Journal des débats (Hansard) of the Committee on Culture and Education
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, October 3, 2023
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Vol. 47 N° 17
Clause-by-clause consideration of Bill 23, An Act to amend mainly the Education Act and to enact the Act respecting the Institut national d’excellence en éducation
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-six minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bon mardi matin à tous. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur
l'Institut national d'excellence en éducation.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplaçants?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Tremblay, Hull, est remplacée par Mme Lecours,
Lotbinière-Frontenac, et Mme Setlakwe, Mont-Royal Outremont, par Mme Garceau,
Robert Baldwin.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Donc, avant de poursuivre l'étude de nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 9 h 47)
(Reprise à 9 h 48)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, je vous rappelle que nous
étudions le projet de loi n° 23 par sujet. Donc, lors de l'ajournement de
nos travaux jeudi dernier, nous avions amorcé l'étude du sujet 1 intitulé
Gouvernance. Donc, de façon plus précise, nos discussions portaient sur l'amendement
proposé à l'article 2 par la députée de Saint-Laurent. Donc, Mme la députée, la
parole est à vous.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. J'avais déposé, juste avant qu'on termine nos travaux jeudi
dernier, un amendement pour venir vraiment établir que, oui, le premier alinéa
vise l'objectif qui est d'avoir des séances qui peuvent se tenir en virtuel,
donc on donnait cette permission-là. Au deuxième alinéa, je voulais préciser
par contre que l'obligation de fournir le matériel permettant de tenir cette
séance virtuelle, bien, incombait cette responsabilité de fournir ce matériel
aux centres de services scolaires ou à la direction. Alors, avec consentement,
je ne vais pas relire mon amendement parce que je l'ai déjà lu. Par contre, le
ministre et moi, on s'est parlé à l'instant, et il va déposer un amendement
similaire qui vient, au fond, répondre au même objectif, il me l'a déjà montré.
Alors, je vais laisser juste expliquer puis, après ça, avec consentement, je
vais retirer mon amendement pour qu'il puisse déposer son amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : ...Mme
la députée. M. le ministre.
M. Drainville : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. D'abord, je vais faire une petite entorse au
décorum. Je vois arriver la députée de Mercier. Ça tombe bien parce que, Mme la
Présidente, je... Dans l'esprit... Dans un esprit de communauté et de volonté
de dialoguer et de travailler de manière constructive, j'aimerais offrir aux
deux porte-parole des deux oppositions ici présentes un petit pot de miel que j'ai
moi-même récolté, ce sont mes abeilles, Mme la Présidente. Et hier j'étais dans
une activité avec la députée de Saint-Laurent et la députée de Mercier, et, je
pense, c'est la députée de Saint-Laurent qui m'a dit... qui m'a parlé de mes
abeilles et de mon miel, et je lui ai dit, je lui ai dit que ce serait
formidable, ce miel pur et biologique dans lequel elle pourrait tremper la suce
de son bébé, Gabriel. Alors, si vous me permettez, Mme la Présidente, je vais
aller remettre en mains propres le petit pot de miel.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
M. le ministre.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y en a pour la présidence? Non? Non.
M. Drainville : Alors, je ne
vous oublie pas, Mme la Présidente. Comme ma production est très limitée, je
vais faire ça par étape. Mais ne vous en faites pas. Je... parce que je n'ai
pas... on n'a pas mis en pots la deuxième récolte encore, mais vous ne perdez
rien pour attendre, Mme la Présidente, ainsi que mes chers collègues,
évidemment, qui auront eux aussi leur petit pot de miel. Procédons maintenant.
La Présidente (Mme Dionne) : Procédons,
oui.
• (9 h 50) •
M. Drainville : Oui, voilà,
avec donc cet amendement que je vous soumets à l'instant, alors... avec la
permission des membres de la commission. Alors, essentiellement, le premier
paragraphe, paragraphe, dis-je bien, reste le même, mais on...
M. Drainville : ...le deuxième
paragraphe de cette façon. Alors, on garde «au moins un membre du conseil
d'établissement ou le directeur de l'école doit toutefois être physiquement
présent au lieu fixé pour cette séance», ça, c'est le texte original, et on
ajouterait ceci : «Le directeur de l'école doit s'assurer que le lieu fixé
pour cette séance, donc la séance du conseil d'établissement, soit équipé de
moyens permettant aux personnes qui participent ou qui assistent à cette séance
de communiquer immédiatement entre elles.» Alors, on parle évidemment, donc, de
moyen, par exemple, ça peut être un écran, qui permet d'assister à la
rencontre, par exemple, en Teams, et qui permettrait donc aux personnes qui
sont membres du conseil d'établissement de participer, évidemment, à la
rencontre, et qui permettrait également aux personnes qui assistent à la
rencontre, Mme la Présidente, d'interagir avec les membres du conseil
d'établissement, que ce soit pour poser une question lors de la période des
questions, par exemple, ou pour faire un commentaire, peu importe, selon les
règles, là, dans le fond, fixées par le conseil d'établissement.
Donc, je pense que ça répond à l'argument
de la... ou à la préoccupation de la députée de Saint-Laurent, qui était, dans
le fond, de s'assurer que les personnes qui se présentent aux rencontres, qui
pourront se dérouler, donc, de façon virtuelle, aient accès aux moyens qui leur
permettront d'interagir puis, dans le fond, de pouvoir se prévaloir de leurs
droits comme citoyens ou comme membres du conseil d'établissement. Alors,
voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions suite au dépôt de ce nouvel
amendement?
Mme Rizqy : ...qu'il faut que
je retire, avec consentement, mon amendement pour qu'il puisse officiellement
pouvoir le déposer. Donc, est-ce qu'il y aurait consentement?
La Présidente (Mme Dionne) : Y
a-t-il consentement pour retirer l'amendement de la députée de Saint-Laurent?
Consentement.
Mme Rizqy : Merci. Là, je
considère qu'il est officiellement déposé.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
officiellement déposé, donc le nouvel amendement est officiellement déposé sur
Greffier également pour le bien, là, des membres de la commission.
Mme Rizqy : ... juste dire
merci, parce que je sais que le ministre a aussi pris le temps de parler avec
Nicolas Prévost, de la Fédération québécoise des directions d'établissement,
qui avait soumis un amendement via le mémoire. Alors, merci. Alors là, c'est la
preuve que, les mémoires, on les lit pour vrai puis qu'on prend le temps aussi
de parler avec le monde pour s'assurer de répondre aussi les préoccupations du
milieu.
Tant qu'à faire une petite entorse, si
vous me le permettez, hier, effectivement, j'étais avec le ministre de
l'Éducation ainsi que ma collègue de Mercier à une semaine très importante, une
semaine qui met du pep dans le réseau d'éducation. Et le ministre a livré un
discours important qui visait à tous nous sensibiliser, dans cette semaine, de
parler de façon positive de notre école publique puis qu'on l'aime publique.
Puis j'en reconnais parmi vous pas mal qui sont dans... qui ont été dans le
réseau de l'éducation. Alors, je voulais juste prendre quelques secondes pour
le souligner, parce qu'il y a beaucoup de beau qui se fait, des petits miracles
au quotidien. Des fois, des petites victoires peuvent paraître anodines pour
certains, mais ça fait tout un changement.
Et on a eu le porte-parole Simon
Boulerice, qui est extraordinaire. Si vous avez la chance d'aller voir ces
capsules, il va avoir aussi son balado qui va sortir sur le site web de la FAE,
donc la Fédération autonome de l'enseignement. Hier, je pense qu'on peut dire
que c'était un lancement qui était dans la joie puis la bonne humeur, puis on a
senti en Simon Boulerice un porte-parole qui veut s'assurer que tout le monde
se sent bien dans l'école. Puis, quand qu'il a parlé que, dans sa classe à lui,
il y avait Simon Boulerice et Georges St-Pierre, il dit : Imaginez, là,
dans la même classe. Bien, c'est ça, l'école du Québec, on a différentes
personnalités, mais chacun peut développer son plein potentiel. Puis il a pris
le temps de nommer différentes enseignantes puis enseignants qui ont jalonné
son parcours de l'éducation, puis qui l'ont fait rêver, puis qui ont donné
peut-être le goût de l'écriture. On s'est tous sentis interpelés parce qu'on a
tous eu des enseignants qui nous ont, à leur façon, marqués. Puis l'école
publique, c'est l'école de tous les possibles.
Alors, merci, M. le ministre de
l'Éducation, parce qu'hier vous avez sensibilisé, je pense, beaucoup de monde à
cela.
M. Drainville : Merci
beaucoup, Mme la députée de Saint-Laurent. Je vous retourne vos bons mots.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
Mme Rizqy : ...mais, si
jamais il veut parler quelques secondes de la SPEP, moi, je n'ai pas...
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
M. le ministre.
M. Drainville : Je voulais
juste dire, Mme la Présidente, c'est mon équipe qui a parlé avec M. Nicolas
Prévost. Donc, je voulais juste... je ne voulais pas que M. Prévost pense que
j'ai tordu les faits, là, c'est vraiment notre équipe qui lui a parlé. Et
donc... Mais l'intention, c'était, évidemment, de bien comprendre ce qu'il
souhaitait, et son intention avait déjà été verbalisée par la députée de
Saint-Laurent...
M. Drainville : ...mais on
voulait s'assurer que tout le monde soit sur la même page puis qu'on s'entende
tous sur l'intention. Et je pense qu'on s'est bien compris. Alors, s'il n'y a
pas d'objection, Mme la Présidente, on pourrait aller de l'avant avec
l'amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que l'article amendé... est-ce que vous avez des interventions, pardon, sur
l'article amendé?
Mme Rizqy : Moi, j'en aurais,
mais il faut que je monte. Est-ce qu'on peut...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
nous allons suspendre les travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 56)
10 h (version non révisée)
(Reprise à 10 h 27)
La Présidente (Mme Dionne) :
La Commission de la culture et de l'éducation reprend maintenant ses
travaux. Donc, nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 23,
Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique, édictant la Loi
sur l'Institut national en éducation. Donc, nous étions rendus aux
interventions concernant l'article deux. Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article deux amendé?
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais juste savoir, parce que là on va être
dans le bloc de tout ce qui est gouvernance, est-ce que, pour la... ce bloc-là,
est-ce que vous allez mettre à l'écart les commissions scolaires anglophones?
Parce qu'on parle des centres de services scolaires, présentement. Il y a la
décision Lussier, on est en Cour d'appel. La loi 40, certaines
dispositions sont suspendues. Mais j'imagine que vous, quand vous dites
commission scolaire... pardon, quand vous dites centre de services scolaire, vous...
est-ce que vous incluez commission scolaire anglophone ou non?
M. Drainville : C'est-à-dire,
pour le moment, on va procéder, en fait. Parce que la loi 40, comme vous le
savez, Mme la Présidente, la loi 40, elle est réputée valide le temps que l'appel
soit entendu et que la décision soit rendue par le tribunal. Donc, on va
procéder.
Maintenant, Mme la Présidente, comme je l'ai
déjà signifié publiquement, j'ai eu des discussions avec les représentants des
communautés... Des commissions scolaires anglophones, représentées notamment
par l'ancien député de Notre-Dame-de-Grâce, justement, M. Copeman, et nous
avons convenu de nous parler à nouveau dans les prochaines semaines, ce qui
sera fait. Et donc, il est trop tôt, Mme la Présidente, pour, comment dire...
Il est trop tôt pour formuler des conclusions sur ce qui pourrait déboucher de
ces discussions, ce qui pourrait advenir à la suite de ces discussions. Mais,
pour le moment, la loi 40, elle est réputée valide pendant la durée de l'appel,
et donc nous allons procéder sur cette base-là.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le ministre. D'autres... Oui.
Mme Rizqy : ...parce que
la loi 40, mais il y a des dispositions qui ne sont pas présentement... Il
y a des dispositions de la Loi 40 qui sont suspendues, présentement, d'application.
Donc, valide, oui, mais...
M. Drainville : Oui,
voilà, elles sont valides, mais elles ne sont pas en vigueur, exactement.
Mme Rizqy : Mais elles
sont... ce n'est pas juste pas en vigueur, elles ont été déclarées... Là, il y
a un contrôle judiciaire, là, puis moi, j'ai la décision devant moi, puis on...
ce n'est pas juste de dire qu'elles sont suspendues, elles ont été déclarées
pas constitutionnelles.
• (10 h 30) •
M. Drainville : C'est-à-dire
que, tant et aussi longtemps que l'appel n'a pas été entendu, la loi est
réputée valide. Maintenant, tout ce qui concerne les commissions scolaires
anglophones en lien avec la loi 40, toutes les dispositions qui concernent
les commissions scolaires anglophones, ces dispositions-là, Mme la Présidente,
sont réputées valides, mais elles ne sont pas en vigueur, donc elles ne s'appliquent
pas aux commissions scolaires.
Mme Rizqy : Ce n'est pas
ma compréhension des... de la décision Lussier, puis ni non plus de l'application
en Cour d'appel et...
M. Drainville : Tant et
aussi longtemps que l'appel n'a pas été entendu et que la décision sur l'appel
n'a pas été rendue, la loi est réputée valide. La Loi est réputée valide...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Rizqy : ...mais je vous
parle de dispositions spécifiques pour les commissions scolaires anglophones.
M. Drainville : C'est ça.
Mme Rizqy : Il y a des
articles qui sont suspendus parce qu'ils ont été quand même jugés inconstitutionnels.
Et là, c'est on s'apprête nous à légiférer alors qu'on a une décision de 125 pages
de l'honorable Sylvain Lussier que la Cour d'appel entend l'appel, mais qui
maintient certaines dispositions toujours en ce moment suspendues.
M. Drainville : Dispositions,
Mme la Présidente, toutes les dispositions de la loi 40 qui concernent les
commissions scolaires anglophones ne sont pas en vigueur présentement.
Mme Rizqy : Exactement.
M. Drainville : Ça a été...
mais ce n'est pas à cause du jugement. Ça, c'est à cause d'un décret que le
gouvernement a pris en vertu du pouvoir réglementaire qu'il s'est donné dans le
projet de loi n° 40.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Le projet de
loi n° 40 donnait... créait un pouvoir réglementaire
et donc il permettait au gouvernement de fixer par décret les dates d'entrée en
vigueur des dispositions de 40 concernant les commissions scolaires
anglophones. Et donc il y a eu un décret qui a été adopté par le gouvernement
qui a suspendu, dans le fond l'application, de la loi n° 40
en ce qui concerne les commissions scolaires anglophones. Et donc les
dispositions de 40, actuellement, elles sont réputées valides, je le répète,
tant et aussi longtemps que l'appel n'a pas été entendu. Mais dans l'application
concrète des choses, 40 ne s'applique pas aux commissions scolaires
anglophones.
Mme Rizqy : ...oui.
M. Drainville : On peut... on
peut...
Mme Rizqy : Non, mais c'est
juste que je veux savoir parce 444 de la décision... paragraphe 444, ce n'est
pas le décret, c'est le tribunal qui prolonge ce sursis d'application de la loi 40
et autres dispositions de ce type décrété le 10 août 2020 jusqu'à l'expiration
des délais d'appel du présent jugement. Donc, ce n'est pas par décret
gouvernemental, c'est des dispositions qui sont en ce moment... qui ont été
adoptées, elles, par la loi 40. C'est le juge Lussier qui prolonge un
sursis d'application de la loi pour les commissions scolaires. Par la suite,
quand on est en appel, on est encore un sursis d'application, mais c'est en
vertu d'une décision du tribunal. C'est pour ça que je veux savoir, avant qu'on
s'aventure davantage dans les articles de gouvernance puisqu'on a déjà une
décision qui dit que ce n'est pas constitutionnel pour certaines dispositions,
pas pour l'ensemble de la loi 40, mais je parle vraiment pour la
communauté anglophone, là, juste pour cette communauté-là. Je me demande :
Est ce qu'on devrait soit d'entrée de jeu dire, bien, on exclure de nos
discussions les commissions anglophones, puis l'écrire noir sur blanc pour que
ça soit clair? Parce que sinon, j'ai l'impression que nous-mêmes, on continue à
aller plus loin dans une conversation qui n'a pas encore eu lieu, là, pour les
anglophones avec le ministre, parce qu'il devait y avoir une rencontre, là, je
ne sais pas si on...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, voulez-vous suspendre quelques instants?
M. Drainville : Est-ce qu'on
peut suspendre 30 secondes, Mme la Présidente?
Mme Rizqy : Oui, on va
suspendre. Nous allons suspendre la commission quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 34)
(Reprise à 10 h 36)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, M. le ministre,
la parole est à vous.
M. Drainville : Oui. Alors,
juste pour préciser ce que j'affirmais avant la pause, Mme la Présidente, alors
le décret dont je parlais, c'est le décret 1077-2021, qui a été pris le
4 août 2021. Alors, je l'ai ici, sous les yeux. Et, dans le fond, ce
décret-là découle du pouvoir réglementaire que le gouvernement s'est donné en
votant la loi 40. Donc, la loi 40 donnait au gouvernement le pouvoir
de se donner un règlement. Alors, en vertu de ce pouvoir réglementaire, donc,
nous avons pris un décret, le décret, donc, 1077-2021. Et ce décret, ce qu'il
dit, c'est que le gouvernement peut faire entrer en vigueur les dispositions de
la loi 40 par décret. Donc, pouvoir réglementaire dans la loi 40,
possibilité, en fait, de se voter un règlement. Le règlement est ici. Il est
adopté par décret. Et, dans ce décret, il y a cette disposition qui dit :
«Malgré l'article 335 de cette loi, de la loi 40, l'article 335,
c'est l'article qui concerne l'entrée en vigueur du projet de loi, les
dispositions de cette loi, la loi 40, entrent en vigueur à la date ou aux
dates fixées par le gouvernement, en ce qu'elles concernent un centre de
service anglophone, à l'exception des articles 314 à 334 qui ont effet,
depuis le 8 février 2020.»
Donc, on a voté un décret au mois d'août
2021 pour dire... on a pris un décret pour dire : Les dispositions de 40,
pour qu'elles s'appliquent aux commissions scolaires anglophones, vont devoir
être prises par décret. Ça va prendre un décret pour que la loi 40
s'applique aux commissions scolaires anglophones. Et ce décret-là, il n'a pas
été pris, Mme la Présidente. Et c'est donc en ce sens que je dis que, pour
l'essentiel, la loi 40, actuellement, en vertu de ce décret, ne s'applique
pas aux commissions scolaires anglophones. Voilà l'explication. Si on a besoin
de choses un petit peu plus techniques, Mme la Présidente, j'ai M. Alexandre
Guyon Martin qui est légiste au ministère de l'Éducation, qui pourra donner
plus de détails sur des trucs peut-être un petit peu plus pointus.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme la députée, oui. Est-ce qu'il y a consentement pour que M. Martin puisse
donner plus de détails? Parfait. Oui, je vous demanderais de vous présenter,
votre titre, et nous allons procéder aux questions par la suite.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Alexandre
Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation. Donc, comme le ministre
l'a expliqué, la loi est réputée valide jusqu'à ce qu'un tribunal se soit
prononcé avec un jugement final. Donc, il y a une présomption de
constitutionnalité, malgré la décision de la Cour supérieure. Puis, donc, à ce
moment-là, étant donné que la loi était suspendue aussi et que les dates d'entrée
en vigueur du projet de loi n° 40, à l'égard des commissions scolaires
anglophones, passaient les unes après les autres alors que la loi était
suspendue, donc le gouvernement a pris la décision de modifier la disposition
d'entrée en vigueur à l'égard des anglophones, pour prévoir éventuellement une
entrée en vigueur ordonnée comme celle qui était souhaitée dans la disposition
à l'article trois 335 de la loi.
• (10 h 40) •
Mme Rizqy : Juste, de façon
factuelle, c'est en 2021, le décret?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Mme Rizqy : L'entrée en
vigueur, c'est en 2020?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Mme Rizqy : La loi 40.
La demande de sursis, c'était en... le 10 août 2020?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Il
me semble.
Mme Rizqy : Donc, c'est pour
le tribunal qui a sursis, ce n'est pas le décret, c'est le... Si vous faites un
décret en 2021, êtes-vous d'accord avec moi que, s'il y a une demande de sursis
inscrite au tribunal de la Cour supérieure de Montréal, le 10 août 2020,
ce n'est pas votre décret qui suspend l'application, c'est le tribunal. Vous,
vous êtes après les faits.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Bien,
étant donné que la loi était suspendue, puis que les dates d'entrée en vigueur
passaient les unes après les autres, le sursis, éventuellement, allait être
levé. Donc, l'article qui permet de prendre le règlement allait...
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...lui,
entrer en vigueur et donc avoir son effet, donc, le règlement, là, à ce
moment-là, entrait en vigueur, puis permettre...
Mme Rizqy : ...nous, là,
comme législateur ou même comme gouvernement, on ne peut pas se hasarder à dire
que le sursis va être levé éventuellement. Moi, je ne peux pas me substituer à
la place d'un juge. C'est le tribunal qui a établi le sursis, ce n'est pas
nous. Donc, vous ne pouvez pas, vous, aujourd'hui, me dire qu'il va être... le
sursis va être levé, là, je... à moins que vous soyez dans la tête des juges de
la Cour d'appel, si jamais ça va d'aventure en Cour suprême, là. Parce que la
finalité, là, ça va être soit que ça va être déclaré par un jugement final
complètement inopérant puis pas constitutionnel... Puis, à ce stade-ci, la
première manche, c'est que ce n'est pas constitutionnel. Alors, moi, c'est
juste que, si je regarde la trame factuelle, ce n'est pas le décret qu'il a
suspendu, c'est la Cour supérieure le 10 août 2020. Puis là, ça a été
prolongé dernièrement par Sylvain Lussier, le juge de la Cour supérieure, et
encore prolongé par la Cour d'appel durant la demande d'appel. Est-ce que ça,
on est d'accord sur les faits?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Effectivement.
En fait, je peux peut-être l'expliquer autrement. Éventuellement, il va y avoir
un jugement final qui pourra déclarer les dispositions soit valides, invalides,
tu sais, soit tout ou en partie. À ce moment-là, étant donné que celles qui
pouvaient être... celles qui pourront à ce moment-là entrer en vigueur vont
être assujetties à la modification qui a été faite à l'article 335 pour
leur entrée en vigueur, puis, à ce moment-là, le règlement... le gouvernement
pourra, par règlement... par décret, pardon, prévoir des dates d'entrée en
vigueur pour les dispositions qui seront valides.
Mme Rizqy : Mais non, ça va
dépendre de la décision du tribunal.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Comme
je le mentionne, quand il va y avoir un jugement final rendu par le tribunal de
dernière instance.
Mme Rizqy : O.K. Je... C'est
juste que c'est important pour moi que le ministre et moi, on part sur la même
base puis que... tu sais, parce que, factuellement, le décret est arrivé en
2021 et non pas en 2020. C'est vraiment le tribunal qui l'a fait. Puis
l'objectif... C'est juste parce que...
M. Drainville : Mme la
Présidente, je comprends le... comment dire, l'affirmation de la députée de
Saint-Laurent, mais revenons à l'essentiel, Mme la Présidente. L'idée de
prendre un décret, comme celui que nous l'avons fait, c'était pour s'assurer
qu'on soit prêt à réagir lorsque la décision du juge allait être déposée,
rendue, et on voulait s'assurer donc, par ce décret, d'être capable de mettre
en œuvre la loi telle qu'elle s'applique aux commissions scolaires anglophones
et de pouvoir le faire d'une manière ordonnée. On ne voulait pas se retrouver
dans une situation où le juge prend sa décision. Et évidemment, s'il n'y a pas
d'appel, la décision s'applique, mais, compte tenu du caractère très, je
dirais, délicat de cette loi dans la manière avec laquelle elle va
éventuellement s'appliquer aux commissions scolaires anglophones, bien, on
voulait s'assurer, comme législateur ou comme exécutif, dans le prolongement de
la décision du législateur, de nous donner un pouvoir réglementaire, on voulait
s'assurer que cette disposition... que ces dispositions, dans la manière avec
lesquelles elles s'appliquent aux commissions scolaires anglophones, puissent
se faire d'une façon correcte et respectueuse de la communauté anglophone.
Donc, je dirais qu'il y avait une forme de... on était en mode préventif
également, pour s'assurer que les choses se fassent correctement.
La Présidente (Mme Dionne) : ...d'une
minute pour vos interventions concernant l'article.
Mme Rizqy : Bien, c'est qu'en
fait c'est le tribunal qui est en mode préventif parce que c'est le tribunal
qui, en août 2020... sursis à certaines dispositions. Mais, moi, mon...
Pourquoi je la porte au ministre? C'est qu'il devait avoir une rencontre avec
les communautés anglophones pour discuter précisément du p.l. 23. Parce que,
si, dès maintenant, on a une décision qui dit que certains articles, pas tous,
là, certains, pour la communauté anglophone, ne sont pas conditionnels puis
qu'on va encore plus loin au niveau du p.l. 23 présentement, avec des...
par exemple, la nomination puis le congédiement des D.G., on est... là, on a
encore de la gestion, là. Donc, on va encore plus loin que PL 40. Alors,
c'est pour ça, est-ce que vous jugez qu'en ce moment on devrait peut-être tout
de suite dire qu'on exclut les commissions anglophones pour pouvoir continuer la
discussion que sur les centres de service scolaires francophones...
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, d'abord, c'est un... le décret qui a été pris au mois d'août 2021
est un très, très long décret, là. Je veux juste... Juste pour souligner, là,
quand on regarde les considérants, là, c'est juste pour appuyer mon propos de
la fin de mon intervention précédente, puis je vais répondre à la question de
la députée de Saint-Laurent par la suite, là, mais on peut voir ici, dans les
considérants, là : «Il est nécessaire d'agir avec célérité afin de
permettre une application progressive et ordonnée de plusieurs dispositions de
la loi, dont celles visant le mode de gouvernance.» Donc, c'est juste pour dire
que ça a été un... c'est un décret quand même d'une bonne longueur, là, puis
l'essentiel de ce décret-là, Mme la Présidente, qui a été pris en 2021, c'était
essentiellement de s'assurer que les choses se fassent correctement en regard
de l'application de la loi 40 aux commissions scolaires anglophones.
Maintenant, pour ce qui est de la question
de la députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente, il est trop tôt,
actuellement, pour, comment dire, anticiper sur la suite des choses. Le
jugement sur 40 est en appel, et donc on ne peut pas présumer, évidemment, de
l'issue de cet appel-là. Alors, dans ces circonstances-là, on doit procéder
avec le projet de loi n° 23 sur une base qui est factuelle. Maintenant,
Mme la Présidente, vous comprendrez que je ne peux présumer du résultat des
discussions que j'aurai subséquemment avec les représentants des commissions
scolaires anglophones. Ce que je demanderais à la députée de Saint-Laurent, Mme
la Présidente... enfin, ce que je voudrais dire à la députée de Saint-Laurent,
Mme la Présidente, c'est que les discussions que nous allons avoir, ce sont des
discussions qui se veulent constructives, qui vont très certainement se faire
dans le respect. Et, s'il y a des développements à la suite de ces
discussions-là, on avisera, Mme la Présidente. Je suis... je dois être très,
très, très prudent, parce que la cause est devant le tribunal présentement,
mais ce que je veux dire à la députée de Saint-Laurent, c'est que j'ai
l'intention de tenir ces discussions-là d'une façon très constructive et très
sincère. Et donc il est trop tôt, Mme la Présidente, pour présumer de quoi que
ce soit, là, actuellement. Il faut que ces discussions-là se tiennent. J'ai de
très bonnes relations avec M. Copeman, on a siégé ensemble dans des parlements
précédents. Et je suis, comment dire, très sensible à la réalité de la
communauté anglophone, mais c'est dans cet esprit-là que je vais continuer les
discussions qui ont déjà été entamées.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions? Oui, Mme la députée.
• (10 h 50) •
Mme Garceau : ...ministre, je
comprends l'explication. Le décret dont vous parlez est en 2021. Nous avons la
décision du juge Lussier, au mois d'août 2023, qui déclare certaines
dispositions, particulièrement concernant la gestion, le contrôle des
commissions scolaires anglophones. Ces dispositions-là sont déclarées
inconstitutionnelles. Donc, lorsque vous dites, d'entrée de jeu, que la
loi 40 est réputée valide, on se comprend que, compte tenu qu'une décision
dit le contraire en ce moment, qui est portée en appel... Donc, pour le moment,
dans le respect des droits des communautés anglophones et compte tenu qu'ils
ont eu gain de cause en première instance, ne sachant pas, évidemment, l'appel
et le sort de l'appel, que... dans le respect et compte tenu que vous devez
avoir une discussion avec M. Copeman et autres, est-ce qu'on ne pourrait pas
suspendre cet aspect-là des dispositions concernant le contrôle et la gestion,
parce que vous en avez ajouté dans votre projet de loi, et/ou de dire, comme ma
collègue vient de mentionner, qu'on va préciser que ça ne va pas s'appliquer,
pour le moment, pour les communautés...
Mme Garceau : ...commissions
scolaires anglophones, soit avoir la discussion... on suspend pour que vous
puissiez avoir les discussions qui s'imposent avec les communautés anglophones,
M. Goldman et autres, ou on va carrément dire : Pour le moment, on va
exclure les commissions scolaires anglophones, compte tenu de la décision
judiciaire et de l'appel.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je comprends très bien le propos de la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, mais, comment dire, sur le plan constitutionnel, je sais
ce que dit le jugement, mais puisqu'il y a appel, la loi est considérée valide
sur le plan constitutionnel, le temps que dure l'appel. Donc, je suis d'accord
avec vous qu'il y a, dans le jugement de première instance, un certain nombre
d'articles qui sont déclarés inconstitutionnels par le juge, mais dans la
mesure où nous allons de l'avant avec un appel, à ce moment-là, tant et aussi
longtemps que l'appel n'a pas été entendu et le jugement rendu, le caractère
constitutionnel de la loi est préservé. Maintenant, vous me dites : Est-ce
qu'on pourrait suspendre l'étude de ces dispositions le temps que l'on discute
avec les représentants des commissions scolaires anglophones? Laissez-moi y
réfléchir. Est-ce qu'on peut suspendre, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Dionne) : On
va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 53)
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 h 22)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, M. le ministre,
la parole est à vous.
M. Drainville : Oui, merci
beaucoup, Mme la Présidente. D'abord, j'aimerais rectifier. J'ai laissé
entendre que la députée de Robert-Baldwin était la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, mais elle est bel et bien la députée de Robert-Baldwin.
Alors, je la salue formellement. On a une pensée pour l'ancien député de
Robert-Baldwin, M. Leitao, qu'on a bien apprécié.
Alors, Mme la Présidente, voici ce que je
vous propose et ce que je propose aux membres de cette commission, c'est que
nous suspendions le bloc Gouvernance, notamment parce qu'il faut avoir d'autres
discussions avec les représentants des commissions scolaires anglophones, et je
suggérerais que nous puissions aller de l'avant avec l'article 28 et l'article 29
en lieu et place, parce que ce sont des articles qui, je pense, vont faire
consensus. Ça ne devrait pas être trop compliqué. Ce sont les articles sur le
centre de services scolaire... les centres de services scolaires qui pourraient
conclure une entente avec le comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de
Montréal. Donc, ce sont deux articles, 28 et 29, je pense, qui nous
permettraient de pouvoir avancer. Et, au retour cet après-midi, Mme la
Présidente, je suggérerais... si les membres de cette commission sont d'accord,
je suggérerais que nous allions de l'avant avec le bloc Données, si la députée
de Saint-Laurent est d'accord, parce que le sous-ministre qui est responsable
de ce secteur au sein du ministère est disponible. Alors, à ce moment-là, on
pourrait aller de l'avant avec le bloc Données. Je pense, ce serait une façon
correcte d'avancer nos travaux sans perdre de temps. Est-ce que...
La Présidente (Mme Dionne) : ...suivant
la proposition de M. le ministre?
Mme Rizqy : Est-ce qu'avec
consentement... Je ne sais pas si j'ai assez de temps, mais est-ce que...
consentement, est-ce que je peux excéder un petit peu mon temps juste pour
répondre, là?
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
allez-y, Mme la députée.
Mme Rizqy : Merci. Bien oui,
moi, ça me convient. Dans un premier temps, merci d'avoir donné suite à la
suggestion de ma collègue de Robert-Baldwin. Ça va vous donner aussi le temps
de faire les conversations qui s'imposent. Nous, on n'a pas d'enjeu d'aller
dans les articles que vous proposez puis, effectivement, Données, on pourra...
on va se préparer cet après-midi pour aller sur le bloc Données. Merci
beaucoup, M. le ministre.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce que la proposition de M. le ministre est adoptée?
Mme Rizqy : Je ne sais...
M. Drainville : C'est bon?
Une voix : ...
Mme Rizqy : Oui, je ne pense
pas qu'on a besoin d'adopter.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
il y a consentement, oui. Vous avez raison, vous avez raison. Bah! Vaut mieux
être prudent, mais oui, vous avez...
Mme Rizqy : Bien, on l'adopte,
la proposition.
M. Drainville : Très bien.
Alors...
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
on passerait à l'article 28 pour débuter. Donc, M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Drainville : C'est
excellent. Merci beaucoup, Mme la Présidente. À l'article 28 : Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 318, du suivant : «Le
centre de services scolaire perçoit lui-même la taxe...
M. Drainville : ...scolaire.
Cependant, il peut conclure une entente avec le Comité de gestion de la taxe
scolaire de l'île de Montréal afin que ce dernier exerce, au nom du centre de
services scolaire, tout ou partie des fonctions et pouvoirs attribués au centre
de services scolaire relativement à la perception de la taxe scolaire.»
Commentaire : Cet article vise à
permettre à un centre de services scolaire situé à l'extérieur de l'île de
Montréal de conclure une entente avec le Comité de gestion de la taxe scolaire
de l'île de Montréal afin que ce dernier exerce les pouvoirs attribués au
centre de services scolaire relativement à la perception de la taxe scolaire.
Le commentaire ressemble beaucoup à la disposition, n'est-ce pas?
Alors, essentiellement, Mme la Présidente,
le Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal, c'est un... ça
fonctionne bien, c'est un processus qui est très efficace, et... Alors, comme
son nom l'indique, c'est un comité, donc, qui travaille sur le territoire de
plusieurs centres de services scolaires, et on s'est dit : Pourquoi ne pas
mettre à la disposition d'autres centres de services scolaires à l'extérieur de
l'île l'expertise du centre de gestion, et donc, dans le fond, gagner en
efficacité, essentiellement? On cherche toujours des moyens, Mme la Présidente,
de faire en sorte qu'on puisse regrouper les ressources, qu'on puisse faire des
économies d'échelle, etc. Alors, on se disait que ça pourrait être une bonne...
ça pourrait être un moyen de le faire.
Je ne sais pas si Mme la sous-ministre,
qui a traité de ce dossier-là, je ne sais pas... Stéphanie Vachon, à ma droite,
Mme la Présidente. Est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose, peut-être,
Mme la sous-ministre?
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour que Mme la sous-ministre puisse... Oui. Alors,
veuillez vous présenter et faire votre intervention.
Mme Vachon (Stéphanie) : Alors,
Stéphanie Vachon, je suis sous-ministre adjointe, au réseau, à la gouvernance
scolaire. Donc, effectivement, cette disposition-là donne suite à des demandes
qui ont été faites de centres de services scolaires de solliciter le CGTSIM
pour pouvoir offrir des services de gestion de... certains services
administratifs, comme par exemple la perception de la taxe, le recouvrement,
mais la perception aussi de certains frais, comme par exemple la gestion des
frais de service de garde ou tout exercice d'une fonction administrative. Le
CGTSIM a développé une expertise dans ce domaine-là, donc il a les ressources,
l'expertise. Et, dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre des centres de
services scolaires qui parfois ont peine à avoir le personnel administratif
pour exercer ces fonctions administratives là, donc, on y a vu un avantage à
proposer cette modification-là, cet élargissement de la compétence du CGTSIM,
qui actuellement, en vertu de la loi, sa compétence est limitée aux centres de
services scolaires qui sont sur l'île de Montréal. Donc, l'idée était d'étendre
cette expertise-là et de faire profiter certains centres de services scolaires,
sur une base volontaire, évidemment, dans le contexte d'ententes de service qui
seraient conclues.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la sous-ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 28? Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Merci beaucoup, M. le ministre, pour les
explications. Mais, Mme Vachon, vous êtes plus que sous-ministre, parce que
vous êtes le fil conducteur de projet de loi en projet de loi, et vous nous
accompagnez à chaque fois pour apporter votre éclairage. Puis, effectivement,
bien, on peut voir que ça a été souligné dans un des mémoires, celui des cadres
scolaires, que ça fonctionne bien, ce comité, puis qu'ils voulaient que...
justement, comme vous l'avez très bien dit, que des fois on n'a pas
nécessairement toutes les ressources aux mêmes endroits, et de pouvoir profiter
d'une expertise qui existe...
Juste une petite demande au niveau de la
technicalité. L'entente... Parce que ça pourrait aussi... Vous savez, des fois,
quand il y a des montants ou des intérêts cumulés, ils se répartissaient ces
intérêts-là à travers les centres scolaires de Montréal. Est-ce que l'entente
pourrait aussi être là-dessus, ou c'est vraiment juste pour collecter...
percevoir, collecter les frais?
Mme Vachon (Stéphanie) : Je
crois que ça pourrait s'étendre, effectivement, aux activités que vous évoquez,
oui.
Mme Rizqy : O.K. Donc,
parfait. D'accord. Je réfléchissais en même temps, parce que, moi, je trouve
que c'est d'un très bon augure, cet article. Mais j'imagine que, dans tous les
cas, la formule de répartition, des fois, des intérêts qui peuvent être
générés... Parce que ça aidait justement, des fois, pour les repas en milieux
plus défavorisés, il y avait une entente déjà entre les différents centres de
services scolaires. Mais j'imagine que l'entente... ils vont pouvoir s'assurer
que tout soit bien réparti selon les besoins, évidemment, puis la contribution
de chacun aussi, là.
Bien, merci beaucoup pour vos
explications. Toujours bienvenues, ces explications-là. D'un autre côté, je
trouve que c'est un article qui est très pertinent et qui répond à un vrai
besoin.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, merci
beaucoup. J'avais une question...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...j'avais une
question par rapport à ça. Je comprends que c'est volontaire, ce n'est pas
obligatoire, puis il y en a qui le faisaient déjà, puis là, la loi va leur
permettre de le faire. Mais pourquoi est-ce qu'on ne pouvait pas, par exemple,
s'assurer de développer cette expertise-là dans les centres de services
scolaires qui ne l'ont pas? Tu sais, parce que ça... tu sais, le projet de loi,
une des grandes critiques que nous... en tout cas, moi, je fais à ce projet de
loi là, puis je ne suis pas la seule, il y a plein d'intervenants, c'est toute
la centralisation à Québec de toutes sortes de décisions.
Là, je comprends que c'est un aspect plus
administratif, mais il y a une certaine centralisation aussi de cet aspect
administratif de la gestion de la taxe scolaire à Montréal, parce que l'expertise
ou... En tout cas il n'y a pas, peut-être, assez d'employés dans les centres de
services scolaires. Mais pourquoi est-ce qu'on ne s'assurerait pas de
développer cette expertise-là dans les centres de services scolaires à l'extérieur
de Montréal, qui sont en région? Moi, je pense que pour un gouvernement qui se
dit un gouvernement des régions, il devrait être sensible à ça. Parce que là,
si on le met dans la loi puis ça devient ça, la pratique, il y a comme une
sorte de centralisation de cette pratique-là vers Montréal, alors que peut-être
les centres de services scolaires, eux, ils auraient voulu développer l'expertise,
mais là, y allaient par ce chemin-là, qui était plus facile. Puis là, on le met
dans la loi. Pourquoi ne pas... Peut-être que ça va empêcher, après ça, cette
réflexion-là, de dire : Bien, on va développer ces ressources-là puis l'expertise
dans les centres de services scolaires ailleurs pour qu'ils puissent être
autonomes dans la gestion de la taxe scolaire.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, voulez-vous suspendre ou...
M. Drainville : Non, non, c'est
bon, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : O.K.
Parfait.
M. Drainville : Oui. Bien, je
comprends l'intervention de la députée de Mercier, mais essentiellement, Mme la
Présidente, on ne le proposerait pas si les centres de services ne l'avaient
pas eux-mêmes demandé. Donc, ça procède d'une demande, justement, des centres
de services, ça fait que ça vient de la base, si on peut dire, ça vient du
terrain. Et les centres de services, puis je viens de vérifier avec la
sous-ministre, c'est des centres de service un partout au Québec, là, qui ont
manifesté ce souhait. Et donc, c'est pour les accommoder, dans le fond, c'est
pour accommoder, si on peut dire, le pouvoir local que l'on propose ce
mécanisme-là. Il n'y a aucune obligation, Mme la Présidente. Si les centres de
services veulent continuer à faire les choses telles qu'elles les font
présentement, il n'y a aucun enjeu, là. Nous autres, on ne va pas... Moi, je ne
vais pas pousser les centres de services à aller dans cette direction-là, là,
ce n'est absolument pas notre intention. Mais on veut leur offrir cette
possibilité-là qu'ils ont eux-mêmes demandée. Et puis ils l'ont demandée dans
un contexte, Mme la Présidente, où, effectivement, il y a des enjeux de pénurie
de main-d'œuvre, alors, parfois, c'est difficile de trouver du personnel
administratif, et tout ça. Alors, c'est... Je pense que c'est un réflexe normal
de la part des centres de services que de se dire : bon, bien, on pourrait
mettre ensemble, dans le fond, notre... Nos ressources et profiter de l'expertise
du Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal. Ça fait que je
pense que c'est une idée qui a bien du bon sens. Mais, encore une fois, c'est
libre à chacun de décider si c'est ça qu'ils veulent ou pas, puis d'entrer
éventuellement en discussion avec le comité. Puis, s'ils n'en viennent pas à
une entente, Mme la Présidente, bien, ils n'en viennent pas à une entente, ce n'est
pas plus grave que ça.
Mme Ghazal : Si jamais, par
exemple, il y a un centre de services scolaire qui dit : bien, moi, je
veux... tu sais, je veux pouvoir le faire moi-même, j'ai besoin de ressources,
j'ai besoin d'argent, j'ai besoin de... Parce que là, tout à l'heure, on
parlait de pénurie de main-d'oeuvre, mais, je ne sais pas, ils ont quelqu'un,
mais ils ne peuvent pas le payer, est-ce que ça serait quelque chose de
possible? Ou on va lui dire : Mais non, regarde dans l'article, là, 319, le
centre de services scolaire peut faire ça à Montréal, faites-le donc à
Montréal?
Des voix : ...
M. Drainville : Oui. Alors,
on m'informe, Mme la Présidente, qu'il y a une règle budgétaire qui existe. Il
y a beaucoup de règles budgétaires, je ne les connais pas toutes. Mais
celle-là, apparemment... Pas «apparemment», mais m'assure-t-on, finance des
projets d'optimisation des ressources, donc des processus administratifs. Et
donc, on pourrait, Mme la Présidente, envisager une situation où un centre de
services qui veut conserver son expertise demande... mais qui éprouve certaines
difficultés, pourrait donc se prévaloir de cette mesure budgétaire pour
développer ou raffiner son expertise en travaillant avec les experts du Comité
de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal. Ça fait que ça pourrait
être une façon également de faire les choses. C'est juste pour...
M. Drainville : ...puis à
nouveau, Mme la Présidente, que notre volonté, ce n'est absolument pas de
centraliser la perception de la taxe au sein du Comité de gestion de la taxe
scolaire de l'île de Montréal. Est-ce que j'ai répondu à votre question, Mme la
députée?
Mme Rizqy : Mais c'est-à-dire
que, quand ils font appel au centre de services... au Comité de gestion de la
taxe scolaire de l'île de Montréal, c'est parce qu'ils n'en ont pas la
capacité. Notamment, j'ai entendu de la sous-ministre adjointe parler de
pénurie de main-d'œuvre. Donc, de facto, il va y avoir une sorte de
centralisation parce qu'on fera peut-être moins l'effort de la développer au
centre de services scolaires. Puis là je comprends qu'il y a une mesure
budgétaire qui permet de quoi, d'embaucher quelqu'un pour ça.
M. Drainville : Oui. La
mesure budgétaire, dans le fond, ce qu'elle prévoit, Mme la Présidente...
Alors, mesure budgétaire pour notre vaste public qui nous écoute, dans le fond,
c'est un montant d'argent qui est mis de côté et pour lequel il exige...
évidemment, il existe évidemment des conditions, mais... Puis, si on résume, ce
montant d'argent qui est mis de côté permettrait à un centre de services
scolaires, par exemple, qui n'a pas à son goût suffisamment de... comment dire
n'est pas aussi efficace qu'il le souhaiterait, mais ça lui permettrait, par
exemple, d'engager une ressource externe pour l'aider à peaufiner, puis à,
comment dire, à améliorer, à bonifier son processus de fonctionnement, son
processus de perception de la taxe. Et ce que l'on dit, nous, Mme la
Présidente, c'est que ce fonds-là pourrait permettre au centre de services
scolaires dont parle la députée de Mercier... Dans le fond, le centre de
services qui a besoin d'aide pourrait aller puiser dans ce fonds-là pour
financer des travaux avec le Comité de gestion de la taxe scolaire parce qu'on
peut comprendre que le comité de la taxe scolaire, ils ont des choses.... ils
ont leur travail à faire là, alors ils ne sont pas... ce n'est pas
nécessairement une ressource qui peut se permettre de se déployer à travers le
Québec pour venir en aide à tous les centres de services scolaires qui
pourraient lever la main. Mais à travers cette mesure budgétaire-là, ça serait
possible, par exemple, d'embaucher quelqu'un qui va pouvoir travailler avec le
Comité de gestion scolaire pour faire en sorte que le centre de services
acquière l'expertise qu'il lui manque si c'est son bon vouloir, encore une
fois, Mme la Présidente. Nous, on n'impose rien, on veut juste faciliter la vie
des centres de services scolaires.
Mme Rizqy : Puis ceux qui
l'ont demandé, je ne sais pas si vous avez l'information. C'est quel centre de
services scolaires? C'est quoi le pourcentage? Est-ce que c'est la majorité?
Est-ce qu'ils sont dans des endroits beaucoup éloignés? Est-ce que vous avez
des informations sur ceux qui le font déjà?
M. Drainville : Mme la
Présidente, si la députée de Mercier est d'accord, on pourrait continuer avec
l'étude de la disposition de l'article de suite, et je peux lui revenir avec la
réponse à sa question. On pourrait vous donner une idée des centres de services
scolaires qui se sont manifestés, mais ce qu'on me dit, réponse préliminaire,
là, cce qu'on me dit, c'est que c'est des centres de services qui sont
dispersés un petit peu partout sur le territoire.
Mme Rizqy : Parfait, merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. Juste pour
porter à votre attention, parce que moi, je le voyais plus sous un oeil
positif, parce qu'il faut aussi se rappeler que le centre... le comité de
gestion, tu sais, on avait appris qu'il était capable de générer avec les
montants d'argent, des intérêts qui subventionnent des repas à 1 $,
donc... Alors, moi, je le voyais que, quand on est en mesure d'avoir... Il faut
juste garder à l'esprit que justement cet argent là, pourquoi je le vois d'un
bon oeil, c'est que ça va permettre peut-être d'ajouter plus de gens et de
grossir justement le pot, parce que plus vous avez des ressources qui rentrent
au même endroit, financières, mais nos intérêts journaliers vont être décuplés.
• (11 h 40) •
Mais on a une demande de la Fédération des
comités de parents du Québec parce qu'en ce moment, là, le Comité de gestion de
la taxe, c'est le conseil d'administration, l'article 402 de la Loi sur
l'instruction publique actuelle prévoit qui siège sur ce comité, mais c'est des
gens de Montréal. Alors, peut-être que pour répondre à la préoccupation de ma
collègue, est-ce qu'on pourrait réfléchir avec Mme Vachon, de la demande la
Fédération des comités de parents du Québec, mais se dire : Est-ce qu'on
pourra ouvrir ce comité, ce conseil d'administration à au moins un parent de
l'extérieur si jamais justement l'entente, si on se rend compte que... Moi, je
pense, à mon humble avis, c'est une bonne affaire ce qu'on fait. Ça va
peut-être permettre même de grossir le pot. Mais de s'assurer qu'il y a une
représentation au sein du conseil d'administration des gens qui ne sont pas de
Montréal. Je n'ai pas préparé d'amendement, mais c'est plus à
l'article 402 peut-être qu'on va voir plus tard. Ah! parfait, merci.
Parfait, merci. Parce que, à ce moment-là, peut être que ça répondrait à la
préoccupation...
Mme Rizqy : ...façon de ma
collègue d'avoir au moins, à la table de décision... parce que, justement, avec
les intérêts, tu sais, on est capable de faire des belles affaires encore.
Donc, je soumets respectueusement comme, peut-être, une bonne position, là, une
voie de passage pour dire : Bien, effectivement, ce pot-là peut générer
des intérêts importants, puis plus qu'on contribue au même pot, plus les
intérêts sont gros, Mme la Présidente, surtout à 7,7 %, on va en profiter.
Mais, sinon, grâce à la fédération du comité de parents d'avoir un esprit
d'entraide que si jamais il y a beaucoup de centres de santé scolaires qui
viennent de l'extérieur de Montréal, bien, ça mériterait une représentation au
sein du conseil d'administration. Alors, ça, je vais laisser peut-être le
ministre...parce qu'à brûle-pourpoint je n'ai pas préparé d'amendement, mais vu
que... Peut-être que, tantôt, on va être capable d'avoir quelque chose, là.
M. Drainville : Oui, bien, on
va... C'est une bonne idée. On va le vérifier, Mme la Présidente, on va
vérifier ça auprès des personnes responsables du Centre de services scolaire de
l'île... du comité de gestion, dis-je... Je reprends, les personnes du Comité
de gestion de la Taxe Scolaire de l'Île de Montréal. On va vérifier, justement,
s'il y aurait moyen de faire en sorte que, dans le cadre d'une entente de
partenariat entre un centre de service et le comité de gestion... est ce que,
dans la mesure où le comité de gestion est capable de générer des dividendes,
si on peut dire, par sa gestion de la taxe scolaire perçue sur l'Île de
Montréal, si jamais il y avait des ententes de partenariat pour la perception
de la taxe scolaire ailleurs, est-ce qu'on pourrait, de la même façon, générer
certains revenus qui pourraient éventuellement être réinvestis dans des
services pour les élèves des centres de services scolaires concernés qui
auraient donc cette entente de partenariat avec avec le centre... avec le
comité de gestion de l'Île de Montréal? On va vérifier ça, Mme la Présidente,
et on va en informer la commission dès qu'on aura la réponse.
Par ailleurs, pour ce qui est d'une
représentation non montréalaise, j'attire l'attention de la députée de
Saint-Laurent sur l'article 30 qui vise justement à nous permettre de
désigner deux personnes. Enfin, on y ajoute deux personnes qui sont désignées
par le ministre. Et donc l'idée et l'intention de cet amendement-là, Mme la
Présidente, c'était justement de faire en sorte qu'on ait, au sein du comité de
gestion, des représentants de centres de services qui viennent de l'extérieur
de Montréal ou des représentants nommés ou proposés par les centres de services
de l'extérieur de Montréal. Alors, c'était ça, l'intention. On pourra en discuter
plus amplement quand on arrivera à l'article 30.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Rizqy : Moi, ça me va.
Rendu à l'article 30, on pourra peut-être voir comment on peut s'assurer
de la représentation des gens non montréalais. Parfait. Moi, ça me convient.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Donc, nous passons maintenant à l'article 27. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Drainville : L'article 29.
La Présidente (Mme Dionne) : 29.
Désolée.
M. Drainville : Pas de
problème. Juste un instant, Mme la... Il y aura un amendement à cet article-là,
Mme la Présidente, donc je vais le lire et, par la suite, je vais lire
l'amendement. Donc, l'article 399 de cette loi est modifié par l'ajout, à
la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante : «Il a également
compétence pour fournir des services dans ces matières à tout autre centre de
service scolaire avec lequel il conclut une entente à cette fin, en application
de l'article 319».
Alors, commentaire. Cet article vise à
permettre à un centre de service scolaire situé à l'extérieur de l'Île de
Montréal, qui a conclu une entente avec le Comité de gestion de la Taxe
scolaire de l'Île de Montréal, relativement à la perception de la taxe
scolaire, de requérir les autres services offerts par le comité. Alors ça
pourrait être des services techniques, ça pourrait être des services
administratifs, des services financiers, etc. Et puis l'entente, évidemment,
négociée, déterminera le coût de ces services. Et j'enchaîne avec l'amendement.
L'amendement se lit comme suit :
Supprimer, dans l'article 29, que je
viens de vous faire... dont je viens de vous faire lecture, alors supprimer,
dans l'article du projet de loi, «en application de l'article 319». Donc,
on...
M. Drainville : ...on
enlèverait «en application de l'article 319».
Commentaire : L'amendement proposé
vise à permettre au Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal
d'offrir des services techniques, administratifs ou financiers à un centre de
services scolaire situé à l'extérieur de l'île sans égard à la conclusion d'une
entente relative à la perception de la taxe scolaire.
Donc, dans le fond, ce qu'on souhaite par
l'amendement, c'est se donner plus d'autonomie dans la capacité d'en venir à
une entente de partenariat, si on peut dire, sans qu'il y ait nécessairement une
entente sur la perception de la taxe scolaire. Donc, ça pourrait porter sur
d'autres services, mais on ne veut pas que l'entente relative à la perception
de la taxe devienne une condition sine qua none pour qu'on puisse discuter puis
éventuellement collaborer sur d'autres aspects du fonctionnement des centres de
services scolaires. Donc, ça ouvre le jeu davantage, Mme la Présidente, ça
donne davantage de marge de manœuvre aux centres de services scolaires pour
qu'ils puissent discuter avec le comité de gestion de la taxe de l'île.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur l'amendement? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Est-ce qu'on
pourrait avoir... Est-ce que vous avez une idée de quel type de service qui
pourrait être fourni?
M. Drainville : Oui, Mme la
Présidente. Ça pourrait être, par exemple, des services administratifs, des
services financiers, des services techniques. Encore une fois, le comité de
gestion de la taxe a une belle expertise. On peut imaginer, là... je vous donne
ce cas de figure, là, je n'ai pas d'exemple en tête, là, mais on peut imaginer
un centre de services scolaire qui voudrait garder le pouvoir de percevoir les
taxes scolaires sur son territoire, mais qui souhaiterait, par ailleurs,
améliorer certains processus dans son processus de... dans son mécanisme,
dis-je, de perception de la taxe, et donc qui souhaiterait avoir une discussion
formelle avec le comité de gestion de la taxe.
Et donc cette disposition législative va
permettre à ce centre de services d'approcher le comité de gestion puis lui
dire : Écoute, je ne te propose pas, là, de percevoir la taxe pour moi,
ça, je veux me garder ça, mais, par ailleurs, il y a des choses que je... qui
ne vont... qui ne fonctionnent pas d'une manière optimale, j'aimerais ça
améliorer certains aspects de notre processus, êtes-vous prêts à vous asseoir
avec nous pour nous aider à le faire? Oui, on est prêts. O.K., bien, on va
s'asseoir, on va négocier une entente de collaboration. Puis, à ce moment-là,
bien, évidemment, comme je le disais, ce sera au comité de gestion puis au
centre de services, qui est demandeur dans ce cas-ci, de s'entendre sur des
frais qui pourraient découler d'une telle collaboration. Alors... Puis là,
bien, ça va être au comité de gestion, aux experts du comité de gestion de voir
qu'est-ce que ça requiert en termes de temps en personne, et tout ça. Puis
après ça, bien, j'imagine qu'ils vont leur dire : Bien, écoute, oui, on
est prêts à s'asseoir avec vous autres, mais voici ce que ça comporterait comme
frais, êtes-vous prêts à défrayer ces frais-là? Vous êtes prêts à le faire,
très bien, on va vous aider. Puis là, pour en revenir à ce que je disais tout à
l'heure, ce serait possible pour un centre de services de se tourner vers nous
puis de dire : Écoutez, êtes-vous prêts... à même la mesure budgétaire
dont je parlais tout à l'heure, êtes-vous prêts à nous donner un montant qui va
nous aider à défrayer les frais liés à cette collaboration?
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions? Oui.
Mme Rizqy : Bien, est-ce
qu'on a peut-être des besoins qui ont été exprimés? Parce que, là, on enlève la
partie «en application au fonds de la taxe scolaire». Est-ce qu'on a eu des
demandes plus spécifiques?
M. Drainville : Excusez-moi,
Mme la Présidente, je n'ai pas entendu la question de la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : C'était
juste : moi, je voulais savoir, mettons, mise à part, par exemple, la taxe
scolaire... Parce que, là, l'amendement, ça vise à enlever la portion qui
touchait au niveau de l'article 319. Donc, je me demandais est-ce qu'on a
eu des demandes qui ont été exprimées pour, justement, enlever
l'article 319, pour quels services, en fait.
• (11 h 50) •
M. Drainville : Bien,
l'exemple qu'on m'a soufflé à l'oreille, c'est pour ça que je ne vous ai pas
entendue la première fois, Mme la députée de Saint-Laurent, l'exemple qu'on m'a
soufflé à l'oreille, c'était par exemple des achats regroupés, ce qui peut être
très avantageux par moment. Alors, on peut imaginer une entente de
collaboration pour faire en sorte que le centre de services en question, qui
est... qui souhaite collaborer avec le comité de gestion, puisse s'asseoir avec
le comité de gestion et voir comment est-ce qu'il pourrait partager certains
achats. Ou encore, l'autre exemple qu'on me donne, c'est des services
d'assurance. On sait que parfois, quand on achète des assurances, si on les
achète en gros, ça peut nous donner un meilleur tarif, n'est-ce pas...
M. Drainville : ...alors, ça
pourrait être un exemple également du genre de collaboration qui pourrait se
faire et que permettrait cette disposition-là.
Mme Rizqy : De mémoire, la
loi 37 permettait déjà des achats regroupés, qui avait été adoptée dans
l'ancienne législature. C'était... Ça permettait... puis, justement, ce que
nous, on avait décrit, à l'époque, c'est que, particulièrement pour les
régions, c'est qu'à la place d'acheter dans sa municipalité, dans sa
communauté, bien, c'étaient des plus gros achats, mais c'était souvent au
détriment d'entreprises qui sont locales, des PME locales. Puis, en région, des
fois, quand on dit : Tout est dans tout, c'est littéralement ça. Alors,
quand on achète des livres ou par exemple des flûtes, mais quand on l'achète
aux commerçants de notre communauté, bien, ça l'aide. Mais, si c'est la même
flûte que tu as achetée dans un grossiste de Montréal, bien, c'est bon pour
Montréal, là, mais c'est... généralement, ça n'aide pas vraiment l'économie
régionale. Puis on a même vu au niveau de la nourriture aussi. Une fois que la
loi 37 a été adoptée, on a vu que même des achats d'aliments se faisaient
maintenant au détriment de l'économie régionale.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Drainville : Mme la
Présidente, c'est qu'actuellement la compétence du comité de gestion, pour
procéder, par exemple, à des achats regroupés, cette compétence-là est limitée
à l'île de Montréal. Et donc ce qu'on fait, avec cette disposition-là, c'est
faire en sorte qu'ils puissent exercer leurs compétences en dehors de l'île de
Montréal pour en faire profiter d'autres centres de services.
Mme Rizqy : ...c'est juste
que, quand on a vu les effets de la loi 37, parce qu'à l'époque, lorsqu'on
écoutait les gens en consultation, ils disaient : Bien, ça peut être très
bon, des achats regroupés, mais ça peut avoir des effets auxquels on n'a pas
pensé dans une communauté en région. C'est que, lorsqu'on a un centre de
services scolaire qui fait des achats, bien, ça fait habituellement rayonner
l'ensemble de la collectivité. Par... là, je donnais l'exemple des flûtes qui
vont être achetées, par exemple, auprès de la communauté, bien, ça donne un
contrat local, régional.
M. Drainville : ...du...
Mme Rizqy : C'est ça. Et là,
par la suite, une fois que c'était adopté, on a vu ces effets-là. On a même vu,
par exemple, que, puis je m'en rappelle, là, c'était, de mémoire... C'est l'exemple
des patates qui n'étaient plus achetées en région, qui étaient achetées,
mais... Puis qui s'en venaient de Montréal vers la région, alors qu'on avait un
distributeur local à côté de l'école pour les aliments. Alors, je vous
appellerais peut-être à la prudence là-dessus.
Moi, l'amendement, je ne suis pas certaine
qu'on en a tant besoin que ça, puis je ne suis pas certaine, en fait, que ça
répondrait aux préoccupations qui ont déjà été soulevées dans la loi 37.
Je pense que, tu sais, de conclure une entente sur le comité de gestion pour
les taxes pour s'assurer d'être capables de donner un service au niveau
financier, puis que l'expertise, là, on est tous d'accord, elle existe, le
comité de la gestion, là, ça fait des années que ça fonctionne et ça a même
généré des intérêts, puis ces intérêts ont permis d'avoir des repas à 1 $,
donc ça peut... Il n'y a personne qui a mis de l'argent dans leur poche, là, ça
a été redonné et redistribué correctement auprès des enfants les plus
vulnérables. Mais d'apporter justement cette expertise-là, financière, à ceux
qui voudraient s'ajouter, je trouve ça de très, très bon augure. D'autant plus
que, si on est capables d'ajouter de l'argent dans le pot, bien, les intérêts
vont être encore plus importants, là, c'est le cumul, là. Moi, personnellement,
l'amendement, je vais vous dire, je... à ce stade-ci, je n'en vois pas la
pertinence et j'ai quand même un petit drapeau jaune à cause de l'économie
régionale.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre.
M. Drainville : Oui. Bien, on
est très sensibles, nous autres aussi, évidemment, à l'économie régionale, Mme
la Présidente, mais je rappelle qu'il n'y a aucune obligation. Dans le fond, le
centre de services scolaire, s'il décide de se prévaloir de cette disposition-là,
bien, ce sera au centre de services scolaire en question de s'assurer que, si
jamais il y a entente, qu'elle ne se fasse pas au détriment de l'économie
régionale. Je dirais, Mme la Présidente, on donne au centre de services la
possibilité, puis après ça, bien, dans l'application de l'entente, dans la mise
en œuvre de l'entente puis dans... Par exemple, dans le cas d'un achat
regroupé, je pense que c'est au centre de services scolaire, à ce moment-là, de
s'assurer que l'achat regroupé se fasse localement le plus possible, tu sais.
Alors, je trouve, vous avez raison. La
députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente, a raison de dire qu'on ne souhaite
pas que les achats regroupés soient centralisés à un seul endroit, dans les
grands centres urbains, pour ne pas les nommer. On veut, bien entendu, que les
économies régionales et les commerces locaux en bénéficient, également, mais je
pense qu'on est davantage dans l'ordre de la sensibilité des gestionnaires,
dans ce cas-ci, que dans la... le fond de la disposition. Le fond de la
disposition, dans le fond, c'est de donner une avenue possible, une...
M. Drainville : ...comment
dire, ouvrir un espace de discussion, puis après ça, c'est aux acteurs qui vont
discuter, de s'entendre puis de s'assurer que les intérêts des régions ne
soient pas sacrifiés à ce type d'entente-là. Je ne sais pas si ça convient à la
députée de Saint-Laurent.
La Présidente (Mme Dionne) : ...
Mme Rizqy : Moi, je suis
rassurée par les propos du ministre, il m'a convaincu. Non, mais non, c'est
important, puis de le dire aussi clairement. Parce que, des fois, on pense
qu'on fait une économie, mais que, finalement, plus tard, quand on a une
entreprise qui malheureusement ferme, bien, à chaque fois, c'est moins de
compétition puis plus tard... c'est plus tard qu'on se rend compte que notre
économie d'aujourd'hui, bien, c'est notre dépense de tantôt. Alors, parfait.
Oui, puis, effectivement, ils ne sont pas obligés. Puis je remercie le ministre
de rappeler aussi que, dans la mesure du possible, quand vous pouvez, achetez
local.
M. Drainville : Exactement,
exactement. Puis on pourra... Mme la Présidente, lorsqu'on arrivera à 30, il y
aura quatre personnes qui vont être nommées par le ministère ou par le ministre,
et on verra, à ce moment-là, comment est-ce qu'on peut s'assurer qu'il y a une
sensibilité régionale dans cette représentation-là, qu'il y ait à apporter
éventuellement des petits ajustements. Alors, voilà pour l'amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
si on revient à l'article amendé, y a-t-il des interventions? Donc, est-ce que
l'article 29 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Donc, nous serions rendus au bloc Données. Donc, M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Drainville : Mme la
Présidente, si vous me permettez, on continuerait avec 30 puisqu'on est
toujours sur... on est toujours dans le comité de gestion, là... on est
toujours sur le sujet, dis-je, du comité de gestion de la taxe scolaire. Si les
membres de la commission sont d'accord, Mme la Présidente, on continuerait, on
pourrait faire 30, 31 et 32 même, sur la foulée des travaux qu'on a entamés,
là, sur le comité de gestion. Ça fait que je suggère, par souci de cohérence,
que nous poursuivions, si les membres de la commission sont d'accord.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour poursuivre à l'article 30, 31 et 32?
Consentement. Alors, parfait, nous serions rendus à l'article 30. À vous
la parole, M. le ministre.
M. Drainville : Alors :
L'article 402 de cette loi est modifié, dans le paragraphe 2° du premier
alinéa :
1° par le remplacement de «deux» par
«quatre»;
2° par le remplacement de «une personne
choisie» par «trois personnes choisies».
Cet article propose de modifier la
composition du Comité de gestion de la taxe scolaire de l'Île de Montréal de
manière à y ajouter deux personnes désignées par le ministre.
Alors là, je regarde le texte proposé avec
l'amendement que nous soumettons. Alors, le texte proposé se lirait comme suit,
donc : «Le comité composé de membres désignés de la façon
suivante :», je parle bien ici de l'article 402 de la LIP, là :
«1° chaque centre de services scolaire de
l'île de Montréal désigne une personne parmi les membres de son conseil
d'administration y siégeant à titre de parent d'un élève ou de représentants de
la communauté; et
«2° le ministre désigne quatre personnes
dont trois personnes choisies parmi le personnel d'encadrement du ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport et une personne domiciliée sur l'île de
Montréal, choisie après consultation des comités de parents des centres de
services scolaires de l'île de Montréal.
«À défaut pour un centre de services
scolaire de faire la désignation prévue au paragraphe 1° du premier alinéa, le
ministre, dans les 30 jours de la vacance, désigne une personne parmi les
membres du conseil d'administration de ce centre de services scolaire.»
Alors ça, c'est la loi actuelle, donc on
l'amende pour dire : Le ministre désigne non pas deux, mais quatre
personnes dont trois qui sont choisies parmi le personnel d'encadrement du
ministère. Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Je vous demanderais d'abord, juste pour les gens qui nous
écoutent à la maison, de lire l'article 30 pour nous mettre en contexte.
• (12 heures) •
M. Drainville : Oui. Bien,
oui, je le relis. Alors, article 30, je le lis comme suit :
L'article 402 de cette loi est modifié, dans le paragraphe 2 du
premier alinéa :
1° par le remplacement de «deux» par
«quatre»;
2° par le remplacement de «une personne
choisie» par «trois personnes choisies».
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur l'article 30?
Mme Rizqy : Oui, je voulais
juste savoir, M. le ministre, préférez-vous qu'on vous soumette...
12 h (version non révisée)
Mme Rizqy : ...amendement ou
préférez-vous nous le soumettre pour la représentation régionale?
M. Drainville : Si vous
me le permettez, Mme la Présidente, ce qu'on pourrait faire, c'est au retour,
lorsque nous reviendrons, on pourrait peut-être soumettre, à l'attention de la
Commission, un amendement là-dessus. On pourrait le travailler pendant l'heure
du dîner. Ou on pourrait suspendre puis voir si on est capables de le rédiger,
d'ores et déjà. C'est juste que je suis en train de regarder l'article 31.
Mme Rizqy : ...que Mme Vachon...
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : J'aurais
ajouté «dans la mesure de»... j'aurais ajouté un troisième paragraphe, tout
simplement en disant «advenant d'une entente, conformément à l'article 319,
le ministre devra s'assurer qu'une des trois personnes soit choisie», «qu'une
de ces trois personnes soit»... En fait, «provienne»...
M. Drainville : ...région.
Mme Rizqy : Oui,
«provienne d'une région».
M. Drainville : Oui.
Voulez-vous, on va suspendre deux secondes, Mme la Présidente? On va juste
voir.
La Présidente (Mme Dionne) : Aucun
problème. La commission suspend maintenant ses travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 02)
(Reprise à 12 h 12)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, M. le
ministre, c'est à vous la parole.
M. Drainville : Très bien.
Alors, Mme la Présidente, ce que nous avons... ce dont nous avons convenu avec
les légistes, c'est qu'ils vont travailler sur deux formulations d'amendement
et, au retour, cet après-midi, je soumettrai à l'attention des membres de la
commission les deux formulations, puis on décidera laquelle nous convient le
plus. Mais l'idée, c'est d'assurer justement que l'intérêt régional soit pris
en compte dans les éventuelles ententes, là, qui pourraient être négociées
entre les centres de services et le Comité de gestion de la taxe de l'île.
Donc, je soumettrais que c'est une bonne idée. Ça pourrait être une bonne idée,
Mme la Présidente, de suspendre l'étude de l'article 30 le temps qu'on
vous revienne avec une proposition d'amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour suspendre l'article 30.
Mme Rizqy : Consentement.
M. Drainville : On
enchaînerait, donc, avec l'article 31.
La Présidente (Mme Dionne) : L'article 31.
M. Drainville : C'est bien
ça. Alors, l'article 31, c'est assez technique celui-là, d'ailleurs, je
vous préviens d'emblée, c'est M. le légiste qui va nous éclairer
là-dessus : L'article 415 de cette loi est modifié par l'insertion,
après «161,», de «le premier alinéa de l'article 162,».
Alors : Cet article propose de
confirmer le pouvoir du Comité de gestion de la taxe scolaire de l'Île de
Montréal de fixer ses propres règles de fonctionnement.
Alors, M. le légiste, s'il vous plaît,
expliquez-nous. Oui, il n'y a pas grand-chose à dire, mais... je veux quand
même comprendre pourquoi est-ce qu'on souhaite introduire cette disposition.
M. Guyon Martin (Alexandre) : En
fait, c'est simplement pour éviter tout doute sur la capacité du Comité de
gestion de la taxe scolaire de l'Île de Montréal d'adopter des règles de
fonctionnement, donc son règlement interne.
M. Drainville : O.K.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 31? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Le premier...
donc on ajoute tout de suite après «161", on va pouvoir lire... Attendez,
je pense, je vais juste le lire dans le texte proposé. Donc : «159 à 161,
le premier alinéa... 162". Dans l'article 30, qui est suspendu, puis
l'article 29, qui est adopté, du p.l. n° 23, on ne parle pas de
l'alinéa 1 de 262. Est-ce qu'on va le voir plus tard?
M. Drainville : ...est-ce que
c'est nécessaire, à votre avis, le...
M. Guyon Martin (Alexandre) : Je
ne suis pas certain d'avoir compris la question.
Mme Rizqy : De comprendre
l'ordre. Parce que, dans 29, on vient... 29 ne portait pas sur 162, 29 portait
sur l'article 399 de la Loi sur l'instruction publique et 319 de la Loi
sur l'instruction publique. L'article 30 du projet de loi n° 23 porte
sur l'article 402 de la Loi sur l'instruction publique, mais l'article 31,
on parle maintenant de l'article 162. Voulez-vous, je... pouvez-vous
donner 30 secondes, je vais juste lire l'article 162 pour savoir...
parce que j'essaie de faire le suivi de pourquoi on est... Oui?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Bien,
en fait, à l'article 31, on est à l'article 415, donc dans la section
qui concerne le CGTSIM...
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...où
on ne reprend pas toutes les règles qui sont par ailleurs écrites. Par exemple,
pour le conseil d'administration du centre de services scolaires, quand on adopte
une règle similaire, on on va... faire référence. Donc, c'est ce qu'on fait à
l'article 415, on fait référence aux articles, notamment 159 à 161, le
premier alinéa de 162 qu'on propose d'ajouter. Ce sont des règles qu'on
veut reprendre à 415 pour le CGTSIM, mais sans avoir à les réécrire.
Mme Rizqy : O.K., donnez-moi
juste une seconde, je veux juste aller lire 162... O.K., parfait... Ah! non,
c'est 162 que je cherche.
M. Drainville : Je l'ai ici.
Voulez-vous que je vous le lise, Mme la députée de Saint-Laurent?
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : Je vous le
lis. Le conseil... Alors, article 162 de la LIP : Le conseil
d'administration du centre de services scolaire doit, par règlement, fixer ses
règles de fonctionnement. Le conseil d'administration du centre de services
scolaire doit tenir au moins quatre séances ordinaires par année scolaire. À
moins que les règles de fonctionnement n'en disposent autrement, l'ordre du
jour d'une séance et des documents qui l'accompagnent doivent être transmis aux
membres au moins deux jours avant la tenue de la séance. C'est ce que dit 162.
Mme Rizqy : Ah! puis là je
comprends, donc, au fond, que ça prévoirait la fameuse entente qu'on vient
juste de discuter.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Ce
n'est pas en lien avec les ententes, c'est vraiment les règles de
fonctionnement interne du CGTSIM qu'on veut. On veut leur permettre d'adapter
un règlement intérieur...
Mme Rizqy : ...dans ma tête
dans un bloc. Alors là je comprends... Là, je n'ai pas un bloc. Parfait. Là, je
comprends. Désolée. Parfait. Non, O.K., merci beaucoup. Là, je comprends
beaucoup mieux.
M. Drainville : C'est bon.
La Présidente (Mme Dionne) : Est
ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 31? Est-ce que
l'article 31 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
passons maintenant à l'article 32.
M. Drainville : Oui. Alors,
l'article 420 de cette loi est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par les suivants :
«Le directeur général assiste les membres
du Comité dans l'exercice de leurs fonctions et pouvoirs. Il assure la gestion
courante des activités et des ressources du comité, il veille à l'exécution des
décisions du comité et il exerce les tâches que celui-ci lui confie.
Le directeur général est tenu, sous peine
de déchéance de sa charge, à l'exercice exclusif de ses fonctions. Il peut
toutefois occuper une charge, exercer une fonction ou fournir un service,
pourvu qu'aucune rémunération ou autre avantage direct ou indirect ne lui soit
accordé de ce fait. Le directeur général peut de même, avec le consentement du
comité, occuper une charge, exercer une fonction ou fournir un service pour
lequel une rémunération ou autre avantage direct ou indirect lui est accordé.
Le directeur général ne peut, sous peine
de déchéance de sa charge, avoir un intérêt direct ou indirect dans une
entreprise mettant en conflit son intérêt personnel et celui du comité.
Toutefois, cette déchéance n'a pas lieu si un tel intérêt lui échoit par
succession ou par donation, pourvu qu'il y renonce ou en dispose avec
diligence. La suspension ou le congédiement du directeur général, de même que
la résiliation de son mandat se font par le vote d'au moins les deux tiers des
membres du comité».
Commentaire. Cet article rapatrie les
règles applicables au directeur général du Comité de gestion de la taxe
scolaire de l'Île de Montréal dans la section de la loi concernant ce comité,
plutôt que par référence aux règles applicables aux directeurs généraux des
centres de services scolaires.
Cette modification est rendue nécessaire
en raison des modifications apportées par le projet de loi aux règles
applicables aux directeurs généraux des centres de services scolaires.
La modification proposée à
l'article 420 de la Loi sur l'instruction publique n'apporte aucun
changement aux règles applicables au directeur général du Comité.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des interventions pour cet article?
• (12 h 20) •
Mme Rizqy : Dans les
commentaires, on dit déjà que cette modification est nécessaire étant donné
qu'il y avait d'autres articles qui portaient sur la gouvernance... on a
suspendu ces articles de gouvernance. Alors, je demanderais peut-être qu'on
suspende aussi l'article 32 le temps qu'on... puis qu'on l'inclut dans les
règles de gouvernance comme tantôt.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour suspendre l'article 32 ou des interventions,
M. le ministre?
M. Drainville : Oui, en fait
il n'apporte pas de changement. Dans le fond, il faisait référence auparavant à
l'article 200, et là, avec ce que l'on propose, il devient autoportant.
L'avez-vous, l'article 200?
Mme Rizqy : ...dans les
commentaires... cette modification est rendue nécessaire en raison des
modifications apportées par le...
Mme Rizqy : ...projet de
loi aux règles applicables aux D.G. des centres de services scolaires.» Donc,
c'est sûr qu'ils sont... il est intrinsèquement relié avec les autres.
La Présidente (Mme Dionne) :
Est-ce que vous souhaitez suspendre quelques instants?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) :
M. le ministre, souhaitez-vous suspendre les travaux?
Des voix : ...
M. Drainville : Oui.
Alors, l'article 200, tel que libellé actuellement, là, c'est «la
suspension ou le congédiement du directeur général de même que la résiliation
de son mandat se font par le vote d'au moins les deux tiers des membres du conseil
d'administration du centre de services scolaire.» Et là, 201 et 201.1. Bien,
201.1, par exemple, «le directeur général est tenu, sous peine de déchéance de
sa charge, de l'exercice exclusif de ses fonctions», etc., etc. Donc, dans le
fond, ce qu'on prend, c'est on prend des dispositions qui existent déjà,
auxquelles s'appliquait le directeur général du comité. Puis, dans le fond,
c'est qu'on les inscrit directement dans la partie qui concerne le comité de
gestion.
Donc, il n'y a rien de nouveau dans ce que
l'on propose, Mme la Présidente. C'est juste qu'on répète, dans le fond, une
disposition qui existait déjà, mais on l'amène dans la bonne section de la loi.
Donc, je ne crois pas qu'il y ait un enjeu par rapport à ce que soulevait la
députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : ...c'est
juste parce que je n'ai pas encore étudié les autres articles de gouvernance.
Puis, dans les commentaires, c'est vraiment marqué que c'est rendu nécessaire
en raison des modifications apportées par le projet de loi aux règles
applicables aux directeurs généraux des centres de services scolaires. Donc, il
y avait comme un ordre logique d'étudier l'article 32 suite à l'étude, en
fait, des autres articles de gouvernance. Donc il est comme très lié à tout
cela. Donc, ça serait juste un ordre logique de le faire après.
Je ne sais pas s'il y a d'autres... un
autre article qu'on pourrait regarder ou sinon, tu sais, c'est comme peut-être
qu'on l'étudierait après, là, juste parce que c'est un article qui peut aller
très vite une fois qu'on a fait les autres.
M. Drainville : ...pour
suspendre, c'est bien ça?
Mme Rizqy : Juste l'article 32,
puis quand on va faire les articles de gouvernance, on le fera correctement.
M. Drainville : Très bien.
Mme Rizqy : Puis
c'est... Tu sais, puis moi, ça me donnerait aussi le temps. Si vous permettez,
je vais me préparer pour les articles de données. Puis peut-être que pour la
suite logique, après données, est-ce que vous voulez qu'on regarde l'INNÉ?
Une voix : ...
M. Drainville : Mme la
Présidente, je... Laissez-moi...
Une voix : ...
M. Drainville :
Laissez-moi vous revenir là-dessus, Mme la députée de Saint-Laurent. Je pense
que ça a du bon sens, mais je veux juste me donner le temps de l'examiner comme
il faut. O.K.? Mais je vais pouvoir répondre à cette question-là.
Mme Rizqy : ...heure du
lunch, bien, en fait, après la période de questions puis tout ça. Donc, on
reviendrait puis on aurait l'amendement, puis on pourrait travailler, l'adopter
puis, après ça, aller directement... donner. Puis on filerait comme ça.
M. Drainville : Oui,
exactement.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Exactement.
Ça me convient, Mme la Présidente. Faisons ça comme ça. Ça fait qu'évidemment,
si la députée de Saint-Laurent me dit qu'elle n'a pas de questions à la période
des questions, ça va me donner plus de temps pour réfléchir.
Mme Rizqy : M. le
ministre, c'est parce que j'ai beaucoup... Vu que vous m'avez... Tu sais, quand
on dit on attire les abeilles avec du miel, là... Ça fait que je n'ai pas de
questions à la période de questions. Vous avez du temps.
M. Drainville : C'est
très bien. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Dionne) :
Alors, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre les travaux? Et on
pourrait reprendre les affaires publiques
M. Drainville : Très
bien. Très bien.
La Présidente (Mme Dionne) :
Consentement. Alors, les travaux sont présentement suspendus. Bon dîner.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 31)
La Présidente (Mme Dionne) : La
Commission de la culture et de l'éducation est maintenant prête à reprendre ses
travaux. Donc, nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 23,
Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la
Loi sur l'Institut national en éducation.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, je rappelle que nous avions convenu de suspendre l'étude de l'article 32.
De plus, je comprends qu'il y aurait consentement pour repasser à l'étude des
articles 37, 59 à 62, 26, 24, 54, 56 et 58 du sujet III donné. Est-ce
qu'il y a consentement pour cet ordre d'étude?
17933
Mme Ghazal :Oui, il y a consentement.
Mais je voulais juste savoir : Est-ce qu'on revenait? Bonjour. Est-ce qu'on
revenait sur l'article qu'on avait suspendu avec les amendements avant?
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
oui.
Une voix : O.K. Parfait.
La Présidente (Mme Dionne) :
Donc, on terminerait avec l'article 32 où il y avait dépôt d'amendements
qu'on avait...
Une voix : C'était 30 ou...
La Présidente (Mme Dionne) : 30,
on devait... Il y avait le dépôt d'un amendement pour l'article 30, et on
avait suspendu l'article 32. Donc nous revenons... Est-ce que je comprends
que nous ravenons sur l'article 30?
M. Drainville : On a un
amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Amendement,
parfait. Donc, est-ce qu'il a consentement pour discuter de l'article 30
amendé?
17933
Mme Ghazal :Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je vais soumettre un amendement, Mme la Présidente. Je pense
que ça reflète les discussions que nous avons eues par rapport à l'état... à l'intérêt
régional, dis-je. Mais, écoutez, je le soumets, Mme la Présidente, puis on va
en discuter.
Alors, dans le fond, est-ce qu'on peut le
projeter, s'il vous plaît, sur l'écran? Alors, en attendant, je vais le, je
vais le lire. Donc, l'article 402 de cette loi, alors remplacer l'article 30
du projet de loi par le suivant :
«30. L'article 402 de cette loi est
modifié par le remplacement du paragraphe 2°... Est-ce qu'on l'a? Je ne le
vois pas toujours là. Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Et
voilà, c'est apparu.
M. Drainville : Excellent.
Très bien, très bien.
Alors je recommence, là. Article 30,
donc article 402 de la Loi sur l'instruction publique.
Remplacer l'article 30 du projet de
loi par le suivant.
«30. L'article 402 de cette loi est
modifié par le remplacement du paragraphe 2° du premier alinéa par les suivants :
2° le ministre désigne quatre personnes,
dont une personne domiciliée sur l'île de Montréal, choisie après consultation
des comités de parents des centres de services scolaires de l'île de Montréal
et trois personnes choisies parmi le personnel d'encadrement du ministère de l'Éducation,
du Loisir et du Sport, dont l'une possède une connaissance des enjeux
régionaux.» C'est notre proposition. Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement déposé?
Mme Ghazal : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme Ghazal : Bonjour. Est-ce
que vous en aviez un autre? Parce que vous dites que vous allez peut-être avoir
deux libellés distincts pour qu'on puisse choisir entre les deux.
M. Drainville : Atterndez un
petit peu. Excusez-moi, Mme la députée.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous avez toujours l'intention de travailler sur deux amendements? Parce
que vous avez dit avoir deux textes différents.
M. Drainville : Oui, bien, on
m'en a soumis au deuxième, puis je trouvais que celui-ci reflétait davantage l'état
de nos discussions. Je peux peut-être vous... En fait, on m'en a soumis... On m'en
a soumis en fait deux autres, laissez-moi juste regarder. Je vais vous le lire,
Mme la députée de Saint-Laurent. Je vais vous lire l'autre. Alors, le comité
est composé de membres désignés de la façon suivante. Alors... Non,
excusez-moi. Article 30, article 402, etc.
Donc : L'article 402 de cette
loi est modifié par le remplacement du paragraphe 2° du premier alinéa par les
suivants :
«1° le ministre désigne, en tenant compte
des intérêts régionaux, trois personnes choisies parmi le personnel d'encadrement
du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport et une personne domiciliée
sur l'île de Montréal, choisie après consultation des comités de parents des
centres de services scolaires de l'île de Montréal.»
Ça fait que la formulation est un peu
différente : «le ministre désigne en tenant compte des intérêts
régionaux.» Donc, c'est une formulation un peu différente. Je ne sais pas
laquelle des deux vous...
M. Drainville : ...vous
préférez, Mme la députée de Saint-Laurent, Mme la députée de Mercier aussi, si
elles souhaitent commenter. Mais l'idée, c'est... encore une fois, c'est, par
quelques mots ajoutés, manifester notre volonté de tenir compte des intérêts
régionaux dans la nomination des trois personnes. Alors, je ne sais pas si vous
préférez la première formulation ou la deuxième, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Un ou l'autre.
Moi, je me demandais : Est-ce que ça serait pertinent que cette
personne-là soit domiciliée en région ou non? Parce que je vous donne un
exemple. Par exemple, moi, j'ai étudié et travaillé à Sherbrooke, mais je suis
une Montréalaise, là. Donc, je connais bien la région de Sherbrooke, mais je
n'y habite pas. Mais je ne suis pas tout le temps à Sherbrooke, là, de toute
évidence, là. Je suis présentement pas mal à Montréal et Québec. Mais je
pourrais être considérée de connaître les enjeux régionaux de ne pas avoir fait
10 ans à Sherbrooke.
M. Drainville : La
difficulté, c'est ça, c'est qu'on n'a plus de direction régionale actuellement
au ministère de l'Éducation depuis un certain nombre d'années déjà. Et là après
ça... Voyez-vous, il y a au sein du MEQ... Mme la Présidente, il y a au sein du
MEQ ce qui s'appelle la direction de l'intervention régionale. Et donc c'est
des personnes qui sont en lien avec la réalité des régions, qui sont en lien
avec les centres de services sociaux en région, et je ne nous vois pas l'écrire
comme tel dans le projet de loi. Mais l'intention, c'est qu'une de ces
personnes de la direction de l'intervention régionale fasse partie des trois
personnes qui seraient nommées par le ministère. C'est ça l'idée qu'on a
derrière la tête.
Donc, elles sont très sensibles à la
réalité des régions, et donc on... C'est une direction qui relève de vous,
n'est-ce pas, Mme la sous-ministre?
Une voix : Oui, absolument.
M. Drainville : Oui, voilà.
Alors donc, je vous soumets qu'avec cette formulation-là, on aurait la
latitude, Mme la députée de Saint-Laurent, pour s'assurer qu'on ait quelqu'un
qui soit bien sensible à la réalité des régions.
Mme Rizqy : Puis, pour
répondre à la demande de la Fédération des comités de parents, est-ce que ça
pourrait être un parent parmi les quatre?
M. Drainville : Bien,
c'est-à-dire de la façon dont c'est formulé présentement, le ministre désigne
en tenant compte des intérêts... Bien ça, c'est la... Pardonnez-moi, ça, c'est
la deuxième version. Si je retourne à la première, celle qui est affichée
présentement, le ministre désigne quatre personnes, dont une personne
domiciliée sur l'île, choisie en consultation avec les comités de parents, bon.
Les trois autres sont choisis parmi le personnel d'encadrement du ministère de
l'Éducation.
Donc, si je vous comprends bien, Mme la
députée de Saint-Laurent, vous proposeriez qu'il y ait une personne qui soit
domiciliée sur l'île de Montréal, choisie après consultation avec les comités
de parents des centres de services scolaires de l'île de Montréal et un autre
parent?
Mme Rizqy : Bien, en fait,
non. Désolée. Je vais reformuler, là. Je pense, c'est la fatigue qui commence
à... C'était juste...
M. Drainville : ...est
excellent pour ça.
Mme Rizqy : Je n'en ai pas
encore pris. Tu en as pris?
Une voix : ...
M. Drainville : Ah oui! Il
est bon? Oui. Bon, tant mieux.
Mme Rizqy : Moi, je vais le
tester demain matin pour le déjeuner.
M. Drainville : Ça va vous
donner un petit...
Mme Rizqy : Pep.
M. Drainville : ...un petit
pep d'énergie, là, un petit regain d'énergie.
Mme Rizqy : Merci. Non. Bien,
en fait, c'était juste pour répondre à la préoccupation... puis je laisserai ma
collègue parler. Je ne sais pas si on devrait peut-être le rédiger
différemment. Parce que, moi, au fond, c'était seulement dans la mesure que
s'il y avait des centres de service scolaires à l'extérieur de Montréal qui
faisaient une entente, puis à ce moment-là, ça serait justifié d'avoir une
représentation qui soit à l'extérieur de Montréal. Alors moi, c'était
seulement... ça me prenait une condition préalable pour ouvrir cela.
Alors, je ne sais pas comment qu'on
pouvait le phraser, parce que si ça reste les choses telles qu'elles sont, je
n'ai pas d'enjeu. Puis votre amendement, je le garderais tel quel, là, celui
que vous venez de déposer, parce qu'effectivement la personne pourrait être
domiciliée à Montréal puis avoir une bonne connaissance de la région pour
dire... de l'expérience. Mais je serais allée un peu plus loin. J'aurais
peut-être ajouté que si les articles... C'était 319. Dans la mesure qu'il y
avait une entente, que si jamais il y a une entente puis qu'à ce moment-là, on
a des centres de services scolaires de l'extérieur de Montréal, bien là, oui,
ça nous prendrait... une personne domiciliée à l'extérieur de l'île de
Montréal. Mais s'il n'y a pas d'entente, puis que ça reste les cinq centres de
services scolaires de Montréal, tel quel, votre amendement, il est correct, là,
il n'y a pas d'enjeu. C'était seulement s'il y avait une condition préalable
qui était existante.
• (15 h 40) •
M. Drainville : Oui. Moi, je
pense qu'il faut présumer qu'il y aura entente parce que la disposition
législative vise, justement, à encadrer d'éventuelles ententes. Donc, je pense
que si l'objectif que vous souhaitez, avec raison, je dirais, tout à fait
légitimement, c'est qu'il y ait une représentation des régions au...
M. Drainville : ...au sein de
la... au sein du comité de gestion. À ce moment-là, l'amendement que nous
proposons ne remplit pas cet objectif-là.
Mme Rizqy : ...rempli parce
que ce n'est pas une personne qui est domiciliée.
M. Drainville : Bien, il le
remplit, mais il n'y a pas de garantie que la personne vive en région ou
provient des régions. Oui, c'est ça.
Mme Rizqy : Exactement.
Alors, on pourrait peut-être sous-amender d'avoir une personne domiciliée à
l'extérieur de l'île de Montréal.
M. Drainville : On peut-u
suspendre deux secondes, Mme la Présidente? J'essaie vraiment de trouver un
chemin pour... parce que l'objection... pas l'objection, mais l'argument ou le
but visé par la députée de Saint-Laurent est tout à fait légitime. Je comprends
très bien ce qu'elle veut et je trouve ça tout à fait légitime. Suspendons deux
instants, O.K., je veux juste voir si on est capable de trouver une formulation
qui nous permettrait d'arriver à l'objectif voulu.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Donc, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 42)
(Reprise à 15 h 54)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, à vous la
parole.
M. Drainville : Oui, voilà.
Alors, la version définitive, donc, de l'amendement, donc, se lirait comme
suit :
Article 30. Article 402 de la Loi sur
l'instruction publique. Remplacer l'article 30 du projet de loi par le
suivant :
30. L'article 402 de cette loi est modifié
par le remplacement du paragraphe 2 du premier alinéa par le suivant :
2° le ministre désigne quatre personnes,
dont une personne domiciliée sur l'île de Montréal, choisie après consultation
des comités de parents des centres de services scolaires de l'île de Montréal;
une personne domiciliée à l'extérieur de l'île de Montréal, choisie après
consultation des organisations représentatives des parents; et deux personnes
choisies parmi le personnel d'encadrement du ministère de l'Éducation, du
Loisir et du Sport.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Y a-t-il consentement pour retirer le premier amendement du ministre et pour
pouvoir étudier le deuxième?
Mme Rizqy : Oui. Bien, je
comprends que celui qu'on a projeté à l'écran, ce n'est pas celui que le
ministre vient de lire. Parce que le ministre... Ça, c'est l'ancien.
La Présidente (Mme Dionne) : Les
comités de parents, oui, vous avez raison. On va juste...
Mme Rizqy : Mais oui, oui, il
y a consentement pour le retirer. On pourra mettre...
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord,
merci. Donc, des interventions suite au dépôt du nouvel amendement?
M. Drainville : ...s'assurer
d'avoir la bonne version, là.
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : Voilà. Ça,
c'est la bonne.
Mme Rizqy : Ça, c'est le bon
amendement.
M. Drainville : C'est la
bonne, oui.
Mme Rizqy : Non, ça reflète
notre échange puis l'objectif recherché, parfaitement. Et je remercie la Fédération
du comité de parents, qui nous ont écrit durant nos consultations pour nous
faire cette suggestion en temps réel...
La Présidente (Mme Dionne) : ...d'autres
interventions? Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce que l'article 32... 30, l'article 30 amendé est... Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 30 amendé? Donc, est-ce que
l'article 30 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
merci beaucoup. Donc, nous allons passer à la rubrique Données. Donc, nous
allons débuter par l'article 37. Alors, M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente. Alors : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 459.4, du suivant :
«459.4.1 Le ministre peut procéder à
l'évaluation des besoins des élèves en lien avec leur réussite éducative. À
cette fin, il peut déterminer les outils, les cibles et les indicateurs
permettant de détecter les facteurs de risque pour la réussite scolaire des
élèves et peut, lorsqu'il le juge utile, procéder à l'analyse de la situation
de certains élèves ou de groupes d'élèves.
«Lorsque, en application du premier
alinéa, le ministre constate que certains élèves ou groupes d'élèves présentent
des facteurs de risque mettant en péril leur réussite scolaire, il peut en
informer le centre de services scolaire concerné et échanger avec ce dernier
sur les mesures à prendre. Il peut, s'il le juge nécessaire, conseiller et
soutenir le centre de services scolaires afin de favoriser la réussite scolaire
de ses élèves.»
Commentaire. Cet article propose de
permettre au ministre de procéder à l'évaluation des besoins des élèves en lien
avec leur réussite éducative. Il prévoit qu'à cette fin le ministre peut
déterminer les outils, cibles et indicateurs permettant de détecter les
facteurs de risque pour la réussite scolaire des élèves et, lorsqu'il le juge
utile, procéder à l'analyse de la situation de certains élèves ou de groupes
d'élèves.
Enfin, l'article propose que lorsque le
ministre constate, en application de ce qui précède, que certains élèves ou
groupes d'élèves présentent des facteurs de risque mettant en péril leur
réussite scolaire, il peut en informer le centre de services scolaire concerné
et échanger avec ce dernier sur les mesures à prendre. Il peut alors, s'il le
juge nécessaire, conseiller et soutenir le centre de services scolaire afin de
favoriser la réussite scolaire de ces élèves.
Alors, évidemment, ça s'inscrit, Mme la
Présidente, dans la foulée de mon mandat, de notre mandat, je dirais, à nous
tous qui sommes ici, de veiller à la réussite éducative des élèves.
Il y a... Peux-tu me donner les documents
que je t'ai demandé? Il y a, Mme la Présidente, déjà, dans le réseau scolaire,
présentement - merci - il y a plusieurs initiatives qui sont en cours pour
favoriser un partage des données entre les centres de services scolaires pour,
justement, prévenir le décrochage, je vais le dire comme ça, là. Donc, ce sont
des initiatives, notamment, qui ont émané, notamment, du centre de services
scolaire de Val-des-Cerfs. Et là il y a ce qui s'appelle, donc, des communautés
de pratique qui se sont mises en place, donc des centres de services scolaires
qui se sont mis ensemble, qui se sont regroupés pour, justement, partager, si
je peux dire, l'expertise qui a été développée par le centre de services des
Cerfs. Alors, ils ont développé des tableaux de bord avec des algorithmes qui
font en sorte qu'on peut, d'une certaine façon, prédire les risques de
décrochage chez certains élèves et, de cette manière-là, Mme la Présidente,
intervenir avant qu'il ne soit trop tard.
• (16 heures) •
Alors, vous avez, actuellement, par
exemple, une communauté de pratiques qui regroupe l'équivalent, là, de
500 000 élèves. Donc, vous avez le centre de services scolaire du
Val-des-Cerfs, centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands, le
centre de services scolaire des Chênes, celui des Grandes-Seigneuries, celui
des Hautes-Rivières, celui des Hauts-Cantons, celui des Trois-Lacs, celui de
Marie-Victorin, celui de Saint-Hyacinthe, des Patriotes, des Sommets, le centre
de services scolaires de Sorel-Tracy, celui de la région de Sherbrooke, la
commission scolaire Eastern Townships... Township, dis-je bien, la commission
scolaire New Frontiers puis la commission scolaire, également, Riverside.
Alors, ils se sont... ils ont constitué, donc, une communauté de pratiques, et
donc ils valorisent les données à travers cette communauté de pratiques pour
favoriser, donc, la réussite éducative. Et donc...
16 h (version non révisée)
M. Drainville : ...Dans le
fond, ce que nous souhaitons, Mme la Présidente, puis là, je suis en train d'établir
une espèce de... comment dire, de fondement philosophique, je dirais, aux
différentes dispositions qui vont... qu'on va étudier dans les prochaines
heures sur le partage des données, dans le fond, l'idée, c'est de se servir de
ce qui se fait déjà et qui fonctionne bien et se servir, donc, de ces
données-là pour pouvoir prévenir le décrochage et favoriser la réussite
scolaire. Alors, le... Je dirais, le fondement général des diverses
dispositions que nous vous proposons, dans le cadre de ce chapitre sur le
partage des données, vise précisément à ça. Il vise à nous assurer que l'on
prenne tous les moyens pour venir en aide à nos élèves et qu'on le fasse à
temps plutôt que trop tard, comme c'est le cas trop souvent, présentement.
Actuellement, Mme la Présidente, là, j'ai
souvent donné cet exemple-là dans des entrevues, si je veux avoir les résultats
scolaires de la première étape, donc celle qui se termine grosso modo au mois
de décembre, je ne suis pas capable de les obtenir avant la fin de l'année
scolaire. Donc, si je voulais, par exemple, identifier les centres de services
scolaires qui ont une moyenne qui est inférieure à la moyenne québécoise, ou si
je voulais identifier à l'intérieur d'un centre de services scolaire les écoles
qui sont... Qui ont une moyenne scolaire en dessous de la moyenne du centre de
services scolaire, pour identifier possiblement les écoles où il y a davantage
d'échec, où il y a... Où la... où les résultats scolaires sont en dessous de la
norme, bien, actuellement, lorsque j'obtiens les résultats de la première
étape, l'année scolaire est déjà terminée, ça fait que ce n'est pas très utile.
Et là, l'idée, c'est de se servir de nos
données, j'utilise le mot «tableau de bord», je pense que c'est parlant, pour
avoir justement une espèce de tableau de bord de la situation que nous
observons à travers le Québec, être capables d'identifier les endroits, les
centres de services et à l'intérieur des centres de services, les écoles où il
y a un problème, où il y a un niveau de réussite scolaire qui est en dessous de
la de la moyenne, utilisons la moyenne pour les fins de la discussion, et
intervenir, voir qu'est-ce qu'on peut faire pour vous donner un coup de main.
Alors là, il va falloir évidemment définir les moyens par lesquels on peut
intervenir. Il y a déjà des façons de le faire. Est-ce qu'on peut les
accroître? Est-ce qu'on peut les améliorer? On pense que oui, mais encore
faut-il d'abord être capables de savoir où on peut intervenir.
Actuellement, Mme la Présidente, je
navigue trop souvent à l'aveugle. Et honnêtement, puis j'ai entendu mes deux...
enfin, «mes deux»... comment dire. C'est trop familier. J'ai entendu les deux...
J'ai entendu mes deux collègues, les deux porte-parole, donc, des deux partis d'opposition
ici présents, me dire que, sur le principe du partage des données, elles sont d'accord.
Et je m'en réjouis. Parce qu'honnêtement, Mme la Présidente, aujourd'hui, c'est
moi qui est ministre de l'Éducation, demain, ce sera peut-être quelqu'un d'autre,
après-demain, ce serait peut-être quelqu'un qui représente l'un ou l'autre des
partis d'opposition ici présents. Et je vous le dis sincèrement, Mme la
Présidente, il n'y a aucun ministre de l'Éducation, peu importe le parti, qui
veut se retrouver dans la situation dans laquelle je me trouve présentement. On
ne peut pas fonctionner comme ça.
Et on va voir, dans les prochains
articles, on va voir qu'on met en place... On pense avoir trouvé, Mme la
Présidente, on pense avoir trouvé le bon équilibre entre l'obtention des
données, pour nous permettre de bien se gouverner, pour nous permettre d'aider
convenablement nos élèves qui en ont besoin, et en même temps protéger les
renseignements personnels. Parce qu'évidemment que c'est une considération. Dès
que tu commences à parler de données, tu n'as pas le choix que de t'attarder à
la protection des renseignements personnels. Donc, il faut trouver le juste
équilibre entre obtenir les données afin de prêter main forte à nos directions
scolaires, à nos professionnels de l'éducation, à nos centres de services
scolaires, et d'autre part, s'assurer que dans ce processus-là, il y ait des
balises...
M. Drainville : ...il y ait un
cadre qui va nous assurer, justement, que les renseignements personnels vont
être bien protégés, bien sécurisés. Alors, voilà, c'est comme ça qu'on met la
table de cet... Et c'est pour ça, d'ailleurs, Mme la Présidente, qu'on a
souhaité commencer par l'article 37, parce que c'est celui qui, à notre sens,
nous permettait, justement, de bien mettre la table pour la suite de toutes ces
dispositions en matière de données... en matière d'accès aux données. Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'article 37? Oui, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Merci beaucoup, M. le ministre, d'avoir mis la table.
Tantôt, vous avez nommé... D'entrée de jeu, je tiens à le dire, nous... je suis
obligée de dire au ministre, on aime les tableaux de bord, on veut des données.
On a un enjeu aussi qui a été soulevé, durant les consultations, de tout ce qui
était la vie privée, et tout cela. Tantôt, dans votre propos, vous avez
mentionné qu'il y a des centres de services scolaires qui ont déjà des tableaux
de bord. Est-ce que ces tableaux de bord sont déjà transmis, partagés avec le
ministère de l'Éducation?
M. Drainville : Certains
d'entre eux le sont, je n'en doute point. J'ai à mes côtés, Mme la Présidente,
le sous-ministre adjoint, Stéphane Lehoux, qui est... ce n'est sans doute pas
votre titre exact, M. Lehoux, vous pourrez le préciser au microphone, mais qui
est le sous-ministre responsable de tout ce qui est numérique au sein du
ministère de l'Éducation. Alors, évidemment, j'ai souhaité qu'il nous
accompagne pour cette étude. Et je souligne également la présence de Mme
Marie-Hélène Sénéchal Caron, qui est juste là-bas, qui est la juriste qui a
travaillé sur les différentes dispositions qui sont présentées dans le projet
de loi dans la grande section des données. Donc, on est très contents de
l'accueillir. Je vous soumets que c'est sa première commission parlementaire,
Mme la Présidente, alors je trouve ça formidable. Et évidemment on va
l'accompagner convenablement et puis on va faire diminuer son niveau de stress
le plus possible. On va faire ça très respectueusement.
Alors, sans plus tarder, si vous êtes
d'accord, Mme la Présidente, avec le consentement de la commission, j'aimerais
céder la parole à M. le ministre Lehoux pour qu'il puisse nous dire, justement,
un peu comment ça fonctionne, ces communautés de pratique et quels sont les
liens entre ces communautés de pratique et le ministère de l'Éducation, actuellement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour que M. Lehoux prenne la
parole?
Mme Rizqy : Il y a
consentement, d'autant plus qu'il ressemble à un fameux acteur.
M. Drainville : Hein?
Mme Rizqy : Dans Dr. Grey.
Des voix : ...
M. Drainville : Bon. Je pense
que ça se voulait un compliment.
Mme Rizqy : Bien oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
confirme...
Des voix : ...
M. Drainville : Il semble y
avoir consensus.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
avant de gêner encore plus M. Lehoux, on va revenir au sujet qui nous concerne,
donc. Donc, merci de vous présenter, d'abord, et de nous exposer vos
explications.
M. Lehoux (Stéphane) : Oui.
Alors, bonjour, je suis Stéphane Lehoux, sous-ministre adjoint au numérique et
à l'information du ministère de l'Éducation. Donc, j'ai le plaisir de
travailler dans le dossier du numérique depuis quelques années? Effectivement,
en ce qui concerne Val-des-Soeurs, on en a, dès le départ, dès l'initiative du
centre de services scolaire, collaboré avec eux et suivi les travaux qu'ils ont
faits avec beaucoup d'intérêt. Tout le travail qu'ils ont défriché au niveau de
l'intelligence artificielle, des modèles prédictifs qu'ils ont mis en place, a
suscité beaucoup d'intérêt, oui, au ministère, puis du côté de l'international,
également.
• (16 h 10) •
On a travaillé de pair avec eux pour
tenter d'élaborer leur modèle pour le rendre plus national, au niveau de
l'ensemble des services scolaires. Les communautés de pratique les ont mis en
place. C'est une richesse parce qu'effectivement ça amène un partage des
directeurs généraux des centres de services scolaires, des commissions
scolaires, dans des pratiques entourant la donnée et le numérique.
Dans le... On est très, très au fait des
tableaux de bord qu'ils ont développés. Est-ce que... à la question que vous
avez posée, non, on n'a pas accès directement à ces tableaux de bord là, ils
sont propres à chaque centre de services scolaire puisque puisqu'ils sont
paramétrés pour tenir compte de leurs particularités régionales. Mais la
pratique et l'intérêt sur la pratique...
M. Lehoux (Stéphane) : ...les
comités de pratique est telle qu'on a travaillé avec eux pour étendre cette
pratique-là à l'ensemble des centres de service scolaires, si bien
qu'actuellement, en parallèle, la communauté de Montérégie-Estrie, il y a des
communautés du côté de Laval, Laurentides-Lanaudière qui ont été mise en place
l'année dernière, une également avec Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches
et il y en a de nouvelles qui sont en train de se mettre en place, notamment en
Outaouais également, pour venir rassembler les directeurs généraux d'une même
région à travailler ensemble sur les besoins qu'ils ont en termes de numérique
et élaborer des tableaux de bord qui seront par la suite mutualisés à
l'ensemble des centres de service services scolaires
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Ghazal : ...notes en même
temps. Quand j'ai regardé le rapport de la vérificatrice générale du Québec, je
vais vous dire la... la page 15 pour ceux qui nous suivent, il y avait
des... Je vous donne un exemple, ils ont visité différents centres de service
scolaires puis le ministère de l'Éducation, puis en parlant de tableaux de
bord, ils se sont rendu compte, par exemple, taux de rétention, ils ont... En
fait, je vais vous lire la phrase suivante : «Nous avons interrogé les
quatre centres de service scolaires afin de déterminer s'ils détenaient
certaines données jugées importantes, tout particulièrement en ce qui concerne
la pénurie d'enseignants. Voici les résultats.» Donc, vous pouvez voir dans
différentes questions, par exemple, taux de rétention, les quatre avaient cette
information-là, mais données sur les raisons de départ, seulement
Marie-Victorin avait cette information-là, les trois autres ne l'avaient pas.
Profil scolaire des enseignants actifs non légalement qualifiés, deux sur
quatre avaient l'information. Nombre de classes où il y a eu un changement
d'enseignant au cours de l'année scolaire. Donc, ça, c'est quand même très
important de savoir ça parce que, pour la réussite éducative, le ministre a
besoin de savoir c'est quoi le taux de roulement dans une classe. Puis
là-dedans, c'était trois sur quatre qui n'avaient pas l'information. Un seul
centre de service scolaire l'avait. Le nombre d'heures, un nombre de périodes
ou d'heures de suppléance occasionnelles, trois sur quatre.
Donc, on se rendait compte qu'au fond,
c'était à géométrie variable, l'information collectée. Vous, quand que vous
avez parlé avec les différents centres de service scolaires, est-ce que c'est
parce qu'il manquait des ressources pour faire justement cette collecte
d'information? Ou est-ce que vous avez investi dans les données? Bien, pardon,
est ce qu'ils ont investi correctement, justement, dans les logiciels pour être
capables de comptabiliser cette information-là? Parce que manifestement, il y
avait, par exemple, je regarde Marie-Victorin, qui a presque tout des feux
verts dans son... dans le tableau de la Vérificatrice générale, sauf pour un,
qui est pour le changement d'enseignants au cours de l'année. Est-ce que
c'était... Est-ce qu'ils avaient les ressources pour le faire, ou c'était un
manque de ressources, ou ce n'était juste pas une priorité, là?
M. Lehoux (Stéphane) : Alors,
effectivement, le manque de ressources, la capacité interne à donner suite.
Vous savez, la pénurie de main-d'œuvre est importante un peu partout. Elle est
aussi très importante du côté des technologies, et les... donc ça se fait
ressentir dans les centres de service scolaires. Donc, assurément, du côté de
la capacité pour chaque centre service scolaire à se doter d'un bureau
d'intelligence d'affaires, bâtir des tableaux de bord, chacun n'a pas la même
capacité. D'autres ont été très innovants, je pense notamment à
Marguerite-Bourgeoys, et qui ont gagné des prix par rapport... en lien avec
leur bureau sur les statistiques, qui... Ils sont très avancés, effectivement,
Marie-Victorin.
Certains autres, par contre, n'ont pas eu
cette chance-là de développer cette expertise-là. Et l'importance de la
communauté de pratique vient justement... donne vraiment la chance à chaque
région de pouvoir, peu importe la taille du centre de service scolaire, de
participer à une communauté et de pouvoir profiter des tableaux de bord qui
vont être développés à l'intérieur des communautés. Donc, on veut... on veut
casser un peu cette... cette différence là entre des centres de services
scolaires privilégiés ou qui ont été... qui ont été... qui ont eu l'initiative
de développer des tableaux de bord versus ceux qui n'ont pas eu cette chance
jusqu'à présent.
Mme Ghazal : Merci beaucoup.
Puis juste pour... parce qu'on entame notre discussion sur les données, le
tableau de bord, est-ce que ça va... Est-ce que ça va être travaillé
conjointement avec les centres de services scolaires puis le ministère puis
pour choisir quels sont les indicateurs qu'on veut avoir dans le tableau de
bord?
M. Drainville : Oui, la
réponse est oui, puis je ne vous cacherai pas, mme la députée de Saint-Laurent,
je ne vous cacherai pas que je n'ai pas nécessairement une liste définitive des
données que l'on va chercher à obtenir. Il y en a des... qui sont évidentes,
comme celle dont je vous ai parlé tout à l'heure sur les résultats des... les
résultats... sur les résultats scolaires de la première étape. Mais il y en a
d'autres, je pense, qu'on va découvrir...
M. Drainville : ...au fil du
chemin. Je vais vous donner un exemple. Puis je pense que... je sais que c'est
un enjeu qui vous touche beaucoup et c'est un jeu qui touche beaucoup la
députée de Mercier. Vous savez que nos centres de... chacune de nos écoles doit
se doter d'un plan d'action contre l'intimidation et la violence. Sauf qu'on
réalise que la façon de colliger les actes d'intimidation et les actes de
violence n'est pas la même non seulement d'une école à l'autre, mais d'un
centre de services scolaire à l'autre. Je pense que ça serait une très bonne
chose, Mme la Présidente, si on développait un gabarit qui ferait en sorte
qu'on colligerait d'une manière beaucoup plus systématique et beaucoup plus
rigoureuse les actes d'intimidation et de violence dans nos différentes écoles
et qu'on ait accès à ces données-là, pas à la fin de l'année scolaire ou au
terme d'une collecte d'infos, là, comme celle qu'on fait présentement, là.
C'est-à-dire qu'on envoie 72... essentiellement 72 courriels dans
72 centres de services, puis là on attend de voir. Puis, dans certains
cas, ça nous revient, des fois, ça ne nous revient pas. Des fois, ça ne revient
pas de la même manière que le centre de service d'à côté, ce qui vient... ce
qui devient assez difficile d'avoir une espèce de vue uniforme et donc précise
de la situation.
Alors on pourrait, je pense, Mme la
Présidente, au terme de discussions qu'on aura au sein de... oui au sein du
gouvernement, Mme la Présidente, mais ça pourrait être très, très bien... ça
pourrait être certainement un dialogue aussi qu'on pourrait avoir avec, par
exemple les porte-parole en éducation puis bien sûr aussi dans nos échanges
avec les centres de services scolaires. Mais bref, avoir un dialogue qui va
nous permettre éventuellement d'identifier un certain nombre de données que
l'on souhaiterait pouvoir récolter, colliger, organiser pour avoir des
portraits beaucoup plus précis et beaucoup plus rigoureux des différentes
réalités scolaires qui existent sur différentes problématiques qui existent.
Donc, je ne sais pas si, M. le
sous-ministre, vous souhaitez en rajouter, mais je pense qu'il n'est pas
inexact de dire que, quand on va décider de prioriser un certain nombre de
données, on va très certainement dans certains cas vérifier auprès des acteurs
locaux, les personnes qui sont sur le terrain, les centres de services
scolaires, mais je vous dirais aussi, dans certains cas, les directions
scolaires, possiblement, les représentants des parents aussi, voir un peu
qu'est-ce qui serait une donnée importante à aller récolter dans les milieux
scolaires. Est-ce que j'ai raison?
M. Lehoux (Stéphane) : Vous
avez tout à fait raison. Et, si vous me permettez...
M. Drainville : Allez-y.
Allez-y.
M. Lehoux (Stéphane) : ...je
rajouterais également, il y a, effectivement, le choix de la donnée et ensuite
l'uniformisation de cette donnée-là. Un exemple très simple, les codes
d'absence. Donc, on sait que l'absence a un impact direct sur la réussite
éducative, mais...
M. Drainville : L'absence des
élèves?
M. Lehoux (Stéphane) :
L'absence des élèves, tout à fait. L'absence des élèves, mais la codification
de l'absence varie d'un centre de service scolaire à l'autre. Ça fait qu'un
élève qui est absent pour raison de maladie, la valeur A peut être utilisée
dans un centre de services scolaire alors que la valeur B peut l'être dans un
autre. Et, lorsqu'on vient colliger cette information-là, il y a un travail
d'harmonisation qui doit être fait préalablement pour pouvoir tirer la pleine
puissance de cet indicateur-là. Donc, oui, le choix des indicateurs et, oui, le
travail d'harmonisation, ce qui fait qu'il y a un travail de gouvernance de
données, qui est nécessaire pour bien les récolter... bien identifier, bien les
récolter et puis ensuite bien la valoriser.
La Présidente (Mme Dionne) : ...interventions?
Mme Rizqy : Oui, j'en ai
d'autres, mais je vais laisser quand même la parole à ma collègue...
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Mme la députée de Mercier, la parole est à vous.
• (16 h 20) •
Mme Ghazal : Merci beaucoup.
J'écoute bien l'échange puis j'ai quelques questions. Dans le fond, l'idée
aussi, c'est de prévenir les choses, c'est-à-dire de prévoir, d'avoir les
données pour après ça, poser des gestes pour la réussite des élèves, puis vous
dites une uniformité de chacun des indicateurs. Mais est-ce qu'il faut que ça
soit le tableau de bord, dans le fond, c'est les mêmes indicateurs partout?
Est-ce que, par exemple, dans certains centres de services scolaires, ils vont
dire : Bien, nous, on a besoin de tel, tel indicateur de plus dans nos
écoles pour... là, je n'ai pas d'exemples concrets, là, pour évaluer certains
éléments, alors que dans d'autres peut-être que ce n'est pas nécessaire? Ou il
faut absolument qu'à travers le Québec il faut que ça soit les mêmes
indicateurs évalués partout? Est-ce qu'il y a des endroits... Il y a peut-être
des indicateurs minimaux, là, une liste qui va être accessible pour le ministre
partout à travers le Québec...
Mme Ghazal : ...mais il y en a
peut-être dans d'autres régions, d'autres indicateurs qu'ailleurs on n'en a pas
besoin. Est-ce que c'est quelque chose de possible?
M. Drainville : Allez-y.
M. Lehoux (Stéphane) : Alors,
oui, vous avez tout à fait raison. Il y a une réalité régionale qu'il faut
tenir compte dans les tableaux de bord, mais, par contre, qu'il y a quand même
une base commune sur un ensemble de données qui sont les déterminants de la
réussite, qui permet de soutenir la réussite. Donc, il y a cette base-là, mais
il y a des spécificités à chaque région qui doivent être prises en compte dans
leur propre tableau de bord.
Mme Ghazal : Est ce que c'est
possible d'avoir des exemples? Parce que, là, on en parle, puis moi, tout ce
que je vois, vous en avez donné un, je vois évidemment des résultats scolaires,
les notes sur 100, là, j'imagine. Après ça, je vois les absences, mais quoi
d'autre? Ça reste nébuleux. On en parle, on en parle tout le temps. Puis je
n'ai pas lu, moi, je ne suis pas une experte de ça, là, donc d'autres exemples.
Qu'est ce qui pourrait avoir des spécificités, sans... Je comprends que le
ministre a dit : Ce n'est pas déjà choisi puis je ne peux pas vous la
donner, mais pour qu'on sache de quoi on parle, j'aimerais qu'on sorte du mot
«données probantes», «tableaux de bord», puis qu'on donne des exemples plus
concrets. Vous en avez donné un sur la violence, mais là c'est pas les besoins
des élèves, c'est vraiment les... peut-être les besoins, peut être des
informations sur la violence, s'il y a un plan de prévention de la violence,
etc., dans chacun des centres de services scolaires. Ce n'est pas
nécessairement en lien avec des élèves, c'est ce que je comprends. C'est un
indicateur un peu plus large.
M. Drainville : Oui. En même
temps, juste pour compléter ce que vous disiez, Mme la députée de Mercier,
l'indice de bien-être d'une école est directement lié au niveau de réussite
scolaire des élèves qui fréquentent l'école. En d'autres mots... tu sais, on
parle beaucoup de l'influence qu'a la lecture sur la réussite scolaire, là. De
façon générale, il y a beaucoup d'études qui disent que c'est le premier
déterminant. Plus tu lis tôt, plus tu lis bien, meilleures sont tes chances de
réussir. Mais il y a d'autres études également qui démontrent de plus en plus
que le niveau de bien être dans une école joue un rôle très important dans la
réussite scolaire. La capacité d'installer un climat de sécurité dans une école
est très importante, puis quand on y pense, c'est un peu comme la lecture.
Quand on y pense, ça devient évident, on a besoin de lire dans toutes les
matières. Ça fait que c'est évident que la lecture devient un déterminant de la
réussite scolaire pour l'ensemble des matières.
Quand tu n'as pas le goût d'aller à
l'école parce que tu vas manger des taloches, parce que tu vas être intimidé,
parce que tu vas subir des méchancetés, puis on va te pousser, puis on va te
faire du mal, c'est sûr que tu n'as pas le goût d'aller à l'école, et donc
l'intimidation, à ce moment-là, la capacité de créer un milieu scolaire
bienveillant devient, oui, un critère déterminant dans la réussite scolaire des
élèves. Et donc si on est capable d'évaluer quelles sont les écoles où il y a
davantage d'actes d'intimidation puis d'intervenir auprès de ces écoles-là, on va
aussi intervenir en matière de réussite scolaire. Donc, c'est là, je dirais,
qu'on fait le lien.
Par ailleurs, vous demandiez un exemple.
Un autre exemple, ça pourrait être d'évaluer, par exemple... Les écoles ont des
cotes d'indice de défavorisation, n'est-ce pas? Alors, ça pourrait être
intéressant de prendre les résultats scolaires en fonction des indices de
défavorisation. Alors, on pourrait, par exemple, en se donnant, donc, cette
capacité d'aller chercher des données puis d'être capable de les organiser puis
de faire des comparaisons qui sont rigoureuses. On pourrait voir quel est le
niveau de réussite scolaire dans les écoles 10, les écoles 9, les
écoles 8, les écoles 7, y aller par indices de défavorisation, puis
être capable de voir : Est-ce qu'il y a un lien direct entre le niveau de
défavorisation des écoles et le taux de réussite scolaire? Ça, ça pourrait être
une... Je pense que ça pourrait être une donnée qui pourrait être intéressante.
C'est un exemple.
Mme Ghazal : Intuitivement,
on dirait que oui.
M. Drainville : Bien, moi
aussi, je pense que oui, mais il n'y a rien comme le vérifier d'une manière
empirique, oui.
Mme Ghazal : Puis les
cotes... Là, vous parlez de la cote de défavorisation, est-ce que la façon
qu'on la détermine serait revue aussi?
M. Drainville : Bien, pour le
moment, ça ne fait pas partie des discussions ou des réflexions que j'ai. Mais
moi, je vais vous dire honnêtement, Mme la députée de Mercier, je ne suis
fermée à rien, je l'ai déjà dit, des fois, ça me met dans le trouble parce que
je dis des... tu sais, je propose des choses puis, bon, finalement, ça réagit,
puis on me dit : Ce n'est pas la chose, ce n'est pas la bonne manière de
voir les choses. Bon, alors, je dis : O.K., on va la retirer, tu sais.
Mais moi, je me permets parfois, oui, de réfléchir à voix haute. J'imagine que,
parfois, ça fait mon charme, des fois, ça me met dans le trouble politiquement.
Mais donc, pour répondre à votre question, je ne suis pas... moi, je ne suis
fermé à rien. Si ce qu'on met de l'avant nous permet d'augmenter les chances
de...
M. Drainville : ...réussite
scolaire pour nos élèves, puis ça nous permet d'augmenter le nombre d'élèves
qui vont passer au travers de leur parcours scolaire et qui vont réussir, qui
vont sortir avec un diplôme ou une qualification. Moi, je suis prêt à tout
essayer.
Mme Ghazal : J'ai beaucoup
aimé que le ministre utilise le «bien-être» des élèves parce que ça, c'est
important. Ce n'est pas juste la réussite puis avoir des bons résultats,
puis... c'est le bien-être. Est-ce que c'est possible, là? C'est une question
peut-être philosophique, là, puis je vais aller un peu plus sur l'article.
Est-ce que c'est possible qu'un élève ait des résultats scolaires moyens mais
qu'il soit quand même heureux puis qu'il ait un bien être d'être à l'école?
Est-ce que c'est quelque chose de possible?
M. Drainville : Bien oui, je
crois que oui, moi.
Mme Ghazal : C'est bon.
Une voix : Oui.
Mme Ghazal : Ah! O.K. Je pense
que le député...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : On
a de vives réactions alors. Oui, poursuivez.
M. Drainville : Bien...
Mme Ghazal : Ce n'est pas
uniquement... donc ce n'est pas uniquement la réussite en termes de notes, mais
aussi d'autres éléments, puis...
M. Drainville : On a tous
connu, si vous me permettez, Mme la Présidente... Bien regardez, je peux bien
donner mon exemple si vous me permettez. Moi, j'avais des matières fortes puis
j'en avais d'autres où, j'étais moins fort, hein. Et puis, de façon générale,
si vous me demandiez est-ce que j'étais heureux à l'école, j'étais plutôt
heureux à l'école. Mais j'ai subi de l'intimidation. J'ai mangé des volées dans
l'autobus scolaire. Puis, c'est sûr que, par moments, c'est sûr que ça ne m'a
pas... ça ne m'a pas aidé à aimer l'école. Mais au net, j'ai aimé l'école, puis
j'ai aimé l'école parce que j'ai aimé mes enseignantes, parce que c'est surtout
des enseignantes que j'ai eues, en particulier au primaire. Et donc je pense
qu'on peut être heureux à l'école, être bien à l'école, puis avoir des bonnes
notes dans certaines matières puis avoir des moins bonnes notes dans d'autres
matières. Mais je pense, par contre, que si tu es malheureux à l'école puis tu
subis l'intimidation, les probabilités que tu as des bonnes notes diminuent.
Ça, je pense que oui.
Une voix : Puis après ça,
dans les indicateurs, c'est comment on définit le «bien-être»?
M. Drainville : Bien oui,
c'est sûr.
Mme Ghazal : C'est toute une
science.
M. Drainville : Mais c'est
vrai, mais ce n'est pas simple, ce n'est pas simple.
Mme Ghazal : Mais ça veut dire
quoi, dans l'article, que «le ministre peut procéder à l'évaluation des élèves
en lien avec la réussite éducative»? C'est-à-dire que, tu sais, j'avais déjà
dit, un petit peu à la blague en posant une question au ministre en
disant : Le projet de loi n° 40 était supposé permettre de rapprocher les
gens qui prennent des décisions... c'est-à-dire de rapprocher la prise de
décision des gens qui connaissent les élèves par leur nom. Là, ici, ce n'est
pas juste les élèves par leur nom, mais aussi les notes des élèves ou, en tout
cas leur, réussite scolaire de façon générale. Donc, c'est beaucoup, beaucoup de
choses que le ministre doit connaître. Est-ce qu'il faut absolument que ce soit
le ministre? Ça ne peut pas être que... Ça ne peut pas être tout ça... tout ce
que les élèves, leur réussite, c'est ce qui marche bien. Ce qui marche bien
peut être géré par la direction de l'école, à la limite par le centre de
services scolaire. Mais le ministre, est-ce qu'il a besoin de savoir ce que
chacun des élèves, tout en protégeant la confidentialité, là, c'est ce que nous
assure le ministre, chaque élève partout à travers le Québec - c'est combien
d'élèves là? 1,2 million... 1,4 million - c'est quoi leur situation
scolaire? Est-ce que c'est si nécessaire que ça que ce soit le ministre? Il n'y
a pas déjà des gens plus proches des élèves? Puis là, je ne m'approche pas tant
que ça, je me dis : les centres de service scolaires, la direction des
centres de services scolaires, est-ce que ce n'est pas suffisant qu'eux soient
au courant de ça puis que le ministre, lui, s'assure que les besoins des
centres de services scolaires soient remplis et qu'ils soient répondus, que
lui, c'est peut être ça qu'il doit évaluer et non pas chacun des élèves. Ce
n'est pas trop... ce n'est pas trop donner de pouvoirs et de responsabilités au
ministre pour chacun des élèves de connaître c'est quoi leurs besoins en termes
de réussite?
M. Drainville : Euh, oui.
Mme Ghazal : Je parle de la
première phase, là : «Le ministre peut procéder à l'évaluation des
élèves».
M. Drainville : Oui, oui,
mais c'est des élèves au sens collectif, Mme la Présidente. Mon objectif, ce
n'est vraiment pas d'essayer de suivre le parcours scolaire de 1,4 million
d'élèves en même temps.
Mme Ghazal : ... vous avez
déjà les vôtres, hein, à suivre.
• (16 h 30) •
M. Drainville : Là, j'ai
petit peu de... c'est ça. Non, mais je dirais ici «évaluation des besoins des
élèves», c'est un peu... c'est l'exemple que je vous donnais tout à l'heure
parce que je le trouve très parlant. D'avoir les résultats, par exemple, des
premières étapes, les résultats scolaires, dis-je, de la première étape, je
pense que ça pourrait être utile.
Par ailleurs, si vous regardez dans le
deuxième paragraphe : «Lorsqu'en application du premier alinéa...
16 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...alinéa,
deuxième alinéa, devrais-je dire. «Lorsqu'en application du premier alinéa, le
ministre constate certains élèves ou groupes d'élèves présentent des facteurs
de risque mettant en péril leur réussite, il peut en informer le centre de
services concerné et échanger avec ce dernier sur les mesures à prendre.»
Moi, c'est plus ça que... c'est plus comme
ça que je vois mon rôle. Je ne suis pas dans la microgestion, là. Moi, je ne
commencerai pas à... tu sais, à intervenir dans telle ou telle classe, ce n'est
pas mon rôle. Mon rôle, c'est à partir de données que nous aurons désormais, je
l'espère, nous permettre d'identifier, à un niveau macro, quels sont les... je
dirais, les endroits ou les les écoles qui ont... qui semblent vivre des
difficultés particulières. Engager un dialogue avec le centre de services et
développer des manières de les aider, notamment par des mesures budgétaires. Et
après ça, une fois qu'on l'aura... une fois qu'on les a abordées avec certaines
difficultés qu'on semble avoir... qu'elles semblent avoir dans tel ou tel
secteur, mettons, du centre de services... dans certaines écoles du centre de
services. Après ça, c'est au centre de services puis aux écoles de prendre les
moyens pour intervenir auprès de la classe et fournir éventuellement de l'aide.
Et puis moi, mon rôle, je pense, ou notre rôle, c'est de voir comment... une
fois qu'on a identifié une école qui est plus problématique, mettons, comment
est-ce qu'on peut intervenir pour lui prêter main forte, est-ce qu'il y a des
choses qu'on peut faire pour l'aider à venir aider les élèves de cette
école-là, surtout si on...
Mme Ghazal : ...aider les
écoles ou les centres de services scolaires?
M. Drainville : Bien, les
deux, les deux, je vous dirais.
Mme Ghazal : Oui, O.K.
M. Drainville : Mais moi, mon
premier interlocuteur, honnêtement, ça va être les centres de services
scolaires, tu sais. Je ne me vois pas commencer à intervenir directement auprès
d'une direction d'école. On ne peut pas l'écarter, là, des fois, il y a des
situations vraiment urgentes, catastrophiques, qui pourraient nous amener là,
mais moi, je pense sincèrement que mon premier interlocuteur, c'est le centre
de services scolaire. Et je dois m'assurer que le centre de services scolaire
prend le relais, tu sais.
Mme Ghazal : Bien, les
explications du ministre sont extrêmement logiques, il ne va pas aller chercher
chaque... La situation de chaque élève ou chaque groupe d'élèves, ça veut dire
une classe, j'imagine, ou plusieurs classes, ou au niveau, là, primaire,
sixième année, etc. Mais ce n'est pas ça qui est écrit. Ce qui est écrit, c'est
«le ministre constate que certains élèves», c'est ça qu'il dit, le ministre,
alors que... C'est ça qui est écrit dans l'article, mais le ministre, il dit :
Bien non, moi, c'est le centre de services, c'est eux, mes interlocuteurs
parce... Puis après, «ça va être important de soutenir», ce que j'entends, là,
je paraphrase ce que le ministre vient de dire, «de soutenir les centres de
services scolaires par différents moyens pour s'assurer de régler le problème
ou la situation pour permettre la réussite des élèves.» Donc...
Puis, dans le fond, c'est ça qui est
intéressant, c'est que le... Ce qui est important, c'est que le ministre s'assure
que chacun des centres de services scolaires ait les moyens eux-mêmes d'intervenir
puis de mettre en... de constater premièrement eux-mêmes s'il y a des
indicateurs qui ne sont pas suivis, puis après, eux, d'intervenir. C'est ça
qui... Est-ce que le ministre, sa responsabilité, c'est de s'assurer que les
centres de services scolaires sont capables de faire ce travail-là et ils n'ont
pas que lui le fasse partout? Parce que de toute façon, c'est impossible. Je
veux dire, c'est impossible. Puis d'ailleurs, si c'était le cas, j'aurais
demandé... Oui?
La Présidente (Mme Dionne) : Pardon,
M. le ministre.
M. Drainville : Je m'excuse,
je vous ai interrompue.
Mme Ghazal : Oui. Oui, il n'y
a pas de problème. Il n'y a pas de problème.
M. Drainville : Merci, je
suis désolé, mais mon microphone était...
Mme Ghazal : Ouvert.
M. Drainville : ...était
allumé, puis je ne pensais pas qu'il était allumé. Alors, j'ai parlé trop fort.
Terminez votre phrase s'il vous plaît, puis après ça, je vais essayer d'y
répondre au meilleur.
Mme Ghazal : Oui. Mais en
fait, ce que j'entends du ministre, c'est que lui, ses interlocuteurs, c'est
les centres de services scolaires. Il veut s'assurer qu'ils puissent s'assurer
de la réussite des élèves alors que ce qui est écrit, c'est le ministre qui
doit s'occuper de la réussite de chacun des élèves. C'est ce qui est écrit, ça
ne dit pas la même chose. Puis moi, je suis contente d'entendre les
explications du ministre parce que s'il me disait : Non, non, non, moi, c'est
les élèves ou les groupes d'élèves, j'allais lui demander : Mais ça se
passe où que c'est comme ça que c'est le ministre qui fait ça pour 1,4 million
d'élèves?
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre.
M. Drainville : MMe la
Présidente, on va suspendre quelques... quelques minutes au plus, là. Je veux
juste discuter avec les juristes parce qu'il y a une raison pour laquelle c'est
écrit comme ça, ça fait que je veux juste ma m'enquérir, m'enquérir de la
raison. Je crois savoir, là. En fait, j'ai une réponse à ça, mais je veux... je
veux... je veux...
M. Drainville : ...la
confirmer, O.K.? C'est bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
n'y a pas de problème.
Donc, la commission suspend ses travaux
quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 36)
(Reprise à 16 h 43)
La Présidente (Mme Dionne) : On
reprend. M. le ministre. La commission reprend maintenant ses travaux. Donc,
nous en étions à l'article 37. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui. Alors,
Mme la Présidente, je pense, souvent, c'est par des exemples qu'on peut le
mieux se comprendre. Certains élèves, certains élèves, ça pourrait être des
élèves HDAA. Certains élèves HDAA ou groupes d'élèves HDAA qui présentent des
facteurs de risque mettant en péril leur réussite scolaire. À ce moment-là, on
en informe le centre de services, on échange avec le centre de services, on
voit comment ils ont l'intention d'intervenir. Ça pourrait être certains élèves
ou groupes d'élèves dans des écoles en milieu défavorisé.
Alors, c'est une formulation générale,
pour ne pas dire générique, qui nous permet d'intervenir. Puis juste un élément
d'information que je souhaite transmettre à la commission, Mme la Présidente,
parce que ce n'est pas dans le projet de loi, là, mais ça fait partie des
travaux qu'on a faits quand on a rédigé le projet de loi puis on a préparé le
projet de loi, le service de M. Lehoux va... ou la direction, enfin, les
directions qui sont sous votre responsabilité vont collecter, vont analyser les
données, mais il y aura, au sein du ministère de l'Éducation, Mme la
Présidente, une équipe qui va être chargée de proposer des interventions auprès
des centres de services scolaires, après, justement, qu'on ait pris
connaissance et qu'on ait analysé les données. Donc, il va y avoir une équipe
de personnes, là qui sont des... qui vont être des spécialistes, si on peut
dire, de l'utilisation des données à des fins scolaires, à des fins
pédagogiques, à des fins de réussite éducative. Et donc c'est cette équipe-là,
qui n'est pas encore en place mais qui sera mise en place dans la foulée de
l'adoption éventuelle du projet de loi, donc, qui pourra donc interagir avec
les centres de services scolaires, pour s'assurer justement qu'on obtienne le
maximum de résultats positifs à partir de ces données qui sont... qui vont être
colligées. C'est la meilleure réponse que je peux vous donner, Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : Je comprends que
c'est certains groupes d'élèves, HDAA ou autres, par exemple, là, je comprends
ça, mais ça aurait pu être formulé différemment. Parce que je comprends l'intention,
parce que c'est important aussi de parler de l'intention du ministre puis du
législateur, mais ce qui était écrit ici, c'est comme si le ministre voulait...
prenait une responsabilité, puis, je veux dire... je n'ai pas le mot en
français, by-passait la responsabilité, passait outre les centres de services
scolaires puis le travail qu'elles, elles doivent faire, les directions
d'école.
Parce que, tu sais, je vois ça comme si le
ministre, lui, il se dit : Bien, moi, je vais regarder toutes les données
en lien avec tous les élèves ou les groupes d'élèves, ça fait que, là, ça va
être tous les HDAA, mais, après ça, les HDAA, par exemple, ils sont répartis
dans plein d'écoles, dans plein de centres de services, ils sont partout. Donc,
il veut avoir... il veut regarder, par exemple, un indicateur pour ces groupes
d'élèves...
Mme Ghazal : ...un indicateur
pour ces groupes d'élèves de façon uniforme partout à travers le Québec, puis
là, amener des solutions partout qui seraient les mêmes, ce qui est un peu
impossible. Il y a beaucoup de spécificités — on en parlait tantôt — régionales,
locales qui sont très... pour toutes sortes de raisons, qui peuvent être
différentes d'un endroit à l'autre, c'est impossible de gérer ça de façon aussi
centralisée. Pourtant, ce que le ministre disait, c'était bien, c'était de
dire : Moi, je vais m'assurer que ça soit juste de façon exceptionnelle,
les élèves, de façon plus précise. Moi, mon intention, c'est de travailler avec
les centres de services, les centres de services travaillent avec les
directions avec ces données-là. Donc, ce qui serait beaucoup plus bénéfique et
beaucoup plus efficace, ça serait que le ministre soutienne les centres de
services scolaires pour qu'ils fassent eux-mêmes leur analyse, parce qu'ils
vont avoir accès. Tu sais, il y a un tableau de bord général du ministre de
toutes ces données partout, mais j'imagine que les centres de services
scolaires vont avoir accès aux données de leurs élèves à eux, là, je ne peux
pas croire, puis ça va leur permettre peut-être de dire : Voici quelles
solutions je vais mettre en place, et non pas le ministre qui dise : Voici
la solution qui va être instaurée partout pour tous les centres de services
scolaires qui, pour tel indicateur, ont telles données ou qui ne réussissent
pas selon les cibles attendues.
Est-ce que ça ne serait pas mieux si
c'était formulé différemment, c'est-à-dire, au lieu de dire, comme la première
phrase, là... Là, je vais regarder la première phrase, parce que tout à l'heure
le ministre me parlait des «certains élèves», mais là, si on regarde la
première phrase, il n'y a pas «certains». Ce qui est écrit, c'est : «Le
ministre va procéder à l'évaluation des besoins des élèves.» Donc, on pourrait
entendre ici «de chacun des élèves en lien avec leur réussite éducative»,
peut-être, si on pouvait reformuler, puis j'ai un amendement ici, de dire que
«le ministre devrait évaluer les besoins des centres de services scolaires en
lien avec la réussite éducative.».
J'essaie juste de comprendre pourquoi,
parce que c'est ce que le ministre... c'est ce que j'entendais que le ministre
disait, il disait ce que je suis en train de dire maintenant, mais ce n'est pas
ça qui est écrit, puis là il y a comme une inquiétude que j'essaie de
comprendre. De ne pas l'écrire comme ça, qu'est-ce que ça enlèverait au
ministre?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, les données que nous allons colliger et qui vont être déposées dans
des banques de données, ce sont les données en lien avec les besoins des élèves.
Les données qui seront déposées dans ces banques de données vont nous permettre
de constater que certains élèves ou groupes d'élèves présentent des facteurs de
risque.
Je veux... Mme la Présidente, la dernière
affaire qu'on veut, là, c'est de se retrouver dans le même marécage que celui
dans lequel on se trouve présentement dans un an, deux ans parce qu'on se fait
dire : Ah! bien, finalement, la loi ne vous permet pas d'intervenir, ne
vous permet pas d'avoir accès à ces données-là, parce que vous devez passer par
les centres de services scolaires, donc vous n'avez pas accès directement aux
banques de données.
C'est justement le problème qu'on veut
régler, Mme la Présidente, actuellement. Le principal problème pour lequel...
La principale raison pour laquelle il faut intervenir, c'est qu'au sens de la
loi ce sont les centres de services scolaires qui sont propriétaires des
données. Bon. Dans certains cas, il y a un enjeu avec la GRICS, là, M. Lehoux
pourrait vous expliquer ça. Mais, si je veux simplifier, là, le problème qu'on
tente de surmonter, c'est justement le fait que, la propriété des données étant
celle des centres de services scolaires, en tout cas dans certaines
circonstances c'est très certainement le cas, bien là, je suis obligé justement
de passer par 72 interlocuteurs pour finalement avoir le portrait puis être
capable de faire... de bien faire mon travail de ministre de l'Éducation.
• (16 h 50) •
Puis, encore une fois, Mme la Présidente,
je ne personnalise pas le débat. Aujourd'hui, c'est moi qui suis le ministre,
peut-être qu'un jour ce sera la députée de Mercier, peut-être qu'un jour ce
sera la députée de Saint-Laurent, peut-être qu'un jour ce sera un de mes
collègues ici présents. Alors, pour le moment, c'est moi. Pour le moment, c'est
moi qui suis ministre de l'Éducation, et tout ce que je peux vous dire, en
toute sincérité, c'est que c'est franchement frustrant, puis assez
incapacitant, et assez paralysant, par moments, de devoir soit m'obstiner pour
avoir des données, soit attendre pour les avoir, soit ne pas les avoir. Alors,
je... mon objectif...
M. Drainville : ...Alors,
je... Mon objectif, Mme la Présidente, c'est de faire en sorte qu'on ait un
encadrement juridique qui protège les renseignements personnels, et on y reviendra
dans d'autres dispositions parce qu'on a quand même une mécanique stricte pour
s'assurer justement de la protection des renseignements personnels avec une
rétroaction à la Commission d'accès à l'information, et tout ça, mais je pense
que l'idée d'avoir une fluidité d'accès aux données, je pense que c'est très
important, Mme la Présidente, il faut se sortir de l'espèce de carcan
administratif et légal, honnêtement, qui existe présentement et qui fait en
sorte qu'on n'est vraiment pas efficace. Puis moi, là, je me trouverais
franchement pas bon si, au terme de l'éventuelle adoption de 23, j'étais
obligé, dans six mois ou dans un an, de me dire : Bien, franchement, tu
avais l'occasion avec 23 de régler un certain nombre de problèmes, puis tu ne
les as pas réglés, parce que tu avais peur de la critique ou parce que si ou
parce que ça. Non, là, il faut, Mme la Présidente, d'une manière qui est
prudente, d'une manière qui est rigoureuse, il faut se donner les moyens de
bien agir puis de venir en aide aux élèves qui sont en difficulté dans notre
système d'éducation.
Mme Ghazal : Bien, j'aimerais
ça déposer un amendement, parce que moi, j'ai peur qu'en voulant régler un
problème, on en crée un autre. Il aurait peut-être d'autres solutions. Je
déposerais un amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Alors, nous... juste nous le soumettre à la commission. Est-ce qu'il y a
consentement pour suspendre peut-être cet article, le temps que l'amendement
soit déposé? Ou suspendre les travaux?
Mme Rizqy : Juste les travaux
pas l'article.
La Présidente (Mme Dionne) : Les
travaux.
Mme Rizqy : Juste le temps de
déposer, mais on reste sur l'article.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Alors, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 53)
(Reprise à 16 h 58)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, Mme la députée de Mercier,
nous avons bien reçu votre amendement sur Greffier. Donc, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Donc :
L'article 37 est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa de
«élèves en lien avec la réussite scolaire» par «centres de services scolaires
en lien avec la réussite éducative des élèves»;
Et le remplacement de «certains élèves ou
groupes d'élèves» partout où ils se trouve par «centre de services scolaires»;
Et le remplacement, dans le second alinéa,
de «leur» par «la»;
Le remplacement de «ces élèves» par «des
élèves.»
Je ne sais pas si vous voulez que je
relise pour que l'on comprenne ou si tout le monde... Que je relise une fois
qu'il est modifié, de quoi... à quoi ça ressemblerait, le texte?
La Présidente (Mme Dionne) : ...peut-être
bien pour la compréhension de tous et ceux qui nous écoutent à la maison.
Mme Ghazal : Alors : Le
ministre peut procéder à l'évaluation des besoins des centres de services
scolaires en lien avec la réussite éducative des élèves. À cette fin, il peut
déterminer les outils, les cibles, les indicateurs permettant de détecter les
facteurs de risque pour la réussite scolaire des élèves et peut, lorsqu'il le
juge, procéder à l'analyse de la situation des centres de services scolaires.
Lorsque, en application du premier alinéa,
le ministre constate que certains centres de services scolaires présentent des
facteurs de risque qui mettent en péril la réussite scolaire, il peut en
informer le centre de services scolaire concerné et échanger avec ce dernier
sur les mesures à prendre. Il peut, s'il le juge nécessaire, conseiller et
soutenir le centre de services scolaires afin de favoriser la réussite scolaire
des élèves.
Donc là, le ministre comprend, on a eu un
petit peu l'échange avant, au lieu que ce soit le ministre qui s'occupe de tous
les élèves ou des groupes d'élèves, il faut que les décisions soient prises par
les centres de service scolaires qui ont accès à ces données. Puis si, en ayant
les données, le ministre dit : Mon Dieu, dans ce centre de services
scolaire, tout le monde échoue en lecture. Par exemple, si c'est un indicateur,
bien là, il pourrait voir... avoir une discussion comme ça le dit déjà dans
l'article sur comment est-ce qu'il peut les aider pour améliorer cet indicateur-là
ou cet élément, ce facteur important qu'est la lecture pour la réussite des
élèves.
Puis j'entendais le ministre me dire...
c'est parce qu'il veut corriger un problème pour pas que, quelques années plus
tard, on se dise : Mon Dieu! on avait la chance, avec le projet de loi
n° 23, de corriger un problème, un irritant majeur qui... que le ministre
n'avait pas accès aux données parce que la propriété... les propriétaires des
données, c'était les centres de services scolaires.
Là, moi, je ne suis pas juriste, là, puis
je n'ai pas une grosse équipe qui peut m'aider là-dedans, mais il pourrait
peut-être avoir un autre...
Une voix : ...
• (17 heures) •
Mme Ghazal : Oui, oui, oui.
Pourrait avoir un autre article ou un autre... ajouter quelque chose, là, une
phrase ou deux, là, dans l'article pour dire : Bien, cela dit, le ministre
peut avoir accès aux données en tout temps puis il n'y a pas besoin d'envoyer
des courriels puis des formulaires par fax à tous les centres de services scolaires,
il a accès à tout ça tout le temps, sans aucun problème, tout en protégeant la
confidentialité des données.
Cela dit, ce n'est pas à lui de tout gérer
ce qui se passe pour les élèves partout, comment ça se passe. Il faut quand
même... parce que cette centralisation n'est pas nécessaire puis elle n'est
pas...
17 h (version non révisée)
Mme Ghazal : ...efficace.
C'est bien mieux que ce soit les gens les plus proches du terrain, des élèves
qui puissent avoir, si on veut, la capacité puis les outils pour gérer le
problème. Ett après ça, s'il y a des problèmes, puis le ministre le constate,
là, il va... il va le constater parce qu'il peut avoir accès aux données qui ne
sont pas... qui ne devraient pas être juste la propriété des centres de
services scolaires.
Ce que le ministre nous dit : En ce
moment, c'est lui le ministre. Mais après ça, on ne sait pas ça va être qui. Ce
n'est peut-être pas ni ma collègue députée de Saint-Laurent ni moi qui sommes
toutes les trois des personnes extraordinaires, là. Mais s'il y a quelqu'un
d'autre, qu'est ce qui nous dit que ce ministre-là, lui, ne va pas abuser des
données pour faire du contrôle puis du contrôle -là, comment on appelle ça le
très micromanagement à outrance? Microgestion -microgestion à outrance? Parce
que lui, ce ministre-là, il est comme ça, tu sais, ou l'autre ministre, il ou
elle, là, qu'on ne connaît pas, qui n'est pas encore ministre, ça fait qu'on ne
le sait pas. Alors que, cette loi-là, on l'a fait pour les années à venir.
Donc, si le ministre veut régler un
problème, c'est important qu'il n'en crée pas un autre parce qu'il y a aussi
tout cet aspect, moi, qui m'inquiète aussi, qui deviendrait peut être ultra,
ultra bureaucratique qui est aussi une inquiétude. Bien, en ce moment, là,
c'est une réalité qui est vécue par par les enseignants qui doivent remplir
plein, plein, plein de choses, parce qu'il faut qu'il y ait toutes sortes de
données recueillies. Je ne dis pas qu'il ne faut pas en recueillir. Au
contraire, il faut... il faut que ces données soient accessibles. Mais ce n'est
pas au ministre de gérer tout ça parce que, justement, on risque de se
retrouver dans la microgestion, puis, à un moment donné, on perd le sens de ce
qu'on est en train de faire puis on perd le fil.
Puis, en regardant un petit peu de la
façon que c'est formulé l'article actuellement, puis la raison pour laquelle
j'amène cet amendement-là, ça me fait penser à mon expérience de travail où
moi, j'étais dans des entreprises, des usines, là, parce qu'on fabriquait des
objets, où toutes ces méthodes de données, de tableaux, de bord, de «lean»,
etc., étaient très, très présentes. Puis, dans la dernière entreprise où je
travaillais, j'avais mon boss direct, qui était le directeur de l'usine. Mais
j'avais ce qu'on appelait un boss en pointillé, j'ai juste un mot en anglais
aussi, un «dotted line boss». Donc, dans l'organigramme, il y avait comme un
boss indirect qui lui était dans la maison mère, puis la maison mère qui était
aux États-Unis, lui, il s'assurait que tous les indicateurs, là, étaient bons,
là, partout, dans toutes les usines puis... Mais la maison mère, elle, elle avait
toutes les données de toutes sur chacune des machines, partout, dans toutes les
toutes les... les, les entreprises et les usines qui fabriquaient un certain
produit. Donc, on s'assurer que la qualité du produit qui était fabriqué était
parfaite partout, puis quasiment en temps réel, on savait, là, s'il y avait un
problème ailleurs. Je comprends que ça peut peut-être marcher, cette
centralisation à outrance pour des entreprises privées puis des usines comme
ça, qui gèrent des unités d'affaires et tout ça. Mais à l'école, peut-être que ce
n'est pas vraiment ce qui est souhaité. On ne peut pas calquer ce modèle-là
puis cette façon de gérer ici puis dire que le ministre et le ministère, c'est
la maison mère des écoles, et que le ministre, c'est le PDG, là. Ce n'est
pas... On ne peut pas gérer ça comme ça.
Je sais que ce n'est pas l'intention du
ministre. Dans les discussions qu'on a eues, ça n'a jamais été ce qu'il a dit.
Mais il faut s'en assurer. Peut-être qu'il y a quelqu'un d'autre, un autre
ministre qui, lui, aime gérer les façons de faire... les écoles de façon
centralisée. Il faut s'assurer qu'il ne puisse pas le faire de cette façon-là,
puis c'est pour ça que j'amène cet amendement-là, pour que la loi soit écrite
de la façon que le ministre nous l'a expliqué tantôt, c'est-à-dire que lui, ce
sont les centres de services scolaires qui sont ses interlocuteurs et il n'a
pas à gérer ce qui se passe dans chacune des classes, partout au Québec, pour
chacun des élèves, partout dans chacune des écoles.
La Présidente (Mme Dionne) : ...Mme
la députée. M. le ministre, vous vouliez intervenir?
M. Drainville : Oui. Je
comprends la préoccupation de la députée de Mercier, puis en même temps,
comment je dirais bien ça, je pense qu'elle s'inquiète pour rien. Je le dis en
tout respect dans le sens où je n'ai pas le choix, Mme la présidente, d'avoir
accès directement aux données. Il faut que j'aie accès aux données. Si on
m'oblige à passer par les centres de services scolaires, c'est essentiellement
la situation dans laquelle je me trouve présentement. Je suis obligé de passer
par les centres de services scolaires, et c'est ce qui fait que ça ne
fonctionne pas...
M. Drainville : ...on a besoin
d'une perspective nationale, Mme la Présidente, on a besoin d'une perspective
québécoise. Ce n'est pas 72 réalités, là, que l'on veut, c'est une réalité qui
est québécoise et qui va nous permettre de faire des comparaisons d'un centre
de services à l'autre, par exemple, et à l'intérieur d'un centre de services,
des comparaisons d'une école à l'autre pour être capable d'avoir une bonne
lecture de la situation puis être capable, par la suite, d'identifier les bons
moyens pour venir en aide aux centres de services scolaires et aux écoles.
Puis, Mme la Présidente, je... c'est une banque de données dans laquelle les
centres de services doivent déposer leurs données uniformisées à des fins de
comparaison. C'est ça qui... c'est de ça dont nous avons besoin.
On propose... Je donne un exemple. Tiens,
j'essaie de rendre les choses le plus concret... de rendre les choses les plus
concrètes possibles. On propose de créer un vaste réseau, d'une certaine
manière, d'aide à la classe, là. On propose, dans les négociations actuelles,
là, d'avoir des aides à la classe dans le plus grand nombre possible d'écoles
primaires du Québec. Actuellement, on a un projet pilote pour lequel on a les
résultats, c'est un projet pilote de 100 écoles. Là, cette année, on
déploie les aides à la classe dans 200 écoles. Puis on va, évidemment... comme
on l'a fait pour les 100 premières écoles, on va, évidemment, vouloir
évaluer les résultats de ces projets pilotes dans les 200 écoles. Imaginez
qu'on en vient à une entente avec les syndicats et qu'on est capable de
déployer des milliers de classes à travers le Québec. Moi, je veux savoir
comment ça marche et puis quels résultats ça donne. Je ne veux pas être obligé
de... Puis je veux avoir accès aux données. Sans devoir demander la permission
ou passer par les centres de services scolaires, Mme la députée de Mercier. Je
ne veux pas retomber dans les mêmes travers.
C'est pour ça que je ne suis pas d'accord,
je le dis en tout respect, je ne suis pas d'accord avec les amendements que
vous proposez, parce que j'ai le sentiment que c'est des arguments qui
confortent le statu quo. Et puis là je pense qu'il faut sortir du statu quo
puis il faut se donner, justement, les coudées franches pour être capable
d'avoir accès aux données de nos élèves qui vont nous permettre, par la suite,
de mieux faire notre travail, et j'oserais ajouter, Mme la Présidente, qui vont
permettre au député de l'opposition, dont la députée de Mercier, d'avoir accès
à de la meilleure information puis de l'information en temps réel, plus
rigoureuse, plus juste, plus précise puis qui... donc qui va lui donner
davantage d'outils pour bien faire son travail de contrôle puis de contrôle du
travail du ministre. Je pense, honnêtement, que ce projet de loi va améliorer
l'accès aux données. Puis ça ne sera pas juste bon pour le ministre, ça va être
bon pour tout le monde, y compris pour les porte-parole en éducation qui
travaillent dans l'opposition, Mme la Présidente.
• (17 h 10) •
Mme Ghazal : Donc, l'objectif
de cet article, c'est d'avoir accès aux données ou d'évaluer les données pour
amener les centres de services scolaires à poser des actions décidées par le
ministre?
M. Drainville : ...en fait,
non seulement l'un n'empêche pas l'autre, l'un est nécessaire à l'autre. Il
faut avoir accès aux données des élèves pour en tirer des conclusions qui vont
nous permettre, par la suite, d'identifier les centres de services où il y a
des enjeux problématiques puis, à l'intérieur des centres de services, des
écoles où il y a, par exemple, un échec scolaire plus grand. Mais je dois partir
du portrait global pour, par la suite, en arriver à identifier des réalités, je
dirais, régionales ou des réalités par centres de services scolaires. Vous, ce
que vous me proposez, d'après ce que je lis là, là, c'est...
M. Drainville : ...remplacement...
Vous voulez que je remplace «élèves en lien avec leur réussite» par «centre de
service scolaire en lien... Mme la Présidente, le principe du projet de loi,
c'est de faire en sorte que les centres de services vont déposer dans des
banques de données les données des élèves, et c'est en ce sens-là que la
formulation de la disposition ne peut pas vraiment être autre que celle qui
est... qu'on a sous les yeux.
À partir du moment où je dis aux centres
de services : Vous devez déposer vos données sur les élèves dans des
banques de données auxquelles nous allons avoir accès, desquelles nous allons
tirer un certain nombre de constats pour nous permettre, par la suite,
d'intervenir, je n'ai pas le choix d'avoir une formulation qui dit... qui parle
des besoins des élèves. Et les mots sont importants, Mme la Présidente, quand
on lit, dans le deuxième alinéa, «il peut en informer le sein des services
concernés en échange avec ce dernier sur les mesures à prendre. Il peut, s'il
le juge nécessaire, conseiller et soutenir». On n'est pas dans du travail, là,
le méchant ministère ou, pire encore, le méchant ministre, là, qui va arriver
puis qui va faire, là, tu sais, avec ses gros bras, là, puis dire aux centres
de services : Aïe, voici ce que tu... Mais non, ce n'est pas de ça dont on
parle, on parle vraiment d'un système qui va nous permettre d'avoir un portrait
global, d'avoir une... Plutôt que d'avoir la vision fragmentée qu'on a
présentement, 72 portraits qui ne se comparent même pas les uns avec les
autres, avoir un portrait québécois qui nous permette, par la suite,
d'intervenir intelligemment, et de oui, échanger avec les centres de services,
et de oui, conseiller les centres de services, et de oui, les soutenir dans la
réussite scolaire des élèves.
Il faut sortir du vase clos, Mme la
Présidente, ça nous prend une perspective québécoise. Il faut avoir le
portrait, maudite marde, je suis ministre québécois de l'Éducation, je ne suis
pas ministre de 72 centres de services, je suis ministre québécois de l'Éducation.
Pour le moment, c'est moi, un jour, ce sera quelqu'un d'autre, mais il faut que
le ministre québécois de l'Éducation ait une perspective québécoise de
l'éducation. Actuellement, on ne l'a pas. On ne l'a pas. C'est ça, la réalité.
Il faut changer ça, Mme la Présidente, il faut changer ça. Ça ne marche pas
bien, de la façon dont ça... dont le système fonctionne présentement.
Alors, en tout respect, Mme la députée de
Mercier, encore une fois, je sais que vous êtes là, vous travaillez pour les
élèves, vous avez un grand... vous avez un coeur gros comme ça, puis je le sais
que vous voulez la réussite des élèves. C'est la même chose pour la députée de
Saint-Laurent puis pour mes collègues ici, on veut tous la même chose, mais là
je ne peux pas me rendre à cet argument-là, Mme la Présidente, je ne peux pas.
Mme Ghazal : Mais moi, je
suis totalement d'accord avec le fait que le ministre ait accès aux données,
ça, je ne suis pas contre ça. C'est après ça, est-ce qu'il va intervenir à la
place des centres de services scolaires, intervenir à la place des enseignants,
c'est plus ça qui est l'inquiétude.
M. Drainville : Les mots sont
importants, Mme la Présidente, échanger, conseiller et soutenir, c'est ça que
la disposition dit. L'article 37 dit : «Lorsque, en application du
premier alinéa, le ministre constate que certains élèves ou groupes d'élèves
présentent des facteurs de risque mettant en péril leur réussite scolaire, il
peut en informer le centre de services scolaire concerné et échanger avec ce
dernier sur les mesures à prendre. Il peut, s'il le juge nécessaire, conseiller
et soutenir». C'est écrit avec beaucoup de, je dirais, de sens de la nuance,
Mme la Présidente, tu sais, vous sentez, dans le libellé, là, qu'on fait
attention pour ne pas, justement, donner l'impression qu'on va intervenir d'une
manière intempestive. Tu sais, il y a un souci de bien connaître la réalité.
Puis, par la suite, tu sais, d'y aller avec un dialogue, dit aller dans un
échange : Je ne t'impose pas des moyens correctifs, je te conseille, je te
soutiens là-dedans. C'est pondéré et c'est modéré, Mme la Présidente, comme
formulation et ça se veut comme ça, ça a été... il a été pensé comme ça, cet
article-là, justement, pour répondre avant même que l'inquiétude soit exprimée
pour, d'une certaine manière, répondre d'emblée à la préoccupation que vous
exprimez, Mme la députée de Mercier. Parce que vous avez raison, il y a des
gens qui sont inquiets, qui craignent que ça va mener à un espèce de «power
trip», là, tu sais, mais ce n'est pas ça l'idée. L'idée, c'est vraiment de nous
donner les moyens de mieux aider...
M. Drainville : ...les élèves
dans nos écoles. Puis, honnêtement, Mme la Présidente, si le ministre de
l'Éducation qui décide d'utiliser... qui voudrait utiliser cet article-là pour
faire un trip de pouvoir, là, bien...
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible?
M. Drainville : Bien, je ne
pense pas, mais s'il s'essaie, je pense qu'il y aura des députés d'opposition
qui vont le rappeler à l'ordre.
Mme Ghazal : Mais on préfère
que ce soit la loi qui l'en empêche que les pauvres députés d'opposition qui
ont très peu de pouvoirs.
M. Drainville : Moi, je vais
vous dire, je vais vous dire, Mme la Présidente... Bien, d'abord, les députés
d'opposition ne devraient surtout pas sous-estimer le pouvoir qu'ils ont
d'influencer le ministre. Et, deuxièmement, je dirais que l'article, tel que
libellé, démontre justement un souci d'éviter de tomber dans de tels travers.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Ghazal : Non, je
maintiens mon... mais on a eu la discussion, on a eu l'échange. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi, c'est juste
pour bien comprendre l'amendement qui est proposé. Au fond, c'est parce que
vous voulez que le ministre passe via le centre des services scolaires pour ne
pas aller directement...
Mme Ghazal : Bien,
c'est-à-dire l'objectif, c'est que le ministre évalue les centres de services
scolaires et leurs résultats, et tout ça. Ils n'ont pas chacun des élèves dans
chaque classe de façon particulière, que ça, cette responsabilité-là soit
donnée aux centres de services scolaires.
Mme Rizqy : Moi, comme je
l'ai déjà dit, je suis favorable pour l'obtention d'informations, évidement pas
toutes, celles... l'amendement, mais... aussi l'article. Parce qu'ici on voit,
tu sais, la situation de certains élèves, donc ça... Et la protectrice du
citoyen avait quand même soulevé, lors de son passage dans les consultations,
qu'il fallait faire attention aussi pour ne pas que certaines informations
personnelles et confidentielles, qui sont généralement protégées... Je ne sais
pas, comment qu'on peut peut-être trouver un amendement qui réponde à la
préoccupation non seulement qui est exprimée par ma collègue, mais aussi par la
protectrice du citoyen? Protecteur, hein? On est rendu à protecteur, oui, c'est
vrai. J'ai tendance à féminiser, hein, Mme la Présidente, il faut me rappeler à
l'ordre.
Alors, parce que c'est vrai que, dans
certaines régions, lorsqu'on a un bassin d'élèves moins grand, en partant, ça
peut être plus facile d'identifier, mais c'est surtout que, des fois, dans
certains cas, je peux voir qu'il pourrait y avoir un enjeu au niveau de la
protection des informations personnelles des élèves, notamment lorsqu'on parle
d'élèves HDAA, puis qu'il y a le dossier médical qui peut être rattaché à cela,
des évaluations, des diagnostics, et là on tombe vraiment dans quelque chose
d'une grande sensibilité. Alors, je ne sais pas comment qu'on peut... Je ne
sais pas, vous, M. Lehoux, quand que vous avez regardé les différentes
données... la banque de données de Val-des-Cerfs, est-ce qu'il y avait des
moyens de protéger... d'anonymiser certaines informations? Est-ce qu'on voyait
vraiment le nom de l'élève ou est-ce qu'on a était capable, dans Val-des-Cerfs,
d'anonymiser quand vous regardiez les données? Est-ce qu'il y a consentement
encore pour que M. Lehoux puisse parler.
La Présidente (Mme Dionne) : Consentement
pour... Oui, allez-y.
• (17 h 20) •
M. Lehoux (Stéphane) : Alors,
les... la façon dont l'algorithme... sans être un expert de l'algorithme de
Val-des-Cerfs, mais assurément qu'il est fait pour pouvoir permettre une
intervention, par la suite, auprès des... par les enseignants auprès des élèves
qui sont jugés à risque. Donc, il y a nécessairement l'utilisation de la donnée
nominative pour pouvoir identifier ces élèves-là. Donc, dans l'algorithme de
Val-des-Cerfs, c'est ce qui est... c'est l'objectif. Et ces algorithmes-là qui
sont utilisés par les autres centres de services scolaires, le but est toujours
de pouvoir intervenir auprès des élèves identifiés par un risque de décrochage
dans cette situation-là.
Mme Rizqy : ...pour le...
Parce qu'une des appréhensions que les gens ont, c'est que, bien... Tu sais, le
centre de services scolaire puis les équipes-écoles, c'est normal, ils doivent
savoir de façon beaucoup plus ciblée, avec un plan d'intervention avec un
élève, comment réagir. Mais, quand qu'on sort de l'école puis du centre de
services scolaire, il me semble qu'il devrait avoir peut-être... pas un
pare-feu mais quelque chose, puisque le ministre n'a pas besoin de savoir que
le petit Alexis, dans telle école, a fait un plan d'intervention parce qu'un
médecin a donné tel, tel diagnostic à Alexis. Alors, est-ce qu'on pourrait
peut-être voir comment qu'on pourrait s'assurer que les données restent
anonymes? Parce que je ne pense pas que, tu sais, le ministre...
Mme Rizqy : ...je ne pense pas
que le ministre ait besoin d'un tel niveau de détail.
La Présidente (Mme Dionne) : S'il
n'y a plus d'intervention sur l'amendement, je proposerais peut-être de mettre
aux voix la...
Mme Rizqy : Oui, mais c'est
ce que... En fait, c'est sur l'amendement, parce que c'est en parallèle, parce
que, dans le fond, cet amendement-là... Je comprends le ministre, il veut avoir
de l'information, puis ma collègue, elle dit : Oui, mais est- ce qu'on a
besoin de ce niveau d'information ou est-ce qu'on a besoin de ce niveau?
Peut-être que la voie de passage est quelque part en plein milieu puis de
dire : Oui, ça nous prend des données, parce que, c'est vrai, et moi, je
l'ai déjà dit, on ne peut plus, au Québec, poser des questions pour lesquelles
on n'a pas de réponses, parce que, sinon, on est condamnés à chaque fois de
faire des tentatives d'améliorer un réseau qu'on ne connaît pas suffisamment.
Puis c'est normal que le ministre ait
besoin de savoir, par exemple, dans le rapport de la Vérificatrice générale,
bien, les enseignants qui sont non légalement qualifiés, bien, c'est quoi, leur
niveau de diplomation, le taux de roulement, parce que ça aussi, ça fait partie
de la réussite éducative. Si ces informations-là, on ne les a pas, on n'est pas
capable d'améliorer en ce moment, puis... Mais, en même temps, ma collègue,
qu'est-ce qu'elle dit : Mais est-ce qu'on a besoin d'aller dans le détail
du détail de l'élève? Puis ça, c'est aussi une préoccupation qui a été soulevée
par le Protecteur du citoyen.
Alors, je ne sais pas si on peut peut-être
trouver quelque chose pour protéger... Parce que, tu sais, ici, c'est marqué
pour «la situation de certains élèves» et c'est peut-être là que ça m'a... Un
groupe d'élèves, je peux comprendre. Certains élèves, j'aimerais savoir c'est
qui, ces certains élèves, ou... on pourrait peut-être enlever «certains
élèves».
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
pour les précisions à la députée. M. le ministre, est-ce que vous souhaitez
suspendre?
(Consultation)
M. Drainville : Oui. Mme la
Présidente, la difficulté avec la discussion que nous avons présentement, c'est
qu'elle télescope, en fait, des discussions que nous allons voir... avoir,
dis-je, plus tard sur d'autres articles. Je fais référence, par exemple, à
l'article 61, 6.7, où on parle de «la personne qui agit à titre de gestionnaire
délégué aux données numériques gouvernementales». C'est qu'il y a tout un cadre
qui est prévu au projet de loi qui vise justement à protéger les données
personnelles. Et donc c'est un peu embêtant, Mme la Présidente, parce que, tu
sais, par exemple, je me réfère toujours à l'article 61, 6.9 : l'autorisation,
donc, de communiquer ou d'utiliser une donnée ou des données doit prévoir que
la communication ou l'utilisation d'un renseignement se fait uniquement sous
une forme qui ne permet pas d'identifier directement la personne concernée,
etc.
Donc, il y a plusieurs dispositions qui
visent justement à nous assurer que l'utilisation des données se fait d'une
manière qui est sécuritaire et qui ne dépasse pas l'objectif pour lequel la
demande d'autorisation a été faite, parce qu'on ne pourra pas, Mme la Présidente...
le ministre ne pourra pas juste arriver puis dire : Je veux telle donnée
ou telle donnée, il va être obligé de soumettre sa demande à la personne qui
agit à titre de gestionnaire délégué aux données numériques, et donc le
ministre, Mme la Présidente, ou la ministre, éventuellement, va devoir
justifier ce pourquoi il, dans ce cas-ci, il demande accès à ces données-là. Il
va falloir fournir un raisonnement, il va falloir s'expliquer et puis il va
falloir obtenir l'autorisation du gestionnaire délégué aux données numériques,
puis, une fois que le ministre aura eu l'autorisation, il va être obligé de
faire rapport sur l'utilisation des données, puis non seulement il va être
obligé de faire rapport sur l'utilisation des données, Mme la Présidente, il va
être obligé de prendre ce rapport et de l'envoyer à la Commission d'accès à
l'information.
Ça fait qu'il y a vraiment des... Comment
on dit ça, des «safeguards», là, des... Ce n'est pas des...
Des voix : ...
M. Drainville : Des
garde-fous. Merci beaucoup. Alors, il y a vraiment des garde-fous dans ce
projet de loi qui vont faire en sorte, justement, que oui, les accès vont être
possibles, mais ils ne seront pas...
M. Drainville : ...mais ils ne
seront pas automatiques. Il y aura accès aux données, mais il va falloir que le
ministre explique pourquoi cet accès à ces données en particulier sont
important aux fins. Et le fameux rapport dont je vous parle, Mme la Présidente,
il va être rendu public, ce rapport-là, n'est-ce pas, M. le sous-ministre?
Donc, ça va être possible pour les députés d'opposition de regarder le rapport
d'accès aux données puis de... éventuellement, s'ils trouvent que ça va trop
loin, ils pourront questionner puis demander des comptes au ministre.
Et plus encore, Mme la Présidente, parce
que j'essaie de rassurer le plus possible la députée de Mercier puis la députée
de Saint-Laurent également, il est également prévu, au projet de loi, Mme la
Présidente, que chaque personne qui va avoir accès aux données sont... comment
dire, elle va laisser une trace. Ça va être possible, pour le citoyen qui veut
savoir si les données concernant son enfant ont été... s'il y a quelqu'un qui a
eu accès aux données ou qui a questionné la banque de données, bon, bien, ça va
être possible pour le citoyen d'avoir une forme de contrôle sur l'accès à ces
données-là. Bon, ça existe déjà, ce n'est pas révolutionnaire. Les systèmes
sont ainsi faits maintenant que, si tu t'introduis dans un système, tu laisses
une trace. Et donc ça va être possible pour... Je dis n'importe quoi, là, mais
mettons le parent de tel ou tel enfant, ça va être possible de savoir, O.K.,
est-ce qu'il a eu accès aux données, etc. Il y aura donc des mesures de
contrôle, des garde-fous très importants.
Et donc je comprends, encore une fois,
d'où vient la question de la députée de Mercier, d'où vient l'amendement de la
députée de Mercier, mais encore une fois je tiens à la rassurer, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'amendement?
Mme Rizqy : ...juste tantôt,
c'est pour ça que je vous ai donné comme exemple, M. le ministre, avant
l'amendement, je veux dire, dans certains centres de services scolaires plus en
région, où est-ce qu'on a des plus petites équipes et plus petites écoles,
certains élèves... Moi, c'est surtout le «certains élèves». Parce que «groupes
d'élèves», je suis capable de le comprendre, mais le «certains élèves», est-ce
qu'on n'est pas vraiment ici en train de cibler, là? En fait, ça serait qui,
les «certains élèves»?
M. Drainville : Bien, comme
je disais tout à l'heure, Mme la Présidente, «certains élèves» ou «groupes
d'élèves», l'idée, encore une fois, c'est de s'assurer que l'on puisse avoir
accès à des données pour certaines catégories d'élèves. C'est ça, le sens de la
disposition, certaines catégories d'élèves. Tout à l'heure, je donnais
l'exemple des élèves à besoins particuliers. Ça pourrait être «certains élèves
des écoles à milieu de... à indice de défavorisation élevé», je ne sais pas,
moi, 7, 8, 9, 10, ou je ne sais trop. Ça dépendra, justement, de la décision
qui sera prise, quel genre de données on cherche, mais c'est ça le sens de la
disposition, c'est certains groupes d'élèves ou certaines catégories d'élèves.
C'est pour ça que la disposition a été écrite de cette manière-là.
• (17 h 30) •
Mme Rizqy : Moi, je vous
dirais juste... parce que ce que vous nommez, ce sont des groupes, les groupes
HDAA, les groupes de milieu...
M. Drainville : C'est des
exemples, c'est des exemples.
Mme Rizqy : Oui, c'est ça,
mais ça, c'est des groupes... «Certains élèves», je vais vous le dire, moi, ma
préoccupation, je vais vous donner un exemple. Dans la réussite éducative,
tantôt vous l'avez dit avec beaucoup de justesse, un enfant qui subit
l'intimidation, ça se peut que sa présence en classe soit moins régulière puis
ça lui tentera moins d'aller à l'école. Mais, dans des dossiers d'intimidation,
il y en a aussi qui sont à caractère sexuel. Alors là, on rentre dans le plus
sensible du sensible. Je me demande pourquoi qu'on a besoin de marquer
«certains élèves». Est-ce qu'on pourrait juste garder «groupes d'élèves»? Je
vais vous laisser...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, est-ce que vous souhaitez, oui? D'accord.
La commission suspend ses travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 17 h 31)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 37)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend ses travaux. Donc, M. le ministre, c'est à vous la parole.
M. Drainville : Oui, juste
pour être bien certain, Mme la Présidente, la députée de Saint-Laurent, nous a donné
le O.K., si je peux me permettre, pour poursuivre les travaux, hein, c'est bien
ça? Parce que je ne veux pas... Oui, vous êtes... Mme la députée de
Robert-Baldwin m'a fait signe que oui. Alors, je ne veux pas manquer au respect
pour mes collègues. Ça se passe bien puis je veux que ça continue à bien se
passer.
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je pense
que j'ai fait connaître mon point de vue. On a un désaccord. Ce n'est pas
grave, ça va arriver encore. Et voilà. Je ne sais pas, est-ce qu'il reste beaucoup
de temps d'intervention ou... Est-ce qu'il reste beaucoup de temps d'intervention
avant qu'on puisse passer au vote? Je pose la question.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Est-ce qu'il y a... Mme la députée de Robert-Baldwin, de toute façon, vous n'avez
pas pris votre temps. Donc, oui, c'est à vous la parole.
Mme Garceau : Je n'ai pas
pris de temps, exactement, donc je commence mon temps. Au niveau du premier
alinéa concernant «à cette fin, il peut déterminer les outils, les cibles...
les indicateurs permettant de détecter les facteurs de risque pour la réussite
scolaire», je comprends que c'est le ministre qui va procéder à déterminer les
outils, les cibles et les indicateurs. Vous aviez mentionné tout à l'heure que
vous ne vouliez pas faire une microgestion, mais c'est un peu de la
microgestion si vous allez déterminer et non pas en consultation, peut-être,
avec les centres de services scolaires. Est-ce que vous seriez ouverts à ça?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente... Je remercie la députée pour sa question. Puis c'est implicite.
Non seulement il va falloir discuter de ces besoins puis de la façon de les
mesurer avec les centres de services scolaires, mais, je dirais, Mme la
Présidente, il n'y a pas juste les centres de services scolaires qui vont être
parties à cette discussion, moi, je dirais, les représentants des parents, les
représentants des directions d'école, les syndicats, les experts, Égide Royer,
Normand Baillargeon et les autres, ils vont participer à cette discussion. Évidemment,
à la fin, c'est le ministre qui a la responsabilité de prendre ses
responsabilités, alors, bien entendu qu'à la fin je dois faire mon travail de
ministre de l'Éducation.
• (17 h 40) •
Mais cette évaluation des besoins, Mme la
Présidente, je ne ferai pas ça en vase clos. Je n'ai aucun intérêt à faire ça
en vase clos parce que, si je fais ça en vase clos, à ce moment-là, la
légitimité de l'exercice va être remise en question. C'est beaucoup mieux de procéder
au terme d'une discussion qui soit la plus large possible pour que, par la
suite, l'exercice soit légitimé. Tu sais, par exemple, Mme la Présidente, je
fais beaucoup de tournées d'école présentement, là, puis j'en fais depuis que
je suis ministre puis j'ai l'intention de continuer à en faire. Je vais
inaugurer une école, si je ne m'abuse... est-ce que c'est plus tard cette
semaine ou la semaine prochaine? Puis aujourd'hui, d'ailleurs, j'ai demandé à
ce qu'on réserve un moment dans... pendant ma visite, pendant la visite de...
un moment pour que je puisse m'asseoir avec le personnel scolaire, comme je le
fais la plupart du temps dans mes visites d'école, pour justement avoir un
échange. Puis c'est des échanges qui sont très francs. Des fois, c'est assez
cru, puis c'est bien correct de même, moi, je n'ai pas de problème avec ça.
Mais c'est sûr que...
M. Drainville : ...au terme de
ces discussions-là, je reviens de l'école, je quitte l'école puis j'ai des
réflexions, j'ai... on m'a transmis de l'information, on a attiré mon attention
sur certaines réalités. La réalité de la composition de la classe, Mme la
Présidente, le fait que la composition de la classe est sans doute le plus
grand défi auquel nous faisons face, avec la pénurie, bien entendu, cette
conviction-là m'est venue très rapidement, dès mes premières visites d'école,
parce que ça m'a sauté au visage, et ça m'a sauté au visage à travers les
discussions que j'ai eues avec le personnel scolaire. Et donc le besoin, pour
revenir au projet de loi, le besoin de bien... c'est-à-dire la nécessité de
bien évaluer les besoins des élèves à besoins particuliers, c'est... enfin, ça
aurait pu me venir après lecture de tel ou tel texte savant ou de telle ou
telle lettre d'opinion, mais ça m'est venu à la suite de mes visites d'école.
Alors, le ministre qui procède à
l'évaluation des besoins, il procède à l'évaluation des besoins au terme d'un
travail de collecte d'informations, de visites dans les écoles, d'échanges avec
les experts, d'échanges avec les groupes représentatifs, d'échanges avec les
députés, de débats avec les députés. Donc, à la fin, la synthèse et la décision
lui appartient. C'est sa responsabilité ministérielle. C'est pour ça que la
disposition est écrite de cette manière-là. C'est vraiment... Ce n'est pas
gratuit, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Je comprends.
Étant juriste de formation, vous comprendrez que moi, lorsque je prends
connaissance de cet article, je ne vois pas de processus de consultation. Il me
semble, si... ça serait dans l'intérêt de tous, surtout les centres de services
scolaires, qu'on soit transparents, et, s'il va y avoir ce... et ce que vous
dites, M. le ministre, compte tenu de cette grande consultation afin,
également, de déterminer des outils, les cibles et les indicateurs. Parce que
je crois que les centres de services scolaires vont vouloir être interpellés,
vont vouloir échanger avec vous. Donc, est-ce qu'on ne pourrait pas prévoir un
processus de consultation dans la disposition pour bonifier l'article?
M. Drainville : Mais c'est
implicite, Mme la Présidente, c'est implicite. Puis, pour avoir légiféré dans
mes années d'opposition, la difficulté, c'est, si tu commences à vouloir
préciser l'exercice de consultation, à ce moment-là, qui tu consultes? Puis là
tu n'as pas le choix que d'arriver avec une liste des groupes et personnes que
tu vas consulter. Et là, ça... le milieu de l'éducation étant ce qu'il est, Mme
la Présidente, ça... tu ne veux pas oublier personne. Comme on dit, le
législateur ne parle pas pour rien dire. Alors là, tu rentres dans une
dynamique où ça va être complexe, puis c'est surtout que tu risques d'oublier
quelqu'un ou tu risques d'oublier un groupe. Alors que la manière... alors que,
de la façon avec laquelle la disposition est écrite, c'est implicite : Le
ministre va procéder à une évaluation des besoins des élèves en lien avec la
réussite éducative. Et c'est évident qu'il ne fera pas ça en vase clos, quelque
part dans une tour d'ivoire. Il va faire ça parce que son travail, c'est
justement d'être à l'écoute des acteurs scolaires et puis d'évaluer ces
besoins-là au terme d'une réflexion qu'il doit faire parce que c'est sa
responsabilité de la faire.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Garceau : Avec respect,
je ne le vois pas comme étant implicite, surtout, c'est quand même... ça
pourrait varier d'une région à l'autre au niveau de... surtout les cibles et
les indicateurs, surtout en région. Ça serait, il me semble, beaucoup plus
juste et efficace, et surtout pour que ça soit moins micro et que ça soit plus
macro...
Mme Garceau : ...au niveau de
l'intention de toute cette question de déterminer les outils, les cibles et les
indicateurs.
M. Drainville : Oui, on
m'indique, Mme la Présidente, la LIP étant une bonne brique, j'ai parfois...
parfois on me guide vers des dispositions qui sont pertinentes pour la
discussion. On m'indique, par exemple, que la disposition 459.2 de la LIP,
de la Loi sur l'instruction publique, dit ceci : «Le ministre peut
déterminer, pour l'ensemble des centres de services scolaires ou en fonction de
la situation de l'un ou de certains d'entre eux, des orientations, des
objectifs ou des cibles devant être pris en compte pour l'élaboration du plan
d'engagement vers la réussite du centre de services scolaire.» Alors, pour les
fins de la discussion, le plan d'engagement vers la réussite, c'est :
chaque centre de services scolaire doit avoir un plan d'engagement vers la
réussite, qui découle du plan stratégique du ministère. Donc, vous avez le plan
stratégique, duquel découlent les plans d'engagement vers la réussite pour
chacun des centres de services scolaires, desquels découlent les projets
éducatifs des écoles. Donc, ça s'en va comme ça pour assurer, justement, une
cohérence.
Et donc on a, essentiellement, calqué la
rédaction de la disposition qu'on est en train d'étudier sur ce qui existe déjà
à 459.2, ce que je viens de vous lire. Et avant, Mme la Présidente... Et là je réponds
très directement à la question de la députée de Robert-Baldwin. Avant de
proposer les orientations, objectifs et cibles qui doivent être pris en compte
par les centres de services scolaires aux fins de l'élaboration de leurs plans
d'engagement vers la réussite, avant de leur donner ces orientations, objectifs
et cibles, nous les avons consultés, Mme la Présidente. Ce n'est pas écrit dans
la loi que je dois le faire, mais ça va de soi qu'il faut le faire. Et donc
c'est ce qu'on a fait, on a consulté les centres de services scolaires, on
s'est... on a discuté avec eux de quels devraient être les orientations,
objectifs et cibles qu'ils devraient intégrer dans leurs plans d'engagement
vers la réussite scolaire. Et, une fois qu'on a tenu cette discussion-là, qu'on
a eu cette consultation-là, à ce moment-là, on a procédé avec l'identification
des orientations, objectifs et cibles consensuels au terme de la discussion
qu'on a eue avec les centres de services. Et eux ont pris ces orientations,
objectifs, cibles et les ont intégrés à l'intérieur de leurs plans d'engagement
vers la réussite scolaire.
Donc, ce n'est pas dit, dans la LIP, à cet
article-là, que je dois consulter, mais ça va de soi. Et donc on s'est inspiré
de cette pratique, qui existe déjà pour le plan d'engagement vers la réussite
scolaire, pour rédiger la disposition qui s'applique ici en termes d'évaluation
des besoins et de détermination ,justement, des outils, des cibles et des
indicateurs qui vont permettre de détecter les facteurs de risque pour la
réussite scolaire.
Mme Garceau : Je comprends,
mais là on est où... nous sommes dans un autre... c'est un autre sujet, la
collecte de données, dans cet article. Donc, je vais revenir à mon point au
niveau d'où vient l'importance de consulter, d'au moins de le prévoir.
• (17 h 50) •
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, si je peux me permettre, je ne sais pas si la députée de
Robert-Baldwin a un amendement. Peut-être que, si on discutait à partir d'une
formulation concrète, là, précise, peut-être qu'on... en tout cas, ce serait
plus facile, peut-être, de savoir si l'amendement pourrait éventuellement être
acceptable, là, mais là, actuellement, je suis très hésitant parce que je n'ai
pas de texte sous les yeux. Je ne sais pas si la députée de Robert-Baldwin veut
nous déposer un libellé, puis après ça on verra. Comme je ne veux pas susciter
des faux espoirs chez la députée de Robert-Baldwin, je ne voudrais surtout pas
qu'elle interprète mes propos comme un préjugé favorable, mais j'ai une
ouverture, parce que je ne peux pas dire non à un texte que je n'ai pas vu
encore, là, même si j'ai certaines appréhensions.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
comprends, M. le ministre. Est-ce que... Juste une suggestion, est-ce qu'on ne
devrait pas voter l'amendement présent puis peut-être soumettre un deuxième
amendement...
La Présidente (Mme Dionne) : ...par
la suite.
Mme Ghazal : ...vote par
appel nominal. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
Mme la secrétaire, il y a vote par appel nominal sur l'amendement proposé par
la députée de Mercier.
La Secrétaire : Donc, Mme
Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire : M. Drainville
(Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-les-Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : Mme Rizqy
(St-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
La Secrétaire : Ou Mme...
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata? Abstention.
La Secrétaire : Rivière-du-Loup-Témiscouata.
Pardon.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
l'amendement est rejeté. Est-ce que vous souhaitez suspendre la commission
quelques instants, le temps de déposer un amendement?
Mme Garceau : Oui, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Alors, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 52)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 08)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, nous avons l'amendement
ici, à l'écran, de la députée de Robert-Baldwin. Donc, la parole est à vous.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, suivant notre échange : L'article 459.4.4.1
de la loi introduit par l'article 37 du projet de loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, des mots «À cette fin, il peut» des mots «À
cette fin, il doit, par règlement,».
Donc, l'article modifié se lirait comme
suit : 37. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 459.4,
du suivant :
«459.4.1. Le ministre peut procéder à l'évaluation
des besoins des élèves en lien avec leur réussite éducative. À cette fin, il
doit, par règlement, déterminer les outils, les cibles et les indicateurs
permettant de détecter les facteurs de risque pour la réussite scolaire des
élèves et peut, lorsqu'il le juge utile, procéder à la l'analyse de la
situation de certains élèves ou de groupes d'élèves.
«Lorsque, en application du premier
alinéa, le ministre constate que certains élèves ou groupes d'élèves présentent
des facteurs de risque mettant en péril leur réussite scolaire, il peut en
informer le centre des services scolaire concerné et échanger avec ce dernier
sur les mesures à prendre. Il peut, s'il le juge nécessaire, conseiller et
soutenir le centre des services scolaire afin de favoriser la réussite scolaire
de ces élèves.»
• (18 h 10) •
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
complet, Mme la députée?
Mme Garceau : Oui, oui, c'est
bon. Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
D'accord. M. le ministre, souhaitez-vous intervenir?
M. Drainville : Oui, merci, Mme
la Présidente. Alors, écoutez, d'abord, il faut se rappeler qu'un des objectifs
du projet de loi, c'est de se donner de la souplesse, c'est de se donner de l'agilité
et non pas d'alourdir encore davantage les processus parce qu'on veut
justement... On nous reproche, Mme la Présidente, vous connaissez l'expression
maintenant consacrée, que je n'utilise pas personnellement parce que je trouve
qu'elle manque de respect pour les...
M. Drainville : ...Personnes
qui travaillent au ministère de l'Éducation, puis que j'apprends à connaître
évidemment depuis bientôt une année, et qui sont dévouées à la cause de la
réussite scolaire. Mais parfois, on entend, dans les médias, on entend parler
du mammouth de l'éducation, Mme la Présidente. Et, lorsqu'on entend cette
expression-là, c'est en général en lien avec le fait que, parfois, les
processus sont longs, parfois, les résultats tardent à se matérialiser et à se
concrétiser. Et donc, je pense que notre volonté d'avoir un ministère puis
d'avoir un réseau scolaire plus efficaces, je pense que c'est un bon objectif,
et c'est très certainement l'un des objectifs visés par le projet de loi
n° 23. Et je dirais que c'est l'un des objectifs visés par notre volonté
d'accéder aux données. C'est notamment à des fins d'efficacité que nous
souhaitons avoir davantage accès aux données.
Alors, évidemment, ce que propose la
députée dans son amendement, Mme la Présidente, il faut, pour les fins de
compréhension, bien expliquer ce que ça veut dire, un règlement. Alors,
mettons, Mme la Présidente, qu'on décide, à la faveur d'une conjoncture
malheureuse, qu'on décide de se donner une cible qui vise à évaluer... ou un
indicateur qui vise à évaluer la situation de la violence dans les écoles.
Alors là, si l'amendement de la députée de Robert-Baldwin était adopté, voici
ce qu'on devrait faire. On devrait aller en prépublication, Mme la Présidente,
donc il faut prépublier le règlement, et là, il faut, pendant 45 jours,
attendre de recevoir les commentaires des groupes, des citoyens, peu importe,
qui réagiraient, donc, à cette volonté, dans ce cas-ci, d'aller mesurer la
situation de la violence dans les écoles. Au terme de cette période d'un mois
et demi, là, le ministre doit, bien entendu, prendre connaissance des
commentaires qui lui ont été formulés et au terme de cette réflexion, de cette
analyse, il doit procéder à une autre publication. Et là, ça ne vient pas... Le
règlement ne... Comment dire, n'est pas mis en vigueur automatiquement après la
deuxième publication, non, il faut attendre un autre 15 jours pour
permettre aux gens de prendre connaissance du règlement final avant que le
règlement ne vienne en vigueur.
Alors, ce que nous propose la députée de
Robert-Baldwin, Mme la Présidente, en tout respect, c'est, dans des situations
où il faut agir avec célérité, attendre entre deux et trois mois minimalement
avant de pouvoir agir, avant de pouvoir aller de l'avant avec un indicateur.
Mme la Présidente, en tout respect, je ne trouve pas cela sage. Je ne trouve
pas ça sage. Je pense qu'il faut justement, dans le cadre de ce projet de loi,
se donner de la souplesse, se donner un espace qui va nous permettre de réagir
beaucoup plus rapidement aux situations que nous vivons dans le réseau
scolaire.
Et par ailleurs, Mme la Présidente, la
députée de Robert-Baldwin faisait état de ses états de service comme comme
avocate, comme juriste, ce que je respecte tout à fait, bien entendu, j'ai
beaucoup d'amis qui sont dans le droit, mais je... Elle le sait déjà, mais je
veux quand même rappeler, Mme la Présidente, qu'un règlement prescrit, de façon
générale, prescrit des normes, des normes générales ou des normes
impersonnelles. Un règlement, c'est l'équivalent d'une loi, mais c'est plus
agile, c'est plus souple. On peut parler, par exemple, du règlement sur le régime
pédagogique, on peut parler du règlement sur les autorisations d'enseigner, qui
prévoient, justement, des normes générales et des normes impersonnelles. Dans
ce cas-ci, Mme...
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, on ne parle pas d'une norme, on parle d'une décision ministérielle
concernant un outil, concernant une cible, concernant un indicateur pour
détecter des facteurs de risque qui pourraient nuire à la réussite scolaire des
élèves.
Donc, sur le plan conceptuel, ça ne
fonctionne pas, Mme la Présidente, mais, en plus de ça et surtout à cause de
ça, on ne veut pas prendre cette direction-là, Mme la Présidente, parce qu'on
ne veut pas, justement, ajouter d'autres barrières à celles qui existent déjà.
Et par ailleurs, Mme la Présidente, j'y
faisais référence tout à l'heure quand je parlais d'un processus de
consultation qui est déjà implicite dans la disposition. Je vais vous donner
des exemples de consultations qui sont, je dirais, institutionnelles, là, et
qui se font régulièrement. Par exemple, il y a un colloque des directeurs
généraux. Ça, ça survient deux fois par année. Ça consiste en la tenue
d'ateliers de travail sur... par exemple, ça pourrait être des ateliers de
travail sur les outils, ou les cibles, ou les indicateurs que l'on veut se
donner pour lutter contre la violence, pour aider les élèves à besoins
particuliers, peu importe. Mais il y a, lors de ces colloques de directeurs
généraux, donc, des ateliers qui pourraient porter sur ce type de discussions.
Le dernier colloque des directeurs
généraux a eu lieu le 24 août dernier, Mme la Présidente, dans le contexte de
la rentrée scolaire, et il y a eu des ateliers qui ont porté sur le plan
stratégique, notamment sur le plan stratégique duquel découle, comme je l'ai
dit tout à l'heure, le plan d'engagement vers la réussite des centres de
services scolaires et, éventuellement, les projets éducatifs des écoles.
Autre consultation qui est
institutionnalisée, Mme la Présidente, il y a le Forum des directeurs généraux.
Alors, les colloques, ça, c'est deux fois par année, le Forum des directeurs
généraux, Mme la Présidente, c'est aux six semaines. C'est coordonné par la
sous-ministre et ça donne lieu, encore une fois, à des échanges de type
consultatif. Il y a aussi les rencontres des... partenaires. Ça, c'est quatre à
six fois par année, ça réunit les partenaires en éducation, les directeurs
généraux sont là, les cadres scolaires sont là, les représentants des parents
sont là. Quand on parle des cadres scolaires, on parle notamment des directions
d'école. Ça aussi, Mme la Présidente, c'est institutionnalisé. Ce n'est pas une
fois de temps en temps, c'est quatre à six fois par année. Alors, de la
consultation, Mme la Présidente, là, il y en a, là, il y en a, là, en masse, si
on peut dire.
Puis là je vous fais l'économie des autres
types de consultations, du type comités thématiques ad hoc avec le réseau.
Alors là, encore une fois, ces comités thématiques ad hoc permettent d'échanger
avec le réseau scolaire sur des termes particuliers... sur des thèmes, dis-je,
particuliers. Ça pourrait être sur les outils, les cibles et les indicateurs
dont on parle ici, à des fins de détection des facteurs de risque pour la
réussite scolaire. Il y a notamment un comité ad hoc sur la planification stratégique
qui existe, bon. Alors, ça, c'est des exemples.
Et ce n'est pas restrictif, Mme la
Présidente, il y a d'autres types de consultations, discussions, réflexions qui
se font d'une manière épisodique, puis je vous ai donné des exemples, tout à l'heure,
de genre d'exercice, si on peut dire, très informel, exercice très informel de
consultation que je... comment dire, que je conduis, si on peut dire quand je
visite des écoles. Les discussions servent aussi à cela.
• (18 h 20) •
Alors, pour toutes ces raisons, Mme la
Présidente, je me vois dans l'obligation de dire à la députée de
Robert-Baldwin, en tout respect, que je vais malheureusement voter contre son
amendement. Et cela sans surprise, je n'en doute point.
La Présidente (Mme Dionne) : Des
interventions?
Mme Garceau : Bien, j'aurais
une intervention, oui, si vous permettez.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme Garceau : Je comprends
votre point, au niveau de ce genre de consultations, mais là nous sommes dans
un article qui vise particulièrement la réussite scolaire et les outils, et les
cibles, et les indicateurs permettant de détecter les facteurs de risque pour
la...
Mme Garceau : ...réussite
scolaire.
Parlons de la violence. Il me semble que
ça serait dans l'intérêt de tous d'avoir des avis, des opinions d'experts en
violence, surtout au niveau de jeunes enfants, parce qu'on sait qu'il y a eu
une grande augmentation, pour aider à déterminer les cibles, les indicateurs,
précisément, que vous devriez utiliser afin de pouvoir venir aider, supporter
les services scolaires. Moi, c'est dans ce sens-là que je voyais... c'est
d'aller... peut-être, aller chercher... Il y a des gens qui vont voir par
règlement, surtout l'intimidation... Il y a des enjeux qui sont : le viol
des jeunes filles, des jeunes femmes dans les écoles, l'intimidation, qui
touche aussi de plus en plus les garçons. Il me semble que ça serait dans
l'intérêt du ministère et du ministre d'avoir ces opinions pour venir décrire
les facteurs qui vont être très importants, que vous allez pouvoir utiliser
afin de déterminer, oui, peut-être dans une région plus défavorisée... Compte
tenu de l'ensemble des opinions que vous avez reçues, ça va vous aider à
déterminer les facteurs de risque plus précisément.
M. Drainville : Mais, si vous
me permettez, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
M. le ministre.
M. Drainville : ...ça va se
faire. Ça va se faire. Ça va se faire notamment dans les exercices de
consultation puis les processus d'échanges, dont je viens de faire état, puis
ça va se faire dans les discussions qu'on va avoir au sein de ce Parlement, au
sein du Parlement. Ça va se faire à l'étude des crédits. Ça va se faire dans
les médias. Ça va se faire au sein de cette démocratie qui est la nôtre. Le
ministre qui va décider de mesurer... de proposer que l'on mesure par des
indicateurs précis la situation de la violence et de l'intimidation dans les
écoles, il ne fera pas ça, encore une fois, dans sa tour d'ivoire, là. Il va
s'inspirer...
Mme Garceau : ...
M. Drainville : Oui, mais je
vous ai expliqué, votre amendement, à mon sens à moi, il alourdit le processus.
Et ce que vous visez, ce que vous souhaitez comme résultat, ce que je vous dis,
c'est que vous allez l'avoir, ce résultat-là, parce qu'il existe déjà des
processus qui font en sorte qu'on est en lien avec, je dirais, la communauté
scolaire, la communauté de l'éducation puis on a un ministère de l'Éducation
qui est quand même assez exigeant, là. Je vous épargne des discussions que j'ai
avec les personnes qui travaillent au sein du ministère, mais c'est des gens
qui sont très engagés dans le milieu de l'éducation, qui sont très compétents
puis qui ont une expertise très pointue sur ces questions-là. Puis, avant de
lancer des exercices comme celui-là, il faut être certain que... ça va faire
l'objet de discussions très relevées au sein du ministère puis avec également
les acteurs de la communauté de l'éducation. Ça fait que vous n'avez pas
d'inquiétude à avoir là-dessus.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Si je peux me
permettre, parce que, là, vous avez dit non avant d'entendre tous les
arguments, M. le ministre. Parce que ça, c'est un outil supplémentaire, ce
n'est pas un frein, au contraire. Une des préoccupations des gens, c'était
justement... Puis souvent, vous, vous dites : Le ministre qui sera là, en
Éducation. Puis vous faites bien, parce qu'on ne peut pas... on ne peut jamais
présumer qui occupera le siège. C'est de s'assurer que les gens comprennent où
est-ce qu'on s'en va avec les données puis les indicateurs, puis, en fait,
c'est quoi, les indicateurs puis les cibles. Les gens veulent avoir un mot à
dire. Alors, c'est de s'assurer qu'au fond la conversation n'est pas
nécessairement uniquement... puis là je ne vous vise vraiment pas vous, mais,
le ministre, que lui décide : Bien, ça va être ça, les indicateurs.
En procédant par règlement, d'une part,
vous avez raison, vous devez faire, par la gazette, 45 jours de
prépublication. Et là ça devient qu'au fond...
Mme Rizqy : ...tous les
Québécois peuvent participer à la conversation et non pas qu'un groupe
sélectionné ou trié sur le volet.
Je vais vous donner un exemple concret. Il
y a quelques années, puis ma collègue va... de Mercier, elle va s'en rappeler,
La voix des jeunes compte, on ne les connaissait pas, mais pourtant ils étaient
là. Bien, ça a pris du temps avant qu'on se dise : Aïe! Mais c'est vrai,
la voix des jeunes compte, est-ce qu'on pourrait parler avec eux? Qu'est-ce qui
se passe? Puis je pense que vous étiez... je ne veux pas induire, ici, les
travaux en erreur, vous avez été le premier ministre de l'Éducation qui a
accepté de les rencontrer. Parce que, la dernière fois, ça s'est fait dans un
cadre de porte, parce que votre prédécesseur n'avait pas le temps,
malheureusement. Mais vous, vous avez accepté de vous asseoir. Puis je me
rappelle de cette rencontre, vous avez écouté attentivement puis vous avez
accueilli les propos. Puis là j'ai senti que, là, vous avez fait : Minute,
là, il y a quelque chose qui se passe, là, puis il faut que j'intervienne. Puis
vous avez regardé votre chef de cabinet... dire : Ça nous prend des
outils. Mais on n'aurait pas eu cette conversation si... je vais le dire
simplement, si ce n'était pas vous. Parce qu'on a essayé, dans une autre
législature, d'avoir cette rencontre-là. Puis, tu sais, vous, vous avez
dit : Non, O.K., je vais le faire, cette rencontre-là. Mais des fois,
malheureusement, ça dépend toujours qui occupe le siège.
Alors, faire un préavis de 45 jours,
puis après ça vous avez droit de décréter, donc vous n'êtes pas obligé de
refaire le 15 jours, vous pouvez même le décréter, par la suite, par
règlement. Mais on s'entend là, même si, admettons, on faisait 60 jours,
il y a des consultations, là, des fois, dans le réseau, que ça dépasse le délai
de deux mois, des fois c'est trois mois, quatre mois, là. Ça arrive, là, parce
que... pas parce les gens veulent mal faire, ils ont tous de la broue dans le
toupet, c'est vraiment vrai. Ce n'est pas parce que vos équipes ne sont pas
efficaces, c'est que c'est vrai qu'en ce moment, en éducation, là, on
cherche... On ne manque pas d'ouvrage en éducation, je vais le dire ainsi, pour
le réseau, puis pour vous aussi, puis vos équipes qui vous accompagnent. Je ne
pense pas qu'il n'y a personne qui est assis les deux mains puis qui ne fait
rien, là, je suis convaincue que ça travaille pas mal fort, ça, j'en suis sûre.
Ça, ça va permettre à d'autres personnes
qui sont intéressées par l'éducation, puis des chercheurs, des universitaires,
mais aussi d'autres groupes de la collectivité de dire : M. le ministre,
peut-être qu'on devrait réfléchir à tel indicateur aussi pour la réussite
éducative. Puis ils vont vous soumettre par un mémoire, à vous, puis vous allez
pouvoir prendre une décision puis se dire : Bien, moi, je suis allé de
façon publique, transparente, avec mes intentions, ça n'a pas été fait de façon
opaque, puis regardez publiquement, les Québécois, là, ça a été publié à la
Gazette officielle. Puis, dans le projet de loi, en ce moment, là, vous avez
déjà cinq autres articles qui parlent par règlement, puis ça n'empêche pas
qu'on va agir avec célérité quand même avec ces autres articles, là.
M. Drainville : J'entends la
plaidoirie de la députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente, puis elle plaide
bien, mais je ne suis pas convaincue.
Mme Rizqy : Vous ne m'auriez
pas engagée?
M. Drainville : Bien, je n'ai
pas besoin d'une avocate présentement, mais on ne sait jamais, on ne sait
jamais.
Mme Rizqy : Non, vous êtes
bien accompagné.
M. Drainville : Je ne
souhaite pas que ça arrive avant longtemps.
Mme Rizqy : Non, moi non
plus.
M. Drainville : Mais, bon, on
ne sait jamais, mais... Alors, c'est ça, Mme la Présidente, c'est bien plaidé,
mais je ne suis pas convaincu. Et je crains...
Mme Rizqy : Ça ne va rien
vous enlever, ça...
M. Drainville : Bien, ça
m'enlève de l'agilité, ça m'enlève une capacité d'agir rapidement. Et parfois,
Mme la Présidente, oui, on n'a pas beaucoup de temps pour agir. L'opinion
publique, parfois, elle est impatiente, avec raison, d'avoir des résultats. Et,
honnêtement, Mme la Présidente, je pense que... dans le foisonnement des débats
sur l'éducation, je pense qu'on saura avoir ces échanges-là sans devoir passer
par un règlement. Et, vous savez, Mme la Présidente, je suis choyé d'avoir deux
excellentes critiques en éducation, qui sauront, en temps et lieu, me soumettre
leurs suggestions d'indicateurs, et d'outils, et de cibles qu'on devrait se
donner.
• (18 h 30) •
Et donc je... quand j'entends la députée
de Saint-Laurent me dire : Oui, mais il y a des groupes que vous ne
connaissez pas qui pourraient se manifester à la faveur du règlement, etc.,
parce que, bon, ils vont pouvoir se faire entendre pendant la période de
45 jours, je dirais, Mme la Présidente, qu'il y a aussi des bonnes
probabilités que soit la députée de Saint-Laurent soit la députée de Mercier
vont donner une voix à ces groupes-là et vont s'assurer que leurs suggestions
se rendent jusqu'à moi. Donc, je pense que dans... le contexte actuel, Mme la
Présidente, fait en sorte que les débats en matière d'éducation sont
omniprésents, il y a beaucoup de groupes qui sont impliqués, qui ne se gênent
pas pour intervenir, puis c'est très bien ainsi. Et je veux juste réitérer,
Mme...
18 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, que, dans un contexte, justement, où on demande au ministère et au
ministre de l'Éducation de livrer les résultats, je pense qu'il faut préserver
cet espace de souplesse et d'agilité que prévoit la disposition telle que
libellée, et donc, malheureusement, Mme la Présidente, je dois, je dois...
Mme Rizqy : Attends, là.
Là...
M. Drainville : ...je dois
déclarer que je ne suis pas convaincue et donc que je vais voter contre l'amendement
de la députée de... Vous ne voulez pas que j'aille jusque là? Non? Vous ne
voulez pas que je me peinture dans le coin, là?
Mme Rizqy : ...attendez...
Exactement.
M. Drainville : Tout d'un
coup que vous réussiriez à me convaincre, là. O.K.
Mme Rizqy : Puis parce que je
pense que c'est bon, pour vrai. Parce que...
M. Drainville : Je vous
écoute.
Mme Rizqy : Parce que, vous
savez, tantôt, vous l'avez dit, mais, des fois, on a de la pression populaire,
mais on ne devrait pas, en éducation. Puis je vais vous donner un exemple. Il y
a quelques jours, c'est vous, là, on vous a posé une question puis vous avez
dit... c'est parce que je ne peux pas, à chaque fois que j'arrive en mêlée de
presse, là, décider, oui, non, peut-être, là, puis... sur certains enjeux qui
sont quand même importants. Puis il ne faut pas qu'on commence à faire ça. Il
faut qu'on soit capable, là, de prendre, en éducation, le pas de recul qui est
nécessaire pour avoir une bonne vision d'ensemble pour pouvoir, par la suite,
légiférer correctement.
Puis, tu sais, vous, vous avez répondu,
par exemple, là... puis l'exemple, ça ne sera pas... je le dis clairement, ça
ne sera pas pour les indicateurs de performance, on s'entend, ce que je vais
donner comme exemple, c'était juste pour faire suite aux propos, là. Quand on
parlait des toilettes, tu sais, c'est sûr qu'il ne faut pas commencer, que ça
devienne, tu sais, la discussion... puis je sais que vous, vous n'irez jamais
dans ces eaux-là, mais ça arrive qu'effectivement des fois il y a de la
pression populaire... que les politiciens répondent à brûle-pourpoint sur des
enjeux qui sont quand même importants, puis d'avoir une réponse spontanément.
Mais ce n'est pas ça, l'objectif, ici,
moi, je pense, en réussite éducative, c'est de réfléchir un peu plus
longuement. C'est quoi, les vrais indicateurs de performance? Puis ça, il faut
se prémunir, parce que vous allez constamment recevoir de la pression de toutes
parts. Puis, après ça, une fois que les gens prennent le temps de rédiger un
mémoire, un, il y a un travail qui est fait aussi par les gens, ce n'est pas
juste parler, là, c'est de prendre le temps de s'asseoir, d'écrire, d'argumenter
correctement le pourquoi que ce serait un bon indicateur de performance. Là,
ici, on est dans du droit nouveau, là, on s'entend, là, c'est la première fois
que cet article-là va paraître puis que l'objectif du législateur est ainsi
inscrit. C'est la première fois, on est vraiment en droit nouveau.
Alors, à plus forte raison, lorsqu'on est
en droit nouveau, de s'assurer d'avoir une bonne consultation, parce que, moi,
personnellement, M. le ministre, je ne sais pas c'est quoi, les bons
indicateurs, je vous dis, humblement, je ne le sais pas. J'ai une idée, pour
avoir consulté, mais peut-être que je vais être agréablement surprise par la
suite, si des gens... qui vont nous dire, bien, le ministre pense, avec son
équipe, que telle ou telle affaire, c'est important qu'on puisse mesurer et
cibler. Et là d'autres personnes vont dire : Oui, c'est vrai, ce que vous
dites, A, B, C, D sont importants, mais vous devriez ajouter en considération
E, F, G. Et ça ne va absolument rien vous enlever parce qu'au final la
prérogative de trancher ce débat vous appartient quand même. Il n'y a personne
qui, ça, pourrait vous l'enlever, parce que vous, la seule obligation que vous
avez... Vous allez publier votre intention, avec vos indicateurs, après ça, les
gens qui veulent participer au débat pourront, puis évidemment ils publieront
leurs mémoires, et tout ça, là, mais, un, ils vont les transmettre à vous.
Donc, nous... Évidemment, ces mémoires-là ne sont pas automatiquement publics,
mais, généralement, les gens qui déposent des mémoires puis qui nous les
envoient, ils les rendent eux-mêmes disponibles. Alors, ça, ça nous permettra
aussi à nous, par la suite, de pouvoir avoir une meilleure idée puis dire :
Est-ce qu'on va plus loin ou dire : Non, je ne vais pas plus loin, moi, je
pense que ce sont les bons facteurs à regarder. Puis, dans tous les cas, vous
pouvez toujours le décréter, le règlement, là.
Puis, regardez, pour les violences, ça va
faire presque un an qu'on en parle, mais moi, la journée que vous me dites :
Je vais publier un règlement sur les violences, ce n'est pas moi qui vais vous
jeter une tomate par-dessus sur la tête, là, M. le ministre, au contraire, là,
je vais vous applaudir, puis vous me connaissez là-dessus, là, je suis très
sérieuse, je n'ai jamais eu peur de dire bravo à un de mes vis-à-vis, là.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme Rizqy : Sinon, j'ai une
contre-proposition. Alors, pourquoi que... «à cette fin, il peut consulter ou
il ne peut, par règlement... Je vous enlève le «dot», là, puis on fait le
«peut», comme ça, vous allez avoir... vous consultez ou vous pouvez aussi faire
par règlement. «Peut», comme ça, tu sais, vous n'avez pas une obligation
légale, là, mais, au moins, ça va vous donner, à vous, les coudées franches.
Ça, je pense que ça serait une contre-proposition, là, comme...
Mme Rizqy : ...comme ça, vous
avez, vous, la latitude de le faire si vous le voulez ou si vous ne voulez pas.
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
souhaitez suspendre?
M. Drainville : S'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
d'accord. La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 37)
(Reprise à 18 h 46)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Je laisse la parole à M. le
ministre.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, voici, si on peut dire, la proposition d'ouverture que je fais, que
je soumets. J'essaie, bien entendu, de répondre le plus constructivement
possible aux suggestions des oppositions. Et voici ce que j'annonce, ça ne va
peut-être pas être suffisant pour les députés de l'opposition officielle, mais
je le soumets quand même, peut-être que ça va nous permettre de te débloquer
l'article 37, là, l'étude de l'article 37. Lorsque... Alors, ce que souhaite la
députée de Robert-Baldwin, appuyée par sa collègue de Saint-Laurent, c'est
que'il y ait une réflexion qui mène à l'établissement des outils, des cibles et
des indicateurs. J'ai fait valoir, Mme la Présidente, que cette réflexion-là,
elle se fait déjà, elle continuera à se faire de toutes sortes de façons. Mais
je comprends que l'opposition souhaiterait que nous soyons plus explicites sur
cette réflexion.
Alors, ce que nous pourrions faire, Mme la
Présidente, c'est, lorsque nous arriverons à l'étude de l'INEE, l'Institut
national d'excellence en éducation... L'INEE a un certain nombre de mandats qui
lui sont donnés en vertu du projet de loi. Et nous ajouterions au mandat que
nous confierons à l'INEE, nous ajouterons la responsabilité de soumettre des
cibles et des indicateurs, de suggérer des cibles et des indicateurs. Ça me
semble cohérent avec les propositions... ou la proposition de l'opposition
officielle, parce que l'INEE, Mme la Présidente, je vous le rappelle, va agir
comme une sorte de réceptacle des connaissances en matière d'éducation, et donc
l'INEE va être... est un très bon véhicule, justement, pour aller chercher
l'état des connaissances, notamment sur la question des cibles et des
indicateurs.
Et donc on pourrait, Mme la Présidente,
lorsque nous étudierons la composition de l'INEE, le mandat de l'INEE, nous
pourrions ajouter cela à... aux mandats qui seront ceux confiés à l'INEE. Et, à
ce moment-là, ça me semble rencontrer l'objectif principal de nos députés... de
nos collègues de Robert Baldwin et de Saint-Laurent. Je trouve que c'est une...
raisonnable, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Des interventions?
• (18 h 50) •
Mme Rizqy : Le ministre
disait qu'il ne fallait pas sous-estimer le poids qu'un élu de l'opposition
pouvait avoir, mais lui ne devrait pas sous-estimer le poids qu'un ministre
peut avoir. Il y a une différence assez importante lorsque l'INEE, lorsque nous
adopterons plus tard... lorsque nous étudierons plus tard les articles
concernant l'INEE, leur champ de compétence à eux, puis aussi leur champ
d'intervention à eux qui est très différent. Alors que le ministre ici, dans
cet article, peut non seulement dire c'est quoi, les indicateurs de performance
pour la réussite des élèves, mais quand on lit le deuxième alinéa, «il peut
échanger avec ce dernier sur les mesures à prendre».
Moi, je pense que, dans le réseau,
lorsqu'un ministre vous appelle, le point pas mal plus important que si jamais
c'est l'INEE qui, eux, oui, doivent avoir des informations, mais ce n'est pas
eux qui vont dire : Voici ce que, dans un échange, on vous appelle à faire
comme rectification, comme pour venir soutenir un élève dans l'offre, là. Ça va
être le ministre qui va avoir le poids le plus important dans cet article-là et
non pas l'INEE. L'INEE ne pourra pas dire... appeler un centre de services
scolaire pour leur dire : Faites ci, faites ça, ou on vous suggère
fortement, peut-être, d'ajuster le tir sur tel endroit. Ils peuvent diffuser de
l'information, l'INEE, c'est ça, ma compréhension, là, mais ici... C'est pour
ça que, tantôt, j'ai dit, si vous voulez, je peux le modifier... on peut le
modifier, avec ma collègue de Robert-Baldwin, puis on peut enlever le «doit» et
dire «il peut par règlement». Donc, ça va vous donner la latitude. Si vous
voulez aller par règlement, vous le faites, vous n'êtes pas obligé de le faire.
Ça vous donnera la latitude quand... lorsque vous, vous jugerez, vous ou
n'importe quel ministre jugera que c'est peut-être nécessaire...
Mme Rizqy : ...de publier par
règlement pour obtenir des consultations ou des mémoires. Alors, peut être que
ce serait peut-être mieux qu'on indique «peut» et non pas «doit», comme ça vous
aurez toute la latitude de le faire si jamais vous comme ministre vous pensez
qu'il serait pertinent de sonder au-delà des des acteurs clés du réseau
scolaire, puis les partenaires que vous avez, d'aller dans une perspective plus
large de population parce que le règlement ne vise pas nécessairement les partenaires,
là, ça vise toute la population.
Est-ce que... Préférez-vous que, s'il y a
le consentement, tu sais, si vous voulez, je peux retirer l'amendement, puis
juste marquer «il peut»? Parce que je pense que le «peut», là, vous allez avoir
toute la latitude. Vous n'êtes vraiment pas obligé de faire avec un «peut».
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, souhaitez-vous interrompre? Oui, d'accord. Nous allons suspendre
les travaux quelques instants?
(Suspension de la séance à 18 h 52)
19 h (version non révisée)
(Reprise à 19 h 06)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, M. le ministre,
la parole est à vous.
M. Drainville : Oui, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez, après, vraiment, mûre réflexion, je vais
maintenir ma proposition d'ajouter un mandat à l'INEE pour faire en sorte qu'il
soit... qu'il se voit confier la tâche de...
M. Drainville : ...recommander,
donc au ministre, des cibles et indicateurs. Donc, on pourra déposer un
amendement lorsqu'on arrivera à l'article 5 de l'article 57, là,
parce que l'article 57 est composé de plusieurs dizaines d'articles qui
créent l'Institut national d'excellence en éducation. Donc, on va donner à
l'INEE ce mandat-là de nous recommander des indicateurs et des cibles nous
permettant, donc, de bien déterminer les risques de réussite scolaire ou de
détecter les facteurs de risque pour la réussite scolaire.
Le règlement, Mme la Présidente est tout
simplement trop encombrant et puis ce n'est pas... L'objectif d'un règlement ou
la raison d'être d'un règlement, ce n'est pas de faire ce que nous suggère
l'opposition. Donc, sur... suite aux conseils que j'ai reçus de mes juristes et
de mes légistes, je vais donc décliner la proposition de l'opposition libérale.
Et puis par contre, je m'engage, Mme la Présidente, à apporter un ajout à la
mission de l'Institut national d'excellence en éducation. Ce n'est pas tout à
fait ce que souhaitaient les députées de Saint-Laurent et de Robert-Baldwin,
mais honnêtement ça va répondre, je pense, pour l'essentiel, à leurs
préoccupations, c'est-à-dire de s'assurer que ces cibles et ces indicateurs
soient fondés sur une... sur l'état des connaissances. Voilà, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions concernant l'amendement?
Mme Rizqy : ...une
intervention, mais je pense qu'on peut voter, parce que je comprends, au niveau
de l'INEE, quand qu'on étudiera les articles pour l'INEE, mais ici c'est parce
que c'est vraiment le rôle du ministre dont il est question, puis je ne pense
pas que l'INEE va procéder plus rapidement, là, qu'un règlement de
préconsultation de 45 jours, là, c'est... parce que, présentement, même
dans le réseau, là, je vous le dis... Regardez, si on prend exemple des cas de
la violence, je vous ai soumis, ça fait déjà plusieurs mois, puis on est encore
là-dedans, là. Donc, tu sais, même si on voulait aller à vitesse grand V en
éducation, en ce moment, bien, c'est sûr qu'on avance, mais je ne pense pas que
45 jours en éducation, ça soit un délai qui serait outrageant, là, pour
notre réseau. Notre réseau, 45 jours, je pense que c'est viable. Ce n'est
pas quelque chose que les gens vont retenir leur souffle puis dire : On ne
peut plus avancer, puis il n'y a plus rien qui marche parce qu'on est dans une
prépublication de 45 jours, là. Moi, c'est ce que je vous soumets
respectueusement.
• (19 h 10) •
Puis, tu sais, je pense qu'on peut le
voter, mais moi, je pense, tu sais, je vais le déposer un autre amendement pour
dire qu'il peut, lorsqu'il le juge nécessaire, procéder par règlement parce que
je suis convaincue que l'objectif, c'est pas de... ça n'empêchera pas le
ministre d'avancer, mais qu'il faut qu'il se donne quand même cet outil-là, pas
lui nécessairement, mais n'importe quel autre ministre de l'Éducation qui va
être dans ces souliers-là, de dire : Bien, je peux procéder par règlement
pour me donner la chance d'avoir des mémoires qui ne viendront pas
nécessairement du bassin qu'on est habitué d'avoir en éducation, là. Mais on
procédera par appel nominal, Mme la Présidente. Je ne sais pas si tu avais
quelque chose à dire...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, nous allons procéder par appel nominal pour le vote. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Garceau (Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Rizqui
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire : M. Drainville
(Lévis)?
M. Drainville : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
Merci beaucoup.
Mme Rizqy : Juste pour...
Avant que j'aie un amendement, juste pour tâter le terrain avec le ministre.
Qu'est-ce qui pourrait être plus... Puis je le sais tantôt, il a dit... Je ne
veux pas donner mes intentions avant puis qu'on va gérer les attentes. Est-ce
que vous aurez une ouverture, soit que ce serait lorsque vous jugez nécessaire
de procéder par règlement, donc vous donner cette latitude-là ou un amendement
qui serait plutôt à cette fin il peut après...
Mme Rizqy : ...consultation
des partenaires, déterminer les outils Puis au pire, dans tous les cas, il faut
qu'on le rédige, l'amendement, là. Donc, c'est juste, tu sais, pour savoir plus
vers quoi s'orienter pour ne pas perdre non plus de temps.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, souhaitez-vous intervenir?
M. Drainville : Moi,
réfléchir quelques instants, donc on pourrait suspendre, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
on suspend les travaux. En fait, il est 19 h 11... 12. Alors,
théoriquement, on termine dans trois minutes. Donc, je vous suggère, s'il y a
consentement, d'ajourner les travaux sine die.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : O.K. Ça va.
Mme Rizqy : Consentement.
M. Drainville : On peut
ajourner. On va discuter pendant quelques minutes.
La Présidente (Mme Dionne) : Puis
on reviendra poursuivre les discussions.
M. Drainville : Demain.
Mme Rizqy : Demain. O.K. O.K.
Parfait. Merci.
M. Drainville : C'est bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
la commission suspend ses travaux. Donc, une excellente soirée à tous.
(Fin de la séance à 19 h 13)