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COMPTES PUBLICS
M. LESAGE: Messieurs, le gentilhomme qui est assis à la droite du
Président est M. Gustave Tremblay, l'auditeur de la province et je lui
pose la question suivante: Pourriez-vous, M. l'auditeur, indiquer aux membres
du comité quels sont les changements qui ont été
apportés dans la présentation des comptes publics, soit à
proprio motu, soit à la suite des suggestions qui nous ont
été faites de part et d'autre, et particulièrement par le
député de St-Jacques?
M. TREMBLAY: M. le Président, je dirai que l'une des plus
importantes modifications que nous ayons faites, c'est dans le détail
que nous fournissons pour les constructions d'édifices par les
ministères suivants: Famille et Bien-Etre, Education, Agruculture et
Colonisation, Santé, Travaux publics, sauf pour les grands ponts. Dans
tous ces ministères, nous donnons un détail assez complet des
montants payés aux entrepreneurs et des honoraires aux
ingénieurs, etc. et des autres dépenses accessoires. En
même temps, nous donnons la somme dépensée jusqu'alors,
plus les dépenses de l'année courante. Je pourrais par exemple
vous citer la page 669 des comptes publics, la page 668, plutôt.
M. DOZOIS: Montréal, rue Fullum.
M. TREMBLAY: Vous avez, dans la première colonne, les
dépenses de l'année courante qui sont de $1,384,000,
détaillées suivant les paiements. D'abord, l'achat du terrain,
les indemnités aux locataires, les honoraires aux architectes et aux
ingénieurs et enfin, les différents entrepreneurs. La
deuxième colonne vous donne le montant accumulé à ce jour
pour chacun de ces articles. C'est un renseignement qui avait été
demandé et nous le donnons depuis deux ans. Nous avons commencé
en 1964 et nous l'avons également donnée en 1965.
M. DOZOIS: Parfait.
M. LESAGE: M. Tremblay, lors de l'étude des crédits du
ministère des Finances, M. Do-zois m'a posé des questions sur les
changements apportés dans le calcul de l'amortissement. J'ai
répondu à M. Dozois que ces changements avaient été
faits à votre suggestion et je lui ai dit que vous seriez en mesure, au
comité des comptes publics, de lui donner les raisons qui vous avaient
amené à me faire cette recommandation, recommandation que j'avais
acceptée. Auriez-vous l'obligeance...
M. DOZOIS: Si vous me le permettez, M. le premier ministre, dans la
même veine, j'aimerais attirer l'attention du comité sur le
changement que l'on a fait au ministère de la Voirie et que M. Tremblay,
dans son rapport, dit qu'il veut étendre à d'autres
ministères. Je trouve qu'au ministère de la Voirie, on a fait
l'inverse. On a groupé à la fin des comptes publics du
ministère de la Voirie, page 729, on a mis globalement ce qui est
payé à des...
M. LESAGE: Pages 691 et suivantes. M. DOZOIS: Page 701. M. LESAGE: Page
701.
M. DOZOIS: Fournisseurs. On a groupé là tous les
déboursés, on a fait un montant total... Par exemple, une
entreprise peut avoir fourni des matériaux de construction,
exécuté un contrat, fait des plans, et c'est un montant global
que l'on donne. Je trouve que l'on fait exactement l'inverse. C'est pire
qu'avant comme explication, parce que, comme c'est présenté
là, on pourrait causer à mon avis un tas d'embêtements au
gouvernement...
M. LESAGE: Oui. Le ministre de la Voirie donne l'exemple des questions
qui ont été posées au sujet de Montreal Travelers. On a
dit au ministre de la Voirie: Mais vous en faites donc bien laver des voitures!
Alors qu'il s'agissait d'une expropriation. Le ministre de la Voirie attire mon
attention sur cela.
M. DOZOIS: Je trouve que ce n'est pas une amélioration. Au
contraire, c'est une chose qui tend à mêler davantage les
explications qui se rapportent aux dépenses publiques et ça peut
avoir comme conséquence que les députés, pour se retrouver
là-dedans, posent des questions au feuilleton sur chaque article:
Donnez-nous le pourquoi, comme on dit en français le « breakdown
» du montant payé à telle entreprise.
M. LESAGE: Oui. Avez-vous une solution?
M. TREMBLAY: L'explication que je peux donner, c'est que, par les
années dernières, d'après les rapports des Débats
de la Chambre et également dans le public, on nous demandait souvent:
Pouvez-vous nous dire ce que le ministère de la Voirie a payé
à un tel. Et à l'heure actuelle, on est obligé de repasser
les 25, 30 ou 50 pages en détail pour savoir ce que vous avez
payé, par exemple, à B&B Construc-
tion Ltée. C'est dilué un peu partout; on n'a aucune
idée de ce que vous avez payé à tel fournisseur. Si on
veut le faire, ça prend un travail considérable de compilation.
Il faut fouiller dans toutes les pages, parce que le nom peut se
répéter 25 fois. Vous pouvez...
M. DOZOIS: Même avec votre système, M. Tremblay, j'estime
qu'on ne nous donnerait pas ce qui a été payé par
l'ensemble des ministères de l'administration à telle entreprise
parce qu'on peut retrouver, disons, le nom d'un ingénieur qui aurait
reçu des paiements pour des plans faits pour le ministère de la
Voirie. Il pourrait en avoir reçu, également, pour les Travaux
publics, il pourrait en avoir reçu pour le ministère de
l'Education. Alors votre système, à mon avis, donne un montant
global pour la Voirie mais ne donne pas un montant global pour les
émoluments qu'il a pu recevoir pour l'administration
complète.
M. TREMBLAY: Je dirais que, dans mon opinion personnelle, mon objectif
assez éloigné serait peut-être qu'on donne tous les
fournisseurs de a à z pour tous les ministères...
M. DOZOIS: Je suis parfaitement de cet avis, en appendice.
M. TREMBLAY: ... comme ça se fait en Colombie-Britannique, comme
ça se fait en...
M. DOZOIS: Je pense que pour chaque ministère, il est essentiel
de maintenir...
M. LESAGE: Vous me permettez de poser une question à M. Tremblay?
Vous dites « comme objectif assez éloigné ». Quel
serait le moyen pour que ce soit moins éloigné?
M. TREMBLAY: La comptabilité mécanique de tous les
ministères.
M. LESAGE: Ah, c'est la mécanographie...
M. TREMBLAY: La mécanographie.
M. LESAGE: ... qui pourrait vous aider à...
M. TREMBLAY: On n'aurait qu'à codifier nos dépenses au fur
et à mesure qu'elles sortent, et en fin d'année, les machines
feraient les compilations.
M. DOZOIS: Je pense qu'il est important que, dans chaque
ministère, nous ayons un détail des dépenses. Par exemple,
il faudrait avoir le détail à la Voirie de ce qui est:
dépenses pour l'entretien, dépenses pour la construction de
route, dépenses pour la fourniture de matériaux et
dépenses pour l'administration.
M. TREMBLAY: Mais, nous donnons le total de chacun des articles.
M. DOZOIS: Oui, mais il n'y a pas moyen de se retrouver. Il n'y a pas
moyen de savoir quelles sont les dépenses qui ont été
faites pour fins d'administration...
M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: ... pour fins d'entretien, pour fins de construction de
routes.
M. TREMBLAY: Je crois qu'avec le volume actuel des comptes publics et
l'augmentation des budgets, il n'est plus possible de donner tous ces
détails-là dans les comptes publics. Autrement vous auriez des
volumes de 2,000 pages. On ne peut plus donner les mêmes détails.
Actuellement nous omettons le détail des fournisseurs en bas de
$2,500... nous sommes obligés de grouper les fournisseurs en bas de
$2,500 les salaires en bas de $5,000, les dépenses de voyage en bas de
$1,500. Nous ne pouvons plus donner ces détails-là.
Alors, si nous essayons de vous donner le détail de chaque
article et de chaque sous-article il va arriver, comme par exemple, que...
M. DOZOIS: Non, monsieur Tremblay...
M. TREMBLAY: ... il va arriver que nous ne pouvons pas donner tous les
sous-articles, en bas de $5,000, aucun détail. Alors vous n'êtes
pas plus avancé. Dès qu'on ne peut plus donner tous les chiffres,
je pense qu'il faut nécessairement se borner...
M. DOZOIS: Si vous étendez ça, disons, le système
que vous avez établi pour la Voirie, si vous étendez ça
aus Travaux publics l'an prochain, cela veut dire qu'on pourra avoir, ici
à la page 62... Je vois: loyer pour le ministère suivant et,
après ça, Action sociale catholique, $46,194. Or, si au
ministère des Travaux publics on a payé à cette
société... J'ai pris la première en haut de la
liste...
M. TREMBLAY: Oui.
M. DOZOIS: ... je ne veux pas faire de particularité pour cette
compagnie, mais si à cette compagnie on a payé également
des impres-
sions, par exemple, si on a acheté des terrains pour fins de...
on a exproprié des terrains, on va peut-être trouver Action
sociale catholique $500,000. Il me semble que c'était important.
Là on voit, au moins cette année, que l'Action sociale catholique
a reçu $46,000 pour les loyers. Si on retrouve le nom ailleurs, d'une
même compagnie, par exemple, on va voir que c'est ou pour des
impressions, ou à l'administration, ou à la construction...
M. LESAGE: Ils ont dû en recevoir...
M. DOZOIS: ... et réfection ou au chauffage et l'éclairage
de l'édifice.
M. BERTRAND: C'est divisé.
M. DOZOIS: C'est divisé. Moi, je trouve que...
M. LESAGE: M. Dozois, indépendemment de ce que dit M. l'Auditeur
que cela ferait un volume de 2,000 pages, il n'y a aucun doute dans la
réponse que M. Tremblay a donnée à l'effet qu'il serait
impossible de fournir tous ces détails à moins que nos services
de mécanographie qui viennent à peine d'être établis
soient en mesure de nous les donner.
M. DOZOIS: On le fait pour tous les ministères, sauf la Voirie.
On le fait. Je m'oppose, moi, à ce qu'on change cette méthode qui
nous donnait des renseignements pour chaque division.
M. LESAGE: Oui, évidemment ça, c'est l'auditeur qui est
plus en mesure de répondre que moi.
M. DOZOIS: Vous allez prendre le ministère de l'Education,
où il y a peut-être vingt-cinq ou trente divisions...
M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: ... et, si on nous donne une compilation, à la fin,
des dépenses faites par le ministère de l'Education on ne se
retrouvera plus.
M. LESAGE: Mais comprenez bien, M. Dozois, qu'en principe, en autant que
je suis concerné, je suis parfaitement d'accord avec ce que vous
demandez, mais que je suis obligé de me fier à l'auditeur quant
à la possibilité physique de le faire parce que c'est très
raisonnable ce que vous demandez et, quant à moi, je sais que cela
faciliterait même le travail de mes ministres qui auront à
répondre aux questions. Il n'y a pas d'erreur, c'est clair. M. Pinard,
le ministre de la Voirie, vient de me le mentionner.
M. DOZOIS: J'ai mentionné le système actuel, c'est
tout.
M. LESAGE: Mais c'est la capacité physique de le faire, et
là-dessus je m'en remets à l'auditeur. Alors je suis ici
vis-à-vis de l'auditeur, moi, purement et simplement comme un...
M. DOZOIS: Moi, je dis que le système qui existe dans le moment
donne satisfaction. Si l'auditeur veut, en plus, éventuellement, publier
une liste générale de ce qu'une entreprise a reçu de tous
les ministère du gouvernement je trouve que c'est une excellente
information, maïs qu'il le fasse en supplément.
M. TREMBLAY: Cela ne nous serait pas demandé souvent.
M. DOZOIS: Qu'il ne défasse pas le système actuel qui,
à mon avis, est meilleur que celui qui a été
instauré pour le ministère de la Voirie.
M. TREMBLAY: Voulez-vous un autre exemple? Voulez-vous regarder à
la page 101 des comptes publics? Cela, c'est un bel exemple. Cela illustre ce
que je vous disais tout à l'heure que, lorsque nous fractionnerons par
articles les sous-articles du budget, nous ne donnerons plus aucun
détail. Voyez-vous en haut, là? Comptes inférieurs
à $2,500, aucun détail, $940. L'article suivant: Frais de
bureaux, $1,543, sans détail. Matériel, la même chose.
Autres dépenses, et regardez toute la page. Nous donnons un autre
chiffre sans aucun détail, parce qu'ils arrivent en bas du minimum...
Alors, il me semble que...
M. DOZOIS: Oui, mais comme exemple, M. Tremblay, je pourrais vous dire
que, si vous faites la même chose aux Affaires culturelles, comme vous
avez fait pour la Voirie, on va peut-être retrouver le nom de Jacques
Blanchet, $3,500. Jacques Blanchet, qu'est-ce qu'il fait? Eh bien là, au
moins, il est à l'item Matériel, articles de bureau. On sait que
c'est pour cette fin-là.
Mais, si vous mettez ça à la fin, une nomenclature
complète, et puis si, c'est mêlé avec Galerie
Agnès-Le-fort, puis etc., ou Lucien Lorrain, alors, on voit que c'est
achats d'oeu-
vres d'arts et autres objects, Lucien Lorrain, $5,800. On sait que c'est
pour ça, mais là, on ne se retrouvera plus.
M. LESAGE: Mais, alors est-ce que vous demandez...
M. DOZOIS: De maintenir le système actuel...
M. LESAGE: Et pour la Voirie de maintenir l'ancien système?
M. DOZOIS: ... l'ancien système.
M. LESAGE: C'était l'ancien système.
M. DOZOIS: Et puis, si l'auditeur veut en plus supplémenter les
comptes publics par une liste...
M. LESAGE: Comme vous l'aviez suggérée. M. DOZOIS: ... par
ordre alphabétique... M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: ... des montants globaux payés à telle
entreprise cela je n'ai pas d'objection je pense que ça
sera très intéressant.
M. LESAGE: Comme c'est fait ici, là. M. DOZOIS: Oui, mais en
annexe.
M. LESAGE: Mais quand même, qu'il y ait en plus de la liste
globale, telle que nous l'avons pour la Voirie la division dont
nous donnons l'exemple aux Affaires culturelles. Mais aux Affaires culturelles,
il n'y a pas une liste générale?
M. DOZOIS: Non. C'est tel qu'à la Voirie.
M. LESAGE; Mais, dans le fond, ce qui serait préférable,
d'après vous, M. Dozois, ce serait d'avoir les deux?
M. DOZOIS: Oui, moi, j'aime mieux en tous les cas maintenir le
système actuel.
M. LESAGE: D'abord, nous allons maintenir le système actuel et
décider s'il y a moyen de donner l'autre en plus?
M. DOZOIS: Je pense que ça pourrait être une annexe aux
comptes publics.
M. TREMBLAY: Ils sont déjà assez volumineux.
M. DOZOIS: Entre les deux, moi j'aime mieux le système
actuel.
M. LESAGE : Moi, je me demande, M. Tremblay, là, vous
comprenez qu'ici je m'exprime comme un simple député je me
demande quant au volume la grosseur du volume vous le savez est une
affaire assez secondaire parce qu'il y aurait peut-être moyen de
procéder suivant l'ancien système, quant au volume même des
comptes publics et d'avoir en annexe, dans un autre volume, une liste pour
chaque ministère, comme celle que vous avez pour la Voirie, si la chose
est physiquement possible.
M. DOZOIS: Je pense qu'à ce moment-là, si vous faites une
liste en annexe ça devrait comporter les paiements faits par l'ensemble
de l'administration à telle entreprise. C'est ce que M. Tremblay a
dit...
M. LESAGE: Bien, c'est à ce moment-là que nous sommes
bloqués. C'est à ce moment-là que la
mécanographie...
M. DOZOIS: M. Tremblay a dit que c'était ce qu'il visait comme
but?
M. LESAGE: Ah oui! maintenant, au point de vue de la
mécanographie et les possibilités de la mécanographie,
c'est assez nouveau la mécanographie, chez nous. Le centre
mécanographique a été construit récemment, et nous
avons des priorités constamment, c'est un problème très
considérable. Est-ce que vous seriez intéressé à ce
que M. Guérin, le contrôleur de la Trésorerie, qui est au
courant passablement, des charges imposées au centre de
mécanographie et de certaines difficultés de recrutement de
personnel parce qu'il faut entraîner le personnel alors, je
pense que le comité pourrait être intéressé à
entendre M. Guérin, sur les progrès faits au centre de
mécanographie. Je pense que ça serait une bonne chose, parce que
c'est dans cette perspective que nous pouvons voir ça. Alors, j'aimerais
poser la question à M. Guérin. Il s'agit de M. Gilles
Guérin, contrôleur de la Trésorerie.
M. GUERIN: M. le Président, nous poursuivons actuellement des
études pour mécaniser davantage tous nos services comptables, ce
qui en fait, éventuellement, permettrait à M. Tremblay,
l'auditeur de la province, de donner la lis-
te, pour tous les ministères, des paiements faits à telle
ou telle entreprise. Nous avons des études conjointes qui se poursuivent
avec des firmes extérieures pour le ministère de l'Education.
Nous poursuivons, avec l'aide de nos propres employés, des études
au ministère de la Justice et du Tourisme pour mécaniser à
ces deux ministères-là également. A la Voirie, notre
mécanisation est assez avancée nous sommes en train de la
parfaire mais le centre de mécanographie, avec la Régie
des rentes actuellement, est débordé, de même que le centre
de traitement de l'éducation, qui, lui aussi, est débordé,
et il nous est impossible de nous surcharger davantage. De sorte que, dans le
moment, nous devons, autant que possible, améliorer notre
mécanisation notre mécanisation conventionnelle et
tout en préparant nos études, retarder quelque peu la
mécanisation plus poussée, la mécanisation
électronique de nos différents services comptables. C'est cette
mécanisation-là qui permettra une compilation globable pour
l'ensemble du gouvernement et fournira à l'auditeur les données
dont il a besoin pour vous donner l'annexe...
M. DOZOIS: En attendant ça, moi, j'estime qu'on devrait garder le
système actuel...
M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: ... sauf pour la Voirie.
M. LESAGE: Oui, il ne faudrait pas oublier non plus, que nous sommes
obligés de penser, dès maintenant, au degré de
mécanisation, aux installations mécanographiques qui seront
nécessaires, lors de l'établissement de l'assurance-santé.
Et déjà, les études sont en marche, parce que ces
études doivent être poursuivies conjointement avec les
études du comité conjoint.
Et ce n'est pas un mince problème, laissez-moi vous le dire. J'ai
eu une réunion avec M. Castonguay et M. Casavan, le sous-ministre des
Finances, et ce n'est pas un mince problème de faire le plan
mécanographie pour l'éventuel régime
d'assurance-santé.
M. DOZOIS: Il y a une remarque...
M. LESAGE: Nos établissements physiques, en ce qui concerne la
mécanographie, sont taxés à outrance, à l'heure
actuelle. Nous engageons du personnel, tant que nous pouvons en trouver, mais
il faut faire l'école au personnel, ceux qui se sont rendus au centre de
mécanographie ont sans doute constaté qu'il y avait là des
salles de classe où, durant les premiers mois de l'emploi d'une personne
sans expérience, eh bien! des cours doivent être données.
Il y a des salles de classe pour donner des cours à ceux qui entrent au
service du gouvernement, au ministère des Finances, au centre de
mécanographie, et c'est un entraînement tout à fait
spécial; je ne suis pas un spécialiste en la matière, mais
il est sûr que, même pour les poinçonneuses, il faut un
entraînement spécial. Et que dire de l'entraînement des
programmeurs, des analystes-programmeurs? Il faut éviter la moindre
erreur, parce que, s'il s'en commet une par exemple dans l'établissement
d'un programme, ce qu'on appelle un programme de mécanographie,
si nos analystes ne sont pas suffisamment compétents, tout est
bouleversé, et les données que nous obtenons ne valent rien. Il
ne faut pas qu'il y ait la moindre erreur, et nous sommes à prendre
l'expérience là-dessus. C'est bien la situation, M.
Guérin?
M. GUERIN: C'est ça.
M. LESAGE: Mais est-ce qu'il y a moyen, pour en revenir à
la question de M. Tremblay, à la Voirie de retourner à
l'ancien système, pour les comptes publics de l'année qui va
suivre?
M. TREMBLAY: Voici: est-ce que le comité accepterait la
suggestion suivante que nous fassions une distribution sommaire, disons,
indemnités pour l'expropriation, contrats, achat de matériaux et
autres...
M. JOHNSON: Chaque département.
M. TREMBLAY: Si nous vous donnons ces trois...
M. DOZOIS: Pourquoi ne pas revenir aux détails que nous avions
dans les comptes publics d'autrefois et que nous avons pour tous les autres
départements? Je ne vois pas l'avantage...
M. TREMBLAY: C'est un détail qui mène fatalement à
une suppression de noms. Vous avez un bel exemple aux Affaires culturelles.
Quand il y a un gros ministère, ça va bien; mais aux Affaires
culturelles, on se rend compte que ce sont des subdivisions qui ne veulent rien
dire.
M. DOZOIS: Sans affirmer que ça n'a pas d'importance, les
dépenses de moins de $2,500, je pense que c'est plus important d'avoir
des
détails et des noms, avec des montants pour des dépenses
qui dépassent $2,500, que juste avoir le détail des
dépenses de $2,500. Sacrifiez autre chose, moi, j'aime mieux le
système général d'autrefois.
Maintenant, sur un autre sujet, une autre remarque que je veux
faire...
M. JOHNSON: Si vous me permettez, sur le même sujet, M. Tremblay.
En somme, je pense que, comme députés, nous sommes tous sur le
même pied à ce point de vue-là. Nous sommes plus
intéressés à savoir combien coûte un projet
déterminé, que de savoir combien M. X reçoit au total.
C'est d'abord: combien coûte un projet? Et, au ministère des
Travaux publics, on a un excellent exemple, plusieurs exemples. Prenons
à la page 678, la prison de Sorel. On sait qu'il y a déjà
$182,257.57 de dépensés, et on connaît les destinataires de
ces montants-là...
M. BERTRAND: Cela, c'est clair.
M. JOHNSON: Je pense que notre premier devoir, c'est de surveiller les
dépenses, non pas pour savoir combien X ou Y reçoit d'argent,
mais combien tel ou tel projet coûte à la province. Les
électeurs du comté de Richelieu sont plus
intéressés à se faire dire combien coûte la prison,
qu'à se faire dire combien M. X a reçu du gouvernement, à
quelque titre que ce soit. Et ça nous évite évidemment,
comme le dit M. Bertrand, de poser une foule de questions.
M. LESAGE: Mais si les possibilités physiques...
M. JOHNSON: ... alors, je prends les Travaux publics comme exemple;
à la Voirie, au contraire, des constructions de $103,937.95, c'est
pourquoi ça?
M. DOZOIS: On ne le sait pas,
M. JOHNSON: Cela ne nous dit rien, ça ne nous donne rien de le
savoir et ça ne nous fournit aucun moyen, en soi, de faire notre devoir
quant au contrôle de la dépense publique. Je sais bien que B &
B Construction, je ne les connais pas, alors les questions qu'on poserait pour
avoir des détails sur B & B Construction, pourraient être
interprétées plutôt comme des indications pour savoir pour
quelles fins M. Untel a reçu telle chose. Ce n'est pas ça qui
nous intéresse, c'est combien telle route a coûté, combien
tel pont a coûté et combien tel édifice coûte. C'est
ça qui est, je pense, le premier devoir que nous avons à remplir.
Quant à l'autre détail, celui que vous donnez à la Voirie,
si vous pouvez également faire ça, nous n'aurions pas
d'objection, au contraire, ça compléterait nos renseignements.
Mais, à ce sujet-là, je voulais demander s'il était
possible que nous soyons renseignés au fur et à mesure. C'est une
suggestion qui est déjà faite. Vous savez quand on reçoit
ce volume, à moins de s'appeler Paul Dozois ou Jen-Paul Cloutier
des gens qui jouissent à lire des chiffres je vous assure, une
vraie jouissance...
M. BERTRAND: Oui, oui. M. LESAGE: Tant que ça? M. BERTRAND: Du
sadisme! M. PINARD: Voyons!
M. JOHNSON: Alors, quand nous recevons ce livre-là,
évidemment, si on voulait réellement accomplir le devoir qui nous
incombe, comme élus du peuple, il nous faudrait nous mettre à
l'ouvrage, engager une foule de comptables et commencer à faire des
chiffres pendant des semaines; c'est impossible. Mais si nous recevions, au fur
et à mesure que sont faits les paiements disons une fois par mois
la liste des paiements effectués avec le destinataire et le
projet concerné, nous pourrions, au fur et à mesure, examiner ces
choses-là et arriver à la fin de l'année, ou au moment
où le comité siège, et poser des questions sur un sujet
déterminé que nous croyons plus important qu'un autre.
Deuxièmement, M. le Président j'ai souvent
parlé de ce sujet à l'extérieur, je me sens un devoir d'en
parler ici, pour éviter le reproche qu'on pourrait me faire de n'en
parler qu'à l'extérieur c'est que le contrôleur de
la trésorerie devienne lui aussi, comme l'auditeur de la province, un
employé de la Législature plutôt qu'un employé du
gouvernement. C'est-à-dire qu'au moment où il autorise les
paiements, nous recevions une liste, un volume, une plaquette, chaque mois,
nous donnant les autorisations qu'il a signées au cours du mois.
M. LESAGE: Oui, mais M. Johnson, il faut bien comprendre le rôle
du contrôleur de la trésorerie. C'est que son rôle n'est pas
du tout similaire à celui de l'auditeur. Le contrôleur de la
trésorerie approuve, pour paiement, les dépenses
inférieures à $25,000. Les dépenses de $25,000 à $1
million sont autorisées par le Conseil de la trésorerie et celles
de $1 million et plus sont autorisées par le Conseil de ministres.
Par conséquent, sont rôle de contrôleur de la
trésorerie est un rôle supplétif à celui de Conseil
des ministres, alors que celui de l'auditeur est un rôle excusez
moi l'expression mais de chien de garde, beaucoup plus. L'expression est
bien connue; elle n'a rien de péjoratif. Le contrôleur de la
trésorerie, d'un autre côté, est en charge de tous les
services comptables dans les ministères. Son rôle n'est pas un
rôle d'audition. A ce moment-là, son rôle administratif de
contrôle pour voir à ce que les ministères, dans leurs
dépenses, s'en tiennent à l'intérieur du budget de chaque
article et sous-article du budget, par les services comptables de chaque
ministère qui sont sous les ordres du contrôleur de la
trésorerie, en tant que chef des services comptables. C'est bien
là votre fonction, n'est-ce pas, M. Guérin?
M. GUERIN: C'est bien ça.
M. LESAGE : Alors la fonction du contrôleur de la
trésorerie n'a aucun apparentement, si vous voulez, avec la fonction
d'auditeur.
M. JOHNSON: Non. Admis, mais en partant...
M. LESAGE: Et le contrôleur de la trésorerie fait partie du
ministère des Finances et est responsable au sous-ministre des Finances
alors que l'auditeur n'est responsable qu'à la Chambre. Le
contrôleur de la trésorerie est responsable au sous-ministre des
Finances; son chef immédiat, c'est le sous-ministre des Finances. Tandis
que l'auditeur a rang de sous-ministre et est responsable à la Chambre.
Il y a une distinction d'abord ça c'est dans les faits et
ensuite il y a une distinction telle dans les fonctions, que celle du
contrôleur ne peut pas telle qu'elle est conçue maintenant,
à cause du rôle qu'il remplit être conçue
autrement qu'une fonction à l'intérieur du ministère des
Finances. Je pense que c'est ça la situation n'est-ce-pas, M. Tremblay?
Cela ne peut pas être conçu autrement qu'une fonction à
l'intérieur du ministère des Finances.
M. JOHNSON: Mais en somme, M. le Président...
M. LESAGE: Parce que c'est le Conseil de la trésorerie qui
demande au contrôleur et ça je le fais
régulièrement comme Président du Conseil de la
trésorerie. Je pense que M. Guérin peut vous le dire. Je demande
toujours; Est-ce que...
M. JOHNSON: L'engagement.
M. LESAGE: Non. Est-ce que nous avons au budget la somme
nécessaire prévue? Et son rôle c'est de me répondre
oui ou non. Et là-dessus, d'ailleurs, il n'y a aucune difficulté.
M. Guérin, vous savez combien de fois je vous demande conseil, toutes
les semaines, constamment, même pour des montants inférieurs
à $25,000 et des montants supérieurs à $1 million. J'agis
sur ses conseils comme Président du Conseil de la trésorerie.
C'est lui qui est mon conseiller et comme Président du Conseil de la
trésorerie et comme Président du Conseil des ministres, quand il
s'agit des dépenses supérieures à $1 million. Et quand il
s'agit de dépenses inférieures à $25,000, eh bien, nous
lui en laissons l'entière responsabilité. Il en est responsable
au ministre des Finances par le sous-ministre. C'est bien ça votre
fonction?
M. GUERIN: C'est bien ça.
M. JOHNSON: Alors l'auditeur tout le monde le sait c'est
un employé des députés, du parlement. Seulement,
l'auditeur, lui, entre en scène au moment du paiement, si je comprends
bien son rôle. Il nous fait rapport par ce volume qui s'appelle les
Comptes publics. Il va autoriser, le 3 avril 1966, certains paiements et nous
aurons un rapport de cette autorisation de paiement en janvier 1968,
décembre 1967, janvier 1968. Alors la suggestion que j'ai faite de nous
faire parvenir régulièrement chaque mois une liste des paiements
autorisés par lui, ça nous permettrait d'être
renseigné plus vite au fur et à mesure que ces paiements sont
autorisés. Mais, encore là, je vais un pas plus loin et je dis
que si on veut avoir réellement un contrôle de la dépense
par les élus du peuple, il faudrait parce que la machine du
gouvernement est tellement grosse aujourd'hui modifier même au
prix de la fameuse solidarité ministérielle, ou de la
responsabilité ministérielle, dis-je, modifier le système,
il est vrai que le contrôleur de la trésorerie est un
employé qui relève du ministère des Finances, et je
remercie le premier ministre de nous avoir donné un aperçu de ses
fonctions. Mais je dis qu'au moment où M. Tremblay, auditeur de la
province, autorise un paiement, le mal est fait si mal il y a eu.
M. LESAGE; J'espère qu'il n'y aura pas trop de mal.
M. JOHNSON: Alors, en ayant une liste également. Et, comme me
fait remarquer M. Bertrand, on n'est pas au courant. C'est extrêmement
compliqué et là commencent le jeu du chat et de la souris, la
perte de temps immense en.
comité et en Chambre pour se faire expliquer des choses qui sont
en somme normales, parce qu'on a été mal renseigné ou
parce qu'on croit de notre devoir d'aller à la pêche. Je vous
l'avoue bien candidement, je trouve que le système est ridicule; c'est
une perte de temps, et je n'aime pas à jouer ce jeu d'aller à la
pêche ou du chat et de la souris.
Mais, je disais donc que, si on modifiait notre système de
façon à ce que, au moment où l'engagement est pris par le
gouvernement par un ministre qui demande l'autorisation de donner un contrat,
s'il y avait à ce moment-là un contrôle par un
employé de la Chambre, qui serait le contrôleur de la
trésorerie, le conseil de la trésorerie, ce serait de la
médecine préventive au lieu de la chirurgie ou, comme je l'ai
déjà dit, de l'autopsie qu'on fait un an et demi après. Je
comprends qu'actuellement le système veut que le ministre soit
responsable, c'est sous sa responsabilité. Il doit, en Chambre, venir
nous expliquer pourquoi il a fait telle ou telle chose. Mais, en pratique,
c'est trop compliqué, c'est trop considérable. Aujourd'hui il y a
trop d'argent en jeu, il y a trop de diversité dans les fonctions du
gouvernement pour que des députés puissent réellement
s'acquitter de leur devoir premier, celui du contrôle des subsides, du
contrôle de la dépense publique.
Alors, je demanderais au gouvernement de songer à modifier le
rôle du conseil de la trésorerie afin que, comme premier pas, il
nous tienne au courant mois par mois des engagements qu'il a autorisés,
des dépenses qu'il a autorisées. Les crédits sont
votés par la Chambre, $153 millions pour la construction de routes
mais quand le conseil de la trésorerie autorise le ministre de la
Voirie à engager, à même ce montant de $153 millions, un
montant de $1 million pour tel ou tel projet, ça devrait être
placé sur la liste et nous arriver une fois par mois.
M. PINARD: Cela couvrirait quoi? Les dépenses en construction,
les dépenses en expropriation avec les détails?
M. JOHNSON: Toutes les dépenses. On pourrait commencer par les
dépenses capitales. Ce serait déjà un pas. On aurait les
dépenses capitales au fur et à mesure que les engagements sont
pris. On recevrait ce cahier blanc ou vert et, quand le paiement est fait, ce
serait aussi mentionné au cahier de le faire parvenir à
l'auditeur. Et, à la fin de tout, on aurait ce qu'on a aux Travaux
publics: Sorel, tel montant déterminé, total pour telle
construction.
M. LESAGE: Pourquoi Sorel?
M. JOHNSON: Je suis tombé là-dessus.
M. BERTRAND: La prison de la rue Fullum.
M. JOHNSON: Cela tombait juste au milieu de la liste.
M. LESAGE: J'aimerais bien avoir les commentaires de MM. Tremblay et
Guérin sur l'exposé que vient de faire M. Johnson. Je pense que
ce sont les deux messieurs qui sont le plus en mesure je ne veux pas
intervenir pour rien mais je pense qu'il serait bon d'avoir les
commentaires de MM. Tremblay et Guérin, sur les suggestions et
propositions que vient de faire le chef de l'Opposition.
M. JOHNSON: Est-ce que je pourrais commencer par M. Tremblay?
M. LESAGE: Oui, c'est ce que j'ai suggéré, MM. Tremblay et
Guérin.
M. TREMBLAY: D'abord, les engagements ne sont pas tenus chez nous. Les
engagements sont tenus par la loi chez le contrôleur de la
trésorerie. Alors, nous ne pouvons pas vous donner ce
renseignement-là.
M. JOHNSON: Juste au moment du paiement.
M. LESAGE: Qu'est-ce que vous pensez de la suggestion elle-même
à l'effet que ce serait mensuel? Vous avez une grande connaissance du
mécanisme gouvernemental à tous ces stades.
M. TREMBLAY: D'abord, la loi ne nous y oblige aucunement.
M. BERTRAND: On le suggère.
M. LESAGE: Ne parlons pas de la loi, il y a toujours moyen de la
modifier.
M. JOHNSON: Cela ne doitpas être interprété comme un
reproche à vous, c'est une suggestion d'amélioration du
système.
M. LESAGE: C'est comme ça que je la prends et je voudrais que
vous fassiez vos commentaires sans vous préoccuper de ce que disent la
droite ou la gauche.
M. BERTRAND: Dans la loi ou la pratique.
M. LESAGE: Quelles sont les possibilités de donner suite aux
suggestions de M. Johnson? Est-ce réalisable dans le contexte
actuel?
M. TREMBLAY: Je ne crois pas.
M. LESAGE: Est-ce que vous pourriez donner des raisons?
M. BERTRAND: Pour quelles raisons?
M. TREMBLAY: C'est trop d'ouvrage. Il faudrait vous donner, en plus des
engagements, les paiements qui sont faits en même temps contre ces
engagements-là.
M. JOHNSON: Non, je ne parle pas des engagements. Une liste des
paiements une fois par mois, des paiements faits dans cette période.
Cela pourrait être quinze jours en retard.
M. TREMBLAY: Pas de détail, ou aucun détail?
M. JOHNSON: Bien: destinataire, projet identifié... Vous avez
autorisé dans un mois le paiement de $500,000 à telle compagnie,
alors c'est à la demande de quel ministre, pour quel projet?
M. TREMBLAY: Il faudrait vous redonner une copie de toutes les demandes
de paiements qui nous passent, qui passent chez nous tous les jours.
M. LESAGE: Il en passe combien?
M. TREMBLAY: Je dirais une couple de cents par jour.
M. LESAGE: Une couple de cents par jour. M. TREMBLAY: Par jour.
M. GARIEPY: Sur chaque demande il y a des listes.
M. TREMBLAY: Alors, en plus, vous avez au moins 200 demandes de paiement
et également ces demandes de paiement-là, ce sont des listes qui
comprennent des centaines de chèques chacune.
M. JOHNSON: Vous savez, on ne serait pas intéressé, M.
Tremblay, à savoir chaque mois combien vous avez payé aux
fonctionnaires. Mais si on commençait par les projets en immobilisation,
les constructions de route, d'immeubles, de ponts. Si on débutait par
là.
M. GUERIN: C'est ça.
M. JOHNSON: Est-ce que vous savez à ce moment-là si c'est
de l'immobilisation ou des dépenses courantes?
M. LESAGE: Oui. M. TREMBLAY: Oui.
M. LESAGE: Absolument. Toujours. Au moment de ces paiements, il est
clair, c'est imputé à un article du budget, c'est imputé
à l'article des postes budgétaires. Alors c'est plus facile
de...
M. JOHNSON: Disons qu'on débuterait de...
M. LESAGE: On identifie l'immobilisation par le numéro de
l'article.
M. JOHNSON: Est-ce que vous avez payé les fonctionnaires chaque
mois ou chaque quinzaine? Cela, ça pourrait nous intéresser. Mais
les professeurs qui n'ont pas été payés depuis septembre,
on pourrait peut-être les couvrir là-dedans.
M. LESAGE: Pas tous les mois ou tous les quinze jours: c'est juste
toutes les deux semaines. Le jeudi des deux semaines, il y a vingt-six payes
par année.
M. JOHNSON: Cela, on n'y tient pas. Mais si on commençait par les
dépenses en immobilisation.
M. BERTRAND: En immobilisation.
Aimeriez-vous mieux examiner le problème et donner une
réponse à une prochaine séance? A première vue,
est-ce que vous ne croyez pas que, dans ce domaine particulier de
l'immobilisation, ça pourrait être réalisable?
M. TREMBLAY: Prenons, par exemple, les rôles de paye sur la
construction des routes, est-ce que vous voudriez que nous donnions le
détail par route?
M. JOHNSON: C'est par projet qu'on serait intéressé.
M. TREMBLAY: Par projet. Ecoutez, il y en a combien de projets, M. le
ministre?
M. LESAGE: Un instant. M. JOHNSON: 400?
M. PINARD: Ah! je pense bien qu'à l'entretien et à
l'immobilisation on doit adjuger tout près de 2,000 contrats
annuellement et c'est à la hausse continuellement. Dans un projet il
faut, si c'est un contrat à forfait, que l'entrepreneur exécute
le contrat portant tel numéro de projet: c'est de la construction.
Alors, il est chargé de faire lui-même sa propre liste de paye, de
payer ses matériaux à moins que, pour des raisons bien
spécifiques, le ministère de la Voirie désire fournir
lui-même les matériaux pour éviter la taxe de vente et
diminuer d'autant le coût de la dépense du gouvernement. Mais s'il
faut rechercher et donner le détail de la liste de tous les
expropriés avec les montants...
M. DOZOIS: Est-ce qu'on ne pourrait pas tourner la question...
M. PINARD: ... qui sont concernés par les besoins d'un projet
routier, je pense que la tâche deviendrait très très
considérable.
M. DOZOIS: ... étudier la question et nous dire...
M. LESAGE: J'aimerais à ce que... cela touche beaucoup M.
Guérin aussi.
M. DOZOIS: ... nous dire la semaine prochaine dans quelle mesure il
pourrait satisfaire à la demande de M. Johnson?
M. LESAGE: J'aimerais que M. Guérin nous assure, nous aussi.
M. JOHNSON: M. Guérin, lui, c'est sur... M. LESAGE: Il a le
contrôle...
M. JOHNSON: ... sur les engagements, du moment qu'on autorise la
dépense.
M. LESAGE: C'est ça.
M. JOHNSON: Le ministre fait coller un crédit...
M. LESAGE: J'ai dit que oui, il colle un crédit.
M. JOHNSON: C'est ça.
M. LESAGE: Alors, c'est lui qui réellement engage la
dépense. Soit lui-même, soit par un certificat qu'il donne que les
crédits sont disponibles et l'engagement est pris par le conseil de la
trésorerie ou par le conseil des ministres. Alors, voulez-vous partir de
là, M. Guérin?
M. GUERIN: Ce que vous demandez là, évidemment nous le
faisons, mais nous le faisons manuellement et je pense qu'il serait difficile,
en n'ayant pas un système uniforme et mécanisé pour
l'ensemble du gouvernement, de vous fournir actuellement une liste mensuelle.
Nous faisons le contrôle par projet, nous engageons un projet, nous nous
assurons que les imputations de paiements que nous préparons sur ce
projet ne dépassent pas l'autorisation, l'engagement qui a
été permis, autrement nous n'exercerions pas notre contrôle
à ce moment-là.
M. JOHNSON: Je veux bien vous comprendre, mais excusez-moi de vous
interrompre...
M. GUERIN: Très bien!
M. JOHNSON: ... mais cela va être plus clair. Vous autorisez
également les paiements?
M. GUERIN: Nous n'autorisons pas les paiements mais nous nous assurons
que les paiements sont à l'intérieur, en de ça de
l'engagement qui a été permis. Il faut s'en assurer, autrement
nous n'exercerions pas notre contrôle.
M. JOHNSON: Vous intervenez, si je comprends la loi du contrôle
des finances, vous in-ternevez pour donner un certificat ou une liste du oui...
de l'argent...
M. LESAGE: Pas au ministre...
M. JOHNSON: La loi et je cite par coeur dit que le
gouvernement ne peut engager aucune dépense à moins que les
crédits ne soient votés. Il y a un certificat du...
M. GUERIN: C'est ça!
UNE VOIX: C'est vous qui avez l'autorité pour approuver les
engagements infétieurs à 25,000.
M. GUERIN: Oui, c'est ça!
UNE VOIX: Des crédits disponibles.
M. GUERIN: En bas de $25,000, en plus de donner le certificat de
disponibilité, nous autorisons l'engagement. Au dessus de $25,000
jusqu'à $1 million, c'est le Conseil de la trésorerie et au
dessus de $1 million nous fournissons tout de même, à ce
moment-là, notre certificat de disponibilité budgétaire
dans chaque cas.
M. JOHNSON: Dans chaque cas, il y a un certificat de
disponibilité budgétaire?
M. LESAGE: Oui. Le Conseil de la trésorerie ou le cabinet
n'approuve jamais un engagement budgétaire, un engagement pour un
contrat ou pour quoi que ce soit, même pour l'engagement d'un
fonctionnaire ou d'un ouvrier...
M. GUERIN: C'est vrai!
M. LESAGE: ...d'un fonctionnaire, parce que l'engagement des
fonctionnaires est approuvé par le Conseil de la trésorerie et
non pas par le contrôleur même si c'est en bas de $25,000,
évidemment. Tout ça, ça passe au Conseil de la
trésorerie.
M. JOHNSON: Oui.
M. LESAGE: Toutes les questions de personnel. Mais cela ne se fait pas
à moins que, sur la recommandation faite par le ministre, il y ait un
certificat du contrôleur de la trésorerie ou d'un de ses
représentants, d'un des services comptables. Alors, voulez-vous
continuer?
M. GUERIN: Maintenant, ce que vous demandez, évidemment, nous
imputons les demandes de paiement par codification, par numéro de
demande de paiement sur une carte comptable pour nous assurer que les paiements
que nous effectuons en regard d'un projet ne dépassent pas l'engagement
autorisé. Mais ce que vous demandez là, ça prendrait
certainement un système mécanisé à travers tout le
gouvernement. Nous avons expliqué tout à l'heure, et nous
avons dit pourquoi il était impossible de mettre un tel système
en application immédiatement de façon à ce que nous
ayons les compilations et que nous ne soyons pas obligés, mensuellement,
de faire les compilations nécessaires pour vous fournir les informations
que vous demandez. Si vous voulez obtenir mensuellement les paiements sur un
projet précis, il faudrait repasser les numéros de demandes de
paiements qui sont inscrites sur notre carte comptable pour s'assurer qu'ils se
rapportent bien au projet et pour vous dournir la liste en question, ce qui
demanderait à notre personnel un travail clérical énorme
dans le moment. Il faudrait qu'ils fassent cette compilation-là
mensuellement.
M. JOHNSON: Je ne sais pas si ma question n'est pas claire, mais je ne
demanderais pas une liste des paiements, je demanderais tout simplement une
liste des certificats d'engagement permettant au gouvernement ou à un
ministère de procéder à engager telle personne ou à
engager telle dépense. C'est par l'auditeur qu'on aurait les
paiements.
M. GUERIN: Disons qu'au dessus de $25,000 je pense que c'est une chose
qu'il serait peut-être possible de vous fournir. Je ne dis pas pour
l'immédiat, mais dans un avenir peut-être assez
rapproché!
M. LESAGE: Ne me regardez pas...
M. GUERIN: Non, mais je veux vous expliquer...
M. LESAGE: Si vous êtes capable de le faire, moi, je suis
d'accord.
M. GUERIN: Nous avons, en fait... Au dessus de $25,000, cela revient
à vous fournir les autorisations accordées mensuellement par le
conseil de la trésorerie; c'est une chose qui est assez facile de vous
fournir, je pense bien, en établissant...
M. LESAGE: Mais pas pour les emplois, parce que là c'est...
M. GUERIN: Non.
M. LESAGE: Cela n'a pas de bon sens!
M. GUERIN: Mais en bas de $25,000, cependant, il faudrait établir
une procédure pour tous nos services comptables. Il y a un tas
d'engagements en bas de $25,000. Je pense que, dans l'immédiat, c'est
une chose qui serait impossible. Mais, au-dessus de $25,000, je pense que c'est
une chose possible, dans un avenir assez rapproché. En
établissant une procédure bien déterminée, nous
pourrions vous fournir assez facilement les engagements autorisés aux
séances du conseil de la trésorerie...
M. JOHNSON: Et par le Cabinet, dans le cas de $1 million.
M. GUERIN: Bien là, là...
M. LESAGE: C'est-à-dire ce qu'il y a moyen de faire, c'est de
dire qu'un contrat de tant a été accordé à telle
personne, et que c'est imputable à tel article budgétaire.
M. JOHNSON: C'est ça!
M. LESAGE: Tel ministère.
M. GUERIN: C'est ça!
M. LESAGE: Il y aurait moyen de faire un résumé mensuel,
mais pas tout de suite, pas ce mois-ci, mais
éventuellement de nous préparer administratlvement pour publier
chaque mois, si vous voulez, parce que ce serait publié
même si nous ne sommes pas en session, une liste de ce qu'on
appelle les C.T.
M. JOHNSON: Le conseil de la trésorerie.
M. LESAGE: Oui. Ou des arrêtés ministériels
lorsqu'il s'agit de montants supérieurs à $1 million, mais
donnant la personne vis-à-vis laquelle nous nous sommes engagés,
la raison...
M. BERTRAND: Le montant.
M. LESAGE: ... est ce un contrat? Est-ce une subvention?
M. JOHNSON: C'est ça.
M. LESAGE: ... troisièmement...
M. JOHNSON: ... si possible, l'identification du projet, quand il y a
une identification...
M. LESAGE: ... bien, si c'est pour la construction de tel édifice
ou si c'est une...
M. JOHNSON: Oui, c'est ça.
M. LESAGE: ... une subvention à une commission scolaire
pour...
M. BERTRAND: ... c'est au budget...
M. LESAGE: ... si c'est une subvention à une commission scolaire
pour une construction, et puis l'article du budget et le sous-article.
M. BERTRAND: C'est ça. Parfait.
M. LESAGE: ... avec le ministère, évidemment.
M. JOHNSON: De cette façon-là...
M. LESAGE: ... il y aurait moyen avec cette liste-là, je crois,
d'en arriver à faire ça dans un délai pas trop long...
M. GUERIN: ... pas trop long. Il s'agit d'établir une
procédure que nous pouvons suivre facilement.
M. LESAGE: Alors, voudriez-vous travailler à
l'établissement d'une telle procédure, M. Gué-rin?
M. GUERIN: Certainement.
M. LESAGE: Je pense que c'est beaucoup plus de M. Guérin que
ça doit venir que de l'auditeur. Et ce sera plus utile parce que c'est
dès le moment de l'engagement. C'est plus satisfaisant pour vous autres,
parce que c'est dès le moment de l'engagement.
M. JOHNSON: ... et pour chapeauter tout ça, on pourra en venir,
après la mise en application de ces deux réformes, à ce
qu'il y ait un comité permanent qui siège...
M. LESAGE: Là, par exemple, que vous enleviez au gouvernement la
responsabilité de la dépense publique et des engagements publics,
là vous touchez à la responsabilité constitutionnelle
gouvernementale. Et là, c'est une autre affaire.
M. JOHNSON: Non, non, c'est...
M. LESAGE: ... une fois l'engagement, après que l'engagement est
pris, très bien.
M. JOHNSON: Oui, oui.
M. LESAGE: ... mais discuter avant l'engagement, ça, c'est la
responsabilité gouvernementale.
M. DOZOIS: Non, non. M. JOHNSON: Non.
M. DOZOIS: ... c'est ni plus ni moins qu'un comité des comptes
publics qui siégera...
M. BELLEMARE: Au lieu de siéger aujourd'hui, il siégerait
en permanence?
M. LESAGE: C'est ça.
M. BELLEMARE: Tous les mois?
M. LESAGE: ... sur production mensuelle des listes?
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. BERTRAND: On peut en avoir 12 mois par année à l'heure
actuelle.
M. LESAGE: C'est-à-dire que ce serait ni
plus ni moins qu'une vérification des décisions du conseil
de la trésorerie?
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: Ou du conseil des ministres?
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: ... des engagements pris au point de vue
monétaire?
M. BERTRAND: C'est ça.
M. JOHNSON: ... par un comité qui pourrait à ce
moment-là poser des questions, siéger une semaine par mois.
M. LESAGE: ... est-ce que vous me donnez le temps d'y
réfléchir? De consulter?
M. JOHNSON: Oui, oui.
M. BERTRAND: D'ailleurs, le chef de l'Opposition en a parlé sous
le nom d'un comité de surveillance.
M. LESAGE: ... ce que nous pourrions faire...
M. BERTRAND: ... le comité de surveillance permanente.
M. LESAGE: ... avec le sous-ministre des Finances, avec l'auditeur, avec
le contrôleur de la trésorerie, et avec les conseillers juridiques
parce que là, il est question de législation de faite.
M. JOHNSON: If it is worth saying, it is worth being said to the
machine.
M. KIERANS: ... on va essayer un autre groupe d'auditeurs, n'est-ce
pas?
M. JOHNSON: Non, c'est qu'au lieu d'exercer notre rôle de
surveillants des dépenses...
M. BERTRAND: Une fois par année.
M. JOHNSON: ... une fois par année avec des instruments qui
datent d'un an et demi, nous le ferons avec des documents, des
instruments...
M. BERTRAND: C'est ça.
M. JOHNSON: ... qui dateront du mois pré- cédent et, si M.
Tremblay se décide à nous faire envoyer la liste des paiements
autorisés, nous finirons par pouvoir évidemment faire «
grooved in » et l'autorisation et la dépense et l'engagement et la
dépense. Par le petit cahier de M. Guérin nous saurions quels
sont les engagements...
M. LESAGE: ... Ce qui voudrait dire que le contrôleur de la
trésorerie, et le Président du conseil de la trésorerie de
même que le secrétaire du conseil de la trésorerie devront
être présents à ce comité, parce que ce sont eux qui
peuvent donner des renseignements.
M. BERTRAND: C'est normal, absolument normal.
M. JOHNSON: Deux ou trois jours par mois.
M. BERTRAND: ... pour avoir des renseignements directs, il faut les
demander aux personnes qui sont principalement sur le comité.
M. LESAGE: Ceux qui peuvent vous les donner sont le contrôleur de
la trésorerie, le secrétaire du conseil, et le Président
du conseil...
M. JOHNSON: ... et ce comité...
M. LESAGE: ... parce que les renseignements qu'obtient le
Président auprès du Conseil de la trésorerie, soit le
Conseil des ministres, en vue de prendre une décision, viennent du
contrôleur de la trésorerie.
M. BELLEMARE: Je pense que pour le premier ministre au point de vue des
crédits en Chambre, ça faciliterait énormément
l'exécution des...
M. LESAGE : Il y aurait peut-être moins de questions.
M. BERTRAND: Moins de demande de rapports, de documents, ce serait
toujours d'actualité. Seulement, comme le disait M. Johnson
tantôt, on revient à ça, un an et demi, deux ans
après.
M. LESAGE: Là, vous feriez votre enquête, même avant
que la dépense soit terminée.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: A mesure que la dépense se fait.
M. BERTRAND: ... actualités.
M. BELLEMARE: Ce sont les gens qui sont modernes.
M. LESAGE: C'est-à-dire du contrôle.
M. BELLEMARE: Ce serait une forme nouvelle, dans le mois qui suit
l'engagement.
UNE VOIX: C'est ça.
M. LESAGE: Dans le mois qui suit l'engagement.
Quant à moi, je n'ai rien à cacher...
M. BERTRAND: C'est bien en quoi.
M. LESAGE: Il faut bien comprendre la façon dont nous
procédons au Conseil de la trésorerie. Les ministre ne sont pas
seuls, aux séances du Conseil de la trésorerie. Il y a toujours
le contrôleur de la trésorerie, à moins qu'il soit en
vacances parce que quand il n'est pas en vacances il est toujours
là, sinon c'est son assistant il y a toujours le
secrétaire du Conseil de la trésorerie, il y a toujours, pour les
questions personnelles, M. McGee. Quel est son titre exact?
M. GUERIN: Directeur général de l'analyse des effectifs et
des conditions de travail.
M. LESAGE: M. Jean-Charles McGee. Il y a toujours le sous-ministre des
Finances, à moins qu'il ne soit en voyage, et son sous-ministre adjoint,
et jusqu'au moment où M. Bieler est tombé malade, il se faisait
un devoir de venir au Conseil de la trésorerie. Les décisions se
prennent après discussion. Mais avec les représentants, avec les
hauts fonctionnaires. Que l'on n'aille pas croire les suspicions n'ont
pas raison d'être parce que tout se fait devant les
fonctionnaires. Jamais au Conseil de la trésorerie nous demandons par
exemple aux fonctionnaires de se retirer, jamais je ne l'ai fait, vous
êtes témoin, M. Guérin que jamais ça ne s'est
fait...
M. KIERANS: Il y a des représentants de la trésorerie dans
chaque ministère...
M. LESAGE: A part de ça, oui...
M. JOHNSON: Tout ce qui manque pour que ce soit parfait, c'est les
représentants de l'opposition, c'est tout.
M. LESAGE: C'est une responsabilité qui nous a été
confiée par l'électorat et que nous ne pouvons pas oublier.
M. DOZOIS: Les livres sont grands ouverts, on vous demande de nous
donner l'instrument pour les...
M. LESAGE: Oui.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: Bien oui, mais...
M. BELLEMARE: Au lieu d'y avoir accès un an et demi
après...
M. LESAGE: Même j'irai plus loin et lorsqu'il y a des
arrêtés ministériels pour des dépenses au-dessus de
$ 1 million...
M. JOHNSON: Des engagements.
M. LESAGE: Il y a quand même une formule de CT, la même
formule que si c'était en-dessous de $1 million et elle est normalement,
régulièrement, discutée au Conseil de la trésorerie
avant que l'arrêté ministériel soit signé, parce
qu'il faut l'attestation des crédits qui sont disponibles; quand il y a
des soumissions, l'étude des soumissions et comme pour ce qui est de
l'étude des soumissions, je me fie dans le cas d'achats au directeur des
achats et à son service, et dans le cas des contrats, eh bien à
la trésorerie, évidemment j'en ai besoin là encore, c'est
donc dire que...
M. JOHNSON: Combien de CT par mois?
M. LESAGE: Par année, on était rendu à quel
numéro dans un an?
M. GUERIN: Nous avons une continuité de numéros.
M. LESAGE: Ah, pardon?
M. GUERIN: Mais je pourrais dire que certaines séances
actuellement ont au-delà de 60 pages et on peut dire qu'il y a 30 pages
de service civil où il y a peut-être une dizaine de demandes,
ça veut dire 300 demandes de service civil et une trentaine de pages
où il y a peut-être 200 demandes, les séances qui sont
volumineuses, il y a peut-être une couple de cent demandes de contrats,
de subventions, d'engagements de firmes sur une base honoraire d'approba-
tions, d'indemnités pour expropriation. Ce qui veut dire que les
séances importantes ont certainement 150 demandes.
M. LESAGE: Une liste varierait, Mon Dieu! pour ceux au-dessus de
$25,000, ça varierait aux alentours de 500, ça pourrait aller
jusqu'à 700 ou 800 dans un mois.
M. GUERIN: Dépendamment des périodes où les travaux
débutent, évidemment; à ce moment-là il y a
beaucoup plus d'adjudications de contrats qu'à certaines autres
périodes de la saison.
M. LESAGE: Oui, dans ce temps-là, il arrive qu'il y a deux
séances du Conseil de la trésorerie au lieu d'une; il arrive que
la séance du Conseil de la trésorerie, qui commence à neuf
heures moins quart, neuf heures le matin, ne se termine qu'à midi et,
dans certains cas, comme le fait remarquer d'ailleurs le contrôleur de la
trésorerie, les séances du Conseil de la trésorerie, qui
avaient commencé à neuf heures moins quart, neuf heures le matin,
ne sont terminées qu'à deux heures. Cela a lieu le mardi et nous
ne siégeons qu'à trois heures.
M. JOHNSON: Pas de « coffee break »?
M. LESAGE : Non. Ce n'est pas pour nous autres, ça.
M. JOHNSON; Il est temps que vous vous formiez en union.
M. LESAGE: Oui.
M. KIERANS: Les ministres, oui.
M. LESAGE: Je suis accusé d'être un « slave driver
».
M. JOHNSON: Si ça se limitait aux ministres, on n'aurait pas
d'objection.
M. KIERANS: Avec nous autres, ce ne sont pas les heures de travail qui
comptent, ce sont les heures de sommeil.
M. LESAGE: C'est, hélas, vrai pour les hauts fonctionnaires qui
collaborent pleinement, d'ailleurs; je puis vous assurer que nous n'avons que
des félicitations à nous faire du dévouement des hauts
fonctionnaires du gouvernement.
UNE VOIX: Tant mieux.
M. LESAGE: C'est un dévouement sans limite, ce sont des gens
loyaux, non pas au parti au pouvoir, mais loyaux à la province, au
Québec.
M. JOHNSON: Est-ce qu'ils ont tous les instruments mécaniques et
tout le personnel dont ils ont besoin? Je pourrais poser la question à
M. Tremblay d'abord. Avez-vous tout le personnel qu'il vous faut pour
travailler efficacement?
M. TREMBLAY: Nous pourrions en utiliser davantage.
M. LESAGE: Moi aussi, d'ailleurs. M. BERTRAND: C'est ça,
allez-y!
M. LESAGE: Tout le monde. Vous aussi, M. Guérln?
M. GUERIN: Certainement. M. LESAGE: Moi aussi.
M. JOHNSON: Mais M. Tremblay qui est un employé de la
Législature, lui, je pense bien qu'on peut lui poser la question. Est-il
satisfait du personnel qu'il a? En aurait-il besoin? Et, moi, je n'aurais pas
d'objection à proposer que le gouvernement donne tout le personnel voulu
et toute la machinerie voulue, toute la mécanographie dont il a besoin
car le contrôle de la dépense publique est joliment important et
même la base de tout système. Et je demande à M. Tremblay:
Aimeriez-vous à avoir plus de personnel?
M. BERTRAND: Quelles sont les demandes que vous avez à
formuler?
M. TREMBLAY: Peut-être une meilleure rémunération de
notre personnel également; nous avons beaucoup de misère à
garder le personnel qualifié.
M. LESAGE: C'est ça parce qu'à l'heure actuelle, quant aux
cadres prévus, ils ne sont pas remplis.
M. BERTRAND: Dans quel domaine, plus particulièrement, chez
l'auditeur, auriez-vous besoin d'un personnel compétent à l'heure
actuelle, personnel que vous ne pouvez pas trouver parce que la
rémunération n'est pas suffisante?
M. TREMBLAY: Chez les comptables qualifiés.
M. BERTRAND: Les comptables. Combien vous en faudrait-il?
M. TREMBLAY: Nous pourrions facilement en utiliser une dizaine de
plus.
M. BERTRAND: Dix.
M. TREMBLAY: Facilement. Maintenant, je n'espère pas pouvoir
obtenir ce chiffre-là, recruter ce chiffre-là...
M. LESAGE: Recruter.
M. TREMBLAY: ... parce qu'ils sont très rares.
M. DOZOIS: Vous ne pouvez pas les recruter parce que...
M. TREMBLAY: Parce que nos traitements ne sont pas tout à fait
assez élevés.
M. DOZOIS: Combien payez-vous dans le moment?
M. LESAGE : Nous sommes en négociation.
M. DOZOIS: Je comprends, mais seulement M. Tremblay...
M. LESAGE: Je ne voudrais pas, tout de même, discuter de questions
de salaire, de rémunération au moment où nous sommes en
négociation.
M. JOHNSON: Est-ce qu'ils sont syndicables, ces hommes?
M. LESAGE: Oui.
M. JOHNSON: Dans l'interministère...
M. LESAGE : Non, l'interprofessionnel, c'est l'interprofessionnel. Ils
sont acceptés, mais quand...
M. BERTRAND: Exclus.
M. LESAGE: ... Oui, oui, vous êtes exclus, c'est entendu, mais
simplement que les C.A. ne sont pas exclus comme tels. Il y a des C.A. qui sont
syndicables dans l'interprof et les négociations que nous faisons avec
les syndicables, il est clair...
M. BELLEMARE: Ils ne font pas partie des classes?
M. LESAGE: Oui, ils font partie des classes, il y a des classes chez les
comptables.
M. BELLEMARE: De deux à vingt.
M. LESAGE: Nous allons négocier; l'unité a
été reconnue.
M. BELLEMARE: Ah bon.
M. LESAGE: Que chez l'auditeur et chez le contrôleur de la
trésorerie les comptables agréés ne soient pas
syndicables, ceci n'empêche pas qu'il y ait des comptables
agréés qui sont syndicables.
M. BELLEMARE: Oui, les syndicats de cadre.
M. LESAGE: Oui, mais simplement eux, lorsque nous négocions avec
les syndicables des échelles de salaires, les échelles de
salaires s'appliquent aux non syndicables, immédiatement. Ils sont dans
les mêmes classes. Prenez par exemple, si l'on veut, un exemple qui me
vient tout de suite à l'esprit, les sténos à mon bureau ne
sont pas syndicables. Mais, le salaire qui sera établi dans la
convention pour les sténos de même grade vaudra pour elles...
M. DOZOIS: Cela va se répercuter.
M. LESAGE: ... même si elles ne sont pas syndicables et la
même chose vaudrait pour les comptables. Alors, nous sommes en
négociation.
M. JOHNSON: C'est une justification de la formule Rand.
M. LESAGE: Non, la formule Rand, si elle pouvait s'appliquer, ne
s'appliquerait toujours qu'aux syndicables, elle ne s'applique pas aux
exclus.
M. JOHNSON: C'est une justification quand même.
M. LESAGE: Non, non, ça ne peut pas s'appliquer... Une formule
Rand ne peut pas s'appliquer aux exclus de l'unité de
négociation.
M. BERTRAND: Mais en principe.
M. LESAGE: Non, non, ça ne peut pas, c'est entendu, il n'y a pas
un chef ouvrier qui va prétendre ça.
M. BERTRAND: Pas dans ce sens-là.
M. LESAGE: M. Bellemare le sait. Mais la formule Rand peut s'appliquer,
la formule Rand, ce que ça veut dire, c'est que doivent contribuer au
syndicat...
M. BERTRAND: Tous ceux qui bénéficient
M. LESAGE: Non, tous ceux qui font partie de l'unité de
négociation. Or, les exclus ne font pas partie de l'unité de
négociation. Mais tous ceux qui font partie de l'unité de
négociation, qu'ils fassent partie du syndicat ou non, c'est ça
la formule Rand.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. JOHNSON: C'est ça que j'ai dit aussi.
M. LESAGE: Cela ne comprend pas les exclus.
M. JOHNSON: C'est pour ça que j'ai dit: une justification de la
formule Rand. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui ne sont même pas
dans le syndicat et même pas syndicables qui vont
bénéficier des négociations...
M. LESAGE: Pas nécessairement.
M. JOHNSON: Le premier ministre vient de le dire.
M. LESAGE: Pas nécessairement.
M. JOHNSON: Si, à la fin des négociations, les
sténos sont augmentées à tel niveau, même celles qui
ne sont pas syndicables le seront et même davantage celles qui ne sont
pas syndicables.
M. LESAGE: Mais il est évident que s'il y a, dans la convention,
un salaire qui est déterminé pour telle classe et tel grade et
qu'une sténo, à cause du caractère confidentiel de son
travail, est exclue de l'unité de négociation, de l'unité
syndicale exclue j'entends bien il est clair que les
barèmes de salaires doivent être les mêmes, autrement...
M. BELLEMARE: Dans les unités de négociation, M. le
Président, il n'y a pas seulement la question de salaires dont peuvent
bénéficier les autres employés qui ne sont pas
syndicables, il y a les conditions de travail...
M. LESAGE: M. le Président, j'ai dit que je ne voulais pas, en
aucune circonstance, négocier publiquement, surtout à ce
moment-ci, alors que nous sommes à l'avant-veille du 25, que les
négociations se sont poursuivies jusqu'à une heure avancée
cette nuit. Il semble que les choses marchent normalement, que l'on est
à discuter ce matin des questions qui sont cruciales. Je
préférerais que nous n'en discutions pas ici.
M. DOZOIS: On peut prendre pour acquis peut-être que M. Tremblay,
la semaine prochaine, sera peut-être en mesure de répondre aux
questions qu'on lui posera?
M. LESAGE: Beaucoup plus facilement J'ose l'espérer.
M. BERTRAND: Alors, à part des comptables, M. Tremblay, est-ce
qu'il y aurait d'autre personnel dont vous auriez besoin?
M. LESAGE: Malgré que les comptables ça ne sera pas
réglé la semaine prochaine, parce qu'ils ne font pas partie de
l'unité des fonctionnaires; c'est une autre unité de
négociation.
M. BERTRAND: Alors, à part des comptables - on a parlé de
dix est-ce que vous auriez besoin d'autre personnel?
M. TREMBLAY: Non, nous avons tout le personnel requis dans les autres
services.
M. BERTRAND: Alors, ce sont surtout des comptables ?
M. TREMBLAY: C'est ça, des comptables qualifiés.
M. BELLEMARE: M. Tremblay, les comptables qui travaillent à votre
bureau, qui sont des employés à part, est-ce que, eux aussi,
participent aux 32 1/2 heures de travail par semaine?
M. TREMBLAY: Ils suivent le même règlement que tout le
monde.
M. LESAGE: Ils travaillent 32 1/2 heures par semaine.
M. BELLEMARE: Ils sont payés pour le travail
supplémentaire?
M. TREMBLAY: A peu près jamais. Ils en font beaucoup, mais ils ne
sont à peu près jamais payés.
M. LESAGE: Chez ces groupes-là, vous sa-
vez, c'est comme dans mon bureau, on ne réclame pas de
rémunération supplémentaire, bien qu'on fasse beaucoup de
travail supplémentaire.
M. DOZOIS: M. le Président, je vais poser une autre question.
Est-ce qu'on pourrait, peut-être la semaine prochaine, si le conflit est
réglé, poser des questions?
M. LESAGE: La semaine prochaine. Je voudrais dire tout de suite que je
ne suis pas sûr que nous pourrons siéger parce que tout
dépendra du progrès que j'aurai fait dans la préparation
du discours du budget. Il faut bien tenir compte du fait que j'ai l'intention
de faire mon discours du budget le 31. Le 31, c'est jeudi de la semaine
prochaine. J'aurai peut-être besoin de mon mercredi et de mon jeudi
matin.
M. DOZOIS: Je change la semaine prochaine pour la prochaine
séance. Dans les changements que vous allez apporter dans la
préparation des comptes publics, je remarque que cette année,
pour la très grande majorité des ministère, vous avez
porté à la fin des dépenses la liste des
employés.
M. TREMBLAY: C'est ça. En haut de $5,000.
M. DOZOIS: Je prends comme exemple le ministère de l'Education.
La liste des employés commence à la page 322, et se termine
à la page 342, ça représente à peu près
2,000 employés. Il n'y a plus moyen de déterminer si tel
employé travaille à telle division ou à telle autre, s'il
a été transféré, etc. Quand on passe la liste, il
est facile évidemment pour certains noms, comme je vois à la page
339, Mgr Alphonse-Marie Parent. Lui, on sait qu'il est à la commission
Parent. Mais si je prends le nom précédent, Jean Paré, je
ne sais pas du tout où il travaille.
M. LESAGE: Moi non plus.
M. DOZOIS: Lors de l'étude des crédits, pour les Affaires
municipales, j'ai été obligé de demander si tel
employé était à l'urbanisme ou au commissariat des
incendies, etc. Je trouve que vous devriez rétablir la liste des
employés après chaque division comme c'était auparavant,
ça sauve énormément de travail et ça facilite
l'étude des crédits en Chambre. Il n'y a pas d'avantage à
monter une liste alphabétique d'au-delà de 2,000 noms comme au
ministère de l'Education, en bloc.
M. TREMBLAY: Nous avons fait ça pour éli- miner
l'inconvénient qui existait autrefois lorsque vous aviez le même
employé qui travaillait pour deux ou trois services différents.
Vous trouviez son nom à deux ou trois endroits différents dans le
même ministère.
M. DOZOIS: Ce sont des cas d'exception.
M. TREMBLAY: Il y en a un certain nombre.
M. DOZOIS: Je trouve que cet inconvénient-là est beaucoup
moindre que l'inconvénient qui a été causé cette
année en faisant une seule liste de tous les employés comme dans
le cas du ministère de l'Education. Cela concerne à peu
près 2,000 noms; il n'y a plus moyen de se retrouver, on ne sait pas si
tel employé est à l'instruction publique...
M. LESAGE: Il n'y en a plus.
M. TREMBLAY: D'ailleurs, même si nous donnions...
M. DOZOIS: A la page 322, c'est marqué « instruction
publique. »
M. LESAGE: C'est le conseil.
M. DOZOIS: Les employés, instruction publique, éducation;
j'utilise les termes qui sont là.
M. LESAGE: Le budget avait été voté comme
ça, mais maintenant c'est le Conseil supérieur de
l'éducation.
M. DOZOIS: Je trouve qu'il y avait beaucoup d'avantages et ça
évite un tas de questions lors de l'étude des crédits, de
savoir quels sont les employés qui relèvent, par exemple, des
Affaires municipales, qui sont affectés au commissariat des incendies,
à l'urbanisme, à la Régie des eaux. Là, il faut le
deviner ou poser des questions.
M. LESAGE: Vous voudriez que les noms des employés soient
divisés suivant les postes budgétaires?
M. DOZOIS: Comme ça l'était auparavant.
M. LESAGE: Souvent c'est tout compris dans l'article administration.
M. DOZOIS: Autrefois la division était très bien faite. On
avait à l'administration tous les employés qui relevaient de
l'administration,
après ça, au ministère des Affaires municipales, on
avait la régie des eaux, le Commissariat des incendies, l'urbanisme,
etc. On pouvait se retrouver.
M. BELLEMARE: Vous avez, par exemple, au ministère du Travail,
neuf articles différents sur le premier, administration. Il y a, par
exemple, le service des électriciens, installations électriques,
service des inspections; il y a l'inspection du bureau provincial de placement,
les mécaniciens en machines fixes, le bureau des mécaniciens en
tuyauterie.
Bien là, on est obligé d'aller au bout, puis deviner les
gens qui font partie de chacun de ces articles particuliers, de ces
sous-articles de l'article 1 du budget du ministère du Travail. Si dans
chacune des catégories, comme dit mon collègue de St-Jacques, on
pouvait avoir ceux qui sont du bureau des électriciens, des
installations électriques, mais là, dans le même ordre,
qu'il soit situé là...
M. TREMBLAY: Tous ces changements-là sont faits dans l'optique...
On essaie de réduire le volume des comptes publics, mais on se met
à subdiviser. Si on reste comme autrefois notre volume va être
trop considérable. On ne peut plus...
M. DOZOIS: Oui, mais on court des chances de faire augmenter
considérablement le nombre des questions de la Chambre par des
séances des crédits.
M. TREMBLAY: Il me semble que c'est assez facile. Si, à un moment
donné, vous voulez savoir où un M. un tel travaille, le ministre
a toujours à la main ses fiches, il peut vous dire...
M. DOZOIS: Mais qu'est-ce qui arriverait, M. Tremblay, si on veut se
retrouver au ministère de l'Education? Si on commence àpren-dre
chacune des divisions du budget, qu'on pose les questions à l'ordre du
jour à savoir quels sont les employés qui travaillent pour telle
division, s'il y er_ a 2,000? Le gouvernement va être obligé de
séparer tout ça pour nous fournir les réponses. Moi, je
trouve qu'il serait beaucoup mieux de l'avoir là.
M. BERTRAND: A part ça, lors de l'étude du budget, c'est
toujours fastidieux de demander au ministre: « Un tel dans quelle liste
est-il? Quel est le salaire ? Tandis qu'on l'aurait là.
M. TREMBLAY: Vous l'avez, vous avez tout le monde avec les salaires
complets là. Autre- ment son salaire serait peut-être
subdivisé, vous en avez quelques-uns.
M. BERTRAND: Ce n'est pas la règle, ce sont des cas
exceptionnels.
M. BELLEMARE: A la fin de l'article, vous donnez dans un chiffre global
tous ceux qui sont en bas de $5,000.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. DOZOIS: Ah! oui, ou bien, faites une clé, si vous ne voulez
faire ça. Une clé par exemple qui, au bout de chaque nom, aurait,
par exemple: un, deux, trois, quatre...
M. LESAGE: Un code, A, b, c...
M. BERTRAND: Un code, on saura que « 1 » c'est
à...
M. DOZOIS: « 1 », il sera l'administration, un autre est
à l'urbanisme, un autre à...
M. LESAGE: M. Fortin nous avait fait la suggestion juste trois minutes
avant.
M. DOZOIS: Je ne l'ai pas entendue.
M. BELLEMARE: On l'avait quasiment entendue.
M. LESAGE: Cela, il l'a fait à M. Guérin. Avec un code il
y aurait peut-être une possibilité. Je ne sais pas, M.
Guérin nous a...
M. DOZOIS: Je n'ai pas d'objection à lire toute la liste. On
pourrait se retrouver comme on se retrouve.
M. TREMBLAY: D'ailleurs, je dirai tout de suite que nous sommes tous
obligés par la loi de donner le détail de chaque article non pas
des sous-articles. Nous ne sommes pas obligés de...
M. BELLEMARE: M. Tremblay, vous avez raison. Seulement quand on arrive
en Chambre puis qu'on questionne un ministre, on perd un temps
considérable à lui dire: « Un tel est-il là? Son
salaire est-il majoré? A-t-il changé de ministère? Cela
devient fastidieux.
M. TREMBLAY: Je pense que le volume des comptes publics ne peut pas
répondre à toutes vos questions, il n'est pas fait pour
ça.
M. BELLEMARE: Oui, mais on peut, nous autres, le faire
personnellement.
M. DOZOIS: Vous l'avez modifié, puis il est moins utile qu'il ne
l'était.
M. TREMBLAY: Il est modifié pour suivre la tendance que je
constate dans d'autres provinces où on a été obligé
d'en arriver là, à cause du volume considérable et nous
avons un problème qui est plus particulier, c'est que nous sommes
obligés de faire publier un volume...
M. DOZOIS: Pas plus tard que ce matin... M. TREMBLAY: ... bilingue,
ça complique.
M. DOZOES: ... consultais les comptes publics de l'Ontario, ils donnent
les employés de $5,000 et plus, division par division, comme on le
faisait.
M. TREMBLAY: Juste pour quelques ministères.
M. DOZOIS: Non, non, tous les ministères. Pour passer à un
autre sujet, M. le Président, le temps avance. A la page XVI des
comptes publics...
M. LESAGE: Pour ce qui est du code, on est arrivé à
quelles conclusions?
M. TREMBLAY: Plutôt que mettre un code, j'aimerais autant revenir
à l'ancienne formule, qui va vous faire... L'idée, c'est qu'on a
voulu réduire le volume le plus possible, alors si vous mettez...
M. DOZOIS: Ça subdiviserait certainement le volume des 2,000
employés que vous mentionnez dans 22 pages. Qu'il y en ait 100 à
telle page et puis 125 à l'autre, vous allez arriver à donner les
2,000 noms quand même.
M. TREMBLAY: Oui, mais ce n'est pas la même disposition,
là.
M. DOZOIS: Bien, admettons que ça prendrait dix pages de plus
à la fin du volume.
M. TREMBLAY: Cela, on le fait pour les traitements aussi. Pour le reste
des autres dépenses, c'est toujours l'objectif qu'on a d'essayer de
réduire.
M. DOZOIS: M. le Président, j'aimerais passer à la page
XVI du rapport des comptes publics.
M. LESAGE: Bien, est-ce que...
M. DOZOIS: On laisse le problème à M. Tremblay.
M. LESAGE: Et pour ce qui est du premier problème, je vais
discuter de la possibilité d'avoir une espèce de bulletin
mensuel.
M. DOZOIS: Le deuxième paragraphe, à la page XVI, en
chiffres romains... Vous dites, M. Tremblay: « Jusqu'à l'an
dernier, l'impôt sur le revenu des particuliers perçus dans le
premier trimestre pour l'année courante d'imposition était
toujours différée à l'exercice suivant. Cette
année, le ministère des Finances a décidé que
dorénavant les perceptions seraient traitées comme revenus au fur
et à mesure de leur encaissement. Par conséquent, on a
considéré comme revenus de l'exercice 64/65 tous les montants
encaissés jusqu'à la fermeture des livres. Il en résulte
que le chiffre total qui apparaît sous ce titre, dans l'état des
revenus de la province, comprend toutes les entrées de l'exercice et en
plus une somme de $33 millions représentant partie des recettes de
janvier, février et mars 64 qui, dans le bilan de l'an dernier, avaient
été différées à l'exercice suivant.
»
Si vous n'aviez pas fait ce changement, M. Tremblay, quel aurait
été le montant différé à l'an prochain?
Là, je comprends que c'est $33 millions de l'an dernier...
M. TREMBLAY: A peu près équivalent. Peut-être un
petit peu plus, mais il aurait fallu faire les calculs, là je ne...
M. DOZOIS: Beaucoup plus parce que l'impôt sur le revenu
était plus considérable cette année pour cet
exercice-là; il avait été augmenté.
M. TREMBLAY: Pour trois mois.
M. DOZOIS: Est-ce que vous seriez en mesure de nous fournir ce chiffre?
En somme, c'est la rentrée de l'impôt sur le revenu pour janvier,
février et mars 1965.
M. TREMBLAY: 1965.
M. DOZOIS: Si vous aviez suivi la même procédure, vous
l'auriez différé; alors là vous l'avez inclus.
M.TREMBLAY: C'est ça!
M. DOZOIS: Est-ce que vous pourriez nous fournir ce renseignement, M.
Tremblay?
M. TREMBLAY: Oui, je vais vous donner ça. A la prochaine
séance?
M. DOZOIS: Bien, à la prochaine séance, je ne sais pas, si
vous pouviez nous fournir ce renseignement avant, ce serait peut-être
utile. Si vous voulez...
M. TREMBLAY: On peut l'obtenir du ministère du Revenu.
M. DOZOIS: Si le comité autorisait M. Tremblay à nous le
fournir ou bien, on va poser une question au feuilleton, peut-être.
M. TREMBLAY: Ah oui, ah oui!
M. PINARD: Le renseignement viendrait du ministère du Revenu, si
je comprends bien.
M. HYDE: On pourrait probablement l'avoir pour...
M. DOZOIS: Alors, pour revenir à la question que M. le premier
ministre avait posée au début de la séance, à la
page XX, chiffres romains: Amortissement: A la suite d'une nouvelle
étude de la question, le gouvernement a décidé que
dorénavant l'amortissement serait calculé etc.
M. LESAGE: Bien, c'est parce que vous aviez engagé la question
sur les crédits. Alors...
M. DOZOIS: C'est une question intéressante.
M. LESAGE: Oui, je m'en étais souvenue.
M. DOZOIS: Est-ce que vous pourriez nous dire comment on peut
reconcilier, en se servant des comptes publics de l'année
précédente, par exemple, ces $17 millions que vous avez
utilisés au lieu du chiffre qui apparaissait au budget tel que
voté par les Chambres?
M. TREMBLAY: Si vous voulez référez à la page 30
des comptes publics de l'année précédente...
M. DOZOIS: Page 30. Chiffres romains ou chiffres ordinaires?
M. TREMBLAY: Chiffres ordinaires. M. DOZOIS: Page 30.
M. TREMBLAY: Dans le bas de la page, Immobilisation, vous avez $1
milliard...
M. BELLEMARE: Est-ce que c'est bien la page 30 en chiffres romains?
M. LESAGE: Ce sont les états financiers. C'est là-dessus
qu'il faut se baser évidemment...
M. DOZOIS: Quelle page?
M. TREMBLAY: C'est le bilan du 31 mars 1964.
M. DOZOIS: Le bilan, oui, très bien! Page 32.
M. TREMBLAY: Dans le bas de la page, sous le titre Immobilisation,
terrains, édifices, ponts, routes et autres, $1,741,000,000.
M. DOZOIS: $1,741,000,000.
M. TREMBLAY: Alors 1% de ce chiffre-là a été
chargé...
M. DOZOIS: Alors je comprends. Je vais essayer de faire la même
réconciliation avec ce qui apparaît au budget de cette
année et, si on prend le même principe, c'est $1 milliard à
la page 2, $1,925,000,000.
M. LESAGE: Mais c'est parce qu'il faut ajouter autre chose, il y a deux
pour cent des investissements universitaires.
M. DOZOIS: Alors, justement. Comment reconstituer le montant qui
apparaît cette année aux estimations budgétaires? Il a
été de $21 millions.
M. LESAGE: Faites donc la réconciliation du 2% des
investissements universitaires.
M. DOZOIS: $21,700,000.
M. TREMBLAY: Vous posez des questions pour quelle année, pour
quel budget?
M. DOZOIS: Cette année, aux estimations budgétaires,
à la page 172, on voit que l'amortissement basé sur les
immobilisations, c'est $21,700,000. Après ça les investissements
universitaires, $3,250,000. Les $21,700,000, c'est basé sur quoi? Le
rapport de...
M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: ... c'est de l'immobilisation de terrains?
M. LESAGE: C'est parce que c'est 1% de $1,700,000,000, plus les
dépenses en immobilisations de l'année courante, de
l'année qui vient de se terminer.
M. DOZOIS: De l'année qui vient de se terminer?
M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: ... c'est nécessairement où est-ce que je
retrouve...
M. TREMBLAY: Il n'était pas connu à ce
moment-là.
M. DOZOIS: Il n'était pas connu.
M. TREMBLAY: ... alors, on a estimé environ $250 millions...
M. LESAGE: ... c'est l'estimation...
M. DOZOIS: ... alors, vous avez pris, j'imagine, 1% de $1,927,000,000?
Cela fait $19,000,000.
M. TREMBLAY: Plus l'augmentation de cette année.
M. LESAGE: ... c'est l'augmentation estimée des
immobilisations.
M. TREMBLAY: Le chiffre exact sera 1% des chiffres réels. Au
budget c'est seulement une prévision, n'est-ce-pas?
M. DOZOIS: Alors, M. Tremblay, vous dites dans votre affaire: A la suite
d'une nouvelle étude de la question. Qui a fait cette étude?
Est-ce votre service ou c'est une étude du gouvernement?
M. TREMBLAY: Oui, en effet depuis plusieurs années, nous avions
étudié la question, nous en avons discuté avec le
sous-ministre des Finances, à plusieurs reprises, et le comité du
contrôle de la trésorerie.
M. LESAGE: Et finalement, vous m'avez fait des recommandations.
M. TREMBLAY: Oui.
M. DOZOIS: Quelle était l'idée? Avant, je comprends que
pour bâtir l'amortissement c'était basé sur la dette
consolidée?
M. TREMBLAY: Sur le montant versé aux fonds d'amortissement.
M. DOZOIS: ... conformément aux émissions
d'obligations?
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. DOZOIS: ... ce qui veut dire, par exemple, qu'un fonds
d'amortissement constitué de 1% par année...
M. TREMBLAY: C'est ça. Alors, depuis quelques années, il
arrive que nous n'avons pas seulement les obligations ordinaires. Nous avons
les obligations d'épargne, sur lesquelles il n'y a aucun fonds
d'amortissement. Alors, on n'aurait pas pu prendre de réserves pour
dépréciations, sur les $100, millions ou $200 millions
d'obligations d'épargne. Les immobilisations ne sont plus
financées comme autrefois uniquement par des emprunts, par des dettes
consolidées, mais également par des emprunts sur billet comme
celui de British Columbia Authority.
M. DOZOIS: ... Le premier ministre a dit en Chambre que si vous aviez
procédé comme on procédait depuis toujours...
M. TREMBLAY: Oui.
M. DOZOIS: ... ce crédit aurait été
inférieur d'environ $3 millions.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. DOZOIS: Quelle justifications nous apportez-vous pour augmenter ainsi
les épargnes de la province de $3 millions?
M. TREMBLAY: C'est que, normallement, le montant de la
dépréciation doit être relié au coût de ces
actifs-là. La dépréciation, c'est une réserve qu'on
met chaque année de côté pour amortir le coût d'un
actif. Alors, il faut que le calcul soit relié à ce
coût-là. Si vous avez une bâtisse qui coûte $1
million, vous voulez la déprécier de 1% par année, et bien
c'est sur ce million, qu'il faut se baser et non sur le montant que vous avez
emprunté à la banque ou que vous avez emprunté de d'autres
personne, vous amortissez le montant que ça vous a
coûté.
M. DOZOIS: Bien, il faut...
M. TREMBLAY: Alors, c'est tout à fait logique.
M. DOZOIS: ... pour les fins de finances publiques, ce dont nous avons
besoin, c'est de l'amortissement de la dette, pas tellement l'amortissement
pour les...
M. TREMBLAY: L'amortissement de la dette, c'est une autre affaire
ça. C'est le placement des fonds, ça ne vas pas dans les
dépenses. Quand vous remboursez votre dette, ce n'est pas une
dépense, quand vous remboursez un emprunt ce n'est pas une
dépense. Ce qui est une dépense, c'est le coût...
M. LESAGE: L'intérêt.
M. TREMBLAY: ... l'intérêt, plus la
dépréciation de l'actif sur une période donnée,
ça c'est...
M. LESAGE: La preuve c'est que quand vous faites votre rapport
d'impôt sur le revenu, on admet, si vous avez une maison à
logements, que vous déduisiez les intérêts sur
l'hypothèque mais non le paiement total, parce que ce n'est pas
considéré comme une dépense.
M. DOZOIS: ... mais ça demande quand même un crédit
dans le budget qui ne peut pas servir à autre chose que d'aller dans le
fonds d'amortisse ment.
M. LESAGE: ... C'est un remboursement de capital, ce n'est pas une
dépense.
M. TREMBLAY: C'est juste.
M. LESAGE: Un remboursement de capital n'est jamais une
dépense.
M. DOZOIS: Mais ça immobilise puis çané-cessite
l'utilisation de fonds qui proviennent des taxes de contribuables.
M. LESAGE: Pour le remboursement du capital pas
nécessairement.
M. TREMBLAY: Il n'y a pas de déboursés.
M. LESAGE: Cela peut être un nouvel emprunt.
M. TREMBLAY: Cela ne représente pas de déboursés,
c'est une écriture de livres.
M. LESAGE: C'est une écriture de livres, tandis que le paiement
des intérêts est chargé aux dépenses ordinaires.
M. DOZOIS: Est-ce que, pour faire ce changement et cette étude,
il n'y a pas eu de représentations des obligataires de la province?
M. TREMBLAY: Non.
M. LESAGE: Non.
M. TREMBLAY: Non, mais je suis sûr que...
M. LESAGE : J'en ai reçu aucune.
M. TREMBLAY: ... ce n'est pas de nature à leur...
M. LESAGE : C'est à moi que ça reviendrait; les
obligataires de la province, c'est certainement à moi que les
représentations viendraient, et je dois dire: Non, je n'en ai pas
reçues.
M. TREMBLAY: Et plus les réserves sont importantes, plus cela
fait l'affaire...
M. LESAGE: Plus cela fait l'affaire, alors ça augmente les
réserves.
M. DOZOIS: Mais oui, d'accord.
M. LESAGE: Pour ne pas avoir de plaintes.
M. DOZOIS: Il n'y a pas de plaintes actuellement, mais je me demandais
si cette opération, qui est plus favorable ou qui est mieux vue de la
part des obligataires de la province, était à leur demande ou si
c'était simplement un changement de politique de la part du
gouvernement.
M. LESAGE: C'est un changement de politique qui a été
adopté à la suite des recommandations de l'auditeur. Et ce n'est
pas, en autant que je sache, M. l'auditeur peut répondre pour
lui, mais quant au gouvernement, ce n'est pas à la demande des
prêteurs. Et cela a origine chez l'auditeur, ça je le sais.
M. TREMBLAY: Cela a commencé avec les nouvelles obligations
d'épargne.
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY: C'est tout cela qui a soulevé le
problème.
M. LESAGE: Mais ce n'est pas venu des prêteurs.
M. TREMBLAY: Non, pas que je sache.
M. LESAGE: Cela a été une étude qui est venue de
chez l'auditeur.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. LESAGE: Et le gouvernement a accepté des recommandations de
l'auditeur qui, lui, les a faites après consultation, comme il l'a dit
tout à l'heure, avec les officiers...
M. TREMBLAY: C'est justement.
M. LESAGE: ... de la Trésorerie et le sous-ministre des
Finances.
M. le Président, il faudrait que je m'occupe d'affaires urgentes.
Hier soir...
M. LE PRESIDENT: Le comité est ajourné jusqu'à dix
heures et demie demain matin.
(Séance du 24 mars)
M. LESAGE: M. le Président, est-ce que vous déclarez la
séance ouverte?
M. LAVOIE (Laval) (Président): Si vous êtes prêts,
messieurs... Nous avons déjà dix minutes de retard.
M. BERTRAND: Excusez-nous, M. le Président. Vous êtes raide
ce matin.
M. DOZOIS: M. le Président, si vous me permettez, afin qu'il n'y
ait pas d'équivoque, de malentendu, dans la transcription. Hier, je
parlais de la méthode de calculer l'amortissement. On lit ici, à
R/19; « M. Dozois: L'utilisation des fonds qui proviennent des taxes des
contribuables.
M. Lesage: Pour le remboursement de... Pas nécessairement.
M. Tremblay: Il n'y a pas de déboursés.
M. Lesage: Cela peut être un nouvel emprunt.
M. Tremblay; Cela ne représente pas de déboursés,
c'est une écriture de livre.
M. Lesage: C'est une écriture de livre tandis que le paiement des
intérêts est chargé aux dépenses ordinaires.
»
Or, M. le Président, dans les comptes publics... C'est parce que,
quand on relit ça, on peut croire que les dépenses
d'amortissement ne sont pas des dépenses. Quand on lit au tout
début du rapport, à la première page, et que l'auditeur
rapporte les opérations de l'année, l'on voit pour 1964-1965:
« Revenus, $1,227 millions; dépenses ordinaires, $1,188 millions.
» Alors, lorsqu'on retourne au tableau des dépenses, à la
page XII et XIII, on voit que le total est bien de $1,188 millions et on voit:
« amortissement, $20,375,000 ». Or, il est évident que
ça entre dans les dépenses ordinaires.
M. LESAGE: D'accord, M. Dozois. Mais les deux sont des dépenses
ordinaires...
M. DOZOIS: C'est ce que je veux corriger, parce que...
M. LESAGE: ... mais dans un cas, il y a débours, tandis que dans
l'autre, il n'y a qu'écriture au livre.
M. DOZOIS: Oui.
M. LESAGE: Ecriture au livre, mais, dans les deux cas, c'est
chargé aux dépenses ordinaires.
M. DOZOIS: Mais ça veut dire que... Admettons qu'au lieu
d'être $20 millions d'amortissement, l'amortissement aurait
été de $70 millions, il y aurait eu déficit sur les
dépenses ordinaires.
M. LESAGE: Bien, au budget, en 1964-1965, oui.
M. DOZOIS: Et puis que, pour ne pas présenter une telle situation
devant les contribuables ou devant les obligataires de façon à ce
qu'il n'y ait pas de déficits sur les dépenses ordinaires, il
aurait fallu augmenter les taxes, se procurer tout le revenu.
M. LESAGE: Oui, mais tout ça ce sont des hypothèses, parce
que la suggestion de l'auditeur...
M. DOZOIS: Je veux faire ressortir...
M. LESAGE: ... a eu pour effet d'augmenter...
M. DOZOIS: D'augmenter.
M. LESAGE: ... le montant de l'amortissement et non de le diminuer.
M. DOZOIS: C'est ça. Seulement, je voulais établir ce
matin, parce que lorsqu'on va relire ça, on peut croire que ce n'est pas
compté dans les dépenses ordinaires...
M. LESAGE: Vous avez raison, parce que ma réponse était
incomplète...
M. DOZOIS: ... alors que c'est bel et bien compté.
M. LESAGE: ... et il faut la relier à celle qu'avait
donnée l'auditeur.
M. DOZOIS: Très bien.
M. LESAGE: Je l'admets, monsieur.
M. DOZOIS: Parfait. Maintenant, je voudrais poser une question pour les
dépenses différées. Est-ce que M. Tremblay sera en mesure
de fournir la réponse?
M. TREMBLAY: Les revenus différés...
M. BERTRAND: Page XVI.
M. TREMBLAY: D'après les renseignements qui n'ont
été fournis par le ministère du Revenu, il s'agirait d'une
somme globale de $67,700,000.
M. DOZOIS: $67,700,000, ce qui veut dire, n'es:-ce pas, M. Tremblay, que
si on n'avait pas changé de système, si on avait
procédé de la même façon, il y aurait eu un
déficit aux dépenses ordinaires de $29 millions.
M. LESAGE: Ou bien nous aurions moins dépensé.
M. DOZOIS: Peut-être.
M. LESAGE: Il y a ça aussi.
M. DOZOIS: Mais en assumant qu'il y aurait eu les mêmes
dépenses...
M. LESAGE : Oui, mais on doit assumer que le ministre des Finances se
serait certainement arrangé pour que les budgets supplémentaires
soient moins élevés, qu'il n'y ait pas de dépassement des
dépenses ordinaires sur les revenus.
M. DOZOIS: Les prévisions faites pour cette
année-là, pour l'impôt sur le revenu des particuliers,
étaient de $121 millions, ce qui veut dire que, si vous aviez
procédé de la même façon, le chiffre montré
au Revenu n'aurait été que de $103 millions, parce que le revenu
montré à ce titre des revenus des particuliers est de $170
millions.
M. LESAGE: Les prévisions avaient été
calculées sur le nouveau système.
M. DOZOIS: Pas l'année précédente, pas douze mois
avant. Je parle des prévisions pour...
M. LESAGE: Est-ce qu'il n'avait pas été
décidé d'avance...
M. HYDE: Le 1er avril 1964.
M. DOZOIS: On avait budgété là $121 millions de
revenus à ce poste. On en montre au bilan $170 millions. Alors, M.
Tremblay dit que là-dedans, il y a eu $67 millions qui, si on avait
suivi la même méthode, auraient été
différés. Alors le chiffre qui aurait été
montré aux revenus aurait été de $103 millions.
M. LESAGE: Oui, mais par suite du retrait des programmes conjoints, pour
contrebalancer ça...
M. DOZOIS: Vous avez eu $39 millions...
M. LESAGE: ... nous avons différé $39 millions; alors, il
faut tenir compte de ça aussi.
M. DOZOIS: Oui, mais là c'était différent.
M. LESAGE: Oui, mais quand même ça affecte le solde
mentionné.
M. DOZOIS: D'accord.
M. LESAGE: Le fait que nous ayons différé les $39 millions
était suffisant pour qu'il n'yait pas de déficit aux comptes
ordinaires.
M. DOZOIS: Alors cette année, le gouvernement...
M. LESAGE: Si nous ne l'avions pas différé...
M. DOZOIS: ... n'aura pas cet apport de $67 millions qu'il a eus l'an
dernier.
M. LESAGE: D'ailleurs, dans mon discours du budget...
M. DOZOIS: Vous allez discuter ça.
M. LESAGE: Soyez sans inquiétude, j'ai déclaré aux
étudiants que les dépenses ordinaires seraient inférieures
aux revenus. Je ne puis en dire plus; jeudi prochain, vous serez totalement
renseigné...
M. DOZOIS: Bien content de savoir ça.
M. LESAGE: Je peux répéter ici l'affirmation que j'ai
faite devant les étudiants.
M. DOZOIS: Très bien.
M. LESAGE: M. l'auditeur, je pense que les membres du comité
pourraient probablement être intéressés à ce que
vous expliquiez votre façon de procéder lorsque, à la
suite disons d'enquêtes ou de vérifications faites dans divers
ministères ou divers organismes du gouvernement, vous découvrez
des irrégularités ou des choses qui ne sont pas à votre
goût, la façon dont vous procédez et la façon dont
le gouvernement s'y prend pour vous donner satisfaction. C'est très
fréquent?
M. TREMBLAY: Oui, très fréquent.
M. LESAGE: Pourriez-vous expliquer aux membres du comité?
M. TREMBLAY: Nous rédigeons le rapport à la suite de notre
travail, mon vérificateur qui est en charge de la vérification en
question me fait un rapport. Ensuite, moi, je transmets ce rapport-là au
ministre intéressé avec mes commentaires et mes suggestions, et,
habituellement, j'en envoie une copie également au premier ministre.
M. LESAGE: Au ministre des Finances.
M. TREMBLAY: Au ministre des Finances, c'est ça.
M. BELLEMARE: C'est le même.
M. LESAGE: Bien, je comprends, mais c'est au ministre des Finances.
M. BELLEMARE: Cela veut dire aussi au chef du parti.
M. LESAGE: Non, mais quant à la procédure...
M. BELLEMARE: Le ministre des Affaires
fédérales-provinciales.
M. LESAGE: C'est en ma qualité de ministre des Finances. Et
alors?
M. TREMBLAY: Habituellement, le ministre accuse réception et me
dit qu'il prend les mesures nécessaires pour mettre mes suggestions en
pratique ou encore corriger les anomalies que nous avons constatées et,
jusqu'à présent, tout s'est réglé à ma
satisfaction.
M. BERTRAND: M. Tremblay, dans le même domaine...
M. LESAGE: Est-ce que je pourrais poser une question? Moi,
évidemment, je connais la fréquence de vos rapports. Dans ces
derniers jours, j'en ai reçus de nombreux, par exemple, des copies de
lettres adressées à mes collègues dans lesquelles vous
vous déclariez ou satisfait de la vérification faite ou encore
vous faisiez des suggestions pour améliorer la situation, ou vous
attiriez l'attention sur le fait qu'il y avait des montants dus qu'il fallait
percevoir ou encore qu'il y avait des irrégularités de
procédures que vous désiriez voir corriger.
Ces rapports sont fréquents et vos vérificateurs
travaillent très bien, c'est entendu, et donnent une somme énorme
de travail de vérification dans les ministères et dans les
organismes gouvernementaux. Ce que je voulais vous demander, c'est ceci:
Etes-vous satisfait ou non
je pense que je ne vous ai jamais parlé de la
façon dont les membres du gouvernement et leurs sous-ministres, les
hauts fonctionnaires donnent suite à vos recommandations et à vos
suggestions?
M. TREMBLAY: Je puis dire que je suis entièrement satisfait du
résultat des rapports que j'ai envoyés et des décisions
qui ont été prises subséquemment à ces rapports. Si
je ne l'étais pas, je serais obligé de le rapporter dans les
comptes publics de l'année suivante et je n'en ai rien fait.
M. LESAGE: Quant à mon travail comme ministre des Finances, je
vous dirai que ce qui importe le plus à un ministre des Finances, c'est
d'éviter et c'est vrai sous d'autres juridictions comme ici, je
l'ai vécu, pas comme ministre des Finances mais comme adjoint
parlementaire d'un ministre des Finances et comme membre d'un conseil des
ministres ce que déteste le plus un ministre des Finances, ce
sont les remarques de l'auditeur. Ce qu'il attend toujours, la première
chose que fait le ministre des Finances lorsqu'il reçoit le rapport des
comptes publics, c'est de sauter aux remarques.
M. DOZOIS: L'Opposition aussi.
M. LESAGE: Pour voir si tout est bien normal.
M. BELLEMARE: Du temps de M. Godbout, il y avait eu un rapport une fois
qui...
M. LESAGE: Ce que je veux vous dire, c'est que j'ai une collaboration
parfaite de mes ministres et que je suis l'affaire personnellement.
M. BELLEMARE: Vous avez raison, d'ailleurs...
M. LESAGE: Chacun des rapports du ministre des Finances, j'y vois
personnellement et j'écris à mes ministres dans chaque cas
demandant de me dire ce qu'ils font pour régulariser la situation et, si
je n'ai pas de réponse dans le délai que je leur ai donné,
je reviens à la charge et je suis personnellement chaque dossier. C'est
une des choses auxquelles je tiens le plus parce qu'il n'y a rien que je
détesterais plus que d'avoir des remarques désobligeantes de
l'auditeur.
M. DOZOIS: Il y a des remarques continuelles de l'auditeur au cours de
l'année. Vous faites des rapports continuellement, il n'y a pas
seulement ça...
M. LESAGE: A qui le dites-vous?
M. BERTRAND: J'avais commencé quand le premier ministre m'a
enlevé la parole.
M. LESAGE: Non, pardon, j'avais la parole. Je posais une série de
questions.
M. BERTRAND: Quelles sont les irrégularités les plus
fréquentes? Je comprends que ç'a peut être varié,
mais disons, ce que vous considérez comme les plus importantes.
M. TREMBLAY: Un secteur que nous vérifions assez soigneusement,
c'est celui des hôpitaux, l'assurance-hospitalisation. Nous avons une
équipe de vérificateurs qui s'occupent de ça pratiquement
à l'année, de façon à corriger au fur et à
mesure les paiements aux hôpitaux pour lesquels nous trouvons souvent des
corrections à faire. Cela est un secteur assez important.
M. LESAGE: Mais dans ce secteur en général, M. l'auditeur,
n'est-il pas vrai que vous corrigez au niveau des fonctionnaires? Il est
très rare que je reçoive des rapports de vous. J'en ai
reçu un volumineux, mais en général, vous corrigez avant.
Vous n'avez pas besoin de faire rapport au ministre. Vous faites faire les
corrections par les fonctionnaires.
M. TREMBLAY: D'ailleurs, une grande partie de notre travail de
vérification se fait avant paiement. C'est pour ça que nous
n'avons rien à rapporter dans les comptes publics, parce que ça
se corrige avant le paiement, contrairement à ce qui se passe à
Ottawa. A Ottawa, l'auditeur général est obligé de venir
seulement après coup, un an après, alors que les
déboursés sont faits; il faut bien qu'il rapporte.
M. BERTRAND: Dans le domaine des hôpitaux en particulier, est-ce
surtout au sujet de la loi de l'assurance-hospitalisation ou s'il y a d'autres
domaines?
M. TREMBLAY: Il y a la construction des hôpitaux, aussi, que nous
suivons de très près. Nous avons des gens qui examinent les
estimations au fur et à mesure. On fait une vérification avant de
payer.
M. LESAGE: Par exemple, pour l'hôpital St-Georges nous avons
presque constamment un représentant n'est-ce pas?
M. TRE MBLAY: C'est ça. Chaque estimation
est vérifiée en détail avant que nous approuvions
le paiement.
M. BERTRAND: Alors, domaine des constructions, domaine de l'assurance
hospitalisation,...
M. TREMBLAY: Les réclamations faites au fédéral en
vertu de ce programme-là, sont vérifiées également
et constamment,
M. BERTRAND: Cette vérification... Par exemple, dans le domaine
de la construction, vous dites que vous avez, sur un chantier donné, un
représentant qui est là d'une manière permanente ou
occasionnelle?
M. TREMBLAY: Occasionnelle.
M. BERTRAND: Occasionnelle, et qui procède à la
vérification de tous les comptes, de toutes les estimations d'abord,
avant que le paiement ne soit fait.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. BERTRAND: Le faites-vous sur tous les chantiers où il y a
construction d'hôpitaux?
M. TREMBLAY: Seulement sur certains.
M. LESAGE: Il y aussi le domaine des subventions au transport
maritime... Là-dessus vous faites des rapports réguliers,
monsieur l'auditeur.
M. BERTRAND: Alors là vous avez, nous allons continuer,
vous avez les hôpitaux, constructions, assurance-hospitalisation.
Maintenant avez-vous répondu à ma dernière question:
Est-ce que vous avez, lorsqu'il s'agit de vérifier les comptes au sujet
de la construction, des vérificateurs qui sont là d'une
manière permanente sur tous les chantiers ou sur certains seulement?
M. TREMBLAY: Non, en général ils ne sont pas sur les
lieux. Les estimations viennent à notre bureau et nous avons des gens
qui les suivent et qui ont un dossier permanent, qui suivent chaque estimation
et qui, au besoin, demandent des renseignements ou font les corrections
voulues. Très souvent, à peu près sur toutes les
estimations, nous faisons des corrections, des déductions qui sont
justifiées par la suite. Nous ajustons alors les paiements à
faire à chaque mois.
M. BERTRAND: A part du domaine des hôpitaux, quelles sont les
autres irrégularités que vous avez à faire corriger au
cours de l'année?
M. TREMBLAY: Un domaine qui nous occupe passablement, c'est celui des
travaux d'hiver.
M. BERTRAND: Travaux d'hiver. M. TREMBLAY: Oui.
M. LESAGE: Il y en a eu pour combien de bloqués? $1 million
environ.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. LESAGE: J'ai vu votre rapport. Il vient de me faire rapport.
M. TREMBLAY: Oui.
M. LESAGE: C'est-à-dire que vous venez de faire un rapport au
ministre des Affaires municipales et j'en ai reçu copie.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. LESAGE: Mais c'est régulier, il n'y a pas
d'irrégularité. Vous avez bloqué $1 million
vous-même.
M. TREMBLAY: C'est ça. Nous vérifions avant de faire le
paiement.
M. LESAGE: Oui. Le ministre des Affaires municipales a eu un rapport et
j'ai eu une copie du rapport à l'effet qu'il y avait pour au-delà
de$l million.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. LESAGE: ... Je l'ai reçue il y a une semaine, je crois.
$1,150,000 de réclamations de municipalités qui n'ont pas
été admises, qui ont été refusées.
M. BERTRAND: Cela a été refusé?
M. TREMBLAY: C'est ça, cela a été refusé,
avant paiement.
M. LESAGE: Là, cela n'a pas été un avis
d'irrégularité, mais purement et simplement un avis donné
au ministre des Affaires municipales qu'il y avait pour $1,150,000 de travaux
que l'auditeur avait refusé d'admettre comme travaux d'hiver.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. BERTRAND: Cela c'est pour quelle durée?
M. LESAGE: C'est pour l'année. M. BERTRAND: Pour l'année.
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY: Ce sont les travaux d'hiver 1964-65.
M. LESAGE: Non, non, ce sont les travaux de l'hiver dernier, 1964-65,
oui.
M. BERTRAND: 1964-65.
M. LESAGE: Oui, dont les paiements finals sont...
M. TREMBLAY: C'est ça. Nous commençons la
vérification vers la fin d'avril, le début de mai et ça va
jusqu'à octobre.
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY: Alors c'est à propos de ça que...
M. DOZOIS: Cela ce sont...
M. LESAGE: Cela ça fait sur le temps de vos hommes.
M. DOZOIS: Ce sont des erreurs ou des choses que les
municipalités réclament qu'elles n'ont pas le droit de
réclamer.
M. LESAGE: C'est ça.
M. TREMBLAY: Vous allez avoir... des noms fictifs, là-dedans, des
majorations d'heures.
M. DOZOIS: Cela, c'est pour l'année courante. Vous avez fait les
mêmes remarques pour l'année précédente.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. DOZOIS: Quant à l'année précédente,
est-ce que tous ces cas-là ont été réglés ou
si...
M. TREMBLAY: Ils sont réglés avant... M. DOZOIS: Avant
paiement.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. LESAGE: Il n'y a pas de paiement de trop, parce que la
vérification se fait avant le paiement final. Il y a parfois des avances
des fois, je crois, oui, il y a des avances, évidemment.
M. TREMBLAY: Oui, il y a une avance.
M. LESAGE: Et simplement, la vérification est faite avant le
paiement final.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. LESAGE: Est-ce qu'il y a des montants? C 'est un montant minime...
D'ailleurs, je pense que le ministre des Affaires municipales avait dit en
Chambre...
M. DOZOIS: Bien le ministre a dit qu'il y avait dix cents de
différence...
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY: Dans une couple de cas...
M. BERTRAND: Ce n'est pas un gros montant.
UNE VOIX: ... le montant de l'allocation en paiement.
M. TREMBLAY: Il arrive que le montant provisoire est plus
élevé que le paiement final après vérification,
parce qu'il y a des cas en suspens.
M. DOZOIS: Oui. Alors là est-ce qu'il peut arriver que la
province n'a pas pu récupérer certains montants?
M. TREMBLAY: Je crois que ça se récupère
sûrement avec les travaux de l'année suivante.
M. LESAGE: De l'année suivante.
M. TREMBLAY: Cela se comprend.
M. BERTRAND: Ce sont des bagatelles.
M. LESAGE: Est-ce que je pourrais? Pendant que nous sommes sur ce
point-là.
M. BELLEMARE: D'accord!
M. LESAGE: A votre avis, M. Tremblay,
est-ce que notre système qui existe depuis toujours, ce n'est pas
nouveau...
M. BERTRAND: De vérification.
M. LESAGE: ... de vérification, avant paiement par l'auditeur,
est préférable au système fédéral de
vérification après paiement seulement, suivant votre
expérience comme auditeur, comme assistant-auditeur pendant longtemps et
comme comptable de grande réputation?
M. TREMBLAY: Il n'y a aucune équivoque là-dessus. Aucune
équivoque possible. La vérification avant paiement est absolument
efficace, tandis que l'autre a des résultats fort aléatoires.
Tout ce qu'on peut faire...
M. LESAGE: Vous pouvez faire des critiques.
M. TREMBLAY: On fait des critiques plus ou moins amusantes.
M. LESAGE: Je sais que ce n'est pas amusant,...
M. BELLEMARE: M. L'Auditeur, est-ce que vous me permettez? Dans ces
vérifications que vous faites, est-ce que vous avez trouvé dans
certains ministères de la malversation ou par exemple des
détournements de fonds publics qui auraient entraîné des
procédures judiciaires où vous auriez fait rapport au
ministère intéressé et où le ministre de la Justice
aurait été obligé de prendre action?
M. TREMBLAY : Il y en a qui sont actuellement devant le ministre de la
Justice.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'il y en a plusieurs?
M. TREMBLAY: Il y en a un certain nombre.
M. BELLEMARE: Pour des sommes qui varient entre $10 et $10,000?
M. TREMBLAY: Oh, il y en a pour plus que ça. Cela va plus loin
que ça.
M. LESAGE: J'en connais qui sont près de $45,000, $50,000?
M. TREMBLAY: $50,000 au plus.
M. BELLEMARE: $50,000.
M. LESAGE: D'autres fois il y a récupération.
M. BELLEMARE: Non, mais cette année, dans le rapport de
l'année que nous discutons présentement, vous avez eu combien de
cas particuliers qui ont été transmis au ministère de la
Justice?
M. TREMBLAY: Je ne pourrais pas vous donner de chiffre précis,
parce que...
M. BELLEMARE: C'est deux, c'est quatre, c'est dix, c'est vingt?
M. TREMBLAY: ... dans plusieurs cas la demande est faite directement par
le ministre intéressé, c'est lui qui soumet le dossier, à
la suite de notre rapport.
M. LESAGE: Au ministre de la Justice.
M. TREMBLAY: ... au ministre de la Justice, pour savoir s'il y a lieu de
prendre ou non des procédures.
M. LAPORTE: Aux travaux d'hiver, par exemple, lorsque nous recevons de
l'auditeur de la province un certain nombre de corrections, même un assez
grand nombre sur 2,000 ou 3,000 cas, j'ai donné les chiffres l'autre
jour à l'Assemblée législative...
M. BELLEMARE: Le premier ministre vient d'en parler justement.
M. LAPORTE: Quand nous décidons, nous, que ce ne sont pas des
erreurs d'administration et qu'il semble y avoir quelque chose, de la
malversation pour utiliser votre mot nous référons
d'autorité le cas au ministère de la Justice.
M. BELLEMARE: D'ailleurs, il peut y avoir dans ce cas des travaux
d'hiver vérification avant paiement. Vous retenez les montants, c'est
sûr.
M. LAPORTE: Il y a toujours vérification.
M. BELLEMARE: Non, mais ma question est celle-ci: Il y a eu combien de
cas en particulier, en général, il y a eu 100 cas qui ont
été au ministère de la Justice cette année?
M. TREMBLAY: Oh, je ne...
M. LESAGE: Il y a bien des fois qu'ils ne se rendent pas au
ministère de la Justice, voyez-vous, que le ministre suspends...
M. TREMBLAY: Aucune idée.
M. LESAGE: ... le fonctionnaire, fait rapport à la commission de
la fonction publique, il y a enquête et destitution.
M. BELLEMARE: Ces cas-là sont surtout dans quel domaine, M.
l'auditeur? Dans le domaine de la Santé? Dans le domaine des Travaux
publics?
M. LESAGE: Non, il ne faut pas... non, mais dans le cas des
fonctionnaires là...
M. LAPORTE: Chez nous, il a été bien compris que ce
n'étaient pas des fonctionnaires...
M. BELLEMARE: Non, non. M. LESAGE: Non, non.
M. LAPORTE: ... qui étaient en cause mais des
administrateurs...
M. LESAGE: Mais moi j'ai parlé du cas des fonctionnaires.
M. BELLEMARE: Oui, je parle des fonctionnaires.
M. LESAGE: Oui, c'est ce que j'ai compris.
M. BELLEMARE: Cela s'applique surtout dans quel ministère en
particulier?
M. LESAGE: Ah, il n'y en a pas en particulier.
M. BELLEMARE: Bien!
M. LESAGE: Cela ne dépend pas des ministères, cela
dépend des individus.
M. DOZOIS: Mais à ce sujet...
M. LESAGE: De la même façon que vous trouvez des criminels
dans toutes les villes et les campagnes cela ne dépend pas de la ville
ou de la campagne, cela dépend des individus.
M. DOZOIS: ... lors de l'étude des crédits du
ministère des Finances, j'avais posé une question, vu
l'augmentation du crédit pour l'assurance, le $20,000 à $50,000.
Et le premier ministre a répondu que la prime était
augmentée en raison de la mauvaise expérience.
M. LESAGE: Et c'est vrai.
M. DOZOIS: Oui, je remarque, M. Tremblay, que, dans votre rapport de
cette année, vous n'avez parlé d'aucune défalcation. Vous
en aviez signalé dans le passé. Est-ce que cette mauvaise
expérience s'est faite il y a plusieurs années et puis que
ça se répercute maintenant sur les primes d'assurance? Ou s'il y
en a eu au cours de l'année?
M. TREMBLAY: Si la défalcation est remboursée, je n'ai pas
à le signaler, comme c'est arrivé...
M. DOZOIS: Quand c'est remboursé, ça ne peut pas
affecter...
M. TREMBLAY: ... au ministère des Transports...
M. DOZOIS: Cela va affecter la prime d'assurance dans la mesure
où la compagnie est appelée à payer, c'est ça.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. DOZOIS: Alors, quand ils payent, c'est parce que le fonctionnaire n'a
pas remboursé.
M. LESAGE: Une fois que la compagnie d'assurance nous a payés,
elle est subrogée dans les droits du gouvernement. Le gars est suspendu,
il est destitué, la compagnie d'assurance paie et la compagnie
d'assurance est subrogée, et c'est son expérience de
remboursement à elle...
M. DOZOIS: Mais, dans le passé, M. Tremblay nous a signalé
ces cas. Cette année, il n'en signale aucun.
M. LESAGE: C'est parce que ça été payé. M.
TREMBLAY: Cela a été réglé.
M. LESAGE: Quant à lui, les revenus sont là. Alors,
ça devient une question de jugement...
M. DOZOIS: Alors, ça veut dire que, lorsqu'il en a parlé,
l'assurance n'avait pas payé la province. Quand M. Tremblay dans des
rapports antérieurs...
M. LESAGE: Non, pas nécessairement.
M. TREMBLAY: Je crois que, personnellement, je n'en n'ai jamais
parlé. C'est peut-être mon prédécesseur.
M. DOZOIS: Votre prédécesseur peut-être. Je ne veux
pas vous imputer ça à vous, mais je me rappelle que l'auditeur,
peut-être pas vous, mais votre prédécesseur a parlé
de défalcations, il en avait signalé, sans donner de noms.
M. BELLEMARE: M. Tremblay, vous venez de signaler un point très
important: que vous avez eu à constater, après
vérification de la malversation, principalement au ministère des
Transports.
M. LESAGE: Non.
M. BELLEMARE: Un instant...
M. TREMBLAY: Pas principalement...
M. BELLEMARE: Mais là plus qu'ailleurs, il y en avait eu. Alors,
M. Tremblay, ma question est celle-ci. Au courant de l'année, on a
changé le système d'enregistrement et on l'a fait faire
directement dans les bureaux. Est-ce qu'il ne se serait pas produit à ce
moment-là, dans les enveloppes, des vols considérables, à
la suite des envois faits par les particuliers pour l'enregistrement des autos?
Et, à la suite de ces constatations-là, le gouvernement aurait
pris comme décision de canceller ce système-là, parce que
c'était dans les enveloppes qu'on s'appropriait certains montants, et
c'est là qu'est intervenu le ministère du Transport pour dire; A
partir de cette année, les autos seront enregistrées chacun dans
leurs divisions?
M. LESAGE: Non, ce n'est pas comme ça que ça s'est
fait.
M. BELLEMARE: Un instant, un instant. Il y a eu des vols...
M. JOHNSON: Est-ce que l'auditeur a été mis au courant
d'un vol considérable...
M. BELLEMARE: ... qui s'était fait au ministère des
Transports dans les enveloppes?
M. TREMBLAY: Non, je ne dirais pas de vols considérables.
M. BELLEMARE: Continuels, d'ailleurs.
M. TREMBLAY: Du moins, il n'y en a pas qui ont été
portés à mon attention. Il y a eu des petites défalcations
là, à ce bureau là des véhicules-automobiles, comme
ailleurs mais...
M. DOZOIS: Quelques cents dollars ou des milliers de dollars?
M. TREMBLAY: Oui, je ne crois pas que ça atteigne $1,000. De
mémoire, je pense qu'il y a deux ou trois cas, mais en bas de
$1,000.
M. LESAGE: Mais le pire cas, ce n'est pas ça, au ministère
des Transports et Communications, c'est que nous nous sommes aperçus,
à un moment donné que, dans un bureau, on délivrait...
Est-ce que le ministre de la Justice...
M. WAGNER: Je le pense, mais je ne saurais l'affirmer...
M. DOZOIS: Question au feuilleton!
M. BELLEMARE: Mais pour aider le premier ministre... Vous dites
actuellement qu'il y a eu à peu près $1,000...
M. LESAGE: Je ne peux rien dire.
M. BELLEMARE: ... à peu près $1,000, de
mémoire...
M. TREMBLAY: Oui.
M. BELLEMARE: Est-ce que, M. Tremblay, ç'a été
porté à votre attention, sur l'opération 1964/65, qu'il y
a eu un vol de $40,000 à $50,000, qui sont disparus, à un moment
donné, au bureau des licences? Il y a eu un vol qui a été
relaté comme vol public et, à ce moment-là, ç'a
été publié dans tous les journaux. Il y a eu là, au
cours de l'opération 1964/65, un vol de $40,000 à $50,000, qui
s'était fait au bureau des licences. Est-ce qu'il y a eu à ce
moment-là... Pardon?
M. LESAGE: Est-ce que vous avez des journaux? Je ne me souviens pas de
ça. A quel endroit?
M. BELLEMARE: Au bureau des licences. M. LESAGE: A Québec?
M. BELLEMARE: A Québec. Est-ce qu'il y a eu, à ce
moment-là, une enquête formelle de faite? Le ministre de la
Justice n'était pas là à ce moment-là, mais est-ce
qu'il y a eu une en-
quête de faite? Est-ce qu'on a trouvé les coupables ou
est-ce que c'est la compagnie d'assurance qui a remboursé?
M. TREMBLAY: Je n'ai pas eu connaissance du cas que vous mentionnez
là. Je sais qu'il y a quelques années il y avait eu un vol de
plusieurs mille dollars au bureau d'émission, au coin du boulevard
Charest...
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. TREMBLAY: Mais ça fait plusieurs années ça.
Quatre ou cinq ans, je pense.
M. BELLEMARE: En 1964.
M. LESAGE: Oh non, c'est plus vieux que ça.
M. TREMBLAY: C'est plus vieux que ça. Ah ouiî
M. BELLEMARE: Mais est-ce qu'à la suite de ce vol-là
supposons pour l'année... est-ce qu'il y a eu des procédures,
est-ce que l'on a récupéré le montant?
M. LESAGE: M. Pinard me dit que, d'après son souvenir, c'est en
1961 ou 1962.
M. TREMBLAY: C'est ça, il me semble.
M. LESAGE: Il faudrait que je me rafraichisse la mémoire en
consultant le dossier.
M. JOHNSON: L'année dernière...
M. TREMBLAY: Le dossier serait au ministère de la Justice...
M. JOHNSON: L'année dernière, il y avait eu un vol de
plusieurs milliers d'enveloppes, c'est ce qui avait compliqué...
M. LESAGE: D'enveloppes.
M. JOHNSON: Oui, c'était l'envoi des gens, c'est ce qui avait
compliqué énormément l'émission des permis.
C'est ce qui expliquait des retards considérables,
évidemment.
M. LESAGE: Oui, mais ça, ça n'a rien à faire. Le
vol des enveloppes c'est une affaire policière, ça, ça ne
touche pas le...
M. BELLEMARE: M. Tremblay, au ministè- re des Transports vous
avez constaté des vols pour la malversation pour au-delà de
$1,000 dans certains cas.
M. TREMBLAY: Il faudrait que je vérifie, là.
M. BELLEMARE: Cela se faisait au niveau des fonctionnaires.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. BELLEMARE: Dans les enveloppes qu'ils recevaient, ils recevaient
certaines sommes d'argent.
M. TREMBLAY: Je n'ai pas les détails à la mémoire,
il faudrait que je consulte mes dossiers pour vous dire exactement ce qui s'est
passé dans ces cas-là.
M. BELLEMARE: Cela s'est répété à plusieurs
fois?
M. TREMBLAY: Je pense que ce sont des montants qu'un percepteur ou un
commis avait gardé pour ses fins personnelles, qu'il avait perçus
de certaines gens et qu'il avait gardés.
M. BELLEMARE: Actuellement, c'est devant le ministère de la
Justice.
M. TREMBLAY: J'avais été obligé de remettre...
M. WAGNER: Si c'est devant le ministère de la Justice, vous
pouvez être certain qu'une action a été prise, ou bien il y
a eu destitution ou bien il y a eu une poursuite, ou les deux en même
temps, mais, ou bien l'enquête se fait.
M. LESAGE: Il faudrait franchement vous rafrafchir la mémoire, il
en passe tellement.
M. DOZOIS: Est-ce qu'il n'y a pas de vols également au Palais de
Justice, là pour...
M. TREMBLAY: Il arrive de temps en temps...
M. WAGNER: C'est arrivé dernièrement. J'ai vu ça
à Montréal, le jour de la paie, par exemple, et puis
l'employé a été condamné à la prison, au
moins un an de prison ou deux ans.
M. JOHNSON: Il a plaidé coupable? M. WAGNER: Il a plaidé
coupable. M. TREMBLAY: C'est ça.
M. GABIAS: M. l'auditeur, si vous permettez, il y a quelques minutes
vous nous avez informés que vous faites des suggestions au ministre des
Finances et que le ministre des Finances voit à appliquer en pratique
ces suggestions ou à donner des instructions aux autres
ministères pour que ces suggestions soient appliquées.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. LESAGE: Non, ce n'est pas ce que vous avez dit, M. Tremblay. Vous
avez dit que vous faisiez rapport au ministre... et vous m'envoyez copie.
M. GABIAS: Bon, parfait Alors disons... M. TREMBLAY: C'est
ça.
M. GABIAS: ... que vous faites rapport au ministre dont copie est
envoyée au ministre des Finances.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. GABIAS: Pourriez-vous nous donner ainsi deux exemples des suggestions
les plus importantes que vous avez faites, à quel ministère, et
si ces suggestions ont été acceptées et appliquées
par la suite. Deuxièmement, s'il y a des suggestions que vous avez
faites et qui sont encore discutées et en suspens, et s'il y en a,
troisièmement, qui ont été refusées par le ministre
de...
M. LESAGE: Cela a été discuté avant que vous
arriviez au comité.
M. GABIAS: Ah, peut-être.
M. LESAGE: Ces questions ont été posées par M.
Bertrand.
M. BERTRAND: Mais j'ai demandé, j'avais commencé à
donner certains exemples dans le cas des hôpitaux, construction des
hôpitaux.
M. GABIAS: Cela, j'ai entendu ça, mais je pense...
M. BERTRAND: La question... M. LESAGE: Oui, oui.
M. BERTRAND: ... de mon collègue va sur un point
précis...
M. LESAGE: M. Tremblay apporte des exemples et c'est parfait.
M. GABIAS: Il y en a qui ont été acceptées et
acquittées, on peut passer par-dessus, disons que ça
été corrigé.
M. LESAGE: Mais, M. Tremblay a dit qu'il y en avait pas qui n' avaient
pas été acceptées.
M. GABIAS: Elles ont toutes été acceptées.
M. LESAGE: Oui, il l'a dit avant que vous arriviez.
M. BERTRAND: Si ce n'est pas accepté, c'est pareil.
M. BELLEMARE: Combien ça peut représenter de causes
à peu près par année, M. Tremblay, l'un portant l'autre,
100, ou 200 causes, que vous rapportez comme ça, comme
malversations?
M. LESAGE: Il n'y a pas de compilation...
M. TREMBLAY: Ce n'est pas constant, évidemment...
M. BELLEMARE: Pardon?
M. TREMBLAY: Ce n'est pas constant, évidemment, ça peut
varier d'une année à l'autre.
M. BELLEMARE: Mais pour la dernière année, par exemple,
votre mémoire peut-elle nous donner un chiffre? Quel montant à
peu près?
M. TREMBLAY: Je ne pourrais pas risquer un chiffre, c'est trop dangereux
de me tromper, à moins de consulter nos dossiers.
M. BELLEMARE: Est-ce que vous pourriez les consulter et puis, à
la prochaine réunion peut-être...
M. TREMBLAY: Oui, oui.
M. BELLEMARE: ... nous donner le montant que ça peut
représenter?
M. TREMBLAY: Oui.
M. BERTRAND: M. Tremblay, pour continuer dans le domaine des
irrégularités, vous avez donné des exemples:
hôpitaux, travaux d'hiver, vous venez d'en donner au ministère des
Transports et Communications. Quelles sont les autres, les plus
importantes?
M. TREMBLAY: Il y en a quelques-unes également dans les districts
ruraux de la per-
ception des droits de coupe, des permis de chasse et de pêche.
Assez souvent, on trouve comme ça des irrégularités qui ne
sont pas très élevées, mais qui reviennent assez
souvent.
M. JOHNSON: Les livres ne balancent pas. M. TREMBLAY: Exactement.
M. BERTRAND: Les droits de coupe, vous dites du ministère de la
Chasse et de la Pêche...
M. TREMBLAY: Oui.
M. BERTRAND: ... les droit de coupe du ministère des Terres.
M. TREMBLAY: Oui.
M. BERTRAND: Faites-vous une vérification de tous les permis de
coupe ou si vous vous fiez, à ce moment-là, aux officiers du
ministère des Terres?
M. TREMBLAY: Nous ne faisons pas la vérification des permis de
coupe, ça serait trop considérable.
M. BERTRAND: Les droits, vous vérifiez les droits?
M. TREMBLAY: Nous avons parfois des demandes. Par exemple, le
ministère des Terres et Forêts va nous dire: « Bien allez
donc vérifier à un tel endroit, nous avons des doutes sur un de
nos inspecteurs ». Alors là, nous allons sur place et nous faisons
la vérification. Mais, en général, nous ne
vérifions pas les droits de coupe.
M. BERTRAND: Vous y allez rarement de votre propre chef.
M. TREMBLAY: Non, nous n'avons pas le temps.
M. BERTRAND: Vous n'y allez que sur les instructions...
M. TREMBLAY: Sur demande.
M. LESAGE: A la demande seulement.
M. BERTRAND: Rarement.
M. TREMBLAY: Oui.
M. LESAGE: On ne donne pas d'instructions, personne ne donne
d'instructions à l'auditeur. Nous lui demandons...
M. BERTRAND: Il y va sur la demande ou répond à la demande
du ministre des Terres.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. BERTRAND: Et vous avez donné l'exemple également du
ministère de la Chasse et de la Pêche.
M. TREMBLAY: Oui, les permis de chasse, permis de pêche, qui sont
perçus par différents officiers qui, parfois, gardent les montant
pour leurs fins personnelles.
M. BERTRAND: En avez-vous eu au cours de l'année?
M. TREMBLAY: Je crois que nous en avons, oui.
M. BERTRAND: Combien de cas?
M. TREMBLAY: Encore une fois, je n'ai pas ça.
M. BERTRAND: Cela représente quel montant à peu
près?
M. TREMBLAY: Je doute que ça puisse dépasser, disons
$5,000, en tout et partout.
M. BERTRAND: Et à ce moment-là, s'il y a eu destitution ou
des poursuites, le cas a été référé au
ministère de la Justice.
M. TREMBLAY: Le cas est référé au ministère
de la Justice.
M. LESAGE: Au ministère concerné d'abord.
M. BERTRAND: Et de là au ministère de la Justice.
M. LESAGE: Pas nécessairement. Si le ministre décide qu'il
y a remboursement et destitution, nous ne poursuivons pas nécessairement
les gens pour le plaisir de les envoyer en prison. Ils sont assez punis souvent
s'ils remboursent et qu'ils sont destitués. Cela constitue
déjà une punition.
M. BELLEMARE: M. Tremblay, dans le rapport des comptes publics de
1964-1965, il y a un montant de $33,089,000 qui est dû encore par les
étudiants, en bourses récupérables.
M. TREMBLAY: Oui.
M. BELLEMARE: De ce montant, pouvez-vous nous donner à peu
près, dans quelle proportion, un tiers, deux tiers, ou un quart, trois
quarts, qui sont passés dus depuis au moins cinq ans ou dix ans? Sur le
$33 millions?
M. TREMBLAY: D'abord, il y en a une grande partie qui n'est pas encore
due.
M. BELLEMARE: D'accord ça.
M. TREMBLAY: Cela vient dû au bout de deux ans après que le
type...
M. BELLEMARE: Quelle est la partie qui n'est pas due?
M. DOZOIS: Sur le $33 millions.
M. BELLEMARE: Est-ce que l'audituer va nous les préparer ces
chiffreslà?
M. TREMBLAY: La partie qui n'est pas due encore, oui, je pourrai
l'établir.
M. BELLEMARE: Maintenant, une autre question, M. l'auditeur.
M. TREMBLAY: Je crois qu'à ce sujet-là, j'ai
mentionné que la perception des montants dus se faisait à peu
près dans un pourcentage de 75%.
M. BELLEMARE: De montants?
M. TREMBLAY: Qui sont dus et qui sont remboursés par les
bénéficiaires, il y en a au moins 75% qui remboursent...
M. JOHNSON: Dans les délais prévus. M. TREMBLAY: Oui.
M. BELLEMARE: Pour le reste, est-ce qu'on pourrait avoir par
année, par exemple, le montant qui sera dû, le nombre
d'étudiants? Est-ce qu'on pourrait savoir aussi combien de poursuites
ont été intentées pour le recouvrement?
M. TREMBLAY: C'est le ministère de l'Education qui pourrait vous
fournir ce renseignement.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'on a intenté plusieurs poursuites pour le
remboursement de ces montants?
M. TREMBLAY: Je n'en ai pas eu connaissance, moi.
M. BERTRAND: On va avoir ça sur les crédits du
ministère...
M. TREMBLAY: Il doit y en avoir très peu, s'il y en a eu.
M. BERTRAND: Dans le domaine des bourses, M. Tremblay, cette
année, à la page XXVI de votre rapport, vous notez: « Une
étude sérieuse des dossiers au service des bourses a fait
ressortir un grand nombre de déclarations erronées quant au
revenu des parents rapporté dans les formules de demande. Il en
résulte que le ministère de l'Education a accordé des
bourses trop élevées et même totalement injustifiées
au regard du barème établi. C'est là une situation
anormale qui a été signalée dites-vous
à la Chambre lors de la dernière session et à laquelle il
faudra apporter des remèdes appropriés. »
Quelle est la situation pour la dernière année et quels
sont les moyens qui ont été utilisés en vue de corriger
cette situation qui est absolument anormale?
M. LESAGE: Bien voici un cas qui m'a été soumis
dernièrement et pour lequel j'ai demandé au ministre de la
Justice de faire une mise en demeure et de menacer de poursuite. C'est une des
premières fois où nous sommes obligés de nous rendre
jusque là et le ministre de la Justice m'avise que le type en question a
fait des arrangements et rembourse.
M. BERTRAND: Alors, la question que j'ai posée à M.
Tremblay: Pourriez-vous me dire...
M. LESAGE: Il ne s'agit pas de ça...
M. BERTRAND: ... qu'est-ce qui a fait ressortir un grand nombre de
déclarations erronées? Pourriez-vous en donner le nombre?
M. LESAGE: M. le Président, est-ce que je ne devrais pas attirer
votre attention sur le fait que les connaissances qu'a l'auditeur sur ces
déclarations erronées proviennent du fait qu'il a un droit
exclusif à l'examen des rapports d'impôt?
M. BERTRAND: Je ne demande pas, M. le Président... je demande le
nombre...
M. LESAGE: Vous comprenez, n'est-ce pas? Il a un droit que personne
d'entre nous, y compris celui qui vous parle...
M. BERTRAND: D'ailleurs, je ne poserai aucune question qui pourrait
mettre en danger le serment...
M. LESAGE: Je le sais.
M. BERTRAND: ... quant au caractère confidentiel de...
M. LESAGE: Des rapports d'impôt. Je voulais faire une mise en
garde parce que sa connaissance vient de là...
M. BERTRAND: Les noms ne m'intéressent pas, je voudrais
connaître la situation exacte...
M. LESAGE: ... en partie.
M. BERTRAND: ... vous dites: un grand nombre de déclarations
erronées. Pouvez-vous donner le chiffre?
M. TREMBLAY: Il faudrait que je consulte mon rapport pour vous le dire.
Nous l'avons, ce chiffre.
M. BERTRAND: Vous l'avez? M. TREMBLAY: Oui.
M. BERTRAND: Pourriez-vous nous le fournir à une autre
séance?
M. TREMBLAY: Oui.
M. BERTRAND: Le nombre et le montant en jeu.
M. LESAGE: M. Tremblay, n'est-ce pas ce qu'on appelle un «
sampling »?
M. TREMBLAY: Oui, nous en avons vérifiés 10,000.
M. LESAGE: Excusez-moi, non, c'est un échantillonnage.
M.TREMBLAY: C'est un échantillonnage.
M. LESAGE: Ce sur quoi je veux attirer l'attention du comité,
c'est le fait que l'auditeur n'a pas vérifié tous les dossiers,
mais a fait un échantillonnage.
M. BERTRAND: Parfait.
M. DOZOIS: L'auditeur pourrait nous dire par exemple que, sur 10,000
bourses, il a trouvé tant d'anomalies.
M. LESAGE: Oui, c'est parce que je veux être précis.
M. BERTRAND: D'ailleurs, vous le serez dans votre réponse et vous
nous donnerez exactement le caractère... comment vous en êtes
arrivé à ce chiffre?
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. BERTRAND: Et pour quel montant. Combien et pour quel montant.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. BERTRAND: Quant au revenu des parents... Il en résulte que des
bourses trop élevées auraient été accordées
alors que la demande était injustifiée. Vous avez constaté
cette situation anormale que nous déplorons tous. Quels sont les moyens
ou les remèdes que vous avez suggérés ou que vous avez
pris en vue de tenter de corriger cette situation?
M. TREMBLAY: Les remèdes doivent être pris par le
ministère de l'Education lui-même. Je comprends qu'on a
laissé entendre aux boursiers que leurs déclarations sont
sujettes à vérification. Alors, l'effet normal,
déjà cette année, a été assez
considérable parce que le nombre de demandes a diminué
sensiblement. Au lieu de 50,000 je crois que ça a été
réduit à 45,000 ou aux alentours de 40,000; 15,000 demandes de
moins que l'an dernier. Alors l'effet moral a déjà
été considérable.
M. LESAGE: Il est clair que l'échantillonnage fait par l'auditeur
a été rendu public, a donné une sainte crainte.
M. BERTRAND: Le premier ministre a mentionné tantôt que
comme vous étiez le seul autorisé à examiner les rapports
d'impôt. Quels sont les autres moyens que vous avez utilisés un
vue d'établir que la déclaration était erroné,
injustifiée? Vous avez d'abord le rapport d'impôt. Quels sont les
autres?
M. TREMBLAY: Je sais que, dans certains cas, nos vérificateurs
avaient une connaissance personnelle du dossier lui-même. Dès ce
moment-là, il pouvait se faire une opinion assez
éclairée.
M. BERTRAND: Dans certains cas. Dans d'autres?
M. TREMBLAY: Dans les autres cas, c'est la déclaration
d'impôt qui a servi de base à nos constatations.
M. BERTRAND: Est-ce qu'il y a eu plus d'enquêtes, à part
cette enquête dans les cas que vos vérificateurs connaissaient
personnellement? Est-ce qu'on a confié à des maisons des
enquêtes ou si vous vous êtes fiés aux rapports en
provenance du ministère de l'Education?
M. TREMBLAY: Je crois que le ministère fait également
certaines enquêtes par des organismes de crédit, en dehors de
notre propre vérification.
M. BERTRAND: Mais votre source principale, ça a été
les rapports d'impôt?
M. TREMBLAY: C'est j.é
M. BELLEMARE: L'honorable premier ministre a dit tout à l'heure
qu'il y avait des vérifications assez fréquentes dans le
transport maritime.
M. LESAGE: Fréquentes par rapport au nombre. Tout est relatif. Il
n'y a pas un très grand nombre de subsides.
M. BELLEMARE: J'ai bien compris ça. Est-ce que vous faites des
vérifications sur le montant total des octrois qui sont payés
à certaines compagnies de transport pour établir, si
véritablement ils ont droit ou s'ils doivent continuer de recevoir le
montant de la subvention qui est payée, soit $600,000 ou $650,000 par
année pour certaines compagnies divisées en trois ou quatre
subsidiaires qui reçoivent de la province des octrois de l'ordre de
$650,000 ou $700,000?
M. TREMBLAY: Oui, monsieur.
M. BELLEMARE: Des vérifications sont faites pour constater si le
service est déficitaire et ces rapports-là sont des rapports
confidentiels?
M. TREMBLAY: Oui, ce sont des rapports faits au ministre des Transports
et Communications.
M. BELLEMARE: Qui établissent le bien-fondé de l'octroi
qui est payé dans chacun des cas.
M. TREMBLAY: Ou si la subvention était payée par un autre
ministère, disons la Colonisation, mais le rapport se rendrait au
ministère de la Colonisation.
M. LESAGE: Mais dans le cas du transport maritime, ce n'est pas au
ministère des Transports qu'il faut envoyer les copies.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. BELLEMARE: S'il y avait une question en Chambre, est-ce qu'on
pourrait avoir la production de ces rapports ou documents?
M. LESAGE: Non, ces rapports sont prévus par...
M. BELLEMARE: Comment les députés peuvent-ils justifier le
vote d'un crédit de l'ordre de $50,000, $75,000, $100,000 pour une
compagnie de transport maritime qui opère, s'ils n'ont pas en main ce
qu'il faut pour savoir si c'est justifié ou non?
M. LESAGE: En questionnant le ministre.
M. BELLEMARE: Comment? En lui demandant combien ça coûte de
transport, en demandant si la compagnie est déficitaire? Mais quand une
compagnie de transport est rendue à payer de l'impôt sur les
profits à Ottawa et que le gouvernement provincial lui fournit des
subventions, je pense que là... Je ne sais pas si les
vérificateurs de l'auditeur a produit ça dans ses rapports, mais
je serais bien heureux de le connaître.
M. LESAGE: Oui. Ce qu'il y a c'est qu'une chose comme celle-là
vient de se produire, qui vient d'être découverte par l'auditeur,
et l'auditeur a avisé le ministre des Transports et m'a avisé. Et
je ne suis pas libre actuellement de dire quel est le geste que nous poserons.
Mais il sera posé incessamment.
M. BELLEMARE: C'est peut-être celui-là même sur
lequel je veux attirer l'attention du ministre aussi.
M. LESAGE: Oui, c'est probablement le même.
M. BELLEMARE: On a peut-être tous les deux la même
adresse.
M. LESAGE: Je pense que oui, j'ai l'impression.
M. BELLEMARE: Oui.
M. LESAGE: Mais je dis qu'un geste sera posé, et dans un avenir
immédiat, il est peut-être posé à l'heure actuelle,
je ne le sais pas.
M. BELLEMARE: Je suis en train de klaxonner.
M. LESAGE: Non, non, ce n'était pas nécessaire de
klaxonner, l'action est décidée; j'ai compris.
M. BELLEMARE: En tous cas!
M. DOZOIS: Est-ce que, M. le Président, je pourrais demander ceci
à l'auditeur? A la page 57 du rapport des comptes publics, on voit
Subventions accordées pour rembourser à l'échéance
le capital et les intérêts des emprunts de certaines corporations.
Une grande majorité de ces engagements sont pour des hôpitaux,
puisqu'il y en apour$79 millions, y compris le solde sur le capital et le solde
sur les intérêts. Est-ce qu'on doit comprendre, M. Tremblay, que
ce ne sont pas tout simplement des garanties? C'est un engagement direct de la
province de payer ce montant. Ce ne sont pas des emprunts faits par des
hôpitaux, et si l'hôpital ne fait pas face aux paiements
prévus, la province paiera sur le défaut; c'est un engagement
complet de la province de payer.
M. TREMBLAY: Plus que ça, oui, ce n'est pas une garantie, c'est
un engagement direct de la province, en vertu d'un arrêté en
conseil, comme quoi elle s'engage à payer à
l'échéance, et les coupons et les remboursements à
l'hôpital.
M. DOZOIS: C'est un engagement complet, et il n'est pas question que,
sur les $79 millions, la province soit appelée à en payer
seulement $50 millions.
M. TREMBLAY: Non, non.
M. DOZOIS: C'est un engagement ferme de la province?
M. TREMBLAY: Oui. Mais ce n'est pas une garantie proprement dite
del'emprunt, c'est une promesse de payer à l'échéance.
M. DOZOIS: Est-ce qu'il y a, dans les états 22 ça
c'est l'état A 23 est-ce qu'il y a dans les états
précédents, soit A 22, 21, 20, je ne sais pas, 18, 19, d'autres
engagements de même caractère?
M. TREMBLAY: Je m'excuse, je n'ai pas compris votre question.
M. DOZOIS: Est-ce qu'il y a... Je vois par exemple à A 17, ce
sont des dettes assumées par la province. Il y a des emprunts pour le
boulevard Métropolitain, des emprunts pour la Commission municipale et
les emprunts de certaines institutions universitaires; ce sont des dettes
assumées par la province. Je pense bien que le titre de l'annexe dit
bien que la province va les payer.
M. TREMBLAY: Oui.
M. DOZOIS: C'est un engagement ferme.
M. TREMBLAY: Oui, nous le mettons dans le bilan, parce que ç'a
été accordé en vertu d'une loi spéciale...
M. DOZOIS: Oui.
M. TREMBLAY: ... tandis que, dans les autres cas, ce n'est pas une loi.
On ne peut pas considérer ça comme une dette publique. On le
considère comme un engagement, mais ça ne peut pas
apparaître dans le bilan sous le titre de dette publique, de dette
directe de la province. Ce n'est pas une dette. On ne peut pas faire
apparaître dans le bilan une dette qui...
M. DOZOIS: Mais comment peut-on prétendre que ce n'est pas une
dette de la province quand, par arrêté en conseil, la province
s'est engagée à payer, non seulement le capital, mais les
intérêts également, et que les émissions
d'obligations sont faites avec cette garantie? Non pas cette garantie, cet
engagement.
M. TREMBLAY: C'est la Loi des finances, elle-même qui dit
que...
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY: ... une dette de laprovince, pour être imputée
au fonds consolidé, doit être autorisée par une loi
spéciale.
M. LESAGE: Par législation.
M. TREMBLAY: Oui, c'est ça, c'est la loi des finances.
M. DOZOIS: Mais, indépendamment de cet aspect légal de
l'engagement, on peut dire que ce sont des engagements qui sont aussi fermes de
la part de la province que des obligations de la province.
M. LESAGE: ... Mais qu'il est toujours loisible à un gouvernement
de répudier par arrêté ministériel un engagement
précédent.
M. DOZOIS: Le ministre des Finances veut dire que la province
pourrait...
M. LESAGE: En théorie, oui.
M. DOZOIS: En théorie.
M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: Mais en pratique, non.
M. LESAGE: En pratique, non; mais en théorie, oui.
M. DOZOIS: Prenons le cas de l'Hôtel-Dieu d'Alma...
M. LESAGE: Tandis que dans le cas de législation, c'est
différent.
M. DOZOIS: ... qui a un emprunt de $3,300,000 en capital et solde et
intérêts de $1,678,000, pour un total de $4,978,000. En
théorie, même si l'obligation est détenue par les
acheteurs, la province pourrait dire dans dix ans: « Nous ne payons plus!
»
M. LESAGE: Oui. C'est un risque que les courtiers connaissent mais
qu'ils prennent parce qu'ils savent qu'en pratique cela ne se produira pas.
M. DOZOIS: Mais en pratique cela ne se produira pas. Alors puisque
ça ne peut pas se produire en pratique...
M. LESAGE: Bien, il y a une différence entre « cela ne peut
pas se produire » et « ça ne se produira pas ». C'est
une autre chose.
M. DOZOIS: Oui, bien, est-ce qu'on peut dire que c'est juste en
théorie, qu'on peut assimiler ça à une dette ferme de la
province?
M. LESAGE: Non, pas en droit.
M. TREMBLAY: Au point de vue comptable, c'est un engagement ferme que
nous signalons évidemment, comme note. Nous donnons le détail
mais nous ne pouvons pas le mettre dans le bilan.
M. LESAGE: Et dont le gouvernement pourrait se dégager
légalement.
M. TREMBLAY: On ne peut pas le mettre dans le bilan comme dette
directe.
M. BERTRAND: En pratique, disons...
M. LESAGE: Mais en pratique, non. C'est clair!
M. DOZOIS: Est-ce que les engagements...
M. JOHNSON: Est-ce que les engagements qui...
M. LESAGE: C'est clair que... cela ne se fait pas, ces choses-là.
C'est comme en 1960, quand nous avons pris le pouvoir, il y a eu des
engagements qui avaient été pris par les ministres
antérieurement sur simple lettre, et nous les avons respectés.
C'est donc dire que, malgré qu'il n'y avait aucune obligation
légale...
M. DOZOIS: Et cela se fait encore.
M. BERTRAND: Imaginez ce qu'il adviendrait en reprenant le
pouvoir...
M. DOZOIS: Cela se fait encore!
M. LESAGE: Des engagements par lettres des ministres, bien si ça
se fait...
M. BERTRAND: Imaginez ceux que nous allons avoir, c'est effrayant
comme...
M. LESAGE: ...ce n'est pas sur mon avis, monsieur...
M. DOZOIS: Bien, est-ce que ça ne se fait pas au ministère
de l'Education?
M. JOHNSON: Régulièrement.
M. DOZOIS: Cela se fait tellement que l'auditeur considère que
c'est si peu un engagement de la part de la province qu'il a cessé de
les indiquer aux comptes publics, les engagements du ministère de
l'Education, soit pour construction ou réparation...
M. LESAGE: Cela se fait par arrêté ministériel. Par
arrêté ministériel ou au conseil de la trésorerie.
Il y a toujours...
M. JOHNSON: Mais comment se fait-il que ce ne soit pas
indiqué?
M. LESAGE: D'ailleurs, les décisions du conseil de la
trésorerie sont toujours couvertes par un arrêté
ministériel, ne l'oubliez pas. On appelle ça un CT et, à
toutes les semaines, tous les CT qui ont été adoptés, font
l'objet d'un arrêté ministériel global. C'est dire qu'il y
a un arrêté ministériel dans lequel je recomman-
de, comme ministre des Finances, au lieutenant-gouverneur, l'approbation
de tous les CT qui ont été adoptés à la
séance.
M. DOZOIS: Alors, M. le Président, pourquoi l'auditeur a-t-il
cessé de l'indiquer aux comptes publics?
M. TREMBLAY: Parce qu'il n'y aurait plus de fin si on commençait
ça. Il faudrait également donner les montants de tous les
contrats qui sont en marche.
M. DOZOIS: Non, non. Cela a toujours apparu aux comptes publics dans une
note.
M. TREMBLAY: Une note.
M. DOZOIS: Et c'est tellement un engagement de la province que les
obligataires considèrent important qu'on en fait mention dans les
prospectus des emprunts de la province. Et puis autrefois, à la fin de
ce chapitre, il y avait toujours une note: « Il y a de plus les
engagements du ministère de l'Instruction publique ou de l'Education ou
de la Jeunesse pour subventions qui se répartissent jusqu'en 1971
». Je me rappelle, c'était pour un montant de $100 millions ou de
$103 millions. Le montant variait chaque année. Il y a deux ou trois
ans, on a cessé d'indiquer çadans les comptes publics. Je
remarque, cependant, qu'à la page 55 on donne une liste: «
Subventions accordées par arrêtés en conseil ». Et
là, il y en a des commissions scolaires. Mais je pose la question
à l'ordre du jour depuis deux ans, parce qu'on ne le publie pas dans les
comptes publics et j'ai une réponse.
M. LESAGE: Ce sont des CT qui sont couverts par des arrêtés
en conseil parce que c'est au-dessus de $1 million. Evidemment, c'est un
arrêté directement.
Maintenant, est-ce que je pourrais attirer l'attention des membres. M.
le Président, sur le fait que les engagements qui étaient vers la
fin de mars l'année dernière de l'ordre de $95,000,000, du
ministère de l'Education pour la construction, la réparation ou
l'agrandissement d'écoles, de commissions scolaires sont à
l'heure actuelle de $65,000,000? Il y a une diminution de $30,000,000 à
cause de l'augmentation du programme de constructions en vertu de l'entente
fédérale-provinciale sur la formation technique et
professionnelle. Alors, nous avons une banque, c'est ce que l'on appelle une
banque.
M. DOZOIS: ... le premier ministre a dit précisément qu'il
y a des engagements pour $65,000,000?
M. LESAGE: ... oui, oui.
M. DOZOIS: Cela, ce sont des engagements de la province, le premier
ministre a toujours honoré ses engagements?
M. LESAGE: Je le sais parce que nous les suivons
régulièrement au Conseil de la trésorerie.
M. DOZOIS: ... oui, d'ailleurs vous avez répondu à ma
question, je pense, la semaine dernière, là-dessus.
M. LESAGE: Nous les suivons régulièrement au Conseil de la
trésorerie.
M. DOZOIS: ... je me demande pourquoi l'auditeur a cessé de
l'indiquer aux comptes publics? C'est un engagement important, $65,000,000.
M. LESAGE: C'était $95,000,000 l'an dernier.
M. DOZOIS: Oui, cela a même été $115,000,000 pendant
des années.
M. LESAGE: D'accord. C'était $95,000,000 il y a un an; c'est
maintenant $65,000,000. Je vous donne la raison de la diminution.
M. DOZOIS: Mais pourquoi cela n'apparaît-il pas aux comptes
publics?
M. LESAGE: Je ne sais pas, ce n'est pas moi qui écrit les comptes
publics.
M. DOZOIS: ... cela donne une fausse image de la situation.
M. BELLEMARE: M. Dozois vous avait posé une question. Pourquoi
cela n'apparaît-il pas aux comptes publics?
M. TREMBLAY: Une des raisons, c'est parce que nous n'avions pas de
contrôle précis sur ces chiffres-là.
M. BELLEMARE: Vous l'aviez avant?
M. TREMBLAY: Pardon?
M. BELLEMARE: Vous l'aviez avant?
M. TREMBLAY: Je pense bien que le montant que nous publiions auparavant
était plus ou moins approximatif. On prenait tout simplement la liste
que le ministère de l'Education préparaît à
l'année, et nous avons pensé que...
M. DOZOIS: Est-ce que c'était fait par arrêté en
conseil, M. Tremblay?
M. TREMBLAY: Il y en avait qui étaient faits par
arrêté en conseil, d'autres sur simples lettres du ministre de
l'Education, ou bien de la Fonction publique...
M. LESAGE: Cela ne se fait pas à l'heure actuelle, c'était
dans le temps.
M. TREMBLAY: Dans le temps...
M. LESAGE: A l'heure actuelle, il y a toujours un C.T.
M. JOHNSON: .... même pour moins d'un million de dollars, il y a
un arrêté ministériel.
M. LESAGE: il y a un C.T. M. JOHNSON: Il y a un C.T.?
M. LESAGE: Il y a un C.T. C.T., cela veut dire un ordre du conseil de la
trésorerie. Or, tous les ordres du conseil de la trésorerie
adoptés à une séance du conseil de la trésorerie
sont couverts par un arrêté ministériel global...
M. JOHNSON: Global...
M. LESAGE: ... global, oui. Je signe après chaque séance
du conseil de la trésorerie comme ministre des Finances une
recommandation au lieutenant-gouverneur en conseil lui recommandant
l'approbation de toutes et chacune des décisions prises par le Conseil
de la trésorerie.
M. JOHNSON: Ah, là on va s'entendre! il arri- ve que des
courtiers soient mieux renseignés que les députés sur les
engagements de la province, parce que l'auditeur, depuis quelques
années, n'inclut pas tous les engagements pris par le ministère
de l'Education. Alors qu'autrefois, il le signalait au moins dans une note.
Alors, je pense qu'il y aurait lieu, M. Dozois, de faire une demande
formelle...
M. LESAGE: Mais c'est une demande formelle...
M. BERTRAND: ... de reprendre cette pratique-là.
M. DOZOIS: ... surtout en se basant sur la réponse que fait le
ministre des Finances, le premier ministre, ministre des Finances, à
l'effet que maintenant toutes ces subventions sont promises en vertu
d'arrêtés ministériels...
M. LESAGE: ... elles ne sont pas promises...
M. DOZOIS: ... bien, ce sont des engagements...
M. LESAGE: ... ce sont des engagements que l'on va faire en vertu d'un
arrêté ministériel.
M. DOZOIS: ... vous en donnez toute une liste, là...
M. LESAGE: ... d'un C.T., qui est un arrêté
ministériel...
M. DOZOIS: ... à la page 55, vous dites: subventions
accordées par arrêté ministériel et puis vous
ignorez celles-là qui sont de l'ordre de $65 millions.
M. TREMBLAY: Cela irait très loin ça. Est-ce que vous
exigeriez la même chose pour tous les engagements de tous les autres
ministères?
M. BELLEMARE: Est-ce qu'il y en a? M. BERTRAND: Ah, s'il y en a...
M. TREMBLAY: Est-ce qu'il faudrait donner la liste de tous les
C.T....
M. LESAGE: Bien, je ne le sais pas, mais de...
M. TREMBLAY: ... de tous les ministères?
M. LESAGE: Non, mais le contrôleur de la trésorerie peut
toujours vous donner, M. Tremblay, le chiffre global à tout moment.
Mensuellement, il peut vous donner le chiffre global des engagements. Le
contrôleur de la trésorerie peut donner mensuellement le total des
engagements vis-à-vis des commissions scolaires.
M. TREMBLAY: Les engagements non liquidés.
M. LESAGE: Les engagements non liquidés des commissions
scolaires.
M. JOHNSON: Qui débordent l'année en cours, n'est-ce
pas?
M. LESAGE: Ah oui, certainement. Quand je parle des engagements, c'est
des engagements pour l'avenir.
MM. BELLEMARE ET BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: Quand je vous parle de $65 millions, c'est
échelonné sur une période d'années, jusqu'à
1979.
M. DOZOIS: Oui.
M. TREMBLAY: Mais il y aurait également les déficits
scolaires?
M. LESAGE: Ah non! les déficits, nous les payons à...
M. DOZOIS: .A même...
M. LESAGE: Oui, mais nous les payons, les déficits scolaires, non
pas sur une période d'années, M. Tremblay, nous les payons au fur
et à mesure...
M. TREMBLAY: A la date de fermeture du bilan, il y aurait certainement
un montant considérable qui n'a pas été payé et qui
est promis.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il y a un engagement à ce
moment-là?
M. TREMBLAY: Certainement.
M. LESAGE: Les engagements sont pris au moment du paiement. Juste
avant...
M. DOZOIS: ... que vous autorisiez le paiement.
M. BERTRAND: Non, non.
M. JOHNSON: Vous nous avez fait voter une partie de...
M. LESAGE: Oui, mais ce que je dis, c'est mon travail. Le montant qui a
été voté, $20 millions, bon, il y en avait pour $10
millions à la dernière séance du conseil de la
trésorerie de mardi, des approbations d'avance sur 65/66, des avances
sur des déficits prévus. Et nous avons engagé des montants
payables à même les $20 millions votés dans le budget
supplémentaire No 3, et nous en avons engagés je ne me
rappelais pas du chiffre mais le contrôleur de la
trésorerie me dit: « pour environ $10 millions ». Je sais
que nous avons engagés parce que c'est mardi que c'est passé
devant nous. Pour environ $10 millions, mardi matin.
M. TREMBLAY: Est-ce qu'il peut arriver que certains de ces
engagements-là n'aient pas été payés à la
fin de l'année fiscale?
M. LESAGE: Nous avons approuvé à même les $20
millions qui sont prévus au budget supplémentaire No 3, des
paiements à grand nombre de commissions scolaires, au total de $10
millions. Alors ça va chez vous... pour paiement.
M. TREMBLAY: Cela va se payer d'ici la fermeture des...
M. LESAGE: Vous le paierez quand vous voudrez, ça, c'est vous qui
décidez.
M. TREMBLAY: Mais il n'y aurait pas d'engagements à reporter au
31 mars.
M. LESAGE: Non, parce que, bien du moins, évidemment il y a eu
une consolidation à un moment donné et là il y a eu des
engagements pris pour les années à venir. C'est en dehors,
ça n'a rien à faire avec les $20 millions du budget
supplémentaire No 3.
M. TREMBLAY: Non, mais quand on vous demande de produire la liste de
tous ces engagements-là, j'essaie de prévoir jusqu'où
ça peut aller.
M. LESAGE: Il n'y a pas d'engagements pour l'avenir dans ces cas-ci, ce
sont simplement des autorisations de paiement...
M. DOZOIS: D'accord...
M. LESAGE: ... en vertu du budget voté.
M. DOZOIS: Lorsque la province s'est engagée à payer
jusqu'en 1982, à tous les gens tel montant, c'est un engagement de la
province.
M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: Puis ça, ça devrait paraître aux comptes
publics, comme note.
M. LESAGE: On pourrait le donner comme note à la suite... Et
à même les $20 millions, nous ne prenons pas d'autres
engagements... Ce n'est pas un engagement, c'est une distribution
immédiate. Il n'y a pas d'engagement pour l'avenir.
M. TREMBLAY: Est-ce qu'on nous demanderait la liste
détaillée ou bien le montant global?
M. BERTRAND: La même chose que vous avez pour...
M. TREMBLAY: La liste détaillée.
M. JOHNSON: Au moins ce que vous donnez aux courtiers.
M. TREMBLAY: Je crois que c'est le montant global.
M. BERTRAND: Comme vous le faites pour les hôpitaux, à la
page 57.
M. DOZOIS: Parce que, si je me rappelle bien, M. le Président, on
publie souvent des communiqués lorsqu'on établit la dette
indirecte de la province. Et l'on est porté à prendre comme dette
indirecte seulement les dettes assumées par la province. Moi, j'estime
que ça représente une bien mauvaise image de la situation
réelle, parce que quand vous arrivez avec des emprunts comme ceux que
l'on a accordés aux hôpitaux, c'est un engagement ferme.
Même si théoriquement la province pourrait ne pas donner suite ou
arrêter le paiement, j'estime que ça affecte la dette indirecte;
et je me demande si vous ne devriez pas, M. l'auditeur, faire un état
dans les comptes publics pour établir la véritable dette
indirecte de la province.
M. TREMBLAY: Nous le tenons, mais comme mémoire.
M. DOZOIS: Cela nous arrive avec une foule d'annexes et puis c'est
dilué et puis quand on l'étudie il faut regarder, par exemple, si
l'on peut estimer que les $92 millions qui sont dûs éventuellement
en vertu de la loi pour l'amélio-rations des conditions de l'habitation,
si l'on peut considérer ça comme dette indirecte ou non.
M. TREMBLAY: Non.
M. DOZOIS: Est-ce que l'établissement des services municipaux,
d'égouts et d'aqueducs... A mon avis, c'est en engagement direct, mais
il peut entrer sûrement dans la dette indirecte. Il me semble qu'il
devrait y avoir, pour donner une image réelle de la situation
financière de la province, un état montrant la dette directe et
un autre état montrant la dette indirecte, en référant, si
vous voulez, aux différents états.
M. TREMBLAY: Le principe qui nous guide est celui-ci, c'est que, comme
dette directe, nous ne pouvons pas montrer autre chose que ce qui est
autorisé par une loi. Alors, on se guide là-dessus pour
établir le bilan et, ensuite, on donne les détails, les
annexes...
M. DOZOIS: Dans les annexes il y a des choses...
M. TREMBLAY: Tous les financiers savent très bien à quoi
s'en tenir. Toutes les autres provinces procèdent de la même
façon. On ajoute toujours au bas du bilan la dette indirecte
s'élève à tant, la dette indirecte ou contigente. Toutes
les autres provinces font la même chose. Alors, tous les organismes
financiers savent très bien à quoi s'en tenir là-dessus.
Ils ajoutent ces choses-là.
M. DOZOIS: Bien c'est tellement peu explicatif que je me rappelle que
c'est M. Ryan je pense, dans le Devoir, l'an dernier, qui avait dit: «
Est-ce qu'on pourra un jour savoir ce que c'est que la véritable dette
de la province ? » Les gens ne s'y retrouvent pas, parce que vous avez
des annexes, qui sont très bien faites, je n'ai pas un mot à dire
là-dessus, mais avec votre science comptable d'auditeur et connaissant
toutes les lois qui vous obligent à l'établir, vous pouvez
sûrement dire quelque part; « Voici la dette indirecte, elle
s'établit à tel montant ».
M. TREMBLAY: Le bilan, comme vous le savez, contient une note au bas,
n'est-ce pas, qui nous dit que la dette consolidée, dans le bilan, ne
comprend pas les engagements qui apparaissent aux annexes.
M. BERTRAND: Vous ne donnez pas le montant...
M. DOZOIS: Oui, justement.
M. TREMBLAY: Oui, A-22 et A-23, il manque, évidemment, ce que
vous avez mentionné pour le ministère des Travaux publics, que
nous pourrons ajouter.
M. JOHNSON: On pourrait l'avoir, nous aussi.
M. TREMBLAY: Mais, encore une fois, il faut tout de même se
limiter. Quand on parle d'engagements, comme je vous disais tout à
l'heure, s'il fallait ajouter tout le montant des contrats non encore
liquidés et leur coût, et également...
M. DOZOIS: Non. Il y en a qui ont le caractère d'engagement
ferme, tandis que d'autres n'ont pas le même caractère.
M. LESAGE: Les contrats dont l'exécution est en cours.
M. TREMBLAY: Oui, ça ne finirait plus. Il faut tout de même
se limiter à un moment donné.
M. LESAGE: Prenons, par exemple, comme le contrat de construction du
pont de Québec
M. DOZOIS: D'accord!
M. LESAGE: Il y a des engagements.
M. DOZOIS: Je n'estime pas que c'est dans le même ordre.
M. LESAGE: Non, non, je comprends.
M. TREMBLAY: Et à la dette du bilan, il y a sûrement des
travaux qui étaient faits, qui ne sont pas encore payés, qu'il
faudrait en réalité montrer comme une dette.
M. LESAGE: C'est clair. Cela constitue un engagement à payer.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. GABIAS: M. l'auditeur, nous trouvons à la page 55; «
Subventions accordées par arrêté en conseil ».
Très bien, cela est clair dans mon esprit. A la page 58, nous trouvons
la rubrique: « Subventions approuvées en principe par
arrêté en conseil ». Qu'est-ce que l'auditeur veut nous dire
par cette rubrique, « Approuvées en principe par
arrêté en conseil »? C'est parce qu'on semble faire une
distinction entre certains arrêtés en conseil et d'autres
arrêtés en conseil.
M. TREMBLAY: C'est parce que, dans ces cas particuliers là, nous
n'avons pas encore le tableau d'amortissement, le montant de la dette a
été approuvé d'une façon officielle.
M. JOHNSON: Il y a un arrêté ministériel de
passé.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. JOHNSON: Il y a un arrêté ministériel de
passé,
M. DOZOIS: Le gouvernement s'est engagé vis-à-vis...
M. LESAGE: Non, non.
M. DOZOIS: ... que lorsqu'ils feront une émission d'obligations,
il y aura un engagement de la province par arrêté en conseil.
M. LESAGE: Ou encore à approuver en principe, par exemple, un
hôpital peut faire des réparations assez considérables,
alors l'hôpital demande une subvention. Le gouvernement n'est pas
disposé à déterminer à quel moment la subvention
sera payée. Cela dépend évidemment du moment où
commencent et où finissent les travaux. Alors, il y a une approbation de
principe. Mais il faut un autre arrêté ministériel, par la
suite, pour accorder définitivement la subvention.
M. GABIAS: Est-ce que c'est pour permettre du crédit à
l'institution?
M. LESAGE: Non, c'est pour assurer l'institution...
M. GABIAS: Qu'elle aura...
M. LESAGE: ... qu'elle aura la subvention. Il y a une approbation de
principe. C'est pour l'institution elle-même. Que l'institution s'en
serve vis-à-vis des banques, c'est fort possible, c'est normal.
M. GABIAS: A ce moment-là, il y a...
UNE VOIX: L'emprunt n'est pas encore fait.
M. GABIAS: ... un engagement de la province qui ira au moins dans le cas
de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus à $8,500,000...
M. LESAGE: Un instant.
M. GABIAS: ... à la condition...
M. LESAGE: Dans le cas dont vous parlez, le gouvernement a pu se
désengager.
M. GABIAS: C'est ça que je voudrais savoir. Si l'institution
remplit les conditions prévues qui ont été données,
dont on a fait part, est-ce qu'à ce moment-là il y a un
engagement solide de la part de la province de $8,500,000 qui seront
versés à l'institution?
M. LE SAGE: Oui, il y a eu des annulations de ces arrêtés
ministériels d'approbation de prêt.
M. JOHNSON: Dans quel sens?
M. LESAGE: Bien il faudrait poser une question au feuilleton, je vous le
dirais. Nous ne l'avons pas présent en mémoire.
M. DOZOIS: Des cas d'exception. M. LESAGE : Des cas d'exception.
M. DOZOIS: C'est parce que la liste que nous voyons,
éventuellement on va la...
M. LESAGE: Ce n'est pas des cas d'exception. Si vous nous le demandiez
par une question au feuilleton, nous pourrions faire des recherches au
ministère parce que nous ne pouvons pas en parler de mémoire.
M. GABIAS: Vous allez devenir un expert au feuilleton.
M. LESAGE: Non, ce n'est pas ça, mais nous ne pouvons prendre le
risque de répondre de mémoire, je n'ai aucune donnée des
réponses.
M. GABIAS: Mais dans ce cas-ci, je comprends très bien.
M. LESAGE: C'est normal.
M. JOHNSON: J'aimerais savoir de l'auditeur s'il a été
appelé à utiliser l'article 18 ou les pouvoirs plus exactement
qui lui sont accordés par l'article 18, de la Loi du ministère
des Finances? L'article 18 se lit comme suit; « Si l'auditeur refuse de
certifier qu'un mandat peut être émis pour la raison que la somme
n'est pas réellement payable ou que ce mandat excède
l'autorisation donnée par le lieutenant-gouverneur en conseil ou pour
toute raison autre que celle qu'il n'y a pas d'autorisation de la
Législature, le conseil de la trésorerie sur un rapport à
ce sujet préparé par l'auditeur ou par le sous-ministre des
Finances prononce sur l'objection de l'auditeur et peut la maintenir ou
ordonner l'émission du mandat à sa discrétion.
M. TREMBLAY: Cela ne s'est jamais produit à ma connaissance.
M. JOHNSON: Tant mieux, pas de problème. Vous n'avez pas eu
à votre connaissance de ces cas. Maintenant, l'article 17 dit que le
conseil de la trésorerie sur le rapport de l'auditeur peut adopter des
règlements. Est-ce que vous avez été appelé
à faire un rapport à la suite duquel les règlements ont
été adoptés ayant trait au système de
comptabilité qui doit être suivi dans les ministères et
dans les organismes dont les membres sont nommés par le
lieutenant-gouverneur en conseil ainsi qu'à l'émission des
mandats de paiement et aux comptes à rendre des deniers publics dans les
ministères et organismes et il peut amender ou révoquer ces
règlements?
M. TREMBLAY: Nous n'avons jamais demandé d'adopter un
système global. Il peut arriver à l'occasion que nous fassions
certaines recommandations de modifier certaines procédures comptables
dans un cas particulier, mais pas en général.
M. JOHNSON: Il n'y a pas de règlements généraux sur
votre mandat à vous, sur votre rapport à vous qui ont
été adoptés par le conseil de la trésorerie?
M. TREMBLAY: Non.
M. JOHNSON: Y a-t-il effectivement des règlements
généraux édictés par le conseil de la
trésorerie? C'est une question qui irait à M. Guérin.
M. LESAGE: M. Guérin peut répondre à cette
question.
M. GUERIN: L'article 18 pour adopter des règlements de
portée générale ou des directives précises quant
à l'administration des ministères...
M. JOHNSON: L'article 17.
M. GUERIN: Excusez-moi, l'article 17 est certainement mis en
application, il y a des directives du conseil de la trésorerie qui sont
émises à tous les ministères, les directives qui
concernent les procédures gouvernementales, des autorisations
d'engagement. Nous en émettons fréquemment. Si nous
décelons certaines anomalies, nous faisons enquête et nous faisons
des recommandations au conseil de la trésorerie. Nous avons eu un cas
récemment, je pense, au ministère des Travaux publics...
M. LESAGE: Exactement.
M. GUERIN: ... un règlement pour l'émission des
publications gouvernementales, s'assurer qu'on jouit des tarifs postaux
réduits, alors c'est un règlement qui a été
accepté sur recommandation du bureau du contrôleur de la
trésorerie après entente avec le ministère des Travaux
publics. Ledit règlement a été adressé à
tous les ministères du gouvernement, ceux-ci doivent se conformer
à la procédure, à la directive qui a été
établie et acceptée par le conseil de la Trésorerie
à ce moment-là.
M. JOHNSON: Mais avez-vous des règlements
généraux...
M. LESAGE: Dans ce cas-ci, c'est un exemple concret. C'est une directive
qui a été adressée à la suite d'une étude
qui a été faite par le maître de poste pour voir s'il n'y
avait pas moyen de diminuer les frais de poste et il a étudié
à fond les règlements du ministère des Postes et il nous a
fait, au conseil de la trésorerie, il a fait au ministre des
recommandations quant à la façon de poster ou d'affranchir les
lettres et les publications surtout. Il a été
décidé, par exemple, que la Gazette officielle, vous ne la
recevez pas dans une enveloppe, vous la recevez avec une bande de papier brun.
Cela coûte beaucoup meilleur marché, quelques milliers de dollars
de meilleur marché. Alors, toutes les publications du genre à
l'avenir, au lieu d'être mises dans des enveloppes, devront être
mises à la poste de la même façon. Et nous pouvons
épargner je ne me souviens pas du montant mentionné
il s'agit de milliers de dollars seulement en frais postaux. Alors là,
il y a eu une directive du Conseil de la trésorerie à tous les
ministères d'avoir à agir de cette façon-là. Il y
en a presque à toutes les semaines sur des procédures
administratives de nature à épargner.
M. TREMBLAY: Quand le bureau de l'auditeur constate certaines anomalies,
nous le rapportons au contrôleur de la trésorerie qui
étudie le cas et qui fait rapport au conseil.
M. LESAGE: Nous nous préoccupons constamment au Conseil de la
trésorerie d'épargner l'argent des contribuables par des
directives générales qui sont données aux
ministères sur des procédures administratives.
M. JOHNSON: Il n'y a pas quand même de règlements
généraux indiqués.
M. GUERIN: Oui, il y a des règlements généraux.
Nous en avons par le conseil des ministres quant aux procédures à
suivre pour l'adjudication des contrats. Il y en a qui sont
édictées par arrêtés en conseil.
M. LESAGE: Il y a des numéros d'arrêtés
ministériels dont je ne me souviens pas mais qui sont
généralement bien connus sur la procédure à suivre
quant aux appels d'offres.
M. GUERIN: Il y en a également par CT, par le Conseil de la
trésorerie. Il y a des règlements de portée
générale qui sont approuvés et émis par le Conseil
de la trésorerie, qui doivent être suivis et nous nous assurons
que les ministères se conforment aux directives établies par le
Conseil de la trésorerie.
M. JOHNSON: Par une question au feuilleton, nous pourrions obtenir une
copie de ces règlements-là?
M. LESAGE: Les règlements au sujet des postes?
M. JOHNSON: Les règlements généraux. Est-ce qu'il y
en a beaucoup?
M. GUERIN: Il y en a beaucoup.
M. LESAGE: Il y a de ces arrêtés qui ont été
produits; celui concernant les appels d'offres a certainement été
produit en Chambre, je suis sûr. Si M. Pinard était ici, il
pourrait vous donner le numéro par coeur.
M. JOHNSON: 2781.
M. GUERIN: 2380, ce sont les subventions, les appels d'offres en rapport
avec les subventions pour fins de construction. 2372, ce sont les appels
d'offres pour des contrats adjugés par le gouvernement.
M. JOHNSON: Alors, 2380, c'est l'arrêté ministériel
qui dit entre autres choses que le ministre peut exempter d'appels d'offres
publics une institution même pour des constructions.
M. GUERIN: Pour fins de subventions.
M. JOHNSON: La règle générale, c'est qu'une
institution qui reçoit une subvention doit procéder par appels
d'offres publics.
M. LESAGE: C'est dans l'arrêté.
M. JOHNSON: Non, il y a une exception dans l'arrêté qui
dit: « Sauf si le ministre donne une exemption ».
M. GUERIN: Je me demande si cette exemption, de mémoire, n'est
pas limitée à $50,000. Je n'oserais pas l'affirmer.
M. JOHNSON: A moins qu'on ait amendé l'arrêté
ministériel.
M. LESAGE: Je ne le sais pas.
M. JOHNSON: Cela arrive très souvent et j'ai l'impression qu'on
demandera au ministère de la Santé, en temps et lieu, un avis des
questions qu'on va poser. Combien de fois a-t-on donné des exemptions
aux institutions, exemptions de faire des appels d'offres publics?
M. LESAGE: Bien voici. C'est assez complexe. Il y a des cas de
réparation à des hôpitaux où il est difficile de
faire des appels d'offres. De la même façon qu'il est impossible
de faire des appels d'offres, par exemple, au réaménagement de
l'ancienne Académie de Québec parce que l'entrepreneur qui
entreprend ces travaux ne sait jamais ce que ses ouvriers vont découvrir
après avoir utilisé ce que l'on appelle en bon français un
« show bart ».
M. JOHNSON: Alors, le ministre de la Santé, en temps et lieu,
sera interrogé là-dessus en relation avec l'arrêté
ministériel.
M. LESAGE: Il est bien avisé.
M. DOZOIS: Un peu dans la même veine, M. Tremblay, lorsque vous
autorisez le paiement vous autorisez les paiements
n'est-cepas?
M. TREMBLAY: Oui.
M. DOZOIS: ... vous regardez l'utilisation des fonds? Dans quel but ils
sont utilisés si c'est conforme à la loi? C'est ça?
M. TREMBLAY: Oui.
M. DOZOIS: Prenons le cas, par exemple, de l'Office de publicité.
Est-ce qu'à ce moment-là, lorsque vous autorisez le paiement de
matériel publicitaire, vous étudiez le caractère de la
publicité, pour voir si ça ne prend pas dans certains cas un
caractère privé, de propagandes...
M. BERTRAND: Politiques.
M. DOZOIS: ... politiques?
M. TREMBLAY: Je pense que...
M. DOZOIS: Est-ce que vous regardez cet aspect?
M. TREMBLAY: Non, pas d'une façon générale.
M. DOZOIS: Pas d'une façon générale.
M. TREMBLAY: A moins que ce soit quelque chose d'évidemment
anormal, mais pas d'une façon générale.
M. DOZOIS: Vous ne regardez pas ça. M. TREMBLAY: Non.
M. BERTRAND: Est-ce que, si vous ne l'avez pas fait à ce
moment-là, vous pourriez le faire après pour juger...
M. TREMBLAY: Oui.
M. BERTRAND: ... si telle chose devait être payée en
examinant, par exemple, le caractère de la publication? Et si vous en
revenez à la conclusion que c'avait un caractère politique et
partisan qui n'aurait pas été de publicité
gouvernementale, comme on la reconnaît d'habitude, vous pourriez à
ce moment-là annuler le paiement?
M. TREMBLAY: Je peux vous dire, par exemple, qu'il y a quelques
années je donne ça de mémoire nous avions
refusé certains comptes produits par je ne sais pas, des journalistes,
sous prétexte de traduction. Et alors on s'est informé si
c'était vraiment de la traduction on a trouvé que c'était
une forme déguisée... Alors nous avons refusé dans le
temps. Je parle de ça, il y a plusieurs années, peut-être,
de mémoire une dizaine d'années. Un cas qui me revient à
la mémoire, alors ça peut à l'occasion se...
M. LAFRANCE: Vous êtes allé à la pêche.
M. LESAGE: Il y a des fois que le poisson se décroche.
M. JOHNSON: J'aurais une question à poser à l'auditeur,
une question qui m'est souvent posée pour voir si je donne la bonne
réponse. C'est l'article 30 de la Loi du ministère des Finances,
chapitre 64. « Aucun contrat comportant
l'obligation pour Sa Majestée de payer une somme d'argent ne peut
être fait et n'est valide, à moins que le contrôleur
certifie qu'il existe sur un crédit un solde disponible suffisant pour
exécuter les engagements découlant de ce contrat et venant
à échéance d'une année financière où
il était ». Je me demande comment on peut accorder un contrat dont
l'exécution s'échelonnera sur l'année en cours,
évidemment, et l'année suivante, à moins qu'on ait, dans
le contrat, déterminé un plafond ou un maximum qui sera
payé au cours de l'année et je demande si c'est ça qui se
fait.
M. LESAGE: C'est le contrôleur qui peut répondre à
cette question parce qu'évidemment c'est la responsabilité du
contrôleur et du conseil de la trésorerie.
M. JOHNSON: Mais c'est la responsabilité de l'auditeur de ne pas
payer si l'engagement n'est pas valide.
M. LESAGE: M. Guérin va nous dire de quelle façon...
M. JOHNSON: ... il peut valider sa...
M. LESAGE: De quelle façon non. De quelle façon
l'engagement est valide dans ces cas-là, voulez-vous M.
Guérin?
M. GUERIN: Les contrats sont toujours signés avec une clause
restrictive lorsqu'il s'agit d'engagements qui se reportent sur plusieurs
années à l'effet que les paiements pour l'exécution des
travaux qui seront effectués dans les années subséquentes
sont subordonnés à l'octroi des crédits par les Chambres,
à l'obtention par les ministères des crédits
nécessai-tes à ces paiements.
M. JOHNSON: Cela, je comprends ça. Mais pour l'année en
cours est-ce qu'on fixe un maximum, prenez un cas...
M. GUERIN: Ah oui!
M. JOHNSON: Est-ce que dans le contrat, au moment où on accorde
le contrat...
M. GUERIN: Dans la demande au conseil de la trésorerie, nous
avons la répartition probable, estimative de l'exécution des
travaux. Tel montant imputable à l'exercice en cours et tel montant
imputable au prochain exercice et aux exercices subséquents. Alors nous
avons toujours ça dans la demande au conseil de la tré- sorerie
de façon à faire nos engagements pour l'année en cours et
nos engagements pour les années subséquentes.
M. JOHNSON: Bon, avec ce détail. M. GUERIN: Avec cette
précision-là.
M. JOHNSON: Alors, pour un contrat déterminé, disons sur
la route Montréal-Berthier actuellement, il est spécifié
au contrat qu'il n'y aura que tel montant, qu'il n'a autorisé en somme
pour l'exercice en cours que tel montant.
M. GUERIN: Il n'est pas spécifié au contrat mais il est
spécifié sur la demande au conseil de la trésorerie, parce
qu'il serait malheureux de le spécifier au contrat. Je pense bien
qu'à l'année en cours on fixe la limite à $50,000. Il y a
certains travaux qui ne peuvent pas s'effectuer avec autant de
célérité que d'autres et si nous spécifions au
contrat que nous devions nous limiter à $50,000, ce serait probablement
pour le ministère et le ministère rencontrerait d'énormes
difficultés administratives. Mais nous spécifions, dans la
demande au conseil de la trésorerie, la limite probable pour l'exercice
en cours quitte à la reviser. Mais si nous la revisons, nous revisons
nos engagements globaux pour nous assurer qu'il y a des disponibilités
suffisantes pour absorber l'augmentation, le montant plus élevé
des travaux que l'on veut exécuter dans l'année en cours.
M. LESAGE: Ou encore nous empruntons mais ce n'est pas
arrivé sur la réserve du ministère des Finances.
Cela ne s'est pas produit dans le cas de travaux...
M. GUERIN: Non, jamais!
M. LESAGE: ... ou nous votons, nous demandons à la Chambre de
voter un budget supplémentaire.
M. BELLEMARE: Est-ce que ça s'est produit sur d'autres à
part votre ministère? Non?
M. LESAGE: D'emprunter au ministère des Finances? Oui. Mais pas
pour des travaux. A mon souvenir, non. C'était pour d'autres choses.
Pour des salaires.
M. GUERIN : Au point de vue des immobilisations aussi je pense
aux Travaux publics nous tenons les engagements en immobilisations sur
les cinq années à venir. Nous avons la liste des engagements et
des déboursés probables sur
les cinq années à venir en ce qui regarde les
immobilisations, les dépenses en immobilisation.
M. JOHNSON: Ce serait intéressant d'inclure ces
renseignements-là dans l'éventuelle brochure ou la brochure
qu'éventuellement nous aurons.
M. LESAGE: Il peut y avoir des choses qui ne sont pas commencées,
qui ne sont pas décidées et puis...
M. JOHNSON: Tout simplement projetées.
M. LESAGE: Bien oui, qui sont projetées et puis...
M. TREMBLAY: Une autorisation de principe.
M. LESAGE: Il y a seulement une autorisation de principe et, si nous
disons que nous avons décidé de construire à tel endroit,
bien, vous savez combien il faut être prudent de ce
côté-là. Si nous rendons publique une décision de
principe dans des expropriations à tel et tel endroit avant que les
plans ne soient déposés, c'est dangereux. Je crois que...
M. BELLEMARE: Si le premier ministre me permet, quand le
gouvernement...
M. BERTRAND: A ce moment-là, c'est connu...
M. BELLEMARE: M. le Président, est-ce que le gouvernement peut,
de temps à autres, emprunter temporairement de l'Hydro-Québec ou
de la Commission des accidents de travail?
M. LESAGE: Nous n'empruntons temporairement que de l'Hydro-Québec
Il y a une question de M. Dozois et nous allons y répondre.
M. BELLEMARE: Mais ma question n'est pas celle-là.
M. LESAGE: Nous empruntons régulièrement de
l'Hydro-Québec et l'Hydro-Québec emprunte
régulièrement du gouvernement, mais il n'y a pas d'autres
emprunts aux Accidents du travail.
M. JOHNSON: Le mouvement inverse doit être moins...
M. LESAGE: Non, les deux sont pareils.
M. BELLEMARE: Est-ce que le taux d'intérêt à ce
moment-là est fixé?
M. LESAGE: Oui, 5 3/8% actuellement. Il y a une entente entre
l'Hydro-Québec et le gouvernement que le taux d'intérêt est
de 5 3/8%, que ce soit dans les deux sens.
M. DOZOIS: Dans les deux sens. Est-ce que ce taux est revisé
périodiquement?
M. LESAGE: Il a été revisé, oui.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'il était plus bas autrefois?
M. LESAGE: Il a été plus bas mais maintenant il est
actuellement à 5 3/8%.
M. DOZOIS: Mais le gouvernement...
M. LESAGE: Depuis quand, je ne peux pas vous le dire de
mémoire.
M. DOZOIS: ... fait des emprunts non seulement de l'Hydro. Il peut en
faire soit de la Commission des accidents du travail...
M. LESAGE: Nous n'en n'avons pas fait.
M. BELLEMARE: La Commission du salaire minimum.
M. LESAGE: La Commission du salaire minimum non plus. Pas depuis que je
suis ministre des Finances.
M. BELLEMARE: La Régie des alcools non plus?
M. LESAGE: Non plus. Bien non, la Régie des alcools, nous
n'empruntons pas de la Régie des alcools. La Régie des alcools
nous remet ses profits. Elle n'a pas de fonds. La Régie des alcools, si
elle avait un fonds, elle ne le prête pas, elle nous le verse. Cela fait
partie des revenus du gouvernement. Cela fait partie des revenus.
M. BELLEMARE: A la Commission des accidents du travail et à la
Commission du salaire minimum, il n'y a pas eu d'emprunt fait par la province
depuis que...
M. LESAGE: Non, pas depuis que je suis ministre des Finances.
M. BELLEMARE: Mais il y en a eu de l'Hydro?
M. LESAGE: Certainement de l'Hydro et certainement par l'Hydro du
gouvernement, suivant les cédules de nos emprunts sur le
marché.
M. BELLEMARE: ...avec un taux maximun...
M. LESAGE : Bien, actuellement, il est de 5 3/8 dans un sens et dans
l'autre. Voyez-vous, c'est qu'à un moment donné, le gouvernement
prévoit pour ces immobilisations un emprunt dans deux mois et demi. Et
nous croyons que c'est l'Hydro-Québec qui doit aller sur le
marché immédiatement ou dans un mois. Pour les besoins de l'Hydro
là, le gouvernement a les fonds nécessaires. Alors, tant et aussi
longtemps que le montant de l'emprunt qu'a contracté l'Hydro n'est pas
versé à l'Hydro, le gouvernement avance de l'argent à
l'Hydro. L'Hydro reçoit le montant de son emprunt. Alors, à ce
moment-là, il rembourse le gouvernement et l'Hydro continue
d'échelonner, ses paiements, elle, sur un nombre de mois. Alors, comme
le gouvernement, lui, n'aura son emprunt que dans deux mois, à partir du
moment initial dont j'ai parlé, l'Hydro rembourse le gouvernement, mais
il se peut qu'au bout de 15 jours, ou trois semaines ou un mois avant
l'emprunt, le versement du montant, sur l'emprunt fait par le gouvernement,
bien là alors, c'est l'Hydro qui prête au gouvernement. Et
ça recommence dans les deux sens comme ça. C'est la planification
des emprunts. C'est blanc bonnet, bonnet blanc. C'est que nous nous aidons
mutuellement et constamment, le sous-ministre des Finances et M. Lemieux,
secrétaire financier, je crois que c'est son titre, M. Lemieux,
secrétaire financier de l'Hydro travaillent ensemble...
M. JOHNSON: ... adjoint au Président pour les finances...
M. LESAGE: Oui, de toute façon, quel que soit son titre, tout le
monde sait que c'est lui qui est chargé des finances à l'Hydro,
M. Lemieux. Et ils travaillent toujours ensemble sur chaque emprunt, qu'il
s'agisse d'un emprunt du gouvernement ou d'un emprunt de l'Hydro, et ils
planifient ensemble, sous la direction du Prési- dent de l'Hydro et du
ministre des Finances, les emprunts, et pour l'Hydro et pour le gouvernement.
C'est M. E. A. Lemieux, directeur général, finances et
comptabilité. C'est son titre, et...
M. JOHNSON: ... M. le Président...
M. LESAGE: ... ça se produit, mais avec l'Hydro seulement. Nous
n'avons pas emprunté des banques à court terme depuis assez
longtemps, je crois, il me semble. Cela s'est fait une fois, peut-être il
y a une couple de mois...
M. JOHNSON: ... mais le gouvernement préfère retarder le
paiement de ses comptes plutôt que d'emprunter...
M. LESAGE: Non, nous ne retardons pas le paiement des comptes, pas du
tout...
M. BERTRAND: Ce sont les créanciers qui vont...
M. JOHNSON: ... demandez ça aux municipalités.
M. LESAGE: ... nous payons au fur et à mesure.
M. JOHNSON: ... demandez ça aux municipalités.
M. LESAGE: ... mais les municipalités nous les payons au fur et
à mesure que les montants sont établis après
vérification par l'auditeur.
M. LAPORTE: C'est bien clair.
M. JOHNSON: ... sauf s'il y a déménagement...
M. LESAGE: ... il faut d'abord vérification...
M. JOHNSON: ... ça prend trois semaines, un mois...
M. LESAGE: ... il y a vérification avant paiement...
M. JOHNSON: ... de retard...
M. LESAGE: ...il y a vérification avant paiement.
M. LAPORTE: D'abord c'est explicable. Deuxièmement, ça
prend un budget supplémentaire pour les payer...
M. JOHNSON: Expo 1967...
M. LAPORTE: ... on s'est arrangé pour déménager
pendant que l'on n'avait pas de budget.
M. JOHNSON: Oui.
M. LAPORTE: ... puis ça ça ne fait pas de retard
supplémentaire.
M. BERTRAND: C'était bien planifié.
M. JOHNSON: Je ne veux pas revenir sur un débat
antérieur.
M. LESAGE: Non, non, mais à ce moment-là il le fallait,
dans le cas des municipalités, tout le monde sait, ce n'était pas
un manque de fonds en caisse, c'était un manque d'autorisation
législative. Il fallait passer au budget supplémentaire No 3.
M. JOHNSON: Cela a déjà été débattu.
L'Expo 67...
M. LESAGE: Oui, un mandat spécial a été
demandé à l'auditeur et l'auditeur l'a refusé; il a dit ce
n'est pas de la nature, vous devrez attendre que la session soit en cours et
demander à la Législature. C'est la réponse, n'est-ce pas
la réponse que vous avez donnée, M. l'auditeur?
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. LESAGE: Dans ce cas précis. Alors, ce n'est pas un manque de
fonds, c'est un manque d'autorisation législative en l'absence, face au
refus de l'auditeur d'approuver un mandat, un mandat spécial.
M. JOHNSON: En vertu de la loi, M. le Président,
l'auditeur...
M. LESAGE: Je ne reproche rien à l'auditeur, mais je dis... je
donne des faits.
M. JOHNSON: L'auditeur de la province a une responsabilité
conjointe à l'Expo.
M. TREMBLAY: Oui.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il y a un représentant de la ville ici?
M. TREMBLAY: Non, ce n'est pas dans la loi.
M. JOHNSON: Et, il semble d'après votre rapport que vous vous
êtes entendus avec l'auditeur général du Canada pour faire
certaines recommandations au sujet des...
M. TREMBLAY: Oui.
M. JOHNSON: ... des salaires, des allocations...
M. TREMBLAY: Oui.
M. JOHNSON: ... qu'on trouvait un peu trop élevées. Quelle
est... avez-vous une surveillance aussi des opérations de l'Expo, disons
relativement aux assurances, sur la façon d'accorder les assurances?
M. TREMBLAY: Pas d'une façon particulière. Nous
vérifions simplement les paiements qui peuvent avoir été
faits pour des primes d'assurance, mais je ne pense pas que nous ayons fait
d'études particulières dans ce dossier-là. C'est une
affaire formidable. Alors, il faut se limiter un peu aux grandes... à
certifier le bilan, c'est une vérification de bilan surtout que nous
faisons.
M. DOZOIS: L'auditeur du Canada a fait des remarques, lui, plus acerbes
que les vôtres. Partagez-vous son opinion à cet pour cent?
M. TREMBLAY: Bien, plus acerbes, parce que le texte est pas mal
équivalent...
M. DOZOIS: J'ai lu son texte.
M. TREMBLAY: Nous avons fait un rapport écrit conjoint qu'on
appelle le « long form report », à Ottawa qui avait 50 pages
et que nous avons signé conjointement. Ce n'est pas un rapport public
celui-là, mais il a été présenté aux
Chambres, ici au ministre du Commerce et au ministre du Commerce à
Ottawa.
M. JOHNSON: Il y a, à Ottawa, un comité de la Chambre qui
étudie les problèmes de l'Expo, ces temps-ci.
M. TREMBLAY: Le comité des comptes publics.
M. JOHNSON: C'est le comité des comptes publics.
M. LESAGE: Oui.
M. JOHNSON: Est-ce que vous pourriez... quels sont les documents que
vous pourriez nous fournir, vous, comme auditeur, sur ce comité des
comptes publics?
M. LESAGE: Tout, M. Tremblay, quant à moi.
M. TREMBLAY: Mais...
M. DOZOIS: Alors, le chat va sortir du sac!
M. LESAGE: Vous pouvez même fournir votre dernier rapport, M.
Tremblay.
M. TREMBLAY: Il a fait explosion ce dernier rapport-là.
M. LESAGE: Oui, je sais qu'il a fait une explosion, mais je n'ai aucune
objection à ce que M. Tremblay le dépose, je n'ai aucune
objection.
UNE VOIX: Au feuilleton.
M. BELLEMARE: Le ministre du Commerce va les déposer.
M. LESAGE: Non, non, pas en Chambre, c'est aux comptes publics.
M. JOHNSON: Alors, est-ce que l'auditeur veut nous fournir une
copie...
M. LESAGE: Oui, oui.
M. JOHNSON: ... de tous ces rapports, en somme, de tous les documents
qu'il a dû signer dans sa responsabilité d'auditeur de la province
relativement à l'Expo?
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY: Il y a deux rapports annuels.
M. BERTRAND: Cela va être intéressant.
M. LESAGE: Il y a aussi une demande qui vous a été faite,
M. Tremblay, de donner des exemples de remarques que vous avez faites, des
exemples types de remarques que vous faites à des ministères pour
la correction d'irrégularités. Alors, voudriez-vous, à la
prochaine séance, en apporter? Vous aviez besoin des dossiers, alors je
voudrais vous rappeler que cette demande vous a été faite. Je
voudrais vous rappeler également qu'il y a cette affaire de l'Expo.
Est-ce qu'on a demandé aussi d'autres documents? Il n'y en a pas un
autre?
M. BELLEMARE: Une liste des...
UNE VOIX: Des bourses.
M. LAPORTE: Les montants, des sommes.
M. BELLEMARE: ... des sommes de malversations...
M. LESAGE: Le nombre de ceux qui sont échus.
M. DOZOIS: Oui, année par année. UNE VOIX: Et le
montant.
M. DOZOIS: Les montants pour chaque année en retard.
M. LESAGE: Oui, ça, il y a moyen.
M. BELLEMARE: Ma première question c'était sur certains
montants, de total...
M. JOHNSON: Année par année.
M. LESAGE: C'est « over due ». En français c'est
passé dû.
M. JOHNSON: Passé dû.
M. BELLEMARE: Mon autre question, c'était certaines malversations
qui avaient été constatées par vérification dans
les ministères. Quel est le montant et quel est le nombre?
M. TREMBLAY: Des malversations...
M. DOZOIS: Nous avons encore quelques minutes.
M. LESAGE: M. le Président...
M. DOZOIS: J'ai une très brève question.
M. LESAGE: ... c'est parce que j'ai une séance du conseil des
ministres à midi et demi.
M. DOZOIS: Je voulais juste demander ceci. J'ai remarqué que dans
les rachats d'obligations d'épargne de la province, au cours de
l'exercice 64/65 on a remboursé pour $33 millions, ce qui
représente environ 12% du montant des obligations qui avaient
été vendues. Est-ce que ça se compare avantageusement avec
les obligations d'épargne du Canada? Je ne sais par si vous pouvez me
répondre, je vous pose la question.
M. TREMBLAY: Non, je n'ai pas les chiffres...
M. LESAGE: Si vous me permettez, je vais poser la question au
sous-ministre des Finances. Cela relève beaucoup plus des Finances. Je
vais essayer d'y penser.
M. DOZOIS: Mon point est: Est-ce que le remboursement est moindre ou
plus élevé que...
M. LESAGE: J'ai travaillé, hier soir, sur la
préparation de mon discours du budget pour jeudi prochain et
justement, le geste est bien approprié, mais j'ai les chiffres à
présent, n'est-ce pas, au 28 février pour les remboursement
effectués sur chacune des trois émissions par comparaison avec le
fédéral. Question intéressante et je vais le demander
à mon sous-ministre.
M. JOHNSON: Le premier ministre s'est-il entendu avec le ministre des
Finances fédéral, M. Sharp, quant à la date de leur
discours respectif et quant au contenu...
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: Non, j'ai appris par les journaux et la radio que
c'était le 29.
M. BERTRAND: Cela a l'air du fédéralisme
coopératif.
M. LESAGE: Mardi, le 29, deux jours avant le mien. Mais comme il n'a pas
le droit de me dire ce qu'il y a dans le sien et que moi je n'ai pas le droit
de lui dire ce qu'il y a dans le mien...
M. BERTRAND: Vous ne connaissez que la date?
M. LESAGE: Je ne connais que la date de son discours, je n'en connais
même pas l'heure...
M. JOHNSON: Alors les politiques financières et fiscales ne sont
pas encore planifiées entre Ottawa et Québec.
M. LESAGE: Jusqu'à un certain point, sur des principes
généraux, il n'y a pas de doute que M. Sharp et moi nous nous
entendons.
M. JOHNSON: Je pense qu'on s'éloigne un peu du sujet.
M. LESAGE: Bien! oui, mais c'est vous. M. PINARD: C'est grâce
à vous.
M. BERTRAND: M. Tremblay, vous allez répondre à la
question sur les déclarations erronées, les montants?
M. LAPORTE: Les dix mille.
M. LESAGE: Alors je suggère que nous nous réunissions de
nouveau. Comme je n'aurai pas le temps de donner des avis pour le comité
des bills privés ou des bills publics dans la semaine du 18 avril, je
suggère que le comité des comptes publics siège le 20 et
le 21 avril...
M. LAPORTE: Mercredi et jeudi.
M. LESAGE: Parce que, durant la semaine suivante, nous ferons
siéger le comité des bills privés et des bills publics.
Les comptes publics, les 20 et 21 avril.
M. DOZOIS: Il est question du bill de Montréal sur les journaux,
ce matin. Avez-vous une idée...
M. LESAGE: J'ai lu les journaux de ce matin, mais je n'ai rien vu, j'ai
lu trop vite, je suppose.
M. DOZOIS: Le ministre des Affaires municipales est au courant?
M. LAPORTE: Enfin, on m'a demandé à Montréal, quant
le bill va venir; j'ai été obligé de leur répondre
que, pour le moment, je n'en sais rien.
M. DOZOIS: Il n'y a pas de copie de disponible encore?
M. LAPORTE: Je n'en ai pas vue.
M. LESAGE: Le bill de Québec, non plus.
M. JOHNSON: Je pense que cela expédierait les affaires, si on
donnait avis tout de suite d'un ou deux sujets sur lesquels on voudrait
discuter lors de la prochaine réunion. Il y en a un qui, à mon
sens, devrait être étudié cette année, c'est la
politique de location, d'achat et de location des immeubles du gouvernement. Et
si nous en avons le temps...
M. LESAGE: Oui, d'accord.
M. JOHNSON: On a déjà eu beaucoup de renseignements par le
ministre, mais on voudrait entrer dans les détails. Ici on a le temps.
La politique du ministère du Revenu dans l'appréciation de la
proportion des ventes faites en dehors de la province, ou à
l'intérieur de la province, c'est un domaine ça...
M. HYDE: Les ventes?
M. JOHNSON: ... quand il s'agit des compagnies qui font affaires dans
plusieurs provinces...
M. LESAGE: L'imposition de la taxe de vente.
M. JOHNSON: L'imposition de la taxe de vente. Alors quels sont les
barèmes, comment on en vient à déterminier que tel
pourcentage des ventes est fait en dehors de la province et également
à l'intérieur de la province, quelle proportion des ventes d'un
commerce déterminé est sujette à la taxe de vente et
comment on arrive à établir ces barèmes-là.
Par exemple, dans certaines chaînes de magasins, on vend des
articles qui sont sujets à la taxe et d'autres articles qui ne le sont
pas.
M. HYDE: Oui.
M. LESAGE: Le chef de l'Opposition peut être assuré que
nous allons coopérer pour avoir toutes les informations
nécessaires sur les deux sujets, et je l'apprécie
énormément. Parce qu'évidemment, on va arriver ici, on va
poser des questions, il va falloir dire: « Attendons à la
prochaine séance pour sortir les documents. » Je félicite
le chef de l'Opposition. Sa méthode de procéder est
excellente.
M. DOZOIS: On ne peut pas nous donner page par page...
M. LESAGE: Non, je suis d'accord. D'ailleurs, on ne peut pas penser
à faire ça, jamais.
M. GABIAS: Est-ce que le premier ministre donne l'assurance au
comité qu'il va siéger le 20 avril?
M. LESAGE: Le comité est ajourné au 20 avril. Je propose
que le comité siège le 20 avril, c'est un mercredi, et le 21,
c'est un jeudi. La Chambre va être ajournée au 19 avril.
M. GABIAS: Il va siéger le 20.
M. LAPORTE: Il est ajourné au 20.
M. LESAGE: Il est ajourné au 20, il va siéger le 20.
M. JOHNSON: Il a déjà été ajourné et
il n'a pas siégé.
M. LESAGE: Ce n'est pas un dimanche, c'est un mercredi. Une erreur a
déjà été commise.
M. BERTRAND: Les élections auront lieu le dimanche.
M. GABIAS: C'est sûr qu'il va siéger?
M. JOHNSON: Est-ce qu'il siégera, même si les Chambres sont
dissoutes?
M. LESAGE: Non. Bien, évidemment, lorsque les Chambres seront
dissoutes, je crois que les comités ne peuvent siéger, si je ne
m'abuse.
M. LAPORTE: Est-ce que c'est votre élection ou celle de M.
Bellemare?
M. BELLEMARE: Les vraies, c'est le 23.
M. LESAGE: Alors, je vous assure que nous allons siéger les 20 et
21.
M. LE PRESIDENT: Le comité est ajourné au 20 avril.