Journal des débats (Hansard) of the Committee on Culture and Education
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Wednesday, November 29, 2023
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Vol. 47 N° 35
Clause-by-clause consideration of Bill 23, An Act to amend mainly the Education Act and to enact the Act respecting the Institut national d’excellence en éducation
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt et une minutes)
La Présidente (Mme Dionne) :
Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de
la culture et de l'éducation ouverte. Alors, bon mercredi à tous.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut
national d'excellence en éducation.
Donc, Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Rivest (Côte-du-Sud) est remplacé par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) et Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont)
par Mme Garceau (Robert-Baldwin).
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci. Donc, je vous rappelle que nous étudions le projet de loi n° 23
par sujet. Nous en sommes au sujet deux intitulé Services éducatifs. De façon
plus précise, lors de l'ajournement de nos travaux d'hier, nous en étions à l'étude
de l'article 33. Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Voilà,
je l'ai. Très bien. 33. Est-ce que ça avait... oui, ça avait été lu, on
discutait avec la députée de Mercier, mais je pense qu'on avait pas mal terminé
la discussion, Mme la Présidente, je pense qu'on était pas mal rendus au bout
de...
M. Drainville : ...au bout de
notre échange.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
n'y a pas d'autres interventions? Nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 33 est adopté?
Une voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Dionne) : Sur
division. Adopté sur division. Article 39. M. le ministre, je vous laisse
en faire la lecture.
M. Drainville : 39.
L'article 459.5.3 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «formation» par «services éducatifs»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe
1° du deuxième alinéa, de «de formation» par «éducatifs».
Commentaire. Cet article propose une
modification de concordance avec l'ajout de l'habilitation réglementaire
concernant les services éducatifs qui pourront être offerts à distance. Puisque
les services éducatifs à distance n'étaient pas autorisés par la Loi sur
l'instruction publique... je reprends ma lecture. Puisque les services
éducatifs à distance n'étaient pas autorisés par la Loi sur l'instruction
publique, l'habilitation pour les projets pilotes permettait de mettre de
l'avant certaines initiatives en la matière.
L'habilitation réglementaire permettra
d'autoriser la prestation de certains services éducatifs à distance. Partant,
l'habilitation pour les projets pilotes apparaît moins utile. Il est toutefois
proposé de la conserver pour expérimenter ou innover en matière de services
éducatifs à distance dans les situations autres que celles prévues par le
règlement.
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : Exact.
La Présidente (Mme Dionne) : Y
a-t-il d'autres interventions? Donc, est-ce que l'article 39 est adopté?
Une voix : Sur division.
Une voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté
sur division. Article 1.
Des voix : ...
M. Drainville : Très bien.
Article 1 : L'article 22.0.1 de la Loi sur l'instruction
publique (chapitre I-13.3) est modifié par l'insertion, à la fin du
premier alinéa, de», sous réserve des dispositions des articles 259 et 260
et des conditions et modalités prévues en application de l'article 457".
Commentaire. Cet article propose d'abord
de clarifier que le droit de l'enseignant de choisir des activités de formation
concerne la comptabilisation de ses heures de formation et que ce droit n'a pas
d'effet sur le droit de gérance de l'employeur. Ainsi, le segment ajouté vient
confirmer qu'un employeur peut exiger qu'un employé participe à des activités
de formation et que l'enseignant ne peut opposer son droit de choisir une
activité de formation afin de se soustraire à l'exigence de son employeur.
L'article propose ensuite une modification
de concordance avec le pouvoir confié au ministre d'encadrer, par règlement,
l'obligation de formation continue prévu à l'article 457 de la Loi sur
l'instruction publique proposé par l'article 34 du projet de loi.
La Présidente (Mme Dionne) : Des
interventions? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. M. le ministre, vous savez, cet article est en contradiction
avec ce qui avait été adopté par votre prédécesseur et où est-ce qu'il avait
vraiment reconnu l'autonomie professionnelle où les enseignantes décidaient de
leur formation, puis ça, c'est un immense gain parce qu'évidemment on... tout
le monde est d'accord pour de la formation continue. Mais de l'encadrer, ça
fait vraiment un affront, là, direct au niveau de l'autonomie professionnelle,
là. Moi, je pense qu'on n'a pas besoin d'aller aussi loin, M. le ministre, là,
là-dessus. Je pense qu'on peut leur faire confiance, aux enseignants.
M. Drainville : Mme la
Présidente, on fait confiance aux enseignants. La preuve, c'est qu'on réitère
le droit... et je dirais plus que le droit, la liberté qu'ils ont de pouvoir...
M. Drainville : ...choisir
leur formation.
Maintenant, Mme la Présidente, la liberté
de choisir leur formation ou des formations cohabite avec le droit des
directions, le droit des employeurs, donc, de pouvoir aussi demander aux
enseignants de participer à des formations. Et l'un est en équilibre avec
l'autre.
Mme Rizqy : Mais
l'équilibre... Tout ce qui est formation, par exemple, santé et sécurité, tout
le monde est d'accord là-dessus, mais lorsqu'il est question de la formation
continue, chaque enseignant, avec son autonomie, va décider. Cette année, par
exemple, si j'ai des enfants avec TDAH, ah! je vais peut-être aller me chercher
deux, trois heures là-dedans pour vraiment avoir un... approfondir mes
connaissances. J'ai un enfant qui est sur le spectre de l'autisme, je vais
chercher un petit peu plus de connaissances là-dessus. Ah! cette année, dans ma
tâche, je dois enseigner l'histoire, bien, je vais aller me chercher davantage
d'heures en histoire pour vraiment pallier à ces besoins.
M. Drainville : Mais, Mme la
Présidente, les enseignants peuvent choisir de procéder aux formations de leur
choix. Tout ce que la loi dit, et c'était dans le prolongement, si je me
rappelle bien, de l'adoption de 40, en fait, ça a été... c'est un changement
qui a été voté au moment de 40, là, c'est qu'il y a un plancher de 30 heures
aux deux ans. Ça, c'est un plancher, le 30 heures, pour deux ans. Donc, c'est
un minimum, si on peut dire.
Maintenant, les enseignants peuvent très
bien décider de faire plus que 30 heures. C'est leur liberté professionnelle,
si je peux dire, ou leur autonomie professionnelle qui leur... enfin, en vertu
de laquelle ils peuvent décider de faire davantage de formation. Ça, c'est leur
liberté, je dirais, professionnelle, qui n'est aucunement contrainte, Mme la
Présidente, mais, par ailleurs, parallèlement à cette liberté professionnelle
ou cette autonomie professionnelle, il y a aussi ce droit de gérance qui existe
et qui a été, comment dire, reconnu à de multiples reprises, notamment par des
jugements de tribunaux. Donc, encore une fois, Mme la Présidente, c'est une
question d'équilibre.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'article 1? Est-ce que l'article... Oui, Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : J'essaie juste,
ici... Ça, c'est quand le ministre, en pleines consultations particulières, il
disait : Ah! ça peut être... on peut exiger, l'employeur pourrait exiger
cinq heures sur les 30, par exemple, obligatoires?
M. Drainville : Oui. Je
parlais, à ce moment-là, davantage de la possibilité que le ministre puisse
demander qu'à l'intérieur de ce minimum de 30 heures sur deux ans, il puisse y
avoir prescription d'une formation ou de deux formations. Honnêtement, Mme la
Présidente, l'objectif, ce n'est pas de.... comment dire, de multiplier les
formations que je souhaiterais pour nos enseignants, nos enseignantes, mais
toujours dans cette logique de travailler ensemble à la mise en place d'un
certain nombre de priorités, on pourrait, éventuellement, ou je pourrais, comme
ministre de l'Éducation, demander effectivement qu'un trois heures ou qu'un six
heures soit consacré à une formation x, y, z. Dans le temps, j'avais donné
l'exemple de la gestion de classe. On sait que c'est un enjeu, la gestion de
classe. Alors, on pourrait s'entendre que, pour telle année, tous les
enseignants, toutes les enseignantes suivent une formation sur la gestion de la
classe. J'avais donné l'exemple également du français parce que l'enseignement
du français est une de nos priorités, l'apprentissage, l'amélioration de la
maîtrise du français par nos élèves est une priorité. Donc, ça pourrait être
une formation, également.
Alors, ce sont deux exemples, Mme la
Présidente, mais on s'entend que...
11 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...l'essentiel
des formations, ce sera soit des formations que les enseignantes et enseignants
auront choisies librement, en vertu de leur autonomie professionnelle, ou
encore des formations qui auront été entendues avec les directions d'école ou
les directions de centres de services scolaires.
Mme Ghazal : Mais ce n'est
pas écrit dans l'article, à moins qu'il y ait un autre article que je ne suis
pas au courant qui parle de formation. C'est le seul, hein?
M. Drainville : Bien, il y a
une habilitation, là, qui vient avec ça, là, c'est l'article 34, si je ne
m'abuse.
Mme Ghazal : Parce que, dans
le fond, ce que le ministre nous dit, ce n'est pas écrit dans la loi. Ça
pourrait être 100 % des formations qui seraient imposées. Peut-être que c'est
exceptionnel, mais c'est quelque chose de possible. Moi, c'est ce que je
comprends.
M. Drainville : Bien, ce qui
est écrit... peut-être pas dans la loi 23, là, mais ce qui est écrit ou ce
qui est reconnu, je dirais, c'est le droit des enseignants de participer à l'activité
de formation qu'ils souhaitent... dans lesquelles ils souhaitent s'engager, là.
Ça, c'est... Il n'y a pas de limite, Mme la Présidente, au nombre d'heures de
formation qu'une enseignante ou qu'un enseignant peut décider de suivre. La
formation continue, Mme la Présidente, c'est un processus d'apprentissage,
on... Puis il n'y en a pas, de limite, à ça. Le 30 heures, c'est un
plancher. Après ça... Alors, ça, il n'y a aucune contrainte, Mme la Présidente,
là. La chose, c'est que, lorsqu'une enseignante ou un enseignant aura suivi une
formation, bien, à ce moment-là, elle pourra décider, cette personne, de faire
inscrire, mettons, 3 heures au registre des formations, elle pourra...
puis c'est au niveau local, si je ne m'abuse, que... ce registre-là existe.
Donc, l'enseignante pourrait dire : Bien, écoutez, en fin de semaine, j'ai
écouté un webinaire, je suis allée sur le Web, j'ai suivi telle ou telle
formation et puis je souhaiterais que ça fasse partie du 30 heures minimum
que me demande la loi. Puis, à ce moment-là, bien, ce sera à la direction de
vérifier si cette formation-là est une formation reconnue et, si c'est le cas,
ça fera partie des 30 heures minimum aux deux ans que l'enseignante ou l'enseignant
doit suivre.
Mme Ghazal : Mais, dans le
fond, le ministre m'explique le processus actuel qui existe en lien avec les formations
continues. Mais là il y a un amendement ici. C'est quoi, l'objectif de l'amendement,
si ce n'est pas d'imposer des formations aux profs par les centres de services
scolaires... bien, pas l'amendement, l'article. C'est quoi, l'objectif de cet
article-là?
M. Drainville : Pardonnez-moi?
Mme Ghazal : C'est quoi?
Parce que, dans le fond, le ministre m'explique le processus actuel qui existe
en lien avec les formations continues pour les profs, mais c'est quoi, l'objectif
de cet article-là, cette modification à l'article 22.01 si ce n'est pas d'imposer
ou de donner la possibilité à l'employeur d'imposer des formations? Après ça,
ce n'est pas écrit à quelle hauteur, en combien de temps, ça pourrait être
100 % comme ça pourrait être zéro. C'est quoi, l'objectif de cet
article-là?
M. Drainville : ...consacrer
l'équilibre dont je vous parle depuis tout à l'heure, consacrer l'équilibre
entre l'autonomie professionnelle de l'enseignant, de l'enseignante de choisir
ses formations et le droit des directions de pouvoir demander aux enseignants
de participer à certaines formations. C'est pour ça que ça existe, c'est pour
ça qu'on l'a mis dans la loi.
Mme Ghazal : Un équilibre
parce que le ministre sentait que c'était trop... trop... trop d'autonomie pour
les profs? Pourquoi est-ce qu'il y avait cette préoccupation-là...
M. Drainville : C'est une
disposition.
Mme Ghazal : ...d'avoir cet
équilibre-là?
M. Drainville : C'est une
disposion. Excusez-moi de vous avoir interrompu. C'est une disposition qui vise
à reconnaître cet équilibre, qui vise à dire : Écoutez, les enseignants
peuvent choisir, ont la liberté, ont l'autonomie d'emprunter...
M. Drainville : ...telle ou
telle voie de formation continue et, parallèlement à ça, les directions ont
également cette possibilité de demander à un employé de participer à une
formation, à une activité de formation.
Mme Ghazal : Mais ça, c'était
un gain qui a été obtenu par les profs avec le projet de loi n° 40,
que ce soit l'autonomie complète et entière en matière de formation continue
des profs. C'est une remise en question de ce gain-là qui avait été fait par
les profs.
M. Drainville : Mme la
Présidente, le droit dont parle la députée de Mercier, c'est un droit qui n'est
pas exclusif. Le droit des directions d'école et des centres de services
scolaires de demander aux enseignants de participer à des formations, ce
droit-là, il existe également puis il a été reconnu...
Mme Ghazal : Oui, il existe
déjà, il existe déjà...
M. Drainville : Il a été
reconnu dans de multiples décisions...
Mme Ghazal : ...le droit de
gérance.
M. Drainville : ...des
sentences arbitrales, des décisions des tribunaux. Alors, ce droit existe, et la
disposition affirme ou réaffirme ce droit. Iil consacre... il consacre le...
Mme Ghazal : L'équilibre dont
le ministre...
M. Drainville : ...l'équilibre,
l'équilibre entre le droit de gestion et le droit des enseignants de pouvoir
participer à des formations de leur choix.
Mme Ghazal : Mais
c'est-à-dire... Pourquoi est-ce que c'était nécessaire de consacrer un droit
qui existe déjà? C'est-à-dire de consacrer un équilibre entre le droit de
gérance puis le droit des... si je peux appeler ça... ce n'est pas vraiment le
droit, mais l'autonomie des profs de choisir leur formation, ce qui a été un
gain pour le projet de loi n° 40. Pourquoi est-ce que le ministre a senti
le besoin de venir renforcer le droit de gérance qui existe déjà?
• (11 h 40) •
M. Drainville : Je pense
qu'on ne peut pas, Mme la Présidente, divorcer l'article 1 de
l'article 34. On va faire comme on a fait à quelques reprises, là, dans
l'étude de ce projet de loi là, on va aller voir l'article 34, parce qu'on
ne peut pas, à mon avis, séparer l'un de l'autre. Si vous allez à
l'article 34. Alors, à l'article 34, l'article 34 dit
ceci : 457... C'est bon, vous l'avez?
Mme Ghazal : Oui, oui, j'y
suis.
M. Drainville : Non, non, il
n'y a pas d'enjeu. 457. Donc. «Le ministre peut, par règlement, prévoir les
conditions et modalités relatives à la formation continue prévues à
l'article 22.0.1 de la présente loi et à l'article 54.12 de la Loi
sur l'enseignement privé, notamment celles dont les conditions, modalités
portant sur la reconnaissance du contenu des activités de formation, les modes
de contrôle, de supervision ou d'évaluation des obligations de formation
continue et, le cas échéant, les cas de dispense.
«Ce règlement peut confier des fonctions
en cette matière à une personne ou à un organisme, notamment un directeur
d'école, un directeur de centre, un établissement régi par la Loi sur
l'enseignement privé ou à l'Institut national d'excellence en éducation.», donc
l'INEE. Bon.
Alors, Mme la Présidente, quand on parle,
par exemple, de mode de contrôle, tout à l'heure, j'ai fait un petit peu
référence, ça peut faire référence, par exemple, à la façon par laquelle on va
s'assurer qu'il y ait ce 30 heures minimum, donc qui est prévu par la loi.
Alors, quand on parle de mode de contrôle, ça pourrait être, donc, la direction
d'école qui pourrait mettre en œuvre ce suivi, le mode de déclaration, le mode
d'évaluation également des... des... des obligations de formation. Les cas de
dispense, bien, écoutez, Mme la Présidente, si on se retrouve dans une
situation où une enseignante ne peut pas participer à une formation pour une
raison X, Y, Z, à ce moment-là, on ne peut pas l'obliger à le faire. Elle n'est
pas en mesure de le faire, donc, à ce moment-là, on pourrait prévoir par
règlement, donc, les circonstances qui pourraient amener un directeur d'école
ou une directrice de centre de services scolaires à donner une dispense à un
membre du personnel, à un membre d'une équipe-école.
Mme Ghazal : Donc, on
vient...
M. Drainville : Bon, il y a
toujours... il y a toujours, Mme la Présidente, cette idée dont on a discuté
déjà auparavant, quand on faisait l'étude de l'INEE, l'INEE va être appelée à
jouer un rôle dans la reconnaissance de... de formations, pas de toutes les
formations bonnes... mais de... de formations ou de certaines formations.
Donc...
M. Drainville : ...il y
aura un rôle pour l'INEE également dans ce cadre que l'on veut renforcer. C'est
un car de formation continue, Mme la Présidente, que l'on veut renforcer parce
que les études... Ce que les études, ce que la science de l'éducation démontre,
Mme la Présidente, c'est que la formation continue permet aux enseignants
d'être encore plus efficaces qu'ils ne le sont déjà, permet d'obtenir des
meilleurs résultats en classe, fait en sorte que, dans certains cas, en tout
cas selon certaines études, l'enseignante doit terminer sa journée ou sa
semaine beaucoup moins épuisée parce que, justement, elle était mieux outillée
grâce à cette formation qu'elle a pu obtenir. Donc, on le sait, Mme la
Présidente, ce n'est pas juste en matière d'enseignement, c'est dans tous les
domaines de la vie, la formation continue, c'est une bonne idée. Et dans le
contexte où on a des défis très, très grands en matière d'éducation, on
souhaite, comme gouvernement, envoyer un message très clair que la formation
continue, on y croit et on veut donc se donner un encadrement qui est plus, je
dirais, plus complet que celui qui existait auparavant.
Mme Ghazal : Je
comprends la question d'encadrement qui va arriver par un règlement. Tu sais,
moi, en parlant avec des profs, même s'il n'y a pas ces dispositions-là, là,
elles ne sont pas encore mises en œuvre, des fois ils disent : J'ai été...
Parce que dans le centre de services scolaire ou dans la direction d'école où
je suis, ils nous obligent à suivre une formation sur tel sujet. Puis, moi,
j'ai l'impression... Tu sais, la prof me disait : J'avais l'impression de
perdre mon temps parce que ce n'est pas de ça que j'avais besoin. J'avais
besoin d'une autre formation, par exemple gestion de la classe. Je ne me
rappelle pas des exemples concrets. Ça, c'est horrible, là. Comme quand tu as
l'impression de perdre ton temps, alors que tu en manques déjà, d'aller sur une
formation que tu juges non pertinente pour toi.
Parce que c'est déjà possible que
l'employeur impose des formations ou dise : Bien, il faut que tu suives
ça. C'est quelque chose qui est permis, qui n'est pas encadré par règlement,
comme le ministre veut le faire avec l'article 34. Mais ce manque
d'autonomie vient enlever le sens, là, de ce que font les profs, alors qu'ils
sont les experts. Ils savent qu'est-ce qu'ils ont besoin comme formation puis
qu'est-ce qu'il leur manque en fonction de leur classe. Mais là l'INEE pour
arriver avec... puis dire : Bien, il y a telle... Selon des études, selon
des données probantes, il y a telle formation. Puis là on vient l'imposer un
petit peu mur à mur, même si ce n'est peut-être pas les 30 heures complètes,
mais ça peut être quand même un certain nombre d'heures.
On sait à quel point les profs sont
surchargés, à quel point ils en ont plein les bras. De venir leur imposer une
formation aussi qu'ils ont l'impression que, oui, ils ont besoin d'une
formation, mais pas celle-là qu'on leur dit de suivre, ça, c'est très
démotivant, ça vient remettre en question leur autonomie. C'est le risque que,
moi, je vois avec l'article 1 qu'on a devant nous parce qu'il n'y a rien
dans l'article qui dit : Ah! c'est uniquement 50 % des heures ou
uniquement cinq heures qu'on va imposer. Tout le reste, ça va être les profs
qui vont le déterminer. Il n'y a rien qui l'interdit.
M. Drainville : Écoutez.
Mme la Présidente, là, je... On veut améliorer l'encadrement de la formation parce
que, la formation, ça peut donner des excellents résultats. Alors, c'est la...
C'est la raison, Mme la Présidente, pour laquelle nous avons déposé ces
dispositions.
Mme Ghazal : Pardon?
Oui.
M. Drainville : On veut
renforcer le cadre, renforcer l'encadrement...
Mme Ghazal : La façon
que la formation...
M. Drainville : ...de la
formation continue parce qu'on y croit puis on pense que d'avoir une certaine
harmonisation des pratiques va nous rendre plus efficaces, va nous... va nous
permettre d'avoir une meilleure cohérence au sein des écoles, au sein des
équipes-écoles. Tu sais, encore une fois, Mme la Présidente, l'idée c'est... Tu
sais, tu peux avoir une discussion au sein de l'équipe-école. La direction de
l'école peut initier une discussion au sein de l'équipe-école. Et, au terme de
cette discussion-là, l'équipe-école peut décider, évidemment, sous l'impulsion
du directeur ou de la directrice de l'école, de convenir que, lors de la
prochaine journée pédagogique, on va prendre trois heures pour se former, entre
guillemets, donc améliorer nos connaissances, nos compétences sur tel ou tel
sujet...
M. Drainville : ...Souvent,
les journées pédagogiques vont servir à de la formation continue. Dans certains
cas, le directeur pourra dire : Bien, écoutez, je souhaiterais que la
prochaine journée pédagogique porte sur cet aspect-là. Je pense que nous en
avons besoin comme équipe-école. On doit être... On a un... Il y a un besoin à
ce niveau-là, et je pense qu'on devrait consacrer notre journée pédagogique ou
3 heures de notre journée pédagogique, ou 2 heures, peu importe, sur
tel ou tel sujet. Et puis je pense, moi, que de façon générale, la direction de
l'école va avoir discuté de cette idée pour justement susciter l'adhésion des
troupes. D'ailleurs, il y a une disposition, Mme la Présidente, 96.21 de la Loi
sur l'instruction publique... Alors, 96.21 : Le directeur de l'école voit
à l'organisation des activités de perfectionnement des membres du personnel de
l'école convenues avec ces derniers.
Mme Ghazal : ...
M. Drainville : Bien oui, la
loi le dit.
Mme Ghazal : Bien, si ça
existe déjà, pourquoi est-ce que...
M. Drainville : Alors,
convenues avec ces derniers. En respectant les dispositions des conventions
collectives, qui peuvent être applicables, le cas échéant, il s'assure que
chaque enseignant remplisse son obligation de formation continue.
Mme Ghazal : Mais on ne parle
pas du contenu, c'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait des formations continues,
ça a été, si on veut... le nombre d'heures a été imposé dans la précédente loi
par l'ancien... par le précédent ministre. Maintenant, le contenu, ça, on
compte sur l'autonomie des profs. C'est ça qui vient d'être enlevé ici.
C'est-à-dire que je comprends que le ministre va me dire : On veut essayer
d'encadrer. Je comprends parce que l'objectif, c'est qu'aussi les formations
soient faites. C'était déjà le cas avant. Il y avait des enseignants, des
enseignantes qui allaient... qui choisissaient de se former parce qu'ils
voyaient bien qu'il y avait par exemple un besoin de perfectionnement.
M. Drainville : ...à le
faire. Il n'y a rien qui empêche les enseignantes...
Mme Ghazal : Oui, bien sûr.
Oui, oui, elles vont continuer. Mais qu'est-ce qui.... Parce que tout à
l'heure, vous disiez que l'équipe-école pourra avoir une décision commune, tout
le monde ensemble, on va suivre une formation sur tel et tel sujet. Donc, tout
le monde, ça va être sur un sujet. Est-ce que, par exemple, des profs
pourraient dire : Bien, moi, ce sujet-là, je n'ai pas besoin... je le
maîtrise déjà. Moi, ça serait un autre sujet, par exemple. Est-ce que ça, ça va
être une possibilité de ne pas faire.... O.K., tout le monde va suivre une
formation sur telle chose parce que selon les données qu'on a, il y a un manque
là-dessus. C'est plus cette... ce côté, là... oui.
• (11 h 50) •
M. Drainville : Le directeur
d'école, la directrice peut dire à un moment donné : Je souhaiterais que
nous ayons une formation sur tel ou tel sujet.
Mme Ghazal : Est-ce qu'un
prof dit... peut dire non?
M. Drainville : Le directeur
ou la directrice pourrait dire : Écoutez, on va se faire une petite... une
petite rencontre, là, pour discuter de... Une prochaine journée pédagogique,
j'aimerais ça qu'on ait un bloc formation dans notre journée. Mais avant de te
décider sur quoi va porter la formation, j'aimerais ça qu'on en discute. Ça se
peut que dans certains cas, il y ait des heures de formation qui soient
prescrites par le ministre, comme je l'ai dit tout à l'heure. Toutes les
options sont possibles.
Mme Ghazal : Qui soient
prescrites par le ministre, par le règlement.
M. Drainville : Oui, comme je
l'ai expliqué tout à l'heure.
Mme Ghazal : Oui.
M. Drainville : Il est
possible qu'un certain nombre d'heures soient prescrites par le ministre.
Mme Ghazal : Donc, on vient
ici... Si un prof sent qu'il perd son temps avec cette formation-là, prescrite
par le gouvernement... par le ministre, c'est là que ça vient toucher à son
autonomie. Je veux dire, moi, j'ai eu plein de formations quand j'étais en
entreprise, une formation continue avec la loi du 1 % puis... Il y avait
peut-être la formation sur le harcèlement, là, qu'à cause de la loi, là,
c'était important de la suivre, c'était imposé, comme nous ici, là, on en a
comme député. Mais la grande majorité du temps, c'était en fonction de ce que
moi comme professionnel en matière d'environnement, santé, sécurité au travail,
je trouvais que c'était important d'avoir et j'allais le suivre. Pour les
profs... les profs, je veux dire, qui sentent qu'ils ont un manque sur
certaines matières, sur certaines compétences savent qu'elles doivent aller les
chercher. Le problème souvent, c'est plus le manque de temps. Donc ici... Ici,
est-ce que dans cet... Dans cet article là, je ne vois rien qui empêcherait...
qui n'empêcherait qu'un bon nombre d'heures soit imposé aux profs, ça peut être
30 heures. Il n'y a rien qui empêche que ce soit les 30 heures. Ça ne
sera peut-être pas le cas, mais il n'y a rien dans la loi qui l'empêche. Ça, le
ministre est d'accord avec...
Mme Ghazal : ...avec moi.
M. Drainville : Mme la
Présidente, le 30 heures, c'est le minimum. C'est ce que j'ai dit tout à
l'heure, le 30 heures, c'est le minimum. Puis il n'y a rien dans cette loi
ni dans aucune autre loi qui empêche les enseignantes, les enseignants de
suivre les heures de formation qu'ils ou qu'elles souhaitent. Il n'y a pas...
Il n'y a pas de limite, il n'y en a pas, de limite.
Mme Ghazal : Mais, si, par
exemple... avec la discussion, là, avec l'équipe-école, avec la direction, puis
là on discute quelles formations on besoin, si un, ou deux, ou trois profs
disent : Bien, moi, je ne la suivrais pas, pas celle-là, parce que je n'en
ai pas besoin, qu'est-ce qui arrive dans ce cas-là?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, les journées pédagogiques, là, c'est des journées de travail, là.
Mme Ghazal : Non, non, ce
n'est pas... Il ne dit pas : Je ne veux pas la suivre parce que je vais
aller regarder la TV chez nous, là, ce n'est pas ça, il dit : Moi, ce
n'est pas celle-là que je veux suivre, moi, c'est une autre formation que je
suivrais. C'est-à-dire que le bloc, si le bloc est réservé, ça, c'est une
chose, mais le contenu de la formation, c'est de ça que je parle. C'est le
contenu, pas le fait qu'il y a un trois heures dans une journée pédagogique
réservée pour de la formation, à la limite c'est correct parce que ça vient
avec le temps, là, des profs, qui est un peu difficile à gérer, qui travaillent
des fois sur leur temps et tout ça. C'est difficile pour eux et elles, de
trouver le temps de suivre la formation. Ça fait que, dans cette journée
pédagogique, tout le monde va suivre la formation. Mais si le prof dit :
Bien, moi, ce n'est pas ce contenu-là, il n'est pas pertinent, ça ressemble à
un truc de mode, là, c'est un effet de mode? Des fois, il y a des formations
comme ça, là, il y a un effet de mode dans les formations. Ça arrive ça. Ils
disent : Moi, ce n'est pas ça que j'ai besoin. Là, je n'ai pas d'exemple
concret parce que je ne suis pas une experte en enseignement, là, peut-être la
députée de Hull, elle connaît mieux ça que moi, là.
Donc, j'essaie de trouver des exemples de
formations, là, plus concrètes, tu sais, comment enseigner les mathématiques,
comment enseigner le français, comment gérer une classe turbulente. Des fois, c'est
le contenu, c'est sur le contenu. Le prof sait, sait là où il y a une lacune,
là, où, ah, il a de la misère, là, puis il ne le sait pas, puis là il en parle,
des fois, avec des profs, parce que des fois ils ont des... comme des échanges
de bonnes pratiques avec d'autres profs : Toi, qu'est-ce que tu ferais
dans tel cours? Voici ce que... Moi, j'ai des élèves qui ont telle difficulté.
Comment est-ce que tu... t'enseignes ça? Puis, des fois, les profs, ils savent
qu'ils ont besoin peut-être d'une formation, d'aller chercher une formation
dans telle matière. Puis là la direction arrive puis dit : Bien, pendant
ces 3 heures-là, il y a une étude qui a démontré que telle formation
serait bonne dans tel type d'écoles qui se retrouvent en milieu défavorisé. Je dis
n'importe quoi, là, c'est un exemple. Puis là : Bien, tout le monde, vous
allez suivre telle formation. Mais là le prof, ce n'est pas ça qu'il a besoin,
puis il dit : Bien, moi, je ne vais pas la suivre, celle-là, moi, je vais
en suivre une autre. Est-ce que le prof aurait le droit de faire ça avec les
dispositions actuelles de la loi?
M. Drainville : Écoutez, dans
le règlement qui sera adopté et qui sera proposé d'abord, donc il y aura
discussion autour de ce règlement-là, on verra comment s'appliqueront les
dispenses, là. Alors, ça pourrait être le genre de situations qui pourraient
être concernées ou le genre de situations qui pourraient faire l'objet de...
du... faire l'objet de balises ou faire l'objet de ce cadre qui inclura des
circonstances permettant une éventuelle dispense. Mais c'est trop tôt, là, pour
vous dire ce que contiendra exactement ce règlement-là puisqu'il n'est pas
encore rédigé.
Mme Ghazal : Mais ça,
c'est... Là, vous parlez de la dispense de suivre une formation parce que, je
ne sais pas, la personne est malade, ou est en voyage, ou... je n'ai aucune
idée. Moi, je ne parle pas de ça, je parle du contenu. Est-ce que ça peut
être... Les formations imposées, elles pourraient l'être sur n'importe quel
sujet, n'importe quel sujet ou, par exemple... je ne sais pas, moi, par
exemple, si le projet de loi, que j'ai déposé puis qui n'a pas été appelé par
le gouvernement, sur les violences, la prévention des violences à caractère
sexuel, il y a des formations obligatoires là-dedans, ça, je peux comprendre
qu'on impose des formations sur les violences à caractère sexuel. Supposons que
le projet de loi que j'ai déposé est appelé par le gouvernement, étudié puis
qu'on l'adopte, il y a des formations obligatoires. Là, ce serait une formation
obligatoire pour tout le monde...
Mme Ghazal : ...pour prévenir.
Ça, c'est normal.
M. Drainville : Ah bon. O.K.
Mme Ghazal : Bien oui, parce
que...
M. Drainville : Donc, vous
êtes d'accord.
Mme Ghazal : Comme, par
exemple... comme, par exemple, sur le harcèlement, ce genre de formation là de
base, c'est que ce n'est pas en lien avec la pédagogie, l'enseignement,
l'expertise des profs. Ce n'est pas en lien avec l'expertise, c'est plus avec
le milieu de vie qu'est l'école.
M. Drainville : Alors,
c'est... J'entends, là.
Mme Ghazal : Ça... bien, ma
question, c'est : C'est sur quelle... non, mais ma question, c'est :
Est-ce que l'imposition des formations pourrait être sur tout, tous les sujets
possibles, ou uniquement sur ce genre de formation, par exemple, qui serait
imposée par la loi pour contrer le harcèlement, prévenir les violences à
caractère sexuel, etc., qui ne sont pas en lien avec l'expertise de
l'enseignement et de la pédagogie? Est-ce que... est-ce que... Parce que ça,
j'aurais une ouverture là-dessus, de dire : Bien, les formations imposées
ne seraient pas en lien avec la pédagogie, parce que la pédagogie, les experts,
ce sont les profs, ces profs-là savent ce dont ils et elles ont besoin comme
formation pour se perfectionner, alors que tout ce qui est, par exemple, je
vais appeler ça formation en lien avec l'école comme milieu de vie, prévenir le
harcèlement, prévenir les violences à caractère sexuel, tout ça, ça, ces
sujets-là, bien là, ça pourrait être imposé parce que c'est pas en lien avec
l'expertise des profs, on ne vient pas toucher l'autonomie des enseignants?
M. Drainville : Toutes les
formations sont possibles.
Mme Ghazal : Mais les
formations imposées... ça serait quels types de formations qui seraient
imposées par le centre de services scolaire?
M. Drainville : Toutes les
formations.
Mme Ghazal : Toutes. Même
pédagogie.
M. Drainville : Toutes les
formations sont possibles.
Mme Ghazal : Est-ce que
c'est... est-ce que c'est possible de suspendre? Je voudrais déposer un
amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 05)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, nous avons reçu l'amendement. Mme
la députée de Mercier, je vous laisse en faire la lecture.
Mme Ghazal : Excusez-moi, je
n'avais pas l'ordinateur devant moi. Oui, alors :
Ajouter, à la fin de l'article 1 du projet
de loi, «il lui est possible d'organiser des activités de formation obligatoire
pour les enseignantes et enseignants uniquement si elles portent sur l'implantation
ou la mise en œuvre d'un programme à enseigner ou sur des mesures de sécurité
des élèves».
Donc, en fait, c'était ça un petit peu, le
sens de ma question avant de déposer l'amendement, c'est de demander au
ministre de quels types de formations on parle, les formations qui seraient
imposées. Et là j'ai compris du ministre que ça serait sur toutes les
formations, sur n'importe quel sujet. Ça veut dire qu'on peut aller toucher
même à des formations qui sont en lien avec l'expertise, la pédagogie des
profs, puis c'est là qu'on vient toucher à l'autonomie des profs. Puis, quand j'ai
dit au ministre : Bien, on peut, par exemple, imposer la formation pour
prévenir des violences à caractère sexuel, c'est déjà, d'ailleurs, dans le
projet de loi que je dépose pour prévenir... que j'ai déposé pour prévenir les
violences à caractère sexuel, qu'il y ait une formation obligatoire. Donc, j'ai
senti que le ministre, il disait : Mon Dieu! Je suis donc bien en
contradiction avec moi-même, de dire qu'il ne faut pas imposer des formations
puis là j'en impose. C'est parce qu'il y a certains types de formations qu'on
impose qui sont tout à fait normales, et c'est des formations qui touchent,
comme là, tel que mentionné dans l'amendement, des mesures de sécurité, donc
violences à caractère sexuel, contre les... violence tout court, la politesse,
les propos haineux, etc. Ça, ça touche les mesures de sécurité des élèves.
Donc, ça, c'est normal qu'il y ait une imposition de ces formations-là.
L'autre exception, c'est-à-dire, l'autre
moment ou l'autre type de formation qui pourrait être imposée aux profs, c'est
les programmes à enseigner, quand il y a une mise à jour. Je pense, par
exemple, au cours ECR qui va devenir le cours CCR, donc Culture et citoyenneté
québécoise...
Mme Ghazal : ...bien là,
quand il va être implanté — je pense que ça a été retardé pour
l'année prochaine — bien là, c'est sûr que c'est tout à fait normal
qu'il y ait une formation qui soit suivie de façon obligatoire pour que les
profs puissent enseigner cette matière-là. Donc là, là, ça, c'est normal. Après
ça, tout le reste, on n'est pas en train de dire qu'il ne faut pas qu'il y ait
de formation, les profs en ont déjà... ils suivent déjà des formations quand
ils sentent, quand elles sentent qu'elles... elles ont besoin d'être mises à
jour, qu'elles ont une classe un petit peu plus particulière, plus difficile à
gérer, qu'elles ont des profs que... elles n'ont jamais, ou une matière, ça
fait longtemps qu'elles ne l'ont pas enseignée, la façon pédagogique de bien l'enseigner,
donc c'est normal, elles vont suivre une formation. Là, il y a des heures qui
leur sont imposées. Elles vont la suivre selon leur expertise, en respectant
leur autonomie, et non pas une idée qui viendrait à la direction, par exemple,
de dire : Bien là, faudrait suivre une formation pour savoir, pour
tous les profs par exemple, qui enseignent le français, sur la façon
pédagogique de mieux enseigner le français. Je ne sais même pas si ça existe
cette formation-là, mais vous comprenez ce que je veux dire. Bien des fois, il
y a des profs qui disent : Bien, moi je n'ai pas besoin de ça, je le sais
qu'est ce qu'on va m'enseigner ou je l'ai déjà suivie peut-être par le passé de
façon autonome, parce que j'ai droit de suivre des formations que je choisis
moi-même. Mais. Mais par exemple, j'ai tel besoin, là, je vais suivre une
formation, j'ai envie de suivre une formation pour répondre à tel autre manque
ou tel autre besoin ou... que j'ai pour me perfectionner. Puis là on dit :
Non, non, non, c'est cette formation-là que tu suis.
C'est là qu'on vient toucher à l'expertise
et à l'autonomie des profs, qui semblait être... préoccuper le précédent
ministre de l'Éducation, du... du même gouvernement de la CAQ, parce que le
précédent ministre de l'Éducation, quand il avait ajouté l'article 22.0.1,
que l'article 1 de la loi 23 est en train de modifier, il avait
dit : Pour les 30 heures de formation aux deux ans, que c'est
important de les... que ça soit vraiment, là, reconnu, qu'il va y avoir des
formations obligatoires. Mais ce qu'il avait dit, c'est... Lors de l'adoption
du projet de loi, il avait dit, en résumant l'effet de ce changement-là, puis
là, je le cite : «On vient écrire en toutes lettres, dans la Loi sur
l'instruction publique, qu'on reconnaît la grande expertise pédagogique des
enseignants, qu'on reconnaît que ce sont eux, et personne d'autre, qui
choisissent leur formation continue». C'est ça qu'il disait.
• (12 h 10) •
Là ici, avec cet article-là, l'employeur
peut exiger qu'un employé, donc qu'un prof participe à des activités de
formation. Donc, on vient ajouter l'employeur, alors que le ministre, dans la
précédente législature, il disait que ce sont les enseignants et personne
d'autre qui peut suivre... qui peut choisir la formation. Donc, cet article-là
vient en contradiction avec l'esprit, l'esprit de l'article avec le projet de
loi... avec la loi n° 40.
Moi, ce que je viens de montrer ici, avec
cet amendement-là, au ministre, c'est de dire : Mais on n'est pas... on
n'est pas fermé à ce que des formations soient imposées, mais pas des
formations qui viennent réduire l'autonomie et qui viennent toucher et réduire
donc le respect de l'expertise pédagogique des enseignants et enseignantes.
Donc, j'aimerais entendre le ministre sur ça.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre.
M. Drainville : Nous ne
souhaitons pas limiter les possibilités de formation comme je l'ai dit tout à
l'heure.
Mme Ghazal : Ça serait quoi,
les autres? Là, moi, je nomme deux types de formation, programme à enseigner.
J'ai donné le cours, un nouveau cours CCR. Mesures de sécurité, j'ai donné
l'exemple de formations pour prévenir des violences à caractère sexuel. C'est
quoi les autres types de formation?
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai déjà donné plusieurs exemples.
Mme Ghazal : Par exemple,
pédagogiques des formations...
M. Drainville : J'ai déjà
parlé de français, de gestion de la classe, etc. Ce sont des exemples...
Mme Ghazal : ...mais est-ce
que ce que le ministre accepte une au moins de te dire que cet article-là
vient... je ne vais pas dire réduire ni limiter, j'essaie de trouver des mots,
je sais à quel point le ministre, des fois... Peut-être que cet article-là
vient amener plus de pouvoirs d'imposition des formations des centres de
services et de la direction. Au moins, il est d'accord avec ça? Je ne peux pas
croire, c'est exactement ce que l'article là fait.
M. Drainville : C'est un
article qui consacre quelque chose qui existe déjà. Et, encore une fois, Mme la
présidence, nous ne souhaitons pas limiter les possibilités de formation.
Mme Ghazal : Mais pourquoi
consacrer quelque chose qui existe déjà puisqu'il existe déjà? D'où vient cette
nécessité-là? J'ai posé la question à plusieurs reprises puis je n'ai pas eu de
réponse.
M. Drainville : Ce droit de
prescrire des formations a été contesté. Les décisions arbitrales, notamment,
l'ont consacré et l'on souhaitait le consacrer dans la loi. C'est ce que l'on
fait.
Mme Ghazal : Ça, c'est le
droit de gérance?
M. Drainville : Oui.
Mme Ghazal : Le 259 qui
existe déjà, mais on veut venir le mettre dans la formation. C'est une sorte de
limitation de l'autonomie des profs dans le choix des formations, et qui va à l'encontre
de ce que disait le précédent ministre. Le ministre peut dire : Je suis
d'accord, et ça finit là, puis on passe à autre chose. J'aimerais juste qu'il
le reconnaisse, qu'il reconnaisse la réalité.
M. Drainville : La liberté
des enseignants de choisir quelque formation qu'il ou qu'elle souhaite existe
et continue d'exister.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible qu'on impose une formation, le nombre d'heures, là, qu'il soit imposé
une année, à un moment donné, par une direction, que ça soit 15 heures?
M. Drainville : Mme la
Présidente, les enseignantes pourront choisir leurs formations, les directions
d'école et le centre de services scolaire pourront prescrire la participation à
certaines formations, et le ministre pourra, à l'intérieur du pouvoir
réglementaire, prescrire un certain nombre d'heures de formation. Et on va
trouver notre équilibre à l'intérieur de ces différentes possibilités.
Mme Ghazal : Puis, pour ce
qui est du droit de gérance, il est contesté devant la Cour supérieure, donc ce
n'est pas encore établi, ça n'existe pas... parce qu'on dit que ça existe déjà,
mais, comme il est contesté puis qu'il n'y a pas encore eu de décision, ce
n'est pas encore établi, n'est-ce pas?
M. Drainville : Il y a déjà
eu, Mme la Présidente, plusieurs décisions qui ont affirmé ce droit.
Mme Ghazal : Le droit de 259,
mais le 22.0.1, il existe une contestation?
M. Drainville : Mme la
Présidente, il y a eu plusieurs décisions, notamment arbitrales, qui ont
confirmé ce droit.
Mme Ghazal : Et là on va le
pousser plus loin avec cet article-là.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je pense avoir répondu à cette question déjà.
Mme Ghazal : Je ne sais pas,
tout à l'heure, on avait une belle discussion avec le ministre. Je luis dépose
mon amendement, puis, tout d'un coup... Ce n'est pas comme si j'ai abusé de
dépôts d'amendements pendant cette étude détaillée. Je veux dire, les profs,
là, c'est des profs, donc ils forment, ils forment des élèves, ils enseignent.
Donc, s'il y a quelqu'un, s'il y a des gens qui croient plus en la formation,
c'est les profs, donc pourquoi ne pas leur faire confiance?
M. Drainville : Mme la Présidente,
les enseignants avaient, ont et auront pleine liberté de choisir les
formations...
M. Drainville : ...qu'ils ou
qu'elles souhaitent.
Mme Ghazal : À quelle hauteur
de nombre d'heures?
M. Drainville : Autant
d'heures qu'ils le souhaitent.
Mme Ghazal : Mais on pourrait
imposer les 30 heures puis après ça...
M. Drainville : Il n'y en a
pas, de limite.
Mme Ghazal : Je comprends,
c'est le 30.
M. Drainville : Il y a un
plancher, mais il n'y a pas de plafond.
Mme Ghazal : Je comprends.
M. Drainville : Il y a un
plancher, mais il n'y a pas de plafond.
Mme Ghazal : Mais on peut...
Mais il n'y a rien dans la loi, dans le projet de loi qui interdit que
30 heures soient imposées. Puis après ça on dit : Le prof pour... Si
finalement ce qui était imposé n'est pas... ne répond pas à tes besoins, tu as
besoin d'autres formations, bien, va les suivre au-delà de 30 heures. Mais
j'aimerais juste avoir la réponse à cette question-là : Il n'y a rien dans
la loi qui empêche que 30 heures soient des heures imposées?
M. Drainville : Je pense, Mme
la Présidente, d'avoir déjà répondu à cette question-là.
Mme Ghazal : Il n'y a rien
dans la loi qui empêche que 30 heures soient imposées? La réponse est oui.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je pense avoir déjà répondu à cette question-là.
Mme Ghazal : Excusez-moi,
j'ai oublié la réponse.
La Présidente (Mme Dionne) : ...commentaires?
Mme Ghazal : Non, mais j'ai
une question, j'ai...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Mme Ghazal : Ma question,
c'est : Est-ce qu'il y a... il n'y a rien dans cette loi-là ou dans cet
article-là qui empêche d'imposer 30 heures de formation? La réponse est oui.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je pense avoir déjà répondu à cette question-là.
Mme Ghazal : Mais, pour vrai,
j'ai oublié. Ça arrive très souvent que le ministre répète, puis je le remercie
pour sa générosité souvent de répéter. Mais j'aimerais ça l'entendre répondre à
ma question. Je ne veux pas juste m'obstiner, là. Ce n'est pas ça, l'objectif,
je vous le jure. J'essaie juste de comprendre. Il n'y a rien dans la loi qui
empêche que les 30 heures soient des heures de formation imposées. C'est
un fait, je veux juste que le ministre le reconnaisse. Peut-être que je
comprends mal.
M. Drainville : Mme la
Présidente, il y aura un règlement qui sera publié pour encadrer les formations
et, à ce moment-là, ce sera possible pour qui le voudra bien de commenter le
règlement, le règlement qui est prévu par 34, qui prévoit les conditions et
modalités relatives à la formation continue, etc. Ce sera possible, à ce
moment-là, pour...
Mme Ghazal : Est-ce que dans
ce... O.K.
M. Drainville : ...notamment
les syndicats, de faire valoir leur point de vue.
• (12 h 20) •
Mme Ghazal : Les profs? Les
experts. Est-ce que... est ce que... est-ce que... oui. O.K. Mais j'aimerais
savoir avoir une... Je veux dire, je vous...
Une voix :
...
Mme Ghazal : O.K. Vas-y.
M. Poulin : ...
Mme Ghazal : Oui, oui. Bien,
je vais laisser la présidente...
M. Poulin : ...c'est fort
intéressant, les échanges qu'on a. D'ailleurs, il y a certains éléments qui ont
été mentionnés dans le passé. Donc, je pense qu'on pourrait effectivement
passer au vote.
Mme Ghazal : Mais moi, j'ai
des vraies questions, là, je ne fais pas... je n'abuse pas, là, du temps, là.
J'ai des vraies questions. J'aimerais ça pouvoir les poser puis que je puisse
faire ma job de législatrice. Là, j'ai perdu le fil dans mon idée. C'est
extrêmement frustrant, Mme la Présidente, là.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
votre temps. Je vous laisse poursuivre.
Mme Ghazal : Merci beaucoup.
C'était quoi déjà? J'avais... J'étais sur une belle lancée. Ah oui, le
règlement. Est-ce que, dans le règlement, il serait... c'est là qu'on va
parler... Est-ce qu'il va avoir... Parce qu'il y a comme un plancher, c'est
30 heures. Est-ce qu'il va y avoir un plafond d'heures pouvant être
imposé, un nombre d'heures pouvant être imposé dans le règlement? Est-ce que
c'est quelque chose de possible? Ça veut dire que l'employeur peut imposer un
maximum de 15 heures. Est-ce que c'est quelque chose de possible dans un
règlement? Des fois, on peut aller très précis dans un règlement.
M. Drainville : Mme la
Présidente, les 30 heures, ce sont un plancher. Donc, il n'y a pas de
plafond.
Mme Ghazal : Mais je parle
des formations qui ne sont pas choisies uniquement par les profs, qui sont
choisies aussi... qui sont exigées par un employeur à un employé. Ici :
«Le segment ajouté vient confirmer qu'un employeur peut exiger qu'un employé
participe à des activités de formation». Donc, cette portion-là qui peut être
exigée, est-ce que, dans le règlement, ça va être aussi... on va pouvoir
préciser le nombre d'heures qui pourrait être exigé, un nombre d'heures maximum
qui pourrait être exigé ou ça va être : Mais non, ça pourrait être les
30 heures qui sont le minimum?
M. Drainville : Bien...
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, ce que propose la députée de Mercier, c'est de limiter le droit de
gérance. Ce n'est pas prévu.
Mme Ghazal : Donc, ça
pourrait être... Donc, ça pourrait être 100 % du minimum d'heures de
formation. Ça pourrait être ça.
M. Drainville : Mme la
Présidente, nous ne souhaitons pas limiter les possibilités de formation. Les
enseignants, enseignantes conservent la pleine liberté de choisir leurs
formations. Les directions d'école et de centres de services scolaires
conservent le plein... la pleine responsabilité de pouvoir prescrire des
formations, et le ministre pourra, par le truchement du règlement, imposer un
certain nombre d'heures ou prescrire un certain nombre d'heures de formation.
Ça va être toujours la même réponse, Mme la Présidente. Je sais que je ne donne
pas la réponse que la députée souhaiterait entendre, mais c'est ça... puis
c'est ça pareil. Mme la Présidente, c'est ça, la réponse.
Mme Ghazal : Puis est-ce
que... est ce que les formations que, moi, je mets dans mon amendement, par
exemple, mise à jour d'un programme, ça, c'est autre chose que les
30 heures? Ce n'est pas de la formation. Est-ce que ça se considère comme
de la formation continue?
M. Drainville : Mme la
Présidente, nous ne souhaitons pas limiter les possibilités de formation.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Juste pour vous
dire que j'appuie l'amendement, je vais voter pour.
Mme Ghazal : O.K. Merci.
Merci, chère collègue députée de Saint-Laurent.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Ghazal : Vote par appel
nominal.
La Présidente (Mme Dionne) : Vote
par appel nominal, oui. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Drainville
(Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire
: M.
Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire
: Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. D'autres interventions sur l'article 1.
Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Drainville : Adopté.
Mme Ghazal : Sur division.
La Présidente (Mme Dionne) : Article 34,
je... M. le ministre, vous en aviez fait la lecture tout à l'heure. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre sans lecture? Oui, consentement. Merci.
Alors, est-ce qu'il y a des commentaires, interventions sur l'article 34?
Est-ce que l'article 34 est adopté?
M. Drainville : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Dionne) : Article 55,
M. le ministre, je vous laisse faire la lecture.
M. Drainville : L'article 54.12
de cette loi est modifié par l'insertion, à la fin du premier alinéa, de «sous
réserve des conditions et modalités prévues en application de
l'article 457 de la Loi sur l'instruction publique (chapitre 1-13.3).»
Alors, le commentaire : cet article
propose une modification de concordance en lien avec le pouvoir confié au
ministre d'encadrer par règlement l'obligation de formation continue prévue à
l'article 457 de la Loi sur l'instruction publique proposée par
l'article 34 du projet de loi.
La Présidente (Mme Dionne) : ...sur
l'article 55? Est-ce que l'article 55 est adopté?
M. Drainville : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté...
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Dionne) : ...sur
division.
M. Drainville : J'aimerais,
Mme la Présidente, que nous puissions prendre connaissance de deux
amendements 56.1 et 56.2.
La Présidente (Mme Dionne) : ...pour
prendre connaissance de l'amendement 56.1?
Mme Rizqy : Oui,
consentement, 56.2 aussi.
La Présidente (Mme Dionne) : Et
56.2. Alors, il y a consentement. Ils seront projetés à l'écran. 56.1. M. le
ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Attendez un
petit peu. 56.1. Article...
M. Drainville : ...63 du
Règlement sur les autorisations d'enseigner) Insérer, après
l'article... 56, dis-je bien, du projet de loi ce qui suit :
Règlement sur les autorisations d'enseigner. 56.1. Le règlement sur les
autorisations d'enseigner (chapitre I-13.3, r. 2.01) est modifié par
l'insertion, après l'article 62.1, du suivant :
«63. Jusqu'au 30 juin 2027 est un
diplôme inscrit à l'annexe I du présent règlement dans la section Programmes de
formation à l'enseignement général reconnus depuis septembre 2001 le parcours
prof de 120 unités de l'Université de Sherbrooke.»
Essentiellement, Mme la Présidente, cet
amendement-là vise à faire en sorte que la formation, donc offerte par
l'Université de Sherbrooke, celle qui est mentionnée dans l'amendement, puisse
mener à la délivrance d'une autorisation d'enseigner. Donc, c'est pour ça qu'on
amende le Règlement sur les autorisations d'enseigner.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'article 56.1, l'amendement?
Mme Rizqy : Je vais devoir me
réserver de commentaires puisque j'ai un conflit d'intérêts. Je suis
professeure à l'Université de Sherbrooke en congé sans solde pour services
publics, alors je ne pourrai pas commenter.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. D'autres...
Mme Ghazal : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
Mme la députée.
Mme Ghazal : C'est quoi
parcours prof de 120 unités? Ça, c'est combien de temps? C'est des
crédits, donc ça fait combien de temps?
M. Drainville : Quatre ans.
Mme Ghazal : C'est quatre
ans. O.K., O.K. Très bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Donc, l'article 56.1 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
56.2.
• (12 h 30) •
M. Drainville : Alors, 56.2.
Article 56.2 (article 64 du Règlement sur les autorisations
d'enseigner) : Insérer, après l'article 56.1 du projet de loi tel
qu'amendé, le suivant :
56.2. Ce règlement est modifié par
l'insertion, après l'article 63.6, du suivant :
«63.7. Jusqu'au 30 juin 2027, les
programmes suivants sont considérés aux fins de l'application du présent
règlement, comme s'ils étaient inscrits à l'annexe IV :
«1° le diplôme d'études supérieures
spécialisées en éducation préscolaire et enseignement primaire de
30 unités de l'Université TÉLUQ;
«2° le diplôme d'études supérieures
spécialisées en enseignement de l'anglais langue seconde de 30 unités de
l'Université TÉLUQ;
«3° le diplôme d'études supérieures
spécialisées en enseignement du français langue seconde de 30 unités de
l'Université TÉLUQ;
«4° le parcours de formation pour le
personnel enseignant non légalement qualifié en éducation préscolaire et
primaire de 30 unités de l'Université du Québec à Montréal;
«5° le diplôme d'études supérieures
spécialisées en enseignement du français au secondaire de 30 unités de
l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue;
«6° le diplôme d'études supérieures
spécialisées en enseignement des mathématiques au secondaire de 30 unités
de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
«Malgré la section 1 du
chapitre 5, une autorisation provisoire d'enseigner peut être délivrée à
la personne inscrite à l'un des programmes visés au premier alinéa qui
satisfait aux conditions suivantes :
«1° elle détient une promesse d'engagement
d'un employeur visé à l'article 29 attestant qu'il entend lui confier,
dans l'année scolaire en cours, un emploi d'enseignant en formation générale en
lien direct avec l'un des programmes visés au premier alinéa nécessitant une
autorisation d'enseigner et que cet emploi ne peut être comblé par le titulaire
d'une autorisation d'enseigner;
«2° elle a accumulé au moins 15 unités de
formation disciplinaire de niveau universitaire en mathématiques, en études
françaises, en études anglaises, en études hispaniques, en éthique et culture
religieuse, en éducation physique, en arts dramatiques, en arts plastiques, en
musique, en danse, en sciences et technologies, dans les domaines de la
physique, de la chimie et de la biologie ou en univers social dans les domaines
de la géographie et de l'histoire et de l'éducation à la citoyenneté.
«La période de validité d'une autorisation
provisoire d'enseigner visée au deuxième alinéa est d'au plus quatre ans,
expirant à la fin de la troisième année scolaire suivant celle où elle a été délivrée,
et est non renouvelable.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur 56.2?
Mme Rizqy : Juste... Est-ce
qu'au fond une personne qui a un simple mineur peut s'inscrire à ce programme?
M. Drainville : Il faut avoir
un bac.
Mme Rizqy : O.K. Donc, on
peut avoir un bac...
M. Drainville : Il faut avoir
un bac puis il faut avoir une promesse d'engagement également...
12 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...c'est pour
ça que la plupart de ces personnes qui sont inscrites sont déjà, dans les
faits, en classe.
Mme Rizqy : O.K., donc un
bac. O.K., donc un bac.
M. Drainville : Ils sont en
bac. Ils ont un bac, ils sont... ils doivent avoir une promesse d'engagement,
mais la plupart...
Mme Rizqy : Mais le minimum,
c'est de bac, là, donc, un bac.
M. Drainville : Exact.
Mme Rizqy : Pour s'inscrire
au programme et avoir la promesse d'engagement.
M. Drainville : Puis il faut
avoir une promesse d'engagement. Dans les faits, ils sont déjà engagés parce qu'ils
sont déjà des non légalement qualifiés en classe.
Mme Rizqy : O.K., mais
pourquoi que vous me disiez : Elle a accumulé au moins 15 unités de
formation disciplinaire de niveau universitaire en mathématiques? Parce que ça,
je n'arrive pas à comprendre. Si on a un bac, on a plus que 15 unités de
formation disciplinaire universitaire.
M. Drainville : C'est une
façon de faire le lien entre le bac et la formation qu'elle va prendre. On veut
s'assurer que, par exemple, si la personne souhaite prendre le 30 crédits en
enseignement en anglais, bon, bien, elle va avoir un bac d'une université, d'une
université x, y, z, et elle doit avoir, dans ce cas-ci, 15 unités en études
anglaises. Il faut s'assurer qu'il y ait un lien entre la formation que l'étudiant
ou l'étudiante va prendre.
Mme Rizqy : O.K. Bien, c'est
drôle, je j'aurais fait à l'inverse, je l'aurais fait à l'inverse... je suis
très surprise par cet amendement-là, qui n'était pas quelque chose qu'on a
étudié, qui arrive de nulle part, là. Si, par exemple, quelqu'un a un bac, on
va dire, en danse ou un bac en musique, moi, je m'attends à ce que son 30
crédits au complet soit en pédagogie, et non pas, par exemple, aller chercher
un 15 crédits en hispanique, là. Est-ce que c'est ça?
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : Peut-être nous l'expliquer.
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : O.K., dans le bac
avant.
Une voix : ...
Mme Rizqy : O.K., là, je
comprends. Merci. Donc, dans le bac, qui est le prérequis pour s'inscrire,
là-dedans, il doit y avoir un minimum de 15 unités dans un de ces champs de
compétences là, c'est ça?
Une voix : ...
Mme Rizqy : D'accord.
Parfait. Là, je comprends. Merci de m'avoir rassurée. Bien, Julien a été plus
rapide.
M. Drainville : Il est
excellent, Julien. Et, si le 15 n'est pas dans le bac initial, à ce moment-là,
il doit être complété par la suite. Ça fait qu'il faut s'assurer de l'avoir.
Mme Rizqy : Mais au-delà...
Le 30 crédits, pour moi, c'est la pédagogie, là, parce que c'est ça qu'on va
chercher. On peut être un excellent physicien, mais on n'a peut-être pas les
connaissances pour faire de la bonne pédagogie dans une classe, là.
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : O.K., ça s'ajoute.
Parfait. Je comprends maintenant. Merci, M. le ministre. Merci, Julien.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'amendement?
Mme Ghazal : ...pourquoi c'est
jusqu'au 30 juin 2027?
M. Drainville : Bien, on veut
laisser le temps, Mme la Présidente, aux personnes qui sont inscrites de
compléter le programme. La plupart vont le faire en deux ans, mais il y en a
qui vont prendre un peu plus de temps. Il y en a qui vont prendre... qui vont
faire un 10 crédits par année, ça fait que... ou un neuf crédits, mettons, par
année, trois fois neuf, trois cours. Ça fait qu'il y en a qui vont prendre plus
de temps.
Mme Ghazal : Bien, c'est-à-dire
qu'après cette date-là... Il y a peut-être quelque chose qui m'échappe. C'est-à-dire
qu'après cette date-là, ces programmes-là ne seront plus reconnus, c'est comme
un projet pilote?
M. Drainville : Ça, c'est
des... ça, c'est provisoire.
Mme Ghazal : C'est ça.
M. Drainville : Parce qu'avec
le projet de loi, comme vous vous en rappelez, on s'est donné un processus qui
va nous permettre de reconnaître les formations, notamment des formations de
courte durée, avec le comité, là, au sein de l'INEE, là.
Mme Ghazal : Oui, oui. Puis
oui... C'est ça, ça fait que ça, c'est comme temporaire, le temps que les
dispositions qui sont dans le projet de loi... ça va être ça qui va s'appliquer
après.
M. Drainville : Oui. Puis,
pour les nouvelles formations, il y aura une période de transition.
Mme Ghazal : Oui. Puis ça, ça
s'applique pour tous les enseignants, que ce soit secondaire, primaire,
préscolaire, ou juste secondaire?
M. Drainville : Comment vous
dites? Pardonnez-moi.
Mme Ghazal : Ça, ça s'applique
pour les formations, que ce soit en enseignement secondaire, primaire et... c'est
ça? Ah oui, c'est écrit. Oui, oui, ils sont là.
M. Drainville : Vous avez la
liste, oui. C'est ça.
Mme Ghazal : O.K., ça s'applique
à tout ça.
M. Drainville : Oui.
Mme Ghazal : Donc, ça c'est
le numéro un, préscolaire et primaire, puis, après ça, pour l'anglais,
évidemment, ça, c'est secondaire. Français langue seconde, j'imagine, c'est
secondaire. Ah! ceux qui sont non légalement qualifiés, primaire et secondaire.
Parce que j'avais lu plusieurs articles... des gens, là, qui sont des
pédagogues, dire que ce n'est pas suffisant. C'est-à-dire que ça pourrait
peut-être l'être pour le secondaire, là, quand tu as déjà un bac...
Mme Ghazal : ...tu viens
compléter, mais, pour le primaire, c'est plus compliqué et ce n'est pas la même
chose parce qu'il y a beaucoup plus de pédagogie qui entre en ligne de compte.
Tu sais, moi, venir enseigner quelque chose, une expertise que j'ai déjà, là, à
des enfants du scolaire... du primaire ou du préscolaire, c'est plus compliqué
parce que ce n'est pas la même chose. On n'enseigne pas... ce n'est pas juste
de connaître la matière, c'est aussi avoir les techniques d'enseignement.
Est-ce qu'ici, dans les 30 crédits, ce serait suffisant?
M. Drainville : Bien, on a
déjà eu cette discussion-là à quelques reprises, Mme la Présidente. Les
personnes qui vont suivre ces formations-là, pour la plupart, sont déjà dans
notre réseau scolaire. Donc, on leur donne une formation qu'ils n'ont pas
présentement. Donc, c'est un plus.
Mme Ghazal : Mais est-ce que
le ministre...
M. Drainville : Puis si on ne
leur donne pas ça, bien, ils ne pourront pas accéder au brevet, mais ils vont
quand même rester dans les salles de classe parce qu'on en a besoin. Ce sont des
enseignants non légalement qualifiés qu'on veut qualifier avec ce programme-là
en leur donnant...
Mme Ghazal : Oui, oui, mais
même pour le primaire? Parce que, pour le secondaire, ça pourrait... peut-être,
là, que ce soit aussi court, mais même pour le primaire?
M. Drainville : La réponse,
c'est oui. Comme vous pouvez le voir...
Mme Ghazal : Mais est-ce
qu'il y a des pédagogues du ministère ou experts qui se sont prononcés? Est-ce
qu'ils ont fait une analyse et ils trouvent que c'est suffisant pour la qualité
de l'enseignement pour le primaire? Donc, c'est un défi plus grand, parce que,
quand ils sont plus jeunes, c'est plus exigeant.
M. Drainville : Mais encore
une fois, Mme la Présidente, ils sont déjà dans les salles de classe.
Mme Ghazal : Oui, mais c'est
compliqué. Tu sais, ce n'est pas évident, là. Il faut qu'ils y restent.
M. Drainville : C'est pour ça
qu'on veut leur donner une formation de 30 crédits et c'est pour ça qu'on
veut aussi mettre l'accent sur la formation continue.
Mme Ghazal : Puis dans les
30 crédits, c'est quoi, les formations? C'est quoi, les cours? Évidemment,
je ne suis pas en train de... je ne vais pas demander au ministre de me lister
tous les cours, mais est-ce qu'il y a des cours, des crédits en lien avec
l'enseignement, par exemple, préscolaire? Parce que ça dit ici, au n° 1, spécialisé en éducation préscolaire. Est-ce que, dans
les 30 crédits, il y a des cours avec du... qui contiennent de la... des
cours pour le préscolaire, plus spécifiquement, dans les 30 crédits?
• (12 h 40) •
M. Drainville : Mme la
Présidente, je ne connais pas le contenu des 30 crédits des différentes
universités. Je pense que c'est possible de l'obtenir si on consulte le site
Internet des différentes institutions. Mais c'est des cours qui sont bien
faits, là, ce n'est pas...
Mme Ghazal : Mais pour la
préscolaire, est-ce qu'on parle de préscolaire? Est-ce qu'il y a du contenu de
formation en lien avec le préscolaire dans les 30 crédits? Est-ce qu'il y
a un cours qui dit, je ne sais pas, moi, je ne connais pas ça, là, Introduction
à la formation auprès... aux enfants du préscolaire ou peut-être un autre nom?
M. Drainville : Mme la
Présidente, l'information que j'ai, c'est que les couvre... les cours, dis-je,
couvrent l'essentiel.
Mme Ghazal : Pour le
préscolaire aussi?
M. Drainville : Par exemple,
la gestion de classe, l'évaluation, etc. Mais encore une fois, Mme la
Présidente, j'invite la députée de Mercier à consulter le contenu des cours qui
sont offerts par ces différentes unités.
Mme Ghazal : Mais le ministre
a entendu les inquiétudes par rapport au préscolaire, au primaire que ce n'est
pas suffisant. Et surtout... puis les gens aussi sont inquiets à cause, peut
être, du préjugé. Après ça, le ministre l'a corrigé, là, sur le fait que c'est
plus facile chez les enfants du préscolaire, alors que c'est le contraire.
M. Drainville : Oui, c'est...
Mme la Présidente, ce que je dis, ces profs-là sont déjà dans les classes du
primaire. Donc, est-ce que la députée de Mercier souhaite que ces profs, qui
sont déjà dans les classes du primaire, puissent perfectionner leurs
connaissances, leurs compétences en matière d'enseignement par l'obtention de
ce 30 crédits? Il me semble que la réponse, c'est oui.
Mme Ghazal : Oui, on veut
qu'ils se perfectionnent...
M. Drainville : Donc, voilà.
Mme Ghazal : ...mais que ça
ne soit pas une formation vite puis, finalement, il leur manque encore des
éléments de base pour le préscolaire. Mais est-ce que c'est possible que
quelqu'un juste ouvre le... je ne veux pas suspendre pour ça, là...
M. Drainville : Il y a un
encadrement qui est donné au terme du 30 crédits, Mme la Présidente, il y
a un encadrement qui est donné. On ne fait pas juste délivrer le diplôme. Une
fois que le 30 crédits est terminé, il y a un encadrement qui est offert
aux enseignants, aux enseignantes qui ont suivi le programme...
M. Drainville : ...et qu'ils
complètent la formation pour s'assurer, justement, que les compétences qui ont
été transmises lors du cours de 30 crédits sont bel et bien mises en œuvre dans
le contexte de la classe. Donc, c'est une formation qui est bien encadrée.
Mme Ghazal : Finalement,
avec... Moi, je n'ai pas un ministère autour de moi qui travaille, là. J'ai
Caroline, qui est mon ministère personnel, et elle a ouvert le site de la
TELUQ. Donc, «Diplôme d'études supérieures spécialisées en éducation
préscolaire et en enseignement primaire», et, quand on va voir «Encadrement»,
«Programmes», il n'y a rien. On clique, là, il n'y a rien. Je n'ai rien dans...
sur le site Internet de la TELUQ. On a les cours, «Introduction à la fonction
enseignante», «L'enseignement efficace», «Stage 1 en situation d'emploi,
Pratiques évaluatives en contexte scolaire, Gestion efficace des
comportements», «Stage 2, Didactique de la littératie». Ça, c'est tous des
trois crédits, oui. «Intergénéralité des élèves et pratiques inclusives»,
«Didactique de la numérique», «Didactique de l'écriture». Puis ça, ça peut
convenir à n'importe qui qui enseignerait au préscolaire? C'est les mêmes
cours, que tu enseignes au préscolaire ou au primaire. C'est ça. Ça, c'est
pour préscolaire, primaire.
Mme Rizqy : ...
Mme Ghazal : Oui, c'est
TELUQ.
Mme Rizqy : ...
Mme Ghazal : Oui. «Diplôme
d'études supérieures spécialisées en éducation préscolaire et en enseignement
primaire». Là, on a toute la liste des cours que je viens de nommer, là, 1, 3,
3, 3.
Mme Rizqy : ...être sûre de
bien comprendre, parce que l'amendement, le 30 unités, ce n'est pas le même 30
unités qui est là. Ça, c'est pour le... Est-ce qu'on peut remonter... Parce que
moi... En fait, c'est une bonne question, parce que j'aimerais comprendre.
Quelqu'un qui fait un 30 crédits autre que préscolaire pourrait aller aussi
enseigner dans le préscolaire ou il faut vraiment qu'il enseigne dans le
préscolaire? Parce que...
M. Drainville : Pour avoir
le... Ce règlement-là vise à mener à l'émission d'une autorisation d'enseigner,
ultimement, le brevet.
Mme Rizqy : O.K. Est-ce qu'on
pourrait le diviser en deux? Juste avoir primaire, préscolaire, une catégorie,
puis, de l'autre catégorie, toutes les autres? Parce que quelqu'un qui a un bac
en physique en chimie, en anglais, en littérature hispanique, c'est parfait,
s'il va chercher un diplôme en pédagogie, pour enseigner ces matières-là au
secondaire, mais au primaire, préscolaire, là, c'est que ce n'est pas des
matières thématiques, là, c'est... l'enseignant est devant sa classe. C'est
pour ça qu'il y a des formations spécialisées, là, vraiment plus pointues, pour
le préscolaire. Puis je pense qu'il faudrait que l'autorisation d'enseigner
elle soit divisée, là, puis que ceux qui vont être au primaire, puis encore, à
plus forte raison, le préscolaire... Préscolaire, c'est où est-ce que la
formation est encore plus importante, parce que c'est là qu'on fait Agir tôt,
et Agir tôt, là, c'est névralgique. Puis, tu sais, même le premier ministre
dit : le livre qui l'a le plus marqué, c'est Tout se passe avant six
ans. Moi, ça m'a un petit peu mis de l'anxiété, mets-en, puis pour vrai,
là. On rit, mais c'est vrai. Alors, peut-être qu'il faudrait qu'on le divise
pour dire : «l'autorisation d'enseignement»... Puis j'insiste pour le
préscolaire, même, primaire, quant à moi, là. Mais le reste, moi, je n'ai pas
d'enjeu.
Évidemment, je vote... moi,
personnellement, je vais voter contre. Mais je pense que préscolaire, là,
primaire, préscolaire, c'est une formation qui doit être faite pour ceux qui
doivent avoir l'autorisation d'enseigner auprès de ces enfants.
M. Drainville : Mais c'est ce
qui est prévu. Il n'est pas question, Mme la Présidente... Encore une fois,
l'amendement, ce qu'il vise à faire, là, c'est qu'il vise à donner une
autorisation d'enseigner à un prof qui, actuellement, n'en a pas. Donc, il est
non légalement qualifié, il n'a pas de permis probatoire, il n'a pas
d'autorisation provisoire et il n'a pas de brevet non plus. Alors, ce que nous
faisons, c'est que nous disons : Si tu t'inscris à ce cours-là et que tu
le passes, évidemment, avec les prérequis exigés, c'est-à-dire, ça te prend un
bac, et ça te prend un 15 crédits soit dans ton bac d'origine, soit en plus du
30 crédits, tu vas pouvoir enseigner dans ces différentes matières.
Maintenant, il n'est pas question, Mme la
Présidente, juste pour répondre à la question... Si la personne...
M. Drainville : ...de
chercher un 30 crédits en enseignement de l'anglais, puis que par la suite
elle s'en va enseigner, mettons, le...
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : Bien
oui. Mais c'est ça! Mais là, ça...
Mme Rizqy : Ça ne marche
pas.
M. Drainville : Ça ne
fonctionnera pas, là.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : La
raison pour laquelle on lui donne son éventuel brevet, c'est que non seulement
elle a pris le... elle a pris les 30 crédits en préscolaire et primaire,
mais qu'elle est allée enseigner après ça en préscolaire et primaire avec
l'encadrement qui vient avec. Par exemple, il y a des centres de services
scolaires, ce qu'ils font, c'est qu'ils vont parrainer les non légalement
qualifiés pour qu'ils s'inscrivent à ces programmes-là. Ils vont même payer...
Mme Rizqy : Pour la
formation.
M. Drainville : ...leurs
frais de scolarité et, au retour, si on peut dire, quand le cours sera terminé,
il y aura de l'encadrement qui sera donné. Il y a des conseillers pédagogiques,
par exemple, du centre de services scolaire, qui vont s'assurer que les
données, pas que les données, mais que les... que la matière qui a été
enseignée pendant ce 30 crédits est bien maîtrisée. Donc, la forme... la
phase finale du programme de 30 crédits, c'est un encadrement par des
conseillers pédagogiques qui vont s'assurer, donc, que les données... que pas
les données, mais que la matière est bien maîtrisée dans le contexte de la
classe. Et là, une fois que ces différentes étapes ont été franchies, à ce
moment-là, il peut y avoir demande pour délivrance d'un brevet.
Mme Rizqy : Mais
pourquoi? Parce que le brevet, c'est comme le... Dans l'enseignement, c'est le
Saint-Graal.
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : En fait, il
pourrait avoir une autorisation d'enseigner, mais, tu sais, le brevet, c'est...
Parce qu'une fois que vous avez votre brevet, c'est permanent, là. Ça vous
appartient, et vous pouvez aller à ce moment-là, enseigner dans toute autre
matière. Donc, une fois que vous avez votre brevet, même si, mettons, vous avez
fait votre formation, disons, en mathématiques dans vos 30 crédits, la
vérité, c'est que vous pouvez appliquer à un poste, puis c'est un besoin
maternel, c'est fait.
M. Drainville : C'est
sûr.
Mme Rizqy : Ça, je pense
qu'on... on ouvre une boîte de Pandore. Et peut être que cet article-là que
vous avez... que vous venez d'ajouter, bien, qu'il aurait fallu qu'on le traite
dans une publication d'un règlement. Comme ça, ça nous donnerait 45 jours
de consultation. Parce que, là, il arrive vraiment comme un cheveu sur la
soupe, cet amendement-là. Il n'était pas supposé d'être... d'être ici.
M. Drainville : Mais c'est...
Mais c'est pour ça, Mme la Présidente, que c'est un... c'est une disposition
transitoire. Il y a déjà des étudiants qui sont inscrits dans ces
programmes-là.
Mme Rizqy : O.K. Oui.
M. Drainville : Mais la
façon... La raison pour laquelle on leur...
• (12 h 50) •
Mme Rizqy : Mais je vous
suggère... Je vous suggère d'aller par la voie de règlement au lieu de le
mettre ici. On ne l'a pas étudié, et on arrive, tu sais, dans les derniers
milles du projet de loi. Je pense que la bonne formule au niveau de la
procédure, c'est de le retirer. Publiez-le en règlement. Il va avoir les
45 jours de consultation. Même si ça... Puis ça vous permettrait... Parce
que, là, là, on ouvre une boîte beaucoup, beaucoup plus importante, là, à ce moment-là.
M. Drainville : L'avantage,
Mme la Présidente, de procéder par voie législative, c'est qu'on envoie un
signal aux élèves, aux étudiants qui sont dans ces programmes-là. On leur
dit : Vous, vous êtes inscrits dans ces programmes-là, et c'est important
que vous soyez inscrits dans ces programmes-là, parce qu'on souhaite, au terme
de ces programmes-là, que vous obteniez l'autorisation d'enseigner et
éventuellement le brevet. Donc, on veut créer de la stabilité, on veut envoyer
un message de confiance aux étudiants ou aux étudiantes qui sont dans ces
programmes-là, et dont nous avons besoin, Mme la Présidente. On a besoin de ces
enseignants et de ces enseignantes-là.
Si je veux pouvoir... Si nous voulons
pouvoir augmenter le nombre d'enseignants légalement qualifiés dans... dans nos
écoles, Mme la Présidente, il faut que l'on encourage les inscriptions dans ces
programmes-là. C'est de ça dont nous avons besoin présentement. Dans un monde
idéal, on aurait juste des enseignants et des enseignantes qui ont un bac de
quatre ans. Malheureusement, on en inscrit 5 000. Quatre ans plus tard, il
ne nous en reste que 3 000, et on vit une grande, grande pénurie
d'emplois. Alors ce que l'on fait, c'est... c'est un compromis, Mme la
Présidente. C'est un compromis entre ne rien faire et continuer avec
essentiellement un nombre grandissant d'enseignants non légalement qualifiés
qui bénéficient de ce qu'on appelle la tolérance d'engagement ou aller de
l'avant avec une voie mitoyenne qui n'est pas si mauvaise que cela puisqu'elle
existait déjà jusqu'au début des années 90.
Je rappelle, Mme la Présidente, que
jusqu'au début des années 90, c'était possible pour un enseignant ou une
enseignante de fonctionner avec un bac plus un certificat en pédagogie. C'était
possible. Et il y a encore d'ailleurs dans notre système scolaire des
enseignants expérimentés, là, qui....
M. Drainville : ...sont passés
par cette voie-là. Alors...
Mme Rizqy : Pourquoi ça a été
enlevé?
M. Drainville : Alors... Pour
toutes sortes de raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas parce qu'on en
a... on en a déjà discuté précédemment. Mais j'insiste là-dessus, Mme la
Présidente, on a présentement des élèves qui... des étudiants, des étudiantes
qui sont inscrites à la TELUQ, dans les différents programmes qui sont ici, qui
sont inscrites à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, des
étudiantes qui sont inscrites au programme de l'UQAM, et donc, Mme la
Présidente, ce que l'on souhaite, c'est qu'elles maintiennent leur inscription.
Parce que là, je vais vous le dire bien franchement, on a des étudiants, des
étudiantes qui, par l'entremise des directions de ces programmes-là, font
connaître leur inquiétude. Ils nous disent : Écoutez, est-ce que...
Êtes-vous certain, là, moi, je me suis inscrit aux 30 crédits, là,
êtes-vous certain, là, qu'au terme de ce 30 crédits, là, je vais pouvoir
obtenir une autorisation d'enseigner? L'amendement, la raison, Mme la
Présidente, pour laquelle on l'amène comme ça, c'est qu'on veut justement
envoyer un message à ces étudiants et ces étudiantes-là, de leur dire :
Lâchez pas le 30 crédits, continuez avec le 30 crédits, et on va vous
donner confiance parce qu'on va le mettre dans une loi. On ne passera pas,
justement, par le règlement, on va y aller par une loi, parce qu'on veut vous
renchausser puis on veut vous envoyer un message que oui, on est sérieux, ces
30 crédits, on fait confiance à cela.
Et on en a encore pour plusieurs années,
Mme la Présidente, à faire confiance à ces programmes-là. Si on n'a pas ces
programmes de 30 crédits, Mme la Présidente, je ne le sais pas... en fait,
je ne connais pas de meilleure manière actuellement de diminuer progressivement
le nombre de non légalement qualifiés, à moins qu'il y ait...
Mme Rizqy : Non. Moi, oui.
M. Drainville : ...à moins
qu'il y ait une augmentation incroyable du nombre d'inscriptions dans les
facultés d'éducation...
Mme Rizqy : M. le ministre.
M. Drainville : Et, à ce
moment-là, peut-être. Mais pour le moment, ce n'est pas ça, ce n'est pas le
cas.
Mme Rizqy : M. le ministre,
moi, j'en connais, moi, des moyens. Premièrement, 50 % de ceux qui sont
légalement qualifiés, qui font quatre ans de bac, quittent dans les cinq
premières années. La vérificatrice générale l'a inscrit noir sur blanc dans son
rapport du mois de mai dernier. L'enjeu principal qui fait en sorte qu'elles
quittent, parce que, je le dis, là, c'est d'abord des femmes, qu'elles quittent
et qu'ils quittent la profession, c'est parce qu'ils n'ont pas la permanence.
Ça prend en moyenne au Québec sept ans. Et ça, c'est un enjeu qui est réel, qui
est encore en ce moment sur les tables de négo. Et ça, pour moi, en ce moment,
on n'a pas un problème de pénurie d'enseignantes qualifiées, on a un problème
d'hémorragie d'enseignantes trop qualifiées qui s'en vont parce qu'on ne leur
donne pas la permanence. Et ça, on est capables de le régler. Ça, c'est une
chose.
Deuxième chose. Tantôt vous parliez de
confiance, mais...
M. Drainville : Il y a
5 000 postes de permanence qui sont sur la table présentement, Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : 5 000? Il y
a 40 %... il y a 40 % des enseignants qui ne sont pas permanents. On
a 134 000 enseignants au Québec. Si vous faites 40 % de
134 000, vous êtes autour de 60 000.
M. Drainville : Vous avez...
vous avez 6 000 enseignants qui bénéficient d'une tolérance
d'engagement, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Vous avez
30 000 non légalement qualifiés.
M. Drainville : Oui, mais la
plupart...
Mme Rizqy : Les chiffres, je
les connais par coeur, M. le ministre.
M. Drainville : Moi aussi, je
les connais par cœur, et la plupart de ces...
Mme Rizqy : M. le ministre, à
cette question-là...
La Présidente (Mme Dionne) : ...un
à la fois, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : M. le ministre,
tantôt, vous avez fait un... votre monologue, s'il vous plaît, écoutez-moi
là-dessus parce que c'est vraiment essentiel, là. Je vous dis, ça ne fonctionne
pas, là. Là, vous... tantôt vous avez parlé de confiance. Moi, vous m'arrivez
par surprise avec un amendement qui n'a jamais été discuté. Vous ne l'avez même
pas présenté. Vous ne nous en avez jamais parlé, jamais, jamais, là. J'ai... je
n'ai pas manqué une bonne game, là, j'étais là, là. Alors, j'étais là avec
vous. Et, dans les entrevues, vous avez dit que vous allez procéder par
règlement. Là, vous arrivez, il n'y a pas eu de consultations là-dessus. Moi,
je ne doute pas de votre bonne foi puis de votre démarche, là, que vous voulez
avoir plus d'enseignantes. Il y a d'autres façons d'y arriver. Moi, ce que je
vous dis, là, c'est que si vous me dites que ces 5 000 nouveaux
postes permanents, c'est suffisant, moi, je vous réponds que non, parce qu'en
ce moment vous avez environ peut-être 40 000 qui sont encore précaires, ce
qui est beaucoup trop. C'est pour ça qu'il faudrait augmenter le nombre. Ça,
c'est une façon de le régler, en voici une, là, je vous la donne gratuitement.
Des conseils gratuits, profitez-en, j'en ai tout le temps.
Alors maintenant, ce que je vous dis,
c'est que cet amendement, hier, vous m'avez dit : Mme la députée de
Saint-Laurent, votre amendement, par rapport aux établissements scolaires,
c'est une bonne idée, mais ce n'est pas le bon forum. On n'en a pas discuté, il
faut y réfléchir. Là, vous m'arrivez, deux poids, deux mesures. Vous, vous
déposez un amendement qu'on n'a jamais vu venir, qui n'a pas rapport avec la
gouvernance scolaire. Là, je vous le dis respectueusement, ça va aller plus
vite si vous y allez puis...
Je vous dis, vous avez le droit de déposer
un règlement, il va être publié. Puis une fois que vous déposez votre
règlement, vous envoyez le même message. La seule différence, c'est que vous
ouvrez les consultations. C'est ça, la différence, là. Vous allez le voir, vous
pourrez pouvoir dire : J'ai consulté, là. Parce qu'en ce moment, là, il
n'y a plus grand monde, là, les CAPFE, il n'est plus là, là, donc il n'y a plus
grand monde, là, pour... Imaginez, là, moi, vous me demandez de légiférer,
alors que je n'ai même pas pu parler avec aucune université autre. Je vous le
dis, passez par règlement, là. Et votre message va être envoyé pareil, là, la
Gazette officielle, là, c'est officiel, ça...
Mme Rizqy : ...votre
message va être entendu.
M. Drainville : Mme la
Présidente, on va s'arrêter un instant.
La Présidente (Mme Dionne) :
Eh bien, compte tenu de l'heure, il est 57, donc je suspendrais les travaux
jusqu'à 15 heures. Merci à tous.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 08)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission de l'éducation reprend ses travaux.
Donc, nous poursuivons l'étude détaillée
du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction
publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation.
Lors de la suspension de ce matin, nous en
étions à l'étude de l'amendement introduisant le nouvel article 56.2. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui, on avait
eu quand même un assez long échange sur 56.2, Mme la Présidente. Alors, je...
Ce que j'ai dit, je veux juste remettre les choses un petit peu en perspective,
donc, ça concerne les programmes courts dans lesquels il y a déjà des
inscriptions. Donc, il y a déjà des étudiants qui sont inscrits, qui ont
commencé, donc, ce diplôme, et donc on veut, par cet amendement-là, les
rassurer, leur dire qu'au terme de l'obtention dudit diplôme ils pourront donc
obtenir une autorisation provisoire d'enseigner. Peut être juste pour préciser,
Mme la Présidente, c'est une autorisation qui nous permet donc d'inscrire
lesdits programmes au règlement, mais c'est une... comment dire, c'est une...
une inscription au règlement qui va quand même faire l'objet d'une évaluation
par le CAPFE. Alors, le CAPFE, comme vous le savez, Mme la Présidente, il est
aboli dans le cadre de ce projet de loi et ses fonctions sont intégrées à l'INEE,
sauf que l'INEE, Mme la Présidente, ne deviendra pas opérationnelle avant
quelques mois. Et donc, pendant cette fenêtre-là, pendant cette période
transitoire, nous allons... nous avons l'intention de reconstituer le CAPFE
pour nous permettre donc de poursuivre le travail d'évaluation en attendant que
l'INEE puisse entrer en fonction. Donc, il est possible qu'il y ait des
inquiétudes ou des interrogations quant à, comment dire, l'éventuelle
évaluation qui pourrait être faite de ces programmes. Alors, ce sera possible, Mme
la Présidente. Pendant la période transitoire, ce sera possible, pour le CAPFE
reconstitué, de se pencher sur ces programmes et, s'il le souhaite, faire des
recommandations aux fins de les améliorer.
• (15 h 10) •
Et donc c'est la précision que je voulais
apporter, Mme la Présidente, pour des fins de compréhension. Mais je réitère
quand même que c'est important, c'est un véhicule très important pour nous. Si
on veut surmonter, au moins partiellement, la pénurie à laquelle nous faisons
face, on n'a pas le choix que de se tourner vers ces programmes qui nous
permettent donc de donner une formation de base à des personnes qui sont, pour
la plupart, déjà dans le réseau, mais qui n'ont pas de qualification. On leur
en donne une à travers ces programmes-là et ça va leur permettre, au terme de
ce programme, s'ils obtiennent, évidemment, les résultats voulus, une
autorisation provisoire d'enseigner. Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement
56.2? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, merci
beaucoup. Il y a combien d'étudiants qui suivent la formation à la TELUQ? Il y
en a combien en ce moment, des étudiants qui suivent la formation à la TELUQ
pour avoir le certificat de 30 crédits?
M. Drainville : À la TELUQ,
actuellement, les derniers chiffres que moi, j'ai vus, c'étaient entre trois et
400.
Mme Ghazal : Il n'y a pas
eu... Est-ce que... Est-ce que c'est possible d'avoir le vrai chiffre à la fin
pour savoir de combien d'étudiants on parle?
M. Drainville : ...on peut
essayer de l'obtenir, Mme la Présidente. Si on l'obtient avant la fin de l'étude
du projet de loi, ça nous fera plaisir de le transmettre.
Mme Ghazal : Oui. Parce que,
dans le fond, la question que je demande... Pourquoi je pense ça comme
question, c'est que le ministre nous dit souvent : Mais il y a déjà des
étudiants qui sont là, on ne va pas les perdre, et c'est pour ça qu'on ne veut
pas attendre de voir si, selon le CAPFE, qui sera aboli, mais ça, ça va prendre
comme un délai, là, après l'adoption du projet de loi, puis... il y a comme un
délai... comment on appelle ça, là, pas de...
Mme Ghazal : ...mais
d'application de certaines dispositions. Donc, il dit : Bien, on ne peut
pas attendre tout ça. Alors, c'est comme si on faisait les choses à l'envers,
c'est-à-dire qu'il aurait été beaucoup mieux de savoir : Est-ce que c'est
bon, 30 crédits, est-ce que c'est bon pour enseigner au secondaire? Est-ce
que c'est bon pour enseigner au primaire, préscolaire?, tu sais, de... d'avoir
ces informations-là sur la qualité de la formation. Peut-être que, finalement,
le CAPFE, s'il y a des gens qui étaient là puis qui pouvaient donner un avis,
ils auraient dit : Bien, peut-être pour le secondaire, mais pas pour le
primaire, préscolaire, à cause de toute la partie pédagogie, qui est très
importante, et là, on... le ministre aurait pris les décisions en conséquence,
sauf que là, on ne sait pas, on ne connaît pas la qualité puis on avance, parce
qu'il y a je ne sais pas combien d'étudiants qui sont là, puis on ne va pas les
perdre, puis qui...
M. Drainville : ...
Mme Ghazal : 350?
M. Drainville : 350
actuellement à la TELUQ.
Mme Ghazal : Actuellement?
O.K. Donc... Et combien il y en a là-dedans qui sont dans le préscolaire et le
primaire, dans la formation, là, qu'on a vue...
M. Drainville : On n'a pas...
On va vérifier si on peut avoir l'information. Encore une fois, Mme la Présidente,
on essaie de... d'obtenir l'information, mais des fois c'est... des fois c'est
possible, des fois c'est plus difficile. Alors, si on est capables de
l'obtenir, ça nous fera plaisir de la transmettre. Parce qu'elle ne nous
vient...
Mme Ghazal : Parce que...
Est-ce que le ministre...
M. Drainville : ...elle ne
nous vient pas de la TELUQ directement, là, on s'entend.
Mme Ghazal : Mais le ministre
est d'accord qu'il y a des inquiétudes des pédagogues, des gens, des experts en
éducation, qui disent que 30 crédits, comme qualification de quelqu'un qui
a un bac en je ne sais pas quelle matière, ce n'est pas suffisant pour le
préscolaire et le primaire. Est-ce que le ministre et les experts qui sont
autour de lui sont d'accord avec ça, que... pas que ce n'est pas suffisant,
mais que ça pose des questions? Parce qu'il faut beaucoup plus de pédagogie, de
formation en pédagogie dans ces niveaux-là que par exemple pour le secondaire.
C'est ce que les experts nous disent. J'imagine qu'il les a entendus.
M. Drainville : Oui, mais
comme j'ai dit ce matin, Mme la Présidente, j'entends les critiques par rapport
à ces programmes-là, Mme la Présidente, mais je maintiens que ces formations de
base sont bien faites, elles sont bien construites. Elles existent d'ailleurs,
dans le cas de la TELUQ, depuis un certain nombre d'années, elles ont donné de
très bons résultats. Et, par ailleurs, Mme la Présidente, je reviens toujours à
mon point premier, ces étudiants, ces étudiants sont déjà dans les salles de
classe. Ces étudiants, ces étudiantes s'inscrivent à ces programmes-là, sont
déjà des enseignants, ils sont déjà enseignants.
Alors là, la question, ça devient :
Est-ce qu'on veut que ces enseignants deviennent des enseignants qualifiés au
terme de cette formation de base? Et je pense que la réponse est oui.
Mme Ghazal : Mais est-ce
que... En fait, la question puis un des problèmes que vivent... puis de la
surcharge, puis des difficultés que vivent les profs qualifiés, c'est d'être
obligés d'aller en support avec les profs non légalement qualifiés, et donc ça
augmente leur charge, à ces profs-là, qui sont là, qui ont l'expérience, qui
sont qualifiés. Puis là, si on forme des gens, puis que ce n'est pas suffisant,
puis qu'ils ont de la difficulté, par exemple au primaire, au préscolaire, de
faire leurs tâches correctement, même s'ils sont qualifiés, parce qu'ils n'ont
pas la bonne formation, bien, moi, je suis inquiète, après ça, si ces profs-là
vont rester, l'impact sur les... leurs collègues, qui vont devoir leur prêter
main forte. Donc, parce qu'on veut aller vite, rapidement, et non pas attendre
quelques mois, je ne sais pas, quelques semaines, le temps d'avoir les membres
du CAPFE qui soient nommés, le temps qu'ils puissent donner leur avis, puis là
on travaille un petit peu à l'envers. Puis là on se retrouve tout le temps plus
tard à payer le prix de mauvaises décisions qui ont été prises précédemment.
Donc, ce n'est pas mieux juste de prendre le temps... de suspendre ça puis de
prendre le temps de s'en assurer? Parce que ça ne va pas prendre 10 ans,
là, que le CAPFE donne son avis. De toute façon, il n'existera plus. Mais moi,
j'ai envie d'entendre des experts donner un avis d'expert au ministre pour
dire : très bien, cette formation-là, c'est bien, celle-là, non, ce n'est
pas bien, ce n'est pas suffisant, il faudrait que ce soient, par exemple,
45 crédits, je n'ai aucune idée, pour, par exemple, primaire et
préscolaire. Parce qu'il y a... il existe toujours un point d'interrogation sur
la qualité de cette formation-là. Puis on ne peut pas se permettre de
dire : Ah! ils sont qualifiés, ils ont le titre, mais finalement, cette
formation-là n'est pas suffisamment de qualité et... pas «de qualité», mais
c'est-à-dire n'est pas suffisante, et après ça, que ces profs-là continuent de
quitter...
M. Drainville : ...j'entends
les propos de la députée de Mercier, Mme la Présidente. Mais, encore une fois,
je réitère la ferme volonté que nous avons d'aller de l'avant avec ces
programmes.
Mme Ghazal : Puis je veux
corriger quelques informations qui ont été mentionnées juste avant le dîner, où
le ministre nous disait que, dans les années 90, ça existait, ce
certificat là c'est-à-dire d'avoir un bac, puis d'ajouter un certificat, mais
ça n'existait pas dans les années 90 pour le primaire et préscolaire.
Donc, il y avait eu une raison. Non, c'est parce que le ministre nous
dit : Bien, pourquoi est-ce qu'on ne retournerait pas en arrière, on ne
ferait pas comme ce qu'on faisait avant, dans les années 90?
M. Drainville : Je ne me
souviens pas d'avoir dit : Primaire, secondaire.
Mme Ghazal : Non non, mais...
M. Drainville : Mais il y
avait des... il y avait des bacs, jusqu'au début des années 90, il y avait
des bacs disciplinaires qui existaient et c'était possible pour une personne,
avec son bac disciplinaire, d'aller chercher un certificat en pédagogie de
30 crédits et d'aller enseigner. Par ailleurs, les bacs en éducation, dans
ce temps là, Mme la Présidente, ils ne duraient pas quatre ans, ils duraient
trois ans.
Mme Ghazal : Mais je
comprends que le ministre regarde en arrière pour voir si on ne peut pas faire
la même chose comme dans le passé, mais même dans le passé, pour ce qui est du
primaire et du préscolaire... puis je peux vérifier cette information-là, le
ministre peut la vérifier. Ce n'était pas... ce n'était pas applicable pour le
primaire et le secondaire... pour le primaire et le préscolaire, il n'y avait
pas de bac plus certificat, de bac, par exemple, en... disciplinaire et un
certificat pour le primaire et le préscolaire. Mais on le permettait dans les
années 90 pour le secondaire. Donc, même à l'époque, ce n'était pas
suffisant comme formation, juste le crédit pour le primaire et le préscolaire.
Donc, il y avait une raison pour ça, d'où mon inquiétude aujourd'hui.
M. Drainville : C'est
possible, c'est possible, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Mais c'est parce
que le ministre nous rappelle souvent le passé, parce que ça l'intéresse
beaucoup ce qui se passait dans les 90. Mais là, j'ai l'impression que ça ne
l'intéresse pas de savoir que ce n'était pas le cas pour le primaire et le
préscolaire. Je suis étonnée de ça.
• (15 h 20) •
M. Drainville : Mme la
Présidente, nous souhaitons aller de l'avant avec la création de ces... avec
l'inscription, dis-je, de ces formations aux règlements qui vont nous permettre
d'émettre des autorisations d'enseigner.
Mme Ghazal : J'ai besoin
d'avoir des arguments. Je veux dire, on... ce n'est pas... la TELUQ, là, ce
n'est pas une machine à saucisses, là. On forme des enseignants, enseignantes
pour aller enseigner à des enfants du primaire et du préscolaire.
M. Drainville : Et on leur
donne une formation en conséquence.
Mme Ghazal : De
30 crédits où on...
M. Drainville : On leur donne
une formation...
Mme Ghazal : ...où on n'a pas
l'assurance que c'est... il y a suffisamment de cours en lien avec la
pédagogie. C'est à dire que moi, je suis en train de discuter, puis je me
dis : Bien, bon, on n'a pas d'avis d'experts, parce que la CAPFE, à cause
des problèmes qu'il y a eu avant le dépôt du projet de loi n° 23, les gens
ont décidé de quitter, parce qu'on ne respectait pas, déjà, dans le précédent
gouvernement... pas le précédent gouvernement, mais la précédente législature
avec le même gouvernement, on ne respectait pas leur parole. Donc, ils ont
claqué la porte, ce qui fait qu'on ne peut pas avoir leur avis. Ah! Ça tombe
bien, le projet de loi n° 23 est là. Puis le ministre nous dépose un
amendement. Je comprends qu'on veut retenir... on veut retenir les gens, les
étudiants qui suivent la formation parce qu'ils sont en classe, puis on ne veut
pas qu'ils quittent. Mais c'est parce que, si on ne fait pas les choses bien,
ils vont peut-être finir par quitter, c'est-à-dire qu'ils vont le faire leurs
30 crédits puis quitter après parce qu'ils n'auront pas la formation
suffisante avec les conditions actuelles qu'on voit dans nos écoles. Donc, on
fait quelque chose vite, vite, vite, parce qu'on est en pénurie de
main-d'œuvre, puis on dit : Bon, on va les retenir de cette façon là, puis
finalement, après ça, sans avoir aucune expertise, aucun avis d'experts, puis
après ça, bien, plus tard, on va s'en mordre les doigts, alors qu'on pourrait
faire les choses plus dans l'ordre.
Puis moi, je ne suis pas en train de
dire : Tout l'amendement, de mettre ça aux poubelles, là. Juste, ce qui
m'inquiète, c'est pour le primaire et le préscolaire. Puis c'est pour ça que je
posais la question des étudiants, parce que le ministre dit : Bien là, il
faut faire ça vite, il faut le faire, je ne peux pas passer par règlement, il
faut le faire maintenant, parce qu'on a des étudiants, on a des étudiants, il y
en a combien? 350. Je ne sais pas, moi, s'il y en a juste 10 ou 50 au
préscolaire, primaire, on pourrait enlever le préscolaire, primaire de
l'amendement, puis attendre l'avis des experts, un avis formel, parce qu'il y a
beaucoup d'experts...
Mme Ghazal : ...qui se sont déjà
prononcé en disant que ce n'est pas suffisant pour le primaire, préscolaire.
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'invite la députée de Mercier à se mettre à la place des 350
étudiants en question qui se sont inscrits au programme, qui souhaitent devenir
enseignants, et là, qui se feraient dire : Bien, savez-vous quoi, on n'est
pas sûrs que vous allez avoir une autorisation d'enseigner, on va se donner le
temps de faire durer votre attente, on va vous plonger dans l'incertitude, on
va vous faire douter.
Mme la Présidente, je n'assumerai pas
cette responsabilité-là. Moi, ma responsabilité, Mme la Présidente, c'est de
dire à ces 350 étudiants qui ont fait le choix d'aller se chercher une
diplomation pour enseigner avec une autorisation provisoire... ils ont fait ce
choix-là, Mme la Présidente, et ce n'est pas vrai qu'aujourd'hui on va mettre
en péril la continuation des études pour ces 350 enseignants là. Et,
honnêtement, Mme la Présidente, ça, là, je ne trouve pas ça correct, là, de
dire à ces 350 là : bien là, on va vous faire attendre, on est... vous
vous êtes inscrits, vous prenez des cours, actuellement, pour la plupart d'entre
vous, vous enseignez, dans certains cas, même beaucoup de cas, vous avez des
enfants à la maison, donc ça vous oblige à faire ça les fins de semaine, à
temps partiel, c'est un immense investissement, parce que 30 crédits à temps
partiel, c'est quand même un an et demi, des fois, deux ans, à deux cours par
session... ça fait que, là, on trouve ça sympathique, vous avez voulu aller
vous chercher une autorisation provisoire, vous avez voulu aller vous chercher
une qualification, on apprécie beaucoup votre présence en classe, mais on va se
donner le droit de vous faire patienter encore un petit peu. Non, Mme la
Présidente. Non. Non. Je pense qu'on le doit à ces élèves-là, Mme la
Présidente, on le doit à ces enseignants et à ces enseignantes-là.
Et le devoir que nous avons, et la
responsabilité que nous avons, c'est de leur dire : Continuez, continuez,
parce qu'au terme de votre cours de 30 crédits, de votre programme de 30
crédits, si vous le réussissez, vous aurez une autorisation provisoire. Et,
s'il y a des choses à améliorer dans ce programme-là, Mme la Présidente, il
sera possible pour le... reconstitué de faire des recommandations qui nous
permettront éventuellement d'apporter des améliorations, ou encore, lorsque
l'INEE aura vu le jour, peut-être que l'INEE aura... comment dire, souhaitera
se pencher sur ces programmes-là pour en évaluer notamment les résultats, voir
qu'est-ce qu'on pourrait faire pour les améliorer. Mais, entre temps, Mme la
Présidente, on ne peut pas se permettre de perdre un seul enseignant,
actuellement, pas un seul. Et là on en a 350 qui sont inscrits à la TELUQ, Mme
la Présidente.
Mme Ghazal : C'est-à-dire que
j'ai comme l'impression que la perte de temps vient du fait que les membres
du... ont démissionné en bloc. Supposons qu'ils n'avaient pas démissionné en
bloc puis qu'il y avait eu un respect de la part du ministre de leur travail,
là, ils seraient déjà là, puis peut-être qu'ils auraient même déjà donné leur
avis, au moment où on se parle, sur la formation de la TELUQ. Et là on n'aurait
même pas... On ne serait même pas en train d'avoir cette conversation-là, parce
que, là, on saurait s'il faudrait, par exemple, mettre plus de crédits de la
TELUQ pour préscolaire, primaire, même peut-être pour le secondaire. Je ne le
sais pas, je ne suis pas experte, puis je ne peux pas évaluer la qualité de la
formation, mais ces experts-là, on les avait entre les mains, puis le ministre
les a laissé partir ou les a fait, quasiment, partir. Ce qui fait
qu'aujourd'hui...
M. Drainville : ...soulever
le point d'ordre, là, mais ça ressemble étrangement à un exercice où on me
prête des intentions. Honnêtement, Mme la Présidente, on arrive vers la fin de
l'étude de ce projet de loi, là, j'aimerais ça qu'on garde le respect que nous
avons eu les uns pour les autres, là, jusqu'à... depuis le début, là.
La Présidente (Mme Dionne) : ...effectivement,
on continue les discussions dans le respect. Alors, Mme la députée de Mercier,
je vous laisse poursuivre.
Mme Ghazal : Donc, au moment
où on se parle, si les experts étaient là, on aurait l'avis déjà en main, puis
l'amendement du ministre aurait tenu en compte l'avis de ces experts au lieu de
nous arriver comme ça, nous, qui ne sommes pas du tout experts, qui sommes des
politiciens. Puis je comprends que le ministre connaît bien ses dossiers, il
les a bien travaillés, puis qu'il est bien conseillé, mais moi, en ce moment,
je n'ai pas l'assurance que cette formation-là est de qualité. Même que, quand
j'entends le ministre, j'entends même qu'on...
Mme Ghazal : ...risquerait de
perdre encore, de faire perdre encore plus de temps plus tard à des... aux
350 étudiants qui sont en train de suivre la formation, puisque le temps
qu'on ait des noms, des propositions de noms, que le ministre consulte pour
avoir des noms de gens qui seraient autour de la table du CAPFE, le temps que
ces gens-là agrémentent ou analysent la qualité de ces formations-là, le temps
qu'ils donnent leur avis — je ne sais pas c'est combien de temps
d'ailleurs, j'aimerais ça que le ministre me le dise parce qu'ils vont devoir
le faire avant que l'INEE soit mis en place — et là ils vont
dire : Ah, bien, finalement... Puis ça, ça va être comme, je ne sais pas,
là, dans peut-être trois mois, quatre mois, six mois, je voudrais que le
ministre me le dise, là. On va dire à ces étudiants-là : Finalement, pour
les gens, par exemple, au primaire, préscolaire, ce n'est pas, c'est... vous ne
pouvez pas être qualifiés avec cette formation-là, il va falloir que vous alliez
chercher 15 autres crédits. On ne serait pas en train encore de leur faire
perdre du temps? Pourquoi est-ce qu'on a donné cette promesse-là de donner un
brevet avant, avant d'avoir l'avis du CAPFE? J'essaie juste de comprendre la
logique, la logique des événements qui fait qu'on se retrouve dans cette
situation-là aujourd'hui, où nous, en commission parlementaire, pas experts du
tout de la formation pour les enseignants, on doit dire et on doit croire sur
parole le ministre, que ça, c'est très bon, puis on y va comme ça, par une loi,
par des articles, au lieu d'attendre et de s'assurer de la qualité de la
formation que ces gens-là vont recevoir.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée, je tiens juste à...
Mme Ghazal : Pardon. Oui.
J'ai comme un chat...
La Présidente (Mme Dionne) : Eh,
il vous reste trois minutes d'intervention sur cet amendement, donc...
Mme Ghazal : Mais moi, je
vais avoir un... Ah, ça, c'est un amendement. Est-ce qu'on peut amender
l'amendement? Sous-amendement?
La Présidente (Mme Dionne) : Sous-amender
un amendement.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça
que je vais faire si on peut suspendre quelques instants.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 30)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h42)
La Présidente (Mme Dionne) : La
Commission de la culture et de l'éducation va reprendre ses travaux. Donc,
madame la députée de Mercier, nous avons reçu votre amendement, je vous laisse
en faire la lecture.
Mme Ghazal : Oui, très bien.
Juste l'ouvrir...
Mme Ghazal : ...O.K. Alors,
retirer les paragraphes 1° et 4° de l'article 63.7, tel qu'introduit par
l'article 56.2 du projet de loi tel qu'amendé.
Donc, ce que je retire, c'est...
Peut-être, si on revient au tableau, à l'amendement du ministre, ça va être
plus simple que de lire mon amendement. Donc, ce que je retire, c'est le 1° et
le 4°. Je ne sais pas si c'est correct de faire ça dans la procédure, parce que
ça... oui, c'est ça. Je retire le primaire et préscolaire, les 30 crédits
de... les 30 unités de la TÉLUQ et de l'UQAM à cause des inquiétudes qu'il
y a en lien avec la qualité de la formation et ne sachant pas, de toute façon,
il y a combien d'étudiants, peu importe, là, même s'il y a des étudiants ou
pas. Je trouve que ça serait plus sage de ne pas approuver ces formations-là
avant que des experts nous disent... les experts qui vont être nommés au CAPFE
nous disent si c'est une bonne chose ou pas d'avoir 30 crédits de la TÉLUQ
ou autres programmes pour le primaire et le préscolaire.
Puis aussi, peut-être... j'en profiterais
aussi pour demander au ministre... Ce qu'il dit, c'est qu'on ne peut pas faire
attendre ces étudiants-là qui sont déjà inscrits, puis, éventuellement, il va y
avoir quand même un avis du CAPFE. Premièrement, est-ce que le ministre sait
quand est-ce qu'on va l'avoir, cet avis-là? Et la deuxième question :
Qu'arriverait-il si le CAPFE dit ce que je suis en train de dire, là, en ce
moment, c'est-à-dire que ça ne peut pas être 30 crédits uniquement pour
quelqu'un qui a un bac et qui va aller chercher uniquement 30 crédits, là,
comme un certificat pour pouvoir enseigner dans les écoles, même s'ils sont
déjà dans les écoles, que ce n'est pas... on ne peut pas après ça dire qu'il est
qualifié? Qu'est-ce qui va arriver?
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme... M. le ministre, vous voulez ajouter?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, on ne peut pas présumer. La députée de Mercier émet des hypothèses,
Mme la Présidente, mais le programme de la TÉLUQ existe depuis trois ans. Ce
n'est pas comme si c'était un nouveau programme, là, il existe depuis trois ans
et c'est un programme qui, jusqu'à maintenant, en tout cas, donne de très, très
bons résultats. Ce n'est pas pour rien qu'il y a autant d'élèves qui
s'inscrivent dans ce programme-là, là, c'est qu'il a fait ses preuves.
Et, par ailleurs, Mme la Présidente, je
redis que nous devons appuyer puis accompagner les étudiants qui sont inscrits,
les enseignants étudiants qui sont inscrits dans ces programmes-là. Certains
sont déjà en deuxième année, Mme la Présidente. Donc, ils sont... Ils vont
terminer leurs 30 crédits dans les prochains mois. Et donc je pense que,
parce que nous avons besoin d'eux, parce que nous avons besoin d'elles et parce
que nous leur devons un minimum de respect. Mme la Présidente, il me semble
évident qu'il faut les appuyer puis leur envoyer un signal que nous avons
besoin d'eux. Et donc je suis assez déçu et un peu perplexe par rapport à ce que
j'entends du côté de Québec solidaire actuellement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
Mme Ghazal : Bien, je veux
dire, le ministre peut bien ressentir ce qu'il ressent. Le nombre de fois qu'on
est déçus ici est incalculable, mais je ne les nomme pas tout le temps, là, je
les laisse pour moi.
M. Drainville : Mais on parle
d'êtres humains, là, on parle de personnes qui se sont inscrites
volontairement, qui veulent aller chercher une formation supplémentaire, qui
veulent être de meilleurs enseignants. On parle d'un programme préscolaire et
primaire qui existe depuis trois ans à la TÉLUQ, et là la députée laisse
entendre que ce cours-là ne serait pas à la hauteur. Je trouve ça extrêmement
dommage. Et ce que j'ai dit, c'est que ce cours-là fera l'objet d'une
évaluation. Et lorsque l'évaluation sera faite, s'il y a des ajustements
apportés, ils seront apportés. Mais de laisser entendre que ce cours-là ne
serait pas un programme de qualité, alors...
M. Drainville : ...que ça
fait trois ans qu'il existe. Des étudiants et des étudiantes qui sont passés
par ce programme-là sont présentement dans nos écoles. Certaines d'entre elles,
certaines de ces personnes ont obtenu une autorisation d'enseigner, sinon un
brevet au terme de ce programme-là. Et je serais.... mettons, je me garderais
une petite gêne, Mme la Présidente, parce que c'est comme si on disait à ces
étudiants-là qui sont passés par la TÉLUQ : On n'est pas sûrs, là, que la formation
que vous avez eue est bien, bien bonne, là, puis on n'est pas sûrs non plus que
vous faites des bien, bien... des bien, bien bons profs actuellement dans les
écoles où vous pratiquez la profession d'enseignant. Honnêtement, Mme la
Présidente, je trouve ça très déplorable, très déplorable.
Mme Ghazal : Mme la
Présidente, le ministre me prête des intentions que je suis en train d'insulter
des étudiants, ça n'a rien à voir. Est-ce qu'on peut avoir une discussion sans
dire ça? Je veux dire, moi, qu'est-ce que je pourrais dire sur comment lui et
son prédécesseur ont traité les gens qui travaillent bénévolement à la... au
CAPFE?
La Présidente (Mme Dionne) : Là,
je m'excuse. Je m'excuse.
Mme Ghazal : Bien, je trouve
ça...
La Présidente (Mme Dionne) : On
va continuer dans...
Mme Ghazal : Je veux dire,
vous m'arrêter moi, mais lui...
La Présidente (Mme Dionne) : O.K.
Non, mais j'arrête la conversation tout court, là, ni vous... pas plus que M.
le ministre. Là, je veux juste vous réitérer que nous achevons le projet de
loi. La collaboration était là depuis le début, donc je vous demande d'être
respectueux envers vos propos et de ne pas vous prêter d'intention ni un ni
l'autre. Merci. Vous pouvez poursuive, Mme la députée.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. On est en train de discuter d'éléments extrêmement importants. Moi,
ce qui m'inquiète, c'est que les gens qui sont qualifiés ou pas restent dans la
profession. Puis en ce moment même les gens qui sont ultra qualifiés, qui ont
de l'expérience parce qu'on parle souvent que les enseignants, enseignantes
quittent avant cinq ans d'enseignement, mais il y a aussi tous ceux qui sont...
n'en peuvent plus dans nos écoles, qui sont surchargés, qui vont aller par exemple
aider des enseignants qui sont non qualifiés ou qui n'ont pas assez
d'expérience. Donc, ça va très, très mal en ce moment. Puis l'objectif, ce
n'est pas de juste s'assurer de faire rentrer des gens dans les écoles, mais de
les retenir. Moi, je n'ai aucune assurance en ce moment quand le ministre me
dit que les résultats démontrent que ça se passe très bien. Elle est où l'étude
qui nous le démontre? Les enseignants qui ont suivi cette formation-là puis qui
sont là depuis trois ans, est-ce qu'ils sont encore dans la profession? Est-ce
qu'on a évalué s'ils sont encore en train d'enseigner au moment où on se parle?
Combien ont quitté? Est-ce que le ministre a des données pour confirmer ce
qu'il nous dit? Parce que je peux bien le croire sur parole. Les gens qui
ont... les étudiants qui ont suivi ces formations-là puis qui enseignent,
est-ce qu'ils sont encore dans la profession? Si oui, c'est quoi le
pourcentage? Quand il dit que les résultats démontrent que ça fonctionne bien,
où sont les données? Peut-être que ça fonctionne bien. Moi, je n'ai aucune
assurance de rien. Pourquoi? Parce qu'on n'a pas eu aucune évaluation de cette
formation. On n'en a aucune. Et les... ceux qui étaient au CAPFE avant ont émis
des grosses réserves sur le nombre de crédits dans la formation des enseignants
au préscolaire et au primaire. Est-ce qu'il y a des données qui démontrent
l'évaluation depuis trois ans maintenant que ça dure, ces formations-là, pour
nous montrer que ça marche bien? Le ministre a dit : Il y a des bons résultats.
Où sont ces résultats? Où sont ces indicateurs qui le démontrent? Je ne
demanderais qu'à les voir.
• (15 h 50) •
M. Drainville : Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Dionne) : ...
M. Drainville : ...j'ai dit
tout ce que j'avais à dire sur le sujet et je n'ai pas d'autre commentaire.
Mme Ghazal : Mais quand le
ministre me dit qu'il y a des bons résultats... C'est lui qu'il nomme, il y a
des bons résultats. J'aimerais ça les voir. Il parle de quoi concrètement?
C'est-à-dire, c'est le nombre d'étudiants qui ont gradué, qui ont quitté puis
qui enseignent. Après ça, qu'est-ce qui est arrivé avec eux? Est-ce qu'ils sont
encore dans la profession?
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai dit tout ce que j'avais à dire sur le sujet, et je n'ai pas
d'autre commentaire.
Mme Ghazal : C'est drôle, je
ne reconnais pas le ministre. Je ne reconnais pas le ministre quand on discute
comme ça. Le connaissant, il répondrait à mes questions qui sont tout à fait
légitimes. Quand un ministre dit : Je n'ai pas d'autres commentaires,
c'est drôle, ça me rappelle au début de l'ancienne législature...
Mme Ghazal : ...c'était quand,
en 2018 ou 2019. Ça me rappelle des mauvais souvenirs. C'est souvent la phrase
consacrée. Je n'ai pas abusé des questions depuis le début de cette étude
détaillée, je pose des questions totalement légitimes et je les prends
d'inquiétudes d'experts en pédagogie, en éducation qui ont dit : Il faut
faire attention, il faut évaluer la qualité des formations, surtout pour le
primaire, secondaire. Le ministre a dit qu'il refuse d'étudier ça, comme ça a
été proposé par ma collègue, dans un règlement, parce qu'il nous arrive avec
ça, puis là on n'a pas l'évaluation de la qualité parce qu'on n'a pas personne
au CAPFE pour nous le dire, l'INEE n'est pas encore mis en place pour que le
comité d'agrément des formations puisse nous dire si c'est évalué, si ces
formations-là sont correctes, sont suffisantes. On n'a rien, aucune donnée.
Le ministre nous dit : Non, pas de
règlement. Très bien. Moi, ce que j'essaie, maintenant, c'est d'enlever les
formations de primaire et préscolaire tout en laissant les formations
secondaires, au niveau secondaire. En supposant que peut-être que c'est
suffisant puis que c'est bien. Est-ce qu'il y a des résultats pour évaluer? Tu
sais, trois ans, ça peut être comme une sorte de projet pilote.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je pense avoir dit ce que j'avais à dire. Si je ne convaincs pas la
députée, je la respecte tout autant, je... On a un désaccord, et puis j'ai
expliqué, je pense, suffisamment, les raisons pour lesquelles nous pensons
qu'il est important et urgent, même, d'aller de l'avant avec ces formations-là,
et donc je n'ai pas d'autre commentaire à faire.
Mme Ghazal : Le ministre nous
dit : Quel message ça envoie aux étudiants? Moi, j'ai tout... très très
respectueuse de ces étudiants qui ont envie d'enseigner, puis d'être dans les
écoles, puis d'avoir une formation qualifiante. Est-ce que ce serait possible,
par exemple, de donner une autorisation provisoire à ces étudiants-là au lieu
de leur donner le brevet en attendant d'avoir le rapport des experts du CAPFE?
Est-ce que c'est quelque chose qui est envisageable, par exemple? Est-ce que
c'est quelque chose d'envisageable, par respect pour le processus qu'ils ont
commencé, de leur dire : Bien, on va vous donner une autorisation légale,
mais pas de brevet.
M. Drainville : ...autorisation.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible de leur donner une autorisation en disant : On va attendre parce
que peut-être que, 30 crédits, ce n'est pas suffisant, il faudrait que vous
alliez chercher une autre formation, mais vous pouvez continuer à enseigner, le
temps qu'on s'assure que la formation est suffisante, après l'avis du CAPFE?
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai longuement étayé les raisons pour lesquelles cet amendement-là
est important, et je n'ai rien d'autre à rajouter.
Mme Ghazal : Mais le ministre
nous parle tout le temps du message que ça envoie aux étudiants de la TELUQ,
ou, par exemple, du programme, là, de 30 unités de l'UQAM. Il nous parle de ce
message-là, mais quel message ça envoie aux gens qui ont un bac en enseignement
de dire : Bien, c'est égal, ce que vous, vous avez comme formation, versus
cette formation-là qui n'a même pas été évaluée par des experts? Quel message
ça envoie? Est-ce que ça l'intéresse, ce message-là? Est-ce qu'il a réfléchi au
message que ça envoie aux gens qui sont légalement qualifiés, qui ont un bac en
enseignement, de dire : Bien, ce que vous avez comme formation, c'est
exactement la même chose qu'une autre formation beaucoup plus courte, non
évaluée par aucun expert et non certifiée, côté qualité et si c'est suffisant?
M. Drainville : Le message
que ça envoie, Mme la Présidente, c'est que nous allons former leurs
collègues...
M. Drainville : ...qui ne le
sont pas présentement.
Mme Ghazal : Avec une
formation suffisante?
M. Drainville : Nous le
croyons, oui.
Mme Ghazal : Nous croyons?
Mais qui croit ça? C'est confirmé par qui que c'est suffisant?
M. Drainville : Les
universités qui ont créé ces programmes-là, Mme la Présidente, notamment les
universités qui ont créé ces programmes-là.
Mme Ghazal : Mais pourquoi,
alors, nommer des membres du CAPFE puis attendre qu'ils aient un avis sur ces
formations-là? Si on croit que c'est suffisant, puisque les universités les
ont... les ont créées. Pourquoi est-ce qu'on attend?
M. Drainville : Mme la Présidente,
en tout respect pour la députée de Mercier, je... comment dire, je pense avoir
répondu aux questions, avoir documenté abondamment les raisons pour lesquelles
ce programme-là est important. Et c'est tout.
Mme Ghazal : Le CAPFE, ça va
être... vous êtes rendus à quel processus maintenant? Vous êtes où maintenant
dans le processus?
M. Drainville : On a fait un
appel de candidatures, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Quand?
M. Drainville : Au cours des
dernières semaines.
Mme Ghazal : Et c'est jusqu'à
quand? Quand est-ce que ça se termine, la nomination des membres?
M. Drainville : Ce n'est pas
encore déterminé.
Mme Ghazal : Ça prendrait
combien de temps?
M. Drainville : L'avenir le
dira.
Mme Ghazal : Mais
habituellement, c'est combien de temps, ce processus-là? Je veux dire, ce n'est
pas la première fois, je ne peux pas croire. Mme la Présidente, je veux dire,
c'est important que je pose des questions puis que j'aie des réponses. Il n'y a
rien de grave là-dedans, là, je ne comprends pas l'attitude du ministre.
La Présidente (Mme Dionne) : ...oui,
je comprends, Mme la députée, mais le ministre, tu sais, est libre de répondre
à la question ou non.
Mme Ghazal : Bien, je me
posais des questions. D'habitude, ça prend combien de temps, le processus de
nomination du CAPFE, le temps d'avoir les noms et le temps de les nommer? Ça
prend un an, deux ans, six mois, trois semaines, à peu près?
M. Drainville : Ça dépend des
circonstances, Mme la Présidente. Ça dépend notamment de la rapidité avec
laquelle les personnes soumettent leur candidature ou nous soumettent des
candidatures.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre est inquiet que personne ne soumette sa candidature, sachant que ça va
être aboli ou peut-être heureux? Inquiet, je ne sais pas, là, peut-être qu'il
va être heureux que personne ne va soumettre son nom.
• (16 heures) •
M. Drainville : On m'a dit
qu'il y a déjà des candidatures qui ont été déposées.
Mme Ghazal : Excellent.
M. Drainville : Il y a déjà
des candidatures qui ont été déposées.
Mme Ghazal : Puis c'est
combien, combien de personnes?
M. Drainville : Je ne le sais
pas.
Mme Ghazal : Normalement,
c'est combien, six?
M. Drainville : Mme la
Présidente, nous avons lancé un appel à des candidatures, un appel à
candidatures pour des candidatures. Et nous... pour le moment en tout cas,
les... il y a des personnes qui sont intéressées à siéger sur ce CAPFE
temporaire, si on peut dire, ou sur ce CAPFE provisoire parce qu'ils voient
l'utilité de poser un geste comme celui-là, parce que je pense qu'ils le... ces
personnes-là réalisent que, même si c'est temporaire, ça reste important le
temps que nous mettions en place l'INEE. Et, évidemment, tant et aussi
longtemps que la loi actuelle s'applique, Mme la Présidente, il faut respecter
nos obligations juridiques. Alors, c'est ce que nous faisons. C'est
10 personnes qui siègent au CAPFE habituellement.
Mme Ghazal : 10, O.K.
M. Drainville : Alors,
attendons voir.
Mme Ghazal : Donc, c'est
important, le geste d'agrémenter, de... agrémenter, ça se dit-tu, ça? Donner...
M. Drainville : Agréer
Mme Ghazal : Agréer, oui,
c'est ça. Donc, d'agréer les programmes, de les évaluer, puis de s'assurer
qu'ils sont suffisants. Quand je dis : De bonne qualité, ce n'est pas la
qualité des cours et des formations qui sont donnés par les universités, c'est
plus : Est-ce que c'est suffisant? Est-ce que la formation qui est donnée
permet de donner tous les outils, les compétences aux étudiants pour pouvoir
être formés et faire leur travail et se sentir suffisamment compétents pour
qu'ils soient après ça heureux de continuer à faire ce travail-là, d'enseigner,
puis qu'ils restent? C'est ça qu'on veut. On veut que les enseignants formés,
qualifiés, puissent... et puissent rester le plus longtemps possible dans la...
dans la profession. Puis, si le CAPFE... puis le CAPFE, après ça, une fois
qu'il est nommé, ça prend combien de temps pour qu'il fasse...
16 h (version non révisée)
Mme Ghazal : ...l'évaluation
de ces programmes qui sont dans l'amendement du ministre?
M. Drainville : Ça va
dépendre du rythme auquel le nouveau CAPFE travaillera.
Mme Ghazal : Habituellement,
ça prend combien de temps?
M. Drainville : C'est
variable.
Mme Ghazal : En fonction de?
M. Drainville : Bien, en
fonction du rythme de travail du...
Mme Ghazal : Puis le rythme
du travail, il dépend en fonction de quoi? Est-ce que c'est s'il y a un très
grand nombre de formations agréées ou... Quels sont les facteurs qui font
varier le temps d'agréer des formations?
M. Drainville : Alors, ça
dépend du rythme de travail du groupe, Mme la Présidente. Alors, évidemment,
pour évaluer un programme, il faut obtenir toute l'information concernant le
programme. Alors, il y a une demande de documentation qui est faite, et puis il
y a des échanges, et, éventuellement, le groupe a suffisamment d'informations
pour porter un jugement. Donc, ce processus-là peut prendre un certain temps.
Mme Ghazal : Donc, même si le
ministre dit que les formations, les programmes qui sont créés par les
universités sont de qualité, c'est important, ce processus d'agrément? C'est
important?
M. Drainville : Non seulement
c'est important, Mme la Présidente, mais c'est incontournable. C'est pour ça
que nous gardons ce processus-là dans l'INEE.
Mme Ghazal : Très bien. Puis
faire les choses... Mais le ministre ne trouve pas que c'est un peu fait à l'envers?
C'est-à-dire qu'on fait ces formations-là... on n'a pas évalué, finalement, le
taux de rétention des gens qui ont suivi, des profs qui ont suivi cette
formation-là puis qui restent. Parce que j'essaie de comprendre. C'est-à-dire
que là, le CAPFE, les nouveaux membres du CAPFE provisoire vont évaluer ces
formations-là, notamment celle que moi, je veux enlever de l'amendement du
ministre, avec mon amendement du primaire, secondaire. Là, ils vont dire :
Hum! ce n'est pas suffisant, il va falloir que ce soit 45 crédits. Ça fait que
qu'est-ce qui va arriver avec les étudiants qui l'ont eue? Il va falloir qu'ils
retournent suivre ces formations-là? C'est bien le cas? Est-ce que ce n'est pas
comme leur avoir promis quelque chose puis leur avoir enlevé? J'essaie vraiment
de comprendre sincèrement le processus.
M. Drainville : Alors, je
rappelle l'article 70, Mme la Présidente, l'article 70, qui donne 60 jours...
«70. Le Comité dispose d'un délai de 60 jours à compter de la demande du
ministre pour formuler son avis.»
Mme Ghazal : Donc : «Le
Comité d'agrément des programmes de formation à l'enseignement examine, à la
demande du ministre, les nouveaux programmes de formation à l'enseignement
touchant l'éducation préscolaire — puis ça, c'est le nouveau CAPFE,
là — formule un avis au ministre à l'égard de ses programmes aux fins
de l'obtention de l'autorisation d'enseigner. Le Comité dispose d'un délai de
60 jours à compter de la demande du ministre pour formuler son avis. Les
programmes en cours d'examen par le comité en date... font l'objet d'un avis,
conformément au premier alinéa. Le Comité transmet son avis au ministre au plus
tard 30 jours à la suite de la sanction»... Mais ça, c'est le nouveau comité...
ce n'est pas le CAPFE temporaire. Le CAPFE temporaire, peut-être que... dans la
loi actuelle, est ce qu'il y avait un délai?
M. Drainville : ...
Mme Ghazal : Il n'y avait pas
de délai? Est-ce que c'est suffisant, ça, 60 jours? Parce que, quand j'ai
regardé, les anciens membres du CAPFE, ce qu'ils disaient, ils disaient que ce
n'était pas suffisant, le nombre de temps qu'on leur donnait. Mais ça, cette
discussion-là, on pourrait l'avoir quand on va être rendus... Est-ce qu'on l'a
fait, l'article 70?
M. Drainville : Pas encore.
Mme Ghazal : Non? O.K. On va
pouvoir s'en rappeler pour la faire. Moi, ce n'est pas une question : Ah!
je suis d'accord, je ne suis pas d'accord. Parce que, quand on est d'accord ou
pas d'accord, c'est une question d'opinion, puis moi, je n'ai pas d'opinion là-dessus,
parce que je ne suis pas experte du... de la formation des maîtres, ce n'est
pas moi, l'experte de ça. Mais ça, c'est évalué. Moi, je peux juste l'évaluer
en fonction d'informations qu'on a, puis, en ce moment, on n'a aucune
information. Tout ce qu'on a, c'est des... beaucoup d'inquiétudes de la part d'experts,
qui disent : au préscolaire et au primaire...
Mme Ghazal : ...on ne peut pas
donner des formations... On ne peut pas donner des formations trop courtes.
Parce que la pédagogie, c'est extrêmement important. Et moi, quand j'entends
des experts me dire ça, je suis... Je suis très inquiète. Puis, si j'étais à la
place du ministre, je le serais.
Donc, par souci de... comment on appelle
ça, de précaution, c'est mieux de ne pas... de ne pas donner... de ne pas
dire : Très bien, on confirme ces formations-là tout de suite pour faire
plaisir aux étudiants, pour que, plus tard, des experts nous disent : Ah!
Ce n'était pas suffisant, il faut... ça prendrait plutôt un 45 crédits.
C'est... C'est possible. Si par exemple le comité... pas le comité d'agrément,
mais le CAPFE disait : Ah! ce n'est pas suffisant, il faut que ce soit
40 crédits... 45 crédits et non pas 30 crédits, qu'est-ce qui arrive
pour les étudiants à qui on a dit : Bien, vous êtes... ça va, vous êtes
légalement qualifiés, allez enseigner? Qu'est-ce qui arrive? Est-ce qu'ils
continuent à être légalement qualifiés ou on leur demande d'aller faire...
d'aller compléter leurs 15 crédits?
M. Drainville : Mme la
Présidente, je rappelle que les personnes qui sont inscrites dans ces
programmes-là ont déjà complété un bac, et donc de laisser entendre, Mme la
Présidente, qu'ils n'auraient pas eu les qualifications nécessaires pour
enseigner me semble mal à propos. Ces personnes-là ont déjà un bac, la plupart
d'entre elles sont déjà dans les classes, obtiendront un 30 crédits,
seront accompagnées dans les classes au terme de ce 30 crédits, pour
s'assurer, justement, qu'elles maîtrisent bien les connaissances qui leur ont
été transmises pendant le cours, et, au terme de ce processus-là, elles
recevront un brevet. Et je pense qu'actuellement il faut les remercier d'avoir
fait... d'avoir fait ce choix. On a besoin de ces enseignants-là dans les
écoles. Et j'aurais souhaité, Mme la Présidente, que Québec solidaire se joigne
à nous pour les appuyer puis leur dire, bien, à quel point nous sommes
reconnaissants du choix qu'ils et qu'elles font de venir enseigner dans nos
écoles parce qu'on a vraiment très, très, très besoin de ces personnes actuellement,
Mme la Présidente.
• (16 h 10) •
Mme Ghazal : Bien, moi, j'en
connais...
La Présidente (Mme Dionne) : ...moins
de deux minutes.
Mme Ghazal : O.K. Mais moi,
j'en connais, des non légalement qualifiés qui adorent leur métier, puis je
suis sûre qu'ils sont très compétents. Ce n'est pas une question de juger des
personnes individuellement, c'est une question de s'assurer que... de façon
scientifique, avec des experts qui s'y connaissent, qui ne sont ni la ministre
ni moi, nous disent : Pour le scolaire, pour le préscolaire et pour le
primaire, cette formation-là est suffisante ou pas. La preuve que c'est
important, le CAPFE va être remis sur pied, le CAPFE temporaire, et ils vont
devoir, les membres, évaluer cette formation-là et, après coup, nous dire...
après avoir adopté l'amendement du ministre, nous dire : Ah! est-ce que
c'était suffisant ou pas? Moi, c'est ça que je ne comprends pas. J'aimerais que
le ministre réponde à cette question-là : Si les membres du nouveau CAPFE
temporaire nous disent que ce n'est pas suffisant, ce n'est pas
30 crédits, ça prendrait 45 crédits, qu'est-ce qu'il arrive?
M. Drainville : Mme la
Présidente, le programme dont on parle présentement existe depuis trois ans, et
les étudiants qui sont passés par ce programme-là performent très bien, et...
Mme Ghazal : ...
M. Drainville : Bien, parce
qu'il est...
Mme Ghazal : Avez-vous des
données?
M. Drainville : Parce qu'il y
a des étudiants qui ont... qui sont passés par ce programme-là qui sont
maintenant dans les salles de classe.
Mme Ghazal : Ils sont tous
restés? Il n'y en a pas... personne qui a abandonné?
M. Drainville : Ah! ça, Mme
la Présidente, je... Si la députée de Mercier veut enquêter là-dessus, elle
aura tout le loisir de le faire. Mais ce que je dis, Mme la Présidente, c'est
que ce programme-là, il existe depuis trois ans. Actuellement, il y a
350 étudiants qui sont inscrits, et je pense qu'il faut les accompagner,
il faut les appuyer.
Mme Ghazal : Bien sûr, il
faut les appuyer. Quel bac disciplinaire est pertinent pour une formation de
30 crédits au primaire et au préscolaire? Ça peut être n'importe quel bac?
M. Drainville : Mme la
Présidente, les... l'amendement, au deuxième paragraphe, parle de formation
disciplinaire en mathématique, en études françaises, études anglaises, études
hispaniques...
M. Drainville : ...éthique et
culture religieuse, éducation physique, arts dramatiques, arts plastiques,
musique, danse, sciences et technologies dans le domaine de la physique, de la
chimie et de la biologie, de l'univers social, de la géographie, de l'histoire
de l'éducation et la citoyenneté.
Mme Ghazal : O.K. Parce qu'il
ne nous reste plus beaucoup de temps, juste pour savoir qu'est-ce qui arrive si
le comité dit que ces formations là, bien, ce n'est pas suffisant,
30 crédits, il en faut plus? Qu'est ce qui se passe après avec les gens
qui enseignent, avec... Ils restent légalement qualifiés?
M. Drainville : Mme la
Présidente, bien, bien sûr qu'ils vont rester légalement qualifiés. Et puis je
rappelle, Mme la Présidente, que tout ce processus-là s'inscrit dans un
continuum. Il y a la formation continue également qui pourra éventuellement
nous permettre de parfaire la formation de ces enseignants, comme la formation
continue nous permettra de continuer à parfaire la formation de tous nos
enseignants. La formation continue, c'est important et c'est un élément...
comment dire, c'est une partie essentielle du projet de loi que nous avons
déposé. Et donc la formation continue permettra donc...
Mme Ghazal : À compenser.
M. Drainville : ...à tous ces
enseignants, de poursuivre leur apprentissage, comme c'est le cas pour tous et
chacun d'entre nous, Mme la Présidente. On a toujours des choses nouvelles à
apprendre, dans ce métier comme dans les autres.
Mme Ghazal : Donc, il faut
que ce soit un brevet. L'autorisation provisoire, le ministre m'a dit que ce
n'était pas une bonne idée. Ça pourrait être comme un juste... un milieu entre
donner un brevet puis tout est beau.
M. Drainville : L'objectif de
ce programme, Mme la Présidente, c'est de mener à l'émission du brevet.
Mme Ghazal : Mais est-ce que
ça existe des fois qu'on puisse donner juste une autorisation provisoire, le
temps d'avoir le rapport du CAPFE? En fait, est-ce que c'est possible que le
CAPFE, finalement, n'ait pas le temps d'émettre son avis?
M. Drainville : Question
hypothétique, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant, Mme la députée.
Mme Ghazal : Mais le ministre
comprend que ce n'est pas une question de respect ou pas de respect, c'est une
question d'inquiétude sur la qualité puis s'assurer que les profs restent puis
qu'ils soient bien, bien outillés. Puis ça, ce n'est pas moi qui peux le dire
ni le ministre, c'est juste des experts qui peuvent le dire. Là, on prend une
décision sans aucune information.
M. Drainville : Mme la
Présidente, on a chacun notre position là-dessus, je pense.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires sur le sous-amendement? Nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que le sous-amendement est adopté?
Mme Ghazal : Vote par appel
nominal.
La Présidente (Mme Dionne) : Vote
par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M. Drainville
(Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire
: Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Abstention.
La Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
Le sous-amendement est rejeté. D'autres commentaires sur l'amendement,
article 56.2? S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que
l'article 56.2 est adopté?
M. Drainville : Adopté.
Mme Ghazal : Sur division.
La Présidente (Mme Dionne) : Sur
division. Alors, ça complète le bloc de la gouvernance. Nous en serions à la
disposition transitoire. Donc, article 65. M. le ministre, c'est à vous la
parole.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente. Dispositions transitoires et finales. 65. Le Directeur général de
chaque centre de services scolaire en fonction le (indiquer ici la date qui
précède celle de la sanction de la présente loi) le demeure aux mêmes
conditions... le demeure aux mêmes conditions jusqu'à ce que le gouvernement le
nomme à ce poste ou le remplace, conformément à l'article 198 de la Loi
sur l'instruction publique (chapitre I-13.3), tel qu'édicté par l'article 18
de la présente loi. Une telle nomination ou un tel remplacement ne peut avoir
lieu avant le (indiquer ici la date qui suit de 18 mois celle de la
sanction de la présente loi).
L'engagement d'un directeur général qui
n'est pas nommé en application du premier...
M. Drainville : ...l'alinéa
prend fin. Il n'a droit qu'à l'indemnité de départ calculée conformément au
paragraphe 5 du premier alinéa de l'article 116 du règlement déterminant
certaines conditions de travail des hors-cadre des centres de services
scolaires et du Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal
(édicté par l'arrêté ministériel du 18 novembre 2004 approuvé par la décision
du Trésor C.T. no 201768 (2004, G.O. 2, 5323), tel que modifié). Cette
indemnité est à la charge du centre de services scolaire.
Commentaire. Le maintien en fonction des
directeurs généraux des centres de services scolaires jusqu'à la nomination
d'un nouveau directeur général, conformément aux nouvelles normes prévues par
la présente loi. Il prévoit qu'une telle nomination ne pourra être faite avant
18 mois de la sanction de la loi. L'article prévoit également les normes
relatives à l'indemnité de départ à laquelle auront droit les directeurs
généraux en fonction à l'entrée en vigueur de la loi, qui ne seront pas nommés
en application des nouvelles règles.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, je pense qu'il y avait un amendement sur cet article.
• (16 h 20) •
M. Drainville : Oui. Alors,
amendement, donc, article 65. Donc, remplacer l'article 65 du projet de loi par
le suivant : «65. Le directeur général de chaque centre de services
scolaire francophone, nommé avant le 1er janvier 2024 et en fonction le 31
janvier 2024, le demeure aux mêmes conditions, jusqu'à ce que le gouvernement
le nomme à ce poste ou le remplace, conformément à l'article 198 de la Loi sur
l'instruction publique (chapitre 1-13.3) tel qu'édicté par l'article 18 de la
présente loi. Une telle nomination ou un tel remplacement ne peut avoir lieu
avant le 1er juillet 2025.
«Sous réserve du premier alinéa, en cas de
vacance au poste de directeur général d'un centre de services scolaire
francophone qui survient entre le (indiquer ici la date de la sanction de la
présente loi) et la première nomination faite en application de l'article 198
de la Loi sur l'instruction publique, tel qu'édicté par l'article 18 de la
présente loi, le directeur général adjoint du centre de services scolaire,
désigné à cette fin par le conseil d'administration, assure l'intérim jusqu'à ce
que le nouveau directeur soit nommé par le gouvernement.
«Malgré l'article 198 de la Loi sur
l'instruction publique, le gouvernement peut nommer un nouveau directeur
général. L'article 201 de la Loi sur l'instruction ne s'applique pas à une
nomination faite par le gouvernement conformément au premier alinéa.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des commentaires ou interventions sur l'amendement? Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Des commentaires sur l'article 65 amendé? Pas de commentaire. Donc, est-ce que
l'article 65 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
66.
M. Drainville : Oui, je vais
demander le consentement, Mme la Présidente, pour remplacer l'article 66 par un
nouvel article 66.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'article 66 et ajouter un nouvel
article 66?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Consentement.
Procédez, M. le ministre.
M. Drainville : Vous avez la
nouvelle copie, Mme la secrétaire?
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
on voit la projeter à l'écran.
M. Drainville : Article 66.
Remplacer l'article 66 du projet de loi par le suivant : «66. Le directeur
général de chaque centre de services scolaire anglophone en fonction à la date
qui précède celle de l'entrée en vigueur de l'article 18 de la présente loi, en
ce qui concerne un centre de services scolaire anglophone le demeure aux mêmes
conditions jusqu'à...
M. Drainville : ...ce que
le gouvernement le nomme à ce poste ou le remplace conformément à
l'article 198 de la Loi sur l'instruction publique (Chapitre I-13.3)
tel... tel qu'édicté par l'article 18 de la présente loi. Une telle
nomination ou un tel remplacement ne peut avoir lieu avant la date qui suit de
18 mois celle de l'entrée en vigueur de l'article 18 en ce qu'il
concerne un centre de services scolaire anglophone.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement proposé? Oui,
Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Oui. Mme
la Présidente, compte tenu, là, que c'est lié à la gouvernance, je crois, M. le
ministre, que cet article 66 devrait être ajouté à l'article 75,
parce qu'on nomme, à l'article 75, l'article 18. Donc, si...
M. Drainville : En fait,
Mme la Présidente, l'article en question va s'activer seulement une fois que
le... que les dispositions concernant les commissions scolaires anglophones
auront été... seront entré en vigueur par décret. En d'autres mots,
l'article 66, il est lié à l'entrée en vigueur par décret. Il découle, il
vient après.
Mme Garceau : Oui, mais
on a aussi ajouté, M. le ministre...
M. Drainville : Alexandre.
Mme Garceau : ...à
l'article 75, des dispositions transitoires, je crois, là. Je vois... On a
mis 64 et 72. Je veux juste vérifier. Je ne sais pas, là.
La Présidente (Mme Dionne) :
On suspend, Mme la députée?
Mme Garceau : Oui,
suspendre juste un instant. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 25)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 33)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Excusez. Désolée. Reprenons notre
sérieux. M. le ministre, oui, je vous laisse poursuivre.
M. Drainville : Oui. Alors,
on était donc à 66, c'est bien ça?
La Présidente (Mme Dionne) : Exactement.
M. Drainville : Alors, je
pense qu'on a pu répondre aux préoccupations de la députée de Robert-Baldwin,
et donc je pense qu'on est en mesure, Mme la Présidente, de procéder.
La Présidente (Mme Dionne) : À
l'adoption de... Est-ce que l'amendement de l'article 66 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que l'article 66 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Article 67.
M. Drainville : Alors, nous
allons procéder à un amendement, à un dépôt, qui a été acheminé au secrétariat.
Donc, nous allons remplacer cet article 67 par un nouvel article.
La Présidente (Mme Dionne) : ...déposé
un amendement, M. le ministre?
M. Drainville : L'article 67,
un nouvel article 67.
La Présidente (Mme Dionne) : On
va le retrouver. Le voilà. Donc, vous pouvez en faire la lecture, M. le
ministre.
M. Drainville : Article 67 :
«Le mandat du directeur général qui n'est pas nommé en application des articles
65 ou 66 prend fin. Il n'a droit qu'à l'indemnité de départ calculée
conformément au paragraphe 5 du premier alinéa de l'article 116 du Règlement
déterminant certaines conditions de travail des hors-cadre, des centres de
service scolaire et du Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de
Montréal (édicté par l'arrêté ministériel du 18 novembre 2004), approuvé par le
Conseil du trésor CT no 201768 (2004 G.O.2.2,5323) tel que modifié. Cette
indemnité est à la charge du centre de services scolaire.»
Commentaire. Cet article propose de créer
la présomption... Est-ce que le commentaire est toujours bon malgré le... Non?
Alors, s'il y a des questions, vous pourrez les poser à maître Guyon Martin.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des questions, commentaires, interventions sur
l'article 67... l'amendement de l'article 67? Pardon. S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 67 amendé? Pas d'intervention. Est-ce
que l'article 67 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
68.
M. Drainville : 68.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
y a un amendement également, donc, M. le ministre, je vous...
M. Drainville : Oui, on va
déposer un amendement. Le voici. Merci. Article 68 : Remplacer l'article
68 du projet de loi par le suivant :
«68. Un directeur général adjoint d'un
centre de services scolaire francophone en fonction le 1ᵉʳ juillet 2025 est
réputé avoir été nommé en vertu de l'article 198.2 de la Loi sur l'instruction
publique (chapitre 1-13.3), tel qu'édicté par l'article 18 de la présente loi.
Un directeur général adjoint d'un centre
de services scolaire anglophone en fonction à la date de l'entrée en vigueur de
l'article 18 de la présente loi, en ce qu'il le concerne un centre de services
scolaire anglophone, est réputé avoir été nommé en vertu de l'article 198.2 de
la Loi sur l'instruction publique tel qu'édicté par l'article 18 de la présente
loi.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement proposé?
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Interventions
sur l'article 68 amendé? Est-ce que l'article 68 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
69.
M. Drainville : ...
M. Drainville : ...69. Alors,
on a un 68.1, Mme la Présidente, avant 69, donc.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour introduire l'article 68.1? Consentement.
Article 68.1. M. le ministre, vous pouvez faire la lecture.
M. Drainville : Article 68.1 :
Remplacer l'article 68.1 du projet de loi par le suivant :
«68.1. Un directeur d'école ou de centre
de services scolaire francophone en fonction le 1ᵉʳ juillet 2025 est
réputé avoir été nommé en vertu, respectivement, des articles 96.8 et
110.5 de la Loi sur l'instruction publique (Chapitre I-13.3), tels que
modifiés par la présente loi.
«Un directeur d'école ou de centre de
services scolaire anglophone en fonction à la date de l'entrée en vigueur des
articles 4 et 10 de la présente loi, en ce qui concerne un centre de
services scolaire anglophone, est réputé avoir été nommé en vertu,
respectivement, des articles 96.8 et 110.5 de la Loi sur l'instruction
publique, tels que modifiés par la présente loi.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Juste une modification de forme, ce n'est pas remplacer
l'article 68.1, mais bien introduire l'article 68.1. Donc, ce sera
modifié par la commission. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce qu'il y a des interventions sur 68.1 amendé? Est-ce que le
68.1 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article 69.
M. Drainville : «69. Malgré
l'entrée en vigueur»... Ça va? «Malgré l'entrée en vigueur de
l'article 42, le mandat des membres du Comité d'agrément des programmes de
formation à l'enseignement prend fin à la date fixée par le gouvernement. Afin
de permettre au comité de mener à terme ses activités, le ministre peut
désigner le Président parmi les membres du comité.
• (16 h 40) •
«Entre le — entre parenthèses — (indiquer
ici la date de la sanction de la présente loi) — ferme les parenthèses... ferme
la parenthèse, dis-je — et la date visée au premier alinéa, une vacance au
comité n'est pas comblée. Pendant cette période, le quorum aux séances du
comité est de la majorité de ses membres en fonction.
«Malgré l'entrée en vigueur de
l'article 42 et jusqu'à la date visée au premier alinéa, les
articles 477.22, 477.23 et 477.25 à 477.28 de la Loi sur l'instruction
publique continuent de s'appliquer au comité, tels qu'ils se lisaient avant
leur abrogation.»
Commentaire. Cet article prévoit la
poursuite du mandat des membres du Comité d'agrément des programmes de
formation à l'enseignement, malgré l'entrée en vigueur de l'article qui abroge
les dispositions relatives au comité, et ce, jusqu'à la date que fixera le
gouvernement et prévoit des règles relatives au comblement des vacances, au
quorum et à la désignation d'un président.
Il prévoit également que les articles
concernant la rémunération des membres du comité et celles relatives à son
fonctionnement continueront de s'appliquer pour la même durée.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 69?
Est-ce que l'article 69 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article 70.
M. Drainville : «70. À
compter du — parenthèse — (indiquer ici la date de la sanction de la présente
loi) — ferme la parenthèse — et jusqu'à la date visée au premier alinéa de
l'article 69, le Comité d'agrément des programmes de formation à
l'enseignement examine, à la demande du ministre, les nouveaux programmes de
formation à l'enseignement touchant l'éducation préscolaire, l'enseignement
primaire et l'enseignement secondaire et formule un avis au ministre à l'égard
de ces programmes aux fins de l'obtention d'une autorisation d'enseigner. Le
comité dispose d'un délai de 60 jours à compter de la demande du ministre
pour formuler son avis.
«Les programmes en cours d'examen par le
comité en date du — parenthèse — (indiquer ici la date de sanction de la
présente loi) — ferme la parenthèse — font l'objet d'un avis conformément au
premier alinéa. Le comité transmet son avis au ministre au plus tard le —
parenthèse — (indiquer ici la date qui suit de 30 jours celle de la
sanction de la présente loi) — ferme la parenthèse.
«À défaut pour le comité d'avoir transmis
son avis au ministre dans les délais prévus au premier et deuxième alinéa,
celui-ci est réputé l'avoir...
M. Drainville : ...reçu.
Malgré l'entrée en vigueur de l'article
42, le comité continue de s'acquitter des fonctions prévues aux troisième et
quatrième alinéas de l'article 477.15 de la Loi sur l'instruction publique
compte tenu des adaptations nécessaires.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 70? Est-ce que
l'article 70 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
71.
M. Drainville : «71. Les
membres du Conseil supérieur de l'éducation en fonction à la date qui précède
celle de l'entrée en vigueur de l'article 46 de la présente loi le demeurent
aux mêmes conditions au sein du conseil de l'enseignement supérieur jusqu'à
l'expiration de leur mandat, à l'exception de ceux déterminés par le
gouvernement dont le mandat prend fin à la date fixée par ce dernier.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 71? Pas de
commentaire. Est-ce que l'article 71 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
72, avec amendement.
M. Drainville : Alors, 72,
nous allons remplacer, donc, l'article 72. Article 72 : Remplacer, dans
l'article 72 du projet de loi, «en matière de services éducatifs de l'éducation
préscolaire et de l'enseignement primaire et secondaire» par «dans les matières
qui relèvent de la compétence du ministre de l'Éducation, du Loisir et du
Sport».
C'est un amendement qui vise à assurer...
en concordance avec la modification apportée, bon. Enfin, bref, c'est un
argument de concordance, Mme la Présidente... un amendement de concordance,
dis-je.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a des commentaires, interventions sur l'amendement? Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Des
commentaires sur 72 amendé? Pas de commentaire. Est-ce que 72 amendé est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
73.
M. Drainville : «73. Les
dispositions de l'article 3.1 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État
(chapitre G-1.02) relatives aux profils de compétences et d'expérience des
membres du conseil d'administration, autres que le président de celui-ci et le
président-directeur général, ne s'appliquent pas lors de la nomination des
premiers membres du conseil d'administration de l'Institut national
d'excellence en éducation.»
Commentaire. Cet article vise à soustraire
l'exigence de tenir compte du profil de compétences et d'expérience approuvé
par le conseil d'administration à la nomination des premiers membres du conseil
d'administration de l'Institut national d'excellence en éducation de manière à
permettre la nomination de ceux-ci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 73? Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Dans le fond, il
y a des exigences, qui, normalement, sont tenues en compte, en lien avec le
profil des compétences des membres du conseil d'administration, puis là on
soustrait tout ça pour donner plus de liberté au ministre de nommer qui il
veut?
M. Drainville : Mme la
Présidente, M. le...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole à M. le légiste?
Mme Ghazal : Oui, oui,
consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
consentement. Oui, allez-y, M. Guyon Martin.
M. Guyon Martin (Alexandre) : C'est
que l'article 3.1 prévoit, bon, comme c'est indiqué, un profil de compétences
et d'expérience que le conseil d'administration établit. Donc, pour le premier
conseil d'administration, ce n'est pas possible d'avoir ce profil de compétences
là, donc on permet la nomination sans avoir le profil.
Mme Ghazal : Ce n'est pas
possible parce qu'il n'y a pas encore de membres de conseil d'administration.
Donc, ça, c'est une disposition temporaire?
M. Guyon Martin (Alexandre) : C'est
effectivement pour... uniquement pour la première nomination, pour le premier
conseil d'administration, puis après, pour l'avenir, les membres du conseil
d'administration vont devoir adopter un profil de compétences pour les
prochaines nominations.
Mme Ghazal : Puis c'est où
qu'on voit que c'est temporaire?
M. Guyon Martin (Alexandre) : C'est
à la cinquième ligne, «ne s'applique pas lors de la nomination des premiers
membres du conseil d'administration».
Mme Ghazal : Ah! O.K.... «autres
que le président... ne s'applique pas lors de la...» O.K., ça fait que c'est le
premier. Puis comment ça va être... comment ces personnes-là vont être nommées?
Ça va être le ministre qui va les nommer?
M. Drainville : Oui, en
effet.
Mme Ghazal : Puis selon quel
profil, quels critères? Est-ce qu'il y a un autre article qu'on a adopté qui
dit comment cette nomination-là est faite?
M. Drainville : Juste un
instant.
Mme Ghazal : Oui...
M. Drainville : ...je vais aller
le retrouver. Là, ça nous ramène à l'article 8 qui a créé l'INEE, là. Il a
été amendé à de multiples reprises, là.
Mme Ghazal : L'article 8
amendé.
M. Drainville : On va sortir
le 8 amendé, Mme la Présidente, là, parce qu'il a fait l'objet de multiples
amendements, là.
Mme Ghazal : L'article 8.
La Présidente (Mme Dionne) : ...
M. Drainville : Bien, oui, on
peut suspendre, mais, comme il ne reste pas beaucoup d'articles à étudier, on
va y revenir assez rapidement. Donc, on pourrait effectivement suspendre
pendant un instant, là.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour suspendre l'article...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : O.K.
Bon, je vais...
Mme Ghazal : ...de nous le
lire tel qu'amendé?
Des voix : ...
M. Drainville : «Ces membres
sont nommés par le gouvernement sur la recommandation du ministre.»
Mme Ghazal : Donc, c'est un
petit peu une nomination sans critère.
M. Drainville : Oui, mais,
Mme la Présidente, on s'entend que le gouvernement qui crée un nouvel institut
d'excellence en éducation va souhaiter qu'il soit une éclatante réussite, et
donc le choix de la direction, de la première direction de cet... de ce nouvel
institut sera fait avec grand soin.
• (16 h 50) •
Mme Ghazal : Est-ce que,
parmi... Est-ce que le ministre a déjà une idée qui il va nommer?
M. Drainville : Pas encore.
Mme Ghazal : Ça, ce n'est pas
nommé aux deux tiers, hein...
M. Drainville : Non.
Mme Ghazal : ...de
l'Assemblée nationale?
M. Drainville : Non, c'est
nommé par le gouvernement.
Mme Ghazal : Est-ce que cette
personne-là... ces personnes-là sont venues en commission parlementaire?
M. Drainville : Pardonnez-moi,
quelle est votre...
Mme Ghazal : Est-ce que ces
personnes-là sont venues en commission parlementaire, qui vont être nommées?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, je ne le sais pas.
Mme Ghazal : Ça se peut.
M. Drainville : Mon choix
n'est pas...
Mme Ghazal : Il n'est pas
encore fixé?
M. Drainville : Non. Ce n'est
pas seulement... C'est moi qui ferai la recommandation au Conseil des
ministres, mais évidemment, ça fera l'objet de discussions, qui vont impliquer
plusieurs personnes, parce qu'on va vouloir s'assurer, justement, que ça soit
la meilleure personne possible, là, pour occuper ce poste-là.
Mme Ghazal : Est-ce que cette
personne-là risque de provenir du comité secret... ou du comité... Peut être,
le nom du comité secret, le ministre n'aime pas ça, mais disons le comité
qu'on... dont on ne connaissait pas l'existence jusqu'à récemment.
M. Drainville : Je n'en ai
aucune idée... Je n'en ai aucune idée, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Est-ce qu'on
risque d'être surpris ou pas?
M. Drainville : J'espère que
vous serez... Si vous êtes surprise, j'espère que vous serez agréablement
surprise, mais je ne peux pas vous en dire plus.
Mme Ghazal : Puis ça, c'est
quelque chose d'habituel quand on crée une nouvelle... Est-ce que c'est...
habituel de faire la nomination comme ça pour ce genre d'organismes?
M. Drainville : ...le
processus habituel, effectivement, celui qui a été suivi notamment. Je ne l'ai
pas vérifié, mais je pense bien que c'est le processus qui a été suivi
lorsqu'on a créé l'INESSS, qui est l'Institut... qui est un peu l'équivalent
pour la santé et les services sociaux. Même chose pour... dites-vous? Mais
c'est une façon habituelle de faire les choses, effectivement. On n'a pas
dérogé à la méthode habituelle ou au processus habituel.
Mme Ghazal : J'imagine, c'est
une personne qui est d'accord avec l'idéologie derrière l'institut.
M. Drainville : Il n'y a pas
d'idéologie derrière l'institut, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Tout le monde a
des idéologies sauf le ministre.
M. Drainville : Bien, non, ce
n'est pas tout le monde qui a des idéologies sur toutes les questions. Et sur
celle-là, Mme la Présidente, il n'y a pas d'idéologie. Il y a une volonté...
M. Drainville : ...justement
de s'assurer que les courants de pensée, que de multiples courants de pensée
soient représentés, comme on en a déjà discuté, vous et moi, précédemment.
Mme Ghazal : J'ai hâte de
voir. Ça va être quand? Ah non, ça va être comme dans un an, un an et demi.
Bon. Ça va être quand la date d'entrée en vigueur ou de la création de
l'institut?
M. Drainville : On va dire, à
l'intérieur de la prochaine année, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Donc, en 2024.
M. Drainville : C'est
l'objectif très certainement. On m'indique que, pour le protecteur national de
l'élève, c'était le gouvernement qui nommait sur recommandation du ministre
également.
Mme Ghazal : C'était écrit de
cette façon-là.
M. Drainville : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Commentaires
sur l'article 73? Est-ce que l'article 73 est adopté? Adopté. Article 74.
M. Drainville : 74. Je vous
rappelle que 74.1 avait déjà été adopté. Alors là, c'est ça, on va le retirer,
74.1 est déjà adopté, c'est bien ça, pour le remplacer par un nouveau, mais on
fait d'abord 74. Très bien.
Alors : «74. Les dispositions de
l'article 3.3 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État relatives à la
recommandation du conseil d'administration et aux profils de compétence et
d'expérience du président-directeur général de la société ne s'appliquent pas
lors de la nomination du premier président-directeur général de l'Institut
national d'excellence en éducation.» C'est le pendant de la disposition dont
nous avons discuté précédemment.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 74? Est-ce que l'article 74 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : 74.1.
M. Drainville : Alors,
74.1 : Ajouter, après l'article 74 du projet de loi, le suivant :
«74.1. Le ministre doit, au plus tard (indiquer ici la date qui suit de cinq
ans celle de la sanction de la présente loi) faire rapport au gouvernement sur
la mise en œuvre de la présente loi. Ce rapport est déposé par le ministre dans
les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans
les 30 jours de la reprise de ses travaux.»
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour retirer l'amendement qui avait été déposé
précédemment? Consentement. Donc, parfait. Alors, on peut débattre du présent
amendement. Donc, des interventions sur l'amendement à l'article 74.1? Est-ce
que l'amendement, à l'article 74.1, est adopté? Est ce que l'article 74.1
amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : 75,
qui avait été lu, suspendu et... Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Non. On a
ajouté des articles. Donc, il faudrait qu'il retire.
La Présidente (Mme Dionne) : Bon.
On a des petits problèmes techniques, alors on suspend seulement quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 57)
(Reprise à 16 h 58
)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend ses travaux. Donc, problème résolu. M. le ministre, je vous
laisse faire la lecture de l'amendement.
M. Drainville : Article 75.
Remplacer l'article 75 du projet de loi par le suivant :
«75. La présente loi entre en vigueur le
(indiquez ici la date de la sanction de la présente loi) à l'exception :
«1° de l'article 22, 32 et 38 qui
entrent en vigueur le 1ᵉʳ juillet 2025;
«2° des articles 4 à 6, 10 à 11, 13,
17, 36, 40 et 66 à 68.1 qui entrent en vigueur à la date ou aux dates fixées par
le gouvernement en ce qu'ils concernent un centre de services scolaires
anglophones;
«3° des articles 18 à 21, 23 et 25
qui entrent en vigueur le 1ᵉʳ juillet 2025 en ce qu'ils concernent un
centre de services scolaires francophone et à la date où aux dates fixées par
le gouvernement en ce qu'ils concernent un centre de services scolaires
anglophone;
«4° des articles 43 à 53, 57, 64 et
72 qui entrent en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'amendement déposé? Pas d'intervention.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Des
interventions sur l'article 75 amendé? Est-ce que l'article 75 amendé
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Donc, nous serions... donc, ça... oui, pardon, nous allons retourner à des
dispositions transitoires. Oui, mais allez-y, Mme la députée.
Mme Ghazal : Là, on a terminé
le dernier article?
La Présidente (Mme Dionne) : On
a terminé le dernier article.
Mme Ghazal : Mais est-ce que
c'est possible d'ajouter?
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
aimeriez déposer un amendement?
Mme Ghazal : Un amendement
parce que c'est une loi qui n'est pas modifiée ici.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Est-ce que vous souhaitez suspendre pour déposer votre amendement?
Mme Ghazal : Bien, il a déjà
été envoyé.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
a été envoyé, d'accord. Donc, on va se suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 00
)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 03)
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée de Mercier, nous avons bien reçu votre amendement. Je vous laisse en
faire la lecture.
Mme Ghazal : Donc, modifier l'article 23
de la Loi sur l'instruction publique en ajoutant, après le dernier alinéa, le
texte suivant :
«Préalablement à son embauche, toute
personne visée au second alinéa du présent article doit se conformer aux
exigences suivantes : avoir complété une formation d'une durée minimale de
15 heures rémunérées et offertes par un centre de services scolaire,
satisfaire aux exigences de base en français selon les conditions et modalités
déterminées par le ministre.»
La note : cet article vise à assurer
un seuil minimal de formation des personnes assumant des fonctions de
suppléance dans le réseau scolaire.
J'ai entendu le ministre dire : d'où
ça vient? Ça vient des gens qui représentent les profs, qui veulent s'assurer
que, devant les classes... devant les élèves, dans les classes, les personnes
qui font de la suppléance, que ça ne soit pas juste un adulte de 18 ans,
que ça soient des gens qui ont une formation minimale. On a parlé beaucoup de
formation, dans le projet de loi, donc ici, ça serait de s'assurer que ça
soient des gens qui ont une formation minimale pour pouvoir assurer ce
travail-là, d'être... de faire de la suppléance. Je comprends que ce n'est pas
des enseignants, mais on le sait, là. Avec la pénurie, ça arrive que même des
parents nous contactent pour dire : Bien, moi, il y a toutes sortes de
monde qui défilent dans nos écoles, devant les... nos... les enfants, donc ici,
c'est de s'assurer qu'il y ait un minimum. Comme n'importe quelle profession,
ce n'est pas n'importe qui qui fait n'importe quel métier, il ne faudrait pas
que ce soit la même chose aussi pour les enseignants, même si c'est pour faire
de la suppléance.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Donc, M. le ministre, vos interventions.
M. Drainville : J'essaie de
comprendre.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous aimeriez suspendre, M. le ministre?
M. Drainville : Oui, on va
suspendre un instant, là, juste pour comprendre, là.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 06)
(Reprise à 19 h 09)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse
tout de suite poursuivre.
M. Drainville : Oui.
Bien, Mme la Présidente, honnêtement, cet amendement-là soulève plusieurs
questions, et ce sera pour une autre occasion, là, pour la simple et bonne
raison, Mme la Présidente, que nous avons terminé l'étude du projet de loi.
Nous souhaitons pouvoir retourner au salon bleu avec le projet de loi pour...
afin qu'il soit... qu'il obtienne l'assentiment final des députés. Donc, on
souhaite que... que notre... que la loi, le projet de loi no 23, dis-je
bien, devienne loi. Et, pour ça, il faut conclure les travaux de cette commission,
Mme la Présidente. Donc, dans ces circonstances, nous n'allons pas poursuivre
avec cet amendement.
• (17 h 10) •
Mme Ghazal : Je ne comprends
pas la justification du ministre. Moi, je l'ai dit, il ne faut pas... On est
dans la Loi sur l'instruction publique qui a été ouverte par ce projet de loi
là. On a parlé de formation, de qualification, s'assurer qu'il y ait une bonne
qualité, etc. On a passé 94 heures sur ce projet de loi là. Puis là le
ministre dit qu'on ne peut pas passer quelques minutes pour dire qui peut faire
de la suppléance dans nos classes parce qu'il veut aller au salon bleu vite,
vite, vite. Est-ce que je peux avoir une meilleure réponse que ça?
M. Drainville : Mme la
Présidente, pour faire adopter ce projet de loi là, il faudrait... cet
amendement-là, dis-je, il faudrait retourner au Conseil des ministres. Le
prochain Conseil des ministres est mercredi prochain. Alors, si on retourne au
Conseil des ministres avec l'amendement mercredi prochain, ça veut dire qu'on
ne peut pas faire adopter le projet de loi avant Noël, avant l'ajournement. Et
je pense, Mme la Présidente, qu'après tout le travail que nous avons fait, je
pense qu'il est souhaitable que nous adoptions le projet de loi.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) :
À l'ordre, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Moi, je ne vous
parle pas de procédure. Je parle au ministre de l'Éducation qui est responsable
de notre système d'éducation, là où on forme des élèves. Et en ce moment,
n'importe qui peut aller faire de la suppléance. Est-ce que le ministre trouve
ça normal au-delà de la procédurite, là, du Parlement, là? Parce que, là, on a
l'air déconnecté. Si quelqu'un dit : Je m'intéresse à l'éducation et qu'il
nous écoute, il dit : Mon Dieu! De quoi qu'il parle? Le salon bleu? Ils...
Ils ne comprendront pas. Je veux parler du fond.
M. Drainville : Bien,
Mme la Présidente, d'abord, le procédure... le processus législatif, ce n'est
pas de la procédurite. Et, par ailleurs, de dire que c'est n'importe qui qui
peut se retrouver devant une classe, je rappelle, Mme la Présidente, là, que,
selon les derniers chiffres, là, pour l'année scolaire 2022-2023, donc
l'année scolaire dernière, parmi les personnes détenant une tolérance
d'engagement, il y en avait plus de la moitié qui avaient un baccalauréat ou
une maîtrise, et un très fort pourcentage parmi les autres qui restaient, qui
avaient un diplôme d'études collégiales. Alors, il faut faire attention, là.
Quand on dit que c'est n'importe qui, là, qui est... qui se retrouve devant les
classes, là, ce n'est pas le cas, Mme la Présidente. Donc, je ne suis pas
d'accord avec la prémisse de base de ma collègue de Mercier.
Mme Ghazal : Ça, c'est écrit
où, qu'il faut qu'il y ait un... C'est quoi que vous avez...
Mme Ghazal : ...un D.E.C.?
M. Drainville : Les
tolérances d'engagement. Ça, c'est ce qui permet à un centre de services
scolaire de donner un... de permettre à un enseignant ou à une enseignante non
légalement qualifiée de se... d'être embauchée comme enseignante. Alors, si on
regarde les derniers chiffres disponibles, ceux de 2022-2023, la majorité de...
des personnes disposant d'une tolérance d'engagement, donc non légalement
qualifiées, avec tolérance d'engagement, la majorité d'entre elles avaient soit
un bac, soit une maîtrise.
Mme Ghazal : Mais il n'y a
pas d'exigences, il n'y a pas... il n'y a pas d'exigences légales. Parce que
moi, quand je regarde l'article 23 de la LIP, ça dit : «est dispensé
de cette obligation, c'est-à-dire d'avoir une autorisation d'enseigner,
plusieurs personnes, notamment le suppléant occasionnel.» Puis là le ministre
me dit : voici la situation actuelle.
M. Drainville : Pour les
personnes qui ont une tolérance d'engagement, c'est bien ça.
Mme Ghazal : Mais pour la
suppléance, pas besoin de tolérance?
M. Drainville : En effet.
Mme Ghazal : Bien, c'est ça
que je viens corriger dans le... dans l'amendement, parce que je trouve ça
inquiétant.
M. Drainville : Oui, j'ai
bien compris, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Mais est-ce que
le ministre partage mon inquiétude, même si ce n'est pas maintenant qu'il faut
en parler, ou il trouve ça correct?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, je... Dans un monde idéal, Mme la Présidente, tous les enseignants
et toutes les enseignantes qui sont dans nos classes auraient tous et toutes un
bac en éducation. Actuellement, on ne vit pas dans un monde idéal, loin s'en
faut. Et donc je rappelle qu'il y a des centres de services scolaires qui
travaillent très, très fort et très, très dur pour s'assurer qu'il y ait
quelqu'un dans la classe pour enseigner aux enfants. C'est une situation de
pénurie de main-d'oeuvre qui frappe durement notre réseau scolaire, Mme la
Présidente, et donc les conditions du monde idéal sont bien, bien loin de la
réalité que nous vivons présentement, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Je comprends,
bien sûr, la réalité de la pénurie de main-d'oeuvre. Ça ne peut pas être réglé
comme ça juste par des petites mesures à gauche et à droite, comme des
plasters, il va falloir aussi réfléchir à plus long terme.
Puis j'ai présenté un plan pour contrer la
pénurie de main-d'oeuvre où il n'y a pas de solution miracle, il faut faire
preuve d'humilité. On est en train de payer aussi le prix, ce n'est pas juste
une question de démographie, le prix... le prix de mauvaises conditions de
travail depuis très longtemps, depuis plusieurs gouvernements, parce que
l'éducation n'a jamais été vraiment une priorité d'aucun gouvernement, même si
c'était dans les slogans, dans les élections, etc., parce que ça paraît bien,
dire ça. Là, moi, ici, c'est juste une formation de 15 h, là, ce n'est pas
d'avoir un bac ni rien, juste une formation de 15 h. On parlait de formation,
à quel point c'était important, dans le projet de loi. Dans la loi 40,
avant, il y avait un... une exigence d'avoir 30 heures pour les profs,
puis là, le ministre nous dit à quel point c'était important que les profs
soient bien, bien, bien outillés, puis qu'ils aient des formations en continu,
même s'ils ont déjà... ils sont déjà qualifiés, parce que c'est important, puis
que ce soit exigé aussi par leur employeur, pas seulement selon leurs propres
besoins à eux et à elles. Et là, on a passé tout ce temps-là à parler de ça,
puis ici, on dit : Bien, il va y avoir de la suppléance, il va y avoir
n'importe qui qui n'a même pas une formation de zéro heure minimale. Et en
plus, j'ajoute l'exigence de connaissance de base du français. Le ministre nous
dit à quel point c'est important pour lui, le français, c'est important, la
qualité du français enseigné dans nos écoles, et c'est exactement ce à quoi
répond cet amendement-là.
Je comprends qu'à cause de la procédure ça
ne peut pas être adopté tout de suite, maintenant, mais de toute façon, on va
avoir le temps plus tard. Le ministre peut par exemple voter contre, mais d'ici
l'adoption, là, finale, il y a une autre étape, la prise en considération du
rapport de la commission, il y a, après ça, l'adoption finale. Donc, il aurait
le temps, le ministre, au moment où le projet de loi va continuer son
cheminement, d'aller au conseil des ministres approuver un amendement comme
celui-là, ou il peut le reformuler, je suis toujours ouverte et parlable, et
comme ça, il pourrait l'accepter, lorsque je ferais le dépôt, avant l'adoption
finale du projet de loi, de cet amendement-là. Je pourrais revenir avec...
Mme Ghazal : ...amendement-là,
puis là le ministre aurait le temps, peut-être, de l'approuver avec le...
auprès du Conseil des ministres. Est-ce que c'est quelque chose auquel le
ministre serait ouvert?
M. Drainville : Non, Mme la
Présidente, pour la simple et bonne raison que, prenez un cas, là,
hypothétique, mais qui peut survenir, la suppléante ou le suppléant tombe
malade pendant l'avant-midi et on est obligé de demander à la secrétaire de
direction de venir prendre le relais dans la classe, bien là, selon
l'amendement qui a été déposé, Mme la Présidente, il faudrait que la secrétaire
qui vient prendre le relais dans la classe subisse une formation ou complète,
devrais-je dire, une formation de 15 heures par le centre de services et
satisfasse à un test de français. Dans l'application, Mme la Présidente, de...
dans l'application de cet amendement-là, on voit tout de suite, là, les
difficultés que ça poserait. Et donc il y a des... il y a des... Au-delà de...
du fait qu'on souhaite que le projet de loi soit adopté, au-delà du fait qu'il
faudrait passer par le Conseil des ministres, il y a aussi sur le fond des enjeux
réels liés à ce... à cet amendement-là dans la... dans la réalité, dans
l'application concrète des choses.
Mme Ghazal : Mais pourquoi
pas la secrétaire ne suivrait pas la formation? Elle doit sûrement subir... pas
subir, suivre des formations dans le cadre de son travail, peut-être. Pourquoi
pas? C'est même une... Je trouve que c'est une bonne proposition.
M. Drainville : Oui, bien,
écoutez, Mme la Présidente, la députée de Mercier l'a dit elle-même, elle a
déposé un plan pour...
Mme Ghazal : Contrer la...
Pour régler la pénurie de main-d'oeuvre.
M. Drainville : Contrer la
pénurie. Bien, écoutez, je... Si elle souhaite bonifier son plan par
l'amendement qu'elle dépose aujourd'hui, je la... je comprendrais qu'elle le
fasse. Elle y croit visiblement, sinon elle ne déposerait pas l'amendement.
Mais pour ce qui est de notre position, Mme la Présidente, le... l'étude du
projet de loi est maintenant complétée, et nous souhaitons aller de l'avant
avec son adoption en Chambre.
• (17 h 20) •
Mme Ghazal : Mais c'est parce
que je... c'est parce que j'aimerais ça que le ministre m'explique pourquoi
c'est si compliqué. Je veux dire, tout est compliqué après. Former... Former
tous les élèves, former des enseignants, tout est... tout devient compliqué.
Pour les suppléances, ce qu'il pourrait y avoir, c'est une banque de suppléants
qui ont déjà la formation, et les centres de services scolaires pourraient
s'organiser, s'il y avait une réelle volonté du ministre, que pas n'importe qui
se retrouve dans la classe des enfants du Québec, s'il avait cette
préoccupation-là, puis ne pas juste dire : Ah! c'est compliqué, on ne le
fera pas, sinon on ne fera jamais rien parce que tout est compliqué tout le
temps. Il y aurait des solutions s'il avait...
Moi, j'aimerais ça que le ministre ait
juste l'ouverture de dire : O.K., oui, je comprends, ça n'a pas de bon
sens d'avoir des suppléants qui on ne le sait pas trop qu'est-ce qu'ils ont,
autre que 18 ans, là. Je comprends. Ce n'est peut-être pas le cas actuellement,
mais la loi ne... n'encadre pas ça. Puis juste de dire... Bien, moi, j'aimerais
ça entendre le ministre dire : Bien, je suis ouvert à ce qu'il y ait des
gens qui soient minimalement formés, que les centres de services scolaires créent
une banque de gens qui soient minimalement formés et que... mais que ça ne sera
pas maintenant ni dans le cadre du projet de loi. Si au moins il avait une
petite ouverture, au lieu de dire : Non, je balaie ça du revers de la
main, mettez ça dans votre plan, que je ne regarderai même pas, on passe à
autre chose.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je pense avoir donné clairement notre position et je vais m'en
tenir à ça.
Mme Ghazal : Mais est-ce...
C'est quoi exactement, autre... Est-ce que c'est le 15 heures? Est-ce que c'est
le français qui dérange là-dedans? C'est quoi? Ça serait quoi les... Selon le
ministre de l'Éducation, ça serait quoi les exigences minimales d'un... de
quelqu'un qui ferait de la suppléance?
M. Drainville : Mme la
Présidente, je pense que ma position est claire et je ne souhaite pas faire
d'autre commentaire là-dessus, là.
Mme Ghazal : Bien, les gens
ont entendu que le ministre trouve que c'est tout à fait correct d'avoir des
suppléants qui n'ont aucune, aucune, aucune formation. C'est clair. Merci, Mme
la Présidente...
La Présidente (Mme Dionne) : ...est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement déposé? On va procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Ghazal : Voyons... c'est
quoi, là... vote par appel nominal.
La Présidente (Mme Dionne) : Vote
par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : M. Drainville
(Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Abstention.
La Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté? Ça ferait le tour des articles et amendements
que nous avions à discuter. Donc, nous allons appeler l'étude des intitulés.
Donc, est-ce que les intitulés des chapitres sont adoptés? Adopté. Est-ce que
le titre du projet de loi est adopté?
M. Drainville : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Je propose que la commission également recommande la renumérotation du projet
de loi amendé. Je proposerai aussi que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Donc, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Je
cède maintenant la parole à la porte-parole du deuxième groupe d'opposition et
députée de Mercier pour les remarques finales. Vous disposez d'un temps de...
Allez-y, Mme la députée.
Mme Ghazal : Combien de
temps...
La Présidente (Mme Dionne) : 20 minutes.
Mme Ghazal : Ah! O.K. bien,
merci beaucoup. Nous voilà arrivés... de bonheur, nous voilà arrivés à la fin
de l'étude détaillée de ce projet de loi, dans un contexte où on a des profs en
colère, en colère, c'est incroyable. Elle est palpable cette colère-là.
J'aimerais ça que le... Je sais que c'est dur, je le sais. C'est dur d'être
ministre de l'Éducation. Je n'aimerais pas être à votre place. Vraiment pas.
Mais je sais... Je sais que le ministre, des fois, il ne fait pas les choses
comme tout le monde. Par exemple, il va chanter dans une conférence de presse,
des choses comme ça, mais je trouve ça très sympathique. Mais j'aimerais ça
qu'il fasse quelque chose de différent. C'est à dire que, quand les profs sont
dehors, qu'ils aillent les voir. Qu'ils ne disent pas : Ah! je vais, je
vais dans les écoles, puis on nettoie toute l'école partout, c'est propre, puis
là la direction lui dit : Bien, ça va être ce prof-là avec qui vous allez
parler, ça va être ce prof-là avec qui vous allez parler. Je sais, moi-même,
j'ai voulu voir une école, avant, quand c'étaient les commissions scolaires, je
pouvais rentrer dans les écoles comme je voulais. C'était très, très facile,
mais les mêmes écoles, maintenant, je me suis fait escorter par les centres de
services scolaires, puis... pas escorter mais chaperonner, je ne sais pas
comment dire. C'est-à-dire que, hein, tout le monde était bien, bien propre,
bien mis, alors qu'avant c'était beaucoup, beaucoup plus accessible pour nous,
les députés. Je trouve ça dommage, mais pour le ministre, c'est pour voir la
réalité puis entendre vraiment les profs, ce n'est pas juste les syndicats,
comme dirait le ministre, ce n'est pas juste les syndicats qui sont là, ou les
lobbies comme dirait son premier ministre, c'est des profs qui enseignent, qui
sont inquiets. Ils sont inquiets pour leurs élèves dans les classes parce
qu'ils disent : Mon dieu! Ça va être tout à recommencer, mais on n'a pas
le choix que d'être dehors puis on n'a pas le choix, après ça, certains d'entre
eux d'aller travailler après le piquetage pour pouvoir y arriver parce qu'ils
n'ont pas de salaire. C'est des centaines et des centaines de profs, je n'ai
pas le chiffre exactement de façon générale, mais c'est beaucoup, beaucoup de
profs. Ça ne peut pas être juste tout ça des lobbies. Puis c'est insultant,
même pour les parents qui les appuient.
Ça fait que je lance ce défi-là au
ministre, d'aller voir les profs dehors, vraiment, sincèrement. Je sais que le
ministre ne fait pas les choses comme tous les autres ministres, ou il y a
comme une règle que le ministre ne va pas voir les... les employés, quand ils
sont en grève, quand ils sont sur les lignes de piquetage.
On finit le projet de loi. Donc, dans ce
contexte-là, dans un drôle de contexte, c'est un projet de loi qui centralise
énormément de pouvoir entre les mains du ministre. Ça vient compléter la
centralisation qui avait commencé dans le dernier projet de loi avec son
prédécesseur, que ce soit sur la formation dont on a parlé beaucoup, que ce
soit sur les décisions qui sont prises par les centres de services scolaires où
le ministre peut jusqu'à les annuler. Ça crée aussi l'INEE, l'Institut national
de l'excellence en éducation, qui vient, que le ministre le veuille ou pas,
suivre une idéologie de la nouvelle gestion publique qui est empruntée du
secteur public. Je connais ça parce que j'ai travaillé dans les entreprises
privées pendant une quinzaine d'années...
Mme Ghazal : ...puis ça,
c'est normal, c'est des entreprises où on fait des produits sur des lignes, des
lignes de production, sur des machines. Ce n'est pas la même chose que les
écoles, ce n'est pas la même chose que la santé, mais c'est une idéologie qui
existe, qui est mise en œuvre par beaucoup de gouvernements. Le gouvernement de
la CAQ n'est pas le seul à le faire, il fait juste compléter dans cette
idéologie-là. Donc, contrairement à ce que nous dit le ministre, il y a une
idéologie derrière l'INEE. Un des points positifs, par exemple, c'est d'avoir
des données. Ça, on ne sera jamais en désaccord avec ça. Au contraire, c'est de
pouvoir avoir des données parce que c'est vrai qu'on en manque cruellement.
J'ai une déception. J'avais de l'espoir
pendant toute l'étude détaillée, depuis le début du dépôt du projet de loi,
même pendant les consultations particulières, que le ministre allait changer
d'idée en cours de route en écoutant ce que presque 100 % des gens qui
sont venus en commission, plus tous les experts à l'extérieur lui ont dit, il
ne faut pas abolir le mandat du Conseil supérieur de l'éducation en ce qui a
trait à l'éducation secondaire, primaire et scolaire. Et c'est vraiment
dommage. Malheureusement, il y est allé jusqu'au bout puis il a aboli cet
héritage qu'on a depuis la Révolution tranquille avec la création du système
d'éducation tel qu'on connaît aujourd'hui, qui est arrivé... qui est arrivé
avec la modernisation du Québec, et c'était un organisme extraordinaire qui
avait une façon de fonctionner vraiment très, très démocratique, très, très
ouverte. Les rapports du Conseil de l'éducation étaient toujours très, très
attendus et malheureusement tablettés par les différents gouvernements.
Et moi, ce que je comprends puis je n'ai
pas eu de réponse, j'ai eu beaucoup, beaucoup de discussions avec le ministre
et je suis convaincu que la raison c'est pour pas que... parce que le ministre
n'aimait pas que le Conseil supérieur de l'éducation lui dise qu'il existe une
école à trois vitesses, et c'est ce que le rapport... un des rapports du
Conseil supérieur de l'éducation dit, et c'est ce que la réalité aussi nous
démontre à tous les jours, et cette école à trois vitesses qui fait une
ségrégation ne fait que s'accentuer de plus en plus. Je comprends que le
ministre veut faire, par exemple, quelques aménagements en offrant plus de
projets particuliers à plus d'écoles. Mais ce n'est pas ça qui va régler les
problèmes de notre école publique.
• (17 h 30) •
En ce moment, moi, ce qui m'inquiète le
plus, et ce projet de loi ne règle pas du tout le problème, ça pose, ça pose la
question de la... de l'école... de l'avenir de l'école publique québécoise qui
m'inquiète énormément. Moi-même, quand je regarde l'école où j'ai été à Laval,
que j'ai fréquenté au secondaire, il y avait. Quand je dis aux gens dans quelle
école j'étais, ils me disent : Oh! ça, c'est une école difficile. Mais il y a
plus de 30 ans, quand je l'ai fréquentée, ce n'était pas le cas, ce n'était pas
sa réputation.
Il y a eu... à cause de l'école... des
écoles privées où il y a eu un écrémage, une ségrégation qui fait que tous les
enfants avec des... plus de difficultés se retrouvent dans les mêmes écoles,
puis ça a renforci et ça augmente encore plus le nombre de concentrations
d'élèves qui ont des difficultés dans ces écoles-là. Et moi, je suis extrêmement
inquiète, puis ce n'est pas juste la députée qui parle, c'est la citoyenne,
pour l'avenir de notre école publique, parce que moi, j'y ai été à l'école
privée avant de venir au Québec, aux Émirats arabes unis. On en a parlé
récemment dans les médias. Je ne vivais pas à Dubaï, j'étais à Abou Dhabi, mais
on allait... des fois on avait des amis à Dubaï. Ce n'était pas du tout pareil,
c'était dans les années 80. J'étais dans l'école privée parce que les écoles
publiques, puis ce n'était pas... ce n'était pas... je veux dire, les gens, de
façon générale, ne voulaient pas les fréquenter. Et mes parents, s'ils sont
venus ici, c'était important pour eux qu'on aille à l'école publique parce
qu'ici c'est public, c'est de qualité, c'est pour tous les élèves. C'est ces
valeurs d'égalité entre tout le monde, tous les... tous les Québécois, leurs
enfants, peu importe qui... d'où ils viennent, leurs origines, pouvaient être
dans l'école publique. Et moi, cette école publique, cet idéal-là qui était
recherché par mes parents quand on est venus ici, mais j'ai peur qu'il
disparaisse petit à petit, petit à petit avec le renforcement de cette école à
trois vitesses, même si on va faire des projets particuliers à gauche et à
droite, puis ce projet de loi là qu'on a étudié pendant toutes ces heures-là,
90 heures, bien, il ne répond pas à ce problème-là, à l'avenir de l'école
publique qui est réellement menacé.
Euh, je ne veux pas parler des autres
éléments, l'enseignement à distance et tout ça, je vais avoir d'autres
occasions de le faire. Mais je termine comme j'ai commencé, j'invite vraiment,
sincèrement le ministre à faire les choses différemment puis à aller rencontrer
les profs à l'extérieur, puis de leur parler avec toute... en toute humilité,
sans rien leur promettre, ne rien dire, juste aller les voir et les écouter.
C'est un défi que je lance puis...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...je voulais lui
dire, bien, j'aimerais ça le faire avec lui, mais je ne le ferais pas avec lui.
Il peut y aller seul, par lui-même, il peut les rencontrer, de faire preuve de
ce courage-là. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée, et merci de votre contribution à cette commission. Alors, je
cède maintenant la parole à la porte-parole de l'opposition officielle et
députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. J'aimerais, d'entrée de jeu, remercier la ministre,
remercier le ministre pour son pot de miel... le pot de miel au début de nos
échanges. Mais, honnêtement, ça a été, je dois vous dire, très agréable d'avoir
de beaux échanges sur des enjeux importants, avec une belle collaboration, M.
le ministre, et vous savez très bien, et on l'a mentionné, non seulement de
vous-même, mais de votre équipe, sous-ministre Mme Vachon et aussi adjointe, c'est
ça, sous-ministre adjointe, et également M. Lehoux.
Je manque monsieur.... C'est vraiment
triste et dommage que nous n'avons pas M. Lehoux pour les remarques finales,
parce que j'aurais remercié, évidemment, pour son expertise et toutes les fois
où nous devions clarifier certains points hautement techniques, et j'ose croire
qu'il va être évidemment à la tâche de toute cette question de restructuration
au niveau des données, la transmission de ces données qui vont être évidemment
fort importantes pour l'objectif que nous tenons tous à cœur, la réussite
scolaire de nos enfants, de nos élèves, c'est important. Je sais, M. le
ministre, que vous l'avez à cœur, et c'est pour cette raison qu'aussi j'apprécie
certains aspects de ce projet de loi. Évidemment, c'est une grande réforme de
notre système d'éducation, ça ne fait pas l'unanimité, nous savons tous, compte
tenu des commentaires que nous avons obtenus, les mémoires et les
présentations, les représentations de différentes fédérations et associations.
Mais, ceci étant dit, je voulais quand
même revoir certains aspects qui nous préoccupent, évidemment, et on ne se le
cache pas, toute cette histoire, je sais que vous n'aimez pas le mot
«centraliser», mais effectivement ce projet de loi fait en sorte que vous avez
centralisé le pouvoir décisionnel lié à la gestion du système d'éducation au
Québec et qui va faire en sorte que vous allez avoir le dernier mot. Et, ceci
étant dit, M. le ministre, je vous tiens, surtout, compte tenu des échanges que
nous avons eus cette semaine, liés à l'article 214.4, et l'entente que vous
allez devoir conclure avec les centres de services scolaires qui sont
évidemment préoccupés, inquiets, c'est sûr et certain, avec cette
restructuration où le pouvoir décisionnel, maintenant, est avec vous et avec le
ministère.
Et j'espère que tous les commentaires,
tous nos échanges concernant votre ouverture, votre collaboration que vous
voulez avoir avec les centres de services scolaires et le bon vouloir de
travailler ensemble, que vous allez l'exécuter, l'exécuter dans l'intérêt des
enfants, des parents, des enseignants afin de pouvoir travailler ensemble pour
déterminer les indicateurs, les objectifs, les cibles, les orientations et
toutes les mesures qui vont faire en sorte qu'on va améliorer, dans les
prochaines années, notre...
Mme Garceau : ...système
d'éducation publique. Je comprends les préoccupations de ma collègue, la
députée de Mercier, et j'ose croire que vous les avez à cœur également et que
vous allez faire le nécessaire pour que les choses vont évoluer dans la bonne
direction.
Aussi, M. le ministre, on ne se le cache
pas, tout le monde... il y a une déception concernant le fait que le mandat du
Conseil supérieur de l'éducation ait été aboli. C'est sûr que notre position
était à l'effet que ce n'était pas nécessaire de l'abolir et que vous auriez pu
intégrer, dans le cadre du conseil, les dispositions que vous avez prévues
concernant la création liée à la création des l'INEE qui aurait pu être... et
on a eu des discussions avec ma collègue, la députée de Mercier à ce sujet. Et
qu'est-ce qui était aussi préoccupant, c'est le fait que la loi avait été
rédigée... toutes les dispositions concernant la création de l'INEE avaient été
rédigées, mais sans un budget, sans avoir vraiment déterminé combien est-ce que
cette nouvelle structure va coûter aux citoyens, aux Québécois et aux
Québécoises, parce qu'effectivement, c'est les citoyens qui vont payer pour
cette nouvelle structure. Je sais que... je pense que c'était en 2018 environ,
le rapport de Sébastien Proulx qui avait... on avait mentionné un chiffre, je
crois, de... c'était dans les 7 millions par année en termes de budget,
mais ça, ça fait quand même plusieurs années et je ne pense pas que le
7 millions vaut 7 millions aujourd'hui. Donc, une préoccupation et
évidemment une déception à cet égard. Et j'ose croire qu'il va y avoir un
budget qui va sortir très bientôt pour qu'on puisse voir un peu de quoi il
s'agit concernant toute cette nouvelle structure, et, évidemment, la fin du
CTREQ qui ne faisait pas l'unanimité également.
• (17 h 40) •
Je vous remercie, M. la ministre,
concernant votre ouverture et les gestes que vous avez posé liés aux
dispositions, les nouvelles dispositions législatives, surtout dans le chapitre
de la gouvernance, qui était pour affecter les commissions scolaires anglophones
et que vous avez rencontré les personnes appropriées pour arriver à une
entente. Je crois que cette entente était très importante, surtout pour la
communauté anglophone qui, évidemment, attend le sort de la décision, une
décision finale de la Cour d'appel. Et ça, c'est sûr et certain que c'était
important pour eux de ne pas avoir un autre niveau, si je peux dire, d'anxiété
lié avec des nouvelles dispositions face à eux. Donc, je voulais vous remercier
à ce sujet.
Et j'espère que nous allons voir, M. le
ministre, un projet de loi concernant la violence sexuelle, les violences au
niveau des écoles, on en a discuté cette semaine. Et, surtout, compte tenu que
nous sommes dans les 12 jours d'action, j'ose croire qu'on va avoir une
annonce dans un futur assez rapproché à ce sujet. Il me regarde avec un
sourire. Je vais le prendre comme : Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin,
ça s'en vient à un moment donné où vous allez être fière de moi.
Donc, je continue sur un enjeu... et je
vais terminer, Mme la Présidente, à ce sujet, concernant un enjeu qui nous
préoccupe tous. Et ça, c'est évidemment la grève illimitée en ce moment, des
professeurs, des enseignants, des enseignantes. On parle de 800 écoles,
66 000 grévistes. On n'a pas... on aurait pu, mais on ne l'a pas
fait, M. le ministre, on aurait pu intégrer, on aurait pu aborder...
Mme Garceau : ...aborder des
sujets très importants dans le cadre législatif: conditions de travail,
composition de classe, qu'est-ce qu'on fait au niveau de la pénurie de
main-d'œuvre et concernant, là, les critères pour les personnes qui font de la
suppléance. Nous savons tous que cette profession, et on en avait discuté, que
la profession d'enseignant et d'enseignante... c'est des personnes qui ont un
dévouement, qui ont une passion indéfectible pour l'éducation de nos enfants,
et j'ose croire, M. le ministre, que vous allez porter leurs voix, porter leurs
voix dans les prochains jours, pour ne pas qu'on soit dans une situation où on
a nos élèves qui ne retournent pas en classe dans les prochaines semaines.
Surtout, on aimerait qu'ils retournent la semaine prochaine, le plus tôt
possible, c'est sûr. Et juste de ne pas perdre de vue qu'il y a beaucoup de
femmes, il y a beaucoup de femmes en ce moment, des enseignantes, qui ne
gagnent pas un sou, pas de salaire, des femmes monoparentales qui sont celles
qui prennent soin de leurs enfants. Avec l'augmentation du coût de la vie,
crise du logement, coûts d'inflation, c'est beaucoup sur leurs épaules, et
j'espère que, dans l'intérêt de ces femmes, dans l'intérêt des enfants et des
enseignants et des enseignantes, que la grève va se terminer très bientôt.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée, et merci de votre contribution à cette commission. S'il n'y a
pas d'autres interventions, je cède le mot final à M. le ministre de
l'Éducation.
M. Drainville : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bien, évidemment, on aura passé beaucoup de temps
ensemble, on est autour de 100 heures, à peu près, passées ensemble dans cette
commission parlementaire. Donc, je suis évidemment très heureux de franchir
cette étape avec vous, les collègues. C'est un projet de loi qu'on aura
bonifié, quand même, hein? Au fil du chemin, il y a quand même des amendements
qui ont été apportés qui ont amélioré le projet de loi. On peut penser, par
exemple, à la... aux amendements qui ont été apportés en matière de sécurité et
de reddition de comptes quand on parle de la transmission des données, par
exemple. On aura bonifié également la composition du conseil d'administration
de l'INEE. Donc, il y a eu du bon travail qui a été fait, Mme la Présidente,
pendant ces 100 heures de travaux parlementaires.
J'ai beaucoup apprécié le ton, le...
comment dire, l'esprit qui nous a animés. C'était une belle commission, c'était
une commission à l'intérieur de laquelle il y avait quand même de la bonne
humeur la plupart du temps, puis je trouve qu'on a vraiment bien travaillé
ensemble. C'est beaucoup plus agréable de faire une étude article par article
dans une atmosphère comme celle-là que dans une atmosphère tendue. C'est déjà
arrivé, et ça arrive encore, et ça arrivera encore, parce que parfois les
désaccords politiques mènent à des petites tensions, c'est normal. Mais je
trouve que, vraiment, on a bien fait ça, on a bien travaillé ensemble. Alors,
je suis très content.
On aura l'occasion lors de nos prises de
parole au salon bleu de faire le... comment dire, la vraie conclusion de nos
travaux. Mais je pense qu'on peut être satisfaits du travail accompli, parce
qu'on a... on donne au Québec à travers ce projet de loi là plusieurs
améliorations à notre réseau scolaire. On aura un régime de transmission des
données beaucoup plus performant qui va nous permettre notamment de prendre de
meilleures décisions, parce qu'on aura de la meilleure information, mais aussi
d'identifier plus précocement les élèves à besoins particuliers, les élèves qui
vivent des difficultés et qu'on pourra aider, nous l'espérons, plus rapidement
de manière à ce qu'ils... à ce qu'on augmente les chances... leurs chances de
réussir leur parcours scolaire...
M. Drainville : ...donc un
meilleur régime des données. On aura une gouvernance qui sera, je le pense
aussi, plus cohérente, avec plus de cohésion, cohérence qui va nous donner, je
pense, plus d'efficacité au service des élèves, parce que c'est toujours pour
les élèves que nous le faisons. On crée l'Institut d'excellence en éducation
qui va jouer un rôle très important pour générer de la recherche, qui va nous
permettre par la suite de diffuser les pratiques pédagogiques les plus
efficaces qui nous permettent de donner, de produire des résultats encore
meilleurs au sein de la classe, des pratiques pédagogiques basées sur les
données probantes, donc les données avec preuves de résultats. L'INEE va nous
aider là-dedans. C'est un nouvel outil qu'on se donne collectivement, et je
pense qu'on va s'en féliciter très rapidement. Je pense qu'on va... on va se
dire dans quelques années d'ici qu'on a drôlement bien fait de créer l'INEE. On
envoie un signal fort en matière de formation continue, on donne un meilleur
encadrement en matière de formation à distance.
Donc, Mme la Présidente, je pense qu'on a
bien travaillé. Je pense qu'on a bien travaillé et je voudrais vous féliciter,
Mme la Présidente, pour le travail que vous avez accompli. C'était bien fait,
bien appuyé par le secrétariat. Je salue Mme la secrétaire. Merci beaucoup pour
le travail que vous avez fait, ce n'est pas toujours évident. Je salue le
personnel qui nous a accompagnés, notamment les pages qui étaient là. Je salue
l'équipe de la diffusion des débats. Merci beaucoup pour le travail que vous
faites. Tous les gens qui sont ici dans cette pièce ont contribué d'une manière
ou d'une autre à la réussite de cette commission. Évidemment, Mme la
Présidente, je dois, comme il... Comme il se doit, je dois, il y a un peu de
fatigue, remercier mes collègues, mes collègues qui ont... qui nous ont
accompagnés, qui m'ont accompagné, mes deux adjoints parlementaires, le député
de Richelieu et la députée de Lotbinière-Frontenac. Merci beaucoup à vous deux.
Je remercie également mon adjointe gouvernementale, la députée de Hull. Je
remercie mes collègues, le député de Vanier-Les Rivières, passionné d'éducation,
le député de Beauce-Sud également, qui a été là pendant de nombreuses heures.
Le député de Montmagny également nous a accompagnés, je pense, au début. Je ne
crois pas oublier quelqu'un de notre formation. Évidemment, Mme la Présidente,
j'ai appris à découvrir la députée de Robert-Baldwin et je dois dire, Mme la
Présidente, que ça a été une expérience très agréable. Je suis très content de
vous avoir... d'avoir appris à vous connaître à travers ces débats, Mme la
Présidente, vous étiez... mme la députée, dis-je bien, vous étiez... Vous
êtes, comment dire... vous étiez dans un bon état d'esprit, puis ça, c'est
toujours plaisant. Enfin, je ne prétends pas vous connaître... comment dire? Il
reste encore un bout à faire, là, avant que je puisse dire que je vous connais
bien, mais...
Mme Garceau : ...
• (17 h 50) •
M. Drainville : Oui,
peut-être une autre commission. Mais enfin, après 100 heures passées...
pratiquement 100 heures passées ensemble, je pense que... je peux dire que
vous êtes quelqu'un qui travaille avec un esprit constructif. Je pense, vous
êtes quelqu'un qui essaie de travailler positivement. Et vous étiez évidemment
accompagnée de la députée de Saint-Laurent, pour laquelle j'ai beaucoup
d'estime, que je salue à distance. D'ailleurs, elle a probablement... elle est
probablement avec sa famille. En tout cas, je lui souhaite d'être avec son son
Gabriel et son Jeff. Alors, je la salue et je la remercie.
Une voix : ...
M. Drainville : Jeff, c'est
le beau-père. Excusez-moi, j'ai siégé... j'ai siégé avec Jeff. J'ai siégé avec
Jeff, alors je m'excuse auprès de Greg. J'ai siégé avec Jeff. Donc, j'espère
qu'elle est en famille et qu'elle va bien. Je salue Florence qui vous a
accompagné fidèlement. Je sais à quel point... Pour avoir fait des heures et
des heures de commission parlementaire, quand j'étais député de l'opposition,
j'étais porte-parole en santé, moi, pendant trois ans et demi, trois ans et
demi, où on était constamment en commission parlementaire, et j'avais un recherchiste,
Sylvain Gobeil, qui m'accompagnait, qui m'a accompagné pendant toutes ces
années, et je sais à quel point on a besoin de leur expertise et de leur
engagement, et donc je la salue. Elle était là, avec vous, à vos côtés. Et au
plaisir de travailler à nouveau ensemble, Mme la députée de Robert-Baldwin, ça
a été très agréable. Je salue bien entendu la députée de Mercier...
M. Drainville : ...femme
de conviction, et, évidemment, on ne s'entend pas sur tout, mais je la respecte
et je l'estime, et on aura l'occasion, je pense, de travailler à nouveau ou
d'échanger à nouveau sur les dossiers d'éducation, on verra dans quelles
circonstances, mais chose certaine, dans les prochains jours, on va à nouveau
se retrouver au salon bleu pour l'adoption finale, espérons-le, de ce projet de
loi. Et vous étiez accompagnée, et je ne sais pas le nom de votre...
Mme Ghazal : Caroline.
M. Drainville : Caroline,
mais avant ça, il y avait...
Mme Ghazal : Jean-François.
M. Drainville : Jean-François.
Oui, voilà, qui a été très présent également. Alors, je pense que c'est bon de
se rappeler à quel point on dépend de l'équipe autour de nous. Alors, je les
salue.
Évidemment, Mme la Présidente, j'avais à
mes côtés Julien Grenon de mon cabinet. J'ai un formidable cabinet, Mme la
Présidente, un formidable cabinet très, très compétent, avec des personnes
très, très engagées. D'ailleurs, je pense qu'il y en a certains qui nous
écoutent. Je vous aime beaucoup. Merci de m'endurer. Je salue en particulier le
directeur de cabinet, Robert Dupras, qui dirige cette formidable équipe, là.
Puis là je ne vais pas tous vous nommer, là, vous êtes quelques-uns, quelques
unes, mais je vous aime tous également. Merci d'être là.
Et, Mme la Présidente, il y avait de
mon... de ce côté-ci julien et, de l'autre côté, il y avait Mme Vachon,
Stéphanie Vachon, donc, la sous-ministre, qui a travaillé très, très fort sur
ce projet de loi, Mme la Présidente, parce qu'avant d'arriver à un projet de
loi comme celui-là, il y a beaucoup, beaucoup d'heures de travail. Alors, il y
avait Mme Vachon et toute l'équipe sous ministérielle. Je pense que c'est
important de souligner, n'est-ce pas?
Évidemment, on a une pensée pour
M. Lehoux, le sous-ministre, Stéphane Lehoux, qui a fait chavirer des
coeurs, Mme la Présidente, et pas seulement par ses compétences, il a fière
allure, qu'est-ce que vous voulez? Tant mieux, tant mieux pour lui, n'est-ce
pas, Mme la Présidente? Alors, on salue, M. le sous-ministre.
Évidemment, dans l'équipe ministérielle,
il y avait Mme Lapointe, Lucie Lapointe, qui a travaillé très, très fort
sur ce projet de loi, la chargée de projet, donc, avec toute son équipe, parce
qu'il y avait Mme Lapointe, mais il y avait des gens autour de Mme Lapointe,
n'est-ce pas?
Et on salue aussi notre sous-ministre,
Mme Arav, Carole Arav, qu'on aime beaucoup, Mme la Présidente, qui est une
femme vraiment exceptionnelle, très engagée, et très compétente, et qui exerce
un fort leadership au sein de notre ministère de l'Éducation. Donc, je salue
Mme Arav.
Évidemment, Mme la Présidente, on a
découvert tous ensemble, pendant ses travaux, nos légistes, en particulier Me
Alexandre Guyon Martin, que je salue. Merci beaucoup, pour votre engagement, Me
Guyon Martin. Si vous saviez le nombre d'heures qu'il a mis dans ce projet de
loi, c'est vraiment exceptionnel, et je vous remercie du fond du coeur,
vraiment du fond du coeur. Et c'est important, quand on rentre dans un exercice
comme celui-là où il y a des trucs très, très techniques, de pouvoir avoir
confiance, de se sentir en confiance avec notre équipe de légistes. Et donc il
y avait bien entendu Me Alexandre Guyon Martin.
Et vous l'avez probablement aperçu parfois
en arrière-scène, mais il y avait également Me Ève Ringuette qui est juste
derrière, qui a joué un rôle très important également dans cette étude, qui
nous a beaucoup aidés, notamment avec la rédaction des amendements, Dieu sait
qu'il y en a eu beaucoup.
À un moment donné, quand nous travaillions
sur les données, sur l'aspect données, il y avait un Me Maggie Nadeau
également, qui doit continuer à nous écouter, j'imagine. Je vous salue, Me
Nadeau. Merci beaucoup pour votre contribution.
Et il y a eu également Me Gabriel Girard
qui nous a aidés, qui nous a prêté main-forte et qui est également... qui fait
partie également de l'équipe des légistes.
Je crois, Mme la Présidente, n'oublier
personne. Alors, bravo à tout le monde, je pense qu'on peut partir avec le
sentiment du devoir accompli. Allez prendre, peut-être, un petit verre. Je
pense qu'on a mérité un petit verre, peut-être un petit gin, un petit verre de
vin rouge. Mais le travail n'est pas terminé, Mme la Présidente, il faut
retourner au salon bleu et finir le travail. Et, vous avez été quelques-unes à
m'en parler, il ne faut jamais oublier le contexte dans lequel nous terminons
ces travaux, Mme la Présidente, ce n'est pas un contexte facile, il y a une
négociation qui est en cours. Et je le dis et le redis à nouveau, Mme la
Présidente, je souhaite ardemment qu'une entente intervienne avec nos syndicats
du service public et en particulier tous les syndicats du secteur de
l'éducation. Ils font un travail extraordinaire, et je les aime profondément,
Mme la Présidente. J'aime profondément...
M. Drainville : ...le
personnel qui travaille dans nos écoles, et, en particulier, nos enseignantes
et nos enseignants, et je veux leur dire à nouveau merci, et je souhaite... je
souhaite que nous en venions à une entente rapidement, dans les prochains
jours, idéalement, Mme la Présidente, pour que nous puissions terminer cette
année en beauté, par une belle entente qui ralliera tout le monde de
l'éducation.
Alors, à nouveau, merci, Mme la
Présidente, députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata, députée, premier mandat,
mais vous avez... c'est des beaux défis, n'est-ce pas, présider une commission
comme celle-là, et vous vous êtes très, très bien acquittée de ce mandat,
n'est-ce pas, hein? Je pense que tout le monde est d'accord là-dessus, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Bien,
merci beaucoup, M. le ministre, et merci beaucoup, très chers membres de la
commission et équipes de travail. Donc, ça a été un plaisir, ma première
présidence pour un projet de loi.
Alors, la commission ayant accompli son
mandat, j'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 59)