Journal des débats (Hansard) of the Committee on Culture and Education
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, February 22, 2023
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Vol. 47 N° 2
Orders of initiative -The revelations of violence during hazing in the junior hockey league and the potential situation in other sports
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Fortin) : Bonjour.
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie aujourd'hui pour
procéder aux consultations particulières, aux auditions publiques dans le cadre
du mandat d'initiative portant sur les révélations de violence...
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : ...lors des initiations dans le milieu du hockey junior et
la possible situation dans d'autres sports.
Avant de commencer nos échanges, puisque
nous sommes quelques minutes en retard, est-ce que nous avons un consentement
de la part de tous pour aller au-delà de 13 heures?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci. Merci à vous tous. M. le secrétaire, est-ce qu'il y
a des remplacements pour la séance d'aujourd'hui?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont) est remplacée par M. Ciccone
(Marquette) et Mme Ghazal (Mercier) est remplacée par M. Marissal
(Rosemont).
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Très bien. Nous allons commencer aujourd'hui avec les
remarques préliminaires...
M. Ciccone :M. le Président?
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Oui, M. le député.
M. Ciccone :'aimerais déposer un avis, s'il vous plaît.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Pardon?
1cic J'aimerais déposer un avis, s'il vous
plaît, si vous le permettez.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Un avis? Oui, bien sûr.
M. Ciccone :Par souci de transparence, j'aimerais informer la
commission que je connais personnellement le commissaire de la ligue junior
majeur du Québec depuis plus de 25 ans, également les autres membres qui
l'accompagnent. J'ai siégé sur le comité anti-violence de la ministre
Courchesne en 2008. À la demande du commissaire de la ligue junior majeur du
Québec, j'ai également siégé sur le comité de développement de la Ligue de
hockey junior majeur du Québec. J'ai déjà été rémunéré par la ligue junior
majeur du Québec pour avoir été l'instructeur en chef d'un club midget espoir.
J'ai un avis verbal de la Commissaire à l'éthique qui m'autorise à être présent
durant les auditions quand nous recevrons la ligue junior majeur du Québec et
la Ligue canadienne de hockey. Je recevrai un avis écrit incessamment que je
déposerai.
Et également, M. le Président, j'aimerais
que, selon l'article 52, annexe II, de nos règlements de l'Assemblée nationale
pour les commissions parlementaires, que le ou les représentants de la ligue
junior majeur du Québec prêtent serment, s'il vous plaît.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Très bien. L'ensemble des représentants?
M. Ciccone :Oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Très bien, M. le député, puis on va attendre votre
déclaration écrite de la Commissaire à l'éthique qui sera transmise à
l'ensemble des membres, là, au moment où vous la déposerez.
Je disais justement que, ce matin, nous
allons entendre la Ligue de hockey junior majeur du Québec et la Ligue
canadienne de hockey. Puisqu'il y a une demande pour que les témoins soient
assermentés, M. le secrétaire, est-ce que vous pourriez procéder à
l'assermentation des témoins? Je vous demande, oui, je vous demande de vous
lever et de déclarer à voix haute le texte qui vous a été transmis.
M. Lavallée (Martin) : Alors,
je, Martin Lavallée, déclare sous serment que je dirai toute la vérité et rien
que la vérité.
M. Courteau (Gilles) : Je,
Gilles Courteau, déclare sous serment que je dirai toute la vérité et rien que
la vérité.
Mme Llorens (Natacha) : Je,
Natacha Llorens, déclare sous serment que je dirai toute la vérité et rien que
la vérité.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Très bien. Je vous remercie. Sachez que vous bénéficiez
donc de l'immunité parlementaire pour votre témoignage. Alors, puisqu'il a été
convenu de la part de l'ensemble des partis de procéder à des remarques
préliminaires d'une durée de deux minutes, deux minutes par intervenant, je cède
la parole au député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Merci beaucoup,
M. le Président. Salutations à mes collègues du gouvernement, mes collègues de
l'opposition, qui se sont préparés pour cet important exercice que nous tenons
aujourd'hui. Évidemment, nous avons été ébranlés, comme l'ensemble des
Québécois, par les révélations qui ont été transmises à la fois sur le plan
juridique et également dans les médias au cours des dernières semaines. Il n'en
demeure pas moins que l'ensemble des parlementaires ici, dans ce processus-là,
se sont préparés avec sérieux pour obtenir des réponses, évidemment, de ce qui
s'est passé dans le passé, mais de ce qu'on doit faire de façon différente au
cours des prochaines années. Il y a des enjeux, évidemment, de confiance, il y
a des enjeux de culture, entre autres, dans le monde du hockey, qui durent
depuis beaucoup trop longtemps, pour lequel on souhaite avoir des réponses,
mais surtout pour lequel on souhaite avoir des changements au cours des
prochaines années.
Alors, je m'arrêterai ici, mais vous dire
que ce travail, il est sérieux, il est important, et on souhaite des
changements à la fin de l'exercice. Merci.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : ...M. le député de Marquette pour une période de deux
minutes.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président. Merci encore au député de
Rosemont d'avoir initié cette démarche-là. Merci à la commission d'avoir
accepté justement d'entendre des groupes. Merci aussi aux groupes qui sont ici
aujourd'hui. Je sais que ce n'est pas évident d'être ici, c'est un sujet qui
est très, très, très délicat. Mais, moi, je crois à dire qu'on peut faire des
choses constructives puis voir de l'avant, et s'assurer que ce qui s'est fait
dans le passé ne se reproduise plus. C'est notre mandat, nous, ici, en tant que
députés, en tant que législateurs, et non seulement en tant que législateurs,
mais en tant que tout être humain ici, à la province de Québec, qui aura la responsabilité
d'un jeune sous la main, d'en prendre soin comme si c'était le sien.
Alors, je crois sincèrement que cette
commission va faire en sorte qu'on va apprendre des choses, mais non seulement
qu'on va apprendre des choses. Ce n'est pas le but de pointer des doigts, là,
et trouver des coupables, c'est de s'assurer que ces choses-là ne se
reproduisent...
11 h 30 (version non révisée)
M. Ciccone :...jamais. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci, M. le député. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, M.
le Président. D'abord, merci aux collègues d'avoir entériné la demande pour un
mandat d'initiative, ça dénote le sérieux que tout le monde porte à ça ici. Je
l'ai dit et je le redis, on n'est pas du même parti, mais on est dans la même
équipe là-dessus, c'est important, et j'espère qu'on va garder cet esprit de
collaboration. Je crois bien que oui, nous sommes sur la bonne voie. Merci aux
gens, ce matin, de la Ligue de hockey junior majeur du Québec d'être ici, c'est
important que soyez ici. Sachez que ce n'est pas un procès, nous sommes ici
pour vous entendre. Alors, comme disait un ancien premier ministre ici, audi
alteram partem, nous voulons vous entendre. Nous avons beaucoup de questions,
je crois, sur ce qu'on entend, parce qu'il ne s'agit pas seulement de notre
sport national, je parle évidemment du hockey, il s'agit de la protection des
jeunes joueurs, des jeunes joueuses aussi, dans des secteurs où on voudrait qu'ils
se développent. Alors, ce qu'on a lu, ce qu'on a entendu, ce n'est pas la
première fois, c'est plus que troublant, c'est plus que révoltant, ça remet en
question le fondement même de ce pour quoi on devrait s'engager dans le sport
et ce pour quoi on veut que nos enfants s'engagent dans le sport. Alors, nous
vous écouterons avec grand intérêt. Puis, encore une fois, merci d'être là.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci, M. le député. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. Au nom du Parti Québécois, je suis ici pour la recherche de la
vérité, faire l'inventaire de tout acte avilissant, humiliant ou acte criminel
qui aurait été posé dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, de sa
création à aujourd'hui, rien de moins, s'assurer que plus jamais ce type de
pratique ne puisse se reproduire, quelle a été l'attitude de la ligue dans de
tels cas, si c'est arrivé, je soupçonne que c'est déjà arrivé, on aura des
questions à poser. Je demande au commissaire et à son équipe, lorsque viendront
les questions du Parti québécois, d'offrir des réponses très courtes. On a très
peu de temps dans ce cadre-ci, donc j'aurai des questions très précises qui se
répondent parfois par oui ou par non.
C'est un exercice qui est important, un
exercice qui a été convoqué assez rapidement, ça montre la mobilisation des
parlementaires qui sont évidemment soucieux d'un environnement sain pour les
jeunes qui font du sport, pas seulement au hockey d'ailleurs. Là, c'est le
hockey qui se prête à l'exercice, et je remercie la ligue et les autres
interlocuteurs, mais on pourrait se questionner sur d'autres sports également.
Ça, c'est important. Alors, il y a eu un comité sur le hockey qui a été
commandé par le premier ministre du Québec. Il y a eu des recommandations, mais
cet enjeu-là n'a pas été abordé. Voici l'addendum potentiel à ce rapport qu'il
faudra ajouter au rapport sur le hockey. Donc, ça fait quelques années que je
questionne les gens en commissions parlementaires, je ne ferai pas exception
aujourd'hui, je vais poser les questions nécessaires et parfois difficiles, et
peut-être même que je révélerai un certain nombre d'éléments qu'il faudra
vérifier lors de cette commission. Merci.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres députés qui
souhaitent prendre la parole à ce moment-ci? Très bien. Alors, nous allons donc
débuter les auditions. Et je souhaite la bienvenue aux représentants de la
Ligue de hockey junior majeur du Québec. Je les remercie d'être avec nous
aujourd'hui. Messieurs dames, je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes
pour votre exposé initial, après quoi, on procédera à une période d'échange
avec les parlementaires membres de la commission. Alors, je vous invite à
présenter, à vous présenter et à commencer votre exposé.
M. Courteau (Gilles) : Merci,
M. le Président de la Commission. Mesdames et Messieurs les députés, bonjour.
Merci de nous recevoir aujourd'hui. Pour la circonstance, je suis accompagné de
madame Natacha Llorens, directrice des services aux joueurs, et de M. Martin
Lavallée, adjoint au commissaire. Il nous fera plaisir de répondre à vos questions
après notre déclaration d'ouverture.
Je tiens d'abord à dire que la Ligue de
hockey junior majeur du Québec offrira toute sa collaboration à cette
commission et au gouvernement. J'ai été moi aussi profondément troublé par le
reportage de Radio-Canada. Il était question, je le rappelle, d'un jugement de
la Cour supérieure de l'Ontario sur une demande de recours collectif faite par
trois anciens joueurs juniors. Ce jugement comprenait des témoignages
bouleversants sur les pratiques d'initiation. Après la diffusion du reportage,
nous avons fait des vérifications. Aucune des situations énumérées dans l'article
n'impliquait une équipe de la LHJMQ. C'est un fait important à noter, mais cela
ne nous exonère pas d'une réflexion. Nous ne sommes pas au-dessus des autres
ligues, il existe dans notre sport une culture qui peut être nocive. Je tiens à
dire que c'est beaucoup plus agréable d'être joueur de la LHJMQ aujourd'hui que
ça ne pouvait l'être il y a 20 ans. Mon souhait le plus grand est que ce
soit encore plus agréable dans 20 ans. Pour que le changement soit réel.
Il faut que la parole se libère.
Je dirige cette ligue depuis maintenant 37 ans.
J'y ai mis toute...
M. Courteau (Gilles) : ...mon
énergie, toute mon âme, comme un passionné de ce sport qui est le plus beau au
monde, comme un bon père de famille, également. J'ai voulu que cette ligue soit
une fierté pour les Québécois, qu'elle soit un tremplin pour les meilleurs et
qu'elle soit un milieu épanouissant pour nos joueurs.
Au fil des ans, j'ai mis en place des
réformes qui ont fait évoluer notre ligue, je me suis entouré de gens capables
et compétents. Après l'adoption d'un programme antidopage, en 2003, d'une
politique scolaire, en 2005, d'une politique pour le respect, la diversité et
l'inclusion, en 2006, nous avons embauché Mme Natacha Llorens comme directrice
des services aux joueurs, et notre travail d'encadrement s'est étendu.
Je cède maintenant la parole à Mme
Llorens.
Mme Llorens (Natacha) : Merci,
M. Courteau. Bonjour. Avant tout, j'aimerais prendre le temps de vous dire que
j'ai été attristée et choquée en prenant connaissance des atrocités qu'ont pu
subir des joueurs de la Ligue canadienne de hockey à travers un sport qu'ils
adoraient. En tant que maman, je peux comprendre l'inquiétude des parents sur
ce qui a été mentionné.
Je suis à l'emploi de la Ligue de hockey
junior majeur du Québec depuis 2008. Auparavant, j'ai travaillé comme
criminologue à la Gendarmerie royale du Canada pendant 12 ans. J'ai également
été consultante en prévention de la criminalité au Service de police de la
Ville de Québec et intervenante auprès de femmes et enfants victimes de
violence.
Je suis impliquée dans le milieu sportif
depuis plusieurs années, et la santé et la sécurité des joueurs ont toujours
été une priorité pour moi. Dès mon arrivée à la ligue, j'ai travaillé à
l'élaboration de programmes et politiques pour mieux encadrer les joueurs et
également mieux outiller les membres du personnel des équipes. Les initiatives
se sont enchaînées à un rythme régulier. Programmes d'aide aux joueurs, charte
de prévention contre la violence, programme respect-sport, code d'éthique des
joueurs, guide pour les familles d'accueil, comité consultatif sur les
comportements sexuels à risque, programme Parlons-en, sur la prévention du
suicide et la santé mentale, comité indépendant du programme d'aide aux
joueurs, politique sur la prévention et le traitement du harcèlement et de la
violence, code de civilité, révision de la politique antidiscriminatoire pour
permettre une meilleure inclusion et diversité.
Au fil des années, des règlements ont
aussi été adoptés, dont l'un visant à interdire toute pratique d'initiation.
Nous avons aussi mis en place un processus, un processus de réception et de
suivi des plaintes qui a été présenté l'automne dernier. Chaque saison, la
ligue et ses équipes offrent des ateliers de formation et des conférences aux
joueurs et aux membres du personnel des équipes afin de les sensibiliser et de
mieux les outiller. La santé mentale, la prévention du suicide, l'intimidation,
la notion du consentement, la violence à caractère sexuel, le dopage sportif et
bien d'autres sujets sont abordés. Des vidéos d'intégration sur les règlements
et les programmes de la ligue sont également présentées en début de saison à
tous les joueurs.
Je suis convaincue que la prévention et
l'éducation continue peuvent influencer la culture, mais je suis également
consciente que, malgré tous les efforts que nous faisons, il y a un moment où
la porte du vestiaire se ferme. C'est sur cette culture du silence que nous
devons davantage nous pencher. M. Courteau.
• (11 h 40) •
M. Courteau (Gilles) : Merci,
Mme Llorens. Tel que mentionné par Mme Llorens, malgré tous les efforts que
nous faisons, il y a un moment où la porte du vestiaire se ferme. Dorénavant,
la LHJMQ veut installer une fenêtre. Une équipe, c'est un groupe qui se soude
dans l'effort, dans la victoire, dans la défaite, c'est un groupe fermé où
chacun doit mériter sa place et démontrer sa valeur. C'est une culture orientée
vers la recherche de la victoire, et, oui, cela peut créer des situations
déplorables. Juste dans les estrades, chez les spectateurs, chez certains
parents, le sport suscite les passions. On fait tout pour prévenir les
débordements. On rappelle constamment aux adultes qu'ils ont une responsabilité
envers nos jeunes, mais il demeure une culture du secret de vestiaire. Cette
culture est difficile à changer. Elle existe dans d'autres sports et dans
d'autres pays. Chez nous, elle est surtout présente au hockey parce que c'est
notre sport. C'est cette culture qu'il faut changer. Et voici ce que nous
proposons.
Premièrement, sachez qu'un comité composé
de partenaires indépendants comme Sport-Aide travaille déjà, sous le leadership
de Mme Llorens, à l'élaboration d'un plan d'action et d'un programme de
prévention des comportements inappropriés. Nous allons aussi revoir toutes les
recommandations que nous avons eues dans le passé pour voir si certaines
pourraient être reprises. Le travail qu'ils font est extrêmement important et
il se poursuivra au cours des prochaines semaines. Nous serons heureux...
M. Courteau (Gilles) : ...de
vous communiquer les initiatives qui seront mises en œuvre.
Deuxièmement, dans les prochaines
semaines, nous entamerons une démarche de consultation auprès de chacune de nos
équipes afin d'aller à la rencontre des joueurs, vétérans comme recrues, et du
personnel de l'équipe. Ces rencontres permettront de bien mesurer les
problématiques actuelles, de mettre en lumière les comportements inappropriés
et surtout d'identifier les pistes d'intervention à mettre en place.
Troisièmement, cette consultation nous
permettra également de mettre en place, dès la saison 2023-2024, le code du
vestiaire LHJMQ. Ce code sera élaboré en collaboration avec nos nombreux
partenaires. Il se voudra être une référence des comportements attendus par
l'ensemble des joueurs et membres du personnel qui fréquenteront
quotidiennement le vestiaire. Toute personne qui entre dans le vestiaire et qui
est dans l'entourage de l'équipe devra s'engager à respecter le code.
Permettez-moi de terminer en m'adressant
directement aux dirigeants, propriétaires, joueurs et parents.
Aux propriétaires et aux dirigeants, je
réitère ma confiance en vos processus et en votre bonne volonté. La
responsabilité de traiter toutes les situations est parfois lourde, mais la
ligue continuera de collaborer avec vous pour que nos jeunes soient bien
encadrés et sécurisés.
À vous qui nous confiez ce que vous avez
de plus précieux, vos enfants, je veux vous dire que nous faisons tout en notre
pouvoir pour arriver le plus près possible au risque zéro. Nous avons, au fil
des années, encadré et professionnalisé chaque élément de la vie des jeunes
pour leur permettre de s'épanouir et de vivre leur expérience pleinement. Nous
continuerons ce travail. La LHJMQ est à vos côtés.
À toi qui rêves de voir ton nom appelé par
une équipe lors de la prochaine séance de sélection, je veux te permettre de
marcher vers l'estrade en confiance. La Ligue en a fait énormément et en fera
encore davantage pour que tu te souviennes de ton expérience junior pour les
raisons qui font du hockey un sport magique. Nous avons toujours eu comme
prétention de former des talents de haut calibre, oui, mais surtout avons à
cœur le bonheur et l'épanouissement de nos jeunes. Merci.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie pour votre exposé. On va amorcer la
période d'échange. Et, pour une période de 16 minutes 30 secondes, je cède la
parole au député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Merci beaucoup,
M. le Président. Nous aurons effectivement plusieurs questions. Alors, je vais
céder la parole à mes collègues dans les prochaines minutes. Je débuterai,
premièrement, en vous remerciant d'être là, mais surtout je veux savoir quelle
est votre définition d'une initiation dans votre organisation. Qu'est-ce qu'une
initiation, selon vous?
M. Courteau (Gilles) : Une
initiation, c'est une intégration à une équipe, à un groupe de joueurs qui
faisaient partie de l'équipe de l'année précédente avec des nouveaux joueurs.
M. Poulin : Donc, c'est écrit
dans les règles et règlements, c'est défini, c'est campé, qu'est-ce qu'une
activité d'initiation, selon vous, c'est ça.
M. Courteau (Gilles) : Non,
on n'a pas de définition de mise dans notre réglementation, c'est surtout des
activités d'intégration que l'on a. On n'a pas de définition de l'initiation.
M. Poulin : O.K. Puisque vous
n'avez pas de définition de qu'est-ce que c'est, une initiation, comment
pouvez-vous, depuis des années, savoir que, dans les différentes équipes, se
tiennent ces activités-là sans même avoir une définition claire de qu'est-ce
que c'est?
M. Courteau (Gilles) : Le mot
«initiation» est... dans nos équipes, est connu sur ce qui est un peu, comme je
vous ai expliqué tantôt, d'intégration des nouveaux joueurs à leur équipe. Et
le principe de l'initiation comme tel, c'est défendu dans la Ligue junior
majeur du Québec.
M. Poulin : D'accord. Alors,
si c'est défendu, mais on sait que ça se tient... Vous nous avez parlé de
culture du silence, de culture du secret de vestiaire. Donc, lorsque vous
l'admettez, lorsque vous le dites, c'est que vous savez que ça se passe, mais
vous dites : C'est interdit, au même moment, mais on sait que ça se passe.
M. Courteau (Gilles) : On a
mis en place... Quand nous, au niveau de la ligue, quand on est mis au courant
de quelque chose, on intervient. Alors, c'est ce qu'on fait depuis le début
qu'on a mis notre réglementation en place et nos directives en place, le code
d'éthique en place, où est-ce que c'est clairement mentionné. Quand on apprend
quelque chose, on intervient.
M. Poulin : Croyez-vous qu'il
serait important que vous mettiez par écrit et que vous définissez de façon
très claire qu'est-ce que c'est, une activité d'initiation dans les ligues de
hockey au Québec?
M. Courteau (Gilles) : Je ne
sais pas si on doit aller dans la définition de ce que c'est, une initiation,
quand on dit, dans notre code d'éthique, que c'est interdit.
M. Poulin : O.K. Mais on sait
que ça se tient, sans balise, sans façon de faire, sans structure et surtout
avec certaine humiliation qui est vécue par les...
M. Courteau (Gilles) : ...Comme
je vous ai répondu tantôt, ce qu'on ne sait pas, on ne peut pas intervenir,
quand on apprend des choses, on intervient.
M. Poulin : O.K. Mais on
n'a pas d'engagement de votre part de le définir. Parce que, dans le fond, ce
que vous nous dites, c'est que vous souhaitez continuer que ce soit interdit,
c'est ça que vous nous dites.
M. Courteau (Gilles) : Nous
autres, on veut que, l'initiation, ce n'est pas permis, d'avoir des initiations
dans notre ligue.
M. Poulin : O.K. Donc, à
partir de maintenant, de ce que j'en comprends, c'est que votre ligue, et là
vous le dites au micro et vous profitez de la tribune que vous avez pour
dire : c'est interdit, les initiations, au Québec, dans les Ligues de
hockey. C'est ce que vous venez de nous dire?
M. Courteau (Gilles) : Dans
La Ligue junior majeur du Québec.
M. Poulin : Dans La
Ligue junior majeur du Québec, OK.
Vous nous avez parlé tout à l'heure de
culture de secret du vestiaire, de culture de silence qu'on doit se pencher.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur qu'est-ce que c'est, cette culture-là?
M. Courteau (Gilles) : Bien,
la culture du silence, ce qui est défini, c'est, tu sais, quand on pratique un
sport, ou, en tout cas, on va parler du hockey, ce qui dans... ce qui se passe
dans le vestiaire, ce qui se dit dans le vestiaire demeure dans le vestiaire.
M. Poulin : Est-ce que
c'est normal?
M. Courteau (Gilles) : Non,
ce n'est pas normal. C'est sur ça qu'on s'engage à travailler avec notre
nouvelle initiative, qui est la culture du vestiaire.
M. Poulin : O.K. Est-ce
que vous jugez que vous êtes suffisamment outillée, comme organisation, pour
mettre fin à cette culture-là? Parce que, vous avez de l'expérience, vous en
avez vu, vous dites : On réagit aux signalements qu'il y a, mais est-ce
que, selon vous, vous êtes assez outillés pour mettre fin à cette culture-là?
Parce que ça ne se fera pas du jour au lendemain, ça fait des années qu'on en
parle, ça fait... ou du moins qu'on le sait, là, que les initiations, entre autres,
se passent mal, mais est-ce que vous vous sentez outillés pour mettre fin à
cette culture-là?
M. Courteau (Gilles) : Dans
le processus qu'on va mettre en place, avec ce qu'on vient d'annoncer ce matin,
on va s'adjoindre tous les organismes qui pourront nous aider à bâtir les
différentes politiques, programmes et moyens de prévention qu'on mettra en
place pour le bénéfice de nos joueurs. On est toujours ouverts à s'adjoindre à
des gens ou des organismes de qualité qui nous permettraient de structurer une
politique appropriée à cet effet-là.
M. Poulin : O.K. Si vous
aviez connaissance qu'au Québec se tiendrait dans les prochains jours une
initiation dans une équipe de hockey, comment vous agissez?
M. Courteau (Gilles) : On
intervient, si on est mis au courant, si on est mis au fait de ça, on est... On
intervient pendant l'entremise de madame Llorens et notre comité indépendant
et, par la suite, ces gens-là font une recommandation au commissaire suite à ce
qu'ils ont pris connaissance.
M. Poulin : O.K., donc,
disons, samedi prochain, il y a une initiation qui se tient dans une équipe de
hockey. Vous êtes capables, dans les trois, quatre prochains jours, d'annuler
le tout?
M. Courteau (Gilles) : D'annuler
le tout?
M. Poulin : Oui. Disons
qu'on sait qu'il y a une activité d'initiation qui va se tenir au Québec, là,
dans les prochains jours, vous êtes capables d'appeler puis de la faire
annuler?
M. Courteau (Gilles) : Si
on a vent avant que l'initiation ou que la situation se produise, oui.
M. Poulin : D'accord.
Merci, M. le Président. Je vais céder la parole à mes collègues.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci, M. le député. M. Le M. le député de Richelieu.
M. Émond : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Monsieur Courteau, bonjour, Salutations aux gens qui
vous accompagnent. Je veux à mon tour dire que, comme parent, comme citoyen
mais comme parlementaire, j'ai été profondément choqué par les récentes
révélations qui ont... Dont on a appris l'existence. Mais, M. Courteau, je
ne veux pas revenir sur le passé, mais, un peu comme mon collègue, voir les
outils, les mécanismes que vous mettez en place pour que ces pratiques cessent.
Dites-moi, vous avez récemment mentionné
dans une entrevue que vous allez rencontrer le 23 février les
propriétaires des équipes, et, le 27, les directeurs gérants, c'est dans les
prochains jours. Quel est le message que vous allez passer à ces gens? Est-ce
que vous comptez serrer la vis sur un petit peu, là, pour... En indiquant que
ce sont des pratiques qui ne doivent plus exister?
• (11 h 50) •
M. Courteau (Gilles) : Avec
ce qu'on vient d'annoncer ce matin, M. le Président, pour nous, ça va être une
opportunité à prendre de pouvoir communiquer ce que les membres et nos
propriétaires ont reçu avant qu'on se présente ici, devant la commission, puis
à nos directeurs gérants non seulement sur la sensibilisation de la prévention,
mais c'est sûr qu'il faut qu'on aille à une étape, à une autre, une étape plus
élevée que ce qu'on a déjà en place pour resserrer davantage nos nos
politiques, nos structures, d'avoir un message encore plus clair à l'égard des
joueurs et de tous nos intervenants.
M. Émond : Je comprends
bien. Dans la dernière année, 2022, est-ce qu'il y a des pratiques douteuses
qui ont été portées à votre attention ou est-ce que vous avez identifié...
M. Émond : ...des groupes
dissidents. Des équipes plus problématiques auxquelles vous comptez adresser
votre message d'une façon plus particulière?
M. Courteau (Gilles) : À ma
connaissance, je n'ai eu aucune plainte qui a été soulevée à la ligue pour des
cas d'initiations inappropriées.
M. Émond : O.K. Tantôt, vous
avez parlé de consultation ou de processus de consultation, c'est bien. Je
pense que, comme mes collègues de la commission, il serait important d'agir,
maintenant. Vous avez envoyé, dans votre introduction, un plaidoyer aux
parents, indiquant que vous allez faire tout en votre pouvoir pour protéger les
jeunes et que ces pratiques cessent. Combien de joueurs dans la ligue, environ,
M. Courteau?
M. Courteau (Gilles) : Environ
400.
M. Émond : 400 joueurs. O.K.,
bon, 400 personnes, là, pour des députés comme nous, alentour de la table,
nous, dans une fin de semaine, deux week-ends, je pense que, dans nos activités
régulières, là, c'est à peu près le nombre de personnes que l'on rencontre.
J'ai une proposition à vous faire. Je
pense que, comme commissaire de la ligue, vous avez une figure d'autorité, une
certaine forme d'imputabilité, on va se le dire. Est-ce que vous comptez
rapidement rencontrer, je ne veux pas dire individuellement... moi, j'adore les
rencontres avec les propriétaires, les coachs, ça, c'est correct, mais le
coach, là, qui va dire aux jeunes que les pratiques doivent cesser, c'est la
même personne qui, durant le match, pousse le jeune à aller plus loin. Moi, il
me semble, là, que je suis un jeune hockeyeur, de voir le commissaire
m'interpeller directement en disant que ces pratiques-là doivent cesser, ça
enverrait un message, une crédibilité certaine. Est-ce que c'est quelque chose
qui pourrait être envisageable?
M. Courteau (Gilles) : La
réponse, c'est oui.
M. Émond : O.K., donc vous
vous engagez aujourd'hui à rencontrer, je le répète, pas de façon individuelle,
mais directement les joueurs, sans passer par les directions, ou les coachs, ou
les propriétaires, pour que les jeunes saisissent le message qu'ils doivent
dénoncer, ils ont le droit, ils doivent dire non s'il y a des choses indéfendables
qui leur sont demandées?
M. Courteau (Gilles) : La
réponse, c'est oui.
M. Émond : O.K., parfait.
Donc, dans la dernière année, combien de cas de dénonciations en lien avec les
actes répréhensibles sont survenus, dans le cadre d'initiations, peut-être que
Mme Llorens pourrait nous répondre, et quelles sont les sanctions, et est-ce
que des sanctions ont été données?
Mme Llorens (Natacha) : En
fait, il n'y a aucune plainte officielle qui a été faite en lien avec des
initiations.
M. Émond : O.K. Selon vous,
est-ce que c'est parce que la culture du silence existe toujours ou parce que,
selon votre organisation, il n'existe plus aucune forme d'initiation?
Mme Llorens (Natacha) : Je
crois qu'il y a une culture du silence qui persiste, donc c'est pour ça qu'on
doit se pencher davantage de ce côté-là, mais, en même temps, on offre les
ressources nécessaires aux joueurs pour porter plainte, et pas uniquement à la
Ligue de hockey junior majeur du Québec.
M. Émond : Oui, merci. M. le
Président, je vais avoir une dernière question avant de passer la parole à un
de mes collègues qui voudra prendre la suite.
Le collègue de Beauce-Sud a abordé un
point important. Je pense que, pour enrayer un fléau, il est important de l'identifier
puis de le nommer correctement. Tu sais, vous savez, le thème de
l'initiation... je m'étais pris une petite note là, puis les initiations, tous
les sociologues vont vous le dire, c'est un rite de passage qui est nécessaire,
qui est même souhaitable, hein, pour nos jeunes, pour accéder... on le définit
comme une cérémonie, un rite de passage ou une épreuve qui permet d'accéder au
nouveau statut d'initié. Alors, moi, je pense que je suis de ceux que, si le
tout est fait correctement... Je vous invite à définir dans vos règles ce que
signifie une initiation, ce qui n'est pas permis et ce qui est autorisé. Je
pense que ça viendrait peut-être cadrer, là, correctement le débat. Je vous
remercie, M. le Président. Je vais passer la parole à un autre collègue.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : M. Courteau, aviez-vous un commentaire en lien avec cette
dernière intervention?
M. Courteau (Gilles) : M.
Lavallée aurait un commentaire qu'il aimerait...
M. Lavallée (Martin) : M. le
Président, en fait, le processus d'initiation, pour nous, s'inscrit également
dans un contexte qui peut être beaucoup plus large. En fait, pour nous, ce qui
est important, ici, c'est de relater qu'à la fois dans notre constitution et
dans le code d'éthique on prévoit qu'il est interdit d'organiser des activités
potentiellement humiliantes, dégradantes, abusives ou dangereuses du type
d'initiation. Donc, pour nous qu'il y ait un processus d'intégration qui soit
fait pour s'assurer que tout le monde prend part, s'intègre de façon convenable
à l'équipe, c'est important. Maintenant, ce qui ne l'est pas, c'est d'avoir des
comportements qui sont tout à fait inappropriés.
M. Émond : M. le Président.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Oui?
M. Émond : Le commentaire de
M. Lavallée m'amène une dernière question, je m'en excuse, là, ce sera ma
dernière, effectivement. Je voudrais savoir, parce que vous avez parlé de
code... d'éthique, pardon, et j'ai vu, dans votre pratique, que chaque joueur
doit...
M. Émond : ...signer un
engagement, un code d'éthique. Mais je m'interroge, je suis convaincu que la
commission, les membres de la commission également : Ça se passe comment,
le processus, là? Rassurez les membres de la commission, On souhaite que c'est fait...
c'est pris au sérieux. Ce n'est pas un bout de papier qui est signé, sur le
bord de la machine à aiguiser les patins, là, par les jeunes. J'espère que
c'est clairement identifié et c'est pris avec sérieux lorsque le jeune appose
sa signature sur le code d'éthique.
M. Courteau (Gilles) : M. le
Président, si vous permettez, je demanderais à Mme Llorens de répondre à cette
question-là.
Mme Llorens (Natacha) : En
fait, comme je vous ai dit, il y a des vidéos d'intégration, en début de
saison, qui sont présentées aux joueurs, et on parle du code d'éthique et de
toute l'importance du code d'éthique. Par la suite, vous avez parlé que ce
serait important de parler aux joueurs. C'est également quelque chose qu'on
fait déjà, souvent, en début de saison. Est-ce qu'on devrait le faire plus tard
dans la saison? Peut-être. Mais, oui, c'est pris au sérieux. Et moi, je
m'assure d'avoir tous les contrats signés, donc je m'assure que le joueur a
pris connaissance du code d'éthique et, par la suite, a signé. Évidemment, il
faut qu'on fasse confiance à nos équipes aussi, donc, oui, ce sont eux qui sont
en charge d'assurer le suivi pour... envers tous les joueurs qui doivent signer
le code d'éthique.
M. Émond : Parfait, merci
beaucoup.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : ...M. le député de Richelieu. Mme la députée de Hull.
Mme Tremblay : Est-ce qu'il
est allumé? Oui, ça va, excusez. Alors, j'ai également été... Il reste trois
minutes? Bon, j'ai été profondément troublée également. Je vais y aller assez
rapidement, parce qu'il reste juste trois minutes. Je voulais savoir... J'ai
pris connaissance, là, de votre politique. Il y a certains mécanismes de
traitement des plaintes et des signalements, il y a plusieurs niveaux. On sent
l'obligation de passer à travers les différents niveaux dans votre politique,
le niveau un, le niveau deux. Même, au niveau trois, là, on le dit, là,
résolution, application du premier ou deuxième niveau d'intervention devrait
être... avant de déposer une plainte formelle. N'y aurait-il pas lieu de dire
que, dans l'urgence de la situation, on n'est pas dans l'obligation de passer
nécessairement par le premier et le deuxième niveau? Parce que, des fois, là,
c'est assez grave pour ne pas passer à travers ces niveaux-là. Et mon autre
question : Est-ce que vous prévoyez aussi dire, dans votre politique,
qu'on... dans des cas graves, en tout temps, on peut s'adresser, aller porter
plainte aux policiers, puis porter ça devant les tribunaux? Dans votre
politique, je ne le vois pas non plus.
Mme Llorens (Natacha) : En
fait, si quelqu'un porte plainte, par exemple, il y a un numéro 1-800. Donc,
lorsqu'ils appellent, c'est moi qui prends l'appel, donc c'est mentionné, je
réfère vers des ressources existantes. Quand on écrit, via l'adresse e-mail,
ils reçoivent automatiquement un mémo, avec toutes les ressources disponibles
vers lesquelles ils peuvent se tourner, et le 9-1-1 est là, ainsi que plein
d'autres ressources qui s'adressent aux victimes.
Mme Tremblay : Mais est-ce
qu'ils vont... est-ce qu'ils sont obligés de passer à travers les différents
niveaux s'ils sont directement au niveau trois de votre politique? Vous allez
quand même l'accepter, sans dire de ne pas passer par le niveau un ou niveau
deux?
Mme Llorens (Natacha) : Non.
S'il y a une plainte...
Mme Tremblay : Vous la
traitez.
Mme Llorens (Natacha) : Je
veux dire, dès qu'une plainte est portée, il n'y a pas de niveau comme tel, là,
il faut que ce soit adressé. On prend connaissance de la plainte, puis, tout de
suite, on entame des démarches pour adresser la situation et gérer la situation
de façon efficace.
Mme Tremblay : Puis, en
terminant, j'ai reçu les documents puis je voudrais savoir pourquoi vous aviez
caviardé, là, le nom des personnes responsables, désignées par le bureau des
commissaires, aux fins de l'application de la présente politique. Pourquoi on
n'a pas accès à ces personnes-là dans les documents envoyés? Ça va être tout.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : ...Mme la députée de Hull, ce n'est pas la Ligue de hockey
junior majeur qui l'a caviardée, c'est le secrétariat, parce qu'il y avait des
données personnelles.
Mme Tremblay : C'est le
secrétariat? Ah! O.K., je ne le savais pas. Moi, je suis nouvelle, là.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Pas de problème.
Mme Tremblay : O.K. Parfait,
merci. Ça...
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Oui, il vous reste 30 secondes, M. le député de
Côte-du-Sud.
M. Rivest : Merci, M. le Président.
Bonjour à vous. Écoutez, rapidement, j'aimerais savoir... On a parlé de vidéos,
là, pour de la formation, si on veut, des informations qui sont données aux
joueurs. Quel est... les processus qui sont donnés, auprès des entraîneurs ou
auprès, plus spécifiquement, des équipes, au niveau de la formation sur ce
lien-là, autant de l'intimidation, le processus de gestion de plaintes, etc.?
• (12 heures) •
Mme Llorens (Natacha) : Bien,
on a différents moyens de communication. Donc, évidemment, en début d'année,
les vidéos sont envoyées aux équipes, ils doivent nous confirmer quand les
joueurs en ont pris connaissance. Nous, par la suite, à la ligue, on organise
soit un webinaire, avec les joueurs, pour pouvoir nous adresser à eux... Par la
suite, il y a des ateliers de formation, donc, moi, je dois avoir la
confirmation que les joueurs vont être présents aux ateliers de formation. Il y
a des ateliers qui reviennent à chaque année, comme sur la santé mentale, sur
le... nouvellement, sur la notion du consentement, les violences à caractère
sexuel, le programme antidopage. Donc, il y a déjà des programmes qui sont
récurrents, et c'est obligatoire pour tous les joueurs.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci. Ceci conclut le bloc de la part du gouvernement.
Pour l'opposition officielle, M. le député de Marquette.
M. Ciccone :J'ai 9 min 40 s?
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Vous avez 10 minutes, M. le député.
M. Ciccone :Merci beaucoup. Merci beaucoup à vous trois d'être là...
12 h (version non révisée)
M. Ciccone :...aujourd'hui, pour cet exercice tellement mais tellement
important. On va juste mettre les choses en perspective, là, les collègues ont
touché certains éléments qui sont importants. Moi, je veux comprendre la
structure, là. Monsieur Courteau, vous êtes commissaire... président, vous avez
le titre de commissaire par la suite, vous êtes engagé par qui, vous, qui vous
engage?
M. Courteau (Gilles) : Les
propriétaires des équipes.
M. Ciccone :Les propriétaires des équipes. Alors, directement, c'est
les propriétaires des équipes, c'est eux qui vous paient votre salaire?
M. Courteau (Gilles) : Oui.
M. Ciccone :Parfait. Qui décide des changements de réglementation? Vous
nous avez parlé tantôt de programmes, si jamais il y a un changement à faire
dans la ligue ou on veut évoluer, on veut se rapprocher d'une ligue ou d'une
autre, ou enlever la ligne rouge, par exemple. Qui décide de ça?
M. Courteau (Gilles) : l y a
certaines règles de jeu ou règlements administratifs, que c'est le commissaire
qui a autorité. Il y a d'autres règlements où est-ce qu'on doit soumettre cette
réglementation-là à nos directeurs-gérants, dans un premier temps, par la
suite, à nos propriétaires.
M. Ciccone :Par exemple, si vous voulez, je dis ça comme ça, là, éliminer
les bagarres, ce n'est pas vous qui décide, il faut que ça passe à un vote avec
les propriétaires.
M. Courteau (Gilles) : Le
règlement, au niveau des bagarres, il faut que ça passe au vote des membres.
M. Ciccone :Vous avez parlé tantôt, vous avez un certain pouvoir. Quel
est les pouvoirs, là, tu sais, qui sont liés directement aux joueurs, là, quels
pouvoirs avez-vous là?
M. Courteau (Gilles) : Mais
tout dépendant de ce que vous interprétez, par quels pouvoirs qui sont liés
directement aux joueurs.
M. Ciccone :Bien, par exemple, ce qui va venir bientôt, là, sur les
nouveaux programmes que vous avez annoncés. Ça, est-ce que c'est vous, ou ça
doit passer au Conseil exécutif?
M. Courteau (Gilles) : Non.
On a autorité à mettre en place ce qu'on vient d'annoncer aujourd'hui. On va
avoir informé les propriétaires de cette situation-là, tout comme les
directeurs-gérants. Et, comme on a pleine autorité sur les sanctions qui
découlent... qui découleraient d'un manquement à une de nos politiques ou un de
nos règlements, qui serait...qui aurait été commis par un joueur.
M. Ciccone :En juillet 2020, il y a eu une annonce de recours
collectif. C'est ce qui fait en sorte qu'on est ici aujourd'hui, suite à des
révélations. En juillet 2020, la Ligue canadienne de hockey a demandé à
Danielle Sauvageau... Kennedy et Camille Thériault, ancien premier ministre du
Nouveau-Brunswick, de se pencher sur cette culture nocive là dans la Ligue
junior canadienne. Et ils ont pondu un rapport qui est sorti en juillet 2020...
pardon, en novembre 2020. Après ce rapport-là qui a été déposé, qui vous a été
donné, plus de son, plus d'image. On n'a pas entendu madame Sauvageau. On n'a
pas entendu monsieur Kennedy. On n'a pas entendu monsieur Thériault.
Ce document-là, monsieur Courteau, vous l'avez
eu sur votre bureau pendant 14 mois, 14 mois. Puis il y avait quand même des
constats quand même assez... On faisait état des constats quand même assez
importants, des recommandations. Et pourquoi je l'ai en main aujourd'hui? C'est
parce que le juge... vous a ordonné à le déposer pendant le recours collectif.
Pourquoi vous l'avez gardé secret pendant 14 mois?
M. Courteau (Gilles) : Le
rapport du comité indépendant, M. le Président, a été déposé, et les recommandations
principales du rapport donnait... transférait toute autorité à la Ligue
canadienne de hockey, alors que c'est chacune des ligues régionales qui doit s'occuper
des recommandations qui étaient faites à l'intérieur du rapport. Et, pour ce
faire, pour nous, c'est là-dessus qu'on a travaillé avec... à l'interne au
niveau de la Ligue canadienne, parce que le rapport qui a été soumis, comme j'ai
mentionné tantôt, transférait la responsabilité ou donnait la responsabilité à
la Ligue canadienne, alors que ça relève de chacune des ligues. Et, à partir de
là, nous, la Ligue junior majeur du Québec, ce qu'on a fait, puis Mme Llorens
pourra le faire, c'est qu'on a appliqué à différentes nouvelles politiques à
cet effet-là, que madame, Llorens pourra répondre à vous, pour clarifier cette
situation-là.
M. Ciccone :Si... Ce que j'entends, dans le fond, puis je vais poser la
question à la Ligue canadienne un peu plus tard, là, ils pourront se préparer,
là, ça veut dire que si le juge... n'ordonne pas de le déposer, moi, je ne l'ai
pas en main aujourd'hui, vous, vous gardez ça... vous n'avez pas pensé que ce
qui était dans ce document-là était important...
M. Ciccone :...c'était du domaine public pour mettre au grand jour ce
qui arrive, puis de ne pas prendre l'occasion de dire : Écoutez, là, on
est conscients de ce qui se passe. Chers parents, on veut avoir vos enfants
dans notre ligue, on va vous faire... On va mettre toutes les mesures en place
pour s'en occuper. Vous avez décidé de ne pas en parler. Mais vous,
personnellement, là, avez-vous fait une intervention au niveau des deux autres
commissaires de la ligue, même le président de la Ligue canadienne, en
disant : Écoutez, là, il faudrait peut-être, là, le rendre public, le
rapport, pour que tout le monde mettre l'épaule à la roue puis qu'on aide nos
enfants?
M. Courteau (Gilles) : Oui,
c'est une très bonne question, M. le Président. Ce qu'on a fait au niveau de la
ligue junior majeur du Québec, c'est qu'on a dit qu'on avait... On a pris
l'initiative de prendre un comité indépendant parce qu'on voulait qu'on soulève
le point sur les différentes situations qui étaient rapportées dans le
comité... Dans le rapport du comité indépendant, on a eu le rapport... qui a
été également déposé, qui a clarifié ces situations-là, parce que justement
c'étaient des éléments très importants au niveau de la ligue. Puis je ne peux
pas répondre au nom de la ligue de l'Ontario, ou de l'Ouest, ou de la Ligue
canadienne, que vous aurez avec Dan Mackenzie, mais je peux vous dire que nous,
au niveau de la ligue junior majeur du Québec, on a agi avec les éléments qui
ont découlé du rapport en instaurant différentes nouvelles politiques et
programmes, M. le Président.
M. Ciccone :Merci. Mais je trouve ça quand même un peu juste... Tu
sais, je veux dire, permettez-moi d'être sceptique aujourd'hui, là, avec ce que
vous annoncez pour la suite des choses. La culture du vestiaire par exemple.
Moi, je ne sais pas, là, monsieur Courteau, là, mais moi, en tant que
commissaire... parce qu'il y a le principe d'imputabilité, vous le savez, là.
Puis, vous savez, là, depuis... Ça fait 37 ans que vous êtes là, vous
savez comment ça se passe. Puis ce n'est pas... ce n'est peut-être pas toujours
à l'extrême, comme on a lu dans l'article de Martin Leclerc, mais chaque
initiation a un effet différent sur chaque personne. Quelqu'un enfermé dans une
toilette, moi, ça ne m'a pas dérangé personnellement, mais il y en a qui ont
resté marqués. Ça fait que c'est différent, c'est différent. Alors, suite à ces
révélations-là, vous avez dit : On va mettre une... de vestiaire. Mais
depuis 2020 que vous l'avez, pourquoi le... de vestiaire vous ne l'avez pas mis
en place en 2020 puis vous attendez aujourd'hui? Pourquoi on réagit toujours
quand il y a un scandale?
Une voix : Oui, allez-y.
Mme Llorens (Natacha) : En
fait, ce que je veux dire par rapport à ça, c'est qu'il y a quand même des
travaux qui ont été amorcés depuis plusieurs mois avec le comité indépendant du
programme d'aide aux joueurs, dont... sur lequel siègent des gens qui sont dans
des organismes qui luttent justement contre l'intimidation et contre les abus
dans le sport. Donc, on a d'ailleurs une rencontre prévue la semaine prochaine
qui était prévue bien avant que l'article de monsieur Leclerc sorte. Donc, il y
avait déjà des travaux qui étaient entamés pas juste sur les initiations, mais
tout comportement inapproprié dans notre ligue.
M. Ciccone :Là, le prochain, justement, la culture du vestiaire, ça va
prendre combien de temps avant que ce soit en place?
M. Courteau (Gilles) : On a
annoncé pour 2023-2024.
M. Ciccone :Pourquoi vous attendez 2023-2024?
M. Lavallée (Martin) : Si,
je peux me permettre, M. le Président. En fait, ce qu'on souhaite, puis ça a
été énoncé également dans les deux autres choses qu'on souhaite faire
rapidement, c'est d'amorcer un processus de consultation de nos joueurs. On va
aller à leur rencontre, O.K., puis je pense qu'il y a un député qui en a fait
mention. C'est d'aller à leur rencontre, de leur poser des questions, de savoir
exactement qu'est-ce qu'eux identifient aussi. C'est important, qu'est-ce
qu'eux identifient comme comportement inapproprié et qu'est-ce que les membres
du personnel également identifient puis qu'est-ce qu'on peut travailler pour
mettre en place des pratiques qui vont aseptiser ce type de comportement là.
M. Ciccone :Moi, je ne pense pas que vous avez besoin de tant de temps,
là, puis on n'a pas besoin de demander aux joueurs, là, s'ils aiment ça se
faire enfermer dans la toilette, là. Je pense qu'on peut mettre des mesures
rapidement. Il me reste une minute. J'ai deux questions Avez-vous, comme Hockey
Canada, un fonds de réserve suite à une poursuite?
M. Courteau (Gilles) : Non.
M. Ciccone :Avez-vous déjà eu des ententes à l'amiable avec des
victimes suite à des initiations?
• (12 h 10) •
M. Courteau (Gilles) : Suite
à des initiations? Non.
M. Ciccone :Vous n'avez jamais eu d'entente à l'amiable d'une menace de
poursuites, de dire : On va s'arranger ensemble, là, la ligue, l'équipe va
payer? Ça, vous n'avez jamais...
M. Courteau (Gilles) : Non.
M. Ciccone :Parfait. En terminant, il me reste 30 secondes. On a
entendu beaucoup la culture du silence, là. Moi, ce que je trouve encore pire
que la culture du silence... Dans le vestiaire, ça reste dans le vestiaire. Ça,
on l'a tous entendu puis ce n'est pas juste... on parle de hockey, mais ce
n'est pas juste une question de hockey, c'est une culture dans le sport qu'il
faut nettoyer. Puis ça, je vous remercie d'avoir pris le temps de venir nous en
parler. Mais ce qui est plus problématique puis ce qui est plus dangereux,
c'est que ça devient normal de se faire faire des choses comme ça, puis ça...
mais il faut y voir. Merci beaucoup, monsieur...
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : ...Je vous remercie, M. le député. M. le député de
Rosemont, pour une période de trois minutes 20 secondes.
M. Marissal : Eh boy! Merci,
M. le Président. Merci encore une fois d'être là. Je vous rappelle que vous
êtes sous serment.
Donc, Question très rapide pour commencer,
là : est-ce que vous pouvez, monsieur Courteau, nous réaffirmer ce que
vous avez dit dans les médias, qu'à votre connaissance il n'y a eu aucun cas
scabreux, à part peut-être l'histoire du biscuit, là, que vous avez racontée à
Paul Arcand, pouvez-vous nous répéter formellement qu'il n'y a aucun cas de ce
genre qui sont montés à votre connaissance?
M. Courteau (Gilles) : Il n'y
a eu aucun cas rapporté qui serait similaire à ce qu'on a lu dans l'article de
Monsieur Martin Leclerc, jamais.
M. Marissal : Bien, on joue
sur les mots, là, «similaires», je comprends, là, qu'on ne fait pas du
copier-coller. Est-ce qu'il y a eu des cas d'initiations scabreuses, douteuses,
l'autre bord de la ligne, qui sont montés à votre connaissance depuis que vous
êtes là et dans les dernières années?
M. Courteau (Gilles) : Dans
les dernières années, non. Quand on a eu... quand on a été mis au courant de
quelque chose, on est intervenu immédiatement, M. le Président.
M. Marissal : Très bien. J'ai
très peu de temps, alors on va y aller rapidement, là. J'ai ici devant moi, là,
votre politique, là, que vous avez d'ailleurs versée, là, au greffier de la
Commission ici, politique de prévention et traitement du harcèlement et de la
violence, il y a des affaires assez douteuses là-dedans, selon moi, là. Par
exemple, là, mécanisme de traitement des plaintes et des signalements, premier
niveau d'intervention, «résoudre la situation soi-même. Lorsque cela est
possible, l'employé ou la personne associée à la LHJMQ qui croit subir du
harcèlement ou de la violence devrait d'abord informer la personne concernée.»
Donc, un joueur harcelé par son coach va en parler à son coach. Peut-être que
ça marche entre les petits amis dans un CPE, là, quand ils se voient les jouets
entre eux, là, mais j'ai l'impression que ça ne marche pas dans un vestiaire de
hockey, ça. Deuxième niveau d'intervention, «L'employé devrait signaler la
situation à son supérieur immédiat ou l'une des personnes responsables.» Ça,
c'est soit le coach, soit le directeur général, soit quelqu'un qui est en
autorité, mais qui est aussi à l'emploi de la ligue et de l'équipe. Je vois
assez mal l'indépendance dont on a besoin ici. Troisième niveau d'intervention,
«dépôt d'une plainte formelle.»
Madame Llorens, vous dites que c'est vous
qui répondez au téléphone, ce pour quoi on tombe sur un répondeur aujourd'hui,
c'est parce que vous êtes ici. Mais, si c'est vous qui répondez au téléphone,
vous êtes une employée de la Ligue depuis 2008, vous êtes payée par la Ligue,
où est-ce qu'elle est, l'indépendance, dans le traitement de la plainte?
Puisque vous nous dites, dans votre politique ici, que vous allez décider si on
donne suite à la plainte. Là, on n'a pas un bras de distance, là, on a à peine
un petit doigt, là, puis je pense que, le petit doigt, il est même amputé ici,
là. Où est-ce qu'elle est, l'indépendance, dans le traitement de la plainte? Vous
demandez aux joueurs de vous appeler, vous êtes la Ligue, vous êtes une figure
de la ligue.
Mme Llorens (Natacha) : Je
comprends, mais que je suis quand même sous le couvert de la confidentialité
quand les joueurs m'appellent. Donc, je traite... Quand je reçois une plainte,
évidemment, il y a des choses qui doivent être vérifiées, donc je prends le
temps d'analyser la situation au départ. Puis, après, la plainte, évidemment,
va suivre son chemin, là, dépendamment de la plainte. Parce que là, on parle d'initiations,
mais ça peut être une plainte qu'il ne s'entend pas avec son coach où Il y a de
l'intimidation de la part d'un joueur, donc, tu sais, il y a des niveaux
justement de plaintes qu'on va considérer, puis soit que ça peut être la
médiation qui va se faire ou il y a des mesures qui vont être prises soit
envers l'entraîneur ou soit envers un autre joueur ou un autre membre du
personnel de l'équipe.
M. Marissal : On ne parle pas
d'un coach qui n'est pas fin, là...
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie, monsieur le député. Je suis désolé, votre
période d'échange est terminée. M. le député de Matane-Matapédia, même
allocation de temps.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président, monsieur Courteau, les gens qui vous accompagnent. Vous avez indiqué
tout à l'heure que vous n'avez jamais indemnisé quelqu'un hors cours pour...
lié à une initiation, est-ce que ça a déjà été fait dans d'autres cas?
M. Courteau (Gilles) : Oui.
M. Bérubé : Lesquels?
M. Courteau (Gilles) : Pardon?
M. Bérubé : Lesquels?
M. Courteau (Gilles) : C'est
dans le cas d'un joueur avec un entraîneur.
M. Bérubé : Voilà. M. le
Président, je suggère à la commission que c'est la pointe de l'iceberg. Les
relations entre les coachs et les joueurs, c'est un enjeu qui dure tout au long
de l'année, pas seulement dans le cas d'une initiation, alors je veux porter ça
à l'attention de la commission.
Pouvez-vous indiquer quelle était la
nature de cette entente? Qu'est-ce qui avait été... Qu'est-ce qui a été révélé
et pourquoi la ligue a cru bon indemniser quelqu'un?
M. Courteau (Gilles) : C'est
l'entraîneur qui avait un langage verbal inapproprié envers le joueur, qui...
Le joueur avait de la difficulté avec ce comportement-là. Puis, le joueur,
plusieurs années plus tard, a contacté Madame Llorens, puis, par la suite, on a
intervenu auprès du joueur à cet effet-là.
M. Bérubé : très bien, très
bien. En quelle année c'est survenu?
M. Courteau (Gilles) : De
mémoire, là, je ne me souviens pas, là, en quelle année que ça aurait pu
survenir, mais je me souviens que c'étaient plusieurs années. Ce que je peux
vous dire, c'est plusieurs années plus tard, après que...
M. Bérubé : ...nous révéler...
Pouvez-vous nous révéler l'équipe qui est visée?
M. Courteau (Gilles) : Oui.
Un moment, on est sous la confidentialité, là, par rapport...
M. Bérubé : Vous êtes aussi
sous serment, M. Courteau.
M. Courteau (Gilles) : O.K.
Alors, de... Excusez, vous pouvez répondre votre question?
M. Bérubé : Quelle équipe
était visée par cet arrangement hors cour?
M. Courteau (Gilles) : Les
Foreurs de Val-d'Or.
M. Bérubé : Les Foreurs de
Val-d'Or? Très bien. Vous avez indiqué au micro de Paul Arcand qu'à votre
connaissance il n'y avait jamais eu de cas, mais il y a le cas de jeunes
recrues qui devaient se promener avec un biscuit dans l'anus et courir nues.
Vous connaissez le nom de l'équipe. Laquelle?
M. Courteau (Gilles) : Je ne
connais pas le nom de l'équipe.
M. Bérubé : On vous a
seulement indiqué que c'est arrivé dans une des équipes de la ligue?
M. Courteau (Gilles) : Oui.
Je ne connais pas le nom de l'équipe. Ce que je connais, c'est qu'il a été
porté à notre attention que, ça, cette situation-là est survenue. Mais je ne
connais pas le nom de l'équipe spécifiquement.
M. Bérubé : Très bien. Je
suggère également que l'enjeu des relations - j'y reviens - entre les
entraîneurs et les joueurs est un enjeu extrêmement important qui n'a pas fait
l'objet de l'attention de la commission jusqu'à maintenant. Mais ça peut être
dur pour un joueur, pendant toute une saison, de subir également non seulement
les propos des joueurs, mais des entraîneurs. On a eu un cas récemment dans le
midget AAA, les Élites de Jonquière, il y a eu une conférence ce matin. C'est
un enjeu qui est important.
Nous, on a une amicale des anciens
parlementaires. Je suggère que vous ayez une amicale des anciens entraîneurs de
la Ligue de hockey junior majeur du Québec et qu'ils se réunissent pour
échanger sur des enjeux de cette nature-là. Et, à bien des égards, les
entraîneurs sont au courant d'initiations qui ont eu lieu dans le fond de
l'autobus, par exemple, comme les capitaines des équipes. Alors, j'espère que
cette commission va permettre d'en apprendre plus, mais peut-être qu'il n'y a
pas plus non plus.
Alors, nous prenons votre parole, vous le faites
sous serment, vous participez à la commission. Mais ce que vous venez de nous
révéler sur un règlement hors cour impliquant un entraîneur des Foreurs de
Val-d'Or est un enjeu important, et j'aimerais qu'on élargisse notre réflexion
à la relation entre les entraîneurs et les joueurs de la Ligue de hockey junior
majeur du Québec, et je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Fortin) : Merci...
Merci, M. le député. Nous en prenons bonne note. Je vous remercie, M. Courteau,
M. Lavallée, Mme Llorens, pour votre contribution aux travaux de la commission.
On va suspendre les travaux quelques minutes pour
permettre aux gens de la Ligue canadienne de hockey de s'installer. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 18)
(Reprise à 12 h 25)
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : La commission reprend ses échanges. Et je veux souhaiter la
bienvenue aux représentants de la Ligue canadienne de hockey, sous la
présidence de Monsieur Dan MacKenzie, qui est avec nous aujourd'hui. M.
MacKenzie, bienvenue à la commission. On va commencer avec votre prise de
parole. Vous avez un exposé de 10 minutes, après quoi il y aura une période
d'échange avec l'ensemble des parlementaires ici. Je vous vois hocher de la
tête, alors je comprends que le service de traduction fonctionne bien. Je
présume qu'il fonctionne pour l'ensemble des députés également. M. le député de
Marquette, vous avez une demande pour nous avant de commencer.
M. Ciccone :Oui. Merci, M. le Président. Comme le groupe précédent,
j'aimerais que, selon l'article 52, annexe II, de nos règlements de l'Assemblée
nationale pour les commissions parlementaires, que Monsieur MacKenzie prête
serment, s'il vous plaît.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Très bien. Merci, M. le député. M. le secrétaire, si vous
pouvez procéder. Monsieur MacKenzie, je vous demande de vous lever et de lire
la déclaration qui vous est fournie.
M. MacKenzie
(Dan) :
I, Dan
MacKenzie, declare under oath that the testimony that I will give will be the
truth, the whole truth and nothing but the truth...
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : ...merci. Merci énormément. Juste pour que vous le sachiez,
M. MacKenzie, vous bénéficiez donc de l'immunité parlementaire pour votre
témoignage.
Ceci étant, vous avez une période de 10
minutes pour nous présenter votre exposé. Je vous cède la parole.
M. MacKenzie (Dan) : Bonjour.
Thank you, Mr. President and the
members of the committee, for the invitation to speak today. My name is Dan
MacKenzie and I began my role as President of the Canadian Hockey League in
September of 2019. Prior to that, I spent almost 20 years with the National
Basketball Association. The last 12, I was the managing director of NBA Canada. I'm also here today as a father of a
16-year-old son and a 13 year old daughter who understands that parents expect
their kids to play sports in an environment that's safe.
Let me just say of the
top that the evidence from the… action that was recounted in the article last
Monday by… is simply appalling and has no place in hockey. The graphic events
that were described in the article happened decades ago and there have been
significant improvements in the last 20 years. We're not saying that these
problems do not still exist in hockey, but the policies and procedures that
exist today are dramatically different from what once existed. There's much
more work to be done, and I'm committed to doing whatever is necessary to
assure parents that their sons will be protected in our leagues.
I'd like to take a moment
to speak directly to the players in the CHL. I want you to come forward if
anything is happening on our team. We want you to report and we encourage you
to do so through an independent complaint website. It's located at
chl.ca/playersupport.
Please know that we're
all involved in hockey because we love the game and we believe strongly that
participation in hockey should be a positive experience for all who play. We
understand the importance of hockey for families across this country,
especially in the markets that our teams call home. All involved in our league
are deeply troubled and sorry that some players experienced this horrible
conduct.
As we look forward, it's
important for us first to understand the structure of the Canadian Hockey
League. The CHL is comprised of three member leagues : The Québec Major Junior Hockey League, the
QMJHL, the Ontario Hockey League, the OHL, and the Western Hockey League, the
WHL. The three member leagues in the CHL have a total of 60 privately or
community owned and operated teams and approximately 1400 players. Of the 60
teams, eight are located in the United States, while the remaining 52 are located in communities across Canada, including 18 in the QMJHL.
The CHL is an
umbrella-type organization that is responsible for the business affairs of the
three leagues on a national scale. This includes organizing events like the
Memorial Cup and the… game. The CHL works with television broadcasters and
organizes streaming services to a product called CHL TV. The CHL also the
relationship with third-party organizations in the National Hockey League and
companies who supply national services to the CHL and its member leagues.
• (12 h 30) •
It's the role of the WHL,
OHL and QMJHL to develop on-ice playing rules in their league as well as
off-ice conduct and player supervision. Each league has its own rules and
policies the prohibits player hazing and misconduct. The 60 teams are
responsible to manage players conduct and… the league's rules. At the CHL, we
work with the teams to provide assistance and support to the leagues.
Since 2020, the member
leagues of the CHL have been focused on enhancements in the following four key
areas : first, the three member leagues have adopted processes to ensure
their independent reporting mechanisms in place for players and team staff that
are separate from their team. These systems are now in place and they allow
player to have an avenue outside of their organization where they can make
complaints confidentially. Our experience has been that teenage boys do not want
to report on their friends or their teammates for a variety of reasons that
could be individual to the player, and this is a challenge that we continue to
try to overcome, and we have lots of work still to do. We believe this situation in particular is improving, with
more players being prepared to come froward and report possible violations.
Secondly, each league has
in place a process to conduct independent investigations by third-party firms
that bring forward sanctioning recommendations for conduct violations to the
league commissioner. These…
12 h 30 (version non révisée)
M. MacKenzie
(Dan) :
...investigations
are conducted by law firms outside of the regionally structures and are
governed by their professional code of ethics.
Third, our leagues have in
place a longstanding partnership with the Canadian mental health association,
the CMHA, to provide training and support for our players. As we know, the
pressures that elite young hockey players face can be uniquely difficult. For
that reason, the CMHA has updated their talk today program that was rolled out
in 2014 with a new program focused on supporting the mental health and wellness
of elite athletes.
Finally, the leagues have
been working over the past months to expand our partnership with the Respect group,
the organization founded by Sheldon Kennedy and supported in Québec by Bruno
Gervais. We can today announce that for next season, players in all three
member leagues of the CHL will undergo mandatory respect in hockey training,
that will help players recognize bad behavior. And the Respect group defined
bad behaviors by the letters B A H D, B for bulling, A, for abuse, H for
harassment and D for discrimination. Modules in that training include tips on
stepping in when they see bad behavior and information on how players can
report. We think this is a very important step in educating our players, so
they know that reporting is encouraged. The leagues have also been focused on
training for coaches, trainers and… They are ultimately responsible to monitor
player conduct and assure compliance with the rules. This is part of the
education program required by the leagues through the Respect group. The first
obligation for all involved in hockey should be a player protection as one case
of… is far too many. The leagues have also moved forward in the area of gender
neutralizing our player policies, and that work was completed in November of
2022.
Despite all of this, if a
player or group of players violates the rules, they will be subject to
disciplinary action. Where the complaint deals with possible criminal conduct,
the police are contacted. No player, no matter how good a hockey player you
are, can break the rules. We believe that the CHL offers the best of both
worlds to junior hockey aged players. It's widely recognized as providing the
best hockey development experience and training program in the world. No league
produces more professional hockey players than the CHL. However, a small
percentage of our players make a living playing hockey, and so the fact that
players are guaranteed a scholarship for every year they play in the CHL is
critical to making sure that we produce not just good hockey players but good
citizens. In… the stories of former players involved in the… class action,
we're disturb by the treatment of certain players by their teammates and the
length of time it took to be revealed. We know that it's difficult and painful
for the victims of this behavior to speak about these issues.
The conduct that has
recently been reported in Québec goes back to the 1980s, and we've been working
through the legal process, which will allow those injured to seek the
assistance they deserve. These are not new experiences. They are largely
historic complaints that are part of a legal process that has been ongoing for
more than two years. We did not think a class action was manageable, and it's
certainly not fair to pain all of the teams through… back through 50 years with
the same... We believe that any player who is harmed should come forward and
receive justice through an independent judicial process. To encourage those… to
come forward we support a confidential process. Those who committed or
permitted the abuse should also be punished. If criminal conduct is revealed,
we will support the police and criminal… justice investigations. All should
know that this conduct will not be tolerated in today's CHL.
I'm pleased to answer any
question you have. Merci beaucoup.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie pour votre exposé, M. MacKenzie. On va
amorcer une période d'échanges avec les députés, en commençant par la députée
de Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci, M. le président. Bonjour. Moi,
j'aimerais savoir.... Tout à l'heure, on a parlé de la loi du silence dans les
chambres de hockey, ce qui se passe dans la chambre de hockey reste dans la
chambre. J'imagine que si une personne parle, sa carrière sportive est
terminée. Qu'est-ce que vous avez mis en place pour arrêter cette culture du
silence?
M. MacKenzie
(Dan) :
So,
that's a very important question, and it's probably the core of what we're
trying to get after today, which is how do you get teenage boys to come...
M. MacKenzie
(Dan) : ...forward in report. And so, I think
the first step in putting in place an independent mechanic for them to be able
to report. They may not feel comfortable. Everyone is different. They may not
want to complain to their coach, or their trainer, someone on their team, they
may want to go third party, and we need to make sure they have that safety to
do that. And then, I think the follow up becomes how do you... How do you make
sure that there are independent processes to investigate if there are issues
and that confidentiality is maintained.
And so, we put those two
things in place. And it's the last thing that... This will be training that's
upcoming, which is... that we're doing through the Respect group, is mandatory
training to make players understand that it's O.K. to come forward and that, you know, this notion that, you know, what happens in the locker room
stays in the locker room is outdated thinking. And we need to make sure that
what happens in the locker room is viewed to make sure that everyone is
protected.
Mme Lecours (Les Plaines) :
Est-ce que... Vous dites que le traitement des plaintes est indépendant. Est-ce
que... Bien, combien de plaintes que vous avez eues? C'est quoi, votre
processus exactement? Puis est-ce que vous avez aussi un fonds pour indemniser
les victimes? Donc, oui.
M. MacKenzie
(Dan) :Thank you. So, the... What I want to talk about... About the complaint
process, and you asked the question how many complaints we received, so, across the CHL, over the last
five years, there has been 12 complaints that have been reported through the
league in this particular area of hazing, harassment, maltreatment. And of
those 12, two, once they were investigated, were dismissed as not... They
weren't... They didn't enough have any merit. And then, the other 10 were dealt
with in a variety of ways, and they were dealt with, depending on each
individual situation. And the sanctions ranged from... ranged from more
training to make sure that the players understood what, you know, the results of their actions
meant, all the way to a team employee, in one case, being expelled from the
league.
So, I think it's... Every
situation is different, but the further range of consequences. And again, I
think, it's along the line of what we're trying to do deal with it. A lot of it
comes down to, again, making sure that people know that we will take that
seriously. If there are... If there are... If the rules are being broken, we're
going to take it seriously, and investigate it, and deal with it from a
disciplinary perspective.
Mme Lecours (Les Plaines) :
Quand vous dites que vous avez reçu 12 plaintes, vous avez 60 équipes
dans votre ligue d'après ce que vous avez dit. Ces 12 plaintes là datent
depuis combien de temps?
M. MacKenzie
(Dan) : So, that over the past five years. And
I would just say, I believe... I believe in the last session that, Mme Lorenzi
McHaven, that there haven't been any... there was... there is no sort of
current one in the queue. And that would be consistent with those numbers.
Mme Lecours (Les Plaines) :
Tout à l'heure, vous avez parlé de la formation des joueurs. Est-ce qu'il y a
une formation, un code d'éthique pour les entraîneurs également?
• (12 h 40) •
M. MacKenzie
(Dan) : Yes. So, each of our leagues has a
code of ethics for each individual league. As I said, this activity is governed
at the regional level, and each league has a code of ethics for players and
also for their employees, coaches, trainers, GMs, etc. And I think this an
area... Training for coaches is an area that, I believe... And this, I believe,
is an area that we need to spend more time, and effort, and resources on going
forward, I think. And that was one of the recommendations that came out of the
independent review in report that we received is, you
know, training around ethical coaching and making sure
that the coaches are messaging in the right way of our players. I think the...
We currently have a training program through the respective hockey groups, the
respect group. It's called the respect activity leaders training program. And
it's been in place for the last eight years, from 2014 through now. All
players... Not all players, all coaches and general managers have to go through
it, but I think that... I think specific, probably more updated training in
that area, whether it be through the Respect group or through other third
parties in each league, I think, is an area, definitely an area of opportunity
that we need to spend more time on.
Mme Lecours (Les Plaines) :
Je vais...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : ...la question que j'ai posée tout à l'heure
puis, ensuite, je vais passer la parole à un collègue, est-ce qu'il y a un
fonds secret pour indemniser les victimes à la Ligue canadienne de hockey.
M. MacKenzie (Dan) : Non.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci, Mme la députée. Prochain intervenant du côté
gouvernemental, Mme la députée de Rivière-du-Loup Témiscouata.
Mme Dionne : Bonjour,
M. MacKenzie. Thanks for being with us today.
M. MacKenzie
(Dan) :
Thank
you.
Mme Dionne : Nous sommes tous
ici, évidemment, pour trouver des moyens de mettre fin à des pratiques
répréhensibles et trouver des moyens de changer une culture qui perdure. Le même
jour où la commission entend les témoignages des diverses organisations
concernant la violence survenue lors d'initiations, on apprend via les médias
que vous vous apprêtez à rendre obligatoire une formation sur le respect, pour
l'ensemble de vos joueurs et entraîneurs, mais permettez-moi seulement de vous
mentionner que c'est un drôle de synchronisme. Vous parlez de cinq ans dès la
réception de la première plainte, ma question étant pourquoi avoir attendu si
longtemps avant de rendre obligatoire une formation sur le respect et pourquoi
l'annoncer aujourd'hui? Et quelles sont les autres formations qui sont offertes
et sont-elles obligatoires pour vos entraîneurs et vos joueurs?
M. MacKenzie
(Dan) :
So,
like I said in my opening statement… first of all, thank you for your question,
like I said in my opening statement, this area is governed at each regional
league, and so each of the three leagues tackle this area differently. Some of
the training, we do… we kept coordinated like our relationship with the respect
group, like our relationship in drug testing, would be another example, we work
sort of nationally, but each individual league deals with this separately. So,
in the Western hockey league… I can talk a little bit about the… Is it okay to
talk about across the three leagues or do you want to to focus on the Que?
Mme Dionne : It's OK.
M. MacKenzie (Dan) : It's OK.
So, in the Western hockey league, they have a… probably, I'd
say a broader relationship with the respect group — the
respect group is based in Calgary — so they've been doing training,
the kind of training that we going to roll out across the country, in the
Western hockey league for more than just next season, it's been around for
longer. They also have a deep relationship with Red Cross, and the Red Cross
have delivered this kind of training over the last… I want to say, I think it's
been around 2011, O.K., that's the Western hockey league. In Ontario hockey
league, they've had, they used the respect training as well, but they've also
worked with other organisations to deliver training for players, and I know in
the OHL, they've had a long-standing relationship with Ontario rape crisis
center group to deal with sexual assaults training as an example, and that was
piloted out of the Ontario hockey league. They also have a deep… this is also
where our CAMH relationship began, so mental health support for players really
came out of the Ontario hockey league. In the QMJHL, and you obviously met Ms.
Llorens, that group is very focused on… I would say, in the Que, very focused
on finding experts, third party experts to bring in and then support our
players. SO, in the QMJHL, I know they've… on the sexual assault front, they
brought in a researcher from Laval this year to talk to all their teams and
players, they did sessions across all… you know, the Maritime players and the
Québec players, talk about sexual assault training. They also have a program
where they've got a committee of multiple experts whether they be police or
psychologists, etc., to deal with player issues and provide them with resources
they need to go forward. So, it's not a one-size fits all, I mean, as we know
with Canada there's regional differences and there's regional structures to
support them, so that's kind how it's been done, it's not really a one-size
fits all.
Mme Dionne : Thank you. Sur
votre site Web, on invite les joueurs à dénoncer les gestes et comportements
qui sont répréhensibles, il y a différents courriels donc, puis on mentionne si
vous êtes témoin d'un comportement répréhensible dans l'environnement, nous
vous invitons à dénoncer le tout via ce moyen de communication confidentiel.
Est-ce qu'il y a de la sensibilisation qui est faite auprès des joueurs? Parce
que, je ne sais pas moi, si je suis victime, puis qu'on me demande «écrivez un
courriel», puis qu'on n'a pas la suite du mécanisme de, justement, comment sont
traitées les plaintes en matière d'intégrité. Est-ce que c'est expliqué aux
joueurs? Est-ce que vous avez vraiment un mécanisme de plainte? Et puis quelles
mesures sont mises en place aussi pour supporter les victimes qui sont
victimes, là, d'intimidation?
M. MacKenzie
(Dan) :
So…
Sorry?
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Allez-y. Votre réponse, oui.
M. MacKenzie (Dan) : OK,
thank you. The reportings… so what you have on our website is
kind of a… to be honest, more of a catch-all, right, so it's… each league has
its own… your own ability to…
M. MacKenzie
(Dan) :
...in
the WHL, there is a third party, it's a former... it's a group of former
players who hear complaints and who can kind of investigate and hire firms to
investigate. In the OHL, they have a reporting map, and they also use
technology. They have an app; it's called the Own app that allows players to
communicate through digital means. And in Québec, they have this committee that
I've talk about who... of players. It's a group of sorts of industry experts
who helps, sort of direct resource depending on what the needs of players are.
As I've mentioned
earlier, the Canadian Mental Health Association is also a pretty important
group depending on which league you're in in terms of providing support to
victims. And what happens is if our players... the CMHA branch close to the
team, they have a relationship and there is an expert in the CMHA branch who
deals with the club, and then, if there is extra resources needed that those
end up being referred on to by the... if it's confidential... the player, and
they don't want go through the team, they can refer those to the league and the
league will pay and support the player.
Mme Dionne : Thank you. Je
n'ai pas d'autre question. Je passe la parole à mes collègues.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Oui. Prochain intervenant, M. le député de Côte-du-Sud.
M. Rivest : Merci. Merci, M.
le Président. Écoutez, on fait quand même face à un écosystème assez, assez
important. Moi, je suis très heureux de me rendre dans mon comté, probablement
l'ensemble des députés aussi, d'aller voir combien les jeunes participent aux
activités sportives, entre autres de jouer au hockey dans nos milieux, puis
combien on est heureux de voir qu'est ce que ça leur apporte. Mais
effectivement, d'entendre les révélations qu'on entend, moi, je me questionne
un petit peu. Quel est votre rôle, comme ligue canadienne, en lien avec
l'obligation ou les règles spécifiques aux initiations? Est-ce que vous avez
des façons de faire, des suivis qui sont réalisés, et une exigence spécifique
pour l'obligation de ne pas tenir de telles initiations et, si oui, pourquoi ça
ne fonctionne pas?
M. MacKenzie
(Dan) :
So, I
think the question of the rules and the CHL role and rules, as I mentioned
earlier, the way we're currently structured is those rules are the
responsibility at the league level. So, the CHL doesn't have rule making
authority over the entire CHL. And so again, each regional league makes up
those rules. I can tell you that there is no one in the CHL who wants to see
this behavior. 60 owners, coaches, GM, we've heard... You know, I've read
some mixed medias this week with former players who lived in the Province of
Québec, nobody wants to see this. We want it to stop, simple. I think in terms
of... And the leagues themselves have outright banned hazing, initiations. Whatever
you want to call it, they've banned it, it's illegal. And so, what we want to
do is we want it... we think the way to try to stop it is to make sure players
feel comfortable coming forward in reporting. When they report, their
experience is treated seriously, they are investigated. If they are found to be
true, the perpetrators are held accountable. That's... we have to do that. And
we're starting to see not so much here, but we've seen it in some other
leagues, we're starting to see players come forward and begin to report on
their team mates and say, «This and this is wrong»...The things that I'm
referring to is not necessarily hazing, but in that 12 cases, number that I've
just mentioned earlier, is this some of them have happened because players have
come forward and said this is wrong, and that's where it starts.
• (12 h 50) •
M. Rivest : J'entends bien.
Merci pour votre réponse. Toutefois, j'aime... On sait tous ici, là, qu'il y a
en a une problématique. Là, vous me dites qu'il n'y a pas de règle par la Ligue
canadienne de hockey, mais que c'est bien chaque ligue individuelle, donc
chacune des 60... des trois ligues et des 60 équipes que vous avez qui
mettent les règles spécifiques. Est -ce qu'à la lueur de ce qu'on entend dans
les derniers jours vous ne croyez pas... parce qu'on s'entend qu'on aura tous,
à terme un rôle à jouer, là, parents, équipes, la Ligue canadienne, est-ce
qu'il n'y a pas là un façon d'aider pour construire cette culture-là, éliminer
la culture qu'on vit actuellement, et de pouvoir, par la Ligue canadienne,
poser des actions concrètes qui permettraient d'arrêter cette structure-là, de
collaborer davantage à cette culture-là qu'on souhaite tous éviter?
M. MacKenzie
(Dan) :
Yes. I
think the answer is yes, there is. You know, as we go forward, and I've
outlined it in my opening statement some of the things that...
M. MacKenzie
(Dan) :
...It's
the regional leagues who are doing it, but we're... we... a coordinating role
and we're trying to move, you know, with, again, groups like the Respect Group
or groups like, you know... maybe it's the illegal side, and the independent...
reporting stuff, like, our role is to try to make sure that our regional
leagues have the tools to be effective in this area. You know, maybe some day,
things will structurally be different, but today, we're dealing with what...
The way we're currently structured because we need to deal with this right now.
M. Rivest : Merci.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci, M. le député. Il vous reste 15 secondes, est-ce
que vous le voulez?
M. Rivest : Bien, je peux
peut-être juste terminer, moi, en disant que, je parlais des parents tout à
l'heure, là, je reviens à l'intervention aussi, préalable, de se dire que,
quand on parle que des parents peuvent avoir des actions particulières et qu'on
parle de passion, peut-être qu'on peut tous s'aider à changer ce type de
langage là au Québec.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie. Je vous remercie, M. le député. On va
passer au bloc d'interventions de la part de l'opposition officielle avec le
député de Marquette.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour,
Monsieur MacKenzie. «Welcome, welcome to Québec city». Je sais que c'est
un moment qui n'est pas nécessairement facile, mais qui est nécessaire.
Pour mettre les choses en perspective, là,
vous, vous êtes engagé par qui? Qui est votre employeur?
M. MacKenzie
(Dan) :
It
would be the three, the Board of the Canadian Hockey League, which is made up
of the three leagues.
M. Ciccone :Alors, vous êtes, ce que je comprends, c'est que vous êtes
payé par les 60 équipes de votre circuit?
M. MacKenzie (Dan) : Correct.
M. Ciccone :Avant de passer à l'autre sujet, là, Quel est votre réel
pouvoir en tant que président de la Ligue canadienne de hockey? On vous a nommé
président de la Ligue canadienne, j'imagine qu'on vous a nommé parce que vous
avez la qualité d'être là, mais quel est votre réel pouvoir? Avez-vous un
pouvoir décisionnel sur ce qui se passe à travers les 60 équipes ou les
trois ligues de votre... de la Ligue canadienne de hockey?
M. MacKenzie
(Dan) :
So, I
think the way to answer... Thank you for the question. I think the way to
answer that would be when I took the job, it was very clear that there was
probably two streams of the Canadian Hockey League, there is the business of
the hockey league and then there is the hockey of the hockey league. And my
responsibility was to focus on the business of the hockey league, and then...
So, that would be, you know, broadcast thing and digital and, you know, PR,
etc., in areas where they intermingled, we would have to, you know, we would
have to work on solutions to those kinds of things. But in terms of playing rules
and... misconduct, that kind of things we're talking about today, those, the
responsibility for that currently falls amongst the three leagues.
M. Ciccone :Vous avez dit dans votre exposé de 10 minutes que ce
que vous avez appris dans les médias sous la plume de Martin Leclerc,
c'était... Vous avez été choqué comme tous, mais vous avez dit que, ça, ça
s'était passé il y a quelques décennies. Vous avez de l'air à avoir de
l'information qu'on n'a pas, nous autres ici, là. Comment ça se fait que vous
avez dit «il y a quelques décennies»? Avez-vous plus
d'informations à nous révéler là-dessus?
M. MacKenzie
(Dan) :
Just
that the... so, the information that Mr. Leclerc padded in his article was
from... it came through the Carcillo class action that was filed in 2020, in
June or... I believe was it June or July 2020, and in that, in the filing, you
know, it wasn't in the... it wasn't in the Leclerc article. But through the
legal process, we know who the... yes, we would know who the... Were and when they
played. And so, I believe, and I don't... I want to make sure that... I may...
to get you this date, if you want, I don't want to be incorrect in... but I
believe the last person that was referred by Mr. Leclerc... I think it played
in 2001, and so, it's about 20, 22 years ago.
M. Ciccone :Vous avez dit que chaque ligue a ses règlements à eux pour
les initiations. Ne pensez-vous pas qu'il serait peut-être temps que la Ligue
canadienne prenne les choses en main puis qu'elle décide puis qu'elle dicte
quelle sera maintenant, pour la suite des choses, la réglementation sur les
initiations?
M. MacKenzie
(Dan) :
Listen,
I think that that's something that has been discussed, it's something that came
through the independent Review Report that we commissioned back in 2020. But
again, from a structural perspective, it would... something like that would
require a pretty significant change to the way we operate. So, listen, I think
we're opened to...
M. MacKenzie
(Dan) :
...go
forward, and whatever is going to make this better, we're going to try to do,
and if that's what's required, we can consider it, but right now we are trying
to deal… the structure and the setup that we have.
M. Ciccone :Durant le recours collectif, plusieurs affidavits ont été
produits par des joueurs durant... devant le juge, là. On parle ici que ça a
touché 38 équipes dans la Ligue canadienne de hockey. Avez-vous le nombre
d'équipes par ligue? Si oui, êtes-vous capable de nous nommer les équipes, s'il
vous plaît?
M. MacKenzie
(Dan) :
I just
want to make sure I understand the question. So, is the question : Do I
know, of the 38 of 60... So, I think, my understanding of the data is that
there were, of the affiants... Let's say... I want to make sure I confirm the
number, I think there might have been 18 affiants or 16 affiants, that those 16
affiants played on 38 teams. Is the question : Do we know what teams they
played for?
M. Ciccone :Oui, exactement. Combien dans chaque ligue? Et, si vous le
savez, là, de nous nommer les équipes?
M. MacKenzie
(Dan) :
In each
league?
M. Ciccone :Oui.
M. MacKenzie (Dan) : Yes. I don't have that in front of me, that data, but I can easily get
that for you. I can have... I can get that data... very easily.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Oui, on l'apprécierait, M. MacKenzie. Si vous pouvez faire
parvenir ça à la commission, ce serait apprécié.
M. MacKenzie
(Dan) :
No
problem.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président. Monsieur MacKenzie, vous
en avez parlé un peu plus tôt, là, il y a eu une demande de recours collectif
au mois de juillet 2020. La Ligue canadienne de hockey a demandé à Mme Danièle
Sauvageau, M. Sheldon Kennedy et M. Camille Thériault, ancien premier ministre
du Nouveau-Brunswick, de se pencher justement sur des comportements qui
pouvaient être inadéquats pour nos jeunes dans votre ligue. Ce rapport-là a été
soumis au mois de novembre 2020. Je l'ai entre les mains présentement ici.
Pourquoi ce document-là, ce rapport-là a été gardé caché pendant 14 mois dans
vos bureaux?
M. MacKenzie
(Dan) :
Thank
you for the question. I think the... A couple things to start. Number one is
the report was commissioned by the CHL. So, we wanted to know, once the action
was filed, how... if there were ways that our leagues, because of the way we're
structured with, you know... level, how can our... do our leagues have the
right policies in place and the right education programs, etc., to deal with
this issue. And so...
And the one thing I think
that is also really important just in terms of when you talk about timing is
the context. This was in the summer of 2020, when COVID had just hit in March,
April, right? So, in terms of that group of people who is... so, the people you
mentioned, Mme Sauvageau, M. Kennedy and M. Thériault, they were working in
some pretty tough conditions in terms of not being able to interview people
live, it was all done through Zoom, they didn't have the opportunity to meet
with us live...
• (13 heures) •
M. Ciccone :Oui, mais ce n'est pas ma question. Excusez-moi, mais ce
n'est pas ma question, là. Vous aviez... Le rapport a été déposé en novembre
2020. Vous l'aviez, là. Moi, je ne parle pas du travail. Je sais que la COVID a
le dos large, je sais que ça a été difficile, mais, quand on parle de
harcèlement, on parle d'abus, là, je veux dire, la COVID, elle prend le bord,
là, ce n'est pas important. Vous aviez ce document-là dans les mains en
novembre 2020. Vous avez empêché Mme Sauvageau, M. Kennedy et M. Thériault d'en
parler publiquement dans les médias. Vous aviez le rapport, vous ne l'avez pas
soumis. On ne l'a pas vu. Ce n'est pas devenu public jusqu'à tant que le juge
Perell ordonne la Ligue canadienne de hockey de déposer ce document, puis c'est
pour ça que je l'ai dans les mains.
Je répète ma question : Pourquoi,
depuis novembre 2020, vous avez caché, pendant 14 mois, ce document?
M. MacKenzie
(Dan) :
So, to
answer the question, respectfully, I do want to... respectfully, we released
the report, we released… we weren't forced to, we released the report, of our
own volition, in January 2022. So, we had it for 13 months. But I think... Your
question is about : Why was it... Why did it take us that long to respond?
So, again, I won't go into detail on COVID, but COVID was part of it, and COVID
was also part of it, because, when we received it, two of the three leagues
weren't playing hockey, they were sideline, and so the leagues were very
focused on trying to get back to play.
The one thing from the
report that we identified right away was that this independent reporting needed
to be moved on very quickly...
13 h (version non révisée)
M. MacKenzie
(Dan) ...and that... put in place for last
season, 2021-2122. And then the other element was that, as I indicated, the
report was written in such a way that it was very focused on the earlier
question that the CHL take control of this, but the reality, it was done at the
regional league level.
So, what we wanted to do
before we reported it because we knew... lost of interest...
M. Ciccone :
Rapidement, s'il vous plaît, il me reste 30 secondes.
M. MacKenzie (Dan) : OK. I'm sorry. But we wanted to make sure that the recommendations could be executed...
regional league level. So, we had another party look at it, say: How can we
bring this forward to regional league level? We got that report done in
December 2021. As soon as we got that, we released that in 2022.
M. Ciccone :Merci. Deux questions rapides, monsieur MacKenzie.
Avez-vous un fonds de réserve suite à une poursuite, oui ou non?
M. MacKenzie (Dan) : Non,
non.
M. Ciccone :Avez-vous déjà eu des ententes à l'amiable avec des
victimes d'abus ou de harcèlement sexuel?
M. MacKenzie (Dan) : Non.
M. Ciccone :Vous êtes sous serment, là. Jamais?
M. MacKenzie (Dan) : Non.
M. Ciccone :Merci bien.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie, M. le député. Je vais passer la parole au
député de Rosemont, en vous rappelant, M. Mackenzie, les deux prochains députés
ont des temps d'intervention très courts, alors si c'est possible d'avoir des
réponses courtes et concises, tout en étant le plus complet possible, on l'apprécierait.
Merci.
M. Marissal : O.K. Bonjour,
monsieur Mackenzie. Merci d'être là. Vous avez dit que la COVID avait compliqué
les affaires? Est-ce que le rapport Kennedy est invalide à vos yeux?
M. MacKenzie
(Dan) :
I'm
sorry. I don't understand the question.
M. Marissal : Vous nous avez
dit que la COVID avait rendu l'enquête et le rapport Kennedy très compliqués.
Est-ce qu'à vos yeux ça rend le rapport Kennedy invalide, à vos yeux?
M. MacKenzie
(Dan) :
No, absolutely not. The review panel did a very
good job on providing recommendations that were useful.
M. Marissal : O.K. Vous avez
dit que vous avez fait ça parce que vous aviez commandé le rapport, parce que
vous vouliez savoir, le rapport dit qu'il y a 10 %, ou moins, des joueurs qui
ont subi de la violence, du harcèlement, 25 ont vu des cas, 45 % en ont
entendu parler. Pourtant, en cour, vous, monsieur MacKenzie, vous avez dit que
le problème n'est pas systémique. Pourquoi ne pas avoir suivi les conclusions
du rapport qui démontrent qu'il y a un problème profond et systémique?
M. MacKenzie
(Dan) :
So, when
I was asked about the issue of it being systemic, my context on the question
was around the fact that there were a lot of discussions of suitable culture
and about the fact that it was the same culture across all 60 teams, over 50
years. And my response on that was, if you look back to the record, was that
culture is something that occurs in individual situations by team. And a culture on the Québec Remparts is very different than a culture at the... And so, I
didn't agree, and I don't agree the fact that you sweep all 60 teams with the
same brush and say: The entire system is faulty. I think, a lot of it depends on...
our experiences, a lot of it depends on individual teams, individual situations, and individual leadership groups
in each team.
M. Marissal : Je rappelle
ici, néanmoins, là, que le rapport Kennedy dit que 10 % des joueurs ont
subi de la violence, du harcèlement, 25 ont vu des cas et près de la moitié en
ont entendu parler. Mon temps est... Il me reste une minute.
M. MacKenzie (Dan) : Can I
respond to that?
M. Marissal :
Quickly, very quickly.
M. MacKenzie
(Dan) :
I would
just say that 10% is too high, 10% is too high, 1% is too high. We need to get
it down.
M. Marissal :
We agree. M. le Président, je
veux juste profiter des 45 secondes qu'il me reste pour aviser les collègues,
par courtoisie, là, que j'ai fortement l'intention, je crois, comme les
collègues, de poursuivre les travaux. J'annonce mes intentions tout de suite
par courtoisie, puis ça donnera le temps à tout le monde d'y penser puis
peut-être de refaire une liste de témoins. J'ai déjà envoyé au secrétariat la
demande, et puis je vous demande de la considérer à son mérite pour qu'on
puisse en reparler cet après-midi, mais je pense qu'on est en train de faire du
bon travail, mais on n'a certainement pas fini.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie, M. le député. La lettre sera envoyée à l'ensemble,
à l'ensemble des parlementaires ici présents. Et on aura l'occasion, bien
évidemment, demain matin, en séance de travail, de se pencher sur la suite des
choses. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. Merci de votre présence. Bienvenue à l'Assemblée nationale.
Simplement pour être clair, tout à l'heure, Gilles Courteau, le commissaire de
la Ligue de hockey junior majeur du Québec, suite à...
M. Bérubé : ...une de mes
questions, a concédé qu'il y a déjà eu une entente hors cour avec une équipe,
les Foreurs de Val-d'Or, en 2011. À votre connaissance, pour la Ligue de hockey
junior majeur du Québec, est-ce qu'il y a eu d'autres ententes hors cour,
quelle que soit la nature du problème qui est évoqué?
M. MacKenzie
(Dan) :I'm not aware
of any others.
M. Bérubé : Aucun. D'accord.
Aujourd'hui, nous parlons beaucoup des initiations dans le hockey pour les
recrues, suite notamment à un texte du journaliste Martin Leclerc de
Radio-Canada. Je vous suggère que c'est un enjeu, mais il y a bien d'autres
choses, notamment la relation parfois toxique entre les entraîneurs et les
joueurs. Pourquoi, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, les
entraîneurs ont un rôle déterminant, voir de vie ou de mort, sur l'avenir des
hockeyeurs, notamment pour se rendre à la Ligue nationale du hockey? On me
rapporte des cas de joueurs qui sont harcelés, qui doivent jouer blessés, qui
font l'objet de toutes sortes d'épithètes qu'ils reçoivent de leur entraîneur.
Donc, est-ce que cet enjeu-là fait l'objet de votre attention, cette relation
qui dure tout au long de l'année entre les entraîneurs et les joueurs? Et, à
nouveau, est-ce que vous avez déjà reçu des plaintes spécifiquement sur la
relation entre un entraîneur et un joueur?
M. MacKenzie
(Dan) :So, I think
it's a very important question because it is something that we're dealing with
in hockey, and we're dealing with in other sports as well, that exact thing,
coach and player relationship. I think, as I said earlier, one of the... we're
trying to focus on is education and training. So, that's important. But I
think, as it was mentioned from the member earlier about helping coaches be
better coaches, and whether ethical coaching or other topics in that area, how
to communicate with young people these days, that's an area that we have more
work to do. And we look... I look forward to working with whether it's this...
or other experts on how we can try to put those programs in place.
M. Bérubé : Si on me permet
d'indiquer également qu'il faut intervenir en amont. Donc, au Québec, c'est la
Ligue de hockey midget AAA qui prépare les joueurs de la Ligue de hockey junior
majeur du Québec. Alors, j'invite votre organisation à être en étroite
collaboration avec les ligues précédentes, les ligues midgets AAA pour
s'assurer de bien préparer les joueurs. Je pense qu'on aurait pu aussi avoir le
commissaire de la Ligue midget AAA du Québec. Alors, peut-être avez-vous des
relations avec ces ligues. Je présume que oui. Est-ce le cas?
M. MacKenzie
(Dan) :So, those
relationships are owned again regionally. So, Mr. Courteau and his team would.
But you're absolutely right, it doesn't start at major, junior level, it
starts... We need to work with the leagues below to make sure we're sending the
right message. You're absolute correct.
M. Bérubé : Combien de temps?
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : 30 secondes.
M. Bérubé : Un dernier
élément. Pour la santé mentale des joueurs, il faudra se poser la question un
jour sur les distances incroyables que les joueurs doivent faire. Partir de
Val-d'Or, de Rouyn-Noranda pour aller à l'Île du Prince Édouard, pour aller à
Halifax, dans les Maritimes, ça a un impact sur leur santé mentale, sur la
réussite scolaire des élèves, des étudiants. Moi, ça me préoccupe beaucoup. Ce
n'est pas l'objet de la commission, mais leurs résultats scolaires, leur
avenir, le degré de fatigue, l'anxiété, de ligues où les équipes sont tout
aussi dispersées, c'est un enjeu qui est majeur. Et je vous suggère humblement
que ce n'était pas comme ça autrefois dans la Ligue de hockey junior majeur du
Québec. Et maintenant des joueurs de 16 ans qui font des centaines de
kilomètres sans faire leurs travaux scolaires, ça ne peut plus continuer comme
ça. Je le dis bien humblement. C'est davantage une opinion qu'une question que
je porte à votre attention.
M. MacKenzie
(Dan) :I have a 16
years old, and I agree. I completely agree. And I think this is another...
M. Bérubé : Pourquoi pas une
ligue des Maritimes?
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie, M. le député. Je vous remercie, Monsieur
le député.
M. Bérubé : Why not?
M. MacKenzie
(Dan) :We have teams
in the Atlantic.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci, Monsieur le député. Monsieur MacKenzie, je vous remercie
pour votre témoignage, pour vos échanges de toute évidence très intéressants
pour les députés. Je remercie l'ensemble des députés pour leur contribution aux
travaux.
Et nous suspendons jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 10)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 02)
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Bonjour. Bonjour à tous. La commission reprend ses travaux dans le cadre
des consultations particulières et des auditions publiques du mandat d'initiative
portant sur les révélations de violence lors des initiations dans le milieu du
hockey junior et la possible situation dans d'autres sports.
Cet après-midi, on va entendre les
organismes suivants, Hockey Québec, le Réseau du sport étudiant du Québec et l'Université
McGill, en commençant avec des représentants de Hockey Québec qui sont avec
nous aujourd'hui. Je vous remercie d'être là. Je vous rappelle d'entrée de jeu,
là, vous disposez d'une période de 10 minutes pour faire un exposé. Et par
la suite, on va procéder à une période d'échanges avec les parlementaires qui
sont présents. M. Thibault, la parole est à vous.
M. Thibault (Jocelyn) : Bonjour.
Merci. Je vais d'entrée de jeu céder la parole à notre président, M. Claude
Fortin.
M. Fortin (Claude) : Bonjour,
mesdames. Bonjour, messieurs, les élus, membres de la Commission. Je me
présente, Claude Fortin, président du conseil d'administration de Hockey
Québec. Je ne voudrais pas vous dire que je suis heureux de me retrouver devant
vous, car je suis désolé de tout ce qu'on entend dans notre sport durant les
derniers mois. Cependant, je vous remercie d'avoir l'opportunité de vous
présenter tout ce que nous réalisons pour assurer l'intégrité, le respect, l'éthique
dans notre sport.
Je vous présente les gens qui sont avec
moi. Tout d'abord, Jocelyn Thibault, notre directeur général, depuis 15 mois
les opérations de la Fédération, Marie-Joël Desaulniers, directrice des
communications de la Fédération et responsable de différents programmes de
sensibilisation que nous réalisons chaque année pour influencer positivement la
culture de notre sport. Je cède maintenant la parole à M. Thibault.
M. Thibault (Jocelyn) : Alors,
bonjour. Depuis mon arrivée à Hockey Québec il y a 15 mois, j'ai évoqué à
de très nombreuses reprises mon ambition d'améliorer la culture du hockey
québécois. C'est d'ailleurs la motivation principale de mon arrivée à Hockey
Québec. Nos actions quotidiennes sont guidées par cet objectif. La joueuse et
le joueur de hockey mineur au centre de nos préoccupations. Le mandat que je me
suis donné à la fédération, c'est de ramener nos jeunes sur les patinoires, de
repenser le développement de nos joueurs et de nos joueuses pour faire entrer
le hockey dans une ère moderne. Il faut changer le ton, on l'a mentionné à
plusieurs reprises depuis mon arrivée en poste. Il faut vraiment regarder notre
sport avec une autre paire de lunettes, de ramener le plaisir et diminuer les
attentes quant à la performance de nos jeunes, et nous avons tous un rôle à
jouer pour changer cette culture, tout le monde. Nous, les fédérations
sportives avons le mandat de régir et d'établir les balises qui guideront nos
entraîneurs et nos administrateurs dans le développement de nos athlètes, ces
mêmes athlètes qui seront les adultes de demain. Celles et ceux qui
travailleront et éduqueront nos jeunes, soigneront et protégeront notre
population et peut-être, dans le cas qui nous concerne aujourd'hui, se
joindront à une ligue junior canadienne. Nous sentons une volonté de notre
milieu, de nos membres de changer nos façons de faire. Le conseil d'administration
de Hockey Québec a d'ailleurs engagé la firme BNP Performance pour, entre
autres, revoir l'ensemble des rôles, responsabilités et pouvoirs conférés aux
membres du Conseil, à la direction générale et aux organismes tiers répondant de
Hockey Québec et d'effectuer une évaluation de l'écosystème dans laquelle
Hockey Québec se trouve pour en clarifier les mécanismes de reddition, de
collaboration, d'influence et de prise décisionnelles.
Cependant, ce que j'ai pu constater depuis
mon arrivée en poste il y a 15 mois, constat également soulevé dans le
rapport du Comité québécois sur le développement du hockey déposé en mai
dernier, est que Hockey Québec ne possède malheureusement pas tous les pouvoirs
afin de gouverner et de guider pleinement l'avenir du hockey québécois. Il est
primordial de les obtenir afin que nous ayons ainsi toute l'autonomie et les
moyens nécessaires à la réussite de ce changement de culture. Une fédération
avec les leviers et les ressources pour améliorer l'imputabilité et de toute la
structure locale et régionale et d'avoir... et surtout notre solution aux
problématiques auxquelles le hockey est confronté.
J'invite maintenant ma collègue Marie-Joël
qui vous parlera des actions et initiatives entreprises par la fédération au
cours des dernières années.
Mme Desaulniers (Marie-Joël) : Merci,
Jocelyn. Bonjour à toutes et à tous. Au niveau des communications, nous avons
entrepris plusieurs actions et initiatives au cours des dernières années,
actions qui s'inscrivent dans le changement de culture de hockey, comme l'a
mentionné Jocelyn, un peu plus tôt. Vous constaterez également que ces actions,
pour la plupart, visent à prévenir, sensibiliser et éduquer nos membres à
divers enjeux et situations qui peuvent porter atteinte à l'intégrité d'une
personne. Ces situations pourraient inclure les initiations dans le cas qui
nous concerne. La Fédération a participé...
Mme Desaulniers (Marie-Joël) :
...aux consultations et à l'élaboration, oui, du guide de gestion de cas au
hockey. Ce guide, qui a été produit par l'organisme Équijustice, qui est une
association provinciale à but non lucratif offrant une expertise en matière de
justice réparatrice et de médiation citoyenne, ce guide-là a comme objectif
d'outiller les membres et de les sensibiliser à adopter de bons comportements
dans la pratique du sport. Le guide se veut un document de référence efficace,
concis et accessible sur les différentes façons de gérer des situations
inacceptables dans les arénas et dans l'environnement qui gravitent autour de
l'aréna. Son lancement a d'ailleurs été effectué dans nos locaux de la
fédération en février 2019.
Suivant l'annonce, Hockey Québec a décidé
de produire un guide de gestion des réseaux sociaux. Cet outil se veut une
suite logique du guide de gestion de cas au hockey mineur dans l'optique où la
fédération dote à nouveau ses intervenants d'un outil qui leur permettra
d'intervenir, oui, adéquatement au moment où des comportements inadéquats
seraient constatés sur les réseaux sociaux et ainsi leur donner les moyens
d'intervention auprès de ceux-ci.
Toujours dans le souci d'offrir
l'encadrement et les outils nécessaires à nos membres, que ce soit les joueurs,
joueuses, entraîneurs, officiels, bénévoles, administrateurs, Hockey Québec, en
collaboration avec Sportag et le RLSQ, a offert à ses membres un webinaire afin
d'expliquer et de présenter la politique en matière d'intégrité le 9 mars
2021, un mois suivant son dépôt officiel.
Puis, l'année suivante, le conseil
d'administration de Hockey Québec a résolu d'exiger que minimalement deux
administrateurs par organisation suivent la formation de politique en matière
de protection de l'intégrité. Une première formation virtuelle en direct a eu
lieu le 14 novembre 2022. Il y a 369 personnes qui y ont assisté puis
qui ont obtenu la compétence. Puis, suivant la diffusion, un stage a été créé
en décembre 2022 afin de permettre aux administrateurs de compléter la
formation en différé. Il y a un questionnaire qui doit être complété à la toute
fin de la vidéo par les participants, qui est validé par Hockey Québec avant de
leur attribuer la compétence. Depuis 2022, il y a eu 88 administrateurs
qui ont obtenu cette compétence. Donc, nous en sommes à 457.
En octobre dernier, Hockey Québec a
orchestré la semaine Restaurer notre hockey. Cette semaine avait comme objectif
de sensibiliser nos membres au changement de culture nécessaire pour notre
sport, soit prioriser le jeu et, ultimement, restaurer notre hockey. Cette
semaine aura permis de lancer un message fort pour rassembler notre communauté
autour de cet objectif commun, mais aussi à poser des gestes concrets afin de
participer au changement de culture nécessaire à notre sport national. Tout au
long de la semaine, la fédération a partagé des contenus éducatifs, webinaires,
vidéos et conférences, qui ont sensibilisé nos membres et la population
québécoise à divers enjeux fondamentaux du hockey.
Un point majeur que je tiens à souligner
avec vous tous, dans le cadre de cette semaine Restaurer notre hockey, la
participation de partenaires forts qui ont pris part à l'événement tel que les
Canadiens de Montréal, le Rocket de Laval, la LHJMQ, les ligues provinciales et
scolaires ainsi que plusieurs associations et organisations de hockey mineur.
En parallèle de cette semaine, la fédération a produit une série d'infographies
afin d'outiller nos membres à mieux répondre lorsqu'une situation conflictuelle
survient. Ces infographies sont d'ailleurs hébergées sur notre site Web. Ils sont
alors en mesure d'intervenir et de diriger leurs membres lorsqu'une situation
malheureuse survient.
M. Fortin (Claude) : Chers
élus, Hockey Québec a démontré sa volonté de respecter les valeurs des
Québécoises et Québécois. Nous avons agi pour bien faire bouger la fédération
nationale et nous sommes prêts à avoir les mêmes impacts auprès de notre
structure locale et régionale. Pour le faire, nous avons besoin de votre appui
pour obtenir les leviers, les ressources qui nous permettront de sensibiliser,
et intervenir, et vérifier les résultats. Ainsi, nous pourrons propager notre
vision d'un sport où les jeunes au centre de toutes les décisions. Merci pour
votre écoute. Et surtout, n'oubliez pas qu'à toutes les fins de semaine nous
avons entre 5 000 et 6 000 matchs de hockey qui se jouent au
Québec, à laquelle malheureusement, un ou deux nous fait ternir notre image.
• (15 h 10) •
15 383
Le
Président (M. Fortin, Pontiac) : Je vous... Je vous remercie pour
votre exposé. On va passer à la période d'échanges avec les parlementaires en
commençant par... en commençant par un représentant du gouvernement, le député
de Beauce-Sud.
17 831
M. Poulin :
La députée de Hull s'en vient. Elle s'en vient. Ce ne sera pas très long.
Merci d'être présents. Merci pour votre franchise et merci de faire les mea
culpa qui sont nécessaires également dans la culture qui, malheureusement, a
guidé le sport et le hockey pendant trop d'années au Québec. Je veux vous
entendre un peu tout de même sur les initiations parce qu'on a discuté ce matin
avec la Ligue de hockey junior majeur du Québec, où M. Courteau, à la
suite de nos questionnements, est venu nous dire qu'il allait interdire les
initiations. On n'a pas encore la définition claire, on n'a pas encore
l'ensemble des enjeux...
M. Poulin : ...on a eu des
engagements ce matin sur un certain code d'éthique, mais encore on sent qu'on
est au début d'un changement de culture ou du moins d'un intérêt à faire un
changement de culture. De votre côté, qui a dépassé donc la Ligue de hockey
junior, vous l'avez bien dit, des milliers de jeunes qui, à chaque fin de
semaine au Québec, jouent au hockey, on n'est pas à l'abri d'initiations ou de
rites. Pour vous, quelle est la définition d'une initiation au hockey au
Québec?
M. Thibault (Jocelyn) : Bien,
dans un premier temps, les initiations sont interdites. Les initiations ne sont
évidemment pas permises. Évidemment qu'au niveau des jeunes les intervenants
les plus importants, ce sont les entraîneurs, ces entraîneurs... Évidemment qu'il
y a une toute une question d'éducation familiale, mais les entraîneurs ont un
rôle clé à jouer dans ce phénomène-là. Toutes les formations d'entraîneurs
contiennent des formations en lien avec les initiations, on pourrait dire, le
bizutage, il y a des modules de formation auprès des entraîneurs. C'est
interdit. Et puis je pense, c'est très important de mentionner ça, que d'aucune
façon Hockey Québec ou Hockey Canada ne tolère ou ne permet ce genre de chose
là.
M. Poulin : O.K. Si vous
aviez connaissance qu'une initiation se tiendrait dans les prochains jours au
Québec, dans n'importe quelle ligue, dans n'importe quel endroit, au niveau du
hockey, avez-vous, Hockey Québec, une capacité d'agir ou de faire des
recommandations, ou du moins de téléphoner puis d'interdire?
M. Thibault (Jocelyn) : Première
des choses, en vertu de notre politique d'intégrité, les signalements doivent
se faire à l'officier des plaintes. C'est... Nous à Hockey Québec, comme la
grande majorité des fédérations, on est tenus de respecter la politique
d'intégrité issue du gouvernement, du ministère. Donc, s'il arrivait des
événements, on inviterait les gens, les victimes, les témoins à porter plainte
à l'officier des plaintes. C'est le mécanisme officiel pour y arriver.
M. Poulin : O.K. J'élargis un
peu sur la culture que vous nous avez parlé tout à l'heure. Ce n'est pas facile
présentement au hockey, puis l'image du hockey au Québec, elle est malmenée
puis des fois à juste raison. Vous avez des défis avec les parents, qui ne sont
vraiment pas toujours évidents dans les estrades. Vous avez des défis à
recruter également des arbitres, qui subissent les foudres parfois des parents.
Vous avez nos jeunes au Québec qui ont une pression incommensurable de
performer sur la glace. Comment vous faites pour réussir à bien cibler les
enjeux puis à agir de façon coordonnée? Parce qu'on a l'impression que la
culture au hockey est tellement incrustée, puis c'est tellement difficile, puis
il y a un sens de la compétition qui est fort, que c'est difficile d'agir. Par
où vous commencer, là? Si on fait un un, deux, trois, en deux minutes, là, sur
quoi vous tablez en priorité?
M. Thibault (Jocelyn) : Bien,
en fait, j'en ai parlé à plusieurs reprises dans la dernière année, puis ce
qu'on pense... ce que je pense et ce qu'on pense, il faut changer le rapport
que les gens ont avec le hockey. Je pense qu'il faut changer de paire de
lunettes. Je pense qu'il faut voir le hockey pour ce qu'il est et non pas le
voir comme un billet de loterie pour les parents, ou peu importe. Il y a
énormément de pression qui est mise sur les jeunes, garçons, filles, de soit
faire partie de la ligue nationale ou soit faire partie de l'équipe olympique
féminine canadienne. Les parents mettent énormément de pression sur les jeunes.
Ça crée un stress, évidemment, une pression sur les entraîneurs, sur les
administrateurs, sur les jeunes. C'est ça qui le pire finalement, au final. Et
puis ça crée un climat malsain, un climat lourd, tendu, qui fait qu'il y a des
dérapages.
Alors, ce qu'il faut faire, à notre humble
avis, c'est... dans un premier temps, c'est changer le rapport que les gens ont
avec le hockey. On le fait par l'éducation, la sensibilisation. Le nombre de
joueurs, de joueuses qui se rendent dans la ligue nationale est absolument
très, très, très minime, alors il faut vraiment changer le rapport que les gens
ont avec le hockey. C'est... notre opinion.
M. Poulin : Merci beaucoup.
Une voix : Mme la députée de
Hull.
Mme Tremblay : Alors,
bonjour. Très contente de vous avoir avec nous aujourd'hui. Je peux... Je suis
contente de vous entendre parce qu'au niveau de la pression... puis moi, comme
enseignants puis enseignantes, je vais vous dire qu'on subit beaucoup de
pression aussi. Donc, c'est bien de changer ça, parce que nous, hein, c'est
plus dans la gestion. Il y a un examen, ils ont un tournoi, ça fait qu'il y a
beaucoup de pression des parents aussi en lien. Donc, c'est bien de changer ça
puis d'avoir l'intention de ramener plus le plaisir que l'objectif d'atteindre
le plus haut sommet. Donc, ça, je suis très contente de vous entendre à ce
niveau-là.
J'aimerais ça mieux comprendre quand il y
a des plaintes, parce que là, vous avez énormément d'équipes, hein? Est-ce que
ça va directement vers Hockey Québec? C'est quoi, la structure? Est-ce que
chaque équipe a sa propre politique, ou organisation, ou c'est commune à Hockey
Québec, et ça descend plutôt vers chacune des équipes?
M. Thibault (Jocelyn) : Oui.
Je pourrais laisser ma collègue Marie-Joël faire du pouce là-dessus. Mais, ce
qu'il faut comprendre, c'est que... L'année passée, on a mis sur pied un guide
justement pour aider les administrateurs, les entraîneurs à se retrouver
là-dedans parce qu'il y a énormément de ressources qui existent...
M. Thibault (Jocelyn) : ...mais
c'est difficile souvent de savoir à quelle porte on cogne. Donc, selon notre
politique d'intégrité, tout incident en lien avec attaque à l'intégrité, abus,
harcèlement, il faut que ces éléments-là, ces incidents-là soient signalés à
l'officier des plaintes. Ça, c'est tout à fait obligatoire, c'est la façon de
procéder.
Maintenant, il peut y avoir des plaintes,
par exemple, en lien avec des temps de jeu en lien avec des conflits qui
peuvent arriver qui ne sont pas en lien avec du harcèlement, de l'abus, à ce
niveau-là, alors, à ce moment-là, bien, on a mis sur pied... et Marie-Joël
pourra vous en parler, mais c'est à ce moment-là qu'on devait guider justement
nos dirigeants, nos entraîneurs vers les bons endroits.
Mme Desaulniers (Marie-Joël) : Bien,
dans le fond, quand il y a une plainte, ce que Jocelyn... il faut différencier
les plaintes. Il y a des plaintes opérationnelles, dites opérationnelles, ça,
c'est les plaintes temps de jeu, exemple, un joueur retranché, camp de
sélection, tout ça. La façon dont on incite les gens à porter plainte, c'est
d'abord : Avez-vous communiqué l'information avec l'entraîneur? Après ça,
aller à l'association de hockey mineur, puis, si jamais il y a une résistance,
bien là, on peut monter au niveau de la région, Hockey Québec. Puis, si jamais
une plainte nous est adressée, un parent, exemple, s'adresse à nous
directement, bien, nous, c'est certain que, n'ayant pas nécessairement tous les
pouvoirs, tous les leviers, on va rediriger la plainte auprès de l'association
de hockey mineur, qui va d'emblée gérer ce cas-là.
Pour tout ce qui est atteinte à
l'intégrité, tout ce qui est harcèlement, abus, tout ça, c'est immédiatement
dirigé vers l'officier des plaintes, qui est une entité indépendante, vous
connaissez tout ça. Donc, ça, c'est vraiment... nous, c'est non négociable,
aussitôt qu'il y a une plainte qui porte atteinte à l'intégrité ou du moins que
la personne sent que son atteinte est portée à l'intégrité, on le dirige vers
l'officier des plaintes.
Mme Tremblay : Oui, parfait.
Tantôt, vous nous avez parlé justement des différents pouvoirs, que vous
n'aviez pas tous les pouvoirs puis que vous aviez des réflexions en lien avec
ça. Bien, c'est quoi, les réflexions que vous avez? Qu'est-ce que vous voulez
vous attribuer que vous n'avez pas à l'heure actuelle pour améliorer, là, ce
qui se passe, à l'heure actuelle, dans le hockey?
M. Thibault (Jocelyn) : Oui.
Avoir une reddition de comptes dans la structure de façon verticale. Nous, il
faut comprendre que nous, on est l'organisme de régie. Si je peux imager, on
délimite un petit peu les règles du jeu dans le carré de sable, là, mais c'est
très difficile pour nous de savoir ce qui se passe dans les régions, dans les
associations de hockey mineur. Souvent, Hockey Québec est en dernier ressort.
Souvent, on est très souvent des pompiers, je vais le dire comme ça, on est
souvent une caserne de pompiers, Hockey Québec, les cas se ramassent chez nous,
puis, bon, des fois, ils ont été bien gérés en première instance, en deuxième
instance, des fois, plus ou moins. Alors, nous, je pense que c'est ce qui est
important à avoir, c'est vraiment un mécanisme, une façon de s'assurer d'une
reddition de comptes, je pense, de tous les partenaires, de toutes les régions,
de toutes les associations. Il faut que Hockey Québec soit en mesure de savoir
ce qui se passe et être en mesure d'être plus proactif justement dans ce qui se
passe dans le hockey au Québec.
Mme Tremblay : Donc, ça vous
permettrait d'avoir une espèce, un peu, de registre, finalement, de ce qui se
passe sur le terrain pour améliorer encore de meilleure façon, finalement, là,
ce que vous faites déjà, c'est ce que je comprends.
M. Thibault (Jocelyn) : Tout
à fait.
Mme Tremblay : Bien, ça va
m'amener vers d'autres questions. Je voulais savoir, est-ce que vous avez des
codes de conduite, donc, pour les entraîneurs, pour les parents, pour les
jeunes, et comment ils sont? Si oui, de quelle façon ils sont diffusés? Est-ce qu'il
y a des signatures obligatoires en lien avec ces codes-là? Donc, j'aimerais ça,
vous entendre sur ça, ou code d'éthique, là?
Mme Desaulniers (Marie-Joël) : Oui,
bien, naturellement, on a des codes d'éthique pour les administrateurs, les
officiels, les entraîneurs, les joueurs et les parents. Donc, en début de
saison, tous ces acteurs-là qui s'inscrivent au niveau du hockey mineur doivent
signer le code d'éthique, puis ces codes d'éthique là, dans le fond, on
pourrait vous les soumettre, si vous les voulez, ils sont disponibles sur
notre site Web, et tout. Donc, aussitôt qu'ils s'inscrivent, ils doivent en
prendre connaissance et le signer comme quoi ils adhèrent au code d'éthique et
qu'ils vont respecter le code d'éthique.
• (15 h 20) •
Mme Tremblay : Parfait. Puis,
oui, moi, j'aimerais bien qu'ils nous soient transmis, s'il vous plaît, là, ce
que vous nous parlez, de documents. Et, au niveau des formations, là, vous
l'avez abordé aussi, j'imagine que... Est-ce que les formations... J'ai compris
qu'elles étaient obligatoires, mais tout ce qui touche la prévention de la
violence, j'ai compris qu'il y avait des choses qui étaient mises en place, des
formations. Est-ce qu'elles sont obligatoires autant pour... peu importe, les
officiels, au niveau des athlètes, également, peu importe, là? Est-ce qu'elles
sont obligatoires?
Mme Desaulniers (Marie-Joël) : Bien,
en fait, la formation des entraîneurs dans laquelle le module... Jocelyn
parlait qu'il y a un module vraiment spécifique au bizutage. Ça, c'est
obligatoire pour tous les entraîneurs de hockey mineur au Québec. Donc c'est la
formation Respect Sport, du groupe Respect, donc ça, c'est obligatoire. Pour
les joueurs, il y a une formation qui existe, elle n'est pas obligatoire
encore. Il y a une formation également pour les bénévoles administrateurs, ça,
c'est la politique en matière d'intégrité. Donc, ça, c'est obligatoire pour
minimalement deux administrateurs par...
Mme Tremblay : ...puis est-ce
que... En tout cas, moi, ma demande à moi, là, c'est que ça deviendrait
obligatoire, la formation pour les jeunes joueurs. Je pense que... Dans la
situation actuelle, je pense que ça pourrait être important que ça le devienne.
Mais je vous remercie.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Merci beaucoup, Mme la députée. M. le député de la Côte-du-Sud.
M. Rivest : Pouvez-vous me
dire le temps qu'il reste...
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Il vous reste cinq minutes 40.
M. Rivest : D'accord. Merci.
Pour mon bénéfice à moi, je n'ai pas entendu tout à l'heure, vous avez parlé de
5 000 à 6 000 matchs, je n'ai pas compris le laps de temps.
Une voix : Par fin de
semaine.
M. Rivest : O.K. Ça fait
beaucoup de matchs, ça fait beaucoup... Puis j'avais une autre question, parce
que, ce matin, on voyait la Ligue majeure... la Ligue de hockey mineur, puis
j'ai de la difficulté à voir la hiérarchie que vous avez. Vous en avez parlé un
petit peu, sur cette influence-là. J'aimerais ça que vous puissiez me dresser
un peu un tableau, là, de cet élément-là de gouvernance, finalement, à
l'intérieur de l'organisation de la ligue et du travail que vous faites à
Hockey Québec.
M. Thibault (Jocelyn) : Absolument.
Ce qu'il faut comprendre, Hockey Québec, on régit le hockey, évidemment, le
hockey mineur, on va le dire comme ça, et puis jusqu'à plus ou moins l'âge...
15, 16 ans, je vais le dire à peu près comme ça. Par la suite, il y a des
ligues juniors, puis, de façon générale, les ligues provinciales ou nationales
sont plus des partenaires. Donc, je pense à la LHJMQ, la Ligue de hockey junior
AAA du Québec, ils ne sont pas redevables à Hockey Québec. On a des protocoles
d'entente. On est partenaires d'une certaine façon...
M. Rivest : Vous dites qu'ils
ne le sont pas, redevables?
M. Thibault (Jocelyn) : Non.
Ce sont des entités indépendantes de nous. On est reliés par protocole
d'entente parce qu'évidemment qu'il y a des prêts de joueurs, là, tu sais,
bon... séances de repêchage. Donc, il y a un protocole d'entente qui existe
entre la LHJMQ, Hockey Québec, la Ligue junior AAA du Québec, Hockey Québec,
mais on ne régit pas ces ligues-là. On n'opère pas ces ligues-là. Nous, on est
avant ça, donc jusqu'au midget à 100 %, et puis par la suite, au niveau
junior, là, on va régir des ligues plus régionales, c'est-à-dire par exemple du
junior AA, du junior A ou du junior B, par exemple, là. Mais, au niveau de la
LHJMQ, entre autres, c'est une entité qui est indépendante de Hockey Québec.
M. Rivest : Donc, votre mission,
qui est d'avoir un environnement positif, sécuritaire, accessible, qu'il y ait
des programmes axés sur l'apprentissage, le plaisir ou tout ça, il y a une
catégorisation qui est faite entre les deux mouvements, si on veut.
M. Thibault (Jocelyn) : Oui,
nous, quand les joueurs arrivent à la LHJMQ, entre guillemets, ce ne sont plus
nos joueurs, là, ce sont... Oui, exactement, c'est ça.
M. Rivest : Je comprends.
Comme ma collègue, j'aimerais ça, moi... Vous avez parlé quand même de
plusieurs guides, là, de gestion de médias sociaux, des autres guides.
Peut-être, ça pourrait être intéressant qu'on puisse en obtenir copie.
Mme Desaulniers (Marie-Joël) : Copie,
oui, assurément.
M. Thibault (Jocelyn) : Tout
à fait. Puis ce qui est important à préciser aussi, si vous me permettez, c'est
que la formation Respect sport est obligatoire pour toute personne qui gravite
autour d'une équipe de hockey mineur, donc entraîneur, gérant, gérante, préposé
à l'équipement, bon... Toute personne qui est autour d'une équipe de hockey
mineur, c'est une formation qui est obligatoire.
M. Rivest : Je comprends.
Est-ce que vous adhérez à l'énoncé ministériel? Est-ce que vos équipes sont à
l'intérieur de ça au niveau de la politique puis de la protection de l'intégrité
du contexte du sport? Est-ce que c'est ça qu'on parlait tout à l'heure, que
l'ensemble des joueurs ont...
M. Thibault (Jocelyn) : Oui,
tout à fait. Puis moi, quand je suis arrivé à Hockey Québec, je ne la
connaissais pas. C'est nouveau, le mécanisme d'officier des plaintes, la
politique d'intégrité. J'ai rapidement tombé, justement, dans la politique et
je me suis rendu compte aussi que beaucoup de gens dans le réseau ne
connaissaient pas la politique d'intégrité. C'était nouveau. Alors, rapidement,
j'en ai fait part au conseil d'administration, aux membres du conseil
d'administration, puis on a rapidement entamé une campagne de formation parce
que c'est important que les gens connaissent la nouvelle politique d'intégrité.
C'est très, très important.
M. Rivest : Pour terminer, on
a parlé, ce matin, d'un code vestiaire, hein, pour cette culture-là, soit du
silence, ou cette idée-là que ce qui est dans le vestiaire reste dans le
vestiaire. Si on avait une baguette magique aujourd'hui, qu'on pourrait
contrôler tout le changement qu'on aurait à faire dans les prochaines années,
quels seraient les objectifs de ce code vestiaire là à donner à nos
entraîneurs, aux gens qui s'occupent de nos jeunes au Québec?
M. Thibault (Jocelyn) : C'est
une excellente question, puis on travaille là-dessus actuellement, on a des
rencontres à l'interne puis on souhaiterait que nos entraîneurs, les gens, les
adultes autour des équipes de hockey soient le plus près du vestiaire possible.
Vous comprendrez que, pour des raisons évidentes, on ne peut pas toujours être
dans le vestiaire, là, ça, c'est évident. Mais on se pose la question,
justement, jusqu'à quel point... Je pense qu'il faut sensibiliser les adultes,
les intervenants, les entraîneurs, le personnel autour des équipes à cet
élément-là, dans quelle mesure on peut justement, là, être près des joueurs,
des joueuses, s'assurer... en tout cas, à tout le moins mettre les chances de
notre côté pour s'assurer le meilleur contrôle possible sur des possibles incidents
qui pourraient arriver. Mais on essaie... on se questionne là-dessus, comment
on va être capables d'y arriver, mais on veut augmenter l'encadrement à ce
niveau-là.
M. Rivest : Merci.
M. Thibault (Jocelyn) : Bienvenue.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Oui, Mme la députée de Rivière-du-Loup, il vous reste 1 minute 20.
Mme Dionne : Merci beaucoup.
Alors, vous avez mentionné tout à l'heure que vous aviez besoin de notre
soutien, que vous aviez peut-être... vous manquiez peut-être de moyens. Donc,
quels seraient principalement les outils ou les actions qui devraient être mis
en place pour vous aider à avoir les coudées franches pour...
Mme Dionne : ...opérer
encore plus le changement de culture.
M. Thibault (Jocelyn) : Bien,
on a beaucoup de... On a besoin de faire l'éducation, de la sensibilisation. Je
pense que de l'aide à ce niveau-là, ça nous aiderait beaucoup. On est en train
de revoir notre gouvernance. Donc, comme je vous disais tantôt, on a engagé une
firme spécialisée pour nous aider là-dedans. Ça prend une meilleure structure
de reddition de comptes, verticale, vraiment, de l'association de hockey mineur
Québec, juste Kockey Québec. Il faut être en mesure de savoir ce qui se passe,
il faut être en mesure d'intervenir plus rapidement. Alors, je pense que ça va
prendre des ressources. Ça va prendre des ressources dans le système pour... Ça
va prendre plus de paires d'yeux partout. Ça va prendre des intervenants dans
les régions du Québec qui vont être en mesure de... Pas dire d'être les
gardiens, mais ça prend une structure, une meilleure structure de reddition de
comptes avec plus de ressources. Et, encore une fois, il faut faire de la
sensibilisation, de l'éducation, c'est très, très important selon nous.
Mme Dionne : Merci.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Je vous remercie. Ceci conclut le bloc du gouvernement. On passe à
l'opposition officielle. M. le député de Marquette.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président. Mme Desaulniers,
M. Fortin. Et pour respecter l'article 32 sur le décorum, je vais
vous appeler M. Thibault, si vous le voulez bien. Je... Ma première
question est bien simple. Quand vous avez lu ce qui était dans l'article de
Martin Leclerc, lundi dernier, comment vous vous êtes sentis et quelles actions
vous avez posées immédiatement après avoir lu ça?
M. Thibault (Jocelyn) : Pour
être honnête, M. Ciccone, je me suis très, très mal senti. Et puis je ne
me suis pas reconnu dans ça. Puis je n'ai pas reconnu notre sport, pour être
honnête avec vous, parce que tantôt je partais de Sherbrooke, je m'en venais
ici puis je parlais avec des anciens collègues, des anciens joueurs. Puis toi,
tu connais-tu ça? Tu as-tu déjà vu ça? Tu as-tu déjà entendu parler de ça? Puis
la plupart des gens, en fait, 100 % des gens que je connais n'ont pas été
témoins, n'ont pas vécu de choses comme ça. Puis je ne dis pas que ce n'est pas
arrivé, mais ce qui est arrivé, c'est absolument dégueulasse, très dérangeant.
Et puis, donc, première des choses, j'ai essayé de vérifier dans la mesure du
possible si, évidemment, c'était des pratiques qui étaient communes dans un
premier temps. Et dans un deuxième temps, bien, rapidement, on est tombé en
mode solution. Qu'est-ce qu'on peut faire pour intervenir, pour changer ça?
Parce que ça n'a pas de sens, ce qu'on a lu dans l'article de M. Leclerc.
M. Ciccone :Vous êtes le tremplin vers justement ces ligues-là qui sont
des partenaires, que ce soit le junior 3A ou la ligue junior majeur du Québec.
Avez-vous des échos ou des craintes venant des parents ou des joueurs à l'effet
que, potentiellement, on pourrait arriver à jouer dans ces ligues-là, avec tout
ce qu'on entend, là, parce que, moi aussi, M. Thibault, j'ai mal à mon
sport en ce moment, mais ressentez-vous ces craintes-là? Est-ce que vous
l'entendez de parents?
M. Thibault (Jocelyn) : Pas
beaucoup. Pas beaucoup. Je suis certain qu'ils... Ça ne veut pas dire qu'ils...
que les parents n'ont pas ces craintes-là. J'ose espérer que les gens ont une
certaine confiance en l'environnement, où ils s'en vont, où ils laissent. C'est
un peu ça, hein? Quand on arrive dans le junior majeur, on laisse nos jeunes à
une équipe, à des entraîneurs, à des dirigeants. Je pense qu'à ce niveau-là, il
y a un travail au niveau des équipes puis des ligues à rassurer puis à mettre
l'encadrement nécessaire, c'est sûr. De façon générale, je peux vous le dire,
je pense que les parents voient qu'il y a des efforts qui sont faits. Et on
doit tout faire pour garder cette confiance-là.
M. Ciccone :Tantôt, lors de votre exposé, vous avez parlé du rapport
sur le hockey où vous avez été présent du début jusqu'à la fin. Vous avez parlé
de pouvoirs, qu'il vous manquait des pouvoirs. Quel genre de pouvoirs avez-vous
besoin pour être capables de remplir pleinement votre mandat selon vous?
• (15 h 30) •
M. Thibault (Jocelyn) : Si
le hockey pouvait être sanctionné à 100 %. Je vais vous donner un exemple.
J'aime ça donner des exemples concrets parce que c'est plus facile pour
comprendre. Si on dit que le hockey veut rendre le hockey moins compétitif pour
les 13 ans et moins, c'est sûr, sûr, sûr et certain que la première chose
qu'il va se passer, M. Ciccone, c'est qu'il y a plein, plein, plein
d'entrepreneurs privés qui vont se partir des ligues 3A, 4A, 5A pour des
jeunes de 10 ou 11 ans au Québec. C'est sûr que c'est ça qui va arriver.
Quand Hockey Québec est arrivé avec les concepts de demi-glace, c'est
scientifiquement prouvé partout dans le monde que la demi-glace, c'est la
meilleure chose pour le développement de nos joueurs, jeunes joueurs, joueuses
de cinq à neuf ans. Qu'est-ce qui est arrivé? C'est plein d'entrepreneurs
privés qui ont parti, qui ont dit : Non. Du demi-glace, ce n'est pas bon.
On ne croit pas à ça. Oui, la science dit que c'est bon, mais ce n'est pas bon.
Ça fait qu'on se part des ligues privées. Qu'est-ce qu'il se passe
actuellement, M. Ciccone? C'est qu'il y a plein, plein, plein de jeunes
qui délaissent le hockey sanctionné, qui délaissent le hockey privé pour des
programmes privés à 1 500 $, 2 000 $ par année. Et puis on
perd nos jeunes. Quand on veut intervenir dans une ligue provinciale, quelque
part au Québec, Hockey Québec, on se fait...
15 h 30 (version non révisée)
M. Thibault (Jocelyn) : ...Hockey
Québec, vous n'avez pas juridiction ici, ne venez pas, tu sais, ce n'est pas
que vos affaires, ce qui se passe ici. Mais moi, quand j'entends ça, quand je
me fais conférer le pouvoir de régir le hockey au Québec, puis on n'est pas
capables d'intervenir quand il faut intervenir, bien, il faut que les
responsabilités viennent avec certains leviers. Alors, c'est entre autres, des
exemples que je voulais vous parler.
M. Ciccone :Merci. Vous êtes, tantôt... On parle d'initiation, puisqu'on
est ici aujourd'hui, là, qu'il y a eu un problème qui a dégénéré, là,
littéralement puis on s'est aperçu aussi qu'avec les témoignages que vous avez
reçus, qu'on a tous reçus, là, puis c'est pour ça qu'on a élargi un peu le
mandat d'initiative qui a été présenté par mon collègue de Rosemont, de l'amener
au sport. Parce que c'est une culture, dans le sport, les initiations, ce n'est
pas seulement au hockey, là. On sait que le hockey est au pilori aujourd'hui,
là, mais c'est une question... une culture, de sport.
Chez vous, là, parce que j'ai entendu des
histoires, là, avez-vous été confronté? Est-ce qu'il y a eu des plaintes au
niveau des initiations dans le hockey mineur et, si oui, qu'est-ce que vous
avez fait pour réagir, pour arrêter, justement, cette pratique-là? Et s'il y a
eu des conséquences, également.
M. Thibault (Jocelyn) : Depuis
mes 15 mois à Hockey Québec, moi, je n'ai pas eu d'histoires d'initiation qui
ont été amenées à mon attention, pour être honnête, là. S'il y en avait, je
vous le dirais. Il n'y en a pas eu. Est-ce que je vous dis qu'il n'en est pas
arrivé, ce n'est pas ça que je dis, comprenez-moi bien, mais, s'il y en avait
eu, c'est certain que, dans un premier temps, encore une fois, on aurait amené
les gens à solliciter l'officier des plaintes, il n'y a aucun doute là-dessus,
et on aurait pris le dossier très au sérieux, c'est certain.
M. Ciccone :Là, vous m'ouvrez une porte, gros comme la terre, là, l'officier
des plaintes. Qu'est-ce qu'on a besoin de faire pour donner un peu plus de
mordant à l'officier des plaintes? Est-ce qu'on doit... parce que, là, il a un
pouvoir de recommandation, est-ce qu'il doit avoir un pouvoir de sanction
exécutoire? Qu'est-ce qu'il devrait avoir?
M. Thibault (Jocelyn) : C'est
un outil qui est excellent, qui est nécessaire, qui peut être amélioré, qui est
jeune, qui fait l'envie de tous mes collègues partout au Canada. J'arrive, la
semaine dernière, j'étais avec M. Fortin à Toronto et puis je vous dis que ce
mécanisme-là fait l'envie de mes collègues partout à travers le Canada. Ce qu'on
a besoin, je pense : de continuer à le supporter. Je pense que c'est un
organisme qui gagne à être connu, c'est relativement jeune, mais les gens sont
victimes d'incidents, d'histoires. Là, on leur dit : Allez porter plainte
à l'officier des plaintes. Ah! l'officier des plaintes, c'est quoi, ça? Donc,
je pense qu'il faut qu'il soit mieux, plus connu, plus rapide. Des fois, les
délais sont un peu longs. Quand il arrive des cas, des fois, tu sais... des
fois, il faut intervenir plus rapidement. Mais, sur le fond...
Puis moi, je ne peux pas commenter les
sanctions parce qu'on n'a pas accès aux témoignages. Je ne sais pas, si, M.
Ciccone, vous déposez une plainte à l'officier des plaintes, par souci d'indépendance,
je ne connais pas votre histoire puis je ne la connaîtrai pas non plus. Je vais
connaître la décision, et nous, le conseil d'administration se doit, par
résolution, d'appliquer la décision qui a été rendue. Mais améliorer les
délais, le faire connaître et lui donner les ressources qu'il a besoin.
M. Ciccone :M. Fortin, vous avez dit quelque chose tantôt qui m'a un
peu interpellé puis qui m'a un peu dérangé, en toute honnêteté. Vous avez dit
qu'il y avait 5000 à 6000 matchs, les fins de semaine, qu'un ou deux incidents,
c'est ça qui ternissait l'image du hockey. Je vous dirai simplement ceci, M.
Fortin, c'est que ce n'est pas les incidents qui ternissent l'image du hockey,
parce que personne n'est à l'abri d'un incident, ce qui ternit l'image du
hockey ou d'une organisation, c'est comment on va réagir, comment on va
répondre, comment on va gérer cet incident-là? Et la perception qu'on a ici, au
Québec, c'est que, un, on est toujours en retard, on ne travaille jamais en
amont, puis c'est toujours «bonbon», comme sentence ou comme sanction. J'aimerais
ça, vous entendre là-dessus.
M. Fortin (Claude) : Je
comprends très bien votre perception puis je la respecte. Ce que je peux vous
dire, pour nos gens qui sont bénévoles, sur le terrain, et tout, qui vivent
avec tous les événements qui se passent et tout ce qui se passe... puis
malheureusement c'est décevant de voir qu'un incident ou deux, des fois, là, on
pourrait faire les manchettes pendant trois jours avec cette... C'est dans ce
sens-là que je veux vous dire, parce que, pour nous, c'est vraiment, des fois,
décourageant, c'est la perte de bénévoles qu'on a, puis d'implication des gens.
C'est une des raisons, c'est justement, c'est à cause de tous ces incidents-là
puis de tout ce qui se passe.
Ça fait que c'est sûr qu'un incident, c'est
un incident de trop, je suis d'accord avec vous. À cette heure, comment qu'on
réagit? Là, je pense qu'on a des outils, on est en train de mettre des outils
en place. M. Thibault vous parlait du protecteur du joueur. Présentement, je
tiens à vous dire que nous avons une très bonne collaboration avec eux. On
échange, on a des ajustements à faire, on a des choses à pouvoir essayer d'améliorer,
c'est certain, mais c'est certain que...
M. Fortin (Claude) : ...on va
vers l'avant pour essayer de s'améliorer.
M. Ciccone :Merci beaucoup. Deux petites questions, monsieur Thibault,
avant de vous laisser aller. Je l'ai posée à tout le monde puis je vais vous la
poser. Est-ce qu'il y a un fonds de réserve qui est dédié pour d'éventuelles
poursuites à Hockey Québec?
M. Thibault (Jocelyn) : Non,
on a...
M. Fortin (Claude) : ...
M. Thibault (Jocelyn) : Oui,
allez-y...
M. Fortin (Claude) : ...M.
Ciccone. C'est... Comme ancien trésorier, d'ailleurs, là, je peux vous dire
qu'à Hockey Québec, on a des fonds... Oui, on a des fonds, mais ils ne servent
pas à ça.
M. Ciccone :Merci beaucoup. Avez-vous déjà... puis c'est ma dernière
question. Avez-vous déjà eu des ententes à l'amiable avec des victimes pour
éviter que ça sorte dans les médias?
M. Fortin (Claude) : Ça fait
plus de 20 ans que je suis sur le conseil d'administration de Hockey
Québec, et jamais on a eu une situation où est-ce qu'on a eu des versements ou
quoi que ce soit.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Je vous remercie, M. le député. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bonjour à
vous trois. On va aller vite, là, j'ai moins de temps qu'une prolongation à
quatre contre quatre, là, ça fait qu'on va faire ça vite. M. Thibault, il
faut, je vous pose la question : Êtes-vous toujours actionnaire du Phoenix
de Sherbrooke?
M. Thibault (Jocelyn) : Oui.
M. Marissal : O.K. En faisant
un peu de recherche, on a trouvé peut-être l'origine du fameux Biscuitgate...
M. Thibault (Jocelyn) : Oui.
M. Marissal : ...ce
mystérieux incident dont je ne ferai pas ici le détail, parce que je n'ai pas
temps, puis ça tombe très bien. Vous êtes au courant de ça, vous avez déjà nié
cet incident-là. Ça s'est passé au moment où vous étiez actionnaire.
M. Thibault (Jocelyn) : Oui.
M. Marissal : Qu'est-ce que
vous pouvez dire rapidement là-dessus?
M. Thibault (Jocelyn) : Oui.
Rapidement, on avait porté à notre attention, il y a peut-être deux, trois ans
de ça, qu'il y a un certain nombre d'années, il y aurait eu des initiations à
Sherbrooke. À ce moment-là, les politiques en place et les règlements étaient
très, très clairs que les initiations n'étaient pas tolérées. On avait d'aucune
façon, la direction de l'équipe, autorisé quoi que ce soit, ni été mis au
courant de quoi que ce soit. Il y a eu d'ailleurs un rapport qui a été fait par
la LHJMQ par la suite. Et, à ce moment-là, bien, écoutez, nous, l'équipe était
en mesure de faire état de ses commentaires à ce moment-là, mais ce dossier-là
a été adressé.
M. Marissal : Ce n'est pas
parce que c'est interdit que ça n'arrive pas, hein?
M. Thibault (Jocelyn) : M. Marissal,
j'ai interdit bien des choses à mes filles, puis est-ce que... on peut-u
toujours savoir ce qui se passe pour être honnête avec vous? La réponse, c'est
que c'est très difficile. Mais ce que je peux dire, c'est que...
M. Marissal : Sans parler de
vos filles, parce que je n'oserais pas aller là, mais dans le vestiaire de
l'équipe à Sherbrooke...
M. Thibault (Jocelyn) : Il ne
s'est jamais rien passé dans l'entourage de l'équipe à Sherbrooke. Si, à un
moment donné, dans le... d'une fête non autorisée, il y a eu... il serait
arrivé, que ce soit à Sherbrooke ou ailleurs, des événements malheureux, c'est
vraiment malheureux. Mais d'aucune façon... Je pense qu'il n'y a aucune équipe
junior qui autorise, de toute façon, ce genre de choses là.
M. Marissal : Êtes-vous
rassuré par le processus de plainte puis les réponses en général de monsieur
Courteau puis de la Ligue de hockey junior majeur, ce matin, et en général
puisque vous êtes dans le milieu depuis longtemps?
M. Thibault (Jocelyn) : En
toute transparence, je n'ai pas été en mesure d'écouter la commission...
M. Marissal : Parlons du
processus de plaintes, par exemple...
M. Thibault (Jocelyn) : Oui,
effectivement.
M. Marissal : ...qui est
offert, là.
M. Thibault (Jocelyn) : Moi,
ce que je sais, c'est que la Ligue de hockey... du Québec prend très au
sérieux, je pense, l'encadrement des joueurs. Il n'y a aucun doute là-dessus.
Et puis est-ce qu'il y a des choses qui peuvent être améliorées? Assurément.
Mais pour connaître monsieur Courteau personnellement depuis très longtemps,
c'est quelqu'un qui... bien les joueurs... à cœur. Et puis, il n'y a aucun
doute que l'encadrement des joueurs, c'est quelque chose qui est non négociable
pour la LHJMQ.
M. Marissal : Je pense, j'ai
le temps pour une dernière. Arnaud Dubé, ce jeune entraîneur qui avait été
démissionné pour des propos notamment puis maltraitance de joueurs, a retrouvé
son poste aujourd'hui à Saguenay. Comment vous... Je vais poser une question
neutre. Qu'est-ce que vous en pensez?
• (15 h 40) •
M. Thibault (Jocelyn) : Bien,
pour être honnête avec vous, la ligue midget 3A, c'est une ligue qui se
gouverne par elle- même, d'une part.
D'autre part, ce dossier-là a été traité à
l'officier des plaintes l'année passée, si je ne m'abuse. Encore une fois, je
ne connais pas la teneur des témoignages, les éléments qui ont été amenés en
commission... lors des travaux de l'officier des plaintes, alors je ne suis pas
en mesure de vous dire, M. Marissal, est-ce que la décision était clémente
ou trop sévère ou pas assez sévère. Je ne connais pas les... Je n'ai pas accès
aux éléments, aux témoignages du dossier. Mais ce que je vais vous dire, c'est
que le midget 3A, c'est une ligue qui se gouverne d'elle-même.
M. Marissal : Je n'ai plus de
temps. Je vous remercie.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Je vous remercie, M. le député. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. D'abord, M. le Président, Monsieur Fortin, je suis fier de pouvoir compter
sur un concitoyen qui est à la tête de Hockey Québec, un citoyen de Mont-Joli,
d'une grande intégrité, reconnu, avec une longue carrière dans le hockey.
Alors, je vous salue. Je salue Monsieur Thibault. Rebienvenue à Québec. Vous
n'avez pas joué assez longtemps, tant qu'à moi, mais c'est une opinion...
M. Thibault (Jocelyn) : Malheureusement...
M. Bérubé : ...c'est une
opinion personnelle.
Je regrette un peu que l'exercice que le
gouvernement du Québec a conduit sur l'avenir du hockey a été fait aussi
rapidement après votre arrivée. Je pense qu'on aurait dû vous laisser commencer
à faire vos travaux. Et, manifestement, on voit qu'on n'avait pas tout couvert
les angles. Il y a la question de l'intimidation, mais il y en a d'autres
aussi.
Je veux vous parler des entraîneurs. Les
entraîneurs ont un rôle déterminant dans le sport, dans la vie des jeunes, dans
leur ascension, midget 3A, Junior majeur, Ligue nationale de hockey. C'est
un enjeu qui n'est pas beaucoup abordé. Ce matin, j'ai réussi à faire dire au
commissaire Courteau qu'il y avait eu au moins un cas à Val-d'Or. J'ai posé la
question parce que je le savais, et potentiellement, il y a d'autres cas qui me
préoccupent aussi. Les entraîneurs Hockey Québec, c'est des bénévoles, c'est souvent
des parents, c'est des gens qui vont là pour aider. Alors, c'est plus délicat
qu'un entraîneur rémunéré au midget 3A ou au junior majeur, pour qui c'est
un métier. Ma question : Est-ce qu'il existe un registre des entraîneurs
qui sont... je vais utiliser le terme «barrés»? Et, si oui, ça fonctionne
comment?
Mme Desaulniers (Marie-Joël) : Oui.
En fait, on a... Dans notre système d'enregistrement de Hockey Canada, là, que
nous, on appelle le HCR, si jamais un entraîneur, exemple, est reconnu coupable,
on peut le ficher, puis ça, c'est pour à travers le Canada. Donc, il va avoir
un code, donc cet entraîneur-là ne pourra pas partir, exemple, de Mont-Joli et
s'en aller en Ontario ou en Colombie-Britannique. Il va être comme barré,
automatiquement.
M. Bérubé : O.K. Pour quel
type d'offense? Bon, il y a une accusation criminelle, reconnu coupable. Ça
peut être de la violence, ça peut être attouchements sexuels, il y a toutes
sortes d'enjeux possibles, mais, si c'est une appréciation, par exemple, sur
des propos qui ont été tenus, qui ont été portés à votre attention, mais il n'y
a pas d'accusation formelle, êtes-vous capables d'ajouter des gens en disant :
On a observé votre comportement, vous ne pouvez plus être dans notre ligue?
Mme Desaulniers (Marie-Joël) : Bien,
pour des propos, je ne pourrais pas m'avancer pour ça. Par contre, pour tout ce
qui est allégations, pour des natures sexuelles ou...
M. Bérubé : Reconnues.
Mme Desaulniers (Marie-Joël) : Reconnues
ou quoi que ce soit, c'est quelque chose qui est fait.
M. Bérubé : O.K. Est-ce que
cette liste est accessible au commun... Si je suis parent d'un enfant dans vos
structures, est-ce que je peux consulter cette liste-là des entraîneurs qui
sont fichés?
M. Thibault (Jocelyn) : Non,
la liste n'est pas accessible. Comme ma collègue Marie-Joel vous expliquait,
quand il y a un entraîneur qui est reconnu coupable de toute atteinte à
l'intégrité, on va se dire comme ça, cet entraîneur est automatiquement, là,
fiché et n'a pas... mais il n'y a pas de liste qui est distribuée ou
accessible.
M. Bérubé : Donc, seulement
les structures de hockey peuvent vérifier si un entraîneur passe d'un endroit à
l'autre, mais, pour les parents, il n'y a aucune protection. Donc, je ne peux
pas vérifier si l'entraîneur de mon enfant est fiché puis on a oublié ça à
l'embauchant à l'autre bout du Québec.
M. Thibault (Jocelyn) : Bien,
de la façon que le système est fait, c'est impossible de ne pas le voir. À
chaque à chaque début de saison, quand un entraîneur s'inscrit, on va le dire
comme ça, en tapant, en entrant le nom de l'entraîneur, ou de la gérante, ou
peu importe qui ça peut être, bien, à ce moment-là, il y a un flag automatique
qui...
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Malheureusement, M. le député de Matane, c'est la fin de notre temps avec
les gens de Hockey Québec. Je veux vous remercier du temps que vous avez passé
avec nous, M. Fortin, M. Thibault, Mme Desaulniers. On va
suspendre la commission quelques instants pour permettre aux prochains
intervenants de s'installer. Merci grandement.
(Suspension de la séance à 15 h 45)
(Reprise à 15 h 50)
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
La commission reprend ses travaux. Et on a le plaisir d'accueillir avec
nous les gens du Réseau du sport étudiant du Québec, M. Roel et M. Boudreau. De
la façon qu'on fonctionne, on va voir... vous allez avoir un exposé de 10
minutes. S'ensuivra une période d'échange avec les parlementaires. Je vous cède
la parole.
M. Roel (Gustave) : Merci
beaucoup pour les consignes. Écoutez, ça nous fait plaisir... un peu comme nos
prédécesseurs ont mentionné tantôt, de venir vous partager un peu ce que le
réseau est et qu'est-ce qu'on fait dans ce genre de contexte là. On vous a
déposé hier tardivement... c'est le délai qu'on avait pour vous faire un
mémoire, dans lequel vous allez retrouver essentiellement, là, le réseau. Donc,
je ne prendrai pas le temps de vous le lire, mais vraiment d'aller de façon
assez large pour pouvoir rentrer vraiment dans le cœur du sujet.
Le Réseau du sport étudiant, vous savez,
c'est plus de 220 000 étudiantes, étudiants athlètes du Québec sur 14 régions.
Donc, l'ensemble de la province est couvert par le Réseau du sport étudiant.
C'est... Le défi que nous avons, c'est une seule mission pour tout jeune, de la
maternelle jusqu'à l'université, et la mission pourrait se résumer : la
réussite éducative par le sport. Donc, c'est vraiment la mission dans laquelle
on œuvre depuis plusieurs années.
Le Réseau du sport étudiant a été bâti,
créé par les établissements pour les établissements. Donc, vous allez retrouver
des similitudes avec le monde de l'éducation, notamment avec le code d'éthique.
Le code d'éthique est venu définir plusieurs projets, plusieurs produits que nous
avons du réseau...
M. Roel (Gustave) : ...notamment
le programme des 3R, qui est un programme qui est offert à l'ensemble des
entraîneurs qui débutent dans le réseau, dans lequel on aborde le respect
envers soi-même, le respect envers les autres et la responsabilisation de nos
actions, donc qui cadre bien avec le sujet d'aujourd'hui.
Beaucoup de discussions qui ont eu lieu
aujourd'hui reviennent souvent, et on va revenir dans le même sens. La personne
clé dans les situations sportives présentement, c'est les entraîneurs. C'est
beaucoup de responsabilités pour un bénévole, puisqu'on considère que c'est
bénévole. Dans... La plupart d'entre eux ont une compensation, mais ne sont pas
nécessairement rémunérés. Donc, c'est beaucoup de responsabilités. Dans le cas
du Réseau du sport étudiant, c'est plus de 20 000 entraîneurs qui sont à
travers la province et qui sont sous la juridiction des établissements
d'enseignement du Québec, donc 20 000... un peu plus de 20 000.
Ce qui est intéressant de vous ramener par
rapport à ça, c'est une étude qui a été faite en lien avec la sécurité dans le
sport dans laquelle les jeunes sportifs du secondaire ont été demandés, à
savoir... ils voudraient faire ce que leur entraîneur pense qu'ils devraient
faire à 94 %, alors que, lorsqu'on parle des amis, on descend complètement
à 43 %, et un enseignant, à 64 %. Donc, souvent, on a la prétention
que c'est les amis qui ont un pouvoir d'influence, alors que le jeune qui fait
du sport au Québec, son pouvoir d'influence, c'est vraiment l'entraîneur, la
personne clé est au niveau de l'entraîneur. Donc, vous ne serez pas étonnés que
le travail et les programmes que nous avons tournent alentour justement de
l'accompagnement de l'entraîneur.
Vous savez, le Réseau du sport étudiant
n'a pas attendu à avoir des commandes pour aller de l'avant. Pendant la
pandémie, vous savez que le sport étudiant avait été arrêté notamment, et donc
on a mis beaucoup d'énergie sur du travail... sur une démarche de consultation
pour l'équité, diversité et inclusion au Québec, dans laquelle on a abordé
quatre chantiers importants pour nous : le racisme, la place des femmes
dans le sport, la participation des personnes avec une limitation, communauté
LGBTQ. Il y a un sondage qui a été fait, avec plus de 6 000 étudiants au Québec
qui ont répondu à ce sondage-là. On vient de sortir un plan d'action associé au
niveau de l'inclusion.
Le champ d'action du réseau, c'est
beaucoup plus que du sport. On voit souvent ce qui arrive à la télévision, le
football universitaire, mais c'est vraiment juste la pointe de l'iceberg. C'est
vraiment beaucoup plus que ça, plusieurs programmes qui sont disponibles :
formations pour éducateurs physiques, notamment avec le programme Primo, des
programmes de mise en forme, notamment pour les jeunes du primaire et du
secondaire, tout le volet de la saine alimentation. Et vous avez sûrement vu à
plusieurs reprises tout ce qui est De Facto, Commence pas à fumer, Brise les
illusions, donc tout le volet de... antitabac sur lequel on travaille
également. Il y a plusieurs autres projets qui sont en place également. Donc,
c'est beaucoup plus que du sport.
Tantôt, il y a quelques questions qui ont
été posées en lien avec les recommandations qui étaient faites par le Comité
québécois de développement du hockey. Vous allez retrouver dans notre
mémoire... On appuie cette démarche-là. On l'a fait à l'époque, il y a tout
près d'un an que c'est sorti. Aujourd'hui, on dit que c'est important d'aller
de l'avant, notamment avec la recommandation numéro sept, qui est d'accroître
le respect et la sécurité au hockey est plus que nécessaire, plus que jamais.
Pourquoi le hockey? C'est un premier modèle, mais il y en a d'autres. Il y a
d'autres disciplines sportives qui mériteraient aussi avoir la même énergie, mais
je pense qu'on doit passer à partir du sport national au départ. Donc, c'est
les éléments que vous retrouvez, encore une fois, dans notre mémoire.
Je termine assez rapidement. Application
de la politique d'intégrité. L'ensemble des fédérations sportives ont
l'obligation de cette politique-là. Le réseau l'a adoptée sans avoir aucune
obligation, et elle est en place depuis exactement le même moment que les
fédérations sportives. Et on travaille conjointement avec l'officier des
plaintes et Sport'Aide également. Vous trouvez des extraits de la politique.
Vous allez voir que c'est des obligations qui sont concrètes. Donc, on s'attend
à des actions concrètes à partir des premiers intervenants dans une école,
notamment.
Engagement du réseau ou les pistes que
nous souhaitons, et je conclus là-dessus. Les pistes, notamment, c'est de
conférer à Hockey Québec le pouvoir de gouverner et de guider l'avenir du
hockey au Québec à partir du rapport. Il y a des éléments superintéressants qui
peuvent devenir un modèle pour les autres disciplines sportives. Alléger la loi
25, et on pourra en parler plus longuement, pour permettre la circulation
d'informations, alors que, présentement, on est limités sur le genre
d'information qu'on peut faire circuler, surtout pour ceux qui contreviennent à
la protection de l'intégrité. Reconnaître officiellement le RSEQ comme un
intervenant privilégié. On est... Encore une fois, un jeune sur cinq au Québec
fait du réseau du sport étudiant. Rétablir le mandat, on l'a eu pendant plusieurs
années, on l'a retiré, ce mandat-là, en 2019, la validation et la formation des
entraîneurs. Donc, on est direct avec ces gens-là. Et le dernier point, c'est
de bonifier le mandat de l'officier des plaintes, et on pourra en parler plus
longuement. On a quelques pistes à vous suggérer par rapport à l'officier des
plaintes.
Voilà, rapidement, je voulais le faire
pour vous permettre de pouvoir aller avec vos questions.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Excellent. Merci de votre présentation. M. le député de Vanier-Les Rivières
ou M. le député de la Côte-du-Sud? M. le député de Vanier?
M. Asselin : Oui, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
...
M. Asselin : M. Boudreau, M.
Roel, ravi de vous accueillir dans cette commission...
M. Asselin : ...le réseau du
sport scolaire, c'est vaste, effectivement. Souvent, on pense au primaire ou au
secondaire, mais on oublie souvent que le collégial et puis l'universitaire
font partie du sport scolaire. Alors, je vous félicite pour votre travail.
Ça fait longtemps que je suis impliqué,
moi, comme entraîneur, comme éducateur physique dans les écoles. J'ai été
directeur d'école et puis j'ai pu apprécier les mesures qui sont dans les
écoles, dans les gymnases. Il existe les secrets de vestiaires, mais on se
soucie aussi de ce qui se passe dans les gymnases.
Je vous demanderais peut-être d'élaborer
un petit peu sur les mesures qui sont importantes. Je pense Sport'Aide qui
travaille ferme. Je travaille avec eux autres dans mon comté, je le sais. Mais
il y a plusieurs outils qui peuvent prévenir les initiations. J'aimerais ça que
vous élaboriez un peu sur ce que vous connaissez dans le réseau du
sport-études.
M. Roel (Gustave) : Dans le
fond, là, je dirais que nous, on a un contexte qui est favorable au niveau du
réseau, c'est qu'on travaille avec des établissements d'enseignement pour
lesquels la Loi de l'instruction publique leur donne un mandat très précis. Je
vous les ai mis en annexe.
M. Asselin : Le mot «code de
vie», vous connaissez ça, vous?
M. Roel (Gustave) : Tout à
fait. Donc, ça fait partie du travail qu'on fait. C'est pour ça que le code de
vie est adapté au niveau du code, par exemple, d'éthique. Vous avez trouvé des
similitudes. Il y a même des écoles qui prennent le code d'éthique comme étant
le code de vie dans une école ou dans une récréation, par exemple, parce qu'il
y a des similitudes entre les deux. Tout ce qui est éthique tourne autour du
respect. Quand on parle d'outils, la formation des RRR qui est donnée à
l'ensemble de tout entraîneur qui rentre dans le réseau, bien, on aborde cet
élément- là de respect à partir des valeurs que chacun peut avoir, puisque tout
ce qui est éthique, vous comprendrez que vous pouvez avoir une définition
différente de quelqu'un d'autre. Et donc on aborde la fonction de pouvoir se
requestionner sur les façons, les moyens de travailler. Et comme je disais
tantôt, tantôt le fait de travailler avec des directions d'établissements qui
ont la première responsabilité d'assurer la sécurité des jeunes dans leurs
écoles, pour nous, c'est un atout, je vous dirais, incroyable.
M. Asselin : Je pense à DAM,
diplôme avant la médaille. Il y a plusieurs petits programmes qui existent, qui
sont méconnus, qui sont très inspirants à l'échelle du Québec. Mais imaginons
qu'un athlète, un élève vivrait un problème avec une initiation, là, quelles
sortes de mesures est-ce que vous pensez que, dans le réseau du sport étudiant,
existent pour que, ce jeune-là, il existe la fenêtre dont on parlait ce matin?
Autrement dit, qu'il a des recours, ce jeune-là, là.
M. Roel (Gustave) : Exact, il
y a des recours. Le premier recours, c'est, dans le fond, là, la personne
responsable à l'école concernant tous les éléments d'intimidation et violence.
Ça fait partie des obligations des écoles. Lorsqu'on reçoit des appels dans ce
sens-là, on le met en lien notamment avec la direction de l'école qui a cette
responsabilité-là. Si c'est de nature criminelle, on les met en relation avec
la police également. Et si le lien de confiance ne semble pas être là, ce qui
peut arriver à certaines occasions, on les met en référence directement avec
l'officier des plaintes, et c'est pour ça que l'officier des plaintes
qu'effectivement ça a été présenté tantôt, c'est tout récent, mais ça a un
impact important. L'officier des plaintes permet justement de ne pas en
échapper, là, entre les craques, dans ce genre de contexte là. La relation de
confiance devrait toujours être là entre un jeune et la direction ou
l'entraîneur. On ne contrôle pas ce qui peut arriver dans une école, donc le
fait d'avoir l'officier des plaintes permet, à tout moment, autant un jeune
qu'un adulte qui se sent à ce moment-là lésé de pouvoir aller sur le bouton je
porte plainte.
M. Asselin : Oui. Puis quand
un jeune nous fait des confidences comme directeur d'école, on est tenu
d'adresser ça, là. Ce n'est pas la culture du silence en sport étudiant.
M. Roel (Gustave) : Et c'est
dans la Loi de l'instruction publique dans laquelle la direction d'école a des
obligations, le centre scolaire a des obligations également. Donc, on vient se
baser sur ces éléments-là.
M. Asselin : Merci. Je vais
laisser la place à mes collègues. Je sais qu'il y a de nombreuses
interrogations, mais je vous dis encore bravo!
0groe Merci.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Merci, M. le député. Mme la députée de Hull.
Mme Tremblay : Est-ce que
vous avez été informé d'initiations à l'intérieur du réseau? Est-ce que ça a
été mis à votre connaissance?
• (16 heures) •
M. Roel (Gustave) : J'oeuvre
au niveau du réseau depuis plus de 20 ans comme bénévole et depuis les
neuf dernières années, comme directeur général de l'organisation du Réseau du
sport étudiant, et j'ai été informé, au mois de décembre cette année, d'une
situation d'initiation au niveau collégial pour laquelle on a rencontré
rapidement le directeur général du cégep concerné pour voir est-ce qu'il était
au courant. Effectivement, il était au courant. Il y a des mesures qui ont été
prises par ce cégep-là. On s'est assuré que le parent, puisque c'était un jeune
de 17 ans au niveau collégial, le parent soit informé de quelles sont les
démarches qui peuvent.... le parent peut faire, et on a fait le message
directement auprès de l'officier des plaintes pour s'assurer que ça ne tombe
pas encore une fois entre deux chaises. Donc, oui, c'est le genre de situation
qu'ont eu à gérer en décembre dernier.
Mme Tremblay : Ça fait qu'il
y a eu enquête...
16 h (version non révisée)
Mme Tremblay : ...peut-être au
niveau de l'officier des plaintes.
M. Roel
(Gustave) :
Exact.
Et donc un peu comme mon prédécesseur tantôt, vous comprendrez que c'est
une question de confidentialité. Donc, nous, c'est... du moment qu'on s'assure,
là, encore une fois que l'officier des plaintes soit informé, le relais part
avec l'officier des plaintes.
Mme Tremblay : Il peut
arriver plusieurs événements, vous avez parlé de 20 000 entraîneurs,
autant... et un nombre supérieur d'athlètes, là, est-ce que vous êtes au
courant, ou est-ce que vous avez un registre finalement de ce qui se passe, là,
d'événements, là, de plaintes? Est-ce que vous tenez ça ou ça reste au niveau
des établissements scolaires?
M. Roel (Gustave) : À la
base, c'est les établissements scolaires comme tels qui ont ce genre de
registres-là. Nous, ceux qu'on a, c'est un registre des infractions. Donc, un
entraîneur qui est reconnu coupable de quelque chose, il y a un registre. Le
registre, il est sur notre site Web, mais vous comprendrez que la loi nous
empêche aussi de mettre en évidence le nom des entraîneurs, donc c'est des
initiales associées à un établissement. Donc, il est toujours possible pour un
parent de pouvoir décoder le nom de l'entraîneur, donc une limitation légale en
arrière de tout ça. Donc, oui, on tient ce genre de registre là. Par contre, si
c'est uniquement une allégation, vous comprendrez qu'on ne tient pas ce genre
de registre là.
Mme Tremblay : Parfait. Vous
avez parlé d'un document, un plan d'action, là, sur l'inclusion, vous avez
produit un document, est-ce que ça va être possible de nous transmettre ce
document-là.
M. Roel (Gustave) : Oui, avec
grand plaisir, et on attendait l'occasion de pouvoir faire un lancement spécial
et de vous inviter à venir faire un tour dans ce lancement-là. On a pris un
leadership dans le dossier de l'inclusion et on a pris les quatre chantiers de
front, parce qu'on s'est rendu compte rapidement qu'on ne pouvait pas gérer ça
de façon différente, il y a vraiment une interaction vraiment entre chacun des
chantiers. Oui, avec grand plaisir.
Mme Tremblay : Puis en
terminant, accroître la sécurité au hockey, là, bon, le numéro sept dont vous
avez traité tantôt, ça mérite notre attention, mais vous avez dit : Ce n'est
pas juste le hockey, il y aurait d'autres disciplines. Donc, vous aviez quoi en
tête? Parce que je sais que vous touchez à l'ensemble des sports, sports
individuels, sports d'équipe, donc.
M. Roel (Gustave) : Plus d'une
quarantaine de disciplines sportives, on est un organisme multisports, donc on
travaille directement avec un protocole d'entente avec 14 fédérations
sportives, mais on est en action dans l'ensemble des disciplines. Pour nous, c'est
un tremplin, le hockey, présentement, très honnêtement, et je pense qu'avec
tout ce qui a été mis en place pour cette consultation-là, cette réflexion-là,
de pouvoir y aller de l'avant, au moins avec cette discipline qui fait
manchette présentement, permettrait de contaminer positivement les autres sports.
Mme Tremblay : Parfait.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : ...Côte-du-Sud, à votre tour.
M. Rivest : Merci, M. le
Président. Écoutez, tout ce lien-là avec l'éducation, le sport, le réseau que
vous représentez, bien, évidemment, m'interpelle beaucoup. Vous parlez dans
votre mémoire des trois R, le respect de soi, des autres, de nos actions aussi.
Bien, évidemment, dans tout ça, j'aimerais peut-être amener les collègues de ce
mandat ici pour peut-être amener un autre endroit qu'on n'est pas allé encore
pour se dire, d'abord, une question simple, quels sont, d'après vous, les
causes qui mènent nos jeunes à faire des rites d'initiation, ou les
entraîneurs, ou les gens, quelles pourraient être les causes?
M. Roel (Gustave) : Écoutez,
je pense qu'il y a une question de culture qui est en train de changer aussi,
ça, on le sent bien. Ce que j'aurais le goût de vous dire, moi, je pense que ce
qui me préoccupe le plus, c'est plus le fait que ça reste fermé comme
information. Le centre de documentation pour le sport, en 2017, centre canadien
a sorti une étude qui était faite avec les universités canadiennes sur les
initiations, ils ont fait plus de 52 établissements qui ont été consultés,
autant hommes et femmes, et ce qui est surprenant comme tel, c'est de dire que
les jeunes qui ont vécu une situation de... excusez-moi...
M. Boudreau (Stéphane) : D'initiation.
M. Roel (Gustave) : D'initiation,
merci, à 80 % vont en parler avec des amis et refusent a parlé, à
86 %, à un adulte significatif. Ce qui m'inquiète moi, c'est vraiment cet
élément-là de voir comment les adultes significatifs peuvent intervenir et
surtout être informés, d'autant plus qu'ils représentent 94 % de l'influence
positive auprès de leurs joueurs. Donc, c'est vraiment, là, je pense, la porte
qu'on doit prendre. Comme Réseau du sport étudiant, vous comprendrez qu'on
travaille beaucoup sur le domaine de l'éducation, et donc c'est les éléments,
justement, de formation, éducation qu'on veut mettre... je vous dirais, d'aller
plus loin, éducation et confiance.
M. Rivest : J'entends bien,
puis ça m'interpelle aussi de se dire qu'on est... quand on veut éduquer aussi,
on parle depuis ce matin de privatiser, on met des outils, on ajoute des
procédures, on donne des vidéos de formation, on empêche finalement nos jeunes
aussi de les priver d'un élément qui peut leur permettre de grandir quand c'est
fait d'une bonne façon. Si on avait à transformer ces rituels-là, si on voulait
tenter de trouver une solution ensemble, comment on pourrait voir ces
rituels-là d'une façon différente pour les amener d'une façon positive dans nos
milieux?
M. Roel (Gustave) : Alors, je
me permettais de vous dire ce que je vous ai dit d'entrée, l'entraîneur est, à
mon sens, à notre sens, c'est la clé pour ce genre de situation là. Nos
entraîneurs...
M. Roel (Gustave) : ...20 000,
la plupart qui travaillent dans des écoles primaires, secondaires sont souvent
laissés à eux-mêmes au niveau de ce travail-là, au niveau de l'encadrement, au
niveau de tout ce qui peut être formation. À mon sens, c'est là qu'on devrait
mettre de l'énergie à mieux les encadrer puisqu'encore une fois, ils passent
tellement de temps directement avec ces jeunes-là, donc de leur donner des
outils de temps en confiance et être capable également de communiquer sur...
L'entraîneur est là aussi pour ce genre de situation là. Je n'ai jamais
rencontré une direction d'établissement qui était favorable aux initiations
jusqu'à maintenant, très honnêtement. Souvent, c'est qu'ils l'apprennent et ils
doivent agir après coup. Donc l'ensemble des établissements ont des politiques
en lien avec les initiations. Donc, comment ils vont agir après? Mais est-ce
qu'on peut faire avant que ça arrive? Et donc c'est plus là encore une fois que
je pense que l'entraîneur peut jouer un rôle.
M. Rivest : Merci, merci
beaucoup.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci. Merci, M. le député, M. le député de Richelieu.
M. Émond : Merci beaucoup, M.
le Président. Bonjour. En préparant la rencontre d'aujourd'hui, je vois, dans
ma fiche technique, que vous êtes bien entendu, le collègue en a parlé tantôt,
implantés de façon majoritaire dans le milieu primaire et secondaire, mais
également collégial et universitaire. Et puis je suis content que vous en avez
parlé tout à l'heure, le hockey sur glace représente 8 % de votre
participation. Donc, vous êtes dans une quarantaine de sports à peu près, vous
disiez tantôt. Donc, moi, je suis heureux parce que je suis certain que les
membres de la commission ont été attentifs à vos propos puisqu'on s'intéresse
beaucoup au hockey, bien entendu. Mais j'ai tendance à penser comme vous que
nos travaux d'aujourd'hui vont avoir une résonance beaucoup plus large, que
toutes les autres fédérations de d'autres sports vont regarder les conclusions
des travaux. 8 % de la participation, c'est quelque chose comme près de...
au-dessus de 14 000 athlètes quand même chez vous. Bon.
Je veux, moi également, vous remercier
pour votre travail, surtout dans le sport éducation bien entendu. Puis vous le
savez très bien, mais je le répète, tout le bon travail que vous accomplissez,
moi, comme adjoint parlementaire au ministre de l'Éducation, là, vous semez des
graines pour que quand nos jeunes secteurs primaires, secondaires vont arriver
dans le sport un peu plus avancé, peut être avec les gens de ce matin dans la
Ligue junior majeur, bien, ils vont avoir une culture différente, ils vont été
avoir sensibilisés grâce à vos services, entre autres, puis ça me remplit
d'espoir pour la suite des choses.
Maintenant, vous vouliez parler tantôt, et
ça donne bien, de votre officier indépendant des plaintes. J'aimerais que vous
me disiez : Est-ce qu'il y a vraiment une indépendance dans le processus
d'enquête? Parce que, ce matin, ce n'était pas le cas avec tous nos
intervenants, là. J'aimerais savoir de votre côté de quoi il en retourne.
M. Roel (Gustave) : Écoutez,
dans notre cas à nous, on peut vous confirmer qu'il y a de l'indépendance,
puisque l'officier des plaintes, lorsqu'on a des communications qui sont à peu
près une fois par semaine, une fois par deux semaines, les appels que nous
avons, c'est pour bien comprendre est-ce que l'activité se passe dans le
contexte du RSEQ où ça se passe, dans un contexte associatif? Donc, il y a
quand même des échanges qui se font fréquemment avec l'officier des plaintes.
Je vous dirais qu'il y a deux axes
importants à apporter ou à améliorer à ce processus-là. Le premier, c'est la
compréhension de la population du bouton Je porte plainte. Hein, les gens ont
l'impression que le bouton arrive à mon bureau. Je tiens à vous le dire, non,
pas du tout. Le même bouton qui existe partout à toutes les fédérations
sportives va directement au bureau de l'officier des plaintes. Donc, c'est la
première des choses.
La deuxième, il y a des parents qui vont
mettre sur le bouton je porte plainte parce que l'autobus est arrivé en retard,
par exemple. Donc, ils ne comprennent pas nécessairement le pourquoi de ce
bouton- là. Par contre, s'il y a ne serait-ce qu'une bonne plainte qui rentre
sur une centaine, ça vaut la peine de le faire parce qu'on ne l'échappe pas
cette plainte-là comme telle. Donc, ça, c'est le côté de compréhension du
bouton.
Le deuxième, c'est tout le volet de la capacité
de l'officier des plaintes de pouvoir agir. Il y a eu une situation qui s'est
produite en début de processus et dans laquelle l'officier des plaintes a eu à
intervenir, notamment avec une école secondaire, trois entraîneurs. Ça a fait
les manchettes. Vous la lirez, vous l'avez déjà vue. L'officier des plaintes a
fait une recommandation que les trois entraîneurs soient suspendus. Le conseil
d'administration chez nous, le matin même, ça n'a pas pris cinq minutes,
c'était réglé.
• (16 h 10) •
Une autre question à nous, c'est :
Est-ce que ça devrait passer par le réseau du sport étudiant ou ça devrait être
effectif par l'officier des plaintes qui a fait enquête et qui connaît tout le
dossier pour dire, à partir de maintenant, ces entraîneurs-là vont être
suspendus pour une période X, Y, Z, et à ce moment-là, on applique la sanction?
Je ne pense pas qu'aucun de nos collègues
des fédérations sportives, ils vont aller à l'encontre d'une décision comme
celle-là, mais je pense qu'on peut être plus efficace. L'officier des plaintes
a cette marge de manœuvre là, a un pouvoir d'enquête, l'officier des plaintes,
et c'est pour ça que dans le contexte où je parlais tantôt d'initiation au
niveau collégial. On ne s'est pas gêné, comme réseau, de faire appel à l'officier
des plaintes qui a la capacité de faire ces démarches-là. Donck moi, je
donnerais vraiment beaucoup plus de pouvoir à l'officier des plaintes.
M. Émond : O.K. C'est noté,
j'ai...
M. Émond : Une dernière
question avant de passer la parole à ma collègue à ma droite. Vous avez parlé
de code d'éthique tantôt. Brièvement, peut-être, nous expliquer qui est
assujetti par le code d'éthique, les entraîneurs, tous les gens qui côtoient
les jeunes? Est-ce que les jeunes également signent code d'éthique, ce que vous
avez appelé code de vie? Puis, brièvement, je constate que vous avez une
entente récente avec vos prédécesseurs de Hockey Québec. J'aimerais vous
entendre sur ce que vous avez signé avec eux, s'il vous plaît.
M. Roel (Gustave) : Parfait.
J'ai combien de temps?
M. Émond : À peine une
minute pour laisser un peu de temps à ma collègue.
M. Roel (Gustave) : C'est
bon. Je vais aller rapidement. Au niveau des codes, vous dire que les codes
sont existants depuis longtemps. L'ensemble des établissements les ont. Tout ce
qui est entraîneur responsable, il y a effectivement une démarche, je dirais,
de signature et tout ça. Auprès des jeunes, ce n'est pas le cas, mais vous
allez le retrouver dans le plan d'action qu'on parlait tantôt, d'inclusion. Il
y a un axe sur lequel on s'en va sur une signature. Encore une fois, c'est une
démarche symbolique pour nous. C'est qu'est ce qu'on va en faire de cette
signature-là. Quelle formation on va venir faire à partir de ça.
Par rapport aux fédérations sportives,
14 fédérations, dont Hockey Québec en fait partie. On vient bien définir
le terrain de jeu de chacun. Un rôle de régie est reconnu par le ministère
auprès des fédérations sportives, mais on considère qu'il y a du travail qui
doit se faire, a partager de part et d'autre. S'il y a une fédération avec
laquelle ça va très, très, très bien, écoutez, c'est celle de hockey
présentement, parce qu'on a intérêt à la même chose. Plus qu'il y aura de
joueurs de hockey, plus que la fédération va être heureuse, plus que le réseau
va être content. Je vais dire la même chose en basket, en soccer, ainsi de
suite. Donc, c'est vraiment de trouver des points de convergence. On n'est pas
dans des points de divergence, mais vraiment dans des points de convergence.
M. Émond : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci. M. le député. La collègue à votre droite, c'est la
députée de Lotbinière-Frontenac. Mme la députée.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Je voulais revenir sur ce que vous avez dit
tout à l'heure. Vous parliez de bonifier le rôle d'officier des plaintes.
J'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Roel (Gustave) : La
bonification, pour moi, c'est la capacité à l'officier des plaintes de pouvoir
faire les sanctions directes, et non pas demander à l'organisation de les
endosser. On n'a pas de problème à les endosser. On veut que ça soit plus
rapide comme démarche. Tantôt on parlait d'un registre. Malheureusement, on n'a
pas la possibilité légale de pouvoir le faire. Et je vous rappelle que, si on
veut mettre sur une liste un pédophile reconnu, c'est un juge qui peut le
faire. Donc, je ne peux pas le faire. Si l'officier des plaintes avait cette
capacité-là pour aider à avoir ce genre de liste là qui serait officielle... On
a tous nos listes mais malheureusement elles ne sont pas publiques, et on ne
peut pas les partager. Donc, ces deux points là, je pense qu'ils seraient
importants pour l'officier des plaintes.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait. Je n'avais pas d'autres questions.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Très bien. Ceci conclut le bloc de la part du gouvernement.
M. le député de Marquette, vous avez 12 min 40 s
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président. M. Roel, bonjour. M. Boudreau,
bonjour. Content de vous avoir avec nous. On a travaillé fort pour vous avoir.
Puis je remercie la partie gouvernementale. Puis, comme vous voyez, ils sont
pas mal plus que nous autres. Ça fait que c'est eux autres qui décident en bout
de ligne. On s'est aperçu avec... C'est sûr que ce qui nous a frappés au
visage, là, c'est ce qui est arrivé dans le monde du hockey. Mais il ne faut
pas se mettre la tête dans le sable non plus, là. On sait que c'est une culture
du sport, les initiations. Puis quand on parle de sport, bien, avec votre...
avec la SEQ, bien, vous, vous gérez des étudiants, puis vous gérez du sport
étudiant. Puis on sait aussi que ça se passe dans les cégeps, puis dans les
universités. Même si ce n'est pas des athlètes, on sait que ça fait partie de
cette culture d'initiation là où les jeunes doivent le faire.
Vous avez parlé tantôt d'un code
d'éthique. Moi, ça me fait... Bien poliment, là, ça me fait toujours rire quand
j'entends : Oui, oui, on a un code d'éthique. Oui, les parents ont signé
une feuille. Oui. Oui, mais légalement, ça, je veux dire, ça donne quoi? Ça
donne... Ça marche quoi en hiver, ça, un code d'éthique puis une feuille que tu
signes en début de saison? Y as-tu des sanctions qui est écrit sur ce code
d'éthique là? Est-ce que vous pourriez nous dépasser... nous nous déposer votre
code d'éthique pour qu'on puisse le lire puis voir? Qu'est-ce que ça fait? Puis
ça sert à quoi? Si quelqu'un enfreint le code d'éthique, vous faites quoi? Vous
le mettez dehors? Vous mettez les parents dehors? Vous mettez les gens dehors?
Ça sert à quoi, ça, un code d'éthique puis une feuille à signer?
M. Roel (Gustave) : Écoutez,
vous avez tout à fait raison. Et c'est pour ça que je disais tantôt que le code
d'éthique, on peut vous le déposer. Il est... Il est public. Il est sur le site
Web. Ça me fera plaisir de vous le transférer. Ce n'est pas le code d'éthique
qui est important, c'est qu'est-ce qu'on en fait. C'est comment on l'amène en
éducation. Encore une fois, on travaille dans le monde de l'éducation. On n'est
pas nécessairement sur des sanctions. Oui, on retient une sanction parce que
quelqu'un a été pénalisé. Nous, ce qu'on veut, c'est l'avant. Donc, quand un
jeune est amené vers un code d'éthique, c'est qu'il doit comprendre, c'est quoi
sa responsabilité en arrière de ce code d'éthique là. Vous avez sûrement vu,
médiatiquement parlant, pendant la période des fêtes, là, la destruction du Bol
d'Or. Et beaucoup de journalistes ont parlé du matériel. Le réseau du sport
étudiant ne s'est pas préoccupé...
M. Roel (Gustave) : ...en
soi, ce n'était pas important, ça. Ce qui est important, c'est l'intention,
qu'est-ce qu'on peut apprendre de cette situation, quel genre d'encadrement les
étudiants ont eu avant, pendant et après et qu'est-ce qu'on va retenir pour
plus tard. Quel message on va passer aux autres étudiants sur la valeur de
respect que le réseau du sport étudiant essaie fait de promouvoir? Donc, on est
plus dans le volet éducation dans notre cas à nous, effectivement. Les conséquences
en soi, on n'ira pas sur le retrait de ces jeunes-là. Au contraire, c'est la
motivation de bien de ces jeunes-là d'être à l'école aujourd'hui, c'est parce
qu'ils font du sport. Vous allez trouver nos jeunes que c'est la culture, et
c'est parfait comme ça. C'est la réussite éducative par le sport. Donc, pour
nous, c'est les garder et qu'ils apprennent quelque chose.
M. Ciccone :Vous avez parlé, dans votre mémoire, puis vous l'avez dit
aussi dans votre exposé, que les entraîneurs, ce sont les personnes les plus
importantes dans la vie d'un athlète puis ce sont les gens responsables
également, mais est-ce que... Puis je veux vous entendre là-dessus, est-ce
que... Combien de responsabilité vous donnez aussi à l'établissement
d'enseignement, aux parents également? Parce que l'entraîneur, lui, il va avoir
le jeune deux, 3 heures par jour, là, mais par la suite... Puis, quand
qu'il y a des dérapages, souvent ce n'est pas quand l'entraîneur est là.
Parlez-moi un peu de la responsabilité des... que les autres...
M. Roel (Gustave) : Volontairement,
le réseau a mis vraiment la cible sur les entraîneurs, très honnêtement, une
question aussi d'efficacité et d'efficience dans le travail qu'on est capable
de faire. Si on sait que les entraîneurs ont un impact à 94 % et que les
parents, au maximum c'est 52 %, là, c'était un choix direct qu'on voulait
faire. Ce qu'on sait, c'est que, si l'entraîneur perd le contrôle, par exemple,
dans sa façon de coacher, d'entraîner son équipe, ça a une répercussion sur les
parents qui sont dans les estrades. Donc, encore une fois, est-ce que je vais
intervenir auprès des parents? Si je le fais, je vais être en conséquence des
parents, alors que je préfère travailler sur la responsabilité de l'entraîneur.
L'image qu'il donne, la façon qu'il gère son équipe a une répercussion auprès
des spectateurs qui sont les parents, donc c'est vraiment là-dessus.
Et c'est pour ça que je disais, tantôt,
que je pense qu'au-delà de toute la responsabilité, parce que c'est beaucoup
sur les épaules des entraîneurs, pour moi, l'important, c'est quel encadrement
l'école, le cégep, l'université va mettre en place pour encadrer son entraîneur
qui, lui, passe effectivement trois ou 4 h, mais c'est les plus
importantes pour ces jeunes-là et qui fait qu'à chaque matin ils ont le goût de
revenir à l'école.
M. Ciccone :Vous avez parlé tantôt des officiers, puis ça me fait
plaisir de vous entendre parce que j'ai eu cette conversation-là, justement, la
semaine dernière avec la ministre responsable des Sports. Et on parlait
justement du mordant que l'officier devrait avoir. Puis moi, j'avais suggéré
que l'officier aux plaintes, au lieu d'avoir juste un pouvoir de
recommandation, bien, qu'il ait un pouvoir exécutoire, là, un pouvoir de sanction.
Voulez-vous rajouter là-dessus? Parce que moi, tu sais, je veux dire, quand tu
es un officier, tu portes plainte, mais, en même temps, il va dire : C'est
assez, on le retire un mois, deux mois, puis ou tu es tout simplement suspendu,
là, pour le restant de l'année ou pour deux ans, ou même à vie, s'il le faut.
M. Roel (Gustave) : Le Réseau
du sport étudiant fait partie du comité qui a réfléchi avec d'autres groupes
pour la mise en place l'officier des plaintes. Je pense qu'il y avait... il y a
un changement de culture qu'on voulait apporter et peut-être qu'il y avait une
crainte du milieu que ça soit exécutoire. Je pense qu'après deux ans
d'existence... je pense qu'on est rendu là aussi comme organisation de
dire : Est-ce qu'on peut aller à la prochaine étape? Je pense que les
preuves ont été faites. Vous savez, sur 400 quelques plaintes qu'ils reçoivent
par année, il y en a une qui a fait la manchette, seulement, négativement.
Bien, j'ose dire qu'il y en a 449 qui ont valu la peine de pouvoir être traitées.
• (16 h 20) •
M. Ciccone :J'ai vu... Encore dans votre mémoire, vous parlez du
rapport du hockey puis vous faites mention de neuf recommandations principales.
Sur les neuf recommandations, puis je comprends que le hockey, c'est le sport qu'on
veut... on a un problème avec le hockey au niveau du développement, puis on s'y
est penché, mais aussi ce qu'on s'est aperçu, c'est que, depuis la pandémie,
qui n'a pas aidé, là, on a perdu énormément de membres au niveau des
fédérations. Je ne sais pas si c'est comme ça au niveau du sport scolaire,
mais, sur les neuf recommandations, il y a seulement un endroit où on parle de
respect et de la sécurité. Croyez-vous que le rapport a manqué à sa tâche, à
savoir est-ce qu'on aurait peut-être pu se pencher un peu plus sur l'intégrité,
l'intimidation et les insultes, tout ce qui vient avec le sport,
malheureusement?
M. Roel (Gustave) : Moi, très
honnêtement, je n'ai pas participé au rapport, là, donc je tiens à le
mentionner. On l'a reçu en même temps qu'il a été rendu public. Pour nous, ce
qui est important, dans le fond, c'est l'article neuf. Aujourd'hui, c'est le
septième, le septième dit «accroître la sécurité dans le hockey», mais tout ça
tient sur une pierre angulaire, permettre à Hockey Québec de jouer son rôle de
vigie à pleins pouvoirs. Par conséquent, pour nous, c'est pour ça qu'on endosse
l'ensemble du...
M. Roel (Gustave) : ...rapports
dans lesquels vous allez avoir, notamment la présentation du développement du
hockey féminin qui, actuellement, malheureusement, le développement se fait en
Ontario, ne se fait pas au Québec, donc c'est un tout pour nous. On peut être
en accord plus avec un ou un autre des actions qui sont prévues. Encore une
fois, en lien avec l'invitation d'aujourd'hui, on trouvait ça important de vous
dire la sept, mais, dans notre mémoire, vous allez retrouver que les neuf se
retrouvent, vous allez retrouver cinq actions particulières au niveau de ce
rapport-là pour lesquelles on est en accord.
M. Ciccone :Mais ma question c'était est-ce que vous pensez vous
justement qu'on aurait dû se pencher un peu plus sur cet aspect-là de
l'intégrité, l'intimidation au niveau du hockey et du sport en... mais plus du
hockey parce que ça a un rapport au hockey, là, ça vient... c'est un tout
ça-là, là.
M. Roel (Gustave) : C'est un
tout, mais je pense que, si Hockey Québec peut avoir justement son pouvoir de
gouverner... J'étais assis en arrière de la salle et j'entendais : On n'a
pas le pouvoir de. Mais, si on leur donne le pouvoir d'agir, je suis
convaincu... avec le peu de temps que Jocelyn Thibault a, présentement en
place, et on a vu le changement, je pense qu'on peut aller complètement
ailleurs, et, encore une fois, être un modèle pour les autres disciplines
sportives.
M. Ciccone :Je suis d'accord avec vous là-dessus. Depuis que vous êtes
là, Monsieur Roel, combien de plaintes avez-vous reçues?
M. Roel (Gustave) : Plaintes?
M. Ciccone :Oui.
M. Roel (Gustave) : Des
plaintes, on peut en recevoir plusieurs, mais si on parle...
M. Ciccone :Au niveau de l'intimidation, là.
M. Roel (Gustave) : Comme ça,
de l'invitation que j'ai reçue aujourd'hui, une seule, celle en mois de
décembre au niveau collégial.
M. Ciccone :Une seule seulement?
M. Roel (Gustave) : Oui.
M. Ciccone :Depuis que vous êtes là, depuis que vous êtes dans le
réseau scolaire également?
M. Roel (Gustave) : De ce
type-là? Oui.
M. Ciccone :Parfait. Ça m'amène à mon autre question. On parle beaucoup
de la culture du silence. Moi, je pense que, même, on doit aller plus loin que
ça. Moi, je me demande si ce n'est pas devenu normal. Vous avez sorti une
statistique tantôt. C'est 80 % des jeunes qui ont une initiation, refusent
d'en parler à un adulte. Est-ce que c'est la culture du silence, selon vous, ou
c'est tout simplement normal dans la vie d'un athlète?
M. Roel (Gustave) : Ce n'est
sûrement pas normal, vraiment pas. Je pense que c'est pour ça qu'on... Je
disais tantôt, qu'il faut qu'on regarde pourquoi à ce niveau-là de manque de
confiance d'un étudiant de venir s'adresser à un adulte significatif, encore
une fois. Et cette étude-là était faite au niveau universitaire. J'ose espérer
que c'est... ou j'ose espérer... J'ai l'impression que ça doit être la même
chose au niveau collégial et au niveau scolaire. L'étude, qui a quand même
plusieurs pages, j'ai fait un condensé, il y a des éléments en lien avec
l'inquiétude d'un étudiant ou d'un joueur de le déclarer, de perdre son poste,
par exemple. Il y a un certain nombre d'éléments et pour lequel, lorsqu'on
questionne des entraîneurs, c'est plutôt l'inverse. Ce que les entraîneurs
avancent : un étudiant qui déclare une situation de cet ordre-là devrait
être plutôt félicité et honoré pour son courage. Donc, il y a une question de
rebâtir ce lien de confiance là entre l'entraîneur et le joueur ou l'étudiant.
Encore une fois, il représente 94 % d'influence possible.
M. Ciccone :Mais la problématique, ce n'est pas la relation, souvent,
entre l'entraîneur et le joueur, c'est la perception qu'il va avoir au niveau
de l'équipe.
M. Roel (Gustave) : Tout à
fait.
M. Ciccone :Je pense qu'elle est là, la problématique. Je veux
revenir... il ne me reste pas beaucoup de temps, là, 2 min 30 s à peu près.
Quand on parle des... Trouvez-vous qu'il y a assez d'intervenants,
psychologues? Je sais que moi, dans mon comté, il y a des policiers, policières
qui vont à l'école secondaire, qui sont là, qui... C'est comme des agents
communautaires, on peut leur parler. Pensez-vous que, dans le domaine du sport,
là, qui est très, très, très spécifique, où il y a une mentalité où on va
modeler nos enfants à un très jeune âge sur l'équipe sur le leadership, sur
le... être rassembleur et jouer en gang, pensez-vous que les intervenants
manquent justement de formation pour être capables de parler le même langage,
le même langage des étudiants athlètes ou de nos athlètes au Québec?
M. Roel (Gustave) : Là, vous
parlez de l'équipe-école, qui est plus large?
M. Ciccone :Oui.
M. Roel (Gustave) : Vous
comprendrez que, là, on sort du mandat du réseau. Mais je me permettrais de
vous dire, M. Ciccone, que j'ai travaillé pendant 20 ans dans un centre de
services scolaire au développement de la vie étudiante, et chaque adulte qu'on
se souvient de notre école primaire, secondaire, souvent, ce n'est pas le
l'enseignant qu'on se souvient, c'est l'être humain qui nous a accompagné.
Donc, dans ce sens-là, pour moi, c'est important qu'on ait de plus en plus de
personnes significatives. Je vais revenir au point que je disais tantôt.
L'entraîneur a beaucoup de responsabilités puis il a une différence positive.
Qu'est-ce qu'on peut mettre en place pour mieux encadrer, mieux accompagner nos
entraîneurs? Pour moi, la clé, la solution, elle est là.
Le changement de comportement que, par
exemple, la SAAQ a eu au niveau du port de la ceinture, lorsqu'il s'adressait
aux adultes, ça n'a pas fonctionné. Lorsqu'ils se sont adressés aux plus
jeunes... Et aujourd'hui c'est nos enfants qui nous disent de mettre la
ceinture de sécurité. Donc, on fait exactement la même chose au niveau du
Réseau du sport étudiant. C'est pour ça qu'encore une fois on pense que c'est
du sport, le Réseau du sport étudiant, tout à fait, mais c'est beaucoup plus
que ça. C'est plein de programmes...
M. Roel (Gustave) : ...En
formation, en développement de motricité, en nutrition, en saines habitudes de
vie qui laisse des traces pour plus tard. Le collégial représente 7 % de
la population du réseau, l'universitaire, 2 % de la population, donc plus
de 200 000 sur 220 000 jeunes sont au primaire et secondaire.
M. Ciccone :...terminer, une dernière.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Allez-y, allez-y.
M. Ciccone :En terminant, ma dernière question, oui ou non, là,
ressentez-vous... Avez-vous des témoignages, des fois, des parents, des
craintes à l'effet que vos jeunes qui passent à travers le sport étudiant vont
accéder au niveau supérieur? Est-ce qu'il y a des craintes? Est-ce que les
parents vous témoignent de ça et qui ont peur de les envoyer junior, par
exemple?
M. Roel (Gustave) : Ce
n'est pas notre cas à nous, parce que vous comprendrez que, dans le réseau, on
ne va pas vers le junior, donc on développe à l'intérieur du réseau comme tel,
donc, ce n'est pas le genre de situation qu'on a à gérer.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. Roel, merci à vous.
M. Roel
(Gustave) :
Merci.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Je vous remercie, M. le député. On passe au député de Rosemont pour un peu
plus qu'une période de prolongation, cinq minutes... secondes.
M. Marissal : Prolongation
à la prolongation. Merci, M. le Président. Merci d'être là, à vous deux.
Je ne suis pas sûr que j'ai saisi, tantôt,
quand vous avez parlé très rapidement en réponse à une question d'un collègue
en face, là, des initiations. Ce matin, on nous a dit, les gens de la Ligue de
hockey junior majeur nous ont dit, tu sais, à un moment donné, la porte du
vestiaire se ferme. Puis il y a des vestiaires dans tous les sports, hein, ça
va de soi, surtout les sports d'équipe. Est-ce que vous êtes aussi de l'avis
que... est-ce que vous vivez ça, vous, dans le réseau, qu'à un moment donné la porte
du vestiaire se ferme, là, même dans les écoles, puis qu'après ça vous perdez
un peu le contrôle, même si vous envoyez des directives?
M. Roel (Gustave) : Le
Réseau du sport étudiant, on intervient sur, on va dire de façon simpliste, sur
la partie en soi, et tout ce qui se fait un peu avant, ce qui se fait après. Ce
volet-là est bien régi au niveau du réseau. Ce qui sort de cette portion-là,
c'est la portion de l'école. Donc, dans notre cas, à nous, ou l'établissement,
quel qu'il soit, collégial, universitaire, notre portion à nous, lorsqu'on est
au courant de quelque chose qui sort de cette portion-là, c'est là où je disais
tantôt qu'on intervient avec la direction de l'école pour s'assurer que la
prise en charge soit faite, parce qu'il y a des obligations, pour ces
directions d'établissement là, d'agir. Donc, on est dans ce contexte-là. Donc,
quand qu'on dit que la porte se ferme, si on est au courant d'une situation, il
est clair qu'on intervient même quand que, la porte, elle est fermée, c'est dans
la façon qu'on a de faire.
M. Marissal : O.K.
Est-ce que ça arrive que vous ayez à intervenir pour ce genre de choses avec
une école?
M. Roel (Gustave) : Oui.
Je vous donne l'exemple de tantôt où je parlais qu'au niveau d'une initiation
au niveau collégial, ça s'est passé. On a été informés de la situation par un
parent qui était outré, avec raison. On a fait la démarche auprès de la
direction générale de ce cégep-là, et on s'est permis de faire la démarche avec
l'officier des plaintes en disant : Écoutez, on trouve qu'il y a quelque
chose là, où est-ce qu'on doit aller plus loin dans l'enquête, et s'assurer,
encore une fois, que ça ne soit pas juste une démarche par un établissement qui
va répondre aux besoins et peut-être, je dirais, étouffer la situation, donc
d'avoir ce regard-là, externe, pour nous, c'est important de le faire, oui.
M. Marissal : O.K. Là,
vous parlez de collèges, mais secondaires aussi, notamment, des écoles, de
grandes écoles privées?
M. Roel (Gustave) : Ça
pourrait arriver. Mais très honnêtement, au niveau secondaire, je n'ai pas eu
d'intervention directe sur ça, non.
M. Marissal : Puis
est-ce que vous avez un guide là-dessus, précisément, notamment sur les
initiations et le code de conduite, ensemble, dans une équipe?
M. Roel (Gustave) : Non.
La politique d'intégrité qu'on a fait en sorte que ce genre de situation là,
elle est prescrite en soi, c'est les comportements qui sont à prescrire. Le
défi d'un guide d'initiation, c'est que ça peut être aussi une question
d'intégration, on peut changer les termes. Alors, pour nous, ce n'est pas le
terme qui est important, c'est le comportement dans lequel on doit s'assurer
que ça ne soit pas là. Et, encore une fois, je ne connais aucune direction d'établissement,
que ce soit primaire, secondaire, collégial ou universitaire, qui est en accord
avec des initiations, donc ils ont déjà leur politique en lien avec ça.
M. Marissal : O.K. On
peut ne pas être en accord, mais il y en a pareil, ça arrive pareil.
M. Roel (Gustave) : Il
peut y en avoir, effectivement...
Une voix : ...
M. Roel (Gustave) : Exact,
et donc sont en réaction après situation, encore une fois. Les codes
disent : on n'a pas le droit de le faire, comme le stop juste devant, on
est supposés de le faire, mais il y en a qui passent tout droit, donc, et c'est
important de l'avoir, ce stop-là, c'est important d'avoir les règles, c'est
important de pouvoir intervenir lorsque ça se passe.
M. Marissal : O.K. Il
reste environ deux minutes. L'officier des plaintes, là, l'officier des
plaintes, là, on en parle beaucoup, là, comme si c'était une personne, là.
M. Roel (Gustave) : oui,
c'est plusieurs personnes, oui.
• (16 h 30) •
M. Marissal : Ce n'est
pas une personne, l'officier des plaintes, ce n'est pas un visage, ce n'est
pas...
M. Roel (Gustave) : Non,
Exact.
M. Marissal : Bon.
Est-ce que ça n'aiderait pas, justement, si on était capables d'avoir un
commissaire ou vous dire : on peut lui donner plus de pouvoir? Je ne veux
pas vous enlever ça, là, parce que c'est sous votre responsabilité, là, si je
comprends bien, mais est-ce qu'on pourrait par exemple imaginer un commissaire
nommé par l'Assemblée nationale, donc un officier du Parlement, et là, tu as une
personne comme tu as protectrice du citoyen et tous nous nos chiens de garde
ici? Parce que, tu sais, l'officier des plaines, dans l'univers, pour moi,
c'est un bureau, puis je ne veux rien enlever aux gens qui travaillent là, là,
mais...
16 h 30 (version non révisée)
M. Marissal : ...bureau, ce n'est
pas...
M. Roel (Gustave) : Oui,
effectivement, ça pourrait peut-être aider à la compréhension de ce bouton-là.
Donc, ce commissaire-là, comme vous l'appelez, il peut aussi être le
porte-parole de pourquoi le bouton sert, et donc ça peut être une façon de
communiquer. Et, présentement, c'est les partenaires qu'on communique, à savoir
que le bouton existe, comment on doit l'utiliser. Effectivement, ça peut être
une piste intéressante, dans ce sens-là.
M. Marissal : Je note. Puis,
dernière question, curieusement, vous ne couvrez pas les joueurs de la LHJMQ...
j'ai de la misère à dire ça... la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Vous
ne les couvrez pas. Pourtant, la plupart sont ou devraient être à l'école, ou
sont à l'âge d'école. Comment on règle ça? Parce qu'ils sont un peu, eux autres
aussi, dans l'univers, là, ils sont perdus un peu, là.
M. Roel (Gustave) : J'aime
votre question, j'aime vraiment votre question. On ne couvre pas non plus le
sport-études. Vous savez, lorsqu'il y a une problématique, dans une école, en
lien avec le sport, le premier réflexe des journalistes, des médias c'est d'appeler
le Réseau du sport étudiant, en se disant : ça se passe dans une école,
donc le réseau la gère. La réponse est non. On gère quand même passablement de
ce qui se fait dans une école, mais ce n'est pas parce qu'un jeune est à l'école
que ça se passe au niveau du Réseau du sport étudiant. D'ailleurs, une des
recommandations que vous avez dans notre mémoire, c'est de reconnaître le
Réseau du sport étudiant comme étant un interlocuteur principal dans une école,
justement, pour éviter qu'on soit plusieurs à intervenir, et que ça se perde à
travers le milieu.
Le Réseau du sport étudiant a 35 ans de
vie, et 35 ans dans lesquelles on est là pour les étudiants, encore une fois,
qui font du sport dans le contexte du Réseau du sport étudiant. Je me
permettrais de dire que, tout récemment, il y a une situation problématique, au
niveau universitaire, pour une équipe de hockey universitaire, dans laquelle un
jeune s'est permis de faire des affichages sur médias sociaux, et cette
équipe-là ne joue pas au RSEQ, elle joue en Ontario, gérée par l'Ontario. Par
conséquent, c'est leur réseau qui a eu à répondre de cette situation-là, parce
qu'on se dit : il joue au hockey dans une université, et donc ça relève du
réseau. Ce qui n'est pas le cas. Donc, voilà.
Le Président (M. Fortin, Pontiac) :
Je me dois, à ce moment-ci, d'interrompre votre conversation pour remercier
le député de Rosemont et vous remercier, M. Roel, M. Boudreau, de vos
interventions, de votre perspective, de votre temps que vous avez passé ici
avec nous.
On va suspendre pour quelques instants,
pour permettre aux gens de l'Université McGill de s'installer. Avant de le
faire, je voulais simplement informer les gens de... les membres de la
commission que la Ligue canadienne de hockey a déjà transmis la liste d'équipes
qui avait été demandée par le député de Marquette un peu plus tôt. Alors, vous
pourrez trouver, sur le site de la commission, l'ensemble de la documentation.
Voilà, merci.
(Suspension de la séance à 16 h 34)
(Reprise à 16 h 40)
Le Président (M. Fortin) : La
commission reprend ses travaux. Je veux saluer le Pr Fabrice Labeau, de l'Université
McGill, qui est avec nous aujourd'hui. Comme vous avez pu le constater, Pr
Labeau, vous êtes à même de nous présenter un exposé de 10 minutes qui
sera suivi d'une période d'échanges avec les parlementaires. Alors, la parole,
elle est à vous.
M. Labeau (Fabrice) : Merci
beaucoup, M. le Président. Distingués membres de la commission, mesdames,
Messieurs, il me fait plaisir d'être avec vous aujourd'hui au nom de
l'Université McGill afin de discuter d'un sujet d'une importance capitale et
qui suscite avec raison une indignation unanime, soit la violence par des
initiations dans le milieu du hockey junior et potentiellement dans d'autres
milieux sportifs. Mon nom est Fabrice Labeau, je suis professeur ainsi que
premier vice-principal exécutif adjoint aux études et à la vie étudiante à
l'Université McGill. Dans le cadre de ces fonctions, je suis responsable de la
mise en œuvre de politiques, de mesures et de décisions qui ont pour but
d'améliorer la qualité de la vie étudiante et de l'enseignement à McGill.
Avant de débuter ma présentation, M. le
Président, permettez-moi, pour le bénéfice des membres de la commission,
d'apporter quelques clarifications quant à la participation même de McGill à
cette importante commission. La raison pour laquelle l'Université McGill a
initialement, respectueusement, décliné cette invitation était fondée sur le
fait que les événements malheureux que nous avons eus à traiter se sont
déroulés, dans certains cas, il y a maintenant près de deux décennies, et nous
estimions que notre témoignage à ce sujet n'apporterait pas d'élément nouveau
susceptible de nourrir la réflexion des membres de la commission.
Par ailleurs, beaucoup d'eau a coulé sous
les ponts depuis les événements de 2005 et 2017 qui ont profondément marqué la
communauté mcgilloise, des changements de personnel ont eu...
M. Labeau (Fabrice) : ...lieu
à McGill et plusieurs des acteurs impliqués à l'époque n'oeuvrent plus au sein
de notre administration. Toutefois, malgré ces changements, la volonté de notre
université de combattre la violence sous toutes ses formes demeure, de même que
notre engagement à créer des milieux de vie sécuritaires, inclusifs et respectueux
sur nos campus et dans nos communautés.
Nous avons pris connaissance des
commentaires et précisions formulés par certains d'entre vous dans les médias
et avons rapidement compris que la volonté des membres de la commission est
d'entendre notre témoignage au sujet des leçons apprises plutôt que d'effectuer
un retour sur les faits entourant les événements malheureux. Nous avons dès
lors avisé le secrétariat de la commission de notre entière disponibilité à
témoigner au moment qui vous conviendrait. Nous regrettons ce malentendu et
nous nous en excusons.
Nous sommes ravis d'avoir cette occasion
de collaborer avec les membres de la commission et de contribuer, nous
l'espérons, à l'amélioration de la culture et des mœurs dans le sport du
Québec. Il s'agit là d'une entreprise complexe et le chemin à parcourir est
encore long. Mais l'Université McGill entend bien jouer son rôle afin
d'accélérer ce changement de mentalité et de culture et de contribuer, comme le
soulignait à juste titre le député des Îles-de-la-Madeleine dans les médias,
notre juste part du pacte social.
Également, j'aimerais souligner que
l'approche, les politiques, les mesures que nous avons mis en place sont
vraiment spécifiques et adaptés à la réalité de l'Université McGill, que d'autres
institutions pourraient choisir de suivre d'autres voies et d'implanter des
mesures différentes, ce qui serait tout à fait approprié, car il n'existe pas
de formule unique pour s'attaquer à ces problèmes qui sont à la fois très
sensibles et très complexes.
Je souligne également que cette lutte
contre les violences nécessite une grande adaptabilité, une grande flexibilité,
qu'il importe d'être au diapason des besoins de nos communautés qui évoluent.
Nous devons demeurer proactifs, et nos politiques et les mesures en place
pourraient être appelées à changer afin de répondre adéquatement aux besoins
des gens qui évoluent sur nos campus.
Voici donc nos observations et
commentaires sur les politiques que nous avons élaborées, les mesures mises en
place à la suite des événements de 2005 et 2017, afin d'éviter des dérapages et
des abus. Premièrement, là, on constate que la pratique des sports de haut
niveau requiert un esprit d'équipe qui doit être construit de sorte que les
membres d'une équipe jouent dans un esprit de un pour tous et tous pour un.
Cette confiance se bâtit lors des camps d'entraînement à l'aide de pratiques,
mais aussi d'événements informels entre les athlètes. Ces événements informels
ne sont pas forcément des activités d'initiation, mais ce sont les moments où
les dérapages sont le plus susceptible de se produire et où il est important
d'être particulièrement vigilants.
Nous avons entrepris de communiquer de
façon claire. Les politiques que nous avons doivent décrire précisément quelles
sont les activités encouragées et indiquer clairement celles qui ne le sont
pas. Simplement déclarer que l'abus n'est pas permis ne suffit pas car tous et
toutes n'ont pas la même définition de l'abus. À McGill, les incidents ont mené
à des clarifications du code de conduite du département des sports. La
formation des entraîneurs et des équipes, en ce qui concerne la prévention des
activités qui ne sont pas permises, doit être répétée chaque année au début des
camps d'entraînement, et c'est très important.
Un des facteurs aussi très importants afin
d'éviter les dérapages, c'est de s'assurer que tous les employés du département
des sports d'équipe, en particulier les entraîneurs, soient bien informés des
règles et de leur obligation de les mettre en œuvre. Cela implique également
que les entraîneurs doivent être informés des rencontres informelles d'équipe
avant qu'elles n'aient lieu et de rappeler aux athlètes seniors quelles sont
les activités encouragées et celles qui sont prohibées. Cela implique aussi d'être
à l'écoute et de guider les athlètes lorsqu'un risque de dérapage est perçu
plutôt que de l'ignorer et de se fier au bon jugement des athlètes. Les
employés doivent donc être responsabilisés.
De plus, les employés, comme les étudiants
athlètes, doivent être soumis à un code de conduite, et les moyens de mise en
œuvre doivent être clairs et compris de tous. Par exemple, à McGill, il y avait
débat quant à savoir si un acte commis par un étudiant athlète durant une
initiation lors d'une fête suivant un camp d'entraînement était ou non soumis
au code de conduite et aux mesures disciplinaires applicables à tous les
étudiants. Cette zone grise a été clarifiée depuis. En conséquence, il est
désormais clair qu'une inconduite de ce genre entraînera des conséquences non
seulement sur la capacité d'un étudiant à pratiquer son sport, mais aussi sur
le fait qu'il s'expose ou elle s'expose à des sanctions qui auront un impact
sur leurs études. Dans le même ordre d'idée, les employés doivent être soumis à
des mesures disciplinaires, s'ils manquent à leurs devoirs.
Il faut noter que le monde sportif
universitaire a une tradition de s'appuyer largement sur des bénévoles qui
agissent comme entraîneurs et assistants-entraîneurs. Les règles qui doivent
s'appliquer doivent s'appliquer aux bénévoles ou alors le rôle des bénévoles
doit évoluer pour être changé.
Tout incident incompatible avec le code de
conduite doit toujours être rapporté. Cependant, la plupart des intervenants
s'entendent à l'effet qu'il est impératif de respecter la vie privée de la
personne qui a été victime d'inconduite et qu'on ne peut pas l'obliger à porter
plainte ni même à participer à une enquête. Il faut que les victimes se sentent
appuyées dans leurs démarches afin que les incidents fassent l'objet d'une
enquête. L'enquêteur doit être une personne impartiale dont les activités ne
seront pas touchées par d'éventuelles sanctions. Les conclusions de l'enquête
doivent servir de base à des améliorations aux règles, aux pratiques, au code
de conduite, et ainsi de suite.
À McGill, nous croyons que les
conséquences de débordements lors d'activités d'équipe doivent affecter non
seulement les principaux instigateurs, mais l'équipe au complet. Ainsi, dans
les premiers cas que nous avons... dans le premier cas que nous avons vécu,
pardon, toute l'équipe a été sanctionnée, et la saison, complètement annulée.
Cela...
M. Labeau (Fabrice) : ...Cela
a eu un lourd impact pour l'équipe et pour l'université elle-même parce qu'à ce
moment-là les fédérations sportives universitaires ne partageaient pas
nécessairement notre point de vue sur cette mesure. Lors du second incident
qu'on a connu, les deux équipes en question ont été placées en probation pour
deux années, et toute autre infraction aurait entraîné une suspension immédiate
de leur saison.
Un des grands enjeux concerne la
réintégration dans l'équipe d'une personne qui a porté plainte. On en a parlé
cet après-midi, nous n'avons pas trouvé de solution miracle. Certains étudiants
abandonnent leur sport, d'autres voudraient continuer mais ne se sentent plus à
l'aise dans l'équipe. Reconstruire l'esprit d'équipe doit faire l'objet d'une
attention particulière des entraîneurs et requiert souvent bien plus d'une
saison.
Voilà un bref résumé des principales leçons
que nous avons tirées de notre expérience. Il me fera plaisir, d'ici quelques
minutes, de répondre à vos questions. Je me permets de souligner qu'il me sera
toutefois impossible de discuter du traitement des individus ayant participé ou
souffert des événements en question afin de respecter leur droit à la
protection de leurs renseignements personnels.
En terminant, M. le Président, je
rappellerai que le sport est l'un des piliers de la vie étudiante à McGill et
de bien d'autres universités au Québec. Ce type d'activité est au cœur de la
vie sur nos campus, en plus de constituer une grande source de réalisation,
d'épanouissement pour de nombreux étudiants et étudiantes, elles sont une
source de fierté pour les membres de nos communautés. À tous ceux et celles qui
envisagent l'aventure du sport universitaire, je les encourage à poursuivre ce
bel objectif, ils et elles puiseront une expérience unique et enrichissante et,
surtout, ils croiseront des gens de grande qualité, que ce soient des athlètes,
des entraîneurs, des préposés, des bénévoles, tout en se forgeant de précieuses
amitiés. Je veux assurer les étudiants et étudiantes, les étudiants et
étudiantes athlètes, leurs parents que nous mettons tout en œuvre pour que les
activités sportives sur nos campus se déroulent de façon harmonieuse, en toute
sécurité et dans le respect de la dignité de tous. Il nous incombe de favoriser
ce climat, de combattre activement toutes les formes de violence, de
harcèlement et d'abus. C'est ce que l'Université McGill s'entend continuer de
faire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie, professeur Labeau. Et nous allons amorcer
la période des échanges avec la députée de Rivière-du-Loup-Témiscouata.
Mme Dionne : Merci
beaucoup d'être avec nous, M. Labeau, aujourd'hui ne serait-ce que pour
témoigner de vos expériences vécues. Alors, vous l'avez mentionnant en entrée
de jeu, et plusieurs parents, athlètes peuvent également en témoigner, les
initiations qui portent atteinte à l'intégrité existent dans d'autres sports
que le hockey. On sait très bien aussi que les événements qui avaient secoué
d'ailleurs tout le Québec à l'époque remontent à près d'une décennie, mais je
crois quand même qu'on peut en tirer des leçons et aussi apprendre des bonnes
pratiques.
Donc, ma première question est : si
vous aviez à gérer ce scandale survenu en 2005, lors d'une initiation au
football, aujourd'hui, en 2023, que feriez-vous de différent, si différence, il
y a?
M. Labeau (Fabrice) : Bien,
je pense que c'est important de commencer la réponse en étant réaliste par
rapport au fait, je pense qu'on en a discuté dans cette commission plus tôt,
qu'on n'est jamais à l'abri d'un incident. Et effectivement, comme tous les
intervenants qu'on a entendus, on a des règles claires, à McGill, pour
interdire toute forme d'initiation, que ce soit dans le sport ou en dehors du
sport. La réalité, c'est qu'on a plusieurs possibilités que ça arrive quand
même, donc on n'est jamais à l'abri que ça nous tombe dessus.
• (16 h 50) •
Et on parle vraiment, depuis 2005 et 2017,
de changement de culture qu'on a essayé d'amener tranquillement au travers, en
tout cas, de nos sports. La différence, je pense, dans la gestion d'une crise
comme celle-là, si elle arrivait en 2023, c'est que nous sommes mieux préparés.
Malheureusement, nous sommes mieux préparés parce que c'est déjà arrivé. Et les
leçons que nous avons apprises en termes des formations nécessaires pour que ça
n'arrive pas, mais, si jamais ça arrive, la capacité de prendre ça en charge,
que tout le monde, dans le milieu, comprend de quoi on parle, comprend ce qui
est interdit et comprend comment réagir. Je pense qu'on a mis en place
suffisamment de portes, je dirais, pour nos nos étudiants athlètes en particulier,
pour lever le... sonner la sonnette d'alarme pour dire : il se passe
quelque chose. C'est important, puis on en a parlé, de pouvoir donner la
possibilité à nos jeunes sportifs en particulier, de dire : il se passe
quelque chose qui n'est pas normal dans mon environnement. On s'attend, bien
entendu, à ce que nos gens de toute première ligne, les entraîneurs, on a parlé
de l'importance des entraîneurs, on s'attend à ce qu'eux soient responsables et
aient l'oeil ouvert sur tout ce qui se passe et un œil sur toutes les activités
de leurs équipes. Mais il n'y a pas que ça, c'est possible qu'il y ait quelque
chose qui passe au travers des mailles du filet. Il faut qu'on ouvre des portes
aux étudiants athlètes pour qu'ils puissent se prévaloir de l'aide qu'on leur
offre, que ce soit du soutien direct pour eux-mêmes, pour savoir comment gérer
ce qu'ils vivent, ou un soutien beaucoup plus procédural pour loger une plainte
selon les différentes politiques qui pourraient s'appliquer.
Mme Dionne : Est-ce que,
selon vous, les interventions...
La Présidente (Mme Dionne) : ...vous
avez mis en place, les outils que vous avez mis en place, depuis, ont eu un
changement sur la culture qui régnait? Est-ce que vous, vous avez vu une
différence quant, je ne sais pas, moi, au nombre de dénonciations, la façon,
aussi, dont les entraîneurs réagissent?
M. Labeau (Fabrice) : Je
pense qu'on n'a pas beaucoup d'événements qui se passent pour pouvoir vous
donner un retour d'expérience sur d'autres événements qui se seraient passés
depuis les deux crises dont on a parlé. Je pense qu'on regarde ça de manière
plus proche des activités journalières de nos étudiants et étudiantes athlètes
ou de nos entraîneurs.
Je pense qu'il y a réellement un
changement de culture au niveau des entraîneurs, la façon dont... Nos
entraîneurs suivent... ont suivi des formations, comprennent leur rôle à
développer pas des initiations, pas du bizutage, mais vraiment des activités
qui amènent un esprit d'équipe, des activités positives et saines, et ce rôle
est beaucoup mieux compris que ça ne l'était il y a peut-être une dizaine ou
une vingtaine d'années.
Quand on fait des formations aussi avec
les étudiants athlètes, quand on a mis en place, en particulier, le... Vers
2017, on a mis en place une nouvelle version de nos formations, contre les
initiations, en particulier, pour nos étudiants athlètes. On a fait des
évaluations pré, post, pour voir le sentiment que les étudiants athlètes ont,
avant la formation puis après la formation, par rapport aux activités
d'initiation, et en regardant un peu... en classant ça, peut-être, en trois
catégories, je vous dirais, de types d'initiation. Les initiations qui sont
légères, des activités que tout le monde dirait : Bien oui, c'est des
activités de team building, qui sont positives. Des activités extrêmes, comme
ce qu'on a pu voir dans les journaux récemment. Et des activités qui sont un
petit peu au milieu, qui semblent moyennement acceptables. Et on a demandé aux
étudiants, là, étudiants athlètes, avant de prendre la formation, quel était
leur niveau d'acceptation par rapport à ces trois catégories, même chose après,
et ce qui est assez intéressant, c'est que leur niveau d'intérêt et
d'acceptation par rapport aux activités saines et positives a augmenté. Mais
c'est surtout cette catégorie du milieu où c'est la zone grise. On est vraiment
descendu de manière significative dans le pourcentage d'approbation par rapport
à ces activités-là.
Donc, l'idée d'apprendre, à nos étudiants
athlètes et puis à tout le monde, tous les intervenants, ce qui est acceptable
et ce qui ne l'est pas, ça marche. Et est-ce qu'on le voit dans les faits? Je
pense qu'encore une fois, d'un niveau... d'un point de vue statistique, des
gros événements comme on en a vus il n'y en a pas beaucoup. Et donc on ne peut
pas vous dire qu'il n'y en a pas un qui va arriver demain, ou dans deux mois,
dans deux ans. C'est très possible. On ne peut pas absolument tout contrôler
puis on l'a dit plusieurs fois dans cette commission. Mais est-ce que les
mentalités ont changé? Je pense que oui. Est-ce qu'il y a encore du chemin à
faire? Absolument.
La Présidente (Mme Dionne) : Sans
pouvoir nécessairement... justement, à cause du manque de situations, est-ce
que, par contre, selon vous... si on reste dans le domaine des étudiants
athlètes, est-ce que, selon vous, ils sont à l'aise à dénoncer? Est-ce que le
système de gestion de plaintes est connu, adéquat? Est-ce que vous pensez
qu'ils sont plus enclins, maintenant, aujourd'hui, à dénoncer?
M. Labeau (Fabrice) : Je
pense que c'est un sujet qui est fort important pour nous, dans une université,
parce que ce n'est pas... Les systèmes de plaintes, les systèmes de
dénonciation, les systèmes qui apportent du soutien à nos étudiants, c'est une
problématique qui n'est pas juste pour nos étudiants athlètes. C'est pour tous
les cas qu'on peut trouver dans une université. Tous les moments où nos
étudiants ont besoin d'aide ou doivent signaler quelque chose, c'est
extrêmement complexe, parce que l'université est une organisation complexe. Et
même si on offre une porte, bien identifiée, pour recevoir les plaintes et on
dit à nos étudiants athlètes ou nos étudiants : Voilà exactement comment
faire, on a toujours de la difficulté à ce que ce message-là passe, même s'il
est très simple.
Et donc ce qu'on fait vraiment, c'est
multiplier les portes d'accès possibles. On dit à nos étudiants : Bien, si
vous êtes un étudiant ou une étudiante athlète, le coach est votre personne,
l'entraîneur, c'est votre personne de référence, toujours. Mais il faut aussi
qu'on dise à nos jeunes : Oui, mais si vous osez parler à votre
entraîneur, c'est quoi, la prochaine personne? Et donc ils savent tous qu'ils
peuvent s'adresser à notre direction des sports, des sports d'équipe, mais
aussi, on leur dit qu'ils ont accès à toutes les portes auxquelles nos
étudiants ont accès. On a un ombudsman, on a le doyen des étudiants, on a un
service de soutien pour les survivants d'agression sexuelle, par exemple. Et
donc tout ça peut jouer dans des cas comme ceux dont on parle.
On a un bureau de médiation et de
signalisation qui concentre les questions sur les plaintes. Est-ce que je
devrais me plaindre de ceci si... Je pense que c'est peut-être du harcèlement,
est-ce que ça en est?...
M. Labeau (Fabrice) : ...Et
donc on essaie d'offrir toutes ses portes possibles aux jeunes parce
qu'identifier un endroit, dans un système universitaire très complexe, on a
remarqué que ça ne marchait pas.
Mme Dionne : Merci. Ce sera
tout. Je passe la parole à mes collègues.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : M. le député de Richelieu.
M. Émond : Allons-y. Merci,
M. le Président. Professeur Labeau, merci d'être présent.
Et on voit dans vos propos que les
événements vécus à votre établissement ont amené une réflexion qui... Vous
hésitez à tirer des leçons ou à donner des statistiques d'amélioration, je le
comprends très bien. Moi, je veux saluer que vous avez tout de même catégorisé
les types d'initiation ou, en tout cas, soumis aux athlètes étudiants leur
degré... Pas de tolérance, mais de compréhension.
Puis, je voudrais faire mienne une
question que le collègue de Beauce-Sud a utilisée, à deux, trois reprises au
courant de la journée : est-ce que, dans votre processus, vous avez dû
définir ce qu'est une initiation, un rite de passage?
M. Labeau (Fabrice) : Oui. On
a, dans nos réflexions, puis c'est... Ça fait longtemps, on a établi une
politique sur le bizutage et les pratiques d'initiation inappropriées et qui
est une politique très courte, parce qu'en fait elle définit ce qui n'est pas
approprié et elle dit : si vous faites quoi que ce soit comme ça, en tant
que membre de la communauté, eh bien, nos autres politiques vont se mettre en
place. On a toutes sortes de codes de discipline pour les étudiants, des codes
disciplinaires, forcément, pour les employés, etc., et cette politique
principalement définit ce qu'on pense être justement des pratiques d'initiation
inappropriées. Et ça tourne... Et puis on peut bien entendu vous faire
parvenir, je peux vous lire la définition qu'on a, si ça vous intéresse?
M. Émond : S'il vous plaît,
oui.
M. Labeau (Fabrice) : Donc,
la définition, dans la politique, c'est : «le bizutage est défini comme
toute activité exigée d'une personne comme condition implicite ou explicite
d'initiation ou d'entrée, d'affiliation ou de continuité d'association ou
d'appartenance à un groupe ou à une organisation, qui humilie, dénigre,
opprime, menace ou amène une personne raisonnable à se sentir menacée ou en
danger, indépendamment de sa volonté à y prendre part.»
Donc, c'est... On a travaillé dessus, là,
il y a du matériel là-dedans.
M. Émond : je m'excuse de
vous interrompre. Je vous remercie pour votre définition. J'invite, je vous
invite à la faire parvenir à nos premiers intervenants de la journée, il serait
assurément très intéressant. Maintenant, vous avez défini ce qui est
inacceptable, M. le professeur, avez-vous défini une pratique, un rite de
passage ou d'initiation qui est acceptable? Les anthropologues, les sociologues
vont vous dire qu'à travers les âges les rites de passage ont toujours existé,
assurément pas de la façon dont on en discute aujourd'hui, mais est-ce que vous
avez défini ce qui est reconnu comme acceptable?
M. Labeau (Fabrice) : On a
deux approches pour ça. Donc, l'approche de ce qu'on ne peut pas faire. Donc,
je vous ai défini le bizutage, dans notre politique, notre politique a aussi
une annexe qui fait une liste d'exemples de choses qui sont inacceptables. Donc,
c'est plus loin que de dire : ça... que de conceptuellement dire : ça
peut opprimer ou bien agresser, on donne des exemples qui sont clairs de ceci
n'est pas acceptable, donc très, très concrètement.
Pour ce qui est acceptable, en fait, on a
une approche qui est plus une approche éducative, et c'est dans les formations
qu'on donne à nos étudiants et étudiantes athlètes, au début de leur engagement
dans l'équipe, chaque année, qu'on définit ça avec eux. Donc, on passe du temps
à leur parler justement de ce qui est inacceptable, de l'impact négatif que
peuvent avoir ce genre de pratiques, puis on leur parle d'activités de
«team-building» qui pourraient être intéressantes pour faire l'équivalent d'une
initiation, mais très acceptables. Et donc on se retrouve avec des...
concrètement, si on regarde ce que nos équipes font maintenant, c'est des
courses à énigmes où ils doivent résoudre des problèmes ensemble, en équipe, au
travers de la Ville de Montréal, des choses comme ça. Et une partie de la
formation qui est pour nous capitaines d'équipe, donc pour le leadership de nos
équipes, les étudiants athlètes qui sont vraiment les leaders d'équipe, une
partie de cette formation-là inclut un moment où on leur dit : Bien,
maintenant, ensemble, en groupe, on va créer une activité d'équipe qui sera
intéressante pour vous. Donc, on leur donne cette opportunité de créer
l'activité de développement d'esprit d'équipe pour leur équipe, dans leur
contexte.
Donc, on essaye vraiment de prendre cette
démarche plus éducative en leur disant : voilà ce qu'on peut faire
ensemble, et vous allez nous aider à développer ce qui est important pour votre
équipe et ce qui va vous mener à être une équipe.
• (17 heures) •
M. Émond : Je comprends bien.
Bien, souhaitons que les bonnes pratiques dans le cadre des initiations auront
un effet d'entraînement dans le temps. Moi, je suis de ceux qui pensent, là,
qu'il y a eu une surenchère, hein, à travers les années, les décennies, là. Tu
as été victime, j'emploie le mot «victime», d'une initiation troublante,
j'imagine que, l'année suivante, il y a une surenchère, quand, à ton tour, tu
inities. Puis là...
17 h (version non révisée)
M. Émond : ...retrouvés dans
un cycle un peu infernal qui nous a menés à la commission d'aujourd'hui. Je
vous remercie, M. le professeur. Ça met fin à mes questions, M. le Président.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants du côté du gouvernement? Mme la
députée de Hull.
Mme Tremblay : De mon côté,
une seule question de mon côté. Bonjour, merci d'être avec nous aujourd'hui.
Moi, ma question, c'est dans votre mécanisme des plaintes. Ce que je comprends...
il est... Tout se fait à partir de... Ce n'est pas un mécanisme qui est
indépendant, là, ça se fait sur l'université, c'est géré par des gens qui
travaillent à l'université. Donc, moi, j'aimerais ça, en apprendre plus sur,
bien, votre mécanisme, les différentes sanctions après que... Est-ce que vous
avez une liste de sanctions, une gradation des sanctions, donc? Mais est-ce que
c'est un mécanisme qui est indépendant puis qui donne confiance, là, pour que
les athlètes aillent dans cette direction-là?
M. Labeau (Fabrice) : Donc,
comme je le disais, la façon dont on fonctionne, c'est qu'on a une politique
qui, en gros, interdit les initiations et qui dit: Si initiation il y a, ou une
pratique comme celle-là arrive, on se retourne vers nos autres politiques, et
donc, les politiques qui sont applicables dans ces cas-là, on a une politique
sur le harcèlement, on a une politique sur le... bien, contre le harcèlement,
une politique à propos de la violence à caractère sexuel, on a un code de
conduite général et de discipline des étudiants qui peut s'appliquer pour d'autres
sortes d'infractions. Donc, dépendamment du cas d'espèce, on va se retrouver
dans une de ces politiques.
L'exemple principal, c'est la politique
contre la violence à caractère sexuel. Toutes nos enquêtes sont faites par des
personnes externes pour s'assurer que, justement, on a cette impartialité et l'espèce
de confiance dans le système. On a un bureau, comme je le disais, un bureau de
signalisation et de médiation qui va rencontrer la personne qui veut présenter
une plainte officiellement, et la guider dans le processus de comment la
plainte pourrait être acheminée, et vérifier avec la personne si,
effectivement, c'est ça que la personne veut faire, et puis la plainte, une
fois qu'elle est officiellement logée, on va envoyer cette plainte à une
personne externe pour l'examiner, et puis ça va nous revenir avec l'enquête et
la décision faite. Donc, ce qui nous revient à nous, c'est une... toute l'enquête
qui a été faite sur les faits, en nous disant : Les faits sont avérés, oui
ou non, et on nous donne la liste des faits qui sont avérés, et, en fonction de
ça, la mesure disciplinaire se met en route.
Donc, si on parle d'un étudiant, par
exemple, si un étudiant se fait reprocher, en l'occurrence, des violences à
caractère sexuel, l'enquêteur externe ou l'enquêtrice externe va nous dire :
Voici les faits avérés, et donc il faudrait qu'il y ait une mesure
disciplinaire qui suive. Notre processus disciplinaire est interne, mais la
personne interne qui va donner la mesure disciplinaire n'a pas le droit de
réenquêter, c'est... les faits sont établis, et c'est sur ces faits-là que la
mesure disciplinaire va être décidée. On a toujours une gradation des mesures
disciplinaires pour... que ça soit pour nos étudiants, que ce soit pour notre
personnel. Donc, pour les étudiants, ça va d'une lettre de réprimande ou une
lettre qui reste ou non dans son dossier disciplinaire jusqu'à et incluant l'expulsion
de l'université. Donc, toutes ces possibilités-là - désolé - sont sur la table,
et, dépendamment de la gravité des faits et dépendamment aussi de l'attitude de
la personne, on va se retrouver à différents endroits dans cette gradation.
Mme Tremblay : Parfait.
Est-ce qu'il me reste du temps?
Le Président (M. Fortin) : Une
minute.
Mme Tremblay : Une minute.
Donc, je vais y aller rapidement. Donc, moi, je comprends qu'il y a une tierce
personne, puis après ça, ça va sortir, ça peut aller dans un... bon, des
enquêtes indépendantes. Est-ce que vous avez songé à... Parce qu'il y a quelqu'un
qui interfère ici, là, puis peut-être que ça pourrait rendre mal à l'aise, là,
une personne, là, qui vit ça puis qui traverse ça de passer, là, par ce...
comment vous l'avez appelé, je ne suis plus certaine, mais ce tiers, cette tierce
personne, d'aller directement, de penser à créer quelque chose de plus direct,
finalement, puis de plus indépendant.
M. Labeau (Fabrice) : Bien,
écoutez, l'indépendance de l'enquête, je pense que c'est ça qui importe le plus
dans notre système, et, en particulier dans... quand on parle de violence à
caractère sexuel, je vous ai parlé de ce bureau de médiation et de signalement,
qui est vraiment un organe officiel qui lance une vraie plainte officielle, et,
en amont de ça, on a un bureau de soutien aux victimes de violences sexuelles,
qui est plutôt un bureau où on fait du travail de travailleur social, d'accueil,
d'accompagnement, de compréhension et qui est très, très centré sur les
survivants et survivantes, pour aider la personne à décider où elle veut aller
et à la soutenir, la personne, si effectivement elle veut loger cette plainte,
et puis faire avancer la machine et faire le suivi pour être sûr que la machine
avance. Et je pense que, ça, ça fonctionne très bien, c'est un bureau qui est
très bien considéré par notre population étudiante. Ils ont confiance en ce
bureau parce qu'il est vraiment indépendant, dans le sens où il est ailleurs
que sur le campus de l'université, et c'est vraiment clair pour tout le monde que...
M. Labeau (Fabrice) : ...ces
gens-là ne se rapportent pas à moi, ils ne viennent pas me raconter ce qui se
passe.
L'autre ouverture qu'on a, l'autre porte
qui est importante pour nos étudiants et nos étudiantes, c'est l'ombudsman. On
a quelqu'un qui est... un professeur de McGill qui est complètement détaché du
reste de l'université, qui flotte, qui n'a aucun pouvoir disciplinaire, aucun
pouvoir d'appliquer des règles, mais qui est la personne-conseil. Les étudiants
peuvent y aller en toute confidentialité, parler de leurs problèmes, et
l'ombudsman va les guider dans le système. Comme je disais, un système
universitaire, c'est toujours compliqué. Et donc je crois que l'idée d'essayer
de guider nos étudiants vers la résolution, c'est extrêmement important.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie. Ceci conclut le bloc de la partie
gouvernementale. M. le député de Marquette, pour l'opposition officielle.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président. Premièrement, bonjour, M.
le professeur, merci beaucoup d'avoir reconsidéré... d'avoir pour... d'avoir...
de vouloir participer à cette commission-là, qui est tellement, mais tellement
importante. Nous avons tous un devoir, et vous, comme établissement
d'enseignement, vous avez vos de lettres de créance, puis je pense que vous
avez passé à travers des moments qui sont difficiles. Alors, comme dirait
l'Union soviétique durant la Série du siècle, nous sommes ici pour apprendre,
M. le professeur.
Vous avez, d'entrée de jeu, dans votre
exposé, parlé de définition de l'abus. Croyez-vous qu'encore dans notre
société, en 2023, que nous ayons tous encore des définitions différentes de
l'abus?
M. Labeau (Fabrice) : En
résumé, oui, et je pense que c'est quelque chose qu'on voit d'autant plus dans
un milieu d'enseignement comme le nôtre, un milieu universitaire ou n'importe
quel milieu d'enseignement parce qu'on a une sorte de... On a un clash des
générations. Ce que les jeunes d'aujourd'hui, qui ont 20 ans, qui sont nos
étudiants athlètes, considèrent de l'abus n'est pas forcément ce qu'une
personne qui a 40, 50 ans considère réellement comme de l'abus parce que,
bien, elle est passée au travers d'autre chose, d'être étudiant il y a 20, 30
ans, et les normes n'étaient pas les mêmes. Donc, oui, je pense
qu'effectivement c'est important d'en parler, c'est important de définir entre
nous, d'un point de vue de la communauté, ce qu'on entend être de l'abus, ce
qui est très clairement de l'abus. Et je pense que ça nous permet de mettre les
pendules à l'heure et de nous réaligner entre générations. C'est extrêmement
important dans tout ce qu'on fait dans une université parce que, vous
comprendrez que, nous, on gère tout le temps, on a affaire tout le temps à des
personnes de 20 ans, que ça soit il y a 10 ans, il y a 20 ans,
c'étaient toujours des personnes de 20 ans. Et puis on voit les
générations passer, les mentalités changer, puis on doit s'adapter. Et puis
c'est vraiment important, de ce point de vue là, parce que, le centre de tout
ça, bien, c'est nos étudiants, c'est nos jeunes athlètes et ils viennent avec
leur vision du monde, et on a intérêt à adapter notre vision du monde pour
s'assurer que tout ça s'aligne. Et donc je pense que, oui, c'est clair.
Et je pense qu'on doit aussi regarder le
fait que le vécu même des jeunes qui arrivent chez nous au niveau
universitaire, bien, il est très différent. Ils arrivent de divers horizons.
Ils ont été, au travers de différentes expériences sportives, bonnes ou
mauvaises, plus ou moins en quantité... Plus ou moins longue, en quantité et en
durée, donc je pense que, oui, ils arrivent tous aussi un petit peu avec des
attentes différentes et des expériences différentes. Donc, remettre les pendules
à l'heure et puis se dire c'est quoi, dont on parle, je trouve ça très
important.
• (17 h 10) •
M. Ciccone :J'ai en main justement la politique sur le bizutage et les
pratiques d'initiation inappropriées. Vous avez... Parce que, quand on parlait
de l'abus, justement, là, vous avez défini, là, qu'est-ce qu'était le bizutage
et les pratiques d'initiation inappropriées, vous en avez parlé un peu plus
tôt. Cependant, vous êtes très, très humble, parce que... Puis il pourrait
venir aussi faire référence à ce que le député de Richelieu et de Beauce-Sud
ont dit ce matin à la Ligue junior majeur du Québec, et je suis persuadé qu'ils
écoutent en ce moment.
Je vais prendre, là, une minute, une
minute, parce que vous avez... Vous auriez pu également ajouter l'annexe un,
dans votre politique : «exiger qu'une ou plusieurs personnes fassent les
choses suivantes ou les fassent subir à d'autres : proférer des insultes
ou utiliser un langage blasphématoire ou obscène, porter des vêtements causant
l'embarras, faire un tatouage, raser la tête, procéder au perçage ou au
marquage corporel, ridiculiser ou dévaloriser une personne ou un groupe social,
se dévêtir ou se présenter sans vêtement dans un endroit public ou privé,
participer à un acte sexuel ou simuler un acte sexuel, inclure ou exclure une
personne en fonction de caractéristiques particulières, offrir des services
personnels à des membres plus anciens, faire des farces au téléphone ou
harceler, procéder à un interrogatoire, faire des exercices physiques non liés à
un sport, priver une personne de sommeil, de nourriture ou d'hygiène...
M. Ciccone :...on est en 2023, ça n'a pas de bon sens. «Donner une
fessée, un coup de fouet, un coup ou un coup de pied, servir de l'alcool à une
personne mineure, consommer de l'alcool ou des drogues illégales, participer à
un jeu ou à un concours de calage d'alcool, consommer des aliments ou des
boissons au goût désagréable ou toute substance non désirée, détruire, abîmer
ou voler des biens, participer à toute activité sans le consentement. Il est
également interdit d'obliger une personne à prendre part à une pratique
interdite ou de lui donner l'ordre de le faire.» J'espère sincèrement que la
Ligue junior majeur du Québec, là, m'a entendu là-dessus. Je pense que vous
avez fait un travail qui était nécessaire. Vous avez fait ça, ça a été approuvé
par votre Sénat en 2006, et votre comité exécutif en 2007. Vous avez vécu une
situation particulière en 2005, vous avez mis en place cette politique-là.
Maintenant, vous avez vécu une autre
situation en 2015 avec le club de basket-ball, les programmes de basket-ball,
masculine et féminine. Vous avez amené des sanctions à ces deux équipes-là.
Maintenant, est-ce que vous avez changé votre politique, est-ce que vous avez
fait des ajustements? Parce qu'en bout de ligne, là, ils n'ont pas écouté, là,
ils n'ont pas écouté cette politique puis le code d'éthique que vous aviez
établis. Avez-vous fait des ajustements?
M. Labeau (Fabrice) : Mais,
écoutez, je pense que je vais commencer par souligner ce que vous avez dit au
début. On a bien intérêt à être humble dans ce domaine-là, parce que vous
l'avez dit, on a mis tout en place, on a tout défini, c'est clair dans la
politique. C'était en 2006, puis en 2017, un autre événement. Puis c'est ce que
j'ai dit en commençant ici, on n'est pas à l'abri de récidive, personne ne
l'est. On essaie... On ne peut pas aller avec l'illusion qu'on va tout
contrôler.
Donc, les changements qu'on a faits, ce
n'était pas des changements nécessaires à la politique. La politique, elle est
bien, bien claire. On l'a dit plus tôt dans cette commission, le fait de
l'interdire, ça ne veut pas dire que ça ne va pas arriver, c'est comme
n'importe quoi. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a fait des changements dans notre
formation, et je réinsiste sur ça, c'est ce qu'on fait avec nos étudiants,
étudiante, athlètes, avec le personnel qui est en contact avec nos étudiants,
étudiantes athlètes. C'est de la formation, c'est un changement de culture. Un
changement de culture, ça n'arrive pas, parce que juste on l'écrit sur du
papier et qu'on le fait approuver par le Sénat académique. Ce n'est pas comme
ça que ça marche, ça prend du temps, ça prend des efforts. Et, d'un coup, on
peut avoir un événement qui vient tout remettre en compte, et ça, c'est ce qui
nous a arrivé.
Donc, en 2017, on a... Je vous ai fait
remarquer que, plus tôt, qu'on avait changé notre formation, par exemple, pour
l'initiation... pour la compréhension des initiations et du bizutage et qu'on a
fait ces études pré et postformation. Donc, chaque fois qu'il y a un événement,
c'est sûr que ça remet tout en question. Puis on doit se reposer les
questions : Est-ce qu'on en fait assez? Et ça veut dire qu'on doit
continuer à regarder ce qui se passe, à être aussi vigilant que possible. Je
réitère qu'on n'est jamais à l'abri, mais continuer aussi à changer nos formations,
à les adapter à un nouveau public. Les jeunes changent tout le temps, je l'ai
dit aussi, je l'ai répété. Donc, on ne peut pas être statique. On ne peut pas
juste se dire : Belle politique, 2006, l'affaire est faite, rentrons chez
nous. Ce n'est pas ça, c'est constant.
Donc, je réitère ce que je disais, on a
tout intérêt à être humble. Même si on a mis des mesures en place, c'est du
travail continu, on n'est pas à l'abri. Mais je pense que notre... le danger le
plus grand, c'est le sentiment d'équipe qui crée toutes ces initiations.
L'opportunité la plus grande, c'est le sentiment d'équipe. Si on peut changer
nos jeunes, changer leur mentalité de manière à ce que, quand la porte du
vestiaire se ferme, on ne doive plus s'inquiéter. Parce qu'il y en a dans ce
groupe-là qui vont arrêter les choses si elles dérapent, qui vont lever la main
si elles dérapent. C'est ça, notre opportunité, c'est la formation des jeunes.
Ce n'est pas simplement les encadrant, c'est aussi la formation des jeunes pour
s'assurer qu'on a, encore une fois, le sentiment d'équipe positif qui va nous
sauver de tout ça, au fur et à mesure. Ce n'est pas demain, c'est au fur et à
mesure du temps, c'est un changement de culture.
M. Ciccone :Alors, je comprends que vous allez être proactif. Puis il
n'y a rien qui dit que, dans cinq ans, six ans, vous n'allez pas la réajuster,
puis ça, c'est intéressant et encourageant d'entendre ça, M. le professeur.
Croyez-vous que les initiations ou le bizutage, là, devrait être légiféré ici,
au Québec, comme ça l'est en France?
M. Labeau (Fabrice) : Je ne
sais pas à quel point ça changerait la situation. Et revenons au cas, dont on
parle chez nous, de l'université, on a légiféré. Puis je pense que tous les
intervenants que vous avez aujourd'hui, je suis sûr que tout le monde vous a
dit : On a légiféré, on a dit, c'est interdit...
M. Labeau (Fabrice) : ...a
mis en place des conséquences. Et nous, on fait suite à nos conséquences, on
l'a démontré. Ça n'empêche pas que de temps à autre, ça arrive. Et ça n'empêche
pas que, quand on légifère contre quelque chose, souvent ce qui arrive, c'est
qu'on amène la pratique à être encore plus discrète. Et on parle d'une pratique
qui est de nature très discrète déjà, qui se passe dans un petit coin. Plus on
légifère, plus on la pousse dans un coin, parce que les conséquences sont
d'autant plus néfastes.
Donc, je ne sais pas à quel point... puis
ce n'est pas du tout ma spécialité, moi, je suis en génie électrique. Je ne
sais pas du tout à quel point légiférer pourrait faire une différence, mais je
pense encore une fois de mon point de vue, en tant qu'éducateur, c'est
l'éducation qui fait la différence. C'est en changeant les mentalités qu'on
fait avancer ça.
M. Ciccone :Est-ce que vous croyez que, justement, pour dénoncer ou
porter plainte à plusieurs égards, pour certains athlètes, c'est plus difficile
de le faire? J'ai regardé votre politique encore une fois, là, vous parlez que
les étudiants peuvent aller voir le doyen, le vice-doyen. C'est quand même
spécial d'aller voir le doyen, ça prend quand même un certain courage pour
aller voir le doyen d'une université, un membre du personnel du bureau du
doyen. Croyez-vous... puis pas nécessairement chez vous à McGill, mais
croyez-vous que ça devrait être encore plus facile de dénoncer? Parce que là,
on a l'officier aux plaintes indépendant, qui a été mis en place en 2020 par le
gouvernement, mais est-ce que vous croyez qu'il devrait y avoir des tentacules
un peu plus locales pour être capable de le faire rapidement? Je sais qu'on
peut le faire avec un coup de téléphone, mais d'aller localement, où quelqu'un
connaît la situation, est dans le milieu puis qui peut nous comprendre puis
nous supporter plus facilement. Croyez-vous que ça, ça serait une bonne suggestion?
M. Labeau (Fabrice) : Écoutez,
je pense que je gère, au niveau de l'université, une situation qui est vraiment
très différente des situations des autres intervenants que vous avez vus
aujourd'hui. On est beaucoup moins distribués, c'est beaucoup plus... on a
beaucoup plus... Tout ce qui se passe en sport se passe dans le service des
sports. Et aussi on a, nous, la capacité de regarder la personne étudiante dans
son entièreté, dans le sens où, comme je le disais plus tôt, on a établi
clairement que, s'il y avait des dérapages pour un étudiant ou une étudiante
athlète dans le niveau sportif, il y aura des conséquences au niveau
académique, et que, donc, ça nous donne une possibilité d'intervention qui est
très, très différente des situations qu'on peut voir... dont vous avez parlé
pendant toute la journée.
Donc, je ne veux vraiment pas m'avancer
sur des façons de faire qui seraient applicables dans d'autres types de
structures. Pour nous, comme je le disais, puis ce n'est pas juste une question
de sport et de dénonciation d'initiations, c'est vraiment une question de tous
les problèmes qu'un étudiant ou une étudiante peut avoir à l'université. On a
vraiment cette notion de multiplier les possibilités et les avenues. Donc, on
leur dit aux étudiants : Voilà toutes les portes possibles et
inimaginables, sonnez quelque part, celle qui est la plus facile pour vous, on
s'occupera de vous. Puis c'est vraiment ça qu'on essaie de faire.
M. Ciccone :Ce qui met fin à mon intervention. Merci beaucoup, M. le
professeur, de votre participation.
M. Labeau (Fabrice) : Merci.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Je vous remercie, M. le député de Marquette. M. le député
de Rosemont pour une période de cinq minutes 45 secondes.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. Monsieur Labeau, merci d'être là. C'est vrai qu'on était déçus de
votre première décision, mais on ne vous en tient pas rigueur, parce que vous
avez pris la bonne puis vous avez bien compris l'objet de notre rencontre ici.
Vous avez raison de dire qu'on ne veut pas refaire 2005, là. Je pense que vous
avez... Comme j'ai dit ce matin dans quelques entrevues : On n'est pas un
tribunal ici. Puis s'il y a eu un tribunal populaire, McGill a lourdement payé
déjà, alors inutile pour nous d'en rajouter.
Puis je voudrais quand même dire qu'il n'y
a pas que ça, McGill nous a quand même donné Laurent Duvernay-Tardif aussi.
Alors, il faut croire que vous produisez aussi parfois des gens bien. Il m'a
l'air bien. Je ne le connais pas personnellement, mais il m'a l'air d'un chic
type.
Première question : Est-ce que vous
vous êtes inspiré de références extérieures? Je pense par exemple à la NCAA,
que je ne connais pas intimement, si ce n'est que je connais l'organisation
vaguement et quelques équipes, là, mais... Avez-vous pris des sources ailleurs?
• (17 h 20) •
M. Labeau (Fabrice) : Bien,
au fur et à mesure des développements des différents programmes qu'on a, on a
effectivement regardé à l'extérieur ce qui se faisait. Et les programmes de
formation qu'on fait en particulier, on a eu des gens internes à McGill qui
sont venus, donc des gens qui travaillent dans la psychologie du sport et des
choses comme ça, qui sont venus nous aider à développer les formations. On a
aussi des consultants externes qui sont passés nous voir. Notre... On a un code
de conduite, par exemple, pour les entraîneurs, qui est vraiment inspiré du
code de conduite des entraîneurs qui est au niveau national.
Donc, oui, effectivement, on est pas mal
connectés....
M. Labeau (Fabrice) : ...sur
tout ce qui se fait, mais, en même temps, je vais réitérer ce que je disais
plus tôt, la réalité de McGill est la réalité de cette université-là. Donc, je
vous ai déjà dit, je veux m'assurer que ce que je dis ne soit pas généralisé à
d'autres types de structures comme les autres intervenants que vous avez vus
aujourd'hui, mais même à d'autres universités, parce que chaque fois qu'on
regarde dans une autre université, oui, il y a des points communs, mais il y a
toujours aussi des différences et puis il faut à chaque fois s'adapter. La
façon dont on fait tourner notre service sportif n'est pas, par exemple, pas du
tout de même qu'à l'Université Laval. Le type d'étudiants qu'on a, le profil
d'étudiant qu'on a à McGill, ce n'est pas le même que dans d'autres
universités. Il y a des profils socioéconomiques différents, on sait que, par
exemple, à McGill, on est une des universités qui a le plus d'étudiants qui
viennent de profils socioéconomiques plus bas, et donc ça influe... il y a une
vie étudiante qui se fait avec la diversité de nos étudiants et toute cette vie
étudiante se transpose aussi dans le sport et la façon dont on doit aborder les
problèmes. Donc, je veux m'assurer que... Oui, nous, on est passés au travers
de certains problèmes, mais je ne veux pas qu'on généralise trop facilement,
que chaque université regarde ça de près par eux-mêmes.
M. Marissal : Je comprends
bien votre mise en garde là-dessus. D'ailleurs, si vous avez quelques
psychologues du sport à nous référer, si d'aventure nous décidions d'appeler
d'autres témoins, ne vous gênez surtout pas pour ajouter quelques noms sur
notre liste. Je pense que ça pourrait être effectivement intéressant comme
pistes à suivre. Vous l'avez dit tout à l'heure, d'entrée de jeu, que la décision
que vous aviez prise en 2005, donc, de complètement fermer le programme de
football avait été mal reçue ou mal comprise, notamment par les autres
universités, est-ce que j'ai bien compris? Un, c'était... Non? Allez-y.
M. Labeau (Fabrice) : Non, ce
n'est pas les autres universités, c'était les ligues à l'époque qui, en gros,
nous ont pénalisés pour avoir abandonné la compétition. Et je dois dire que je
pense que si ça arrivait aujourd'hui, ça ne serait pas du tout la même
approche, mais, oui, à l'époque, c'était... on était un petit peu isolé dans ce
choix de dire : C'est toute l'équipe qui va subir les conséquences, et on
va annuler la saison. Mais je pense qu'on est toujours très convaincus que
c'est la meilleure approche dans des cas comme ça.
M. Marissal : O.K., mais vous
dites... vous avez lu dans mes pensées, là, vous êtes qu'aujourd'hui, si ça
devait se reproduire, probablement que la réception serait meilleure. Qu'est-ce
qui vous fait croire ça?
M. Labeau (Fabrice) : Bien,
écoutez, moi, je pense que, comme je le disais, nos événements sont passés, ont
commencé il y a 20 ans, je pense que les mentalités, les sensibilités ont
beaucoup changé par rapport à ça. Je pense que, comme je le disais, personne
n'est parfait, personne n'a réussi à trouver la réponse parfaite à ces
problèmes, mais je pense que la réaction de n'importe qui, à n'importe quel
niveau, qui s'occupe de jeunes et de sport, quand on entend parler d'activités
de ce type, ça ne va pas être : Bien, moi, ce n'est pas grave. C'est clair
que maintenant, en 2023, tout le monde trouve ça complètement abusif et
déplacé. Je pense qu'il y a aucun doute là-dessus. Et le fait qu'on ait des
conséquences sévères pour une équipe, je pense qu'en 2023, ce serait très bien
compris par tout le monde.
M. Marissal : Oui, il y a de
l'espoir. Dans le cas du basket 2015, là, ça a pris un an d'enquête pour
arriver à 2017, pourquoi, et je fais court parce que je n'ai presque plus de
temps, mais pourquoi avez-vous dû redemander à la famille du plaignant de faire
enquête? Puisque c'était cette famille qui avait agité le drapeau rouge.
M. Labeau (Fabrice) : Je ne
vais pas pouvoir aller dans les détails, forcément à cause de la
confidentialité, mais je pense ce que ça illustre, tout ça, c'est un peu ce que
je disais auparavant dans certaines de mes réponses, on n'a pas... on ne veut
pas forcer un individu ou une individu à faire une plainte, et donc c'est
possible qu'effectivement, il se passe quelque chose, une personne décide de ne
pas faire de plainte, mais revienne plus tard. Donc, ça, c'est tout à fait
possible, et puis on est ouvert à ça parce que ça fait partie des principes
qu'on suit beaucoup, en particulier, c'est les bonnes pratiques en termes de
violence à caractère sexuel, c'est de laisser les victimes choisir leur chemin
et simplement leur donner les possibilités. Donc, c'est tout à fait possible
que des choses comme ça arrive, et puis je dirais même aujourd'hui, on pourrait
voir un cas dans ce style-là où il n'y a pas de plainte qui se fait à un
moment, puis un an ou deux ans plus tard, ça revient, puis... c'est dans les
possibilités, et il faut qu'on accepte ça.
M. Marissal : Je vous
remercie beaucoup. Merci de votre présence. Merci.
Le Président (M. Fortin,
Pontiac) : Merci. Merci, Pr Labeau pour votre présence, votre
perspective, votre expérience. J'en profite pour remercier l'ensemble des gens
qui se sont présentés en commission et les parlementaires pour la bonne tenue
de la séance d'aujourd'hui. Je vous rappelle qu'on a une séance demain matin à
7 h 30 pour discuter de la suite des choses. Et compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux jusqu'à demain matin
7 h 30.
(Fin de la séance à 17 h 26)