Journal des débats (Hansard) of the Committee on Culture and Education
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, March 13, 2024
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Vol. 47 N° 40
Clause-by-clause consideration of Bill 47, an Act to reinforce the protection of students
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16 h (version non révisée)
(Seize heures vingt minutes)
Le Président (M. Rivest) : Alors,
à chacun d'entre vous, bien, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de la culture et de l'éducation ouverte. La commission, aujourd'hui,
est réunie pour le mandat suivant, de poursuivre l'étude détaillée du projet de
loi no 47, Loi visant à renforcer la protection des élèves. Mme la
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata) est remplacée par Mme Blais
(Abitibi-Ouest).
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Je vous rappelle qu'on étudie le projet de loi no 47 par sujet. Nous en
sommes à l'intitulé no 1 sur la communication d'information et les clauses
d'amnistie. De façon plus précise, lors de l'ajournement, ça fait déjà
quelques... quelques semaines, finalement, du 22 février dernier, nous étions
à l'étude d'un amendement proposé par la députée de Saint-Laurent à l'article
no 4. Mme la députée de Saint-Laurent, est-ce que vous souhaitez présenter
une version différente? Est-ce qu'on s'en tient à la version déposée
actuellement de l'article 4?
Mme Rizqy : On l'avait
redéposé, cet amendement, mais peut-être c'est parce que ça fait quand même
deux semaines.
Le Président (M. Rivest) : ...pourrait
s'en rappeler.
Mme Rizqy : Si vous
permettez, je vais le relire.
Le Président (M. Rivest) : Avec
plaisir
Mme Rizqy : Alors, l'article 4
du projet de loi est modifié par le remplacement, dans le paragraphe 2°, des
mots «porter sur la période couverte»... Pardon, je recommence. Vous savez que
je commence tranquillement à... Il est passé 16 heures, M. le Président.
Plaisir. «porter sur la période couverte par la vérification des comportements»
par les mots «prévoir qu'une vérification des antécédents judiciaires est
valide pour une période de trois ans à compter de sa délivrance». Et l'article
modifié se lirait ainsi : «Le ministre élabore un guide relatif à la
vérification des antécédents judiciaires et des comportements pouvant
raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou psychologique des
élèves à l'intention des centres de services scolaires et en assure la
diffusion. Ce guide doit notamment prévoir qu'une vérification des antécédents
judiciaires est valide pour une période de trois ans à compter de sa
délivrance.»
Alors, peut-être pour remettre en contexte,
je veux d'abord rassurer les parents, les élèves et aussi tout le personnel qui
travaille, il y a déjà un guide qui existe, qui a été fait par le ministère de
l'Éducation, où est-ce qu'on peut voir des exemples très concrets de ce qu'est
une infraction pouvant... susceptible de retenir l'attention. Évidemment,
agression sexuelle, action indécente, sollicitation à l'incitation à la
prostitution, la pornographie juvénile, voies de fait, enlèvement,
séquestration, menace, intimidation. Ce guide date maintenant de plusieurs
années, mais il est toujours disponible et toujours d'actualité.
Le ministère de l'Éducation, de par ce
projet de loi, on va avoir maintenant un guide qui va être commun partout au
Québec. Et nous, avec cet amendement, ce que l'on désire, c'est de mettre un
plancher. Parce que, si nous avons des clauses disparates à travers le Québec
en matière de vérification des antécédents, on risque de manquer notre cible
et, malheureusement, en échapper. Et tristement, l'actualité étant ce qu'elle
est, on apprend souvent dans les médias, malheureusement, des fois où est-ce qu'on
l'a échappé. Et je crois sincèrement que la vérification des antécédents doit
être faite, oui, à l'embauche, mais après ça, ça doit être quelque chose qui
doit être récurent. Et on pense que, de façon raisonnable, pour les centres de
services scolaires, aux trois ans, c'est une période qui est tout à fait
justifiée et justifiable. Pourquoi? C'est que ce qui existe en ce moment dans
les services de garde régis, c'est cette règle. C'est valide pour...
Mme Rizqy : ...pour trois ans.
Alors, puisqu'on parle de continuum de services de la petite enfance jusqu'au
secondaire, on reprend essentiellement la même période que ce qui existe
présentement dans les services de garde régis. Alors, je pense que mon
amendement, M. le ministre, chers collègues, est pertinent et raisonnable.
M. Drainville : Merci. Merci
beaucoup, Mme la députée de Saint-Laurent. Je vous salue, content de vous
retrouver, Mme la députée de Mercier également, et tous les collègues. Je vois
une nouvelle venue parmi nous, la députée d'Abitibi-Ouest, M. le Président. Et,
parlant de nouveauté, vous êtes notre nouveau président pour aujourd'hui...
Le Président (M. Rivest) : Et
demain, si tout... si tout va bien, M. le ministre.
M. Drainville : Et demain, si
tout va bien. Puis, comme disait Édouard Carpentier, si Dieu le veut.
Le Président (M. Rivest) : Exactement.
M. Drainville : Et... Vous
connaissez Édouard Carpentier, le lutteur, n'est-ce pas? C'est une formule
consacrée, là, ce n'est pas... je ne suis pas sur le fond, je suis sur la
formule. Sur le matelas, ça s'appelait Sur le matelas, c'était une émission de
lutte et le lutteur Édouard Carpentier, il finissait toujours en disant :
Si Dieu le veut. Alors, je ne fais pas de commentaire sur le fond, là, je
n'essaie pas de relancer un débat sur autre chose qu'une formule heureuse, je
crois, M. le Président...
Le Président (M. Rivest) : Vous
avez assurément le consentement de la commission.
M. Drainville : ...qui vise à
vous souhaiter la bienvenue.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
M. Drainville : Et c'est
votre première séance comme président, donc on vous souhaite la meilleure des
chances. Évidemment, nous, de notre côté, on va être très disciplinés.
Maintenant, les oppositions, M. le Président, on ne peut jurer de rien, on ne
peut jurer de rien, même si je dois dire que, de façon générale, la députée de
Saint-Laurent et la députée de Mercier sont très respectueuses du décorum et
sont très bienveillantes pour les présidents et les présidentes, M. le
Président, donc je pense que tout ira bien.
Alors, trêve d'introduction, je reviens à
l'essentiel, c'est-à-dire le projet de loi et l'amendement, donc, de la députée
de Saint-Laurent, M. le Président. Et donc nous y avons évidemment réfléchi et
nous allons décliner d'appuyer le projet de loi... l'amendement en projet de
loi, Madame... M. le Président, il va falloir que je m'habitue.
Essentiellement... D'abord, on n'est pas contre l'idée d'une récurrence, je
tiens à le préciser, M. le Président, on n'est pas contre l'idée d'une
récurrence, mais on trouve que c'est prématuré d'insérer une récurrence dans le
projet de loi. Le projet de loi est déjà très ambitieux, procède à des
changements très importants dans le fonctionnement du réseau scolaire et des
centres de services scolaires en particulier, et donc on trouve ça prématuré
d'insérer un... une clause de récurrence.
Cela étant dit, M. le Président, quand je
dis que nous ne sommes pas contre le principe de la récurrence, je vais attirer
l'attention de la députée de Saint-Laurent et des membres de cette commission
sur un ajout que nous avons fait, un amendement, donc, que nous avons déposé à
l'article 6. Donc, c'est l'article 6.1, donc c'est un amendement qui
a déjà été déposé et qui prévoit ceci : Le gouvernement peut, par
règlement : 1 déterminer les renseignements et les documents nécessaires
pour établir l'existence ou l'absence d'antécédents judiciaires qu'un corps de
police est tenu de fournir à un centre de services scolaire ou à une
personne... ou à une personne visée par une vérification des antécédents
judiciaires; 2 déterminer les cas dans lesquels une déclaration des antécédents
judiciaires doit être demandée par un membre de service... par un centre de
services scolaire et les cas dans lesquels cette déclaration doit être
vérifiée; et 3 déterminer les conditions et les modalités applicables à la déclaration
et à la vérification des antécédents judiciaires, notamment les cas dans
lesquels des documents supplémentaires doivent être transmis et la nature de
ceux-ci.
Alors, quand on voit, au troisième
paragraphe, «déterminer les conditions et les modalités applicables à la
déclaration et à la vérification des antécédents judiciaires», ça pourrait, Mme
la députée de Saint-Laurent, ça pourrait, à un moment donné, nous permettre
donc d'adopter par règlement une récurrence. Donc, cet... cet article 6.1,
donc, qui a été déposé, que nous n'avons pas encore traité, là, nous... nous ne
nous en sommes pas saisis...
M. Drainville : ...jusqu'à
maintenant, mais cet amendement, donc, pourrait permettre au gouvernement,
donc, de prendre une disposition sur une éventuelle récurrence par règlement.
Et donc, pour le moment, on ne souhaite pas le faire, mais on se donne les
moyens de pouvoir le faire. En fait, on se donne, on se donne les moyens de
changer des choses ou d'ajouter des choses par règlement, et dans la famille
des nouveaux éléments que nous pourrions ajouter, il y a cette clause de
récurrence qui pourrait donc être adoptée par règlement.
Mme Rizqy : ...81.2.11, ça,
c'est au niveau des services de garde. «Une attestation d'absence d'empêchement
est valide pour une période de trois ans à compter de sa délivrance aux
conditions prévues à l'article 81.2.12. Une nouvelle demande de
vérification, formulée au moins trois mois avant l'expiration de l'attestation
d'absence d'empêchement, prolonge la période de validité de cette dernière tant
qu'une nouvelle attestation n'a pas été délivrée.»
Je ne pense pas que les services de garde
qui viennent juste, juste avant... Écoutez, là, maternelle quatre ans puis CPE,
c'est le même âge, là. Moi, un enfant qui a quatre ans qui est dans un CPE,
versus à l'école, c'est le même enfant pour moi. Il doit avoir le même degré de
protection. Alors, pourquoi que c'est prématuré pour le réseau scolaire, mais
ça ne l'est pas pour le service de garde.
• (16 h 30) •
M. Drainville : Oui. Bien,
écoutez, Mme la Présidente, c'est un autre projet de loi qui concerne
effectivement... qui relève effectivement d'un autre service qui est offert à
la population. Il est effectivement prévu, dans le projet de loi de la ministre
de la Famille, qu'une telle récurrence existe. Maintenant, nous, de notre côté,
l'évaluation que nous faisons, c'est que les changements que nous apportons
sont tellement considérables, tellement importants, que nous souhaitons d'abord
que ces changements-là prennent vie et on fera une évaluation subséquente quant
à savoir si on souhaite ajouter une récurrence. Encore une fois, je ne suis
pas, M. le Président... je ne suis pas opposé en principe à une récurrence,
mais pour le moment, les changements que nous apportons sont quand même
considérables et c'est quand même une amélioration très importante de la
situation actuelle. Et donc on veut se limiter à ça.
Mme Rizqy : M. le ministre,
ce n'est pas que je vous connais bien, je vous connais pas mal bien. Puis je
sais quand vous-même, vous n'êtes pas 100 % convaincu de votre propre
argument. Là, vous venez de lire l'autre loi. Et vous avez en ce moment... je
vous connais assez bien pour dire la chose suivante : un début de
commencement de réflexion pour dire : Effectivement, c'est un bon projet
de loi. Il n'y a personne ici qui est contre le projet de loi, on est d'accord,
mais on s'est donné comme objectif de régler le problème. Parce que vous, la
députée de Mercier et moi avons une écoeurantite aiguë des cas qu'on lit. Et
vous, plus particulièrement, c'est ce que vous avez entendu, ces cas-là, non
seulement à titre de ministre, mais aussi lorsque vous occupiez un autre siège,
celui d'un micro. Et je vous connais suffisamment pour savoir que vous êtes une
personne qui annote tous ses projets de loi avec un code couleur et que vous
êtes une personne qui sait que, des fois, il manque quelque chose et que c'est
aussi important d'arrimer nos lois.
Je vous donne un exemple. Lorsqu'on met
des sanctions dans nos lois, des pénalités, tous les juristes qui vont vous
accompagner dans les pénalités, là, ils vont vous dire : Il faut qu'on
s'accorde, il faut que nos lois s'harmonisent. Moi, je vous donne un exemple
concret où est-ce que j'ai un enfant de quatre ans dans le réseau scolaire qui
n'aura pas le même filet de protection que dans un CPE. Pas parce qu'on n'y a
pas pensé, on est là, puis on est même d'accord, en fait. Alors, ça, cet
amendement-là, là, il ne vous coûte absolument rien. On vient juste dire :
Voici notre plancher pour être arrimé avec le service de garde. Alors, moi, je
vous dis, ça ne vous coûte rien, mon amendement, puis je ne sortirai pas faire
une vidéo puis dire victoire, là, ce n'est pas ça, l'objectif, là. Alors, je
vous dis, ce n'est pas ça. L'objectif, c'est de faire des amendements
intelligents, puis vous avez toujours eu ma bonne collaboration. Puis qu'avec
mon amendement, des fois, vous m'expliquiez, vous me dites : Aïe, Marwah,
cette affaire-là, je ne peux pas aller là. À chaque fois, vous me l'avez
expliqué, qu'est-ce que...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Rizqy : ...j'ai dit :
Pas de problème, je l'ai retiré. Je n'ai jamais agi, avec vous ni avec un autre
collègue, de mauvaise foi. Bon, peut-être qu'eux diront autre chose, mais ce n'est
pas grave. Vous me connaissez assez bien que, quand je vous plaide une cause, c'est
parce que, sincèrement... Ici, là, honnêtement, on ne peut pas être contre la
vertu, là, je. M. le ministre, je vous le dis, c'est un bon amendement, on va
sauver du temps, à moins que vous avez un argument juridique incroyable ou
vraiment quelque chose de plus solide de qu'est-ce que vous venez me dire. Mais
me dire que c'est prématuré, c'est faux, parce que je vais donner un dernier
exemple pour plaider, comme il faut, la cause. Rappelez-vous, sur la Rive-Sud
de Montréal, cette histoire abracadabrante, puis qu'un D.G. a dû s'excuser,
puis elle a dit : Écoutez... on l'a échappé, celui-là. Non seulement il n'y
en a plus de vérification des antécédents à l'embauche, après ça, il n'y a plus
de suivi, puis c'est ça qui est malheureux.
Moi, je vous dis juste, on l'inscrit,
après ça, le guide, là, si les gens, plus tard, voudraient aller encore
resserrer, dire deux ans, ils le feront. Mais, en attendant, on va mettre un
plancher trois ans, tout simplement. Pourquoi? Pour être cohérent. Un enfant
dans un service de garde régi, c'est trois ans. Ce même enfant qui s'en va en
maternelle quatre ans doit avoir le même niveau de protection.
M. Drainville : M. le
Président, comme je l'ai dit tout à l'heure... comment dire, je ne m'oppose pas
au principe d'une clause de récurrence, là, je veux juste être bien, bien clair
là-dessus. Mais je trouve que, pour le moment, c'est prématuré. Quand la
députée de Saint-Laurent fait référence à la famille, le régime famille existe
depuis 2010. Le régime famille existe depuis 2010. Ça fait, depuis 2010, que ça
existe dans le règlement. Et là ce qu'ils ont fait dans le nouveau projet de
loi, c'est qu'ils ont pris ce qu'il y avait dans le règlement en vertu d'une
clause qui ressemble à celle que nous proposons à l'article 6.1. Donc, ils
ont... ils s'étaient donné le pouvoir d'adopter un règlement, et c'est par un
règlement qu'ils ont décidé de créer cette récurrence. Et donc ils ont
expérimenté avec ce régime. Et là, au terme de cette... de ces années d'expérience,
donc, de pratique, ils ont décidé de verser ce qui était au règlement dans un
projet de loi. Donc, la clause de récurrence existait dans le règlement sur les
services éducatifs, c'est l'article 6, premier paragraphe.
Donc, nous proposons essentiellement de
suivre la même voie, c'est-à-dire de commencer par une disposition
réglementaire qui nous donne, donc, la possibilité d'insérer une clause de
récurrence, et on pourra éventuellement l'insérer dans la Loi sur l'instruction
publique, si c'est notre... si c'est la volonté du Parlement puis la volonté
des législateurs, éventuellement.
Mme Rizqy : M. le ministre,
êtes-vous d'accord que tout bon élève apprend des bons exercices des autres.
Si, en 2010, c'était dans un règlement puis qu'aujourd'hui le gouvernement de
la CAQ l'écrit dans une loi, c'est parce qu'il veut venir renforcer une
position. Pourquoi qu'on veut renforcer une position? Parce que nous avons
atteint, comme société, un ras-le-bol collectif de tous les cas excessivement
malheureux d'agression sexuelle. Et c'est pour cela qu'aujourd'hui, nous, on
doit, pas juste regarder ce qui se passe en famille, mais le ministère de l'Éducation
qui est un plus gros ministère, vous avez le deuxième plus gros portefeuille du
Québec. Vous avez la responsabilité, et là je sais ce que je vais dire, ça va
être... ça va être lourd, mais je sais que vous portez parfaitement votre
veston puis vos pantalons, vous portez... vous portez parfaitement le titre de
ministre.
M. Drainville : Ah!
Mme Rizqy : Parce que ce que
je vais dire, c'est lourd, tu sais, quand on y pense, vous êtes responsable de
plus de 1,1 million d'élèves. C'est ça, votre responsabilité.
M. Drainville : 1,4 même.
Mme Rizqy : 1,3 quelque
chose, mais c'est vraiment énorme comme responsabilité... on parle de la santé,
la vérité, c'est que c'est...
Mme Rizqy : ...tombez malade,
oui, vous allez à l'hôpital. Mais quand vous êtes un enfant du Québec, vous
passez dans notre système d'éducation tout le monde, sans aucune exception.
C'est obligatoire. Alors, vous, vous avez une obligation plus importante même
que Famille. Parce que, Famille, même si demain matin tout le monde lève la
main pour envoyer leur enfant en services de garde, vous savez aussi bien que
moi que ce n'est pas encore un droit, alors ce n'est pas tout le monde. Mais
eux, en Famille, sont dotés non seulement d'un règlement, ils sont venus le
renforcer. C'est le gouvernement, votre gouvernement, là, actuel, là, qui
dit : non, c'est trop important, c'est trop sérieux.
Puis je vous connais trop pour savoir que,
même vous, ça vous... ne vous tentera pas que, dans six mois ou dans un an,
vous dire : on aurait pu, on aurait dû. Je vous connais. En fait, j'ai
l'impression de m'obstiner avec moi-même. Parce que je suis convaincue... Parce
que je vous connais tellement bien, votre visage parle tout seul. Bien... pour
vrai. Non, bien, c'est parce que je le sais que vous savez que, ça, ce n'est
pas un amendement futile, là, honnêtement. C'est pour ça que, bon, je vais
laisser ma collègue, là, mais...
Une voix : ...
Mme Rizqy : Oui, oui,
certainement.
Le Président (M. Rivest) : Allez-y.
• (16 h 40) •
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Bien, moi, je ne prétends pas connaître le ministre autant que la
députée de Saint-Laurent. Je n'ai peut-être pas siégé... Non, j'ai siégé aussi
longtemps. En tout cas, je ne sais pas, mais... Bien, en fait, moi c'est sûr
que je vais appuyer l'amendement surtout parce qu'il y a aussi cette tendance,
souvent, de... quand on fait des projets de loi, tu sais, on est là puis on en
discute. Si on est d'accord avec quelque chose, c'est bien mieux de le mettre
dans le projet de loi, dans la loi, que d'attendre pour plus tard dans un règlement,
comme le ministre nous dit. Puis il y a beaucoup cette tendance-là de
dire : Bien, on va... on va décider ça plus tard, dans un règlement, dans
un règlement. Alors que là, si on est d'accord que d'avoir une période de trois
ans, là, puis que ça soit revu périodiquement, parce que ça avait été fait par
règlement dans le passé, il y a 10 ans, pour le centre de services de la
petite enfance, pourquoi ne pas le mettre directement maintenant? Puis de ne
pas dire : Ah, on le fera plus tard, de toute façon, ça va l'être dans
le... dans le règlement. Puis probablement, de ce que je comprends, le ministre
est d'accord que ce soient trois ans ou il n'a pas d'opinion, il se dit on va
le décider dans le règlement puis on va mettre la meilleure période? Le ministre
est d'accord avec le trois ans?
M. Drainville : Je ne suis
pas contre le trois ans. Je... Honnêtement, mon idée n'est pas faite, là,
puis... Mais je réitère que le... je ne suis pas contre le principe d'une...
d'une récurrence. Après ça, quelle récurrence, ça reste... ça reste à
déterminer.
Mme Ghazal : O.K. Parce que
moi, je trouve que c'est mieux, si on est d'accord ici, de mettre la période
tout de suite dans le règlement... dans le... dans la loi, au lieu de
dire : Bien, on le mettra plus tard dans le projet de règlement, parce que
là, on a moins d'assurance.
M. Drainville : O.K.
Mme Ghazal : Oui?
M. Drainville : Bien,
j'entends... M. le Président, j'entends l'intervention de la députée de
Mercier, et je... comme j'ai dit, je ne suis pas fermé, au contraire. Mais pour
le moment, je juge que c'est prématuré.
Mme Ghazal : C'est prématuré.
Ça va être quand... ça va être quand, dans le règlement, qu'on va le mettre? Ça
serait quand, ça?
M. Drainville : Bien, parce
que... bien, écoutez, le règlement déborde largement la question de la
récurrence, là. Tout ce que j'ai... tout ce que j'ai dit, c'est que
l'article 6.1 nous permet de prendre un règlement qui pourrait inclure
beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses, y compris une clause de récurrence.
Donc, le règlement ne porterait pas ou ne portera pas exclusivement sur la
récurrence, le cas échéant, mais ça pourrait. Ça nous donne cette
possibilité-là. Donc, il faudra décider en temps et lieu s'il y a une clause de
récurrence qui peut être insérée par règlement. Mais comme je l'ai dit tout à
l'heure en réponse à la députée de Saint-Laurent, je veux qu'on fasse les
choses par étapes. Et donc, le ministre... le ministère de la Famille, ils ont
eu le temps. Ils ont eu plusieurs années pendant lesquelles ils ont rodé les
dispositions de leur loi et du règlement qui en a découlé dans le réseau des
services de garde. Et donc je veux qu'on se donne cet espace-là également. Je
veux qu'on prenne le temps de faire les choses correctement.
Mme Ghazal : Bien, je l'ai,
là, l'article 6.6, puis le ministre... c'est-à-dire le gouvernement peut,
peut, par règlement, dire beaucoup de choses. Puis là vous nous dites que, par
exemple, ce qui était écrit... ce qui est écrit dans l'article actuel, là,
qu'on a dans le projet de loi, ce guide doit notamment porter sur la période
couverte par la vérification des comportements. Ça veut dire que ça va être
possible que cette période-là, si elle... s'il n'y a pas encore de règlement, qu'elle
soit différente d'un guide, d'un centre de services scolaire à un autre, ça
pourrait qu'il y en...
Mme Ghazal : ...il y en a
qui disent, bien, cinq ans, 10 ans. Est-ce que c'est possible qu'en
fonction des centres de services scolaires qui vont avoir un guide, que la
période soit différente? Si par exemple il n'y a pas de règlement où est-ce que
ce n'est pas institué, cette périodicité-là?
M. Drainville : Ça va
être la même norme, la même norme.
Mme Ghazal : C'est le
même guide pour tout le monde...
M. Drainville : Pour
tout le monde.
Mme Ghazal : ...même
pour la période?
M. Drainville : Bien,
oui. Oui, absolument.
Mme Ghazal : Ça, le
guide, je sais qu'on n'est pas encore rendu là, mais le guide qu'on va voir, ça
va être dès le projet de loi qu'il va avoir un... Je sais qu'il en existe un
déjà, mais dès le projet de loi, les gens doivent se conformer, genre, un an
après? Dans le sens que, moi, mon... ma question, c'est : Une fois qu'on a
adopté le projet de loi, quand est-ce qu'on va savoir ça va être quoi, la
périodicité qui va être déterminée pour tout le monde dans le guide? Est-ce que
c'est six mois après? ...écrit à la fin.
M. Drainville : Tel que
libellé, le projet de loi entre en vigueur à la date fixée par le gouvernement.
Mme Ghazal : Oui, mais
c'est combien de temps après?
M. Drainville : Ce sera
par décret. Bien, je ne suis pas... Je ne suis pas en mesure de vous le dire,
là.
Mme Ghazal : Parfait.
Puis si... Si dans les centres de services... dans les services à la petite
enfance, le ministère de la Famille, ils ont décidé, ils ont dit que c'était
trois ans, pourquoi est-ce que ça serait différent pour le ministère de la
Famille? Moi, j'essaie de voir pourquoi on déciderait de faire ça autrement
pour le ministère de l'Éducation, je veux dire.
M. Drainville : ...
Mme Ghazal : Oui.
M. Drainville : ...l'article 4,
ce qu'il dit, le texte actuel, c'est que le ministre élabore un guide relatif à
la vérification des antécédents judiciaires à l'intention des centres de
services scolaires et en assure la diffusion. Et là, avec le texte qui est
proposé, le ministre élabore un guide relatif à la vérification des antécédents
judiciaires et des comportements pouvant raisonnablement faire craindre pour la
sécurité physique et psychologique des élèves à l'intention des centres de
services scolaires et en assure la diffusion. Ce guide doit notamment porter
sur la période couverte par la vérification des comportements.
Mme Ghazal : Oui, ça,
c'est ce qui est écrit actuellement. Puis l'amendement de la députée de
Saint-Laurent dit qu'il faudrait que cette vérification-là soit faite pour une
période de trois ans. Ça veut dire que ça soit... qu'il y ait une récurrence.
C'est aux trois ans. C'est ça. Parce que ça dit qu'à un moment donné il va y
avoir une période de toute façon qui va être décidée à un moment donné.
Pourquoi remettre à plus tard ce qu'on peut faire bien si on est ici autour de
la table puis on est d'accord. C'est ce qui a été fait aussi dans le ministère
de la famille, pourquoi pas pour le ministère de l'Éducation? Pourquoi est-ce
que ça serait une autre période qui serait mise en place pour le faire, pour
ministère de l'Éducation? Moi j'ai peur qu'après, finalement ça soit bien plus
que soit, je ne sais pas, moi, aux cinq ans. Il peut arriver beaucoup de choses
dans cette période-là. Si on veut s'assurer que... Oui.
M. Drainville : Je vais
permettre à la... à la sous-ministre de... de nous donner plus de... une... une
explication un peu plus complète sur le sens du texte de l'article 4...
Mme Ghazal : Oui.
M. Drainville : ...si
vous le permettez, M. le Président.
Le Président (M. Rivest) : On
a le consentement. Et vous vous identifiez peut-être.
Mme Vachon (Stéphanie) : Oui.
Bonjour. Stéphanie Vachon, sous-ministre adjointe au réseau et à la
gouvernance.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Mme Vachon (Stéphanie) : Alors,
la portée du guide. Bien, effectivement, il existe un guide actuellement sur
les antécédents judiciaires en fonction des dispositions de la Loi sur
l'instruction publique actuelle qui vient baliser le type d'infraction
pertinente et qui vient donner des balises au réseau pour gérer ces dispositions.
Avec l'introduction des comportements de nature à faire craindre pour la
sécurité physique et psychologique des élèves, on va élargir la portée du guide
pour venir donner des balises au réseau scolaire pour appliquer ces nouvelles
règles là qui sont relatives à ce type de comportement. Donc, les règles qui
concernent la communication d'éléments du dossier de l'employé, on... je... on
pourrait procéder de la façon suivante, c'est que le guide va... On va ajouter
des sections. Donc, au-delà des antécédents judiciaires qui y sont traités, on
va venir baliser le type de comportement, la durée visée pour chacun de ces
comportements-là ou de ces...
Mme Vachon (Stéphanie) : ...je
dirais, ces comportements génériques, la durée pertinente pour la vérification
que les centres de services scolaires vont devoir faire en vertu des
articles 261.1 et suivants. Donc, on vient finalement donner des balises
pour plus d'uniformité, d'équité dans le réseau, pour s'assurer qu'il y a une
compréhension commune non seulement de la notion des comportements, mais aussi
de la durée pour laquelle leur vérification est pertinente. Ça fait
qu'essentiellement les équipes ministérielles vont travailler à ajouter ces
informations-là au guide, vont travailler avec les partenaires, vont travailler
en fonction du droit applicable pour s'assurer que, lorsque les centres de
services scolaires auront le mandat d'appliquer ces obligations de
communication de renseignements, elles aient des balises communes pour une
compréhension relativement uniforme dans le réseau, évidemment sous réserve de
l'appréciation qui pourra être faite des situations factuelles, évidemment il y
a une appréciation que l'employeur devra faire, mais l'objectif est vraiment de
guider, d'outiller le réseau pour que le projet de loi qui propose cette
nouvelle norme comportementale là puisse être appliqué, comme je vous
expliquais, là, avec un certain nombre d'outils pour que le réseau, lorsqu'il a
à juger d'un comportement... il y ait une certaine uniformité dans le réseau dans
l'application.
• (16 h 50) •
Mme Ghazal : Quand le... dans
le guide, on va élargir à ces comportements-là, le fait de vérifier selon une
certaine périodicité, ça va être... quand il va y avoir des modifications dans
le guide, cette périodicité-là va être déjà déterminée, on ne va pas attendre
l'application avant de dire à quelle périodicité il va falloir faire les
vérifications des antécédents judiciaires?
Mme Vachon (Stéphanie) : En
fait, le guide, dans son élargissement, ce qui est proposé et au niveau de la
périodicité, c'est concernant les comportements, la durée pertinente pour
vérifier des comportements de différentes natures. La périodicité qui est
proposée sur les antécédents judiciaires, c'est autre chose. Ce n'est pas prévu
par l'élargissement du guide.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça,
parce que l'article actuel, c'est ça, c'est le... «Ce guide doit notamment
porter sur la période couverte par la vérification des comportements.»
Mme Vachon (Stéphanie) : Absolument.
Mme Ghazal : Donc, ce qu'on
élargit, là, les comportements qui peuvent avoir... faire craindre sur la
sécurité physique et psychologique. Mais là l'amendement ici, c'est pour
compléter puis aller aussi sur la notion des antécédents judiciaires, qui
n'existe pas, là, il n'y a pas de périodicité par rapport à ça. Donc,
l'amendement, c'est d'ajouter ça, tout simplement.
Mme Vachon (Stéphanie) : Je
comprends...
Mme Ghazal : Ça, c'est avec
le ministre qu'on va avoir la discussion.
Mme Vachon (Stéphanie) : Absolument.
Mais je comprends la portée, effectivement, de l'amendement. Mais, pour les
fins de la discussion, effectivement...
Mme Ghazal : Je comprends.
Mme Vachon (Stéphanie) : ...ce
qui est prévu comme périodicité et comme durée pertinente pour les
comportements, bien, effectivement, ça se rapporte à la nouvelle norme
comportementale qui est introduite, donc pour baliser, selon le type
d'inconduite, la période pertinente aux fins de la vérification, qui, elle, est
pertinente pour la communication des renseignements. Donc, effectivement, on
n'est pas dans le spectre des antécédents judiciaires avec l'amendement tel que
proposé... la... l'article tel que proposé.
Mme Ghazal : Parce que ça
vient l'enlever, ça vient... l'amendement l'enlève, enlève la question des
comportements pour mettre une périodicité sur les antécédents judiciaires. Oui,
c'est ça, oui.
Mme Vachon (Stéphanie) : Je
comprends qu'effectivement c'est... c'est ce qui est proposé, effectivement,
mais je voulais vous donner des...
Mme Ghazal : Oui, oui, je
comprends.
Mme Vachon (Stéphanie) : ...des
précisions sur la nature de la disposition telle que nous la proposions.
Mme Ghazal : Oui, bien, merci
pour les éclaircissements, là.
Mme Vachon (Stéphanie) : Bienvenue.
Mme Ghazal : Mais je voulais
savoir si peut-être, en attendant, le ministre a évolué dans sa réflexion.
M. Drainville : Bien, je...
ma réflexion peut toujours évoluer, là, mais, dans ce cas-ci, elle a trouvé sa
conclusion, ma réflexion.
Mme Ghazal : Qui est de...
M. Drainville : Bien, qui est
que je... nous souhaitons que la... nous souhaitons que le projet de loi, tel
que libellé, atterrisse, prenne forme, que le... qu'il donne... comment dire,
qu'il prenne effet et qu'on se donne un peu de temps pour en évaluer les
résultats, lui donner le temps, bref, de se roder, si on peut dire, et on
décidera par la suite quand le règlement pourra être adopté et de quel contenu
il... quel...
M. Drainville : ...il va
inclure.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président, merci beaucoup à la députée de Mercier qui, elle,
comprend évidemment l'importance qu'il y ait une récurrence et qu'elle soit
légiféré, cette récurrence. Vous vous rappelez, d'entrée de jeu, jour un, vous
étiez présent, on a parlé de ce fameux guide qui a été préparé par le ministère
de l'Éducation du Québec, la vérification des antécédents judiciaires. Puis
Mme Lepage a ce guide. Le ministre, maintenant, il l'a lui aussi. Ce
guide, la dernière version que nous avons ensemble, c'est celle de 2010-2011,
mais ne date pas de 2010-2011. Il y a déjà eu d'autres versions au tournant des
années 2000, 2003. Dans ce guide, M. le ministre et Mme Lepage, si
vous y allez, dans un premier temps, on parle des antécédents judiciaires. Dans
un deuxième temps, on dit quelles sont les infractions visées, qu'est ce qu'on
doit... attirer notre attention lorsqu'on veut travailler auprès d'élèves.
C'est vraiment... et je le dis sincèrement, c'est ce que j'avais dit le jour
un, ce guide là, honnêtement, est vraiment bien fait. Puis à l'époque,
Mme Lepage souriait puis vous aussi, parce que vous avez dit : C'est
vrai, il est bien fait. Ce n'est pas un guide qui a été fait sur...
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : Non, mais moi,
j'aime ça des sourires, là.
M. Drainville : C'est
Mme Vachon.
Mme Rizqy : Ah! je n'arrête
pas de vous rebaptiser Mme Lepage, je ne sais pas pourquoi.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Mais je n'arrête
pas de vous rebaptiser Mme Lepage. Je m'excuse, Mme Vachon. Et
pourtant, on travaille ensemble depuis tellement d'années. Je m'excuse
sincèrement.
M. Drainville : Ce n'est pas
grave.
Mme Rizqy : Je vais vous
apporter des fleurs. Je vais m'excuser pour vrai.
M. Drainville : Ce n'est pas
grave, ce n'est pas grave.
Mme Rizqy : Alors, je vous
amène des fleurs. Bien, Mme Vachon, ce guide là, pour vrai, a été bien
fait, il a été mis à jour, mais... parce que, quand même, sincèrement, tout y
est. De la nature des antécédents, la nature de la tâche de l'employé, tout est
là, et avec un critère d'analyse. Là-dedans... M. le ministre, tantôt, quand
vous avez dit : Oui, mais le ministère de la Famille, eux, ils vont en
étapes, ils ont commencé avec un règlement, puis maintenant c'est dans une loi.
Le ministère de l'Éducation, là, il l'a son guide de base. On va venir le
peaufiner avec votre projet de loi. Ça, je peux vous garantir une chose, il n'y
a personne au ministère de l'Éducation qui va le mettre à la corbeille, ils...
Non, je recommence. Ils vont commencer leur travail avec cette bonne base
qu'ils vont venir ajouter avec le projet de loi.
Moi, je vous dis juste que la
version 2024 que nous écrivons ensemble doit comporter l'ajout
suivant : antécédents pour une période de trois ans à compter de sa
délivrance. Là, tantôt, je vous ai dit : Donnez-moi un argument juridique.
Vous n'en avez pas. Avez-vous un argument autre, là? Est-ce que c'est... je
vais vous poser la question simplement. Est-ce que c'est une question d'argent
puis vous avez besoin de passer au Conseil du trésor ou passer encore en comité
ministériel? Je veux juste le savoir, comme ça, si vous me dites : Marwah,
ce n'est même pas une question d'argent. Là, je vais dire, M. le ministre, là,
ce n'est pas une question juridique, ce n'est pas une question d'argent, ça
devient un fond personnel, là. Vous n'acceptez pas un de mes amendements. Peut-être
là, je vais dire : Bien là, M. le ministre, donnez-moi une autre raison,
là, parce que ce n'est pas juridique, ce n'est pas monétaire, allons-y, on va
se sauver du temps.
M. Drainville : Non, non,
c'est une question d'application. On modifie d'une manière très importante,
très profonde, le fonctionnement des centres de services scolaires. On resserre
les mailles du filet, on améliore, on renforce le filet de sécurité autour des
élèves et on apporte plusieurs modifications pour ce faire. Et là, je veux, M.
le Président, je veux qu'on se donne le temps de roder ces dispositions qui
sont déjà prévues au projet de loi.
Puis on a adopté... on a non seulement
adopté, pas adopté, mais déposé un projet de loi qui représente une progression
puis une amélioration très importante, qui fait des avancées très importantes.
En plus du projet de loi initial, on a décidé d'apporter des amendements qui
découlaient des témoignages que nous avions reçus, témoignages et autres
interventions des groupes et des personnes concernées. Et on a, en plus de ça,
bonifié le projet de loi avec d'autres amendements de notre propre cru. Et là,
le projet de loi, tel qu'il est devant cette commission, est extrêmement
ambitieux, et on en est très fiers. Ce que l'on souhaite...
M. Drainville : ...c'est faire
des avancées très importantes pour la protection de nos enfants. Et donc tout
ce que je dis, c'est que je souhaite procéder par étapes, et donc je souhaite
que nous adoptions le projet de loi et, en particulier, l'article 6.1, qui
prévoit la mise en place d'un règlement. Et ce que je dis, M. le Président,
c'est : Notre réflexion sur la question de la récurrence va se poursuivre,
mais qu'il est prématuré pour le moment, d'insérer une clause de récurrence
dans la loi.
Mme Rizqy : Je n'ai pas
halluciné, là, je me rappelle de vous, en point de presse... est-ce que c'était
le 1er ou le 3 septembre?... vous avez fait un bon point de presse. Vous
étiez ébranlé d'avoir lu un rapport sur les agressions sexuelles, puis je me rappelle
très bien de vous avoir entendu dire que ce n'est pas normal que nous faisons
ici, au Québec, la vérification des antécédents judiciaires en embauche, mais,
après ça, plus rien, il n'y avait pas de récurrence. Alors, on vérifie les gens
avant de les engager, ils n'ont pas d'antécédents, parfait, mais, par la suite,
s'il se passe de quoi, on ne le sait pas. Ce n'est pas prématuré, là, c'est
dans la suite des choses, parce que même vous, vous avez soulevé cet enjeu de
la vérification des antécédents après l'embauche. Et, comme vous le savez, on
ne peut pas avoir un régime disparate au Québec.
• (17 heures) •
Je reprends mon exemple d'un enfant de
quatre ans. S'il est dans un CPE, lui, on va vérifier que les éducatrices et
les éducateurs, à chaque trois ans, n'ont pas d'antécédents ou une absence
d'empêchement, mais ce même enfant de quatre ans n'a pas le même filet de
protection dans le réseau scolaire. Pourquoi? Est-ce que c'est parce... Puis
c'est pour ça que je vous demande : Est-ce que c'est parce que vous ne
l'avez pas budgété? Puis vous ne pouvez pas me dire que ce n'est pas une
question d'argent, parce que c'est marqué ici, là, dans le fameux guide. Si
vous allez à la page 43 du guide, il y a une entente avec la Sûreté du Québec,
puis le ministère de l'Éducation. Dans cette entente, 4.1, tarification :
«La commission scolaire consent à verser au corps de police la somme de
63,59 $ pour chaque vérification d'antécédents judiciaires qui aura été
effectuée.» Donc, oui, il y a une incidence financière, elle existe. Bien, moi,
je ne peux pas croire qu'on va être trop cheaps pour être en mesure de protéger
correctement les enfants partout, là. Non, ça, je ne peux pas le croire.
Alors, moi, c'est pour ça que je
dis : M. le ministre, si vous avez besoin d'aller chercher une
autorisation au Conseil des ministres, vous me le dites, j'arrête de faire mon
plaidoyer et je vais vous laisser aller chercher l'autorisation, là. Parce que
je comprends que, juste à brûle-pourpoint, avec 130 000 enseignants, à chaque
trois ans, c'est 2 millions de dollars de plus qui vont être
exigés, si on le fait à chaque trois ans. Alors, moi, je préfère que vous me
dites : Regarde, aujourd'hui, il faut que j'aille faire une vérification
auprès du Conseil du trésor, auprès du Conseil des ministres, parce
qu'effectivement, oui il y a une incidence financière. C'est une réponse très
honnête, là. Puis je vous dirais : O.K., parfait, je suis capable
d'attendre, on va revenir sur mon amendement. Puis, honnêtement, je suis assez
confiante que vous allez l'avoir, ce 2 millions de dollars de
plus là, je suis pas mal confiante. Parce qu'au niveau de la sécurité, là, je
vous connais, je connais votre ras-le-pompon, mais là c'est parce que, moi
aussi, j'ai ras le pompon puis j'aimerais ça que ce dossier, on le règle une
fois pour toutes au Québec.
Honnêtement, moi, je suis exaspérée de
lire ce qu'on... dans les journaux, qu'on en a échappés. Ah! bien oui, il y
avait eu des antécédents, mais on ne le savait pas. Il y a quelque chose
qu'ici, là, M. le ministre, là... Je ne veux pas que vous soyez entêté avec
moi, je veux que vous alliez... En fait, je le sais que vous savez que c'est un
bon amendement, puis c'est la chose à faire.
Alors, l'axe deux de votre point de
presse, le verbatim de votre point de presse... Tu sais, quand je vous dis que
je vous écoute... Bien, ma recherchiste est allée rechercher votre verbatim,
parce que moi, j'y allais de mémoire de femme. Pas d'homme. De femme. «Le
rapport recommande d'approfondir les vérifications à l'embauche et d'en
accroître la fréquence. Présentement, les centres de services scolaires doivent
vérifier à l'embauche les antécédents judiciaires d'un futur employé
susceptible d'être en contact avec des élèves mineurs. Comme le mentionne le
rapport, ce genre de vérification est essentielle pour assurer la sécurité de
nos élèves, mais ce n'est pas suffisant. Je veux donc mettre en place des
mécanismes plus stricts en cours d'emploi, donc pas juste au début, en cours
d'emploi. Ça voudrait dire que les antécédents d'un employé qui ont été
vérifiés à l'embauche devraient être à nouveau, après une certaine période de
temps, vérifiés. Nous regardons, présentement, l'ensemble des avenues
possibles, mais une chose est certaine : de vérifier les antécédents judiciaires
uniquement à l'embauche, ça ne suffit pas.
«Évidemment, ce genre de mesure
pourrait...
17 h (version non révisée)
Mme Rizqy : ...pourrait nous
aider, nous permettra d'agir davantage en prévention.» Ce sont vos mots, M. le
ministre. Puis, je vais vous dire, ce point de presse... tout de suite après
votre point de presse, moi, j'étais en ondes à LCN. Et savez-vous ce que j'ai
fait, M. le ministre? J'ai salué votre point de presse. Pourquoi? Parce qu'il
était pertinent. Pourquoi? Parce que vous aviez compris. Pourquoi? C'est que
vous avez pris aussi un engagement de faire mieux, pas demain, pas après-demain,
maintenant, puis vous avez dit : On va travailler sur un projet de loi. Et
dans ce point de presse, tout de suite après que moi, j'ai... Moi, je n'ai pas
fait un point de presse, moi, je n'ai pas l'occasion de faire des points de
presse, moi, je fais juste des répliques à la télévision puis à la radio. Ce
que j'ai dit : Je vais travailler avec vous pour qu'on ait le meilleur
projet de loi pour mieux protéger les enfants et les élèves, mineurs et pas
mineurs. Là, on y est, là. Il n'y a aucune raison aujourd'hui de refuser mon
amendement, il n'y en a pas. Si ce n'est pas juridique, si ce n'est pas
monétaire, M. le ministre, là, il n'y en a pas de raison.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée de Saint-Laurent, je vous informe qu'il reste deux minutes pour vos
interventions.
Mme Rizqy : Bon. Je vais
céder la parole à ma collègue... Mercier. Mais moi, c'était mon amendement.
Mme Ghazal : Mais non, mais
moi, je suis d'accord avec cet amendement-là. Je veux dire, on est ici, on est assis,
on est en train de travailler sur un projet de loi pour régler les problèmes
que le ministre aussi a constatés, donc ça vaut la peine de faire le travail
jusqu'au bout au lieu de dire : Bien, on va regarder ça plus tard, à un
autre moment donné.
Les vérifications des antécédents
judiciaires doivent être faites sur différentes périodes. Je suis très
contente, j'avais oublié, moi, je n'ai pas de mémoire, j'avais oublié le...
Bien, je me rappelle du point de presse, mais j'avais oublié que le ministre
avait dit que c'était important de ne pas juste faire la vérification au début,
mais de la faire plus régulièrement. Puis là, ici, dans... on a le projet de
loi, on a l'article pour faire cette correction-là, pour trouver la solution,
le ministre a fait tout ce travail-là. Pourquoi dire : Ah! plus tard, on
va pouvoir regarder puis on va laisser le temps? Pourquoi on n'a pas décidé dès
maintenant de le régler une fois pour toutes, ce problème-là?
On le voit encore, là, il y avait... Avant
que le ministre ne demande une enquête générale, il y avait beaucoup, beaucoup
de cas, mais ces cas-là n'ont pas arrêté, ça continue. Donc, c'est un morceau,
une partie de l'outil, un outil parmi d'autres, là, que moi, j'ai, par exemple
le projet de loi que j'ai déposé, une loi-cadre pour prévenir réellement les
violences à caractère sexuel. Mais là, j'ai une solution que le ministre nous
donne, ça veut dire ce projet de loi là, pour la sécurité des élèves. Bien,
pourquoi ne pas aller jusqu'au bout puis mettre dès maintenant la vérification
périodique des antécédents judiciaires, au lieu de nous parler juste de la
période pour la vérification des comportements? Je pense que ça tombe sous le
sens, là, de le faire.
Donc, je vois que le ministre continue à
réfléchir, ce qui est une... de bon augure. Donc, si peut-être il n'est pas
prêt maintenant à le faire, peut-être qu'on pourrait mettre de côté l'amendement
puis revenir... avancer puis revenir après, pour lui donner le temps de
réfléchir puis d'en discuter peut-être avec le Conseil des ministres. Parce que
je comprends que, quand il fait un amendement... quand il y a un amendement, il
faut qu'il le fasse approuver, donc ça, ça amène aussi des délais. Donc, ça
serait peut-être une solution possible. S'il dit : Bien, on n'est pas
prêts maintenant, moi, je l'invite, au lieu de dire du revers de la main :
Bien, je vais voter contre, peut-être d'attendre puis de vérifier, de prendre
le temps de vérifier si c'est possible d'avoir cette périodicité-là, puisque c'était
l'intention du ministre avant de déposer le projet de loi là, quand il a dit :
Bien, je vais faire un rapport... une enquête, il faut qu'il y ait une enquête
généralisée. Il l'avait dit lui-même, que ça n'avait pas de bon sens, comment
les choses se passaient, puis qu'il avait l'intention de les corriger.
Voilà, on a ici l'occasion de faire cette
correction-là pour vrai, pour ne pas être obligés de revenir puis dire :
On aurait donc dû le faire. On l'a, là, on est assis ici, on est ensemble sur
ce projet de loi là, puis il n'est pas encore adopté, on est à l'article
quatre, on n'a pas tout terminé. Moi, je proposerais au ministre de prendre un
temps d'arrêt, puis d'y réfléchir, puis d'y revenir, on peut attendre. Je pense
que la députée de Saint-Laurent aussi accepterait d'attendre, là, avant de
terminer l'étude du projet de loi, là.
Je sens que le ministre discute puis
réfléchit avec son équipe. En tout cas, moi, ça me donne de l'espoir quand je
vois ça, ces discussions-là. Je ne sais pas s'il a besoin un peu d'un temps d'arrêt
aussi pour regarder ça plus avant avec son équipe pour voir ce qu'il est
possible de faire.
M. Drainville : Écoutez, M.
le Président, j'ai exprimé ma position, puis j'ai expliqué pourquoi c'est ma
position, puis c'est ma position.
Mme Ghazal : Bien, ce que je
comprends, c'est que ce n'est pas la... Ce que je comprends, c'est que le
ministre est...
Mme Ghazal : ...avec le
principe, mais il est trop tôt, ça veut dire qu'éventuellement il va...
M. Drainville : ...s'opposer
au principe, mais il est définitivement trop tôt. Oui.
Mme Ghazal : Mais je n'arrive
pas à comprendre ça va être fait quand? Parce qu'au début j'avais comme dans
mon esprit que ça allait être fait plus tard en lien avec le guide, mais là, de
ce que je comprends, c'est que ça serait dans un règlement que le gouvernement
pourrait faire, donc pourrait, là, c'était ça qui est écrit... c'est ça qui est
écrit dans l'article 6 ou 6.1, dans l'amendement qui a été déposé par le
ministre, puis qu'on n'a pas encore traité, c'est que le ministre pourrait,
peut faire un projet de règlement dans lequel on pourrait mettre une
périodicité pour la... la vérification des antécédents, mais ça, c'est beaucoup
de pourrait. Donc, ça pourrait... il pourrait le faire comme il pourrait ne pas
le faire, mais si le ministre est d'accord avec le principe.
M. Drainville : Oui, vous
avez raison, il n'y a pas de garantie dans un sens comme dans l'autre, mais il
ne faut pas laisser croire qu'il n'y a qu'une... qu'un pouvoir de vérification
des antécédents qui se limite aux embauches. La Loi sur l'instruction publique,
elle prévoit, par exemple, à l'article 25.3 : «Lorsque le ministre a
des motifs raisonnables de croire que le titulaire d'une autorisation
d'enseigner a des antécédents judiciaires, il peut exiger que ce dernier lui
transmette une déclaration qui porte sur ses antécédents.
• (17 h 10) •
Donc, au moment de l'embauche, au moment
de l'embauche, il a dû ou elle a dû montrer patte blanche, il ou elle a dû
révéler ses antécédents. Si en cours d'emploi, le ministre a des motifs de
croire qu'il y a de nouveaux antécédents judiciaires, il peut demander une
déclaration, une autre déclaration, ça, ça existe déjà dans la loi. Ça, c'est
pour le ministre. Puis, pour le centre de services, la loi existe déjà, Mme la
sous-ministre, la... la... l'article 261.3 de la Loi sur l'instruction
publique dit ceci : «Si le centre de services scolaire a des motifs
raisonnables de croire qu'une personne qui oeuvre auprès de ses élèves mineurs
ou est régulièrement en contact avec eux a des antécédents judiciaires, il doit
alors demander à cette personne de lui transmettre une déclaration qui porte
sur ses antécédents. Cette dernière est tenue de la lui fournir dans les 10
jours de la demande».
Donc, ce n'est pas exact de dire qu'on
demande des antécédents seulement à l'embauche, on peut les demander tout au
cours de l'emploi, que ce soit le ministre ou que ce soit l'employeur, le
centre de services scolaire. Bon.
Mme Ghazal : ...dans la loi
actuelle, ça... je veux dire, ça... on a vu, on a la preuve, là, le ministre
lui-même, il a déclenché une enquête parce qu'il a la preuve que ça n'a pas
fonctionné. Si ça avait fonctionné, qu'est ce qu'on est en train de faire ici?
Donc, ça ne fonctionne pas, puis c'est des possibilités : si le ministre,
si le centre de services pense que. On a vu que ce n'était pas appliqué,
c'était... ce n'est pas ça qui est arrivé puisqu'on n'a pas eu les résultats,
puis que le... le ministre a déclenché une enquête, puis qu'on est dans un
projet de loi.
Ici, dans l'amendement, ce que ça dit,
bien : «ce guide doit, doit prévoir». Donc là, on a la garantie que ça va
être fait à chaque... à chaque trois ans. Donc là, on est sûr qu'on ne va pas
en manquer. Puis l'objectif, c'est... c'est d'enlever tous les trous, là, dans
le filet pour la sécurité des élèves, et on a vu à quel point c'était
extrêmement troué puisque les cas continuent à survenir encore aujourd'hui. À
chaque fois que je... on... aujourd'hui, il y a eu un moment où c'était
intense, puis ça, c'est ce qui sort dans les médias, après ça, qu'est ce qui se
passe réellement dans les... dans les écoles? Donc, le ministre voulait enlever
toute cette brèche là qui amenait des.. des... des cas d'agression sexuelle, de
violence à caractère sexuel, entre autres, par ce projet de loi là.
Bien là, on est ici, on est assis,
j'espère qu'on n'est pas en train de perdre notre temps pour se dire beaucoup
plus tard : Ah, c'est ça qu'il aurait fallu faire. On se rend compte que,
finalement, ça a été... les antécédents ont été vérifiés une seule fois puis,
finalement, toutes les dispositions actuelles, là, dans la loi qui existent, où
est ce que si «le ministre pense qu'on devrait vérifier», bien, on le fait, ou
si le centre de services pense qu'on peut le faire, on... et ce n'est pas
appliqué, ce n'est toujours pas appliqué, mais là on aurait manqué une
occasion.
On est ici dans le projet de loi pour la
sécurité des élèves, ce serait bien que toutes les brèches qui existent, PUIS
on est ici, là, je veux dire, c'est ma collègue de Saint-Laurent, moi, je ne
l'avais pas vu, là, cette... cette occurrence-là, de... de faire cette
périodicité-là de vérification, mais c'est une opportunité de fermer toutes
les... les broches possibles à la sécurité des élèves. C'est là, là. Pourquoi
attendre plus tard? Pourquoi dire : Ah, c'est encore trop tôt. Qu'est-ce
qui est encore trop tôt?
Mme Ghazal : ...d'attendre
qu'il y ait encore d'autres cas qui fassent les manchettes. Puis, je le
rappelle, quand ça fait les manchettes, c'est parce qu'il est rendu... on est
rendu très loin. Il y a plein de cas qui sont... qui... de cas, là, d'agression,
là, qui ont lieu en ce moment et où des gens sévissent, parce qu'on ne fait pas
cette vérification-là périodique, où là on est certain, on est sûr et certain
de... de ne pas en échapper, le moins possible, en tout cas. Puis il y a le
«doit», hein, dans une loi, on sait que, quand c'est «peut» versus quand c'est
«doit», ça fait toute une différence. On attend quoi? Quand? Quand le ministre
nous dit qu'il est encore trop tôt, il est encore trop tôt? Pourquoi? Pour
qu'il y ait encore d'autres cas?
M. Drainville : M. le
Président, Mme la députée de Mercier, comment dire...
Mme Ghazal : ...je sais que
ce n'est pas l'intention du ministre, ce n'est pas ça. Ce que je dis,
c'est : On attend... Il est encore trop tôt. Pourquoi?
M. Drainville : Bien, ce que
j'ai dit tout à l'heure, là, M. le Président, tient toujours, là. Puis je veux
rappeler l'article que je viens de lire 261.0.3, là, ça... Dans le cas du
ministre, il peut demander une autre déclaration sur la question des antécédents
judiciaires à une personne qui détient une autorisation d'enseigner. Mais, dans
le cas du centre de services scolaire, ça s'applique à tous les employés, là,
qui oeuvrent auprès des élèves mineurs, là. Donc, cette possibilité-là, elle
existe déjà et... et, par ailleurs, M. le Président, c'est quand même
important, là. L'article 261.1.3 dit : «Lorsque le Centre des
services scolaire conclut à un comportement qui peut faire craindre pour la
sécurité physique ou psychologique, bon, de la part d'une personne, donc, qui
œuvre auprès d'élèves mineurs et qui est régulièrement en contact avec ces
élèves-là dans l'exercice de ses fonctions, cette personne doit transmettre au
Centre de services scolaire une déclaration portant sur les fonctions qu'elle
exerce au sein d'un autre centre de services scolaire ou dans un... dans une
école privée, dans un établissement privé.»
Et le deuxième alinéa dit : «Le
Centre de services scolaire informe tout autre centre de services scolaire et
tout établissement d'enseignement, etc.» Donc, cette disposition-là, M. le
Président, encore une fois, nous permet d'agir à tout moment. Donc, ce n'est
pas vrai qu'on est limité par l'embauche ou qu'on est... qu'on ne peut agir
qu'au moment de l'embauche. Il y a plusieurs dispositions qui nous permettent
d'agir à tout moment. Donc, ce que je dis, M. le Président, c'est : on
n'est pas fermé à une récurrence, mais ce que l'on dit, c'est qu'on a
actuellement beaucoup d'outils qui vont nous permettre d'intervenir, et on peut
intervenir à tout moment, que ce soit pour les antécédents judiciaires ou que
ce soit pour les comportements qui peuvent faire craindre pour la sécurité
physique ou psychologique des élèves. Et donc ce régime-là que nous mettons en
place, c'est... c'est quelque chose d'important, c'est quelque chose de
conséquent. Ça va... ça va changer beaucoup, beaucoup de choses dans le
fonctionnement de nos institutions et dans le fonctionnement de nos écoles et
de nos centres de services scolaires. Et donc on va aller de l'avant avec le projet
de loi tel qu'il est proposé, et on se donne la possibilité, effectivement, de
voter un règlement. Le gouvernement peut adopter un règlement qui pourra, le
cas échéant, inclure une clause de récurrence si on décide qu'on veut aller de
l'avant avec une clause de récurrence, que ce soit nous ou un autre
gouvernement ultérieurement. Voilà.
Mme Ghazal : Donc, il n'y a
pas de... Parce que c'est déjà arrivé dans des projets de loi où, par exemple,
on disait que c'était dans un règlement, un ministre pouvait dire : Bien,
moi, je veux que ça soit dans le règlement, puis je m'engage à ce que ça le
soit, mais on ne peut pas le mettre dans le projet de loi. Donc, je comprends
qu'il n'y a pas d'engagement que ce soit dans un règlement. C'est : ça
pourrait. Il n'y a pas d'engagement?
M. Drainville : Ça pourrait,
ça pourrait. Et, comme je l'ai dit tout à l'heure, je ne suis pas fermé à cette
proposition. Je suis très ouvert à cette proposition, mais pas maintenant.
Mme Ghazal : Mais pourquoi pas
maintenant? Parce que, là, à chaque fois que je pose la question :
Pourquoi pas maintenant? Pourquoi il est trop tôt? Alors que le guide justement
existe depuis 15 ans, et on le sait que ça n'a pas marché, puisque le
ministre a bien vu lui-même que ça n'a pas marché. C'est la raison pour
laquelle on est ici. Et les articles qu'il me cite, des dispositions qui
existent maintenant, le ministre est d'accord avec moi que ça n'a pas
fonctionné. Qu'est-ce qui va faire que, plus tard, même si on peut... même si on
peut faire les vérifications, bien, on en a échappé plein, de cas, même si les
dispositions existent encore... existaient avant puis existent aujourd'hui, de
pouvoir faire des vérifications, pas uniquement à l'embauche...
Mme Ghazal : ...ça n'a pas
donné de résultat.
M. Drainville : Bien, moi, je
vais vous dire...
Mme Ghazal : Qu'est-ce qui va
donner plus de résultats?
M. Drainville : Moi, je vais
vous dire, je pense que ce projet de loi, le projet de loi n° 47 que nous étudions
présentement, va changer la culture au sein des centres de services scolaires
et dans le réseau scolaire de façon plus générale et je pense que ça va
contribuer à augmenter de beaucoup la protection des élèves, la vigilance du
personnel. Il y a toutes sortes de dispositions qui obligent le personnel à
dénoncer, à... en vertu du code d'éthique ou encore de porter plainte ou de
signaler au ministre, dans le cas des enseignants. Donc, moi, je pense que ce
projet de loi là, c'est un... c'est un... comment dire, ça va avoir l'effet
d'un... comment dire, d'un... ça va être transformateur, moi, je suis convaincu
de ça, ça va être transformateur pour la culture institutionnelle. Ça va faire
en sorte que nos institutions, nos centres de services scolaires, nos écoles,
notre personnel scolaire va être beaucoup plus vigilant. Et donc je souhaite
qu'on aille de l'avant avec ces mesures. Et je pense avoir exprimé, M. le
Président, ma position.
• (17 h 20) •
Mme Ghazal : Je suis d'accord
qu'il va y avoir un changement de culture, c'est sûr. Plus on en parle, plus
les choses vont s'améliorer, là. C'est sûr que c'est un pas de plus en avant,
mais un changement de culture, ça prend du temps, surtout pour autant d'écoles
ou un gros réseau comme ça, ça prend énormément de temps, puis ça ne se ferait
pas... ça ne va pas se faire aussi de façon égale partout, parce qu'il y a des
endroits où ça se passe très bien, où les gens sont beaucoup plus vigilants, où
il y a une culture de la prévention puis de la protection des élèves qui existe
beaucoup... qui est beaucoup plus forte, d'autres où c'est beaucoup plus
difficile. On l'a vu, là, je vous parle des cas dans les médias, mais il y a
plein de cas. Moi, depuis que j'interviens sur le sujet, notamment sur les
violences à caractère sexuel, je reçois des témoignages, sous le sceau de la
confidentialité, de profs qui me disent : Bien, j'en ai parlé, j'en ai
parlé, puis la direction m'a dit : Il n'y a pas de problème, parce qu'elle
avait plus peur à sa réputation. Donc, il y a des endroits où ça va prendre
beaucoup, beaucoup de temps, des années même, à changer. Donc, ça, ça peut
prendre plus de temps.
Ça fait que là, ici, on a... On a ici une
opportunité de ne pas laisser le temps faire son œuvre puis avoir plus de...
créer plus de problèmes et on a ici cette opportunité-là de dire : Bien,
on va le faire de façon ferme, claire, on fait la vérification aux trois ans. À
part le fait que ça peut peut-être, je ne sais pas trop, sembler trop lourd
pour les... pour les gens, pour la fonction... Hein, le gouvernement nous a dit
qu'ils veulent réduire les coûts plus l'année prochaine, voir ce qu'est-ce qui
peut ajouter des coûts administratifs, et tout ça. C'est sûr que c'est... ça ne
vient pas alléger, parce que là on fait une vérification à tous les trois ans,
partout, que ça devient très, très, très strict, mais je pense que ça vaut la
peine pour éviter plus de problèmes puis plus de victimes, là, dans nos écoles.
On doit ça aux enfants.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions qui portent sur l'article 4?
Une voix : ...
Le Président (M. Rivest) : L'amendement,
merci.
Mme Rizqy : Certainement, M.
le Président. En réponse à ma collègue, vous avez cité des articles de la Loi
sur l'instruction publique où est-ce que le ministre peut, s'il a des doutes,
intervenir pour faire une demande de déclaration. La différence entre mon
amendement puis les articles que vous citez, ou même celui du projet de loi...
dans le projet de loi, c'est «conclut à un comportement pouvant raisonnablement
faire craindre». C'est que ces libellés qui vous appartiennent déjà, on est
dans agir au passé. Donc, l'infraction peut avoir déjà été commise ou on pense
qu'elle a été commise et on fait d'autres vérifications. Moi, mon amendement,
c'est pour prévenir. Immense différence. Est-ce que vous la comprenez?
M. Drainville : Vous posez
une question en lien avec les antécédents judiciaires?
Mme Rizqy : Bien oui. Vous
avez répondu à ma collègue que vous avez déjà des pouvoirs pour demander des
compléments de déclaration si vous avez des motifs de croire que.
M. Drainville : Dans le cas
des enseignants, lorsque le ministre a des motifs raisonnables de croire que le
titulaire d'une autorisation d'enseigner a des antécédents judiciaires, il peut
exiger que ce dernier lui transmette une déclaration qui porte sur ses
antécédents judiciaires.
Mme Rizqy : Suivez mon
raisonnement. Pour avoir des motifs raisonnables de croire que, nécessairement
il faut qu'il y ait quelque chose qui soit arrivé.
M. Drainville : Oui. Il faut
qu'il y ait quelqu'un qui l'ait signalé, il faut qu'il y ait quelqu'un...
Mme Rizqy : Exactement. Donc,
on est dans le après. Moi, mon amendement est dans le avant, c'est de la
prévention. C'est ça, la différence.
M. Drainville : Je comprends
très bien...
M. Drainville : ...mais, M. le
Président, je pense avoir été clair sur ma position.
Mme Rizqy : Bien, c'est parce
que vous ne me donnez aucun motif. Vous me dites que ce n'est pas juridique.
Vous me dites que c'est prématuré, mais pourtant ce guide, il a été fait au
tournant des années 2000, là. Vous me dites que ce n'est pas financé.
Alors, il est où, le problème? Le ministère de la Famille protège
aujourd'hui... veut le consacrer dans une loi, là. On est passé des
années 2010 à 2011 pour que ça soit dans un règlement. Puis maintenant on
veut le consacrer dans une loi.
M. Drainville : M. le
Président, un antécédent judiciaire, par définition, survient après.
Mme Rizqy : Non. Une seconde.
Pas nécessairement avec les élèves. Non, non, non. Retournez voir le guide.
Non, non, monsieur... Non, non, M. le ministre.
M. Drainville : Un antécédent
judiciaire, M. le Président, c'est défini ici, là.
Mme Rizqy : Pas
nécessairement avec l'élève. Vous, l'article que vous faites référence, il y a
eu un préjudice pour l'élève.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée de Saint-Laurent, le temps alloué à l'intervention est terminé.
Mme Rizqy : On va devoir
déposer un amendement pour continuer la conversation, mais j'ai demandé un vote
par appel nominal sur celui-ci, M. le Président.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: M. Drainville
(Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre.
La Secrétaire
: Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
Le Président (M. Rivest) : Abstention.
Alors, l'amendement est rejeté.
Mme Rizqy : Donc, nous avons
envoyé un amendement à la commission.
Le Président (M. Rivest) : On
va suspendre quelques instants pour en prendre connaissance.
(Suspension de la séance à 17 h 26)
(Reprise à 17 h 29)
Le Président (M. Rivest) : ...ouvrir
la commission. Alors, j'invite la députée de Saint-Laurent à faire la lecture
de son amendement.
Mme Rizqy : Merci :
L'article 4 du projet de loi est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 2°, des mots «porter sur la période couverte par la vérification des
comportements» par les mots «prévoir qu'une vérification des antécédents
judiciaires est valide pour une période maximale de quatre ans à compter de sa
délivrance».
L'article modifié se lirait ainsi :
258.4. Le ministre élabore un guide
relatif à la vérification des antécédents judiciaires et des comportements
pouvant raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou
psychologique des élèves à l'intention des centres de services scolaires et en
assure la diffusion. Ce guide doit notamment prévoir qu'une vérification des
antécédents judiciaires est valide pour une période maximale de quatre ans à
compter de sa délivrance.
• (17 h 30) •
Alors, j'étais... je discutais avec le
ministre, et les articles auxquels lui faisait référence, dont les pouvoirs, il
a déjà, c'est lorsqu'il a des motifs raisonnables de croire qu'un élève peut
être à risque. Là, il peut agir, donc, après le coup, alors qu'avec une
vérification des antécédents ça ne vise pas nécessairement un élève. Je vous
donne un exemple concret. Vous avez un membre du personnel qui a été arrêté,
accusé, condamné pour possession de pornographie juvénile. Ça n'a rien à voir
avec les élèves, il a ça sur son matériel à la maison, dans son sous-sol, puis
le samedi, dimanche, c'est ça qu'il fait. Mais nous, on ne le sait pas. On n'a
aucune espèce d'idée qu'on a quelqu'un qui a, chez lui, du matériel
pornographique, que la police l'a enquêté, la police l'a arrêté, le tribunal
l'a condamné. Mais nous, on ne le saura pas, parce qu'on n'a pas fait les vérifications
aux trois ans.
Tu sais, pourquoi j'ai choisi trois ans?
Parce que je sais qu'il y a un coût économique, M. le ministre, je ne suis pas
niaiseuse, là. Le coût économique, ce n'est pas moi qui l'ai établi, c'est le
ministère de l'Éducation, avec la Sécurité publique. À l'époque, en 2010,
c'était 63,59 $. L'entente est toujours valide. Donc, à moins que je me
trompe, Mme Vachon pourrait me corriger, mais ce coût, en ce moment, c'est pour
que... chaque vérification d'antécédents judiciaires, 63,59 $, page 43 du
guide. Je ne sais pas s'il a été indexé, je ne sais pas, mais peut-être que
vous, vous pouvez nous éclairer.
Avez vous demandé, au moment que vous avez
fait votre point de presse en septembre... puis vous parlez de la récurrence de
la vérification des antécédents, vous-même, vous vous êtes choqué, de
dire : Ça n'a pas de bon sens qu'on ne vérifie de façon plus récurrente et
de façon plus systématique... avez-vous fait une demande d'avis, auprès la
Sûreté du Québec, sur ce sujet, pour la récurrence? Parce que c'est eux qui la
font, c'est les corps de police qui font cette vérification, puis l'entente,
elle existe déjà entre le ministère et la Sécurité publique.
M. Drainville : Bien, est-ce
que j'ai fait des vérifications, M. le Président, avec la sûreté? La réponse,
c'est non. Maintenant, je répète, M. le Président, la loi nous donne la
possibilité de faire des vérifications pas aux trois ans, pas aux quatre ans,
n'importe quand. À n'importe quel moment, la loi nous permet de demander à
quelqu'un sur qui on aurait des doutes... de lui demander de nous fournir une
déclaration sur ses antécédents. Donc, la loi couvre déjà ce que la députée de
Saint-Laurent souhaite, M. le Président.
Mme Rizqy : Non.
M. Drainville : Et la
récurrence ne garantit rien parce que, si la récurrence est aux trois ans ou
aux quatre ans, peu importe, le geste qui met à risque la sécurité des élèves
ou d'un élève pourrait très bien intervenir dans cette période, pendant
laquelle...
17 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...il n'y aura
pas eu de vérification. Alors que là, avec cette disposition-là, on peut,
effectivement, demander à quelqu'un, à tout moment, de nous transmettre une
déclaration sur ses antécédents judiciaires.
Et moi, je prétends, M. le Président, qu'avec
ce projet de loi nous allons créer une nouvelle culture, qui va faire en sorte
que les gens vont être beaucoup plus vigilants. Et, par exemple, l'obligation
de signaler, en vertu du code d'éthique, qui est prévue au projet de loi, je
pense que ça va contribuer, M. le Président, à faire naître ces motifs
raisonnables dont nous parlons, qui nous permettront, donc, de procéder à ces
vérifications d'antécédents. Donc, alors, M. le Président, je maintiens, et je
persiste, et signe, je pense avoir répondu aux questions de la députée de
Saint-Laurent et je... Visiblement, ces réponses ne la satisfont pas, je
respecte ça, mais ça... mais mes réponses ne vont pas changer, M. le Président.
Mme Rizqy : Il y a combien d'enseignants
au Québec?
M. Drainville : Pardon?
Mme Rizqy : Il y a combien d'enseignants
au Québec?
M. Drainville : Il y a
combien d'enseignants au Québec? 135 000 plus... 156 000, autour de
156 000, je crois, au dernier décompte. Je pense que ça inclut à peu près
tout le monde, y compris les suppléants.
Mme Rizqy : Donc, l'article
auquel vous faites référence, où est-ce que vous dites qu'on est bien protégés,
parce que le ministre peut demander une déclaration si jamais il y a des motifs
de croire que l'intégrité physique ou psychologique d'un élève est compromise,
ça a été appliqué combien de fois au Québec?
M. Drainville : Je ne saurais
dire, M. le Président, mais, chose certaine, je suis convaincu que ce projet de
loi va faire en sorte que nos milieux scolaires vont être beaucoup plus... je
dirais qu'on va créer un état d'esprit qui va faire en sorte que les gens vont
être beaucoup plus à l'écoute, vont être beaucoup plus sensibles, vont être
beaucoup plus observateurs, beaucoup plus... dans un mode beaucoup plus
proactif par rapport à la sécurité des enfants. Je suis convaincu de ça.
Mme Rizqy : M. le ministre,
vous faites référence, depuis maintenant plus de 20 minutes, à un article pour
vous dire que vous êtes, en ce moment, ceinture et bretelles. Cet article là,
vous ne savez pas combien de fois a été appliqué. Donc, on ne le sait pas. Moi,
ce que je vous dis, c'est que ces 150 000, plus ou moins, enseignants, aux
trois ans, sont vérifiés. C'est systématique, on le sait. Vous n'avez même plus
besoin de regarder puis de dire : O.K., j'ai... C'est fait, c'est terminé.
Vous, ce que vous faites référence, c'est un contrôle aléatoire, en vertu d'un
pouvoir que vous avez, qui découle de la loi. C'est un contrôle aléatoire. Moi,
ce que je vous propose, c'est un contrôle fixe, qui découle de vos dires à
vous, que j'endosse à 100 %. Ce que vous avez dit en septembre, là, je l'ai
salué.
D'autre part, vous me dites que vous n'avez
pas consulté la Sécurité publique, avec qui, dans le fond, il y a un
partenariat qui existe. C'est impossible. Vous n'avez pas pu écrire ce projet
de loi, sachant qu'il y a un guide sur les antécédents judiciaires, qui a été
fait en partenariat avec la Sécurité publique, puis de ne pas les avoir
consultés, là. Ça ne fonctionne pas.
M. Drainville : Non, mais, M.
le Président, la députée de Saint-Laurent m'a demandé : Est ce que j'ai eu
des discussions avec la Sûreté du Québec pour savoir, je ne sais pas quoi, là?
La réponse, c'est non, je n'ai pas eu de discussions avec la Sûreté du Québec,
là.
Mme Rizqy : Et la Sécurité
publique?
M. Drainville : Est ce qu'il
y a eu des discussions avec la Sécurité publique? Non.
Mme Rizqy : Puis autour de la
table du Conseil des ministres? Parce que le guide est fait avec eux, là,
depuis des années, là. Là, c'est impossible de faire un projet de loi...
M. Drainville : Mais, M. le
Président...
Mme Rizqy : Mais, si vous
permettez, c'est parce que...
M. Drainville : Oui, allez-y.
Mme Rizqy : ...l'objectif, c'est
le suivant. Là, mon objectif, là, ce n'est pas... Je veux être très claire. L'objectif,
là, c'est qu'on sort avec le meilleur projet de loi. Puis vous me connaissez,
je ne m'obstine pas si ce n'est pas important. Je vous le dis, c'est
important...
Mme Rizqy : ...ce guide a été
fait avec beaucoup de rigueur avec le ministère de l'Éducation et la Sécurité
publique. Il y a une entente qui a été signée entre les deux, c'est l'annexe un
du guide que vous avez juste devant vous. L'Annexe un, là, ce n'est pas moi que
l'ait signé, c'est le ministère de l'Éducation avec la Sécurité publique.
Là-dessus, on étale même les tarifs pour le secteur public et privé, annexe un,
annexe deux. C'est pour ça que je vous ai dit que c'est sûr qu'il y a un coût,
mais là je comprends que les vérifications n'ont pas été faites avec la
Sécurité publique. Donc, c'est impossible, là, ça ne fonctionne pas, parce
qu'au niveau de tout ce qui est antécédents importants, c'est la sécurité
publique qui nous... qui nous guide.
Et je vous donne un exemple concret.
Rappelez-vous, là, le monde du personnel... puis, quand vous dites : Moi,
j'ai confiance que les gens vont regarder... Les gens regardent déjà, M. le
ministre, mais le problème, c'est que tous ceux qui travaillent dans le réseau
scolaire, là, ils n'ont pas accès aux plumitifs. Ce n'est pas le travail des
enseignants, des TES, des orthophonistes d'aller voir le plumitif. C'est notre
travail à nous. C'est ça, notre job à nous. Puis moi, je vous le dis, l'exemple
le plus concret, qui a vraiment été, honnêtement, une honte, c'est cet individu
qui a travaillé alors qu'il avait un antécédent de proxénète. Il était dans nos
écoles. Le D.G. l'a dit, lui-même, il dit : Honnêtement, je m'excuse, on
l'a échappé. Mais honnêtement, je vais vous dire de quoi, le D.G., là, il va
faire avec les outils qu'il a, mais, si la loi lui dit : C'est aux trois
ans que tu vas le faire, il va le faire aux trois ans, il n'aura pas le choix
de le faire. Puis on n'aurait pas échappé le proxénète. Il y avait un
antécédent grave, mais ça a pris bien, bien, bien des années. Puis savez-vous
comment qu'on l'a su? C'est que la petite amie parlait avec son autre amie,
puis elle lui a montré des échanges sur Snapchat avec des pêches puis des
aubergines. Alors, ça, c'est assez, là, graphique pour les jeunes, ils
comprennent le message. Il textait sur Snapchat, cette élève tard la nuit. Ce
n'est pas la fille qui l'a dénoncé, c'est son amie qu'elle trouvait que ce n'est
pas normal. Puis après ça, on s'est rendu compte : Aie! Méchants
antécédents judiciaires. Moi, c'est pour ça que je vous le dis, là cet
amendement-là, si vous me dites : Il n'y a pas d'enjeu juridique, il n'y a
pas d'enjeu financier, là, on l'écrit, je me tais, là, pour le restant...
écoutez, je me tais même jusqu'à demain, même demain, là, je ne dis plus rien.
Ça vous donne-tu une idée, même, comment j'y tiens?
• (17 h 40) •
M. Drainville : On ne veut
pas... on ne veut pas que la députée de Saint-Laurent se taise...
Mme Rizqy : Non, mais c'est
parce que j'y tiens pour vrai. Sincèrement, vous me connaissez, je ne fais pas
de... il n'y a pas de raison qu'en famille ils vont de l'avant puis que nous,
en éducation, on ne va pas de l'avant. Puis, est-ce que la Sécurité publique a
déposé un avis là-dessus?
M. Drainville : Pas à ma
connaissance.
Mme Rizqy : Bien, peut-être
qu'on devrait leur demander leur avis.
M. Drainville : Mais, M. le
Président, le projet de loi relève de ma responsabilité et la raison que je
donne et que je répète, c'est la raison. On veut, M. le Président, prendre le
temps de bien faire les choses. Ce projet de loi là est extrêmement ambitieux,
fait de grands, grands changements et on souhaite donc qu'il se mette en place
correctement et on se donne le pouvoir de procéder par règlement pour faire un
certain nombre de modifications ou d'ajouts. Parmi ces possibles modifications
ou ajouts, il y a la possibilité d'ajouter une clause de récurrence. On verra
en temps et lieu, M. le Président, si c'est une bonne idée. Tout à l'heure, la
députée proposait une clause de récurrence de trois ans. Maintenant, c'est une
clause de récurrence de quatre ans.
Mme Rizqy : Maximum,
maximum... faire un trois ans.
M. Drainville : Et donc, je
pense que cela illustre le fait, M. le Président, que nous devons prendre le
temps de réfléchir, et on pourra donc, à la lumière des résultats que nous
obtiendrons grâce à ce projet de loi, on verra s'il est nécessaire d'ajouter
une clause de récurrence. Je ne suis pas fermée à cette clause de récurrence,
mais je pense que c'est trop tôt, M. le Président, pour l'insérer dans le
projet de loi. Le règlement nous donnera la possibilité de le faire. On verra
si on le fera, mais, si l'inquiétude de la députée, c'est qu'on ne puisse
vérifier les antécédents qu'au moment de l'embauche je la rassure, la loi
prévoit déjà une possibilité de vérifier les antécédents judiciaires, pas ou
trois ans, pas aux quatre ans, mais à tout moment.
Mme Rizqy : Si on a un doute.
Donc, ça s'appelle vérification aléatoire.
M. Drainville : Et moi, je
pense... et moi, je pense, M. le Président, que les obligations de signalement
du projet de loi vont contribuer à faire naître les motifs raisonnables pour
demander une vérification d'antécédents. Je pense qu'on va créer, avec ce
projet de loi, un état d'esprit de grande vigilance. Et donc...
M. Drainville : ...il y aura,
je pense, davantage de personnes qui vont se prévaloir de la loi actuelle. La
députée de Saint-Laurent dit : Le ministre ne sait pas combien de
personnes ont invoqué 261.0.2 ou 261.0.0. Bien sûr, que je ne le sais pas, M.
le Président, ce n'est pas moi, l'employeur. L'employeur, ce sont... les
employeurs, ce sont les centres de services scolaires.
Mme Rizqy : Toutefois, vous
avez le droit de poser des questions à tous les centres de services scolaires.
M. Drainville : Bien sûr.
Mme Rizqy : Et vous avez le
droit d'envoyer à chaque fois ce qu'on appelle les collectes infos auprès des
centres de services scolaires. Vous avez pris du temps pour rédiger ce projet
de loi, parce qu'au début vous avez demandé une enquête générale. Vous avez
fait un point de presse le 1ᵉʳ septembre, auquel vous avez dit : Il faut
vraiment s'améliorer au niveau de la récurrence. Pourquoi? Pour faire de la
prévention. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est vous, puis j'adhère à 100 %
à ce que vous dites. Ce n'est pas un reproche, là, aujourd'hui, loin de là. La
différence, c'est la suivante : je ne veux plus être dans l'aléatoire, je
ne veux plus compter sur des dénonciations, je ne veux plus jamais devoir
ouvrir le journal et lire une histoire vraiment dégoûtante... puis se
dire : Ayoye! On l'a échappée. Alors, c'est pour ça que je ne veux pas
compter sur quelque chose d'aléatoire.
Et vous savez quoi? En le mettant sur
trois ans, cet article-là auquel vous faites référence va continuer d'exister.
Donc, si jamais il y a des doutes, par exemple, qu'une personne a fait une
conduite dangereuse, personne n'est au courant, hein, mais parle, parle, jase,
jase, quelqu'un l'entend, mais il ne l'a pas dénoncée à son employeur. Parfait.
Il pourrait faire ça si, mettons, on est dans la période de trois ans. Parce
que c'est sûr que le trois ans, M. le ministre, ce n'est pas parfait, là. Eh!
moi, là, vous me connaissez, moi, ce serait à chaque année, mais je ne suis pas
folle, à chaque année, mes coûts viennent d'augmenter de façon substantielle,
puis le travail des policiers aussi. Alors, c'est pour ça que le trois ans,
c'est que ça a été réfléchi par qui? Par le ministère de la Famille. Puis eux,
ils se sont dit : Aux trois ans, c'est une norme raisonnable. Et là, ça,
c'est quelque chose qui devient clair.
Vous travaillez avec des... pour la très,
très grande majorité, des mineurs. C'est un privilège. Moi, je crois
sincèrement, là... Moi, j'ai été prof à l'université, ça a été la job que j'ai
le plus aimée, en passant, ça, ici, c'est une fonction, ce n'est la même chose,
mais j'adore ma fonction, mais mon travail que j'ai adoré le plus et j'ai
toujours consacré... pour moi... mon travail, comme prof, un immense privilège,
pour vrai, d'être avec des étudiants que tu peux soit inspirer, guider. Mais,
malheureusement, ça va arriver, dans des rares cas, qu'il y en a qui vont être
un effet éteignoirs, qui auront des comportements complètement vexatoires,
bien... pommes pourries, là. On essaie de les enlever. C'est pour ça qu'à
chaque trois ans, moi, je le vois comme une passoire, tu sais, quand vous avez
fini de faire vos pâtes, là, vous passez ça aux passoires. Le bon va rester, le
mauvais va s'en aller.
Parce que, moi, je ne veux plus attendre.
Puis, sincèrement, là, vous avez déjà un rapport, puis, le 1ᵉʳ septembre, vous
avez fait un point de presse. Puis rappelez... je vous invite, en fait, à
revenir à ce point de presse. Moi, je m'en rappelle, vous étiez sonné, vous
étiez sincèrement sonné parce que vous veniez de prendre la pleine mesure du
rapport. Puis rappelez-vous de ce moment-là. Vous faites votre point presse
puis vous comprenez à quel point c'est grave. Puis le deuxième axe, pas le
sixième, le dernier, là, tout de suite après, vous parlez qu'il faut faire de
la prévention en faisant des antécédents judiciaires, une vérification
récurrente, puis vous... vous allez vous attaquer à ça.
Si, aujourd'hui, M. le ministre, vous me
dites : Marwah, écoute, je te fais la promesse sur l'honneur que je vais
l'écrire noir sur blanc dans le règlement, je ne peux pas m'avancer si ça va
être trois ou quatre, mais je vais l'écrire puis ça va être uniforme... si vous
me faites cette promesse, M. le ministre, j'arrête, mais j'ai besoin de vous
l'entendre dire, que vous allez prendre cet engagement, parce que je sais qu'à
chaque fois vous m'avez regardée droit dans les yeux, vous m'avez dit : Je
vais faire ça, vous l'avez toujours fait. Mais moi, aujourd'hui, j'ai besoin...
je n'ai pas envie d'avoir des peut-être, j'ai besoin d'avoir une certitude
puis... me dire : O.K., j'ai entendu tous tes arguments, je peux te dire
que je vais faire un règlement. Ça sera soit trois ans soit quatre ans. Mais je
vous le dis tout de suite, arrivez-moi pas avec du six ans, sept ans, c'est
bien trop long, là, trois ans, je suis capable de vivre avec trois... la famille,
quatre, c'est raisonnable encore. En haut de ça, là, je vais vous dire :
Ce n'est pas assez raisonnable. Mais si, au moins, vous me dites : On va
faire une norme nationale, là, qui va être par règlement, je vous connais assez
que, si vous me dites que c'est sur l'honneur, je vais vous croire.
M. Drainville : M. le
Président, je ne peux pas prendre un engagement au nom des futurs ministres de
l'Éducation.
Mme Rizqy : Bien là, vous
n'avez pas, quand même... vous allez finir...
Mme Rizqy : ...votre mandat,
là.
M. Drainville : Oui, bien
sûr.
Mme Rizqy : Bien, on est en
2024, là, il reste du temps. Vous êtes en train de me dire que le règlement ne
va pas sortir avant 2026?
M. Drainville : Bien,
c'est-à-dire que la disposition dit que le gouvernement peut adopter un
règlement, il n'y a pas de garantie qu'il y aura un règlement.
Mme Rizqy : Bien,
c'est-à-dire que... Attendez, vous êtes en train de me faire une admission que
vous n'allez pas faire un règlement d'ici la fin du mandat là-dessus. Voyons,
M. le ministre, là, c'est pire, là.
M. Drainville : Non, je... M.
le Président, je... l'engagement que nous prenons, c'est...
Mme Rizqy : Donc, il y
aura...
M. Drainville : Enfin, on se donne...
on se donne le pouvoir d'adopter un règlement comme le prévoit
l'article 6.1 que nous avons déposé. Maintenant, il n'y a pas de... il n'y
a pas de calendrier, il n'y a pas d'échéancier. Tout ce que je dis... enfin,
tout ce que l'article dit, c'est que le ministre aura le pouvoir de
réglementer, mais je ne suis pas en mesure de préciser s'il y aura un tel
règlement et, si c'est le cas, quand il sera déposé et, s'il est déposé,
qu'est-ce... quel en sera le contenu. Je ne suis pas en mesure de prendre cet
engagement-là, M. le Président.
• (17 h 50) •
Mme Rizqy : Là, je suis
vraiment dubitative, là, pour vrai. Vous venez de me donner un argument solide
pour que ce soit inscrit dans la loi. Là, honnêtement, là, j'ai de la misère à
vous suivre là, M. le ministre, sincèrement. Je sais que le ministre que j'ai
vu, le 1er septembre dernier, ça fait juste sept mois, là, ça ne fait pas une
éternité, il a dit que c'était urgent d'agir, il disait tellement que c'était
urgent qu'il voulait qu'on l'adopte dans l'autre projet de loi. Et là vous me
dites que le règlement, que vous faites référence depuis maintenant plus d'une
heure, là, vous avez parlé... règlement, que ce sera peut-être le prochain
ministre de l'Éducation, peut-être pas vous.
Sincèrement, M. le ministre, là j'ai
besoin de vous, là. Vous n'êtes pas obligé de faire un règlement de 200 pages.
Vous pouvez me dire, sur l'honneur : Je vais en faire un, règlement, là,
il va être de deux paragraphes. Je peux vous sortir plein de décrets du mercredi
où est-ce que des règlements, là, sont très succincts, là, ça se limite sur une
page. Mais j'ai besoin de vous aujourd'hui, là, M. le ministre, là. J'ai besoin
que vous saisissez, là, puis je sais que vous le faites, je sais que vous
comprenez que c'est important, ça. On passe de... d'un contrôle plus aléatoire
à un contrôle serré pour que tous les enfants du Québec bénéficient de la même
protection de la petite enfance jusqu'à l'école des grands. J'y tiens,
sincèrement. Puis je n'ai pas 1 million... En plus, c'est que je n'ai même pas
1 million d'amendements, je les ai tous dits durant... durant les consultations
qu'on a eues, j'ai dit d'entrée de jeu tout... c'est quoi, mes amendements. Je
ne vous ai jamais pris par surprise.
M. Drainville : M. le Président,
je ne reproche rien à la députée de Saint-Laurent, je la sais sincère...
Mme Rizqy : J'ai besoin de
vous.
M. Drainville : ...je la sais
sincère.
Mme Rizqy : Est-ce qu'on peut
s'entendre sur un mini-règlement?
M. Drainville : Mais on a un
désaccord, on a un désaccord, c'est tout. Ce n'est pas grave, M. le Président.
C'est normal, des fois, qu'on a des désaccords, là, on a...
Mme Rizqy : Non, mais ce
désaccord a un impact sur l'axe deux de votre propre point de presse. C'est
vous qui avez dit d'entrée de jeu, il fallait revoir la récurrence. Je peux
vous relire...
M. Drainville : Non, je n'ai
pas... Je ne me souviens pas...
Mme Rizqy : Oui, oui, oui,
j'ai le verbatim.
M. Drainville : Je ne me
souviens... Bien, ce que vous avez lu tout à l'heure, en tout cas, je n'ai pas
entendu «récurrence». Ce que j'ai entendu, par contre, c'est que je trouvais
anormal, comme le dit le rapport, que les vérifications se limitent aux seules
embauches, et puis c'est effectivement le cas. Moi, je souhaite, M. le
Président, que les dispositions 261.02 puis 261.03 soient invoquées,
utilisées, qu'on y ait recours d'une manière beaucoup plus fréquente. Et puis
je pense qu'on va contribuer, effectivement, à faire en sorte que les membres
du personnel scolaire et autres témoins éventuels qui ont des motifs
raisonnables puissent demander que des vérifications d'antécédents judiciaires
se fassent d'une manière beaucoup plus fréquente et régulière que ce n'est le
cas présentement. C'est ce que j'ai voulu dire, et je maintiens ce que j'ai dit
à ce moment-là, M. le Président, je maintiens ce que j'ai dit à ce moment-là.
Et moi, je pense... je me répète, mais les obligations de signalement qui sont
prévues au projet de loi vont faire naître ces motifs raisonnables qui vont
nous permettre donc d'interpeler les personnes et leur demander une déclaration
sur leurs antécédents judiciaires...
Mme Rizqy : Mea culpa. Vous
n'avez pas dit «récurrence», vous avez dit «fréquence», mais, je pense, c'est
des synonymes.
Axe deux. Et là je vous cite au mot, c'est
votre verbatim qui est disponible sur le site de l'Assemblée nationale parce
que tous les points presse que vous faites sont disponibles : «Le rapport
recommande d'approfondir les vérifications à l'embauche et d'en accroître la
fréquence. Présentement, les centres de services scolaires doivent vérifier à
l'embauche les antécédents judiciaires d'un futur employé susceptible d'être en
contact avec des élèves mineurs. Comme le mentionne le rapport, ce genre de
vérification est essentiel pour assurer la sécurité de nos élèves, mais ce
n'est pas suffisant, je vais donc mettre en place des mécanismes plus stricts
en cours d'emploi, donc pas juste au début, en cours d'emploi, ça voudrait dire
que les antécédents d'un employé qui ont été vérifiés à l'embauche devraient
l'être à nouveau après une certaine période de temps. Nous regardons
présentement l'ensemble des avenues possibles, mais une chose est certaine, de
vérifier les antécédents judiciaires uniquement à l'embauche, ça ne suffit pas.
Évidemment, ce genre de mesures pourrait nous aider, nous permettre d'agir
davantage en - je vous le donne en mille - prévention». C'est vous, M. le
ministre, pas moi, mais je suis 100 % d'accord. Mais moi, ici, là, quand
vous dites «en cours d'emploi... une certaine période», vous ne me ferez pas
croire que vous avez fait ce point de presse, parce que je vous connais...
avant de faire votre point de presse, chaque mot, vous l'avez lu. Vous n'êtes
pas le type de ministre qui arrive comme un pantin à lire une déclaration, ce
n'est pas vous, ça, au contraire, au contraire, tous vos points de presse, vous
arrivez, il y a des codes de couleurs dans vos notes, on les voit à la télé,
pour vrai, mais ce n'est pas un défaut, là, c'est une grande qualité parce
qu'honnêtement, là, moi, j'aimerais que tout le monde fasse ça, lire ses notes,
son point de presse, pas des lignes. Puis ça, là, j'y crois à votre axe deux,
mais je ne peux pas être la seule à y croire avec la députée de Mercier.
Alors, moi je vous le dis, là, si au
moins, là, vous me dites : Arrête de plaider, je vais faire un court
règlement, puis on va mettre un seuil partout au Québec. Je vais me taire parce
que je vais vous croire, mais là, l'enjeu que j'aie, c'est que vous me dites
que vous n'êtes même pas sûr de publier un règlement d'ici la fin de votre
mandat en 2026.
M. Drainville : Mais c'est ce
que j'ai dit.
Mme Rizqy : Oui, je peux vous
le... je peux même le mettre au Greffier, là, mais, tu sais, je n'invente pas
des mots, moi, jamais que... jamais que je ne citerais quelqu'un au mot,
verbatim, si ce n'est pas le cas, là, ça s'appelle la diffamation, je ne fais
pas ça.
M. Drainville : Écoutez,
monsieur, M. le Président, on a un désaccord, ce n'est... ce n'est pas grave,
on a un désaccord.
Mme Rizqy : Vous pouvez être
en désaccord avec vous-même.
M. Drainville : J'ai dit et
je redis que je souhaite qu'effectivement les antécédents ne soient pas
vérifiés seulement à l'embauche, et donc on a des instruments qui nous
permettent d'agir à d'autres moments, et je souhaite que les gens utilisent ces
instruments-là, et je pense que nous allons créer une nouvelle culture, oui, de
prévention, notamment de prévention, et qui va nous permettre d'utiliser les
instruments législatifs actuels. Et je pense qu'on va également, avec les
nouvelles dispositions, je pense qu'on va également contribuer à faire naître
cette culture de vigilance et de prévention, M. le Président.
Le Président (M. Rivest) : Et
j'informe la députée de Saint-Laurent qu'il reste moins de trois minutes à vos
interventions.
Mme Rizqy : M. le ministre,
le 1er septembre, quand vous faites ce... votre point de presse, les dispositions
que vous faites référence existaient déjà. De votre propre aveu, ça ne suffit
pas.
M. Drainville : Je pense que
les... le personnel scolaire, notamment le personnel scolaire, va y avoir
recours beaucoup plus fréquemment, et c'est ce que je souhaite.
Mme Rizqy : Mais c'est un
souhait.
M. Drainville : Fréquence,
fréquemment, oui.
Mme Rizqy : M. le ministre,
cette disposition, elle date de plusieurs années, qu'est-ce que ça a changé
pour Saint Laurent? Il y a plein de profs, il y a une intervenante sociale qui
l'a dénoncé. Une intervenante sociale a montré un texto officiel du directeur
de l'école où est ce que l'élève en question a été traité de p-u-t-e? Qu'est-ce
qui a changé? Elle l'a dénoncé, elle?
M. Drainville : M. le
Président, j'ai... j'ai vraiment dit ma position puis je... je pense...
M. Drainville : ...que j'ai
été clair.
Mme Rizqy : Clair, non,
convaincant non plus. Puis habituellement, quand... quand vous avez un doute,
là, vous me dites : Écoute, je te reviens. Là, là, je vous connais, là, il
y a quelque chose que vous ne dites pas.
M. Drainville : M. le
Président, il faut que la députée de Saint-Laurent arrête de dire qu'elle me
connaît, ma... mon épouse va finir par se douter... va finir par avoir des
doutes, là.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Rizqy : Non, non.
Martine, là, on l'aime aussi, là. C'est une bonne femme, elle. Trois enfants
avec le même monsieur.
M. Drainville : Non, je fais
des blagues, là, mais, tu sais, c'est pour le... pour le téléspectateur qui
nous écoute pour la première fois, là, il va dire : Oh! Boy, ils sont
vraiment proches eux autres.
Mme Rizqy : Bien, je n'ai pas
honte de le dire, que vous faites... que vous avez fait un travail, je n'ai pas
honte de dire que j'ai regardé votre point de presse, je n'ai pas honte de dire
que c'était détaillé. Mais moi, j'aurais honte, quand je vais avoir fini ce
projet de loi, sachant qu'il va y avoir une lacune que nous connaissons tous,
là, tout le monde la connaît maintenant, la lacune, puis qu'on n'a pas fait le
petit geste de plus.
Puis vous, vous m'assurez, vous me
dites : ce n'est pas à cause d'un souci juridique, on a l'équipe juridique
à côté, personne n'a levé la main là-dessus. Vous nous dites : ce n'est
pas un souci financier. Puis je ne veux pas prendre ça personnel, puis vous me
dites que ce n'est pas personnel, O.K. Ça ne peut pas être de l'entêtement non
plus. Puis vous êtes à la ligne des buts. Moi, je vous dis juste d'étirer le bras,
là, d'accepter l'amendement, moi, je préfère trois ans, ou à tout le moins me
dire : écoute, je te reviens avec un règlement sur ce sujet, ça va être
national, on va mettre une période maximale pour les antécédents. Si au moins
j'ai ça, je vais dire : Parfait, je le crois, il va travailler, il va
continuer à attacher ses affaires puis il va nous revenir. Au moins, je veux
dire, j'aurais peut-être réussi à aller passer de «aléatoire à un contrôle»,
pour reprendre votre terme à vous, «contrôle strict». C'est ça dont il est
question. Puis là, il faut arrêter les post-it, là.
• (18 heures) •
M. Drainville : Non, mais, M.
le Président, je la respecte puis je l'apprécie, ma collègue de Saint-Laurent,
comme j'apprécie puis je respecte beaucoup ma collègue de Mercier puis tous mes
collègues ici présents. Mais je ne changerai pas d'opinion là-dessus, M. le
Président.
Mme Rizqy : Quand vous avez
fait votre point de presse, vous avez dit qu'il fallait revoir la période pour
la récurrence... pardon, pour la fréquence. Qu'est-ce que vous aviez en tête?
M. Drainville : Comment?
Mme Rizqy : Dans votre point
de presse, vous dites : il faut accroître la fréquence puis revoir la
période. Vous avez réfléchi pour la période. C'était quoi, la période que vous
aviez en tête?
M. Drainville : Bien, la
fréquence... je pense qu'avec les instruments qu'on a actuellement dans la loi,
je pense qu'on peut de beaucoup améliorer la fréquence. Je pense qu'il y a des
personnes qui actuellement ne savent peut-être même pas que ça existe, qu'ils
ont entre leurs mains le pouvoir de... d'intervenir, qu'ils ont le pouvoir
d'intervenir puis d'informer le centre de services scolaire, qui, lui peut
demander un contrôle, qui, lui, peut demander une déclaration. Et je souhaite
que ce genre d'intervention là se fasse de plus en plus fréquemment. Oui.
Le Président (M. Rivest) : Mme
la députée, il vous reste 10 secondes.
Mme Rizqy : ...dire vérifier
devrait l'être à nouveau après une certaine période de temps, «devrait», là.
Vous dites que ça doit être fait, pas aléatoire, systématique. C'est quelle
période vous aviez en tête?
M. Drainville : M. le
Président, je pense que j'ai vraiment été clair.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce qu'on peut procéder à la mise aux
voix de l'amendement?
Une voix : ...
Le Président (M. Rivest) : Mme
la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Rizqy, Saint-Laurent?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire : M.
Drainville, Lévis?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin,
Vanier-Les Rivières?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond,
Richelieu?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : Mme Blais,
Abitibi-Ouest?
Mme Blais : Contre.
La Secrétaire : Mme Ghazal,
Mercier?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : M. Rivest,
Côte-du-Sud?
Le Président (M. Rivest) : Abstention.
Alors, l'amendement est rejeté. Est-ce qu'on comprend que l'article numéro
cinq...
La Secrétaire : ...
Le Président (M. Rivest) : 4?
Ah, O.K., oui, c'est vrai. Excusez-moi. Est-ce qu'il y a d'autres des
interventions sur l'article quatre, tel qu'amendé?
Mme Rizqy : L'article 4,
tel qu'amendé? Il faut vite le remettre.
Le Président (M. Rivest) : Il
faudrait le remettre.
Mme Rizqy : Il n'a pas été...
Est-ce qu'il a été amendé, l'article 4?
Des voix : ...
Le Président (M. Rivest) : Oui,
il a déjà été amendé par la députée de Mercier.
Des voix : ...
18 h (version non révisée)
Le Président (M. Rivest) : ...est-ce
qu'on peut le projeter? Je crois que...
Des voix : ...
Le Président (M. Rivest) : Ça
va? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article quatre amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Rivest) : C'est
bon. Alors, je vous propose de passer peut-être à la lecture de l'article
numéro 10.
M. Drainville : Oui. Alors...
Le Président (M. Rivest) : ...M.
le ministre, nous vous écoutons pendant quelques minutes, parce que l'article
numéro 10 modifie les articles qui introduit... qui vont être introduits
par cet article, je propose le ministre... de le lire entièrement, puis après
ça, de lire l'amendement proposé.
M. Drainville : Je
suggérerais, M. le Président, que nous suspension 10, parce que 10 est en
concordance avec l'article cinq que nous avons suspendu, en attendant de faire
d'autres vérifications.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a consentement? On passerait donc à l'article numéro neuf. Ça va?
M. Drainville : Oui, s'il
vous plaît.
Des voix : ...
M. Drainville : Juste un
instant, M. le Président.
Des voix : ...
M. Drainville : Alors, c'est
ça, l'article neuf, c'est le... c'est le même article que... que l'article
quatre que nous venons d'adopter, sauf qu'il concerne les établissements
privés. Alors, je fais la lecture. Article neuf : L'article 54.4 de
la Loi sur l'enseignement privé, chapitre E-9.1, est modifié : 1 :
par l'insertion après «judiciaire de», «et des comportements pouvant
raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique et psychologique des
élèves»;
2 : par l'ajout, à la fin, de la
phrase suivante : «Ce guide doit notamment porter sur la période couverte
par les... par la vérification des comportements».
Des voix : ...
M. Drainville : M. le
Président, comme vous le savez, nous avons amendé l'article quatre. Et donc,
avant de procéder à l'adoption de l'article neuf, je crois bien que nous allons
devoir déposer le même amendement qui a été déposé par la députée de Mercier à
l'article quatre. Donc, je nous suggère de suspendre un petit instant le temps
que nous déposions l'article... l'amendement, dis-je, pour l'article neuf.
Le Président (M. Rivest) : D'accord.
Alors, on va suspendre à La-Fontaine.
(Suspension de la séance à 18 h 07)
(Reprise à 18 h 12)
Le Président (M. Rivest) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Est-ce qu'il y a des... On va en faire la
lecture, là. M. le ministre, vous nous faire la lecture de... La députée de
Mercier, pardon, vous pouvez nous faire la lecture de l'amendement?
Mme Ghazal : Oui. Donc, c'est
en concordance avec l'amendement qui avait été adopté, que j'avais déposé pour
l'article 4. Alors, je vais le lire. L'article 9. Insérer, après le paragraphe
2 de l'article 9 du projet de loi, le paragraphe suivant :
3. par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Constituent notamment des comportements
pouvant raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou
psychologique des élèves les actes de violence à caractère sexuel.»
Donc, en commentaire, cet amendement
propose de préciser que les comportements pouvant raisonnablement faire
craindre pour la sécurité physique ou psychologique des élèves comprennent les
actes de violence à caractère sexuel. Donc, on en avait déjà discuté, et
j'avais remercié le ministre, je le remercie d'avoir accepté qu'on ajoute plus
précisément, là, les VACS, les violences à caractère sexuel, pour bien, bien le
préciser, là, dans ce projet de loi là. Voilà. Merci.
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'amendement proposé?
Des voix : ...
Le Président (M. Rivest) : Alors,
est-ce que l'amendement proposé à l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Drainville : Et, M. le
Président...
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 9 tel qu'adopté? Amendé, pardon.
M. Drainville : Pas pour ma
part.
Mme Rizqy : ...y venir?
M. Drainville : Bien, je l'ai
lu, je l'ai lu, l'article. Je l'ai lu, n'est-ce pas? Oui, c'est ça...
M. Drainville : ...Oui.
Mme Rizqy : 9 paragraphes
2° : par l'ajout, à la fin, de la phrase suivante : «Ce guide doit
notamment porter sur la période couverte par la vérification des
comportements.» Pouvez-vous élaborer sur la période couverte?
M. Drainville : Bien, la
période couverte, M. le Président, c'est... Mettons qu'une enseignante a
engueulé un élève, il y a 20 ans de ça, mettons, donc c'est un
comportement qui pourrait faire craindre pour la sécurité physique et
psychologique d'un élève. Bon, c'est à son dossier puisque c'est... ce type de
comportement va dorénavant rester écrit au dossier, n'est-ce pas? Les clauses
d'amnistie n'entraîneront plus la disparition de ce type de comportement.
Alors, est-ce qu'il est possible, M. le Président, qu'une enseignante, que
cette enseignante, qui a fait une erreur il y a 20 ans de ça, qui dépose
sa candidature dans un centre de services scolaire et qui doit, donc, en vertu
du projet de loi, déclarer ce comportement, pouvant faire craindre pour la
sécurité, etc... Le centre de service scolaire fait des vérifications et,
effectivement, il y a ce comportement qui a été porté au dossier. L'enseignante
en question donne son accord pour que l'information soit confirmée, soit
transmise à son nouvel employeur. Est-ce que le nouvel employeur pourrait
décider que ce comportement, que cette faute unique qui ne s'est pas répété,
que ce dossier qui est par ailleurs irréprochable, est-ce que le nouvel
employeur, le nouveau centre de service scolaire, pourrait dire : Écoute,
tu as fait une erreur il y a 20 ans de ça, tu l'as reconnu, tu nous en as
informés, tu nous as permis de vérifier, tu nous as permis que cette
information soit transmise, qu'elle nous soit communiquée, et donc tu as droit
à une deuxième chance, et donc nous allons quand même procéder à ton embauche?
Bon, ce type de scénario, M. le Président,
peut se produire. C'est un cas hypothétique que je soulève, mais on peut penser
que ça pourrait arriver. Et donc, quand on parle de la période couverte par la
vérification des comportements, c'est ce à quoi nous faisons référence, a
période qui s'est écoulée entre le moment où une faute a pu être commise et le
moment où yne vérification est faite. C'est un exemple.
Mme Rizqy : À 9, 1° :
par l'insertion, après «judiciaires», de «et des comportements pouvant
raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou psychologique des
élèves.» Après ça, on doit lire : «Ce guide doit notamment porter sur la
période couverte par la vérification des comportements.» Mais, «comportements»,
est-ce qu'on fait référence à 54.4 : Tous les comportements qui...
Une voix : Ça sonne.
Mme Rizqy : Ça sonne? Ah!
bien, est-ce qu'on accepte de suspendre nos travaux jusqu'à demain vu que ça
sonne?
Le Président (M. Rivest) : Est-ce
qu'il y aurait consentement pour ajourner les travaux jusqu'à demain, compte
tenu de l'heure?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
on vous invite à vous diriger directement au salon bleu et les travaux sont
ajournés jusqu'à demain.
(Fin de la séance à 18 h 18)