Journal des débats (Hansard) of the Committee on Culture and Education
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Friday, September 22, 2023
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Vol. 47 N° 15
Interpellation by the Member for Saint-Laurent to the Minister of Education
on the following subject: The twelve labours of the Minister of Education
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9 h 30 (version non révisée)
(Dix heures)
Le Président (M. Sainte-Croix) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de la culture
et de l'éducation ouverte.
La commission est...
10 h (version non révisée)
Le Président (M. Sainte-Croix) : ...réunie
afin de procéder à l'interpellation de la députée de Saint-Laurent au ministre
de l'Éducation sur le sujet suivant : Les 12 travaux du ministre de l'Éducation.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président, Mme Ghazal (Mercier) est remplacée par M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne).
Le Président (M. Sainte-Croix) : Conformément
à l'entente prévue pour la 43 ᵉ législature, le deuxième groupe d'opposition
interviendra lors de la troisième et de la sixième série d'interventions. Sur
ce, Mme la députée de Saint-Laurent, vous avez la parole pour 10 minutes.
Mme Rizqy : Bonjour, vous
allez bien?
M. Drainville : Très bien,
merci.
Mme Rizqy : Merci beaucoup
pour cette interpellation qui est la première depuis notre rentrée
parlementaire, et nous avons décidé, au Parti libéral du Québec, que nous
allons aller sur l'éducation parce que ça doit devenir une vraie priorité pour
tout le monde.
On nous a promis mer et monde en
éducation, un vrai redressement de la situation. Il faut faire plus, faire
mieux. Je dois commencer par dire merci à toutes les équipes qui travaillent
très fort. Je sais que c'est des heures que vous mettez pour préparer des
documents, pour bien préparer le ministre. Puis je remercie évidemment le
ministre de se joindre à nous pour cette discussion qui est importante et
évidemment le député de Saint-Henri Sainte-Anne, je souligne sa présence avec
nous aujourd'hui.
Parlant de documents qui sont préparés par
l'équipe ministérielle, je ne donnerai pas ce document-là, j'imagine que le
ministre le connaît. Il l'a, j'imagine qu'il l'a, parce que je vais travailler
avec ce document-là aujourd'hui pour commencer mon propos. Prévision des
besoins de main-d'œuvre, personnel enseignant. S'il ne l'est pas, j'ai une
copie pour lui, mais son équipe devrait l'avoir puisqu'ils ont tenu une réunion
où on demandait aux partenaires du réseau de garder le tout confidentiel. Cette
réunion a eu lieu en juin 2023.
Moi, au mois de mai, à chaque crédit, je
demande toujours : Avez-vous, oui ou non, une prévision des départs à la
retraite puis du nombre de gradués pour savoir l'état de situation. À chaque
fois, on me dit : On va vous revenir. Or, lors de cette réunion, qu'on a
demandé aux membres, les partenaires, de garder confidentielle, il y a eu des
prévisions qui ont été faites. Tableau, à la page 6, on voit le nombre de
diplômés. C'est un chiffre important, 3159 selon le ministère. Ce n'est pas les
mêmes chiffres que dans les crédits. Ce n'est pas grave, on va prendre le
chiffre optimiste, 3159 gradués, des diplômés pour les programmes de
formation agréée en enseignement, donc le fameux baccalauréat.
Si on continue, M. le Président, avec les
départs à la retraite. Si nous allons à la page. 17, nombre approximatif d'enseignants
à recruter par année, 13 600. Si on fait le calcul, pas au prorata, là, ça
va juste être des plus puis des moins, c'est assez facile, 13 600, enlevez
3 000 pour arrondir, il vous en manque combien? Environ 10 000 par
année, annuellement. Quand vous êtes un ministre de l'Éducation, vous avez une
obligation de résultat. La loi sur l'instruction publique, elle est claire, c'est
un droit, l'instruction publique, et de qualité, c'est inscrit, de qualité.
Comment on peut offrir un service de qualité lorsque nous savons qu'annuellement
on n'y arrive pas, car les départs à la retraite et le nombre de gradués, on n'est
pas capable de fournir?
Toujours dans ce document, on apprend quoi,
M. le Président? 24 % du corps enseignant ont en haut de 50 ans. Vous
comprendrez que ça veut dire plus de départs à la retraite dans les 10 prochaines
années. C'est inscrit dans ce document, ça, c'est un scénario neutre, pour ne
pas dire positif, parce que, dans ce scénario, on ne tient pas compte des
nouveaux arrivants. Ça n'existe pas. Ils ne feront pas d'enfants, il faut
croire. Donc, ça, c'est un scénario optimiste. Moi, il me semble que cette
information, elle est cruciale et je ne comprends pas que ce document n'a pas
été partagé avec nous, avec la population. Pas pour pointer du doigt,
aucunement. Ça fait des mois que je m'époumone à dire qu'on doit travailler
ensemble. On a une obligation envers les enfants du Québec de réussir tous
ensemble. Mais en ce moment, là, le paquebot de l'éducation...
Mme Rizqy : ...c'est un
paquebot, respectueusement. Ça nous prend une direction claire, ça nous prend,
évidemment, de l'information. Pourquoi que cette information, au moins de juin,
n'a pas été rendue publique? Pourquoi qu'il a fallu attendre un reportage de
TVA, qui date du 8 septembre? Pourquoi qu'on n'a pas travaillé dès cet
été, là, tous ensemble? Moi, j'étais présente, là, puis je lève tout le temps
la main, toujours présente. Je l'ai dit, là, cet été : Convoquez-nous en
urgence.
Alors, je ne comprends pas cette rétention
d'information. Je ne comprends pas qu'il n'y a pas un sentiment d'urgence réel,
au-delà des slogans, là, un vrai sentiment de dire : Ça va faire, on doit
s'asseoir immédiatement, revoir nos pratiques, parce que nous avons frappé le
mur. Là, arrêtez de me dire : On va frapper le mur. Nous l'avons frappé.
Puis je ne sais pas si on a voulu gonfler la balloune en disant : Il nous
manque environ 9 000 enseignants pour finalement dire, dans la même
journée, que, ah! finalement, ça ne sera pas si pire que ça. Tu sais, quand,
des fois, on prévoit un scénario tellement pire, c'est qu'on accepte
l'inacceptable.
Ce n'est pas normal d'avoir, en ce moment,
là, 1 000 enseignants qui manquent encore à l'appel. Ce n'est pas
normal qu'en ce moment nous avons des enfants, au Québec, qui ont un
surveillant. Savez-vous qu'est-ce qu'ils font? Moi, je sais, ils m'écrivent.
Ils regardent des films. Ils sont sur leurs téléphones en train de surfer sur
le Web. Intéressant. Ils ne sont pas en train d'apprendre le français, les
mathématiques et les sciences. Il me semble, là, que ça devrait être une
urgence nationale. Si on mettait, là, le un dixième d'énergie pour la filière
batterie puis qu'on la mettait dans la filière éducation, là, aïe, on serait
riche en titi au Québec. Parce que l'ignorance, ça coûte cher, hein, bien cher.
Alors, moi, là, aujourd'hui, pourquoi je
t'interpelle le ministre? C'est que je m'attends, à la fin de cet exercice,
qu'il y ait une vraie convocation pour tous les acteurs. Et je m'inclus. Ça
fait maintenant, là... j'embarque à ma sixième année comme porte-parole en
éducation. Alors, vous dites : Les oppositions, vous êtes tout le temps là
en train de chialer. Non, je ne considère pas que... je ne me considère pas
comme une chialeuse nationale, non. Je me considère comme une élue avec une
obligation de porter la voix des parents, des élèves, du personnel scolaire,
des directions d'école, des professionnels de soutien, du personnel de soutien,
à qui je lève mon chapeau parce que c'est vrai que vous tenez notre réseau puis
qu'à chaque... vous faites des miracles malgré tout. À chaque jour, les
directions d'école, savez-vous qu'est-ce qu'ils font? Ils appellent des gens.
Es-tu disponible? Peux-tu venir, s'il te plaît, là, je n'ai personne, je n'ai
personne? Puis ils supplient un enseignant à la retraite de revenir pour une
journée venir faire de la suppléance.
J'aimerais qu'on arrête de gérer
l'éducation en mode urgence. J'aimerais que l'éducation, ce ne soit plus des
feux à éteindre. J'aimerais que l'éducation, ça devienne vraiment notre
priorité. J'aimerais que l'éducation, là, que vous me dites : On va
travailler ensemble. Puis que vous arrêtez de me dire : Oui, mais avant...
On s'en fout, on frappe le mur. Réveillons-nous comme société. Il faudrait que
tout le monde comprenne ça.
Alors là, aujourd'hui, là, on a plusieurs
dossiers, on va tous les passer. On va régler l'enjeu numéro un : avoir du
monde qualifié dans toutes nos classes du Québec, avoir les professionnels
qualifiés en soutien, revoir la composition de la classe, avoir des écoles, des
belles écoles partout au Québec, je dis bien partout, s'attaquer de façon
frontale à la montée d'actes de violence dans nos écoles. Je ne parle pas de
l'incivilité uniquement, je parle d'actes de violence. Le rapport, je l'attends
toujours. S'attaquer à tous nos vrais enjeux, une fois qu'on va faire ça, M. le
Président, on va être capable non seulement d'attirer du monde dans nos écoles,
mais on va être capable de les garder.
En attendant, en ce moment, même si on les
tire pour qu'ils s'en viennent dans nos écoles, de l'autre côté, ils partent en
courant, on en perd 20 % à 25 % par année. Donc, la permanence, il
faut que ce soit une permanence qui est réelle. Ce n'est pas normal que, dans
une convention collective nationale, c'est marqué deux ans, mais, dans les
faits, ça peut prendre jusqu'à sept pour avoir une permanence. Puis la vérificatrice,
elle le dit, ils se découragent puis s'en vont alors qu'ils sont légalement
formés.
• (10 h 10) •
M. le Président, je m'attends à beaucoup
de rigueur, je m'attends à de la transparence. Puis je vous rappelle que ce
n'est pas normal qu'à titre d'élue dûment, là, moi, j'ai été dûment élue... que
je dois tout le temps faire des demandes d'accès à l'information pour savoir ce
qui se passe dans le réseau, ce n'est pas normal. On devrait avoir cette
information-là...
Mme Rizqy : ...faudrait pas essayer
de trouver l'information puis de la recouper pour mieux comprendre qu'est-ce
qui se passe. Travaillons ensemble, et j'ai hâte d'entendre le ministre puis
j'espère que cette fois-ci, il ne me dira pas : Bien, donnez-moi des
solutions. Il me dira : Aie! les solutions que vous avez proposées, là,
depuis deux, trois ans, là, on les met en pratique. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole au ministre également pour une
période de 10 minutes.
M. Drainville : J'aimerais ça
me lever, M. le Président, mais je vais rester sagement assis. D'abord, je
salue les collègues. Merci d'être là, toutes les équipes. Alors, Mme la
Présidente... M. le Président, il va falloir que je me déprogramme, M. le
Président, bon, la députée de Saint-Laurent qui en appelle à la rigueur et à la
transparence. Je vais revenir, M. le Président, sur les allégations que la
députée de Saint-Laurent a formulées hier, notamment sur la question des
nouvelles écoles. J'invite les nombreux téléspectateurs à rester à l'écoute.
Pour ce qui est de la rigueur et de la
transparence par rapport aux documents qu'elle a... qu'elle a montrés, là, je
tiens à rappeler aux gens qui nous écoutent que le modèle prévisionnel de ce...
sur lequel s'appuie ce document-là a été transmis à la députée de Saint-Laurent
à titre de présidente de la Commission de l'administration publique le 1ᵉʳ mai
dernier. Et le document qu'elle a brandi a été... lui a été transmis à titre de
présidente de la Commission de l'administration publique le 21 juin dernier,
avec tous les chiffres. Alors, quand elle dit que ce document n'a pas été
partagé, qu'il a été caché, tout le reste, non seulement il n'a pas été caché,
il lui a été envoyé à sa propre commission dont elle est la présidente. Alors,
si elle a choisi de ne pas le rendre public, il faudrait lui demander pourquoi.
Maintenant, Mme... M. le Président,
j'aurai l'occasion de revenir sur les allégations de la députée de
Saint-Laurent, mais je veux quand même, avant d'aller sur le spécifique,
j'aimerais quand même revenir sur les sept priorités que nous avons rendues
publiques au mois de janvier dernier. Quand on a annoncé nos sept priorités, on
a parlé de quoi? On a parlé du français, de rétablir une voie rapide vers le
brevet d'enseignement, d'offrir des renforts à nos enseignantes et enseignants,
d'avoir des projets particuliers plus accessibles et plus nombreux, investir
dans la formation professionnelle, rendre le réseau scolaire plus performant et
poursuivre la rénovation et la construction d'écoles.
Et je dois vous rapporter, M. le
Président, que sur chacun de ces... chacune de ses sept priorités, il y a eu
des avancées. Par exemple, sur le français, nous avons annoncé 300 $ de
nouveaux livres par classe du primaire dès la rentrée actuelle. Donc, partout
au Québec, actuellement, les enseignantes, les enseignants regardent la
composition de leur classe, essaient de voir un peu l'intérêt des élèves et
commandent les livres en fonction de l'intérêt des élèves. Pourquoi? Parce
qu'on sait que la lecture, c'est le critère numéro un de la réussite scolaire.
C'est le déterminant numéro un de la réussite scolaire. Alors, c'est certain
qu'on veut que nos élèves lisent davantage. Et plus ils lisent tôt, plus leurs
chances sont bonnes de réussir leur parcours scolaire.
On a également annoncé dans cette priorité
numéro un, concernant le français, on a annoncé la révision des programmes de
français. Il y a des experts qui sont à l'oeuvre présentement et qui vont nous
faire rapport. L'objectif étant, bien sûr, M. le Président, d'augmenter la
maîtrise du français chez nos élèves.
Sur la voie rapide vers le brevet
d'enseignement, encore là, j'ai des bonnes nouvelles à vous rapporter. Quatre,
au moins quatre universités, M. le Président, ont décidé de créer, dès cet
automne, une forme ou une autre de voie rapide. La TÉLUQ a montré le chemin, un
30 crédits, donc, pour une personne qui a un bac dans une matière qui est
enseignée ou qui est connexe à une matière enseignée, c'est offert déjà.
L'Université de Sherbrooke, l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue,
l'Université du Québec à Montréal également, ils sont tous en train de
travailler différentes formules pour nous permettre, donc, de qualifier des enseignants
non légalement qualifiés, donc des enseignants qui n'ont pas de brevet. Là
aussi, les avancées sont importantes, j'aurai l'occasion d'y revenir.
Offrir du renfort à nos enseignantes et
enseignants. Évidemment, c'est tout le dossier des aides à la classe, M. le
Président. Et là, cet automne, on va avoir 200 écoles qui vont tester le
projet...
M. Drainville : ...d'aide à la
classe. L'année passée, c'était ça. Cette année, c'est 200. On propose d'en
déployer plusieurs milliers à travers les écoles primaires du Québec. C'est sur
la table de négociation pour la nouvelle convention collective. Déjà, ce qu'on
a mis sur la table, là, pour déployer des aides à la classe dans le plus grand
nombre possible d'écoles publiques, là, du Québec, d'écoles primaires
publiques, M. le Président, c'est plusieurs centaines de millions, ça. C'est un
investissement de plusieurs centaines de millions par année que cette
proposition de créer des aides à la classe, qui est une très, très grande
réussite dans les 100 écoles où ça a été essayé. Et les enseignantes et
les éducatrices ne sont absolument pas juste enthousiastes, quand tu leur en
parles, elles sont tellement heureuses, puis elles disent : On en veut
plus. On en veut plus parce que ça m'aide. Moi, l'enseignante, ça m'aide. Si
j'ai un enjeu avec un élève, l'aide à la classe peut intervenir, d'autant plus
que, dans bien des cas, elle connaît l'élève parce qu'il fréquente le service
de garde. Pour des petites tâches comme ça qui prennent du temps d'enseignement,
l'aide à la classe est disponible pour amener l'enfant à la chambre de bain,
pour l'aider à s'habiller ou l'aider à se déshabiller quand il revient de la
cour d'école. C'est extraordinaire, les aides à la classe. Donc, là-dessus
aussi, on avance, M. le Président.
Sur les projets particuliers, on a
augmenté l'aide, la gratuité d'accès aux projets particuliers dans les écoles
secondaires publiques de 200 à 300 $, et moi, j'ai demandé à ce que toutes
les écoles publiques, toutes les écoles secondaires publiques du Québec offrent
au moins un projet particulier. Actuellement, c'est à peu près la moitié, là,
des écoles qui en offrent. On souhaite évidemment en déployer davantage.
Cinquième priorité, l'investissement dans
la formation professionnelle. Alors, M. le Président, on met beaucoup, beaucoup
d'investissement, beaucoup de sous dans l'investissement... dans la formation
professionnelle parce qu'on veut, justement, la valoriser. Alors,
335 millions dans le dernier budget, dont 200 millions pour moderniser
nos centres de formation professionnelle. La formation professionnelle à temps
partiel a été élargie, M. le Président, et elle est gratuite désormais. Depuis
septembre, la formation professionnelle à temps partiel est gratuite. Et puis
là on est en train de regarder la création de toutes sortes de nouveaux
programmes en formation professionnelle, parce que, oui, M. le Président, moi,
je crois beaucoup à ça. Je pense que de valoriser les métiers spécialisés,
c'est une excellente chose et je pense que ça va nous permettre, dans certains
cas, d'amener à la réussite un élève qui, autrement, aurait peut-être décroché.
Et je pense aux garçons en particulier, parce que c'est vrai qu'on a un enjeu
au niveau des garçons, M. le Président. Quand on regarde le taux de réussite,
il est de 84 %, mais il y a un écart de pratiquement 10 % entre les
filles et les garçons. Alors, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas continuer à
souhaiter la réussite de nos filles, bien entendu qu'on souhaite qu'elles
soient le plus... qu'on ait le plus grand nombre possible de nos filles qui
atteignent le diplôme, mais on a un écart de presque 10 points. Les
garçons décrochent beaucoup plus, réussissent beaucoup moins. Et je pense qu'en
investissant dans la formation professionnelle, je pense qu'on va augmenter nos
chances de faire monter le taux de réussite de nos garçons. Parce que, oui, nos
garçons, parfois, sont davantage portés sur une intelligence pratique, je
dirais, travailler avec leurs mains. Puis ce n'est pas gênant de travailler avec
ses mains, ce n'est pas gênant, M. le Président, d'exercer un métier, parce que
tu peux être heureux dans la vie avec ça, puis tu peux très bien gagner ta vie,
puis tu vas être très utile socialement si tu décides de faire un métier. Ça,
c'était notre cinquième priorité, puis on en met, des sous, là-dedans.
Rendre le réseau scolaire plus performant.
Bien, c'est essentiellement le projet de loi n° 23, M. le Président,
l'accès aux données, notamment pour avoir des... pour prendre des décisions
plus éclairées. Il y a toutes sortes de mesures dans le projet de loi
n° 23, la création de l'institut d'excellence en éducation, l'Institut
national d'excellence en éducation, qui va nous permettre de déployer les
meilleures pratiques dans toutes les écoles du Québec, en tout cas, qui va nous
aider à le faire. L'accès aux données, j'en ai parlé. L'accès sur la...
L'accent qui est mis sur la formation continue, il y a un... puis il y a des
éléments, dans le projet de loi n° 23, qui parlent de cela. Et puis, évidemment,
tout ce qui est la gouvernance qui va nous aider à avoir un réseau scolaire
beaucoup plus cohérent, davantage en cohésion. Comme je l'ai dit dans une
entrevue récente, on a 72 centres de service au Québec, il faut que ces
72 composantes travaillent ensemble d'une manière qui est cohérente avec
une direction claire, et c'est ce que le projet de loi n° 23 vise.
• (10 h 20) •
Et, finalement, M. le Président, puis ça
tombe bien qu'on finisse avec ça, parce que, dans mon prochain bloc, je vais
répondre aux allégations non fondées de la députée de Saint-Laurent sur la
question des écoles, le septième, la septième orientation, M. le Président, que
j'ai rendue publique en janvier dernier, c'était bien entendu la rénovation et
la construction des écoles, M. le Président. La rénovation et la construction
des écoles, on en fait, en nombre, trois fois plus que sous le dernier mandat
des libéraux. En termes d'argent, on est passé de...
M. Drainville : ...de 9 à
22 milliards. C'est phénoménal, des sous qu'on met dans les nouvelles
écoles, rénovation, agrandissement, nouvelles constructions ou reconstruction.
Et vous allez voir, dans le prochain bloc, M. le Président, je vais vous
présenter des exemples, de nombreux exemples de travaux que nous avons faits dans
des comtés qui ne sont pas des comtés de la CAQ. J'ai très, très hâte de vous
montrer ça, M. le Président.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le ministre. Nous allons maintenant débuter la période d'échanges. Mme la
députée de Saint-Laurent, vous avez la parole pour un maximum de cinq minutes.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, le ministre aimerait que je sois assez, comment dire,
naïve pour m'aventurer pour parler de ma présidence de la CAP alors qu'il sait
pertinemment que j'ai un devoir, un, de neutralité afin de garder ma
présidence, mais permettez-moi de lui expliquer comment fonctionnent nos
travaux. La CAP est la seule, seule, commission dite non partisane, la seule
commission où est-ce que nous décidons de tous nos travaux de façon unanime, la
seule commission. Parce que moi, comme présidente, je m'assure que, tout ce
qu'on met en ligne, il faut que ce soit voté à l'unanimité. Je vous laisserai
avoir les discussions au sein de votre caucus afin de savoir pourquoi que... si
vous dites qu'il y a des documents qui ont été transmis, puis moi, je vous dis
non, mais, s'il y a d'autres documents que vous pensez ou des travaux qu'on ne
fait pas en éducation puis qu'on ne se réunit pas suffisamment, peut-être, pour
faire la reddition de comptes, je vous laisserai poser des questions au sein de
votre caucus. Je vais m'arrêter ici, M. le Président.
Maintenant, pour les allégations du
ministre, est-il en train de dire qu'il ne croit pas aux demandes d'accès à
l'information? Parce que ça ne s'invente pas, là. J'ai un ministre de
l'Éducation qui dit : On met plein d'argent dans les écoles. Ce n'est pas
ça, la question. La question, c'est : pourquoi il y a des annonces, et,
par la suite, quand qu'on fait la reddition de comptes, ça n'a pas levé de
terre? Et j'ai donné des exemples concrets. Puis, vous savez, je suis une
personne quand même assidue. Lors des crédits, je lui ai posé la question
suivante : pourquoi j'ai deux écoles, à Saint-Laurent, qui ont été mises en
accéléré, dans un projet de loi n° 61, qui a avorté pour devenir le projet
de loi n° 66... Mais, avant ça, elles étaient déjà, sur les critères
objectifs, approuvées. J'ai même vu les plans d'architecture, puis les terrains
sont arrêtés, on les connaît, les terrains. C'était tellement urgent de les
construire qu'il fallait les accélérer.
Même chose à l'Île des Sœurs, qui a été
trois fois promise par l'ancien ministre de l'Éducation, il est allé même voir
les gens de l'Île des Sœurs pour leur dire droit dans les yeux : Vous
allez l'avoir. Puis ma collègue, Isabelle Melançon, elle s'est levée un paquet
de fois sur cette question, l'ancienne députée de Verdun. Les enfants sont où,
à l'Île des Soeurs, déjà? Ah oui! Dans une tour à bureaux. Vraie question :
le bail termine quand pour la tour à bureaux? C'est une vraie question, je
voudrais avoir une réponse pour les parents de l'Île des Sœurs. J'attends la
question.
Au mois de mai, j'ai aussi posé la
question : mais sur quelle base vous avez annulé les projets? Bon, je dis
annulé, mais le vrai terme qui est inscrit, c'est «mis sur pause». Il m'a
répondu : Bien, on pense qu'il y va avoir... selon les prévisions, on
pense qu'il va y avoir une baisse d'achalandage. Ah bon! Basée sur quoi? Ne
riez pas, M. le ministre, là... M. le Président. On va avoir les données au
mois d'août. Donc, on a un devin, quelqu'un, là, qui prévoit mieux qu'un
recensement, là, qui est fait, là, de façon quinquennale, mieux que le maire
puis la mairie d'arrondissement qui octroie, évidemment, là, qui regarde
qu'est-ce qui se passe, qui voit les prévisions, les chantiers de construction.
Ils sont meilleurs qu'eux, là, pour nous dire : Aïe! Nous, à
Saint-Laurent, on prévoit qu'il va y avoir moins de monde. Ah bon! On est juste
passé de 98 000 à 104 000, puis on a d'autres projets de
construction. Puis, en mettant sur pause nos écoles, savez-vous qu'est-ce
qu'ils font? Ils sont en train de créer un Griffintown à Saint-Laurent.
Construisez, mais vous n'aurez pas d'école.
Puis là il dit du même souffle : Il
n'y a pas d'ingérence. Je dis ça au passage, le D.G. qui a mis sur pause est
rendu au niveau ministériel, je pense qu'il a un nouveau poste chez vous. Il
faudrait que vous expliquiez. Mais surtout expliquez-moi sont où vos
statistiques prévisionnels qu'on va avoir moins d'enfants, moins d'immigrants,
alors qu'on a les deux plus grands centres d'intégration d'immigration au
Québec, le CASI et le CARI sont chez moi, à Saint-Laurent. Expliquez-moi ça
puis expliquez-moi, pour vrai, là, comment vous osez dire, hier, en
mathématiques...
Mme Rizqy : ...que 90 divisé
par 125, ça donne 100 %... écoutez, le prorata, là, je veux bien, là, mais
je sais que mathématique, des fois, ça va vite, puis peut-être, à
brûle-pourpoint, vous avez parlé peut-être à travers votre chapeau, mais
rassurez-nous, dites-nous pourquoi qu'en 2023-2024, 47 sur 48 sont dans les
comptés caquistes puis un seul dans le comté de Vaudreuil, qui est une
excellente députée, là, je n'en enlève rien, indépendante, mais je sais que
vous avez travaillé fort, à Vaudreuil, pour l'avoir puis je le sais aussi, que
vous lui faites de l'oeil, là. À un moment donné, ça suffit. Il faut arrêter de
prendre les gens, là... Puis je vais vous dire, très franchement, ne me
prenez-moi pas pour une valise vis-à-vis le Saint-Laurent.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
Mme la députée de Saint-Laurent. Je cède maintenant la parole à M. le ministre.
M. Drainville : Oui, bien, M.
le Président, c'est parce que c'est... je veux revenir sur le fameux document,
là. C'est la députée de Saint-Laurent, tout à l'heure, qui a dit : Ce
n'est pas normal de devoir faire des demandes d'accès à l'information pour
avoir l'information. Je répète ce que j'ai dit, M. le Président, le document a
été envoyé à la députée de Saint-Laurent en tant que présidente de la
Commission sur l'administration publique, d'abord un modèle prévisionnel le
1er mai, et, le 21 juin, les chiffres, le document complet. Alors, il
ne s'agit pas d'une demande d'accès ici, il s'agit d'un document qui lui a été
envoyé en bonne et due forme, et elle a choisi de ne pas le rendre public.
Alors là, il y a toujours bien une limite. M. le Président, il y a toujours
bien une limite à dire des choses qui ne sont pas conformes à la réalité.
Mme Rizqy : ...une demande
d'accès, j'ai dit que ça a été... ça m'a été donné et que les gens qui ont
participé à la réunion ont une demande de confidentialité. Et ça, est-ce qu'il
peut le nier aujourd'hui?
M. Drainville : Alors, M. le
Président, c'est à la députée de Saint-Laurent de nous expliquer pourquoi elle
n'a pas rendu le document public lorsqu'elle l'a reçu au mois de juin dernier.
Bon, par ailleurs, sur les allégations, maintenant, de favoritisme dans le
choix des projets scolaires. Alors, moi, je réitère, M. le Président, le
principe que ce sont les besoins qui dictent le choix des écoles. Je ne
m'ingère pas dans le processus d'analyse des besoins que mène le ministère pour
choisir les nouvelles écoles. Je l'ai dit hier en Chambre, je le réitère
aujourd'hui.
Maintenant, elle revient sur le cas des
écoles de Saint-Laurent et elle pose la question : Comment se fait-il que
deux écoles mises en accéléré ont été mises sur pause? Bien, la réponse est
simple, M. le Président, c'est à la demande du centre de service scolaire, et
la députée de Saint-Laurent le sait, M. le Président. Alors, hier, elle a fait
une sortie théâtrale, mais revenons aux faits, M. le Président, parce que je
pense que c'est ça qui est important, c'est le centre de service scolaire qui a
dit : Écoutez, on veut mettre les projets sur pause le temps de faire une
évaluation des besoins.
J'ai un extrait ici qui est... qui
concerne, donc, lesdits projets : «Le centre de services scolaire a
proposé de mettre ses projets sur pause et de prendre une décision quant à leur
avenir, conjointement avec le ministère, dès qu'il pourra prendre connaissance
des futures prévisions d'effectifs scolaires.» Donc, ce n'est pas une décision
politique, c'est une décision du centre de services, et la députée de
Saint-Laurent, elle le sait, M. le Président. Ça fait de la bonne TV, mais ce
n'est pas exact. Ça fait que ce n'est pas conforme aux faits.
Alors là, je continue, la révision des
besoins pour les neuf projets du Centre de services Marguerite-Bourgeoys. Cette
révision des besoins, elle est en cours. Il y a eu un atelier de travail qui a
eu lieu le 15 septembre 2023 avec le centre de services scolaire et les
équipes du ministère. Le centre de services a fourni, lors de cette rencontre,
des précisions additionnelles basées sur les données réelles de la
rentrée 2023 pour avoir, justement, un projet... un portrait, dis-je, qui
soit le plus juste possible. Et puis là la prochaine étape, M. le Président,
c'est de soumettre des recommandations formelles pour chacun des projets et de
planifier une rencontre finale avec le centre de services pour en discuter. Ça
devrait pouvoir se faire dans les prochaines semaines.
Alors, la Mme la députée de Saint-Laurent
en appelle à la rigueur. M. le Président, le processus d'évaluation des
besoins, il est très rigoureux. On ne fait pas de partisanerie avec le
processus d'identification des besoins. Peut-être que la députée de
Saint-Laurent fait de la partisanerie avec le processus, mais moi, je n'en fais
pas. Par ailleurs...
• (10 h 30) •
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : Par ailleurs,
M. le Président, est-ce que la...
Le Président (M. Sainte-Croix) : Un
instant, M. le ministre. Un instant, M. le ministre.
Mme Rizqy : ...qu'il retire
ses paroles. Le travail que je fais...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Rizqy : ...je le dis très
sincèrement, et rigoureux, j'aimerais qu'il retire ses paroles.
M. Drainville : Si ça peut
lui faire plaisir, je retire mes paroles...
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le ministre.
M. Drainville : ...mais je n'en
pense pas moins. Cela étant dit, malheureusement, il va me manquer de temps
pour parler de tous ces beaux projets qui ont été réalisés ou sont en cours de
réalisation dans les comtés du Parti libéral, dans des comtés, donc, où on
retrouve des députés libéraux. Et il y a également, évidemment, des comtés où
on retrouve des députés de Québec solidaire, parce qu'évidemment on parle
beaucoup ici de la région de Montréal et de la région de l'Outaouais, là où la
représentation libérale est concentrée.
Alors, M. le Président, je vais, à ma
prochaine intervention, faire une longue liste de tous ces projets qui ont été
réalisés. Je vais parler juste du premier parce qu'il me reste 20 secondes,
agrandissement de l'école Saint-Rémi et de l'école Saint-Louis, dans
Jacques-Cartier. C'est un comté qu'elle connaît bien, le comté de
Jacques-Cartier. Alors, c'est prévu pour la rentrée 2023. Est-ce que ça a été
fait ou ce sera fait, chose est certaine, agrandissement de l'école Saint-Rémi
et de l'école Saint-Louis, dans le beau comté libéral de Jacques-Cartier, M. le
Président. Et j'aurai d'autres exemples nombreux à vous donner au retour.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le ministre. Le temps qui vous était imparti, a été écoulé. Je cède
maintenant la parole au député de Richelieu.
M. Émond : Merci beaucoup, M.
le Président. Mes salutations. Content de vous retrouver en ce beau vendredi
matin à la table de la présidence. Je salue M. le ministre et tous les membres
de son équipe qui l'accompagnent, les collègues d'en face, le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, la députée de Saint-Laurent, également. Je lui offre
mes salutations et je le félicite pour sa créativité dans la recherche des
libellés pour les motions : Les 12 travaux du ministre... fait preuve de
beaucoup de créativité. C'est beau, ça m'a amené dans des souvenirs de
jeunesse, M. le Président, avec les 12 travaux d'Astérix, entre autres. Puis,
vous me connaissez, il y a plein de jeux de mots qui me viennent en tête, M. le
Président, mais je ne veux pas aller sur ce terrain-là. Ce serait trop facile
de parler des 12 travaux d'Hercule de l'Antiquité puis de faire un lien avec
les investissements en éducation de notre gouvernement, on pourrait dire qu'on
rebâtit sur des ruines libérales, mais je n'irai pas là, M. le Président.
Je veux plutôt vous parler de formation
professionnelle. Vous me connaissez suffisamment, vous savez que c'est un sujet
qui me passionne tout autant que M. le ministre, qui a fait un vibrant
plaidoyer, voilà quelques minutes à peine, pour la formation professionnelle,
et peut-être vous parler un peu, dans le bloc qui m'est alloué, M. le Président,
de la façon dont notre gouvernement investit en formation professionnelle,
massivement, je dirais, en formation professionnelle. Puis tout ça, c'est,
bien, un peu aussi pour avoir des milliers de nouveaux travailleurs et un peu
participer, là... c'est un des moyens qui est mis en place pour tenter d'améliorer
le phénomène de pénurie de main-d'oeuvre. Donc, c'est un ambitieux programme
qui vise à s'attaquer à la pénurie de main-d'oeuvre dans certains secteurs
prioritaires, avec comme objectif, je le rappelle, de diplômer 30 000 étudiants
supplémentaires d'ici 2027 en formation professionnelle. Et je dirais qu'avec
la pénurie de main-d'oeuvre dans ces secteurs-là, la formation professionnelle
devient encore plus stratégique ou nécessaire, je dirais.
M. le ministre le disait tantôt, ce sont
des emplois... c'est une formation qui mène à des emplois qui font en sorte que
les diplômés, garçons comme filles, vont travailler dans un métier qui va leur
permettre de très bien gagner leur vie, de collaborer, d'être actifs dans la
société québécoise. Vous savez, M. le Président, moi, je viens de la région de
Sorel-Tracy, dans le comté de Richelieu, la ville de l'acier, comme on l'appelle,
M. le ministre connaît très bien, il est tout juste dans face, à l'île Dupas,
et lui, tout comme moi, on a vu, dans notre jeunesse, de nombreux travailleurs,
des oncles, des cousins, des frères, des voisins qui ont embrassé des
professions manuelles, des formations techniques, pour se rendre comme soudeur,
comme machiniste, comme... en usinage, entre autres, dans les industries de la
région, à l'époque, Marine Industries, pour y conduire des... construire des
navires, pardon. Et tout ça pour vous dire que la formation professionnelle, si
elle était... les métiers techniques étaient d'actualité à l'époque, ils le
sont tout autant aujourd'hui, M. le Président.
Alors, c'est pourquoi notre gouvernement
investit des sommes colossales en formation professionnelle, qui, peut-être
trop longtemps, n'a pas été suffisamment valorisée au Québec. Et un mot...
M. Émond : ...je note à
chacune de mes interventions, c'est un mot qui avait été dit par M. le ministre
lors de l'énoncé de ses sept priorités. Et, quand il parlait de la formation
professionnelle, puis je l'avais retenu parce que ça avait marqué l'imaginaire,
en disant que chaque diplôme compte. Il a tellement raison, M. le Président. On
est tous contents, là, quand nos enfants viennent nous voir, un de nos enfants,
qui nous disent : Papa, maman, je pense que je m'enligne, je vais aller à
l'université dans tel domaine, puis on s'en réjouit. Mais, moi, je nous invite,
comme parents, à être tout aussi réjouis, quand un de nos enfants vient nous
voir pour nous dire : Bien, écoute, je pense que je m'en vais en formation
professionnelle, tel métier m'attire. Alors, on devrait avoir le même
enthousiasme et l'encourager de la même façon. Parce que oui, chaque diplôme
compte, un diplôme qui a autant de valeur que n'importe quel autre diplôme. Et
puis, quand on... Souvent, la formation professionnelle, il y a des gens qui
raccrochent, hein, en éducation grâce à cette voie de passage. Puis, quand on a
un décrocheur, quand on a des gens qui n'atterrissent pas... qu'un diplôme
qualifiant, mais c'est un drame, d'abord, personnel pour cette personne-là,
pour ce garçon ou cette jeune fille là, puis c'est un drame sociétal.
Donc, je m'arrête là-dessus, M. le
Président. Puis, lors de mes prochaines interventions, je vais aller plus en
détail dans les... la façon, dont on compte s'y prendre, et on s'y prend pour
valoriser la formation professionnelle au Québec.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci
beaucoup, M. le député de Richelieu. Je passe à nouveau la parole à Mme la
députée de Saint-Laurent, pour cinq minutes.
Mme Rizqy : Alors, comme je
l'ai déjà dit, nos travaux, à la CAP, sont non partisans. Comme présidente, je
suis sur une ligne, et tous nos travaux, tous sans exception, doivent être
votés à l'unanimité. Vous comprendrez que la banquette du gouvernement a plus
de voix. Maintenant que j'ai dit ça, à la CAP, ce qu'on a rendu public,
Commission de l'administration publique, page 8 : "Il est surprenant
d'apprendre que le ministère de l'Éducation n'a pas de plan d'action visant à
mettre en œuvre son plan stratégique." Question... Je n'ai pas eu ma
réponse, là, quand est-ce que le bail de L'Île-des-Sœurs termine, j'attends la
réponse. Le plan d'action stratégique déposé quand. Je ne nommerai pas son nom,
là, je ne veux pas qu'elle soit visée, mais très rapide sur Twitter., là...
sur... pardon. Vous dites que ça n'a pas été via une demande d'accès à
l'information, ce document. Or, votre attachée de presse vient de tweeter la
demande d'accès à l'information. Donc, là, je suis un peu perdue, là. La
demande d'accès que votre attachée de presse qui vient de tweeter, elle date du
30 août 2023. Mais, dans tous les cas, vous êtes ministre de l'Éducation.
Pourquoi qu'à partir du mois de juin, quand vous savez l'état de situation, que
vous comprenez l'urgence qu'on frappe le mur, vous n'avez pas convoqué une
réunion d'urgence avec les recteurs, les doyens, les réseaux de... Tu sais,
c'est ça, votre rôle. Tu sais, vous ne pouvez pas, là il me pointe, là, du
doigt, si ce serait moi, la députée de Saint-Laurent, à cause de moi, là, on
n'a pas convoqué une réunion d'urgence. Moi, la petite députée de
Saint-Laurent, avec ma conseillère politique qui travaille avec d'autres
députés, je n'y enlève rien, elle est bien bonne, ce serait à cause de moi. On
frappe le mur parce que moi, là, je n'ai pas convoqué la réunion. Mais
voulez-vous changer de chaise? Moi, je suis disponible, On va changer de
chaise. À vous écouter, là, vous êtes... vous ne prenez pas une décision. À
vous écouter, ce n'est pas de votre faute que les écoles n'ont pas été
construites à Saint-Laurent. Vous dites que ça fait de la bonne TV? Non, ça ne
fait pas de la bonne TV de voir des enfants dans une tour à bureau. Ça ne fait
pas de la bonne TV de voir, dans un quartier comme... 15 000 personnes de la
population au kilomètre carré ou... Ce n'est pas de la bonne TV, je m'excuse.
Et, quand il met en relief l'argent
disponible pour les écoles, ce n'est pas ça l'enjeu. Ma question, elle est
précise. L'année en cours, 2023-2024, les faits sont têtus, c'est 47 sur 48. Il
n'est pas capable de l'expliquer. Ensuite, il dit : Oui, mais, tu sais,
vous savez, les écoles mises sur pause à Marguerite-Bourgeoys, bien, tu sais,
ça nous vient du réseau. Ah bon! Comment peut-il expliquer que la même personne
qui a dit de mettre sur pause est rendue dans son équipe? C'est-tu le réseau,
c'est-tu le ministère ou la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys? On en
perd notre latin là-dedans. On dirait que tout est dans tout.
• (10 h 40) •
Maintenant, on va passer... Est-ce que,
oui ou non, il va convoquer cette réunion? Est-ce que, oui ou non, là,il va se
dire : C'est vrai que ce n'est pas normal d'avoir, en prévision, environ
13 000 manques d'effectifs d'enseignants par année puis qu'on en a juste 3000.
C'est ça, la vraie question. Arrêtez de pointer du doigt, là, puis arrêtez de
me dire que c'est théâtral, ce n'est pas théâtral, c'est un drame. On vient de
parler de la formation professionnelle, alors je vais faire du pouce sur ce que
le député a dit, peut-être que lui va pouvoir défendre le réseau de la
formation professionnelle...
Mme Rizqy : ...puis la
formation aux adultes. Rappelons-nous qu'en 2019 le prédécesseur avait enlevé
ce qu'on appelle la licence, qui était de 90 crédits. Puis finalement,
quand il s'est rendu compte que ceux qui enseignent, par exemple, menuiserie,
plombier, c'étaient des gens qui avaient une immense compétence dans leur
domaine et que d'aller chercher des crédits de pédagogie... en chercher 90. Là,
ils voulaient en ajouter 30. Finalement, le prédécesseur a reculé. Ils ont fait
un règlement pour revenir à la formation initiale de 90 crédits, pour
tenir en considération qu'effectivement le plombier, l'électricien, ils ont une
formation très, très, très spécifique, puis ils ont des années d'expertise et
que leur demander de faire un autre 30 crédits supplémentaires des
90 crédits, bien, c'était trop. Alors, il avait promis de revenir en
arrière, il a fait un projet de règlement qui a été publié dans la Gazette, 31
août 2022. C'est mort au feuilleton, il n'est rien arrivé après. Alors, est-ce
que le député, là, sur un enjeu très sérieux, là, qu'est la formation
professionnelle... est-ce que, là-dessus, vous allez revenir sur votre parole?
Est-ce que vous allez continuer le travail inachevé de votre prédécesseur?
Parce que sinon, ce qui est arrivé, c'est qu'on a vu des gens qui ont décidé
de, finalement, bien... si vous me demandez de faire un autre 30 crédits
supplémentaires à mes 90 crédits, bien, je vais retourner travailler comme
électricien, là. Alors, si la formation professionnelle est si importante, puis
la formation générale aux adultes, bien, assurez-vous que le monde qu'on a, qui
sont compétents, qualifiés, si vous leur avez promis que 90 crédits, c'est
suffisant, bien, n'allez pas rajouter un 30 crédits supplémentaires.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
Mme la députée de Saint-Laurent. Je cède maintenant la parole à M. le ministre
pour cinq minutes.
M. Drainville : Merci, M. le
Président. Alors, je... juste avant d'aller à la pause, si je peux me
permettre, je parlais de deux écoles, hein, Saint-Rémi et Saint-Louis, dans Jacques-Cartier.
Mais juste avant ça, je ne voudrais surtout pas que les gens qui nous écoutent
pensent que tous les projets du Centre de services Marguerite-Bourgeoys ont été
mis sur pause. On pourrait le croire si on écoute la députée de Saint-Laurent.
Alors, je veux juste... je veux juste, M. le Président, je veux juste...
Le Président (M. Sainte-Croix) : M....
M. le ministre.
Mme Rizqy : ...une seule
députée, ils ont beau être 90, je ne tolérerai pas aucun écart de conduite
lorsqu'il est question de me prêter des intentions. C'est un exercice qui est
rigoureux. Je suis précise. Quand je vous parle de deux écoles à Saint-Laurent,
je n'ai jamais parlé de l'ensemble des écoles. J'ai parlé de deux écoles à
Saint-Laurent, je vous ai parlé de l'école de l'Île des Sœurs. Soyez rigoureux.
M. Émond : ...ne peut pas
interrompre le ministre, à moins d'invoquer un point de règlement, je l'invite
à le faire et d'être brève.
Mme Rizqy : Article 35,
l'article 35...
M. Émond : Oui, oui...
Le Président (M. Sainte-Croix) : S'il
vous plaît!
M. Émond : M. le Président,
la députée n'a pas à argumenter par la suite, là, elle invoque l'article, vous
prenez votre décision, qu'on continue nos travaux.
Mme Rizqy : Je n'accepterai
pas non plus être bâillonnée. Je veux être très claire.
Le Président (M. Sainte-Croix) : J'invite
tous les parlementaires, s'il vous plait, à la prudence, au respect compte tenu
de notre fonction. Et puis, s'il vous plaît, pour l'avancement de nos travaux,
faisons les choses dans les règles de l'art, s'il vous plaît.
M. Drainville : M. le
Président, voici une photo d'une école qui est actuellement en construction.
Une nouvelle école primaire. Ouverture prévue pour l'automne 2026. C'est
dans le centre de services Marguerite-Bourgeoys et c'est une école dans le
comté d'Outremont, comté libéral. Actuellement, ça a été... la photo a été
prise ce matin, M. le Président. J'ai parlé des deux écoles dans
Jacques-Cartier, l'inauguration cet automne. Je pourrais vous parler également
de l'école primaire dans Marquette, transformation du Centre communautaire
Albert-Gariépy en école primaire dans Marquette. Inauguration prévue cet
automne. Marquette, c'est un comté libéral, M. le Président, je pourrais vous
parler de l'agrandissement de l'école secondaire Paul Gérin-Lajoie d'Outremont,
dans Mont-Royal–Outremont. Je pourrais vous parler, bien entendu, de ce qui se
passe avec l'école secondaire La Dauversière, ça, c'est dans le comté de Maurice-Richard.
C'est un comté solidaire, mais ce n'est certainement pas un comté caquiste.
L'appel d'offres lancé dans ce projet-là, M. le Président.
Je pourrais vous parler de la construction
d'une école secondaire à Montréal-Nord dans Jeanne-Mance-Viger. Voilà l'école.
M. le Président, Jeanne-Mance Viger, comté libéral. Ils sont... Alors, ça,
c'est un projet de 271 millions, M. le Président, une école secondaire. Je
pourrais, si vous voulez, on va parler de l'Outaouais. En Outaouais, alors de
2008... de 2018 à 2022, M. le Président, il y a eu une annonce de nouvelle
école dans le comté de Pontiac, dans le comté de Hull, dans le comté de
Gatineau, dans le comté de Papineau, rien du tout dans le comté de Chapleau.
Maintenant, M. le Président, je dois rappeler que ces comtés-là, c'étaient des
comtés libéraux auparavant. Dans certains cas, les...
M. Drainville : ...projets ont
été lancés sous le gouvernement libéral. Est-ce que la députée aurait souhaité
que des projets lancés dans des comtés libéraux avant 2018 soient arrêtés parce
qu'on arrive après 2018 puis on a des députés caquistes? Puis elle aurait voulu
quoi? Qu'on arrête les projets? Ces projets-là dont je viens de parler, c'est
des projets qui, pour certains d'entre eux, avaient été annoncés sous le
gouvernement libéral précédent.
Dans le comté de Pontiac, M. le
Président... Regardez la belle photo, première pelletée de terre, avec le
député de Pontiac, M. le Président. Ça, c'est... elle n'a pas de nom encore, en
tout cas, elle n'en avait pas quand on a fait la première pelletée de terre...
c'est un projet de 30 millions. On a fait la première pelletée de terre le
27 février 2023, avec le député de Pontiac, M. le Président. Je
pourrais aussi parler d'un autre projet dans Pontiac, dans Aylmer,
inauguration, en 2022, de l'école secondaire de la Nouvelle-Ère. Ça, ça a été
une annonce sous le gouvernement libéral précédent. Inaugurée par un député
libéral, qui siège, aujourd'hui, parmi nous. Alors, c'est un autre exemple.
Parlons du comté de Hull, M. le Président,
comté de Hull. Inauguration, en 2022, de l'école secondaire de la Cité.
L'annonce du projet avait été faite par l'ex-députée de Hull, Maryse
Gaudreault. Est-ce que la députée de Saint-Laurent aurait souhaité que l'on n'inaugure
pas, qu'on arrête les travaux parce que, dorénavant, c'est notre collègue ici
présente qui siège pour la CAQ dans Hull? Le projet, il a été lancé par Maryse
Gaudreault, députée libérale. Il faut toujours bien finir les projets, M. le
Président. Dans Hull, toujours, l'annonce de la nouvelle école secondaire
Mont-Bleu, suite à la tornade. L'annonce a été faite par Maryse Gaudreault,
députée libérale. Bien, c'est sûr que l'inauguration a été faite par mon
estimée collègue, la nouvelle députée de Hull. C'est sûr que c'est une députée
de la CAQ qui a inauguré l'école, mais l'annonce a été faite par une députée
libérale, M. le Président.
Maintenant, on peut parler des
inaugurations à venir. Dans Vaudreuil, regardez la belle école...
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le ministre.
M. Drainville : Ah! on va
continuer la prochaine fois.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Le
temps imparti vous a été dévolu. Je céderais maintenant la parole à la députée
de Hull. Mme la députée.
Mme Tremblay : ...M. le
Président. Alors, je tiens à saluer mon collègue le ministre et l'ensemble de
son personnel, également, mon collègue ici présent aussi, également, la députée
de Saint-Laurent et le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. C'est important, pour
moi aussi, de prendre une minute pour saluer le personnel scolaire, M. le
Président, parce qu'on le sait que c'est un travail qui est tellement... qui
est exigeant, oui, mais tellement important dans notre société. J'ai été
moi-même, on se rappelle, là, quand même, 17 ans enseignante, et le mois de
septembre, c'est particulier pour moi, parce que ça me rappelle la frénésie,
hein, qu'il y a dans une école, dans cette belle rentrée. Mais, je vous
rassure, je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui, parmi vous, pour parler
d'éducation.
Aujourd'hui... Moi, quand je pense au
passé... puis, après ça, je vais parler du futur, parce qu'on fait des belles
choses en éducation, là... il y a un mot qui me vient en tête : austérité.
Ça, ça a laissé des marques dans notre système, une grande souffrance, puis ça
a complètement déstabilisé un système qui allait bien. J'aime le titre
aujourd'hui, Les 12 travaux. Ça, ça veut dire qu'on est en action, M.... Je ne
suis pas tout à fait d'accord sur le nombre, parce que, des travaux, il y en a,
puis on n'aura même pas le temps de tous les aborder aujourd'hui. Mais, quand
même, là, il y a le mot «travaux». Ça veut dire que ça bouge, qu'on n'est pas
dans le statu quo, puis on répare, on investit dans le système d'éducation. Ça
fait que, dans ce contexte-là...
• (10 h 50) •
Puis, c'est vrai, la rentrée scolaire,
elle a été difficile, parce que... notamment par la pénurie, puis je vais en
parler, de la pénurie d'enseignants, qui touche... puis qui amène des enjeux, puis
que c'est un défi. Puis c'est un enjeu qui est préoccupant, on en a beaucoup
parlé. C'est pour ça qu'on travaille ce dossier-là, que mon ministre le
travaille, puis qu'on doit avoir une approche qui est plus flexible, qui est
différente, qu'on va amener des solutions, parce que c'est important de
répondre à ça, à la pénurie. Évidemment, c'est clair qu'il manque
d'enseignants. C'est sûr qu'on ne corrigera pas tout, tout de suite, mais on
est en action. Il faut les former, puis on...
Mme Tremblay : ...travaille
là-dessus. Puis c'est pour ça que le ministre est venu tantôt, on parle de la
voie rapide du brevet d'enseignement. Il l'a dit, il y a plusieurs universités
qui ont embarqué, il y en a quatre qui y participent. Puis c'est important de
dire, là, l'objectif de tout ça, sans affecter la qualité de l'enseignement.
Du personnel qui est non qualifié dans le
réseau, évidemment, il y en a, mais c'est des gens, en forte majorité, qui ont
déjà un bac dans une autre matière, que ce soit en anglais, en mathématiques,
en arts, en musique. Et nous, ce qu'on fait, c'est qu'on va venir, par une voie
plus rapide, les aider à obtenir leur brevet, M. le Président.
Il y a différentes initiatives qu'a prises
notre gouvernement pour valoriser la profession. Donc, on investit de façon
majeure, on ne reste pas les bras croisés. On n'a qu'à penser à l'Opération
main-d'œuvre, donc, qui va permettre... qui a permis, d'ailleurs, parce que
c'est important, on veut garder... Il y a du personnel qualifié, des gens dans
le réseau des retraités. Bien, on a investi de façon majeure pour les garder,
donc, on a doublé leur salaire. Ce que ça veut dire, ça, M. le Président, ça
veut dire que, quand ils quittent, bien, on les ramène, on a besoin d'eux, donc
on les paie à leur échelon. Ça double le salaire de ceux-ci. Il y en a
plusieurs qui ont répondu présent à cet appel-là. On continue d'agir, ceux...
on invite le personnel qui est admissible à la retraite à rester, on leur donne
12 000 $, M. le Président, à ces personnes-là, pour cette année scolaire
là, 2023 2024. Il y en a, des solutions.
Aussi vous rappeler qu'au niveau du
salaire des enseignants et des enseignantes, la dernière convention collective,
elle, a été historique. On a augmenté le salaire d'entrée, on a diminué d'un
les échelons puis on a aussi bonifié le salaire à la sortie. Ça fait bien
différent des maigres augmentations qu'on a subies sous le règne des libéraux.
Aussi, en mai 2022, le ministre de
l'Éducation a présenté des mesures, des stratégies visant, encore une fois, à
valoriser le personnel scolaire. Parmi cela, on retrouve le projet d'aide à la
classe. Je vais le faire rapidement, parce que je veux vous dire que c'est un
succès, qu'on les a augmentés cette année puis qu'on va poursuivre dans cette direction-là,
parce qu'ils sont là pour soutenir nos enseignants puis nos enseignantes. Ça
leur laisse plus d'espace pour enseigner, et ça, c'est important, M. le
Président. Donc, on agit, en éducation, la pénurie, on s'en occupe, les moyens
sont diversifiés.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
Mme la députée de Hull. Je cède maintenant la parole au deuxième groupe
d'opposition, à M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne. M. le député, vous
avez cinq minutes.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, M. le Président. Bonjour, estimés collègues, ça fait plaisir de vous
voir aujourd'hui. Aujourd'hui, je vous parle d'un projet qui touche le cœur de
ma circonscription depuis au moins 15 ans, soit le désir des résidents et des
parents du quartier de Griffintown et évidemment de leurs enfants de pouvoir
compter sur une école primaire de proximité. Depuis 15 ans, le projet fait
partie des discussions, des plans de la ville, du ministère, du CSDM, mais,
aujourd'hui, j'en fais appel au leadership du ministre pour débloquer le tout
une fois pour toutes. J'ai fait la promesse à mes citoyens de tout faire pour y
arriver et je suis convaincu que l'intervention et l'implication du ministre
nous permettront de voir le projet être réalisé dans un délai raisonnable.
C'est avec cet espoir et ceux des parents, qui, je sais, nous écoutent
aujourd'hui, que je suis venu au salon bleu solliciter l'engagement et
l'intervention du ministre sur le projet.
Dès 2008, le projet d'une école primaire à
Griffintown figurait au Plan particulier d'urbanisme de la ville de Montréal.
Les besoins sont donc admis et connus depuis au moins 15 ans. En 2012, la CSSDM
de l'époque avait même déposé un mémoire dans lequel elle prévoyait l'ouverture
d'une école pour la rentrée scolaire 2016-2017. Ça fait sept ans maintenant.
Suivant des mobilisations citoyennes, un projet concret a enfin vu le jour en
2019 et avait fait l'objet d'un rapport positif de l'Office de consultation
publique de Montréal. On parlait alors d'un projet mixte d'écoles et de
logements sociaux pour aînés. Le projet était porteur et novateur. Or, sans
réelle explication auprès du public, après une série d'audiences, de
consultations, ainsi qu'un rapport précis et probant, le projet fut abandonné.
C'était le retour à la case départ après plus de 10 ans d'attente. Les
discussions étaient alors au point mort.
Pendant ce temps, les jeunes familles
quittent Griffintown. Non seulement manque-t-il une école, il manque aussi de
services de garde, de services en soins de santé et bien plus encore. Ils se
retrouvent vraiment sans services, alors que la population du quartier ne cesse
de grandir. J'ai d'ailleurs reçu plusieurs témoignages de familles qui ont
décidé d'aller faire leur vie ailleurs, en dehors de Montréal, alors que
Montréal a plus que jamais besoin de ces familles...
M. Cliche-Rivard : ...lueur
d'espoir, en février 2022, la Ville de Montréal reçoit une ordonnance
ministérielle l'obligeant à céder gratuitement un terrain au CSSDM. Évidemment,
le fardeau financier d'une telle demande est énorme, surtout dans le quartier
ultra densifié où les terrains se font rares et sont extrêmement coûteux. Qu'à
cela ne tienne, la ville identifie un terrain et un projet d'école primaire de
24 places recommence à prendre vie. Par contre, 18 mois plus tard,
rien n'a encore été annoncé publiquement par le ministère, alors que les
besoins sont connus depuis plus d'une décennie et que le jour de l'école... de
l'ouverture de l'école semble de plus en plus lointaine. Bien que nous sachions
que la ville, le CSSDM, le ministère de l'Éducation, la SQI, la Direction
générale des infrastructures en éducation continuent leurs discussions, nous
savons aussi qu'il reste de grands pas à faire avant que la situation ne soit
réglée.
Aujourd'hui, je demande donc au ministre
de l'Éducation de faire preuve de leadership, de mettre son poids pour dénouer
le dossier, d'officialiser le projet et de confirmer son financement dans les
plus brefs délais. Après 15 ans, l'attente a assez duré.
Le 11 septembre dernier, Le Devoir
titrait l'école primaire de Griffintown se fait toujours attendre. L'article
mentionne le rêve de familles qui veulent rester dans le quartier. Je vous cite
d'ailleurs Mathieu Prévost, un résident et membre du Collectif pour une école
primaire à Griffintown : «On considère la possibilité de quitter le
quartier, mais on pourrait rester si on avait une date». Dimanche dernier, ils
étaient une vingtaine de familles à répondre à l'appel de mobilisation du
collectif, et tous ont partagé leurs exaspérations. Dans le quartier, ce
dossier est sur toutes les lèvres. Et, évidemment, je souligne la même urgence
et la même demande de ma collègue de Verdun également pour qu'une école
secondaire voie le jour à L'Île-des-Sœurs. L'implication du ministre y sera
toute aussi déterminante pour dénouer ces impasses.
M. le Président, aujourd'hui, je ne suis
pas à la recherche de coupables, je ne pose aucun blâme, je demande l'aide du
ministre. Je demande l'intervention du ministre avec son leadership pour que
l'école puisse voir le jour. Quelle est sa réponse aux parents qui attendent
depuis 15 ans maintenant? Peut-il s'engager avec nous aujourd'hui? Est-ce
qu'il y a une première pelletée de terre pour l'école au moins en 2024? Peut-il
nous donner cet espoir? Merci.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le député. La parole est à vous, M. le ministre, pour cinq minutes.
M. Drainville : Merci, M. le
Président. Alors, pendant que vous parliez, M. le député, enfin, pendant que le
député nous parlait de Griffintown, on est allé aux informations, M. le
Président. Et l'enjeu, c'est le terrain, M. le Président. Il y a encore des
discussions avec la Ville de Montréal pour trouver un terrain et il n'y a pas
d'entente actuellement sur la cession du terrain pour la cour d'école. Donc, le
dossier est toujours très actif... Pardonnez-moi, le dossier est toujours très
actif, mais il doit y avoir entente avec la Ville de Montréal. Mais je suis
très sensible à la situation qu'il me soumet. Je comprends très bien, mais,
encore une fois, de me demander d'intervenir, M. le Président, ce n'est pas une
bonne idée.
Je vais continuer avec ma liste, M. le
Président, parce que j'étais bien parti, vous l'admettrez. Alors, j'allais vous
montrer la belle école de Vaudreuil-Dorion, école secondaire qu'on va inaugurer
dans quelques semaines. Alors, M. le Président, quand elle a été annoncée, la
députée de Vaudreuil était dans le caucus libéral. Bon, là, elle ne l'est plus,
ce n'est pas de notre faute, mais quand elle a été annoncée, c'était bel et
bien une députée libérale qui était là, M. le Président. Donc, inauguration de
cette école, Les Échos, c'est cet automne qu'on va aller inaugurer ça ou
qu'elle sera inaugurée. Et ça s'ajoute à l'école des Légendes, M. le Président,
toujours dans le comté de Vaudreuil. En 2021, c'était à ce moment-là un comté
libéral, l'École des Légendes, école primaire qui a été inaugurée en 2021.
Je pourrais rajouter, M. le Président,
dans d'autres écoles, dans des comtés montréalais, l'inauguration de l'école
Irénée Lussier. Ça, c'est dans le comté solidaire de Hochelaga-Maisonneuve. Je
vais l'inaugurer le 10 octobre prochain et c'est une école pour les
enfants en adaptation scolaire, donc les enfants avec un déficit d'apprentissage
ou d'attention. Alors, ça, c'est bientôt, très bientôt.
• (11 heures) •
Il y a quelques jours de ça, j'ai inauguré
également, avec le premier ministre, l'école À pas de géant. Alors ça, c'est
une des 10 écoles privées qui s'occupe des enfants qui ont de grands
besoins. Et cette école, comme les neuf autres écoles, dessert les centres de
services scolaires. Donc, c'est du financement public. Et les centres de
services scolaires ont des ententes avec ces 10 écoles pour justement
accueillir des élèves avec de grands besoins particuliers. Donc, ça, c'est une
école... c'est dans Rosemont, M. le Président. Ah! le député...
11 h (version non révisée)
M. Drainville : ...de Rosemont
était là, d'ailleurs. Voilà, on a mis 20 millions dans ce projet-là.
Et là, M. le Président, figurez-vous donc,
parce que je ne voulais pas oublier la deuxième opposition, et là on vient de
voir sur Facebook le chef de la deuxième opposition, député de Camille-Laurin,
qui écrit ceci : «Bonne nouvelle pour deux écoles de ma circonscription —
péquiste, M. le Président. Le feu vert a finalement été donné par le ministère
de l'Éducation pour l'ajout de 18 classes supplémentaires à l'école
Saint-Justin. Cela permettra à l'annexe de la rue de Teck d'être éventuellement
utilisée pour les élèves de l'école Louise-Trichet, école fortement
surpeuplée», etc. Il me remercie même de sa... de ma collaboration, parce que
ce que j'ai fait, M. le Président, comme je le fais habituellement, j'ai envoyé
un petit message au député pour l'informer de cette heureuse nouvelle. Et je le
fais, M. le Président, peu importe la couleur des députés, la couleur de leur
affiliation partisane. Bon.
Mais ce n'est pas fini, M. le Président,
on va parler de Laval un petit peu. Alors, à Laval, M. le Président, écoutez
bien ça, vous vous rappelez qu'avant 2018 il n'y avait qu'un seul... Attendez
un peu, avant 2022, dis-je bien, il n'y avait qu'un seul député caquiste sur l'île,
n'est-ce pas? Alors, entre 2014 et 2018, sur l'île de Laval, six projets ont
été annoncés pour un total de 81 millions. Ça, c'est le dernier mandat
libéral. M. le Président, entre 2018 et 2022, sur l'île de Laval, qui comptait,
jusqu'à il n'y a pas longtemps juste des députés libéraux sauf un, eh bien,
entre 2018 et 2022, on a investi 783 millions sur l'île de Laval pour 31 projets.
Alors, sous les libéraux, six projets, sous les caquistes, 31 projets. Des
anciens députés libéraux, des anciens comtés libéraux qui se sont occupés des
écoles dans leurs comtés, eh bien, nous, on s'en occupe, M. le Président. Et on
ne va pas s'excuser d'investir à Laval 783 millions pour 31 projets,
alors que, sous le gouvernement Couillard, un maigre 81 millions pour six
projets.
Et je pourrais vous parler des budgets de
maintien d'actifs : sous le gouvernement libéral, à Laval, 68 millions en
maintien d'actifs, donc pour rénover les écoles et tout le reste, sous le
gouvernement de la CAQ, presque 300 millions, M. le Président, on rattrape
le temps perdu par les libéraux. Voilà, ce qu'on fait.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci
beaucoup. Je cède la parole au député de Richelieu pour cinq minutes. À vous la
parole, M..
M. Émond : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Je poursuis donc en parlant de formation
professionnelle. Je vous disais tantôt... je parlais de valorisation de la
formation professionnelle. Un des bons moyens, puis qui existe depuis fort
longtemps, M. le Président, je ne sais pas si vous êtes au courant, la tenue
des Olympiades qui se déroule à chaque année et qui vise à mettre en lumière
les jeunes hommes et les jeunes filles qui performent le mieux dans leurs
disciplines respectives. Je vais être un peu chauvin, M. le Président, en vous
disant qu'issue de la formation professionnelle de ma région Mme Catherine
Findlay a remporté... une jeune femme très dynamique de 21 ans que j'ai
rencontrée, là, remporté, en coiffure, les compétitions régionales, pour
ensuite participer aux compétitions québécoises, qui ont lieu à Québec, pas
très loin d'ici. Ensuite de ça, elle s'est rendu à Winnipeg, M. le Président,
et elle a remporté haut la main. Donc, elle sera de la délégation québécoise et
canadienne, à l'automne prochain, pour représenter son métier au Mondial de la
formation professionnelle, qui va se tenir à Lyon en septembre 2024. C'est une
source de fierté. Je vous dis que je suis un peu chauvin, mais je suis
convaincu que beaucoup de collègues de cette assemblée peuvent également se
réjouir puisque 50 % de la délégation canadienne, ce sont des jeunes
Québécois et Québécoises. Donc, je pense qu'au Québec on forme... on performe
très bien en formation professionnelle, puis ça, c'en est un exemple patent.
Bon, je reviens à nos moutons, M. le
Président, en vous parlant de ce qui est fait de la part du ministre et de
notre gouvernement pour valoriser la formation professionnelle. C'est le 14 février
dernier que le ministre a annoncé les premières mesures à court terme pour
valoriser avec un investissement de 81,3 millions de dollars. Et c'était
comme un peu une forme... pour donner une première impulsion, M. le Président,
vers la modernisation de la formation professionnelle. Les sommes investies
vont permettre notamment de donner davantage de souplesse au réseau pour le
démarrage de formation lorsque le nombre d'inscriptions est réduit. Ça, c'était
une demande du milieu depuis assez longtemps. Et donc pas moins de 200...
M. Émond : ...cette cohorte
pourrait dorénavant être offerte annuellement dans des domaines prioritaires.
Puis je vous en nomme quelques-uns, M. le Président.
Au Centre de services scolaires des
Chic-Chocs, à Gaspé, plomberie, chauffage, un DEP, avec une cohorte de neuf
élèves. Vous me direz: Ce n'est pas beaucoup, mais les nouvelles modalités font
en sorte qu'ils peuvent démarrer la formation, et ce sera, souhaitons-le, neuf
diplômés. À la Baie James, au Centre de services scolaire de la Baie James, en
assistance à la personne en établissement à domicile, six élèves de ce côté-là.
Au CSSS des Appalaches, dans le coin de Thetford Mines, le secrétariat avec...
le DEP en secrétariat avec huit élèves, donc c'est des cohortes qui n'auraient
pas nécessairement vu le jour dans le passé, mais qui le sont maintenant dans
des plus petites localités pour répondre à des besoins locaux.
Donc à terme, M. le Président, tous les
programmes d'études sont revus. Les voies d'accès à la formation
professionnelle sont diversifiées et les nouvelles technologies sont mises à
profit pour moderniser les formations. Les compétences nécessaires pour réussir
dans le monde moderne, vous le savez, sont en constante évolution.
M. le Président, pour beaucoup de jeunes,
un diplôme en formation professionnelle, c'est ce qui correspond le mieux à
leurs champs d'intérêt, à leurs inspirations. Donc, c'est 200 millions, M.
le ministre le disait tantôt, investis pour la formation professionnelle. Les
centres de formation vont disposer d'équipements technologiques modernes. La formation
professionnelle à temps partiel est également élargie, M. le ministre le
disait, gratuite. C'est important de le noter. La formation professionnelle,
temps partiel élargi, est maintenant gratuite. Donc, M. le Président, c'est une
offre de formation accélérée qui est également bonifiée par un programme de
bourses qui est offert pour des programmes qui sont convoités. Donc, tout ça,
c'est pour réinventer en quelque sorte la formation professionnelle, pour la
rendre plus attrayante, pour faire en sorte de réussir à atteindre notre
objectif, je vous le rappelle, de diplômés. 30 000 étudiants
supplémentaires d'ici 2027. Et c'est avec une multitude de petits gestes, comme
je viens de vous nommer, qu'on va y arriver.
Alors, moi, j'invite tous les collègues de
l'ensemble des circonscriptions du Québec, puisque la formation professionnelle
est sur l'ensemble du territoire québécois, à s'intéresser à la formation
professionnelle, la valoriser. C'est également comme député de souligner les
bons coups qui sont faits de toutes sortes de manières. Et dans mon dernier
bloc, je vais vous revenir avec d'autres moyens qui sont mis en place.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le Député de Richelieu. Merci beaucoup. Je cède de nouveau la parole à la
députée de Saint-Laurent pour cinq minutes.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
M. le Président. C'est quand même particulier d'avoir un collègue qui vient
pour parler de son comté, qui se prépare, qui reste un vendredi supplémentaire
ici, à Québec puis il n'y a aucune réponse pour son comté. C'est quand même
particulier.
C'est quand même particulier de poser une
question très directe sur la formation professionnelle, parce que c'est
important, même si ce n'est pas parmi les sept priorités du gouvernement, puis
de dire : O.K., mais qu'est ce qui se passe avec le règlement qui date du
mois d'août 2022 puis qui n'est rien arrivé par la suite pour la licence? Il
n'y a pas eu d'engagement par la suite, donc ça n'a pas été publié dans la
Gazette officielle pour être entérinée. Je n'ai pas eu de réponse alors que
c'est son deuxième bloc qui parle de la formation professionnelle. C'est
correct, puis félicitations pour les Olympiades.
• (11 h 10) •
Maintenant, CNESST. J'ai demandé à
plusieurs reprises d'avoir un mandat d'initiative sur les violences à l'école
parce que les actes de violence, on pouvait le voir sur les réseaux sociaux,
mais aussi dans les nouvelles. Puis je me suis posé la question : Est-ce
que c'est seulement parce qu'on le voit plus ou est-ce que, dans les données,
ça s'est vraiment matérialisé, que c'est davantage d'actes de violence? J'ai
fait des demandes d'accès à l'information, puis on a pu voir qu'il y avait un
avant puis un après la pandémie. Puis dans certains endroits, on est passé du
simple au double, et même, à certains endroits, on a triplé le nombre d'actes
de violence, puis c'est un peu partout au Québec. J'ai demandé un mandat
d'initiative, qui m'a été refusé. On m'a dit : On travaille, il y a un
autre comité. Le nom du comité, on n'a pas voulu me le donner. Il a fallu que
je fasse une autre demande d'accès à l'information aux corps policiers. Vous
savez, M. le Président, la Sûreté du Québec, leurs données, ce n'est pas pour
Montréal, c'est pour les régions. Et là de voir que le nombre d'armes saisies
est en progression dans les écoles. À ce jour, il n'y a pas une semaine qui
passe qu'il n'y a pas une intervention de quelque chose de vraiment, vraiment
dramatique. Quand on a des jeunes, là... Pas plus tard que cette semaine, là,
deux ados poignardés devant l'école secondaire Félix-Leclerc, à Repentigny. À
l'hôpital. Ça, c'est la violence que les jeunes vivent au quotidien. Je ne vous
parle pas d'incivilité, qui est très grave. En parlant d'incivilité, là, les
directions d'école demandent...
Mme Rizqy : ...un
100 000 $, là, pour travailler là-dessus, là. Ils ont un beau plan
d'action qu'ils ont présenté au ministre, ils attendent l'engagement financier.
J'espère qu'ils vont l'avoir. Mais la violence que les jeunes vivent au
quotidien, il y a évidemment la victime, mais pensez à tous les autres élèves
qui sont témoins de cet acte de violence, à ce trauma. Ce sont toutes des
victimes collatérales.
Maintenant, permettez-moi de parler du
personnel scolaire qui vit cette violence aussi. Or, une autre demande d'accès
à l'information, CNESST, on a posé la question, le nombre d'arrêts de travail
ventilés par région. Alors, la réponse, le total... Je vais être très honnête,
et je tiens à m'excuser, moi, simple députée de Saint-Laurent, je n'ai pas eu
le temps, malheureusement, de passer à travers les 900 quelques pages, donc je
suis allée lire le résumé, pardonnez-moi, je n'ai pas... un, deux, trois,
quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, 15 personnes derrière moi. J'ai des
ressources limitées, pardonnez-moi. Mais là-dedans, on voit quand même que...
724. Donc, à la question du nombre d'arrêts de travail, on nous répond 724. Ça,
c'est tout ce qui a été des lésions professionnelles inscrites et acceptées,
mais, après ça, on peut lire... et évidemment il y a des actes de violence, le
personnel fait de son mieux. Puis il y a du monde, là-dedans, qui ne sont pas
nécessairement formés adéquatement.
Quand on parle de violence, il y a les
violences physiques. il y a les violences verbales, mais aussi les violences à
caractère sexuel. Dans tous les cas, le ministre nous avait promis un plan
d'action pour les actes de violence puis il m'avait même dit : Je vous
invite à le critiquer après, alors que, moi, je veux être incluse en amont. Là,
ça fait six mois qu'il nous a promis ce projet pour les violences. Il est où,
le dépôt de ce rapport-là sur son plan d'action pour lutter contre les
violences? Ça fait six mois, je l'attends.
Il nous a aussi dit qu'il allait y avoir
une ligne ouverte pour les violences à caractère sexuel. Je l'ai testée, hier,
savez-vous qu'est ce que j'ai comme réponse? Puis je ne l'ai pas testée tard,
là. J'ai enregistré, même, l'appel, je peux vous le faire jouer si vous voulez,
mais je ne suis pas sûre que vous allez vouloir que je joue un appel ici, je
connais le règlement, quand même. Alors, j'ai appelé, je me suis dit, mettons
que je suis une jeune de 15 ans. J'appelle vers 17 h. Bien, la ligne... nous
demande de raccrocher puis d'appeler maintenant au Protecteur de l'élève. Donc,
j'ai fait ça, j'ai appelé au Protecteur de l'élève, qui me dit : Il n'y a
personne. Vous pouvez nous laisser un message vocal, appeler le 9-1-1, c'est
correct, ou nous envoyer un courriel. Or, on vous avait demandé, pour les
agressions sexuelles, ce qu'il y a de plus intime dans la vie de quelqu'un, de
vous assurer qu'il y ait un adulte, une personne à l'écoute pour entendre votre
témoignage. Ça fait maintenant six mois. Qu'allez-vous faire?
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
Mme la députée de Saint-Laurent. La parole est à M. le ministre pour cinq
minutes.
M. Drainville : Oui, bonjour.
Rebonjour, M. le Président. Bien, d'abord, la députée dit que la formation
professionnelle ne fait pas partie des sept priorités. Bien oui, ça fait partie
des sept priorités que j'ai rendues publiques en janvier. Alors, je ne sais
pas, là, elle a dû avoir une distraction. Par ailleurs, je pense avoir répondu
à la question du député de Saint-Henri-Sainte-Anne, là, sur son école.
Parlons un petit peu de pénurie, M. le
Président, et de valorisation de la profession enseignante, là, parce que ça a
été évoqué déjà. D'abord, M. le Président, il faut voir d'où on partait, là,
puis je sais que la députée de Saint-Laurent n'aime pas ça, là, mais il faut
voir, la croissance des budgets en éducation, là, vous voyez, ici, 2014 à 2018,
là, ça augmente, là, mais, oup! petite diminution ici, là, ils ont coupé dans
l'éducation en valeur nette, M. le Président, en valeur nette, là, pas juste
diminué le taux d'indexation, là, ils ont enlevé de l'argent aux écoles.
Si bien, comme l'a dit l'ancien ministre
des Finances, M. Leitao... il a dit : «Ce qui a été le plus difficile,
c'est que ces compressions se manifestaient surtout par un ralentissement et
même un arrêt de l'embauche. C'est comme ça qu'on a atteint nos cibles
budgétaires, en ne remplaçant pas les personnes qui quittaient.» M. le
Président, en ne remplaçant pas les personnes qui quittaient, c'est comme ça
qu'ils ont fait leurs compressions en éducation. Et là, aujourd'hui, la députée
de Saint-Laurent nous dit : Il manque d'enseignants. Bien oui, il en
manque, des enseignants, puis il manque des professionnels en éducation, puis
il manque des éducatrices, puis il manque des TES parce que vous les avez mis à
la porte en coupant dans le financement ou vous ne les avez pas remplacées
quand elles ont quitté le réseau, M. le Président.
Alors, on fait du rattrapage depuis ce
temps-là, et je vais vous dire, on le fait à un bon rythme, 1 milliard par
année de plus en éducation au cours des cinq...
M. Drainville : ...ces
dernières années, on est passé de 15 à 20 milliards. On n'a pas coupé dans
l'éducation, on investit dans l'éducation, M. le Président. Maintenant, on
investit dans nos écoles, on investit dans le personnel scolaire, on ne coupe
pas, on ne les met à la porte, on les remplace le plus possible, évidemment,
parce qu'il y a un enjeu de pénurie. Et on investit aussi, M. le Président...
quand je vous parle d'investissements, là, on est rendu à un budget de l'éducation
de 20 milliards par année. Ça ne s'est jamais vu dans l'histoire du
Québec, ça, 20 milliards par année pour le budget de l'éducation, dont
3,4 milliards pour les élèves à besoins particuliers, M. le Président,
parce que, oui, on les aide, nos élèves à besoins particuliers puis on investit
dans nos élèves à besoins particuliers, M. le Président. Et une des façons
d'aider nos élèves à besoins particuliers, parce que, là aussi, le budget est
en forte croissance, M. le Président, là aussi le budget est en forte
croissance, bien, une des façons d'investir dans nos élèves à besoins
particuliers, c'est d'engager davantage de professionnels en éducation. Alors,
je vous donne quelques chiffres. Par exemple, orthophonistes et audiologistes,
lorsque les libéraux étaient au pouvoir, dernière année, il y avait
651 orthophonistes ou audiologistes. Il y en a actuellement, en date de
2021-2022, des équivalents temps plein, 744, c'est une augmentation de presque
100 orthophonistes et audiologistes, une augmentation de 14 %. Si on
prend les orthopédagogues, M. le Président, sous la dernière année libérale, il
y en avait 436, dans nos écoles du Québec, il y en a aujourd'hui
566 orthopédagogues, une augmentation de 130. Ça, c'est une augmentation
de presque 30 %. Si on regarde les psychoéducateurs, il y en avait
1007, dernière année libérale. Il y en a aujourd'hui près de 1300, M. le
Président, psychoéducateurs, une augmentation de presque 30 %. Alors ce
sont des professionnels de l'éducation qui viennent en aide à tous les élèves,
mais en particulier à nos élèves, évidemment à besoins particuliers.
Est-ce qu'il y en a assez? Bien non, M. le
Président. Est-ce qu'on va continuer à investir dans les services
professionnels? Bien oui, qu'on va continuer. Et est-ce qu'on va continuer à
apporter de l'aide dans nos classes? En effet, c'est pour ça notamment qu'on
propose d'avoir des aides à la classe. Je reviens avec ça. Puis ça dépend bien
entendu des négociations. On espère qu'il y aura conclusion positive de ces
négociations pour qu'on puisse déployer dans le plus grand nombre d'écoles
possible des aides à la classe au primaire, donc surtout des éducatrices en
service de garde. Mais pourquoi pas également, M. le Président, des TES,
techniciens, techniciennes en éducation spécialisée qui pourraient
effectivement, et certains, certaines le font déjà... je le sais parce qu'elles
me le disent quand je fais ma tournée des écoles, qui pourraient, en plus de
faire le travail de TES, agir comme aide à la classe dans les écoles à la fois
primaire et secondaire.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le ministre, vous avez épuisé le temps qui vous était imparti. Je cède
maintenant la parole à la députée de Hull.
Mme Tremblay : Merci, M. le
Président. Donc, je vais parler... Vous savez... Je sais à quel point pour la
députée de Saint-Laurent, le bien-être des élèves est important. Puis je tiens
à mentionner que ce l'est tout autant pour moi et également pour mes collègues.
Le contexte dans lequel grandissent... nos enfants, les élèves dans les
dernières années, au Québec, a changé. Les réseaux sociaux ont contribué à
envenimer le climat dans lequel les élèves et les enseignants évoluent. De
plus, il y a de plus en plus sensibilisation vis-à-vis des élèves face à l'intimidation
et aux autres enjeux auxquels les enfants, les parents font face... ont
également contribué à l'augmentation des plaintes dans le réseau scolaire. On
est mieux informés de nos droits, puis on est plus sensibles à tout ça. Puis il
faut penser, hein, qu'il y a eu d'ailleurs, là, les plans de lutte contre
l'intimidation et la violence qui ont été mis en place dans chacun des
établissements puis qui sont révisés par les conseils d'établissement à chaque
année.
• (11 h 20) •
Mais il y a eu de nombreuses critiques qui
ont été formulées concernant plus précisément le traitement des plaintes dans
les organismes scolaires, notamment par le Protecteur du citoyen en 2017, dans
un rapport. En 2018, la CAQ a pris l'engagement de donner suite à ces
recommandations avec la loi 9, puis a mis en place le Protecteur national
de l'élève, M. Jean-François Bernier. C'est un bon exemple d'engagement qui a
été respecté, M. le Président. Depuis l'année scolaire 2023, cette
année-ci, un nouveau mécanisme de traitement des plaintes a été instauré dans
tout le réseau scolaire. Je suis optimiste quant aux avantages directs que
cette réforme apportera aux élèves et aux membres du réseau scolaire, M. le
Président. C'est une mesure pour mieux protéger tous les élèves du Québec qui
est mise en place sur l'ensemble du territoire québécois.
Maintenant, il y a des protecteurs
régionaux qui ont été nommés le 8 mai dernier, qui se sont vu, comme je disais,
attribuer vraiment un territoire précis...
Mme Tremblay : ...qui va
permettre... puis qui ont la responsabilité de traiter et de... de traiter les
plaintes qui sont faites. Cette réforme va assurer un processus de traitement
de plaintes à travers tout le Québec, un processus plus transparent, plus
indépendant et plus efficace du traitement des plaintes. Je tiens à rassurer la
députée de Saint-Laurent, ça inclut également les actes de violence à caractère
sexuel.
D'ailleurs, dans la loi, on a simplifié le
processus, on l'a rendu plus humain, puis ça, c'était important, ce traitement
des plaintes là de violence à caractère sexuel, qui n'était pas le cas dans
l'ancien système. On veut protéger les victimes, qu'elles se sentent en
confiance de porter plainte en toute confidentialité, M. le Président. C'est la
première fois qu'un gouvernement en fait autant pour protéger les élèves contre
la violence, puis notamment celles à caractère sexuel.
Justement, M. le Président, j'aimerais
démontrer les avantages du rôle du protecteur de l'élève par rapport à l'ancien
système. Donc... Parce qu'avant chaque organisme scolaire, chaque centre de
services avait sa propre procédure, il y avait plusieurs étapes, on n'était pas
nécessairement informé de toutes ces étapes-là. Donc, maintenant, on a une
procédure qui est simple, rapide, harmonisée dans l'ensemble du territoire
depuis le début de cette année-là. Donc, ça va simplifier, ça va raccourcir le
traitement, les délais. Un élève ou un parent peut porter plainte contre une
école publique, privée ou un centre de services scolaire.
Voici donc des exemples, là, ce pour quoi
on pourrait interpeler puis porter plainte : un élève qui n'a pas accès au
transport scolaire, par exemple, un élève qui a des besoins spécifiques puis
qui n'a pas reçu les services nécessaires, un élève qui est victime de racisme,
un élève qui est victime d'intimidation. Puis, de plus, un élève ou un parent
peut porter plainte s'il a été victime d'un acte de violence à caractère
sexuel, ou toute personne qui en a été témoin. Puis je veux vous rassurer, M.
le Président, ces plaintes-là vont être traitées en toute urgence. Toutes les
plaintes qui touchent un acte de violence à caractère sexuel, ça va être traité
en urgence, je tiens à le répéter.
Donc, il va y avoir des étapes. Donc,
c'est 10 jours ouvrables au niveau de l'école quand on porte plainte
auprès de la personne concernée. Quinze jours ouvrables au niveau du centre de
services scolaire ou de l'école privée auprès de la personne qui est
responsable du traitement des plaintes. Puis, à l'étape 3, 20 à
35 jours ouvrables au niveau du protecteur régional de l'élève et du
protecteur national de l'élève, qui a la responsabilité d'examiner toutes les
plaintes. Ce sont des mesures qui vont donner une plus grande autonomie, une
impartialité et une plus grande transparence dans le traitement des plaintes,
et ceci en cohérence et dans le respect des principes que l'on doit respecter.
Je suis confiante, M. le Président, que ça aura effet dans nos écoles au
Québec.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
Mme la députée. Merci beaucoup. Je cède de nouveau la parole à l'opposition
officielle. Mme la députée de Saint-Laurent, vous avez cinq minutes.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
M. le Président. Écoutez, ma question, moi, était très, très simple, là,
c'était : où est le rapport et le plan d'action pour les violences dans
les écoles? Le ministre a parlé pendant cinq minutes, il n'a pas parlé, pendant
ces cinq minutes, de violence dans les écoles. À croire que ça n'existe pas,
alors que je lui dis : La ligne d'appel pour les violences à caractère
sexuel, pour entendre les témoignages de quelqu'un ou quelqu'un qui a vu
quelque chose, qui aimerait dénoncer, bien, après 4 h 30, vous n'en
avez pas, de service, et c'est fermé durant l'heure du midi. Les élèves, vous
pensez qu'ils sont où, M. le Président, entre 8 h 30 et
16 heures? Bien, il y en a qui vont être à l'école, ça va terminer vers
15 heures, puis souvent les activités parascolaires, ça va terminer vers
16 h 30. Quand qu'on veut rejoindre des gens, on doit se rendre
disponible.
Quand je lui parle des demandes d'accès à
l'information de la CNESST, pas un mot, ça ne l'ébranle pas. Donc, je comprends
que, depuis six mois, il n'a pas bougé d'un iota pour nous déposer son plan
d'action pour les violences dans nos écoles. Pendant ce temps-là, on peut dire
qu'un professeur a été poignardé par son élève. Puis ça continue, là. Moi, il
me semble que ça devrait vraiment nous interpeler. Si on veut attirer du monde
puis surtout les garder, ceux qui sont là, bien, ça veut dire : on veut
vraiment régler cet enjeu de façon sérieuse. Il dit qu'on n'a jamais attiré
autant de... on n'a jamais mis autant d'argent pour avoir des professionnels.
Est-ce qu'il sait que la Fédération des
professionnelles et professionnels de l'éducation ont fait des demandes d'accès
à l'information? Ce n'est pas moi. Cette fois-ci, ce n'est pas moi, c'est eux.
Ils ont compilé les demandes d'accès à travers tous les centres de services
scolaires du Québec...
Mme Rizqy : ...savez-vous
combien qu'il y a eu de départs de professionnels? Donc, pour ceux qui nous
écoutent, les professionnels, vous pouvez penser aux psychologues, aux
orthophonistes, psychoéducateurs, notamment. La dernière année, M. le
Président, le chiffre, on tourne autour... 811 professionnels ont quitté le
réseau de l'éducation. Le ministre, là, est-ce qu'aujourd'hui il réalise
l'urgence d'agir en éducation? Parce que, sincèrement, là, moi, de venir dans
une interpellation pour me parler du coupage de ruban à certains endroits ou
des annonces d'argent à venir, ça ne change pas les faits, on manque énormément
d'enseignants. Il y a un déséquilibre entre les départs à la retraite, le
nombre de gradués. Ceux qui sont à bout de souffle nous disent : On manque
de professionnels de soutien. Les professionnels de soutien, ils disent :
Bien, moi, mon emploi est précaire, puis on m'offre un emploi temps plein
permanent ailleurs. Savez-vous quoi? J'entends même que l'emploi à temps plein,
il est dans un autre réseau, c'est le réseau de la santé.
Alors, nous, en ce moment, en éducation,
là, on veut un champion, on veut un capitaine, quelqu'un qui est capable de
s'élever à travers toute la partisanerie puis il dise : C'est vrai qu'il y
a une urgence d'agir, puis je suis capable de faire mieux que tous les autres.
Alors, moi, il peut continuer à m'accuser
de tous les maux en éducation parce qu'on dirait que c'est rendu moi la
ministre, là, on dirait que c'est moi qui ne fais pas mon travail, c'est assez
particulier quand même, mais il n'en demeure pas moins que ces professionnels
ne sont pas en ce moment dans le réseau d'éducation. Puis oui, il y a des
affichages de postes qu'on n'arrive même pas combler. Donc, on affiche des
postes, on n'arrive pas à les combler.
Alors, je répète les questions en rafale
depuis le début, on va essayer d'avoir une réponse. Ma première question,
rappelez-vous, quand est-ce que le bail à L'Île-des-Soeurs termine pour les
enfants qui sont logés dans une tour à bureaux?
Je vous ai posé la question :
Allez-vous faire une réunion d'urgence au sommet pour vous assurer, vous
assurez qu'on arrête de frapper le mur à chaque année avec des départs à la
retraite versus nos gradués. Convoquez tout le monde. Nous aussi, là, nous, les
élus, là, on veut travailler avec vous, M. le ministre.
Je vous ai demandé : Où est votre
plan d'action pour les violences? Je vous ai demandé aussi : Êtes-vous
satisfait, vous, pour la ligne pour les violences à caractère sexuel? Est-ce
que vous, vous êtes satisfait aujourd'hui de savoir qu'après 16 h 30,
vous n'en avez pas de service, il n'y a pas un humain qui vous répond, alors
que c'est la chose la plus intime et la plus violente qui pourrait vous
arriver, une agression sexuelle? Je n'ai pas eu de réponse.
Pour les professionnels, comment on peut
s'assurer de passer de la précarité à du temps plein permanent? La réponse qui
vient du réseau, c'est : Donnez-nous des budgets qui ne sont pas
uniquement annuels. Soyons en mesure d'avoir une prévisibilité, des budgets
pérennes. Est-ce que je peux avoir des réponses?
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le ministre. Cinq minutes.
M. Drainville : Merci. Merci,
M. le Président. Alors, oui, la ligne dont elle parle, dont la députée de
Saint-Laurent parle, effectivement, jusqu'au 15 octobre, lorsque vous
appelez, on vous dit : Si vous voulez entrer en contact avec le protecteur
national de l'élève, vous devez peser sur le un. Bien oui, c'est fait pour ça.
L'idée, c'était de créer rapidement une ligne. Là, l'idée, c'était de ne pas
dédoubler. Alors, les personnes qui appellent, on les informe d'emblée. Si
c'est au protecteur que vous souhaitez acheminer votre plainte, dénoncer quoi
que ce soit, vous peser sur le un, et c'est transférer au protecteur. Et à
partir du 15 octobre, M. le Président, ça va sonner directement chez le
protecteur national de l'élève. Bien oui, on va faire sauter un intermédiaire,
puis les personnes vont pouvoir appeler directement le protecteur national de
l'élève. Alors, on travaille pour que ce soit le plus efficace possible pour
les personnes plaignantes ou encore les personnes qui dénoncent.
• (11 h 30) •
Maintenant, parlons un petit peu de la
sécurité des élèves. Moi, c'est très dommage, M. le Président, je n'ai pas
entendu aujourd'hui la députée de Saint-Laurent nous parler en détail des
principales conclusions du rapport sur le mandat d'enquête général sur les
violences sexuelles, sur les cas d'inconduite sexuelle. Elle dit le ministre
ci, le ministre ça, il n'a rien fait, le ministre, bah. Il y a eu un mandat
d'enquête, hein, qui a été déclenché, M. le Président, il y a eu un rapport qui
a été produit. Je m'étais engagé à le rendre public, je l'ai rendu public. Et
dans ce rapport, M. le Président, et c'est là-dessus...
11 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...j'aurais
voulu entendre la députée de Saint-Laurent. Malheureusement, jusqu'à
maintenant, en tout cas, c'est... c'est le silence de sa part. Mais par
exemple, le manque d'information, M. le Président, là, le fait qu'on ne puisse pas
transférer les informations d'un centre de services à l'autre, alors, vous
avez, par exemple, un enseignant ou un membre du personnel qui se livre à des
inconduites sexuelles, à des actes de déviance, et il y a des vérifications qui
sont faites. Sentant la soupe chaude, le M. décide de prendre la poudre d'escampette.
Et actuellement, s'il va appliquer dans un
autre centre de services, ce n'est pas possible pour le deuxième centre de
services d'appeler le premier pour dire : Aïe! coudon, il y en a un qui
vient de déposer sa candidature. Qu'est-ce que tu as sur lui? Y a-tu une raison
pour laquelle il est parti, etc., etc.? M. le Président, c'est inacceptable. C'est
inacceptable qu'un enseignant, un éducateur, peu importe le poste, puisse
changer d'employeur et qu'on ne puisse pas vérifier, s'il y a eu des problèmes
de comportement, d'inconduite sexuelle. Alors, on a l'intention, M. le
Président, je l'ai dit, d'agir là-dessus, de faire en sorte justement que l'information
puisse circuler pour protéger et pour mieux protéger nos enfants.
Même chose avec le fait qu'on efface des
dossiers disciplinaires, des gestes qui ont été posés en vertu des conventions
collectives, de certaines conventions collectives. Après quelques mois, le
geste d'inconduite est effacé du dossier. C'est inacceptable, ça, M. le
Président. Est-ce que la députée de Saint-Laurent va collaborer avec nous pour
corriger cet état de fait? Parce qu'aujourd'hui, je ne l'ai pas entendue là-dessus.
Les autres recommandations du rapport, M.
le Président, une meilleure vérification des antécédents judiciaires, pas juste
à l'embauche, mais également en cours d'emploi, on va agir là-dessus. Renforcer
les codes d'éthique au sein des centres de services scolaires, on va agir là-dessus.
Améliorer le processus de traitement des plaintes, l'encadrement du personnel
qui traite les plaintes, l'accompagnement des victimes, la rétroaction aux
victimes, est-ce que la députée de Saint-Laurent, M. le Président, va
collaborer à la mise en place de mesures qui vont nous permettre de mieux
protéger nos élèves? Pas faire de la politique, M. le Président, protéger les
enfants, protéger nos élèves. Est-ce qu'elle est prête à nous aider à avancer
dans ce processus-là? Renforcer l'article 26 également, qui nous permet,
au terme d'une vérification, sinon d'une enquête, de suspendre sinon de
révoquer un brevet d'enseignant. Le rapport du Comité d'enquête sur les
violences sexuelles dit que l'article 26 de la LIP n'est pas suffisamment
utilisé. On veut renforcer ce processus. Est-ce que la députée de Saint-Laurent
va collaborer, M. le Président, pour qu'on renforce la protection de nos élèves
dans les écoles du Québec? À elle de répondre.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le ministre. Je cède maintenant la parole au député de Richelieu pour cinq
minutes.
M. Émond : M. le Président,
je me tourne vers vous pour vous parler encore une fois de la formation
professionnelle, au grand plaisir des collègues, pour vous parler des quatre
chantiers qui sont mis en œuvre, M. le Président. Et ces chantiers visent bien
entendu la modernisation des programmes, j'en parlais un petit peu plus tôt.
Parlons de, par exemple, d'intégrer les nouvelles technologies et les
compétences du futur, par exemple, intégrer au programme d'études des
compétences telles que la compétence numérique, le développement durable, la
collaboration avec le milieu de travail.
Parce que je vous disais un peu plus tôt
toute ma fierté d'avoir vu mes oncles, des cousins aller travailler dans l'industrie
de l'acier voilà fort longtemps. On peut se douter, M. le Président, que les
compétences dont doivent faire preuve les diplômés d'aujourd'hui sont
différentes d'à l'époque, hein? Le numérique prend beaucoup de place. Donc, et
il faut absolument outiller nos centres de formation professionnelle en leur
donnant les moyens financiers d'être à la fine pointe de la technologie pour
que les diplômes qualifiants que nos étudiants, nos jeunes hommes, nos jeunes
femmes vont avoir en poche lorsqu'ils seront diplômés, bien, seront d'actualité.
Je parlais de la collaboration avec le
milieu du travail. Puis, M. le Président, ça m'amène à parler puis à lancer un
message. Quoique le milieu du travail collabore très bien dans un contexte de
pénurie de main-d'œuvre, puis je suis convaincu que vous en avez entendu parler
dans votre propre circonscription, des jeunes qui débutent une formation, elle
n'est pas encore complétée et puis ils sont... Ils sont contactés par les
entrepreneurs, ils sont contactés par les...
M. Émond : ...entreprise qui
cherche désespérément à avoir de la main-d'œuvre. Et moi, j'ai un message pour
ces jeunes-là qui seraient tentés de quitter la formation, quoi, après
25 %, 50 % ou 75 % de la formation en se disant : Bien,
écoute, j'ai acquis des compétences qui me permettent d'être attirant pour un
employeur, ils m'offrent déjà une job à temps plein. Moi, je leur dis :
Persévérez et restez dans votre formation pour sortir de là avec un diplôme
qualifiant en main. Parce qu'on n'a pas de boule de cristal, M. le Président,
mais il suffirait d'un renversement de la performance économique actuelle pour
que, s'il y a un ralentissement... Vous le savez comme moi, là, en entreprise,
souvent les premiers qui sont mis à la porte ou congédiés, ce sont les
personnes les moins qualifiées parce qu'ils sont moins aptes à se réorienter au
sein de l'entreprise. Donc, moi, je dis aujourd'hui à ces jeunes hommes, ces
jeunes femmes : Persévérez, toffez, restez jusqu'à la fin de votre
formation pour sortir de là avec votre diplôme qualifiant en main. Puis je vous
dis que les entreprises collaborent bien. Ils sont bien au courant, M. le
Président. Ils sont parlables, même. Ils mettent... On a des programmes
d'alternance travail-études qui fonctionnent très bien partout à travers le
Québec. Puis ça, ça permet aux entrepreneurs d'accueillir des gens au sein de
leur entreprise, dans des métiers techniques, en formation professionnelle,
pour quelques heures par semaine. Puis ils vont ensuite retourner se faire former
dans leurs centres de formation, souvent avec des stages, hein? Je me rappelle
à l'époque où il y avait, à la fin des années 90, des responsables de
stages qui vont dans chacune des entreprises voir comment tout cela fonctionne.
On peut aussi parler d'améliorer les
parcours et les programmes plus modernes et plus flexibles. Parce que, quand on
optimise la révision des programmes pour répondre mieux au marché du travail,
bien, on offre plus de formation en alternance travail-études, comme je le
disais, puis on soutient davantage de petites cohortes, comme je l'ai démontré
tantôt. Puis tout ça, M. le Président, peut être en terminant, bien, c'est pour
essayer de tout faire en sorte pour atteindre notre objectif, l'objectif du
ministre de former 30 000 personnes supplémentaires en formation
professionnelle, de faire en sorte que l'engagement du ministre, dans ses sept
priorités d'investir et de moderniser la formation professionnelle, bien qu'on
puisse y arriver avec tous les différents gestes que je vous ai parlé tantôt.
Puis ça, bien, ça me remplit de fierté, M. le Président, de faire partie d'un
gouvernement qui est au travail sans baisser les bras, un projet à la fois.
Puis moi, bien, c'est avec plaisir, comme adjoint parlementaire au collègue, le
ministre de l'Éducation, de lui donner un coup de main, comme l'ensemble des
membres du caucus, pour faire en sorte que la formation professionnelle soit
valorisée partout sur le territoire québécois. M. le Président. Merci.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole au deuxième groupe d'opposition. M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne vous avez une minute.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Nous avons avec nous le ministre de l'Éducation de tous les
Québécois et de toutes les Québécoises, y compris de ceux et celles de
Griffintown. Les parents lui demandent du leadership. On le sait qu'il y a un
enjeu avec le terrain, mais je ne peux pas croire, après 15 ans, que c'est
la seule réponse qu'on puisse nous offrir. J'avais sincèrement de l'espoir ce
matin, je me suis présenté ici en espérant que le ministre s'engage avec nous à
faire débloquer le dossier. Je suis sincèrement venu demander de l'aide. Après
15 ans d'attente, j'avais espoir. Déception. Dure déception ce matin, M.
le Président. Au moins les parents sauront. Merci.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
M. le député. Nous en sommes maintenant aux dernières interventions. M. le
ministre, vous avez la parole pour 10 minutes.
• (11 h 40) •
M. Drainville : Très bien. M.
le Président, j'ai dit que je n'intervenais pas dans l'identification des
besoins, mais si le député de Saint-Henri-Sainte-Anne souhaite que nous ayons
une discussion, lui et moi, ou encore que mon équipe entre en relation avec lui
pour voir ce qu'on peut faire pour, à tout le moins, aider possiblement dans
les discussions qui ont lieu avec la ville, on va aider. Quand on peut aider,
M. le Président, on aide. Tout le temps, tout le temps, tout le temps. Tout ce que
je dis, c'est qu'on ne peut pas se permettre d'intervenir dans l'analyse des
besoins. Mais si on peut intervenir... pas intervenir, mais si on peut aider
dans les discussions, ça va nous faire plaisir de le faire, je tiens à le
rassurer...
Le Président (M. Sainte-Croix) : ...M.
le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Drainville : Bon, alors
voilà, M. le Président, bien, c'est la conclusion déjà, hein, le temps passe
vite. Je veux juste dire, M. le Président... Parce qu'il y a beaucoup de choses
qui auraient pu être mentionnées, et puis qui ne l'ont pas été, alors là, ça va
être un petit peu une synthèse d'une série d'éléments que je me dois de nommer,
bon.
Tout à l'heure, j'ai parlé des élèves à
besoins particuliers, j'ai parlé des besoins que nous essayons, tant bien que
mal, de combler en matière de professionnels de l'éducation, malgré la pénurie.
Je tiens à souligner, M. le Président, et c'est très important... au cours des
dernières années, nous avons créé 700 classes spéciales dans le réseau scolaire
du Québec, 700 classes spéciales. Ça, M. le Président, ce sont des classes...
et on a vérifié, là, si elles avaient bel et bien été créées, et elles l'ont
été... ce sont des classes pour des élèves qui ont de grands, grands besoins,
M. le Président, disons, des élèves qui, dans certains cas, sont intégrés à une
classe du régulier, et ça ne fonctionne pas. À ce moment-là, une classe
régulière peut les accueillir. C'est une classe avec un plus petit nombre
d'élèves, parfois, là, avec deux adultes dans la classe, et donc qui vise à
aider ces élèves-là qui ont de grands besoins. Alors, peut-être, parfois,
j'entends des gens qui dénoncent l'intégration mur à mur, etc. Moi, je dois
vous dire, M. le Président, qu'on est à l'écoute puis on est très sensibles aux
besoins de ces élèves-là.
Et c'est évident que, dans certains cas,
ce sont les enseignants qui disent : Écoute, là, je ne peux pas continuer,
cet élève-là a besoin d'aide, je ne suis pas en mesure de l'aider comme je
devrais l'aider. Et, à ce moment-là, on peut déplacer cet élève-là dans une
classe spéciale, classe d'adaptation scolaire, elle porte toutes sortes de noms
dans le réseau scolaire. Alors, ça, c'est une chose que je voulais vous dire,
M. le Président.
Tout à l'heure, je voulais vous parler un
petit peu des 30 crédits, les voies rapides, parce qu'on est très fiers de ça,
M. le Président. Tout à l'heure, je pense que c'est la députée de Saint-Laurent
qui disait : Ah! le ministre, comment se fait-il, là, qu'il ne travaille pas
avec les facultés d'éducation, là, puis pourquoi... M. le Président, quand je
suis arrivé comme ministre et que j'ai annoncé que l'on souhaitait le retour de
l'équivalent d'un certificat de pédagogie, comme il s'en est déjà fait, de 30
crédits, bien, ça a été la levée de boucliers, du côté des facultés
d'éducation. Je le sais, je les ai rencontrées. Puis c'était le front du refus,
sauf pour la TELUQ. Ah! la TELUQ était d'accord pour créer un 30 crédits. Elle
l'a créé, d'ailleurs, et, ce que j'entends, c'est que ça fonctionne plutôt
bien.
Bon, il faut rassurer, M. le Président, il
faut rassurer les personnes qui s'inscrivent à ces 30 crédits, à celui de la
TELUQ, donc des enseignants, enseignantes non légalement qualifiées. Je le
redis, mon intention de m'assurer, M. le Président, au terme de l'adoption du
projet de loi n° 23, qu'elles auront le brevet si elles réussissent ce
programme de 30 crédits. L'objectif, l'intention du gouvernement, c'est de leur
décerner le brevet, et donc raison de plus, M. le Président, pour cheminer
correctement avec l'étude article par article du projet de loi n° 23. Ça
surviendra dans les prochaines semaines. Et j'espère que je pourrai compter à
nouveau sur la collaboration des oppositions, parce que ce projet de loi
n° 23 va, effectivement, nous permettre de mettre en place un cadre qui va
nous permettre de remettre le brevet à ces personnes qui suivent le programme
de 30 crédits de la TELUQ.
Et à ce programme de 30 crédits de la
TELUQ s'est ajouté, depuis, un programme de l'Université de Sherbrooke pour des
non-légalement qualifiés, encore une fois, des enseignants non légalement
qualifiés. Mais là c'est un peu différent. Ce sont des personnes qui n'ont pas
nécessairement un bac disciplinaire, mais qui ont beaucoup d'expérience en enseignement,
et là l'Université de Sherbrooke a ouvert le programme pour permettre la
reconnaissance des acquis de ces enseignants, qui, dans certains cas, ont 10,
15 ans d'expérience, et ils ont le goût d'avoir le brevet d'enseignant,
d'enseignante. Et donc l'Université de Sherbrooke a ouvert ce programme. C'est
différent de la TELUQ. La TELUQ, je vous le rappelle, ça prend un bac
disciplinaire ou, en tout cas, dans une matière connexe à une discipline
enseignée. Dans ce cas-ci, c'est, à nouveau, des enseignants qui sont dans les
classes, non légalement qualifiés, mais qui n'ont pas nécessairement un bac
disciplinaire. Voies rapides, en vertu de la RAC, reconnaissance des acquis.
L'Université du Québec en
Abitibi-Témiscamingue, que je salue, M. le Président, un 30 crédits, français
et mathématiques, au secondaire, pour les détenteurs d'un bac disciplinaire.
Merci, l'UQAT, qui ont entendu l'appel...
M. Drainville : ...parce qu'il
faut qualifier nos enseignants non légalement qualifiés, donc, nos enseignants,
nos enseignantes qui n'ont pas de brevet. L'Université du Québec à Montréal,
également, a une entente avec le centre de services de la Pointe-de-l'Île,
travaille sur une formation également qui va nous permettre, donc, de qualifier
des enseignants non légalement qualifiés.
On avance, M. le Président, pour apporter
justement des renforts au sein du service scolaire, avec des enseignantes,
enseignants qualifiés. Je souligne, M. le Président, le nouveau programme de
l'Université de Sherbrooke, qui va faire en sorte que les étudiants en
enseignement en quatrième année vont pouvoir aller enseigner à temps plein dans
une classe, avec un salaire, et ça va devenir, d'une certaine manière, le stage
de fin de formation en l'éducation. On s'approche d'un scénario où le bac en
enseignement revient à ce qu'il a déjà été, c'est-à-dire un bac de trois ans.
Mais on dit trois ans de formation, plus un an sur le terrain, dans la classe.
Et l'avantage de cette formule-là, c'est que je gagne une enseignante, hein, et
elle est rémunérée, et tout le reste, accompagnée, encadrée, évidemment. Alors,
vous voyez, il y a de la souplesse qui commence à apparaître. Les facultés
d'éducation répondent à l'appel, justement, M. le Président, et je m'en
réjouis.
Autre élément, je vous l'ai dit, ce serait
un petit peu pot-pourri, je reviens aux nouvelles écoles, M. le Président. On a
actuellement 325 projets en cours, 166 projets d'agrandissement et de
réaménagement, 155 projets de construction et de remplacement et quatre projets
de réfection majeure. Ça s'ajoute, M. le Président, à 1000 écoles qui feront
l'objet de rénovations, pas nécessairement des grandes rénovations, mais des
rénovations quand même importantes, dans la plupart des cas. Donc, le 325,
c'est ce qu'on appelle l'ajout d'actif. Pour l'essentiel, c'est de l'ajout
d'actifs, sauf la réfection, là, les quatre. Les 1000 écoles, c'est du maintien
d'actifs à même le 2,4 milliards, là, pour cette année qu'on met dans les
infrastructures. Vous le savez, on est rendu à 22 milliards sur 10 ans, mais,
juste cette année, 2,4 milliards, M. le Président, dans les infrastructures
scolaires, dont 1000 écoles en maintien d'actifs.
Et, dans le budget. M. le Président, je
tiens à le souligner, c'est une nouvelle initiative qui a commencé l'année
dernière et que nous avons bonifiée cette année, il y a un budget de 200
millions sur cinq ans, si je ne m'abuse, pour des projets mineurs de réfection,
de réparation, de prévention des dommages. Donc, 200 millions qui nous
permettent de faire du calfeutrage, qui nous permet de faire des petits travaux
qui vont faire en sorte que la bâtisse ne va pas se détériorer et pour éviter
qu'on tombe dans les budgets de maintien d'actifs ou dans les budgets d'ajout
d'espace. Parce que, dans certains cas, il faut démolir l'école et la
reconstruire. Alors, M. le Président, on bouge sur tous les fronts puis on ne
se laisse pas distraire par le bruit ambiant, on sait où on s'en va. On a sept
priorités.
J'aurais pu vous parler des cellulaires,
M. le Président, personne n'a parlé des cellulaires. On devrait se réjouir que
les cellulaires... il y aura directives pour encadrer les cellulaires.
Pourquoi? Parce qu'ils nuisent à la concentration, ils nuisent à la réussite
scolaire. On va bouger là-dessus, également. On bouge sur tous les fronts, M.
le Président, pour améliorer le réseau scolaire puis améliorer la réussite
scolaire au Québec. Et j'espère, M. le Président, qu'au-delà des critiques et
des sorties véhémentes, parfois, vociférantes... j'espère que j'aurai, de la
part des oppositions, de la collaboration, parce qu'on est là pour une chose et
une chose seulement, M. le Président, les enfants, les élèves.
Je remercie le collègue et je remercie en
particulier mes deux adjoints parlementaires, la députée de Hull et le député
de Richelieu, qui ont fait un excellent travail aujourd'hui. Merci.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci
beaucoup. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Saint-Laurent,
également pour une période de 10 minutes.
• (11 h 50) •
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
M. le Président. C'est quand même surprenant, il demande la collaboration, mais
il nous traite de bruits ambiants. Ça commence bien. C'est invitant. Il dit que
je n'ai jamais parlé des inconduites sexuelles puis qu'il demande si je vais
collaborer. Or, immédiatement, lorsqu'on a entendu dans les nouvelles des
histoires franchement dégoûtantes, dont notamment qu'un enseignant n'aurait pas
mis une, mais bien deux élèves enceintes, c'est moi qui ai dû lui écrire pour
qu'il déclenche une enquête. Il ne voulait pas, il disait : Je n'ai pas de
plainte avant. J'ai dit : Ah bon! L'article 478.1 et suivants n'existent
plus, dans la Loi sur l'instruction publique? Vous n'avez plus le pouvoir de
faire des enquêtes? L'article 26 ne peut pas faire des enquêtes...
Mme Rizqy : ...a déclenché
l'enquête. Quand il y a eu un autre cas, c'est encore moi qui lui ai écrit pour
qu'il déclenche une enquête. Quand il y a eu l'affaire Saint-Laurent, c'est moi
qui ai écrit... que déclenchement d'enquête. Puis j'ai dit : Faites
donc... quand il y a eu l'enquête nationale, je l'ai félicité, mais, ça, il ne
le dit pas, hein? C'est comme... j'ai été capable de dire : Bravo! Le jour
qu'il y a eu le dépôt du rapport accablant sur les inconduites sexuelles dans
le réseau de l'éducation, immédiatement, j'ai écrit via X, tel que déjà
mentionné, cher... Je n'ai pas dit... cher, là, comme, je nomme le ministre,
vous pouvez compter sur ma pleine collaboration. Le Parti libéral du Québec,
protégeons mieux nos élèves. Éliminons rapidement les clauses d'amnistie. Je
n'ai pas halluciné, mais il me semble qu'au printemps dernier, j'étais dans une
réunion avec le ministre, son chef de cab, que je salue. J'étais présente avec
lui pour collaborer, ça, il ne le mentionne pas. Honnêtement, là, des fois, là,
je me demande... quand il dit : Sortie véhémente, il parle de qui, là?
Parce que la seule sortie véhémente, qu'on a tous assisté, c'est la sienne, pas
la mienne. Moi, je suis présente.
Quand je lui dis que la ligne, je dénonce,
termine à 16 h 30, il devrait me dire : Aie! Vous avez raison, ça n'a pas
de bon sens, Mme la députée de Saint-Laurent, nous allons corriger le tir. Ce
n'est pas normal qu'on dise de peser sur le un, puis que, quand on pèse sur le
un, je l'ai fait, l'exercice, M. le ministre, puis sincèrement, on a un message
que ça termine à 16 h 30, puis sur l'heure du dîner, c'est terminé, il n'y en a
pas, de service. Alors que, pour la cruauté animale, c'est 24 heures sur
sept, mais pour un jeune qui vit une situation dramatique, on n'a pas un humain
qui vous répond, envoyez un courriel. Alors, vous comprendrez que quelqu'un qui
me dit collaborer, là, je veux bien, là, mais il faudrait que lui aussi arrête
peut-être de dire qu'on est du bruit ambiant. Je pense qu'on est plus que ça,
respectueusement.
Le ministre, tantôt, a parlé des écoles,
de 10 écoles au Québec, qui font des miracles au quotidien avec des
enfants qui, malheureusement, ne peuvent pas continuer dans le réseau public,
de l'institution publique, alors qu'ils sont acheminés dans une école qui est
adaptée à leurs besoins. Ces 10 écoles, il faut savoir, M. le Président,
elles sont 100 % subventionnées. Il n'y a aucun parent qui paie. Par
exemple, moi, j'ai l'école Vanguard dans mon comté notamment. J'en ai d'autres,
Peter Hall. Mais ici, à Québec, on a une école qui s'appelle Saint-François et
que j'ai rencontrée avec d'ailleurs Élise Avard Bernier, des gens exceptionnels
qui... eux ont environ 160 élèves, qui viennent de 10, peut-être 11, là, mais
majoritairement de 10 différentes écoles et que leurs besoins nécessitent
vraiment une approche beaucoup plus adaptée. Ils ont des jeunes qui peuvent,
oui, souffrir d'autisme. Ils ont des jeunes qui peuvent des fois... on me
donnait un exemple. C'est la rentrée scolaire. Il y en a un qui, sans le
vouloir, il ne peut pas le contrôler, il a un tic, il parle plus fort, il va
crier, mais c'est sûr que dans une classe régulière, ça va déranger. Alors,
eux, ils travaillent avec lui, pour qu'il s'adapte rapidement dans son nouveau
milieu de vie puis qu'il contrôle ses tics, notamment. Bien, savez-vous quoi?
Cette école va fêter... ça, c'est une bonne nouvelle. On va fêter leur 60 ᵉ
anniversaire. 60 ans de succès, 60 ans à amener ces enfants-là vers une
autonomie. Dans cette école, on ne travaille pas uniquement sur les
apprentissages, on les prépare à la vraie vie. Et Brigitte, la directrice,
Brigitte Trudel, elle me dit, avec les larmes aux yeux, mais de fierté, pas de
peine, elle a de la fierté. Puis, quand vous prenez le temps de rencontrer les
gens qui y travaillent, ils sont fiers de leur monde, puis ils les aiment pour
vrai.
Bon, j'aimerais vous dire quelque chose,
là, cette école-là n'ont pas eu de problème de recrutement. Les gens qui sont
là sont tout le temps là, parce qu'ils aiment vraiment franchement leur école,
ils l'aiment, ils amènent ces enfants-là à l'autonomie. Ils apprennent à
cuisiner, ils apprennent aussi à se dépasser. Ils ne pourront pas
nécessairement dans une école régulière, faire partie d'une équipe sportive,
hein, mais eux, dans cette école-là, ils font partie de leur équipe sportive,
puis ils participent même à une course ici, à Québec. Bien, cette école dans
Jean-Talon, ça fait maintenant depuis 2018, ils ont rencontré le gouvernement,
ils ont même rencontré la vice-première ministre dans un souper bénéfique, dans
une discussion formelle pour dire : Bien, nous, on s'est rendu compte...
parce que malheureusement, il y a eu un problème avec la toiture. Quand ils ont
fait l'évaluation, ils se... O.K. il faut investir immédiatement en urgence
125 000 $ à cause de la toiture. Mais ils sont... ils ont dit : Non,
non, il faut faire plus... il faut rebâtir l'école dans...
Mme Rizqy : ...son entièreté.
Ici, j'ai une ligne de temps, que je vais donner au ministre, de toutes les
rencontres qui ont été faites avec son équipe ministérielle. M. le ministre,
ils vous ont invité à visiter leur école, pas pour vous taper dessus, je vous
le dis, ils vous ont invité pour voir tout l'amour qui est donné au quotidien,
toutes les petites réussites qui s'accumulent et qui donnent de l'estime de soi
à ce jeune, qui, n'eût été de l'école Saint-François, ne serait pas scolarisé à
l'école mais à la maison. Puis on connaît déjà tous les bris de service lorsque
nous sommes dans un cas de scolarisation forcée à la maison. Ils veulent que
vous veniez voir. Ils ont, par eux-mêmes, essayer... Vous allez voir la classe
d'apaisement. Ce n'est pas des farces, Sylvain a fait du bricolage, on va dire,
mais c'est vraiment avec les moyens du bord qu'ils ont fait la salle
d'apaisement. Ils ont fait : O.K., on va faire un projet-école, là, on va
faire un petit muret comme ça, avec du bois qu'on a recyclé, ils l'ont fait,
puis ils ont peinturé. Ils ont acheté, vous savez, les belles petites lumières
qu'on met dans notre cour, des fois, pour se donner une petite ambiance plus
calme, bien, ils ont acheté ça, parce qu'ils ne peuvent pas remplacer leurs
néons, mais ils ont tout fait ça par eux-mêmes.
La directrice, Brigitte Trudel, la seule
chose qu'elle vous demande... c'est ici, à côté, à Jean-Talon, là, ça prend
12 minutes, porte à porte, pour se rendre, elle vous demande juste de
venir, de voir par vous-même que le travail a été fait de leur côté, que c'est
urgent de construire à cause des risques au niveau de la bâtisse. J'ai les
photos pour vous montrer. Je sais que je n'ai pas le droit, M. le Président,
donc je vais juste vous les montrer à vous, là. Le toit, là, il n'est pas vert
parce que c'est un toit vert, là, c'est pour autre chose. Donc, ce mur, quand
qu'on dit qu'on doit reconstruire, il y a de l'amiante.
Alors, M. le ministre, si, aujourd'hui, je
n'ai pas eu de réponse... Vous savez quoi, moi, je ne suis pas rancunière, à la
fin de la journée, je vais effacer l'ardoise quand je vais quitter. Je vous
demande sincèrement, dites-moi : Je vais y aller, je vais aller les voir
pour s'assurer que, cette fois-ci, le dossier va débloquer. Ils ont, oui, lancé
une fondation pour ramasser de l'argent. Mais est-ce normal qu'au Québec une
école qui est 100 % subventionnée pour aider des enfants avec des grandes
difficultés doit quémander de l'argent, alors qu'on leur a dit qu'on va les
aider? On l'a fait pour d'autres écoles, où est-ce que ça a été financé.
Alors, M. le Président, je vais m'arrêter
ici. Puis j'espère juste que, dans l'horaire très chargé de ministre, j'en
conviens, vous allez trouver 30 minutes. Allez-y rencontrer Brigitte. Vous
allez même être content, vous allez rencontrer Margot, qui est le petit chien,
et Bali, la grande chienne, qui sont les chiens qui apaisent les enfants. Hier,
elle a fait quatre pipis durant ma visite.
Alors, ceci étant dit, pour moi, c'est un
exercice qui est rigoureux. Je ne serai jamais du bruit ambiant. Je voudrais
remercier nos équipes. Je ne sais pas si l'exercice aura porté fruit en
définitive, mais une chose est sûre, jamais que je ne briserai mon sceau de
confidentialité. Les commissions sont souveraines, et, quand que je n'ai pas le
choix, oui, je passe par des demandes d'accès. C'est peut-être mon côté
fiscaliste. Quand je ne peux pas avoir quelque chose de la porte a, j'essaie la
porte b. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Sainte-Croix) : Merci,
Mme la députée.
Compte contenu de l'heure, je lève la
séance, et la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine
die. Merci. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 12 heures)