Journal des débats (Hansard) of the Committee on Culture and Education
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, October 18, 2023
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Vol. 47 N° 21
Clause-by-clause consideration of Bill 23, An Act to amend mainly the Education Act and to enact the Act respecting the Institut national d’excellence en éducation
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11 h (version non révisée)
(Onze heures quatorze minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Bon
mercredi à tous. Ayant constaté le quorum, je déclare maintenant la séance de
la Commission de la culture et de l'éducation ouverte. La commission est réunie
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23 modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut
national d'excellence en éducation. Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Rivest (Côte-du-Sud) est remplacé par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) et Mme Rizqy (Saint-Laurent) par Mme Garceau
(Robert-Baldwin).
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Donc, je vous rappelle que nous étudions présentement le projet de
loi n° 23 par sujets, donc nous en sommes au sujet trois intitulé Données.
Donc, lors de l'ajournement de nos travaux d'hier, on en était à l'étude du
sous-amendement proposé par la députée de Mont-Royal–Outremont à l'amendement
du ministre à l'article 6.2 introduit par l'article 60... 61, pardon,
du projet de loi. Donc, Mme la députée, je vous invite à faire lecture de votre
sous-amendement.
Mme Setlakwe : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, oui, juste pour... bon matin à tous. Donc, juste pour nous
remettre en contexte dans nos longs échanges au sujet de l'application du
critère de nécessité à divers endroits, finalement, dans la section que nous
sommes en train d'étudier... et on a clarifié le fait que la loi 25 s'applique
en l'occurrence et qu'on n'est pas en train de créer un régime complet et
autonome et distinct. On a eu des échanges sur la notion de nécessité et est-ce
qu'il serait opportun quand même de l'insérer dans la section que nous sommes
en train d'étudier.
Et le ministre a soumis un amendement
suite à un commentaire de... Je ne sais pas si c'était ma collègue de
Robert-Baldwin ou moi, ce n'est pas important, mais, suite à cet amendement là,
nous, on propose... on l'a étudié et on pense que c'est toujours une bonne idée
d'amender 6.2. Toutefois, l'amendement qui a été soumis par le gouvernement,
selon nous, n'est pas... ce n'est pas le libellé idéal et on aimerait qu'il
soit modifié pour se lire...
Mme Setlakwe : ...plutôt se
lire comme suit : « Le
ministre peut prévoir l'obligation pour un organisme qu'il désigne de recourir
au système de dépôt et de communication de renseignements pour l'hébergement et
la communication de tout ou partie des renseignements nécessaires au ministre
et que l'organisme détient dans l'exercice de ses fonctions et pouvoirs aux
conditions et selon les modalités qu'il détermine. »
Simplement pour... Je peux l'expliquer,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
allez-y.
Mme Setlakwe : Oui,
simplement parce que dans le libellé qui avait été soumis par le gouvernement,
là, j'y vais de mémoire, il me semble qu'on disait « des renseignements que le ministre juge
nécessaires ». Et là la
suite était la même « et
que l'organisme détient dans l'exercice de ses fonctions ». Selon nous, il serait mieux... c'était... pour
nous, il y avait un aspect subjectif dans l'amendement qui était soumis. Alors,
nous, on sous-amenderait pour que la détermination du caractère nécessaire soit
plutôt objective, donc que ce soit compris dans le libellé qu'on traite de
renseignements nécessaires au ministre dans le cadre de ses fonctions, là, qui
sont décrites entre autres au... à 6.1, et que ce ne soit pas des
renseignements que lui ou elle, dans le futur, là, futur ministre de
l'Éducation juge nécessaire.
Et d'ailleurs je serais intéressée, si
possible, entendre... Moi, j'ai été étonnée de voir ces mots-là, là, « que le ministre juge
nécessaire ». Je me
dis : Ah! c'est subjectif, puis il me semble que ce n'est peut-être pas
une formulation habituelle dans le corpus législatif, mais je me tournerais
peut-être vers le légiste pour savoir si... peut-être que je me trompe et
peut-être que c'est le cas. Donc, voilà, je dis simplement, pour résumer, de
rendre le libellé plus objectif, donc, pour être clair qu'on parle de renseignements
nécessaires au ministre, sans que ce soit lui qui en juge, de la nécessité.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Donc, M. le ministre.
M. Drainville : Oui, un peu
comme je l'ai dit hier, lorsque nous avons terminé nos travaux, Mme la
Présidente, le problème avec ce libellé, parce que c'est un peu du même esprit
que l'amendement qui avait été soumis à 6.1. Le problème, Mme la Présidente,
c'est que ça nous retourne, dans le fond, dans un régime dont on veut se
sortir. Essentiellement, le projet de loi n° 23, là, ce qu'il nous permet de
faire, c'est d'obtenir les données et d'obliger les centres de services et les
institutions privées, donc, qui sont définis par le mot « organisme » ici, là, de les obliger donc
à verser des données, donc, dans ce nouveau système que l'on va créer.
Quand on introduit la notion de « nécessaire au ministre », et on pourra discuter du
libellé que j'avais soumis auparavant, mais si on se concentre sur ce
libellé-là, on retourne, Mme la Présidente, à la situation présente, dans le
fond, dont on veut se sortir. Et on ne veut pas que le critère de nécessité...
on ne veut pas que les centres de services, dans le fond, soient dans une
situation où elles pourraient... enfin, ils pourraient juger que ce que nous
demandons comme renseignements, ce que nous voulons qu'ils, les centres de
services, versent comme renseignements dans la banque de données... nous ne
souhaitons pas, nous ne voulons pas que ces centres de services disent :
Écoutez, selon notre analyse, le ministre n'a pas raison de les demander. Ils
ne sont pas nécessaires. Et donc nous n'allons pas les partager, nous n'allons
pas les verser dans la base de données.
• (11 h 20) •
Alors, donc, Mme la Présidente, c'est la
situation que je vis présentement, moi, la situation que je vis présentement,
c'est que je suis obligé de demander aux 72 centres de services certaines
informations et, dans certains cas, ces informations-là ne nous parviennent pas
pour toutes sortes de raisons. Mais ce que nous comprenons, c'est qu'il y a des
exemples de... où c'est arrivé où certaines de ces informations n'étaient pas
transmises parce que le centre de services ne jugeait pas qu'il avait à le
faire. Et donc, si on introduit la notion de renseignements nécessaires au
ministre, ça donne la possibilité aux centres de services de dire : Selon
nous, ce n'est pas nécessaire au ministre, et donc nous n'allons pas verser
lesdits renseignements dans...
M. Drainville : ...la base de
données que nous créons par ce projet de loi. Et donc pour cette raison, Mme la
Présidente, cet amendement-là n'est pas acceptable.
Et je reviens à mon propos d'hier soir,
quand nous nous sommes quittés, Mme la Présidente, le régime que nous mettons
en place, c'est un équilibre, c'est un équilibre entre la nécessité, sinon
l'obligation de partager des données dont l'analyse et le traitement nous
permettront éventuellement d'intervenir pour aider les élèves, notamment pour
aider les élèves, et la nécessaire protection de ces renseignements personnels.
Et je pense hier, en fin d'intervention, avoir fait la démonstration que cet
équilibre-là existe dans le projet de loi, qu'il existe avec les
articles 6.1, 6.2, 6.7, 6.8, 6.4 également. Bref, ce projet de loi, Mme la
Présidente, et je dirais le bloc Données reposent sur un équilibre, et il faut
maintenir cet équilibre si on veut pouvoir atteindre l'objectif. Et l'objectif,
c'est, encore une fois, de permettre au ministre de l'Éducation, peu importe sa
couleur politique, peu importe son identité, de pouvoir faire son travail
convenablement. Et actuellement, on n'a... je n'ai pas ces outils, et celui ou
celle qui me succédera ne les aura pas non plus, à moins que nous votions la
loi. Mme la Présidente.
Et, comme je l'ai dit hier, je pensais
avoir compris des interventions précédentes du... des représentants du Parti
libéral... je croyais que les députés de l'opposition libérale étaient
favorables à ce que nous ayons accès à ces données, à ce que le ministre de
l'Éducation ait accès à ces données. Et là je commence à me demander :
Coudon, est-ce qu'effectivement ils sont toujours d'accord avec cette
orientation-là ou est-ce qu'ils ont changé d'idée pour des raisons que je ne
m'expliquerais pas, mais je...
Mme la Présidente, le critère de
nécessité, il s'applique aux centres de services. Avant d'introduire,
d'héberger des données, ils doivent répondre à la loi, au critère de nécessité.
Ils doivent le faire quand ils déposent cette information-là dans leurs propres
bases de données. Moi, ce que je dis, par le projet de loi, c'est que je
dis : Écoutez, ce qu'il y a dans vos bases de données, je souhaite que ce
soit transféré dans la base de données nationale, et, dans certains cas, ce
sera aussi le cas de renseignements qui ne sont pas hébergés, qui ne sont pas
déjà hébergés. Et, comme je l'ai déjà dit, Mme la Présidente, lorsque je ferai
cette demande, je devrai passer par le test de nécessité. Alors, la nécessité,
elle est présente partout, à toutes les étapes. Alors, voilà, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Setlakwe : Brièvement.
Merci, Mme la Présidente. Non, je veux juste rassurer le ministre, on n'a pas
changé d'idée. On pense qu'effectivement c'est une bonne chose qu'il y ait des
données qui montent à vous ou c'est-à-dire au ministre, le ministre actuel et,
dans le futur, un ou une autre ministre de l'Éducation, là n'est pas... là
n'est pas... l'enjeu n'est pas là. On est toujours... On loge toujours à la
même place. Mais je pense que les questions qu'on pose sont légitimes parce
qu'on parle de données qui peuvent être très sensibles qui se retrouvent, qui
sont présentes dans le dossier de l'élève. Là, maintenant, hier, on a eu des
discussions en long et en large, en ondes et hors ondes, pour bien saisir, à
chaque étape de la transmission de l'information... s'assurer qu'à chaque étape
il y avait ce critère-là à respecter.
Alors, moi, je suis satisfaite. Je pense
que c'est un meilleur amendement, mais je pense que le point a été fait. Je
suis satisfaite que, de toute façon, et c'est ce qui nous a été expliqué et dit
et redit, il faut que ce soit le cas, que les informations qui vont se
retrouver dans les dossiers des centres de services scolaires, par exemple,
auront passé le test de nécessité prévu dans la loi-cadre qui s'applique. Et
ensuite, quand vous, vous demandez aux organismes, donc aux centres de services
scolaires ou autres, oui, je comprends que vous devez pouvoir les obliger à
transférer ces données-là dans la boîte qu'on a créée, dans le système
national, pour... Là, on pensait que, nous, encore une fois, il fallait
peut-être répéter. Bon, là, ça semble être couvert que vous voulez... vous
pouvez les obliger à transférer ces informations-là, mais vous, vous ne pouvez
pas les utiliser sans avoir l'autorisation par le...
Mme Setlakwe : ...il y a des
articles 6... ou des paragraphes 6.1 et 6.8. Moi, c'est ma
compréhension du régime. Donc, si c'est le cas...
Une voix : ...
Mme Setlakwe : Oui, 6.7 et
6.8. Si c'est le cas, je pense qu'il y a un niveau de protection adéquat. Mais
je ne pense pas que les questions qu'on ait posées étaient non fondées. Je
pense que ça peut être assez... assez... très sensible, certaines des
informations qui peuvent se retrouver dans un dossier de l'élève au sujet d'une
situation personnelle difficile. Il faut quand même s'assurer que ça ne traîne
pas dans son dossier, de un, ad vitam aeternam, puis que ce soit vraiment
protégé et que ce soit utilisé à bon escient. Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. D'autres interventions sur le sous-amendement proposé?
Mme Setlakwe : Pardon, je
m'excuse.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions concernant le sous-amendement que vous avez
proposé? Donc, nous serions prêts à mettre aux voix le sous-amendement proposé
par la députée de Mont-Royal—Outremont? Donc, est-ce que le sous-amendement est
adopté?
M. Drainville : Non... vote
par appel nominal.
La Présidente (Mme Dionne) : Vote
par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention, Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont)?
Mme Setlakwe : Pour.
La Secrétaire : M.
Drainville (Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire : Mme Tremblay
(Hull)?
Mme Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : Et Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
Donc, le sous-amendement est rejeté.
Donc, si nous revenons à l'amendement
proposé à l'article 6.2 par le ministre, est-ce qu'il y a des
interventions concernant l'amendement? Pas d'intervention. Donc...
Mme Setlakwe : ...qu'on peut
le remettre à l'écran, mais ça, je pense que la discussion, on l'a eue, là.
Moi, je n'ai pas autre chose à rajouter.
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Donc, nous serions prêts à mettre aux voix l'amendement proposé par le
ministre. Donc est-ce que l'amendement, proposé à l'article 6.2, du
ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Donc, l'amendement est adopté. Nous serions prêts à passer à l'article 6.3.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Il faut
adopter l'article 6.2.
La Présidente (Mme Dionne) : Non,
on est à 6...
M. Drainville : On a adopté
l'amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
M. Drainville : Il faut
adopter l'article 6.2.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
c'est ce que j'ai dit. L'amendement de l'article 6.2 est adopté, donc nous
serions prêts à passer à l'article 6.3.
M. Drainville : Attendez! Là,
on a adopté l'amendement 6.2. Là, il faut adopter l'article dans son
entièreté.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
61. Non, on est... Dans le fond, on a... c'est article par article, mais on
adopte l'article 61 dans son ensemble. Donc, on passe tous les articles un
à un. On adopte ou rejette les amendements. Et ensuite de ça l'article 63
au complet sera adopté. 61, pardon, ce n'est pas 63, 61, pardon. Donc, je
peux... on peut suspendre quelques instants pour... pour.... On va suspendre la
commission quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 29
)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 33)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, 6.2 étant adoptés, nous allons
revenir à 6.1 qui avait été suspendu lors de nos discussions d'hier. Donc, M.
le ministre, à vous la parole... ou Mme la députée, si vous avez une
intervention.
Mme Setlakwe : ...à passer à
6.2, mais juste...
La Présidente (Mme Dionne) : 6.1.
M. Drainville : Je sens que
nous n'en avons pas terminé avec 6.1, alors je suis à l'écoute, Mme.
Mme Setlakwe : Ça devrait
être bref. On a tous compris, là, où ça s'insérait, ce que vous voulez faire,
vos intentions, tout ça. J'aurais peut-être une dernière question sur le
libellé et ensuite je poserais une question plus généralement sur l'intention,
quant à la suite, puis pour revenir sur la notion du travail qui est déjà
entamée avec le GRICS. Avant d'arriver à ça, j'aurais peut-être une dernière
question sur... ça, c'est un paragraphe, hein, le cinquième? Donc, dans le
deuxième alinéa : «Le système doit notamment permettre :
«5° la journalisation de tout accès à ce
système par une personne, que ce soit pour y verser des renseignements, les
utiliser ou en recevoir communication.»
Aucun problème avec ce concept-là, d'assurer
qu'on puisse faire une journalisation, là, de tous ces accès au système,
évidemment. C'est que «par une personne», qu'est-ce qu'on entend exactement?
Est-ce qu'on doit préciser que c'est une personne autorisée par le ministre,
autorisée par le gestionnaire? Je vous pose la question juste pour clarifier
cet aspect-là. Ça ne peut pas être une seule personne ou est-ce que c'est une
seule personne qui va être désignée une personne autorisée à aller dans le
système?
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole à M. le sous-ministre adjoint.
Mme Setlakwe : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : La
parole est à vous.
M. Lehoux (Stéphane) : Merci.
«Par une personne» fait référence à l'accès, donc l'accès au système par une
personne et non pas la notion de surveiller... de faire la journalisation par
une personne.
Mme Setlakwe : Oui, tout à
fait. Oui, on va devoir faire l'exercice de tenir compte de chaque accès, donc
c'est un mécanisme de journalisation de l'accès au système par une personne.
Mais qui va avoir accès, une personne, évidemment, là, une personne physique,
mais...
M. Lehoux (Stéphane) : L'accès
au système peut se faire... va se faire par des personnes identifiées au niveau
du ministère, peut se faire également par les organismes eux-mêmes puisqu'ils
ont accès à leurs propres renseignements à l'intérieur de l'espace intérieur du
système. Donc, il peut avoir quand même un nombre important... bien, un nombre
important, quelques personnes désignées dans chaque centre de service scolaire
et une équipe identifiée au ministère.
Mme Setlakwe : Merci. Moi, ça
me convient. Merci. Est-ce qu'on peut revenir juste... Moi, j'aurais terminé au
niveau du libellé, là, mais juste sur ce qui a été discuté hier, M. le ministre,
par rapport au GRICS, vous nous avez expliqué qu'il y avait des, je veux
utiliser le bon terme, des...
Mme Setlakwe : ...attendez, je
vais trouver. Des communautés de pratique, oui, exact, dont vous vous inspirez.
Il y a certains centres de services scolaires qui ont d'excellentes pratiques
en place et ce que vous voulez, c'est que ce soit introduit partout à la
grandeur du réseau. Et là vous avez parlé, bon, du GRICS, puis nous, on ne le
connaissait pas. On a fait... On a regardé un petit peu...
M. Drainville : ...
Mme Setlakwe : Oui, mais vous
avez mentionné que c'est une filiale du gouvernement. Ça ne semble pas être une
filiale du gouvernement. Ça semble être, bon, un fournisseur officiel, là,
certainement, mais c'est un fournisseur qui rend des services à d'autres
établissements d'enseignement, là, qui n'ont rien à voir avec le réseau public.
C'est bien le cas?
M. Drainville : Oui. C'est au
sens de la loi que c'est une filiale, au sens de la loi sur les organismes
publics et sur les contrats des organismes publics. Donc, c'est une appellation
formelle au sens de cette loi dont je vous parle. Mais je pense que vous n'avez
pas tout à fait tort non plus, Mme la députée, quand vous parlez de fournisseurs.
Si vous me permettez, je vais m'en référer à M. le sous-ministre Lehoux, qui va
nous expliquer un petit peu comment fonctionne la relation entre la GRICS, et
le réseau, et le ministère, hein? Parce que je pense que le mot «fournisseur»
pourrait également s'appliquer dans le fonctionnement dudit organisme. Il y a
comme une définition formelle puis il y a le mode d'opération, puis je pense
qu'avec votre accord, on pourrait avoir des explications un petit peu plus
fines, là.
M. Lehoux (Stéphane) : Parfait.
Alors, la société GRICS, c'est un organisme à but... sans but lucratif qui a
été créé en 1985 par les commissions scolaires du Québec qui voulaient mettre
en commun leurs ressources informationnelles. Donc, l'objectif initial,
c'est... en 1985 était ainsi. Actuellement, il y a plus de 2 millions de
Québécois qui utilisent quand même les systèmes de la GRICS pour simplifier
leur travail, pour mieux communiquer entre eux, pour augmenter la productivité,
principalement les employés du réseau de l'éducation, évidemment les
enseignants, les élèves et les parents. La GRICS propose un portefeuille assez
complet de solutions technologiques puis une large gamme de services utilisés
par la majorité des organismes scolaires puis les établissements de formation
québécois qui se compare avantageusement... C'est une... dans le fond, qui
développe effectivement des produits qui pourraient se comparer à d'autres
fournisseurs, mais dont la relation privilégiée avec le ministère en raison
justement de... le lien unique qu'ils ont avec l'ensemble des centres de
services scolaires. Donc, la relation avec le ministère permet justement...
C'est à dire, la relation... Il y a une relation privilégiée avec le ministère,
considérant les liens qu'ils ont avec le réseau d'éducation et qui constituent
un trait d'union intéressant entre le ministère et son réseau.
Mme Setlakwe : Merci. Donc,
O.K., l'emploi du terme «filiale», c'était un peu... c'est un peu... Ce n'est
pas vraiment une filiale, mais je comprends que c'est une entité avec laquelle
le gouvernement ou le ministère de l'Éducation a des liens étroits et que
donc...
Là, ça m'amène à ma prochaine question.
Est-ce qu'il y a des appels d'offres déjà... Est-ce que... Probablement, il y a
une entente, un contrat qui lie le ministère de l'Éducation au GRICS. Et si
oui, pendant combien de temps? Et là, pour les fins du système national qu'on
veut mettre en place, là, de dépôt et de communication de renseignements en
éducation, est-ce qu'il y a déjà une entente ou, tu sais, est-ce qu'on envisage
peut-être traiter avec d'autres entités, d'autres firmes? Parce que là, on veut
rester neutre. C'est ça, je suis curieuse de savoir : Est-ce qu'on est
comme lié à eux... on, étant le gouvernement, lié à eux ou est-ce qu'on
envisage possiblement d'aller vers un appel d'offres ouvert au public en vertu
du SEAO? Puis, si oui, bien, est-ce qu'il y a un budget? Puis qu'est-ce qu'on
va... comment on va soutenir les centres de services scolaires, là, dans ces
démarches-là?
• (11 h 40) •
M. Lehoux (Stéphane) : Alors,
oui, le ministère envisage de travailler avec la GRICS dans le cadre de la mise
en place du système de dépôt de communications. Donc, il envisage effectivement
de travailler avec la GRICS.
Mme Setlakwe : Donc, dans le
fond, l'intention, c'est de continuer à travailler avec eux?
M. Lehoux (Stéphane) : Tout à
fait. C'est l'intention.
Mme Setlakwe : Mais ce ne
serait pas exclu de... Un autre fournisseur apparaît, qui pourrait être plus
avantageux avec une plateforme, je ne sais pas, moi, une plateforme plus
conviviale, plus efficace et qui assurerait peut-être une meilleure
protection...
Mme Setlakwe : ...des
renseignements. Ce n'est pas exclu dans le futur d'aller vers d'autres
fournisseurs.
M. Lehoux (Stéphane) : Ce
n'est pas exclu, effectivement.
Mme Setlakwe : Ce n'est pas
exclu. Puis le libellé le permet. Le ministre peut désigner un système.
M. Drainville : C'est pour
ça, Mme la Présidente, qu'on ne nomme pas la... c'est qu'on veut se garder
cette possibilité. Mais je dirais, en toute franchise, que des probabilités
sont très fortes que ce soit avec la... compte tenu de leur expertise, qui
remonte quand même à... dernière année du gouvernement Bourassa... dernière
année du gouvernement Lévesque, première année du gouvernement
Bourassa 2.0, là, je ne sais pas exactement quand est-ce que la... a été
créée, là, mais quoi qu'il en soit, ça fait quand même, quoi, près de
30 ans maintenant, là, près de 40 ans, dis-je, qu'ils sont dans ce
domaine-là, dans le domaine du numérique. Donc, c'est une expertise qui est
quand même reconnue. Les centres de services scolaires connaissent bien...
travaillent déjà avec la... Donc, je pense que... 1985, c'est ça.
Alors, oui, voilà, c'est là où je l'avais
vu. C'est ça, la... est une filiale du gouvernement, selon la LCOP, donc la Loi
sur les contrats des organismes publics et donc le fait qu'elle héberge déjà
plusieurs données des centres de services la positionne évidemment
avantageusement pour être notre partenaire dans la mise en place, donc, de ce
système de dépôt.
Maintenant, c'est effectivement possible,
selon l'article que nous avons sous les yeux, qu'à un moment donné, pour une
raison ou pour une autre, si on n'est pas satisfait des services de la... si on
souhaite se tourner vers un autre fournisseur ou un autre... pas un autre
fournisseur, mais une autre entité ou partenaire, qu'on puisse le faire à ce
moment-là.
Mme Setlakwe : J'ai
peut-être... c'est peut-être moi qui n'ai pas saisi, mais est-ce qu'il y a une
entente en ce moment qui lie le gouvernement jusqu'à une certaine date? Oui...
répondu, tout à l'heure, peut-être? Je suis désolée...
M. Lehoux (Stéphane) : Peut-être
que je n'ai pas été clair, mais effectivement, il y a une entente actuellement
entre le ministère et la... sur la mise en place...
Mme Setlakwe : Oui, oui, mais
jusqu'à... qui lie le gouvernement jusqu'à... tu sais, comme le terme de
l'entente, là, la durée.
M. Lehoux (Stéphane) : Je
vais devoir vous revenir.
Mme Setlakwe : O.K. O.K.,
merci. Et... oui, il ne me reste pas grand chose.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y.
Mme Setlakwe : Non, c'est
très clair. Donc, il n'y a pas de... c'est trop... Est-ce que c'est prématuré
de parler de budget pour ce projet-là?
M. Drainville : Juste un
instant, Mme la Présidente...
(Consultation)
M. Drainville : Alors, juste
pour être clair, d'abord, on va revenir à la députée pour ce qui est de la
durée de l'entente actuelle, mais ce qu'on m'indique, c'est que l'entente
actuelle concerne les services qui sont présentement offerts par la... Donc, ce
n'est pas une entente... elle est annuelle, me dit-on, très bien. Alors,
l'entente est annuelle, Mme la députée, et donc l'entente annuelle qui existe
présentement concerne les services qui sont offerts présentement par la... mais
ne concerne pas les services à venir dans la foulée de l'éventuelle création de
ce nouveau système. Donc, il faudra négocier une nouvelle entente.
Mme Setlakwe : Il y a des
ententes en cours, mais peut-être par exemple pour des questions de paie, ou
d'autres... O.K., on parle... Il est prématuré pour parler de budget? On n'a
pas de budget pour ce projet-là ou d'estimations d'ordre de grandeur des coûts?
(Consultation)
M. Drainville : On va
chercher le chiffre, et on pourrait vous revenir, Mme la députée. Si vous avez
d'autres questions, on peut continuer.
Mme Setlakwe : Une dernière,
possiblement.
M. Drainville : Il n'y a
aucun enjeu, Mme la députée, prenez le temps qu'il faut. On va vous revenir
avec le chiffre.
Mme Setlakwe : Très bien.
M. Drainville : On est en
train de chercher le chiffre.
Mme Setlakwe : Merci, parce
que je pense qu'il n'y avait rien d'annoncé publiquement, là, jusqu'à
maintenant.
M. Drainville : Non, à ma
connaissance, je n'ai rien annoncé... puis il va falloir le faire financer, et
donc ça risque d'être...
M. Drainville : ...dans les
crédits du prochain budget, mais on a une estimation, puis c'est ça qu'on va
vous transmettre.
Mme Setlakwe : Si vous me
permettez, Mme la Présidente, je pense que j'ai juste un dernier point à
clarifier. On revient au départ, «le ministre peut désigner un système
national», et vous avez ensuite le pouvoir d'obliger certains centres de
services scolaires à y adhérer, à y participer, à déposer des renseignements,
mais... et j'ai compris aussi que vous allez laisser, en tout cas, ou du moins,
ça semble être votre intention, laisser la latitude de la discrétion à certains
centres de services scolaires de continuer avec les systèmes qu'ils ont en
place, mais ça, c'est peut-être à confirmer. Là où je m'en vais, c'est que si
on regarde le troisième alinéa, donc à la fin, là, «le système de dépôt et de
communication de renseignements est sous la responsabilité du ministre», donc
le système que vous allez désigner, mais dans lequel les centres de services
scolaires ne sont pas obligés forcément d'y adhérer. Mais sinon, comment vous
assurer une surveillance ou une responsabilité, tu sais, de l'ensemble des
systèmes? Ou c'est moi qui a mal compris puis il va y avoir un seul système.
Dans le fond, la question, c'est qu'on dit que la responsabilité vous est
dévolue, mais, et ça, ça fonctionne bien s'il y a... si tout le monde participe
au même système.
M. Drainville : Oui. Alors,
si je comprends...
Mme Setlakwe : Oui. Comment,
par exemple, pourriez-vous être responsable du système de Val-des-Cerfs, là,
qui a été nommé abondamment?
M. Drainville : Ah, je n'en
serais pas responsable. La communauté de pratique qui existe déjà va rester
sous l'autorité des centres de services qui l'ont constituée et qui
l'utilisent. Et puis là, ce qu'il va falloir faire, c'est que, quand on va
avoir créé notre système national, il va falloir après ça s'entendre sur
comment est-ce qu'on cohabite, comment ces communautés de pratiques qui
existent déjà vont cohabiter avec le système national? Moi, je pense qu'il va y
avoir des... comment dire, on va développer un modus operandi qui va faire en
sorte qu'on va être capable de préserver le bon qui se fait déjà dans les
communautés de pratique puis intégrer ce qui se fait de bon dans les
communautés de pratique dans le système national que l'on crée. Comment est-ce
qu'on va le faire exactement? Ça, je pense que ça reste à définir, là, il va
falloir développer une façon de faire les choses, mais, chose certaine, je
pense que les communautés de pratique qui font déjà du bon travail, il ne faut
pas les déposséder du bon travail qu'ils font, là, qu'elles font. Donc, il va
falloir trouver une façon de cohabiter puis de travailler ensemble. La, comment
dire, la finalité de tout ça, c'est évidemment qu'on puisse, à un moment donné,
si on... Si on se retrouve dans une situation, par exemple, où on a besoin de
certaines données et qu'on n'est pas capable de les obtenir, la loi va nous
donner le pouvoir d'obliger les centres de services à verser ces données-là
dans le système central, dans le système national, mais moi, je... écoutez, je
ne sais pas comment M. Lehoux voit ça, là, mais moi, je... tu sais, j'ai
des communautés de pratique qui fonctionnent bien présentement et moi, je
souhaite conserver cette expertise, puis je souhaite conserver ces bons
résultats que nous obtenons présentement. Et ce que je veux, c'est que le
nouveau système national travaille en collaboration avec les communautés de
pratique existantes. Et donc il va falloir s'entendre sur une façon de
fonctionner, mais on vise tous la même chose. Les communautés de pratique qui
ont été créées, comme je vous l'ai déjà expliqué, elles visent à favoriser,
notamment, la réussite scolaire, faire des... développer des modèles prédictifs
pour lutter contre le décrochage, etc., etc. Donc, il y a déjà une très belle expertise
qui existe.
• (11 h 50) •
Et ce que je souhaite ardemment... puis
honnêtement, Mme la Présidente, la volonté politique, là, ma volonté politique,
là, c'est de m'assurer, une fois qu'on aura fait adopter le projet de loi, ma
volonté comme ministre, là, puis c'est la volonté du gouvernement, c'est de
s'asseoir avec les communautés de pratique existantes et développer un mode de
fonctionnement qui va faire en sorte qu'on va être capables de bénéficier des
bonnes pratiques qui existent déjà et s'inspirer de ces bonnes pratiques pour
créer...
M. Drainville : ...ce nouveau
système national, et ça va se faire en collaboration avec les communautés de
pratiques existantes. Ça, c'est ma volonté.
Je ne sais pas si, M. Lehoux, vous
souhaitez...
Mme Setlakwe : ...en tout
cas, mais...
M. Drainville : On parle...
Je vais le dire autrement, là. J'aimerais ça qu'on fasse du «bottom-up» plutôt
que de faire du «top-down», excusez l'anglicisme, là, mais de partir de ce qui
se fait sur le terrain puis des communautés de pratiques qui fonctionnent bien
déjà puis de s'inspirer de ce qu'elles font bien pour créer ce système national
qui va bénéficier à l'ensemble des centres de services scolaires. Je pense que
c'est la façon avec laquelle on devrait travailler. En tout cas, c'est
certainement l'état d'esprit dans lequel je suis, et je pense que c'est l'état
d'esprit dans lequel M. Lehoux est également.
Comme c'est lui qui sera responsable de la
mise en place opérationnelle du système, on va travailler très étroitement
ensemble, lui et moi. Mais j'apprends à le connaître, là, depuis que je suis
ministre et puis je pense que M. Lehoux, il est motivé par la réussite
scolaire. C'est un homme qui est dédié, qui veut vraiment servir le réseau scolaire,
faire en sorte qu'il soit au service des élèves. Et je pense que... sur
l'alignement des valeurs puis l'alignement des objectifs, je pense qu'on est
tout à fait du même... dans le même état d'esprit, lui et moi. Et je ne doute
pas qu'on va être capables d'arriver à un très bon fonctionnement avec un très
bon système qui va ultimement bien servir nos élèves, bien servir nos écoles.
La Présidente (Mme Dionne) : ...allez-y.
Mme Setlakwe : Mais vous
m'avez ouvert la porte à ce que j'avais en tête. Mise en place opérationnelle,
est-ce que vous collaborez avec le ministère de la Cybersécurité et du
Numérique?
M. Lehoux (Stéphane) : Oui,
tout à fait. On est en étroite collaboration le MCN sur les tous les volets qui
concernent que ça soit la cybersécurité, la gestion des données également, les
communautés qu'ils ont mises en place sur l'intelligence artificielle. Donc, on
est de tous les combats avec le MCN.
Mme Setlakwe : Parce que moi,
je me souviens de mes discussions, dans un autre dossier, avec le ministre de
la Cybersécurité et du Numérique, qui, on comprend, a un genre de rôle de
conseiller et il intervient selon, bon, la complexité du dossier et même du
niveau de sophistication numérique des organismes, et tout. Mais là ce que
j'entends, c'est qu'il est déjà actif, il ou son équipe sont déjà actifs sur le
dossier.
M. Lehoux (Stéphane) : ...
Mme Setlakwe : Merci. Je n'ai
rien d'autre sur 6.1.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée.
M. Drainville : On va prendre
une gorgée de café.
La Présidente (Mme Dionne) : Une
bonne gorgée de café, M. le ministre... Donc, ça ferait le tour pour 6.1. Nous
serions rendus à 6.3. Donc, M. le ministre, je vous invite à en faire la
lecture.
M. Drainville : Très bien.
Merci, Mme la Présidente.
Alors : «6.3. La gestion
opérationnelle du système de dépôt et de communication de renseignements est
assumée par le ministre ou, en tout ou en partie, par un gestionnaire
opérationnel qu'il désigne.
«Le ministre ou, le cas échéant, le
gestionnaire opérationnel doit :
«1° mettre en place des mesures de
sécurité propres à assurer la protection des renseignements de même que leur
disponibilité et leur intégrité dans le respect des dispositions de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels (chapitre A-2.1);
«2° surveiller de façon proactive les...
les journaux, dis-je bien, des accès au système.
«Lorsque la gestion opérationnelle du
système est assumée, en tout ou en partie, par un gestionnaire opérationnel, le
ministre doit conclure une entente écrite avec ce dernier. Cette entente doit
notamment prévoir les obligations suivantes :
«1° transmettre annuellement au ministre
un rapport d'évaluation lui permettant notamment de valider les mesures de
sécurité mises en place et d'évaluer l'efficience, la performance et les
bénéfices résultant de l'institution du système de dépôt et de communication de
renseignements;
«2° aviser sans délai le ministre de tout
incident de confidentialité;
«3° se soumettre, à la demande du
ministre, à un audit... à un audit, dis-je bien, externe visant le respect des
plus hautes normes et des meilleures pratiques en matière de sécurité de
l'information et de protection des renseignements personnels.
«L'entente prévoit également les cas, les
conditions et les circonstances dans lesquelles le gestionnaire opérationnel
peut, après en avoir avisé le ministre, confier...
M. Drainville : ...un tiers
par mandat ou par contrat de service ou d'entreprise, en tout ou en partie, les
services d'hébergement, d'opération ou d'exploitation du système de dépôt et de
communication de renseignement.
Commentaires : Cet article prévoit
que la gestion opérationnelle du système de dépôt et de communication de
renseignement est assumée par le ministre ou, en tout ou en partie, par un
gestionnaire opérationnel qu'il désigne, prévoit que le ministre ou, le cas
échéant, le gestionnaire opérationnel doit mettre en place des mesures de
sécurité propres à assurer la protection des renseignements, de même que leur
disponibilité et leur intégrité, dans le respect des dispositions de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels et surveiller de façon proactive les journaux des
accès au système. Il prévoit également que, lorsque la gestion opérationnelle
du système est assumée en tout ou en partie par un gestionnaire opérationnel,
le ministre doit conclure une entente écrite avec ce dernier. L'entente doit
prévoir l'obligation de transmettre annuellement au ministre un rapport
d'évaluation lui permettant notamment de valider les mesures de sécurité mises
en place et d'évaluer l'efficience, la performance et les bénéfices résultant
de l'institution du système de dépôt et de communication de renseignements,
d'aviser sans délai le ministre de tout incident de confidentialité et de se
soumettre, à la demande du ministre, à un audit externe visant le respect des
plus hautes normes et des meilleures pratiques en matière de sécurité de
l'information et de protection des renseignements personnels. L'entente doit
également prévoir les cas, les conditions et les circonstances dans lesquelles
le gestionnaire opérationnel peut, après en avoir avisé le ministre, confier à
un tiers par mandat ou par contrat de service ou d'entreprise, en tout ou en
partie, les services d'hébergement, d'opération, d'exploitation du système de
dépôt et de communication de renseignements.
J'ai un amendement ici, Mme la Présidente.
Je ne sais pas si c'est le bon moment pour le déposer. On m'indique que oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
faudrait l'envoyer à... le déposer à la commission.
M. Drainville : C'est déjà
fait, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Donc, on va suspendre quelques instants, le temps de recevoir l'amendement.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
(Reprise à 12 h 01)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, nous avons reçu
l'amendement proposé par M. le ministre. Donc, M. le ministre, je vous invite à
en faire la lecture.
M. Drainville : Oui, alors
l'amendement se lit comme suit : «Le ministre transmet une copie...
12 h (version non révisée)
M. Drainville : ...L'Entente à
la Commission d'accès à l'information.
Donc, commentaires : cet amendement
vise à prévoir l'obligation pour le ministre de transmettre à la Commission d'accès
à l'information pour information toute entente écrite qu'il conclut avec un
gestionnaire opérationnel pour la gestion opérationnelle du système de dépôt et
de communication de renseignements. Alors, vous aurez compris, Mme la
Présidente, que le gestionnaire opérationnel dont on parle ici sera fort
probablement la GRICS, tout indique que ce sera la GRICS, en tout cas c'est l'orientation
que nous avons prise et, à moins d'obstacles que je ne n'anticipe pas ou que je
n'envisage pas actuellement, nous avons confiance qu'on va pouvoir aller de l'avant,
donc, avec cette entente avec la GRICS. et donc, cette entente-là va devoir...
comment dire, pourra se conclure, mais à certaines conditions. Puis là, les
conditions sont énoncées dans 6.3, là, la mise en place des mesures de sécurité
pour assurer la protection des renseignements, la surveillance proactive des
journaux, des accès aux systèmes. Évidemment, l'Entente prévoit également que
la GRICS transmette annuellement au ministre un rapport d'évaluation qui va
contenir la validation des mesures de sécurité qui ont été mises en place, et
qui va aussi contenir une évaluation de la performance du système, donc, qui
sera gérée, donc, par ladite GRICS, dans ce cas-ci. Il y aura également l'obligation
qui sera faite à la GRICS de m'aviser ou d'aviser le ministre de l'Éducation dès
qu'il y a un incident de confidentialité. Et puis, oui, je pourrai, Mme la
Présidente, soumettre la GRICS ou enfin le gestionnaire opérationnel à un audit
externe, si jamais le besoin s'en fait sentir.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, juste pour les fins de ceux qui nous suivent en commission,
juste... Idéalement, ça serait bien de relire la commande du début. Si on peut
remonter au début, début, là, dans le fond, de... Encore, oui, juste un...
M. Drainville : Vous voulez
que je relise l'article?
La Présidente (Mme Dionne) : Bien,
juste... oui, pour les fins, là, des gens qui nous... juste relire la commande,
là, «d'ajouter à la fin de l'article», là, juste pour suivre.
M. Drainville : La
commande...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Dans le fond, le but de l'amendement, c'est d'«ajouter, à la fin de l'article 6.3
de la loi», juste relire... lire cette partie-là au début, juste pour les gens
qui nous suivent en commission, pour...
M. Drainville : Ah! O.K. D'accord.
D'accord, d'accord. Pour la transcription, vous voulez dire?
La Présidente (Mme Dionne) : Exact.
Merci.
M. Drainville : Oui, d'accord.
Alors, oui, alors, article 61, donc on est à l'article 6.3 de la loi
sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, donc : ajouter...
Ah! oui, je le sais ce que vous voulez dire, là, ajouter, à la fin de l'article 6.3
de la loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport proposé par l'article 61
du projet de loi, l'alinéa suivant : le ministre transmet une copie de l'entente
à la Commission d'accès à l'information.
C'est ce que vous souhaitiez, n'est-ce
pas?
La Présidente (Mme Dionne) : Exactement.
Merci infiniment, M. le ministre.
M. Drainville : Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : commentaires
sur l'amendement? Oui.
Mme Setlakwe : Peut-être
comme question générale. Au départ, ce libellé, on le comprend tout à fait, là,
il est sûrement calqué, à moins que je me trompe, sur un texte de loi qui
existe déjà ailleurs, là, dans le corpus législatif, est-ce qu'on peut savoir
où, s'il vous plaît?
Une voix : ...
M. Drainville : Oui, il est
inspiré du projet de loi trois, loi sur les renseignements de santé et de
services sociaux.
Mme Setlakwe : Quel article, M.
le ministre, s'il vous plaît?
Une voix : ...
M. Drainville : C'est 527.
Une voix : ...
M. Drainville : Alors là, il
y a beaucoup de «de un», «de deux», «de un», «de deux», là, mais c'est le
deuxième paragraphe. Alors, 527, il y a d'abord un alinéa... Deux alinéas, il y
a un premier paragraphe, il y a un deuxième paragraphe, il y a un autre alinéa,
et là il y a un premier paragraphe et suivi d'un deuxième paragraphe...
M. Drainville : ...qui se lit
comme suit, là : «Aviser sans délai le ministère de tout incident de
confidentialité... L'entente prévoit également les cas, les conditions et les
circonstances dans lesquels le gestionnaire opérationnel peut, après en avoir
avisé le ministre, confier à un tiers par mandat ou par contrat de service ou
d'entreprise, en tout ou en partie, les services d'hébergement, d'opération et
d'exploitation du système national», etc. Donc, c'est pratiquement un calque du
projet de loi n° 3.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Setlakwe : Je me
demandais... Là, donc, juste pour clarifier qui fait quoi, là, on s'entend,
ici... Puis je pense que vous avez répondu que le gestionnaire opérationnel, ce
n'est pas le... on ne parle pas de la même... Mais donc on parle... vous l'avez
dit, là, que ce serait sûrement le... on ne parle pas de la même personne qui
donc... à laquelle on fait référence à 6.1. 6.1, on parle à la fin :
«gestionnaire délégué».
M. Drainville : ...délégué,
c'est... ce sera le ministre... le sous-ministre responsable du numérique.
Mme Setlakwe : Donc, merci.
Oui, c'est ça. À 6.3, là, on parle de la gestion opérationnelle assumée soit
par vous ou, fort probablement, par un gestionnaire opérationnel externe. Vous
avez le droit de désigner. Effectivement, je vois que c'est le même concept
dans la loi cinq, qui était le projet de loi trois. Ce que je me demande en
lisant ça, c'est... évidemment, mettre en place les mesures de sécurité,
surveiller de façon proactive les journaux des accès... oui, c'est vraiment
comme ça que c'est écrit. C'est ça, ce n'est pas le ministre qui va faire ça.
Donc, ça va être délégué au gestionnaire opérationnel.
M. Drainville : Exact.
Mme Setlakwe : Puis là,
ensuite, ici, on comprend ça, si vous faites affaire avec un gestionnaire
opérationnel, évidemment, vous avez l'obligation de conclure une entente. Cette
entente-là, en vertu de l'amendement, va devoir être transmise à la CAI. Mais
là, pour des fins de transparence, juste pour que je comprenne, est-ce que
cette entente-là est publique? Puis là j'ai une autre question aussi par
rapport à... Le rapport d'évaluation qui va être transmis annuellement au
ministre, il faudrait aussi, je pense, qu'il soit rendu public.
M. Drainville : Le rapport
dont il est question au paragraphe trois, hein, c'est bien ça? Vous parlez du
rapport d'évaluation?
Mme Setlakwe : Oui, c'est ça.
M. Drainville : Paragraphe
1°, excusez-moi, suite au... donc, au quatrième alinéa, donc premier
paragraphe : «transmettre annuellement au ministre un rapport d'évaluation
lui permettant de valider les mesures de sécurité», etc. C'est de ce rapport-là
dont vous parlez?
Mme Setlakwe : Oui, donc,
deux choses, là. Est-ce que l'entente... Premièrement, l'entente entre le
ministre et le gestionnaire opérationnel est publique? On comprend qu'elle est
transmise à la CAI puis que la CAI, après ça, a un mandat de surveillance, là,
et autre.
M. Drainville : Honnêtement,
on est en train de le valider, Mme la députée, mais je ne vois pas... Il me
semble, c'est très clairement d'intérêt public, donc je ne vois pas pourquoi il
y aurait un enjeu par rapport à la divulgation du rapport, mais on est en train
de le vérifier.
Des voix : ...
M. Drainville : Sous réserve,
possiblement, de dispositions liées à la propriété intellectuelle, peut-être
qu'il pourrait y avoir un enjeu là, mais, de façon générale, le document va
être rendu public, Mme la Présidente.
Une voix : ...
M. Drainville : Hein?
Une voix : ...
• (12 h 10) •
M. Drainville : Oui. Bon, on
me confirme, Mme la Présidente, qu'il pourra être rendu public et donc il le
sera.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. le ministre.
M. Drainville : ...question
de la députée. «Transmettre annuellement au ministre un rapport d'évaluation
lui permettant de valider les mesures de sécurité mises en place et d'évaluer
l'efficience, la performance et les bénéfices résultant de l'institution du
système de dépôt et de communication de renseignements.» Il me semble que c'est
un document d'intérêt public également, là. Je ne vois pas pourquoi est-ce
qu'il y aurait un enjeu.
Des voix : ...
M. Drainville : Pouvez-vous
le... M. le légiste.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole au légiste? Allez-y, M. le
légiste.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Alexandre
Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation. Donc, sous réserve de
possibles limitations au fait de rendre ça public, de la Loi sur l'accès qu'on
est en train de...
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...en
ce moment. A priori, le rapport pourrait être rendu public.
Mme Setlakwe : Merci. Donc on
aimerait... Est-ce... Là, je pose la question : Est-ce que... Là, ma
collègue me dit que ce serait quand même... Ça se voit, là, habituellement, on
peut prévoir que c'est... que l'entente et même le rapport seront disponibles
sur le site du ministère. Est-ce qu'on peut... Moi, je pense que ça vaut la
peine d'amender l'article ou le... l'article pour prévoir ça.
M. Drainville : On va
suspendre deux secondes...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
La Commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 12)
(Reprise à 12 h 19)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous cède la
parole.
M. Drainville : Oui, alors,
Mme la Présidente, si la députée de Mont-Royal-Outremont nous le permet, on
travaillerait sur un libellé, donc on pourrait continuer à discuter de 6.3 et
on travaillerait sur un libellé qui ferait en sorte d'atteindre l'objectif
désiré, c'est-à-dire que ladite entente soit, effectivement, publiée. Mais il
faut formuler l'amendement de telle manière, Mme la Présidente, à ce que l'on
puisse se prévaloir des exceptions qui sont prévues, dans le fond, à la loi
d'accès dans les cas, par exemple, de sécurité.
L'exemple qu'on me donnait lors de la
discussion à micro fermé, c'est : il ne faut pas que, dans ce rapport-là,
on donne des informations, on transmette des informations qui pourraient être
utilisées par des hackers, par des cyberpirates pour venir, par la suite,
s'introduire dans la banque de données, là, dans le système de données. Donc,
il faut trouver la bonne manière de le dire dans la loi, c'est-à-dire qu'on
rend public ou on rend accessible le rapport, mais il faut le faire de telle
manière à ce que, si jamais il y a des informations qui pourraient remettre en
cause la sécurité du système, à ce moment-là, il faut pouvoir s'assurer que ces
informations-là restent confidentielles, qu'elles soient caviardées, ou je ne
sais trop, mais il faut juste être responsable dans la manière avec laquelle on
va le faire, Mme la Présidente.
Donc, on va se mettre au travail pendant
qu'on continue la discussion. On va se mettre au travail sur un libellé qui...
M. Drainville : ...nous
permettra d'atteindre à la fois l'objectif d'accessibilité, mais aussi celui de
sécurité, notamment celui de sécurité.
La Présidente (Mme Dionne) : Des
commentaires sur les propositions du ministre?
Mme Setlakwe : Mais je suis
tout à fait à l'aise à ce qu'on continue nos discussions, et, en parallèle, on
comprend qu'on recevra un amendement. Pas de souci.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
je comprends qu'on suspend l'amendement pour l'instant.
M. Drainville : Oui, je...
Encore une fois, Mme la Présidente, à des fins de transparence, je cite un des
articles de la loi sur l'accès, c'est l'article 29 qui dit : «Un organisme
public doit refuser de confirmer l'existence ou de donner communication d'un
renseignement portant sur une méthode ou une arme susceptible d'être utilisée
pour commettre un crime ou une infraction à une loi.» Bon. Deuxième
alinéa : «Il doit aussi refuser de confirmer l'existence ou de donner
communication d'un renseignement dont la divulgation aurait pour effet de
réduire l'efficacité d'un programme, d'un plan d'action ou d'un dispositif de
sécurité destiné à la protection d'un bien ou d'une personne.» Donc, l'esprit
du deuxième alinéa doit se refléter dans la disposition que nous allons
introduire. Donc, on veut juste s'assurer de bien faire ça, Mme la députée.
Mme Setlakwe : C'est ça. Il y
a peut-être une façon de le formuler de sorte qu'on dit, je ne sais pas, moi,
«sous réserve du respect de x, y, z».
M. Drainville : Oui, c'est ce
qu'on est en train de regarder...
Mme Setlakwe : Tout à fait.
M. Drainville : ...on va vous
revenir avec un délai.
Mme Setlakwe : Parfait.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
il y a consentement pour suspendre l'amendement et poursuivre les discussions
sur 6.3. Mme la députée, je vous laisse la parole.
Mme Setlakwe : Oui, je suis
en train... pendant qu'on a suspendu, je regardais l'article équivalent, là, du
pl 3, puis là ça me faisait penser au libellé... ou c'est-à-dire que je me suis
concentrée sur le libellé au troisième alinéa, premier paragraphe, «de
transmettre annuellement le rapport», dont on a parlé, le rapport va prévoir
deux choses, là, bon, va vous permettre, M. le ministre, de valider les mesures
de sécurité, soit, ça prend ça, mais surtout, et c'est là que je pense qu'il
est le plus important, d'évaluer l'efficience, la performance et les bénéfices
résultant de l'institution du système national que vous souhaitez mettre en
place.
Et là je me demande : Est-ce que le
libellé est adéquat, parce qu'on est en train de demander à une firme externe
de prévoir dans un rapport... Tu sais, j'aimerais comprendre, dans les faits,
là, parce que ça va être superimportant que vous puissiez constater et
bonifier, au besoin, là, les résultats du... ou les bénéfices de ce que va
apporter le nouveau système, mais là on est en train de dire que c'est une
firme externe qui va le faire. Tu sais, comprenez-vous ce que je veux dire? Ce
n'est pas la firme externe qui va faire cette analyse-là, c'est à vous de le
faire et d'ensuite rendre compte des gains, je ne sais pas, des genres
d'indicateurs de performance.
M. Drainville : Mme la
Présidente, la question que soulève la députée est très pertinente. On va
suspendre 30 secondes.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
La commission suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 26)
(Reprise à 12 h 30
)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Drainville : Oui, voilà.
Alors, question fort pertinente de la députée, Mme la Présidente. Alors, on
continue de travailler donc sur l'amendement par rapport à l'accessibilité du
document, du rapport d'évaluation. Bon.
Par ailleurs, alors lisons... lisons la
disposition, là, ou relisons la disposition : «Transmettre annuellement au
ministre un rapport d'évaluation lui permettant notamment de valider les mesures...
12 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...mesure de
sécurité mise en place et d'évaluer l'efficience, la performance et les
bénéfices résultant de l'institution du système de dépôt de communication de
renseignement. Donc, le rapport m'est transmis, et ce rapport-là, Mme la
Présidente, doit me permettre d'évaluer si les mesures de sécurité mises en
place, si l'efficience, la performance, les bénéfices découlant de la mise en
place de ce système-là, si cette efficience, cette performance et bénéfices
sont au rendez-vous. Et donc c'est moi... enfin, moi, pour le moment, c'est
moi, là, mais c'est le ministre de l'Éducation qui doit porter donc un jugement
sur ces mesures de sécurité, sur cette performance, à partir, donc, des
informations qui me seront transmises par le gestionnaire opérationnel.
Alors, évidemment, Mme la Présidente, si
je ne suis pas satisfait de la qualité de l'information qui m'est transmise, je
pourrai en demander d'autres informations. Et si je ne suis pas satisfait des
mesures de sécurité ou si j'ai un questionnement par rapport aux mesures de
sécurité, si j'ai un questionnement par rapport à la performance du système, à
ce moment-là, c'est possible pour moi de me tourner vers une firme extérieure,
une firme d'experts qui pourra à ce moment-là porter un jugement sur soit les
mesures de sécurité, soit la performance du système. Et je pourrais même, comme
on le voit au paragraphe 3e, je pourrais même soumettre la firme... enfin, l'opérateur
à un audit externe. Donc, j'ai quand même, Mme la Présidente, quelques leviers
ici, là. Dans les dispositions, telles que libellées présentement, on a quand
même quelques leviers pour nous permettre d'évaluer correctement à la fois les
mesures de sécurité et la performance du système.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des interventions?
Mme Setlakwe : Oui. Je
comprends l'analyse que vous faites. Je me demande comment... Est-ce que le
projet de loi, est-ce que le libellé qu'on étudie vous oblige à rendre compte
publiquement? Est-ce qu'on vous oblige à rendre compte publiquement? Je
comprends que oui, vous devez recevoir un rapport. Vous allez recevoir un
rapport, puis le rapport vise deux choses. Bon, l'aspect mesures de sécurité
que le gestionnaire opérationnel doit mettre en place, on a prévu son
obligation. Tu sais, commençons juste par les mesures de sécurité pour être sûr
qu'on boucle la boucle, là, puis que le libellé est complet. Les mesures de
sécurité doivent être mises en place, l'obligation est là, et ensuite vous
devez recevoir, vous allez recevoir un rapport et vous pouvez, au troisième
paragraphe, si vous jugez bon, à la demande du ministre, puis c'est là qu'on
aura peut-être un amendement, soumettre la firme externe de gestion, le
gestionnaire opérationnel, à un audit externe.
Juste pour finir là-dessus, je me demande
s'il ne serait pas opportun pour... on pourra déterminer la période de temps,
là, d'une façon peut être transitoire, prévoir que le rapport d'audit est
requis pour une période, peut être... annuellement, pour une période de deux,
trois ans, juste pour s'assurer que tout ça est bien rodé, mis en place et
sécuritaire. Parce qu'autrement, si on ne fait pas cet amendement-là, on
pourrait tout simplement faire abstraction ou on pourrait être dans une
situation où il n'y en a pas d'audit qui est fait au début, pour garder un oeil
sur les mesures de sécurité. Première chose. Qu'est-ce que vous pensez de ça,
de cette idée de prévoir une obligation d'audit, annuellement, pour une
certaine période de temps? Et ça pourrait peut-être être prévu dans des mesures
transitoires si on ne veut pas le mettre ici. Première idée.
(Consultation)
M. Drainville : ...Il ne faut
pas oublier, Mme la Présidente, que nous sommes assujettis à l'autorité du
vérificateur général du Québec et donc... Je comprends encore une fois
l'intention de la députée, Mme la Présidente, puis c'est tout à fait légitime
encore une fois, mais j'essaie de trouver le juste équilibre. Il faut, surtout
au début, j'en suis conscient, s'assurer que le système fonctionne bien, qu'il
atteint les objectifs pour lesquels il a été créé, bref, que le rodage se fasse
correctement. Mais en même temps je ne veux pas l'alourdir à un point tel qu'à
un moment donné on ne puisse plus fonctionner parce qu'on est pris dans un carcan
de contrôle, qui fait qu'à un moment donné on passe plus de temps à justifier
les gestes que l'on pose qu'à s'assurer du bon fonctionnement du système et ce
pour quoi il a été créé, c'est-à-dire ultimement pour servir les élèves.
Donc, je me pose la question si c'est une
bonne idée de s'imposer ce contrôle-là d'une manière systématique au départ,
alors que je... enfin, le ministre a la possibilité de se tourner vers un
auditeur externe, mais il n'a pas l'obligation de le faire d'emblée. Il pourra
soumettre le gestionnaire opérationnel à un auditeur externe, à une évaluation
externe qui devrait être faite en fonction des normes... des plus hautes normes
et des meilleures pratiques en matière de sécurité et de protection des
renseignements personnels.
Donc, je vais vous dire, Mme la
Présidente, je réfléchis un petit peu à voix haute, là, mais je préférerais que
le ministre se garde la latitude de pouvoir se tourner vers une firme externe,
mais qu'on ne l'y oblige pas d'emblée. Je préférerais que ce soit... que l'on
se garde cette latitude-là pour la raison que je viens d'évoquer, pas parce
que... Tu sais, ce n'est pas... la question, ce n'est pas... c'est une
question... Il faut trouver le juste équilibre entre assurer la sécurité,
assurer l'efficacité, puis il y a ces différentes variables avec lesquelles il
faut composer, et il faut trouver le juste terrain là-dedans, là. Puis la
sous-ministre me glisse à l'oreille Mme la Présidente, que... J'ai parlé de la
vérificatrice générale, mais il ne faut pas oublier que tout au long, nous
allons devoir rendre des comptes également à la CAI, là, à la Commission
d'accès à l'information. Puis, je vous le rappelle, là, chaque demande
d'autorisation d'accéder à des renseignements, chaque demande d'autorisation
devra faire l'objet d'un rapport par le ministre, qui sera transmis au
délégué... à la personne responsable du numérique, le gestionnaire... Comme
est-ce qu'on l'appelle encore? ...le gestionnaire délégué. Et le rapport qui
sera transmis au gestionnaire délégué sera par la suite acheminé à la
Commission d'accès à l'information, qui va pouvoir elle-même porter un regard
sur le travail qui est fait.
• (12 h 40) •
Donc là, on a la VG qui est toujours là,
on a les rapports auxquels le ministre est assujetti dès qu'il fait une demande
d'accès. Ces rapports-là passent par le délégué... le gestionnaire délégué aux
données, lequel achemine ça à la commission d'accès, laquelle commission
d'accès peut intervenir. Là, de dire, bon, en plus de ça, on va obliger le
gestionnaire opérationnel à non seulement faire un rapport d'évaluation, mais
ce rapport d'évaluation là pourrait d'emblée faire l'objet pendant les
premières années d'une autre évaluation qui serait faite par une firme externe.
Écoutez, Mme la Présidente, à un moment donné, il faut aussi se donner l'espace
pour fonctionner correctement puis efficacement, là, sinon on n'en sortira pas,
là. On va être...
M. Drainville : ...constamment,
puis, tu sais... bon, puis les députés de l'opposition, qu'est-ce que vous voulez,
ils vont faire leur travail, Mme la Présidente, ils vont être en reddition de
comptes comme il se doit, et donc ils pourront, à partir des documents qui
seront publics, là... puis on est en train de voir, là, comment est-ce qu'on va
s'assurer que vous ayez le maximum d'informations possible pour vous permettre
de nous questionner sur le bon fonctionnement, sur la mise en place des balises
en matière de sécurité. Ça fait que, là, Mme... je réfléchis à voix haute, Mme
la Présidente, mais... si on additionne tous les mécanismes de contrôle qui
sont déjà prévus, je trouve qu'il y en a déjà un certain nombre, là, qui nous
assure qu'on a, je pense, cet équilibre entre efficacité et sécurité.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Setlakwe : J'ajouterais
simplement, Mme la Présidente, que j'entends le ministre, mais il sait tout de
même... dans le projet de loi, il se... il ouvre la porte, malgré toutes ces
autres vérifications qui sont faites par la V.G. ou la CAI, ou autres, il
prévoit quand même cette possibilité de soumettre le gestionnaire opérationnel
à un audit externe. Nous, notre proposition, c'était simplement de laisser le
libellé tel quel, et peut-être dire que dans un... disons, là, par exemple,
après deux ans, on doit en faire un. Et ensuite, disons... Comprenez-vous?
Juste pour faire... et faire le point, s'assurer que les choses sont bien
parties, qu'on a mis en place un système sécuritaire et que ça, ça a été validé
ou que ça a été confirmé par une firme externe, et qu'ensuite ce sera au
besoin, selon la discrétion du ministre.
M. Drainville : Laissez-moi
suspendre un instant, Mme la Présidente, parce que je veux donner une réponse
réfléchie à la question qui est posée.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 43)
(Reprise à 12 h 54)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous cite
de la parole.
M. Drainville : Oui. Alors,
Mme la Présidente, je vais... j'ai donné instruction, là, pour qu'on prépare un
amendement. Je ne sais pas le libellé exact, là, mais l'esprit général, ce
serait que la disposition 6.3 serait amendée pour faire en sorte qu'il y ait un
audit trois ans à compter de la signature de l'entente avec le gestionnaire
opérationnel. Donc, on signe l'entente avec le gestionnaire opérationnel, et
trois ans plus tard, il y aurait un audit qui serait prévu par la loi pour
s'assurer que, justement, les choses fonctionnent bien, que les mesures de
sécurité sont mises en place, que... alors, ça n'empêcherait pas éventuellement
la Vérificatrice générale de venir faire son travail, évidemment. Ça... toutes
les obligations auxquelles nous sommes déjà assujettis en lien avec le rôle de
surveillance de la Commission d'accès devraient évidemment être respectées.
Mais on s'ajouterait, donc, cet audit externe trois ans à compter de la
signature de l'entente. Je pense que ça correspond à la volonté exprimée par la
députée de Mont-Royal—Outremont, je crois.
Mme Setlakwe : Je pense que,
oui, c'est une bonne chose de se donner l'obligation de le faire après trois
ans. Juste pour avoir...
Mme Setlakwe : ...idée, là, de
l'échéancier. Donc là, on s'entend que ce système-là ne devient pas
opérationnel d'ici les prochaines semaines, mais dans un horizon de mois,
d'années, vous diriez?
M. Drainville : ...question,
Mme la Présidente. Je souhaite qu'on soit capable de signer une telle entente
quelque part en 2024, mais, évidemment, il faut... tu sais, il y a des étapes
quand même qui doivent être franchies avant d'en arriver à la signature de cette
entente-là. Si vous regardez à 6.4, à 6.4, là, ce qui est l'article
suivant : «Le ministre doit, avant de désigner un système de dépôt et de
communication de renseignements, procéder à une évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée et la transmettre — cette évaluation — à la Commission
d'accès à l'information.» Ça fait qu'il y a ce travail-là qui va devoir être
fait, là, puis ça, c'est un travail extrêmement important, évidemment, là.
Donc, on va d'abord faire cette évaluation-là, il va falloir la transmettre à
la commission d'accès. Il n'est pas impossible, Mme la Présidente, que la
commission d'accès ait des observations à soumettre à la suite de cette
transmission. Et donc il faut faire ce travail, je dirais, de base, là, avant
de pouvoir procéder avec l'éventuelle entente, qui serait conclue, donc, avec
le gestionnaire opérationnel.
Donc, le projet de loi, on verra quand il
sera finalement adopté, hein? Ça, on ne peut pas présumer des travaux de la de
l'assemblée. Et, par la suite, donc, il y a ce travail-là qui devra être fait.
Donc, on jase, évidemment, là, on réfléchit à voix haute, Mme la Présidente,
mais mettons, là, que... mettons qu'on signe l'entente avec le gestionnaire
opérationnel, là, mettons, pour le 30 juin 2024, mettons, on jase. Bon,
bien, à ce moment-là, il faudrait que l'audit externe soit complété, enfin,
soit entrepris après le 30 juin 2027. Il faudrait qu'il y ait eu trois ans
d'opération. Et là, à ce moment-là, l'auditeur ou le vérificateur externe
viendrait analyser puis faire rapport pour l'automne 2024, mettons... 2027
pour, mettons, avant Noël 2027 grosso modo.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions? Il nous reste moins d'une minute.
Mme Setlakwe : Je peux
peut-être juste... Là, c'était le premier aspect du premier paragraphe du
troisième alinéa. Je pense que j'ai... ma référence est bonne. Sur le deuxième
aspect, juste pour être... aller jusqu'au bout du processus, donc, vous allez
recevoir, M. le ministre, un rapport d'évaluation qui va prévoir... ou qui va
vous permettre aussi d'évaluer l'efficience, la performance et les bénéfices
résultant de l'institution du nouveau système. Mais où est... Vous m'avez
peut-être répondu, mais où est votre obligation, dans le projet de loi,
d'émettre ce rapport, de déposer ce rapport ou de faire connaître, là, vos...
votre évaluation?
La Présidente (Mme Dionne) : Compte
tenu de l'heure, je suggère de revenir avec la réponse en commission à
15 heures et je suspendrais les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 07)
La Présidente (Mme Dionne) : La
Commission de la culture et de l'éducation reprend maintenant ses travaux. Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi no 23, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut
national d'excellence en éducation.
Donc, lors de la suspension des travaux,
cet avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article 6.3, introduit par l'article
61 du projet de loi. Donc, il y avait une question de la part de la députée.
Alors, M. le ministre, la parole est à vous pour la réponse.
M. Drainville : Oui, voilà,
alors ça vous a été acheminé, n'est-ce pas, Mme la secrétaire, l'amendement?
La Présidente (Mme Dionne) : On
vient tout juste de le recevoir, donc nous allons le déposer sur Greffier, et
vous pourrez par la suite en faire la lecture.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Voilà.
M. Drainville : Alors, juste
que ce soit clair, Mme la Présidente, là, je précise, pour les membres de cette
commission, on avait déjà déposé un amendement. Là, ce qu'on a fait, c'est qu'on
a intégré à l'amendement qu'on avait déjà déposé deux autres amendements, un
sur le rapport et un autre sur le trois ans, alors l'audit au bout de trois
ans.
Donc, je vais le lire à l'instant. Donc,
article 61 :
Article 6.3 de la Loi sur le ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport, voilà. Dans l'article 6.3 de la Loi sur le
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, proposé par l'article 61 du
projet de loi :
1° remplacer, dans le paragraphe 3 du
troisième alinéa, «à la demande du ministre» par «trois ans après la conclusion
de l'entente et chaque fois que le ministre en fait la demande»;
2° ajouter, à la fin, les alinéas suivants :
Sous réserve des dispositions de la Loi
sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels (chapitre A-2.1), le ministre publie l'entente et le
rapport d'évaluation sur le site de son ministère.
Le ministre transmet une copie de l'entente
et du rapport d'évaluation à la Commission d'accès à l'information. Donc, on a,
comme vous pouvez le voir, ajusté aussi un petit peu l'amendement que nous
avions déposé. L'amendement que nous avions déposé se lisait comme suit :
Le ministre transmet une copie de l'entente
à la Commission d'accès à l'information.
Là, on dit le ministre transmet une copie
de l'entente et du rapport d'évaluation à la Commission d'accès à l'information.
Donc, j'imagine, Mme la Présidente, que je devrais retirer l'amendement que j'avais
déposé, puisqu'il est intégré dans la nouvelle mouture.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
il n'y a pas de problème, M. le ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour
retirer le précédent amendement et redéposer cet amendement-ci qui a été
modifié?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Consentement.
• (15 h 10) •
M. Drainville : Donc, voilà,
je pense que ça répond. En tout cas, c'est une première réponse aux suggestions
qui nous avaient été faites par la députée de Mont-Royal-Outremont.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur ce nouvel amendement?
Mme Setlakwe : Je pense que
ça répond exactement à ce dont on a discuté. On se demandait si, disons que,
là, il y a une entente avec...
M. Drainville : ...
Mme Setlakwe : Oui, et donc
trois ans après la signature de l'entente, de façon obligatoire, il va y avoir
un audit, puis, après ça, c'est selon la volonté du ministre. Mais, si jamais
il y avait une entente, une autre entente avec...
Mme Setlakwe : ...le nouveau
gestionnaire. Là, vous obligez encore une fois à faire... soumettre le
gestionnaire à un audit. C'est comme ça que je le lis.
M. Drainville : C'est comme
ça que je le lis aussi.
Une voix : ...
M. Drainville : Hein, c'est
ça, hein?
Mme Setlakwe : O.K.
M. Drainville : Oui.
Mme Setlakwe : Non, c'est ça.
Donc, non, mais, nous, je pense que ça nous va, c'est ce qu'on a discuté, oui.
Merci.
M. Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
nous serions prêts à mettre l'amendement aux voix. Est-ce que cet amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Donc, nous pouvons... Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 6.3?
Mme Setlakwe : Mme la
Présidente, sauf erreur, avant notre suspension à 13 h, il me semblait que moi,
j'avais posé une question et que c'était à M. le ministre de répondre...
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
avez raison, Mme la députée, oui.
Mme Setlakwe : ...au niveau
de... Tu sais, on avait passé en revue les deux volets du paragraphe 1 ou
de... oui, du paragraphe 1. Ce que le gestionnaire doit transmettre au
ministre annuellement, c'est un rapport d'évaluation qui va permettre au
ministre de faire deux choses, bon, «valider les mesures de sécurité», ça va,
puis là «évaluer l'efficience, la performance et les bénéfices résultant de
l'institution du nouveau système», puis ça, on s'entend, là, que c'est crucial
que vous ayez les bonnes informations pour vous permettre de... tu sais, de
constater, de bonifier, de prendre les mesures qui s'imposent pour s'assurer
que ce soit ou que ça rende... que ça soit efficient.
M. Drainville : Exact.
Mme Setlakwe : Mais où est
votre obligation, là, de... une fois que vous avez... Je comprends qu'il y a un
gestionnaire externe qui vous envoie un rapport, mais il me semble qu'on
devrait prévoir dans la loi une obligation du ministre de faire une reddition
de comptes.
M. Drainville : Attendez.
«...transmettre annuellement au ministre un rapport...» Il faudrait vraiment...
Est-ce qu'on a une imprimante ici, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Dionne) : ...
M. Drainville : On en a une?
Parce que j'apprécierais d'avoir la dernière mouture, parce que là je travaille
à partir d'un texte qui n'est pas complet et donc je n'ai pas la version finale
de l'article. Alors, si c'était juste possible de...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
M. le ministre...
M. Drainville : C'est-tu
possible?
La Présidente (Mme Dionne) : ...on
va regarder ça avec votre équipe.
M. Drainville : À qui on
demande ça, au page? Est-ce que le page... le ou la page peut s'en occuper
ou...
La Présidente (Mme Dionne) : On
va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 14)
(Reprise à 15 h 16)
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
reprenons maintenant nos travaux. Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui, juste
pour être clair, Mme la Présidente, donc...
M. Drainville : ...La députée
me demande, me pose la question de la reddition de comptes. Ma réponse, c'est
de lui dire que quand je transmets une copie de l'entente et que je transmets
également le rapport d'évaluation à la commission d'accès, il y a là-dedans, je
pense, une forme de reddition de comptes, comme il y en a une également dans le
fait que je publie l'entente et le rapport d'évaluation sur le site du
ministère de l'Éducation. Donc, j'essaie de comprendre, quand vous parlez de
reddition de comptes, vous pensez à quoi?
Mme Setlakwe : Peut-être que
c'est prévu, mais je ne le dis pas de cette façon-là. C'est que là, c'est une
firme externe qui vous donne les informations vous permettant de faire rapport,
ou elle vous fait rapport, mais ce n'est pas à la firme externe à tirer...
M. Drainville : Non, c'est
l'opérateur.
Mme Setlakwe : Oui, mais
l'opérateur, dans les faits, c'est...
M. Drainville : C'est
l'opérateur qui me... le gestionnaire, en fait, opérationnel...
Mme Setlakwe : Le
gestionnaire, c'est une firme externe?
M. Drainville : ...qui me
transmet les informations qui sont contenues, donc, dans son rapport.
Une voix : ...
M. Drainville : donc, le
rapport me permet de valider les mesures de sécurité mises en place et
d'évaluer l'efficience, la performance, les bénéfices, et cetera. Donc...
Mme Setlakwe : Oui, je
comprends. Là, on parle d'une entente qui prévoit différentes obligations pour
le gestionnaire?
M. Drainville : Exact.
Mme Setlakwe : Bon. De...
Oui, je comprends. Donc, il est clair, les obligations du gestionnaire sont
claires, mais vous, vos obligations, c'est à vous, là, de faire un rapport puis
de rendre compte à la population des avancées que ce nouveau système vous
permet d'accomplir.
Des voix : ...
M. Drainville : Oui.
Mme Setlakwe : Tu sais, on
voit nulle part, là, «le ministre doit, à partir de ces informations-là,
publier un rapport ou publier ses constats ou... au niveau de l'efficience, de
la performance, des bénéfices résultant de l'institution du système», pour
qu'on... Oui, je comprends que le rapport, là, le rapport de la tierce partie,
là, le gestionnaire va être rendu public, c'est ce qu'on a dit.
M. Drainville : Oui,
exactement. Le rapport qui m'est transmis, mettons, par la GRICS sera rendu
public. D'abord, l'entente avec le gestionnaire opérationnel sera rendue
publique sous réserve, là, des dispositions de la loi d'accès, notamment sur
les questions de sécurité, là, ce dont on a parlé avant le dîner, et on va
rendre public également le rapport qui me sera transmis par l'opérateur, par le
gestionnaire, donc, opérationnel. Et là, dans le fond, ce dont... ce que vous
demandez, ça va faire partie de la reddition de comptes que moi, je vais faire
auprès de la commission d'accès.
Mme Setlakwe : En fait, oui
et non, là. Si on lit bien les mots, là, c'est un gestionnaire opérationnel qui
doit vous fournir...
M. Drainville : L'information
qui me permet...
Mme Setlakwe : Oui, une... pour
que vous, vous puissiez évaluer l'efficience, la performance et les bénéfices
résultant de l'institution du système.
M. Drainville : Exact.
Mme Setlakwe : Mais votre
évaluation à vous? Il faut qu'on prévoit.
M. Drainville : Bien, je n'ai
pas de...
Mme Setlakwe : Non? Vous
allez en...
• (15 h 20) •
M. Drainville : Effectivement,
je n'ai pas de rapport, si on peut dire, à faire suite au rapport que j'aurai
obtenu du gestionnaire opérationnel. Sauf que je devrai faire une reddition de
comptes à la commission d'accès, moi, sur le fonctionnement du système, et ça,
c'est l'article...
Des voix : ...
M. Drainville : Alors, à
6.17, là, on a «la Commission d'accès à l'information est chargée de surveiller
l'application des dispositions de la présente loi relatives au système de dépôt
et de communication de renseignements ainsi qu'à l'utilisation et à la
communication des renseignements personnels.» Donc, la Commission d'accès,
donc, surveille l'application de la loi en lien avec le système de dépôt et de
communication de renseignements...
M. Drainville : ...et, bon,
«6.17. La Commission dispose pour ce faire de tous les pouvoirs prévus par la
«loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels.»
Et là, si vous regardez quels sont les
pouvoirs de la Commission d'accès à l'information, enfin les différentes... les
différents pouvoirs. O.K. Voilà. Dans le cadre donc de ses activités de
surveillance - on a ici le mot «surveiller», là - la commission, donc, reçoit
avis et documents, et selon les lois, les organisations doivent notamment
transmettre les avis d'incidents de confidentialité qui présentent un risque de
préjudice sérieux, les ententes de communication de renseignements personnels
conclues par exemple à des fins d'administration de programmes de recherche,
les divulgations de recours à la biométrie à des fins de vérification et de
confirmation d'identité ou de banque de caractéristiques ou de mesures biométriques.
«La Commission prend connaissance de ces
documents et les analyse à la lumière des lois qu'elle est chargée d'appliquer.
Dans tous ces cas, elle peut utiliser ses pouvoirs d'intervention si la
situation dont elle est informée le justifie.»
Donc, dans le rapport que la Commission
d'accès va produire, elle pourra à ce moment-là nous faire part de ses
observations qui découlent de son mandat de surveillance.
Mme Setlakwe : Suivant le
mandat de la CAI et votre mandat à vous, là, c'est deux choses différentes. On
comprend pourquoi la CAI joue un rôle de surveillance, parce qu'on traite de
l'accès à l'information puis de protection des renseignements personnels. Ça,
ça va.
Mais la raison pour laquelle vous instituez ce
système, c'est pour... puis on en avait parlé hier, c'est pour vous permettre
d'avoir les données afin de prendre les bonnes orientations puis améliorer la
réussite scolaire, puis le système d'éducation. Et donc il me semble qu'après
l'adoption de la loi ou le lancement, le déploiement de ce système-là, il
devrait y avoir une obligation pour le ministre de faire une reddition de
compte puis pouvoir, par exemple, dire : Bon, bien, à partir de telle,
telle, telle donnée que j'ai pu recueillir grâce au système. L'information, comme
vous avez dit, là, «bottom up» s'est rendue à moi et ça m'a permis... Ça a été
une bonne chose parce que, tu sais, ça vous donne l'occasion de vanter les
mérites du système et de dire : Bien, ça m'a permis de poser tel ou tel
geste, d'améliorer le système à tel ou tel égard. Et je ne vois pas cette
obligation de votre part de le faire.
M. Drainville : C'est parce
que j'essaie de concilier ça avec les autres rapports que je dois déjà faire.
Par exemple, je dois... Pour chaque demande d'accès à la base de données, au
système de dépôt, je dois déjà faire une reddition de comptes sur les raisons
pour lesquelles j'ai demandé d'avoir accès à ce système de dépôt, l'utilisation
que je dois en faire. Je dois rendre compte de cette utilisation.
Mme Setlakwe : M. le
ministre, vous... Oui, oui, je vous suis. Vous lisez quel...
M. Drainville : J'ai déjà
cette obligation-là, moi. À toutes les fois que je fais une demande
d'autorisation d'accéder aux données du système, je dois déjà faire un rapport,
là, moi, là.
Mme Setlakwe : Où? Vous êtes
où, là? Mais peut-être pas une évaluation.
M. Drainville : Et ça, c'est
quelle disposition, ça?
Une voix : 6.12.
M. Drainville : Aloirs, si
on va à 6.12, au terme de l'autorisation et lorsque cette durée est de plus
d'un an, chaque année à la date de l'anniversaire de l'autorisation, le
ministre doit faire rapport au gestionnaire, dans la forme de ce que ce dernier
détermine, de l'utilisation des renseignements visés par l'autorisation et de
son respect des conditions qui y sont prévues.
Donc, je comprends que ce n'est pas la
même chose, mais encore une fois, je veux m'assurer que... comment dire,
l'architecture finale du projet de loi, quand on aura tout adopté...
M. Drainville : ...avec les
amendements, je veux m'assurer que ce soit fonctionnel, là, parce que je ne
sais pas, tu sais, moi, je... en tout cas, j'ai bien l'impression qu'on me
questionnera assez vigoureusement sur l'utilisation de ces données-là. Donc, le
rapport que je devrais faire, moi, au gestionnaire de données numériques, il va
devoir être assez rigoureux et assez complet. Donc, j'ai déjà ce rapport-là que
je dois faire.
Mme Setlakwe : Mme la
Présidente, si vous me permettez, on parlait de Val-des-Cerfs qui a, un, encore
une fois, les termes exacts m'échappent, là.
M. Drainville : Communauté de
pratique.
Mme Setlakwe : Communauté de
pratique inspirante à Val-des-Cerfs qui... vous l'avez mentionné hier, leur
système à eux, leur communauté de pratique leur permet de constater des
améliorations avec les données qu'ils ont pu recueillir, ils ont, je crois,
vous avez dit hier, ils ont vu que les résultats ont augmenté ou, je ne sais
pas, le... Oui.
M. Drainville : Ils font une
analyse prédictive et ils identifient, à partir d'un certain nombre de données,
les élèves qui sont à risque de décrochage et ils interviennent auprès de ces
élèves-là. Et ce qu'ils ont noté, c'est qu'en trois ans, ils avaient réussi à
augmenter leur taux de diplomation de quatre points de pourcentage. Donc, au
lieu d'avoir un taux de diplomation de 84 % il y a trois ans, ils sont
maintenant à 88 %, parce qu'ils interviennent auprès des élèves en fonction
d'un certain nombre de données qui sont, si on peut dire... qui passent au
travers d'algorithmes qui ont été développés, donc, et ils peuvent, de cette
manière-là, faire une analyse prédictive des élèves à risque. Ils interviennent
auprès des élèves à risque. Et ils ont réussi, donc, dans le fond, à faire
mentir la prédiction. Tu sais, bon, c'est ça. Ils font mentir la prédiction du
logiciel après avoir traité les informations sur les risques de décrochage. En
résumé.
Mme Setlakwe : Ça, c'est....
M. Drainville : Oui.
Mme Setlakwe : Puis là, c'est
ça, vous voulez...
M. Drainville : C'est pour ça
que je veux... je veux ça pour le Québec.
Mme Setlakwe : Bien oui. Et
donc on veut que ça fasse des petits puis on veut que ça... élargir l'étendue
de tout ça pour que la population, les élèves, les enfants, les parents... ce
soit bénéfique pour tout le monde.
M. Drainville : Puis qu'on se
rapproche de l'objectif qu'on s'est donné d'atteindre un taux de diplomation et
de qualification de 90 %.
Mme Setlakwe : C'est
merveilleux. C'est ce qu'on veut...
M. Drainville : On est à
84 % actuellement sur sept ans, mais là le chiffre de 84, c'est un chiffre
d'avant la pandémie.
Mme Setlakwe : Mais donc, l'énoncé
que vous venez de faire, la bonne nouvelle que vous venez d'annoncer, comment
allez-vous...
M. Drainville : En rendre
compte?
Mme Setlakwe : Oui. Comment
allez-vous partager ces informations-là dans deux ans, trois ans, quatre ans, suite
à l'instauration du système? Parce que...
M. Drainville : Bien, je vais
le faire...
Mme Setlakwe : Comprenez-vous?
Le rapport que vous venez de nous faire, là, dont on vient de parler, c'est
d'exactement de ça dont je parle parce que... et je ne vois pas votre... je ne
vois pas, dans la loi, une disposition qui dit : Ah, M. le ministre, va
venir nous informer de l'efficience de la performance des bénéfices résultant
de l'institution du système. C'est exactement ce que vous venez de mentionner,
mais prévoir une obligation de le faire...
M. Drainville : Bien, je vous
dirais...
Mme Setlakwe : ...au bénéfice
de la population, ne pas faire rapport aux gestionnaires. Tu sais, pour moi, il
y a deux choses, là, on met ce système-là en place pour les objectifs que vous
venez de mentionner ou pour atteindre des objectifs, par exemple, que vous avez
mentionnés et, pour ce faire, vous avez besoin d'avoir accès à des données, des
données sensibles, et là c'est pour ça qu'il y a tout un mécanisme de
protection des renseignements qui est mis en place, mais, pour moi, ça, c'est
en appui, on veut que ce soit là, mais il n'en demeure pas moins qu'on met le
système en place pour des fins d'améliorer la réussite éducative, d'améliorer
l'éducation, la réussite de nos élèves. Puis ça, c'est... ça, c'est la clé.
Puis il faut juste pouvoir suivre les indicateurs de performance, suivre les
bénéfices...
• (15 h 30) •
Une voix : ...
Mme Setlakwe : Oui. Et même
le déposer à l'Assemblée nationale.
M. Drainville : Bien, je vous
dirais, je dois... enfin, mon mandat premier comme ministre de l'Éducation,
c'est d'assurer la réussite éducative. Je vous dirais, c'est de plus en plus
aussi celui d'assurer la sécurité des élèves, là, mais le mandat global, c'est
de favoriser la réussite scolaire des élèves. Et donc, dans le cadre de mes
fonctions, je dois constamment, je dirais...
15 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...tout le
temps, soit répondre aux questions sur les mesures que nous prenons pour
assurer la réussite ou encore rendre compte des taux de réussite. Et c'est sûr,
Mme la Présidente, que, si on obtient une réussite très intéressante avec le
système... avec la banque de données puis avec l'utilisation qu'on fait de ces
données-là, c'est sûr que, dans le cadre de mes fonctions, dans le cadre des
fonctions du ministre ou de la ministre de l'Éducation, il y aura, à ce
moment-là un moment, certainement, où le ministre ou la ministre va dire :
Écoutez, telle ou telle mesure qui a été prise et qui découle d'une analyse qui
a été faite à partir des données nous a permis d'obtenir tel ou tel résultat.
Donc, l'autorisation que je demande et l'utilisation que je fais des données,
ça, je vais devoir le faire annuellement, au plus tard un an après avoir fait
la demande.
Laissez-moi... Mme la Présidente, on va...
Parce que je ne veux pas... Comment dire? Je comprends l'objectif recherché par
la députée, mais je veux juste, Mme la Présidente, faire en sorte qu'encore une
fois... Je le sais, là, je l'ai, la job, là, je sais ce que ça veut dire être
ministre de l'Éducation, là. Tu passes ton temps à éteindre des feux et, en
même temps, tu ne dois pas perdre de vue l'important. Alors, tu dois gérer l'urgent,
l'urgent, c'est deux, trois, quatre, cinq nouvelles avec lesquelles tu te lèves
le matin puis auxquelles les députés d'opposition, très légitimement, ou les
médias, ou peu importe, nous demandent qu'est-ce que vous allez faire, qu'est-ce
que vous avez fait, comment vous allez gérer ça. Ça, c'est l'urgent. Ça, c'est
les feux avec lesquels on se lève quotidiennement. Et, parallèlement à ça, il
faut que tu gardes en tête les orientations que tu t'es données, les
changements que tu veux apporter, les changements qui vont avoir un effet
structurant sur le réseau scolaire et qui vont permettre, à terme, d'augmenter
ton taux de réussite scolaire. Ça, c'est le panorama.
Alors, il faut qu'au terme de la mise en
place de ce projet de loi... si on présume de son adoption pour les fins de la
discussion, il faut, Mme la Présidente, qu'au terme de l'adoption de ce projet
de loi le travail du ministre ou de la ministre en soit facilité. Il ne faut
pas non plus que l'adoption de ce projet de loi fasse en sorte que le
ministre... que le travail du ministre est plus compliqué qu'avant, alors que l'objectif,
c'est d'en faciliter, justement, l'exercice pour obtenir de meilleurs
résultats. Et donc je ne veux pas perdre de vue la forêt. Je veux garder le...
comment dire, une perspective globale sur les résultats qu'il va falloir... ou
les mesures qu'il va falloir prendre, et les gestes que je vais devoir poser,
et les résultats ultimes qui vont découler, donc, de l'adoption de ce projet de
loi là.
Et donc je veux juste prendre quelques
secondes, là, pour voir un peu, là, en plus des rapports que je vais devoir
faire sur l'utilisation des données, où est ce que ça m'amène, ça, là, là, de
devoir faire d'autres rapports, mais pas en lien avec les demandes d'autorisation,
mais bien en lien avec la reddition de comptes que le gestionnaire opérationnel
doit faire, là. Tu sais, à un moment donné, je ne peux pas passer mon temps, Mme
la Présidente, à faire des rapports tout le temps, là. Tu sais, à un moment
donné, il faut faire le travail pour lequel on a été nommé, élu d'abord et
nommé par la suite. Donc, laissez-moi prendre quelques secondes, O.K., parce
que je veux savoir dans quoi je m'embarque, parce que ce n'est pas juste moi qui
s'embarque, c'est aussi ceux et celles qui vont me succéder un jour, là, O.K.?
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
Donc, je suspends les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 15 h 35)
(Reprise à 15 h 44)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous
laisse la parole.
M. Drainville : Oui, Mme
la Présidente, lorsque nous avons décidé de suspendre les travaux, c'était pour
prendre acte de la... essayer de prendre un pas de recul puis de voir la forêt,
là, d'essayer de, comment dire, de visualiser, là, les différents rapports et
les différentes redditions de comptes auxquelles le ministre de l'Éducation
sera assujetti dorénavant. Alors là, j'en fais une courte liste, là. D'abord,
il faut faire le rapport sur toutes les demandes d'autorisation et
d'utilisation des données au plus tard un an après que ladite demande
d'autorisation a été faite. Donc, ce rapport-là, il faut le faire. Et ce rapport-là,
il sera rendu public ou, à tout le moins, il sera transmis à la CAI. C'est...
Une voix : ...en vertu de
l'amendement.
M. Drainville : Oui,
mais ça, ce n'est pas le... C'est n'est pas la même chose, là. C'est
l'entente...
Une voix : ... que vous
cherchez, là.
M. Drainville : Au terme
de l'autorisation... Oui, 6.12, au terme de l'autorisation et lorsque sa durée
de plus d'un an, chaque année à la date... Merci. À la date d'anniversaire de
l'autorisation, le ministre doit faire rapport au gestionnaire, dans la forme
que ce dernier détermine, de l'utilisation des renseignements visés par
l'autorisation. Bon, et est-ce que c'est ça qu'on envoie à la CAI? C'est ça
qu'on envoie à la CAI, mais en vertu d'un amendement à venir, n'est-ce pas?
Une voix : ...
M. Drainville : En vertu
d'un amendement à venir. Voilà. O.K. Donc, il faut faire rapport sur chaque
demande d'autorisation d'obtenir ces données et sur leur utilisation...
M. Drainville : ...je dois
faire rapport au gestionnaire et ce rapport-là sera transmis à la CAI qui aura
le loisir de le rendre public. Ensuite de ça, je dois transmettre la copie de
l'entente avec le gestionnaire opérationnel. Je dois aussi transmettre copie du
rapport d'évaluation du gestionnaire opérationnel. Ça, ça doit être transmis à
la Commission d'accès à l'information. Je publie l'entente avec le gestionnaire
opérationnel. Et je publie également le rapport d'évaluation du gestionnaire
opérationnel sur le site du ministère. Ensuite de ça, j'ai le rapport annuel
d'activité du ministère. Ensuite de ça, j'ai le VGQ qui me surveille, puis j'ai
la CAI également, qui peut, à tout moment, sur la base des informations que je
vais lui transmettre, décider d'exercer non seulement son pouvoir de surveillance,
mais son pouvoir de vérification, et son pouvoir d'ordonnance, la CAI a un
pouvoir d'ordonnance.
Et, Mme la Présidente, si vous me
permettez, je... puis là je pense que j'en oublie un ou deux, là, mais je
soumets, Mme la Présidente, que la reddition de comptes, c'est l'addition de
tous ces contrôles et de toutes ces redditions de comptes et de tous ces
rapports que je dois, à des moments divers, produire et de tous ces rapports
que je dois, à des moments divers, rendre publics, et de tous ces rapports que
je dois, à des moments divers, transmettre à la CAI, et de tous... de toutes
ces interventions qui pourraient s'ensuivre, qui pourraient découler de tous
ces rapports que je dois transmettre, produire et rendre publics. Mme la
Présidente, à un moment donné, la reddition de comptes, c'est la totalité de
toutes ces... de tous ces contrôles, de toutes ces supervisions, de tous ces
encadrements, de tout ça, là. Et donc j'oserais dire qu'ultimement la reddition
de comptes, c'est l'exercice de ma responsabilité ministérielle, Mme la
Présidente, c'est là qu'elle se fait, là. Elle se fait par l'addition de tous
ces gestes, de toutes ces obligations, de toutes ces responsabilités et... Je
vais le dire comme ça. Puis j'ai énormément de respect puis j'apprécie beaucoup
le ton avec lequel on travaille ce projet de loi, Mme la Présidente, depuis le
début, mais je trouve... je vais le dire comme ça, Mme la députée, je trouve
que ça en fait déjà beaucoup. Je vais le dire comme ça. Je trouve que ça en
fait déjà beaucoup.
Et donc je comprends le sens de vos
questions, mais je trouve que ça en fait assez, en fait, si vous me permettez,
je trouve que ça en fait assez, là, parce qu'à un moment donné, j'ai le goût de
dire : Il faut que le ministre travaille, il ne peut pas juste produire
des rapports. Tu sais, à un moment donné, il faut... on a un travail à faire.
Puis il faut le faire. Et, quand on regarde, là, tous les encadrements dont je
viens de vous parler, là... puis je pourrais vous parler du plan stratégique, Mme
la Présidente, le plan stratégique du ministère aussi. Il y aura évidemment une
section sur l'utilisation des données à des fins de réussite scolaire. C'est
ça, je ne sais pas si ça vous convainc, peut-être pas, mais je... En fait, je
vais dire comme ça : Mettez-vous à ma place.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Oui, Mme la députée.
• (15 h 50) •
Mme Setlakwe : Ce serait un
privilège. Ce serait un privilège d'être à votre place, M. le ministre. Je vous
entends, j'aurais envie de répondre, Mme la Présidente, différentes choses.
Bon, on s'entend qu'il y a une lourdeur administrative inutile qui n'apporte
pas de plus-value. Personne ne veut ça. Bon, ici, il me semble que ce serait
l'opportunité pour vous de... Ce serait positif, là, d'illustrer, une fois par
année, les bénéfices que vous avez... qui vous ont... les bénéfices pour la
population, là, de cette initiative de mettre en place le système national.
Bon, ce n'est pas vous qui allez le faire personnellement, là, je pense que
vous êtes bien entouré au ministère, là. Sauf erreur, il y aurait
1080 personnes. Ce sont les effectifs de votre ministère qui est de
deuxième en importance dans le gouvernement. Le ministère de la Santé... le
ministre de la Santé produit un tableau de bord tous les jours...
Mme Setlakwe : ...c'est une
fois par mois. Là, on demande ici de rendre compte à la population des
bénéfices, à quel point vous avez été capable de renverser des tendances
malheureuses. Il me semble que c'est positif. Et j'aimerais ça aussi vous
mentionner que, là, je ne sais pas c'est en quelle année, mais, lorsque les
maternelles quatre ans ont été institués, il y avait une loi, une loi-cadre,
dans cette loi-là, on prévoyait, bon, ce n'est pas exactement la même chose,
mais le parallèle est intéressant, l'obligation pour chaque commission scolaire
de faire rapport au ministre de la mise en œuvre de la loi à l'égard de
différents éléments et, ensuite... bon, ministre ayant ces éléments-là, ces
informations-là en main devait dresser un bilan, là, je suis à
l'article 17, un bilan, incluant le montant des dépenses de fonctionnement
alloué aux commissions scolaires que vous devez déposer à l'Assemblée nationale
au plus tard le 1er novembre suivant la réception de ces rapports dont la
transmission a lieu au plus tard aux deux dates suivantes, bon, une première
fois, disons, au 30 juin suivant... là, c'était en novembre 2019, on
pourrait élaborer une structure similaire, puis, par la suite, c'était
30 juin de chaque année. C'est un peu ça qu'on... On pourrait s'inspirer
de ce genre de disposition là. Pourquoi ce serait utile, dans le cas, disons,
des maternelles quatre ans et ce ne serait pas utile ici? Moi, je pense que
c'est utile. Ce n'est pas une gestion... une lourdeur administrative excessive.
M. Drainville : Oui, mais je
vous disais tout à l'heure : Je pense, j'en ai oublié. Bien, oui, j'avais
oublié l'audit, là. Il va falloir que je fasse un audit aussi, là, trois ans
après la conclusion de l'entente, là. Il va falloir faire faire un audit
externe sur le fonctionnement, justement, de l'entente.
Mme Setlakwe : On en a parlé
tout à l'heure, là. Oui, c'est à votre discrétion, l'audit émit trois ans.
M. Drainville : Non, non,
non.
Mme Setlakwe : Oui, oui, oui.
Puis là on a fait modifier une première fois trois ans après la signature de
l'entente obligatoire.
M. Drainville : C'est ça,
c'est ça. Donc là, on va évaluer...
Mme Setlakwe : Mais là vous
allez simplement demander à une firme externe de superviser ou de faire un
audit des activités du gestionnaire, c'est ça, avant la... gestionnaire
opérationnel.
M. Drainville : Oui, oui,
mais attendez un petit peu, là, avant ça, là, je dois faire l'évaluation de
l'information qui me sera transmise par le gestionnaire opérationnel, là. Le
gestionnaire opérationnel, là, il m'envoie annuellement un rapport sur les
mesures de sécurité puis sur la mise en place du système, et je dois procéder à
une évaluation de l'efficience, de la performance et des bénéfices qui
résultent de cette... de l'institution de ce système de dépôt. Donc, ça aussi,
là, ça fait partie des obligations que je vais devoir faire. Alors, c'est ça,
je trouve que ça en fait beaucoup. C'est ça, la conclusion de ma réflexion, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Setlakwe : J'aurai
d'autres informations... oui, interventions sur le 6.3. Mais là je comprends du
ministre, donc, que c'est un refus de... Il me semble que c'est l'évaluation la
plus intéressante pour la population, puis toutes les autres, pour moi, ce sont
des obligations qui vont de soi, là, étant donné qu'on traite d'informations...
de renseignements personnels. Tu sais, on reproduit une mécanique qui est
nécessaire, et, comment je pourrais dire, qui est très standard, et qui
s'applique dans plusieurs contextes circonstances différentes. Mais là, ici, la
raison... il me semble que c'est central, là, la raison pour laquelle on fait
tout ça, c'est pour en tirer des bénéfices, c'est pour renverser des tendances,
c'est pour améliorer la réussite scolaire, réduire le décrochage, etc.
M. Drainville : Je vais le
faire à travers le travail que je fais quotidiennement, Mme.
Mme Setlakwe : Oui, vous
allez le faire. Oui, oui, bien, on s'entend que nous, les oppositions, on en
aura différents...
M. Drainville : Vous allez
avoir beaucoup d'occasions, mettons, à la quantité de rapports que je vais
devoir rendre publics, là, vous allez avoir beaucoup, beaucoup d'occasions de
me questionner sur l'efficacité du système, sur les résultats du système. Cette
reddition de compte là, elle va se faire constamment dans le cadre de mes
fonctions, dans le cadre de mes responsabilités ministérielles. Et vous allez
pouvoir vous appuyer sur nombre de documents publics pour me questionner,
justement, sur la performance et les balises mises en place pour s'assurer que
le système livre les résultats qu'il est supposé livrer. C'est ça aussi...
M. Drainville : ...l'ultime
reddition de compte, c'est la reddition de comptes que je dois faire
quotidiennement sur l'ensemble des activités du ministère. Et, évidemment, dans
ce cas-ci, avec l'utilisation de ces données-là, c'est certain que, quand va
arriver, par exemple, l'étude des crédits, vous allez vouloir me poser des
questions là-dessus, avec raison. Quand vous allez voir passer les rapports que
je vais envoyer à la CAI, vous allez vouloir me poser des questions. Si la CAI
a des commentaires à faire et qu'elle les rend publics, vous allez pouvoir vous
appuyer là-dessus pour me questionner puis me demander des comptes. Quand je
vais rendre public mon rapport annuel, s'il y a une section sur les données,
puis il y en aura une, vous allez pouvoir vous appuyer là-dessus pour me poser
des questions. Quand je vais devoir... quand je vais rendre public le rapport
annuel sur les demandes d'autorisation, puis ce sera un rapport par demande
d'autorisation, vous allez évidemment vous appuyer là-dessus pour me questionner,
alors... Puis là je ne vous parle pas d'un mandat de la vérificatrice qui
pourrait survenir à tout moment ou des gestes que la CAI pourrait poser, etc.
Ça fait que...
Puis, honnêtement, Mme la Présidente, puis
là, là-dessus, j'imagine qu'un sain scepticisme est de bon aloi, mais je le dis
sincèrement, Mme la Présidente, puis là, je veux dire, après ça, c'est à nos
milliers de téléspectateurs et téléspectatrices de juger de ma bonne foi, mais
je ne pense pas juste à moi, quand je dis ça, je le dis sincèrement, je ne
pense pas juste à moi. Quand je dis à la députée : Mettez-vous à ma place,
ce n'est pas juste une... ce n'est pas une formule rhétorique, là, je le sais,
c'est quoi, être ministre de l'Éducation, Mme la Présidente, je le suis,
ministre de l'Éducation. Puis, écoutez, là, il faut qu'à un moment donné, oui,
on rende des comptes à travers toutes sortes de contrôles, mais il faut aussi,
à un moment donné, qu'on ait l'espace pour faire le travail. Puis, après ça,
c'est aux citoyens de juger si le travail est bien fait, puis, ultimement,
c'est le gouvernement qui est sanctionné, bon, mais il faut, à un moment donné,
avoir un espace à l'intérieur duquel on peut agir.
Et il ne faut pas non plus que les strates
de contrôle étouffent l'activité ministérielle. Et c'est ce que je crains,
actuellement, là. Je regarde la liste de tous ces contrôles qui s'additionnent
et je... Il ne faut pas non plus étouffer le ministre, peu importe qui il est.
Et je trouve qu'actuellement, quand on regarde la strate des contrôles, là, qui
s'additionnent, je trouve que ça commence à en faire beaucoup. C'est correct.
Ce n'est pas trop, mais prenons garde qu'il n'y en ait pas trop. Prenons garde
à ça. C'est mon appel à la prudence, si vous me permettez, Mme la députée.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires?
Mme Setlakwe : Bien, je pense
que je pense qu'on est allé peut-être au bout de notre échange là-dessus. Moi,
je pense que c'est dommage. C'est un choix politique, c'est comme ça que je le
vois, de ne pas se soumettre à un exercice très simple : de démontrer une
fois par année que ça fonctionne. Dans le fond, c'est tout simplement ça.
Et là, avec respect, c'est peut-être moi qui n'ai
pas compris, mais, quand vous dites je vais l'envoyer à la CAI, pour moi, c'est
deux choses différentes. Ce que la CAI va recevoir, ce n'est pas le rapport qui
évalue l'efficience, la performance et les bénéfices résultant de l'institution
du système.
M. Drainville : Bien,
c'est-à-dire...
• (16 heures) •
Mme Setlakwe : Ce n'est pas
ça, le mandat de la CAI, là, de surveiller les bénéfices pour le système
d'éducation, du système national. La CAI va s'assurer, comme chien de garde,
mandat de surveillance et de... et on pourrait embarquer aussi dans les sanctions,
s'assurer que... je le simplifie à l'extrême, là, mais que les données sont
recueillies de façon claire, correctement, et qu'il n'y a pas de fuites, puis
qu'il n'y a pas d'incident de confidentialité, puis que toutes les mesures sont
respectées pour assurer la protection des renseignements personnels. Mais, moi,
honnêtement, j'ai plaidé, là, mon plaidoyer complet.
M. Drainville : Bien,
j'apprécie la franchise de la députée, Mme la Présidente. Elle a raison de dire
que la commission d'accès n'aura pas... n'a pas le mandat de surveiller la
performance du système. Elle a le mandat de surveiller la dimension
renseignements personnels du système. La dimension performance du système,
c'est la vérificatrice générale qui va...
16 h (version non révisée)
M. Drainville : ...dessus,
là, tu sais, c'est... puis... notamment la vérificatrice générale. Donc, moi
aussi, j'ai fini de plaider.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 6.3? Donc...
Mme Setlakwe : Bien, je...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Mme Setlakwe : Mme la
Présidente, oui. Je regardais ma collègue députée de Mercier, mais moi, oui, j'en
aurais une autre question sur 6.3.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y.
Mme Setlakwe : Au niveau d'un
incident de confidentialité, qui pourrait survenir, et là, on a ici l'obligation
d'aviser sans délai le ministre. C'est le gestionnaire qui va devoir vous
aviser. Et le concept de... Au paragraphe deux, le concept d'incident de
confidentialité, c'est une expression qui est connue, qui est reconnue, qui est
même définie dans notre corpus législatif. Ma question est la suivante :
Incident de confidentialité ne semble pas être défini dans le projet de loi, et
donc n'étant pas défini, est-ce qu'on s'en remet à une définition dans la loi 25?
M. Drainville : La réponse, c'est
oui. Alors c'est l'article 63.9 de la loi sur l'accès. Je vais essayer de
vous lire rapidement.
(Consultation)
M. Drainville : 63.9, dites
vous, M. le légiste? Alors, 63.9 : Pour l'application de la présente loi,
on entend par incident de confidentialité l'accès non autorisé par la loi à un
renseignement personnel, l'utilisation non autorisée par la loi d'un
renseignement personnel, la communication non autorisée par la loi d'un
renseignement personnel ou encore la perte d'un renseignement personnel ou
toute autre atteinte à la protection d'un tel renseignement.
Mme Setlakwe : Oui. Bien,
merci. Parce que c'est important qu'on... puis là ça me rassure. Je voulais
être certaine que donc la définition...
M. Drainville : Oui. C'est
une très bonne question.
Mme Setlakwe : ...parlait d'accès,
d'utilisation et de communication.
M. Drainville : Oui. L'accès
non autorisé, l'utilisation non autorisée, la communication non autorisée et la
perte d'un renseignement personnel.
Mme Setlakwe : Oui. O.K.
Parce que quand on avait étudié le projet de loi trois, qui est devenue la loi
cinq, la définition d'incident de confidentialité n'incluait pas le concept d'accès
non autorisé. Et la CAI avait demandé ou suggéré de l'élargir pour viser l'accès
non autorisé, mais là on n'a pas besoin de...
M. Drainville : Non parce que
nous, on est...
Mme Setlakwe : ...on est
blindé avec...
M. Drainville : Oui, voilà.
Nous, on n'est pas autoportant.
Mme Setlakwe : Non, non,
exactement. Puis donc l'accès... Mon commentaire finalement, c'était de s'assurer
que la définition d'incident de confidentialité incluait...
M. Drainville : Elle s'applique.
Mme Setlakwe : ...un accès.
M. Drainville : Oui.
Mme Setlakwe : Est-ce qu'il
est possible que quelqu'un... puis je vais finir avec ça, il est possible qu'une
personne aille fouillé, tu sais, ou... pour toutes sortes de raisons, là, mais
non fondées, aille accéder à des dossiers, à des renseignements personnels? Ça
s'est vu. Ça avait fait les médias dans des dossiers médicaux. Les secrets
médicaux avaient été bafoués. C'était une personnalité publique qui avait fait
l'objet de ces accès non autorisés, soit elle ou ses enfants. Je ne la nommerai
pas, là. C'est une personne connue. Mais ça peut arriver à une personnalité
publique. Ça peut arriver à un ou une politicienne, ça peut arriver, là. Un
accès non autorisé, mais suite auquel il n'y aurait pas une utilisation ou une
communication. Donc, accès c'est réglé par la loi 25.
Mais moi j'aimerais comprendre... Ceci
étant dit, ça pourrait arriver... Il y a des renseignements hautement sensibles,
là, dans des dossiers d'élèves. On en a parlé. Ça peut être des informations
sur des divorces, un suicide, quelque chose qui se passe dans la vie familiale
d'un enfant, bon. Vous comprenez ce que je veux dire.
M. Drainville : Bien sûr.
Mme Setlakwe : Et ça, si
quelqu'un de non autorisé, qui n'a pas d'affaire à aller fouiller dans un
dossier, le fait, c'est un accès non autorisé. C'est un incident de
confidentialité. J'aimerais ça qu'on m'explique la mécanique. Comment ça se
manifeste, là? Il y a donc une alerte. Il y a comme un courriel qui est envoyé.
À qui? Comment? Et en vertu de quel article? Voilà.
M. Drainville : Je ne sais
pas si M. le sous-ministre responsable du dossier numérique peut nous
éclairer...
M. Drainville : ...là-dessus,
s'il vous plaît, sur la mécanique.
M. Lehoux (Stéphane) : Le
schéma d'incident de sécurité est déjà documenté avec le ministère de
Cybersécurité numérique, donc il s'applique actuellement. Je vous lis les
étapes. Alors, s'il y arrivait un incident de sécurité, évidemment, il doit
être signalé rapidement au centre opérationnel de cyberdéfense du ministère.
Donc, chaque ministère, actuellement, a instauré un centre de cyberdéfense
opérationnel. Le centre cyberdéfense va apporter évidemment le succès immédiat
à l'organisme pour pouvoir gérer cet incident-là en vue de le résoudre, il va
proposer des mesures qui visent à réduire les risques qui sont récurrents à
l'incident.
Donc, chacune des étapes, il va y avoir la
détection et la prise en charge de l'incident par organisme, évaluation
préliminaire par organisme et la déclaration au Centre opérationnel de
cyberdéfense du ministère, la réception par le centre opérationnel et la
collaboration avec l'organisme, la remédiation. Le Centre opérationnel de
cyberdéfense doit confirmer l'évaluation et informe le CERTAQ de tout incident
de niveau trois. Il y a différents niveaux au niveau... du côté des incidents.
Ce niveau nécessite une coordination à l'échelle gouvernementale, selon
l'importance de l'incident de sécurité qui va être manifestée, et, par la suite
les actions sont mises en place, il va y avoir un suivi de l'incident jusqu'à
ses résolutions, et, finalement, il y a un bilan de l'incident et des
recommandations qui vont suivre. Donc, cette démarche-là, c'est une démarche
qui est déjà convenue.
M. Drainville : Un protocole,
là.
M. Lehoux (Stéphane) : Tout à
fait, un protocole qui est convenu avec le ministère de la Cybersécurité
numérique pour tout incident de sécurité qui pourrait survenir déjà
actuellement. Donc, le centre... Le système de dépôt va se coller à ce
protocole-là qui existe déjà et qui est défini par le ministère de la
Cybersécurité.
Mme Setlakwe : Et donc ce que
vous me décrivez là, oui, ça s'applique au système... ça va s'appliquer au
système national. Là, vous ne me lisiez pas un texte de loi, là, c'était un
genre de... un protocole, là, qui va s'appliquer au système national. Ce n'est
pas la loi que vous me lisiez, là. C'est administratif, c'est ça que je comprends.
M. Drainville : Un résumé de
la marche à suivre.
Mme Setlakwe : Oui, oui, non,
non, je peux comprendre. Mais il me semble que vous traitez plus d'une fuite,
si quelqu'un va fouiner, je ne suis même pas sûre que c'est un verbe, là, c'est
un accès non autorisé, c'est couvert par ce que vous m'avez mentionné?
M. Lehoux (Stéphane) : C'est
la journalisation qui va déterminer.
Mme Setlakwe : C'est la
journalisation.
M. Lehoux (Stéphane) : Donc,
par la journalisation, on va être en mesure de déterminer s'il y a eu des accès
non autorisés.
Mme Setlakwe : C'est ça.
M. Lehoux (Stéphane) : Et à
partir de là, si c'est le cas, cet accès non autorisé ou non permis va
détecter... va déterminer un incident de sécurité qui va suivre ensuite les
démarches du protocole.
Mme Setlakwe : Ça, c'est déjà
en place, dans le fond, on n'a pas besoin d'attendre. Je pense à ça, là, ils
pourraient avoir un accès non autorisé aujourd'hui, là.
M. Lehoux (Stéphane) : Tout à
fait.
Mme Setlakwe : Tu sais, là,
on veut faire un système national interopérable puis s'assurer que
l'information circule et monte vers le ministre. Mais ça peut arriver, là,
actuellement, puis tout comme c'est arrivé dans le domaine de la santé et tout
comme c'est arrivé aussi au niveau des services de garde. Ça, c'était en quelle
année, donc, le ministère de la Famille? Ça, par contre, je pense que c'était
une fuite. Mais donc, aujourd'hui, est-ce qu'il y en a des... Ça me fait
penser, là, est ce qu'il y en a des... est-ce que vous êtes au courant s'il y a
des dossiers auxquels il y a des gens non autorisés qui y accèdent?
• (16 h 10) •
M. Lehoux (Stéphane) : On
travaille actuellement avec le réseau pour l'ensemble des systèmes qui sont
sous leur responsabilité. Donc, au-delà du système de dépôt, il existe
différentes banques de données, différentes données qui peuvent être utilisées.
Et, oui, il existe des incidents qui sont survenus, non pas dans le système
actuel, mais de façon générale dans le réseau d'éducation, il survient des
incidents de sécurité à l'occasion pour lequel le ministère était prêt à
collaborer.
Mme Setlakwe : Merci.
J'aurais peut-être une dernière question, Mme la Présidente, sur 6.3, et ça
vous pourrez me dire peut-être que les sanctions, c'est couvert ailleurs ou
c'est couvert dans la loi no 25. Mais donc, s'il y a un incident de
confidentialité, quelles sont les sanctions puis est- ce qu'il y a une
gradation? Et où est-ce qu'on trouve les dispositions applicables?
M. Lehoux (Stéphane) : Je
n'ai pas de réponse sous la main. Les sanctions?
M. Lehoux (Stéphane) : ...je
pourrai vous revenir.
Mme Setlakwe : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres...
M. Drainville : ...on cherche
la réponse...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
M. le ministre.
M. Drainville : ...et on
pourra vous revenir, Mme la députée, dès que nous l'aurons obtenue. Est-ce que
vous avez d'autres questions? Pardonnez-moi.
Mme Setlakwe : Non.
M. Drainville : Non? O.K.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que...
M. Drainville : Là, les trois
amendements, ils ont été adoptés, n'est-ce pas, hein? Est-ce qu'ils ont été
adoptés, les trois amendements?
La Présidente (Mme Dionne) : On
avait un amendement sur 6.3, qui a été adopté.
M. Drainville : On avait
trois amendements sur 6.3.
La Présidente (Mme Dionne) : Non.
Une voix : ...
M. Drainville : Ah! c'est un
amendement...
La Présidente (Mme Dionne) : Un
amendement qui modifie.
M. Drainville : Pardonnez-moi.
On avait intégré en un seul amendement les trois amendements, voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Exact.
Ça fait que nous en étions aux derniers...
M. Drainville : Exact. Ça, ça
a-tu été adopté, ça?
La Présidente (Mme Dionne) : Ça
a été adopté. Donc, nous en étions aux derniers... aux derniers échanges sur
6.3 avant de passer à 6.4. Donc, concernant la question de Mme la députée, si
on vous revient ultérieurement, Mme la députée, et qu'on poursuit avec 6.4...
Mme Setlakwe : Ah oui! Il n'y
a pas d'enjeu. Il n'y a pas d'enjeu.
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Alors, on va vous revenir avec la réponse. Donc, nous serions rendus à
l'article 6.4. Donc, M. le ministre, je vous laisse faire la lecture de
l'article 6.4.
M. Drainville : Très bien.
Merci, Mme la Présidente.
Alors, 6.4. Donc, cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 5, de la section suivante :
«6.4. Le ministre doit, avant de désigner
un système de dépôt et de communication de renseignements, procéder à une
évaluation des facteurs relatifs à la vie privée et transmettre cette
évaluation, donc... et la transmettre, donc, à la Commission d'accès à
l'information.»
Alors, commentaire : Cet article
prévoit que le ministre doit, avant de désigner un système de dépôt et de
communication de renseignements, procéder à une évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée et la transmettre à la Commission d'accès à l'information.
Alors, il s'agit... Mme la Présidente, si
je peux donner un peu plus de contexte, l'évaluation des facteurs relatifs à la
vie privée, c'est, aux yeux de la Commission d'accès, une démarche préventive
qui vise à mieux protéger les renseignements personnels et donc à mieux
respecter la vie privée des personnes. Cette évaluation consiste à considérer
tous les facteurs qui auront un impact positif et négatif sur le respect de la
vie privée des personnes concernées.
Des exemples de facteurs, quand on parle
d'évaluation de facteurs, on peut parler de la conformité du projet, donc, par
exemple, la désignation du système de dépôt. Quand on parle de facteurs, on
peut parler des dispositions législatives qui sont contenues dans le projet de
loi et qui traitent de la protection des renseignements personnels, les
risques... l'identification des risques d'atteinte à la vie privée qui
découlent du projet, l'évaluation des impacts de risques, la mise en place des
stratégies pour éviter ces risques ou pour en réduire la probabilité ou la
possibilité, la possibilité devrais-je dire, et cetera.
Alors, c'est un exercice quand même
extrêmement rigoureux et je dirais très exigeant également qu'il va falloir
faire dans les premières semaines suivant l'adoption éventuelle du projet de
loi.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions, des commentaires sur
l'article 6.4?
Mme Setlakwe : Oui, Mme la
Présidente. C'est un concept qui est connu, là, évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée, on n'invente pas le concept ici, là. Puis merci, M.
le ministre, pour l'explication.
Moi, ma question, c'est... Donc, avant de
désigner le système, on procède à une évaluation des facteurs relatifs à la vie
privée et on transmet cette évaluation-là à la CAI. C'est tout? Qu'est-ce qui
arrive après? Est-ce que c'est... Là, c'est la loi 25 qui entre en... Puis
pourquoi on... Mais là je peux comprendre qu'on ait prévu ici l'obligation de
le faire. Et j'imagine... J'imagine que le reste de la procédure est prévu à la
loi 25. Si oui, où? Parce que ça ne peut pas être...
Mme Setlakwe : ...ça, on le
transmet, il n'y a pas une approbation, il n'y a pas un délai, il n'y a pas de
révision, il n'y a pas un échange.
M. Drainville : Oui, oui, je
présume qu'il y a, effectivement, un échange, là, que la CAI va réagir au dépôt
de cette analyse de risques. Dans le fond, c'est un peu ça, hein, c'est une
analyse de risques.
Une voix : ...
M. Drainville : Et on la
dépose pour information sur le site du ministère.
Une voix : ...
M. Drainville : À la CAI.
O.K., mais qu'est-ce qui... la suite de ça, c'est quoi? Est-ce que la
commission va... Il va y avoir rétroaction de la commission, j'imagine. C'est
ça que je... Je reprends la question de la députée, là, puis je la pose à la
cantonade. On va suspendre deux instants.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 17)
(Reprise à 16 h 28)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Drainville : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, si on va à l'article 63.5 de la
Loi sur l'accès, un organisme public doit procéder à une évaluation des
facteurs relatifs à la vie privée de tout projet d'acquisition, de
développement et de refonte du système d'information, bien que dans ce cas-ci
on est très clairement dans un projet de développement, évidemment, alors,
impliquant la collecte, l'utilisation, la communication et la conservation,
destruction des renseignements personnels. Aux fins de cette évaluation, donc,
des facteurs relatifs à la vie privée, l'organisme public doit consulter dès le
début du projet son comité sur l'accès à l'information et la protection des
renseignements personnels.
Donc, dans le cas du ministère de
l'Éducation, le Comité sur l'accès à l'information est présidé par la
sous-ministre en titre du ministère, donc, Mme Harav. Cet organisme public
doit également s'assurer que ce projet permet qu'un renseignement personnel
informatisé recueilli auprès de la personne concernée soit communiqué à cette
dernière, donc à la personne, dans un format technologique qui est structuré
puis qui est utilisé couramment. Finalement, la réalisation d'une évaluation
des facteurs relatifs à la vie privée en application de la présente loi doit
être proportionnée à la sensibilité des renseignements concernés, à la finalité
de leur utilisation, à leur quantité, à leur répartition et à leur support.
Et sur ce dernier paragraphe, j'aimerais,
Mme la Présidente, céder la parole à notre sous-ministre responsable du
numérique pour qu'il extrapole un petit peu, là, quand on dit la réalisation
d'une évaluation des facteurs doit être proportionnée à la sensibilité des
renseignements. Donc, on s'entend que, dans ce cas-ci, la sensibilité des
renseignements est élevée. On s'entend? Et donc l'évaluation de risque devra
être proportionnelle à cette sensibilité. Donc, comment ça va se traduire, ça?
Comment est-ce qu'on... Parlez-nous un peu du processus. Comment on va la
faire, cette évaluation de facteurs relatifs à la vie privée pour qu'elle
réponde justement aux critères de proportionnalité et de sensibilité, si je
peux dire?
La Présidente (Mme Dionne) :
Allez-y.
• (16 h 30) •
M. Lehoux (Stéphane) : Merci.
Alors, la Commission d'accès à l'information rend sur son site un gabarit
d'utilisation, un guide d'accompagnement finalement pour le facteur relatif à
la vie privée, ce qui donne un... ce qui décrit l'essentiel de ce qu'on devrait
trouver à l'intérieur de cette... de cette évaluation. Je pense qu'au-delà de
la description du projet, ce qui l'a motivé, des parties prenantes, il faut
considérer, effectivement, l'aperçu de l'inventaire de la cartographie des
renseignements personnels qui sont impliqués. Il doit être en mesure de
déterminer chacune... les données, une certaine cartographie de ces
renseignements personnels là qui sont impliqués, la catégorie, les sources, le
renseignement, les destinataires, les interactions avec d'autres systèmes et
pouvoir faire une évaluation des critères de sensibilité...
16 h 30 (version non révisée)
M. Lehoux (Stéphane) : ...de
finalité, de quantité, de répartition, puis une justification, finalement, de
chacun de ces renseignements-là. Et selon... et plus la sensibilité est
présente, plus les moyens pour respecter sa sécurité vont devoir... ou sa protection
vont devoir être mis en place. Donc, assurément, toutes les mesures de sécurité
et des garde-fous qui vont entourer ce système-là, les mesures de
journalisation, les mesures d'audit vont devoir être ajustées au besoin.
Évidemment, à chacune de ces données-là, on va assurer une liste puis une
catégorisation des risques qui vont être identifiés. Donc, les risques de
fuite, s'il y avait fuite de tel ou tel renseignement, quelles en sont les
conséquences et quels sont les moyens de mitigation qui seront mis en place
pour tenter d'y remédier.
Il ya des stratégies également qui vont
être déployées, des mécanismes. Je parlais tantôt au niveau de sécurité pour
éliminer ou réduire ces risques et l'identification des personnes qui sont
responsables de ces stratégies. Et, au final, un plan d'action avec un
échéancier, qui comprend la réévaluation périodique des mesures qui seront
mises en place, notamment l'audit dont on faisait mention à 6.3.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le sous-ministre. D'autres interventions?
Mme Setlakwe : Non. Merci pour
l'explication. Peut-être, donc, rapidement, là, je comprends que cette
disposition qu'on étudie s'inscrit dans un contexte plus large. Ça fonctionne,
mais ma question... puis là peut-être que je l'ai manqué, mais, juste pour être
sûre, là, on comprend que la CAI accompagne, a un guide, un gabarit, tout ça,
et on comprend l'obligation de procéder à une évaluation des facteurs et de
transmettre cette évaluation-là, mais pour approbation? Est-ce qu'il y a quand
même une approbation ici? Je ne sais pas, mais, si l'évaluation ne rencontre
pas ce qui est attendu de la CAI, est-ce qu'il y a une suite? Est-ce qu'on
devrait dire que c'est à transmettre pour approbation ou il n'y a pas vraiment
d'approbation qui est envoyée par la CAI?
M. Drainville : Bien, il n'y
a pas d'approbation, mais on informe la CAI de cette évaluation, et, par la
suite, l'étape suivante, si je peux dire, c'est le pouvoir de surveillance qui
s'enclenche. C'est le pouvoir de surveillance de la commission d'accès qui s'enclenche.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur 6.4?
Mme Setlakwe : Rapidement, ça
me fait juste penser, vous avez mentionné... en début de réponse, M. le
ministre avez fait référence à une sous-ministre, là, j'oublie le nom, mais...
M. Drainville : Mme Arav.
Mme Setlakwe : Oui. Ça m'a
fait penser à... Nous, on am de notre côté, regardé un petit peu plus en
détail, là, les fonctions du... et on a appris, imaginez-vous donc, qu'au
Registre des entreprises du Québec, le nom de la présidente qui est indiqué
dans le registre, c'est Marie-Dominique Taillon. Est-ce que cette... Si je
comprends bien, cette dame, Mme Taillon est une sous-ministre en fonction
depuis mars 2022, mais suspendue depuis juin? Est-ce que c'est une erreur au
registre, tout simplement? Et je pense que c'est la même personne, là, qui a
siégé sur le comité sur les résultats scientifiques et le milieu scolaire.
M. Drainville : Oui, vous avez
raison, c'est bien la même personne. Alors, elle n'est plus présidente de la...
et son statut, actuellement, c'est qu'elle est suspendue.
Mme Setlakwe : Elle est
suspendue. Donc, depuis quand qu'elle n'est plus présidente, le savez-vous?
M. Drainville : Bonne
question. On va vérifier dans le rapport annuel de la... on pourra vous dire ça
dans un instant.
Des voix : ...
M. Drainville : On m'indique
qu'elle a quitté son poste de présidente de la... lorsqu'elle a été nommée à
titre de sous-ministre adjointe au ministère de l'Éducation. Donc, c'est à ce
moment-là qu'il y a eu un changement à la présidence du conseil d'administration.
Ça, c'est dans le rapport annuel de la... 2022-2023. Donc, elle a été nommée
sous-ministre, lorsqu'elle a été nommée sous-ministre, elle a quitté son poste,
et actuellement elle est... son statut est... elle est suspendue...
Des voix : ...
M. Drainville : actuellement,
c'est Sébastien Gougeon qui est P.D.G. de la GRICS.
Une voix : ...
M. Drainville : depuis le
10 janvier 2023.
Une voix : ...
Mme Setlakwe : ...mettre à
jour le registre. Là, j'ignore si c'est une obligation qui relève de cette
entité-là. Ce n'est pas une obligation qui relève de...
M. Drainville : On va s'en
assurer, là. Mais il doit y avoir quelqu'un de la GRICS qui nous écoute, je
pense bien, là. Alors, je pense, ce serait une bonne idée qu'il procède — houhou! — à
ces changements.
Mme Setlakwe : Oui, oui, il
faut que la mise à jour soit faite plus rapidement que ça.
M. Drainville : Oui, on
s'entend.
Mme Setlakwe : Puis surtout
que là, c'est une entité à laquelle on veut confier des fonctions importantes.
Voilà. Rien d'autre sur 6.4, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Donc, est-ce que ça fait le tour pour l'article 6.4? Donc,
nous serions rendus à l'article 6.5. M. le ministre, je vous laisse en
faire la lecture.
M. Drainville : Oui. Alors,
j'informe d'emblée la commission qu'il y aura un amendement qui sera déposé à
6.5. Alors, 61, donc : cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article cinq, de la section suivante :
«6.5. Le ministre définit des règles
encadrant la gouvernance des renseignements hébergés dans le système de dépôt
et de communication de renseignements.»
Commentaires : cet article prévoit
que le ministre définit des règles encadrant la gouvernance des renseignements
hébergés dans le système de dépôt et de communication de renseignements.
L'amendement que nous déposerions, Mme la
Présidente, est le suivant. Donc, article 61...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, ça ne sera pas long. On l'a tout juste reçu, donc on va le
recevoir puis on va le mettre à l'écran. On va suspendre juste quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 38)
(Reprise à 16 h 40)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, nous avons reçu l'amendement,
donc, M. le ministre, je vous invite à en faire la lecture.
M. Drainville : Oui. Alors,
article 61, article 6.5 de la loi sur le ministère de l'Éducation, du
Loisir et du Sport, donc : ajouter, à la fin de l'article 6.5 de la
loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport proposé par
l'article 61 du projet de loi, tel qu'amendé, l'alinéa suivant : «il
transmet une copie de ces règles à la Commission d'accès à l'information.»
Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous souhaitez émettre un commentaire sur l'amendement?
M. Drainville : Bien, cet
amendement vise à prévoir l'obligation pour le ministre de transmettre pour
information une copie des règles encadrant la gouvernance des renseignements
hébergés dans le système de dépôt et de communication de renseignements qu'il
définit.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des commentaires sur l'amendement?
Mme Setlakwe : Sur
l'amendement, bien non, pas vraiment. Là, je comprends que c'était simplement
un oubli, là, qu'il fallait donc...
Mme Setlakwe : ...un oubli,
là, qu'il fallait donc boucler la boucle, là. Comme on n'a pas un régime, comme
vous l'avez dit, M. le ministre, autoportant, il faut que... il fallait prévoir
l'obligation de transmettre ces renseignements-là à la CAI pour que la CAI...
M. Drainville : Puisse
exercer son mandat.
Mme Setlakwe : ...puisse
exercer son mandat de surveillance en vertu de la loi-cadre. Est-ce que... Non.
Là, sur l'amendement, je n'ai pas de...
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Mme Setlakwe : je n'ai pas
d'autre chose.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre commentaire, on peut mettre l'amendement aux voix.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Setlakwe : Bien oui,
adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que l'amendement déposé est adopté?
M. Drainville : Oui, oui, il
est absolument adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, c'est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 6.5?
Mme Setlakwe : Oui.
Généralement, là, des règles encadrant la gouvernance des renseignements
hébergés, qu'est-ce que ça veut dire exactement? Est-ce que, là, on parle... on
a du libellé... on reproduit un libellé qui est connu, qui existe déjà dans le
corpus législatif? Sinon, expliquez-moi, là, ça va ressembler à quoi, là, des
règles encadrant la gouvernance.
M. Drainville : C'est une
excellente question.
Mme Setlakwe : Les
renseignements hébergés.
M. Drainville : Est ce que...
Y a-tu des exemples qu'on peut donner, peut-être, de cadres de gouvernance qui
nous permettraient de répondre à la question de la députée? Par exemple, je
vous donne des principes, mettons, Mme la députée, je vous donne des principes
sur lesquels devra s'appuyer le cadre de gouvernance.
Communication de renseignements entre le
ministère et les organismes scolaires. Donc, dans la mesure où il y a un besoin
d'accès à un renseignement dans le cadre de l'exécution du mandat du ministre
et de la mission de son ministère, il faut prévoir les critères... il faut
prévoir que les critères de nécessité soient rencontrés s'il s'agit d'un
renseignement personnel. Alors donc, premier principe : communication du
renseignement entre le ministère et les organismes publics, qui s'appuie donc
sur le principe de la mobilité des données.
Autre grand principe sur lequel doit
s'appuyer le cadre de gouvernance, c'est la dimension éthique. Il faut que les
données soient utilisées de façon éthique et avec un objectif de bien commun.
Donc, les utilisations de... l'utilisation de ces données numériques doit
respecter les plus hauts standards, les plus grands principes éthiques. Ça doit
respecter, bien entendu, les lois et les règlements en matière de protection de
renseignements personnels et de droit à la vie privée. Donc, quand on parle
d'un encadrement éthique, il faut s'assurer évidemment que les données ne
puissent pas être utilisées à des fins qui sont préjudiciables ou
discriminatoires.
Quand on dit que c'est un bien public,
qu'est-ce que ça veut dire? Bien, ça veut dire notamment que ces données ne
sont pas monétisables et que leur usage soit fondé sur des valeurs telles que
l'équité, la diversité et l'inclusion.
Et, troisième grand principe qui doit...
sur lequel doit s'appuyer le cadre de gouvernance, les données doivent être
utilisées d'une manière qui est transparente et sécuritaire. Donc,
l'utilisation des données numériques en éducation s'appuie sur un processus de
reddition de comptes des autorisations d'accès - on en a parlé abondamment déjà
- une reddition de comptes sur l'utilisation de ces renseignements personnels,
et, bien entendu, également à l'intérieur de ce processus transparent et
sécuritaire, il doit y avoir la journalisation des événements de sécurité, il
doit y avoir surveillance proactive et, bien entendu, il doit y avoir un cadre
sécuritaire qui nous permet de... qui nous permet donc d'assurer que la
protection des renseignements personnels est assurée.
Je demande un petit... J'ai une petite
question ici, Mme la Présidente. On va prendre un temps d'arrêt qui va être
très court.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 46)
(Reprise à 16 h 48)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse
poursuivre.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, merci. Tout va bien? Je disais, ça peut tous nous arriver. Quand
les enfants appellent, il faut répondre, et idéalement la conjointe aussi.
Mme la Présidente, donc, j'ai fait un
énoncé de trois grands principes généraux. Je faisais le commentaire à M. le
sous-ministre que, dans le fond, cet exercice-là, qui vise à définir le cadre
de gouvernance, on va le faire conjointement ou parallèlement avec l'analyse de
risques dont on a parlé un petit peu plus tôt, là, l'évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée, là. Tout ça, ça fait partie, je dirais, de l'espèce
de fondation sur laquelle on va construire le système, là. Donc, l'objectif
général, si je peux dire, du cadre de gouvernance, c'est de s'assurer de bien
encadrer la production et la diffusion des données pour qu'elles soient
conformes, évidemment, au cadre légal, qu'elles soient conformes aux
orientations gouvernementales et qu'elles soient conformes aux grandes
orientations et, évidemment, aux grands objectifs du ministère de l'Éducation,
pas juste du ministre, mais du ministère de l'Éducation, qui est de prendre
toutes les mesures possibles pour favoriser la réussite scolaire. Voilà.
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions? Alors, c'est ce qui complète 6.5. Nous
serions rendus à l'article 6.6. M. le ministre, je vous invite à en faire
la lecture.
M. Drainville : Oui, merci,
Mme la Présidente. On va garder ça de côté, c'est plus facile quand c'est vous
qui le conservez.
61, donc : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 5, de la section suivante :
«6.6. Le ministre peut, par une demande
péremptoire notifiée par tout mode approprié, exiger de tout gestionnaire
opérationnel, dans le délai raisonnable fixé, la production de tout
renseignement ou de tout document permettant de vérifier le respect des
obligations prévues par l'entente.
«Le gestionnaire opérationnel visé par la
demande doit, dans le délai fixé, s'y conformer, qu'il ait ou non déjà produit
un tel renseignement ou un tel document en réponse à une demande semblable ou
en vertu d'une obligation découlant de la loi.»
Alors, commentaires : Cet article
prévoit...
M. Drainville : ...Le
ministre peut, par une demande péremptoire, notifiée par tout mode approprié,
exiger de tout gestionnaire opérationnel, dans le délai raisonnable fixé, la
production de tout renseignement ou de tout document permettant de vérifier le
respect des obligations prévues par l'entente.»
Il prévoit également que : «Le
gestionnaire opérationnel visé par la demande doit, dans le délai fixé, s'y
conformer, qu'il ait ou non déjà produit un tel renseignement ou un tel
document en réponse à une demande semblable ou en vertu d'une obligation
découlant de la loi.»
Donc la demande péremptoire, c'est un...
C'est un concept qui est bien connu en droit, qui est prévu d'ailleurs au Code
de procédure civile du Québec, à l'article 110 du Code de procédure
civile. Je ne sais pas si ça vous intéresse de que je vous le lise? Mais je
vais le faire.
«110. La notification peut être faite par
tout mode approprié qui permet à celui qui notifie de constituer une preuve de
la remise, de l'envoi, de la transmission, de la publication du document», etc.
«Elle est faite lorsque la loi le requiert», etc. Voilà. C'est une procédure
courante.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires des interventions sur
l'article 6.6?
Mme Setlakwe : Mais, écoutez,
Mme la Présidente, je ne pense pas que c'est un article sur lequel on va... on
va échanger trop longtemps, là. C'est... je comprends l'utilité de prévoir ce
pouvoir-là du ministre, d'exiger la production de tout renseignement, tout
document.
Question par contre : Pourquoi ici on
juge approprié justement, là, de faire référence à une demande péremptoire
notifiée par tout mode approprié? Aussi, je me demande qu'est ce que ça veut
dire. Mais pourquoi, dans ce cas-ci, c'est par une demande péremptoire? Et il y
a d'autres cas quand même où le ministre peut exiger des renseignements, des
documents. C'est peut-être le légiste qui va pouvoir nous donner un coup de
pouce ici.
M. Drainville : Bien,
justement, le suggérer. J'imagine que le légiste va nous répondre qu'il utilise
une disposition qui est déjà prévue au Code de procédure civile. Donc il
s'appuie sur le Code de procédure civile pour la formuler ou il s'est appuyé
sur le Code de procédure civile pour la formuler. M. le légiste, en complément
d'information, peut-être?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
En fait, c'est une disposition qui vient elle aussi... qui a été inspirée, elle
aussi, de la Loi sur les renseignements de santé. Pour ce qui est du fait qu'il
s'agisse d'une demande péremptoire, c'est une demande à laquelle on ne peut
s'opposer, donc on doit et il n'y a pas de moyen de contester cette demande-là.
Puis la notification, en fait, c'est pour s'assurer, étant donné la nature de
la demande qu'on fait, qu'on s'assure qu'elle soit bien reçue puis qu'on puisse
avoir la démonstration que ça a bien été reçu.
Mme Setlakwe : Bien, à quel
article dans la loi n° 5 sur les renseignements de
santé?
M. Drainville : 528, Mme la
Présidente. 528, si vous me permettez, Mme la députée, je vais vous lire le
premier alinéa de 528 :
«Le ministre ou toute personne qu'il
désigne peut, par une demande péremptoire notifiée par tout mode approprié,
exiger de tout gestionnaire opérationnel, dans le délai raisonnable fixé, la
production de tout renseignement ou de tout document permettant de vérifier le
respect des obligations prévues par l'entente.»
Deuxième alinéa : «Le gestionnaire
opérationnel visé par la demande doit, dans le délai fixé, s'y conformer, qu'il
ait ou non déjà produit un tel renseignement ou un tel document en réponse à
une demande semblable ou en vertu d'une obligation découlant de la présente loi
ou de ses règlements.»
Et c'est ça, c'est tiré du projet de loi
n° 3. Donc, c'est... si je ne m'abuse, c'est la transcription quasi
identique.
Une voix : ...
Mme Setlakwe : C'est un
libellé qui est connu.
M. Drainville : Oui.
Mme Setlakwe : J'avais même
noté probablement que, dans la Loi sur les renseignements de santé, ce n'était
pas la première fois que c'était utilisé non plus. Est-ce que je me trompe?
Est-ce que ça se trouve... Là, j'avais écrit, moi, disposition qui existe
déjà, articles 87 et 102. J'imagine que c'est dans un autre... Là, je...
en tout cas, tout ça pour dire que je ne sais pas si vous pouvez nous dire que
si ça existait ailleurs. Peut-être dans la loi 25, mais...
M. Drainville : Vérifier?
Mme Setlakwe : ...pourquoi
c'était nécessaire, en fait si ça existait ailleurs, de le reproduire? Alors,
87 et 102, c'est dans... c'était dans... c'est dans loi...
M. Drainville : ...si vous me
permettez, Mme la députée, M. le légiste, préparez-vous à la répondre...
répondre à la question de la députée. Mais, juste avant ça, vous avez raison,
Mme la députée, la disposition s'inspire d'une disposition qui me semble
analogue, c'est le bon mot, tirée de la loi d'accès, de la loi sur l'accès. « La Commission... donc la
Commission d'accès à l'information peut, par une demande péremptoire, notifier
par tout mode approprié, exiger d'une personne assujettie ou non à la présente
loi, dans le délai raisonnable qu'elle fixe, la production de tout
renseignement ou de tout document permettant de vérifier l'application de la
présente loi ou de ses règlements. La personne à qui cette demande est faite
doit, dans le délai fixé, s'y conformer, qu'elle ait ou non déjà produit un tel
renseignement ou un tel document en réponse à une demande semblable ou en vertu
d'une obligation découlant de la présente loi ou de ses règlements. »
Donc, dans le fond, c'est une disposition
qui reprend le libellé prévu à la loi sur l'accès et qui est semblable, dans le
fond, aux pouvoirs qui sont donnés à la Commission d'accès à l'information.
Donc, la Commission d'accès à l'information a, en vertu de la disposition que
je viens de vous lire, le pouvoir de faire une telle demande péremptoire. Et,
dans le projet de loi n° 23, le ministre l'a également, comme le ministre
de la Santé l'avait dans le projet de loi trois.
Mme Setlakwe : M. le
ministre, vous me lisiez quel article de la loi sur l'accès?
M. Drainville : 127.1.
Mme Setlakwe : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'article 6.6? Donc, nous serions rendus à
l'article 6.7. M. le ministre, vous pouvez en faire la lecture.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente... alors, 61 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article cinq de la section suivante : « 6.7.
La personne qui agit à titre de gestionnaire délégué aux données numériques
gouvernementales pour le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, en
application du paragraphe 9.2 du premier alinéa de l'article 10.1 de
la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03),
alors, cette personne, donc, est chargée d'autoriser les communications et les
utilisations visées à l'article 6.8. »
Cet article, donc, prévoit que la personne
qui agit à titre de gestionnaire délégué aux données numériques
gouvernementales pour le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, en
application du paragraphe 9.2 du premier alinéa de l'article 10.1 de
la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement (Chapitre G-1.03)
est chargée d'autoriser les communications et les utilisations visées à
l'article 6.8. J'imagine le téléspectateur qui nous écoute et qui essaie
de suivre ce que nous... Je vous soumets, Mme la Présidente, que ça pourrait
être une bonne idée qu'on aille voir un petit peu ce que dit 6.8 pour bien
comprendre l'article 6.7. Je ne sais pas si la députée est d'accord pour
qu'on aille voir... du côté juste pour...
• (17 heures) •
Alors, l'article 6.8 dit ceci, Mme la
Présidente : « Le
ministre peut demander au gestionnaire l'autorisation :
« 1 : de recevoir communication
de renseignements personnels détenus par un organisme, donc, le ministre peut
demander au gestionnaire l'autorisation de recevoir communication de
renseignements personnels détenus par un organisme;
« 2 : le ministre peut demander
au gestionnaire l'autorisation d'utiliser des renseignements personnels déposés
par un organisme dans le système de dépôt et de communication de
renseignements;
« La demande d'autorisation doit être présentée
par écrit au gestionnaire et elle doit :
« 1 : préciser les finalités
pour lesquelles la communication et l'utilisation d'un renseignement est
demandée, et démontrer que les renseignements sont nécessaires aux fins de
l'exercice de ses fonctions et pouvoirs visés par la présente loi ou par une
autre loi dont il est responsable de l'application en matière d'éducation;
« 2 : présenter les mesures de
sécurité qui seront en place lorsque les renseignements seront communiqués ou
utilisés...
17 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Dionne) : ...pour
votre information, M. le ministre, puis si les membres le souhaitent, étant
donné que les deux articles sont reliés, interreliés, ils peuvent être étudiés
en simultané.
M. Drainville : Ah! C'est
vrai. Très bien. Je vais juste lire le commentaire, quoique le commentaire, de
façon générale, reprend la disposition mot à mot, mais ça nous donne le temps
de réfléchir.
Alors, cet article prévoit que le ministre
peut demander au gestionnaire l'autorisation de recevoir communication de
renseignements personnels détenus par un organisme ou d'utiliser des
renseignements personnels déposés par un organisme dans le système de dépôt et
de communication de renseignements. Il prévoit que la demande d'autorisation
doit être... doit être présentée, dis-je bien, par écrit au gestionnaire. Il
prévoit également que la demande d'autorisation doit préciser les finalités
pour lesquelles la communication ou l'utilisation de renseignements est
demandée et démontrer que les renseignements sont nécessaires aux fins de l'exercice
de ses fonctions et pouvoirs visés par la présente loi ou par une autre loi
dont il est responsable de l'application en matière d'éducation.
Enfin, il prévoit que la demande d'autorisation
doit présenter les mesures de sécurité qui seront en place lorsque les
renseignements seront communiqués ou utilisés.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Setlakwe : Oui, Mme la
Présidente. C'est vrai que les deux articles vont ensemble, mais peut-être qu'on
peut commencer par le plus facile à 6.7, quand on parle ici du gestionnaire
délégué, on parle du sous-ministre responsable du numérique, on parle de...
M. Lehoux (Stéphane) : ...
Mme Setlakwe : Oui, aujourd'hui,
M. Lehoux, le gestionnaire délégué auquel on fait référence, évidemment, à 6.1,
bien sûr, c'est la même personne. Donc, il fallait, j'imagine, à 6,7, c'est 6.7
qui lui octroie le mandat de le faire. O.K. «Une personne qui agit à titre de
gestionnaire délégué aux données gouvernementales», donc la personne qui
détient cette fonction, le ministère...» Ah! «en application de 9.2 du premier
alinéa de 10.1 de la LGGRI est chargée». Donc, d'office, ce que l'article vient
tout simplement faire, là, je ne pense pas qu'on va échanger longtemps
là-dessus, là, c'est que c'est la personne qui agit à titre de gestionnaire
délégué aux données numériques gouvernementales pour le ministère, en vertu d'une
autre loi, c'est cette personne-là cette personne-là, qui est chargée d'autoriser
les communications et les utilisations visées à 6.8. Moi, c'est comme ça que je
le comprends tout simplement.
M. Drainville : Très bien.
Mme Setlakwe : Mais je pense
que non, je pense que... «chargée d'autoriser les communications et les
utilisations», je suis en train de me demander, je pense que c'est exhaustif,
il n'y a pas de... tu sais, quand on parle de...
M. Drainville : Pour juste
compléter, comment dire, la compréhension de cet article-là, je vais faire
lecture, Mme la Présidente, peut-être que ça va éclairer encore davantage notre
collègue. Le paragraphe 9.2 du premier alinéa de l'article 10.1 de la Loi sur
la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes
publics et des entreprises du gouvernement, prévoit, et je cite, «prévoit qu'un
dirigeant de l'information a notamment pour fonction d'agir à titre de
gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales en assumant les
responsabilités prévues à l'article 12.13, sauf lorsque le ministre titulaire
du ministère duquel il relève ou le dirigeant d'un organisme public qui y est
autorisé par le ministre désigne une autre personne à titre de gestionnaire
délégué aux données numériques gouvernementales, en suivant les règles prévues
à l'article 8 pour la désignation du dirigeant de l'information avec les
adaptations nécessaires». Et...
Une voix : ...point.
M. Drainville : Bien,
c'est ça. Il y a peut-être un autre élément d'information, peut-être, que je
peux communiquer à la commission. Le premier alinéa de l'article 8 de la
Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement prévoit que, et je cite :
8° Tout ministre titulaire d'un ministère désigne parmi les membres du
personnel de direction qui relèvent directement de son sous-ministre, et après
recommandation du dirigeant principal de l'information, un dirigeant
d'information pour son ministère ainsi que pour l'ensemble des autres
organismes publics relevant de son portefeuille. Donc, dans ce cas-ci, la
personne qui a été désignée, c'est le sous-ministre. Comment, encore une fois,
le titre exact de votre...
Une voix : Numérique et
information.
M. Drainville : Numérique
information. Voilà. Je ne sais pas si ça vous éclairer, Mme la députée. Je...
Mme Setlakwe : ...c'est...
Oui, on octroie le mandat à cette personne d'autoriser les communications et
les utilisations visées à l'article suivant.
M. Drainville : Hum.
Mme Setlakwe : Pas
d'autre commentaire.
La Présidente (Mme Dionne) :
Il n'y a pas d'autre commentaire. Nous serions rendus à l'article 6.8.
M. Drainville : En fait,
j'en ai déjà fait la lecture, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) :
Vous en avez déjà fait la lecture, M. le ministre. On va vous épargner
cela.
M. Drainville : Très
bien.
La Présidente (Mme Dionne) :
Alors, est ce qu'il y a des commentaires, des interventions sur
l'article 6.8?
Mme Setlakwe : Oui, j'en
ai. Mais je réalise qu'en lisant 6.7, effectivement, je me suis demandé... Mais
c'est en lien avec 6.8 aussi. Je ne veux pas rouvrir le grand débat sur 6.7.
Donc, ça fait que là, ici, on parle de communication et d'utilisation. Je pose
la question, là, je réfléchis presque tout haut, on n'a pas besoin d'autoriser
le ministre à accéder. Tu sais, il y a toujours trois... trois notions, là,
accès, communication, utilisation. Donc, le processus d'autorisation s'applique
aux communications. Ah! Bien, recevoir, communication, c'est la même chose
que... Oui.
M. Drainville : Oui,
c'est ça. Exactement.
Mme Setlakwe : Vous ne
pourriez pas accéder. Vous allez devoir demander de recevoir communication.
M. Drainville : Exactement.
Mme Setlakwe : Donc,
vous n'aurez pas un libre accès.
M. Drainville : Non,
non, non.
Mme Setlakwe : Non.
M. Drainville : Non.
Mme Setlakwe : Vous
allez demander communication.
M. Drainville : Je dois
demander l'autorisation de pouvoir recevoir les données, de pouvoir avoir
accès, donc de pouvoir recevoir communication des données qui sont détenues.
Mme Setlakwe : Donc,
c'est le... C'est votre sous-ministre qui a accès à tout.
M. Drainville : C'est
mon sous-ministre qui est le gardien. Oui.
Mme Setlakwe : O.K. Bon,
bien, très bien. Ceci étant dit, donc, vous ne pouvez pas juste accéder comme
ça librement.
M. Drainville : Non.
Non, non. Puis, bien, il pourra le dire lui-même, là, mais, lui, il est
redevable également, là. La... L'exercice de contrôle, si on peut dire, qu'il
exerce... L'exercice de contrôle qu'il exerce... La fonction de contrôle qu'il
exerce, il en est redevable, là, et notamment à cause du pouvoir de
surveillance de la Commission d'accès.
• (17 h 10) •
Mme Setlakwe : O.K.
Donc, c'est beau pour 6.7. 6.8 se lit, on s'entend, avec 6.1? Vraiment la toute
dernière partie de 6.1. Donc, le ministre ne peut utiliser les renseignements
personnels hébergés dans ce système à d'autres fins que celles autorisées par
le gestionnaire délégué visé à 6.7 ou que celle liée à l'exercice de sa
responsabilité à l'égard du système. Donc, vous ne pouvez pas utiliser... Mais
là, ici... Peut-être qu'on aurait dû dire, je ne sais pas, à 6.1 en tout cas,
le ministre ne peut utiliser... ne peut... On aurait peut-être dû dire :
Le ministre ne peut recevoir communication ni utiliser...
Mme Setlakwe : ...parce que,
là, la procédure à 6.8, c'est pour deux choses, là, vous ne pouvez pas recevoir
communication ni utiliser.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous souhaitez suspendre, Mme la députée, ou... Non? Non. D'accord. Est-ce
que vous allez terminer votre commentaire?
Mme Setlakwe : J'y arrive.
Donc, le ministre peut... Disons-le, prenons un exemple, là, vous voulez avoir
des informations sur le taux de décrochage et là vous vous tournez vers votre
gestionnaire. Mais vous pourriez tout simplement demander des informations
pour... En recevoir communication, là, pour faire une analyse avant de les
utiliser, là, dans ce cas-là, c'est quel régime qui...
M. Drainville : ...reposez-moi
votre question.
Mme Setlakwe : Parce qu'on
parle toujours d'accès, utilisation, communication, utilisation. Il y a
toujours ces trois actes là qui doivent être protégés, tu sais, pour lesquels
il faut prévoir une mécanique, puis des conséquences, puis tout ça. C'est
peut-être moi qui lis mal, mais on ne peut pas faire abstraction de 6.1. Juste
pour bien comprendre l'ensemble de la mécanique, à la fin de 6.1, donc, les
restrictions s'appliquent à vous, là, M. le ministre, c'est... on a déjà dit
que vous ne pouvez pas accéder, vous pouvez recevoir en communication... Mais
ce n'est pas clair pour moi, là. Si vous voulez juste recevoir communication
pour pour avoir un portrait ou pour... tu sais, dans l'élaboration
d'orientations, etc.
M. Drainville : Moi, ce que
je comprends, c'est que je ne peux pas y avoir accès...
Mme Setlakwe : Non, il y a
accès, mais recevoir communication, là. Mais vous voulez, là, là, de façon...
Vous demandez, là, vous voulez recevoir communication des informations xyz, là,
du taux de décrochage ou... je ne sais pas.
M. Drainville : Si je veux
pouvoir avoir accès à la banque de données, là, à la base de données...
Mme Setlakwe : Recevoir
communication, oui, de renseignement quelconque.
M. Drainville : ...je dois
passer par l'autorisation du délégué.
Mme Setlakwe : O.K. Donc, ça
rentre dans «utiliser». Parce que 6.1 parle de ne plus utiliser. Dans un
premier temps, vous devriez vouloir recevoir communication. En tout cas, je
veux dire, c'est clairement écrit à 6.2, qu'il y a deux... C'est deux choses
différentes. Le ministre peut demander au gestionnaire l'autorisation de
recevoir communication de renseignements personnels détenus par un organisme.
M. Drainville : On va, si
vous me permettez, Mme la Présidente... je pense avoir la réponse, mais, pour
être certain, je vais m'en assurer, O.K.? Parce que je ne veux surtout pas
induire la commission en erreur, ça fait que je veux être certain que la
réponse que je vais donner est exact. Donc, si on suspendait un petit moment,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 15)
(Reprise à 17 h 27)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, c'est à vous
la parole.
M. Drainville : Alors, c'est
bien qu'on prenne le temps de réfléchir puis de... parfois de s'arrêter pour
donner une réponse qui soit la plus complète possible.
6.8, Mme la Présidente, là, si on regarde
le premier paragraphe, là, dans le fond, là, quand on dit «le ministre peut
demander au gestionnaire l'autorisation de recevoir la communication de
renseignements personnels détenus par un organisme», on parle ici
d'informations, donc, qui ne sont pas dans la base de données. C'est des
informations qui ne sont pas hébergées. Et donc je demande l'autorisation au
gestionnaire de la donnée de pouvoir avoir accès à de l'information qui n'est
pas hébergée et donc je lui demande l'autorisation de pouvoir avoir accès à de
l'information qu'il doit... dont il doit... sur laquelle il doit agir pour que
cette information-là me soit rendue disponible. Et cette information-là, donc,
elle est utilisée pour un projet particulier et elle ne sera pas hébergée dans
la base de données. Je ne sais pas si vous me suivez, Mme la députée.
Une voix : ...
M. Drainville : Le deuxième
paragraphe, «utiliser des renseignements personnels qui sont déposés par un
organisme dans le système de dépôt et de communication de renseignements», dans
le cas du deuxième paragraphe, ce sont des renseignements qui sont déjà
hébergés, qui ont déjà été déposés en vertu de 6.1. Vous aviez raison, hein,
quand vous avez fait le lien avec 6.1, là, quand on regarde le premier alinéa
du sixième paragraphe de 6.1, là, quand on regarde la deuxième phrase, «le
ministre ne peut utiliser les renseignements personnels hébergés dans ce
système à d'autres fins que celles autorisées par le gestionnaire délégué visé
à 6.7», le mot clé ici, c'est «hébergés». À 6.1, on parle de l'information que
je peux utiliser, et qui est déjà hébergée, et qui a été hébergée en vertu de
6.2, en vertu de la désignation à laquelle j'ai procédé à 6.2. Donc, à 6.2, je
dis aux organismes : Communiquez-moi telle ou telle donnée. Évidemment,
j'aurai dû, avant de procéder à cette demande-là, j'aurai dû la justifier,
faire une demande d'autorisation, faire la démonstration de la nécessité, etc.,
etc. Donc, à 6.2, je dis aux centres de services : Déposez, dans la base
de données, les renseignements xyz pour lesquels j'ai obtenu l'autorisation. Et
donc ils sont hébergés à partir de ce moment-là.
• (17 h 30) •
À 6.8, je dis au délégué : Écoutez,
est-ce qu'il y a, dans la base de données, tel ou tel renseignement? Il me
dit : Non, on ne l'a pas. Et donc je dois, à ce moment-là, procéder à une
demande spéciale, si on peut dire, d'avoir accès à des renseignements qui ne
sont pas hébergés dans la base de données. Et là il va évaluer ma demande puis,
s'il est d'accord, il va autoriser la communication des renseignements, et donc
ces renseignements-là seront transmis pour une fin, donc, ponctuelle. Mais ces
données-là ne seront pas hébergées, elles vont servir à un projet particulier,
puis ça pourrait être, je ne sais pas moi, répertorier, par exemple, les
incidents d'intimidation et de violence dans les écoles, par exemple, par
exemple. Donc, une fois que c'est... cette communication-là a été autorisée, je
peux donc utiliser ces renseignements-là et utiliser également, en vertu du
deuxième paragraphe, utiliser les renseignements qui étaient déjà hébergés,
donc prendre les renseignements hébergés, prendre ceux qu'il m'a autorisés à
avoir d'une manière qui est ponctuelle et, une fois que...
17 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...si on peut
dire, une fois que la fin de cet exercice-là a été atteinte, à ce moment-là,
ces données-là que j'ai obtenues en fonction du premier paragraphe sont
détruites?
Une voix : ...
M. Drainville : Pardon?
Détruite ou anonymisée? Est-ce que j'ai bien résumé, M. le sous-ministre? C'est
ça, bon.
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
avez terminé, M. le ministre?
M. Drainville : Je pense que
oui.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires?
Mme Setlakwe : Oui, bien, je
pense que c'était très utile, là, qu'on reçoive cette explication-là et qu'on
retourne aussi à 6.1, à la fin. Donc, il y a deux... bien là, je parle de 6.1,
mais on est à 6.8, mais, en tout cas, on peut... il y a comme deux régimes,
mais, nous aussi, de notre côté, quand on a réfléchi à 6.8, on s'est posé
différentes questions. Mais oui, on a remarqué que c'est deux instances ou deux
circonstances différentes. Dans le premier paragraphe, effectivement, les
renseignements sont encore auprès de l'organisme, ne sont pas dans le système.
En deuxième, ils le sont.
M. Drainville : C'est ça.
Mme Setlakwe : Donc, parfait,
donc ça, ça vient effectivement clarifier, et merci. Donc, à 6.1, à la fin, «le
ministre ne peut utiliser les renseignements personnels hébergés dans ce
système à d'autres fins que celles autorisées par le gestionnaire». Parfait.
6.2 aussi parle de renseignements, «de recourir au système de... pour
hébergement». Non, c'est correct, ça, ça marche, je me suis demandé juste
aussi... là, je suis peut-être plus dans le détail, mais pourquoi on parle
de... À 6.8, deux questions : On parle... Là, on parle de renseignements
déposés, mais là, hébergés, déposés, on s'entend que c'est la même chose ou que
dans un... c'est deux verbes... Dans le fond, c'est consécutif, là, ils sont
déposés, et ensuite pour être hébergés.
C'est quand même un concept, là, hein, ils
sont déposés, mais ensuite ils doivent être hébergés correctement, que ce
soit... D'ailleurs, c'est une question qu'on avait, là, générale, de ça va être
fait comment, là? Dans un nuage? Ça va être à l'extérieur du Québec? Ça va être
gardé au Québec? Ça, on pourra en reparler, là, mais, moi, pour moi, l'hébergement,
ça, c'est comment est-ce qu'on maintient de façon sécuritaire toutes ces
données-là. C'est un peu le stockage, là. Mais je ne me trompe pas, là? Parce
que, là, vous comprenez qu'on réfère des fois à hébergés puis déposés. Est-ce
qu'on devrait dire hébergés, dans 6.8, au deuxième paragraphe ou ça revient au
même, on parle des mêmes renseignements, là, on parle de la même chose?
M. Drainville : Le légiste me
dit : On a besoin de les recevoir pour pouvoir les utiliser. Voulez-vous
prendre la parole, M. le légiste? Quand je parle de M. le légiste, je parle d'Alexandre
Guyon Martin, pour les gens qui devront faire la transcription.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
merci. Ou vous pouvez vous présenter aussi.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui,
Alexandre Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation. Donc, en fait,
on parle d'hébergement parce qu'on crée un système où les données doivent être
déposées et où elles seront hébergées. À ce moment-là, il y a communication,
puis on parle ensuite d'une utilisation lorsque, par exemple, pour un projet
particulier, le ministre va devoir faire une autorisation qui va être analysée
en vertu du critère de nécessité, pour, après ça, pouvoir les utiliser d'après
la finalité qui leur est identifiée.
Mme Setlakwe : O.K.. J'essaie
juste de voir, est-ce que... pourquoi on n'a quand même pas prévu à 6.1. Donc,
«le ministre ne peut utiliser les renseignements personnels hébergés dans le
système à d'autres fins que celles autorisées par le gestionnaire», mais, dans
le fond, «le ministre ne peut»... non, recevoir communication. Vous n'allez pas
forcément les utiliser, donc on n'a pas besoin d'avoir un mandat précis ou un
objectif précis ou des finalités précises, c'est ça?...
Mme Setlakwe : ...pour en
recevoir communication. Bien, oui, il faut quand même que vous... le ministre
va devoir préciser les finalités pour lesquelles la communication est demandée.
Donc, où est-ce qu'on dit que le ministre ne peut pas... Non, c'est plus dans
l'utilisation, après ça, qu'il faut faire un suivi, je pense, s'assurer qu'il
les utilise uniquement pour les finalités. Je pense que ça, ça marche.
Bon, retournons à 6.8. Disons que je
réfléchis tout haut. À 6.8... Mais on arrive à des bonnes questions, je pense.
À 6.8, là, vous parlez... vous parlez ou la disposition parle de renseignements
personnels. On a précisé que c'est des renseignements personnels également à 2,
alors qu'ailleurs on parle souvent juste de renseignements. Là, je pense, ça va
nous prendre des exemples pour bien saisir, là, parce que même, plus tard dans
6.8, on revient à juste le terme renseignement, qui n'est d'ailleurs pas
défini, puis là on ne reviendra pas sur ce débat-là. Là, on a donc tout ce
régime-là qui s'applique juste aux renseignements personnels ou à tous les
renseignements? Puis même à la fin, là, de 6.8, vous allez devoir présenter les
mesures... dans votre demande écrite d'autorisation au gestionnaire, vous allez
devoir présenter les mesures de sécurité qui seront en place lorsque les
renseignements seront communiqués ou utilisés.
M. Drainville : Évidemment...
Mme Setlakwe : Oui, mais
c'est des renseignements personnels ou c'est des renseignements en général, là?
Pourquoi est-ce qu'on a prévu, à 6.8, qu'on parlait que des renseignements
personnels? En fait, un renseignement personnel, là, c'est un renseignement qui
permet d'identifier un élève, forcément, là, ce n'est pas un renseignement
statistique, là, quelconque. Donc, pouvez-vous nous dire pourquoi qu'on a
choisi... on a jugé bon de parler de renseignements personnels ici? Puis donnez
un exemple aussi, là, quand est-ce que vous avez besoin de renseignements
personnels, sachant que, dans les consultations, là, les groupes nous ont
dit : Attention, on ne veut pas que le ministre se mette à faire de la
microgestion, là, dans une classe particulière à l'égard d'un élève en
particulier.
M. Drainville : Ce qu'on
m'explique, Mme la députée, c'est que, pour des renseignements qui ne sont pas
personnels, je n'ai pas besoin de tout ce système-là.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous souhaitez suspendre quelques instants, M. le ministre?
M. Drainville : Bien,
voulez-vous l'expliquer, Mme la sous-ministre? Je pense, ce serait plus simple,
là, ce que vous...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
est-ce qu'il y a consentement pour donner la parole à Mme la sous-ministre?
Veuillez vous présenter et nous exposer vos faits.
Mme Vachon (Stéphanie) : Oui.
Stéphanie Vachon, sous-ministre adjointe aux réseaux et à la gouvernance.
Alors, ce que j'expliquais, c'est que certaines dispositions évoquent des
renseignements sans spécifier les renseignements personnels, comme par exemple
à 6.1, où le système de dépôt recevra, hébergera des renseignements à la fois
personnels et non personnels. Donc, c'est un système de dépôt qui aura deux
types de renseignements. À 6.1, dans le dernier alinéa, on parle de
l'interdiction d'utiliser, elle vaut pour les renseignements personnels, donc
c'est une interdiction d'utiliser sans autorisation. L'autorisation consentie à
6.8, donc, elle vise cette interdiction-là, les renseignements personnels qui
sont hébergés de la même façon qu'à 6.8 les autorisations requises du
gestionnaire concernent les renseignements personnels.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la sous-ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Setlakwe : Oui, bien, je
pense que ça a été utile, là, de... cette intervention de Mme la sous-ministre.
M. Drainville : C'est ça, ce
qui est important... Excusez-moi de vous interrompre, Mme la Présidente. C'est
bon de le rappeler, là, parce qu'à un moment on a le... on est un peu dans
notre bulle, là, mais toujours se rappeler que ce qui est... en ce qui a trait
aux renseignements non personnels, on y a accès, on n'est pas obligé de passer
par une demande d'autorisation, la loi le permet. Par exemple, si je voudrais
avoir... si je voulais, dis-je bien, avoir les...
M. Drainville : ...aux
épreuves obligatoires d'une manière agrégée, je pourrais les avoir sans passer
par une demande de renseignement... Sans passer par une demande d'autorisation.
Mais si je voulais avoir, par contre, corrigez-moi si je me trompe, mais si je
voulais par contre avoir les résultats par élève, là il faut que je demande une
autorisation. Mais si je veux avoir juste, mettons, j'ai combien... Quel est le
pourcentage des élèves qui ont la note de passage dans telle école ou dans tel
centre de services scolaire pour telle épreuve unique, qui est nécessaire pour
l'obtention du diplôme, ça, je pourrais l'avoir. En fait, je peux déjà l'avoir,
le problème, c'est que je l'ai trop tard. Je suis obligé de passer par... Bon.
Alors, c'est important effectivement de rappeler que, quand il est question de
ce processus d'autorisation, où il faut faire la preuve de la nécessité, et
cetera, c'est quand on parle effectivement de renseignements personnels.
Mme Setlakwe : Effectivement,
c'est une distinction qui est importante. Puis il y a des procédures à suivre
qui s'appliquent uniquement quand on traite de renseignements personnels. Mais
sachant que le système national va inclure des renseignements, pas seulement
des renseignements personnels, OK, bien là, ça vient de... On dirait qu'on lit
les dispositions avec les bonnes lunettes. O.K. Donc, à 6.8, le processus de...
Mais ça revient à la question que je posais hier, tu sais, je disais : M.
le ministre, vous allez demander l'autorisation à chaque fois que vous allez
vouloir aller chercher un renseignement?
M. Drainville : ...un
renseignement personnel, oui.
Mme Setlakwe : Mais c'est ça.
Certains renseignements, OK, mais... bon. Donc...
Une voix : ...
Mme Setlakwe : Donc, c'est
vraiment... Si c'était vraiment le cas, vous n'allez pas aller chercher
l'autorisation pour obtenir des renseignements non personnels. Puis, si,
disons, puis prenons cet exemple-là, parce qu'on l'a vécu, tu sais, «on», toute
la population, là, dans les semaines qui ont précédé la rentrée scolaire, bon,
il y avait la question de... le manque d'enseignants, tout ça. Est-ce que...
M. Drainville : Est-ce que je
pourrais exiger dorénavant quand le système existera, que les centres de
services scolaires déposent systématiquement à tous les jours le nombre de
postes qui restent à combler? La réponse, c'est oui. Et donc, au lieu de faire
une collecte infos comme c'est le cas présentement puis être obligé de faire
une... comment dire, de faire une communication publique une fois par semaine
pour rendre compte de la situation de la pénurie ou de la situation des postes
à combler, bien, au lieu de rendre compte de cette réalité une fois par
semaine, je serais capable de suivre, corrigez-moi si je me trompe, M. le
sous-ministre, mais je devrais être capable de suivre la situation jour après
jour, exactement, n'est-ce pas? C'est ça. Donc, ça va être... Ça va nous
permettre de faire des suivis beaucoup plus efficaces et beaucoup plus
éclairants, là. Puis rappelez-vous, au début, quand j'ai rendu les premiers
chiffres, j'avais les chiffres, puis c'étaient 10 jours, qui dataient de
10 jours avant, là. Je n'avais même pas les chiffres. D'ailleurs, on m'en
a fait le reproche, tu sais, mais... «fait le reproche», on m'a demandé de
rendre publics les chiffres. J'ai rendu publics les chiffres les plus récents,
les plus actuels que j'avais, puis les chiffres les plus actuels que j'avais,
c'était ça, 10 jours ou deux semaines même peut-être, là, mais... Alors,
l'un des objectifs de la mise en place de ce système-là, c'est de faire en
sorte justement que quand je sors le 15 août, j'ai les chiffres du 14.
Puis je vous résume un peu grossièrement, là, ça... peut-être les chiffres du
13, là, mais, parce qu'il faut les compiler, puis tout ça, tu sais, il faut
s'assurer d'être le plus précis possible, mais l'objectif, c'est d'avoir des
chiffres en temps réel puis d'être capable, donc, de piloter, si on peut dire,
le réseau d'une manière qui est beaucoup plus efficace que ce n'est le cas
présentement.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Setlakwe : Donc, cette
information-là, est-ce qu'elle va être rendue publique ou il va falloir faire
une demande d'accès ou...
Mme Setlakwe : ...des données
qui sortent, là, au jour le jour.
M. Drainville : C'est à dire
que...
Mme Setlakwe : Ce serait
intéressant d'avoir un tableau de bord comme les autres ministères.
M. Drainville : Vous avez
raison, ce serait très intéressant d'avoir un tableau de bord et on travaille
sur des tableaux de bord présentement, Mme la députée, et on travaille
activement sur des tableaux de bord. Et on aura éventuellement des
communications, mais, oui, vous avez raison de dire que ces données-là, elles
doivent avoir, elles ne doivent pas être seulement d'intérêt public, elles
doivent être au service de l'intérêt public.
Mme Setlakwe : Et dans vos
rêves les plus fous ou dans vos ambitions, là, que j'imagine que vous voulez
réaliser rapidement, là, vous mettriez quoi dans ce tableau de bord là?
M. Drainville : Bien, la
situation des ressources humaines, très certainement, être capable d'avoir les
résultats scolaires dès qu'ils sont produits pour être capable d'intervenir
auprès des élèves qui sont en difficulté ou, en tout cas, pour pouvoir accompagner
les centres de services afin qu'ils puissent intervenir le plus rapidement
possible auprès de ces élèves-là qui sont à risque de décrochage pour pouvoir,
justement, faire, sur une échelle beaucoup plus grande, ce qui se fait déjà
dans les communautés de pratique puis qui, dans certains cas, donne des
résultats franchement impressionnants.
Bon, je reviens toujours là-dessus, mais
c'est sûr que toute la question des incidents liés à la violence, c'est très
préoccupant présentement. Et donc... je l'ai déjà dit dans une entrevue
récemment, là, mais j'aurai des choses à dire là-dessus prochainement. Mais
c'est sûr, Mme la Présidente, que, dans un monde idéal, on produirait un
gabarit uniformisé à travers le réseau scolaire, avec des définitions claires
des différents types d'actes de violence ou d'intimidation, et les centres de
services scolaires seraient incités à déposer systématiquement les incidents
qui se produisent pour qu'on puisse en faire un suivi qui soit le plus collé
possible sur le temps réel, là, sur ce qui se passe en temps réel. On va
évidemment... Il y a des données qui sont déjà disponibles, Mme la Présidente,
le problème, c'est qu'actuellement les données ne sont pas nécessairement
collectées de la même façon d'un centre de services scolaire à l'autre — merci
beaucoup — ne sont pas nécessairement collectées de la même façon et
n'ont pas nécessairement le même sens, la même définition. Alors, c'est sûr
qu'il va y avoir un travail d'harmonisation qu'il va falloir faire.
• (17 h 50) •
La mise en place de ce système-là va
exiger beaucoup, beaucoup de travail en amont, là, on en a parlé tout à
l'heure, mais dans l'opérationnalisation aussi du système, il va y avoir
beaucoup de travail, je dirais, de définition fine. Parce que si on veut, par
exemple, répertorier les actes de violence, bien, il faut s'assurer qu'on
définisse bien de quoi on parle. Si on parle, par exemple, d'un acte
d'agression envers un enseignant ou un membre du personnel scolaire, quand on
parle d'agression, on parle de quoi? Est-ce qu'on parle d'une agression
verbale? Est-ce qu'on parle d'une agression physique? Alors, il va falloir
définir les différentes catégories pour, qu'après ça, les centres de services
scolaires sachent dans quelle catégorie ils doivent inscrire la donnée. Quand
ils vont aller déposer la donnée, ils vont, ils vont devoir la déposer, si je
peux dire, là... puis là, si je vulgarise trop, M. le sous-ministre, vous me
rappellerez à l'ordre, là, mais dans la...
M. Drainville : ...la bonne
colonne, là, si je peux dire, dans la bonne case, là, pour qu'elle soit
répertoriée de la bonne manière, là. C'est des exemples, Mme la députée. Mais
je pense qu'il y a des choses qu'on ne voit pas actuellement et qui vont
éventuellement apparaître, et on va être contents de pouvoir utiliser le
système pour pouvoir illustrer puis, comment dire, faire apparaître
concrètement le phénomène puis être capable de le mesurer. Je pense qu'on ne
voit pas tout le potentiel encore du système qu'on est en train de créer, mais
je pense qu'il y aura des utilités qu'on ne peut pas voir présentement, mais
qui vont se matérialiser à l'avenir. Tu sais, une de mes grandes
préoccupations, présentement, c'est le français. La maîtrise du français est
problématique, je pense qu'on peut dire, si on regarde les examens, là, les
résultats aux examens.
Donc on a demandé... j'ai demandé qu'on
fasse une révision des programmes de français. Cette révision-là, elle est en
cours. Éventuellement, on va déposer des propositions pour changer la manière
avec laquelle on enseigne le français. Mais si on veut... Une fois qu'on a
changé le système, une fois qu'on a changé le cours de français ou les cours de
français, si on veut mesurer l'impact de ces changements-là, je pense que les
bases de données qu'on va se créer avec le système vont nous aider à le faire.
On pourrait décider, par exemple, de demander aux centres de services scolaires
de déposer dans les... dans la base de données les résultats de nos élèves en
première étape en français. On pourrait décider. Là, là, on va aller voir
comment ça va l'enseignement du français et l'apprentissage du français chez
nos élèves. Et donc, est-ce qu'on a ces données-là? Non, on ne les a pas. Je
dois demander l'autorisation au délégué... au sous-ministre délégué à la
donnée. M. le sous-ministre, je veux évaluer si le nouveau programme de
français donne des résultats. Est-ce que le taux de réussite est plus élevé,
etc.? Bon, est-ce qu'on a ces données-là? On ne les a pas. Il faut que je fasse
une demande en bonne et due forme. Il faut, je démontre la nécessité. Il me
donne son accord. On demande aux centres de services de déposer les résultats
du français première étape pour voir rapidement, mettons, avant Noël... Est-ce
qu'on a une belle progression ou est-ce que les résultats sont toujours aussi
difficiles? Bon, alors, ça, c'est un exemple. On pourrait décider... Tu sais,
en fonction, justement, de l'orientation gouvernementale qui est de favoriser
une amélioration de la maîtrise en français, on pourrait utiliser cette base de
données pour agir. C'est un exemple.
Mme Setlakwe : Merci
beaucoup, M. le ministre, pour toutes ces informations-là. Mais oui, il y a
beaucoup à faire.
M. Drainville : Bien, oui.
Mme Setlakwe : Il y a
beaucoup à faire, et c'est un beau projet. Donc, revenons à 6.8, s'il vous
plaît.
M. Drainville : ...a du sens
soit dit en passant? Hein, n'est-ce pas Mme la Présidente?
Mme Setlakwe : Oui.
Maîtrise...
M. Drainville : Vous n'avez
pas corrigé, là, mais vous le savez, hein?
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Je tolère un petit peu plus...
M. Drainville : Vous êtes
tolérante.
La Présidente (Mme Dionne) : ...à
cette heure-là, oui.
M. Drainville : C'est bien.
Excusez-moi.
Mme Setlakwe : Sachez, et je
vais le dire au micro, que la protection du français, c'est très important
pour...
M. Drainville : Vous
préoccupe?
Mme Setlakwe : Oui, pour moi
et mes collègues aussi...
M. Drainville : C'est bien.
Mme Setlakwe : ...la rigueur,
etc.
M. Drainville : Oui, le mot
juste, mais bon.
Mme Setlakwe : Donc, j'ai
deux autres petites questions, là, dans 6.8. Maintenant qu'on sait très bien
que là, la demande d'autorisation, c'est pour des renseignements personnels.
Là, on a donné l'exemple de... on a donné l'exemple d'information sur les
postes vacants à l'approche de la rentrée. Ça, c'est des renseignements non
personnels, pas besoin de passer par toute la mécanique d'autorisation. Vous
allez...
Mme Setlakwe : ...recevoir ces
informations-là et poser les gestes appropriés qui s'imposent, bon.
Là, ici, on parle de renseignements
personnels. Pouvez-vous nous donner quand même des exemples de renseignements
personnels dont vous souhaiteriez recevoir communication ou que vous
souhaiteriez utiliser? Tu sais, si on...
M. Drainville : Répétez-moi
votre question, s'il vous plaît.
Mme Setlakwe : C'est des
renseignements personnels. Des exemples, là, de cueillette, de communications.
Bien, c'est la demande d'autorisation qu'on est en train d'étudier à 6.8.
M. Drainville : Bonne
question. Je vais vous donner un exemple. Un des grands enjeux auxquels on est
confronté, présentement, c'est toute la question du personnel qui n'a pas de
brevet ou, enfin, qui n'a pas d'autorisation d'enseigner. Donc, ceux qu'on
appelle... ceux et celles qu'on appelle les non légalement qualifiés, bon.
Quand on regarde à l'intérieur de la grande catégorie des enseignants non
légalement qualifiés, la catégorie qu'il faut regarder en particulier, c'est
ceux et celles qui bénéficient d'une tolérance d'engagement, bon. Alors,
tolérance d'engagement, donc, ça leur permet d'enseigner dans une classe, mais
ce ne sont pas des professeurs qui sont légalement qualifiés, donc ils n'ont
pas de brevet. Mais ce qu'on observe, puis ça s'est confirmé dans le rapport de
la Vérificatrice générale, si je ne m'abuse, c'est que la majorité de ces
enseignants, enseignantes non légalement qualifiés, donc, qui ont une tolérance
d'engagement, qui bénéficient d'une tolérance d'engagement, ont un bac ou une
maîtrise. La majorité ont soit un bac soit une maîtrise. Puis une bonne
proportion des autres ont au moins un D.E.C. Si je me rappelle bien, si on
prend maîtrise, bac et D.E.C., si je me rappelle bien, c'est à peu près
75 % des... autour de 6000 enseignants, 5900 enseignants qui ont une tolérance
d'engagement.
Mais ça, cette information-là, je ne l'ai
pas en temps réel, là, je l'ai, bien, à la fin de l'année scolaire ou, en tout
cas, après quelques mois, minimalement, après quelques mois. Alors, c'est sûr
que, là, on est dans du renseignement personnel parce que, là, je dois demander
à la personne : Quel genre de diplôme vous avez? Bon, alors ça, ça
pourrait être un exemple de renseignements personnels que je souhaiterais
obtenir pour pouvoir justement dire, en début d'année scolaire : Écoutez,
il y a encore trop d'enseignants non qualifiés, puis on veut en diminuer le
nombre, mais je veux quand même vous rassurer sur le fait que, parmi ceux et
celles qui sont non légalement qualifiés, j'en ai, je ne sais pas, moi,
60 % qui ont un bac dans une matière connexe ou non connexe à la matière
enseignée, puis j'en ai un autre 10, 15 % qui ont une maîtrise, puis...
Bref, oui, ils sont non légalement qualifiés, c'est vrai, ils n'ont pas de
brevet, mais c'est quand même des personnes qui sont passées par l'université
et qui ont... ou par le cégep et qui, donc, ont une formation universitaire ou
collégiale qui a quand même une valeur, là.
• (18 heures) •
Puis je pense que c'est une information
qui peut être pertinente, notamment pour rassurer, notamment pour rassurer, et
qui est pertinente aussi, Mme la Présidente, dans le contexte où moi ce que
j'ai demandé aux universités, c'est d'offrir des programmes de 30 crédits, ce
que j'ai appelé des voies rapides, pour faire en sorte que les personnes qui ont
un bac, mettons, en histoire, en mathématiques, en français, en anglais, en
chimie, en physique puis... en géographie, peu importe, que ces personnes-là,
donc, qui ne sont pas non légalement qualifiées mais qui ont un bac puissent
devenir légalement qualifiés au terme de ce programme de 30 crédits, de cette
voie rapide de 30 crédits. Et la bonne nouvelle, c'est qu'ils sont de plus en
plus nombreux à s'inscrire dans ces programmes-là et ils vont donc devenir
éventuellement des enseignants légalement qualifiés, avec brevet. Alors, qu'on
soit capable, avec un système comme celui-là, de suivre à la trace l'évolution
du portrait des non légalement qualifiés, je pense que ça pourrait être une
excellente chose.
Mme Setlakwe : ...exemple. Je
vous entends, là, oui. Je ne suis pas sûre qu'on tombe dans le renseignement
personnel. Il y a peut-être façon d'extraire des statistiques, comme combien
d'enseignants sont non qualifiés ou tombent dans toutes les situations, mais
bon...
M. Drainville : Non, non,
mais c'est une bonne question. Est-ce que...
18 h (version non révisée)
M. Drainville : ...est-ce qu'on
pourrait obtenir cette information-là sans que ce soit considéré comme un
renseignement personnel, M. le sous-ministre?
M. Lehoux (Stéphane) : C'est-à-dire,
on utilise un renseignement personnel, mais il pourrait vous être communiqué
sous une forme où on n'aurait pas à vous transmettre l'information nominative
des personnes, et ça fait partie des dispositions...
Mme Setlakwe : Qu'on a
discutées hier.
M. Lehoux (Stéphane) : Exactement.
Mme Setlakwe : Oui, ça se
trouve à quelque part. Et donc, dans ce temps-là, il n'y aurait pas nécessité
de...
M. Lehoux (Stéphane) : De
divulguer.
Mme Setlakwe : ...d'aller
chercher l'autorisation. Mais je pense que, dans tous les cas, quand une
information peut être transmise en... peut servir les fins pour lesquelles elle
est demandée et qu'elle... on... d'emblée, il faut la dépersonnaliser. O.K.
M. Drainville : Mais je
dirais, si vous me permettez, Mme la députée, si on veut suivre l'évolution du
portrait des non légalement qualifiés, donc des personnes avec tolérance d'engagement,
là... Je résume encore grossièrement, parce que les non légalement qualifiés,
ça n'inclut pas seulement les personnes avec tolérance d'engagement, mais la
catégorie tolérance d'engagement est très importante. Si on voudrait,
mettons... Ah! Merde! Si on voulait... Ça, c'est... Il y a peut-être un petit
peu de fatigue rendu ici, là. Si on voulait suivre d'une année à l'autre quels
sont ceux et celles qui n'avaient qu'une tolérance d'engagement, et qui sont
allés chercher un 30 crédits, et qui sont devenus légalement qualifiés, d'une
année à l'autre, à ce moment-là, je pense qu'il faudrait les suivre. Il
faudrait avoir le profil personnel, là, tu sais, il faudrait être capable de
dire...
Mettons, je ne sais pas, là, on a 5 900 personnes
qui ont une tolérance d'engagement, puis on les suit sur un certain nombre
de... sur une certaine... sur une certaine période de temps, et on arrive,
mettons, trois ans plus tard, et on dit : Sur les 5 900, il n'y en a
plus que 2 000 qui sont encore non légalement qualifiés parce que les 3 900 autres
sont maintenant légalement qualifiés, ont obtenu leur brevet au terme d'une
formation de 30 crédits dans... pour certains d'entre eux à la TÉLUQ, pour
d'autres à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, pour d'autres à l'Université
de Sherbrooke, pour d'autres à l'UQAM. Je vous donne des exemples d'institutions
qui ont répondu à l'appel, là, de créer des voies rapides. Alors... L'université
de Trois-Rivières aussi, je pense, l'Université du Québec à Trois-Rivières, je
pense aussi.
Enfin, bref, ça nous permettrait donc,
encore une fois, d'avoir un portrait beaucoup plus précis, d'être capables de
faire des suivis beaucoup plus efficaces et donc, en bout de ligne, d'être
meilleurs, meilleur ministre, peu importe celui ou celle qui occupera le poste,
et meilleurs dans notre gestion du réseau, puis éventuellement meilleurs pour
les élèves.
Mme Setlakwe : ...de nous
donner un exemple... Il est pertinent, l'exemple que vous avez mentionné, là,
qui traite du... qui a trait au personnel, aux enseignants, mais revenons aux
élèves. Dans quels... Quels renseignements personnels pourraient vous être
utiles? Tu sais, finalement, un renseignement personnel, là, bien, on sait ce
que c'est, mais trouvons des exemples. Puis je pense que la discussion, elle n'est
pas inutile, puis ce n'est pas pour allonger les débats, parce que je vais
arriver à une question précise. Moi, je me demande pourquoi à la fin, dans le
deuxième alinéa... pourquoi que là on revient au concept de renseignement. Là,
on ne parle plus de renseignement personnel. En tout cas, ça, vous pourrez nous
le dire. Mais j'aimerais savoir... Donnons-nous... Illustrons l'utilité du
système avec un exemple concret, là. Vous avez besoin de renseignements
personnels sur des élèves. Donnez-nous un exemple.
M. Drainville : ...un exemple
que j'ai déjà donné, mais je pense que vous n'étiez peut-être pas présente à ce
moment-là, au moment des délibérations, puis ce n'est pas un reproche que je
vous fais, Mme la députée, parce que les exemples... les questions que vous
demandez sont très pertinentes, et j'essaie d'être le plus précis possible dans
mes réponses. Puis je prends pour acquis qu'il y a quand même quelques
personnes qui nous écoutent et qui ne nous écoutaient peut-être pas quand j'avais
donné cet exemple-là déjà. Mais je vous donne l'exemple, par exemple... parce
que c'est un...
Je ne sais pas si vous vous souvenez, Mme
la députée, la vérificatrice générale a produit un rapport en décembre dernier,
décembre 2022, dans lequel rapport elle disait : Écoutez, ça n'a pas de
bon sens, le ministère de l'Éducation n'a pas encore de portrait sur les
retards d'apprentissage...
M. Drainville : ...liés à la
COVID, liés à la pandémie. Vous vous rappelez de ça, hein? Puis d'ailleurs ma
réaction, ça avait été de rentrer dans le scrum en disant : Qu'est-ce que
vous voulez que je vous dise? Je n'ai pas les... Je ne les ai pas, les données.
Bon.
Alors là, je vous donne cet exemple-là.
Donc, effectivement, mettons qu'on dirait, là... Bien là, je ne sais pas si
c'est... je ne sais pas si... Enfin, je vous donne cet exemple-là. Donc,
objectif : mesurer les retards d'apprentissage liés à la pandémie de la
COVID. Alors là, évidemment, il faut faire une analyse en fonction des élèves,
en fonction des écoles, en fonction des régions, en fonction des difficultés
scolaires des élèves, en lien notamment avec leur milieu socioéconomique. Donc,
on n'a pas le choix, on est dans l'univers des renseignements personnels.
Donc, je demande au ministre... je demande
au sous-ministre, dis-je, gestionnaire délégué aux données d'accéder aux
informations personnelles qui sont nécessaires afin qu'on puisse comprendre les
retards d'apprentissage liés à la COVID-19. Alors là, exemples de données que
je demanderais, je demanderais les notes à l'épreuve obligatoire, je
demanderais l'école, le niveau scolaire, je demanderais présence d'un plan
d'intervention pour savoir si c'est un élève à besoins particuliers ou pas, je
pourrais demander aussi la langue maternelle pour savoir... comparer les deux
réseaux, anglophones, francophones, et cetera.
Alors là, évidemment, je dois justifier ma
demande, donc démontrer la nécessité. Là, le gestionnaire délégué aux données
devrait faire l'analyse des critères de nécessité. Alors là, toujours la même
mécanique, est-ce que c'est en lien avec mes responsabilités comme ministre? Je
dois faire cette démonstration-là. Est-ce que c'est légitime? Est-ce que ça
répond à un besoin? Est-ce que c'est... la demande est proportionnelle à
l'atteinte à la vie privée, le fameux test de nécessité?
Pour les fins de la discussion, donc, le
gestionnaire délégué répond que oui, la demande répond aux critères de
nécessité. Il autorise l'accès aux données. Et là, à ce moment-là, les données
sont communiquées. On fait l'analyse. Donc, on aura accès aux renseignements
qui ont été déposés, donc, dans le système. On fait cette analyse-là.
Évidemment, pendant que l'opération se déroule, il faut mettre à jour le
registre des communications et des utilisations puis il faut évidemment que le
gestionnaire délégué aux données numériques fasse ce suivi-là. Si l'opération dure
plus d'un an, je dois, au moment du premier anniversaire ou avant, produire un
rapport qui doit être transmis au gestionnaire de la donnée. Je dois lui
indiquer quelle utilisation j'ai faite de ces données. Et, au terme de
l'analyse de ces données-là, Mme la Présidente, on en arrive à la conclusion
que, dans un certain nombre de centres de services scolaires, dans un certain
nombre d'écoles, les dommages causés par la pandémie sont plus importants
qu'ailleurs, et donc on pourrait, Mme la Présidente, décider de donner plus de
ressources à un certain nombre de centres de services scolaires, parce qu'à
l'intérieur de ce centre de services scolaire là il y a davantage d'élèves qui
semblent avoir été négativement impactés par la COVID-19.
• (18 h 10) •
Donc, on pourrait par exemple décider que
le budget relié aux tuteurs et aux tutrices, donc le budget du tutorat... Le
tutorat, c'est quand même un programme extrêmement populaire. Il y a
130 000 élèves actuellement au Québec, en tout cas, c'était le cas
l'année passée, qui ont bénéficié de l'aide d'un tuteur ou d'une tutrice,
130 000 élèves, c'est beaucoup, là. Donc, on pourrait décider que la
répartition de ce budget-là va se faire davantage au bénéfice d'un certain
nombre de centres de services scolaires qui comptent en leur sein un nombre
plus important d'élèves ayant négativement souffert de la COVID. Donc, il y a
un retard d'apprentissage plus important dans un certain nombre d'endroits, et
donc on va leur donner plus d'aide. Donc, il y a plus d'argent pour engager
plus de tuteurs et de tutrices qui vont être affectés à ces endroits-là pour
justement aider les élèves qui vivent...
M. Drainville : ...un retard
plus important. Et là on pourrait dire, en bouclant la boucle, qu'on a répondu
au rapport de la Vérificatrice générale qui nous reprochait justement de ne pas
avoir agi et de ne pas avoir évalué les retards liés à la COVID et donc de ne
pas avoir pu apporter d'aide à ces élèves-là. C'est un exemple, Mme la
Présidente.
Mme Setlakwe : ...cet exemple
qui est très pertinent. Poussons la réflexion dans le... avec ce même exemple,
M. le ministre, si vous me permettez. Est-ce que vous seriez autorisé, en vertu
de l'autorisation, bien, oui, en vertu de l'autorisation que vous avez obtenue,
de prendre ces données-là? Est-ce que c'est vous qui feriez l'analyse ou ça
pourrait, disons, être fait par... à l'externe, par exemple, par le Comité sur
les résultats scientifiques et le milieu scolaire ou par l'INEE, l'Institut
national d'excellence en éducation? Est-ce que vous seriez autorisé à les
envoyer à ces firmes-là... ces entités-là, c'est-à-dire, pour analyse?
M. Drainville : On va...
Prenons un petit moment, s'il vous plaît, Mme la Présidente. Prenons un petit
moment.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
vous remercie. Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 13)
(Reprise à 18 h 18)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous
laisse la parole.
M. Drainville : Oui.
Alors, Mme la Présidente, la réponse courte à la question, c'est : Non, ça ne
pourrait pas être transféré à l'INEE, pour la simple et bonne raison que ce
n'est pas la finalité de l'INEE. Donc, il faut revenir à la mission de l'INEE
puis il faut préciser donc les finalités. Et donc ça ne fait pas partie des
finalités de l'INEE que de traiter de renseignements personnels. Un exemple.
Parce que la question, c'était qui va utiliser cette information-là?
Alors c'est une information, Mme la
Présidente, qu'on n'avait pas encore rendue publique à ma connaissance, là,
mais ça me... ça me fait plaisir de partager cette information-là avec la
députée. On va créer au sein du ministère, Mme la Présidente, le Bureau de
l'excellence scolaire, le Bureau de l'excellence scolaire. On est déjà en train
de constituer cette équipe-là. Et cette une équipe, dans le fond, de personnes
qui vont être capables à la fois d'analyser les résultats des demandes. Donc,
ils vont être capables de prendre les données, par exemple, les données, dans
le cas, comme dans le cas qui nous concerne, dans l'exemple que je viens de
donner sur les élèves qui vivent des retards liés à la COVID.
• (18 h 20) •
Donc, on irait au sein de cette équipe, au
sein de ce bureau de l'excellence scolaire, des personnes qui seraient en
mesure de constater les retards et qui seraient en mesure également, Mme la
Présidente, de suggérer des interventions directement au centre de services
scolaire pour justement intervenir auprès des élèves qui... qui paient le prix
de cette... de cette pandémie, et donc qui ont vécu ou qui vivent encore avec
des retards plus importants liés à la pandémie. Donc, on aurait... En d'autres
mots, Mme la Présidente, pour faire simple, là, on aura au sein du ministère
une équipe dédiée à l'analyse des données et aux interventions qui en
découlent.
Mme Setlakwe : Merci. Ça
répond à la question, mais ça me ramène à une sous-question, si je peux me
permettre, Mme la Présidente. Disons que sur le dossier de la violence, vous ne
seriez pas non plus autorisée à soumettre ces données-là à une chaire de
recherche? Par exemple, il y en avait une sur le bien être à l'école et la
prévention de la violence.
M. Drainville : ...régime
général, donc, 67... il faudrait que ça réponde aux critères de 67.2 de la Loi
d'accès, Mme la députée...
M. Drainville : ...67, Mme la
Présidente, très bien, 67.2. Alors donc, la réponse à la question c'est oui, il
faut... Oui, ce serait possible de le donner à un organisme spécialisé, un
centre de recherche, par exemple, mais ce serait en vertu de 67.2. Et 67.2, je
le rappelle :
«Un organisme public peut communiquer un
renseignement personnel à toute personne ou à tout organisme si cette
communication est nécessaire à l'exercice d'un mandat. Donc, dans ce cas-ci, ça
pourrait être le mandat d'analyser certaines données ou à l'exécution d'un
contrat de service ou d'entreprise confié par l'organisme public à cette personne
ou à cet organisme.
Dans ce cas, l'organisme public
doit :
1° confier le mandat ou le contrat par
écrit; et
2° indiquer dans le mandat ou le contrat
les dispositions de la présente loi qui s'applique aux renseignements
communiqués au mandataire ou à l'exécutant du contrat, ainsi que les mesures
qu'il doit prendre pour en assurer le caractère confidentiel pour que ces
renseignements ne soient utilisés que dans l'exercice de son mandat ou
l'exécution de son contrat et pour qu'il ne le conserve pas après son
expiration. En outre, l'organisme public doit, avant la communication, obtenir
un engagement de confidentialité complété par toute personne à qui le
renseignement peut être communiqué — donc, dans le cas ici, le centre
de recherche — à moins que le responsable de la protection des
renseignements personnels estime que cela n'est pas nécessaire. Une personne ou
un organisme qui exerce un mandat ou qui exécute un contrat de service visé au
premier alinéa doit aviser sans délai la responsable de toute violation ou
tentative de violation par toute personne de l'une ou l'autre des obligations
relatives à la confidentialité du renseignement communiqué. Il doit également
permettre au responsable d'effectuer toute vérification relative à cette
confidentialité.
Mme Setlakwe : Vous lisiez
67.2 de?
M. Drainville : La loi sur
l'accès.
Mme Setlakwe : La loi sur
l'accès. Donc, est-ce que le mandat... Donc, je comprends que, oui, les données
pourraient être transmises à une chaire de recherche.
M. Drainville : Sous-traiter,
oui, c'est ça.
Mme Setlakwe : Oui. Merci
pour la réponse. Est-ce que ça doit être en vertu d'un mandat que vous confiez?
M. Drainville : Oui. Il faut
que ce soit... Mais il faut que ce soit en lien avec mes responsabilités aux
fins de l'exercice de mes fonctions.
Mme Setlakwe : J'ai encore
quelques petites questions, là. Sur la question des informations sur la
violence dans nos écoles, il pourrait y avoir des données qui soient déposées
et hébergées dans le système national. Et est ce que ça sert juste... ces
informations servent juste à vous, le ministre, ou est ce que, dans le cadre
d'une demande d'accès à l'information que nous, on ferait ou que des
journalistes feraient ou un membre du public ferait, est ce que vous pourriez
piger dans dans ce système-là pour les transmettre de façon globale? Ou est-ce
qu'il faudrait aller faire une demande d'accès à l'information de façon
distincte dans chaque centre de services scolaire? Dans le fond, est-ce que le
ministère, dans le cadre d'une demande d'accès à l'information, va pouvoir
aller chercher l'information dans le système national ou est ce qu'il faut
absolument que le ministre le demande?
M. Drainville : Écoutez, vous
posez des excellentes questions...
Une voix : ...
M. Drainville : S'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
suspends par les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 26)
(Reprise à 18 h 30)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die. Donc, je vous souhaite une excellente
soirée.
(Fin de la séance à 18 h 31)