Coeur des sciences, qui veut favoriser la diffusion et le transfert scientifique ici et à l'échelle internationale, dans plusieurs pays. L'espèce de tassement d'attrait à l'égard des carrières scientifiques préoccupe tous les milieux universitaires et de la recherche. Nous voulons favoriser la diffusion et le transfert scientifique, stimuler les carrières scientifiques et contribuer au développement de la culture scientifique dans notre milieu.
Nous avons aussi fait la proposition, dans le cadre du projet TELUQ-UQAM, de relocaliser le site montréalais de la TELUQ sur le campus, Complexe des sciences. La TELUQ est à Québec. Elle y est pour y rester. Elle a aussi un site à Montréal et nous essayons de faire en sorte que, pour favoriser les passerelles et les complémentarités d'action entre nos équipes, nos professeurs, nos chargés de cours, nos étudiants, nos personnels, le site montréalais de la TELUQ soit relocalisé sur le campus de l'UQAM.
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(14 h 40)
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Nous avons aussi un autre très beau projet en cours, celui de la Maison des sciences humaines, un autre concept inédit qui veut promouvoir la formation et la recherche en sciences humaines et démontrer le rapport à la société, ce qui est trop peu fait, alors que vous savez à quel point les engagements de l'UQAM dans le domaine des sciences humaines sont tout à fait majeurs. Et pourquoi ne pas faire en sorte que la société sache mieux ce que lui apportent les investissements en sciences humaines? Ces apports-là sont considérables. Ils ne sont pas suffisamment connus. Certains disent qu'ils sont un des secrets les mieux gardés du milieu universitaire. Nous voulons les projeter sur la scène publique à travers cette Maison des sciences humaines. Elle sera logée dans l'immeuble historique du journal La Patrie, rue Sainte-Catherine, dont nous avons fait l'acquisition l'année dernière.
Nous construisons aussi des résidences étudiantes pour répondre aux demandes croissantes des étudiants du Québec et des étudiants étrangers. 500 chambres supplémentaires sont prévues dès septembre 2005, avec, sur le Complexe des sciences, quelques studios et chambres qui seront destinés aux professeurs invités de l'étranger pour favoriser justement non seulement les mobilités internationales étudiantes, mais aussi les mobilités professorales.
Nous sommes engagés aussi activement dans le projet de Cité universitaire internationale de Montréal avec les établissements universitaires de Montréal et avec la ville de Montréal.
Nous sommes aussi à développer un autre projet magnifique: le Musée national de l'éducation. Vous savez que l'UQAM a des engagements dans le domaine de l'éducation qui sont tout à fait primordiaux. Ils nous valent d'ailleurs une responsabilité tout à fait considérable: nous avons une énorme faculté des sciences de l'éducation, et plus de 30 % des enseignants francophones du Québec, plus de 70 % des enseignants francophones de Montréal sont formés à l'UQAM. Je dis que c'est pour nous un engagement important, mais c'est en même temps une responsabilité sociale de premier plan, compte tenu de l'importance majeure, vous le savez, bien sûr, de l'éducation dans notre société.
Or, ce Musée national de l'éducation non seulement il est en lien avec nos engagements primordiaux dans le domaine de l'éducation et des sciences de l'éducation, mais il vise à assurer la préservation et la diffusion du patrimoine collectif en éducation. Nous avons un patrimoine extrêmement riche, et vous savez aussi peut-être qu'il est menacé d'être dispersé ou perdu. Le Musée national de l'éducation que nous voulons établir, auquel nous sommes en train de travailler, veut contribuer à la préservation et à la promotion de ce patrimoine.
Nous procédons aussi à l'achat et à la rénovation d'immeubles au centre-ville de Montréal pour y loger notamment nos instituts. Vous savez, vous avez sans doute su que nous avions repris l'usage du 281, cette adresse qui était occupée par un club de... il y a quelques années encore. Nous en avons repris l'usage et nous allons le destiner au savoir. Autrement dit, dans nos acquisitions, dans nos acquisitions ainsi, nous visons à faire de la place au savoir.
Nous sommes engagés aussi dans des projets d'immobilisations importants à Longueuil, à Laval et à Mascouche. Encore une fois, chacun de ces engagements, nous voulons le faire avec le concours des autres établissements, si tel est leur souhait.
Nous avons aussi décidé de faire connaître un développement important à notre École des langues pour en faire une grande école universitaire de langues. Jusqu'à il y a quelques années encore, l'apprentissage des langues était peut-être considéré davantage comme une valeur ajoutée, un plus qu'on ajoutait à une formation de base, mais de plus en plus, avec une formation qui s'internationalise, les langues en quelque sorte, l'apprentissage d'une deuxième et d'une troisième langue, entrent ou pénètrent dans la formation comme telle comme une des dimensions essentielles d'une formation universitaire de qualité. Nous mettons l'École des langues à contribution sur ce plan.
Nous avons adopté aussi et nous mettons en oeuvre actuellement un plan de relance des bibliothèques. Nous sommes engagés dans le renouvellement des systèmes d'information de gestion, les SIG, et nous venons tout juste d'implanter ? l'annonce en a été faite la semaine dernière ? le plus important projet dans ce domaine à ce jour du réseau convergé de communications. 4 000 postes téléphoniques sont désormais à l'oeuvre dans le cadre de ce projet. L'implantation a donc été réussie. Les vieux téléphones ont été remplacés par des appareils qui vont permettre à nos équipes de chercheurs, de professeurs, nos enseignants, chargés de cours, nos étudiants de pouvoir disposer d'outils en appui à leur travail.
En m'acheminant vers la fin de cette présentation, M. le Président, je vous dirai quelques mots sur l'organisation de l'UQAM et son fonctionnement. Au plan organisationnel, je veux d'abord vous dire que, mes collègues et moi, nous formons une équipe. Cela peut paraître, comment dirais-je, évident, mais, j'insiste, nous avons choisi de travailler en équipe. Nous formons une équipe très dédiée à son engagement pour le développement de notre établissement, mais comme contribution au développement de la société et du système universitaire dans son ensemble. Nous formons une équipe qui se considère dédiée au soutien des missions d'enseignement, de recherche et de création plutôt qu'au contrôle.
Il y a eu une bureaucratisation de l'institution universitaire depuis les deux dernières décennies qui a en quelque sorte contribué à rétrécir sinon à étouffer parfois la gouvernance universitaire en collégialité. Nous ramons à contre-courant de ce point de vue et nous voulons faire en sorte que, de part en part, le mode de gouvernance traditionnellement adapté à la communauté de savants que constitue une université soit fondé sur la collégialité. Nous le faisons ainsi. Nous dotons notre université, depuis trois ou quatre ans, de nouvelles politiques institutionnelles, dont vous voyez ici une liste, qui ont essentiellement pour but de donner des assises organisationnelles plus solides, des lignes d'action mieux définies, de rapports entre les unités académiques, les unités de recherche, les facultés, des lignes donc mieux définies pour consolider et favoriser l'action de nos équipes.
Nous sommes en train d'achever un processus de planification institutionnelle que nous avons mené aussi en collégialité dans l'université. Pourquoi? Parce que nous voulons donner à toutes nos unités des instruments utiles, des repères de mesures, leur permettre de définir des objectifs, de les définir en relation avec les ressources et les contraintes qui sont les nôtres, leur permettre aussi de mesurer les progressions ou les obstacles dans l'accomplissement de nos missions. Nous avons aussi une organisation qui assure des relations de travail qui sont, je dirais, bonnes. Nous avons renouvelé les conventions collectives de nos groupes d'emploi au cours des deux dernières années, depuis deux ans.
Un élément important de nos engagements concerne un sujet aussi que vous abordez dans votre rapport et qui fait l'objet d'une recommandation: nous avons voulu, cette année, en collaboration avec l'organisation représentative des chargés de cours à l'UQAM, le syndicat, et avec le Syndicat des professeurs nous attaquer de plus à la question du statut des chargés de cours et à la question de leur place et de leur contribution au développement de l'ensemble des missions de l'université. Non seulement faut-il, en sommes-nous convaincus, agir pour favoriser une meilleure intégration de ces enseignants dans les structures institutionnelles, mais il faut aussi non seulement reconnaître, mais assurer la promotion de leur contribution aux diverses missions d'enseignement. Cela concerne en particulier ce que je vous disais plus tôt, la réalisation concrète du lien entre l'enseignement et la recherche. Cela aussi concerne l'accomplissement et la reconnaissance et la valorisation des contributions de tout notre personnel dans l'accomplissement de nos missions. Nos objectifs prioritaires en relations de travail et aux ressources humaines sont en particulier l'équité salariale, la conciliation travail-famille, et nous sommes engagés actuellement dans une négociation avec le nouveau Syndicat des étudiants employés de l'UQAM.
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(14 h 50)
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Notre situation financière, je l'ai dit au départ, est caractérisée par, d'une part, une gestion responsable. Nous sommes une institution publique et nous avons la conviction d'agir comme institution publique. Nous avons entièrement résorbé le déficit accumulé de l'UQAM, depuis 2002-2003. Nous opérons sur des budgets équilibrés au cours des trois dernières années. Mais je veux vous dire, un peu comme si vous ne le saviez pas, mais vous le savez fort bien: Le sous-financement est notre réalité majeure, et j'y reviens dans un petit instant.
Nous sommes engagés dans la plus ambitieuse campagne de financement de l'histoire de l'UQAM soutenue par sa fondation. Les résultats sont fort encourageants et les soutiens du milieu aussi. Ils sont et ils vont demeurer ? c'est le cas de toutes les campagnes de fondation ? complémentaires à l'enjeu primordial du financement public. Aucune université ne peut vivre et soutenir son action à partir des seules contributions des fondations, aussi anciennes soient les universités et aussi importants soient leurs fonds de dotation, ce qui n'est pas notre cas, mais nous faisons ce travail pour aller chercher, dans le milieu, notre part équitable des soutiens.
L'UQAM a aussi procédé à une émission d'obligations de 150 millions de dollars en janvier 2004, non pas pour réparer les effets de notre sous-financement, mais pour nous aider au chapitre des immobilisations, notamment, lorsque des occasions se présentent, à pouvoir disposer de la marge de manoeuvre qui nous permet d'agir tout de suite en soutien à nos projets plutôt que devoir laisser passer ces occasions importantes ou intéressantes.
Enfin, je vais terminer en rappelant quelques contraintes de notre développement institutionnel. Bien sûr, le premier qu'il faut souligner à votre attention, c'est celui qui touche à la croissance et au renouvellement du corps professoral. Les professeurs, les professeurs de l'UQAM, ont assumé, ces dernières années, 35 % des enseignements de premier cycle et 70 % des enseignements aux cycles supérieurs. Le ratio étudiants-professeur de l'UQAM a toujours été très haut. Vous avez quelques points de comparaison ici. Pour atteindre le ratio étudiants-professeur des universités de taille comparable, le corps professoral de l'UQAM devrait compter environ 1 250 membres au lieu de 970 actuellement. Il manque grosso modo à l'UQAM entre 250 et 275 professeurs réguliers pour assumer adéquatement ses missions. Le réinvestissement a permis un rattrapage partiel, mais il devra se poursuivre, car le recrutement professoral, et le renouvellement du corps professoral, et la qualité de la formation des étudiantes et des étudiants en dépendent.
De même, aussi les fonds dont dispose l'UQAM pour assurer un soutien financier adéquat à ses étudiants sont tout à fait insatisfaisants. Nous travaillons là-dessus, mais, si vous prenez quelques points de comparaison, nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour offrir à nos étudiants un soutien financier à la hauteur de ce que peuvent offrir des établissements plus anciens que le nôtre mais de taille comparable. Je dirai ceci: Selon une étude faite auprès des étudiants de l'UQAM, plus de 80 % des étudiants de maîtrise ayant reçu une bourse d'excellence entre 1998 et 2000 ont obtenu leurs diplômes, alors que le taux institutionnel de diplomation était de 62 % à la maîtrise à temps complet pendant la même période. C'est une indication très précieuse de l'effet des soutiens financiers adéquats. Ils sont un facteur direct de persistance et de réussite aux études, il importe de le savoir.
De même, je fais aussi écho à une des préoccupations qu'exprime votre commission dans son rapport: le déséquilibre ou, disons, l'inéquité en ce qui concerne les bourses externes disponibles entre certains domaines du savoir et d'autres. Parmi les domaines moins bien pourvus, on compte les sciences humaines, les arts, les sciences de la gestion, les lettres, les langues et communications, l'éducation, tous des domaines où l'UQAM occupe une place de premier plan. Ces domaines reçoivent moins de bourses externes, il y a moins de bourses disponibles, et cela reflète, d'une certaine manière, les inéquités que vous avez constatées dans le traitement offert aux domaines de recherche entre sciences humaines et d'autres domaines comme, par exemple le domaine du biomédical santé. Nous avons aussi décidé d'engager, pour redresser la situation, un plan de relance de nos bibliothèques.
Et, en terminant, je synthétiserai le portrait que je viens de vous faire en vous disant qu'à l'UQAM, avec mes collègues, avec l'ensemble du personnel de l'université, nous ne manquons ni d'idées ni de projets. Nous comptons aussi, je pense ? ce n'est pas prétentieux de le dire ? de nombreuses réussites, de fort belles contributions au progrès social, économique, culturel de notre société. L'UQAM, avec mes collègues de la direction, assume ses responsabilités d'université publique. Nous remplissons notre mission d'accessibilité. Nous refusons de tourner le cap à l'accessibilité au nom, soit disant, de la qualité. Nous croyons qu'à notre époque plus que jamais il n'y a pas de défense adéquate de la qualité autrement que dans le cadre de l'accessibilité. Les deux vont ensemble. C'est notre engagement. Nous assurons une gestion responsable des fonds publics et nous prenons position pour des choix d'avenir, dans tous nos domaines, socialement, scientifiquement et culturellement responsables.
Et l'UQAM ? je terminerai là-dessus, vous n'en serez pas surpris, je vous le dit, parce que c'est vrai ? ne saurait faire mieux et plus sans un réinvestissement dans les universités. Les ressources sont utilisées à la limite des possibilités financières, et nous freinons, nous bloquons, comme équipe de direction, des projets, des possibilités, des potentiels de développement que nous voyons se manifester sous nos yeux. Nous ne sommes pas capables de les appuyer compte tenu de l'absence de marge financière qui est la nôtre à même les fonds publics. Le sous-financement des universités a été reconnu. Il est urgent d'engager ce plan de réinvestissement comme le reconnait votre commission dans le rapport excellent qu'elle a soumis. Et je vous le dis aussi: Sans réinvestissement, alors que nous avons pu tant bien que mal maintenir un équilibre budgétaire ces dernières années, nous savons maintenant que nous ne pourrons plus le faire à compter de 2005 et 2006. Je vous remercie de votre attention, M. le Président, mesdames, messieurs, et puis nous sommes disponibles pour échanger avec vous.
Le Président (M. Kelley): Parfait. Merci beaucoup, M. Denis, pour la présentation fort intéressante. Je pense que les membres de la commission ont constaté que vous avez fait une lecture attentive du rapport que nous avons déposé à l'Assemblée nationale, alors merci beaucoup pour cet écho de notre travail. J'ai vu également, sur notre visite virtuelle au projet Pierre Dansereau, qu'on voit l'église avec le toit rouge. Alors, le président a bien noté ça aussi.
Alors, on va maintenant procéder aux périodes d'échange avec les membres de la commission et je suis prêt à céder comme première intervenante Mme la députée de Taillon.
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(15 heures)
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Mme Marois: Certainement. Alors, merci, M. le Président. Ça me fait plaisir de vous recevoir au nom de ma formation politique à notre commission. Je pense qu'on a amplement matière à échange et à discussion. Merci pour la qualité de votre présentation, et aussi ce qu'on ressent de votre part, la détermination à mieux servir la mission qui est la vôtre autant du côté de l'enseignement que de la recherche, et évidemment vous remercier aussi de tous ces efforts que vous faites pour accompagner les étudiants dans leur quête d'excellence et dans leur quête de réussite aussi. On le voit bien. Remarquez qu'en vous entendant, particulièrement dans vos derniers propos où vous mentionnez les efforts considérables que vous faites pour soutenir les étudiants entre autres par la recherche, enfin, d'une offre plus grande de bourses aux étudiants, moi, ça m'inquiète un peu, M. le Président, vous le savez, ce qui s'est passé dans la dernière année sur la question des montants de bourses qui se sont transformés en prêts. Ça n'envoie pas un signal très positif à cet égard-là. Je me permet de faire cette remarque parce que je vois comment on travaille fort un peu partout dans notre réseau, et l'Université du Québec à Montréal nous en a encore fait la démonstration dans sa présentation aujourd'hui. Alors donc, merci pour la qualité de cette présentation et surtout la qualité de votre engagement et du travail accompli.
Je voudrais pouvoir revenir sur une question plus globale et avec laquelle vous avez terminé, c'est cette question de réinvestissement dans les universités. Nous avons fait, oui, un rapport et nous étions assez heureux de pouvoir arriver à non seulement un consensus, mais l'unanimité. Et peu de sujets litigieux ont été mis de côté: on a vraiment pris de front chacun des sujets que nous avions abordés au moment de la commission. Je crois que, de façon responsable, les membres ont assumé leurs responsabilités à cet égard-là.
Lors des derniers budgets que vous avez... Lors des dernières sommes qui ont été reçues pour couvrir vos besoins par les décisions budgétaires prises par le gouvernement, est-ce qu'on a réussi à couvrir d'abord les coûts de système de l'université? Et vous évaluez actuellement à 40 millions les besoins de rattrapage pour atteindre les moyennes comparables dans ce qui se passe ailleurs dans le reste du Canada. Est-ce que vous avez actuellement des discussions et des échanges avec le ministère de l'Éducation qui vous permettraient d'envisager positivement ? je vais peser mes mots ? la suite des choses et de pouvoir compter sur ce réinvestissement? Et, prioritairement, si ce réinvestissement était fait, quels seraient vous-mêmes vos choix? On le voit en filigrane un peu à travers votre présentation, mais j'aimerais ça que vous le ramassiez en synthèse.
M. Denis (Roch): Oui, des discussions ont lieu avec le ministère. Il faudrait que je sois extrêmement optimiste, c'est mon penchant naturel, mettons, pour vous dire que de grands espoirs nous animent. Mes collègues et moi du réseau universitaire avons fait de cet enjeu un enjeu tout à fait majeur. Nous avons mené une action résolue, l'année dernière en particulier, rappelée à nouveau à l'automne. Nous agissons encore sur cette question du réinvestissement.
Déjà deux années ont passé, mais je ne peux pas, en réponse à la question que vous posez, vous dire: Mission accomplie, les nouvelles sont bonnes, les assurances sont données. Ça demeure un enjeu d'action, et appelons un chat un chat, ça demeure un enjeu de lutte des recteurs et puis des directions d'établissements universitaires, et pas seulement, ça demeure un enjeu primordial pour l'ensemble de la communauté universitaire. Les étudiants, les fédérations étudiantes, les organisations étudiantes le rappellent souvent, mais les fédérations professorales le disent aussi, on a une très forte convergence sur ce plan: On ne peut pas passer à côté de ce réinvestissement.
Ce que j'explique dans notre document, c'est que, dans ce 375 millions, si nous voulons avoir une estimation de la part qui est celle de l'UQAM de ce sous-financement, il s'évalue à hauteur de 40 millions. Si ce 40 millions de fonds publics nous était disponible, je vous dis que la première chose que nous ferions, à hauteur d'à peu près 25 millions de dollars sur le 40 millions, nous procéderions de toute urgence ? dans les meilleures conditions possibles, sans rabais sur, comment dirais-je, la qualité et puis les exigences du recrutement ? au recrutement et à une action systématique pour le renouvellement du corps professoral.
Là, on a vraiment un enjeu majeur. Là, on a vraiment un enjeu majeur. Vous me demandiez ce que nous ferions en priorité. Maintenant, peut-être puis-je demander à mon collègue Malservisi, qui siège aux tables où se discutent ces enjeux du financement universitaire avec ses collègues vice-recteurs, peut-être de vous dire un mot plus précis en réponse à votre question.
M. Malservisi (Mauro): Oui. Bien, peut-être que, pour aller en suivi, le recteur a exprimé son pessimisme d'une certaine façon en disant qu'il ne voyait pas effectivement la possibilité que ces argents-là soient vraiment libérés. Bon. Pourquoi je partage ce pessimisme-là? C'est que, d'une part, lorsqu'on regarde les discussions en cours, par exemple en ce qui porte sur les variations des effectifs étudiants, donc la croissance des effectifs étudiants d'une année à l'autre, depuis quelques années, ces effectifs-là étaient financés à 100 %; ce qui se discute actuellement, c'est plutôt un définancement, c'est-à-dire le financement à un taux inférieur à 100 %. Bon. Il y a des discussions qui essaient de, je dirais, réduire l'impact possible d'un définancement de ce type-là, mais actuellement disons qu'on est plus pessimiste qu'optimiste.
Alors, bon, quand vous nous demandez: Est-ce qu'il y a des discussions?, oui, il y a des discussions qui portent là-dessus. Il y a aussi des discussions qui portent sur la formulation d'une nouvelle... Malheureusement, ces travaux-là ne sont pas terminés encore. Donc, c'est un peu difficile pour le moment de porter un jugement, mais, uniquement sur la base de la variation des effectifs, ce n'est pas nécessairement très, très, très optimiste.
Mme Marois: ...question que je soulevais sur les deux derniers budgets: Est-ce que dans les faits vos coûts de système ont pu être couverts par les sommes qui ont été rendues disponibles à l'éducation?
M. Malservisi (Mauro): On les a couverts par la force des choses, c'est-à-dire qu'à l'intérieur des enveloppes qui nous ont été données bien sûr qu'on les a couverts, ce qui nous a empêchés d'affecter des sommes à d'autres fins. Alors, les taux d'indexation bien sûr sont là, mais c'est des taux d'indexation qui sont relativement faibles, il faut bien le dire.
Mme Marois: Donc, est-ce que ça vous a même amenés dans le fond à négliger certains types d'investissements? On parle ici des bibliothèques, là. Vous le mentionniez, entre autres.
M. Malservisi (Mauro): Bien sûr. Bien sûr. Bien sûr, on ne peut répondre que oui à ça.
Mme Marois: Oui, d'accord. Ça va pour l'instant, M. le Président. Je vais revenir sur d'autres questions.
Le Président (M. Kelley): O.K. Parfait.
Mme Marois: C'est parce que j'en avais une autre en tête qui était dans cette foulée-là. Ah oui! Un peu sur sa question de budget, puis je vais revenir.
Le Président (M. Kelley): O.K. Dernière question. Je vais faire l'alternance. Je vais revenir après à M. le député de Bertrand, mais je vais aller au député de l'Acadie.
Mme Marois: Bon. J'en ai beaucoup d'autres, là, mais c'est parce que je voulais passer globalement, au moins pour qu'on sache, là, où on se retrouvait de ce côté-là. Bon.
On a vu que vous avez fait des efforts majeurs pour justement rentrer dans les budgets qui vous étaient accordés, et même d'éliminer le déficit, et maintenant d'être à l'équilibre budgétaire. Vous indiquez ici, dans votre document, que, s'il n'y avait pas de réinvestissement, l'UQAM ne pourra maintenir l'équilibre budgétaire à compter de 2005-2006, dans le sens où vous dites: Compte tenu de notre clientèle qui augmente, des besoins qu'on ne réussit pas... enfin des besoins d'investissement qu'on ne réussit pas à combler... S'il n'y a pas un rehaussement réel de l'enveloppe, c'est là que vous vous dirigez.
M. Denis (Roch): Vous voyez, au cours des trois dernières années, nous avons voulu, par choix délibéré, résorber ce déficit accumulé. Je pense que, pour une institution publique, c'est correct d'agir ainsi. Nous pensons que nous sommes mieux à même de plaider pour le réinvestissement si nous avons un comportement institutionnel exemplaire. Nous avons travaillé à l'équilibre budgétaire, mais je n'ai pas reçu, devant ce comportement, de lettre de félicitations des autorités. J'ai peur que, l'année prochaine, comme nous serons obligés d'aller en déficit ou en déséquilibre budgétaire, disons, je reçoive des réprimandes. Mais on se dirige vers ça. À un moment donné, on n'est pas capable d'arranger ça à l'équilibre s'il n'y a pas réinvestissement.
Mme Marois: D'accord. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Kelley): M. le député de l'Acadie.
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(15 h 10)
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M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Alors, M. le recteur, je voudrais d'abord vous remercier de votre présentation, qui est fort intéressante et qui démontre bien que l'Université du Québec à Montréal ne manque pas de projets et de dynamisme. Je voudrais également remercier vos collaborateurs qui sont avec vous, aujourd'hui, de leur présence.
J'aimerais peut-être aborder un autre sujet qui est peut-être plus près, au fond, de la mission comme telle de l'université et, pour avoir été dans l'enseignement universitaire durant plus de 20 ans à l'Université de Montréal, directeur de département, une problématique dont on parlait et dont on parle encore, c'est celle ? vous y avez fait référence à plusieurs reprises ? de l'équilibre ou de la revalorisation de l'enseignement versus la recherche.
J'ai noté, au fond, que vous avez quand même un nombre relativement important de chargés de cours et que ces chargés de cours là, de ce que j'ai vu, dispensent, je pense, c'est 70 % au niveau du premier cycle, 30 % à peu près au niveau du deuxième cycle, dans les années que vous avez, ce qui est, bon, quand même assez fréquent dans les universités. Mais on sait que la présence des chargés de cours, au fond, quand on pense au volet recherche, évidemment il y a une difficulté à ce niveau-là: plus la proportion de chargés de cours est élevée, plus ça devient difficile que cette partie-là des enseignants développe de la recherche. Et, quand vous nous dites que vous voulez revaloriser l'enseignement versus la recherche, il y a une autre réalité aussi, c'est que les subventions souvent sont des subventions de recherche, et les universités, bon, essaient d'aller chercher le maximum de ce côté-là et souvent on met ça en opposition, c'est-à-dire que, si on donne plus de temps à l'enseignement, on en donne moins à la recherche, et ça veut dire possiblement moins de subventions de recherche aussi par la suite.
Vous avez parlé d'intention. Ce que j'ai compris: c'est dans vos projets de revaloriser l'enseignement versus la recherche, et j'aimerais que vous élaboriez peut-être un peu plus à ce niveau-là. Puis ça me semble... en tout cas, c'est sûrement quelque chose qui est difficile à réaliser, puisqu'on en parle dans toutes les universités, on en parle depuis 25 ans, au fond. Alors, qu'est-ce que vous entrevoyez comme moyens, comme mise en action ou projets de ce côté-là et de quelle façon l'importance des chargés de cours dans le corps professoral peut affecter ou non la revalorisation de l'enseignement tout en ne négligeant pas la recherche? Alors, j'aimerais peut-être avoir plus d'informations à ce niveau-là.
M. Denis (Roch): Oui. Comme vous avez fait une longue carrière universitaire, M. Bordeleau, vous savez sans doute qu'un des témoignages les plus persistants dans nos milieux est le suivant, il nous vient de partout toujours, ces professeurs seniors, ces grands chercheurs qui, témoignant de leurs carrières en public, vous disent: Moi, ce qui m'a le plus marqué, c'est tel professeur. Moi, ce que, comme professeur, j'ai pu accomplir de mieux s'est fait dans la relation que j'ai eue avec mes étudiants, mes étudiants dans l'enseignement, mais mes étudiants aussi en recherche. Souvent, le rapport avec les étudiants m'a conduit sur des chemins de découverte insoupçonnés.
Je repars de là pour vous dire que mon propos ou notre orientation n'est pas de revaloriser l'enseignement versus la recherche. Nous voulons revaloriser ou, pour reprendre les termes de la commission, trouver un meilleur équilibre de jonction entre enseignement et recherche. Nos financements, et la tendance s'est accentuée à cet égard depuis le dernier quart de siècle, nos financements ont eu tendance à être de plus en plus ciblés, par exemple, en recherche, orientant, structurant nos programmes et nos engagements sur ce plan, alors que d'un autre côté l'enveloppe globale de financement des universités, elle, demeurait en quelque sorte le parent pauvre. Il y a de moins en moins d'appuis ou de faveurs accordés au financement institutionnel. De plus en plus, nous sommes entourés pour ne pas dire encerclés de financements ciblés à tous égards.
Nous voulons faire en sorte que toutes nos catégories de personnel soient regardées ou examinées en lien avec leur contribution aux missions d'enseignement et de recherche sans exception. Il ne serait pas normal que, dans une université, nous ne considérions l'apport d'une catégorie d'emploi qu'à une seule des missions, donc à une mission tronquée de ce qui fait l'université.
La grande richesse des universités québécoises, c'est reconnu, c'est reconnu en particulier par des sociétés qui ont fait, il y a 50 ans, d'autres choix, c'est d'avoir mis la recherche dans les universités. Ça, c'est là pour rester. Mais il faut faire en sorte, vu l'importance de la recherche et vu l'importance essentielle de cette combinaison nécessaire de l'enseignement, de la formation et de la recherche, il faut faire en sorte que non seulement la partie corps professoral assume cette jonction dans sa tâche même, qui est définie comme l'enseignement et la recherche et puis le service aux collectivités ou enseignement, recherche-création, service de collectivité, mais c'est un défi pour nous de faire en sorte que chaque catégorie d'emplois, et en particulier celle des chargés de cours ? c'est ça que nous faisons dans les mesures que nous venons de mettre en oeuvre au cours de la dernière année ? en particulier les chargés de cours, que nous regardions leur place, leur statut non seulement en relation avec l'enseignement, mais leur contribution qui peut être et qui est d'ores et déjà importante et qui doit être déterminante dans les missions de recherche et de création.
Il y a des chargés de cours, il y en a un nombre significatif qui veulent pouvoir accéder à la carrière professorale. On a regardé ça puis on a dit: On fait un effort là-dessus. Et mon collègue vice-recteur peut vous donner plus de détails sur le type d'engagement que nous avons pris évidemment en discussion et en négociation avec l'organisation représentative des chargés de cours: plus d'accès facile à la carrière professorale, sur le nombre de professeurs limité que nous engageons chaque année, mais aussi rapport redéfini de la contribution des chargés de cours non seulement à la mission d'enseignement, mais à la mission d'enseignement et de recherche-création. On a du travail à faire. On s'est engagé à le faire. On a commencé à le faire et peut-être mon collègue peut dire un mot de ce que nous faisons, parce que la question est posée.
M. Malservisi (Mauro): Oui, bien, certainement. Écoutez, dans cette perspective-là, nous avons, avec les syndicats en place bien sûr, mis sur pied, nous nous sommes entendus pour définir des nouveaux statuts, des nouveaux statuts qui sont dédiés aux chargés de cours. Un certain nombre de postes vont être créés pour permettre à des membres du bassin des chargés de cours d'accéder à la carrière professorale, donc de faire le saut, le passage du statut de chargé de cours comme tel au statut de professeur.
Donc, il y a un certain nombre de postes qui vont être rendus disponibles dès le prochain budget. Nous espérons bien sûr avoir des ressources suffisantes pour le faire, mais je pense qu'on va faire l'impossible pour que ça se fasse. Donc, il y aura des postes dédiés pour les chargés de cours et il y aura aussi un nouveau statut qui porte le nom de chargé de cours annuel. C'est un titre provisoire, mais c'est un statut qui va permettre à un certain nombre de chargés de cours d'être engagés à plein temps et de pouvoir exercer une activité d'enseignement mais d'encadrement... de services à la collectivité et bien sûr de s'insérer dans des équipes de recherche pilotées par des professeurs réguliers. Donc, il y a un effort qui est fait dans ce sens-là et c'est un premier pas que, quant à nous, si nous avons les moyens, nous allons essayer d'étendre de plus en plus.
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(15 h 20)
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M. Denis (Roch): J'ajouterais, M. Mauro, si vous le permettez, la chose suivante. J'ai personnellement suivi, depuis 30 ans, toute cette évolution concernant l'arrivée de plus en plus massive des chargés de cours dans les universités, dans la nôtre en particulier, le rapport au corps professoral, et tout. J'ai suivi cette évolution. Et je veux vous dire la chose suivante ? c'est ma conviction la plus profonde et je pense que c'est la conviction de notre équipe ici: L'époque au cours de laquelle on faisait une équation entre nombre de chargés de cours et problèmes de qualité, cette époque-là, elle est révolue. Nous avons passé à un autre stade. Tout le monde qui travaille à l'université est convié au rendez-vous de la qualité et de l'accessibilité, et, sur toutes les tribunes, je fait exprès non seulement pour le dire, l'expliquer au gens, mais pour dire que non seulement nous en parlons, mais nous agissons pour cela.
Les gens qui diraient: Oui, mais vous avez beaucoup de chargés de cours... Non, nous avons diverses contributions, sous des formes diversifiées, aux missions d'enseignement et de recherche-création de l'université, et les chargés de cours, comme les professeurs, comme le personnel des services, sont tous conviés et toutes conviées au même engagement institutionnel qui est le nôtre. La qualité, c'est, comme on dit, le devoir de tout le monde, et c'est la responsabilité et l'engagement que nous voulons faire assumer par toute notre communauté universitaire.
M. Bordeleau: ...commentaire. Disons que je veux d'abord vous féliciter pour l'importance que vous accordez à cette mission-là et vous dire que je trouve que les moyens que vous mettez en place actuellement sont fort intéressants et sont prometteurs aussi. Je pense que vous êtes dans la bonne voie de solutionner cette problématique-là et ça va être sûrement une expérience intéressante à suivre, de voir l'intégration, au fond, de la recherche dans la tâche des chargés de cours, ce qui était une problématique, là, dont on a fait beaucoup état dans le passé. Et en tout cas je trouve ça très intéressant et stimulant comme perspective, alors je vous félicite.
Le Président (M. Kelley): Merci, M. le député. Mme la députée de Taillon.
Mme Marois: Oui, juste un petit mot parce que mon collègue veut pouvoir intervenir. Vous faisiez référence aux échanges que vous aviez avec vos personnels et, entre autres, vos syndicats. Je me permets de souligner le fait qu'il y a des membres de la Table des partenaires universitaires qui sont avec nous, cet après-midi, et qui sont dans la salle de la commission, et qui représentent autant des enseignants que des étudiants. Je pense que ça montre l'intérêt que tous portent à ces échanges que nous avons et qui ont comme perspective d'améliorer ce que nous faisons collectivement en matière d'enseignement et de recherche. Alors, je crois que mon collègue voudrait pouvoir poser quelques questions à ce moment-ci, M. le Président.
Le Président (M. Kelley): M. le député de Bertrand.
M. Cousineau: Merci, M. le Président. M. Denis, bonjour. Bonjour, mesdames, messieurs. Très belle présentation. Comme Québécois, je pense que les Québécois sont très, très, très fiers du réseau de l'Université du Québec au niveau du territoire québécois puis en particulier de l'Université du Québec à Montréal. D'entrée de jeu, je vais vous dire, moi, j'ai étudié sur la rue Saint-Alexandre, au pavillon des sciences, dans les années soixante-dix, en sciences, puis je regarde maintenant votre projet au pavillon Pierre-Dansereau, là, le Coeur des sciences: il y a eu une évolution extraordinaire. Parce que, je ne sais pas si vous avez déjà visité les laboratoires sur la rue Saint-Alexandre, mais on est loin, là, de... En tout cas, c'est une très, très belle progression, puis j'en suis très fier, puis je pense que les Québécois en sont très fiers aussi.
Vous avez mentionné, parce que M. le député du parti au pouvoir a ouvert la porte au niveau de la recherche, vous avez mentionné que, bon, en tout cas, la performance des professeurs de l'Université du Québec et puis les sujets de recherches, il y a eu une progression quand même très, très intéressante au niveau des sommes consenties, là, en provenance du fédéral, du provincial: au niveau de la recherche, de 27 millions on est passé à 51 millions en cinq ans. C'est une très, très belle progression. Mais vous avez souligné, encore aussi dans votre exposé, que des secteurs d'activité comme les sciences de l'éducation, puis les arts, et puis les sciences humaines, c'est encore le parent pauvre au niveau des subventions en recherche. Et puis ce que je voudrais savoir, dans un premier temps, sur les 51 millions, est-ce que ce n'est pas encore... est-ce que le fossé s'est écarté entre les autres secteurs d'activité puis ces secteurs, qui sont quand même très névralgiques mais sous-financés?
M. Denis (Roch): Encore une très, très bonne question. Et puis je vais passer la parole à mes collègues, en espérant qu'ils pourront répondre adéquatement à votre interrogation.
Le Président (M. Kelley): Pour les fins de l'enregistrement, si vous pouvez vous identifier quand vous prenez la parole.
M. Jébrak (Michel): Michel Jébrak. Je suis vice-recteur à la recherche et à la création à l'UQAM. Actuellement, ce qu'on constate, évidemment c'est une très forte progression des budgets de recherche et en particulier des budgets qui sont consacrés aux sciences naturelles et génie, d'une manière générale. La caractéristique de l'UQAM, c'est de maintenir un équilibre entre le domaine des sciences humaines et sociales, d'une part, et le domaine des sciences naturelles et exactes, d'autre part.
Si on regarde la répartition des budgets actuellement, c'est à peu près aux alentours de 40 % chacun, 40 %, 45 % chacun, avec un secteur qui est en forte croissance, qui est le domaine des sciences de la santé, vu essentiellement avec son aspect prévention de la santé, pas thérapeutique, mais, je dirais, en amont de la santé, dans ses relations avec la société. Ça nous donne une caractéristique particulière, à l'UQAM, c'est-à-dire que c'est une université extrêmement équilibrée, je dirais, dans le domaine des recherches en sciences exactes et en sciences humaines. Et je crois qu'on peut considérer que c'est une très belle opportunité. C'est pour nous l'occasion de développer justement des liens entre ces deux domaines-là, qui souvent marchent en silo, de manière à s'intéresser à des problèmes dans toute leur complexité.
Vous prenez des sujets comme la santé, par exemple. Ce sont des sujets qu'on peut aborder évidemment sur le plan des thérapeutiques médicales, des biotechnologies, de la recherche de nouvelles molécules, mais c'est également quelque chose qu'on peut regarder avec une vision plus générale, comme l'évolution du médicament, par exemple, depuis sa production jusqu'à son recyclage ou la manière dont on peut gérer des communautés sociales en termes de santé.
Donc, cet équilibre de l'UQAM, c'est quelque chose qu'on essaie de maintenir. Ce n'est pas toujours facile. Pour donner un exemple très concret qui se rattache à ce qui vient d'être donné, le problème des bourses, il est bien plus facile de donner des bourses actuellement à des étudiants en sciences naturelles que dans le domaine des sciences humaines. Et, quand on fait des statistiques, c'est sûr qu'on reste avec un certain sous-financement des étudiants dans le domaine des sciences humaines et sociales.
M. Cousineau: ...de maintenir cet équilibre-là, parce que je trouve ça très, très intéressant, puis il faut le faire. Les subventions qui arrivent du gouvernement fédéral, est-ce que cet équilibre-là est conservé?
M. Jébrak (Michel): En fait, il est conservé actuellement. On constate une certaine stabilisation dans le domaine des sciences humaines et sociales. On a une croissance des domaines des sciences naturelles. On l'a préservée, par exemple ces dernières années, grâce en particulier aux subventions de la FCI pour les jeunes professeurs. Vous savez qu'il y a des subventions qui s'appellent des FCI Relève, qui permettent d'accompagner la mise en place de laboratoires. Et, vu que nous avons recruté des jeunes professeurs aussi bien dans le domaine des sciences humaines que dans le domaine des sciences exactes, on a pu monter des laboratoires dans différents domaines, en particulier des laboratoires dans le domaine des sciences humaines, dans les innovations sociales, dans le domaine de l'éducation, qui permettent d'arriver à cet équilibre. Ce n'est pas évident, et je dois reconnaître que ça prend une... des arbitrages parfois difficiles.
Le Président (M. Kelley): M. le député.
M. Cousineau: Depuis, bon, 2002, la fondation, l'objectif était de 50 millions, puis vous en êtes présentement autour de 45 millions. Qu'est-ce que c'est le pourcentage qui est alloué, en provenance de la fondation, là, aux bourses, et puis à la réussite, et puis au soutien de la recherche, et puis aux grands projets, là, institutionnels? Parce que vous avez quand même trois catégories, là, mais quel pourcentage de ce 45 millions là consacrez-vous à la recherche et puis à la réussite?
M. Denis (Roch): Peut-être M. le vice-recteur Pierre Parent peut traiter de cette question, puisqu'il est vice-recteur responsable de l'activité de la fondation au conseil d'administration.
Le Président (M. Kelley): M. Parent.
M. Parent (Pierre): Pierre Parent, vice-recteur aux affaires publiques et au développement. Sur le 45 millions qui est accumulé présentement, nous avons 10 millions pour le soutien aux étudiants. Nous aurions souhaité que ce soit plus, je vous expliquerai pourquoi ce n'est pas plus. Pour la recherche et création, donc surtout dans le domaine de la recherche, les chaires, les laboratoires, nous avons recueilli 23 millions, donc 46 % de l'objectif, près de 46 % de l'objectif. Et, pour les projets institutionnels comme les bibliothèques, les équipements de laboratoire, nous avons recueilli 12 millions. Une des...
M. Cousineau: ...les bibliothèques, les équipements de laboratoire, on ne parle pas de construction?
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(15 h 30)
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M. Parent (Pierre): Non, pas du tout, sauf pour le Coeur des sciences, qui n'est pas un immeuble strictement académique, qui est un immeuble qui fait le lien entre l'académique et la vulgarisation de la science et les liens avec le milieu extérieur.
Mais, si nous avons plus de difficultés à recueillir de l'argent pour le soutien aux étudiants, c'est que l'UQAM, comme pour les universités francophones au Québec, la quasi-totalité de nos fonds proviennent des entreprises et des fondations. Or, les fondations privées ont des objectifs très précis sur lesquels ce n'est quasiment pas possible de négocier, et, en ce qui concerne les entreprises, évidemment elles profitent de leurs dons pour établir des partenariats soit en recherche, en vulgarisation, etc. Le jour où nous pourrons mieux performer dans la cueillette de dons auprès de nos diplômés, en règle générale les tendances font que les diplômés sont beaucoup plus portés à demander à ce que leurs dons soient orientés vers le soutien aux étudiants.
Une université comme l'UQAM et la plupart des universités francophones, une campagne comme celle que nous menons, 10 % des fonds seulement proviennent des individus, alors qu'aux États-Unis c'est l'inverse, 10 % des dons proviennent des entreprises et 90 % proviennent des individus. Alors, vous comprenez qu'une université comme l'UQAM est devenue excessivement crédible dans la société québécoise auprès des entreprises. Nous performons de façon exceptionnelle auprès des entreprises par rapport à leur soutien au développement de l'UQAM.
Il nous reste beaucoup de travail à faire auprès de nos diplômés. Il y a évidemment des questions d'organisation de notre part compte tenu de la jeunesse de notre université, mais il y a également une question de culture personnelle de nos Québécois francophones par rapport à d'autres groupes de la société. Je pense que là-dessus toutes les universités francophones ont un immense travail à faire. Et nous nous y attelons beaucoup présentement, parce que l'avenir de notre collecte de fonds auprès de l'extérieur, qui ne vont jamais au budget de fonctionnement de l'université pour ne pas encourager un désinvestissement des gouvernements, c'est auprès des individus qu'il va falloir travailler énormément au cours des prochaines années.
M. Cousineau: La politique concernant la propriété intellectuelle, est-ce que c'est une nouvelle politique ou c'est une première politique, puis est-ce qu'elle est disponible?
M. Jébrak (Michel): La politique a été élaborée l'an dernier. C'est une première politique. Ça a été un très gros travail qui a été fait, puisque ça vise à la fois à protéger les étudiants dans le travail de recherche qu'ils font avec les professeurs, ça vise également à protéger tous les personnels qui collaborent à la recherche, ça vise également à bien envisager les relations qu'il peut y avoir dans la partie valorisation de la recherche au-delà de l'université. Et l'UQAM, dans cette activité-là, a fait un très gros travail, je dirais, novateur, qui a été fait par mon prédécesseur Daniel Coderre, de manière à bien faire ressortir tous les droits intellectuels de propriété, et ça, sur différents plans, ça touche aux logiciels, aux oeuvres d'art, aux travaux de recherche.
M. Cousineau: Parce que ça a fait l'objet de beaucoup de discussions à la Commission de l'éducation dans les derniers mois. Merci. Je reviendrai sur d'autres sujets un petit plus tard.
Le Président (M. Kelley): Sur le même sujet, parce que...
Une voix: Non.
Le Président (M. Kelley): Peut-être, je vais continuer l'alternance. Je vais revenir à Mme la députée. Mme la députée de Chauveau.
Mme Perreault: Bien. Alors, merci, M. le Président. Alors, merci beaucoup, M. le recteur de même que vos collaborateurs. Je vais joindre ma voix à celle de mes collègues pour vous féliciter pour votre présentation qui était extrêmement intéressante.
L'année dernière, on avait reçu la TELUQ avec Mme Bertrand que je vois ici, ce matin. On avait beaucoup discuté du rattachement de TELUQ avec l'Université du Québec à Montréal. Alors, je vois, dans votre présentation, que vous parlez du rattachement de... vous parlez de novembre 2005, si je ne m'abuse. Alors, j'aimerais d'emblée vous demander: Est-ce qu'on se dirige vraiment vers novembre 2005? Quels sont les avancements à ce sujet-là?
M. Denis (Roch): La date de novembre 2005 s'applique au projet de relocalisation du site montréalais de la TELUQ à l'UQAM dans le cadre du rattachement. Mais, quant au rattachement comme tel, les dates sont beaucoup plus rapprochées. Nous en sommes à la phase de complétion de ce projet. Il reste à établir, et nous avons d'ailleurs l'appui du ministère à ce sujet, il reste à terminer la codification juridique en ce qui a trait, par exemple, aux lettres patentes, qui va, la codification juridique, qui va établir les termes de ce rattachement pour décision par le Conseil des ministres. Nous comptons désormais en semaines et non plus en mois ou en années à ce sujet.
Mme Perreault: D'accord. Ça m'amène à vous poser une seconde question. Vous comprendrez que, comme députée de la région de Québec, j'ai une préoccupation par rapport au siège social de la TELUQ, et je vois que, bon, il y a une relocalisation du siège... pas du siège social mais de la TELUQ à Montréal. Et je veux simplement m'assurer auprès de vous qu'il n'y aura pas de coupures de postes à Québec qui pourraient être transférés à Montréal peut-être à cause du rattachement, là, qui est quand même... En ce sens, c'est assez virtuel parce que, quand on parle de Télé-université, là, on parle vraiment de télé, et donc ce n'est pas nécessaire que le siège social soit à Montréal. Alors, je veux simplement m'assurer auprès de vous qu'il n'y aura pas de changement pour Québec, et qu'on va maintenir les emplois qui sont à Québec, et qu'il n'y aura pas de modification à ce niveau-là.
M. Denis (Roch): Mme la députée, j'en prends l'engagement sur mon honneur et je profite de l'occasion pour vous dire que ça fait partie des bases de ce projet. Nous misons sur les acquis et les atouts de chaque établissement, et, en particulier, de ces acquis et de ces atouts la principale ressource, c'est celle du personnel, toutes catégories. Cela est établi dans nos protocoles: les personnes qui travaillent à la TELUQ à Québec demeurent à Québec. Non seulement il n'y a pas de suppressions, de tripotages d'emplois ? nous le faisons dans le respect des conventions collectives aussi, et je veux vous dire que notre perspective, c'est celle d'un développement pour la TELUQ, comme pour l'UQAM, comme pour l'ensemble des établissements du réseau de l'Université du Québec en particulier ? non seulement donc nous garantissons les emplois à Québec, mais nous espérons que le rattachement va faire qu'il va s'en créer plus. La TELUQ, la Télé-université, ne va pas vers un rétrécissement de son champ d'action à Québec ou de son rayonnement, elle va, avec nous et l'ensemble du réseau de l'Université du Québec, vers de nouveaux déploiements de ses atouts incomparables en formation et en recherche universitaire dédiée à la formation à distance.
Mme Perreault: Je vous remercie beaucoup, et je vais céder la parole à ma collègue qui a d'autres questions à vous poser sur ce sujet-là. Merci beaucoup.
Le Président (M. Kelley): Mme la députée de Maskinongé.
Mme Gaudet: Merci, M. le Président. Merci pour votre belle présentation. Toujours au niveau de TELUQ, dans vos projets de développement et les nouveaux déploiements que vous envisagez, est-ce que c'est envisagé d'avoir un rayonnement, je dirais, plus qu'hors Québec là, mais peut-être des ententes avec les pays en voie de développement? Parce qu'il m'apparaît que c'est un outil absolument extraordinaire hors frontières. Est-ce que, dans vos nouveaux déploiements, ça fait partie d'ententes possibles que vous pourriez avoir?
M. Denis (Roch): J'aime beaucoup, beaucoup votre question parce qu'elle me permet de préciser des choses très importantes autour de ce projet. Demain matin, Louise Bertrand et moi, nous avons une conférence téléphonique internationale avec des gens de l'Université Ouverte de Catalogne à Barcelone, avec des gens du Brésil, des universitaires brésiliens, et avec les gens de nos établissements pour justement mettre en place soit de nouveaux accords soit le renforcement d'accords existants à partir de cette nouvelle plate-forme organisationnelle qui se dessine TELUQ-UQAM.
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(15 h 40)
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Une des choses les plus agréables qui m'est arrivée au cours de la dernière année, c'est que, lorsque le projet a été donné comme gagnant, comme se faisant, une fois qu'on a eu l'occasion de préciser exactement de quoi il s'agissait, de quoi il allait s'agir, j'ai commencé à recevoir, ainsi que Louise Bertrand, des appels d'Europe, ou, par exemple, d'ailleurs au Canada anglais. Et les gens de Colombie-Britannique veulent faire la même chose que nous. Ce n'est pas mal. Moi, j'aime ça quand on trace une voie, comment dirais-je, quand, dans le système universitaire québécois, on donne l'exemple. On donne beaucoup, beaucoup de bons exemples. D'ailleurs, ça, ça dit aussi qu'on n'a pas besoin de rêver de toujours chercher comme objectif d'atteindre la moyenne canadienne. Ça, ça ne m'intéresse pas vraiment beaucoup. D'ailleurs, je sais bien que ce n'est pas votre perspective non plus.
Mais les gens ont vu ce que nous faisons. Pourquoi ils sont intéressés à cela? Parce que c'est la voie de l'avenir. On a, c'est normal, pendant un bon nombre de décennies, conçu la formation à distance comme une espèce d'univers parallèle à l'univers universitaire de base, classique, campus. Et ça, cette perspective-là, elle est caduque, et on le voit de partout. Les combinaisons gagnantes qui se dessinent sont celles qui mixent les atouts de la formation à distance, les objets d'apprentissage développés, par exemple, par la Télé-université ici et les programmes d'études et les développements en recherche assurés par une grande université publique urbaine comme la nôtre. C'est la combinaison des deux. C'est, comment dirais-je, la contamination positive des deux pôles qui marche et qui va marcher.
Alors, par exemple, dans l'univers de la francophonie, nous avons des responsabilités à assumer au bénéfice du système universitaire québécois dans son ensemble. Les parties se jouent sur notre capacité, dans plusieurs programmes, d'être présents en utilisant nos atouts d'université, d'enseignement et de recherche, comme sont les nôtres, avec ceux de Télé-université pour permettre que nos programmes, dans tous nos domaines, en éducation bien sûr, en gestion bien sûr, en sciences humaines, puissent s'appuyer sur cette combinaison pour émerger en quelque sorte, pour sortir. Il y a des places à prendre.
Mais je ne vous le dis pas dans une optique de conquête de marchés, je ne veux pas savoir que l'université ait affaire à cela. Son but, ce n'est pas la conquête des marchés, son but, c'est la diffusion du savoir et des connaissances; son but, c'est la lutte contre la fracture numérique; son but, c'est de faire de meilleures contributions au rayonnement et à l'acquisition du savoir partout dans le monde. Et, dans la mesure où le système universitaire québécois est un des meilleurs systèmes universitaires, je le dis sans flagornerie, je ne parle pas de ma seule université, je le dis pour le système universitaire... J'ai voyagé dans de très nombreux systèmes universitaires, en Australie, aux États-Unis, en Europe. Dans la mesure où notre système universitaire se compare, aux trois cycles d'études, il n'a rien à envier aux meilleurs systèmes. Il est cependant un système de plus petite taille, planté en Amérique du Nord, oeuvrant en français. Je vous dirai qu'il a, pour cette raison, une obligation de résultat plus forte que d'autres systèmes pour s'organiser, en concertation des efforts de ses établissements, pour être présent, pour que sa contribution soit assurée.
Il faut que nous agissions ensemble, tous nos établissements ? c'est ça, l'axe de coopération que nous défendons ? plus fortement que nous ne l'avons fait par le passé. Et je trouve que TELUQ-UQAM s'insère parfaitement, ici, là-dedans. C'est une action de coopération, de concertation universitaire, pas un petit partenariat ici puis un petit partenariat là, une action résolue de convergence, de mise en commun de nos atouts spécifiques. Et je suis sûr que ça va marcher, et j'espère que ça va faire un bon exemple sur l'ensemble du système universitaire québécois. Il y a vraiment beaucoup de place occupée par la concurrence entre les établissements. Je pense qu'on a atteint notre maximum.
Une voix: ...
M. Denis (Roch): On a assez... Oui. Je pense qu'on peut regarder comme il faut du côté des choses qu'on peut faire ensemble mieux que séparément, et en particulier pour l'international.
Mme Gaudet: J'aurais une autre question. Merci, M. le Président. J'aimerais que vous nous fassiez un état de situation de la présence des étudiants étrangers à votre université. Est-ce qu'ils sont en augmentation et comment voyez-vous l'impact des nouvelles résidences universitaires, là, dont vous nous avez parlé, je pense que c'est au nombre de 500 qui devraient être disponibles en septembre 2005, si j'ai bien compris? Alors, c'est en lien avec ma question précédente, là.
Le Président (M. Kelley): M. Denis.
M. Denis (Roch): L'UQAM accueille 2 500 étudiants étrangers de, je pense, plus de 80 pays. Nous considérons que c'est un engagement institutionnel de très grande importance. La connexion que cela crée entre nos étudiants nationaux, disons, et ces étudiants de provenances diverses, la diversité culturelle que cela inscrit dans l'accomplissement même de nos missions est formidable.
Montréal, pour parler d'elle, est une ville qui accueille actuellement un nombre très spectaculaire d'étudiants étrangers, à hauteur de 17 000. Donc, les quatre grandes universités montréalaises plus les écoles spécialisées sont attractives, assez pour accueillir un nombre aussi élevé d'étudiants. Sur 2 500 étudiants, nous avons des répartitions entre diverses communautés nationales. Il faut qu'à cet égard la main droite n'ignore pas ce que fait la main gauche. Je veux dire par là: Si nous voulons être accueillants pour les étudiants étrangers, il faut aussi que nous soyons en mesure de livrer les conditions qui nous permettent d'assurer cet accueil et les conditions de formation, et non seulement en accueil logistique, adéquates pour nos étudiants, et les résidence en particulier s'inscrivent dans cela. Mais les résidences que nous construisons ne sont pas destinées aux seuls étudiants étrangers. En ce qui concerne les étudiants étrangers, nous sommes notamment engagés dans ce projet de développement de la Cité universitaire internationale avec la ville et les autres établissements pour faire, dans le cadre de ce projet, un certain nombre de places en résidence aux étudiants étrangers, qui sont très demandeurs à cet égard. Peut-être ma collègue Danielle Laberge peut compléter mon propos là-dessus.
Mme Laberge (Danielle): Oui, merci. Peut-être une ou deux choses que j'aimerais ajouter. D'abord, cette présence que vous soulignez vous-même des étudiants étrangers dans notre université n'est pas sans nous plaire, elle s'inscrit, je dois dire, dans une réflexion globale que nous menons autour d'une politique internationale de l'université et d'une politique internationale qui serait intégrée à l'ensemble de nos activités. C'est-à-dire que, comme comité de direction, je pense qu'en cela nous reflétons la volonté de la collectivité universitaire de l'UQAM. Donc, nous souhaitons que la formation internationale ne soit pas un surplus dans les cursus, mais soit véritablement intégrée dans les cursus, en ce sens que l'expérience intellectuelle, la maîtrise des activités professionnelles devrait se faire et se fait de plus en plus dans un contexte d'ouverture au monde, de mobilité, d'échanges, de connaissances.
Vous faisiez référence à la TELUQ, c'est-à-dire que cette idée des frontières et du renfermement sur soi, ce n'est pas seulement une question de mode, mais n'est plus à la mode, mais n'est même plus appropriée sur le plan de la maîtrise des activités intellectuelles, de la recherche, et donc de la contribution à l'avancement des connaissances dans la société. Donc, la présence des étudiants étrangers en notre sein constitue un des volets de cette réflexion puis de ce désir d'internationalisation que nous avons. Nos étudiants se déplacent, nous souhaitons accueillir des étudiants étrangers, nous souhaitons accueillir des collègues de l'étranger qui viennent enseigner chez nous pour un temps.
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(15 h 50)
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Et ceci m'amène au deuxième volet de mon propos. Nous sommes très heureux du maintien des bourses à la mobilité pour nos étudiants. Il s'agit là d'une contribution qui est très importante que nous avons maintenant réussi à utiliser, puisqu'il y avait toute une mécanique de rodage à faire pour soutenir nos étudiants qui souhaitent aller faire des expériences de séjours à l'extérieur du Québec.
Simultanément, nous ne sommes pas ? peut-être que mon collègue Mauro Malservisi pourra en dire un mot ? sans nous inquiéter des impacts projetés des équilibres qui sont attendus dans les universités, équilibres entre la présence d'un certain nombre d'étudiants étrangers en échange avec nos propres étudiants qui vont à l'étranger, qui vont avoir des impacts. Et nous nous inquiétons parce qu'il serait regrettable que cette ouverture nécessaire et, semble-t-il, souhaitée du Québec vers l'international se traduise simultanément par des pénalités sur le plan du financement de nos institutions, pénalités qui arrivent dans un contexte, comme vous le savez, qui est relativement serré qui a été évoqué. Je suis certaine que... Nous l'avons fait aujourd'hui, on n'est pas les derniers puis on n'est pas les premiers. Et donc il y a un arrimage, nous semble-t-il, très important à faire entre bourses de mobilité, ouverture au monde et mesures de financement qui ne devraient pas venir pénaliser.
Le Président (M. Kelley): Merci beaucoup. Sur le même sujet, M. le député de Bertrand et, après ça, Mme la députée de Champlain.
M. Cousineau: Oui, rapidement, parce que vous avez quand même assez bien, dans la deuxième partie de votre propos, répondu à mon interrogation. Les étudiants de l'UQAM qui vont à l'étranger, il y a des ententes avec d'autres universités dans d'autres pays. Est-ce que c'est assez nombreux comme ententes?
Le Président (M. Kelley): Mme Laberge.
Mme Laberge (Danielle): Oui, merci. Il y a une diversité de profils, bien entendu, dans le cadre du programme des ententes, ce qu'on appelle communément les ententes CREPUQ avec la France. Il y a une mobilité très, très grande des étudiants. Et nous avons aussi, à titre d'université, des ententes de collaboration avec des institutions, des établissements, je dirais, surtout européens, mais pas exclusivement européens, donc qui facilitent les séjours de part et d'autre des étudiants, des professeurs principalement, je vous dirais, dans le cadre de ces ententes, aux cycles supérieurs, mais pas exclusivement. Et donc ces échanges viennent souvent de collaborations qui sont initiées par des professeurs qui travaillent dans des projets de recherche partagés et qui permettent à leurs étudiants par la suite d'aller faire des expériences à l'étranger. Voilà une belle illustration d'ailleurs du renforcement du lien enseignement-recherche.
Le Président (M. Kelley): Mme la députée de Champlain.
Mme Champagne: Alors, bonjour à vous tous. Écoutez, je vais aller, je dirais, peut-être pas dans un autre ordre d'idées, parce qu'on demeure dans le domaine de l'enseignement supérieur toujours. C'est au niveau de la Table des partenaires. Je sais, M. Denis ? j'espère que mon information est bonne ? que vous avez été un peu l'initiateur de cette table-là avec d'autres partenaires. Et je sais également qu'en 1990 ça a été à peu près les débuts de cette table-là et qu'en 1996 il y a eu un sommet universitaire sur la situation de l'université québécoise. Il y a eu des grands débats sur la qualité de la formation, le lien enseignement-recherche, l'accessibilité aux études, la place du réseau universitaire dans la société, la liberté académique et peut-être d'autres sujets.
Je sais également que vous prévoyez en faire un deuxième, sommet. Donc, deux questions. La première: Sur le premier sommet, il est sorti quoi de façon concrète? Et, sur le deuxième sommet, je sais que vous attendez un peu de voir l'attitude du gouvernement face au dernier débat sur la qualité, l'accessibilité, le financement des universités et je sais que votre Table des partenaires est très, très complète tant professorale... professionnelle, je veux dire, enseignants que chargés de cours, étudiants et autres, c'est une table, là, très formelle. Alors, j'aimerais vous entendre sur ces deux questions-là.
M. Denis (Roch): Merci, madame. D'ailleurs, permettez-moi d'abord de vous dire que je vois à quel point vous êtes bien renseignée.
Mme Champagne: ...justement les gens qui m'ont bien informée qui sont des gens de Trois-Rivières: Mme Neill, M. Gaucher, qui sont des partenaires de l'Université du Québec à Trois-Rivières, qui sont justement de fidèles partenaires avec les gens qui s'occupent d'éducation avec eux et non pas sans eux.
M. Denis (Roch): J'ai vu que mes collègues de la Table des partenaires n'étaient... présents à cette séance. J'aurai l'occasion, tout à l'heure, et le plaisir de les saluer. Si ma mémoire est bonne, le sommet universitaire que nous avions tenu en 1996, si vous me demandez qu'est-ce qu'il a donné, je vous dirais sans faire, comment-dirais-je, de faux jeu de mots: Il a donné le meilleur de lui-même. C'était d'ailleurs son slogan ou son thème, Le meilleur de nous-mêmes. Il a permis peut-être pour la première fois à toutes les composantes du milieu universitaire de s'asseoir à une même table dans une même salle pour envisager, pour considérer et discuter des enjeux du défi de l'université aujourd'hui. Je me suis toujours réjoui de cette initiative. Par contre, en ce qui concerne le prochain sommet, là vous m'avez, parce que vous m'apprenez sa tenue prochaine, probablement parce que...
Mme Champagne: Dans les intentions, possiblement.
M. Denis (Roch): ...je n'en ai pas eu pour l'instant l'information. Mais j'étais et je suis toujours convaincu du caractère absolument essentiel d'une action concertée des partenaires du milieu universitaire si nous voulons faire avancer notre cause, qui est une des plus belles causes dans la société. Et, si vous me dites: Il y a un sommet qui s'en vient, bien je m'en réjouis. J'espère que la Table des partenaires continuera d'être très active et très présente sur la scène publique.
Mme Champagne: Merci.
Le Président (M. Kelley): Mme la députée de Taillon.
Mme Marois: Alors, merci, M. le Président. Moi, je vais revenir maintenant sur les effectifs étudiants. Vous avez fait référence, dans votre présentation, M. Denis, au fait que vous souhaitiez revenir sur certains indicateurs concernant la réalité de vos étudiants de l'Université du Québec à Montréal, et, moi, j'aimerais vous entendre revenir sur cela et sur l'impact que leur caractéristique a quant à leur niveau de réussite.
Et là je vais vous citer dans votre mémoire et dans les propos que vous avez tenus. Vous rappelez l'enquête IQOP. Ce sont les indicateurs de conditions de poursuite des études en parlant du réseau de l'Université du Québec où on dit que plus du tiers des répondants de l'UQAM avaient déjà interrompu leurs études avant d'y revenir; 18 % n'avaient pas fréquenté l'école, collège ou université, depuis au moins trois ans; et, selon la même enquête, les deux tiers des répondants occupaient un emploi au moment de l'enquête et plus de la moitié d'entre eux travaillaient plus de 20 heures-semaine; également, près de 70 % appartenaient à la première génération de leur milieu familial à fréquenter l'université.
Alors, j'aimerais vous entendre sur cette réalité et surtout ce que cela vous amène à poser comme gestes soit pour encadrer, soutenir, accompagner les étudiants pour leur faciliter l'accès à la réussite et à l'obtention d'un diplôme. Puis après je reviendrai sur les résultats concrets, là, que vous nous présentez dans les indicateurs sur cette question-là.
M. Denis (Roch): Merci. Peut-être je vais demander à ma collègue Danielle Laberge de vous exposer, en réponse à votre question, de manière un peu plus détaillée, ce que nous faisons, notamment autour du programme FARE qui est au coeur en fait de tout ce dispositif d'accessibilité, et de qualité, et de réussite aux études.
C'est vrai, comme vous le dites ? vous l'avez senti, et tant mieux ? que, en particulier compte tenu de nos engagements indéfectibles à l'égard de l'accessibilité, de l'ouverture que nous continuons de manifester à l'endroit des populations les plus diverses, c'est vrai que nous avons une responsabilité particulière, comment dirais-je, un soin, une attention tout à fait particulière ou particulier à assurer pour que l'accès à l'université soit vraiment, pour les étudiants qui y viennent, leur chance pour la vie, un passeport pour la vie.
Il n'y a rien de plus précieux que cette personne qui arrive à l'université et à qui nous devons nous sentir la responsabilité d'assurer, bien sûr dans le cadre des ressources limitées qui sont les nôtres, les meilleures conditions possibles d'une persistance et d'une réussite aux études. C'est ça, notre programme, et je demande à Danielle Laberge de vous en dire un peu plus long.
Le Président (M. Kelley): Mme Laberge.
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(16 heures)
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Mme Laberge (Danielle): Merci, M. le Président. Peut-être un mot avant de présenter le programme FARE. M. le recteur Denis vient de souligner, notre défi, c'est aussi le signe que nous avons...
Mme Marois: ...
Mme Laberge (Danielle): Pardon?
Mme Marois: ...une question avant que vous ne vous engagiez plus avant. Est-ce que vous avez aussi évalué l'impact des mesures que vous avez mises en place ou que vous avez proposées? Ou, si vous ne l'avez pas fait encore, est-ce que vous prévoyez le faire? C'est important pour nous, là, au niveau de la commission, entre autres.
Le Président (M. Kelley): Mme Laberge.
Mme Laberge (Danielle): Merci, M. le Président. Donc, juste un... Je n'oublierai pas, Mme Marois, votre question. J'aimerais simplement peut-être insister sur ce que le recteur vient de vous dire. Les chiffres que vous avez vous-même évoqués non seulement signalent ce qui constitue notre défi sur le plan académique, sur le plan de la formation, mais c'est aussi le signe de notre succès, c'est-à-dire que la mission d'accessibilité et sa perception dans la population ne s'est pas déniée au cours des années.
Et j'inviterais ceux et celles d'entre vous qui ne sont jamais venus à l'UQAM de venir le mercredi soir à 7 heures, de venir le jeudi soir à 6 heures, de venir le samedi matin, de venir le dimanche matin, de venir le lundi soir pour vous rendre compte que l'ensemble de l'université bourdonne et que nous avons au fil des ans réussi à créer une tradition qui fait en sorte que les gens se sentent à l'aise, puis on répond aux gens passé les heures habituelles d'ouverture, et que l'ensemble des étudiants et étudiantes qui, disons, prennent des circuits un peu atypiques sont intégrés dans les classes régulières. On prend ça tellement pour acquis, chez nous, à l'UQAM, qu'on a tendance à ne plus le dire, et les étudiants qui suivent donc ces cursus de retour aux études après différents profils d'activités, je dirais, professionnelles un peu différentes ne suivent pas des filières parallèles, ou des filières spéciales, ou des filières, disons, d'exclusion mais sont intégrés au coeur même des programmes réguliers. Et ça, c'est une force: il n'y a pas de différence dans l'accueil au départ que nous faisons de ces étudiants et ces étudiantes.
En ce qui concerne particulièrement le programme FARE, comme vous avez pu peut-être le constater à l'examen des données qui vont ont été envoyées, un certain nombre de mesures sont prises au chapitre du soutien financier. Et le recteur l'a évoqué dans le cadre de sa présentation, différentes données ont été utilisées pour constater qu'effectivement la persévérance aux études ? puisque l'accessibilité, ça veut aussi dire réussir, ça ne veut pas simplement dire être admis à l'université ? que la persévérance aux études s'accroît aux cycles supérieurs quand les étudiants reçoivent une bourse, donc facilitation.
Et, dans certains cas, on a constaté qu'il ne s'agit pas nécessairement toujours de bourses gigantesques mais bien entendu d'un soutien financier, mais aussi d'un soutien sur le plan de l'encouragement. Tous les étudiants qui reçoivent des bourses nous le disent systématiquement: pour eux, c'est une reconnaissance de l'importance que l'établissement accorde à leur présence et à leur succès, et donc nous tentons de les multiplier.
L'intégration dans des équipes de recherche accroît de façon marquée... Nous avons des données, je ne les ai pas avec moi, mais on pourra vous les faire parvenir, nous avons des données à ce sujet. Donc, l'intégration des étudiants dans des équipes de recherche en maîtrise et au doctorat favorise la persévérance aux études et la diplomation non seulement en termes de nombre absolu, mais en termes de rapidité de la diplomation. Donc, ce volet d'aide financière que nous déclinons de différentes façons mais aussi un soutien de diverses natures autour du Centre d'aide à la réussite et de ses différents volets.
Et nous avons déjà mis sur pied un certain nombre de mesures de monitorat de programmes où nous impliquons les étudiants de cycles supérieurs, ce qui leur fait d'ailleurs une expérience et un lien avec leurs collègues qui sont plus jeunes, qui rentrent dans les premières années du baccalauréat, donc qui ont été, de façon expérimentale, utilisées et dont les succès sont déjà avérés en termes de persévérance aux études.
Les programmes qui le souhaitaient, et particulièrement les programmes, disons, où la persévérance était plus difficile, pour toutes sortes de raisons qui ne sont pas liées à la qualité elle-même du programme mais à la nature de sa discipline, à son caractère moins professionnel ou moins appliqué, on constate que, dans l'ensemble de ces programmes, dans toutes les universités, le taux de persévérance est beaucoup plus faible, et ce sont ces programmes que nous avons visés avec toute une série de mesures d'encadrement, puis déjà après quelques sessions on constate effectivement une amélioration aussi bien des résultats des étudiants que de leur persévérance aux études.
Nous sommes à préparer aussi un programme. Alors, bien entendu, on ne peut pas vous parler de résultats concrets, mais un programme préparatoire de mise à niveau pour les personnes qui justement ont fait des arrêts, une pause après les études de cégep, qui demandent à entrer à l'université avec des notes disons en dessous de la cote que normalement on exige, mais qui par ailleurs font valoir dans leur dossier des expériences intéressantes, donc des étudiants qui ont un grand potentiel sur le plan personnel et que nous allons donc tenter de soutenir de façon active dans un programme de mise à niveau. Ce programme s'inspire des quelques expériences qui ont été faites ailleurs, mais disons que nous sommes l'université qui accueillons le plus facilement et qui reconnaissons le plus facilement l'expérience antérieure, donc des admissions qui seraient sur des bases qui ne sont pas des bases académiques classiques, et nous pensons que voilà une de nos missions. Et ce programme préparatoire de mise à niveau va nous permettre de faciliter l'intégration de ces étudiants puis de leur permettre aussi de réussir dans le cadre de cursus réguliers.
Mme Marois: D'accord, merci.
Le Président (M. Kelley): Un complément de question, M. le député de Bertrand ou...
M. Cousineau: Oui, bien, à condition que... sur l'accessibilité, là. Écoutez, comme député, évidemment on fait des cas de comté et puis on écoute les gens qui viennent nous voir. Et puis vous parlez d'accessibilité, vous parlez d'aide aux étudiants. J'ai rencontré des étudiants dernièrement de l'UQAM qui ont fait un certificat dans un secteur bien précis, en droit. Ils ont fait un certificat en droit dans le but de se préparer pour entrer au bac, et puis on leur a exigé la même cote R qu'un étudiant qui arrive du cégep. Vous avez mentionné, dans votre exposé de départ, là, que 72 % des étudiants à l'UQAM travaillent parallèlement à leur... Moi, je trouve que c'est très louable pour un étudiant de travailler, puis de faire un certificat, puis d'arriver au bout de la ligne à réussir son certificat avec une note autour de 80 % ? donc un B, c'est à peu près ça, là. Et puis de se faire refuser au bac parce que la cote est supérieure, la cote R, et puis ce sont les mêmes exigences pour un étudiant qui arrive du niveau collégial, vous comprenez ce que je veux dire. Alors, je me dis qu'à quelque part un étudiant qui est à l'université, il devra y avoir un genre de pondération qui dit, bien: Bon, cet étudiant-là a un an et demi ou un an de fait avec un certificat réussi, donc on prend en considération que ça, c'est quelque chose de plus qu'un étudiant qui arrive du niveau collégial, d'autant plus qu'il doit travailler parallèlement à ses cours.
Alors, j'ai eu des cas comme ça puis j'ai trouvé ça un petit peu décourageant pour ces étudiants-là de se faire dire: Bien, va chercher un autre certificat dans un autre domaine et puis fais certificat sur certificat, puis un jour peut-être que...
Une voix: Tu vas aboutir.
M. Cousineau: Alors, voyez-vous ce que je veux dire, parce que je trouve ça un petit peu... Peut-être que je me trompe, peut-être qu'on m'a donné de fausses informations, mais je trouve ça triste quand même.
Le Président (M. Kelley): Est-ce que la question a pris une heure? Oui, monsieur.
M. Desmarais (Jacques): Jacques Desmarais. J'ai déjà été directeur du Département des sciences juridiques puis je vais essayer de répondre à votre question de façon spécifique. Le programme de baccalauréat en droit est un programme dit contingenté. Ce n'est pas un programme ouvert à tout le monde, il y a un nombre de places, 150 par année. Pour nous assurer d'une représentativité large, pour répondre aux impératifs de l'accessibilité qu'on se donne nous-mêmes, on a réservé un certain nombre de places pour des populations différentes, des étudiants de cégep, des adultes et d'autres qui ont déjà des diplômes universitaires. Alors évidemment, dès l'instant où vous dites qu'il y a un contingentement, ça veut dire hélas que, quand le plein est fait, c'est fait des meilleurs. Et puis les gens ne se sont pas fait refuser, ils se sont retrouvés dans un rangement qui faisait en sorte qu'on exigeait... c'est que les autres avaient une cote meilleure que la leur. C'est parce qu'ils étaient probablement dans la catégorie des diplômés universitaires.
M. Cousineau: Alors donc, c'est pris en considération, le fait...
M. Desmarais (Jacques): C'est pris en considération, l'ensemble... Oui.
M. Cousineau: ...que ces gens-là aient un diplôme universitaire ou...
M. Desmarais (Jacques): Mais ce qui est... On fait concurrencer entre eux des gens de même catégorie.
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(16 h 10)
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M. Cousineau: O.K. Je voulais l'entendre. Je l'entends. Merci.
M. Desmarais (Jacques): Ça me fait plaisir.
Le Président (M. Kelley): Sur le même sujet, M. le député de l'Acadie ou...
Mme Champagne: Sur le même sujet.
Le Président (M. Kelley): Même sujet, Mme la députée de Champlain.
Mme Champagne: Je suis heureuse de voir qu'il y a des cursus particuliers pour des étudiants, exemple, étrangers. Je regardais, dans les moyens que vous mettez en oeuvre pour la réussite des étudiants, en tout cas j'en ai six devant moi, là, le monitorat, vous en avez parlé, les réseaux socioprofessionnels, ceux de niveaux supérieurs aident ceux de premier cycle. On parlait du cursus d'année de transition pour les étudiants hors Québec. J'ai cru comprendre, dans votre discours de tout à l'heure, qu'il y a également un cursus pour les étudiants qui arrivent du marché du travail et qui décident de venir se perfectionner. Il y a donc un cursus particulier de transition pour un étudiant qui aurait besoin de se mettre à niveau, c'est ça que j'ai bien compris?
Le Président (M. Kelley): Mme Laberge.
Mme Laberge (Danielle): Merci, M. le Président. Alors, oui, vous avez évoqué le cursus pour les étudiants étrangers et nous sommes à préparer ? il devrait être mis en oeuvre incessamment ? ce que nous appelons le programme préparatoire de mise à niveau, c'est-à-dire une session qui serait pensée spécifiquement pour les gens, par exemple, qui n'ont pas terminé leur cégep et qui viennent sur la base d'expériences professionnelles antérieures pour leur permettre d'intégrer des programmes réguliers, je vous dirais, sans avoir à porter de handicap lourd d'avoir des manques dans leur formation pour un domaine ou un autre, et donc de le systématiser... ou des étudiants qui viendraient, comme je l'évoquais, avec une cote R trop faible mais qui, par ailleurs, ont des motivations, des habiletés personnelles, une expérience professionnelle intéressante qui fait que nous jugeons que ce sont des étudiants qui sont tout à fait aptes à réussir parce qu'ils ont la motivation, qu'ils ont des habiletés mais à qui il manque un certain nombre de connaissances pour être capables de s'intégrer correctement.
Nous sommes très conscients du fait qu'ouvrir nos portes ne veut pas simplement dire admettre les étudiants, mais de rendre la réussite accessible et non pas seulement l'université accessible. Et donc ce programme préparatoire de mise à niveau que nous allons mettre en oeuvre incessamment et sur lequel nous avons dû travailler, parce que, bien entendu, ça demande un certain nombre de réflexions, d'arrimages pour que le tout se fasse correctement... donc devrait être mis en oeuvre incessamment.
Mme Champagne: Toujours, dans le même sens, c'est que je sais que certaines universités, dont l'Université du Québec à Trois-Rivières, certains étudiants de par certains préalables acceptables sont officiellement intégrés dans les cours réguliers, ça, ça existe. Ce que vous me dites, c'est qu'il y aurait en plus une année préparatoire. Est-ce que c'est parce que ces étudiants-là ont des acquis moindres, ont des difficultés plus grandes? Parce que je sais que ça se fait, j'ai de la misère à voir pourquoi il faut ajouter toute une année. Ou est-ce que ça peut être juste quelques cours? Parce que je sais que ça se fait d'une autre façon dans certaines universités. Peut-être, un petit éclaircissement là-dessus.
Mme Laberge (Danielle): Oui. Merci, M. le Président. J'ai pris de l'avance sur...
Le Président (M. Kelley): Non, non. Vas-y, vas-y.
Mme Laberge (Danielle): Oui. D'abord, il faut vous dire qu'à l'UQAM nous admettons un très grand nombre d'étudiants à travers justement cette reconnaissance de l'expérience antérieure comme ça se pratique à l'UQTR, par exemple. Nous avons néanmoins constaté ? et il ne s'agit pas toujours d'une année ? que, pour un certain nombre de domaines qui pouvaient être choisis par les étudiants, l'expérience professionnelle pouvait justifier leur admission à l'Université, mais elle était insuffisante pour les qualifier correctement pour entrer immédiatement dans un programme régulier.
Et d'ailleurs un certain nombre d'entre eux y étaient déjà admis, et force a été de constater que le poids pour ces étudiants-là de mise à niveau sur une base individuelle était extrêmement lourd. Et, reconnaissant la chose, nous avons travaillé à la préparation de ce programme préparatoire, qui ne sera pas nécessairement dynamique, pourrait être de quelques cours à l'intérieur d'une session.
Mme Champagne: Merci beaucoup.
Le Président (M. Kelley): Avant de céder la parole à mon collègue le député de l'Acadie, peut-être faire écho de la question de ma collègue de Taillon parce qu'on est dans une séance d'imputabilité maintenant et on cherche, comme commission, d'évaluer la performance de l'ensemble de nos universités. Et je pense qu'un des constats qu'on a faits: avec un contrat de performance qui a fixé un taux de diplomation uniforme au Québec, c'est très difficile parce que les enjeux, la politique d'accessibilité, si vous voulez, de l'UQAM est très différente de... C'est M. Lacroix qui va être dans votre siège la semaine prochaine. Le réseau anglophone Concordia a une mission beaucoup plus proche, je dirais, de votre établissement que McGill qui a une vocation autre aussi.
Peut-être de nous aider: Comment, comme parlementaires, est-ce qu'on peut poser les bonnes questions quant aux indicateurs? On a des tableaux ici qui nous donnent les tendances, et, je pense, comme parlementaires, comme citoyens engagés, on cherche toujours les tendances, est-ce que les choses vont améliorer? Mais c'est quoi, les comparaisons valables et c'est quoi, les... Vous avez un univers avec beaucoup d'étudiants à temps partiel, alors de comparer un établissement comme le vôtre avec un autre où la proportion à temps plein est beaucoup plus forte... Alors, il y a tous ces genres de nuances. Mais avez-vous des commentaires sur les indicateurs qui sont exigés ou est-ce qu'il y a des questions, comme commission, que nous devrons vous poser qu'on n'a pas encore posées?
M. Denis (Roch): Si vous permettez, M. le Président, je trouve que certains éléments de la réponse que je veux pouvoir offrir à votre question sont déjà présents dans la question que vous posez. Vous dites quelque chose qui est à mon avis fondamental. Toute évaluation, toute détermination de repère, de mesure devrait pouvoir toujours se faire en étroite connexion à la mission assumée par un établissement.
C'est ça que, si vous permettez que je le dise comme ça, le magazine Maclean's n'a pas encore compris et persiste à ne pas comprendre. Parce que, si vous voulez, je vais vous donner un exemple. Si on cherche à classer les universités du point de vue de l'engagement de leur personnel professoral, mais chargés de cours mais personnels professionnels et tout, au point de vue de leur engagement dans la société, il faut être sûr d'une chose, l'UQAM sort première tout le temps. On est présent de manière exceptionnelle, extraordinaire dans d'innombrables milieux. C'est, comme diraient certains économistes, un extraordinaire retour sur l'investissement social.
Mais cela n'est pas demandé dans le questionnaire du magazine en question. On va demander: Dans quel cadre champêtre vous vous situez? Difficile pour nous. On va demander des questions relatives au logement, etc. Vous avez... dit un élément de réponse fondamental à la question que vous posez. Si l'évaluation de chaque établissement était faite en jonction étroite avec les missions que cet établissement assume ou qui lui sont confiées, on changerait la carte de ce processus d'évaluation ou d'imputabilité.
Parce que, par exemple, un domaine qui est fort peu reconnu à l'université ? et je le déplore très vivement, on travaille là-dessus pour en redresser la reconnaissance de l'importance ? c'est celui des sciences de l'éducation. C'est bien de le dire à la Commission de l'éducation. Pensez-vous que les sciences de l'éducation en système universitaire ici et dans le monde reçoivent la même attention que le secteur biomédical, ou le génie, ou d'autres secteurs? Je ne veux pas les épingler, ils sont essentiels. Mais, si vous préconisez un système d'évaluation sans tenir compte des engagements spécifiques qui sont confiés ou des responsabilités qui sont confiées à tel ou tel établissement dans le cadre des mandats qu'il assume, si on ignore cela, on fait un gâchis de l'évaluation. Si vous êtes en mesure de prévoir et de mettre en place des mécanismes d'évaluation qui sont connectés directement à l'accomplissement des missions et des responsabilités de chaque établissement, vous aurez une palette, si vous voulez, un déploiement de richesses d'accomplissement extraordinaire.
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(16 h 20)
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Il n'est pas vrai qu'on puisse classer en bloc un établissement par rapport à un autre. Ça, si vous permettez, c'est de la bouillie pour les chats, M. le Président, ce n'est pas vrai. Jamais une université ne pourra dire: Je suis la meilleure en tout. Je sais bien que nous avons tendance à nous autoproclamer les uns et les autres, à tel point d'ailleurs que ça devient tellement haut qu'on ne sait plus mesurer quoi que ce soit dans cette espèce de course à l'autoproclamation d'excellence. Mais ça ne donne rien et ça ne démontre rien parce qu'il n'est pas vrai que chaque établissement puisse être engagé dans les mêmes mandats ou les mêmes responsabilités à tous égards, sur tous les domaines et dans toutes ses missions. Nous avons de grandes forces et de grands accomplissements. Si un système d'évaluation national peut être assez sophistiqué et intelligent pour évaluer ce que nous faisons en relation avec ces engagements spécifiques, nous serons sur une voie gagnante.
Quand je parlais de notre processus de planification institutionnelle interne à l'université, il est fondé là-dessus. On n'est pas en train de mettre en place... la planification institutionnelle à ce coefficient... est entachée de ce coefficient négatif. Encore un mécanisme de contrôle bureaucratique qui va nous être mis comme une chape de plomb sur notre action. On veut faire le contraire. De ce point de vue là, il y a une innovation aussi. On ne donne pas aux unités un instrument de contrôle sur ce qu'elles font. On leur donne des outils, c'est notre objectif, pour fixer des objectifs à partir de repères qui sont leurs zones de forces, par exemple, mais aussi les ressources qui sont commandées par les développements ou les potentiels qui sont les leurs, fixer des objectifs, en évaluer la progression et mesurer des résultats atteints.
C'est fondamental que cette culture organisationnelle qui permet aux gens de dire: Bien, c'est bien, au département d'histoire, nous avons réussi à mettre en place des profils internationaux dans tant de nos cours, nous l'avons fait, nous l'avons décidé, nous avons demandé des ressources pour cela, c'est très bien que, dans les sciences de la vie ou peu importe, en sociologie, en sciences de l'éducation, en gestion, nos unités puissent disposer de tels soutiens... C'est une façon de soutenir leur développement que de leur donner de l'information et des outils de mesure sur ce qu'elles font. Nul esprit de contrôle et de sanction dans ce que nous faisons ici. Je pense que, d'une certaine manière, ça vaut pour les préoccupations à l'égard des mécanismes nationaux d'évaluation que vous évoquez.
Le Président (M. Kelley): Merci beaucoup pour votre réponse, parce qu'on est toujours dans le premier cycle des rencontres avec les universités dans ce nouveau format de prendre le temps qu'il faut. On exige certaines données. Est-ce qu'elles sont les bonnes? Est-ce qu'il y a d'autres questions ou indicateurs? On peut poser ça. On est toujours en réflexion et, si vous avez des propositions comment bonifier l'exercice... Mais, moi, j'ai toujours regardé les indicateurs, les chiffres comme un point de départ pour lancer un débat, et c'est vraiment dans les échanges qu'on peut mieux comprendre le défi chez vous et le nuancer en comparaison avec d'autres établissements. Alors, je suis du même avis que vous que...
On voit ça également avec nos écoles secondaires. Au printemps, quand les palmarès sortent soit dans L'actualité ou dans les pages de La Presse et La Gazette, j'ai des directeurs d'écoles qui m'appellent tout de suite après pour nuancer les choses. Et, je pense, quand même, ces chiffres nous donnent un point de départ, mais je pense c'est plutôt dans les échanges qu'on peut mieux comprendre les nuances, et tout le reste. Mais, si vous avez des propositions ou s'il y a des nuances, je vois que peut-être, M. Desmarais, vous avez quelque chose que vous aimeriez ajouter, ce serait fort utile, parce que qu'est-ce qu'on cherche ici: de mieux comprendre vos défis et vos réalisations en même temps.
Mme Marois: Est-ce que, M. le Président, je peux me greffer à votre question pour vous demander si vous avez conservé, dans les objectifs que vous aviez fixés au moment des contrats de performance, cet objectif qui était ? puis là je le rappelle ? de passer à 80 % de diplomation au baccalauréat, là, d'obtention du baccalauréat, pour ceux qui sont à temps plein, à, bon... à 80 % d'ici 2010 et que l'université dans aucun autre secteur n'ait un taux inférieur à 70 %, c'est-à-dire faire en sorte que le taux moyen de diplomation passe à 80 % dans ce cas-là et jamais en bas de 70 % pour ceux qui ne seraient pas à temps plein. Ça se greffe essentiellement, là, à la discussion qu'on a maintenant où ça, ça a été révisé.
M. Desmarais (Jacques): Jacques Desmarais. Je voudrais vous rapporter au rapport qu'on vous a remis au mois d'octobre 2004 qui commence par examiner le premier indicateur auquel vous venez de faire référence et qui dit: Voilà la chose, et qui prend soin de dire en page 3 ceci: «Il faudrait très probablement regarder autre chose que seulement ce type d'indicateur.» Le rapport dit, premier paragraphe: «Nous savons en effet que le taux de diplomation des étudiants universitaires dépend d'un ensemble important de facteurs, notamment les variations des proportions d'inscrits dans les différentes disciplines, les régimes d'études et les changements de régime lors du séjour à l'université, les conditions d'admission, les proportions d'étudiants étrangers, l'état de l'économie, la situation économique et sociale des étudiants eux-mêmes.» Si vous faites un effort pour chercher des informations qui cherchent à expliquer le taux de diplomation, j'ai l'impression que vous allez contribuer plus à la solution qu'à tout simplement condamner ou louanger ceux qui décident au départ de créer des conditions qui vont faire en sorte qu'ils vont nécessairement atteindre 80 %, parce qu'ils n'acceptent que les très meilleurs, hein.
Mme Marois: C'est exactement ça, ma question.
Une voix: Non, non, mais...
Mme Marois: Je trouve ça très intéressant que vous alliez de façon si déterminée, c'est justement ça, le sens de nos questions, et je suis d'accord avec mon président à cet égard qu'on ne peut pas appliquer les mêmes mesures ou les mêmes objectifs à partir du moment où on n'a pas les mêmes caractéristiques au départ. Bon. Et je vous suivais parce que je l'avais lu, le paragraphe auquel vous faisiez référence.
Le Président (M. Kelley): Et, juste pour nuancer davantage, j'ai fait référence sur les palmarès pour les écoles secondaires, et ça soulève le grand débat entre nos écoles privées et nos écoles publiques. Ce n'est pas le moment pour le faire ici, mais c'est pourquoi je dis: On peut avoir les chiffres comme point de départ, mais ça prend énormément de nuances et ça prend... Et même la mission de l'UQAM, qui a cette politique d'accessibilité, si je peux le caractériser comme ça, et qui ouvre ses portes larges aux personnes qui sont au travail, aux personnes qui sont... faire leurs études à temps partiel, vous avez un univers que j'imagine est sensiblement différent à l'univers de M. Lacroix quand il va venir la semaine prochaine. Ce n'est pas de dire: Un est meilleur, l'autre, ou... aucun jugement dans mes commentaires.
Mais, pour les parlementaires, quand on a un exercice d'imputabilité, moi, je suis toujours à la recherche de la meilleure façon d'avoir quelques indicateurs, parce que, quand même, il faut un point de départ, il faut quelques indices pour nous indiquer les tendances chez vous.
Mais je suis très sensible et je veux joindre les préoccupations que M. Desmarais a soulevées aussi, qu'il faut faire très attention, et le paragraphe qui est sur la page 3, j'ai souligné tout ça aussi en me disant: Il y a d'autres questions que nous devrons poser ou est-ce qu'il y a une autre approche comme membres de la commission que nous devrons faire? Parce qu'on a quand même le devoir pour s'assurer que les fonds publics envoyés chez vous sont utilisés de façon la plus efficace possible. Alors ça, c'est notre devoir. Et qu'est-ce que je cherche dans le dialogue... et est-ce qu'il y a des choses, ou les questions que nous devrons poser qu'on n'a pas posées pour mettre toutes ces nuances en évidence?
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(16 h 30)
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M. Desmarais (Jacques): Je suggère que vous ? et là il y a mes collègues qui vont m'en vouloir longtemps ? ajoutiez des questions qui permettent d'essayer d'examiner les facteurs qui contribuent et que vous cherchiez des données qui permettent de relativiser un tel indicateur brut comme celui que vous retenez jusqu'à maintenant. C'est sûr que «persévérance après un an» est effectivement un prédicteur intéressant. Il est là. On est heureux de notre progression, dans le cas de l'UQAM, à cet égard. Mais c'est en un ajout de demandes d'information sur des facteurs comme ceux-là que la commission pourrait avoir un portrait plus précis des réalités différentes et ne pas s'en tenir à ce seul critère, ce seul indicateur qui, comme on le sait, est nécessairement trompeur et crée, hein, crée, crée, chez les professeurs, une situation absolument paradoxale: Écoutez, dans le fond, là, laissez-les donc passer; ils nous demandent 80, on va leur donner. Mais c'est ridicule. On veut absolument assurer la qualité, ce ne serait pas la façon de le faire.
Le Président (M. Kelley): M. Denis, je ne sais pas si vous...
M. Denis (Roch): Dans le prolongement de mon collègue ? qui craignait de se faire faire des reproches, nul reproche à adresser à son propos ? si je vais un peu dans le prolongement de ce que nous discutons, si vous demandez à chaque établissement, puisque nous parlons d'imputabilité publique ou d'évaluation positive, si vous demandez à chaque établissement de définir lui-même ce qu'il estime être ses engagements, par exemple, cela permettrait à l'UQAM de dire avec beaucoup de fierté: Nous faisons le pari de l'accessibilité-qualité. Des vents, des courants dominants nous incitent à abandonner l'une au profit de l'autre. Nous ne croyons pas à cela. Nous gardons le cap sur l'accessibilité et nous voulons relever le pari de la qualité dans le cadre de l'accessibilité. Mais, si vous voulez, notre phare, c'est accessibilité, O.K., et bien sûr réussite.
Si, nous, nous disons nous-mêmes que c'est cela, notre engagement, pourquoi la commission n'est-elle pas ainsi invitée à scruter avec nous ce que nous faisons à ce chapitre? Ce qui n'enlève rien à un autre établissement qui se définira d'autres engagements ou d'autres missions. Mais chacun sera examiné ou regardé publiquement en relation avec une définition non seulement qui ne lui est pas imposée, non seulement à laquelle il ? ou elle, si je parle d'une institution ? consent, mais qu'il, comme établissement, aura choisi de considérer être un peu sa priorité. C'est un peu ce que nous avons voulu faire dans la présentation introductive, cet après-midi.
Je terminerai ce point en vous disant ceci. Un jour, j'assistais à cette Commission de l'éducation, il y a peut-être une dizaine d'années. L'Université McGill comparaissait après d'autres. Et un membre de la commission s'étonnait, devant le principal de McGill, qui était à l'époque Bernard Shapiro, de tant de succès, de tant de réussite des étudiants que l'université conduisait à la diplomation, contrairement à d'autres universités qui avaient des résultats bien moins impressionnants, des universités qu'il ne nommait pas. Mais j'étais dans la salle quand même, j'écoutais ça avec beaucoup d'attention. Comment se fait-il? Mais quelle est votre recette, M. Shapiro, pour réussir à conduire à la diplomation tant d'étudiants? Et le principal Shapiro, qui était un grand universitaire, a dit: Mais, M. le député, la réponse est fort simple: Nous pratiquons une ultrasélection.
C'est exactement ce que mon collègue vient de vous redire. Si des éléments de repère, d'évaluation sont déterminés quant aux résultats provoqués par une ultrasélection, vous pouvez toujours les examiner avec un établissement, mais il ne faut pas mélanger les choses et surtout pratiquer une sorte de nivellement qui écrase tout sens à l'évaluation en procédant à des critères en bloc en quelque sorte, fixer des objectifs qui n'ont aucun sens quand on ne tient pas compte du fait que nous voulons continuer d'accueillir, par exemple, des étudiants à temps partiel, nous voulons être à l'affût de tous les talents en faisant en sorte que le moins d'obstacles financiers, sociétaux possible soient dressés entre ces gens-là et l'université.
Le Président (M. Kelley): Merci beaucoup pour ces clarifications. Moi, l'esprit de mes questions, c'est vraiment uniquement dans la bonification de ce processus. Et qu'est-ce que je cherche, et, si ça a été mal interprété dans mes propos, je le regrette, mais avant tout de souligner le fait que votre mission est différente, et donc ça va prendre une nuance dans l'évaluation de qu'est-ce qu'on vous demande au niveau de l'imputabilité. Alors, c'est uniquement comment on peut raffiner le processus pour mieux comprendre votre réalité à travers... Comme je l'ai dit, les indicateurs, c'est comme point de départ. Ils sont toujours incomplets et insatisfaisants, mais il faut commencer quelque part pour au moins, comme parlementaires, avoir des indices sur les tendances. Parce que tout politicien, on aime toujours les tendances avant tout. Ça, c'est primordial dans notre métier. Mais je clos le commentaire là-dessus. Alors, mon collègue, vous êtes très patient. M. le député de l'Acadie, la parole est à vous.
M. Bordeleau: Merci.
Le Président (M. Kelley): Oh! Pardon. M. Desmarais.
M. Desmarais (Jacques): Si vous voulez avoir une suggestion d'un nouvel indicateur, c'est celui que j'appellerais de la valeur ajoutée. Maclean's, malgré tous ses défauts, a déjà joué avec cet indicateur. Il cherche à mesurer le niveau moyen d'entrée et le niveau moyen de sortie. Et je dois vous dire que, sur cet indicateur, historiquement l'UQAM a toujours performé de façon exceptionnelle parmi les plus grands au Canada. Si vous examiniez cela, cet indicateur de la valeur ajoutée qui nécessairement introduit des facteurs de relativité entre les établissements, peut-être que vous auriez une mesure plus spécifique de chacun des établissements.
Le Président (M. Kelley): Merci beaucoup. M. le député de l'Acadie.
M. Bordeleau: Merci. Je veux juste revenir sur un autre sujet rapidement. Vous avez parlé, dans votre présentation, du corps professoral et, bon, des besoins qui étaient évalués à 1 250 professeurs. Actuellement, il y en a 970. Je voulais juste vérifier une chose. Bon. Il y a ce phénomène-là de déficit qui existe en termes numériques. Il y a aussi, je suppose, une certaine... pas rotation, mais des gens qui quittent, quittent à la retraite. Et ça doit commencer, après 35 ans de... Ça veut dire qu'annuellement, si vous voulez atteindre votre objectif de 1 250 puis compte tenu aussi des départs à la retraite, vous devriez recruter combien à peu près de professeurs par année?
M. Malservisi (Mauro): Alors, ce qu'on peut dire d'une façon générale: Depuis l'année 2000-2001, le nombre d'embauches de professeurs qui ont été faites fluctue entre 73 embauches et 107 embauches. Donc, là-dedans il y a plusieurs postes qui sont libérés par des retraités. Nous ajoutons, depuis 2000, environ 10 nouveaux postes par année. Donc, l'effectif comme tel de postes réguliers augmente de 10 par année. Pour se rendre à 1 250, ça va prendre encore pas mal d'années. Donc, on n'a pas vraiment les moyens de faire ça. Donc, c'est ce que le manque à gagner de 40 millions et son utilisation qui était proposée par le recteur nous indiquaient, c'est qu'on si rendrait beaucoup plus rapidement. Donc, des nouveaux professeurs, oui, on va en chercher parce qu'on ajoute des postes, une dizaine, mais aussi parce qu'il y a déjà effectivement un nombre important de personnes qui nous quittent pour la retraite.
M. Bordeleau: Essentiellement, c'est plus du remplacement que du recrutement.
M. Malservisi (Mauro): Oui.
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(16 h 40)
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M. Bordeleau: À ce niveau-là, on nous parle souvent actuellement du marché un peu des... prenons ça ? utilisons le terme entre guillemets ? du marché des professeurs où il semble y avoir des difficultés de recrutement importantes. Quelle est la situation pour votre université? Et aussi quelle est la situation concernant la rétention des professeurs? Est-ce qu'il y a une perte qui est significative de gens qui quittent pour aller soit dans d'autres universités canadiennes ou du côté des États-Unis? Est-ce que c'est...
M. Malservisi (Mauro): Pour la dernière partie de la question, c'est entre huit et 10 personnes qui nous quittent à chaque année pour aller soit dans d'autres universités de la région montréalaise, soit au Canada, et surtout aux États-Unis. Il y en a entre huit et 10 en moyenne qui nous quittent. Bon. Pour la première question, là...
M. Bordeleau: Les difficultés de recrutement comme telles.
M. Malservisi (Mauro): Ah oui! O.K. Oui. Bon. Ce n'est pas aussi simple et aussi facile que c'était il y a quelques années. La période de recrutement pour combler un poste qui est disponible s'est allongée. Il y a plusieurs postes, par exemple, qui vont être libres pendant un an, deux ans. Ce qui se passe dans ces cas-là, c'est qu'on va engager des professeurs qu'on qualifie de substituts qui ne correspondent pas nécessairement à ce que le département désire recruter. Mais, au bout d'un an, deux ans, ils auront fini par trouver la bonne personne pour le poste en question. Ça dépend des disciplines aussi. Ce n'est pas identique pour toutes les disciplines. Il y a des disciplines où c'est beaucoup plus difficile. Le recrutement est ardu. Je dirais, du côté des sciences économiques, c'est assez difficile. Du côté des finances, secteur financier, dans le domaine biologie, c'est aussi difficile, ça prend plus de temps. Même les sciences d'éducation, c'est difficile. Alors, il y a des domaines où c'est mathématique, c'est difficile, où il y a des difficultés. Il y en a d'autres que c'est beaucoup plus rapide.
M. Bordeleau: Recrutement, bien, c'est-à-dire vous faites le recrutement. Mais est-ce que vous avez du succès à l'étranger comme tel pour attirer des professeurs de l'étranger?
M. Malservisi (Mauro): Bon. Enfin, ça dépend des disciplines. Vous êtes un ancien universitaire, vous savez comment est-ce que ça fonctionne un peu. Bien sûr, il y a des moyens conventionnels, je dirais, d'information, de communication des postes existants, mais on a beaucoup de succès quand on réussit à établir des contacts. Des professeurs réussissent à établir des contacts avec des collègues dans d'autres universités. C'est la circulation de nos professeurs dans des forums scientifiques, dans des colloques, qui les mettent en contact avec des collègues, qui établissent des équipes de recherche, et, à partir de là, on identifie soit des professeurs qui peuvent se déplacer mais beaucoup surtout aussi des doctorants, des gens qui sont en voie de terminer leurs études et qui viennent chez nous.
Juste vous donner un exemple. Il faut développer un certain nombre de moyens. C'est certain. Nous avons recruté cette année une douzaine... enfin 13 professeurs pour lesquels nous avons dû mettre sur pied un programme d'apprentissage du français, des gens qui ne s'exprimaient pas en français mais qui avaient été sélectionnés par divers départements. Et ces gens-là sont venus et sont prêts, ils sont en train d'acquérir une connaissance adéquate de la langue française. Donc, on est obligé de développer des moyens de ce type-là, au-delà des moyens rémunération, appui à la recherche de logements, etc. Il y a effectivement, je dirais, des efforts qui doivent être déployés de plus en plus.
M. Bordeleau: J'aurais besoin d'une autre...
Le Président (M. Kelley): Très petite, parce que je... O.K. très rapidement.
M. Bordeleau: Oui. Juste une petite question sur un autre sujet. Vous avez parlé, dans votre présentation aussi, de toute la question des bibliothèques et des investissements qui étaient importants. Juste par curiosité, avec la venue, dans le secteur, de la Bibliothèque nationale, est-ce que ça a apporté des modifications dans vos orientations au niveau des... ou ça ne change rien ou c'est quelque chose qui peut nécessiter des ajustements au niveau de vos bibliothèques?
M. Denis (Roch): Non, je ne pense pas que ça change nos orientations, mais ça crée certainement, comment dirais-je, un voisinage de dynamisme intellectuel qui va être très porteur pour tout le Quartier latin, toute la vie académique et intellectuelle qui va s'y développer. La Bibliothèque nationale, dans son nouveau pavillon, dans son nouvel édifice, a une vocation nationale, mais, comme les gens de la nouvelle bibliothèque ou de la Bibliothèque nationale, nouveau pavillon, nous le disent, ils sont heureux d'avoir cette proximité immédiate avec un grand établissement universitaire et vice versa. Mais nos engagements, comme bibliothèque universitaire, nos développements notamment de la bibliothèque virtuelle doivent être assumés par l'institution avec ses budgets.
Le Président (M. Kelley): Mme la députée de Taillon.
Mme Marois: Oui, merci, M. le Président. Comme ce sera probablement parmi les dernières interventions, on a l'habitude, ici, à la commission, d'indiquer, au début de nos travaux, quels intérêts ou quel intérêt nous avons à l'égard de certaines universités. Alors, moi, M. le Président, je dois dire que je ne savais pas, lorsque j'ai autorisé un investissement au niveau du pavillon des Sciences biologiques, qu'un jour un de mes fils fréquenterait ce même pavillon. D'ailleurs, il est anxieux et il a hâte d'entrer dans son nouveau pavillon, ce qui devrait se faire bientôt, on me dit à l'automne 2005.
Bon. Cela étant, je voudrais revenir sur un autre sujet qui nous préoccupe beaucoup et qui est celui de l'évaluation des programmes. On sait qu'il y a eu un engagement de la part des universités envers le gouvernement, un engagement en vue de réaliser de façon récurrente l'évaluation des programmes de tous les cycles. La CREPUQ a pris cet engagement, et chacune des universités a procédé ou procède à cette évaluation. Alors, moi, je voudrais savoir de votre part comment et sur quelle base se fait l'évaluation des programmes ? bon, la fréquence, l'évaluation de la satisfaction des diplômés, satisfaction des employeurs, là, peu importe ? que vous indiquiez donc sur quels critères vous vous appuyez ou quels éléments vous évaluez, est-ce que les étudiants sont invités à participer à l'évaluation, quels sont encore là les éléments qui sont pris en compte et quel type de suivi est exercé suite à cette évaluation.
J'ai eu évidemment quelques conversations avec des gens de l'Université du Québec, autant étudiants qu'enseignants, et on me dit que le processus qui s'est engagé à l'Université du Québec à Montréal a été plutôt long et difficile jusqu'à maintenant, j'aimerais vous entendre sur cela, et qu'on n'aurait pas terminé l'exercice, enfin, dans les délais que l'on s'était donnés pour le faire.
Le Président (M. Kelley): Mme Laberge.
Mme Laberge (Danielle): Merci. Votre question, Mme Marois, a plusieurs volets. Je vais tenter d'y...
Mme Marois: Je suis consciente de ça. Mais, comme je sais que je n'ai pas beaucoup de temps, alors j'ai tout mis ensemble.
Le Président (M. Kelley): ...
Mme Laberge (Danielle): Je vais essayer de répondre de la façon la plus synthétique qui soit. Première des choses, l'UQAM pratique de l'évaluation de programmes depuis fort longtemps et à partir d'un certain nombre de critères, donc, que je ne peux pas vous détailler mais que nous serons ravis de vous faire parvenir sans faute, à tous les membres du comité. Cette évaluation périodique des programmes pouvait prendre plus d'une forme, évaluation qui pouvait se traduire d'abord par des modifications de nature mineure ou des modifications de nature majeure aux différents programmes. Le processus apparaît à certains comme étant plutôt long. Nous avons une tradition participative importante. Ce sont les comités de programmes qui sont responsables de ce processus d'évaluation, comités où siègent des étudiants nommés par les différentes associations étudiantes et des professeurs qui viennent des départements qui participent activement à ces programmes. Ce travail se fait aussi bien au niveau du baccalauréat qu'au niveau des cycles supérieurs.
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(16 h 50)
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Bien entendu, l'examen de ce que nous avons fait comme modifications au cours des dernières années est assez complexe puisque, vous avez peut-être pu le constater, nous avons un nombre extrêmement important de programmes qui se sont développés au cours des dernières années et qui ont mobilisé pour une large part les ressources académiques, professorales mais les ressources de soutien dans les services, puisque le travail de développement des programmes est un travail qui est extrêmement important, qui doit cheminer comme vous le savez à travers les arcanes d'examens et d'approbations en question.
En ce qui concerne les nouvelles modalités d'évaluation périodique des programmes, l'UQAM, me semble-t-il, ne traîne pas du pied, mais elle s'assure que tous les représentants des différents corps qui sont interpellés, étudiants, professeurs, chargés de cours, les services académiques qui sont chargés de mettre en oeuvre ces examens, donc, chacun se sent à l'aise. Un large processus de consultation a été mené par ma collègue la vice-rectrice aux études Carole Lamoureux, donc, et qui devrait aboutir d'ici très, très peu de temps dans sa forme absolument finale.
J'aimerais par ailleurs souligner que ce processus n'est pas sans taxer assez lourdement les ressources de l'université. Je ne peux pas parler pour mes collègues des autres universités, mais je soupçonne qu'ils vous répondraient la même chose. Le travail, s'il veut être accompli comme il faut, doit faire l'objet d'examens à la fois sur le fond, sur la substance, dans quelle mesure le programme correspond aux pratiques de la discipline, aux besoins de la profession ou des ordres ou des communautés intellectuelles auxquelles il se... des traditions disciplinaires auxquelles il se réfère, c'est une première question, c'est une question majeure, dans quelle mesure nous avons les ressources pour le faire, est-ce que nous l'accomplissons bien ou pas, est-ce que les étudiants et les étudiantes qui sont formés dans nos programmes sont satisfaits de leur formation.
Donc, il s'agit d'un travail qui est quand même assez complexe. Et, si nous devons le faire sur une base extrêmement régulière, c'est l'ensemble de la collectivité universitaire qui est appelée, je dirais, peut-être de façon un peu lourde dans le contexte actuel à faire ce travail. Et je ne veux pas dire par là que ce travail ne doit pas être fait, il doit certainement l'être, et nous l'avons fait à une époque où ça se pratiquait peu, mais nous sommes aussi conscients du poids que ce processus puisse apporter aux personnes qui sont impliquées.
Le Président (M. Kelley): Ça va? M. Denis...
Mme Marois: Mais, soit dit en passant, j'apprécierais effectivement que la commission reçoive les éléments, c'est ça, les critères, les outils utilisés, enfin, qui sont utilisés pour procéder à cette évaluation et les objectifs, etc.
Le Président (M. Kelley): M. Denis, je ne sais pas, en guise de conclusion, vous avez des commentaires à formuler?
M. Denis (Roch): Nous souhaitons vivement qu'advienne le réinvestissement tant nécessaire pour assurer le développement de nos missions d'enseignement et de recherche. En tant qu'établissement universitaire public, nous sommes dédiés à ces développements parce que nous sommes convaincus qu'ils sont essentiels au progrès de notre société. Et nous savons aussi qu'ils dépendent d'un choix de société, et ils dépendent du réinvestissement qui est lui-même l'expression d'un choix de société. Alors, c'est le commentaire, en finale, que je ferais en forme de souhait. Et je peux vous assurer que nous allons continuer d'agir pour que ce réinvestissement vienne. Merci.
Le Président (M. Kelley): Merci beaucoup. Et, au nom des membres de la commission, merci beaucoup pour votre présentation et votre présence ici, cet après-midi. Comme j'ai évoqué tantôt, votre lecture attentive du rapport de la commission, les points sûrement sur la valorisation de l'enseignement, c'est un écho favorable que vous avez donné, la question des chargés de cours et leur place à l'intérieur des universités, on en a pris bonne note.
J'étais chez vous la semaine passée, j'ai le numéro de l'UQAM du 24 janvier, et le président a noté avec beaucoup de... mes collègues commencent à être tannés de tout ça, mais Regard neuf sur l'histoire des autochtones, que l'UQAM a embauché un jeune chercheur, Alain Beaulieu, qui, je pense... qui est la seule chaire dédiée entièrement à l'histoire autochtone et toute la question territoriale autochtone qui sont des enjeux très importants pour notre société. Alors, une autre réalisation, un autre succès chez vous que je veux mettre en évidence.
Alors, bravo, continuez votre bon travail, et, sur ce, je vais ajourner nos travaux à demain matin, 9 h 30, dans cette même salle. Merci beaucoup, tout le monde.
(Fin de la séance à 16 h 56)