Journal des débats (Hansard) of the Committee on Culture and Education
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Tuesday, November 21, 2023
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Vol. 47 N° 32
Clause-by-clause consideration of Bill 23, An Act to amend mainly the Education Act and to enact the Act respecting the Institut national d’excellence en éducation
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures cinquante-deux minutes)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
bonjour, tout le monde!
Bien heureux de vous retrouver tous et toutes
pour cette belle semaine.
Alors, ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
Bon, on est toujours à l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut
national d'excellence en éducation.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata) est remplacée par Mme
Hébert (Saint-François); M. Hébert (Côte-du-Sud), par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); et Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont)
par Mme Garceau (Robert-Baldwin).
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Merci. Donc, comme
je l'ai dit précédemment, on étudie le projet de
loi n° 23. Nous en sommes au sujet quatre, donc Institut national d'excellence
en éducation. De façon plus précise, quand on a ajourné nos travaux, le 9 novembre
dernier, on était à l'article 43. Donc, M. le ministre, la parole serait à
vous.
M. Drainville : Oui, bien,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Content
de vous retrouver. Salutations à tous les
collègues, Mme la députée de Saint-Laurent et Florence qui l'accompagne. Comme
toujours, je salue mon équipe. Bonjour, bonjour! Il y en a un certain nombre
aussi derrière, je vous salue également. Merci d'être de retour.
Alors, Mme la Présidente, nous en étions
donc à l'article 43 : Le titre de la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation
(chapitre C-60) est remplacé par le suivant «Loi sur le Conseil de l'enseignement
supérieur».
Et donc, comme ça le dit très clairement,
l'article vise à modifier le titre de la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation
pour qu'il soit conforme à ses nouvelles responsabilités, tel que le prévoit le
projet de loi.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires?
Mme Rizqy : Bonjour, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Bonjour.
Mme Rizqy : Bonjour, tout le
monde! On reprend nos
travaux. Alors, si vous voyez que ma petite laine,
c'est parce que ce matin, malgré le grand froid, nous étions plusieurs devant
le comité patronal de négociation juste ici devant la tour Banque Nationale,
sur René-Lévesque, avec les enseignants, notamment des Deux-Rives, qui étaient
bien présents et bien vocaux. Et évidemment, M. le... Mme la Présidente et
surtout vous, M. le ministre, vous comprendrez que j'ai une obligation, comme
élue, de vous faire part de ce que j'entends dans la rue. Puis les enseignants,
puis aussi le Front commun aimeraient aussi vous dire que les vrais Kings, là,
c'est eux. Les vrais Kings, c'est eux. Les Kings...
M. Drainville : Oui, oui,
oui.
Mme Rizqy : Vous qui avez le
sens de la formule...
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : ...ça ne peut pas
vous échapper.
M. Drainville : J'ai beaucoup
d'écho ici. Je vous entends moins bien qu'à
l'autre commission.
Mme Rizqy : Mais je préfère,
moi, la salle Pauline-Marois.
M. Drainville : Pardon?
Mme Rizqy : Je préfère la
salle Pauline-Marois.
M. Drainville : Mais, pur le
son, c'est plus facile.
Mme Rizqy : Effectivement.
M. Drainville : Oui. Mais je
vais continuer à porter attention à ce que
vous dites, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je vous remercie
énormément, surtout que je sais que vous avez eu une belle soirée hier.
M. Drainville : Oui, hier je
suis allé voir le film Ru de Kim Thuy.
D'ailleurs, le député de Vanier—Les-Rivières était
là également avec moi, et la salle était bondée, et c'était un... et c'est un
magnifique, magnifique film que je nous invite tous à aller voir. C'est une
très belle histoire d'amour...
M. Drainville : ...c'est une
histoire d'amour entre une nouvelle Québécoise et le Québec qui l'accueille. Et
c'est aussi une très belle histoire d'amour entre le Québec qui ouvre grand ses
bras pour cette famille vietnamienne et tous ces réfugiés vietnamiens qui
fuient la guerre. Et donc c'est tellement... ça fait du bien, ça fait vraiment
du bien. Et on est très chanceux d'avoir Kim Thúy.
On se disait, à micro fermé, Mme la
Présidente, qu'on a plein de nouveaux Québécois et de nouvelles Québécoises qui
sont devenus des Québécois émérites dont on est fiers, qui font une formidable
contribution à la société québécoise. Et Kim Thúy en est, mais la députée de
Saint-Laurent me faisait remarquer qu'on en a beaucoup d'autres et j'étais
totalement d'accord avec elle. La plupart d'ailleurs, ce ne sont pas des gens
connus, c'est des gens qui vivent au quotidien dans cette nouvelle société qui
est la leur. Mais la députée de Saint-Laurent me disait : Il y a aussi
Boucar. Boucar Diouf, c'est un très bel exemple, un québécois de première
génération qui fait notre... non seulement notre richesse, mais qui fait notre
fierté et qui fait une formidable contribution à la nation québécoise.
Alors, tout ça pour vous dire, Mme la
Présidente, parce que la députée de Saint-Laurent me fait la gentillesse de me
tendre cette perche, tout ça pour vous dire que je souhaite ardemment que nous
soyons très nombreux à voir ce film-là, le film de... Et le réalisateur était
là, le producteur était là et c'est un très beau film. L'histoire est belle, la
réalisation est magnifique. L'esthétisme de ce film-là, c'est très, très
réussi, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : Et, de mon côté,
j'ai eu l'occasion la semaine dernière d'être à la première montréalaise.
Alors, on a juste une petite semaine d'avance sur vous à Québec, là, ne soyez
pas trop jaloux. Par contre, il y a un des passages du film... Je ne sais pas
si vous vous rappelez, M. le ministre, un moment donné, une enseignante demande
à la jeune Kim des mots qui lui rappelle son pays d'origine.
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : Et elle fait
référence à un événement très traumatisant qu'elle a vu, c'est-à-dire la maman
qui vend du pain avec son bébé et que, malheureusement, va décéder sous ses
yeux. Ce passage... pourquoi j'attire votre attention, c'est parce que la
réalité est la suivante... puis moi, je la vis particulièrement à
Saint-Laurent, où est ce qu'on accueille énormément de nouveaux arrivants, et
c'est que la classe régulière n'existe plus vraiment au Québec. Et ce passage
est tellement beau. Un, on voit la réaction de l'enseignante remplie d'amour,
d'empathie et qui comprend que l'enfant devant elle a non seulement le défi
d'apprendre une langue, mais aussi des blessures à guérir. Et souvent, on
oublie ça dans notre société, on ne fait pas que franciser, on fait bien plus
au Québec. Puis les enseignants sont au coeur non seulement de la francisation,
mais je vais ajouter même au niveau du baume sur le cœur de bien des enfants.
Nous, vous savez, à Saint-Laurent, on a
accueilli parmi les premiers élèves réfugiés ukrainiens, hein? On a aussi eu
les Syriens. Donc, c'est énorme le travail qui est accompli. Puis je vous le
dis, si jamais un jour vous voulez voir... La première classe de zoothérapie a
été faite à Saint-Laurent pour apprendre des besoins de base comme l'affection
puis c'est correct de partager quelque chose avec quelqu'un d'autre...
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : Oui, mais on part
de loin, hein? Alors, je trouvais ça... ce film magnifique parce que c'est plein
de moments importants, mais il y a toujours eu un adulte significatif qui a
soit aidé l'enfant ou la maman ou le papa. D'ailleurs, on voit les parrains de
cette famille, là, qui ont vraiment honnêtement, là, ouvert plus que leur
maison, là, on va se le dire, ils ont ouvert leurs cœurs. Alors, je trouve ça
magnifique. Mais ne pas oublier... Puis si vous avez l'occasion de venir voir
une classe de zoothérapie, de ce qu'il y a de beau, de ce qui est fait dans nos
écoles... vous dites : On parle du négatif, mais il y a aussi du positif.
Puis moi, je vous dis, là, j'en ai une école avec une nouvelle classe de
zoothérapie, vous en êtes impressionné de voir cela.
• (10 heures) •
M. Drainville : Mais j'ai
inauguré une école à... je ne me souviens plus c'est laquelle, là, je fais
beaucoup d'écoles...
Mme Rizqy : ...on doit être
rendu à 55, M. le ministre.
M. Drainville : Oui,
55 écoles...
Mme Rizqy : Je fais le
décompte pour vous...
M. Drainville : ...à peu près
une par semaine, oui. Oui, c'est ça. Non, mais c'est bon, c'est bon. Et je ne
me souviens plus dans laquelle école il y avait effectivement une TES avec son
chien, et puis elle... le chien faisait visiblement partie de l'équipe-école...
10 h (version non révisée)
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, et donc ce n'était pas... mais ce n'était pas à proprement parler
une classe de zoothérapie, mais c'était comme un... c'était comme un outil de
zoothérapie pour l'école puis qui se promenait dans l'école. Puis, si j'ai bien
compris, la TES amenait son chien dans plusieurs classes différentes.
Probablement, dans certains cas, parce que j'ai pu discuter avec elle là, mais
c'est un lab-école donc je pense que c'est celui de... je pense que c'est celui
de Maskinongé. Je ne suis pas certain. Mais c'est un lab-école parce qu'il y
avait Ricardo, puis il y avait Pierre Lavoie qui était là. Et d'ailleurs, il y
a une photo, Mme la Présidente, si les gens veulent savoir de quoi je parle. J'ai...
on a une photo avec le chien en question, je pense que je l'ai mise sur
Instagram, puis le chien est couché sur le ventre, puis là oon est tout un
groupe autour du chien avec la TES maître du chien. Et puis tout ça pour dire
que ça se répand tranquillement pas vite, cette idée d'utiliser les animaux et
la relation avec l'animal pour enseigner, pour consoler, pour cicatriser des
blessures et tout ça, pour développer justement ce lien d'attachement. Alors,
bien, c'est ça, ça fait partie de toutes ces innovations qui ont cours dans
notre système scolaire, Mme la Présidente, et qui visent essentiellement une
chose, c'est de faciliter la réussite scolaire de nos élèves. Alors, bien,
voilà, Mme la Présidente, c'est très bien. Et...
Une voix : ...
M. Drainville : Bien oui, il
faut en parler.
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui,
tout à fait, une grosse semaine de travail.
Mme Rizqy : Oui, parce que,
là, on va arriver au niveau du Conseil supérieur de l'éducation, puis... Non,
on enlève le terme «éducation». Puis, M. le ministre, vous appuyez tout votre
propos sur le travail qui a été fait par le comité qui avait été mis à l'époque
sous le ministre, M. Proulx, Sébastien Proulx. Maintenant, dans le rapport, il
ne demandait pas l'abolition ni le démantèlement. Il disait que les deux
pouvaient coexister. Moi, j'ai l'impression qu'en indiquant tout simplement
conseil de l'enseignement supérieur, on vient justement de le dénaturer. Il
faut que ça se rattache à quelque chose. Le Conseil de l'enseignement
supérieur, bien, n'est plus rattaché à l'éducation. Je pense qu'on peut faire
les deux et je crois sincèrement que l'INEE peut coexister sans toucher au
Conseil supérieur de l'éducation.
M. Drainville : Bien, ils
vont continuer à coexister, Mme la Présidente, parce que la présidente du
Conseil supérieur de l'éducation va siéger sur le conseil d'administration de L'INEE,
et là où la présidente de l'INEE va siéger sur le conseil d'administration du
Conseil supérieur de l'éducation, donc il y aura... enfin du Conseil de l'enseignement
supérieur qu'il va s'appeler maintenant, et donc cette... comment dire, cette
cohérence ou ce travail d'équipe, si on peut dire, va, va, va se faire, il va
se faire. Moi, j'en ai la conviction profonde.
Mme Rizqy : ...budget ou ça
va être comme le CTREQ?
M. Drainville : Honnêtement,
on n'en est pas là. Mais j'ai eu des discussions avec la présidente du Conseil
supérieur de l'éducation il y a quelques jours et, honnêtement, Mme la
Présidente, ce ne sont pas des considérations d'ordre financier, un ordre, d'ordre
financier qui nous motivent ici, là. Ce n'est pas ça.
Sincèrement, Mme la Présidente, on veut
créer un nouvel institut parce qu'on veut donner une nouvelle impulsion au
monde de l'éducation, et nous croyons sincèrement que le Conseil supérieur de l'éducation,
donc qui va continuer son travail, mais au niveau de l'enseignement supérieur,
va être un partenaire de l'INEE. Ces deux-là, ces deux organismes-là, ces deux
institutions-là vont travailler ensemble.
Mme Rizqy : Je comprends,
mais dans le cas, par exemple, de Mme Brodeur, même si elle a siégé sur l'autre
comité, elle ne nous l'avait pas divulgué lors de son passage ici, alors qu'elle
était devant des parlementaires. Puis il y a comme, ici, on dirait une confusion
de genres. Parce que moi, je m'attends, lorsque les gens viennent au Parlement,
devant des élus, à une transparence totale. Alors, j'ai...
Mme Rizqy : ...Je l'ai dit et
je le répète, je suis profondément troublée de savoir que nous avons des
invités qui sont venus, sous votre demande, qui ont accepté non seulement une
charge, mais cette charge a été rémunérée pour certains, qui l'ont acceptée, la
rémunération, et d'autres, qui ont refusé la rémunération. Mais on ne sait
toujours pas, je ne sais même pas si Mme Brodeur a accepté ou pas cette
rémunération et pourquoi qu'elle n'a pas cru bon de dire comme quoi qu'elle a
siégé sur un autre comité, alors que son propre Conseil supérieur de
l'éducation commence à être démembré. Il y a visiblement, pour moi, un conflit
d'intérêts, là.
Puis même M. Maltais, dans son
rapport, ne demandait pas du tout le démantèlement du Conseil supérieur de
l'éducation. Il disait qu'en fait il pouvait rester intact. Puis quand vous
dites : ce n'est pas une question d'ordre financier, bien, pour le CTREQ,
ce l'est, et visiblement, ça va l'être pour le Conseil supérieur de
l'éducation. Parce que, si son budget est amputé, bien, il ne pourra plus avoir
la même portée. Donc, ils ne pourront pas coexister réellement, il y en a un
qui va absorber les autres. C'est pour ça que, tu sais, vous vous rappelez,
même, que vous avez dit... D'ailleurs, je tiens à vous dire merci, M. le
ministre, vous avez tenu parole, hein, je... Moi, vous voyez, je suis honnête,
hein, je fais des suivis. Le CTREQ, un membre de votre équipe a rencontré le
CTREQ. Le membre de votre équipe a dit parler au ministère de l'Économie. Le
ministère de l'Économie leur ont dit de parler à qui, au conseil de
l'enseignement supérieur. Alors là, on tourne un petit peu en rond, là. Donc,
vous comprendrez que, si on parle à vous, on l'envoie parler à l'équipe de M.
le ministre de l'Économie et de l'innovation, après ça, eux envoient la balle à
l'Enseignement supérieur, n'en demeure pas moins que leur budget est amputé de
la quasi-totalité, là, de 812 000 $. Et là, on ne sait pas combien
sera amputé le budget du Conseil supérieur de l'éducation. Ça fait beaucoup. Je
ne vois pas beaucoup la coexistence là-dedans.
M. Drainville : Bien,
Mme la Présidente, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, les discussions
sur le budget n'ont pas encore commencé, ou, enfin, il y a eu des échanges
administratifs, je dirais, là, mais ce n'est pas très avancé, là, ça commence,
là. Et donc, c'est... Comment dire, c'est... Voyons, prématuré, voilà le mot
que je cherchais, c'est prématuré, Mme la Présidente, de parler d'enjeux
budgétaires pour le moment, là. Je ne suis pas en mesure de...
Mme Rizqy : ...prendre
au moins l'engagement de ne pas ni vous ni vos collègues imputer sur le budget?
M. Drainville : Bien
non, je ne peux pas prendre d'engagement sur le budget, Mme la Présidente,
parce que, bien, je dirais que la loi m'y interdit, là. Le budget, C'est un
exercice, comme vous le savez, hautement, hautement confidentiel, et on dévoile
le budget publiquement lorsqu'il est lu au Parlement. Mais ce que je peux dire,
Mme la Présidente, c'est que moi, je suis un ministre de l'Éducation qui se bat
pour l'éducation, Mme la Présidente. Les budgets de l'éducation ont augmenté en
moyenne de 1 milliard par année au cours des cinq dernières années, et je
vais continuer à mener mes batailles, Mme la Présidente, pour m'assurer que la
mission éducation soit financée avec les moyens qui découlent de son importance
et qui découlent de son statut de priorité numéro un du gouvernement. Je vais
continuer à me battre pour l'éducation.
• (10 h 10) •
Mme Rizqy : Ça, je n'en
doute pas. Moi, ce n'est pas votre sincérité du tout, là, qui est remise ici en
question. Ce n'est pas ça. C'est que vous basez votre position sur un travail
qui a été fait, notamment, par M. Maltais. Mais lui, il dit : l'INEE
peut être créé, mais on n'a pas besoin de toucher au Conseil supérieur de
l'éducation. Il l'a dit clairement. Puis même quand qu'il est venu témoigner,
il l'a dit au micro.
Et je pense que vous avez vu dernièrement,
le 16 novembre dernier, en fait, c'était dans... ça a été préparé par des
professeurs qui ont regardé tous les mémoires qui ont été déposés à l'Assemblée
nationale. Ils ont dit : Nous, on va faire une analyse des mémoires, et
ils regardent différents points. Je vais aller sur le point du Conseil
supérieur. Ils disent qu'il est né en 1964, c'est un projet... et que le projet
de loi n° 23 propose de démanteler le CSE en confiant la mission relative
aux...
Mme Rizqy : ...préscolaire,
primaire et secondaire à l'INEE, lequel est toutefois dépourvu de pouvoir
d'initiative des instances délibératives que possède le Conseil supérieur de
l'éducation. Ça, c'est important, là. Le CSE, lui, peut initier, chose qu'on ne
donne pas présentement à l'INEE, et il regarde les rapports qui ont été
déposés. 72,5 % disent qu'ils sont en défaveur de l'abolition du Conseil
supérieur de l'éducation. Et vous avez, oui, avec des réserves, 2,5 % qui
sont en faveur, et, oui, sans réserve 2,5 %. Donc, on va mettre avec ou
sans réserve, mais en faveur... 5 % seulement qui sont en faveur, donc, et
25 % qui n'émettent aucune recommandation là-dessus. Mais avoir seulement
5 % d'appuis sur 41 mémoires, c'est vraiment faible.
Alors, c'est comme si tout le monde, M. le
ministre, vous dit la chose suivante : L'INEE, d'accord, mais ne touchez
pas au Conseil supérieur de l'éducation, laissez-le intact. Et ça, je pense que
vous aurez le consensus nécessaire puis les coudées franches pour avancer.
Moi, je n'ai pas le pouvoir de déposer un
amendement pour venir retirer l'article 43. Ce pouvoir-là, là, d'un point de
vue législatif, je ne l'ai pas, pour les règles de procédure, mais vous, vous
l'avez. Et là je pense qu'ici tout le monde pourrait constater que vous avez
fait preuve d'écoute puis aussi de flexibilité, puis dire : Bien, l'INEE
va faire son travail, et on aura toujours le Conseil supérieur de l'éducation
qui va, évidemment, là, continuer à faire son travail et, comme toute autre
organisation, sera toujours appelée à se renouveler, là. Et ils ajoutent, les
chercheurs : «En fait, il s'agit de l'élément le plus contesté du projet
de loi. Pour les défenseurs de l'organisme, l'intégrité du CSE est vitale en
raison de son rôle hautement démocratique et apolitique, de même que ses
travaux rigoureux, originaux, accessibles et éclairants.» Ça, je pense qu'on
pourrait le mettre, c'est un... Mme la Présidente, c'est un article, je ne sais
pas si on peut le déposer dans «autres documents» ou Greffier, parce que je
veux que le ministre le voie, parce qu'ils ont même fait une tarte avec les
pourcentages, c'est un travail qui a été fait par des chercheurs, je trouve,
très rigoureux.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Parfait. Alors,
on va le déposer.
La Présidente (Mme Tremblay) : Vous
pouvez le déposer dans «autres documents», puis j'en profite pour vous aviser
qu'il vous reste environ trois minutes sur l'article 43.
Mme Rizqy : O.K., bien, je
peux laisser... peut-être céder la parole à ma collègue, puis, en même temps,
ça donnera le temps au ministre de prendre connaissance, puis c'est le point
numéro 4 de l'étude.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée de Mercier. Bonjour.
Mme Ghazal : Oui, merci.
Bonjour. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, alors qu'on est ici, en
commission parlementaire, à abolir le Conseil supérieur de l'éducation, qui
fait partie de notre héritage, il y a tout le monde de l'éducation, des enseignants,
des professionnels, personnel du soutien scolaire qui sont dans la rue. Oui,
pour leurs conditions de travail, mais c'est surtout, surtout, pour défendre le
système d'éducation publique. C'est pour ça que tous ces hommes et toutes ces
femmes, en majorité, sont dans les rues aujourd'hui, notamment, ici, à
l'Assemblée nationale, cette semaine. Ce n'est pas de gaieté de cœur que c'est
fait, mais c'est extrêmement important pour l'avenir de notre système
d'éducation publique, qui, moi, m'inquiète énormément.
Et là on est ici, en commission
parlementaire, à faire des changements pour donner encore plus de pouvoir dans
les mains du ministre. Oui, il y a des bonnes choses, dans le projet de loi,
très, très peu, et moi, je me sens très, très mal, puis j'ai posé la question
au ministre la dernière fois, il y a deux semaines, maintenant, comment il se
sent avec le fait d'abolir le Conseil supérieur de l'éducation, qui est né dans
la foulée de la Révolution tranquille? La perte du Conseil supérieur de l'éducation,
ce n'est pas juste une perte pour le système d'éducation, c'est aussi une perte
pour le Québec. Puis, moi, j'ai l'impression que le ministre se sent mal, mais
il veut aller tout droit, il veut quand même continuer. Puis là on est dans
l'article, là, qui parle du changement du nom, Loi sur le Conseil de
l'enseignement supérieur, ce qui fait que le Conseil supérieur de l'éducation
ne pourra plus se pencher, dans notre réseau, au niveau public, au niveau
secondaire, et c'est une grosse perte pour le réseau. Moi, je serais gênée si
j'étais à la place du ministre.
M. Drainville : Mme la
Présidente, d'abord, je salue la députée de Mercier...
M. Drainville : ...je
sais que la députée de Mercier est à 1 000 % sincère dans ses propos.
Je ne doute aucunement donc de ses intentions. Ses intentions sont bonnes.
Maintenant, nous avons un désaccord, Mme
la Présidente. Nous avons un désaccord. Ça arrive. Moi, ce que je dis, c'est
que le Conseil supérieur de l'éducation continue d'exister sous une autre
forme. Il va... Il aura pour priorité ou pour mission, dis-je, de jouer ce rôle
auprès du ministre ou de la ministre de l'Enseignement supérieur. Donc, son
mandat se concentrera sur l'enseignement supérieur. L'INEE se concentrera sur
le préscolaire, le primaire, le secondaire, la formation professionnelle,
formation générale des adultes. Et donc on aura deux organismes, Mme la
Présidente, deux institutions qui vont travailler de pair pour la cause de
l'éducation au Québec.
Tout à l'heure, je disais qu'il y aura un
partenariat dans les faits qui existera parce que la présidence de l'un siégera
au conseil d'administration de l'autre et inversement. J'aurais pu ajouter, Mme
la Présidente, que les deux sous-ministres également vont siéger comme observateurs
sur le conseil d'administration de l'autre organisme. Alors, actuellement,
donc, la sous-ministre à l'Éducation va siéger sur le conseil d'administration
du nouveau Conseil de l'enseignement supérieur. Et la sous-ministre de
l'Enseignement supérieur va siéger, donc, sur le conseil d'administration de
l'INEE. Donc, il y aura un double partenariat, Mme la Présidente, si je peux
dire, entre l'INEE et le Conseil de l'enseignement supérieur.
Donc, je suis très confiant, moi, que de
cette... de ce partenariat-là naîtront des initiatives fécondes, une
compréhension qui va enrichir les deux organismes, une compréhension et une...
des échanges qui vont contribuer à l'enrichissement du travail de l'un et de
l'autre. Et donc, Mme la Présidente, je pense que cette nouvelle... ce nouvel
équilibre va donner des résultats très probants, très positifs. Si je n'en
avais pas la conviction, Mme la Présidente, je ne le proposerais pas. Si je le
propose, c'est parce que je suis convaincu que de cette relation naîtront des résultats
qui vont bénéficier à l'éducation au Québec. J'en ai la conviction, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Tremblay) : Juste avant votre prise de parole, c'est pour
vous informer que le document de la députée de Saint-Laurent est disponible maintenant
sur Greffier dans les documents distribués. Donc, maintenant, c'est la députée
de Mercier ou Saint-Laurent?
Une voix : Saint-Laurent.
La Présidente
(Mme Tremblay) : Saint-Laurent. Et puis là, maintenant, la parole
sera à la députée de Mercier. Allez.
• (10 h 20) •
Mme Ghazal : Oui. Merci.
Vous savez, Mme la Présidente, le Conseil supérieur de l'éducation, une des
études qu'il a faites et des rapports... Les rapports qu'il produit sont
souvent très, très attendus par le système de l'éducation et puis par la
société de façon générale. Et un des rapports éloquents est à l'effet que notre
système d'éducation est de plus en plus inégalitaire. Et il y a eu un rapport
qui mentionnait, il y a quelques années, l'existence d'un système à trois
vitesses, un système que le ministre nie.
Mais il y a eu, il y a quelques jours, un
palmarès des écoles. Moi, les palmarès, je ne crois pas à ça. Je trouve souvent
que ça ne dit pas... ça ne dit... ça ne mesure pas tout, tout ce que les écoles
font, puis la qualité des écoles à différents niveaux. C'est trop restrictif.
Mais il y a une des choses que le palmarès qui a été publié après une absence
pendant quelques années, c'est dans Le Journal de Montréal qu'il a été publié
il y a quelques jours, il était absent pendant la pandémie, c'est que ça mesure
les résultats des examens, je pense, de secondaire IV et V des différentes
écoles. Ce que ça a montré en haut du palmarès, puis sans aucune surprise,
c'est toutes des écoles privées. Donc, on a là...
Mme Ghazal : ...la preuve, la
preuve à quel point il y a cette inégalité qui existe entre les différentes
écoles puis l'existence d'un système à trois vitesses que le ministre a décidé
de nier son existence en disant : Non, moi je vais essayer de peut-être
m'assurer qu'il y ait des projets particuliers un peu partout. Mais il dit que
ça n'existe pas vraiment. Ou peut-être qu'il l'accepte, qu'il y ait cette
inégalité qui existe entre les écoles privées et les écoles publiques que moi
je n'accepte pas dans notre société. Puis le Conseil supérieur de l'éducation,
c'est exactement le message. Et le chiffre à l'appui, qu'il a démontré, il
existe un système à trois vitesses à cause des décisions qui ont été prises au
travers des dernières années. Et le gouvernement, au lieu de répondre à ça,
puis pas juste le gouvernement actuel, les gouvernements aussi précédents, on
décide de dire : Bien, nous, ça ne nous intéresse plus, ces rapports-là,
on préfère l'abolir. Puis le Conseil supérieur de l'éducation va pouvoir juste
se concentrer sur l'éducation, sur l'enseignement supérieur.
Donc, moi, c'est une question que j'ai
posée à plusieurs reprises au ministre. Est-ce que... J'essaie de comprendre la
raison fondamentale puisque l'INEE et le Conseil supérieur de l'éducation
peuvent coexister puis, à la limite, pourraient même travailler ensemble, mais
de là à l'abolir, à date, je n'ai pas eu de raison. Puis un des soupçons que
j'ai, ce serait, bien, peut-être qu'on n'aime pas les rapports qui sont
produits par le Conseil supérieur de l'éducation qui dit justement qu'il faut
faire quelque chose parce qu'il existe ce système à trois vitesses où les
inégalités s'approfondissent d'année en année. Et le palmarès dont je vous
parle le démontre. Et ça envoie un mauvais message aussi aux parents qui
veulent le meilleur pour leurs enfants. Et c'est compréhensible, ça envoie le
message que l'école, par exemple, publique de leur quartier, bien ce n'est pas
une bonne idée d'envoyer leurs enfants là, parce qu'ils se retrouvent, par
exemple, au bas du palmarès, alors que le palmarès ne mesure qu'une partie.
J'aimerais d'ailleurs entendre le ministre
par rapport à l'existence de ce palmarès-là puis comment il se sent à l'effet
que ce sont les écoles privées, là où on sélectionne les enfants, là où les
parents doivent payer un montant substantiel d'argent. Puis ce n'est pas tous
des parents riches, là, il y en a qui se serrent la ceinture, beaucoup,
beaucoup, pour pouvoir envoyer leurs enfants parce qu'ils ont l'impression de
leur donner la meilleure éducation en les envoyant à l'école privée. Est-ce que
le ministre trouve que c'est une bonne chose d'avoir cette disparité-là qui
existe entre les écoles privées et les écoles publiques? N'est-ce pas là
l'existence d'un système à trois vitesses dans notre société, dans le système
d'éducation?
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le ministre.
M. Drainville : Mme la
Présidente, sur les palmarès, je n'ai pas de commentaire. Je ne ferai pas de
commentaire sur les palmarès.
Mme Ghazal : Mais ça serait
quoi, le message à envoyer aux parents qui écoutent puis qui pourraient poser
la question au ministre? On est mieux d'envoyer nos enfants à l'école privée?
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, là-dessus, j'ai toujours la même position. Ma priorité, c'est le
système public, c'est le renforcement du système public, c'est le renforcement,
donc, de l'école publique. C'est pour ça notamment qu'on propose le déploiement
d'aide à la classe.
Maintenant, la position que nous avons
prise comme gouvernement, c'est... que nous avons pris, dis-je, comme
gouvernement, c'est qu'on n'allait pas déshabiller Pierre pour habiller Paul,
qu'on n'allait pas affaiblir un réseau pour supposément en renforcer un autre.
Ça n'arrivera pas, ça.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est
ce qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre... Je ne sais pas, j'ai comme... je garde toujours espoir.
M. Drainville : La position
que nous avons prise... Excusez-moi, Mme la Présidente, c'est parce que je me
suis autocorrigé puis mon premier réflexe était le bon. J'essaie d'appliquer
les règles d'orthographe. Donc, la position que nous avons prise...
Mme Ghazal : Prise, oui, oui.
M. Drainville : Oui, c'est
cela, c'est cela. Complément d'objet direct, oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
je peux redonner la parole à la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Une fois
que cette correction là est faite, tout le monde, on se sent bien, donc on peut
continuer, mais je n'en aurais pas tenu rigueur au ministre, franchement, je
sais qu'il connaît bien ses règles. Mais pour revenir au Conseil supérieur de
l'éducation, je ne sais pas, j'ai une proposition à faire au ministre parce que...
Mme Ghazal : ...que je garde
toujours espoir, hein? Je vis d'espoir, et d'eau fraîche, et peut-être de café
tantôt.
Est-ce que c'est possible de mettre de
côté la section sur le Conseil supérieur de l'éducation, de travailler sur
d'autres sections du projet de loi, pour avancer? Puis peut-être que le
ministre pourrait continuer à réfléchir à nos arguments. Moi, je lui en ai
donné plusieurs en lien avec le Conseil supérieur de l'éducation, puis pourquoi
c'est une perte, pour tout le Québec, de l'abolir, à cause de son
fonctionnement, de sa façon de fonctionner. Je pourrais continuer, là, à lui en
parler encore très, très longtemps, mais je suis juste inquiète, parce que là,
une fois qu'on change le titre, et que le Conseil supérieur de l'éducation ne
s'occupera que de l'enseignement supérieur, après ça, je ne sais pas, je trouve
que... Peut-être que, si on mettait ça un peu de côté, puis qu'on travaillait
sur d'autres sections, peut-être que la pensée du ministre, puis sa réflexion
avec son équipe, pourraient évoluer. J'aimerais savoir si le ministre est
ouvert à ça, puis, comme ça, on pourrait avancer.
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le ministre, est-ce qu'il y aurait consentement pour suspendre l'article 43, la
section? Bien, je veux juste en profiter pour vous informer qu'il vous reste
cinq minutes, plus ou moins cinq minutes pour vos interventions, si on ne
suspend pas.
M. Drainville : Mme la
Présidente, nous allons faire une petite pause.
La Présidente (Mme Tremblay) : Ça
fait qu'on va suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 27)
10 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 10 h 44)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous reprenons les travaux de la commission. M. le ministre, on avait demandé
votre consentement pour suspendre toute la section qui touchait le Conseil
supérieur de l'éducation. Donc, c'est l'article 43 à 52. Donc, M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui, bien,
après mûre réflexion, Mme la Présidente, nous souhaitons continuer avec les
dispositions que nous étudions et les suivantes.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Écoutez, moi, j'ai
eu un moment d'espoir réel en me disant... dès que je l'ai demandé, j'ai
compris que le ministre est allé voir si c'était possible de le suspendre. Je
ne veux pas avoir le contenu de la discussion en privé avec son équipe,
évidemment, mais je voulais juste savoir est-ce que le ministre a réfléchi au
fait de suspendre momentanément l'étude de la section sur l'abolition du
Conseil supérieur de l'éducation. Il a soupesé le pour et le contre? J'essaie
de comprendre sa réflexion.
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le ministre.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je ne fais que ça, réfléchir. La réflexion...
M. Drainville : ...Mme la
Présidente. C'est sur le fond que nous l'avons menée, cette réflexion-là, et
elle ne date pas des dernières minutes, elle date du début de la période qui a
précédé le dépôt du projet de loi lorsqu'on s'est interrogé sur l'architecture
qu'on voulait créer avec le projet de loi, notamment la relation entre le
Conseil supérieur de l'éducation et l'INEE, et nous en sommes venus à la
conclusion qui est celle que contient le projet de loi. Et donc nous
souhaitons, Mme la Présidente, pour les raisons que j'ai déjà exprimées, nous
souhaitons aller de l'avant avec cette nouvelle architecture.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
je comprends qu'il n'y a pas de consentement.
Mme Ghazal : C'est vraiment
dommage, même si le ministre est le seul au Québec à dire que c'est une bonne
chose d'abolir le Conseil supérieur de l'éducation. Je ne veux pas qualifier
cette décision-là, mais il y a juste un mot qui me vient en tête c'est
entêtement.
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai expliqué en quoi ce nouveau partenariat sera fructueux pour le
monde de l'éducation et je réitère.
Mme Ghazal : Juste peut-être
me rappeler le partenariat.
M. Drainville : Fécond,
fécond, fructueux et même fécond, je dirais. Ce partenariat sera fécond.
Mme Ghazal : C'est quel
partenariat?
M. Drainville : Celui entre
le nouvel INEE et le Conseil de l'enseignement supérieur.
Mme Ghazal : Et qu'est ce
qu'on fait des autres niveaux d'enseignement?
M. Drainville : Bien, le
Conseil de l'enseignement supérieur va s'occuper de l'enseignement supérieur,
aura pour mission l'enseignement supérieur et l'INEE aura pour mission les
niveaux préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et
formation générale des adultes. Et donc il y a cette cohérence, il y a ce travail
d'équipe, si je peux m'exprimer ainsi. Et comme je l'ai déjà dit, la présidence
de l'INEE, la personne occupant la présidence de l'INEE va siéger sur le CA du
Conseil de l'enseignement supérieur, et la personne occupant la présidence du
Conseil de l'enseignement supérieur va siéger sur le conseil d'administration
de l'INEE, et les deux sous-ministres vont également siéger respectivement sur
l'un et sur l'autre. Celui du ministre d'éducation sur le conseil
d'administration du Conseil de l'enseignement supérieur et la sous-ministre de
l'Enseignement supérieur va siéger sur le conseil d'administration de l'INEE.
Donc, ces deux institutions vont travailler ensemble pour le bien de
l'éducation et donc pour le bien des élèves.
Mme Ghazal : Moi, c'est drôle,
je ne sens pas le ministre convaincu lui-même, là. Iil veut juste se
débarrasser du Conseil supérieur de l'éducation parce qu'il faisait des
rapports avec lesquels il n'était pas d'accord, notamment sur l'école à trois
vitesses. C'est la seule et unique raison. On sait pourquoi le Conseil
supérieur de l'éducation a été créé, pour aussi avoir une réflexion beaucoup
plus large à l'époque de la Révolution tranquille sur l'éducation, parce que
l'école fait partie de la société. Ce n'est pas juste en vase clos ou est ce
qu'on regarde ce qui se passe dans la classe. Mais on ne sait pas,
malheureusement, pour quelle raison le ministre s'entête à être le seul au
Québec à dire qu'il faut abolir le Conseil supérieur de l'éducation. Mais quand
on va voter cet article-là, puis je vais être obligée, évidemment, de voter
contre, je vais quand même être triste pour le système de l'éducation pour le
Québec en cette journée de grève.
• (10 h 50) •
M. Drainville : Mme la
Présidente, je veux juste dire, là, d'abord, en tout respect puis en toute
estime, la députée de Mercier me prête des intentions que je n'ai pas. Alors,
je ne soulève pas un rappel au règlement, Mme la Présidente, je le fais...
j'exprime cette observation, comment dire, sans soulever de questions de procédure...
questions de procédure, bon, bref. Je veux juste dire, Mme la Présidente, quand
on regarde la mission de l'INEE, là, puis elle a été abondamment amendée pour
l'améliorer, si on regarde le paragraphe 9, là, le... Ce que ça dit, le
paragraphe 9, donc, de l'article 5 qui crée l'INEE, le
paragraphe 9 dit : «...conseiller le ministre sur toute question
relative...
M. Drainville : ...à
l'éducation, ce sera possible, Mme la Présidente, pour l'INEE de se donner des
mandats d'initiative, là. Si l'INEE, Mme la Présidente, veut étudier, analyser
cette hypothèse, je vais la qualifier ainsi, cette hypothèse ou cette école de
pensée qui suppose l'existence d'une école à trois vitesses, bien, si l'INEE
veut le faire, Mme la Présidente, ça va être possible pour l'INEE de le faire.
L'INEE va pouvoir se donner ses propres mandats. La députée de Mercier a l'air
de penser que l'INEE ne pourra pas le faire. L'INEE va pouvoir se donner des
mandats, comme le Conseil supérieur de l'éducation peut se donner des mandats,
et, si l'INEE souhaite étudier c'est cette question que soulève la députée de
Mercier, il pourra tout à fait le faire.
Et, par ailleurs, Mme la Présidente, je
vous rappelle... je vous rappelle, Mme la Présidente, que le Conseil supérieur
de l'éducation, il a pour fonction de conseiller le ministre, et cette fonction
conseil, elle est récupérée par l'INEE, également. Donc, ça va être possible
pour l'INEE, Mme la Présidente, de porter à l'attention du ministre, comme l'a
fait le Conseil supérieur de l'éducation, toute question qui concerne
l'éducation. Ça va être possible de le faire. Alors, encore une fois, je
respecte le point de vue de la députée, Mme la Présidente, mais je ne suis pas
d'accord avec sa lecture du mandat de l'INEE.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Bien, je pense
que les gens de l'INEE, quand ils voient l'appétit du ministre et son ouverture
face à ce qu'il appelle école de pensée, l'école à trois vitesses, là, je veux
dire, je ne pense pas qu'ils vont être encouragés à dire : Bien, on va
étudier ça, avec tout leur mandat qui est beaucoup plus restrictif, sur les
données probantes, sur ce qui se passe dans la classe, et tout ça. Je comprends
qu'ils peuvent aussi, après ça, aller partout, mais, dans la vraie vie, dans la
réalité, ils ne le feront pas comme le Conseil supérieur de l'éducation le
faisait.
Puis l'école à trois vitesses, là, ce
n'est pas comme dire : Ah! est-ce que je crois aux extraterrestres dans
l'univers ou pas, là, c'est une réalité. De dire que c'est juste une école de
pensée ou une idéologie, c'est ça, être idéologique, c'est de ne pas
reconnaître la réalité parce que ça ne fitte pas avec l'école de pensée du
ministre lui-même. C'est d'autant plus inquiétant que le gouvernement. Moi, je
suis convaincue que c'est ça, la raison, puisque le ministre ne nous l'expose
pas, c'est parce qu'il n'aimait pas ce que le Conseil supérieur de l'éducation
lui disait. Donc, la meilleure façon qu'il arrête de dire ce qu'on n'aime pas
qu'il nous dise, c'est de le faire taire, de l'abolir. C'est la seule et unique
raison. J'ai ma réponse maintenant.
M. Émond : Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui.
M. Émond : ...puis la
collègue sait tout le respect que j'ai pour elle, mais on est, selon mon
jugement et, j'espère, le vôtre, à la limite de prêter des intentions depuis
quelques minutes à M. le ministre. Nos discours vont bien, depuis le début de
l'étude de ce projet de loi, puis je nous encourage à continuer dans le même
sens.
Mme Ghazal : ...Mme la
Présidente, je m'en fous, que nos discours aillent bien, parce que, dans le
système d'éducation, ça ne va pas bien. Et je trouve ça beaucoup plus
préoccupant que notre discussion ici, dans le salon rouge, beaucoup plus
préoccupant, ce qui se passe dans nos écoles en ce moment.
La Présidente (Mme Tremblay) : O.K.,
on s'adresse à la présidence, s'il vous plaît, pour les interventions. Alors,
Mme la députée...
Mme Ghazal : On prête des
intentions aux experts qui disent qu'il existe trois écoles de pensée en
disant : C'est une idéologie. Moi, je trouve ça insultant pour le monde de
l'éducation.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée de Mercier, je vous... il faut être prudent dans nos propos. Puis
vous informer qu'il va vous rester bientôt moins d'une minute pour vos
interventions.
Mme Ghazal : Bien, ce n'est
pas grave, là, ça va finir comme ça. De la même façon que le conseil de
l'éducation va être bâillonné, nous aussi, on ne dira plus rien. J'ai dit tous
mes arguments pour le ministre et je ne suis pas la seule. Moi, je ne suis pas
une experte en éducation. Tout le monde du système de l'éducation lui a dit ce
qu'il pensait du Conseil supérieur de l'éducation, et le ministre est le seul à
s'entêter à abolir ce joyau de la Révolution tranquille, et je trouve ça
honteux.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée de Saint-Laurent, est-ce que vous désirez intervenir?
Mme Rizqy : Absolument.
La Présidente (Mme Tremblay) : La
parole est à vous.
Mme Rizqy : Alors, j'aimerais
déposer un amendement, s'il vous plaît. Alors, je ne sais pas si on peut
suspendre, le temps de vous l'envoyer puis qu'il soit disponible sur Greffier.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, nous allons suspendre les travaux de la commission pendant quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 56)
(Reprise à 10 h 58)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous allons reprendre les travaux de la commission. Mme la députée de
Saint-Laurent, donc, votre amendement a été déposé, puis je vous inviterais
maintenant à en faire la lecture.
Mme Rizqy : Article 43.
L'article 43 du projet de loi est modifié par l'ajout, après les mots «Loi
sur le conseil», des mots «de l'éducation et».
L'article modifié se lirait comme
suit : Le titre de la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation
(chapitre C-60) est remplacé par le titre suivant :
«Loi sur le conseil de l'éducation et de
l'enseignement supérieur».
Ainsi, ça répondrait à la volonté de la
majorité écrasante des intervenants qui sont venus lors de l'audition, mais
aussi des mémoires que nous avons reçus, qui souhaitent, justement, le maintien
du Conseil supérieur de l'éducation, mais aussi le fait que... Il faut savoir
que c'est un continuum, l'éducation, qui part du préscolaire jusqu'à
l'enseignement supérieur... Nous avons des invités, ce qui est rare, alors ça
fait quand même du bien. Mais, surtout, j'aimerais attirer l'attention du
ministre. Tantôt, il y a... il est... il a pris un moment pour réfléchir, et je
vais vous avouer que, pendant cette période, j'ai sincèrement cru qu'il allait
se... qu'il allait en fait rejoindre les arguments, puis qu'il avait compris
que, pour coexister, bien, encore faut-il ne pas démembrer puis ne pas
démanteler un organisme qui a fait ses preuves. Par la suite, je ne sais pas si
le ministre sait, mais il est, si j'ai bien fait le calcul, le
32e ministre de l'Éducation au Québec. Le savez-vous, M. le ministre?
M. Drainville : Non, je
l'ignorais, Mme la Présidente.
• (11 heures) •
Mme Rizqy : M. le ministre,
est-ce que vous savez que vous avez un poste que des gens comme Camille Laurin
ont occupé, ministre de l'Éducation, que Raymond Garneau a occupé, que Mme
Pauline Marois, qui fut la première femme première ministre du Québec, a
occupé, mais même que votre premier ministre... bien, notre premier ministre,
M.... je ne peux pas dire son nom, mais le premier ministre actuel a été
ministre de l'Éducation, mais, surtout, Paul Gérin-Lajoie? Je ne peux pas
croire... Et je vous connais, vous êtes un amoureux de l'histoire du Québec.
Ça, je vous connais là-dessus, je le sais. Ah non, non! ce n'est même pas des farces,
je sais. Vous connaissez l'histoire du Québec comme pas un. Vous connaissez les
histoires du terroir du Québec. Vous les racontez, les histoires du terroir du
Québec. Et là je ne parle pas uniquement au ministre, là, je parle à l'élu,
mais celui qui a déjà dit : Pour moi, être un élu, c'est la fonction la
plus noble. Vous l'avez dit à la radio. Et, si je ne me trompe pas, vous l'avez
aussi dit dans une de vos entrevues avec Marie-Louise Arsenault. Pour vous, ce
n'est pas juste un travail...
11 h (version non révisée)
Mme Rizqy : ...C'est une
fonction. Puis que vous avez aussi dit, dans cette entrevue, que, dans votre
famille, d'aussi loin que vous vous rappelez, la fonction d'élu a toujours été
valorisée, parce que c'est l'endroit, peu importe ce que les autres personnes
pourront dire, mais c'est le seul endroit où est-ce qu'on peut avoir des prises
de position qui ont un impact significatif et marquer l'histoire, évidemment,
la plupart du temps, on cherche, de façon positive.
Alors, c'est pour ça que je fais appel à l'élu,
mais aussi le côté très historien chez vous, que je connais. Vous ne pouvez pas
être le ministre, dans l'histoire du Québec, qui ira enlever un legs de Paul
Gérin-Lajoie de 1964. Ça ne peut pas être vous. Ça pourrait être n'importe qui,
mais pas vous. Alors, c'est pour cela que je fais cet amendement, ça vous
permettrait de l'inscrire dans un continuum de services. Vous ne pilez pas sur
la peinture. Vous pouvez dire : oui, il y aura l'enseignement supérieur,
mais on garde aussi l'éducation. Puis il faut le voir... Parce que vous-même,
vous avez dit : l'école, un, oui, ça commence à la maison, puis ça, je
trouvais ça important, vous l'avez déjà dit, récemment en plus, l'école, ça
commence à la maison, mais l'école, l'instruction publique, celle que nous, on
se... comme État, on se dote, on parle de la petite enfance, mais après ça,
celle de l'instruction publique, le préscolaire, primaire, secondaire. Certains
vont choisir la formation générale aux adultes, d'autres vont faire la
formation professionnelle, d'autres iront au collégial. Et vous l'avez déjà dit
à plusieurs reprises, il faut valoriser les D.E.P., les D.E.C., les
attestations d'études collégiales au même titre qu'on valorise l'enseignement
supérieur. Mais pour ce faire, il faut ajouter Éducation, parce que l'éducation
n'est pas à l'Enseignement supérieur, elle est justement dans ces D.E.P. Alors,
moi, je vous invite, en ajoutant le mot «éducation», ça n'enlève rien, ça l'ajoute,
et ça permet justement de maintenir un discours de coexistence.
Je vais faire un parallèle, si vous le
permettez. Lorsque vous répondiez tantôt à ma collègue, vous avez dit, en
parlant de l'école privée et publique, vous disiez : on ne peut pas
continuellement prendre de un puis enlever de l'autre, bien, c'est la même
chose avec l'INEE puis le CSE. L'INEE peut exister sans démanteler le conseil
de l'éducation. Puis ça, ici, je vous dis, c'est une sortie plus qu'honorable,
là. Vous n'avez même pas besoin, là, de réfléchir trop, parce que qui peut être
contre un continuum d'un organisme qui va regarder du préscolaire jusqu'à l'université?
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le ministre.
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai beaucoup de respect et d'estime pour mes porte-parole. Je suis
un peu possessif, quand je dis «mes porte-parole», Mme la Présidente. Non, mais
je suis très heureux, honnêtement, de pouvoir compter sur des porte-parole qui
sont aussi dévoués et engagés, sincères, et parfois même habiles.
Une voix : ...
M. Drainville : Je ne veux
pas dire «habiles» juste sans le qualifier, parce que je ne voudrais pas les
encourager, Mme la Présidente, dans certaines actions ou orientations qu'elles
prennent ou souhaiteraient prendre, mais oui, par moments, ils sont habiles.
Et là, j'apprécie la sincérité, l'engagement,
mais aussi l'habileté de ma collègue de Saint-Laurent, mais je dois lui
répondre d'emblée, Mme la Présidente, que je ne suis pas convaincu, je ne suis
pas convaincu. Je pense que de dire que le nouvel Conseil de l'enseignement
supérieur s'appelle le Conseil de l'enseignement supérieur, ça dit ce que ça
dit, ça identifie très clairement la mission de ce nouveau conseil qui portera
sur l'enseignement supérieur. Et de donner notre accord à son amendement, ce
serait de créer une ambiguïté, sinon une confusion des rôles, Mme la Présidente.
Alors, je pense qu'il faut préserver, Mme
la Présidente, l'appellation Institut national d'excellence en éducation et
préserver Conseil de l'enseignement supérieur et rappeler que les deux seront
complémentaires. Les deux seront complémentaires...
Mme Rizqy : ...je vous connais
assez bien, M. le ministre, le petit sourire en coin. Je n'ai pas donné mon
deuxième argument. Je vais finir par vous convaincre. Le... en question, qu'on
parlait, bien lui aussi regardait le continuum justement de l'éducation. Mais
lui aussi, on l'a vu, on l'a faite, la démonstration, parce qu'on l'a appris
que son budget était largement amputé. Lorsqu'on a un budget d'environ
900 000 $ puis qu'on soustrait 812 000 $,
il ne reste pas grand-chose dans un budget de fonctionnement. À ce stade-ci, on
ne connaît pas non plus l'amputation, peut-être probable pour le Conseil supérieur.
On ne le connaît pas à ce stade-ci.
Moi, je vous le dis, le gros nœud dans ce
projet de loi, le mécontentement de plusieurs experts universitaires et même
ceux qui vous ont conseillé la création de l'INEE, là, aucun d'entre eux ne
vous a demandé de faire ce geste par rapport au Conseil supérieur, personne, en
fait. Alors, pourquoi démanteler quelque chose que nous connaissons, qui est un
immense legs et qui a fait ses preuves? C'est quand même des universitaires.
Mme Brodeur, il faut se rappeler de son cheminement. Dans le cas de Mme
Brodeur, son parcours est plus qu'impressionnant. Cette femme a non seulement
travaillé dans les écoles pendant des décennies, mais cette femme, elle a un
doctorat. Cette femme a été doyenne de la faculté d'enseignement à l'UQAM. Elle
a été l'instigatrice de la maternelle, du préscolaire, parce qu'elle avait
compris avant bien du monde qu'il y avait des enfants qui arrivaient à l'école
au primaire, qui n'avaient pas les acquis nécessaires et ne partaient pas du
même point de départ. Elle est une chercheuse. Et aujourd'hui, elle est à la
tête, justement, du Conseil supérieur. Moi, comme élue, ça me rassure.
L'INEE, le rôle de l'INEE, c'est d'avoir
des données, faire de la compilation de recherches. Le rôle du conseil est
différent. Il doit en fait nous secouer, nous, les élus. Moi, je me rappelle,
quand je suis devenue députée de Saint-Laurent. Une des informations qui est
venue du Conseil supérieur, qui m'avait le plus, je veux dire, je vais dire,
interpellée, c'était sur le nombre de familles québécoises monoparentales qui
vivaient sous le seuil de la pauvreté et qui fréquentaient nos écoles
publiques. Je me rappelle encore de ce chiffre, 212 000 environ, c'était, dans
ma tête, énorme. Ça, c'était 2018-2019. Mais ce chiffre a augmenté. Mais
comment qu'on a eu ce chiffre. C'est le Conseil supérieur de l'Éducation qui
s'est attardé à cette question. Quel est l'impact d'avoir des enfants dont les
parents sont monoparentaux? Ça peut être la mère comme ça peut être le père. Puis,
pour ceux qui disent que le visage de la pauvreté a changé, le visage de la
pauvreté n'a pas changé, la pauvreté n'a pas de visage. C'est pour ça qu'on a
des gens qui cherchent avec des vraies données sur le revenu familial du
ménage. Parce que ce n'est pas écrit nécessairement sur notre front, là, qu'on
n'a pas déjeuné ce matin-là, puis qu'on n'a pas dîné. Puis, quand on va
retourner à l'école, tantôt, on va être fatigués pour le cours de l'éducation
physique, parce qu'on n'a pas les énergies débordantes, parce qu'on n'a pas eu
les nutriments nécessaires à la maison. Mais tout ça, ça vient d'où? Du conseil
supérieur.
Je vous crois quand vous me dites :
Ça va coexister. L'enjeu que j'ai, c'est que factuellement ça ne sera pas
possible si on ne lui donne pas un attribut nécessaire, c'est-à-dire
l'éducation jusqu'à l'enseignement supérieur, mais aussi que... et je le
sais... pas prendre l'engagement au niveau du budget, ça, je le sais, puis je
ne vous demanderai pas de le faire, là, parce que je sais qu'après ça vous
allez vous faire réprimander, là, si vous prenez des engagements au niveau du
budget. Donc, je ne vous demanderai pas de le faire, mais je vous le demande,
d'accorder le mot "éducation" à la mission, parce que c'est ça dont
il est question.
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le ministre.
• (11 h 10) •
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, j'apprécie encore une fois la passion avec laquelle notre collègue
de Saint-Laurent plaide sa cause. Mais, Mme la Présidente, je l'ai écoutée, là,
hein, je l'ai écoutée, mais je ne suis pas convaincu. Je pense que ce que nous
proposons, c'est le bon équilibre. Et je pense que ça va bien servir
l'éducation, Mme la Présidente. Je pense que ça va bien servir la cause de
l'éducation. Je pense que...
M. Drainville : ...deux
institutions seront bel et bien complémentaires et qu'elles vont effectivement
travailler en partenariat. Et donc, nous souhaitons aller de l'avant, Mme la
Présidente, avec la... avec le projet de loi tel que libellé.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. J'ai une
question : Qu'est-ce qui vous fait douter?
M. Drainville : Rien du tout,
Mme la Présidente. Je ne suis pas dans le doute.
Mme Rizqy : ...que vous
n'êtes pas convaincu. Qu'est-ce qui vous fait douter dans mes arguments?
M. Drainville : Ah! bien...
Non, mais c'est parce que je... je... j'entends les arguments de la députée de
Saint-Laurent, Mme la Présidente, puis je... je maintiens que d'avoir ces deux
institutions va... ça va nous permettre... Les deux ensemble vont avoir une
vision globale de l'éducation, donc il y aura une cohérence dans le travail de
l'un et de l'autre. Je pense que de cette manière-là on va éviter des chevauchements,
je pense qu'on va avoir deux institutions qui vont bien travailler ensemble,
chacun dans son domaine, si on peut dire. Donc, je pense qu'on aura... on aura
de la cohérence sans avoir des chevauchements. Je pense qu'on aura plus de...
d'agileté... ou d'agilité, devrais-je dire, d'agilité de part et d'autre. Donc,
je pense que ça va très, très, très bien fonctionner.
Et puis il faut toujours se garder, Mme la
Présidente, de trop personnaliser les débats, de la même manière que je fais
attention pour ne pas personnaliser le projet de loi, là, parce que pour le
moment c'est... c'est moi qui occupe les fonctions de ministre de l'Éducation,
mais un jour ce sera quelqu'un d'autre, Mme la Présidente. Donc, j'essaie de...
enfin, je ne l'oublie pas, cela. Je... je... je suis toujours conscient du fait
qu'on légifère pour le présent, mais on... on légifère pour l'avenir également.
Mais, malgré le fait qu'il ne faut pas
personnaliser, il faut quand même parfois se rappeler de la valeur des
personnalités qui sont en présence, et Mme la députée de Saint-Laurent parle de
Mme Brodeur, Mme Monique Brodeur, qui est une femme absolument remarquable, et
elle a bien raison de le dire. Elle a un... un parcours remarquable, son
engagement est absolument exceptionnel. Elle a beaucoup contribué à
l'éducation, et elle va pouvoir continuer à le faire, Mme la Présidente, avec
ce nouveau conseil de l'enseignement supérieur. Je ne doute absolument pas
qu'elle saura faire sa marque, comme elle l'a toujours faite tout au long de son
parcours, à titre de... de première dirigeante de ce nouveau conseil de
l'enseignement supérieur, et je ne doute aucunement, Mme la Présidente, qu'elle
sera d'un apport extrêmement positif, extrêmement solide à la création de
l'INEE, parce que, oui, elle a siégé sur le comité qui en a recommandé la
création, et elle est convaincue de la... du besoin de créer ce nouvel
institut. Et, à titre de membre du conseil d'administration du futur INEE, si
le projet de loi est adopté, je pense qu'elle jouera un rôle déterminant, Mme
la Présidente, pour nous accompagner dans la création de ce nouvel institut et
je pense qu'elle sera d'une aide considérable auprès de... de la future
direction de l'INEE, je pense que Mme Brodeur va être très volontaire puis va
se montrer extrêmement aidante.
Donc, ce n'est en rien... Cette
décision-là, Mme la Présidente, puis je l'ai dit d'ailleurs de vive voix à Mme
Brodeur, ce n'est en rien une... une critique ou une... ce n'est pas un
jugement de... ça ne comporte aucun, aucun jugement sur le travail qu'elle...
qu'elle a effectué et qu'elle continuera d'effectuer pour la suite des choses.
Au contraire, Mme la Présidente, j'ai vraiment beaucoup de respect, beaucoup
d'estime pour cette personne, pour cette femme qu'est Monique Brodeur, et je
pense qu'elle... elle va... elle a encore de très, très belles années devant
elle, et je... je ne doute aucunement qu'elle saura nous en faire bénéficier,
comme société québécoise, comme nation québécoise. ...
La Présidente (Mme Tremblay) : ...Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Non, puis c'est
pour ça que je prenais le temps de souligner son travail. De mémoire, là, je me
hasardais un peu, ici, elle a au-dessus de 40 ans de service public.
M. Drainville : Oui. Oui, exactement.
Son parcours, et vous l'avez... vous en avez esquissé certaines grandes étapes,
son parcours est absolument exceptionnel, vous avez raison de le dire.
Mme Rizqy : Qui vous a fait
la recommandation pour l'abolition du Conseil supérieur de l'éducation?
M. Drainville : Honnêtement,
Mme la Présidente, c'est une excellente question. Quand j'ai dit, tout à
l'heure, que ma position, sur le fond, ne date pas d'aujourd'hui ou d'hier, ma
position, sur le fond, Mme la Présidente, elle date de cette réflexion qui nous
a... qui a précédé la rédaction du projet de loi. Avant de déposer un projet de
loi comme celui-là, on s'est interrogé, on a discuté, et, pour ma part, j'ai
beaucoup réfléchi, parce qu'ultimement, de par mes fonctions, je suis le
premier responsable de ce projet de loi. Et donc tous les arguments qui ont été
soulevés jusqu'à maintenant, que ce soit par la députée de Saint-Laurent ou par
la députée de Mercier, ce sont des arguments, Mme la Présidente, que j'ai...
avec lesquels j'ai jonglé, si on peut dire, là, c'est des arguments sur
lesquels je me suis penché, donc, dans ma réflexion, là, avant d'en arriver à
ma décision, là.
Et c'est au terme de cette réflexion-là,
Mme la Présidente, que j'ai pris la décision, parce qu'ultimement c'est ma
décision, de proposer, dans le projet de loi no 23, cette nouvelle
architecture, c'est comme ça que je l'appelle, cette espèce de tandem qui va
exister, désormais, si le projet de loi est adopté, entre... cette espèce de
tandem, donc, qui va exister, je le souhaite, et qui sera constitué à la fois
de l'INEE et du Conseil de l'enseignement supérieur. Je pense que... encore une
fois cohérence, chacun a son domaine de compétence, on évite les
chevauchements, on crée une sorte de partenariat. Je suis convaincu, Mme la
Présidente, que ça va bien servir le monde de l'éducation. Si je n'étais pas
convaincu, je ne le proposerais pas.
Mme Rizqy : Dans le mémoire
que mme Brodeur et M. Maltais avaient travaillé, avec d'autres chercheurs, d'ailleurs,
sur la recommandation de la création de l'INEE, ils n'avaient pas identifié de
chevauchements. Vous, est-ce que vous en avez identifié?
M. Drainville : Bien,
c'est-à-dire, Mme la Présidente, je veux les éviter, je veux éviter les chevauchements
puis je pense que la manière de... la nouvelle manière, la nouvelle réalité
constituée de ces deux institutions-là, telle que nous l'avons dépeinte dans ce
projet de loi, je pense que ça va nous assurer, justement, qu'il y ait de la
cohérence puis qu'il y ait un fonctionnement harmonieux, avec le moins de
chevauchement possible.
Mme Rizqy : ...dans vos
mains. Moi, je les appelle un peu le comité des sages, parce que,
respectueusement, je pense que, si on prenait leurs CV, ils cumulent plus de
100 ans d'expérience en éducation. Ils font la recommandation de l'INEE, mais
nulle part aucun d'entre eux, puis ils l'ont dit au micro... d'aller aussi loin
par rapport au conseil supérieur. Ils disent : Ils peuvent coexister, ils
n'ont pas la même mission. Mais vous, vous me dites que, lors de la rédaction
du projet de loi, vous avez pris la décision. Moi, je vous dis qu'il y a des
gens qui sont des chercheurs, comme M. Martin Maltais, comme Mme Monique
Brodeur, vous disent de ne pas aller là, et d'autres, là, aussi. Dans les
mémoires, c'est quasiment unanime, à part deux qui disent : Oui, mais.
• (11 h 20) •
C'est pour ça que je vous invite, M. le
ministre, à reconsidérer, puis, honnêtement, ce serait tout à votre honneur,
parce que ça veut dire que ceux qui sont venus en consultations, bien, vous les
avez entendus, entendus attentivement, mais aussi les mémoires, vous avez pris
connaissance. Mais c'est surtout que c'est ce même document que vous avez
toujours en...
Mme Rizqy : ...possession. Je
suis profondément convaincu, je ne le dirai pas souvent, l'abolition du Conseil
supérieur de l'éducation, ça ne peut pas être vous, M. le ministre, ça ne peut
pas être vous. Je vous le dis. Parce que...
M. Drainville : Bien...
Mme Rizqy : ...si vous
permettez, parce que rien ne vous y oblige de le faire, d'un document qui a
servi, là, le socle de ce projet de loi repose sur le comité des sages. Mais le
comité des sages, là, ils n'ont jamais demandé ça. Et même quand il y a eu par
la suite le deuxième comité qui a siégé, là, non plus, ils ne sont pas allés
aussi loin. Alors, vous n'avez pas besoin d'aller aussi loin. Il n'a personne,
en fait, qui vous le demande. Parce que sinon, je vais être obligée de penser
que c'est pour des considérations budgétaires. Puis tantôt vous m'avez dit non,
puis je veux vous croire. Puis l'enjeu que j'ai, c'est que, dans le mémoire que
vous avez déposé au Conseil des ministres, ça dit que la création de l'INEE, on
a besoin de faire des optimisations financières sur d'autres choses. Là, on l'a
vu au niveau du CTREQ, c'est 812 000. Je ne sais pas c'est quoi,
l'optimisation pour le conseil supérieur, mais moi, je veux vous croire quand
vous me dites que ce n'est pas pour des considérations budgétaires. Mais, je
vous le répète, même votre comité des sages ne vous le demande pas.
M. Drainville : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui.
M. Drainville : Quand je dis
que d'avoir deux organismes qui s'occupent chacun de leur domaine, ça va nous
éviter d'avoir des chevauchements, ça en est, ça, de l'optimisation, Mme la
Présidente, là. D'avoir un fonctionnement efficace, c'est de l'optimisation. Et
là, actuellement, on a un Conseil supérieur de l'éducation qui s'occupe du préscolaire,
primaire, secondaire, formation professionnelle, formation aux adultes,
collégial, universitaire. Là, on prend la mission Enseignement supérieur et on
la confie exclusivement au nouveau Conseil de l'enseignement supérieur. Et on
prend les cinq autres domaines, si on peut dire, et on les confie exclusivement
à l'INEE, et on dit : Maintenant, on crée une structure qui va faire en
sorte que ces deux organismes-là vont travailler étroitement ensemble, avec
chacun leur domaine de responsabilités, avec chacun leur domaine d'expertises.
Moi, je pense, Mme la Présidente, qu'on renforce le système d'éducation de
cette manière-là.
Alors, on peut avoir un désaccord
là-dessus, Mme la Présidente, puis je ne pense pas que je vais réussir à
convaincre ni la députée de Saint-Laurent ni la députée de Mercier, mais je
vous dis, Mme la Présidente, que c'est ça, ma conviction. C'est ça, ma
conviction.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est
ce qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Rizqy : Oui. Vous venez
de l'exposer, là. Le Conseil supérieur de l'éducation s'occupait, là, du
préscolaire jusqu'à l'universitaire. Donc, on avait vraiment un continuum de
tout. Là, maintenant, on va avoir deux structures. Donc, au fond, ça revient à
déshabiller Pierre pour habiller Paul parce qu'on enlève tout le volet autre
que collégial et universitaire pour le donner à l'INEE. C'est comme une
admission qu'au fond ça fonctionnait, on crée une nouvelle structure, donc on a
deux structures qui vont travailler, pour reprendre vos termes, exclusivement.
Et c'est ça, l'enjeu que nous avons au Parti libéral, c'est qu'on ne veut pas
que ça soit exclusif. On veut que ce soit le continuum comme ça a toujours été.
Puis c'était le seul organisme qui l'a toujours fait depuis bientôt, là... bien,
de 1964 à 2023, donc presque 50 ans.
Donc, voyez-vous l'enjeu pourquoi que les
gens disent de ne pas aller là? Écoutez, je pense que... Tu sais, moi, de toute
façon, il faut que j'aille... vous avez entendu tantôt le bruit dehors, donc je
dois aller rejoindre le personnel de soutien, donc vous allez devoir m'excuser.
Je vais quand même voter sur cet amendement. Vous comprendrez que je vais voter
en faveur de l'amendement. Je vais voter contre le projet... l'article, parce
que, je vous dis, M. le ministre, j'ai l'intime conviction que c'est une
erreur.
M. Drainville : Que c'est
quoi?
Mme Rizqy : Que c'est une
erreur. J'ai l'intime conviction que c'est une erreur. J'en suis convaincue.
Puis, dans d'autres endroits, là, je veux dire...
Mme Rizqy : ...On s'est parlé,
vous m'avez expliqué des affaires, j'étais capable de comprendre puis j'ai
dit : O.K., parfait, je comprends où vous voulez aller. Je comprenais.
Ici, je n'arrive pas à comprendre parce que votre position n'a pas d'assise
d'experts. Et je suis convaincue que nous allons défaire quelque chose qui a
fait ses preuves, puis on va briser le continuum. C'est ça qui est intéressant,
au Québec, c'est d'avoir de la petite enfance jusqu'au doctorat, ce qui est
excessivement rare.
Alors, moi, vous me pardonnerez, chers
collègues, là, je vais aller rejoindre le personnel de soutien. Puis vous me
permettrez d'avoir quelques mots pour le personnel de soutien. C'est ceux que
souvent on ne voit pas, mais c'est eux qui ouvrent l'école et ferment l'école.
Vous, Mme la Présidente, vous en savez quelque chose, pensez à ceux qui sont à
l'entretien, qui souvent font même des projets personnels. Il y en a un que je
connais, en tout cas dans Saint-Laurent, il y en a un qui a même fait un banc
d'école pour les élèves pour mettre à l'extérieur. Puis un moment donné, il
manquait une table à pique-nique, il l'a fabriquée.
C'est aussi les techniciens en éducation
spécialisée. Puis j'invite tout le monde à lire l'article qui porte sur les cas
d'agressivité. Nous avons rencontré, ma collègue et moi, les enseignants de
l'école Tournesol, mais aussi le personnel qui y travaille. J'aimerais le
réitérer, personne ne devrait accepter de la violence à l'école, personne. Ça
ne fait pas partie de la description de tâche, se faire agresser. Et je ne
trouve pas normal qu'il a fallu qu'un tribunal administratif du Québec dise à
un centre de services scolaire que, non, les agressions multiples ne faisaient
pas partie de la description de tâche. On mérite beaucoup mieux et on devrait
vraiment s'attarder à appliquer tolérance zéro en matière de violence.
Je vais aller les rejoindre. Malgré le
grand froid, ils sont dehors. Puis j'invite les collègues, lorsqu'ici ce sera
terminé, peut-être à venir les saluer. Ne jamais sous-estimer le temps qu'on
prend à saluer ceux qui sont dans les classes et ceux qui sont à l'extérieur de
la classe, mais qui s'assurent que la classe fonctionne.
Puis, un jour, j'ai entendu récemment une
adjointe administrative à la radio raconter un appel qu'elle a reçu d'un parent
parce que son enfant n'avait pas été accepté dans une des concentrations. Et
c'est elle qui avait reçu toute la charge émotive du parent, puis qui accusait
même l'adjointe administrative, là, de nuire à la suite des choses de son
enfant puis d'avoir bousillé sa carrière. Donc, prenez un grand respire, tout
le monde, là, même si votre enfant n'a pas la concentration particulière, on se
fait... il y a plein d'affaires. Je suis allée à l'école publique, là. Moi,
j'ai fait ma prématernelle 4 ans, ma maternelle 5 ans, je suis allée
jusqu'au doctorat au public. Il y a des belles affaires au public, là, ça va
bien. Il y a des affaires qu'on doit améliorer, mais ne sous-estimez pas que
chaque adulte dans l'école a une signification. L'adjointe administrative, qui
connaît presque tous les prénoms des enfants, du concierge, qui, quand, des
fois, c'est lui qui voit, quelque chose ne va pas bien, là, puis qui donne une
petite tape dans... derrière l'épaule d'un enfant, là, du prof d'éduc, du prof
de math, ceux qui font les projets de science, là, du technicien en éducation
spécialisée, qui aide un enfant qui serait en train de se désorganiser puis qui
le calme, ils ont tous un rôle. Prenez le temps de dire merci. Là aujourd'hui,
ce n'est pas facile, il fait froid, puis je sais qu'il y a des parents qui sont
fatigués parce qu'on embarque déjà dans les grèves, mais il y a une raison, il
faut protéger ce qu'on a de plus précieux, notre véritable ascenseur social,
c'est l'école publique.
Alors, pardonnez-moi, chers collègues, je
vais m'absenter, mais pour une bonne cause. Alors, je vais m'arrêter ici. Je ne
sais pas si tu as... vous avez des commentaires. Oui?
Mme Ghazal : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Vous
pouvez y aller, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Bien, en
fait, moi aussi, je vais sortir dehors. Puis je fais une autre proposition, de
suspension, pour que tout le monde, on aille saluer les gens qui travaillent
dans nos écoles, peu importe ce qu'on pense de la grève, et tout ça. Je trouve
que ça serait intéressant. Parce que là, on est ici, on a l'air un petit peu
déconnecté en parlant de ce qu'on parle, c'est important, mais je veux dire, en
ce moment, avec ce qui se passe, je trouve que c'est juste une question de
respect.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le ministre.
• (11 h 30) •
M. Drainville : Écoutez, Mme
la Présidente, j'ai beaucoup de respect pour les personnes qui manifestent
présentement. Et, comme vous le savez, on est dans une négociation, on espère
encore que cette négociation-là va se conclure d'une manière qui est positive,
et pour le moment, Mme la Présidente, on va en rester là...
11 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...mais je
souhaite, je souhaite ardemment, ardemment, que cette négociation se conclue
par une entente négociée.
Et je ne vais pas reprendre les propos de
ma collègue présidente du Conseil du trésor, là, tous les propos, mais je veux
quand même réitérer le fait que ce serait plus facile d'avoir une entente
négociée si nous pouvions avoir une contre-offre significative aux multiples
propositions qui ont déjà été faites par le gouvernement dans la négociation
actuelle. Et donc je pense que, pour le moment, c'est la bonne attitude à
avoir, c'est de demander aux gens qui... aux dirigeants syndicaux de nous
revenir avec une contre-proposition qui soit significative et qui nous
permettrait d'en arriver justement à une entente négociée.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Ghazal : ...de suspendre
le temps qu'on puisse aller voir les gens, de suspendre la commission. En plus,
c'est la Commission de la culture et de l'éducation, ce serait logique aussi.
M. Drainville : Mme la
Présidente, ma position sur la négociation, je viens de l'exprimer, et je... et
si l'objectif, puis c'est notre objectif, on n'a pas nécessairement... on ne
partage pas nécessairement les mêmes moyens pour y arriver, mais l'objectif, c'est
d'améliorer le système d'éducation, de faire en sorte que nos écoles permettent
encore plus de réussite scolaire qu'elles ne le font déjà, mais je pense que de
continuer l'étude du projet de loi, Mme la Présidente... je pense que de
continuer l'étude du projet de loi, c'est la bonne manière de continuer à
avancer dans l'amélioration de notre système d'éducation.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
il n'y a pas de consentement pour suspendre les travaux?
Mme Ghazal : Consentement.
Pas de consentement, O.K.
Mme Rizqy : ...je vous
apprécie tous, chers collègues, mais je vais aller saluer les travailleurs, les
employés du réseau d'éducation publique. Vous ne voulez pas suspendre, 15
minutes, pour nous laisser le temps d'y aller?
M. Drainville : ...que la
députée vient de... vous prêter main forte, elle a...
Mme Rizqy : Oui, oui, mais c'est
juste qu'on aurait pu. Bien, c'est correct, là, je ne veux pas vous mettre dans
l'embarras, je sais qu'y aller, pour vous...
M. Drainville : ...montré son
efficacité par le passé, alors je pense que...
Mme Rizqy : Elle est
excellente, c'est juste que... même, peut-être que certains collègues auraient
aimé y aller aussi, ils sont juste devant. Parce que, de toute façon, on les
entend, le Parlement vibre sous leurs rythmes à eux.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement à l'article 43? Parce que, s'il
n'y a pas d'autre... Oui.
Donc, on va suspendre les travaux juste
une petite minute, oui, pour l'instant. Donc, on va suspendre les travaux de la
commission quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 34)
(Reprise à 11 h 38)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous reprenons les travaux de la commission. Nous sommes toujours à l'étude de
l'amendement à l'article 43. Donc, la parole... Là, je ne suis pas certaine qui
veut reprendre la parole. Peut-être de votre côté.
Mme Garceau : Oui. Oui, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Bonjour,
Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Donc, rebonjour
à tous. Je suis revenue. J'espère que vous avez passé une belle semaine en
circonscription. Oui? Merveilleux!
M. Drainville : On l'espère
aussi pour vous.
Mme Garceau : Oui. Bien, un
petit voyage en Islande avec une de vos collègues, la députée, ici de...
Une voix : ...
Mme Garceau : Hein?
Une voix : Pour une mission.
Mme Garceau : Oui, pour une
mission, et avec la présidente de l'Assemblée nationale, en Islande. Donc, on a
évité l'éruption du volcan. Donc, ça, ça a été une bonne chose. J'étais très,
très contente de revenir. Une belle mission, mais très contente de revenir.
M. Drainville : On n'aurait
pas pu se passer de vous, Mme la députée de Robert-Baldwin. Comment est-ce
qu'on... Comment est-ce qu'on aurait fait?
Mme Garceau : Mais surtout la
présidente de l'Assemblée nationale. Je croyais que...
M. Drainville : Oui.
Mme Garceau : ...tu sais,
c'était...
M. Drainville : Mais vous
aussi.
Mme Garceau : Ah! moi aussi,
évidemment. Donc, M. le ministre, je vais continuer. Je vais continuer dans le
sens... Parce que je me souviens des échanges que nous avions eus il y a
quelques semaines, maintenant, concernant le Conseil supérieur de l'éducation
et toute cette question d'abolir le conseil. Je comprends qu'on n'abolit pas
complètement le conseil, mais on retire certaines responsabilités qui vont
aller à l'INEE, mais je tente de comprendre quel est l'avantage d'abolir le
conseil supérieur, quel est l'avantage de retirer certaines responsabilités,
parce que le conseil, ça fonctionnait quand même très bien. Donc, j'aimerais
juste avoir vos explications au niveau des avantages d'abolir.
M. Drainville : Complémentarité,
cohérence, coexistence, pas de chevauchement, partenariat entre les deux
organismes, chacun aura sa spécialité, mais chacun travaillera main dans la
main avec l'autre, puis il y a des synergies, Mme la Présidente, qui vont se
développer au fil du temps. Voilà la réponse.
• (11 h 40) •
Mme Garceau : Mais le conseil
faisait tout ce travail, comme on dit, sous le même toit, il y avait une
cohérence. Il n'y avait pas de nécessité, là, ils coexistaient à l'intérieur
d'une...
Mme Garceau : ...même
structure. C'est ça que je tente de comprendre. Pourquoi diviser les
responsabilités? Il n'y a pas vraiment de raison d'être pour diviser les
responsabilités, lorsque... À moins... Je ne sais pas si le ministre... Est-ce
que vous avez reçu des avis en particulier concernant cette division des responsabilités
ou...
M. Drainville : ...eu des
réflexions, Mme la Présidente, mais je n'ai pas de... je n'ai pas eu de... il
n'y a pas eu d'influence occulte sur moi, Mme la Présidente. Honnêtement, je
n'ai pas besoin, comment dire, d'être manipulé ou instrumentalisé par quiconque
pour avoir une position. Je prends mes décisions après consultation,
discussion, réflexion, puis c'est la décision à laquelle j'en suis venu.
Puis, honnêtement, Mme la Présidente, si
on allait de l'avant avec ce que proposent les oppositions, là, on créerait du
chevauchement, parce que, quand on a adopté l'article 5, qui est la mission de
l'INEE, on a confié à l'INEE, notamment, le rôle-conseil qui est celui du
Conseil supérieur de l'éducation actuellement. Alors, si on recréait le conseil
supérieur, là, on en créerait, du dédoublement, parce que le conseil supérieur
conserverait son rôle, comme le propose l'opposition, mais on a déjà donné à
l'INEE le rôle de conseiller le ministre. Ça fait que là, on aurait deux
organismes qui conseillent le ministre sur la même chose. J'affirme, Mme la
Présidente, que de recréer le Conseil supérieur de l'éducation à ce stade-ci,
ce serait, justement, de créer des dédoublements.
Mme Garceau : ...de créer
l'INEE, ce n'était pas nécessaire de créer l'INEE. Vous aviez...
M. Drainville : ...on revient
à la raison pour laquelle on a créé l'INEE. On a créé l'INEE parce qu'on
souhaite avoir un institut d'excellence qui fait des données probantes, comment
dire, sa mission première, utiliser les données probantes, donc les données
pour lesquelles il y a une preuve, une démonstration claire de résultats dans
les domaines qui sont ceux de l'INEE, donc utiliser ces données pour lesquelles
il y a des résultats avérés, afin de faire le portrait des connaissances et
diffuser ces connaissances dans le réseau scolaire. Ce mandat-là de faire
reposer son action sur les données probantes, ça n'existait pas auparavant, Mme
la Présidente. On le crée avec l'INEE.
Donc, pourquoi créer l'INEE? Bien, pour,
justement, avoir une institution, avoir un organisme qui va utiliser les
données probantes pour faire avancer la connaissance, et améliorer nos
pratiques, identifier les meilleures pratiques et faire en sorte qu'elles
soient diffusées dans l'ensemble du réseau scolaire, dans les salles de classe,
auprès des enseignantes et des enseignants. Et donc c'est ça, la raison pour
laquelle on a créé l'INEE, c'est parce que ce rôle-là n'existait pas. On le
crée.
Mme Garceau : Mais, M. le
ministre, vous auriez pu le créer à l'intérieur d'une structure qui existe
depuis des années. Je pense qu'il est là, le problème, il est vraiment... et
les critiques et, surtout, les recommandations de laisser le conseil tel quel,
parce qu'il n'y avait pas de raison de diviser, d'avoir deux structures. Vous
auriez pu simplement avoir, comme on dit, un autre département ou un organisme,
à l'intérieur, concernant les données, pour aller faire de la recherche, et
tout, pour l'objectif de la réussite scolaire. Vous auriez pu facilement
intégrer l'institut à l'intérieur du conseil. Je pense que c'est ça que tout le
monde a de la difficulté à comprendre, le raisonnement de ne pas avoir choisi
cette option-là, qui, il me semble, est la plus facile, compte tenu de
l'historique et compte tenu de l'existence...
Mme Garceau : ...l'existence
du conseil et aussi en termes de coûts, fort probablement.
M. Drainville : Oui, mais,
Mme la Présidente, ce scénario-là, il a été envisagé dans le rapport qui
recommandait la création de l'INEE, il n'a pas été retenu. Nous n'avons pas
retenu pour autant la recommandation du rapport dans le projet de loi, c'est
également vrai. Mais je veux juste répondre à la députée de Robert-Baldwin que
cette idée d'intégrer l'INEE au sein du Conseil supérieur de l'éducation, ça
faisait partie, effectivement, des scénarios possibles que nous n'avons pas
retenus.
Mme Garceau : Pourquoi?
M. Drainville : Pour la
raison que j'ai donnée tout à l'heure, Mme la Présidente.
Mme Garceau : Mais, compte
tenu des critiques et des recommandations de différents organismes, ce n'est
pas à reconsidérer? Et c'est pour ça que j'essayais de voir vos explications
pour le cheminement qui vous a amené à décider : Non, il va y avoir deux
structures, lorsqu'il était beaucoup plus facile, et, je vais dire,
probablement, en termes de coûts, moins dispendieux de juste intégrer l'INEE au
sein du conseil.
M. Drainville : Même réponse
que tout à l'heure, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée.
Mme Garceau : (Interruption)
Désolée, j'étais en train de perdre, là... donnez-moi un instant.
(Interruption) Je ne sais pas pourquoi ça
fait ça.
La Présidente (Mme Tremblay) : Sur
l'amendement.
Mme Garceau : Est-ce que vous
avez consulté... Vous avez parlé, M. le ministre, que vous avez consulté. Vous
avez consulté qui en particulier dans votre réflexion de former, comme, juste
deux... de créer deux structures?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, j'ai eu toutes sortes de discussions avec toutes sortes de
personnes, des experts, des gens de mon ministère, j'ai eu beaucoup, beaucoup
de discussions très constructives et très éclairantes, je dirais, avec mes
sous-ministres, avec mon cabinet puis avec des personnes qui travaillent dans
le milieu de l'éducation depuis nombre d'années et j'en suis venu à la
conclusion, au terme de ces discussions-là et de ces réflexions-là... parce que
tu prends les avis, tu prends les conseils, tu prends, bon, puis après ça tu te
fais une tête. Alors, je me suis fait une tête à partir de ces discussions-là
que j'ai eues puis aussi des observations, Mme la Présidente. Quand je dis que,
tu sais, je suis rendu à 55 écoles visitées, là, dans... depuis à peu près
un an, un petit peu plus qu'un an, bien, à toutes les fois que je visite les
écoles, Mme la Présidente, je discute, moi, là, avec le personnel, là, je
prends le temps de discuter avec le personnel, avec la direction d'école, avec
la direction du centre de services scolaire. Il y a des moments pour ça. Puis
c'est très, très, très éclairant et très enrichissant. Je sors toujours d'une
école, Mme la Présidente, comment dire, plus instruit, comme ministre, là, puis
autrement aussi, peut-être, des fois. Puis d'ailleurs, Mme la Présidente, c'est
ce que j'aurais dû répondre tout à l'heure à mes deux collègues de
Saint-Laurent et de Mercier, qui m'invitaient à aller rencontrer le personnel
scolaire, le personnel scolaire, Mme la Présidente, je le rencontre à chaque
semaine, pratiquement chaque semaine, en moyenne, là, en moyenne. Donc, voilà.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée.
Mme Garceau : ...Mme la
Présidente. Vous avez mentionné, M. le ministre, que vous avez consulté des
experts, lesquels?
• (11 h 50) •
M. Drainville : Ah! Mme la
Présidente, vous savez, il y a toutes sortes de façons de consulter, là,
parfois, souvent, ce sont des discussions informelles. Je ne suis pas en mesure
de... Il y a des... Il y a certaines de ces personnes qui m'ont rencontré ou
qui ont accepté de me... de partager avec moi leurs réflexions, qui... à qui je
n'ai pas demandé si elles souhaitaient que ces rencontres ou ces discussions
soient rendues publiques. Puis je pense qu'il faut se garder un petit espace,
là, Mme la Présidente, dans le travail que nous faisons...
M. Drainville : ...pour
justement avoir ce type d'échange. Parce que justement il y a des personnes qui
ne souhaitent pas nécessairement jouer un rôle public, mais qui sont prêtes à
agir d'une... à agir comme conseiller informel, si on peut dire. Puis c'est
normal, Mme la Présidente, qu'on ait des discussions comme celles-là.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée de Robert-Baldwin, est-ce que vous avez des commentaires?
Mme Garceau : Et les
conseillers informels, ces conseils informels, vous... ont recommandé
l'abolition du Conseil?
M. Drainville : Mme la
Présidente, je... comme je l'ai dit tout à l'heure, la décision de créer un
nouveau Conseil de l'enseignement supérieur et de créer un nouvel INEE, cette
décision-là, c'est la mienne, que je n'ai pas prise seule, évidemment, mais
c'est une orientation gouvernementale. Donc, le gouvernement, évidemment, a été
partie à cette décision, et mes collègues du caucus également ont été
consultés. Je veux dire, j'ai... ça ne s'est pas fait en catimini, Mme la
Présidente. Ça s'est fait avec le concours de multiples personnes, puis au
terme d'un processus rigoureux.
Mme Garceau : M. le ministre,
si vous me permettez, il n'y a pas eu d'experts qui vous ont recommandé
d'abolir le conseil. Donc, je tente de déterminer qui, en particulier, ou quel
organisme a fait en sorte que vous avez pris cette décision.
M. Drainville : Aucun
organisme, Mme la Présidente.
Mme Garceau : Donc, qui? Des
personnes en particulier?
M. Drainville : Mme la
Présidente, ça... J'ai trop de respect pour la députée de Robert-Baldwin pour
penser qu'elle insinue que je ne pourrais pas prendre moi-même cette décision
et que je devrais...
Mme Garceau : Ce n'est pas ça
que j'ai dit.
M. Drainville : ... et que je
devrais nécessairement la prendre sous l'influence de quelque force occulte ou
manipulatrice que ce soit.
Mme Garceau : Ça, je sais que
vous... vous pouvez prendre les décisions. Ça, c'est à vous de juger. Ce
n'était pas ça le... si je peux dire, ce n'était pas mon intention du tout.
Mais c'est sûr et certain que compte tenu de l'information que nous avons, les
gens qui sont venus témoigner, lire les mémoires reçus, les critiques qu'il...
que c'est votre propre décision, sans avoir eu des avis ou des conseils qui
appuient cette décision-là, c'est la vôtre. Moi, c'est ça, tout ce que je tente
de chercher ici, c'est : Est-ce qu'il y a eu... là, vous avez dit :
Pas d'organisme. Il y a peut-être oui, des personnes, des experts, on ne
connaît pas les experts en quoi exactement, mais il n'y a personne qui vous a
dit : On va abolir, on va faire deux structures.
M. Drainville : Mme la
Présidente, Mme la Présidente, ce que j'ai dit, c'est que certaines de ces
discussions-là s'étaient déroulées informellement, et elles doivent le rester.
Et donc elles doivent rester confidentielles. Maintenant, Mme la Présidente,
j'ai dit tout à l'heure que c'était ma décision. Ultimement, ça a été ma
décision de recommander au gouvernement d'aller de l'avant avec ce projet de
loi. Évidemment, la décision finale ne m'appartient pas. La décision finale,
elle appartient au Conseil des ministres et, au premier chef, au premier
ministre. Mais, je le répète, Mme la Présidente, il n'y a personne qui... je
n'ai pas été la marionnette de qui que ce soit, Mme la Présidente, je sais que
la députée de Robert-Baldwin ne le croit pas, là. On pourrait croire, à
l'écouter, qu'il y a une petite insinuation...
M. Drainville : ...sympathique,
mais je n'ose croire, Mme la Présidente, qu'elle est de cet avis. Donc, elle
n'est pas de cet avis. Elle n'est pas de cet avis. Et donc, Mme la Présidente,
je réitère les raisons pour lesquelles nous avons décidé d'aller de l'avant, ce
sont celles que j'ai données tout à l'heure très succinctement.
Mme Garceau : Donc, on
continue la discussion parce que là vous avez pris une décision et... que vous
avez. partagée avec le cabinet, avec les autres ministres. Donc, vous vous êtes
basé sur quoi au niveau de votre présentation pour l'abolition du conseil?
M. Drainville : Sur les
conclusions auxquelles j'en suis venu, Mme la Présidente.
Mme Garceau : Pas d'avis de
votre ministère? Est-ce qu'il y avait un avis de votre ministère à ce sujet?
M. Drainville : Non.
La Présidente (Mme Tremblay) : ...Mme
la députée. Est-ce que vous avez d'autres commentaires?
Mme Garceau : Non. C'est...
Je comprends de cet échange que ce fut la décision du ministre...
M. Drainville : ...
Mme Garceau : ...de
recommander... O.K. Non, je n'ai pas d'autre question au niveau de
l'amendement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement, donc, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement à l'article 43. Donc...
Mme Garceau : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Vote
nominal. Parfait. Donc... vote.
La Secrétaire : Mme Garceau,
Robert Baldwin?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : M. Drainville,
Lévis?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours,
Lotbinière-Frontenac?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Contre.
La Secrétaire : M. Asselin,
Vanier-Les Rivières?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond,
Richelieu?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin,
Beauce-Sud?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay,
Hull?
La Présidente (Mme Tremblay) : Abstention.
Donc l'amendement est rejeté. Donc, ça nous ramène à l'article 43. Donc,
la parole... Qui veut prendre la parole? Donc, Mme la députée de
Robert-Baldwin, est-ce que vous avez des interventions à faire à
l'article 43?
Mme Garceau : Non. Non.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on serait prêt à procéder à la mise aux voix de l'article 43.
Mme Garceau : Vote nominal,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Tremblay) : Vote
nominal également. Donc, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Donc,
pour, contre, abstention. M. Drainville, Lévis?
M. Drainville : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours,
Lotbinière-Frontenac?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire : M. Asselin,
Vanier-Les Rivières?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Émond,
Richelieu?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire : M. Poulin,
Beauce-Sud?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau,
Robert-Baldwin?
Mme Garceau : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay,
Hull?
La Présidente (Mme Tremblay) : Abstention.
Donc, l'article 43 est adopté. Ce qui nous amène maintenant au prochain
article, donc l'article 44. M. le ministre, la parole est à vous pour en
faire la lecture.
M. Drainville : Article 44 :
Le préambule de cette loi est abrogé.
Commentaires : Cet article propose de
supprimer le préambule de la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation en
concordance avec le retrait de la compétence du conseil en matière d'éducation,
alors que le préambule porte principalement sur cette matière.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
qu'il y a des questions et commentaires sur l'article 44?
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente. J'ai été un peu surprise de voir l'article 44, que le
préambule de la loi est complètement abrogé, parce que je comprends qu'une
partie du conseil demeure quand même, et on vient d'adopter l'article 43,
qui parle de la loi sur le Conseil de l'enseignement supérieur. Donc, il
devrait y avoir un préambule à cette loi, modifié maintenant, mais il n'y a
rien de prévu. Donc, je tente de comprendre pourquoi.
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le ministre.
• (12 heures) •
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, on crée l'INEE, et l'INEE a sa mission, que nous avons adoptée et
abondamment amendée. Et la mission donc, est claire, Mme la Présidente. Je m'en
réfère à l'article 5.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, Mme...
12 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Tremblay) : ...la
députée.
Mme Garceau : Oui, mais là on
parle de la Loi sur le Conseil de l'enseignement supérieur. Je veux juste voir
le préambule, si vous permettez juste deux minutes, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
que vous avez besoin de suspendre?
Mme Garceau : De suspendre,
oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, nous allons suspendre les travaux quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 01)
(Reprise à 12 h 04)
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
nous sommes de retour pour les travaux de la commission. Alors, nous sommes
toujours à l'étude de l'article 44. Donc, Mme la députée de
Robert-Baldwin, la parole est à vous.
Mme Garceau : Merci, Mme la
Présidente. M. le ministre, je suis en train de réviser le préambule qu'on veut
abroger par l'article 43.
Une voix : 44.
Mme Garceau : Excusez, oui,
44. 44, désolée. Mais il me semble que... puis je tente de voir, je ne sais pas
si c'est une question au niveau de votre légiste, mais il y a des... Le
préambule, c'est toujours une partie importante, intégrante également d'un
texte de loi, parce que ça explique la raison d'être du texte de loi. Et là je
regarde les différents paragraphes qui semblent être quand même pertinents. Compte
tenu de la modification, maintenant, en raison de l'INEE, peut-être qu'on
aurait pu modifier l'alinéa, le quatrième alinéa de l'attendu, mais de l'abroger
au complet, il me semble, n'est pas dans... je ne veux pas dire dans l'intérêt,
mais me semble que c'est un petit peu étrange d'abolir complètement...
Mme Garceau : ...Tous les
premiers... Les trois premiers alinéas, qui sont quand même pertinents.
Peut-être que le quatrième aurait pu être modifié, compte tenu des
circonstances et de, maintenant, la création de l'INEE, et tout ça?
M. Drainville : Juste un
point d'observation, Mme la Présidente, là. Si on reprend, là, les trois
premiers alinéas, les trois premiers «attendu que» du Conseil supérieur de
l'éducation ou de la loi sur le Conseil supérieur d'éducation, on les retrouve
mot à mot dans la loi sur le ministère de l'Éducation. C'est exactement les
mêmes mots. En d'autres mots, le préambule que la députée de Robert-Baldwin
souhaiterait que nous conservions, on les a déjà dans la loi sur le ministère
de l'Éducation, «attendu que tout enfant a le droit de bénéficier d'un système
d'éducation qui favorise le plein épanouissement de sa personnalité», «attendu
que les parents ont le droit de choisir les établissements qui, selon leurs
convictions, assurent le mieux le respect des droits de leurs enfants»,
«attendu que les personnes et les groupes ont le droit de créer des
établissements d'enseignement autonomes et les exigences du bien commun étant
sauves, de bénéficier des moyens administratifs et financiers nécessaires à la
poursuite de leurs fins.» Ces trois alinéas que je viens de vous lire, Mme la
Présidente, qui apparaissent dans la loi sur le Conseil supérieur de
l'éducation, ce sont les trois mêmes qui existent dans la loi sur le ministère
de l'Éducation, du Loisir et du Sport. On ne retranche rien, Mme la Présidente.
Tout est conservé.
Mme Garceau : Puisqu'ils
existaient déjà dans la loi du ministère de l'Éducation, pourquoi les abroger
en ce moment? On les avait déjà, donc ça...
M. Drainville : Mme la
Présidente, comme j'ai dit tout à l'heure, on n'abroge rien. Les trois «attendu
que», je viens de vous lire, ils continuent d'exister dans la loi sur le
ministère de l'Éducation.
Et pour ce qui est du nouvel INEE, Mme la
Présidente, je me réfère à nouveau et je réfère le député à l'article cinq du
présent projet de loi... Enfin, c'est l'article cinq de l'article qui crée
l'Institut national d'excellence en éducation qui fait la description de la
mission, donc, du nouvel INEE.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée.
Mme Garceau : Donnez-moi
juste une minute. Je vais retourner, là, dans mon article, dans
l'article 5, il est plus loin. Je vais juste peut-être demander de
suspendre quelques minutes, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Tremblay) : Si
on vous laisse encore, là... C'est juste pour vous déplacer dans le cahier?
Est-ce qu'on... On peut vous...
Mme Garceau : Oui, oui, je
veux juste revoir l'article 5 en question.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous allons suspendre les travaux de la commission.
(Suspension de la séance à 12 h 09)
(Reprise à 12 h 12)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous reprenons les travaux de la commission. Nous sommes toujours à l'étude de
l'article 44. Mme la députée de Robert-Baldwin, la réponse est à vous. Et
là vous pouvez prendre la parole, là.
Mme Garceau : Là, je vais...
La Présidente (Mme Tremblay) : Vous
êtes en onde.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Juste en termes, pour ma compréhension... Parce que,
d'abroger au complet le préambule, je comprends l'explication du ministre, que,
dans la Loi sur le ministère de l'Éducation, vous avez les trois premiers
alinéas, mais, compte tenu maintenant qu'il va y avoir deux structures, il me
semble que ça aurait été logique d'avoir un préambule qui reflète, maintenant,
cette, si je peux dire... je ne veux pas dire une nouvelle structure, mais la
structure modifiée du conseil.
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le ministre.
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, pas nécessairement.
Mme Garceau : Mais, la
plupart du temps, il y a... Plusieurs lois ont préambule, je ne sais pas
pourquoi, en ce moment, il n'y en a pas concernant la Loi sur le Conseil de
l'enseignement supérieur. Pourquoi est-ce qu'on a choisi de ne pas avoir un
préambule? Il me semble, c'est assez important, compte tenu aussi pour
expliquer la modification de la structure et les responsabilités de la
structure.
M. Drainville : Mme la
Présidente, si la ministre de l'Enseignement supérieur, de qui relèvera le
Conseil de l'enseignement supérieur, souhaite ajouter, un jour, un préambule,
elle pourra le faire.
Mme Garceau : Non, mais, je
me demande, compte tenu qu'on est dans le texte puis vous êtes en train de
l'abroger au complet, il me semble qu'on aurait pu, avec les... le préambule
actuel, le modifier pour que ça reflète la structure modifiée du conseil, il me
semble que ça l'aurait fait du sens de le faire de cette façon-là, que ça
l'aurait été logique, au lieu de l'abroger complètement.
M. Drainville : Mme la
Présidente, les trois alinéas dont j'ai parlé tout à l'heure, qui constituent
l'essentiel du préambule du conseil, sont les mêmes trois alinéas qui
chapeautent la Loi sur le ministère de l'Éducation, et le ministère de l'Éducation
va chapeauter le Conseil supérieur de... pas le Conseil supérieur, mais l'INEE,
Mme la Présidente. Donc, je pense que ce que dit ou ce que disent ces trois
alinéas est préservé et, pour ce qui est du nouveau conseil de l'enseignement
supérieur, Mme la Présidente...
M. Drainville : ...comment
dire, rien n'est impossible pour la suite des choses.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée.
Mme Garceau : Donc, ce n'est
pas, puisqu'on est en... On a ça, on est en train d'étudier le projet de loi en
question, et, évidemment, l'article 44, ce n'est pas à nous de prévoir un
préambule modifié, compte tenu qu'on est en train de modifier les
responsabilités du conseil.
M. Drainville : Mme la
Présidente, le projet de loi a été longuement réfléchi, il a fait l'objet d'un
processus rigoureux, et on va s'en tenir à ça.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Mme la députée.
Mme Garceau : Je peux
comprendre pour les trois premiers alinéas, mais le quatrième? C'est parce que
là, il n'y a absolument rien, puis c'est l'aspect que je ne comprends pas,
qu'on va complètement abroger... compte tenu de la création de l'INEE, qu'on ne
prévoit pas un préambule concernant la nouvelle... la structure modifiée.
M. Drainville : Non, on ne
prévoit pas de...
Mme Garceau : Elle a quand
même sa propre... Vous avez parlé qu'elles vont coexister, sont
complémentaires, et tout ça. Donc, dans l'objectif de complémentarité — je
peux le dire comme ça — il me semble qu'on devrait prévoir, au moins,
un paragraphe, un alinéa concernant un préambule, lié, maintenant, à la Loi sur
le Conseil de l'enseignement supérieur.
M. Drainville : Ce n'est pas
prévu, Mme la Présidente.
Mme Garceau : Ce n'est pas
prévu, ce n'était pas prévu dans le texte de loi, mais, maintenant, nous sommes
ici, on pourrait prévoir quelque chose. C'est ça que je dis, peut-être lié à un
amendement, pour le décrire.
M. Drainville : Ce n'est pas
prévu, Mme la Présidente.
Mme Garceau : C'est parce que
vous ne voulez pas en prévoir un. Ce ne serait pas si compliqué que ça.
M. Drainville : Ce n'est pas
prévu, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : D'autres
questions?
Mme Garceau : Non, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre question, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 44. Donc, est-ce que l'article 44 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, adopté sur division. Ça va nous amener ensuite à l'article 45. Donc, M.
le ministre, je vous inviterais à en faire la lecture.
M. Drainville : L'article 1
de cette loi est modifié par le remplacement de «supérieur de l'éducation« par
«de l'enseignement supérieur».
Commentaire. Cet article propose de
modifier le nom du Conseil supérieur de l'éducation pour Conseil de
l'enseignement supérieur, en concordance avec le retrait de la compétence du
conseil en matière d'éducation, éducation préscolaire, primaire, secondaire,
formation professionnelle et formation générale des adultes.
La Présidente (Mme Tremblay) : O.K.
Donc, c'est bon? Donc, la parole serait à vous, Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Je n'ai pas de
commentaire lié à cette modification, Mme la Présidente.
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on serait prêts, à ce que je comprends, à procéder à la mise aux voix de
l'article 45. Donc, est-ce que l'article 45 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, l'article 45 est adopté sur division. Ça m'amène ensuite... Bien, ça nous
amène à l'article 46. Donc, M. le ministre, je vous invite à faire la lecture
de l'article 46.
M. Drainville : L'article 2
de cette loi est modifié par le remplacement de «22» par «12».
Donc, au lieu que ça se lise «le Conseil
est composé de 22 membres», le conseil sera désormais composé de 12 membres.
Donc, ça se lira «le Conseil est composé de 12 membres». Évidemment, cet
article-là modifie la composition du conseil afin de tenir compte du retrait de
la compétence en...
M. Drainville : ...éducation
préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation
générale aux adultes.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci
pour les explications. Donc, Mme la députée de Robert-Baldwin, la parole est à
vous.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Pourquoi le chiffre magique de 12? Pourquoi pas 10? Pourquoi
pas 14? Pourquoi 12?
M. Drainville : Ah! bien, Mme
la Présidente, on a transféré des missions du Conseil supérieur vers l'INEE. Et
donc on a composé le conseil d'administration de l'INEE pour refléter ses
compétences. Et le Conseil de l'enseignement supérieur a, dorénavant, des
compétences qui sont... comment dire, qui concernent l'enseignement supérieur.
Et donc la composition du conseil d'administration du nouveau Conseil de
l'enseignement supérieur reflète les nouvelles compétences du Conseil de
l'enseignement supérieur.
Il y a eu des échanges, Mme la Présidente,
pour en arriver à cette réponse-là, il y a eu des échanges avec les collègues
de l'Enseignement supérieur, du ministère de l'Enseignement supérieur. Et donc
c'est de cette manière, Mme la Présidente, que nous en sommes arrivés à faire
cette proposition. C'est au terme de discussions avec le ministère de
l'Enseignement supérieur que cette proposition-là a été faite.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Mme la députée.
Mme Garceau : O.K. Et,
lorsque vous avez parlé avec la ministre de l'Enseignement supérieur et le
ministère, est-ce qu'il y a eu des discussions concernant les tâches
spécifiques, ou encore pourquoi cibler à 12 versus un autre chiffre? Est-ce que
c'est parce que vous avez déterminé, bon, on a besoin d'une personne pour telle
raison, une autre personne pour telle raison? Comment est-ce que ça a été
déterminé, en fonction de quoi?
M. Drainville : Mme la
Présidente, je réfère la députée de Robert-Baldwin à l'article qui suivra,
l'article 47. Je pense qu'on peut se permettre, Mme la Présidente, juste pour
avoir une discussion éclairée, je pense que c'est important qu'on s'y réfère.
Et donc dans le nouveau texte qui sera traité ultérieurement à l'article 47, le
libellé se lira comme suit : «Les membres du conseil sont nommés par le
gouvernement après consultation des associations ou organisations les plus
représentatives des étudiants, des enseignants, professeurs et autres membres
du personnel, y compris les personnes exerçant une fonction de direction des
établissements d'enseignement et des groupes socioéconomiques. Ses membres sont
nommés sur la recommandation du ministre.»
Et donc le ministre ou la ministre de
l'Enseignement supérieur aura pour mandat de faire ses recommandations, et elle
recommandera donc des personnes pour combler 12 postes. C'est un peu normal,
Mme la Présidente, on avait un Conseil supérieur de l'éducation qui avait pour
mandat, qui avait pour responsabilité l'éducation préscolaire, primaire,
secondaire, formation professionnelle, formation générale des adultes,
collégial, université. Bon, bien là, le Conseil de l'enseignement supérieur
garde l'enseignement supérieur, collégial et universitaire, puis les autres
champs de responsabilité sont confiés à l'INEE. Il m'apparaît logique, Mme la
Présidente, que, compte tenu des nouvelles responsabilités du Conseil de
l'enseignement supérieur, qu'il y ait... qu'on passe de 22 à 12 membres du
conseil d'administration, puisque les fonctions du préscolaire, du
secondaire... du primaire et du secondaire, incluant FP et FGA ou... en plus de
PFGA, relèveront dorénavant...
M. Drainville : ...de l'INEE.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Mme la députée de Robert-Baldwin, d'autres questions sur la... Non?
Mme Garceau : ...parce que je
regardais, là, l'article 8, où vous aviez commencé avec... pour l'INEE, avec un
conseil d'administration composé de neuf membres, et qu'on a augmenté à 4 ou15,
là, je ne me souviens pas c'était quoi, exactement, le chiffre magique, avec
les amendements à l'article 8, mais on en avait quand même ajouté quelques-uns.
Est-ce que c'était ça, un peu, la réflexion? Parce que je vois, là, une
différence de 10, versus une différence de neuf. Est-ce que c'était ça, la
réflexion que vous aviez, c'était de transférer, comme on dit, les neuf, 10, du
conseil à l'INEE?
M. Drainville : Non.
Mme Garceau : Non?
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
que vous avez d'autres commentaires?
Mme Garceau : Donc, ça va
être... M. le ministre, d'après votre explication, ça va être au ministère de
l'Enseignement supérieur de choisir les 12, de nommer les 12.
M. Drainville : Mme la
Présidente, le dernier article est on ne peut plus clair, là. C'est écrit, à
51... à 52 que le conseil, le nouveau Conseil de l'enseignement supérieur vont
relever du ministère de l'Enseignement supérieur. Alors, ça se lira comme suit,
là :
«Le ministre de l'Enseignement supérieur,
de la Recherche, de la Science et de la Technologie est chargé de l'application
de la présente loi.» Donc, ce sera très clairement écrit.
Et, par ailleurs, Mme la Présidente, si je
peux me permettre, avec les amendements que nous avons faits à la composition
du conseil d'administration de l'INEE, on est passé de 9 à 13 membres. Bien, il
y a évidemment les observateurs non-votants qui sont là, également, mais, en
termes de membres votants, on est passé de 9 à 13, puis là on en aura 12 au
Conseil de l'enseignement supérieur. Ça me semble cohérent.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires, Mme la députée de Robert-Baldwin? Sinon, on
pourrait...
Mme Garceau : Juste un
instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : ...donc
on pourrait procéder à la mise aux voix de l'article 46. Donc, est-ce que
l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme Garceau : Sur division.
La Présidente (Mme Tremblay) : Adopté
sur division.
Alors, compte tenu de l'heure, je vais
suspendre les travaux. Donc, à noter qu'en après-midi nous allons nous déplacer
à la salle Marie-Claire-Kirkland. Donc, on se revoit un petit peu plus tard.
C'est à quelle heure? 14 h 30? 15 heures. Donc, on se revoit à 15 heures, donc,
à la salle Marie-Claire. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
15 h (version non révisée)
(Quinze heures vingt minutes)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
la Commission de la culture et de l'éducation reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi de l'instruction
publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation.
Alors, lorsque nous avons suspendu nos
travaux cet avant-midi, vous vous rappelez que nous en étions à l'article 46.
Alors, M. le ministre, je vous invite à en faire la lecture, bien que vous l'aviez
quand même un petit peu lu. C'est-u bien ça? Donc...
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Ah
non! il avait été... Ah! oui, c'est ça. On était rendus à 47. ...c'est l'article 47,
M. le ministre.
M. Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme Tremblay) : ...
M. Drainville : Bien non, ce
n'est pas grave, Mme la Présidente. Ce n'est pas grave, ce n'est pas grave.
47. L'article 4 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «des parents, des enseignants, des administrateurs scolaires» par
«des enseignants, professeurs et autres membres du personnel, y compris les
personnes exerçant une fonction de... Whoup! Attendez un peu. Je suis sur le
point d'éternuer. ...y compris les personnes exerçant une fonction de
direction... Je vais recommencer, Mme la Présidente.
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de, j'ouvre les guillemets, «des parents, des enseignants, des
administrateurs scolaires», je ferme les guillemets, par, j'ouvre les guillemets,
«des enseignants, professeurs et autres membres du personnel, y compris les
personnes exerçant une fonction de direction, des établissements
d'enseignement»;
2° par la suppression, dans le deuxième
alinéa, de, j'ouvre les guillemets, «, après consultation du ministre de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie»,
je ferme les guillemets.
Commentaires : Cet article propose,
afin de tenir compte du retrait de la compétence du Conseil en matière d'éducation
préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation aux
adultes, de retirer les parents et les administrateurs scolaires et d'ajouter
les professeurs et autres membres du personnel des établissements d'enseignement,
des personnes à consulter en vue de la nomination des membres du conseil.
Il propose également, en concordance avec
le retrait de la compétence du conseil en matière d'éducation, voir l'énumération
que je viens de faire, de retirer la référence au ministre de l'Enseignement supérieur
puisque l'expression «ministre» référera avec les modifications proposées par
le projet de loi à celui-ci plutôt qu'au ministre de l'Éducation.
Alors, dorénavant, donc, si je peux me
permettre, Mme la Présidente, là, le texte proposé avec les amendements se
lirait comme suit : «Les membres du conseil sont nommés par le
gouvernement, après consultation des associations ou organisations les plus
représentatives des étudiants, des enseignants, professeurs et autres membres
du personnel, y compris les personnes exerçant une fonction de direction, des
établissements d'enseignement et des groupes socioéconomiques. Ses membres sont
nommés sur la recommandation du ministre.»
Et, comme je viens de l'indiquer, le
ministre ou la ministre fait référence à la personne qui va occuper donc le
poste de ministre de l'Enseignement supérieur. Il y a...
M. Drainville : ...un
amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
qu'il est déjà déposé sur Greffier? Ça ne sera pas long, M. le ministre.
M. Drainville : ...on va vous
le transmettre, Mme la Présidente, parce que, finalement, c'est un nouvel
article que nous allons déposer. Donc, ce sera le 47.1. Donc, on peut déjà se
saisir de 47.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Ça fait qu'on poursuit des discussions sur 47 puis vous allez déposer, pendant
ce moment-là, le 47.1.
M. Drainville : On vous
envoie 47.1. Voilà.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Merci.
M. Drainville : C'est ça,
exactement. Bien, voilà, ça fait le tour.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
est-ce qu'il y a des questions, commentaires?
Mme Rizqy : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
on vous écoute.
Mme Rizqy : Dans un premier
temps, tantôt, j'étais à l'extérieur devant le Parlement avec les
professionnels de soutien puis le personnel de soutien. Clairement, il existe
en ce moment dans le réseau de l'éducation une fatigue très importante, puis je
rappelle que plusieurs d'entre eux ont encore un statut précaire, c'est-à-dire
qu'ils ne travaillent pas à temps plein alors que les besoins sont pour du
temps plein. Mais là j'attire votre attention, M. le ministre, sur une dépêche
qui vient d'arriver pendant qu'on était à la période de questions. Et pour moi,
ça, c'est un enjeu qui met la sécurité des enfants en danger.
La dépêche est la suivante : Montréal
met à pied tous ses brigadiers. Les quelque 550 brigadiers qui aident
chaque jour les enfants à traverser la rue près des écoles ont été mis à pied
par la ville de Montréal en raison des grèves dans le secteur de l'éducation, a
appris La Presse. Ils devront se tourner vers l'assurance-emploi si le conflit
de travail perdure, mais la ville de Montréal dit se pencher sur... solutions.
Depuis mardi matin, pour une durée indéterminée, les brigadiers ne sont plus
payés, confirme le Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente
ces travailleurs qui gagnent environ 16 000 $ par année. Je
répète : Qui gagne environ 16 000 $ par année. J'essaie de me
battre avec la ville présentement, mais on ne veut rien savoir de... dit
Marie-Claude Lessard, conseillère syndicale au SCFP. Au cabinet de la
mairesse... de Mme Valérie Plante, on a dit que c'était prévu au contrat
de travail des brigadiers. On a négocié avec le syndicat une entente qui a
bonifié les salaires. Tout le monde était content. Là, on est dans une
situation qui est hors de notre contrôle avec une grève de la fonction publique
du gouvernement du Québec. On trouve des solutions, dit Marikym Gaudreault,
attachée de presse de la mairesse. Du côté du SCFP, on dit qu'il s'agit d'une
décision qui n'a pas son égal ailleurs au Québec. C'est vrai, il n'y a aucun
autre endroit au Québec ou est-ce qu'on licencie les brigadiers. Québec,
Trois-Rivières, Gatineau, Saint-Jean-sur-Richelieu, Brossard, Saint-Bruno
continuent de payer leurs brigadiers malgré la grève dans le secteur de
l'éducation, dit Marie-Claude Lessard. Ceux de Montréal devront prendre des
journées de tempête pour les trois premières journées de grève puis ils devront
faire une demande de l'assurance-emploi dès vendredi. Les enseignants de
Montréal sont en grève générale illimitée... de cette date, mais les écoles
sont fermées depuis mardi en raison de la grève du front commun... compte parmi
ses rangs du personnel autre que des enseignants. Les brigadiers scolaires de
la métropole sont payés 20 $ et un sou de l'heure. Ils font en moyenne
20 heures par semaine, des horaires coupés en trois quarts de travail par
jour pendant 40 semaines par année. La plupart de ces brigadiers ont plus
de 50 ans. Le recrutement s'est avéré difficile dans les dernières années,
à tel point que les policiers du Service de police de la ville de Montréal ont
dû effectuer eux-mêmes ces tâches à un taux horaire nettement plus élevé. Ils
sont syndiqués. Il manque environ 70 brigadiers à Montréal. On craint que,
si le conflit perdure, entre 10 à 20 % des brigadiers décident d'aller
travailler ailleurs. Ils ont proposé à la ville de Montréal de faire du travail
communautaire aux brigadiers en attendant la fin du conflit.
Pourquoi je prends la peine d'en parler?
C'est parce que, M. le ministre vous savez à quel point qu'on a mis l'emphase,
dernièrement, là, sur la sécurité aux abords des écoles. Certains endroits, on
investit, là, des sommes considérables pour essayer de ne pas revivre de
drames, où est-ce que des enfants se sont faits malheureusement, là, happés par
des conducteurs, que pour eux les stops, ce n'était pas obligatoire, les arrêts
ne sont pas obligatoires. On a même vu des brigadiers, des fois, où est-ce que
les véhicules avancent sur eux. Au Québec, là, j'ai rarement vu ça à quel point
que les gens peuvent être agressifs, mais il y a un enjeu ici de sécurité. Je
la porte à votre attention parce que ça vient juste d'arriver. Puis je vous
connais suffisamment pour savoir que pour vous... Vous avez déjà parlé au
niveau de la sécurité aux abords des écoles puis vous avez dit être très
conscient que ça, c'est quelque chose qui est...
Mme Rizqy : ...ultra-important
pour vous. Vous avez même fait des annonces récemment pour la sécurité aux
abords des écoles. J'ai déposé une pétition qui était rédigée par des enfants
d'une école dans mon comté, l'école Hébert. Là, ici, c'est quand même
névralgique, les brigadiers qui font le rôle quand même assez ingrat, parce que
c'est des horaires coupés, qui accompagnent ces enfants. Puis on a déjà vu,
même, des brigadiers se faire barouetter par des automobilistes. Ils ne gagnent
pas beaucoup. La seule chose qu'ils veulent, c'est de pouvoir continuer. On
sait que ce n'est pas facile, on est dans les blitz de négociation, en tout
cas, on demande qu'il y ait des blitz de négociation, mais eux, en ce moment,
déjà que leur salaire moyen... à 16 000 $, on convient, tout le
monde, là, ce n'est pas beaucoup. Je ne le sais pas. Je l'apporte à votre
attention parce que je crois sincèrement qu'on n'a pas les moyens de perdre
davantage de brigadiers parce qu'à chaque année ce travail colossal que
vous-même, vous faites, c'est vous, là, qui faites des fois des appels pour
dire : On a besoin de vous, vous êtes importants. Je le sais, que vous y
croyez, mais ça, je trouve que c'est trop grave pour qu'on le passe sous
silence.
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui,
allez-y.
• (15 h 30) •
M. Drainville : Mme la
Présidente, je remercie la députée de Saint-Laurent de soulever cet enjeu-là,
je l'ai vu, moi aussi, dans les dernières minutes, et elle a tout à fait
raison, Mme la Présidente, de souligner le rôle absolument essentiel,
indispensable des brigadiers, des brigadières. Je suis effectivement inquiet,
comme la députée de Saint-Laurent, que nous en perdions, c'est-à-dire qu'à
cause du conflit certains brigadiers ou certaines brigadières décident de se
trouver un emploi ailleurs et qu'on les perd de façon définitive. Et, comme le
dit l'article de la députée... de la journaliste, dis-je, Marie-Eve Morasse, il
nous en manque déjà, il nous manque déjà de brigadiers et de brigadières. Et
donc, là, on est à risque d'en perdre encore davantage.
Je dois admettre que je suis un petit peu
perplexe lorsque je lis, puis je n'ai pas vérifié cette information-là, là,
j'en prends connaissance... j'en ai pris connaissance pendant la période des
questions, Mme la Présidente, à la fin de la période des questions, mais je
suis un peu perplexe pourquoi des villes comme Québec, et Trois-Rivières, et
Gatineau continuent-ils à payer leurs brigadiers et pourquoi n'est-ce,
apparemment, pas le cas du côté de Montréal. Je lis les mêmes commentaires que
la députée de Saint-Laurent, là, commentaires émis par la représentante du SCFP
qui dit qu'ils ont approché la ville pour, dans le fond, confier d'autres
responsabilités aux brigadiers le temps que la grève se règle, pour ne pas les
perdre justement, et, apparemment, ce n'est pas possible.
Donc, je suis perplexe et je me pose la
question, Mme la Présidente : Pourquoi est-ce que c'est possible pour les
autres villes et pourquoi est-ce que ça ne l'est pas pour la ville de Montréal?
Donc, tout ce que je peux dire, Mme la Présidente, c'est que je partage
l'inquiétude de la députée de Saint-Laurent et je vais demander à quelqu'un de
mon équipe de s'informer sur les raisons pour lesquelles ce n'est pas possible
pour la ville de Montréal, de continuer à rémunérer les brigadiers et
brigadières comme le font les autres villes pendant, à tout le moins, une
certaine période de temps, Mme la Présidente. Là, on comprend que, si la grève
dure... mettons qu'elle dure longtemps, on peut comprendre qu'à un moment donné
les budgets pourraient... tu sais, l'utilisation des budgets pourrait être
questionnée, puis, bon, je comprends ça, là. Mais là ça commence, on espère que
ça ne durera pas trop longtemps, et je trouve que d'arrêter, comme ça, de les
rémunérer, c'est prendre le risque de les perdre, Mme la Présidente. Puis je ne
porte pas de jugement sur la décision de l'administration de Mme Plante, je ne
suis pas en maîtrise de toutes les informations, je prends connaissance de ces
informations au moment où on se parle ou, à toutes fins pratiques, au moment où
on se parle.
Donc, on va aller aux nouvelles, Mme la
Présidente, puis on va voir quelles sont les explications, mais je... On ne
peut pas se permettre de perdre nos brigadiers, nos brigadières, ces...
15 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...cette
personne-là joue un rôle vraiment très important et, Mme la Présidente, la
députée de Saint-Laurent a raison d'insister sur le fait que ce n'est pas des
conditions faciles, c'est des horaires coupés, ce n'est pas un gros revenu. Là,
selon la source qui est citée par la journaliste, on parle d'une rémunération
annuelle de 16 000 $. Puis on a tous bénéficié du travail de ces
personnes, et ce sont en général des personnes d'un certain âge, parfois
retraitées, qui vont travailler parfois dans des conditions pas faciles, Mme la
Présidente. La question de la sécurité soulevée par la députée de Saint-Laurent
est tout à fait pertinente, mais je vais vous dire par grand froid, là, par
moments, là, de ce... j'ai des images en tête, Mme la Présidente, là des
brigadiers qui sont sur le coin de rue, là, puis ils sont gelés, mais ils ne
s'en vont pas, ils restent parce qu'il y a des enfants qui vont arriver, là, donc
ils doivent s'occuper, sur lesquels ils veillent, là. Tu sais, c'est des... c'est
des... je vais le dire comme ça, je pense que si ce n'est pas... ce n'est pas
manquer de respect que de dire c'est comme des bons popas, puis des bonnes
momans, tu sais, qui s'occupent de nos enfants sur les ces coins de rue. C'est
ça, un brigadier, puis une brigadière, tu sais. Et... et donc, on va... on va
vérifier, Mme la Présidente, auprès du cabinet de la mairesse pour voir quelle
est l'explication.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Est ce que sur l'article 47, vous avez...
Mme Rizqy : Juste brièvement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui.
Mme Rizqy : Merci. Mais le
ministre, parce que, un, pour que lui aussi se sente très interpellé, je le
sens, et j'aimerais aussi rappeler, parce qu'il y a eu une annonce importante
qui a été faite : Vision zéro. Vous étiez avec la vice-première ministre,
puis il y avait plusieurs mesures et des montants aussi qui étaient transférés.
Donc, je pense qu'il faudrait aussi que votre cabinet, mais aussi celui de la
ministre, parce que dans le... il y avait la mesure sept, qui était d'optimiser
la sécurité des brigadiers scolaires, mais encore faut-il qu'ils soient
présents. Donc, sincèrement, je crois qu'on a besoin de nous assurer de pouvoir
conserver les brigadiers actuels. Si jamais on veut être capable d'en ajouter d'autres,
tant mieux. Mais le peu que nous avons, on doit tout faire pour les garder
parce qu'ils sont indispensables. Puis dans le Plan d'action en sécurité
routière, vers 2023-2028 du gouvernement du Québec, ils sont dans ce
plan-là. Ce sont des incontournables. Merci beaucoup. Merci beaucoup, M. le
ministre, sur le sujet.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
que vous souhaitez répondre, M. le ministre, ou je redonne la parole à la
députée?
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, c'est que le processus de vérification est déjà entamé, là.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
M. Drainville : Donc, les
gens nous ont entendus et ils se sont mis à l'ouvrage, comme on dit, là.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
M. Drainville : Alors, oui, c'est
ça. On est écoutés, vous savez, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Tout
à fait.
M. Drainville : Moi, je pense
qu'on sous-estime le vaste public qui s'intéresse à ces délibérations.
La Présidente (Mme Tremblay) : Écoutez,
là...
M. Drainville : Bon,
évidemment, la présence de la députée de Saint-Laurent et la présence de la
députée de Mercier, sans parler de la députée de Robert-Baldwin, sans oublier,
ça, ça contribue à la hausse...
La Présidente (Mme Tremblay) : C'est
une commission intéressante.
M. Drainville : ...à la
hausse des cotes d'écoute, c'est certain. Puis, nous, bien, on fait de notre
mieux, n'est-ce pas? De ce côté-ci, on fait de notre mieux.
La Présidente (Mme Tremblay) : Ils
vont s'ennuyer de nous quand jeudi, on ne siégera pas jeudi.
M. Drainville : Je comprends.
Bien, effectivement, moi, je... Mme la Présidente, ne présumant de rien, il va
peut-être y avoir des demandes, des pressions qui seront faites pour qu'on
siège, parce qu'il y a des gens qui en ont fait leur rendez-vous quotidien,
hein?
La Présidente (Mme Tremblay) : Ah!
Eh bien, je vous laisse... je vous laisse...
M. Drainville : Je ne suis
pas capable... je n'ai pas de preuve... je n'ai pas de preuve de ça, mais je...
La Présidente (Mme Tremblay) : ...
M. Drainville : Très bien.
Alors, revenons aux choses sérieuses.
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui.
47.
M. Drainville : À l'article 47,
n'est-ce pas?
Mme Rizqy : Je me demandais
parce qu'on enlève la notion de parents, on laisse les étudiants? Hem, c'est
quoi le pourcentage de mineurs au cégep?
M. Drainville : Bien, je n'ai
pas ces chiffres-là, Mme la Présidente. C'est plus du côté de la ministre de l'Enseignement
supérieur qu'il faudrait... à qui il faudrait demander. On peut... on peut
essayer de le savoir, Mme la Présidente, puis, quand on aura l'information, on
pourra la communiquer à la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Parce que, de
mémoire, je ne sais pas pourquoi, j'avais en tête autour de 20 %, 20-25%
qui étaient mineurs. Alors, je me pose la question : Est-ce qu'on devrait
avoir une catégorie, peut être pas nécessairement de parents, mais comme par
exemple dans les conseils d'administration au niveau du primaire éducation...
primaire et éducation primaire et secondaire...
Mme Rizqy : ...désolée,
mon café vient de commencer à entrer. Est-ce qu'on pourrait avoir, peut-être,
un membre qui vient de la communauté?
M. Drainville : Ah! O.K.,
on ne qualifie pas la provenance des membres, Mme la Présidente, des membres du
conseil, on parle ici de consultation. Auparavant, c'était... l'article se
lisait comme suit : «Les membres du conseil sont nommés par le
gouvernement après consultation des associations ou organisations les plus
représentatives des étudiants, des parents, des enseignants, des
administrateurs scolaires et des groupes socioéconomiques. Ces membres sont
nommés sur recommandation du ministre, après consultation du ministre de l'Enseignement
supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie.»
Le nouveau texte, après amendement, se
lirait, comme je l'ai dit tout à l'heure, mais je le répète : «Les membres
du conseil sont nommés par le gouvernement après consultation des associations
ou organisations les plus représentatives des étudiants, des enseignants,
professeurs et autres membres du personnel, y compris les personnes exerçant
une fonction de direction. Des établissements d'enseignement et des groupes
socioéconomiques. Ils sont nommés sur recommandation du ministre de
l'Enseignement supérieur. Ce n'est pas dit, mais c'est compris.
• (15 h 40) •
Mme Rizqy : Dans la Loi
sur les collèges d'enseignement général ou professionnel, pour la composition,
ils regardent au niveau de la composition, puis c'est l'article 8 :
«Un collège est administré par un conseil d'administration composé des
personnes suivantes qui en font partie... » O.K., mais la différence, c'est que
vous, vous me dites, si j'ai bien compris : Ici, ce n'est pas les membres
du conseil, qu'on regarde, c'est le comité. Je ne suis pas certaine, en fait,
là.
Des voix : ...
Mme Rizqy : O.K. Alors,
pourquoi qu'on ne pourrait pas prendre, comme celui qui est prévu dans
l'article 8 de la loi sur les collèges... d'ajouter deux parents étudiants
du collège ou deux parents d'étudiants fréquentant des collèges?
M. Drainville : Mme la
Présidente, la... c'est ça, j'essaie de comprendre la question de la députée.
Mme Rizqy : Parce qu'au
fond les membres du conseil sont nommés par le gouvernement après consultation
des associations, organisations les plus représentatives des étudiants, mais,
avant, c'était aussi marqué «des parents», puis on peut comprendre, parce
qu'avant les parents...
M. Drainville : On a des
comités de parents.
Mme Rizqy : Exactement.
Mais, quand même, au collégial, il reste que nous avons des mineurs. Ils
arrivent à 17 ans au cégep, il y en a qui vont arriver à 16 ans, pour
les plus rapides.
M. Drainville : O.K. Ça
fait que vous voudriez quand on garde «parents», c'est ça?
Mme Rizqy : Bien,
peut-être pas «parents» parce que, dans la loi qui régit au niveau du
collégial, eux ont marqué «deux parents d'étudiants», je veux dire. En fait, ça
pourrait être deux parents du réseau collégial.
M. Drainville : Pour
être membres du C.A., vous voulez dire?
Mme Rizqy : Non, non.
Dans le comité parce que, bon, c'est après consultation des associations. Ou
est-ce que ça serait, au fond, le comité de parents. Est-ce qu'on pourrait
garder encore le même comité de parents qui existe dans le réseau d'éducation?
Une voix : ...
M. Drainville : Oui. Là,
on a un petit enjeu, Mme la Présidente, c'est que c'est... Comme ça relève du
ministère de l'Enseignement supérieur, ce ne serait pas possible de juste
changer ça.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Il
faudrait... Il faudrait consulter le ministère de l'Enseignement supérieur. On
peut le faire, Mme la Présidente, on peut voir ce qu'ils vont nous dire,
mais...
Mme Rizqy : Non, mais je
viens de prendre... J'aimerais aussi la plus grande difficulté. Après ça, c'est
de trouver le bon comité de parents. Est-ce qu'on ajoute une... Non. Je viens
de réaliser en réfléchissant à haute voix avec vous, que par la suite, c'est
d'identifier le bon comité de parents. Là, ça serait un peu plus difficile.
Puis je dois vous dire que, quant à moi, de ce que j'ai compris avec mes
différents échanges avec la Fédération des cégeps que leur plus grand défi
entre... dans tous les enfants qui rentrent du secondaire vers le cégep, ce
sont les élèves avec des besoins particuliers. C'est la plus grande tâche pour
eux parce qu'ils sont habitués, dans le réseau scolaire en éducation, d'avoir
un vrai encadrement avec des plans d'intervention. Quand ils nous arrivent dans
le réseau collégial, ça ne suit pas nécessairement. Donc, il faut un petit
peu...
Mme Rizqy : ...l'encadrement
n'est pas le même. Donc, peut-être que si on pourrait avoir une réflexion plus
précise par rapport aux élèves HDAA, pour leur arrivée au collégial, mais je ne
sais pas comment l'ajuster, à ce stade-ci, pour eux, parce que je ne pense pas
que, dans l'absolu, d'identifier un comité de parents, mais j'ai plus
l'impression que ceux qui auraient une voix plus importante dans le sens... au
niveau des besoins plus particuliers, ça serait ceux des parents d'élèves HDAA
qui arrivent au cégep. Parce que, même pour le réseau collégial, à chaque
année, c'est une plus grande adaptation.
M. Drainville : Oui, vous
avez raison pour les élèves HDAA qui se présentent au collégial, c'est vrai, on
a pu lire des textes là-dessus au cours des dernières années. La préoccupation
de la députée est fort légitime, Mme la Présidente, mais je ne pourrais pas
prendre sur moi de, comment dire, de changer le libellé. Il faudrait d'abord
que nous nous en référions au ministère de l'Enseignement supérieur. Est-ce
que...
Mme Rizqy : Mais on peut
continuer puis, vous savez, dans d'autres articles qu'est-ce qu'on a fait. Vous
disiez : Bien, si on doit rouvrir un article, on le fait...
M. Drainville : Oui. O.K.
Mme Rizqy : ...parce que je
pense... C'est une réflexion que je viens d'avoir, puis moi-même, je ne suis
pas capable d'articuler l'amendement. Donc, je pense que c'est une réflexion
qui est importante, mais qu'à ce stade-ci je ne suis pas capable de vous
proposer quelque chose. Je sens juste qu'il y a peut-être quelque chose à faire
entre... En fait, c'est que le pont qui devrait exister entre le secondaire 5
et le cégep, pour les élèves HDAA, ça serait peut-être ici une opportunité de
trouver une façon de l'inscrire.
M. Drainville : Oui. Bien,
Mme la Présidente, j'accueille très positivement la suggestion de la députée. Alors,
ce que nous pourrions faire, c'est continuer avec l'adoption article par
article. Et nous allons quand même, Mme la Présidente, vérifier auprès du
ministère de l'Enseignement supérieur pour voir ce qu'ils en pensent, et on
pourra s'en reparler quand on aura l'alignement de l'Enseignement supérieur,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : ...consentement,
on pourrait revenir à l'article. Ça vous va?
Mme Rizqy : Non, non, ça...
On termine l'article puis lorsque...
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Mme Rizqy : ...si jamais on
arrive à trouver une façon d'articuler le propos... peut-être, ce ne sera même
pas à l'article 47. Donc, il n'y a pas de souci. J'aurais d'autres questions.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Vous pouvez poursuivre.
Mme Rizqy : À l'article 4, on
ne spécifie pas les enseignants... pardon, des enseignants, professeurs et
autres membres du personnel, y compris les personnes exerçant une fonction de
direction des établissements d'enseignement et les groupes socioéconomiques. On
ne parle pas de la différence entre le collégial et l'universitaire. Dans
quelle proportion voulez-vous qu'ils soient représentés?
M. Drainville : Oui, c'est
ça. C'est laissé à la discrétion de la ministre de l'Enseignement supérieur,
Mme la Présidente. Encore une fois, je suis un peu embêté de répondre à la
place de ma collègue. Mais on pourra, Mme la Présidente, toujours dans le même
esprit, on va s'enquérir de l'orientation que la ministre de l'Enseignement
supérieur souhaitera donner à la composition de son... enfin, du Conseil de
l'enseignement supérieur qui va relever d'elle. Actuellement, il y a une
certaine latitude qui est celle de la ministre.
Une voix : ...
M. Drainville : Oui, c'est
ça, c'est ça. Dans la loi actuelle, Mme la Présidente, il n'y a pas de ratio,
là, représentants du collégial versus représentants du monde universitaire. Ça
fait que je vais demander : Est-ce qu'on vérifie au cabinet de la ministre
de l'Enseignement supérieur pour voir si elle a une orientation, tiens, en
tête, déjà? Pas nécessairement, par contre, peut-être que c'est quelque chose
sur laquelle elle devait se pencher ultérieurement, mais on va vérifier, Mme la
Présidente, c'est des bonnes questions.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
que vous avez d'autres questions, toujours sur l'article...
La Présidente (Mme Tremblay) : ...sur
l'article 47?
Mme Rizqy : Oui. Quand on
écrit, au dernier alinéa, «ses membres sont nommés sur recommandation du
ministre», est-ce que c'est le ministre de l'Éducation ou le ministre de
L'Enseignement supérieur?
M. Drainville : Dans ce
cas-ci, Enseignement supérieur.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Puis on fait juste
écrire ministre parce qu'il est clair que le ministre, dorénavant, qui sera le
ministre responsable du nouveau... du nouvel... du nouveau Conseil de
l'enseignement supérieur, c'est le ministre de l'Enseignement supérieur, comme
le prévoit la... 52. Oui, c'est ça.
Mme Rizqy : J'attire votre
attention sur l'article 8, le libellé est différent, puis je pense qu'on
pourrait... parce qu'en toute cohérence, puis peut être aussi pour juste avoir
un seul alinéa, on devrait écrire «ses membres sont nommés par le gouvernement
sur la recommandation du ministre», parce qu'il y a comme une redondance. «Les
membres du Conseil sont nommés par le gouvernement après consultation». Bien,
au fond, on devrait juste lire «les membres du Conseil sont nommés par le
gouvernement sur la recommandation du ministre, après consultation de son
organisation». Au lieu d'avoir deux alinéas, comme c'est le cas à
l'article 8, paragraphe 6, de l'INEE, quand on a fait l'INEE.
M. Drainville : Dès qu'on
tombe dans la...
Une voix : Légistique.
M. Drainville : ...légistique,
on va... on doit...
Mme Rizqy : Oui, je le sais.
M. Drainville : ...on doit
vérifier auprès de notre légiste justement et les autres légistes qui sont avec
nous. Alors, si vous me permettez, Mme la Présidente, on va juste faire un
petit arrêt juste pour s'assurer qu'on ne commet pas d'impair, n'est ce pas? Ça
se dit-tu «légistique? Vraiment! Bien, oui, la légistique.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous allons suspendre les travaux de la commission.
(Suspension de la séance à 15 h 50
)
(Reprise à 15 h 52)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous reprenons les travaux de la Commission de la culture et de l'éducation.
Nous en sommes présentement à l'article 47. Donc, Mme la députée, la
parole est à vous.
Mme Rizqy : Alors, avec le
ministre, nous avons discuté de suspendre l'amendement temporairement, le temps
de pouvoir rédiger un amendement pour tout simplement mettre ensemble les deux
alinéas pour en faire qu'un seul qui soit plus fluide à la lecture. On peut
aller, dans ce cas-ci, l'article 48.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
est-ce qu'il y a consentement pour aller à l'article 48?
M. Drainville : Oui. Donc, on
suspend 47, le temps de rédiger un amendement.
La Présidente (Mme Tremblay) : On
suspend 47, oui.
M. Drainville : Et on se
ressaisira de 47 un petit peu plus tard. Donc, on irait à 48.
La Présidente (Mme Tremblay) : Exactement.
M. Drainville : C'est bon.
Ah! oui, mais on pourrait... Est-ce qu'on dépose l'amendement de 47.1 tout de
suite, hein?
Mme Rizqy : Ah! bien oui.
Mme Rizqy : C'est aussi bien.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
il y a consentement?
M. Drainville : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, on l'a reçu sur Greffier. Donc, M. le ministre, je vais vous inviter à en
faire la lecture. On va l'afficher à l'instant.
M. Drainville : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : C'est-tu
à M. le ministre?
Des voix : ...
M. Drainville : Oh boy! Oui.
O.K. Oui, c'est bien. Merci beaucoup. Ça a l'air...
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
M. Drainville : Ça a l'air...
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
l'article est maintenant affiché, 47.1...
La Présidente (Mme Tremblay) : ...Donc,
je vous invite à en faire la lecture, M. le ministre.
M. Drainville : Oui, oui.
Article 47.1 (article sept de la Loi sur le Conseil supérieur de
l'éducation) : insérer, après l'article 47 du projet de loi, le
suivant :
«47.1. L'article sept de cette loi est
modifié par le remplacement de "et le sous-ministre de l'enseignement
supérieur, de la recherche, de la science et de la technologie" par
"le sous-ministre de l'enseignement supérieur, de la Recherche, de la
Science et de la technologie et le président du Conseil d'administration de
l'Institut national d'excellence en éducation".».
Commentaires : Cet amendement
introduit un nouvel article au projet de loi modifiant la loi sur le Conseil
supérieur de l'éducation afin de prévoir que le président du conseil
d'administration de l'Institut national d'excellence en éducation est membre
adjoint du Conseil supérieur de l'éducation, qui deviendra le Conseil de
l'enseignement supérieur.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Est-ce qu'il y a autre chose, M. le ministre, ou...
M. Drainville : Non, non,
non.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Des...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui,
est-ce qu'il y a des explications à donner ou...
M. Drainville : Bien non.
J'ai lu le commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Ça
va. Parfait. Vous avez donc... je comprends que vous avez terminé.
M. Drainville : Oui, oui,
oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
est-ce que...
Mme Rizqy : ...la loi
actuelle, est-ce que... Le... Donc, si je comprends bien... Bien, en fait, je
vais vous dire ce qui me chicote. «Ils peuvent désigner une personne pour les
suppléer», je trouve ça trop large. Il me semble qu'on ne peut pas déléguer à
n'importe qui la suppléance. J'aimerais peut-être qu'on le restreint. Je trouve
que c'est...
M. Drainville : Comment vous
dites ça, Mme la députée de Saint-Laurent?
Mme Rizqy : Désolée, je vais
recommencer. Je trouve le libellé «ils peuvent désigner une personne pour les
suppléer» beaucoup trop large. C'est n'importe qui qui peut suppléer? Non, pour
moi, non. Quand qu'on a un rôle de représentation, on ne peut pas le... avec ou
sans droit de vote, ce n'est pas ça l'important, c'est quand même le droit de
parole. Puis, de donner une procuration à n'importe qui, non, moi, j'aimerais
ça que ça soit restreint.
Donc, «ils peuvent désigner une personne
pour les suppléer», tu sais, moi, je comprends qu'au niveau, tu sais, du
sous-ministre, le sous-ministre, c'est sûr qu'il ne donnera pas ça à n'importe
qui, il va donner sûrement ça à la sous-ministre associée, là, puis ça, je
comprends, mais, au niveau de l'INEE, je ne sais pas comment qu'on peut
modifier cette phrase. Elles peuvent désigner une personne pour les suppléer à
l'intérieur, tu sais, de la propre organisation, là, donc la personne qui va
suppléer doit être quand même sur le conseil d'administration de l'INEE, puis
évidemment, le sous-ministre, s'il n'est pas disponible, bien, ça va être un
sous-ministre associé, un sous-ministre adjoint, mais ça ne peut pas être
désigner n'importe qui, là. Je n'aime pas ça, j'ai un inconfort.
M. Drainville : Oui. Attendez
un petit peu, Mme la Présidente. C'est parce que je...
Des voix : ...
M. Drainville : quand on
regarde l'article 57, Mme la Présidente, de la Loi sur l'INEE, là, si vous
allez à...
Une voix : ...
M. Drainville : C'est
l'article 57 qui introduit l'article huit de la Loi sur l'INEE. Si vous
allez à la fin de cet article-là, «agissent d'office à titre d'observateur le
scientifique en chef, le sous-ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport,
le sous-ministre de l'enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et
de la technologie, le sous-ministre de l'économie et de l'innovation et le
président du Conseil de l'enseignement supérieur ou toute personne que chacun
peut désigner.» Donc, l'idée de permettre à ces observateurs de se faire
représenter est déjà acquise, est déjà votée, a déjà été incorporée à la loi
par cet article 57, donc, qui introduisait l'article huit de la Loi sur
l'INEE. Donc...
Une voix : ...
M. Drainville : M.... Est-ce
que M. le légiste peut prendre le...
M. Drainville : ...ici?
(Consultation)
M. Drainville : ...encore,
Mme la Présidente, à une question d'orientation, là. On n'a pas le mandat,
nous, de venir décider qui peut suppléer. C'est ça la difficulté, là.
Mme Rizqy : ...mais là, c'est
parce que, nous... Moi, je dois légiférer sur cet article, puis à
l'article 8, lorsque vous nous parlez de chacun peut désigner.... Quand
qu'on lit dans son ensemble, «agissent d'office à titre d'observateurs», ils
agissent d'observateurs. Moi, ici, à l'article 7, ce n'est pas à titre
d'observateur, ils sont membres sans droit de vote. Donc ici, je pense qu'on
doit le modifier pour tout simplement ajouter : Ils peuvent désigner une
personne pour les suppléer à l'intérieur de leur organisation, leur
organisation, sans «s» pour vraiment référer à leur organisation respective.
Donc, je pense, c'est une toute petite modification. Je ne pense pas qu'on a
besoin de.... En fait, ça tombe sous le sens. Puis j'ajouterais que comment
qu'on lit Conseil de l'enseignement supérieur, toute personne que chacun peut
désigner. Même là...
• (16 heures) •
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui.
M. Drainville : Là, je ne
sais pas si... Je ne veux pas placer notre ami Alexandre, le légiste, dans une
situation qui n'est pas... qui pourrait être délicate, mais est-ce que ce n'est
pas une disposition qui est assez courante, ça?
(Consultation)
M. Drainville : Oui, alors on
m'indique que le principe lui est courant, mais on cherche effectivement des
exemples. Écoutez, Mme la Présidente...
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : Bien, oui.
Bien, oui.
Mme Rizqy : ...que le
président de l'INEE nomme un D.G. d'un centre de services scolaire... le
remplacer, ma compréhension, c'est que ça devrait rester quelqu'un qui est
membre de l'INEE lorsqu'il se présente à ces rencontres. Il faut qu'il y ait
une pertinence, là, pour la personne qui est suppléante.
M. Drainville : Oui. Bien,
écoutez, Mme la Présidente, sans être un... comment dire, une personne
familière avec ce type de procédure, je prends pour acquis que... Mettons que
la sous-ministre de l'Éducation ne peut pas être présente à la rencontre, elle
va se faire désigner par quelqu'un qui va... dont elle connaît la compétence et
qui va représenter dignement la fonction, là. Je ne vois pas tellement en quoi
il y a risque que soit le sous-ministre de l'Éducation, le sous-ministre de
l'Enseignement supérieur, le président de l'INEE se fassent mal représenter
s'ils ne sont pas en mesure d'assister eux-mêmes aux réunions du Conseil de
l'enseignement supérieur. Donc, je...
Mme Rizqy : Mais pour le
ministère, ça, je vous l'ai dit, je ne suis pas inquiète. Je suis convaincue
parce qu'il y a quand même plusieurs différents sous-ministres. Alors, si un
sous-ministre n'est pas disponible, je suis convaincue qu'il va y avoir un
sous-ministre adjoint... Je ne sais pas, il y a tellement de termes, adjoint ou
associé, là. Mais au niveau de l'INEE, c'est quand même le rôle du président
d'être présent. Et, s'il ne peut pas être présent, moi je m'attends à ce que ce
soit une autre personne membre du conseil d'administration qui le remplace.
M. Drainville : ...quand je
regarde par exemple, l'Institut des mines, ça, c'est la Loi sur l'Institut des
mines, voilà, qui est sous la responsabilité, donc, du ministre de l'Éducation.
Puis là vous regardez...
16 h (version non révisée)
M. Drainville : ...l'Institut
administré par un conseil d'administration et là, en bas, « sont membres du Conseil, mais
sans droit de vote, le sous-ministre de l'Éducation, le sous-ministre de l'Enseignement
supérieur, le sous-ministre des Ressources naturelles, le sous-ministre de l'Emploi
ou la personne que chacun peut désigner ».
Mme Rizqy : ...vous avez
plusieurs sous-ministres.
M. Drainville : C'est ça,
vous, votre enjeu, c'est vraiment le Président de l'INEE, vous dites...
Mme Rizqy : Oui, parce qu'il
ne va pas... l'objectif de ça...
M. Drainville : Alors, quelle
serait votre suggestion?
Mme Rizqy : Moi, ça serait
juste... ils peuvent désigner une personne pour le suppléer faisant partie de
leur organisation. Parce que l'organisation... puis c'est-à-dire que ça peut
être un membre du conseil d'administration, comme ça pourrait être, par
exemple, le secrétaire général, comme ça pourrait être, par exemple, le D.G.,
le président-directeur général de l'INEE, mais ça reste que ça reste une
personne qui est membre de l'INEE, là, ce n'est pas une personne à l'extérieur
de l'organisation.
M. Drainville : Oui, oui.
Non, non, c'est bien légitime.
Mme Rizqy : C'est tout
simplement ça, parce que je n'ai pas d'inquiétude au niveau des ministères, les
ministères ont a toujours pris des gens, évidemment, qui viennent du ministère.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, prenons un petit moment de pause pour voir comment on pouvait
trouver une formulation satisfaisante, voilà, c'est bon... ça va être un
instant.
La Présidente (Mme Tremblay) : La
commission va suspendre ses travaux quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 05)
(Reprise à 16 h 13)
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
nous reprenons les travaux de la commission de la culture et de l'éducation.
Donc, nous sommes à l'article 47.1. M. le ministre, vous aviez parlé de
soumettre un amendement. Alors, je comprends que vous voulez peut-être prendre
un autre chemin. Juste, pour ceux et celles qui nous écoutent, que vous avez
nommés étant nombreux tantôt, vous dire quels sont vos projets.
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui,
tout à fait.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, oui, voilà, nous allons procéder à la rédaction d'un amendement.
Donc, un peu comme on l'a... bien, pas un peu, comme on l'a fait pour 47, on
suspendrait l'amendement 47.1, ou l'article 47.1, le temps que nous
procédions à la rédaction de l'amendement, et, lorsqu'on sera prêts, on pourra
vous le soumettre...
M. Drainville : ...le
soumettre à la commission, puis on pourra revenir, à ce moment-là, pour
l'étudier.
La Présidente (Mme Tremblay) : C'est
très clair. Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre 47.1?
Une voix : Consentement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
parfait. Donc, ça nous amènerait à l'article 48. Ça va, M. le ministre?
M. Drainville : Oui, oui,
c'est bon, c'est bon.
La Présidente (Mme Tremblay) : 48.
Donc, vous pourriez procéder à la lecture puis aux explications de
l'article 48.
M. Drainville : Très bien.
L'article neuf de cette loi est modifié :
1 : par le remplacement, dans le
premier alinéa, de « et
le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche, de la science et de
la technologie sur toute question relative à l'éducation » par « sur
toute question relative à l'enseignement supérieur »;
2 : par le remplacement dans le
deuxième alinéa de « au ministre
sur l'État et les besoins de l'éducation »
par « au ministre sur
l'État et les besoins de l'enseignement supérieur »;
3 : dans le troisième alinéa :
a) par la suppression de « de l'éducation, du loisir et
du sport » et;
b) par le remplacement de « éducation » par « enseignement supérieur ».
Alors, cet article propose des... Alors,
commentaire, pardonnez-moi. Cet article propose des modifications de
concordance avec le retrait de la compétence du Conseil en matière d'éducation
préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation
générale aux adultes. Alors, juste pour que ce soit clair, Mme la Présidente,
le texte, une fois les amendements insérés, se lirait comme suit : « Le Conseil a pour fonction de
conseiller le ministre, étant entendu qu'il s'agit du ministre de
l'Enseignement supérieur, à partir de maintenant, quand on parle du ministre en
lien avec le Conseil supérieur, c'est le ministre de l'Enseignement supérieur,
donc le Conseil a pour fonction de conseiller le ministre sur toute question
relative à l'enseignement supérieur. À cette fin, le Conseil doit, au moins à
tous les deux ans, faire un rapport au ministre sur l'État et les besoins de
l'enseignement supérieur. Le ministre dépose le rapport sur l'État et les besoins
de l'enseignement supérieur devant l'Assemblée nationale dans les 30 jours de
sa réception, ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise de ses
travaux. »
C'est vraiment des modifications de
concordance, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Merci pour les explications. Mme la députée de Saint-Laurent?
Mme Rizqy : Non, je n'ai pas
de question sur cet article-là.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, Mme la députée de Mercier, est-ce que ça va pour vous aussi? Donc, on
pourrait procéder à la mise aux voix de l'article 48. Donc, est-ce que
vous en êtes accord pour adopter l'article 48?
Des voix : Sur division.
M. Drainville : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, adopté sur division.
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, si je comprends bien, on pourrait retourner en arrière pour se
saisir de l'article 47 tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Tremblay) : L'article 47
qu'on m'avait suspendu.
M. Drainville : C'est bien
ça, c'est bien ça.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
est-ce que vous avez des réponses qui nous permettraient de poursuivre.
M. Drainville : Oui, bien là,
vous allez... vous allez voir apparaître sur l'écran dans un instant
l'article 47.
La Présidente (Mme Tremblay) : 47.1...
vous êtes vraiment à...
M. Drainville : Non, non,
c'est le 47, là.
La Présidente (Mme Tremblay) : Vous
avez soumis un amendement?
M. Drainville : Oui, oui,
oui, il été transmis.
La Présidente (Mme Tremblay) : O.K.,
on va suspendre les travaux le temps de recevoir l'amendement et puis de
pouvoir l'afficher. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 17)
(Reprise à 16 h 18)
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
nous poursuivons avec l'article 47. Comme c'est un retour en arrière, ça
me prend le consentement. Est-ce que ça va pour tout le monde, consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
il y a consentement...
La Présidente (Mme Tremblay) : ...M.
le ministre, je vous invite à lire l'amendement que vous souhaitez apporter à
l'article 47.
M. Drainville : Oui, c'est un
amendement de forme. Dans le fond, la députée de Saint-Laurent souhaitait un
libellé plus fluide. Je pense que cela satisfera ses... comment dire, son
souhait, voilà. Alors, ça se lirait comme suit, donc : Les membres du...
Alors, je reprends, là, l'article 47 (article 4 de la Loi sur le Conseil
supérieur de l'éducation) : Remplacer l'article 47 du projet de loi par le
suivant :
47. L'article 4 de cette loi est remplacé
par le suivant :
«4. Les membres du Conseil sont nommés par
le gouvernement, sur recommandation du ministre, après consultation des
associations ou organisations les plus représentatives des étudiants, des
enseignants, professeurs et autres membres du personnel, y compris les
personnes exerçant une fonction de direction des établissements d'enseignement
et des groupes socioéconomiques.»
Mme Rizqy : C'est parfait.
C'est conforme à notre échange.
La Présidente (Mme Tremblay) : O.K.
Donc, je comprends que vous seriez prêts à adopter l'amendement?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme Tremblay) : Adopté.
Donc, ça nous ramène à l'article 47. Est-ce que vous êtes prêts à procéder à
l'adoption de l'article 47?
Des voix : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
l'article 47, tel qu'amendé, donc, est-ce que c'est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Alors, ça nous amène maintenant à l'article... on en était à l'article 49, M.
le ministre. Donc, je vous invite à faire la lecture de l'article 49, merci.
M. Drainville : J'y arrive,
j'y arrive, Mme la Présidente : 49. L'article 10 de cette loi est
modifié :
1° dans le paragraphe 1° :
a) par le remplacement de «aux
ministres des avis ou leur» par «au ministre des avis ou lui»;
b) par le remplacement de
«l'éducation» par «l'enseignement supérieur»;
2° par le remplacement, dans le
paragraphe 2°, de «l'éducation» par «l'enseignement supérieur».
Encore une fois, ce sont des modifications
de concordance.
Donc, si on reprend le texte avec les
insertions et les modifications, ça se lirait comme suit, le nouveau
texte :
Dans l'exercice de cette fonction, le
Conseil peut :
1° donner au ministre des avis ou lui
faire des recommandations sur toute question relative à l'enseignement
supérieur;
2° solliciter ou recevoir les
requêtes, l'opinion et les suggestions d'organismes ou de groupes intéressés,
ainsi que du public en général, sur toute question relative à l'enseignement
supérieur; et
3° — qui n'est pas modifié — effectuer
ou faire effectuer les études et les recherches qu'il juge utiles ou
nécessaires à l'exercice de sa fonction.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Donc, est-ce que vous avez des questions ou des commentaires en lien avec
l'article 49? Non? Donc, on serait prêts à procéder à la mise aux voix. Donc,
est-ce que cet article est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, adopté sur division. Donc, ça nous amènerait, M. le ministre, et tout le
monde, à l'article 50. Donc, je vous invite à faire la lecture de l'article 50.
M. Drainville : Très bien.
Alors : 50. L'article 10.1 de cette loi est remplacé par le suivant :
«10.1. Le Conseil doit donner son avis au ministre
sur tout projet de règlement que celui-ci est tenu de lui soumettre ainsi que
sur toute question qu'il lui soumet.
«Lorsque le ministre soumet au Conseil une
question pour avis, il lui indique le délai dans lequel cet avis doit lui être
donné. Ce délai ne peut être inférieur à 30 jours.»
Encore une fois, cet article... Alors, cet
article... Commentaires. Cet article propose d'abord une modification de
concordance avec le retrait de la compétence du conseil en matière d'éducation
préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et éducation aux
adultes. Il propose ensuite de permettre au ministre de l'Enseignement
supérieur d'indiquer le délai dans lequel il souhaite que les avis qu'il
demande lui soient donnés...
M. Drainville : ...donc, avec
les amendements, là, le nouveau texte se lirait comme suit :
10.1 Le Conseil doit donner son avis au
ministre sur tout projet de règlement que celui-ci est tenu de lui soumettre,
ainsi que sur toute question qu'il lui soumet. Lorsque le ministre soumet au
Conseil une question pour avis, il lui indique le délai dans lequel cet avis
doit lui être donné. Ce délai ne peut être inférieur à 30 jours.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
que ça vaut pour les explications?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, si vous avez des questions ou des commentaires. Est-ce qu'on serait prêt
à procéder à la mise aux voix de l'article 50? Oui.
Mme Rizqy : ...juste être
certaine, «Lorsque le ministre soumet au Conseil une question... Puis est-ce
qu'on a un article où est-ce qu'on parle si l'avis devient public ou c'est plus
tard?
M. Drainville : Bonne
question. Ils le sont, effectivement. Je pense, ça va probablement...
Suspendons deux instants, Mme la Présidente, le temps qu'on fasse...
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, nous allons suspendre les travaux de la commission quelques minutes.
Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 25)
(Reprise à 16 h 30)
La Présidente (Mme Tremblay) : ...reprendre
les travaux de la commission. Donc, nous reprenons à 47.1 avec le consentement.
Donc, j'ai le consentement pour 47.1?
M. Drainville : Il faudrait
d'abord suspendre 50, hein, c'est bien ça?
La Présidente (Mme Tremblay) : Suspendre,
exact. Il faut suspendre 50. C'est mon erreur, je m'en excuse. Donc, est-ce
qu'il y a consentement pour suspendre l'article 50?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Consentement.
Merci. Alors... Et ça nous amènerait à 47... On reviendrait, avec le
consentement, évidemment, à 47.1. Donc, ça va. Et là nous avons reçu un
amendement. Donc, ça me prendrait le consentement pour retirer l'amendement
qu'on avait reçu précédemment et poursuivre avec le nouvel amendement. Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, M. le ministre, je vais vous demander de faire la lecture de l'article,
le nouvel... bien, l'amendement, le nouvel amendement que vous venez de
déposer, 47.1.
M. Drainville : Oui, on fait
ça. Alors, article 47.1 (article 7 de la Loi sur le Conseil supérieur
de l'éducation). Insérer, après l'article 47 du projet de loi, le
suivant :
47.1. L'article 7 de cette loi est
modifié par l'insertion, après le premier alinéa, du suivant — ouvre
les guillemets :
«Est également d'office membre adjoint du
conseil sans droit de vote le président du conseil d'administration de
l'Institut national d'excellence en éducation ou la personne qu'il désigne
parmi les membres du conseil d'administration de l'institut pour le suppléer.»
On ferme les guillemets.
Alors, je pense que ça répond à la
préoccupation de la députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Ça
répond à vos préoccupations? Donc, est-ce que vous seriez prêts à passer à la
mise aux voix, tout le monde?
Mme Rizqy : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, est-ce que l'article 47.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Drainville : Merci. On va
continuer, Mme la Présidente. Donc, 50 est suspendu.
La Présidente (Mme Tremblay) : 50
est suspendu.
M. Drainville : On le
laisserait suspendu, avec l'accord des membres de la commission, Mme la
Présidente, le temps que nous terminions les recherches, là, en lien avec les
avis, là, donnés au ministre et à leur caractère public, ultérieurement. Donc,
on reviendrait sur 50 dès qu'on aura plus de précisions à apporter, Mme la
Présidente. Donc, si la commission est d'accord, on pourrait passer à 51.
La Présidente (Mme Tremblay) : Ça
va pour tout le monde? Consentement pour 51? Parfait. Donc, M. le ministre, je
vous invite à faire la lecture de l'article 51.
M. Drainville : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, 51 :
L'article 14.1 de cette loi est
modifié par la suppression, dans le premier alinéa de — j'ouvre les
guillemets — «et au ministre de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche, de la Science et de la Technologie». On ferme les guillemets.
Commentaire : Cet article propose une
modification de concordance avec le retrait de la compétence du conseil en
matière d'éducation préscolaire, primaire, secondaire, formation
professionnelle et formation aux adultes.
Donc, si on prend le texte proposé,
incluant l'amendement, donc le nouveau texte se lirait comme suit :
«14.1. Le conseil doit, au plus tard le 30
juin de chaque année, faire au ministre un rapport de ses activités pour
l'année financière...
16 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...le ministre
dépose ce rapport devant l'Assemblée nationale dans les 30 jours de sa
réception ou si elle ne siège pas dans les 30 jours de la reprise de ses
travaux.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, est-ce que vous avez des questions, des commentaires sur l'article 51?
Donc, vous seriez prêt à passer à la mise aux voix de l'article 51?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
est-ce que l'article 51 est adopté?
M. Drainville : Adopté.
Mme Rizqy : Sur division.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
adopté sur division. Ça m'amène donc à l'article 52. Donc, M. le ministre,
je vous inviterais à en faire la lecture... de l'article 52.
M. Drainville : 52. L'article 30.1
de cette loi est modifié par le remplacement de «l'éducation du loisir et du
sport» par «l'enseignement supérieur de la recherche, de la science et de la
technologie».
Alors, autre modification de concordance, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est
ce qu'il y a des commentaires ou des questions sur l'article 52?
M. Drainville : Non.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on pourrait procéder à la mise aux voix. Donc, est-ce que l'article 52 est
adopté?
M. Drainville : Adopté.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
l'article est adopté sur division. Ça nous amènerait maintenant à l'article 63.
Donc... 52, j'ai-tu sauté...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Ah!
excusez, je n'ai pas... Ah! oui, c'est moi qui n'a pas le bon ordre ici, mais
je l'ai ici, je me reprends. Donc, oui, effectivement — merci, Mme la
secrétaire — donc ça m'amènerait à l'article 58. Donc, M. le
ministre, vous pouvez procéder à la lecture de l'article 58.
M. Drainville : Oui, attendez
que je le trouve. Attendez un petit peu, Mme la Présidente, parce que, là...
Aidez-moi avec 58, s'il vous plaît.
(Consultation)
M. Drainville : Voilà, c'est
bon. Très bien, Mme la Présidente. Chapitre III. Dispositions relatives au
ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport.
Article 58...
Loi sur le ministère de l'Éducation, du
Loisir et du Sport.
58. Le préambule de la Loi sur le
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (chapitre M — comme Martine,
trait d'union — 15) est modifié par la suppression dans le quatrième
alinéa de «dont les pouvoirs soient en relation avec les attributions reconnues
à un conseil supérieur de l'éducation».
Article qui propose de modifier le
préambule de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport afin
de tenir compte des modifications que le projet de loi propose d'apporter à la
Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation pour circonscrire la fonction du
conseil aux questions relatives à l'enseignement supérieur.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des questions, des commentaires sur cet article?
Mme Rizqy : Pas de question,
petit commentaire. Je note qu'à chaque fois qu'il y a le mot «M», le ministre
pense à Martine, et c'est très honorable de sa part. Non, mais c'est beau.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
que vous avez des commentaires, M. le ministre, sur...
M. Drainville : Bien, en
fait, est ce que je peux m'éviter des commentaires?
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui,
vous pouvez tout à fait. Vous n'êtes pas obligé.
M. Drainville : C'est gentil.
C'est gentil, Mme la Présidente, de m'épargner...
Mme Rizqy : Bien, je trouvais
ça beau. Je voulais juste rappeler au député de Jacques-Cartier de faire la
même chose avec mon prénom.
M. Drainville : C'est très
bon. M comme Marwah. C'est très bien, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Si
je comprends, c'est qu'on serait prêt à passer à la mise aux voix de l'article 58.
Donc, est-ce qu'il est adopté?
M. Drainville : Adopté, mme
la Présidente.
Mme Rizqy : Sur division.
La Présidente (Mme Tremblay) : Sur
division, parfait. Alors, ça nous amènerait maintenant à l'article 63.
Donc, M. le ministre, je vous invite à en faire la lecture.
Mme Rizqy : On y arrive, on y
arrive, on y arrive. Très bien. Chapitre IV. Dispositions modificatives.
Article 63. À moins que le contexte
ne s'y oppose ou que la présente loi n'y pourvoie autrement, dans toute loi,
tout règlement ainsi que tout autre document, l'expression «Conseil supérieur
de l'éducation» est remplacée par «Conseil de l'enseignement supérieur».
Une disposition de concordance, encore une
fois, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) :
Excellent. Donc, on est à l'article 63. Des questions? Pas de
commentaire?...
La Présidente (Mme Tremblay) : ...alors,
je comprends qu'on en serait prêt à procéder à la mise aux voix. Donc, est-ce
que l'article 63 est adopté?
M. Drainville : Adopté. 64,
puis après ça?
La Présidente (Mme Tremblay) : Adopté
sur division.
M. Drainville : Très bien.
Article 64.
La Présidente (Mme Tremblay) : Excellent.
Oui, monsieur , vous me devancez.
M. Drainville : Je suis
désolé, je ne voulais surtout pas faire ça.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
M. le ministre, je vous invite à lire maintenant l'article 64.
M. Drainville : Oui, très
bien, très bien. Article 64. «À moins que le contexte ne s'y oppose, dans
toute loi, tout règlement ainsi que tout autre document, un renvoi à la Loi sur
le Conseil supérieur de l'éducation est un renvoi à la Loi sur le Conseil de
l'enseignement supérieur.»
Disposition de concordance à nouveau, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
la parole est à vous, Mme la députée de Saint-Laurent. Ça vous va? Donc...
Mme Rizqy : Pas de question,
pas de commentaire.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, on va procéder à la mise aux voix. Donc, est-ce que l'article 64 est
adopté?
M. Drainville : Adopté.
Mme Rizqy : Sur division.
La Présidente (Mme Tremblay) : Excellent.
Donc, adopté sur division. Ça nous amène donc à l'article... Est-ce que vous
seriez... Est-ce qu'il y en avait de suspendus, Mme la secrétaire?
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : 50,
est-ce qu'on est prêt ou on passe au prochain?
M. Drainville : Est-ce qu'il
y a une explication? Oui. Alors, on va donner... On va se tourner vers notre
légiste, M. Alexandre Guyon Martin, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Sur
l'article 50.
M. Drainville : Voilà, sur le
50 que nous avons suspendu, Mme la Présidente, c'est bien vu.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, ça me prend le consentement pour revenir sur l'article 50.
Une voix : Consentement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Consentement.
Et je vais devoir vous demander de vous identifier comme c'est la première fois
que vous prenez la parole aujourd'hui, à cette commission.
• (16 h 40) •
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui,
Alexandre Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation.
Donc, en ce qui concerne les avis visés à
l'article 10.1 de la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation, on va se
référer à l'article 38 de la Loi sur l'accès. Donc, un organisme peut
refuser de communiquer un avis ou une recommandation que lui a fait un
organisme qui en relève ou à qui... ou qui l'a fait à un autre organisme,
jusqu'à ce que la décision finale sur la matière faisant l'objet de l'avis ou
de la recommandation ait été rendue publique. Il en est de même pour le
ministre.
Donc, dans un contexte d'un projet de
règlement, l'avis ne peut plus faire l'objet d'un refus de communication une
fois que la décision est prise, donc une fois que le règlement est publié. Par
contre, pour ce qui concerne les autres avis sur toute question que le ministre
peut lui soumettre, dans la mesure où ce n'est pas nécessairement rattaché à
une décision qui doit être prise, le refus, là, il faudrait l'analyser au cas
par cas, mais le refus de communiquer pourrait être maintenu.
Mme Rizqy : Lorsque ça serait
rendu public ou parce que vu que faire une demande ça être refusé.
M. Guyon Martin (Alexandre) : En
fait, la possibilité qu'on donne à un organisme de refuser. C'est jusqu'à ce
que la décision qui est en lien avec la vie qui a été produite, jusqu'à ce que
la décision soit rendue. Donc au moment où le règlement est pris, est édicté.
Là, l'organisme qui reçoit une demande d'accès ne peut plus refuser de
communiquer.
Mme Rizqy : Mais si ça ne
porte pas sur un règlement, si c'est juste sur une question du ministre?
M. Guyon Martin (Alexandre) : En
fait, c'est ça, dans ce cas-là, faudrait voir au cas par cas. Donc, si l'avis
est lié à une décision qui est prise, la même logique va s'appliquer. Par
contre, s'il n'y a pas de... s'il n'y a pas de décision, c'est donc si c'était
une question pour avoir une information, avoir une analyse ,mais qui n'est pas
liée une décision, dans ce cas-ci, il y aurait un refus de communiquer qui
serait toujours possible.
Mme Rizqy : Et qui serait
toujours possible, mais pas automatique?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Exact.
Mme Rizqy : O.K. Là, je
réfléchis à haute voix, M. le ministre, parce que dans le cas d'un règlement,
c'est clair que, lorsque le règlement est publié, bien, ça va aller sur le site
Web. Là, un avis sur une question posée par le ministre, ça veut dire aussi que
le ministre de son propre chef pourrait lui aussi, de son côté, décider de le
rendre public, l'avis, là.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui,
l'article le 38, on a le volet pour l'organisme qui produit l'avis. On a aussi
le deuxième alinéa que ça s'applique autant au ministre qui reçoit...
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...reçoit
l'avis.
Mme Rizqy : O.K. Est-ce qu'il
est possible que, par exemple, le conseil dise oui et que le ministre dit non?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Ça
m'apparaît possible, oui.
Mme Rizqy : O.K. Et à qui
appartiendrait l'avis? Parce qu'en fait j'essaie de réfléchir, si jamais le conseil
n'a pas d'enjeu de le rendre public, mais que le ministère a un enjeu, est-ce
qu'il est sous l'autorité, disons-le ainsi, du conseil ou du ministre? Parce
qu'en fait je me pose la question : Est-ce qu'il pourrait avoir un véto
qui soit émis par le ministre pour ne pas le rendre public, ou est-ce que le
conseil aurait la latitude nécessaire pour le rendre public en vertu d'une
demande d'accès à l'information?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Je dirais, chaque organisme a la latitude pour évaluer l'application de la loi
à l'égard des documents qu'il détient. Maintenant, il existe peut-être des
dispositions où... pas peut-être, il existe des dispositions, puis là je ne
suis pas certain que ça s'appliquerait dans cette situation-là. Mais, par exemple,
où un organisme qui reçoit une demande d'accès dit : Mais je ne suis pas
vraiment la bonne personne à qui vous devriez le demander parce que c'est un
document qui a été produit par quelqu'un d'autre. Donc, vous devriez vous
adresser à cet organisme-là. Mais comme je vous l'ai dit, je ne suis pas
certain que ça s'applique dans cette situation-là. Il faudrait que j'aille
consulter des collègues.
Mme Rizqy : Moi aussi, je
réfléchis à haute voix là-dessus. Parce que ma compréhension, c'est que les avis
et recommandations étaient la propriété du Conseil supérieur. Puis là ma
crainte avec les explications, c'est que ça pourrait être aussi la propriété du
ministre. Puis, à ce moment-là, on peut se retrouver dans... Une personne fait
une première demande au Conseil supérieur, et puis on lui dit : Bien, va
demander au ministre, parce que l'avis, je l'ai fait sur demande du ministre,
mais le travail a quand même été fait par le Conseil supérieur.
Alors, je me pose juste la question pour
éviter d'être dans un endroit où est-ce qu'on... où est-ce qu'il qu'y aurait un
jeu de ping-pong, qu'on se renvoie la balle pour ne pas répondre. Est-ce qu'on
voudrait peut-être prévoir ici une disposition? Puis là, ça serait plus au
ministre, peut-être, pour clarifier au niveau de la publication des avis, que
ce soit... qu'il y ait une prise de décision ou pas. Parce que vous pouvez
demander un avis puis constater, une fois l'avis obtenu, que, finalement, non,
vous n'avez pas légiféré ou, non, vous n'avez pas adopté un règlement, mais ça
peut être pertinent pour le public de comprendre le raisonnement d'un ministre.
Ça, je pense, c'est plus vous, M. le ministre, que Me Guyon Martin, parce
que... Vous pouvez répondre, mais je suis pas mal certaine que...
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui,
mais, peut-être, un élément. En fait, ici, la modification qui est proposée à
l'article 10.1 de la Loi sur le Conseil ne touche pas à cet élément-là. Donc,
c'est déjà la situation qui a cours en ce moment. Puis, en fait, c'est certain
que, comment dire, les deux organismes ne pourront pas nécessairement se
renvoyer la balle, parce que si c'est un cas où l'article qui prévoit qu'il
faut le demander, disons, aux meilleurs organismes... que c'est aux meilleurs
organismes, disons, qu'il faut faire la demande d'accès, il y en aura un des
deux qui va nécessairement devoir répondre.
Mme Rizqy : Moi, je l'ai
vécu, comme présidente d'une commission, où est-ce que l'organisme a fait un
travail. L'organisme a dit : Bien, j'ai un malaise parce que ça a été fait
pour le ministère X. Le ministère X a dit : Oui, mais ça ne m'appartient
pas vraiment parce que ça appartient à l'organisme. Alors, il y a comme eu...
ni eu ni l'autre ne voulait le donner, en invoquant, au fond, que ce n'était
pas tant leur propriété que l'autre. Alors, il y avait comme... C'est pour ça
que j'évoque cette question-là, c'est en connaissance de cause d'un autre
événement dans une autre commission, là. C'est pour ça, je ne voudrais pas
arriver dans une situation où est-ce que ça n'appartient ni à l'un ni à
l'autre. C'est juste, je pense qu'un avis, on aurait tous intérêt à l'avoir.
Moi personnellement, les études,
publiez-moi ça à l'intérieur de 30 jours sur votre site Web, il n'y en a pas,
de problème, on va les lire. Puis, des fois, on va être d'accord puis, des
fois, on ne sera pas d'accord, donc... puis c'est correct, là. Ça, c'est une
opinion, la mienne...
Mme Rizqy : ...l'information
que vous m'avez dit... m'a dit qu'il donne... que c'est déjà le cas pour le Conseil
supérieur actuellement, mais c'est indiqué «aux avis qui portent sur les
règlements... Pour les projets de règlement». Or, ici, la façon que c'est
libellé, ce n'est pas juste pour les projets de règlement?
Une voix : ...
Mme Rizqy : Ah! O.K. c'est
deux articles différents... Parce qu'à l'article 10 et 10.1, la façon que
c'est libellé, ce n'est pas la demande du ministre.
Une voix : ...
Mme Rizqy : À
l'article 10, c'est vraiment de sa propre initiative que le conseil peut
faire des avis ou toute recommandation. 10.1, c'est donner un avis pour un
projet de règlement. La façon... Et là, moi, généralement, c'est parce que
l'enjeu que j'ai, c'est que là, quand qu'on tombe à un avis demandé par le
ministre, il me semble que la façon que moi je l'aurais interprétée, c'est que
là, la... Je vais le dire ainsi, je n'aime pas le terme, la propriété, là, de
l'avis reviendrait au ministre parce qu'il a été fait pour lui. Puis, si on
veut que... Alors que présentement, dans la forme actuelle, tu sais, le 10 et
10.1, c'est vraiment... la propriété reste quand même, la façon que c'est
écrit, au conseil, parce que c'est de sa propre initiative qu'il fait l'avis.
Il y a une petite subtilité dans la rédaction.
M. Drainville : Et donc? Excusez-moi,
j'essaie de...
Mme Rizqy : c'est ça, la
différence. C'est que c'est ça, la différence, au niveau de la propriété.
M. Drainville : Non, mais
vous avez raison. Dans le cas de...
Mme Rizqy : C'est une petite
nuance, mais c'est que la...
M. Drainville : Non, non,
elle est importante. Dans le cas de 10, le conseil prend l'initiative, en tout
cas ce n'est certainement pas à la demande du ministre, tandis que dans le cas
de 10.1, c'est effectivement à la demande du ministre.
Mme Rizqy : C'est que la
différence, c'est que, par exemple, si je fais aujourd'hui une demande d'accès
à l'information au Conseil, il ne pourrait pas me répondre : Ah bien, je
l'ai fait pour le ministre, donc allez lui demander à lui aussi la permission
de pouvoir diffuser publiquement l'avis. Maintenant, moi, comment je
l'interprète avec la modification, l'avis est fait à votre... à la demande du
ministre, donc, en vertu de la demande d'accès à l'information, sur les
explications que j'ai eues, il y aurait la prérogative que le ministre
dise : bien, un instant, l'avis, c'est à ma demande, donc, la propriété,
je peux ainsi m'opposer à la publication. Alors que présentement, le Conseil
supérieur, si c'est lui qui l'a fait à sa propre initiative, il a toutes les
propriétés. Le ministre ne pourrait pas dire : Ah bien, c'est un avis pour
moi. Je vous donne un exemple, si jamais, par exemple, un avis juridique,
clairement, là, c'est fait pour le bénéfice de celui qui le demande, là,
donc... Puis ici, dans ce cas-ci, bien, l'avis est fait pour le bénéfice du
ministre, à sa demande. Alors, moi, c'est juste de ne pas tombe, tu sais, dans
ce jeu où est-ce qu'on pourrait avoir une demande d'accès à l'information qui serait
faite au Conseil supérieur et que, par la suite, on dirait... l'organisme
pourrait dire : Bien, vous devez aussi adresser votre demande au ministre.
• (16 h 50) •
M. Drainville : Parce que
c'est un avis qu'il a lui-même demandé.
Mme Rizqy : Exactement. Puis
donc lui serait la propriété de cet avis-là parce qu'il a été fait à son
bénéfice.
M. Drainville : Oui. Là, je
n'ai peut-être pas saisi toutes les subtilités des échanges que vous avez eues
avec Maître Guyon Martin, mais, j'imagine, peut-être avez-vous déjà donné la
réponse à cette question-là, maître. Mais est-ce que... si c'est le ministre
qui le demande, est-ce qu'il y a une disposition qui s'applique, qui est
différente de celle qui s'appliquerait à 10? En d'autres mots, est-ce que ce
serait possible pour le ministre de dire, selon la loi d'accès, comme il s'agit
d'un avis qui a été demandé dans le cadre des fonctions ministérielles, il est
couvert par le secret ministériel pendant un certain temps, là? Je sais qu'il y
a une disposition dans la loi d'accès qui permet, dans certains cas, de
dire : On ne peut pas divulguer l'existence de cet... de ce document parce
qu'il fait partie des... parce qu'il s'inscrit dans les fonctions du ministre,
dans l'exercice... il s'inscrit dans l'exercice de ses fonctions ministérielles
et donc il y a une restriction qui s'applique à ce moment-là. Est-ce que je me
trompe?
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...
M. Drainville : Voulez-vous...
Mme Rizqy : Voulez-vous qu'on
suspende juste pour...
M. Guyon Martin (Alexandre) : Non.
Mais, en fait, cette restriction-là s'applique davantage... celle à laquelle
vous faites mention s'applique davantage en ce qui concerne les documents qui
sont au Conseil des ministres.
M. Drainville : Oui, c'est
ça.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Donc,
il n'y a pas nécessairement pour un ministre. Là, dans ce cas-ci, quand c'est
pour un ministre, on est vraiment...
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...à
l'article 38. Donc, que ce soient les... les avis qui sont donnés à l'article
10 ou à l'article 11, le même régime va s'appliquer.
M. Drainville : L'article
10.1, vous voulez dire?
M. Guyon Martin (Alexandre) : 10...
10... 10.1, oui.
M. Drainville : Oui, c'est
ça. O.K. Et donc, en principe, il y aurait divulgation?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Et
donc les documents qui sont liés à une décision devront être rendus... devront
être communiqués, lorsqu'il y a une demande d'accès, après que la décision soit
prise. Avant, il est possible pour l'organisme ou le ministre qui reçoit l'avis
de refuser de le communiquer.
Mme Rizqy : Mais la décision,
tantôt, faisait référence à un règlement. Or, un avis ne peut... peut arriver
qu'il débouche... un règlement ou, des fois, ne débouchera pas... un règlement,
puis c'est correct, là, parce que c'est...
M. Drainville : Oui, ou une
décision. Peu importe. Oui.
Mme Rizqy : ...c'est ça,
parce que vous demandez justement un avis pour pouvoir prendre une décision ou
vous restreindre à prendre une décision aussi, ça peut être ça.
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : Et nous, si on est
dans le... la... dans le... si on n'est pas dans un projet de règlement, on
tombe dans un avis, puis, à ce moment-là, si ma compréhension est correcte de
ce que vous nous avez expliqué, c'est que, si jamais il n'y a pas de projet de
règlement ou une loi, une décision prise, à ce moment-là, l'avis... il n'y a
pas d'obligation de divulguer, là.
M. Drainville : C'est exact.
Mme Rizqy : C'est ça?
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : Alors que
présentement, tu sais, de leur propre initiative, bien, si je fais une demande
d'accès, ils ne pourraient pas me dire : Allez voir le ministre de
l'Éducation?
M. Drainville : Non. S'il
s'agit d'un... d'un avis qui émane du conseil, à ce moment-là...
Mme Rizqy : Ils le publient.
M. Drainville : Et voilà.
Mme Rizqy : Et voilà.
M. Drainville : Il ne peut
pas se prévaloir, je dirais, de la disposition ou de la restriction qui permet
de ne pas publier l'avis tant que la décision n'a pas été prise, effectivement.
Mais, honnêtement, Mme la Présidente, puis ce n'est pas... ce n'est pas du tout
un... à mon... à mon sens à moi, il faut préserver cette possibilité de ne pas
rendre public l'avis tant que la décision n'a pas été prise. Il faut... il faut
préserver cette... cet espace-là, Mme la... cet espace que j'appellerais de
délibération qui permet aux ministres, peu importe la couleur, peu importe le
parti, de pouvoir réfléchir avant de... de prendre une décision puis de...
de... donc d'avoir en main, mettons, un avis du conseil qui lui... qui lui dit
x, y, z., etc., etc., et donc que le ministre ou la ministre, au terme de la
réception de cet avis-là et d'autres conseils, réflexions, analyses, peu
importe, que le ministre, donc, ait la latitude et l'espace-temps pour pouvoir
prendre sa décision.
Et là, la question qui va venir de la
députée de Saint-Laurent, c'est... sans doute, c'est : O.K. Mais, une fois
que sa décision est prise, ça devrait être rendu public? La réponse,
c'est : Oui, ça le sera, s'il y a eu décision. Mais, si effectivement il
n'y a pas eu décision, le document ne serait pas rendu public, l'avis ne serait
pas rendu public, puis je pense que c'est préférable. Enfin, j'ai la
conviction, Mme la Présidente, que c'est préférable comme ça, parce que tu ne
veux pas que... Dans l'exercice de tes fonctions, là, je veux dire, la
transparence et tout ça, c'est important, là. Mais, à un moment donné, on
évalue, dans nos... dans l'exercice de nos fonctions, ça peut... il arrive à
tout... à toute occasion des... des moments où on évalue des options, où on...
on... on songe à prendre telle ou telle orientation, puis finalement on décide
de ne pas la prendre. Et donc, il faut se... il faut se garder cet espace-là,
Mme la Présidente. Je... je... je ne peux pas concevoir un système où, si le
ministre ou la ministre décide de ne pas aller de l'avant avec telle ou telle
option, qu'on va quand même rendre public le fait qu'il a pris ce chemin-là, ou
qu'il a... qu'il a considéré cette possibilité-là, ou qu'il a... ou qu'il s'est
fait soumettre telle ou telle hypothèse et qu'il soit obligé d'en rendre
compte, même si ça n'a pas abouti à rien. Me suivez-vous, Mme la députée de
Saint-Laurent?
Mme Rizqy : Oui, et je vais
juste vous expliquer pourquoi, des fois, c'est important que... même si ça n'a
pas abouti à rien de le savoir, parce que, des fois, il y aura peut-être des
décisions qui vont être plus difficiles à prendre après un avis, parce que ça
pourrait par exemple occasionner des considérations financières d'aller de
l'avant avec l'avis. Mais, nous, on ne le saurait pas, et... parce que, là, au
fond, c'est une absence de décision qui fait en sorte que l'information est
retenue.
M. Drainville : Oui. Ça
arrive...
Mme Rizqy : Oui.
M. Drainville : ...ça arrive,
et, Mme la Présidente, je vous dirais que...
Mme Rizqy : Et savez-vous
qu'est-ce qui arrive souvent après? C'est que ceux, par exemple, qui ont
travaillé sur l'avis, bien, ils vont le fuiter, le dossier, tôt ou tard. C'est
ça, des fois, qui arrive...
Une voix : ...oui, mais...
Mme Rizqy : C'est qu'on a
accès à l'information mais par la voie de contournement, là.
M. Drainville : Oui, mais là
c'est... Mme la Présidente, pour avoir été...
Mme Rizqy : Journaliste.
M. Drainville : ...le
bénéficiare de certaines de ces fuites, je...
Mme Rizqy : Longtemps.
M. Drainville : ...je ne peux
que constater la réalité que vient d'évoquer la députée, ça arrive. Et parfois,
quand on est journaliste, on est bien content, mais, quand on est ministre, on
l'est moins. C'est ça, ce n'est pas la même chose.
Mme Rizqy : Oui. Bien, c'est,
des fois, les documents qui sont fort pertinents.
M. Drainville : Ça arrive.
Mme Rizqy : Ça arrive. Moi,
je vous vois sourire, parce que ça vous rappelle une époque, hein?
M. Drainville : Oui, mais ça
me rappelle les supplices que me font subir parfois ces fuites, quoique ce
n'est pas arrivé tellement souvent à date.
Mme Rizqy : Pas dans votre
cas.
M. Drainville : Non, non.
Mme Rizqy : Non, vous, au
contraire, je pense que vous avez bénéficié beaucoup plus que d'autres au
Parlement de ces faits.
M. Drainville : Oui, non,
non, mais je suis content de vous l'entendre dire. Non, mais vous avez raison,
c'est un supplice, comment dire, virtuel jusqu'à maintenant, Mme la Présidente.
Mais c'est sûr qu'on est toujours... hein?
Mme Rizqy : Bon. Moi, j'ai
exprimé, au fond, ma préoccupation. Je vais voter contre, comme vous comprenez,
parce que je crois fermement qu'on devrait s'assurer la plus grande
transparence. Et je sais que, dans votre cas, vous, vous allez prendre,
probablement, des décisions qui vont conduire à leur publication, puis j'ose
espérer que ceux qui vous suivront, un jour, prendront des décisions et que les
indécis... bien, à ce moment-là, peut-être que vous serez de retour de l'autre
côté, peut-être que...
M. Drainville : Par
l'opposition?
Mme Rizqy : Non, non,
peut-être que vous serez de retour à la radio et peut-être qu'à ce moment-là,
les indécis, ah bien, peut-être que c'est vous qui serez le bénéficiaire de la
fuite.
M. Drainville : On verra, Mme
la Présidente.
Mme Rizqy : Si le passé est
garant de l'avenir.
M. Drainville : Oui, c'est
ça.
Une voix : ...
• (17 heures) •
M. Drainville : Oui, oui,
oui.
Mme Rizqy : Bien, écoutez, il
est jeune.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
que vous seriez prêts à procéder à la mise aux voix.
Mme Rizqy : Oui. Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 50. Donc, est-ce que
cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Tremblay) : Adopté
sur division.
M. Drainville : Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
ça complète ce bloc-là. Donc, ça va nous amener au bloc de la gouvernance,
donc... et, selon l'ordre qui a été établi, on passerait, avec consentement,
là, à l'article 18. On commencerait d'abord par 18 puis, après ça, on
procéderait de 2 à 17, donc, tranquillement pas vite. Mais 18, c'est... on n'a
jamais touché encore à l'article 18 du bloc de gouvernance. Est-ce qu'il y
a... Ça va pour tout le monde?
M. Drainville : Oui, oui,
absolument. J'aurais besoin, Mme la Présidente, avec le consentement de cette
commission, j'aurais besoin quand même de mettre la table un petit peu avant de
procéder avec le bloc gouvernance, puisque nous avons eu des échanges avec
l'Association des commissions scolaires anglophones. Et donc nous avons eu beaucoup
d'échanges, et donc je pense qu'il est de mon devoir d'informer la commission
et les membres de cette commission de l'état des discussions et, surtout, du
résultat qui en a découlé, de ces discussions-là. Vous me permettez que je
puisse mettre les choses un petit peu en contexte? Alors...
Mme Rizqy : ...vous avez dit
qu'il ferait les échanges en... le reprendre, et je tiens... Pour moi et pour
ma collègue de Robert Baldwin, c'était très important. Et merci de l'avoir
fait, vous avez tenu parole, M. le ministre.
M. Drainville : Oui, puis
merci beaucoup, Mme la Présidente, merci beaucoup à la députée de Saint-Laurent
de... c'est le bon mot... Oui, bien, des fois, en politique, Mme la Présidente,
c'est... C'est un monde d'incertitude, la politique, parfois, mais je... On
essaie de se gouverner par des principes forts et puis, quand on prend des
engagements, on essaie de les tenir le plus possible, à tout le moins, et puis
je pense que, dans ce cas-ci, on a effectivement respecté l'engagement que nous
avions pris. Alors, Mme la Présidente, on s'en rappellera, au tout début de nos
travaux, nous avions... nous nous étions saisis d'un article qui concernait
donc les commissions scolaires anglophones, et évidemment nos collègues de
l'opposition avaient manifesté leur souhait que la situation particulière des
commissions scolaires anglophones soit bien, bien identifiée, bien nommée...
17 h (version non révisée)
M. Drainville : ...et j'avais
à ce moment-là informé les membres de la commission que nous étions conscients,
Mme la Présidente, évidemment, des procédures qui étaient en cours devant les
tribunaux du jugement de la Cour supérieure sur 40. Et, évidemment, ces
procédures, Mme la Présidente, sont toujours en cours. Les prétentions de l'Association
des commissions scolaires anglophones du Québec étaient à l'effet que le projet
de loi n° 23, que nous étudions présentement, comment dire, affectait leur
prérogative constitutionnelle sur la question de l'article... sur la question
de la gouvernance en lien avec l'article 23. Et donc j'ai informé la
commission, à ce moment-là, que nous allions entamer un dialogue... Le
dialogue, en fait, avait déjà commencé, que nous allions le poursuivre et que j'allais
faire rapport à cette commission au terme de ces échanges.
Alors, je suis maintenant en mesure, Mme
la Présidente, de vous informer que nous en sommes venus à une entente avec les
représentants des commissions scolaires anglophones. Si je résumais, Mme la
Présidente, l'essentiel de cette entente, je la résumerais ainsi : les
dispositions concernant la gouvernance en ce qui a trait à leur application aux
commissions scolaires anglophones, ces dispositions-là n'entreraient pas en
vigueur en même temps que ce sera le cas, advenant l'adoption du projet de loi,
pour les centres de services scolaires francophones. L'Entente que nous... dont
nous avons convenu, sur laquelle nous nous sommes entendus avec les représentants
des commissions scolaires anglophones, prévoit donc une entrée en vigueur d'un
certain nombre de dispositions qui touchent la gouvernance des commissions
scolaires anglophones, donc une entrée en vigueur par décret à la date ou aux
dates fixées par le gouvernement.
Et donc ce que nous faisons dans les
faits, Mme la Présidente, là, si je résume, bien, si je vulgarise, dans leur
mémoire, l'Association des commissions scolaires anglophones sont venus nous
dire : Cet article, cet article, cet article, etc., tous ces articles
concernant la gouvernance des commissions scolaires anglophones ne sont pas
acceptables à nos yeux, ne respectent pas nos droits, surtout à la lumière de
ce jugement sur 40, jugement, donc, de la Cour supérieure du Québec, et donc
nous en exigeons le retrait. L'entente que nous avons conclue avec les
représentants des commissions scolaires anglophones prévoit que ces articles,
qu'ils ont identifiés dans leur mémoire, soient... en fait que l'entrée en
vigueur de ces articles soit suspendue et qu'ils entrent en vigueur seulement à
une date fixée par le gouvernement, et ceci, par l'entremise d'un décret, par
le truchement d'un décret. Et je dois aussi préciser, Mme la... Mme la
Présidente, dis-je bien, je dois aussi préciser que nous avons convenu avec les
représentants des commissions scolaires anglophones qu'avant de prendre le
décret nous aurions des échanges avec l'Association des commissions scolaires
anglophones. C'est un engagement formel que j'ai pris auprès d'eux. Et, lorsque
nous avons conclu nos échanges, Mme la Présidente, je me suis engagé à prendre
la parole devant la commission, ce que je fais en ce moment pour le signifier
cela, pour signifier le fait qu'avant de prendre un décret pour mettre en
vigueur ces différents articles sur la gouvernance il y aurait des échanges
avec l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec. Donc, il n'y
aurait pas de surprise. Il n'y aurait pas de décision qui apparaîtrait de nulle
part. Il y aurait donc un échange ou des...
M. Drainville : ...échanges
avec l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec. Alors,
évidemment, Mme la Présidente, cela a des impacts sur un certain nombre de
dispositions. Et donc, nous avons déposé, il y a quelques heures de cela,
auprès du greffier de cette commission ou de la greffière, un certain nombre
de... En fait, c'est un amendement qui concerne un certain nombre d'articles.
Et si vous me le permettez, Mme la Présidente, je pourrais procéder à la
lecture de cet article 75 qui pourrait nous permettre par la suite de
procéder à une discussion avec les membres de cette commission.
La Présidente
(Mme Tremblay) : Est-ce qu'il y a consentement pour aller à
l'article 75? Parfait.
Des voix : ...
M. Drainville : Et est-ce
que c'est possible, Mme la Présidente, d'y aller?
La Présidente
(Mme Tremblay) : Oui, oui. Vous avez le consentement pour y
aller... Donc, je viens de le recevoir ici.
Des voix : ...
M. Drainville : Parlez-vous.
La Présidente
(Mme Tremblay) : ...procéder à la lecture, M. le ministre, si
vous le souhaitez.
M. Drainville : Merci
beaucoup. Article 75. Donc, remplacer l'article 75 du projet de loi
par le suivant :
«75 La présente loi entre en vigueur,
entre parenthèse (Indiquer ici la date de la sanction de la présente loi), je
referme la parenthèse, à l'exception;
«1° de l'article 22, 32 et 38 qui
entrent en vigueur le 1ᵉʳ juillet 2025;
«2° les articles 4 à 6, 10, 11, 13, 17, 36
et 40, qui entrent en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement
en ce qu'ils concernent un centre de services scolaire anglophone;
«3° des articles 18 à 21, 23 et 25,
qui entrent en vigueur le 1ᵉʳ juillet 2025 en ce qu'ils concernent un
centre de services scolaire francophone et à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement en ce qu'ils concernent un centre de services scolaire anglophone;
«4° des articles 43 à 52, 57, 64 et
72 qui entrent en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.»
Commentaire. Cet amendement vise à
reporter l'entrée en vigueur à l'égard des centres de services scolaires
anglophones, des dispositions relatives à la gouvernance scolaire à la date ou
aux dates fixées par le gouvernement.
• (17 h 10) •
La Présidente
(Mme Tremblay) : ...les commentaires.
Mme Rizqy : Oui. Bien,
pour... Dans un premier temps, merci pour l'exposé puis le retour, M. le
ministre, avant d'entamer le bloc qui porte sur la gouvernance. Ma
compréhension est à l'effet suivant, que si jamais, à la Cour d'appel, le
gouvernement n'obtient pas un jugement qui est favorable et par conséquent la
décision Lussier est maintenue, et qui donne gain de cause aux commissions
scolaires anglophones, moi, ma compréhension, c'est que le fameux décret dont
il est question, ici, à l'article 75, deviendrait caduc. Est-ce que c'est
la bonne compréhension de notre échange.
M. Drainville : Oui. Mme
la Présidente, c'est extrêmement délicat, les échanges que nous aurons à partir
de maintenant, parce qu'évidemment il s'agit d'une procédure qui est toujours
active, qui est toujours devant les tribunaux. Donc, je je me dois de ne pas
élaborer sur...
Mme Rizqy : O.K. Vous
avez... Je comprends. Alors, avec consentement, est ce qu'on peut échanger?
Est-ce qu'on peut suspendre?
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : Merci. On va
suspendre, Mme...
La Présidente
(Mme Tremblay) : Donc, on va suspendre les travaux de la
commission quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 13)
(Reprise à 17 h 22)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous allons reprendre les travaux de la Commission de la culture et de
l'éducation. Nous en sommes à l'amendement de l'article 75. Donc, je vous
invite à poursuivre les discussions. C'était du côté... M. le ministre.
M. Drainville : Oui, Mme la
Présidente. L'amendement... enfin, le nouvel article 75 a été déposé,
n'est-ce pas?
Une voix : Tout à fait.
M. Drainville : C'est bien
ça? Donc, je suis ouvert aux discussions et autres questions, Mme la Présidente.
Sinon, nous pouvons procéder avec son adoption.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
de votre côté, Mme la députée de Saint-Laurent, est-ce que vous seriez prête à
passer à la mise aux voix de... de l'amendement, excusez-moi, à l'article 75?
Mme Rizqy : Oui...
discussion, puis effectivement je remercie pour les précisions que le ministre
nous a données au micro et hors micro, ça correspond aux échanges qu'ils ont
eus avec l'ACSAQ puis aux préoccupations qui ont été soulevées d'entrée de jeu,
depuis le jour un, lorsque nous avons commencé nos travaux. Puis on avait
demandé à l'époque la suspension le temps de vraiment qu'il y ait des échanges,
puis le ministre, je vais le dire ainsi, parce que ce n'est pas toujours le cas
de prendre un engagement, de le tenir, de faire les vérifications
nécessaires... notre souhait, puis je vais laisser ma collègue aussi de
Robert-Baldwin...
Mme Rizqy : ...sur cet enjeu,
parce que c'est très, très important. C'est que l'exemple qui est donné
aujourd'hui par le ministre de l'Éducation, de prendre le temps de discuter
pour trouver un terrain d'entente, c'est un exemple qui devrait être repris par
d'autres. Puis je le dis sincèrement, parce que ce qu'il fait aujourd'hui,
c'est la démonstration que, quand on prend le temps de s'écouter, on est
capable de trouver des fois la voie de passage à laquelle on a besoin. C'est
pour ça que je tiens à vous dire merci. Puis j'espère que cet exemple fera
école ailleurs, parce que ce n'est pas dans toutes les commissions... un, qui
roule rondement, ce n'est pas dans toutes les commissions non plus qu'il y a
des suspensions le temps de faire des vérifications. Puis j'ai fait différents
projets de loi avec différents ministres et je tiens à le dire. Vous auriez pu
vous obstiner... vous obstiner, pardon, dis-je bien, au début, début, puis
dire : Non, on avance pareil, vous vous entêtez, vous ne l'avez pas fait,
vous avez dit : Non, je devais leur parler, je vais le faire. Donc, c'est
rafraichissant de savoir qu'on peut avoir des vraies discussions de fond, puis
de tenir parole, de revenir, puis d'avoir une proposition qui fait consensus.
Donc, merci, M. le ministre. Puis je vais laisser ma collègue... qui avait
soulevé aussi cet enjeu-là, Jour un, lorsqu'on a commencé les discussions.
Mme Garceau : C'est sûr et
certain, M. le ministre, juste quelques mots de remerciement. Je sais que c'est
très apprécié de la communauté anglophone. C'est sûr que, dans plusieurs
aspects, ils n'ont pas été consultés avant la prise de décision. Et, dans cet
aspect, on sait très bien que tout ce qui est lié aux écoles et la gestion des
écoles , leur tient à cœur, donc c'est très apprécié que, s'il y a un décret à
déposer, il sera à la toute fin d'une décision finale concernant la loi 40.
Donc, merci.
Mme Rizqy : ...exprimé un
souhait, là, ça, c'est un souhait qui n'est pas pour vous, pas pour le ministre
de l'Éducation, parce que, hein, chacun son champ de compétence, et ce n'est
pas pour vous enlever des compétences, mais, vous savez, en politique, chacun
son carré de sable. Et le ministre de la Justice a son propre carré de sable.
Alors, j'ose espérer qu'une fois on aura une décision de la cour d'appel, qu'on
ne soit pas obligé d'aller jusqu'en Cour suprême. C'est mon souhait. J'ose
espérer que, d'ici là, on trouvera une façon de respecter ce droit de gestion
qui existe depuis des décennies. Ça, c'est notre souhait. Parce qu'en
définitive, soyons honnêtes, c'est quand même des deniers publics, lorsqu'on
est toujours devant les tribunaux. Alors, j'espère qu'on sera capable de
résoudre et que l'exemple du ministre que, quand on communique, on trouve des
solutions. Merci.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente. Si je peux me permettre, de remercier la députée de Saint-Laurent
et la députée de Robert-Baldwin, toutes les deux, pour les paroles qu'elles
viennent de prononcer et... bien, je ne peux que souscrire, Mme la Présidente,
à ce qui vient d'être exprimé et on n'y arrive pas tout le temps, Mme la
Présidente, et parfois on n'y arrive pas, pas par manque de bonne volonté, ou
c'est tout simplement parce qu'on a des visions différentes. Mais là, je suis
content qu'on ait trouvé cette voie de passage. Et, pour la suite, on va
laisser les tribunaux, bien entendu, Mme la Présidente, on va laisser les
tribunaux faire leur travail et on verra pour la suite.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Est-ce que vous souhaitez procéder à la mise aux voix de l'amendement...
M. Drainville : Bien là, ce
qu'on m'indique, Mme la Présidente, c'est que... l'important, c'était de le
déposer, parce que, là, si on l'adopte, ce que je comprends, c'est qu'on va
devoir le rouvrir par la suite. Donc, il serait déposé et il serait adopté
ultérieurement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Ça
me va. Donc, ce que vous nous demandez, finalement, c'est de le suspendre pour
l'instant.
M. Drainville : Oui, c'est
ça.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre?
Mme Rizqy : On ne peut pas
l'adopter aujourd'hui? Parce que nous, on pourrait l'adopter.
M. Drainville : Oui,
suspendons, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Tremblay) : On
va suspendre les travaux de la commission, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 28)
(Reprise à 17 h 29)
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on va reprendre les travaux de la commission. Donc, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'amendement. Donc, est-ce que vous êtes... est-ce que
l'amendement est adopté? L'amendement est adopté.
Donc... et on revient à l'article 75.
Est-ce que ça va? Je n'ai pas de son.
(Suspension de la séance à 17 h 32)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 39)
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
nous reprenons les travaux de la commission. Donc, vous dire qu'on en est à l'article 75.1.
Donc, on serait prêt à procéder...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Bon,
bien... ah! oui, 75, à l'amendement de 75, merci. Vous avez tout à fait raison.
Donc, on va procéder à la mise aux voix, si vous êtes prêt, de l'amendement à
75. Est-ce que ça va pour tout le monde? Parfait. Donc, est-ce qu'il est
adopté? Donc, parfait. Et là, je comprends qu'on va maintenant, avec le
consentement, suspendre 75. Est-ce qu'il y a consentement? Puis on y reviendra
éventuellement, et on reviendrait toujours avec votre consentement à l'article 18.
Donc, est-ce qu'il y a consentement?
Mme Rizqy : Consentement...
passé d'enseignante vous est bien utile pour faire la pédagogie de tous vos
travaux dans votre chaise de présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Merci.
Alors, je pense... on avait déjà procédé à la lecture, donc peut-être juste, M.
le ministre, peut-être.
• (17 h 40) •
M. Drainville : Oui, j'arrive,
j'arrive, j'arrive. Voilà... attendez un petit peu, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : ...placer
dans nos documents.
M. Drainville : C'est bon,
oui, O.K., je suis correct. Excellent. On y va. Article 18. C'est bon?
Tout le monde à bord. 18 : L'article 698 de cette loi est remplacé
par les suivants : « Le
directeur général de chaque centre de services scolaire est nommé par le
gouvernement sur recommandation du ministre pour un mandat d'au plus cinq ans.
À l'expiration de son mandat, le directeur général demeure en fonction jusqu'à
ce qu'il soit remplacé ou nommé de nouveau.
« 198.1.
La rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de travail du
directeur général d'un centre de services scolaire sont déterminés par le
gouvernement. 198.2. Le Directeur général désigne un directeur général adjoint
conformément au règlement du ministre pris en application de l'article 451.
Il peut, dans les cas prévus par ce règlement, nommer de la même manière plus d'un
directeur général adjoint. 198.3. Le Directeur général et le Directeur général
adjoint doivent, dans les plus brefs délais, suivant leur entrée en fonction,
suivre la formation élaborée par le ministre à leur intention, en application
du troisième alinéa de l'article 459.5. »
Attendez... on va suspendre, Mme la
Présidente, on va suspendre.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
on va suspendre les travaux de la commission quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 42)
(Reprise à 17 h 49)
La Présidente (Mme Tremblay) : Alors,
nous allons reprendre les travaux de la commission. Donc, M. le ministre, la
parole est à vous. On est à l'article 18.
M. Drainville : Oui. Alors,
on va, Mme la Présidente, déposer un amendement.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
vous allez procéder à la lecture...
M. Drainville : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Il
est déjà sur...
M. Drainville : Vous l'avez?
La Présidente (Mme Tremblay) : Attends
un petit peu. Est-ce qu'il est sur greffier, Mme la secrétaire?
M. Drainville : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Parfait.
Donc, vous allez pouvoir en faire la lecture, M. le ministre.
M. Drainville : Oui. Alors,
on va attendre qu'il apparaisse, là. Voilà. Donc, voilà l'article 18, donc
article 198 de la Loi sur l'instruction publique : insérer, après le
premier alinéa de l'article 198 de la Loi sur l'instruction publique,
proposé par l'article 18 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Dans sa recommandation, le ministre doit
tenir compte des besoins locaux exprimés par le conseil d'administration du
centre de services scolaire.»
• (17 h 50) •
Alors, commentaires : Cet amendement
vise à conférer un rôle au conseil d'administration des centres de services
scolaire dans le processus de nomination des directeurs généraux, en permettant
à celui-ci, donc en permettant au conseil d'administration, d'exprimer au
ministre ses besoins, notamment en matière de compétences et d'expérience
requise localement pour le titulaire de la fonction, dont le ministre devra
tenir compte dans ses recommandations au gouvernement.
Donc, si je lis l'article 198 avec
l'amendement qui vient d'être déposé, là, ça se lirait comme suit :
«198. Le directeur général de chaque
centre de services scolaire est nommé par le gouvernement sur recommandation du
ministre pour un mandat d'au plus 5 ans.
«Dans sa recommandation, le ministre doit
tenir compte des besoins locaux exprimés par le conseil d'administration du
centre de services scolaire.
«À l'expiration de son mandat, le
directeur général demeure en fonction jusqu'à ce qu'il soit remplacé ou nommé
de nouveau.»
Et... Alors, ça, Mme la Présidente, bon,
les membres de cette commission l'auront compris, ça vise à permettre donc aux
membres des conseils d'administration des centres de services scolaires
d'exprimer, je dirais, la couleur locale. On sait, Mme la Présidente, que les
régions du Québec sont différentes, les besoins ne sont pas nécessairement les
mêmes, les économies locales sont différentes. Quand on parle de formation
professionnelle, par exemple formation professionnelle en
Abitibi-Témiscamingue, on comprend tout de suite qu'il y aura sans doute une
emphase particulière qui sera mise sur la formation de travailleurs pour
l'industrie minière, bon. Dans certaines régions, ça pourrait être l'industrie
forestière. On peut penser qu'à l'avenir, Mme la Présidente, dans la région de
Trois-Rivières, Bécancour, il y aura une volonté, de la part des centres de
services scolaires, que les futures directions générales aient une sensibilité
particulière pour toute la filière de la batterie.
Alors, pour changer un peu d'univers, on
peut penser que dans certains centres des services scolaires, les conseils
d'administration vont exprimer le souhait que les futurs directeurs ou
directrices générales aient une sensibilité particulière par rapport aux
milieux défavorisés, par rapport à certaines réalités liées au centre des
services scolaires, par rapport à la réalité sociocommunautaire avec laquelle
ils doivent composer. Bon, on sait, Mme la Présidente, qu'il y a des enjeux de
francisation qui se posent en lien avec l'immigration. Alors, c'est normal, Mme
la Présidente. On a accueilli au cours des dernières années beaucoup, beaucoup
de nouveaux arrivants qui sont, qui nous sont... qui sont arrivés notamment par
le chemin Roxham. Bon. Ça nous a amenés à créer beaucoup, beaucoup de classes
de francisation à Montréal, mais également à Laval...
M. Drainville : ...à Laval, à
Longueuil, puis dans... dans...
Une voix : ...
M. Drainville : ...Sherbrooke,
Drummondville. Enfin, il y a eu... Honnêtement, la réalité de l'immigration,
Mme la Présidente, est de plus en plus présente dans toutes les régions du
Québec. Donc, c'est normal, je pense, Mme la Présidente, qu'à un moment donné,
avant de procéder à la nomination d'un nouveau D.G., d'une nouvelle D.G., qu'on
se tourne vers le conseil d'administration et qu'on lui demande un peu quelles
sont les... quelle serait la... comment dire, le profil que vous rechercheriez chez
votre prochain directeur ou votre prochaine directrice. Donc, cet amendement-là
vise à répondre à cette préoccupation fort légitime. Et j'ajoute que
l'Association des directeurs généraux et directrices générales des centres de
services scolaires l'a exprimé également dans son mémoire, Mme la Présidente.
Donc, on a réfléchi à ça puis on en est venu à la conclusion que ce serait une
bonne idée de déposer cet amendement-là. Alors, voilà en gros la justification,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : Est-ce
qu'il y a des questions, commentaires sur l'amendement?
Mme Rizqy : Oui. Merci
beaucoup. En fait, c'est une question sur le fond. Pourquoi qu'il y aurait un
besoin que ce soit nommé par le ministre et non pas par le conseil d'administration
comme c'est le cas présentement?
M. Drainville : Alors,
essentiellement, Mme la Présidente, pour des raisons de cohérence puis des
raisons de, je dirais, de cohérence, mais aussi de cohésion dans l'action. Nous
sommes actuellement confrontés à d'immenses défis en matière d'éducation.
L'éducation, ça a toujours été, comment dire, un univers en mouvement, parce
que l'éducation et l'école sont aussi le reflet de la société. Donc,
l'éducation s'est toujours trouvée au carrefour d'une dynamique sociale qui est
nécessairement changeante, qui évolue avec les époques. Alors, ça a toujours
été un grand défi l'éducation, Mme la Présidente, et en même temps, on sent...
on en convient tous, l'éducation, c'est aussi l'avenir d'un peuple, le présent,
mais aussi beaucoup l'avenir d'un peuple, et c'est pour ça que je pense qu'on
est ici aujourd'hui. On est ici parce qu'on sait à quel point cette mission
éducation est importante pour toute société, mais en particulier, évidemment,
pour la nôtre.
Et donc, aujourd'hui, on se retrouve
confronté, Mme la Présidente, à d'immenses défis des défis de pénurie de
main-d'œuvre, des défis de réussite scolaire qui sont encore plus criants,
encore plus sensibles, notamment parce qu'il nous manque de personnel. On a des
enjeux de violence. On mesure encore mal, Mme la Présidente, l'impact de la
pandémie sur nos milieux scolaires, mais on sait qu'il y a un impact. On est
confronté, évidemment, Mme la Présidente, à une augmentation de notre clientèle
des enfants à besoins particuliers. Les changements économiques font en sorte
que la formation professionnelle prend de plus en plus d'importance. On est
confronté à des enjeux de maîtrise de notre langue nationale. La maîtrise du
français, les examens le démontrent, est déficiente, malheureusement, chez
beaucoup de nos élèves. Donc, il y a des efforts à faire en cette matière, et
les solutions ne sont pas évidentes. Il y a des défis, bien entendu, Mme la
Présidente, d'infrastructures scolaires, on le sait trop bien. Alors, Mme la
Présidente, au mois de janvier dernier, donc quelques mois après ma prise de
fonction, j'ai énoncé...
M. Drainville : ...ces sept
priorités, puis on a avancé sur ces sept priorités là, Mme la Présidente, on
pourra en discuter. Puis il y a d'autres questions prioritaires qui se sont
ajoutées depuis, qui nous ont amenés à réagir puis à proposer des solutions,
bon.
Et donc, Mme la Présidente... J'en arrive
à la réponse, là, je fais un grand, grand détour, mais la raison, Mme la
Présidente, pour laquelle nous avons décidé d'aller de l'avant avec cette
proposition, donc, de nominer... ou de nommer, dis-je, les D.G., c'est,
justement, pour s'assurer que, face à ces multiples défis, qu'on ait la
possibilité de travailler tout le monde ensemble, et donc de se donner une
force de changement puis une force de mouvement, qui découlent, oui, des
orientations mises de l'avant par le ministre, et qu'on puisse, par la suite,
Mme la Présidente, travailler, tout le monde ensemble, en fonction de ces
orientations-là, pour tendre, tout le monde ensemble, vers les mêmes résultats.
Les défis, Mme la Présidente, sont tellement importants, présentement, qu'on ne
peut pas se permettre de s'éparpiller à gauche, puis à droite, puis de ne pas
avoir une unité dans l'action, et donc l'idée de nommer les directions
générales vise à nous donner cette unité dans l'action, en fonction des
orientations ministérielles gouvernementales.
• (18 heures) •
Et je ne peux pas, Mme la Présidente,
divorcer ce pouvoir de nommer les D.G. de toute la question des ententes
d'imputabilité, dont on traitera plus tard, mais qui sont le nécessaire
prolongement, je dirais, de ce pouvoir de nommer les D.G. On nomme les D.G.,
mais on ne fait pas juste nommer les D.G., Mme la Présidente. On s'entend, avec
les D.G., sur cette direction, par le truchement des ententes d'imputabilité.
Et donc dans ces ententes d'imputabilité, Mme la Présidente, on prendra le plan
stratégique du gouvernement, qui se traduit, comme on le sait, par des projets
d'engagement vers la réussite, au niveau des centres de services scolaires,
lesquels se déclinent en projets éducatifs au niveau de chacune des écoles. Les
projets éducatifs, je vous le rappelle, sont adoptés par les conseils
d'établissement, de la même manière que les plans d'engagement vers la réussite
sont adoptés par les centres de services scolaires, par les conseils
d'administration des centres de services scolaires.
Donc, vous avez les orientations
ministérielles, vous avez le plan stratégique, qui traduit ces orientations
ministérielles, ça descend au niveau des centres de services, par les PEVR, les
plans d'engagement vers la réussite, lesquels, se traduisent, par la suite, par
des projets éducatifs au niveau des écoles, projets éducatifs, évidemment, qui
sont le reflet des discussions qui ont lieu, qui ont cours au sein des conseils
d'établissement, pour leur donner, justement, une couleur locale. Puis le PEVR,
bien, lui, il aura sa couleur régionale en fonction des discussions qui auront
eu cours au sein des conseils d'établissement, puis au sein des comités de
parents, notamment, bon, puis au sein des comités... également, du comité qui
traite des besoins des enfants à besoins particuliers, parce qu'ils ont... il y
a un comité — il ne faut jamais l'oublier — au niveau des
centres de services scolaires, qui se préoccupe de la question des enfants à
besoins particuliers.
Alors, toute cette espèce d'architecture,
Mme la Présidente, vise à quoi? Vise à faire en sorte d'obtenir le meilleur
niveau de réussite scolaire possible à l'intérieur de notre système
d'éducation. Et donc les ententes d'imputabilité, Mme la Présidente, vont,
justement, nous servir à s'entendre avec les directeurs et directrices des
centres de services scolaires sur les objectifs à atteindre, sur les cibles à
atteindre, en fonction, justement, du plan stratégique du ministère et des
orientations ministérielles...
18 h (version non révisée)
M. Drainville : ...je ne sais
pas trop quelle image utiliser, Mme la Présidente, parce que je... il faut
faire attention avec les images, elles ont un pouvoir symbolique important,
mais, dans mon esprit, on est comme un groupe déployé sur l'ensemble du
terrain, sur l'ensemble du territoire québécois, on est une équipe, et il y a
le ministre qui se voit confier des responsabilités par le gouvernement, par le
premier ministre, et il devient d'une certaine façon, si je peux me permettre l'expression,
le capitaine de l'équipe, mais il ne peut pas faire ça tout seul, il travaille
en équipe avec les directions régionales, lesquels travaillent en coordination
avec leurs directions d'école, lesquelles travaillent avec les équipes-écoles,
et cette espèce de mouvements là, Mme la Présidente, ce travail doit se faire
en coordination. Il faut travailler ensemble pour arriver à relever ces défis
qui sont immenses.
Et je crois, moi, Mme la Présidente, je
crois en l'efficacité, c'est un mot avec lequel je suis très à l'aise. Je veux
qu'on ait un système scolaire, Mme la Présidente, qui soit le plus efficace
possible pour obtenir le maximum de résultats possibles. Et, pour moi, le
résultat ultime, c'est la réussite des enfants. C'est à ça qu'on sert. C'est
pour ça que le système d'éducation existe, c'est pour favoriser la réussite
scolaire des enfants. Et il faut travailler tout le monde ensemble pour arriver
dans cette direction... pour arriver à cet objectif-là, par cette direction
commune que l'on doit prendre.
Alors, moi, je souhaite, Mme la Présidente,
puis peut-être que je suis un peu idéaliste, là, là-dedans, là, mais je
souhaite que chaque énergie, que chaque effort, que chaque volonté soit bien
orientée vers l'atteinte d'un certain nombre de résultats que nous nous
donnons, que nous partageons, et c'est vers ça qu'il faut tendre. Puis ça m'est
arrivé à quelques reprises déjà de m'adresser aux directions générales des
centres de services scolaires puis, Mme la Présidente, je l'ai déjà dit
publiquement, là, je vous le dis, là, puis j'achève, là, j'achève, mais c'est
parce que je suis en train de mettre la table un peu pour les articles qui vont
venir, là, ça s'en vient. Mais, Mme la Présidente, à toutes les fois que je
visite une école, là, je pense qu'il n'y a pas d'exception à cette règle-là,
là, je rencontre les directions régionales, je rencontre bien entendu la
direction de l'école, je prends des moments pour discuter avec le personnel,
bon, parfois, il y a des histoires d'horaires, puis tout ça, c'est à géométrie
variable, mais, de façon générale, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'exceptions
à cette règle-là, je prends le temps de discuter avec le personnel, puis ça
prend différentes formes. Et je prends le temps, Mme la Présidente, de m'asseoir
avec les directions régionales, les directions des centres de services
scolaires, puis là ils me soumettent les difficultés, les besoins qu'ils ont,
les enjeux. Et je vous le dis, Mme la Présidente, là, puis je leur dis quand je
les rencontre, là, les directions générales, là, je suis tellement
impressionné, Mme la Présidente, par la qualité du leadership que nous avons au
niveau des directions régionales. Je suis vraiment impressionné. C'est des
hommes et des femmes qui sont là pour les bonnes raisons. C'est souvent des
personnes qui ont fait carrière en éducation. La plupart du temps, c'est des
personnes qui ont commencé comme enseignant, ou qui ont travaillé dans l'école
comme professionnel, et qui ont gravi les échelons, qui ont été d'abord
professeurs, puis directeurs, directrices d'école puis, par la suite, ils ont
été à la direction générale adjointe et, finalement, sont devenus des D.G. en
bonne et due forme. Puis leur leadership, Mme la Présidente, leur niveau d'engagement,
leur passion pour l'éducation, c'est beau à voir, c'est vraiment beau à voir.
Et moi, je leur dis quand je les rencontre, quand je leur parle comme je l'ai
fait la semaine dernière, je leur dis, je leur redis à quel point j'ai besoin d'eux,
à quel point nous avons besoin d'eux et d'elles pour mener à bien ce grand
paquebot qu'est l'éducation, Mme la Présidente, à bord duquel nous avons tous
ces élèves qui sont l'avenir de notre société, l'avenir de notre nation. Et
donc, Mme la Présidente, on a... avec ces directeurs et directrices...
M. Drainville : ...directrices
là, une force vive exceptionnelle au Québec, une force de compétence mais un
leadership pas juste un leadership de gestionnaire, un leadership que je...
mettons, que je qualifierais de leadership d'administratif, puis ça je n'aime
pas tellement le... je m'entends dire puis je n'aime pas tellement ça parce que
je trouve que ça ne rend pas justice à l'importance de cette compétence de
gestionnaire qu'ils exercent et qu'ils incarnent, mais, au-delà des fonctions
administratives qui sont les leurs, il y a un leadership pédagogique, Mme la
Présidente, qui doit s'exercer et qu'ils exercent.
Et puis je sais que la question va venir,
Mme la Présidente : Oui, mais est-ce que ça, ce pouvoir-là, là, est-ce que
c'est pour faire un grand ménage puis... Mme la Présidente, là, bien sûr, il y
aura un travail d'évaluation qui sera fait, là, on ne va pas se conter
d'histoire, là, mais, je vous le dis, Mme la Présidente, là, le leadership qui
existe présentement au niveau de nos centres de services scolaires, il est
remarquable, il est remarquable. Puis on est chanceux, on est choyés, pas
chanceux, choyés d'avoir ces hommes et ces femmes qui sont dévoués pour la
cause de l'éducation au Québec, pour la mission en éducation au Québec. Et donc
j'ai... je conclus là-dessus, Mme la Présidente, la question de la députée,
c'était : Pourquoi est-ce que vous sentez le besoin de les nommer? Bien,
c'est la meilleure réponse que je peux donner, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Tremblay) : ...
Mme Rizqy : Votre propos, M.
le ministre, vous avez dit, c'est que... plus tard, on verra, que c'est pour
aussi une question d'imputabilité.
M. Drainville : ...
• (18 h 10) •
Mme Rizqy : Mais présentement
les gens ont quand même une imputabilité, puis, à ma connaissance, dès lors
que, par exemple, il arrive un incident ou quoi que ce soit, vous avez le
pouvoir même de déclencher une enquête et de les suspendre.
M. Drainville : Déclencher
une enquête, oui, de les suspendre, ça prend davantage la forme, je crois,
d'une tutelle. Je ne crois pas que j'ai le pouvoir actuellement de suspendre un
D.G. ou une D.G., c'est plus par l'entremise de la tutelle qu'on...
Mme Rizqy : Qui est un cas
beaucoup trop... quand même assez extrême qu'on a dû utiliser à certaines
occasions.
M. Drainville : Oui, puis on
s'entend. Exact.
Mme Rizqy : Je me demande,
parce que, dans les différents mémoires que nous avons obtenus... Est-ce que
présentement vous avez vu des cas où est-ce que vous regrettiez une nomination
d'un D.G. qui émane du conseil d'administration? Parce que moi, je ne me
rappelle pas, dans les affaires publiques, qu'on a vu des nominations qui
venaient d'un conseil d'administration qui ont fait fracas dans les journaux,
ça s'est souvent fait sans heurte.
M. Drainville : Sincèrement,
là, Mme la Présidente, là, je vais rephraser la question, et, si je la rephrase
mal, la députée saura me corriger, Mme la Présidente, mais ce que je comprends,
c'est, dans le fond : Est-ce que... Parmi les D.G. que vous avez
rencontrés, est-ce qu'il y en a, là, mettons, là, que vous vous dites ou vous
vous êtes dit : Franchement, là, lui, il n'est pas à sa place ou elle
n'est pas à sa place? Je vous le dis sincèrement, Mme la Présidente, ce n'est
pas arrivé encore.
Mme Rizqy : Moi, ça ne m'est
jamais arrivé.
M. Drainville : Ce n'est
pas... Vous, vous constatez la même chose que moi, Mme la députée de
Saint-Laurent?
Mme Rizqy : Moi,
personnellement, j'en ai rencontré plusieurs, puis, tout ce que vous avez
énuméré, que ce soit par exemple le nombre d'élèves en grande difficulté, des
élèves HDAA, les cas de violence, ce sont souvent eux qui, un, nous en parlent
d'entrée de jeu, qui connaissent vraiment leur réalité terrain, qui prennent ça
très à cœur, que, non, ils ne terminent pas à quatre heures de
l'après-midi, là. Au contraire, eux autres aussi, c'est des longues journées,
c'est... beaucoup de rapports. Parce qu'il faut savoir que, oui, ça se... oui,
oui, je reprends en fait ce que vous dites, le...
M. Drainville : ...à la
sous-ministre, mais... excusez-moi, les microphones qui sont allumés, des fois,
ça nous place dans une... mais je... c'est parce que je regardais les notes de
Mme la sous-ministre et je lui faisais la réflexion, c'est pas mal ce que je
venais de vous tenir comme discours, et, visiblement, nous partageons... en
tout cas, nous partageons la même appréciation du travail que font les D.G., à
partir de votre expérience personnelle.
Mme Rizqy : Oui, puis j'en ai
vu quand même plusieurs de différentes places au Québec, de différentes régions
au Québec...
Mme Rizqy : ...puis l'an
passé, rappelez-vous, on... ça ne fait même pas encore un an, c'était, de
mémoire, juste ici, au Palais des congrès, ils étaient réunis.
M. Drainville : Bien oui, on
était ensemble.
Mme Rizqy : On était
ensemble. Et puis, c'est-à-dire, je vais le dire ainsi, je trouve que l'article
et l'amendement ne tient pas compte des différents mémoires qu'on a reçus. Je
comprends que vous, au niveau de l'imputabilité, puis là-dessus, je suis
d'accord, parce que je trouve que c'est votre seul outil, c'est la mise sous
tutelle, c'est un peu, je vais... Dans notre langage à nous, là, oui, extrême,
parce que, des fois, il y avait d'autres moins.
Alors, je ne comprends pas qu'on a besoin
d'aller aussi loin. Dans les mémoires qu'on a, il y a différentes voies de
passage. Il y en a qui demandent, un, le statu quo, que ça soit encore le
conseil d'administration. Je comprends que vous, le statu quo, c'est non. Par
contre, il y a une des recommandations de la Fédération des centres de services
scolaires du Québec qui est vraiment intéressante. On vous laisse, à vous, le
pouvoir de nommer les directeurs généraux. Par contre, c'est sur recommandation
du conseil d'administration.
Donc, le conseil d'administration pourrait
vous soumettre des noms, puis vous, vous pourrez... vous pourrez faire la
recommandation. Parce que tout ce que vous avez dit par rapport à la couleur
locale, ça ne veut pas dire grand-chose pour le commun des mortels, alors que
si c'est ce conseil d'administration qui se concerte puis qui vous soumet des
noms, je pense qu'on trouve à ce moment-là un compromis. On traverse la ligne
du statu quo. Vous avez le pouvoir de nommer sous recommandation du conseil
d'administration. Puis, évidemment, ça vous donne encore toute la latitude par
la suite pour l'imputabilité. Puis je vous... Puis pourtant on pourra jaser, vous
et moi, de d'autres pouvoirs que de limoger ou de la mise sous tutelle, pour
peut-être se doter de la suspension avec solde, suspension sans solde, le cas
échéant, lorsque c'est requis? Mais je pense qu'on pourrait avoir, avec la
mémoire, la recommandation no 3 de la FCSSQ.
M. Drainville : Oui, je sais,
Mme la Présidente, mais c'est le... Comment dire? C'est le... Bien, la voie de
passage que je... que nous avons décidé d'emprunter. Les besoins locaux.
Mme Rizqy : Alors...
M. Drainville : Les besoins
locaux.
Mme Rizqy : On jase. Il fait
noir.
M. Drainville : Oui, oui, on
jase. Vous, vous verriez les conseils d'administration.
Mme Rizqy : Oui, parce qu'il
y a des parents qui siègent. Puis il faut que ça reste significatif pour ceux
qui s'investissent gratuitement, bénévolement, d'avoir encore ce sentiment que
le principe de subsidiarité qu'on a inscrit dans la Loi sur les fonds publics,
bien, il doit être encore significatif. Autant que vous, votre point quand vous
dites l'imputabilité, je suis d'accord avec vous, ça doit être aussi
significatif, mais ça nous prend ici un équilibre pour ne pas que les gens
aient l'impression qu'il y ait une forme de diktat. Voulez-vous même que je
rephrase?
M. Drainville : C'est
légitime. C'est légitime.
Mme Rizqy : Attendez, j'en ai
une autre pour...
M. Drainville : C'est
légitime, ce que vous...
Mme Rizqy : À la place, là,
de tenir compte des besoins locaux exprimés, pourquoi est-ce qu'on n'écrit pas
que le ministre, sous... Si, mettons, vous ne voulez pas avoir leurs
recommandations, mais après consultation avec le conseil d'administration, ça
vous donnerait une marge de manœuvre. Donc, vous n'êtes pas obligé de suivre la
recommandation, mais vous avez au moins une obligation de consulter le conseil
d'administration. Ça, c'est plus significatif que tenir compte des besoins
locaux. Parce qu'il faut vous dire que si vous venez dans différentes régions,
les besoins locaux, il y a... il y a de tout. Vous allez avoir les EHDAA, vous
allez avoir les nouveaux arrivants. Tantôt, vous l'avez dit, ils sont partout,
ce n'est plus Montréal, c'est partout. C'est une réalité, là, qui nous touche
partout, partout au Québec. Mais à tout le moins, ceux qui siègent au conseil
d'administration, qui font cet effort de donner de leur temps aux services
publics, bien, à tout le moins, ils vont se dire : Bien, le ministre, on ne
partait pas du tout du même point, parce que les mémoires vous demandent à la
quasi-unanimité de garder le statu quo, la voie de passage, eux, la Fédération
vous dit : peut-être la recommandation. Je comprends que vous...
Mme Rizqy : ...pas aller jusqu'à
recommandation, mais «doit tenir compte» ou «le ministre peut, après
consultation avec le conseil d'administration»... Vous le consultez, ça va
peut-être vous donner des bonnes idées de nomination ou pas. Puis là vous allez
dire : Non, j'ai tenu compte, évidemment... J'ai rencontré le conseil
d'administration, j'ai eu l'avis du conseil d'administration puis je considère
que les... ce qui m'a été recommandé, je n'en tiendrais pas contre. Mais vous
aurez au moins maintenu le principe de subsidiarité dans l'amendement.
M. Drainville : Moi, je vais
vous dire, Mme la Présidente, puis je vais être d'une parfaite franchise...
bien, parfaite, je ne sais pas, mais je vais être franc, en tout cas, je veux
laisser au ministre de l'Éducation, puis là, pour le moment, c'est moi, mais,
un jour, ce sera quelqu'un d'autre, je veux laisser au ministre, à la personne
qui occupe le poste de ministre de l'Éducation une sphère d'autonomie, de
latitude. Et, si... Mais, en même temps, je ne veux pas... tu sais, on ne veut
pas envoyer le message que c'est le ministre, dans sa tour d'ivoire, tu sais,
qui se fout de ce qui se passe sur le terrain. Ça fait que l'important des
besoins locaux, là, il fallait le mettre, et puis c'est pour ça que
l'amendement a été déposé. Mais je ne veux pas, Mme la Présidente... Je trouve
que le mot «consultation» crée une attente. Et, si la consultation n'est pas
suivie, là, si on consulte, puis le ministre, finalement, n'en fait qu'à sa
tête et puis qu'il ne suit pas la recommandation du conseil d'administration,
on lui en fera le reproche, on dira : Ah! il consulte, mais c'est une
fausse consultation, c'est de la poudre aux yeux, il a son... Mme la
Présidente, je n'ai pas le goût de rentrer dans cette espèce de goulot
d'étranglement.
• (18 h 20) •
Ce que je dis : le ministre, il doit
tenir compte des besoins locaux, donc ça va être une forme de consultation,
mais... mais de là à mettre le mot dans la loi, Mme la Présidente, je ne veux
pas aller là parce que je crée que ça crée... je crains que cela ne crée une
attente qui sera par moments déçue parce que le conseil d'administration aura
vu dans une candidature telle et telle force, mettons, qui ne sera pas partagée
par l'évaluation que fera le ministre. Et là il y aura déception, il y aura frustration,
il y aura récriminations, parce qu'on dira : Ah! le ministre n'en a fait
qu'à sa tête, n'a pas écouté, a consulté, mais c'était une consultation de
pacotille, etc., déchirage de chemise...
Mme la Présidente, oui, le projet de loi
prévoit que le ministre recommande au Conseil des ministres la nomination des
D.G., bien oui, puis c'est ça. Puis j'ai expliqué pourquoi je croyais que
c'était une bonne idée tout à l'heure, dans cette longue réponse qui était
aussi une façon de... comment dire, de mettre la table pour la discussion sur
la gouvernance qu'on aura dans les prochaines heures puis les prochains jours.
Je m'assume, je m'assume. C'est effectivement l'orientation que nous avons
adoptée.
Le ministre, à la fin, va faire une
recommandation. Oui, c'est ça. Puis la raison, c'est pour ça : direction,
cohérence dans l'action, cohésion dans la mise en place des orientations, etc.
Et donc il y aura prise en compte des besoins locaux, mais je ne veux pas aller
plus loin que ça, Mme la Présidente. Je le dis en toute franchise à la députée
de Saint-Laurent. Puis elle a le droit d'être en désaccord, elle peut trouver
que c'est trop, puis c'est un point de vue qui se défend très bien, qui est
très légitime. C'est vrai. Mais je vous le dis, Mme la Présidente, là, il y a
tellement de «checks and balances», là, dans ce système-là, là, il y a
tellement de groupes d'intérêts qui nous surveillent, il y a tellement de...
Mme la Présidente, il y a tellement de bonnes porte-parole à l'éducation dans
l'opposition, qui ne cessent de nous obliger à une reddition de comptes
constante. Et elle fait très bien... Elles jouent très bien, je le mets au
pluriel, elles jouent très bien leur rôle, Mme la...
M. Drainville : ...même si,
parfois, je le dis en tout respect et même, je dirais, amicalement, un peu
gossant par moments, mais ça fait partie du jeu démocratique, Mme la
Présidente. Ça fait partie de la règle démocratique, du système démocratique.
Tu as des responsabilités, tu dois rendre compte, même si c'est un peu fatigant
par moments. Mais c'est comme ça puis c'est très bien ainsi. Je l'ai joué ce
rôle-là, Mme la Présidente. J'ai été pas mal plus longtemps dans l'opposition
que je j'ai été au gouvernement. Bon, j'espère qu'il y aura un équilibre qui se
créera avec le temps.
Mais tout ça pour dire, Mme la Présidente,
quand vous faites l'addition de tous les poids et contrepoids, les groupes
d'intérêts, les représentants des différentes forces en présence au sein du
milieu de l'éducation, au sein du monde de l'éducation, le travail qui se fait
au niveau du Parlement, et tout ça, le rôle des médias qui est très intense sur
les questions d'éducation, Mme la Présidente, tout ça fait en sorte que le
ministre ne peut pas faire ce qu'il veut, on va dire ça comme ça, là, et puis
c'est très bien ainsi. Mais pour ce qui est des directions générales des
centres de services scolaires, Mme la Présidente, je souhaite qu'effectivement,
pour la suite des choses, le ou la ministre de l'Éducation puisse, en bout de
ligne, nommer les D.G. En fonction, attendez un peu, là, en fonction... pas
juste de la couleur locale, des besoins locaux, là, il y aura des profils de
compétence, Mme la Présidente, qui seront dressés, là. Ce travail-là va se
faire avec les emplois supérieurs. Il va y avoir des profils de compétence qui
vont être établis.
Tenez, par exemple, les critères de
sélection pour les P.D.G. des CIUSSS, je vous donne un exemple, Mme la
Présidente. Ça, c'est un avis de recrutement, me dit Mme la sous-ministre.
Alors, ça concerne, donc, un centre de services de l'île, un CIUSSS de l'île,
je ne nommerai pas, je ne crois pas que ce soit nécessaire, ou peut-être que je
pourrai, bien, c'est celui de l'ouest de l'île, on ne fera pas de cachette.
Alors, des critères de sélection : degré de connaissance de la dynamique
professionnelle dans le secteur de la santé et des services sociaux, les
compétences politiques et stratégiques de haut niveau, les habiletés
relationnelles, le leadership inspirant et mobilisateur qui tient compte des enjeux
régionaux, qui tient compte des enjeux régionaux et des rôles de coordination
qui doivent être joués par l'établissement parmi les partenaires régionaux; la
capacité d'innovation, capacité de mobiliser les acteurs pour répondre aux
besoins des patients. Bien oui, parce qu'ultimement c'est à ça qu'on sert, il
ne faut jamais perdre de vue. On est là pourquoi, on est là pour les élèves, on
est là pour les enfants. Ultimement, on travaille pour ça. Le sens des
responsabilités, la reddition de comptes, la capacité de prendre des décisions
avec doigté, célérité, courage, maîtrise des compétences de haut niveau en
gestion du changement. Enfin, écoutez, Mme la Présidente.
Alors, c'est le genre de critères, bien
entendu, qui vont guider... qui devront guider le ministre dans le choix de
cette ultime recommandation qu'il fera au Conseil des ministres. Donc, ça ne
sera pas à la gueule du client, comme on dit, là. Il y aura des grilles de
compétence, une grille de compétence qui va guider le ministre ou la ministre
dans sa décision.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée de Saint-Laurent...
Mme Rizqy : Merci.
La Présidente (Mme Tremblay) : ...je
pense que vous avez quelque chose...
Mme Rizqy : Oui, parce que ce
que, moi, je vous propose ne vous enlève pas le pouvoir de nommer. Puis la
déception à laquelle vous faites référence dans le futur, bien, elle est déjà
présente dans les mémoires. Parce que, présentement, les gens disent et
écrivent la chose suivante, c'est qu'on part de statu quo, qu'on laisse le
conseil d'administration nommer les D.G. Puis vous, vous allez à l'autre
extrême, que c'est le ministre qui nomme. Là, vous ajoutez un amendement, mais
tenir compte des besoins locaux exprimés par le conseil d'administration.
Mais vous oubliez l'article 207.1 de la
Loi sur l'instruction publique., où est-ce qu'on introduit le principe de
subsidiarité. Et ça, c'est quoi, cet objectif? C'est de décentraliser. Puis, si
on veut être cohérent avec l'article 207.1, bien, il faut se rappeler que, si
on veut décentraliser, bien, ceux qui siègent dans un conseil
d'administration...
Mme Rizqy : ...qu'ils prennent
le temps, un, de siéger bien souvent non seulement dans un conseil
d'établissement scolaire et en plus vont au conseil d'administration. Bien, ces
gens-là, je le rappelle, ont peu de ce qu'on appelle des jetons de présence
avec de l'argent, là. Ils ne siègent pas, comme par exemple, sur le conseil de
la Banque de Montréal, là. Ils sont loin d'avoir un salaire là-dessus, là. On
s'entend, ils le font vraiment bénévolement. Puis une des façons... En fait,
leur paye, bien, c'est la considération qu'on leur donne. C'est ça, leur vraie
paye. Alors là, on est en train de la retirer complètement, parce que, là, la
nomination, c'est vous. Puis je vous ai dit : Quand on va voir
l'imputabilité, on pourra en jaser parce qu'effectivement je trouve que c'est
trop extrême comme que, pour pouvoir agir, on doit, on doit passer par la mise
sous tutelle. C'est assez extrême comme moyen, là.
M. Drainville : Vous, vous
êtes en train de dire que... Le principe, là, on verra pour le...
Mme Rizqy : Moi, sur le
principe...
M. Drainville : Mais le
principe d'une entente, d'imputabilité, ça, ça vous plaît?
Mme Rizqy : Moi, j'ai
toujours cru en transparence, reddition de comptes, imputabilité.
M. Drainville : D'accord.
Mme Rizqy : Ça, pour moi,
c'est important au Parti libéral. Pourquoi? Parce que si vous ne mesurez pas
quelque chose.
M. Drainville : Bien sûr,
elle n'est pas.
Mme Rizqy : Exactement. Mais
si vous mesurez puis vous ne faites rien, bien là, à ce moment là, vous faites
partie du problème parce que là, vous savez puis vous refusez d'agir. Mais
l'enjeu que j'ai, c'est qu'on n'est peut être pas obligé, dans un extrême, de
mettre sous tutelle un centre de service scolaire pour atteindre nos fins
lorsqu'il y a des enjeux, puis il peut y avoir des enjeux, et il y en a eu à de
rares occasions, ils étaient importants, puis il y a eu une action qui a été
prise, puis une action très forte, là.
On se rappelle récemment, on a dû mettre
le centre de services scolaires de Montréal sous tutelle, le plus grand centre
de services scolaires au Québec. Il y a eu un plan d'accompagnement et même
qu'on est revenu pour prolonger la mise sous tutelle, à la demande même du
centre de service scolaire et de la personne qui les accompagnait pour tout son
intérim. Puis, maintenant, on le voit, le centre scolaire progresse. Il y a des
défis. La directrice générale, la nouvelle, elle est très consciente de tous
les défis. Je l'ai rencontrée à mon bureau, puis c'est une femme lucide qui
venait de l'extérieur de Montréal puis qu'elle, elle m'a vraiment dressé une
liste complète de tout ce qu'elle voyait à Montréal.
M. Drainville : Vous l'avez
rencontrée récemment, Mme Gélinas?
Mme Rizqy : Je l'ai
rencontrée, oui. Mme Gélinas, je l'ai rencontrée cet été, de mémoire, à mon
bureau, au mois de mai ou juin à mon bureau de comté.
M. Drainville : Elle est
bien. Elle est bien.
Mme Rizqy : Mme Gélinas a
d'abord été, de mémoire, à Repentigny où est ce qu'elle a été nommée la
première fois par son conseil d'administration. Puis vous comprendrez que dans
le cas du centre de services de Montréal, on gérait un cas d'exception de mise
sous tutelle et de transition, et elle a pris...
M. Drainville : Tout à fait.
C'est une situation...
Mme Rizqy : Délicate, je vais
le dire ainsi.
M. Drainville : À haut
coefficient de difficulté.
Mme Rizqy : Oui, puis tous
les défis y sont.
M. Drainville : Oui. Ah! oui,
vous avez raison.
Mme Rizqy : Et elle est
lucide dans ces défis-là.
M. Drainville : Oui.
• (18 h 30) •
Mme Rizqy : Maintenant que
j'ai dit ça, moi, cette femme-là, la première fois qu'elle a été nommée, elle
n'a pas été nommée par nous, elle a été nommée par un conseil d'administration
qui ont vu ses compétences, puis c'est des gens aussi qui partent du réseau
scolaire, qui vont gravir plusieurs échelons avant d'arriver un jour D.G. Mais
je sais où est-ce que vous voulez en venir. Est-ce que vous allez me dire que
parce qu'elle a été nommée par la suite à Montréal?
M. Drainville : Bien, c'est
ça, là.
Mme Rizqy : Oui, mais la
première fois qu'elle a été D.G., elle n'a pas été nommée par le gouvernement.
M. Drainville : Vous avez
raison.
Mme Rizqy : La première fois
qu'elle était sur le... à titre de D.G., c'est par le conseil d'administration.
Elle a fait ses classes, puis on ne peut pas prendre... La première fois
qu'elle a été nommée D.G., puis je suis pas mal certaine que c'est Repentigny,
là. Est-ce que je me trompe?
M. Drainville : Là, je ne
sais pas.
Mme Rizqy : Parce que, moi,
je n'ai pas autant de recherchistes que vous. Mais...
M. Drainville : C'était les
Affluents, c'était les Affluents, donc, les Affluents, c'est la région de
Lanaudière, oui. C'est Mascouche... Mascouche, Terrebonne, dans ce coin-là.
Mme Rizqy : Dans le fond,
c'est Repentigny. Elle venait de ce coin, de Repentigny. Mais elle a un cv, un,
elle a gravi les échelons. Puis tantôt vous avez dit... vous parlez des D.G.
actuels, mais les D.G. actuels, bien, ils partent de l'école. Ils commencent
dans une école. Par la suite, ils vont occuper un poste de direction, après ça,
un poste de cadre, puis tranquillement ils vont peut être devenir DGA et un
jour D.G.
Moi, aujourd'hui, tu sais, je ne les
connais pas, les critères, je ne les connais pas. Bien, imaginez, là, que ce
n'est pas vous et que ce n'est pas moi, ça pourrait être quelqu'un qui n'a
jamais fait ses classes, puis c'est important qu'avant de vouloir marcher un
centre scolaire, il faut d'abord marcher une école. Puis c'est pour ça que la
voie de passage, selon moi, si vous ne voulez pas être... avec une
recommandation, mais rien ne vous empêche, M. le ministre, de consulter. Puis
je comprends ce que vous allez me dire : Oui, mais ils ne seront pas
contents si jamais je ne le suis pas. Vous avez raison, peut être qu'ils ne
seront pas contents...
18 h 30 (version non révisée)
Mme Rizqy : ...mais vous, à
tout le moins, vous allez avoir regardé les mémoires, entendu les différentes
critiques puis dire : Savez-vous quoi? J'ai mis de l'eau dans mon vin, je
franchis un pas. Puis moi, je fais le pari suivant, c'est que le milieu risque
de vous faire des bonnes recommandations dans leurs consultations. Puis il
peut... et il est possible qu'un jour vous dites : Non, j'ai quelqu'un en
tête, parce que, par exemple, dans le cas de Montréal, ils sont allés chercher
quelqu'un en tête puis ils ont dit : On nomme Mme Gélinas. Puis je
vais vous dire, peut-être entre nous, je pense qu'il n'y a pas beaucoup de
monde non plus qui était prêt. Après une mise sous tutelle aussi importante,
là, il y avait un défi colossal à remplir à Montréal.
Alors, moi, je vous dis, pour réconcilier
207.1 de la Loi sur l'instruction publique, les différents mémoires, de faire
le pari de la consultation, ça vous ne lie pas, mais, à tout le moins, vous
pourriez dire : Regardez, je vais pouvoir prendre vos avis, mais je ne suis
pas obligé de les suivre, vos avis? C'est plus important que de regarder la
couleur locale, à mon humble avis. Puis si jamais d'aventure, ce n'est ni vous
ni moi, bien, au moins, on va s'assurer que la personne qui aura un jour cette
chaise-là comprendra que ça ne pourra pas non plus être... Parce que couleur
locale, ça peut être interprété de façon très large aussi, là, mais de toute
façon, dans tous les cas...
M. Drainville : Je voulais
dire besoin d'aller au cours, là...
Mme Rizqy : C'est ça. Tu
sais, je comprends. Oui, oui, l'été, ça peut...
M. Drainville : Ah, oui? Non,
non, ce n'est pas... Hein?
Mme Rizqy : Non, non, non.
M. Drainville : Ah! O.K.
Mme Rizqy : Non, non, ce n'est
pas ça du tout. Non, mais moi, je trouve que les besoins de locaux, couleur
locale, ça peut être interprété assez large, que si quelqu'un... vous pouvez n'écouter
une personne. Tu sais, quelqu'un... quand vous dites, là... quelqu'un qui est
bocké, là, qui ne veut écouter personne, peu importe, va faire ce qu'il veut,
là, c'est ça, la vérité, là. Mais un bon ministre qui occupe la fonction va
choisir la meilleure personne parce que vous ne voulez pas vous-même congédier
la personne que vous avez dit que c'est la bonne personne pour aire le travail.
M. Drainville : Pas juste ça.
Si vous me permettez, Mme la Présidente, je ne veux pas me retrouver avec
quelqu'un qui est incompétent parce que, vous savez comment ça marche, Mme la
Présidente, si ce n'est pas bien géré au niveau local ou régional, où c'est que
ça va se retrouver, le problème? Déjà, Mme la Présidente, j'ai la députée de
Saint-Laurent qui va m'asticoter sur les enjeux de centres de services
scolaires, et j'essaie par moment de répondre : C'est au centre de
services scolaire de s'occuper de ça, notamment en vertu du principe de
subsidiarité. Ça doit se régler au niveau local. Ce n'est pas à moi de gérer ça
depuis le 16ᵉ étage de l'édifice G. Vous m'avez déjà entendu dire ça, Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui.
M. Drainville : Et puis ce n'est
pas un reproche que je lui fais, Mme la Présidente, parce qu'honnêtement, si j'étais
à sa place, je poserais la même question, bien souvent en tout cas. Ça fait que
ce n'est certainement pas un reproche que je lui fais. Mais c'est vrai que la
tentation, dans notre jeu politique, dans notre système démocratique, c'est de
rendre le ministre de l'Éducation imputable de tout. Et dans certains cas, Mme
la Présidente, ce n'est pas le ministre qui doit répondre sur telle ou telle
décision ou telle ou telle orientation, ça doit rester au niveau du D.G. ou de
la D.G.. Il faut que ça reste là. Pas juste parce qu'il ne faut pas que le
ministre soit toujours en train de répondre à des questions pour lesquelles,
finalement, il n'y a pas vraiment de responsabilités, mais c'est aussi parce qu'on
veut justement que les D.G. soient imputables. On veut créer une culture d'imputabilité.
On veut que, de plus en plus, les D.G. soient imputables et ne soient pas juste
imputables, Mme la Présidente, qu'ils soient responsables, qu'ils sortent en
entrevue. Moi, ça m'arrive, Mme la Présidente, de dire aux directions générales :
Sortez publiquement, allez défendre votre décision, allez expliquer votre décision.
Ce n'est pas à nous, depuis le 16ᵉ étage du G, de venir l'expliquer ou la
justifier.
De toute façon, Mme la Présidente, j'ai
entendu l'intervention de la députée de Saint-Laurent et on a un désaccord,
mais ce n'est pas grave, on va pouvoir continuer cet intéressant dialogue, Mme
la Présidente, demain, puisqu'on va à nouveau se retrouver demain. Et compte
tenu de l'heure, Mme la Présidente, je pense qu'on pourrait suspendre nos
travaux.
La Présidente (Mme Tremblay) : On
a jusqu'à 19 h 15, mais je comprends que vous voulez ...
M. Drainville : Bien, moi, c'est
parce que...
M. Drainville : ...j'ai eu une
demande de très, très correcte, très correcte, Mme la Présidente, qui m'a été
présentée.
La Présidente (Mme Tremblay) : C'est
juste que je n'ai pas les mêmes messages.
M. Drainville : Ah, bien là.
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui,
c'est parce que... On va suspendre les travaux de la commission quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 39)
(Reprise à 18 h 40)
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
nous reprenons les travaux de la commission. Nous sommes toujours à
l'amendement de l'article 18. Alors, M. le ministre ou la députée de
Robert-Baldwin, la parole est à vous.
Mme Garceau : Ah, c'est la
députée de Robert-Baldwin qui va continuer.
M. Drainville : Mais non...
Mais oui, mais c'est très bien.
Mme Garceau : Bon, c'est à
moi de vous convaincre.
M. Drainville : Bien oui,
essayez-vous.
Mme Garceau : C'est à mon
tour.
M. Drainville : Essayez-vous.
Mme Garceau : O.K. Je vais
m'essayer. Lorsqu'on regarde, M. le ministre, votre amendement que vous devez
considérer les besoins locaux et la voie de passage présentée par la députée de
Saint-Laurent concernant de consulter, est-ce qu'il y a vraiment une
différence? Est-ce qu'il y a vraiment une différence? Parce qu'au bout du
compte, comment est-ce que vous allez considérer des besoins locaux si vous
n'allez pas consulter les conseils d'administration?
Il y a un processus dans toute cette
considération-là. Et compte tenu évidemment des mémoires, et je ne vais pas
revenir à ce sujet, et les préoccupations, particulièrement des parents qui, il
me semble, ont aussi leur mot à dire concernant le D.G. du centre de services
scolaire. C'est leurs enfants, ils ont leur éducation à coeur, ils devraient
être consultés via le conseil d'administration.
Je ne comprends pas le refus, si je peux
m'exprimer ainsi, de consulter. Il me semble que c'est la voie de passage, mais
c'est en tenant compte des préoccupations, surtout des enseignants, oui, mais
des parents également qui voient cette décision, hein, comme vous avez
mentionné, en haut, les décisions qui tombent en bas, au lieu d'avoir cette
consultation avec des personnes, des parties prenantes, des personnes très,
très importantes dans la vie des élèves.
Il me semble que la voie de passage de
consulter, comme ma collègue a mentionné, ne vous lie pas aux recommandations
du conseil, mais c'est l'écoute, c'est l'écoute, d'avoir été entendu, il me
semble, est très importante dans ce processus, parce qu'au bout du compte, là,
M. le ministre, puis c'est dans n'importe quelle organisation, quand le
patron... il y a toujours des questions de personnalité, la personne qui va
être choisie comme D.G., c'est quand même un chef d'orchestre dans un certain
sens, il faut qu'avec le C.A., avec les membres du conseil que quand même que
ce soit un bon mariage, si je peux m'exprimer ainsi...
Mme Garceau : ...vous ne
voulez pas non plus qu'il y ait de conflit entre le D.G. que vous allez nommer
sans consultation et les membres du C.A. Je pense que vous allez... le D.G., il
va avoir probablement de sérieux problèmes. Ça ne sera pas facile. Puis ce
n'est pas dans l'intérêt non plus du système d'éducation. Ce n'est vraiment pas
dans l'intérêt du système d'éducation. Donc, vous pouvez atteindre votre
objectif d'une autre façon et qui inclut, comme ma collègue l'a mentionné, tout
cet aspect d'imputabilité. Mais au moins conservez la voix, conservez la voix
des parents, des membres du conseil d'administration dans la prise de
décisions. Vous allez avoir le dernier mot, mais considérez la voix... les voix
des membres du C.A.
M. Drainville : Mme la
Présidente...
Mme Garceau : ...peut-être.
Je peux continuer.
M. Drainville : Non, je veux
garder la formulation actuelle, Mme la Présidente, parce que je trouve que ça
dit ce que ça dit et ça nous donne une certaine souplesse dans l'application,
je trouve. Tenir compte des besoins locaux, ça peut prendre diverses formes. On
peut utiliser diverses manières pour identifier ses besoins locaux, ça pourrait
prendre la forme, par exemple, Mme la Présidente, d'une résolution, le conseil
d'administration pourrait dire par une résolution : Voici les besoins
locaux que nous souhaitons porter à l'attention du ministre dans la sélection
qu'il fera. C'est souple. Consultation, Mme la Présidente, mon inquiétude,
c'est vraiment le... Je trouve que ça risque de créer une certaine rigidité.
Puis je... il y a déjà beaucoup de rigidité dans notre système scolaire, Mme la
Présidente, je... On essaie de se donner de la souplesse puis on essaie de se
donner de l'agilité, là. Je ne veux pas amener dans la discussion, là, les
négociations, là, pour la nouvelle convention collective, mais c'est un mot qui
revient constamment dans le discours de la présidente du Conseil du trésor,
l'agilité et la souplesse, puis c'est un objectif que je partage avec passion,
Mme la Présidente, nous avons besoin d'agilité, de passion et de... oui, mais
ça, on en a déjà beaucoup, d'agilité, de souplesse, dis-je, oui, dans le
fonctionnement de notre système scolaire. Et je tiens à ce que nous
conservions, Mme la Présidente, cette agilité, cette souplesse dans le processus
de sélection des futures directions générales.
Mme Garceau : ...grand
respect, vous êtes en train de l'enlever, l'agilité, la souplesse, parce que
vous êtes en train de nommer vous-même, sans consultation. Donc, je ne vois pas
comment vous êtes en train de faire ou de créer un système qui va être plus
agile, en tout cas, ou qui va créer plus de souplesse. C'est même l'inverse,
vous êtes en train de créer de la rigidité, et il va y avoir un manque de
souplesse en raison d'un manque complet de consultation avec les membres d'un
C.A. d'un centre de services scolaire, qui évidemment veut travailler avec
vous, veut... c'est dans l'intérêt de tout le monde de trouver la bonne
personne, la meilleure personne pour être le D.G. Pourquoi enlever? C'est ça que
je ne comprends pas. Pourquoi enlever la voix des gens qui vont travailler avec
cette personne dans leur quotidien, de les impliquer dans la prise de décision?
C'est vraiment difficile, M. le ministre, à concevoir. Puis je ne suis pas la
seule. Je suis...
Mme Garceau : ...Pas la seule.
Et moi, je pense que c'est encore, d'après... En tout cas à la lecture de votre
amendement, d'après moi, vous allez avoir plus de difficulté suite à une prise
de décision, parce que là, c'est assez flou, tout cet aspect de besoins locaux
et la façon que vous allez les considérer versus un processus qui est beaucoup
plus direct, moins flou, lié à une consultation. Là, tout le monde, on est au
courant, on sait dans quoi on s'embarque. Vous allez avoir... Comme vous avez
fait, M. le ministre. Et vraiment, c'est tout à votre honneur d'avoir consulté
les leaders des commissions scolaires anglophones. D'avoir cet échange, d'avoir
eu cette communication a fait en sorte que vous avez proposé un amendement qui
est dans l'intérêt de tous, pourquoi ne pas faire la même chose ici, dans le
choix du D.G.? Il me semble que c'est de base, de consulter les gens avec qui
le D.G. va travailler. Et vous allez... Évidemment, il va y avoir toute cette
considération de besoins locaux via les gens qui le vivent à tous les jours,
les membres de la région, les parents de la région, c'est eux qui vont vous
transmettre leurs besoins et les besoins locaux.
• (18 h 50) •
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le ministre, est-ce que vous avez une réponse?
M. Drainville : bien, Mme la
Présidente, comme je l'ai dit tout à l'heure, je vais être à l'écoute des
besoins locaux, mais je ne veux pas m'enfermer dans une logique de
consultation, qui, je le crains, va créer des attentes et va aussi nous imposer
ou risque de nous imposer un cadre rigide, ou en tout cas relativement rigide.
Et c'est tout le contraire que nous
souhaitons faire, Mme la Présidente. On souhaite se donner... Je me répète, je
radote, là, puis je le sais, que je radote, là, mais je veux, Mme la
Présidente, que nous gardions de la souplesse et de la flexibilité et de
l'agilité dans ce processus de nomination. Vous savez, Mme la Présidente, si je
n'avais pas voulu tenir compte des besoins locaux, je n'aurais pas moi-même déposé
l'amendement. Si j'ai déposé l'amendement, c'est parce que j'ai réfléchi,
notamment, suite aux représentations qui nous ont été faites pendant les
consultations particulières.
Et, Mme la Présidente, moi, je l'ai
sillonné, le Québec, là, je pense que je le connais passablement bien, là,
notre territoire, là, je ne suis pas allé partout mais je suis allé presque
partout, puis je le sais que les besoins sont différents d'une région à
l'autre, puis des populations, avec raison, veulent qu'on respecte leurs
caractéristiques locales, régionales, territoriales. Et donc, ce n'est pas pour
rien que c'est nous qui l'avons déposé, l'amendement, Mme la Présidente, c'est
que, bon, on savait que ça allait devenir un enjeu, honnêtement là, soyons
pas... Comment dire, il ne faut pas occulter cette réalité-là, là. On savait
que ça allait devenir un enjeu de nos discussions. Mais ça procède aussi, Mme
la Présidente, d'une volonté bien réelle de tenir compte des réalités sur le
terrain. On ne peut pas faire autrement, Mme la Présidente, j'en reviens, le
ministre ou la ministre, à l'avenir, là, quand il va être appelé, là, quand
cette personne-là va être appelée, là, à procéder à une recommandation au
conseil des ministres, là, je me répète un peu là-dessus, Mme la Présidente,
encore une fois, là, mais tu n'as pas intérêt à nommer quelqu'un qui n'est pas
bon...
M. Drainville : ...bon. Tu as
intérêt à nommer quelqu'un qui est bon parce que ça va t'aider. Si tu veux
regarder, là, l'intérêt, strictement, là, ministériel, là, tu as intérêt à ce
que la personne, elle soit bonne, elle soit ancrée dans son milieu, qu'elle
connaisse la réalité à laquelle elle va présider, la réalité régionale, la
réalité du centre de services. Tu n'as pas intérêt à nommer quelqu'un qui ne
sera pas à sa place. Parce que si cette personne-là ne fait pas son travail
comme directeur ou directrice, ça va remonter jusqu'à toi comme ministre. Déjà,
la tendance c'est d'aspirer vers le haut pour les raisons que j'ai évoquées
tout à l'heure, puis c'est comme ça. Le jeu ou la règle, ou la dynamique
politique fait en sorte que c'est vers le ministre qu'on se tourne quand il y a
un problème. Les médias le font, les chroniqueurs le font, les partis
d'opposition le font, les groupes d'intérêt le font, alors tu as intérêt à
avoir des bons «goaler», si je peux le dire ainsi. Puis je ne veux pas...
absolument pas diminuer l'importance, là, de... ou ramener le rôle des
directions régionales à un rôle strictement défensif, là, mais c'est une image,
Mme la Présidente, que j'utilise, là. On a intérêt à avoir des bons D.G. puis
des bonnes D.G., compétents au niveau local, parce que justement les problèmes
vont rester là, ils vont se régler là, là où ils doivent très souvent se régler
là, là où ils devraient très souvent se régler là. Parce que les solutions sont
d'abord au niveau local. C'est de là que ça doit venir. Ça ne doit pas monter
jusqu'en haut. En tout cas, très souvent, ça monte jusqu'en haut et ça ne
devrait pas monter jusqu'en haut. Et si on a des bons D.G. et des bonnes D.G.,
la décision, elle va se prendre au niveau local et régional, là où elle doit se
prendre. Ça fait que dans ses nominations, le ministre, la ministre aura
intérêt à nommer des personnes qui vont bien jouer ce rôle.
Donc, j'ai le goût de dire à la députée de
Robert-Baldwin, Mme la Présidente... Je comprends ce qu'elle nous dit, puis,
encore une fois, c'est tout à fait légitime. Les arguments qu'elle apporte sont
tout à fait légitimes, mais j'ai le goût de lui dire : Au-delà du principe,
là, qu'il faut tenir compte des réalités locales, là, je vais le dire comme ça,
Mme la Présidente, l'intérêt de la personne qui occupera le poste de ministre,
ce sera de nommer une personne qui est compétente pour jouer ce rôle. Son
intérêt comme ministre, son intérêt ministériel, ça va être de nommer des
bonnes personnes pour occuper ces postes-là, pas juste parce que c'est d'eux,
d'elles que dépend la mise en œuvre des orientations puis du plan de match,
l'espèce de grand plan de match que j'ai décrit tout à l'heure, là. Si on veut
avoir une bonne mise en œuvre du plan de match, il faut que les personnes sur
le terrain soient compétentes, qu'elles aient les aptitudes, les forces. Mais
si on fait juste regarder le seul... le strict et étroit intérêt politique, là,
ministériel, là, ce qui va te dicter dans ta décision, ça va être la
compétence. Je vous le dis, Mme la députée de Robert-Baldwin. Je vous le dis.
Mme Garceau : ...je vous
écoute attentivement, M. le ministre. Je vous écoute.
M. Drainville : ...mais vous
reconnaissez que ça a du sens quand même.
Mme Garceau : Je vais vous
dire où le bât blesse, comme on dit. S'il y avait des problèmes...
M. Drainville : Oui.
Mme Garceau : Parce que là,
il y a quelque temps, avec ma collègue, vous avez échangé et vous étiez
d'accord que les D.G., en ce moment, c'est des bonnes personnes, de qualité.
Ils et elles ont été choisis par des centres de services, donc... Et s'il y
avait eu des problèmes où, après votre tournée, et même ma collègue, tel D.G.,
ça ne fonctionne pas, un autre D.G. dans une autre région, mais ce n'est pas le
cas. Et c'est pour ça que...
Mme Garceau : ...lorsque... et
les gens qui ont témoigné, qui ont déposé les mémoires, les parents et les fédérations
et autres organismes, c'est une pilule qui est très difficile à digérer parce
qu'il n'y en a pas, de problème. Il n'y en a pas, de problème. Il y a des
bonnes personnes, des personnes qui ont une passion. Et ça prend une passion
pour éduquer nos enfants, et ils le font, ils et elles le font à tous les jours
et donnent de... donnent, à tous les jours, d'eux-mêmes, ne comptent pas les
heures, ils font beaucoup de sacrifices et de compromis. Et on est en train
d'enlever un processus décisionnel qui leur tienne à cœur, les parents et les
conseils d'administration des centres de services scolaires. Et je tente de
comprendre le pourquoi.
• (19 heures) •
Et, au début, vous avez parlé de raisons
de cohérence, les défis de main-d'œuvre, défis de réussite scolaire, des enjeux
de violence, impacts de COVID, maîtrise du français, mais cela ne justifie
pas... ces motifs-là ne justifient pas que le ministre va choisir, si je peux
dire, de façon unilatérale, le D.G.. Ça ne justifie pas ces motifs qu'on change
le statu quo et... comme la collègue, la députée de Saint-Laurent a mentionné,
on est à deux extrêmes, on est à deux... ou vous êtes à deux extrêmes, et que
vous, vous changez de façon drastique le statu quo qui fonctionne, qui
fonctionne très bien parce qu'il y a des D.G. très compétents, très
compétentes. Et c'est pour ça que la voie de passage me semble... Si ce n'est
pas une consultation avec le C.A., de juste considérer les besoins locaux, il
me semble que c'est injuste, il y a comme une injustice là-dedans, pour ceux et
celles qui occupent le poste en ce moment, qui font un bon travail, qui font
même un excellent travail.
Donc, je... Et vous êtes en train de,
probablement, créer une situation où vous voulez avoir une certaine agilité et
souplesse, mais vous êtes en train de créer un système extrêmement rigide qui,
au bout du compte, probablement, va jouer plus contre vous que d'être
favorable. Parce que, si vous allez choisir, et juste avec une considération
des besoins locaux, puis les gens vont dire : Vous avez considéré quoi?,
versus, au moins, la consultation... oui, il va y avoir une attente de
consulter, mais, au moins, consulter les gens qui vont travailler avec le D.G.,
avec la personne et aussi pourrait avoir de très bonnes recommandations, parce
que, jusqu'à date, ça l'a fonctionné, ça l'a fonctionné. Et c'est très
difficile, en ce moment, avec tous les changements dans le système d'éducation,
incluant l'INEE. Cet aspect-là est primordial, il n'y a aucune raison pour
modifier...
19 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...statu quo.
Donc, tentons, M. le ministre, de trouver cette voie de passage, comme vous l'avez
fait avec les commissions scolaires anglophones.
M. Drainville : ...je crois
que nous avons un désaccord. J'insiste, quand même, Mme la Présidente... Je ne
veux pas m'étendre très longtemps, mais j'invite quand même la députée de
Robert-Baldwin à lire l'amendement, là : Dans sa recommandation, le
ministre doit tenir en compte... doit tenir compte, dis-je, des besoins locaux
exprimés par le conseil d'administration, exprimés par le centre de... par le
conseil d'administration du centre de services scolaire, Mme la Présidente. Il
aura... Il y aura bien, dis-je bien... Des fois, à la fin de la journée, les
mots sortent moins aisément. Mais tout ça pour dire, Mme la Présidente, que...
Les besoins locaux exprimés par le conseil d'administration. Il y a une forme
de... Il y a un cadre, là, il y a un... Ce n'est pas juste... ce n'est pas un
exercice sur le coin d'une table, là, on fait ça à la va-vite, là, puis le
ministre peut dire qu'il a tenu compte des besoins locaux, là. Non, non, il
aura... il y aura, dis-je, une réflexion qui sera faite au niveau du centre de
services, là, et le centre de services va faire connaître sa position par l'entremise
de son conseil d'administration.
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée, est-ce que vous désirez... vous souhaitez intervenir à nouveau?
Mme Garceau : Bien, c'est
parce que je relisais les commentaires, dans les mémoires que nous avons reçus,
surtout ceux qui se sont exprimés à haute voix, si je peux dire, concernant
leurs préoccupations et leur désaccord liés, particulièrement, à la nomination
des D.G. par le ministre. Et je cite ici le regroupement des comités de parents :
«La responsabilité de nomination des directions générales devrait rester au
conseil d'administration des centres de services scolaires, plutôt qu'être
transférée au ministre de l'Éducation.» L'Association des directions générales
scolaires du Québec, qui recommande que le C.A. soit impliqué dans le processus
de nomination de la direction générale, notamment en élaborant le profil
recherché — ça, c'est une autre recommandation — et en
participant aux travaux du comité de sélection, une autre voie de passage, M.
le ministre, potentielle, et, même, intéressante, qui irait au-delà d'une
considération des besoins locaux, qui ne serait pas une consultation, entre
guillemets, mais où le conseil d'administration serait quand même impliqué dans
le processus, en élaborant le profil recherché et en participant aux travaux du
comité. Un comité de sélection, c'est quand même intéressant. Est-ce que vous
avez considéré cette recommandation?
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, j'ai considéré plein d'options, mais, au terme de cette...
M. Drainville : ...J'ai arrêté
mon choix, enfin, nous avons arrêté notre choix, parce qu'encore une fois, tu
recommandes au Conseil des ministres puis au premier ministre une voie à
suivre, et puis c'est... Enfin, la décision finale appartient au Conseil des
ministres.
Mme Garceau : La décision
finale, on n'enlève pas le fait que vous allez avoir la décision finale. C'est
le processus avant ou pour arriver à la décision finale qui est important, qui
est même capital. Et je prends à titre d'exemple l'association des cadres
scolaires : «dans la mesure où le gouvernement souhaite maintenir la
nomination d'une direction générale par le ministre, associer les conseils
d'administration des centres de services scolaires au processus de nomination
en mettant en place un mécanisme de collaboration et de consultation avec la
ministre.»
La Présidente (Mme Tremblay) : Mme
la députée, juste vous informer qu'il vous reste moins de trois minutes de
temps de parole dans le présent amendement.
Mme Garceau : O.K., je vais
continuer.
Ça aussi, c'est une voie de passage, un
mécanisme de collaboration. Vous avez toujours le dernier mot, c'est votre
choix, mais au moins, vous allez impliquer les C.A. des centres de services
scolaires. Comité de parents, également, du Centre de services scolaire de la
capitale, qui dit que «le PL 23 transfère complètement la nomination du
directeur général du Centre de services scolaire et des objectifs qu'il doit
atteindre du C.A. au gouvernement. Ce changement à la loi entraînera la
possibilité de changements successifs à la Direction générale au gré des
changements des élus.» C'est quand même une considération importante qu'il y
aurait des changements de D.G. suite à des élections ou même changement du
ministre. C'est quand même une préoccupation que le ministre devrait
considérer, parce qu'elle est quand même importante. «Le ministre devrait
plutôt prévoir, assister le C.A. dans la recherche et l'embauche d'une
direction générale lorsque le C.A. En fait la demande.» Précision également que
«la nomination des directeurs généraux, telle que proposée par le projet de
loi, rend ceux-ci au même niveau hiérarchique que le protecteur national de
l'élève, avec le même patron. Ceci va grandement diminuer l'impact du
protecteur national de l'élève, des protecteurs généraux... Régionaux, je
m'excuse, des élèves dans la réalisation de sa mission et pourra devenir un
enjeu majeur lors du traitement de plaintes. Notons d'ailleurs qu'une direction
générale se retrouve sur le comité de sélection formé par le Protecteur
national de l'élève pour l'embauche par le ministre des protecteurs régionaux
de l'élève. Ainsi le comité de travail ne recommande pas l'application des
articles», là on parle de 18 et 20.
• (19 h 10) •
La Présidente (Mme Tremblay) : M.
le...
Mme Garceau : Il y a d'autres
voies de passage, M. le ministre, par... considérant les propos de différentes
associations et comités de parents, qui feraient en sorte que ça devient un
processus moins rigide et probablement une décision, M. le ministre, qui va
être acceptée. Parce que, ça aussi, ce n'est pas évident lorsqu'on fait un
choix de façon unilatérale dans un système d'éducation pour...
La Présidente (Mme Tremblay) : En
terminant, Mme la députée.
Mme Garceau : Oui. Donc,
je... il pourrait y avoir des considérations, je ne veux pas dire «des
considérations néfastes» mais négatives.
La Présidente (Mme Tremblay) : Je
vais être obligée de vous arrêter, c'est le temps, tout le temps que vous
disposiez dans le cadre du présent amendement à l'article 18. Donc, est-ce
que vous seriez prêts à procéder à la mise aux voix de l'amendement à
l'article 18?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
est-ce que l'article... pas «l'article», mais l'amendement à l'article 18
est adopté?
M. Drainville : Adopté.
Mme Garceau : Sur division.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
adopté sur...
La Présidente (Mme Tremblay) : ...division.
Est-ce que vous êtes prêts maintenant à
procéder à la mise aux voix de l'article 18 amendé évidemment?
Des voix : Oui.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
est-ce que l'article 18 est adopté tel qu'il a été amendé?
Des voix : Adopté.
Mme Garceau : Bien, j'étais
juste...
La Présidente (Mme Tremblay) : Oui.
Mme Garceau : Non, j'étais
juste pour prendre, je m'excuse, là, une minute, juste pour considérer les
autres éléments, si vous me permettez.
La Présidente (Mme Tremblay) : Donc,
je comprends que vous n'êtes pas prêts à adopter.
Mme Garceau : Non.
(Consultation)
La Présidente (Mme Tremblay) : ...
Mme Garceau : Oui, bien, j'ai
une question concernant...
La Présidente (Mme Tremblay) : Étant
donné que... Bien, ça met fin aux travaux. Donc, puisqu'il est
19 h 15, nous devons ajourner les travaux de la commission, sine die.
Donc, je vous remercie pour les travaux de la journée et on...
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente. À demain?
La Présidente (Mme Tremblay) : Certainement.
(Fin de la séance à 19 h 15)